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Dossier de presse Dossier de presse - Cagnes-sur-Mer

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<strong>Dossier</strong> <strong>de</strong> <strong>presse</strong>


Exposition « Marianne Anselin, en chemin… »Avec la complicité <strong>de</strong> Gilles JonemannDu 24 octobre 2009 au 17 janvier 2010Espace SolidorGilles Jonemann , créateur bijoutier, a exposé àl’Espace Solidor en 2000.Nommé Maître d’Art en 2004 par le Ministère <strong>de</strong> laCulture, il parcourt le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis 25 ans, mandatépour <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> lacréation d’objets. Le titre <strong>de</strong> « Maître d’Art » est unedistinction honorifique à vie, l’équivalent <strong>de</strong>s« Trésors vivants » japonais. Chaque maître d’arts’engage à transmettre son savoir faire exceptionnel,son expérience et ses connaissances à un élèvependant trois ans.En 2005 il rencontre Marianne Anselin et c’est avec elle qu’il déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> travailler.Cette exposition est intéressante, car elle mettra en évi<strong>de</strong>nce les travaux du maître et <strong>de</strong>l’élève, notamment avec <strong>de</strong>ux bijoux <strong>de</strong> Gilles Jonemann que comporte le fonds permanent <strong>de</strong>la Ville.Tout commence <strong>de</strong>hors : Marianne Anselin est fille<strong>de</strong> l’univers, sa mère naturelle est la Terre; certes, ellea un atelier, mais son cabinet <strong>de</strong> travail est en pleinair. Elle sait trouver dans l’art <strong>de</strong> la marche sonparcours intime. Par ce rituel, ce rythme répété, elleentre en communication avec l’environnement, s’yfond pour s’y retrouver.Marcher lui est essentiel pour rencontrer le mon<strong>de</strong>.S’envolent alors les idées diffuses, car la nature luioffre la clarté, nourrit son processus créatif et sonrapport à la vie. Le pas développe son acuité auxvibrations profon<strong>de</strong>s et esthétiques du mon<strong>de</strong>; elle y glane son émerveillement dans leséléments fragiles et les structures « en désordre si bien ordré », les cycles en spiralesapparemment immuables, la mémoire du temps insculpée dans une éphémère dureté. Un à un,ils <strong>de</strong>viennent ses parures, en une prégnance à peine visible. Devant le colosse qu’est lanature, elle voit les pieds d’argile. C’est dans ce qui s’oppose qu’elle se pose.


De l’œuvre à la femme, foisonnent les paradoxes.Pourquoi choisir le bijou ?Par affection pour les petits objets, un rapport <strong>de</strong> proportion fondé <strong>sur</strong> la taille <strong>de</strong> l’artiste ;toutefois ses perles sont <strong>sur</strong>dimensionnées et ses sautoirs volumineux. Son outil <strong>de</strong>prédilection est la forge dont le sésame est plus traditionnellement dans les fortes carrures. Lamatière qu’elle affectionne aujourd’hui, vielles cartouches, ressorts rouillés, la sécurise, mêmes’ils sont <strong>de</strong>s déchets.Elle y voit <strong>de</strong> la beauté, voire <strong>de</strong> la préciosité, quand d’ordinaire il y a rejet. Sa timidité estdans l’air, c’est pourtant l’ambiguïté qu’elle cultive.Éloignée <strong>de</strong>s valeurs mercantiles <strong>de</strong> la joaillerie traditionnelle, Marianne place la préciositéet la rareté là où on ne les attend pas : « je les cherche dans la fragilité <strong>de</strong> la nature,dans l’action du temps en arrêtant la dégradation du fer rouillé, en utilisant <strong>de</strong>s objetsrebuts <strong>de</strong> notre société qui ne sont pas vi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> sens mais porteurs <strong>de</strong> mémoire ». Là oùcertains voient imperfections, aspérités, couleurs fanées, elle perçoit comment le souffledu vent, le cliquetis <strong>de</strong> la pluie viennent à bout <strong>de</strong> l’airain, comment <strong>de</strong> l’artificiel lanature se réapproprie et fait son oeuvre. La matière est déjà en migration car « tous leséléments sont flui<strong>de</strong>s. C’est une question <strong>de</strong> temps. C’est la courte durée <strong>de</strong> notreexistence qui fait que nous appelons « dur » ou « mou » tel ou tel matériau. Le tempsmet à mal ces critères ». En intervenant, elle arrête un processus qui menait le métal àsa fin, fige l’action du temps sous la violence <strong>de</strong> sa forge et offre à porter une impalpableet pourtant bien réelle effigie du <strong>de</strong>venir, un souvenir magnifié.


Son eupraxie n’est en rien lisible puisque ses bijoux nesont pas figuratifs, ni ne portent <strong>de</strong> titre. Dans l’atelier,la démarche <strong>de</strong>vient purement formelle. Elle met enavant l’hexagonal <strong>de</strong> plaques empilées <strong>sur</strong> unpen<strong>de</strong>ntif, livre directement les courbes d’un ressortou le motif d’un écrou <strong>sur</strong> une bague. Elle assemble,ligature <strong>de</strong> fils <strong>de</strong> couleurs, toujours teints par sessoins. D’autres bijoux naissent d’un long processus <strong>de</strong>transformation. Devant la forge, par le rituel renouvelé<strong>de</strong> la frappe, tout comme préalablement la marche,l’énergie sollicitée canalise sa vitalité. Elle donne<strong>de</strong> la vigueur à la matière, en révèle les qualitéstactiles, en fait ressortir les couleurs sombres et ocres, les luisances, lescratères. De cette alchimie, naissent <strong>de</strong>s bijoux <strong>de</strong>nses <strong>de</strong> présence.Un aspect ethnique transparaît. Des paysages aux parures, l’Afrique noire l’interpelle (elledécouvre le Mali lors <strong>de</strong> sa formation avec Gilles Jonemann).Ses bijoux font écho à cette liberté gestuelle <strong>de</strong> la frappe, aux assemblages, à cette façoningénue <strong>de</strong> muter en objet un rien récupéré, à ce goût pour le fer. Sa bague, constituée d’unesimple vis, spirale fendue et arrondie pour l’anneau, en a le profil.Une autre orientation <strong>de</strong> son travail est plus ludique. Un collier avec collerette en bolducmétallique rappelle ceux <strong>de</strong> Cal<strong>de</strong>r. L’analogie n’est pas que formelle : comme lui, elle a legoût <strong>de</strong> l’objet trouvé, fabrique tout elle-même, travaille peu ou pas <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins préalables,bannit tout décor superficiel, s’oppose à la facilité et à la prétention, et aime le volumineux.Entre les sautoirs aux spirales-ressorts ou ceux constitués <strong>de</strong> plaques mécaniques perforées, lamême théâtralité est palpable. D’ailleurs, le styliste Jorge Jonhson, étonné par tantd’ingéniosité, a introduit ses parures dans ses défilés.Aux recherches d’équilibre visuel répond le souci du posé <strong>sur</strong> le corps : Marianne Anselin estpleinement bijoutière.fougère.Sa prédilection va vers le cercle. Ses ronds sontpleins, perforés, en spirale, tubulaires, en anneauxreliés <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s chaînes, souvent en d’anarchiquesenroulements pour « qu’une boucle ne tourne pastrop en rond ». Sa forme est primaire et sa matièrecomme archéologique, Marianne fouillel’intemporel. Dans sa symbolique personnelle, lecercle est lui-même le bijou, « autour <strong>de</strong> soi, ducou, du doigt », mais rappelle aussi <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong>marche, le cycle naturel <strong>de</strong> la feuille : humus,terre, graine, arbre, puis feuille. La nature esttoujours proche et filtre parfois <strong>de</strong> manière plussuggestive, sans jamais être figurative : uncoléoptère se profile <strong>de</strong>rrière un pendant au corpsen ressort ; <strong>de</strong>s perles se ferment d’un opercule d’argentcomme d’étranges coquillages ; <strong>sur</strong> les spirales, <strong>de</strong>sterminaisons en crosse évoquent le développement d’une


Discrètement, la nature laisse son empreinte par ses structures, lignes, nœuds, ligatures, ou ses<strong>sur</strong>faces, véritables écorces d’arbres aux nœuds ponctués d’émerau<strong>de</strong>s. Plus secrètement, semêlent la beauté naturelle et celle reconstituée : un petit coquillage poète apparaît dansl’ouverture d’un pen<strong>de</strong>ntif, <strong>de</strong>ux bouchons <strong>de</strong> bidons accolés. Par ce hublot, <strong>de</strong>rrière laferraille, il y a la plage. Si loin <strong>de</strong>s décharges, Marianne Anselin apporte une résilience à ceque l’on coyait banni à tout jamais.


Renseignements / <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> visuels haute définition :Direction <strong>de</strong>s Affaires Culturelles, Myriam Lopez04 93 22 19 25 / m.lopez@cagnes.fr

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