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Dossier<br />
Des maternelles aux lycéens, les élèves bezonnais peuvent se <strong>fr</strong>otter à la poésie<br />
et à l'image grâce au festival. Exemple au lycée de Bezons.<br />
Ciné Poème, un acte<br />
d'éducation<br />
Ciné brunch du 12 février, avec les lycéens de Bezons.<br />
16<br />
Aux yeux de beaucoup, un court-métrage est forcément un dessin<br />
animé pour les enfants. Faux ! Les élèves de seconde du lycée<br />
de Bezons ayant participé le 12 février au « ciné brunch »<br />
organisé conjointement par la commune et l’établissement ont touché<br />
des yeux sa très grande diversité. Au programme une heure et demie<br />
durant, la projection de courts-métrages, des échanges avec Alicja Korek,<br />
chargée de mission du festival Ciné Poème, l’apprentissage de l’analyse<br />
critique d’un film, tout en se restaurant dans la salle polyvalente du lycée.<br />
Jurés du Prix Jeunesse<br />
Toutes et tous étaient volontaires pour participer à cette action de<br />
formation organisée dans le cadre du festival Ciné Poème. Ils seront<br />
membres du jury qui attribuera le Prix Jeunesse à l’un des films en<br />
compétition. Et ce n’est pas rien : d’édition en édition la renommée du<br />
festival bezonnais grandit. « Ciné Poème a reçu cette année plus de 250<br />
films », a rappelé Alicja Korek à des lycéens très attentifs et contributeurs.<br />
Le Prix Jeunesse est une reconnaissance de l’impact artistique du film<br />
et une gratification de 1 500 € non négligeable.<br />
« Je vais beaucoup au cinéma. Je connaissais Ciné Poème. C’est le prof<br />
qui m’a donné l’envie d’aller plus loin», explique Sarah. « La poésie fait<br />
partie des programmes de seconde et de première », rappelle Guillaume<br />
Savary. « Les courts-métrages qu’ils voient aujourd’hui les bousculent<br />
par rapport aux images dont ils ont l’habitude », se réjouit Mounia<br />
Dakiche. Les deux professeurs de lettres tout comme leurs élèves ne perdent<br />
pas une miette des projections du jour. « C’est un peu déroutant. Mais<br />
j’ai envie d’apprendre des choses nouvelles », assure Farah.<br />
Alicja Korek, tout en douceur, relance les lycéens après chaque film.<br />
Comme les films sont courts – 15 minutes au maximum pour concourir<br />
à Ciné Poème – le rythme des échanges est enlevé. Et la poésie dans<br />
tout ça ? Le futur jury la cherche dans la bande son, les images, l’art<br />
de la suggestion, la gestuelle burlesque de certains personnages,<br />
l’expression brève et intense des sentiments.<br />
« Nous sommes en train d’inventer un nouveau genre, le courtmétrage<br />
poétique », suggère Alicja Korek. Soumay, Marine, Rayane,<br />
Wissal, Rania, l’affirment à l’unisson : « les films nous racontent toujours<br />
les mêmes histoires. Et sont faits de la même manière. Là, c’est<br />
beaucoup plus original. On ne s’attendait pas à ça. »<br />
« Révolution », le voyage initiatique d’un homme en quête d’une<br />
inaccessible étoile, œuvre au graphisme somptueux de Cecila Pepper,<br />
les laisse sans voix. C’est avec elle qu’avant de décerner le Prix Jeunesse<br />
ils affûteront leur regard critique.<br />
437 écoliers et des collégiens<br />
437 écoliers et collégiens de Gabriel-Péri attribueront un coup de<br />
cœur scolaire à leur court-métrage préféré. Un programme spécifique<br />
est par ailleurs tourné vers les maternelles. Ciné Poème n’est pas<br />
qu’un festival où le plaisir des lectures poétiques le dispute à l’ébouriffante<br />
inventivité des courts-métrages sélectionnés. C’est aussi un grand<br />
moment d’éducation à l’image pour les jeunes générations<br />
bezonnaises. <br />
Dominque Laurent<br />
Bezons infos n° 369 _ mars 2016