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Madeleine GUILLEMANT-SINTIVE - Morinie

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la menace des armes, de creuser un trou … leur futur charnier. Un officier britannique a été brûlévif à l’essence. On continue de retrouver des corps dans les jours qui suivent. En tout, la villedéplore quatre-vingt-seize victimes. Oignies est la première « ville martyre » de la seconde guerremondiale 10 .<strong>Madeleine</strong> en ressort traumatisée et se réfugie chez ses parents, Mazingarbe ayant été plusépargnée par le passage des troupes. Mais rapidement, cette enfant de la République reprend ledessus, avec un profond sentiment de révolte et une seule envie : résister 11 .<strong>Madeleine</strong> commence par se rendre, avec son ami britannique John Shrimpton de Bully,chaque matin, au parc des sports de Béthune, transformé en camp de transit pour prisonniers. Là,elle tente de réconforter les soldats, leur donne quelques provisions, pains ou boîtes de sardines,prend noms et adresses en promettant d’écrire aux familles par l’intermédiaire de la Croix RougeInternationale. Souvent, les motos allemandes poursuivent la jeune <strong>Madeleine</strong> et sa bicyclette,souhaitant l’empêcher de parler aux soldats, qu’elle invite bien sûr à s’évader.Peu à peu, elle fréquente les hôpitaux de Béthune et Arras. Là, elle fait la connaissanced’autres personnes, inconnues mais portées par le même idéal et les mêmes convictions. Dès finjuin 1940, un mouvement embryonnaire naît de ces engagés spontanés. Certains se retrouventdans Shelburn, d’autres dans Comète, … deux noms pour un même but.Dans le même temps, les amitiés anglaises de lafamille, nées de la précédente guerre, s’inquiètent pourla famille Sintive. Ils vont même jusqu’à faire transiterleur courrier par les Etats-Unis, qui ne sont pas encoreacteurs du conflit, afin que celui-ci parvienne à la Cité 2de Mazingarbe. Ce récit épique fait même lesmanchettes des journaux britanniques.<strong>Madeleine</strong> continue de nouer des connaissancesparmi les personnes qui fréquentent les mêmes lieux decantonnement des soldats britanniques. C’est ainsiqu’elle croise Jules Andrieu (cf. infra), qui apprécierapidement la détermination de <strong>Madeleine</strong>. Il luipropose de collecter du renseignement pour le réseaudu musée de l’Homme, notamment en faisant desrelevés des usines dans le secteur compris entre Harneset Mazingarbe.The Telegraph and Argus27 juillet 1940En novembre 1940, alors qu’elle rentre chez sesparents à la sortie de l’école, avec des plans de l’usine deMazingarbe dans sa sacoche, un soldat allemand luibarre la route à l’entrée de Wingles. Avec l’instinct desurvie, elle parvient à s’en défaire et s’échappe. Premièrealerte.Fin 1940, la jeune institutrice d’Oignies estabordée par M. et Mme Ringeval 12 , de Libercourt. Ils nesont pas seuls : ils ont avec eux deux jeunes soldatsanglais. Elle les héberge tout d’abord chez elle, avant de10 Le 13 juillet 1947, Vincent Auriol, président de la république, et François Mitterrand, secrétaire d’état aux ancienscombattants, inaugurent un mausolée dans le cimetière de la ville à la mémoire de ces martyrs de la première heure.11 sur le parcours de résistante de <strong>Madeleine</strong>, on lira avec grand profit Danièle Lheureux, Qu’il fut long le chemin,éditions Henry, 2009.12 ils décèdent en déportation en 1943.www.morinie.com – Jubés et échauguettes – n° 2 - 6 -

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