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z<br />
Les therapies du futur<br />
Nouvelles therapies, nouvelles strategies<br />
Avant même le décryptage complet<br />
du génome humain, réalisé en<br />
2003, les nouvelles connaissances<br />
sur l’ADN ont suscité un immense<br />
espoir : celui d’élaborer des<br />
traitements pour guérir des maladies<br />
incurables. Premières cibles :<br />
les maladies génétiques, qui sont<br />
directement causées par le<br />
dysfonctionnement d’un ou de<br />
plusieurs gènes. Mais l’enjeu est<br />
bien plus large. En effet, dans<br />
de nombreuses autres maladies,<br />
des anomalies dans l’ADN ont été<br />
mises en évidence. Ainsi,<br />
les cancers sont également visés<br />
par la recherche génétique.<br />
-<br />
Corriger un gène défectueux, greffer des cellules saines pour régénérer<br />
un organe malade… Avec l’aide des biotechnologies, cela paraît désormais<br />
possible. Mais la route est encore longue et semée d’embûches.<br />
Dès les années 1960, des<br />
chercheurs ont réfl échi au moyen<br />
d’agir directement sur certains<br />
gènes des malades. L’essor des<br />
biotechnologies, dans les années<br />
1970 et 1980, leur a fourni les<br />
outils nécessaires : il est désormais<br />
possible de produire de l’ADN de<br />
synthèse, c’est-à-dire de fabriquer,<br />
en laboratoire, certains gènes<br />
En observant la manière dont les gènes<br />
s’expriment, il est possible de détecter des<br />
maladies à un stade très précoce.<br />
L’essor des biotechnologies et les progrès de la génétique ouvrent la voie à des médicaments<br />
de nouvelle génération, de très haute technologie.<br />
et protéines indispensables au<br />
fonctionnement du corps humain.<br />
Les conditions d’une révolution<br />
médicale sont réunies. Mais<br />
la route est encore longue et semée<br />
d’embûches.<br />
Dans les années 1990,<br />
un immense effort est mené,<br />
notamment en France, pour mettre<br />
au point des thérapies géniques.<br />
Cette stratégie consiste à restaurer<br />
la fonction d’un gène défi cient<br />
en introduisant directement dans<br />
le génome des malades un gène<br />
sain, pour restaurer des fonctions<br />
défectueuses. L’idée paraît simple,<br />
mais elle se révèle très complexe<br />
à mettre en œuvre.<br />
En 1999, un premier essai<br />
<strong>fr</strong>uctueux est réalisé à l’Hôpital<br />
Necker, à Paris. La thérapie<br />
se montre effi cace pour <strong>soigner</strong><br />
des “enfants-bulle” – ainsi<br />
surnommés car leurs défenses<br />
-<br />
immunitaires ne fonctionnent pas,<br />
ce qui les oblige à vivre enfermés<br />
dans une bulle stérile pour éviter<br />
toute forme d’infection.<br />
Mais ce succès est bientôt terni<br />
par l’évolution de la santé<br />
de certains de ces enfants, qui<br />
souf<strong>fr</strong>ent de complications<br />
dramatiques. Beaucoup d’autres<br />
expériences de thérapie génique<br />
dans le monde ont également<br />
rencontré des diffi cultés<br />
considérables. Mais l’espoir<br />
de parvenir à des résultats plus<br />
concluants à l’avenir demeure.<br />
Depuis 1998 est apparue<br />
une autre approche extrêmement<br />
prometteuse : la thérapie cellulaire.<br />
De nombreuses maladies sont<br />
provoquées par la destruction<br />
de certains types de cellules.<br />
C’est le cas de quelques maladies<br />
cardio-vasculaires, de leucémies,<br />
ou encore de la maladie d’Alzheimer<br />
et celle de Parkinson. La thérapie<br />
cellulaire consiste à injecter dans l’organe<br />
abîmé des cellules saines qui, en se<br />
multipliant, pourraient restaurer sa fonction.<br />
Pour cela, on utilise des cellules souches,<br />
c’est-à-dire des cellules non spécialisées,<br />
capables de se transformer en n’importe quel<br />
type de cellule du corps : neurone, cellule<br />
cardiaque, du foie ou de la peau… Ces<br />
cellules se trouvent surtout dans l’embryon.<br />
En effet, au début de la vie, il n’y a qu’une<br />
seule seule cellule issue de l’ovule fécondé par un un<br />
spermatozoïde. Celle-ci se divise d’abord en<br />
cellules souches, souches, qui qui elles-mêmes engendrent engendrent<br />
peu à peu les milliards de cellules spécialisées<br />
qui composent le corps humain.<br />
Cependant, utiliser ces cellules embryonnaires<br />
– même pour <strong>soigner</strong> – fait débat : l’embryon<br />
est un être vivant, qui ne peut pas être traité traité<br />
comme un simple “matériau “matériau de construction”.<br />
Heureusement, des cellules souches<br />
se trouvent aussi dans dans certains endroits de<br />
l’organisme l’organisme adulte. Et une technique<br />
récente permet même même de reprogrammer<br />
des cellules adultes, spécialisées, en cellules<br />
souches, non spécialisées.<br />
Cette année, des chercheurs ont réussi<br />
à reconstituer, en partie, un muscle cardiaque cardiaque<br />
grâce à des cellules souches cultivées<br />
en laboratoire. Ainsi, la thérapie cellulaire<br />
pourra peut-être, dans le futur, représenter<br />
une alternative à la greffe d’un cœur cœur complet, complet,<br />
une opération lourde.<br />
Les thérapies thérapies génique et cellulaire n’en sont<br />
encore qu’à leurs balbutiements. Mais elles<br />
illustrent les les progrès considérables qu’on peut<br />
attendre d’une meilleure meilleure connaissance<br />
des des “briques du vivant” : cellules, ADN et<br />
protéines. La compréhension des mécanismes<br />
du vivant, qui s’améliore constamment, est<br />
en train de révolutionner la manière dont<br />
on détecte les maladies et dont on élabore<br />
les médicaments…<br />
u<br />
Genentech,<br />
membre du groupe <strong>Roche</strong> :<br />
le Google des biotechnologies<br />
En 1976, un biochimiste et un entrepreneur<br />
talentueux décident de s’associer pour fabriquer<br />
de nouveaux traitements grâce à des molécules<br />
génétiquement modifi ées. Ensemble, ils fondent<br />
Genentech, une start-up installée au sud<br />
de San Francisco. Ils parviennent à recréer en<br />
laboratoire des protéines vitales pour le corps humain.<br />
C’est notamment le cas de l’insuline, une hormone<br />
qui doit être administrée chaque jour aux personnes<br />
qui souf<strong>fr</strong>ent d’une forme de diabète, ou encore<br />
de l’hormone de croissance. La création de Genentech<br />
a ainsi marqué la naissance d’une nouvelle fi lière<br />
industrielle : les biotechnologies. Aujourd’hui,<br />
l’entreprise, qui fait partie du groupe pharmaceutique<br />
<strong>Roche</strong>, emploie plus de 10 000 personnes.<br />
Et Genentech partage avec ses voisins de la Silicon<br />
Valley, comme Google ou Apple, un esprit de liberté<br />
et de créativité qui lui permet<br />
de rivaliser sur le podium<br />
des entreprises les plus attractives<br />
au monde.