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Infections virales chez les patients transplantés - Bienvenue sur Mon ...

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<strong>Infections</strong> <strong>vira<strong>les</strong></strong><strong>chez</strong> <strong>les</strong> <strong>patients</strong> transplantésMichel Segondy a, *RÉSUMÉLes infections <strong>vira<strong>les</strong></strong> représentent t une complication extrêmement t fréquente fé et souvent sévère des transplantations d’organes solides ou de moelleosseuse. Certaines de ces infections <strong>vira<strong>les</strong></strong> peuvent être transmises aureceveur par l’organe provenant d’un donneur infecté. Des me<strong>sur</strong>es deprévention basées <strong>sur</strong> la détection et l’exclusion des donneurs infectéslimitent toutefois considérablement ce risque pour <strong>les</strong> virus des hépatitesB et C, le VIH et le HTLV-1.Les traitements immunosuppresseurs destinés à prévenir <strong>les</strong> rejets de greffecréent des conditions favorab<strong>les</strong> au développement d’infections opportunistes,au premier rang desquel<strong>les</strong> se placent <strong>les</strong> virus de la famille desHerpesviridae : CMV, HSV-1 et 2, VZV, EBV, HHV-6. Les infections à virusBK ou à adénovirus peuvent avoir également des répercussions sévères<strong>chez</strong> ces <strong>patients</strong>. Les infections à HSV-1 et 2 ou à CMV peuvent êtreprévenues par l’administration d’antiviraux en traitement prophylactique.Le traitement des infections repose <strong>sur</strong> l’utilisation d’antiviraux (HSV-1 et2, VZV, CMV, virus BK, adénovirus), d’un anticorps monoclonal anti-lymphocytesB (EBV), ou encore <strong>sur</strong> la diminution de l’immunosuppression(virus BK).1. IntroductionTransplantation – immunodépression – virus.SUMMARYViral infections among transplant recipientsViral infections represent a very frequent sourceof morbidity and mortality in solid organ or bonemarrow transplant recipients. Some of these infectionsmay be transmitted by the transplant froman infected donor. Mea<strong>sur</strong>es of prevention basedon donor testing reduce considerably the risk oftransmission of hepatitis B and C viruses, HIV-1and HTLV-1. Immunosuppressive treatments, administeredto prevent graft rejection, predisposethe transplant recipients to the development ofopportunistic infections mainly represented byviruses belonging to the Herpesviridae familysuch as CMV, HSV-1 and 2, VZV, EBV and HHV-6.<strong>Infections</strong> with BK virus or adenoviruses may bealso associated with severe consequences. HSV-1and 2 as well as CMV infections may be preventedby prophylactic administration of antiviral drugs.Treatment of opportunistic viral infections in transplantrecipients is based on the administration ofantiviral drugs against HSV-1 and 2, VZV, CMV,BK virus or adenoviruses. Lymphoproliferativedisorders associated with EBV are treated withan anti-B lymphocyte monoclonal antibody, whereasimmunosuppression reduction represents asuccessful strategy for BK virus infection.Les sujets transplantés sont des sujets à haut risque pourla <strong>sur</strong>venue d’infections <strong>vira<strong>les</strong></strong> potentiellement graves. Latransplantation par elle-même est susceptible de transmettreune infection virale par l’intermédiaire du greffon ;ce risque est toutefois limité par <strong>les</strong> me<strong>sur</strong>es actuel<strong>les</strong> deprévention. Les sujets transplantés sont sévèrement immunodépriméspar <strong>les</strong> thérapeutiques destinées à prévenir ouà combattre le rejet de greffe. Cette immunosuppressionconcernant l’immunité à médiation cellulaire induit une sensibilitéparticulière à certains virus dits opportunistes.a Pôle d’infectiologie – Laboratoire de virologieCentre hospitalier universitaire de <strong>Mon</strong>tpellier80, av. Augustin-Fliche34295 <strong>Mon</strong>tpellier cedex 5* Correspondancem-segondy@chu-montpellier.frarticle reçu le 11 février, accepté le 16 avril 2008.© 2008 – Elsevier Masson SAS – Tous droits réservés.Transplantation – immunodeficiency – virus.Cette sensibilité peut s’exprimer lors d’une primoinfectionpar des tableaux cliniques beaucoup plus marquésque <strong>chez</strong> <strong>les</strong> sujets immunocompétents, mais ellepeut aussi s’exprimer par des infections secondaires duesà la réactivation de virus latents ou à une réinfection. Alorsque ces infections secondaires restent généralementasymptomatiques <strong>chez</strong> <strong>les</strong> sujets immunocompétents,el<strong>les</strong> sont souvent symptomatiques et parfois sévères<strong>chez</strong> le transplanté.Le type de transplantation et le protocole d’immunosuppressionmis en œuvre ont une influence majeure <strong>sur</strong> lerisque viral. De ce fait, le risque pour <strong>les</strong> différents virus nesera pas identique pour <strong>les</strong> transplantés de rein, de foie,de cœur ou cœur/poumon, ou de moelle osseuse.REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JUIN 2008 - N°403 // 31


Tableau III – Principaux signes et symptômesde la maladie à CMV <strong>chez</strong> <strong>les</strong> transplantés.Infection généraliséeFièvreAlgies (arthralgies, myalgies…)Neutropénie ± thrombopéniePrésence de lymphocytes atypiquesElévation modérée des transaminasesLocalisations viscéra<strong>les</strong>Pneumonie interstitielle (greffe de moelle +++)Lésions digestives (œsophagite, colite…)EncéphaliteChoriorétinitetype de greffe. Chez <strong>les</strong> sujets séropositifs avant la greffe,<strong>les</strong> réactivations ou <strong>les</strong> <strong>sur</strong>infections sont fréquentes etsouvent symptomatiques.Chez <strong>les</strong> transplantés, on distingue habituellement l’infectionà CMV détectée par <strong>les</strong> analyses virologiques en l’absencede manifestations cliniques de la maladie à CMV cliniquementpatente. La maladie à CMV se manifeste par un syndromecaractéristique associant généralement fièvre, neutropénie,algies, augmentation des transaminases. Ce syndrome peutévoluer vers des complications impliquant divers organes(tableau III). Ces atteintes à CMV <strong>sur</strong>viennent de manièrerelativement précoce, classiquement 1 à 4 mois après latransplantation. À côté de ces effets directs, l’infection à CMVa des effets indirects liés au pouvoir immunosuppresseurdu virus et à ses interactions avec le système immunitaire.Ainsi, il existe des interactions complexes entre le CMV et lerejet de greffe. D’une part, l’infection à CMV paraît favoriserla <strong>sur</strong>venue d’un rejet aigu mais, par ailleurs, la <strong>sur</strong>venued’un rejet paraît favoriser la réactivation du CMV. Le CMVest en outre impliqué dans <strong>les</strong> atteintes à long terme dugreffon (rejet chronique) tel<strong>les</strong>que l’athérosclérose du greffon,la bronchiolite oblitérante dans<strong>les</strong> transplantations pulmonairesou le syndrome de disparitiondes canaux biliaires (vanishingbile duct syndrome) dans <strong>les</strong>transplantations hépatiques [40].Par ailleurs, l’infection à CMVfavorise la <strong>sur</strong>venue d’infectionsopportunistes bactériennes oufongiques et elle paraît favoriserla <strong>sur</strong>venue de lymphoproliférationsliées au virus Epstein-Barr(figure 1).2.3.1.2. Virus herpes simplextypes 1 et 2 (HSV-1, HSV-2)Le virus herpes simplex de type1 (HSV-1), responsable essentiellementde l’herpès oral, etherpes simplex de type 2 (HSV-2), responsable essentiellementde l’herpès génital, infectent demanière latente une forte proportionde la population adulte.Dans la population française, la séroprévalence de HSV-1est de l’ordre de 60-70 % et celle de HSV-2 est de l’ordrede 15-20 % [32]. Ces virus sont responsab<strong>les</strong> d’éruptionsvésiculeuses localisées observées au cours de la primoinfection,mais aussi au cours d’infections récurrentes. Desinfections récurrentes <strong>sur</strong>venant à intervalle régulier sontobservées <strong>chez</strong> une proportion notable des sujets infectés.Chez <strong>les</strong> sujets immunodéprimés, <strong>les</strong> primo-infections et<strong>les</strong> récurrences se caractérisent par une sévérité accrue :lésions extensives, persistantes, ulcérées. Il existe égalementune possibilité d’atteintes viscéra<strong>les</strong> : lésions digestives(œsophage, côlon…), hépatites (parfois fulminantes),pneumopathies interstitiel<strong>les</strong>, méningo-encéphalites. Cescomplications viscéra<strong>les</strong> peuvent avoir une issue fatale etpeuvent <strong>sur</strong>venir en l’absence de lésions cutanées, ce quicomplique leur diagnostic [34]. Une caractéristique desatteintes à HSV après transplantation d’organe est leur<strong>sur</strong>venue précoce par rapport aux autres infections <strong>vira<strong>les</strong></strong>,<strong>les</strong> manifestations cliniques <strong>sur</strong>venant le plus souvent dansle premier mois suivant la transplantation.2.3.1.3. VZVLa varicelle est une maladie infantile quasi obligatoire et laquasi-totalité des adultes ont des anticorps. La varicellepouvant <strong>sur</strong>venir <strong>chez</strong> un enfant (et exceptionnellementun adulte) immunodéprimé présente une sévérité beaucoupplus marquée que <strong>chez</strong> l’immunocompétent : lésionsnécrotiques, hémorragiques et possibilité d’atteintes viscéra<strong>les</strong>(poumon, foie, encéphale, myocarde…) pouvantmettre en jeu le pronostic vital. L’infection récurrente à VZV,sous forme de zona, est beaucoup plus fréquente <strong>chez</strong>l’immunodéprimé que <strong>chez</strong> l’immunocompétent, avec uneincidence 10 à 100 fois plus élevée [17]. Comme dans lecas de la varicelle, <strong>les</strong> lésions seront volontiers plus sévères.On peut observer dans certains cas des formes deFigure 1 – Effets directs et indirects de l’infection à CMV <strong>chez</strong> <strong>les</strong> transplantés.PrimoinfectionSyndrome CMVLocalisationsviscéra<strong>les</strong>InfectionCMV latenteInfection CMV active(infection généralisée)AiguRejetActivation immune, inflammationImmunodépressionRejet aiguChroniqueEffets indirects:Immunomodulation,expression antigènes,production de cytokinesEffetimmunosuppresseur<strong>Infections</strong>opportunistesSLPTlié à EBVREVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JUIN 2008 - N°403 // 33


zona généralisé et il existe un risque d’atteintes viscéra<strong>les</strong>pouvant mettre en jeu le pronostic vital. La fréquence desformes disséminées de zona <strong>chez</strong> <strong>les</strong> transplantés estmaintenant bien plus faible que par le passé, en raison destraitements antiviraux. La <strong>sur</strong>venue des réactivations duVZV <strong>chez</strong> <strong>les</strong> transplantés est souvent tardive, plusieursmois, voire plus de 2 ans après transplantation [17, 20,34]. La prévention de la primo-infection <strong>chez</strong> <strong>les</strong> enfantsnon immuns repose <strong>sur</strong> la vaccination.2.3.1.4. EBVL’EBV infecte la quasi-totalité des individus, la primoinfection<strong>sur</strong>venant habituellement dans l’enfance. Laprimo-infection est donc exceptionnelle <strong>chez</strong> <strong>les</strong> transplantésadultes. Elle représente un risque plus élevé entransplantation pédiatrique. Les primo-infections EBV<strong>sur</strong>venant <strong>sur</strong> un terrain immunodéprimé présentent unegravité particulière.Le risque majeur lié à l’EBV <strong>chez</strong> <strong>les</strong> transplantés est ledéveloppement d’un syndrome lymphoprolifératif posttransplantation(SLPT ou PTLD : Posttransplantationlymphoproliferative disorder). Ce terme de SLPT regroupedifférents types de proliférations lymphocytaires allant deshyperplasies polyclona<strong>les</strong> bénignes aux lymphomes nonhodgkiniens et, plus rarement, à la maladie Hodgkin et auxmyélomes. L’incidence des syndromes lymphoprolifératifs<strong>chez</strong> <strong>les</strong> transplantés est multipliée par un facteur 25 à100 par rapport à la population générale [8]. La grandemajorité des SLPT est liée à l’EBV. La <strong>sur</strong>venue d’uneprimo-infection EBV post-transplantation est un facteurde risque majeur pour la <strong>sur</strong>venue d’un SLPT, avec unrisque multiplié par 10 à 76, selon <strong>les</strong> études, par rapportaux individus séropositifs pour EBV avant la transplantation[8]. Le risque est donc majoré <strong>chez</strong> <strong>les</strong> enfants, <strong>les</strong>enfants « à haut risque » étant représentés par <strong>les</strong> enfantsséronégatifs pour EBV transplantés avec un greffon provenantd’un individu séropositif [19]. Il a par ailleurs étéobservé <strong>chez</strong> <strong>les</strong> enfants transplantés rénaux à haut risqueque <strong>les</strong> ado<strong>les</strong>cents présentaient un risque plus élevé deSLPT que <strong>les</strong> enfants plus jeunes [45].2.3.1.5. Herpesvirus humains 6 et 7Les herpesvirus humains 6 et 7 (HHV-6, HHV-7) sont deuxvirus très proches qui infectent la quasi-totalité des individus,la primo-infection <strong>sur</strong>venant très tôt au cours de lavie. La manifestation classique de l’infection à HHV-6 estl’exanthème subit du nourrisson, alors que le virus HHV-7donne lieu essentiellement à des infections asymptomatiquesou des syndromes fébri<strong>les</strong> indifférenciés. Les réactivations<strong>vira<strong>les</strong></strong> sont favorisées par l’immunosuppression. Les infectionsà HHV-6 peuvent s’observer <strong>chez</strong> près de 50 % destransplantés d’organes solides ou de moelle osseuse et cetteréactivation est précoce, dans <strong>les</strong> 2 à 4 semaines suivant latransplantation [28]. Les manifestations cliniques de l’infectionHHV-6 sont la fièvre, des leucopénies et thrombopénies,des rashs cutanés, des hépatites, des encéphalites. Lesencéphalites à HHV-6 qui représentent la complication laplus grave sont <strong>sur</strong>tout observées <strong>chez</strong> <strong>les</strong> greffés de moelle.La mortalité rapportée de cette complication est de 40 %[28]. Le rôle de HHV-6 dans <strong>les</strong> pneumonies interstitiel<strong>les</strong><strong>chez</strong> <strong>les</strong> transplantés reste controversé.Les données concernant HHV-7 sont beaucoup plus limitées.Certaines études indiquent que ce virus pourrait être un cofacteurdes maladies à CMV <strong>chez</strong> <strong>les</strong> transplantés [50].2.3.1.6. HHV-8L’herpesvirus humain 8 (HHV-8) ou KSHV (Kaposi’ssarcoma-associated herpesvirus) a été reconnu responsabledu sarcome de Kaposi. Dans <strong>les</strong> pays occidentaux,la rareté de cette maladie <strong>chez</strong> <strong>les</strong> sujets immunocompétentsreflète la faible prévalence (environ 2 %) de l’infectionpar ce virus. L’immunosuppression est un facteurde risque majeur pour <strong>les</strong> individus infectés par ce virus.Chez <strong>les</strong> transplantés, l’incidence du sarcome de Kaposiest 500 à 1 000 fois plus élevée que dans la populationgénérale, et le développement de la maladie peut résulterde la réactivation du virus <strong>chez</strong> <strong>les</strong> sujets infectés avant latransplantation mais également de l’acquisition de l’infectionHHV-8 à partir du greffon [33]. Il n’y a pas actuellement derecommandations pour rechercher une infection HHV-8<strong>chez</strong> <strong>les</strong> donneurs ou receveurs d’organe ; cette recherchequi permettrait d’identifier <strong>les</strong> transplantés à risquede développer la maladie permettrait probablement unemeilleure prise en charge des <strong>patients</strong> [33].2.3.2. PolyomaviridaeLes virus BK et JC sont deux virus de la famille desPolyomaviridae qui infectent l’homme de manière totalementasymptomatique. Toutefois, ces deux virus peuventêtre réactivés au cours des états d’immunodépressionsévère et peuvent être la cause de graves infections. Levirus BK est <strong>sur</strong>tout responsable de néphropathies <strong>chez</strong><strong>les</strong> transplantés rénaux. Il peut être également responsablede cystites hémorragiques qui <strong>sur</strong>viennent essentiellement<strong>chez</strong> <strong>les</strong> greffés de moelle osseuse.Le virus JC quant à lui est essentiellement responsabled’une forme rare d’encéphalite, la leucoencéphalite multifocaleprogressive (LEMP). La LEMP est une complicationinfectieuse de l’immunodépression observée essentiellement<strong>chez</strong> <strong>les</strong> sujets atteints de sida, elle reste très rare<strong>chez</strong> <strong>les</strong> transplantés [43].2.3.3. Hépatites B et CLes hépatites chronique B et C sont fréquentes <strong>chez</strong> <strong>les</strong>transplantés. Chez <strong>les</strong> transplantés rénaux, <strong>les</strong> prévalencesdu VHB et du VHC sont élevées en raison des risques decontamination liées à l’hémodialyse. Toutefois, l’incidence desinfections à VHB et VHC dans <strong>les</strong> unités de dialyse a chutéconsidérablement grâce aux programmes de vaccinationcontre le VHB, à la réduction des risques transfusionnelset aux précautions d’hygiène universelle. On estime quela prévalence du VHB <strong>chez</strong> <strong>les</strong> transplantés rénaux est del’ordre de 5 à 20 %, celle du VHC de l’ordre de 30 % [35].En ce qui concerne la transplantation hépatique, <strong>les</strong> hépatites<strong>vira<strong>les</strong></strong> B et C représentent environ 20 % des indicationsde transplantation en France pour cirrhose, hépatitefulminante ou carcinome hépatocellulaire [18]. Le problèmemajeur est celui de la récidive <strong>sur</strong> le greffon. En l’absencede me<strong>sur</strong>es préventives, la récidive <strong>sur</strong> greffon est del’ordre de 80 % pour le VHB, elle est quasi obligatoiredans le cas de l’hépatite C si le virus n’a pas été éradiquéavant la transplantation.34 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JUIN 2008 - N°403


2.3.4. Adénovirus (ADV)Il existe plus de 40 types d’ADV humains. Ces virus sont<strong>sur</strong>tout responsab<strong>les</strong> d’infections respiratoires (types 1 à 7),de gastroentérites (types 40 et 41) ou de kératoconjonctivites(types 8), <strong>les</strong> infections par <strong>les</strong> autres types d’ADV sontasymptomatiques dans la grande majorité des cas.Chez <strong>les</strong> transplantés adultes, la <strong>sur</strong>venue d’une virémieà ADV est relativement fréquente, elle reste le plussouvent transitoire avec des conséquences limitées [24].Chez <strong>les</strong> sujets immunodéprimés, <strong>les</strong> infections à ADVpeuvent résulter d’une primo-infection, essentiellement<strong>chez</strong> l’enfant, ou de la réactivation d’un virus latent dansle tissu lymphoïde (amygda<strong>les</strong>, plaques de Peyer) ou le rein(types 11, 34, 35). Chez <strong>les</strong> transplantés, <strong>les</strong> infections àADV sont dues principalement aux types 1, 2, 4, 5, 6, 7,11, 31, 34 et 35 [6, 21]. Chez l’immunodéprimé, <strong>les</strong> infectionsà ADV peuvent être sévères, avec des localisationsviscéra<strong>les</strong>, notamment pneumopathies et hépatites. Unedes complications <strong>les</strong> plus fréquentes des infections àADV <strong>chez</strong> <strong>les</strong> transplantés est représentée par la cystitehémorragique due principalement aux types 11, 34 et 35.La maladie disséminée à ADV, d’une extrême gravité, estresponsable d’une mortalité élevée. Elle <strong>sur</strong>vient <strong>sur</strong>tout<strong>chez</strong> <strong>les</strong> enfants et est observée avec une plus grandefréquence après greffe de moelle allogénique dont elleconstitue une complication redoutable [14, 49].2.3.5. PapillomavirusIl existe plus de 100 types de papillomavirus humains (HPV).Certains types ont un tropisme cutané et sont responsab<strong>les</strong>de lésions cutanées bénignes (verrues) beaucoup plus rarementmalignes, alors que d’autres types ont un tropismemuqueux et se localisent essentiellement au niveau desmuqueuses ano-génita<strong>les</strong>. Les HPV à tropisme muqueuxse subdivisent en HPV à bas risque et à haut risque. LesHPV à bas risque, en particulier <strong>les</strong> types 6 et 11, ne sontresponsab<strong>les</strong> que de lésions bénignes de type condylomesacuminés. Les HPV à haut risque, en particulier <strong>les</strong> types 16et 18, sont responsab<strong>les</strong> de lésions pouvant évoluer vers uncancer invasif. La persistance de l’infection à HPV, indispensableau développement des lésions précancéreuses puiscancéreuses est favorisée par l’immunodépression.Les lésions bénignes (verrues, condylomes acuminés) oumalignes (cancer du col, de l’anus…) liées aux HPV ont uneincidence nettement augmentées <strong>chez</strong> <strong>les</strong> sujets immunodéprimés[37, 44]. On observe aussi <strong>chez</strong> <strong>les</strong> transplantésune fréquence accrue des carcinomes cutanés dans <strong>les</strong>quels<strong>les</strong> HPV de type 5 et 8 paraissent jouer un rôle [46].3. Les risques liés aux différentstypes de transplantation3.1. Risques communsLes infections dues aux différents herpesvirus, résultant leplus souvent d’une réactivation virale, sont extrêmementfréquentes après transplantation d’organe solide ou demoelle osseuse.Une infection à CMV <strong>sur</strong>vient <strong>chez</strong> la majorité des transplantésavec une sévérité très variable allant de l’infectioninfra-clinique jusqu’aux atteinte viscéra<strong>les</strong> pouvant mettreen jeu le pronostic vital. Cette sévérité dépend en particulierdu type d’infection (primo-infection ou réactivation/réinfection) et à l’intensité de l’immunodépression.Le développement de lésions herpétiques dues à la réactivationde HSV-1 ou HSV-2 ou la <strong>sur</strong>venue d’un zona dueà la réactivation du VZV sont également des complicationsfréquentes des transplantations d’organe ou de moelleosseuse allogénique. Les réactivations à EBV, HHV-6 ouHHV-7 sont fréquentes et restent souvent infra-cliniques.Les atteintes à virus BK (néphropathies, cystites hémorragiques),<strong>les</strong> leucoencéphalites multifoca<strong>les</strong> progressivesà virus JC, ou <strong>les</strong> infections disséminées à adénovirus,témoignent d’une immunodépression intense et peuvent<strong>sur</strong>venir après transplantation d’organe solide ou demoelle osseuse.3.2. Risques particuliers3.2.1. Transplantation rénaleLa néphropathie à virus BK est une complication bien plusfréquente <strong>chez</strong> le transplanté rénal que <strong>chez</strong> <strong>les</strong> autrestransplantés. Le risque de <strong>sur</strong>venue d’une virémie à virusBK post-transplantation est cinq fois plus élevé aprèstransplantation rénale qu’après transplantation hépatiqueou cardiaque [39]. Chez le transplanté rénal, la <strong>sur</strong>venued’une virurie à virus BK est fréquente, de l’ordre de 50 %des cas ; une virémie peut être observée dans 10 à 15 %des cas et la néphropathie à virus BK s’observe <strong>chez</strong> environ5 % des <strong>patients</strong> [3, 23]. La majorité des néphropathiesà virus BK s’observent au cours de la première annéepost-transplantation, mais peuvent <strong>sur</strong>venir jusqu’à 5 anspost-transplantation. Le risque est corrélé à l’intensité del’immunodépression. En l’absence d’une prise en chargerapide, la perte du greffon est une complication fréquentede la néphropathie à virus BK.3.2.2. Transplantation hépatiqueLes virus posant un problème particulier après une transplantationhépatique sont <strong>les</strong> virus des hépatites B et C,en raison du risque de récidive <strong>sur</strong> le greffon lorsque lepatient était porteur de ces virus en pré-transplantation. Lestraitements antiviraux et l’administration d’immunoglobulinesanti-HBs permettent de limiter le risque de récidive duvirus de l’hépatite B ou d’en limiter <strong>les</strong> conséquences. Lesrisques liés au virus de l’hépatite C sont plus difficilementcontrôlab<strong>les</strong>. En cas de récidive du virus de l’hépatite C,la progression des lésions est souvent plus rapide et plusintense que <strong>chez</strong> <strong>les</strong> sujets non transplantés.3.2.3. Transplantation cardiaque et cardio-pulmonaireL’artériosclérose du greffon, ou vasculopathie coronarienne,est une complication de la transplantation cardiaque et lerôle des virus, en particulier du CMV, est bien établi [47].En transplantation cardiaque pédiatrique, la présence degénome viral dans le myocarde, ADV en particulier, estassociée à la <strong>sur</strong>venue d’une vasculopathie et à la pertedu greffon [42].En transplantation pulmonaire, <strong>les</strong> infections à virus à tropismerespiratoire tels que virus respiratoire syncytial (VRS),virus parainfluenza ou ADV sont fréquentes et peuvent êtretrès sévères avec une issue fatale [11, 31].REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JUIN 2008 - N°403 // 35


Tableau IV – Marqueurs virologiques utilisés pour la sélectiondes donneurs d’organe.VirusHIV-1 et 2MarqueursAnticorps anti-VIH 1 et 2Antigénémie p24ou ARN VIH-1Contre-indicationà la greffe en casde positivité3.2.4. Greffe de moelle osseuseLe CMV peut occasionner des complications particulièrementredoutab<strong>les</strong> <strong>chez</strong> <strong>les</strong> greffés de moelle osseuse, laplus fréquente étant la pneumonie interstitielle. C’est unecomplication tardive, <strong>sur</strong>venant dans la majorité des casplus de 3 mois après la greffe. En l’absence de traitementpréventif, cette complication <strong>sur</strong>vient <strong>chez</strong> environ 15 %des greffés de moelle et la mortalité spontanée est del’ordre de 80 %. Les modalités actuel<strong>les</strong> de préventionont permis de réduire l’incidence de cette complication<strong>chez</strong> le greffé de moelle. En cas de <strong>sur</strong>venue, le risquede mortalité subsiste malgré <strong>les</strong> conditions actuel<strong>les</strong> deprise en charge [30, 36]. La <strong>sur</strong>venue d’une pneumopathieà CMV <strong>chez</strong> <strong>les</strong> greffés de moelle est favorisée par ledéveloppement d’une réaction greffon contre hôte sévère.La pneumopathie résulte bien plus d’un mécanisme immunopathologiqueque de la réplication virale.Les syndromes lymphoprolifératifs liés à l’EBV, <strong>les</strong> infectionsgraves à ADV et <strong>les</strong> cystites hémorragiques à virusBK sont des complications <strong>sur</strong>venant plus fréquemment<strong>chez</strong> <strong>les</strong> greffés de moelle que <strong>chez</strong> <strong>les</strong> receveurs d’organessolides.4. Me<strong>sur</strong>es de prévention4.1. Prévention de la transmissionLa prévention de la transmission des infections <strong>vira<strong>les</strong></strong>par la transplantation repose <strong>sur</strong> la sélection des donneurs.Ainsi, tous <strong>les</strong> donneurs d’organe potentiels sontobligatoirement testés pour <strong>les</strong> marqueurs des virusHIV-1 et 2, HTLV-I, HBV, HCV, CMV et EBV. Ces analysesdoivent être effectuées avant le prélèvement et le plus enamont possible dans la prise en charge du donneur, afinde faciliter l’organisation du prélèvement multi-organes.Toutefois, si le fait de différer ce prélèvement nuit à laqualité des éléments prélevés, ces analyses peuvent êtreexécutées postérieurement au prélèvement mais, dansce cas, le résultat des analyses doit être transmis aumédecin greffeur avant la réalisation de la greffe (arrêtédu 21 décembre 2005 pris en application des artic<strong>les</strong>Existence dedérogations à lacontre-indicationde greffeHTLV-1 Anticorps anti-HTLV-1 Oui NonHBVHBSAnticorps anti-HBcAnticorps anti-HBsHCV Anticorps anti-HCV Oui OuiCMV Anticorps anti-CMV IgG Non* –EBV Anticorps anti-VCA Non* –* La positivité des marqueurs ne contre-indique pas la greffe, mais permet en fonction des possibilitésd’apparier un receveur séronégatif avec un donneur séronégatif et d’identifier <strong>les</strong> receveurs non appariésà risque de primo-infection sévère post-transplantation.OuiOuiNonOuiR. 1211-14, R. 1211-15, R. 1211-16 et R.1211-21 du Code de la Santé publique). Lapositivité des marqueurs d’infection pourle VIH-1 et 2, le HTLV-1, le VHB et le HCVsont une contre-indication à l’utilisation desorganes et cellu<strong>les</strong> du donneur. Toutefois ilexiste des dérogations permettant d’utiliserdans des circonstances particulières desorganes ou cellu<strong>les</strong> de donneurs positifs pour<strong>les</strong> marqueurs d’infection par le VHB ou leVHC (tableau IV) [1]. En ce qui concerne leCMV et l’EBV, la positivité des marqueursn’est pas une contre-indication à l’utilisationdes organes ou cellu<strong>les</strong> du donneur.La connaissance du statut immunitaire dudonneur vis-à-vis de ces virus permet d’appariersi possible <strong>les</strong> donneurs séronégatifsavec <strong>les</strong> receveurs séronégatifs ou d’identifier<strong>les</strong> <strong>patients</strong> séronégatifs qui, recevantun organe ou des cellu<strong>les</strong> provenant d’undonneur séropositif, seront particulièrementà risque de développer une primo-infection posttransplantation.4.2. VaccinationsD’une manière générale, <strong>les</strong> <strong>patients</strong> seront à jour de leurvaccination avant la transplantation. Les vaccins vivantsatténués sont contre-indiqués après transplantation enraison de l’immunodépression.Un vaccin anti-varicelleux (Varivax ® , Varilrix ® ) sera administré<strong>chez</strong> <strong>les</strong> enfants (et <strong>les</strong> adultes non immunisés)candidats à une greffe d’organe solide avant la phased’immunosuppression et en tenant compte de l’intervallede temps pour que la protection maximale soit obtenue.Ce vaccin est contre-indiqué <strong>chez</strong> <strong>les</strong> sujets présentantune hémopathie maligne. Les sujets vaccinés doivent éviterle contact avec des sujets immunodéprimés à risquependant 6 semaines suivant la vaccination.En l’absence d’immunité préalable, <strong>les</strong> candidats à unetransplantation seront vaccinés contre l’hépatite B. Lavaccination contre l’hépatite A est fortement recommandéedans le cadre de la transplantation hépatique.La vaccination annuelle contre la grippe est recommandée<strong>chez</strong> transplantés.4.3. Traitement préventifUn traitement préventif (ou prophylactique), basé <strong>sur</strong> l’administrationd’antiviraux, permet la prévention des infectionsà HSV. Un traitement préventif des infections à CMV estréservé aux transplantés présentant un risque accru d’infectionsévère. Il s’agit des receveurs séronégatifs recevantun greffon provenant d’un donneur séropositif pour le CMV(D+/R-). Des traitements préventifs permettent égalementde limiter le risque de récidive des hépatites B ou C aprèstransplantation hépatique.4.3.1. <strong>Infections</strong> à HSVLa prévention des infections à HSV est basée <strong>sur</strong> l’administrationd’aciclovir (Zovirax ® ) par voie orale à la dosede 800 mg/j en 4 prises tout au long de la phase d’immunodépressionpendant laquelle une prophylaxie antiherpétiqueest souhaitable.36 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JUIN 2008 - N°403


4.3.2. <strong>Infections</strong> à CMVEn ce qui concerne la prévention de l’infection à CMV, <strong>les</strong>molécu<strong>les</strong> indiquées sont soit le valaciclovir (Zelitrex ® ) soitle valganciclovir (Rovalcyte ® ) ou le ganciclovir (Cymévan ® ).Le valaciclovir, prodrogue de l’aciclovir, n’a pas d’actioncurative <strong>sur</strong> <strong>les</strong> infections à CMV mais il s’est révélé efficacedans la prévention de la maladie à CMV <strong>chez</strong> <strong>les</strong> sujetsà risque [29] et il est indiqué après greffe d’organe, toutparticulièrement après transplantation rénale, à l’exclusiondes transplantations pulmonaires.Le valganciclovir est la prodrogue du ganciclovir, moléculeactive <strong>sur</strong> le CMV. L’utilisation de la prodrogue permetl’utilisation par voie orale. Le valganciclovir est indiquéen traitement prophylactique des infections à CMV <strong>chez</strong><strong>les</strong> <strong>patients</strong> CMV-négatifs ayant bénéficié d’unetransplantation d’organe solide à partir d’un donneur CMVpositif.Le valganciclovir présente une meilleure efficacitéque le valaciclovir pour prévenir <strong>les</strong> infections à CMV, maisil présente l’inconvénient d’une toxicité hématologique,alors que le valaciclovir présente le grand avantage d’unel’absence de toxicité [13].Le ganciclovir, utilisé en perfusion, est indiqué en traitementprophylactique lorsqu’il existe un risque accru d’infectionsymptomatique en raison d’un traitement immunosuppresseurlourd, si le receveur est pré-immunisé vis-à-visdu CMV, particulièrement en transplantation cardiaque(tableau V).4.3.3. Hépatite BDans la transplantation hépatique pour l’hépatite B, laprévention de la récidive <strong>sur</strong> greffon est d’une importancemajeure. En l’absence de me<strong>sur</strong>es préventives, le risquede récidive est de l’ordre de 80 % [18] et ce risque estproportionnel à la charge virale.Tableau V – Traitement des infections à CMV<strong>chez</strong> <strong>les</strong> transplantés.Traitement préventifValaciclovir : 4 x 500 mg par jour pendant 90 joursOuValganciclovir (D+R-) : 900 mg par jour en une prise, débuté dans<strong>les</strong> 10 jours suivant la greffe et jusqu'au 100e jour après celle-ci.OuGanciclovir (receveur pré-immunisé, particulièrement en transplantationcardiaque) :- 5 mg/kg en perfusion 1 heure toutes <strong>les</strong> 12H (10 mg/kg/j) pendant14 jours,- puis 6 mg/kg, 5 jours <strong>sur</strong> 7 pendant 14 jours.Traitement préemptifGreffe de moelle allogénique :- Ganciclovir: 5 mg/kg en perfusion 1 heure toutes <strong>les</strong> 12 h (10 mg/kg/j)pendant 7 jours,- puis 5 mg/kg/j en une perfusion 5 à 7 jours par semaine jusqu'àJ100 ou J120 post-greffeTraitement curatifInfection généralisée ou localisation viscérale :Gancliclovir : 5 mg/kg en perfusion 1 heure toutes <strong>les</strong> 12 h (10 mg/kg/j)pendant 14 à 21 jours <strong>chez</strong> <strong>les</strong> malades ayant une fonction rénalenormale.Avant la transplantation, il faut réduire au maximum lacharge virale, au moins au dessous de 10 5 copies/ml. Untraitement par lamivudine (Zeffix ® ), adéfovir (Hepsera ® )ou entécavir (Baraclude ® ) est recommandé <strong>chez</strong> tous <strong>les</strong>malades ayant une virémie détectable.Pendant et après la transplantation, l’administration systématiquede fortes doses d’immunoglobulines anti-HBsdiminue le risque de récidive. Il est recommandé d’associerun traitement antiviral à l’utilisation des immunoglobulines.La thérapeutique par immunogloblines anti-HBs etantiviraux ne doit pas être interrompue tout au long de lavie, sauf lorsqu’une séroconversion spontanée anti-HBspeut être suspectée [18].4.3.4. Hépatite CL’éradication du VHC doit être recherchée avant transplantation.L’association d’interféron pégylée avec la ribavirineest le traitement de référence. L’éradication est toutefoisdifficile à obtenir <strong>chez</strong> ces <strong>patients</strong>.La période optimale du traitement de la récidive del’hépatite C paraît se situer après 1 an, lorsqu’apparaissentdes lésions au moins éga<strong>les</strong> à A1F1, prédictives d’un risqueélevé d’évolution vers la cirrhose. Avec l’associationinterféron pégylée/ribavirine, une réponse virologique(négativation de la virémie) durable est observée <strong>chez</strong>environ 1/3 des <strong>patients</strong> [18].5. Diagnostic et <strong>sur</strong>veillancevirologique des transplantésEn dehors du bilan pré-transplantaion, <strong>les</strong> sérodiagnosticsont une utilité très limitée. Le diagnostic et la <strong>sur</strong>veillancedes infections <strong>vira<strong>les</strong></strong> <strong>chez</strong> <strong>les</strong> transplantés repose actuellement<strong>sur</strong> la détection et bien souvent la quantificationdes virus dans le sang, ou éventuellement dans d’autresprélèvements (liquide de lavage broncho-alvéolaire, liquidecéphalorachidien, biopsie, etc.), en fonction de la pathologieobservée. Ces recherches sont réalisées essentiellementpar des techniques de PCR en temps réel.5.1. Surveillance de l’infection à CMVChez tout transplanté d’organe solide ou de moelle osseuse,il est réalisé une <strong>sur</strong>veillance rapprochée de l’infection àCMV. Cette <strong>sur</strong>veillance est basée <strong>sur</strong> la détection du virusdans le sang, par antigénémie ou PCR. La <strong>sur</strong>veillanceest rapprochée, avec un rythme hebdomadaire, voirebihebdomadaire, au cours des 3 mois suivant la transplantation,période pendant laquelle le risque est maximal. La<strong>sur</strong>veillance peut ensuite devenir plus espacée, mensuelle,puis trimestrielle ou semestrielle [2]. En cas de maladie àCMV, le virus peut être recherché en fonction des signescliniques dans le liquide de lavage broncho-alvéolaire, desbiopsies (digestives, hépatiques…), le liquide céphalorachidien,etc. Les techniques basées <strong>sur</strong> l’amplification génomiqueont actuellement totalement supplanté <strong>les</strong> techniquesbasées <strong>sur</strong> la culture virale ou la détection d’antigène pourrechercher le virus dans ces prélèvements.La réalisation répétée de sérodiagnostics est totalementinutile, <strong>sur</strong>tout si le patient était séropositif en pré-transplantation.Chez un patient antérieurement séronégatif, unREVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JUIN 2008 - N°403 // 37


sérodiagnostic mettant en évidence une séroconversionpermet de documenter une primo-infection. Cet examenpeut toutefois être rendu ininterprétable si le patient a ététransfusé ou a reçu des immunoglobulines et sa répétitionest inutile une fois le diagnostic établi.5.2. Surveillance de l’infection à EBVLe développement des SLPT liés à EBV s’accompagnentd’une augmentation de la charge virale (ADN viral) dansle sang. La charge virale EBV est donc actuellement unmarqueur de développement d’un SLPT et d’efficacité dutraitement. La charge virale EBV est réalisée par PCR entemps réel <strong>sur</strong> la fraction mononucléée du sang périphériqueou <strong>sur</strong> sang total. La valeur absolue de la charge viralereste difficile à interpréter [9] car il existe un chevauchementdes valeurs entre <strong>les</strong> sujets normaux et ceux présentantun SLPT, c’est donc plutôt la cinétique de la charge viralequ’il est intéressant d’observer [4]. Bien qu’il n’y ait pasde consensus, un suivi hebdomadaire paraît souhaitable<strong>chez</strong> <strong>les</strong> sujets à risque majeur de SLPT : primo-infectionEBV post-transplantation, greffe de moelle, immunodépressionmajeure, etc.Figure 2 – « Decoy cells » dans <strong>les</strong> urines.Les inclusions <strong>vira<strong>les</strong></strong> intranucléaires sont ici mises en évidencepar coloration de Papanicolaou.5.3. Surveillance de l’infection à BKVChez le greffé rénal, il est recommandé de réaliser undépistage basé <strong>sur</strong> la détection de l’ADN du BKV dans <strong>les</strong>urines par PCR chaque 3 mois durant <strong>les</strong> 2 années posttransplantation.Cette recherche est à pratiquer égalementlorsqu’il existe une dysfonction du greffon, ou lorsqu’unebiopsie du greffon est réalisée. Le dépistage est confirmépar des tests quantitatifs dans <strong>les</strong> urines et le plasma. Lediagnostic définitif de la néphropathie repose <strong>sur</strong> la biospiedu greffon [22]. Il est également possible de rechercherdans <strong>les</strong> urines <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> présentant l’effet cytopathogènedu BK virus, <strong>les</strong> decoy cells, qui sont des cellu<strong>les</strong>refermant des inclusions <strong>vira<strong>les</strong></strong> (figure 2).5.4. Surveillance des infectionsà HBV et HCVLa recherche régulière des marqueurs de réplication viralepour HBV (HBs, ADN) ou HCV (ARN) permet de diagnostiquerune rechute <strong>sur</strong> greffon <strong>chez</strong> <strong>les</strong> transplantés hépatiquesinfectés par ces virus avant la transplantation.5.5. Autres virusUne <strong>sur</strong>veillance régulière peut être instituée pour rechercher<strong>les</strong> infections à virus HHV-6 et à adénovirus, en particulier<strong>chez</strong> <strong>les</strong> greffés de moelle. Il n’y a pas de consensus<strong>sur</strong> <strong>les</strong> modalités de cette <strong>sur</strong>veillance mais une <strong>sur</strong>veillancehebdomadaire peut être proposée. Chez <strong>les</strong> transplantésd’organes solides, ces virus ne sont souvent recherchésque <strong>sur</strong> la présence de manifestations cliniques.Les autres virus pouvant être responsab<strong>les</strong> d’infectionssévères <strong>chez</strong> <strong>les</strong> transplantés tels que HSV-1 et HSV-2,VZV, <strong>les</strong> virus respiratoires (VRS, parainfluenzae, grippe…)ou le parvovirus B19 sont recherchés s’il existe des signescliniques d’appel.6. Traitements6.1. <strong>Infections</strong> à CMV6.1.1. Traitement anticipéLe traitement anticipé, ou traitement préemptif, consisteà traiter l’infection à CMV dès l’apparition des signes deréplication virale, avant l’apparition des signes cliniques,en vue de prévenir l’apparition d’une maladie sévère. Cetraitement préemptif est très important en greffe de moelleallogénique pour éviter l’apparition d’une pneumonie interstitiellede mauvais pronostic [52]. Ce traitement préemptifest basé <strong>sur</strong> l’administration de ganciclovir par voie IV dèsla positivité de la recherche du CMV dans le sang ou leliquide de lavage bronchoalvéolaire et jusqu’au centièmeou cent-vingtième jour post-greffe (tableau V). En raisonde la toxicité hématologique du ganciclovir, le taux depolynucléires doit être supérieur à 500/mm 3 .L’utilisation du ganciclovir en traitement préemptif dans<strong>les</strong> transplantations d’organes solides ne fait pas partiedes indications AMM de la molécule. Cette utilisationest néanmoins de pratique courante, mais il n’existe pasde consensus <strong>sur</strong> le seuil d’antigénémie ou ADNémie àconsidérer pour débuter un traitement. En l’absence destandardisation, il est difficile de comparer <strong>les</strong> résultatsdes études réalisées dans ce domaine.6.1.2. Traitement curatifLe traitement curatif des maladies à CMV <strong>chez</strong> le transplantéfait appel au ganciclovir administré par voie IV (tableau V).En cas d’inefficacité du traitement lié à des problèmesde résistance, l’utilisation d’autres molécu<strong>les</strong> tel<strong>les</strong> quele foscarnet (Foscavir ® ) ou le cidofovir (Vistide ® ) peut êtreenvisagée. L’intérêt de ces molécu<strong>les</strong> en transplantationest limité par leur néphrotoxicité et la maladie à CMV <strong>chez</strong><strong>les</strong> transplantés ne fait pas partie des indications AMMde ces molécu<strong>les</strong>.38 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JUIN 2008 - N°403


6.2. Syndromes lymphoprolifératifsliés à EBVLe développement des lymphomes liés à EBV n’est pas liéà la réplication virale, de ce fait des molécu<strong>les</strong> à visée antiviralen’ont pas d’efficacité. Le traitement de ces lymphomesrepose essentiellement <strong>sur</strong> l’utilisation d’un anticorps monoclonal,le rituximab (MabThera ® ) dirigé contre la moléculeCD20 présente <strong>sur</strong> la majorité des lymphocytes B [38].6.3. <strong>Infections</strong> à BKVLa <strong>sur</strong>-immunosuppression est le facteur de risque majeurde développement d’une néphropathie à virus BK <strong>chez</strong>le transplanté rénal. La réduction du traitement immunosuppresseur<strong>chez</strong> <strong>les</strong> <strong>patients</strong> ayant une infection à virusBK permet de limiter le risque de développement de lanéphropathie [5]. Lorsque la charge virale plasmatiqueest réfractaire à la réduction de l’immunosuppression, untraitement par cidofovir à faible dose (0,25-0,33 mg/kg enIV toutes <strong>les</strong> 2 à 3 semaines) peut permettre la stabilisationou l’amélioration de la fonction rénale [26].Le traitement des cystites hémorragiques à virus BK,particulièrement <strong>chez</strong> <strong>les</strong> greffés de moelle, paraît pouvoirbénéficier également d’un traitement par cidofovir àfaib<strong>les</strong> doses [41].6.4. <strong>Infections</strong> à adénovirusLe traitement anticipé par cidofovir, <strong>sur</strong> la base de la détectiond’adénovirus au cours d’un dépistage systématiquerégulier, a montré une réelle efficacité <strong>chez</strong> <strong>les</strong> greffés demoelle, en particulier <strong>chez</strong> <strong>les</strong> enfants qui représentent lapopulation la plus à risque pour cette infection [51]. Cettemolécule a montré également une efficacité potentielledans le traitement de la pneumonie à adénovirus <strong>chez</strong> <strong>les</strong>enfants transplantés pulmonaires [11].6.5. <strong>Infections</strong> <strong>vira<strong>les</strong></strong> respiratoiresLes infections respiratoires sévères, dues <strong>sur</strong>tout au VRSou aux virus parainfluenzae, peuvent bénéficier d’un traitementpar ribavirine administrée en aérosols [15, 31] oupar voie IV [16], généralement associé à une corticothérapie.L’adjonction d’immunoglobulines hyperimmunesanti-VRS a été également proposée [15]. Le traitementdoit être entrepris le plus précocement possible. La ribavirinen’a pas d’action <strong>sur</strong> <strong>les</strong> virus à ADN responsab<strong>les</strong>de pneumopathies <strong>chez</strong> <strong>les</strong> immunodéprimés tels que leCMV ou <strong>les</strong> adénovirus.7. ConclusionLes infections <strong>vira<strong>les</strong></strong> représentent toujours un problèmefréquent <strong>chez</strong> <strong>les</strong> <strong>patients</strong> transplantés. Toutefois, <strong>les</strong>me<strong>sur</strong>es basées <strong>sur</strong> la prévention de la transmission, <strong>sur</strong>la <strong>sur</strong>veillance de ces infections par des techniques moléculairesensib<strong>les</strong> et <strong>sur</strong> leur prise en charge précoce pardes traitements antiviraux ou une immunomodulation, ontconsidérablement atténué au cours des dernières annéesla morbidité et la mortalité liées aux infections <strong>vira<strong>les</strong></strong> <strong>chez</strong>ces <strong>patients</strong>.Références[1] Afssaps, Dérogations pour l’utilisation d’organes ou de cellu<strong>les</strong> dedonneurs porteurs de marqueurs du virus de l’hépatite B ou C : recommandationspour la mise en œuvre des protoco<strong>les</strong> dérogatoire degreffe (Décembre 2004). http://agmed.sante.gouv.fr/htm/10/greffe/rapport/pdf.[2] Alain S., Rogez S., Diagnostic de l’infection à cytomégalovirus, in :Mazeron M.C. 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