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Haiti Liberte 21 Juillet 2010

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HAÏTI LIBERTÉ<br />

<br />

<br />

<br />

Tout moun<br />

mele daprè<br />

senatè Jean<br />

Hector<br />

Anacacis !<br />

Page 6<br />

MANIFESTATION :<br />

LAVALAS POURSUIT<br />

LA LUTTE<br />

Voir page 4<br />

Le camp<br />

Immaculée à<br />

Cité Soleil<br />

Page 7<br />

Depuis le coup<br />

d'état de Fevrier er 2004, c’est une<br />

coutume pour les Lavalassiens de célébrer le 15 juillet,<br />

date<br />

de naissance sance du président Aristide ide par une grande mobilisation isat<br />

ion populairepula<br />

CEP: DES ÉLECTIONS-SÉLECTIONS<br />

EN NOVEMBRE ? Voir page 4<br />

La guerre<br />

contre<br />

l’Afghanistan<br />

est une «<br />

guerre de<br />

ressources » à<br />

but lucratif<br />

Page 10<br />

Les membres du CEP de Dorsainvil et de Préval à l’Hôtel Caribe Convention dans une réunion avec certains partis<br />

politiques, le 15 juillet <strong>2010</strong> dernier, dans le cadre, du lancement officiel du processus électoral contesté<br />

Message de<br />

Fidel Castro<br />

à son ‘vieil<br />

ami’ Nelson<br />

Mandela pour<br />

ses 92 ans<br />

Page 18


Editorial<br />

HAITI<br />

LIBERTÉ<br />

Troisième Anniversaire d’<strong>Haiti</strong> Liberté<br />

Par Berthony Dupont<br />

Un anniversaire est un symbole, il sert autant à rappeler<br />

le passé qu’à justifier le présent et à faire des<br />

projections pour le futur.<br />

La question de la guerre est très actuelle aujourd’hui<br />

et les impérialistes continuent à déclencher diverses<br />

guerres d’agression et de rapine dans le monde. Ainsi,<br />

après le bombardement d’Hiroshima et de Nagasaki,<br />

ils sont passés de la bombe atomique à la bombe<br />

à hydrogène. Quant à présent le monde est au risque<br />

d’une guerre nucléaire. Un danger qui a porté l’exprésident<br />

cubain Fidel Castro, encore convalescent, à<br />

venir informer le monde de cette grande menace contre<br />

l’humanité.<br />

Une autre guerre, par ailleurs est déjà commencée<br />

en <strong>Haiti</strong>, où l’horizon est plus sombre que jamais, sans<br />

aucune lueur d’espoir, laissant présager que le désarroi<br />

du peuple n’est pas près de s’achever. La mainmise<br />

d’une petite clique sur le pays dont les privilèges sont<br />

leur seule base sociale enfonce la nation dans la pire<br />

des situations. Les classes dominantes nationales et internationales<br />

privent le pays de son indépendance politique,<br />

économique et culturelle. Le climat politique est<br />

essentiellement et totalement bouleversé par la force<br />

plutôt que d’être assuré par la loi.<br />

En effet, le coup de tonnerre du Conseil électoral<br />

Préval (CEP) sous la houlette des forces occupantes,<br />

excluant les masses populaires des joutes électorales,<br />

est probablement annonciateur de l’imminence de violents<br />

orages, action qui vient encore une fois de plus<br />

montrer, sans ambiguïté que pour abattre ceux qui<br />

menacent leurs intérêts, les forces réactionnaires ne reculeront<br />

devant aucune forme de barbarie, fût-ce même<br />

la plus criminelle.<br />

Et pour couronner le tout, le chef civil de l’occupation<br />

du pays, Edmond Mulet, vient d’annoncer triomphalement<br />

l’arrivée prochaine d’une mission d’observation<br />

OEA-Caricom qui séjournera en <strong>Haiti</strong> du 1 er août <strong>2010</strong><br />

jusqu’au jour du scrutin en prenant soin d’ajouter spectaculairement<br />

que : la communauté internationale ne<br />

serait pas disposée à accepter n’importe quelle élection.<br />

A ce stade, son autorité est non seulement avérée mais<br />

ne peut pas être plus claire pour illustrer à travers des<br />

élections-sélections ce que préconisent pour nous autres<br />

la Communauté Internationale, comme dans le cas du<br />

Honduras, à savoir qu’elle ne veut pas que les élections<br />

soient remportées par ceux et celles qui poursuivraient<br />

une orientation politique et économique progressiste.<br />

Un autre situation lourde de menaces futures<br />

et d’éventuels dérapages, reste les conditions dans<br />

lesquelles vivent les masses populaires victimes du<br />

dernier séisme. A ce sujet, et pour essayer de fermer la<br />

bouche à ceux qui revendiquent une vie meilleure pour<br />

les victimes du 12 Janvier, le représentant de la Métropole<br />

Bill Clinton vient de déclarer, plein d’arrogance à<br />

la face même du peuple « que devant la situation des<br />

pays de l’Asie du sud-est, frappés en 2004 par un tsunami,<br />

celle d’Haïti était bien meilleure pour une période<br />

post-catastrophe égale ».C’est alors dire qu’on est<br />

en bien meilleur état, et qu’on n’a pas à se plaindre.<br />

Quelle absurdité ! Mais tous ces mensonges officiels<br />

ne sauraient masquer ni les faits, ni les inégalités,<br />

ni les injustices qui persistent dans le pays. C’est dans<br />

ce panorama politique que le journal <strong>Haiti</strong> Liberté vient<br />

de boucler son troisième anniversaire avec les mêmes<br />

objectifs primordiaux : Justice, Vérité et Indépendance.<br />

Devant autant de blessures faites à l’esprit humaniste<br />

des peuples, cet anniversaire nous surprend dans des<br />

réflexions profondes sur l’avenir des persécutés du<br />

monde, et parmi eux le peuple haïtien.<br />

Engagés comme nous le sommes dans la lutte de<br />

libération des nations encore sous domination, la nôtre<br />

notamment, à ce compte survivre n’est pas facile ! Malgré<br />

une situation difficile, notre prestige et notre influence<br />

grandissent jour après jour, d’autant que nous ne<br />

sommes pas un instrument au service de quelque politique<br />

opportuniste que ce soit, au service des grandes<br />

puissances impérialistes. Ce jeune hebdomadaire dont la<br />

progression est encore lente mais inexorable poursuivra<br />

sa route aux côtés des masses souffrantes et nous en<br />

sommes sûrs, la victoire sera nôtre! Et nous abordons le<br />

cap du quatrième anniversaire avec optimisme, pleins<br />

d’espoir de nous affranchir des soucis financiers et assurés<br />

de continuer sans relâche la lutte contre l’ennemi<br />

impérialiste et ses relais en Haïti.<br />

Nos remerciements les plus sincères à nos lecteurs<br />

qui n’ont jamais cessé de nous encourager, à nos collaborateurs<br />

et membres du journal ainsi qu’à tous nos<br />

commanditaires !<br />

Bon Anniversaire <strong>Haiti</strong> Liberté !<br />

1583 Albany Ave<br />

Brooklyn, NY 11<strong>21</strong>0<br />

Tel: 718-4<strong>21</strong>-0162<br />

Fax: 718-4<strong>21</strong>-3471<br />

3, 2ème Impasse Lavaud<br />

Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong><br />

Tél: 509-3407-0761<br />

Responsable:<br />

Yves Pierre-Louis<br />

Email :<br />

editor@haitiliberte.com<br />

Website :<br />

www.haitiliberte.com<br />

DIRECTEUR<br />

Berthony Dupont<br />

EDITEUR<br />

Dr. Frantz Latour<br />

RÉDACTION<br />

Berthony Dupont<br />

Wiener Kerns Fleurimond<br />

Kim Ives<br />

Fanfan Latour<br />

Guy Roumer<br />

CORRESPONDANTS<br />

EN HAITI<br />

Wadner Pierre<br />

Jean Ristil<br />

COLLABORATEURS<br />

Marie-Célie Agnant<br />

J. Fatal Piard<br />

Catherine Charlemagne<br />

Pierre L. Florestal<br />

Morisseau Lazarre<br />

Didier Leblanc<br />

Jacques Elie Leblanc<br />

Roger Leduc<br />

Joël Léon<br />

Claudel C. Loiseau<br />

Anthony Mompérousse<br />

Dr. Antoine Fritz Pierre<br />

Jackson Rateau<br />

Eddy Toussaint<br />

ADMINISTRATION<br />

Marie Laurette Numa<br />

Jean Bertrand Laurent<br />

DISTRIBUTION: CANADA<br />

Pierre Jeudy<br />

(514)727-6996<br />

DISTRIBUTION: MIAMI<br />

Pierre Baptiste<br />

(786) 262-4457<br />

COMPOSITION ET ARTS<br />

GRAPHIQUES<br />

Mevlana Media Solutions Inc.<br />

416-789-9933 * fmelani@rogers.com<br />

WEBMASTER<br />

Frantz Merise<br />

frantzmerise.com<br />

Bulletin d'Abonnment B<br />

A remplir et à retourner à <strong>Haiti</strong> Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11<strong>21</strong>0<br />

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2<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>


A travers <strong>Haiti</strong><br />

Une<br />

deuxième<br />

attaque<br />

dirigée<br />

contre une<br />

succursale<br />

de la Soge<br />

Express<br />

Dans l’après midi du dimanche<br />

18 juillet dernier, une autre attaque<br />

armée, faisant suite à celle du<br />

13 juillet <strong>2010</strong>, a été dirigée contre<br />

la succursale de la Soge Express<br />

située au Carrefour de l’Aéroport à<br />

Port-Au-Prince. Comparativement<br />

à l’attaque du 13 juillet dernier, où<br />

deux agents de sécurité ont été maltraités<br />

et abattus, il n’y a pas eu de<br />

victimes dans cette dernière attaque.<br />

Sur ces entrefaites, le responsable<br />

de la police de Delmas, Carl Henry<br />

Boucher s’est dit exaspéré, estimant<br />

que des espaces ne pouvant même<br />

pas loger une simple épicerie sont<br />

devenus des succursales tenues par<br />

de nombreux employés et où affluent<br />

de nombreux clients; ce qui facilite<br />

l’action des bandits, dans ces<br />

locaux où il n’y a que promiscuité,<br />

ce qui ne facilite pas la sécurité.<br />

Un<br />

garçonnet<br />

de 2 ans<br />

enlevé à<br />

Thomassin<br />

33<br />

Dans la nuit du dimanche 18 au<br />

lundi 19 juillet dernier, à Thomassin<br />

33, vers 1h30 du matin, des<br />

voyous armés ont violé la résidence<br />

d’une famille, emmenant un garçonnet<br />

de 2 ans, qui est gardé en otage<br />

jusqu’à présent sous la menace des<br />

armes. Les braqueurs ont pu pénétrer<br />

la maison en pleine nuit, en escaladant<br />

une fenêtre qui leur a donné<br />

accès à l’intérieur de la maison et<br />

à la chambre du bébé. Les parents<br />

de l’enfant, qui entament des négo-<br />

Rapatriement d’une centaine d’haïtiens<br />

de la République Dominicaine<br />

Le lundi 19 juillet dernier, plus<br />

d’une centaine de compatriotes<br />

haïtiens vivant en situation irrégulière<br />

en République Dominicaine ont<br />

été rapatriés en <strong>Haiti</strong>. Plusieurs de<br />

ces compatriotes s’étaient retranchés<br />

dans des maisons en construction à<br />

Dajabon, petite ville frontalière de la<br />

République voisine, a fait savoir le<br />

CESFRONT (Corps Spécialisé de Sécurité<br />

Forntalière), ajoutant que les<br />

opérations de rapatriement des haïtiens<br />

ont été réalisées conjointement<br />

avec les autorités migratoires dominicaines.<br />

C’est un nombre assez important<br />

de concitoyens expulsés par le<br />

pays voisin qui se réclame d’être le<br />

ciations avec les voleurs n’ont pas<br />

voulu fournir des détails sur le rapt,<br />

ce pour éviter des suites fatales relatives<br />

à la vie du garçonnet.<br />

La ville des Gonaïves légèrement<br />

secouée par un tremblement de terre<br />

Dans la nuit du vendredi 16 au<br />

samedi 17 juillet <strong>2010</strong>, à 2h1<br />

minute du matin, au chef lieu du<br />

département de l’Artibonite, une réplique<br />

modérée de 4.3 de magnitude<br />

sur l’échelle Richter, dont l’épicentre<br />

se situe à 30 Km au Nord, 65 Km<br />

Nord ouest, 110 Km Ouest, a légèrement<br />

secoué la ville des Gonaïves,<br />

sans faire de victimes.<br />

Les autorités dominicaines ont<br />

expulsé près d’une centaine de sans<br />

papiers haïtiens qui évoluaient<br />

dans la région de Dajabon<br />

premier ami d’<strong>Haiti</strong> et qui, de ce fait,<br />

jouant à l’intelligent aux dépens des<br />

naïfs, vient d’être rétribué un siège<br />

Montrouis touchée par<br />

une onde tropicale<br />

Par Jackson Rateau<br />

Selon ce qu’a annoncé la Direction<br />

de la Protection Civile (DPC), le<br />

dimanche 18 juillet dernier, la localité<br />

de Montrouis, commune de<br />

l’Arcahaie, Ouest, a été la proie<br />

d’une violente onde tropicale provoquant<br />

de fortes averses qui sont<br />

abattues sur toute la ville. La Rivière<br />

de Montrouis, en crue, s’est<br />

déversée sur la ville et les localités<br />

dans la Commission Intérimaire pour<br />

la Reconstruction d’<strong>Haiti</strong> (CIRH).<br />

En tout cas, notre meilleur amie,<br />

la République Dominicaine, se plaint<br />

à haute voix aux oreilles sourdes de<br />

nos autres amis du monde, qu’elle<br />

s’est lassée de nos compatriotes haïtiens<br />

qui se révèlent de véritables indésirables<br />

dans les régions de Santiago,<br />

Puerto Plata, la Vega, Broca, San<br />

Francisco de Marcoris et autres.<br />

A noter que cette situation est<br />

survenue à un moment où, à travers<br />

le monde, les gouvernements se<br />

hâtent de régulariser nos compatriotes<br />

vivant sur leurs territoires.<br />

C’est dans l’adversité qu’on reconnait<br />

ses vrais amis, dit-on.<br />

environnantes dont la commune de<br />

l’Arcahaie, causant un lourd bilan<br />

de 150 sinistrés, 1 blessé et 34 maisons<br />

inondées. Par ailleurs, selon<br />

le responsable du Centre National<br />

de Météorologie, Ronald Sémelfort,<br />

une onde tropicale, se basant actuellement<br />

dans les petites Antilles,<br />

est en train de se diriger sur Haïti<br />

; ce qui pourrait provoquer de violentes<br />

averses sur diverses régions<br />

du pays.<br />

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Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 3


Manifestation du 15 juillet <strong>2010</strong> :<br />

Six ans après, Lavalas poursuit la lutte!<br />

CEP: Des élections-sélections<br />

pour renforcer l'instabilité!<br />

Par Hervé Jean Michel<br />

Des milliers de partisans, sympathisants<br />

et amis lavalassiens<br />

ont participé à la manifestationmarathon<br />

du 15 juillet <strong>2010</strong>, date<br />

de naissance du leader historique de<br />

Fanmi Lavalas, Jean Bertrand Aristide,<br />

vivant en exile en Afrique du<br />

Sud. Pour une manifestation-marathon,<br />

c’en était une, dans la mesure<br />

où le parcours a exigé des militants<br />

plus d’une dizaine de kilomètres de<br />

marche, au cri de vive le retour physique<br />

d’Aristide, à bas Préval.<br />

Partie du Boulevard 15 octobre,<br />

devant la résidence privée du leader de<br />

Fanmi Lavalas, Route nationale #1,<br />

Cité Soleil, Route de Delmas, Delmas<br />

II, Bel-Air, Rue Montalais, la longue<br />

file s’est étirée jusque devant la palais<br />

national, du moins ce qui reste de cet<br />

édifice ruiné par le dévastateur séisme<br />

du 12 janvier <strong>2010</strong>. Il fallait surtout<br />

méditer sur ce symbole qui a mobilisé<br />

tant d’âmes et sur l’enjeu politique,<br />

d’importance capitale, pour évaluer<br />

un tel sacrifice.<br />

C’est une coutume pour les<br />

Lavalassiens de célébrer le 15 juillet,<br />

date de naissance du président<br />

Aristide, cependant cette année cet<br />

anniversaire a coïncidé avec une<br />

revendication qu’ils estiment vitale.<br />

Au cri de vive le retour physique du<br />

leader historique, s’ajoute celui de<br />

à bas Préval. « Si Aristide était au<br />

pays, nous ne serions pas dans cette<br />

dégoûtante situation sous les tentes.<br />

Il nous aurait nourris et envoyé nos<br />

enfants à l’école. Il nous aurait logés.<br />

Il n’aurait pas, à l’instar de Préval<br />

vendu le pays aux étrangers. Préval<br />

doit partir. »<br />

Ce sont ces slogans qui ont<br />

harmonisé les pas des manifestants,<br />

pendant ces dix kilomètres qu’ils ont<br />

parcourus, de la résidence d’Aristide<br />

à Tabarre, jusqu’au palais national.<br />

Ce ne sont pas ces militants politiques<br />

qui ont décidé, de leur propre chef,<br />

de revendiquer le départ du président<br />

Préval, c’est le président lui-même,<br />

par sa politique exclusiviste, les lois<br />

illégales qu’il a fait voter pour liquider<br />

le pays aux impérialistes et aux<br />

bourgeois, son mépris des masses<br />

populaires, l’application des mesures<br />

de politique économique injuste,<br />

style néolibéral, niant les revendications<br />

des masses, qui les ont forcés<br />

à lutter pour le départ du chef de<br />

l’Etat. Partout, les masses populaires<br />

se plaignent de l’ingratitude et de<br />

l’insensibilité de Préval face à la misère<br />

généralisée dans le pays, son irresponsabilité<br />

dans la gestion du dossier<br />

du séisme du 12 janvier <strong>2010</strong>.<br />

Ce sont ces mêmes griefs qui<br />

Patience<br />

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Les masses populaires se plaignent de l’ingratitude et de l’insensibilité de<br />

Préval face à la misère généralisée dans le pays<br />

ont été exprimés au cours du meeting,<br />

devant le palais national. Le Dr.<br />

Maryse Narcisse, coordonnatrice du<br />

Comité exécutif de Fanmi Lavalas,<br />

après avoir félicité la PNH pour son<br />

accompagnement pendant le parcours<br />

de la manifestation a rappelé,<br />

que d’autres organisations politiques<br />

ont contribué à sa réussite. Maryse<br />

Narcisse « dit attendre tout le monde<br />

dans la nouvelle Haïti, une Haïti où<br />

s’expriment l’amour et la fraternité,<br />

où tous les Haïtiens puissent vivre<br />

dans la paix et dans la production<br />

de l’avenir ».<br />

La coordonnatrice a rappelé<br />

que ce combat est celui du président<br />

Aristide et du peuple haïtien unis.<br />

« Aujourd’hui, nous demandons où<br />

est Titide ? Où est Titide ? Dans tout,<br />

il y a des hauts et des bas, le progrès<br />

et la régression, des erreurs et des<br />

corrections, des avancées et des reculs,<br />

mais la victoire réside toujours<br />

entre les mains du peuple, dans la<br />

bataille du peuple. »<br />

Rappelant les souffrances, les<br />

accusations et la douleur qu’endure<br />

le président Aristide, compte tenu<br />

de son engagement dans la lutte du<br />

peuple haïtien, Narcisse a souligné<br />

les raisons qui ont poussé à la lutte<br />

aujourd’hui.« La lutte pour le retour<br />

du leader de l’Organisation<br />

politique, Jean Bertrand Aristide,<br />

est un principe pour l’Organisation.<br />

C’est pourquoi la majorité demande<br />

le retour du président Titide. C’est<br />

une obligation que le pouvoir doit<br />

respecter la constitution. Oui, nous<br />

luttons pour que les conditions de<br />

vie du peuple changent. Spécialement<br />

pour ceux qui sont sous les<br />

tentes dans les rues, au Champ de<br />

Mars et partout dans le pays. Nous<br />

savons aujourd’hui que plus de 1.5<br />

million de personnes vivent sous<br />

les tentes, c’est-à-dire plus de 15%<br />

de la population dans des lieux où<br />

des humains ne devraient pas vivre.<br />

Nous n’oublions pas les conditions<br />

de vie dans le pays : la question du<br />

chômage, les dépenses consenties<br />

pour l’écolage des enfants, la faim,<br />

bref les problèmes politiques. »<br />

C’est sous un tonnerre<br />

d’applaudissements que ces propos,<br />

chaleureusement prononcés, par<br />

Maryse Narcisse ont été accueillis<br />

par la foule. Il faut dire pour exprimer<br />

clairement la vérité, qu’après la manifestation<br />

les intervenants ont mobilisé<br />

les consciences et les esprits.<br />

Jacques Mathelier, un des dirigeants<br />

de Fanmi Lavalas a demandé<br />

au peuple haïtien de s’engager, de<br />

se responsabiliser dans la lutte pour<br />

une Haïti libre et indépendante. Il<br />

a rappelé une vérité capitale : « Le<br />

président Préval à qui a été confié<br />

la souveraineté nationale a délégué<br />

ce pouvoir à des étrangers. Le<br />

gouvernail du pays a été transféré à<br />

l’étranger. Nous les Haïtiens, nous<br />

sommes dignes. Nous avons fait<br />

l’histoire, nous savons ce que c’est<br />

que la liberté. Il n’est pas possible<br />

que notre pouvoir soit confié à un<br />

certain Edmond Mulet, ressortissant<br />

du Guatemala, sans aucune histoire,<br />

sans aucun passé, dictant au peuple<br />

haïtien ce qu’il doit faire. »<br />

René Civil, membre de la Commission<br />

permanente de mobilisation<br />

de Fanmi Lavalas, pour sa part, a<br />

eu a dire son mot dans cette tumultueuse<br />

conjoncture dans laquelle,<br />

encore une fois, Jean Bertrand Aristide<br />

est maintenu en exil et Fanmi<br />

Lavalas exclue de toute participation<br />

à la gestion de la chose publique.<br />

« Il n’est pas question ! Est-ce que<br />

Fanmi Lavalas n’incarne pas le projet<br />

Investir dans l’Humain ? Cette<br />

fois, Fanmi Lavalas participera à<br />

des élections pour reconstruire le<br />

pays aux côtés de tous les partis<br />

politiques. Je suis venu lancer un<br />

appel aux amis, aujourd’hui sous<br />

les tentes, le président Préval se<br />

sert de discours humanitaires pour<br />

vous faire oublier votre misère, votre<br />

douleur. Jamais il ne vous donnera<br />

des maisons pour vous loger décemment.<br />

La jeunesse est méprisée pour<br />

pouvoir monopoliser les richesses du<br />

pays. La jeunesse est méprisée pour<br />

qu’on revienne à l’esclavage ».<br />

Poursuivant ses critiques contre<br />

le système, René Civil, a revendiqué<br />

des dédommagements pour les<br />

agents de la PNH. Il appelle le peuple<br />

à la mobilisation pour transformer<br />

cet ordre de choses injustes en conditions<br />

justes et équitables. Ainsi, il a<br />

revendiqué : « le retour de Jean Bertrand<br />

Aristide, le départ de Préval<br />

et du CEP de Dorsainvil ». Enfin, il<br />

a demandé « que tous nous puissions<br />

vivre dans le pays, comme<br />

Haïtiens. »<br />

La manifestation du 15 juillet,<br />

malgré les embûches et les tentatives<br />

de sabotage du gouvernement,<br />

a été une réussite. Le président<br />

Préval poursuivra certainement sa<br />

politique du « non recevoir », ce<br />

qui n’empêcherait pas les militants<br />

de poursuivre leur marche mobilisatrice<br />

vers une libération véritable du<br />

pays.<br />

Ceux qui minimisent le drame<br />

dans lequel vit Haïti aujourd’hui,<br />

se réveilleront surpris de constater<br />

qu’après la période colombienne qui<br />

a fabriqué le Répartimientos et<br />

celle du mercantilisme producteur<br />

de la traite négrière, Haïti vit<br />

aujourd’hui l’ère du néocolonialisme<br />

sous le règne du néolibéralisme.<br />

La réalité d’aujourd’hui, n’a<br />

de différent que la forme par laquelle<br />

elle s’exprime, néanmoins l’essence<br />

est la même : l’exclusion socio-économico-politique<br />

pour l’exploitation<br />

à outrance des masses populaires, la<br />

mainmise sur le pays avec confiscation<br />

de sa souveraineté.<br />

Nécessairement, Haïti doit se<br />

réveiller de sa léthargie, pour dire<br />

non à l’imposture, non à la domination<br />

coloniale, oui à la souveraineté<br />

nationale, oui à l’inclusion-participation<br />

de tous ses fils dans la gestion de<br />

la chose publique. En conséquence,<br />

le citoyen Jean Bertrand Aristide,<br />

digne fils de la patrie, inclus dans la<br />

perspective de lutte pour la libération<br />

et la transformation d’Haïti, a donc<br />

droit de cité dans son pays d’origine.<br />

Il doit donc revenir, immédiatement,<br />

en Haïti.<br />

Des représentants de 22 partis politiques seulement ont participé à la<br />

réunion du 15 juillet au Caribe Convention Center<br />

Par Hervé Jean Michel<br />

Dans leur absolue suffisance, le président<br />

René Préval et son Conseil électoral<br />

provisoire, confié à Gaillot Dorsainvil,<br />

opposent une fin de non recevoir à<br />

tous les partis politiques et organisations<br />

qui expriment leur inquiétude, leur malaise<br />

et leur ras-le-bol, face à une gestion<br />

politique dramatique, qui annonce le<br />

chaos et des élections-d'exclusion dans<br />

une Haïti déjà moribonde.<br />

En effet, le 15 juillet <strong>2010</strong>, le CEP<br />

de Dorsainvil sur fonds de vastes contestations,<br />

a invité les partis politiques à<br />

une rencontre à l'Hôtel Caribe Convention<br />

Center. Quel était l'objet de cette<br />

invitation ? Il s'agissait « du lancement<br />

officiel du processus électoral », depuis<br />

la publication de la liste des « partis<br />

politiques agréés » pour les législatives<br />

du 28 février <strong>2010</strong>, jusqu'aux résultats<br />

définitifs du premier tour des élections le<br />

20 décembre <strong>2010</strong>.<br />

Dans ses propos introductifs pour<br />

signifier, clairement, que son conseil électoral<br />

tient fermement la barre, disposé à<br />

aller jusqu'au bout, Gaillot Dorsainvil a<br />

déclaré : « Votre présence ici ce matin<br />

est hautement significative. Arrivés<br />

des quatre coins du pays, vous portez<br />

le message de l'adhésion la plus large<br />

des populations de nos villes et de nos<br />

régions les plus éloignées à un projet<br />

de société, le projet de société défini par<br />

la constitution de 1987 et prévoyant le<br />

renouvellement périodique du personnel<br />

politique par la voie des élections ». Il<br />

faut dire, d'entrée de jeu, que les partis,<br />

ayant une certaine représentativité nationale<br />

et populaire, ont boudé comme<br />

ils l'ont annoncé, cette institution électorale<br />

quasi-absolument rejetée et vomie<br />

par la majorité nationale. La réalité est<br />

poignante, car sur les 52 partis politiques<br />

inscrits et agréés par le CEP, la majorité a<br />

rejeté l'invitation du 15 juillet.<br />

Quand Gaillot Dorssainvil a constaté<br />

de visu, que seulement 22 partis<br />

politiques ont honoré son invitation, il<br />

s'est empressé de s'enfoncer dans des<br />

préjugés, prophétisant : « Même si des<br />

représentants de certains partis politiques<br />

n'ont pas participé à cette rencontre,<br />

ils prendront part de toute façon<br />

aux prochaines élections ». Voilà donc<br />

la certitude de Préval et de Dorsainvil.<br />

Une certitude qui s'affirme, proportionnellement,<br />

à l'arrogance de pouvoir tout<br />

faire, jouant sur toutes les contradictions,<br />

si minimes soient-elles, sachant à<br />

l'avance qu'ils ont affaire à des politiciens<br />

qui, au gré des circonstances, de leurs<br />

intérêts et des opportunités, pendulent,<br />

oscillent. Préval et Dorsainvil savent<br />

que les politiciens haïtiens, en général,<br />

sont des caméléons de circonstances, en<br />

conséquence, tranquillement, ils peuvent<br />

attendre la période du mûrissement des<br />

contradictions.<br />

Au Caribe Convention Center, ce<br />

15 juillet <strong>2010</strong>, les représentants du<br />

pouvoir réel étaient présents, du corps<br />

diplomatique à la belle société civile<br />

haïtienne, incluant des membres du<br />

gouvernement, cautionnant cette belle<br />

démagogie, qui plus tard renforcera leur<br />

pouvoir politique et économique pour la<br />

plus grande asphyxie d'Haïti.<br />

Ils étaient combien les partis qui<br />

ont positivement répondu à l'invitation<br />

de Gaillot Dorsainvil ? Selon l'ex-député<br />

de Pétion-Ville, Steven Benoît, le pays<br />

compte 112 partis politiques, 52 ont été<br />

inscrits pour participer aux dernières législatives,<br />

tandis que 22 ont participé à la<br />

réunion du 15 juillet au Caribe Convention<br />

Center.<br />

Comment expliquer cette totale réduction<br />

des 52 partis agréés par le CEP à<br />

22 partis ? N'est-ce pas que l'expérience<br />

vécue lors des sénatoriales partielles des<br />

19 avril et <strong>21</strong> juin 2009 les a dissuadés<br />

de rompre avec un CEP inféodé au palais<br />

national ?<br />

Si on jette un coup d'œil, même<br />

sommaire, sur ce calendrier électoral<br />

publié par le CEP, on comprendra sincèrement<br />

qu'il s'agit d'une course marathonienne.<br />

En réalité ce CEP ne peut<br />

organiser des élections dans le sens plénier<br />

du terme, mais des élections pour<br />

maintenir les structures de gestion d'une<br />

société d'injustice et d'exploitation.<br />

Une des constatations faites après<br />

la réunion de Caribe Convention Center<br />

est que des politiciens ont réagi négativement.<br />

Le coordonnateur de l'UCCAD,<br />

Joseph Jeantel dit envisager « d'intenter<br />

une action en justice contre les conseillers<br />

électoraux en raison de la participation<br />

à la réunion d'un prétendu<br />

représentant du parti ». Parait-il que le<br />

parti UCCAD a participé à la rencontre du<br />

15 juillet, sans que l'état-major ne soit<br />

au courant. Pour sa part, le porte-parole<br />

de l'Alternative, Evans Paul (K-Plim) a<br />

déclaré que le Conseil électoral ne peut<br />

gagner la confiance des acteurs politiques<br />

« les gymnastiques pour rétablir<br />

la confiance sont de nature à faire naître<br />

de nouveaux soupçons », a-t-il assuré.<br />

Ces prétendues élections, selon<br />

les chiffres avancés par ce CEP accusé<br />

de tous les maux du monde, coûteront<br />

la dispendieuse somme de 28,9 millions<br />

de dollars. N'est-ce pas de l'extravagance<br />

dans un pays ruiné. Même si elles<br />

devraient être participatives et inclusives,<br />

elles ne devraient pas exiger un<br />

tel budget. Ce qui est certain, ce sont les<br />

étrangers qui avanceront la part du lion,<br />

dans la mesure où ce sont leurs élections<br />

sur mesure, pour poursuivre la politique<br />

néolibérale qui constitue leur cheval de<br />

bataille pour renforcer leur mainmise sur<br />

Haïti.<br />

Le périlleux constat est que, même<br />

les 22 partis politiques très peu représentatifs,<br />

qui ont honoré le rendez-vous<br />

du CEP, disent n'être pas certains de la<br />

crédibilité de ces élections. Ces politiciens<br />

qui ne pouvaient pas ne répondre à<br />

l'invitation, disent croire qu'un dialogue<br />

doit être ouvert entre le CEP et les partis<br />

politiques. Il n'est que d'attendre pour<br />

mieux constater si les prédictions de Gaillot<br />

se réaliseront, si tous les politiciens<br />

accepteront de participer à ces prétendues<br />

élections sous l'égide de ce CEP.<br />

Comment le gouvernement<br />

Préval/Bellerive, soutenu par des conservateurs<br />

d'ici et d'ailleurs, arrivera-t-il<br />

non seulement à maintenir un minimum<br />

de stabilité pour soutenir son processus<br />

électoral, quand des manifestations à répétition<br />

tendant à se nationaliser exigent<br />

un changement, une sorte de tabula rasa<br />

dans le pays.<br />

Tous les observateurs, analystes<br />

sont unanimes à reconnaître que le pays<br />

chemine vers une crise extrêmement<br />

profonde, dans la mesure où les chemins<br />

qu'empruntent le gouvernement et<br />

l'opposition sont parallèles.<br />

Dans cette sorte de bras de fer, le<br />

pays s'abîme, s'enlise de plus en plus<br />

dans la misère, l'insécurité, l'impunité, la<br />

désolation, l'exclusion politico-économique,<br />

tout ça culminé dans des maux qui<br />

empoisonnent, blessent et tuent.<br />

4<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>


Twa fèy Twa rasin O!<br />

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Jeudi 15 juillet <strong>2010</strong>. Il est neuf<br />

heures du matin. C'est seulement<br />

après un mandat de comparution<br />

devant le tribunal du quotidien<br />

que je finis par abandonner, avec<br />

regret, la moelleuse tiédeur de<br />

mon lit. Je ne sais encore ce que la<br />

journée me réserve de soubresauts,<br />

de difficultés, de surprises, bonnes<br />

ou mauvaises. Je suis de constitution<br />

plutôt faible et de cour fragile,<br />

ergo je guette la vie de tous côtés.<br />

Par les temps qui courent, par les<br />

temps d'agressivité belliqueuse de<br />

ces dirigeants du monde des deux<br />

côtés de l'Atlantique qui veulent<br />

en découdre avec l'Iran, au risque<br />

et au prix même d'un holocauste<br />

nucléaire, tout le monde est sur le<br />

qui vive, sur le qui vivra. Qui vivra<br />

verra.<br />

Finalement, je me suis décidé<br />

à faire le grand bond en avant de<br />

sauter hors de mon lit. J'ai ensuite<br />

fait mes ablutions et mes prières<br />

aux ancêtres et aux dieux tutélaires.<br />

Question de me mettre sous<br />

leur protection (car le mal existe).<br />

Miraculeusement, j'ai pu surmonter<br />

les obstacles des deux premières<br />

heures du matin et m'apprêtais<br />

à me glisser sous le poids de<br />

l'existence quand sonne mon portable.<br />

J'écoute et j'entends :<br />

– Fanfan pitit mwen, tu as du<br />

pain sur la planche<br />

- Ne bétise pas. Ki kalite<br />

pen ? Pen manchèt, pen fwote, pen<br />

rale, ti beu, pen bòbòt, quel genre<br />

de pain ?<br />

– Ah mon cher, pen rale. Tu<br />

as un gros rale à faire sur le journal<br />

la semaine prochaine. C'est à peine<br />

si les plus justes seront sauvés<br />

– Ne me donne pas, pa ban<br />

m.<br />

- Tu n'as pas entendu la nouvelle<br />

?<br />

A ce moment précis mes yeux<br />

se portent sur le portable et je vois<br />

«monter» un autre appel. Je dis à<br />

mon interlocuteur de raccrocher et<br />

que je le rappelle illico. Je mets le<br />

nouvel appel en ligne et j'entends :<br />

- Dòk papa, tu as du fromage<br />

sur la planche.<br />

- Quel fromage ? Du Camembert<br />

Normandie ou du Camembert<br />

au calvados, du Roquefort, du<br />

Greuil, du Crottin de Chavignol, du<br />

Chimay à la Bière ?<br />

- Ah dòk, cette affaire ce n'est<br />

pas une petite bière, nous allons célébrer<br />

au champagne pendant que<br />

toi tu vas fromager sur ta planche.<br />

Il y a de quoi écrire. Comme je te<br />

connais, mets pour eux, mets dans<br />

leur bol. Tous ces GNBistes qui<br />

étaient contre la restitution des <strong>21</strong><br />

milliards de dollars que le président<br />

Aristide avait réclamés de la<br />

France, dévore-les pour moi.<br />

Moi qui ne suis pas un<br />

dévoreur né, encore moins un<br />

dévoreur professionnel, je prends<br />

«un grand respire», comme disent<br />

les Canadiens. Et comme aussi je<br />

me suis à peine engagé dans les<br />

couloirs du quotidien, j'essaye de<br />

m'orienter, de me décider: quel pain<br />

vais-je manger avec quel fromage,<br />

lorsque sur le cadrant du portable<br />

je vois «monter» un troisième numéro.<br />

Je dis : honneur. A l'autre<br />

bout du fil, j'entends : respect, la<br />

Tulipe.<br />

– Fanfan frè m, tu as des<br />

tablettes sur la planche…<br />

– Ki kalite tablèt ? Tablèt<br />

lakòl, tablèt pistach, tablèt wowoli<br />

?<br />

– Les tablettes dont tu raffoles,<br />

tablèt kòk graje. Les hommes<br />

vont grager. La Tulipe papa,<br />

la nouvelle s'est répandue comme<br />

une traînée de poudre<br />

- Poudre d'élévation ?<br />

- Non mon cher, nous ne faisons<br />

pas de gâteaux, s oun poud de<br />

17 milliards d'euros que la France<br />

par le truchement du ministère des<br />

Relations extérieures s'est engagée<br />

à verser à Haïti sur une période de<br />

cinquante ans. C'est une victoire<br />

pour Aristide, une victoire claire<br />

pour le peuple haïtien.<br />

– Tu crois aux miracles mon<br />

vieux…<br />

– Non, je l’ai vue de mes<br />

deux yeux vue, fanm nan…<br />

– Quelle fanm nan ?<br />

- Celle qui a annoncé la nouvelle.<br />

Je l'ai vue sur la video.<br />

- Une brunette, une grimelle<br />

chaudée, une blonde explosive, une<br />

mulâtresse aguichante, une noire<br />

aux lèvres caïmite, parce que comme<br />

tu sais, l'Hexagone de Sarkozy<br />

est à la page de la diversité<br />

– Non mon cher, oun fanm<br />

blanch oui. Va sur le site de Alter<br />

Presse, presse-toi et désaltère-toi,<br />

se bon jan dlo kokoye fre.<br />

Je finis par retrouver mes<br />

sens. Je commence d'abord par<br />

petit-déjeuner parce que primum<br />

manjere deinde politicare : pain,<br />

manba, café, c'est mon rituel de<br />

table, le matin. Tout en beurrant<br />

ma tranche de pain de beurre de<br />

pistache, je fais des visions. Je vois<br />

Pétion Ville rebâtie, le bas de la<br />

ville resplendissant de beaux magasins<br />

et d'enseignes lumineuses,<br />

Cité Soleil devenue une cité-modèle<br />

regorgeant de ti pye laurier, de<br />

parcs et de fontaines. Au moment<br />

de prendre ma dernière bouchée je<br />

vois s'élever devant moi le Palais<br />

national reconstruit. Ouah ! Et à<br />

ce moment précis je m'étrangle. Je<br />

me dis alors : non, ça c'est mauvais<br />

signe. J'avale une gorgée d'eau et<br />

me précipite vers l'ordinateur car il<br />

me faut en avoir le cour net.<br />

J'ouvre une première fenêtre<br />

donnant sur Alter Presse et une<br />

deuxième ouvrant sur une dépêche<br />

datant du quinze juillet, une dépêche<br />

du jour. Et, ahuri, que ne vois-je ?<br />

Un grand titre : «L'information<br />

concernant la restitution de la dette<br />

de la France à Haïti est un canular,<br />

selon l'ambassade française à P-<br />

au-P». L'ambassadeur Didier Lebret<br />

affirme que « c'est un détournement<br />

de site officiel ». De son côté<br />

«Alter Presse s'excuse de n'avoir<br />

pas été assez vigilante par rapport<br />

à une telle machination».<br />

Comment Alter Presse sait-elle<br />

pour sûr que c'est une machination<br />

puisque aucune enquête n'a encore<br />

été menée. Et si c'est une machination,<br />

pourquoi l'ambassadeur<br />

Lebret dit-il seulement que le gouvernement<br />

français « se réserve la<br />

possibilité de poursuivre en justice<br />

les auteurs de ce qui constitue<br />

un délit ». Pourquoi seulement<br />

«la possibilité» ? Pourquoi ne pas<br />

dire carrément, rondement, hexagonalement,<br />

que le gouvernement<br />

français va mettre tout en œuvre<br />

pour démasquer les imposteurs et<br />

les poursuivre en justice ? Il y a anguille<br />

sous roche.<br />

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Patrice de Maistre gestionnaire de<br />

la fortune de Bettencourt<br />

On sait que l’anguille<br />

d’Europe ou anguille commune<br />

est un poisson serpentiforme, dont<br />

le nom scientifique est d’ailleurs<br />

Anguilla anguilla, ce qui signifie<br />

« petit serpent ». On sait peutêtre<br />

moins bien que les occupants<br />

du Quai d'Orsay et de l'Elysée<br />

aussi bien que les intellectuels et<br />

politiciens qui fréquentent ces lieux<br />

de pouvoir peuvent être assimilés<br />

à des serpents dangereux: de Dominique<br />

de Villepin à Régis Debray<br />

en passant par la milliardaire<br />

Liliane Bettencourt, son gestionnaire<br />

de fortune Patrice de Maistre,<br />

le ministre du Travail, de la Solidarité<br />

et de la Fonction publique<br />

Eric Woerth et son épouse Florence<br />

Woerth, ces quatre derniers<br />

mêlés à une sale et sordide affaire<br />

de 150.000 euros que de Maistre<br />

aurait reçus clandestinement des<br />

mains de Claire Thibout, ancienne<br />

comptable de la milliardaire, pour<br />

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Tél: 718.941.2644<br />

Eric Woerth et son épouse Florence<br />

Liliane Bettencourt, héitièe de<br />

L’Oréal: un groupe industriel<br />

français, leader mondial, spécialisé<br />

dans les cosmétiques et la beauté<br />

Eric Woerth, ministre de<br />

Nicolas Sarkozy<br />

Tous les quatre sont mêlés<br />

à une sale et sordide affaire<br />

de150.000 euros pour la campagne<br />

présidentielle de Nicolas Sarkozy<br />

la campagne présidentielle de Nicolas<br />

Sarkozy, selon Mediapart. Une<br />

malpropreté tout à fait anguillarde<br />

que sans doute Sarkozy va vouloir<br />

vite étouffer comme peut le faire un<br />

boa constricteur. Afè pa yo byen<br />

sal tou !<br />

Finalement la nouvelle de<br />

restitution de dette à Haïti n'était<br />

qu'un gros «albert», yon albè, yon<br />

titalbè, un tonton zen, un poisson<br />

d’avril réchauffé en juillet. Sans<br />

doute un poison du Quai d’Orsay,<br />

un couac en pleine Marseillaise,<br />

un autre coup bas de la France<br />

sarkozyste, une farce indigeste qui<br />

va nous rester sur l’estomac, une<br />

Hexagonale saloperie, une filalangue<br />

qui a fait venir beaucoup<br />

d’eau à la bouche, une lamayòt<br />

mal emmaillottée, une madigrature<br />

Elyséenne, un caprice de Carla<br />

Bruni, un coup cochon de Sarko,<br />

une cochonceté de Régis Debray,<br />

un montage franco-cochonno-GN-<br />

Biste, une venimeuse morsure raciste,<br />

un sinistre coup monté du<br />

«laboratoire», tout ce qu’on voudra<br />

sauf la bonne nouvelle de la restitution<br />

des <strong>21</strong> milliards que nous<br />

continuerons de réclamer au nom<br />

de la LIBERTÉ, de l’ÉGALITÉ.<br />

Qu'ils payent une dette encore<br />

en souffrance et qu'ils aillent<br />

péter dans les fleurs de leur hypocrite<br />

FRATERNITÉ !<br />

Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 5


Kwonik Kreyòl<br />

Tout moun mele daprè<br />

senatè Jean Hector<br />

Anacacis !<br />

Yon senatè Repiblik la, Jean Hector<br />

Anacacis, ki pwòch pouvwa<br />

konteste, dekriye Rene Preval ap<br />

dirije a, fè plizyè entèvansyon nan<br />

laprès nan jou pase yo, pou eseye<br />

devwale tout gwo konplo ki te<br />

marinen sou do viktim 12 janvye<br />

yo. Senatè Anacacis te pwofite okazyon<br />

sa yo pou l di viktim yo pa genyen<br />

anyen k ap fèt vre pou wete<br />

yo anba tant ak prela yo. Se viktim<br />

yo ki pou degaje yo, mobilize yo pou<br />

wete tèt yo nan lari a. Nan yon chanèl<br />

televizyon ki genyen nan kapital<br />

la, Anacacis ki t ap reponn yon<br />

jounalis te fè konnen: “Bon, konsta<br />

nou fè, nou te di sa e se sa k fè nou<br />

pa t vote lwa detadijans lan e nan<br />

menm lwa sa a tou, te genyen komisyon<br />

enterimè pou rekonstwi Ayiti<br />

(KIRH), nou te konnen se yon blòf.<br />

Paske m ap di w, Ameriken yo debake<br />

an Afganistan, yo kraze l, yo<br />

debake an Irak, yo kraze l, Irak te<br />

pi bèl pase Lafrans, yo fè konferans<br />

an Swis, a Genèv, 40 milya yo di y<br />

ap bay, yo pa bay senk kòb jiskaprezan.<br />

An Ayiti, yo di jounen jodi a, y<br />

ap bay kòb, entènasyonal la se toujou<br />

konsa, lè yo di y ap bay 5 milya,<br />

mwen menm m te di nan ki bank yo<br />

pral mete l, Ayiti pa menm genyen<br />

bank. Mwen menm, m te di se yon<br />

chans estrawòdinè nou genyen, se<br />

pou n pa t bay blan an pretèks, ki<br />

fè m te bay kowòm pou vote lwa<br />

deta dijans lan, paske nou konnen<br />

byen kòb la pa t ap bay. Pou yo pa<br />

t di se lwa nou pa t vote, ki fè kòb<br />

la pa bay. Nou pa t dakò pou genyen<br />

komisyon enterimè a, ou wè<br />

aprè 6 mwa, lajan an pa janm bay.<br />

Komisyon an deja fè 2 reyinyon e<br />

Bill Clinton nou wè li ontijan flou, li<br />

endesi, li pa konn sa pou l fè. Eske<br />

se misyon l ki pa klè ? Nou pa konnen<br />

kilès ki ba l misyon sa a ? Eske<br />

se prezidan Preval oubyen èske se li<br />

ki bay tèt li misyon sa a ? Eske se<br />

gouvènman an?<br />

Tout moun mele. Jiskaprezan<br />

yo te di y ap fè yon fon inik, fon<br />

an pa genyen kòb ladan l. Alòske<br />

se lajan pou yo mete, pou pèmèt yo<br />

BOUKAN<br />

101.9 FM • SCA<br />

Radyo Pa Nou<br />

Emisyon KAKOLA<br />

Konbit Ayisyen pou Kore Lit la ann Ayiti<br />

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• Deba •<br />

Pou yon Ayiti Libere<br />

(917) 251-6057<br />

www.RadyoPaNou.com<br />

Mèkredi 9-10 pm<br />

Senatè Jean Hector Anacacis<br />

pale de rekonstriksyon. Mwen te di<br />

pèp ayisyen an, pa pran nan blòf, li<br />

la a anba tant yo pou lontan, si l pa<br />

degaje l pou l sòti ak pwòp fòs li. Al<br />

di moun yo y ap sòti demen maten,<br />

kilès ki ka wete yo demen maten?<br />

Peyi a pòv, pa genyen bidjè…”<br />

Daprè Anacacis ni lwa deta dijans<br />

lan ni komisyon enterimè a ki<br />

genyen nan tèt li ansyen prezidan<br />

Etazini an Bill Clinton ak Premye<br />

minis Preval la, Jean Max Bellerive,<br />

tout se blòf. Pa genyen okenn dirijan<br />

nan sa ki la yo ki ka wete viktim 12<br />

janvye yo anba tant ak prela. N ap<br />

raple genyen plis pase 1 milyon 500<br />

mil moun k ap toufe anba chalè nan<br />

tant yo. Sèl mobilizasyon ki ka wete<br />

yo nan sitiyasyon malouk sa a.<br />

Anacacis pwopoze eleksyon<br />

kòm solisyon, e la a ankò eleksyon<br />

yo deja konteste alavans, ni kandida<br />

yo ni elektè yo, yo di wo e fò<br />

yo pa pral nan eleksyon ak prezidan<br />

Preval nan tèt peyi a ak KEP sousou<br />

li a. Pèp ayisyen an pa fè ni prezidan<br />

Preval ni KEP Gaillot Dorsainvil ap<br />

dirije a konfyans pou fè eleksyon<br />

yo. Anplis de sa, Preval mete pi gwo<br />

pati politik la, Fanmi Lavalas deyò<br />

nan eleksyon yo. Donk sèl solisyon<br />

ki parèt pi kòrèk jounen jodi<br />

a, se pou Preval ak tout akolit li yo,<br />

machann peyi yo rache manyòk<br />

yo nan tèt peyi a, pou yon lòt ekip<br />

monte nan tèt peyi a, pou vin wete<br />

viktim yo yo anba tant ak prela epi<br />

fè bonjan eleksyon pou tout pati ka<br />

patisipe, pou pèp la chwazi moun ki<br />

pou dirije l.<br />

Yves Pierre-Louis<br />

Manifestasyon Lavalas nan<br />

kapital la<br />

Anpil moun te manifeste pou montre yo toujou rete atache ak lidè<br />

karismatik yo a ki se Jean Bertrand Aristide, foto sa a montre Maryse<br />

Narcisse k ap fè yon deklarasyon<br />

edi 15 jiyè <strong>2010</strong> la, nan lokazyon<br />

J57tyèm anivèsè ansyen prezidan<br />

Jean Bertrand Aristide, manm, patizan<br />

ak senpatizan òganizasyon politik<br />

Fanmi Lavalas, ki genyen reprezantan<br />

nasyonal li Jean Bertrand Aristide<br />

k ap viv nan peyi Afrikdisid depi plis<br />

pase 6 lane, te manifeste nan plizyè ri<br />

nan kapital la pou egzije retou Asistid,<br />

depa Rene Preval nan tèt peyi a<br />

epi patisipasyon yo nan pwochen<br />

eleksyon yo. Anviwon 20 mil moun<br />

te manifeste pou montre yo toujou<br />

rete atache ak lidè karismatik yo a ki<br />

se Jean Bertrand Aristide, gwo peyi<br />

enperyalis yo te kidnape epi voye l<br />

nan kanpe lwen.<br />

Manifestasyon an te demare vè<br />

10zè nan maten, devan kay ansyen<br />

prezidan an nan Taba, ak anpil militans,<br />

pankat, foto Aristide, bandwòl<br />

ki te make « Bòn fèt prezidan Titid »<br />

Yo te lonje boulva 15 oktòb, pase devan<br />

Fondasyon Aristide, vin sòti sou<br />

wout nasyonal #1 an. Sou tout wout<br />

nasyonal la, plizyè lòt gwoup te vin<br />

rejwenn manifestasyon an ki te mache<br />

anviwon 10 kilomèt pou t al bout<br />

devan palè nasyonal. Manifestan yo<br />

te antre Site Solèy, ki se fwaye rezistans<br />

ansyen prezidan Aristide, pou<br />

yo te remonte sou wout nasyonal<br />

#1 an, pase kafou avyasyon, monte<br />

wout Delma, vire Delma 2, pase Bèlè<br />

epi desann devan palè nasyonal. Sou<br />

tout wout la manifestan yo t ap reklame<br />

depa Preval sou pouvwa a : « Fòk<br />

Preval ale, Preval engra, Preval fout<br />

Fanmi Lavalas deyò nan eleksyon<br />

yo, Preval kraze Fanmi Lavalas. Aba<br />

Preval ! Viv Aristide ! » Se kèk nan<br />

gwo pawòl piman bouk yo te lage<br />

nan dengonn Preval. Manifestan yo t<br />

ap chante : « Si Aristide te la, se pa<br />

konsa n t ap ye, li t ap pase wè nou<br />

anba tant yo, li t ap pale ak nou, li t<br />

ap ban nou manje, li t ap voye pitit<br />

nou lekòl, li t ap fè kay ban nou rete.<br />

Preval se engra, se peyi a l ap vann,<br />

li fè Clinton kado, nou pa vle Preval,<br />

fòk Preval rache manyòk li, Fòk Aristide<br />

retounen nan peyi a. »<br />

Devan palè nasyonal, 2 manm<br />

Komite egzekitif la, Lionel Etienne<br />

ak Maryse Narcisse te pran lapawòl<br />

pou di kèk mo ak manifestan yo, yo<br />

te remèsye yo pou kouraj yo, detèminasyon<br />

yo ak rezistans yo pou mennen<br />

batay la jiska laviktwa final, ki se<br />

retou Aristide ak depa Rene Preval.<br />

Lionel Etienne te deklare : « Prezidan<br />

Aristide, jodi a se dat anivèsè<br />

l, yon anivèsè ki make lòt bagay, se<br />

yon anivèsè pou chanje, pou konstwi,<br />

pou rebati peyi a. E nou mande<br />

fòk li la, paske prezidan Aristide se<br />

siman rekonstriksyon peyi a, pèp la<br />

ap tann jounen jodi a, se dènye fwa<br />

pou n pran lari a, pou n mande retou<br />

Titid. Se yon retou ki konstitisyonèl.<br />

Pèp la bay Preval yon mesaj, yon mesaj<br />

konstitisyonèl pou l kite pouvwa<br />

a prese prese, bay pèp ki te mete l<br />

sou pouvwa, pou l gen libète l pou l<br />

chwazi lòt dirijan ki genyen diyite, ki<br />

kapab, ki fò pou kondwi peyi a nan<br />

bon kondisyon e pou mennen pèp la<br />

nan viktwa final. »<br />

Maryse Narcisse bò kote pa l te<br />

deklare : « Nou konnen sa Titid fè pou<br />

nou, chay li pote, doulè li pran pou<br />

nou, se poutèt sa ki fè pèp ayisyen an<br />

ap mennen batay sa a jodi a. E nou<br />

konnen ki moun ki te ale avèk li, ki fè<br />

pèp ayisyen an ap mennen batay sa<br />

a jodi a. Wi nan batay pou retou lidè<br />

òganizasyon an ki se prezidan Jean<br />

Bertrand Aristide, se poutèt sa majorite<br />

a ap mande retou prezidan Titid.<br />

Se yon obligasyon pou pouvwa a respekte<br />

konstitisyon an, wi n ap batay<br />

pou kondisyon lavi pèp la chanje.<br />

prezidan Titid. Se yon obligasyon pou<br />

pouvwa a respekte konstitisyon an,<br />

wi n ap batay pou kondisyon lavi pèp<br />

la chanje. » Rene Civil pa t mete dlo<br />

nan bouch li pou kritike Rene Preval e<br />

Kilè viktim 12 janvye yo ap sòti<br />

anba tant ak prela yo?<br />

Depi aprè gwo tranblemanntè 12<br />

janvye <strong>2010</strong> la, plis pase 1 milyon<br />

500 mil viktim lage nan lari a,<br />

sou plas piblik yo ak sou teren vid yo<br />

nan kapital la, san manje, san dlo,<br />

san travay, san swen sante, timoun<br />

Emisyon pa nou pou nou defann dwa nou:<br />

FOWOM OUVRIYE<br />

info@fowomouvriye.org<br />

646-829-9519<br />

Chak Samdi, 2zè pou 3zè nan<br />

Radyo Pa Nou<br />

Kapte Fowòm Ouvriye nan entènèt:<br />

www.radyopanou.com<br />

Rele nan liy ouvè:<br />

718-469-8511<br />

718-462-0992<br />

yo pa ka al lekòl, nan yon kondisyon<br />

kote bèt pa ta dwe viv. Viktim sa yo<br />

gaye nan plis pase 2 mil kan, pami yo<br />

genyen 460 ki an movèzeta, kouwè<br />

kan ki nan kafou Fleryo, nan komin<br />

Taba, ki chita nan Nò kapital la, ki se<br />

youn nan antre prensipal Pòtoprens.<br />

Depi 12 janvye a, tout latriye<br />

ONG yo ki te debake nan peyi a, san<br />

okenn kontwòl, pa janm sispann ap<br />

fè lajan, plen pòch yo sou do viktim<br />

yo. Kominote entènasyonal la ak Fòs<br />

okipasyon Loni an, Minista, pa janm<br />

sispann pase viktim yo nan betiz epi<br />

fè gouvènman Preval/Bellerive la bay<br />

tout sa yo mande l, likide peyi a ba<br />

yo, fè kado souvrènte peyi a.<br />

Pouvwa anplas la ki genyen<br />

nan tèt li Rene Preval pa bay viktim<br />

yo priyorite jounen jodi a, li kontante l<br />

ak yon kesyon eleksyon pou l ka pase<br />

mayèt la bay yon lòt moun li chwazi<br />

pandan li mete deyò nan eleksyon<br />

yo pi gwo pati politik la ki se Fanmi<br />

mande l pou l kite pouvwa a san pèdi<br />

tan : « Mwen vin lanse yon apèl avèk<br />

tout zanmi kanmarad ki anba tant<br />

yo; prezidan Preval ap sèvi ak diskou<br />

imanitè, pou l fè w bliye mizè, bliye<br />

doulè w, li pap janm ba w kay pou<br />

rete. Eske prezidan Preval ka dirije<br />

peyi a ankò, (non, non, non) ? Eske<br />

Fanmi Lavalas pa gen pwojè pou envesti<br />

nan moun, (wi, wi, wi). Fwa sa<br />

a Fanmi Lavalas pral nan eleksyon<br />

pou l rekonstwi peyi a avèk tout lòt<br />

pati politik yo (we, we, we). Nou sèmante<br />

7 fwa 77 fwa 28 novanm pap<br />

gen eleksyon san Fanmi Lavalas. Jodi<br />

a Fanmi Lavalas leve kanpe, li di pèp<br />

ayisyen an mobilize :<br />

1- pou Titid retounen.<br />

2- pou Preval ale.<br />

3- Konsèy elektoral la ale<br />

4- Pou tout moun viv ansanm<br />

nan peyi a kouwè tout ayisyen ».<br />

Manifestasyon patizan Aristide<br />

yo nan peyi Dayiti montre yon lòt fwa<br />

ankò, malgre tout sa gwo peyi enperyalis<br />

yo fè ak restavèk li yo, kouwè<br />

Rene Preval pou yo detwi Fanmi Lavalas,<br />

mas pèp la nan katye popilè yo<br />

toujou rete soude ak lidè karismatik yo<br />

e ak òganizasyon politik la. Fanmi Lavalas<br />

se sèl pati politik, menm lè li pa<br />

sou pouvwa a depi plis pase 6 lane, ki<br />

ka òganize yon manifestasyon parèy<br />

pou reklame depa Rene Preval nan tèt<br />

peyi a ak entegrasyon pati a nan kous<br />

elektoral la. Manifestasyon an te fini<br />

san ensidan, men anpil kawoutchou<br />

te boule nan arebò palè a.<br />

Yves Pierre Louis<br />

Viktim sa yo gaye nan plis pase 2<br />

mil kan, pami yo genyen 460 ki an<br />

movèzeta, kouwè kan ki nan kafou<br />

Fleryo, nan komin Taba<br />

Lavalas. Mas pèp la bò kote pa l pa<br />

janm sispann manifeste nan peyi a<br />

pou egzije demisyon Rene Preval nan<br />

tèt peyi a. Pèp ayisyen an fè konnen<br />

klèman, li pa pral nan eleksyon ak<br />

Preval ni KEP ki la a, paske ni Preval<br />

ni KEP sa a pa genyen konfyans popilasyon<br />

an.<br />

Yves Pierre Louis<br />

6<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>


Perspectives<br />

Ce sont aussi des mercenaires…<br />

Par Catherine Charlemagne<br />

Le camp Immaculée<br />

à Cité Soleil<br />

Le Conseil Electoral Provisoire<br />

(CEP) a pris de l'avance en lançant<br />

son dialogue le jeudi 15 juillet<br />

<strong>2010</strong> au Karibe Convention Center<br />

de Pétion-Ville avec les formations<br />

politiques qui veulent bien dialoguer<br />

avec lui, qu'importe le rang social<br />

de l'interlocuteur dans la hiérarchie<br />

des partis. Les responsables du CEP<br />

entendent bien exécuter les directives<br />

du chef de l'Etat. La publication<br />

officielle du calendrier électoral,<br />

le jour même de la rencontre en est<br />

la preuve. Le président de la République,<br />

en effet, l'avait dit. Finies les<br />

tergiversations. Les élections législatives<br />

et présidentielles, comme le<br />

lui demandait la Communauté internationale,<br />

doivent avoir lieu avant<br />

la fin de cette année.<br />

Les manœuvres dilatoires<br />

et autres « pièges à con » de<br />

l'opposition, comme l'aurait dit un<br />

feu Premier ministre français, pour<br />

retarder le processus électoral, semblent<br />

s'essouffler, puisque, jusqu'à<br />

présent, rien ne parait contrarier la<br />

machine électorale. Machine infernale,<br />

destinée à fabriquer des élus<br />

pour le compte de l'Exécutif selon<br />

certains. Machine, au vu des acteurs<br />

en présence, ressemblant plus<br />

à une sorte de Moulinex, capable de<br />

mouliner les plus grosses légumes<br />

connues sur le plan national aux<br />

plus petites plantules, dont les noms<br />

ne sont connus que des botanistes<br />

de la politique, selon d'autres.<br />

La vérité dans tout cela est<br />

que cette institution vieille de plus<br />

de vingt ans demeurera un « vrai<br />

merdier », tant qu'elle reste dans sa<br />

conception actuelle, quelque soit le<br />

pouvoir en place et quelque soient<br />

ceux se réclamant de l'opposition<br />

dans ce pays. Mais ceci n'explique<br />

pas tout. Les malheurs de cet organisme<br />

étatique ne viennent pas<br />

seulement de la manière dont il a été<br />

mis en place par les gouvernements<br />

ou régimes en place. L'opposition<br />

haïtienne aussi a contribué à ce qu'il<br />

soit dans cet état de suspicion et<br />

qu'il soit soupçonné en permanence.<br />

Sauf qu'en tout, il y a une logique.<br />

Dans ce cas de figure, la logique<br />

voudrait que ce soit l'Exécutif qui bénéficie<br />

du dysfonctionnement de cet<br />

éternel Conseil Electoral Provisoire<br />

Messe Symbolique<br />

en mémoire<br />

d’Ulrick Anovil<br />

Ulrick Anovil<br />

A tous ceux qui ont connu, vécu,<br />

apprécié et aimé M. Ulrick Anovil parti<br />

le jour de la catastrophe du 12 janvier<br />

<strong>2010</strong>, venez célébrer avec lui sa<br />

rentrée dans la vie éternelle, le Samedi<br />

31 <strong>Juillet</strong> <strong>2010</strong> à 10hrs am en l'église<br />

Mission Catholique Notre-Dame D'<strong>Haiti</strong><br />

Eglise St Edouard Angle Beaubien et St<br />

Denis à Montréal, Canada.<br />

Information appeler Lina au<br />

514-690-7367<br />

Les membres du CEP d’hier et ceux d’aujourd’hui fonctionnent à<br />

l’image des élus politiques. Comme eux, ils sont aussi des mercenaires.<br />

Ils n’ont pas de lien, encore moins des obligations, vis-à-vis de leurs<br />

organisations ou de leurs partis<br />

(CEP), d'autant plus que cette situation<br />

l'arrange. Puisque, même si le<br />

gouvernement n'a pas de représentant<br />

au sein de l'institution, il bénéficie<br />

automatiquement de l'obéissance<br />

dont toute institution doit à un pouvoir<br />

central établi. Les cadres des<br />

partis politiques et autres Société<br />

civile, nommés pour représenter<br />

leurs organisations respectives au<br />

CEP n'y sont pour rien. Car, ils ne<br />

sont pas nommés pour travailler<br />

en faveur de leurs partis mais pour<br />

former une institution, certes autonome,<br />

mais qui demeure provisoire<br />

pour le moment.<br />

Or, quand on dit provisoire, on<br />

entend logiquement vulnérabilité,<br />

voire dépendance d'une autorité suprême.<br />

Dans le cas du Conseil Electoral<br />

Provisoire, c'est une dépendance<br />

quasi directe au pouvoir Exécutif et<br />

en Haïti, cela signifie dépendance<br />

directe au chef de l'Etat. Personne<br />

ne s'est encore posée la question,<br />

pourquoi depuis plus de vingt ans,<br />

tous les membres du CEP, une fois<br />

désignés par leurs organisations respectives,<br />

comme un automatisme,<br />

deviennent des éléments ou des pions<br />

de la présidence. N'ayez crainte,<br />

il en sera toujours ainsi jusqu'à la<br />

formation d'un Conseil Electoral Permanent.<br />

Rien ni personne ne pourra<br />

bouleverser cet ordre rentrant dans<br />

la logique du système de gestion<br />

politique, administrative et institutionnelle<br />

haïtienne.<br />

Il faut le savoir, les membres<br />

du CEP d'hier et ceux d'aujourd'hui<br />

fonctionnent à l'image des élus politiques.<br />

Comme eux, ils sont aussi<br />

des mercenaires. Ils n'ont pas de<br />

lien, encore moins des obligations,<br />

vis-à-vis de leurs organisations ou<br />

de leurs partis. Fort souvent les<br />

membres du CEP découvrent les partis<br />

pour lesquels ils ont été désignés<br />

soit au moment de prêter serment,<br />

soit, au pire, à la radio. Ils ne se connaissent<br />

point. D'ailleurs, personne<br />

ne sait selon quel critère les formations<br />

politiques ou Plateforme de<br />

partis désignent leurs représentants<br />

au sein du CEP. Sur quels contrats,<br />

accords, voire règlements ces gens<br />

ont été désignés ?<br />

Quant aux partis politiques,<br />

c'est maintes fois prouvé, 90% de<br />

candidats de ces partis à un scrutin<br />

national ou local ne sont pas<br />

membres de ces partis. Le résultat,<br />

on le sait. Une fois les élections<br />

terminées, chacun fait son chemin.<br />

Ou du moins, le parti se retrouve<br />

sans aucun élu. Tandis qu'on voit<br />

à la Chambre ou au Sénat ces élus<br />

pavoiser avec les plus offrants. Très<br />

souvent ils se comportent comme<br />

s'ils appartiennent à la majorité<br />

présidentielle ou bien se rallient définitivement<br />

à elle. Que font dans<br />

ce cas les partis ? Ou que peuvent<br />

faire ces partis ? Rien, absolument<br />

rien. Les chef de ces partis d'ailleurs,<br />

qui ne sont jamais élus nulle part se<br />

retrouvent enfermés dans un complexe<br />

d'infériorité devant ces élus,<br />

qui eux, se comportent en de véritables<br />

patrons.<br />

Ils rencontrent quant ils veulent<br />

le Président de la République, le<br />

Premier ministre.<br />

Décident comme ils veulent<br />

dans quel camp ils votent même<br />

si leur parti est farouchement opposé<br />

à la loi ou au sujet en question.<br />

Bref, les parlementaires ne<br />

font pas moins que les membres du<br />

Conseil Electoral Provisoire désignés<br />

par les partis politiques et la Société<br />

civile. Toute la différence vient du<br />

fait que le CEP est en rapport direct<br />

avec l'Exécutif pour toutes décisions<br />

relatives à l'organisation d'une<br />

élection. Du coup, il est plus facile<br />

pour l'opposition au demeurant les<br />

responsables des partis politiques<br />

d'accuser la présidence d'acheter les<br />

membres du CEP.<br />

Mais en réalité parlementaires<br />

et membres du CEP ont exactement le<br />

même rôle, les premiers n'obéissant<br />

point à leurs partis, les seconds<br />

ayant pour obligation d'exécuter les<br />

directives du Palais National, sinon<br />

ils n'ont qu'à remettre leur démission<br />

au chef de l'Etat. Or, qui en Haïti<br />

a déjà vu quelqu'un démissionner<br />

de sa fonction ? Surtout, si c'est un<br />

poste très envié, grassement payé<br />

et comportant certains avantages.<br />

Nous n'essayons pas de dédouaner<br />

le CEP de ses responsabilités, mais<br />

comme à notre habitude, nous tentons<br />

de comprendre. Depuis toujours,<br />

le Conseil Electoral Provisoire<br />

est une émanation des partis politiques<br />

et de diverses organisations<br />

dites sociopolitiques ou socioprofessionnelles.<br />

La question qu'il faut bien se<br />

poser est, pourquoi faut-il que ce<br />

soit toujours les partis politiques à<br />

chaque période électorale qui demandent<br />

le renvoi du CEP en place? Or, il<br />

n'y pas que les formations politiques<br />

qui composent le CEP. Il y a divers<br />

secteurs qui sont aussi représentés<br />

au sein de cet organisme. Pourquoi<br />

ces organisations sociopolitiques et<br />

socioprofessionnelles ne réclament<br />

pas aussi le départ du CEP ? Si elles<br />

estiment que le CEP devient si servile<br />

au service du pouvoir Exécutif,<br />

l'on ne comprend pas, pourquoi ces<br />

mêmes organisations à l'instar des<br />

partis politiques ne réclament pas la<br />

formation d'un nouveau CEP ?<br />

Suite à la page (14)<br />

Par Isabeau Doucet<br />

Six mois et 1,7 millions de sinistrés<br />

plus tard, les camps d'Haïti sont<br />

toujours aussi désastreux. Le lundi<br />

12 juillet, pendant que le gouvernement<br />

honorait cérémonieusement<br />

des personnalités importantes dans<br />

l'effort d'après-sinistre, le Camp Immaculée,<br />

un regroupement de tentes,<br />

de cabines à dormir constituée de<br />

draps pourris et de matelas faits de<br />

vieilles boîtes de cartons précaires,<br />

érigé avec des bâches dans le parc<br />

communautaire à l'entrée de Cité Soleil,<br />

disparaissait. Les habitants ont<br />

finalement capitulé après un mois<br />

de harcèlement, les contraignant à<br />

déguerpir pour se réinstaller dans<br />

un autre camp tout aussi précaire.<br />

Les résidents sinistrés disent avoir<br />

épuisé toutes les voies officielles<br />

pour obtenir de la sécurité, mais les<br />

autorités n'ont pris aucune mesure<br />

pour empêcher le harcèlement.<br />

Le discours de l'ancien président,<br />

envoyé spécial en Haïti de<br />

l'ONU, Clinton à la cérémonie, jurait<br />

remarquablement avec la réalité de<br />

nombreux sinistrés en exode d'un<br />

camp précaire qui disparaît, à un<br />

autre. Clinton réagit d'abord à la critique<br />

que les dons sont mal gérés,<br />

en affirmant que « ni le Président ni<br />

le Premier ministre n'ont une seule<br />

fois refusé les demandes d'une plus<br />

grande transparence sur les fonds<br />

publics et privés engloutis et que<br />

des audits de performance sont effectués<br />

pour s'assurer que le travail<br />

a été accompli. » Mais il contredit<br />

cette déclaration plus tard, en disant<br />

qu'il ne trouve pas le travail des<br />

ONG en ligne.<br />

Selon un rapport publié ce jour<br />

même par le Disaster Accountability<br />

Project, un organisme de vérification<br />

d'enquête créé après l'ouragan<br />

Katrina, il ya un « manque flagrant<br />

de transparence ». Ce groupe a mené<br />

une enquête de 5 mois pour déterminer<br />

si les organisations non lucratives<br />

et les ONG, ayant sollicité des<br />

dons pour secourir les sinistrés Haïtiens<br />

avaient produit des rapports<br />

d'activités complets et accessibles au<br />

public. On a constaté que de ces 197<br />

organisations, seules six ont fourni<br />

des rapports sur la situation actuelle<br />

détaillant leurs activités. « La grande<br />

majorité, soit 128 d'entr'elles, n'ont<br />

publié aucun rapport de situation de<br />

fait sur l'Internet, comptant plutôt<br />

sur des descriptions anecdotiques<br />

des activités ou des appels émotionnels.<br />

»<br />

Les résidants du camp Immaculée<br />

disent qu'ils n'ont pas encore<br />

reçu d'aide. De nombreuses ONG,<br />

autres que Médecins Sans Frontières,<br />

refusent d'entrer dans Cité<br />

Soleil. Un architecte qui travaille sur<br />

la reconstruction et la crise du logement<br />

pour la Fondation Clinton et le<br />

gouvernement haïtien affirme même<br />

que son assurance lui interdit l'accès<br />

à Cité Soleil.<br />

De nombreux petits camps<br />

disparaissent, comme ça, à cause<br />

de problèmes de droit foncier. Entre<br />

le droit haïtien sur la propriété et<br />

l'héritage, les droits de l'homme internationaux<br />

et la Loi du 15 avril sur<br />

l'État d'Urgence, la confusion règne<br />

parmi les ONG, à laquelle s'ajoute<br />

un pitoyable manque de volonté<br />

politique de l'état pour garantir les<br />

droits essentiels des sinistrés. Ce qui<br />

Des enfants du camp Immaculée<br />

devrait constituer de simples subtilités<br />

juridiques devient systématiquement<br />

des obstacles insurmontables,<br />

et les sinistrés doivent fuir ou négocier<br />

avec les propriétaires fonciers.<br />

Le Camp Immaculée a hébergé<br />

plus de 200 personnes depuis<br />

le séisme, mais après un mois<br />

d'intimidation et de violence aux<br />

mains d'un groupe masqué, composé<br />

d'une douzaine d'agresseurs,<br />

leur nombre était réduit à environ<br />

20 âmes, dont plus de la moitié sont<br />

des enfants. Le groupe masqué saccageait<br />

le campement la nuit, jetait<br />

des pierres et menaçait les familles<br />

avec des machettes, des bouteilles<br />

en verre et des pistolets pour les<br />

forcer à partir. Quatre femmes ont<br />

déclaré avoir été agressées. Beaucoup<br />

avaient déménagé pour dormir<br />

à la belle étoile, sans abri, sur le<br />

béton dans des culs-de-sac à proximité.<br />

Dès le départ, l'Organisation<br />

internationale pour les migrations<br />

(OIM), une agence intergouvernementale<br />

affiliée à l'ONU qui travaille<br />

sur la gestion des personnes déplacées,<br />

a mal identifié le problème,<br />

jetant le blâme sur les victimes,<br />

répétant qu'elle ne peut contribuer<br />

directement à leur sécurité et qu'elle<br />

ne travaille pas le week-end. Le<br />

mardi 13, l'OIM publiait un rapport<br />

selon lequel le camp s'était déplacé,<br />

insinuant qu'elle avait contribué<br />

elle-même au déménagement. L'un<br />

des sinistrés a déclaré à plusieurs<br />

reprises : « Les gens de l'OIM sont<br />

complètement menteurs, je ne leur<br />

fais pas confiance. »<br />

Les membres de l'International<br />

Action Ties (IAT), une organisation<br />

indépendante des droits humains,<br />

axée sur les évictions forcées du<br />

camp, surveillent étroitement le<br />

camp depuis la fin de juin. Pendant<br />

plusieurs semaines, alors que les<br />

sinistrés se faisaient attaquer, l'IAT a<br />

lancé plusieurs appels aux multiples<br />

numéros d'urgence (113 et 114) et<br />

autres contacts de la MINUSTAH,<br />

ainsi qu'à la PNH (Police nationale<br />

d'Haïti) - des appels ne requérant<br />

pas de frais. Les appels de l'IAT se<br />

sont perdus dans le labyrinthe de<br />

la bureaucratie, des responsabilités<br />

différées et des inepties. Les membres<br />

du camp ont déclaré s'être faits<br />

confisquer leurs téléphones par<br />

les assaillants, lorsqu'ils tentaient<br />

d'appeler ces lignes.<br />

L'IAT s'est rendue à la base<br />

de la MINUSTAH avec un comité de<br />

la communauté. La police de l'ONU<br />

a déclaré qu'elle ne patrouillait pas<br />

après 22 h. La PNH prétend ne pas<br />

avoir de main d'œuvre suffisante<br />

pour stationner un officier près<br />

Suite à la page (14)<br />

Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 7


Perspectives<br />

Reconstruction nationale versus<br />

reconstruction impériale<br />

Par Joël Léon<br />

Haïti, le pays qui a mis en transe<br />

la déclaration universelle des<br />

droits de l’homme par la mise en<br />

déroute du système colonialiste, esclavagiste<br />

et raciste. Après 200 ans<br />

d’histoire, les élites, plongées dans<br />

la confusion ressuscitent les anciens<br />

maîtres jadis éliminés.<br />

Les dessaliniens sont mis à<br />

l’écart, Jean-Jacques Dessalines<br />

n’est plus cette référence de défiance<br />

qui faisait respecter l’haïtien.<br />

Se réclamer du sang sociobiologique<br />

du fondateur de la nation, laisse<br />

l’impression qu’on est en retard par<br />

rapport à l’ambiance internationale<br />

dans laquelle croupissent les<br />

élites haïtiennes portées à singer un<br />

modèle incompréhensible et fallacieux.<br />

Pendant ce temps, les Américains<br />

vénèrent leur Abraham Lincoln…sans<br />

oublier l’Europe qui n’a<br />

jamais cessé d’invoquer ses ancêtres<br />

barbares, y compris Napoléon.<br />

200 ans après, les blancs reviennent<br />

en force, cette fois pour ne<br />

plus sortir. Ils justifient leur présence<br />

à partir de nos turpitudes politiques,<br />

de nos désordres administratifs…En<br />

fait, une réalité indiscutable, mais la<br />

contribution des « pays amis » dans<br />

cette descente aux enfers est plus<br />

que révélatrice. Il suffit de jeter un<br />

coup d’œil sur les relations entre la<br />

république souveraine d’Haïti et les<br />

puissances occidentales pour comprendre<br />

le paradoxal dualisme entre<br />

les vociférations médiatiques et<br />

les politiques déstabilisatrices silencieuses<br />

des « grands hypocrites ».<br />

L’ancien président cubain,<br />

Fidel Castro a commenté ainsi les<br />

causes du sous-développement haïtien<br />

: « Haïti est le pur produit du<br />

colonialisme et de l’impérialisme,<br />

de plus d’un siècle d’utilisation<br />

de ses ressources humaines aux<br />

travaux les plus durs, des interventions<br />

militaires et de la ponction<br />

de ses richesses.». Bill Clinton,<br />

soit par ruse politique ou acte<br />

de foi, est allé dans le même sens,<br />

en admettant le rôle négatif de son<br />

administration dans la destruction<br />

de la capacité productrice du pays.<br />

L’essentiel de ce papier n’est pas<br />

Paul J. Jourdan<br />

Attorney at Law<br />

1 Hillel Place, Suite 3C<br />

Brooklyn, NY 11<strong>21</strong>0<br />

Phone:<br />

(718) 859-5725<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Le 12 juillet dernier, le président américain, Barack Obama, a reçu à la<br />

maison blanche, en grandes pompes, son homologue Dominicain,<br />

Leonel Fernandez<br />

de pointer du doigt les états qui ont<br />

participé à faire d’Haïti ce qu’elle est<br />

aujourd’hui mais, plutôt d’interpeller<br />

la conscience des patriotes haïtiens,<br />

en soulevant le spectre de complot<br />

permanent comme toile de fonds. La<br />

dernière en date, la rencontre entre<br />

Barack Obama et Leonel Fernandez.<br />

Le 12 juillet dernier, le président<br />

américain, Barack Obama,<br />

a reçu à la maison blanche, en<br />

grandes pompes, son homologue<br />

Dominicain, Leonel Fernandez. Visite<br />

bien préparée tant sur le territoire<br />

dominicain qu’américain. Il suffit de<br />

jeter un coup d’œil sur le web site<br />

du département d’Etat pour se faire<br />

une idée. Si on compare la dernière<br />

visite du président haïtien, René<br />

Préval, facilement on pourra établir<br />

la différence entre, un président<br />

mal-aimé et un autre bien-aimé.<br />

Obama a renforcé le rôle dominicain<br />

par ses chaudes félicitations et<br />

honneurs adressés à l’endroit de<br />

Fernandez qui s’impose comme un<br />

leader régional dépassant le cadre<br />

restreint de la république Dominicaine.<br />

René Préval a accepté sans<br />

broncher le rôle de valet. Pendant<br />

que tout était là pour qu’il s’impose<br />

comme défenseur historique de la<br />

cause de son peuple après le séisme<br />

assassin du 12 janvier, il a laissé<br />

passer la commande à l’oppresseur<br />

dominicain. Le ministre des haïtiens<br />

vivant à l’étranger, Edwin Paraison,<br />

a enfoncé le dernier clou du rabattage<br />

d’Haïti à la République dominicaine<br />

lorsqu’il a annoncé, sur le<br />

territoire dominicain même, que ce<br />

pays vient de décrocher une place<br />

comme membre de la « commission<br />

intérimaire pour la reconstruction<br />

d’Haïti » (CIRH). D’après les clauses<br />

de l’accord conduisant à la formation<br />

de cet organisme, pour être<br />

Jean-Jacques Dessalines, le<br />

fondateur de la nation haitienne,<br />

n’est plus cette référence de<br />

défiance qui faisait respecter<br />

l’haïtien.<br />

Un crime contre l’humanité est-il<br />

en cours en Haïti ?<br />

Le 12 juillet <strong>2010</strong>, six mois après<br />

leur couverture complète de<br />

l’écroulement d'Haïti à genoux face<br />

à un tremblement de terre meurtrier,<br />

l'équipe AC360 de CNN a visité ce<br />

pays à nouveau, espérant peut-être<br />

partager avec le monde les bonnes<br />

nouvelles d'une nation, progressant<br />

vers un état normal, sinon de stabilité,<br />

et avide de se lancer sur un nouveau<br />

chemin de liberté, de prospérité<br />

nationale et de paix sociale.<br />

Certainement, personne au<br />

monde ne s'attendait à faire face à<br />

des images bouleversantes de faim<br />

et d’enfants Haïtiens au bord de la<br />

mort, d’hôpitaux fermés par manque<br />

de ressources, de millions de personnes<br />

vivant encore dans des villages<br />

de tentes précaires et sales,<br />

privées d’installations sanitaires et<br />

de protection policière, ce en plein<br />

milieu de signes révélateurs d'un<br />

gouvernement national corrompu,<br />

et d’un président de la république<br />

manifestement incompétent et mesquin<br />

et qui se perçoit plus comme un<br />

agent de douane que comme leader<br />

d'une nation souveraine traumatisée<br />

par une calamité aux proportions<br />

bibliques.<br />

Alors que des images d'enfants<br />

amputés courant après un ballon et<br />

jouant encore au football est une<br />

preuve de la résistance d'un peuple<br />

résolu à faire face à l'adversité avec<br />

un rare stoïcisme, le destin d'un enfant<br />

couché seul sur un lit d'hôpital,<br />

attendant virtuellement une mort<br />

certaine en raison d'un manque<br />

d'antibiotiques, est préoccupant, et<br />

a conduit au constat à savoir que,<br />

à bien des égards, la vie en Haïti<br />

est devenue bien pire par rapport à<br />

l’époque quand six mois auparavant<br />

cette épreuve avait commencé. En<br />

fait, de nombreux hôpitaux n'étant<br />

plus en mesure de servir une population<br />

démunie ont tout simplement<br />

fermé leurs portes.<br />

Pas de nourriture, pas<br />

d'analgésiques, pas d’eau, pas de<br />

médicaments, et la liste continue de<br />

biens et services essentiels qui manquent<br />

cruellement aux gens qui les<br />

réclament non pas parce que il n'y<br />

en a pas, mais parce que toutes les<br />

choses offertes à titre de dons par<br />

la communauté internationale sont<br />

stockées en d’énormes amoncellements<br />

et ne sont pas distribuées à<br />

ceux qui ont besoin d’aide, ce par<br />

ordre d'un gouvernement national<br />

qui cherche toutes les occasions de<br />

faire de l'argent qui sera tôt expédié<br />

à un compte bancaire à l’étranger,<br />

destiné à payer l’acquisition de palais<br />

en terre étrangère.<br />

Une taxe de douane de 20%<br />

perçue sur les matériels de secours,<br />

a -t -on révélé, a forcé nombre de<br />

gens à abandonner leurs dons à la<br />

population d'Haïti et à les laisser aux<br />

«mains longues» d'un gouvernement,<br />

n’éprouvant aucune honte à<br />

montrer ses pratiques mafieuses de<br />

voler, des aveugles par exemple, à<br />

travers des frais d'entreposage appliqués<br />

à toutes sortes d'équipements<br />

et matériels essentiels que des<br />

organisations sont encouragées à<br />

"abandonner" dans les ports d’entrée<br />

du pays. Quand il s'agit de vol et<br />

de corruption de toutes sortes, ce<br />

gouvernement absentéiste est diantrement<br />

intelligent, imaginatif et débrouillard.<br />

Ne manifestent-ils pas leur<br />

présence que seulement lorsque l’on<br />

discute d’argent? Informer la population?<br />

Assurément ils ne sentent<br />

pas le besoin de le faire d’autant<br />

qu’ils volent les élections. Alors<br />

que l'ancien président américain Bill<br />

Clinton dénonçait ces pratiques, il<br />

a en même temps tenté d'expliquer<br />

membre de la CIRH il y a des conditions<br />

à remplir, par exemple : il faut<br />

verser une somme non inférieure à<br />

100 millions de dollars ou annuler<br />

la dette d’Haïti, dépassant les 200<br />

millions de dollars. La République<br />

Dominicaine a-t-elle réuni ces deux<br />

conditions ou l’une des deux ?<br />

Dans des milieux proches des<br />

missions diplomatiques en Haïti, on<br />

dit que c’est sur l’ordre express du<br />

président Préval que la République<br />

dominicaine est admise comme<br />

membre de la commission intérimaire.<br />

Les noms de Lesly Voltaire,<br />

potentiel candidat à la présidence, et<br />

celui d’Edwin Paraison, protégé du<br />

conseiller de Préval, sont les deux<br />

fers de lance qui ont entrepris une<br />

active et longue plaidoirie en faveur<br />

de cette admission. D’après des<br />

sources généralement bien informées,<br />

le super conseiller du président<br />

Préval est le candidat soutenu<br />

par les Clinton et Fernandez au détriment<br />

de l’ambassadeur haïtien<br />

à Washington, Raymond Joseph.<br />

Celui-ci a perdu le soutien dominicain<br />

à cause de son journal, Haïti-Observateur,<br />

qui ne cesse d’adopter des<br />

positions mitigées sur les relations<br />

entre les deux pays. La chancellerie<br />

dominicaine n’est pas satisfaite et<br />

décide de supporter Lesly Voltaire<br />

en lieu et place du partenaire de<br />

longue date, Ray Joseph. Pour que<br />

Lesly puisse arriver à enrayer Ray<br />

du cahier dominicain, il doit faire<br />

des promesses très alléchantes,<br />

probablement incorporer Haïti à la<br />

République Dominicaine sous forme<br />

d’un certain Commonwealth.<br />

La façon dont s’est développé<br />

le rôle dominicain comme leaders<br />

dans le processus de « reconstruction<br />

» d’Haïti soulève beaucoup de<br />

réflexions, certains pensent qu’on<br />

fait face à une sorte de venture entre<br />

les États-Unis et la République<br />

dominicaine sur les questions haïtiennes.<br />

Au cours de la rencontre avec<br />

Obama, Fernandez a parlé de dix ans<br />

pour la « reconstruction » d’Haïti. Il<br />

a fait cette déclaration avec une certaine<br />

autorité, telle que beaucoup de<br />

penseurs, non seulement haïtiens,<br />

ne peuvent s’empêcher de le percevoir<br />

comme le nouveau maître des<br />

lieux.<br />

La République dominicaine<br />

est en pleine offensive en Haïti.<br />

S’il est vrai que les dominicains<br />

ont été les premiers à venir en aide<br />

aux victimes du séisme du 12 janvier,<br />

cela se comprend vu la proximité<br />

géographique, mais à côté de<br />

cela il y a leur machine infernale<br />

économique, diplomatique, militaire<br />

et culturelle qui ne chôme jamais.<br />

La langue de Cervantès est en forte<br />

progression en Haïti, en plus de cela,<br />

Fernandez veut construire en Haïti<br />

une enceinte universitaire, ayant<br />

une capacité d’accueil de 10.000<br />

étudiants.<br />

Suite à la page (19)<br />

comment ce gouvernement d’<strong>Haiti</strong><br />

clairement corrompu «a besoin<br />

d’obtenir les revenus qu’il lui faut»<br />

et que la communauté internationale<br />

traîne des pieds à honorer ses<br />

promesses de fournir des milliards<br />

de dollars à Haïti.<br />

Bien entendu, le commun des<br />

Haïtiens comprend bien les réticences<br />

de la communauté internationale<br />

à donner davantage d’alcool à des<br />

marins ivres qui depuis longtemps<br />

ont pris de force le navire à ses propriétaires<br />

légitimes et l’ont transformé<br />

en bordel et en plate-forme<br />

pour pirates et toutes sortes de<br />

magouilles à des fins d’extorsion.<br />

Combien de temps permettra-t-on<br />

à cette clique "officielle" de mettre<br />

Haïti à sac et de rançonner sa population<br />

?Le temps, nous croyons, est<br />

venu pour un changement de régime<br />

en Haïti où sous nos yeux, est en<br />

train de se perpétrer un crime contre<br />

l'humanité. Ainsi, CNN l’a encore<br />

réalisé, elle a tout mis en oeuvre<br />

pour nous montrer plus que nous ne<br />

nous attendions à voir à travers leur<br />

reportage d'investigation.<br />

Omega Writers, ce 15 <strong>Juillet</strong> <strong>2010</strong>.<br />

<br />

8<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>


This Week in <strong>Haiti</strong><br />

Cité Soleil’s Camp Immaculée:<br />

No Awards for the Residents of<br />

Vanishing Camps<br />

By Isabeau Doucet<br />

On Jul. 12, six months to the day<br />

after January's earthquake, the<br />

<strong>Haiti</strong>an government held a ceremony<br />

behind the crumbled National Palace.<br />

Before assembled dignitaries from embassies,<br />

NGOs, and <strong>Haiti</strong>'s bourgeoisie,<br />

President René Préval and Prime<br />

Minister Jean-Max Bellerive draped<br />

medals of honor on prominent figures<br />

ranging from CNN celebrity journalist<br />

Anderson Cooper and Hollywood<br />

actor Sean Penn to former Col. Himmler<br />

Rébu and former Gen. Hérard<br />

Abraham, neo-Duvalierist officers<br />

who have enforced dictatorships and<br />

participated in coups over the past 30<br />

years.<br />

Meanwhile, the hungry, homeless<br />

residents of a post-quake spontaneous<br />

settlement in Cité Soleil fretted<br />

about whether they would spend<br />

another sleepless night and where.<br />

Camp Immaculée was a cluster of precariously<br />

erected tarps and lopsided<br />

sleeping cubicles made up of rotting<br />

bed sheets and sodden cardboard box<br />

mattresses in a community park. It<br />

had been home to about 200 internally<br />

displaced people since Jan. 12.<br />

But on Jul 12, after a month of harassment<br />

and terrorization by unidentified<br />

armed men, the camp's residents<br />

disbanded their pitiful settlement to<br />

set up an equally precarious camp up<br />

the road.<br />

Former US President Bill Clinton,<br />

now UN special envoy to <strong>Haiti</strong><br />

and co-chair with Bellerive of the Interim<br />

Commission to Reconstruct <strong>Haiti</strong><br />

(CIRH), gave the keynote speech at<br />

the Palace event. “We want <strong>Haiti</strong> to<br />

have a strong middle class, and we<br />

want poor people to own more property<br />

and believe they can work themselves<br />

into the middle class,” Clinton<br />

said. But the displaced people of Camp<br />

Immaculée were finding it impossible<br />

to find a place to squat, much less<br />

own.<br />

The traumatic uprooting of<br />

Camp Immaculée is being reproduced<br />

all around Port-au-Prince. Nonetheless,<br />

Clinton stood four-square behind<br />

Préval and Bellerive, whom large<br />

demonstrations in recent months have<br />

accused of providing weak leadership<br />

at best or, worse, becoming a corrupt<br />

dictatorship. “Neither the president or<br />

the prime minister has even one time<br />

refused any request to make all donations<br />

of public and private money<br />

completely transparent on the internet<br />

and have performance audits<br />

done to make sure the work was accomplished,”<br />

Clinton asserted.<br />

However, the <strong>Haiti</strong>an relief and<br />

reconstruction efforts have proceeded<br />

with a “shocking lack of transparency,”<br />

according to a report published<br />

that day by the Disaster Accountability<br />

Project, an investigative auditing<br />

organization founded after Hurricane<br />

Katrina. The group conducted a fivemonth<br />

investigation to determine<br />

whether the non-profits and NGOs<br />

that solicited donations for <strong>Haiti</strong> disaster<br />

relief produced comprehensive and<br />

publicly accessible situation reports<br />

on their activities. Of 197 organizations,<br />

only six have provided reports<br />

itemizing their activities. “The vast<br />

majority, 128, did not have factual<br />

situation reports available on their<br />

websites,” the report found, “relying<br />

instead upon anecdotal descriptions<br />

of activities or emotional appeals.”<br />

Even Clinton urged NGOs to<br />

A shelter in what was Camp Immaculée in Cité Soleil<br />

make evidence of their work more<br />

available, complaining later that he<br />

couldn’t find evidence of it online.<br />

The residents of Camp Immaculée<br />

claim they have yet to receive any<br />

aid whatsoever. Many NGOs refuse<br />

to enter Cité Soleil, unlike Médecins<br />

Sans Frontières, which largely runs<br />

the main hospital there. An architect<br />

working for the Clinton Foundation<br />

and the <strong>Haiti</strong>an government to deal<br />

with reconstruction and the housing<br />

crisis claims his insurance bars him<br />

from even entering Cité Soleil.<br />

Vanishing camps reveal a larger<br />

problem of land rights. Between <strong>Haiti</strong>an<br />

property and inheritance law,<br />

international human rights law, and<br />

the April 15 th State of Emergency law,<br />

there is widespread legal confusion<br />

which contributes to a lack of political<br />

will to ensure the basic human rights<br />

of internally displaced people. Mere<br />

legal technicalities become insurmountable<br />

obstacles. Might becomes<br />

the only right, where displaced people<br />

end up either pleading with or fleeing<br />

from vigilante landowners.<br />

Camp Immaculée's numbers<br />

dwindled to 20 after weeks of frequent<br />

night-time raids by about a<br />

dozen masked men who stormed<br />

through the encampment, throwing<br />

rocks and wielding machetes, broken<br />

glass bottles and pistols. They terrorized<br />

and browbeat families, many<br />

with orphaned and maimed children,<br />

into moving elsewhere. Four women<br />

reported being molested. Many relocated<br />

to sleep unsheltered on the asphalt<br />

of nearby cul-de-sacs.<br />

The International Organization<br />

on Migration (IOM), a U.N.-affiliated<br />

intergovernmental agency that works<br />

on managing internally displaced<br />

people (IDP), first misidentified the<br />

problem, blaming the violence on the<br />

victims. The IOM identified the “problem”<br />

as the “need of [Cité Soleil's]<br />

population and the PNH [<strong>Haiti</strong>an<br />

National Police] to expulse IDPs of<br />

camp Imaculée who are believed to<br />

have attacked a PNH patrol.”<br />

Then the IOM told camp residents<br />

it could not directly help with<br />

security and did not work weekends.<br />

On Jul. 13, the IOM published a report<br />

stating that Camp Immaculée had<br />

moved, implying they had facilitated<br />

the move. “The IOM is a complete<br />

liar,” said one of the camp residents,<br />

a victim of IOM neglect. “I don’t trust<br />

them for anything.”<br />

Members of International Action<br />

Ties (IAT), an independent human<br />

rights organization focussed on<br />

forced camp evictions, have been<br />

closely monitoring the camp since late<br />

Mark Snyder<br />

June. They received multiple nighttime<br />

phone calls while the camp was<br />

under attack. Both the monitoring<br />

team and camp members repeatedly<br />

called hotline numbers (113 and 114)<br />

for the U.N. Mission to Stabilize <strong>Haiti</strong><br />

(MINUSTAH) as well as personal contact<br />

numbers for MINUSTAH officers<br />

and the PNH. The IAT’s calls never<br />

succeeded in getting protection for the<br />

camp, but were lost in a maze of bureaucracy,<br />

deferred responsibility, and<br />

ineptitude. Meanwhile, camp residents<br />

say their cell-phones were stolen<br />

by the attackers when they tried<br />

to call the hotlines.<br />

The IAT went to the MINUSTAH<br />

base with a committee representing<br />

the camp. The UN police told the delegation<br />

that they don’t patrol after 10<br />

p.m.. The PNH claimed they had no<br />

man-power to station anyone near the<br />

camp at night. Both the MINUSTAH<br />

and the PNH have bases two blocks<br />

away from where the camp was.<br />

MINUSTAH officials also said<br />

that they are unable to enter the camp<br />

unless they directly witnessed an attack.<br />

After attacks on three consecutive<br />

nights in early July, IAT members<br />

spent a night in the camp to document<br />

the situation and found that no MI-<br />

NUSTAH or PNH patrols passed between<br />

1 a.m. and 5 a.m., the hours in<br />

which the attackers usually came. The<br />

MINUSTAH claimed they would try to<br />

increase patrols but said it wouldn’t<br />

prevent attacks.<br />

“Every means of protections<br />

that we have pursued or been informed<br />

of through protection cluster<br />

meetings with MINUSTAH, UN police,<br />

and the PNH were not sufficient<br />

to prevent the attacks that were happening<br />

on a nightly basis,” said the<br />

IAT’s Mark Snyder. (An account of the<br />

IAT’s efforts can be found in their Jul.<br />

14 report “Vanishing Camps at Gunpoint:<br />

Failing to Protect <strong>Haiti</strong>’s Internally<br />

Displaced” available at www.<br />

internationalactionties.org.)<br />

Distraught and at an impasse,<br />

remaining camp residents finally fled<br />

and relocated, only to be attacked at<br />

their new site. This is just one recent<br />

and well-documented case of a wider<br />

systematic failure on the part of the<br />

muscular humanitarian relief and reconstruction<br />

complex to protect the<br />

basic human rights of internally displaced<br />

people.<br />

In the face of this dramatically<br />

deteriorating situation, Clinton continued<br />

to be disingenuously upbeat<br />

and unrealistic about the options<br />

available to the average <strong>Haiti</strong>an. “To<br />

all the <strong>Haiti</strong>ans who are not on this<br />

Suite à la page (16)<br />

Internet Hoax Highlights<br />

French Refusal to<br />

Restitute <strong>Haiti</strong>’s<br />

“Independence Debt”<br />

By Kim Ives<br />

<strong>Haiti</strong>an barbershops, radio call-in<br />

shows, and Internet chat rooms<br />

were abuzz this week with discussion<br />

of an astounding announcement. On<br />

July 14, Bastille Day, a female French<br />

government official announced in a<br />

video on the French Foreign Ministry’s<br />

website that “ever since <strong>Haiti</strong><br />

was ravaged by the devastating<br />

earthquake of January 12, France<br />

has called for international debt forgiveness<br />

for <strong>Haiti</strong>... Her development<br />

crippled by foreign debt service payments,<br />

she has for too long staggered<br />

from catastrophe to catastrophe... If a<br />

clean break from this disastrous cycle<br />

is to be made in the current reconstruction<br />

efforts, it will require bold<br />

action not just from <strong>Haiti</strong>ans but also<br />

from creditor nations and international<br />

financial institutions... Under<br />

the Framework Initiative for <strong>Haiti</strong>’s<br />

Reconstruction, unveiled today by the<br />

Ministry of Foreign and European Affairs,<br />

France is repaying the historic<br />

debt of 90 million gold francs <strong>Haiti</strong><br />

paid to France following the former’s<br />

independence at the dawn of the 19th<br />

century... Under the new framework,<br />

the 90 million gold francs, which<br />

<strong>Haiti</strong> paid France from 1825 until<br />

1947, will be reimbursed in a yearly<br />

budget over the course of 50 years.<br />

Economic advisors working with the<br />

Ministry have calculated that the total<br />

sum amounts to € 17 billion including<br />

adjustments for inflation and<br />

a minimal interest rate of 5 percent<br />

per annum. A total budget of €2 million<br />

will be released by the end of the<br />

month. Minister Bernard Kouchner<br />

will be available for further comment<br />

after the celebration of the national<br />

holiday.”<br />

The € 17 billion was equivalent<br />

to the $<strong>21</strong> billion in restitution which<br />

former <strong>Haiti</strong>an President Jean-Bertrand<br />

Aristide formally requested from<br />

France in April 2003.<br />

The news seemed too good to<br />

be true, and indeed it was. By the end<br />

of the day, the Quai d’Orsay was denouncing<br />

the website’s announcement<br />

and vowing legal action.<br />

In fact, the statement was made<br />

not on France’s official site – diplomatie.gouv.fr<br />

– but on a very close<br />

clone at a similar URL – diplomatiegov.<br />

fr – and it even linked to a fake Agence<br />

France Presse site.<br />

At first, many <strong>Haiti</strong>ans did not<br />

want to believe the official French denials.<br />

Some radio show callers offered<br />

theories that the French government<br />

was going to take the “bold action”<br />

but it had been prematurely leaked,<br />

causing the pull-back. Speculation<br />

about who was behind the announcement<br />

and what it meant ran rampant.<br />

But finally, on July 16, the pranksters<br />

partially tipped their hand by putting<br />

out the following statement:<br />

The French government has<br />

stated that it is considering legal recourse<br />

against us.<br />

This is very fitting, as it is our<br />

concern with crimes that led us to<br />

make this false announcement. We<br />

are the Committee for the Reimbursement<br />

of the Indemnity Money Extorted<br />

from <strong>Haiti</strong> (in French, le Comité<br />

pour le Remboursement Immédiat des<br />

Montants Envolés » d’Haïti, and in<br />

both languages spelling CRIME).<br />

But is a spoof website such a<br />

The faux French official<br />

announcing the € 17 billion<br />

restitution to <strong>Haiti</strong>.<br />

grave crime? Particularly when compared<br />

to what the French have done<br />

in <strong>Haiti</strong>, including:<br />

- The forcible capture, commerce,<br />

brutalization, torture, murder<br />

and enslavement of millions of Africans<br />

over more than two centuries<br />

- Expropriating 90 million gold<br />

francs from <strong>Haiti</strong> as an indemnity for<br />

lost French slave-trade profits following<br />

<strong>Haiti</strong>’s independence, and saddling<br />

<strong>Haiti</strong>ans with an illegitimate<br />

debt that <strong>Haiti</strong> paid France for 122<br />

years<br />

- Actively helping to overthrow<br />

<strong>Haiti</strong>’s democratically elected<br />

president, Jean-Bertrand Aristide,<br />

on February 29, 2004 in large measure<br />

because he had the temerity to<br />

demand that France reimburse <strong>Haiti</strong><br />

the “independence debt” with interest<br />

amounting to about $<strong>21</strong> billion.<br />

This was the first time a former slave<br />

colony officially requested reparations<br />

from a former colonial and slaveowning<br />

nation.<br />

- Promising to <strong>Haiti</strong> through<br />

pledged contributions to UN agencies,<br />

NGOS and the Red Cross some $180<br />

million, but six months later, not one<br />

centime has been delivered to <strong>Haiti</strong>,<br />

according to the UN’s humanitarian<br />

aid tracking site Relief Web. Meanwhile<br />

the French secretary of state for<br />

overseas development travelled via<br />

private jet to a conference on aid for<br />

<strong>Haiti</strong> at a cost of $143,000.<br />

We leave it to the court of world<br />

public opinion to judge: Who are the<br />

real criminals?<br />

The statement was incorporated<br />

into a tongue-in-cheek press release<br />

which explained how the French government<br />

was able to shut down the<br />

prank site because it controls the “.fr”<br />

Internet domain.<br />

“It is most unfortunate that the<br />

Quay d’Orsay has been so ungrateful,<br />

and frankly, uncooperative, with our<br />

bold initiative to improve the French<br />

government’s reputation in <strong>Haiti</strong>,”<br />

said Laurence Fabre, a CRIME spokesperson.<br />

The prank site has been recreated<br />

by its authors at diplomatiegov.<br />

info, which has both the original video<br />

hoax and its explanation.<br />

On Thursday, Jul. 22 at 10 a.m.,<br />

CRIME will hold its first real press conference<br />

in Montreal, Canada at Rm.<br />

204, Centre St. Pierre, 1<strong>21</strong>2 Rue Panet,<br />

between Rene Levesque and Rue<br />

St. Catherine St. East (nearest metro:<br />

Beaudry). The press conference will<br />

also be streamed live at www.diplomatiegov.info.<br />

CRIME is extending a special<br />

invitation to members of Montreal’s<br />

<strong>Haiti</strong>an diaspora community to attend<br />

the press conference. For more information,<br />

contact Laurence Fabre at laurencefrancinefabre@gmail.com.<br />

Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 9


LA GUERRE CONTRE L’AFGH<br />

« GUERRE DE RESSOURCES<br />

Par Michel Chossudovsky<br />

Les vastes réserves afghanes<br />

de gaz naturel et de pétrole :<br />

« la guerre en vaut la peine<br />

»<br />

Le bombardement et<br />

l'invasion de l'Afghanistan<br />

en 2001 ont été présentés à<br />

l'opinion publique mondiale<br />

comme une « guerre juste<br />

», une guerre contre les talibans<br />

et Al-Qaida, une guerre<br />

pour éliminer le « terrorisme<br />

islamique » et établir une démocratie<br />

à l'occidentale.<br />

Les dimensions économiques<br />

de la « guerre mondiale<br />

au terrorisme » (GMAT)<br />

sont rarement mentionnées<br />

et la « campagne de contreterrorisme<br />

» post-11 septembre<br />

a servi à occulter les objectifs<br />

réels de la guerre des<br />

États-Unis et de l'OTAN.<br />

La guerre contre<br />

l'Afghanistan relève d'un<br />

programme à but lucratif :<br />

c'est une guerre de conquête<br />

économique et de pillage, une<br />

« guerre de ressources ».<br />

Même si l'Afghanistan<br />

est reconnu comme un foyer<br />

stratégique en Asie centrale,<br />

aux frontières de l'ex-Union<br />

Soviétique, de la Chine et de<br />

l'Iran, au carrefour de routes<br />

de pipelines et d'importantes<br />

réserves de pétrole et de gaz<br />

naturel, son énorme richesse<br />

minière ainsi que ses réserves<br />

de gaz naturel inexploitées<br />

sont demeurées totalement<br />

inconnues du public étasunien<br />

jusqu'en juin <strong>2010</strong>.<br />

Selon un rapport<br />

conjoint du Pentagone,<br />

de l'US Geological Survey<br />

(USGS) et de l'USAID, on dit<br />

maintenant de l'Afghanistan<br />

qu'il possède des réserves<br />

minières inexploitées et «<br />

jusqu'alors méconnues », estimées<br />

péremptoirement à un<br />

billion de dollars. (New York<br />

Times, U.S. Identifies Vast<br />

Mineral Riches in Afghanistan<br />

- NYTimes.com, 14<br />

juin <strong>2010</strong>. Voir aussi BBC,<br />

14 juin <strong>2010</strong>). « Les gisements<br />

jusqu'alors méconnus,<br />

dont de gigantesques filons<br />

de fer, de cuivre, de cobalt,<br />

d'or et de métaux industriels<br />

cruciaux comme le lithium,<br />

sont si grands et contiennent<br />

tant de minéraux essentiels<br />

à l'industrie moderne que<br />

les représentants étatsuniens<br />

croient que l'Afghanistan<br />

pourrait éventuellement être<br />

transformé en un des plus<br />

importants centres miniers<br />

du monde. Un mémo interne<br />

du Pentagone mentionne par<br />

exemple que l'Afghanistan<br />

pourrait devenir « l'Arabie<br />

Saoudite du lithium », une<br />

matière première clé dans la<br />

fabrication de piles pour les<br />

ordinateurs portables et les<br />

BlackBerrys. La vaste étendue<br />

de ces richesses minérales<br />

en Afghanistan a été<br />

découverte par une petite<br />

équipe de représentants du<br />

Pentagone et de géologues<br />

étasuniens. Le gouvernement<br />

afghan et le président Hamid<br />

Karzaï en ont été informés<br />

récemment, ont affirmé des<br />

officiels étasuniens.<br />

Bien que le développement<br />

d'une industrie minière<br />

puisse prendre de nombreuses<br />

années, le potentiel est<br />

si grand que des représentants<br />

et des dirigeants de<br />

cette industrie croient que<br />

cela pourrait attirer de gros<br />

investissements avant même<br />

que les mines soient profitables,<br />

en offrant des emplois<br />

qui pourraient distraire une<br />

population en guerre depuis<br />

des générations. « Il existe<br />

ici un potentiel sensationnel<br />

», a affirmé le général David<br />

H. Petraeus, commandant de<br />

l'United States Central Command<br />

[ ] « Il y a beaucoup de<br />

« si », bien sûr, mais je crois<br />

que cela est potentiellement<br />

très important »<br />

La valeur des gisements<br />

miniers nouvellement<br />

découverts minimise la taille<br />

de l'actuelle économie afghane,<br />

dilapidée par la guerre et<br />

largement basée sur la production<br />

d'opium et le trafic<br />

de narcotiques, ainsi que<br />

sur l'aide des États-Unis et<br />

d'autres pays industrialisés.<br />

Le produit intérieur brut de<br />

l'Afghanistan est seulement<br />

d'environ 12 milliards de dollars.<br />

« Cela deviendra l'armature<br />

de l'économie afghane »,<br />

a déclaré Jalil Jumriany, un<br />

conseiller du ministre afghan<br />

des Mines. (New York Times,<br />

op. cit.)<br />

Selon le New York Times,<br />

l'Afghanistan pourrait<br />

devenir « l'Arabie Saoudite<br />

du lithium ». « Le lithium est<br />

une ressource de plus en plus<br />

cruciale, utilisée dans les piles<br />

de toutes sortes, des téléphones<br />

mobiles aux ordinateurs<br />

portables, et joue un rôle clé<br />

dans l'avenir de la voiture<br />

électrique ». À l'heure actuelle,<br />

le Chili, l'Australie, la<br />

Chine et l'Argentine sont les<br />

principaux fournisseurs de<br />

lithium sur le marché mondial.<br />

La Bolivie et le Chili sont<br />

les pays possédant les plus<br />

grandes réserves connues<br />

de lithium. « Le Pentagone<br />

effectue des levés au sol à<br />

l'ouest de l'Afghanistan. »<br />

Les représentants du Pentagone<br />

ont affirmé que leur<br />

analyse initiale à un emplacement<br />

dans la province de<br />

Ghazni a démontré un potentiel<br />

de gisements de lithium<br />

aussi grands que ceux de la<br />

Bolivie » (U.S. Identifies Vast<br />

Mineral Riches in Afghanistan<br />

- NYTimes.com, 14 juin,<br />

<strong>2010</strong>, voir aussi Lithium<br />

- Wikipedia, l’encyclopédie<br />

libre)<br />

« Gisements de minéraux<br />

jusqu'alors méconnus<br />

» en Afghanistan<br />

L'« estimation » des «<br />

gisements jusqu'alors méconnus<br />

» à près d'un billion<br />

de dollars par le Pentagone<br />

est un écran de fumée utile.<br />

Le montant d'un billion<br />

avancé par le Pentagone est<br />

davantage forgé qu'estimé<br />

: « Nous savions ce qu'il y<br />

avait là, nous y avons jeté<br />

un coup d'œil et demandé ce<br />

que cela vaudrait aujourd'hui<br />

en termes monétaires. Le<br />

montant d'un billion semblait<br />

digne d'être signalé<br />

dans les nouvelles. » (The<br />

Sunday Times, Londres, 15<br />

juin <strong>2010</strong>, c'est l'auteur qui<br />

souligne)<br />

De plus, les résultats<br />

d'une étude de l'USGS (cités<br />

dans le mémo du Pentagone)<br />

sur les richesses minières de<br />

l'Afghanistan ont été révélées<br />

il y a trois ans à une<br />

conférence organisée en<br />

2007 par la Chambre de commerce<br />

américano-afghane.<br />

Toutefois, la question de ces<br />

richesses minières n'était pas<br />

considérée digne d'être signalée<br />

à la presse à l'époque.<br />

Que l'administration étasunienne<br />

reconnaisse qu'elle a<br />

seulement pris connaissance<br />

des vastes richesses minières<br />

du pays après la publication<br />

du rapport de 2007 de l'USGS<br />

constitue une esquive flagrante.<br />

Les richesses minières<br />

et les ressources énergétiques<br />

de l'Afghanistan (incluant<br />

le gaz naturel) étaient connues<br />

à la fois des élites des<br />

milieux d'affaires et du gouvernement<br />

étasuniens avant<br />

la guerre soviéto-afghane<br />

(1979-1988).<br />

Des études géologiques<br />

menées par l'Union Soviétique<br />

dans les années 1970<br />

et au début des années 1980<br />

confirment l'existence de<br />

vastes réserves de cuivre<br />

(parmi les plus grandes de<br />

l'Eurasie), de fer, de minerai<br />

à haute teneur en chrome,<br />

d'uranium, de béryl, de<br />

baryte, de plomb, de zinc, de<br />

fluorine, de bauxite, de lithium,<br />

de tantale, d'émeraude,<br />

d'or et d'argent (Afghanistan,<br />

Mining Annual Review,<br />

The Mining Journal, juin,<br />

1984). Ces études suggèrent<br />

que la valeur actuelle de ces<br />

réserves pourrait en effet être<br />

considérablement plus élevée<br />

que l'« estimation » d'un billion<br />

de dollars annoncée par<br />

l'étude du Pentagone, de<br />

l'USGS et de l'USAID.<br />

Plus récemment, dans<br />

un rapport de 2002, le Kremlin<br />

a confirmé ce qui était<br />

déjà connu : « Ce n'est pas<br />

un secret que l'Afghanistan<br />

possède de riches réserves,<br />

particulièrement du cuivre au<br />

gisement d'Aynak, du minerai<br />

de fer à Khojagek, de<br />

l'uranium, du minerai polymétallique,<br />

du pétrole et du<br />

gaz » (RIA Novosti, 6 janvier<br />

2002): « L'Afghanistan<br />

n'a jamais été la colonie de<br />

quiconque : aucun étranger<br />

n'a jamais « creusé » ici avant<br />

1950. Les minéraux se trouvent<br />

dans les montagnes de<br />

l'Hindu Kush, s'étendant,<br />

avec leurs contreforts, sur<br />

une vaste zone en Afghanistan.<br />

Dans les 40 dernières<br />

années, plusieurs douzaines<br />

La guerre contre l’Afghanistan relève d’un programme à but lucratif : c’est une guerre de conquête<br />

économique et de pillage, une « guerre de ressources »<br />

de gisements ont été découverts<br />

dans le pays et la majorité de<br />

ces découvertes ont été sensationnelles.<br />

Elles sont toutefois<br />

demeurées secrètes, mais certains<br />

faits ont tout de même été<br />

rendus publics récemment.<br />

Il se trouve que<br />

l'Afghanistan possède des<br />

réserves de métaux ferreux<br />

et non-ferreux, et de pierres<br />

précieuses qui, si elles étaient<br />

exploitées, pourraient possiblement<br />

même remplacer les revenus<br />

de l'industrie de la drogue.<br />

On dit du gisement de cuivre<br />

d'Aynak au sud de la province<br />

d'Helmand qu'il est le plus grand<br />

du continent eurasien et son emplacement<br />

(à 40 km de Kaboul)<br />

rend son exploitation bon marché.<br />

Le gisement de minerai de<br />

fer à Hajigak, dans la province<br />

centrale de Bamian, offre pour sa<br />

part du minerai d'une très grande<br />

qualité et dont les réserves sont<br />

estimées à 500 000 tonnes. Un<br />

gisement de charbon a également<br />

été découvert non loin de<br />

là. On dit de l'Afghanistan qu'il<br />

est un pays de transit pour le pétrole<br />

et le gaz. Toutefois, peu de<br />

gens savent que les spécialistes<br />

soviétiques y ont découvert<br />

d'énormes réserves de gaz dans<br />

les années 1960 et ont construit<br />

le premier gazoduc du pays pour<br />

approvisionner l'Ouzbékistan. À<br />

l'époque, l'Union Soviétique recevait<br />

annuellement 2,5 billion<br />

de mètres cube de gaz afghan.<br />

Durant cette même période,<br />

on a découvert d'importants<br />

gisements d'or, de fluorine, de<br />

baryte et de marbre onyx d'une<br />

« Il existe ici un potentiel sensationnel », a affirmé le général<br />

David H. Petraeus, commandant de l’United States Central<br />

Command<br />

composition très rare.<br />

Cependant, les gisements<br />

pegmatitiques découverts à l'est<br />

de Kaboul sont véritablement<br />

sensationnels. Des gisements de<br />

rubis, de béryllium, d'émeraude,<br />

de kunzite et d'hiddénite que<br />

l'on ne trouve nulle part ailleurs<br />

s'étendent sur des centaines<br />

de kilomètres. Par ailleurs, les<br />

pierres contenant les métaux<br />

souligne.)<br />

Alors qu'on a nourri<br />

l'opinion publique d'images<br />

superbes cartes géologiques<br />

10<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>


ANISTAN EST UNE<br />

» À BUT LUCRATIF<br />

des Soviétiques, une analyse<br />

subséquente de la Banque mondiale<br />

projetait que la production<br />

de cuivre d'Aynak pourrait éventuellement<br />

absorber annuellement<br />

à elle seule jusqu'à 2 % du<br />

marché mondial. Le pays jouit<br />

par ailleurs d'énormes gisements<br />

de charbon, dont l'un d'eux, le<br />

gisement de fer d'Hajigak dans la<br />

chaîne de montagnes de l'Hindu<br />

Kush à l'ouest de Kaboul, est<br />

jugé comme étant l'un des plus<br />

grands gisements à teneur<br />

élevée au monde. (John C. K.<br />

Daly, Analysis: Afghanistan’s<br />

untapped energy, UPI Energy,<br />

24 octobre 2008, c'est l'auteur<br />

qui souligne)<br />

tôt ou tard possession des<br />

réserves de gaz naturel de<br />

l'Afghanistan, ainsi que de<br />

prévenir le développement<br />

des intérêts énergétiques<br />

russes, iraniens et chinois<br />

dans le pays.<br />

narcotiques en Afghanistan<br />

s'est accrue de plus de 35<br />

fois. En 2009, la production<br />

d'opium se chiffrait à 6900<br />

tonnes, comparativement<br />

à moins de 200 tonnes en<br />

2001. À cet égard, les revenus<br />

de plusieurs milliards<br />

de dollars résultant de la<br />

production afghane d'opium<br />

sont générés en grande partie<br />

à l'extérieur du pays. D'après<br />

les données des Nations<br />

Unies, les revenus du trafic<br />

de drogue revenant à l'économie<br />

locale sont de l'ordre<br />

de 2 à 3 milliards annuellement,<br />

comparativement aux<br />

ventes mondiales d'héroïne<br />

provenant du trafic d'opiacés<br />

afghans, lesquelles dépassent<br />

200 milliards. (Voir Michel<br />

Chossudovsky, America’s<br />

War on Terrorism», Global<br />

Research, Montréal, 2005)<br />

Michel Chossudovsky<br />

est directeur du Centre de<br />

recherche sur la mondialisation<br />

et professeur d’économie<br />

à l’Université d’Ottawa.<br />

Il est l’auteur de Guerre et<br />

Le gaz naturel afghan<br />

L'Afghanistan est un<br />

pont terrestre. L'invasion et<br />

l'occupation de l'Afghanistan<br />

menée par les États-Unis en<br />

2001 a été analysée par des critiques<br />

de la politique étrangère<br />

étasunienne comme un moyen<br />

de sécuriser le contrôle du couloir<br />

de transport stratégique transafghan,<br />

liant le bassin de la mer<br />

Caspienne et la mer d'Oman.<br />

Plusieurs projets de pipelines<br />

et de gazoducs transafghans<br />

ont été envisagés, dont le projet<br />

de pipeline TAPI (Turkménistan,<br />

Afghanistan, Pakistan, Inde) de<br />

1900 km et d'une valeur de 8<br />

milliards de dollars, lequel transporterait<br />

le gaz naturel turkmène<br />

par l'Afghanistan dans ce que<br />

l'on a décrit comme un « couloir<br />

de transit crucial ». (Voir Gary<br />

Olson, Afghanistan has never<br />

been the ‘good and necessary’<br />

war; it’s about control of oil,<br />

The Morning Call, 1er octobre,<br />

2009). L'escalade militaire dans<br />

le cadre de la guerre étendue<br />

d'« Afpak » est liée au TAPI. Le<br />

Turkménistan possède la troisième<br />

plus grande réserve de gaz<br />

naturel après la Russie et l'Iran.<br />

Le contrôle stratégique des voies<br />

de transport sortant du Turkménistan<br />

fait partie des plans de<br />

Washington depuis l'effondrement<br />

de l'Union Soviétique en<br />

1991.<br />

Cependant, on a rarement<br />

considéré dans la géopolitique<br />

des pipelines que l'Afghanistan<br />

est non seulement voisin de<br />

pays riches en pétrole et en gaz<br />

naturel, (par exemple le Turkménistan),<br />

mais qu'il possède aussi<br />

sur son territoire d'assez grandes<br />

réserves inexploitées de gaz naturel,<br />

de charbon et de pétrole.<br />

Dans les années 1970, les Soviétiques<br />

évaluaient « les réserves<br />

gazières afghanes “explorées”<br />

(confirmées ou probables) à environ<br />

5 billions de pieds cube.<br />

Les réserves initiales d'Hodja-<br />

Gugerdag étaient évaluées à un<br />

peu moins de 2 billions de pieds<br />

cube » (Voir, The Soviet Union<br />

to retain influence in Afghanistan,<br />

Oil & Gas Journal, 2 mai,<br />

1988).<br />

L’Agence d’Information<br />

sur l’Énergie (Energy Information<br />

Administration ou EIA) a<br />

reconnu en 2008 que les réserves<br />

de gaz naturel d'Afghanistan<br />

sont « substantielles » : « Puisque<br />

le nord de l'Afghanistan est<br />

“une extension du sud du bassin<br />

centrasiatique très fécond d'Amu<br />

Darya, susceptible de contenir du<br />

gaz naturel”, l'Afghanistan possède<br />

des réserves de gaz naturel<br />

confirmées et probables d'environ<br />

5 billions de pieds cube. »<br />

(UPI, John C.K. Daly, Analysis:<br />

Afghanistan’s untapped energy,<br />

24 octobre, 2008). Dès le début<br />

de la guerre soviéto-afghane en<br />

1979, l'objectif de Washington a<br />

été de conserver un point d'ancrage<br />

géopolitique en Asie centrale.<br />

Le trafic de drogue du<br />

Croissant d’or<br />

La guerre clandestine des<br />

États-Unis, à savoir son soutien<br />

aux moudjahidines, « combattants<br />

de la liberté » (alias Al<br />

Qaida), était également destinée<br />

au développement du trafic des<br />

opiacés du Croissant d'or, utilisé<br />

par les services de renseignement<br />

étasuniens afin de financer<br />

l'insurrection contre les Soviétiques<br />

[1].<br />

Instauré au début de la<br />

guerre soviéto-afghane et protégé<br />

par la CIA, le trafic de drogue<br />

est devenu au fil des ans<br />

La carte des ressources minières de l’Afghanistan<br />

une entreprise extrêmement<br />

lucrative de plusieurs milliards<br />

de dollars. Il s'agissait<br />

de la pierre angulaire de la<br />

guerre clandestine étasunienne<br />

dans les années<br />

1980. Aujourd'hui, sous l'occupation<br />

militaire des États-<br />

Unis et de l'OTAN, le trafic<br />

de drogue génère des revenus<br />

monétaires de plus de<br />

200 milliards de dollars dans<br />

les marchés occidentaux.<br />

(Voir Michel Chossudovsky,<br />

America’s War on Terrorism,<br />

Global Research, Montreal,<br />

2005, voir aussi Michel Chossudovsky,<br />

Heroin is «Good<br />

for Your Health»: Occupation<br />

Forces support Afghan<br />

Narcotics Trade, Global Research,<br />

29 avril 2007)<br />

Vers une économie<br />

de pillage<br />

En chœur, les médias<br />

étasuniens ont confirmé que<br />

la « récente découverte » des<br />

richesses minérales afghanes<br />

constitue « une solution » au<br />

développement de l'économie<br />

du pays, décimée par la guerre,<br />

ainsi qu'un moyen d'éliminer<br />

la pauvreté. L'invasion<br />

des États-Unis et de l'OTAN<br />

en 2001 ainsi que l'occupation,<br />

ont préparé le terrain<br />

pour l'appropriation de ces<br />

richesses par les conglomérats<br />

miniers et énergétiques<br />

occidentaux.<br />

La guerre contre<br />

l'Afghanistan est une «<br />

guerre de ressources » à<br />

but lucratif<br />

L’invasion des États-Unis et de l’OTAN en 2001 ainsi que l’occupation, ont préparé le terrain pour<br />

l’appropriation de ces richesses par les conglomérats miniers et énergétiques occidentaux.<br />

Sous l'occupation des<br />

États-Unis et des alliés, cette<br />

richesse minérale est vouée à<br />

être pillée par une poignée de<br />

conglomérats miniers multinationaux<br />

une fois que le<br />

pays sera pacifié. Selon les<br />

écrits d'Olga Borisova suivant<br />

l'invasion d'octobre 2001, «<br />

la guerre contre le terrorisme<br />

», menée par les États-Unis,<br />

« [sera transformée] en politique<br />

coloniale influençant<br />

un pays formidablement riche<br />

». (Borisova, op cit).<br />

Une partie du plan<br />

des États-Unis et de l'OTAN<br />

est également de prendre<br />

Notes<br />

1. Le trafic des opiacés<br />

du Croissant d'or constitue à<br />

l'heure actuelle la pièce maîtresse<br />

de l'économie d'exportation<br />

de l'Afghanistan. Le<br />

trafic d'héroïne, institué au<br />

début de la guerre soviétoafghane<br />

en 1979 et protégé<br />

par la CIA, génère des revenus<br />

monétaires dépassant<br />

les 200 milliards de dollars<br />

par an dans les marchés occidentaux.<br />

Depuis l'invasion<br />

de 2001, la production de<br />

mondialisation, La vérité<br />

derrière le 11 septembre et<br />

de la Mondialisation de la<br />

pauvreté et nouvel ordre<br />

mondial (best-seller international<br />

publié en 12 langues).<br />

Le bombardement et l’invasion de l’Afghanistan en 2001<br />

ont été présentés à l’opinion publique mondiale comme une<br />

« guerre juste », une guerre contre les talibans et Al-Qaida,<br />

une guerre pour éliminer le « terrorisme islamique »…<br />

Article original en<br />

anglais, «The War<br />

is Worth Waging»:<br />

Afghanistan’s Vast<br />

Reserves of Minerals and<br />

Natural Gas, The War on<br />

Afghanistan is a Profit<br />

driven «Resource War»<br />

publié le 16 juin <strong>2010</strong>.<br />

Traduction : Julie<br />

Lévesque<br />

Mondialisation.ca 24 juin<br />

<strong>2010</strong><br />

Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 11


Perspectives<br />

« L'anti-communisme empoisonne l'Europe »<br />

Par Ivan Melnikov<br />

Discours prononcé par le vice-président<br />

du Comité central du KPRF,<br />

(Parti Communiste de la Fédération<br />

de Russie) vice-président de la Douma<br />

Ivan Melnikov, lors de la session<br />

ordinaire de l’Assemblée parlementaire<br />

du Conseil de l’Europe à Strasbourg<br />

le <strong>21</strong> juin <strong>2010</strong><br />

Cher président, chers collègues,<br />

Je voudrais attirer votre attention<br />

sur des faits qui sont absolument<br />

intolérables à l’étape actuelle<br />

du développement de l’humanité: le<br />

choix de l’hystérie anti-communiste<br />

fait par un certain nombre de pays<br />

Européens.<br />

Les gouvernements de Hongrie,<br />

Pologne, République Tchèque, Roumanie,<br />

Lituanie ainsi que d’autres<br />

pays cherchent activement à réécrire<br />

l’histoire. Remarquez que ces processus<br />

s’accompagnent d’une forte<br />

montée des sentiments nationalistes<br />

et xénophobes. A titre d’exemple, le<br />

slogan de base des radicaux Hongrois<br />

du parti « Pour une meilleure Hongrie<br />

» (Jobbik) ressemble à ceci: « La Hongrie<br />

pour les Hongrois seulement »<br />

Aujourd’hui, je dois parler de<br />

cette question au cœur de l’Europe,<br />

à Strasbourg, en cette année de commémoration<br />

du 65 ème anniversaire<br />

de la victoire sur l’Allemagne nazie.<br />

Et la mémoire des millions de victimes<br />

de la seconde guerre mondiale,<br />

la mémoire des héros de la résistance<br />

anti-Nazie, des Communistes et des<br />

membres d’autres partis et mouvements,<br />

des combattants non-partisans<br />

d’un certain nombre de pays<br />

– ne m’autorisent pas à garder le silence.<br />

Ivan Melnikov<br />

vice-président de la Douma<br />

Toutes les forces de gauche en<br />

Europe, et en premier lieu bien sûr,<br />

les Communistes de Russie sont très<br />

inquiets de ce qui apparaît comme<br />

un blasphème pour tous les Russes –<br />

mettre sur un pied d’égalité le fascisme<br />

et le socialisme Soviétique. Tout en<br />

réalisant des distorsions historiques<br />

à des fins politiques et en rendant de<br />

manière simpliste l’étendue des défis<br />

de la lutte politique et diplomatique<br />

qui s’est déroulée à la veille de la<br />

grande tragédie. On inculque dans les<br />

manuels scolaires, les idées primaires<br />

et creuses de « la rivalité entre les<br />

deux régimes totalitaires ».<br />

On ne peut que condamner<br />

l’adoption par un certain nombre<br />

de pays Européens de lois ou<br />

d’amendements à des lois qui interdisent<br />

les symboles communistes,<br />

suspendent les activités des organisations<br />

de jeunesse communiste, comme<br />

cela s’est passé, par exemple, en<br />

République Tchèque. Il existe encore<br />

des menaces de représailles envers<br />

le Parti communiste de Moldavie, au<br />

nom du nouveau gouvernement de<br />

la République. Dans la même ligne,<br />

l’adoption par le Sejm de Lituanie<br />

et l’Assemblée d’Etat Hongroise<br />

d’amendements au Code pénal, qui<br />

mettent sur un même plan l’Union<br />

soviétique et l’Allemagne nazie.<br />

Tout cela revient à cracher sur<br />

les tombes des soldats Soviétiques de<br />

différentes nationalités qui ont sacrifié<br />

leurs vies pour la libération de<br />

l’Europe de la peste Nazie. Nous ne<br />

devons pas oublier que les symboles<br />

traditionnels du mouvement ouvrier<br />

– l’étoile, le marteau et la faucille –<br />

ont été en même temps les symboles<br />

d’Etat de l’Union soviétique. Ils sont<br />

même représentés sur les monuments<br />

et les tombes des soldats Soviétiques,<br />

que l’on retrouve un peu partout en<br />

Europe. Rien qu’en Pologne, plus de<br />

600 000 soldats sont enterrés.<br />

L’adoption de cette législation<br />

est aussi en contradiction directe avec<br />

les législations européennes et internationales<br />

sur les droits de l’Homme, elle<br />

limite la liberté politique et la liberté de<br />

la presse. Ce ne sont pas seulement<br />

des Hommes politiques mais aussi<br />

des salariés du monde de la création:<br />

écrivains, journalistes, artistes, qui<br />

tombent sous le coup de ces lois.<br />

Je dois avouer que les gens<br />

en Russie ont aussi été indignés de<br />

la décision de la Grande chambre<br />

de la Cour de Strasbourg à propos<br />

de l’affaire du vétéran de guerre, le<br />

partisan Vassily Kononov, qui a désavoué<br />

la décision de la Petite chambre<br />

et, en réalité, s’est embarqué dans la<br />

révision des décisions du Tribunal de<br />

Nuremberg.<br />

Nous, en Russie, ne pouvons<br />

manquer de noter que ces interprétations<br />

déformées ont une orientation<br />

anti-Russe assez prononcée. Comment<br />

pouvons-nous tolérer le fait<br />

que l’agresseur et sa victime puissent<br />

être cyniquement mis dans « le même<br />

camp »? Le fait que des soldatslibérateurs<br />

puissent être présentés<br />

comme des occupants?<br />

Vous ne pouvez pas regarder<br />

d’un air distant et étonné les tentatives<br />

de réhabilitation des Nazis et de<br />

leurs complices. En réalité, c’est un<br />

défi frontal à la communauté internationale,<br />

qui insulte la mémoire de<br />

millions de personnes qui sont mortes<br />

pour la libération de l’Humanité de<br />

la peste brune, qui blesse les sentiments<br />

des vétérans, qui viole la lettre<br />

et l’esprit du verdict du Tribual de<br />

Nuremberg, et d’un certain nombre<br />

d’autres lois internationaux de lutte<br />

contre le Nazisme, le racisme, la xénophobie<br />

et etc.<br />

Les actes de déplacement, démolition<br />

et en particulier de destruction<br />

des monuments commémoratifs<br />

militaires font naître une profonde<br />

rancœur. De telles actions ne peuvent<br />

que semer la désunion parmi les peuples,<br />

développer les antagonismes et<br />

les préjugés, tant au niveau national<br />

qu’international<br />

Mais nous, Communistes, bien<br />

sûr, sommes conscients que cette nouvelle<br />

vague d’hystérie anti-communisme<br />

ne tombe pas du ciel. Quand la<br />

situation économique dans le monde<br />

empire, quand la crise économique<br />

devient de plus en plus grave et profonde,<br />

les cercles dirigeants essaient<br />

de détourner l’attention du peuple des<br />

défis fondamentaux. Ils essaient de<br />

tourner leurs armes contre ceux qui<br />

offrent autre chose, une alternative<br />

pour résoudre les problèmes mondiaux.<br />

Contre ceux qui croient en la<br />

puissance et l’énergie créative libérées<br />

de l’exploitation du travail. C’était déjà<br />

le cas durant la grande dépression de<br />

la fin des années 1920/début des années<br />

1930. C’était encore le cas dans<br />

les années d’après-guerre, quand<br />

sous l’impulsion de Churchill un «<br />

rideau de fer » est tombé sur l’Europe,<br />

et que le vent du « McCarthysme » a<br />

soufflé sur le monde entier. Et donc,<br />

évidemment, c’est toujours le cas de<br />

nos jours.<br />

A la suite de nos prédécesseurs<br />

historiques, les grands leaders<br />

européens Maurice Thorez, Jacques<br />

Duclos, Marcel Cachin, Palmiro Togliatti,<br />

Dolorres Ibarurri, Georgi Dimitrov,<br />

Ernst Thaelmann, et tant, tant<br />

d’autres communistes et anti-fascistes,<br />

nous prononçons aujourd’hui,<br />

65 ans après la grande victoire sur le<br />

fascisme, leurs mots historiques: No<br />

Pasaran! Le fascisme ne passera<br />

pas!<br />

Et nous ajoutons: Non à la distorsion<br />

de la vérité et de la falsification<br />

de l’histoire de la seconde guerre<br />

mondiale!<br />

Nous espérons que l’APCE (Assemblée<br />

parlementaire du Conseil<br />

de l’Europe) se prononcera également<br />

contre les tentatives de falsification<br />

de l’histoire qui empoisonne<br />

l’atmosphère européenne et ne contribue<br />

évidemment pas à l’unité<br />

entre les peuples du continent. Au<br />

contraire, de telles tentatives ne font<br />

qu’alimenter une nouvelle division et<br />

une nouvelle aliénation des nations<br />

européennes, ce qui est en contradiction<br />

totale avec les objectifs et les buts<br />

qui nous réunissent tous dans cette<br />

Assemblée.<br />

Traduction AC<br />

Solidarité internationale<br />

5 juillet <strong>2010</strong><br />

Marinaleda : Terre et socialisme<br />

Par Stefano Vergine<br />

première vue, on dirait un petit<br />

A village andalou typique, avec ses<br />

oliviers, sa baraque à churros, sa terre<br />

rouge, ses maisons blanches et bien<br />

entretenues. Il y a même une église.<br />

Mais les fidèles sont rares. En levant<br />

la tête, on comprend pourquoi : le<br />

clocher se dresse à deux pas de la calle<br />

Ernesto Che Guevara, entre l’avenida<br />

Libertad et la calle Salvador Allende.<br />

En direction du centre, une fresque<br />

proclame : « Guerre sociale contre le<br />

capital ». Sans les deux restaurants, la<br />

petite épicerie, le kiosque à journaux<br />

et la station-service, on se croirait en<br />

pleine enclave communiste, au cœur<br />

de l’Europe. Seul le droit à la propriété<br />

privée rattache Marinaleda au système<br />

capitaliste. « Nous faisons ce que<br />

Avec ses 2 700 habitants,<br />

Marinaleda est un condensé<br />

d’expérimentations égalitaires<br />

Un futur possible du communisme<br />

s’expérimente depuis quelques<br />

années à Marinaleda, en Espagne.<br />

nous pouvons, dans les limites de la<br />

Constitution espagnole », dit en souriant<br />

Manuel Sanchez Gordillo, 54 ans,<br />

fils d’un électricien et d’une femme<br />

au foyer, diplômé de l’université de<br />

Séville, barbe à la Fidel Castro et keffieh.<br />

Depuis trente et un ans, il est le<br />

maire de cette commune située entre<br />

Cordoue et Séville.<br />

Avec ses 2 700 habitants, Marinaleda<br />

est un condensé d’expérimentations<br />

égalitaires, la mise en œuvre à l’échelle<br />

réduite des principes anarcho-socialistes<br />

neutralisés par quarante ans de<br />

franquisme et revenu sur le devant de<br />

la scène depuis que la récession a mis<br />

l’Espagne à genoux. Pendant que le<br />

reste du pays paie les conséquences de<br />

la crise immobilière, avec un taux qui<br />

a atteint 20%, ici tout le monde a du<br />

travail, grâce à un modèle unique en<br />

Europe, fondé sur une économie à 90%<br />

publique. La majorité des habitants sont<br />

employés par une coopérative agricole<br />

où chacun reçoit le même salaire : 47<br />

euros par jour.<br />

Pour résoudre le problème<br />

du logement (« un droit et pas une<br />

marchandise »), tel est le leitmotiv du<br />

maire), le conseil municipal a lancé il<br />

y a quelques années un programme<br />

d’auto-construction. La ville met à<br />

disposition un terrain, des matériaux,<br />

une pelleteuse, un projet d’architecture<br />

et deux maçons : aux citoyens de se<br />

retrousser les manches pour construire<br />

leurs maisons. « Il m’a fallu quatre<br />

cent dix jours, mais j’ai finalement<br />

quelque chose que je n’aurais obtenu<br />

dans un autre village », raconte Antonio<br />

Martinez, 40 ans, marié et père de<br />

deux enfants. Le résultat : un pavillon<br />

Dejanine Restaurant<br />

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de 100 mètres carrés, avec un large<br />

patio et un double garage. Le prix ?<br />

Quinze euros par mois pendant cent<br />

trente-trois ans, le tiers du prix exigé<br />

dans les villages limitrophes pour une<br />

maison du même type.<br />

Les critiques rappellent que tout<br />

cela serait impossible sans les fonds de<br />

la communauté autonome d’Andalousie<br />

et accusent le maire de nourrir l’utopie<br />

communiste avec l’argent du capitalisme.<br />

Il coupe court : « On profite du<br />

système, comme tout le monde ».<br />

A Marinaleda, il y’a pas de police<br />

municipale et des assemblées publiques<br />

ont lieu chaque semaine sur la place du<br />

village. Le dimanche, les habitants travaillent<br />

gratuitement à l’entretien des<br />

rues et des parterres. Le Colectivo de<br />

la Unidad de los Trabajadores (CUT),<br />

Parti du maire, gouverne depuis 1979<br />

: son programme politique prévoyait<br />

l’expropriation de 1200 hectares de<br />

terre du Duc de l’Infantado, un objectif<br />

atteint en 1991 après de nombreuses<br />

luttes. Depuis, il y a du travail pour<br />

tous à la coopérative, qui produit des<br />

fèves, des poivrons et des chouxfleurs,<br />

récoltés par les hommes et mis<br />

en conserve à l’usine par une cinquantaine<br />

de femmes.<br />

L’Expresso, Rome, 11 Juin <strong>2010</strong><br />

El Correo 15 juillet <strong>2010</strong><br />

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12<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>


Perspectives<br />

Fidel se réunit avec les<br />

ambassadeurs cubains<br />

Confessions d’un tueur de la CIA<br />

Par Jean-Guy Allard<br />

Guillermo Novo Sampoll, le tueur que<br />

la CIA a utilisé durant des années<br />

pour accomplir ses sales besognes contre<br />

Cuba, aux États-Unis et ailleurs sur<br />

le continent, jure qu'il ne renoncera pas<br />

à la violence et au terrorisme et qu'il n'a<br />

de pardon à demander à personne pour<br />

ses crimes.<br />

Dans une entrevue donnée à CubaNews,<br />

un bulletin spécialisé, publié<br />

à Wheaton (Maryland), Novo - qui est<br />

avec son frère Ignacio, Gaspar Jiménez<br />

Escobedo, Pedro Remón, Dionisio Suárez,<br />

Virgilio Paz, Luis Posada Carriles et<br />

d'autres, l'un des tueurs les plus sanguinaires<br />

qu'ait employé le renseignement<br />

étasunien contre Cuba - affirme<br />

qu'il n'a aucun remords pour ce qu'il a<br />

fait : « Je continue à croire que c'est la<br />

voie », répète-t-il. Installé à Miami où<br />

il profite de l'impunité accordée par le<br />

Fidel et le ministre des Affaires étrangères de Cuba<br />

Bruno Rodríguez Parrilla<br />

Ce qu'ils sont en train de faire en<br />

Iran est la copie carbone de ce qu'ils<br />

ont fait à Mossadegh »<br />

Durant un peu plus d'une heure et<br />

demie, Fidel a dialogué avec les<br />

ambassadeurs cubains réunis dans<br />

le MINREX*, concernant les graves<br />

dangers qui planent sur l'humanité,<br />

si se déclanche une agression contre<br />

l'Iran ou la Corée du Nord et il a<br />

remis une lettre personnelle à chacun<br />

d'eux, à leur ministre Bruno<br />

Rodríguez Parrilla et à leur Conseil<br />

de la Direction.<br />

En répondant aux questions<br />

ou aux commentaires des diplomates<br />

nationaux, le leader de la<br />

Révolution cubaine a relu des câbles<br />

de presse et des analyses politiques<br />

des plus diverses sources pour conclure<br />

que les pressions auxquelles<br />

l'Iran fait face en ce moment sont<br />

« une copie au carbone de ce qu'ils<br />

ont fait à Mohamed Mossadegh »,<br />

le Premier ministre de cette nation<br />

qui a été démoli par un coup d'État,<br />

encouragé par les États-Unis et<br />

d'autres puissances occidentales,<br />

quand il a entrepris une politique<br />

de nationalisation de ses ressources<br />

dans la décennie des années 50 du<br />

siècle dernier.<br />

Le Commandant en Chef a<br />

commenté à sa réunion avec les<br />

ambassadeurs certaines des questions<br />

qu'il avait posées aux économistes<br />

du CIEM, lors de sa récente<br />

visite à ce centre, parmi celles-ci une<br />

qu'il y a 20 ou 15 ans à peine à<br />

laquelle personne ne se serait posée<br />

: l'empire peut-il se maintenir si le<br />

marché disparaît et le dollar auraitil<br />

une valeur si le marché mondial<br />

n'existait pas ?<br />

A nouveau, il a insisté sur<br />

l'arsenal de plus de 20.000 armes<br />

stratégiques et non stratégiques<br />

dans les mains des grandes puissances<br />

et il a demandé quelle est<br />

la différence avec les armes dites<br />

conventionnelles d'aujourd'hui que<br />

les États-Unis essaient de promouvoir<br />

comme alternative, si le développement<br />

technologique en matière<br />

d'armement de ces dernières années<br />

octroie à toutes une puissance de<br />

destruction similaire.<br />

Il a prévenu qu'il est désormais<br />

ridicule de faire référence à la mallette<br />

nucléaire avec un bouton, qui<br />

était la grande peur des débuts la<br />

Guerre Froide. « Toutes les réponses<br />

sont déjà programmées. C'est seulement<br />

une question de seconde »,<br />

a-t-il affirmé et il n'a pas oublié<br />

de préciser que bien que quelques<br />

sources excluent cette donnée, il est<br />

connu qu'Israël est la sixième puissance<br />

nucléaire de la planète.<br />

Les employés du MINIREX<br />

et des voisins du Vedado qui se<br />

sont rassemblés spontanément en<br />

sachant qu'il était là, ont fait une<br />

longue et vive ovation. Dans la foule<br />

rassemblée sur le trottoir, une jeune<br />

tendait son diplôme d'étudiante en<br />

le lui dédiant avec gratitude.<br />

Il dit des choses très précises<br />

et qui me paraissent extraordinairement<br />

pertinentes. Il se positionne<br />

dans l'Amérique du sud, en expliquant<br />

que cet hémisphère ne joue<br />

un rôle stratégique que pour les<br />

Etats-Unis pas pour le monde, vu<br />

l'absence de capacité militaire. Il<br />

insiste bien sur le fait que le lieu le<br />

Fidel dialoguant avec les ambassadeurs cubains réunis dans le MINREX,<br />

sur les graves dangers qui planent sur l’humanité<br />

Guillermo Novo Sampoll<br />

FBI aux terroristes cubano-américains,<br />

il regrette cependant ouvertement que<br />

l'on ne soit pas arrivé à assassiner des<br />

leaders de la Révolution en cinq décennies,<br />

ce qu'il considère être un échec. Il<br />

estime que le « mouvement » des soidisant<br />

« dissidents » - orientés et<br />

financés à Cuba par la CIA et la<br />

USAID - est « faible ». « Ils sont quelque<br />

peu confus », dit-il. « Ils vivent avec un<br />

plus important est Washington, pas<br />

la maison Blanche, ni le Congrès,<br />

mais le pentagone. Et il explique<br />

que nous ne sommes plus au temps<br />

de Kroutchev ou de Kennedy où il<br />

y avait la mallette nucléaire avec le<br />

bouton sur lequel appuyait le président,<br />

mais désormais tout part du<br />

pentagone où les ordinateurs sont<br />

déjà programmés.<br />

Notes<br />

*Ministère des Relations Extérieures<br />

de Cuba<br />

Changement de société 17 juillet<br />

<strong>2010</strong><br />

lavage de cerveau constant et ne sont<br />

pas exposés à d'autres idées », déclare<br />

le délinquant qui a émigré aux Etats-<br />

Unis à l'âge de 15 ans et qui a immédiatement<br />

fait partie de la toile CIA des<br />

groupes terroristes anticubains.<br />

Novo Sampoll a été condamné<br />

pour terrorisme avec Posada Carriles,<br />

en 2004, au Panama, où il a tenté de<br />

faire sauter avec plusieurs kilos de C-4<br />

un amphithéâtre rempli d'étudiants et<br />

de militants de groupes populaires qui<br />

allaient écouter le leader de la Révolution<br />

cubaine, Fidel Castro Ruz.<br />

Dans une autre partie de cette<br />

entrevue accordée au journaliste Tracey<br />

Eaton, le tueur de la CIA, rappelle comment<br />

son père, un immigrant espagnol,<br />

représentant à Cuba le fabriquant<br />

nord-américain de cosmétiques Max<br />

Factor, est mort dans l'explosion de la<br />

chaudière d'un voisin qui fabriquait de<br />

la colle à souliers.<br />

Suite à la page (16)<br />

Remember Hiroshima…<br />

Par Andreï Fediachine<br />

Le 16 juillet est la date anniversaire<br />

du début du siècle nucléaire qui a<br />

changé à jamais les structures géopolitiques<br />

mondiales, les méthodes, la mise<br />

en œuvre, la tactique et la stratégie de<br />

la politique internationale, à laquelle s'est<br />

ajouté un atout majeur : l'arme nucléaire.<br />

De plus, il a enrichi le vocabulaire<br />

militaro-politique par des termes de ”<br />

stabilité ”, basée sur la peur de la bombe<br />

et l'extermination mutuelle garantie. Des<br />

notions difficiles à intégrer mais qui sont,<br />

néanmoins, entrées depuis longtemps<br />

dans le quotidien et perçues en tant que<br />

faits.<br />

Les États-Unis ont ” joué” cet atout<br />

à deux reprises, à Hiroshima (66<br />

000 morts) et à Nagasaki en août<br />

1945 (40 000 morts), en restant<br />

la seule puissance à être allée<br />

jusqu’à l’utilisation réelle de l’arme<br />

nucléaire<br />

Tout a commencé il y a 65 ans<br />

jour pour jour.<br />

Les États-Unis ont ” joué” cet<br />

atout à deux reprises, à Hiroshima (66<br />

000 morts) et à Nagasaki en août 1945<br />

(40 000 morts), en restant la seule puissance<br />

à être allée jusqu'à l'utilisation<br />

réelle de l'arme nucléaire. C'était un acte<br />

monstrueux et honteux au point que les<br />

États-Unis sont jusqu'à ce jour rongés par<br />

la culpabilité. Ils cherchent des excuses et<br />

continuent à croire que sans les Bombes<br />

à Hiroshima et à Nagasaki, la Seconde<br />

guerre mondiale ne serait toujours pas<br />

terminée. ” Le chef militaire” en personne<br />

du ” projet Manhattan”, le major<br />

général Leslie Groves, a avoué que les<br />

bombes étaient prévues au départ pour<br />

les soviétiques et Staline. Les travaux<br />

avaient, d'ailleurs, commencé avant la<br />

guerre contre le Japon (des recherches<br />

isolées dès la fin de 1939) et ont été<br />

officiellement autorisés par le président<br />

Roosevelt le 6 décembre 1941 (à la veille<br />

de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor).<br />

Tous les scientifiques qui ont participé<br />

au projet Manhattan savaient très<br />

bien l'objectif de leurs travaux. Et tout ce<br />

qui les inquiétait, à en juger par tous les<br />

souvenirs, ce n'était pas les conséquences<br />

(c'est venu plus tard) mais de savoir<br />

si ” the gadget” (nom de code de la<br />

bombe Trinity) allait fonctionner ou pas.<br />

Mais il vaut mieux ne pas s'abaisser à<br />

un moralisme inutile et hypocrite. C'était<br />

une époque différente avec un canevas<br />

moral différent. Le monde vivait dans<br />

l'opposition au fascisme, le plus grand<br />

des maux possibles, et tout le monde<br />

savait à quoi et contre qui devait servir<br />

ce gadget. Tout le monde comprenait la<br />

nécessité de sa création et le mal inévitable<br />

qu'il infligerait au monde. Comme<br />

l'a déclaré deux heures après l'explosion<br />

Kenneth Bainbridge, le directeur scientifique<br />

du projet Trinity, à Robert Oppenheimer,<br />

” Maintenant nous sommes tous<br />

de beaux fils de pute”. Très exactement.<br />

Tous ces faits sont assez bien documentés,<br />

mais ils sont souvent oubliés,<br />

cachés ou altérés. Dommage. On ferait<br />

mieux de s'en souvenir (au moins pour<br />

questions d'éthique historique) car il est<br />

impossible de répondre à la question ”<br />

que faire? ” sans comprendre auparavant<br />

” à qui la faute ? ” . Mais chaque pays<br />

a, naturellement, ses propres diables qu'il<br />

est parfois utile de ” lâcher dans la nature”<br />

pour obtenir le tableau entier.<br />

Ainsi, l'arme nucléaire est née<br />

le 16 juillet 1945 sur le polygone<br />

d'Alamogordo (Alamogordo Bombing<br />

Range) au Nouveau-Mexique où à<br />

05.30 (ou plus précisément à 05.29.45)<br />

du matin, dans le cadre du projet Trinity,<br />

la première bombe nucléaire a explosé.<br />

Sa puissance était de <strong>21</strong> kilotonnes<br />

d'équivalent en TNT. Depuis, nous avons<br />

parcouru un long chemin. Le nombre de<br />

premières puissances nucléaires a tout<br />

d'abord atteint deux (avec la Russie), ensuite<br />

cinq. À l'heure actuelle, on estime<br />

le nombre de pays nucléaires, officiels et<br />

officieux, à dix.<br />

Depuis la fin des années 40-50, les<br />

puissances nucléaires tentaient de limiter<br />

l'adhésion au club exclusif de détenteur<br />

d'armement nucléaire et d'inciter les candidats<br />

à un nucléaire pacifique. Au moment<br />

de la signature du TNP (188 pays<br />

à ce jour) ce club de monopolistes comprenait<br />

le G-5 : la Grande-Bretagne, la<br />

Chine, l'URSS, les États-Unis et la France<br />

(bien qu'officiellement Paris et Pékin n'y<br />

aient adhéré qu'en 1992). Mais à partir<br />

du milieu des années 70, le processus<br />

d'élargissement a commencé. L'Inde a<br />

effectué son premier essai en 1974 (essais<br />

nucléaires et thermonucléaires en<br />

1998). Le Pakistan a également ” fait du<br />

bruit” en 1998. En 2006, la Corée du<br />

Nord a fait le premier essai. Israël possède<br />

également la bombe (entre 100<br />

et 200 ogives nucléaires modernes), et<br />

même s'il ne le reconnaît pas, il ne le nie<br />

pas non plus. Cependant, Israël, l'Inde<br />

et le Pakistan ne sont pas membres du<br />

TNP. En 2006 l'Iran a déclaré qu'il avait<br />

terminé l'élaboration des technologies<br />

de production de combustible nucléaire<br />

en laboratoires. L'Afrique du Sud avait<br />

mené des travaux d'élaboration de la<br />

bombe (il existe des preuves de sa participation<br />

aux essais avec Israël en 1979),<br />

mais ensuite les travaux ont été stoppés<br />

et elle a rejoint le TNP. La Libye, l'Irak,<br />

Taïwan et la Syrie ont également expérimenté<br />

les matières nucléaires. Mais pour<br />

diverses raisons ces expérimentations<br />

ont été stoppées.<br />

Il existe également un autre groupe<br />

spécial de pays ” quasi-nucléaires” qui<br />

possèdent des technologies pour la production<br />

d'armement mais ne vont pas<br />

plus loin pour des raisons politiques et<br />

économiques. Il s'agit de l'Argentine, du<br />

Brésil, de l'Egypte, de la Corée du Sud, de<br />

la Syrie et, une fois de plus, de la Libye et<br />

de l'Afrique du Sud. A en croire le service<br />

principal de surveillance de l'application<br />

du TNP de l'ONU, l'AIEA, près de 30<br />

pays seraient capables de rejoindre le<br />

club nucléaire, s'ils le voulaient.<br />

” Les anciens nucléaires” n'ont bien<br />

sûr pas l'intention d'employer les armes.<br />

Le problème n'est pas là. Le problème<br />

est que” les Etats au seuil” pourraient<br />

plonger le monde dans une catastrophe.<br />

Pour des raisons de ”syndrome de<br />

vigilance” excessif. Israël a déjà frappé<br />

à deux reprises sur des sites nucléaires<br />

douteux dans les pays orientaux voisins.<br />

En 1981, un site a été détruit en Irak,<br />

en 2007, les Israéliens ont bombardé<br />

les ” cibles nucléaires” en Syrie. Par ailleurs,<br />

les États-Unis, sous la présidence<br />

de Bush junior, ont envahi Irak sous le<br />

même prétexte de liquidation des armes<br />

de destruction massive. Toutefois, une<br />

autre frappe israélienne en Iran conduirait<br />

sans doute à des conséquences catastrophiques<br />

au Proche-Orient.<br />

Aujourd'hui, il est tout à fait clair<br />

que tant qu'il y aura des désaccords politiques,<br />

économiques, territoriaux, matériels<br />

et autres entre les pays nucléaires<br />

et non-nucléaires, il sera impossible de<br />

parvenir à l'utopie idéaliste d'un monde<br />

libéré des armes nucléaires. Tout le<br />

monde s'est un peu trop habitué à cette<br />

matraque comme moyen d'” un prolongement<br />

de la politique” .<br />

RIA Novosti 16 juillet <strong>2010</strong><br />

Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 13


Perspectives<br />

Ces "espions russes" à la vie si ordinaire<br />

Par Anne-Laurence Gollion<br />

Après le coup de filet du FBI, on<br />

commence à en savoir davantage<br />

sur l’identité et le parcours des<br />

onze espions présumés. Des histoires<br />

parfois invraisemblables qui<br />

pourraient alimenter un feuilleton<br />

d’espionnage à l’américaine.<br />

La presse américaine en est<br />

encore toute ahurie. Comment les<br />

onze individus arrêtés<br />

Lundi 30 juin ont-ils pu<br />

mener une “American way of life”<br />

somme toute, très ordinaire et espionner<br />

au profit du SVR, le service<br />

de renseignements russe? Tous très<br />

bien intégrés dans la société, à la<br />

tête d’une entreprise ou d’une famille<br />

(huit sont mariés), ils ont<br />

dupé leurs voisins, l’état civil (un<br />

des suspects aurait pris le nom d’un<br />

Canadien décédé), leur élèves ou<br />

même leurs propres enfants. Selon<br />

le New York Times, “les films, les<br />

livres et la télévision nous ont appris<br />

que la banlieue n’était pas<br />

toujours ce qu’elle semblait être<br />

et l’affaire des espions en est le<br />

parfait exemple». Il faut dire que le<br />

processus d’américanisation des espions<br />

présumés était bien avancé.<br />

Ainsi, Moscou aurait organisé<br />

des mariages entre ses agents, avant<br />

qu’ils ne rejoignent le Nouveau<br />

Monde. Richard et Cynthia Murphy<br />

vivaient à Montclair, dans le New<br />

Jersey. Une banlieue très ordinaire,<br />

et un quotidien qui ne l’est pas<br />

moins. «Richard Murphy tondait la<br />

pelouse, Cynthia Murphy revenait<br />

du travail avec des jonquilles et le<br />

pain sous le bras», décrit le New<br />

York Times. Le couple avait des enfants,<br />

qui ignoraient apparemment<br />

tout des activités de leurs géniteurs.<br />

Les voisins n’étaient pas soupçonneux.<br />

L’un d’eux remarque: «Je ne<br />

savais pas qu’ils étaient espions<br />

mais je savais ce qu’ils n’étaient<br />

pas et ils n’étaient pas étranges.»<br />

Une discrétion requise à<br />

laquelle le couple se prêtait même<br />

parfois avec un peu de zèle. Selon<br />

l’enquête menée par le FBI, un incident<br />

aurait eu lieu entre le SVR et<br />

les Murphy au moment de l’achat<br />

de leur maison. Dans un message<br />

intercepté destiné à leurs référents<br />

russes, le couple justifie son investissement:<br />

«acheter une maison fait<br />

L'arrestation de Vicky Pelaez,<br />

célèbre journaliste péruvienne, a<br />

été particulièrement spectaculaire<br />

partie de la progression naturelle<br />

de notre séjour [...] dans un pays<br />

qui accorde une place primordiale<br />

à la propriété privée.»<br />

Des ordinateurs configurés<br />

spécialement pour ne pas<br />

être repérables<br />

Une autre famille d’espions<br />

vivait à quelques centaines de<br />

kilomètres des Murphy, à Cambridge<br />

dans le Massachussetts:<br />

les Heathfield. Donald, le père,<br />

diplômé de Harvard, travaillait<br />

dans l’administration publique. Sa<br />

femme, une ancienne de Columbia,<br />

investissait avec succès dans<br />

l’immobilier. Comme les autres, ils<br />

entretenaient une visibilité professionnelle<br />

et étaient même actifs<br />

sur les réseaux sociaux, comme<br />

LinkedIn ou Twitter.<br />

Sur la page Facebook d’Anna<br />

Chapman, une des présumées espionnes,<br />

on trouve la devise: «Si tu<br />

peux l’imaginer, tu peux le faire.<br />

Si tu peux le rêver, tu peux le devenir».<br />

La jeune femme rousse se<br />

présente même sur Youtube comme<br />

une entrepreneuse chevronnée<br />

cherchant à monter une agence de<br />

recrutement entre Moscou et New<br />

York. Grâce à une traque sans<br />

relâche, les enquêteurs ont découvert<br />

que Chapman entretenait des<br />

contacts réguliers avec un agent<br />

russe sur des ordinateurs configurés<br />

spécialement pour ne pas être<br />

repérés. Le changement de noms<br />

était également une étape incontournable.<br />

Les suspects camouflaient<br />

leurs origines russes<br />

L’arrestation de Vicky Pelaez,<br />

célèbre journaliste péruvienne,<br />

a été particulièrement spectaculaire.<br />

Journaliste au Diario de la Prensa,<br />

célèbre publication hispanophone,<br />

Pelaez avait travaillé à Lima à Frecuencia<br />

Latina et avait même connu<br />

une petite célébrité lorsqu’elle<br />

avait été enlevée par des militants<br />

d’extrême gauche en 1984. Pelaez<br />

n’avait jamais caché ses opinions<br />

de gauche, son opposition aux<br />

guerres de l’ère Bush, sa sympathie<br />

pour Chavez et Castro. Son mari,<br />

Juan José Lazaro Junior était enseignant<br />

au Baruch College, et serait<br />

d’une famille russe exilée dans un<br />

premier temps en Sibérie avant<br />

de rejoindre l’Amérique latine. Le<br />

couple recevait régulièrement de<br />

l’argent de la part des représentants<br />

du gouvernement russe en échange<br />

de renseignements sur la situation<br />

aux Etats-Unis.<br />

Le FBI n’a pas lâché les suspects<br />

pendant des mois, des années<br />

même, multipliant écoutes et<br />

filatures. La découverte du réseau<br />

d’espions est-elle une tentative de<br />

déstabilisation de l’administration<br />

Obama qui tentait de réchauffer les<br />

relations russo-américaines? Les<br />

interrogatoires et le comportement<br />

de la Russie permettront peut-être<br />

de répondre à cette question.<br />

Reste qu’outre-Atlantique, les<br />

journaux se délectent des détails de<br />

l’affaire. Il faut dire que ces joursci<br />

livrent leur lot d’explications<br />

croustillantes: les agents auraient<br />

utilisé des informations cryptées<br />

dans des images numériques, de<br />

l’encre invisible, auraient subtilisé<br />

Des mercenaires…<br />

Suite de la page (7)<br />

D'ailleurs, l'on peut toujours<br />

reposer la question différemment,<br />

puisque nous sommes en quête de la<br />

vérité dans un jeu complexe que seuls<br />

les plus curieux peuvent comprendre.<br />

En effet, pourquoi les chefs de partis,<br />

ceux qui avaient désigné des représentants<br />

au sein du CEP, ne demandent<br />

tout simplement pas à leurs représentants<br />

de démissionner du CEP ? A<br />

notre avis, cela simplifierait la chose.<br />

Le CEP étant composé de neuf membres.<br />

Aujourd'hui, suite à la mise en disponibilité<br />

pour cause de corruption du<br />

représentant de l'église Catholique, il en<br />

est réduit à huit.<br />

Si les partis politiques ont autant<br />

de pouvoir de nuisance qu'ils le prétendent,<br />

il aurait suffi à ces chefs qui veulent<br />

à tout prix la formation d'un nouveau<br />

CEP de retirer simplement leurs<br />

membres pour en obtenir sa dislocation.<br />

La réalité est tout autre. Comme nous le<br />

disions tantôt, à l'instar des députés et<br />

les sénateurs, les membres du CEP ont<br />

un caractère de mercenaires pour les<br />

chefs de partis. Une fois lancés dans une<br />

opération, ils deviennent incontrôlables<br />

et ne reçoivent de directives que de leur<br />

Le camp<br />

chef immédiat. L'argent demeure certes,<br />

une arme redoutable entre les mains<br />

du Président de la République, pour<br />

corrompre les membres du CEP. Mais<br />

parfois il faut se rendre à l'évidence que<br />

cela ne suffit pas. Si au moins les personnes<br />

désignées faisaient partie d'un<br />

groupe ayant un idéal commun et soudées<br />

sur des principes philosophiques<br />

et moraux, rien ni personne ne pourrait<br />

ébranler cette adhésion collective. Mais<br />

ce n'est bien sûr pas le cas.<br />

Comme pour la désignation des<br />

candidats des partis, les membres du<br />

CEP l'ont été sans aucune condition ni<br />

accord préalable avec leurs organisations<br />

respectives. Ils n'ont donc aucune<br />

redevance envers elles. Ceci est le résultat<br />

d'un fonctionnement à l'informel<br />

qu'on retrouve dans tout ce qui se fait<br />

en Haïti et ce, dans quel que domaine et<br />

à quel que niveau que ce soit. Pourtant,<br />

à la veille d'un scrutin général dont le<br />

résultat s'annonce problématique, l'on<br />

ne voit toujours pas de signe probant,<br />

tendant à formaliser les choses, même<br />

quand les conséquences de ce système<br />

pour le pays sont une succession de<br />

catastrophes les unes plus destructrices<br />

que les autres.<br />

des sacs dans le quartier de Queens<br />

ou auraient enterré des preuves<br />

dans différents quartiers de New<br />

York.<br />

Et les médias d’établir des parallèles<br />

entre la réalité et les scenarii<br />

des films et séries d’espionnage. Le<br />

Guardian, au Royaume-Uni, a fait<br />

appel au créateur de la série Spooks<br />

(BBC1) pour commenter cette histoire<br />

«réelle mais tellement moins<br />

crédible que certaines fictions». Aux<br />

Etats-Unis, The Economist fait,<br />

quant à lui, sa Une sur l’affaire en<br />

titrant «Burn after reading», d’après<br />

le nom du film décalé d’espionnage<br />

des frères Coen. A la fin de la fiction,<br />

la CIA déclarait être dépassée<br />

par les évènements.<br />

L’Express 1er <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong><br />

Le Flambeau<br />

Restaurant<br />

1832 Schenectady Avenue<br />

(entre Ave. J & K)<br />

Brooklyn, NY 11234<br />

Loubing, General Manager<br />

Breakfast - Lunch - Dinner<br />

7 days a week, 9 am - 10 pm<br />

Samedi Bouyon<br />

Dimanche<br />

Soup Giromon, Pintad, diri djondjon<br />

Free Delivery<br />

Catering for all occasions<br />

347-462-9029<br />

Suite de la page (7)<br />

du camp la nuit, même quand ces<br />

dernières et la MINUSTAH ont des<br />

bases à deux coins de rue du camp.<br />

La MINUSTAH se dit incapable de<br />

pénétrer dans le camp à moins d'être<br />

directement témoin d'une attaque.<br />

Après trois nuits d'attaques au début<br />

de juillet, les membres de l'IAT ont<br />

passé une nuit dans le camp pour<br />

documenter la situation et n'ont<br />

rencontré aucune patrouille de la<br />

MINUSTAH ou de la PNH entre 1 h<br />

et 5 h du matin. Ces dernières affirment<br />

qu'elles tentent d'augmenter<br />

ce nombre, mais admettent que les<br />

patrouilles ne peuvent empêcher les<br />

agressions. « Tous les moyens de<br />

protection que nous avons poursuivis<br />

ou dont nous avons été informés<br />

par des réunions de groupe<br />

de protection (MINUSTAH, la police<br />

des Nations Unies, PNH) se sont<br />

avérés insuffisants pour empêcher<br />

les attaques quotidiennes », a<br />

déclaré Mark Snyder de l'IAT.<br />

Malgré une campagne menée<br />

par les résidents et les observateurs<br />

extérieurs pour résoudre la situation,<br />

malgré d'innombrables appels<br />

téléphoniques et de réunions,<br />

rien n'a été fait pour réinstaller les<br />

habitants, voire assurer leur sécurité.<br />

Maintenant, dans un nouveau<br />

site, les attaques se poursuivent et<br />

l'histoire continue. Tout ceci n'est<br />

qu'une démonstration récente et<br />

bien documentée du grand échec<br />

systématique du complexe de l'aide<br />

humanitaire musculaire et des efforts<br />

de reconstruction pour protéger<br />

les droits fondamentaux des populations<br />

déplacées.<br />

Après s'être adressé aux ONG,<br />

aux médias et aux propriétaires de<br />

petites entreprises, Mr. Clinton a déclaré<br />

pour la forme : « Pour tous les<br />

Haïtiens qui ne sont pas sur cette<br />

Commission, vous devriez vous<br />

sentir libres de parler aux membres<br />

haïtiens et au reste d'entre nous.<br />

Cela devrait être une période excitante<br />

pour ce pays, pour la première<br />

fois dans votre histoire nous allons<br />

permettre à tous vos enfants d'aller<br />

à l'école. Si vous le choisissez, pour<br />

la première fois dans votre histoire<br />

vous serez en mesure de fournir<br />

toute votre énergie propre, et vous<br />

n'aurez plus à envoyer d'argent<br />

à l'étranger. Si vous le choisissez,<br />

vous pourrez avoir le premier système<br />

financier en pleine croissance<br />

avec des entreprises privées. » Une<br />

règle de base infaillible pour détecter<br />

les escrocs et les fraudeurs : si quelque<br />

chose semble trop beau pour<br />

être vrai, ce n'est probablement pas<br />

vrai. Les gouvernements, les entreprises,<br />

et de nombreuses ONG<br />

ont profité de la crise humanitaire<br />

haïtienne pour s'enrichir. Les gens<br />

dans les camps savent qu'ils sont<br />

victimes du séisme, mais ils sont<br />

également conscients qu'ils sont<br />

victimes d'une fraude sanctionnée<br />

par la communauté internationale.<br />

Clinton termine en disant : « Ce sont<br />

des choix, je veux que vous savouriez<br />

ce processus... Mais vous devez<br />

tous sentir que vous en possédez<br />

une partie. »<br />

C'est étrange de parler de<br />

choix, possession, et de savourer<br />

un processus à un peuple qui n'a<br />

rien, qui n'a que le choix entre une<br />

impasse et une perspective, qui est<br />

complètement aliénée du processus<br />

qui déterminera son futur. Si ces<br />

gens n'ont pas encore reçu d'aide<br />

d'urgence ni de protection contre<br />

leurs agresseurs ni d'aide dans le<br />

transfert de leur camp, malgré les<br />

innombrables appels téléphoniques,<br />

réunions et rapports d'observateurs<br />

externes, ce n'est pas surprenant<br />

que ces gens aient peu de confiance<br />

en la possibilité de voter à une élection<br />

libre et équitable cet automne.<br />

14<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>


Votre santé avant tout!<br />

Les nombreuses vertus des fruits et légumes<br />

Par Dòk Fanfan<br />

Les fruits et les légumes sont<br />

essentiels à une alimentation<br />

équilibrée. Ils vous apportent nombre<br />

de vitamines et de minéraux,<br />

et ce n’est pas seulement pour<br />

mincir qu’il faut en manger mais<br />

tout simplement pour préserver sa<br />

santé, bien grandir et bien vieillir.<br />

Par jour, il est recommandé<br />

de manger au moins 5 portions<br />

provenant de différents fruits et<br />

légumes. C’est quoi une portion ?<br />

Une portion correspond à 80 grammes<br />

environ de fruits ou de légumes<br />

: le poids d’une demi-pomme<br />

ou d’une demi- poire. Un verre de<br />

jus de fruits frais d’environ 150 ml<br />

(orange pressée) est équivalent à<br />

une portion. Une poignée de haricots<br />

verts correspond à une portion.<br />

Une dizaine de tomates cerises<br />

vous apporte aussi l’équivalent<br />

d’une portion de fruits et légumes.<br />

Cette présentation considère les<br />

vertus de huit fruits et légumes.<br />

Ils préviennent le surpoid<br />

Les fruits et les légumes sont<br />

peu caloriques, et grâce à leur richesse<br />

en fibres, ils sont de plus<br />

rassasiants. La preuve en a été apportée<br />

par une étude américaine :<br />

une crudité ou une salade en entrée<br />

entraîne une diminution de l’apport<br />

calorique total du repas. Plus<br />

la portion de salade ou de crudité<br />

est importante, plus les apports caloriques<br />

du repas diminuent: avec<br />

3 bols de salade en entrée, les apports<br />

caloriques chutent de 12 %<br />

alors qu’en consommant un bol et<br />

demi de salade, l’apport calorique<br />

du repas ne chute plus que de 7 %.<br />

Chez les enfants, menacés par une<br />

obésité galopante, les fruits et les<br />

légumes permettent de contrôler la<br />

prise alimentaire et de mieux équilibrer<br />

l’alimentation en diminuant<br />

la part des sucres et des graisses.<br />

Ils protègent le coeur et<br />

les vaisseaux<br />

L’influence de l’alimentation<br />

sur les maladies cardiovasculaires<br />

est bien établie. Le meilleur<br />

modèle reste le régime crétois*,<br />

riche en fruits et légumes et pauvre<br />

en graisses saturées. Grâce à<br />

leur richesse en antioxydants et en<br />

certaines fibres, les fruits et les légumes<br />

préviendraient l’oxydation<br />

du cholestérol. Or quand celui-ci<br />

s’oxyde, il se dépose dans les artères<br />

réduisant sensiblement leur<br />

diamètre. Le risque de développer<br />

une maladie cardiovasculaire s’en<br />

trouve augmenté.<br />

Ils fortifient les os<br />

Les fruits et les légumes<br />

constituent une source non négligeable<br />

de calcium. Parmi les<br />

plus riches on trouve le brocoli,<br />

qui apporte 100 mg de calcium<br />

au 100 gm, le chou, le chou de<br />

Bruxelles, les légumes verts, les<br />

champignons, les endives, les haricots<br />

blancs ainsi que les fruits<br />

secs. Un autre de leurs atouts réside<br />

dans leur composition en potassium<br />

: ces nutriments régulent les<br />

pertes en calcium de l’organisme.<br />

Ils luttent ainsi contre la déminéralisation<br />

osseuse et sont un atout<br />

de poids dans la prévention de<br />

l’ostéoporose.<br />

Ils semblent préservent du<br />

cancer<br />

Depuis 30 ans, de nombreuses<br />

études se sont penchées sur la<br />

relation fruits et légumes et cancers.<br />

Certaines concluent à un effet<br />

protecteur en particulier pour les<br />

cancers des voies aérodigestives<br />

supérieures (oesophage, bouche,<br />

larynx, pharynx), de l’estomac,<br />

du poumon et du côlon-rectum.<br />

D’autres études sont moins<br />

concluantes. Selon les premières,<br />

les personnes qui consomment<br />

le moins de fruits et de légumes<br />

ont un risque de cancer – quelle<br />

qu’en soit la localisation - 1,5 à<br />

2 fois plus élevé que celles qui en<br />

mangent beaucoup (plus de 5 par<br />

jour). Cet effet bénéfique s’explique<br />

par la présence d’un ensemble<br />

de composants protecteurs : fibres,<br />

vitamines, minéraux, polyphénols<br />

et autres micro-nutriments qui<br />

agissent en synergie.<br />

Une dose minimale de 5<br />

portions (servings) par jour est<br />

nécessaire pour profiter de leurs<br />

Plat de poivrons<br />

effets bénéfiques (équivalent de<br />

400 gm/jr). Si atteindre une telle<br />

quantité semble difficile, penser à<br />

incorporer les légumes sous forme<br />

de soupes et les fruits sous forme<br />

de jus ou de compotes.<br />

Les tomates<br />

Elles sont juteuses et désaltérantes<br />

à souhait. Elles sont<br />

incontournables dans nos repas,<br />

crues en salade, en coulis ou à la<br />

croque au-sel ; cuites, dans des ratatouilles,<br />

des tartes, des sauces,<br />

grillées au four ou au barbecue…<br />

Grâce à leur richesse en lycopène<br />

(leur pigment rouge caractéristique)<br />

et en vitamine C (près de<br />

20 mg aux 100 g), elles empêcheraient<br />

le vieillissement précoce de<br />

la peau. Des études récentes montreraient<br />

qu’elles auraient même<br />

un effet protecteur contre certains<br />

cancers.<br />

Les poivrons<br />

Verts, jaunes ou rouges, ils<br />

apportent leur saveur légèrement<br />

piquante, mais tout à fait supportable<br />

quand on prend soin d’opter<br />

pour les poivrons doux. Le poivron<br />

est un aliment aux vertus multiples.<br />

Son contenu en vitamine C-<br />

bêta-carotène serait intéressant<br />

dans la prévention de la cataracte.<br />

Les poivrons qu’ils soient rouges<br />

ou verts sont une excellente source<br />

de vitamine A et de potassium. Ce<br />

sont des sources exceptionnelles de<br />

vitamine C (c’est d’ailleurs dans le<br />

poivron rouge qu’on a pour la première<br />

fois isolé cette vitamine). Ils<br />

contiennent également de l’acide<br />

folique et de la vitamine B6. Tous<br />

ces nutriments sont importants<br />

pour le bon fonctionnement de<br />

l’organisme. Aux dires des spécialistes<br />

les poivrons ont des vertus<br />

médicinales. On les dit digestifs,<br />

diurétiques, antiseptiques et stomachiques<br />

et bénéfiques pour le<br />

système cardiovasculaire.<br />

Les haricots verts<br />

Simplement cuits à la vapeur<br />

et accommodés avec des fines herbes<br />

et un soupçon de crème fraîche,<br />

ils gardent leurs qualités diététiques.<br />

On note : (1) une addition<br />

calorique très modérée, des fibres<br />

tendres et bien tolérées (2) des<br />

phyto-constituants protecteurs,<br />

comme des flavonoïdes et des saponines,<br />

qui pourraient diminuer<br />

le risque de développer certains<br />

cancers (3) enfin un large éventail<br />

de vitamines, en particulier de la<br />

vitamine C et des vitamines B dont<br />

l’acide folique ou vitamine B9 .<br />

Les melons (melon frans)<br />

et les pastèques (melons<br />

d’eau).<br />

Riches en eau ils désaltèrent<br />

et on n’a pas à craindre les calories.<br />

Les nutritionnistes retiennent<br />

surtout leur teneur élevée en bêtacarotène<br />

et en potassium, deux caractéristiques<br />

qui les font apprécier<br />

dans l’alimentation-prévention<br />

contre les troubles cardiovasculaires.<br />

Et leurs fibres, on le sait, sont<br />

particulièrement actives sur les intestins.<br />

Les bananes<br />

La banane est l’un des fruits<br />

qui stimule le plus l’hémoglobine,<br />

car elle est riche en fer. C’est en<br />

fait un aliment de choix pour les<br />

anémiques Elle est riche en glucides,<br />

les sportifs la consomment<br />

sans modération car elle permet<br />

une meilleure récupération après<br />

un exercice physique intense.<br />

La banane contient aussi de<br />

la sérotonine qui permet de réguler<br />

l’humeur. Grâce à la vitamine B6,<br />

responsable du glucose dans le<br />

sang, la banane est aussi un antioxydant<br />

qui permet d’éliminer<br />

les déchets accumulés dans<br />

l’organisme. C’est un aliment très<br />

nutritif que les enfants adorent et<br />

qui renferme toutes les vitamines<br />

indispensables à leur croissance.<br />

Pour les personnes sujettes aux<br />

maux d’estomac, la banane calme<br />

les aigreurs.<br />

Le brocolis<br />

Voilà un légume qui gagne à<br />

être connu. Côté nutrition, il contient<br />

: des fibres, des vitamines<br />

et des minéraux à revendre, pour<br />

seulement 25 à 30 kcal/100 g.<br />

Mais en plus, il contient les glucosinolates,<br />

des molécules qui<br />

auraient des propriétés anti-cancer.<br />

Même si le lien reste encore<br />

à prouver, des études montrent<br />

une corrélation possible entre une<br />

forte consommation de brocolis<br />

(et d’autres types de chou) et la<br />

diminution du risque de cancer du<br />

poumon, du côlon ou encore de<br />

l’estomac.<br />

Les épinards<br />

Contrairement à une légende<br />

tenace, l’épinard n’est pas la meilleure<br />

source de fer alimentaire.<br />

La viande et d’autres légumes ou<br />

fruits font beaucoup mieux que<br />

les épinards. Par ailleurs, le fer<br />

des épinards est beaucoup mieux<br />

absorbé par le corps lorsqu’il est<br />

accompagné d’une source de vitamine<br />

C, par exemple avec du jus<br />

de citron. L’épinard est par contre<br />

l’une des meilleures sources<br />

connues de vitamine B9 ou acide<br />

folique. La consommation d’une<br />

quantité suffisante d’acide folique<br />

en tout début de grossesse permet<br />

de diminuer fortement l’incidence<br />

du Spina bifida, une malformation<br />

grave du fœtus. Les jeunes<br />

femmes devraient donc manger<br />

régulièrement des épinards, quand<br />

elles envisagent d’avoir un bébé.<br />

Conclusion: on a tout intérêt<br />

à faire de la consommation<br />

régulière, quotidienne, des fruits<br />

et légumes une bonne et religieuse<br />

habitude.<br />

* Le régime crétois ou<br />

méditerranéen tire son nom du fait<br />

qu’il est traditionnel dans plusieurs<br />

pays autour de la mer Méditerranée,<br />

dont la Grèce y compris l’île<br />

de Crète et le sud de l’Italie.<br />

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Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 15


En Haïti comme ailleurs,<br />

Le peuple haïtien a marqué le 15 juillet<br />

Par Pierre L. Florestal<br />

En dépit de la profonde amertume<br />

ressentie face à cette coupe trop<br />

pleine qui lui a été présentée pour<br />

être vidée jusqu'à la lie, toute sa vie,<br />

le peuple haïtien comme par le passé<br />

vient de démontrer à ses contempteurs<br />

locaux et internationaux, une<br />

fois encore, que rien au monde ne<br />

réussira à lui faire oublier ce citoyen<br />

digne, patriote et honnête que constitue<br />

à leurs yeux le Docteur Jean<br />

Bertrand Aristide, même quand il a<br />

été banni du pays, envoyé en exil<br />

après un brutal et honteux kidnapping.<br />

Aussi, a-t-on chanté pour lui<br />

avec chaleur et amour à Haïti Liberté<br />

: “Bon Anniversaire”<br />

Qui aurait pensé que nos concitoyens,<br />

acculés au désespoir, aurait<br />

pu trouver le mâle courage de déserter<br />

leurs souffrances, le temps d'une<br />

journée, pour joindre cette manifestation<br />

de souhaits organisée ce jeudi<br />

15 juillet écoulé à Port-au-Prince,<br />

afin de donner la réplique à ceux qui<br />

les ont tant privés de l'Education, de<br />

la Santé, du Travail, de logis et même<br />

de l'environnement, privations couronnées<br />

par cette apocalyptique fin<br />

d'après midi du Mardi 12 janvier<br />

<strong>2010</strong>, tandis que la reconnaissance<br />

et la fidélité les ont plutôt guidés à<br />

avaler le plan néolibéral qui leur a<br />

été imposé et les a forcés à faire bèk<br />

atè sous les différents gouvernements<br />

que notre “géant” a conduits<br />

dans le pays, raison majeure pour sa<br />

mise au rancart.<br />

Face à ces difficultés sans fin<br />

pour le peuple haïtien, cette manifestation<br />

d'anniversaire et de revendications<br />

du 15 juillet en faveur de<br />

l'ex-Président témoigne de la reconnaissance<br />

de la Nation haïtienne à<br />

son ancien président, le Docteur<br />

Jean Bertrand Aristide dont les essais<br />

de redressement du sort de la<br />

population ont été par deux fois<br />

contrés pour que Haïti demeure éternellement<br />

à la merci des exploiteurs.<br />

Ce ne pouvait être qu'une occasion<br />

en or, dans la défiance de la peur<br />

de la prison et de la mort, pour que<br />

fût dit haut et fort leur solidarité à<br />

sa personne et leur attachement à<br />

Jean Bertrand Aristide<br />

sa politique d'inclusion et de promotion<br />

de la société qu'il menait dans<br />

le pays.<br />

Voila pourquoi à Brooklyn aussi,<br />

dans la soirée de ce même jeudi<br />

15 juillet, à l'auditorium de l'hebdomadaire<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté, ceux de nous<br />

qui restons encore des lavalassiens<br />

pur sang ont été bienheureux de<br />

joindre leurs voix à celles de ces<br />

milliers de lavalassiens de Port-au-<br />

Prince pour condamner la politique<br />

internationale de Washington, de la<br />

France, du Canada, du Brésil et de<br />

tous les autres, recrutés à dessein<br />

de retourner le pays de Jean Jacques<br />

Dessalines dans la dépendance au<br />

colonialisme.<br />

Ce fut également pour nous un<br />

bref moment passé à réfléchir sur<br />

beaucoup d'événements enregistrés<br />

dans le pays, depuis la saisie de la<br />

personne de l'ancien chef d'Etat,<br />

jusqu'à la honte d'observer ces politiciens,<br />

propulsés jadis sur la scène<br />

par lavalas, et qui ont été amenés à<br />

se désavouer aujourd'hui impudiquement<br />

à la manière de ceux dans nos<br />

rangs, à qui nous avons donné une<br />

certaine notoriété d'audience mais<br />

qui pourtant ont tout bonnement<br />

boudé notre rencontre, juste pour ne<br />

pas embarrasser René Préval dans<br />

ses ultimes efforts d'asphyxier définitivement<br />

le Parti Politique de son<br />

ancien protecteur, bien gardé dans la<br />

lointaine Afrique.<br />

Il nous a été offert d'écouter,<br />

venant d'Haïti, la voix de l'un des<br />

ténors de la résistance contre l'exclusion<br />

décidée de l'étranger et contre<br />

le déchirement interne dont souffre<br />

la plus puissante organisation politique<br />

dans les Caraïbes, la voix de<br />

René Civil, au téléphone, saluant ce<br />

rassemblement à N.Y. Au comble<br />

de la satisfaction, il a déclaré que la<br />

manif de Port-au-Prince s'est déroulée<br />

dans l'ordre et combien les Haïtiens<br />

étaient contents de célébrer ce<br />

jour qui leur a permis de renouveler<br />

leur attachement à leur Leader bienaimé.<br />

«Nous devons rester mobilisés<br />

de façon à forcer le CEP de René<br />

Préval à revenir sur sa décision<br />

d'exclure Fanmi Lavalas des élections<br />

de Novembre», a-t-il conclu.<br />

Cette rencontre pour un heureux anniversaire<br />

devait se clôturer autour<br />

d'une table richement pourvue en<br />

boissons de toutes sortes, faites de<br />

vin, de bon champagne, de cognac,<br />

de jus de fruits divers, de gâteau, de<br />

pâtés croustillants, ainsi que de la<br />

présence de notre Barbancourt pour<br />

ne laisser partir personne insatisfaite.<br />

L'on se sépara fort tard ce<br />

jeudi 15 juillet, à la pensée que si la<br />

démarche politique d'«un tiens» de<br />

René Préval contre celle de «deux,<br />

tu l'auras» de lavalas n'aura pas<br />

été le coup de grâce de l'homme de<br />

la Marmelade ralliant tout ce beau<br />

monde de politiciens afin de propulser<br />

soit son ancien Premier Ministre<br />

qui a échoué piteusement, soit sa<br />

déesse au bois dormant afin de se<br />

donner bonne et nouvelle conscience,<br />

ce au détriment de Lavalas qui<br />

jusqu'à présent n'a aucune prise sur<br />

le terrain électoral, depuis que ce<br />

CEP-tout-pou-yo-anyen-po-zòt travaille<br />

à l'empêcher de participer aux<br />

prochaines élections.<br />

Puisque tout cela n'est que<br />

spéculation, il ne nous reste d'alternative<br />

qu'à resserrer les rangs pour<br />

que Dorsainville et ses associés du<br />

CEP cessent de nous tourner en dérision.<br />

Dans ce sens, ce sentiment<br />

collectif rencontré dans les démarches<br />

qui ont poussé à célébrer l'anniversaire<br />

de notre leader Jean Bertrand<br />

Aristide, peut bien être compté<br />

comme nouveau ferment pour nous<br />

unir afin de reprendre et rallumer le<br />

flambeau éteint de la dignité haïtienne<br />

gisant sous la cendre de notre<br />

ancien Palais National.<br />

PLUF<br />

Brooklyn, NY:<br />

Marguerite Sterlin fête<br />

sa 106ème année<br />

Marguerite Sterlin, une ancienne<br />

couturière née au Cap Haïtien le<br />

20 juillet 1894, a fêté son 106ème<br />

anniversaire au River Manor Care<br />

Center à Canarsie, Brooklyn, devant<br />

la presse et une foule de compagnons<br />

de cette maison de retraite, presque<br />

tous dans des chaises roulantes.<br />

Elle est la personne la plus âgée<br />

de cette institution.<br />

D’Haïti, Marguerite est arrivée<br />

Kim Ives/Haïti Liberté<br />

aux Etats-Unis en 1957 et s’est installée<br />

dans une maison près de<br />

l’intersection de Foster Avenue et<br />

New York Avenue à Brooklyn. Elle<br />

ne s’est jamais mariée et n’a jamais<br />

eu d’enfant.<br />

Elle est le troisième enfant<br />

d’une famille comptant trois soeurs<br />

et trois frères, a expliqué son neveu<br />

Rony Sterlin. Elle habite au River<br />

Manor depuis quatre ans.<br />

Suite de la page (13)<br />

Novo Sampoll n'a pas précisé<br />

quelle fût sa participation dans<br />

toute une série d'actes terroristes<br />

mais a énuméré ceux qu'il considère<br />

des exploits de ses complices,<br />

qu'a aussi entraînés, orientés et financés<br />

l'Agence centrale de renseignement,<br />

conformément au Plan<br />

Cuba mis en marche par le président<br />

étasunien Eisenhower au cours des<br />

premiers mois de la Révolution.<br />

Il a participé à cet attentat contre<br />

l'ONU où lui et son frère Ignacio<br />

ont tiré avec un bazooka contre le<br />

siège de cette organisation à New<br />

York, tandis que le Commandant<br />

Ernesto Che Guevara s'adressait à<br />

l'Assemblée générale. Arrêté par la<br />

police locale, il a été libéré sous le<br />

simple prétexte qu'il n'avait pas été<br />

« avisé de ses droits ».<br />

Comme cabecilla du Mouvement<br />

nationaliste cubain, un<br />

groupe terroriste, il a aussi été<br />

impliqué dans l'assassinat de l'exministre<br />

chilien Orlando Letelier,<br />

en septembre 1976 à Washington,<br />

et dans des dizaines d'actions<br />

criminelles contre des intérêts cubains<br />

dans le monde. Au cours de<br />

l'entrevue, Novo s'est abstenu de<br />

faire référence à sa participation<br />

dans des opérations du Plan Condor<br />

au cours desquelles il a été utilisé<br />

comme terroriste et assassin.<br />

En Argentine, les tortionnaires<br />

militaires du sinistre atelier<br />

de Automotores Orletti ont invité<br />

leurs collègues du renseignement<br />

nord-américain à se joindre à leurs<br />

activités et la CIA a désigné des Cubains<br />

de Miami, parmi eux Novo<br />

Sampoll, qui menaient la « guerre<br />

sur les chemins du monde », en effectuant<br />

des attentats et des assassinats,<br />

dans divers pays, avec leur<br />

CORU - la Coordination des organisations<br />

révolutionnaires unies.<br />

Quand ces mêmes Argentins<br />

ont enlevé deux jeunes diplomates<br />

cubains, Crescencio Galañega<br />

Hernández, 26 ans, et Jesús Cejas<br />

Arias, 22 ans, le 9 août 1976,<br />

le FBI et la CIA ont envoyé Novo<br />

Sampoll en Argentine pour les interroger<br />

avec l'agent chilien Michael<br />

Townley, aujourd'hui réfugié<br />

à Miami.<br />

Les deux jeunes Cubains ont<br />

disparu pour toujours. On a raconté<br />

que leurs corps avaient été<br />

lancés dans le ciment d'un édifice<br />

en construction. Novo Sampoll n'a<br />

jamais été interrogé par les autorités<br />

judiciaires en relation avec cet<br />

horrible crime, bien que plusieurs<br />

militaires repentis aient offert leurs<br />

témoignages sur ces faits au cours<br />

d'enquêtes officielles en Argentine,<br />

entr'autres, l'ex chef de la DINA<br />

chilienne, le général Manuel Contreras<br />

Sepúlveda, dans des déclarations<br />

devant la juge María Cervini<br />

de Cubría.<br />

Le terroriste confesse qu'il<br />

entretient des relations constantes<br />

avec Posada Carriles. Il estime que<br />

celui-ci n'a pas à être jugé. « Quand<br />

des Cubains entrent ici illégalement<br />

et reçoivent l'asile politique<br />

le jour suivant? », demande-t-il,<br />

affirmant effrontément que le terroriste<br />

octogénaire n'a rien à voir<br />

avec la destruction en plein vol,<br />

en 1976, d'un avion cubain, qui a<br />

causé la mort de ses 73 passagers<br />

et membres d'équipage. « C'est un<br />

homme joyeux », assure le tueur,<br />

aujourd'hui âgé de 65 ans.<br />

Les déclarations incendiaires<br />

de Novo, faites à son domicile de<br />

la Miami mafieuse, se produisent<br />

tandis que cinq Cubains qui ont<br />

infiltré les rangs des cercles terroristes<br />

cubano-américains auxquels<br />

il continue à appartenir, demeurent<br />

séquestrés dans des prisons nordaméricaines.<br />

L’Aut’Journal 9 juillet <strong>2010</strong><br />

Marguerite Sterlin avec son gâteau<br />

Suite de la page (9)<br />

Commission [the CIRH], you<br />

should feel free to talk to the <strong>Haiti</strong>an<br />

members and to the rest of<br />

us. This should be an exciting period<br />

for this country. We’re going<br />

to give you the first time in history<br />

when all your children are going to<br />

school. If you choose, we can give<br />

<strong>Haiti</strong> the first time in you history<br />

when you’ll be able to provide all<br />

your own energy; and you don’t<br />

have to send the money overseas.<br />

If you choose, you can have the<br />

first financial system with rapidly<br />

growing private businesses.”<br />

The real beneficiaries are the<br />

businesses and NGOs using <strong>Haiti</strong>’s<br />

humanitarian crisis as a cash cow.<br />

People in the camps know that<br />

they are victims of an earthquake,<br />

but also increasingly suspect they<br />

are victims of a massive, internationally<br />

sanctioned, fraud.<br />

“These are choices; I want<br />

you to enjoy this process,” Clinton<br />

added. “But all of you have to feel<br />

you own a part of it.”<br />

It is strange to speak of choices,<br />

ownership and enjoying a process<br />

to people who have nothing,<br />

whose choices are all dead-ends,<br />

and who are completely alienated<br />

from the process that is deciding<br />

their future. After never seeing<br />

post-earthquake aid, protection<br />

against violent aggressors, or<br />

help relocating their camp, despite<br />

countless phone calls, meetings<br />

and reports by outside observers,<br />

Camp Immaculée residents, like<br />

most <strong>Haiti</strong>ans, have no confidence<br />

in the prospects of free and fair<br />

elections this fall, portending turbulent<br />

times ahead.<br />

16<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>


A Travers le monde<br />

Fidel a visité le centre de<br />

Recherche de l’Economie Mondiale<br />

Le commandant en chef Fidel<br />

Castro a visité dans l’après-midi<br />

du mercredi 13 juillet le Centre de<br />

recherches sur l’économie mondiale,<br />

où il a été reçu par le Dr Osvaldo<br />

Martinez.<br />

Pendant plus d’une heure, le<br />

leader de la Révolution a échangé<br />

des vues avec les chercheurs de<br />

cette prestigieuse institution sur<br />

les graves dangers d’une nouvelle<br />

guerre au Moyen-Orient, et sur la<br />

terrible menace que représente pour<br />

le genre humain la destruction du<br />

l’environnement sous nos propres<br />

yeux.<br />

Fidel les a convoqués à réfléchir<br />

sur la manière dont les pays<br />

de Notre Amérique peuvent faire<br />

face à de tels défis, et comment bâtir<br />

une nouvelle civilisation à même<br />

d’éviter de répéter les erreurs commises<br />

jusqu’à présent.<br />

Pendant l’entretien, Fidel a remis<br />

à ses interlocuteurs un message<br />

écrit de sa propre main pour qu’il<br />

soit débattu avec les économistes du<br />

pays et d’autres parties du monde.<br />

Le Centre de recherches sur<br />

l’économie mondiale est une institution<br />

scientifique cubaine placée<br />

sous la juridiction du CITMA<br />

(ministère des Sciences, des Technologies<br />

et de l’Environnement)<br />

qui pendant 30 ans a réalisé des<br />

recherches sur les principaux sujets<br />

de l’économie mondiale, notamment<br />

sur les problèmes dont souffrent les<br />

pays sous-développés, avec des<br />

propositions de solutions à ces situations.<br />

Le CIEM, qui est un centre<br />

de référence reconnu dans la région<br />

latino-américaine et caribéenne, a<br />

organisé de nombreuses rencontres<br />

internationales.<br />

Chávez alerte sur les menaces des<br />

EE:UU contre l’Iran<br />

Fidel Castro Ruz<br />

Prenant congé des scientifiques<br />

et du personnel de l’institution, Fidel<br />

est reparti sous les applaudissements<br />

nourris des habitants des environs<br />

du CIEM, qui avaient eu vent de la<br />

présence du leader de la Révolution<br />

dans ce centre de recherche.<br />

Message de Fidel aux économistes<br />

CAMARADES économistes du CIEM:<br />

Le président vénézuélien, Hugo Chávez<br />

Sur la Résolution 1929.<br />

Le 27 juin <strong>2010</strong>, dans un message<br />

envoyé suite à la Résolution<br />

1929 du Conseil de sécurité de l’ONU<br />

approuvée le 9 juin <strong>2010</strong>, je disais à<br />

son destinataire ce qui suit : «Il n’y<br />

a qu’une chose dont on puisse être<br />

sûr: cette fois, Cuba sera très loin de<br />

la cible d’armes de ce type, de même<br />

que le reste de l’Amérique latine, du<br />

nord du Mexique au cap Horn.<br />

«Lorsque s’éteindra le feu nucléaire,<br />

qui sera nécessairement de<br />

courte durée, on pourra parler de la<br />

crise de la post-guerre, qui éclatera<br />

immédiatement.<br />

«Tout cela pourrait paraître<br />

hautement fantaisiste, non moins<br />

que le fait que, par un véritable<br />

Le leader de la Révolution cubaine échangeant des vues avec les<br />

chercheurs du Centre de recherches sur l’économie mondiale sur les<br />

graves dangers d’une nouvelle guerre au Moyen-Orient<br />

miracle, Cuba a échappé à l’attaque<br />

nucléaire d’octobre 1962.<br />

« [...] on ne parlera plus de capitalisme<br />

ou de socialisme. Il s’ouvrira<br />

une étape d’administration<br />

Suite à la page (19)<br />

Le président vénézuélien, Hugo<br />

Chávez, a à nouveau mis en<br />

garde ce mercredi sur le péril que<br />

représente pour la paix mondiale les<br />

menaces belliqueuses nord-américaines<br />

contre l’Iran et la présence des<br />

troupes nord-américaines dans l’aire<br />

de l’Amérique centrale.<br />

Fidel a alerté le monde à propos<br />

de ce qui est pour lui imminent,<br />

une guerre atomique à cause de<br />

l’irresponsabilité du gouvernement<br />

des États-Unis et de ses alliés, et à<br />

cause du projet qu’ils ont de mettre<br />

des genoux le peuple iranien, a condamné<br />

le mandataire dans une allocution<br />

à la télévision. Il a insisté, en<br />

plus, sur la nécessité d’être vigilants<br />

devant ce qu’il a qualifié comme la<br />

continuité de l’offensive impériale<br />

contre l’Amérique latine.<br />

Chávez s’est référé à l’arrivée<br />

au Costa Rica de milliers de marine<br />

et 46 bateaux de guerre, après une<br />

convention approuvée par le congrès<br />

et le gouvernement de cette<br />

nation, de forces qui stationneront<br />

là jusqu’au 31 décembre.« Ce sont<br />

des porte-avions des Américains,<br />

des sous-marins, des armes sophistiquées,<br />

et avec l’excuse de toujours<br />

: le trafic de stupéfiants».<br />

Nous sommes dans une situation<br />

inquiétante, a-t-il affirmé, pression<br />

sur l’Iran, des flottes de guerre<br />

des États-Unis en train de croiser<br />

sur le canal de Suez, des pressions<br />

sur la Corée du Nord.<br />

Il a ajouté que les manoeuvres<br />

militaires doivent être ajoutés aux<br />

tensions au Panama et la présence<br />

nord-américaine en Haïti en mettant<br />

à profit la catastrophe occasionnée<br />

par le tremblement de terre du début<br />

d’année. Le dignitaire a dénoncé,<br />

de plus, les violations récentes<br />

de l’espace aérien national par des<br />

vaisseaux hollandais.<br />

Le gouvernement du Venezuela<br />

a protesté la veille auprès de la<br />

Hollande pour l’incursion illicite de<br />

trois aéronefs dans son espace territorial<br />

et il a exigé des mesures<br />

d’Ámsterdam pour éviter ce type<br />

d’incidents<br />

Devant un tel panorama nous<br />

devons être vigilantes pour qu’un<br />

événement de grandes proportions ne<br />

nous surprenne pas, a-t-il insisté.<br />

Prensa Latina 14 <strong>Juillet</strong> <strong>2010</strong><br />

Traduction Danielle Bleitrach pour<br />

Changement de société 15 juillet<br />

<strong>2010</strong><br />

Panama: sanglante<br />

répression policière<br />

Le président panaméen<br />

Ricardo Martinelli<br />

Un jour après avoir été hué par<br />

la multitude dans un stade et un jour<br />

avant sa visite à la province de Bocas<br />

del Toro, le président panaméen<br />

Ricardo Martinelli a été déclaré hier<br />

“persona non grata” par les ouvriers<br />

de son pays. La semaine passée<br />

les mobilisations (photo) dans cette<br />

région bananière se sont terminées<br />

par une sanglante répression<br />

policière, qui a fait deux morts, selon<br />

les chiffres officiels, et six, selon les<br />

manifestants. Cette semaine, quand<br />

le conflit semblait s’être distendu,<br />

les syndicats et les travailleurs de<br />

la majorité des secteurs ont effectué<br />

une grève générale qui a paralysé la<br />

nation d’Amérique centrale. Hier le<br />

gouvernement s’est limité à reconnaître<br />

qu’il y a eu “des erreurs”.<br />

Les manifestations et les<br />

grèves qui se sont succédées dans<br />

les deux dernières semaines au Panama<br />

ont un seul objectif, annuler<br />

Suite à la page (19)<br />

Un ex-responsable<br />

américain condamné<br />

à perpétuité pour<br />

espionnage pour Cuba<br />

Walter Kendal Myers, 73 ans et<br />

sa femme Gwendolyn Steingraber<br />

Myers, 72 ans<br />

Un ancien responsable du département<br />

d'Etat américain, Walter<br />

Kendall Myers, a été condamné à la<br />

prison à vie vendredi pour son rôle<br />

dans un complot de 30 ans, visant à<br />

livrer des documents secrets à Cuba,<br />

a annoncé le ministère de la Justice<br />

américaine. Myers ne pourra bénéficier<br />

d'aucune libération anticipée, a<br />

précisé le ministère.<br />

Egalement mouillée dans<br />

l'affaire, sa femme, Gwendolyn Steingraber<br />

Myers, a pour sa part, écopé<br />

d'une peine de 81 mois de prison (environ<br />

7 ans).<br />

Le couple avait été arrêté en juin<br />

2009. Ils avaient plaidé coupable des<br />

accusations les liant à "une conspiration<br />

de près de trente ans au cours de<br />

laquelle ils ont fourni des informations<br />

secrètes sur la défense américaine" à<br />

Cuba, a indiqué le ministère.<br />

Walter Kendal Myers, 73 ans,<br />

aussi connu sous le nom d'"agent<br />

202", et sa femme, 72 ans, l'"Agent<br />

123" ou l'"Agent E-634", avaient plus<br />

précisément plaidé coupables respectivement<br />

de "complot d'espionnage" et<br />

de "complot pour réunir et transmettre<br />

des informations de défense nationale".<br />

L'accord de plaider-coupable prévoyait<br />

bien que "Walter Kendall Myers<br />

purge une peine de prison à vie"<br />

et que "Gwendolyn Myers purge une<br />

peine d'entre six et sept ans et demi<br />

de prison".<br />

Le couple a également accepté la<br />

saisie de son appartement à Washington,<br />

de son voilier et de ses comptes en<br />

banque, pour un montant total de 1,7<br />

million de dollars.<br />

"Ce couple a fièrement participé<br />

à des actions d'espionnage pour le<br />

compte d'un adversaire étranger de<br />

longue date. Aujourd'hui ils sont tenus<br />

responsables de leurs actes", a<br />

déclaré David Kris, un responsable<br />

du ministère de la Justice chargé de<br />

la Sécurité nationale."Leurs peines<br />

devraient servir d'avertissements à<br />

tous ceux qui souhaiteraient délibérément<br />

compromettre les informations<br />

les plus sensibles de notre pays", a-t-il<br />

ajouté. "Dans le cas de (M.) Kendall<br />

Myers, une peine sévère était assurée,<br />

étant donnée la nature de son crime",<br />

a commenté Philip Crowley, le porteparole<br />

de la diplomatie américaine,<br />

évoquant "une infraction grave envers<br />

la sécurité nationale".<br />

Le condamné, a-t-il ajouté, "a<br />

trahi la confiance placée en lui par le<br />

département d'Etat et le peuple américain".<br />

Le couple Myers avait été arrêté<br />

après avoir détaillé ses prouesses à un<br />

agent du FBI sous couverture que les<br />

deux septuagénaires prenaient pour<br />

un agent du régime communiste.<br />

M. Myers a commencé à espionner<br />

pour le compte de Cuba six mois<br />

environ après un voyage dans l'île en<br />

décembre 1978, alors qu'il travaillait<br />

au département d'Etat. Il avait obtenu<br />

en 1985 et en 1999 différents niveaux<br />

d'accès aux documents top secret, qu'il<br />

apprenait par coeur ou parfois sortait.<br />

Le couple allait à la rencontre d'agents<br />

cubains dans différents pays des Caraïbes<br />

et de l'Amérique latine ou faisait<br />

parfois passer des informations en<br />

échangeant des caddies au supermarché.<br />

Il communiquait avec Cuba par le<br />

biais de messages codés sur une radio<br />

à ondes courtes.<br />

La Croix. Com 16 <strong>Juillet</strong> <strong>2010</strong><br />

Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 17


A Travers le monde<br />

La libération de prisonniers:<br />

une victoire silencieuse de la<br />

Révolution cubaine<br />

Message de Fidel Castro<br />

à son ‘vieil ami’ Nelson<br />

Mandela pour ses 92 ans<br />

Par Enrique Ubieta Gómez<br />

Mercredi 7 juillet l'Archevêché<br />

de La Havane a rendu publique<br />

la décision du Gouvernement<br />

cubain de libérer ces prochains<br />

mois 52 contrerévolutionnaires<br />

détenus et jugés en 2003, cinq<br />

d'entre eux de manière immédiate.<br />

Comme résultat des contacts établis<br />

par le Gouvernement avec la Cardinal<br />

Jaime Ortega, archevêque de La<br />

Havane, et Monseigneur Dionisio<br />

García Ibáñez, président de la Conférence<br />

des Evêques catholiques de<br />

Cuba, un autre détenu avait déjà été<br />

libéré pour des raisons de santé.<br />

Dans le système de prisons à<br />

Cuba il est de mise d'accorder une<br />

licence extra pénale à la personne<br />

sanctionnée qui, indépendamment<br />

de la raison de son délit présente<br />

des problèmes de santé incompatibles<br />

avec le régime carcéral. Depuis<br />

2004, <strong>21</strong> autres contrerévolutionnaires<br />

de la même cause juridique<br />

ont bénéficié de cette politique<br />

Obama, avec un simple geste qui rendrait plus digne son mandat, gracier<br />

ces cinq personnes qui firent sur le territoire des Etats-Unis en faveur de<br />

leurs citoyens ce que les autorités du pays ne firent pas?<br />

Les premiers ex-prisonniers « Dissidents » cubains lors de<br />

leur arrivée en Espagne<br />

habituelle; quatre d'entre eux se<br />

sont rendus en Espagne avec leurs<br />

familles suite à un accord avec le<br />

gouvernement espagnol.<br />

Le gouvernement de Cuba sait<br />

discuter et prendre des décisions,<br />

sans pressions, ni chantages, ni<br />

conditions préalables, sur n'importe<br />

quel thème avec tout interlocuteur<br />

qui respecte la souveraineté du<br />

pays. Le plus grand obstacle pour<br />

la libération de ces prisonniers,<br />

jugés et condamnés par des tribunaux<br />

cubains selon les lois du<br />

pays, était précisément l'intention<br />

claire de chantage d'une campagne<br />

médiatique que les grandes corporations<br />

de presse et la droite étasunienne<br />

et européenne avaient<br />

lancée de manière irresponsable.<br />

La Révolution, par contre, propose<br />

un dialogue respectueux. Il suffit<br />

de se rappeler d'une longue liste<br />

d'exemples historiques: l'échange<br />

de mercenaires capturés pendant<br />

l'invasion de Playa Girón ; le dialogue<br />

avec l'émigration cubaine en<br />

1978 et la libération postérieure de<br />

centaines de sbires de Batista et<br />

de contrerévolutionnaires, beaucoup<br />

d'entre eux capturés au cours<br />

d'activités terroristes ; les accords<br />

migratoires avec des gouvernements<br />

étasuniens de l'un et l'autre<br />

partis (aussi bien ceux de Reagan<br />

et Bush, comme ceux de Clinton<br />

et Obama) ; le processus de contacts<br />

permanents et d'échange de<br />

critères avec les différentes institutions<br />

religieuses, la catholique incluse,<br />

entre autres. La liste contient<br />

des médiations internationales de<br />

transcendance, comme celle qui a<br />

permis d'imposer définitivement<br />

la paix en Angola et dans le cône<br />

sud-africain.<br />

Il n'y a pas de faiblesse dans<br />

la disposition au dialogue, au contraire,<br />

il y a de la force. Les récentes<br />

conversations du gouvernement<br />

avec la hiérarchie de l'Eglise<br />

catholique cubaine sont épaulées<br />

par l'existence d'une communication<br />

franche et systématique avec<br />

les institutions et organisations religieuses<br />

du pays. Croyants ou pas<br />

croyants, de toute confession, participent<br />

de la même façon à la construction<br />

d'une société toujours plus<br />

juste. Bien que ces conversations<br />

se soient produites sur l'initiative<br />

des parties, et qu'elles aient favorisé<br />

une décision que le harcèlement<br />

international avait reléguée à plus<br />

tard, les médias transnationaux et<br />

leurs laquais internes, déconcertés<br />

dans un premier temps, tentent<br />

maintenant de capitaliser les résultats.<br />

En fait c'était prévisible, et<br />

cela ne nous gêne pas. Pour la vie<br />

de Guillermo Fariñas, comme pour<br />

celles de n'importe lequel de ses<br />

complices, Cuba a mis à disposition<br />

l'équipement médical dont elle<br />

dispose, mais aussi celui qu'elle n'a<br />

pas mais qu'elle a cherché là où elle<br />

a pu malgré le blocus, et les meilleurs<br />

spécialistes qu'elle a formé.<br />

Mais l'attitude de Fariñas n'aurait<br />

jamais pu conduire à l'obtention<br />

des résultats qu'il souhaitait. Qu'il<br />

est triste qu'un homme expose sa<br />

vie sans même savoir que d'autres<br />

manipulent ses sentiments, qu'ils<br />

planifient les gains possibles de<br />

son sacrifice, et qu'ils utilisent son<br />

entêtement à des fins illégitimes !<br />

Qu'il est triste, alors qu'il y a tellement<br />

de causes justes, indispensables,<br />

dans ce monde essentiellement<br />

injuste, qu'un homme risque<br />

sa vie pour le bien-être personnel<br />

d'une poignée de canailles et d'un<br />

état impérialiste! Qu'un homme<br />

parie sur la mort pour dérouter un<br />

pays qui lutte à contrecourant pour<br />

la vie !<br />

Obama sera t-il capable<br />

d'ouvrir le dialogue franc, sans<br />

réserves impériales, avec son petit<br />

mais digne voisin? Aura-t-il le<br />

courage de reconnaître le caractère<br />

politique, vindicatif, des sanctions<br />

qui pèsent sur les cinq antiterroristes<br />

cubains, incarcérés depuis<br />

plus de 10 ans dans des prisons<br />

de son pays? Pourra t-il, Obama,<br />

avec un simple geste qui rendrait<br />

plus digne son mandat, gracier ces<br />

cinq personnes qui firent sur le territoire<br />

des Etats-Unis en faveur de<br />

leurs citoyens ce que les autorités<br />

du pays ne firent pas? Une fois encore<br />

la Révolution cubaine offre un<br />

exemple de dignité et de force.<br />

Source: http://la-isladesconocida.blogspot.<br />

com/<strong>2010</strong>/07/la-liberacion-depresos-una-victoria.html<br />

http://www.rebelion.org/<br />

noticia.php?id=109559<br />

Traduction: R. Muller, ASC-Ge<br />

Cuba Si Lorraine18 juillet <strong>2010</strong><br />

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Vieil et prestigieux ami, que cela<br />

me fait plaisir de te voir devenu,<br />

et reconnu comme tel, par les institutions<br />

politiques du monde entier symbole<br />

de la liberté, de la justice et de la<br />

dignité humaine.<br />

Ils ont fait de toi un travailleur<br />

forcé dans les carrières, comme ils<br />

l’ont fait avec Marti quand il avait 17<br />

ans.<br />

J’ai seulement été prisonnier<br />

politique pendant moins de deux ans,<br />

mais ce fut un temps suffisant pour<br />

comprendre ce que signifient 27 ans<br />

dans la solitude d’une prison, séparé<br />

de ses proches et de ses amis.<br />

Dans les dernières années de<br />

ton martyre, ta Patrie, sous la tyrannie<br />

de l’Apartheid, s’est transformée<br />

après la Bataille de Cuito Cuanavale,<br />

en un instrument de guerre contre les<br />

combattants internationalistes cubains<br />

et angolais qui progressaient<br />

en Namibie occupée. Personne ne<br />

pouvait te dissimuler les nouvelles de<br />

la solidarité que ton peuple, sous ta<br />

direction, réveillait parmi toutes les<br />

personnes honnêtes de la terre.<br />

Alors, comme aujourd’hui,<br />

l’ennemi était sur le point de lancer<br />

une frappe nucléaire contre les troupes<br />

qui, dans ce cas, se battaient contre le<br />

système odieux de l’Apartheid.<br />

Personne n’a jamais été capable<br />

de t’expliquer d’où venaient ces<br />

instruments de mort et par où ils les<br />

obtinrent.<br />

Tu as visité notre Patrie et tu t’es<br />

solidarisé avec elle, quand tu n’étais<br />

pas encore le Président de l’Afrique<br />

du Sud élu librement par le peuple.<br />

Aujourd’hui l’humanité est<br />

menacée par le grand péril dans toute<br />

l’histoire de notre espèce.<br />

Exerce toute ton immense<br />

force morale pour maintenir l’Afrique<br />

du sud loin des bases militaires des<br />

Etats-unis et de l’OTAN.<br />

Amis hier de l’Apartheid,<br />

aujourd’hui ils accourent cyniquement<br />

feignant l’amitié.<br />

Les peuples d’Afrique qui survivraient<br />

à la catastrophe nucléaire<br />

qui approche, auront besoin plus que<br />

jamais des connaissances scientifiques<br />

et des avancées de la technologie<br />

sud-africaine.<br />

L’humanité peut encore se<br />

préserver des coups destructeurs de<br />

la tragédie nucléaire qui approche, et<br />

celle environnementale qui est déjà<br />

bien présente.<br />

Fraternellement,<br />

Fidel Castro Ruz<br />

18 juillet <strong>2010</strong><br />

Publié initialement sur CubaDebate<br />

Traduction AC pour Solidarite<br />

internationale 20 juillet <strong>2010</strong><br />

18<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>


Panama<br />

Reconstruction<br />

Suite de la page (17)<br />

la réforme de travail approuvée<br />

sous l’auspice du gouvernement<br />

libéral de Martinelli, un entrepreneur<br />

qui a amassé une des plus<br />

grandes fortunes du pays avec sa<br />

chaîne de supermarchés. Le mois<br />

passé sa majorité au Parlement<br />

avait approuvé une loi qui permet<br />

aux entreprises de remplacer<br />

des travailleurs en grève, de décompter<br />

les cotisations syndicales<br />

et de les dispenser de réaliser les<br />

études d’impact environnemental,<br />

entre autres avantages, quand le<br />

Pouvoir exécutif considère que le<br />

projet productif en question est d’<br />

“intérêt social”.<br />

Mardi dernier, après dix jours<br />

de conflit et d’affrontements entre<br />

la police et les travailleurs, le gouvernement<br />

et le syndicat du secteur<br />

bananier ont déclaré une trêve de<br />

90 jours, mais le reste des syndicats<br />

ne se sont pas pliés à l’accord<br />

et ont déclaré la grève générale.<br />

“Si cela ne change pas, le pays va<br />

continuer mobilisé et prendre une<br />

l’Economie Mondiale<br />

Suite de la page (17)<br />

des biens et des services disponibles<br />

dans cette partie du continent. Inévitablement,<br />

chaque pays sera<br />

alors gouverné par ceux qui sont<br />

aujourd’hui à sa tête, dont plusieurs<br />

sont très proches du socialisme,<br />

et d’autres débordent d’euphorie<br />

à l’idée du marché mondial qui<br />

s’ouvrira aux combustibles, à<br />

l’uranium, au cuivre, au lithium, au<br />

fer et à d’autres métaux aujourd’hui<br />

envoyés aux pays développés et<br />

riches, des marchés qui disparaîtront<br />

brusquement.<br />

«Dans de telles circonstances,<br />

les produits les plus indispensables<br />

à la vie: les aliments, l’eau, les<br />

combustibles et les ressources de<br />

l’hémisphère situé au sud des Etats-<br />

Unis abondent pour conserver un<br />

peu de civilisation, cette civilisation<br />

dont les progrès incontrôlés ont conduit<br />

l’humanité à un tel désastre.»<br />

Je sais que certains camarades<br />

s’inquiètent sérieusement, estimant<br />

que je mets ma crédibilité en danger<br />

lorsque je soutiens des idées aussi<br />

cruciales, selon lesquelles un conflit<br />

deviendrait aujourd’hui, inévitablement,<br />

nucléaire.<br />

C’est ce que je fais depuis<br />

que, le 1er juin <strong>2010</strong>, j’ai évoqué<br />

le grave danger qu’impliquait pour<br />

toute l’humanité la destruction du<br />

direction qui peut déboucher sur<br />

des confrontations», a prévenu le<br />

leader de l’opposant Parti Révolutionnaire<br />

Démocratique (PRD),<br />

Mitchel Doens.<br />

Avec la trêve avec les bananiers,<br />

le gouvernement de Martinelli<br />

s’est engagé à suspendre l’entrée<br />

en vigueur des points les plus controversés<br />

de la réforme du travail<br />

durant 90 jours. Cependant au fil<br />

des jours il est évident que cette<br />

promesse ne sera pas suffisante<br />

pour dissoudre les mobilisations<br />

ouvrières.<br />

Le président panaméen avait<br />

organisé pour aujourd’hui un déplacement<br />

à l’épicentre du conflit, la<br />

zone bananière de la côte caraïbe.<br />

L’idée était de porter des aliments<br />

et des produits de base -la région<br />

a longtemps été désapprovisionnée<br />

après les grèves réitérées- et de se<br />

montrer ouvert au dialogue avec<br />

les manifestants. Mais les travailleurs<br />

ont agi rapidement et lui ont<br />

fait savoir qu’il ne serait pas bienvenu,<br />

en particulier après les morts<br />

Cheonan, bateau amiral des forces<br />

navales de Corée du Sud<br />

Pour moi, ce qui importe plus<br />

que tout, c’est que notre peuple soit<br />

bien informé des graves dangers<br />

qui nous menacent, ce n’est pas ma<br />

crédibilité personnelle.<br />

J’ai demandé au camarade Osvaldo<br />

de réunir à ce siège, ce mardi<br />

13 juillet, le groupe d’éminents<br />

économistes que je viendrai voir<br />

pour les prier de réaliser ce travail<br />

de «science-fiction» (appelons-le<br />

ainsi): dans les dix prochains jours,<br />

réfléchir et analyser à raison de quatre<br />

heures par jour ces questions<br />

délicates, dans le but de répondre à<br />

une question: que doivent faire les<br />

pays de «Notre Amérique» s’il se<br />

produit une situation telle que celle<br />

qu’évoque le texte ci-dessus, cité<br />

entre guillemets?<br />

Il s’agirait, bien entendu, du<br />

coup d’envoi d’une nouvelle civilisation,<br />

à partir des connaissances<br />

scientifiques colossales dont s’est<br />

dotée notre espèce, pour que ne se<br />

reproduise pas les faits qui à mon<br />

sens se produiront mais ne pourront<br />

le faire qu’une fois. J’ai également<br />

demandé à Osvaldo de leur remettre<br />

copie de ce texte.<br />

A partir de l’information que<br />

m’avait fait parvenir le ministère des<br />

Relations extérieures, j’ai fait savoir<br />

suite à la répression policière, a expliqué<br />

Samuel Quintero, dirigeant<br />

du Syndicat des Travailleurs de<br />

l’Industrie Bananière.<br />

Martinelli a essayé de calmer<br />

la situation et a rendu responsable<br />

l’autre ennemi des travailleurs<br />

bananiers de Changuinola,<br />

la transnationale Bocas del Toro<br />

Fruit Company, filiale de Chiquita<br />

Brands, l’entreprise nord-américaine<br />

condamnée aux États-Unis<br />

pour financer les Colombiens paramilitaires<br />

(ex-United Fruit Company,<br />

historiquement à l’origine<br />

de multiples coups d’Etat en<br />

Amérique centrale, NDT). Selon le<br />

mandataire, elle a mal interprété la<br />

nouvelle loi et a retenu une partie<br />

des salaires des travailleurs. Pour<br />

le syndicat, l’entreprise a agi protégée<br />

par la réforme impulsée et<br />

promulguée par Martinelli.<br />

Pagina/12, 16 juillet <strong>2010</strong>.<br />

Traduit par http://<br />

amerikenlutte.free.fr<br />

17-07-<strong>2010</strong><br />

à plusieurs ambassadeurs en poste<br />

dans des pays clés et à quatre présidents<br />

latino-américains que le conflit<br />

exploserait à partir de jeudi, le<br />

vendredi ou au plus tard le samedi.<br />

Mon amertume explicable<br />

tient au fait que je travaillais sur la<br />

base d’une information officielle qui,<br />

n’incluant pas les deux longs paragraphes<br />

de la fin, m’a induit en erreur<br />

dans les Réflexions du 4 juillet<br />

et aurait porté un coup irréparable<br />

à ma crédibilité en ce moment historique<br />

décisif, ce dont je me suis<br />

rendu compte ce dimanche 11 juillet<br />

vers onze heures du matin.<br />

J’ai aussi demandé à Osvaldo<br />

de distribuer aux économistes copie<br />

de ce message et d’y ajouter une<br />

copie du texte écrit du documentaire<br />

Home, du réalisateur français Yann<br />

Arthus-Bertrand, réalisé par un<br />

groupe international de personnalités<br />

visionnaires et bien informées,<br />

sur l’autre terrible menace qui pèse<br />

sur notre espèce: la destruction, sous<br />

nos yeux, de notre environnement.<br />

Il existe encore des alternatives<br />

qui laissent une marge à<br />

l’espoir, si nous sommes capables<br />

de les choisir.<br />

Fraternellement,<br />

Fidel Castro Ruz<br />

Changement de Société 14 juillet<br />

<strong>2010</strong><br />

Suite de la page (8)<br />

Dans un article publié quelques<br />

mois de cela dans les colonnes de Haïti-liberté,<br />

sous le titre, « l’occupation<br />

silencieuse de la république d’Haïti par<br />

la république Dominicaine », j’avais<br />

souligné le danger que peut représenter<br />

des milliers de jeunes étudiants et<br />

étudiantes haïtiens séjournant en république<br />

voisine. Aujourd’hui, avec<br />

cette initiative de construction universitaire,<br />

il est clair que l’immixtion<br />

dominicaine n’est pas innocente. C’est<br />

pour cette raison que l’intérêt dominicain<br />

dans les affaires politiques haïtiennes<br />

est plus que fondamental. La<br />

politique n’est rien d’autre que le pouvoir.<br />

Donc, les élections qui sont en<br />

gestation constituent un élément important<br />

pour faire avancer leur agenda<br />

à travers des élus « amis ». Entretemps<br />

Washington continue de s’en<br />

prendre au gouvernement haïtien, accusé<br />

de pratiquer la corruption comme<br />

système administratif pendant que le<br />

président vient de boucler une visite<br />

aux Etats-Unis même. On accuse les<br />

organisations non gouvernementales<br />

de la même bêtise, tout en affaiblissant<br />

la force publique et les élites<br />

possédantes et intellectuelles. Nous<br />

sommes en face de feux bien nourris<br />

qui n’épargnent personne, incluant<br />

les propres alliés. Va-t-on utiliser les<br />

services de la République dominicaine<br />

pour administrer « l’entité chaotique<br />

ingouvernable » ou « l’état en totale<br />

faillite » etc, tout cela, parce que nous<br />

faisons face à une campagne de dénigrement<br />

systématique contre le pays<br />

dans sa globalité. C’est une tactique<br />

classique qu’utilisent les puissances<br />

impériales pour atteindre leurs objectifs,<br />

diaboliser et affaiblir un état, un<br />

parti, un homme tout en rehaussant<br />

l’autre.<br />

L’état actuel d’Haïti requiert une<br />

révolution, point !<br />

Le coup d’état ou kidnapping<br />

du 29 février 2004 a mis fin aux 14<br />

années d’approches louverturiennes<br />

en Haïti dans nos relations avec<br />

l’étranger. Conformément à l’histoire<br />

nationale, logiquement c’est la stratégie<br />

dessalinienne qui devrait être<br />

mise en branle pour lutter contre les<br />

forces antinationales après la mise en<br />

déroute de la première tendance. Encore<br />

une fois, la lâcheté a triomphé !<br />

On se perpétue dans des entreprises<br />

mort-nées comme des individus en<br />

pertes de repères. L’histoire nous enseigne<br />

que les régimes politiques, porteurs<br />

de germes de transformations<br />

sociales, qui pratiquent la confrontation<br />

comme stratégie de défense, restent<br />

au pouvoir pendant longtemps.<br />

Fidel Castro, est l’exemple le plus<br />

fidèle en ce sens.<br />

Lesly Manigat, historien et<br />

homme politique, a publié un papier<br />

dans lequel, avec stupéfaction, il a<br />

déclaré que la seule solution viable<br />

maintenant est la révolution, « tabula<br />

rasa ». Mais il a pris soin de mentionner<br />

qu’elle n’est pas possible, en<br />

présentant des considérations d’ordre<br />

géopolitique etc. Cependant, Fidel<br />

Castro a fait triompher la révolution à<br />

Cuba, et ceci en pleine guerre froide<br />

et plus près encore des côtes américaines.<br />

Vu l’état actuel généralisé de<br />

profondes crises, la simplicité n’est pas<br />

une option. La formule de reconstruction<br />

que l’on promote dans les couloirs<br />

des missions diplomatiques est<br />

pratiquement anti-haïtienne parce que<br />

sa conception a été amputée de l’âme<br />

nationale. La pulsion indispensable à<br />

la reconstruction ne peut provenir du<br />

dehors. L’implication médiatique de<br />

la communauté internationale supportée<br />

par des figures de proue de la<br />

politique internationale nous contraint<br />

à une politique de faits accomplis. Ce<br />

qui rend le projet progressiste national<br />

plus difficile encore a exécuter. Il faut<br />

maintenant se défaire de la coquille<br />

internationale dictatoriale, ensuite<br />

promouvoir la solution nationale et<br />

convaincre les partenaires de bonne<br />

foi de la communauté internationale<br />

à s’embarquer avec le peuple haïtien<br />

dans cette aventure heureuse. Je veux<br />

parler des états modérés de l’Europe,<br />

du Venezuela, de Cuba, de certains<br />

états asiatiques et d’autres du Moyen-Orient.<br />

Pour y arriver, il faut une<br />

politique de rupture épistémologique<br />

et concrète, c’est-à-dire récupérer le<br />

droit à la souveraineté nationale. Tout<br />

se fera à partir d’une révolution progressiste<br />

nationale sous la bienveillance<br />

de l’idéal dessalinien d’unité nationale.<br />

Les obstacles sont énormes,<br />

mais pas impossibles à combattre et<br />

à contourner.<br />

Si la révolution n’est pas exportable,<br />

par contre elle est contagieuse.<br />

Cette peur de la révolution incite les<br />

puissances impérialistes à s’impliquer<br />

dans le processus de reconstruction<br />

d’Haïti. Un moyen sur de saboter le<br />

projet progressiste national révolutionnaire<br />

haïtien. L’expérience vénézuélienne<br />

ne cesse de faire école<br />

dans le continent. Hugo Chavez<br />

marche sur les pas de nos ancêtres<br />

qui avaient décrété avant même Léon<br />

Trotski, la permanence de la révolution.<br />

Nous pouvons d’une pierre faire<br />

deux coups, reconstruire le pays en<br />

fonction de nos réalités nationales et<br />

nous réapproprier notre apparat de<br />

leader continental. Pour cela il faut<br />

que les penseurs se mobilisent constamment<br />

pour la matérialisation du<br />

rêve du père-fondateur de la nation,<br />

Jean-Jacques Dessalines.<br />

Penseurs nationaux/progressistes,<br />

la balle est dans votre camp<br />

pour promouvoir le projet national<br />

dessalinien à travers le pays et ailleurs.<br />

Unique moyen sûr de mettre<br />

en déroute le projet international de<br />

la honte, modelé sous l’expérience<br />

dominicaine.<br />

EN SIGNATURE<br />

Le samedi 31 juillet <strong>2010</strong>, à Grenadier Books/Haïti Liberté, le romancier, poète Josaphat Robert Large vous présentera<br />

et signera ses deux derniers romans : « Partir sur un Coursier de Nuage » et « Rete, Kote Lamèsi »<br />

Des artistes et poètes invités comme Jocelyne Dorismé, Jean Elie Barjon, Jeanie Bogart, Querta Georges et Jacques<br />

Alexandre, assureront l’animation.<br />

Venez enlever votre<br />

copie à : Grenadier<br />

Books/Haïti Liberté<br />

1583 Albany Avenue<br />

(au coin de Glenwood<br />

Rd)<br />

Brooklyn NY 11<strong>21</strong>0<br />

6 heures PM<br />

Pour info :<br />

718-4<strong>21</strong>-0162<br />

516-425-0524<br />

516-208-6596<br />

Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 19


Perspectives<br />

14 juillet : Fidel nous dit que la<br />

Bastille reste à prendre !<br />

Par Danielle Bleitrach<br />

Ne trouvez-vous pas extraordinaire<br />

ce qui s'est passé avant<br />

hier Un homme, un simple homme,<br />

dépouillé des artifices du pouvoir,<br />

vêtu d'un coupe-vent et d'une chemise<br />

écossaise, un homme qui n'est<br />

plus rien d'autre que lui-même dans<br />

les ultimes jours d'une vie, dans un<br />

petite île des Caraïbes, soumise à un<br />

terrible blocus, a parlé et dans un<br />

instant tout le monde s'est tu. Et<br />

parce que cet homme parlait toute<br />

la presse a été obligée d'en rendre<br />

compte, de dire ce fait: Fidel Castro<br />

parle. Et il ne parle pas de l'ordre des<br />

jours des médias, il méprise ce vain<br />

bavardage: il impose l'ordre du jour<br />

parce qu'à travers lui, la Révolution<br />

demeure invaincue, l'espérance jamais<br />

trahie.<br />

Et quel ordre du jour: la fin<br />

possible de l'humanité Entouré de<br />

sa garde, des scientifiques, ceux à<br />

qui il remet le destin de son île, de<br />

la planète, ceux qui auront le même<br />

désintéressement passionné que lui<br />

pour le destin de l'humanité. Et le<br />

vieux rebelle, riche de son bilan de<br />

probité, riche de toute l'expérience<br />

de celui qui n'accepte pas de plier,<br />

s'est adressé aux peuples à tous<br />

les peuples du monde, y compris à<br />

ce peuple français qui fête si douloureusement<br />

ce qui fût la prise de la<br />

Bastille, ce peuple rebelle enchaîné<br />

à un destin impérialiste. Fidel s'est<br />

adressé à tous, cherchant de toute la<br />

puissance de conviction de ses mots<br />

et de son regard à atteindre notre<br />

âme pour nous dire de nous unir et<br />

de combattre contre ce que trame<br />

l'empire auquel nous appartenons et<br />

pire encore à la civilisation à laquelle<br />

nous sommes habitués: il faut que<br />

la haine, le malheur, la rapacité succombent<br />

et il faut voir plus loin<br />

Culte de la personnalité, grand<br />

totem de l'Amérique latine, prophète,<br />

oracle ont ironisé certains Non mais<br />

la pureté d'une vie humaine entièrement<br />

dédiée à son peuple, à ceux du<br />

Tiers monde, à l'humanité, un homme<br />

qui a renoncé à tout sauf à servir<br />

et à tenir bon quand tous cèdent<br />

Un homme qui offre à nous tous cet<br />

unique privilège, celui d'inviter chacun<br />

à rester debout à ses côtés, à ceux<br />

de la Révolution. Fidel nous a menés<br />

dans la montagne cubaine pour contempler<br />

des sommets de la lutte, la<br />

nature du combat que nous devions<br />

désormais mener, peu m'importe ma<br />

crédibilité dit-il seul importe de prévenir<br />

mon peuple On le regarde inquiet<br />

Parce qu'il ne s'agit plus de vaincre un<br />

tyran local, ni même l'impérialisme, Cet homme parlait toute la presse a été obligée d’en rendre compte, de<br />

mais bien une véritable apocalypse<br />

dire ce fait: Fidel Castro parle<br />

Je pense à cette scène après<br />

le naufrage du Granma, il demande autour de lui, combien d'hommes, combien de fusils? Douze ! La révolution<br />

est sauvée s'exclame-t-il et<br />

Raul raconte « j'ai pensé: mon frère<br />

est devenu fou! » Combien de fois le<br />

peuple cubain l'a suivi en se disant<br />

la même chose Ce peuple si joyeux,<br />

si pragmatique, doué par le bonheur<br />

qui contemple sa sentinelle, après<br />

une autre qui fût José Marti Peu<br />

m'importe ma crédibilité, tout ce que<br />

j'ai fait a été pour protéger l'Amérique<br />

latine<br />

Qui dans mon cher pays humilié,<br />

enchaîné aux chars des rois et des<br />

nantis pour détruire la planète, à tous<br />

ces bouffons criminels, aura la force et<br />

la volonté de le suivre, d'abandonner<br />

sa propre rapacité, le brouet de la<br />

concurrence, de la médiocrité, la peur<br />

et la haine du plus pauvre que soi,<br />

ce n'est pas facile de se débarrasser<br />

de tout ce qui vous encombre, vous<br />

détruit, il y a une bastille à prendre<br />

vous-même pour suivre le jeune rebelle<br />

qui vous invite là-bas très loin<br />

dans la Sierra Maestra à défendre<br />

l'humanité menacée Est-ce possible<br />

qu'il ait raison<br />

Je l'ignore mais je sais que<br />

cette société est morte, qu'elle est en<br />

train de pourrir et nous empoisonne,<br />

mais aurai-je le courage, auronsnous<br />

le courage d'aller jusqu'au bout<br />

du constat<br />

Viva Fidel, vive la Révolution<br />

Changement de société 14 juillet<br />

<strong>2010</strong><br />

CASA DE LAS AMERICAS AND THE JULY 26TH COALITION INVITE YOU<br />

TO JOIN US FOR AN EVENING IN SOLIDARITY WITH CUBA<br />

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Celebrate the 57th anniversary of the July 26, 1953, assault on the Moncada barracks,<br />

led by Fidel Castro and other Cuban rebels<br />

that launched the revolutionary war that toppled the Batista dictatorship in 1959.<br />

SATURDAY, JULY 24, <strong>2010</strong><br />

Martin Luther King, Jr. Labor Center 1199/SEIU UNION HALL<br />

310 W. 43rd Street, Manhattan<br />

Between 8th & 9th Avenues<br />

Reception 6:30pm — Program 7:30pm<br />

Keynote Speaker: Pedro Nuñez Mosquera, Ambassador Permanent Mission of Cuba to the United Nations<br />

Invited Speakers: United Nations Permanent Representatives of South Africa, Venezuela,<br />

Bolivia and speakers highlighting Cuba’s Solidarity With <strong>Haiti</strong>, Puerto Rico, and other countries.<br />

Updates: The Case Of The Cuban 5 Anti-Terrorist Political Prisoners<br />

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For More Information and Flyers (917) 887-8710 — july26coalition@mindspring.com<br />

Sponsored by The July 26th Coalition, comprised of NYC-Tri-State area organizations and<br />

individuals in solidarity with the people of Cuba<br />

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20<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>

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