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Comité Droit Social FFSA - CR

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<strong>Comité</strong> <strong>Droit</strong> <strong>Social</strong> <strong>FFSA</strong> - 22 mars 2016<br />

Projet de Loi El KHOMRI<br />

Compte tenu des échéances législatives, l’objectif de la <strong>FFSA</strong> ce matin était de présenter la<br />

philosophie du texte, en se limitant à ses grandes lignes telles que dessinées aujourd’hui.<br />

Par rapport à la deuxième mouture du projet qui a été présentée le 14 mars suite aux mouvements<br />

sociaux, les impacts se font surtout ressentir pour les entreprises de moins de 50 salariés, notamment<br />

avec la suppression de la convention individuelle de forfait qui devait pouvoir être mise en place<br />

unilatéralement, ou encore avec la réduction de l’organisation du temps de travail possible au-delà de 4<br />

semaines (initialement augmentée à 16 semaines, mais depuis réduite à 9).<br />

6 thèmes ont été déroulés et se trouvent résumés ci-dessous :<br />

1) La nouvelle architecture du Code du travail<br />

Elle est issue des différents rapports ayant précédé le projet de loi (Combrexelle, Badinter, Cesaro…).<br />

Rappel des trois niveaux : l’ordre public, le champ de la négociation collective et les dispositions<br />

supplétives.<br />

Contrairement à ce qui était prévu initialement, seule la durée du travail et les congés seront dans un<br />

premier temps concernés.<br />

Nb : cette architecture revient à élargir le champ de la négociation collective. En contrepartie, un nouveau<br />

principe d’accord majoritaire a été mis en œuvre. Auparavant l’exception, il s’agira désormais de la règle,<br />

ceci afin de légitimer le nouveau pouvoir donné à la négociation collective.<br />

Cependant, selon les entreprises et le poids des organisations syndicales qui la composent, l’effet<br />

initialement souhaité de mise en avant de la négociation collective pourra être inversé, avec une<br />

incapacité à signer des accords majoritaires (sans vouloir citer FIDELIA et sa majorité historique CGT-FO).<br />

2) Le temps de travail<br />

- Heures supplémentaires : Le principe reste la majoration à hauteur de 25%.<br />

La nouveauté réside dans le fait que la réduction éventuelle de ce taux (jusqu’à 10%) serait<br />

désormais négociable à l’échelle de l’entreprise, et non plus seulement à celle de la branche.<br />

- Fractionnement possible des 11h du repos quotidien selon modalités précises : supprimée<br />

- Possibilité de passer de 44h à 46h en moyenne sur 12 semaines<br />

- Possibilité d’aménager le temps de travail sur 3 ans : accord d’entreprise + accord de branche<br />

- <strong>Droit</strong> à la déconnexion : Intégration dans les NAO égalité pro et QVT à compter de 2018.<br />

Nb : le nouveau cadre juridique qui en découlera pourra être utile dans certains contentieux liés<br />

aux forfait-jours, avec un rejet possible des pièces telles que des mails envoyés tardivement, ceux-


ci étant alors potentiellement hors du cadre qui aura été prévu en amont, lequel est inexistant<br />

aujourd’hui ce qui facilite les contentieux sur le sujet.<br />

3) La rupture du contrat de travail<br />

- Barème CPH : redevenu indicatif, il pourrait également être revalorisé en cas de conciliation.<br />

- Licenciements pour motif économique : réduction du périmètre (secteur d’activité et échelle<br />

nationale, avec instauration d’un garde-fou pour éviter la fraude visant à provoquer des difficultés<br />

sur le territoire français) et élargissement des critères d’appréciation (reprise de la JP).<br />

La durée à partir de laquelle la constatation de ces critères pourra faire l’objet de licenciements<br />

pour motif économique devra faire l’objet de négociations collectives. A défaut, il devrait s’agit<br />

d’un an pour des difficultés économiques, et de 6 mois pour les pertes d’exploitation.<br />

- Accords offensifs : même logique que les accords de maintien dans l’emploi, l’idée étant toutefois<br />

d’être davantage en amont puisqu’il s’agirait ici de développer l’entreprise et de préserver<br />

l’emploi (et non plus de le sauver). En revanche, la rémunération ne pourrait être réduite ici<br />

contrairement à ce qui existe dans les accords de maintien. À défaut d’acceptation : licenciement<br />

qui ne serait pas un licenciement pour motif économique = pas de reclassement.<br />

Des flous demeurent, notamment sur la caractérisation de ces situations et la durée de ces<br />

accords.<br />

4) La négociation collective<br />

- Accords d’entreprise : obligation de rédiger un préambule + conditions de suivi + clauses de rdv<br />

- Accords de branche : nécessiteraient automatiquement un accord de méthode<br />

- Durée des accords : 5 ans à défaut de précision, avec une cessation de prise d’effet automatique à<br />

leur issue même à défaut de cette mention expresse (nouveauté).<br />

- Accords majoritaires : 50% des suffrages des OSR uniquement. Fin du droit d’opposition.<br />

- Accords minoritaires : à défaut des 50% et à compter de 30%, possibilité de référendum à<br />

l’initiative des OS signataires (pas de l’employeur) pour une consultation des salariés dans les 8<br />

jours. Si majorité, validation de l’accord.<br />

Initialement prévus sur tous les domaines, ces accords minoritaires ne seront mis en œuvre dans<br />

un premier temps que pour la durée de travail, les repos et congés. Pour le reste, cela devrait<br />

intervenir fin 2019.<br />

- Révisions des accords : par les signataires pour le cycle en cours (vis-à-vis de la date de signature),<br />

puis par toute OSR pour les cycles suivants. Plus besoin d’y adhérer en amont de la dénonciation<br />

dans ce cas de figure pour les OSR non signataires. Quid pour les groupes vis-à-vis de<br />

l’appréciation des cycles électoraux ?


- Extinction des accords : Les AIA seraient remplacés par un « maintien de la rémunération<br />

perçue » laquelle ne saurait être inférieure à la moyenne des 12 derniers mois.<br />

Nb : Cela signifierait une intégration des AIA dans le salaire de base, et non plus un gel...<br />

- Publication par principe des accords dans une base de données nationale (sauf opposition)<br />

- + 20% de crédits d’heures pour les DS / DSC<br />

5) La santé au travail<br />

- Visites médicales : suppression de la visite médicale d’embauche, remplacée par une visite d’info<br />

et de prévention pouvant être effectuée désormais par une infirmière du travail par exemple et<br />

non plus uniquement par un médecin du travail.<br />

Idem avec suppression de la visite biennale, sauf pour les postes à risques.<br />

- Inaptitude : ajout d’une phrase au sein de l’article L 1226-12 du Code du travail, ce qui serait<br />

étendu également aux maladies d’origine non professionnelles :<br />

« […] L'employeur ne peut rompre le contrat de travail que s'il justifie soit de son impossibilité de<br />

proposer un emploi dans les conditions prévues à l'article L. 1226-10, soit du refus par le salarié de<br />

l'emploi proposé dans ces conditions. Il peut également rompre le contrat de travail si l'avis du<br />

médecin du travail mentionne expressément que tout maintien du salarié dans l'entreprise serait<br />

gravement préjudiciable à sa santé, ou que l’état de santé du salarié fait obstacle à tout<br />

reclassement dans l’entreprise » Quid du Groupe… ?<br />

À noter également la suppression de la double visite : il y aura un examen unique après échanges<br />

en amont du médecin avec l’employeur et le salarié.<br />

- Expertise CHSCT : auparavant et en cas de contestation, l’employeur qui obtenait gain de cause<br />

devait malgré tout en supporter les frais compte tenu de l’absence de budget des CHSCT. Il est<br />

prévu désormais que la saisine de l’employeur suspendra l’expertise, pour une décision rendue<br />

dans les 10 jours. Si les frais d’expertise ont déjà été versés, l’employeur sera alors remboursé par<br />

l’expert, sauf à ce que le CE décide de prendre en charge à ses propres frais l’expertise en<br />

question.<br />

6) Le CPA / CPF<br />

Ayant pour objet la sécurisation des parcours et la levée de frein à la mobilité, le CPA pose question<br />

notamment en termes de financement et de fongibilité. Il irait par ailleurs au-delà du salariat, avec une<br />

prise en compte des périodes d’activité libérales notamment.<br />

Le CPA comprendrait dans un premier temps le CPF (qui passe de 24 à 40h par an dans la limite de 400h),<br />

le C3P (pénibilité) et le CEC (compte d’engagement citoyen).

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