06<strong>Mondomix</strong>.com // actuMondeACTU - Monde© stephane.pouyl<strong>la</strong>u photo prises sur Flickr.comLes sons du murAvant qu’il ne s’écroule, le Mur de Berlin a inspiré quelques chansons fortes en tensions dramatiques à des rockersoccidentaux. Citons ainsi le Heroes de David Bowie, ou l’album conceptuel Berlin de Lou Reed. Mais le 11novembre 1989, ce sont les notes de Bach, interprétées par le virtuose violoncelliste Mstis<strong>la</strong>v Rostropovitch, quiaccompagnent le démantèlement du rideau de fer. Une fois les frontières ouvertes, le monde « libre » découvreet se régale des musiques incroyables qui se terraient jusqu’alors dans l’Est européen, et particulièrement dansles Balkans. Fanfares euphoriques ou gitans acrobates y jouent des répertoires sans âge, avec <strong>la</strong> dextérité desjazzmen les mieux aguerris, <strong>la</strong> finesse technique de musiciens c<strong>la</strong>ssiques, mariées à l’énergie du rock. Le Tarafde Haïdouks, <strong>la</strong> fanfare Ciocarlia, le Kocani Orkestar ou le rocker reconverti Goran Bregovic ne cessent, depuis,de séduire des publics de plus en plus <strong>la</strong>rges.Pour commémorer les vingt ans de <strong>la</strong> chute du Mur, deux compi<strong>la</strong>tionsoffrent un aperçu des musiques qui se sont échappéesdes deux côtés de l’Allemagne et des pays voisins durant les deuxdécennies qui précédent l’évènement.En deux cds, Berlin 61/89 Wall of Sound (Le Maquis/Harmonia Mundi) dresse un panorama subjectif de <strong>la</strong> contrecultureallemande de l’époque. A l’exception de Kraftwerk, ony retrouve les chefs de file de ce que l’on a appelé, avec uneonce de mépris, le « Krautrock » (le « rock choucroute »). MaisNeu!, Can, Faust, Amon Düül, Edgar Froese ou Cluster partagenttous l’expérimentation d’une esthétique industrielle qui apavé le chemin aux musiques électroniques. Leurs homologuessuisses comme The Young Gods ou Bruno Spoerri et les égériespunks Nina Hagen et Nico complètent ce tableau, haut encouleurs psychédéliques.L’intérêt de Sound of Revolution (A collection of songsthat made the iron curtain fall) tient, quant à lui, à <strong>la</strong> réunionde chants révolutionnaires qui accompagnèrent les mouvementsde contestations précédant <strong>la</strong> fin de l’ère soviétique. Chanteurs,chanteuses ou collectifs venus des pays de l’Est, de <strong>la</strong> Baltiqueou des Balkans… ont souvent choisi, pour accompagner leursmessages, des formats popu<strong>la</strong>ires en vigueur à l’époque, quiaujourd’hui sonnent un peu kitsch. Passionnant pour les férusd’histoire, cet album peut s’avérer difficile pour les mélomanes./ SauvegardeculturelleLe cantu in paghjel<strong>la</strong> corse, leradif iranien, le tango d’Uruguayet d’Argentine, le maloyaréunionnais, le chant ca trùdu Vietnam, l’art des Ashiqd’Azerbaïdjan ou <strong>la</strong> musiqueHua’er du Centre-Nord de <strong>la</strong>Chine font partie des 88 traditionsartistiques, artisanalesou rituelles nouvellement inscritespar l’Unesco à <strong>la</strong> liste dupatrimoine immatériel de l’humanité.Dès lors, des moyensmatériels ou financiers pourfavoriser leur conservation,leur enseignement ou leur divulgationseront favorisés.http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?pg=homen www.europa1989-2009.eu/n°37 nov/dec 2009