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20 / À SUIVRE<br />
Côtes d’Armor magazine<br />
ACTIONS DÉPARTEMENTALES<br />
Des intervenantes sociales aux côtés <strong>de</strong>s policiers et <strong>de</strong>s gendarmes<br />
Unis, face<br />
à la détresse sociale<br />
Policiers et gendarmes se retrouvent <strong>de</strong> plus en plus face à <strong>de</strong>s personnes<br />
– notamment les victimes – qui relèvent bien plus d’un accompagnement<br />
social que d’un traitement judiciaire. Un constat qui justifie la mise<br />
en œuvre récente d’un nouveau dispositif : la présence d’intervenantes<br />
sociales du Département au commissariat <strong>de</strong> Saint-Brieuc et à la gendarmerie<br />
<strong>de</strong> Dinan. L’expérience est concluante.<br />
“<br />
La police a bien un rôle<br />
social, mais les policiers<br />
sont là avant tout pour mener<br />
<strong>de</strong>s enquêtes judiciaires<br />
«<br />
J’ai postulé sur cette mission parce que, après<br />
avoir exercé pendant une douzaine d’années<br />
comme assistante sociale sur le secteur <strong>de</strong> la Maison<br />
du Département <strong>de</strong> Saint-Brieuc, cette opportunité<br />
s’est présentée à moi comme un vrai challenge »,<br />
explique Véronique Cazorla. Depuis septembre<br />
2015, elle travaille à <strong>de</strong>meure au<br />
commissariat <strong>de</strong> police <strong>de</strong> Saint-<br />
Brieuc. Ici, dans son petit bureau,<br />
elle reçoit les victimes <strong>de</strong> délits<br />
ou <strong>de</strong> violences – mais aussi <strong>de</strong>s<br />
personnes « mises en cause »<br />
(auteurs <strong>de</strong> violences, <strong>de</strong> dégradations,<br />
adolescents en fugue,<br />
etc.) – chez qui les policiers repèrent une problématique<br />
sociale : gran<strong>de</strong> précarité économique,<br />
logement insalubre, addictions, défaillances éducatives,<br />
isolement, etc. Ces personnes se voient<br />
proposer par les policiers un entretien avec la<br />
travailleuse sociale et, à ce jour, aucune n’a refusé<br />
cette main tendue. « En quelque sorte, je sers <strong>de</strong><br />
‘passerelle’ entre la Police et les services sociaux »,<br />
poursuit Véronique. Le capitaine ( * ) qui travaille<br />
avec elle en tant que responsable <strong>de</strong> la briga<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la famille et <strong>de</strong>s atteintes aux<br />
personnes, salue lui aussi cette initiative : « Avant<br />
l’arrivée <strong>de</strong> Véronique, on se débrouillait comme on<br />
pouvait pour passer le relais aux services sociaux,<br />
sachant que plus <strong>de</strong> 20 % <strong>de</strong> nos interventions<br />
concernent <strong>de</strong>s personnes qui n’ont rien à voir avec<br />
le judiciaire. Aujourd’hui, nous la sollicitons beaucoup,<br />
quand il faut confier en urgence <strong>de</strong>s enfants à<br />
une famille d’accueil par exemple, ou pour accompagner<br />
une femme victime <strong>de</strong> violences conjugales,<br />
l’orienter vers <strong>de</strong>s associations, et surtout l’inciter<br />
à porter plainte, car beaucoup acceptent sur le<br />
▶<br />
À Saint-Brieuc,<br />
Véronique Cazorla<br />
connaît tous les<br />
réseaux <strong>de</strong> services<br />
et d’associations<br />
médico-sociaux<br />
vers lesquels<br />
elle oriente les<br />
personnes, une fois<br />
la crise apaisée.<br />
PHOTO THIERRY JEANDOT