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Livret des résumés du Congrès 2011 - No(s) Limit(es)

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Cultur<strong>es</strong> corporell<strong>es</strong> et frontièr<strong>es</strong> <strong>du</strong> sport (Atelier 27)Nager : la construction naturelle d’un corps flottant et fusiforme, <strong>d<strong>es</strong></strong> objectifs retrouvés ? - Emmanuel Auvray/ La Rencontre Nationale Sportive malgache : une r<strong>es</strong>source diasporique ? - Eric Claverie et CorettaAssie / Techniqu<strong>es</strong> de nage et théorie de l’évolution - Luc Collard / Analyse <strong>d<strong>es</strong></strong> form<strong>es</strong> social<strong>es</strong> de pratiqu<strong>es</strong>physiqu<strong>es</strong> sur sable - Diane Debeauqu<strong>es</strong>ne / L’accès au football prof<strong>es</strong>sionnel <strong>es</strong>t-il une préoccupation populaire? - Samuel Duvillet / L<strong>es</strong> conditions de possibilités ethnographiqu<strong>es</strong> d’accès à la connaissance et l<strong>es</strong>stratégi<strong>es</strong> de cueillette de l’information dans la fabrique <strong>d<strong>es</strong></strong> footballeurs de Clairefontaine - Julien Goron / D<strong>es</strong>expert(e)s corporel(le)s no limit ? - Stéphane Héas / Quel usage <strong>d<strong>es</strong></strong> biographi<strong>es</strong> commercialisé<strong>es</strong> de sportifde haut niveau dans la pro<strong>du</strong>ction de connaissance ? Le cas <strong>du</strong> football - Hugo Juskowiak / Jeux sportifs« homologu<strong>es</strong> » ou « homoplasiqu<strong>es</strong> » ? A l’interface de l’anthropologie culturelle et de la science de l’évolution- Thierry L<strong>es</strong>age / Observer l<strong>es</strong> modalités de pratique <strong>du</strong> canoë-kayak : <strong>du</strong> tourisme au sport ? - AntoineMarsac / Transmission de connaissance dans une salle de musculation dans un ghetto new-yorkais et de boxethaï en banlieue parisienne - Akim Oualhaci / <strong>No</strong>uvelle économie <strong>du</strong> corps et frontièr<strong>es</strong> <strong>du</strong> sport – intro<strong>du</strong>ctionde l’atelier - Gill<strong>es</strong> Raveneau / Connaissance implicite et intelligibilité pratique : l<strong>es</strong> entraîneurs expertsen gymnastique - Cathy Rolland et Marc Cizeron / La yole ronde, un sport néo-autochtone ? - MaguyMoravie et Fabien SabatierConnaissance par corps et distanciation : la spécificité de l’exploration anthropologiqueentre émotion et cognition (Atelier 38)La pensée d’un vécu ou le vécu d’une pensée : conditions d’une « co-naissance » - Sylvaine Derycke / L’observationparticipante chez l<strong>es</strong> Bayung-Raï au Népal oriental : Étude <strong>d<strong>es</strong></strong> rit<strong>es</strong> funérair<strong>es</strong> et <strong>du</strong> deuil en contexteurbain et rural : pourquoi et comment pleure-t-on ? - Clarita Femenias / Entre mimétisme et connivence :étude <strong>d<strong>es</strong></strong> transformations intersubjectiv<strong>es</strong> dans la perception <strong>d<strong>es</strong></strong> choix matrimoniaux dans une société urbainepost-coloniale (le cas de Katmandou, Népal) - Claire Martinus / Comment se faire accepter comme chercheurdans le temple <strong>du</strong> Baiyunguan ; la vie taoïste en Chine - Marjorie Meunier / Ethnographie de la « société de larésistance » <strong>du</strong> Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth : flou de l’observation, suspicion de la participation.Quand l’observation participante devient un but en soi, et l’ethnographe l’incorporation ordinaire d’une angoiss<strong>es</strong>écuritaire courante - Frédéric Mouloud / Chercheur engagé et prof<strong>es</strong>sionnel <strong>du</strong> développement en milieu ruralau Togo : équilibre entre affects, technique et distanciation - Mahamondou N’Djambara / La connaissanc<strong>es</strong>ituée, un proc<strong>es</strong>sus affectif d’identification et de distanciation - Carine Plancke / La mise en récit <strong>d<strong>es</strong></strong> mauxdans la relation médecin/malade en Acupuncture : une approche ethno-cinématographique - Gill<strong>es</strong> Rémillet /Connaissance par corps et distanciation : la spécificité de l’exploration anthropologique entre émotion et cognition.Intro<strong>du</strong>ction à l’atelier - Brigitte Steinmann4048Santé<strong>No</strong>uvell<strong>es</strong> approch<strong>es</strong> et nouveaux objets de l’anthropologie de la santé : contributionà l’anthropologie générale (Atelier 29)<strong>No</strong>rmalité, identité, virtualité. Apports thématiqu<strong>es</strong> et méthodologiqu<strong>es</strong> de l’étude de la génomique personnalisé<strong>es</strong>ur Internet - Claire Beaudevin et Pascal Ducournau / La construction sociale de la ménopause enTunisie et en France - Daniel Delanoë, S. Hajri, A. Bachelot, D. Mahfoudh Draoui, D. Hassoun,E. Marsicano et V. Ringa / Etre dans le même temps anthropologue et soignant : quelle opportunité pourla connaissance ? - Jean Faya / Rencontre avec l’a<strong>du</strong>lte vieillissant à partir d’un double éclairage : psycholo-544


gique et anthropologique - Pierre-Guy Gastaud / C’<strong>es</strong>t moi qui fait la phlébite et ma fille qui a le gène » :innovations dans le savoir expert et désarroi dans l<strong>es</strong> famille - Claudie Haxaire / Socio-anthropologie de la“rémission” ou “guérison” : pour une autre approche <strong>d<strong>es</strong></strong> faits de santé ? - Judith Hermann / Anthropologie<strong>d<strong>es</strong></strong> adol<strong>es</strong>cents nés et vivant avec le VIH en Thaïlande <strong>du</strong> <strong>No</strong>rd : contribution à l’anthropologie <strong>d<strong>es</strong></strong> sociétéscontemporain<strong>es</strong> - Hélène Lepinay / De l’ethnographie à la r<strong>es</strong>titution <strong>d<strong>es</strong></strong> donné<strong>es</strong>. Réflexion sur l<strong>es</strong> apportsde l’anthropologie de la recherche médicale - Ashley Ouvrier / Sujets incorporés et contexte épidémique <strong>du</strong>VIH. Potentialités heuristiqu<strong>es</strong> d’un paradigme interprétatif - Carolina de Rosis / Partir de l’anthropologiede la santé - Laurent VidalOntologi<strong>es</strong> et politiqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> corps dans l<strong>es</strong> <strong>es</strong>sais (Atelier 33)L’objectivation <strong>d<strong>es</strong></strong> corps dans un <strong>es</strong>sai thérapeutique, ou comment concevoir l’indivi<strong>du</strong> au sein d’une expérimentationscientifique - Charlotte Briv<strong>es</strong> / Une anthropologue chez l<strong>es</strong> Pasteuriens : Construction sociale d’uneincursion et enjeux <strong>du</strong> savoir scientifique autour d’un <strong>es</strong>sai clinique au Cambodge - Pascale Hancart-Petitet /Fieldworkers’ ethical dilemmas in the implementation of r<strong>es</strong>earch inclusion criteria London School of Hygieneand Tropical Medicine - Patricia Kingori / Ontologie coloniale de l’expérimentation médicale : la Lomidine,l’indivi<strong>du</strong> et la race - Guillaume Lachenal / L’<strong>es</strong>sai et la routine. Anthropologie d’un <strong>es</strong>sai clinique à partir del’ordinaire d’un centre de santé - Frédéric Le Marcis / Espace parallèle, gouvernementalité déterritorialisée : àpropos de l’intervention sanitaire en Afrique de l’Ou<strong>es</strong>t (Mali) - Josiane Carine TantchouQuand l’anthropologie s’empare <strong>d<strong>es</strong></strong> nouvell<strong>es</strong> technologi<strong>es</strong> dans le secteur de lasanté et de la repro<strong>du</strong>ction (Atelier 34)De l’enfant <strong>du</strong> lignage à l’enfant issu d’un couple de gamèt<strong>es</strong> - Doris Bonnet, Maryvonne Charmillot etVéronique Duch<strong>es</strong>ne / Penetrating the Curtain : R<strong>es</strong>earching Medically Assisted Procreation in Pretoria- Nina Botha, Rehana Vally et Frédéric Le Marcis / L’information et la communication sur l’internetà propos de l’AMP et de l’infécondité : quels usag<strong>es</strong> pour l’Afrique ? - Luc Massou, Emmanuelle Simonet Brigitte Simonnot6064Économi<strong>es</strong> de la natureLe développement <strong>du</strong>rable à l’aune de l’anthropologie : état <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> etqu<strong>es</strong>tionnements (Atelier 3)Développement <strong>du</strong>rable et ethnographie - Mariecke Blondet / Pour une anthropologie critique <strong>du</strong> développement<strong>du</strong>rable à partir d’une étude de sa mise en œuvre dans le cadre de l’exploitation for<strong>es</strong>tière au Gabon- Etienne Bourel / L’anthropologie et la société <strong>du</strong> risque <strong>du</strong>rable - Tobias Girard / D<strong>es</strong> éco-quartierssans histoire ou comment combiner mémoire et avenir ? - Françoise Lafaye / L<strong>es</strong> habitants de la baie de SanFrancisco face au développement <strong>du</strong>rable : pour une anthropologie <strong>du</strong> quotidien - Nathalie Ortar /En routepour le développement <strong>du</strong>rable! Une anthropologie <strong>du</strong> covoiturage - Anne-Sophie Sayeux<strong>No</strong>urriture, Terre et Semenc<strong>es</strong> dans la globalisation (Atelier 23)Sélectionner, planter, récolter : une approche comparée <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux liés aux pro<strong>du</strong>ctions agricol<strong>es</strong> alimentair<strong>es</strong>dans un contexte de mondialisation - Cindy Adolphe, Aurélie Druguet et Maya Leclercq / Indicationsgéographiqu<strong>es</strong>, cultur<strong>es</strong> local<strong>es</strong> et mondialisation - Laurence Bérard / Entre écologie sociale et capitalisme vert,l’agriculture biologique en tension. Approche multiscalaire - Julien Blanc / L<strong>es</strong> femm<strong>es</strong> d’un marché bio au56872


sud-<strong>es</strong>t <strong>du</strong> Mexique, entre pratiqu<strong>es</strong> agrair<strong>es</strong> et pratiqu<strong>es</strong> rituell<strong>es</strong> - Carine Chavarochette / Agriculture, réseauxet semenc<strong>es</strong> paysann<strong>es</strong>, pour une souveraineté alimentaire dans la ville de Bogota, Colombie - Ricardo DeLa Pava / Identités paysann<strong>es</strong> : le détour par l<strong>es</strong> semenc<strong>es</strong> Elise Demeulenaere / L’agriculture biologique,entre expertise et savoirs profan<strong>es</strong> - Christèle Dondeyne / Réseaux de semenc<strong>es</strong> et agriculture biologique enpériphérie de São Paulo (Brésil) - Laure Emperaire et Isabel Georg<strong>es</strong> / L<strong>es</strong> transformations <strong>du</strong> marché<strong>d<strong>es</strong></strong> pro<strong>du</strong>its biologiqu<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> jeux et enjeux de la certification commerciale - Marie-France Garcia-Parpet /D<strong>es</strong> pomm<strong>es</strong> de terre et <strong>d<strong>es</strong></strong> homm<strong>es</strong> - Ingrid Hall / <strong>No</strong>urritur<strong>es</strong> <strong>du</strong> Rio Negro (Amazonie brésilienne) dansla globalisation : Une diversité en ré<strong>du</strong>ction - Esther Katz / Jeux de temporalités en agriculture. Le temps <strong>du</strong>sol et de la plante et le temps <strong>du</strong> marché - Birgit Müller / Le sens <strong>d<strong>es</strong></strong> limit<strong>es</strong>. Le mouvement Slow Food et l<strong>es</strong>enjeux politiqu<strong>es</strong> et économiqu<strong>es</strong> de la nourriture - Valeria Siniscalchi /Agriculture paysanne et recomposition<strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux alimentair<strong>es</strong> - Michel Streith / Identité, politique et résistance : la construction d’un « paysanautonome » au Brésil - Delphine Thivet / Variétés local<strong>es</strong> et économie de marché au Vietnam - FrédéricThomasL<strong>es</strong> animaux sous surveillance : dispositifs socio-techniqu<strong>es</strong> de connaissance, decontrôle et de g<strong>es</strong>tion (Atelier 26)Elever <strong>d<strong>es</strong></strong> autruch<strong>es</strong> de rente : l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> face aux norm<strong>es</strong> - Anne-Marie Brisebarre / D<strong>es</strong> bovins au préà la viande Prête À Découper : recomposition d’un métier sous surveillance - Anne-Hélène Delavigne /Suivre et prévenir l’incertitude climatique au Sahel. L’exemple <strong>du</strong> pastoralisme mobile peul (Ferlo, Sénégal)Chloé Gardin / L<strong>es</strong> oiseaux sentinell<strong>es</strong> à Hong Kong. Une identification catastrophiste ? - Frédéric Keck /L<strong>es</strong> primat<strong>es</strong>, entre nature et culture : enjeux interdisciplinair<strong>es</strong>, enjeux nord-sud - Vincent Leblan / L<strong>es</strong>algu<strong>es</strong> vert<strong>es</strong> surveillent-ell<strong>es</strong> l<strong>es</strong> cochons bretons? A propos de quelqu<strong>es</strong> mutations <strong>du</strong> sauvage et <strong>du</strong> dom<strong>es</strong>tiqueen contexte d’élevage intensif… - Alix Levain / Quand l<strong>es</strong> naturalist<strong>es</strong> amateurs anglais comptent l<strong>es</strong> vivants...- Van<strong>es</strong>sa Manceron / L<strong>es</strong> renn<strong>es</strong> sous la surveillance <strong>d<strong>es</strong></strong> Sam<strong>es</strong>. Connaissanc<strong>es</strong> de la neige, contrôle <strong>d<strong>es</strong></strong>aléas et alimentation - Marie Roue et Samuel Roturier / Trist<strong>es</strong> amis : La médicalisation chez l<strong>es</strong> chiens decompagnie avec dépr<strong>es</strong>sion dans le sud <strong>du</strong> Brésil - Jean SegataSavoirs sur la nature (Atelier 43)Changements de l’écologie for<strong>es</strong>tière à l’ère <strong>du</strong> changement climatique - Cécile Bidaud / La rationalisation<strong>d<strong>es</strong></strong> donné<strong>es</strong> naturalist<strong>es</strong> : lutte ou partage <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> ? - Agnès Fortier et Pierre Alphandéry /L<strong>es</strong> typologi<strong>es</strong> traditionnell<strong>es</strong> sont-ell<strong>es</strong> fonctionnell<strong>es</strong> ? Savoirs locaux et recherche participative - FrédériqueJankowski / Du constat au qu<strong>es</strong>tionnement ou de la néc<strong>es</strong>sité d’élaborer de nouveaux champs d’intervention etde connaissance pour l’anthropologie et l’ethnologie : exemple de la qu<strong>es</strong>tion climatique - Stéphane Pouffary /Conjugaison ou confrontation ? Dynamiqu<strong>es</strong> et hiérarchie <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs <strong>d<strong>es</strong></strong> divers group<strong>es</strong> d’acteurs au sein d’uneRéserve de biosphère au Mexique - Catherine Sabinot8288Épistémologie - méthodologie - éthiqueQui peut (doit) travailler sur quoi (qui) ? (Atelier 4)L’ethnographie de la sorcellerie comme « situation provocatrice » - Andrea Ceriana Mayneri / Comment etvers quoi détourner le projet de connaissance de l’anthropologie ? Petit exercice réflexif à propos <strong>d<strong>es</strong></strong> exotism<strong>es</strong> subtils- Jérémy Damian / Assignations et stratégi<strong>es</strong> de contournement : réflexion sur l<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus de légitimationde l’anthropologue - Yv<strong>es</strong>-Marie Davenel et Eléonore Merza / Quand l’interdisciplinarité ouvre un nouveauregard sur l<strong>es</strong> paradigm<strong>es</strong> anthropologiqu<strong>es</strong> - Shantala Morlans /Sur le terrain…au féminin - Mélissa692


Nayral et Hélène Nicolas / Qu<strong>es</strong>tions d’éthique(s) ethnographique(s). Quelqu<strong>es</strong> enseignements à partir del’anthropologie de l’enfance (exempl<strong>es</strong> d’Afrique et d’Amérique Latine) Elodie Razy et Charl<strong>es</strong>-Edouardde Suremain / L<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> publics de la mémoire. Un projet d’histoire orale dans l’enclave <strong>es</strong>pagnole de MelillaE<strong>du</strong>ard Rodriguez Martin et Margalida Mulet Pascual / L<strong>es</strong> Fage en hiver : Scèn<strong>es</strong>, saisons, portraits :de quelqu<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> de l’histoire de vie - Martin de la SoudièrePratiqu<strong>es</strong> comparé<strong>es</strong> de l’ethnographie (Atelier 7)D<strong>es</strong> famill<strong>es</strong> pour terrains. R<strong>es</strong>sorts ethnographiqu<strong>es</strong> d’enquêt<strong>es</strong> multi-famill<strong>es</strong> - Aude Béliard et Jean-SébastienEideliman / L’ethnographie : le temps de la récolte (sous contrainte) - Yazid Ben Hounet / La mondialisationcomme terrain : un dispositif d’enquête ethnographique novateur ? - Laurent Berger / Faire feu detout bois, faire ethnographie de tout<strong>es</strong> situations - Retour sur l’enquête ethnographique comme « pratique socialequotidienne » - Etienne Bourel / L’ethnographie de l’ethnométhodologie : un art premier – remarqu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>criptiv<strong>es</strong>sur l’attribution de la qualité d’ « islamique » dans différents context<strong>es</strong> arabophone - Baudouin Dupret /Du territoire Mapuche à Villiers-le-Bel : expérienc<strong>es</strong> et réflexions autour de la pratique ethnographique - AnaGuevara / D’une comparaison à l’autre : faire de l’ethnographie comparative là où le conflit et la paix sonten jeu - Barbara Karatsioli - L’« effet miroir » d’une ethnographie avec <strong>d<strong>es</strong></strong> femm<strong>es</strong> qui se prostituent : uneexpérience d’« ethnologie désincarnée » ? - Gaëlle Lacaze / Éthique de l’acquisition <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> : «participation sexuelle » et travail de terrain en anthropologie de la sexualité au Japon - Érick Laurent / Ethnographiefilmique ou anthropologie visuelle ? L<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> <strong>du</strong> document audiovisuel dans la recherche en scienc<strong>es</strong>social<strong>es</strong> - Michel Tabet / Comment rendre « Paris » présente à Shanghai ? Une enquête multi-située dans/del’Exposition universelle - Anne-Christine Trémon / La méthode ethnographique confrontée à la statistiqueet à l’expérimentation - Florence Weber / Comment enquêter sur la ville ? - Sheyla ZandonaiLa diffusion <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs au croisement de l’anthropologie et <strong>du</strong> didactique (Atelier 37)Le présent de l’action <strong>du</strong> prof<strong>es</strong>seur : pour une approche en contexte de la diffusion <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs scolair<strong>es</strong> - Marie-Pierre Chopin / La forme scolaire en qu<strong>es</strong>tion ? Culture scolaire et indivi<strong>du</strong>alisation de l’enseignement- Alain Marchive / Pouvoirs, connaissanc<strong>es</strong> et pratiqu<strong>es</strong> en adaptation scolaire : cas de l’enseignement <strong>d<strong>es</strong></strong>mathématiqu<strong>es</strong> en S.E.G.P.A. - Christophe Roiné / Quelqu<strong>es</strong> conséquenc<strong>es</strong> anthropo-didactiqu<strong>es</strong> de l’ineffabilité<strong>d<strong>es</strong></strong> relations sémantiqu<strong>es</strong> dans la diffusion <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs - Bernard SarrazyEnseignement et diffusion de l’ethnologie (Atelier 2)L<strong>es</strong> apprentis ethnologu<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> apiculteurs. Retour sur une résidence scientifique en collège - Nicolas Césard /Didactique et context<strong>es</strong> culturels : l’apport de l’anthropologie - Mustapha Gahlouz / Dire sans le faireet faire sans le dire. De quelqu<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tionnements sur l’enseignement et la recherche anthropologiqu<strong>es</strong> sur l<strong>es</strong>phénomèn<strong>es</strong> liés à la mondialisation/globalisation - Marie-Pierre Gibert / Quell<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> enseigneren anthropologie appliquée ? L’exemple de formations universitair<strong>es</strong> prof<strong>es</strong>sionnalisant<strong>es</strong> en santé, migrations ethumanitaire - Laurence Kotobi / L’outil ethnographique, une néc<strong>es</strong>sité pour l’é<strong>du</strong>cation et la maturation <strong>d<strong>es</strong></strong>élèv<strong>es</strong> - Gisèle ProvostAttrait de l’inconnu et beauté <strong>d<strong>es</strong></strong> tropiqu<strong>es</strong> (Atelier 39)Entre global et local : le pentecôtisme à l’île de La Réunion - Valérie Aubourg/ Deux à trois chos<strong>es</strong> appris<strong>es</strong>chez l<strong>es</strong> Tampuan à Ratanakiri dans le nord-<strong>es</strong>t <strong>du</strong> Cambodge - Frédéric Bourdier / Archaïsme et globalisation,existe-t-il un temps pour la Birmanie ? Maxime Boutry / L’exotisme d’ici et d’ailleurs - ChristianCoiffier / Globalocentrisme et démarch<strong>es</strong> ethnologiqu<strong>es</strong>, l’«environnement» vs la société ? - Olivier Ferrari /798106108112


L’ethnologue global ou l<strong>es</strong> nouveaux paradigm<strong>es</strong> de l’ethnicité à l’épreuve <strong>d<strong>es</strong></strong> cris<strong>es</strong> - Jacqu<strong>es</strong> Ivanoff /Effetsde mode et <strong>es</strong>thétique <strong>d<strong>es</strong></strong> concepts en ethnologie. À propos <strong>du</strong> transnationalisme dans l<strong>es</strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> sur l<strong>es</strong> migrations- Léo MarianiConstruction <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs anthropologiqu<strong>es</strong> (Atelier 40)Epistémologie <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs anthropologiqu<strong>es</strong> - Laurent Berger / Penser le concret <strong>d<strong>es</strong></strong> sociétés : André Georg<strong>es</strong>Haudricourt - Jean-François Bert / L<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> de l’Américanisme français au début <strong>du</strong> XXe : projetspolitiqu<strong>es</strong>, muséologie et terrains brésiliens - Julie Cavignac / L’anthropologie au regard <strong>d<strong>es</strong></strong> sourds locuteursde langu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> sign<strong>es</strong> - Sophie Dalle Nazébi / De mauvais sujets : à propos de la réception académique d’uneenquête sur l<strong>es</strong> collectionneurs d’art primitif - Brigitte Derlon et Monique Jeudy-Ballini / Transférabilitéde l’anthropologie ? Le cas <strong>d<strong>es</strong></strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> interculturell<strong>es</strong> - Fred Dervin et Laurent Bazin / L’ân<strong>es</strong>se etl’anthropologue - Betty Lefevre / De la croyance comme écran de projection : Frazer et l’identité « sauvage »- Roberto Limentani / Chamanisme et Néo Chamans : fortune et disgrâce d’un terme « bricolé » - DeniseLombardi / Enquêt<strong>es</strong> anthropologiqu<strong>es</strong> et sociologiqu<strong>es</strong> : pro<strong>du</strong>ire <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> « en tout genre » - AnneMonjaret / Le comparatisme intraculturel : un défi pour l’anthropologie ? - Priscille Touraille116Anthropologie et dynamiqu<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong>Une anthropologie de Paris <strong>es</strong>t-elle possible ? (Atelier 5)Vivre dans l<strong>es</strong> quartiers <strong>du</strong> nord-<strong>es</strong>t de Paris et être Parisien - Sophie Corbillé / Performer Paris. Oucomment l’anthropologie peut saisir l<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus de transformation de l’<strong>es</strong>pace parisien - Emmanuelle Lallement/ Le Paris <strong>d<strong>es</strong></strong> revu<strong>es</strong> - Sylvie Perault / Paris derrière l’écran. Paris quel lieu composite de tournag<strong>es</strong> ? -Gwenaële Rot / Paris, métropole touristique médiatisée et méconnue : une ethnologie <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> touristiqu<strong>es</strong>existe-elle ? - Gwendal Simon / Paris vu par un anthropologue étranger - Guillermo Vargas QuisoboniEthnographie de l’universel. L’exposition internationale de Shanghai 2010 (Atelier 6)L’exposition universelle de Shanghai 2010 - Brigitte Baptandier / La foule à l’Expo - Sophie Houdart /Le mariage comme universel : « L<strong>es</strong> <strong>No</strong>c<strong>es</strong> Romantiqu<strong>es</strong> en Touraine, Shanghai 2010 » - Silvio Lévi / LaCouronne de l’Orient : Le centre <strong>du</strong> nouveau monde à Shanghai - Aurélie Névot / Une alternative universaliste? - Claire VidalVill<strong>es</strong> et citadins dans la globalisation (Atelier 24)Globalisation, art et politique : le 798 à Pékin - Marc Abélès / Expérience de la globalisation en milieuurbain : le phénomène de la résidence secondaire à Paris et de la citadinité « par intermittence » - Sophie Chevalier,Sophie Corbillé et Emmanuelle Lallement /Ethnographie en cours sur <strong>d<strong>es</strong></strong> planton<strong>es</strong> de la villede Mexico - Morgane Govoreanu / Le tas d’or<strong>du</strong>r<strong>es</strong> renferme une grande connaissance : connaissanc<strong>es</strong> etpratiqu<strong>es</strong> de g<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong> déchets en milieu urbain au <strong>No</strong>rd Cameroun (Garoua et Maroua) - Emilie Guitard /Beyrouth : l<strong>es</strong> vill<strong>es</strong> parallèl<strong>es</strong> de la globalisation - Franck Mermier / Chinatown Lisbon? A portrait of aglobalizing pr<strong>es</strong>ent over a national background - Paula Mota SantosDans l’épaisseur <strong>d<strong>es</strong></strong> frontièr<strong>es</strong> (Atelier 36)Camp de Chatila - Caroline Abou-Zakihala / Repenser (à) la frontière : débat - Michel Agier /Lafrontière-vit<strong>es</strong>se : trafic <strong>d<strong>es</strong></strong> marchandis<strong>es</strong> et système de Security dans l<strong>es</strong> ports commerciaux italiens. L<strong>es</strong> cas de1221261301348


Napl<strong>es</strong>, Gên<strong>es</strong> et Venise - Filippo Furri / Épaisseur et mouvement de la limite. Le Boulevard Périphériquede Paris, un territoire en mutation - Federica Gatta / L<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> de Bruxell<strong>es</strong> : <strong>d<strong>es</strong></strong> frich<strong>es</strong> comme lieux de ville- David Jamar / « Cross Bronx Expr<strong>es</strong>s ». Mais où <strong>es</strong>t South Bronx ? Frontière et construction d’une légende- Martin Lamotte / L’expulsion, marqueur de frontièr<strong>es</strong> ? Un point sur l<strong>es</strong> débats en cours - Clara Lecadet/ Paris ville globale : élite cosmopolite et recomposition sociale - Giulia Mensitieri / Barbès, un ailleurs ennégociation… - Maria Anita Palumbo / D<strong>es</strong> « frontièr<strong>es</strong> intern<strong>es</strong> » dans le travail social : entre discours etpratiqu<strong>es</strong> David Puaud / L<strong>es</strong> frontièr<strong>es</strong> et la qu<strong>es</strong>tion migratoire : <strong>du</strong> regard anthropologique à l’obs<strong>es</strong>sion <strong>du</strong>nombre - Roselyne Rochereau / La délimitation récente d’<strong>es</strong>pac<strong>es</strong> protégés par rapport au conflit armé colombiencon<strong>du</strong>it-elle à l’émergence de la catégorie de «population civile» ? - Stellio Rolland / Intimité prof<strong>es</strong>sionnelle<strong>d<strong>es</strong></strong> expatriés et <strong>d<strong>es</strong></strong> employés locaux au sein <strong>du</strong> HCR à Kaboul - Giulia Scalettaris / Habiter l’« entre » dela ville. Dans l’épaisseur <strong>d<strong>es</strong></strong> frontièr<strong>es</strong> invisibl<strong>es</strong> et mouvant<strong>es</strong> de la métropole parisienne - Anne-Claire ValletAnthropologie <strong>du</strong> travail et de l’entreprise (Atelier 41)Travailleurs hautement qualifiés, approche terrain et expertise. Détours dans l<strong>es</strong> catégori<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> institutions et l<strong>es</strong>pratiqu<strong>es</strong> de la recherche - Jean-Luc Bédard / Le travail entre g<strong>es</strong>te technique et ordre social chez l<strong>es</strong> anthropologu<strong>es</strong>et l<strong>es</strong> sociologu<strong>es</strong> - Alexandra Bidet et François Vatin / La connaissance <strong>es</strong>t-elle indépendante de laméconnaissance ? Scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong>, démocratie et rapports de domination sous hégémonie néo-libérale - LaurenceBoutinot et Patrick Pillon / L<strong>es</strong> salariés <strong>du</strong> mouvement <strong>d<strong>es</strong></strong> chômeurs en France - Seung Yeon Kim /L<strong>es</strong> modalités de connaissance <strong>d<strong>es</strong></strong> ouvriers sous le prisme <strong>d<strong>es</strong></strong> apprentissag<strong>es</strong>. Le moment hypothético-dé<strong>du</strong>ctif <strong>du</strong>sens pratique - Christian Martinez Perez / Ethnographier l<strong>es</strong> liens entre travail et domicile. Ethnologie etsociologie, manièr<strong>es</strong> de traiter un qu<strong>es</strong>tionnement (1970-2010) - Anne MonjaretDiscours politiqu<strong>es</strong> et construction de la réalité (Atelier 44)Une approche anthropologique <strong>d<strong>es</strong></strong> politiqu<strong>es</strong> publiqu<strong>es</strong> - Marianne Hérard / Apprendre à être un sans-papier,devenir un clan<strong>d<strong>es</strong></strong>tin - Stefan Le Courant / Anthropologie de l’alternative sociale et réflexivité - Benoît Leroux /Naissance d’une représentation internationale <strong>d<strong>es</strong></strong> migrations - Antoine Pécoud / Connaissanc<strong>es</strong> gouvernementale etpopulaire de l’interculturalisme au Québec - Samuel Shapiro140144Anthropologie et nouvell<strong>es</strong> technologi<strong>es</strong>L<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> numériqu<strong>es</strong> (Atelier 8)La toile de Pénélope au musée : décomposer et recomposer une base de donné<strong>es</strong> - Nicoletta Tiziana Beltrame/ Styl<strong>es</strong> et apprentissag<strong>es</strong> informels sur l<strong>es</strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> en ligne - Manuel Boutet / L<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> d’Internetpar l<strong>es</strong> homm<strong>es</strong> ayant <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> homosexuell<strong>es</strong> à Abidjan - Christophe Broqua / L’autorité <strong>du</strong> caractèrenumérique. Ou comment mettre en page un livre à Casablanca et à Rabat (Maroc) - Anouk Cohen / Sort<strong>es</strong>de Flat land. L<strong>es</strong> mis<strong>es</strong> à plat <strong>du</strong> monde dans l<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>sins architecturaux - Sophie Houdart / Entrer dans lamatière : la numérisation de documents d’archiv<strong>es</strong> - Christine Jungen / «<strong>No</strong>us voulons nous enthousiasmer!»Manipulations numériqu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> discours politiqu<strong>es</strong> par l<strong>es</strong> jeun<strong>es</strong> Libanais - Isabelle RivoalLa circulation <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs en Anthropologie visuelle. Cyberanthropologie et Humanitésnumériqu<strong>es</strong> (Atelier 22)Développement d’un environnement de travail pour la g<strong>es</strong>tion et l’exploitation d’archiv<strong>es</strong> audiovisuell<strong>es</strong>. Etude decas : l<strong>es</strong> Archiv<strong>es</strong> Rencontre <strong>d<strong>es</strong></strong> Cultur<strong>es</strong> ou comment maintenir <strong>d<strong>es</strong></strong> archiv<strong>es</strong> vivant<strong>es</strong> - Elisabeth De Pablo /1481529


La communication scientifique via l<strong>es</strong> réseaux sociaux (l<strong>es</strong> téléphon<strong>es</strong> et terminaux mobil<strong>es</strong>). Etude de cas :l’Atelier <strong>d<strong>es</strong></strong> Arkéonaut<strong>es</strong> et la diffusion <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs à travers la communauté scientifique - Jirasri D<strong>es</strong>lis /Pro<strong>du</strong>ction et diffusion de contenus numériqu<strong>es</strong> en anthropologie visuelle : publication en ligne <strong>du</strong> colloque « Arrêtsur imag<strong>es</strong> », Musée <strong>du</strong> Quai Branly, avril 2010 - Fabienne Duteil-Ogata et Christine Dole-Louveaude la Guigneraye / Le film ethnographique, un support à la fabrique <strong>du</strong> patrimoine - Nadine Michau / Laphotographie ethnographique : terrain et pro<strong>du</strong>ction de la connaissance en anthropologie - Marina RougeonSanti / L<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> en scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong> sont-ell<strong>es</strong> solubl<strong>es</strong> dans le commentaire ? La parole <strong>du</strong> chercheur enscienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong> et sa diffusion dans l’<strong>es</strong>pace médiatique - Emmanuelle Savignac / Anthropologie et Médias :une approche singulière de la société brésilienne - Erika Thomas / Pro<strong>du</strong>ire, sauvegarder, diffuser - Jacqu<strong>es</strong>WillemontEthnographie en ligne (Atelier 31)Ethnographie <strong>d<strong>es</strong></strong> mon<strong>d<strong>es</strong></strong> virtuels : rentrer et sortir <strong>du</strong> jeu - Vincent Berry / La nostalgie <strong>d<strong>es</strong></strong> jeux en ligne- Manuel Boutet / Espac<strong>es</strong> d’homm<strong>es</strong> : la « Communauté de la sé<strong>du</strong>ction » en France, sur Internet et « endehors » - Mélanie Gourarier / Parcours ethnographique et politiqu<strong>es</strong> d’accès aux documents en ligne - FrédéricPailler / Du studio de développement aux forums de discussion. Aller là où se font et se défont l<strong>es</strong> mon<strong>d<strong>es</strong></strong>de jeu - Vinciane Zabban156Transmission - InstitutionD<strong>es</strong> cadr<strong>es</strong> pour transmettre : é<strong>du</strong>cation, institutions et rituels. Regards croisésanthropologie / psychanalyse (Atelier 9)La transmission intergénérationnelle <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs comme une voie de réparation de la souffrance sociale autochtoneau Canada : entre nostalgie <strong>du</strong> passé, décolonisation et créativité - Alexandra Beaulieu / Une voix désincarnée: interpénétration <strong>d<strong>es</strong></strong> vécus et « inconscient de l’enquête » dans un foyer d’accueil pour adol<strong>es</strong>cents - EricChauvier / Imaginaire de vie, imaginaire de mort dans la pratique <strong>du</strong> Shintaïdo - Nicole Clerc / Le sensibledans l<strong>es</strong> group<strong>es</strong> de formation d’a<strong>du</strong>lt<strong>es</strong> - Frédéric Fiévet / Prénoms et transmission symbolique en situationde migration - Malika Gouirir / É<strong>du</strong>quer dans <strong>d<strong>es</strong></strong> cadr<strong>es</strong> pluriels : tensions entre parents et prof<strong>es</strong>sionnel -Michèle Guigue / Cadre institutionnel, rapport au savoir et à la loi d’un jeune placé en internat socioé<strong>du</strong>catif- Danielle Hans / Savoirs et rituels : <strong>d<strong>es</strong></strong> étayag<strong>es</strong> pour faire face au chaos - Françoise Hatchuel / Boxe etcapoeira enseigné<strong>es</strong> aux personn<strong>es</strong> handicapé<strong>es</strong>. Toujours dans l’entre-deux ? - Martial Meziani / L<strong>es</strong> marqu<strong>es</strong><strong>du</strong> « devenir enseignant-e » : écriture et repèr<strong>es</strong> corporels - Maryline <strong>No</strong>gueira-Fasse / Autisme et fabricationd’une connaissance sur leurs interactions en contexte scolaire - Delphine Odier-Guedj / Rit<strong>es</strong> et ritualisationdans <strong>d<strong>es</strong></strong> Maisons d’enfants à caractère social - Gill<strong>es</strong> Raveneau / «Ils ne sont pas é<strong>du</strong>qués, ils ne saventmême pas à qui ils font l<strong>es</strong> offran<strong>d<strong>es</strong></strong> !» De l’importance d’un «non-savoir» rituel spécifique dans le contexte de lareligion hindoue balinaise (Indonésie) - Aniko Seb<strong>es</strong>tény / Famill<strong>es</strong> cantonais<strong>es</strong> en quête d’une autre vie : uncas d’école - Monique Sélim / La circulation <strong>d<strong>es</strong></strong> enfants en milieu traditionnel et l<strong>es</strong> placements d’enfants endehors de leur famille. Concept anthropologique et pratiqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> travail social - Bernadette Tillard / Réflexionsur le corps et le cadre dans un projet sur la qu<strong>es</strong>tion <strong>es</strong>thétique mené auprès de lycéens de la banlieue parisienne -Virginie Valentin / Douleurs corporell<strong>es</strong> et activation de l’empathie chez l<strong>es</strong> détenus violents - Omar ZannaSavoirs et reconnaissance dans l<strong>es</strong> sociétés africain<strong>es</strong> contemporain<strong>es</strong> (Atelier 17)Entre l<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> religieus<strong>es</strong> et universitair<strong>es</strong> : l<strong>es</strong> enseignements, l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> nouvell<strong>es</strong> identitésreligieus<strong>es</strong> en Afrique, le cas <strong>du</strong> Sénégal - Kae Amo / Entre connaissanc<strong>es</strong> chorégraphiqu<strong>es</strong> et reconnais-10160170


sance prof<strong>es</strong>sionnelle. L<strong>es</strong> danseurs burkinabè en quête de savoirs reconnus à l’échelle locale et internationale- Sarah Andrieu / Savoirs savants – Savoirs populair<strong>es</strong> au Bénin. Le médicament au centre de problématiqu<strong>es</strong>sanitair<strong>es</strong>, commercial<strong>es</strong> et… anthropologiqu<strong>es</strong> - Carine Baxerr<strong>es</strong> / Circulation de savoirs entre Europe etAfrique : l<strong>es</strong> enjeux de la reconnaissance - Mélissa Blanchard /Apprentissage et reconnaissance prof<strong>es</strong>sionnelleparmi l<strong>es</strong> étudiants en médecine : cas de la République centrafricaine et <strong>du</strong> Bénin - Andrea Ceriana /« Patrimonialisation » <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs populair<strong>es</strong> au sein <strong>d<strong>es</strong></strong> manif<strong>es</strong>tations de théâtre-danse populair<strong>es</strong> en Afriqueet dans la diaspora ? - Christine Douxami / D<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> sociaux <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs au Sénégal. L’é<strong>du</strong>cation àl’environnement entre savoirs « d’experts » et savoirs « ordinair<strong>es</strong> » - Frédérique Jankoswki et SophieLewandowski / Controvers<strong>es</strong> dans la circulation et la transmission <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs et savoir-faire de conceptiondans l<strong>es</strong> activités d’innovation au Burkina Faso - Ignace Medah / Conditions et sign<strong>es</strong> de reconnaissanceinternational<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs en Afrique - Pascale Moity-Maizi / Reconnaissance prof<strong>es</strong>sionnelle et dynamiqu<strong>es</strong><strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs : <strong>d<strong>es</strong></strong> artisan<strong>es</strong> burkinabè dans la mondialisation - Magalie SausseySupport <strong>du</strong> savoir - Catégori<strong>es</strong>Pratiqu<strong>es</strong> de l’écrit en migration (Atelier 11)En route pour l’Europe : voix noma<strong>d<strong>es</strong></strong> et écritur<strong>es</strong> migrant<strong>es</strong> - Elie Goldschmidt / L’écrit face aux expulsions: pratiqu<strong>es</strong> proto-administrativ<strong>es</strong> et prot<strong>es</strong>tation politique <strong>d<strong>es</strong></strong> migrants au Mali - Clara Lecadet / Viderle sac <strong>d<strong>es</strong></strong> dam<strong>es</strong> : une ethnographie <strong>d<strong>es</strong></strong> écrits déqualifiés - Delphine Leroy /Usag<strong>es</strong> sociaux de la corr<strong>es</strong>pondancedans la migration ou<strong>es</strong>t-africaine en France Aïssatou - Mbodj-Pouye / Liens globaux, écrits locaux.Une généalogie de clan dans la diaspora chinoise - Anne-Christine TrémonDe compétenc<strong>es</strong> en performanc<strong>es</strong> : propositions en anthropologie linguistique(Atelier 19)« Quand un homme devient chef… » L’exemple <strong>du</strong> chef zarma <strong>du</strong> canton de Liboré au Niger - Sandra Bornand/ L<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus de subjectivation par le cinéma et l’écriture dans un quartier populaire dit « tsigane » enBulgarie - Cécile Canut / Le corps instrument comme lien social - Nadia Foisil / Subjectivité et catégorisationen Israël (Mitzpe Ramon, désert <strong>du</strong> Negev) - Richard Guedj / Jouer avec s<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> pour créer plus dejeu : catégori<strong>es</strong> de la pensée dans le jeu de rôl<strong>es</strong> grandeur nature - Sébastien Kapp / Proc<strong>es</strong>sus de nomination,performativité et construction de la personne (à partir <strong>du</strong> cas <strong>d<strong>es</strong></strong> Bwa <strong>du</strong> Mali) - Cécile Leguy / Pratiqu<strong>es</strong>ludiqu<strong>es</strong> et performativité : comment <strong>es</strong>t-on « joueur prof<strong>es</strong>sionnel » ? - Yoan Malmont / Compétence communicationnelle,sens <strong>du</strong> jeu, et performativité : improviser et s’insulter en chantant (le cas <strong>du</strong> calypso de Trinidad)- Bertrand MasquelierL<strong>es</strong> catégori<strong>es</strong> local<strong>es</strong> d’évaluation et de jugement : perception et réalité <strong>d<strong>es</strong></strong> objetsdans un cours d’action (Atelier 18)L’<strong>es</strong>pace et le temps comme catégori<strong>es</strong> socio-transcendantal<strong>es</strong> de la connaissance et de l’action. Le cas <strong>du</strong> rapportpopulaire à l’<strong>es</strong>pace - Thomas Beaubreuil / Faire connaissance : théorie(s) et pratique(s) de l’hospitalité -Benjamin Boudou / Discrimination positive pour qui ? L<strong>es</strong> catégori<strong>es</strong> de classification raciale et l<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong>de discrimination positive dans le Brésil contemporain - Luiz Augusto Campos / L<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> perceptionsde l’informel au regard de la dichotomie licite/illicite. Rendre compte <strong>d<strong>es</strong></strong> évaluations moral<strong>es</strong> dans le cadre <strong>du</strong> volet <strong>du</strong> marché noir dans la Cuba révolutionnaire - Margalida Mulet Pascual / La catégorie de militant au sein<strong>d<strong>es</strong></strong> organisations de travailleurs <strong>d<strong>es</strong></strong>ocupados en Argentine <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 1990 à 2007 - Pia Valeria Rius / Se17618018611


figurer l’étrangéité <strong>du</strong> nouveau venu, problèm<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> et qu<strong>es</strong>tions éthiqu<strong>es</strong> dans une situation de cohabitationinter-ethnique - Joan Stavo-DebaugeL’ethnopragmatique (Atelier 35)L’ordinaire ou l’art de retrouver le contexte - Eric Chauvier / Retour sur un malaise… Colette Milhé /« On ne parle pas comme on écrit ». Ou l<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions soulevé<strong>es</strong> par la transcription d’un témoignage oral - FannyPacreau / Analyse d’un extrait d’entretien avec Gérard Althabe - Bernard Traimond190Droit, justiceEthnographie <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> de justice (Atelier 12)La construction de la vulnérabilité, le b<strong>es</strong>oin et l’enfance dans une ONG pour demandeurs d’asile à Athèn<strong>es</strong> -Heath Cabot / Le procès d’assis<strong>es</strong> et la faculté de juger : entre connaissance d’expert et connaissance citoyenne- Célia Gissinger / A la recherche <strong>du</strong> « vrai » gay : Ethnographie de la prise de décisions <strong>d<strong>es</strong></strong> jug<strong>es</strong> de l’asiledans l<strong>es</strong> affair<strong>es</strong> fondé<strong>es</strong> sur l’orientation sexuelle - Carolina Kobelinsky / « L<strong>es</strong> violeurs, j’ai <strong>du</strong> mal ». L<strong>es</strong>prof<strong>es</strong>sionnels de la PJJ face à la délinquance sexuelle ou l<strong>es</strong> contradictions de la justice <strong>d<strong>es</strong></strong> mineurs - SébastienRoux / « Ils emportent leur secret » : éclairag<strong>es</strong> ethnographiqu<strong>es</strong> sur le travail d’un juge de paix dans l<strong>es</strong> contentieuxfamiliaux multiculturels - Barbara TruffinApproch<strong>es</strong> interculturell<strong>es</strong> <strong>du</strong> phénomène juridique : le droit en perspective (Atelier 14)La spécificité de l’anthropologie juridique dans une recherche appliquée: Pluralisme juridique et mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de résolutionde conflits familiaux en contexte migratoire - Giselle Corradi et Barbara Truffin / Confrontations <strong>d<strong>es</strong></strong>cultur<strong>es</strong> juridiqu<strong>es</strong> autour <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux fonciers locaux en Afrique - Moustapha Diop / Enjeux d’une approchedialogale entre anthropologie et droit - Christoph Eberhard / Justice transitionnelle et imaginair<strong>es</strong> sociaux :Le Bushingantahe au Burundi - Bert Ingelaere et Dominik Kohlhagen / L<strong>es</strong> créations normativ<strong>es</strong> d’unemigration dite “clan<strong>d<strong>es</strong></strong>tine” : A la découverte d’un droit entre Douala et Berlin - Dominik Kohloagen /Pluralisme juridique et résolutions de conflits en matière pénale. Etude de cas chez l<strong>es</strong> Wê et au tribunal correctionnelde Man - Veerle Van Gijsegem194198Anthropologie et sociétéL’anthropologie comme discours légitimant. L<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs anthropologiqu<strong>es</strong>hors de l’académie (Atelier 15)Dieu chez l<strong>es</strong> anthros - Jean-Philippe Belleau / Souveraineté de la science ou science de la souveraineté ? -Alban Bensa / L’usage touristique de l’anthropologie. Le cas de Claude Lévi-Strauss - Saskia Cousin / Anthropologieet anthropologu<strong>es</strong> dans la « mise en tourisme » : le cas de Lacanja Chansayab, Chiapas, Mexique -David Dumoulin / Le savoir archéo-anthropologique à l’épreuve la mise en tourisme <strong>du</strong> patrimoine colombien- Marie-Laure Guilland / Une ethnographie à l’entre-deux. Complexité de la « positionalité » de l’ethnologueen terrain touristique - Pascale-Marie Milan / Seeing Culture Everywhere: Opportuniti<strong>es</strong> and Challeng<strong>es</strong> forAnthropology - Pál Nyíri / Le discours institutionnel de l’“indigene”: le savoir anthropologique en confrontation- Vania Solano Laclé / Modalités de pro<strong>du</strong>ction, de validation et de médiatisation de la connaissance sur la« culture » : l’exemple <strong>du</strong> tourisme Aborigène Bardi-Jawi (Australie occidentale) - Céline Travési20212


Reconstructions identitair<strong>es</strong>, folklorisation, place <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs académiqu<strong>es</strong> (Atelier 42)A la recherche de la culture « ma’ohi » : enjeux politiqu<strong>es</strong> et sociaux de la pro<strong>du</strong>ction de savoirs et savoir-faireculturel en Polynésie Française - Guillaume Alévêque / Logiqu<strong>es</strong> de la patrimonialisation en Roumanie : l<strong>es</strong>avant et le populaire - Sonia Catrina / Recréer le peuple Mhuysqa : sur l<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> sociaux <strong>du</strong> savoir académiqueen Colombie - Diego Antonio Fernandez Varas / Le District Six Museum, un lieu de savoir enAfrique <strong>du</strong> Sud - Nathalie JaraLa recherche-action, la copro<strong>du</strong>ction <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs (Atelier 45)Du terrain à l’action culturelle, réflexions autour d’une expérience menée à l’Université Laval au Québec - CéliaForget / La recherche « émancipatoire » comme moyen d’action politique - Ève Gardien / L’anthropologiecomme outil de médiation dans une recherche pluridisciplinaire : le cas d’une thèse en scienc<strong>es</strong> de l’é<strong>du</strong>cation -Françoise Jacquemin Beneyton / Le soutien à l’intervention interculturelle en santé et servic<strong>es</strong> sociaux : laparticipation à un groupe de pratique commune comme lieu de copro<strong>du</strong>ction de savoir - Geneviève Saulnier208212Anthropologie <strong>du</strong> sensible - ArtPratiqu<strong>es</strong> musical<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong> : proc<strong>es</strong>sus, enjeux d’élaboration et limit<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> nouvell<strong>es</strong>voi<strong>es</strong>/voix de la connaissance (Atelier 16)La marque musicale distinctive : l<strong>es</strong> métamorphos<strong>es</strong> Gnawa - Meriem Alaoui Btarny / « Une minute <strong>d<strong>es</strong></strong>cience », ou comment la chanson rap « réafricanise » l<strong>es</strong> savoirs au Gabon - Alice Aterianus / L’album « Origin<strong>es</strong>contrôlé<strong>es</strong> » : un exemple de mélange de connaissanc<strong>es</strong> et de réappropriation <strong>d<strong>es</strong></strong> musiqu<strong>es</strong> chaâbi - ArmelleGaulier / On the soul side of Africa : panafricanisme et musique dans l<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> 1970 - Pauline Guedj /Une révolution à Cuba : l’émergence <strong>d<strong>es</strong></strong> musiqu<strong>es</strong> cont<strong>es</strong>tatair<strong>es</strong> comme mode alternatif de pro<strong>du</strong>ction et de diffusionde connaissanc<strong>es</strong> sur la réalité cubaine - Didier Laurencin / « Historiens » et « prêcheurs » : réécriture <strong>d<strong>es</strong></strong>héritag<strong>es</strong> traditionnels et religieux dans le discours de rappeurs sénégalais - Sophie Moulard-Kouka / Quandle chant complète le prêche : l’é<strong>du</strong>cation islamique par la louange à Bamako, Mali - Pierre Prud’homme<strong>No</strong>uvell<strong>es</strong> technologi<strong>es</strong> et approche <strong>du</strong> sensible en ethnomusicologie (Atelier 30)Marc Chemillier / Principe de la collaborativité dans la transmission et l’appropriation de savoir-faire sensibl<strong>es</strong>: le cas <strong>d<strong>es</strong></strong> musiciens amateurs de la scène locale lilloise - Claire Hannecart / Bernard Lortat-Jacob /Quête ou Enquête ? Un “gnaouri” chez l<strong>es</strong> Gnawa <strong>du</strong> Maroc - Jean Pouchelon216220Anthropologie et politiqueAutochtonie, libre-détermination et mouvements sociaux à l’ère de la globalisation(Atelier 21)Enjeux et implications <strong>d<strong>es</strong></strong> droits autochton<strong>es</strong> dans l<strong>es</strong> réform<strong>es</strong> constitutionnell<strong>es</strong> en Amérique <strong>du</strong> Sud - MarcoAparicio Wilhelmi / De la rébellion à la résistance : l<strong>es</strong> expérienc<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> de lutte pour la terre et l’autonomiede l’é<strong>du</strong>cation au Mexique - Bruno Baronnet / Echell<strong>es</strong> de gouvernance : Nations Uni<strong>es</strong>, Etats etPeupl<strong>es</strong> Autochton<strong>es</strong> : l<strong>es</strong> sens de l’autodétermination à l’heure de la globalisation - Irène Bellier / Dynamiquede construction et mise en œuvre <strong>du</strong> droit à l’autodétermination <strong>d<strong>es</strong></strong> peupl<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> au sein de la provincede Neuquen, Argentine - L<strong>es</strong>lie Cloud / L<strong>es</strong> tribunaux : une voie pour l’accès à la reconnaissance pour <strong>d<strong>es</strong></strong>13222


communautés autochton<strong>es</strong> - Natacha Gagné, Sébastien Grammond et Isabelle Lantagne / Enseignementbilingue, r<strong>es</strong>titution anthropologique et potentiel digital pour l<strong>es</strong> Aborigèn<strong>es</strong> - Barbara Glowczewski /Réarticulations politiqu<strong>es</strong> et ethniqu<strong>es</strong> : quelqu<strong>es</strong> réflexions à partir de l’exemple <strong>d<strong>es</strong></strong> Mapuche - Sabine Kradolfer/ Du premier gouvernement municipal indigène autonome (Lomerío, 1999) à la constitutionnalisation del’autonomie indigène (2009) en Bolivie - Laurent Lacroix / L<strong>es</strong> Mapuche en quête d’autonomie. La fabrique<strong>d<strong>es</strong></strong> territoir<strong>es</strong> Mapuche au Chili de 1884 à nos jours - Fabien Le Bonniec / La qu<strong>es</strong>tion de l’autonomiepolitique de l’ayllu et l<strong>es</strong> lutt<strong>es</strong> de pouvoir dans l<strong>es</strong> An<strong>d<strong>es</strong></strong> bolivienn<strong>es</strong> - Claude Le Gouill / L’utopie nationalede la diversité. Rhétoriqu<strong>es</strong> multiculturell<strong>es</strong> officiell<strong>es</strong> et leur appropriation par l<strong>es</strong> originarios de Milpa Alta(Mexico), 1980-2010 - Paula Lopez Caballero / Mouvements autochton<strong>es</strong>, autonomie et libre-déterminationau Panama et en Equateur - Monica Martinez Mauri et Victor Breton / La génération de l’“émergenceindienne” dans la Sierra de Juarez (Oaxaca) et la naissance <strong>d<strong>es</strong></strong> lutt<strong>es</strong> pour l’autonomie - Alejandra AquinoMor<strong>es</strong>chi /De l’unité à la division : l’autonomie zapatiste depuis une expérience dans Los Altos de l’Etat<strong>du</strong> Chiapas (Polhó) - Sabrina Melenotte / S’approprier l’Ecole. De quelqu<strong>es</strong> stratégi<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> dans lePacifique insulaire - Marie Salaün / De l’environnement à l’autochtonie et à l’autodétermination : L<strong>es</strong> lutt<strong>es</strong><strong>d<strong>es</strong></strong> communautés paysann<strong>es</strong> contre l<strong>es</strong> compagni<strong>es</strong> minièr<strong>es</strong> au Pérou - Carmen Salazar-SolerL’anthropologie face aux ruptur<strong>es</strong> (Atelier 25)Enjeux <strong>d<strong>es</strong></strong> « moments éthiqu<strong>es</strong> » : comprendre l’expérience <strong>d<strong>es</strong></strong> fermiers blancs au Zimbabwe aujourd’hui - LéaKalaora / Crise et réflexivité critique : <strong>d<strong>es</strong></strong>serrer l’étreinte <strong>d<strong>es</strong></strong> mots et <strong>d<strong>es</strong></strong> chos<strong>es</strong> - Anne Lardeux /Appréhenderl<strong>es</strong> créations social<strong>es</strong> à la marge : vi<strong>es</strong> mineur<strong>es</strong> et exemplarité - Fabienne Martin / Entre catégorisationssocial<strong>es</strong> et désirs indivi<strong>du</strong>els : la qu<strong>es</strong>tion <strong>du</strong> devenir - Emmanuelle <strong>No</strong>vello / Sonatube– Nyanza - ArnaudSauli / C<strong>es</strong> événements qui changent tout : bifurcations et ontologi<strong>es</strong> - Alexandre SoucailleL’anthropologie <strong>es</strong>t politique (Atelier 28)Intro<strong>du</strong>ction à l’atelier : L’anthropologie <strong>es</strong>t politique - Laurent Bazin, Barbara Casciarri et JudithHayem / Quel positionnement <strong>du</strong> chercheur devant l<strong>es</strong> mécanism<strong>es</strong> de domination observé ? - Clélia Gasquet/ Le maintien <strong>du</strong> nom de guerre aujourd’hui : un enjeu pour l’anthropologie politique contemporaine - CatherineHass / Enquête dans le cadre d’un projet de relogement pérenne de Roms à Saint-Denis - MarianneHérard / « On était <strong>d<strong>es</strong></strong> Arab<strong>es</strong> dans <strong>d<strong>es</strong></strong> cités per<strong>du</strong><strong>es</strong>… » - Yv<strong>es</strong> Lacascade / Terrain politisé : quelle(s)implication(s) pour quelle(s) connaissance(s) ? - Alexis Martig / Entre histoire coloniale et anthropologie, quelleposture de recherche sur le terrain ? - Martin Mourre / L<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> de la connaissance anthropologique entravail social - David PuaudVers une ethnographie <strong>d<strong>es</strong></strong> act<strong>es</strong> citoyens ? (Atelier 32)L<strong>es</strong> appuis civils de la compétence politique. Approche ethno-pragmatique de la démocratie participative àBruxell<strong>es</strong> - Mathieu Berger / Signaler l’urgence sociale. Le signalement de sans-abri auprès <strong>du</strong> 115 deParis - Alexandra Bidet et Erwan Le Méner / Le passant concerné. Appeler l<strong>es</strong> pompiers pour un tiers -Frédérique Chave / Pour une ethnographie renouvelée de la civilité. La portée politique <strong>du</strong> côtoiement urbain- Carole Gayet-Viaud23023423814


Tabl<strong>es</strong> ron<strong>d<strong>es</strong></strong>A – L<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> actuell<strong>es</strong> de l’autre et leurs résonanc<strong>es</strong> multidimensionnell<strong>es</strong>B – Connaître le corps : héritag<strong>es</strong>, limit<strong>es</strong> et nouveaux chantiers pour l’anthropologieC – L<strong>es</strong> relations entre ethnologie patrimoniale et anthropologie générale : pist<strong>es</strong>pour une comparaison internationaleD – Quell<strong>es</strong> perspectiv<strong>es</strong> pour une anthropologie non hégémonique ? Le manif<strong>es</strong>tede LausanneE – Pratiqu<strong>es</strong> comparé<strong>es</strong> de l’ethnographie : l<strong>es</strong> stag<strong>es</strong> de terrainF – Anthropologie juridique et recherche-actionG – Anthropologie et linguistique, combinaisons de pratiqu<strong>es</strong> et conjugaison <strong>d<strong>es</strong></strong>connaissanc<strong>es</strong> : la transdisciplinarité en qu<strong>es</strong>tionnementH – Indécision conceptuelle sexe/genre dans l’anthropologie française : quelsarguments ?I – Associations et structure de la disciplineJ – Musée et anthropologu<strong>es</strong>K – La qu<strong>es</strong>tion de l’éthique dans la pratique de la recherche anthropologiqueL – L<strong>es</strong> revu<strong>es</strong> en anthropologieM – L’enseignement de l’ethnologie en qu<strong>es</strong>tion242243244245246247248249250251252253254Index <strong>d<strong>es</strong></strong> participants25515


Comité d’organisationSophie Accolas (Chercheuse, CDFEA, AFA, AME-Berghahn Journals)Brice Ahounou (Comité <strong>du</strong> Film Ethnographique)Vincent Batt<strong>es</strong>ti (Chargé de recherche CNRS, MNHN, UMR 7206)Irène Bellier (Directrice de recherche, IIAC/LAIOS)Sylvaine Camelin (Maître de conférenc<strong>es</strong>, Université Paris Ou<strong>es</strong>t-Nanterre-La Défense)Sophie Chevalier (Maître de conférenc<strong>es</strong>, Université de Franche-Conté)Catherine D<strong>es</strong>champs (Post-doctorante, Université Paris Ou<strong>es</strong>t-Nanterre-La Défense)Laurent Sébastien Fournier (Maître de conférenc<strong>es</strong>, Université de Nant<strong>es</strong>)Frédérique Guyader (Doctorante IRSEA / Université de Provence)Sophie Houdart (Chargée de recherche, CNRS, LESC)Marie-Pierre Julien (Chercheuse associée, Laboratoire Cultur<strong>es</strong> et Sociétés en Europe UMR Strasbourg)Frédérique Louveau (Centre d’Etu<strong>d<strong>es</strong></strong> africain<strong>es</strong>, EHESS)Frédéric Maguet (Conservateur <strong>du</strong> Patrimoine, MNATP-MuCEM)Van<strong>es</strong>sa Manceron (Chargée de recherche, CNRS, MNHN, UMR 7206)Sandrine Musso (Post-doctorante CNRS, Centre <strong>No</strong>rbert Elias)Pribislav Pitoëff (Société Française d’Ethnomusicologie, CREM, LESC, CNRS)Gill<strong>es</strong> Raveneau (Maître de conférenc<strong>es</strong>, Université Paris Ou<strong>es</strong>t-Nanterre-La Défense)Céline Rosselin (Maître de conférenc<strong>es</strong>, Université d’Orléans)Alexandre Soucaille (Chercheur contactuel (ANR Rupture-CEIAS), Passerell<strong>es</strong>)Annabel Vallard (Post-doctorante, Centre Asie <strong>du</strong> Sud-Est, EHESS)Comité scientifiqueMarc Abélès (Directeur de recherche CNRS)Michel Agier (Directeur d’étu<strong>d<strong>es</strong></strong> EHESS, Directeur de recherche à l’IRD)Chantal Bor<strong>d<strong>es</strong></strong>-Benayoun, (Directeur de recherche CNRS, UMR 5193 LISST, Toulouse)Christian Bromberger (Prof<strong>es</strong>seur, Université de Provence)Michal Buchowski (Prof<strong>es</strong>seur à l’Université de Poznan et à l’Université Viadrina)Michelle Daveluy (Prof<strong>es</strong>seur, Université de l’Alberta)Sylvie Fainzang (Directeur de recherche, INSERM)Claudine de France (Directeur de recherche émérite, CNRS)Françoise Héritier (Prof<strong>es</strong>seur honoraire, Collège de France)Mondher Kilani (Prof<strong>es</strong>seur, Université de Lausanne)François Laplantine (Prof<strong>es</strong>seur émérite, Université Lyon 2 Lumière)Gustavo Lins Ribeiro (Prof<strong>es</strong>seur, University of Brasilia)Susan Rogers (Prof<strong>es</strong>seur, New-York University)Francine Saillant (Prof<strong>es</strong>seur, Université de Laval)Anne-Christine Taylor (Directeur de recherche, CNRS, Musée <strong>du</strong> Quai Branly)


Connaissanc<strong>es</strong> <strong>No</strong>(s) <strong>Limit</strong>(<strong>es</strong>)Anthropologie comme connaissance, anthropologie de la connaissance. C’<strong>es</strong>t à traversc<strong>es</strong> deux immens<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions que le premier congrès de l’AFEA entend engager uneréflexion sur l<strong>es</strong> recherch<strong>es</strong> con<strong>du</strong>it<strong>es</strong> aujourd’hui dans une multitude de domain<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong>, comme en témoigne la diversité <strong>d<strong>es</strong></strong> contributions que ce livret présente.Si chacun sait que l’ethnologie et l’anthropologie contribuent à la pro<strong>du</strong>ction de connaissanc<strong>es</strong>sur l<strong>es</strong> sociétés et l<strong>es</strong> cultur<strong>es</strong> <strong>du</strong> monde, quel <strong>es</strong>t leur rôle par rapport aux autr<strong>es</strong>scienc<strong>es</strong> humain<strong>es</strong> et social<strong>es</strong> mais aussi au regard d’autr<strong>es</strong> entrepris<strong>es</strong> de pro<strong>du</strong>ction <strong>d<strong>es</strong></strong>connaissanc<strong>es</strong>, bien plus visibl<strong>es</strong> pour le public, comme le sont le journalisme ou le filmdocumentaire ?Si l’on a peu de doute, entre soi, sur ce qui constitue la spécialité de nos recherch<strong>es</strong> et surleur capacité à révéler ce qui ne se donne pas à voir dans l’immédiateté de l’image ou dansla précipitation <strong>du</strong> reportage, au moins deux raisons nous poussent à interroger leur placedans la formation politique de ce champ qui se développe depuis une vingtaine d’anné<strong>es</strong>et que l’on dénomme « économie ou société de la connaissance ».D’une part, ce domaine se présenterait comme la dernière étape <strong>d<strong>es</strong></strong> transformations <strong>d<strong>es</strong></strong>sociétés humain<strong>es</strong>, ce qui l’inscrit dans la vision <strong>d<strong>es</strong></strong> évolutions énoncé<strong>es</strong> par Gellner,comme l’ultime stade <strong>d<strong>es</strong></strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> d’organisation <strong>du</strong> social poussés par l’idéologie <strong>du</strong> progrès.L<strong>es</strong> sociétés <strong>du</strong> globe, cependant caractérisé<strong>es</strong> par <strong>d<strong>es</strong></strong> formations économiqu<strong>es</strong>distinct<strong>es</strong>, sont requalifié<strong>es</strong> comme <strong>d<strong>es</strong></strong> « civilisations » (agrair<strong>es</strong>, in<strong>du</strong>striell<strong>es</strong>, post-in<strong>du</strong>striell<strong>es</strong>)et ainsi ordonné<strong>es</strong> dans le temps long de l’histoire. L<strong>es</strong> un<strong>es</strong> seraient <strong>d<strong>es</strong></strong>tiné<strong>es</strong> àse projeter dans l’avenir, l<strong>es</strong> autr<strong>es</strong> promis<strong>es</strong> à disparaître. Or, par l’extrême diversité deleurs champs d’observation, l’anthropologie et l’ethnologie témoignent de la coexistencede c<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> formations dans l’<strong>es</strong>pace monde, ainsi que <strong>du</strong> caractère non linéaire<strong>d<strong>es</strong></strong> évolutions qu’ell<strong>es</strong> connaissent, ce qui a pour effet de renvoyer la notion de « sociétéde la connaissance » dans le lieu qui autorise sa conceptualisation, à savoir « le mondeoccidental développé ».La reconnaissance de ce lieu, posé comme centre de la pro<strong>du</strong>ction <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs et <strong>d<strong>es</strong></strong> techniqu<strong>es</strong>,a affaibli la possibilité de penser l<strong>es</strong> sociétés non occidental<strong>es</strong> comme constituantégalement <strong>d<strong>es</strong></strong> « sociétés de connaissance ». Mais la mondialisation ou la globalisation a17


considérablement modifié le rapport de domination de l’occident sur le monde, avec lapro<strong>du</strong>ction d’un régime néo-libéral qui déplace le champ <strong>d<strong>es</strong></strong> rapports de force et pro<strong>du</strong>it<strong>d<strong>es</strong></strong> élit<strong>es</strong> transnational<strong>es</strong> qui s’approprient l<strong>es</strong> régim<strong>es</strong> de connaissance tout comme l<strong>es</strong>r<strong>es</strong>sourc<strong>es</strong> naturell<strong>es</strong>, pour assurer leur repro<strong>du</strong>ction indépendamment de leur localisationdans un État particulier. Cela a pour effet de placer l’anthropologie, qui témoigne<strong>d<strong>es</strong></strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> altern<strong>es</strong> de pro<strong>du</strong>ction <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong>, dans une situation critique, à la foiscomme source révélant c<strong>es</strong> formations et c<strong>es</strong> savoirs spécifiqu<strong>es</strong> ou localisés, et commemoyen d’expr<strong>es</strong>sion de résistanc<strong>es</strong> à l’expansion <strong>d<strong>es</strong></strong> valeurs exporté<strong>es</strong> par l’occident,lequel ne représente plus un lieu mais un régime de pensée. Régime que dans la traditioncritique de l’anthropologie il convient de r<strong>es</strong>ituer, et sans doute de renommer.D’autre part, il pourrait y avoir un grand malenten<strong>du</strong> sur ce que l’on entend sous leterme de connaissance. Il y a une quinzaine d’anné<strong>es</strong>, on parlait plutôt de « savoirs », etaujourd’hui encore, une organisation internationale comme l’OMPI (Organisation mondialede la propriété intellectuelle) identifie <strong>d<strong>es</strong></strong> « savoirs traditionnels » à propos <strong>d<strong>es</strong></strong>pro<strong>du</strong>ctions <strong>d<strong>es</strong></strong> sociétés non dominant<strong>es</strong>, tell<strong>es</strong> cell<strong>es</strong> que constituent l<strong>es</strong> communautésautochton<strong>es</strong> ou traditionnell<strong>es</strong>, qu’il s’agirait de protéger dans une perspective de défensede la diversité bio-culturelle. « Savoir » ou « Connaissance » ? Si tout<strong>es</strong> l<strong>es</strong> sociétés et l<strong>es</strong>langu<strong>es</strong> <strong>du</strong> monde qualifient cette notion qui relève <strong>d<strong>es</strong></strong> pro<strong>du</strong>ctions de l’<strong>es</strong>prit, <strong>du</strong> géniehumain, on perçoit, ne serait-ce qu’à travers trois langu<strong>es</strong>, que <strong>d<strong>es</strong></strong> nuanc<strong>es</strong> existent dansla manière de la concevoir. L<strong>es</strong> term<strong>es</strong> « connaissance » et « savoir » se confondent enanglais dans le vocable à usage scientifique de knowledge, tandis que le français ou l’<strong>es</strong>pagnolont deux mots pour dire la chose : saber / savoir et conocimiento / connaissance.Avant de rattraper l<strong>es</strong> neuroscienc<strong>es</strong> et de tracer sa route sur la qu<strong>es</strong>tion de la cognition,l’anthropologie se préoccupait de sa place dans la formation <strong>du</strong> savoir académique etde la qualification <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs <strong>d<strong>es</strong></strong> group<strong>es</strong> sociaux étudiés, de leur formation et de leurtransmission. Pour cela, elle se donnait le temps, ce temps long néc<strong>es</strong>saire à la compréhensioncomplexe de la pluralité d’un monde commun et à sa r<strong>es</strong>titution au plus juste.Observerait-on, dans le passage d’une anthropologie <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs à une anthropologie dela connaissance, une mutation de notre discipline qui serait liée à la transformation de s<strong>es</strong>conditions économiqu<strong>es</strong> et institutionnell<strong>es</strong> de repro<strong>du</strong>ction ?À l’heure où l<strong>es</strong> term<strong>es</strong> d’« évaluation » et d’« excellence » sont invoqués à tout boutde champ, où <strong>d<strong>es</strong></strong> disciplin<strong>es</strong> tendent à disparaître de l’<strong>es</strong>pace académique, il apparaîtainsi opportun de s’interroger sur l<strong>es</strong> critèr<strong>es</strong> d’évaluation de la connaissance et sur leurseffets sur la pro<strong>du</strong>ction et la transformation <strong>d<strong>es</strong></strong> disciplin<strong>es</strong>. Comment penser un projetde connaissanc<strong>es</strong> qui ne soit pas seulement soumis à <strong>d<strong>es</strong></strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong> idéologi<strong>es</strong> ou <strong>d<strong>es</strong></strong>politiqu<strong>es</strong> ?18


L<strong>es</strong> répons<strong>es</strong> à l’appel à communication ont été d’une grande diversité. Le comité d’organisationa souhaité mettre en évidence <strong>d<strong>es</strong></strong> préoccupations ou <strong>d<strong>es</strong></strong> thèm<strong>es</strong> récurrents,marquant la prépondérance de certains domain<strong>es</strong> de recherche [corps, santé, économi<strong>es</strong>de la nature, dynamiqu<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong>, développement <strong>du</strong>rable, société, nouvell<strong>es</strong> technologi<strong>es</strong>,art, institutions, droit et justice, politique] - notons l’absence criante de certainsdomain<strong>es</strong> comme celui <strong>du</strong> genre -, plutôt que de gran<strong>d<strong>es</strong></strong> orientations sous disciplinair<strong>es</strong>distinguant l<strong>es</strong> propositions par la nature <strong>d<strong>es</strong></strong> objets et <strong>d<strong>es</strong></strong> métho<strong>d<strong>es</strong></strong> mobilisé<strong>es</strong> (anthropologielinguistique, anthropologie juridique, anthropologie politique, anthropologieéconomique, ou de la religion, etc.). Il <strong>es</strong>t aussi apparu que le partage <strong>du</strong> monde en air<strong>es</strong>culturell<strong>es</strong> n’était plus pertinent pour engager le dialogue, ce qui montre combien se sontdéplacé<strong>es</strong> l<strong>es</strong> lign<strong>es</strong> de l’organisation disciplinaire et de la recherche en France.L<strong>es</strong> conférenc<strong>es</strong> plénièr<strong>es</strong> intro<strong>du</strong>iront aux grands débats sur l’état <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> enanthropologie, l’impact de la globalisation sur la formation <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong>, l’engagementde la discipline dans une pratique <strong>du</strong> social qui interroge son rôle dans la sociétéde la connaissance. L<strong>es</strong> ateliers discuteront <strong>d<strong>es</strong></strong> gran<strong>d<strong>es</strong></strong> thématiqu<strong>es</strong> évoqué<strong>es</strong> plus haut,tandis que l<strong>es</strong> tabl<strong>es</strong>-ron<strong>d<strong>es</strong></strong> viseront à engager le dialogue sur <strong>d<strong>es</strong></strong> aspects transversauxqui posent la qu<strong>es</strong>tion de la place de nos disciplin<strong>es</strong> dans l<strong>es</strong> régim<strong>es</strong> de pro<strong>du</strong>ction<strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong>. On <strong>es</strong>père ainsi que de rich<strong>es</strong> débats se noueront sur la qu<strong>es</strong>tion del’altérité aujourd’hui, l’éthique de la recherche, la part de la recherche-action, l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong>engagé<strong>es</strong> par l’apprentissage <strong>du</strong> terrain, la transmission <strong>d<strong>es</strong></strong> métho<strong>d<strong>es</strong></strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong> objectifs et <strong>d<strong>es</strong></strong>valeurs de l’anthropologie, tout autant que sur l’utilisation pratique et critique de notrediscipline dans l<strong>es</strong> domain<strong>es</strong> de la muséographie ou <strong>du</strong> patrimoine.19


CONFÉRENCESPLÉNIÈRES


PLÉNIÈRESI« CONNAISSANCES DE L’ANTHROPOLOGIE »PAUL RABINOW(Prof<strong>es</strong>seur d’anthropologie, University of California, Berkeley)22


PLÉNIÈRESII« ANTHROPOLOGIE ET GLOBALISATION »MARC ABÉLÈS(Directeur d’étude, EHESS, Paris)23


PLÉNIÈRESIII« ENGAGEMENTS DE L’ANTHROPOLOGIE »CATHERINE QUIMINAL(Prof<strong>es</strong>seur, Université Paris VII)&EMMANUEL TERRAY(Directeur d’étude, EHESS, Paris)24


ATELIERS


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 1Savoir-faire, matièr<strong>es</strong> et corps en transformationCoordination :Marie-Pierre Julien (mariepierrejulien@yahoo.fr)Céline Rosselin (celine.rosselinniv-orleans.fr)Après une entrée hésitante <strong>du</strong> corps dans le champ <strong>d<strong>es</strong></strong> scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong>, autour <strong>d<strong>es</strong></strong>anné<strong>es</strong> 1960 (Memmi, Guillo, Martin, 2009), l<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> 1990 marquent un tournant pourcet objet installé aux frontièr<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs. L’anthropologie sociale française a pu s’illustrerpar une approche symbolique et sociale <strong>du</strong> corps (Héritier et Xanthakou, 2004),tandis que l<strong>es</strong> anglo-saxons privilégiaient un regard phénoménologique (Turner, 1992 ;Csordas, 1994). Vingt ans de réflexion, dont il ne s’agit pas de faire le bilan mais de tirerquelqu<strong>es</strong> enseignements. <strong>No</strong>us vous proposons de travailler cette thématique à partird’objets familiers à l’ethnologie que sont l<strong>es</strong> savoir-faire : le terme « savoir-faire » supposeun cheminement vers la connaissance (savoir) pris dans l’action (faire). Aussi, le corps,autour <strong>du</strong>quel nous vous invitons à échanger, <strong>es</strong>t un corps sensible (sens et émotions),situé, en action et interaction, avec <strong>d<strong>es</strong></strong> matièr<strong>es</strong> et matériaux, <strong>d<strong>es</strong></strong> objets, et d’autr<strong>es</strong> êtr<strong>es</strong>humains.***Intervenants :B<strong>es</strong>omb<strong>es</strong> Nicolas (étudiant - Université Paris V)Bodolec Caroline (CR - CNRS)Calderoli Lidia (chargée de cours - Université de Milano-Bicocca - LAS Collège de France)Candelise Lucia (postdoctorante - Paris 7)Diasio Nicoletta (MCF - Université de Strasbourg - LCSE UMR 7236)Dugas Eric (PU - Université Paris V)Goyon-Manas Marie (chargée de cours - Université Lyon 2 - Ecole nationale <strong>d<strong>es</strong></strong> travaux publics de l’Etat)Jeanjean Agnès (MCF - Université Nice Sophia Antipolis - LASMIC et Centre <strong>No</strong>rbert Elias UMR 8562)Julien Marie-Pierre (postdoctorante - Université de Strasbourg - LCSE UMR 7236)Laudanski Cyril (doctorant - Université Aix-Marseille I - IDEMEC UMR 6591)Level Marie (ATER - Université Paris V - GEPECS EA 3625)Marpot Stéphane (étudiant - Université Lyon 2 - CREA)Martin-Juchat Fabienne (PU - Université Grenoble - GRESEC- EA)Munz Hervé (doctorant - Université de Neuchâtel - Institut d’ethnologie)Nguyen-Vaillant Marie-France (doctorante - Université P. Mendès France, Grenoble - Pacte UMR 5194)Nicolosi Guido (Aggregate prof<strong>es</strong>sor - University of Catania - DAPPSI)Rosini Philippe (doctorant - Université Aix-Marseille I - IDEMEC UMR 6591)Schmidt Nina (doctorante - Université de Strasbourg - LCSE UMR 7236)26


Vinel Virginie (MCF - Université de Metz - 2L2S EA 3478)Wathelet Olivier (postdoctorant - Seb - Centre de Recherche de l’Institut Paul Bocuse - Centre de Rechercheen Nutrition Humaine, Rhône-Alp<strong>es</strong>)Zammouri Hédi (doctorant IEP Grenoble - Pacte UMR 5194)CorpsSavoir-faire népalais et technique de portage dans l<strong>es</strong> activités de trekkingNicolas B<strong>es</strong>omb<strong>es</strong> (étudiant - Université Paris V)Eric Dugas (PU - Université Paris V)La qu<strong>es</strong>tion de la connaissance en anthropologie, peut être envisagée en term<strong>es</strong> de pratiqu<strong>es</strong>,de techniqu<strong>es</strong> et de savoir-faire, que ce soit dans leurs usag<strong>es</strong> habituels ou dansleurs détournements. La pratique <strong>du</strong> trekking au Népal depuis l<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> soixante-dixs’insère dans l<strong>es</strong> réseaux commerciaux modern<strong>es</strong> <strong>du</strong> système touristique internationaltout en reposant sur la pratique d’un savoir-faire traditionnel local : le portage à dosd’homme, à la fois héritage ethnomoteur de la pluriactivité <strong>d<strong>es</strong></strong> paysanneri<strong>es</strong> montagnar<strong>d<strong>es</strong></strong>népalais<strong>es</strong> et symbole de la diversité culturelle de nos sociétés. L’organisation<strong>du</strong> trekking, qui s’inspire <strong>du</strong> modèle <strong>d<strong>es</strong></strong> gran<strong>d<strong>es</strong></strong> expéditions himalayenn<strong>es</strong> de la secondemoitié <strong>du</strong> XXe siècle, emprunte à c<strong>es</strong> populations leurs chemins de commerce caravanier,leur connaissance <strong>du</strong> milieu et leur technique, parfaitement adaptée aux travaux deportage à c<strong>es</strong> haut<strong>es</strong> altitu<strong>d<strong>es</strong></strong>. Comment tradition corporelle et modernité de pratiqu<strong>es</strong>physiqu<strong>es</strong> s’articulent au sein de cette activité ?nicolas.b<strong>es</strong>omb<strong>es</strong>@gmail.comeric.<strong>du</strong>gas@free.frObserver le corps, saisir le g<strong>es</strong>te.Programme de recherche autour de l’usage de l’image filmée <strong>d<strong>es</strong></strong> savoir-faire chinoisCaroline Bodolec (CR - CNRS)Lucia Candelise (postdoctorante - Paris 7)Ce projet de recherche réunit quatre chercheus<strong>es</strong> autour <strong>d<strong>es</strong></strong> qu<strong>es</strong>tionnements méthodologiqu<strong>es</strong>et épistémologiqu<strong>es</strong> que pose l’usage de la caméra lors <strong>d<strong>es</strong></strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> de terrain.Ce qui nous intér<strong>es</strong>se <strong>es</strong>t particulièrement difficile à décrire et à retranscrire : le corps autravail et le travail sur le corps, la précision <strong>du</strong> g<strong>es</strong>te, l<strong>es</strong> rythm<strong>es</strong> <strong>du</strong> travail, l<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong>d’adr<strong>es</strong>se, l<strong>es</strong> ambianc<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> de travail, l<strong>es</strong> repos, l<strong>es</strong> relations interprof<strong>es</strong>sionnell<strong>es</strong>…Deuxterrains seront présentés ici : l<strong>es</strong> artisans dans l<strong>es</strong> chantiers de constructionen pierre en Chine et l<strong>es</strong> praticiens de médecine chinoise en Europe.27


Savoir-faire, matièr<strong>es</strong> et corps en transformationIl s’agit d’explorer concrètement l<strong>es</strong> potentialités, mais aussi l<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> contraint<strong>es</strong>d’une démarche commune. <strong>No</strong>us avons fait le choix de constituer <strong>d<strong>es</strong></strong> équip<strong>es</strong> autonom<strong>es</strong>composé<strong>es</strong> à chaque fois d’une chercheuse, d’un réalisateur-caméraman et d’un monteur.La place de chacun de s<strong>es</strong> acteurs étant bien enten<strong>du</strong> qu<strong>es</strong>tionnée dans le proc<strong>es</strong>sus derecueil et d’analyse <strong>d<strong>es</strong></strong> donné<strong>es</strong>.Caroline.Bodolec@eh<strong>es</strong>s.frluccicando@wanadoo.frL’apprentissage et l’amusement au travail chez l<strong>es</strong> forgerons moose <strong>du</strong> Burkina FasoLidia Calderoli (chargée de cours - Université de Milano-Bicocca - LAS Collège de France)L<strong>es</strong> forgerons moose décrivent l’apprentissage <strong>du</strong> métier comme un proc<strong>es</strong>sus qui se faiten grande partie entre enfants, adol<strong>es</strong>cents ou garçons qui ont à peu près le même âge ;l<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> étap<strong>es</strong> de cet apprentissage <strong>es</strong>t fonction aussi bien <strong>d<strong>es</strong></strong> objets à pro<strong>du</strong>ireque <strong>d<strong>es</strong></strong> outils à manier. Il s’agit d’un proc<strong>es</strong>sus d’acquisition de savoir-faire plutôt continu,basé sur l’observation et la pratique, avec <strong>d<strong>es</strong></strong> moments saillants qui corr<strong>es</strong>pondentà une décision indivi<strong>du</strong>elle. Il existe, chez l<strong>es</strong> forgerons, une façon de s’amuser tout entravaillant : l<strong>es</strong> soufflets de forge peuvent « jouer » <strong>d<strong>es</strong></strong> rythm<strong>es</strong> élaborés, en véhiculant<strong>d<strong>es</strong></strong> m<strong>es</strong>sag<strong>es</strong> ou en imitant <strong>d<strong>es</strong></strong> rythm<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> bruits de différent<strong>es</strong> natur<strong>es</strong>. Aujourd’hui,cette technique <strong>d<strong>es</strong></strong> soufflets <strong>es</strong>t peu répan<strong>du</strong>e chez l<strong>es</strong> jeun<strong>es</strong> aussi l<strong>es</strong> anciens reprochentaux jeun<strong>es</strong> d’avoir per<strong>du</strong> la capacité d’associer le divertissement au travail. Ce cas ethnographiquefournira la base pour quelqu<strong>es</strong> réflexions sur l<strong>es</strong> implications corporell<strong>es</strong> <strong>du</strong>métier.lidia.c22@libero.itPas trop femme, pas trop petite filleNicoletta Diasio (MCF - Université de Strasbourg - LCSE UMR 7236)Cette communication met à l’épreuve la fécondité heuristique de la rencontre entre l<strong>es</strong>domain<strong>es</strong> de l’enfance, <strong>du</strong> corps et de la culture matérielle. Primo, elle montre commentle concept d’enfant acteur entre en résonance avec <strong>d<strong>es</strong></strong> théori<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> recherch<strong>es</strong> accordantune importance majeure à la dimension sensible et incarnée de l’action indivi<strong>du</strong>elleet <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> social<strong>es</strong>. Deuxièmement, elle interroge la pertinence <strong>du</strong> concept mêmede changement corporel à partir <strong>d<strong>es</strong></strong> premiers résultats d’une recherche ANR, “Expérience<strong>du</strong> corps et passage <strong>d<strong>es</strong></strong> âg<strong>es</strong>: le cas <strong>d<strong>es</strong></strong> 9-13 ans (France et Italie)”: la congruenceentre donnés biologiqu<strong>es</strong>, savoirs et expérienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> interlocuteurs, ainsi quel<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> anthropopoiétiqu<strong>es</strong> étayé<strong>es</strong> sur <strong>d<strong>es</strong></strong> cultur<strong>es</strong> matériell<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> savoir-faire,seront qu<strong>es</strong>tionné<strong>es</strong>. Tertio, le terrain donne à voir une articulation entre <strong>d<strong>es</strong></strong> form<strong>es</strong> de28


gouvernement de l’incertitude et un maillage <strong>d<strong>es</strong></strong> temps qui organise et donne sens auxtransformations corporell<strong>es</strong>.nicoletta.diasio@misha.frComment le genre vient au corps : savoir-faire, techniqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> corps et technologi<strong>es</strong> <strong>du</strong>genre. Une théorie de la re-connaissanceMarie Goyon-Manas (chargée de cours - Université Lyon 2 - Ecole Nationale <strong>d<strong>es</strong></strong> TravauxPublics de l’Etat)A travers <strong>d<strong>es</strong></strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> de cas portant sur <strong>d<strong>es</strong></strong> savoir-faire et objets techniqu<strong>es</strong> sexués autochton<strong>es</strong>canadiens, on interrogera la socialisation sexuée <strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs par l<strong>es</strong> corps, la «stylisation de la corporalisation » (Butler 2006) dans une perspective relationnelle. S’agissantde mieux comprendre le « doing gender », on proposera de penser l<strong>es</strong> liens entr<strong>es</strong>avoir-faire et savoir-être à partir de savoirs faire « traditionnellement » féminins (broderie).A partir de là, on envisagera quels peuvent être l<strong>es</strong> fondements d’une théorie de laconnaissance et de la reconnaissance dans le lien d’apprentissage. La transmission <strong>d<strong>es</strong></strong>savoir-faire sera considérée comme le « lieu » majeur d’exercice d’un système culturel,social, genré : ici comment on façonne « le » féminin. Particulièrement efficace, tant danssa capacité à se transformer qu’à se pérenniser, le savoir-faire, situé dans l<strong>es</strong> corps <strong>d<strong>es</strong></strong>acteurs, permet d’envisager c<strong>es</strong> derniers comme <strong>d<strong>es</strong></strong> matièr<strong>es</strong> social<strong>es</strong> travaillé<strong>es</strong> par l<strong>es</strong>techniqu<strong>es</strong>.mariegoyon@free.frLa transmission aux abords <strong>d<strong>es</strong></strong> déchetsAgnès Jeanjean (MCF - Université Nice Sophia Antipolis - LASMIC et Centre <strong>No</strong>rbertElias UMR 8562)Dans le cadre de leurs activités prof<strong>es</strong>sionnell<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> égoutiers et agents de chambre mortuaire,disent parfois leur stupeur, régulièrement renouvelée, de devoir faire face à <strong>d<strong>es</strong></strong>situations qu’ils <strong>es</strong>timent dévalorisant<strong>es</strong>, de même qu’à <strong>d<strong>es</strong></strong> substanc<strong>es</strong> ou <strong>d<strong>es</strong></strong> états <strong>du</strong>corps que certains d’entre eux qualifient de violents. Le dégoût et l’effroi, leur récurrenceou leur absence, l<strong>es</strong> préoccupent. Ils évoquent l<strong>es</strong> efforts à réitérer indéfiniment pourfaire face à c<strong>es</strong> dimensions de leurs activités. Il s’agira ici de s’interroger sur l<strong>es</strong> mécanism<strong>es</strong>de transmission tels qu’ils se déploient dans un tel contexte. Deux aspects serontconsidérés : ce qui, <strong>du</strong> travail, passe ou ne passe pas par la famille ; la transmission <strong>d<strong>es</strong></strong>avoir-faire au sein <strong>d<strong>es</strong></strong> collectifs de travail et plus particulièrement l<strong>es</strong> effets <strong>d<strong>es</strong></strong> form<strong>es</strong>contemporain<strong>es</strong> de « g<strong>es</strong>tion <strong>du</strong> personnel » (articulé<strong>es</strong> à la présence de TIC) sur l<strong>es</strong>mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de transmission, l<strong>es</strong> collectifs et l<strong>es</strong> engagements corporels.jeanjean@unice.fr29Corps


Savoir-faire, matièr<strong>es</strong> et corps en transformationL<strong>es</strong> soins <strong>du</strong> corps chez l<strong>es</strong> 9-13 ans : réflexions autour de quelqu<strong>es</strong> notions-clésMarie-Pierre Julien (postdoctorante - Université de Strasbourg - LCSE UMR 7236)La recherche ANR Corâge, qui se déroule parallèlement en Alsace, Lorraine et Vénétie,se propose d’apporter quelqu<strong>es</strong> éléments sur le passage enfance-adol<strong>es</strong>cence en s’intér<strong>es</strong>santaux techniqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> corps et aux techniqu<strong>es</strong> de soi <strong>d<strong>es</strong></strong> 9-13 ans. L<strong>es</strong> premiers résultatsde cette enquête permettront ici d’aborder plusieurs points : quels sont l<strong>es</strong> atouts et l<strong>es</strong>limit<strong>es</strong> d’une approche par la culture matérielle de la transmission et de l’apprentissage<strong>d<strong>es</strong></strong> soins de soi observés sur plusieurs mois ? Alors que l’on observe <strong>d<strong>es</strong></strong> techniqu<strong>es</strong> <strong>du</strong>corps multipl<strong>es</strong> et changeant<strong>es</strong>, quell<strong>es</strong> sont l<strong>es</strong> conséquenc<strong>es</strong> de cette multiplicité et <strong>d<strong>es</strong></strong>conflits qu’elle engendre sur l<strong>es</strong> sujets observés ? Autrement dit comment l<strong>es</strong> sujets seconstruisent-ils dans l<strong>es</strong> norm<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> conflits normatifs proposés -à la fois à travers l<strong>es</strong>objets et l<strong>es</strong> group<strong>es</strong> d’appartenanc<strong>es</strong> (familiaux, de pairs, institutionnels…)- ? Quelsconcepts peuvent être mobilisés pour rendre compte de c<strong>es</strong> savoir-faire variés appris maisaussi abandonnés ?mariepierrejulien@yahoo.frCorps à corps avec le cadavre. Savoir-faire, savoir-être et engagement <strong>d<strong>es</strong></strong> corps dansle travail <strong>d<strong>es</strong></strong> agents de la réquisition et <strong>d<strong>es</strong></strong> fossoyeursCyril Laudanski (doctorant - Université Aix-Marseille I - IDEMEC UMR 6591)« Pour comprendre ce qu’on fait, tu dois toucher… ». À partir de cette phrase que m’assénaGuy lors d’une réintégration de corps, je mènerai une réflexion méthodologique surl’observation <strong>d<strong>es</strong></strong> savoir-faire. Pour comprendre la réalité vécue par c<strong>es</strong> homm<strong>es</strong>, l’implication<strong>d<strong>es</strong></strong> corps et <strong>d<strong>es</strong></strong> sens dans le travail et accéder à la connaissance <strong>d<strong>es</strong></strong> savoir-faire,l’ethnologue doit-il s’impliquer physiquement dans l’action ?Je m’intér<strong>es</strong>serai ensuite aux savoir-faire qui circulent entre l<strong>es</strong> agents <strong>d<strong>es</strong></strong> pomp<strong>es</strong>funèbr<strong>es</strong> de la Ville de Marseille. Alors qu’il n’existe pas, dans c<strong>es</strong> activités, de savoirsstandardisés, reconnus et valorisés, l<strong>es</strong> agents développent de nombreus<strong>es</strong> techniqu<strong>es</strong>.Certain<strong>es</strong> engagent l<strong>es</strong> corps et l<strong>es</strong> sens (utilisation de l’odorat pour classer l<strong>es</strong> corps),d’autr<strong>es</strong> permettent de se protéger de la violence de la confrontation avec <strong>d<strong>es</strong></strong> corpsmorts et <strong>d<strong>es</strong></strong> matièr<strong>es</strong> souillé<strong>es</strong> ; ainsi deviennent-ell<strong>es</strong> <strong>es</strong>sentiell<strong>es</strong> pour être « ambulancier» ou fossoyeur.cyril_laudanski@yahoo.frL<strong>es</strong> sportifs et leurs objets : <strong>d<strong>es</strong></strong> corps sensibl<strong>es</strong> en interactionMarie Level (ATER - Université Paris V - GEPECS EA 3625)Sous-<strong>es</strong>timés quant aux contributions qu’ils pouvaient apporter aux connaissanc<strong>es</strong>, l<strong>es</strong>30


objets bénéficient aujourd’hui d’une plus grande sollicitude, grâce notamment à certain<strong>es</strong>approch<strong>es</strong> de l’anthropologie qui ont replacé ceux-ci au centre <strong>d<strong>es</strong></strong> actions et <strong>d<strong>es</strong></strong> relations.Cependant, l<strong>es</strong> objets sportifs r<strong>es</strong>tent en marge <strong>d<strong>es</strong></strong> grands courants d’analyse alorsmême qu’ils sont <strong>d<strong>es</strong></strong> éléments constitutifs de l’action motrice. Mais quelle(s) relation(s)le sportif noue-t-il avec l<strong>es</strong> objets de sa pratique au fil de s<strong>es</strong> expérienc<strong>es</strong> et interactions?L’engagement sportif sera envisagé comme levier de subjectivation, c’<strong>es</strong>t-à-dire que nousnous intér<strong>es</strong>sons à la « pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> sujet » au regard <strong>d<strong>es</strong></strong> actions sur la matière, cell<strong>es</strong>ciétant considéré<strong>es</strong> comme <strong>d<strong>es</strong></strong> actions sur lui-même : devenir basketteur, par exemple,c’<strong>es</strong>t conjointement incorporer un système de valeurs et une culture matérielle composéede ballons, d’une salle d’entraînement et de compétition, d’un maillot, de « straps » et debaskets, etc.marielevel@free.frFabriquer <strong>d<strong>es</strong></strong> robots pour penser l’homme.La (trans)formation <strong>d<strong>es</strong></strong> corps au sein d’un laboratoire de neurorobotiqueStéphane Marpot (étudiant - Université Lyon 2 - CREA)En ce moment même, au sein d’un laboratoire, une équipe de recherche en neurorobotiquequ<strong>es</strong>tionnent l<strong>es</strong> mécaniqu<strong>es</strong> d’interactions social<strong>es</strong> singulièr<strong>es</strong>, ce sont cell<strong>es</strong> quipourraient s’engager à l’avenir entre un humain et un androïde. L’enjeu <strong>es</strong>t double pourc<strong>es</strong> chercheurs : une meilleure compréhension de l’homme et l’amélioration progr<strong>es</strong>sive<strong>d<strong>es</strong></strong> compétenc<strong>es</strong> social<strong>es</strong> <strong>du</strong> robot humanoïde. En considérant que la pro<strong>du</strong>ction de savoirsscientifiqu<strong>es</strong> procède d’actions situé<strong>es</strong> mobilisant matériellement humains et objetstechniqu<strong>es</strong>, c’<strong>es</strong>t une interrogation sur l<strong>es</strong> term<strong>es</strong> de cette mobilisation dont il s’agira derendre compte. Surtout, ce sont l<strong>es</strong> modalités qui orch<strong>es</strong>trent l’entredéfinition entre <strong>d<strong>es</strong></strong>scientifiqu<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong> « sujets naïfs » et un robot tantôt « outil cognitif », tantôt « hommeappauvri », au prisme de l’analyse d’une expérimentation, dans un <strong>es</strong>pace technologiséoù se nouent dom<strong>es</strong>tication <strong>d<strong>es</strong></strong> corps et actualisation <strong>du</strong> robot comme sujet, qui serontqu<strong>es</strong>tionné dans cette communication.stephane.marpot@univ-lyon2.frD<strong>es</strong> conditions d’émergence de « sujets » technologiqu<strong>es</strong> :le cas <strong>d<strong>es</strong></strong> capteurs de mouvementFabienne Martin-Juchat (PU - Université Grenoble - GRESEC- EA)Hédi Zammouri (doctorant IEP Grenoble - PACTE UMR 5194)La qu<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong> innovations technologiqu<strong>es</strong> ne peut plus être pensée en term<strong>es</strong> de jeuxd’oppositions binair<strong>es</strong> entre déterminisme social et déterminisme technologique. <strong>No</strong>tre31Corps


Savoir-faire, matièr<strong>es</strong> et corps en transformationpropos <strong>es</strong>t de démontrer que <strong>d<strong>es</strong></strong> innovations récent<strong>es</strong>, nommé<strong>es</strong> capteurs de mouvement,en cours d’expérimentation en laboratoir<strong>es</strong> sur leurs potentiels dans le domaine dela domotique, invitent à un changement de regard concernant le rapport à la technologie.Il s’agit, non plus seulement, de se poser la qu<strong>es</strong>tion de ce que fait le technologique ausocial ou bien de ce que le social fait à la technologie, mais plutôt d’interroger l<strong>es</strong> princip<strong>es</strong>qui définissent l<strong>es</strong> interactions entre technologi<strong>es</strong> et humains. En quoi l<strong>es</strong> usag<strong>es</strong><strong>d<strong>es</strong></strong> capteurs de mouvement mettent en exergue l<strong>es</strong> modalités humain<strong>es</strong> de présence, decoprésence, d’engagement puis d’interactions <strong>es</strong>thésiqu<strong>es</strong>, thymiqu<strong>es</strong> voire symboliqu<strong>es</strong>avec le technologique ou encore, de mobilité, motricité, motilité dans l<strong>es</strong> term<strong>es</strong> de laphilosophie <strong>du</strong> g<strong>es</strong>te ?fabienne.martin-juchat@u-grenoble3.frhedi.zammouri@iep-grenoble.frLe g<strong>es</strong>te horloger comme patrimoine immatériel de l’Arc jurassien suisse ?Hervé Munz (doctorant - Université de Neuchâtel - Institut d’ethnologie)A partir d’une ethnographie <strong>d<strong>es</strong></strong> proc<strong>es</strong>sus d’apprentissage et de transmission <strong>du</strong> métierd’horlogère/er réalisée dans divers<strong>es</strong> écol<strong>es</strong> d’horlogerie, <strong>d<strong>es</strong></strong> ateliers et <strong>d<strong>es</strong></strong> manufactur<strong>es</strong>de l’Arc jurassien suisse, je qu<strong>es</strong>tionne la manière dont le corps <strong>d<strong>es</strong></strong> praticien(ne)s, laconstruction <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> enjeux patrimoniaux sont réciproquement constituésdans le milieu horloger.Quell<strong>es</strong> plac<strong>es</strong> occupe le corps <strong>d<strong>es</strong></strong> horlogèr<strong>es</strong>/ers dans l<strong>es</strong> dynamiqu<strong>es</strong> de définition, demise en oeuvre et de valorisation <strong>d<strong>es</strong></strong> habiletés horlogèr<strong>es</strong> (en particulier lorsque cell<strong>es</strong>-cisont considéré<strong>es</strong> comme « traditionnell<strong>es</strong> ») ? Je montrerai en quoi la formation initiale<strong>d<strong>es</strong></strong> horlogèr<strong>es</strong>/ers suppose l’acquisition d’une rigueur et de techniqu<strong>es</strong> corporell<strong>es</strong> spécifiqu<strong>es</strong>,et en quoi la g<strong>es</strong>tualité déployée dans la pratique horlogère <strong>es</strong>t désormais objectivée,tant par l<strong>es</strong> marqu<strong>es</strong> horlogèr<strong>es</strong> que par l<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong> publiqu<strong>es</strong>, comme le lieud’accès privilégié au patrimoine vivant de l’horlogerie jurassienne.herve.munz@unine.chSavoir faire pour savoir vivre avec la maladie chroniqueMarie-France Nguyen-Vaillant (doctorante - Université Pierre Mendès France (Le Patio),Grenoble - PACTE UMR 5194)De quell<strong>es</strong> façons la connaissance fine <strong>du</strong> diabétique sur son corps peut-elle être révéléeet en quoi en <strong>es</strong>t-il transformé ? A partir de la maîtrise de la glycémie, se dévoilent<strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> apporté<strong>es</strong> par le corps et sur lui. L<strong>es</strong> savoir-faire se lisent dans cequi <strong>es</strong>t enseigné au malade ; comme à travers l<strong>es</strong> incidents, l<strong>es</strong> observations. Le soin se32


transforme en « vivre avec » la maladie. L<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> se partagent, l<strong>es</strong> sensationssont anticipé<strong>es</strong>, fétichisé<strong>es</strong>, stigmatisé<strong>es</strong>. Le corps devient expérimentateur, éprouvant l<strong>es</strong>traitements, modifiant l<strong>es</strong> rôl<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> personn<strong>es</strong>, comme <strong>d<strong>es</strong></strong> objets. Le patient se changeen expert d’un savoir, par son adaptation à la pragmatique de son corps et de sa vie. S<strong>es</strong>savoir-faire sont transformés par l<strong>es</strong> médiations. C<strong>es</strong> dernièr<strong>es</strong> permettent l’acceptationet ouvrent à l’autre. Tiers-instruit ou tiers-aidé, à travers une relation de compagnonnag<strong>es</strong>’instaure le « faire ensemble » contre la maladie.mfvaillant@orange.frSPIDER, Man and new technologi<strong>es</strong>Guido Nicolosi (Aggregate prof<strong>es</strong>sor - University of Catania - DAPPSI)Several authors consider the relationship between Man and technology in contemporarysociety as a “regr<strong>es</strong>sive” one. This is because, probably influenced by the work of AndréLeroi-Gourham, they <strong>d<strong>es</strong></strong>cribe a tendency towards a “regr<strong>es</strong>sion of the hand” in termsof the crisis of skills, dexterity, direct experience of the environment, etc. This pr<strong>es</strong>entationhas the main aim to discuss whether is correct to <strong>d<strong>es</strong></strong>cribe “regr<strong>es</strong>sively” the«hand electronically assisted» (but today we would say «digital hand») of modern Manas radically uprooted and disembedded by the direct, skilled and <strong>d<strong>es</strong></strong>trous contact withexternal reality. We propose this critical reflection in the light of the paradigm elaboratedby the British social anthropologist Tim Ingold, named SPIDER, that is Skilled PracticeInvolv<strong>es</strong> Developmentally Embodied R<strong>es</strong>ponsiven<strong>es</strong>s, to contrast the ANT (Actor-Network Theory) paradigm by Bruno Latour.gnicolos@unict.it« Le fragile refuge de l’habitude ». Rythm<strong>es</strong> et ruptur<strong>es</strong> <strong>du</strong> travail intérimairePhilippe Rosini (doctorant - Université Aix-Marseille I - IDEMEC UMR 6591)Cette communication traite <strong>d<strong>es</strong></strong> modalités d’acquisition <strong>du</strong> savoir-faire auprès de travailleurstemporair<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> intérimair<strong>es</strong> doivent composer avec <strong>d<strong>es</strong></strong> affectations divers<strong>es</strong> etfaire face à de brusqu<strong>es</strong> changements de tâch<strong>es</strong> et d’activités. Si l’accoutumance – aux<strong>es</strong>pac<strong>es</strong>, aux outils, aux matièr<strong>es</strong>, aux rythm<strong>es</strong>, ainsi qu’aux partenair<strong>es</strong> avec qui il fautcoopérer – constitue une condition néc<strong>es</strong>saire au développement d’un savoir-faire, ilss’en retrouvent, le plus souvent, dépourvus. L<strong>es</strong> intérimair<strong>es</strong> qui viennent de s’adapter àleur travail et à leurs collègu<strong>es</strong> doivent « régulièrement » l<strong>es</strong> quitter pour nouer d’autr<strong>es</strong>habitu<strong>d<strong>es</strong></strong> et d’autr<strong>es</strong> relations, tout<strong>es</strong> aussi temporair<strong>es</strong> et incertain<strong>es</strong>, perdant ainsi l’<strong>es</strong>quisse<strong>d<strong>es</strong></strong> automatism<strong>es</strong> à peine intégrés. Toutefois, nous verrons que certains peuventtirer parti d’un savoir-faire cumulatif développé au fil <strong>d<strong>es</strong></strong> context<strong>es</strong> qu’ils rencontrent.33Corps


Savoir-faire, matièr<strong>es</strong> et corps en transformationL<strong>es</strong> intérimair<strong>es</strong> r<strong>es</strong>tent cependant démunis face au caractère imprévisible d’un arrêt soudainde leur activité.philipperosini@hotmail.frComment l’indivi<strong>du</strong> vit son quotidien.Proposition d’un modèle de lecture <strong>du</strong> cours de l’actionNina Schmidt (doctorante - Université de Strasbourg - LCSE UMR 7236)A l’appui d’observations rapproché<strong>es</strong> et de longue <strong>du</strong>rée, d’indivi<strong>du</strong>s dans leur quotidien,nous proposons un modèle de lecture <strong>du</strong> cours de l’action qui viendra nuancer, empiriquement,la conception de l’être humain comme « interprète social », garant, par sa vigilance,de l’ordre <strong>d<strong>es</strong></strong> chos<strong>es</strong>. <strong>No</strong>us décrirons la tension qui existe entre l<strong>es</strong> pr<strong>es</strong>criptionsnormativ<strong>es</strong> d’une situation et l’appréhension spécifiquement humaine de cette situationqui se caractérise par <strong>d<strong>es</strong></strong> régim<strong>es</strong> d’attention variabl<strong>es</strong>, <strong>du</strong> relâchement, de la familiarité,à la concentration, à l’évaluation.La typologie <strong>d<strong>es</strong></strong> évènements et la schématisation <strong>d<strong>es</strong></strong> actions latéralisé<strong>es</strong> ou simultané<strong>es</strong>par rapport à l’enjeu principal <strong>du</strong> cours de l’action, nous mèneront, d’une part, à (re)discuter la notion d’habitude et, d’autre part, à réévaluer le mode infraconscient <strong>d<strong>es</strong></strong> agissementsde l’homme.ninaschmidt@hotmail.frEnvironnement matériel et avancée en âge :comment l<strong>es</strong> objets fabriquent le sentiment de vieillir/grandirVirginie Vinel (MCF - Université de Metz - 2L2S EA 3478)La communication qu<strong>es</strong>tionne l’articulation entre l<strong>es</strong> marqueurs corporels <strong>du</strong> déroulement<strong>d<strong>es</strong></strong> âg<strong>es</strong> (Lock 1993, Martin 1989, Fachini 1992) et l<strong>es</strong> effets de la culture matériell<strong>es</strong>ur la construction <strong>d<strong>es</strong></strong> sujets (Julien et Warnier, 1999, Julien et Rosselin, 2009). Le matériaude deux recherch<strong>es</strong> collectiv<strong>es</strong>, à deux âg<strong>es</strong> différents – la grande vieill<strong>es</strong>se (GITS– MSH Lorraine dir. I. Voléry) et la transition entre enfance et adol<strong>es</strong>cence (CorAge- ANR Enfants-Enfance dir. N. Diasio) – dévoile comment l’environnement matérielpro<strong>du</strong>it une réflexivité au corps qui fait à la fois r<strong>es</strong>sentir dans la chair et prendre connaissance<strong>d<strong>es</strong></strong> changements corporels qui actent l’avancée en âge. Ainsi, ne plus pouvoir nilever l<strong>es</strong> bras pour attraper l<strong>es</strong> ustensil<strong>es</strong> dans l<strong>es</strong> placards, ni enfiler un vêtement pro<strong>du</strong>itle sentiment de vieillir, de même qu’attraper enfin aisément <strong>d<strong>es</strong></strong> bonbons dans c<strong>es</strong> mêm<strong>es</strong>placards et se retrouver serré dans un vêtement trop court, fabrique la perception degrandir <strong>d<strong>es</strong></strong> enfants.vinel@univ-metz.fr34


Comment la matière alimentaire vient à l’<strong>es</strong>prit <strong>du</strong> cuisinier ?Ethnographie <strong>d<strong>es</strong></strong> savoir-faire perceptifs de cuisiniers prof<strong>es</strong>sionnelsOlivier Wathelet (postdoctorant - Seb - Centre de Recherche de l’Institut Paul Bocuse -Centre de Recherche en Nutrition Humaine, Rhône-Alp<strong>es</strong>)Partant d’une analyse de la pratique culinaire prof<strong>es</strong>sionnelle, par vidéo et entretiens deconfrontation, l’enjeu de cette présentation <strong>es</strong>t de montrer comment une approche d’ethnographiecognitive permet d’appréhender la perception en tant qu’activité (de jugement)dans l’activité (de faire la cuisine). Cette vue repose sur la <strong>d<strong>es</strong></strong>cription <strong>du</strong> déploiementmental <strong>du</strong> jugement (de la Garanderie, 1989) et l’analyse <strong>d<strong>es</strong></strong> opérations de couplageentre g<strong>es</strong>t<strong>es</strong> corporels et g<strong>es</strong>t<strong>es</strong> mentaux, notamment à l’occasion d’un « dialogue avec lasituation » (Schön, 1983).On discutera de trois form<strong>es</strong> de savoir-faire perceptifs : la pro<strong>du</strong>ction <strong>d<strong>es</strong></strong> indic<strong>es</strong> perceptifspar une action sur l’environnement ; l<strong>es</strong> form<strong>es</strong> d’arbitrag<strong>es</strong> entre modalités sensoriell<strong>es</strong>et la formulation de jugements perceptifs. Cette <strong>d<strong>es</strong></strong>cription <strong>d<strong>es</strong></strong> savoir-faire perceptifs<strong>es</strong>t une ethnographie de l’activité mentale qui prend appuis sur la matérialité <strong>d<strong>es</strong></strong>chos<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> corps agissant (Piette 2009a, 2009b).owathelet@gmail.comCorps35


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 13Connaître par/le corps :automatisation <strong>du</strong> soin et dispositifs d’imagerie médicaleCoordination :Emilia Sanabria (emilia.sanabria@cantab.net)L’objectif de l’atelier <strong>es</strong>t de mettre en relation divers<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> dans le domaine médicalau sein <strong>d<strong>es</strong></strong>quell<strong>es</strong> le corps et sa connaissance sont mutuellement impliqués. <strong>No</strong>us examineronsl’ambivalence <strong>du</strong> rôle <strong>du</strong> corps dans <strong>d<strong>es</strong></strong> dispositifs automatisés tell<strong>es</strong> que lachirurgie robotique. Avec l’<strong>es</strong>sor de nouvell<strong>es</strong> techniqu<strong>es</strong> dans le domaine de la chirurgierobotique, le corps, objet particulier de connaissance pour le chirurgien, se voit retiré <strong>d<strong>es</strong></strong>on champ sensoriel.Le deuxième axe concerne l<strong>es</strong> dispositifs d’imagerie médicale. L<strong>es</strong> imag<strong>es</strong> médical<strong>es</strong> pro<strong>du</strong>isent<strong>d<strong>es</strong></strong> représentations à partir de connaissanc<strong>es</strong> situé<strong>es</strong> à différents nivaux d’analyse,permettant de coupler <strong>d<strong>es</strong></strong> pro<strong>du</strong>ctions de donné<strong>es</strong> cellulair<strong>es</strong> et métabolique en unemême représentation. La complexité de la représentation ainsi pro<strong>du</strong>ite facilite le flux deconnaissanc<strong>es</strong> entre différents spécialist<strong>es</strong>, mais peut également engendrer <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux depouvoir. Cette complexité <strong>es</strong>t mise de côté lorsque c<strong>es</strong> imag<strong>es</strong> s’échappent <strong>du</strong> cadre diagnosticet sont adopté<strong>es</strong> dans le domaine public, où ell<strong>es</strong> font l’objet de détournements.L<strong>es</strong> intervenants s’interrogeront donc sur le rôle et à la vie sociale de c<strong>es</strong> imag<strong>es</strong>.***Intervenants :Moricot Caroline (MCF - Université de Paris 1 – CETCOPRA Centre d’étude <strong>d<strong>es</strong></strong> techniqu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong>et <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong>)Pouchelle Marie-Christine (DR – CNRS - Centre Edgar Morin, IIAX EHESS)Sanabria Emilia (post-doctorante - IIAC EHESS/CNRS)Sicard Monique (CR – CNRS - Institut <strong>d<strong>es</strong></strong> text<strong>es</strong> et manuscrits modern<strong>es</strong> CNRS/ ENS)36


Explorer de nouveaux territoir<strong>es</strong> : la fabrique <strong>d<strong>es</strong></strong> imag<strong>es</strong> médical<strong>es</strong>Caroline Moricot (MCF - Université de Paris 1 – CETCOPRA Centre d’étude <strong>d<strong>es</strong></strong> techniqu<strong>es</strong><strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong>)A partir d’une recherche sur l’élaboration d’un projet de dispositif de biopsie optique, jechercherai à interroger le proc<strong>es</strong>sus de construction/fabrication <strong>d<strong>es</strong></strong> imag<strong>es</strong>. Ce dispositifoffrira la possibilité de travailler sur la matière de la cavité abdominale sans la prélever etpratiquement sans la toucher. « Le dispositif permettra de voir l<strong>es</strong> tissus d’une manièretotalement nouvelle » confie un <strong>d<strong>es</strong></strong> r<strong>es</strong>ponsabl<strong>es</strong> <strong>du</strong> projet. Inscrite dans le prolongement<strong>d<strong>es</strong></strong> perspectiv<strong>es</strong> ouvert<strong>es</strong> par la chirurgie endoscopique, mini invasive, l’exploration<strong>du</strong> corps à l’échelle cellulaire permet d’en dr<strong>es</strong>ser une nouvelle cartographie. On feral’hypothèse qu’il s’agit d’un regard co-construit à la fois par le territoire exploré, par l’outilrobotisé qui permet de recueillir l<strong>es</strong> imag<strong>es</strong> et par le sens que leur donne celui ou cellequi l’interprète. Comment représenter ce que l’œil ne peut voir ? Comment s’effectuel’élaboration <strong>d<strong>es</strong></strong> dispositifs intermédiair<strong>es</strong> qu’il faut placer entre l’œil et la matière regardée? Quels choix président à c<strong>es</strong> « inventions » ? Que décide-t-on de montrer ? Enfincomment la confiance se construit-elle autour de tels dispositifs ?Caroline.Moricot@univ-paris1.frCorpsOpérer sans toucher dans la chirurgie high-tech ?Marie-Christine Pouchelle (DR – CNRS - Centre Edgar Morin, IIAX EHESS)L’application de la vidéo à la chirurgie mini-invasive transforme le corps-à-corpsjusqu’alors caractéristique de la culture chirurgicale. Tandis que l<strong>es</strong> chirurgiens l<strong>es</strong> plusp<strong>es</strong>simist<strong>es</strong> envisagent la disparition de leur métier, d’autr<strong>es</strong> prédisent une mutation <strong>d<strong>es</strong></strong>opérateurs en décideurs de plus en plus éloignés <strong>du</strong> théâtre <strong>d<strong>es</strong></strong> opérations : éloignés <strong>du</strong>corps <strong>d<strong>es</strong></strong> patients, voire éloignés de la salle d’opération comme l’implique le concept detéléchirurgie, la vision indirecte ayant ainsi définitivement supplanté le toucher dans laconnaissance et l’exploration <strong>du</strong> corps de l’opéré. Toutefois, après l’enthousiasme soulevépar l<strong>es</strong> premiers « robots » chirurgicaux, l<strong>es</strong> recherch<strong>es</strong> se tournent vers la cobotique,à savoir la collaboration active - auprès de l’opéré - entre le chirurgien et <strong>d<strong>es</strong></strong> instruments37


Connaïtre par / le corpsinformatisés <strong>d<strong>es</strong></strong>tinés à faciliter ou à parfaire son g<strong>es</strong>te. R<strong>es</strong>te alors à s’interroger sur ceque touchera le chirurgien et sur sa manière, finalement, de garder la main, au sens figurécomme au sens littéral, dans une salle d’opération devenue « intelligente ».Marie-Christine.Pouchelle@eh<strong>es</strong>s.frLe diagnostic de soi : imagerie médicale et subjectivité à Bahia (Brésil)Emilia Sanabria (post-doctorante - IIAC EHESS/CNRS)Le corps occupe une position très particulière dans la vie sociale brésilienne. S’appuyantsur un travail mené au sein de divers<strong>es</strong> institutions médical<strong>es</strong> à Salvador, cette interventionexaminera le rôle <strong>d<strong>es</strong></strong> techniqu<strong>es</strong> de visualisation <strong>du</strong> corps. C<strong>es</strong> savoirs hautementspécialisés concernant l’état <strong>du</strong> corps forment partie <strong>d<strong>es</strong></strong> interactions social<strong>es</strong> quotidienn<strong>es</strong>.Cette « socialité diagnostique » soulève de nombreus<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions analytiqu<strong>es</strong>concernant le rôle que jouent c<strong>es</strong> imag<strong>es</strong> biomédical<strong>es</strong> dans le quotidien <strong>d<strong>es</strong></strong> personn<strong>es</strong>.Que rendent-ell<strong>es</strong> visibl<strong>es</strong> ? Comment peut on expliquer leur importante diffusion dansun contexte marqué par de si profon<strong>d<strong>es</strong></strong> inégalités de soin ? L’intérêt porté envers c<strong>es</strong>techniqu<strong>es</strong> semble indiquer que la vérité véhiculée par le corps <strong>es</strong>t muable, changeanteet imprévisible. L’utilisation faite de c<strong>es</strong> techniqu<strong>es</strong> vise donc à mettre en adéquation,momentanément, l<strong>es</strong> vérités que recèlent le corps et l’identité de la personne.emilia.sanabria@cantab.netL’image comme artefactMonique Sicard (CR – CNRS - Institut <strong>d<strong>es</strong></strong> text<strong>es</strong> et manuscrits modern<strong>es</strong> CNRS/ ENS)L<strong>es</strong> corps représentés nés <strong>d<strong>es</strong></strong> différents dispositifs de mise en imag<strong>es</strong> (photographie,radiographie, etc.) présentent, chaque fois, <strong>d<strong>es</strong></strong> caractéristiqu<strong>es</strong> propr<strong>es</strong>. C<strong>es</strong> corps, tousdifférents, donnent à réfléchir à l’emprise <strong>d<strong>es</strong></strong> outils de l’observation sur l’objet mêmeobservé. Quatre dispositifs de l’imagerie contemporaine seront analysés : scanner hélicoïdal,IRM cérébrale, échographie (cardiaque ou obstétricale), radiographie. C<strong>es</strong> analys<strong>es</strong>s’appuieront sur <strong>d<strong>es</strong></strong> enquêt<strong>es</strong> effectué<strong>es</strong> depuis quelqu<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> au sein <strong>d<strong>es</strong></strong> milieuxhospitaliers. <strong>No</strong>us prendrons appui sur l’hypothèse théorique que l<strong>es</strong> imag<strong>es</strong> ell<strong>es</strong>-mêm<strong>es</strong>38


gagnent à être compris<strong>es</strong> en tant qu’artefacts (objets fabriqués) et non seulement en tantqu’assemblag<strong>es</strong> de sign<strong>es</strong>. Réintro<strong>du</strong>ire ainsi la dimension technique n’<strong>es</strong>t pas s’éloignerde l’humain mais, à l’inverse, invite à mieux comprendre l<strong>es</strong> relations entre, d’une part l<strong>es</strong>fabricants et utilisateurs (médecins, radiologu<strong>es</strong>, infirmiers) <strong>d<strong>es</strong></strong> machin<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> imag<strong>es</strong>,d’autre part, l<strong>es</strong> patients.monique.sicard@item.cnrs.frCorps39


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Cultur<strong>es</strong> corporell<strong>es</strong> et frontièr<strong>es</strong> <strong>du</strong> sportAtelier 27Coordination :Gill<strong>es</strong> Raveneau (gill<strong>es</strong>.raveneau@mae.u-paris10.fr)Si le sport peine encore à trouver une pleine légitimité en anthropologie en France, force<strong>es</strong>t de reconnaître aujourd’hui la montée en puissance de cet objet de recherche commemoyen permettant d’approfondir la connaissance de la culture <strong>du</strong> corps et <strong>d<strong>es</strong></strong> changementsà l’œuvre dans l<strong>es</strong> sociétés contemporain<strong>es</strong>. L’impossibilité de définir précisémentle sport, tant dans l<strong>es</strong> milieux académiqu<strong>es</strong> que pour le sens commun, révèle d’emblée lavariété et la rich<strong>es</strong>se <strong>d<strong>es</strong></strong> situations et <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux auxquels renvoient cet objet. Le terme« sport » <strong>es</strong>t en effet utilisé pour qualifier <strong>d<strong>es</strong></strong> situations très différent<strong>es</strong>. Certains endéfendent une vision élargie aux pratiqu<strong>es</strong> informell<strong>es</strong> et ludiqu<strong>es</strong> quand d’autr<strong>es</strong> le distinguecomme une activité codifiée, réglementée et institutionnalisée qui organise <strong>d<strong>es</strong></strong>compétitions régi<strong>es</strong> par <strong>d<strong>es</strong></strong> règl<strong>es</strong> partagé<strong>es</strong>. S<strong>es</strong> frontièr<strong>es</strong> sont donc mouvant<strong>es</strong> et sedéplacent historiquement et culturellement au gré <strong>d<strong>es</strong></strong> lutt<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong> controvers<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong>enjeux entre l<strong>es</strong> différents group<strong>es</strong> sociaux et entre l<strong>es</strong> indivi<strong>du</strong>s. D’où l’intérêt de porterl’accent plutôt sur l’exploration <strong>d<strong>es</strong></strong> frontièr<strong>es</strong> <strong>du</strong> sport et sur l<strong>es</strong> cultur<strong>es</strong> corporell<strong>es</strong> quecell<strong>es</strong>-ci pro<strong>du</strong>isent.***Intervenants :Assie Coretta (doctorante - Université Bordeaux Segalen - LACES EA 4140)Auvray Emmanuel (doctorant/PRAG - Université Lyon 1 - CRIS, EA 647)Cizeron Marc (MCF - Université Blaise Pascal - PAEDI-EA 4281)Claverie Eric (docteur - Université Bordeaux Segalen - LACES EA 4140)Collard Luc (PU - Université de Caen Basse <strong>No</strong>rmandie)Debeauqu<strong>es</strong>ne Diane (doctorante - Université Paris D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong> - EA 3625)Duvillet Samuel (doctorant - Université de Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense - CeRSM)Goron Julien (docteur - Université Paris sud Orsay)Héas Stéphane (MCF HDR - Université de Renn<strong>es</strong> 2)Juskowiak Hugo (ATER - Université d’Artois - Sherpas)L<strong>es</strong>age Thierry (docteur - Université Paris D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong> - Paris 5 Sorbonne - GEPECS EA3625)Marsac Antoine (MCF - Université de Bourgogne - SPMS EA 4180)Moravie Maguy (docteur - Université Bordeaux Segalen - LACES EA 4140)Oualhaci Akim (doctorant - Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense - Gra<strong>du</strong>ate Center of City Universityof New York)40


CorpsRaveneau Gill<strong>es</strong> (MCF - Université de Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense - LESC/CeRSM)Rolland Cathy (doctorante - Université Blaise Pascal - PAEDI-EA 4281)Sabatier Fabien (MCF - Université Bordeaux Segalen - LACES EA 4140)La construction naturelle d’un corps flottant et fusiforme, <strong>d<strong>es</strong></strong> objectifs retrouvés ?Emmanuel Auvray (doctorant/PRAG - Université Lyon 1 - CRIS, EA 647)Nager : Depuis que l’homme a cherché à se déplacer dans l’eau pour subvenir à s<strong>es</strong> b<strong>es</strong>oins,se défendre ou attaquer, se sauver ou porter secours, s’opposer ou coopérer, il n’aeu de c<strong>es</strong>se que de trouver <strong>d<strong>es</strong></strong> solutions motric<strong>es</strong> pour résoudre <strong>d<strong>es</strong></strong> problèm<strong>es</strong> vitaux,subis ou provoqués par lui-même. Il a su alors pro<strong>du</strong>ire avec son corps différent<strong>es</strong> façonsde faire qui expriment <strong>d<strong>es</strong></strong> form<strong>es</strong> singulièr<strong>es</strong> d’adaptation motrice culturellement codé<strong>es</strong>et historiquement daté<strong>es</strong>. Si l<strong>es</strong> récent<strong>es</strong> pro<strong>du</strong>ctions didactiqu<strong>es</strong> lié<strong>es</strong> à l’enseignementde la natation semblent nouvellement accorder une grande importance à la constructionnaturelle d’un corps flottant et projectile, en revanche, il apparaît que dans la littératurenatatoire certain<strong>es</strong> propositions théoriqu<strong>es</strong> avaient déjà pris en compte cette néc<strong>es</strong>sité deconstruire un corps flottant et fusiforme. Cette communication vise à inv<strong>es</strong>tir le passé àl’endroit <strong>d<strong>es</strong></strong> paradigm<strong>es</strong> didactiqu<strong>es</strong> liés à l’enseignement de la natation pour m<strong>es</strong>urer lecaractère nouveau ou non <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs pratiqu<strong>es</strong> à transmettre aujourd’hui pour devenirmeilleur nageurauvray_e@yahoo.frLa Rencontre Nationale Sportive malgache : une r<strong>es</strong>source diasporique ?Coretta Assie (doctorante - Université Bordeaux Segalen - LACES EA 4140)Eric Claverie (docteur - Université Bordeaux Segalen - LACES EA 4140)Depuis trente-cinq ans la diaspora malgache française et européenne se réunit à l’occasion<strong>du</strong> week-end Pascal pour trois jours de f<strong>es</strong>tivités sportiv<strong>es</strong> uniqu<strong>es</strong> en leur genre. Entrepriselongtemps fragile, la manif<strong>es</strong>tation draine aujourd’hui <strong>d<strong>es</strong></strong> foul<strong>es</strong> considérabl<strong>es</strong> ettisse <strong>d<strong>es</strong></strong> liens sans c<strong>es</strong>se plus soli<strong>d<strong>es</strong></strong> avec l’Ile mère. Si au milieu <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 1970 cettemanif<strong>es</strong>tation sportive poursuit <strong>es</strong>sentiellement <strong>d<strong>es</strong></strong> buts de fraternité et de r<strong>es</strong>sourcement,l<strong>es</strong> missions actuell<strong>es</strong> semblent corroborer cell<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> diasporas contemporain<strong>es</strong>.Répondant aux six critèr<strong>es</strong> de Safran (1991), et en particulier celui <strong>du</strong> lien organique avecla terre <strong>d<strong>es</strong></strong> ancêtr<strong>es</strong> (Tanindrazana pour c<strong>es</strong> insulair<strong>es</strong>), la dispersion malgache sur la planète,en fait une « state-based diaspora » (Sheffer, 1986 et 1993; Cohen 1997). A ce titre,la RNS participe <strong>du</strong> fonctionnement de cette communauté transnationale, assurant l<strong>es</strong>fonctions de c<strong>es</strong> organisations repéré<strong>es</strong> par D. Helly (2006) : entretien d’une conscience41


Cultur<strong>es</strong> corporell<strong>es</strong> et frontièr<strong>es</strong> <strong>du</strong> sportde condition sociale incertaine en situation d’immigration, réinvention d’une mémoirecollective par s<strong>es</strong> élit<strong>es</strong>, développement d’un réseau multinational de liens entre foyersd’expr<strong>es</strong>sion culturelle.eric.claverie@u-bordeaux2.frcocoassie@hotmail.comTechniqu<strong>es</strong> de nage et théorie de l’évolutionLuc Collard (PU - Université de Caen Basse <strong>No</strong>rmandie)Y a-t-il un rapport entre Mauss et Darwin ? C’<strong>es</strong>t le sujet de cette communication qui s’attacheà montrer l’inertie et l’inventivité humain<strong>es</strong> associé<strong>es</strong> à l’évolution <strong>d<strong>es</strong></strong> techniqu<strong>es</strong>de nage et leur apprentissage. Si l<strong>es</strong> modifications génétiqu<strong>es</strong> ont permis à certains animauxde s’adapter au milieu aquatique en transformant leurs techniqu<strong>es</strong>, seul<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> transformations« mémiqu<strong>es</strong> » - sort<strong>es</strong> de mutations culturell<strong>es</strong> au sens de Dawkins – peuventaccompagner l’évolution <strong>d<strong>es</strong></strong> techniqu<strong>es</strong> sportiv<strong>es</strong> de nage. À partir <strong>du</strong> décryptage précisde championnats internationaux de natation et de donné<strong>es</strong> issu<strong>es</strong> de la mécanique <strong>d<strong>es</strong></strong>flui<strong>d<strong>es</strong></strong>, on observe que l<strong>es</strong> techniqu<strong>es</strong> de l’homme finissent par singer cell<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> mammifèr<strong>es</strong>marins l<strong>es</strong> mieux adaptés. L<strong>es</strong> 4 nag<strong>es</strong> officiell<strong>es</strong> (papillon, dos, brasse, crawl) sonten passe d’être submergé<strong>es</strong> par une 5ème technique : l’on<strong>du</strong>lation type dauphin. Mais ceproc<strong>es</strong> se heurte à la tradition de l’Institution sportive prompte à s’auto-repro<strong>du</strong>ire à lafaçon d’un réplicateur génétique.luc.collard@orange.frAnalyse <strong>d<strong>es</strong></strong> form<strong>es</strong> social<strong>es</strong> de pratiqu<strong>es</strong> physiqu<strong>es</strong> sur sableDiane Debeauqu<strong>es</strong>ne (doctorante - Université Paris D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong> - EA 3625)L’univers ludique regorge de situations dans l<strong>es</strong>quell<strong>es</strong> l’indivi<strong>du</strong> agissant entretient unrapport consubstantiel avec l’environnement physique qui l’entoure. <strong>No</strong>us nous somm<strong>es</strong>intér<strong>es</strong>sés aux con<strong>du</strong>it<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiquants de sports sur sable, comparativement à ce quisemble être leurs sports d’origine. Ce passage d’un milieu fermé et synthétique à unmilieu naturel soulève quelqu<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions. Quels sens donner au développement <strong>d<strong>es</strong></strong> «sports sur sable » ? Reflètent-ils la tendance actuelle d’une société sensibilisée aux liensqui nous unissent à la nature ?<strong>No</strong>tre méthodologie s’inscrit dans une démarche de type ethnologique qui s’appuie surl’observation participante directe, <strong>d<strong>es</strong></strong> récits de vie ainsi que <strong>d<strong>es</strong></strong> entretiens. L<strong>es</strong> résultatsrévèlent que c<strong>es</strong> « sports sur sable » attirent et motivent un public spécifique, dans s<strong>es</strong>caractéristiqu<strong>es</strong> sociologiqu<strong>es</strong> et dans la construction symbolique que l<strong>es</strong> pratiquants partagenten regard de leur choix commun de pratique sportive.dianedebeauqu<strong>es</strong>ne@hotmail.fr42


L’accès au football prof<strong>es</strong>sionnel <strong>es</strong>t-il une préoccupation populaire ?Samuel Duvillet (doctorant - Université de Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense - CeRSM)L<strong>es</strong> origin<strong>es</strong> social<strong>es</strong> populair<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> joueurs de l’équipe de France de football, souventlié<strong>es</strong> à l’immigration africaine, sont mis<strong>es</strong> en avant par certains médias pour expliquer l<strong>es</strong>problèm<strong>es</strong> de comportements qui eurent lieu en interne lors de la Coupe <strong>du</strong> monde. Sansentrer dans le débat, on peut mettre en avant le fait que l<strong>es</strong> médias et une certaine partiede la population se sont alors aperçus que, oui, la quasi-totalité <strong>d<strong>es</strong></strong> joueurs de l’équipede France <strong>es</strong>t d’origine populaire. Par une enquête de terrain dans différents clubs defootball de la Seine-Saint-Denis, concernant <strong>d<strong>es</strong></strong> vill<strong>es</strong> socialement différent<strong>es</strong>, mon travailconsiste à analyser l’inv<strong>es</strong>tissement <strong>d<strong>es</strong></strong> parents dans le capital sportif de leur enfant.Cette recherche rend compte, <strong>d<strong>es</strong></strong> différenc<strong>es</strong> d’attitu<strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> parents face au footballselon leur classe sociale d’appartenance et, <strong>d<strong>es</strong></strong> similitu<strong>d<strong>es</strong></strong> observé<strong>es</strong> entre l’inv<strong>es</strong>tissementscolaire et l’inv<strong>es</strong>tissement sportif <strong>d<strong>es</strong></strong> parents.<strong>du</strong>villetsamuel@hotmail.frL<strong>es</strong> conditions de possibilités ethnographiqu<strong>es</strong> d’accès à la connaissance et l<strong>es</strong> stratégi<strong>es</strong>de cueillette de l’information dans la fabrique <strong>d<strong>es</strong></strong> footballeurs de ClairefontaineJulien Goron (docteur - Université Paris sud Orsay)Embauché en qualité de surveillant, <strong>du</strong>rant plus de six ans, le chercheur a réalisé uneethnographie au sein de l’Institut National de Football de Clairefontaine. Malgré uneassimilation relative de la population locale, sa présence n’a jamais pu épouser l’omertaliée aux préoccupations économiqu<strong>es</strong> de s<strong>es</strong> enquêtés. Contrebalancée entre la volontéde se socialiser et la néc<strong>es</strong>sité de faire appliquer la discipline institutionnelle, le chercheurexpose l<strong>es</strong> bricolag<strong>es</strong> qui lui ont permis de dépasser l<strong>es</strong> discours stéréotypés <strong>d<strong>es</strong></strong><strong>es</strong> enquêtés. Il propose ainsi sa réflexion autour <strong>d<strong>es</strong></strong> conditions de possibilité <strong>du</strong> recueilde donné<strong>es</strong> dans ce milieu relativement fermé et s’interroge sur l<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> éthiqu<strong>es</strong> del’exercice ethnographique. L’évocation <strong>d<strong>es</strong></strong> angoiss<strong>es</strong> lié<strong>es</strong> à la précarité de son maintiensur le terrain ainsi que la part d’errance qui mène à l’erreur <strong>es</strong>t mise en perspective avecla singularité de l’enquête et l’apprentissage <strong>du</strong> métierjulien.goron@hotmail.frD<strong>es</strong> expert(e)s corporel(le)s no limit ?Stéphane Héas (MCF HDR - Université de Renn<strong>es</strong> 2)CorpsL<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> humain<strong>es</strong> semblent s’élargir sans c<strong>es</strong>se. Ce qui était considéré comme infaisableil y a encore quelqu<strong>es</strong> anné<strong>es</strong>, par exemple <strong>d<strong>es</strong></strong>cendre à moins de 100 mètr<strong>es</strong> sous43


Cultur<strong>es</strong> corporell<strong>es</strong> et frontièr<strong>es</strong> <strong>du</strong> sportl’eau, <strong>es</strong>t réalisé par <strong>d<strong>es</strong></strong> dizain<strong>es</strong> de plongeurs. L’exemple de c<strong>es</strong> pionniers décuplent l<strong>es</strong>initiativ<strong>es</strong> et reculent plus avant l<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> humain<strong>es</strong>. <strong>No</strong>us développerons spécifiquementce point dans notre communication. La transe sensorielle n’<strong>es</strong>t jamais éloignée dec<strong>es</strong> performanc<strong>es</strong> l<strong>es</strong> plus ar<strong>du</strong><strong>es</strong>. De la même manière que George Lapassade (1987,1988) abordait le yoga comme « prof<strong>es</strong>sion à transe », nous avons souligné ce point dansle cadre <strong>d<strong>es</strong></strong> métho<strong>d<strong>es</strong></strong> de relaxation en France (2004). <strong>No</strong>us appliquons cette grille unenouvelle fois ici auprès de trente expert(e)s corporel(le)s avec qui nous avons réalisé <strong>d<strong>es</strong></strong>entretiens et dont nous avons tenté de mieux cerner l<strong>es</strong> expérienc<strong>es</strong> corporell<strong>es</strong>, doncprof<strong>es</strong>sionnell<strong>es</strong> à travers leurs sit<strong>es</strong> personnels ou prof<strong>es</strong>sionnels, l<strong>es</strong> interviews et émissionsqui leur ont été consacrésstephane.heas@univ-renn<strong>es</strong>2.frQuel usage <strong>d<strong>es</strong></strong> biographi<strong>es</strong> commercialisé<strong>es</strong> de sportif de haut niveau dans la pro<strong>du</strong>ctionde connaissance ? Le cas <strong>du</strong> footballHugo Juskowiak (ATER - Université d’Artois - Sherpas)Cette proposition de communication se préoccupe de l’usage que pourrait faire le sociologue<strong>du</strong> sport <strong>d<strong>es</strong></strong> biographi<strong>es</strong> commercialisé<strong>es</strong> de footballeurs prof<strong>es</strong>sionnels. La biographieapparaît comme une version subjectivée <strong>du</strong> parcours sportif, discutée entre lejoueur et son biographe pour faire coïncider <strong>d<strong>es</strong></strong> faits réels avec la représentation qu’onveut bien leur donner. Mais dans le même temps c<strong>es</strong> matériaux r<strong>es</strong>semblent à <strong>d<strong>es</strong></strong> marqueursd’une évolution indivi<strong>du</strong>elle vers la pratique de haut niveau. Ils renseignent l’état<strong>du</strong> football français à différents moments, mettent en évidence la plupart <strong>d<strong>es</strong></strong> notions et<strong>d<strong>es</strong></strong> mécanism<strong>es</strong> impliqués dans la construction d’une carrière de sportif d’élite. Au final,L’usage <strong>d<strong>es</strong></strong> biographi<strong>es</strong> de « champions » s’inscrit dans une opération de mise à distance<strong>d<strong>es</strong></strong> faits, il représente une technique de rupture qui concourt avec d’autr<strong>es</strong> à poser l<strong>es</strong>bas<strong>es</strong> d’une « recherche sérieuse ».hugo.juskowiak@gmail.comJeux sportifs « homologu<strong>es</strong> » ou « homoplasiqu<strong>es</strong> » ?A l’interface de l’anthropologie culturelle et de la science de l’évolutionThierry L<strong>es</strong>age (docteur - Université Paris D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong> - Paris 5 Sorbonne - GEPECSEA3625)La qu<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong> r<strong>es</strong>semblanc<strong>es</strong> entre jeux sportifs, que cell<strong>es</strong>-ci soient le fruit de transformationspar transmissions et emprunts culturels ou au contraire d’évolutions parallèl<strong>es</strong>,se situe manif<strong>es</strong>tement au cœur <strong>d<strong>es</strong></strong> problématiqu<strong>es</strong> de l’anthropologie culturelle.Mais elle touche également, de façon plus analogique, la science de l’évolution qui définit44


comme « homologu<strong>es</strong> » <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pèc<strong>es</strong> partageant un même caractère biologique en raisond’une ascendance commune (P. Tassy, 1991) ; et comme « homoplasiqu<strong>es</strong> » <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pèc<strong>es</strong>ayant en commun un caractère non hérité d’une <strong>es</strong>pèce anc<strong>es</strong>trale propre. Par analogie,<strong>d<strong>es</strong></strong> jeux sportifs présentant un patrimoine réglementaire proche eu égard à un ancêtrecommun seraient homologu<strong>es</strong> ; tandis que d’autr<strong>es</strong>, dont l<strong>es</strong> r<strong>es</strong>semblanc<strong>es</strong> réglementair<strong>es</strong>ne s’avèrent qu’apparent<strong>es</strong>, seraient homoplasiqu<strong>es</strong>. Un regard ciblé sur la famille<strong>d<strong>es</strong></strong> jeux de paume et de raquette, objet de notre thèse (2006), permet d’illustrer l’intérêtd’une telle réflexion interdisciplinaire.t.l<strong>es</strong>age@hotmail.frObserver l<strong>es</strong> modalités de pratique <strong>du</strong> canoë-kayak : <strong>du</strong> tourisme au sport ?Antoine Marsac (MCF - Université de Bourgogne - SPMS EA 4180)Ce travail décrit l<strong>es</strong> transformations <strong>du</strong> canoë-kayak dans la pluralité <strong>d<strong>es</strong></strong> modalités depratique et <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> inv<strong>es</strong>tis par l<strong>es</strong> kayakist<strong>es</strong>. A partir d’une enquête ethnographiqueportant sur trente pratiquants, j’ai analysé la diversité d’usag<strong>es</strong> sociaux de cette activité.Si cette étude prend pour objet le kayak, elle se limite aux pratiqu<strong>es</strong> en eau vive qui sedéroulent, à l’origine, dans l’environnement « sauvage » <strong>du</strong> torrent. Pour la plupart <strong>d<strong>es</strong></strong>kayakist<strong>es</strong>, naviguer, c’<strong>es</strong>t évoluer dans <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> naturels dans une dimension touristique.Mais le réseau hydrographique français s’amenuise et pour compenser la perte detorrents, l<strong>es</strong> promoteurs d’électricité de France conçoivent <strong>d<strong>es</strong></strong> rivièr<strong>es</strong> artificiell<strong>es</strong> : l<strong>es</strong>Sta<strong>d<strong>es</strong></strong> d’eau vive. La <strong>d<strong>es</strong></strong>cente de rivière se transpose dans c<strong>es</strong> sit<strong>es</strong> sportifs. Commentc<strong>es</strong> kayakist<strong>es</strong> adaptent-ils leur activité en pratique sportive suite à ce changement de lieuvers l<strong>es</strong> Sta<strong>d<strong>es</strong></strong> d’eau vive ?antoinemarsac@aol.comTransmission de connaissance dans une salle de musculation dans un ghetto new-yorkaiset de boxe thaï en banlieue parisienneAkim Oualhaci (doctorant - Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense - Gra<strong>du</strong>ateCenter of City University of New York)Le culturisme et la boxe thaï sont appris de manière relativement informelle dans uneéconomie <strong>du</strong> don pédagogique, <strong>du</strong> pratiquant expérimenté au moins expérimenté. Cetéchange <strong>es</strong>t marqué par un mécanisme d’obligations réciproqu<strong>es</strong> qui peut intensifier <strong>d<strong>es</strong></strong>relations social<strong>es</strong> préexistant<strong>es</strong>. L’analyse de pratiqu<strong>es</strong> corporell<strong>es</strong> dans l<strong>es</strong> class<strong>es</strong> populair<strong>es</strong>français<strong>es</strong> et américain<strong>es</strong> laisse penser que l’on touche à une forme élémentaire <strong>du</strong>pouvoir lorsque l’on observe un agent transmettre un savoir incorporé ou mener un<strong>es</strong>éance d’entraînement. Néanmoins, pour ne pas ré<strong>du</strong>ire l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> corporell<strong>es</strong> à <strong>d<strong>es</strong></strong>45Corps


Cultur<strong>es</strong> corporell<strong>es</strong> et frontièr<strong>es</strong> <strong>du</strong> sportpratiqu<strong>es</strong> disciplinair<strong>es</strong> dr<strong>es</strong>sant <strong>d<strong>es</strong></strong> corps « docil<strong>es</strong> », il faut voir que le culturisme etla boxe thaï constituent pour l<strong>es</strong> pratiquants une forme de compétence mais aussi unemanière de montrer que l’on a <strong>d<strong>es</strong></strong> compétenc<strong>es</strong>.akim1_o@yahoo.fr<strong>No</strong>uvelle économie <strong>du</strong> corps et frontièr<strong>es</strong> <strong>du</strong> sport – intro<strong>du</strong>ction de l’atelierGill<strong>es</strong> Raveneau (MCF - Université de Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense - LESC/CeRSM)Le culte <strong>du</strong> corps contemporain associé à la reconnaissance <strong>d<strong>es</strong></strong> bienfaits de l’activitéphysique ont valorisé l<strong>es</strong> sports comme manif<strong>es</strong>tation <strong>du</strong> travail sur soi, preuve de la performance,prom<strong>es</strong>se de santé et de beauté, participant au bien-être et au développementpersonnel. La dépense corporelle peut cependant se mouler dans un cadre plus contraignantdès lors qu’elle se reconstruit sous forme sportive et compétitive. Dans le monde<strong>d<strong>es</strong></strong> activités physiqu<strong>es</strong> et sportiv<strong>es</strong>, le corps devient un instrument au service d’une disciplineet d’une performance. Cette économie <strong>du</strong> corps n’<strong>es</strong>t pas sans présenter <strong>d<strong>es</strong></strong> pointscommuns avec la corporalité issue de l’univers <strong>du</strong> travail. L<strong>es</strong> sports et la culture <strong>du</strong>corps ainsi promue sont au cœur d’une rationalité instrumentale et de la formation d’un<strong>es</strong>érie de frontièr<strong>es</strong> qui délimitent <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> sociaux et culturels de pratiqu<strong>es</strong> diversifiés.<strong>No</strong>us nous attacherons ainsi à tracer quelqu<strong>es</strong>-un<strong>es</strong> de c<strong>es</strong> frontièr<strong>es</strong> <strong>du</strong> sport et de leuréconomie corporelle.gill<strong>es</strong>.raveneau@mae.u-paris10.frConnaissance implicite et intelligibilité pratique :l<strong>es</strong> entraîneurs experts en gymnastiqueCathy Rolland (doctorante - Université Blaise Pascal - PAEDI-EA 4281)Marc Cizeron (MCF - Université Blaise Pascal - PAEDI-EA 4281)L’étude porte sur l’activité d’entraîneurs de haut niveau en gymnastique artistique reconnuscomme experts. L’anthropologie cognitive a servi d’ancrage disciplinaire afin d’identifieret de caractériser l<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> implicit<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> entraîneurs, enchâssé<strong>es</strong> dans leuractivité d’intervention auprès <strong>d<strong>es</strong></strong> gymnast<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong>tiné<strong>es</strong> à améliorer leurs réalisationstechniqu<strong>es</strong>. Une démarche compréhensive et située, attentive au r<strong>es</strong>pect <strong>d<strong>es</strong></strong> conditionsnaturell<strong>es</strong> d’exercice <strong>du</strong> métier d’entraîneur a été adoptée. L<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>criptions ethnographiqu<strong>es</strong>se sont conjointement porté<strong>es</strong> sur l<strong>es</strong> comportements observabl<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> entraîneurset sur l<strong>es</strong> significations que ceux-ci attribuaient à ceux-ci et aux situations observé<strong>es</strong>qu’ils vivaient. L’étude a permis d’identifier l<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> et de comprendre l<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>suspar l<strong>es</strong>quels l<strong>es</strong> entraîneurs se rendent intelligibl<strong>es</strong>, pour l<strong>es</strong> corriger, l<strong>es</strong> réalisationsd’habiletés gymniqu<strong>es</strong> pourtant complex<strong>es</strong> et extrêmement fugac<strong>es</strong>.cathy.rolland@univ-bpclermont.frmarc.cizeron@univ-bpclermont.fr46


CorpsLa yole ronde, un sport néo-autochtone ?Fabien Sabatier (MCF - Université Bordeaux Segalen - LACES EA 4140)Maguy Moravie (docteur - Université Bordeaux Segalen - LACES EA 4140)Ce sport « pieds nus » <strong>es</strong>t le vecteur depuis une longue décennie de deux proc<strong>es</strong>sus contradictoir<strong>es</strong>d’affirmation identitaire. D’une part l<strong>es</strong> cours<strong>es</strong> de yole ronde, pratique traditionnelle(Boutrin, 1997) sportivisée (Pruneau – Dumont, 2006) représentent aujourd’huiun terreau fertile à la promotion de la « martiniquité », et d’autre part, ell<strong>es</strong> répondent àune distribution ethnoculturell<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> rôl<strong>es</strong> « sportifs » (<strong>es</strong>sentiellement <strong>d<strong>es</strong></strong> « <strong>No</strong>irs » surl<strong>es</strong> embarcations). Cette contribution entend qu<strong>es</strong>tionner la tension s’exerçant sur cetteligne de démarcation entre la fabrique de l’autochtonie (Bensa, 2008) et le renforcement<strong>d<strong>es</strong></strong> ethnicités (Barth, 69). Le résultat de cette recherche att<strong>es</strong>te de la prééminence <strong>d<strong>es</strong></strong>forc<strong>es</strong> centrifug<strong>es</strong> de recon<strong>du</strong>ction et de re-légitimation sociale <strong>d<strong>es</strong></strong> différenc<strong>es</strong> et hiérarchi<strong>es</strong>ethniqu<strong>es</strong> face au potentiel interethnique et centripète de cette pratique sportive.magmaid@hotmail.comfabien.sabatier@u-bordeaux2.fr47


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 38Connaissance par corps et distanciation :la spécificité de l’exploration anthropologique entre émotion et cognitionCoordination :Brigitte Steinmann (brigitte.steinmann@gmail.com)Gill<strong>es</strong> Rémillet (gill<strong>es</strong>.remillet@orange.fr)<strong>No</strong>tre objectif consiste en premier lieu à mettre en avant la spécificité d’un travail anthropologiquedans lequel l<strong>es</strong> objectivités ne sont pas présupposé<strong>es</strong> : le terrain consistant àse laisser affecter par la vie qu’on explore, et au-delà, l’utilisation et la construction d’instrumentsde distanciation. <strong>No</strong>us voudrions dégager un certain nombre d’idé<strong>es</strong> précis<strong>es</strong>sur l<strong>es</strong> rapports entre affect et émotion, et sur le choix d’enquête de terrain, en fonctiond’un motif en général peu explicite au départ, mais qui oriente dans la plus grande partie<strong>d<strong>es</strong></strong> cas l<strong>es</strong> choix d’objets d’enquête ethnologique. De manière générale, sans parler <strong>d<strong>es</strong></strong>émotions déplacé<strong>es</strong> ou <strong>d<strong>es</strong></strong> émotions affecté<strong>es</strong>, le cours ordinaire de la vie émotionnellene rend nullement transparent ipso facto l<strong>es</strong> affects qui travaillent profondément chacun.Il s’agit-là d’un constat banal dans l’anthropologie comparée <strong>d<strong>es</strong></strong> émotions. La difficultépour l<strong>es</strong> anthropologu<strong>es</strong> sociaux (comme d’ailleurs pour l<strong>es</strong> psychanalyst<strong>es</strong>), consisteradonc à parvenir à se « laisser affecter » par l<strong>es</strong> affects d’autrui ; ce qui ne signifie pas lànon plus « partager s<strong>es</strong> émotions ».Dans un second temps, l’atelier se présente comme une nouvelle invite à la réflexion surla qu<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong> transformations effectiv<strong>es</strong> que cette expérience de contact personnel etunique, entreprise par l<strong>es</strong> ethnologu<strong>es</strong> sur leurs terrains d’enquêt<strong>es</strong>, fait subir aussi bienà leur propre subjectivité qu’à celle de leurs partenair<strong>es</strong> en interaction (saisis commeobjets d’étude ou bien <strong>du</strong> point de vue de contacts divers, nouement d’amitiés, relationsinformell<strong>es</strong>, etc..) et à quel titre c<strong>es</strong> transformations deviendront-t-ell<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> opérateurs deconnaissance ? La r<strong>es</strong>titution par l’ethnologue de la structure <strong>d<strong>es</strong></strong> traits significatifs qu’ilaura été amené à dégager, constitue le moment même de l’objectivation d’un savoir qui<strong>es</strong>t sujet, dès lors, à une discussion scientifique.***Intervenants :Derycke Sylvaine (doctorante - EHESS - CESPRA)Femenias Clarita (doctorante - Université Lille I)Martinus (Claire doctorante, Chargée de cours - Université de Lille I et Mons)Meunier Marjorie (doctorante - Université de Lille I - EFEO)48


CorpsMouloud Frédéric (doctorant, ATER - Université de Lille I)N’Djambara Mahamondou (doctorant - Université de Lille I et Lomé)Plancke Carine (post-doctorante - LAS)Rémillet Gill<strong>es</strong> (MCF - Université Paris-X Nanterre)Steinmann Brigitte (PU - Université Lille 1)La pensée d’un vécu ou le vécu d’une pensée : conditions d’une «co-naissance»Sylvaine Derycke (doctorante - EHESS - CESPRA)C’<strong>es</strong>t dans le cadre d’un doctorat portant sur l<strong>es</strong> croyanc<strong>es</strong> et pratiqu<strong>es</strong> rituell<strong>es</strong> de sportifsde haut niveau en athlétisme que la qu<strong>es</strong>tion de la réflexivité <strong>es</strong>t apparue constitutivede m<strong>es</strong> inv<strong>es</strong>tigations en tant que condition de toute connaissance.Athlète et étudiante en Anthropologie, je menais c<strong>es</strong> deux activités parallèlement. C’<strong>es</strong>tlors d’un championnat <strong>du</strong>rant lequel je fus témoin d’une pratique rituelle que mon regards’<strong>es</strong>t peu à peu dédoublé, mon corps devenant médium de connaissance. J’ai ensuiteintégré une structure sportive l’I.N.S.E.P. dans laquelle je m’entraîne, travaille en tant qu<strong>es</strong>urveillante d’internat. Chercheuse et athlète à la fois, chercheuse et athlète tour à tour,j’étais Peau d’âne <strong>d<strong>es</strong></strong> temps modern<strong>es</strong> se transformant pour se camoufler son autre vie.Cette posture niait l’évidence d’une implication physique et émotionnelle évidente.Je me suis alors laissé aller volontairement à une posture plus juste : ne plus cloisonnerma vie, me laisser flotter dans une immersion réflexive. L’immersion réflexive apparaîtici comme la condition d’une connaissance enten<strong>du</strong>e comme « co-naissance » : la naissanceet l’évolution d’un sujet-chercheur, d’un sujet-athlète et d’un thème de recherche,se construisant ensemble.s.derycke@gmail.comL’observation participante chez l<strong>es</strong> Bayung-Raï au Népal oriental :Étude <strong>d<strong>es</strong></strong> rit<strong>es</strong> funérair<strong>es</strong> et <strong>du</strong> deuil en contexte urbain et rural : pourquoi et commentpleure-t-on ?Clarita Femenias (doctorante - Université Lille I)L’ethnologue doit-elle pleurer pour participer et observer l<strong>es</strong> rit<strong>es</strong> funérair<strong>es</strong> Bayung-Raï<strong>du</strong> Népal ? Étant donné que je suis une anthropologue de sexe féminin, a priori oui,puisque habituellement l<strong>es</strong> femm<strong>es</strong> pleurent en public, en groupe au cours <strong>d<strong>es</strong></strong> funéraill<strong>es</strong>.Montrer de la compassion envers l<strong>es</strong> endeuillés : <strong>es</strong>t-ce une observation participante <strong>d<strong>es</strong></strong>rit<strong>es</strong> funérair<strong>es</strong> ? <strong>No</strong>us avons tous été touchés par la perte d’un proche ou que d’un ami,49


Connaissance par corps et distanciationque l’on soit ethnologue ou non : il n’<strong>es</strong>t donc pas impossible d’observer et de participer à<strong>d<strong>es</strong></strong> funéraill<strong>es</strong> au Népal. <strong>No</strong>us commencerons donc par nous poser la qu<strong>es</strong>tion de savoircomment l<strong>es</strong> pleureus<strong>es</strong>, dans le contexte funéraire « raï » pleurent-ell<strong>es</strong> ? Comment l<strong>es</strong>pleurs, lors de funéraill<strong>es</strong> en occident, sont-ils mo<strong>du</strong>lés dans l<strong>es</strong> context<strong>es</strong> publics et privés? Qu’<strong>es</strong>t ce qui se révèle de véritablement personnel ou public dans l<strong>es</strong> manif<strong>es</strong>tationsextérieur<strong>es</strong> de la douleur ?clarita.femenias@gmail.comEntre mimétisme et connivence :étude <strong>d<strong>es</strong></strong> transformations intersubjectiv<strong>es</strong> dans la perception <strong>d<strong>es</strong></strong> choix matrimoniauxdans une société urbaine post-coloniale (le cas de Katmandou, Népal)Claire Martinus (doctorante, Chargée de cours - Université de Lille I et Mons)A quoi sont <strong>du</strong><strong>es</strong> l<strong>es</strong> transformations idéologiqu<strong>es</strong> actuell<strong>es</strong> au Népal, notamment dans ledomaine religieux et dans celui <strong>d<strong>es</strong></strong> cast<strong>es</strong>? Pour approcher concrètement cell<strong>es</strong>-ci, j’analysel’institution sociale particulière <strong>du</strong> mariage en postulant que l<strong>es</strong> changements <strong>d<strong>es</strong></strong> politiqu<strong>es</strong>matrimonial<strong>es</strong> sont un index pertinent. L<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> matrimonial<strong>es</strong> auparavantendogam<strong>es</strong> permettent aujourd’hui aux indivi<strong>du</strong>s de choisir leur conjoint, et on comptede plus en plus d’allianc<strong>es</strong> « intercast<strong>es</strong> ». Tenir un discours cohérent, raisonné, réflexifsur la notion de mariage a néc<strong>es</strong>sité un retour sur ma situation sociale, sur m<strong>es</strong> propr<strong>es</strong>catégori<strong>es</strong>. Mon statut de femme mariée me permet de porter l<strong>es</strong> attributs <strong>d<strong>es</strong></strong> femm<strong>es</strong>marié<strong>es</strong>, comme le pote (collier de perl<strong>es</strong>), l<strong>es</strong> chura (bracelets) et la tika (marque roug<strong>es</strong>ur le front), ce qui le rend discernable : le mimétisme <strong>d<strong>es</strong></strong> sign<strong>es</strong> corporels indiquant l<strong>es</strong>tatut marital m’a aidé à partager, participer et entrer en connivence avec l<strong>es</strong> indivi<strong>du</strong>sdont j’observais le mariage.Claire.MARTINUS@umons.ac.beComment se faire accepter comme chercheur dans le temple <strong>du</strong> Baiyunguan ; la vietaoïste en ChineMarjorie Meunier (doctorante - Université de Lille I - EFEO)Le Temple <strong>du</strong> Baiyunguan <strong>es</strong>t un haut lieu de la vie taoïste en Chine. Pour s’y faire accepteren tant que chercheur, surtout par <strong>d<strong>es</strong></strong> maîtr<strong>es</strong> taoïst<strong>es</strong>, la simple conversation quiouvre pourtant tant de port<strong>es</strong>, ne suffisait pas. C’<strong>es</strong>t pourquoi afin d’entrer sur le terrain,c’<strong>es</strong>t l’apprentissage <strong>du</strong> taiji chuan avec un maître taoïste <strong>du</strong> temple qui s’<strong>es</strong>t finalementrévélé fructueux.Ce mode d’entrée avait l’avantage de permettre la compréhension d’une pratique empreintede taoïsme, de construire une relation privilégiée avec un maître, ainsi que de légi-50


timer la présence de l’observateur dans le temple. Cependant cet engagement total dansle terrain pose également de nombreus<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions : Jusqu’où cette pratique physique,menant peu à peu à l’incorporation <strong>d<strong>es</strong></strong> précept<strong>es</strong> taoïst<strong>es</strong>, permet-elle par la suite la distanciationnéc<strong>es</strong>saire aux fins de connaissance ? A l’inverse peut-on réellement prétendrecomprendre une religion dont l<strong>es</strong> concepts reposent sur <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> quotidienn<strong>es</strong> <strong>du</strong>corps (méditation, pratique <strong>du</strong> taiji chuan et autre arts de maîtrise <strong>d<strong>es</strong></strong> énergi<strong>es</strong>), sans l<strong>es</strong>pratiquer ?mglobtroteuse@hotmail.frEthnographie de la « société de la résistance » <strong>du</strong> Hezbollah dans la banlieue sud deBeyrouth : flou de l’observation, suspicion de la participation.Quand l’observation participante devient un but en soi, et l’ethnographe l’incorporationordinaire d’une angoisse sécuritaire couranteFrédéric Mouloud (doctorant, ATER - Université de Lille I)Le Hezbollah se considérant comme constamment « en guerre » contre l’état d’Israël etla politique étrangère américaine qualifiée d’impérialiste, c’<strong>es</strong>t avec une grande méfianceque sa « société de la résistance » entretient sa « culture de la résistance » à « l’ennemi », etpar l<strong>es</strong> règl<strong>es</strong> de l’intelligence <strong>du</strong> renseignement, r<strong>es</strong>te très vigilante vis-à-vis de « l’agentétranger » se rapprochant de s<strong>es</strong> milieux sociaux, au service <strong>d<strong>es</strong></strong> intérêts de ceux qu’ilscombattent.La démarche ethnographique se trouve ici d’entrée de jeu parée d’une suspicion permanente,évoluant dans s<strong>es</strong> form<strong>es</strong> au fur et à m<strong>es</strong>ure de la présence prolongée sur place.Présence qui demande patience et prudence. Précautions dans la prise de contact, lafaçon de se présenter soi et son travail, d’évoluer dans la mince marge de manœuvre qui<strong>es</strong>t la nôtre quant à la possibilité d’influer sur l<strong>es</strong> contraint<strong>es</strong> p<strong>es</strong>ant sur l<strong>es</strong> conditions detravail requis<strong>es</strong> pour une ethnographie sérieuse. Le présent travail ne se fixe pas pour butd’étudier le Hezbollah à travers s<strong>es</strong> institutions spécifiqu<strong>es</strong> et « matérialisé<strong>es</strong> » dans <strong>d<strong>es</strong></strong>bâtiments, mais <strong>es</strong>saiera plutôt de « détricoter » l<strong>es</strong> fils <strong>du</strong> quotidien tel qu’il <strong>es</strong>t pratiquédans le quartier de Hareit Hreik.fredmo2002@yahoo.frChercheur engagé et prof<strong>es</strong>sionnel <strong>du</strong> développement en milieu rural au Togo :équilibre entre affects, technique et distanciationMahamondou N’Djambara (doctorant - Université de Lille I et Lomé)<strong>No</strong>us avons choisi d’observer une communauté de migrants ruraux au sud <strong>du</strong> Togo, paysd’où nous somm<strong>es</strong> originair<strong>es</strong>. Il s’agit de migrants venus <strong>du</strong> nord <strong>du</strong> pays (région d’où51Corps


Connaissance par corps et distanciationnous venons), de l’ethnie kabyè (que nous avons ‘‘connue’’ pendant une période de notr<strong>es</strong>colarité et dont nous parlons la langue). Parti pour étudier comment cette communautévivait en milieu d’accueil, notamment l<strong>es</strong> liens qu’elle entretenait avec l<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong>et l<strong>es</strong> transformations culturell<strong>es</strong> que cette situation avait pu engendrer, nous avons étésurpris par la régularité d’un phénomène qui semble régir leur vie sociale : le projet dedéveloppement, cet outil adopté par l<strong>es</strong> Etats - pour promouvoir leur développement - etl<strong>es</strong> ONG /Associations - pour améliorer l<strong>es</strong> conditions de vie <strong>d<strong>es</strong></strong> populations pauvr<strong>es</strong>.<strong>No</strong>us avons décidé alors d’étudier de plus près ce phénomène, en menant une rechercheethnographique auprès de la communauté de Bokocopé, un hameau de migrants kabyè,situé à environ 15 km au nord-<strong>es</strong>t de Kpalimé, grande ville de la Région <strong>d<strong>es</strong></strong> Plateaux auTogo. Sept mois après le démarrage de notre recherche, nous avons accepté un postede r<strong>es</strong>ponsable de l’Association Elevag<strong>es</strong> Sans Frontièr<strong>es</strong> au Togo, qui intervient aussidans la Région <strong>d<strong>es</strong></strong> Plateaux où se situe justement Bokocopé. <strong>No</strong>us voici donc dansune situation où, en tant que chercheur, nous abordons un milieu qui nous <strong>es</strong>t familier,dans un contexte prof<strong>es</strong>sionnel connu. Comment pouvons-nous dans ce cas prétendreà l’objectivité ?mndjambara@yahoo.frLa connaissance située, un proc<strong>es</strong>sus affectif d’identification et de distanciationCarine Plancke (post-doctorante - LAS)Sous le constat de l’impossibilité d’une connaissance objective à partir de la positiond’observateur neutre il <strong>es</strong>t devenu courant en anthropologie de plaider pour une prise encompte de la situation <strong>du</strong> chercheur, en particulier de son genre et de son appartenanceethnique ou sociale. Plus radicalement, il <strong>es</strong>t soutenu qu’il peut y avoir <strong>d<strong>es</strong></strong> avantag<strong>es</strong> épistémologiqu<strong>es</strong>pour ceux qui, à partir de leur propre situation, privilégient un point de vueparticulier, bien que facilement minorisés, dans le sens où il leur <strong>es</strong>t alors possible de révéleret d’écarter <strong>d<strong>es</strong></strong> suppositions communément adopté<strong>es</strong> qui peuvent biaiser la rechercheou d’offrir <strong>d<strong>es</strong></strong> explications moins partiell<strong>es</strong>. Dans cette présentation, je vise à développercomment la pro<strong>du</strong>ction d’une connaissance située néc<strong>es</strong>site un double proc<strong>es</strong>sus affectifd’identification et de distanciation. Le choix d’une chercheure, par exemple, d’adopterle point de vue <strong>d<strong>es</strong></strong> femm<strong>es</strong> <strong>du</strong> groupe étudié demande, d’une part, qu’elle arrive à s<strong>es</strong>ituer dans une proximité affective avec ell<strong>es</strong> et à partager leur vécu en se distanciant decertain<strong>es</strong> évidenc<strong>es</strong> et, d’autre part, qu’elle délaisse <strong>d<strong>es</strong></strong> théori<strong>es</strong> qui sont androcentré<strong>es</strong>ou peu apt<strong>es</strong> à tra<strong>du</strong>ire le vécu partagé. Je prendrai comme exemple la recherche que j’aientreprise sur l<strong>es</strong> dans<strong>es</strong> féminin<strong>es</strong> voué<strong>es</strong> aux géni<strong>es</strong> de l’eau chez l<strong>es</strong> Punu <strong>du</strong> Congo-Brazzaville.carine.plancke@gmail.com52


CorpsLa mise en récit <strong>d<strong>es</strong></strong> maux dans la relation médecin/malade en Acupuncture :une approche ethno-cinématographiqueGill<strong>es</strong> Rémillet (MCF - Université Paris-X Nanterre)Dans une consultation médicale où le traitement thérapeutique n’<strong>es</strong>t pas différé (sousforme de médicament) mais s’effectue plutôt sur « le champ » ; ici l<strong>es</strong> aiguill<strong>es</strong> de l’acupuncteurremplaçant l<strong>es</strong> médicaments <strong>du</strong> médecin allopathe, quelle <strong>es</strong>t la place accordéeau corps, à la parole <strong>du</strong> malade et à s<strong>es</strong> émotions dans la construction de « sa maladie »et quels en sont l<strong>es</strong> impacts pour sa prise en charge thérapeutique ? La <strong>du</strong>alité qui opposed’un côté discours « subjectif <strong>du</strong> patient » et « écoute objective » <strong>du</strong> médecin <strong>es</strong>t-elletoujours fondée, et si oui comment se recompose-t-elle ? Comment le malade arrivet-ilà mettre en mots s<strong>es</strong> maux ? Que dit-il de lui et qu’<strong>es</strong>t-il amené à dire à travers samaladie ? Comment le médecin tra<strong>du</strong>it ou retra<strong>du</strong>it ce récit indivi<strong>du</strong>el <strong>du</strong> malade face àsa maladie et qu’en fait-il ? Cette médecine parfois qualifiée de « douce », de « parallèle »ou encore « d’alternative » propose-t-elle vraiment un autre modèle de mise en récit <strong>d<strong>es</strong></strong>maux et de la maladie ? Au- delà <strong>d<strong>es</strong></strong> résultats même de l’enquête, cette communicationévaluera l’impact <strong>du</strong> dispositif filmique comme mode de connaissance anthropologiquequ’il s’agira d’interroger tant sur le plan méthodologique qu’épistémologique, situé entreémotion et cognition, implication et distanciation.gill<strong>es</strong>.remillet@orange.frConnaissance par corps et distanciation :la spécificité de l’exploration anthropologique entre émotion et cognition.Intro<strong>du</strong>ction à l’atelierBrigitte Steinmann (PU - Université Lille 1)brigitte.steinmann@gmail.com53


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 29<strong>No</strong>uvell<strong>es</strong> approch<strong>es</strong> et nouveaux objets de l’anthropologiede la santé : contribution à l’anthropologie généraleCoordination :Laurent Vidal (laurent.vidal@ird.fr)Claudie Haxaire (claudie.haxaire@univ-br<strong>es</strong>t.fr)L’association Ama<strong>d<strong>es</strong></strong> se propose de contribuer au néc<strong>es</strong>saire bilan renouvelé de l’anthropologiede la maladie et de la santé en France, et montrer ce qu’elle apporte à l’anthropologiegénérale. Longtemps supposée r<strong>es</strong>treinte à son domaine appliqué et à l’étude <strong>d<strong>es</strong></strong> «ethnomédecin<strong>es</strong> », <strong>d<strong>es</strong></strong> « guérisseurs » et <strong>d<strong>es</strong></strong> représentations symboliqu<strong>es</strong> de la maladie,il s’agira de montrer à la fois le dynamisme de ce champ d’étude, mais aussi combien,à maints égards, l<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions et pratiqu<strong>es</strong> de recherche traité<strong>es</strong> par l<strong>es</strong> anthropologu<strong>es</strong>se réclamant de ce champ d’étu<strong>d<strong>es</strong></strong> apportent <strong>d<strong>es</strong></strong> éclairag<strong>es</strong> aux qu<strong>es</strong>tions <strong>es</strong>sentiell<strong>es</strong>appréhendé<strong>es</strong> par l’anthropologie contemporaine.On débattra ainsi :- <strong>d<strong>es</strong></strong> qu<strong>es</strong>tions lié<strong>es</strong> à l’éthique de la recherche- <strong>d<strong>es</strong></strong> liens régissant le « fondamental », l’« appliqué » et l’« impliqué »- <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux liés à la demande sociale en direction de l’anthropologie : sa nature, sa formulation,s<strong>es</strong> effets- <strong>d<strong>es</strong></strong> nouvell<strong>es</strong> frontièr<strong>es</strong> d’humanité et d’identité véhiculé<strong>es</strong> par l<strong>es</strong> innovations médical<strong>es</strong>- <strong>d<strong>es</strong></strong> renouvellements possibl<strong>es</strong> de la construction de l’objet et <strong>du</strong> rapport au « terrain »en anthropologie générale***Intervenants :Bachelot A. (Université Paris 13)Beaudevin Claire (Université Paris D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong> - Cerm<strong>es</strong>3)Delanoë Daniel (Université Paris 13 - INSERM)Ducournau Pascal (Université Toulouse Le Mirail - LISST)Faya Jean (Université de Lyon - CREA)Gastaud Pierre-Guy (Université Nice Sophia Antipolis - CIRCPLES)Hajri S. (Université Paris 13)Hassoun D. (Université Paris 13)Haxaire Claudie (Université Bretagne Occidentale)54


SantéHermann Judith (Université Aix-Marseille - SE4S)Lepinay Hélène (Université Paris D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong> - CEPED)Mahfoudh Draoui D. (Université de Tunis - ONFP)Marsicano E. (Université Paris 13)Ouvrier Ashley (Université Aix-Marseille)V. Ringa (Université Paris 13)Rosis (de) Carolina (CEAf – EHESS)Vidal Laurent (IRD)<strong>No</strong>rmalité, identité, virtualité. Apports thématiqu<strong>es</strong> et méthodologiqu<strong>es</strong> de l’étude de lagénomique personnalisée sur InternetClaire Beaudevin (Université Paris D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong> - Cerm<strong>es</strong>3),Pascal Ducournau (Université Toulouse Le Mirail - LISST)Il <strong>es</strong>t possible d’acheter sur Internet (sur <strong>d<strong>es</strong></strong> sit<strong>es</strong> majoritairement basés aux États-Unis)<strong>d<strong>es</strong></strong> t<strong>es</strong>ts génétiqu<strong>es</strong> renseignant sur notre susceptibilité à certain<strong>es</strong> maladi<strong>es</strong> ou la provenancegéographique de nos ancêtr<strong>es</strong>. Au-delà de l’anthropologie de la santé, l’étude decette “e-génomique personnalisée” <strong>es</strong>t transversale à plusieurs domain<strong>es</strong> : notammentl’anthropologie de la connaissance (transferts de connaissanc<strong>es</strong> spécialisé<strong>es</strong>) et l’anthropologie<strong>d<strong>es</strong></strong> scienc<strong>es</strong> (rapports entre milieu scientifique et pourvoyeurs de t<strong>es</strong>ts). Cettecommunication concerne <strong>d<strong>es</strong></strong> aspects centraux de la vie en société et donc de l’anthropologiegénérale : comment définir l’anormalité ? Quels sont l<strong>es</strong> liens entre génome et identitéindivi<strong>du</strong>elle et collective ? Enfin, il s’agit d’un terrain sinon inédit <strong>du</strong> moins insolite,car entièrement virtuel. Il constitue donc un défi méthodologique, pour le recrutement<strong>d<strong>es</strong></strong> informateurs en ligne comme pour la con<strong>du</strong>ite d’un terrain ethnographique entreforums, réseaux sociaux et VoIP.claire@beaudevin.net<strong>du</strong>courna@cict.frLa construction sociale de la ménopause en Tunisie et en FranceDaniel Delanoë (Université Paris 13 - INSERM)(S. Hajri (Université Paris 13), A. Bachelot (Université Paris 13), D. Mahfoudh Draoui(Université de Tunis - ONFP), D. Hassoun (Université Paris 13), E. Marsicano (UniversitéParis 13), V. Ringa (Université Paris 13) )La ménopause varie considérablement selon l<strong>es</strong> sociétés et l<strong>es</strong> group<strong>es</strong> sociaux, au niveau<strong>d<strong>es</strong></strong> symptôm<strong>es</strong> et au niveau <strong>du</strong> statut social. L<strong>es</strong> facteurs en sont encore mal connus.55


<strong>No</strong>uvell<strong>es</strong> approch<strong>es</strong> et nouveaux objets de l’anthropologie de la santé<strong>No</strong>tre recherche en Tunisie et en France a montré trois typ<strong>es</strong> d’expérienc<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> Tunisienn<strong>es</strong>de milieu populaire, en Tunisie et en France, vivent une ménopause avec <strong>d<strong>es</strong></strong>symptôm<strong>es</strong> intens<strong>es</strong> et un sentiment de forte dévalorisation sociale. Une ménopause avecpeu de symptôm<strong>es</strong> mais une forte perte de valeur <strong>es</strong>thétique prédomine chez l<strong>es</strong> Tunisienn<strong>es</strong>de classe moyenne en Tunisie et en France. Une ménopause avec peu de symptôm<strong>es</strong>mais une valeur sociale peu modifiée prédomine chez l<strong>es</strong> Français<strong>es</strong>. Le niveausocial et le niveau d’autonomie <strong>d<strong>es</strong></strong> femm<strong>es</strong> jouent un rôle important.daniel.delanoe@wanadoo.frEtre dans le même temps anthropologue et soignant :quelle opportunité pour la connaissance ?Jean Faya (Université de Lyon - CREA)Faire le choix d’être dans le même temps chercheur en scienc<strong>es</strong> humain<strong>es</strong> et praticiende santé vise un double positionnement qui interroge. Pouvons-nous en effet adopterréellement une telle posture d’observateur vis-à-vis de nous-mêm<strong>es</strong> ? Quelle opportunitéoffre donc cette double position pour la connaissance ?C’<strong>es</strong>t en appliquant s<strong>es</strong> outils de l’analyse anthropologique à son propre savoir que l<strong>es</strong>oignant-et-chercheur peut transformer son engagement dans le soin en distance. Ce« je » de la vérité lui permet de relativiser son objectivité, de miser sur une participationobjectivante qui explicite son point de vue et le point de vue <strong>d<strong>es</strong></strong> autr<strong>es</strong>, et de revenir ainsivers l’objectivité enten<strong>du</strong>e alors comme intersubjective.Ce double positionnement éclaire aussi la posture de l’indivi<strong>du</strong>-et-chercheur et son inévitableimplication dans son objet de recherche. Il invite chacun à une réflexivité réflexe etnous prévient d’une épistémologie de l’imaginaire pour une épistémologie plus réaliste.jean.faya@yahoo.frRencontre avec l’a<strong>du</strong>lte vieillissant à partir d’un double éclairage :psychologique et anthropologiquePierre-Guy Gastaud (Université Nice Sophia Antipolis - CIRCPLES)L’origine de ce travail <strong>es</strong>t issue d’un qu<strong>es</strong>tionnement clinique de ma pratique de psychologue<strong>du</strong>rant lequel de nombreus<strong>es</strong> personn<strong>es</strong> âgé<strong>es</strong> m’ont fait part de leur appréhension<strong>du</strong> « handicap ». Devenir touchant beaucoup de résidents que ce soit par la perte de l’autonomiepsychique et/ou la perte de l’autonomie physique. C<strong>es</strong> pert<strong>es</strong> sont visibl<strong>es</strong>, pourla première, au travers <strong>d<strong>es</strong></strong> résidents perdant la mémoire et étant régulièrement délirants ;pour l<strong>es</strong> autr<strong>es</strong>, par la mise à disposition d’un fauteuil roulant devant leur impossibilité àmarcher seul.56


Dans ce double éclairage, l’anthropologie m’aide à cibler au mieux mon objet de rechercheet à croiser l<strong>es</strong> différents discours tant politique que celui <strong>d<strong>es</strong></strong> prof<strong>es</strong>sionnels ; encomplément <strong>d<strong>es</strong></strong> discours tenu par l<strong>es</strong> personn<strong>es</strong> que je rencontre dans le cadre de mapratique. En tant que doctorant en anthropologie, la psychologie me permet d’une partde découvrir <strong>d<strong>es</strong></strong> terrains nouveaux, d’autr<strong>es</strong> part d’aborder différemment c<strong>es</strong> nouveauxterrains.gastaudpg@yahoo.frC’<strong>es</strong>t moi qui fait la phlébite et ma fille qui a le gène » :innovations dans le savoir expert et désarroi dans l<strong>es</strong> famill<strong>es</strong>Claudie Haxaire (Université Bretagne Occidentale)Le savoir expert, issu de la recherche clinique, lorsqu’il se construit sur un raisonnementstatistique complexe, aboutit à une évaluation <strong>du</strong> risque difficile à saisir par le profane.L<strong>es</strong> résultats que nous présentons ici sont issus d’un projet portant sur la prévention<strong>d<strong>es</strong></strong> MVTE (phlébite et embolie pulmonaire) idiopathiqu<strong>es</strong> dans l<strong>es</strong> famill<strong>es</strong> à risque.L’équipe de recherche clinique <strong>du</strong> CHU de Br<strong>es</strong>t (GETBO) avait montré que ce raisonnementclinique était plus prédictible <strong>du</strong> risque que la mise en évidence <strong>d<strong>es</strong></strong> seul<strong>es</strong>mutations génétiqu<strong>es</strong> connu<strong>es</strong>. <strong>No</strong>us avons tenté d’appréhender l<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> sur lamaladie et s<strong>es</strong> risqu<strong>es</strong> par chacun <strong>d<strong>es</strong></strong> membr<strong>es</strong> de 8 famill<strong>es</strong> de mala<strong>d<strong>es</strong></strong> ayant vécu unépisode. Ce savoir d’expérience, savoir pratique, <strong>es</strong>t par nature contextualisé. A traversl’analyse de cart<strong>es</strong> systémiqu<strong>es</strong> nous montrerons que le rapport de proximité ou de distanceque l’interviewé r<strong>es</strong>sent avec la personne jouant le rôle de révélateur dans la famille,ainsi que de la structure de cette dernière, influence la perception <strong>du</strong> risque.claudie.haxaire@univ-br<strong>es</strong>t.frSocio-anthropologie de la “rémission” ou “guérison” :pour une autre approche <strong>d<strong>es</strong></strong> faits de santé ?Judith Hermann (Université Aix-Marseille - SE4S)L’anthropologie de la santé n’a que peu interrogé systématiquement le proc<strong>es</strong>sus <strong>du</strong>rantlequel l<strong>es</strong> mala<strong>d<strong>es</strong></strong> redevenaient « normaux », retrouvaient leur santé. Cette présentationvoudrait montrer que ce fait, appelé “guérison” ou “rémission”, constitue un objetd’étude pour l<strong>es</strong> scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong>. Au <strong>No</strong>rd, l<strong>es</strong> chercheurs l’observent pour différent<strong>es</strong>pathologi<strong>es</strong> (cancer, maladie chronique). Une comparaison avec <strong>d<strong>es</strong></strong> guérisons miraculeus<strong>es</strong><strong>du</strong> sida en Ethiopie en illustre la variété et leur enchâssement dans le social et leculturel. La « guérison » (comme proc<strong>es</strong>sus-terme) et s<strong>es</strong> multipl<strong>es</strong> définitions (fonctions<strong>du</strong> type de maladie) pourrait être interrogée sur la base de comment et quand : (1) une57Santé


<strong>No</strong>uvell<strong>es</strong> approch<strong>es</strong> et nouveaux objets de l’anthropologie de la santépersonne/sujet se considère remise et retourne à la vie « normale » ; (2) un groupe social/culturel envisage cela ; (3) l<strong>es</strong> systèm<strong>es</strong> de soins/santé établissent, conceptualisent etnomment ce proc<strong>es</strong>sus. A terme, ce type de réflexion peut déboucher sur une définitionplus précise de la « santé ».judithhermann@wanadoo.frAnthropologie <strong>d<strong>es</strong></strong> adol<strong>es</strong>cents nés et vivant avec le VIH en Thaïlande <strong>du</strong> <strong>No</strong>rd :contribution à l’anthropologie <strong>d<strong>es</strong></strong> sociétés contemporain<strong>es</strong>Hélène Lepinay (Université Paris D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong> - CEPED)Au sein d’une équipe de recherche effectuant <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>sais cliniqu<strong>es</strong> sur le VIH a été développéeune recherche doctorale en anthropologie. A la demande <strong>d<strong>es</strong></strong> chercheurs de cetteéquipe, <strong>d<strong>es</strong></strong> soignants, <strong>d<strong>es</strong></strong> patients et <strong>d<strong>es</strong></strong> membr<strong>es</strong> de la communauté, le travail de terrains’<strong>es</strong>t intér<strong>es</strong>sé aux adol<strong>es</strong>cents nés et vivant avec le VIH en Thaïlande <strong>du</strong> <strong>No</strong>rd. Il apparaîtque l’analyse de la catégorie d’adol<strong>es</strong>cent(s) pose un certain nombre de qu<strong>es</strong>tions méthodologiqu<strong>es</strong>au chercheur en anthropologie. C<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions l’amènent régulièrement à s’interrogersur l’approche anthropologique à adopter face à l’analyse <strong>du</strong> changement social.Cette communication propose de présenter l<strong>es</strong> donné<strong>es</strong> préliminair<strong>es</strong> de cette rechercherelativ<strong>es</strong> à la délimitation de la catégorie d’étude en insistant sur la méthodologie de cetterecherche. Cette communication entend ainsi contribuer aux qu<strong>es</strong>tionnements épistémologiqu<strong>es</strong>actuels en anthropologie générale confrontée à l’étude <strong>d<strong>es</strong></strong> sociétés contemporain<strong>es</strong>.helenelepinay@hotmail.comDe l’ethnographie à la r<strong>es</strong>titution <strong>d<strong>es</strong></strong> donné<strong>es</strong>.Réflexion sur l<strong>es</strong> apports de l’anthropologie de la recherche médicaleAshley Ouvrier (Université Aix-Marseille)La recherche médicale en Afrique <strong>es</strong>t un phénomène ancien et complexe qui in<strong>du</strong>it <strong>d<strong>es</strong></strong>problèm<strong>es</strong> éthiqu<strong>es</strong> spécifiqu<strong>es</strong> et suscite <strong>d<strong>es</strong></strong> mécanism<strong>es</strong> sociaux que l’anthropologie dela santé commence à documenter. À partir d’une étude ethnographique réalisée dans unerégion rurale <strong>du</strong> Sénégal où de nombreus<strong>es</strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> cliniqu<strong>es</strong> ont été réalisé<strong>es</strong>, je proposede montrer en quoi l<strong>es</strong> donné<strong>es</strong> recueilli<strong>es</strong> sur l<strong>es</strong> suspicions de vol de sang offrent unnouvel éclairage au regard <strong>d<strong>es</strong></strong> analys<strong>es</strong> en term<strong>es</strong> de «rumeurs populair<strong>es</strong>» et de « sorcellerie». J’exposerai ensuite à partir de la <strong>d<strong>es</strong></strong>cription <strong>du</strong> parrainage établi entre <strong>d<strong>es</strong></strong> prof<strong>es</strong>sionnelsde la recherche et l<strong>es</strong> participants à c<strong>es</strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> comment la recherche cliniqu<strong>es</strong>timule <strong>d<strong>es</strong></strong> proc<strong>es</strong>sus inatten<strong>du</strong>s d’entraide transnationaux. Enfin, à partir <strong>du</strong> récit d’uneexpérience de r<strong>es</strong>titution <strong>d<strong>es</strong></strong> donné<strong>es</strong> par théâtre participatif, je montrerai en quoi cette58


étape ultime de la recherche peut constituer à la fois un positionnement éthique et uneouverture vers d’autr<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de recueil de donné<strong>es</strong> en anthropologie.ashleyouvrier@yahoo.frSujets incorporés et contexte épidémique <strong>du</strong> VIH.Potentialités heuristiqu<strong>es</strong> d’un paradigme interprétatifCarolina (de) Rosis (CEAf – EHESS)Intro<strong>du</strong>it en 1934 comme champ d’intérêt anthropologique par la célèbre allocution deM. Mauss sur l<strong>es</strong> techniqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> corps ; étant l’objet d’apparitions sporadiqu<strong>es</strong> au seind’autr<strong>es</strong> travaux sociologiqu<strong>es</strong> et anthropologiqu<strong>es</strong>, ce n’<strong>es</strong>t qu’à partir <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 80 quele corps a commencé à se constituer comme un objet de l’anthropologie.Selon une perspective s’approchant de l’épistémologie historique de G. Bachelard, dansun premier temps, cette communication met à jour l<strong>es</strong> conditions politiqu<strong>es</strong> culturell<strong>es</strong>et social<strong>es</strong> de l’anthropologie qui ont déterminé, entre l<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> 50 et 80, la trame <strong>d<strong>es</strong></strong>ruptur<strong>es</strong> épistémologiqu<strong>es</strong> dans laquelle la conceptualisation <strong>du</strong> corps comme objet anthropologiqu<strong>es</strong>’<strong>es</strong>t inscrite.Dans un second temps, seront éclairé<strong>es</strong> certain<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> potentialités heuristiqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> paradigmeinterprétatif de sujet incorporé dans l’analyse <strong>d<strong>es</strong></strong> politiqu<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>anté œuvrant dans le contexte épidémique <strong>du</strong> VIH de la ville éthiopienne de Gondar àl’heure de l’accès gratuit aux antirétroviraux.carolinarosis@yahoo.comPartir de l’anthropologie de la santéLaurent Vidal (IRD)L<strong>es</strong> indivi<strong>du</strong>s, group<strong>es</strong> sociaux et institutions qui définissent et tentent de contrôler lamaladie comme le « bien être » de chacun sont porteurs d’un double enjeu épistémologique.D’une part, leurs représentations, leurs pratiqu<strong>es</strong> sont révélatric<strong>es</strong> <strong>du</strong> social danslequel ell<strong>es</strong> prennent forme. D’autre part l’anthropologie <strong>d<strong>es</strong></strong> qu<strong>es</strong>tions de santé porteune série d’enseignements pour l’anthropologie générale : le rapport à l’enquêté et auterrain, la r<strong>es</strong>titution de la connaissance, la construction de l’objet sont autant de qu<strong>es</strong>tionsarchétypiqu<strong>es</strong> de toute anthropologie que celle portant sur « la santé » permet derepenser.Enfin, penser le social à travers la santé et l’anthropologie à travers celle prenant pour objetla santé sont <strong>d<strong>es</strong></strong> démarch<strong>es</strong> inséparabl<strong>es</strong> : cela rappelle incidemment que l<strong>es</strong> apportsd’une discipline à la « compréhension de l’existant » sont fondamentalement tributair<strong>es</strong>de sa capacité à penser s<strong>es</strong> propr<strong>es</strong> démarch<strong>es</strong>.laurent.vidal@ird.fr59Santé


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 33Ontologi<strong>es</strong> et politiqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> corps dans l<strong>es</strong> <strong>es</strong>saisCoordination :Charlotte Briv<strong>es</strong> (charlottebriv<strong>es</strong>@gmail.com)Frédéric Le Marcis (frederic.lemarcis@ird.fr)L’<strong>es</strong>sai thérapeutique, objet frontière entre pratique médicale et expérimentation scientifique,crée un monde possible parmi d’autr<strong>es</strong>, participe à la définition de politiqu<strong>es</strong>. Cefaisant, il créé <strong>d<strong>es</strong></strong> ontologi<strong>es</strong> multipl<strong>es</strong> concernant l<strong>es</strong> patients, la maladie, l<strong>es</strong> personnelssoignants, l<strong>es</strong> entrepris<strong>es</strong> pharmaceutiqu<strong>es</strong> ou l<strong>es</strong> partenair<strong>es</strong> financiers. Chaque acteurde l’<strong>es</strong>sai participe dans le même temps d’autr<strong>es</strong> mon<strong>d<strong>es</strong></strong> sociaux, pro<strong>du</strong>cteurs à leur tourd’autr<strong>es</strong> ontologi<strong>es</strong>. <strong>No</strong>us nous intér<strong>es</strong>sons cependant plus précisément aux mala<strong>d<strong>es</strong></strong>.Lorsqu’ils intègrent un <strong>es</strong>sai, ils intègrent dans le même temps une expérimentationscientifique dépendante de protocol<strong>es</strong> extrêmement lourds. La conception de la maladie,de la santé et <strong>d<strong>es</strong></strong> soins, <strong>du</strong> corps <strong>du</strong> patient ou de son rôle qui s’y déploie, viennentrencontrer son vécu personnel, le poids de la famille, le contexte socio-économique etpolitique. Il s’agit donc de nous qu<strong>es</strong>tionner sur l<strong>es</strong> ontologi<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> corpsdans l<strong>es</strong> <strong>es</strong>sais thérapeutiqu<strong>es</strong>, en utilisant l<strong>es</strong> théori<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> métho<strong>d<strong>es</strong></strong> de l’anthropologiemédicale et <strong>d<strong>es</strong></strong> Science Studi<strong>es</strong>.***Intervenants :Briv<strong>es</strong> Charlotte (post-doctorante - LAM UMR5115)Hancart-Petitet Pascale (Amsterdam University - Amsterdam Institute for Social Science R<strong>es</strong>earch - InstitutPasteur <strong>du</strong> Cambodge, l’UMI 233 de l’IRD)Kingori Patricia (Wellcome Trust Biomedical Ethics PhD Student)Lachenal Guillaume (MCF - Université Paris Diderot - CEMAf)Le Marcis Frédéric (MCF – HDR - UMR 912 SE4S - IRD Centre de Ouagadougou)Tantchou Josiane Carine (post-doctorante - LAM UMR5115)60


L’objectivation <strong>d<strong>es</strong></strong> corps dans un <strong>es</strong>sai thérapeutique, ou comment concevoir l’indivi<strong>du</strong>au sein d’une expérimentation scientifiqueCharlotte Briv<strong>es</strong> (post-doctorante - LAM UMR5115)À partir de l’ethnographie d’un <strong>es</strong>sai thérapeutique mené au Burkina Faso sur l’efficacitéet l’innocuité de deux typ<strong>es</strong> de traitements prophylactiqu<strong>es</strong> visant à ré<strong>du</strong>ire l’infection parle VIH de la mère à l’enfant lors de l’allaitement exclusif, cette communication proposede décrire et d’analyser la façon dont <strong>es</strong>t construite l’expérimentation, ainsi que l<strong>es</strong> différent<strong>es</strong>ontologi<strong>es</strong> (<strong>du</strong> corps, de la maladie, <strong>du</strong> virus) qui s’en dégagent.En analysant plus particulièrement la façon dont l<strong>es</strong> corps sont objectivés, nous seronscon<strong>du</strong>its à concevoir autrement le rôle <strong>d<strong>es</strong></strong> patients dans l<strong>es</strong> protocol<strong>es</strong>, mais aussi l’infectionelle-même, ainsi que le rôle et la fonction <strong>d<strong>es</strong></strong> molécul<strong>es</strong> utilisé<strong>es</strong> pour la prévenir. Lepatient, l<strong>es</strong> molécul<strong>es</strong> et le virus forment alors un système expérimental dont la fiabilitédépend de la compétence <strong>d<strong>es</strong></strong> patients à devenir <strong>d<strong>es</strong></strong> « objet de recherche ». <strong>No</strong>us seronsalors con<strong>du</strong>its à repenser la notion d’observance, ainsi que celle de résistance, et à faire<strong>d<strong>es</strong></strong> patients <strong>d<strong>es</strong></strong> indivi<strong>du</strong>s actifs dans le proc<strong>es</strong>sus de leur propre objectivation.charlottebriv<strong>es</strong>@gmail.comUne anthropologue chez l<strong>es</strong> Pasteuriens : Construction sociale d’une incursion et enjeux<strong>du</strong> savoir scientifique autour d’un <strong>es</strong>sai clinique au CambodgePascale Hancart-Petitet (Amsterdam University - Amsterdam Institute for Social ScienceR<strong>es</strong>earch - Institut Pasteur <strong>du</strong> Cambodge, l’UMI 233 de l’IRD)Un programme vise à documenter l<strong>es</strong> dimensions social<strong>es</strong> de la santé de la repro<strong>du</strong>ction<strong>d<strong>es</strong></strong> personn<strong>es</strong> vivant avec le VIH autour d’un <strong>es</strong>sai clinique phare mené par l’InstitutPasteur <strong>du</strong> Cambodge. Cette recherche tente de répondre à une préoccupation <strong>d<strong>es</strong></strong>cliniciens devant l’apparition de gross<strong>es</strong>s<strong>es</strong> chez <strong>d<strong>es</strong></strong> femm<strong>es</strong> prenant <strong>d<strong>es</strong></strong> médicamentstératogèn<strong>es</strong> a priori. Ceci pose plusieurs qu<strong>es</strong>tions en lien avec l<strong>es</strong> modalités contemporain<strong>es</strong>de l’exercice <strong>du</strong> métier d’anthropologue dans l<strong>es</strong> pays <strong>du</strong> Sud. Comment l<strong>es</strong> objetsscientifiqu<strong>es</strong> sont-ils construits ? Quell<strong>es</strong> sont l<strong>es</strong> modalités et l’impact de la rechercheanthropologique sur la recherche clinique ? Comment le savoir pro<strong>du</strong>it <strong>es</strong>t-il diffusé?Que faire <strong>d<strong>es</strong></strong> donné<strong>es</strong> « non prévu<strong>es</strong> »? En quoi c<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> représentent-ell<strong>es</strong> un objetheuristique pertinent pour aborder l<strong>es</strong> enjeux méthodologiqu<strong>es</strong> et épistémologiqu<strong>es</strong> de larecherche anthropologique aujourd’hui ? Ainsi, l<strong>es</strong> objets de recherche dit « <strong>du</strong> domainede l’appliqué » sont aussi propic<strong>es</strong> à l’élaboration de nouveaux cadr<strong>es</strong> théoriqu<strong>es</strong> apt<strong>es</strong> àdécrire, à partir de problématique ciblée, la complexité <strong>d<strong>es</strong></strong> réalités collectiv<strong>es</strong> et indivi<strong>du</strong>ell<strong>es</strong>vécu<strong>es</strong>, observé<strong>es</strong> ou rapporté<strong>es</strong>.pascalehp@gmail.com61Santé


Ontologi<strong>es</strong> et politiqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> corps dans l<strong>es</strong> <strong>es</strong>saisFieldworkers’ ethical dilemmas in the implementation of r<strong>es</strong>earch inclusion criteria LondonSchool of Hygiene and Tropical MedicinePatricia Kingori (Wellcome Trust Biomedical Ethics PhD Student)Medical r<strong>es</strong>earch has increased dramatically in the past 15 years, particularly in r<strong>es</strong>ourcepoorcountri<strong>es</strong> in Sub-Saharan Africa and Eastern Europe. However, in such locationsr<strong>es</strong>earch is more than t<strong>es</strong>ting medicin<strong>es</strong> or interventions; in contexts of high rat<strong>es</strong> ofmortality and morbidity, r<strong>es</strong>earch is an instrument to gain medical care.To obtain adequate sample siz<strong>es</strong> and scientific rigour, such r<strong>es</strong>earch is generally con<strong>du</strong>ctedamong populations susceptible to relevant diseas<strong>es</strong>. R<strong>es</strong>earch is often in contexts ofgreat need and yet its benefits are b<strong>es</strong>towed only on those who are recruited.For fieldworkers, whose <strong>du</strong>ti<strong>es</strong> involve interacting with both included and excluded bodi<strong>es</strong>,th<strong>es</strong>e issu<strong>es</strong> can not easily be ignored. R<strong>es</strong>earch participants are not easily extractedfrom their ethical and social milieu. This paper seeks to examine the dilemmas facedby fieldworkers in implementing r<strong>es</strong>earch inclusion criteria and to eludicate how th<strong>es</strong>edilemmas unfold in their everyday working liv<strong>es</strong>.patriciakingori012@googlemail.comOntologie coloniale de l’expérimentation médicale : la Lomidine, l’indivi<strong>du</strong> et la raceGuillaume Lachenal (MCF - Université Paris Diderot - CEMAf)La lutte contre la maladie <strong>du</strong> sommeil en Afrique a été transformée après la secondeguerre mondiale par l’utilisation d’une nouvelle méthode : l<strong>es</strong> injections de Lomidinepréventive, ou « Lomidinisation ». Ma présentation retracera l’histoire expérimentale decette technique, l<strong>es</strong> catégori<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> logiqu<strong>es</strong> sur l<strong>es</strong>quell<strong>es</strong> s’<strong>es</strong>t fondé son usage généralisé,ainsi que l<strong>es</strong> contradictions qui ont con<strong>du</strong>it à son abandon progr<strong>es</strong>sif. Ma présentationmontrera comment l<strong>es</strong> incertitu<strong>d<strong>es</strong></strong> propr<strong>es</strong> à cette technologie problématisent demanière originale la tension, classique dans l’histoire de la santé publique, entre corpsindivi<strong>du</strong>el et corps collectif, en révélant l<strong>es</strong> instabilités et la surdétermination raciale dec<strong>es</strong> catégori<strong>es</strong> en régime colonial.lachenal@univ-paris-diderot.fr62


L’<strong>es</strong>sai et la routine.Anthropologie d’un <strong>es</strong>sai clinique à partir de l’ordinaire d’un centre de santéFrédéric Le Marcis (MCF – HDR - UMR 912 SE4S - IRD Centre de Ouagadougou)Le sida au Burkina Faso <strong>es</strong>t entré dans une phase « normalisation ». Après une période demise en scène intensive et volontiers dramatique de l’épidémie, le sida semble quitter sonstatut d’exceptionnalité tant en raison de la réalité épidémiologique que d’une forme delassitude face aux appels à la vigilance. C’<strong>es</strong>t dans ce contexte que s’inscrit la Préventionde la Transmission <strong>du</strong> sida de la mère à l’enfant. Ce qui pourrait apparaître comme unebonne nouvelle (le sida comme une pathologie à dépister comme maladie banale) souffrecependant également <strong>d<strong>es</strong></strong> travers d’une prise en charge en routine (le sida comme banalité).La présence dans la région de Ouagadougou d’un <strong>es</strong>sai sur l’efficacité et l’innocuitéde deux typ<strong>es</strong> de traitements prophylactiqu<strong>es</strong> visant à ré<strong>du</strong>ire l’infection par le VIH dela mère à l’enfant lors de l’allaitement exclusif (Lopinavir/ritonavir versus lamivudine)intro<strong>du</strong>it de nouvell<strong>es</strong> dynamiqu<strong>es</strong> dans l<strong>es</strong> manièr<strong>es</strong> de faire et de penser <strong>d<strong>es</strong></strong> différent<strong>es</strong>parti<strong>es</strong> concerné<strong>es</strong> par la PTME.frederic.lemarcis@ird.frSantéEspace parallèle, gouvernementalité déterritorialisée :à propos de l’intervention sanitaire en Afrique de l’Ou<strong>es</strong>t (Mali)Josiane Carine Tantchou (post-doctorante - LAM UMR5115)Depuis la fin <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 70, l<strong>es</strong> pays d’Afrique Subsaharienne sont engagés dans un proc<strong>es</strong>susde réforme de leur système de santé. L’envergure <strong>d<strong>es</strong></strong> moyens mobilisés au nom del’urgence a permis d’envisager certains projets mis en place comme en tant qu’initiativehumanitaire (Nguyen 2002). Or, M. Pandolfi a montré que l’intervention humanitaire <strong>es</strong>tun nouveau type de souveraineté dominante. Pour cet auteur, on a affaire à <strong>d<strong>es</strong></strong> form<strong>es</strong>de « gouvernementalité » déterritorialisé<strong>es</strong> (Pandolfi 2000).En empruntant aux analys<strong>es</strong> de M. Pandolfi et Vinh-Kim Nguyen, cette communicationpensera le déploiement d’un projet de recherche-intervention au sein de l’<strong>es</strong>pace médicalrural en tant que créateur d’un monde possible parmi d’autr<strong>es</strong> 2010.yakam.tantchou@orange.fr63


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 34Quand l’anthropologie s’empare <strong>d<strong>es</strong></strong> nouvell<strong>es</strong> technologi<strong>es</strong>dans le secteur de la santé et de la repro<strong>du</strong>ctionCoordination :Doris Bonnet (doris.bonnet@ird.fr)Dans un nombre croissant de vill<strong>es</strong> africain<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong> cliniqu<strong>es</strong> privé<strong>es</strong> prennent aujourd’huien charge l<strong>es</strong> coupl<strong>es</strong> inféconds <strong>d<strong>es</strong></strong> class<strong>es</strong> moyenn<strong>es</strong>. À défaut de pouvoir bénéficierde traitements locaux, nombre de femm<strong>es</strong> et d’homm<strong>es</strong> se déplacent soit vers d’autr<strong>es</strong>pays <strong>d<strong>es</strong></strong> Suds (mobilités sanitair<strong>es</strong> transfrontalièr<strong>es</strong>), soit vers l<strong>es</strong> pays Occidentaux. EnAfrique, l’infécondité étant généralement socialement attribuée à la femme, certain<strong>es</strong>,parmi ell<strong>es</strong>, développent <strong>d<strong>es</strong></strong> stratégi<strong>es</strong> pour accéder aux techniqu<strong>es</strong> d’assistance médicaleà la procréation afin de ne pas être confronté<strong>es</strong> au stigmate, à la répudiation ou à l’accusationde sorcellerie.<strong>No</strong>tre projet <strong>es</strong>t de présenter, au sein de cet atelier, une recherche sur le cas particulier<strong>du</strong> recours à l’assistance médicale à la procréation en Afrique (AMP) (programme ANR<strong>2011</strong>-2013 associant le CEPED, le CEAN, le CEMAF et le CREM) en proposant del’observer, d’une part, au carrefour de l’anthropologie de la santé, de la parenté et <strong>d<strong>es</strong></strong>scienc<strong>es</strong> de l’information et de la communication et d’autre part, à partir d’une réflexionméthodologique menée au regard <strong>d<strong>es</strong></strong> contraint<strong>es</strong> spécifiqu<strong>es</strong> posé<strong>es</strong> par ce terrain. L’objectif<strong>es</strong>t ainsi d’étudier l’infécondité en tenant compte <strong>d<strong>es</strong></strong> différent<strong>es</strong> échell<strong>es</strong> depuisl’<strong>es</strong>pace local jusqu’à l’<strong>es</strong>pace global, à partir d’étu<strong>d<strong>es</strong></strong> de cas mené<strong>es</strong> dans <strong>d<strong>es</strong></strong> vill<strong>es</strong> auxréalités économiqu<strong>es</strong>, social<strong>es</strong>, législativ<strong>es</strong> et sanitair<strong>es</strong> inégal<strong>es</strong>, de trois pays <strong>du</strong> continentafricain – le Burkina Faso, le Cameroun et l’Afrique <strong>du</strong> Sud – ainsi qu’auprès de ladiaspora africaine à Paris. A partir d’étu<strong>d<strong>es</strong></strong> de cas, nous souhaitons analyser l<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> decirculation de l’information et <strong>d<strong>es</strong></strong> personn<strong>es</strong> autour de l’AMP notamment via le développement<strong>d<strong>es</strong></strong> TIC, ainsi que l<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> d’appropriation de c<strong>es</strong> nouvell<strong>es</strong> technologi<strong>es</strong>et leur impact sur la représentation de la procréation, de la famille et sur l<strong>es</strong> rapports degenre dans l<strong>es</strong> Suds.***Intervenants :Bonnet Doris (DR en anthropologie - IRD – Ceped)Botha Nina (étudiante - Université de Pretoria)Charmillot Maryvonne (Maître d’enseignement et de recherche en Scienc<strong>es</strong> de l’é<strong>du</strong>cation - Universitéde Genève)64


Duch<strong>es</strong>ne Véronique (Chargée d’enseignement en anthropologie – Universités Paris 1 et Paris 8 - CEMAf)Le Marcis Frédéric (MCF – HDR - IRD Centre de Ouagadougou)Massou Luc (MCF en scienc<strong>es</strong> de l’information et de la communication - Université Paul Verlaine-Metz -CREM)Simon Emmanuelle (Ingénieure de recherche, docteur en anthropologie - Université Paul Verlaine-Metz- CREM)Simonnot Brigitte (MCF en scienc<strong>es</strong> de l’information et de la communication - Université Paul Verlaine-Metz - CREM)Vally Rehana (University of Pretoria)SantéDe l’enfant <strong>du</strong> lignage à l’enfant issu d’un couple de gamèt<strong>es</strong>Doris Bonnet (DR en anthropologie - IRD – Ceped)Maryvonne Charmillot (Maître d’enseignement et de recherche en Scienc<strong>es</strong> de l’é<strong>du</strong>cation- Université de Genève)Véronique Duch<strong>es</strong>ne (Chargée d’enseignement en anthropologie – Universités Paris 1 etParis 8 - CEMAf)De nombreux coupl<strong>es</strong> africains ont aujourd’hui recours aux nouvell<strong>es</strong> techniqu<strong>es</strong> biomédical<strong>es</strong>en matière de procréation. A partir d’entretiens approfondis réalisés à Ouagadougou(Burkina Faso), à Douala (Cameroun) et à Paris seront abordé<strong>es</strong> l<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tionssuivant<strong>es</strong> : Comment s’<strong>es</strong>t opéré le choix <strong>du</strong> recours à l’AMP ? Comment a été vécue,par chacun, cette expérience généralement qualifiée de « parcours <strong>du</strong> combattant » ?quels sont l<strong>es</strong> obstacl<strong>es</strong> <strong>du</strong> recours à l’AMP (économiqu<strong>es</strong>, sociaux, culturels), et quell<strong>es</strong>sont l<strong>es</strong> représentations de la stérilité, de la filiation et de la parentalité qui structurentc<strong>es</strong> expérienc<strong>es</strong> ? Ce choix a-t-il été mis en perspective par rapport à d’autr<strong>es</strong> moyens de« faire famille » (par exemple, l’adoption). Il conviendra notamment de voir commentl’enfant issu d’un couple de gamèt<strong>es</strong> peut devenir l’enfant d’un lignage. Il s’agira dès lorsde croiser une anthropologie de la procréation (et de la stérilité) avec une anthropologiede la parenté.doris.bonnet@ird.frMaryvonne.Charmillot@unige.ch<strong>du</strong>ch<strong>es</strong>ne@ivry.cnrs.fr65


Quand l’anthropologie s’empare <strong>d<strong>es</strong></strong> nouvell<strong>es</strong> technologi<strong>es</strong>…Penetrating the Curtain: R<strong>es</strong>earching Medically Assisted Procreation in PretoriaNina Botha (étudiante - Université de Pretoria), Rehana Vally (University of Pretoria)Frédéric Le Marcis (MCF – HDR - IRD Centre de Ouagadougou)Public Health Service in South Africa remains a major challenge for the post-apartheidstate. Fifteen years after the demise of apartheid, the majority of South Africans do nothave acc<strong>es</strong>s to reliable Health servic<strong>es</strong>. The complexiti<strong>es</strong> of the post-apartheid state, themassive cost of health servic<strong>es</strong> delivery and the heritage of unequal servic<strong>es</strong> within thepublic health sector have all contributed to pushing qu<strong>es</strong>tions of infertility off the publichealth agenda. However, issu<strong>es</strong> of infertility do concern many ordinary South Africans.Medically assisted procreation (MAP) has become a private affair. A major challenge indoing ethnography of MAP is gaining acc<strong>es</strong>s. Fertility specialists are rather reluctantto allow an anthropological gaze in their clinics. They are well acquainted with r<strong>es</strong>earchproce<strong>du</strong>r<strong>es</strong> and use them as barriers to us. In this instance, we have to find alternateways of doing fieldwork and collecting data on MAP. This paper will contextualise th<strong>es</strong>edynamics within the framework of relations of power. How to negotiate the fieldworkand data collection when the dominant position is held by the interviewe ?Nina.Botha@up.ac.zafrederic.lemarcis@ird.frrehana.vally@up.ac.zaL’information et la communication sur l’internet à propos de l’AMP et del’infécondité : quels usag<strong>es</strong> pour l’Afrique ?Luc Massou (MCF en scienc<strong>es</strong> de l’information et de la communication - Université PaulVerlaine-Metz - CREM)Emmanuelle Simon (Ingénieure de recherche, docteur en anthropologie - Université PaulVerlaine-Metz - CREM)Brigitte Simonnot (MCF en scienc<strong>es</strong> de l’information et de la communication - UniversitéPaul Verlaine-Metz - CREM)Chercher un praticien, s’informer sur sa réputation et sur s<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong>, vérifier s<strong>es</strong> propositionsou son diagnostic, chercher de l’information sur l<strong>es</strong> traitements et échangeravec d’autr<strong>es</strong> patients, sont autant de pratiqu<strong>es</strong> qui se développent en ligne dans l<strong>es</strong> paysdéveloppés La fertilité et le recours aux techniqu<strong>es</strong> assisté<strong>es</strong> de procréation n’échappentpas à la règle. C<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> sont-ell<strong>es</strong> l<strong>es</strong> mêm<strong>es</strong> sur le continent africain, dans uncontexte de développement de l’accès à l’internet ? <strong>No</strong>us présentons l’approche inter-66


disciplinaire adoptée pour étudier la manière dont, d’une part, l’ancrage culturel et socialde l’internaute intervient dans s<strong>es</strong> modalités de recherche d’information en ligne et sonappropriation <strong>d<strong>es</strong></strong> informations disponibl<strong>es</strong> et, d’autre part, l<strong>es</strong> interférenc<strong>es</strong> possibl<strong>es</strong> dec<strong>es</strong> informations dans la relation patient-médecin. <strong>No</strong>us complèterons c<strong>es</strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> par uneanalyse de la communication en ligne sur c<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions, <strong>d<strong>es</strong></strong> contenus proposés sur l<strong>es</strong>sit<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> échang<strong>es</strong> informels dans <strong>d<strong>es</strong></strong> forums publics.luc.massou@univ-metz.fremmanuelle.simon@univ-metz.frbrigitte.simonnot@univ-metz.frSanté67


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 3Le développement <strong>du</strong>rable à l’aune de l’anthropologie :état <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> et qu<strong>es</strong>tionnementsCoordination :Françoise Lafaye (Francoise.lafaye@entpe.fr)Nathalie Ortar (Nathalie.ortar@entpe.fr)La société <strong>es</strong>t confrontée à de nombreux changements et défis liés au réchauffementclimatique, à l’épuisement <strong>d<strong>es</strong></strong> r<strong>es</strong>sourc<strong>es</strong> énergétiqu<strong>es</strong>, aux conséquenc<strong>es</strong> de pollutionsgénéré<strong>es</strong> par l’activité humaine. Parallèlement, l<strong>es</strong> préoccupations environnemental<strong>es</strong> etl<strong>es</strong> revendications écologist<strong>es</strong> se développent, allant dans certains cas jusqu’à discuterl’idée de croissance.Malgré l’évidente néc<strong>es</strong>sité d’appréhender ce phénomène avec <strong>d<strong>es</strong></strong> approch<strong>es</strong> pluridisciplinair<strong>es</strong>,il semble <strong>es</strong>sentiel que l’anthropologie se pose la qu<strong>es</strong>tion de s<strong>es</strong> apportsspécifiqu<strong>es</strong> à l’analyse de c<strong>es</strong> transformations <strong>d<strong>es</strong></strong> conditions d’existence sur la planèteConsidérant que le développement <strong>du</strong>rable <strong>es</strong>t un terme polysémique, cet atelier se proposede participer à sa construction en tant qu’objet de recherche, au travers de travauxde terrain, de qu<strong>es</strong>tionnements méthodologiqu<strong>es</strong> ou de réflexions théoriqu<strong>es</strong>. Il aborderaaussi l<strong>es</strong> acquis et l<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> de savoirs existants comme l’anthropologie <strong>du</strong> quotidien oucelle <strong>du</strong> risque.Intervenants :Blondet MarieckeBourel EtienneGirard TobiasLafaye Françoise (CR - ENTPE)Ortar Nathalie (CR - ENTPE)Sayeux Anne-Sophie***68


Économi<strong>es</strong> de la natureDéveloppement <strong>du</strong>rable et ethnographieMariecke BlondetL’enquête ethnographique permet d’appréhender la manière dont l<strong>es</strong> communautéscensé<strong>es</strong> bénéficier <strong>d<strong>es</strong></strong> programm<strong>es</strong> de développement <strong>du</strong>rable comprennent et s’approprientc<strong>es</strong> projets, ainsi que ce qu’ils en attendent concrètement.En analysant l<strong>es</strong> context<strong>es</strong> locaux, l<strong>es</strong> jeux d’acteurs, leurs pratiqu<strong>es</strong> et stratégi<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong>,l’ethnographie montre combien le concept de développement <strong>du</strong>rable, tel qu’il <strong>es</strong>tinternationalement promu, <strong>es</strong>t déconnecté <strong>d<strong>es</strong></strong> réalités <strong>du</strong> terrain.Deux enquêt<strong>es</strong> de terrain – la création d’un parc national aux Samoa américain<strong>es</strong> et lamise en place <strong>du</strong> réseau Natura 2000 en France – montreront combien l<strong>es</strong> projets dedéveloppement <strong>du</strong>rable ignorent souvent l<strong>es</strong> spécificités <strong>d<strong>es</strong></strong> context<strong>es</strong> locaux et de faitcorr<strong>es</strong>pondent rarement aux réalités <strong>d<strong>es</strong></strong> populations à qui ils sont <strong>d<strong>es</strong></strong>tinés. L’anthropologieidentifie c<strong>es</strong> ruptur<strong>es</strong> entre la conception et la réalisation concrète et localisée de c<strong>es</strong>projets. Elle apporte aussi une lecture critique de l’appropriation locale <strong>du</strong> concept et <strong>d<strong>es</strong></strong>a transformation d’un lieu à l’autre et d’une communauté à l’autre.cookiedo@hotmail.frPour une anthropologie critique <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable à partir d’une étude de samise en œuvre dans le cadre de l’exploitation for<strong>es</strong>tière au GabonEtienne BourelCette communication visera à mettre en perspective l’intro<strong>du</strong>ction de la notion de <strong>du</strong>rabilitédans l<strong>es</strong> activités d’exploitation in<strong>du</strong>strielle de la forêt gabonaise. Quatre aspects <strong>d<strong>es</strong></strong>a mise en œuvre seront mis en avant :- Concernant le volet social, l<strong>es</strong> entrepris<strong>es</strong> se contentent le plus souvent de se conformeraux text<strong>es</strong> législatifs préexistants et inappliqués pour cela.- La raison majeure de la recherche d’obtention de labels écocertificateurs se trouve dansla possibilité de vendre <strong>du</strong> bois sur le marché européen.- L<strong>es</strong> entrepreneurs nationaux se retrouvent marginalisés et l’impérialisme <strong>d<strong>es</strong></strong> gran<strong>d<strong>es</strong></strong>puissanc<strong>es</strong> se renforce.- Pour l<strong>es</strong> travailleurs, une nouvelle aliénation s’ajoute à leur statut de salariés, <strong>du</strong> fait del’attrait exercé par l<strong>es</strong> entrepris<strong>es</strong> certifié<strong>es</strong> relevant <strong>du</strong> pays colonisateur.Au final, le développement <strong>du</strong>rable apparaît comme un nouveau stade de la rationalitétechnicienne et semble à lire comme un raffinement de la domination occidentale, unvecteur d’aliénation.Etienne.Bourel@univ-lyon2.fr69


Le développement <strong>du</strong>rable à l’aune de l’anthropologieL’anthropologie et la société <strong>du</strong> risque <strong>du</strong>rableTobias GirardQue signifie un développement « <strong>du</strong>rable » si l<strong>es</strong> risqu<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> catastroph<strong>es</strong> sont inhérentset inaliénabl<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> activités de pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> développement ? Le risque zéro n’existantpas, parler de <strong>du</strong>rabilité revient à chercher l<strong>es</strong> moyens de rendre l<strong>es</strong> risqu<strong>es</strong> « soutenabl<strong>es</strong>», c’<strong>es</strong>t-à-dire acceptabl<strong>es</strong>. Le <strong>du</strong>rable pose alors une double injonction, techniquepour minimiser l<strong>es</strong> risqu<strong>es</strong>, mais aussi socioculturelle, de g<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong> peurs et de créationde confiance pour ré<strong>du</strong>ire l<strong>es</strong> résistanc<strong>es</strong>. Or l’anthropologie <strong>d<strong>es</strong></strong> risqu<strong>es</strong>, en la figurecanonique de Mary Douglas, a initialement servi à stigmatiser l<strong>es</strong> opposants et dépolitiserl<strong>es</strong> risqu<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> approch<strong>es</strong> se sont depuis diversifié<strong>es</strong>, mais revenir sur l’œuvre fondatricede Mary Douglas permettra de montrer que l’anthropologie <strong>d<strong>es</strong></strong> risqu<strong>es</strong> a désormaistout intérêt à développer sa portée politique, pour considérer le risque non plus commeune qu<strong>es</strong>tion de représentations et de constructions social<strong>es</strong>, mais d’abord comme uneconstruction politique et un enjeu de pouvoir.tobiasgirard@yahoo.frD<strong>es</strong> éco-quartiers sans histoire ou comment combiner mémoire et avenir ?Françoise Lafaye (CR - ENTPE)A minima, le développement <strong>du</strong>rable peut être considéré comme une logique d’action.Or, cette logique, souvent présentée comme une évidence, s’oppose à d’autr<strong>es</strong>, notammentlorsqu’il s’agit d’inscrire un éco-quartier dans l’histoire <strong>du</strong> territoire.Opportunités de reconquête urbaine, l<strong>es</strong> éco-quartiers situés sur <strong>d<strong>es</strong></strong> frich<strong>es</strong> in<strong>du</strong>striell<strong>es</strong>néc<strong>es</strong>sitent au préalable une dépollution qui l<strong>es</strong> place au cœur d’une tension entre pollutionet r<strong>es</strong>pect de l’environnement, entre sale et propre, entre dévalorisé et valorisé, entrepassé et avenir. L<strong>es</strong> populations subissent aussi cette partition. D’une part, l<strong>es</strong> anciensoccupants sont parfois à l’origine <strong>d<strong>es</strong></strong> activités génératric<strong>es</strong> de pollution qui structurentleurs histoir<strong>es</strong> prof<strong>es</strong>sionnell<strong>es</strong> ou familial<strong>es</strong>. D’autre part, l<strong>es</strong> futurs habitants de l’écoquartiersont crédités de mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de vie modifiés et appropriés. Dès lors, comment envisagerune concertation qui réintro<strong>du</strong>irait de la continuité dans ce qui pour le momentapparaît comme rupture ?Francoise.lafaye@entpe.fr70


Économi<strong>es</strong> de la natureL<strong>es</strong> habitants de la baie de San Francisco face au développement <strong>du</strong>rable : pour uneanthropologie <strong>du</strong> quotidienNathalie Ortar (CR - ENTPE)Comment l<strong>es</strong> habitants de la Baie de San Francisco appréhendent-ils le développement<strong>du</strong>rable ? Dans quell<strong>es</strong> activités <strong>du</strong> quotidien <strong>d<strong>es</strong></strong> changements sont-ils perceptibl<strong>es</strong> etquell<strong>es</strong> en sont l<strong>es</strong> motivations? Quell<strong>es</strong> sont, au contraire, l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> quotidien quisemblent résister aux changements ?Dans le cadre de cette communication, nous nous proposons de mettre à plat et d’analyserl<strong>es</strong> outils méthodologiqu<strong>es</strong> et conceptuels de l’anthropologie qui nous ont permisd’aborder la qu<strong>es</strong>tion <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable auprès <strong>d<strong>es</strong></strong> habitants de la baie. Lors <strong>d<strong>es</strong></strong>entretiens, la notion de développement <strong>du</strong>rable, plus que toute autre « notion », impose lanéc<strong>es</strong>sité de devoir aller au-delà <strong>du</strong> discours afin d’interroger ce qui constitue l<strong>es</strong> r<strong>es</strong>sortsde nos routin<strong>es</strong> quotidienn<strong>es</strong>. <strong>No</strong>us aborderons comment l’anthropologie <strong>du</strong> quotidien,au travers de s<strong>es</strong> thèm<strong>es</strong> « classiqu<strong>es</strong> » - mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de vie, parenté, travail, relation au temps -,permet de contourner cet obstacle.nathalie.ortar@entpe.frEn route pour le développement <strong>du</strong>rable! Une anthropologie <strong>du</strong> covoiturageAnne-Sophie SayeuxLe site français covoiturage.fr vient de fêter son un millionième adhérent. Pourtant, onpeut se demander comment, lors d’un covoiturage, se mettent en place <strong>d<strong>es</strong></strong> relationssocial<strong>es</strong> avec <strong>d<strong>es</strong></strong> inconnus ? Quels liens alors se tissent entre covoitureurs le temps d’unvoyage ? Et qu’en <strong>es</strong>t-il <strong>d<strong>es</strong></strong> motivations de c<strong>es</strong> utilisateurs, qui choisissent ce mode detransport «raisonné»?L’anthropologie <strong>du</strong> quotidien, mobilisée ici, permet de comprendre quels sont c<strong>es</strong> co<strong>d<strong>es</strong></strong>intern<strong>es</strong> au covoiturage, fondés sur un contrat de confiance informel entre pratiquants.La qu<strong>es</strong>tion de la protection de l’environnement <strong>es</strong>t cert<strong>es</strong> présente dans leurs discours,cependant l<strong>es</strong> intérêts financiers et relationnels l’emportent sur l<strong>es</strong> motivations écologiqu<strong>es</strong>.Ici, le développement <strong>du</strong>rable ne peut être envisagé sous le seul aspect environnemental.Cette «altermobilité», bien plus qu’un simple moyen de transport r<strong>es</strong>pectueux de lanature, pourrait être envisagée comme une écologie <strong>d<strong>es</strong></strong> liens sociaux.Sayeux.ann<strong>es</strong>ophie@gmail.com71


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 23<strong>No</strong>urriture, terre et semenc<strong>es</strong> dans la globalisationCoordination :Elise Demeulenaere (elise.demeulenaere@gmail.com)Birgit Müller (bmuller@msh-paris.fr)À l’aube <strong>du</strong> XIXe siècle, la nourriture et la pro<strong>du</strong>ction agricole sont devenu<strong>es</strong> à la fois unobjet et un vecteur de la globalisation (comprise comme l’augmentation et le changementd’échelle <strong>d<strong>es</strong></strong> flux d’information, de marchandis<strong>es</strong>, d’homm<strong>es</strong>). <strong>No</strong>urriture, et en amont,terre et semenc<strong>es</strong>, deviennent <strong>d<strong>es</strong></strong> marchandis<strong>es</strong> échangé<strong>es</strong> à l’échelle mondiale ; leur pro<strong>du</strong>ctionet régulation sont affecté<strong>es</strong> par <strong>d<strong>es</strong></strong> politiqu<strong>es</strong> agricol<strong>es</strong> national<strong>es</strong> et international<strong>es</strong>.Ell<strong>es</strong> sont dans le même temps un vecteur de sens pour <strong>d<strong>es</strong></strong> group<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> sociétésen recomposition, et constituent <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux de mobilisation identitaire. Cet atelier sepenche sur l<strong>es</strong> effets multipl<strong>es</strong> (économique, politique, culturel) de c<strong>es</strong> dynamiqu<strong>es</strong>. <strong>No</strong>usaborderons entre autr<strong>es</strong> thèm<strong>es</strong> l<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus de standardisation et d’homogénéisation<strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> de pro<strong>du</strong>ction et de consommation, et à l’inverse la différenciation <strong>d<strong>es</strong></strong>choix agricol<strong>es</strong> et alimentair<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> initiativ<strong>es</strong> de valorisation et de réinvention <strong>du</strong> local ;l<strong>es</strong> dispositifs de commodification de l’agriculture et de l’alimentation (brevets sur l<strong>es</strong>semenc<strong>es</strong>, accaparement <strong>d<strong>es</strong></strong> terr<strong>es</strong>…), et l<strong>es</strong> mobilisations social<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> filièr<strong>es</strong> alternativ<strong>es</strong>(circuits courts, lutt<strong>es</strong> paysann<strong>es</strong>) qu’ils font émerger.***Intervenants :Adolphe Cindy (Chercheure associée - UMR 208 Patrimoin<strong>es</strong> Locaux MNHN-IRD)Bérard Laurence (CR – UMR CNRS-MNHN-Paris 7 Eco-anthropologie & Ethnobiologie (AntenneBourg-en-Br<strong>es</strong>se))Blanc Julien (post-doctorant - Ladyss Laboratoire Dynamiqu<strong>es</strong> Social<strong>es</strong> et Recomposition <strong>d<strong>es</strong></strong> Espac<strong>es</strong>UMR 7533)Chavarochette Carine (Anthropologue - CREDA UMR 7227 et MASCIPO-EHESS)De La Pava Ricardo (étudiant - AgroParisTech)Demeulenaere Elise (CR – UMR CNRS-MNHN-Paris 7 « Eco-anthropologie & Ethnobiologie », Institut<strong>d<strong>es</strong></strong> Scienc<strong>es</strong> de la Communication <strong>du</strong> CNRS)Dondeyne Christèle (MCF en sociologie - Université de Bretagne Occidentale)Druguet Aurélie (Chercheure associée - UMR 7206 Eco-anthropologie et ethnobiologie - AssociationAnthropoLinks)Emperaire Laure (CR - UMR IRD-MNHN Patrimoin<strong>es</strong> Locaux)Garcia-Parpet Marie-France (INRA-STEPE)Georg<strong>es</strong> Isabel (CR - UMR IRD-MNHN Patrimoin<strong>es</strong> Locaux)72


Économi<strong>es</strong> de la natureHall Ingrid (post-doctorante - LESC UMR7186)Hassoun Jean-Pierre (CNRS/IIAC)Katz Esther (CR - UMR (IRD-MNHN) Patrimoin<strong>es</strong> Locaux, Associée au CDS-UnB (Centre de DéveloppementDurable de l’Université de Brasilia)Leclercq Maya (Chercheure associée - UMR 208 Patrimoin<strong>es</strong> Locaux MNHN-IRD - Association AnthropoLinks)Müller Birgit (CR – LAIOS-CNRS – EHESS)Siniscalchi Valeria (MCF – Centre <strong>No</strong>rbert Elias EHESS)Streith Michel (CR - LADYSS-CNRS)Thivet Delphine (doctorante - IRIS/EHESS)Thomas Frédéric (CR – UMR IRD-MNHN Patrimoin<strong>es</strong> Locaux)Sélectionner, planter, récolter : une approche comparée <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux liés aux pro<strong>du</strong>ctionsagricol<strong>es</strong> alimentair<strong>es</strong> dans un contexte de mondialisationCindy Adolphe (Chercheure associée - UMR 208 Patrimoin<strong>es</strong> Locaux MNHN-IRD)Aurélie Druguet (Chercheure associée - UMR 7206 Eco-anthropologie et ethnobiologie- Association AnthropoLinks)Maya Leclercq (Chercheure associée - UMR 208 Patrimoin<strong>es</strong> Locaux MNHN-IRD -Association AnthropoLinks)La mondialisation en cours affecte l<strong>es</strong> systèm<strong>es</strong> agroalimentair<strong>es</strong> à travers <strong>d<strong>es</strong></strong> phénomèn<strong>es</strong>de délocalisation ou de re-localisation. Le riz Tinawon (Philippin<strong>es</strong>), la tisane rooibos(Afrique <strong>du</strong> Sud) et le café Yirgacheffe (Éthiopie) sont <strong>d<strong>es</strong></strong> pro<strong>du</strong>ctions alimentair<strong>es</strong> «localisé<strong>es</strong> » – c’<strong>es</strong>t-à-dire lié<strong>es</strong> à <strong>d<strong>es</strong></strong> lieux, à <strong>d<strong>es</strong></strong> r<strong>es</strong>sourc<strong>es</strong> et à <strong>d<strong>es</strong></strong> savoir-faire – qui ont encommun d’être de plus en plus pro<strong>du</strong>it<strong>es</strong> pour l<strong>es</strong> marchés mondiaux. C<strong>es</strong> pro<strong>du</strong>ctionssont à la fois emblématiqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> contexte social, culturel et politique local, et <strong>d<strong>es</strong></strong>tiné<strong>es</strong>,pour la majorité voire la totalité de leur pro<strong>du</strong>ction, à l’export.C<strong>es</strong> pro<strong>du</strong>ctions se situent donc à l’interface entre <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux locaux et globaux. Ce sont<strong>d<strong>es</strong></strong> pro<strong>du</strong>its de qualité issus <strong>d<strong>es</strong></strong> pays <strong>du</strong> Sud, souvent au cœur de systèm<strong>es</strong> de certificationà <strong>d<strong>es</strong></strong>tination <strong>d<strong>es</strong></strong> pays <strong>du</strong> <strong>No</strong>rd. C<strong>es</strong> enjeux peuvent toucher l<strong>es</strong> savoir-faire depro<strong>du</strong>ction, le choix <strong>d<strong>es</strong></strong> semenc<strong>es</strong>, l’organisation sociale ou encore l<strong>es</strong> logiqu<strong>es</strong> d’appartenance<strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs locaux.adolphe@mnhn.frdruguet@mnhn.frleclercq@mnhn.fr73


<strong>No</strong>urriture, terre et semenc<strong>es</strong> dans la globalisationIndications Géographiqu<strong>es</strong>, cultur<strong>es</strong> local<strong>es</strong> et mondialisationLaurence Bérard (CR – UMR CNRS-MNHN-Paris 7 Eco-anthropologie & Ethnobiologie(Antenne Bourg-en-Br<strong>es</strong>se))Parmi l<strong>es</strong> pro<strong>du</strong>ctions agricol<strong>es</strong> et alimentair<strong>es</strong> qui relèvent d’un ancrage local spécifique,certain<strong>es</strong> portent le nom <strong>du</strong> lieu dont ell<strong>es</strong> sont originair<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> indications géographiqu<strong>es</strong>visent à protéger cette relation entre origine, notoriété et qualité, à travers la réservation<strong>du</strong> nom. Cette démarche, originaire de France, a été validée à l’échelle européenne puismondiale. Elle <strong>es</strong>t associée à la délimitation de l’aire de pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it – au-delàde laquelle l’usage <strong>du</strong> nom <strong>es</strong>t interdit – et à la fixation <strong>d<strong>es</strong></strong> conditions de pro<strong>du</strong>ction dansun cahier <strong>d<strong>es</strong></strong> charg<strong>es</strong> qui doit être r<strong>es</strong>pecté. L’accent sera mis sur la difficulté à prendre encompte la dimension culturelle de c<strong>es</strong> pro<strong>du</strong>ctions dans un contexte où la libéralisation<strong>d<strong>es</strong></strong> échang<strong>es</strong> à l’échelle mondiale entraîne une circulation accélérée <strong>d<strong>es</strong></strong> marchandis<strong>es</strong>reposant sur <strong>d<strong>es</strong></strong> réglementations de plus en plus normativ<strong>es</strong> et contraignant<strong>es</strong>.laurence.berard@ethno-terroirs.cnrs.frEntre écologie sociale et capitalisme vert, l’agriculture biologique en tension.Approche multiscalaireJulien Blanc (post-doctorant - Ladyss Laboratoire Dynamiqu<strong>es</strong> Social<strong>es</strong> et Recomposition<strong>d<strong>es</strong></strong> Espac<strong>es</strong> UMR 7533)Derrière une même appellation, l’agriculture biologique (Bio) recèle une diversité de pratiqu<strong>es</strong>– de pro<strong>du</strong>ction, de distribution, de consommation – , <strong>d<strong>es</strong></strong> plus alternativ<strong>es</strong> auxplus conventionnell<strong>es</strong>. Aux premièr<strong>es</strong> qui prônent une forte « reconnexion » (pro<strong>du</strong>cteurs/consommateurset <strong>d<strong>es</strong></strong> Homm<strong>es</strong> à la nature) et la reconfiguration <strong>d<strong>es</strong></strong> princip<strong>es</strong>d’échange marchands s’opposent l<strong>es</strong> secon<strong>d<strong>es</strong></strong> qui s’appuient sur l<strong>es</strong> princip<strong>es</strong> de rationalitéinstrumentale <strong>du</strong> modèle capitaliste et illustrent <strong>d<strong>es</strong></strong> altérations à la marge en matièrede reconfigurations <strong>d<strong>es</strong></strong> rapports sociaux et à la nature. Mais si cette dichotomie aide àpenser la structuration <strong>du</strong> champ de la Bio, elle offre une vision trop simpliste d’unearène de confrontation entre <strong>d<strong>es</strong></strong> identités multipl<strong>es</strong> et en changements rapi<strong>d<strong>es</strong></strong>, autant <strong>du</strong>côté <strong>d<strong>es</strong></strong> pro<strong>du</strong>cteurs que <strong>d<strong>es</strong></strong> consommateurs ou <strong>d<strong>es</strong></strong> distributeurs. <strong>No</strong>us proposons icide montrer l<strong>es</strong> tensions que parcourt la Bio aux multipl<strong>es</strong> échell<strong>es</strong> propr<strong>es</strong> à son déploiementactuel.jblanc@mnhn.fr74


Économi<strong>es</strong> de la natureL<strong>es</strong> femm<strong>es</strong> d’un marché bio au sud-<strong>es</strong>t <strong>du</strong> Mexique, entre pratiqu<strong>es</strong> agrair<strong>es</strong> et pratiqu<strong>es</strong>rituell<strong>es</strong>Carine Chavarochette (Anthropologue - CREDA UMR 7227 et MASCIPO-EHESS)Dans l<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> 1980 et 1990, <strong>d<strong>es</strong></strong> populations mayas <strong>du</strong> sud-<strong>es</strong>t <strong>du</strong> Mexique (Chiapas)ont été chassé<strong>es</strong> de leur village pour <strong>d<strong>es</strong></strong> motifs religieux. C<strong>es</strong> évangéliqu<strong>es</strong> ont dû abandonnerleurs terr<strong>es</strong> ensemencé<strong>es</strong> de maïs et s’installer dans <strong>d<strong>es</strong></strong> quartiers périphériqu<strong>es</strong> dela ville de San Cristobal de Las Casas. Depuis une dizaine d’anné<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> habitants de s<strong>es</strong>marg<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong> cultivent <strong>d<strong>es</strong></strong> légum<strong>es</strong> pour alimenter le marché « bio » de la ville. Cettecommunication se propose d’analyser plus particulièrement l<strong>es</strong> activités <strong>d<strong>es</strong></strong> femm<strong>es</strong>,leurs choix de pro<strong>du</strong>its face à une demande citadine comme leurs pro<strong>du</strong>ctions symboliqu<strong>es</strong>pour favoriser l<strong>es</strong> cultur<strong>es</strong> et s’attirer l<strong>es</strong> grâc<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> Maîtr<strong>es</strong> de l’eau.carinechavarochette@gmail.comAgriculture, réseaux et semenc<strong>es</strong> paysann<strong>es</strong>, pour une souveraineté alimentaire dansla ville de Bogota, ColombieRicardo De La Pava (étudiant - AgroParisTech)Cette étude analyse l<strong>es</strong> différents arrangements sociaux et institutionnels autour d’unproc<strong>es</strong>sus participatif, la Plateforme Rurale, dont l’objectif <strong>es</strong>t de garantir la souverainetéalimentaire de l’ensemble territorial de la ville de Bogota. La PR s’<strong>es</strong>t mise en place dansle contexte d’un projet institutionnel d’agriculture urbaine et s’appuie en particulier sur<strong>d<strong>es</strong></strong> réservoirs communautair<strong>es</strong> de semenc<strong>es</strong>. <strong>No</strong>tre étude se base sur un travail d’observationparticipante, accompagné d’entretiens auprès <strong>d<strong>es</strong></strong> multipl<strong>es</strong> acteurs engagés, etd’enquêt<strong>es</strong> auprès <strong>d<strong>es</strong></strong> agricultric<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong> formé<strong>es</strong> comme gardienn<strong>es</strong> de semenc<strong>es</strong>.La PR articule une fonction politique auprès <strong>d<strong>es</strong></strong> institutions local<strong>es</strong>, une fonction depromotion de l’agroécologie paysanne appliquée au milieu urbain, une fonction de renforcement<strong>d<strong>es</strong></strong> filièr<strong>es</strong> alternativ<strong>es</strong>. En son sein, l<strong>es</strong> RCS ont un statut particulier et un rôledéterminant dans la reconnaissance de ce mouvement social. Cependant la PR apparaîtplus comme le point d’appui d’acteurs emblématiqu<strong>es</strong> engagés dans la lutte pour la souverainetéalimentaire que comme un lieu d’expr<strong>es</strong>sion et de renforcement de dynamiqu<strong>es</strong>participativ<strong>es</strong> local<strong>es</strong>.ricardodelapava@gmail.com75


<strong>No</strong>urriture, terre et semenc<strong>es</strong> dans la globalisationIdentités paysann<strong>es</strong> : le détour par l<strong>es</strong> semenc<strong>es</strong>Elise Demeulenaere (CR – UMR CNRS-MNHN-Paris 7 « Eco-anthropologie & Ethnobiologie», Institut <strong>d<strong>es</strong></strong> Scienc<strong>es</strong> de la Communication <strong>du</strong> CNRS)À la suite <strong>d<strong>es</strong></strong> cris<strong>es</strong> économiqu<strong>es</strong> et sanitair<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 80-90, le monde agricole aconnu l’émergence de mouvements à la recherche de modèl<strong>es</strong> alternatifs au pro<strong>du</strong>ctivisme.Certains de c<strong>es</strong> mouvements en France ont manif<strong>es</strong>té une volonté plus forte derupture, en affichant dans leur intitulé le terme « paysan », comme pour revendiquerune filiation avec l<strong>es</strong> valeurs et l’organisation <strong>d<strong>es</strong></strong> cultivateurs d’avant la modernisationagricole. Ce choix lexical témoigne d’une remise en qu<strong>es</strong>tion qui ne se borne pas à unerévision dans la marge de pratiqu<strong>es</strong> devenu<strong>es</strong> inadapté<strong>es</strong> aux exigenc<strong>es</strong> sociétal<strong>es</strong> croissant<strong>es</strong>en matière de qualité environnementale et sanitaire, mais qui touche le cœur del’identité <strong>d<strong>es</strong></strong> pro<strong>du</strong>cteurs, leur rapport à leur travail, à la société et au monde. Le RéseauSemenc<strong>es</strong> Paysann<strong>es</strong>, dont je suis le développement depuis 2005, <strong>es</strong>t un exemple de c<strong>es</strong>mouvements. Il n’attaque pas de front l’épineuse qu<strong>es</strong>tion de l’identité paysanne, maisopère un éclairant détour par la semence.elise.demeulenaere@gmail.comL’agriculture biologique, entre expertise et savoirs profan<strong>es</strong>Christèle Dondeyne (MCF en sociologie - Université de Bretagne Occidentale)L<strong>es</strong> savoirs en agriculture biologique renvoient à <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> empiriqu<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong>convictions et <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> codifié<strong>es</strong>, dont l<strong>es</strong> fondements scientifiqu<strong>es</strong> sontconstamment débattus et revisités. La qu<strong>es</strong>tion de leur métamorphose <strong>es</strong>t indissociablementliée à celle de leur conservation et de leur transmission et doit être pensée entreet au sein de collectifs, quel que soit leur degré de légitimité et de reconnaissance institutionnelle.L<strong>es</strong> observations soulignent l<strong>es</strong> tensions et l<strong>es</strong> articulations entre l<strong>es</strong> savoirsprofan<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> agriculteurs bio, l’expertise <strong>d<strong>es</strong></strong> amateurs, et l<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> scientifiqu<strong>es</strong>qui se nouent dans <strong>d<strong>es</strong></strong> collectifs prof<strong>es</strong>sionnels, lors <strong>d<strong>es</strong></strong> expérimentations qui mettent enprise « experts profan<strong>es</strong> » et experts scientifiqu<strong>es</strong>, mais aussi dans <strong>d<strong>es</strong></strong> collectifs mouvants(agriculteurs, citoyens, pouvoirs publics).christele.dondeyne@gmail.com76


Économi<strong>es</strong> de la natureRéseaux de semenc<strong>es</strong> et agriculture biologique en périphérie de São Paulo (Brésil)Laure Emperaire (CR - UMR IRD-MNHN Patrimoin<strong>es</strong> Locaux)Isabel Georg<strong>es</strong> (CR - UMR IRD-MNHN Patrimoin<strong>es</strong> Locaux)L’agriculture biologique se développe aujourd’hui en périphérie de São Paulo. Elle <strong>es</strong>t enpartie issue d’une reconversion d’une agriculture familiale spécialisée dans le maraîchage.Son fonctionnement quant à l’accès à la terre et la fourniture de main d’œuvre repos<strong>es</strong>ur <strong>d<strong>es</strong></strong> réseaux familiaux intergénérationnels. En parallèle, se mettent en place différentsréseaux de commercialisation, directs, sur l<strong>es</strong> marchés de São Paulo ou dans la grandedistribution. De nouveaux acteurs (conditionnement, transport, certification) porteurs denorm<strong>es</strong> techniqu<strong>es</strong> intègrent c<strong>es</strong> réseaux. <strong>No</strong>us analysons ici, principalement à partir <strong>d<strong>es</strong></strong>réseaux de circulation de semenc<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> tensions entre un fonctionnement ancré dans unehistoire locale de pro<strong>du</strong>ction et celui imposé par un contexte normatif de distribution.Cette réflexion alimente le débat sur l’émergence de nouvell<strong>es</strong> form<strong>es</strong> de pro<strong>du</strong>ction auxappartenanc<strong>es</strong> multipl<strong>es</strong> qui relativisent la fréquente opposition entre le local et le global.laure.emperaire@gmail.comisabel.georg<strong>es</strong>@ird.frL<strong>es</strong> transformations <strong>du</strong> marché <strong>d<strong>es</strong></strong> pro<strong>du</strong>its biologiqu<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> jeux et enjeux de lacertification commercialeMarie-France Garcia-Parpet (INRA-STEPE)<strong>No</strong>us verrons comment l<strong>es</strong> transformations <strong>du</strong> marché <strong>d<strong>es</strong></strong> pro<strong>du</strong>its biologiqu<strong>es</strong>, quise caractérisait comme un marché de niche plutôt structuré par <strong>d<strong>es</strong></strong> réseaux et par <strong>d<strong>es</strong></strong>circuits courts, a pris de nouvell<strong>es</strong> proportions. Cette nouvelle structure de la demande aprovoqué la venue <strong>d<strong>es</strong></strong> nouveaux entrants sur le marché de la certification <strong>d<strong>es</strong></strong> pro<strong>du</strong>its del’agriculture biologique, notamment <strong>d<strong>es</strong></strong> multinational<strong>es</strong> de la certification dont l’activitése concentrait traditionnellement dans d’autr<strong>es</strong> secteurs, comme la construction, l’in<strong>du</strong>strie,la g<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong> risqu<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> servic<strong>es</strong> et le management. Cette nouvelle compositionde l’offre et de la demande n’<strong>es</strong>t pas sans effets sur la conception de la compétence enmatière d’expertise. C<strong>es</strong> firm<strong>es</strong> s’opposent en effet par leur taille, leur système de légitimation,leurs valeurs (engagement par rapport au développement <strong>du</strong>rable et le commerceéquitable), leurs pratiqu<strong>es</strong> économiqu<strong>es</strong>, la façon de concevoir et de construireleur « indépendance ».garcia@ivry.inra.fr77


<strong>No</strong>urriture, terre et semenc<strong>es</strong> dans la globalisationD<strong>es</strong> pomm<strong>es</strong> de terre et <strong>d<strong>es</strong></strong> homm<strong>es</strong>Ingrid Hall (post-doctorante - LESC UMR7186)L<strong>es</strong> projets de conservation in situ de la biodiversité mettent l’accent sur la valorisation<strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> écologiqu<strong>es</strong> et agricol<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> paysans créateurs de biodiversité. Cependant,dans l<strong>es</strong> discours, c’<strong>es</strong>t la dimension culturelle de c<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> qui <strong>es</strong>t souventmise en avant. Le Parc de la pomme de terre situé à Pisac dans l<strong>es</strong> An<strong>d<strong>es</strong></strong> Sud péruvienn<strong>es</strong>permet de s’interroger sur l<strong>es</strong> raisons de cette contradiction. Sa création résulte de l’initiatived’une ONG péruvienne, qui a mis en relation <strong>d<strong>es</strong></strong> paysans avec <strong>d<strong>es</strong></strong> généticiens.Chaque acteur a sa propre conception <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> à valoriser. À travers la diversité<strong>d<strong>es</strong></strong> points de vue, nous montrerons que la notion de « connaissanc<strong>es</strong> » apparaît commeune boîte noire, laquelle permet d’articuler <strong>d<strong>es</strong></strong> stratégi<strong>es</strong> très divers<strong>es</strong> et difficilementconciliabl<strong>es</strong> : un projet de banque de semenc<strong>es</strong>, un projet de développement par le tourismeet la défense de la culture andine.ingridhallp@yahoo.fr<strong>No</strong>urritur<strong>es</strong> <strong>du</strong> Rio Negro (Amazonie brésilienne) dans la globalisation :Une diversité en ré<strong>du</strong>ctionEsther Katz (CR - UMR (IRD-MNHN) Patrimoin<strong>es</strong> Locaux, Associée au CDS-UnB,Brasilia, Projet PACTA IRD/CNPq/Unicamp, Brésil)Le Moyen Rio Negro, au nord-ou<strong>es</strong>t de l’Amazonie brésilienne, <strong>es</strong>t une région à faibledensité de population où l’environnement <strong>es</strong>t encore relativement préservé. L<strong>es</strong> habitantsvivaient dispersés dans de petit<strong>es</strong> communautés, accédant à une grande diversité halieutique,cynégétique et végétale. Depuis une quinzaine d’anné<strong>es</strong>, la migration vers l<strong>es</strong> petit<strong>es</strong>vill<strong>es</strong> <strong>du</strong> fleuve s’<strong>es</strong>t intensifiée. D<strong>es</strong> habitants continuent à y pratiquer l’agriculture et lapêche, un peu moins la chasse et la cueillette. Par la concentration de population, l’accèsà c<strong>es</strong> r<strong>es</strong>sourc<strong>es</strong> <strong>es</strong>t moins aisé. L<strong>es</strong> subsi<strong>d<strong>es</strong></strong> de l’État donnent la possibilité de ne pluscompter sur l<strong>es</strong> r<strong>es</strong>sourc<strong>es</strong> local<strong>es</strong> et d’acheter <strong>d<strong>es</strong></strong> pro<strong>du</strong>its extérieurs, de préparationplus rapide. Le contact avec la société nationale brésilienne (par l<strong>es</strong> institutions, l’école,l<strong>es</strong> médias…) incite à suivre le modèle alimentaire national (riz/haricots/viande). <strong>No</strong>usanalyserons ici comment c<strong>es</strong> transformations mènent à une ré<strong>du</strong>ction de la diversitéalimentaire.katz@mnhn.fr78


Économi<strong>es</strong> de la natureJeux de temporalités en agriculture.Le temps <strong>du</strong> sol et de la plante et le temps <strong>du</strong> marchéBirgit Müller (CR – LAIOS-CNRS – EHESS)La faim devenue objet de politique mondiale normalise une logique de l’urgence. Lebénéfice moral semble donc être <strong>du</strong> côté de ceux qui prônent <strong>d<strong>es</strong></strong> solutions rapi<strong>d<strong>es</strong></strong> pourrendre l’agriculture plus pro<strong>du</strong>ctive, promeuvent <strong>d<strong>es</strong></strong> semenc<strong>es</strong> ren<strong>du</strong><strong>es</strong> adaptabl<strong>es</strong> auxconditions local<strong>es</strong> grâce aux paquets technologiqu<strong>es</strong> basés sur l<strong>es</strong> r<strong>es</strong>sourc<strong>es</strong> fossil<strong>es</strong>. Àcette logique s’oppose une autre qui souligne la néc<strong>es</strong>sité pour l’homme de s’adapter aumilieu naturel changeant, de se rendre indépendante <strong>d<strong>es</strong></strong> r<strong>es</strong>sourc<strong>es</strong> non renouvelabl<strong>es</strong> etde prendre en compte le temps long <strong>du</strong> sol, <strong>d<strong>es</strong></strong> plant<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> générations futur<strong>es</strong>. Cetteintervention propose d’analyser comment <strong>d<strong>es</strong></strong> agriculteurs au Canada et au Nicaraguajonglent dans leurs pratiqu<strong>es</strong> de culture avec différent<strong>es</strong> temporalités et répondent dansleur quotidien aux grands débats à l’échelle mondiale.bmuller@msh-paris.frLe sens <strong>d<strong>es</strong></strong> limit<strong>es</strong>.Le mouvement Slow Food et l<strong>es</strong> enjeux politiqu<strong>es</strong> et économiqu<strong>es</strong> de la nourritureValeria Siniscalchi (MCF – Centre <strong>No</strong>rbert Elias EHESS)L’intervention portera sur le mouvement Slow Food créé en Italie au milieu <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong>1980 et devenu en moins de vingt ans un mouvement international qui regroupe près de100 000 membr<strong>es</strong> dans de nombreux pays. Au fil de son évolution, l<strong>es</strong> champs d’actionet d’intervention de Slow Food se sont élargis et de nouvell<strong>es</strong> philosophi<strong>es</strong> ont été élaboré<strong>es</strong>.Aujourd’hui, à partir de la définition d’une consommation et d’une pro<strong>du</strong>ctionde qualité r<strong>es</strong>pectueuse de l’environnement et <strong>d<strong>es</strong></strong> droits <strong>d<strong>es</strong></strong> petits pro<strong>du</strong>cteurs, SlowFood <strong>es</strong>t devenu un acteur politique <strong>d<strong>es</strong></strong> grands débats concernant l<strong>es</strong> problématiqu<strong>es</strong>alimentair<strong>es</strong>. En s’appuyant sur le travail ethnographique que je mène depuis 2006 sur cemouvement articulé et multiforme, l’analyse portera sur l’articulation entre la dimensionpolitique <strong>du</strong> mouvement – s<strong>es</strong> form<strong>es</strong>, s<strong>es</strong> lieux et s<strong>es</strong> acteurs – et l<strong>es</strong> enjeux économiqu<strong>es</strong>qui sont au coeur <strong>d<strong>es</strong></strong> discours et <strong>d<strong>es</strong></strong> actions que Slow Food réalise ou promeut.valeria.siniscalchi@eh<strong>es</strong>s.fr79


<strong>No</strong>urriture, terre et semenc<strong>es</strong> dans la globalisationAgriculture paysanne et recomposition <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux alimentair<strong>es</strong>Michel Streith (CR - LADYSS-CNRS)La qu<strong>es</strong>tion de la sécurité alimentaire a été le prétexte à autant de justifications <strong>du</strong> modèlede développement in<strong>du</strong>striel de l’agriculture que de discrédits <strong>d<strong>es</strong></strong> agricultur<strong>es</strong> paysann<strong>es</strong>ou biologiqu<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> partisans de l’agriculture pro<strong>du</strong>ctiviste ont aisément recours au slogan« nourrir le monde » pour affirmer leur légitimité. Ils marginalisent <strong>du</strong> même coup l<strong>es</strong>alternativ<strong>es</strong> pro<strong>du</strong>ctiv<strong>es</strong> en stigmatisant leurs faibl<strong>es</strong> rendements ou leur incapacité à s’insérerdans l<strong>es</strong> marchés internationaux. Ce schème explicatif a servi à promouvoir la validitéde l’entrepreneur agricole au détriment <strong>du</strong> « petit paysan » qui <strong>es</strong>t « parlé » dans sonlocalisme, s<strong>es</strong> habitu<strong>d<strong>es</strong></strong> et s<strong>es</strong> savoirs privés. À partir d’une analyse d’actions concrèt<strong>es</strong>et d’argumentair<strong>es</strong> alternatifs, nous monterons en quoi le déplacement <strong>d<strong>es</strong></strong> débats sur l<strong>es</strong>qu<strong>es</strong>tions de souveraineté et de sécurité alimentair<strong>es</strong> réinterrogent la dichotomie marginalisation/résistancetraditionnellement mobilisée pour caractériser la paysannerie.michel.streith@yahoo.frIdentité, politique et résistance : la construction d’un « paysan autonome » au BrésilDelphine Thivet (doctorante - IRIS/EHESS)Prenant appui sur une récente enquête menée au Brésil, cette communication se proposed’examiner la manière dont l<strong>es</strong> mouvements sociaux réunis au sein <strong>du</strong> réseau ViaCamp<strong>es</strong>ina Brasil, en particulier le Movimento dos Pequenos Agricultor<strong>es</strong>, le Movimentodos Trabalhador<strong>es</strong> Rurais Sem Terra et le Movimento de Mulher<strong>es</strong> Campon<strong>es</strong>as, contribuentdepuis une dizaine d’anné<strong>es</strong> à r<strong>es</strong>susciter et redéfinir l<strong>es</strong> contours d’une identitélongtemps discréditée suite à la répr<strong>es</strong>sion par le régime militaire <strong>d<strong>es</strong></strong> Ligas Campon<strong>es</strong>as(1964) : l’identité de « paysan » (camponês). Il s’agira d’analyser le contexte et le proc<strong>es</strong>susd’élaboration de cette nouvelle identité, comprise comme construction d’un <strong>es</strong>paceautonome à l’égard <strong>du</strong> système agricole capitaliste et comme figure de résistance locale àla libéralisation mondiale de l’agriculture et de l’alimentation (valorisation de « semenc<strong>es</strong>créol<strong>es</strong> », coopérativ<strong>es</strong>, pro<strong>du</strong>ction biologique, permaculture, etc.), et comme critique dela notion d’« agriculture familiale ».delphine.thivet@eh<strong>es</strong>s.fr80


Économi<strong>es</strong> de la natureVariétés local<strong>es</strong> et économie de marché au VietnamFrédéric Thomas (CR – UMR IRD-MNHN Patrimoin<strong>es</strong> Locaux)Pour entrer dans l’OMC (en 2007), le Vietnam a développé en moins de dix ans uncadre juridique de la propriété intellectuelle corr<strong>es</strong>pondant aux standards internationauxde l’accord ADPIC. L<strong>es</strong> effets de cette transformation sur la g<strong>es</strong>tion de la biodiversitécultivée sont immens<strong>es</strong> : le Vietnam <strong>es</strong>t en train de passer d’une économie dom<strong>es</strong>tique<strong>d<strong>es</strong></strong> semenc<strong>es</strong> et variétés (cert<strong>es</strong> déjà transformée par l’économie collectiviste <strong>du</strong> temps<strong>d<strong>es</strong></strong> coopérativ<strong>es</strong>) à une économie marchande et in<strong>du</strong>strielle. La communication montrerad’abord par quels outils l’État construit s<strong>es</strong> marchés semenciers. Puis en menantune socio-anthropologie de différents programm<strong>es</strong> de revalorisation <strong>d<strong>es</strong></strong> variétés local<strong>es</strong>(principalement dans le delta <strong>du</strong> Fleuve Rouge), on mettra en lumière l<strong>es</strong> conséquenc<strong>es</strong><strong>d<strong>es</strong></strong> dynamiqu<strong>es</strong> marchan<strong>d<strong>es</strong></strong> sur la g<strong>es</strong>tion paysanne <strong>d<strong>es</strong></strong> variétés et semenc<strong>es</strong>, sur l<strong>es</strong>droits <strong>d<strong>es</strong></strong> populations local<strong>es</strong> sur leurs variétés traditionnell<strong>es</strong> et sur leur maîtrise de lapro<strong>du</strong>ction <strong>d<strong>es</strong></strong> semenc<strong>es</strong> de c<strong>es</strong> variétés.frederic.thomas@mnhn.frLa feuille de brick au fil de sa gentrification. Un pro<strong>du</strong>it « immigré » saisi par la grandedistributionJean-Pierre Hassoun (CNRS/IIAC)C’<strong>es</strong>t à partir <strong>du</strong> début <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 1960 que la feuille de brick fait son entrée sur le marchéfrançais via l<strong>es</strong> migrations en provenance de Tunisie. Pendant une dizaine d’anné<strong>es</strong>la feuille de brick <strong>es</strong>t fabriquée artisanalement dans le cadre d’une économie dom<strong>es</strong>tique.Puis ce pro<strong>du</strong>it <strong>es</strong>t in<strong>du</strong>strialisé et pro<strong>du</strong>it en série. Mais jusqu’à la fin <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 1980 il<strong>es</strong>t <strong>es</strong>sentiellement distribués dans l<strong>es</strong> réseaux dit de « pro<strong>du</strong>its orientaux » à <strong>d<strong>es</strong></strong>tination<strong>d<strong>es</strong></strong> populations immigré<strong>es</strong> ou issu<strong>es</strong> de l’immigration. A partir <strong>du</strong> début <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 1990ce marché s’élargit et le pro<strong>du</strong>it trouve sa place dans la grande distribution. L’histoire dela circulation de ce pro<strong>du</strong>it sera ici envisagée à travers une série – un corpus – d’emballag<strong>es</strong>qui seront chacun considérés comme autant de récit iconographique qui font del’altérité (ou de son absence) un enjeu économique. Chacun de c<strong>es</strong> emballag<strong>es</strong> sera visuellementprésenté.jp.hassoun@gmail.com81


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 26L<strong>es</strong> animaux sous surveillance : dispositifs socio-techniqu<strong>es</strong>de connaissance, de contrôle et de g<strong>es</strong>tionCoordination :Van<strong>es</strong>sa Manceron (manceron@mnhn.fr)<strong>No</strong>us proposons d’analyser la notion de surveillance, généralement utilisée pour décrirel<strong>es</strong> nouveaux dispositifs de sécurité. Surveiller, c’<strong>es</strong>t d’abord contrôler, soumettre à unenorme : c’<strong>es</strong>t l’ensemble <strong>d<strong>es</strong></strong> techniqu<strong>es</strong> d’alimentation, de vaccination, d’abattage, la surveillance<strong>d<strong>es</strong></strong> effets toxiqu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> substanc<strong>es</strong> chimiqu<strong>es</strong>, qu’il faut décrire dans leur logiquede standardisation. Mais c’<strong>es</strong>t aussi suivre, se soucier, prendre soin : c’<strong>es</strong>t l’ensemble<strong>d<strong>es</strong></strong> m<strong>es</strong>ur<strong>es</strong> de baguage ou de dépistage, l<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> empiriqu<strong>es</strong> ou scientifiqu<strong>es</strong>développé<strong>es</strong> à propos <strong>d<strong>es</strong></strong> animaux et l<strong>es</strong> relations quotidienn<strong>es</strong> établi<strong>es</strong> avec eux, quicon<strong>du</strong>isent à être attentif aux singularités <strong>du</strong> vivant et à sa protection. <strong>No</strong>us chercheronsà décrire comment s’intro<strong>du</strong>it dans c<strong>es</strong> norm<strong>es</strong> d’évaluation le souci de la singularité.<strong>No</strong>us nous interrogerons sur l<strong>es</strong> compétenc<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> qui sont mobilisé<strong>es</strong> dans l<strong>es</strong> relationsaux animaux, notamment sur l<strong>es</strong> distinctions entre le sauvage et le dom<strong>es</strong>tique, lerural et l’urbain, l’artisanal et l’in<strong>du</strong>striel, le traitement indivi<strong>du</strong>el et collectif, qui peuventêtre mis<strong>es</strong> à contribution dans le champ de la santé publique et de l’écologie. L’anthropologi<strong>es</strong>ociale permet de comprendre que c<strong>es</strong> relations quotidienn<strong>es</strong> aux animaux ne sontpas <strong>d<strong>es</strong></strong> obstacl<strong>es</strong> aux norm<strong>es</strong> international<strong>es</strong> de biosécurité ou de protection de la biodiversité,mais peuvent être considéré<strong>es</strong> comme <strong>d<strong>es</strong></strong> form<strong>es</strong> de savoir avec l<strong>es</strong>quell<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>tra<strong>du</strong>ctions et <strong>d<strong>es</strong></strong> co-constructions sont possibl<strong>es</strong>. Il s’agit de mettre en rapport à l’intérieurd’un même <strong>es</strong>pace de rationalité sanitaire ou écologique l<strong>es</strong> relations aux animauxd’un éleveur, d’un naturaliste, d’un biologiste, d’un vétérinaire ou d’un consommateur, etceci dans différents context<strong>es</strong> ethnographiqu<strong>es</strong>.***Intervenants :Brisebarre Anne-Marie (DR – LAS CNRS - Collège de France)Delavigne Anne-Hélène (chercheure - Laboratoire Eco-anthropologie et ethnobiologie UMR 7206CNRS/MNHN)Gardin Chloé (doctorante - UMR 194 EHESS-IRD/CEAf)Keck Frédéric (CR – LAS CNRS)Leblan Vincent (Centre <strong>No</strong>rbert Elias)82


Levain Alix (doctorante - INRA (UR Scienc<strong>es</strong> en Société) - MNHN UMR 7206biologie)Manceron Van<strong>es</strong>sa (CR – CNRS UMR 7206, MNHN)Roturier Samuel (CNRS-MNHN)Roue Marie (CNRS-MNHN)Segata Jean (Université Féderal de Santa Catarina – Brésil)Économi<strong>es</strong> de la natureElever <strong>d<strong>es</strong></strong> autruch<strong>es</strong> de rente : l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> face aux norm<strong>es</strong>Anne-Marie Brisebarre (DR – LAS CNRS - Collège de France)Autorisé en France depuis mars1993, l’élevage <strong>d<strong>es</strong></strong> autruch<strong>es</strong> pour la pro<strong>du</strong>ction deviande dépend de deux ministèr<strong>es</strong>, Ecologie et Agriculture. C<strong>es</strong> ratit<strong>es</strong> sont classés dansla catégorie <strong>d<strong>es</strong></strong> « non dom<strong>es</strong>tiqu<strong>es</strong> » en référence à leur origine exotique et à leur « dangerosité». En découlent <strong>d<strong>es</strong></strong> norm<strong>es</strong> d’installation <strong>d<strong>es</strong></strong> établissements et de surveillance <strong>d<strong>es</strong></strong>animaux (alimentation, santé, repro<strong>du</strong>ction, transport, abattage…) très contraignant<strong>es</strong>,inspiré<strong>es</strong> de l’éthologie <strong>d<strong>es</strong></strong> autruch<strong>es</strong> sauvag<strong>es</strong>. Dans ce contexte d’innovation - aucunmo<strong>du</strong>le de formation n’existant actuellement dans l<strong>es</strong> lycé<strong>es</strong> agricol<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> écol<strong>es</strong> vétérinair<strong>es</strong>-, l<strong>es</strong> éleveurs d’autruch<strong>es</strong> sont livrés à eux-mêm<strong>es</strong>. Ils se « bricolent », au fur età m<strong>es</strong>ure de l’observation de leurs animaux, de leurs expérienc<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> échang<strong>es</strong> avecd’autr<strong>es</strong> éleveurs, <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs et savoir-faire qui l<strong>es</strong> amènent à remettre en qu<strong>es</strong>tion certain<strong>es</strong><strong>d<strong>es</strong></strong> norm<strong>es</strong>, édicté<strong>es</strong> tant au niveau français qu’européen, pour garantir le « bienêtre » de c<strong>es</strong> oiseaux.brisebar@eh<strong>es</strong>s.frD<strong>es</strong> bovins au pré à la viande Prête À Découper :recomposition d’un métier sous surveillanceAnne-Hélène Delavigne (chercheure - Laboratoire Eco-anthropologie et ethnobiologieUMR 7206 CNRS/MNHN)L<strong>es</strong> animaux sous surveillance dont il sera qu<strong>es</strong>tion dans ma contribution sont ceuxavec l<strong>es</strong>quels l<strong>es</strong> prof<strong>es</strong>sionnels français de la viande (artisans-bouchers, abatteurs) ontaffaire quand ils vont l<strong>es</strong> choisir sur pieds chez <strong>d<strong>es</strong></strong> éleveurs de leur entourage et qu’ilsen travaillent ensuite l<strong>es</strong> carcass<strong>es</strong> pour en vendre la chair. Depuis l<strong>es</strong> cris<strong>es</strong> sanitair<strong>es</strong><strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 1990 lié<strong>es</strong> à l’ESB, <strong>d<strong>es</strong></strong> dispositifs visant à sécuriser la filière viande bovineont été mis en place (notamment la traçabilité mais aussi la codification <strong>du</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>ossage, letraitement <strong>d<strong>es</strong></strong> sous-pro<strong>du</strong>its etc.). Je considérerai la normalisation et la standardisation<strong>du</strong> traitement de la viande conséquent<strong>es</strong> à c<strong>es</strong> dispositifs. L<strong>es</strong> savoir-faire bouchers s’entrouvent considérablement modifiés : à la fois leur statut mais également l<strong>es</strong> techniqu<strong>es</strong>83


L<strong>es</strong> animaux sous surveillanceet l’organisation de travail qu’ils impliquent. Ainsi ce sont finalement l<strong>es</strong> relations de cemétier au vivant (enten<strong>du</strong> à l’échelle <strong>d<strong>es</strong></strong> bêt<strong>es</strong> comme à celle de la chair animale à travailler)qui doivent se recomposer.delavigne@mnhn.frSuivre et prévenir l’incertitude climatique au Sahel.L’exemple <strong>du</strong> pastoralisme mobile peul (Ferlo, Sénégal)Chloé Gardin (doctorante - UMR 194 EHESS-IRD/CEAf)Suite aux ruptur<strong>es</strong> environnemental<strong>es</strong> qu’ont constitué<strong>es</strong> l<strong>es</strong> sécher<strong>es</strong>s<strong>es</strong> sahélienn<strong>es</strong><strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> soixante, je montrerai comment ont émergé de nouveaux dispositifs sociotechniqu<strong>es</strong>de g<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong> animaux d’élevage pour le cas <strong>d<strong>es</strong></strong> pasteurs peuls <strong>du</strong> Sahelsénégalais. En tant que laboratoire de l’expertise écologique, notamment légitimé par lediagnostic <strong>du</strong> proc<strong>es</strong>sus de désertification en cours, la région semi-aride <strong>du</strong> Ferlo permetd’illustrer la spécificité <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux liés à la multiplication <strong>d<strong>es</strong></strong> systèm<strong>es</strong> de surveillanceenvironnementale, avant tout envisagés comme <strong>d<strong>es</strong></strong> outils de suivi et de prévention <strong>d<strong>es</strong></strong>risqu<strong>es</strong> liés aux aléas climatiqu<strong>es</strong>. Comment c<strong>es</strong> pro<strong>du</strong>its s’articulent avec l<strong>es</strong> deux politiqu<strong>es</strong>majeur<strong>es</strong> de contrôle de la mobilité animale (Unités Pastoral<strong>es</strong>, Grande MurailleVerte) ou encore face à l’acheminement de l’aide ? Dans quelle m<strong>es</strong>ure c<strong>es</strong> nouveauxdispositifs intègrent l<strong>es</strong> savoirs pastoraux dans l<strong>es</strong> modèl<strong>es</strong> de contrôle et de g<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong>mobilités ? Enfin, redéfinissent-ils l<strong>es</strong> rapports que l<strong>es</strong> pasteurs entretiennent avec l<strong>es</strong>animaux d’élevage et la nature ?chloe.gardin@wanadoo.frL<strong>es</strong> oiseaux sentinell<strong>es</strong> à Hong Kong. Une identification catastrophiste ?Frédéric Keck (CR – LAS CNRS)Depuis l’émergence <strong>du</strong> virus H5N1 en1997, le travail <strong>d<strong>es</strong></strong> microbiologist<strong>es</strong> de HongKong a permis de transformer l’ancienne colonie britannique en sentinelle sanitaire <strong>d<strong>es</strong></strong>pandémi<strong>es</strong> de grippe. Cette nouvelle fonction géopolitique permet aux experts de percevoirl<strong>es</strong> oiseaux sauvag<strong>es</strong> et dom<strong>es</strong>tiqu<strong>es</strong> qui circulent sur le territoire de Hong Kongcomme porteurs de signaux d’alerte annonçant une pandémie qui se diffuserait de laChine vers le r<strong>es</strong>te <strong>du</strong> monde. Comment cette perception techno-scientifique <strong>d<strong>es</strong></strong> oiseauxen temps de crise <strong>es</strong>t-elle compatible avec d’autr<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de perception plus ancrés dans<strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> ordinair<strong>es</strong>, comme cell<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> birdwatchers ou <strong>d<strong>es</strong></strong> amateurs de jardins ? Enchinois, la notion de sentinelle se tra<strong>du</strong>it littéralement par « oiseau soldat siffleur » (shaobingji).Elle renvoie donc à un imaginaire de la guerre et de la frontière où l<strong>es</strong> oiseauxalertent l<strong>es</strong> humains sur un danger imminent. Peut-on alors parler d’une identification84


Économi<strong>es</strong> de la naturecatastrophiste, au sens où la grippe aviaire aurait remis en lumière <strong>d<strong>es</strong></strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> d’identificationentre humains et oiseaux qui avaient été occultés par la coupure moderniste ?keck.fred@gmail.comL<strong>es</strong> primat<strong>es</strong>, entre nature et culture : enjeux interdisciplinair<strong>es</strong>, enjeux nord-sudVincent Leblan (Centre <strong>No</strong>rbert Elias)L’éthologie naturaliste <strong>d<strong>es</strong></strong> primat<strong>es</strong> élabore s<strong>es</strong> hypothès<strong>es</strong> au sein de réserv<strong>es</strong> et d’<strong>es</strong>pac<strong>es</strong>protégés de la présence humaine afin d’éprouver s<strong>es</strong> théori<strong>es</strong> sur l’évolution de laculture. Paradoxalement, seuls l<strong>es</strong> comportements ainsi construits comme « naturels »sont qualifiés de « culturels » en primatologie. Je propose au contraire de travailler au seind’<strong>es</strong>pac<strong>es</strong> ouverts aux interactions <strong>d<strong>es</strong></strong> chimpanzés avec l<strong>es</strong> homm<strong>es</strong> en pays landoumaet nalou (Guinée, Guinée-Bissau). L’étude <strong>d<strong>es</strong></strong> relations entre l<strong>es</strong> humains, l<strong>es</strong> animauxet l<strong>es</strong> géni<strong>es</strong> de la brousse permet de comprendre pourquoi certains affirment qu’unprogramme de conservation de la faune et de la flore, financé par l’Union Européenne,puisse se réserver <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> de forêt afin d’y élever l<strong>es</strong> animaux qui s’y trouvent. Historiciserla nature permet de redynamiser la « primatologie culturelle », dont l<strong>es</strong> approch<strong>es</strong>trop <strong>d<strong>es</strong></strong>criptiv<strong>es</strong> sont actuellement concurrencé<strong>es</strong> par <strong>d<strong>es</strong></strong> ré<strong>du</strong>ctionnism<strong>es</strong> génétiqu<strong>es</strong> etcognitivist<strong>es</strong> résurgents.vincent.leblan@free.frL<strong>es</strong> algu<strong>es</strong> vert<strong>es</strong> surveillent-ell<strong>es</strong> l<strong>es</strong> cochons bretons? A propos de quelqu<strong>es</strong> mutations<strong>du</strong> sauvage et <strong>du</strong> dom<strong>es</strong>tique en contexte d’élevage intensif…Alix Levain (doctorante - INRA (UR Scienc<strong>es</strong> en Société) - Muséum national d’histoirenaturelle (UMR Eco-anthropologie et ethnobiologie))Lorsque l<strong>es</strong> algu<strong>es</strong> vert<strong>es</strong> ont entrepris, au cours <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 70, une sortie régulière etmassive <strong>d<strong>es</strong></strong> eaux littoral<strong>es</strong> auxquell<strong>es</strong> ell<strong>es</strong> se cantonnaient jusqu’alors, ell<strong>es</strong> ont perturbéla façon dont l<strong>es</strong> catégori<strong>es</strong> <strong>du</strong> sauvage et <strong>du</strong> dom<strong>es</strong>tique étaient pensé<strong>es</strong> localement. Ace débordement de l’<strong>es</strong>pace maritime sur l’<strong>es</strong>pace terr<strong>es</strong>tre, a corr<strong>es</strong>pon<strong>du</strong> le b<strong>es</strong>oin detrouver la place de cet être proliférant dans l’ordre symbolique. Explications scientifiqu<strong>es</strong><strong>du</strong> phénomène, savoirs locaux, mais aussi réactions <strong>d<strong>es</strong></strong> « étrangers », ont progr<strong>es</strong>sivementconstitué une relation indissociable entre l<strong>es</strong> algu<strong>es</strong> et l’élevage intensif de porcs, del’assimilation <strong>d<strong>es</strong></strong> algu<strong>es</strong> « récolté<strong>es</strong> » à un sous-pro<strong>du</strong>it de l’élevage, à la perte supposéede la relation indivi<strong>du</strong>alisée de l’éleveur à la bête. La double néc<strong>es</strong>sité d’évacuer et deconfiner c<strong>es</strong> <strong>es</strong>pèc<strong>es</strong> l<strong>es</strong> intègre à un système de surveillance multiforme, qui oblige chacunà repenser son rapport à l’autonomie <strong>d<strong>es</strong></strong> êtr<strong>es</strong> non-humains, tout en maintenant lapossibilité d’un « vivre ensemble » dans l’<strong>es</strong>pace rural.alix.levain@gmail.com85


L<strong>es</strong> animaux sous surveillanceQuand l<strong>es</strong> naturalist<strong>es</strong> amateurs anglais comptent l<strong>es</strong> vivants...Van<strong>es</strong>sa Manceron (CR – CNRS UMR 7206, Muséum national d’histoire naturelle)En Angleterre, le territoire national fait l’objet d’une observation minutieuse et systématiquede l’ensemble <strong>d<strong>es</strong></strong> vivants qui le peuplent au moyen d’inventair<strong>es</strong> qui mobilisentun nombre croissant de naturalist<strong>es</strong> amateurs. C<strong>es</strong> réseaux de «volontair<strong>es</strong>» qui se sonten quelque sorte substitués aux «naturalist<strong>es</strong> éclairés» <strong>d<strong>es</strong></strong> sociétés savant<strong>es</strong> en déclinconnaissent un succès grandissant sous l’impulsion <strong>d<strong>es</strong></strong> politiqu<strong>es</strong> publiqu<strong>es</strong> environnemental<strong>es</strong>.Cette évolution qui renouvelle tout en la prolongeant la tradition naturalisteanglaise, se situe à la croisée d’injonctions social<strong>es</strong> et politiqu<strong>es</strong> particulièrement fort<strong>es</strong>,mais aussi de motifs plus ténus qui ont trait à la mémoire <strong>d<strong>es</strong></strong> lieux dont la constructionpasse par l’énumération, la cartographie et l’identification <strong>d<strong>es</strong></strong> vivants. <strong>No</strong>us réfléchironsaux multipl<strong>es</strong> motifs que recèle l’acte de compter, à la croisée de mobilisations citoyenn<strong>es</strong>,de préoccupations scientifiqu<strong>es</strong> et de relations éprouvé<strong>es</strong> avec la nature.manceron@mnhn.frL<strong>es</strong> renn<strong>es</strong> sous la surveillance <strong>d<strong>es</strong></strong> Sam<strong>es</strong>.Connaissanc<strong>es</strong> de la neige, contrôle <strong>d<strong>es</strong></strong> aléas et alimentationSamuel Roturier (CNRS-MNHN)Marie Roue (CNRS-MNHN)L<strong>es</strong> renn<strong>es</strong> sont dom<strong>es</strong>tiqués, puisque l<strong>es</strong> Sam<strong>es</strong> en sont propriétair<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> marquent, l<strong>es</strong>castrent, l<strong>es</strong> abattent pour en vendre la viande. Pourtant ils r<strong>es</strong>tent pendant une grandepartie de l’année hors d’atteinte <strong>d<strong>es</strong></strong> éleveurs, que ce soit sur l<strong>es</strong> haut<strong>es</strong> montagn<strong>es</strong> oùils passent l’été en Laponie suédoise, ou même en hiver, pour certains éleveurs qui pratiquentun type d’élevage très extensif tout au long de l’année. Tant que tout va bien, ils sedéplacent et se nourrissent d’eux mêm<strong>es</strong>, prélevant l<strong>es</strong> herb<strong>es</strong>, champignons ou lichen surl<strong>es</strong> pâturag<strong>es</strong> où ils passent l’été ou l’hiver. Pourtant en hiver, quand la situation <strong>es</strong>t difficile,que l’accès au lichen <strong>es</strong>t ren<strong>du</strong> impossible ou quasiment impossible en raison d’unecroûte de gel qui recouvre l<strong>es</strong> pâturag<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> Sam<strong>es</strong> se doivent d’intervenir, et ont recoursà un grand nombre de stratégi<strong>es</strong> dans le champ <strong>d<strong>es</strong></strong> possibl<strong>es</strong> que leur connaissancedétermine. Ce sont c<strong>es</strong> stratégi<strong>es</strong>, et l<strong>es</strong> savoirs qui permettent de l<strong>es</strong> mettre en œuvre enjouant sur le statut <strong>du</strong> renne, entre le dom<strong>es</strong>tique et le sauvage, que nous analyserons ici :non pas penser comme une montagne, mais penser comme un renne…sroturier@mnhn.frroue@mnhn.fr86


Économi<strong>es</strong> de la natureTrist<strong>es</strong> amis :La médicalisation chez l<strong>es</strong> chiens de compagnie avec dépr<strong>es</strong>sion dans le sud <strong>du</strong> BrésilJean Segata (Université Féderal de Santa Catarina – Brésil)M<strong>es</strong> recherch<strong>es</strong> portent sur l’utilisation de nouvell<strong>es</strong> technologi<strong>es</strong> pour la santé et pourl’<strong>es</strong>thétique <strong>d<strong>es</strong></strong> animaux de compagnie. A l’occasion d’une ethnographie menée dans<strong>d<strong>es</strong></strong> boutiqu<strong>es</strong> d’animaleri<strong>es</strong> et cliniqu<strong>es</strong> vétérinaire à Rio do Sul (Rive <strong>du</strong> Sud), une petiteville en développement au sud <strong>du</strong> Brésil, j’ai pu découvrir qu’il y avait une croissance dediagnostique et de médicalisation <strong>d<strong>es</strong></strong> troubl<strong>es</strong> neurologiqu<strong>es</strong>/psychiatriqu<strong>es</strong>/psychologiqu<strong>es</strong>chez l<strong>es</strong> animaux de compagnie, plus particulièrement de la dépr<strong>es</strong>sion et l’anxiété<strong>d<strong>es</strong></strong> chiens. Cette présentation aborde dans la perspective de la sociologie de l’acteurréseau, la qu<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong> chiens dépr<strong>es</strong>sifs, à partir <strong>d<strong>es</strong></strong> dispositifs socio-techniqu<strong>es</strong>, commela tra<strong>du</strong>ction de concepts biomédicaux, la pro<strong>du</strong>ction de fluoxetine manipulée dans l<strong>es</strong>laboratoir<strong>es</strong> pharmaceutiqu<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> intérêts et la croissance <strong>d<strong>es</strong></strong> marchés pour l<strong>es</strong> animaux<strong>d<strong>es</strong></strong> compagnie. Enfin, j’<strong>es</strong>saie de montrer que dans un univers analogiste, la caractérisationde cette maladi<strong>es</strong> a résulté d’une tension entre la rationalité <strong>d<strong>es</strong></strong> humain et s<strong>es</strong> savoirsur l<strong>es</strong> animaux non humains, et l’identification symétrique avec <strong>d<strong>es</strong></strong> caractéristiqu<strong>es</strong> de lajoie, la trist<strong>es</strong>se, l’amitié ou de la complicité - une similarité émotionnelle et une différencerationnelle.jeansegata@gmail.com87


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Savoirs sur la natureAtelier 43Coordination :Frédéric Keck (keck.fred@gmail.com)L<strong>es</strong> savoirs sur la nature font l’objet de négociations entre <strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs locaux, car ilssupposent <strong>d<strong>es</strong></strong> form<strong>es</strong> de tra<strong>du</strong>ctions entre <strong>d<strong>es</strong></strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de perception différents <strong>d<strong>es</strong></strong> êtr<strong>es</strong>environnants. La pro<strong>du</strong>ction et l’usage <strong>d<strong>es</strong></strong> donné<strong>es</strong> (data) <strong>es</strong>t notamment un enjeu centraldans l<strong>es</strong> discussions entre « experts » et « amateurs ». Comment c<strong>es</strong> recompositionslocal<strong>es</strong> sont-ell<strong>es</strong> transformé<strong>es</strong> par de gran<strong>d<strong>es</strong></strong> mobilisations global<strong>es</strong> comme celle quia lieu autour <strong>du</strong> réchauffement climatique ? Et comment se déroulent-ell<strong>es</strong> dans <strong>d<strong>es</strong></strong>localités autr<strong>es</strong> que celle de l’Europe, comme dans l<strong>es</strong> réserv<strong>es</strong> naturell<strong>es</strong> <strong>du</strong> Mexique ?Quell<strong>es</strong> conséquenc<strong>es</strong> en tirer pour la démarche politique et théorique de l’enquête ethnographique?***Intervenants :Alphandéry Pierre (INRA - SAE2 – Mona)Bidaud Cécile (IRD GRED – IHEID)Fortier Agnès (INRA - SAE2 – Mona)Jankowski Frédérique (Centre <strong>No</strong>rbert Elias, UMR 8562, ENS Lyon)Pouffary Stéphane (CIRCPLES Nice)Sabinot Catherine (Université Laval, Québec, Canada & MNHN)88


La rationalisation <strong>d<strong>es</strong></strong> donné<strong>es</strong> naturalist<strong>es</strong> : lutte ou partage <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> ?Pierre Alphandéry (INRA - SAE2 – Mona)Agnès Fortier (INRA - SAE2 – Mona)L’action publique en faveur de la conservation de la biodiversité a con<strong>du</strong>it à développeret à rationaliser la pro<strong>du</strong>ction <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> sur la nature. La mise en oeuvre par leministère de l’Écologie, <strong>du</strong> Développement et de l’Aménagement <strong>du</strong>rabl<strong>es</strong> <strong>du</strong> systèmed’information sur la nature et l<strong>es</strong> paysag<strong>es</strong> (SINP), <strong>d<strong>es</strong></strong>tiné à normaliser le recueil <strong>d<strong>es</strong></strong>donné<strong>es</strong>, <strong>es</strong>t censée remédier à leur caractère lacunaire et faciliter leur mobilisation. L<strong>es</strong>associations naturalist<strong>es</strong> figurant parmi l<strong>es</strong> principaux pourvoyeurs d’informations, nousqu<strong>es</strong>tionnerons l<strong>es</strong> conséquenc<strong>es</strong> <strong>du</strong> recours à ce dispositif sur leur fonctionnement.L’approche socio-anthropologique développée con<strong>du</strong>it à appréhender la pro<strong>du</strong>ction <strong>d<strong>es</strong></strong>donné<strong>es</strong> à la fois comme pro<strong>du</strong>it d’un dispositif global de normalisation et comme lefruit d’une activité associative, et ainsi de mettre en perspective la logique <strong>du</strong> SINP fondé<strong>es</strong>ur une rationalité instrumentale avec la logique associative basée sur le bénévolat.Changements de l’écologie for<strong>es</strong>tière à l’ère <strong>du</strong> changement climatiqueCécile Bidaud (IRD GRED – IHEID)Économi<strong>es</strong> de la naturealphandery@ivry.inra.frfortier@ivry.inra.frLe nouveau mécanisme REDD+ implique l’écologie for<strong>es</strong>tière et la transforme. De lam<strong>es</strong>ure de la biomasse à la quantification <strong>du</strong> carbone, quels changements sont notés ?A travers le cadre de copro<strong>du</strong>ction de scienc<strong>es</strong> et société (Jasanoff 2004), j’analyse ceglissement sémantique en partant <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> d’écologu<strong>es</strong> en forêt et en laboratoire, etde leurs activités politiqu<strong>es</strong> et sociétal<strong>es</strong> de porte-parole <strong>du</strong> carbone et <strong>d<strong>es</strong></strong> forêts (Callon1986).L’implication <strong>d<strong>es</strong></strong> scientifiqu<strong>es</strong> dans ce mécanisme en cours de négociation, l<strong>es</strong> place dansun jeu politique et médiatique l<strong>es</strong> dépassant, auquel ils participent chacun à leur manière,tiraillés entre l’avancement de leurs problématiqu<strong>es</strong> et de leurs publications, un calendriercontraignant, leur volonté de proposer <strong>d<strong>es</strong></strong> chiffr<strong>es</strong> l<strong>es</strong> plus just<strong>es</strong> et de voir émerger unmécanisme efficace de lutte contre la défor<strong>es</strong>tation, ainsi que <strong>d<strong>es</strong></strong> collègu<strong>es</strong> p<strong>es</strong>simist<strong>es</strong>et climatosceptiqu<strong>es</strong>.cecile.bidaud@gra<strong>du</strong>ateinstitute.ch89


Savoirs sur la natureL<strong>es</strong> typologi<strong>es</strong> traditionnell<strong>es</strong> sont-ell<strong>es</strong> fonctionnell<strong>es</strong> ?Savoirs locaux et recherche participativeFrédérique Jankowski (Centre <strong>No</strong>rbert Elias, UMR 8562, ENS Lyon)La recherche environnementale et applicative en agronomie revendique la néc<strong>es</strong>sité deprendre en compte une multiplicité de points de vue, d’intérêts et de savoirs. Dans cecontexte, l<strong>es</strong> taxonomi<strong>es</strong> local<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> sols sont considéré<strong>es</strong> comme une échelle et une unitéde g<strong>es</strong>tion permettant d’inclure l<strong>es</strong> aspects humains <strong>du</strong> changement environnemental.Cependant, une étude menée dans la communauté rurale de Dya, située au sud <strong>du</strong> bassinarachidier sénégalais, révèle une hétérogénéité <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs locaux entre, d’une part, ceuxmobilisés pour distinguer <strong>d<strong>es</strong></strong> typ<strong>es</strong> de sols et, d’autre part, ceux utilisés pour leur exploitation.Le lien existant entre typologi<strong>es</strong>, usag<strong>es</strong> et connaissanc<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> sols <strong>es</strong>t discuté. Laconnaissance locale <strong>d<strong>es</strong></strong> sols semble distribuée entre l<strong>es</strong> indivi<strong>du</strong>s, <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong>temps singuliers.Cette étude souligne l’importance de considérer l<strong>es</strong> form<strong>es</strong> local<strong>es</strong> <strong>du</strong> savoir pour unmême objet et qu<strong>es</strong>tionne l’usage <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs locaux dans le cadre <strong>d<strong>es</strong></strong> recherch<strong>es</strong> participativ<strong>es</strong>.frederique.jankowzki@gmail.frDu constat au qu<strong>es</strong>tionnement ou de la néc<strong>es</strong>sité d’élaborer de nouveaux champs d’interventionet de connaissance pour l’anthropologie et l’ethnologie :exemple de la qu<strong>es</strong>tion climatiqueStéphane Pouffary (CIRCPLES Nice)La qu<strong>es</strong>tion <strong>du</strong> changement climatique a remis en cause un nombre important de certitu<strong>d<strong>es</strong></strong>sur l<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> d’organisation, d’échange et de fonctionnement de nos sociétés. L<strong>es</strong>défis à relever sont d’autant plus importants qu’ils sont nombreux et interdépendants.Cette transversalité a mis en avant l’impuissance de notre système de gouvernance internationaleet nous interpelle sur l<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus et l<strong>es</strong> modalités d’élaboration et de miseen œuvre <strong>d<strong>es</strong></strong> décisions collectiv<strong>es</strong> au regard de qu<strong>es</strong>tions qui dépassent désormais trèslargement l<strong>es</strong> niveaux locaux et nationaux.Cette présentation s’appuiera sur le concept <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable et plus précisémentde l’éco-développement et sur le fait qu’il peut s’assimiler à la création d’un élémentfondateur pour l<strong>es</strong> générations présent<strong>es</strong> et futur<strong>es</strong>. Cela nous permettra d’illustrer laqu<strong>es</strong>tion de la création de la connaissance dans un contexte inédit où la notion de localne devrait s’analyser que dans une perspective plus globale. <strong>No</strong>us illustrerons nos proposen nous intér<strong>es</strong>sant aux relations entre l’homme et son environnement naturel au regardde la qu<strong>es</strong>tion climatique et plus particulièrement de s<strong>es</strong> liens avec l’énergie.stephane.pouffary@gmail.com90


Économi<strong>es</strong> de la natureConjugaison ou confrontation ? Dynamiqu<strong>es</strong> et hiérarchie <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs <strong>d<strong>es</strong></strong> diversgroup<strong>es</strong> d’acteurs au sein d’une Réserve de biosphère au MexiqueCatherine Sabinot (Université Laval, Québec, Canada & MNHN)Cel<strong>es</strong>tún <strong>es</strong>t un port yucatèque dont la population a sextuplé en 40 ans, entraînant defort<strong>es</strong> modifications économiqu<strong>es</strong> et socio-environnemental<strong>es</strong>. De plus, une Réserve debiosphère y a vu le jour en 2004 véhiculant de nouveaux discours et savoirs sur l’environnement,r<strong>es</strong>treignant certain<strong>es</strong> activités et en proposant d’autr<strong>es</strong>. Un nouvel <strong>es</strong>pace s’<strong>es</strong>tainsi créé et la construction <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs y a pris <strong>d<strong>es</strong></strong> form<strong>es</strong> nouvell<strong>es</strong>, au croisement <strong>d<strong>es</strong></strong>autochton<strong>es</strong> présents depuis plus d’un siècle, <strong>d<strong>es</strong></strong> migrants étrangers, <strong>d<strong>es</strong></strong> paysans-ejidatariosdevenus pêcheurs, <strong>d<strong>es</strong></strong> chercheurs, <strong>d<strong>es</strong></strong> agents de la conservation, <strong>d<strong>es</strong></strong> institutions etorganisations divers<strong>es</strong>. <strong>No</strong>us observerons comment l<strong>es</strong> savoirs et savoir-faire en matièreenvironnementale sont dans ce contexte maîtrisés, réhabilités ou convoités par chacun.Enfin, nous examinerons comment l<strong>es</strong> moyens de savoir, de connaître et de pratiquerinfluencent l<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus d’innovation, d’échang<strong>es</strong> ou de rétention <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong>,engendrant souvent <strong>d<strong>es</strong></strong> transformations déterminant<strong>es</strong> dans l<strong>es</strong> rapports sociaux et depouvoir.sabinot@mnhn.fr91


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Qui peut (doit) travailler sur quoi (qui)?Atelier 4Coordination :Yv<strong>es</strong>-Marie Davenel (yv<strong>es</strong>-marie.davenel@eh<strong>es</strong>s.fr)Tobias Girard (tobiasgirard@yahoo.fr)Eléonore Merza (eleonore.merza@eh<strong>es</strong>s.fr)L’anthropologie continue à faire face à un devoir de légitimation, tant dans le mondeacadémique où elle partage désormais nombre d’objets de recherche avec la sociologie,l’histoire ou l<strong>es</strong> scienc<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong>, que sur de nombreux terrains où l<strong>es</strong> rôl<strong>es</strong> del’anthropologue sont cont<strong>es</strong>tés, souvent incompris et parfois même rejetés. Inhérente àla condition d’enquêteur, la personne même de l’anthropologue <strong>es</strong>t bien souvent sujetteà méfiance selon l<strong>es</strong> divers<strong>es</strong> appartenanc<strong>es</strong> qu’on peut lui accoler : homme ou femme,blanc, métis ou de couleur, hétérosexuel ou homosexuel, partageant une culture ou unereligion commune avec l<strong>es</strong> enquêtés, qu’il/elle représente le proche ou, au contraire, unOccident dominateur. L’instauration de chart<strong>es</strong> éthiqu<strong>es</strong>, peu développé<strong>es</strong> dans le paysageacadémique français, qu<strong>es</strong>tionne ce positionnement sur au moins trois aspects : larelation de confiance, indispensable dans le proc<strong>es</strong>sus d’enquête ; la méthode même detravail de l’anthropologue qui repose bien souvent sur <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> informell<strong>es</strong> ; et enfin,l’autorité de l’anthropologue en tant qu’auteur. En-dehors de certains terrains balisés,l’anthropologue endosse en effet une r<strong>es</strong>ponsabilité particulière. Il <strong>es</strong>t le seul rapporteurd’un savoir qu’il a construit et dont il ne fournit que rarement l<strong>es</strong> clés, à la différenced’autr<strong>es</strong> traditions de recherch<strong>es</strong>, en particulier anglo-saxonn<strong>es</strong>.Ainsi, il semble sans doute néc<strong>es</strong>saire de réfléchir à nouveau aux mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de contrôle, deretour et de pro<strong>du</strong>ction <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong>. Or, ce dernier point soulève une autre sériede qu<strong>es</strong>tions. D’une part, celle de la légitimité de l’anthropologue par rapport à d’autr<strong>es</strong>form<strong>es</strong> d’écritur<strong>es</strong> (romanciers, historiens, journalist<strong>es</strong>, intellectuels locaux présentantleur propre témoignage vu de l’intérieur de la communauté, etc.). D’autre part, celle del’anthropologue dans son rapport à la société, son engagement et sa volonté ou sa timiditéde se lancer dans <strong>d<strong>es</strong></strong> opérations de co-construction <strong>d<strong>es</strong></strong> recherch<strong>es</strong> avec l<strong>es</strong> personn<strong>es</strong>enquêté<strong>es</strong>. C<strong>es</strong> interrogations renvoient aux objets mêm<strong>es</strong> de l’anthropologie et, par unjeu de miroir, à la reconnaissance de ceux-ci par l’institution académique. On <strong>es</strong>t alors endroit de se demander s’il existe aujourd’hui <strong>d<strong>es</strong></strong> objets/sujets plus autorisés que d’autr<strong>es</strong>et quell<strong>es</strong> instanc<strong>es</strong> sont susceptibl<strong>es</strong> de définir c<strong>es</strong> nouvell<strong>es</strong> légitimités. Quell<strong>es</strong> en sontalors l<strong>es</strong> incidenc<strong>es</strong> en term<strong>es</strong> de post<strong>es</strong> et de financement ? Avec le développement denouvell<strong>es</strong> modalités de financement (ANR, ERC), c<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions touchent directement lequotidien de la recherche en anthropologie et en orientent l<strong>es</strong> résultats.92


Épistémologie - Méthodologie - ÉthiqueIntervenants :Ceriana Mayneri AndreaDamian JérémyDavenel Yv<strong>es</strong>-Marie (post-doctorant - SOGIP-LAIOS - EHESS)Merza Eléonore (doctorante - LAIOS-IIAC - EHESS)Morlans Shantala (Ingénieur d’étude - VetAgro Sup)Mulet Pascual Margalida (doctorante - CEMS-EHESS)Nayral Mélissa (doctorante - Université de Provence - Centre de Recherche et de Documentation surl’Océanie UMR 6574)Nicolas Hélène (doctorante - Université de Provence - CREDO UMR 6574 et <strong>du</strong> GDRNC Unité 2835<strong>du</strong> CNRS)Razy Elodie (Assistant Prof<strong>es</strong>sor - Université de Liège - Institut <strong>d<strong>es</strong></strong> Scienc<strong>es</strong> Humain<strong>es</strong> et Social<strong>es</strong>)Rodriguez Martin E<strong>du</strong>ard (doctorant - LAIOS- EHESS)Soudière (de la) Martin (CR - Centre Edgar Morin EHESS)Suremain (de) Charl<strong>es</strong>-Edouard (CR - UMR 208 PaLoc « Patrimoin<strong>es</strong> Locaux » (IRD-MNHN))L’ethnographie de la sorcellerie comme « situation provocatrice »Andrea Ceriana MayneriDepuis une vingtaine d’anné<strong>es</strong>, la recherche anthropologique a établi l<strong>es</strong> effets conjuguésde la modernisation, de la diffusion <strong>du</strong> libéralisme économique et <strong>d<strong>es</strong></strong> cris<strong>es</strong> politico-militair<strong>es</strong>qui traversent le continent, sur l’apparition de nouvell<strong>es</strong> croyanc<strong>es</strong> à la sorcellerieen Afrique équatoriale. Ce regain d’intérêt pour la sorcellerie s’<strong>es</strong>t accompagné de laréapparition d’interrogations épistémologiqu<strong>es</strong> portant sur l<strong>es</strong> modalités d’appréhension<strong>d<strong>es</strong></strong> faits religieux et, plus généralement, sur la relation que l’anthropologie entretient avecs<strong>es</strong> propr<strong>es</strong> objets d’étude. En nous appuyant sur l<strong>es</strong> recherch<strong>es</strong> que nous avons mené<strong>es</strong>en Centrafrique et au Bénin, nous souhaiterions revenir sur certain<strong>es</strong> caractéristiqu<strong>es</strong> et,éventuellement, l<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> de l’ethnographie de la sorcellerie. Ce n’<strong>es</strong>t pas seulement lecaractère éventuellement fictif de l’autorité ethnographique que nous voudrions interroger,mais aussi la façon dont en Afrique équatoriale cette autorité <strong>es</strong>t interprétée dansl’idiome de la sorcellerie et r<strong>es</strong>tituée à l’ethnologue qui s’intér<strong>es</strong>se à cette croyance.afrinauta@gmail.comComment et vers quoi détourner le projet de connaissance de l’anthropologie ?Petit exercice réflexif à propos <strong>d<strong>es</strong></strong> exotism<strong>es</strong> subtilsJérémy DamianLa communication sera l’occasion de reposer à nouveau frais – à partir de ma propredémarche ethnographique effectuée auprès d’un collectif de danseurs grenoblois de l’au-93


Qui peut (doit) travailler sur quoi (qui) ?tomne 2007 à l’automne 2010, portant sur une pratique de danse amateur : le contact-improvisation– la qu<strong>es</strong>tion de l’engagement <strong>du</strong> chercheur, de son habileté à impliquer sonsavoir de telle sorte qu’il ne puisse r<strong>es</strong>treindre son entreprise au seul projet de connaissance.Comment <strong>es</strong>t-ce que la théorie de l’enquête, en bouleversant l<strong>es</strong> habitu<strong>d<strong>es</strong></strong> deterrain, d’observation, d’engagement, d’écriture, c’<strong>es</strong>t-à-dire l<strong>es</strong> manièr<strong>es</strong> d’être et de fairede l’anthropologue, a-t-elle bouleversé en retour ma connaissance et l<strong>es</strong> manièr<strong>es</strong> del’engager ?J’insisterai en particulier sur la notion de « subtil ». Cette notion invite en effet à se qu<strong>es</strong>tionnersur <strong>d<strong>es</strong></strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de connaissanc<strong>es</strong> distincts que le philosophe William Jam<strong>es</strong> avaitmise en évidence : knowledge about & knowledge by acquaintance.damianjeremy@yahoo.frAssignations et stratégi<strong>es</strong> de contournement :réflexion sur l<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus de légitimation de l’anthropologueYv<strong>es</strong>-Marie Davenel (post-doctorant - SOGIP-LAIOS - EHESS)Eléonore Merza (doctorante - LAIOS-IIAC - EHESS)Sur le terrain, nous somm<strong>es</strong> avant tout <strong>d<strong>es</strong></strong> corps auxquels sont attribués un ensembled’assignations et de rôl<strong>es</strong>. Dans l<strong>es</strong> institutions, nous somm<strong>es</strong> doctorants, jeun<strong>es</strong> chercheursempruntant nos théori<strong>es</strong> et nos pratiqu<strong>es</strong> à la discipline mais aussi à un largeéventail d’autr<strong>es</strong> champs. Corollaire de l’écriture scientifique, le dialogue avec un cadrede référence théorique façonne nos interrogations et hypothès<strong>es</strong> de départ, notre angled’accès au terrain et la r<strong>es</strong>titution de nos connaissanc<strong>es</strong>.C<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> assignations (genre, âge, rôle par exemple) ont-ell<strong>es</strong> un impact sur laconstruction <strong>du</strong> savoir in situ et ex situ ?Cette communication <strong>es</strong>t construite au miroir de deux expérienc<strong>es</strong> de terrain différent<strong>es</strong>(Israël et Kazakhstan contemporains) qui interrogent <strong>d<strong>es</strong></strong> problématiqu<strong>es</strong> similair<strong>es</strong> (dialogu<strong>es</strong>État-minorités, citoyennetés minoritair<strong>es</strong>, mise en scène de l’identité culturelleetc.). En se demandant si on peut obtenir <strong>d<strong>es</strong></strong> résultats d’enquête et d’analyse dont lacomparaison soit pertinente, sans pour autant éluder l<strong>es</strong> auto-identifications et <strong>d<strong>es</strong></strong> identificationsdifférent<strong>es</strong>, on interrogera c<strong>es</strong> liens de causalité.<strong>No</strong>us explorerons l<strong>es</strong> modalités ou stratégi<strong>es</strong> de contournement qui ont pu être mis<strong>es</strong> enplace pour aménager c<strong>es</strong> assignations initial<strong>es</strong>.yv<strong>es</strong>-marie.davenel@eh<strong>es</strong>s.freleonore.merza@eh<strong>es</strong>s.fr94


Épistémologie - Méthodologie - ÉthiqueQuand l’interdisciplinarité ouvre un nouveau regard sur l<strong>es</strong> paradigm<strong>es</strong> anthropologiqu<strong>es</strong>Shantala Morlans (Ingénieur d’étude - VetAgro Sup)Je souhaiterais ici aborder l<strong>es</strong> divers<strong>es</strong> adaptations aux approch<strong>es</strong> anthropologiqu<strong>es</strong> classiqu<strong>es</strong>que peut néc<strong>es</strong>siter la recherche dans un cadre interdisciplinaire. C<strong>es</strong> adaptationsportent sur la définition d’un paradigme et d’une méthodologie clairement définis permettantde se conformer à un cadre d’exigence imposé par l<strong>es</strong> disciplin<strong>es</strong> av<strong>es</strong> l<strong>es</strong>quell<strong>es</strong>l’anthropologue <strong>es</strong>t ici en interaction (géographie, agronomie, ingénierie agricole).L<strong>es</strong> compromis, cert<strong>es</strong> très difficil<strong>es</strong> à mener, ont permis d’acquérir de nouvell<strong>es</strong> approch<strong>es</strong>et d’optimiser l<strong>es</strong> outils d’analys<strong>es</strong>, en permettant de plus une approche réflexiv<strong>es</strong>ur l’attitude abordée lors <strong>du</strong> travail anthropologique.Cette contorsion a permis à la fois d’éviter l’écueil de la légitimité au sein <strong>du</strong> groupe detravail et de développer de nouvell<strong>es</strong> approch<strong>es</strong> inventiv<strong>es</strong>. Néanmoins, cette posturede travail <strong>es</strong>t extrêmement inconfortable pour un anthropologue, qui doit se plier auxexigenc<strong>es</strong> de disciplin<strong>es</strong> moins à même d’affronter l<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> de leur propre paradigme.s.morlans@vetagro-sup.frSur le terrain… au fémininMélissa Nayral (doctorante - Université de Provence - Centre de Recherche et de Documentationsur l’Océanie UMR 6574)Hélène Nicolas (doctorante - Université de Provence - CREDO UMR 6574 et <strong>du</strong>GDRNC Unité 2835 <strong>du</strong> CNRS)Lors <strong>d<strong>es</strong></strong> phas<strong>es</strong> de « terrain », et selon le contexte local, on sait que le fait d’être jeuneou vieux, homme ou femme, marié ou non, avec ou sans enfants, peut très fortement influencer– sinon conditionner- la nature <strong>d<strong>es</strong></strong> donné<strong>es</strong> acc<strong>es</strong>sibl<strong>es</strong> d’une part et la manièred’y accéder d’autre part.En pays Kanak, la division sociale par classe d’âge et par sexe <strong>es</strong>t très importante et jusqu’àtrès récemment, la situation <strong>d<strong>es</strong></strong> femm<strong>es</strong> Kanak était figée dans un partage <strong>d<strong>es</strong></strong> tâch<strong>es</strong> oùprocréation et entretien dom<strong>es</strong>tique prédominaient nettement. Certain<strong>es</strong> sphèr<strong>es</strong> social<strong>es</strong>sont toujours uniquement masculin<strong>es</strong>, ce qui conforte l’idée que tout<strong>es</strong> l<strong>es</strong> informationsne sont pas acc<strong>es</strong>sibl<strong>es</strong> à tout<strong>es</strong>.Partant <strong>du</strong> ‘handicap’ que constitue a priori le statut social de chercheuse-femme-jeun<strong>es</strong>ansenfants, cette intervention propose de développer le pouvoir qu’il in<strong>du</strong>it par ailleurs,ainsi que certain<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> modalités de la négociation constante de l’accès aux donné<strong>es</strong> qu’ilimplique souvent.melissa.nayral@gmail.comhelenicolas@no-log.org95


Qui peut (doit) travailler sur quoi (qui) ?Qu<strong>es</strong>tions d’éthique(s) ethnographique(s).Quelqu<strong>es</strong> enseignements à partir de l’anthropologie de l’enfance(exempl<strong>es</strong> d’Afrique et d’Amérique Latine)Elodie Razy (Assistant Prof<strong>es</strong>sor - Université de Liège - Institut <strong>d<strong>es</strong></strong> Scienc<strong>es</strong> Humain<strong>es</strong>et Social<strong>es</strong>)Charl<strong>es</strong>-Edouard de Suremain (CR - UMR 208 PaLoc « Patrimoin<strong>es</strong> Locaux » (IRD-MNHN))<strong>No</strong>tre communication se propose de discuter l<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions éthiqu<strong>es</strong> inhérent<strong>es</strong> au terrainethnographique mené auprès/avec/sur <strong>d<strong>es</strong></strong> enfants. Pro<strong>du</strong>it historique localisé qui gagne<strong>du</strong> terrain à la faveur <strong>d<strong>es</strong></strong> droits <strong>d<strong>es</strong></strong> minorités et <strong>d<strong>es</strong></strong> enfants, l’éthique se décline au plurielet convoque différents registr<strong>es</strong> et univers de sens. Ils se croisent, s’entremêlent, se chevauchent,se succèdent – parfois au sein d’une même recherche – ou r<strong>es</strong>tent totalementétrangers l<strong>es</strong> uns aux autr<strong>es</strong>.Si l<strong>es</strong> dimensions éthiqu<strong>es</strong> de la recherche avec l<strong>es</strong> enfants sont abordé<strong>es</strong> dans différent<strong>es</strong>disciplin<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> scienc<strong>es</strong> humain<strong>es</strong> et social<strong>es</strong>, il semble néc<strong>es</strong>saire de saisir l<strong>es</strong> raisons decette préoccupation récente et d’en m<strong>es</strong>urer l<strong>es</strong> implications. <strong>No</strong>us nous proposons d’enrichirl<strong>es</strong> débats à partir de l’analyse de situations concrèt<strong>es</strong> issu<strong>es</strong> d’Afrique et d’Amériquelatine et de replacer l<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions soulevé<strong>es</strong> dans une temporalité et un cadre pluslarg<strong>es</strong>.elodie.razy@ulg.ac.b<strong>es</strong>uremain@ird.frL<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> publics de la mémoire.Un projet d’histoire orale dans l’enclave <strong>es</strong>pagnole de MelillaMargalida Mulet Pascual (doctorante - CEMS-EHESS)E<strong>du</strong>ard Rodriguez Martin (doctorant - LAIOS- EHESS)Entre 2007 et 2010, un groupe d’anthropologu<strong>es</strong> a développé un projet de constructiond’archiv<strong>es</strong> oral<strong>es</strong> de l’enclave <strong>es</strong>pagnole de Melilla. Cette expérience nous a permisd’accumuler plus de 500 entretiens, d’une <strong>du</strong>rée moyenne supérieure à une heure, dansle principal quartier musulman de la ville, « un quartier à mauvaise réputation ». Cettecommunication abordera l<strong>es</strong> effets que l<strong>es</strong> conditions de pro<strong>du</strong>ction <strong>d<strong>es</strong></strong> donné<strong>es</strong> ont eusur la perception locale de l’histoire sociale <strong>du</strong> quartier. Plus précisément on réfléchirasur le risque de l’instrumentalisation de l’histoire, lié à tout projet en scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong>, età l’appropriation <strong>d<strong>es</strong></strong> résultats <strong>du</strong> projet, par <strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs politiqu<strong>es</strong>, mais aussi à <strong>d<strong>es</strong></strong> finsde renforcement de l’appartenance identitaire par l<strong>es</strong> habitants <strong>du</strong> quartier. Finalement96


Épistémologie - Méthodologie - Éthiquenous traiterons l<strong>es</strong> difficultés pratiqu<strong>es</strong> de l’insertion d’un grand dispositif d’enquête (et<strong>d<strong>es</strong></strong> r<strong>es</strong>sourc<strong>es</strong> économiqu<strong>es</strong> et de création d’emploi) dans le cadre d’un quartier à trèshaute précarité.e<strong>du</strong>roma@gmail.commargamp15@gmail.comL<strong>es</strong> Fage en hiver : Scèn<strong>es</strong>, saisons, portraits : de quelqu<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> de l’histoire de vieMartin de la Soudière (CR - Centre Edgar Morin EHESS)Il <strong>es</strong>t plusieurs manièr<strong>es</strong> de faire <strong>d<strong>es</strong></strong> séquenc<strong>es</strong> biographiqu<strong>es</strong>. Chacune engage, je lemontrerai, l’horizon de l’auteur en même temps que celui de la «réception». Par scèn<strong>es</strong>ou rapi<strong>d<strong>es</strong></strong> portraits mettant brièvement en scène telle ou telle personne. Ou bien - genrecanonique - proposer une véritable histoire de vie centrée sur un seul et unique personnage.L’ethnologue peut enfin proposer une galerie de portraits, chacun <strong>d<strong>es</strong></strong> indivi<strong>du</strong>schoisis apportant une touche singulière à la communauté dont il voudra rendre compte.Je mettrai en perspective c<strong>es</strong> trois usag<strong>es</strong> de l’histoire de vie à partir de m<strong>es</strong> propr<strong>es</strong>recherch<strong>es</strong> dans le Massif central (sur l<strong>es</strong> cueillett<strong>es</strong> de végétaux spontanés et sur l’hiver)et en prenant aussi l’exemple de mon dernier ouvrage : Poétique <strong>du</strong> village. Rencontr<strong>es</strong>en Margeride.soudiere@eh<strong>es</strong>s.fr97


Épistémologie - Méthodologie - ÉthiqueTrémon Anne-Christine (Département de scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong>, Ecole normale supérieure, Ulm)Weber Florence (ENS-CMH)Zandonai Sheyla (EHESS – Iris)D<strong>es</strong> famill<strong>es</strong> pour terrains. R<strong>es</strong>sorts ethnographiqu<strong>es</strong> d’enquêt<strong>es</strong> multi-famill<strong>es</strong>Aude Béliard (post-doctorante - CMH)Jean-Sébastien Eideliman (MCF - Université Lille 3 - CeRIES)Cette communication présente la méthode <strong>d<strong>es</strong></strong> monographi<strong>es</strong> de famill<strong>es</strong> telle que nousl’avons pratiquée dans nos thès<strong>es</strong>, qui ont porté sur l’expérience de famill<strong>es</strong> aux pris<strong>es</strong>avec un problème de santé particulier (handicap mental d’un enfant, maladie de la mémoired’un parent). À la différence <strong>d<strong>es</strong></strong> travaux l<strong>es</strong> plus nombreux en sociologie de lafamille, nous avons cherché à multiplier l<strong>es</strong> points de vue autour de la personne considéréecomme dépendante pour mener une ethnographie de la parenté. Cette position obligeà redéfinir précisément l<strong>es</strong> éléments indispensabl<strong>es</strong> à une démarche ethnographique, quel’on présentera à partir d’un principe fondamental : croiser l<strong>es</strong> discours, l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> etl<strong>es</strong> positions ; de deux r<strong>es</strong>sorts qui fonctionnent <strong>du</strong>rant l’enquête comme <strong>du</strong>rant l’analyse: conséquenc<strong>es</strong> de l’interconnaissance et attention aux catégori<strong>es</strong> indigèn<strong>es</strong> ; et d’unedimension transversale : la réflexivité, aussi bien sur la place <strong>du</strong> chercheur que sur s<strong>es</strong>propr<strong>es</strong> catégori<strong>es</strong> indigèn<strong>es</strong>.aude.beliard@yahoo.freideliman@gmail.comL’ethnographie : le temps de la récolte (sous contrainte)Yazid Ben Hounet (LAS/CJB)La <strong>d<strong>es</strong></strong>cription ethnographique implique au minimum trois exigenc<strong>es</strong>. Premièrement, ils’agit d’adopter la ou l<strong>es</strong> perspective(s) endogène(s). Deuxièmement, la <strong>d<strong>es</strong></strong>cription exigeà la fois l’exhaustivité et l’adoption, autant que faire se peut, de la posture de l’observateurparticipant. Enfin, elle suppose d’être pensée comme une étape de la théorisation. Cettetriple exigence pose l’ethnologue ou l’anthropologue devant une tension et devant <strong>d<strong>es</strong></strong>choix. Comment rendre compte de la ou <strong>d<strong>es</strong></strong> perspective(s) endogène(s) ? Peut-on toutdécrire de manière exhaustive ? Quell<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>criptions sont pertinent<strong>es</strong> pour l<strong>es</strong> sta<strong>d<strong>es</strong></strong>ultérieurs de la recherche ? <strong>No</strong>us souhaitons apporter <strong>d<strong>es</strong></strong> éléments de réponse et/ou deréflexion, et ce à partir d’enquêt<strong>es</strong> mené<strong>es</strong> en Algérie. <strong>No</strong>us aborderons en particulier lerôle primordial <strong>du</strong> temps, permettant l’immersion et l’adoption progr<strong>es</strong>sive <strong>d<strong>es</strong></strong> concep-99


Pratiqu<strong>es</strong> comparé<strong>es</strong> de l’ethnographietions endogèn<strong>es</strong> et ainsi de saisir l<strong>es</strong> objets décrits, mais également celui de l’intuitiontant dans le choix <strong>d<strong>es</strong></strong> objets de la <strong>d<strong>es</strong></strong>cription que dans l’importante et l<strong>es</strong> significationsattaché<strong>es</strong> à ceux-ci.yazid_benhounet@yahoo.frLa mondialisation comme terrain : un dispositif d’enquête ethnographique novateur ?Laurent Berger (LAS/Musée <strong>du</strong> Quai Branly)De quelle façon l’anthropologie peut-elle décrire et rendre intelligibl<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> activités social<strong>es</strong>qui se déploient à la croisée de jeux d’échell<strong>es</strong> associant différent<strong>es</strong> temporalités(temps structurel, conjoncturel, événementiel) et divers niveaux géographiqu<strong>es</strong> d’interaction(local, provincial, national, régional, global) ? Comment la particularité <strong>du</strong> dispositifd’enquête mis ainsi en place in<strong>du</strong>it <strong>d<strong>es</strong></strong> propositions anthropologiqu<strong>es</strong> spécifiqu<strong>es</strong> sur lanature et l<strong>es</strong> enjeux de la mondialisation contemporaine ?Sur la base d’une enquête ethnographique réalisé au nord de Madagascar entre 1997 et2002, l’objectif <strong>es</strong>t de montrer en quoi le triple aménagement méthodologique de ce terraina permis de co-déterminer l<strong>es</strong> unités d’inv<strong>es</strong>tigation empirique et d’analyse l<strong>es</strong> pluspertinent<strong>es</strong> pour une théorisation <strong>d<strong>es</strong></strong> proc<strong>es</strong>sus de mondialisation.laurent.berger@quaibranly.frFaire feu de tout bois, faire ethnographie de tout<strong>es</strong> situations -Retour sur l’enquête ethnographique comme « pratique sociale quotidienne »Etienne Bourel (doctorant allocataire – Université Lyon 2)Cette communication vise à proposer une réflexion sur l’intérêt heuristique d’envisagerl’enquête ethnographique comme « pratique sociale quotidienne », à partir d’uneexpérience de jeune chercheur. D’enquêt<strong>es</strong> initialement focalisé<strong>es</strong> sur le syndicalisme surl<strong>es</strong> chantiers for<strong>es</strong>tiers gabonais, l<strong>es</strong> difficultés d’insertion en entreprise réorientèrent lafocalisation sur l<strong>es</strong> multipl<strong>es</strong> acteurs impliqués dans la gouvernance for<strong>es</strong>tière. Ce « horschamp» de l’enquête initiale fut mis à profit lorsqu’il fut possible d’accéder à un chantierfor<strong>es</strong>tier. En effet, ce sont à nouveau l<strong>es</strong> détails de la vie quotidienne qui remplirentrapidement l<strong>es</strong> carnets, deuxième recentrement à partir d’une problématique initiale relativeà la conflictualité. Au final, ce sont surtout l<strong>es</strong> « à-côtés » de l’enquête qui la constituèrent.Ainsi, le fait d’envisager l’enquête ethnographique comme une « pratique socialequotidienne » peut être un garant de la possibilité de problématiser tout<strong>es</strong> l<strong>es</strong> situationsrencontré<strong>es</strong>.Etienne.bourel@univ-lyon2.fr100


L’ethnographie de l’ethnométhodologie :un art premier – remarqu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>criptiv<strong>es</strong> sur l’attribution de la qualité d’ « islamique »dans différents context<strong>es</strong> arabophon<strong>es</strong>Baudouin Dupret (CJB, Rabat)Plutôt que de postuler un point de vue privilégié <strong>d<strong>es</strong></strong> scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong> leur permettantde considérer objectivement la structuration <strong>du</strong> monde et d’analyser le système à partird’unités fondamental<strong>es</strong>, l’ethnométhodologie suggère de ne tenir pour pertinent<strong>es</strong> quel<strong>es</strong> orientations <strong>d<strong>es</strong></strong> gens engagés dans <strong>d<strong>es</strong></strong> cours d’action concrets vers <strong>d<strong>es</strong></strong> objectivationsvarié<strong>es</strong>. Cette démarche agnostique ne prétend pas qu’il s’agisse là de la seule réalité possible,mais bien de la seule réalité acc<strong>es</strong>sible. L<strong>es</strong> actions sont néc<strong>es</strong>sairement <strong>d<strong>es</strong></strong> faits «sous une <strong>d<strong>es</strong></strong>cription » qui s’insèrent dans un ordre social où l<strong>es</strong> mots sont parti<strong>es</strong> de «jeux de langage ».Dans cette perspective, nous nous proposons d’examiner comment l<strong>es</strong> membr<strong>es</strong> d’ungroupe social con<strong>du</strong>isent leurs activités et lui confèrent un attribut, l’assignent à une catégorie.Dans notre cas, il s’agira de décrire comment, en contexte, différent<strong>es</strong> personn<strong>es</strong>assignent à quelque chose une qualité d’ « islamique », lui attribuent ce prédicat. Cela supposeque nous focalisions sur l<strong>es</strong> métho<strong>d<strong>es</strong></strong> utilisé<strong>es</strong> de manière endogène pour pro<strong>du</strong>ireune intelligibilité permettant de coopérer et d’agir de manière (plus ou moins) ordonnée.baudouin.<strong>du</strong>pret@cjb.maDu territoire Mapuche à Villiers-le-Bel :expérienc<strong>es</strong> et réflexions autour de la pratique ethnographiqueAna Guevara (EHESS – LAS - Collège de France)A partir de deux expérienc<strong>es</strong> de terrain en tant qu’ethnologue sud-américaine, l’une menéeauprès de populations autochton<strong>es</strong> (Mapuche) en Patagonie (Chili-Argentine) etl’autre en banlieue parisienne au sein <strong>du</strong> milieu scolaire (Villiers-le-Vel), ma contributions’articule autour d’une démarche réflexive sur la pratique ethnographique. En apparenc<strong>es</strong>très éloigné<strong>es</strong> et différent<strong>es</strong>, c<strong>es</strong> terrains sont le point de départ d’une réflexion à longterme sur l’ethnographie (s<strong>es</strong> métho<strong>d<strong>es</strong></strong>, s<strong>es</strong> finalités, s<strong>es</strong> hésitations, la réflexivité, l’altéritéet l’« exotisme »). En ce qui concerne cette dernière notion, je percevais par momentsplus d’ « exotisme » en allant vers la banlieue, devenu pour moi un terrain d’étude dansun pays autre que le mien et donc « lointain ». J’<strong>es</strong>saie alors, dans un exercice intellectuelcomparatif qui fait dialoguer deux expérienc<strong>es</strong> marquant<strong>es</strong> de ma formation, de donnerquelqu<strong>es</strong> brib<strong>es</strong> de réflexion sur l<strong>es</strong> passerell<strong>es</strong> qui s’établissent entre c<strong>es</strong> deux vécus.guevara@eh<strong>es</strong>s.fr101Épistémologie - Méthodologie - Éthique


Pratiqu<strong>es</strong> comparé<strong>es</strong> de l’ethnographieD’une comparaison à l’autre:faire de l’ethnographie comparative là où le conflit et la paix sont en jeuBarbara Karatsioli (EHESS – IRIS)L<strong>es</strong> anthropologu<strong>es</strong> <strong>du</strong> conflit et de la paix se mettent à la méthode comparative lorsqueleurs confrèr<strong>es</strong> en Science politique ou en Relations international<strong>es</strong> pénètrent dans leurterrain privilégié : le « local » et le « micro ». Cette communication met en perspectivel<strong>es</strong> deux pratiqu<strong>es</strong> de comparaison dans le but de montrer l’importance de l’observationethnographique pour la définition <strong>d<strong>es</strong></strong> échell<strong>es</strong> pertinent<strong>es</strong> pour l’analyse <strong>du</strong> conflit et dela paix.Je m’appuie ici sur m<strong>es</strong> recherch<strong>es</strong> ethnographiqu<strong>es</strong> comparativ<strong>es</strong> pour discuter <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeuxméthodologiqu<strong>es</strong> qui se soulèvent lorsqu’on étudie en comparaison un seul confliten multi-site ou plusieurs conflits. Mettre cette démarche à l’épreuve d’autr<strong>es</strong> démarch<strong>es</strong>comparativ<strong>es</strong>, anthropologiqu<strong>es</strong> et autr<strong>es</strong>, permet de montrer s<strong>es</strong>/leurs limit<strong>es</strong> de pertinence.Enfin, je discute de la définition <strong>du</strong> « local » dans c<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> démarch<strong>es</strong> comparativ<strong>es</strong>et <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux qu’elle soulève pour une compréhension globale ou à distance <strong>du</strong>conflit et de la paix.barbarakaratsioli@hotmail.comL’« effet miroir » d’une ethnographie avec <strong>d<strong>es</strong></strong> femm<strong>es</strong> qui se prostituent :une expérience d’« ethnologie désincarnée » ?Gaëlle Lacaze (Université de Strasbourg - Laboratoire Cultur<strong>es</strong> et Sociétés en Europe »FRE3229)Mon intervention examinera l<strong>es</strong> aspects méthodologiqu<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> enjeux scientifiqu<strong>es</strong> etindivi<strong>du</strong>els d’une recherche dans le milieu prostitutionnel. Elle analysera comment lamise en abîme de « jeux de rôl<strong>es</strong> » construit une « mise en scène ethnographique ». Depuis1990, l<strong>es</strong> nouvell<strong>es</strong> form<strong>es</strong> de mobilité <strong>d<strong>es</strong></strong> Mongols participent au développement de lazone de libre-échange d’Ereen (Erlian) – Zamyn üüd, située sur la route <strong>du</strong> Trans-mongol.Aujourd’hui, la ville d’Ereen <strong>es</strong>t un immense marché et celle de Zamyn Üüd, unenon-ville, une forme moderne de caravansérail. Plusieurs centain<strong>es</strong> de « maisons clos<strong>es</strong> »y accueillent la prostitution de femm<strong>es</strong> venu<strong>es</strong> « volontairement » de Mongolie, de RAMI(Chine) et d’autr<strong>es</strong> provinc<strong>es</strong> chinois<strong>es</strong>. Mon terrain dans l’une de c<strong>es</strong> maisons consistaen une « mise en scène ethnographique » génératrice de « malenten<strong>du</strong>s pro<strong>du</strong>ctifs ». Ilinterroge la méthode ethnographique, la démarche empathique, la réflexivité et l’engagement<strong>du</strong> chercheur.gaelle.lacaze@misha.fr102


Épistémologie - Méthodologie - ÉthiqueÉthique de l’acquisition <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> :« participation sexuelle » et travail de terrain en anthropologie de la sexualité au JaponÉrick Laurent (Université <strong>d<strong>es</strong></strong> scienc<strong>es</strong> économiqu<strong>es</strong> de Gifu)Au cours d’une recherche sur l’homosexualité au Japon, j’ai été confronté au problème<strong>d<strong>es</strong></strong> relations sexuell<strong>es</strong> avec l<strong>es</strong> informateurs, non pas tant par l’aspect moral, mais l<strong>es</strong>conséquenc<strong>es</strong> inféré<strong>es</strong> quant au caractère scientifique de la recherche. Jusqu’où peut-onaller pour la connaissance ? Comment avoir accès aux et rendre compte <strong>d<strong>es</strong></strong> phénomèn<strong>es</strong>sexuels ?Une analyse <strong>d<strong>es</strong></strong> raisons de l’émergence de deman<strong>d<strong>es</strong></strong> sexuell<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> réactions <strong>es</strong>t proposée.Par la recherche d’informateurs, on entre dans le jeu complexe de la recherche departenaire sexuel et dans une typologie rigide <strong>d<strong>es</strong></strong> désirs. L<strong>es</strong> aventur<strong>es</strong> sexuell<strong>es</strong> sans lendemainsont facil<strong>es</strong> au Japon : guère de tabou religieux ; la honte de la nudité ne participepas de la vision <strong>du</strong> corps. En acceptant d’être sexué, l’ethnologue entre dans le répertoireclassificatoire local et devient plus humain, permettant d’euphémiser la distance avec l<strong>es</strong>informateurs.La participation sexuelle <strong>es</strong>t aisée, au Japon en milieu gay, et désirée par l’informateur. Lechercheur répond sur un registre connu et voulu par lui, et la relation ouvre <strong>d<strong>es</strong></strong> port<strong>es</strong>vers la connaissance de l’intime et de l’autre.ericklaurent@yahoo.co.jpEthnographie filmique ou anthropologie visuelle ?L<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> <strong>du</strong> document audiovisuel dans la recherche en scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong>Michel Tabet (Chercheur associé à l’Institut français <strong>du</strong> Proche-Orient-ifpo)Deux formul<strong>es</strong> pour désigner une même démarche ou une tension constitutive de l’anthropologievisuelle et de la complexité de s<strong>es</strong> liens avec le cinéma documentaire ? Pouren parler, je prendrai pour fil directeur la qu<strong>es</strong>tion de la mise en image <strong>d<strong>es</strong></strong> rituels etproposerai un parcours à travers l<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> étap<strong>es</strong> de fabrication d’un film ethnographique,de l’enquête de terrain à la diversité <strong>d<strong>es</strong></strong> observations filmiqu<strong>es</strong> (observante, participante,exploratoire, etc.). Je mettrai ainsi l’accent sur la multiplicité <strong>d<strong>es</strong></strong> modélisations dela réalité en me concentrant sur la dimension concrète et technique de la pro<strong>du</strong>ction <strong>d<strong>es</strong></strong>documents audiovisuels. Je chercherai surtout à m<strong>es</strong>urer l<strong>es</strong> conséquenc<strong>es</strong> <strong>du</strong> passage <strong>du</strong>modèle documentaire qui façonné l’anthropologie visuelle jusqu’ici aux nouvell<strong>es</strong> possibilitésde réalisation et d’enquête offert<strong>es</strong> par la numérisation <strong>d<strong>es</strong></strong> moyens de pro<strong>du</strong>ctionet le développement de l’interactivité. J’appuierai ma présentation d’exempl<strong>es</strong> issus dem<strong>es</strong> travaux de terrain au Liban.michel@zwyx.org103


Pratiqu<strong>es</strong> comparé<strong>es</strong> de l’ethnographieComment rendre « Paris » présente à Shanghai ?Une enquête multi-située dans/de l’Exposition universelleAnne-Christine Trémon (Département de scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong>, Ecole normale supérieure,Ulm)L’enquête multi-située vise, selon Marcus, à con<strong>du</strong>ire une ethnographie non plus seulementdans le système-monde mais aussi <strong>du</strong> système-monde. Si cette « stratégie multisite» s’<strong>es</strong>t assez largement imposée, s<strong>es</strong> faibl<strong>es</strong>s<strong>es</strong> méthodologiqu<strong>es</strong> ont été pointé<strong>es</strong>(Céfaï 2010), notamment son manque d’explicitation <strong>du</strong> choix <strong>d<strong>es</strong></strong> sit<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> modalitésde connexions entre l<strong>es</strong> sit<strong>es</strong>. Cette communication propose de réfléchir à c<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions àpartir d’une enquête collective récente consacrée à l’Exposition universelle de Shanghai.Je montrerai comment le suivi ethnographique de la participation parisienne à l’Expo acon<strong>du</strong>it à mettre à jour deux mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de connexion, l’un représentationnel, l’autre relationnel.actremon@ens.frLa méthode ethnographique confrontée à la statistique et à l’expérimentationFlorence Weber (ENS-CMH)L’expérience d’une recherche collective sur la pro<strong>du</strong>ction dom<strong>es</strong>tique de santé, depuisl’ethnographie jusqu’à la pro<strong>du</strong>ction de statistiqu<strong>es</strong> représentativ<strong>es</strong> et l’analyse économétrique<strong>d<strong>es</strong></strong> donné<strong>es</strong>, a confronté l<strong>es</strong> ethnograph<strong>es</strong> aux autr<strong>es</strong> métho<strong>d<strong>es</strong></strong> utilisé<strong>es</strong> enscienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong> et en scienc<strong>es</strong> médical<strong>es</strong> : la clinique, le recueil et l’analyse de donné<strong>es</strong>statistiqu<strong>es</strong> et l’expérimentation. Rendre audibl<strong>es</strong> l<strong>es</strong> résultats de la méthode ethnographiqu<strong>es</strong>uppose une explicitation de sa rigueur scientifique et déontologique. Le choixde l’ethnographie réflexive, qui place l’ethnographe au cœur de la relation d’enquête,s’<strong>es</strong>t avéré efficace. On peut considérer l’ethnographie comme une expérimentation insitu, rapprocher l’étude de cas de l’étude clinique, aider à la construction de donné<strong>es</strong>statistiqu<strong>es</strong> luci<strong>d<strong>es</strong></strong> sur leur conditions de pro<strong>du</strong>ction, croiser l<strong>es</strong> métho<strong>d<strong>es</strong></strong> pour vérifierl<strong>es</strong> résultats. Le bilan fait apparaître la force propre de la méthode ethnographique, sousquelqu<strong>es</strong> conditions de transparence et d’intelligibilité.florence.weber@ens.fr104


Épistémologie - Méthodologie - ÉthiqueComment enquêter sur la ville ?Sheyla Zandonai (EHESS – Iris)L’étude en ville s’unit au propos interdisciplinaire qui revêt l’ensemble <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> ethnographiqu<strong>es</strong>.On a enquêté sur le ghetto, la communauté, le groupe. Mais qu’en <strong>es</strong>t-il del’étude de la ville ? À partir de l’expérience de terrain à Macao, en Chine, on propose dediscuter <strong>d<strong>es</strong></strong> métho<strong>d<strong>es</strong></strong> consacré<strong>es</strong> à l’étude de la ville en tant qu’objet global. Pourquoi ily a-t-il <strong>d<strong>es</strong></strong> phénomèn<strong>es</strong> qui émergent plus significatifs que d’autr<strong>es</strong> ? Quell<strong>es</strong> articulationset connexions l<strong>es</strong> accompagnent et comment peut-on l<strong>es</strong> cerner à travers l’ethnographie ?Propos de départ, l’approche de la ville dans sa totalité peut aussi être envisagée à traversl’étude de la pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> local. Étant donné l’apport de proc<strong>es</strong>sus globaux de toutordre (économique, socioculturel, historique), l’<strong>es</strong>pace permet de localiser <strong>d<strong>es</strong></strong> spécificitésqui autorisent de penser l’identité de la ville. Face à la pluralité d’acteurs et de pratiqu<strong>es</strong>,quell<strong>es</strong> démarch<strong>es</strong> d’enquête contribuent donc à cerner c<strong>es</strong> spécificités ?sheyla.zandonai@eh<strong>es</strong>s.fr105


Congrès AFEA <strong>2011</strong>La diffusion <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs au croisementde l’anthropologie et <strong>du</strong> didactiqueAtelier 37Coordination :Bernard Sarrazy (Bernard.Sarrazy@u-bordeaux2.fr)La didactique, telle qu’elle s’<strong>es</strong>t constituée à la fin <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 70, en réaction au structuralisme,et à une vision psychologiste (centré sur le sujet) de la diffusion <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong>et <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs, a permis de jeter l<strong>es</strong> bas<strong>es</strong> de la modélisation <strong>d<strong>es</strong></strong> conditions spécifiqu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>connaissanc<strong>es</strong> à enseigner en partant de l’idée qu’apprendre <strong>d<strong>es</strong></strong> mathématiqu<strong>es</strong>, c’étaitapprendre à faire <strong>d<strong>es</strong></strong> mathématiqu<strong>es</strong> et qu’il convenait d’étudier l<strong>es</strong> conditions de l’apprentissagede ce « faire ». En focalisant sur l’usage comme critère et instrument <strong>du</strong> sens<strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> à enseigner, sur l’indicibilité <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> à transmettre et sur lerôle fondamental <strong>d<strong>es</strong></strong> situations (comme modélisation de la connaissance), la didactiquenaissante faisait (indirectement et non explicitement) écho à l’anthropologie de l’usage <strong>du</strong>second Wittgenstein et au courant de l’anthropologie de l’é<strong>du</strong>cation américaine (Mc Dermott& Hood, 1982, Spindler, 1982, Ogbu, 1985) telle qu’elle se constitua comme champautonome de recherche à la même période (avec, par exemple, la création de Anthropologyand E<strong>du</strong>cation Quarterly) en réaction, elle aussi, à la psychologie de l’é<strong>du</strong>cation quiplaçait « l’origine <strong>du</strong> succès et de l’échec scolair<strong>es</strong> à l’intérieur de la tête <strong>d<strong>es</strong></strong> enfants prisindivi<strong>du</strong>ellement » (Mc Dermott et Hood, 1982, 232). Historiquement, à tout le moins,épistémologiquement aussi sans doute, didactique et anthropologie devaient se rencontrersur la qu<strong>es</strong>tion de la transmission ; ce ne fut pas vraiment le cas.La perspective théorique que nous développons depuis plus de 10 ans, au sein de l’équipede Didactique et d’Anthropologie <strong>d<strong>es</strong></strong> Enseignements Scientifiqu<strong>es</strong> et Langagiers, a permisde montrer tout l’intérêt de croiser l<strong>es</strong> deux champs pour examiner <strong>d<strong>es</strong></strong> qu<strong>es</strong>tions quin’auraient pas pu être traité<strong>es</strong> dans l’un ou l’autre pris séparément.En effet, toute théorisation de phénomèn<strong>es</strong> didactiqu<strong>es</strong> passe néc<strong>es</strong>sairement par unmoment anthropologique visant l’analyse <strong>d<strong>es</strong></strong> conditions de pro<strong>du</strong>ction, de diffusion etd’usage <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs ; cet aspect <strong>du</strong> travail <strong>du</strong> didacticien <strong>es</strong>t relativement proche de celuide l’anthropologue, à la différence près que ce moment anthropologique n’<strong>es</strong>t qu’uneétape dans l’étude <strong>d<strong>es</strong></strong> propriétés d’un milieu propice à l’incorporation par l<strong>es</strong> élèv<strong>es</strong>de ce qu’ils devront savoir. D’autre part, la dimension strictement didactique <strong>d<strong>es</strong></strong> situationsn’<strong>es</strong>t pas imperméable aux dimensions anthropologiqu<strong>es</strong> de l’action <strong>d<strong>es</strong></strong> prof<strong>es</strong>seurs(idéologi<strong>es</strong> scolair<strong>es</strong>, pédagogiqu<strong>es</strong>, politiqu<strong>es</strong>, habitus scolair<strong>es</strong> et familiaux…) ; certain<strong>es</strong>manièr<strong>es</strong> d’agir (<strong>d<strong>es</strong></strong> prof<strong>es</strong>seurs ou <strong>d<strong>es</strong></strong> élèv<strong>es</strong>), apparaitraient naïvement irrationnell<strong>es</strong>,106


Épistémologie - Méthodologie - Éthiquecontradictoir<strong>es</strong> ou simplement incompréhensibl<strong>es</strong>, si ell<strong>es</strong> n’étaient considéré<strong>es</strong> que dansle seul cadre didactique. C’<strong>es</strong>t au croisement de l’anthropologie et <strong>du</strong> didactique, que cetatelier se propose d’éclairer certains phénomèn<strong>es</strong> d’enseignement et de montrer l’intérêtde ce regard croisé.***Intervenants :Chopin Marie-Pierre (MCF, Université Bordeaux Segalen)Marchive Alain (PR, Université Bordeaux Segalen)Roiné Christophe (MCF, UQAM)Sarrazy Bernard (PR, Université Bordeaux Segalen)Le présent de l’action <strong>du</strong> prof<strong>es</strong>seur :pour une approche en contexte de la diffusion <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs scolair<strong>es</strong>Marie-Pierre Chopin, (MCF, Université Bordeaux Segalen)marie-pierre.chopin@u-bordeaux2.frLa forme scolaire en qu<strong>es</strong>tion ? Culture scolaire et indivi<strong>du</strong>alisation de l’enseignementAlain Marchive (PR, Université Bordeaux Segalen)alain.marchive@u-bordeaux2.frPouvoirs, connaissanc<strong>es</strong> et pratiqu<strong>es</strong> en adaptation scolaire :cas de l’enseignement <strong>d<strong>es</strong></strong> mathématiqu<strong>es</strong> en S.E.G.P.A.Christophe Roiné, MC, UQAMroine.christophe@uqam.caQuelqu<strong>es</strong> conséquenc<strong>es</strong> anthropo-didactiqu<strong>es</strong> de l’ineffabilité <strong>d<strong>es</strong></strong> relations sémantiqu<strong>es</strong>dans la diffusion <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirsBernard Sarrazy, PR, Université Bordeaux Segalenbernard.sarrazy@u-bordeaux2.fr107


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Enseignement et diffusion de l’ethnologieAtelier 2Coordination :Alexandre Soucaille (asoucaille@free.fr)L’ethnologie en tant que discipline de recherche s’<strong>es</strong>t peu interrogée sur l<strong>es</strong> modalités <strong>d<strong>es</strong></strong>on enseignement. C’<strong>es</strong>t le plus souvent dans <strong>d<strong>es</strong></strong> expérienc<strong>es</strong> à la marge de l’enseignementuniversitaire que l<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions de la transmission et de l’enseignement sont apparu<strong>es</strong> sanspour autant faire l’objet d’une réflexion générale. À travers l<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> interventionsde cet atelier, il sera débattu <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux que soulèvent l<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> d’enseignementrelevant de l’ethnologie.Intervenants :Césard NicolasGahlouz MustaphaGibert Marie-Pierre (Université Lumière Lyon 2, CREA)Kotobi Laurence (MCF - Université Bordeaux Segalen- UMR-ADES-5185)Provost Gisèle (Prof<strong>es</strong>seure de Lettr<strong>es</strong>, Prof<strong>es</strong>seure-relais honoraire DAAC/MNATP 1991-2006)***108


Épistémologie - Méthodologie - ÉthiqueL<strong>es</strong> apprentis ethnologu<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> apiculteurs.Retour sur une résidence scientifique en collège.Nicolas CésardLe Conseil Général de Seine Saint Denis met en place chaque année depuis quatre ans<strong>d<strong>es</strong></strong> résidenc<strong>es</strong> artistiqu<strong>es</strong> (dispositif In Situ) dans l<strong>es</strong> collèg<strong>es</strong> <strong>du</strong> département. Accueillià titre expérimental en résidence scientifique sur l’année 2010-<strong>2011</strong> dans un collège deLivry-Gargan, j’ai initié l<strong>es</strong> élèv<strong>es</strong> d’une classe de sixième à m<strong>es</strong> thématiqu<strong>es</strong> de rechercheet mené avec eux un projet sur l<strong>es</strong> interactions apiculteurs/abeill<strong>es</strong> dans l’apprentissage<strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> savoir-faire apicol<strong>es</strong>.L’idée était de construire une recherche en commun sur le thème de la relation entrel’homme et l<strong>es</strong> insect<strong>es</strong> dans notre société. Après quelqu<strong>es</strong> séanc<strong>es</strong> intro<strong>du</strong>ctiv<strong>es</strong> sur ceque pouvaient être c<strong>es</strong> relations et sur l<strong>es</strong> manièr<strong>es</strong> d’aborder c<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions, nous avonsconstruit une problématique de travail et un premier qu<strong>es</strong>tionnement. <strong>No</strong>us avons définiune qu<strong>es</strong>tion principale, « qu’<strong>es</strong>t qu’un bon apiculteur », et <strong>es</strong>sayé d’en poser l<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> àtravers d’autr<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions. Au cours de l’année, l<strong>es</strong> élèv<strong>es</strong> ont rencontré <strong>d<strong>es</strong></strong> apiculteurs,principalement amateurs, en classe ou sur leurs lieux d’activités, et t<strong>es</strong>ter leurs connaissanc<strong>es</strong>et leur appréhension de l’insecte dans leurs pratiqu<strong>es</strong> apicol<strong>es</strong>. D<strong>es</strong> séanc<strong>es</strong> der<strong>es</strong>titution ont permis d’affiner notre qu<strong>es</strong>tionnement et de préparer l<strong>es</strong> rencontr<strong>es</strong>.Il s’agira dans un premier temps de présenter le projet de la résidence et la manière dontil a été con<strong>du</strong>it auprès <strong>d<strong>es</strong></strong> élèv<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> prof<strong>es</strong>seurs, de la problématique à l’enquêteauprès <strong>d<strong>es</strong></strong> apiculteurs au travail en classe, et dans un deuxième temps, de revenir sur cetteexpérience pour <strong>es</strong>sayer d’en donner l<strong>es</strong> points de vue et l<strong>es</strong> analys<strong>es</strong>, celui <strong>du</strong> chercheur,comme de ceux <strong>d<strong>es</strong></strong> élèv<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> enseignants, <strong>d<strong>es</strong></strong> commanditair<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> apiculteurs. D<strong>es</strong>extraits <strong>du</strong> travail final seront présentés.nc<strong>es</strong>ard@eh<strong>es</strong>s.frDidactique et context<strong>es</strong> culturels : l’apport de l’anthropologieMustapha GahlouzComment penser le rapport de l’enseignement de l’architecture, de la construction et del’habitat aux pratiqu<strong>es</strong> vernaculair<strong>es</strong> de conception et de réalisation de l’<strong>es</strong>pace bâti et <strong>d<strong>es</strong></strong>on environnement dans la société kabyle d’Algérie, c’<strong>es</strong>t à dire dans quelle m<strong>es</strong>ure c<strong>es</strong>pratiqu<strong>es</strong> peuvent être intégré<strong>es</strong> selon une perspective rationnelle dans l’enseignement ?Pour ce faire, nous procédons dans un premier temps à une lecture technologique etanthropologique <strong>es</strong>sentiellement anthropojuridique de c<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> pour expliquer laforme prise par l’habitat qui découle de c<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong>.Puis, nous exploitons cette lecture en suggérant pour l’enseignement la caractérisationet l’adoption de concepts spécifiqu<strong>es</strong>, comme celui de paroi. Le qu<strong>es</strong>tionnement109


Enseignement et diffusion de l’ethnologied’un tel concept ne se ré<strong>du</strong>it pas à <strong>d<strong>es</strong></strong> considérations scientifico-techniqu<strong>es</strong> strict<strong>es</strong>, maiss’étend, au-delà de la consistance physique et matérielle qu’il véhicule, à d’autr<strong>es</strong> aspectsplus subtils de la perception juridique, sociale ou psychologique.gahlouz.mustapha@neuf.frDire sans le faire et faire sans le dire. De quelqu<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tionnements sur l’enseignementet la recherche anthropologiqu<strong>es</strong> sur l<strong>es</strong> phénomèn<strong>es</strong> liés à la mondialisation/globalisationMarie-Pierre Gibert (Université Lumière Lyon 2, CREA)Comment envisager, aujourd’hui en France, une anthropologie de la mondialisation/globalisationqui ne soit ni une apologie ni une dénonciation de phénomèn<strong>es</strong> ou d’acteurs,mais qui permette de penser et d’analyser la globalisation/mondialisation à la fois commeun contexte et comme un phénomène, puis de transmettre ou partager c<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tionnementset connaissanc<strong>es</strong> tant avec <strong>d<strong>es</strong></strong> étudiants qu’avec <strong>d<strong>es</strong></strong> collègu<strong>es</strong> issus d’autr<strong>es</strong>disciplin<strong>es</strong>, ou un public non spécialisé ? Pour l’anthropologue-transmetteur, il s’agit deparvenir à rendre compte <strong>d<strong>es</strong></strong> travaux portant notamment sur l<strong>es</strong> mobilités transnational<strong>es</strong>(Glick-Schiller et al. 1994; Urry 2007), la circulation d’idé<strong>es</strong> et de culture matérielle(Appa<strong>du</strong>rai 1996; Burawoy 2000; Amselle 2001), l<strong>es</strong> enjeux de pouvoir (Hours 2002 ;Hours et Selim 2003), etc., sans se trouver pris dans l<strong>es</strong> polémiqu<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> positionnementsidéologiqu<strong>es</strong> que soulève souvent l’emploi de c<strong>es</strong> term<strong>es</strong> fourre-tout de « globalisation/mondialisation» mais en r<strong>es</strong>ituant c<strong>es</strong> travaux dans l<strong>es</strong> débats théoriqu<strong>es</strong> etméthodologiqu<strong>es</strong> actuels de l’anthropologie.Marie-Pierre.Gibert@univ-lyon2.frQuell<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> enseigner en anthropologie appliquée ? L’exemple de formationsuniversitair<strong>es</strong> prof<strong>es</strong>sionnalisant<strong>es</strong> en santé, migrations et humanitaire.Laurence Kotobi (MCF - Université Bordeaux Segalen- UMR-ADES-5185)Dans le cadre de formations universitair<strong>es</strong> à visée prof<strong>es</strong>sionnelle, l’enseignement del’anthropologie <strong>es</strong>t souvent convoqué pour apporter un savoir universel sur l<strong>es</strong> sociétéshumain<strong>es</strong> et leurs caractéristiqu<strong>es</strong>. Largement culturalist<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> deman<strong>d<strong>es</strong></strong> adr<strong>es</strong>sé<strong>es</strong> auxintervenants s’accompagnent également d’un intérêt pour l’anthropologie appliquée à undomaine particulier (la santé, le travail social, l’humanitaire), pour lequel l’enseignementreçu devra pouvoir servir (Traimond, 2005). L<strong>es</strong> dizain<strong>es</strong> d’heur<strong>es</strong> accordé<strong>es</strong> paraissentêtre suffisant<strong>es</strong> pour offrir l<strong>es</strong> clés de lecture <strong>es</strong>sentiell<strong>es</strong> qui pourront être mis<strong>es</strong> à profitpar l<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>tinatair<strong>es</strong> de c<strong>es</strong> formations. Ce saupoudrage permet d’ailleurs de valoriser àtravers un diplôme une « formation » en anthropologie (de type initiation ou approfon-110


Épistémologie - Méthodologie - Éthiquedissement) qui, au gré <strong>d<strong>es</strong></strong> crédits ECTS, pourra ensuite être transformée en compétenceparticulière, sans pour autant avoir été pratiquée.A partir d’une expérience pédagogique dans c<strong>es</strong> domain<strong>es</strong> en IFSI, en IUT et en UFRde SHS, je tenterai d’interroger dans cette communication l<strong>es</strong> enjeux relatifs à l’enseignementde l’anthropologie pour <strong>d<strong>es</strong></strong> publics non spécialist<strong>es</strong>, mais dont le programmecontient <strong>d<strong>es</strong></strong> enseignements spécialisés ou appliqués. Ponctuels, réguliers ou soutenuspar un encadrement de recherch<strong>es</strong> (à l’occasion de la réalisation d’un mémoire prof<strong>es</strong>sionnel,par exemple), je montrerai comment c<strong>es</strong> enseignements peuvent donner lieu à lapro<strong>du</strong>ction de connaissanc<strong>es</strong> tant <strong>du</strong> côté <strong>d<strong>es</strong></strong> formateurs que <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>tinatair<strong>es</strong>, qu’il <strong>es</strong>tnéc<strong>es</strong>saire d’analyser en regard <strong>d<strong>es</strong></strong> qu<strong>es</strong>tions fondamental<strong>es</strong> que la discipline pose autourde s<strong>es</strong> nouveaux objets (L<strong>es</strong>ervoisier & Vidal, 2007, Wievorka et al, 2007). Si la démarcheethnographique et l<strong>es</strong> outils méthodologiqu<strong>es</strong> qualitatifs (aussi enseignés par l<strong>es</strong> sociologu<strong>es</strong>)ne suffisent pas à transformer l’apprenti en « ethnologue » ou « anthropologue »(recherchés dans certain<strong>es</strong> offr<strong>es</strong> d’emplois), ils participent me semble t’il toutefois àsemer l<strong>es</strong> grain<strong>es</strong> d’une réflexivité et d’une mise à distance, rarement enseigné<strong>es</strong> par ailleurs.Enfin, faut-il participer et jusqu’où à l’enseignement parcellaire de notre discipline<strong>es</strong>t une qu<strong>es</strong>tion qui pourra éclairer l’orientation prof<strong>es</strong>sionnalisante <strong>d<strong>es</strong></strong> cursus générauxà l’Université, à laquelle l’anthropologie <strong>es</strong>t amenée à répondre.laurence.kotobi@u-bordeaux2.frL’outil ethnographique, une néc<strong>es</strong>sité pour l’é<strong>du</strong>cation et la maturation <strong>d<strong>es</strong></strong> élèv<strong>es</strong>Gisèle Provost (Prof<strong>es</strong>seure de Lettr<strong>es</strong>, Prof<strong>es</strong>seure-relais honoraire DAAC/MNATP1991-2006)L<strong>es</strong> ateliers d’ethnographie, fondés en 1997, d’un partenariat entre le Musée national <strong>d<strong>es</strong></strong>Arts et Traditions populair<strong>es</strong> et l’E<strong>du</strong>cation nationale - création collective, quelqu<strong>es</strong> centain<strong>es</strong>de personn<strong>es</strong> - corr<strong>es</strong>pondent au souhait de créer <strong>du</strong> lien social et d’aider l<strong>es</strong> jeun<strong>es</strong>à appéhender leur environnement. Davantage tournés vers l’é<strong>du</strong>cation de l’enquêteur quevers l<strong>es</strong> résultats, ils mettent en jeu <strong>d<strong>es</strong></strong> notions <strong>es</strong>sentiell<strong>es</strong>, jamais pratiqué<strong>es</strong> de façonactive en milieu scolaire, tout en développant <strong>d<strong>es</strong></strong> compétenc<strong>es</strong> lié<strong>es</strong> aux programm<strong>es</strong>. Sil<strong>es</strong> résultats obtenus par un seul élève enquêteur présente un intérêt limité, une rich<strong>es</strong>s<strong>es</strong>uffisante se révèle en mettant bout à bout l<strong>es</strong> expérienc<strong>es</strong> d’une classe ou de plusieursétablissements. <strong>No</strong>us analyserons quelqu<strong>es</strong> moments « problématiqu<strong>es</strong> » de la relationélève-enqêteur/terrain, à partir de 4 ateliers, fonctionnant en lycé<strong>es</strong>, ayant pour objet « lemonde scolaire ». L’expérience se diversifie aujourd’hui en multipl<strong>es</strong> associations.gip@noos.fr111


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Attrait de l’inconnu et beauté <strong>d<strong>es</strong></strong> tropiqu<strong>es</strong>Atelier 39Coordination :Frédéric Bourdier (fredericbourdier@online.com.kh)L’ethnologie évolue avec son temps. Le monde change, l<strong>es</strong> chercheurs élargissent leurdomaine d’inv<strong>es</strong>tigation, de nouvell<strong>es</strong> problématiqu<strong>es</strong> voient le jour. L<strong>es</strong> interrelationsentre le local et le global sont un <strong>d<strong>es</strong></strong> ax<strong>es</strong> de recherche récurrents qui vient inscrire danstoute tentative d’interprétation <strong>du</strong> fait socioculturel.D<strong>es</strong> thématiqu<strong>es</strong>, considéré<strong>es</strong> incontournabl<strong>es</strong> (métissage <strong>d<strong>es</strong></strong> cultur<strong>es</strong>, globalisation),absorbent ce qui fut initialement aux racin<strong>es</strong> de la discipline ethnologique : découvrirl’Autre, pénétrer <strong>d<strong>es</strong></strong> « manièr<strong>es</strong> d’être ensemble » inatten<strong>du</strong><strong>es</strong>, capturer l’authenticité,déchiffrer autrui et décoder <strong>d<strong>es</strong></strong> mécanism<strong>es</strong> de pensée afin de témoigner de la diversité<strong>du</strong> fonctionnement de l’homme en société.L’ethnologie, à qui l’on demande d’être utile, finalisée ou appliquée, n’<strong>es</strong>t-elle pas en trainde perdre ce qui la caractérisait jadis, à savoir : dr<strong>es</strong>ser l’inventaire <strong>d<strong>es</strong></strong> sociétés qui subsistent,changent et à s’adaptent, sans pour autant perdre de vue ce substrat culturel quil<strong>es</strong> rend tout<strong>es</strong> uniqu<strong>es</strong>.***Intervenants :Aubourg Valérie (doctorante – Université de La Réunion - CRLHOI Centre de recherch<strong>es</strong> littérair<strong>es</strong> ethistoriqu<strong>es</strong> de l’océan indien)Bourdier Frédéric (CR1 – IRD)Boutry Maxime (R<strong>es</strong>earch fellow – IRASEC)Coiffier Christian (MCF – Muséum national d’histoire naturelle)Ferrari Olivier (chercheur associé et chargé de cours - IRASEC, CUSRI, IPTEH-UNIL, Suisse)Ivanoff Jacqu<strong>es</strong> (chercheur - CNRS IRASEC)Mariani Léo (post-doctorant - URMIS UMR 205 - Center for Khmer Studi<strong>es</strong>, Cambodge)112


Entre global et local : le pentecôtisme à l’île de La RéunionValérie Aubourg (doctorante – Université de La Réunion - CRLHOI Centre de recherch<strong>es</strong>littérair<strong>es</strong> et historiqu<strong>es</strong> de l’océan indien)Sur le marché religieux moderne, l<strong>es</strong> religions s’émancipent <strong>d<strong>es</strong></strong> cultur<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> territoir<strong>es</strong>originels. Le pentecôtisme se présente comme le « pur pro<strong>du</strong>it » d’un proc<strong>es</strong>sus de globalisation<strong>du</strong> religieux. M<strong>es</strong> recherch<strong>es</strong> au sujet <strong>d<strong>es</strong></strong> Assemblé<strong>es</strong> de Dieu à l’île de LaRéunion font apparaître comment cette religion transnationale finit par épouser l<strong>es</strong> traits<strong>d<strong>es</strong></strong> croyanc<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> qu’elle combat.Depuis l<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> 80, on assiste à la multiplication de group<strong>es</strong> pentecôtist<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong>.C<strong>es</strong> derniers revalorisent <strong>d<strong>es</strong></strong> éléments culturels propr<strong>es</strong> à la société créole : le rêve, latranse, la danse, la délivrance, au détriment <strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs et <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> marqués <strong>du</strong> sceaude la métropole. L’évolution <strong>du</strong> fait religieux insulaire pose la qu<strong>es</strong>tion de l’articulationentre identité religieuse locale et dynamiqu<strong>es</strong> mondial<strong>es</strong>, mais également celle <strong>du</strong> lienentre reflux social et pro<strong>du</strong>ction symbolique. Car, en s’emparant <strong>du</strong> pentecôtisme, l<strong>es</strong>« reflués » <strong>du</strong> sud sont partis reconquérir leur territoire.valerie.aubourg@gmail.frDeux à trois chos<strong>es</strong> appris<strong>es</strong> chez l<strong>es</strong> Tampuan à Ratanakiri dans le nord-<strong>es</strong>t <strong>du</strong> CambodgeFrédéric Bourdier (CR1 – IRD)J’ai vécu dans un village avec l<strong>es</strong> Tampuan en 1994-1995. J’y suis revenu régulièrementjusqu’à ce jour. Le village a grandi, l’environnement social et économique a changé etma manière de comprendre l<strong>es</strong> populations local<strong>es</strong> a évolué. Sollicité par ma présence,nombreux furent l<strong>es</strong> villageois qui témoignèrent d’une volonté de r<strong>es</strong>ituer le monde quil<strong>es</strong> entoure afin de cautionner ou remettre en qu<strong>es</strong>tion certains de leurs fondements quijusqu’à présent semblaient inébranlabl<strong>es</strong>. Au-delà de ce qui constitue le substrat inaliénabled’une culture spécifique et qui représente un patrimoine irremplaçable, il y a chezl<strong>es</strong> Tampuan cette manière de défier le temps, l’<strong>es</strong>pace et l<strong>es</strong> autr<strong>es</strong>. Une posture qu’ilsdéveloppèrent patiemment afin de poser l<strong>es</strong> jalons d’une identité en perpétuelle construction:une manière d’être qui repose sur <strong>d<strong>es</strong></strong> valeurs qui scellent l’existence et imprimentla quotidienneté, sans pour autant être étanche à ce qu’ils perçoivent comme l<strong>es</strong> auror<strong>es</strong>d’une nouvelle ère.fredericbourdier@online.com.khArchaïsme et globalisation, existe-t-il un temps pour la Birmanie ?Maxime Boutry (R<strong>es</strong>earch fellow – IRASEC)Épistémologie - Méthodologie - ÉthiqueIl a fallu un certain temps pour que l’ethnologie accepte que l’exotisme <strong>d<strong>es</strong></strong> sociétésétudié<strong>es</strong> ne rime plus avec isolement ; que l<strong>es</strong> sociétés échangeaient entre ell<strong>es</strong>, s’influen-113


Attrait de l’inconnue et beauté <strong>d<strong>es</strong></strong> tropiqu<strong>es</strong>çaient mutuellement. Avec la globalisation, l’ethnologie s’intér<strong>es</strong>se à de nouveaux objets,recycle s<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> ou évacue <strong>d<strong>es</strong></strong> problèm<strong>es</strong> non résolus comme l’ethnicité. Sijadis l<strong>es</strong> sociétés ont pu être étudié<strong>es</strong> dans leurs archaïsm<strong>es</strong>, ell<strong>es</strong> sont désormais l<strong>es</strong> « victim<strong>es</strong>», l<strong>es</strong> fruits d’un proc<strong>es</strong>sus exogène qui bouleverse. La Birmanie apparait en dehors<strong>du</strong> « temps », avec pour contrepartie de ce replis politique, la survivance d’un exotismeque l’on ne trouve plus ailleurs.A partir de l’exemple de migrations aux frontièr<strong>es</strong> de la Birmanie, je montrerai qu’aucontraire il existe une continuité que seule l’ethnologie comme science « construite »peut servir à comprendre et ainsi apporter une connaissance de l’Autre non pas « hors <strong>du</strong>temps » ni dans « notre temps », mais selon une temporalité qui lui <strong>es</strong>t propre.maximeboutry@gmail.comL’exotisme d’ici et d’ailleursChristian Coiffier (MCF – Muséum national d’histoire naturelle)Si l’exotisme <strong>es</strong>t plus que jamais à la mode, l<strong>es</strong> ethnologu<strong>es</strong> ont trop souvent cédé leterrain aux journalist<strong>es</strong> et aux réalisateurs d’émissions télévisuell<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> changements sociauxont été négligés. L’étude <strong>d<strong>es</strong></strong> transformations récent<strong>es</strong> pourrait pourtant permettred’éclairer <strong>d<strong>es</strong></strong> faits anciens r<strong>es</strong>tés nébuleux. D<strong>es</strong> nouveaux moyens technologiqu<strong>es</strong> actuelsmis en place pour l’étude <strong>d<strong>es</strong></strong> objets anciens conservés dans nos musé<strong>es</strong> apportent la possibilitéde faire une relecture de leur fonctionnalité et d’être ainsi la source de nouvell<strong>es</strong>connaissanc<strong>es</strong>.J’évoque un cas de figure célèbre, celui <strong>d<strong>es</strong></strong> rit<strong>es</strong> naven, étudié voici 80 ans par Bat<strong>es</strong>ondans la société Iatmul. Il demeure de très nombreus<strong>es</strong> inconnu<strong>es</strong> sur la diversité de c<strong>es</strong>rit<strong>es</strong> complex<strong>es</strong> et sur leurs fonctions au sein de cette société de Papouasie <strong>No</strong>uvelle-Guinée qui continue de l<strong>es</strong> pratiquer aujourd’hui. On <strong>es</strong>t encore loin d’avoir compris leurhistorique, leur exacte diffusion dans et leur transformation depuis quelqu<strong>es</strong> décenni<strong>es</strong>.coiffier@mnhn.frGlobalocentrisme et démarch<strong>es</strong> ethnologiqu<strong>es</strong>, l’«environnement» vs la société ?Olivier Ferrari (chercheur associé et chargé de cours - IRASEC, CUSRI, IPTEH-UNIL, Suisse)L’environnement apparaît comme un objet anthropologique importé de l’Occident et ilinterfère avec l<strong>es</strong> facteurs sociaux et identitair<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> populations qui le découvrent. L<strong>es</strong>Karen se présentent comme de « bons sauvag<strong>es</strong> » r<strong>es</strong>pectueux de la nature, l<strong>es</strong> insurgésde Papouasie Occidentale s’appuient sur l’argument environnemental pour justifier leurlutte. L’immersion dans le terrain permet de déceler la rich<strong>es</strong>se <strong>d<strong>es</strong></strong> modèl<strong>es</strong> sociaux existants,évoluant et s’adaptant. La cérémonie <strong>du</strong> 10ème mois dans le sud thaïlandais réunitchaque année l<strong>es</strong> noma<strong>d<strong>es</strong></strong> de la mer, la communauté thaïe et l<strong>es</strong> Sino-Thaïs. Moyennantun partage régional <strong>du</strong> territoire, ladite cérémonie met en évidence <strong>d<strong>es</strong></strong> dynamiqu<strong>es</strong>114


Épistémologie - Méthodologie - Éthiqueconcernant l’objet « environnement ». Mais ce n’<strong>es</strong>t qu’a posteriori qu’il <strong>es</strong>t possible dedégager <strong>d<strong>es</strong></strong> hypothès<strong>es</strong> quant à cette composante et apprécier son importance face auxautr<strong>es</strong> dynamiqu<strong>es</strong> et idé<strong>es</strong> mis en évidence par la cérémonie. Y renoncer revient à fairede l’ethno-fiction.oliferrari@gmail.comL’ethnologue global ou l<strong>es</strong> nouveaux paradigm<strong>es</strong> de l’ethnicité à l’épreuve <strong>d<strong>es</strong></strong> cris<strong>es</strong>Jacqu<strong>es</strong> Ivanoff (chercheur - CNRS IRASEC)La globalisation oblige l<strong>es</strong> peupl<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> group<strong>es</strong> sociaux périphériqu<strong>es</strong> à redéfinir leurposition par rapport à un centre imaginé. Ils ne sont plus l<strong>es</strong> oubliés, l<strong>es</strong> perdants ou <strong>d<strong>es</strong></strong>monnai<strong>es</strong> d’échange entre Etats. Ils font partie de cette nouvelle histoire <strong>d<strong>es</strong></strong> « interstic<strong>es</strong>» que l’ethnologue doit développer avec <strong>d<strong>es</strong></strong> nouveaux paradigm<strong>es</strong> pour y comprendrel<strong>es</strong> fissur<strong>es</strong> ethnique ainsi que la force <strong>d<strong>es</strong></strong> résilienc<strong>es</strong>. La globalisation permet <strong>d<strong>es</strong></strong>e réapproprier un objet d’étude abandonné (l’ethnicité). Cette étape de recompositionsupranationale et supra ethnique <strong>es</strong>t une stratégie de peupl<strong>es</strong> qui voient dans la globalisation<strong>d<strong>es</strong></strong> néc<strong>es</strong>sités d’adaptation, donc <strong>d<strong>es</strong></strong> opportunités. <strong>No</strong>us posons comme cadre deréflexion sur l’ethnicité quelqu<strong>es</strong> notions: le choix comme principe intangible, la stratégiecomme moyen d’adaptation, la globalisation comme principe fédérateur de recompositionsocioethniqu<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> frontièr<strong>es</strong> comme lieux de recomposition de l’idéologie nationaleet de l’ethnicité.ivanoffjacqu<strong>es</strong>@yahoo.comEffets de mode et <strong>es</strong>thétique <strong>d<strong>es</strong></strong> concepts en ethnologie.À propos <strong>du</strong> transnationalisme dans l<strong>es</strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> sur l<strong>es</strong> migrationsLéo Mariani (post-doctorant - URMIS UMR 205 - Center for Khmer Studi<strong>es</strong>, Cambodge)L<strong>es</strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> sur l<strong>es</strong> migrations sont dominé<strong>es</strong> par la thématique <strong>du</strong> transnationalisme. Malgrél<strong>es</strong> mis<strong>es</strong> en gar<strong>d<strong>es</strong></strong> de certains <strong>d<strong>es</strong></strong> promoteurs <strong>du</strong> courant, défendant une applicationm<strong>es</strong>urée <strong>du</strong> concept, ce dernier innerve désormais une somme de travaux qui débordetrès largement l’éten<strong>du</strong>e <strong>du</strong> phénomène. Si le lecteur finit par s’approprier l<strong>es</strong> concepts,il <strong>es</strong>t laissé avec une étrange impr<strong>es</strong>sion d’évidence et de soumission qui se doit d’êtreinterrogée.A partir de text<strong>es</strong> fondateurs <strong>du</strong> courant transnationaliste, l’objectif <strong>es</strong>t de montrer l<strong>es</strong>contradictions présent<strong>es</strong> dès l’émergence de l’objet et comment c<strong>es</strong> dernièr<strong>es</strong> permettentde mettre au jour la prévalence <strong>d<strong>es</strong></strong> dimensions idéologiqu<strong>es</strong> et politiqu<strong>es</strong> dans la constitution<strong>du</strong> champ <strong>d<strong>es</strong></strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> transnational<strong>es</strong>. La présentation donnera l’occasion de réfléchiraux divers<strong>es</strong> influenc<strong>es</strong> qui contribuent à façonner le proc<strong>es</strong>sus de connaissance etaux risqu<strong>es</strong> qu’ell<strong>es</strong> impliquent.leolienne@hotmail.com115


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 40Construction <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs anthropologiqu<strong>es</strong>Coordination :Laurent Berger (laurent.berger@quaibranly.fr).***Intervenants :Bazin Laurent (Université Versaill<strong>es</strong> Saint Quentin)Berger Laurent (Musée <strong>du</strong> quai Branly)Bert Jean-François (EHESS)Cavignac Julie (Universidade Federal do Rio Grande do <strong>No</strong>rte)Dalle Nazébi Sophie (Websourd)Derlon Brigitte (EHESS)Dervin Fred (Turku University)Jeudy-Ballini Monique (CNRS)Lefevre Betty (PU - Université de Rouen - CETAPS EA 38 32)Limentani Roberto (EHESS)Lombardi Denise (EPHE)Monjaret Anne (Université Paris V - CERLIS UMR 8070 CNRS)Pugeault Catherine (Université Paris V)Touraille Priscille (Muséum National d’Histoire Naturelle)116


Épistémologie - Méthodologie - ÉthiqueEpistémologie <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs anthropologiqu<strong>es</strong>Laurent Berger (Musée <strong>du</strong> quai Branly)L<strong>es</strong> anthropologu<strong>es</strong> enquêtent sur <strong>d<strong>es</strong></strong> activités social<strong>es</strong> dans un cadre méthodologiqueprécis, afin de rendre cell<strong>es</strong>-ci intelligibl<strong>es</strong> à travers leur <strong>d<strong>es</strong></strong>cription, leur compréhensionet leur explication. Comment garantir une vision d’ensemble <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs anthropologiqu<strong>es</strong>à même de transcender leurs clivag<strong>es</strong> thématiqu<strong>es</strong>, géopolitiqu<strong>es</strong>, théoriqu<strong>es</strong>ou méthodologiqu<strong>es</strong> ? Il <strong>es</strong>t proposé ici de soumettre au débat l’hypothèse forte d’unematrice schématique commune à l’ensemble <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs anthropologiqu<strong>es</strong>, et de procéderà sa reconnaissance dans le sillage d’une archéologie et généalogie foucaldienne. L’idée <strong>es</strong>tde soutenir que trois principaux typ<strong>es</strong> de foundational schemas organisent complémentairementl<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> anthropologiqu<strong>es</strong> : l<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> techniqu<strong>es</strong> d’inv<strong>es</strong>tigation (typ<strong>es</strong>d’observations, d’entretiens, de recensions, de collecte et de documentation), l<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong>de totalisation (schèm<strong>es</strong> de figuration et configuration) et l<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> d’intelligibilité (logiqu<strong>es</strong>intentionnell<strong>es</strong>, physicalist<strong>es</strong>, hybri<strong>d<strong>es</strong></strong>).laurent.berger@quaibranly.frPenser le concret <strong>d<strong>es</strong></strong> sociétés : André Georg<strong>es</strong> HaudricourtJean-François Bert (EHESS)L’observation <strong>d<strong>es</strong></strong> archiv<strong>es</strong> d’André Georg<strong>es</strong> Haudricourt (1911-1996) permet de mettreau jour l<strong>es</strong> habitu<strong>d<strong>es</strong></strong> de travail <strong>du</strong> linguiste-ethnologue : carnets d’observations et d’enquêt<strong>es</strong>,not<strong>es</strong> de lectur<strong>es</strong>, not<strong>es</strong> de travail, brouillons, fichiers, catalogue de mots. D<strong>es</strong> archiv<strong>es</strong>qui permettent également de revenir sur un parcours de recherche marginal à plusd’un titre. A.-G. Haudricourt a fait <strong>d<strong>es</strong></strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> d’agronomie, se spécialise en génétiqueet achève sa carrière à la section CNRS <strong>d<strong>es</strong></strong> scienc<strong>es</strong> <strong>du</strong> langage. Ce parcours inhabituelmontre comment celui-ci su transcender l<strong>es</strong> barrièr<strong>es</strong> artificiell<strong>es</strong> qui semblent établi<strong>es</strong> à<strong>d<strong>es</strong></strong> fins plus administrativ<strong>es</strong> que scientifiqu<strong>es</strong>. Si ce parcours paraît sinueux au spécialistemonovalent, il a été pour Haudricourt l’occasion d’enrichissements succ<strong>es</strong>sifs en particulierdans son interrogation sur l’origine et l’histoire <strong>d<strong>es</strong></strong> techniqu<strong>es</strong>. Un ancrage dansla matérialité <strong>d<strong>es</strong></strong> chos<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> êtr<strong>es</strong> vivants qui jette un doute sur l’autonomie supposée<strong>d<strong>es</strong></strong> représentations et <strong>d<strong>es</strong></strong> pensé<strong>es</strong>.jeanfrbert@hotmail.comL<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> de l’Américanisme français au début <strong>du</strong> XXe :projets politiqu<strong>es</strong>, muséologie et terrains brésiliensJulie Cavignac (Universidade Federal do Rio Grande do <strong>No</strong>rte)Il s’agit évaluer l’importance <strong>d<strong>es</strong></strong> travaux américanist<strong>es</strong> et celle <strong>d<strong>es</strong></strong> chercheurs françaisdans la constitution d’un réseau de recherche international au début <strong>du</strong> XXe siècle. <strong>No</strong>us117


Construction <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs anthropologiqu<strong>es</strong><strong>es</strong>saierons aussi de comprendre comment se forme un champ disciplinaire spécialisé,centré sur l<strong>es</strong> populations indigèn<strong>es</strong> dans leurs singularités culturell<strong>es</strong> et social<strong>es</strong>. L’évaluation<strong>d<strong>es</strong></strong> fondements méthodologiqu<strong>es</strong> à l’origine <strong>d<strong>es</strong></strong> collections muséal<strong>es</strong> peut êtreréalisée à la lumière <strong>d<strong>es</strong></strong> conditions dans l<strong>es</strong>quell<strong>es</strong> émergent l<strong>es</strong> recherch<strong>es</strong> empiriqu<strong>es</strong>.Une telle étude documentaire qui qu<strong>es</strong>tionne l’objet ethnographique ‘muséologisé’s’avère importante car elle permet de relire l’histoire de la discipline, vu l’importance<strong>du</strong> contexte historique, <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux politiqu<strong>es</strong>, de la place <strong>d<strong>es</strong></strong> travaux américanist<strong>es</strong> auBrésil et en France. Il <strong>es</strong>t encore possible de définir l<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> d’une l’anthropologie quis’autonomise, se repense et prend position face aux états coloniaux et aux servic<strong>es</strong> deprotection aux indiens.cavignac@cchlu.ufm.brL’anthropologie au regard <strong>d<strong>es</strong></strong> sourds locuteurs de langu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> sign<strong>es</strong>Sophie Dalle Nazébi (Websourd)À travers l’analyse de la structuration historique d’un champ de recherche sur l<strong>es</strong> sourdslocuteurs de langu<strong>es</strong> visuo-g<strong>es</strong>tuell<strong>es</strong>, nous exposerons deux typ<strong>es</strong> de qu<strong>es</strong>tionnement.Le premier relève de l’anthropologie <strong>d<strong>es</strong></strong> scienc<strong>es</strong> et porte sur l<strong>es</strong> modalités de constructiond’un nouvel objet d’étude en SHS, et sur l<strong>es</strong> conditions d’émergence ou d’abandonde nouvell<strong>es</strong> lign<strong>es</strong> de recherche. Le second concerne l<strong>es</strong> rapports entre sourds etanthropologie. L’existence de langu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> sign<strong>es</strong> <strong>es</strong>t att<strong>es</strong>tée dans <strong>d<strong>es</strong></strong> écrits depuis l’antiquité,et a suscité divers<strong>es</strong> réflexions philosophiqu<strong>es</strong>. Mais c’<strong>es</strong>t au 16ème siècle que l<strong>es</strong>sourds deviennent objets d’observation et d’analyse scientifique collectivement att<strong>es</strong>té<strong>es</strong>.<strong>No</strong>us montrerons l’importance <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> bousculé<strong>es</strong>, suscitant un changementde regard radical sur l<strong>es</strong> sourds et ce qu’ils offrent en terme d’observable à l’homme <strong>d<strong>es</strong></strong>cienc<strong>es</strong>. <strong>No</strong>us décrirons leur place dans l’anthropologie naissante et ce qu’ils bousculentencore aujourd’hui.dalle@univ-tlse2.frDe mauvais sujets : à propos de la réception académique d’une enquête sur l<strong>es</strong> collectionneursd’art primitifBrigitte Derlon (EHESS)Monique Jeudy-Ballini (CNRS)L<strong>es</strong> ethnologu<strong>es</strong> admettent que leurs inv<strong>es</strong>tigations puissent concerner n’importe quelmilieu en faisant de la diversité <strong>d<strong>es</strong></strong> recherch<strong>es</strong> un signe de la vitalité de leur discipline.Pourtant, s’il nous a fallu défendre la légitimité de notre regard sur l<strong>es</strong> collectionneursd’art primitif, ce fut surtout auprès de nos collègu<strong>es</strong>. Ils critiquèrent notamment notrechoix de nous intér<strong>es</strong>ser à une population irr<strong>es</strong>pectueuse <strong>du</strong> patrimoine matériel <strong>d<strong>es</strong></strong> sociétésnon occidental<strong>es</strong> ; nourrie de stéréotyp<strong>es</strong> primitivist<strong>es</strong> ; prétextant l’amour de l’art118


Épistémologie - Méthodologie - Éthiquepour occulter s<strong>es</strong> buts spéculatifs ; et dont certain<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> passaient pour relever dela psychanalyse davantage que de l’ethnologie. Fut mise en cause notre naïveté d’observatric<strong>es</strong>berné<strong>es</strong> par le discours écran de la passion quand il aurait fallu privilégier l’étude<strong>d<strong>es</strong></strong> mécanism<strong>es</strong> de sa repro<strong>du</strong>ction sociale. <strong>No</strong>us tenterons donc de comprendre ce qui,outre le postcolonialisme, le postmodernisme ou le politiquement correct, peut rendrecompte de c<strong>es</strong> réactions inatten<strong>du</strong><strong>es</strong> discriminant entre certains objets d’étude.derlon@eh<strong>es</strong>s.frm.jeudy-ballini@college-de-france.frTransférabilité de l’anthropologie ? Le cas <strong>d<strong>es</strong></strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> interculturell<strong>es</strong>Laurent Bazin (Université Versaill<strong>es</strong> Saint Quentin)Fred Dervin (Turku University)Un grand nombre de disciplin<strong>es</strong> nourrissent leur <strong>es</strong>sor en empruntant à l’anthropologie– en particulier l<strong>es</strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> interculturell<strong>es</strong> et la didactique <strong>d<strong>es</strong></strong> langu<strong>es</strong>. Il n’<strong>es</strong>t pas certaintoutefois que de tels emprunts, aussi révérencieux soient-ils, rendent justice à l’évolutiond’une science qui a bouleversé s<strong>es</strong> présupposés initiaux. Car autant l’on peut considérerque l’anthropologie <strong>es</strong>t entrée dans une crise de la représentation rejetant toute classificationnormative, autant tout laisse à penser que l’exploitation qui en <strong>es</strong>t faite ailleursr<strong>es</strong>te tributaire d’une approche mâtinée de culturalisme. L’objet de cette intervention <strong>es</strong>tde s’interroger sur l’interopérabilité <strong>d<strong>es</strong></strong> concepts et <strong>d<strong>es</strong></strong> outils anthropologiqu<strong>es</strong> avecd’autr<strong>es</strong> domain<strong>es</strong> en s’appuyant sur quelqu<strong>es</strong> exempl<strong>es</strong> révélateurs ; on se demanderaainsi si l<strong>es</strong> acquis de l’anthropologie sont transférabl<strong>es</strong> à d’autr<strong>es</strong> domain<strong>es</strong> de la connaissance,en m<strong>es</strong>urant l<strong>es</strong> atouts et l<strong>es</strong> conditions d’efficacité de la transmission <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong>.bazinlaurent@wanadoo.frfreder@utu.fiL’ân<strong>es</strong>se et l’anthropologueBetty Lefevre (PU - Université de Rouen - CETAPS EA 38 32)Comment l’anthropologue pro<strong>du</strong>it-il <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> « validé<strong>es</strong> », quels sont l<strong>es</strong> cheminsempruntés pour construire <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs scientifiquement labellisés ?Il existe une tendance à reconnaître la scientificité d’un discours à l’aune <strong>d<strong>es</strong></strong> aptitu<strong>d<strong>es</strong></strong> del’auteur à analyser un thème mais aussi sa capacité d’en faire disparaître la dérision, le rire,l<strong>es</strong> moments d’allégr<strong>es</strong>se : la gravité <strong>du</strong> propos <strong>es</strong>t corollaire d’une certaine réputationde savant. Si comme le mentionne Jean Duvignaud (1985, Le propre de l’homme. Histoire<strong>du</strong> rire et de la dérision, Hachette) l<strong>es</strong> form<strong>es</strong> d’expr<strong>es</strong>sion <strong>du</strong> comique « révèlentune dénégation éphémère de l’indivi<strong>du</strong> contre le poids <strong>du</strong> monde établi », comment l<strong>es</strong>anthropologu<strong>es</strong> contemporains résistent, ou s’engagent, pour défendre et promouvoir119


Construction <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs anthropologiqu<strong>es</strong>leur discipline dans un <strong>es</strong>pace universitaire où l<strong>es</strong> Scienc<strong>es</strong> Humain<strong>es</strong> et Social<strong>es</strong> sont, deplus en plus, mis<strong>es</strong> à mal?En faisant l’étude de notre propre trajectoire d’enseignant chercheur en anthropologie,on pourrait avancer que l’itinéraire parcouru r<strong>es</strong>semble au chemin de l’âne de RobertLouis Stevenson, décrit par Gill<strong>es</strong> Lapouge (1996, Le bruit de la neige, Albin Michel)en c<strong>es</strong> term<strong>es</strong> : « Le voyage dans l<strong>es</strong> Cévenn<strong>es</strong> serait-il aussi beau si Mo<strong>d<strong>es</strong></strong>tine (c’<strong>es</strong>t lenom de l’ân<strong>es</strong>se de Stevenson) n’y avait ajouté sa science de l’imprévu, son goût pour lechocolat, s<strong>es</strong> faibl<strong>es</strong>s<strong>es</strong> pour l<strong>es</strong> ân<strong>es</strong> <strong>du</strong> sexe opposé, l’absurdité de s<strong>es</strong> chemins et cettecuriosité intellectuelle qui la fait entrer avec son fourbi , dans tout<strong>es</strong> l<strong>es</strong> cours de ferme oude maison » Qu’on s’en défende ou non, il y a bien quelque chose de Mo<strong>d<strong>es</strong></strong>tine en nous.betty.mercier-lefevre@univ-rouen.frDe la croyance comme écran de projection : Frazer et l’identité « sauvage »Roberto Limentani (EHESS)Dans un texte célèbre, Wittgenstein plaint Frazer parce qu’il envisage l<strong>es</strong> croyanc<strong>es</strong> qu’ilétudie comme <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>criptions erroné<strong>es</strong>. L’évolutionnisme victorien plus généralement,concevait l<strong>es</strong> croyanc<strong>es</strong> comme <strong>d<strong>es</strong></strong> propositions complètement analysé<strong>es</strong> qui représentent<strong>d<strong>es</strong></strong> états de chos<strong>es</strong>. Chez Frazer, cette appréhension <strong>d<strong>es</strong></strong> croyanc<strong>es</strong> n’<strong>es</strong>t cohérenteavec l<strong>es</strong> matériaux ethnographiqu<strong>es</strong> que parce qu’elle <strong>es</strong>t solidaire avec <strong>d<strong>es</strong></strong> identitésimputé<strong>es</strong> et distinctiv<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> sauvag<strong>es</strong> : l<strong>es</strong> sauvag<strong>es</strong> sont <strong>d<strong>es</strong></strong> ignorants et <strong>d<strong>es</strong></strong> superstitieux.C<strong>es</strong> identités sont le support d’une série d’inférenc<strong>es</strong> qui mènent Frazer de c<strong>es</strong> matériauxjusqu’à l’attribution d’une morphologie stable à la pensée sauvage. La <strong>d<strong>es</strong></strong>cription <strong>du</strong>dispositif dans lequel <strong>es</strong>t prise l’imagination de l’auteur permettra en un seul et mêmetemps d’élucider le principe de la magie, et de montrer une connexion entre le savoiranthropologique et le travail de la projection.bo_limentani@yahoo.itChamanisme et Néo Chamans : fortune et disgrâce d’un terme « bricolé»Denise Lombardi (EPHE)L<strong>es</strong> sociétés occidental<strong>es</strong> contemporain<strong>es</strong> se caractérisent pour <strong>d<strong>es</strong></strong> nouvell<strong>es</strong> reconfigurations<strong>du</strong> religieux. Le chamanisme fait partie de cette religiosité postmoderne et lafigure <strong>du</strong> chamane se trouve au centre de c<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> dit<strong>es</strong> flottant<strong>es</strong>. Le défi intellectueltourne autour de la figure <strong>du</strong> chamane qui <strong>es</strong>t le personnage censé revenir dans tout<strong>es</strong> l<strong>es</strong>cultur<strong>es</strong> « autochton<strong>es</strong> ». <strong>No</strong>us somm<strong>es</strong> dans un discours qui anime un débat intellectuelentre l<strong>es</strong> spécialist<strong>es</strong>, mais la nouveauté apparaît quant au débat <strong>d<strong>es</strong></strong> chercheurs s’ajoute lediscours <strong>d<strong>es</strong></strong> praticiens mêm<strong>es</strong> l<strong>es</strong>quels ne content pas lire <strong>d<strong>es</strong></strong> ouvrag<strong>es</strong> d’anthropologie,ils en écrivent aussi. L’objet de cette intervention <strong>es</strong>t de montrer l’exégèse <strong>du</strong> terme chamaneà l’intérieur <strong>du</strong> phénomène <strong>du</strong> néo-chamanisme contemporain, et expliquer com-120


ment un terme créé par <strong>d<strong>es</strong></strong> spécialist<strong>es</strong> (Roberte Hamayon : 2005) <strong>es</strong>t sortie <strong>du</strong> langageanalytique de scienc<strong>es</strong> humain<strong>es</strong> pour devenir partie intégrante <strong>du</strong> discours chamanique<strong>d<strong>es</strong></strong> praticiens et <strong>d<strong>es</strong></strong> consultants.denise.lombardi@libero.itEnquêt<strong>es</strong> anthropologiqu<strong>es</strong> et sociologiqu<strong>es</strong> : pro<strong>du</strong>ire <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> « en tout genre »Anne Monjaret (Université Paris V - CERLIS UMR 8070 CNRS)Catherine Pugeault (Université Paris V)Depuis l<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> 2000, on observe un intérêt grandissant en SHS pour l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong>de l’enquête, en particulier cell<strong>es</strong> interrogeant la place et l<strong>es</strong> effets <strong>du</strong> sexe voire de lasexualité de l’enquêteur(trice) et <strong>d<strong>es</strong></strong> enquêté(e)s sur le « terrain ». Séminair<strong>es</strong>, journé<strong>es</strong>d’étude et colloqu<strong>es</strong> intègrent ce qu<strong>es</strong>tionnement dans leurs programm<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> thèm<strong>es</strong><strong>d<strong>es</strong></strong> femm<strong>es</strong>, de l’homosexualité et de la sexualité apparaissent au cœur de c<strong>es</strong> nouvell<strong>es</strong>approch<strong>es</strong> réflexiv<strong>es</strong>. Mais au regard <strong>d<strong>es</strong></strong> travaux anglo-saxons déjà anciens (1970), l<strong>es</strong>étu<strong>d<strong>es</strong></strong> français<strong>es</strong> r<strong>es</strong>tent épars<strong>es</strong>. Un état de l’art s’avère donc utile pour saisir l<strong>es</strong> limit<strong>es</strong><strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> de pro<strong>du</strong>ction. L’analyse <strong>d<strong>es</strong></strong> text<strong>es</strong> recensés montreque l<strong>es</strong> réflexions soulignent le caractère de levier de connaissance de la thématique <strong>du</strong>genre. L<strong>es</strong> Américain(e)s font cert<strong>es</strong> autorité dans le domaine et l<strong>es</strong> auteur(e)s risquantl’exercice en France n’hésitent pas à s’y référer, dans une perspective épistémologique,parfois doublée d’une volonté de mentionner la filiation féministe de leur interrogation.anne.monjaret@paris<strong>d<strong>es</strong></strong>cart<strong>es</strong>.frcatherine.pugeault@paris<strong>d<strong>es</strong></strong>cart<strong>es</strong>.frLe comparatisme intraculturel : un défi pour l’anthropologie ?Priscille Touraille (Muséum National d’Histoire Naturelle)Épistémologie - Méthodologie - ÉthiqueLa néc<strong>es</strong>sité d’une remise en qu<strong>es</strong>tion de la méthode anthropologique se pose quandelle s’applique aux cultur<strong>es</strong> occidental<strong>es</strong>, qui seront ici qualifié<strong>es</strong>, n’en déplaise aux courantsrelativist<strong>es</strong>, de cultur<strong>es</strong> « scientifiqu<strong>es</strong> ». D<strong>es</strong> thématiqu<strong>es</strong> ubiquitair<strong>es</strong> (genre/sexe,race, par exemple) exigent d’explorer et de mettre en perspective une très grande variétéde savoirs scientifiqu<strong>es</strong> et non scientifiqu<strong>es</strong> qui s’interpénètrent en permanence. L’anthropologie<strong>d<strong>es</strong></strong> scienc<strong>es</strong> ne peut plus faire l’impasse <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs scientifiqu<strong>es</strong>, en term<strong>es</strong>de contenus, de mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de raisonnement, de résultats. Or, aborder sous le même angleméthodologique l<strong>es</strong> régim<strong>es</strong> de savoirs scientifiqu<strong>es</strong> et ordinair<strong>es</strong> <strong>es</strong>t épistémologiquementintenable. Si nous tenons à qualifier de « scientifique » notre propre pro<strong>du</strong>ctionde connaissance et voir notre activité reconnue comme telle nous devons élaborer unmode de collaboration avec l<strong>es</strong> autr<strong>es</strong> scienc<strong>es</strong> qui fasse justice à l’objectif de scientificitéque nous avons en commun : dire quelque chose <strong>du</strong> réel sur quoi nous puissions nousentendre.touraille@mnhn.fr121


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 5Une anthropologie de Paris <strong>es</strong>t-elle possible ?Coordination :Anne Monjaret (anne.monjaret@paris<strong>d<strong>es</strong></strong>cart<strong>es</strong>.fr)Cet atelier qui réunit <strong>d<strong>es</strong></strong> anthropologu<strong>es</strong>, ayant pour terrain Paris ou <strong>d<strong>es</strong></strong> terrains dansParis a pour vocation de tenter de répondre à la qu<strong>es</strong>tion : « Une anthropologie de Paris<strong>es</strong>t-elle possible ? ». Pour ce faire, il semble néc<strong>es</strong>saire de se pencher sur la fabrique anthropologiquede Paris. Comment, jusqu’à maintenant, l<strong>es</strong> ethnologu<strong>es</strong> français et étrangersont-ils approché la capitale ? Quels terrains ou thèm<strong>es</strong> ont-ils privilégié ? Qu’apprenons-nousde Paris à travers la relecture de leurs travaux, existants ou en cours ?Cette première rencontre a surtout pour but d’amorcer et de stimuler une réflexion collectiv<strong>es</strong>ur l<strong>es</strong> conditions de la recherche à Paris comme sur Paris mais aussi de mettreen place un réseau. Il y sera qu<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong> modalités de pro<strong>du</strong>ction de la connaissance,<strong>d<strong>es</strong></strong> difficultés méthodologiqu<strong>es</strong> rencontré<strong>es</strong> par l<strong>es</strong> chercheurs qui s’intér<strong>es</strong>sent à untel objet, <strong>du</strong> croisement <strong>d<strong>es</strong></strong> champs disciplinair<strong>es</strong> voire de disciplin<strong>es</strong> néc<strong>es</strong>sair<strong>es</strong> à sonappréhension, <strong>d<strong>es</strong></strong> réajustements de la recherche...Intervenants :Corbillé Sophie (MCF - Université Paris-Sorbonne - CELSA)Lallement Emmanuelle (MCF - Université Paris-Sorbonne – CELSA et LAIOS-IIAC EHESS)Perault Sylvie (PLC - Université Paris 8)Rot Gwenaële (MCF - Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre - IDHE)Simon Gwendal (postdoctorant - Université Paris Est Marne-la-Vallée-ENPC-IFSTTAR)Vargas Quisoboni Guillermo (doctorant – LAS EHESS)***122


Vivre dans l<strong>es</strong> quartiers <strong>du</strong> nord-<strong>es</strong>t de Paris et être ParisienSophie Corbillé (MCF - Université Paris-Sorbonne - CELSA)Faire une ethnologie <strong>d<strong>es</strong></strong> quartiers <strong>du</strong> nord-<strong>es</strong>t de Paris en voie d’embourgeoisement,c’<strong>es</strong>t bien évidemment se pencher sur l<strong>es</strong> logiqu<strong>es</strong> social<strong>es</strong>, économiqu<strong>es</strong> et symboliqu<strong>es</strong><strong>du</strong> changement urbain. C’<strong>es</strong>t à cet égard faire une anthropologie /dans/ Paris. Mais c’<strong>es</strong>taussi observer l’évolution de la géographie parisienne : alors qu’on constate un embourgeoisementgénéralisé de la capitale, la distinction <strong>es</strong>t/ou<strong>es</strong>t semble persister et se réaffirmersous une nouvelle forme. En outre, l<strong>es</strong> personn<strong>es</strong> rencontré<strong>es</strong> qui appartiennentaux nouvell<strong>es</strong> class<strong>es</strong> moyenn<strong>es</strong> supérieur<strong>es</strong>, semblent très attaché<strong>es</strong> à Paris : résider dansl<strong>es</strong> anciens villag<strong>es</strong> et autour <strong>d<strong>es</strong></strong> ru<strong>es</strong> de faubourg, se serait vivre dans le « vrai » Paris,un Paris populaire et multiculturel qui se construit en opposition ou en relation avecla banlieue. Faire une ethnographie <strong>d<strong>es</strong></strong> quartiers gentrifiés, c’<strong>es</strong>t donc participer à uneanthropologie /de/ Paris qui oblige à se poser la qu<strong>es</strong>tion de la pro<strong>du</strong>ction de l’identitéde Parisien et <strong>d<strong>es</strong></strong> frontièr<strong>es</strong> de Paris.sophie.corbille@celsa.paris-sorbonne.frPerformer Paris.Ou comment l’anthropologie peut saisir l<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus de transformation de l’<strong>es</strong>paceparisienEmmanuelle Lallement (MCF - Université Paris-Sorbonne – CELSA et LAIOS-IIACEHESS)La communication propose de saisir Paris comme objet anthropologique à partir d’uneanalyse comparative d’opérations urbanistiqu<strong>es</strong> actuell<strong>es</strong> ou en cours de réalisation (Paris-Plag<strong>es</strong>,projet Voi<strong>es</strong> sur Berge) et d’opérations f<strong>es</strong>tiv<strong>es</strong> annuell<strong>es</strong> (Nuits Blanch<strong>es</strong>, Fêtede la Musique). C<strong>es</strong> opérations ont en commun de faire intervenir <strong>d<strong>es</strong></strong> artist<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong>scénograph<strong>es</strong> et d’inviter l<strong>es</strong> citadins à « reconquérir » <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> autrefois considéréscomme interdits ou inacc<strong>es</strong>sibl<strong>es</strong>. C<strong>es</strong> événements, chacun à leur manière, reposent surune logique performative qui consiste à faire advenir une autre manière d’être en villepar le détournement organisé, collectif et souvent ludique voire f<strong>es</strong>tif <strong>d<strong>es</strong></strong> lieux. Il s’agitdonc d’interroger en quoi c<strong>es</strong> opérations participent <strong>d<strong>es</strong></strong> proc<strong>es</strong>sus de pro<strong>du</strong>ction de laville aujourd’hui.Cette communication sera donc l’occasion de qu<strong>es</strong>tionner l<strong>es</strong> conditions de possibilitéd’une anthropologie de Paris, entre anthropologie politique, anthropologie urbaine etanthropologie <strong>du</strong> contemporain.emmanuelle.lallement@paris-sorbonne.fr123Anthropologie et dynamiqu<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong>


Une anthropologie de Paris <strong>es</strong>t-elle possible ?Le Paris <strong>d<strong>es</strong></strong> revu<strong>es</strong>Sylvie Perault (PLC - Université Paris 8)Paris pour l<strong>es</strong> visiteurs qui demeurent peu de temps, se définit par s<strong>es</strong> lieux culturels,s<strong>es</strong> monuments et s<strong>es</strong> spectacl<strong>es</strong>. Parmi ceux-ci, la revue occupe une place particulièrepuisqu’elle renvoie d’office à un Paris imaginaire où sont associés peintr<strong>es</strong>, écrivains etdanseus<strong>es</strong>. Penser le Paris <strong>d<strong>es</strong></strong> revu<strong>es</strong>, c’<strong>es</strong>t s’inscrire dans une découverte patrimoniale,sorte de reconstruction de la ville qui lie le jour et la nuit et pro<strong>du</strong>it un découpage territorialoriginal de sit<strong>es</strong> classés n’appartenant pas à l’art officiel. L’itinéraire invite à unepromenade singulière où l<strong>es</strong> lieux sont hiérarchisés en fonction de leur architecture maisaussi de leur passé et de l’émotion qu’ils provoquent. C’<strong>es</strong>t un cheminement dans lequelse croisent rêv<strong>es</strong> et réalités touristiqu<strong>es</strong>. Le jour une autre occupation de l’<strong>es</strong>pace se<strong>d<strong>es</strong></strong>sine avec ceux qui fabriquent, renouvellent et entretiennent le rêve. L<strong>es</strong> interactionsnuit / jour créent un mode de vie qui anime le quartier et le revalorise. C’<strong>es</strong>t donc un Parisau passé revisité voire idéalisé et transfiguré que propose le music-hall actuel.sylvieperault@yahoo.frParis derrière l’écran. Paris quel lieu composite de tournag<strong>es</strong> ?Gwenaële Rot (MCF - Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre - IDHE)Paris, en tant que « capitale » cinématographique a donné lieu à toute une série de recherch<strong>es</strong>sur la construction <strong>d<strong>es</strong></strong> représentations de la ville au cinéma. <strong>No</strong>us proposonsune autre manière d’interroger l<strong>es</strong> liens entre la ville et le cinéma : la ville sera prise icicomme lieu de travail, lieu approprié le temps d’un tournage par l<strong>es</strong> prof<strong>es</strong>sionnels <strong>du</strong>cinéma pour transformer cet <strong>es</strong>pace en décor de film. Le tournage d’un film <strong>es</strong>t uneactivité nomade qui se déplace de lieu en lieu. Dès lors que signifie choisir un lieu detournage mais aussi s’en emparer et le transformer pour l<strong>es</strong> b<strong>es</strong>oins <strong>du</strong> cinéma dans uneville comme Paris ? Comment sont érigés dans cette ville c<strong>es</strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> de travail que sontl<strong>es</strong> « décors naturels » à savoir <strong>d<strong>es</strong></strong> fragments de lieux privatisés pour le temps d’un plan,d’une séquence de film ? <strong>No</strong>us serons amenés à montrer dans quelle m<strong>es</strong>ure la ville peutêtre ici pensée comme <strong>es</strong>pace de travail et de création complexe.grot@u-paris10.fr124


Anthropologie et dynamiqu<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong>Paris, métropole touristique médiatisée et méconnue :une ethnologie <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> touristiqu<strong>es</strong> existe-elle ?Gwendal Simon (postdoctorant - Université Paris Est Marne-la-Vallée-ENPC-IFSTTAR)La recherche en scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong> sur le tourisme qui ont pour terrain ou objet la métropoleparisienne laisse apparaître un nombre assez faible de travaux qui nourrissent leparadoxe d’une <strong>d<strong>es</strong></strong>tination touristique mondialement connue et peu étudiée. Le premierobjectif de notre communication consiste à comprendre l<strong>es</strong> raisons de cette méconnaissanceen qu<strong>es</strong>tionnant l<strong>es</strong> aspects méthodologiqu<strong>es</strong>, en interrogeant la place de l’objet «tourisme » en ethnologie urbaine puis en cherchant à comprendre pourquoi un <strong>es</strong>pace simédiatisé et arpenté en pratiqu<strong>es</strong> <strong>es</strong>t l’objet de recherch<strong>es</strong> si peu nombreus<strong>es</strong>. <strong>No</strong>tre secondobjectif <strong>es</strong>t de faire cas <strong>d<strong>es</strong></strong> travaux en bornant le périmètre <strong>d<strong>es</strong></strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> aujourd’huiexistant<strong>es</strong> et de rappeler la néc<strong>es</strong>saire interdisciplinarité qui commande le chercheur pourcomprendre la formation de l’<strong>es</strong>pace touristique et <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> associé<strong>es</strong>.gwendal.simon@enpc.frParis vu par un anthropologue étrangerGuillermo Vargas Quisoboni (doctorant – LAS EHESS)Le regard que pose un chercheur étranger sur l’hôtel Drouot et le Musée national d’artmoderne peut l’inviter à qu<strong>es</strong>tionner la ville de Paris en tant que territoire d’une culturelocale. Si la plupart <strong>d<strong>es</strong></strong> outils théoriqu<strong>es</strong> forgés par l’anthropologie semblent adaptés àcette étude, la conception et la réalisation <strong>du</strong> terrain posent néanmoins <strong>d<strong>es</strong></strong> problèm<strong>es</strong>importants. <strong>No</strong>us traiterons notamment de l’opposition arbitrairement établie par cettediscipline entre sociétés éloigné<strong>es</strong> et proch<strong>es</strong>, qui tend à exclure l<strong>es</strong> métropol<strong>es</strong> de sondomaine d’étude. <strong>No</strong>us montrerons également l’incidence <strong>d<strong>es</strong></strong> rapports économiqu<strong>es</strong>existant entre la société d’origine <strong>du</strong> chercheur et la société qu’il étudie sur la réalisation<strong>du</strong> terrain. <strong>No</strong>us nous demanderons enfin si c<strong>es</strong> paramètr<strong>es</strong> ne participeraient pasd’une certaine impossibilité de faire une anthropologie de Paris. Ce qui ne la rendrait qued’autant plus néc<strong>es</strong>saire.vargas@eh<strong>es</strong>s.fr125


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Ethnographie de l’universel.L’exposition internationale de Shanghai 2010Atelier 6Coordination :Brigitte Baptandier (brigitte.baptandier@mae.u-paris10.fr)Pour la première fois dans l’histoire de c<strong>es</strong> événements d’envergure que sont l<strong>es</strong> expositionsuniversell<strong>es</strong>, la Chine a accueilli en 2010 une exposition internationale sur le thème «Meilleure ville, meilleure vie ». Il s’agissait de mettre en valeur la vie urbaine dans sa totalité,en misant sur l’« Harmonie », terme devenu le mot d’ordre <strong>du</strong> président Hu Jintaodepuis 2005. Il s’agit en réalité d’une très ancienne valeur de la pensée chinoise : elle <strong>es</strong>tce que l’on obtient par la mise en pratique <strong>d<strong>es</strong></strong> vertus confucéenn<strong>es</strong> et elle représente lasolution aux « Trois discor<strong>d<strong>es</strong></strong> » : entre l<strong>es</strong> homm<strong>es</strong> /entre l’homme et le ciel (c’<strong>es</strong>t-à-direla nature) /entre le corps et l’<strong>es</strong>prit. C’<strong>es</strong>t donc une harmonie cosmique et universelle quiserait, aujourd’hui encore, le levier permettant à l’Asie de s’intégrer à cette unité mondiale,au même titre que l’innovation scientifique et technologique, la diversité culturelleet la coopération « gagnant-gagnant » pour un meilleur futur. Rendant compte d’un travailcollectif, qui s’<strong>es</strong>t élaboré dans plusieurs enquêt<strong>es</strong> de terrains, ce sont l<strong>es</strong> motifs de cediscours idéologique, tels qu’ils étaient présents lors de l’Expo, que nous proposons deprésenter.Intervenants :Baptandier Brigitte (Chercheure - Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative)Houdart Sophie (chercheure - LESC)Lévi Silvio (doctorant – LESC)Névot Aurélie (chercheure - CNRS)Vidal Claire (doctorante - LESC)***126


Anthropologie et dynamiqu<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong>L’exposition universelle de Shanghai 2010Brigitte Baptandier (Chercheure - Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative)Pour la première fois dans l’histoire de c<strong>es</strong> événements d’envergure que sont l<strong>es</strong> expositionsuniversell<strong>es</strong>, la Chine a accueilli en 2010 une exposition internationale sur le thème«Meilleure ville, meilleure vie ». Cette exposition, qui a eu lieu de mai à octobre, constitueune occasion unique d’appréhender le pacte moderniste partant d’un autre centre :la Chine et sa propension – tout aussi historiquement constituée que celle de certain<strong>es</strong>nations occidental<strong>es</strong> –, à se définir comme le centre <strong>du</strong> monde. L<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> facett<strong>es</strong>de ce nouvel épisode universaliste sont abordé<strong>es</strong> conjointement par <strong>d<strong>es</strong></strong> anthropologu<strong>es</strong>spécialist<strong>es</strong> de la Chine (Atelier Chine, LESC) et par une anthropologue spécialiste <strong>d<strong>es</strong></strong>expositions universell<strong>es</strong>. Au terme <strong>du</strong> projet, l<strong>es</strong> enquêt<strong>es</strong> et contributions de chacunseront regroupé<strong>es</strong> dans un ouvrage collectif.Ce panel présentera certains aspects de ce travail en cours d’élaboration.brigitte.baptandier@mae.u-paris10.frLa foule à l’ExpoSophie Houdart (chercheure - LESC)Bien en amont de son inauguration, l’Expo Shanghai 2010 s’annonce comme une Expod’une ampleur sans précédent. Cette annonce ne sera pas démentie et au final, l’Expo,ce sont 73 millions de visiteurs (chiffre par lequel l’Expo remporte ainsi haut la main lerecord <strong>d<strong>es</strong></strong> fréquentations de l’histoire <strong>d<strong>es</strong></strong> expositions universell<strong>es</strong>) et 246 unités participant<strong>es</strong>dont 192 pays, qui corr<strong>es</strong>pondent précisément aux Etats reconnus par l’Organisation<strong>d<strong>es</strong></strong> Nations uni<strong>es</strong>. Autrement dit, ce sont « pr<strong>es</strong>que tous l<strong>es</strong> pays de la planète » qui ysont réunis... Au-delà de cette m<strong>es</strong>ure symbolique de l’événement, l’Expo peut se lire plusprosaïquement, <strong>du</strong> point de vue <strong>d<strong>es</strong></strong> organisateurs, comme une occasion d’apprivoiser –plutôt que discipliner – la foule chinoise, censée avoir s<strong>es</strong> propr<strong>es</strong> qualités. Pour l<strong>es</strong> organisateurs,il s’<strong>es</strong>t bel et bien agi de tenir ce double pari – et l’Expo se déroule dans cettetension : tenir la plus grande expo universelle de tous l<strong>es</strong> temps, et le faire sans dommage– ni débordement de foule, ni manif<strong>es</strong>tation intemp<strong>es</strong>tive d’autorité. Il s’agit dans cetarticle de décrire l’être qu’<strong>es</strong>t la foule à l’Expo, dans sa formation, sa g<strong>es</strong>tion, son devenir.sophie.houdart@mae.u-paris10.fr127


Ethnographie de l’universel…Le mariage comme universel : « L<strong>es</strong> <strong>No</strong>c<strong>es</strong> Romantiqu<strong>es</strong> en Touraine, Shanghai 2010 »Silvio Lévi (doctorant – LESC)Le 11 mai 2010 a eu lieu la première édition <strong>d<strong>es</strong></strong> « <strong>No</strong>c<strong>es</strong> Romantiqu<strong>es</strong> en Touraine, Shanghai2010 ». Il s’agit là de la transposition sur le site de l’Exposition Universelle de ce qui<strong>es</strong>t déjà organisé par la mairie de Tours depuis 2007, en proposant à de jeun<strong>es</strong> chinois <strong>d<strong>es</strong></strong>e marier dans le décor « romantique » <strong>d<strong>es</strong></strong> bords de Loire et de s<strong>es</strong> châteaux.Ainsi aux mois de mai, juin, septembre, et octobre, le maire de Tours en personne acélébré le mariage d’une trentaine de coupl<strong>es</strong> chinois ayant fait le déplacement jusqu’auPavillon Français, sur l<strong>es</strong> riv<strong>es</strong> <strong>du</strong> Huangpu à Shanghai.Si c<strong>es</strong> « noc<strong>es</strong> romantiqu<strong>es</strong> » se présentent comme <strong>d<strong>es</strong></strong> mariag<strong>es</strong> « à la française », notonsqu’ell<strong>es</strong> sont <strong>d<strong>es</strong></strong>tiné<strong>es</strong> exclusivement à un public chinois, et ce tant à Tours qu’à Shanghai.Par c<strong>es</strong> cérémoni<strong>es</strong> de mariage, il s’agit donc de donner à voir une France « romantique »par <strong>es</strong>sence, l’image de la France telle qu’une certaine classe de chinois se l’imagine.Ce type de mariage, « à la française » qui <strong>es</strong>t en fait « à la chinoise » en dépit ou plutôt enraison de son décorum préten<strong>du</strong>ment emprunté à l’occident, de son maire français, del’échange d’alliance, <strong>es</strong>t donc pris comme un « universel » digne d’être présenté à l’ExpositionUniverselle.Il s’agira de s’interroger ici sur ce que donnent à voir c<strong>es</strong> « <strong>No</strong>c<strong>es</strong> Romantiqu<strong>es</strong> en Touraine,Shanghai 2010 » <strong>d<strong>es</strong></strong> nouvell<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> matrimonial<strong>es</strong> en Chine contemporaine,et de l’émergence d’une nouvelle indivi<strong>du</strong>alité chinoise.silviolevi@yahoo.frLa Couronne de l’Orient : Le centre <strong>du</strong> nouveau monde à ShanghaiAurélie Névot (chercheure - CNRS)Lors de « Shanghai 2010 », la Chine a révélé comment elle conçoit « l’universel » et le rapportde l’Homme au monde en mettant en exergue, face aux pays étrangers, <strong>d<strong>es</strong></strong> conceptsanc<strong>es</strong>traux. Loin de trahir sa culture dans ce contexte international, elle a octroyé à Shanghaiun statut très particulier : celui d’abriter le centre <strong>du</strong> nouveau monde.Son pavillon national – appelé la « couronne de l’Orient » – imbrique et ré-agence eneffet <strong>d<strong>es</strong></strong> représentations propr<strong>es</strong> à la culture chinoise afin d’édifier une nouvelle ère oùla Chine – et partant l’Orient – règne en maître face au r<strong>es</strong>te <strong>du</strong> monde – au sens où elleassure une maîtrise de l’universel : c’<strong>es</strong>t à partir d’elle que l’univers <strong>es</strong>t ordonnancé.Cet édifice extraordinaire engendre une fusion <strong>d<strong>es</strong></strong> deux « universels » : cosmologiqueet international. Shanghai a ainsi recueilli en son sein un appareil rituel extrêmementsophistiqué qui rend compte de la nouvelle orientation cosmique de la Chine au regardde la constellation internationale.aurelie.nevot@gmail.com128


Anthropologie et dynamiqu<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong>Une alternative universaliste ?Claire Vidal (doctorante - LESC)La Chine connaît aujourd’hui un phénomène de renouveau <strong>du</strong> bouddhisme. En témoignel’accroissement <strong>d<strong>es</strong></strong> pèlerinag<strong>es</strong> dans <strong>d<strong>es</strong></strong> haut-lieux bouddhiqu<strong>es</strong> tels que le Putuoshan,une île proche de Shanghai qui accueille <strong>d<strong>es</strong></strong> milliers de visiteurs venus <strong>du</strong> monde entier,mais également le dynamisme <strong>d<strong>es</strong></strong> gran<strong>d<strong>es</strong></strong> associations bouddhist<strong>es</strong> qui tissent de véritabl<strong>es</strong>réseaux à l’échelle régionale et internationale. Religion de salut universel, le bouddhismejouerait ainsi le rôle de passerelle entre la Chine et le r<strong>es</strong>te <strong>du</strong> monde. Dès sonintro<strong>du</strong>ction par l<strong>es</strong> voi<strong>es</strong> marchan<strong>d<strong>es</strong></strong>, il fut pour la société chinoise un facteur indéniabled’ouverture à une forme d’universalisme. De mai à octobre 2010 s’<strong>es</strong>t tenue l’ExpositionUniverselle à Shanghai. Cet événement <strong>es</strong>t dès lors une occasion unique de voir se croiserdeux expr<strong>es</strong>sions chinois<strong>es</strong> d’une recherche de l’universel ; une quête qui semble <strong>d<strong>es</strong></strong>tinerà être avant tout l’affirmation d’une singularité chinoise. Le Pavillon de Taiwan pensé etélaboré à travers le prisme bouddhique (le thème officiel de l’harmonie a notamment ététra<strong>du</strong>it par le concept de xindeng) pourra constituer un point d’entrée pour cette étude.claire.vidal01@gmail.com129


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Vill<strong>es</strong> et citadins dans la globalisationAtelier 24Coordination :Sophie Chevalier (sophie.chevalier7@wanadoo.fr)Sophie Corbillé (sophie.corbille@celsa.paris-sorbonne.fr)Emmanuelle Lallement (emmanuelle.lallement@celsa.paris-sorbonne.fr)De nombreus<strong>es</strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong>, mené<strong>es</strong> par <strong>d<strong>es</strong></strong> géograph<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong> sociologu<strong>es</strong> ou <strong>d<strong>es</strong></strong> économist<strong>es</strong>,portent sur l<strong>es</strong> vill<strong>es</strong> mondial<strong>es</strong>. Ell<strong>es</strong> mettent en exergue l<strong>es</strong> flux, l<strong>es</strong> circulations de biens,de personn<strong>es</strong> et d’idé<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> connections entre vill<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus d’enrichissement etd’appauvrissement. Ell<strong>es</strong> abordent donc très largement la globalisation urbaine à partir<strong>d<strong>es</strong></strong> notions de réseaux et « d’attractivité ». Analyser en anthropologue ce phénomèneurbain, c’<strong>es</strong>t avant tout appréhender une expérience anthropologique singulière <strong>du</strong> rapportà la ville et au monde. <strong>No</strong>tre atelier qu<strong>es</strong>tionnera cette expérience urbaine contemporaineen mettant l’accent sur l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs et en reprenant <strong>d<strong>es</strong></strong> thématiqu<strong>es</strong>classiqu<strong>es</strong> de l’anthropologie : la relation au lieu et la pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> local, la fabrication<strong>d<strong>es</strong></strong> identités urbain<strong>es</strong>, le rapport au temps et la qu<strong>es</strong>tion de l’échange dans sa dimensionsymbolique et matérielle. Il s’agira aussi, à un autre niveau, de comprendre en quoi c<strong>es</strong>phénomèn<strong>es</strong> participent à redéfinir l<strong>es</strong> modèl<strong>es</strong> de citoyenneté.***Intervenants :Abélès Marc (DR - CNRS, IIAC/EHESS)Chevalier Sophie (MCF - Université de Franche-Comté - APRAS)Corbillé Sophie (MCF -Paris-Sorbonne - Celsa)Govoreanu Morgane (doctorante - Laios, IIAC/EHESS)Guitard Emilie (doctorante - Université Paris-Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense)Lallement Emmanuelle (MCF -Paris-Sorbonne - Celsa)Mermier Franck (CR - CNRS, IIAC/LAU EHESS-CNRS)Mota Santos Paula (Prof<strong>es</strong>sora Auxiliar - Université de Porto, Portugal)130


Anthropologie et dynamiqu<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong>Globalisation, art et politique : le 798 à PékinMarc Abélès (DR - CNRS, IIAC/EHESS)Le 798 <strong>es</strong>t le nom d’une usine bâtie à Pékin dans l<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> 50 où l’on fabriquait <strong>d<strong>es</strong></strong>matériels militair<strong>es</strong>. Sur le déclin à la fin <strong>du</strong> XXe siècle, elle s’<strong>es</strong>t progr<strong>es</strong>sivement transformée,devenant le principal un lieu d’art contemporain chinois. D<strong>es</strong> ouvriers travaillentencore dans l’usine, mais elle <strong>es</strong>t pour l’<strong>es</strong>sentiel occupée par <strong>d<strong>es</strong></strong> galeri<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> ateliers.Souvent décrite comme l’équivalent chinois de Soho à New York, elle s’apparente à c<strong>es</strong>lieux anciennement in<strong>du</strong>striels, et devenus <strong>d<strong>es</strong></strong> emblèm<strong>es</strong> de l’art globalisé. Du temps deMao, c’était la vitrine de la Chine nouvelle, aujourd’hui elle incarne l’entrée de ce payssur le marché mondial de l’art. L’ethnographie que je présente vise à mettre en relief ladiversité <strong>d<strong>es</strong></strong> univers qui se côtoient dans cet <strong>es</strong>pace, l<strong>es</strong> tensions politiqu<strong>es</strong> qu’engendrela cohabitation <strong>d<strong>es</strong></strong> ouvriers et <strong>d<strong>es</strong></strong> artist<strong>es</strong>, à partir d’une ethnographie soucieuse de r<strong>es</strong>tituerl<strong>es</strong> itinérair<strong>es</strong> contrastés <strong>d<strong>es</strong></strong> indivi<strong>du</strong>s, en interrogeant l’étrange cohabitation <strong>du</strong> localet de global, <strong>du</strong> busin<strong>es</strong>s et de la culture, la densité d’un présent en perpétuelle projectionvers l’avenir, et cependant hanté par le refoulé de mémoir<strong>es</strong> douloureus<strong>es</strong>.marc.abel<strong>es</strong>@eh<strong>es</strong>s.frExpérience de la globalisation en milieu urbain :le phénomène de la résidence secondaire à Paris et de la citadinité « par intermittence »Sophie Chevalier (MCF - Université de Franche-Comté - APRAS)Sophie Corbillé (MCF -Paris-Sorbonne - Celsa)Emmanuelle Lallement (MCF -Paris-Sorbonne - Celsa)Comme dans d’autr<strong>es</strong> gran<strong>d<strong>es</strong></strong> vill<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong> étrangers achètent <strong>d<strong>es</strong></strong> logements à Paris qu’ilsn’utilisent que quelqu<strong>es</strong> semain<strong>es</strong> par an. Et en quoi cette forme de citadinité constitueune expérience anthropologique de la ville et de la globalisation particulière? L’objectifde l’intervention, fondée sur un travail ethnographique collectif, <strong>es</strong>t d’explorer la figurecitadine <strong>du</strong> résident secondaire étranger, la forme de vie urbaine « par intermittence » qui<strong>es</strong>t la leur et l<strong>es</strong> effets de la « pied-à-terrisation » sur Paris, en replaçant le phénomènedans le contexte de la capitale et dans celui plus global de la lutte entre gran<strong>d<strong>es</strong></strong> vill<strong>es</strong> pourl’attractivité. <strong>No</strong>us présenterons l<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> d’occupation résidentiels de c<strong>es</strong> habitants,leurs pratiqu<strong>es</strong> social<strong>es</strong> et culturell<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> représentations qu’ils se forgent de Paris et deleurs multipl<strong>es</strong> « chez soi » et l<strong>es</strong> interactions avec l’ensemble <strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs concernés parle proc<strong>es</strong>sus. <strong>No</strong>us verrons comment ce phénomène oblige à réfléchir à la pro<strong>du</strong>ctionde la « localité » et <strong>du</strong> « voisinage » et en quoi il bouscule l<strong>es</strong> modèl<strong>es</strong> classiqu<strong>es</strong> de lacitoyenneté.sophie.chevalier7@wanadoo.frsophie.corbille@celsa.paris-sorbonne.fremmanuelle.lallement@celsa.paris-sorbonne.fr131


Vill<strong>es</strong> et citadins dans la globalisationEthnographie en cours sur <strong>d<strong>es</strong></strong> planton<strong>es</strong> de la ville de MexicoMorgane Govoreanu (doctorante - Laios, IIAC/EHESS)L<strong>es</strong> croisements routiers concentrent l<strong>es</strong> flux d’usagers, motorisés ou non, de la ville. Ilsdonnent à voir l<strong>es</strong> hiérarchi<strong>es</strong> socioracial<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> ségrégativ<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> circulants,selon l<strong>es</strong> constructions de l’altérité et l<strong>es</strong> imaginair<strong>es</strong> urbains à l’œuvre. C<strong>es</strong> form<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>ociabilités lié<strong>es</strong> aux mobilités contemporain<strong>es</strong> interrogent l<strong>es</strong> critèr<strong>es</strong> de citoyenneté :elle devient plurielle, arbitraire, basée sur <strong>d<strong>es</strong></strong> critèr<strong>es</strong> socioéconomiqu<strong>es</strong> et d’appartenanceà <strong>d<strong>es</strong></strong> stéréotyp<strong>es</strong> de sécurité ou d’insécurité. Cette confusion hispanique entrecitadin et citoyen sera interrogée pour comprendre l<strong>es</strong> enjeux de la circulation routièr<strong>es</strong>ur le continent américain, à l’aune <strong>d<strong>es</strong></strong> droits politiqu<strong>es</strong>, juridiqu<strong>es</strong> et socioéconomiqu<strong>es</strong>.La globalisation néolibérale n’<strong>es</strong>t pas qu’un paradigme historique ou épistémologique,c’<strong>es</strong>t ici un discours civilisateur de domination, marqué par l’accumulation par déposs<strong>es</strong>sionet la fragmentation <strong>d<strong>es</strong></strong> identités social<strong>es</strong>. Cette contribution posera également <strong>d<strong>es</strong></strong>qu<strong>es</strong>tions méthodologiqu<strong>es</strong> et épistémologiqu<strong>es</strong>, en vue de former une anthropologie dela (<strong>d<strong>es</strong></strong>) mobilité(s).morganegovoreanu@hotmail.comLe tas d’or<strong>du</strong>r<strong>es</strong> renferme une grande connaissance :connaissanc<strong>es</strong> et pratiqu<strong>es</strong> de g<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong> déchets en milieu urbain au <strong>No</strong>rd Cameroun(Garoua et Maroua)Emilie Guitard (doctorante - Université Paris-Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense)Le caractère d’évidence de la g<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong> déchets, souvent conçue comme un acte trivial,dégradant et « polluant», semble exclure qu’elle puisse reposer sur <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong>spécifiqu<strong>es</strong> et complex<strong>es</strong>, sujett<strong>es</strong> aux évolutions <strong>d<strong>es</strong></strong> mentalités et <strong>d<strong>es</strong></strong> sociétés qui l<strong>es</strong>abritent. Pourtant, à propos <strong>du</strong> continent africain, nombre de discours dénoncent delongue date « l’ignorance » <strong>d<strong>es</strong></strong> ménag<strong>es</strong> urbains en la matière, cause majeure de la « poubellisation» <strong>d<strong>es</strong></strong> métropol<strong>es</strong> africain<strong>es</strong>.L’exemple <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> de g<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong> déchets <strong>d<strong>es</strong></strong> citadins de Garoua et Maroua auCameroun, et <strong>d<strong>es</strong></strong> systèm<strong>es</strong> de connaissanc<strong>es</strong> complex<strong>es</strong> qui l<strong>es</strong> sous-tendent, permettrade souligner la multiplicité <strong>d<strong>es</strong></strong> registr<strong>es</strong> mobilisés dans ce domaine. Transmis<strong>es</strong> selon<strong>d<strong>es</strong></strong> modalités cognitiv<strong>es</strong> divers<strong>es</strong>, dans <strong>d<strong>es</strong></strong> sphèr<strong>es</strong> distinct<strong>es</strong>, depuis le cercle familialjusqu’aux médias ou aux institutions politiqu<strong>es</strong> local<strong>es</strong>, en passant par le cadre scolaire, l<strong>es</strong>connaissanc<strong>es</strong> dans ce domaine <strong>d<strong>es</strong></strong> ménag<strong>es</strong> de c<strong>es</strong> deux vill<strong>es</strong> moyenn<strong>es</strong> camerounais<strong>es</strong>se situent même aux cœurs <strong>d<strong>es</strong></strong> rapports de force et <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux de pouvoir locaux.emilie.guitard@gmail.com132


Beyrouth : l<strong>es</strong> vill<strong>es</strong> parallèl<strong>es</strong> de la globalisationFranck Mermier (CR - CNRS, IIAC/LAU EHESS-CNRS)Anthropologie et dynamiqu<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong>L<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> de guerre ont modifié en profondeur le paysage urbain de Beyrouth et ontsuscité, notamment à partir <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 1980, le développement de nombreux centr<strong>es</strong>commerciaux. C<strong>es</strong> nouveaux <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> dont le rayonnement se limitait parfois à la zoned’influence d’une milice, figuraient l’éclatement de la ville et son découpage en territoir<strong>es</strong>juxtaposés et souvent en conflit. Depuis l<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> 2000, de nouvell<strong>es</strong> démarcationsen lien avec la mercantilisation effrénée <strong>du</strong> foncier sont apparu<strong>es</strong>. A une ségrégationhorizontale qui possède parfois une connotation ethnique s’<strong>es</strong>t ajoutée une ségrégationverticale avec l’érection de tours dans l<strong>es</strong> vieux quartiers de Beyrouth, l<strong>es</strong> étag<strong>es</strong> supérieursétant réservés aux catégori<strong>es</strong> social<strong>es</strong> l<strong>es</strong> plus aisé<strong>es</strong>. Mon propos sera centré surl<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> et <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> de sociabilité et de consommation dans leur relation avec l<strong>es</strong> forc<strong>es</strong>conjugué<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> territorialisations politico-communautair<strong>es</strong> et de la globalisation.franckmermier@yahoo.frChinatown Lisbon? A portrait of a globalizing pr<strong>es</strong>ent over a national backgroundPaula Mota Santos (Prof<strong>es</strong>sora Auxiliar - Université de Porto, Portugal)The paper pr<strong>es</strong>ents an analysis of the several factors at play in the relationship Us/Otheras translated into the 2007 proposal of the creation of a Chinatown in Lisbon (Portugal).The paper will pay particular attention to the relationship between the Chin<strong>es</strong>e communityand Portugu<strong>es</strong>e society as translated in the events surrounding the proposal of thereferred to Chinatown. Issu<strong>es</strong> relating to pr<strong>es</strong>ent day contexts of a transnational capitalismas well as social and urban contexts in which the theming of plac<strong>es</strong> tak<strong>es</strong> a centralrole will be brought to the discussion since th<strong>es</strong>e two elements (transnational capitalismand place theming) are seen as fundamental in the explanation of the several factorsat play in the diverse reactions the Chinatown proposal provoked within Portugu<strong>es</strong><strong>es</strong>ociety and within the Chin<strong>es</strong>e community itself. Marcel Mauss’ and Michel Foucault’stechnologi<strong>es</strong> of the self as well as Edward Said’s Orientalism will be two main sourc<strong>es</strong> ofinspiration for the study at hand.pmsantos@ufp.e<strong>du</strong>.pt133


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Dans l’épaisseur <strong>d<strong>es</strong></strong> frontièr<strong>es</strong>Atelier 36Coordination :Clara Lecadet (clara.lecadet@wanadoo.fr)Maria-Anita Palumbo (mariaanitapalumbo@yahoo.fr)Giulia Scalettaris (giulia.scale@libero.it)Anne-Claire Vallet (anne.claire@paris-lavillette.archi.fr)avec Michel Agier (agier@eh<strong>es</strong>s.fr)La frontière <strong>es</strong>t ici appréhendée, non pas comme une simple ligne de démarcation, maiscomme un <strong>es</strong>pace à part entière. Elle sera ainsi envisagée dans son épaisseur et sa densité.Zone de passage et/ou de tension, que ce soit dans sa dimension spatiale ou temporelle,physique ou symbolique, la frontière <strong>es</strong>t un <strong>es</strong>pace habité et instable, où s’engagent <strong>d<strong>es</strong></strong>rapports de forc<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong> négociations ainsi que <strong>d<strong>es</strong></strong> proc<strong>es</strong>sus de recomposition et deréappropriation, qui en font une réalité en devenir. Sonder l’épaisseur de la frontière,c’<strong>es</strong>t prendre en compte l<strong>es</strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> d’entre-deux, l<strong>es</strong> marg<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> interstic<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> zon<strong>es</strong>liminair<strong>es</strong>, et examiner l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus qui s’y jouent. Il s’agira ainsi par<strong>d<strong>es</strong></strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> de terrain d’inv<strong>es</strong>tir l’« épaisseur » de la frontière comme le lieu d’observationprivilégié d’une anthropologie <strong>du</strong> décentrement.***Intervenants :Abou-Zakihala Caroline (doctorante - EHESS)Agier Michel (directeur d’étu<strong>d<strong>es</strong></strong> CEAF-EHESS, DR - IRD)Furri Filippo (doctorant - Université de Montréal)Gatta Federica (doctorante - CEAF-EHESS - LAA)Jamar David (doctorant - CEAF-EHESS - METICES-CRU et GECO (ULB)Lamotte Martin (doctorant - CEAF-EHESS - INRS)Lecadet Clara (doctorante - CEAF-EHESS)Mensitieri Giulia (doctorante - CEAF-EHESS - LAA)Palumbo Maria Anita (doctorante - CEAF-EHESS - LAA)Puaud David (doctorant - CEAF-EHESS)Rochereau Roselyne (doctorante - CEAF-EHESS)Rolland Stellio (doctorant - CEAF-EHESS)Scalettaris Giulia (doctorante - CEAF-EHESS)Vallet Anne-Claire (doctorante - CEAF- EHESS - LAA)134


Anthropologie et dynamiqu<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong>Camp de ChatilaCaroline Abou-Zakihala (doctorante - EHESS)L<strong>es</strong> camps de réfugiés pal<strong>es</strong>tiniens au Liban sont souvent décrits comme <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong>isolés, appartenant à un autre <strong>es</strong>pace-temps. Rejetés en dehors de « l’<strong>es</strong>pace libanais », l<strong>es</strong>camps sont perçus comme <strong>d<strong>es</strong></strong> zon<strong>es</strong> d’ombre, de chaos et d’insécurité. En partant <strong>du</strong>cas <strong>du</strong> camp de Chatila situé dans la banlieue sud de Beyrouth, nous étudierons l<strong>es</strong> interactionsqui existent entre l’<strong>es</strong>pace-camp et son environnement à la fois urbain, nationalet régional à partir d’une approche diachronique. L’<strong>es</strong>pace-camp <strong>es</strong>t ici pris comme le lieude l’interaction de trois dimensions sociopolitiqu<strong>es</strong> - le camp, le Liban, et la Pal<strong>es</strong>tine -qui conditionnent la vie quotidienne et l<strong>es</strong> représentations <strong>d<strong>es</strong></strong> réfugiés pal<strong>es</strong>tiniens. Endéplaçant notre regard aux « frontièr<strong>es</strong> », aux « interstic<strong>es</strong> » <strong>du</strong> camp, nous tenterons decomprendre ce qui se joue à l’intérieur de celui-ci. L’articulation de c<strong>es</strong> différents ordr<strong>es</strong>nous aidera à décrire le champ <strong>d<strong>es</strong></strong> possibl<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> personn<strong>es</strong>, et leur manière de se définir.hc_abouzaki@yahoo.frRepenser (à) la frontière : débatMichel Agier (directeur d’étu<strong>d<strong>es</strong></strong> CEAF-EHESS, DR - IRD)agier@eh<strong>es</strong>s.frLa frontière-vit<strong>es</strong>se : trafic <strong>d<strong>es</strong></strong> marchandis<strong>es</strong> et système de Security dans l<strong>es</strong> portscommerciaux italiens. L<strong>es</strong> cas de Napl<strong>es</strong>, Gên<strong>es</strong> et VeniseFilippo Furri (doctorant - Université de Montréal)Depuis 2001, l<strong>es</strong> frontièr<strong>es</strong> maritim<strong>es</strong> européenn<strong>es</strong> se sécurisent et se figent pour faireface, d’une part à une menace terroriste latente et d’autre part aux flux migratoir<strong>es</strong>, demoins en moins maîtrisés donc contrôlabl<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> frontièr<strong>es</strong> maritim<strong>es</strong> r<strong>es</strong>tent pourtant lelieu privilégié <strong>du</strong> trafic et <strong>du</strong> transit <strong>d<strong>es</strong></strong> marchandis<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> ports commerciaux se robotisentet se transforment pour simplifier et accélérer la circulation <strong>d<strong>es</strong></strong> biens, ainsi quepour assurer le transit confortable et rapide <strong>d<strong>es</strong></strong> voyageurs, tout en renforçant le dispositifsécuritaire de surveillance. Comment la logique de la Security et l<strong>es</strong> exigenc<strong>es</strong> <strong>du</strong> traficcommercial cohabitent-ils dans l’<strong>es</strong>pace portuaire ? Comment la temporalité <strong>du</strong> contrôleet celle <strong>du</strong> marché s’articulent-ell<strong>es</strong> dans un <strong>es</strong>pace-frontière circonscrit aussi particulierqu’un port ? S’agit-il de deux dimensions parallèl<strong>es</strong> ou au contraire antithétiqu<strong>es</strong> etconflictuell<strong>es</strong> dans l’économie de la g<strong>es</strong>tion de l’<strong>es</strong>pace ?furrifilippo@hotmail.com135


Dans l’épaisseur <strong>d<strong>es</strong></strong> frontièr<strong>es</strong>Épaisseur et mouvement de la limite.Le Boulevard Périphérique de Paris, un territoire en mutationFederica Gatta (doctorante - CEAF-EHESS - LAA)La communication interroge, selon une approche interdisciplinaire, le concept de limite urbaineconçue à la fois comme un objet, une ligne adimensionnelle définissant l’identité symbolique (administrative,physique, culturelle) <strong>d<strong>es</strong></strong> territoir<strong>es</strong>, et comme un <strong>es</strong>pace épais, un seuil de transition quihéberge <strong>d<strong>es</strong></strong> hors-lieux où l<strong>es</strong> identités peuvent se négocier.Le boulevard périphérique <strong>es</strong>t donc considéré comme un élément-clef en continuelle transformationdans le proc<strong>es</strong>sus de construction de la métropole parisienne. A partir d’une lecture critique del’évolution <strong>du</strong> périphérique, nous proposerons d’explorer l<strong>es</strong> enjeux d’une ethnographie <strong>d<strong>es</strong></strong> territoir<strong>es</strong>urbains liés au boulevard en tant qu’infrastructure lourde et d’articuler l<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> échell<strong>es</strong>qui participent <strong>du</strong> proc<strong>es</strong>sus complexe de mutation de la région francilienne dans le contexte <strong>du</strong>Grand Paris.fed.gatta@gmail.comL<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> de Bruxell<strong>es</strong> : <strong>d<strong>es</strong></strong> frich<strong>es</strong> comme lieux de villeDavid Jamar (doctorant - CEAF-EHESS - METICES-CRU et GECO (ULB)L<strong>es</strong> « frich<strong>es</strong> » urbain<strong>es</strong> de Bruxell<strong>es</strong> sont défini<strong>es</strong> par l’administration régionale comme ce quin’<strong>es</strong>t pas la ville, comme vi<strong>d<strong>es</strong></strong>. Il s’agit pour elle de « rapiécer » la ville tout en posant « ce qu’<strong>es</strong>t laville » : un ensemble de quartiers cohésifs, reliés d’un point de vue physique et social. En ce sens,l<strong>es</strong> « frich<strong>es</strong> » sont à combattre, à remplir et à réintégrer à l’intérieur de la ville. D<strong>es</strong> mouvementsurbains contemporains inv<strong>es</strong>tissent, parfois de manière très éphémère, c<strong>es</strong> air<strong>es</strong> le plus souventsitué<strong>es</strong> aux confins de quartiers ou d’<strong>es</strong>pac<strong>es</strong> aux fonctions clair<strong>es</strong>. Ell<strong>es</strong> deviennent, pour c<strong>es</strong> mouvements,<strong>d<strong>es</strong></strong> lieux d’expérimentation politique et sociale : <strong>d<strong>es</strong></strong> frontièr<strong>es</strong> épaiss<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> nonplus vi<strong>d<strong>es</strong></strong> mais interstitiels. Dans l<strong>es</strong> transactions entre c<strong>es</strong> nouveaux militants, jeun<strong>es</strong> architect<strong>es</strong>et urbanist<strong>es</strong>, et l<strong>es</strong> pouvoirs publics urbains en voie de redéfinition, l<strong>es</strong> lieux de frich<strong>es</strong> occupentune position centrale.dajamar@ulb.ac.be« Cross Bronx Expr<strong>es</strong>s ». Mais où <strong>es</strong>t South Bronx ? Frontière et construction d’une légendeMartin Lamotte (doctorant - CEAF-EHESS - INRS)Construite entre 1948 et 1972, l’autoroute Cross Bronx Expr<strong>es</strong>s coupe le Bronx en deux, et précipitela ghettoïsation <strong>du</strong> South Bronx. Pourtant, le South Bronx r<strong>es</strong>te un lieu difficile à cerner : touten étant le foyer mythique de la génération hip-hop, il conserve son image de territoire à la marge.J’articulerai dans cette présentation le concept de territoire de mémoire (Tarrius) et celui de frontièr<strong>es</strong>ymbolique (Lamont & Fournier). La notion de mémoire collective et de son inscription dansle territoire sera utilisée pour montrer que le territoire <strong>es</strong>t une construction sociale qui interagit136


avec le groupe qui l’occupe et qui le place au centre d’un « nous » signifiant. La notion de frontièr<strong>es</strong>ymbolique permet d’expliquer la création de group<strong>es</strong> mais aussi la pro<strong>du</strong>ction d’inégalités, en cequ’elle constitue un système de règl<strong>es</strong> qui guident l’interaction et déterminent qui se réunit et selonquels act<strong>es</strong> sociaux.martin.lamotte@eh<strong>es</strong>s.frL’expulsion, marqueur de frontièr<strong>es</strong> ? Un point sur l<strong>es</strong> débats en coursClara Lecadet (doctorante - CEAF-EHESS)D<strong>es</strong> contributions récent<strong>es</strong> (De Genova, Peutz, Kanstroom) lient la notion de frontière à la qu<strong>es</strong>tionde l’extension <strong>d<strong>es</strong></strong> dispositifs d’expulsion dans le monde. L’expulsion constituerait un paradigmepour penser le déploiement de la frontière, non seulement à travers l<strong>es</strong> distinctions spatial<strong>es</strong>et statutair<strong>es</strong> qu’elle sous-tend, mais aussi à travers l’ensemble <strong>d<strong>es</strong></strong> discours, <strong>d<strong>es</strong></strong> politiqu<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong>polic<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong> norm<strong>es</strong> juridiqu<strong>es</strong> et administrativ<strong>es</strong> qui coordonnent sa mise en œuvre. L’expulsioncomme phénomène sociopolitique révèlent en outre l<strong>es</strong> tensions qui existent à l’intérieur <strong>d<strong>es</strong></strong> Etatscontre c<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong>, et l<strong>es</strong> form<strong>es</strong> de résistance, l<strong>es</strong> stratégi<strong>es</strong> de contournement que leur opposent,indivi<strong>du</strong>ellement ou collectivement, l<strong>es</strong> migrants. Quel <strong>es</strong>t le gain et quell<strong>es</strong> sont l<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> de cetteréflexion sur l’expulsion comme paradigme de la frontière <strong>du</strong> point de vue d’une anthropologie del’expulsion ?clara.lecadet@wanadoo.frParis ville globale : élite cosmopolite et recomposition socialeGiulia Mensitieri (doctorante - CEAF-EHESS - LAA)La globalisation se caractérise notamment par <strong>d<strong>es</strong></strong> frontièr<strong>es</strong> transversal<strong>es</strong> : ell<strong>es</strong> procèdent de dynamiqu<strong>es</strong>supra ou transnational<strong>es</strong>, et sont à l’origine de la formation de nouvell<strong>es</strong> class<strong>es</strong> et denouveaux proc<strong>es</strong>sus d’exclusion. Cette communication se propose d’observer l’émergence d’unecatégorie sociale symboliquement hégémonique dans la ville contemporaine: l’élite cosmopolite(Friedman, 2000). Cette catégorie sociale se caractérise par une pluralité de référentiels culturels,par une hétérogénéité de revenus économiqu<strong>es</strong> et de catégori<strong>es</strong> prof<strong>es</strong>sionnell<strong>es</strong>. Où l<strong>es</strong> frontièr<strong>es</strong>se situent-ell<strong>es</strong> dans c<strong>es</strong> compositions aux référentiels multipl<strong>es</strong> et instabl<strong>es</strong>? A partir de la notionde frontière, nous tenterons d’appréhender l<strong>es</strong> recompositions d’une certaine économie <strong>d<strong>es</strong></strong> inégalités,et de penser leurs modalités d’inscription dans l<strong>es</strong> territoir<strong>es</strong> de la ville contemporaine.giulia.mensitieri@gmail.comBarbès, un ailleurs en négociation…Maria Anita Palumbo (doctorante - CEAF-EHESS - LAA)A travers une lecture <strong>d<strong>es</strong></strong> dynamiqu<strong>es</strong> qui construisent ou déconstruisent Barbès comme <strong>es</strong>paced’altérité, cette communication interroge l<strong>es</strong> facteurs sociaux et spatiaux qui font de cette portion137Anthropologie et dynamiqu<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong>


Dans l’épaisseur <strong>d<strong>es</strong></strong> frontièr<strong>es</strong>de Paris un <strong>es</strong>pace de l’Ailleurs. D<strong>es</strong> habitants aux acteurs politiqu<strong>es</strong>, de l´<strong>es</strong>pace concret à sonexistence médiatique, je propose une analyse <strong>d<strong>es</strong></strong> différent<strong>es</strong> scèn<strong>es</strong> social<strong>es</strong> qui façonnent ce quartieren tant qu´<strong>es</strong>pace entre Paris et son contraire, entre l´ici et l´ailleurs. En mobilisant la notionde frontière et en se plaçant dans son épaisseur, ce travail discute la relation entre identité et territoire,à la fois <strong>du</strong> point de vue de l´<strong>es</strong>pace public dans ce quartier, et <strong>du</strong> rôle de ce quartier dansle discours public sur la ville conçue comme un tout. Quel <strong>es</strong>t le rôle dans l´économie globale <strong>d<strong>es</strong></strong>vill<strong>es</strong> contemporain<strong>es</strong> d´«<strong>es</strong>pac<strong>es</strong> de l´ailleurs» où se joue une urbanité différente ? En quoi cellecidéjoue-t-elle l<strong>es</strong> règl<strong>es</strong> dominant<strong>es</strong> <strong>du</strong> vivre en société, offrant une occasion de décentrement àl’intérieur même de la ville ?mariaanitapalumbo@yahoo.frD<strong>es</strong> « frontièr<strong>es</strong> intern<strong>es</strong> » dans le travail social : entre discours et pratiqu<strong>es</strong>David Puaud (doctorant - CEAF-EHESS)<strong>No</strong>tre terrain dans un service de prévention spécialisée en tant qu’é<strong>du</strong>cateur de rue nous a permisd’observer de manière empirique <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> institutionnell<strong>es</strong> qui stigmatisent une partie de lajeun<strong>es</strong>se <strong>d<strong>es</strong></strong> quartiers populair<strong>es</strong> français. <strong>No</strong>tre propos vise à mettre en exergue l’existence de« frontièr<strong>es</strong> intern<strong>es</strong> » entre l<strong>es</strong> jeun<strong>es</strong>, selon qu’ils sont inclus ou marginalisés socialement, et dèslors assimilés à <strong>d<strong>es</strong></strong> « étrangers de l’intérieur ». S’érigent ainsi <strong>d<strong>es</strong></strong> « murs intern<strong>es</strong> » dans un <strong>es</strong>pacede signification sécuritaire validant un « dispositif politique ». Celui-ci s’appuie sur la stigmatisationde l’autre résultant « <strong>du</strong> croisement <strong>d<strong>es</strong></strong> relations de pouvoir et de savoir ». Il contribue à créer <strong>d<strong>es</strong></strong>limit<strong>es</strong> social<strong>es</strong> renforçant <strong>d<strong>es</strong></strong> « frontièr<strong>es</strong> identitair<strong>es</strong>».puauddavid@yahoo.frL<strong>es</strong> frontièr<strong>es</strong> et la qu<strong>es</strong>tion migratoire : <strong>du</strong> regard anthropologique à l’obs<strong>es</strong>sion <strong>du</strong> nombreRoselyne Rochereau (doctorante - CEAF-EHESS)A l’aune de la mondialisation de marché, et comme nombre d’objets de recherche, la qu<strong>es</strong>tion migratoire,indissociable de celle <strong>d<strong>es</strong></strong> frontièr<strong>es</strong>, requiert désormais d’être pensée de manière globale,que ce soit en term<strong>es</strong> de perspectiv<strong>es</strong> critiqu<strong>es</strong>, d’échell<strong>es</strong>, de symétri<strong>es</strong> ou de représentations. L’intro<strong>du</strong>ctionde certains paradigm<strong>es</strong>, dans un contexte de domination et d’atomisation croissant<strong>es</strong>,a profondément affecté l’approche classique de c<strong>es</strong> deux objets liés. <strong>No</strong>us tenterons de montrerl’importance <strong>du</strong> paradigme <strong>du</strong> nombre, tant il <strong>es</strong>t devenu, au carrefour <strong>d<strong>es</strong></strong> disciplin<strong>es</strong>, prégnantdans le domaine <strong>d<strong>es</strong></strong> migrations contrôlé<strong>es</strong>. Dans quatre domain<strong>es</strong> de connaissance – le champ territorial,le champ démographique, le champ politico-économique et le champ techno-juridique –, ilrenvoie à <strong>d<strong>es</strong></strong> catégorisations inédit<strong>es</strong> et subordonne c<strong>es</strong> deux objets à un second paradigme, celui<strong>du</strong> risque, et sa réponse sécuritaire.rochereau@laposte.net138


Anthropologie et dynamiqu<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong>La délimitation récente d’<strong>es</strong>pac<strong>es</strong> protégés par rapport au conflit armé colombien con<strong>du</strong>it-elle àl’émergence de la catégorie de «population civile»?Stellio Rolland (doctorant - CEAF-EHESS)Dans un contexte de forte incertitude, <strong>d<strong>es</strong></strong> regroupements fragil<strong>es</strong> de personn<strong>es</strong> déplacé<strong>es</strong> par laguerre ont permis, à partir de 1997, de délimiter progr<strong>es</strong>sivement <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> protégés par rapportau conflit armé dans le Bas Atrato colombien. Cependant, l<strong>es</strong> modalités de territorialisation <strong>d<strong>es</strong></strong>group<strong>es</strong> armés r<strong>es</strong>tent flou<strong>es</strong> et mouvant<strong>es</strong> ; l<strong>es</strong> lign<strong>es</strong> de partage <strong>du</strong> territoire évoluent en fonction<strong>d<strong>es</strong></strong> stratégi<strong>es</strong> changeant<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> guérillas et <strong>d<strong>es</strong></strong> group<strong>es</strong> paramilitair<strong>es</strong>. Une différenciation claire etdéfinitive de c<strong>es</strong> nouveaux <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> humanitair<strong>es</strong> par rapport à un environnement marqué par l<strong>es</strong>logiqu<strong>es</strong> guerrièr<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> group<strong>es</strong> armés r<strong>es</strong>te aujourd’hui incomplète. La limite entre le statut de“civil” de celui de “combattant” <strong>es</strong>t très peu marquée et particulièrement instable. L’émergence dela catégorie de “population civile” demeure un proc<strong>es</strong>sus long, complexe et largement soumis auxvicissitu<strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>du</strong> conflit armé.stellio_fr@yahoo.frIntimité prof<strong>es</strong>sionnelle <strong>d<strong>es</strong></strong> expatriés et <strong>d<strong>es</strong></strong> employés locaux au sein <strong>du</strong> HCR à KaboulGiulia Scalettaris (doctorante - CEAF-EHESS)Basée sur une enquête de terrain, cette communication porte sur l<strong>es</strong> rapports entre l<strong>es</strong> personnelslocal et expatrié au sein <strong>du</strong> bureau <strong>du</strong> Haut Commissariat aux Réfugiés de Kaboul. L<strong>es</strong> employésnationaux et internationaux de l’agence onusienne disposent d’un statut juridique différent. Orcette frontière bureaucratique comporte <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux sociopolitiqu<strong>es</strong> plus larg<strong>es</strong>, puisqu’elle a tendanceà repro<strong>du</strong>ire l<strong>es</strong> différenc<strong>es</strong> socio-économiqu<strong>es</strong> mais aussi à pro<strong>du</strong>ire de nouvell<strong>es</strong> appartenanc<strong>es</strong>,par exemple à une classe d’expatriés cosmopolit<strong>es</strong> ou à une élite afghane émergente.giulia.scale@libero.itHabiter l’« entre » de la ville.Dans l’épaisseur <strong>d<strong>es</strong></strong> frontièr<strong>es</strong> invisibl<strong>es</strong> et mouvant<strong>es</strong> de la métropole parisienneAnne-Claire Vallet (doctorante - Ceaf- EHESS - LAA)En Ile-de-France, <strong>d<strong>es</strong></strong> citadins habitent discrètement dans <strong>d<strong>es</strong></strong> tent<strong>es</strong> ou <strong>d<strong>es</strong></strong> abris auto-construitssur l<strong>es</strong> rési<strong>du</strong>s spatio-temporels de l’aménagement <strong>du</strong> territoire. Peut-on envisager c<strong>es</strong> entre-tempshabités furtivement comme une frontière de la ville, non pas en tant que ligne continue et stable,formée par l<strong>es</strong> points l<strong>es</strong> plus éloignés de son centre et séparant deux parti<strong>es</strong> <strong>du</strong> territoire, maisune frontière en soi composée de séri<strong>es</strong> de lign<strong>es</strong> brisé<strong>es</strong> aux dimensions variabl<strong>es</strong>, à la localisationinstable, et disséminé<strong>es</strong> sur l’ensemble <strong>du</strong> territoire ? Comment c<strong>es</strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> en friche, impensésde la planification urbaine, imprévus à l’habitation, sont-ils l<strong>es</strong> supports de proc<strong>es</strong>sus matériels,sociaux et symboliqu<strong>es</strong> mais aussi politiqu<strong>es</strong> et juridiqu<strong>es</strong> de fermeture et d’ouverture, qui, à la fois,isolent et rendent la ville pénétrable ? Que nous apprennent l<strong>es</strong> confrontations, l<strong>es</strong> négociations etl<strong>es</strong> appropriations qui s’y jouent sur la ville en devenir ? anne.claire@paris-lavillette.archi.fr139


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Anthropologie <strong>du</strong> travail et de l’entrepriseAtelier 41Coordination :Alexandra Bidet (alexandra.bidet@ens.fr)François Vatin (vatin@u-paris10.fr)La notion de travail <strong>es</strong>t une catégorie particulièrement polymorphe. Elle constitue assurémentune dimension fondamentale de l’agir humain, un invariant anthropologique, etpourtant paraît emblématique <strong>d<strong>es</strong></strong> sociétés modern<strong>es</strong>, surtout si on l’associe à la notiond’entreprise, dans cette institution très particulière que constitue le « salariat ». Sans prétentionà l’exhaustivité sur une qu<strong>es</strong>tion aussi ancienne et controversée, cet atelier sepropose de discuter l<strong>es</strong> contours de la notion de travail au regard de la tradition anthropologique,à partir d’un ensemble kaléidoscopique de communications, soit théoriqu<strong>es</strong>, soitfondé<strong>es</strong> sur <strong>d<strong>es</strong></strong> terrains diversifiés. L<strong>es</strong> transformations profon<strong>d<strong>es</strong></strong> de l’agir pro<strong>du</strong>ctifdans l<strong>es</strong> sociétés « post-in<strong>du</strong>striell<strong>es</strong> » comme la mondialisation économique n’exigentell<strong>es</strong>pas en effet que soit réinterrogée une catégorie si prégnante dans le sens commun etpourtant si mal saisie par l<strong>es</strong> scienc<strong>es</strong> humain<strong>es</strong>.Intervenants :Bédard Jean-Luc (chercheur – INRS - Centre Urbanisation Culture Société, Montréal)Bidet Alexandra (CR - Centre Maurice Halbwachs - CNRS, EHESS, ENS)Boutinot Laurence (chercheure – CIRAD)Kim Seung Yeon (chercheur - IIAC-LAIOS)Martinez Perez Christian (ATER - CRESPPA-GTM)Monjaret Anne (Université Paris V - CERLIS UMR 8070 CNRS)Pillon Patrick (CR1 – IRD)Vatin François (PU - Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre-La Défense)***140


Anthropologie et dynamiqu<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong>Travailleurs hautement qualifiés, approche terrain et expertise.Détours dans l<strong>es</strong> catégori<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> institutions et l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> de la rechercheJean-Luc Bédard (chercheur – INRS - Centre Urbanisation Culture Société, Montréal)<strong>No</strong>us proposons trois défis liés à l’analyse de milieux de travail québécois : 1) La perspectivein<strong>du</strong>ctive à propos <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs de travailleurs manufacturiers : détenteurs de savoirscomplex<strong>es</strong>, ceux-ci doivent répondre aux comman<strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> clients et au r<strong>es</strong>pect de norm<strong>es</strong>dans un contexte de mondialisation, juste-à-temps, haute valeur ajoutée et flux ten<strong>du</strong>s. Lareconnaissance de c<strong>es</strong> compétenc<strong>es</strong> <strong>es</strong>t problématique parce que c<strong>es</strong> travailleurs ne fontpas partie ni <strong>du</strong> champ de « l’économie <strong>du</strong> savoir » ni ne sont reconnus comme « travailleurshautement qualifiés ». La dévalorisation <strong>d<strong>es</strong></strong> métiers s’ajoute aux pr<strong>es</strong>sions démographiqu<strong>es</strong>,menant à <strong>d<strong>es</strong></strong> pénuri<strong>es</strong> appréhendé<strong>es</strong>. 2) L’approche in<strong>du</strong>ctive <strong>es</strong>t confrontéeà l’évaluation par l<strong>es</strong> pairs issus d’autr<strong>es</strong> disciplin<strong>es</strong>. 3) L<strong>es</strong> exigenc<strong>es</strong> éthiqu<strong>es</strong> posent <strong>d<strong>es</strong></strong>défis importants dans la con<strong>du</strong>ite de la recherche. Il devient difficile, par exemple, derecueillir <strong>d<strong>es</strong></strong> donné<strong>es</strong> et garantir le « libre consentement ». C<strong>es</strong> défis soulèvent <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeuxpropr<strong>es</strong> à la place de l’anthropologie en recherche sociale.jean-luc.bedard@ucs.inrs.caLe travail entre g<strong>es</strong>te technique et ordre social chez l<strong>es</strong> anthropologu<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> sociologu<strong>es</strong>Alexandra Bidet (CR - Centre Maurice Halbwachs - CNRS, EHESS, ENS)François Vatin (PU - Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre-La Défense)Peut-on proposer une définition anthropologique <strong>du</strong> travail ? Qu’ont en commun l<strong>es</strong>contributions de Dewey, Leroi-Gourhan et Marx ? Entre le maintien d’une longue traditionanthropologique affirmant l’existence de « sociétés sans travail » et une anthropologietechnique qui voit là une formule aporétique, cette qu<strong>es</strong>tion, a priori très nominaliste,<strong>es</strong>t au cœur <strong>d<strong>es</strong></strong> débats sociaux, mais aussi de la nouvelle alliance entre anthropologie etsociologie qu’appelle le travail contemporain. La référence à l’anthropologie n’<strong>es</strong>t plus,contrairement à un préjugé fréquent chez l<strong>es</strong> sociologu<strong>es</strong>, synonyme d’<strong>es</strong>sentialisme oude méconnaissance de la spécificité d’une époque moderne ou d’une société salariale.Elle pointe la néc<strong>es</strong>sité d’aborder le travail à partir <strong>du</strong> mode proprement hominien derapport au milieu. On peut alors saisir l<strong>es</strong> valeurs et l<strong>es</strong> norm<strong>es</strong> qui émergent <strong>du</strong> travail,leurs liens avec le travail-institution, et l’historicité <strong>d<strong>es</strong></strong> form<strong>es</strong> à la fois technicienn<strong>es</strong> etsocial<strong>es</strong> <strong>du</strong> travail.alexandra.bidet@ens.frvatin@u-paris10.fr141


Anthropologie <strong>du</strong> travail et de l’entrepriseLa connaissance <strong>es</strong>t-elle indépendante de la méconnaissance ?Scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong>, démocratie et rapports de domination sous hégémonie néo-libéraleLaurence Boutinot (chercheure – CIRAD)Patrick Pillon (CR1 – IRD)L’idéologie néo-libérale relie la notion de « société de la connaissance » à celle de « développementpar la démocratisation ». « Connaissance » et « concertation » deviennentdeux pôl<strong>es</strong> à partir <strong>d<strong>es</strong></strong>quels l<strong>es</strong> populations sont appelé<strong>es</strong> à se rassembler. Cette communicationsoutient que le développement de la connaissance a pour limite l<strong>es</strong> néc<strong>es</strong>sitésd’un développement équivalent de la méconnaissance, de l’acculturation aux idéologi<strong>es</strong>dominant<strong>es</strong> et de l’opacification <strong>du</strong> réel. Science, chercheurs et universitair<strong>es</strong> sont constituésen tant qu’acteurs stratégiqu<strong>es</strong>, auxquels il <strong>es</strong>t tout à la fois demandé de pro<strong>du</strong>ire <strong>d<strong>es</strong></strong>connaissanc<strong>es</strong> et de la méconnaissance. À partir de situations sénégalais<strong>es</strong>, il sera montréque ne sont en place que de nouvell<strong>es</strong> modalités idéologiqu<strong>es</strong> et pratiqu<strong>es</strong> d’intégration<strong>d<strong>es</strong></strong> populations à la perpétuation d’un système d’intérêts opposés, dans lequel « démocratie», « connaissance » et « concertation » ne sont que de nouveaux lieux de naturalisation<strong>d<strong>es</strong></strong> rapports sociaux et la méconnaissance, une néc<strong>es</strong>sité politique majeure.boutinot@cirad.frpatrick.pillon@ird.frL<strong>es</strong> salariés <strong>du</strong> mouvement <strong>d<strong>es</strong></strong> chômeurs en FranceSeung Yeon Kim (chercheur - IIAC-LAIOS)L<strong>es</strong> « salariés » dont je parle ici sont <strong>d<strong>es</strong></strong> militants embauchés par le mouvement. Ausein <strong>d<strong>es</strong></strong> mouvements sociaux, la catégorie <strong>d<strong>es</strong></strong> salariés se distingue de celle <strong>d<strong>es</strong></strong> simpl<strong>es</strong>militants en ceci qu’ils sont rétribués, soit directement par l’organisation, soit à traversune subvention de l’Etat. Leur travail <strong>es</strong>t toujours considéré par eux-mêm<strong>es</strong> comme <strong>du</strong>militantisme, mais il arrive souvent qu’il soit récusé par l<strong>es</strong> autr<strong>es</strong> militants, qui le voientcomme un profit indivi<strong>du</strong>el et un obstacle au mouvement social. J’examinerai ici l<strong>es</strong>divers rôl<strong>es</strong> et identifications <strong>d<strong>es</strong></strong> salariés au sein <strong>du</strong> mouvement <strong>d<strong>es</strong></strong> chômeurs en France.L<strong>es</strong> quatre principal<strong>es</strong> organisations de chômeurs, AC !, l’APEIS, le MNCP et le Comitéchômeurs,ont chacune développé un système salarial différent. Je rechercherai commentse définissent le travail, le militantisme et l<strong>es</strong> rémunérations, dans <strong>d<strong>es</strong></strong> organisations dontle niveau de collectivité et de sécurité salariale varie.th<strong>es</strong>imps@hotmail.com142


Anthropologie et dynamiqu<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong>L<strong>es</strong> modalités de connaissance <strong>d<strong>es</strong></strong> ouvriers sous le prisme <strong>d<strong>es</strong></strong> apprentissag<strong>es</strong>.Le moment hypothético-dé<strong>du</strong>ctif <strong>du</strong> sens pratiqueChristian Martinez Perez (ATER - CRESPPA-GTM)Lorsqu’on analyse l<strong>es</strong> savoirs ouvriers en mobilisant le prisme <strong>d<strong>es</strong></strong> apprentissag<strong>es</strong>, onenrichit la conception <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs pratiqu<strong>es</strong>. En sollicitant l<strong>es</strong> donné<strong>es</strong> issu<strong>es</strong> de deuxterrains (<strong>d<strong>es</strong></strong> ateliers de chaudronnerie et une entreprise d’aéronautique), je vais mettre enévidence le moment proprement proactif et hypothético-dé<strong>du</strong>ctif de toute acquisitioncognitive ouvrière. En effet, s’il <strong>es</strong>t indéniable que l<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> ouvrièr<strong>es</strong> procèdentd’une inférence in<strong>du</strong>ctive de règl<strong>es</strong> d’action à partir de l’expérience d’un ensemble <strong>d<strong>es</strong></strong>ituations de travail, l’analyse de c<strong>es</strong> situations pris<strong>es</strong> une à une met en évidence que lapro<strong>du</strong>ction de savoirs procède également par le t<strong>es</strong>t d’hypothès<strong>es</strong> d’action, infirmé<strong>es</strong> ouconfirmé<strong>es</strong> par le résultat de l’action, donc par une démarche hypothético-dé<strong>du</strong>ctive. Cetexposé va chercher à mettre en évidence la pertinence <strong>d<strong>es</strong></strong> catégori<strong>es</strong> de la dé<strong>du</strong>ction etde la posture hypothético-dé<strong>du</strong>ctive dans l’analyse <strong>du</strong> mode de connaissance <strong>d<strong>es</strong></strong> populationsouvrièr<strong>es</strong>.christian.martinez@ens.frEthnographier l<strong>es</strong> liens entre travail et domicile.Ethnologie et sociologie, manièr<strong>es</strong> de traiter un qu<strong>es</strong>tionnement (1970-2010)Anne Monjaret (Université Paris V - CERLIS UMR 8070 CNRS)L<strong>es</strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> de vie, qu’ils soient prof<strong>es</strong>sionnels, résidentiels ou autr<strong>es</strong>, sont <strong>d<strong>es</strong></strong> territoir<strong>es</strong>que l<strong>es</strong> ethnograph<strong>es</strong> <strong>du</strong> domaine français, ethnologu<strong>es</strong> et sociologu<strong>es</strong>, n’ont pas négligéset ne négligent toujours pas. Comment c<strong>es</strong> derniers l<strong>es</strong> ont-ils interrogés ? Ont-ilspréféré l<strong>es</strong> étudier en l<strong>es</strong> distinguant ou en l<strong>es</strong> articulant ? Autrement dit, ont-ils pris enconsidération l<strong>es</strong> liens qui existent entre c<strong>es</strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> ? Si oui, quand, de quell<strong>es</strong> façons etpourquoi ? Quel intérêt y a-t-il à ethnographier l<strong>es</strong> liens entre travail et domicile ? Quell<strong>es</strong>sont l<strong>es</strong> circonstanc<strong>es</strong> d’émergence <strong>d<strong>es</strong></strong> nouveaux qu<strong>es</strong>tionnements ? Pour répondre à c<strong>es</strong>qu<strong>es</strong>tions, nous nous proposons de revisiter l<strong>es</strong> travaux de c<strong>es</strong> ethnograph<strong>es</strong>, et ce à partir<strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 1970, période où l’ethnologie contemporaine de la France, se développe. Cetexercice épistémologique n’<strong>es</strong>t pas seulement l’occasion de dr<strong>es</strong>ser un premier tableauanalytique sur le sujet mais, au-delà <strong>du</strong> cas de figure, il <strong>es</strong>t surtout le moyen d’apporter unaperçu sur l<strong>es</strong> dynamiqu<strong>es</strong> de la connaissance ethnographique sur près de quarante ans. anne.monjaret@paris<strong>d<strong>es</strong></strong>cart<strong>es</strong>.fr143


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 44Discours politiqu<strong>es</strong> et construction de la réalitéCoordination :Antoine Pécoud (antoinepecoud@hotmail.com)Toute action collective implique un corpus de discours et de représentations, qui fournissentun sens à la réalité qui fait l’objet de cette action et un cadre cognitif aux acteursimpliqués dans ce proc<strong>es</strong>sus. Cette s<strong>es</strong>sion rassemble plusieurs étu<strong>d<strong>es</strong></strong> de cas dont l’objectifcommun <strong>es</strong>t d’analyser l<strong>es</strong> rapports entre discours, construction de la réalité et politique,enten<strong>du</strong>e au sens large comme toute entreprise <strong>d<strong>es</strong></strong>tinée à modifier ou refaçonnerla réalité.Intervenants :Hérard Marianne (chercheure – Université Paris 8 - FDPCE (Force <strong>d<strong>es</strong></strong> droits) EA4397)Le Courant Stefan (doctorant – LESC)Leroux Benoît (doctorant - EHESS)Pécoud Antoine (UNESCO & URMIS – Université Paris 7)Shapiro Samuel (chercheur indépendant)***144


Anthropologie et dynamiqu<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong>Une approche anthropologique <strong>d<strong>es</strong></strong> politiqu<strong>es</strong> publiqu<strong>es</strong>Marianne Hérard (chercheure – Université Paris 8 - FDPCE (Force <strong>d<strong>es</strong></strong> droits) EA4397)Cette contribution traite de la multiplicité <strong>d<strong>es</strong></strong> registr<strong>es</strong> de la connaissance : ordinair<strong>es</strong>,savants, experts. La perspective anthropologique commune à c<strong>es</strong> trois registr<strong>es</strong> se singularisepar le fait de mettre « l<strong>es</strong> gens » au centre <strong>d<strong>es</strong></strong> analys<strong>es</strong>. Dans l<strong>es</strong> cas de pro<strong>du</strong>ctionde savoirs experts, où l’enquête auprès <strong>d<strong>es</strong></strong> gens n’<strong>es</strong>t pas pertinente, garder en lignede mire la qu<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong> gens <strong>es</strong>t <strong>es</strong>sentiel. Lors d’une recherche sur l’intercommunalitéà l’épreuve <strong>d<strong>es</strong></strong> faits et le jeu <strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs institutionnels, j’ai souhaité que l<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong>publiqu<strong>es</strong> soient à l’épreuve de la catégorie d’habitant. L’hypothèse était que le contenusubstantiel <strong>d<strong>es</strong></strong> politiqu<strong>es</strong> intercommunal<strong>es</strong> était sous condition d’énoncés politiqu<strong>es</strong> surla ville, notamment sur la ville <strong>d<strong>es</strong></strong> habitants. La connaissance engagée était cert<strong>es</strong> limitéemais <strong>es</strong>sentielle sur la qu<strong>es</strong>tion de la ville pour qui ? C’<strong>es</strong>t tout l’intérêt d’une analyseanthropologique <strong>d<strong>es</strong></strong> politiqu<strong>es</strong> publiqu<strong>es</strong> qui interroge la place réellement octroyée auxgens.marianne.herard@wanadoo.frApprendre à être un sans-papier, devenir un clan<strong>d<strong>es</strong></strong>tinStefan Le Courant (doctorant – LESC)Pour garantir leur présence en France, l<strong>es</strong> étrangers en situation irrégulière ont recoursà tout un registre de savoirs partagés. C<strong>es</strong> savoirs sont acquis au contact d’amis, demembr<strong>es</strong> de la famille, de connaissanc<strong>es</strong> dans la même situation administrative et, quandils arrivent à échapper à l’expulsion, au cours d’enfermements dans <strong>d<strong>es</strong></strong> centr<strong>es</strong> de rétentions.C<strong>es</strong> échang<strong>es</strong> participent d’un savoir commun propre aux sans-papiers. Maischaque arr<strong>es</strong>tation vient rappeler, à titre indivi<strong>du</strong>el, la possibilité de l’expulsion qui plan<strong>es</strong>ur tout étranger en situation irrégulière, participant ainsi à la mise en lumière de l’irrégularitéde la situation administrative. C<strong>es</strong> arr<strong>es</strong>tations et c<strong>es</strong> enfermements empêchenttoute tentative de régularisation – au minimum le temps où la m<strong>es</strong>ure d’expulsion r<strong>es</strong>teactive – et confinent c<strong>es</strong> étrangers en situation irrégulière à l’usage de l’illicite pour garantirleur présence en France. Ré<strong>du</strong>isant ainsi l<strong>es</strong> étrangers en situation irrégulière au statutde clan<strong>d<strong>es</strong></strong>tin.stefanlecourant@yahoo.fr145


Discours politiqu<strong>es</strong> et construction de la réalitéAnthropologie de l’alternative sociale et réflexivitéBenoît Leroux (doctorant - EHESS)<strong>No</strong>us proposons de mener un qu<strong>es</strong>tionnement épistémologique autour d’une analyseréflexive de dix anné<strong>es</strong> de travaux de recherch<strong>es</strong> ethnologiqu<strong>es</strong> et sociologiqu<strong>es</strong>. J’ai étudiésucc<strong>es</strong>sivement trois group<strong>es</strong> sociaux s’inscrivant dans une dynamique d’alternativ<strong>es</strong>ociale : <strong>d<strong>es</strong></strong> famill<strong>es</strong> « néo-rural<strong>es</strong> » réhabilitant un hameau abandonné pour en faire un «éco-village » ; le mouvement Motivé-e-s de Toulouse en 2001 qui incarnait alors le projetd’une « démocratie participative » ; et le milieu de l’agriculture biologique défendant unnouveau paradigme agricole. Or, l’étude de c<strong>es</strong> trois objets pro<strong>du</strong>it <strong>d<strong>es</strong></strong> résultats similair<strong>es</strong>: l’alternative enchantée portée par l<strong>es</strong> discours et l<strong>es</strong> représentations indigèn<strong>es</strong> <strong>es</strong>tcontredite par une réalité sociale où dominent l<strong>es</strong> logiqu<strong>es</strong> de repro<strong>du</strong>ctions structurell<strong>es</strong>.À chaque fois, l’étude <strong>d<strong>es</strong></strong> possibilités d’alternativ<strong>es</strong> social<strong>es</strong> à l’ordre établi con<strong>du</strong>it à uneconclusion wébérienne d’un « désenchantement <strong>du</strong> monde ». Comment interroger etcomprendre c<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus ?b.leroux@eh<strong>es</strong>s.frNaissance d’une représentation internationale <strong>d<strong>es</strong></strong> migrationsAntoine Pécoud (UNESCO & URMIS – Université Paris 7)Depuis environ 2000, l<strong>es</strong> migrations international<strong>es</strong> ont fait l’objet d’une pro<strong>du</strong>ction inéditede rapports internationaux et sont en bonne place dans l’agenda de la « communautéinternationale » et <strong>d<strong>es</strong></strong> agenc<strong>es</strong> intergouvernemental<strong>es</strong>. Cela débouche sur la pro<strong>du</strong>ctiond’un corpus analytique et normatif, puisque c<strong>es</strong> rapports proposent à la fois un cadrede compréhension <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux migratoir<strong>es</strong> et un ensemble de recommandations sur lamanière dont ell<strong>es</strong> devraient être ‘géré<strong>es</strong>’ par l<strong>es</strong> Etats. En s’appuyant notamment sur l<strong>es</strong>travaux anthropologiqu<strong>es</strong> consacrés à la policy, cette contribution analyse le contenu dece corpus et sa tentative d’ordonner une réalité – l<strong>es</strong> déplacements de personne – jugéeincertaine et menaçante, notamment par le biais de la création de catégori<strong>es</strong> permettantà la fois de penser l<strong>es</strong> migrations et d’agir sur ell<strong>es</strong>. La capacité <strong>du</strong> discours à dépasserl<strong>es</strong> antagonism<strong>es</strong> (entre pays de départ et de <strong>d<strong>es</strong></strong>tination, par exemple) et de pro<strong>du</strong>ire unconsensus rhétorique à partir d’intérêts divergents sera aussi mise en évidence.146antoinepecoud@hotmail.com


Anthropologie et dynamiqu<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong>Connaissanc<strong>es</strong> gouvernementale et populaire de l’interculturalisme au QuébecSamuel Shapiro (chercheur indépendant)<strong>No</strong>us nous proposons d’examiner le nationalisme sous étatique en étudiant en profondeurl<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong> québécois<strong>es</strong> sur la g<strong>es</strong>tion de la diversité ethnoculturelle depuis l<strong>es</strong> anné<strong>es</strong>1960. Cette politique – l’interculturalisme – <strong>es</strong>t devenue l’un <strong>d<strong>es</strong></strong> piliers d’une identitédistincte pour le Québec, et ce, malgré le fait que le gouvernement n’a jamais définis<strong>es</strong> contours primordiaux de façon explicite. Il existe donc <strong>d<strong>es</strong></strong> divergenc<strong>es</strong> entre l’interculturalismeaux niveaux gouvernemental et populaire. À la lumière <strong>du</strong> développement del’approche québécoise à la g<strong>es</strong>tion de la diversité culturelle, ethnique, et religieuse, nouspourrons voir si, comment et jusqu’à quel point l’interculturalisme représente un effortde repenser l<strong>es</strong> fondements historiqu<strong>es</strong> de la nation québécoise, tout particulièrementl’ethnie, la religion, et la langue. Au plan théorique, nous situerons notre analyse commeune contribution à l’anthropologie <strong>du</strong> nationalisme, <strong>d<strong>es</strong></strong> institutions, et <strong>d<strong>es</strong></strong> politiqu<strong>es</strong> (<strong>du</strong>pluralisme).shapirosamuel@gmail.com147


Congrès AFEA <strong>2011</strong>L<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> numériqu<strong>es</strong>Atelier 8Coordination :Sophie Houdart (sophie.houdart@mae.u-paris10.fr)L’ambition de cette s<strong>es</strong>sion <strong>es</strong>t d’intro<strong>du</strong>ire, au moyen d’ethnographi<strong>es</strong>, la possibilitéd’envisager l<strong>es</strong> chos<strong>es</strong> autrement en conférant aux éléments constitutifs <strong>d<strong>es</strong></strong> technologi<strong>es</strong>numériqu<strong>es</strong> à la fois une ontologie (entendons par là une certaine autonomie et<strong>d<strong>es</strong></strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> d’action spécifique) et une matérialité – une matérialité d’un certain type,qui engage ceux qui la manipulent dans <strong>d<strong>es</strong></strong> actions singulièr<strong>es</strong>, comme le recours à <strong>d<strong>es</strong></strong>logiciels ou <strong>d<strong>es</strong></strong> bas<strong>es</strong> de donné<strong>es</strong>. Dès lors qu’on aborde l<strong>es</strong> technologi<strong>es</strong> numériqu<strong>es</strong> enconsidérant l<strong>es</strong> qualités et propriétés de la matière numérique, surgissent sous un nouveaujour <strong>d<strong>es</strong></strong> qu<strong>es</strong>tions comme celle de la maniabilité : Comment, par exemple, concevoir un<strong>es</strong>pace d’accumulation que l’on puisse manier? Comment infographie-t-on l<strong>es</strong> objets ?De quelle nature sont l<strong>es</strong> relations entre <strong>d<strong>es</strong></strong> êtr<strong>es</strong> numériqu<strong>es</strong> ? <strong>No</strong>us chercherons àrendre compte de certains <strong>d<strong>es</strong></strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> d’existence <strong>d<strong>es</strong></strong> êtr<strong>es</strong> numériqu<strong>es</strong> en l<strong>es</strong> envisageantdans toute leur complexité, plutôt que sur l’opposition bancale entre réel et virtuel, entrevérité et falsification, ou suivant l’impact <strong>d<strong>es</strong></strong> technologi<strong>es</strong> numériqu<strong>es</strong> sur l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong>de savoir contemporain<strong>es</strong>.***Intervenants :Tiziana Beltrame Nicoletta (doctorante - LESC)Boutet Manuel (chercheur - CESAER)Broqua Christophe (chercheur - SOPHIAPOL-LASCO)Cohen Anouk (doctorante - LESC)Houdart Sophie (chercheure - LESC)Jungen Christine (chercheure - IIAC/LAU)Rivoal Isabelle (chercheure - LESC)148


La toile de Pénélope au musée : décomposer et recomposer une base de donné<strong>es</strong>Nicoletta Tiziana Beltrame (doctorante - LESC)L’objectif de cette communication <strong>es</strong>t de présenter la numérisation d’une base de donné<strong>es</strong>muséale. Le transfert <strong>d<strong>es</strong></strong> informations <strong>du</strong> papier au numérique implique une tra<strong>du</strong>ction<strong>d<strong>es</strong></strong> donné<strong>es</strong> qui sont ainsi reconfiguré<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> changements de matière et deplace <strong>d<strong>es</strong></strong> donné<strong>es</strong> engendrent la création de nouvell<strong>es</strong> trajectoir<strong>es</strong> de construction <strong>du</strong>savoir sur l<strong>es</strong> collections <strong>du</strong> musée, grâce aux possibilités de manipulation permis<strong>es</strong> parla matière numérique. Dans ce cadre, la technologie numérique n’<strong>es</strong>t pas perçue commemedium de l’action humaine, dont il en serait l’extension. Il s’agit de la traiter commeun milieu ambiant où coexistent <strong>d<strong>es</strong></strong> entités hétérogèn<strong>es</strong> provenant de la sphère de l’infinitésimalqui, ensemble, sont constitutiv<strong>es</strong> de la société de l’information (réf. à Tarde). Ils’agit de comprendre l<strong>es</strong> dispositifs mis en place pour l<strong>es</strong> capturer dans <strong>d<strong>es</strong></strong> proc<strong>es</strong>sus decréation de la connaissance.belletrame@gmail.comStyl<strong>es</strong> et apprentissag<strong>es</strong> informels sur l<strong>es</strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> en ligneManuel Boutet (chercheur - CESAER)Anthropologie et nouvell<strong>es</strong> technologi<strong>es</strong><strong>No</strong>tre communication s’appuie sur l’ethnographie que nous avons menée pendant cinqans au sein d’un jeu web francophone franco-belge dénommé « Mountyhall, la terre<strong>d<strong>es</strong></strong> trõlls ». Sur cet <strong>es</strong>pace de jeu en ligne, la socialisation mêle rapports aux humainset aux techniqu<strong>es</strong>. <strong>No</strong>us montrons ici qu’un <strong>d<strong>es</strong></strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de transmission entre joueurs<strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> informell<strong>es</strong> sur le « face à écran » <strong>es</strong>t la construction et le partage <strong>d<strong>es</strong></strong>tyl<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> « styl<strong>es</strong> » ne sont pas conçus ici comme la manif<strong>es</strong>tation superficielle d’uneculture. Ils ont deux propriétés : l’absence de style suscite le soupçon chez le praticienexpérimenté ; et chaque style <strong>es</strong>t une mise en concordance d’éléments hétérogèn<strong>es</strong>. Ladynamique stylistique <strong>es</strong>t ainsi dans l<strong>es</strong> mon<strong>d<strong>es</strong></strong> numériqu<strong>es</strong> l’un <strong>d<strong>es</strong></strong> outils de la construction<strong>d<strong>es</strong></strong> identités collectiv<strong>es</strong>, y compris dans leurs aspects hors ligne, sans néc<strong>es</strong>siter nirencontre ni explicitation – l<strong>es</strong>quell<strong>es</strong> peuvent parfois détruire la spontanéité <strong>d<strong>es</strong></strong> rapportsentre participants.manuel.boutet@free.frL<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> d’Internet par l<strong>es</strong> homm<strong>es</strong> ayant <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> homosexuell<strong>es</strong> à AbidjanChristophe Broqua (chercheur - SOPHIAPOL-LASCO)À Abidjan, Internet constitue un outil de rencontre très utilisé par l<strong>es</strong> homm<strong>es</strong> qui ont<strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> homosexuell<strong>es</strong>. Cette communication propose l<strong>es</strong> résultats d’une enquêteethnographique sur ce thème réalisée entre juin 2009 et novembre 2010, reposant à la foissur une analyse de contenu <strong>d<strong>es</strong></strong> sit<strong>es</strong> de rencontre et sur <strong>d<strong>es</strong></strong> entretiens menés avec <strong>d<strong>es</strong></strong>149


L<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> numériqu<strong>es</strong>usagers, en ligne ou en face-à-face. Alors que l<strong>es</strong> enquêt<strong>es</strong> sur l’homosexualité en Afriqu<strong>es</strong>e développent depuis le début <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 2000, l’approche ethnographique <strong>d<strong>es</strong></strong> usag<strong>es</strong>d’Internet s’avère particulièrement utile pour appréhender de nombreux aspects de la vie<strong>d<strong>es</strong></strong> homm<strong>es</strong> qui ont <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> homosexuell<strong>es</strong> à Abidjan, concernant notamment l<strong>es</strong>pratiqu<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> identités sexuell<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> form<strong>es</strong> relationnell<strong>es</strong> ou conjugal<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> stratégi<strong>es</strong>d’évitement <strong>d<strong>es</strong></strong> risqu<strong>es</strong> de stigmatisation, l<strong>es</strong> logiqu<strong>es</strong> d’extraversion ou l<strong>es</strong> projets migratoir<strong>es</strong>,enfin l<strong>es</strong> constructions de soi entre local et global.broquachristophe@yahoo.frL’autorité <strong>du</strong> caractère numérique.Ou comment mettre en page un livre à Casablanca et à Rabat (Maroc)Anouk Cohen (doctorante - LESC)A Casablanca et à Rabat, l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> livre, de la lecture, de l’écriture et de l’éditionsont en train d’être redéfini<strong>es</strong>, notamment par l’émergence <strong>d<strong>es</strong></strong> nouvell<strong>es</strong> technologi<strong>es</strong>.Dans le cadre de cet atelier, j’étudierai plus particulièrement l’étape <strong>du</strong> prépr<strong>es</strong>se, situéeentre l’éditeur et l’imprimeur. Elle consiste à préparer la mise en page <strong>du</strong> manuscrit c’<strong>es</strong>tà-direà structurer le corps <strong>du</strong> texte de façon à rendre sa lecture lisible et à lui appliquerl’architecture d’un livre. De quelle(s) manière(s) s’effectue le passage d’un format à unautre ? Comment, lors de la phase de composition, un document change-t-il de matérialitéen se voyant attribuer une nouvelle structure obtenue à partir de la réorganisationd’une substance numérique ? Le travail de mise en page <strong>es</strong>t réalisé par un compositeur quin’agit pas seul mais doit tenir compte <strong>du</strong> caractère ainsi qu’obéir à la nature de la lettre età l’autorité qu’elle exerce. Dans quelle m<strong>es</strong>ure l<strong>es</strong> caractèr<strong>es</strong> imposent-ils au metteur enpage d’avoir recours à <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> spécifiqu<strong>es</strong> ? Et quell<strong>es</strong> sont-ell<strong>es</strong> ? Au Maroc, le secteur<strong>du</strong> livre <strong>es</strong>t bilingue, une particularité qui con<strong>du</strong>it à interroger l’autorité <strong>du</strong> caractèrearabe et <strong>du</strong> caractère français et à voir dans quelle m<strong>es</strong>ure ils interfèrent différemment surl<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> de mise en page.anouk.cohen@wanadoo.frSort<strong>es</strong> de Flat land. L<strong>es</strong> mis<strong>es</strong> à plat <strong>du</strong> monde dans l<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>sins architecturauxSophie Houdart (chercheure - LESC)L’ère de la « post-information » génère, dans le milieu philosophique notamment, unegalaxie conceptuelle en « dé- »: dématérialisation, déterritorialisation, décontextualisation,accélération, in<strong>du</strong>it<strong>es</strong> par le cybermonde, qui pointent le plus souvent un devenir dramatique: dire la fin d’un monde <strong>du</strong>quel on perdrait, néc<strong>es</strong>sairement, de la matière, <strong>du</strong> territoire,<strong>du</strong> contexte, <strong>du</strong> temps, de l’<strong>es</strong>pace, <strong>d<strong>es</strong></strong> relations humain<strong>es</strong>, <strong>du</strong> corps, <strong>du</strong> toucher,<strong>d<strong>es</strong></strong> valeurs, etc. Prenant cette tendance à rebours, il s’agit, dans cette communication,d’interroger plutôt : Quelle <strong>es</strong>pèce de concrétude ou de matérialité offrent l<strong>es</strong> panopli<strong>es</strong>150


numériqu<strong>es</strong> ? Je m’intér<strong>es</strong>serai tout particulièrement à la constitution et aux usag<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>bas<strong>es</strong> de donné<strong>es</strong> d’imag<strong>es</strong> servant à la composition de <strong>d<strong>es</strong></strong>sins en perspective, conçuspar ordinateur, dans l<strong>es</strong> agenc<strong>es</strong> d’architecture. Véritabl<strong>es</strong> catalogu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>tinés à « booster» l’imagination, c<strong>es</strong> bas<strong>es</strong> de donné<strong>es</strong> affichent <strong>d<strong>es</strong></strong> procédés d’ontologisation <strong>du</strong> réelsinguliers, en mettant sur un même plan <strong>d<strong>es</strong></strong> objets figuratifs hétérogèn<strong>es</strong> : <strong>d<strong>es</strong></strong> élémentsd’architecture, <strong>d<strong>es</strong></strong> cieux, <strong>d<strong>es</strong></strong> arbr<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong> artefacts et aussi <strong>d<strong>es</strong></strong> personnag<strong>es</strong> humains.sophie.houdart@mae.u-paris10.frEntrer dans la matière : la numérisation de documents d’archiv<strong>es</strong>Christine Jungen (chercheure - IIAC/LAU)Anthropologie et nouvell<strong>es</strong> technologi<strong>es</strong>En Égypte, l<strong>es</strong> institutions spécialisé<strong>es</strong> dans la conservation d’archiv<strong>es</strong> ou de manuscritss’engagent aujourd’hui dans une numérisation à grande échelle de leurs fonds. La r<strong>es</strong>tauration<strong>d<strong>es</strong></strong> pièc<strong>es</strong> original<strong>es</strong> s’accompagne ainsi aujourd’hui d’une systématisation de lanumérisation, conçue comme nouvelle forme d’accès aux documents. Dans le cas <strong>d<strong>es</strong></strong> documentsd’archiv<strong>es</strong> et/ou documents historiqu<strong>es</strong>, la numérisation offre ainsi aujourd’huiun éventail de possibilités et outils inédits pour copier, repro<strong>du</strong>ire et manipuler un document.Qu’implique, dans ce cadre, numériser un document ? Qu’<strong>es</strong>t-ce qui <strong>es</strong>t transféré,repro<strong>du</strong>it, oblitéré ou créé lors d’un proc<strong>es</strong>sus de numérisation ? Je propose ici d’aborderl<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> de numérisation comme <strong>d<strong>es</strong></strong> opérations de tra<strong>du</strong>ction (de matièr<strong>es</strong>, d’informations,de qualités) qui déstabilisent un document, en décentrent l’identité, en décalentl<strong>es</strong> rapports entre fond/forme, original/copie, et fabriquent de nouvell<strong>es</strong> entré<strong>es</strong> poursaisir et « pénétrer » l<strong>es</strong> documents.christinejungen@gmail.com«<strong>No</strong>us voulons nous enthousiasmer!» Manipulations numériqu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> discours politiqu<strong>es</strong>par l<strong>es</strong> jeun<strong>es</strong> LibanaisIsabelle Rivoal (chercheure - LESC)Le Liban contemporain se caractérise par <strong>d<strong>es</strong></strong> oppositions virulent<strong>es</strong> entre partis politiqu<strong>es</strong>.La parodie, l<strong>es</strong> sketchs, l<strong>es</strong> insult<strong>es</strong> sont une dimension centrale de la politiqueau quotidien dans cette société où il n’y a d’existence sociale qu’en relation à <strong>d<strong>es</strong></strong> leaders(za’îm). C’<strong>es</strong>t dans ce contexte que la manipulation <strong>d<strong>es</strong></strong> outils numériqu<strong>es</strong> a pris unedimension importante pour l<strong>es</strong> jeun<strong>es</strong> libanais. J’analyserai deux typ<strong>es</strong> de matériaux numériqu<strong>es</strong>: mixag<strong>es</strong> (discours politiqu<strong>es</strong> & musique) diffusés sur support CD et vidéos deparodi<strong>es</strong> diffusé<strong>es</strong> sur youtube. Je m’attacherai à dégager l<strong>es</strong> opérations de manipulationautour de la figure <strong>du</strong> leader et <strong>du</strong> jeu politique comme stratégi<strong>es</strong> d’appropriation par l<strong>es</strong>jeun<strong>es</strong> d’un positionnement politique. Je chercherai à comprendre comment c<strong>es</strong> créationscirculent selon un mode d’existence propre et agissent en construisant <strong>d<strong>es</strong></strong> modalitésrelationnell<strong>es</strong> particulièr<strong>es</strong>.isabelle.rivoal@mae.u-paris10.fr151


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 22La circulation <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs en anthropologie visuelle.Cyberanthropologie et Humanités numériqu<strong>es</strong>Coordination :Sophie Accolas (sophieaccolas@yahoo.fr)Brice Ahounou (brice3221@yahoo.fr)Dans cet atelier, nous aborderons le statut <strong>d<strong>es</strong></strong> imag<strong>es</strong> à travers l’objet numérique et leurdiffusion dans le Cyber<strong>es</strong>pace. Si la Cyberanthropologie <strong>es</strong>t l’étude <strong>d<strong>es</strong></strong> rapports entre l<strong>es</strong>technologi<strong>es</strong> numériqu<strong>es</strong> et l’humain, de la mise en réseau, de la libre circulation d’objetsvirtuels et <strong>du</strong> don, alors quels sont l<strong>es</strong> nouveaux rapports entre cette forme de diffusionà une communauté virtuelle élargie et celle <strong>d<strong>es</strong></strong> pro<strong>du</strong>ctions anthropologiqu<strong>es</strong> acc<strong>es</strong>sibl<strong>es</strong>à un public plus r<strong>es</strong>treint. Quels sont l<strong>es</strong> nouveaux moyens qui faciliteraient la circulationgénéralisée <strong>d<strong>es</strong></strong> Visual studi<strong>es</strong> ? <strong>No</strong>us chercherons à interroger la place qu’accordela recherche visuelle au libre accès <strong>d<strong>es</strong></strong> œuvr<strong>es</strong> anthropologiqu<strong>es</strong> audiovisuell<strong>es</strong>, photographiqu<strong>es</strong>et multimédia. Comment se positionnent l<strong>es</strong> chercheur.e.s vis-à-vis de leurspro<strong>du</strong>ctions dans l’<strong>es</strong>pace médiatique? Quelle réflexion avoir sur c<strong>es</strong> nouveaux supportsde diffusion <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs ?***Intervenants :De Pablo Elisabeth (attachée de recherche - FMSH, Equipe Sémiotique Cognitive et <strong>No</strong>uveaux MédiasESCoM)D<strong>es</strong>lis Jirasri (Ingénieur d’étu<strong>d<strong>es</strong></strong> - FMSH, Equipe Sémiotique Cognitive et <strong>No</strong>uveaux Médias ESCoM)Dole-Louveau de la Guigneraye Christine (docteur - Phanie, Centre de l’ethnologie et de l’Image)Duteil-Ogata Fabienne (docteur - IIAC CNRS/EHESS UMR 8177)Michau Nadine (MCF - Université de Tours)Rougeon Santi Marina (doctorante - Université Lumière Lyon 2, CREA, UFBA, Brésil)Savignac Emmanuelle (MCF - Université Paris 3 Sorbonne nouvelle)Thomas Erika (MCF - Cinéma et Audiovisuel, Université Catholique de Lille - IRCAV Paris 3 Sorbonnenouvelle)Willemont Jacqu<strong>es</strong> (Anthropologue, cinéaste)152


Développement d’un environnement de travail pour la g<strong>es</strong>tion et l’exploitation d’archiv<strong>es</strong> audiovisuell<strong>es</strong>.Etude de cas : l<strong>es</strong> Archiv<strong>es</strong> Rencontre <strong>d<strong>es</strong></strong> Cultur<strong>es</strong> ou comment maintenir <strong>d<strong>es</strong></strong> archiv<strong>es</strong>vivant<strong>es</strong>Elisabeth De Pablo (attachée de recherche - FMSH, Equipe Sémiotique Cognitive et <strong>No</strong>uveauxMédias ESCoM)A travers plusieurs exempl<strong>es</strong> concrets, développés sur le site internet de l’<strong>es</strong>pace Archiv<strong>es</strong> Rencontre<strong>d<strong>es</strong></strong> Culture, portant sur <strong>d<strong>es</strong></strong> corpus audiovisuels spécialisés sur l<strong>es</strong> scienc<strong>es</strong> de la culture,nous présenterons un environnement de travail <strong>d<strong>es</strong></strong>tiné à la pro<strong>du</strong>ction, la g<strong>es</strong>tion et l’exploitationd’archiv<strong>es</strong> audiovisuell<strong>es</strong>. Il s’agit avant tout de maintenir l<strong>es</strong> archiv<strong>es</strong> vivant<strong>es</strong>, en ayant la possibilitéde r<strong>es</strong>tituer tous typ<strong>es</strong> de savoirs et de connaissanc<strong>es</strong>, sur support numérique, sous la forme derepublications (web reportage, cours, POM, dossiers thématiqu<strong>es</strong> ou pédagogiqu<strong>es</strong>) adaptés à <strong>d<strong>es</strong></strong>context<strong>es</strong> d’usag<strong>es</strong> particuliers.depablo@msh-paris.frLa communication scientifique via l<strong>es</strong> réseaux sociaux (l<strong>es</strong> téléphon<strong>es</strong> et terminaux mobil<strong>es</strong>).Etude de cas : l’Atelier <strong>d<strong>es</strong></strong> Arkéonaut<strong>es</strong> et la diffusion <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs à travers la communautéscientifiqueJirasri D<strong>es</strong>lis (Ingénieur d’étu<strong>d<strong>es</strong></strong> - FMSH, Equipe Sémiotique Cognitive et <strong>No</strong>uveaux MédiasESCoM)Afin de valoriser s<strong>es</strong> archiv<strong>es</strong> audiovisuell<strong>es</strong> et de permettre <strong>d<strong>es</strong></strong> échang<strong>es</strong> avec différent<strong>es</strong> communautésscientifiqu<strong>es</strong>, académique et culturel, l’<strong>es</strong>pace Atelier <strong>d<strong>es</strong></strong> Arkéonaut<strong>es</strong> a lancé plusieursexpérimentations de communication et de diffusion <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs auprès <strong>d<strong>es</strong></strong> réseaux sociaux l<strong>es</strong> pluspopulair<strong>es</strong> en tirant le meilleur parti <strong>d<strong>es</strong></strong> possibilités offert<strong>es</strong> par le web 2.0. L<strong>es</strong> initiativ<strong>es</strong> et résultatsconcrets seront présentés, démontrant ainsi l’intérêt de développer ce type de diffusion pourla communauté scientifique.j<strong>d<strong>es</strong></strong>lis@msh-paris.frPro<strong>du</strong>ction et diffusion de contenus numériqu<strong>es</strong> en anthropologie visuelle : publication en ligne<strong>du</strong> colloque « Arrêt sur imag<strong>es</strong> », Musée <strong>du</strong> Quai Branly, avril 2010Christine Dole-Louveau de la Guigneraye (docteur - Phanie, Centre de l’ethnologie et de l’Image)Fabienne Duteil-Ogata (docteur - IIAC CNRS/EHESS UMR 8177)L’étude de la publication en ligne <strong>du</strong> colloque international « arrêt sur imag<strong>es</strong> » (Musée <strong>du</strong> quaiBranly, 9-10 avril 2010) propose d’interroger le contenu numérique en anthropologie audiovisuelleà la fois comme exemple de pro<strong>du</strong>ction et de diffusion <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs. Comment pro<strong>du</strong>ire et diffuserune publication multimédia qui r<strong>es</strong>titue au plus près l<strong>es</strong> intentions de l’ethnologue pour une meilleuremodélisation <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> et valorisation de la recherche ? Comment allier l<strong>es</strong> choixtechniqu<strong>es</strong> et scientifiqu<strong>es</strong> pour pro<strong>du</strong>ire un nouvel objet multimédia hybride qui lie différentssupports (text<strong>es</strong>, imag<strong>es</strong> fix<strong>es</strong>, imag<strong>es</strong> animé<strong>es</strong>, sons) de natur<strong>es</strong> divers<strong>es</strong> ? Pour <strong>d<strong>es</strong></strong> raisons didac-153Anthropologie et nouvell<strong>es</strong> technologi<strong>es</strong>


La circulation <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs en anthropologie visuelletiqu<strong>es</strong> nous aborderons c<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions par une double approche qui reflète leur lien ontologiquedans la pratique et la complémentarité <strong>d<strong>es</strong></strong> intervenants : réalisation multimédia et valorisation dela diffusion.fab<strong>du</strong>togata@yahoo.frchristinelouveau@free.frLe film ethnographique, un support à la fabrique <strong>du</strong> patrimoineNadine Michau (MCF - Université de Tours)Depuis quelqu<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> je réponds en tant que sociologue-cinéaste à <strong>d<strong>es</strong></strong> projets de recueil de mémoireaudiovisuelle, l’un concernait un site de pro<strong>du</strong>ction de céramique (à Paray-le-Monial), l’autre,à une échelle plus vaste, concernait celle d’une ville : la mémoire in<strong>du</strong>strielle de Vierzon. A traverscette démarche se posent un certain nombre d’interrogations quant à la manière de transmettre unrécit ayant une portée collective tout en r<strong>es</strong>pectant l<strong>es</strong> témoignag<strong>es</strong> indivi<strong>du</strong>els et l’histoire <strong>d<strong>es</strong></strong> sit<strong>es</strong>.J’interrogerai l<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de narration élaborés à la fois en vue de raconter <strong>d<strong>es</strong></strong> pans d’une histoirein<strong>du</strong>strielle, et de sensibiliser une population à vouloir « en dire plus ». Cette forme, n’a pas pourfinalité première la conceptualisation sociologique, mais doit plutôt assurer une cohérence narrativeà l’histoire d’un lieu. La réalisation de ce type de films con<strong>du</strong>it à une réflexion riche sur la place <strong>du</strong>sociologue-cinéaste dans la construction de la mémoire d’une histoire collective.nadine.michau@univ-tours.frLa photographie ethnographique : terrain et pro<strong>du</strong>ction de la connaissance en anthropologieMarina Rougeon Santi (doctorante - Université Lumière Lyon 2, CREA, UFBA, Brésil)Mobiliser la pratique photographique en anthropologie <strong>es</strong>t intér<strong>es</strong>sant à double titre : commeméthode de terrain, mais aussi mode de connaissance. J’aborderai cette discussion à partir d’uneexpérience ethnographique menée avec <strong>d<strong>es</strong></strong> femm<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> quartiers de la ville de Goiás, au centreou<strong>es</strong>t <strong>du</strong> Brésil. Ce dispositif méthodologique particulier permet de réfléchir à la fois au sens et auxeffets <strong>du</strong> regard porté sur l’autre dans le cadre de rapports sociaux particuliers auxquels participel’ethnographe, et au sens donné à c<strong>es</strong> imag<strong>es</strong> ainsi qu’aux négociations dont ell<strong>es</strong> sont l’objet. Maisil convient aussi de s’interroger sur la possibilité qu’ont l<strong>es</strong> imag<strong>es</strong> photographiqu<strong>es</strong> de former unerhétorique au service de la pro<strong>du</strong>ction de la connaissance anthropologique. Ell<strong>es</strong> permettent dansle cadre de cette recherche de rendre compte de l’<strong>es</strong>thétique <strong>du</strong> quotidien et <strong>d<strong>es</strong></strong> attitu<strong>d<strong>es</strong></strong> corporell<strong>es</strong>de c<strong>es</strong> femm<strong>es</strong> sous une modalité sensible. Enfin, en l<strong>es</strong> exposant, ell<strong>es</strong> se confrontent alorsà un troisième élément qu’il convient d’intégrer à la réflexion : le spectateur.marinarougeon@hotmail.frL<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> en scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong> sont-ell<strong>es</strong> solubl<strong>es</strong> dans le commentaire ? La parole <strong>du</strong>chercheur en scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong> et sa diffusion dans l’<strong>es</strong>pace médiatiqueEmmanuelle Savignac (MCF - Université Paris 3 Sorbonne nouvelle)Cette communication proposera une réflexion sur l’intervention <strong>d<strong>es</strong></strong> chercheurs en scienc<strong>es</strong> so-154


cial<strong>es</strong> dans l<strong>es</strong> médias et sur l’action de commenter puisque c’<strong>es</strong>t ce qui leur <strong>es</strong>t souvent demandéquand ils y interviennent. Ceci nous con<strong>du</strong>ira à qu<strong>es</strong>tionner ce que fait le chercheur en scienc<strong>es</strong>social<strong>es</strong> quand il commente. D’où parle le chercheur quand il le fait? Quelle <strong>es</strong>t sa place : celle d’uncommentateur, d’un expert ou d’un scientifique ? Le commentaire peut-il être son mode d’expr<strong>es</strong>sion? Que deviennent l<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong>, <strong>du</strong> chercheur au commentateur ou à l’expert ? Enfin,dans une optique de révélation par le commentaire de ce qu’il commente, quelle distance peut êtreétablie entre le commentaire et la <strong>d<strong>es</strong></strong>cription ethnologique ? <strong>No</strong>us tenterons ainsi de percevoir cequ’il en <strong>es</strong>t de la transformation <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> quand ell<strong>es</strong> circulent <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> de la rechercheaux médias.emmanuelle.savignac@free.frAnthropologie et Médias : une approche singulière de la société brésilienneErika Thomas (MCF - Cinéma et Audiovisuel, Université Catholique de Lille - IRCAV Paris 3Sorbonne nouvelle)En considérant l<strong>es</strong> discours médiatiqu<strong>es</strong> (cinématographiqu<strong>es</strong>, télévisuels, audiovisuels) en tant quepro<strong>du</strong>its culturels d’une société donnée, il <strong>es</strong>t possible de penser l’analyse de c<strong>es</strong> discours commemoyen d’accès privilégié aux systèm<strong>es</strong> de valeurs et aux idéologi<strong>es</strong> de la société qui l<strong>es</strong> pro<strong>du</strong>it. Pource qui concerne la société brésilienne, cette analyse permet en particulier d’accéder à un imaginairecollectif qui se cristallise autour de qu<strong>es</strong>tions identitair<strong>es</strong> s’étayant sur <strong>d<strong>es</strong></strong> proc<strong>es</strong>sus de forclusionet de refoulement de l’Altérité qu’inv<strong>es</strong>tissent encore aujourd’hui le <strong>No</strong>ir et l’Indien dans lasociété brésilienne. L’utilisation de c<strong>es</strong> concepts issus de la psychanalyse nous permet d’expliciterl’organisation de c<strong>es</strong> discours médiatiqu<strong>es</strong> fictionnels d’une part et de considérer la réalité sociale<strong>d<strong>es</strong></strong> actuell<strong>es</strong> revendications identitair<strong>es</strong> ethniqu<strong>es</strong> indienn<strong>es</strong> et noir<strong>es</strong> comme répons<strong>es</strong> à ceux-ci.erthomas@nordnet.frPro<strong>du</strong>ire, sauvegarder, diffuserJacqu<strong>es</strong> Willemont (Anthropologue, cinéaste)Anthropologie et nouvell<strong>es</strong> technologi<strong>es</strong>Dès que <strong>d<strong>es</strong></strong> anthropologu<strong>es</strong>-cinéast<strong>es</strong> se réunissent, c<strong>es</strong> trois mots figurent dans le programme <strong>d<strong>es</strong></strong>conférenc<strong>es</strong>. Une résolution internationale avait déjà été prise au Congrès d’anthropologie audiovisuellede Chicago en … août 1973, visant à : 1 - établir <strong>d<strong>es</strong></strong> archiv<strong>es</strong> cinématographiqu<strong>es</strong> sur la viequotidienne et l<strong>es</strong> rituels <strong>d<strong>es</strong></strong> sociétés en voie de transformation rapide (on ne parlait pas encore demondialisation et de patrimoine immatériel), 2 - développer la pro<strong>du</strong>ction et la réalisation de filmsanthropologiqu<strong>es</strong> (organisation de la pro<strong>du</strong>ction, de la formation <strong>d<strong>es</strong></strong> chercheurs), 3 - mettre enplace une commission internationale permettant la coordination <strong>d<strong>es</strong></strong> différent<strong>es</strong> actions national<strong>es</strong>.Il <strong>es</strong>t urgent de faire le bilan de ce qui a été réalisé en pr<strong>es</strong>que 40 ans avant de lancer de nouveauxprogramm<strong>es</strong> qui risquent de connaître le même dénouement. Soyons comme Athéna, la dé<strong>es</strong>seaux yeux pers, représentée avec sa chouette, l’oiseau dont la tête pivotante lui permet de regarderderrière et de tirer une vision <strong>du</strong> futur de la synthèse <strong>du</strong> passé.155


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Ethnographie en ligneAtelier 31Coordination :Manuel Boutet (manuel.boutet@free.fr)L’atelier se propose de partir de l’expérience vécue par l’ethnographe sur l<strong>es</strong> terrains enligne. Certains de c<strong>es</strong> mon<strong>d<strong>es</strong></strong> donnent <strong>d<strong>es</strong></strong> form<strong>es</strong> de publicité nouvelle à <strong>d<strong>es</strong></strong> dimensionsde l’expérience intime – dont le fun, la sé<strong>du</strong>ction et le désir ne sont pas l<strong>es</strong> moindr<strong>es</strong> –qui pour être désormais plus acc<strong>es</strong>sibl<strong>es</strong> à l’ethnographie n’en ont pas moins de quoi« troubler » l’ethnographe. L<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> en ligne sont nouvell<strong>es</strong>, leur ontologie n’<strong>es</strong>tpas établie, aussi ell<strong>es</strong> désorientent. La démarche ethnographique résout ce problème :empirique, elle aborde s<strong>es</strong> terrains comme <strong>d<strong>es</strong></strong> form<strong>es</strong> de vie. Pour elle, l<strong>es</strong> faits d’observationpassent avant l<strong>es</strong> arguments logiqu<strong>es</strong> tels que l’absence <strong>d<strong>es</strong></strong> corps, l’anonymat <strong>d<strong>es</strong></strong>personn<strong>es</strong>, l’inacc<strong>es</strong>sibilité <strong>du</strong> contexte, ou encore le ré<strong>du</strong>ctionnisme <strong>d<strong>es</strong></strong> hyperliens. Lechamp ouvert s’étend de la communication à distance qui permet d’interagir sans partagernéc<strong>es</strong>sairement le même point de vue jusqu’aux form<strong>es</strong> de présence numériqu<strong>es</strong> quifondent un « monde commun ».Intervenants :Berry Vincent (MCF – EXPERICE)Boutet Manuel (post-doctorant – INRA CESAER)Gourarier Mélanie (doctorante - LAS-EHESS)Pailler Frédéric (doctorant - EMC2)Zabban Vinciane (postdoctorante - LATTS)***156


Ethnographie <strong>d<strong>es</strong></strong> mon<strong>d<strong>es</strong></strong> virtuels : rentrer et sortir <strong>du</strong> jeuVincent Berry (MCF – EXPERICE)Anthropologie et nouvell<strong>es</strong> technologi<strong>es</strong>Dans le cadre d’une thèse en scienc<strong>es</strong> de l’é<strong>du</strong>cation consacrée à l’étude <strong>d<strong>es</strong></strong> jeux de rôl<strong>es</strong>en ligne et à l’analyse <strong>d<strong>es</strong></strong> relations entre jeu et apprentissag<strong>es</strong>, nous avons mené uneethnographie de deux mon<strong>d<strong>es</strong></strong> numériqu<strong>es</strong> : World of Warcraft et Dark Age of Camelot.Pleinement engagé dans l’activité pendant 3 ans, au rythme de 20 heur<strong>es</strong> hebdomadair<strong>es</strong>,nous avons rapidement rencontré certain<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> à la méthode ethnographique strictementen ligne. En effet, contre une vision déréalisante <strong>du</strong> réseau, l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> ne sontpas circonscrit<strong>es</strong> au cyber<strong>es</strong>pace : l<strong>es</strong> joueurs se rencontrent ou se connaissent dans « lavraie vie ». C<strong>es</strong> univers s’inscrivent dans <strong>d<strong>es</strong></strong> arrière-plans sociaux et culturels, qui ne sontpas sans effet sur l’expérience et la pratique <strong>d<strong>es</strong></strong> joueurs. Le croisement de métho<strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>talors apparu comme un impératif méthodologique évitant certains risqu<strong>es</strong> de mésinterprétationslié<strong>es</strong> aux donné<strong>es</strong> obtenu<strong>es</strong> en ligne.vincent.berry@noos.frLa nostalgie <strong>d<strong>es</strong></strong> jeux en ligneManuel Boutet (post-doctorant – INRA CESAER)Dans la tradition réflexive de l’ethnographie, nous proposons de partir d’un sentimentéprouvé par l’ethnographe – la nostalgie <strong>du</strong> terrain. Elle nous <strong>es</strong>t apparue comme unequalité sensible de c<strong>es</strong> mon<strong>d<strong>es</strong></strong> qui r<strong>es</strong>te attachée à ceux qui l<strong>es</strong> quittent. L’attention à lanostalgie <strong>es</strong>t une façon d’aborder l<strong>es</strong> terrains <strong>d<strong>es</strong></strong> jeux en ligne qui permet d’anticiper etde résoudre la plupart <strong>d<strong>es</strong></strong> problèm<strong>es</strong> théorico-pratiqu<strong>es</strong> qu’y rencontre l’ethnographe.A travers l’émotion et le souvenir se révèlent deux aspects importants <strong>du</strong> jeu : son <strong>es</strong>thétique,et s<strong>es</strong> présenc<strong>es</strong> hors ligne. La nostalgie déplace l’accent mis ordinairement sur leprésent <strong>du</strong> jeu vers le contexte plus large <strong>d<strong>es</strong></strong> valeurs qui y ont attaché<strong>es</strong>. Elle permet dedépasser la qu<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong> règl<strong>es</strong> ou <strong>du</strong> calcul. Elle tranche avec l<strong>es</strong> figur<strong>es</strong> de la répétitionauxquell<strong>es</strong> on a souvent ré<strong>du</strong>it le jeu vidéo. Elle inscrit le jeu dans une histoire. Aussiproche que possible <strong>d<strong>es</strong></strong> faits d’observation, elle ouvre simultanément sur de rich<strong>es</strong> interprétations.manuel.boutet@free.fr157


Ethnographie en ligneEspac<strong>es</strong> d’homm<strong>es</strong> :la « Communauté de la sé<strong>du</strong>ction » en France, sur Internet et « en dehors »Mélanie Gourarier (doctorante - LAS-EHESS)A partir d’une observation ethnographique réalisée de 2007 à 2010 au sein de la Communautéde la sé<strong>du</strong>ction en France, j’interrogerai l<strong>es</strong> implications épistémologiqu<strong>es</strong> d’uneenquête menée conjointement sur Internet et en dehors. Ce groupe, apparu en Californieà la fin <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 90, <strong>es</strong>t composé exclusivement d’homm<strong>es</strong> intér<strong>es</strong>sés par l’apprentissagede la sé<strong>du</strong>ction <strong>d<strong>es</strong></strong> femm<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> réseaux de sociabilités entre homm<strong>es</strong> in<strong>du</strong>isent àla fois une présence sur Internet, par le biais de fora, de blog ou d’articl<strong>es</strong> postés par l<strong>es</strong>membr<strong>es</strong> <strong>du</strong> groupe, et en dehors, lors de réunions ou de séminair<strong>es</strong> organisés par l<strong>es</strong>coach<strong>es</strong> ou lors <strong>d<strong>es</strong></strong> s<strong>es</strong>sions d’entrainement à la sé<strong>du</strong>ction. Travaillant sur <strong>d<strong>es</strong></strong> qu<strong>es</strong>tionsrelativ<strong>es</strong> à la pro<strong>du</strong>ction de la masculinité, comment penser c<strong>es</strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> spécifiqu<strong>es</strong>, sansl<strong>es</strong> isoler de l’analyse ? L’hypothèse d’une masculinisation <strong>du</strong> rapport à l’<strong>es</strong>pace permetéventuellement de dépasser l’écueil d’une compréhension binaire et différenciée d’unterrain où pratique communautaire online et offline s’entremêlent.melanie.gourarier@yahoo.frParcours ethnographique et politiqu<strong>es</strong> d’accès aux documents en ligneFrédéric Pailler (doctorant - EMC2)Comment un ethnographe pro<strong>du</strong>it-il <strong>d<strong>es</strong></strong> donné<strong>es</strong> quand il enquête sur le web de la rencontre,<strong>d<strong>es</strong></strong> récits intim<strong>es</strong>, <strong>du</strong> partage et de la consommation de pornographie ? Pourcollecter <strong>d<strong>es</strong></strong> documents, il doit s’inscrire sur l<strong>es</strong> sit<strong>es</strong>. Ceci vaut pour le décrire, et, parfois,pour qualifier ce qu’il peut ou ne veut pas voir s’afficher sur son écran : « je suis unhomme », « je cherche <strong>d<strong>es</strong></strong> femm<strong>es</strong> » aident l<strong>es</strong> sit<strong>es</strong> à lui proposer un contenu. L’ethnographene peut comprendre c<strong>es</strong> logiqu<strong>es</strong> de sugg<strong>es</strong>tion qu’à la condition de déborder s<strong>es</strong>propr<strong>es</strong> identifications personnell<strong>es</strong> et de créer et user de faux documents. Il trace la carte<strong>d<strong>es</strong></strong> autorisations d’accès aux documents en fonction de ce qu’il déclare sur lui-même,et expérimente, par le jeu réflexif de la falsification, l’organisation <strong>d<strong>es</strong></strong> circulations et l<strong>es</strong>frontièr<strong>es</strong> de l’intime en ligne. Cette manière de procéder le confronte à un dispositifnormatif qui mêle discours sur l’intime et sur le technique, et applique de véritabl<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong><strong>d<strong>es</strong></strong> affects et <strong>d<strong>es</strong></strong> subjectivités.frederic.pailler@worldonline.fr158


Anthropologie et nouvell<strong>es</strong> technologi<strong>es</strong>Du studio de développement aux forums de discussion. Aller là où se font et se défontl<strong>es</strong> mon<strong>d<strong>es</strong></strong> de jeuVinciane Zabban (postdoctorante - LATTS)<strong>No</strong>tre enquête sur le jeu en ligne Age of Utopia s’appuie sur l<strong>es</strong> observations participant<strong>es</strong>mené<strong>es</strong> d’une part au sein <strong>du</strong> studio de développement de cet univers, et d’autrepart en ligne, en suivant la pratique <strong>d<strong>es</strong></strong> joueurs. Cette ethnographie menée à plusieursniveaux : conception, animation et usage, nous permet d’interroger la négociation d’unedéfinition commune <strong>du</strong> monde de jeu – un monde dynamique, hétérogène, conflictuel.L<strong>es</strong> développeurs proposent un <strong>es</strong>pace d’activités ludique exclusif et ils veulent tenirl<strong>es</strong> utilisateurs éloignés <strong>d<strong>es</strong></strong> secrets de fabrique. Quoiqu’ils travaillent à <strong>d<strong>es</strong></strong>tination <strong>d<strong>es</strong></strong>joueurs, ceux-ci r<strong>es</strong>tent pour eux une « boite noire », notamment <strong>du</strong> fait <strong>d<strong>es</strong></strong> dynamiqu<strong>es</strong>propr<strong>es</strong> à la « communauté » de joueurs. Et pourtant la pro<strong>du</strong>ction de connaissance surle monde d’Utopia <strong>es</strong>t constitutive de l’activité <strong>d<strong>es</strong></strong> joueurs, à la fois en jeu et sur l<strong>es</strong> forumsde discussion, encyclopédi<strong>es</strong>, bas<strong>es</strong> de donné<strong>es</strong> en ligne. Partiellement contrainte etorientée par sa matérialisation et son support technologique, la connaissance <strong>d<strong>es</strong></strong> mon<strong>d<strong>es</strong></strong>de jeux <strong>es</strong>t loin d’être figée.zabban@univ.mlv.fr159


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 9D<strong>es</strong> cadr<strong>es</strong> pour transmettre : é<strong>du</strong>cation, institutions et rituels.Regards croisés anthropologie/ psychanalyseCoordination :Françoise Hatchuel (hatch@u-paris10.fr)Pour pouvoir transmettre, et donc se perpétuer, tout<strong>es</strong> l<strong>es</strong> sociétés mettent en place <strong>d<strong>es</strong></strong>modalités d’accueil et de « faire grandir » <strong>d<strong>es</strong></strong> plus jeun<strong>es</strong>. L’hypothèse centrale de l’atelier,que l<strong>es</strong> participant-e-s seront invité-e-s à discuter depuis leurs propr<strong>es</strong> travaux, <strong>es</strong>t quec<strong>es</strong> modalités d’accueil et de transmission sont pour partie inconscient<strong>es</strong> et constituentun étayage pour le psychisme <strong>du</strong> sujet, étayage d’autant plus efficace qu’il prend <strong>du</strong>rablementplace au sein <strong>d<strong>es</strong></strong> structur<strong>es</strong> social<strong>es</strong>. C’<strong>es</strong>t sans doute le rôle <strong>d<strong>es</strong></strong> institutions et <strong>d<strong>es</strong></strong>rituels. <strong>No</strong>us nous intér<strong>es</strong>serons donc aux dispositifs conscients et inconscients et auxlogiqu<strong>es</strong> imaginair<strong>es</strong> et symboliqu<strong>es</strong> sur l<strong>es</strong>quels l<strong>es</strong> a<strong>du</strong>lt<strong>es</strong> s’appuient pour accompagnerenfants et adol<strong>es</strong>cent-e-s, et à leur institutionnalisation, formelle ou non, avec uneattention particulière à la dimension corporelle, ainsi qu’aux possibilités dont dispose lechercheur ou la chercheuse pour se saisir de c<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> dimensions et en analyser l<strong>es</strong>enjeux.***Intervenants :Beaulieu Alexandra (doctorante - Université Laval, Québec)Chauvier Eric (Docteur HDR Chargé de cours - Université Victor Segalen Bordeaux 2)Clerc Nicole (MCF - Centre de Recherch<strong>es</strong> en E<strong>du</strong>cation et Formation, Equipe « clinique <strong>du</strong> rapport ausavoir » - Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense)Fiévet Frédéric (doctorant - Centre de Recherch<strong>es</strong> en E<strong>du</strong>cation et Formation, Equipe « clinique <strong>du</strong> rapportau savoir » - Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense)Gouirir Malika (MCF - Université Paris V)Guigue Michèle (PU - Université Lille III - Laboratoire Proféor-CIREL)Hans Danielle (MCF - Centre de Recherch<strong>es</strong> en E<strong>du</strong>cation et Formation, Equipe « clinique <strong>du</strong> rapport ausavoir », Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense)Hatchuel Françoise (MCF HDR - Centre de Recherch<strong>es</strong> en E<strong>du</strong>cation et Formation, Equipe « clinique <strong>du</strong>rapport au savoir », Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense)Meziani Martial (doctorant - GEPECS Paris-D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong>) ATER - Université de Nant<strong>es</strong>)<strong>No</strong>gueira-Fasse Maryline (doctorante - Centre de Recherch<strong>es</strong> en E<strong>du</strong>cation et Formation, Equipe «clinique <strong>du</strong> rapport au savoir » - Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense)Odier-Guedj Delphine (PU - Université <strong>du</strong> Québec, Montréal)Raveneau Gill<strong>es</strong> (MCF - LESC - MAE - Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense)160


Transmission - InstitutionSeb<strong>es</strong>tény Aniko (doctorante – LESC - Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense)Sélim Monique (DR – IRD - Université Paris I)Tillard Bernadette (MCF HDR - Proféor-CIREL - Université Lille 3)Valentin Virginie (chercheuse associée à la Bibliothèque Nationale de France)Zanna Omar (MCF Staps, UMR « <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> et sociétés », Groupe de Recherche en Géographie sociale del’Université <strong>du</strong> Maine)Discutant final :Singleton Michael (prof<strong>es</strong>seur émérite - Université Catholique de Louvain)singleton@demo.ucl.ac.beLa transmission intergénérationnelle <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs comme une voie de réparation de lasouffrance sociale autochtone au Canada :entre nostalgie <strong>du</strong> passé, décolonisation et créativitéAlexandra Beaulieu (doctorante - Université Laval, Québec)L<strong>es</strong> Premièr<strong>es</strong> Nations <strong>du</strong> Canada sont aujourd’hui engagé<strong>es</strong> dans un grand mouvementde politiqu<strong>es</strong> de reconnaissance, de réparation et de guérison communautaire faceà une souffrance sociale héritée de la politique d’assimilation <strong>du</strong> gouvernement à leurégard. Ayant étudié le proc<strong>es</strong>sus de guérison communautaire d’une communauté innuede la Basse-côte-nord <strong>du</strong> Québec, nous proposons ici de réfléchir sur la transmissionintergénérationnelle <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs, affectée par le système <strong>d<strong>es</strong></strong> pensionnats indiens (élémentphare de la politique d’assimilation), et sur sa réinvention dans le contexte de pratiqu<strong>es</strong>de guérison. <strong>No</strong>us expliciterons l<strong>es</strong> enjeux <strong>d<strong>es</strong></strong> rituels et <strong>d<strong>es</strong></strong> thérapi<strong>es</strong>, fondés sur la nostalgie<strong>du</strong> passé et la transmission <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs par l<strong>es</strong> aînés, dans un contexte de « doublecontrainte » perpétuelle pour l<strong>es</strong> jeun<strong>es</strong> Innus. <strong>No</strong>us évoquerons également le difficiledéfi de la décolonisation au cœur même <strong>d<strong>es</strong></strong> politiqu<strong>es</strong> de réparation et de guérison.alexandrabeaulieu@hotmail.comUne voix désincarnée : interpénétration <strong>d<strong>es</strong></strong> vécus et « inconscient de l’enquête » dansun foyer d’accueil pour adol<strong>es</strong>centsEric Chauvier (Docteur HDR Chargé de cours - Université Victor Segalen Bordeaux 2)Est-il pertinent d’observer la souffrance humaine avec une distance obtenue au prix d’unrenoncement forcé à certains états émotionnels qui semblent déterminants dans le coursde l’enquête ? Cette qu<strong>es</strong>tion m’a préoccupé <strong>du</strong>rant une mission <strong>d<strong>es</strong></strong>tinée à évaluer lefonctionnement d’une institution accueillant <strong>d<strong>es</strong></strong> adol<strong>es</strong>cents en rupture familiale. For-161


D<strong>es</strong> cadr<strong>es</strong> pour transmettre…tement troublé par la voix étrangement désaffectée d’une jeune fille, pensionnaire del’institution, j’ai renoncé au caractère distancié de ma mission. Ce n’était pas l’histoirede cette adol<strong>es</strong>cente qui me troublait, mais ce qu’elle me renvoyait de mon propre vécufamilial. Cet « inconscient de l’enquête » m’<strong>es</strong>t apparu sous la forme d’indic<strong>es</strong> que j’aipu recueillir en dépit <strong>du</strong> caractère insoupçonné et incontrôlable de cette situation. Cedétour réflexif vers l’émotion et l’intime n’<strong>es</strong>t pas égotiste ou narcissique. Au contraire,la dissection et la r<strong>es</strong>titution de ce trouble émotionnel constitue la base d’une expériencede savoir déterminante.echauvier@free.frImaginaire de vie, imaginaire de mort dans la pratique <strong>du</strong> ShintaïdoNicole Clerc (MCF - Centre de Recherch<strong>es</strong> en E<strong>du</strong>cation et Formation, Equipe « clinique<strong>du</strong> rapport au savoir » - Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense)Une observation-participante de 8 ans s’<strong>es</strong>t intér<strong>es</strong>sée à une pratique orientale, le Shintaïdo,définie comme l’expr<strong>es</strong>sion universelle contemporaine de tous l<strong>es</strong> sports de combat.S<strong>es</strong> concepteurs japonais voulaient qu’elle soit praticable par tout public, quelqu<strong>es</strong>oit l’âge, le sexe et l<strong>es</strong> qualités physiqu<strong>es</strong> et qu’elle puisse « parler à l’imagination <strong>d<strong>es</strong></strong>gens <strong>du</strong> monde entier ». Je développerai l’idée que si l<strong>es</strong> pratiquants a<strong>du</strong>lt<strong>es</strong>, en quêtede sens de leurs vie, viennent faire l’expérience <strong>du</strong> détachement et <strong>du</strong> lâcher prise c’<strong>es</strong>tqu’ils acceptent de faire l’expérience symbolique <strong>du</strong> « face à face avec la mort » commel’affirmait Hiroyuki Aoki (1982).Je suggèrerai l’idée d’abord que l’organisation de trois ancrag<strong>es</strong> symboliqu<strong>es</strong> (le ciel, laterre, le corps) pourrait avoir une fonction d’étayage permettant d’affronter le « vide »originel (Le Breton, 2000). Dans cette perspective chacun et chacune pourrait s’ouvrir au« vide » de l’<strong>es</strong>pace inter corporel dans la pratique. L<strong>es</strong> souffranc<strong>es</strong> <strong>du</strong> corps et l<strong>es</strong> émotionsqui lui sont associé<strong>es</strong> trouveraient alors dans le r<strong>es</strong>senti groupal de la souffrance del’autre, un appui pour apaiser l<strong>es</strong> peurs archaïqu<strong>es</strong> de souffrir ou de mourir.clercpnp@free.frLe sensible dans l<strong>es</strong> group<strong>es</strong> de formation d’a<strong>du</strong>lt<strong>es</strong>Frédéric Fiévet (doctorant - Centre de Recherch<strong>es</strong> en E<strong>du</strong>cation et Formation, Equipe« clinique <strong>du</strong> rapport au savoir » - Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense)Cette communication tente de comprendre la façon dont certains mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de lien peuventse transmettre à travers une attention à son propre corps. Ostéopathe de formation etactuellement intervenant en thérapie sociale (Rojzman/Pillods, 1998) je postule en effet,pour l’avoir constaté dans m<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> de formation, que nos mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de régulationsociale oublient trop souvent à la fois le corps et le groupe. <strong>No</strong>us savons, depuis162


Marcel Mauss et « l<strong>es</strong> techniqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> corps », que le corps constitue un support de transmissionspécifique tandis que l<strong>es</strong> travaux l<strong>es</strong> plus récents de la neurobiologie (Damasio2002 et Varela et al. 2009) nous montrent à quel point l<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus de formation et detransformation s’ancrent sur l<strong>es</strong> sensations conscient<strong>es</strong> et inconscient<strong>es</strong>. « La conditionhumaine <strong>es</strong>t d’abord corporelle » (Le Breton, 2005).<strong>No</strong>us montrerons par exemple en quoi la r<strong>es</strong>piration renvoie aux premiers momentsd’autonomisation. <strong>No</strong>us posons comme hypothèse que ce proc<strong>es</strong>sus ramène le psychismeà son mouvement fondateur, (Dolto 1983/1992 ou Aulagnier 1975/2007). Le« vivre ensemble » se construit alors sur la pleine conscience de « l’accord et l’écart »(Laplantine, 2005).fievetfr@aol.comPrénoms et transmission symbolique en situation de migrationMalika Gouirir (MCF - Université Paris V)Cette recherche sur l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> matrimonial<strong>es</strong> et de nomination <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>cendants permetd’entrevoir l<strong>es</strong> logiqu<strong>es</strong> de désignation <strong>d<strong>es</strong></strong> prénoms à l’œuvre dans une situationmigratoire entrainant un réajustement <strong>d<strong>es</strong></strong> allianc<strong>es</strong> matrimonial<strong>es</strong> réalisé<strong>es</strong> sur deux<strong>es</strong>pac<strong>es</strong> nationaux et in fine <strong>d<strong>es</strong></strong> filiations et affiliations de la progéniture.<strong>No</strong>mmer s<strong>es</strong> enfants, leur trouver ou non une r<strong>es</strong>semblance familiale ou parentale, avoir<strong>d<strong>es</strong></strong> préférés sont autant de comportements qui s’inscrivent dans le cadre <strong>d<strong>es</strong></strong> stratégi<strong>es</strong>de succ<strong>es</strong>sion visant à pro<strong>du</strong>ire l’héritier. L’attribution d’un prénom s’inscrit dans le cadrede la mise en place et de l’entretien <strong>d<strong>es</strong></strong> relations de parenté. La nomination <strong>d<strong>es</strong></strong> enfantset la transmission <strong>d<strong>es</strong></strong> prénoms sont inégalement un enjeu de lutte entre conjoints et ausein <strong>d<strong>es</strong></strong> group<strong>es</strong> de parenté. <strong>No</strong>us assistons aussi à un élargissement de l’éventail <strong>d<strong>es</strong></strong>prénoms utilisés passant <strong>du</strong> registre familial et/ou national à un registre plus large maisculturellement ancré.malika.gouirir@paris<strong>d<strong>es</strong></strong>cart<strong>es</strong>.frÉ<strong>du</strong>quer dans <strong>d<strong>es</strong></strong> cadr<strong>es</strong> pluriels : tensions entre parents et prof<strong>es</strong>sionnelMichèle Guigue (PU - Université Lille III - Laboratoire Proféor-CIREL)L<strong>es</strong> parents ont toujours été aidés par leur entourage pour é<strong>du</strong>quer leurs enfants. Ils sontdésormais relayés par de nombreux « prof<strong>es</strong>sionnels » adossés à <strong>d<strong>es</strong></strong> institutions. Jusquedans l<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> 70-80, c<strong>es</strong> institutions tenaient l<strong>es</strong> parents à l’écart (Donzelot, 2009).Dans l<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> 90, émergent l<strong>es</strong> discours sur la « co-é<strong>du</strong>cation » (Durning, 1998). L<strong>es</strong>évolutions juridiqu<strong>es</strong> font <strong>d<strong>es</strong></strong> parents <strong>d<strong>es</strong></strong> membr<strong>es</strong> à part entière d’une communautéé<strong>du</strong>cative complexe à laquelle ils doivent participer. Ce partenariat crée <strong>d<strong>es</strong></strong> situations163Transmission - Institution


D<strong>es</strong> cadr<strong>es</strong> pour transmettre…complex<strong>es</strong> et ambiguës. Un prof<strong>es</strong>sionnel dispose de compétenc<strong>es</strong> spécifiqu<strong>es</strong> acquis<strong>es</strong>et évalué<strong>es</strong>. Le statut de père ou de mère, lié à la filiation, repose « sur <strong>d<strong>es</strong></strong> critèr<strong>es</strong> d’origine» sans référence aux r<strong>es</strong>sourc<strong>es</strong> de l’indivi<strong>du</strong> (Barth, 1995). La rencontre de c<strong>es</strong> deuxprincip<strong>es</strong> de légitimité suscite <strong>d<strong>es</strong></strong> interrogations et <strong>d<strong>es</strong></strong> tensions.mguigue@club-internet.frCadre institutionnel, rapport au savoir et à la loi d’un jeune placé en internat socioé<strong>du</strong>catifDanielle Hans (MCF - Centre de Recherch<strong>es</strong> en E<strong>du</strong>cation et Formation, Equipe « clinique<strong>du</strong> rapport au savoir », Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense)Toute organisation se donne <strong>d<strong>es</strong></strong> règl<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> délimitations symboliqu<strong>es</strong> lié<strong>es</strong> à la vie collectivequi ont pour fonction de limiter l<strong>es</strong> désirs indivi<strong>du</strong>els de toute-puissance. Un cadre<strong>es</strong>t ainsi instauré qui permet la circulation d’échang<strong>es</strong> tout en assurant à la fois la différenciation<strong>d<strong>es</strong></strong> plac<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> d’un <strong>es</strong>pace-temps ayant pour fonction d’affirmer quetout n’<strong>es</strong>t pas possible « selon son bon plaisir ». <strong>No</strong>tre communication portera sur cetteproblématique au sein d’un internat socio-é<strong>du</strong>catif. Afin de répondre aux injonctions<strong>d<strong>es</strong></strong> autorités de tutelle, l<strong>es</strong> prof<strong>es</strong>sionnels cherchent à indivi<strong>du</strong>aliser leurs actions auprès<strong>d<strong>es</strong></strong> jeun<strong>es</strong> de telle sorte qu’ils travaillent séparément dans un <strong>es</strong>prit de libre initiative,sans toujours se réclamer d’une référence collective. Ce fonctionnement crée une relativeabsence de délimitation <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> temporalités dans l’institution et favorise chezl<strong>es</strong> jeun<strong>es</strong> une errance dont on peut penser qu’elle renforce leurs propr<strong>es</strong> fragilités lié<strong>es</strong> àla structuration interne de la psyché à ce moment de l’adol<strong>es</strong>cence.dhans@u-paris10.frSavoirs et rituels : <strong>d<strong>es</strong></strong> étayag<strong>es</strong> pour faire face au chaosFrançoise Hatchuel (MCF HDR - Centre de Recherch<strong>es</strong> en E<strong>du</strong>cation et Formation,Equipe « clinique <strong>du</strong> rapport au savoir », Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense)En contribuant à mettre le psychisme à l’abri <strong>du</strong> chaos (chaos pulsionnel interne ou chaosexterne d’un monde impossible à maîtriser), savoirs, rituels et institutions m’apparaissentcomme <strong>d<strong>es</strong></strong> outils précieux pour soutenir l<strong>es</strong> jeun<strong>es</strong> dans leur difficile travail de « devenirhumain », Je postule que, dans chaque société, le type de savoir valorisé et le moded’adhésion à ce savoir aura <strong>d<strong>es</strong></strong> conséquenc<strong>es</strong> sur cette construction de soi <strong>d<strong>es</strong></strong> jeun<strong>es</strong>.D<strong>es</strong> savoirs « de certitu<strong>d<strong>es</strong></strong> », ne laissant plus d’<strong>es</strong>pace entre l’affiché et le r<strong>es</strong>senti, m<strong>es</strong>emblent ainsi pousser à une « démonstration de soi », que j’oppose à la « fiction <strong>d<strong>es</strong></strong>oi », enten<strong>du</strong>e dans sa double dimension narrative et sensorielle. <strong>No</strong>us montrerons parexemple comment l<strong>es</strong> rituels de passage traditionnels, en déliant le résultat (le passage),validé par la communauté, de la façon dont le sujet y parvient, qui relève de son inti-164


Transmission - Institutionmité, nous semblent faciliter une telle élaboration. L<strong>es</strong> différents participant-e-s à l’atelierseront invités à discuter c<strong>es</strong> hypothès<strong>es</strong>.hatch@u-paris10.frBoxe et capoeira enseigné<strong>es</strong> aux personn<strong>es</strong> handicapé<strong>es</strong>. Toujours dans l’entre-deux ?Martial Meziani (doctorant - GEPECS Paris-D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong>) ATER - Université de Nant<strong>es</strong>)On qu<strong>es</strong>tionnera la recherche sur le handicap à partir d’une comparaison entre boxeen France et capoeira au Brésil enseigné<strong>es</strong> aux personn<strong>es</strong> handicapé<strong>es</strong>. La théorie de laliminalité montre qu’ell<strong>es</strong> sont dans un entre-deux (Murphy, 1990 ; Stiker, 2005). L<strong>es</strong>politiqu<strong>es</strong> publiqu<strong>es</strong> ont remis en cause l<strong>es</strong> conceptions ségrégativ<strong>es</strong> (Brésil, 2001 ; UE,2002 ; France, 2005). L<strong>es</strong> activités physiqu<strong>es</strong> sont souvent perçu<strong>es</strong> à partir d’une fonctioné<strong>du</strong>cative. Dans l<strong>es</strong> milieux observés, é<strong>du</strong>cation spécialisée, inclusion et pratiqu<strong>es</strong>ont <strong>d<strong>es</strong></strong> rapports opposés à la socialisation (Berger, Luckmann, 1963). L<strong>es</strong> institutionsconstruisent <strong>d<strong>es</strong></strong> projets inclusifs et instrumentalisent l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> acteurs sociauxde c<strong>es</strong> dernièr<strong>es</strong> utilisent une intégration sélective entrant en contradiction avec l<strong>es</strong> autr<strong>es</strong>rapports à l’altérité. L<strong>es</strong> personn<strong>es</strong> handicapé<strong>es</strong> participent aux cours ordinair<strong>es</strong> et sontincorporé<strong>es</strong> au jeu social avec tous l<strong>es</strong> risqu<strong>es</strong> d’exclusion et de réussite que cela implique.martial.meziani@yahoo.frL<strong>es</strong> marqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> « devenir enseignant-e » : écriture et repèr<strong>es</strong> corporelsMaryline <strong>No</strong>gueira-Fasse (doctorante - Centre de Recherch<strong>es</strong> en E<strong>du</strong>cation et Formation,Equipe « clinique <strong>du</strong> rapport au savoir » - Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense)La communication portera sur une recherche menée en Scienc<strong>es</strong> de l’É<strong>du</strong>cation, dansle cadre de la formation initiale <strong>d<strong>es</strong></strong> enseignants. La démarche clinique à orientation psychanalytique(Blanchard-Laville et al. 2005) choisie, permettra une analyse d’entretiensguidée par la compréhension et l’écoute particulière <strong>d<strong>es</strong></strong> sujets ayant participé à un atelierd’écriture, ceci constituant l’<strong>es</strong>sentiel <strong>d<strong>es</strong></strong> donné<strong>es</strong>. La formation sera, ici, envisagée sousl’angle d’une « crise identitaire prof<strong>es</strong>sionnelle », telle qu’elle a été proposée par Louis-Marie Bossard (2004), Dans cette perspective d’un mouvement identitaire provoqué parce temps de « passage » que constitue le « devenir enseignant-te », l’ouverture à l’anthropologienous a paru pertinente et plus particulièrement l’étude <strong>d<strong>es</strong></strong> travaux sur l<strong>es</strong> rit<strong>es</strong>de passage. Ainsi il sera proposé d’envisager <strong>d<strong>es</strong></strong> liens entre le marquage corporel <strong>d<strong>es</strong></strong>peupl<strong>es</strong> premiers et « l’inscription de soi » tentée par un travail écrit contribuant, noussemble t-il, à l’élaboration d’un savoir sur soi.marynofas@orange.fr165


D<strong>es</strong> cadr<strong>es</strong> pour transmettre…Autisme et fabrication d’une connaissance sur leurs interactions en contexte scolaireDelphine Odier-Guedj (PU - Université <strong>du</strong> Québec, Montréal)Beaucoup de recherch<strong>es</strong> actuell<strong>es</strong> sur l’autisme catégorisent l<strong>es</strong> aptitu<strong>d<strong>es</strong></strong> notammentcommunicationnell<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> enfants. L’impact <strong>d<strong>es</strong></strong> approch<strong>es</strong> comportemental<strong>es</strong> (ABA,TEACCH) <strong>es</strong>t rarement qu<strong>es</strong>tionné quant à leurs fondements épistémologiqu<strong>es</strong>. Aborderla qu<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong> approch<strong>es</strong> é<strong>du</strong>cativ<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> compétenc<strong>es</strong> socio-langagièr<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> enfantsautist<strong>es</strong> sous l’angle de l’anthropologique <strong>du</strong> langage éclaire la néc<strong>es</strong>sité de la relativité detoute pro<strong>du</strong>ction de savoir qui s’intér<strong>es</strong>se au sujet. Loin <strong>d<strong>es</strong></strong> quantifications <strong>du</strong> langage et<strong>d<strong>es</strong></strong> résultats chiffrés, l’observation <strong>d<strong>es</strong></strong> interactions en milieu ordinaire et scolaire, sansconditionnement, apporte un éclairage particulièrement intér<strong>es</strong>sant à discuter au sein del’axe 3. <strong>No</strong>us proposerons une discussion à partir <strong>d<strong>es</strong></strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> que nous au Québec avec<strong>d<strong>es</strong></strong> enseignants con<strong>du</strong>its dans une démarche réflexive sur leur perception de leur relationà l’enfant autiste pour l’aider à apprendre.odier-guedj.delphine@uqam.caRit<strong>es</strong> et ritualisation dans <strong>d<strong>es</strong></strong> Maisons d’enfants à caractère socialGill<strong>es</strong> Raveneau (MCF - LESC - MAE - Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense)Partant d’une recherche ethnographique dans deux Maisons d’enfants à caractère socialen Région parisienne, cette réflexion s’efforce de comprendre comment l<strong>es</strong> rit<strong>es</strong> ont lepouvoir d’agir sur le réel en agissant sur sa représentation. Elle interroge la manière dontle rite et la ritualisation peuvent contribuer à la suppléance familiale. L<strong>es</strong> exempl<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>rit<strong>es</strong> d’accueil, de départ et d’accès à l’âge de la majorité énoncent comment l<strong>es</strong> Maisonsd’enfants à caractère social (MECS) mettent en scène le passage dans l’institution et quelseffets sociaux pro<strong>du</strong>isent de tels dispositifs rituels. Trop souvent sous-<strong>es</strong>timés dans l<strong>es</strong>Maisons d’enfants à caractère social, l<strong>es</strong> rit<strong>es</strong> permettent pourtant, à certain<strong>es</strong> conditions,une ré-inscription de l’existence <strong>d<strong>es</strong></strong> enfants accueillis et la continuité de leur prise encharge par l<strong>es</strong> prof<strong>es</strong>sionnels.gill<strong>es</strong>.raveneau@mae.u-paris10.fr166


Transmission - Institution«Ils ne sont pas é<strong>du</strong>qués, ils ne savent même pas à qui ils font l<strong>es</strong> offran<strong>d<strong>es</strong></strong> !»De l’importance d’un «non-savoir» rituel spécifique dans le contexte de la religion hindouebalinaise (Indonésie)Aniko Seb<strong>es</strong>tény (doctorante – LESC - Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense)Au sein de la religion hindoue de Bali, l<strong>es</strong> «intellectuels» reprochent aux pratiquants «nonintellectuels»leur manque de connaissanc<strong>es</strong> factuell<strong>es</strong> et conceptuell<strong>es</strong> concernant la religionpratiquée. Allant à l’encontre de ce point de vue, je montre comment la pratiquedésignée comme non-intellectuelle constitue la base indispensable de la perpétration dela religion balinaise qui, en dépit d’influenc<strong>es</strong> divers<strong>es</strong> et très fort<strong>es</strong> comme l’arrivée massivede tourist<strong>es</strong> sur l’île, a su continuer d’exister et d’évoluer. Pour ma réflexion sur laplace de l’orthodoxie et de l’orthopraxie dans ce contexte spécifique, je m’appuie sur l<strong>es</strong>donné<strong>es</strong> issu<strong>es</strong> de mon travail de terrain portant sur l<strong>es</strong> rituels d’offran<strong>d<strong>es</strong></strong> dom<strong>es</strong>tiqu<strong>es</strong>dans <strong>d<strong>es</strong></strong> zon<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong> où le tourisme <strong>es</strong>t présent. Une courte vidéo présentera le ritueld’offrande que j’étudie.aniko_seb<strong>es</strong>teny@yahoo.frFamill<strong>es</strong> cantonais<strong>es</strong> en quête d’une autre vie : un cas d’écoleMonique Sélim (DR – IRD - Université Paris I)Cette communication <strong>es</strong>t centrée sur la difficile institutionnalisation d’une école cherchantson inspiration dans l<strong>es</strong> théori<strong>es</strong> pédagogiqu<strong>es</strong> de Steiner dans la banlieue de Cantonen Chine <strong>du</strong> Sud. L’auteure montre qu’au delà de l’importation d’un modèle et <strong>d<strong>es</strong></strong>on endogénéisation, se jouent <strong>d<strong>es</strong></strong> proc<strong>es</strong>sus contradictoir<strong>es</strong> dont l’enfant <strong>es</strong>t le centrede gravitation mais aussi le prétexte et le symptôme.monique.selim@ird.fr167


D<strong>es</strong> cadr<strong>es</strong> pour transmettre…La circulation <strong>d<strong>es</strong></strong> enfants en milieu traditionnel et l<strong>es</strong> placements d’enfants en dehorsde leur famille. Concept anthropologique et pratiqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> travail socialBernadette Tillard (MCF HDR - Proféor-CIREL - Université Lille 3)Le constat de différent<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong> de protection de l’enfance selon l<strong>es</strong> pays occidentauxcontribue à valider le concept anthropologique de « circulation <strong>d<strong>es</strong></strong> enfants » qui englobeà la fois l<strong>es</strong> déplacements d’enfants de leur famille biologique vers une famille d’accueilde manière plus ou moins transitoire, mais également l<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> form<strong>es</strong> d’adoption.En effet, le concept utilisé par l<strong>es</strong> anthropologu<strong>es</strong> confrontés à différents lieux et mo<strong>d<strong>es</strong></strong>d’é<strong>du</strong>cation de l’enfant en société traditionnelle (Lallemand, 1993) peut également engloberl<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> form<strong>es</strong> actuell<strong>es</strong> de suppléance familiale et d’adoption mis<strong>es</strong> en œuvreen France et en Europe dans le travail social.bernadette.tillard@free.frRéflexion sur le corps et le cadre dans un projet sur la qu<strong>es</strong>tion <strong>es</strong>thétique mené auprèsde lycéens de la banlieue parisienneVirginie Valentin (chercheuse associée à la Bibliothèque Nationale de France)Je propose une réflexion sur un projet qui vise à développer la pratique artistique delycéens et à l<strong>es</strong> sensibiliser à l’<strong>es</strong>thétique. Dans ce cadre, différent<strong>es</strong> interventions etateliers tendent à mettre l<strong>es</strong> jeun<strong>es</strong> gens dans une situation propice en l<strong>es</strong> initiant à ladanse contemporaine et aux différent<strong>es</strong> conceptions culturell<strong>es</strong> de la beauté. Dans lecontexte de notre culture occidentale basée sur la dissociation <strong>du</strong> corps et de l’<strong>es</strong>prit, lamise à disposition de c<strong>es</strong> matériaux a pour but de donner l<strong>es</strong> moyens de vivre mieux leurrapport au corps.Dans une perspective interactionniste, l<strong>es</strong> échang<strong>es</strong> avec l<strong>es</strong> intervenants doivent permettrede développer un lien de confiance. A partir de l’expérience de terrain vécue aucours d’une année scolaire avec deux class<strong>es</strong> de lycéens et en m’appuyant sur <strong>d<strong>es</strong></strong> travauxsur la qu<strong>es</strong>tion de l’<strong>es</strong>thétique et <strong>d<strong>es</strong></strong> techniqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> corps, je montrerai en quoi le cadrede ce projet facilite ce proc<strong>es</strong>sus de changement de position subjective <strong>d<strong>es</strong></strong> adol<strong>es</strong>cents.virginie.valentin@bbox.fr168


Transmission - InstitutionDouleurs corporell<strong>es</strong> et activation de l’empathie chez l<strong>es</strong> détenus violentsOmar Zanna (MCF Staps, UMR « <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> et sociétés », Groupe de Recherche en Géographi<strong>es</strong>ociale de l’Université <strong>du</strong> Maine)Deux séanc<strong>es</strong> consécutiv<strong>es</strong> hebdomadair<strong>es</strong> de sport pendant huit semain<strong>es</strong>, un groupe de12 détenus pour participer à un programme court de lutte contre l<strong>es</strong> comportements violents.Tout était mis en œuvre afin que la séance de la veille soit assez intense pour générer<strong>d<strong>es</strong></strong> courbatur<strong>es</strong> le lendemain. L<strong>es</strong> conditions pour dire sa douleur ainsi créé<strong>es</strong>, il s’agissaitensuite de faire <strong>du</strong>rer ce moment de connivence émotionnelle pour évaluer dans quellem<strong>es</strong>ure il pouvait devenir un point de référence permettant de r<strong>es</strong>taurer le sens d’Autrui,l’empathie. Concrètement cela consiste à proposer <strong>d<strong>es</strong></strong> situations suffisamment intens<strong>es</strong>,de telle sorte que l<strong>es</strong> sensations soient perçu<strong>es</strong> au cours de l’action, ou bien le lendemain.L’objectif premier <strong>es</strong>t de permettre que chaque détenu parle de lui, de s<strong>es</strong> douleurs, qu’ilentende progr<strong>es</strong>sivement cell<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> autr<strong>es</strong> et se rende compte qu’il r<strong>es</strong>sent l<strong>es</strong> mêm<strong>es</strong>sensations qu’eux. Dans ce cadre, la douleur corporelle s’apparente à ce qui subsiste <strong>du</strong>rêve au moment <strong>du</strong> réveil : quelque chose de non-élaboré. R<strong>es</strong>tait alors, pour l<strong>es</strong> détenusqui se prêtaient à l’exercice, à faire le chemin qui va de l’expérience partagée de la douleurà la révélation et la reconnaissance de l’Autre comme un semblable.omar.zanna@univ-lemans.fr169


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Savoirs et reconnaissancedans l<strong>es</strong> sociétés africain<strong>es</strong> contemporain<strong>es</strong>Coordination :Sarah Andrieu (sarahandrieu@free.fr)Pascale Moity Maizi (pascalemoity@hotmail.com)Atelier 17La reconnaissance <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs et de leurs porteurs, qu’elle soit fixée par l<strong>es</strong> institutionsinternational<strong>es</strong> ou par l<strong>es</strong> États, qu’elle soit revendiquée par <strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs en quête de r<strong>es</strong>pect,d’<strong>es</strong>time et de statut, constitue un qu<strong>es</strong>tionnement central, bien que non systématisé,dans l’analyse <strong>d<strong>es</strong></strong> proc<strong>es</strong>sus de pro<strong>du</strong>ction, de transmission et de patrimonialisation<strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> dans l<strong>es</strong> sociétés africain<strong>es</strong> contemporain<strong>es</strong>. A partir d’une réflexioncollective et comparative de situations diversifié<strong>es</strong> de transmission et d’élaboration <strong>d<strong>es</strong></strong>avoirs observé<strong>es</strong> dans différent<strong>es</strong> régions <strong>du</strong> continent, cet atelier propose d’interrogerl<strong>es</strong> relations entre connaissance et reconnaissanc<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> enjeux divers qu’ell<strong>es</strong> révèlentainsi que leurs tra<strong>du</strong>ctions social<strong>es</strong>. Ce qu<strong>es</strong>tionnement s’inscrit plus largement dans uneanalyse <strong>d<strong>es</strong></strong> reconfigurations <strong>d<strong>es</strong></strong> rapports sociaux et de pouvoirs, in<strong>du</strong>it<strong>es</strong> par l<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>susde circulation, d’hybridation et de normalisation <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs, qui traversent l<strong>es</strong>sociétés africain<strong>es</strong> aujourd’hui.***Intervenants :Amo Kae (doctorante – EHESS - CEAf)Andrieu Sarah (Post-doctorante - Centre d’étu<strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> mon<strong>d<strong>es</strong></strong> africains CEMAf Aix-en-Provence)Baxerr<strong>es</strong> Carine (IRD)Blanchard Mélissa (postdoctorante - Centre SMMS - Università di Trento, Italia)Ceriana Andrea (Chercheuse, membre de la «Mission ethnologique italienne en Afrique subsaharienne» -Université de Turin, Italie)Douxami ChristineFrédérique Jankoswki (postdoctorante - LCM - IRD)Lewandowski Sophie (CR - IRD)Medah Ignace (docteur - Université de Grenoble – CNRST Ouagadougou, Burkina Faso)Moity-Maizi Pascale (MCF - Montpellier Supagro - UMR Innovation)Saussey Magalie (Chercheure associée - CEPED)170


Transmission - InstitutionEntre l<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> religieus<strong>es</strong> et universitair<strong>es</strong> : l<strong>es</strong> enseignements, l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong>et l<strong>es</strong> nouvell<strong>es</strong> identités religieus<strong>es</strong> en Afrique, le cas <strong>du</strong> SénégalKae Amo (doctorante – EHESS - CEAf)<strong>No</strong>us identifions aujourd’hui trois courants principaux ainsi que <strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs issus <strong>du</strong> milieude l’enseignement au Sénégal: ceux <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs traditionnels; ceux de l’enseignementreligieux monothéiste (chrétien ou islamique); ceux de l’enseignement laïc et scientifique.Fondé<strong>es</strong> au départ par <strong>d<strong>es</strong></strong> colonisateurs, l<strong>es</strong> universités avaient pour vocation d’assurerl’instruction <strong>d<strong>es</strong></strong> élit<strong>es</strong>, chargés de mettre en œuvre la modernité occidentale au sein de lasociété. Or, depuis l<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> 1980, l<strong>es</strong> campus sont marqués par une forte visibilité <strong>d<strong>es</strong></strong>acteurs religieux. L’islamisation comme la christianisation sont <strong>d<strong>es</strong></strong> proc<strong>es</strong>sus qui vontde pair avec l<strong>es</strong> logiqu<strong>es</strong> d’accommodation et d’appropriation constitutiv<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> identitéslocal<strong>es</strong> d’une part, et de la reconnaissance dans la société dite moderne d’autre part.En s’appuyant sur un travail empirique, nous tenterons de mettre en relief l’actualité<strong>d<strong>es</strong></strong> milieux universitair<strong>es</strong> au Sénégal où s’effondrent l<strong>es</strong> frontièr<strong>es</strong> entre l<strong>es</strong> différent<strong>es</strong>sphèr<strong>es</strong> de savoir.kae.amo@eh<strong>es</strong>s.frEntre connaissanc<strong>es</strong> chorégraphiqu<strong>es</strong> et reconnaissance prof<strong>es</strong>sionnelle.L<strong>es</strong> danseurs burkinabè en quête de savoirs reconnus à l’échelle locale et internationaleSarah Andrieu (Post-doctorante - Centre d’étu<strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> mon<strong>d<strong>es</strong></strong> africains CEMAf Aix-en-Provence)Au milieu <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 1990, de nouvell<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> de dans<strong>es</strong> scéniqu<strong>es</strong> inspiré<strong>es</strong> de la« danse contemporaine » européenne ont fait leur apparition au Burkina Faso. D’aborddiscrets, c<strong>es</strong> savoir-danser nouveaux se sont répan<strong>du</strong>s et diffusés via la création de lieuxde formations dédiés à leur apprentissage. Dans un contexte marqué par le désir <strong>d<strong>es</strong></strong>artist<strong>es</strong> d’accéder à une reconnaissance artistique internationale leur permettant d’infléchirl’absence de reconnaissance <strong>du</strong> métier de danseur à l’échelle locale, c<strong>es</strong> institutionsdédié<strong>es</strong> à la transmission formelle de savoir-faire chorégraphiqu<strong>es</strong> divers attirent de nombreuxjeun<strong>es</strong> danseurs burkinabè. À l’aune de donné<strong>es</strong> ethnographiqu<strong>es</strong> recueilli<strong>es</strong> lors <strong>d<strong>es</strong></strong><strong>es</strong>sions de formations dispensée dans le cadre <strong>du</strong> Centre de développement chorégraphiquede Ouagadougou, nous examinerons l<strong>es</strong> relations complex<strong>es</strong> qui se nouent entreacquisition de connaissanc<strong>es</strong>, transformation <strong>d<strong>es</strong></strong> conditions d’accès au savoir et quêtede reconnaissance au sein de ce monde de l’art singulier qu’<strong>es</strong>t la « danse contemporaineafricaine ».sarahandrieu@free.fr171


Savoirs et reconnaissance dans l<strong>es</strong> sociétés africain<strong>es</strong> contemporain<strong>es</strong>Savoirs savants – Savoirs populair<strong>es</strong> au Bénin. Le médicament au centre de problématiqu<strong>es</strong>sanitair<strong>es</strong>, commercial<strong>es</strong> et… anthropologiqu<strong>es</strong>Carine Baxerr<strong>es</strong> (IRD)Le médicament pharmaceutique in<strong>du</strong>striel <strong>es</strong>t un objet polysémique générateur de différentstyp<strong>es</strong> de savoirs. Une étude anthropologique menée <strong>du</strong>rant 3 ans à Cotonou a permisde mettre en évidence, au-delà <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs « biomédicaux scientifiqu<strong>es</strong> » développésautour <strong>d<strong>es</strong></strong> médicaments, <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs « biomédicaux pratiqu<strong>es</strong> » véhiculés par l<strong>es</strong> diversprof<strong>es</strong>sionnels de la santé en exercice dans cette ville et <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs populair<strong>es</strong> syncrétiqu<strong>es</strong>moteurs d’une forte consommation pharmaceutique.En dehors de relations strictement prof<strong>es</strong>sionnell<strong>es</strong>, la plupart <strong>d<strong>es</strong></strong> Cotonois entretiennent<strong>d<strong>es</strong></strong> liens familiaux, amicaux et de proximité avec <strong>d<strong>es</strong></strong> soignants qui sont situésaux différents échelons hiérarchiqu<strong>es</strong> de la prof<strong>es</strong>sion biomédicale et sont tous vecteursde savoirs sur l<strong>es</strong> médicaments. Mais l<strong>es</strong> Cotonois mobilisent également, pour consommerc<strong>es</strong> pro<strong>du</strong>its, l<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> en matière de santé qui se transmettent de générationen génération. Le syncrétisme de c<strong>es</strong> deux typ<strong>es</strong> de savoirs favorise une consommationimportante et quasi-quotidienne de médicaments dont l<strong>es</strong> modalités sont loin d’être toujoursconform<strong>es</strong> aux recommandations biomédical<strong>es</strong>.carine.baxerr<strong>es</strong>@ird.frCirculation de savoirs entre Europe et Afrique: l<strong>es</strong> enjeux de la reconnaissanceMélissa Blanchard (postdoctorante - Centre SMMS Scenari Migratori e Mutamento Sociale- Università di Trento, Italia)Dans le cas de l’immigration de retour, il y a une relation étroite entre savoir (technique,scientifique, prof<strong>es</strong>sionnel, mais aussi relationnel) acquis à l’étranger et reconnaissanc<strong>es</strong>ociale. Celle-ci se concrétise à la fois dans la repro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> statut familial d’élite (qui,aujourd’hui encore, semble profondément liée à l’octroi d’un titre d’étude par une institutionuniversitaire occidentale, voire à une première expérience de travail en Europe)et dans la quête d’une véritable ascension sociale, grâce à ce bagage de connaissanc<strong>es</strong> etcompétenc<strong>es</strong> acquis<strong>es</strong> au fil <strong>du</strong> temps et au gré <strong>d<strong>es</strong></strong> déplacements. <strong>No</strong>us analyserons l<strong>es</strong>form<strong>es</strong> de reconnaissance attaché<strong>es</strong> à l’acquisition de c<strong>es</strong> savoirs, aussi bien au niveau del’indivi<strong>du</strong>, de la famille et <strong>du</strong> milieu prof<strong>es</strong>sionnel, qu’au niveau <strong>d<strong>es</strong></strong> institutions international<strong>es</strong>et national<strong>es</strong>, qui peuvent contribuent financièrement, sous certain<strong>es</strong> conditions,à la réinstallation dans le pays d’origine <strong>d<strong>es</strong></strong> migrants de retour.melissa.blanchard@unitn.it172


Transmission - InstitutionApprentissage et reconnaissance prof<strong>es</strong>sionnelle parmi l<strong>es</strong> étudiants en médecine : casde la République centrafricaine et <strong>du</strong> BéninAndrea Ceriana (Chercheuse, membre de la «Mission ethnologique italienne en Afriqu<strong>es</strong>ubsaharienne» - Université de Turin, Italie)En République centrafricaine et au Bénin, où nous menons nos enquêt<strong>es</strong> ethnographiqu<strong>es</strong>,le savoir biomédical doit se m<strong>es</strong>urer à d’autr<strong>es</strong> sourc<strong>es</strong> d’autorité médicale, <strong>d<strong>es</strong></strong> étiologi<strong>es</strong>qui font référence à l’occulte et <strong>d<strong>es</strong></strong> soins traditionnels. <strong>No</strong>us proposons d’interrogercertain<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> stratégi<strong>es</strong> auxquell<strong>es</strong> l<strong>es</strong> étudiants médecins <strong>d<strong>es</strong></strong> deux pays ont recours pouratteindre la reconnaissance socioprof<strong>es</strong>sionnelle à laquelle ils aspirent. <strong>No</strong>us retiendronsen particulier l<strong>es</strong> stratégi<strong>es</strong> rhétoriqu<strong>es</strong> qui exagèrent la différence entre la biomédecine etl<strong>es</strong> savoirs « traditionnels ». L’insistance sur une telle distinction culturaliste témoigne del’inquiétude et de la provocation que l<strong>es</strong> étiologi<strong>es</strong> traditionnell<strong>es</strong> suscitent au cœur même<strong>d<strong>es</strong></strong> situations d’apprentissage médical. <strong>No</strong>us souhaiterions montrer que l<strong>es</strong> différent<strong>es</strong>stratégi<strong>es</strong> de reconnaissance prof<strong>es</strong>sionnelle en milieu biomédical peuvent être appréhendé<strong>es</strong>comme l’effet de trajectoir<strong>es</strong> historiqu<strong>es</strong> et d’équilibr<strong>es</strong> sociopolitiqu<strong>es</strong> spécifiqu<strong>es</strong>aux deux pays.afrinauta@gmail.com« Patrimonialisation » <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs populair<strong>es</strong> au sein <strong>d<strong>es</strong></strong> manif<strong>es</strong>tations de théâtredansepopulair<strong>es</strong> en Afrique et dans la diaspora ?Christine DouxamiD<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> sociaux <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs au Sénégal.L’é<strong>du</strong>cation à l’environnement entre savoirs « d’experts » et savoirs « ordinair<strong>es</strong> »Frédérique Jankoswki (postdoctorante - LCM - IRD)Sophie Lewandowski (CR - IRD)A l’école primaire publique sénégalaise, l’E<strong>du</strong>cation relative à l’environnement (ERE) aété pensée et mise en place par <strong>d<strong>es</strong></strong> agents <strong>d<strong>es</strong></strong> ministèr<strong>es</strong> ou <strong>d<strong>es</strong></strong> bailleurs de fonds et <strong>d<strong>es</strong></strong>consultants désignés comme « experts » de l’environnement et de la didactique. Dans l<strong>es</strong>écol<strong>es</strong> privé<strong>es</strong> franco-arab<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> acteurs impliqués légitiment leur expertise davantage sur<strong>d<strong>es</strong></strong> critèr<strong>es</strong> religieux et proposent une vision de l’environnement qui semble plus prochede celle véhiculée dans certain<strong>es</strong> communautés rural<strong>es</strong>. A Darou Mousty, par exemple,l<strong>es</strong> discours environnementaux sont captés par <strong>d<strong>es</strong></strong> notabl<strong>es</strong> religieux qui assoient leurpositionnement tout à la fois comme gui<strong>d<strong>es</strong></strong> spirituels, « experts », leaders d’organisationspro<strong>du</strong>ctiv<strong>es</strong>, interlocuteurs <strong>d<strong>es</strong></strong> ministèr<strong>es</strong> et régulateurs fonciers. La communicationmontre comment l<strong>es</strong> stratégi<strong>es</strong> de légitimation <strong>d<strong>es</strong></strong> discours redéfinissent, d’une part, l<strong>es</strong>frontièr<strong>es</strong> <strong>du</strong> savoir d’expert ; et, d’autre part, l<strong>es</strong> contours de la qu<strong>es</strong>tion environne-173


Savoirs et reconnaissance dans l<strong>es</strong> sociétés africain<strong>es</strong> contemporain<strong>es</strong>mentale. Elle se fonde sur la littérature scientifique relative à ce thème, ainsi que sur <strong>d<strong>es</strong></strong>entretiens, <strong>d<strong>es</strong></strong> analys<strong>es</strong> de texte, et <strong>d<strong>es</strong></strong> observations participant<strong>es</strong>.frederique.jankowski@gmail.comsophie.lewandowski@ird.frControvers<strong>es</strong> dans la circulation et la transmission <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs et savoir-faire deconception dans l<strong>es</strong> activités d’innovation au Burkina FasoIgnace Medah (docteur - Université de Grenoble – CNRST Ouagadougou, Burkina Faso)Voulant comprendre pourquoi l<strong>es</strong> concepteurs burkinabè rebutent à la conception collaborative,nos inv<strong>es</strong>tigations ont montré que la non collaboration entre acteurs dans l<strong>es</strong>proc<strong>es</strong>sus de conception d’équipements au Burkina Faso repose <strong>es</strong>sentiellement sur undéficit de confiance entre l<strong>es</strong> protagonist<strong>es</strong>. Cette absence de confiance pour coopérer <strong>es</strong>telle-même tributaire <strong>d<strong>es</strong></strong> échecs antérieurs de quelqu<strong>es</strong> tentativ<strong>es</strong> de collaboration et semanif<strong>es</strong>te par une forte récurrence <strong>d<strong>es</strong></strong> accusations fondé<strong>es</strong> ou non de vols d’idé<strong>es</strong> et detechnologi<strong>es</strong>. Il convient alors de comprendre et d’analyser l<strong>es</strong> mobil<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> logiqu<strong>es</strong> et l<strong>es</strong>dynamiqu<strong>es</strong> à l’œuvre qui l<strong>es</strong> sous-tendent. Pour notre part, nous pensons que l’on peutassimiler c<strong>es</strong> vols et copi<strong>es</strong> à <strong>d<strong>es</strong></strong> form<strong>es</strong> particulièr<strong>es</strong> de communication et d’échang<strong>es</strong>,que l<strong>es</strong> jugements négatifs catégorisent en vols. Or, ce sont peut-être c<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus quidonnent sens au mode d’existence de c<strong>es</strong> praticiens dans un contexte national qui ne leuroffre guère une véritable reconnaissance.medig70@yahoo.frConditions et sign<strong>es</strong> de reconnaissance international<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs en AfriquePascale Moity-Maizi (MCF - Montpellier Supagro - UMR Innovation)Si tout<strong>es</strong> l<strong>es</strong> sociétés ne procèdent pas de même et ne mobilisent pas néc<strong>es</strong>sairement l<strong>es</strong>mêm<strong>es</strong> valeurs pour att<strong>es</strong>ter de la reconnaissance d’une identité, d’un métier, d’un savoir-faire,ell<strong>es</strong> s’inscrivent toutefois aujourd’hui dans un vaste proc<strong>es</strong>sus de tra<strong>du</strong>ctionssémantiqu<strong>es</strong> et conceptuell<strong>es</strong> de nouveaux discours et standards internationaux, mettantl’accent sur la néc<strong>es</strong>saire reconnaissance <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs indigèn<strong>es</strong> par exemple, diffusés parde multipl<strong>es</strong> organism<strong>es</strong> ou travaux attachés aux qu<strong>es</strong>tions de développement (Un<strong>es</strong>co,Banque Mondiale, IAASTD), contraignant à term<strong>es</strong> l<strong>es</strong> « acteurs locaux » à repenser,redéfinir leurs propr<strong>es</strong> catégori<strong>es</strong> de pensée et critèr<strong>es</strong> de jugement. L’anthropologue <strong>es</strong>tdonc amené à se pencher sur cette nouvelle tension qui dépasse largement l’<strong>es</strong>pace d’un<strong>es</strong>ociété prise isolément. C’<strong>es</strong>t à c<strong>es</strong> tensions et à leurs tra<strong>du</strong>ctions que s’intér<strong>es</strong>sera cettecontribution en s’attachant à quelqu<strong>es</strong> exempl<strong>es</strong> dans le domaine de l’artisanat agro-alimentaire,en Afrique de l’ou<strong>es</strong>t.pascalemoity@hotmail.com174


Transmission - InstitutionReconnaissance prof<strong>es</strong>sionnelle et dynamiqu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs :<strong>d<strong>es</strong></strong> artisan<strong>es</strong> burkinabè dans la mondialisationMagalie Saussey (Chercheure associée - CEPED)Cette intervention analysera l<strong>es</strong> modalités d’engagement <strong>d<strong>es</strong></strong> femm<strong>es</strong> dans <strong>d<strong>es</strong></strong> groupementsde pro<strong>du</strong>ction de beurre de karité constitués pour une activité marchande à grandeéchelle. C<strong>es</strong> derniers sont présentés par différents organism<strong>es</strong>, initiateurs et accompagnateursde la démarche, comme <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> d’action collective offrant la possibilité auxpro<strong>du</strong>ctric<strong>es</strong> de revendiquer <strong>d<strong>es</strong></strong> compétenc<strong>es</strong> spécialisé<strong>es</strong> et ainsi d’accéder à une reconnaissanceprof<strong>es</strong>sionnelle et publique. Dans cette intervention, on se demandera si l<strong>es</strong>form<strong>es</strong> de qualification promu<strong>es</strong> et vulgarisé<strong>es</strong> dans c<strong>es</strong> collectifs de pro<strong>du</strong>ction commeautant de nouvell<strong>es</strong> norm<strong>es</strong> et valeurs (prof<strong>es</strong>sionnelle, marchande et juridique) constituent<strong>d<strong>es</strong></strong> sourc<strong>es</strong> nouvell<strong>es</strong> de reconnaissance et d’équité pour l<strong>es</strong> artisan<strong>es</strong> burkinabè.magali<strong>es</strong>aussey@yahoo.fr175


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Pratiqu<strong>es</strong> de l’écrit en migrationAtelier 11Coordination :Aïssatou Mbodj-Pouye (mbodj@free.fr)Anne-Christine Trémon (anne-christine.tremon@unil.ch)L<strong>es</strong> contributions examineront l<strong>es</strong> divers usag<strong>es</strong> de l’écrit dans la migration, en appréhendantc<strong>es</strong> écrits non seulement comme vecteurs de communication mais aussi commeporteurs de mémoire et supports de savoir. Il s’agira de comprendre comment s’appuyersur c<strong>es</strong> documents pour affiner la connaissance anthropologique <strong>d<strong>es</strong></strong> phénomèn<strong>es</strong> migratoir<strong>es</strong>et diasporiqu<strong>es</strong> mais aussi de prendre au sérieux la dimension réflexive <strong>d<strong>es</strong></strong>pratiqu<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> contributions aborderont un large éventail de pratiqu<strong>es</strong> de l’écrit : lettr<strong>es</strong>,SMS, mails, journaux de bord, mais aussi généalogi<strong>es</strong> familial<strong>es</strong>. <strong>No</strong>us nous demanderonscomment <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> d’écriture construisent une mémoire de la migration dans le paysd’accueil et le pays de départ. L’écrit apparaît alors à la fois comme support à <strong>d<strong>es</strong></strong> récitsde l’expérience migratoire et lieu de pro<strong>du</strong>ction de nouvell<strong>es</strong> manièr<strong>es</strong> de relier l<strong>es</strong> communautéset l<strong>es</strong> indivi<strong>du</strong>s.Intervenants :Goldschmidt Elie (CEAF-EHESS)Lecadet Clara (Centre <strong>d<strong>es</strong></strong> Etu<strong>d<strong>es</strong></strong> Africain<strong>es</strong> EHESS)Leroy Delphine (Expérice - Université Paris 8, IIAC- Anthropologie de l’écriture EHESS)Mbodj-Pouye Aïssatou (Zentrum Moderner Orient, Berlin)Trémon Anne-Christine (Université de Lausanne)***176


Support <strong>du</strong> savoir et catégori<strong>es</strong>En route pour l’Europe : voix noma<strong>d<strong>es</strong></strong> et écritur<strong>es</strong> migrant<strong>es</strong>Elie Goldschmidt (CEAF-EHESS)L<strong>es</strong> conditions <strong>d<strong>es</strong></strong> migrations irrégulièr<strong>es</strong> font qu’une partie <strong>d<strong>es</strong></strong> migrants effectuent leurroute vers l<strong>es</strong> Eldorados de la planète en plusieurs mois ou anné<strong>es</strong>, de voyag<strong>es</strong> et de transits.De cette expérience naissent <strong>d<strong>es</strong></strong> récits, s’écrivent <strong>d<strong>es</strong></strong> carnets intim<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong> lettr<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong>chansons, se bricolent <strong>d<strong>es</strong></strong> travelogu<strong>es</strong> ou encore <strong>d<strong>es</strong></strong> text<strong>es</strong> qui prennent parfois la formede fictions. Enfouis au fond d’un sac c<strong>es</strong> écrits voyagent avec leurs auteurs, ou parfois,avec l’ethnographe à qui ils l<strong>es</strong> ont confiés.L’ethnographie <strong>d<strong>es</strong></strong> voix et écrits de la route soulèvent de nombreus<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions. Dansquell<strong>es</strong> conditions sont-ils collectés, et à quell<strong>es</strong> postur<strong>es</strong> et r<strong>es</strong>ponsabilités engagent-ilsl’ethnographe qui en <strong>es</strong>t le détenteur ? Quels statuts peut-on leur accorder et quels problèm<strong>es</strong>soulèvent leurs interprétations ?<strong>No</strong>tre réflexion se fondera sur l’exemple d’écrits de la route que nous avons collectésauprès de migrants congolais (RDC) en transit au Maroc.eliegoldschmidt@yahoo.comL’écrit face aux expulsions :pratiqu<strong>es</strong> proto-administrativ<strong>es</strong> et prot<strong>es</strong>tation politique <strong>d<strong>es</strong></strong> migrants au MaliClara Lecadet (Centre <strong>d<strong>es</strong></strong> Etu<strong>d<strong>es</strong></strong> Africain<strong>es</strong> EHESS)L<strong>es</strong> registr<strong>es</strong> tenus dans l<strong>es</strong> foyers, l<strong>es</strong> ghettos autogérés, l<strong>es</strong> associations d’expulsés etpar l<strong>es</strong> instanc<strong>es</strong> local<strong>es</strong> en butte aux expulsions, l<strong>es</strong> laissez-passer fournis par la policemalienne, l<strong>es</strong> fich<strong>es</strong> d’identité bricolé<strong>es</strong>, mais aussi l<strong>es</strong> témoignag<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> communiquésdénonçant l<strong>es</strong> expulsions, constituent quelqu<strong>es</strong> uns <strong>d<strong>es</strong></strong> supports écrits portant la tracede l’expulsion <strong>d<strong>es</strong></strong> migrants vers le Mali. L’examen de c<strong>es</strong> documents, leur r<strong>es</strong>titutiondans un réseau d’initiativ<strong>es</strong> pluriell<strong>es</strong>, permet d’entrevoir la progr<strong>es</strong>sive constitution d’unchamp de l’après-expulsion ; dans le vide institutionnel qui suit l’expulsion, <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong>proto-administrativ<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong> solutions d’accueil et une amorce de cont<strong>es</strong>tation politique ontémergé depuis le début <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 2000.clara.lecadet@wanadoo.fr177


Pratiqu<strong>es</strong> de l’écrit en migrationVider le sac <strong>d<strong>es</strong></strong> dam<strong>es</strong> : une ethnographie <strong>d<strong>es</strong></strong> écrits déqualifiésDelphine Leroy (Expérice - Université Paris 8, IIAC- Anthropologie de l’écriture EHESS)Certain<strong>es</strong> migrant<strong>es</strong> catégorisé<strong>es</strong> comme analphabèt<strong>es</strong> ou peu alphabétisé<strong>es</strong>, disent nepas avoir d’usag<strong>es</strong> de l’écrit ou, en tous l<strong>es</strong> cas, fort peu et pas de leur propre pro<strong>du</strong>ction.D<strong>es</strong> personn<strong>es</strong> ont ainsi accepté de vider leur sac à main afin de montrer et de s’apercevoirde quels écrits ell<strong>es</strong> disposaient dans leur environnement. Une quantité importantede documents a été dévoilée : papiers d’identité, documents de transport, documentsadministratifs et médicaux, agenda, guide de langue française, revu<strong>es</strong> etc. Cette communicationse focalisera <strong>es</strong>sentiellement sur deux écrits rencontrés : un guide de conversationen langue française et un agenda et plus précisément sur l<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> qui en sont faits parleurs détentric<strong>es</strong>. La validité <strong>d<strong>es</strong></strong> term<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> catégorisations (illettrés -analphabèt<strong>es</strong>-peulettrés-) concernant <strong>d<strong>es</strong></strong> personn<strong>es</strong> ayant un usage quotidien d’écritur<strong>es</strong> varié<strong>es</strong> paraîtcompromise. Quell<strong>es</strong> norm<strong>es</strong>, quell<strong>es</strong> r<strong>es</strong>trictions sont à l’œuvre dans cette déqualificationde savoirs ordinair<strong>es</strong> ?delfleroy@gmail.comUsag<strong>es</strong> sociaux de la corr<strong>es</strong>pondance dans la migration ou<strong>es</strong>t-africaine en FranceAïssatou Mbodj-Pouye (Zentrum Moderner Orient, Berlin)Cette communication s’appuie sur une enquête ethnographique en cours sur l<strong>es</strong> usag<strong>es</strong>de la corr<strong>es</strong>pondance auprès d’immigrés ou<strong>es</strong>t-africains (<strong>du</strong> Sénégal et <strong>du</strong> Mali) en régionparisienne. L<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> épistolair<strong>es</strong> évoqué<strong>es</strong> en entretien sont pour l’<strong>es</strong>sentiel passé<strong>es</strong>,remplacé<strong>es</strong> par le recours au téléphone et au mail. L’enquête s’attache à documenter c<strong>es</strong>pratiqu<strong>es</strong>, mais aussi au rapport entretenu sur la <strong>du</strong>rée avec c<strong>es</strong> écrits, souvent per<strong>du</strong>s oudétruits, parfois conservés avec plus ou moins de soin.Un premier niveau d’analyse, centré sur le contenu discursif et l’identification <strong>d<strong>es</strong></strong> corr<strong>es</strong>pondants,permettra d’éclairer l<strong>es</strong> liens entretenus avec l<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>tinatair<strong>es</strong>. Si le corpus lepermet, l’analyse portera dans un deuxième temps sur l<strong>es</strong> form<strong>es</strong> d’écriture et l<strong>es</strong> entretiensseront mobilisés pour r<strong>es</strong>tituer l<strong>es</strong> manièr<strong>es</strong> d’écrire. Enfin, décrire l<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> deconservation, où la logique de l’archive apparaît marginale, permet d’interroger le rapportréflexif à l’expérience migratoire.mbodj@free.fr178


Support <strong>du</strong> savoir et catégori<strong>es</strong>Liens globaux, écrits locaux. Une généalogie de clan dans la diaspora chinoiseAnne-Christine Trémon (Université de Lausanne)Ma contribution constituera une première analyse d’un document pro<strong>du</strong>it par l<strong>es</strong>membr<strong>es</strong> d’un village lignager <strong>du</strong> sud de la Chine, situé dans l’actuelle Zone économiqu<strong>es</strong>péciale de Shenzhen (province <strong>du</strong> Guangdong). C’<strong>es</strong>t de cette région que sont issu<strong>es</strong>l<strong>es</strong> vagu<strong>es</strong> massiv<strong>es</strong> d’émigration chinoise en direction d’Asie-Pacifique et de l’Amériqueau tournant <strong>d<strong>es</strong></strong> XIXe et XXe siècl<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> membr<strong>es</strong> de cette communauté d’émigration(qiaoxiang) ont, au début <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 2000, compilé une généalogie de clan (shizupu)incluant l<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>cendants <strong>d<strong>es</strong></strong> émigrés dispersés de par le monde. Ma communication rendracompte <strong>du</strong> travail effectué sur ce document en préparation au terrain à Shenzhen, et<strong>d<strong>es</strong></strong> premièr<strong>es</strong> observations in situ. Elle réfléchira aux effets réciproqu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> relations deparenté et de l’entreprise de pro<strong>du</strong>ction généalogique, et à la transcription graphique <strong>d<strong>es</strong></strong>échell<strong>es</strong> locale et globale.anne-christine.tremon@unil.ch179


Congrès AFEA <strong>2011</strong>De compétenc<strong>es</strong> en performanc<strong>es</strong> :propositions en anthropologie linguistiqueAtelier 19Coordination :Sandra Bornand (s.bornand@bluewin.ch)Cécile Leguy (cecile.leguy@gmail.com)L’extension <strong>d<strong>es</strong></strong> domain<strong>es</strong> s’intér<strong>es</strong>sant à la performance entraîne différent<strong>es</strong> ouvertur<strong>es</strong>vers <strong>d<strong>es</strong></strong> approch<strong>es</strong> émanant de l’anthropologie linguistique. Il nous semble néc<strong>es</strong>sairede réexaminer l<strong>es</strong> sens donnés au concept de performance dans une confrontation aveccelui de « compétence », dans la continuité de Dell Hym<strong>es</strong>. L’option pour la performancea porté l’attention sur l’acteur et a permis le développement <strong>d<strong>es</strong></strong> notions d’expérience etd’agency. Dans le même temps, la notion de compétence elle-même, telle qu’elle avait étéredéfinie par Hym<strong>es</strong>, a été quelque peu négligée au profit de cell<strong>es</strong> d’action et d’intentionnalité.C<strong>es</strong> notions prennent effectivement mieux en compte la dimension conjuguée <strong>du</strong>sens, de la connaissance et <strong>du</strong> pouvoir. Ont-ell<strong>es</strong> pour autant ren<strong>du</strong>e ca<strong>du</strong>que la notion decompétence ? Celle-ci ne peut-elle pas être pensée à nouveau, dans sa complémentaritéà celle de performance, en tenant compte <strong>du</strong> contexte théorique actuel ? C’<strong>es</strong>t autour decette problématique, et à partir d’observations de terrain bien précis<strong>es</strong>, que s’organiseracet atelier.Intervenants :Bornand Sandra (CR - CNRS-LLACAN UMR 8135)Canut Cécile (PU - Université D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong> - Ceped UMR 196)Foisil Nadia (doctorante - Université de Strasbourg - Freie Universität Berlin)Guedj Richard (doctorant - Université D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong> - Ceped UMR 196)Kapp Sébastien (doctorant - EHESS - Université libre de Bruxell<strong>es</strong>)Leguy Cécile (MCF HDR - Université D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong> - Canthel EA 4545)Malmont Yoan (doctorant - Université D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong> - Canthel EA 4545)Masquelier Bertrand (MCF - Université de Picardie Jul<strong>es</strong> Verne - CNRS-Lacito UMR 7107)***180


Support <strong>du</strong> savoir et catégori<strong>es</strong>« Quand un homme devient chef… »L’exemple <strong>du</strong> chef zarma <strong>du</strong> canton de Liboré au NigerSandra Bornand (CR - CNRS-LLACAN UMR 8135)A partir d’un cas particulier, j’analyserai ce qui se passe pour qu’un homme élu chef decanton zarma (Niger) soit reconnu comme tel. <strong>No</strong>us verrons que la transformation d’unhomme en chef <strong>es</strong>t, dans ce cas, d’abord « performée » collectivement, à travers <strong>d<strong>es</strong></strong> changementsdans l<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> d’interlocutions et dans l<strong>es</strong> relations interpersonnell<strong>es</strong> observé<strong>es</strong>dès la prise de fonction, c’<strong>es</strong>t-à-dire l’élection. Une fois intégrée, la transformation <strong>es</strong>tprogr<strong>es</strong>sivement « performée » par le chef lui-même, avant le rite de l’intronisation, quimarque véritablement son passage dans cet « autre monde », celui de la chefferie « traditionnelle». Ainsi, comme le dit Ahearn (2001 : 111), la réalité sociale <strong>es</strong>t co-construitecomme l<strong>es</strong> significations.s.bornand@bluewin.chL<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus de subjectivation par le cinéma et l’écriture dans un quartier populairedit « tsigane » en BulgarieCécile Canut (PU - Université D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong> - Ceped UMR 196)L’appréhension <strong>d<strong>es</strong></strong> personn<strong>es</strong> avec l<strong>es</strong>quell<strong>es</strong> nous travaillons comme <strong>d<strong>es</strong></strong> « enquêtés » <strong>es</strong>tcont<strong>es</strong>tée en anthropologie <strong>du</strong> langage. Considérer au contraire la relation engagée avec<strong>d<strong>es</strong></strong> sujets parlant selon une optique interactionnelle et performative con<strong>du</strong>it à prendre encompte l<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> d’agency qui se développent en fonction <strong>d<strong>es</strong></strong> événements de parole. Àpartir d’un travail avec <strong>d<strong>es</strong></strong> famill<strong>es</strong> dans un quartier populaire dit « tsigane » en Bulgarie(Sliven), nous montrerons comment l’appropriation de l’écriture ou <strong>du</strong> cinéma permet à<strong>d<strong>es</strong></strong> sujets de s’inscrire dans de nouveaux <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> discursifs et artistiqu<strong>es</strong>, tout en utilisantl<strong>es</strong> situations d’enquête à <strong>d<strong>es</strong></strong> fins performativ<strong>es</strong>. Qu’il s’agisse d’un ouvrage personnel(La vie d’une femme rom (tsigane) de Stefka Stefanova Nikolova) ou de la co-réalisationcinématographique (Derrière le mur, épisode I et II), l<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus de subjectivationpolitique impliquent <strong>d<strong>es</strong></strong> agencements nouveaux et une pluri-construction <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs.La notion de performance ne constitue donc pas le résultat d’une action ou d’une praxislangagièr<strong>es</strong>, elle <strong>es</strong>t constitutive de la situation d’enquête même.cecile.canut@paris<strong>d<strong>es</strong></strong>cart<strong>es</strong>.fr181


De compétenc<strong>es</strong> en preformanc<strong>es</strong>…Le corps instrument comme lien socialNadia Foisil (doctorante - Université de Strasbourg - Freie Universität Berlin)Le jeu <strong>du</strong> comédien se caractérise par une opposition à la fois extérieure et intérieure àlui-même. Il s’élève contre l’ordre établi pour créer son propre ordre jusqu’à le détruireafin d’en extraire une nouveauté. Il <strong>es</strong>t en mouvement permanent, forme de transitiondans laquelle rien n’<strong>es</strong>t jamais acquis si ce n’<strong>es</strong>t la conscience de cette instabilité où l’humainsort de lui-même pour faire avancer le jeu (Gebauer, Wulf 1998). Cette aptitudeà observer, réfléchir, donner <strong>du</strong> sens génère la mutation de l’inutilité en utilité, <strong>du</strong> rienen rien intentionnel et favorise l’assimilation de la règle qui engendre liberté et création,nouveau rien prélude à la prochaine rupture. Cette idiosyncrasie opposition-transition<strong>es</strong>t inhérente à la nature même <strong>du</strong> métier de comédien. Ce dernier ouvre <strong>d<strong>es</strong></strong> champs decommunication et crée <strong>du</strong> lien social. Il <strong>es</strong>t acteur de l’évolution de la société portant unregard sur elle et impulsant une interrogation à l’échelle <strong>du</strong> groupe et de l’indivi<strong>du</strong> luimême.« Le social lui-même inventerait ainsi de l’indivi<strong>du</strong>alité en prouvant sa capacité demultiplier l<strong>es</strong> modèl<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> comportements possibl<strong>es</strong>. L’indivi<strong>du</strong>alisme <strong>d<strong>es</strong></strong> hérétiqu<strong>es</strong>et <strong>d<strong>es</strong></strong> atypiqu<strong>es</strong> serait une extériorisation directe, une pro<strong>du</strong>ction vivante de l’expériencecollective et non, « au départ », sa négation absolue. » (Duvignaud 1965).nadiafoisil1945@yahoo.frSubjectivité et catégorisation en Israël (Mitzpe Ramon, désert <strong>du</strong> Negev)Richard Guedj (doctorant - Université D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong> - Ceped UMR 196)Fruits d’une longue tradition universitaire et scientifique devenue centrale en scienc<strong>es</strong>social<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> sur la langue se sont efforcé<strong>es</strong> de la constituer en tant qu’objet figé,coupée <strong>d<strong>es</strong></strong> conditions extérieur<strong>es</strong> de pro<strong>du</strong>ction discursive. En ouvrant le champ à divers<strong>es</strong>disciplin<strong>es</strong>, l’anthropologie <strong>du</strong> langage tend à r<strong>es</strong>tituer le facteur social et humain<strong>du</strong> phénomène langagier.À partir d’une expérience de terrain (Mitzpe Ramon, désert <strong>du</strong> Negev), nous entameronsun parcours réflexif autour <strong>d<strong>es</strong></strong> notions de subjectivité et de catégorisation, de savoiret pouvoir, d’<strong>es</strong>pace et de lieu, et de rythmique <strong>du</strong> discours. <strong>No</strong>us étudierons l<strong>es</strong> mécanism<strong>es</strong>de construction de soi et de l’autre, au travers <strong>du</strong> discours, pour voir en quoi c<strong>es</strong>mêm<strong>es</strong> discours s’inscrivent dans une historicité discursive qui amène à repenser la place<strong>du</strong> sujet dans l<strong>es</strong> scienc<strong>es</strong> <strong>du</strong> langage, particulièrement quand le politique et le religieuxsemble saturer sémantiquement l’<strong>es</strong>pace social. <strong>No</strong>us verrons enfin en quoi une théorie<strong>du</strong> rythme et <strong>du</strong> sujet peut nous amener à reconsidérer la notion de discours, et à aborderle langage au-delà de toute pré-catégorisation.richard.guedj@gmail.com182


Jouer avec s<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> pour créer plus de jeu :catégori<strong>es</strong> de la pensée dans le jeu de rôl<strong>es</strong> grandeur natureSébastien Kapp (doctorant - EHESS - Université libre de Bruxell<strong>es</strong>)Support <strong>du</strong> savoir et catégori<strong>es</strong>Le jeu de rôl<strong>es</strong> grandeur nature (abrévié ‘GN’) <strong>es</strong>t un jeu immersif dans lequel le participantcostumé incarne physiquement un ou plusieurs personnag<strong>es</strong> dans un universfictionnel. Cependant, parce qu’il connaît par avance l<strong>es</strong> règl<strong>es</strong> <strong>du</strong> jeu, l’intrigue initialeet l<strong>es</strong> autr<strong>es</strong> participants, le joueur possède un domaine de connaissance plus éten<strong>du</strong>que celui de son personnage. Le but <strong>du</strong> jeu <strong>es</strong>t donc d’improviser l<strong>es</strong> réactions de sonpersonnage en fonction <strong>d<strong>es</strong></strong> situations qui se présentent <strong>du</strong>rant la partie. A travers troisexempl<strong>es</strong> concrets issus de situations observé<strong>es</strong>, nous verrons comment le jeu nait de lamanipulation socialement négociée de deux catégori<strong>es</strong> de la pensée et prend pour basel’objet matériel. Cette négociation nous éclaire sur l’originalité majeure <strong>du</strong> GN : être unefiction collaborative que le déroulement de la partie, via l<strong>es</strong> actions <strong>d<strong>es</strong></strong> joueurs, vient enpermanence modifier.sebastien.kapp@yahoo.frProc<strong>es</strong>sus de nomination, performativité et construction de la personne (à partir <strong>du</strong> cas<strong>d<strong>es</strong></strong> Bwa <strong>du</strong> Mali)Cécile Leguy (MCF HDR - Université D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong> - Canthel EA 4545)Dans un contexte où le nom de personne <strong>es</strong>t d’abord circonstanciel et m<strong>es</strong>sager, commec’<strong>es</strong>t le cas entre autr<strong>es</strong> chez l<strong>es</strong> Bwa, la dimension performative <strong>du</strong> nom s’impose commeune évidence. <strong>No</strong>n seulement, parce que cette parole qu’<strong>es</strong>t le nom quand il se fait m<strong>es</strong>sagevise à faire agir en condamnant certain<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong>, ou bien à faire changer de comportementen critiquant implicitement certain<strong>es</strong> attitu<strong>d<strong>es</strong></strong>, mais aussi de manière plussubtile dans le proc<strong>es</strong>sus initiatique qui relie l’enfant à l’un de s<strong>es</strong> aïeuls et, à l’autre boutde la vie, participe de la construction de l’ancêtre à partir <strong>du</strong> nom circonstanciel de l’aïeul.<strong>No</strong>us verrons dans quelle m<strong>es</strong>ure l<strong>es</strong> choix <strong>d<strong>es</strong></strong> nommeurs – qu’ils soient l<strong>es</strong> parents ougrands-parents de l’enfant ou l<strong>es</strong> devins consultés lors <strong>du</strong> décès d’un vieillard dont il fautretrouver le nom d’initiation – peuvent être envisagés en term<strong>es</strong> de compétence et sicette notion suffit à saisir ce qui se joue dans l’interaction sur la longue <strong>du</strong>rée qu’<strong>es</strong>t lanomination d’une personne.cecile.leguy@gmail.com183


De compétenc<strong>es</strong> en preformanc<strong>es</strong>…Pratiqu<strong>es</strong> ludiqu<strong>es</strong> et performativité : comment <strong>es</strong>t-on « joueur prof<strong>es</strong>sionnel » ?Yoan Malmont (doctorant - Université D<strong>es</strong>cart<strong>es</strong> - Canthel EA 4545)A partir d’un mouvement de recherche en anthropologie linguistique, focalisé sur la<strong>d<strong>es</strong></strong>cription et l’étude de l’usage de la parole dans le cadre de la pratique <strong>du</strong> jeu Magicl’assemblée, s’<strong>es</strong>t révélée une forme de vie. Elle <strong>es</strong>t ici enten<strong>du</strong>e comme une manière devivre propre à un indivi<strong>du</strong> ou plus généralement, propre à un groupe. Elle présupposeraitune vision <strong>du</strong> monde qui orienterait une part <strong>d<strong>es</strong></strong> act<strong>es</strong> langagiers ou corporels. Enfinelle subsumerait une culture et une propension au prof<strong>es</strong>sionnalisme, qui aurait pourvisée de faire de l’activité ludique une source de rémunération. A partir <strong>d<strong>es</strong></strong> conversationsannoté<strong>es</strong> ou enregistré<strong>es</strong> lors d’enquêt<strong>es</strong> mené<strong>es</strong> auprès de joueurs <strong>du</strong> jeu de cart<strong>es</strong> Magicl’assemblée, de poker texas hold’em ou <strong>du</strong> jeu World of Warcraft, je chercherai à rendrecompte d’un point de vu émic <strong>d<strong>es</strong></strong> compétenc<strong>es</strong> qui permettent d’être reconnu « joueurprof<strong>es</strong>sionnel » de cart<strong>es</strong> ou d’un jeu multi-joueurs sur Internet, et d’en interroger laperformativité en situation de jeu. Cet élargissement <strong>du</strong> cadre de recherche s’appuie surl’existence de passerell<strong>es</strong> entre c<strong>es</strong> divers jeux en lign<strong>es</strong> ou papiers, que certains joueursempruntent dans un souci de tirer un revenu de leurs pratiqu<strong>es</strong>.malmont-yoan@hotmail.frCompétence communicationnelle, sens <strong>du</strong> jeu, et performativité :improviser et s’insulter en chantant (le cas <strong>du</strong> calypso de Trinidad)Bertrand Masquelier(MCF - Université de Picardie Jul<strong>es</strong> Verne - CNRS-Lacito UMR 7107)Cette communication revisite l<strong>es</strong> apports de l’anthropologie linguistique de Dell Hym<strong>es</strong>,une approche centrée sur l’activité et l’action langagière en situation d’interlocution(« speaking ») ; initialement, la notion de compétence de communication (Dell Hym<strong>es</strong>)orientait l’anthropologie linguistique vers une ethno-pragmatique empirique <strong>d<strong>es</strong></strong> façonsde parler. Toutefois l’étude <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> langagièr<strong>es</strong> réell<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> locuteurs <strong>es</strong>t susceptibleaujourd’hui de bénéficier <strong>d<strong>es</strong></strong> apports conceptuels <strong>d<strong>es</strong></strong> travaux menés autour de la notionde «performance », qu’ils relèvent <strong>d<strong>es</strong></strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> théâtral<strong>es</strong> ou sociologiqu<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> argumentsde cette communication sont adossés à la présentation de quelqu<strong>es</strong> cas de « perfor-184


Support <strong>du</strong> savoir et catégori<strong>es</strong>manc<strong>es</strong> » langagièr<strong>es</strong>, social<strong>es</strong>, et musical<strong>es</strong> : notamment, cell<strong>es</strong> de l’échange d’insult<strong>es</strong>improvisé<strong>es</strong> sur scène entre chanteurs de calypso (un genre de parol<strong>es</strong> chanté<strong>es</strong> associé<strong>es</strong>au contexte carnaval<strong>es</strong>que de Trinidad, dans l<strong>es</strong> Caraïb<strong>es</strong>).bertrand.masquelier@wanadoo.fr185


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 18L<strong>es</strong> catégori<strong>es</strong> local<strong>es</strong> d’évaluation et de jugement :perception et réalité <strong>d<strong>es</strong></strong> objets dans un cours d’actionCoordination :Nasiha Aboubeker (nazihaa@yahoo.fr)Kamel Boukir (kamelbouk@hotmail.com)E<strong>du</strong>ardo Rodriguez (e<strong>du</strong>roma@gmail.com)L<strong>es</strong> catégori<strong>es</strong> qui permettent à la fois de penser l<strong>es</strong> propriétés et nos relations au monde,aux chos<strong>es</strong> et aux homm<strong>es</strong>, mais surtout de commercer avec eux à <strong>d<strong>es</strong></strong> fins pratiqu<strong>es</strong>,instituent un ordre de faits qui sert de base à nos inférenc<strong>es</strong> et nos actions. Aussi l<strong>es</strong>catégori<strong>es</strong> sont l’assise, l’arrière-plan de connaissanc<strong>es</strong>, qui émerge dans un cours d’actionet grâce auxquell<strong>es</strong> l<strong>es</strong> membr<strong>es</strong> se règlent et s’appuient pour coordonner son accomplissement.L<strong>es</strong> opérations de catégorisation <strong>d<strong>es</strong></strong> membr<strong>es</strong> d’une communauté – qu’ell<strong>es</strong>oit nationale, linguistique, politique, religieuse, ethnique, associative, etcetera – instituentl’objectivité <strong>du</strong> monde en stabilisant s<strong>es</strong> propriétés et s<strong>es</strong> relations dans <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> deconversation au cours <strong>d<strong>es</strong></strong>quell<strong>es</strong> ell<strong>es</strong> sont généré<strong>es</strong> comme <strong>d<strong>es</strong></strong> faits observabl<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong>criptibl<strong>es</strong>pour chacun d’entre eux. L<strong>es</strong> travaux présentés, à forte teneur ethnographique,privilégieront la r<strong>es</strong>titution <strong>du</strong> matériau empirique et l’analyse <strong>d<strong>es</strong></strong> compt<strong>es</strong>-ren<strong>du</strong>s d’enquêteoù seront discuté<strong>es</strong> c<strong>es</strong> opérations de catégorisation, selon deux aspects : l’une,d’inspiration phénoménologique et écologique ; l’autre, plus attachée à une pragmatique<strong>d<strong>es</strong></strong> problèm<strong>es</strong> publics.Intervenants :Beaubreuil ThomasBoudou BenjaminBoukir KamelCampos Luiz AugustoMulet Pascual MargalidaRius Pia ValeriaStavo-Debauge Joan***186


Support <strong>du</strong> savoir et catégori<strong>es</strong>L’<strong>es</strong>pace et le temps comme catégori<strong>es</strong> socio-transcendantal<strong>es</strong> de la connaissance etde l’action. Le cas <strong>du</strong> rapport populaire à l’<strong>es</strong>paceBeaubreuil ThomasL’<strong>es</strong>pace et le temps forment chez Kant <strong>d<strong>es</strong></strong> catégori<strong>es</strong> transcendantal<strong>es</strong> de l’entendement; autrement dit <strong>d<strong>es</strong></strong> catégori<strong>es</strong> a priori qui conditionnent la possibilité <strong>du</strong> systèm<strong>es</strong>ymbolique avec lequel nous percevons et intellectualisons le monde. Cette idée de « catégori<strong>es</strong>de catégori<strong>es</strong> » conditionnant la possibilité pr<strong>es</strong>que technique de la catégorisation aconnu un succès certain au sein <strong>d<strong>es</strong></strong> sociologi<strong>es</strong> et anthropologi<strong>es</strong> français<strong>es</strong>. Néanmoins,pour l<strong>es</strong> scienc<strong>es</strong> empiriqu<strong>es</strong> l’objectif a surtout consisté à r<strong>es</strong>tituer l<strong>es</strong> catégori<strong>es</strong> transcendantal<strong>es</strong>au niveau de l’expérience dont ell<strong>es</strong> sont issu<strong>es</strong>. On parle alors de catégori<strong>es</strong>socio-transcendantal<strong>es</strong> et de « conditions social<strong>es</strong> de possibilité » de la connaissance(Bourdieu, 2001). Après avoir brièvement retracé la généalogie et le <strong>d<strong>es</strong></strong>tin <strong>d<strong>es</strong></strong> catégori<strong>es</strong>kantienn<strong>es</strong> au sein <strong>d<strong>es</strong></strong> sociologi<strong>es</strong> et anthropologi<strong>es</strong> européenn<strong>es</strong>, nous envisageronsl’intérêt d’avoir recours aujourd’hui à c<strong>es</strong> notions dans le cadre d’une étude empirique. Ladémonstration s’appuiera sur une recherche de doctorat consacrée au rapport populaireà l’<strong>es</strong>pace dom<strong>es</strong>tique et public.thomas.beaubreuil@ens.frFaire connaissance : théorie(s) et pratique(s) de l’hospitalitéBenjamin BoudouL’hospitalité r<strong>es</strong>te à notre sens encore mal étudiée. Elle demeure bien souvent subsumé<strong>es</strong>ous la catégorie de l’échange, ré<strong>du</strong>ite à sa simple ritualité ou bien au contraire gonflée <strong>d<strong>es</strong></strong>ignifications éthiqu<strong>es</strong>. Si, comme l’écrit Nietzsche par une excellente intuition anthropologique,l’hospitalité peut se définir comme cherchant à « paralyser chez l’étrangerl’élément hostile », elle doit d’abord créer l<strong>es</strong> conditions pour un échange de savoirs. Lacommensalité par exemple, une fois que l’étranger a été formellement invité, <strong>es</strong>t ainsile moment privilégié de la transmission de son histoire et d’informations à propos <strong>du</strong>monde d’où il vient. A travers l’étude de travaux anthropologiqu<strong>es</strong> associés à une sociologiepolitique <strong>d<strong>es</strong></strong> frontièr<strong>es</strong> et de l’étranger, nous montrerons en quoi l’hospitalité <strong>es</strong>t unproc<strong>es</strong>sus de régulation de l’hostilité réciproque et de transmission de savoirs, résultantd’une actualisation cognitive de la frontière entre l<strong>es</strong> membr<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> non-membr<strong>es</strong>.benjamin.boudou@scienc<strong>es</strong>-po.orgDe la moralité <strong>du</strong> crime. Entre éloge et blâme : l<strong>es</strong> catégori<strong>es</strong> moral<strong>es</strong> d’évaluation dansla perpétration d’act<strong>es</strong> sanctionnés par le droitKamel BoukirDepuis l<strong>es</strong> émeut<strong>es</strong> de novembre 2005, une partie <strong>d<strong>es</strong></strong> recherch<strong>es</strong> en scienc<strong>es</strong> humain<strong>es</strong> etsocial<strong>es</strong>, se focalise sur la qu<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong> significations <strong>d<strong>es</strong></strong> émeut<strong>es</strong> en particulier, et sur la187


L<strong>es</strong> catégori<strong>es</strong> local<strong>es</strong> d’évaluation et de jugemeentviolence en général comme mode de régulation sociale au sein <strong>d<strong>es</strong></strong> agrégations juvénil<strong>es</strong><strong>d<strong>es</strong></strong> grands ensembl<strong>es</strong> urbains. Appréhendée comme une manif<strong>es</strong>tation symptomatiquede désorganisation sociale, une batterie de facteurs sont constamment évoqués pour enexpliquer l<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> fonctions. L<strong>es</strong> observations mené<strong>es</strong> lors <strong>d<strong>es</strong></strong> la participation àla manif<strong>es</strong>tation anti-CPE <strong>du</strong> 28 mars 2006, en marge de laquelle une douzaine de villeblancherainss’entendent pour « niquer <strong>d<strong>es</strong></strong> çefs » et où, à cette occasion, l<strong>es</strong> ralliements,l<strong>es</strong> désistements et l<strong>es</strong> défauts permettent de décrire comment l<strong>es</strong> membr<strong>es</strong> motiventleur solidarité et leur défection, vont montrer qu’un tout autre cadre de <strong>d<strong>es</strong></strong>cription <strong>es</strong>tpossible.kamelbouk@hotmail.comDiscrimination positive pour qui ?L<strong>es</strong> catégori<strong>es</strong> de classification raciale et l<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong> de discrimination positive dansle Brésil contemporainLuiz Augusto CamposDepuis 2001, quelqu<strong>es</strong> universités brésilienn<strong>es</strong> ont adopté <strong>d<strong>es</strong></strong> politiqu<strong>es</strong> de discriminationpositive raciale. La diffusion de c<strong>es</strong> programm<strong>es</strong> <strong>es</strong>t liée à l’alliance entre <strong>d<strong>es</strong></strong> mouvementsnoirs et <strong>d<strong>es</strong></strong> chercheurs en scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong> brésilien. D’un côté, l<strong>es</strong> chercheurs utilisentl<strong>es</strong> statistiqu<strong>es</strong> officiell<strong>es</strong> pour dénoncer la moindre mobilité sociale <strong>d<strong>es</strong></strong> Brésiliensqui se sont déclar<strong>es</strong> pretos (noirs) ou pardos (bruns) aux recensements national<strong>es</strong>. Del’autre, l<strong>es</strong> mouvements noirs demandent que l<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong> publiqu<strong>es</strong> valorisent l’identité<strong>d<strong>es</strong></strong> populations negras (nègr<strong>es</strong>) et afro<strong>d<strong>es</strong></strong>centent<strong>es</strong> (afro-<strong>d<strong>es</strong></strong>cendants). Malgré cettecoopération, chacun mobilise <strong>d<strong>es</strong></strong> catégori<strong>es</strong> différent<strong>es</strong>. Au Brésil, alors que negro etafro<strong>d<strong>es</strong></strong>centente sont plutôt <strong>d<strong>es</strong></strong> catégori<strong>es</strong> identitair<strong>es</strong>, preto et pardo sont <strong>d<strong>es</strong></strong> catégori<strong>es</strong>qui indiquent surtout la couleur de la peau. Cette présentation expose l<strong>es</strong> controvers<strong>es</strong>publiqu<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> problèm<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> gérés par la présence de c<strong>es</strong> différents modèl<strong>es</strong> declassification raciale.L<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> perceptions de l’informel au regard de la dichotomie licite/illicite.Rendre compte <strong>d<strong>es</strong></strong> évaluations moral<strong>es</strong> dans le cadre <strong>du</strong> vol et <strong>du</strong> marché noir dans laCuba révolutionnaireMargalida Mulet PascualCette communication, fondée sur une recherche de type ethnographique à Cuba, tented’expliciter l<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> catégori<strong>es</strong> légal/illégal et licite/illicite à partir d’une <strong>d<strong>es</strong></strong>cription<strong>d<strong>es</strong></strong> activités journalièr<strong>es</strong> de la famille Vázquez. D’une certaine manière le marché noiraide à la perpétuation de la Révolution en offrant de nouveaux débouchés aux pro<strong>du</strong>itsper<strong>du</strong>s de l’État. C’<strong>es</strong>t à cet endroit que se manif<strong>es</strong>te avec le plus d’acuité l’ambiguïté188


Support <strong>du</strong> savoir et catégori<strong>es</strong>constitutive <strong>du</strong> chevauchement <strong>d<strong>es</strong></strong> sphèr<strong>es</strong> normativ<strong>es</strong> <strong>du</strong> droit et de la morale. Ainsiapparaissent différents usag<strong>es</strong> et rationalités qui seront l’objet de notre discussionmargamp15@gmail.comLa catégorie de militant au sein <strong>d<strong>es</strong></strong> organisations de travailleurs <strong>d<strong>es</strong></strong>ocupados en Argentine<strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 1990 à 2007Pia Valeria RiusUn « vrai » mouvement de <strong>d<strong>es</strong></strong>ocupados « fonctionne sans la présence <strong>d<strong>es</strong></strong> militants », m’adit un jour un militant. Cette distinction entre <strong>d<strong>es</strong></strong>ocupados et militants, je l’avais cruepropre <strong>du</strong> point de vue extérieur, tant celle-ci peut apparaître stigmatisante. C<strong>es</strong> membr<strong>es</strong>a statut particulier, ne résidant pas dans l<strong>es</strong> quartiers, participent aux organisations, maisleur engagement requiert d’une légitimité supplémentaire. Guider la convocation d’unhabitant <strong>du</strong> quartier a une première réunion, se faire accompagner par <strong>d<strong>es</strong></strong> camara<strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>autr<strong>es</strong> quartiers mais aussi tenter de présenter la participation <strong>d<strong>es</strong></strong> militants comme unmoment particulier -celui de sa création-, dévoile l<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tionnements qui sont ceux <strong>d<strong>es</strong></strong>militants a l’heure de considérer leur place au sein d’une organisation <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>d<strong>es</strong></strong>ocupados.A travers une <strong>d<strong>es</strong></strong>cription ethnographique, nous interrogerons c<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> afin de saisirleur légitimité au sein de c<strong>es</strong> group<strong>es</strong> et ainsi rendre compte <strong>du</strong> rapport au politique misa l’œuvre.piavrius@yahoo.com.arSe figurer l’étrangéité <strong>du</strong> nouveau venu, problèm<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> et qu<strong>es</strong>tions éthiqu<strong>es</strong>dans une situation de cohabitation inter-ethniqueJoan Stavo-DebaugeDans cette communication, nous allons nous attacher au problème de la figuration del’étrangéité <strong>du</strong> nouveau venu tel que ce problème se pose à ceux qui assistent à sa venueet se soucient de l’accueillir à l’appartenance commune en s’inquiétant de s<strong>es</strong> appartenanc<strong>es</strong>antérieur<strong>es</strong>, qu’ils peuvent être amenés à traiter comme une « identité culturelle ».L’ensemble de notre communication fera fond sur une ethnographie rapprochée d’unecohabitation « inter-ethnique » dans une maison collective apparentée au mouvementsquat genevois.j.stavo-debauge@voila.fr189


Congrès AFEA <strong>2011</strong>L’ethnopragmatiqueAtelier 35Coordination :Bernard Traimond (bernard.traimond@u-bordeaux2.fr)L’objectif de cet atelier <strong>es</strong>t d’évaluer l<strong>es</strong> moyens dont nous disposons aujourd’hui pourpasser de l’objet d’étude qui peut être désigné par divers mots (réalité, pratique, expérience,terrain...) à son compte-ren<strong>du</strong> discursif. Là aussi plusieurs mots désignent cetterupture, saut-périlleux, fêlure ou shifter. Pour surmonter cet obstacle, l’atelier ne rechercherapas la solution dans <strong>d<strong>es</strong></strong> considérations livr<strong>es</strong>qu<strong>es</strong> mais par l’examen de différent<strong>es</strong>enquêt<strong>es</strong>.L<strong>es</strong> discours exprimés par l<strong>es</strong> personn<strong>es</strong> étudié<strong>es</strong> deviennent ainsi l’instrument privilégiéde l’accès à la réalité telle qu’ell<strong>es</strong> la perçoivent ce qui ne n’empêche évidemment pas quel’enquêteur se heurte au « silence, secret et mensonge ». Un <strong>d<strong>es</strong></strong> instruments l<strong>es</strong> plus efficacedont nous disposons aujourd’hui pour surmonter c<strong>es</strong> obstacl<strong>es</strong> <strong>es</strong>t la pragmatiquequi « étudie l<strong>es</strong> typ<strong>es</strong> de relations entre le langage et le contexte qui sont grammaticalisé<strong>es</strong>ou inclus dans la structure de ce langage » (Levinson).***Intervenants :Chauvier Eric (Chargé de cours – Université Bordeaux 2)Milhé Colette (docteur - Université Bordeaux 2)Pacreau Fanny (doctorante - Université Bordeaux 2)Traimond Bernard (prof<strong>es</strong>seur émérite - Université Bordeaux 2)190


Support <strong>du</strong> savoir et catégori<strong>es</strong>L’ordinaire ou l’art de retrouver le contexteEric Chauvier (Chargé de cours – Université Bordeaux 2)L’objet de l’anthropologue n’<strong>es</strong>t pas une réalité culturelle finie, mais un ensemble <strong>d<strong>es</strong></strong>ituations de communication doté<strong>es</strong> d’un corpus d’indic<strong>es</strong> plus ou moins important. Ce« phénomène social » qu’<strong>es</strong>t l’enquête <strong>es</strong>t pétri de jeux de rôl<strong>es</strong>, d’auto-conviction et deratification, si bien que ce lien ne peut jamais être r<strong>es</strong>titué dans la plénitude de son sens.C’<strong>es</strong>t à ce niveau d’articulation que la pensée de John L. Austin se révèle <strong>d<strong>es</strong></strong> plus précieus<strong>es</strong>,quoique par le biais d’une démarche qu’il ose à peine nommer, assortie d’un pointd’exclamation : « phénoménologie linguistique ! ». Cette phénoménologie linguistiquerepose sur un « accord » écrit Austin, « sur une certaine manière, une, de décrire et <strong>d<strong>es</strong></strong>aisir <strong>d<strong>es</strong></strong> faits ». Pour Austin « l’accord dans le langage se suffit à lui-même […] il s’agitalors de l’expliquer et de le décrire en examinant s<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> ». l’ordinaire de l’anthropologuetrouve là une bonne définition : le langage, compris comme un ensemble d’outilsde précision, toujours prêt à vaciller.echauvier@free.frRetour sur un malaise…Colette Milhé (docteur - Université Bordeaux 2)Je vais tenter de t’expliquer la tension que je vis entre anthropologie et militantisme. Toutdiscours n’<strong>es</strong>t pas posé au monde, sorti de nulle part. Il <strong>es</strong>t construit dans une historicité,dans <strong>d<strong>es</strong></strong> interactions, pour répondre à certain<strong>es</strong> préoccupations... <strong>No</strong>tre façon d’être aumonde <strong>es</strong>t façonnée par tous l<strong>es</strong> discours que nous contribuons à pro<strong>du</strong>ire ou auxquelsnous adhérons. Ce qui distingue fondamentalement l’anthropologie <strong>du</strong> militantisme, c’<strong>es</strong>tque si celui-ci pose une vérité, elle ne s’intér<strong>es</strong>se pas pour sa part à la « vérité » mais àla manière dont elle <strong>es</strong>t construite, l<strong>es</strong> arguments qu’elle utilise, l<strong>es</strong> événements qui lamodifient, l<strong>es</strong> interactions qui la socialisent ou la confortent, s<strong>es</strong> confrontations avecd’autr<strong>es</strong> « vérités »… L’anthropologue ne considère pas qu’il y a une « vérité » mais plusieurs,porté<strong>es</strong> par <strong>d<strong>es</strong></strong> group<strong>es</strong> différents. En somme, mon travail n’<strong>es</strong>t pas de dire si l<strong>es</strong>locuteurs naturels ou l<strong>es</strong> occitanist<strong>es</strong> ont raison ou sont plus légitim<strong>es</strong> mais d’examiner etd’interpréter leurs divergenc<strong>es</strong>, d’<strong>es</strong>sayer d’en décoder le sens.milhe.colette@wanadoo.fr191


L’ethnopragmatique« On ne parle pas comme on écrit ».Ou l<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions soulevé<strong>es</strong> par la transcription d’un témoignage oralFanny Pacreau (doctorante - Université Bordeaux 2)La transcription fait la preuve, légitime, justifie, contribue à la pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> discoursanthropologique. Est-elle à ce point évidente qu’elle n’a pas à être formalisée, à ce point<strong>es</strong>sentielle au discours anthropologique qu’elle devrait devenir en quelque sorte une aptitudenaturelle chez l’anthropologue ?Comment retranscrire ? Seront posé<strong>es</strong> l<strong>es</strong> difficultés rencontré<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> enseignements dece fastidieux travail. Parfois douloureuse, la transcription permet de m<strong>es</strong>urer tous l<strong>es</strong> malenten<strong>du</strong>s,l<strong>es</strong> incompréhensions, l<strong>es</strong> absenc<strong>es</strong> dans l’enquête et de l’enquêteur et permetde jeter l<strong>es</strong> ponts d’un futur entretien qui permettra de vérifier, de mieux comprendre, <strong>d<strong>es</strong></strong>e rapprocher de ce que le locuteur accepte de partager.Mais dans ce passage de l’oral à l’écrit sombrent le ton, l’accent, la tonalité, le rythme, l<strong>es</strong>jeux phonétiqu<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> mimiqu<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> g<strong>es</strong>t<strong>es</strong>. En cela, l’observation devient complémentaireà la transcription. Dans l’exercice, se fait jour la tentation de tout écrire, mue par un soucid’intégrité (authenticité), et perdre ainsi, dans la conversion de l’oral à l’écrit, le moinspossible de la précieuse matière collectée sur le terrain.f.pacreau@pays.gmel.frAnalyse d’un extrait d’entretien avec Gérard AlthabeBernard Traimond (prof<strong>es</strong>seur émérite - Université Bordeaux 2)Je vais étudier un bref extrait d’un entretien avec Gérard Althabe (1932-2004) auteurd’une oeuvre importante d’où se détachent à mon goût trois livr<strong>es</strong> <strong>es</strong>sentiels : 1969 -Oppr<strong>es</strong>sion et libération dans l’imaginaire, Paris, La Découverte, 1972 - L<strong>es</strong> fleurs <strong>du</strong>Congo, Paris, L’Harmattan 1997 et 1998 - Démarch<strong>es</strong> ethnologiqu<strong>es</strong> au présent, Paris,L’Harmattan, (avec M. Selim). L<strong>es</strong> entretiens avaient pour but d’assembler l<strong>es</strong> matériauxnéc<strong>es</strong>sair<strong>es</strong> à la rédaction d’un livre dont le titre était L’autre anthropologie. Dans cettetranscription j’ai choisi arbitrairement quelqu<strong>es</strong> lign<strong>es</strong> d’un entretien avec Gérard Althaberéalisé le 27 avril 2004 :Gérard Althabe : Parce que Madagascar, pour moi, a été le grand moment dans la m<strong>es</strong>ureoù pour la seule fois de ma vie, il y a eu une articulation entre mon travail intellectuelet l’engagement politique, dans la m<strong>es</strong>ure où ce que je faisais en tant qu’anthropologue,192


Support <strong>du</strong> savoir et catégori<strong>es</strong>c’<strong>es</strong>t à dire ce que tu as pu lire dans Oppr<strong>es</strong>sion etc., était utilisé par l<strong>es</strong> jeun<strong>es</strong> gars, qui<strong>es</strong>sayaient ... <strong>d<strong>es</strong></strong> militants, qui <strong>es</strong>sayaient de sortir de la situation actuelle. Et c<strong>es</strong> militantslà gagnaient la partie en 1972. Tu vois c’<strong>es</strong>t à dire ça a été un moment béni en quelqu<strong>es</strong>orte, que je n’ai jamais plus retrouvé… L’intervention consiste à analyser c<strong>es</strong> lign<strong>es</strong>.bernard.traimond@u-bordeaux2.fr193


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Ethnographie <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> de justiceAtelier 12Coordination :Carolina Kobelinsky (carolina.kobelinsky@eh<strong>es</strong>s.fr)Le monde judiciaire <strong>es</strong>t un <strong>es</strong>pace complexe et diversifié, mais relativement peu inv<strong>es</strong>tipar l’anthropologie française. Pourtant cet <strong>es</strong>pace apparaît comme un lieu privilégiépour penser la circulation <strong>d<strong>es</strong></strong> term<strong>es</strong> juridiqu<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong> discours, <strong>d<strong>es</strong></strong> évaluations moral<strong>es</strong>ou <strong>d<strong>es</strong></strong> affects qui façonnent l<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus de jugement. <strong>No</strong>us entendons saisir le droiten act<strong>es</strong>, dans sa dimension pratique et pro<strong>du</strong>ctive. Concrètement, nous proposons denous intér<strong>es</strong>ser aux pratiqu<strong>es</strong> et aux expérienc<strong>es</strong> quotidienn<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> prof<strong>es</strong>sionnels (magistrats,avocats, greffiers, é<strong>du</strong>cateurs, policiers…) et de ceux qui traversent l<strong>es</strong> institutionsjudiciair<strong>es</strong> pour saisir comment l<strong>es</strong> règl<strong>es</strong> émergent de leur confrontation. Ainsi, l<strong>es</strong> communicationsinterrogeront plus particulièrement la manière dont l<strong>es</strong> frontièr<strong>es</strong> social<strong>es</strong>,politiqu<strong>es</strong> et moral<strong>es</strong> qui séparent l<strong>es</strong> agents sont redéfini<strong>es</strong>, négocié<strong>es</strong> ou cont<strong>es</strong>té<strong>es</strong> ausein <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> judiciair<strong>es</strong>.***Intervenants :Cabot HeathGissinger Célia (doctorante - Université de Strasbourg – LCSE UMR 7043)Kobelinsky CarolinaRoux SébastienTruffin Barbara (prof<strong>es</strong>seur - Université Libre de Bruxell<strong>es</strong>)194


Droit - JusticeLa construction de la vulnérabilité, le b<strong>es</strong>oin et l’enfance dans une ONG pour demandeursd’asile à Athèn<strong>es</strong>Heath CabotCette présentation porte sur l<strong>es</strong> rencontr<strong>es</strong> entre avocats et clients dans une ONG quifournit bénévolement une assistance juridique aux demandeurs d’asile, à Athèn<strong>es</strong>, enGrèce. Je m’intér<strong>es</strong>serai à une catégorie spécifique de clients : l<strong>es</strong> « group<strong>es</strong> vulnérabl<strong>es</strong> »,en particulier aux « mineurs isolés ». J’examinerai comment l<strong>es</strong> travailleurs de l’ONGmobilisent au cours de c<strong>es</strong> rencontr<strong>es</strong> non seulement <strong>d<strong>es</strong></strong> notions légal<strong>es</strong>, mais aussi<strong>d<strong>es</strong></strong> expérienc<strong>es</strong> intim<strong>es</strong> de sé<strong>du</strong>ction, de peur, de protection et de désir, construisantl<strong>es</strong> « mineurs », dans l<strong>es</strong> term<strong>es</strong> d’un avocat, comme « ceux qui sont réellement dans leb<strong>es</strong>oin ». J’aborderai la façon dont l<strong>es</strong> clients invoquent mais en même temps résistent à lacatégorisation en tant que mineurs. J’analyserai enfin comment c<strong>es</strong> engagements intim<strong>es</strong>avec la loi servent à construire <strong>d<strong>es</strong></strong> notions mouvant<strong>es</strong> de la vulnérabilité, <strong>du</strong> b<strong>es</strong>oin etde l’enfance.heathcabot@gmail.comLe procès d’assis<strong>es</strong> et la faculté de juger :entre connaissance d’expert et connaissance citoyenneCélia Gissinger (doctorante - Université de Strasbourg – LCSE UMR 7043)<strong>No</strong>us nous proposons d’évaluer l<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> de la connaissance d’expert chez l<strong>es</strong> prof<strong>es</strong>sionnels<strong>du</strong> droit et de la connaissance citoyenne chez le jury populaire, à partir <strong>du</strong> terrain<strong>d<strong>es</strong></strong> Cours d’assis<strong>es</strong> en France. Si le juriste <strong>es</strong>t compétent dans son domaine en raison <strong>d<strong>es</strong></strong><strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> en droit, qu’ell<strong>es</strong> sont alors la connaissance et l<strong>es</strong> compétenc<strong>es</strong> propr<strong>es</strong>au citoyen ? Le débat qui oppose l<strong>es</strong> défenseurs et l<strong>es</strong> détracteurs <strong>du</strong> jury populaire reprendcette même problématique : juger, <strong>es</strong>t-ce un métier ou une compétence citoyenne ?Entre populisme et démocratie participative, le débat <strong>es</strong>t loin d’être tranché. L<strong>es</strong> observationsen procès d’assis<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> entretiens que nous avons effectués avec d’anciens juréspermettront de leur donner la parole pour savoir comment définissent-ils la limite de leurconnaissance en matière de droit, mais surtout de jugement. Entre l<strong>es</strong> interprétationsthéoriqu<strong>es</strong> et la parole <strong>d<strong>es</strong></strong> jurés, nous tenterons donc d’exploiter cette notion de limite<strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong>.gissinger.celia@mail.com195


Ethnographie <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> de justiceA la recherche <strong>du</strong> « vrai » gay :Ethnographie de la prise de décisions <strong>d<strong>es</strong></strong> jug<strong>es</strong> de l’asile dans l<strong>es</strong> affair<strong>es</strong> fondé<strong>es</strong> surl’orientation sexuelleCarolina KobelinskyDans cette présentation je propose d’explorer, dans une démarche ethnographique, l<strong>es</strong>recours portant sur l’homosexualité <strong>d<strong>es</strong></strong> demandeurs/s<strong>es</strong>, présentés devant la Cour nationale<strong>du</strong> droit d’asile, juridiction administrative chargée d’examiner l<strong>es</strong> requêt<strong>es</strong> débouté<strong>es</strong>par l’Office français de protection <strong>d<strong>es</strong></strong> réfugiés et <strong>d<strong>es</strong></strong> apatri<strong>d<strong>es</strong></strong>. Pour l<strong>es</strong> agents de laCour, la qu<strong>es</strong>tion qui se pose dans c<strong>es</strong> affair<strong>es</strong> <strong>es</strong>t notamment celle de la façon dont onpeut savoir si le/la requérant-e <strong>es</strong>t effectivement homosexuelle. Ainsi, je m’intér<strong>es</strong>seraiaux stratégi<strong>es</strong> mis<strong>es</strong> en œuvre par l<strong>es</strong> jug<strong>es</strong> pour vérifier l’orientation sexuelle <strong>d<strong>es</strong></strong> demandeurs/s<strong>es</strong>.Je montrerai que c<strong>es</strong> affair<strong>es</strong> permettent d’interroger à la fois l<strong>es</strong> nouvell<strong>es</strong>form<strong>es</strong> de ce qui <strong>es</strong>t légitime à obtenir l’asile aujourd’hui et la place centrale <strong>d<strong>es</strong></strong> sentimentset <strong>d<strong>es</strong></strong> valeurs dans l’octroi <strong>du</strong> statut de réfugié.carolina.kobelinsky@eh<strong>es</strong>s.fr« L<strong>es</strong> violeurs, j’ai <strong>du</strong> mal ».L<strong>es</strong> prof<strong>es</strong>sionnels de la PJJ face à la délinquance sexuelle ou l<strong>es</strong> contradictions de lajustice <strong>d<strong>es</strong></strong> mineursSébastien RouxÀ partir d’une enquête ethnographique con<strong>du</strong>ite dans une institution de la région parisienne,je propose d’étudier le traitement <strong>d<strong>es</strong></strong> violenc<strong>es</strong> sexuell<strong>es</strong> par l<strong>es</strong> prof<strong>es</strong>sionnelsde la Protection Judiciaire de la Jeun<strong>es</strong>se. L<strong>es</strong> crim<strong>es</strong> sexuels apparaissent comme <strong>d<strong>es</strong></strong>situations délicat<strong>es</strong> où la représentation <strong>d<strong>es</strong></strong> mineurs délinquants – premièr<strong>es</strong> victim<strong>es</strong>de leur délinquance dans la philosophie originelle de la PJJ – chancelle face à l’émotionque suscitent l<strong>es</strong> act<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> prof<strong>es</strong>sionnels expérimentent en pratique une contradictionentre une identité prof<strong>es</strong>sionnelle qui valorise « l’é<strong>du</strong>catif » sur le « répr<strong>es</strong>sif », et la tentationindivi<strong>du</strong>elle <strong>du</strong> traitement exceptionnel d’un crime qui l<strong>es</strong> indigne. Entre tabous,non-dits ou contournements, ils mettent en place <strong>d<strong>es</strong></strong> stratégi<strong>es</strong> diversifié<strong>es</strong> dont l’analysepeut servir à penser l<strong>es</strong> contradictions politiqu<strong>es</strong> et moral<strong>es</strong> qui traversent aujourd’hui lajustice <strong>d<strong>es</strong></strong> mineurs.sebastien.roux@ens.fr196


Droit - Justice« Ils emportent leur secret » :éclairag<strong>es</strong> ethnographiqu<strong>es</strong> sur le travail d’un juge de paix dans l<strong>es</strong> contentieux familiauxmulticulturelsBarbara Truffin (prof<strong>es</strong>seur - Université Libre de Bruxell<strong>es</strong>)À partir de la <strong>d<strong>es</strong></strong>cription de cas très quotidiens dont l<strong>es</strong> justic<strong>es</strong> de paix belg<strong>es</strong> ont àtraiter dans <strong>d<strong>es</strong></strong> cantons urbains et multiculturels, ainsi que d’entretiens avec <strong>d<strong>es</strong></strong> épouxet <strong>d<strong>es</strong></strong> magistrats, la communication apporte un éclairage sur quelqu<strong>es</strong>-un<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> transformations,à l’intersection <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> « privé » et « public » qui traversent l<strong>es</strong> réalitésconjugal<strong>es</strong> dans le contexte multiculturel belge contemporain.La méthode ethnographique permet d’analyser la position complexe <strong>du</strong> magistrat familialchargé d’intervenir dans ce type d’affair<strong>es</strong>. Bien au-delà d’une réflexion de type culturalist<strong>es</strong>ur l<strong>es</strong> potentiell<strong>es</strong> difficultés <strong>du</strong> magistrat à appréhender « d’autr<strong>es</strong> cultur<strong>es</strong> », la<strong>d<strong>es</strong></strong>cription <strong>d<strong>es</strong></strong> échang<strong>es</strong> dans le prétoire met en lumière une tension irréconciliable ausein même <strong>du</strong> droit belge en matière de régulation familiale. Au centre de c<strong>es</strong> échang<strong>es</strong>,l’on perçoit comment le cadre classique de la justice familiale – supposé définir l’action <strong>du</strong>magistrat – se voit constamment court-circuité par <strong>d<strong>es</strong></strong> éléments de contrôle migratoir<strong>es</strong>’appliquant aux famill<strong>es</strong> « d’origine étrangère ».btruffin@ulb.ac.be197


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 14Approch<strong>es</strong> interculturell<strong>es</strong> <strong>du</strong> phénomène juridique :le droit en perspectiveCoordination :Dominik Kohlhagen (kohlhagen@gmx.net)Dans de nombreux context<strong>es</strong> locaux, l’universalisme proclamé <strong>du</strong> droit de l’Etat <strong>es</strong>tcontredit par l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs. D’autr<strong>es</strong> systèm<strong>es</strong> normatifs, <strong>d<strong>es</strong></strong> droits religieux,<strong>d<strong>es</strong></strong> coutum<strong>es</strong> local<strong>es</strong>, pré-étatiqu<strong>es</strong> ou pré-colonial<strong>es</strong>, définissent tout autant l<strong>es</strong> comportementssocialement sanctionnés comme obligatoir<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> logiqu<strong>es</strong> en œuvre dansla régulation sociale et lors de la g<strong>es</strong>tion de conflits se caractérisent ainsi souvent par larencontre de différent<strong>es</strong> cultur<strong>es</strong> juridiqu<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> registr<strong>es</strong> mobilisés ne sont pourtant pastoujours dissociabl<strong>es</strong>. Métissag<strong>es</strong>, adaptations, réinterprétations ou réinventions, l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong><strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs sont régulièrement composit<strong>es</strong>.C’<strong>es</strong>t à la manière de rendre intelligible cette complexité que s’intér<strong>es</strong>se cet atelier. A travers<strong>d<strong>es</strong></strong> exempl<strong>es</strong> divers, issus de pays européens et d’ailleurs, l<strong>es</strong> intervenants illustrerontla pertinence d’une lecture interculturelle <strong>du</strong> phénomène juridique.Intervenants :Corradi Giselle (chercheure - Université de Gand)Diop Moustapha (EC - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - CEMAf)Eberhard Christoph (prof<strong>es</strong>seur - Facultés Universitair<strong>es</strong> Saint-Louis, Bruxell<strong>es</strong>)Ingelaere Bert (doctorante – Université d’Anvers)Kohlhagen Dominik (chercheur – Université d’Anvers)Truffin Barbara (prof<strong>es</strong>seur - Université Libre de Bruxell<strong>es</strong>)Van Gijsegem Veerle (chercheur - Vrije Universiteit Bruxell<strong>es</strong>)***198


Approch<strong>es</strong> interculturell<strong>es</strong> <strong>du</strong> phénomène juridiqueEnjeux d’une approche dialogale entre anthropologie et droitChristoph Eberhard (prof<strong>es</strong>seur - Facultés Universitair<strong>es</strong> Saint-Louis, Bruxell<strong>es</strong>)Cette contribution s’interrogera sur le dialogue entre anthropologie et droit et la reconfigurationr<strong>es</strong>pective de c<strong>es</strong> deux champs de savoirs confrontés aux défis contemporainsde la globalisation, <strong>du</strong> pluralisme et de l’interculturalité.c.eberhard@free.frJustice transitionnelle et imaginair<strong>es</strong> sociaux : Le Bushingantahe au BurundiBert Ingelaere (doctorante – Université d’Anvers)Dominik Kohlhagen (chercheur – Université d’Anvers)Après plus d’une décennie de guerre et de massacr<strong>es</strong>, le Burundi connaît actuellementune période de paix fragile qui soulève la qu<strong>es</strong>tion <strong>du</strong> travail sur l<strong>es</strong> violenc<strong>es</strong> <strong>du</strong> passé.Dans ce contexte, l<strong>es</strong> conseils de notabl<strong>es</strong> traditionnels Bashingantahe sont souvent citéscomme acteurs potentiellement importants.Cette présentation propose une remise en perspective critique en retraçant l<strong>es</strong> différent<strong>es</strong>tentativ<strong>es</strong> d’instrumentalisation politique et la dénaturation progr<strong>es</strong>sive <strong>d<strong>es</strong></strong> conseils <strong>d<strong>es</strong></strong>Bashingantahe. Plutôt que sur l<strong>es</strong> aspects institutionnels, une attention particulière devraitêtre portée sur l<strong>es</strong> princip<strong>es</strong> et valeurs sous-ten<strong>du</strong>s de c<strong>es</strong> conseils, désignés par leterme de Bu-shingantahe, qui continuent à imprégner l’imaginaire social <strong>d<strong>es</strong></strong> Burundais.Alors que l<strong>es</strong> intervenants internationaux tendent aujourd’hui à privilégier une approche« par le bas » de la justice transitionnelle, cette contribution souligne que cette nouvelleattention ne devrait pas se limiter aux aspects institutionnels, mais tenir compte de princip<strong>es</strong>sous-jacents comme le Bushingantahe.bert.ingelaere@ua.ac.bekohlhagen@gmx.netL<strong>es</strong> créations normativ<strong>es</strong> d’une migration dite “clan<strong>d<strong>es</strong></strong>tine” :A la découverte d’un droit entre Douala et BerlinDominik Kohloagen (chercheur – Université d’Anvers)Que ce soit pour l<strong>es</strong> dépeindre en victim<strong>es</strong> d’une législation discriminatoire ou en clan<strong>d<strong>es</strong></strong>tinscontournant la loi, le rapport au droit de migrants sans papiers <strong>es</strong>t très généralementabordé à travers le prisme <strong>du</strong> droit <strong>du</strong> pays d’arrivée. Peu de recherch<strong>es</strong> comprennent l<strong>es</strong>migrants comme véritabl<strong>es</strong> acteurs agissant sur fond d’une socialisation juridique propre.En privilégiant une lecture anthropologique <strong>du</strong> droit, cette communication se proposed’identifier ce qui <strong>es</strong>t tenu pour norm<strong>es</strong> sanctionné<strong>es</strong> par <strong>d<strong>es</strong></strong> migrants eux-mêm<strong>es</strong>. Apartir d’enquêt<strong>es</strong> effectué<strong>es</strong> parmi <strong>d<strong>es</strong></strong> migrants camerounais à Berlin, elle montre la200


variété <strong>d<strong>es</strong></strong> référenc<strong>es</strong> normativ<strong>es</strong> mobilisé<strong>es</strong> par l<strong>es</strong> migrants et l’inventivité avec laquell<strong>es</strong>ont redéfinis <strong>d<strong>es</strong></strong> obligations et statuts en situation de migration dite “clan<strong>d<strong>es</strong></strong>tine”.kohlhagen@gmx.netPluralisme juridique et résolutions de conflits en matière pénale.Etude de cas chez l<strong>es</strong> Wê et au tribunal correctionnel de ManVeerle Van Gijsegem (chercheur - Vrije Universiteit Bruxell<strong>es</strong>)Droit - JusticeDans la législation officielle, l<strong>es</strong> pluralism<strong>es</strong> juridique et judiciaire ont été abolis en matièrepénale en Côte d’Ivoire en 1946 (période coloniale). En pratique, l<strong>es</strong> droits et résolutionsde conflits autochton<strong>es</strong> ont persisté pour <strong>d<strong>es</strong></strong> raisons culturell<strong>es</strong> et structurell<strong>es</strong>. L<strong>es</strong>raisons structurell<strong>es</strong> concernent la distance géographique entre l<strong>es</strong> justiciabl<strong>es</strong> et la Justiceétatique. L<strong>es</strong> raisons culturell<strong>es</strong> ont trait à <strong>d<strong>es</strong></strong> philosophi<strong>es</strong> pénal<strong>es</strong> très différent<strong>es</strong>. Ledroit pénal étatique cherche surtout l’adjudication et la punition <strong>du</strong> coupable. L<strong>es</strong> droitsautochton<strong>es</strong> visent principalement à r<strong>es</strong>taurer l’harmonie au sein de la communauté etaccordent beaucoup d’attention à la victime. M<strong>es</strong> recherch<strong>es</strong> empiriqu<strong>es</strong> chez l<strong>es</strong> Wê etau tribunal correctionnel de Man (1999-2001) démontrent <strong>d<strong>es</strong></strong> interactions et influenc<strong>es</strong>mutuell<strong>es</strong> complex<strong>es</strong> entre le droit et l<strong>es</strong> résolutions de conflits autochton<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> Wê et ledroit pénal sensu lato ivoirien tel qu’il <strong>es</strong>t appliqué par l<strong>es</strong> magistrats <strong>du</strong> tribunal correctionnelde Man.veerle.van.gijsegem@vub.ac.be201


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 15L’anthropologie comme discours légitimant.L<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs anthropologiqu<strong>es</strong> hors de l’académieCoordination :Saskia Cousin (saskia.cousin@orange.fr)David Dumoulin (david.<strong>du</strong>moulin@univ-paris3.fr)Julien Laver<strong>du</strong>re (laver<strong>du</strong>reju@gmail.com)Sur leurs terrains d’étu<strong>d<strong>es</strong></strong>, l<strong>es</strong> anthropologu<strong>es</strong> et ethnologu<strong>es</strong> se trouvent confrontésà divers discours et acteurs qui se réclament directement ou indirectement de l’anthropologie,ou qui utilisent <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs inspirés de l’anthropologie et de l’ethnologie. C<strong>es</strong>savoirs qui sont pro<strong>du</strong>its et diffusés hors de l’académie cherchent souvent à être reconnuscomme scientifiqu<strong>es</strong> et permettent de légitimer <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong>. Ils sont alors utilisés dansle cadre de stratégi<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong>, commercial<strong>es</strong>, prof<strong>es</strong>sionnell<strong>es</strong>, etc. On peut s’interrogersur l’émergence c<strong>es</strong> nouvell<strong>es</strong> voix, sans perdre de vue le fait que <strong>d<strong>es</strong></strong> proto-anthropologi<strong>es</strong>ont existé auparavant. Est-ce actuellement l’effet d’un cultural turn, qui donneraitplus de légitimité et d’importance symbolique aux discours sur la culture ou assiste-t-onà une vulgarisation <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs de l’anthropologie et de l’ethnologie, dans le cadre d’unintérêt croissant pour l<strong>es</strong> populations autochton<strong>es</strong> et leurs pro<strong>du</strong>ctions culturell<strong>es</strong> ? Ainsil<strong>es</strong> phénomèn<strong>es</strong> de tourisme « ethnique » auxquels participent divers acteurs, locaux etcirculants, défient l<strong>es</strong> métho<strong>d<strong>es</strong></strong>, l<strong>es</strong> savoirs et l<strong>es</strong> postur<strong>es</strong> de l’anthropologie, là commedans d’autr<strong>es</strong> context<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong> institutionnels, l<strong>es</strong> praticiens académiqu<strong>es</strong> se trouventconfrontés à l’importance de leur engagement scientifique.Intervenants :Belleau Jean-Philippe (prof<strong>es</strong>seur associé - Université <strong>du</strong> Massachusetts, Boston)Bensa Alban (directeur d’étu<strong>d<strong>es</strong></strong> - EHESS)Campo Molina Susana (Universidad del Valle, Colombie)Cousin Saskia (MCF - LAIOS UMR 8177)Dumoulin David (MCF - CREDA UMR 7227)Guilland Marie-Laure (doctorante - IHEAL - EHESS)Milan Pascale-Marie (doctorante – Université Lyon 2 – CREA - Université Laval)Nyíri Pál (prof<strong>es</strong>seur - Université Libre d’Amsterdam)Solano Laclé Vania (Universidad de Costa Rica, Costa Rica)Travési Céline (doctorante - Institut Universitaire Kurt Bösch IUKB)202***


Dieu chez l<strong>es</strong> anthrosJean-Philippe Belleau (prof<strong>es</strong>seur associé - Université <strong>du</strong> Massachusetts, Boston)Cette présentation explore différent<strong>es</strong> form<strong>es</strong> d’anthropologie in<strong>du</strong>it<strong>es</strong> par l<strong>es</strong> projetssucc<strong>es</strong>sifs de l’ordre jésuite et leur rapport à l’autre. Pendant près de quatre siècl<strong>es</strong>, l<strong>es</strong>Jésuit<strong>es</strong> sont l<strong>es</strong> auteurs d’une proto-anthropologie au service d’une entreprise d’évangélisation.Au 19ème siècle, ils ignorent pour l’<strong>es</strong>sentiel l’anthropologie universitaire naissante; mais à partir <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 30 l’école de Louvain se fait l’avocate de l’utilisation systématiquede cette discipline ; enfin l<strong>es</strong> expérienc<strong>es</strong> missionnair<strong>es</strong> dès 1952 dans le MatoGrosso, au Brésil, bouleversent l<strong>es</strong> modèl<strong>es</strong> traditionnels de la mission tout en tentantde sublimer l<strong>es</strong> frontièr<strong>es</strong> entre missiologie et anthropologie. La « culture » y deviendraun projet nouveau vers laquelle l<strong>es</strong> communautés indigèn<strong>es</strong> seront désormais orienté<strong>es</strong>.Jeanphilippe.Belleau@umb.e<strong>du</strong>Souveraineté de la science ou science de la souveraineté ?Alban Bensa (directeur d’étu<strong>d<strong>es</strong></strong> - EHESS)La pratique <strong>d<strong>es</strong></strong> scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong> ne peut pas, sauf à se mentir, afficher vis à vis de s<strong>es</strong>objets d’étu<strong>d<strong>es</strong></strong>, un plein détachement. L’engagement indissociablement scientifique etpolitique traverse nos disciplin<strong>es</strong> de part en part, même si cette implication ne prend pastoujours une tournure explicite. Le lien organique entre la recherche et le monde m’<strong>es</strong>tapparu progr<strong>es</strong>sivement, au fil d’un parcours marqué par l’histoire politique de la <strong>No</strong>uvelle-Calédoniedepuis une quarantaine d’anné<strong>es</strong>. L’enjeu ultime de cette expérience a étéde savoir comment mettre au service de l’avènement d’une nouvelle souveraineté sur ceterritoire <strong>du</strong> Pacifique colonisé par la France la souveraineté de la science, en tant quecelle-ci établit <strong>d<strong>es</strong></strong> faits rigoureux et têtus.bensa@eh<strong>es</strong>s.frL’usage touristique de l’anthropologie. Le cas de Claude Lévi-StraussSaskia Cousin (MCF - LAIOS UMR 8177)Anthropologie et sociétéL’offre internationale de tourisme se réfère souvent à l’ethnologie ou à l’anthropologie,moins négativement connoté<strong>es</strong> que l<strong>es</strong> imag<strong>es</strong> exotiqu<strong>es</strong>, orientalist<strong>es</strong> et primitivist<strong>es</strong> enréalité commercialisé<strong>es</strong>. Le cas de l’instrumentalisation de la figure de Claude Levi-Strauss<strong>es</strong>t emblématique : malgré (ou à cause de) <strong>du</strong> célèbre « Je hais l<strong>es</strong> voyag<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> explorateurs», l’anthropologue <strong>es</strong>t fréquemment présenté par l<strong>es</strong> agenc<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> tourist<strong>es</strong>, commeun ethnologue-voyageur modèle pour l<strong>es</strong> tourist<strong>es</strong> attentifs aux « cultur<strong>es</strong> autr<strong>es</strong> ». Maisce sont s<strong>es</strong> pris<strong>es</strong> de position sur la néc<strong>es</strong>sité d’une certaine « fermeture » <strong>d<strong>es</strong></strong> cultur<strong>es</strong>qui font l’objet <strong>du</strong> plus grand recyclage touristique. Ainsi, alors que localement le tou-203


L’anthropologie comme discours légitimantrisme <strong>es</strong>t présenté comme un facteur de progrès social, il <strong>es</strong>t ven<strong>du</strong> aux occidentauxcomme une modalité de conservation, <strong>du</strong> fait de la valeur marchande qu’il confère à <strong>d<strong>es</strong></strong>communautés « naturalisé<strong>es</strong> », par une imagerie mêlant homm<strong>es</strong> et animaux « menacésd’extinction ». Dans ce contexte, il semble utile de se pencher sur la réception externe dela discipline et la forme particulière de vulgarisation que constitue le tourisme.saskia.cousin@orange.frAnthropologie et anthropologu<strong>es</strong> dans la « mise en tourisme » :le cas de Lacanja Chansayab, Chiapas, MexiqueDavid Dumoulin (MCF - CREDA UMR 7227)Le cas de Lacanja Chansayab sera développé pour comprendre comment le groupe Lacandon,dans la forêt éponyme, a été depuis 40 ans sous l<strong>es</strong> projecteurs <strong>d<strong>es</strong></strong> anthropologu<strong>es</strong>au sein d’un tissu dense de différents group<strong>es</strong> indiens et métis. On distingueradifférents type de rôle dans la mise en tourisme, et surtout différents typ<strong>es</strong> d’usag<strong>es</strong>suivant l<strong>es</strong> situations et l<strong>es</strong> différents acteurs de cette « touristification », la constructionde la valeur y <strong>es</strong>t déterminante, et l<strong>es</strong> scientifiqu<strong>es</strong> y ont un rôle important lorsque l’on sefocalise sur le tourisme alternatif. Il faut aussi clairement distinguer l<strong>es</strong> cas où l<strong>es</strong> anthropologu<strong>es</strong>jouent de cette multipositionalité <strong>d<strong>es</strong></strong> situations où leurs savoirs sont tra<strong>du</strong>its endehors <strong>du</strong> champ scientifique par <strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs de la mise en tourisme qui ne se réclamepas directement d’une compétence anthropologique (repris par certains techniciens ethomm<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong>, certains entrepreneurs de « pro<strong>du</strong>its touristiqu<strong>es</strong> », l<strong>es</strong> lacandons euxmême…).david.<strong>du</strong>moulin@univ-paris3.frLe savoir archéo-anthropologique à l’épreuve la mise en tourisme <strong>du</strong> patrimoine colombienMarie-Laure Guilland (doctorante - IHEAL - EHESS)Depuis la Colombie, il <strong>es</strong>t qu<strong>es</strong>tion d’analyser l<strong>es</strong> ambiguïtés épistémologiqu<strong>es</strong> entrearchéologie et anthropologie et leur réutilisation lors de conflits de valeurs engendréspar la mise en tourisme <strong>du</strong> patrimoine archéologique colombien. Il sera qu<strong>es</strong>tion decomprendre comment l’Etat et l<strong>es</strong> acteurs <strong>du</strong> tourisme, pour faire valoir leurs actions autravers <strong>d<strong>es</strong></strong> promoteurs <strong>du</strong> patrimoine national, s’appuient sur une vision <strong>du</strong> passé quis’oppose à la vision postcoloniale <strong>d<strong>es</strong></strong> communautés autochton<strong>es</strong> présent<strong>es</strong> sur l<strong>es</strong> territoir<strong>es</strong>et <strong>d<strong>es</strong></strong> archéo-anthropologu<strong>es</strong> qui l<strong>es</strong> soutiennent. Cette étude place au cœur <strong>d<strong>es</strong></strong>a réflexion l’utilisation <strong>d<strong>es</strong></strong> rhétoriqu<strong>es</strong> archéo-anthropologiqu<strong>es</strong> par différents acteursafin de légitimer leur appropriation territoriale et de promouvoir soit une identité (populationsindigèn<strong>es</strong>) soit un patrimoine (l’Etat) soit une épistémologie (l<strong>es</strong> archéo-anthro-204


Anthropologie et sociétépologue) ou encore une <strong>d<strong>es</strong></strong>tination touristique (l<strong>es</strong> promoteurs touristiqu<strong>es</strong>). Il <strong>es</strong>t alorspertinent d’analyser l<strong>es</strong> points de convergenc<strong>es</strong> et de divergenc<strong>es</strong> entre acteurs afin decomprendre comment le tourisme peut tout autant contribuer à promouvoir un savoirque le contourner, l’ignorer ou s’y opposer lorsque celui-ci représente un obstacle à sondéveloppement.mlguilland@yahoo.frUne ethnographie à l’entre-deux.Complexité de la « positionalité » de l’ethnologue en terrain touristiquePascale-Marie Milan (doctorante – Université Lyon 2 – CREA - Université Laval)À partir d’un retour réflexif sur un terrain touristique chez l<strong>es</strong> Mosuo (Yunnan, Chine),cette communication vise à interroger l<strong>es</strong> dispositifs méthodologiqu<strong>es</strong> déployés in situ etleurs incidenc<strong>es</strong> sur l’analyse et la pro<strong>du</strong>ction de connaissance. Dans le contexte labile <strong>du</strong>tourisme, le dogme de l’observation participante <strong>es</strong>t contraint par <strong>d<strong>es</strong></strong> confusions identitair<strong>es</strong>.L’ethnologue se voit assigner <strong>d<strong>es</strong></strong> « positionnalités » univoque mais intelligibl<strong>es</strong>localement, associé<strong>es</strong> à son apparente oisiveté parce que le contexte scientifique chinois,où l’Anthropologie (renleixue) <strong>es</strong>t bien moins connue <strong>d<strong>es</strong></strong> populations minoritair<strong>es</strong> quel<strong>es</strong> Minzuxue, ne permet pas de se détacher <strong>d<strong>es</strong></strong> positions <strong>du</strong> touriste où de l’écrivain.Cela con<strong>du</strong>it l’ethnologue à exister dans <strong>d<strong>es</strong></strong> situations d’entre-deux, dont la rich<strong>es</strong>seethnographique permet l’accès aux différent<strong>es</strong> scèn<strong>es</strong> ou transcript de la société Mosuo.La pro<strong>du</strong>ction de la connaissance <strong>es</strong>t alors bien plus tributaire de l’interaction que del’ethnologue.pascale-marie.milan@univ-lyon2.frSeeing Culture Everywhere : Opportuniti<strong>es</strong> and Challeng<strong>es</strong> for AnthropologyPál Nyíri (prof<strong>es</strong>seur - Université Libre d’Amsterdam)As an intro<strong>du</strong>ction to this panel, our paper will offer a broad sketch of the currentwave of “culturalism” the rise of cultural explanations for a range of phenomena frominternational conflicts to failed corporate mergers. We will point to some factors that arebehind this culturalist wave, and sugg<strong>es</strong>t ways in which we as anthropologists can fostercritical approach<strong>es</strong> to them among the public.Le tout culturel : opportunités et défis pour l’anthropologieEn guise d’intro<strong>du</strong>ction à cet atelier, notre communication souhaite apporter une <strong>es</strong>quissegénérale de la vague actuelle de « culturalisme » : la hausse <strong>d<strong>es</strong></strong> explications cultu-205


L’anthropologie comme discours légitimantrell<strong>es</strong> pour une série de phénomèn<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong> conflits internationaux aux fusions d’entrepriseraté<strong>es</strong>. <strong>No</strong>us allons indiquer certains <strong>d<strong>es</strong></strong> facteurs qui sont derrière cette vague culturaliste,et suggérer <strong>d<strong>es</strong></strong> voix par l<strong>es</strong>quell<strong>es</strong> l<strong>es</strong> anthropologu<strong>es</strong> peuvent formuler <strong>d<strong>es</strong></strong> approch<strong>es</strong>critiqu<strong>es</strong> auprès <strong>du</strong> grand public.p.d.nyiri@vu.nlLe discours institutionnel de l’“indigene”: le savoir anthropologique en confrontationVania Solano Laclé (Universidad de Costa Rica, Costa Rica)Susana Campo Molina (Universidad del Valle, Colombie)L’étude vient d’un projet inter-universitaire (Capacitación en temáticas vinculadas conpueblos y territorios indígenas, 2009-<strong>2011</strong>, UCR/UNED) de formation et de débats surl<strong>es</strong> peupl<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> et leurs territoir<strong>es</strong>, entre l<strong>es</strong> r<strong>es</strong>ponsabl<strong>es</strong> d’institutions publiqu<strong>es</strong>costariciens et <strong>d<strong>es</strong></strong> universitair<strong>es</strong> : linguist<strong>es</strong>, jurist<strong>es</strong>, sociologu<strong>es</strong>, anthropologu<strong>es</strong> et historiens,ainsi que <strong>d<strong>es</strong></strong> collaborateurs et dirigeants indigèn<strong>es</strong>. Il apparaît que l<strong>es</strong> institutionssoutiennent <strong>d<strong>es</strong></strong> affirmations en vertu <strong>du</strong> politiquement correct à partir de concepts <strong>d<strong>es</strong></strong>scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong>, en grande partie de l’anthropologie et la sociologie ; toutefois, l’absencede fondements théoriqu<strong>es</strong> et pratiqu<strong>es</strong> et leur place dans l<strong>es</strong> rapports de force finissentpar légitimer l<strong>es</strong> généralisations renforçant un discours générique de “l’indigène”: pauvre,par défaut ayant <strong>d<strong>es</strong></strong> b<strong>es</strong>oins et détenteur <strong>d<strong>es</strong></strong> origin<strong>es</strong> <strong>du</strong> pays – “nos ancêtr<strong>es</strong>”. Ainsi, l<strong>es</strong>group<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> sont privés de leur statut en tant que sujets politiqu<strong>es</strong>.vania.solano@ucr.ac.crModalités de pro<strong>du</strong>ction, de validation et de médiatisation de la connaissance sur la« culture » : l’exemple <strong>du</strong> tourisme Aborigène Bardi-Jawi (Australie occidentale)Céline Travési (doctorante - Institut Universitaire Kurt Bösch IUKB)Je consacre ma thèse à l’étude <strong>du</strong> contenu et de l’organisation <strong>d<strong>es</strong></strong> discours que l<strong>es</strong> Bardi-Jawi(groupe linguistique Aborigène de la côte sud-ou<strong>es</strong>t <strong>d<strong>es</strong></strong> Kimberley, Australieoccidentale) construisent et véhiculent sur leur culture, à travers leur développement <strong>du</strong>tourisme. En tant que pro<strong>du</strong>cteur et vecteur de discours sur la culture, je considère letourisme comme une modalité (et un nouveau lieu) de pro<strong>du</strong>ction et de médiatisationde connaissance sur cette culture. Or, le contexte dans lequel il s’inscrit révèle l’existencede différents acteurs qui se disputent l’autorité en matière de validation, mais aussi de206


Anthropologie et sociétépro<strong>du</strong>ction et de diffusion de ce type de connaissance. Quels sont l<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> sociauxet politiqu<strong>es</strong> de cette connaissance, de sa pro<strong>du</strong>ction et de sa transmission ? Dans cecontexte, quel <strong>es</strong>t le statut de la connaissance que je m’apprête à pro<strong>du</strong>ire, sur cette qu<strong>es</strong>tion,comment <strong>es</strong>t-elle construite, et quels sont l<strong>es</strong> enjeux qui lui sont liés ?celine.trav<strong>es</strong>i@iukb.ch207


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Reconstructions identitair<strong>es</strong>, folklorisation,place <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs académiqu<strong>es</strong>Atelier 42Coordination :Laurent Sébastien Fournier (laurent.fournier@univ-nant<strong>es</strong>.fr)Cet atelier entend contribuer à une anthropologie critique <strong>d<strong>es</strong></strong> constructions identitair<strong>es</strong>en comparant l<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus à l’œuvre dans <strong>d<strong>es</strong></strong> air<strong>es</strong> culturell<strong>es</strong> très différent<strong>es</strong>. En Europe,l’étude de la patrimonialisation en Roumanie insistera sur le statut <strong>d<strong>es</strong></strong> objets patrimonialiséset sur l’étude <strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs, privés ou publics, qui accompagnent la construction<strong>du</strong> patrimoine. En Océanie, la comparaison de différents discours culturalist<strong>es</strong> montreral<strong>es</strong> lutt<strong>es</strong> existant en Polynésie française entre l<strong>es</strong> associations et le clergé dans la définitionde la culture indigène ma’ohi. En Amérique <strong>du</strong> Sud, l’exemple de la recréation<strong>du</strong> peuple Mhuysqa témoignera de la manière dont la patrimonialisation, en Colombie,accompagne la reconnaissance politique d’une minorité ethnique. En Afrique <strong>du</strong> sud, onverra comment l<strong>es</strong> musé<strong>es</strong> peuvent participer à la prise de parole <strong>d<strong>es</strong></strong> communautés et àla réécriture de l’histoire.Intervenants :Alévêque Guillaume (doctorant – EHESS)Catrina Sonia (chercheure associée - Institut de Sociologie de l’Académie Roumaine, Bucar<strong>es</strong>t)Fernandez Varas Diego Antonio (doctorant - Université Lumière Lyon2 – CREA)Jara Nathalie (étudiante - Université de Provence Aix-Marseille 1)***208


Anthropologie et sociétéA la recherche de la culture « ma’ohi » : enjeux politiqu<strong>es</strong> et sociaux de la pro<strong>du</strong>ction <strong>d<strong>es</strong></strong>avoirs et savoir-faire culturel en Polynésie FrançaiseGuillaume Alévêque (doctorant – EHESS)« Qu’<strong>es</strong>t-ce qu’être ma’ohi ? » En Polynésie Française, depuis le mouvement <strong>du</strong> « Renouveauculturel » <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 1970, ce qu<strong>es</strong>tionnement identitaire <strong>es</strong>t au cœur d’un débatpublic sur l<strong>es</strong> fondements culturels et traditionnels de la société. Si jusqu’à présent laclasse politique, l’église prot<strong>es</strong>tante et l<strong>es</strong> artist<strong>es</strong> locaux étaient l<strong>es</strong> principaux acteurs dece débat, depuis quelqu<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> sont apparu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> « associations culturell<strong>es</strong> » qui revendiquentune appréhension alternative de la culture. Ainsi, dans le but de « retrouver laculture », ell<strong>es</strong> ont élaboré <strong>d<strong>es</strong></strong> « cérémoni<strong>es</strong> culturell<strong>es</strong> » qu’ell<strong>es</strong> opposent aux pratiqu<strong>es</strong>identitair<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> pouvoirs publics et de l’église prot<strong>es</strong>tante qu’ell<strong>es</strong> jugent « folkloriqu<strong>es</strong> ».A travers l’examen de l’appréhension contemporaine de la culture en Polynésie Françaiseet <strong>d<strong>es</strong></strong> modalités et enjeux de sa définition, nous analyserons l<strong>es</strong> rapports sociaux contemporainsque sous-tendent l<strong>es</strong> relations entre l<strong>es</strong> différents acteurs <strong>du</strong> débat identitaire.guillaume.aleveque@eh<strong>es</strong>s.frLogiqu<strong>es</strong> de la patrimonialisation en Roumanie : le savant et le populaireSonia Catrina (chercheure associée - Institut de Sociologie de l’Académie Roumaine,Bucar<strong>es</strong>t)Cette étude propose une réflexion autour <strong>d<strong>es</strong></strong> mouvements de mise en patrimoine portéspar l<strong>es</strong> institutions muséal<strong>es</strong> par rapport aux indivi<strong>du</strong>s appartenant à <strong>d<strong>es</strong></strong> collectivitésrégional<strong>es</strong> de Roumanie qui déploient une patrimonialisation indigène propre à travers<strong>d<strong>es</strong></strong> micro-musé<strong>es</strong> privés. <strong>No</strong>tre réflexion porte sur le champ <strong>d<strong>es</strong></strong> objets patrimonialisés,le statut <strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs (indivi<strong>du</strong>els et institutionnels) qui y sont inv<strong>es</strong>tis, l<strong>es</strong> divers discoursrelatifs au patrimoine et l<strong>es</strong> effets d’échell<strong>es</strong> qui entrent en jeu dans l<strong>es</strong> valorisations <strong>du</strong>patrimoine. Le but de notre étude <strong>es</strong>t de qu<strong>es</strong>tionner l<strong>es</strong> interférenc<strong>es</strong> entre institutionnelet privé, national et indivi<strong>du</strong>el, histoire et mémoire, qui se déploient dans l<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>susde patrimonialisation. En insistant sur l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> entourant l<strong>es</strong> projets patrimoniauxinstitutionnels et privés, cette recherche voudrait contribuer à une anthropologie critiqueet contextuelle <strong>d<strong>es</strong></strong> constructions <strong>du</strong> patrimoine en Roumanie.soniacatrina@gmail.com209


Reconstruction identitair<strong>es</strong>, folklorisation, place <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs académiqu<strong>es</strong>Recréer le peuple Mhuysqa : sur l<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> sociaux <strong>du</strong> savoir académique en ColombieDiego Antonio Fernandez Varas (doctorant - Université Lumière Lyon2 – CREA)Durant c<strong>es</strong> dernièr<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> dans l<strong>es</strong> communautés indigèn<strong>es</strong> Mhuysqas de Cundinamarcaen Colombie, s’opère une quête collective de marqueurs culturels l<strong>es</strong> aidant à se différencier.L’objectif principal de cette démarche <strong>es</strong>t la reconnaissance officielle <strong>du</strong> statutde minorité ethnique. Dans ce proc<strong>es</strong>sus maint<strong>es</strong> recherch<strong>es</strong> ont fourni <strong>d<strong>es</strong></strong> éléments auxcommunautés désireus<strong>es</strong> de retrouver leurs « sourc<strong>es</strong> » culturell<strong>es</strong>. Ainsi, <strong>d<strong>es</strong></strong> ponts entrele travail académique et le proc<strong>es</strong>sus de reconstruction identitaire se sont consolidés. C<strong>es</strong>liens nous interpellent sur l<strong>es</strong> form<strong>es</strong> de réappropriation <strong>du</strong> savoir anthropologique et dece fait sur l’ouverture de nouveaux champs de recherche. L<strong>es</strong> terrains et l<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong>anthropologiqu<strong>es</strong> étant en perpétuelle construction, il nous semble important de réfléchirsur le dialogue établi entre l<strong>es</strong> anthropologu<strong>es</strong> et leurs terrains, et particulièrement sur l<strong>es</strong>transformations que c<strong>es</strong> liens y engendrent.diego.fernandez-varas@univ-lyon2.frLe District Six Museum, un lieu de savoir en Afrique <strong>du</strong> SudNathalie Jara (étudiante - Université de Provence Aix-Marseille 1)Dans le contexte d’écriture d’une nouvelle Histoire en Afrique <strong>du</strong> Sud depuis 1994, l<strong>es</strong>musé<strong>es</strong>, inv<strong>es</strong>tis par <strong>d<strong>es</strong></strong> communautés, sont devenus une opportunité pour une nouvellereprésentation sociale. Le District Six Museum au Cap, en dr<strong>es</strong>sant l’histoire <strong>du</strong> DistrictSix, quartier détruit sous l’Apartheid, expulsant 60.000 personn<strong>es</strong> hors de la ville, veutêtre une institution qui met en lumière la voix de ceux qui furent l<strong>es</strong> « opprimés ». Objetfrontièreentre différents acteurs et leurs systèm<strong>es</strong> de savoirs, ce musée montre que denouvell<strong>es</strong> modalités de lieux de savoirs émergent, nous obligeant à prendre en compte210


Anthropologie et société<strong>d<strong>es</strong></strong> « objets » aux contours mouvants, aux acteurs multipl<strong>es</strong> et aux typ<strong>es</strong> de connaissanc<strong>es</strong>diversifié<strong>es</strong>. L’anthropologie ayant contribué au regard racialisant apparaît <strong>du</strong> point de vueémic comme un <strong>d<strong>es</strong></strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de connaissance toujours problématiqu<strong>es</strong>. L’auto-construction<strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs apparaît primordiale pour pallier à <strong>d<strong>es</strong></strong> classifications fait<strong>es</strong> par d’Autr<strong>es</strong>.nath.jara@live.fr211


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 45La recherche-action, la copro<strong>du</strong>ction <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirsCoordination :Geneviève Saulnier (geneviev<strong>es</strong>aulnier@ssss.gouv.qc.ca)Cet atelier, qui réunit quatre interventions issu<strong>es</strong> de champs variés, se penche sur le développementde recherch<strong>es</strong>-action et de pratiqu<strong>es</strong> qui qu<strong>es</strong>tionnent l<strong>es</strong> conditions et l<strong>es</strong>modalités dans l<strong>es</strong>quell<strong>es</strong> l<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> sont pro<strong>du</strong>it<strong>es</strong>. Il interroge l’implication deceux qui prennent part à la pro<strong>du</strong>ction et à la diffusion <strong>du</strong> savoir : l<strong>es</strong> chercheurs euxmêm<strong>es</strong>mais aussi l<strong>es</strong> sujets, l<strong>es</strong> group<strong>es</strong> ou l<strong>es</strong> communautés qui y participent. Enfin, l<strong>es</strong>différent<strong>es</strong> contributions à cet atelier, mettent de l’avant l’engagement et la mobilisation<strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs dans le cadre le cadre de la recherche-action et la reconfiguration <strong>d<strong>es</strong></strong> rapportssociaux et de pouvoir qui s’opère à travers elle.***Intervenants :Forget Célia (consultante, chargée de cours - Université Laval, Québec)Gardien Ève (chercheure associée - Centre Max Weber)Jacquemin Beneyton Françoise (Université Jean Monnet)Saulnier Geneviève (Doctorante)Soulière Marguerite (CRDITED - Pavillon <strong>du</strong> Parc - Université d’Ottawa)212


Anthropologie et sociétéDu terrain à l’action culturelle, réflexions autour d’une expérience menée à l’UniversitéLaval au QuébecCélia Forget (consultante, chargée de cours - Université Laval, Québec)Dans le cadre d’un cours d’ethnologie offert à l’Université Laval (Québec) en hiver <strong>2011</strong>,l<strong>es</strong> étudiants ont été amenés à réfléchir à la mise en valeur de leurs recherch<strong>es</strong> et à réaliser,par groupe, trois projets d’actions culturell<strong>es</strong> traitant d’un sujet spécifique : l<strong>es</strong> légen<strong>d<strong>es</strong></strong>de l’Île d’Orléans, le patrimoine immatériel, l’ethnologue et son terrain. Libre de choisirle médium de diffusion, ils ont été accompagnés par l’enseignant jusqu’à la réalisationde leurs actions culturell<strong>es</strong> lors <strong>d<strong>es</strong></strong> Journé<strong>es</strong> de la culture, de la Nuit de la Liberté et dela réouverture <strong>du</strong> Parc Maritime de l’Île d’Orléans. Fondés sur le principe de rechercheaction,c<strong>es</strong> trois projets ont permis de réfléchir à l’implication <strong>du</strong> chercheur auprès de s<strong>es</strong>informateurs et de c<strong>es</strong> derniers dans la recherche, et aux différent<strong>es</strong> manièr<strong>es</strong> de rendre àla communauté l<strong>es</strong> résultats <strong>d<strong>es</strong></strong> travaux ethnologiqu<strong>es</strong>. C<strong>es</strong> réflexions, centré<strong>es</strong> autour decette expérience universitaire, feront l’objet de cette communication.celia.forget@hst.ulaval.caLa recherche « émancipatoire » comme moyen d’action politiqueÈve Gardien (chercheure associée - Centre Max Weber)Cette communication portera sur le développement de pratiqu<strong>es</strong> de recherche impliqué<strong>es</strong>,mis<strong>es</strong> en œuvre pour (et aussi par) l<strong>es</strong> personn<strong>es</strong> en situation de handicap (usagersde service), dans une visée « émancipatoire ». Ainsi, c<strong>es</strong> recherch<strong>es</strong> pro<strong>du</strong>it<strong>es</strong> problématisentde façon nouvelle l<strong>es</strong> rapports entre personn<strong>es</strong> handicapé<strong>es</strong> et société : ell<strong>es</strong> sortent<strong>du</strong> sempiternel débat opposant ou articulant l<strong>es</strong> causalités biologiqu<strong>es</strong> et/ou social<strong>es</strong> <strong>du</strong>handicap, pour proposer une perspective novatrice en term<strong>es</strong> de droits et de citoyenneté.L<strong>es</strong> résultats de c<strong>es</strong> recherch<strong>es</strong> appellent clairement à un remaniement conséquent <strong>d<strong>es</strong></strong>politiqu<strong>es</strong> publiqu<strong>es</strong> relativ<strong>es</strong> à c<strong>es</strong> publics, voire, plus avant, suggèrent <strong>d<strong>es</strong></strong> alternativ<strong>es</strong>dans la manière de prendre en considération l<strong>es</strong>dit<strong>es</strong> populations. <strong>No</strong>tre exposé s’appuiera<strong>es</strong>sentiellement sur <strong>d<strong>es</strong></strong> exempl<strong>es</strong> de recherche britanniqu<strong>es</strong>, cependant différent<strong>es</strong>modalités d’implication d’usagers dans le champ <strong>d<strong>es</strong></strong> disability studi<strong>es</strong> (Cf. : Canada, USA,France) seront évoqués.eve.gardien@univ-lyon2.fr213


La recherche-action, la copro<strong>du</strong>ction <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirsL’anthropologie comme outil de médiation dans une recherche pluridisciplinaire :le cas d’une thèse en scienc<strong>es</strong> de l’é<strong>du</strong>cationFrançoise Jacquemin Beneyton (Université Jean Monnet)L<strong>es</strong> scienc<strong>es</strong> de l’é<strong>du</strong>cation sont pluriell<strong>es</strong> : ethnologie/anthropologie, psychologie,sociologie, philosophie ou encore histoire… Face à cette multiplicité d’options, c’<strong>es</strong>tpr<strong>es</strong>que autant le sujet qui détermine la discipline à privilégier pour con<strong>du</strong>ire une thèseen scienc<strong>es</strong> de l’é<strong>du</strong>cation, que le contraire. La thèse que je prépare porte sur la pro<strong>du</strong>ctionde connaissanc<strong>es</strong> de personn<strong>es</strong> faiblement lettré<strong>es</strong> et la reconnaissance de leurscompétenc<strong>es</strong> dans le traitement <strong>d<strong>es</strong></strong> qu<strong>es</strong>tions é<strong>du</strong>cativ<strong>es</strong> auxquell<strong>es</strong> ell<strong>es</strong> se confrontent.C’<strong>es</strong>t un cheminement, entre observation et lecture, théorie et terrain, qui m’a con<strong>du</strong>ite àadopter l’ethnographie, puis l’ethnologie pour guider et valider ma recherche. L’objectifde cette communication <strong>es</strong>t d’expliquer en quoi mon choix qui se porte vers une doubleapproche ethnologique/anthropologique, représente un enjeu permettant de reconfigurerl<strong>es</strong> rapports sociaux et de pouvoir dans le champ de l’é<strong>du</strong>cation.françoise.jacquemein@univ-st-etienne.frLe soutien à l’intervention interculturelle en santé et servic<strong>es</strong> sociaux :la participation à un groupe de pratique commune comme lieu de copro<strong>du</strong>ction de savoirGeneviève Saulnier (Doctorante)Marguerite Soulière (CRDITED - Pavillon <strong>du</strong> Parc - Université d’Ottawa)L<strong>es</strong> nouvell<strong>es</strong> réalités culturell<strong>es</strong> de la société québécoise poussent l<strong>es</strong> institutions <strong>d<strong>es</strong></strong>anté et servic<strong>es</strong> sociaux à réfléchir sur l<strong>es</strong> modalités de prise en charge <strong>d<strong>es</strong></strong> patientsimmigrants. Ell<strong>es</strong> obligent aussi à repenser l<strong>es</strong> cadr<strong>es</strong> de travail habituel, en particulier, l<strong>es</strong>activités de formation continue et de soutien prof<strong>es</strong>sionnel dans le contexte particulier del’intervention interculturelle. L<strong>es</strong> modèl<strong>es</strong> de formation continue, et de développementprof<strong>es</strong>sionnel dont s’inspirent de plus en plus l<strong>es</strong> institutions de santé mettent de l’avantune formation axée sur l’acquisition de compétenc<strong>es</strong> précis<strong>es</strong> permettant une standardisation<strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> d’intervention (Rousseau et coll., 2005). Dans cette communication,214


Anthropologie et sociéténous présenterons une modalité novatrice de soutien et de développement prof<strong>es</strong>sionnel,qui se fonde sur le savoir d’expérience <strong>d<strong>es</strong></strong> intervenants et dans laquelle l’acquisition <strong>d<strong>es</strong></strong>connaissanc<strong>es</strong> s’inscrit dans un proc<strong>es</strong>sus de co-participation à un groupe de pratiquecommune.geneviev<strong>es</strong>aulnier@ssss.gouv.qc.camarguerite.souliere@uOttawa.ca215


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 16Pratiqu<strong>es</strong> musical<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong> :proc<strong>es</strong>sus, enjeux d’élaboration et limit<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> nouvell<strong>es</strong>voi<strong>es</strong>/voix de la connaissanceCoordination :Alice Aterianus (aliceaterianus@yahoo.fr)Sophie Moulard-Kouka (sophiemkouka@yahoo.fr)Durant la fin <strong>du</strong> XXème siècle, l<strong>es</strong> capital<strong>es</strong> mondial<strong>es</strong> ont vu émerger différent<strong>es</strong> nouvell<strong>es</strong>form<strong>es</strong> musical<strong>es</strong> et artistiqu<strong>es</strong> dans le creuset <strong>d<strong>es</strong></strong> jeun<strong>es</strong> populations urbain<strong>es</strong>,qu’il s’agisse de créations musical<strong>es</strong> hybri<strong>d<strong>es</strong></strong> comme le rap, ou de dynamiqu<strong>es</strong> d’appropriations<strong>d<strong>es</strong></strong> répertoir<strong>es</strong> musicaux diffusés par l<strong>es</strong> parcours migratoir<strong>es</strong>, comme ceuxissus d’Afrique <strong>du</strong> <strong>No</strong>rd en France. C<strong>es</strong> form<strong>es</strong> d’expr<strong>es</strong>sion musical<strong>es</strong> véhiculent etélaborent <strong>d<strong>es</strong></strong> rapports particuliers à la connaissance et au savoir en ce qu’ell<strong>es</strong> proposent<strong>d<strong>es</strong></strong> moyens de diffusion <strong>d<strong>es</strong></strong> idé<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong> modèl<strong>es</strong> d’apprentissage alternatifs, et une émergencede savoirs répondant à <strong>d<strong>es</strong></strong> context<strong>es</strong> de revendications idéologiqu<strong>es</strong> ou identitair<strong>es</strong>historiquement situés.Au travers d’approch<strong>es</strong> ethnographiqu<strong>es</strong> et historiqu<strong>es</strong> mettant en tension l<strong>es</strong> points devue émique et étique portés sur différents objets liés aux pratiqu<strong>es</strong> musical<strong>es</strong>, notre atelierdiscutera <strong>d<strong>es</strong></strong> enjeux et <strong>d<strong>es</strong></strong> stratégi<strong>es</strong> qui motivent la fabrication et l’appropriation<strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs par l<strong>es</strong> créateurs <strong>d<strong>es</strong></strong> musiqu<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong>, en tenant compte <strong>d<strong>es</strong></strong> limit<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong>décalag<strong>es</strong> qu’ils in<strong>du</strong>isent.***Intervenants :Alaoui Btarny Meriem (doctorante - Université de Nice Sophia-Antipolis / CIRCPLES)Aterianus Alice (doctorante - Université Lumière Lyon 2 - CREA)Gaulier Armelle (LAM - Institut d’Etu<strong>d<strong>es</strong></strong> Politiqu<strong>es</strong> de Bordeaux)Guedj Pauline (MCF Université Lyon2 - CREA - LAM)Laurencin Didier (doctorant - Université Lyon 2 - CREA)Moulard-Kouka Sophie (Chercheure associée au LAM - Scienc<strong>es</strong>-Po Bordeaux)Prud’homme Pierre (doctorant - Université de Provence Aix-Marseille 1 - Centre d’Étu<strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> Mon<strong>d<strong>es</strong></strong>Africains)216


Anthropologie <strong>du</strong> sensible - ArtLa marque musicale distinctive : l<strong>es</strong> métamorphos<strong>es</strong> GnawaMeriem Alaoui Btarny (doctorante - Université de Nice Sophia-Antipolis / CIRCPLES)La reconnaissance publique dont bénéficient l<strong>es</strong> Gnawa aujourd’hui contraste avec lemépris dont ils faisaient l’objet par le passé. Leur musique qui jusque-là était réservée à unpublic d’initié, <strong>es</strong>t aujourd’hui jouée sur <strong>d<strong>es</strong></strong> plateaux à l’italienne, labélisée Musiqu<strong>es</strong> <strong>du</strong>monde. L<strong>es</strong> scèn<strong>es</strong> sur l<strong>es</strong>quell<strong>es</strong> sont donné<strong>es</strong> à voir et à entendre l<strong>es</strong> musiqu<strong>es</strong> Gnawa,ainsi que l<strong>es</strong> multipl<strong>es</strong> discours q ui <strong>es</strong>cortent l’événement musical (journaux, radios, brochur<strong>es</strong>…)contribuent à mettre en scène le pays-monde, la ville-monde.L<strong>es</strong> enjeux dépassent ainsi toujours le niveau local, il s’y joue toujours plus que ce que l’onpeut observer, ce qui con<strong>du</strong>it à concevoir le « régional », le « local » ou le « global » nonen term<strong>es</strong> <strong>es</strong>sentialist<strong>es</strong>, mais comme <strong>d<strong>es</strong></strong> rapports construits par l<strong>es</strong> acteurs, susceptibl<strong>es</strong>de reconfigurations permanent<strong>es</strong>. Cette situation d’enquête met en lumière l<strong>es</strong> modalitésd’appréhension et de performance de la tradition, de l’identité et de l’altérité.alaouibtarny@hotmail.fr« Une minute de science », ou comment la chanson rap « réafricanise » l<strong>es</strong> savoirs au GabonAlice Aterianus (doctorante - Université Lumière Lyon 2 - CREA)Implanté au Gabon depuis la fin <strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 1980, le rap a contribué à l’émergence denouvell<strong>es</strong> dynamiqu<strong>es</strong> dans plusieurs domain<strong>es</strong> de la société, en s’imposant à la foiscomme instrument d’expr<strong>es</strong>sion <strong>d<strong>es</strong></strong> aspirations démocratiqu<strong>es</strong> et comme vecteur deconstruction de la subjectivité chez l<strong>es</strong> jeun<strong>es</strong>. L<strong>es</strong> text<strong>es</strong> de rap ont également été employéscomme canal alternatif de transmission de valeurs, de co<strong>d<strong>es</strong></strong> et de savoirs, associésà la fois au mode de vie <strong>d<strong>es</strong></strong> jeun<strong>es</strong> de Libreville et à un bagage de connaissanc<strong>es</strong> sélectionné<strong>es</strong>dans le contexte global.<strong>No</strong>us décrirons dans cette communication comment, pour certains rappeurs qui s’inv<strong>es</strong>tissentd’une mission de « conscientisation » de la population, ce genre musical a été lemoyen de procéder à une fabrication de connaissanc<strong>es</strong> historiqu<strong>es</strong> et d’idéologi<strong>es</strong> s’appuyantsur <strong>d<strong>es</strong></strong> icon<strong>es</strong> afro-américain<strong>es</strong>, <strong>d<strong>es</strong></strong> penseurs <strong>d<strong>es</strong></strong> lutt<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> indépendanc<strong>es</strong> ou <strong>d<strong>es</strong></strong>intellectuels africains, en vue de mettre en avant une idéelle « identité » africaine et de «réafricaniser » l<strong>es</strong> savoirs.aliceaterianus@yahoo.frL’album « Origin<strong>es</strong> contrôlé<strong>es</strong> » :un exemple de mélange de connaissanc<strong>es</strong> et de réappropriation <strong>d<strong>es</strong></strong> musiqu<strong>es</strong> chaâbiArmelle Gaulier (LAM - Institut d’Etu<strong>d<strong>es</strong></strong> Politiqu<strong>es</strong> de Bordeaux)L’album « Origin<strong>es</strong> Contrôlé<strong>es</strong> » paru en 2007 s’inscrit dans une double filiation : artistiqueet sociale. En effet, d’après l<strong>es</strong> chanteurs Mouss et Hakim il a pour objet de faire217


Pratiqu<strong>es</strong> musical<strong>es</strong> urbain<strong>es</strong>entendre la voix <strong>d<strong>es</strong></strong> chanteurs de l’immigration en France. Appuyé par un discours engagésur la notion d’identité, cet album pose la qu<strong>es</strong>tion de la circulation, de la transmissionet de l’appropriation <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> <strong>du</strong> patrimoine culturel de l’immigration maghrébineen France. La musique <strong>es</strong>t au service de revendications identitair<strong>es</strong> profon<strong>d<strong>es</strong></strong> ; elledevient un moyen politique, une manière de faire entendre sa voix au niveau local, voirenational. Il s’agira dans cette présentation de caractériser la réappropriation de ce répertoiredit de l’immigration, puis de voir en quoi il s’inscrit dans un mouvement social pluslarge, utilisant comme répertoire d’action cette création musicale créolisée.armelle.gaulier@va-savoirs.orgOn the soul side of Africa : panafricanisme et musique dans l<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> 1970Pauline Guedj (MCF Université Lyon2 - CREA - LAM)En 1971 à Accra et en 1974 à Kinshasa, furent organisés deux f<strong>es</strong>tivals rassemblant <strong>d<strong>es</strong></strong>musiciens <strong>d<strong>es</strong></strong> Amériqu<strong>es</strong> et de l’Afrique emblématiqu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> courants soul, funk et blu<strong>es</strong>.S’inscrivant dans un effort de revendication d’une unité entre <strong>No</strong>irs <strong>du</strong> Continent et <strong>du</strong><strong>No</strong>uveau Monde, c<strong>es</strong> événements se faisaient l<strong>es</strong> relais d’un discours politique panafricainrevendiqué par l<strong>es</strong> pays organisateurs. <strong>No</strong>tre objectif sera d’analyser la manièredont l<strong>es</strong> artist<strong>es</strong> mobilisèrent le discours <strong>du</strong> panafricanisme et la croyance en une unitéculturelle <strong>d<strong>es</strong></strong> populations noir<strong>es</strong> qu’il implique. A travers l’étude de c<strong>es</strong> f<strong>es</strong>tivals, nousanalyserons la triangulation observable entre pratiqu<strong>es</strong> musical<strong>es</strong>, mouvements politiqu<strong>es</strong>et mouvements intellectuels dans la construction <strong>d<strong>es</strong></strong> idéologi<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs. Par ailleurs,en proposant une étude de documents visuels et d’archiv<strong>es</strong>, cette communicationinterrogera l’utilisation de c<strong>es</strong> sourc<strong>es</strong> dans la construction <strong>d<strong>es</strong></strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de connaissanc<strong>es</strong>anthropologiqu<strong>es</strong>.pauline.guedj@univ-lyon2.frUne révolution à Cuba : l’émergence <strong>d<strong>es</strong></strong> musiqu<strong>es</strong> cont<strong>es</strong>tatair<strong>es</strong> comme mode alternatifde pro<strong>du</strong>ction et de diffusion de connaissanc<strong>es</strong> sur la réalité cubaineDidier Laurencin (doctorant - Université Lyon 2 - CREA)A l’avènement de la Révolution en 1959, la société cubaine a connu de réell<strong>es</strong> avancé<strong>es</strong>social<strong>es</strong> mais le régime jugeant que son objectif était atteint, certain<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions social<strong>es</strong>ont été rapidement proscrit<strong>es</strong> <strong>du</strong> débat public. L’apparition de courants musicaux cont<strong>es</strong>tatair<strong>es</strong>c<strong>es</strong> vingt dernièr<strong>es</strong> anné<strong>es</strong>, tel le mouvement hip-hop, a permis l’émergence d’undiscours critique dans la société cubaine, médiatisé de manière alternative. En abordantpubliquement et sans conc<strong>es</strong>sion certain<strong>es</strong> thématiqu<strong>es</strong> comme la problématique raciale,c<strong>es</strong> courants musicaux ont remis en qu<strong>es</strong>tion l<strong>es</strong> frontièr<strong>es</strong> de la connaissance posé<strong>es</strong>par le politique et ont formé, via leurs text<strong>es</strong>, un mode connaissance critique situé auplus proche de la réalité quotidienne, là où la sphère académique atteignait s<strong>es</strong> limit<strong>es</strong>218


Anthropologie <strong>du</strong> sensible - Artdans la possibilité de dire l<strong>es</strong> chos<strong>es</strong>. C<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> se diffusent à travers <strong>d<strong>es</strong></strong> réseauxde sociabilité et d’économie informelle, c’<strong>es</strong>t-à-dire par <strong>d<strong>es</strong></strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de circulation <strong>d<strong>es</strong></strong>savoirs créés par l<strong>es</strong> acteurs, hors <strong>d<strong>es</strong></strong> institutions et <strong>d<strong>es</strong></strong> médias officiels contrôlés par lerégime. Néanmoins, la diffusion de c<strong>es</strong> musiqu<strong>es</strong> marginal<strong>es</strong> ne se fait pas sans tension.Chaque style touche un public bien particulier et cette séparation influe sur le contenu<strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> réseaux de diffusion. Enfin, l<strong>es</strong> autorités tentent d’exercer uncontrôle sur c<strong>es</strong> savoirs par l’institutionnalisation de c<strong>es</strong> mouvements.didier_laurencin@yahoo.fr« Historiens » et « prêcheurs » :réécriture <strong>d<strong>es</strong></strong> héritag<strong>es</strong> traditionnels et religieux dans le discours de rappeurs sénégalaisSophie Moulard-Kouka (Chercheure associée au LAM - Scienc<strong>es</strong>-Po Bordeaux)A première vue, la musique rap en Afrique subsaharienne apparaît comme une pratiqueculturelle mondialisée, caractérisée par l’extraversion. Mais si l’on considère le cas <strong>du</strong>Sénégal, il existe également <strong>d<strong>es</strong></strong> proc<strong>es</strong>sus d’emprunt et de réappropriation de natureendogène. L<strong>es</strong> savoirs et l<strong>es</strong> langu<strong>es</strong> traditionnell<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> text<strong>es</strong> islamiqu<strong>es</strong> notamment sontrevisités par l<strong>es</strong> rappeurs dans un souci de revalorisation <strong>d<strong>es</strong></strong> « cultur<strong>es</strong> africain<strong>es</strong> ». C<strong>es</strong>initiativ<strong>es</strong> participent de reconstructions identitair<strong>es</strong> local<strong>es</strong>, aussi bien que de revendicationsafrocentrist<strong>es</strong> et panafricanist<strong>es</strong>. Ainsi, forts de leur statut de « leaders charismatiqu<strong>es</strong>» au sein de la jeun<strong>es</strong>se sénégalaise, doublé d’un niveau d’instruction moyenélevé, l<strong>es</strong> rappeurs se font volontiers l<strong>es</strong> chantr<strong>es</strong> d’une nouvelle forme de nationalisme,traversé par <strong>d<strong>es</strong></strong> dynamiqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> dedans et <strong>du</strong> dehors.sophiemkouka@yahoo.frQuand le chant complète le prêche : l’é<strong>du</strong>cation islamique par la louange à Bamako, MaliPierre Prud’homme (doctorant - Université de Provence Aix-Marseille 1 - Centred’Étu<strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> Mon<strong>d<strong>es</strong></strong> Africains)Le chant religieux <strong>es</strong>t à Bamako un vecteur de prédication particulièrement efficace pourl<strong>es</strong> leaders musulmans. Caractérisé par sa popularité, sa mondanité et sa diffusion demasse à travers l<strong>es</strong> médias, ce genre musical devient à la fois un moyen de s’instruire, <strong>d<strong>es</strong></strong>e cultiver et de s’informer pour une grande majorité de maliens. Il participe au <strong>du</strong>rcissementd’un savoir islamique commun, charriant de front l’image et l<strong>es</strong> m<strong>es</strong>sag<strong>es</strong> de leadersde plus en plus nombreux. <strong>No</strong>uvell<strong>es</strong> voix de l’exégèse islamique, et voi<strong>es</strong> d’accès inédit<strong>es</strong>à une connaissance immédiate de l’islam pour <strong>d<strong>es</strong></strong> fidèl<strong>es</strong> majoritairement illettrés, l<strong>es</strong>chanteurs deviennent de fait de nouvell<strong>es</strong> autorités d’interprétation en même temps quede nouvell<strong>es</strong> figur<strong>es</strong> de réussite sociale. Dans cette présentation, il s’agira d’observer laconstitution et l<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> de ce nouveau mode d’accès à l’instruction religieuse <strong>du</strong> pointde vue de s<strong>es</strong> énonciateurs, qui s’érigent au croisement de deux registr<strong>es</strong> de légitimitécontroversés : la figure <strong>du</strong> griot et celle <strong>du</strong> soufi.prudhomme.pierre@hotmail.fr219


Congrès AFEA <strong>2011</strong>EthnomusicologieAtelier 30Coordination :Bernard Lortat-Jacob (lortat.jacob@free.fr)<strong>No</strong>tre Atelier abordera le difficile problème de la connaissance sensible de la musique.Quell<strong>es</strong> propriétés musical<strong>es</strong> sont-ell<strong>es</strong> privilégié<strong>es</strong> par l<strong>es</strong> (ethno)musicologu<strong>es</strong> et pourquoi? quel <strong>es</strong>t le statut de la transcription musicale classique sur portée ? quels typ<strong>es</strong> deconnaissance apportent l<strong>es</strong> transcriptions spectrographiqu<strong>es</strong> ? Comment traiter le sensibl<strong>es</strong>ans tomber dans <strong>d<strong>es</strong></strong> délir<strong>es</strong> de subjectivités croisé<strong>es</strong> (type « Tribune de la critique<strong>d<strong>es</strong></strong> disqu<strong>es</strong> ») ? et, dès lors qu’il s’agit de modéliser la musique, comment objectiver<strong>d<strong>es</strong></strong> réalités subjectiv<strong>es</strong> ? et, au-delà même : comment identifier clairement la notion de« sujet écoutant » ?A partir de nombreux exempl<strong>es</strong>, on fera un tour d’horizon de ce qui se fait en la matièregrâce notamment aux outils multimedia et on n’hésitera pas à donner notre avis surdivers<strong>es</strong> modélisations, sur la philosophie qui l<strong>es</strong> inspire et sur l<strong>es</strong> outils qui l<strong>es</strong> rendentpossibl<strong>es</strong>. On verra ainsi quels aspects sensibl<strong>es</strong> de la musique sont traités ... et commentcertains d’entre eux demeurent parfois bien «intraitabl<strong>es</strong>».***Intervenants :Chemillier Marc (EHESS)Hannecart Claire (Doctorante - Clersé CNRS UMR 8019)Lortat-Jacob Bernard (CNRS, CREM/LESC)Pouchelon Jean (Université de Paris Ou<strong>es</strong>t / Université de Montréal)220


Anthropologie <strong>du</strong> sensible - ArtEthnomusicologie I : Savoir-faire sensibl<strong>es</strong>»Principe de la collaborativité dans la transmission et l’appropriation <strong>d<strong>es</strong></strong> savoir-faire sensibl<strong>es</strong> : lecas <strong>d<strong>es</strong></strong> musiciens amateurs de la scène locale lilloise.Claire Hannecart (Doctorante - Clersé CNRS UMR 8019)<strong>No</strong>tre propos se penche sur l<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> sensibl<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> musiciens de la scène locale en région <strong>No</strong>rd-Pas-de-Calais, autour de c<strong>es</strong> musiciens gravitent différents acteurs que sont l<strong>es</strong> programmateurs,prof<strong>es</strong>sionnels engagés et publics initiés, qui participent à la dynamique <strong>d<strong>es</strong></strong> scèn<strong>es</strong> local<strong>es</strong>. C<strong>es</strong>musiciens inscrits en multi-activité (travail et création) sont bien moins visibl<strong>es</strong> que l<strong>es</strong> pro<strong>du</strong>ctionsde l’in<strong>du</strong>strie musicale mais représentent l<strong>es</strong> scèn<strong>es</strong> local<strong>es</strong> <strong>du</strong> spectacle vivant. L’inscriptionsocio-ethnographique <strong>du</strong> travail permet d’observer l<strong>es</strong> savoir-faire sensibl<strong>es</strong> qui se transmettent ets’approprient de façon collaborative, l’accès à la connaissance <strong>du</strong> savoir-faire musical s’effectue parla pratique <strong>du</strong> corps et <strong>es</strong>t donc éminemment sensible, le corps y <strong>es</strong>t envisagé comme synthèse <strong>du</strong>collectif et de l’indivi<strong>du</strong>el.pascalehp@gmail.comLe gnaouri ou l<strong>es</strong> (dés)illusions de l’ ethnomusicologue « pratiquant »Jean Pouchelon (Université de Paris Ou<strong>es</strong>t, Université de Montréal)Comme apprenti qrâqbi (joueur de crotal<strong>es</strong>), je me suis mis à participer à certains rituels et àjouer devant <strong>d<strong>es</strong></strong> mjâdib (« possédés »). Bien que mettant un point d’honneur à conserver autantque possible une position d’observateur au Maroc, il m’a été souvent pénible de discerner ce quirelevait d’une enquête de ce qui s’apparentait à une initiation. Sur un plan épistémologique, c<strong>es</strong>allers émiqu<strong>es</strong> et c<strong>es</strong> retours étiqu<strong>es</strong> ont évidemment posé la qu<strong>es</strong>tion <strong>du</strong> statut de l’ethnographeet de l’objet ethnographique lui-même. Quell<strong>es</strong> sont, d’une part, l<strong>es</strong> conséquenc<strong>es</strong> d’une ethnomusicologiepratiquante : se mettre à jouer <strong>es</strong>t-ce se mettre à croire ? Comment concilier considérations<strong>es</strong>thétiqu<strong>es</strong>, philosophiqu<strong>es</strong> et scientifiqu<strong>es</strong> ? D’autre part, à quel type de savoir a-t-on affairelorsqu’on <strong>es</strong>t partie prenante de son objet ? Sous quell<strong>es</strong> conditions prétendre à l’objectivité ? L’ethnographen’<strong>es</strong>t-il pas condamné à l’hybridation ? N’y a-t-il pas à contrario une illusion de la familiarité? Je me proposerai de livrer une comparaison <strong>du</strong> gnawi et <strong>du</strong> « gnaouri » - néologisme que jeforme à partir de la contraction de gnawi et de gaouri i.e « étranger ». J’<strong>es</strong>saierai de voir si l’habilitémusicale <strong>es</strong>t unique critère identificatoire ou si au contraire être gnawi renvoie à autre chose qu<strong>es</strong>avoir jouer, chanter et danser. En conclusion, j’examinerai en quoi toute connaissance ethnographiquepeut apparaître hybride et « interprétative » (Geertz) en ce qu’elle <strong>es</strong>t le fruit d’une relation.pouch2@wanadoo.frEthnomusicologie II : <strong>No</strong>uvell<strong>es</strong> technologi<strong>es</strong> et approche <strong>du</strong> sensible»S<strong>es</strong>sion proposée par la Société française d’ethnomusicologie.Marc Chemillier (EHESS) / Bernard Lortat-Jacob (CNRS, CREM/LESC)221


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 21Autochtonie, libre-détermination et mouvements sociaux àl’ère de la globalisationCoordination :Sabrina Melenotte (sabrinamelenotte@gmail.com)Bruno Baronnet (bruno.baronnet@gmail.com)D<strong>es</strong> expérienc<strong>es</strong> original<strong>es</strong> d’autonomi<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> constitué<strong>es</strong> autour <strong>du</strong> principede libre-détermination se sont multiplié<strong>es</strong> c<strong>es</strong> dernièr<strong>es</strong> décenni<strong>es</strong> autour <strong>du</strong> globe. Enlien avec l<strong>es</strong> mouvements sociaux, c<strong>es</strong> lutt<strong>es</strong> d’ampleur régionale s’analysent au regardde proc<strong>es</strong>sus historiqu<strong>es</strong> d’auto-organisation sociale et politique de group<strong>es</strong> (multi)ethniqu<strong>es</strong>aujourd’hui dominés et menacés dans leur survie. L’anthropologie fournit <strong>d<strong>es</strong></strong>métho<strong>d<strong>es</strong></strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> concepts théoriqu<strong>es</strong> util<strong>es</strong> pour réfléchir aux relations que l<strong>es</strong> peupl<strong>es</strong>entretiennent avec l’Etat ou avec l<strong>es</strong> acteurs non-gouvernementaux. En Amérique latinecomme en Océanie, l<strong>es</strong> mouvements autochton<strong>es</strong> ont créé <strong>d<strong>es</strong></strong> form<strong>es</strong> contemporain<strong>es</strong>de revendication et d’organisation qui s’appuient sur <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong>,socioculturell<strong>es</strong> qui imposent <strong>d<strong>es</strong></strong> défis aux Etats, en se distinguant <strong>d<strong>es</strong></strong> volontésséc<strong>es</strong>sionnist<strong>es</strong> de group<strong>es</strong> nationalist<strong>es</strong> et en remettant en qu<strong>es</strong>tion le modèle d’un Etatnationculturellement homogène.***Intervenants :Aparicio Wilhelmi Marco (chercheur et prof<strong>es</strong>seur - Université de Gérone, Catalogne, Espagne)Baronnet Bruno (postdoctorant - Université Nationale Autonome <strong>du</strong> Mexique (UNAM) - LAIOS EHESS)Bellier Irène (IIAC LAIOS-SOGIP)Breton Victor (EC - Université de Lleida, Catalogne, Espagne)Cloud L<strong>es</strong>lie (doctorante - IHEAL Université Paris III Sorbonne-<strong>No</strong>uvelle - SOGIP - LAIOS – EHESS)Gagné Natacha (DR - Centre interdisciplinaire de recherche sur la citoyenneté et l<strong>es</strong> minorités, Universitéd’Ottawa)Grammond SébastienGlowczewski Barbara (LAS - Collège de France)Kradolfer Sabine (postdoctorante - FNS-Suisse - Université Autonome de Barcelone et Université Nationalede Rio Negro, Argentine)Lacroix Laurent (SOGIP – IIAC LAIOS – EHESS)Lantagne IsabelleLe Bonniec Fabien (Universidad Catolica de Temuco, Institut Interdisciplinaire sur l<strong>es</strong> Enjeux Sociaux)Le Gouill Claude (doctorant - IHEAL- Université Paris 3. Boursier de l’IFEA)Lopez Caballero Paula (EC - Centre d’Etu<strong>d<strong>es</strong></strong> International<strong>es</strong> - El Colegio de México)222


Anthropologie et politiqueMartinez Mauri Monica (EC - Université de Lleida, Catalogne, Espagne)Mor<strong>es</strong>chi Alejandra Aquino (postdoctorante - Universidad Autónoma Metropolitana (UAM-X), Mexico)Melenotte Sabrina (doctorante – LAIOS IIAC-EHESS-CEMCA)Salaün Marie (MCF - Université Paris 5 - IRIS-EHESS)Salazar-Soler Carmen (DR CNRS – CERMA MASCIPO)Enjeux et implications <strong>d<strong>es</strong></strong> droits autochton<strong>es</strong> dans l<strong>es</strong> réform<strong>es</strong> constitutionnell<strong>es</strong> enAmérique <strong>du</strong> SudMarco Aparicio Wilhelmi (prof<strong>es</strong>seur - Université de Gérone, Catalogne, Espagne)L’adoption en 2007 par l’Assemblée Générale <strong>d<strong>es</strong></strong> Nations Uni<strong>es</strong> de la Déclaration International<strong>es</strong>ur l<strong>es</strong> droits <strong>d<strong>es</strong></strong> peupl<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> dernièr<strong>es</strong> contributions <strong>du</strong> constitutionnalismeen Amérique latine, à savoir l<strong>es</strong> Constitutions équatorienne de 2008 etbolivienne de 2009, ont ouvert de nouvell<strong>es</strong> perspectiv<strong>es</strong> dans l<strong>es</strong> débats sur la qu<strong>es</strong>tionde la diversité culturelle et l<strong>es</strong> droits <strong>d<strong>es</strong></strong> peupl<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> dans l’État contemporain.Dans quelle m<strong>es</strong>ure c<strong>es</strong> changements récents représentent-ils une rupture avec l<strong>es</strong> dogm<strong>es</strong>sur l<strong>es</strong>quels l’Etat s’<strong>es</strong>t fondé en tant qu’unité d’aménagement juridique et de pouvoirpolitique? Comment saisir et comprendre l<strong>es</strong> relations qu’entretiennent l<strong>es</strong> différentsordr<strong>es</strong> juridiqu<strong>es</strong> en présence? Somm<strong>es</strong>-nous en marche vers un certain dépassement<strong>du</strong> constitutionnalisme libéral, ou bien s’agit-il plutôt d’une réorganisation de celui-ci ?marco.aparicio@udg.e<strong>du</strong>De la rébellion à la résistance : l<strong>es</strong> expérienc<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> de lutte pour la terre etl’autonomie de l’é<strong>du</strong>cation au MexiqueBruno Baronnet (postdoctorant - UNAM - LAIOS, EHESS)Dans le sillon <strong>du</strong> mouvement zapatiste, la qu<strong>es</strong>tion de l’autodétermination en é<strong>du</strong>cation<strong>es</strong>t posée au Mexique par <strong>d<strong>es</strong></strong> organisations autochton<strong>es</strong> en lutte. La constructionde centain<strong>es</strong> d’écol<strong>es</strong> multilingu<strong>es</strong> dans l<strong>es</strong> Municip<strong>es</strong> autonom<strong>es</strong> <strong>du</strong> Chiapas illustre larésistance <strong>d<strong>es</strong></strong> paysans mayas dont l’objectif <strong>es</strong>t de défendre l<strong>es</strong> terr<strong>es</strong> « récupéré<strong>es</strong> »en inculquant aux enfants l<strong>es</strong> norm<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> connaissanc<strong>es</strong> qu’ils valorisent. La rébellionzapatiste met en évidence la capacité <strong>d<strong>es</strong></strong> autochton<strong>es</strong> à intervenir dans la g<strong>es</strong>tionscolaire qui repose sur de nouvell<strong>es</strong> charg<strong>es</strong> et le travail collectif, avec la nomination etle contrôle communautaire <strong>d<strong>es</strong></strong> é<strong>du</strong>cateurs bilingu<strong>es</strong> et la participation à la définition<strong>d<strong>es</strong></strong> priorités pédagogiqu<strong>es</strong>. Dans différent<strong>es</strong> régions multiethniqu<strong>es</strong> marqué<strong>es</strong> par <strong>d<strong>es</strong></strong>223


Autochtonie, libre-détermination et mouvements sociaux…conflits agrair<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> mobilisations autochton<strong>es</strong> obtiennent le départ et le remplacementd’instituteurs, la création d’écol<strong>es</strong> et d’universités, malgré l<strong>es</strong> violations récurrent<strong>es</strong> audroit <strong>d<strong>es</strong></strong> peupl<strong>es</strong> à l’é<strong>du</strong>cation.bruno.baronnet@gmail.comEchell<strong>es</strong> de gouvernance : Nations Uni<strong>es</strong>, Etats et Peupl<strong>es</strong> Autochton<strong>es</strong> : l<strong>es</strong> sens del’autodétermination à l’heure de la globalisationIrène Bellier (IIAC LAIOS-SOGIP)L’adoption de la Déclaration <strong>d<strong>es</strong></strong> Droits <strong>d<strong>es</strong></strong> Peupl<strong>es</strong> Autochton<strong>es</strong> par l’Assemblée générale<strong>d<strong>es</strong></strong> Nations Uni<strong>es</strong>, en septembre 2007, ouvre un horizon de réflexion sur l<strong>es</strong> modalitéspossibl<strong>es</strong> d’exercice <strong>du</strong> droit <strong>d<strong>es</strong></strong> peupl<strong>es</strong> à disposer d’eux-mêm<strong>es</strong>. Cela interrogel<strong>es</strong> anthropologu<strong>es</strong> et offre de magnifiqu<strong>es</strong> perspectiv<strong>es</strong> de recherche sur ce que « êtreaujourd’hui peuple autochtone » veut dire. Irène Bellier présentera l<strong>es</strong> avancé<strong>es</strong> <strong>du</strong> projetSOGIP qui porte sur différent<strong>es</strong> manièr<strong>es</strong> de penser l’autodétermination au niveauinternational, dans l<strong>es</strong> Etats, dans l<strong>es</strong> communautés et organisations autochton<strong>es</strong>, au Sudde l’Afrique, en Amérique <strong>du</strong> Sud, en Asie, et en Océanie. Elle évoquera plusieurs étatsde la fabrique <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> relativ<strong>es</strong> aux « qu<strong>es</strong>tions autochton<strong>es</strong> » dans l<strong>es</strong> mon<strong>d<strong>es</strong></strong>anglophon<strong>es</strong>, hispanophon<strong>es</strong> et francophon<strong>es</strong>.ibellier@club-internet.frDynamique de construction et mise en œuvre <strong>du</strong> droit à l’autodétermination <strong>d<strong>es</strong></strong> peupl<strong>es</strong>autochton<strong>es</strong> au sein de la province de Neuquen, ArgentineL<strong>es</strong>lie Cloud (doctorante - IHEAL Université Paris III Sorbonne-<strong>No</strong>uvelle - SOGIP -LAIOS – EHESS)L’année 1994 marque un tournant dans l’histoire <strong>d<strong>es</strong></strong> droits <strong>d<strong>es</strong></strong> peupl<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> enArgentine. La nouvelle constitution reconnaît la préexistence de c<strong>es</strong> peupl<strong>es</strong> ainsi quede nombreux droits collectifs dont ils sont l<strong>es</strong> sujets et supprime l’anachronique clauserelative au « traitement pacifique avec l<strong>es</strong> Indiens et à leur soumission au catholicisme ». ANeuquen, l’incorporation <strong>d<strong>es</strong></strong> droits <strong>d<strong>es</strong></strong> peupl<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> en 2006 tient tant à la participationactive de la Confédération mapuche de Neuquen qu’à un jeu de circonstanc<strong>es</strong>.Comment le paradigme juridique <strong>du</strong> droit à l’autodétermination <strong>es</strong>t-il mis en œuvre parl<strong>es</strong> institutions étatiqu<strong>es</strong> et saisi par l<strong>es</strong> Mapuche dans une Province qui compte avec l<strong>es</strong>principal<strong>es</strong> r<strong>es</strong>sourc<strong>es</strong> énergétiqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> pays et la plus importante population autochtoneau sein de mêm<strong>es</strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> territoriaux ? L’analyse porte sur la dynamique Etat/peupleMapuche autour <strong>du</strong> droit à l’autodétermination et effectue un bilan <strong>d<strong>es</strong></strong> rapports de pouvoiren term<strong>es</strong> de limit<strong>es</strong> et d’acquis.l<strong>es</strong>lie.cloud@yahoo.fr224


L<strong>es</strong> tribunaux :une voie pour l’accès à la reconnaissance pour <strong>d<strong>es</strong></strong> communautés autochton<strong>es</strong>Natacha Gagné (DR - Centre interdisciplinaire de recherche sur la citoyenneté et l<strong>es</strong>minorités, Université d’Ottawa)Sébastien GrammondIsabelle LantagneAu Canada, la politique actuelle <strong>d<strong>es</strong></strong> gouvernements fédéral et provinciaux a pour conséquencede priver de nombreux group<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong>, notamment l<strong>es</strong> « Métis » et l<strong>es</strong> « Indienssans statut », de toute reconnaissance effective. Même si, sur le plan international,la définition <strong>d<strong>es</strong></strong> peupl<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> <strong>es</strong>t une qu<strong>es</strong>tion controversée, plusieurs pays ontmis sur pied <strong>d<strong>es</strong></strong> mécanism<strong>es</strong> administratifs <strong>d<strong>es</strong></strong>tinés à identifier l<strong>es</strong> group<strong>es</strong> bénéficiair<strong>es</strong>de c<strong>es</strong> droits. Il en résulte que l<strong>es</strong> tribunaux se sont effacés devant l’administration et neconservent qu’un rôle mineur à jouer en matière de reconnaissance.Depuis l’arrêt Powley en 2003, dans l<strong>es</strong> procès qui ont eu lieu, il s’<strong>es</strong>t agi pour le jugede se prononcer sur l’existence de communautés métiss<strong>es</strong>. Le système judiciaire et l<strong>es</strong>exigenc<strong>es</strong> de preuve qu’il impose influent sur la manière dont l<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> présententleur identité et font la preuve de leur appartenance à une communauté métisse contemporaineen lien avec une communauté historique. natacha.gagne@uottawa.caSebastien.Grammond@uOttawa.caEnseignement bilingue, r<strong>es</strong>titution anthropologique et potentiel digital pour l<strong>es</strong> Aborigèn<strong>es</strong>Barbara Glowczewski (LAS - Collège de France)Suite à l’intervention d’urgence de l’Etat fédéral qui a mobilisé armée, police et médecinsdans 73 communautés <strong>du</strong> Territoire <strong>du</strong> <strong>No</strong>rd en Australie depuis juin 2007, l<strong>es</strong> terr<strong>es</strong> etla g<strong>es</strong>tion de c<strong>es</strong> group<strong>es</strong> sont passés sous tutelle de l’Etat pour cinq ans. Cette remiseen cause de l’autodétermination aborigène s’<strong>es</strong>t accompagnée d’un débat public sur lapertinence ou non de favoriser la spécificité culturelle <strong>d<strong>es</strong></strong> Aborigèn<strong>es</strong>. Malgré la signaturetardive de la Déclaration <strong>d<strong>es</strong></strong> droits <strong>d<strong>es</strong></strong> peupl<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> par l’Australie, la politiqueactuelle <strong>es</strong>t de ne plus financer l’enseignement bilingue.La langue warlpiri de Lajamanu n’<strong>es</strong>t plus enseignée qu’une demi-heure par semaine et25 enseignants ont per<strong>du</strong> leur emploi cette année. L<strong>es</strong> alternativ<strong>es</strong> discuté<strong>es</strong> en août 2010consistent à tenter de systématiser <strong>d<strong>es</strong></strong> bush school (écol<strong>es</strong> dit<strong>es</strong> de « brousse » pour nepas dire « buissonnièr<strong>es</strong> ») pour apprendre l<strong>es</strong> savoirs autochton<strong>es</strong> et à inv<strong>es</strong>tir le WEBpour y développer <strong>d<strong>es</strong></strong> r<strong>es</strong>sourc<strong>es</strong> é<strong>du</strong>cativ<strong>es</strong> en warlpiri.b.glowczewski@college-de-france.fr225Anthropologie et politique


Autochtonie, libre-détermination et mouvements sociaux…Réarticulations politiqu<strong>es</strong> et ethniqu<strong>es</strong> :quelqu<strong>es</strong> réflexions à partir de l’exemple <strong>d<strong>es</strong></strong> MapucheSabine Kradolfer (postdoctorante - FNS-Suisse - Université Autonome de Barcelone etUniversité Nationale de Rio Negro, Argentine)Depuis l’occupation et l’intégration de leurs territoir<strong>es</strong> par l<strong>es</strong> états argentin et chilien à lafin <strong>du</strong> 19ème siècle, l<strong>es</strong> populations mapuche qui vivent <strong>d<strong>es</strong></strong> deux côtés de la Cordillère<strong>d<strong>es</strong></strong> An<strong>d<strong>es</strong></strong> ont dû s’adapter aux différent<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong> publiqu<strong>es</strong> en vigueur. De ce fait,l’identité mapuche, la relation au territoire, le maintien ou l’abandon de form<strong>es</strong> indigèn<strong>es</strong>de gouvernement ou de régulation sociale ont pris nombre de form<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> dans letemps et dans l’<strong>es</strong>pace. Loin de connaître un développement linéaire, l<strong>es</strong> lutt<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong>répondent et s’ajustent aux évolutions <strong>du</strong> droit international ainsi qu’aux réform<strong>es</strong>constitutionnell<strong>es</strong> et à la reconnaissance <strong>du</strong> multiculturalisme dans le cas de l’Argentine.Ainsi, certains context<strong>es</strong> sont plus adéquats pour <strong>d<strong>es</strong></strong> revendications de type nationaliste-autonomiste,alors que d’autr<strong>es</strong> con<strong>du</strong>isent à <strong>d<strong>es</strong></strong> agencements politiqu<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong>(confédérations, coordinations, associations) qui reconnaissent l’existence <strong>d<strong>es</strong></strong> étatsargentins et chiliens.kradolfer.sabine@gmail.comDu premier gouvernement municipal indigène autonome (Lomerío, 1999) à la constitutionnalisationde l’autonomie indigène (2009) en BolivieLaurent Lacroix (SOGIP – IIAC LAIOS – EHESS)La Constitution bolivienne garantit aux peupl<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> la libre-détermination, ledroit à l’autonomie, à l’autogouvernement, à la culture dans le r<strong>es</strong>pect de l’unité de l’Etat.Elle reconnaît leurs « territoir<strong>es</strong> anc<strong>es</strong>traux », leurs institutions et systèm<strong>es</strong> de gouvernementqu’elle prévoit d’intégrer dans la nouvelle organisation politico-administrative del’Etat. La constitutionnalisation <strong>d<strong>es</strong></strong> droits collectifs résulte d’une mobilisation collectivepermanente ponctuée de manif<strong>es</strong>tations, de propositions de lois, d’allianc<strong>es</strong> stratégiqu<strong>es</strong>mais aussi d’expérienc<strong>es</strong> local<strong>es</strong> de gouvernement, comme depuis 1999 à Lomerío enChiquitanie. Cette communication revient sur chacune <strong>d<strong>es</strong></strong> étap<strong>es</strong> de l’histoire <strong>du</strong> mouvementindigène et <strong>d<strong>es</strong></strong> politiqu<strong>es</strong> d’Etat qui ont mené à la situation actuelle. Cette communicationmet en évidence le caractère légaliste et constitutionnaliste de ce mouvement enBolivie et de la mise en place <strong>d<strong>es</strong></strong> autonomi<strong>es</strong> indigèn<strong>es</strong>. laurentlacroixdefaye@yahoo.frL<strong>es</strong> Mapuche en quête d’autonomie.La fabrique <strong>d<strong>es</strong></strong> territoir<strong>es</strong> Mapuche au Chili de 1884 à nos joursFabien Le Bonniec (Universidad Catolica de Temuco, IIES)La période post-dictature s’<strong>es</strong>t caractérisée au Chili par la réaffirmation <strong>du</strong> modèle néolibéralet la mise en place de politiqu<strong>es</strong> de promotion de la diversité culturelle. A la fin <strong>d<strong>es</strong></strong>226


Anthropologie et politiqueanné<strong>es</strong> 1990, l<strong>es</strong> mobilisations de communautés et d’organisations mapuche ont mis augrand jour l<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> de c<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong> et ont opéré une rupture dans l<strong>es</strong> représentationsde la société chilienne sur l<strong>es</strong> Mapuche, mais aussi cell<strong>es</strong> de c<strong>es</strong> derniers sur eux-mêm<strong>es</strong>.De nouveaux enjeux dans la lutte pour la terre et le territoire sont apparus, annonçantune renaissance <strong>du</strong> discours autonomiste. « L’imagination constituante » <strong>d<strong>es</strong></strong> Mapuche a consisté à occuper le terrain politiquechilien à la recherche de nouvell<strong>es</strong> form<strong>es</strong> de démocratie participative, prenant part àla transformation de l’Etat centraliste. L<strong>es</strong> mobilisations se sont recomposé<strong>es</strong> en entitésterritorial<strong>es</strong> et la mise en visibilité de l’élite mapuche représente un paradigme alternatif,vecteur de subjectivation au sein de la société chilienne et mapuche.lebonniec@gmail.comLa qu<strong>es</strong>tion de l’autonomie politique de l’ayllu et l<strong>es</strong> lutt<strong>es</strong> de pouvoir dans l<strong>es</strong> An<strong>d<strong>es</strong></strong>bolivienn<strong>es</strong>Claude Le Gouill (doctorant - IHEAL - Université Paris 3. Boursier de l’IFEA)La Bolivie a adopté en 2008 une nouvelle Constitution reconnaissant la plurinationalité <strong>du</strong>pays. La reconnaissance <strong>d<strong>es</strong></strong> droits <strong>d<strong>es</strong></strong> peupl<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> y <strong>es</strong>t notamment garantie à traversl’Autonomie Indigène Originaire Paysanne (AIOC). Depuis décembre 2009, 11 municip<strong>es</strong>sont entrés en proc<strong>es</strong>sus d’implantation de l’AIOC. Celle-ci institutionnalise l<strong>es</strong> form<strong>es</strong> d’autogouvernementqui s’étaient maintenu<strong>es</strong>, notamment celle de l’organisation segmentaire andinede l’ayllu. A partir d’étu<strong>d<strong>es</strong></strong> de cas concrets dans le municipe de Chayanta, nous analysonsl’implantation de cette autonomie, dans son articulation à l’Etat et dans le champ <strong>du</strong> pouvoirautour de sa mise en place. L’AIOC marque cependant une véritable tentative d’intégration àl’Etat d’une population indigène autrefois exclue. <strong>No</strong>us montrons comment la Constitutioncherche à articuler l<strong>es</strong> organisations indigèn<strong>es</strong> au nouvel Etat plurinational, avec l<strong>es</strong> avancé<strong>es</strong>concrèt<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> blocag<strong>es</strong> de c<strong>es</strong> expérienc<strong>es</strong> d’autogouvernement. claudelegouill@yahoo.frL’utopie nationale de la diversité. Rhétoriqu<strong>es</strong> multiculturell<strong>es</strong> officiell<strong>es</strong> et leur appropriationpar l<strong>es</strong> originarios de Milpa Alta (Mexico), 1980-2010Paula Lopez Caballero (EC - Centre d’Etu<strong>d<strong>es</strong></strong> International<strong>es</strong> - El Colegio de México)Cette communication s’interroge sur l’impact <strong>d<strong>es</strong></strong> rhétoriqu<strong>es</strong> international<strong>es</strong> relativ<strong>es</strong> auxmanièr<strong>es</strong> de concevoir la nation au Mexique et qui préconisent l’adoption d’une utopie de ladiversité culturelle, comme nouvelle façon d’imaginer la communauté nationale. Cette rhétoriquemulticulturelle <strong>es</strong>t adoptée par le gouvernement de Mexico où l<strong>es</strong> habitants de MilpaAlta, un arrondissement rural de la capitale, se mobilisent pour être reconnus comme Pueblosoriginarios.Autant l<strong>es</strong> rhétoriqu<strong>es</strong> officiell<strong>es</strong> que l’étude de cas montrent que même si l<strong>es</strong> États-nationsdoivent composer avec <strong>d<strong>es</strong></strong> forc<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> institutions supranational<strong>es</strong>, le lieu principal <strong>d<strong>es</strong></strong>lutt<strong>es</strong> pour définir l<strong>es</strong> subjectivités collectiv<strong>es</strong> se situe à l’échelle nationale. C<strong>es</strong> lutt<strong>es</strong> reflètent227


Autochtonie, libre-détermination et mouvements sociaux…la « collision » entre l’utopie d’une nation homogène et celle d’une nation pluriculturelle. Cettecollision <strong>es</strong>t le lieu <strong>d<strong>es</strong></strong> tensions et <strong>d<strong>es</strong></strong> négociations entre l<strong>es</strong> instanc<strong>es</strong> international<strong>es</strong>, l<strong>es</strong> élit<strong>es</strong>gouvernant<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> group<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong>.paulapezca@hotmail.comMouvements autochton<strong>es</strong>, autonomie et libre-détermination au Panama et en EquateurMonica Martinez Mauri (EC - Université de Lleida, Catalogne, Espagne)Victor Breton (EC - Université de Lleida, Catalogne, Espagne)Cette communication compare l<strong>es</strong> proc<strong>es</strong>sus organisationnels et identitair<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> peupl<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong><strong>du</strong> Panama et de l’Equateur, afin de comprendre l<strong>es</strong> stratégi<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong> qu’ontsuivi<strong>es</strong> c<strong>es</strong> peupl<strong>es</strong>, notamment par rapport à la constitution d’organisations pan-indigèn<strong>es</strong>et l<strong>es</strong> deman<strong>d<strong>es</strong></strong> d’autonomie ou de libre-détermination face aux Etats. En considérant quela globalisation ne peut pas être le point de départ de c<strong>es</strong> deman<strong>d<strong>es</strong></strong> autonomist<strong>es</strong> ou libredéterminist<strong>es</strong>,certains aspects que nous analysons ont provoqué la politisation de l’ethnicitéà partir de stratégi<strong>es</strong> parallèl<strong>es</strong>, mais fort différent<strong>es</strong> entre ell<strong>es</strong>. La comparaison entre l<strong>es</strong>réalités autochton<strong>es</strong> de l’Equateur (An<strong>d<strong>es</strong></strong>) et <strong>du</strong> Panama (Comarca de Kuna Yala) permet deréfléchir aux raisons de la politisation de l’ethnicité dans certains context<strong>es</strong> nationaux et leurarticulation avec l<strong>es</strong> deman<strong>d<strong>es</strong></strong> de libre-détermination <strong>d<strong>es</strong></strong> peupl<strong>es</strong>, à partir de deux démarch<strong>es</strong>organisationnell<strong>es</strong> emblématiqu<strong>es</strong> dans le continent américain.mommauri@yahoo.comLa génération de l’“émergence indienne” dans la Sierra de Juarez (Oaxaca) et la naissance<strong>d<strong>es</strong></strong> lutt<strong>es</strong> pour l’autonomieAlejandra Aquino Mor<strong>es</strong>chi (postdoctorante - UAM-X, Mexico)Au Mexique, le « réveil indien » n’a pas été un proc<strong>es</strong>sus homogène ni simultané dans toutle pays; chaque lutte a suivi son propre rythme avec une dynamique et <strong>d<strong>es</strong></strong> caractéristiqu<strong>es</strong>spécifiqu<strong>es</strong>. C<strong>es</strong> lutt<strong>es</strong> ont en commun l’exigence de la reconnaissance <strong>du</strong> droit à l’autodéterminationet à l’autonomie comme base de régim<strong>es</strong> de gouvernement alternatifs. Au niveaunational, l’étape de majeure visibilité <strong>du</strong> mouvement indigène se pro<strong>du</strong>it après l<strong>es</strong> prot<strong>es</strong>tationsde 1992 et le soulèvement zapatiste de 1994. Pourtant, c<strong>es</strong> deux événements n’ont étéque le fer de lance <strong>du</strong> proc<strong>es</strong>sus de lutte en g<strong>es</strong>tion depuis plusieurs décenni<strong>es</strong>. La lutte pourl’autonomie <strong>d<strong>es</strong></strong> Zapotèqu<strong>es</strong> de Yalalag dans l’Etat de Oaxaca <strong>es</strong>t partie prenante <strong>du</strong> communalisme,un courant d’action et de pensée critique indienne qui s’exprime quotidiennementdans l<strong>es</strong> form<strong>es</strong> d’organisation et de résistance <strong>d<strong>es</strong></strong> peupl<strong>es</strong> de la Sierra de Juarez, converti<strong>es</strong>en un projet politique et de vie et en un <strong>es</strong>pace pour la pro<strong>du</strong>ction de nouvell<strong>es</strong> subjectivités.aa_mor<strong>es</strong>chi@yahoo.comDe l’unité à la division :l’autonomie zapatiste depuis une expérience dans Los Altos de l’Etat <strong>du</strong> Chiapas (Polhó)Sabrina Melenotte (doctorante – LAIOS IIAC-EHESS-CEMCA)Au Mexique, l’autonomie zapatiste fut considérée comme l’application concrète <strong>du</strong> droità la libre-détermination, qui pose la qu<strong>es</strong>tion de la souveraineté <strong>d<strong>es</strong></strong> populations indi-228


Anthropologie et politiquegèn<strong>es</strong> et autochton<strong>es</strong> à s’autogouverner au sein <strong>d<strong>es</strong></strong> Etats-nations. En m’appuyant surune ethnographie menée dans un municipio constitutionnel dans la région de Los Altos<strong>du</strong> Chiapas, j’exposerai l<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> étap<strong>es</strong> d’une expérience d’autonomie zapatiste àSan Pedro Polhó et celle « semi-autonomique » de l’organisation <strong>d<strong>es</strong></strong> Abeill<strong>es</strong>. Le contextepolitique local dans lequel se sont formé<strong>es</strong> c<strong>es</strong> deux organisations fut marqué par un fortcaciquisme et une violence endémique à la région, ce qui expliquera en partie la difficileconsolidation d’un secteur d’opposition dans cette région et le massacre d’Actéal en1997. Je donnerai un éclairage historique à c<strong>es</strong> deux expérienc<strong>es</strong> pour l<strong>es</strong> comparer auxautr<strong>es</strong> rébellions indienn<strong>es</strong> passé<strong>es</strong> et aux autr<strong>es</strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> en marge ou dans l<strong>es</strong> interstic<strong>es</strong>de l’Etat.sabrinamelenotte@gmail.comS’approprier l’école. De quelqu<strong>es</strong> stratégi<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> dans le Pacifique insulaireMarie Salaün (MCF - Université Paris 5 - IRIS-EHESS)Pour l<strong>es</strong> communautés autochton<strong>es</strong>, dans le Pacifique comme ailleurs, l’Ecole <strong>es</strong>t d’abord lepro<strong>du</strong>it de la rencontre coloniale. Ici, elle a été historiquement un lieu de ségrégation, avantde devenir l’instrument privilégié de l’assimilation. La région ne déroge pas à un principe quisemble universel : la relégation massive <strong>d<strong>es</strong></strong> populations autochton<strong>es</strong>, souvent au nom de «l’égalité » citoyenne, marginalisation dont témoigne une statistique de l’échec scolaire implacable.La communication interroge quelqu<strong>es</strong> exempl<strong>es</strong> de dispositifs de prise en compte <strong>d<strong>es</strong></strong>réalités linguistiqu<strong>es</strong> et culturell<strong>es</strong> dans l’é<strong>du</strong>cation formelle, à Hawai’i, en <strong>No</strong>uvelle-Calédonieet en Polynésie française. Elle cherche à saisir la portée de l’objectif de « décolonisation » del’institution scolaire en proposant une typologie alternative de c<strong>es</strong> dispositifs, alors que l<strong>es</strong>objectifs en term<strong>es</strong> de défense d’un patrimoine menacé et de recouvrement de souverainetésont largement occultés par l<strong>es</strong> analys<strong>es</strong> savant<strong>es</strong>.marie.salaun@eh<strong>es</strong>s.frDe l’environnement à l’autochtonie et à l’autodétermination :L<strong>es</strong> lutt<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> communautés paysann<strong>es</strong> contre l<strong>es</strong> compagni<strong>es</strong> minièr<strong>es</strong> au PérouCarmen Salazar-Soler (DR CNRS – CERMA MASCIPO)Le but de cette communication <strong>es</strong>t de réfléchir au proc<strong>es</strong>sus d’ethnification <strong>d<strong>es</strong></strong> revendicationssocio-environnemental<strong>es</strong> aujourd’hui observé dans de nombreus<strong>es</strong> régions <strong>du</strong> monde,à travers le cas particulier <strong>d<strong>es</strong></strong> An<strong>d<strong>es</strong></strong> péruvienn<strong>es</strong>. <strong>No</strong>us étudions l<strong>es</strong> discours et l<strong>es</strong> actions<strong>d<strong>es</strong></strong> communautés paysann<strong>es</strong> qui luttent contre l<strong>es</strong> compagni<strong>es</strong> minièr<strong>es</strong>, avec l’analyse <strong>du</strong>rôle et de l’évolution de la Confédération nationale <strong>d<strong>es</strong></strong> communautés affecté<strong>es</strong> par l’activitéminière (Conacami). Depuis 2004, on assiste à un proc<strong>es</strong>sus d’ethnification <strong>du</strong> discours et <strong>d<strong>es</strong></strong>pratiqu<strong>es</strong> de la Conacami et d’insertion de la lutte contre l’activité minière dans un mouvementnational et pan-andin. Ceci nous amène à réfléchir, par un jeu d’échelle allant <strong>du</strong> local auglobal, sur l’interprétation, la mise en œuvre et l<strong>es</strong> effets <strong>d<strong>es</strong></strong> dispositifs onusi<strong>es</strong> concernant l<strong>es</strong>droits <strong>d<strong>es</strong></strong> peupl<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong>, et sur la manière dont l<strong>es</strong> acteurs locaux se l<strong>es</strong> approprient etpro<strong>du</strong>isent leur propre vision.Carmen.Salazar-Soler@eh<strong>es</strong>s.fr229


Congrès AFEA <strong>2011</strong>L’anthropologie face aux ruptur<strong>es</strong>Atelier 25Coordination :Fabienne Martin (fabmartin92@hotmail.com)L’anthropologie s’<strong>es</strong>t principalement attachée à saisir la vie sociale sous l’angle de la régularitéde son organisation, de s<strong>es</strong> norm<strong>es</strong> et de s<strong>es</strong> structur<strong>es</strong>, en un mot sous l’angle dela stabilité, délaissant quelque peu ce qui relève de la contingence, de la disjonction et dela singularité. Cet atelier propose au contraire de faire porter la réflexion sur la rupture etl’instabilité, lorsque l’existence d’indivi<strong>du</strong>s ou de group<strong>es</strong> se trouve radicalement redéfini<strong>es</strong>uite à <strong>d<strong>es</strong></strong> événements venant rompre l<strong>es</strong> logiqu<strong>es</strong> d’inscription dans le monde.L<strong>es</strong> existenc<strong>es</strong> connaissant une rupture formulent-ell<strong>es</strong> d’autr<strong>es</strong> pensé<strong>es</strong> <strong>du</strong> monde,d’autr<strong>es</strong> manièr<strong>es</strong> d’y être ? Que peut apporter la considération de c<strong>es</strong> vi<strong>es</strong> à la connaissanceanthropologique ? Qu’<strong>es</strong>t-ce qui se formule dans l<strong>es</strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> altérés <strong>du</strong> monde ?<strong>No</strong>us proposons dans cet atelier de réfléchir à l’incidence <strong>d<strong>es</strong></strong> événements radicaux sur lerapport <strong>d<strong>es</strong></strong> indivi<strong>du</strong>s à soi et à la société. <strong>No</strong>us exposerons ainsi un certain nombre denotions – cell<strong>es</strong> de bifurcation ontologique, de moment éthique, de vie mineure, de crise,de devenir et de témoignage – qui nous paraissent pouvoir soutenir l’élaboration d’uneconnaissance anthropologique <strong>d<strong>es</strong></strong> phénomèn<strong>es</strong> de ruptur<strong>es</strong>.***Intervenants :Kalaora Léa (doctorante - Université de Montréal)Lardeux Anne (doctorante - Université de Montréal)Martin Fabienne (chercheur contractuel - CNRS, Centre d’Étu<strong>d<strong>es</strong></strong> de l’Inde et de l’Asie <strong>du</strong> Sud et LISST,Toulouse)<strong>No</strong>vello Emmanuelle (doctorante - Université Paris Ou<strong>es</strong>t, Nanterre, et Centre d’Étu<strong>d<strong>es</strong></strong> de l’Inde et del’Asie <strong>du</strong> Sud)Sauli Arnaud (historien et documentariste)Soucaille Alexandre (chercheur contractuel - CNRS, Centre d’Étu<strong>d<strong>es</strong></strong> de l’Inde et de l’Asie <strong>du</strong> Sud)Discutant<strong>es</strong> :Glowczewski Barbara (DR – CNRS – LAS)Sal<strong>es</strong> (de) Anne (CR – CNRS - LESC)230


Enjeux <strong>d<strong>es</strong></strong> « moments éthiqu<strong>es</strong> » :comprendre l’expérience <strong>d<strong>es</strong></strong> fermiers blancs au Zimbabwe aujourd’huiLéa Kalaora (doctorante - Université de Montréal)Anthropologie et politiqueJe propose de mettre en lumière l<strong>es</strong> enjeux de ce que Zigon nomme <strong>d<strong>es</strong></strong> « momentséthiqu<strong>es</strong> » : moments de ruptur<strong>es</strong> <strong>du</strong>s à une demande extérieure où indivi<strong>du</strong>s et group<strong>es</strong>élaborent <strong>d<strong>es</strong></strong> tactiqu<strong>es</strong> impliquant un qu<strong>es</strong>tionnement réflexif pour pouvoir retournerà une vie quotidienne non réflexive. Au centre de tels moments se trouve la qu<strong>es</strong>tion del’intelligibilité.Je partirai d’une étude de cas : l’occupation actuelle <strong>d<strong>es</strong></strong> propriétés <strong>d<strong>es</strong></strong> fermiers blancsau Zimbabwe et l<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> réactions de c<strong>es</strong> derniers. Tout d’abord, j’analyserai c<strong>es</strong>occupations comme un « moment éthique » qui ébranle la compréhension morale qu’ontl<strong>es</strong> fermiers blancs <strong>du</strong> monde. Ensuite, je montrerai comment <strong>d<strong>es</strong></strong> romans de Coetzeeen rendent visibl<strong>es</strong> l<strong>es</strong> enjeux. Dans c<strong>es</strong> romans, la raison <strong>es</strong>t mise à l’épreuve et ne permetpas l’intelligibilité de certain<strong>es</strong> situations postcolonial<strong>es</strong>. L’inintelligibilité se présentealors comme une condition néc<strong>es</strong>saire d’existence.leakalaora@gmail.comCrise et réflexivité critique :<strong>d<strong>es</strong></strong>serrer l’étreinte <strong>d<strong>es</strong></strong> mots et <strong>d<strong>es</strong></strong> chos<strong>es</strong>Anne Lardeux (doctorante - Université de Montréal)Une crise a ceci de particulier qu’elle marque un point d’inflexion autour <strong>du</strong>quel le paysag<strong>es</strong>ocial semble pouvoir se réorganiser. La crise financière de 2008 a ainsi déclenchéun procès de réactualisation <strong>du</strong> sens mettant en jeu <strong>d<strong>es</strong></strong> forc<strong>es</strong> contrair<strong>es</strong> entre recon<strong>du</strong>iteet reconfiguration <strong>d<strong>es</strong></strong> rapports sociaux. Comment l’anthropologie a-t-elle enregistré etréfléchi l<strong>es</strong> tensions de ce rapport de force ? De la même façon que la crise de la représentation<strong>d<strong>es</strong></strong> anné<strong>es</strong> 80 avait initié une critique réflexive de la discipline et affecté la matièremême de la recherche ethnographique, quell<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> et impuissance <strong>d<strong>es</strong></strong> scienc<strong>es</strong>social<strong>es</strong> ce chaos financier récent a-t-il révélé<strong>es</strong>, quels déplacements (méthodologiqu<strong>es</strong>,épistémologiqu<strong>es</strong> et politiqu<strong>es</strong>) a-t-il opérés ? Je m’attacherai à faire dialoguer <strong>d<strong>es</strong></strong> analys<strong>es</strong>pro<strong>du</strong>it<strong>es</strong> dans une certaine immédiateté de la « rupture » avec <strong>d<strong>es</strong></strong> travaux inscritsdans le champ de l’anthropologie de la finance et <strong>d<strong>es</strong></strong> organisations social<strong>es</strong> ayant étécon<strong>du</strong>its avant cette occurrence critique.anne.lardeux@gmail.com231


L’anthropologie face aux ruptur<strong>es</strong>Appréhender l<strong>es</strong> créations social<strong>es</strong> à la marge :vi<strong>es</strong> mineur<strong>es</strong> et exemplaritéFabienne Martin (chercheur contractuel - CNRS, Centre d’Étu<strong>d<strong>es</strong></strong> de l’Inde et de l’Asie<strong>du</strong> Sud et LISST, Toulouse)L’étude <strong>d<strong>es</strong></strong> proc<strong>es</strong>sus de reconstruction sociale <strong>d<strong>es</strong></strong> lépreux en Inde invite à transposerdans le champ anthropologique l’analyse, par Deleuze et Guattari, <strong>d<strong>es</strong></strong> travaux de Kafkasur la structure d’une langue. Je montrerai comment le concept de vie mineure permetde rendre compte d’un rapport spécifique <strong>d<strong>es</strong></strong> marginalisés au r<strong>es</strong>te de la société, qui <strong>es</strong>tmoins un rapport d’opposition ou d’exclusion qu’un rapport de distance, comme <strong>d<strong>es</strong></strong> inévitabl<strong>es</strong>tensions que pro<strong>du</strong>isent l<strong>es</strong> marg<strong>es</strong> à l’intérieur même de l’<strong>es</strong>pace social « majoritaire», à commencer par l<strong>es</strong> nouvell<strong>es</strong> formulations qui s’y opèrent. Ce qui me con<strong>du</strong>iraà développer la notion d’exemplarité, enten<strong>du</strong>e comme l’énonciation d’une pro<strong>du</strong>ctionsociale inédite, qui témoigne simultanément de possibilités infini<strong>es</strong> de créations social<strong>es</strong>.L’exemplarité, en tant que proposition sociale et possibilité d’un devenir, n’expose passeulement une certaine puissance et <strong>es</strong>pérance d’exister, elle devient aussi un mode depenser pour ceux qui sont soumis à <strong>d<strong>es</strong></strong> situations extrêm<strong>es</strong>.fabmartin92@hotmail.comEntre catégorisations social<strong>es</strong> et désirs indivi<strong>du</strong>els :la qu<strong>es</strong>tion <strong>du</strong> devenirEmmanuelle <strong>No</strong>vello (doctorante - Université Paris Ou<strong>es</strong>t, Nanterre, et Centre d’Étu<strong>d<strong>es</strong></strong>de l’Inde et de l’Asie <strong>du</strong> Sud)Le terme Hijra renvoie en Inde à une catégorie socio-religieuse qui constitue un genreà part entière. Il désigne <strong>d<strong>es</strong></strong> personn<strong>es</strong> né<strong>es</strong> avec un sexe masculin mais ayant eu uncomportement féminin, ou né<strong>es</strong> avec une malformation <strong>du</strong> sexe ; ce qui con<strong>du</strong>it à leurrejet. Mon intervention portera sur l<strong>es</strong> tensions entre catégorisations social<strong>es</strong> et devenirsindivi<strong>du</strong>els. Je montrerai comment la g<strong>es</strong>tion sociale de c<strong>es</strong> ruptur<strong>es</strong> relativ<strong>es</strong> au genre sefait sur le mode d’un renvoi normatif <strong>d<strong>es</strong></strong> indivi<strong>du</strong>s touchés dans un registre catégorielpréexistant. Toutefois, ce n’<strong>es</strong>t pas parce que l<strong>es</strong> indivi<strong>du</strong>s se trouvent ainsi catégorisés etdonc pris dans <strong>d<strong>es</strong></strong> régim<strong>es</strong> relationnels spécifiqu<strong>es</strong>, que leur mode d’être se conforme àla catégorie. Il <strong>es</strong>t aussi qu<strong>es</strong>tion de désirs déployant <strong>d<strong>es</strong></strong> act<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> qui modifientl<strong>es</strong> contours de la catégorie et la redéfinissent. En considérant cette tension entre lamanière dont l’événement catégorise l’indivi<strong>du</strong> et ce à quoi l’indivi<strong>du</strong> aspire, j’interrogerail<strong>es</strong> effets d’événements indivi<strong>du</strong>els sur l<strong>es</strong> cadr<strong>es</strong> sociaux de classification.emma.novello@free.fr232


Anthropologie et politiqueSonatube– NyanzaArnaud Sauli (historien et documentariste)Le 11 avril 1994 à Kigali, Rwanda, l<strong>es</strong> réfugiés Tutsi de l’École Technique Officielle sontabandonnés par l<strong>es</strong> Casqu<strong>es</strong> Bleus aux miliciens interahamwe. Ils sont con<strong>du</strong>its à marcheforcée <strong>du</strong> rond-point de l’usine Sonatube vers le lieu de leur mise à mort, au sommet dela colline de Nyanza à quelqu<strong>es</strong> kilomètr<strong>es</strong>. Quelqu<strong>es</strong> r<strong>es</strong>capés survivront, cachés dans laforêt d’eucalyptus en contrebas. Parmi eux, Jeanne Uwimbabazi.Ce film explore la tension générée par la continuité de l’histoire plurale d’un lieu et l’unicitéde l’expérience <strong>du</strong> désastre. À l’image, un plan séquence de 30 mn en caméra portéegravit la route asphaltée entre le rond-point et le sommet de la colline 15 ans plus tard.Au son, Jeanne donne à entendre <strong>d<strong>es</strong></strong> fragments de l’expérience de sa pr<strong>es</strong>que-mort, de laconfiscation de sa vie et de la reconfiguration imposée par le génocide. Elle dit que sonhistoire n’existe plus ailleurs qu’à l’intérieur de son corps, que c<strong>es</strong> imag<strong>es</strong> ne disent rien,que ce n’<strong>es</strong>t pas là et que, pourtant, la vie continue là-bas, comme en elle-même.arnaud.sauli@free.frC<strong>es</strong> événements qui changent tout :bifurcations et ontologi<strong>es</strong>Alexandre Soucaille (chercheur contractuel - CNRS, Centre d’Étu<strong>d<strong>es</strong></strong> de l’Inde et del’Asie <strong>du</strong> Sud)La qu<strong>es</strong>tion ontologique peut être abordée de bien <strong>d<strong>es</strong></strong> manièr<strong>es</strong>. Elle intervient pour mapart dans une anthropologie de l’après : comment <strong>d<strong>es</strong></strong> événements en viennent à brouilleret à redéfinir l<strong>es</strong> ontologi<strong>es</strong>, voire en créent de nouvell<strong>es</strong> ? Cette intervention portera ainsisur la notion de bifurcation ontologique, en interrogeant l<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de transformation,d’altération, de métamorphose, et ce faisant, en s’intér<strong>es</strong>sant à l’émergence de singularitéset aux proc<strong>es</strong>sus de subjectivation, à travers principalement la discussion <strong>du</strong> CriminalTrib<strong>es</strong> Act (Act n°XXVII, 1871) par lequel l’administration coloniale britannique forgeaen Inde la catégorie pénale de « criminalité de naissance ». L’application de cette loientraîna la sédentarisation forcée et le regroupement en camps de group<strong>es</strong> entiers et deleurs <strong>d<strong>es</strong></strong>cendants. Ce sont à la fois l’aporie d’une loi énonçant la culpabilité de la viemême et s<strong>es</strong> effets sur la quotidienneté <strong>d<strong>es</strong></strong> corps ainsi saisis pendant la loi et après sonabrogation en 1952 qui seront abordés.asoucaille@free.fr233


Congrès AFEA <strong>2011</strong>L’anthropologie <strong>es</strong>t politiqueAtelier 28Coordination :Laurent Bazin (bazinlaurent@wanadoo.fr)Barbara Casciarri (barbara.casciarri@gmail.com)Judith Hayem (judith.hayem@univ-lille1.fr)Dans l’enquête ethnologique, l<strong>es</strong> sujets « observés » occupent une position active et dynamique,et construisent eux-mêm<strong>es</strong> la médiation dont l’ethnologue va être chargé, et quipeut être externe (médiation entre le groupe et l’extérieur) ou interne. A moins que l’ethnologuene soit véritablement maintenu à distance par l<strong>es</strong> sujets de son enquête, et queceux-ci, donc, le laissent en dehors de leur univers, son implication s’enracine avec plusou moins de profondeur, dans le mode de constitution <strong>d<strong>es</strong></strong> group<strong>es</strong> qu’il étudie. Pourc<strong>es</strong> raisons, le décryptage de la relation d’enquête mène à analyser certain<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> relationsfondamental<strong>es</strong> de c<strong>es</strong> group<strong>es</strong>, qui ont trait notamment à leur rapport au politique età l’État, ainsi qu’à la manière dont se signifient, en term<strong>es</strong> symboliqu<strong>es</strong> et imaginair<strong>es</strong>,leur cohésion ou leur conflictualité interne. C<strong>es</strong> remarqu<strong>es</strong> rappellent que la pratique <strong>du</strong>« terrain » ethnologique <strong>es</strong>t toujours un exercice politique. C’<strong>es</strong>t en tant que tel qu’elle<strong>es</strong>t pro<strong>du</strong>ctrice de connaissanc<strong>es</strong> dont l’ethnologue ne peut lui-même prendre consciencequ’en assumant que l’objet de cette connaissance <strong>es</strong>t tout entier politique et en élucidantla manière dont sa présence s’inscrit dans le rapport aux autorités et à l’État.Intervenants :Bazin Laurent (CR – CNRS - Clersé)Casciarri Barbara (Université Paris 8)Gasquet Clélia (Université Paris Ou<strong>es</strong>t, Nanterre, La Défense – LEST)Hass CatherineHayem Judith (MCF - Université Lille 1- Clersé)Hérard Marianne (Université Paris 8 - FDPCE EA 4387)Lacascade Yv<strong>es</strong> (Université Paris Ou<strong>es</strong>t, Nanterre, La Défense - SOPHIAPOL)Martig Alexis (Université Lumière Lyon2 - CREA)Mourre Martin (Université de Montréal - EHESS)Puaud David (EHESS-CEAF)***234


Anthropologie et politiqueL’anthropologie <strong>es</strong>t politique : Intro<strong>du</strong>ction à l’atelierLaurent Bazin (CR – CNRS - Clersé)Barbara Casciarri (Université Paris 8)Judith Hayem (MCF - Université Lille 1- Clersé)bazinlaurent@wanadoo.frbarbara.casciarri@gmail.comjudith.hayem@univ-lille1.frQuel positionnement <strong>du</strong> chercheur devant l<strong>es</strong> mécanism<strong>es</strong> de domination observé ?Clélia Gasquet (Université Paris Ou<strong>es</strong>t, Nanterre, La Défense – LEST)A l’issue d’un terrain de thèse de deux ans au Gabon, je reviens sur l<strong>es</strong> modalités de laconstruction d’un savoir engagé concernant <strong>d<strong>es</strong></strong> villag<strong>es</strong> touchés par <strong>d<strong>es</strong></strong> épidémi<strong>es</strong> defièvr<strong>es</strong> hémorragiqu<strong>es</strong> à virus Ebola et ayant « subi » l’intervention <strong>d<strong>es</strong></strong> autorités sanitair<strong>es</strong>et <strong>d<strong>es</strong></strong> institutions international<strong>es</strong>. Me considérant en marge de l’unité biomédical<strong>es</strong>m’accueillant et chercheuse de terrain engagée, transcriptrice de la parole <strong>d<strong>es</strong></strong> populationsendeuillé<strong>es</strong>, je m’attardais sur la cont<strong>es</strong>tation émanant <strong>d<strong>es</strong></strong> discours plutôt que sur l’identificationde leurs con<strong>du</strong>it<strong>es</strong> à risque.Ce positionnement se fonde sur la proximité avec l<strong>es</strong> acteurs de l’étude et sur un intérêtpour l<strong>es</strong> phénomèn<strong>es</strong> d’exclusion et l<strong>es</strong> mécanism<strong>es</strong> de domination. De fait, peut-il êtreexempt d’une empreinte, politique, voire idéologique ? L<strong>es</strong> savoirs que construit un<strong>es</strong>cience sociale sur l’homme se confrontent à <strong>d<strong>es</strong></strong> croyanc<strong>es</strong> préalabl<strong>es</strong>. La position nepeut-être neutre, car en résulte <strong>d<strong>es</strong></strong> problèm<strong>es</strong> éthiqu<strong>es</strong>. L’engagement devient alors politiqueet ouvre le champ de la recherche en scienc<strong>es</strong> humain<strong>es</strong> de la santé.cleliagasquet@yahoo.frLe maintien <strong>du</strong> nom de guerre aujourd’hui :un enjeu pour l’anthropologie politique contemporaineCatherine HassLe nom de guerre <strong>es</strong>t, depuis pr<strong>es</strong>que 10 ans, devenu errant. D<strong>es</strong> locutions tell<strong>es</strong> que «maintien de l’ordre international » ou encore « États de violence» se présentent commel<strong>es</strong> nouveaux paradigm<strong>es</strong> « post-guerre » et « post-étatique ». Mon hypothèse <strong>es</strong>t que l’absentement<strong>du</strong> nom de guerre relève d’une problématique de désétatisation de la guerre :l’État, <strong>du</strong> fait de la fin de l’historicité <strong>d<strong>es</strong></strong> États-nation, ne serait plus une occurrenceréférentielle. La catégorie de guerre n’étant plus référencée à <strong>d<strong>es</strong></strong> situations étatico-territorial<strong>es</strong>et militair<strong>es</strong> identifiabl<strong>es</strong>, le nom de guerre et la perspective de sa pensée sontrésiliés. L<strong>es</strong> guerr<strong>es</strong> ne sont plus dès lors pensabl<strong>es</strong> en tant que tell<strong>es</strong>, mais désingularisé<strong>es</strong>et déhistoricisé<strong>es</strong>, pensé<strong>es</strong> à l’aune de paradigm<strong>es</strong> qui ne disposent pas de pertinenceanalytique propre (violence, puissance, terreur, chaos, police).235


L’anthropologie <strong>es</strong>t politiqueSi le nom de « guerre » n’<strong>es</strong>t pas un enjeu problématique en term<strong>es</strong> d’empiricité (il ya guerre en Irak), il l’<strong>es</strong>t en revanche en term<strong>es</strong> d’intellectualité (qu’appelle-t-on uneguerre ?). La fin <strong>du</strong> nom de guerre <strong>es</strong>t contemporaine de la fin <strong>d<strong>es</strong></strong> historicism<strong>es</strong> étatiqu<strong>es</strong>antérieurs ce qui rend néc<strong>es</strong>saire l’inv<strong>es</strong>tigation <strong>d<strong>es</strong></strong> singularités politiqu<strong>es</strong> telle quel’anthropologie <strong>es</strong>t en capacité de le faire.La singularité de notre démarche <strong>es</strong>t que la politique <strong>es</strong>t considérée comme étant del’ordre de la pensée et ne tire pas sa rationalité d’autr<strong>es</strong> objets. <strong>No</strong>us mettrons à l’épreuvede nos hypothès<strong>es</strong> ce que j’appelle la « doctrine américaine de la guerre» élaborée entre2001 et 2003 à la faveur <strong>d<strong>es</strong></strong> guerr<strong>es</strong> mené<strong>es</strong> en Afghanistan et Irak.hassc@orange.frEnquête dans le cadre d’un projet de relogement pérenne de Roms à Saint-DenisMarianne Hérard (Université Paris 8 - FDPCE EA 4387)J’ai étudié l<strong>es</strong> représentations de Roms de Saint Denis, suite à leur expulsion d’un bidonville,et dans le cadre de la mise en place d’un projet de relogement pérenne gagné auxterm<strong>es</strong> d’une bataille politique. La néc<strong>es</strong>sité de faire une enquête qui serve le point de vue<strong>d<strong>es</strong></strong> gens dans la situation politique, et non pas de faire une enquête dans un proc<strong>es</strong>suspolitique, s’<strong>es</strong>t très vite imposée. Cependant, enquêter dans une situation politique <strong>es</strong>tcomplexe et requiert une éthique : être <strong>du</strong> côté et au service <strong>d<strong>es</strong></strong> gens, ne pas l<strong>es</strong> exposermême involontairement, ne pas tendre une situation politique en devenant un acteurpolitique. Il s’agit de ne pas céder sur l<strong>es</strong> conditions de l’enquête qui garantissent cela.marianne.herard@wanadoo.fr« On était <strong>d<strong>es</strong></strong> Arab<strong>es</strong> dans <strong>d<strong>es</strong></strong> cités per<strong>du</strong><strong>es</strong>… »Yv<strong>es</strong> Lacascade (Université Paris Ou<strong>es</strong>t, Nanterre, La Défense - SOPHIAPOL)Au cours <strong>du</strong> printemps et de l’été 2010, je suis revenu dans une petite commune de lavallée sidérurgique de la Sambre, frontalière avec la Belgique, pour achever une enquêted’anthropologie urbaine, commencée et principalement réalisée entre 1994 et 1996. Lebut de mon retour sur place était d’explorer et d’analyser l<strong>es</strong> stratégi<strong>es</strong> prof<strong>es</strong>sionnell<strong>es</strong> etmatrimonial<strong>es</strong> mis<strong>es</strong> en œuvre depuis lors par l<strong>es</strong> post-adol<strong>es</strong>cents que j’y avais connuspour échapper aux situations d’enlisement et d’« émigration sur place » qui étaient l<strong>es</strong> leursquinze ans plus tôt, ainsi que l’influence directe ou indirecte de la génération précédentedans leur élaboration. Mais ce retour a également été l’occasion d’évaluer l’impact d’unepolitique municipale ouvertement raciste sur une génération de fils de travailleurs immigrésalgériens, et de m’interroger sur l<strong>es</strong> conséquenc<strong>es</strong> de cette politique sur l’enquêteelle-même, c’<strong>es</strong>t-à-dire sur la façon dont je l’ai con<strong>du</strong>ite et dont j’ai élaboré son objet.yv<strong>es</strong>.lacascade@aliceadsl.fr236


Terrain politisé : quelle(s) implication(s) pour quelle(s) connaissance(s) ?Alexis Martig (Université Lumière Lyon2 - CREA)<strong>No</strong>us nous proposons dans cette communication d’interroger l<strong>es</strong> conditions de la pratiquede l’enquête ethnologique dans le cadre d’un terrain à la dimension politique manif<strong>es</strong>te, àsavoir : le Mouvement social <strong>d<strong>es</strong></strong> Sans-Terre (MST) <strong>du</strong> Brésil. Il s’agira ici de s’interroger surl<strong>es</strong> manièr<strong>es</strong> dont la politisation <strong>du</strong> terrain participe activement de l’implication <strong>du</strong> chercheurauprès <strong>d<strong>es</strong></strong> « sujets observés », et peut l’engager dans la réalisation d’actions social<strong>es</strong> avec l<strong>es</strong>membr<strong>es</strong> <strong>du</strong> terrain, soit « à côté » de sa recherche, soit en constituant directement l’objetde sa recherche. Afin d’illustrer notre propos, nous nous appuierons sur l<strong>es</strong> actions réalisé<strong>es</strong>– projet solidaire et film – dans un cadre associatif en partenariat avec le MST. Enfin, nousreviendrons sur l<strong>es</strong> enjeux méthodologiqu<strong>es</strong> de cette implication, et sur l<strong>es</strong> conséquenc<strong>es</strong> dec<strong>es</strong> expérienc<strong>es</strong> sur la connaissance pro<strong>du</strong>ite et l<strong>es</strong> résultats de la recherche.alexis.martig@univ-lyon2.frEntre histoire coloniale et anthropologie, quelle posture de recherche sur le terrain ?Martin Mourre (Université de Montréal - EHESS)Fin 1944, une répr<strong>es</strong>sion de tirailleurs sénégalais orch<strong>es</strong>trée par l<strong>es</strong> autorités colonial<strong>es</strong> français<strong>es</strong>fit au camp de Thiaroye à proximité de Dakar, officiellement, peut-être bien plus en réalité,35 morts. Cette communication traitera de la mémoire de cet événement actuellement auSénégal et de la construction méthodologique par le chercheur <strong>d<strong>es</strong></strong> différents group<strong>es</strong> sociauxporteurs de cette mémoire. L<strong>es</strong> discours énoncés autour de cet événement constituent alorsautant de typologi<strong>es</strong> narrativ<strong>es</strong> et donc <strong>d<strong>es</strong></strong> référents identitair<strong>es</strong> et politiqu<strong>es</strong> plus ou moinsconcurrents dans l’<strong>es</strong>pace politique sénégalais postcolonial. Il s’agira d’aborder c<strong>es</strong> narrationshistoriqu<strong>es</strong> comme <strong>d<strong>es</strong></strong> discours politiqu<strong>es</strong> d’une part et, d’autre part, de discuter de la médiation<strong>du</strong> chercheur sur le terrain, entre c<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> mémoir<strong>es</strong> et, en tant que lui aussi porteurd’un discours historique - construit plus « scientifiquement » - sur cet événement.martinmourre@hotmail.comL<strong>es</strong> usag<strong>es</strong> de la connaissance anthropologique en travail socialDavid Puaud (EHESS-CEAF)<strong>No</strong>tre proposition d’article <strong>es</strong>t basée à partir d’une enquête ethnologique en cours mené entant que « praticien-chercheur » en fonction d’é<strong>du</strong>cateur de rue dans un service de préventionspécialisée. La proposition tend à analyser l’usage de la connaissance anthropologique appliquéeau travail social. <strong>No</strong>tre participation observante en tant que témoin en cour d’assis<strong>es</strong>dans le cadre <strong>du</strong> jugement d’un jeune accusé de meurtre avec act<strong>es</strong> de barbarie constitueraune situation, support à notre développement (en liaison avec le concept <strong>d<strong>es</strong></strong> « beaux-cas »).<strong>No</strong>tre proposition tend à mettre en perspective à partir de l’analyse d’une situation extra-ordinairele fait que <strong>d<strong>es</strong></strong> savoirs anthropologiqu<strong>es</strong> appliqués à une sphère prof<strong>es</strong>sionnelle formentl<strong>es</strong> conditions d’émergence d’une ethnologie <strong>du</strong> témoignage alliant une posture : l’anti-violenceà une figure, celle de l’intellectuel spécifique.puauddavid@yahoo.fr237Anthropologie et politique


Congrès AFEA <strong>2011</strong>Atelier 32Vers une ethnographie <strong>d<strong>es</strong></strong> act<strong>es</strong> citoyens ?Coordination :Alexandra Bidet (alexandra.bidet@ens.fr)Erwan Le Méner (r1lemener@yahoo.fr)Proposer une ethnographie <strong>d<strong>es</strong></strong> act<strong>es</strong> citoyens, c’<strong>es</strong>t tenter de saisir, en deçà <strong>d<strong>es</strong></strong> form<strong>es</strong>bien connu<strong>es</strong> de participation citoyenne, une citoyenneté « au ras <strong>du</strong> sol » de la vie quotidienne,loin <strong>d<strong>es</strong></strong> moments classiquement dévolus à son expr<strong>es</strong>sion (instruction civique,arèn<strong>es</strong> participativ<strong>es</strong>, discours politique, vote…), et <strong>d<strong>es</strong></strong> seul<strong>es</strong> grammair<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> prof<strong>es</strong>sionnelsde la « chose publique ». Comme proche, simple passant, ou au gré de nosactivités prof<strong>es</strong>sionnell<strong>es</strong> ou associativ<strong>es</strong>, nous serions ainsi pris dans <strong>d<strong>es</strong></strong> act<strong>es</strong> citoyens.Le propos n’<strong>es</strong>t pas d’élargir le politique, mais de contribuer à équiper notre regard enconsidérant que certain<strong>es</strong> chos<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong> sont r<strong>es</strong>té<strong>es</strong> jusqu’ici inaperçu<strong>es</strong> car considéré<strong>es</strong>comme « trop ordinair<strong>es</strong> ». Comment saisir une politique en act<strong>es</strong>, empiriquementobservable, et non rapportée seulement à <strong>d<strong>es</strong></strong> « idé<strong>es</strong> » ? Comment aussi ne pas la ré<strong>du</strong>ireà l’interconnaissance, c’<strong>es</strong>t-à-dire à la communauté <strong>d<strong>es</strong></strong> proch<strong>es</strong> ni, à l’opposé, à l’imaginairede la communauté politique ?***Intervenants :Berger MathieuBidet AlexandraChave FrédériqueGayet-Viaud CaroleLe Méner Erwan238


L<strong>es</strong> appuis civils de la compétence politique.Approche ethno-pragmatique de la démocratie participative à Bruxell<strong>es</strong>Mathieu BergerAnthropologie et politiqueA partir de quatre anné<strong>es</strong> passé<strong>es</strong> à observer, enregistrer et décrire l<strong>es</strong> activités de commissionsparticipativ<strong>es</strong> de revitalisation urbaine en Région de Bruxell<strong>es</strong>-Capitale, nousnous somm<strong>es</strong> intér<strong>es</strong>sés à la stratification <strong>d<strong>es</strong></strong> context<strong>es</strong> de communication en assembléeet aux pris<strong>es</strong> de parole <strong>d<strong>es</strong></strong> participants non spécialist<strong>es</strong> : l<strong>es</strong> « simpl<strong>es</strong> habitants », l<strong>es</strong> «citoyens ordinair<strong>es</strong> », l<strong>es</strong> « profan<strong>es</strong> ». L’ethnographie montre que la voie empruntée avecle plus de succès par l<strong>es</strong> profan<strong>es</strong> dans c<strong>es</strong> assemblé<strong>es</strong> consiste à accentuer l’ordinaritéde leurs engagements non pas en « montant en généralité » dans leurs propositions, maisau contraire en désertant le monde spécialisé et officiel <strong>d<strong>es</strong></strong> discours, en inv<strong>es</strong>tissant l<strong>es</strong>mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de signification infrasymboliqu<strong>es</strong> de l’iconique et de l’indiciel, en jouant, en deçàd’une « grammaire discursive », de co<strong>d<strong>es</strong></strong> logiqu<strong>es</strong> r<strong>es</strong>pectivement « associatifs » et « imputatifs». On pointe alors aussi l’émergence d’une critique ordinaire dotée d’une certainefactualité.Signaler l’urgence sociale. Le signalement de sans-abri auprès <strong>du</strong> 115 de ParisAlexandra BidetErwan Le MénerLa ligne <strong>du</strong> 115 permet d’indiquer la présence de sans-abri dans l’<strong>es</strong>pace public. A Paris,c<strong>es</strong> « signalements » entraînent la dépêche d’une équipe <strong>du</strong> Samusocial à l’adr<strong>es</strong>se corr<strong>es</strong>pondante.<strong>No</strong>us nous demanderons en quoi l’étude de ce dispositif peut contribuer àune ethnographie <strong>d<strong>es</strong></strong> act<strong>es</strong> citoyens. De prime abord, le 115 peut sembler prolonger <strong>d<strong>es</strong></strong>visé<strong>es</strong> d’exclusion ou de relégation spatial<strong>es</strong>, social<strong>es</strong> et politiqu<strong>es</strong>, dont l<strong>es</strong> mobilisationsdit<strong>es</strong> NIMBY (not in my back yard) donnent le modèle. Cette intervention s’intér<strong>es</strong>seraaux motifs <strong>d<strong>es</strong></strong> signalements, à partir d’une centaine d’écout<strong>es</strong> de communications oud’entretiens avec <strong>d<strong>es</strong></strong> appelants. Comment se déroulent c<strong>es</strong> appels ? Dans quell<strong>es</strong> situationss’inscrivent-ils ? Que signifient-ils et que valent-ils pour ceux qui l<strong>es</strong> émettent ?<strong>No</strong>us verrons que l’approche ethnographique invite à ne pas négliger la dynamique d’enquêteet de concernement enclenché<strong>es</strong> sur fond, non seulement d’indignation, mais aussid’inquiétude ou de malaise.alexandra.bidet@ens.frr1lemener@yahoo.fr239


Vers une ethnographie <strong>d<strong>es</strong></strong> act<strong>es</strong> citoyensLe passant concerné. Appeler l<strong>es</strong> pompiers pour un tiersFrédérique ChaveLa manière de participer au secours corr<strong>es</strong>pond souvent à un passage de relai, entreattention civile et prise en charge institutionnelle : le 18 offre un cadre, celui de l’alertetéléphonique, et une possibilité pour le donneur d’alerte et d’intervenir, et de limiter saparticipation, de remettre le secours entre d’autr<strong>es</strong> mains. Le passant, en donnant l’alerte,montre l<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> de l’indifférence civile qui caractérise l’<strong>es</strong>pace urbain, en pointant unenon-indifférence, une capacité à remarquer et à s’inv<strong>es</strong>tir pour autrui. C<strong>es</strong> médiations relèvent-ell<strong>es</strong>d’un civisme ? L’enjeu <strong>es</strong>t celui de la participation civile ordinaire au secours,entre indifférence civile et non-indifférence pratique. Mais qui finalement porte secoursà qui ? Où passe la frontière ? Le jeu <strong>d<strong>es</strong></strong> médiations ne met-il pas en évidence une réciprocité<strong>d<strong>es</strong></strong> solidarités anonym<strong>es</strong>, l’actualisation d’un civisme ordinaire mixte, dont lecontenu et l’épaisseur (ou l’extrême mais décisive ténuité) r<strong>es</strong>tent à apprécier ?f_chave@yahoo.frPour une ethnographie renouvelée de la civilité.La portée politique <strong>du</strong> côtoiement urbainCarole Gayet-ViaudL’approche ethnographique peut renouveler nos conceptions de la civilité, notamment<strong>du</strong> rapport qu’elle entretient avec la citoyenneté. Dans l<strong>es</strong> situations de côtoiement urbainque nous avons étudié<strong>es</strong> au sein <strong>d<strong>es</strong></strong> <strong>es</strong>pac<strong>es</strong> publics parisiens, l<strong>es</strong> épreuv<strong>es</strong> qui scandentl<strong>es</strong> rencontr<strong>es</strong> ordinair<strong>es</strong> mettent au jour : <strong>d<strong>es</strong></strong> façons de se juger l<strong>es</strong> uns l<strong>es</strong> autr<strong>es</strong> qui – aufil de situations qui pour être fugac<strong>es</strong> n’en sont pas moins consistant<strong>es</strong> et cumulativ<strong>es</strong>, s<strong>es</strong>édimentant via <strong>d<strong>es</strong></strong> form<strong>es</strong> de typification de personnag<strong>es</strong> et de con<strong>du</strong>it<strong>es</strong> ; et <strong>d<strong>es</strong></strong> façonsde t<strong>es</strong>ter, en situation, l<strong>es</strong> compositions possibl<strong>es</strong> entre un état présent de la vie sociale etde s<strong>es</strong> contraint<strong>es</strong>, et le spectre <strong>d<strong>es</strong></strong> « biens » dign<strong>es</strong> d’être recherchés, promus, défen<strong>du</strong>s,y compris de manière conflictuelle, au sein d’une collectivité. En somme, <strong>d<strong>es</strong></strong> façons dedéfinir ce que peuvent être l<strong>es</strong> attent<strong>es</strong> soutenabl<strong>es</strong> inhérent<strong>es</strong> au vivre-ensemble démocratique,où la relation <strong>du</strong> citadin au citoyen se voit élaborée en même temps que miseen scène.240


TABLES RONDES


Table ronde AL<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> actuell<strong>es</strong> de l’autre etleurs résonanc<strong>es</strong> multidimensionnell<strong>es</strong>Coordination :Monique Selim (DR – IRD - monique.selim@ird.fr)Le paradoxe entre une expansion mondiale <strong>d<strong>es</strong></strong> norm<strong>es</strong> économiqu<strong>es</strong>, marchan<strong>d<strong>es</strong></strong> etfinancièr<strong>es</strong> et une montée d’identitarism<strong>es</strong> et de nationalism<strong>es</strong> fragmentés a été soulignémaint<strong>es</strong> fois dans l<strong>es</strong> analys<strong>es</strong> sur la globalisation <strong>du</strong> capitalisme. Analyser l<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong>de pro<strong>du</strong>ction imaginair<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> altérités, déconstruire leurs catégori<strong>es</strong> fictionnell<strong>es</strong> etleurs usag<strong>es</strong> politiqu<strong>es</strong> sont désormais inscrits dans l<strong>es</strong> recherch<strong>es</strong> anthropologiqu<strong>es</strong>.L<strong>es</strong> limit<strong>es</strong> de ce mode de connaissance sont néanmoins tangibl<strong>es</strong> face à la multiplication<strong>d<strong>es</strong></strong> proc<strong>es</strong>sus d’altérisation et à leurs résonanc<strong>es</strong> dans l<strong>es</strong> populations qui participentdirectement ou indirectement à leur idéalisation et à leur montée en puissance.Cette table ronde met en débat c<strong>es</strong> perspectiv<strong>es</strong> face aux scèn<strong>es</strong> de l’autre dans leursdimensions de subjectivation et de construction collective. D<strong>es</strong> anthropologu<strong>es</strong> et <strong>d<strong>es</strong></strong>psychanalyst<strong>es</strong> travaillant sur <strong>d<strong>es</strong></strong> terrains contrastés - France, Chine, Afrique, Amériquelatine, etc. - se proposent de nourrir une discussion partagée avec l’assistance.Discutants :Benveniste Annie(MCF - Université Paris 8 - CIRCFET, annie.benveniste@orange.fr)Bonnet Marie(Anthropologue et psychanalyste - CRPMS, mbonnet@eh<strong>es</strong>s.fr)David Béatrice(MCF - Université Paris 8 - CECMC, beatrice.david@univ-paris8.fr)Douville Olivier(Psychanalyste - CRPMS, douvilleolivier@noos.fr)Guyader Frédérique(doctorante - Université de Provence IRSEA, guyader_frederique@yahoo.fr)Haberbuch Sophie(Anthropologue - Anthropoweb, sophie.haberbuch@anthropoweb.com)Louveau Frédérique(CEAF - EHESS, louveau.frederique@neuf.fr)242


Table ronde BConnaître le corps :héritag<strong>es</strong>, limit<strong>es</strong> et nouveaux chantiers pour l’anthropologieCoordination :Jérôme Beauchez(Université Jean Monnet, Saint-Etienne - Centre Max Weber – CNRS ENS Lyon II Saint-EtienneUMR 5283, jerome.beauchez@univ-st-etienne.fr)La limite nature/culture, instituée par l’histoire de l’anthropologie partagée entre biologieet société, apparaît pour le moins bousculée par différents traitements réservés aux corpsdans nos mon<strong>d<strong>es</strong></strong> contemporains. Brouillag<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> figur<strong>es</strong> traditionnell<strong>es</strong> de la corporéitépar l<strong>es</strong> effets de la globalisation, troubl<strong>es</strong> dans l<strong>es</strong> appartenanc<strong>es</strong> de genre, incorporationsde prothès<strong>es</strong> pour raisons médical<strong>es</strong> ou <strong>es</strong>thétiqu<strong>es</strong>, interventions sur la vie et la mort envertu de princip<strong>es</strong> éthiqu<strong>es</strong>, améliorations constant<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> performanc<strong>es</strong> corporell<strong>es</strong> aunom <strong>du</strong> culte social de l’efficacité : tous c<strong>es</strong> phénomèn<strong>es</strong> ne laissent pas d’interroger larecomposition <strong>du</strong> biologique par le culturel – et inversement. Lors de cette table ronde,il s’agira donc d’envisager à nouveaux frais l’interaction <strong>d<strong>es</strong></strong> facteurs biologiqu<strong>es</strong>, sociauxet culturels dans la construction d’une connaissance <strong>du</strong> corps qui, aujourd’hui plus quejamais, tend à s’imposer comme un véritable défi pour le renouvellement de la penséeanthropologique.Discutants :Andrieu Bernard(PU – Université Metz - Laboratoire d’Histoire <strong>d<strong>es</strong></strong> Scienc<strong>es</strong> et de Philosophie Archiv<strong>es</strong> HenriPoincaré CNRS UMR 7117, associé au Laboratoire d’Anthropologie Bioculturelle Université Aix-Marseille II CNRS UMR 6578, bandrieu59@orange.fr)Boëtsch Gill<strong>es</strong>(DR et directeur <strong>du</strong> Laboratoire Environnement Santé Sociétés CNRS -France/CNRST-BurkinaFaso/Université de Bamako-Mali/UCAD-Sénégal UMI 3189, gill<strong>es</strong>.boetsch@gmail.com)Le Breton David(PU - Université de Strasbourg - Institut Universitaire de France, Laboratoire Cultur<strong>es</strong> et Sociétésen Europe CNRS, david.le.breton@unistra.fr)243


Table ronde CL<strong>es</strong> relations entre ethnologie patrimoniale et anthropologiegénérale: pist<strong>es</strong> pour une comparaison internationaleCoordination :Laurent Sébastien Fournier(Université de Nant<strong>es</strong> - EA 3260 Centre nantais de sociologie - laurent.fournier@univ-nant<strong>es</strong>.fr )Cyril Isnart (Université d’Evora, Portugal - isnartc@gmail.com)La table ronde s’intér<strong>es</strong>sera à la notion de patrimoine et à s<strong>es</strong> usag<strong>es</strong>. Elle interrogera l<strong>es</strong>modalités de coopération entre filière académique et filière culturelle de l’anthropologie,posant la qu<strong>es</strong>tion <strong>du</strong> statut de l’ethnologie patrimoniale au sein de l’anthropologie générale.Quels sont l<strong>es</strong> enjeux de l’ethnologie patrimoniale pour l’anthropologie contemporaine? Comment l<strong>es</strong> mo<strong>d<strong>es</strong></strong> de connaissance proposés par l’ethnologie patrimoniale s’articulent-ilsavec ceux que privilégie l’anthropologie générale ? Comment la valorisation <strong>du</strong>patrimoine proposée par l’UNESCO ou par l<strong>es</strong> musé<strong>es</strong> se combine-t-elle avec l<strong>es</strong> savoirsanthropologiqu<strong>es</strong> pour faire évoluer la discipline ? La table-ronde mettra en présence <strong>d<strong>es</strong></strong>experts de plusieurs pays européens pour dr<strong>es</strong>ser un état <strong>d<strong>es</strong></strong> lieux et proposer <strong>d<strong>es</strong></strong> pist<strong>es</strong>de réflexion. En relation avec la thématique <strong>du</strong> congrès, il s’agira de mieux connaître l<strong>es</strong>usag<strong>es</strong> sociaux et politiqu<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> associé<strong>es</strong> à l’ethnologie patrimoniale.Discutants :Barbe <strong>No</strong>ël(Université de Picardie-Jul<strong>es</strong>-Verne - IIAC-Lahic - Membre associé, EA 4287, Habiter, Proc<strong>es</strong>sus identitair<strong>es</strong>, proc<strong>es</strong>sus sociaux, barbe@ivry.cnrs.fr)Bortolotto Chiara (Marie Curie Fellow – LAMC - ULB, Bruxell<strong>es</strong>, chiara.bortolotto@eh<strong>es</strong>s.fr)Bromberger Christian (prof<strong>es</strong>seur - Université de Provence – IDEMEC, bromberger.christian@gmail.com)Catrina Sonia (Université de Bucar<strong>es</strong>t, soniacatrina@gmail.com)Durand Jean-Yv<strong>es</strong> (Director – Museu da Terra de Miranda - CRIA-UM, Portugal, et IDEMEC, Aix-en-Provence)Graezer Bideau Florence (Université de Neuchâtel – EPFL, florence.graezerbideau@epfl.ch)Hottin Christian (Conservateur <strong>du</strong> patrimoine, Adjoint au département <strong>du</strong> pilotage de la rechercheet de la politique scientifique - Direction générale <strong>d<strong>es</strong></strong> patrimoin<strong>es</strong>, christian.hottin@culture.gouv.fr)Khaznadar Chérif (Président de la Maison <strong>d<strong>es</strong></strong> Cultur<strong>es</strong> <strong>du</strong> Monde)Royer Bertrand (doctorant - Université Lumière Lyon 2 - CREA, bertrandroyer@yahoo.fr)Sancho Querol Lorena (UNIDCOM-IADE, Portugal)Tornatore Jean-Louis (Université Paul Verlaine-Metz - IIAC, équipe Lahic, tornatore@univ-metz.fr)244


Table ronde DQuell<strong>es</strong> perspectiv<strong>es</strong> pour une anthropologie non hégémonique ?Le manif<strong>es</strong>te de LausanneCoordination :Florence Graezer Bideau (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne – EPFL, Suisse -florence.graezerbideau@epfl.ch)Mondher Kilani (Université de Lausanne, Suisse - mondher.kilani@unil.ch)Francine Saillant (Université Laval, Québec, Canada - Francine.Saillant@ant.ulaval.ca)D<strong>es</strong> hégémoni<strong>es</strong> de tout<strong>es</strong> sort<strong>es</strong> (économique, politique, idéologique, scientifique) affectentl’anthropologie et sa pratique. La conséquence en <strong>es</strong>t une marginalisation de sondiscours et une dévaluation de s<strong>es</strong> métho<strong>d<strong>es</strong></strong> et résultats. «Le Manif<strong>es</strong>te de Lausanne»tente de répondre à c<strong>es</strong> défis en réitérant la pertinence de la démarche anthropologiquedans le contexte de globalisation qui marque désormais tous l<strong>es</strong> context<strong>es</strong> de la vie. Unetelle démarche constitue également une réponse adéquate aux deman<strong>d<strong>es</strong></strong> social<strong>es</strong> pris<strong>es</strong>sous l’effet de plusieurs contraint<strong>es</strong>. Pour mieux tra<strong>du</strong>ire cette pertinence, l’anthropologiedoit adopter un point de vue non-hégémonique. Elle ne doit pas pro<strong>du</strong>ire une connaissancepurement utilitaire ni se satisfaire de la position de l’expert. Elle ne doit pas nonplus prétendre parler au nom <strong>d<strong>es</strong></strong> dominé(e)s ou occuper la place <strong>d<strong>es</strong></strong> subaltern<strong>es</strong>. Elle sedoit d’abord d’être un discours critique de tout<strong>es</strong> l<strong>es</strong> form<strong>es</strong> d’hégémonisme.Discutants :Benoît Catherine(Connecticut College, New London, CT, USA, catherinebenoit@conncoll.e<strong>du</strong>)Daveluy Michelle(University of Alberta, Edmonton, Canada, michelle.daveluy@ualberta.ca)Laplantine François(Université de Lyon 2, francois.laplantine@univ-lyon2.fr)Price Richard(College of William & Mary, Williamsburg, VA, USA, rspric@wm.e<strong>du</strong>)Ribeiro Gustavo Lins(Université de Brasilia, Brésil, gustavor@unb.br)245


Table ronde EPratiqu<strong>es</strong> comparé<strong>es</strong> de l’ethnographie : l<strong>es</strong> stag<strong>es</strong> de terrainCoordination :Tiphaine Barthélémy (Université de Picardie - thiphaine.barthelemy@u-picardie.fr)Yazid Ben Hounet (LAS - yazid_benhounet@yahoo.fr)Baudouin Dupret (CJB, Rabat - baudouin.<strong>du</strong>pret@cjb.ma)Florence Weber (ENS - CMH, Paris - florence.weber@ens.fr)en partenariat avec la SEFL’apprentissage <strong>d<strong>es</strong></strong> métho<strong>d<strong>es</strong></strong> ethnographique se déroule souvent aujourd’hui dans lecadre de stag<strong>es</strong> de terrain d’une à deux semain<strong>es</strong> qui interviennent à la fin <strong>du</strong> cursusde licence au début de celui de master. L’initiative de c<strong>es</strong> stag<strong>es</strong> revient à André Leroi-Gourhan qui, en fondant en 1946 le Centre de formation aux recherch<strong>es</strong> ethnologiqu<strong>es</strong>,entendait prof<strong>es</strong>sionnaliser la discipline et préparer s<strong>es</strong> tenants à l’utilisation de métho<strong>d<strong>es</strong></strong>précis<strong>es</strong>, rigoureus<strong>es</strong> et systématiqu<strong>es</strong> (voir Gutwirth in Gradhiva, 2001, 29). L<strong>es</strong> stag<strong>es</strong>de terrain ont aujourd’hui <strong>es</strong>saimés dans de nombreux départements d’université où ilss’adr<strong>es</strong>sent à un public varié : sociologu<strong>es</strong>, politist<strong>es</strong>, démograph<strong>es</strong> notamment, tandisque l<strong>es</strong> géograph<strong>es</strong>, qui depuis longtemps familiarisent leurs étudiants avec le terrain, proposenteux aussi <strong>d<strong>es</strong></strong> stag<strong>es</strong> qui à bien <strong>d<strong>es</strong></strong> égards peuvent être qualifié d’ethnographiqu<strong>es</strong>.En quoi consistent aujourd’hui c<strong>es</strong> stag<strong>es</strong> de terrain, qu’y enseigne-t-on, et comment, àpartir de quels lieux d’enquête et de quell<strong>es</strong> thématiqu<strong>es</strong> (de quels financements aussi) ?L’objectif de cette table ronde <strong>es</strong>t de faire dialoguer <strong>d<strong>es</strong></strong> enseignants chercheurs ayantorganisé <strong>d<strong>es</strong></strong> stag<strong>es</strong> de terrain à <strong>d<strong>es</strong></strong> époqu<strong>es</strong> différent<strong>es</strong> et au sein de cursus disciplinair<strong>es</strong>différents pour mettre en évidence la variété <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> pédagogiqu<strong>es</strong>, ainsi que l<strong>es</strong>travaux auxquels ils donnent lieu et la manière dont ils sont valorisés.Discutants :Avanza Martina (géographe, martina.avanza@unil.ch)Barthelemy Tiphaine (PU - Université de Picardie - CURAPP, thiphaine.barthelemy@u-picardie.fr)Bensa Alban (directeur d’étu<strong>d<strong>es</strong></strong> - EHESS IRIS GTMS, bensa@eh<strong>es</strong>s.fr)Boullosa Maité (MCF UPJV, maite_boullosa@yahoo.com)Bouté Vanina (MCF UPJV, vaninaboute@gmail.com)Geistdoerfer Aliette (DR CNRS MNHN, alietteg@mnhn.fr)Gutwirth Georg<strong>es</strong> (DR CNRS LAU)Ravis Giordani Georg<strong>es</strong> (prof<strong>es</strong>seur émérite - Université de Provence)Reghasa Magali (politiste, magali.reghezza@ens.fr)Weber Florence (PU ENS CMH, florence.weber@ens.fr)246


Table ronde FAnthropologie juridique et recherche-actionCoordination :Gilda Nicolau (gilda.nicolau@free.fr)en partenariat avec l’AcajL<strong>es</strong> dynamiqu<strong>es</strong> <strong>du</strong> travail juridique peuvent être à la fois étatiqu<strong>es</strong>, inter-étatiqu<strong>es</strong>,comme émanant <strong>d<strong>es</strong></strong> cultur<strong>es</strong> juridiqu<strong>es</strong> disparat<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> institutions officiell<strong>es</strong> à tout<strong>es</strong> l<strong>es</strong>échell<strong>es</strong> de la juridicité, provenir <strong>d<strong>es</strong></strong> institutions de la société civile, comme <strong>d<strong>es</strong></strong> instanc<strong>es</strong>transnational<strong>es</strong>, ou détaché<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> États (peupl<strong>es</strong> autochton<strong>es</strong> et autr<strong>es</strong> minorités). <strong>No</strong>usl<strong>es</strong> dirons dans c<strong>es</strong> deux derniers cas (simplement) institué<strong>es</strong> en attendant (ou pas) leurémergence sur une scène officielle. Ainsi, se mobiliser pour créer de nouveaux text<strong>es</strong>de lois, pour rendre effectifs ceux qui existent, pour neutraliser l’application de règl<strong>es</strong>de droit considéré<strong>es</strong> comme injust<strong>es</strong>, relève d’une dynamique d’institutionnalisation, oud’émergence de la juridicité au terme (ou consécration) de droit. En revanche, revisiterd’ancienn<strong>es</strong> coutum<strong>es</strong>, favoriser l’<strong>es</strong>sor de nouvell<strong>es</strong> form<strong>es</strong> de régulation juridiquecomme la médiation pour réguler <strong>d<strong>es</strong></strong> problèm<strong>es</strong> sociaux qui ne sont pas enten<strong>du</strong>s, oucompris par l’institution judiciaire, compenser la carence <strong>d<strong>es</strong></strong> institutions, développerla socialisation juridique chez l<strong>es</strong> enfants afin qu’ils deviennent <strong>d<strong>es</strong></strong> acteurs citoyens dedroit et non pas <strong>d<strong>es</strong></strong> consommateurs de droit, activer la conscience de leurs droits chezl<strong>es</strong> peupl<strong>es</strong> opprimés de façon à favoriser leur empowerment, relève d’une dynamique derecherche action profane en droit, qui peut résulter d’act<strong>es</strong> d’institution et d’accommodation(Amartya Sen), au quotidien, sans néc<strong>es</strong>sairement passer à un moment donné parl’institutionnalisation. De nombreus<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> citoyenn<strong>es</strong> de droit tendent à permettreaux personn<strong>es</strong> et aux group<strong>es</strong> d’inv<strong>es</strong>tir le champ <strong>du</strong> droit en vue de l<strong>es</strong> aider à accéder àla maîtrise de leur <strong>d<strong>es</strong></strong>tin, à catalyser leur engagement et leur r<strong>es</strong>ponsabilité dans la vie dela collectivité à laquelle ils appartiennent, Etat y compris. C<strong>es</strong> pratiqu<strong>es</strong> citoyenn<strong>es</strong> appréhendentdonc le droit comme un outil d’autonomie au service de l’action commune, etde sécurisation de relations humain<strong>es</strong> r<strong>es</strong>pectueus<strong>es</strong>. Il ne tient qu’à nous d’encourager<strong>d<strong>es</strong></strong> métho<strong>d<strong>es</strong></strong> de recherche juridique et d’accès au droit, qui en soient la transposition àtout<strong>es</strong> l<strong>es</strong> échell<strong>es</strong> de la juridicité.Discutants :Nicacio CamilaFatah SihamePalacios Carlos Gonzal<strong>es</strong>Varison LeandroVillegas Diana247


Table ronde GAnthropologie et linguistique, combinaisons de pratiqu<strong>es</strong>et conjugaison <strong>d<strong>es</strong></strong> connaissanc<strong>es</strong> :la transdisciplinarité en qu<strong>es</strong>tionnementCoordination :Mélissa Nayral (doctorante, Université de Provence - Centre de Recherche et de Documeta-tion sur l’Océanie UMR 6574 melissa.nayral@gmail.com)La pluridisciplinarité étant suggérée « approche la plus pertinente », qu<strong>es</strong>tionnons alorsl<strong>es</strong> possibl<strong>es</strong> conjugaisons de l’anthropologie et de la linguistique. Entre l’étude anthropologiquede phénomèn<strong>es</strong> linguistiqu<strong>es</strong>, la linguistique anthropologique, l’ethnolinguistique,l’utilisation anthropologique de métho<strong>d<strong>es</strong></strong> de linguistique formelle, le b<strong>es</strong>oin deconnaissanc<strong>es</strong> anthropologiqu<strong>es</strong> pour la préparation d’un terrain de linguistique, il n’<strong>es</strong>tpas toujours évident de composer avec l<strong>es</strong> deux approch<strong>es</strong>.Haut lieu de la diversité linguistique et culturelle mondiale, l’Océanie constitue un terrainprivilégié <strong>d<strong>es</strong></strong> recherch<strong>es</strong> en Scienc<strong>es</strong> Humain<strong>es</strong> où linguistique et anthropologie secôtoient sans c<strong>es</strong>se.La table ronde discutera <strong>d<strong>es</strong></strong> modalités concrèt<strong>es</strong> de pratique <strong>du</strong> transfert de connaissanc<strong>es</strong>à partir d’interventions de chercheus<strong>es</strong> océanist<strong>es</strong>, anthropologu<strong>es</strong> et linguist<strong>es</strong>,qui con<strong>du</strong>isent <strong>d<strong>es</strong></strong> étu<strong>d<strong>es</strong></strong> où l<strong>es</strong> deux champs et leurs concepts r<strong>es</strong>pectifs s’entremêlentpour finalement s’enrichir mutuellement.Discutants :Nayral Mélissa(doctorante - Université de Provence - CredoUMR 6574, melissa.nayral@gmail.com)Dotte Anne-Laure(Université Lumière Lyon 2 - Dynamique <strong>du</strong> Langage UMR 5596, al_dotte@yahoo.fr)Vandepute-Tavo L<strong>es</strong>lie(doctorante, EHESS - Credo UMR 6574, l<strong>es</strong>lievdp@gmail.com)248


Table ronde HIndécision conceptuelle sexe/genredans l’anthropologie française : quels arguments ?Coordination :Priscille Touraille (UMR 7206 CNR Muséum d’histoire naturelle - touraille@mnhn.fr)L’anthropologie française <strong>es</strong>t marquée par une forte indécision conceptuelle quant àl’usage <strong>d<strong>es</strong></strong> term<strong>es</strong> de genre et de sexe. Une lignée de travaux émanant de la critique féministeen scienc<strong>es</strong> social<strong>es</strong> s’<strong>es</strong>t positionnée, il y a plusieurs anné<strong>es</strong>, contre l’usage <strong>du</strong> terme« genre ». Cette critique nationale rejoint, par d’autr<strong>es</strong> voi<strong>es</strong>, le courant constructivisteactuel qui théorise que « le sexe » <strong>es</strong>t un pro<strong>du</strong>it <strong>du</strong> genre. Cette théorisation autorise,d’une certaine façon, à employer indifféremment l<strong>es</strong> term<strong>es</strong> de sexe et de genre. Or,en continuant d’utiliser l<strong>es</strong> term<strong>es</strong> sexe, sexué, ou sex<strong>es</strong> au pluriel, en prétendant faire<strong>d<strong>es</strong></strong> catégori<strong>es</strong> de la langue ordinaire <strong>d<strong>es</strong></strong> concepts opératoir<strong>es</strong>, l’anthropologie actuelle<strong>es</strong>t-elle capable de rendre compte et d’analyser de façon critique l<strong>es</strong> logiqu<strong>es</strong> de penséequi sous-tendent la catégorisation homme/femme ? Il devient urgent de discuter <strong>d<strong>es</strong></strong>arguments sur l<strong>es</strong>quels nous faisons reposer nos usag<strong>es</strong> terminologiqu<strong>es</strong> et l<strong>es</strong> optionsthéoriqu<strong>es</strong> qu’ils sous-tendent et engagent.Discutants :Barraud Cécile(DR, CNRS, barraud@msh-paris.fr)Benveniste Annie(EC - Université Paris 8, annie.benveniste@univ-paris-diderot.fr)Clair Isabelle(CR CNRS - CRESPPA UMR 7217, isabelle.clair@yahoo.fr)D<strong>es</strong>champs Catherine(MCF - ENS d’Architecture de Paris-Val-de-Seine - Sophiapol/LascoUniversité de Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre-La-Défense, cath<strong>d<strong>es</strong></strong>@club-internet.fr)Miranda Adelina(MCF - Université de Napl<strong>es</strong>, miranda.fiore@wanadoo.fr)Rebucini Gianfranco(ATER – EHESS, gianfranco_rebucini@hotmail.com)Priscille Touraille(chercheure associée Museum national d’histoire naturelle Paris UMR 7206, touraille@mnhn.fr )249


Table ronde IAssociations et structure associative de la disciplineCoordination :Gill<strong>es</strong> Raveneau(Président de l’Afea, MDC Univ. Paris Ou<strong>es</strong>t, gill<strong>es</strong>.raveneau@mae.u-paris10.fr)Issue d’une volonté collective lors <strong>d<strong>es</strong></strong> Assis<strong>es</strong> de l’ethnologie et de l’anthropologie enFrance qui se sont tenu<strong>es</strong> à Paris, au Musée de l’Homme au Trocadéro et au Musée <strong>du</strong>Quai Branly, en 2007, l’Association Française d’Ethnologie et d’Anthropologie <strong>es</strong>t uneassociation fédérative, ouverte et plurielle, qui vise à fédérer l’ensemble <strong>d<strong>es</strong></strong> associationsd’anthropologie en France. <strong>No</strong>us avons encore à réfléchir au mode de relation et defonctionnement adéquat avec l<strong>es</strong> associations membr<strong>es</strong> et aux moyens d’accueillir denouvell<strong>es</strong> associations. Ce premier congrès apparaît comme l’occasion de faire le pointsur cette qu<strong>es</strong>tion et de débattre ensemble <strong>d<strong>es</strong></strong> orientations à prendre à l’avenir et de lamanière dont nous pouvons collaborer pour donner à notre discipline une meilleure visibilitéet travailler ensemble à <strong>d<strong>es</strong></strong> objectifs communs.Avec la participation <strong>d<strong>es</strong></strong> associations :ACAJ (sous réserve)AFAAMADESAmis de Jean Rouch (sous réserve)APAD (sous réserve)APRASARA (sous réserve)EthnoArt (sous réserve)Ethnologu<strong>es</strong> en herbePasserell<strong>es</strong>SEFSEH (sous réserve)Société d’Ethnologie (sous réserve)SFE250


Musé<strong>es</strong> et anthropologu<strong>es</strong>,au risque de l’ignorance réciproque ?Table ronde JCoordination :Michel Van Praët (Musée de l’Homme, conservateur général <strong>du</strong> patrimoine, vanpraet@mnhn.fr)Le succès public <strong>du</strong> Musée <strong>du</strong> Quai Branly, la rénovation en cours <strong>du</strong> Musée de l’Homme,l<strong>es</strong> chantiers de création <strong>du</strong> Mucem et de Confluenc<strong>es</strong> : autant de réalisations et de projetsqui montrent l’existence d’une demande publique pour ce type d’établissement, touten qu<strong>es</strong>tionnant la définition <strong>d<strong>es</strong></strong> attent<strong>es</strong> social<strong>es</strong>: musé<strong>es</strong> d’anthropologie, musée <strong>d<strong>es</strong></strong>ociété… et le lien de c<strong>es</strong> musé<strong>es</strong> à la recherche.La table ronde affrontera une qu<strong>es</strong>tion double, alors même que la recherche en anthropologie<strong>es</strong>t largement passée <strong>d<strong>es</strong></strong> musé<strong>es</strong> à l’université :- l’anthropologie a-t-elle encore b<strong>es</strong>oin de « s<strong>es</strong> » musé<strong>es</strong> ?- l<strong>es</strong> musé<strong>es</strong> d’anthropologie ont-ils encore b<strong>es</strong>oin <strong>d<strong>es</strong></strong> anthropologu<strong>es</strong> ?Alors que l<strong>es</strong> scientifiqu<strong>es</strong> sont, dans le monde <strong>d<strong>es</strong></strong> musé<strong>es</strong>, de plus en plus remplacés par<strong>d<strong>es</strong></strong> conservateurs chargés de la g<strong>es</strong>tion <strong>d<strong>es</strong></strong> collections existant<strong>es</strong> et consultés comme <strong>d<strong>es</strong></strong>« r<strong>es</strong>sourc<strong>es</strong> extérieur<strong>es</strong> » lors de la conception <strong>d<strong>es</strong></strong> expositions, la situation <strong>d<strong>es</strong></strong> musé<strong>es</strong>d’anthropologie présente-t-elle <strong>d<strong>es</strong></strong> spécificités où n’<strong>es</strong>t-elle que le reflet d’une évolutionplus globale ?Dans un contexte d’évolution <strong>d<strong>es</strong></strong> concepts de l’anthropologie, de reconnaissance parl’UNESCO de la revendication de la notion de patrimoine immatériel et, face à l’évolution<strong>d<strong>es</strong></strong> médias, quell<strong>es</strong> peuvent être l<strong>es</strong> atouts <strong>d<strong>es</strong></strong> musé<strong>es</strong>, alors qu’ils sont perçus par denombreux anthropologu<strong>es</strong> comme <strong>d<strong>es</strong></strong> v<strong>es</strong>tig<strong>es</strong> <strong>du</strong> passé de leur discipline ?La réponse passe probablement par l’analyse <strong>du</strong> statut de collections massivement constitué<strong>es</strong>selon <strong>d<strong>es</strong></strong> concepts démentis par l<strong>es</strong> avancé<strong>es</strong> de la recherche, mais seulement plusou moins en rupture avec l<strong>es</strong> représentations et attent<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> visiteurs. Elle mobilise également<strong>d<strong>es</strong></strong> choix muséologiqu<strong>es</strong> vis-à-vis, et a contrario, <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> de communicationjouant de l’immédiateté et <strong>du</strong> virtuel.Sous c<strong>es</strong> deux angl<strong>es</strong> entre autr<strong>es</strong>, se trouve posée la qu<strong>es</strong>tion de la collecte et de la présentation<strong>d<strong>es</strong></strong> pro<strong>du</strong>ctions matériell<strong>es</strong> <strong>d<strong>es</strong></strong> sociétés contemporain<strong>es</strong> et de l’apport de leurexposition, à la connaissance de soi et <strong>d<strong>es</strong></strong> autr<strong>es</strong>.Discutants :Van Praët Michel (Musée de l’Homme, conservateur général <strong>du</strong> patrimoine)Grognet Fabrice (Musée de l’Homme, chef de projet)Chevalier Denis (MuCEM) (sous réserve)D<strong>es</strong>vallé<strong>es</strong> André (sous réserve)251


Table ronde KLa qu<strong>es</strong>tion de l’éthique dans la pratique de la rechercheanthropologiqueCoordination :Elodie Fache (CREDO UMR 6574 Marseille - felodie18@gmail.com)Frédérique Guyader (IRSEA UMR 6571 Marseille - guyader_frederique@yahoo.fr)Dans <strong>d<strong>es</strong></strong> pays tels que le Canada, la <strong>No</strong>uvelle-Zélande, l’Australie et l<strong>es</strong> Etats-Unis,l’éthique de la recherche en anthropologie <strong>es</strong>t encadrée par <strong>d<strong>es</strong></strong> co<strong>d<strong>es</strong></strong> d’éthique et <strong>d<strong>es</strong></strong>comités d’éthique.En France, une démarche de formalisation éthique analogue n’a jamais abouti à uneréflexion générale et fédératrice parmi l<strong>es</strong> anthropologu<strong>es</strong>. On observe que l<strong>es</strong> enseignementsne comportent pas systématiquement une sensibilisation et une formation àla qu<strong>es</strong>tion de l’éthique dans la pratique anthropologique. Par ailleurs, qu’il n’y ait pas decode éthique ne facilite pas la compréhension <strong>d<strong>es</strong></strong> pratiqu<strong>es</strong> et savoir-faire de l’anthropologie,discipline relativement méconnue à la fois <strong>du</strong> grand public et <strong>d<strong>es</strong></strong> prof<strong>es</strong>sionnels<strong>du</strong> secteur privé.Cette table ronde interrogera l<strong>es</strong> conséquenc<strong>es</strong> positiv<strong>es</strong> ou négativ<strong>es</strong> de l’absence decode éthique français, notamment au travers <strong>d<strong>es</strong></strong> thèm<strong>es</strong> suivants : formation <strong>d<strong>es</strong></strong> étudiantsà l’éthique, qu<strong>es</strong>tionnements éthiqu<strong>es</strong> sur le terrain, démarch<strong>es</strong> éthiqu<strong>es</strong>.Discutants :Dousset Laurent(MCF et directeur <strong>du</strong> Credo UMR 6574 Marseille, laurent.dousset@pacific-credo.fr)Dussy Dorothée(CR – CNRS - IRIS UMR 8156 EHESS, d<strong>du</strong>ssy@eh<strong>es</strong>s.fr)Fache Elodie(doctorante - CREDO UMR 6574 Marseille, felodie18@gmail.com)Guyader Frédérique(doctorante - IRSEA UMR 6571 Marseille, guyader_frederique@yahoo.fr)Hejoaka Fabienne(doctorante – EHESS CEAf IRD – « Transitions épidémiologiqu<strong>es</strong> et recherchetranslationnelle appliqué<strong>es</strong> au VIH et aux Maladi<strong>es</strong> Infectieus<strong>es</strong> » UMI 233, fabienne.hejoaka@ird.fr)252


L<strong>es</strong> revu<strong>es</strong> en anthropologieTable ronde LCoordination :Sophie Chevalier (sophie.chevalier7@wanadoo.fr)Van<strong>es</strong>sa Manceron (manceron@mnhn.fr)L’ambition de cette table ronde <strong>es</strong>t de réunir <strong>d<strong>es</strong></strong> r<strong>es</strong>ponsabl<strong>es</strong> et animateurs de revu<strong>es</strong>afin de débattre et d’échanger autour <strong>du</strong> devenir <strong>d<strong>es</strong></strong> publications en anthropologie. <strong>No</strong>usavons retenu trois thèm<strong>es</strong> : la diffusion <strong>d<strong>es</strong></strong> revu<strong>es</strong>, leur classement et leur évaluation etleur ancrage disciplinaire.Le problème de la diffusion <strong>d<strong>es</strong></strong> revu<strong>es</strong> peut être abordé selon deux perspectiv<strong>es</strong> : lapremière <strong>es</strong>t celle <strong>du</strong> support, papier et/ou électronique et <strong>du</strong> rôle <strong>d<strong>es</strong></strong> portails comme« revu<strong>es</strong>.org » ; la seconde <strong>es</strong>t celle de la langue de diffusion et de la néc<strong>es</strong>sité d’élargir lelectorat au-delà <strong>du</strong> seuil francophone. <strong>No</strong>us souhaiterions également aborder la qu<strong>es</strong>tiontrès controversée de l’évaluation <strong>d<strong>es</strong></strong> revu<strong>es</strong>, mis en œuvre récemment à travers l<strong>es</strong> classementsmenés par l<strong>es</strong> organism<strong>es</strong> nationaux, mais aussi européens. Enfin, nous aimerionsdiscuter de l’identité <strong>d<strong>es</strong></strong> revu<strong>es</strong> qui se pose à deux niveaux : d’une part l’attachementà une aire culturelle qui interroge la spécialisation géographique dont la pertinence<strong>es</strong>t aujourd’hui débattue ; d’autre, l’ancrage dans l’anthropologie même, et l’ouverture àd’autr<strong>es</strong> disciplin<strong>es</strong> voisin<strong>es</strong>.Participants :Gradhiva : Muchnik Maira (Maira.muchnik@quaibranly.fr)Terrain : Langlois Christine (christine.langlois@culture.gouv.fr)Ethnologie Française : Segalen Martine (martine.segalen@mae.u-paris10.fr)Ethnographiqu<strong>es</strong>.org : Amiotte-Suchet Laurent (laurent.amiotte-suchet@unil.ch)Revu<strong>es</strong>.org : Dacos Marin ou Mounier Pierre (marin.dacos@revu<strong>es</strong>.org/pierre.mounier@revu<strong>es</strong>.org)Cahiers d’ethnomusicologie : Aubert Laurent et/ou Guillebaud Christine (la.adem@mailbox.ch/cguillebaud@free.fr)Genès<strong>es</strong> : Weber Florence et/ou de l’Estoile Benoît (florence.weber@ens.fr/ <strong>es</strong>toileb@jourdan.ens.fr)Cahiers d’Etu<strong>d<strong>es</strong></strong> africain<strong>es</strong> : Morier Martine (morier@eh<strong>es</strong>s.fr), Amselle Jean-Loup,Chabloz NadègeJournal de la société <strong>d<strong>es</strong></strong> Océanist<strong>es</strong> : Leblic Isabelle (leblic@vjf.cnrs.fr)253


Table ronde ML’enseignement de l’ethnologie en qu<strong>es</strong>tionCoordination :Groupe de travail « enseignement » de l’AfeaDans le cadre <strong>d<strong>es</strong></strong> réform<strong>es</strong> actuell<strong>es</strong> touchant l’enseignement en général et le supérieuren particulier, on constate une redéfinition de la place <strong>d<strong>es</strong></strong> scienc<strong>es</strong> humain<strong>es</strong> et singulièrementde l’ethnologie. Si l’offre <strong>d<strong>es</strong></strong> formations d’ethnologie a tendance à diminuer,on remarque par contre que cette discipline <strong>es</strong>t de plus en plus enseignée dans d’autr<strong>es</strong>cursus. Parallèlement à la situation universitaire, c<strong>es</strong> dernièr<strong>es</strong> anné<strong>es</strong> ont vu le développementd’ateliers d’ethnologie en milieu scolaire (CM1-Terminal) redéfinissant la problématiquemême de l’enseignement de cette discipline intimement liée à la recherche, quijusqu’à ce jour a fait l’objet de peu de réflexions en France. Cette table ronde souhaitediscuter <strong>d<strong>es</strong></strong> conditions de l’enseignement de l’ethnologie ainsi que de s<strong>es</strong> modalités detransmission et d’apprentissage.Elle <strong>es</strong>t ouverte à tout<strong>es</strong> cell<strong>es</strong> et à tous ceux que l<strong>es</strong> qu<strong>es</strong>tions de l’enseignement de l’ethnologieet de l’anthropologie intér<strong>es</strong>sent ou interrogent.Discutants :Camelin Sylvaine(MCF-Université Paris Ou<strong>es</strong>t Nanterre La Défense, sylvainecamelin@gmail.com)Pellegrini Patricia(chercheur associée, MNHN, ppellegrini1@yahoo.fr)Soucaille Alexandre(chercheur contractuel - CNRS, CEIAS, Passerell<strong>es</strong>, asoucaille@free.fr)254


Index <strong>d<strong>es</strong></strong> participants255


- A -Abélès Marc, 16, 23, 130, 131Abou-Zakihala Caroline, 134, 135Accolas Sophie, 16, 152Adolphe Cindy, 72, 73Agier Michel, 16, 134, 135Ahounou Brice, 16, 152Alaoui Btarny Meriem, 216, 217Alévêque Guillaume, 208, 209Alphandéry Pierre, 88, 89Amiotte-Suchet Laurent, 253Amo Kae, 170, 171Amselle Jean-Loup, 253Andrieu Bernard, 243Andrieu Sarah, 170, 171Aparicio Wilhelmi Marco, 222, 223Assie Coretta, 40,41Aterianus Alice, 216, 217Aubert Laurent, 253Aubourg Valérie, 112, 113Auvray Emmanuel, 40, 41Avanza Martina, 246- B -Bachelot A., 54, 55Baptandier Brigitte, 126, 127Barbe <strong>No</strong>ël, 244Baronnet Bruno, 222, 223Barraud Cécile, 249Barthelemy Tiphaine, 246Batt<strong>es</strong>ti Vincent, 16Baxerr<strong>es</strong> Carine, 170, 172Bazin Laurent, 234, 235Bazin Laurent, 116, 119Beaubreuil Thomas, 186, 187Beauchez Jérôme, 243Beaudevin Claire, 54, 55257Beaulieu Alexandra, 160, 161Bédard Jean-Luc, 140, 141Béliard Aude, 98, 99Belleau Jean-Philippe, 202, 203Bellier Irène, 16, 222, 224Ben Hounet Yazid, 98, 99, 246Benoît Catherine, 245Bensa Alban, 202, 203, 246Benveniste Annie, 242, 249Bérard Laurence, 72, 74Berger Laurent, 98, 100, 116, 117Berger Mathieu, 238, 239Berry Vincent, 156, 157Bert Jean-François, 116, 117B<strong>es</strong>omb<strong>es</strong> Nicolas, 26, 27Bidaud Cécile, 88, 89Bidet Alexandra, 140, 141, 238, 239Blanc Julien, 72, 74Blanchard Mélissa, 170, 172Blondet Mariecke, 68, 69Bodolec Caroline, 26, 27Boëtsch Gill<strong>es</strong>, 243Bonnet Doris, 64, 65Bonnet Marie, 242Bor<strong>d<strong>es</strong></strong>-Benayoun Chantal, 16Bornand Sandra, 180, 181Bortolotto Chiara, 244Botha Nina, 64, 66Boudou Benjamin, 186, 187Boukir Kamel, 186, 187Boullosa Maité, 246Bourdier Frédéric, 112, 113Bourel Etienne, 68, 69, 98, 100Bouté Vanina, 246Boutet Manuel, 148, 149, 156, 157Boutinot Laurence, 140, 142Boutry Maxime, 112, 113Breton Victor, 222, 228


Brisebarre Anne-Marie, 82, 83Briv<strong>es</strong> Charlotte, 60, 61Bromberger Christian, 16, 244Broqua Christophe, 148, 149Buchowski Michal, 16- C -Cabot Heath, 194, 195Calderoli Lidia, 26, 28Camelin Sylvaine, 16, 254Campo Molina Susana, 202, 206Campos Luiz Augusto, 186, 188Candelise Lucia, 26, 27Canut Cécile, 180, 181Casciarri Barbara, 234, 235Catrina Sonia, 208, 209, 244Cavignac Julie, 116, 117Ceriana Mayneri Andrea, 93, 170, 173Césard Nicolas, 108, 109Chabloz Nadège, 253Charmillot Maryvonne, 64, 65Chauvier Eric, 160, 161, 190, 191Chavarochette Carine, 72, 75Chave Frédérique, 238, 240Chemillier Marc, 220, 221Chevalier Denis, 251Chevalier Sophie, 16, 130, 131, 253Chopin Marie-Pierre, 107Cizeron Marc, 40Clair Isabelle, 249Claverie Eric, 40, 41Clerc Nicole, 160, 162Cloud L<strong>es</strong>lie, 222, 224Cohen Anouk, 148, 150Coiffier Christian, 112, 114Collard Luc, 40, 42Corbillé Sophie, 122, 123, 130, 131Corradi Giselle, 198, 199258Cousin Saskia, 202, 203- D -Dacos Marin, 253Dalle Nazébi Sophie, 116, 118Damian Jérémy, 93Daveluy Michelle, 16, 245Davenel Yv<strong>es</strong>-Marie, 93, 94David Béatrice, 242De l’Estoile Benoît, 253De La Pava Ricardo, 72, 75De Pablo Elisabeth, 152, 153Debeauqu<strong>es</strong>ne Diane, 40, 42Delanoë Daniel, 54, 55Delavigne Anne-Hélène, 82, 83Demeulenaere Elise, 72, 76Derlon Brigitte, 116, 118Dervin Fred, 116, 119Derycke Sylvaine, 48, 49D<strong>es</strong>champs Catherine,16, 249D<strong>es</strong>lis Jirasri, 152, 153D<strong>es</strong>vallé<strong>es</strong> André, 251Diasio Nicoletta, 26, 28Diop Moustapha, 198, 199Dole-LouveauDe la Guigneraye Christine, 152, 153Dondeyne Christèle, 72, 76Dotte Anne-Laure, 248Dousset Laurent, 252Douville Olivier, 242Douxami Christine, 170, 173Druguet Aurélie, 72, 73Duch<strong>es</strong>ne Véronique, 65Ducournau Pascal, 54, 55Dugas Eric, 26, 27Dumoulin David, 202, 204Dupret Baudouin, 98, 101, 246Durand Jean-Yv<strong>es</strong>, 244


Dussy Dorothée, 252Duteil-Ogata Fabienne, 152, 153Duvillet Samuel, 40, 43- E -Eberhard Christoph, 198, 200Eideliman Jean-Sébastien, 98, 99Emperaire Laure, 72, 77- F -Fache Elodie, 252Fainzang Sylvie, 16Fatah Sihame, 247Faya Jean, 54, 56Femenias Clarita, 48, 49Fernandez Varas Diego Antonio, 208, 210Ferrari Olivier, 112, 114Fiévet Frédéric, 160, 162Foisil Nadia, 180, 182Forget Célia, 212, 213Fortier Agnès, 88, 89Fournier Laurent Sébastien, 16, 244France de Claudine, 16Furri Filippo, 134, 135- G -Gagné Natacha, 222, 225Gahlouz Mustapha, 108, 109Garcia-Parpet Marie-France, 72, 77Gardien Ève, 212, 213Gardin Chloé, 82, 84Gasquet Clélia, 234, 235Gastaud Pierre-Guy, 54, 56Gatta Federica, 134, 136Gaulier Armelle, 216, 217Gayet-Viaud Carole, 238, 240Geistdoerfer Aliette, 246259Georg<strong>es</strong> Isabel, 72, 77Gibert Marie-Pierre, 108, 110Girard Tobias, 68, 70Gissinger Célia, 194, 195Glowczewski Barbara, 222, 225, 230Goldschmidt Elie, 176, 177Goron Julien, 40, 43Gouirir Malika, 160, 163Gourarier Mélanie, 156, 158Govoreanu Morgane, 130, 132Goyon-Manas Marie, 26, 29Graezer Bideau Florence, 244, 245Grammond Sébastien, 222, 225Grognet Fabrice, 251Guedj Pauline, 216, 218Guedj Richard, 180, 182Guevara Ana, 98, 101Guigue Michèle, 160, 163Guilland Marie-Laure, 202, 204Guillebaud Christine, 253Guitard Emilie, 130, 132Gutwirth Georg<strong>es</strong>, 246Guyader Frédérique, 16, 242, 252- H -Haberbuch Sophie, 242Hajri S., 54, 55Hall Ingrid, 73, 78Hancart-Petitet Pascale, 60, 61Hannecart Claire, 220, 221Hans Danielle, 160, 164Hass Catherine, 234, 235Hassoun D., 54, 55Hassoun Jean-Pierre, 73, 81Hatchuel Françoise, 160, 164Haxaire Claudie, 54, 57Hayem Judith, 234, 235Héas Stéphane, 40, 43


Hejoaka Fabienne, 252Hérard Marianne, 144, 145Hérard Marianne, 234, 236Héritier Françoise, 16Hermann Judith, 55, 57Hottin Christian, 244Houdart Sophie, 16, 126, 127, 148, 150- I -Ingelaere Bert, 198, 200Isnart Cyril, 244Ivanoff Jacqu<strong>es</strong>, 112, 115- J -Jacquemin Beneyton Françoise, 212, 214Jamar David, 134, 136Jankowski Frédérique, 88, 90, 170, 173Jara Nathalie, 208, 210Jeanjean Agnès, 26, 28Jeudy-Ballini Monique, 116, 118Julien Marie-Pierre, 16, 26, 30Jungen Christine, 148, 151Juskowiak Hugo, 40, 44- K -Kalaora Léa, 230, 231Kapp Sébastien, 180, 183Karatsioli Barbara, 98, 102Katz Esther, 73, 78Keck Frédéric, 82, 84Khaznadar Chérif, 244Kilani Mondher, 16, 245Kim Seung Yeon, 140, 142Kingori Patricia, 60, 62Kobelinsky Carolina, 194, 196Kohlhagen Dominik, 198, 200Kotobi Laurence, 108, 110260Kradolfer Sabine, 222, 226- L -Lacascade Yv<strong>es</strong>, 234, 236Lacaze Gaëlle, 98, 102Lachenal Guillaume, 60, 62Lacroix Laurent, 222, 226Lafaye Françoise, 68, 70Lallement Emmanuelle, 122, 123, 130, 131Lamotte Martin, 134, 136Langlois Christine, 253Lantagne Isabelle, 222, 225Laplantine François, 16, 245Lardeux Anne, 230, 231Laudanski Cyril, 26, 30Laurencin Didier, 216, 218Laurent Érick, 98, 103Laver<strong>du</strong>re Julien, 202Le Bonniec Fabien, 222, 226Le Breton David, 243Le Courant Stefan, 144, 145Le Gouill Claude, 222, 227Le Marcis Frédéric, 60, 63, 65, 66Le Méner Erwan, 238, 239Leblan Vincent, 82, 85Leblic Isabelle, 253Lecadet Clara, 134, 137, 176, 177Leclercq Maya, 73Lefevre Betty, 116, 119Leguy Cécile, 180, 183Lepinay Hélène, 55, 58Leroux Benoît, 144, 146Leroy Delphine, 176, 178L<strong>es</strong>age Thierry, 40, 44Levain Alix, 83, 85Level Marie, 26, 30Lévi Silvio, 126, 128Lewandowski Sophie, 170, 173


Limentani Roberto, 116, 120Lins Ribeiro Gustavo, 16Lombardi Denise, 116, 120Lopez Caballero Paula, 222, 227Lortat-Jacob Bernard, 220, 221Louveau Frédérique, 16, 242- M -Maguet Frédéric, 16Mahfoudh Draoui D., 55Malmont Yoan, 180, 184Manceron Van<strong>es</strong>sa, 16, 83, 86, 253Marchive Alain, 107Mariani Léo, 112, 115Marpot Stéphane, 26, 31Marsac Antoine, 40, 45Marsicano E., 55Martig Alexis, 234, 237Martin Fabienne, 230, 232Martin-Juchat Fabienne, 26, 31Martinez Mauri Monica, 223, 228Martinez Perez Christian, 140, 143Martinus Claire, 48, 50Masquelier Bertrand, 180, 184Massou Luc, 65, 66Mbodj-Pouye Aïssatou, 176, 178Medah Ignace, 170, 174Melenotte Sabrina, 223, 228Mensitieri Giulia, 134, 137Mermier Franck, 130, 133Merza Eléonore, 93, 94Meunier Marjorie, 48, 50Meziani Martial, 160, 165Michau Nadine, 152, 154Milan Pascale-Marie, 202, 205Milhé Colette, 190, 191Miranda Adelina, 249Moity-Maizi Pascale, 170, 174261Monjaret Anne, 116, 121, 140, 143Moravie Maguy, 40, 47Mor<strong>es</strong>chi Alejandra Aquino, 223, 228Moricot Caroline, 36, 37Morier Martine, 253Morlans Shantala, 93, 95Mota Santos Paula, 130, 133Moulard-Kouka Sophie, 216, 219Mouloud Frédéric, 49, 51Mounier Pierre, 253Mourre Martin, 234, 237Muchnik Maira, 253Mulet Pascual Margalida, 93, 96, 186, 188Müller Birgit, 73, 79Munz Hervé, 26, 32Musso Sandrine, 16- N -N’Djambara Mahamondou, 49, 51Nayral Mélissa, 93, 95, 248Névot Aurélie, 126, 128Nguyen-Vaillant Marie-France, 26, 32Nicacio Camila, 247Nicolas Hélène, 93, 95Nicolau Gilda, 247Nicolosi Guido, 26, 33<strong>No</strong>gueira-Fasse Maryline, 160, 165<strong>No</strong>vello Emmanuelle, 330, 232Nyíri Pál, 202, 205- O -Odier-Guedj Delphine, 160, 166Ortar Nathalie, 68, 71Oualhaci Akim, 40, 45Ouvrier Ashley, 55, 58- P -Pacreau Fanny, 190, 192


Pailler Frédéric, 156, 158Palacios Carlos Gonzal<strong>es</strong>, 247Palumbo Maria Anita, 134, 137Pécoud Antoine, 144, 146Pellegrini Patricia, 254Perault Sylvie, 122, 124Pillon Patrick, 140, 142Pitoëff Pribislav, 16Plancke Carine, 49, 52Pouchelle Marie-Christine, 36, 37Pouchelon Jean, 229, 221Pouffary Stéphane, 88, 90Price Richard, 245Provost Gisèle, 108, 111Prud’homme Pierre, 216, 219Puaud David, 134, 138, 234, 237Pugeault Catherine, 116, 121- Q -Quiminal Catherine, 24- R -Rabinow Paul, 22Raveneau Gill<strong>es</strong>, 16, 40, 46, 160, 166, 250Ravis Giordani Georg<strong>es</strong>, 246Razy Elodie, 93, 96Rebucini Gianfranco, 249Reghasa Magali, 246Rémillet Gill<strong>es</strong>, 49, 53Ribeiro Gustavo Lins, 245Ringa V., 55Rius Pia Valeria, 186, 189Rivoal Isabelle, 148, 151Rochereau Roselyne, 134, 138Rodriguez Martin E<strong>du</strong>ard, 93, 96Rogers Susan, 16Roiné Christophe, 107262Rolland Cathy, 41, 46Rolland Stellio, 134, 139Rosini Philippe, 26, 33Rosis (de) Carolina, 55, 59Rosselin Céline, 16, 26Rot Gwenaële, 122, 124Roturier Samuel, 83, 86Roue Marie, 83, 86Rougeon Santi Marina, 152, 154Roux Sébastien, 194, 196Royer Bertrand, 244-S-Sabatier Fabien, 41, 47Sabinot Catherine, 88, 91Saillant Francine, 16, 245Salaün Marie, 223, 229Salazar-Soler Carmen, 223, 229Sal<strong>es</strong> (de ) Anne, 230Sanabria Emilia, 36, 38Sancho Querol Lorena, 244Sarrazy Bernard, 107Sauli Arnaud, 230, 233Saulnier Geneviève, 212, 214Saussey Magalie, 170, 175Savignac Emmanuelle, 152, 154Sayeux Anne-Sophie, 68, 71Scalettaris Giulia, 134, 139Schmidt Nina, 26, 34Seb<strong>es</strong>tény Aniko, 161, 167Segalen Martine, 253Segata Jean, 83, 87Sélim Monique, 161, 167, 242Shapiro Samuel, 144, 147Sicard Monique, 36,38Simon Emmanuelle, 65, 66Simon Gwendal, 122, 125Simonnot Brigitte, 65, 66


Singleton Michael, 161Siniscalchi Valeria, 73, 79Solano Laclé Vania, 202, 206Soucaille Alexandre, 16, 230, 233, 254Soudière (de la) Martin, 93, 97Soulière Marguerite, 212, 214Stavo-Debauge Joan, 186, 189Steinmann Brigitte, 49, 53Streith Michel, 73, 80Suremain (de) Charl<strong>es</strong>-Edouard, 93, 96- T -Tabet Michel, 98, 103Tantchou Josiane Carine, 60, 63Taylor Anne-Christine, 16Terray Emmanuel, 24Thivet Delphine, 73, 80Thomas Erika, 152, 155Thomas Frédéric, 73, 81Tillard Bernadette, 161, 168Tiziana Beltrame Nicoletta, 148, 149Tornatore Jean-Louis, 244Touraille Priscille, 116, 121, 249Travési Céline, 202, 206Traimond Bernard, 190, 192Trémon Anne-Christine, 99, 104, 176, 179Truffin Barbara, 194, 197, 198, 199Vatin François, 140, 141Vidal Claire, 126, 129Vidal Laurent, 55, 59Villegas Diana, 247Vinel Virginie, 27, 34- W -Wathelet Olivier, 27, 35Weber Florence, 99, 104, 246, 253Willemont Jacqu<strong>es</strong>, 152, 155- Z -Zabban Vinciane, 156, 159Zammouri Hédi, 27, 32Zandonai Sheyla, 99, 105Zanna Omar, 161, 169- V -Valentin Virginie, 161, 168Vallard Annabel, 16Vallet Anne-Claire, 134, 139Vally Rehana, 65, 66Van Gijsegem Veerle, 198, 201Van Praët Michel, 251Vandepute-Tavo L<strong>es</strong>lie, 248Vargas Quisoboni Guillermo, 122, 125Varison Leandro, 247263

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