Métadonnées - SIG La Lettre

La géomaticoïneEn ces jours de réjouissance je crains d’être perçu comme un oiseau de mauvaiseaugure, mais mon devoir est de vous prévenir : une nouvelle pandémie nous guette !Ne souriez pas, c’est grave, elle est beaucoup plus dangereuse que les grippesaviaire et porcine réunies, elle est extrêmement sournoise car elle arrive sansprévenir et elle s’accompagne de mutations génétiques irréversibles. Je vais vousfaire part de mes craintes et vous verrez qu’elles sont parfaitement justifiées.Mais quel phénomène, quel événement d’ampleur planétaire est à l’origine de cetteépidémie ?Je me suis laissé dire (vous remarquerez que souvent « on se laisse » dire quelquechose comme si on le subissait, en fait on se pré dispose à l‘entendre etgénéralement à s’approprier le « dire » en question), donc je me suis bien préparé àentendre que ce serait à l’abus massif d’une nouvelle drogue fortement dopantequ’on devrait cette grave épidémie ; elle proviendrait d’une consommation forte d’unedrogue particulièrement dure : la géomaticoïne.Elle provoque des réactions aussi diverses que bizarres, certains se mettent à parlerdans un langage incompréhensible pour le commun des mortels qu’ils nomment leLambert (sans doute du nom d’une des premières victimes du syndrome), d’autresse mettent à s’exprimer par sigles à moins qu’il s’agisse d’un code secret (ilssemblent rechercher un objet qu’ils appellent le RGF modèle 93 – est-ce un appareil,un véhicule, personne ne le sait – fabriqué par un consortium obscur du nom d’IGN,tout ça pour visiblement s’affranchir des DXF, SHP, DGN et autres DWG – je vous ledisais des sigles totalement hermétiques) ou encore certains se mettent à nousparler cuisine, à moins que là aussi ils cherchent à nous égarer, ils mangent desmodèles à base de spaghetti (je ne sais pas pour vous, mais je n’ai jamais trouvéque de la sauce tomate ou du beurre dans les spaghettis). Bref, les symptômes sontextrêmement divers, ce qui fait que cette épidémie a été longue à identifier, on aparlé de psychose à un moment pensant être en présence d’une pathologie relevantde la psychiatrie (même si parfois une thérapie basée sur la méthode Coué s’avèreefficace momentanément).Cette drogue serait produite à partir d’une plante très répandue, l’Iris Graphicanus(IG en abrégé) ; en phase de dépendance, les spécialistes parlent dune ImmunoDéficience Géomaticanus (IDG en abrégé) et appellent cela le Syndrome ImmunoGéomaticanus (SIG en abrégé).Heureusement de grands experts ont décidé de réagir et ils tiennent actuellementune conférence internationale pour tenter de trouver des actions qui permettraientd’endiguer ce phénomène ; il s’agit des rencontres sur le Syndrome ImmunoGéomaticanus Largement Localisé (rencontres SIG LL en abrégé).Café géomatique littéraire du 12 mai 2009Métadonnées