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La Grande Noctule Nyctalus lasiopterus (Schreber ... - Le Vespère

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<strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Noctule</strong> <strong>Nyctalus</strong><br />

<strong>lasiopterus</strong> (<strong>Schreber</strong>, 1780) en Lozère :<br />

Résultats d’une semaine de suivi radiotélémetrique<br />

Fabien Sané [ALEPE]<br />

<strong>Grande</strong> <strong>Noctule</strong> photographiée au lâcher après capture, vallon de la Biourière, Lozère (cliché : F. Sané)<br />

Contact : Fabien Sané, alepe-dir@wanadoo.fr


Résumé<br />

Sané (2008)<br />

<strong>Le</strong> <strong>Vespère</strong> n°1<br />

L’article présente les résultats d’une semaine de suivi radio télémétrique de 5 <strong>Grande</strong>s noctules, 4 mâles et 1 femelle<br />

non reproductrice, menée entre le 08 et le 14 juillet 2007 dans le vallon de la Biourière en Lozère, sur les contreforts<br />

des Monts d’Aubrac, dans le centre ouest du Massif Central. Au terme des 7 nuits de suivi, 404 azimuts ont été<br />

relevés, permettant 73 localisations. En plus du gîte trouvé en 2006 (un Peuplier tremble Populus tremula) deux<br />

nouveaux arbres gîtes ont été découverts : un autre Peuplier tremble et un Chêne Quercus sp. <strong>Le</strong>s trois arbres sont<br />

localisés dans une futaie de Hêtre Fagus sylvatica couvrant l’étage inférieur du versant nord du vallon, entre les<br />

altitudes de 1100 et 1200 mètres. <strong>Le</strong> gîte le plus éloigné se situe à 2000 mètres du site de capture. Malgré le faible<br />

nombre de localisations obtenues en raison notamment de la perte rapide des émetteurs par les animaux, du relief et<br />

de la courte durée du suivi, l’essentiel de l’activité de vol des individus semblait concentré les premières heures de la<br />

nuit et dans les limites du vallon dans lequel ils ont été capturés. Une distance maximale de 6,1 km a été notée entre<br />

les deux localisations les plus éloignées pour un même individu. <strong>La</strong> population fréquentant le vallon, d’après le<br />

résultat des captures au filet, apparaît très majoritairement composée de mâles et de quelques femelles non<br />

reproductrices. Son effectif doit être supérieur à une quinzaine d’individus.<br />

Mots clés : Chiroptera, <strong>Grande</strong> <strong>Noctule</strong>, <strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong>, radio pistage, télémétrie, Lozère, Massif Central, France


INTRODUCTION<br />

<strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Noctule</strong> <strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong>, plus rarement<br />

nommée <strong>Noctule</strong> géante, est la plus grande et sans<br />

doute aussi la moins bien connue des chauves-souris<br />

européennes. Elle est génétiquement plus proche de la<br />

<strong>Noctule</strong> commune <strong>Nyctalus</strong> noctula que de la <strong>Noctule</strong> de<br />

<strong>Le</strong>isler <strong>Nyctalus</strong> leisleri (MAYER & VON HELVERSEN<br />

2001). En main, elle se distingue aisément de ces deux<br />

autres espèces par la longueur sensiblement plus grande<br />

de son corps et de ses avant-bras (>61 mm). Des<br />

critères acoustiques ont par ailleurs récemment été<br />

proposés permettant de différencier ses émissions<br />

sonores de celles du Molosse de Cestoni Tadarida teniotis<br />

(HAQUART & DISCA 2007).<br />

<strong>La</strong> répartition de ce la <strong>Grande</strong> <strong>Noctule</strong> est mal définie<br />

mais semble s’étendre de façon très morcelée depuis le<br />

Portugal jusqu’à la mer Caspienne (et l’Ouzbékistan ?)<br />

et du Maghreb (Maroc, Libye et peut-être Algérie)<br />

jusqu’à l’Oural au sud du 55° parallèle nord. <strong>La</strong> sousespèce<br />

du Japon <strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> aviator ayant été<br />

élevée au rang d’espèce, la distribution connue de<br />

<strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> apparaît donc exclusivement Ouest<br />

Paléarctique et le taxon est désormais considéré comme<br />

monotypique. En Europe, et jusqu’en 1999, ce<br />

vespertilionidé n’était signalé qu’en 120-130 localités<br />

(BENZAL 1999). Ce nombre s’est sensiblement accru<br />

cette dernière décennie avec de nouvelles mentions en<br />

Suisse 1 (MAUMARY 2007), en Hongrie (DOBROSI 1993,<br />

GOMBKÖTO et al. 1996, CZAJLIK & HARMOS 1997,<br />

BIHARI et al. 2000, MATIS et al. 2003), en Slovaquie<br />

(UHRIN et al. 2006), en France... Dans son aire de<br />

répartition, l’espèce n’en semble pas moins rare partout,<br />

hormis en Espagne et en Grèce où elle est considérée<br />

comme localement assez commune. A ce jour, des gîtes<br />

de parturition n’ont été découverts qu’en Espagne<br />

(IBAÑEZ et al. 2001) et en Hongrie (GOMBKÖTO et al.<br />

op. cit.) bien que des preuves de reproduction ont<br />

anciennement été obtenues en Suisse 2 (MAUMARY<br />

2007) et plus récemment en Slovaquie 3 (UHRIN et al..<br />

op. cit.). Du fait de sa rareté et du déclin supposé de ses<br />

populations, la <strong>Grande</strong> <strong>Noctule</strong> est inscrite dans la<br />

catégorie NT (Near Threathned = presque menacée) de<br />

la liste rouge mondiale de l’UICN (HUTSON et al.<br />

2008).<br />

En France, cette espèce a d’abord été signalée dans les<br />

<strong>La</strong>ndes et en Corse où sa découverte date de 1999<br />

(COURTOIS et al. 1999). Elle a depuis été contactée dans<br />

la plupart des départements du sud du Massif Central :<br />

en Aveyron en 2004 (LIOZON 2004), en Lozère en<br />

2005 (DESTRE 2007), puis dans le Cantal, la Haute-<br />

1 1 individu observé le 25/09/2001 dans le château<br />

de Hallwil (AG), 1 individu capturé le 29/09/2006 et le<br />

17/09/2007 au col de Jaman.<br />

2 Au milieu du XIXe siècle, plusieurs individus ont<br />

été découverts dans une cavité d’arbre près d’Amsteg (UR).<br />

Trois de ces spécimens se trouvent au Muséum d’histoire<br />

naturelle de Genève (MHNG, deux femelles adultes et 1<br />

jeune).<br />

3 Capture en 2005 et 2006 de 2 femelles postlactantes<br />

et de 5 juvéniles/subadultes.<br />

23<br />

Sané (2008)<br />

<strong>Le</strong> <strong>Vespère</strong> n°1<br />

Loire et dernièrement sur les contreforts du <strong>La</strong>rzac à<br />

Soubès dans l’Hérault en 2007 (HAQUART & DISCA op.<br />

cit.). Dans la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, une<br />

donnée ancienne révèle la capture de quatre mâles<br />

réfugiés dans la branche creuse d’un platane à Hyères<br />

(Var) à la fin du XIX ème siècle (SAINT-GIRONS 1973,<br />

SIEPI in LAURENT, 1941a). Des données acquises au<br />

détecteur d’ultrasons en 2007 ont permis de<br />

redécouvrir la présence de l’espèce dans ce département<br />

(commune de Correns) ainsi que sur la commune<br />

d’Arles dans les Bouches-du-Rhône (HAQUART &<br />

DISCA op. cit.).<br />

<strong>La</strong> découverte de <strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> en Lozère date de<br />

l’été 2005, avec la capture au filet japonais d’un individu<br />

mâle le 16 juillet par Th. Deana, suivie trois jours plus<br />

tard de celle d’un autre mâle (longueur d’avant-bras<br />

différente), exactement au même endroit, par R. Destre,<br />

T. Coulée et L. Seguin (DESTRE op. cit.). Un inventaire<br />

réalisé par l’ALEPE 4 dans le cadre d’une étude<br />

d’impact pour un projet éolien a révélé la présence dans<br />

ce secteur d’un peuplement chiroptérologique d’une<br />

grande richesse, puisque composé d’au moins 21<br />

espèces 5. Constatant la présence et la capture régulière<br />

de la <strong>Grande</strong> <strong>Noctule</strong> dans le vallon de la Biourière et<br />

considérant la faiblesse des connaissances relatives à<br />

l’écologie de cette espèce, il a donc été décidé<br />

d’organiser un suivi par radio pistage de quelques<br />

individus en juillet 2007. <strong>Le</strong> présent article présente les<br />

résultats de ce travail dont les objectifs étaient les<br />

suivants :<br />

- localiser les terrains de chasse des individus<br />

équipés de micro émetteurs,<br />

- localiser les gîtes et notamment la ou les<br />

éventuelles colonies de reproduction dans un but de<br />

protection,<br />

- évaluer le rythme d’activité des individus.<br />

AIRE D’ETUDE<br />

L’aire d’étude se situe dans le centre ouest du Massif<br />

Central, dans l’ouest du département de la Lozère<br />

(3°7’34,22’’- 3°13’49,50’’ E et 44°32’24,65’’-<br />

44°35’44,09’’ N). Centrée sur le vallon de la Biourière,<br />

elle couvre la bordure sud orientale du « plateau ouvert<br />

de l’Aubrac » et les contreforts de ce massif (unités<br />

paysagères du « plateau boisé de l’Aubrac » et des<br />

« Boraldes de l’Aubrac ») (Fig. 1).<br />

<strong>Le</strong> plateau de l'Aubrac, au substratum basaltique et<br />

granitique, s’étend sur les trois départements de la<br />

Lozère, du Cantal et de l’Aveyron. D’une altitude<br />

moyenne de 1200 mètres, il culmine à 1469 m au signal<br />

de Mailhebiau (4 km environ à l’ouest de l’aire d’étude).<br />

Son relief présente un aspect doucement ondulé, avec<br />

des sommets arrondis et des dépressions souvent<br />

hydromorphes ou tourbeuses. <strong>Le</strong> paysage consiste en<br />

4 Association Lozérienne pour l’Etude et la<br />

Protection de l’Environnement<br />

5 la dernière répertoriée étant la Sérotine bicolore<br />

Vespertilio murinus ; la capture d’un mâle en juillet 2007 a<br />

fournit la première donnée de cette espèce pour la Lozère.


de vastes prairies vouées à la fauche ou au pâturage<br />

bovin extensif, piquetées de sucs volcaniques, de chaos<br />

et blocs granitiques, de petits bosquets âgés de Hêtre<br />

Fagus sylvatica sur les pentes les plus raides et de landes à<br />

éricacées dans l’étage subalpin (signal de Mailhebiau<br />

principalement). On note la présence de plusieurs lacs<br />

d’origine glaciaire. Au niveau de l’aire d’étude, le<br />

plateau s’abaisse progressivement et les prairies cèdent<br />

la place à des boisements de résineux (majoritairement<br />

représentés par des plantations d’Epicéa Picea abies et<br />

des peuplements spontanés de Pin sylvestre Pinus<br />

syvestris), de feuillus (taillis et futaies de Hêtre) ou<br />

mixtes. A ce « plateau boisé » succède plus au sud et à<br />

l’ouest les « Boraldes » qui forment les contreforts<br />

méridionaux de l’Aubrac. Cette unité paysagère se<br />

présente sous l’aspect d’une succession de vallées<br />

profondes et boisées, creusées dans la roche<br />

métamorphique plus tendre par les ruisseaux naissant<br />

sur le plateau. Ces petits cours d’eau à la pente très<br />

marquée rejoignent à quelques kilomètres et 600 à 800<br />

m plus bas les vallées de la Colagne et du Lot.<br />

<strong>Le</strong> vallon de la Biourière se distingue des autres vallées<br />

des Boraldes par son profil moins accentué,<br />

notamment entre les altitudes de 1050 et 1100 m. Là, le<br />

ruisseau large de 2 à 3 m en moyenne, serpente sur plus<br />

de 3 km vers l’est au milieu de pâtures selon un cours<br />

méandreux. <strong>Le</strong> flanc sud du vallon (versant nord du<br />

relief) est occupé par une hêtraie adulte, à laquelle<br />

succède aux étages supérieurs un grand massif de<br />

résineux d’essences variées issues de plantations<br />

réalisées dans la première moitié du XX ème siècle dans<br />

le cadre des lois pour la Restauration des Terrains de<br />

Montagne. Ces plantations encadrent quelques belles<br />

tourbières et s’étendent jusque sur la crête qui culmine<br />

à 1407 m. <strong>Le</strong> nord du vallon est bordé par un relief un<br />

peu moins élevé présentant une succession de<br />

mamelons d’altitude décroissante depuis l’amont (1350<br />

m) vers le débouché de la vallée (1100 m). <strong>Le</strong>s sols y<br />

sont occupés par des prairies, des landes montagnardes<br />

à Genêts purgatifs Ginesta purgans ou à balais Cytisus<br />

scoparius et par des peuplements résineux ou mixtes.<br />

<strong>Le</strong> climat du plateau ouvert de l’Aubrac, presque<br />

constamment balayé par les vents, présente un<br />

caractère montagnard et une influence atlantique<br />

marqués. <strong>Le</strong>s étés y sont frais et les hivers longs et<br />

froids. <strong>La</strong> température moyenne annuelle est inférieure<br />

à 10°C (5,4°C à Nasbinals-Ginestoux à 1300 m) et le<br />

nombre moyen de jours de gelée est élevé. <strong>Le</strong>s<br />

précipitations, plus ou moins réparties sur l’année, sont<br />

comprises entre 1100 et 1570 mm selon les localités et<br />

l’altitude. <strong>Le</strong> climat des Boraldes est moins rigoureux<br />

que celui du plateau, plus tempéré à mesure que l’on<br />

s’approche du Lot. <strong>La</strong> température annuelle moyenne y<br />

est comprise entre 10 et 12°C, la pluviométrie est<br />

moindre notamment durant les mois d’été et les<br />

précipitations sont inférieures à 1000 mm. Ces<br />

caractéristiques, et l’ensoleillement plus généreux,<br />

traduisent une influence méditerranéenne plus marquée<br />

comme l’atteste par exemple la présence du Châtaignier<br />

Castanea sativa.<br />

24<br />

Sané (2008)<br />

<strong>Le</strong> <strong>Vespère</strong> n°1<br />

Figure 1.- Localisation de l’aire d’étude en Lozère, centrée sur<br />

le vallon de la Biourière dans lequel s’est déroulé le suivi par<br />

radio pistage de la <strong>Grande</strong> <strong>Noctule</strong><br />

MATERIEL ET METHODE<br />

Capture et pose des émetteurs - Sept <strong>Grande</strong>s<br />

<strong>Noctule</strong>s mâles ont été capturées le 06/07/2007 à l’aide<br />

d’un filet japonais tendu au dessus de la Biourière.<br />

Deux individus ont été équipés d’un émetteur puis<br />

relâchés. Quatre <strong>Grande</strong>s <strong>Noctule</strong>s mâles et une<br />

femelle non reproductrice (non gestante et non<br />

lactante) ont été capturées le 07/07/2007. Un de ces<br />

mâles et la femelle ont été équipés d’un émetteur. <strong>Le</strong><br />

12/07/2006, un émetteur perdu par un des individus a<br />

été retrouvé en journée dans le cours d’eau de la<br />

Biourière. Une troisième session de piégeage organisée<br />

le soir même a permis la capture de deux mâles dont un<br />

a été équipé de l’émetteur récupéré puis relâché. Au<br />

total, 4 émetteurs ont donc été posés sur 5 individus.<br />

<strong>Le</strong>s émetteurs (Holohil Systems®, Ontario, Canada<br />

BD-2 1,4g), bien que prévus pour être accrochés aux<br />

animaux avec des harnais, ont été collés entre les<br />

omoplates des animaux avec de la glue en raison de la<br />

courte durée prévue de l’étude.<br />

Suivi par radio pistage - <strong>Le</strong>s animaux ont été suivis<br />

pendant sept jours, du 08 au 14/07/2007. <strong>Le</strong>s azimuts<br />

ont été enregistrés le plus souvent depuis des postes<br />

fixes, à l’aide de récepteurs Australis 26k (Titley<br />

Electronics®, ballina, Australie) associés à trois<br />

antennes Televilt® quatre brins (TVP Positioning AB<br />

Lindesberg, Sweden) et à une antenne Titley® trois


ins fixées à des perches montées sur trépieds. <strong>Le</strong>s<br />

équipes de suivi notaient leur position grâce à des GPS<br />

Garmin® e-trex. <strong>Le</strong>s azimuts étaient relevés à l’aide de<br />

boussoles. Toutes les nuits de suivi ont été assurées par<br />

quatre équipes composées de une à trois personnes. En<br />

quelques occasions, des azimuts ont pu être relevés<br />

toutes les minutes, généralement pendant une courte<br />

durée. <strong>Le</strong>s communications entre les postes d’écoute, et<br />

notamment la synchronisation des azimuts, étaient<br />

assurées au moyen de Talkie-walkie Motorola® ou,<br />

faute de réception, en utilisant les téléphones mobiles<br />

personnels.<br />

Analyse des données - <strong>La</strong> position géographique des<br />

équipes et les azimuts consignés par les opérateurs dans<br />

des fiches de terrain ont été retranscrits dans un tableur<br />

(Excel 2003) puis importés (positions géographiques)<br />

dans un logiciel SIG (MapInfo 7.8). <strong>Le</strong>s azimuts ont été<br />

tracés manuellement avec ce même logiciel.<br />

RESULTATS<br />

Captures aux filets japonais - <strong>Le</strong> Tableau I présente<br />

le résultat des captures au filet japonais qui se sont<br />

déroulées dans le vallon de la Biourière les 06, 07 et<br />

12/07/2007, près du hameau de la Blatte (commune de<br />

Saint-<strong>La</strong>urent de Muret). 40 chiroptères appartenant à<br />

10 espèces ont été capturés lors de ces trois nuits de<br />

piégeage dont 15 <strong>Grande</strong>s <strong>Noctule</strong>s : 14 mâles non<br />

sexuellement actifs et 1 femelle non reproductrice.<br />

Déroulement du suivi - Un des individus, émettant<br />

sur la fréquence 151.520, n’a jamais été contacté ; les<br />

récepteurs n’ayant été réceptionné qu’après le lâcher de<br />

cet individu, il est impossible de savoir si ce fait résulte<br />

d’un défaut de fonctionnement de l’émetteur ou de la<br />

désertion de la zone d’étude par l’animal. Des trois<br />

émetteurs restants, aucun n’a pu être suivi plus de trois<br />

jours consécutifs, en raison de la perte des émetteurs<br />

soit au sol (1 cas), soit dans les arbres gîtes (2 cas).<br />

L’émetteur émettant sur la fréquence 151.480 a été<br />

récupéré dans la journée du 12/07 dans le cours d’eau<br />

de la Biourière et posé la nuit du même jour sur un<br />

nouvel individu. Une tentative de récupération de<br />

l’émetteur 151.540 dans la cavité d’arbre où il s’est<br />

décroché s’est soldée par un échec. Au final, le suivi de<br />

trois émetteurs a permis le radio pistage de quatre<br />

individus pendant un temps cumulé de 1359 minutes,<br />

soit 22h39mn.<br />

Localisations - Au terme des 7 nuits de suivis, un total<br />

de 404 azimuts a été relevé, permettant 73 localisations<br />

concordantes. <strong>La</strong> Figure 2 présente l’ensemble des<br />

localisations obtenues pour les quatre individus suivis.<br />

Il est à noter qu’à quelques exceptions près, et en raison<br />

principalement de la difficulté du relief, les 73<br />

localisations résultent du croisement de seulement deux<br />

azimuts synchrones.<br />

Gîtes - En plus de l’arbre trouvé en 2006 (Peuplier<br />

tremble Populus tremula), deux gîtes supplémentaires<br />

25<br />

Sané (2008)<br />

<strong>Le</strong> <strong>Vespère</strong> n°1<br />

utilisés par les individus équipés ont été localisés. Il<br />

s’agit :<br />

- d’un autre Peuplier tremble fissuré et troué,<br />

sénescent, haut d’une quinzaine de mètres. Du fait de<br />

l’état sanitaire de l’arbre, aucune action n’a été tentée<br />

pour récupérer les deux émetteurs qu’il contient<br />

toujours. <strong>La</strong> perte de ces émetteurs par deux<br />

individus différents suggère la présence d’un gîte<br />

collectif, dont l’entrée n’a pu être localisée<br />

précisément du fait de la présence de plusieurs<br />

fissures et cavités dont un trou de pic (Pic épeiche<br />

Dendrocopos major probablement). Des cris métalliques<br />

provenant de l’arbre ont été entendus en plein aprèsmidi<br />

le jour où l’arbre a été localisé au GPS et<br />

photographié,<br />

- d’un Chêne Quercus sp. sénescent d’environ 12 m<br />

de haut présentant un maigre houppier en feuille et<br />

présentant deux cavités naturelles (anciennes<br />

cicatrices?). <strong>La</strong> première se situe au niveau de la<br />

première fourche de l’arbre, à environ 6 m du sol.<br />

Des coulures d’urine odorantes sont visibles sur le<br />

tronc sous ce trou. <strong>La</strong> deuxième cavité se situe<br />

environ 50 cm au-dessus de la fourche et de la cavité<br />

précédente. Profonde de 35-40 cm, c’est celle qui<br />

semblait contenir l’émetteur 151.540. Aucun animal<br />

n’occupait ce gîte lors de la tentative de récupération<br />

de l’émetteur.<br />

<strong>Le</strong>s trois arbres gîtes sont localisés dans la hêtraie<br />

occupant le versant nord du vallon de la Biourière, à<br />

des altitudes respectives de 1190, 1200 et 1110 m. Ils se<br />

situent respectivement à 680, 850 et 2 000 m du site de<br />

capture.<br />

Aire d’activité - Malgré le petit nombre de<br />

localisations, nous avons calculé à titre indicatif le<br />

polygone convexe minimum des quatre individus<br />

suivis. L’aire la plus étendue a été notée pour l’individu<br />

151.499, dont les localisations s’inscrivent dans un<br />

polygone convexe d’environ 9 km². Pour cet individu,<br />

une distance maximale de 6,1 km a été notée entre les<br />

deux localisations les plus éloignées, l’une située sur le<br />

bord du plateau ouvert de l’Aubrac, la seconde en aval<br />

du vallon (plateau boisé). <strong>Le</strong>s localisations des 4<br />

individus s’inscrivent dans un polygone convexe de<br />

12,5 km², orienté selon l’axe du vallon de la Biourière<br />

(Fig. 3).<br />

<strong>La</strong> majorité de ces localisations, projetées sur carte,<br />

sont localisées entre les hameaux de la Blatte et de<br />

Pratbinals et entre les altitudes de 1050 et de 1300 m<br />

d’altitude.<br />

Périodes d’activité - <strong>La</strong> rentrée au gîte vers le milieu<br />

de la nuit (entre 23h30 et 01h00) a été constatée de<br />

façon certaine lors de quatre nuits pour trois individus<br />

différents. Dans un de ces cas, une brève sortie du gîte<br />

entre minuit et 2h00 est suspectée mais non certaine.<br />

Pour l’individu 151.480bis suivi la nuit du 13 au 14/07,<br />

la rentrée au gîte à 00h50 n’a été suivie par aucune<br />

sortie. <strong>Le</strong> même individu est rentré au gîte la nuit


suivante à 23h30. S’il n’a pas perdu son émetteur, il<br />

n’en est pas ressorti jusqu’au lever du jour.<br />

L’individu 151.480bis est celui pour lequel le suivi a été<br />

le plus important, puisque les contacts avec cet individu<br />

ont permis de le localiser pendant presque 92% de son<br />

temps potentiel d’activité (lequel est supposé compris<br />

entre la tombée de la nuit et le lever du jour, soit entre<br />

21h30 et 5h00 du matin, soit 450 minutes par nuit).<br />

Celui-ci se décompose pour plus de la moitié en repos<br />

au gîte. L’individu a été noté en activité de vol (chasse<br />

et transit) durant 23% de son temps potentiel d’activité.<br />

<strong>Le</strong>s 21% restants, aucun contact n’a été obtenu mais<br />

l’individu était vraisemblablement en activité de chasse<br />

ou de transit (Fig. 4). <strong>Le</strong>s 3 autres individus suivis ne<br />

l’ont été que pendant une durée représentant 6 à 10%<br />

de leur temps d’activité potentiel. Ils étaient alors en<br />

activité de vol.<br />

activité<br />

inconnue<br />

21%<br />

gîte<br />

56%<br />

chasse (et<br />

transit)<br />

23%<br />

Figure 4.- Activités de l'individu 151.480bis (individu<br />

lâcher le 12/07 à 2h43, suivi jusqu'à 5h le 15/07/07,<br />

soit une durée totale potentielle d'activité de 1037<br />

minutes)<br />

DISCUSSION<br />

Statut de l’espèce en Lozère - <strong>La</strong> première capture de<br />

<strong>Grande</strong> <strong>Noctule</strong> en Lozère date du 16/07/2005.<br />

Considérant que plus de 500 sites ont auparavant fait<br />

l’objet de piégeages pour inventaire ces vingt dernières<br />

années, cette découverte peut être considérée comme<br />

tardive (DESTRE op. cit.) et l’espèce qualifiée de très rare<br />

et/ou très localisée dans le département.<br />

Abondance - <strong>Le</strong>s captures de neuf mâles la nuit du 24<br />

au 25/07/2006, d’une femelle et de onze mâles<br />

différents 6 lors des deux nuits successives de piégeage<br />

les 06 et 07/07/2007, indiquent la fréquentation<br />

estivale du vallon de la Biourière par une population<br />

forte d’au moins une quinzaine d’individus. En<br />

admettant une erreur maximale de 0,2 mm sur les<br />

mesures, la longueur des avant-bras des 27 individus<br />

capturés depuis 2005 sur le site conforte cette<br />

estimation minimale, vraisemblablement sous-estimée.<br />

Période de présence - Toutes les captures organisées<br />

sur le site de la Blatte en juillet et août 2005 à 2007 ont<br />

6 en admettant la persistance pendant au moins<br />

24h du marquage au rimmel de la nuque des<br />

animaux.<br />

26<br />

Sané (2008)<br />

<strong>Le</strong> <strong>Vespère</strong> n°1<br />

conduit à la capture d’au moins un individu. <strong>Le</strong> seul<br />

piégeage organisé en dehors de cette période, en juin<br />

2006, s’est soldé par un échec. <strong>La</strong> donnée la plus<br />

tardive en Lozère est également la seule obtenue à ce<br />

jour ailleurs dans le département ; elle concerne un<br />

mâle capturé le 04/09/2006 dans la vallée de l’Ance à<br />

Saint-Symphorien, commune frontalière avec la Haute-<br />

Loire. A ce jour, nous ne savons toujours pas si la<br />

présence de la <strong>Grande</strong> <strong>Noctule</strong> en Lozère n’est<br />

qu’estivale, ou si l’espèce hiberne dans le département.<br />

Site de capture - Tous les individus capturés l’ont été<br />

grâce à un filet posé à chaque fois au même endroit audessus<br />

du ruisseau de la Biourière. Dans tout le vallon<br />

long de plus de 6 kilomètres, il s’agit du seul endroit où<br />

la rivière présente un cours élargi (une dizaine de<br />

mètre) avec une surface d’eau plane, peu profonde mais<br />

sans blocs rocheux émergents et sans ripisylve (le cours<br />

d’eau étant en amont et en aval du site de capture bordé<br />

par une ligne d’Aulnes glutineux Alnus glutinosa plus ou<br />

moins espacés). Comme pour les bovins pâturant les<br />

prairies riveraines, il s’agit selon toute évidence d’un site<br />

privilégié d’abreuvage pour les <strong>Grande</strong>s <strong>Noctule</strong>s. Sur<br />

l’autre site de capture lozérien, à Saint-Symphorien, le<br />

filet était installé en travers d’un cours d’eau présentant<br />

les mêmes caractéristiques, si ce n’est la présence d’une<br />

ripisylve sensiblement plus fournie. <strong>Le</strong> profil<br />

topographique en ce dernier site est également différent<br />

puisque dessiné en un V assez profond.<br />

Habitat – <strong>Le</strong>s rares données bibliographiques<br />

décrivent la <strong>Grande</strong> <strong>Noctule</strong> comme associée aux<br />

boisements caducifoliés de vieux arbres, notamment de<br />

chênes Quercus sp. et de Hêtre Fagus sp.. Elle est<br />

toutefois aussi signalée dans des bois de Pin sylvestre<br />

Pinus sylvestris ou de Pin <strong>La</strong>ricio Pinus nigra subsp. laricio<br />

var. corsicana en Corse. <strong>La</strong> présence d’une hêtraie en<br />

versant nord est un point commun aux deux sites de<br />

capture lozérien. On notera toutefois que les trois<br />

arbres gîtes découverts dans le vallon de la Biourière,<br />

bien que situés dans la hêtraie, sont deux trembles<br />

sénescents et en un chêne dont le diamètre est inférieur<br />

à 50 cm.


27<br />

<strong>Le</strong> <strong>Vespère</strong> n°1<br />

Sané 2008 : 33-44<br />

Tableau 1.- Récapitulatif des données biomètriques concernant les différentes espèces de chiroptères capturées au filet dans le vallon de la<br />

Biourière (Lozère).<br />

Date Espèce Heure Sexe Age Etat<br />

physio<br />

A-Bras<br />

(mm)<br />

Poids<br />

(g)<br />

Commentaire<br />

Pipistrellus kuhli 22:15 F Ad L 34,7 6,3 marquée au rimmel<br />

06/07/07<br />

<strong>Nyctalus</strong> leisleri 22:15 M Ad T0E0 42,7 13,2 marquée au rimmel<br />

<strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> 22:50 M Ad TG?E0 65,7 59,3 n° émetteur: 116 422<br />

<strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> 22:50 M Ad TG?E0 66 48,8 marquée au rimmel<br />

<strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> 22:50 M Ad T0E0 64,4 54,5<br />

marquée au rimmel/côté droit du<br />

museau rose<br />

<strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> 23:00 M Ad T0E0 64,2 50,9 marquée au rimmel<br />

<strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> 23:05 M Ad T0E0 64,8 55,9 n° émetteur: 116351<br />

<strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> 23:25 M Ad T0E0 64,9 52,7<br />

Pipistrellus kuhli 00:15 M Ad T0E0 35,2 7,2 marquée au rimmel<br />

Myotis daubentoni 01:40 M Ad T0E0 38,1 8,4 marquée au rimmel<br />

<strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> 02:30 ? M Ad T0E0 65,5 49,7 marquée au rimmel<br />

Total 4 espèces et 11 individus dont 7 <strong>Grande</strong>s noctules<br />

07/07/07<br />

Pipistrellus pipistrellus 22:10 M Ad TG?E0 31,8 4,7 marquée au rimmel<br />

Pipistrellus kuhli 22:40 F Ad NL 35,3 6,3 marquée au rimmel<br />

Pipistrellus kuhli 22:40 F Ad L 35,5 7,1<br />

<strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> 22:40 M Ad T0E0 65,1 55,2 n° émetteur : 116423<br />

Hypsugo savii 22:40 M Ad T0E0 34,1 6,3 acariens ailes gauche et droite<br />

<strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> 22:45 M Ad TG?E0 65,9 58,9 marquée au rimmel<br />

<strong>Nyctalus</strong> leisleri 22:45 M Ad 42,5 14,4 petit trou entre D4 et D5<br />

Hypsugo savii 22:59 M Ad T0E0 33,9 8,1 marquée au rimmel<br />

<strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> 22:59 M Ad T0E0 65 49,9<br />

Petit trou aile droite, marquée<br />

rimmel<br />

Plecotus auritus 23:37 F Ad L 39,3 8,1<br />

Myotis mystacinus 23:37 F Ad L 34 5,8 marquée au rimmel<br />

Hypsugo savii 23:37 M Ad T0E0 34,5 8<br />

blessure cicatrisée aile droite entre D5<br />

et D4<br />

Hypsugo savii 23:37 F Ad L 33,4 11,3 trou entre D4 et D3<br />

Vespertilio murinus 23:55 M 44,4 13,2 trou ds l'aile droite sous l'avant-bras<br />

Pipistrellus kuhli 00:30 M Ad T0E0 34,6 7,5 parasites aile droite<br />

<strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> 01:00 ? F Ad NL 65,6 49<br />

parasites nombreux, n°émetteur :<br />

116424 – Fréquence 151.540.<br />

Hypsugo savii 01:20 F Ad L 34,9 10,9<br />

parasites dans le pelage + oreille<br />

gauche, marquée au rimmel<br />

Myotis mystacinus 02:00 M Ad T0E0 34,8 5,4 marquée au rimmel<br />

<strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> 02:20 M Ad T0E0 63,3 46,2<br />

Total 8 espèces, 19 individus dont 5 <strong>Grande</strong>s noctules<br />

Pipistrellus kuhli 22h15 F Ad L 36,4 6,4 marquée au rimmel<br />

12/07/07<br />

Pipistrellus kuhli 22h16 F Ad L 34,7 6,1 Aucun parasite, marquage rimmel<br />

Pipistrellus kuhli 22h20 F Ad L 32,9 5,9 Aucun parasite, marquage rimmel<br />

Hypsugo savii 22h45 F Ad L 36,1 10,1 Aucun parasite, marquage rimmel<br />

<strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> 23h00? M Ad T0?E0 66 57,3 Quelques parasites<br />

<strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> 23h30? M Ad T0E0 66,6 58,7<br />

Plecotus austriacus 00h00? F Ad L 10 40,4<br />

<strong>Nyctalus</strong> <strong>lasiopterus</strong> 00h30? M Ad T0E0 66,6 54 Emetteur 151.480 khz<br />

Hypsugo savii 00h45? M Ad T0E0 34,8 5,3 Parasites sur les ailes et les oreilles<br />

Pipistrellus kuhli 01:00 ? F Ad L 34,8 5,3<br />

Total 4 espèces, 10 individus dont 3 <strong>Grande</strong>s noctules<br />

M= Mâle, F= Femelle, A-Bras= Avant-bras, L= <strong>La</strong>ctante, T0E0= testicules et épididyme non gonflés, Ad= Adulte


Figure 2.- Ensemble des localisations obtenues pendant la semaine de radio pistage de quatre <strong>Grande</strong> <strong>Noctule</strong> dans le vallon de la Biourière en Lozère du 08 au 14/07/2007<br />

28<br />

<strong>Le</strong> <strong>Vespère</strong> n°1<br />

Sané 2008 : 33-44


<strong>Le</strong> <strong>Vespère</strong> n°1<br />

Sané 2008 : 33-44<br />

Figure 3.- Cartographique du polygone convexe minimum (PCM) des quatre individus de <strong>Grande</strong> <strong>Noctule</strong> suivis par radiopistage dans le vallon de la Biourière en Lozère du 08 au 14/07/2007<br />

29


30<br />

<strong>Le</strong> <strong>Vespère</strong> n°1<br />

Sané 2008 : 33-44<br />

Photo 1 : Arbre gîte de l’individu 151.540 (femelle non reproductrice), photographié lors de la tentative de récupération de l’émetteur. Chêne<br />

sénescent creusé de deux cavités naturelles à la base de la fourche principale. (Cliché F. Sané)<br />

Photo 3 (en médaillon) : <strong>Grande</strong> <strong>Noctule</strong> au vallon de la Biourière (Cliché V. Rufray)


Sexe-ratio - D’après le résultat des captures, il<br />

semble que la population de <strong>Grande</strong> <strong>Noctule</strong><br />

fréquentant le vallon de la Biourière soit presque<br />

exclusivement composée de mâles. <strong>Le</strong>s deux femelles<br />

capturées les nuits du 19 au 20/08/2006 et du 07 au<br />

08/07/2007 étaient respectivement post-lactante<br />

pour la première et probablement immature pour la<br />

seconde (femelle non gestante, non lactante et<br />

présentant de très petits tétons). Cette observation est<br />

similaire à ce qui est constaté dans le nord de<br />

l’Espagne et dans les montagnes de Grèce où les<br />

femelles sont absentes en période de reproduction<br />

(HANAK et al. 2001, HELVERSEN et WEID 1990). En<br />

Corse également, aucune femelle n’a été capturée à ce<br />

jour malgré le constat d’une activité sexuelle<br />

automnale chez les mâles (G. BEUNEUX, com. pers.).<br />

Elle est également conforme avec la biologie connue<br />

des autres représentants du genre <strong>Nyctalus</strong>, classée<br />

parmi les espèces à migration saisonnière à longue<br />

distance et pour lesquelles il existe une large<br />

séparation entre les zones de reproduction (occupées<br />

par les femelles) et les zones d’accouplement et<br />

d’hivernage fréquentées par les deux sexes (séparation<br />

relative dans le cas de la <strong>Noctule</strong> de <strong>Le</strong>isler pour<br />

laquelle quelques colonies ou preuves de<br />

reproduction sont connues en France)(MESCHEDE &<br />

HELLER 2000). Chez la <strong>Grande</strong> <strong>Noctule</strong>, la<br />

ségrégation sexuelle semble être plus d’ordre<br />

altitudinale que latitudinale ; les femelles occuperaient<br />

les zones de basse altitude plus chaudes et offrant<br />

durant la période de gestation et de lactation des<br />

disponibilités alimentaires plus importante que les<br />

zones d’altitude où se confineraient les mâles (POPA-<br />

LISSEANU, op. cit.). <strong>Le</strong> vallon de la Biourière pourrait<br />

ainsi ne constituer qu’un site d’estivage de mâle et de<br />

femelles immatures, ainsi peut-être qu’un site<br />

d’accouplement automnal au moment du passage<br />

(avant hivernage ?) des femelles venues de sites de<br />

reproduction plus septentrionaux ou littoraux. <strong>La</strong><br />

capture de la femelle post-lactante en Lozère le<br />

19/08/2007 semble toutefois précoce pour un<br />

migrateur venu de contrées éloignées. <strong>Le</strong>s captures de<br />

cinq <strong>Grande</strong>s <strong>Noctule</strong>s entre mi-septembre et début<br />

octobre aux cols alpins Suisse de Bretolet et de Jaman<br />

(GERBER et al. 2006) semblent en effet indiquer une<br />

période de migration plus tardive 7 pour les<br />

populations médio européennes. <strong>La</strong> reproduction de<br />

l’espèce en Lozère et plus largement en <strong>La</strong>nguedoc-<br />

Roussillon ne peut donc être exclue.<br />

Périodes d’activité – En raison de la perte rapide<br />

des émetteurs dans les arbres gîtes, des problèmes de<br />

réception liés au relief et de l’incertitude sur quelques<br />

azimuts du fait de l’inexpérience de certaines équipes,<br />

7 2 femelles capturées et baguées le 1-2<br />

octobre 1962 au col de Cou (VS), 1 individu<br />

capturé au col de Bretolet en « septembre 1965 », 1<br />

mâle capturé le 29/09/2006 et 1 individu le<br />

17/09/2007 au col de Jaman au dessus du lac<br />

Léman (CH).<br />

31<br />

<strong>Le</strong> <strong>Vespère</strong> n°1<br />

Sané 2008 : 33-44<br />

les heures de sorties des individus n’ont dans la<br />

majorité des cas pas pu être déterminées précisément.<br />

<strong>Le</strong> mouvement le plus précoce a été détecté le 13/07<br />

à 21h46 (individu 151.480bis), soit environ 17<br />

minutes après le coucher du soleil. Lors d’une capture<br />

organisée le 18/08/2006, plusieurs individus volaient<br />

par contre au-dessus du site alors que nous posions<br />

les filets avec encore une bonne visibilité. L’individu<br />

équipé d’un émetteur lors de cette même capture est<br />

sorti de son gîte le lendemain vers 21h15 (heure<br />

légale) et vers 20h55 le surlendemain, soit environ 30<br />

minutes après le coucher du soleil, alors que<br />

l’obscurité était déjà bien installée.<br />

<strong>Le</strong> suivi des quatre individus équipés d’émetteurs,<br />

bien que très fragmentaire, a permis de constater ou<br />

de suspecter deux patterns d’activités :<br />

- une activité de chasse débutant à la nuit<br />

tombante suivie d’un retour définitif au gîte après 2<br />

à 3h20 d’activité (individu 151.480bis les deux<br />

derniers jours du suivi),<br />

- une période de chasse d’une durée de 2h à 2h40<br />

avant retour au gîte, puis peut-être une nouvelle<br />

sortie en deuxième partie de nuit (individu 151.499<br />

dont l’émetteur a du tomber vers 2h11 dans la<br />

Biourière où l’animal était vraisemblablement venu<br />

s’abreuver).<br />

<strong>Le</strong> nombre trop limité de localisations, notamment<br />

les premiers jours du suivi, n’a pas permis d’identifier<br />

d’autres schémas d’activité (par exemple période de<br />

chasse plus longue avec retour définitif au gîte<br />

seulement en fin de nuit). Des contacts avec un<br />

animal en déplacement après 02h15 n’ont été<br />

enregistrés qu’une seule nuit. Ils se sont poursuivis<br />

jusqu’à 03h04, heure de la perte du signal (rentrée au<br />

gîte ?) et contact le plus tardif obtenu pendant la<br />

semaine de suivi. A la différence de certaines <strong>Grande</strong>s<br />

<strong>Noctule</strong>s suivies en Corse (G. BEUNEUX, com. pers.),<br />

aucune activité juste avant l’aube n’a été constatée.<br />

Bien que biaisée par le petit nombre des données et<br />

par la durée inégale des sessions de piégeage, l’analyse<br />

de la distribution des captures par tranches horaires<br />

suggère également une baisse d’activité des animaux 2<br />

à 3 h après le coucher du soleil, mais aussi un regain<br />

d’activité dans la seconde partie de la nuit (Fig. 5).<br />

Ces données révèlent aussi que des animaux peuvent<br />

venir s’abreuver toutes les heures de la nuit, au moins<br />

jusqu’à 03h30 en juillet (toutes les captures s’étant<br />

achevées avant 4h00).<br />

Aires d’activité - Compte tenu du petit nombre<br />

d’individus équipés, de la courte période de suivi et<br />

du nombre limité de localisations obtenues, les<br />

valeurs de PCM calculées ne présentent qu’une valeur<br />

purement indicative et forcément très sous-estimée. Il<br />

semble toutefois, d’après les résultats de la semaine de<br />

suivi, que la plus grande partie du temps d’activité en<br />

vol des quatre individus suivis soit concentré dans le<br />

vallon de la Biourière. <strong>Le</strong> faible nombre de<br />

localisations obtenues les premiers jours est


notamment dû au fait que des déplacements plus<br />

importants étaient attendus ; des postes fixes avaient<br />

en conséquence été choisis sur des points hauts trop<br />

éloignés du vallon, depuis lesquels aucun contact n’a<br />

été obtenu. <strong>Le</strong>s nuits suivantes, la perte des signaux<br />

par toutes les équipes réparties dans le vallon pourrait<br />

indiquer une escapade de certains individus en dehors<br />

du vallon, notamment vers l’ouest et le sud-ouest.<br />

Selon les résultats acquis en Corse sur une période<br />

beaucoup plus longue par le Groupe Chiroptère<br />

Corse, la chasse au niveau des sommets et le<br />

franchissement de crêtes et de cols par les individus<br />

suivis ne sont pas rares, pas plus que des<br />

déplacements de plus de 20 km depuis les gîtes situés<br />

Nombre d'individus<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

entre Hc et Hc+ 0,5h<br />

entre Hc+ 0,5h et Hc+ 1h<br />

entre Hc+ 1h et Hc+ 1,5h<br />

entre Hc+ 1,5h et Hc+ 2h<br />

entre Hc+ 2h et Hc+ 2,5h<br />

entre Hc+ 2,5h et Hc+ 3h<br />

entre Hc+ 3h et Hc+ 3,5h<br />

entre Hc+ 3,5h et Hc+ 4h<br />

32<br />

<strong>Le</strong> <strong>Vespère</strong> n°1<br />

Sané 2008 : 33-44<br />

à environ 1700 m d’altitude jusqu’aux terrains de<br />

chasse littoraux (G. Beuneux, com. pers.). Des<br />

déplacements de plus de 50 km ont même été<br />

constaté en Andalousie (POPA-LISSEANU 2007).<br />

N’ayant été suivis que pendant moins de 10% de leurs<br />

temps potentiels d’activités, une grande imprécision<br />

demeure donc sur la localisation des terrains de<br />

chasse des individus gîtant dans le vallon lozérien de<br />

la Biourière.<br />

entre Hc+ 4h et Hc+ 4,5h<br />

entre Hc+ 4,5h et Hc+ 5h<br />

Période horaire<br />

(Hc= heure de coucher du soleil)<br />

entre Hc+ 5h et Hc+ 5,5h<br />

entre Hc+ 5,5h et Hc+ 6h<br />

entre Hc+ 6h et Hc+ 6,5h<br />

Figure 5 : Horaires de capture des <strong>Grande</strong>s <strong>Noctule</strong>s (N=28) en Lozère (cumul des données issues de 8 sessions de<br />

piégeage sur deux sites de 2005 à 2007.


Photo 2 : Arbre gîte des individus 151.499 et 151.480bis.<br />

Tremble sénescent voire moribond avec l’une des branches<br />

principales fissurée et creusée par un pic (au niveau de la flèche<br />

rouge). (Cliché F. Sané)<br />

CONCLUSION<br />

En dépit de la courte durée du suivi, du petit nombre<br />

d’individus équipés et du peu de localisations<br />

obtenues, la semaine de radio pistage de quatre<br />

<strong>Grande</strong>s <strong>Noctule</strong>s dans le vallon de la Biourière a<br />

fourni des informations intéressantes sur leur<br />

biologie, d’intérêt d’autant plus grand qu’elles<br />

concernent une espèce parmi les moins bien connues<br />

de la chiroptérofaune européenne. Nous résumons ciaprès<br />

les principales informations collectées depuis la<br />

découverte de l’espèce en Lozère. Il nous faut insister<br />

sur la valeur indicative et non généralisable de celles<br />

issues du radiopistage en raison des limites<br />

précédemment évoquées.<br />

- Au moins pendant la période estivale, le vallon<br />

de la Biourière accueille une population de <strong>Grande</strong><br />

<strong>Noctule</strong> comptant plus d’une quinzaine<br />

d’individus, très majoritairement de sexe mâle.<br />

- <strong>La</strong> capture d’une femelle post-lactante en août<br />

2006 indique une reproduction locale possible,<br />

mais qui n’a pas pu été prouvée en 2007. Compte<br />

33<br />

tenu du statut de migrateur longue distance de<br />

l’espèce, le vallon pourrait ne constituer qu’une<br />

zone de passage et/ou d’accouplement automnal<br />

(et d’hibernation pour les mâles et les femelles ?).<br />

- Trois arbres gîtes ont été découverts. Il s’agit<br />

d’un Chêne sp. et de deux Peupliers trembles<br />

sénescents avec des parties mortes, tous trois situés<br />

dans la hêtraie occupant le versant nord du vallon,<br />

entre 1100 et 1200 m d’altitude.<br />

- <strong>La</strong> sortie du gîte semble se produire dans les 30<br />

minutes suivant ou précédent le coucher du soleil.<br />

L’activité de chasse est dans certains cas limitée aux<br />

deux ou trois premières heures suivant le coucher<br />

du soleil. Une baisse d’activité semble intervenir<br />

avant le milieu de la nuit, probablement liée au<br />

retour au gîte d’une partie des individus. Des cris<br />

d’individus en vol ont toutefois été entendus à des<br />

heures très tardives, et les captures au filet en<br />

seconde partie de nuit suggèrent que l’activité de<br />

chasse peut s’étendre sur toute la durée de celle-ci.<br />

- <strong>Le</strong>s territoires de chasse des individus suivis<br />

semblent principalement s’inscrire dans le<br />

périmètre du vallon de la Biourière, entre les<br />

altitudes de 1000 et 1300 mètres. Cette limite<br />

inférieure correspond approximativement à la zone<br />

de rupture de pente du thalweg vers la Colagne. <strong>Le</strong><br />

domaine vital des individus lozériens serait donc<br />

beaucoup moins étendu que celui des femelles<br />

reproductrices andalouses. Ceci pourrait être lié au<br />

sexe des individus (mâles adultes et femelles non<br />

reproductrices aux exigences alimentaires moindre<br />

que les femelles gestantes ou lactantes) ainsi peutêtre<br />

qu’à de meilleures disponibilités alimentaires<br />

ou en gîtes.<br />

REMERCIEMENTS<br />

Cette étude a été réalisée grâce à la participation<br />

bénévole et à la motivation des quinze personnes<br />

suivantes : BALANÇA <strong>La</strong>urent (ONF Lozère),<br />

BEAUFILS Sten, CARRE Blandine (stagiaire<br />

GEPMA), CHAZALMARTIN Samuel (ALEPE),<br />

DELORME Séverine (ONF Lozère) DESTRE Rémi<br />

(ALEPE), JAMAULT Roland (Groupe<br />

Mammalogique Normand), MONDON Aline,<br />

PARAYRE Pascal, PARISE Claire (stagiaire<br />

GEPMA), PONCHON Aurélia, RUFRAY Vincent<br />

(GCLR), SCHREIBER Maxime, VINET Olivier<br />

(ONF Lozère), VITTIER Julien (GEPMA). Grâce à<br />

elles, et malgré les conditions rigoureuses des<br />

premières nuits, la biologie de la <strong>Grande</strong> <strong>Noctule</strong> est<br />

aujourd’hui un petit mieux connue. L’étude n’aurait<br />

pas non plus pu être menée sans l’intervention de<br />

<strong>La</strong>urent TILLON, animateur du réseau Mammifères<br />

non Ongulés de l’ONF, qui nous a prêté les 4 micro<br />

émetteurs. <strong>Le</strong> reste du matériel nous a été prêté par la<br />

SFEPM. Au nom de l’ALEPE, que toutes ces<br />

personnes et structures soient chaleureusement<br />

remerciées ici. Merci également à Jocelyn Fonderflick<br />

pour sa relecture du présent article et pour la<br />

pertinence de ses remarques et de ses commentaires<br />

qui en ont amélioré la lecture et la compréhension.


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