<strong>Cary</strong>_<strong>REVAR</strong> <strong>pages</strong> <strong>54</strong>/<strong>57</strong> 03/04/13 20:37 Page538transparence dans le haut-médium aigu. La voix de NatalieDessay a aussi plus de consistance, plus de corps, mais ausside violence dans son désespoir due à des variationsd'écarts dynamiques foudroyants mais qui ne vous "violentent"pas les oreilles par des stridences ou des pics de voixde tête insupportables. L'intensité dramatique de l'interprétationsemble décuplée par la facilité, sans effort apparentdu CAD-300 SEI, à transcrire les contrastes sonores,sans destructuration des timbres, tout en maintenant lebon ordre et les bonnes amplitudes de leurs harmoniques.Avec la voix de Diana Krall interprétantCry Me A River, extrait de l'album TheLook For Love, le CAD-300 SEI vousentraîne sur des sommets de justessetonale dans la prononciation de chaquemot, avec un caractère "fruité" unique.Toutes les nuances dans l'évolution de modulation de finde mot ressortent naturellement, sans crispation.L'interprétation est débarrassée de tout sentiment de crispationdans le haut-médium au profit d'un côté velouté,extrêmement séduisant. Les sections des cordes apparaissentbeaucoup plus soyeuses sans l'ombre d'une acidité. Lacontrebasse est légèrement plus ronde, mais avec unevraie couleur tonale boisée et des différences de hauteursbien marquées. Là aussi, on constate une séparation beaucoupplus franche entre chaque instrument de la formation,avec un placement de la voix de Diana Krall par rapportà son piano totalement plausible, non superposée àl'instrument ou en provenance de celui-ci.Sur Who Will Comfort Me par MélodyGardot, le CAD-300 SEI procure un côtéimmédiat dans la proximité de la voix dela chanteuse, dont le timbre est plus posé,plus grave, plus doux. Après quelquessecondes, le déclenchement de la frappedu tempo au pied sur l'estrade ressort avec les vraies résonancesd'un montage en bois. Le rythme balance naturellement,avec une sorte de souplesse féline. L'interventionsuccessive de chaque instrument de la formation est révéléepar le CAD-300 SEI en les séparant très distinctementde la chanteuse et non la submergeant. Les distances sontmaintenues non seulement latéralement mais en profondeur.L'intervention de la cabine Leslie de l'orgueHammond est un moment d'anthologie tant elle apparaîtavec cette vraie notion de mouvement circulaire des timbres,dans une forme de trémolos spatial comme dans laréalité, le CAD-300 SEI sait maintenir réellement une phasecorrecte. Le grave n'est pas nébuleux, l'accompagnementde la basse est correctement délié.Sur l'album Duet de Chick Corea etHiromi, sur Old Castle, le CAD-300 SEI saisitparfaitement l'ambiance du cabaretBlue Note de Tokyo mais sans surtransparencesur les bruits divers des convivesspectateurs bien que la "vaisselle teinteavec réalisme". Le positionnement tête-bêche des deuxpianos de concert est parfaitement perçu avec une séparationplus marquée en profondeur, celui de Chick Corea àgauche étant plus en retrait par rapport à celui d'Hiromi etcela se ressent réellement au-travers du CAD-300 SEI. Ici, lemontage des 300B se distingue par une justesse de hauteurtonale sur les deux pianos qui laisse songeur et rendplus concrètement palpable la simplification des complexestextures harmoniques des timbres par un grandnombre d'amplis. En effet, la puissance acoustique rayonnéepar les deux pianos ressort sans contrainte, avec unevéritable ampleur. Le délié entre les notes ne porte jamaisà confusion, même quand les deux pianos jouent simultanément.On ressent beaucoup mieux de manière flagranteles différences de jeu, de rapidité d'attaque, de fluiditéentre le "maître" et la brillantissime "élève" faisant assautd'invention d'imagination dans l'improvisation sur cethème de comptine enfantine, simple en apparence. LeCAD-300 SEI se joue de toutes ces différences avec une fluiditénaturelle extraordinaire.Par P. VercherSYNTHÈSE DE L’ESTHÉTIQUE SONORELa dernière évolution du CAD-300 SEI par <strong>Cary</strong> estapparue (en prenant quelques précautions au niveaudu réglage de la polarisation) comme exploitant aumieux les légendaires qualités de musicalité évidentedes triodes 300B. Cet ampli bien conçu avec des composantsde qualité et des tubes dignes de ce nom procureune restitution qui impressionne par la richesseharmonique des timbres de grande justesse, sa fluiditédans le déroulement du discours mélodique, sescontrastes dynamiques sans agressivité, sa faculté àpositionner à bonne distance les uns des autres, instrumentset voix dans l'environnement acoustique dulieu de la prise de son. Certes, il faut des enceintes àbon voire à haut rendement (cf article de Jean Hiragasur les vertus du haut rendement dans le précédentnuméro, contrairement aux dires de soit-disants critiquesqui n'ont jamais écouté quelques excellentssystèmes de ce type et préfèrent des étouffoirs àmusique qui ne risquent pas de les déranger dansleur somnolence auditive) mais ici le <strong>Cary</strong> vous rapprocheréellement de l'évidence de l'établissementdes notes, avec un maintien de leurs structures harmoniquespour une notion de "vrai naturel" qui nese dément jamais sur n'importe quel genre musical.Spécifications constructeurPuissance continue : 2 x 15 W/4/8 OhmsRapport signal/bruit : 90 dBBande passante : 23 – 20 000 Hz (+ 0/-0,75 dB)Impédance de sortie casque : 4 – 50 OhmsTubes : 2 x 300B triode en classe A Single Ended1 x 6SN7 entrée – 2 x 6SN7 en driverDimensions : 20 x 35 x 35 cmPoids : 21 kgSTEREO PRESTIGE & Image n°77