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50 ans de L'unaPei - (ADAPEI) Rhône

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Si j’étais banquierSommaireLe Bulletin n°221 / 2 e trimestre 2010DOSSIERACTUALITÉSp.07 - Journée du Handicap mental- Handi’sourire- Exposition chez TotalVIE DES ÉTABLISSEMENTSp. 17 Du côté <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>ntspar les rési<strong>de</strong>ntsIME, Les CoquelicotsJe réserverais<strong>de</strong>s offresspécifiquesaux adhérents et salariés<strong>de</strong> l’<strong>ADAPEI</strong> du Rhônep. 19Unapei<strong>50</strong><strong>ans</strong>d'actions<strong>50</strong> <strong>ans</strong> <strong>de</strong> l'UNAPEIC’est avec émotion que nousavons vécu la rencontre<strong>de</strong> Chrystel PRADO , nouvellePrési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l’UNAPEIqui succè<strong>de</strong> à Régis Devoldère,avec Maître André PERRET-GAYET, notre Prési<strong>de</strong>nt fondateur<strong>de</strong> l’<strong>ADAPEI</strong> du Rhôneet cofondateur <strong>de</strong> l’UNAPEIen 1960.p.08 - Présentation <strong>de</strong> l’ARS- Accessibilité pour tous à Écully- Forum <strong>de</strong>s associationsp.09 - Un nouveau siège pour l’<strong>ADAPEI</strong>du RhôneACTION ASSOCIATIVEp.11 JOURNÉE DE L’ACTION ASSOCIATIVEÉchanges et rencontresp.12 CONSEIL À LA VIE SOCIALEPrésentation <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s Conseils à la Vie Socialep. 14 ComMISSIONS MALADIES RARESDevient commission handicapmental et génétiquep. 15 COLLOQUE TRISOMIE 215 e journée mondialep. 16 VOTRE BIBLIOTHÈQUEFaites le plein <strong>de</strong> lecturep. 22 ASSEMBLÉE GÉNÉRALELa t<strong>ans</strong>mission est en marchep. 18 SAVS, Lyon 8 ep. 30 Foyer <strong>de</strong> vie, La Platièrep. 28 GrandirQu’est-ce que le SESSADALLIANCE ?p. 30 INNOVATIONUne cafétéria ouverte au grand publicp. 32 DU CÔTÉ DES ESATLa perception du travail chez les ouvriersCARNET - RepÈRESp. 36 - 37En couverture <strong>de</strong> gauche à droite :Marie-Laurence Madignier,Prési<strong>de</strong>nte adjointe <strong>de</strong> l'<strong>ADAPEI</strong> du Rhône ; Christel Prado, Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l’UNAPEI ;Henri P. Clerc, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’<strong>ADAPEI</strong>du Rhône.Journal trimestriel n°221<strong>de</strong>s Parents et Amis<strong>de</strong> Personnes Handicapées Mentales.2 e trimestre 2010<strong>ADAPEI</strong> du Rhône :Association Départementale <strong>de</strong>s Parentset Amis <strong>de</strong> Personnes Handicapées Mentales (déclarée loi 1901, affiliée à l’Unapei, reconnue d’utilité publique. Décret du 30 août 1963.)Nouvelle adresse du siège social :À partir du 26 août 2010,75, Cours Albert ThomasCS 33 951 – 69 447 LYON Ce<strong>de</strong>x 03Tél. : 04 72 76 08 88www.adapeidurhone.frDirecteur <strong>de</strong> la publication : Henri P. ClercRéalisationet conception graphique : Unité MobileTirage : 2 <strong>50</strong>0 exemplairesDépot légal à la parution N˚CPPAP : 0107G826893


Édito Le Bulletin n°221 / 2 e trimestre 2010AMPLEPLUISRoute <strong>de</strong> RoanneTél. 04.74.89.25.28BELLEVILLE-SUR-SAÔNELieu-dit « Près <strong>de</strong> la cloche » Tél. 04.74.06.45.85BOURG DE THIZYRoute <strong>de</strong> Roanne – C.D. <strong>50</strong>4 Tél. 04.74.64.14.10DÉCINES-CHARPIEUPlace <strong>de</strong> la MairieTél. 04.78.49.27.15MEYZIEU80, rue Joseph Desbois Tél. 04.78.04.10.70OULLINS141, boulevard Emile Zola Té. 04 78 51 35 74T O U S U N I S C O N T R E L A V I E C H È R EUne restauration quiparticipe au projetd , établissementD<strong>ans</strong> un souci constant d’humanité et <strong>de</strong> partage, nousréalisons une cuisine familiale et colorée, avec <strong>de</strong>s produitsfrais et <strong>de</strong>s recettes maisons. Pour nos convives, nousnous engageons au quotidien : ateliers culinaires adaptés,formations équilibre alimentaire, menus illustrés...L’ARFRiPS bouge !!Association Régionale pour le formation, la Rechercheenl’innovation en Pratiques socialesÀ partir du 30 août 2010Les sites <strong>de</strong> l’ARFRIPS se regroupent.Notre nouvelle adresse unique sera :10, impasse Pierre Baizet 69009 LYON04 78 69 90 90 / www.arfrips.frChangementet tr<strong>ans</strong>missionL’<strong>ADAPEI</strong> du Rhône a fait le choix <strong>de</strong> nepas être du côté <strong>de</strong> ceux qui atten<strong>de</strong>ntque le temps change, mais <strong>de</strong> ceux quile saisissent avec force et agissent…Ainsi je concluais le bilan moral <strong>de</strong>l’exercice 2009, lors <strong>de</strong> notre assembléegénérale toute récente du 7 juin.L’accent mis sur cette pério<strong>de</strong> dite« <strong>de</strong> changement », prend toute samesure face à ce que nous vivonsencore aujourd’hui d<strong>ans</strong> notre Mouvement,que l’on pourrait qualifier« d’évolution, <strong>de</strong> modification, <strong>de</strong>permutation, <strong>de</strong> tr<strong>ans</strong>formation, <strong>de</strong>variation… » d<strong>ans</strong> la voie souhaitée<strong>de</strong> « l’amélioration, du développement,du progrès…»Ce qui peut apparaître comme un bouleversementne sera que le signe d’unmouvement en avant. À nous ensemble,acteurs responsables, <strong>de</strong> maîtriser cequi conditionne la vie et le futur <strong>de</strong> nosenfants.Nous saluons l’arrivée à la tête <strong>de</strong>l’UNAPEI d’une nouvelle jeune etdynamique Prési<strong>de</strong>nte, Christel Prado.Remercions Régis Devol<strong>de</strong>re <strong>de</strong> l’importantengagement qui fut le sien ces dix<strong>de</strong>rnières années.“Tr<strong>ans</strong>mettre c’est perpétuer la vie,et d<strong>ans</strong> cet engagement peut setrouver, je le crois, le véritable sens<strong>de</strong> sa propre vie.”Après cinquante années, l’UNAPEIamorce un nouveau virage, celui quenos associations locales souhaitent luivoir prendre d<strong>ans</strong> le respect et la dignité<strong>de</strong>s personnes handicapées mentales.Un changement <strong>de</strong> même nature interviendrad<strong>ans</strong> notre association rhodanienneen 2011, afin d’insuffler unedynamique nouvelle. L’installation <strong>de</strong>notre siège d<strong>ans</strong> les nouveaux locauxdu cours Albert Thomas, indispensablespour assumer d<strong>ans</strong> les meilleuresconditions possibles nos responsabilitésassociatives et gestionnaires, s’opèrerad<strong>ans</strong> les tous prochains mois.D<strong>ans</strong> ces nouvelles conditions latr<strong>ans</strong>mission <strong>de</strong>s « savoirs » et <strong>de</strong>sresponsabilités pourra se faire d<strong>ans</strong> lesmeilleures conditions et concerne enréalité chacun d’entre nous qui souhaitonsen quelque sorte passer le relais.Ce travail <strong>de</strong> tr<strong>ans</strong>mission s’inscrirad<strong>ans</strong> un cadre collectif à travers noséchanges entre responsables associatifset avec l’encadrement professionnel.Ces échanges <strong>de</strong> pratiques se feront surl’ensemble <strong>de</strong>s registres d’action d<strong>ans</strong> laconsidération <strong>de</strong> la culture associative<strong>de</strong> notre secteur, <strong>de</strong>s personnes et <strong>de</strong> leurmanière d’être en relation. Les savoirsd’expérience ne sont qu’un ensemble <strong>de</strong>manières d’être, <strong>de</strong> penser, <strong>de</strong> faire faceaux situations afin <strong>de</strong> les analyser etd’en tirer tous les enseignements.Tr<strong>ans</strong>mettre c’est se positionner correctement,c’est s’interroger sur l’adaptationau présent et même plus encore surl’inscription d<strong>ans</strong> un futur.Chacun sait aujourd’hui que la tr<strong>ans</strong>mission<strong>de</strong>s valeurs est plus importanteque celle <strong>de</strong>s savoirs, mais le motPARTAGE n’est-il finalement pas plusimportant que celui <strong>de</strong> « valeur » ?Henri P. CLERC,Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’<strong>ADAPEI</strong> du RhôneDirection Régionale Rhône-Alpes132 cours Charlemagne - 69002 LYONTél. 04 26 72 92 20 - Fax 04 26 72 92 21www.restalliance.fr - restaIIiance@restaIliance.fr5


ACTION ASSOCIATIVELe Bulletin n°221 / 2 e trimestre 2010ACTION ASSOCIATIVELCI400, rue Léon-JacquemaireTertiaireLogementSantéIndustrieChauffage / Ventilation / ClimatisationPlomberie SanitaireElectricitéS. S. I.Tél : +33 (0)4 74 02 95 00Fax : +33 (0)4 74 62 24 54www.itee-flui<strong>de</strong>s.comINTERNATIONALBureau d’Etu<strong>de</strong>s Flui<strong>de</strong>s242 impasse <strong>de</strong>s prairiesZI Nord69400 ARNAS2 e paire solaire offerte même en verres progressifsTRANSPORTS INTERNATIONAuXMAROcTuNISIEGRÈcETuRQuIEB.P. 147 - 69655 VILLEFRANCHE-SUR-SAÔNE CEDEXTél. 04 74 62 17 19 - Télex 900 578 - Fax 04 74 62 22 41> > ensemble c'est tous !Journée<strong>de</strong> l’ActionAssociative27 avril 2010 à l’Espace SarrazinComme chaque année,l’association a souhaité réunirpour un temps <strong>de</strong> rencontreset d’échanges l’ensemble<strong>de</strong>s bénévoles qui donnent<strong>de</strong> leur temps et <strong>de</strong> leur énergiepour permettre à l’Association<strong>de</strong> remplir pleinementses missions aux services<strong>de</strong>s personnes handicapéesmentales et <strong>de</strong> leurs familles.Posez toutes les questions que,d’ordinaire ou en grand groupe,vous n’osez pas poser !La visite <strong>de</strong> l’ESAT <strong>de</strong> la CourbaisseLe choix d’organiser cette journée en semaine età partir <strong>de</strong> 15 h a permis, pour ceux qui ont pu serendre disponibles, <strong>de</strong> visiter les ateliers alors queles ouvriers étaient en pleine activité.Habitués ou non <strong>de</strong>s lieux, proches ou non <strong>de</strong>personnes handicapées mentales en situation <strong>de</strong>travail, les visiteurs ont beaucoup apprécié cetteoccasion d’échanges spontanés et directs avec lesouvriers à leur poste ainsi qu’avec les moniteursd’ateliers. La diversité et la qualité <strong>de</strong>s travauxréalisés ont frappé les esprits !Encore tous nos remerciements au Directeur <strong>de</strong>l’ESAT, William HALTER, au Chef d’atelier PatrickMOURS, aux professionnels d’encadrement et auxouvriers pour cet accueil chaleureux.Ce que nous tenions à vousfaire découvrirL’<strong>ADAPEI</strong> du Rhône a, comme vous le savez, participéau grand concours national <strong>de</strong>s Victoires <strong>de</strong>l’Accessibilité « Ensemble, c’est tous ! ». Au niveaudu département, douze projets avaient été présentésà un jury qui avait la lour<strong>de</strong> responsabilité <strong>de</strong>n’en retenir que trois pour la sélection régionale.Il nous a très vite semblé indispensable <strong>de</strong> vousprésenter ces réalisations pour partager ensemblenotre admiration.Après la visite <strong>de</strong> l’ESAT et les Victoires <strong>de</strong>l’Accessibilité, nous avons souhaité poursuivre lechemin <strong>de</strong>s découvertes.Avec un premier film « Sourires », réalisé àl’initiative <strong>de</strong> la commission « Sensibilisation etScolarisation », au sein <strong>de</strong>s IME <strong>de</strong> l’<strong>ADAPEI</strong> duRhône.Et la projection d’un film documentaire, « La vieà la Maison Soleil », tourné à la MAS <strong>de</strong> Soucieu,auprès <strong>de</strong> personnes polyhandicapées d’unegran<strong>de</strong> dépendance. Images particulièrementémouvantes, parfois difficiles, mais qui sont venuesnous dire combien d<strong>ans</strong> ce « mon<strong>de</strong> à part »,peu ouvert sur l’extérieur et sur le mon<strong>de</strong>, là aussi,le champ <strong>de</strong>s « possibles » existe.Les tables ron<strong>de</strong>s thématiquesPlace aux débats et surtout,place aux questions !« Venez poser toutes les questions que, d’ordinaireou en grand groupe, vous n’osez pas poser ! ». Tela été l’appel à participation du Prési<strong>de</strong>nt Henri P.Clerc aux quatre tables ron<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la soirée, animéesen binôme administrateurs et professionnels.• Première table ron<strong>de</strong>Débat sur le thème <strong>de</strong> la Santé et <strong>de</strong>s soinsd<strong>ans</strong> les établissements d’AdultesRenée Mériaux, Administratrice,Patrice Rongeat, Directeur <strong>de</strong> territoire,Introduit par un rappel <strong>de</strong> la Charte <strong>de</strong>s droitset libertés <strong>de</strong>s personnes accueillies en matière<strong>de</strong> « prendre soin », le débat est venu mettre enperspective les axes sur lesquels familles et professionnelss’accor<strong>de</strong>nt à penser que <strong>de</strong>s réflexionsdoivent être menées et <strong>de</strong>s progrès faits en matière<strong>de</strong> soin : actions <strong>de</strong> prévention, coordination <strong>de</strong>ssoins, tr<strong>ans</strong>mission <strong>de</strong>s informations, limites <strong>de</strong>l’autonomie. Un débat convivial qui a suscité levif intérêt <strong>de</strong>s parents présents.• Deuxième table ron<strong>de</strong>Débat sur le thème du TravailJean-Clau<strong>de</strong> Thiebault, Administrateur,Christian Walther, Directeur <strong>de</strong> territoireLa formation <strong>de</strong>s travailleurs handicapés, le maintien<strong>de</strong>s acquis, l’ouverture <strong>de</strong>s établissements àl’environnement (entreprises et partenaires), etencore bien d’autres sujets ont permis <strong>de</strong> découvrirl’actualité <strong>de</strong>s six ESAT <strong>de</strong> l’<strong>ADAPEI</strong> du Rhône.• Troisième table ron<strong>de</strong>Débat sur le thème <strong>de</strong> la Scolarisation<strong>de</strong>s enfants handicapésNathalie Reynaud, Parent Bénévole, commission« Scolarisation », Michel Matricon, Directeur <strong>de</strong>territoire,Un constat : malgré une tendance allant versla hausse, le pourcentage d’enfants bénéficiantd’une scolarisation reste faible et les efforts sontà poursuivre.Scolarisation au sein <strong>de</strong> l’IME, inclusion en milieuordinaire, expérience <strong>de</strong> la classe externalisée <strong>de</strong>Charly : les parents ont apprécié <strong>de</strong> connaîtrecomment les IME travaillent en partenariat avecd’autres acteurs, pour répondre <strong>de</strong> la façon laplus adéquate possible aux besoins <strong>de</strong>s enfantsaccueillis.• Quatrième table ron<strong>de</strong>Thèmes ouverts « L’Association »,« l’Action Associative »Henri P. Clerc, Prési<strong>de</strong>nt, Marie-Pierre Reymond,Directrice <strong>de</strong> l’Action AssociativeMieux comprendre le fonctionnement <strong>de</strong> l’Association,échanger librement avec le Prési<strong>de</strong>ntsur <strong>de</strong>s questions importantes comme celle <strong>de</strong> laplace <strong>de</strong>s bénévoles ou <strong>de</strong>s commissions, partagersur le projet d’installation d<strong>ans</strong> le nouveau Siège.C’est autour <strong>de</strong> ces sujets que la discussion s’estengagée avec beaucoup <strong>de</strong> spontanéité et d’intérêtpar tous les participants.ConclusionComme bien trop souvent, le temps manquelorsque les débats, parfois un peu hésitants lespremiers quarts d’heure, s’animent et permettent<strong>de</strong> laisser s’exprimer les questionnements et interrogations<strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s interlocuteurstrès à l’écoute et désireux <strong>de</strong> construire un vraidialogue ! Beaucoup <strong>de</strong> conversations se sontpoursuivies autour d’un agréable buffet préparéet servi par les ouvriers <strong>de</strong> l’Espace Sarrazin.Encore merci à tous <strong>de</strong> votre participation et nousvous attendons encore plus nombreux l’annéeprochaine !n Marie-Pierre Reymond,Directrice <strong>de</strong> l’Action associative10 11


Le Bulletin n°221 / 2 e trimestre 2010Assemblée Générale 2010AssembléegénéraleLundi 7 juin 2010 > 18h30 > à l’ENS Charles MérieuxRapport moral<strong>de</strong> l’exercice2009L’idée principale qui émerge d<strong>ans</strong> ce rapport est celle du changementChangement inéluctable pour une Association parentale confrontée, comme toutes cellesdu secteur médico-social, à l’amorce d’un virage important. D<strong>ans</strong> cette situation un élémentreste déterminant : c’est l’acuité à gérer tous les paramètres, c’est rester vigilant et tenterd’avoir la meilleure vision possible pour franchir tous les obstacles susceptibles <strong>de</strong> seprésenter <strong>de</strong>vant soi.La liste <strong>de</strong>s membres du Conseil d'Administration et du Bureau est disponible sur le sitewww.adapeidurhone.fr > rubriques “Qui sommes-nous?” et “Notre Organisation”Logos partenairesurapeihandicap 69Il peut sembler surprenant <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> visionen ces temps d’incertitu<strong>de</strong>, au moment où lesdéfis quotidiens accaparent les dirigeants <strong>de</strong>nos associations, aux prises avec les défis quiaugmentent et les ressources pour les affronteren sensibles diminutions.C’est précisément au moment où il faut faire <strong>de</strong>schoix qu’une vision risque <strong>de</strong> se révéler non seulementutile, mais nécessaire, voire essentielle.Cette vision ne permettra pas <strong>de</strong> réduire l’incertitu<strong>de</strong>d<strong>ans</strong> le quotidien, mais <strong>de</strong> l’intégrerafin qu’elle soit prise en compte d<strong>ans</strong> la mise enœuvre du projet associatif et d<strong>ans</strong> la recherche <strong>de</strong>l’efficacité organisationnelle.Faut-il encore que cette vision sache faire la partentre le rêve inatteignable et ce que l’on pourraitqualifier <strong>de</strong> « ronron quotidien ».Révélatrice <strong>de</strong> cette vision que nous avions<strong>de</strong> l’avenir, l’année 2009 fidèle au projet d’orientationsqu’elle s’était fixée, l’<strong>ADAPEI</strong> du Rhône d<strong>ans</strong>ses nombreuses composantes s’est véritablementdonné les moyens <strong>de</strong> conduire ses travaux d<strong>ans</strong> unobjectif du changement.C’est cette vision d’un avenir pouvant mener auxpires difficultés qui nous a conduit, en cohésionavec notre Direction générale, à reconsidérer nonseulement l’organisation <strong>de</strong> l’Association dite gestionnaire,mais aussi sous ma ferme volonté, uneréadaptation <strong>de</strong> notre gouvernance associative.Le courage déterminé à adapter nos structuresavant que n’intervienne la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> turbulenceconnue par l’ensemble <strong>de</strong> notre société aujourd’hui,nous a permis d’assurer la continuité d’une l’offreadaptée <strong>de</strong>s services aux personnes handicapées,beaucoup plus facilement que nous ne pourrionsle faire maintenant avec une très faible marge <strong>de</strong>manœuvre.Pour <strong>de</strong>s raisons incontournables, la mise en place<strong>de</strong>s CPOM, et cette année 2009, la signature <strong>de</strong>saccords partenariaux avec le Département ne sontpas s<strong>ans</strong> modifier la culture même <strong>de</strong> notre organisation.Plus question pour affronter le problème<strong>de</strong> vouloir user <strong>de</strong>s vieilles habitu<strong>de</strong>s, c’est la façonmême <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r le problème qui doit changerpour être à même <strong>de</strong> le résoudre.L’importance <strong>de</strong> l’enjeu a du être saisi parl’ensemble <strong>de</strong>s acteurs, même avec quelquesdifficultés, car l’on sait bien que le respect <strong>de</strong>sacquis ne peut aller <strong>de</strong> pair avec le changement.D<strong>ans</strong> ces circonstances, faire le choix <strong>de</strong> maintenirun système s<strong>ans</strong> trop <strong>de</strong> perturbation aurait été unhandicap plus qu’un avantage.Le changement naît<strong>de</strong> la nécessitéDe plus nous avons fait le choix <strong>de</strong> l’efficacité plusque celui <strong>de</strong> l’efficience, et ce ne sont pas seulementles moyens que nous avons souhaités voirechangés, mais surtout les résultats par l’influencefavorable d’une réorganisation imaginée et mise enplace avant que les évènements nous l’imposent,notre nouvel environnement en particulier. Nulne peut ignorer les inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> la loi HPST et lamise en place <strong>de</strong>s Agences Régionales <strong>de</strong> Santé,nouveaux partenaires <strong>de</strong> nos institutions.Toutes les dispositions ont été prises afin que cechangement ne soit pas seulement qu’une idée,mais se traduisent en une véritable tr<strong>ans</strong>formationafin <strong>de</strong> conduire notre association vers unemeilleure efficacité, profitable d’abord à tous ceuxdont nous avons la charge.Ce changement s’adresse essentiellement à laculture <strong>de</strong> l’organisation, celle qui remet en causeles façons <strong>de</strong> faire, le partage du pouvoir et lesinteractions entre les individus au sein <strong>de</strong> l’organisation.Et je le rappelle, aussi bien d<strong>ans</strong> la partiegestionnaire, que d<strong>ans</strong> la gouvernance associative<strong>de</strong> l’<strong>ADAPEI</strong> du Rhône.Je citerai entre autres particulièrement, la miseen place <strong>de</strong> Conseils <strong>de</strong> Réflexion sur la politiquegénérale, sur le Droit à la Santé ainsi que sur laCommunication ; et également le renouvellement<strong>de</strong>s Conseils <strong>de</strong> la vie sociale et la refondation duComité d’Action Associative. Ces changementsd<strong>ans</strong> l’axe gestionnaire commencent à porter<strong>de</strong>s fruits, mais l’escala<strong>de</strong> pourrait se révélerplus longue d<strong>ans</strong> l’adaptation <strong>de</strong> nos instancesassociatives à un système plus participatif etdémocratique.La conduite <strong>de</strong> ce changement exige un climat<strong>de</strong> confiance que les dirigeants <strong>de</strong> l’associationdoivent initier, construire et alimenter.Nous rentrons vraiment d<strong>ans</strong> une nouvelle époque,où la restructuration prévaudra sur le développement,où nous <strong>de</strong>vrons absolument, ensemble,imaginer pour les personnes handicapées <strong>de</strong>sparcours <strong>de</strong> qualité d<strong>ans</strong> l’articulation du soin et<strong>de</strong> l’accompagnement.Le chantier doit continuer sur le terreau que nousavons constitué pour un nouvel avenir.Soyons maître et pru<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> chaque euro que l’onnous confie, nous ne <strong>de</strong>vons pas être critiqués surce que l’on en fait.Le mon<strong>de</strong> change et comme <strong>de</strong>main il faudrafaire mieux avec moins, je ne suis pas le premierà le dire, nous savons tous ce qui nous reste àfaire : remontons nos manches s<strong>ans</strong> état d’âme,travaillons en confiance, s<strong>ans</strong> jamais perdre <strong>de</strong>vue la volonté qui est la nôtre d’apporter tout lebien être possible aux personnes handicapéesmalgré toutes les lour<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>s handicaps et leurscontraintes quotidiennes.Chacun sait d<strong>ans</strong> cette aventure humaine ce qu’ilpeut apporter, et l’importance <strong>de</strong> ces regards croisés: ceux <strong>de</strong>s parents et ceux <strong>de</strong>s accompagnantsprofessionnels.Au nom du Conseil d’Administration je remerciesincèrement tous ces artis<strong>ans</strong> du changement quiont œuvré fidèlement ; comme ils le feront s<strong>ans</strong>nul doute encore d<strong>ans</strong> le futur, pour faire vivre etenrichir nos valeurs fondatrices.22 23


VIE <strong>de</strong>s ÉTABLISSEMENTS Le Bulletin n°221 n°216 // 2Avril e trimestre - Juin 2009 2010 Le Bulletin n°221 / 2 e trimestre 2010VIE <strong>de</strong>s ÉTABLISSEMENTS> > DU CÔTÉ DE l’ESAT BELLEVUELa perception du travailchez les ouvriers en ESAT ?L’<strong>ADAPEI</strong> du Rhône souhaite faire connaître à travers cet article le vécu <strong>de</strong>s usagers d’un ESAT.Tout au long <strong>de</strong> ce récit, les travailleurs vont répondre à certaines <strong>de</strong> nos questions et égalementnous surprendre par leur ressenti. ESAT (Etablissement et Service d’Ai<strong>de</strong> par le Travail) nouveausigle qui remplace aujourd’hui le nom si connu <strong>de</strong>s CAT.En route vers l’atelier Blanchisserie,activité relativement récenteImène, 5 <strong>ans</strong> <strong>de</strong> présence.“Je fais tout sauf la couture, le repassage, letri du linge… On s’entend très bien, quand ona beaucoup <strong>de</strong> boulot <strong>de</strong>s fois ça stresse maison s’ai<strong>de</strong>. Le travail m’apporte beaucoup <strong>de</strong>choses, même une paie. On peut s’acheterbeaucoup d’affaires, pour mon appartement.La blanchisserie n’est plus un atelier maisun métier. J’aime bien aller voir les autresd<strong>ans</strong> les ateliers, on échange beaucoup.J’aime mon travail, le milieu ordinaire estdur, ici je suis en sécurité. Quand le travailest fini je suis contente <strong>de</strong> moi et <strong>de</strong>s autres,on rigole, on est bien ici. J’aime bien letravail en équipe”.Imène, heureuse <strong>de</strong> travailler.Quand on évoque l'ESAT, le plussouvent il s'agit <strong>de</strong> se pencher surles clients, le carnet <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s,la gestion, la qualité, les stocks et la placequ'ils occupent, le matériel qu'il faudraitacquérir pour être en mesure <strong>de</strong> répondre àune comman<strong>de</strong> nouvelle.Par ailleurs, c'est un fait acquis, le travailconstitue un élément incontournable <strong>de</strong> laprise en charge <strong>de</strong> la personne handicapée.Plus rarement se questionne-t-on sur leressenti <strong>de</strong> l’usager <strong>de</strong> l'ESAT en face <strong>de</strong>son travail, <strong>de</strong> sa fonction.C'est avec une certaine “avidité" <strong>de</strong> l'espritque nous sommes allés rencontrer les travailleurs<strong>de</strong> l'ESAT Bellevue à Bourg <strong>de</strong>Thizy. Notre feuille <strong>de</strong> route était tracée : unquestionnaire <strong>de</strong>stiné à recueillir <strong>de</strong>s témoignagesmais peut-être aussi pour rassurerles “journalistes"Nous nous sommes rapi<strong>de</strong>ment aperçu quecela ne fonctionnait pas comme nous l’avionsimaginé. Il était plus intéressant <strong>de</strong> laisserparler les travailleurs s<strong>ans</strong> la contraintedu questionnaire. Voici le résultat.Notre journée commence par la visite<strong>de</strong> l’atelier <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong> PalettesNous rencontrons <strong>de</strong>ux personnes.Dominique, 22 <strong>ans</strong> <strong>de</strong> présence, se définitcomme “monteur et cariste“. Pour lui, letravail c’est “avoir un salaire, du boulot,c’est important d’être comme tout le mon<strong>de</strong>,d’avoir <strong>de</strong>s liens avec d’autres personnes,pour pouvoir manger il faut travailler”. Ilaime le travail qu’il effectue et appréciele moment du repas pour “récupérer <strong>de</strong>sforces”. En cas <strong>de</strong> manque <strong>de</strong> travail ? “ Ence moment ce n’est pas le cas, on se ferait dusouci. En fin <strong>de</strong> journée, je vois le travail quej’ai fait ; j’espère que cela va durer encore10 <strong>ans</strong> peut-être pour la retraite”.Dominique, ou la fierté du travail accompli !Jérôme, 4 <strong>ans</strong> <strong>de</strong> présence, se voit commequelqu’un “<strong>de</strong> moins angoissé grâce autravail”. Pour lui l’atelier est un lieu rassurant.“Petit à petit j’ai été plus autonomed<strong>ans</strong> mon travail et les chefs (moniteurs)sont gentils et contents <strong>de</strong> moi. Le travail mepermet d’évacuer mes angoisses”.Jérôme, ou comment le travail peut apaiser !Rencontre avec plusieurs personnestravaillant d<strong>ans</strong> les ateliers<strong>de</strong> Sous-traitanceDaniel et Pierre, 28 et 29 <strong>ans</strong> <strong>de</strong> présence.Daniel se considère comme “travailleur <strong>de</strong>sous-traitance et avant j’étais aux Paletteset en menuiserie”. Pierre, lui, dit qu’il est“polyvalent, j’ai travaillé en menuiserie, huit<strong>ans</strong> en espaces verts et maintenant en soustraitance.Lorsqu’il n’y a plus <strong>de</strong> boulot, çanous embête, on n’aime pas rester s<strong>ans</strong> rienfaire. Il y en a qui aiment mais pas nous”.Daniel et Pierre nous disent être satisfaits<strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> prise en charge adaptés duPôle Soutien durant la journée. Ils nousmontrent leur travail actuel et nous exprimentceci : “Il nous manque <strong>de</strong> la matière etnous sommes obligés <strong>de</strong> changer <strong>de</strong> travail.On ne peut pas finir la série. On va faireautre chose. Tout le travail que l’on fait nousplaît, autrement on ne le ferait pas. C’estnotre travail on gagne un salaire pour notreretraite. Il faut travailler c’est un peu commed<strong>ans</strong> une usine. Les jeunes ne comprennentpas qu’il faut travailler, mais c’est la vie.Elle est comme ça. Bientôt un nouveautravail arrive, on va voir comment ça sepasse, il faudra que les moniteurs fassent<strong>de</strong>s gabarits“.Daniel et Pierre, ou la continuité d<strong>ans</strong> letravail !Au fil <strong>de</strong> nos rencontres :un groupe au "chômage technique".Au sein du groupe, une ouvrière nous ditêtre “contente d’être au travail, ça fait dubien”.Une autre nous répond : “c’est bien d’êtretous ensemble”.Pour quelqu’un “c’est bien quand le client estcontent, satisfait”. Actuellement la matièremanque, elle doit arriver par camion d<strong>ans</strong>la journée. “On s’embête quand ça dure. Unpetit peu ça va mais pas trop. On aime bienla pause, on est tous ensemble on voit lesautres”. Lorsque nous posons la question :qui est bien au travail ? Tout le mon<strong>de</strong> lèvela main. Satisfaction d’être ensemble ! Undialogue s’engage avec la monitrice <strong>de</strong>l’atelier couture qui évoque les ressentis <strong>de</strong>stravailleurs, sujet très important sur lequelnous reviendrons éventuellement d<strong>ans</strong> unprochain article.Nous rencontrons alors Brigitte,qui nous exprime son parcours“J’étais en atelier couture, après, je suisallée en Entreprise Adaptée Cuisine, c’étaitdifficile car j’ai <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> jambes.Ensuite je suis revenue en couture, c’estmon vrai métier mais maintenant on fait<strong>de</strong> la sous-traitance. Le travail m’apporteun salaire et aussi <strong>de</strong>s personnes avec quiparler. Je commence à être fatiguée, lesjournées sont longues, j’aimerais me reposerles après-midi. Ma monitrice voit que je suisfatiguée alors elle me fait travailler assis.”Brigitte, ou comment accompagnerles changements.Notre chemin s’arrête à présent d<strong>ans</strong> unatelier <strong>de</strong> sous-traitance très spécialiséd<strong>ans</strong> les présentoirsDaniel nous parle à cœur ouvert.“Le travail à l’ESAT m’apporte un emploi,un salaire avec un travail adapté à chaqueouvrier. J’ai pu stabiliser ma vie, parler avec<strong>de</strong>s gens. J’apprécie l’arrivée au travail,je suis content quand les autres ouvrierss’approchent <strong>de</strong> moi. Le plus compliqué<strong>de</strong>s fois c’est le manque <strong>de</strong> travail. Audébut ça repose mais quand il n’y a pas<strong>de</strong> travail pendant plusieurs heures ça fait<strong>de</strong>s tensions entre travailleurs. Le métier ensous-traitance est polyvalent, responsable.Je change <strong>de</strong> travail, on a confiance en moi.En tant que cariste j’avais <strong>de</strong>s contacts avecles gens du milieu ordinaire, maintenant c’estmoins pesant je suis plus moi. Finalement jeme sens mieux. J’ai pu faire <strong>de</strong>s choix et jeles referais si… Ici à l’ESAT je suis entourépar <strong>de</strong>s professionnels compétents”.Daniel, ou le besoin <strong>de</strong> reconnaissance.Nous finissons par le double atelierCartonnage-MenuiserieHenri."Le travail présente du bien et du moinsbien”. Il nous exprime l’impression d’avoiracquis différents métiers mais pas celui dontil rêvait, à savoir, l’horticulture.Henri est conscient que le travail en ESATest plus facile que d<strong>ans</strong> le milieu ordinaire.Il “aime travailler <strong>de</strong> ses mains pour vivre etavoir un salaire”. Sa préférence va au montage<strong>de</strong> A à Z <strong>de</strong>s caves à vin, en commençantpar le débit <strong>de</strong>s planches nécessaires,et en finissant par leur assemblage. “Jesuis presque maniaque, si je vois un défautsur une planche, je la remplace. On me ditque j’ai <strong>de</strong> l’or d<strong>ans</strong> les mains”. Même siHenri ne se définit pas comme menuisier, lestâches les plus compliqués lui sont presquetoujours confiées.Malgré <strong>de</strong> bonnes capacités professionnelles,Henri nous dit qu’il n’a pas beaucoup<strong>de</strong> contacts avec les autres ouvriers.Henri, ou la qualité d’un travail bien fait.Notre itinéraire à travers l’ESAT Bellevuenous a permis <strong>de</strong> faire un certain nombre<strong>de</strong> rencontres. Chacune d’elles nous a donnéun éclairage particulier et différent sur unparcours <strong>de</strong> vie professionnelle.Ce qui ressort <strong>de</strong> ces témoignages, estl’importance du travail en ESAT pour lesusagers, comme un travail à part entièreet la satisfaction d’un “bien être” d<strong>ans</strong> unenvironnement sécurisant.Merci à toutes les personnes qui ont donnématière à écrire cet article.n Armelle Patin,coordinatrice <strong>de</strong> l’ESAT Bellevue.En collaboration avec Etienne Bickert.32 33


VIE <strong>de</strong>s ÉTABLISSEMENTS Le Bulletin n°221 n°216 // 2Avril e trimestre - Juin 2009 2010 Le Bulletin n°221 / 2 e trimestre 2010VIE <strong>de</strong>s ÉTABLISSEMENTS> > INNOVATIONImplantation <strong>de</strong> l'ESAT Jacques CHAVENTsur un nouveau siteSitué jusque-là d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s locaux assez vétustes, et d<strong>ans</strong> l'impossibilité <strong>de</strong> s'étendre sur le site <strong>de</strong> Vénissieux,L'ESAT Jacques CHAVENT s'est implanté, <strong>de</strong>puis juin 2010, d<strong>ans</strong> la nouvelle ZI Lyon Sud Est (côté Lyon 7 e ).C'est une <strong>de</strong>s plus gran<strong>de</strong>s zones d'activité <strong>de</strong> l'agglomération lyonnaise. Sa situation géographique en faitun lieu accessible par TCL, à une proximité immédiate <strong>de</strong>s grands axes routiers et ferroviaires.Le déménagement, une occasion d'innoverd<strong>ans</strong> la création d'un restaurant et d'unecafétéria grand public.Entretiens avec l'équipe d'encadrement,Bruno Dandoy, directeur, Pascal Angilbert,chef <strong>de</strong> production et Thierry, moniteur.Comment est née cette idée<strong>de</strong> restaurant-cafétéria ?Bruno Dandoy : En 1978, l'IMPro CHAVENTa été l'un <strong>de</strong>s premiers à ouvrir une sectionCAT ; puis ce <strong>de</strong>rnier est <strong>de</strong>venu une entité àpart entière. Ses activités concernaient déjàle conditionnement et la sous-traitance.Nous réalisons encore aujourd'hui duconditionnement (pharmaceutique et alimentaire),du nettoyage <strong>de</strong> kit <strong>de</strong> fontainesà eau, du montage mécanique (assemblage),du montage <strong>de</strong> cartonnages.Or, la sous-traitance industrielle est enperte <strong>de</strong> vitesse du fait <strong>de</strong> la conjonctureéconomique : il y a <strong>de</strong> moins en moins <strong>de</strong>marchés sur place ou à proximité.Donc, nous avons engagé, comme tous lesESAT, une réflexion pour trouver <strong>de</strong>s activitésautour du service : nous avons alorsdéveloppé l'activité espaces verts.Le déménagement <strong>de</strong> l'ESAT d<strong>ans</strong> la zoneindustrielle Lyon Sud Est a été l'élément déclencheur<strong>de</strong> ce projet restaurant- cafétéria.Le besoin étant i<strong>de</strong>ntifié, quelles ont étéles démarches ?Bruno Dandoy : l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> marché a montrél'efficience <strong>de</strong> cette activité. Il a fallu alorstravailler au schéma que nous voulions luidonner, sur le plan <strong>de</strong> la gestion en mêmetemps que sur celui <strong>de</strong> la mise en activité<strong>de</strong>s ouvriers <strong>de</strong> l'ESAT.Nous avions l'exemple réussi <strong>de</strong> la cuisinecentrale <strong>de</strong> l'ESAT La Courbaisse qui livre<strong>de</strong>s repas à différents établissements <strong>de</strong>l'<strong>ADAPEI</strong>, à <strong>de</strong>s maisons <strong>de</strong> retraite et <strong>de</strong>sentreprises…Cette cuisine est gérée par la SODEXO. Lesouvriers <strong>de</strong> La Courbaisse qui y travaillentsont “mis à disposition".Nous recherchions donc un concept quipermette à l'ESAT <strong>de</strong> gérer en direct le futurlieu <strong>de</strong> restauration,Il nous semblait important également d'associerles ouvriers à cette nouvelle activité,d'en faire <strong>de</strong>s protagonistes.Cependant, nous souhaitions mettre en placeautre chose qu'un restaurant d'entreprise ouune cantine.Nous avons alors pensé à un lieu où lesouvriers produiraient les repas pour l'ESATet pour le public cible <strong>de</strong> la zone industrielle,sous la responsabilité <strong>de</strong> moniteurs et <strong>de</strong>chef <strong>de</strong> production, comme d<strong>ans</strong> tous lesateliers. L'innovation ? Une cafétéria surle principe <strong>de</strong>s îlots et un restaurant d'unecapacité <strong>de</strong> 32 couverts, d<strong>ans</strong> lesquels lesouvriers sont cuisiniers ou serveurs.Cette configuration nous permettait <strong>de</strong>répondre à plusieurs objectifs <strong>de</strong> l'ESAT :- développer l'activité <strong>de</strong> service ;- trouver <strong>de</strong>s ressources supplémentaires etcontinuer à proposer <strong>de</strong>s ateliers moinsrentables ;- développer chez les ouvriers <strong>de</strong> nouvellescompétences, <strong>de</strong> nouvelles perspectivesd'emploi ;- être ouvert sur le milieu ordinaire ;- et par là, faire connaître et reconnaîtrel'expertise <strong>de</strong>s ouvriers.Il fallait cependant s'entourer d'un encadrementavec une forte assise métier et, biensûr, d'ouvriers formés ou souhaitant l'être.L'<strong>ADAPEI</strong> a été séduite par ce projet et nousa donné le feu vert.En novembre 2008, nous avons recrutéPascal Angilbert au poste <strong>de</strong> chef <strong>de</strong> production.Cuisinier <strong>de</strong> formation, il avait étégérant <strong>de</strong> cuisine centrale.Sa première mission a consisté à prospecterles entreprise alentour, à définir les prestationset le matériel à acheter.Le projet, présenté à l'ensemble <strong>de</strong>s ouvriers,a suscité <strong>de</strong>ux, puis quatre, puis cinqadhésions. Pascal Angilbert reconnaît quele rythme était assez chargé pour eux : lematin, il les formait à la technique, durant leservice, et l'après midi, à la théorie (hygiène<strong>de</strong> base, HACCP).Petit à petit, l'équipe s'est agrandie : certainsjeunes d'IMPRO et d'ITEP, venus en stage,sont restés.En janvier 2010, Thierry Tastevin a étéembauché en tant que moniteur ; lui aussiest cuisinier <strong>de</strong> formation, il a même étéaubergiste. Il a mis alors tout son savoirfaireà les former sur chacun <strong>de</strong>s postes afin<strong>de</strong> les positionner par rapport à leurs envies,leurs appréhensions et leurs compétences.Certains en ont acquis une polyvalence trèsprobante".Justement, quel est le partenariat avecla SODEXO sur une telle prestation ?Pascal Angilbert : La SODEXO assure l'assistancetechnique <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s via unlogiciel <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> production. Pour fairesimple, elle propose <strong>de</strong>s cycles <strong>de</strong> menus.À chacun <strong>de</strong>s plats correspond une fichetechnique qui indique le coût <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées,leur composition et le grammage nécessaire ;cette fiche technique est fournie avec uneÀ J- 5 avant l'installation complètesur le nouveau site : Rencontreavec l'équipe du restaurant l'InstantNous nous sommes rendus sur le site, <strong>de</strong>uxjours avant le début du déménagement,afin d'y rencontrer l'équipe du restaurantqui vient sur place découvrir le nouveaumatériel.Nous croisons un groupe d'ouvriers que leuréducateur <strong>de</strong> soutien, Castor CID, a accompagnépour qu'ils refassent encore une foisle trajet en TCL.Plus loin, un autre groupe passe, chacuntenant une tasse <strong>de</strong> café à la main ; nouspercevons leur discussion à propos du goûtet du prix, ils sont venus voir où en étaitleur nouvel ESAT.Il faut dire que les ouvriers sont fiers.Certains sont allés voir le directeur, BrunoDandoy, pour lui dire à quel point ils trouventque “c'est beau ! C'est lumineux… ", ettrès simplement lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r : “c'est pournous que vous avez fait ça ?"Nous nous approchons <strong>de</strong> la cafétéria oùmercuriale fournisseur (sorte <strong>de</strong> catalogue<strong>de</strong> référencement). L'ESAT vali<strong>de</strong> ou non leschoix proposés.Ce partenariat sur la gestion <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>snous soulage beaucoup. Du coup, noussommes plus concentrés sur notre cœur <strong>de</strong>métier, les ouvriers.L'ESAT s'est positionné sur une gamme <strong>de</strong>menus intermédiaire, qui est d'excellentequalité. Amener à un bon niveau <strong>de</strong> prestationfait progresser les ouvriers ; ils ont unposte à part entière. Nous sommes exigeantsavec eux et ils savent que, <strong>de</strong>rrière, noussommes là. Ça les rend heureux, volontaireset fiers !Bruno Dandoy rajoute que “le plus dur est<strong>de</strong> faire passer les ouvriers d'un rôle passifà un rôle actif, pourtant, c'est leur donnerdavantage la responsabilité d'agir, d'où, parexemple, la mise en place <strong>de</strong> délégués d'atelierélus par leurs pairs qui se réunissentavec la direction. Nous cherchons à sortirdu rôle <strong>de</strong> donneur d'ordres pour parvenir àun véritable accompagnement. Aujourd'hui,nous essayons <strong>de</strong> leur faire émettre <strong>de</strong>s envies<strong>de</strong> formation pour qu'ils soient acteurs<strong>de</strong> leur projet."Avez-vous envisagé la démarche <strong>de</strong> la Validation<strong>de</strong>s Acquis <strong>de</strong> l'Expérience (VAE) ?“C'est encore difficile car la gran<strong>de</strong> majorité<strong>de</strong>s 153 ouvriers du site présentent unedéficience intellectuelle moyenne à lour<strong>de</strong>.l'équipe restauration est au complet. Lesouvriers entourent Thierry qui leur montrele nouveau matériel enfin installé. Chacunessaie, touche, discute, teste.Amel s'imagine déjà face aux clients, <strong>de</strong>rrièrele pôle express qui s'appellera “l'Instantané"; elle sera également en charge duravitaillement du “salad bar " et du "<strong>de</strong>ssertbar". Elle se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si les parois <strong>de</strong>s vitresne la cacheront pas trop. Benoit, très fier,se laisse enfin photographier <strong>de</strong>vant larôtissoire : il est d<strong>ans</strong> son élément. Audreysera à la préparation et au conditionnement<strong>de</strong>s fromages ; elle qui a l'habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> lamise en place et qui sert si bien les cafés,aura également pour mission <strong>de</strong> veiller aubon déroulement du repas <strong>de</strong>s salariés et <strong>de</strong>souvriers, <strong>de</strong> distribuer les dosettes <strong>de</strong> café etsurtout <strong>de</strong> vérifier si la nouvelle machine estcorrectement utilisée. Lorsque nous revenonsvers le groupe, la discussion bat son pleinsur les horaires <strong>de</strong> bus : “6h39 et 16h16 !C'est pas le top !" lance Chrystelle. Thierryla rassure : “la zone industrielle est enIl y a un gros travail <strong>de</strong> formation et <strong>de</strong>dynamique à mettre en œuvre pour leurpermettre d'entrer d<strong>ans</strong> une démarche <strong>de</strong>qualification. Cela dit, nous sommes déjàd<strong>ans</strong> la réflexion pour que certains s'engagentd<strong>ans</strong> une démarche <strong>de</strong> Reconnaissance<strong>de</strong>s Savoirs Faire Professionnels (RSFP).Nous misons beaucoup sur notre projet <strong>de</strong>centre <strong>de</strong> formation.La double mission <strong>de</strong>s ESAT est respectée,l'excellence du médico-social entraine l'excellence<strong>de</strong> la production. L'ESAT est un <strong>de</strong>s<strong>de</strong>rniers remparts où l'humain est au cœur<strong>de</strong>s priorités.Certes, nous sommes une entreprise, maisune <strong>de</strong> celles qui voient leur réussite d<strong>ans</strong>une association humaine."n Christine BELLOT-CHAMPIGNONAdministrateur.ESAT J. CHAVENT Cafétéria« MY-YOUR INSTANT »Parc TechSud /Rue St Jean-<strong>de</strong>-Dieu69007 LyonTél. : 04 72 70 05 78Fax : 04 72 76 27 75construction mais le directeur a déjà négociéavec les TCL et la mairie pour accroître lafréquence <strong>de</strong> passage.”Chrystelle renchérit en <strong>de</strong>mandant uneestra<strong>de</strong> car elle est trop petite pour sonposte. Son moniteur lui répond qu'il “fautfaire un essai en vrai, tu vas faire glisserles plats, tu verras". Cela fait beaucouprire Yvan, Emilie et Talan. “Ils ne sont pasangoissés, ils savent ce qu'il y a à faire,ce qu'ils vont faire, explique Thierry. Ilssont déjà venus <strong>de</strong>ux à trois fois maisc'est la première fois qu'il y a le nouveaumatériel et puis je serai le papillon c'està-direpartout ! Ils sont tous prêts, maisattention au changement <strong>de</strong> rythme !”L'équipe du matin (Chrystelle, Christophe,Virginie, Yvan et Talan) répon<strong>de</strong>nt enécho : “Ouais, ça y est !"Avant <strong>de</strong> partir, tous réclament en riantd'avoir un exemplaire du Bulletin où l'onparlera d'eux et sont d'accord pour unenouvelle visite, une fois que l'ouverture augrand public sera effective !34 35


ACTION ASSOCIATIVE Le Bulletin n°221 / 2 e trimestre 2010CARNET Le Bulletin n°221 / 2 e trimestre 2010NaissancesFévrier 2010Marie-Paule Pignolet (Éducatrice à Corne à Vent)a adopté <strong>de</strong>ux petits garçons, Alexis et Dimitri.DécèsLe 3 janvier 2010Décès d’Yves Vidal, époux d’Eliane Vidal,standardiste au siège <strong>de</strong> l’<strong>ADAPEI</strong> du Rhône.Le 5 avril 2010Décès d’Olivier Robert, frère d’Anne Sophie,rési<strong>de</strong>nte au Foyer le Verger.Le 12 avril 2010Décès d’Emile Raine, père <strong>de</strong> Pierre Raine,rési<strong>de</strong>nt au Foyer Jodard et ouvrier à l’ESATBellevue.Le 31 mai 2010Décès <strong>de</strong> Philippe Michel, rési<strong>de</strong>nt à l’ESATLouis Jaffrin.Le 23 juin 2010Décès <strong>de</strong> Annie Fromentin, rési<strong>de</strong>nte à la MASPaul Mercier.Adresses utiles· UNAPEITél. 01 44 85 <strong>50</strong> <strong>50</strong>· URAPEI Rhône-AlpesTél. 04 72 76 08 81· <strong>ADAPEI</strong>Ain ...................Tél. 04 74 23 47 11Ardèche...........Tél. 04 75 33 05 57Drôme .............Tél. 04 75 82 13 82Isère.................Tél. 04 76 46 39 66Loire.................Tél. 04 77 34 34 34Rhône...............Tél. 04 72 76 08 88Savoie..............Tél. 04 79 71 95 07Haute-Savoie .. Tél. 04 <strong>50</strong> 46 55 69Associations affiliéeset conventionnéesavec l’<strong>ADAPEI</strong> du Rhône· ATMP (Association Tutélaire<strong>de</strong>s Majeurs Protégés)Tél. 04 72 69 25 25· Association GEIST TRISOMIE 21Tél. 04 78 30 69 91· Association du Sud-Est lyonnais(Givors-Mornant)Annie LaurentTél. 04 72 24 38 63· AGIHB(Secteur Thizy-Amplepuis)Michel VerdierTél. 04 77 23 07 71· Association <strong>de</strong>s Montsdu LyonnaisO<strong>de</strong>tte Rivoire Tél. 04 74 70 05 43· Sésame Autisme Rhône-AlpesDominique Franc 16, rue Pizay - Lyon 1 erTél. 04 72 98 31 81contact@sesame-autisme-ra.com· Association SOLEILMarie-Pierre Eeses Tél. 04 78 05 49 02· Associations À DEUX MAINSJean-Clau<strong>de</strong> Rivard 111, rue du commandant Charcot 69110 St Foy Les LyonTél. 06 21 02 28 54Partenaires<strong>de</strong> l’<strong>ADAPEI</strong> du Rhône· Association ALOVA(Loisirs et Vacances Adaptés) :317, rue Garibaldi 69007 LYONTél. 04 72 76 08 88· Association AUTISME Rhône-Ainwww.autisme-rhone-ain.org2, rue du 8 mai 1945 68000 Saint-PriestTél. 04 78 21 37 58· Association MAIN TENIR(Gar<strong>de</strong> à domicile)www.maintenir.asso.frTél. 04 78 58 05 68Partenaires<strong>de</strong> l’<strong>ADAPEI</strong> du Rhône· Maison Départementale<strong>de</strong>s Personnes Handicapéesdu Rhône (MDPH)27, rue <strong>de</strong> la Part Dieu 69003 Lyon Tél. 0 800 869 869 (N°vert)· Maison du Rhône (MDR)www.rhone.fr· Direction Départementale<strong>de</strong>s Affaires Sanitaireset Sociales :Tél. 04 72 61 39 11· Hôpital du VinatierTél. 04 37 91 55 55· Hôpital Saint-Jean-<strong>de</strong>-DieuTél. 04 37 90 10 10· Hôpital Saint-Cyr-au-Mont-d’OrTél. 04 72 42 19 19ABONNEZ-VOUS AU BULLETIN15 € par anBulletin d’abonnement 2010à compléter et à retourner avec votre réglement sous enveloppe affranchie à l'adresse suivante :<strong>ADAPEI</strong> du Rhône75, Cours Albert ThomasCS 33 95169 447 LYON Ce<strong>de</strong>x 03NOM................................................................PRÉNOM..........................................................ADRESSE COMPLÈTE...................................... ................................................................................................................................................Je vous règle la somme <strong>de</strong> : ..........................................(Par chèque à l'ordre <strong>de</strong> l'<strong>ADAPEI</strong> du Rhône)Date :Signature :36 37

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