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Ouvrir - Carrefour des Gestions Locales de l'Eau

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Atelier 27 – jeudi 24 janvier, 11h30Retour d’expérience sur la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> tourbières Espaces NaturelsSensibles du département d’Ille-et-VilaineINTERVENANTSAnimation : Henri RAULT, Conseiller général en charge <strong><strong>de</strong>s</strong> espaces naturels,Conseil général d'Ille-et-VilaineLaurène ALLEAUME, Chargée d'étu<strong><strong>de</strong>s</strong> ENS, Conseil général d'Ille-et-VilaineBernard CLÉMENT, Expert écologueMichel DANAIS, Ecologue, Bureau d'étu<strong><strong>de</strong>s</strong> Ouest'AmEmmanuelle NOGUES, Chargée d'étu<strong><strong>de</strong>s</strong> ENS, Conseil général d'Ille-et-VilaineBernard CLEMENT, Expert écologueDepuis plus <strong>de</strong> 35 ans, le département <strong>de</strong> l’île et Vilaine est engagé dans une politique <strong>de</strong>conservation <strong>de</strong> ses Espaces Naturels Sensibles (ENS). Aujourd’hui, ils sont au nombre<strong>de</strong> 106, soit 2 800 hectares, l’objectif étant d’atteindre les 3 000 en 2020. Les tourbièressont considérées comme <strong><strong>de</strong>s</strong> ENS, et font l’objet <strong>de</strong> nombreux suivis et travaux du génieécologique. C’est d’ailleurs le cas <strong>de</strong> 3 tourbières à Paimpont : à Lambrun, au Pâtis vertet <strong>de</strong> l’abbaye.B. Clément s’est particulièrement intéressé à la tourbière <strong>de</strong> Lan<strong>de</strong>marais, à Parigné aunord <strong>de</strong> Fougères, <strong>de</strong>puis les années 80. Son étu<strong>de</strong> scientifique a mis en évi<strong>de</strong>nce unsystème écologique en difficulté du fait <strong>de</strong> nombreuses perturbations <strong>de</strong>puis les années1930 et d’une exploitation en 1967. Il a donc été décidé <strong>de</strong> restaurer cette tourbière avecpour objectif d’atteindre un état <strong>de</strong> référence proche <strong>de</strong> l’initial et notamment <strong>de</strong>préserver les espèces cibles comme la Canneberge tout en restaurant le systèmehydrologique. Entre 1967 et 1990, <strong><strong>de</strong>s</strong> travaux ont permis <strong>de</strong> réhabiliter le milieu,comme par exemple <strong><strong>de</strong>s</strong> végétalisations, du drainage (création <strong>de</strong> fossés), dudéboisement, et défrichement <strong>de</strong> lentilles tourbeuses ayant peu à peu colonisé etasphyxié le milieu et empêché tout développement d’autres espèces.Un suivi écologique réalisé par l’Université <strong>de</strong> Rennes 1, sous la tutelle <strong>de</strong> B. Clément, apermis d’observer les conséquences <strong>de</strong> tous ces travaux <strong>de</strong> restauration <strong>de</strong> la tourbière.Le bilan fut d’ailleurs très positif. Des communautés <strong>de</strong> Sphaignes se sont réinstallées etont pu se développer. Désormais, elles occupent en effet plusieurs hectares contreseulement 1 ou 2 m² en 1985. De nouvelles espèces ont été découvertes et <strong>de</strong> nouvellespopulations d’animaux ou végétaux ont pu être restaurées. Les travaux ont égalementpermis une ré-humectation <strong>de</strong> la tourbière.Les travaux <strong>de</strong> génie écologique et les suivis réalisés par B. Clément et ses collègues surplusieurs tourbières ont permis d’aboutir à <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats positifs en matière <strong>de</strong>réhabilitation et réimplantation <strong><strong>de</strong>s</strong> espèces initialement présentes. La sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> cesmilieux reste d’ailleurs un enjeu prépondérant pour le département d’Ille-et-Vilaine.


Michel Danais, écologue, bureau d’étu<strong>de</strong> Ouest’AmEmmanuelle Nogues et Laurène Alleaume ont présenté les tourbières <strong>de</strong> l’Abbaye et duPatis Vert, situées dans la forêt <strong>de</strong> Paimpont (35), puis la tourbière <strong><strong>de</strong>s</strong> Petits Prés àEbrée également sur la commune <strong>de</strong> Paimpont. Ces zones sont <strong><strong>de</strong>s</strong> ZNIEFF <strong>de</strong> type II etsont classées Natura 2000. Ces sites ont fait l’objet d’une politique <strong>de</strong> gestion afind’entretenir le milieu.Michel Danais résume l’étu<strong>de</strong> hydrologique par Ouest’Am et Géo Armor qui a été réaliséesur ces <strong>de</strong>ux tourbières. D’après lui, elles sont, en apparence, très différentes du point <strong>de</strong>vue hydrologique, mais on constate cependant une spécificité commune aux <strong>de</strong>ux : lemilieu forestier qui a un rôle <strong>de</strong> tampon. De plus, la présence en aval <strong>de</strong> l’étang <strong>de</strong>Paimpont constitue une ligne <strong>de</strong> base hydrologique pour les parties les plus proches.L’étu<strong>de</strong> se base sur plusieurs aspects : la pédologie, la piézométrie (niveaux d’eau dansle sol), l’hydrologie (circulation <strong><strong>de</strong>s</strong> eaux dans le sol) et la qualité <strong><strong>de</strong>s</strong> eaux. Tout d’abord,le terrain est composé d’un substratum en grés armoricain (roche siliceuse) surmonté <strong>de</strong>tourbe d’épaisseur variable. L’eau circule dans la tourbe au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus du grès et laperméabilité est faible. Lorsqu’on observe la tourbière du Patis Vert, il semblerait qu’ellerejette plus d’eau qu’elle en absorbe. Les ruissellements ne sont pas suffisants pourirriguer la tourbière, il y a donc un apport <strong>de</strong> nappe. Les piézomètres montrent <strong><strong>de</strong>s</strong>variations reflétant un circuit préférentiel et une certaine compartimentation. Dans le cas<strong>de</strong> la tourbière <strong>de</strong> l’Abbaye, les piézomètres sont stables : il y a un stockage <strong>de</strong> l’eauimportant, peu <strong>de</strong> renouvellement et un seul exutoire au Nord. En revanche au niveau <strong>de</strong>la tourbière du Patis Vert, une partie <strong><strong>de</strong>s</strong> piézomètres reflète un renouvellement d’eauplus important par une alimentation sous-jacente qui pourrait s’expliquer par la présenced’une fissure dans le grès du substratum. Concernant la qualité <strong><strong>de</strong>s</strong> eaux, on retrouveune bonne corrélation avec les constatations précé<strong>de</strong>ntes, en effet la tourbière du PatisVert est plus oxygénée que celle <strong>de</strong> l’Abbaye. On constate également que le milieuforestier permet une bonne qualité <strong><strong>de</strong>s</strong> eaux.D’après Michel Danais, le contexte <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est plus serré étant donnée la petitesuperficie du site. La tourbière est traversée à l’ouest et longée à l’est par <strong><strong>de</strong>s</strong>ruissellements, mais ceux-ci n’alimentent pas le centre <strong>de</strong> la tourbière, il est alimenté parune nappe. En ce qui concerne la qualité <strong><strong>de</strong>s</strong> eaux, elle est globalement bonne, hormisquelques points où la teneur en ammonium et en phosphore est élevée et l’oxygénationfaible. L’épaisseur <strong>de</strong> tourbe est très hétérogène (plus gran<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur au centre) etelle est à prendre en compte dans l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> piézomètres. La répartition <strong><strong>de</strong>s</strong> habitats estégalement très hétérogène (milieux aci<strong><strong>de</strong>s</strong>, neutres voir alcalins). Du côté nord-ouest il ya <strong><strong>de</strong>s</strong> apports d’azote et <strong>de</strong> phosphore qui peuvent faire évoluer le milieu mais pasforcément en faveur <strong><strong>de</strong>s</strong> espèces désirées. Ces paramètres mettent en évi<strong>de</strong>nces <strong><strong>de</strong>s</strong>variations <strong>de</strong> niveaux d’eaux qui révèlent plusieurs parties dans la tourbière : au nordouest<strong><strong>de</strong>s</strong> eaux riches en nutriments avec une épaisseur <strong>de</strong> tourbe faible et unevégétation <strong>de</strong> type alcalin, eutrophe, et au centre une zone plus aci<strong>de</strong>, pauvre ennutriment, saturée en eau avec une végétation <strong>de</strong> milieu oligotrophe. Les piézomètresont une pente forte (tourbière <strong>de</strong> pente).


Emmanuelle NOGUES, chargée d’étu<strong>de</strong> ENS, Conseil général d’Ille-et-VilaineE. Nogues a travaillé sur la tourbière <strong>de</strong> Lan<strong>de</strong>marais, ouverte au public. Plusieurstravaux ont été réalisés :• 1989-1990 : l’ENS a effectué un travail <strong>de</strong> défrichement <strong><strong>de</strong>s</strong> lentilles. En 1990,l’arrachage s’est fait entièrement à la main.• 1991-1992 : les travaux menés durant ces <strong>de</strong>ux années ont permis <strong>de</strong> faireréapparaitre les conditions d’humectation.• 1992 : La régie a réalisé <strong><strong>de</strong>s</strong> constructions afin <strong>de</strong> permettre l’aménagement dusite et <strong>de</strong> créer <strong><strong>de</strong>s</strong> zones <strong>de</strong> promena<strong>de</strong>.E. Nogues a également présenté la tourbière <strong>de</strong> Petit Près à Erbrée. C’est une petitetourbière <strong>de</strong> pente alimentée par ruissellement, <strong>de</strong> seulement un hectare.En 2000, la tourbière a été achetée par SBAFER (Société Bretonne Aménagement Foncieret Etablissement Rural) et en 2009, une convention a été établie avec le conseil générald’Ille-et-Vilaine.L’habitat est constitué <strong>de</strong> 7110 tourbières hautes actives, d’environ 8000 tourbièresalcaline à linaigrette à feuille large. On y trouve également <strong><strong>de</strong>s</strong> trèfles d’eau, <strong><strong>de</strong>s</strong>hellébores et bien d’autres espèces végétales.Cette tourbière est gérée en régie.On peut noter plusieurs évolutions au niveau <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> cette zone tourbière cesvingt <strong>de</strong>rnières années :• 1996 à 2000 : l’espace <strong>de</strong> la tourbière servait <strong>de</strong> pâturage pour les bovins. Cetteexploitation s’est dégradée car il <strong>de</strong>venait difficile <strong>de</strong> trouver <strong><strong>de</strong>s</strong> agriculteurs pourlaisser leurs bêtes sur ce type <strong>de</strong> terrain.• 2000 à 2007 : aucune action ne s’est déroulée. La zone a peu été entretenue.• 2008 à 2009 : durant ces <strong>de</strong>ux années, <strong><strong>de</strong>s</strong> actions <strong>de</strong> gestion telles que ledécapage <strong><strong>de</strong>s</strong> sols ont eu lieu. Ces différentes actions ont permis ledéveloppement <strong>de</strong> nombreux végétaux.Il y a néanmoins <strong><strong>de</strong>s</strong> limites comme le pâturage intensif. On n’obtient pas toujours ceque l’on veut et où on le veut, suivant les outils utilisés. Pendant plusieurs années, l’ENSa utilisé <strong><strong>de</strong>s</strong> chevaux afin qu’ils piétinent les zones, permettant le développement <strong>de</strong> laflore et <strong>de</strong> la faune. Cependant, cet outil n’est pas prévisible car les chevaux necouvraient pas toute la surface.Ces résumés ont été réalisés par les étudiants <strong>de</strong> l’Ecole <strong><strong>de</strong>s</strong> Métiers <strong>de</strong> l’Environnement <strong>de</strong> Bruz (RennesMétropole) en accord avec IDEAL Connaissances. Nous les remercions <strong>de</strong> leur implication.Contributeurs :Audrey LE DUIGOUSandra MARCQAnnabelle HERVIOU

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