Supporters ultras et hooligans dans les stades de football.pdf - Accueil

Patrick Mignonlaire. Mais ce désir peut s'accompagner de violence : parce que" celle-cipermet alors de dramatiser la signification de valeurs et d'idées ou parcequ'elle est un instrument efficace pour transformer un contexte social uet donner à éprouver une existence.Deux modèles.Essayons de préciser cela en mettant en avant les deux logiques dusupportérisme et les relations qu'elles entretiennent avec la violence : lemodèle de la constitution d'une cause et celui de la recherche du plaisir,qu'on identifiera; par commodité, le premier au modèle italien de supportérisme, le second au modèle britannique. « Modèle » signifie ce qu'onpeut imiter parce qu'il y a antériorité et originalité (c'est le cas du modèlebritannique) mais aussi idéal-type construit pour comparer en accentuantles différences, ainsi l'opposition entre un pôle hédoniste et un pôle pluspuritain : « en vrai », il y a en Angleterre des pratiques ou des valeursqu'on trouvera en Italie et inversement, mais il y a surtout des traits quirapprochent plutôt hooligans hollandais et anglais.Qui sont les hooligans l£> ? Il y a un point commun : ce sont des hommes,adolescents et adultes. La mobilisation autour du football a donc à voiravec la manière dont se définit et se vit l'identité masculine lô. Mais onrencontre des différences dans la manière dont elle se définit. Il ; sembleattesté qu'en Grande-Bretagne le recrutement des supporters et des hooligans après 1955 se soit effectué essentiellement parmi la jeunesseouvrière. Le football est un aspect de la socialisation du jeune mâle àtravers les plaisirs que lui propose la culture de masse n : il a à voir avecce que c'est qu'être un homme (boire, « vanner », défendre le territoire,« assurer » physiquement) et le hooliganisme est une forme exacerbée deces « vertus ». Comme toile de fond, il y a la question de l'intégrationproblématique de la classe ouvrière dans la société britannique, la permanence des deux nations de Disraeli, et aujourd'hui la question de sonexistence même, et, ce qui va avec cette division, la définition culturelle,ethnique peut-on dire, de la classe sociale, « race à part campant fièrement sur ses territoires18 ». La question du hooliganisme se pose danscette rencontre entre une manière particulière de définir l'appartenanceà la classe ouvrière et le rôle joué par la quête du plaisir, the quest forexcitment, dans la formation de l'identité sociale et individuelle. Ce seraitici comment faire corps grâce à la violence conçue comme recherche deplaisir.Le supportérisme ultra et le hooliganisme des autres pays européensoffrent un profil social un peu différent. Ainsi, au parc des Princes, si le50