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La politique linguistique en Suisse, terre d'accueil - NFP 56

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www.snf.chWildhainweg 3, case postale 8232, CH-3001 BerneService de presse et d'informationTél. +41 (0)31 308 22 22Fax +41 (0)31 308 22 65E-mail pri@snf.chBerne, le 17 février 2009Communiqué de presse<strong>La</strong> <strong>politique</strong> <strong>linguistique</strong> <strong>en</strong> <strong>Suisse</strong>, <strong>terre</strong> d’accueilToujours plus de personnes vivant et travaillant <strong>en</strong> <strong>Suisse</strong> necompr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas ou mal la langue locale. L’Etat est dès lors appelé àadapter sa <strong>politique</strong> <strong>linguistique</strong> <strong>en</strong> fonction de cette diversité, nonseulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>en</strong>courageant l’appr<strong>en</strong>tissage des langues nationalesmais aussi <strong>en</strong> int<strong>en</strong>sifiant ses prestations de traduction. Telle est laconclusion d’une étude juridique m<strong>en</strong>ée dans le cadre du Programm<strong>en</strong>ational de recherche <strong>en</strong> <strong>Suisse</strong> «Diversité des langues et compét<strong>en</strong>ces<strong>linguistique</strong>s <strong>en</strong> <strong>Suisse</strong>» (PNR <strong>56</strong>).Les connaissances <strong>linguistique</strong>s sont aujourd’hui considérées commela clé de l’intégration des personnes immigrées. <strong>La</strong> législation suissevoit dans les compét<strong>en</strong>ces <strong>linguistique</strong>s un critère toujours plusdéterminant de la <strong>politique</strong> des étrangers. Ainsi, la nouvelle loi sur lesétrangers permet aux autorités de conditionner l’attribution d’uneautorisation de séjour à la participation de la personne concernée àun cours <strong>linguistique</strong>. De même, l’autorisation d’établissem<strong>en</strong>t nesera désormais accordée que si le requérant dispose desconnaissances <strong>linguistique</strong>s suffisantes.Comme le démontr<strong>en</strong>t les juristes Alberto Achermann et Jörg Künzlidans leur étude m<strong>en</strong>ée dans le cadre du Programme national derecherche «Diversité des langues et compét<strong>en</strong>ces <strong>linguistique</strong>s <strong>en</strong><strong>Suisse</strong>» (PNR <strong>56</strong>), contraindre une personne à des cours <strong>linguistique</strong>speut cep<strong>en</strong>dant s’avérer incompatible avec les droits fondam<strong>en</strong>taux.En outre, les ressortissants d’Etats de l’Union europé<strong>en</strong>ne ne peuv<strong>en</strong>tpas être contraints à l’intégration, ce qui conduit à des inégalités


2/2juridiques <strong>en</strong>tre immigrants. Il serait dès lors indiqué de recourirdavantage à des incitations positives, par exemple <strong>en</strong> accélérant laprocédure d’autorisation d’établissem<strong>en</strong>t pour les personnesmaîtrisant une langue officielle.Une nouvelle <strong>politique</strong> <strong>linguistique</strong>Le système juridique suisse ne reconnaît aucun droit universel à latraduction. <strong>La</strong> Confédération et les cantons ne sont pas t<strong>en</strong>us decommuniquer avec la population dans une langue autre que leslangues officielles. S’il n’existe pas un droit universel à la traductionressortant des droits fondam<strong>en</strong>taux et des droits humains, il n’<strong>en</strong>reste pas moins qu’une communication efficace s’avère indisp<strong>en</strong>sabledans le secteur de l’éducation, de l’aide sociale et de la santé.Du point de vue de la légalité constitutionnelle, les personnesimmigrées dispos<strong>en</strong>t d’un droit à la traduction dans certains cas.C’est notamm<strong>en</strong>t le cas avant une interv<strong>en</strong>tion médicale ou lorsquel’Etat est t<strong>en</strong>u, pour la protection de la vie, de r<strong>en</strong>dre certainesinformations accessibles au plus grand nombre de personnespossible, notamm<strong>en</strong>t dans le cadre de la déclaration de produitsdangereux. Une <strong>politique</strong> <strong>linguistique</strong> anticipatrice ne devrait pas selimiter aux obligations prévues dans le cadre du droit des étrangersmais miser égalem<strong>en</strong>t sur des mesures plus ambitieuses <strong>en</strong> matièred’<strong>en</strong>couragem<strong>en</strong>t à l’appr<strong>en</strong>tissage des langues.L’anglais <strong>en</strong> tant que langue officielle partielle ?Au s<strong>en</strong>s du respect de l’égalité des chances, inscrite dans la nouvelleloi sur les étrangers, les chercheurs recommand<strong>en</strong>t aux acteurspublics de lever les obstacles <strong>linguistique</strong>s. Les hôpitaux devrai<strong>en</strong>tpar exemple faire appel à des traducteurs professionnels et proposerdes docum<strong>en</strong>tations dans différ<strong>en</strong>tes langues. Les <strong>en</strong>fants parlantune langue étrangère devrai<strong>en</strong>t pouvoir bénéficier d’un <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>forcé avant les processus d’ori<strong>en</strong>tation et de sélection scolaires.L’Etat devrait r<strong>en</strong>forcer l’appr<strong>en</strong>tissage de la langue officielle localedans le cadre de la garde extrafamiliale des <strong>en</strong>fants, dans les jardinsd’<strong>en</strong>fants ou <strong>en</strong>core par des mesures de souti<strong>en</strong> au niveau du lycée.Selon les auteurs, il convi<strong>en</strong>drait par ailleurs de s’interroger sur laplace de l’anglais <strong>en</strong> tant que langue officielle partielle, soit le fait quel’Etat communique davantage de façon ponctuelle <strong>en</strong> anglais. Unetelle pratique favoriserait le recrutem<strong>en</strong>t de professionnels étrangershautem<strong>en</strong>t qualifiés particulièrem<strong>en</strong>t convoités par l’économie. Defait, ces derniers ne vivant généralem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>Suisse</strong> que pour unepériode limitée, il est très difficile de les contraindre à l’appr<strong>en</strong>tissaged’une langue officielle. L’introduction de l’anglais comme langue


3/3officielle partielle permettrait aussi à la <strong>Suisse</strong> de se mettre <strong>en</strong>conformité avec la réalité juridique, nombre de secteursprofessionnels ori<strong>en</strong>tés internationalem<strong>en</strong>t étant dominés parl’anglais.Contact:Dr. Alberto AchermannAdvokatur / ConsultingLorrainestrasse 10CH-3013 BerneTél. +41 (0) 31 332 52 19Portable + 41 (0)79 310 86 34E-mail: alberto.achermann@bluewin.chLe rapport final « Zum Umgang mit d<strong>en</strong> neu<strong>en</strong>Sprachminderheit<strong>en</strong> » (<strong>en</strong> allemand) peut être téléchargé sur:http://www.snf.ch > F > Médias > Communiqués de presse.Programme national de recherche «Diversité des langues etcompét<strong>en</strong>ces <strong>linguistique</strong>s <strong>en</strong> <strong>Suisse</strong>» (PNR <strong>56</strong>)Le quadrilinguisme traditionnel de la <strong>Suisse</strong> a depuis longtemps faitplace à un multilinguisme. Cette réalité pose inévitablem<strong>en</strong>t diversproblèmes pour l’école et la société. D’un autre côté, le capital<strong>linguistique</strong> de la <strong>Suisse</strong> ouvre d’énormes chances car, aujourd’huiplus que jamais, l’internationalisation r<strong>en</strong>d les connaissances<strong>linguistique</strong>s indisp<strong>en</strong>sables. Pour l’heure, la diversité des languespratiquées pose de nouvelles questions vis-à-vis de l’école, de la<strong>politique</strong>, de l’économie, de la société mais aussi de chaque individu.Le PNR <strong>56</strong> mandaté par le Conseil fédéral explore et développe depuis2006 les bases permettant de conserver, d’<strong>en</strong>courager et de mettre àprofit la diversité <strong>linguistique</strong> <strong>en</strong> <strong>Suisse</strong>.http://www.pnr<strong>56</strong>.chLe texte de ce communiqué de presse peut être consulté sur la pageInternet du Fonds national suisse: http://www.snf.ch > médias >communiqués de presse

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