Emergence
1OHshB0
1OHshB0
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
N° 014 - Juin 2015<br />
afrique-france@wanadoo.fr - www.afrique-france.net<br />
<strong>Emergence</strong> :<br />
L’avenir de la Pisciculture au Cameroun<br />
1<br />
Coopération<br />
Développement<br />
Polémique<br />
Psycho test<br />
Le Pr. Jean Tabi Manga<br />
trace la voie d’une<br />
Francophonie économique<br />
Energie renouvelable en Afrique :<br />
le projet d’électrification durable<br />
de Jean Louis Borloo.<br />
L’émergence passe par<br />
une nouvelle gouvernance<br />
économique<br />
Evaluer notre engagement<br />
à travers l’histoire du petit<br />
colibri<br />
Association Afrique-France<br />
«Excellencia via nostra» - «L’Excellence est notre chemin»<br />
Economie et Culture<br />
Magazine<br />
N° 014 - Juin 2015
Comme un air d'Afrique en miniature, ramenée à Yaoundé en un vol plané au dessus de ces arpents de<br />
terre.Élevage :recherche scientique Mouton Soudanais,espaces multi sports, logement, équitation…Faire<br />
oeuvre d'école, L'arche de Noé dans la bible devait procurer les mêmes sensations. Crocodiles et pintades<br />
voisins de circonstance,bande joyeuse de perroquets à queue rouge et chevaux crinière au vent Eco Park<br />
est là pour donner à voir le Cameroun à mille et une facettes touristiques en une seule et même visite guidée.<br />
Le plaisir va bien au-delà de celui des yeux ici,dans la périphérie de Yaoundé la capitale camerounaise.<br />
Ce que Eco Park essaie de traduire remonte à il y a cinq ans: Le comice agropastoral d'Ebolowa.<br />
2<br />
<br />
Alimentation des poissons,balade à cheval, course de chevaux ,aires de jeux de plein air pour enfants et<br />
adultes, photo sur le site...<br />
Espèces acquises : oiseaux de la basse cours, oiseaux de la faune, oiseaux de la savane (ratites) mamifères de<br />
la faune, équidés, asins, ovins, caprins, reptiles, rongeurs,bac à crocodiles,Cages à oiseaux, Lazarets, chameaux, chevaux.<br />
Un Service de qualité, avec possibilté de confection de menus sur mesure, location des espaces pour organisation<br />
de manifestations en plein air.<br />
03 lacs aménagés et empoissonnés - 07 étangs dont 03 aménagés et empoissonnés<br />
de * Silures * Tilapias * Carpes * Kangas.<br />
<br />
Afrique, Zone CEMAC, Cameroun, Région<br />
du Centre, Département du MFOUNDI, Yaoundé<br />
capitale administrative, Arrondissement de Yaoundé<br />
IIIème AHALA II, dans la périphérie (lieu-dit Ezalla)<br />
08 hectares extensibles Terrain pentu, dans un<br />
environnement naturel, traversé par deux cours<br />
d’eau (Biyeme et Zalla) 70% de terre ferme 30%<br />
de zone marécageuse.<br />
BP: 121 Yaounadé-Cameroun Tél.: (237) 242 89 59 78 / 242 89 59 79E-mail: ecoparkyaounde@gmail.com ecoparkcameroun@gmail.com
Editorial<br />
Nicole CHAABAN - DUPUCH<br />
Présidente de l’AFEC<br />
L’avenir de la Pisciculture au Cameroun<br />
La pisciculture en Afrique et plus<br />
particulièrement au Cameroun est<br />
une technique d’introduction qui<br />
se situe vers les années 1948 et qui<br />
a connu des envolée et des déclins.<br />
La pisciculture a connu après un<br />
engouement certain pour cette activité<br />
de type familial et semi industriel une<br />
nette régression après les années 1960.<br />
Les causes vraisemblables de cette<br />
régression ont sans doute été dues à la<br />
dépendance des pisciculteurs privés visà-vis<br />
des stations d’alevinage de l’Etat,<br />
aux résultats discordants de production<br />
vu la méconnaissance des techniques et<br />
des espèces entre autres le Tilapia, à la<br />
superficie trop faible des étangs ruraux, et<br />
surtout à l’absence d’études économiques<br />
fiables.<br />
50 ans après qu’en est-il de la pisciculture<br />
et de son exploitation artisanale et<br />
industrielle ?<br />
C’est ce que l’AFEC a souhaité savoir en<br />
invitant Dr Taïga Ministre de l’élevage,<br />
de la Pêche et des Industries animales à<br />
présider en mars dernier, une conférencedébat<br />
sur le thème «Quelles piscicultures<br />
pour un Cameroun émergent ?».<br />
Cette conférence-débat de l’AFEC avait<br />
pour but faire communiquer l’Etat, les<br />
Experts des piscicultures, la société civile,<br />
les entreprises piscicoles etc.<br />
Ce dialogue entre les Experts de la<br />
pisciculture et les acteurs ou les futurs<br />
acteurs de la pisciculture a permis de<br />
faire naître un intérêt très important pour<br />
les nouvelles techniques hors sol de la<br />
pisciculture sur initiative du Ministre de<br />
l’Elevage, de la Pêche et des Industries<br />
animales (MINEPIA).<br />
Des échanges très techniques ont mis en<br />
évidence également dans les esprits de<br />
beaucoup d’invités de cette conférence<br />
que les échecs dans la pisciculture<br />
sont courants si l’on ne possède pas les<br />
techniques du « Savoir-Faire ».<br />
Certains ont fait des tentatives de<br />
pisciculture dans leur étang qui n’ont<br />
pas été à la hauteur de leur espoir de<br />
rendement, car ils n’avaient pas su<br />
comment résoudre les obstacles majeurs<br />
qu’ils avaient rencontrés pour assurer<br />
un développement artisanal ou semi<br />
industriel de la pisciculture.<br />
En effet, toute pièce d’eau existante ne<br />
convient pas necessairement pour la<br />
pisciculture, car celle-ci doit répondre à<br />
un certain nombre de critères qui souvent<br />
ont été ignorées.<br />
Par ailleurs, les facteurs économiques<br />
- souvent délaissés - sont importants<br />
à considérer lors du choix de la zone<br />
d’implantation d’une pisciculture. Car si la<br />
disponibilité des conditions biophysiques<br />
et de sites potentiels sont très favorables<br />
au développement de l’aquaculture à<br />
orientation commerciale, mais elles ne<br />
le sont que dans cinq des 10 régions du<br />
Cameroun.<br />
D’où l’exigence de trouver des nouvelles<br />
techniques qui sont proposées par le<br />
Ministère de l’Elevage, de la Pêche<br />
Maritime et des Industries animales pour<br />
faire de la pisciculture hors sol sur toute<br />
l’étendue du territoire.<br />
Dans le document du Gouvernement<br />
«Cameroun Vision 2035», il a été retenu<br />
la nécessité d’accélérer la croissance au<br />
moyen de l’intensification des activités<br />
agro pastorales et piscicoles et de passer<br />
à une structuration professionnelle.<br />
De ce fait, le développement de ce<br />
secteur piscicole est lié à une forte<br />
dynamique d’innovation piscicole, avec<br />
des changements techniques, sociaux et<br />
économiques assez radicaux.<br />
Au travers des échanges de cette<br />
conférence-débat, il a été ressenti une<br />
existence forte d’une volonté politique<br />
du Gouvernement de promouvoir<br />
l’aquaculture à orientation commerciale.<br />
Cette volonté s’exprime à travers une<br />
stratégie d’appuis aux pisciculteurs<br />
privés ainsi que la mise en place d’actions<br />
pilotes étatiques basée sur des méthodes<br />
génériques d’analyse des facteurs du<br />
développement de l’aquaculture pour<br />
une pérennité d’activité piscicole par<br />
les acteurs impliqués (producteurs,<br />
institutions régulatrices, provendiers,<br />
distributeurs, consommateurs)<br />
3<br />
Magazine<br />
Association Afrique-France<br />
Economie et Culture<br />
N° 014 - Juin 2015
4<br />
Sommaire<br />
03 .........<br />
05 .........<br />
06-07 ...<br />
08 .........<br />
09 .........<br />
10-11 ......<br />
13-20 ....<br />
21 ..........<br />
22 .........<br />
Editorial<br />
L’avenir de la Pisciculture au Cameroun<br />
AFEC Actu<br />
Nouvelles de l’Association<br />
AFEC Coopération<br />
Interview du Pr. Jean Tabi Manga<br />
AFEC Développement<br />
• Multi-nationalité et contribution des<br />
diasporas au développement des<br />
pays.<br />
• Le projet des énergies<br />
renouvelables de Jean-Louis Borloo<br />
AFEC Polémique<br />
Le prix de l’émergence ou pour une<br />
nouvelle gouvernance économique<br />
AFEC Economie<br />
Interview de Pascal Maccioni<br />
AFEC Dossier<br />
• Quelles piscicultures pour un<br />
Cameroun émergent ?<br />
• Etat des lieux de la pisciculture au<br />
Cameroun<br />
• Le poisson : des vertus indéniables<br />
pour une bonne santé<br />
• La politique de promotion de<br />
l’aquaculture au Cameroun<br />
• L’importation du Poisson au<br />
Cameroun<br />
AFEC Découverte<br />
Carnet de route …Henry Tazartès<br />
revient d’Abidjan<br />
AFEC Psycho<br />
Engagement et responsabilités<br />
L’AFEC en raccourci<br />
2006 fut l’année de l’implantation de l’association et de la<br />
consolidation de ses effectifs. Les actions menées l’ont été à<br />
la fois au niveau du bureau qu’à celui des commissions, et un<br />
accent particulier aura été mis sur l’organisation structurelle, la<br />
répartition des tâches et l’acquisition des réflexes de travail en<br />
commun. Des cadres de concertation et d’action collective ont<br />
également été mis en place.<br />
Nous sommes des cadres camerounais et français souhaitant<br />
promouvoir le renforcement des liens économiques et culturels<br />
entre l’Afrique et la France. Nous avons entrepris d’ (inter)agir<br />
collectivement pour le bénéfice des États représentés au sein de<br />
l’association Afrique France Économie Culture (AFEC).<br />
Opérateur de développement ambitieux, la branche<br />
camerounaise de l’AFEC entend développer une démarche<br />
de valeur pour disqualifier les préjugés et préventions, tout<br />
en valorisant et popularisant son credo, à savoir la recherche<br />
de l’excellence. Sa devise «l’excellence est notre chemin» vise<br />
à inciter chaque membre de l’AFEC à placer, à titre personnel<br />
comme dans l’action collective, l’excellence comme repère<br />
fondamental de sa réflexion et viatique pour la réalisation<br />
d’actions concrètes, bénéfiques et durables au service de la<br />
coopération bilatérale, à l’échelle institutionnelle, décentralisée<br />
ou associative.<br />
De manière synthétique, nos objectifs sont les suivants :<br />
• Le renforcement des aptitudes au développement par<br />
l’information et la formation ;<br />
• L’action pour une meilleure perception des relations<br />
d’amitié entre l’Afrique et la France. Même si elle est régie<br />
par la loi française de 1901, l’association a été autorisée à<br />
fonctionner au Cameroun par Arrêté MINATD du 18 janvier<br />
2006.<br />
Elle est organisée autour d’une assemblée générale, de 4<br />
commissions opérationnelles coiffées par un bureau exécutif.<br />
Bureau de l’AFEC<br />
Présidente GÉNÉRALE : Nicole Chaaban<br />
Vice Président : Roger Melingui<br />
PrésidentS de CommissionS<br />
Économie et finances : Roger Melingui<br />
Communications : Laurent-Charles Boyomo<br />
Santé : Dr Rose Ngono Abondo<br />
Culture : Pr. Jean Marie Bodo<br />
Trésorier : Irène Bloch<br />
ConseillerS : Francis Elandi - Serge Tankoua<br />
«L’Excellence est notre chemin»<br />
N°014<br />
Editeur :<br />
AFRIQUE-FRANCE DELEGATION DU<br />
CAMEROUN<br />
Economie et Culture.<br />
Association autorisée par arrêté<br />
MINATD du 18 janvier 2006<br />
Contacts :<br />
Tél. : +237 677 71 88 90<br />
+237 699 93 89 69<br />
Site web : www.afrique-france.net<br />
Directeur de Publication :<br />
Nicole CHAABAN DUPUCH<br />
Directeur de Publication délégué :<br />
Pr. Laurent Charles BOYOMO<br />
ASSALA<br />
Rédacteur-en-chef :<br />
Bertrand Didier BOUGHA<br />
Ont collaboré à ce numéro :<br />
Henry TAZARTES<br />
Serge TANKOUA<br />
Sophie MESSI<br />
Jean-Baptiste BANG NTEME<br />
Alexandra ONDOUA<br />
Relecture :<br />
Pr. Jean Marie BODO<br />
Textes / Photos :<br />
Droits réservés<br />
Edition :<br />
Cbm strategies (+237 22 23 26 58)<br />
Tirage :<br />
5000 exemplaires
AFEC Actu<br />
Six mois, c’est la période qui s’écoule entre deux parutions de la revue AFEC. Dans cet intervalle,<br />
l’association tient notamment des réunions mensuelles de son Bureau. Elle reçoit à cette occasion<br />
des invités et des nouveaux membres.<br />
Conférence-Débat<br />
Ces réunions du bureau<br />
sont également le cadre<br />
de préparation de nos<br />
activités phares à l’exemple<br />
des Conférences-débats du 31<br />
mars. Pendant ce semestre écoulé,<br />
l’AFEC sous la présidence de Mme<br />
Chaaban a multiplié des audiences<br />
avec Dr. Taïga Ministre de l’Elevage,<br />
de la Pêche et des Industries<br />
animales et des réunions avec ses<br />
collaborateurs désignés afin de<br />
convenir du contenu, des panélistes<br />
etc. Cette activité préparatoire avait<br />
en interne deux points focaux qui<br />
ont travaillé à affiner les sujets,<br />
aider les intervenants à améliorer<br />
leurs présentations, modérer la<br />
conférence-débat.<br />
Au-delà de la reconnaissance de la<br />
contribution de tous, Mme Rose<br />
Ngono Abondo et M. Tankoua Serge<br />
ont reçu des félicitations pour ce<br />
travail. Le Bureau a également<br />
exprimé sa gratitude à Mmes<br />
Léontine Ze Nguele, Danielle Hass,<br />
à Jean-Baptiste Mbang Nteme,<br />
Amos et bien d’autres qui sont des<br />
artisans de ce succès.<br />
« Les Soirées de l’AFEC »<br />
L’idée des « débats » internes<br />
de l’Association n’est pas<br />
nouvelle. Elle consiste en<br />
l’animation par un de nos<br />
membres ou un spécialiste identifié<br />
d’une conférence restreinte<br />
au domicile d’un des nôtres. Il<br />
s’agit en comparaison avec nos<br />
«grandes conférences publiques»<br />
de partage autour d’un sujet dont<br />
la compréhension commune peut<br />
nous nourrir intellectuellement. En<br />
ce début d’année 2015, alors que<br />
la discussion avait court depuis,<br />
il fallait baptiser et définir les<br />
contours d’organisation de cette<br />
activité. Ainsi, le 20 janvier, nous<br />
avons retenu l’appellation « Les<br />
Soirées de l’AFEC ».<br />
La première édition c’était le 29<br />
janvier 2015 autour du thème de<br />
« Monnaie et compétitivité de<br />
l’économie nationale ». Intervenant<br />
Spécialiste et membre de l’AFEC :<br />
Pr. Roger Tsafack. Nous reviendrons<br />
amplement sur ce sujet dans l’une<br />
de nos éditions.<br />
5<br />
Invités spéciaux… nouveaux membres<br />
Parmi nos invités, à nos rencontres<br />
mensuelles, nous avons apprécié le<br />
passage de Patrick Thomas Dr d’Etat<br />
és Sciences Economiques - Diplômé<br />
Sciences Po Paris - Consultant,<br />
Silvestre Noubissié Directeur de la<br />
Réglementation Minpostel, Dr Belal<br />
Directeur de la Pêche Maritime et<br />
Dr Pierre Meke Soung Conseiller<br />
N°1 Minepia. Nous avons également<br />
accueilli Fleur Assoumou étudiante<br />
à l’IRIC, Emmanuel Patrick Mfoula<br />
Nko’o Licencié en Droit Ngaoundéré<br />
et Opérateur économique. Pour<br />
l’instant, ceux qui sont venus et qui<br />
adhèrent il y’a Dr Ebode Sylvain,<br />
Norbert Belinga.<br />
Nomination<br />
Dr Rose Ngono a été nommée Responsable, au sein du Service Santé, de la Pharmacie du Centre Médico-<br />
Social de l’Université de Yaoundé I. La mission qui lui est confiée est de mettre à la disposition des plus de<br />
60 000 étudiants de cette Université, des médicaments essentiels de qualité pour la prise en charge de la<br />
maladie.<br />
Alexandra Ondoua-Ayong a été nommée le 1 er mai 2015 au poste de Représentante Afrique de la Chambre<br />
de commerce Américano-africaine de Houston, Etats-Unis (AACC). La mission de l’AACC est de promouvoir<br />
les échanges économiques entre les entreprises américaines et celles des autres pays.<br />
Magazine<br />
Association Afrique-France<br />
Economie et Culture<br />
N° 014 - Juin 2015
AFEC Coopération<br />
Pr. Jean Tabi Manga<br />
/ Interview<br />
Professeur des Universités, ancien Directeur Général de l’Education-<br />
Formation à l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (A.C.C.T.).<br />
Auteur de « Francophonie Lieu de mémoire, projet d’espoir. »<br />
6<br />
AFEC MAGAZINE (AM) : D’après<br />
vous, qu’est-ce que la Secrétaire<br />
Générale de l’OIF est venue faire au<br />
Cameroun ?<br />
Pr Jean Tabi Manga (Pr JTM) : Cette<br />
visite intervient après un important<br />
Sommet, celui de Dakar (xx au xx<br />
2015).<br />
Lors du 1 er Sommet de Dakar en<br />
1989, une rencontre de haut niveau<br />
dans le cadre de ce qui était alors<br />
l’Agence de Coopération Culturelle<br />
et Technique, les chefs d’Etats<br />
avaient érigé l’Education-Formation<br />
comme projet d’intervention<br />
prioritaire (…). Dakar 2014 était<br />
tout aussi stratégique parce que<br />
la Francophonie a fait son bilan du<br />
volet culturel, de son déploiement<br />
politique (Déclarations de Bamako<br />
et de St Boniface). Maintenant<br />
s’ouvre une ère, j’allais dire<br />
une autre modernité pour la<br />
Francophonie : comment bien<br />
s’ajuster à la mondialisation ? C’està-dire<br />
prendre à bras le corps les<br />
problèmes économiques Dakar<br />
2014 a donc donné une orientation<br />
vers un cap économique.<br />
Je peux donc dire qu’étant en<br />
possession de l’esprit du Sommet,<br />
la mission classique de Madame le<br />
SG est de chercher la lettre de la<br />
programmation économique. Pour<br />
cela elle consulte les chefs d’Etats<br />
dont la densité est réelle au sein du<br />
mouvement francophone.<br />
(AM) : Pourquoi ce nouveau cap est<br />
envisagé aujourd’hui ?<br />
(Pr JTM) : Le débat est sur la table<br />
depuis le Sommet de Hanoi en<br />
1997. A cette époque, le Vietnam<br />
avait souhaité que le Sommet<br />
qu’il accueillait ait une coloration<br />
économique il était soutenu dans<br />
cette trajectoire par certains chefs<br />
d’Etats Africains parmi lesquels<br />
Blaise Compaoré, Abdou Diouf et le<br />
président Paul Biya dont l’intérêt en<br />
ce qui concerne le développement<br />
économique est manifeste.<br />
Malheureusement, le débat<br />
institutionnel avait pris la place de<br />
l’orientation économique. Parce que<br />
souvenez-vous, on mettait en place<br />
l’Organisation Mondiale du Commerce<br />
(OMC) après le cycle de négociations<br />
de l’Uruguay (une approche différente<br />
en matière de Commerce international<br />
et surtout du sort réservé aux produits<br />
culturels), hors la Francophonie était<br />
dépourvue d’une voix politique.<br />
C’est la raison pour laquelle le<br />
Sommet de Hanoi avait pris une<br />
orientation extrêmement politique en<br />
retouchant substantiellement l’édifice<br />
institutionnel en créant notamment<br />
un Secrétariat Général de l’OIF.<br />
Aujourd’hui la mondialisation est<br />
en marche. Elle s’articule au niveau<br />
économique par la multiplicité<br />
d’actions qui engagent la Culture<br />
(industrie et économie culturelle)<br />
et la Francophonie se trouve<br />
donc interpellée au premier chef<br />
puisque sa mission originelle<br />
était le développement culturel.<br />
Deuxièmement, les Etats du Sud qui<br />
affichent maintenant une volonté<br />
d’<strong>Emergence</strong> économique pour<br />
être, dans les horizons qu’ils se sont<br />
choisis, des pays vraiment industriels.<br />
La Francophonie qui est à l’écoute des<br />
besoins de ses Etats membres doit<br />
pouvoir s’engager dans ce secteur.<br />
(AM) : Comment pourrait s’y prendre<br />
l’Organisation ?<br />
(Pr JTM) : Effectivement le débat<br />
actuellement est de savoir si elle va<br />
s’engager sur le plan économique<br />
comme les Organisations régionales<br />
dont l’impact mondial est saisissant<br />
: UE, UA, CEDEAO, CEMAC ou encore<br />
ALENA, MERCOSUR, ASEAN…. Des<br />
espaces qui ont l’avantage d’être<br />
cohérant géographiquement parlant,<br />
donc des espaces dans lesquels un<br />
développement intégré économique<br />
est possible. La Francophonie<br />
s’éparpille dans 5 continents donc sur<br />
ce plan ca ne semble pas facile.<br />
(AM) : Selon vous que faire ?<br />
(Pr JTM) : Il y’a une seule possibilité qui<br />
L’OIF qui est à l’écoute des<br />
besoins de ses Etats membres doit<br />
pouvoir s’engager sur la voie d’une<br />
Francophonie de 3 è génération. Il<br />
y’a une seule possibilité qui est<br />
viable, c’est celle de préparer et<br />
de mettre en place un espace de<br />
coopération économique.<br />
est viable, c’est celle de préparer<br />
et de mettre en place un espace de<br />
coopération économique. C’est-àdire<br />
que la Francophonie n’ayant<br />
pas les moyens de se donner un<br />
mandat de bailleur de fonds parce<br />
quelle n’a pas une Banque et parce<br />
qu’elle n’est pas un investisseur au<br />
sens où on le pense comme EXIM<br />
BANK, CHINA BANK etc.<br />
Donc ce que l’OIF peut faire c’est<br />
mettre en lien, les nations autour<br />
des problèmes de développement<br />
et être un espace de médiation.<br />
Cela signifie organiser un espace de<br />
coopération économique d’abord<br />
sur le plan institutionnel en se<br />
donnant une visibilité en créant<br />
au Sommet, une Conférence des<br />
Ministres en charge de l’Economie.<br />
Ce ne serait pas une nouveauté<br />
puisqu’il y’a eu Monaco 2000-2001<br />
qui n’avait pas été suivie.<br />
Deuxièmement, il faut un opérateur<br />
économique qui peut être comme<br />
l’AUF ou TV5. Je proposerai dans<br />
ce sillage, le Forum Francophone<br />
des Affaires qui avait été créé au<br />
Sommet de Quebec en 1987 et<br />
qui avait pour mission de mettre<br />
en lien et en rapport les Hommes<br />
d’Affaires francophones afin de<br />
créer des espaces de coopération<br />
économiques.<br />
Troisièmement, une fois<br />
l’Opérateur économique désigné,
AFEC Coopération<br />
l’OIF peut donc jouer son rôle de<br />
de médiation. Aller accompagner,<br />
conformément à sa vocation,<br />
les Etats à la recherche de<br />
financements chez les Bailleurs de<br />
fonds. Evidemment, la Formation<br />
est un autre niveau de cette<br />
Francophonie économique.<br />
(AM) : Professeur, cette<br />
Francophonie économique estelle<br />
possible ?<br />
(Pr JTM) : Oui. C’est ce que nous<br />
appelons également Francophonie<br />
de 3 è génération. Il s’agit pour ma<br />
part, tout comme pour le Recteur<br />
Michel Guillou avec qui j’en ai<br />
longuement discuté, de lire les<br />
signes des temps.<br />
Notez que c’est en 1960 que<br />
l’on commence à discuter d’un<br />
«Commonwealth à la française». Il<br />
s’agit à cette époque de faire en sorte<br />
que les indépendances africaines<br />
soient soutenables par toutes<br />
sortes de coopération (politiques,<br />
culturelles et techniques) et sera<br />
l’œuvre de l’UCAM. C’est l’époque<br />
de la soutenabilité des Etats<br />
francophones. Mais celle-ci est<br />
la 2 è Francophonie puisque la 1 ère<br />
est la Colonisation qui, disonsle<br />
était violente. Aujourd’hui<br />
l’Afrique 50 ans après, a connue<br />
une avancée tout à fait notoire sur<br />
le plan politique internationale.<br />
Il lui faut maintenant accéder à<br />
un stade de continent développé,<br />
cette dimension exige que<br />
l’OIF connaisse une mutation<br />
structurelle et substantielle.<br />
La Francophonie de 3 è génération a<br />
pour vision, l’économie et le bienêtre<br />
des populations avec pour<br />
socle d’évolution, la mondialisation<br />
« 1 ere Francophonie : la colonisation des<br />
pays ; 2 è Francophonie : la soutenabilité<br />
des indépendances ; 3 è Francophonie : le<br />
développement économique des Etats. »<br />
Propos recueillis par<br />
Bertrand Didier Bougha<br />
OIF : portrait de Mme Michaelle Jean.<br />
Née Marie Michaëlle Eden<br />
Jean le 6 septembre 1957<br />
à Port-au-Prince, Haiti,<br />
elle a également tissé des<br />
liens avec la ville de Jacmel où<br />
elle a passé des étés et des weekends.<br />
Sa famille fuit Haïti en 1968,<br />
alors que François Duvalier est<br />
au pouvoir, et s’établit à Thetford<br />
Mines, au Québec.<br />
Après un baccalauréat en langues<br />
et littératures hispaniques et<br />
italiennes, elle obtient une<br />
maîtrise en littérature comparée<br />
à l’Université de Montréal.<br />
Après ses études, elle enseigne,<br />
puis travaille pour un groupe<br />
qui aide les femmes victimes<br />
de violences conjugales. C’est<br />
pendant cette période qu’elle<br />
apparaît dans un documentaire<br />
produit par l’Office national du<br />
film du Canada. Des gens de<br />
Radio-Canada la remarquent et la<br />
société l’embauche en 1988. Par la<br />
suite, CBC Television (l’homologue<br />
anglophone de la Télévision de<br />
Radio-Canada) l’engage en 1989<br />
grâce à son bilinguisme françaisanglais.<br />
Elle anime différentes<br />
émissions, tant en français qu’en<br />
anglais. Elle est notamment<br />
lectrice de nouvelles pour Le<br />
Téléjournal et fait des entrevues de<br />
plusieurs personnalités nationales<br />
et internationales.<br />
Cette femme d’État, diplomate,<br />
animatrice de télévision et<br />
journaliste canadienne a occupé<br />
la fonction de gouverneure<br />
générale du Canada de septembre<br />
2005 à septembre 2010. Elle est<br />
la troisième femme à occuper<br />
ce poste après Jeanne Sauvé et<br />
Adrienne Clarkson. Polyglotte,<br />
elle parle cinq langues (français,<br />
anglais, espagnol, italien et créole<br />
haïtien). Michaelle Jean est mariée<br />
au cinéaste et philosophe français<br />
Jean-Daniel Lafond.<br />
Francophonie<br />
Michaëlle Jean est désignée par<br />
consensus secrétaire générale de<br />
la Francophonie le 30 novembre<br />
2014 lors du XVe Sommet de la<br />
francophonie à Dakar, devenant<br />
ainsi la première femme nommée<br />
à ce poste. Ses premières<br />
responsabilités au sein de l’OIF<br />
remontent à avril 2011. Elle<br />
est alors nommée par Abdou<br />
Diouf, secrétaire général de la<br />
Francophonie, au poste de Grand<br />
Témoin de la Francophonie pour<br />
les Jeux olympiques d’été de 2012,<br />
qui se déroulent à Londres. Elle<br />
est ainsi chargée d’y promouvoir<br />
la langue française et de s’assurer<br />
que celle-ci y est bien employée<br />
comme langue officielle, au même<br />
titre que l’anglais.<br />
Un Camerounais directeur de<br />
cabinet de l’OIF<br />
La secrétaire générale de la<br />
Francophonie Michaelle Jean a<br />
nommé le Camerounais Jean-<br />
Louis Atangana Amougou<br />
comme directeur de cabinet de<br />
l’Organisation internationale de la<br />
francophonie (OIF). L’universitaire<br />
en fonction depuis la mi février<br />
2015, était depuis août 2012 le<br />
doyen de la Faculté des Sciences<br />
juridiques et politiques de<br />
l’université de Ngaoundéré et était<br />
également directeur du Centre<br />
d’études et de recherche en droit<br />
international et communautaire<br />
de l’université de Yaoundé II<br />
7<br />
Magazine<br />
Association Afrique-France<br />
Economie et Culture<br />
N° 014 - Juin 2015
8<br />
AFEC Développement<br />
Energies pour l’Afrique<br />
Jean Louis Borloo plaide pour une électrification durable.<br />
«Nous savons, nous pouvons<br />
permettre à l’Afrique d’avoir<br />
une énergie partout, c’est-à-dire<br />
des programmes de villages,<br />
des programmes par projet, par<br />
hôpital, par écoles… Et ce sont<br />
eux qui le disent. Ils ont besoin<br />
d’un outil spécialisé, une agence<br />
spécialisée, non pas tutelle de<br />
l’Afrique mais à la disposition des<br />
Etats, des villes, des projets et des<br />
organisations régionales».<br />
Cette affirmation est de<br />
l’ancien ministre français,<br />
retiré de la politique, qui<br />
s’engage actuellement<br />
dans un projet de développement<br />
du continent africain avec<br />
l’énergie comme point de mire.<br />
La fondation « Energies pour<br />
l’Afrique » nouvellement créée,<br />
a pour mission de collecter des<br />
fonds en vue de mener des<br />
projets d’électrification sur le sol<br />
africain. L’objectif serait de pouvoir<br />
mobiliser 5 milliards d’euros<br />
de subventions internationales<br />
sur une période de dix ans. Une<br />
agence d’électrification en Afrique<br />
devrait aussi être créée à l’issue du<br />
sommet de l’Union Africaine du<br />
15 juin 2015. Cette dernière aura<br />
le rôle de financer les différents<br />
projets à partir des fonds collectés.<br />
Le caractère vital de l’énergie, qui<br />
est aussi un préalable à d’autres<br />
domaines tels que l’accès à l’eau,<br />
l’éducation, la santé ou encore<br />
l’emploi révèle la nécessité de<br />
l’électrification du continent qui<br />
doit pouvoir être accessible à un<br />
tarif abordable pour les acteurs<br />
locaux. Jean-Louis Borloo souligne<br />
aussi sa volonté d’être uniquement<br />
le coordinateur de ce projet qui<br />
sera dirigé et développé par les<br />
acteurs africains.<br />
Dans une campagne de<br />
mobilisation bien orchestrée, le<br />
président de la Fondation Energies<br />
pour l’Afrique a réuni d’une part<br />
plus d’une vingtaine de Maires<br />
des capitales et des grandes villes<br />
Africaines, ainsi que plusieurs<br />
ONG le vendredi 17 avril 2015 à<br />
l’hôtel de ville de Paris. C’était<br />
à l’initiative d’Anne Hidalgo,<br />
maire de Paris et présidente de<br />
l’Association Internationale des<br />
Maires Francophones (AIMF)<br />
La délégation Camerounaise était<br />
conduite par la maire Célestine<br />
Ketcha épouse Courtes maire de la<br />
ville de Bangangté.<br />
D’autre part, Jean louis Borloo<br />
a engagé une tournée africaine<br />
comprenant l’Egypte, le Tchad, le<br />
Mali puis la Côte d’Ivoire. L’ancien<br />
ministre français ainsi fait une<br />
visite mercredi 27 mai 2015 à<br />
Yaoundé. Au cours de sa visite à<br />
Yaoundé, il a pu rencontrer au<br />
cours d’un déjeuner M. Pierre<br />
HELE, Ministre de l’Environnement,<br />
de la Protection de la nature et du<br />
Développement durable, ainsi que<br />
le Ministre de l’Eau et de l’Energie,<br />
M. Basile ATANGANA KOUNA. Il<br />
s’est ensuite entretenu avec Chef<br />
de l’Etat camerounais, S.E.M. Paul<br />
BIYA au cours d’une audience au<br />
palais présidentiel.<br />
Le potentiel énergétique majeur<br />
du Cameroun, qui est le deuxième<br />
potentiel hydroélectrique<br />
du continent et le 20ème au<br />
niveau mondial, a été un aspect<br />
soulevé par les deux hommes.<br />
L’engagement sur un programme<br />
de soutien à l’électrification<br />
massive et rapide du Cameroun<br />
par le Chef de l’Etat du Cameroun,<br />
ainsi que la capacité du pays à<br />
absorber le CO² ont été aussi été<br />
des aspects mis en valeur lors des<br />
entretiens.<br />
Jean-Louis Borloo souligne que<br />
l’électrification de l’Afrique est<br />
aussi pour la France et l’Europe de<br />
nouveaux marchés en perspective.<br />
« Pourquoi est-ce que ce continent<br />
(africain) est à 25 % d’accès à<br />
l’énergie alors que le standard<br />
mondial est à 92 % ? L’électricité,<br />
cela demande un effort gratuit<br />
public de démarrage. On n’a pas<br />
fait les centrales uniquement<br />
avec les prêts du marché ; ce sont<br />
des biens publics. Alors, ces Etats<br />
jeunes n’ont pas les financements<br />
pour cela et nous sommes dans<br />
quelque chose de paradoxal, c’est<br />
que les énergies, éternelles si j’ose<br />
dire, à savoir le vent, le soleil,<br />
l’hydroélectricité, sont partout<br />
en Afrique, différemment selon<br />
les endroits, les moins chères à<br />
produire au monde ».<br />
Les plus sceptiques peuvent<br />
continuer à se demander ce<br />
que cherche Jean-Louis Borloo<br />
en Afrique. Toutefois, sentonsnous<br />
concerné car il s’agit de<br />
notre continent et de notre<br />
développement<br />
La Rédaction<br />
Source : Ambassade de France/RFI
AFEC Polémique<br />
CHRONIQUE Par Roger MELINGUI Agriculteur à Esse<br />
Le prix de l’émergence ou pour une<br />
nouvelle gouvernance économique<br />
Le secteur privé serait le<br />
moteur de la croissance.<br />
Penser autrement aujourd’hui<br />
ne serait pas politiquement<br />
correct.<br />
Il s’agit là encore d’un de ces slogans<br />
dont on abreuve les peuples comme<br />
par exemple « La jeunesse est le fer<br />
de lance de la Nation ». Sauf que<br />
pour 95%, elle est soit à l’école, soit<br />
au chômage.<br />
Je voudrais affirmer haut et fort que<br />
dans un pays comme le Cameroun,<br />
c’est l’Administration qui est le<br />
moteur de la croissance. L’émergence<br />
passera par l’Administration ou ne<br />
sera pas au rendez-vous de 2035. Il<br />
est temps de revenir sur ces litanies<br />
que les organismes internationaux<br />
comme le Fonds Monétaire<br />
International et la Banque Mondiale<br />
font réciter depuis les années 80 aux<br />
anciens pays pauvres très endettés.<br />
Aucun pays ces 50 dernières<br />
années ne s’est développé sans<br />
une administration experte, un<br />
gouvernement interventionniste et<br />
colbertiste. La Chine, la Malaisie,<br />
Singapour, la Corée du Sud en Asie<br />
.... l’Ouganda, la Côte d’Ivoire, la<br />
Tanzanie, le Rwanda demain en<br />
Afrique.<br />
Que peuvent faire les privés<br />
quand on sait que l’émergence,<br />
c’est l’énergie, l’aménagement du<br />
territoire, les routes, les projets<br />
structurants (industries, agricultures,<br />
services) la formation des hommes,<br />
la mobilisation des capitaux ?<br />
C’est l’Etat qui doit être le premier<br />
entrepreneur, le donneur d’ordre,<br />
il ne doit pas être seulement un<br />
facilitateur comme le prétend la<br />
doctrine libérale dominante.<br />
Il doit prendre l’initiative, montrer<br />
la voie et entrainer le secteur privé<br />
vers les nouvelles opportunités<br />
créées.<br />
Si l’Etat se contente de n’être qu’un<br />
accompagnateur ou un « voiturier<br />
», soit on privatise le pays en faveur<br />
de grands groupes internationaux<br />
au détriment de l’indépendance<br />
nationale, soit on stagne dans la<br />
misère et la pauvreté partagées.<br />
Mais de quel Etat parlons-nous ?<br />
D’un Etat dont la fonction publique<br />
serait totalement revue et corrigée<br />
dans sa philosophie et dans son<br />
fonctionnement.<br />
Le service public économique<br />
notamment doit cesser d’être une<br />
rente de situation pour quelquesuns<br />
aux compétences douteuses<br />
mais plutôt un défi entrepreneurial<br />
pour tous et pour chacun.<br />
On doit y insérer des hommes<br />
mus par cette idéologie, formés<br />
aux meilleurs standards mondiaux<br />
et aux codes internationaux<br />
compétitifs et sans complexes face<br />
aux partenaires ou aux «clients»<br />
privés ou publics, bilatéraux et<br />
multilatéraux.<br />
On doit y trouver des hommes et des<br />
femmes ne devant leur accession<br />
aux responsabilités opérationnelles<br />
de haut niveau qu’a leur expertise<br />
et non aux équilibres factices<br />
dont s’habillent trop souvent le<br />
népotisme , le trafic d’influence et<br />
les autres favoritismes inavoués.<br />
On doit créer des structures de<br />
planification et de contrôle des<br />
objectifs sectoriels ainsi que les<br />
Si l’Etat se<br />
contente de n’être qu’un<br />
accompagnateur ou un «<br />
voiturier », soit on privatise<br />
lepays en faveur de grands<br />
groupes internationaux<br />
au détriment de<br />
l’indépendance nationale,<br />
soit on stagne dans la<br />
misère et la pauvreté<br />
partagées.<br />
structures de réalisation de la<br />
vingtaine de projets d’inspiration<br />
«matrice de Leontief» devant<br />
porter l’émergence 2035.<br />
Et que ces hommes et ces femmes<br />
soient correctement rémunérés car<br />
la rémunération dans la fonction<br />
publique doit être fortement<br />
revalorisée pour que cette dernière<br />
cesse d’être, sous l’œil hypocrite de<br />
toute la Nation, le lieu de tous les<br />
trafics et de toutes les formes de<br />
corruption.<br />
Que l’on ne me dise pas que tout<br />
cela est une vue de l’esprit. Il<br />
faudrait alors savoir si nous voulons<br />
l’émergence ou pas en 2035<br />
9<br />
Magazine<br />
Association Afrique-France<br />
Economie et Culture<br />
N° 014 - Juin 2015
10<br />
AFEC Economie<br />
Pascal MACCIONI<br />
AFEC MAGAZINE (AM) : Qu’est-ce que<br />
« La Mission économique… » ?<br />
Pascal Maccioni (PM) : Le Service<br />
Economique Régional est la<br />
représentation de la Direction<br />
Générale du Trésor (DGTrésor) des<br />
Ministères de l’Economie et des<br />
Finances à l’étranger. Il existe 30<br />
Services Economiques Régionaux<br />
français à travers le monde qui<br />
coordonnent l’activité de Services<br />
Economiques sur un ou un nombre<br />
réduit de pays. Ainsi le Service<br />
Economique Régional basé à Yaoundé,<br />
qui est intitulé «Service Economique<br />
Régional pour l’Afrique Centrale»<br />
couvre-t-il sept pays: Cameroun,<br />
Congo, RCA, RDC, Gabon, Guinée<br />
équatoriale, Sao Tomé et Principe<br />
et Tchad. Son action est relayée<br />
par trois Services Economiques à<br />
Brazzaville, Kinshasa, Libreville est<br />
un correspondant à N’Djamena.<br />
Dans les pays où il n’a pas de<br />
Service Economique «local» (RCA,<br />
Guinée équatoriale et Sao-Tomé et<br />
Principe), le Service Economique<br />
Régional s’appuie sur les services de<br />
l’Ambassade de France sur place.<br />
(AM) : Quels sont les objectifs ? ou<br />
missions ?<br />
(PM) : Les Services Economiques et<br />
les Service Economiques Régionaux<br />
exercent trois missions principales:<br />
conseil économique et financier<br />
des ambassadeurs des pays de leur<br />
compétence, analyse économique et<br />
financière de ces pays pour le compte<br />
de la DGtrésor et appuie aux grands<br />
contrats et aux investissements en<br />
faveur de nos entreprises. A ce titre<br />
ils animent les sections des Conseillers<br />
du Commerce Extérieur (CCE) et<br />
participent au «conseil économique»<br />
des ambassades dans le cadre de la<br />
«diplomatie économique».<br />
Les missions des Services Economiques<br />
ne doivent pas être confondues<br />
avec celles de deux autres entités<br />
publiques à caractère économique<br />
à l’étranger: les bureaux Business<br />
France et les agences de l’AFD (qui<br />
/ Interview<br />
Chef du Service Economique Régional (SER) pour l’Afrique<br />
centrale, (Service extérieur de la Direction Générale du Trésor et<br />
relevant du Ministère de l’économie et des finances.<br />
relèvent d’ailleurs de la tutelle, entre<br />
autres, de la DGTrésor).<br />
(AM) : A qui s’adresse cette mission<br />
? l’Administration, les entreprises ?<br />
les entrepreneurs ?<br />
(PM) : Comme on le voit les Services<br />
Economiques à l’étranger sont surtout<br />
orientés vers l’administration française.<br />
Leur rapport avec les entreprises est<br />
plus limité et vient, soit en aval du<br />
travail de Business France (qui détecte<br />
et promeut les exportations françaises<br />
et les investissements bilatéraux),<br />
soit en amont du travail de l’AFD en<br />
orientant ces actions vers des secteurs<br />
correspondant à l’offre française.<br />
L’appui aux grands contrats et à nos<br />
implantations sur place sont par<br />
nature ponctuels ; les grands contrats<br />
concernant les entreprises françaises<br />
sont fonctions de l’état des finances<br />
publiques locales (et des budgets<br />
d’investissements publics) et l’appui<br />
à nos investisseurs n’intervient que<br />
lorsqu’ils rencontrent une difficulté<br />
(administrative, fiscale, sécuritaire..)<br />
qui nécessite une intervention<br />
officielle.<br />
(AM) : Dans le cadre des<br />
investissements directs étrangers<br />
au Cameroun, quelle est d’après vos<br />
sources la place de la France ?<br />
(PM) : Le Cameroun demeure en<br />
2013 le troisième pays d’accueil des<br />
IDE en Afrique Centrale en termes<br />
de stock derrière le Congo et la<br />
Guinée Equatoriale. Ainsi ce stock<br />
s’est établi selon la CNUCED à 6,2<br />
Mds USD en augmentation de 10 %<br />
par rapport à 2012. Le stock d’IDE<br />
représente environ 21 % du PIB contre<br />
20 % en 2012. Le stock des IDE, en<br />
augmentation depuis plus de 10 ans,<br />
a ainsi doublé depuis 2006. En termes<br />
de flux, après un pic d’investissement<br />
en 2009 de 740 M USD (postérieur à<br />
la crise économique de 2008 qui s’est<br />
traduit par un flux de seulement 21 M<br />
USD), le Cameroun a attiré, en 2013,<br />
572 M USD en augmentation de 9 %<br />
par rapport à 2012 (525 M USD). Selon<br />
le Comité technique national de la<br />
balance des paiements du Cameroun,<br />
qui opère selon une méthodologie<br />
sensiblement différente de celle de<br />
la CNUCED, la France reste le premier<br />
pays pourvoyeur d’IDE au Cameroun<br />
devant les USA et le Nigéria.<br />
(AM) : Les investissements français au<br />
Cameroun se répartissent dans quels<br />
secteurs prioritaires?<br />
(PM) : En termes de répartition des<br />
investissements français, les activités<br />
financières et d’assurance constituent de<br />
loin le premier secteur d’investissement<br />
avec 64,6 % du stock en 2013 (666,5<br />
M EUR), en repli de 38 M EUR (-5,4%)<br />
par rapport à 2012. Le second secteur<br />
est celui du commerce, qui représente<br />
131,5 M EUR en 2013 (13,2 % du stock)<br />
contre 141,5 M EUR en 2012 soit une<br />
baisse de 7 %. La prépondérance du<br />
secteur financier est notamment due<br />
à la présence de nombreuses filiales<br />
au Cameroun de groupes bancaires<br />
français (Société Générale, BPCE …) mais<br />
également du secteur de l’assurance<br />
(Axa, Gras Savoy …) mais bien d’autres<br />
secteurs d’activité sont représentés par<br />
de grandes entreprises françaises.<br />
(AM) : Quelles sont les perspectives<br />
dans le sillage des relations<br />
économiques entre les deux pays ?<br />
(PM) : Il est possible aujourd’hui de<br />
dégager quelques sujets de réflexions<br />
précisant les contours que pourrait<br />
prendre le nouvel élan que nous<br />
souhaitons impulser à notre relation<br />
économique et commercial avec les<br />
pays d’Afrique centrale en général<br />
et du Cameroun en particulier, dans<br />
un contexte de montée en puissance<br />
de nouveaux grands concurrents, au<br />
premier rang desquels la Chine.<br />
Les attentes exprimées par nos<br />
interlocuteurs africains partent d’un
constat irréversible : compte tenu de<br />
cette montée en puissance, il apparaît<br />
déjà qu’une relation principalement<br />
fondée sur des grands contrats<br />
d’infrastructures et des grands groupes<br />
ne semble plus suffisante.<br />
De plus, l’accroissement des besoins<br />
de l’Afrique sub-saharienne en termes<br />
de mobilisation de ressources ne peut<br />
plus se satisfaire d’un seul partenaire<br />
ou même d’un partenaire dominant.<br />
« L’envie de France » est toujours<br />
présente mais nécessairement dans un<br />
rôle plus spécifique.<br />
Au-delà de la recherche de la part de<br />
marché - qui ne peut que se réduire dans<br />
la mesure où la croissance de ce marché<br />
est proportionnellement inférieure<br />
au volume de l’offre des nouveaux<br />
entrants - c’est plutôt une coopération<br />
et des investissements de long terme<br />
entre moyennes entreprises françaises<br />
et africaine qui peut constituer la<br />
meilleure garantie de pérennité de<br />
notre présence économique dans cette<br />
région.<br />
Or, une coopération qui s’inscrit dans<br />
la durée implique nécessairement une<br />
proximité géographique et surtout<br />
culturelle qu’aucun des « grands<br />
émergents » de ce début de XXIème<br />
siècle (sauf peut-être la Turquie, le<br />
Maroc et l’Afrique du sud) ne peut offrir<br />
à cette sous-région.<br />
Pour nos partenaires africains, cette<br />
coopération de long terme devrait<br />
prioritairement répondre à deux<br />
objectifs : des transferts de technologies<br />
et de savoir-faire, et une contribution<br />
ciblée sur la transformation sur place<br />
des matières premières locales et sur<br />
la diversification du tissu productif.<br />
En d’autres termes : une contribution<br />
à l’augmentation de la valeur ajoutée<br />
nationale et à une modernisation des<br />
systèmes de production en faveur<br />
d’une compétitivité accrue, notamment<br />
à l’égard des marchés extérieurs, le cas<br />
échéant en l’intégrant à une chaîne de<br />
valeur déjà existante. Sur la base de ces<br />
deux objectifs prioritaires, les niches<br />
de croissances susceptibles d’être plus<br />
particulièrement visées dans les pays de<br />
cette sous-région sont les secteurs dont<br />
la croissance crée une forte demande<br />
supplémentaire pour la production des<br />
secteurs en amont ou aval (transports,<br />
industries de transformation…) et<br />
abaissent les coûts des intrants et des<br />
extrants.<br />
Ainsi le secteur agricole au sens le<br />
plus large et agro-alimentaire paraîtil<br />
ici comme la principale niche<br />
de croissance, mais on pourrait<br />
également citer les TIC, le BTP et les<br />
mines…<br />
(AM) : Quelle est votre appréciation<br />
de l’économie camerounaise, le<br />
pays étant engagé sur la voie de son<br />
émergence. Que faut-il améliorer ?<br />
(PM) : Nonobstant les questions<br />
de sécurité, les défis proprement<br />
économiques du Cameroun pour<br />
parvenir à l’émergence sont très<br />
similaires à ceux des autres pays de<br />
la région, même si ce pays bénéficie<br />
dans cet ensemble d’atouts réels en<br />
terme de ressources humaines et<br />
d’embryon de diversification. Outre<br />
leur difficulté à consentir les abandons<br />
de souveraineté indispensables à leur<br />
nécessaire intégration, le principal<br />
obstacle à l’émergence de ces pays<br />
tient sans doute à la poursuite d’un<br />
modèle économique qui a désormais<br />
atteint ses limites et qui appelle la mise<br />
en œuvre de réformes structurelles<br />
aussi profondes que rapides.<br />
Le modèle actuel se fonde<br />
essentiellement sur l’exploitation<br />
et les recettes d’exportation des<br />
ressources naturelles qui sont<br />
massivement redirigées vers des<br />
investissements d’infrastructures<br />
impliquant principalement le BTP.<br />
Il ne fait pas de doute en effet que<br />
les investissements d’infrastructures<br />
de BTP représentent un retard qu’il<br />
convient de combler en priorité<br />
pour l’ensemble des pays de la zone.<br />
Mais aujourd’hui ces pays d’Afrique<br />
centrale sont confrontés à une triple<br />
contrainte : leurs ressources pétrolières<br />
ne sont pas extensibles indéfiniment,<br />
les cours du brut et d’autres matières<br />
premières sont extrêmement volatiles<br />
(comme on le constate précisément<br />
aujourd’hui), et les investissements<br />
publics ont atteint un palier alors qu’il<br />
convient dès à présent de penser en<br />
termes de maintenance et de maîtrise<br />
de l’endettement (notamment avec les<br />
«nouveaux partenaires», au premier<br />
rang desquels la Chine).<br />
Dans ces conditions, le nouveau<br />
modèle économique qui s’impose<br />
est celui de la diversification du<br />
tissu productif, de la prolongation<br />
des investissements en BTP vers de<br />
nouveaux investissements dans les<br />
secteurs de l’eau, de l’énergie et des<br />
télécommunications…. Mais plus<br />
encore vers les secteurs sociaux,<br />
aux premiers rangs desquels la<br />
santé et l’éducation, gages, avec<br />
l’investissement direct étranger (IDE)<br />
de l’émergence d’une classe moyenne,<br />
véritable moteurs du développement<br />
Propos recueillis par<br />
Bertrand Didier Bougha<br />
«Pascal Maccioni a quitté le Cameroun pour Bercy depuis le 12 juin 2015 et a<br />
pris son service le 15 juin 2015 de Conseiller du Directeur Général du Trésor<br />
pour les Affaires régionales. La Direction générale du Trésorest sous la direction<br />
conjointe du Ministère des Finances et des Comptes publics et du Ministère de<br />
l’Économie, de l’Industrie et du Numérique.<br />
L’AFEC adresse ses plus vives félicitations à Pascal et souhaite que ces années<br />
passées au Cameroun restent un merveilleux souvenir de travail et d’amitié<br />
parmi toutes ses longues années au service des Finances.»<br />
11<br />
Magazine<br />
Association Afrique-France<br />
Economie et Culture<br />
N° 014 - Juin 2015
En 2015, les actions phares<br />
du MINEPIA sont centrées<br />
sur deux axes majeurs :<br />
2015 , année de l’aquaculture au Cameroun<br />
• Organisation d’un forum sur l’aquaculture par l’Association Afrique-France<br />
-Economie -Culture le 31 mars 2015 sur le thème : quelles piscicultures pour<br />
l’émergence du Cameroun? (Hilton Hôtel de Yaoundé);<br />
• Renforcement du processus de développement et de vulgarisation de la<br />
pisciculture et diffusion de nouvelles techniques de productions intensives de<br />
poisson;<br />
• Equipement des écloseries modernes ;<br />
• Formation;<br />
• Réduction progressive du déficit en semences aquacoles de qualité;<br />
• Implication du secteur privé comme moteur de développement de la chaîne<br />
de valeurs de la filière aquacole.<br />
12<br />
2015, mise en œuvre du Plan d’urgence triennal pour l’accélération de la<br />
croissance décidé par le chef de l’Etat (volet MINEPIA)<br />
Le Cameroun engage la phase du projet d’industrialisation des filières bovines,<br />
porcines par la construction d’une chaine d’abattage , des entrepôts frigorifiques,<br />
acquisition des véhicules et camions pour le transport des produits carnés.<br />
a) Objectifs:<br />
• Moderniser l’appareil de production;<br />
• Industrialiser le secteur de l’élevage;<br />
• Assurer la sécurité sanitaire des aliments et denrées d’origine animale.<br />
b) Travaux à réaliser<br />
• Construction et équipement d’un abattoir ( Ngaoundéré);<br />
• Construction et équipement d’entrepôts frigorifiques à Yaoundé (6000m 3 ) ;<br />
Kribi (3000 m 3 ) , Ebolowa et Ngaoundéré ( 1400 m 3 chacun);<br />
• Acquisition de véhicules et camions frigorifiques;<br />
• Formation et renforcement des capacités des acteurs;<br />
• Participation du sous-secteur à la croissance économique et création d’emploi.<br />
c) Coût du projet<br />
Environ 10 milliards CFA.
AFEC Dossier<br />
/ Compte rendu<br />
Quelles piscicultures pour un Cameroun émergent ?<br />
L’Afec, sous le parrainage du Minepia, a réuni un panel d’experts pour répondre à la question.<br />
La Conférence-débat du 31<br />
mars 2015 à l’hôtel Hilton<br />
de Yaoundé est rentrée dans<br />
l’histoire de l’Association.<br />
Prévue pour commencer à 18h30,<br />
une demi-heure avant la salle<br />
réservée pour 400 invités au<br />
Hilton était déjà pleine. Lorsqu’à<br />
19h la présidente de l’Association<br />
Afrique France Economie et Culture<br />
franchit difficilement le seuil de la<br />
porte d’entrée en compagnie du<br />
Ministre de l’Elevage, des Pêches<br />
et des Industries Animales et des<br />
autres membres du gouvernement<br />
présents, l’on croit le pire évité. Que<br />
non.<br />
Les élus du Parlement déjà<br />
nombreux dans la salle continuent<br />
d’arriver, impossible au fil des<br />
minutes de savoir qui fait partie de la<br />
foule de gens qui s’amassent devant<br />
les 2 portes d’entrée. Certains<br />
repartent, d’autres se sont signalés<br />
en raison des titres et fonctions<br />
auxquels ils ont été convié, mais<br />
beaucoup supporteront de rester<br />
debout et de prêter l’oreille. A<br />
l’intérieur de la salle, les couloirs<br />
disparaissent ou se sont réduits<br />
à leur plus simple… proportion<br />
et évidemment, la conférence a<br />
commencé.<br />
Pendant près de 3 heures, après<br />
avoir écouté le mot de bienvenue<br />
de la présidente de l’AFEC Mme<br />
Nicole Chaaban, l’assistance<br />
va apprécier la pertinence des<br />
présentations thématiques<br />
qui découle naturellement de<br />
l’importance du sujet principal. Des<br />
enjeux et articulations de la filière<br />
piscicole (Dr Olivier Mikolaseck)<br />
aux ambitions du gouvernement<br />
pour l’émergence de la pisciculture<br />
(Dr Emma Belal) en passant pas un<br />
état des lieux (Pr. Tomedi Eyango<br />
Tabi), les problèmes et facteurs<br />
de développement ou encore<br />
l’aliment du poisson (Dr. Oumarou<br />
Njifonjou), sans oublier M. Hans et<br />
les interventions de l’AFD qui sont<br />
venus partager leurs expériences ou<br />
actions menées dans le domaine,<br />
l’on peut constater que sans avoir<br />
fait le tour de la question « Quelles<br />
piscicultures pour l’émergence du<br />
Cameroun », il y’avait désormais<br />
suffisamment d’informations pour<br />
y répondre.<br />
Les questions et témoignages du<br />
public sont venus compléter ce<br />
tour d’horizon. Il ne restait plus<br />
qu’à la brillante modératrice de<br />
cette Conférence-débat, Dr. Rose<br />
Ngono de nous faire le résumé de<br />
ces riches et denses présentations.<br />
«……………………………………………………<br />
……………………………………………………<br />
………………………..», dira-t-elle avant<br />
de laisser le micro au Ministre Dr.<br />
Taiga pour, en guise de conclusion,<br />
répondre définitivement à la<br />
question. Le Ministre des Pêches<br />
et des Industries Animales affirme<br />
alors : « que les intervenants qui se<br />
sont exprimés librement permettent<br />
ainsi d’avoir la température réelle.<br />
Le MINEPIA va tenir compte des<br />
propositions et recommandations<br />
pour améliorer la politique de<br />
promotion et de production<br />
aquacole au Cameroun. »<br />
Pour aider à apporter la preuve<br />
de la disponibilité de ce poisson<br />
élevé au Cameroun et permettre<br />
à tous d’en apprécier la qualité, le<br />
Minepia et l’Afec ont conviés leurs<br />
invités encore nombreux à la fin<br />
des échanges à une dégustation<br />
de poissons issus de nos bassins de<br />
production piscicoles<br />
Bertrand Didier Bougha<br />
bouberdid@yahoo.fr<br />
13<br />
Magazine<br />
Association Afrique-France<br />
Economie et Culture<br />
N° 014 - Juin 2015
AFEC Dossier<br />
Par Pr TOMEDI EYANGO M. épse TABI ABODO<br />
Directeur de l’Institut des Sciences Halieutiques (Yabassi), Université de Douala.<br />
Etat des lieux de la pisciculture au<br />
Cameroun<br />
Renforcer les capacités et développer les ressources humaines<br />
14<br />
Introduite au Cameroun comme<br />
composante à la solution<br />
de déficience en protéines<br />
d’origine animale, rendue plus<br />
aigüe, après la seconde guerre<br />
mondiale, la pisciculture n’a pas<br />
beaucoup évolué dans le temps<br />
et l’espace. Le Cameroun importe<br />
aujourd’hui près de 270 000 tonnes<br />
de poisson chaque année, ce qui<br />
grève la balance commerciale d’un<br />
déficit de l’ordre de 300 milliards de<br />
FCFA chaque année.<br />
Diverses espèces comme le Tilapia<br />
(Oreochromis niloticus), le silure ou<br />
poisson africain (Clarias gariepinus),<br />
la Carpe commune (Cyprinus<br />
carpio) et le Kanga (Heterotis<br />
niloticus), ont une production<br />
nationale encore résiduelle, mais<br />
qui pourrait être démultipliée si<br />
une nouvelle stratégie nationale est<br />
mise en place. Une telle stratégie<br />
a été définie par le gouvernement<br />
et l’un de ses axes majeurs est le<br />
renforcement des capacités et le<br />
développement des ressources<br />
humaines.<br />
Dans les premières décennies<br />
d’indépendance, la formation s’est<br />
prioritairement limitée à la mise<br />
en place de quelques stations<br />
aquacoles d’expérimentation et<br />
de vulgarisation de la pisciculture<br />
paysanne. A ceci se sont greffés<br />
progressivement quelques centres<br />
de formation de techniciens<br />
et techniciens-adjoints (Jakiri,<br />
Foumban, Maroua) puis, à un<br />
niveau plus élevé, l’Ecole Nationale<br />
des Eaux et Forêts de Mbalmayo et<br />
l’Institut des Techniques Agricoles<br />
de Dschang. L’enseignement<br />
supérieur n’a pas été en reste,<br />
avec l’Ecole Nationale Supérieure<br />
d’Agriculture de Yaoundé devenu<br />
la Faculté d’Agronomie et des<br />
Sciences Agricoles de Dschang et<br />
plus récemment, l’Institut des<br />
Sciences Halieutiques (ISH) de<br />
l’Université de Douala à Yabassi.<br />
Il convient de souligner que l’ISH<br />
est le seul établissement de la<br />
sous-région spécialisé dans le<br />
secteur Aquaculture, Gestion des<br />
Pêches et Écosystèmes Aquatiques,<br />
Océanographie et Limnologie, ainsi<br />
que Transformation et Contrôle de<br />
Qualité des Produits Halieutiques.<br />
A ces structures, il faut ajouter<br />
d’autres établissements, qui<br />
forment dans des domaines<br />
connexes, dans la mesure où<br />
l’approche systémique ou de<br />
filière suppose la synergie et la<br />
complémentarité des interventions.<br />
Au nombre de ces établissements<br />
figurent, la formation de docteurs<br />
vétérinaires à l’Université de<br />
Ngaoundéré, le département de<br />
biologie végétale et animale de<br />
l’Université de Buéa, l’Institut des<br />
arts et métiers nautiques et de la<br />
pêche de Limbé (en promotion),<br />
les établissements privés (Collège<br />
Agricole d’Obala, Institut Supérieur<br />
d’Ebolowa).<br />
On ne le soulignera jamais assez,<br />
l’émergence de la pisciculture<br />
tant familiale qu’industrielle au<br />
Cameroun, passe nécessairement<br />
par le développement des ressources<br />
humaines, le renforcement<br />
des capacités de formation, de<br />
recherche et de vulgarisation. Ceci<br />
a été la clé du succès des pays<br />
comme la Chine et plus proche de<br />
nous, le Nigeria et le Ghana dont la<br />
production industrielle est en cours<br />
d’accélération.<br />
Au total, la capacité nationale de<br />
formation s’intéressant directement<br />
à la pisciculture, à la pêche ou à des<br />
activités halieutiques, au niveau<br />
ingénieur/Master/Doctorat, ne<br />
dépasse pas plus de 300 étudiants<br />
en fin de parcours chaque année. La<br />
formation de techniciens tourne aux<br />
environs d’un effectif annuel global<br />
de l’ordre de 150, et les techniciens–<br />
adjoints dans le même ordre de<br />
grandeur. Ces effectifs s’avèrent<br />
encore insuffisants au vu des<br />
objectifs de booster définitivement<br />
la production au cours des deux<br />
prochaines décennies d’émergence.<br />
L’insertion de ces jeunes en milieu<br />
professionnel ne vise pas seulement<br />
les structures de formation et<br />
de recherche, ou les structures<br />
publiques d’encadrement et de<br />
vulgarisation. Elle vise davantage<br />
les exploitations performantes de<br />
petite et moyenne importance,<br />
et aussi le décollage de l’industrie<br />
halieutique. Le renforcement des<br />
capacités inclut par conséquent la<br />
maîtrise des cycles de projets et de<br />
financements novateurs.<br />
En plus de la formation dans les<br />
établissements, il est aussi important<br />
de renforcer la diffusion des<br />
connaissances et des innovations<br />
auprès de petits pisciculteurs<br />
familiaux. Cet encadrement passe<br />
par la vulgarisation institutionnelle<br />
du MINEPIA, mais aussi par<br />
des approches dynamiques<br />
de recherche en partenariat,<br />
à l’exemple du projet SyPiEx<br />
(Systèmes Piscicoles Extensifs) du<br />
CORAF/WECARD qui, regroupe<br />
l’Institut des Sciences Halieutiques<br />
(ISH) du Cameroun/le Centre<br />
de Recherche Océanologique<br />
(CRO) de Côte d’Ivoire/la Faculté<br />
d’Agronomie de Parakou (FAPA)<br />
du Benin / CIRAD-Montpellier de<br />
France/ONGs/Groupements de<br />
pisciculteurs
AFEC Dossier<br />
Par Dr NGONO ABONDO Rose<br />
Dr en Pharmacie, Inspecteur de Santé Publique, MINSANTE Yaoundé, Cameroun<br />
Le poisson : des vertus indéniables<br />
pour une bonne santé<br />
Le poisson est réputé pour être<br />
un aliment santé. Ses apports<br />
nutritionnels pour notre<br />
alimentation sont reconnus.<br />
Lipides, acides gras, protéines,<br />
acides aminés, vitamines et<br />
minéraux : quelle est la composition<br />
du poisson ?<br />
Le poisson est connu pour ses<br />
apports nutritionnels bons pour la<br />
santé. © Futura-Sciences<br />
On classe les poissons en espèces<br />
maigres et espèces grasses La teneur<br />
en lipides des filets de poissons<br />
maigres est basse et stable alors que<br />
la teneur en lipides des poissons<br />
gras est variable.<br />
La proportion des acides gras<br />
polyinsaturés serait plus basse<br />
dans les poissons d’eau douce que<br />
les poissons de mer. Les huiles de<br />
poisson contiennent d’autres acides<br />
gras polyinsaturés « essentiels »<br />
pour prévenir les maladies de peau<br />
comme les acides linoléique et<br />
arachidonique. L’acide linoléique<br />
a des effets neurologiques<br />
favorables à la croissance des<br />
enfants. L’acide eicosapenténoique<br />
a attiré l’attention : des savants<br />
danois ont trouvé que cet acide<br />
entrait dans le régime alimentaire<br />
d’un groupe d’Esquimaux exempt<br />
d’artériosclérose. Les protéines du<br />
poisson renferment tous les acides<br />
aminés essentiels qui ont, une très<br />
haute valeur biologique.<br />
La protéine du poisson en est<br />
une excellente source en lysine,<br />
méthionine et cystéine. Un<br />
supplément de poisson peut<br />
améliorer la valeur biologique des<br />
régimes basés sur les céréales. La<br />
taurine, l’alanine, la glycine et les<br />
acides aminés contenant l’imidazole<br />
semblent prédominer dans la<br />
plupart des poissons.<br />
Les espèces actives à chair rouge<br />
comme le thon et le maquereau<br />
ont une forte teneur en histidine<br />
qui peut être microbiologiquement<br />
décarboxylée en histamine. En<br />
général, la chair du poisson est<br />
une bonne source de vitamines<br />
B et également, dans le cas des<br />
espèces grasses, de vitamines A et<br />
D. Quelques espèces d’eau douce<br />
comme la carpe ont une grande<br />
activité thiaminase. Par ailleurs,<br />
la chair du poisson est considérée<br />
comme une source appréciable<br />
de calcium et de phosphore en<br />
particulier mais également de fer,<br />
cuivre et sélénium. Les poissons<br />
d’eau de mer ont une forte teneur<br />
en iode. La teneur en sodium dans<br />
la chair du poisson est relativement<br />
basse, ce qui le rend compatible<br />
avec un régime hyposodé.<br />
L’évaluation sensorielle du poisson<br />
frais sur les marchés et aux<br />
débarcadères se fait en vérifiant<br />
l’aspect, la texture et l’odeur. La<br />
plupart des systèmes d’évaluation se<br />
basent sur les modifications qui se<br />
produisent pendant le stockage dans la<br />
glace fondante mais les changements<br />
dépendent des méthodes de stockage<br />
et de l’espèce<br />
15<br />
Magazine<br />
Association Afrique-France<br />
Economie et Culture<br />
N° 014 - Juin 2015
16<br />
AFEC Dossier<br />
Par M. Tombuh Ngala Divine<br />
Sous-Directeur de l’Aquaculture à la Direction des Pêches, de l’Aquaculture et des Industries<br />
Halieutiques – MINEPIA<br />
La politique de promotion de<br />
l’aquaculture au Cameroun<br />
Le Ministère de l’Élevage,<br />
des Pêches et des Industries<br />
Animales (MINEPIA) a mis<br />
sur pied depuis quelques<br />
années une véritable politique<br />
de relance de l’aquaculture en<br />
s’appuyant sur les documents<br />
stratégiques de planification en vue<br />
de lever les contraintes majeures<br />
qui entravent le développement<br />
de ce sous-secteur au Cameroun.<br />
Ainsi, des études ont été menées<br />
et ont permis d’identifier les<br />
principales contraintes qui<br />
freinent le développement de<br />
l’aquaculture, notamment :<br />
• la mauvaise gestion des fermes<br />
piscicoles ;<br />
• le manque d’alevins en termes<br />
de disponibilité, de qualité et<br />
de prix ;<br />
• la faible utilisation de l’aliment<br />
(pour les systèmes semiintensifs)<br />
;<br />
• le faible niveau d’organisation<br />
des producteurs ;<br />
• l’échec des expériences<br />
pilotes de privatisation<br />
du fait des promoteurs<br />
qui ne comprenaient pas<br />
l’importance d’une assistance<br />
technique de qualité à tous les<br />
stades de la production et de<br />
la commercialisation ;<br />
• l’inexistence d’un système de<br />
production et de diffusion des<br />
statistiques aquacoles ;<br />
• le modèle de vulgarisation<br />
inadapté ne permettant<br />
pas de susciter l’intérêt des<br />
investisseurs pour tendre vers<br />
une pisciculture de plus en<br />
plus commerciale.<br />
Le MINEPIA s’est alors lancé dans<br />
une politique de levée progressive<br />
de ces différentes contraintes<br />
dans l’optique de permettre aux<br />
7 000 aquaculteurs, possédant 5<br />
000 étangs pour une superficie<br />
totale de 1 000 ha, d’exploiter au<br />
maximum les potentialités de leurs<br />
installations et, en même temps,<br />
promouvoir les investissements<br />
privés dans le secteur. Cette<br />
politique s’est traduite par<br />
plusieurs actions.<br />
Les actions menées<br />
Dans le cadre de sa politique de<br />
relance de la filière aquacole, le<br />
MINEPIA réalisé d’importants<br />
investissements dans le domaine<br />
de l’aquaculture, tout en mettant<br />
en place un cadre favorable au<br />
développement de ce secteur.<br />
Les investissements du<br />
gouvernement dans le domaine<br />
aquacole<br />
Plusieurs investissements ont été<br />
réalisés en vue du développement<br />
de la production d’alevins,<br />
d’aliments, de poissons de table<br />
à travers la vulgarisation des<br />
techniques d’élevage et l’appui en<br />
équipements.<br />
Le développement de la production<br />
d’alevins<br />
Afin de favoriser le développement<br />
de la production d’alevins, le<br />
MINEPIA a financé la construction<br />
de plusieurs infrastructures<br />
notamment :<br />
• la construction d’une écloserie<br />
moderne à Logbaba (Douala),<br />
Yaoundé, N’Gaoundéré et<br />
Lagdo ;<br />
• la construction des unités<br />
pilotes aquacoles ;<br />
• la réhabilitation de certaines<br />
stations aquacoles publiques et<br />
privées.<br />
Ces investissements et actions ont<br />
permis d’augmenter les capacités de<br />
production d’alevins et de poisson<br />
de table.<br />
Le développement de la production<br />
d’aliments<br />
Dans ce domaine, le MINEPIA a<br />
lancé la construction d’une usine de<br />
fabrication d’aliments en partenariat<br />
avec la Coopération Brésilienne,<br />
pour montrer la voix aux privés<br />
invités à prendre le relais. À terme,<br />
cette usine aura une capacité de<br />
production de 100 tonnes /mois.<br />
Le développement de la production<br />
de poissons de table<br />
Le MINEPIA a financé au cours<br />
des exercices 2013 et 2014<br />
la mise en place de neuf (09)<br />
unités pilotes aquacoles à Ayos,<br />
kumba, Bangangté, Yabassi,<br />
Yaoundé, Ngaoundéré, Ebolowa,<br />
Meyomessala et Logbaba. L’objectif<br />
étant de favoriser la production<br />
d’alevins et de poissons de table.<br />
L’appui des producteurs en<br />
équipements<br />
Au cours de ces dernières années,
»»<br />
le ministère a procédé à l’achat et<br />
à la distribution aux producteurs :<br />
• des bacs circulaires de 4000<br />
litres, des épuisettes et des<br />
cuissardes de pêches aux<br />
pisciculteurs ;<br />
• 10 granuleuses de 450 kg et<br />
des petits broyeurs pour la<br />
production d’aliments ;<br />
• des bacs de manutention des<br />
poissons.<br />
La mise en place d’un cadre<br />
favorable au développement de<br />
l’aquaculture<br />
Les efforts du gouvernement se<br />
sont traduits notamment par le<br />
développement des techniques<br />
d’élevage, le renforcement des<br />
capacités des acteurs, la promotion<br />
des investissements privés dans<br />
le secteur et la conception d’un<br />
système de gestion de la base de<br />
données.<br />
Le développement des techniques<br />
d’élevage<br />
Dans ce domaine, nous pouvons<br />
citer, entre autres :<br />
• le lancement avec réussite de<br />
l’élevage de poissons en cage<br />
notamment sur la retenue<br />
de Lagdo, le fleuve Nyong<br />
à Mbalmayo et la Sanaga à<br />
Ebebda(le projet d’extension<br />
en cours) ;<br />
• le développement de la<br />
production de semence de<br />
qualité à travers l’acquisition<br />
de géniteurs certifiés<br />
de Clarias gariepinus,<br />
Oreochromisniloticus et de<br />
Cyprinuscarpio ;<br />
• l’introduction des systèmes<br />
d’élevage de poissons hors sol<br />
(en bacs bétonné, plastiques<br />
et en bois) ;<br />
• l’évolution de l’aquaculture<br />
de subsistance vers une<br />
aquaculture intensive et<br />
commerciale.<br />
Le renforcement des capacités des<br />
acteurs du secteur<br />
Cela se fait à travers :<br />
• la participation des cadres<br />
des services centraux et<br />
déconcentrés du MINEPIA à<br />
divers stages à l’étranger et à<br />
des formations nationales sur<br />
les techniques de production<br />
de poisson, suivies des séances<br />
de restitution ;<br />
• le renforcement des capacités<br />
des producteurs privés sur<br />
les techniques de production<br />
de poissons de table et sur la<br />
gestion des écloseries ;<br />
• la mise en place d’un<br />
mécanisme de transfert de<br />
connaissances de fermiers à<br />
fermiers, avec pour objectif<br />
de renforcer les capacités<br />
des propriétaires des fermes<br />
piscicoles(pilotes ou satellites)<br />
afin de les aider à mieux gérer<br />
leurs entreprises autant du<br />
point de vue managériale que<br />
technique.<br />
La promotion des investissements<br />
privés dans le secteur<br />
Le MINEPIA, a facilité l’installation<br />
de deux (02) opérateurs<br />
économiques privés qui importent<br />
les aliments pour poissons<br />
directement de la Hollande, ceci<br />
dans l’optique de réduire les coûts<br />
de production.<br />
Par ailleurs, l’étude sur le<br />
Recensement des Fermes<br />
Aquacoles (RFA) au Cameroun a<br />
permis l’identification des fermes<br />
aquacoles publiques et privées et<br />
leur cartographie.<br />
La conception d’un système de<br />
gestion de la base de données<br />
Ce système est un outil précieux<br />
d’information des acteurs et<br />
permet aux utilisateurs désormais<br />
à l’utilisateur de faire une mise à<br />
jour permanente des informations<br />
relatives au suivi et à la production<br />
du poisson dans l’ensemble des dix<br />
régions du Cameroun. Il comporte<br />
deux volets à savoir :<br />
• un système d’encadrement et<br />
de suivi des fermes aquacoles,<br />
basé sur la capacité de<br />
production observée au niveau<br />
des fermes aquacoles, leurs<br />
atouts et les insuffisances<br />
observées sur le terrain ;<br />
• un Système de Gestion de<br />
l’Information Aquacole au<br />
Cameroun (SYGIAC) : Il s’agit<br />
donc d’un outil innovant de<br />
suivi des activités aquacoles<br />
qui facilitera la planification<br />
du développement de<br />
l’aquaculture au Cameroun.<br />
Les actions à venir<br />
• En perspective, le MINEPIA<br />
compte mener à son terme le<br />
processus de révision du cadre<br />
juridique et réglementaire<br />
et procéder à l’actualisation<br />
du cadre stratégique et du<br />
plan de développement de<br />
l’aquaculture.<br />
• Le MINEPIA va poursuivre les<br />
actions de renforcement des<br />
capacités du personnel et<br />
des producteurs privés et de<br />
vulgarisation des innovations<br />
technologiques.<br />
• Il entend également<br />
poursuivre les négociations<br />
avec les partenaires<br />
techniques et financiers<br />
pour le développement de<br />
l’aquaculture intensive et<br />
commerciale<br />
17<br />
Magazine<br />
Association Afrique-France<br />
Economie et Culture<br />
N° 014 - Juin 2015
AFEC Dossier<br />
Par Serge TANKOUA JANTOU<br />
Directeur Général de la SAPA<br />
A<br />
la faveur d’une nouvelle<br />
initiative de l’AFEC, la<br />
conférence organisée le<br />
31 mars 2015 au Yaoundé<br />
Hilton Hôtel, sur la pisciculture avec<br />
la forte impulsion du MINEPIA a<br />
connu une affluence des grands<br />
jours.<br />
/ Analyse<br />
L’importation du Poisson au Cameroun<br />
avons procédé à une évaluation de<br />
la demande nationale, afin de bien<br />
appréhender l’étendue du déficit<br />
y relatif et mettre en évidence les<br />
importations qui en découlent.<br />
I- La Demande Nationale de<br />
poisson<br />
18<br />
Cette conférence était résolument<br />
axée sur un questionnement tacite<br />
et lancinant, Qu’est ce qui est<br />
fait pour booster la production<br />
piscicole du Cameroun ? En d’autres<br />
termes, Quelle organisation et<br />
quelle stratégie opérationnelle<br />
sont mises en œuvre pour réduire<br />
les importations de poisson qui<br />
s’accroissent de manière quasiexponentielle,<br />
affectant de façon<br />
très significative la balance des<br />
paiements du Cameroun ?<br />
Pour cerner l’enjeu de cette<br />
préoccupation, il nous a semblé<br />
nécessaire de faire le point sur<br />
les importations de poisson du<br />
Cameroun. Pour ce faire, nous<br />
Selon les estimations réalisées par<br />
la FAO en 1990, la consommation<br />
moyenne par habitant de poisson<br />
est de 16,2 Kg par an au Cameroun.<br />
Les études plus récentes réalisées<br />
par le MINEPIA, l’ACDIC et BDS<br />
situent cette consommation<br />
moyenne par habitant de poisson<br />
à 21 Kg par an en 2011. La FAO<br />
situe par ailleurs les standards<br />
en matière de consommation de<br />
protéines animales à 42 Kg/Hbt/<br />
An. En l’absence d’informations<br />
sur les standards en matière<br />
de consommation exclusive de<br />
poisson, une estimation de ce<br />
standard a été réalisée à partir<br />
du ratio de consommation de<br />
protéines animales d’origine<br />
piscicole au Cameroun (68%) et<br />
du standard de la FAO en matière<br />
de la consommation de protéines<br />
animales. Ces données ont permis<br />
de déterminer un standard de la<br />
consommation moyenne de poisson<br />
qui est de 28,5 Kg (= 68%*42kg).<br />
Les chiffres de la consommation<br />
moyenne du poisson au Cameroun<br />
en 2011 et le standard obtenu<br />
en matière de consommation de<br />
poisson ont permis d’estimer la<br />
demande nationale de poisson au<br />
Cameroun et la demande nationale<br />
potentielle de poisson que présenté<br />
dans le tableau 1.<br />
Tableau 1<br />
Indicateurs 2011 2014 2015 2020 2025 2030 2035<br />
Population Camerounaise (i) 19 852 440 21 254 006 21 742 848 24 360 971 27 294 351 30 580 948 34 263 294<br />
Consommation de Poisson moyenne par Habitant<br />
au Cameroun en 2011 (en Kg) (ii)<br />
21 21 21 21 21 21 21<br />
Estimation Consommation de Poisson moyenne<br />
par Habitant standard FAO (en Kg) (iii)<br />
28,5 28,5 28,5 28,5 28,5 28,5 28,5<br />
Demande nationale de poisson (en tonnes)<br />
(i) x (ii)<br />
416 901 446 334 456 600 511 580 573 181 642 200 719 529<br />
Demande nationale potentielle de poisson (en<br />
tonnes) (i) x (iii)<br />
565 795 605 739 619 671 694 288 777 889 871 557 976 504<br />
Source : RGPH 2010, FAO et nos calculs
»»<br />
II- Une Production nationale<br />
insuffisante qui induit un déficit<br />
important<br />
La production ou l’offre nationale<br />
de poisson se situe autour d’une<br />
moyenne annuelle de 180 000<br />
tonnes. Les estimations de la<br />
demande de poisson au Cameroun<br />
se chiffrent à plus de 410 000<br />
tonnes depuis 2011. D’où un déficit<br />
annuel estimé à près de 230 000<br />
tonnes de poisson.<br />
Afin d’appréhender ce déficit<br />
dans une perspective dynamique,<br />
nous avons estimé la production<br />
de poisson sur les prochaines<br />
années, en utilisant le taux de<br />
croissance du PIB du secteur Pêche<br />
et Aquaculture qui se situait à 2%<br />
en 2013 et à 1,8% en 2012 (compte<br />
tenu de l’absence des statistiques).<br />
Le tableau 2 présente le déficit de la<br />
filière poisson en considérant aussi<br />
bien la demande nationale que la<br />
demande nationale potentielle.<br />
Tableau 2 : Estimation du déficit de poisson au Cameroun<br />
Indicateurs 2011 2014 2015 2020 2025 2030 2035<br />
Offre nationale de poisson (sur la base d’un taux<br />
de 2% - Année de référence est 2011) (i)<br />
200 000 212 242 216 486 239 019 263 896 291 362 321 687<br />
Demande nationale de poisson (en tonnes) (ii) 416 901 446 334 456 600 511 580 573 181 642 200 719 529<br />
Demande nationale potentielle de poisson (en<br />
tonnes) (iii)<br />
565 795 605 739 619 671 694 288 777 889 871 557 976 504<br />
Déficit Nationale de Poisson (en tonnes)<br />
(i) x (ii)<br />
- 216 901 - 234 093 - 240 113 - 272 562 -309 286 - 350 838 - 397 842<br />
Déficit nationale potentielle de poisson (en<br />
tonnes) (i) x (iii)<br />
- 365 795 - 393 498 - 403 185 - 455 269 - 513 993 - 580 195 -654 816<br />
Source : RGPH 2010, FAO et nos calculs<br />
III- Les Importations au Cameroun<br />
Pour suppléer le déficit constaté cidessus,<br />
le Cameroun fait recours aux<br />
importations de poissons. En 2012,<br />
la quantité de produits halieutiques<br />
importés était de 212 000 tonnes, ce<br />
qui représente une valeur en devises<br />
de plus de 148 milliards de FCFA<br />
(d’après la Direction Régional de<br />
l’élevage, des Pêche et des industries<br />
Animales du Littoral), ce qui<br />
contribue davantage au déséquilibre<br />
de la balance commerciale.<br />
Le graphique ci-dessous présente<br />
l’évolution des importations de<br />
poissons sur la période 2004-2013<br />
en quantité et en valeur. Nous<br />
observons une tendance à la hausse<br />
des importations de poissons aussi<br />
bien en quantité qu’en valeur.<br />
Toutefois, l’augmentation des<br />
importations en valeur semble plus<br />
accentuée que celle des importations<br />
en quantité. Cette situation pourrait<br />
s’expliquer par la hausse des prix du<br />
poisson sur la période 2004-2013, ce<br />
qui montre la forte dépendance du<br />
Cameroun vis-à-vis de la hausse du<br />
prix international du poisson.<br />
L’une des alternatives efficaces<br />
et durables pour remédier à<br />
ces importations permanentes<br />
de poissons congelés est le<br />
Graphique 3 : Evolution des importations de poisson au Cameroun (Axe des ordonnées de gauche<br />
représente les importations en tonnes et Axe des ordonnées de droite les importations en millions de<br />
FCFA)<br />
(en tonnes)<br />
255 000<br />
205 000<br />
155 000<br />
105 000<br />
55 000<br />
5 000<br />
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013<br />
Importations Poissons de mer congelés<br />
(en tonnes)<br />
développement d’une aquaculture<br />
endogène rentable assise sur des<br />
fondamentaux solides qui intègrent<br />
la formation, la recherche, le<br />
financement, l’accompagnement<br />
et des incitations significatives<br />
s’agissants notamment des intrants<br />
(alevins, alimentation) et du foncier.<br />
Importations Poissons de mer congelés<br />
(en tonnes)<br />
Source : Rapport Economique du Cameroun 2010, 2011, 2012, 2013 et MINEPIA<br />
(en M FCFA)<br />
180 000<br />
155 000<br />
130 000<br />
105 000<br />
80 000<br />
55 000<br />
30 000<br />
5 000<br />
19<br />
Magazine<br />
Association Afrique-France<br />
Economie et Culture<br />
N° 014 - Juin 2015
»»<br />
3.1- Les Importateurs du Poisson au<br />
Cameroun<br />
La structure des importations du<br />
poisson au Cameroun permet de<br />
constater que deux entreprises<br />
camerounaises se démarquent dans<br />
cette activité. Il s’agit de Congelcam qui<br />
détient plus de 75% des importations<br />
de poissons au Cameroun et de<br />
Queen Fish Cameroon qui détient<br />
près de 11% de ces importations (voir<br />
graphique 4).<br />
Graphique 4 : Structure des importations de poisson selon les importateurs au Cameroun en 2013<br />
250 000<br />
220 460<br />
200000<br />
150 000<br />
100 000<br />
Qtés en tonnes<br />
50 000<br />
0<br />
CONGELCAM<br />
Source : ACDIC 2014<br />
32 009<br />
QUEEN FISH<br />
CAMEROON SARL<br />
On soulignera que la plus part de<br />
ces importateurs ont des contrats<br />
d’exclusivité avec leur partenaires.<br />
11 244<br />
STE CAMEROON<br />
FRAIS SARL<br />
3.2- Pays de provenance du poisson importé au Cameroun<br />
1 600 1 598<br />
STE ZUMI SARL CAMEROON FISH AUTRES<br />
En d’autres termes, le fournisseur de<br />
CONGELCAM ne pourrait pas vendre<br />
du poisson à QUEEN FISH, et vice<br />
Graphique 5 : Structure des importations de poisson selon le pays de provenance<br />
160 000<br />
140 000<br />
120 000<br />
141 738<br />
14 539<br />
versa. Cette situation contribue à<br />
assainir la concurrence au niveau des<br />
importateurs de la filière poisson.<br />
20<br />
100 000<br />
80 000<br />
60 000<br />
61 430<br />
Qtés en tonnes<br />
40 000<br />
20 000<br />
28 726<br />
18 798 18 172, 00<br />
12 586<br />
0<br />
Mauritanie Irlande Chili Namibie Sénégal Autres<br />
Source : Statistique ACDIC 2014<br />
Le constat révélé par Ce graphique<br />
révèle qu’en 2013, 50% du poisson<br />
importé au Cameroun provient du<br />
Sénégal et 22% de la Mauritanie.<br />
Ces pays sont suivi respectivement<br />
par l’Irlande, le Chili, la Namibie.<br />
Nous notons ainsi que la majorité<br />
du poisson importé au Cameroun<br />
provient d’Afrique (plus de 78%) et<br />
d’Amérique Latine (plus de 7%).<br />
Il est à noter que près de 3% du de<br />
ce poisson provient de Chine. Ces<br />
importations portent principalement<br />
sur les bars (corvina et rosada), les<br />
maquereaux, les sardines et les<br />
chinchards (forme de maquereaux).<br />
Le maquereau est l’espèce la<br />
plus importé car bon marché et<br />
particulièrement appréciée par le<br />
commun des camerounais.<br />
• Le Cameroun est et sera pour<br />
longtemps encore un importateur<br />
net de poisson,<br />
• L’étude sur les importations<br />
peut laisser supposer qu’un<br />
accroissement de la production<br />
nationale pourra à terme<br />
totalement se substituer aux<br />
importations. Mais cela est<br />
sans compter les phénomènes<br />
d’accoutumance alimentaires liés<br />
aux qualités organoleptiques des<br />
différentes variétés de poissons<br />
CONCLUSION<br />
auxquelles sont désormais<br />
habitués les consommateurs<br />
camerounais.<br />
• Ainsi du fait des exigences<br />
organoleptiques<br />
des<br />
consommateurs, et de l’offre<br />
relativement réduite en variété<br />
de poisson susceptible d’être<br />
produite localement grande<br />
échelle, il y aura toujours des<br />
importations de poisson.<br />
• L’Etat camerounais malgré tous<br />
ses efforts ne pourra pas œuvrer<br />
seul à inverser la tendance des<br />
importations.Faire entrer des<br />
acteurs majeurs dans la filière<br />
piscicole pour une production<br />
industrielle significative prendra<br />
beaucoup de temps. C’est<br />
pourquoi il serait judicieux<br />
d’intéresser de manière active<br />
les principaux acteurs de<br />
l’importation de poisson à la<br />
production.
AFEC Découverte<br />
Abidjan : une capitale moderne et accueillante<br />
Malgré la crise politique récente et les violences enregistrées,<br />
la ville n’a rien perdu de ses charmes. Au contraire, elle reste<br />
à l’image de tout le pays, un lieu de tourisme mais aussi de vie<br />
paisible même pour les... français.<br />
Ce qui surprend le plus quand<br />
on découvre Abidjan, c’est<br />
la modernité du quartier du<br />
Plateau avec ses buildings<br />
et sa cathédrale. Le quartier Cocody<br />
avec ses villas luxueuses dont<br />
l’architecture est assez homogène,<br />
très dépouillée, béton, baies vitrées<br />
et lignes droites et puis les autres<br />
quartiers où l’on a l’impression de<br />
revenir dans l’Afrique qu’on connait<br />
avec ses quartiers populaires et ses<br />
marchés.<br />
La cathédrale d’Abidjan dont<br />
l’architecture rappelle l’éléphant<br />
symbole du pays est vraiment<br />
surprenante. Construite sur<br />
une lagune, Abidjan est une<br />
ville qui donne une impression<br />
de dynamisme. Les années de<br />
troubles semblent loin sauf dans<br />
les journaux qui s’affichent sur les<br />
kiosques. Le taux de croissance de<br />
la Côte d’Ivoire fait pâlir, 8% soit<br />
le double des autres pays africains<br />
comparables. Certes, cela s’explique<br />
par le retard pris à cause des<br />
troubles des années 2000 qu’il faut<br />
combler, mais la concentration des<br />
grandes entreprises multinationales<br />
est impressionnante.<br />
Cependant, comme partout en<br />
Afrique, le contraste entre les<br />
quartiers favorisés et les quartiers<br />
populaires est grand. D’un côté les<br />
4X4 rutilants de l’autre les enfants<br />
qui vendent les cartes téléphoniques<br />
ou les bouteilles d’arachides pour<br />
survivre. Ce qui surprend également<br />
ce sont ces routes 4 voies, les<br />
échangeurs et malgré cela, les<br />
embouteillages du matin et du soir.<br />
France et Côte-d’Ivoire<br />
Mes séjours à Abidjan m’ont ravi,<br />
la ville est diverse et les ivoiriens<br />
particulièrement accueillants. Dans<br />
les années 1990, il y a eu jusqu’à<br />
35.000 à 40.000 français en Côte<br />
d’Ivoire. Actuellement, on y compte<br />
un peu moins de 15.000 français y<br />
compris les bi-nationaux (chiffres<br />
consulat de France).<br />
Au plan économique, 150 filiales<br />
de grands groupes français sur 500<br />
grandes entreprises (chiffres DGI)<br />
exercent une activité ici. Environ<br />
400 PME et PTE (nombre en baisse<br />
sensible après les crises de 2004 et<br />
post électorales) interviennent dans<br />
tous les secteurs de la vie économique<br />
(commerce, BTP, services). Quant<br />
à l’activité culturelle de la France,<br />
elle s’articule essentiellement<br />
autour de l’Institut Français héritier<br />
des Centres Culturels Français<br />
mais également par les écoles et<br />
établissements du second degré<br />
principalement à Abidjan. Des<br />
partenariats existent également au<br />
niveau des universités… Ici comme<br />
dans d’autres pays, l’AFD finance<br />
des projets de développement<br />
économique.<br />
Ce fut donc un voyage agréable<br />
mais surtout coloré à l’image de<br />
ces nombreux tissus pagnes et<br />
wax fabriqués en Côte d’Ivoire.<br />
Des tissus qu’on trouve dans les<br />
marchés mais aussi dans toutes les<br />
grandes surfaces très nombreuses<br />
et bien achalandées. Je n’en ai pas<br />
gardé à toute l’association mais mon<br />
épouse et ma fille ont visiblement<br />
été conquises par ces provisions<br />
d’Abidjan<br />
21<br />
Magazine<br />
Association Afrique-France<br />
Economie et Culture<br />
N° 014 - Juin 2015
Le Clin d’œil du Psy<br />
Par Marie Nicole TAMBA<br />
Psychothérapeute en service au C.M.C Omnisports - Consultant en psychologie des Organisations<br />
et du Développement Personnel - Agréé Nations Unies<br />
Engagement et responsabilités<br />
Connaissez-vous l’histoire du petit colibri?<br />
C’est une légende amérindienne rendue populaire, par Pierre<br />
RABBI sociologue, à travers son mouvement «COLIBRIS».<br />
22<br />
Permettez-moi de vous la raconter :<br />
Un jour, il y eut un immense<br />
incendie de forêt. Tous les<br />
animaux terrifiés, atterrés,<br />
observaient impuissants le<br />
désastre. Seul le petit colibri s’activait<br />
allant chercher quelques gouttes d’eau<br />
avec son bec pour les jeter sur le feu.<br />
Après un moment, un tatou, agacé par<br />
cette agitation dérisoire, lui dit:<br />
« Colibri ! T’es fou? Ce n’est pas avec<br />
ces petites gouttes d’eau que tu vas<br />
éteindre le feu! »<br />
Le colibri lui répondit: « Je le sais, mais<br />
JE FAIS MA PART ».<br />
Que pouvez-vous tirer de cette<br />
Métaphore?<br />
Elle soumet à votre attention,<br />
l’observation des différents<br />
comportements psycho-émotionnels<br />
d’un groupe de sujets face au danger.<br />
Voyons cela ensemble.<br />
On observe deux types de réactions,<br />
celle du petit colibri et celle des autres:<br />
Le petit colibri face au danger et<br />
malgré son appartenance à ce groupe,<br />
a été capable à son échelle, de<br />
prendre la décision qui s’imposait à sa<br />
conscience: S’engager dans une action<br />
qui à première vue semblait dérisoire,<br />
pour reprendre les mots de l’histoire.<br />
Sa réponse > nous renvoi à une deuxième<br />
lecture : Elle exprime un savoir être<br />
interne et externe, une identité<br />
mature, une volonté à s’engager<br />
de manière responsable, selon des<br />
valeurs fondamentales et éthiques<br />
qui lui sont propre.<br />
Dans le second cas, le reste des<br />
animaux n’a pas agi, la légende dit<br />
qu’ils étaient terrifiés, atterrés et<br />
observaient impuissants le désastre.<br />
Il s’agit ici des sujets qui, à travers<br />
leurs comportements expriment les<br />
manques et limites de leurs états<br />
internes.<br />
Rappelez vous le nombre de fois qu’il<br />
vous est arrivé de rester impuissant,<br />
atterré... face à l’adversité, l’agression<br />
et autres... Pourquoi?<br />
Parce qu’à ce moment, vous êtes<br />
envahi par la peur, vous êtes inhibé<br />
par vos émotions négatives, vous avez<br />
peur du jugement des autres ou du<br />
groupe de votre appartenance, vous<br />
ne savez comment réagir ou agir, vous<br />
perdez le contrôle de la situation.<br />
Rassurez vous, nombreux sont ceux<br />
d’entre nous qui en sont encore là si<br />
ce n’est la majorité. Parvenir à agir<br />
comme le petit colibri, demande<br />
une bonne connaissance de soi,<br />
vous permettant de développer des<br />
stratégies d’adaptation et d’être<br />
capables par la suite, de mobiliser des<br />
ressources adaptées, à la situation à<br />
laquelle vous faites face.<br />
«FAIRE SA PART» nécessite également,<br />
d’être en accord avec des valeurs<br />
fondamentales et éthiques qui guident<br />
vos choix, actes et actions. Car c’est<br />
un rapport à soi même face au devoir<br />
ultime, essentiel à l’accomplissement<br />
de soi et à un savoir devenir plus en<br />
harmonie avec votre idéal. Que direz<br />
vous de vérifier où vous en êtes à ce<br />
sujet ?<br />
Pour vous aider à y répondre plus objectivement, voici quelques questions<br />
1. Avez-vous conscience de la place qui est la votre et du et actions importants?<br />
rôle que vous jouez en famille et dans la société? 6. Identifiez quelles types d’émotions s’expriment lorsque<br />
2. Quels sont vos besoins fondamentaux?<br />
vous faites face à un danger, un choc, une pression...<br />
3. Êtes-vous en accord avec vos choix de vie?<br />
Restez-vous maître ou au contraire perdez-vous le<br />
4. Faites vous parti de ceux qui agissent ou alors de ceux contrôle?<br />
qui subissent?<br />
7. Pensez-vous être un modèle à suivre?<br />
5. Quelles sont les valeurs qui guident vos choix, vos actes 8. Quel est votre idéal?<br />
Bonne lecture et introspection.
CONSEIL NATIONAL DES<br />
CHARGEURS DU CAMEROUN<br />
CAMEROON NATIONAL<br />
SHIPPERS' COUNCIL<br />
MISSIONS<br />
OBJECTIVES<br />
Le CNCC est un établissement public administratif qui assure aux<br />
chargeurs :<br />
- L'assistance sur toute la chaîne de transport ;<br />
- La défense de leurs intérêts en vue de contribuer à la promotion<br />
du commerce international<br />
The CNSC is an administrative public establishment which seeks to :<br />
- Provide assistance to shippers on the whole transport chain;<br />
- Protect shippers' interests in view of contributing to the<br />
promotion of international trade.<br />
Votre partenaire / Your Partner<br />
23<br />
Musée Maritime de Douala<br />
Douala Maritime Museum<br />
www.museemaritime.cm<br />
museemar@museemaritime.cm<br />
Magasin de stockage de marchandises de la Z.I de Bassa-Douala<br />
Warehouse, Bassa-Douala Industrial Area<br />
Siège : Centre des Affaires Maritimes<br />
B.P : 1588 Douala - Bonanjo<br />
Tél : (237) 33 43 67 67 Fax : (237) 33 43 70 17<br />
E-mail : info@cncc.cm Site web : www.cncc.cm<br />
representation@cncc.cm<br />
Association Afrique-France<br />
Economie et Culture<br />
Magazine<br />
Représentation de Paris :<br />
3, rue du quatre septembre, 75002, Paris.<br />
N° 014 - Juin 2015
Crédit Scolaire et Universitaire<br />
Fini le calcul Mental<br />
24<br />
Avec la First Bank, la<br />
rentrée de vos enfants<br />
est assurée !<br />
En<br />
48 heures<br />
à un taux<br />
préférentiel<br />
NOS CONTACTS<br />
TÉL. : 2 22 23 30 68 / 2 22 23 63 27<br />
CALL FIRST<br />
8050<br />
Centre d’appel / Call center<br />
E-mail : firstbank@afrilandfirstbank.com<br />
Site web : www.afrilandfirstbank.com<br />
PIÈCES À FOURNIR<br />
• Demande de crédit<br />
• Bulletins de paie des trois derniers mois<br />
• Photocopie CNI<br />
• Attestation de Virement Irrévocable<br />
• Présence effective à son lieu de service