Dossier de presse Dossier de presse - Cagnes-sur-Mer

Son eupraxie n’est en rien lisible puisque ses bijoux nesont pas figuratifs, ni ne portent de titre. Dans l’atelier,la démarche devient purement formelle. Elle met enavant l’hexagonal de plaques empilées sur unpendentif, livre directement les courbes d’un ressortou le motif d’un écrou sur une bague. Elle assemble,ligature de fils de couleurs, toujours teints par sessoins. D’autres bijoux naissent d’un long processus detransformation. Devant la forge, par le rituel renouveléde la frappe, tout comme préalablement la marche,l’énergie sollicitée canalise sa vitalité. Elle donnede la vigueur à la matière, en révèle les qualitéstactiles, en fait ressortir les couleurs sombres et ocres, les luisances, lescratères. De cette alchimie, naissent des bijoux denses de présence.Un aspect ethnique transparaît. Des paysages aux parures, l’Afrique noire l’interpelle (elledécouvre le Mali lors de sa formation avec Gilles Jonemann).Ses bijoux font écho à cette liberté gestuelle de la frappe, aux assemblages, à cette façoningénue de muter en objet un rien récupéré, à ce goût pour le fer. Sa bague, constituée d’unesimple vis, spirale fendue et arrondie pour l’anneau, en a le profil.Une autre orientation de son travail est plus ludique. Un collier avec collerette en bolducmétallique rappelle ceux de Calder. L’analogie n’est pas que formelle : comme lui, elle a legoût de l’objet trouvé, fabrique tout elle-même, travaille peu ou pas sur des dessins préalables,bannit tout décor superficiel, s’oppose à la facilité et à la prétention, et aime le volumineux.Entre les sautoirs aux spirales-ressorts ou ceux constitués de plaques mécaniques perforées, lamême théâtralité est palpable. D’ailleurs, le styliste Jorge Jonhson, étonné par tantd’ingéniosité, a introduit ses parures dans ses défilés.Aux recherches d’équilibre visuel répond le souci du posé sur le corps : Marianne Anselin estpleinement bijoutière.fougère.Sa prédilection va vers le cercle. Ses ronds sontpleins, perforés, en spirale, tubulaires, en anneauxreliés sur des chaînes, souvent en d’anarchiquesenroulements pour « qu’une boucle ne tourne pastrop en rond ». Sa forme est primaire et sa matièrecomme archéologique, Marianne fouillel’intemporel. Dans sa symbolique personnelle, lecercle est lui-même le bijou, « autour de soi, ducou, du doigt », mais rappelle aussi des lieux demarche, le cycle naturel de la feuille : humus,terre, graine, arbre, puis feuille. La nature esttoujours proche et filtre parfois de manière plussuggestive, sans jamais être figurative : uncoléoptère se profile derrière un pendant au corpsen ressort ; des perles se ferment d’un opercule d’argentcomme d’étranges coquillages ; sur les spirales, desterminaisons en crosse évoquent le développement d’une