Haiti Liberte 21 Juillet 2010
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HAÏTI LIBERTÉ<br />
<br />
<br />
<br />
Tout moun<br />
mele daprè<br />
senatè Jean<br />
Hector<br />
Anacacis !<br />
Page 6<br />
MANIFESTATION :<br />
LAVALAS POURSUIT<br />
LA LUTTE<br />
Voir page 4<br />
Le camp<br />
Immaculée à<br />
Cité Soleil<br />
Page 7<br />
Depuis le coup<br />
d'état de Fevrier er 2004, c’est une<br />
coutume pour les Lavalassiens de célébrer le 15 juillet,<br />
date<br />
de naissance sance du président Aristide ide par une grande mobilisation isat<br />
ion populairepula<br />
CEP: DES ÉLECTIONS-SÉLECTIONS<br />
EN NOVEMBRE ? Voir page 4<br />
La guerre<br />
contre<br />
l’Afghanistan<br />
est une «<br />
guerre de<br />
ressources » à<br />
but lucratif<br />
Page 10<br />
Les membres du CEP de Dorsainvil et de Préval à l’Hôtel Caribe Convention dans une réunion avec certains partis<br />
politiques, le 15 juillet <strong>2010</strong> dernier, dans le cadre, du lancement officiel du processus électoral contesté<br />
Message de<br />
Fidel Castro<br />
à son ‘vieil<br />
ami’ Nelson<br />
Mandela pour<br />
ses 92 ans<br />
Page 18
Editorial<br />
HAITI<br />
LIBERTÉ<br />
Troisième Anniversaire d’<strong>Haiti</strong> Liberté<br />
Par Berthony Dupont<br />
Un anniversaire est un symbole, il sert autant à rappeler<br />
le passé qu’à justifier le présent et à faire des<br />
projections pour le futur.<br />
La question de la guerre est très actuelle aujourd’hui<br />
et les impérialistes continuent à déclencher diverses<br />
guerres d’agression et de rapine dans le monde. Ainsi,<br />
après le bombardement d’Hiroshima et de Nagasaki,<br />
ils sont passés de la bombe atomique à la bombe<br />
à hydrogène. Quant à présent le monde est au risque<br />
d’une guerre nucléaire. Un danger qui a porté l’exprésident<br />
cubain Fidel Castro, encore convalescent, à<br />
venir informer le monde de cette grande menace contre<br />
l’humanité.<br />
Une autre guerre, par ailleurs est déjà commencée<br />
en <strong>Haiti</strong>, où l’horizon est plus sombre que jamais, sans<br />
aucune lueur d’espoir, laissant présager que le désarroi<br />
du peuple n’est pas près de s’achever. La mainmise<br />
d’une petite clique sur le pays dont les privilèges sont<br />
leur seule base sociale enfonce la nation dans la pire<br />
des situations. Les classes dominantes nationales et internationales<br />
privent le pays de son indépendance politique,<br />
économique et culturelle. Le climat politique est<br />
essentiellement et totalement bouleversé par la force<br />
plutôt que d’être assuré par la loi.<br />
En effet, le coup de tonnerre du Conseil électoral<br />
Préval (CEP) sous la houlette des forces occupantes,<br />
excluant les masses populaires des joutes électorales,<br />
est probablement annonciateur de l’imminence de violents<br />
orages, action qui vient encore une fois de plus<br />
montrer, sans ambiguïté que pour abattre ceux qui<br />
menacent leurs intérêts, les forces réactionnaires ne reculeront<br />
devant aucune forme de barbarie, fût-ce même<br />
la plus criminelle.<br />
Et pour couronner le tout, le chef civil de l’occupation<br />
du pays, Edmond Mulet, vient d’annoncer triomphalement<br />
l’arrivée prochaine d’une mission d’observation<br />
OEA-Caricom qui séjournera en <strong>Haiti</strong> du 1 er août <strong>2010</strong><br />
jusqu’au jour du scrutin en prenant soin d’ajouter spectaculairement<br />
que : la communauté internationale ne<br />
serait pas disposée à accepter n’importe quelle élection.<br />
A ce stade, son autorité est non seulement avérée mais<br />
ne peut pas être plus claire pour illustrer à travers des<br />
élections-sélections ce que préconisent pour nous autres<br />
la Communauté Internationale, comme dans le cas du<br />
Honduras, à savoir qu’elle ne veut pas que les élections<br />
soient remportées par ceux et celles qui poursuivraient<br />
une orientation politique et économique progressiste.<br />
Un autre situation lourde de menaces futures<br />
et d’éventuels dérapages, reste les conditions dans<br />
lesquelles vivent les masses populaires victimes du<br />
dernier séisme. A ce sujet, et pour essayer de fermer la<br />
bouche à ceux qui revendiquent une vie meilleure pour<br />
les victimes du 12 Janvier, le représentant de la Métropole<br />
Bill Clinton vient de déclarer, plein d’arrogance à<br />
la face même du peuple « que devant la situation des<br />
pays de l’Asie du sud-est, frappés en 2004 par un tsunami,<br />
celle d’Haïti était bien meilleure pour une période<br />
post-catastrophe égale ».C’est alors dire qu’on est<br />
en bien meilleur état, et qu’on n’a pas à se plaindre.<br />
Quelle absurdité ! Mais tous ces mensonges officiels<br />
ne sauraient masquer ni les faits, ni les inégalités,<br />
ni les injustices qui persistent dans le pays. C’est dans<br />
ce panorama politique que le journal <strong>Haiti</strong> Liberté vient<br />
de boucler son troisième anniversaire avec les mêmes<br />
objectifs primordiaux : Justice, Vérité et Indépendance.<br />
Devant autant de blessures faites à l’esprit humaniste<br />
des peuples, cet anniversaire nous surprend dans des<br />
réflexions profondes sur l’avenir des persécutés du<br />
monde, et parmi eux le peuple haïtien.<br />
Engagés comme nous le sommes dans la lutte de<br />
libération des nations encore sous domination, la nôtre<br />
notamment, à ce compte survivre n’est pas facile ! Malgré<br />
une situation difficile, notre prestige et notre influence<br />
grandissent jour après jour, d’autant que nous ne<br />
sommes pas un instrument au service de quelque politique<br />
opportuniste que ce soit, au service des grandes<br />
puissances impérialistes. Ce jeune hebdomadaire dont la<br />
progression est encore lente mais inexorable poursuivra<br />
sa route aux côtés des masses souffrantes et nous en<br />
sommes sûrs, la victoire sera nôtre! Et nous abordons le<br />
cap du quatrième anniversaire avec optimisme, pleins<br />
d’espoir de nous affranchir des soucis financiers et assurés<br />
de continuer sans relâche la lutte contre l’ennemi<br />
impérialiste et ses relais en Haïti.<br />
Nos remerciements les plus sincères à nos lecteurs<br />
qui n’ont jamais cessé de nous encourager, à nos collaborateurs<br />
et membres du journal ainsi qu’à tous nos<br />
commanditaires !<br />
Bon Anniversaire <strong>Haiti</strong> Liberté !<br />
1583 Albany Ave<br />
Brooklyn, NY 11<strong>21</strong>0<br />
Tel: 718-4<strong>21</strong>-0162<br />
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Berthony Dupont<br />
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2<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>
A travers <strong>Haiti</strong><br />
Une<br />
deuxième<br />
attaque<br />
dirigée<br />
contre une<br />
succursale<br />
de la Soge<br />
Express<br />
Dans l’après midi du dimanche<br />
18 juillet dernier, une autre attaque<br />
armée, faisant suite à celle du<br />
13 juillet <strong>2010</strong>, a été dirigée contre<br />
la succursale de la Soge Express<br />
située au Carrefour de l’Aéroport à<br />
Port-Au-Prince. Comparativement<br />
à l’attaque du 13 juillet dernier, où<br />
deux agents de sécurité ont été maltraités<br />
et abattus, il n’y a pas eu de<br />
victimes dans cette dernière attaque.<br />
Sur ces entrefaites, le responsable<br />
de la police de Delmas, Carl Henry<br />
Boucher s’est dit exaspéré, estimant<br />
que des espaces ne pouvant même<br />
pas loger une simple épicerie sont<br />
devenus des succursales tenues par<br />
de nombreux employés et où affluent<br />
de nombreux clients; ce qui facilite<br />
l’action des bandits, dans ces<br />
locaux où il n’y a que promiscuité,<br />
ce qui ne facilite pas la sécurité.<br />
Un<br />
garçonnet<br />
de 2 ans<br />
enlevé à<br />
Thomassin<br />
33<br />
Dans la nuit du dimanche 18 au<br />
lundi 19 juillet dernier, à Thomassin<br />
33, vers 1h30 du matin, des<br />
voyous armés ont violé la résidence<br />
d’une famille, emmenant un garçonnet<br />
de 2 ans, qui est gardé en otage<br />
jusqu’à présent sous la menace des<br />
armes. Les braqueurs ont pu pénétrer<br />
la maison en pleine nuit, en escaladant<br />
une fenêtre qui leur a donné<br />
accès à l’intérieur de la maison et<br />
à la chambre du bébé. Les parents<br />
de l’enfant, qui entament des négo-<br />
Rapatriement d’une centaine d’haïtiens<br />
de la République Dominicaine<br />
Le lundi 19 juillet dernier, plus<br />
d’une centaine de compatriotes<br />
haïtiens vivant en situation irrégulière<br />
en République Dominicaine ont<br />
été rapatriés en <strong>Haiti</strong>. Plusieurs de<br />
ces compatriotes s’étaient retranchés<br />
dans des maisons en construction à<br />
Dajabon, petite ville frontalière de la<br />
République voisine, a fait savoir le<br />
CESFRONT (Corps Spécialisé de Sécurité<br />
Forntalière), ajoutant que les<br />
opérations de rapatriement des haïtiens<br />
ont été réalisées conjointement<br />
avec les autorités migratoires dominicaines.<br />
C’est un nombre assez important<br />
de concitoyens expulsés par le<br />
pays voisin qui se réclame d’être le<br />
ciations avec les voleurs n’ont pas<br />
voulu fournir des détails sur le rapt,<br />
ce pour éviter des suites fatales relatives<br />
à la vie du garçonnet.<br />
La ville des Gonaïves légèrement<br />
secouée par un tremblement de terre<br />
Dans la nuit du vendredi 16 au<br />
samedi 17 juillet <strong>2010</strong>, à 2h1<br />
minute du matin, au chef lieu du<br />
département de l’Artibonite, une réplique<br />
modérée de 4.3 de magnitude<br />
sur l’échelle Richter, dont l’épicentre<br />
se situe à 30 Km au Nord, 65 Km<br />
Nord ouest, 110 Km Ouest, a légèrement<br />
secoué la ville des Gonaïves,<br />
sans faire de victimes.<br />
Les autorités dominicaines ont<br />
expulsé près d’une centaine de sans<br />
papiers haïtiens qui évoluaient<br />
dans la région de Dajabon<br />
premier ami d’<strong>Haiti</strong> et qui, de ce fait,<br />
jouant à l’intelligent aux dépens des<br />
naïfs, vient d’être rétribué un siège<br />
Montrouis touchée par<br />
une onde tropicale<br />
Par Jackson Rateau<br />
Selon ce qu’a annoncé la Direction<br />
de la Protection Civile (DPC), le<br />
dimanche 18 juillet dernier, la localité<br />
de Montrouis, commune de<br />
l’Arcahaie, Ouest, a été la proie<br />
d’une violente onde tropicale provoquant<br />
de fortes averses qui sont<br />
abattues sur toute la ville. La Rivière<br />
de Montrouis, en crue, s’est<br />
déversée sur la ville et les localités<br />
dans la Commission Intérimaire pour<br />
la Reconstruction d’<strong>Haiti</strong> (CIRH).<br />
En tout cas, notre meilleur amie,<br />
la République Dominicaine, se plaint<br />
à haute voix aux oreilles sourdes de<br />
nos autres amis du monde, qu’elle<br />
s’est lassée de nos compatriotes haïtiens<br />
qui se révèlent de véritables indésirables<br />
dans les régions de Santiago,<br />
Puerto Plata, la Vega, Broca, San<br />
Francisco de Marcoris et autres.<br />
A noter que cette situation est<br />
survenue à un moment où, à travers<br />
le monde, les gouvernements se<br />
hâtent de régulariser nos compatriotes<br />
vivant sur leurs territoires.<br />
C’est dans l’adversité qu’on reconnait<br />
ses vrais amis, dit-on.<br />
environnantes dont la commune de<br />
l’Arcahaie, causant un lourd bilan<br />
de 150 sinistrés, 1 blessé et 34 maisons<br />
inondées. Par ailleurs, selon<br />
le responsable du Centre National<br />
de Météorologie, Ronald Sémelfort,<br />
une onde tropicale, se basant actuellement<br />
dans les petites Antilles,<br />
est en train de se diriger sur Haïti<br />
; ce qui pourrait provoquer de violentes<br />
averses sur diverses régions<br />
du pays.<br />
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Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 3
Manifestation du 15 juillet <strong>2010</strong> :<br />
Six ans après, Lavalas poursuit la lutte!<br />
CEP: Des élections-sélections<br />
pour renforcer l'instabilité!<br />
Par Hervé Jean Michel<br />
Des milliers de partisans, sympathisants<br />
et amis lavalassiens<br />
ont participé à la manifestationmarathon<br />
du 15 juillet <strong>2010</strong>, date<br />
de naissance du leader historique de<br />
Fanmi Lavalas, Jean Bertrand Aristide,<br />
vivant en exile en Afrique du<br />
Sud. Pour une manifestation-marathon,<br />
c’en était une, dans la mesure<br />
où le parcours a exigé des militants<br />
plus d’une dizaine de kilomètres de<br />
marche, au cri de vive le retour physique<br />
d’Aristide, à bas Préval.<br />
Partie du Boulevard 15 octobre,<br />
devant la résidence privée du leader de<br />
Fanmi Lavalas, Route nationale #1,<br />
Cité Soleil, Route de Delmas, Delmas<br />
II, Bel-Air, Rue Montalais, la longue<br />
file s’est étirée jusque devant la palais<br />
national, du moins ce qui reste de cet<br />
édifice ruiné par le dévastateur séisme<br />
du 12 janvier <strong>2010</strong>. Il fallait surtout<br />
méditer sur ce symbole qui a mobilisé<br />
tant d’âmes et sur l’enjeu politique,<br />
d’importance capitale, pour évaluer<br />
un tel sacrifice.<br />
C’est une coutume pour les<br />
Lavalassiens de célébrer le 15 juillet,<br />
date de naissance du président<br />
Aristide, cependant cette année cet<br />
anniversaire a coïncidé avec une<br />
revendication qu’ils estiment vitale.<br />
Au cri de vive le retour physique du<br />
leader historique, s’ajoute celui de<br />
à bas Préval. « Si Aristide était au<br />
pays, nous ne serions pas dans cette<br />
dégoûtante situation sous les tentes.<br />
Il nous aurait nourris et envoyé nos<br />
enfants à l’école. Il nous aurait logés.<br />
Il n’aurait pas, à l’instar de Préval<br />
vendu le pays aux étrangers. Préval<br />
doit partir. »<br />
Ce sont ces slogans qui ont<br />
harmonisé les pas des manifestants,<br />
pendant ces dix kilomètres qu’ils ont<br />
parcourus, de la résidence d’Aristide<br />
à Tabarre, jusqu’au palais national.<br />
Ce ne sont pas ces militants politiques<br />
qui ont décidé, de leur propre chef,<br />
de revendiquer le départ du président<br />
Préval, c’est le président lui-même,<br />
par sa politique exclusiviste, les lois<br />
illégales qu’il a fait voter pour liquider<br />
le pays aux impérialistes et aux<br />
bourgeois, son mépris des masses<br />
populaires, l’application des mesures<br />
de politique économique injuste,<br />
style néolibéral, niant les revendications<br />
des masses, qui les ont forcés<br />
à lutter pour le départ du chef de<br />
l’Etat. Partout, les masses populaires<br />
se plaignent de l’ingratitude et de<br />
l’insensibilité de Préval face à la misère<br />
généralisée dans le pays, son irresponsabilité<br />
dans la gestion du dossier<br />
du séisme du 12 janvier <strong>2010</strong>.<br />
Ce sont ces mêmes griefs qui<br />
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Les masses populaires se plaignent de l’ingratitude et de l’insensibilité de<br />
Préval face à la misère généralisée dans le pays<br />
ont été exprimés au cours du meeting,<br />
devant le palais national. Le Dr.<br />
Maryse Narcisse, coordonnatrice du<br />
Comité exécutif de Fanmi Lavalas,<br />
après avoir félicité la PNH pour son<br />
accompagnement pendant le parcours<br />
de la manifestation a rappelé,<br />
que d’autres organisations politiques<br />
ont contribué à sa réussite. Maryse<br />
Narcisse « dit attendre tout le monde<br />
dans la nouvelle Haïti, une Haïti où<br />
s’expriment l’amour et la fraternité,<br />
où tous les Haïtiens puissent vivre<br />
dans la paix et dans la production<br />
de l’avenir ».<br />
La coordonnatrice a rappelé<br />
que ce combat est celui du président<br />
Aristide et du peuple haïtien unis.<br />
« Aujourd’hui, nous demandons où<br />
est Titide ? Où est Titide ? Dans tout,<br />
il y a des hauts et des bas, le progrès<br />
et la régression, des erreurs et des<br />
corrections, des avancées et des reculs,<br />
mais la victoire réside toujours<br />
entre les mains du peuple, dans la<br />
bataille du peuple. »<br />
Rappelant les souffrances, les<br />
accusations et la douleur qu’endure<br />
le président Aristide, compte tenu<br />
de son engagement dans la lutte du<br />
peuple haïtien, Narcisse a souligné<br />
les raisons qui ont poussé à la lutte<br />
aujourd’hui.« La lutte pour le retour<br />
du leader de l’Organisation<br />
politique, Jean Bertrand Aristide,<br />
est un principe pour l’Organisation.<br />
C’est pourquoi la majorité demande<br />
le retour du président Titide. C’est<br />
une obligation que le pouvoir doit<br />
respecter la constitution. Oui, nous<br />
luttons pour que les conditions de<br />
vie du peuple changent. Spécialement<br />
pour ceux qui sont sous les<br />
tentes dans les rues, au Champ de<br />
Mars et partout dans le pays. Nous<br />
savons aujourd’hui que plus de 1.5<br />
million de personnes vivent sous<br />
les tentes, c’est-à-dire plus de 15%<br />
de la population dans des lieux où<br />
des humains ne devraient pas vivre.<br />
Nous n’oublions pas les conditions<br />
de vie dans le pays : la question du<br />
chômage, les dépenses consenties<br />
pour l’écolage des enfants, la faim,<br />
bref les problèmes politiques. »<br />
C’est sous un tonnerre<br />
d’applaudissements que ces propos,<br />
chaleureusement prononcés, par<br />
Maryse Narcisse ont été accueillis<br />
par la foule. Il faut dire pour exprimer<br />
clairement la vérité, qu’après la manifestation<br />
les intervenants ont mobilisé<br />
les consciences et les esprits.<br />
Jacques Mathelier, un des dirigeants<br />
de Fanmi Lavalas a demandé<br />
au peuple haïtien de s’engager, de<br />
se responsabiliser dans la lutte pour<br />
une Haïti libre et indépendante. Il<br />
a rappelé une vérité capitale : « Le<br />
président Préval à qui a été confié<br />
la souveraineté nationale a délégué<br />
ce pouvoir à des étrangers. Le<br />
gouvernail du pays a été transféré à<br />
l’étranger. Nous les Haïtiens, nous<br />
sommes dignes. Nous avons fait<br />
l’histoire, nous savons ce que c’est<br />
que la liberté. Il n’est pas possible<br />
que notre pouvoir soit confié à un<br />
certain Edmond Mulet, ressortissant<br />
du Guatemala, sans aucune histoire,<br />
sans aucun passé, dictant au peuple<br />
haïtien ce qu’il doit faire. »<br />
René Civil, membre de la Commission<br />
permanente de mobilisation<br />
de Fanmi Lavalas, pour sa part, a<br />
eu a dire son mot dans cette tumultueuse<br />
conjoncture dans laquelle,<br />
encore une fois, Jean Bertrand Aristide<br />
est maintenu en exil et Fanmi<br />
Lavalas exclue de toute participation<br />
à la gestion de la chose publique.<br />
« Il n’est pas question ! Est-ce que<br />
Fanmi Lavalas n’incarne pas le projet<br />
Investir dans l’Humain ? Cette<br />
fois, Fanmi Lavalas participera à<br />
des élections pour reconstruire le<br />
pays aux côtés de tous les partis<br />
politiques. Je suis venu lancer un<br />
appel aux amis, aujourd’hui sous<br />
les tentes, le président Préval se<br />
sert de discours humanitaires pour<br />
vous faire oublier votre misère, votre<br />
douleur. Jamais il ne vous donnera<br />
des maisons pour vous loger décemment.<br />
La jeunesse est méprisée pour<br />
pouvoir monopoliser les richesses du<br />
pays. La jeunesse est méprisée pour<br />
qu’on revienne à l’esclavage ».<br />
Poursuivant ses critiques contre<br />
le système, René Civil, a revendiqué<br />
des dédommagements pour les<br />
agents de la PNH. Il appelle le peuple<br />
à la mobilisation pour transformer<br />
cet ordre de choses injustes en conditions<br />
justes et équitables. Ainsi, il a<br />
revendiqué : « le retour de Jean Bertrand<br />
Aristide, le départ de Préval<br />
et du CEP de Dorsainvil ». Enfin, il<br />
a demandé « que tous nous puissions<br />
vivre dans le pays, comme<br />
Haïtiens. »<br />
La manifestation du 15 juillet,<br />
malgré les embûches et les tentatives<br />
de sabotage du gouvernement,<br />
a été une réussite. Le président<br />
Préval poursuivra certainement sa<br />
politique du « non recevoir », ce<br />
qui n’empêcherait pas les militants<br />
de poursuivre leur marche mobilisatrice<br />
vers une libération véritable du<br />
pays.<br />
Ceux qui minimisent le drame<br />
dans lequel vit Haïti aujourd’hui,<br />
se réveilleront surpris de constater<br />
qu’après la période colombienne qui<br />
a fabriqué le Répartimientos et<br />
celle du mercantilisme producteur<br />
de la traite négrière, Haïti vit<br />
aujourd’hui l’ère du néocolonialisme<br />
sous le règne du néolibéralisme.<br />
La réalité d’aujourd’hui, n’a<br />
de différent que la forme par laquelle<br />
elle s’exprime, néanmoins l’essence<br />
est la même : l’exclusion socio-économico-politique<br />
pour l’exploitation<br />
à outrance des masses populaires, la<br />
mainmise sur le pays avec confiscation<br />
de sa souveraineté.<br />
Nécessairement, Haïti doit se<br />
réveiller de sa léthargie, pour dire<br />
non à l’imposture, non à la domination<br />
coloniale, oui à la souveraineté<br />
nationale, oui à l’inclusion-participation<br />
de tous ses fils dans la gestion de<br />
la chose publique. En conséquence,<br />
le citoyen Jean Bertrand Aristide,<br />
digne fils de la patrie, inclus dans la<br />
perspective de lutte pour la libération<br />
et la transformation d’Haïti, a donc<br />
droit de cité dans son pays d’origine.<br />
Il doit donc revenir, immédiatement,<br />
en Haïti.<br />
Des représentants de 22 partis politiques seulement ont participé à la<br />
réunion du 15 juillet au Caribe Convention Center<br />
Par Hervé Jean Michel<br />
Dans leur absolue suffisance, le président<br />
René Préval et son Conseil électoral<br />
provisoire, confié à Gaillot Dorsainvil,<br />
opposent une fin de non recevoir à<br />
tous les partis politiques et organisations<br />
qui expriment leur inquiétude, leur malaise<br />
et leur ras-le-bol, face à une gestion<br />
politique dramatique, qui annonce le<br />
chaos et des élections-d'exclusion dans<br />
une Haïti déjà moribonde.<br />
En effet, le 15 juillet <strong>2010</strong>, le CEP<br />
de Dorsainvil sur fonds de vastes contestations,<br />
a invité les partis politiques à<br />
une rencontre à l'Hôtel Caribe Convention<br />
Center. Quel était l'objet de cette<br />
invitation ? Il s'agissait « du lancement<br />
officiel du processus électoral », depuis<br />
la publication de la liste des « partis<br />
politiques agréés » pour les législatives<br />
du 28 février <strong>2010</strong>, jusqu'aux résultats<br />
définitifs du premier tour des élections le<br />
20 décembre <strong>2010</strong>.<br />
Dans ses propos introductifs pour<br />
signifier, clairement, que son conseil électoral<br />
tient fermement la barre, disposé à<br />
aller jusqu'au bout, Gaillot Dorsainvil a<br />
déclaré : « Votre présence ici ce matin<br />
est hautement significative. Arrivés<br />
des quatre coins du pays, vous portez<br />
le message de l'adhésion la plus large<br />
des populations de nos villes et de nos<br />
régions les plus éloignées à un projet<br />
de société, le projet de société défini par<br />
la constitution de 1987 et prévoyant le<br />
renouvellement périodique du personnel<br />
politique par la voie des élections ». Il<br />
faut dire, d'entrée de jeu, que les partis,<br />
ayant une certaine représentativité nationale<br />
et populaire, ont boudé comme<br />
ils l'ont annoncé, cette institution électorale<br />
quasi-absolument rejetée et vomie<br />
par la majorité nationale. La réalité est<br />
poignante, car sur les 52 partis politiques<br />
inscrits et agréés par le CEP, la majorité a<br />
rejeté l'invitation du 15 juillet.<br />
Quand Gaillot Dorssainvil a constaté<br />
de visu, que seulement 22 partis<br />
politiques ont honoré son invitation, il<br />
s'est empressé de s'enfoncer dans des<br />
préjugés, prophétisant : « Même si des<br />
représentants de certains partis politiques<br />
n'ont pas participé à cette rencontre,<br />
ils prendront part de toute façon<br />
aux prochaines élections ». Voilà donc<br />
la certitude de Préval et de Dorsainvil.<br />
Une certitude qui s'affirme, proportionnellement,<br />
à l'arrogance de pouvoir tout<br />
faire, jouant sur toutes les contradictions,<br />
si minimes soient-elles, sachant à<br />
l'avance qu'ils ont affaire à des politiciens<br />
qui, au gré des circonstances, de leurs<br />
intérêts et des opportunités, pendulent,<br />
oscillent. Préval et Dorsainvil savent<br />
que les politiciens haïtiens, en général,<br />
sont des caméléons de circonstances, en<br />
conséquence, tranquillement, ils peuvent<br />
attendre la période du mûrissement des<br />
contradictions.<br />
Au Caribe Convention Center, ce<br />
15 juillet <strong>2010</strong>, les représentants du<br />
pouvoir réel étaient présents, du corps<br />
diplomatique à la belle société civile<br />
haïtienne, incluant des membres du<br />
gouvernement, cautionnant cette belle<br />
démagogie, qui plus tard renforcera leur<br />
pouvoir politique et économique pour la<br />
plus grande asphyxie d'Haïti.<br />
Ils étaient combien les partis qui<br />
ont positivement répondu à l'invitation<br />
de Gaillot Dorsainvil ? Selon l'ex-député<br />
de Pétion-Ville, Steven Benoît, le pays<br />
compte 112 partis politiques, 52 ont été<br />
inscrits pour participer aux dernières législatives,<br />
tandis que 22 ont participé à la<br />
réunion du 15 juillet au Caribe Convention<br />
Center.<br />
Comment expliquer cette totale réduction<br />
des 52 partis agréés par le CEP à<br />
22 partis ? N'est-ce pas que l'expérience<br />
vécue lors des sénatoriales partielles des<br />
19 avril et <strong>21</strong> juin 2009 les a dissuadés<br />
de rompre avec un CEP inféodé au palais<br />
national ?<br />
Si on jette un coup d'œil, même<br />
sommaire, sur ce calendrier électoral<br />
publié par le CEP, on comprendra sincèrement<br />
qu'il s'agit d'une course marathonienne.<br />
En réalité ce CEP ne peut<br />
organiser des élections dans le sens plénier<br />
du terme, mais des élections pour<br />
maintenir les structures de gestion d'une<br />
société d'injustice et d'exploitation.<br />
Une des constatations faites après<br />
la réunion de Caribe Convention Center<br />
est que des politiciens ont réagi négativement.<br />
Le coordonnateur de l'UCCAD,<br />
Joseph Jeantel dit envisager « d'intenter<br />
une action en justice contre les conseillers<br />
électoraux en raison de la participation<br />
à la réunion d'un prétendu<br />
représentant du parti ». Parait-il que le<br />
parti UCCAD a participé à la rencontre du<br />
15 juillet, sans que l'état-major ne soit<br />
au courant. Pour sa part, le porte-parole<br />
de l'Alternative, Evans Paul (K-Plim) a<br />
déclaré que le Conseil électoral ne peut<br />
gagner la confiance des acteurs politiques<br />
« les gymnastiques pour rétablir<br />
la confiance sont de nature à faire naître<br />
de nouveaux soupçons », a-t-il assuré.<br />
Ces prétendues élections, selon<br />
les chiffres avancés par ce CEP accusé<br />
de tous les maux du monde, coûteront<br />
la dispendieuse somme de 28,9 millions<br />
de dollars. N'est-ce pas de l'extravagance<br />
dans un pays ruiné. Même si elles<br />
devraient être participatives et inclusives,<br />
elles ne devraient pas exiger un<br />
tel budget. Ce qui est certain, ce sont les<br />
étrangers qui avanceront la part du lion,<br />
dans la mesure où ce sont leurs élections<br />
sur mesure, pour poursuivre la politique<br />
néolibérale qui constitue leur cheval de<br />
bataille pour renforcer leur mainmise sur<br />
Haïti.<br />
Le périlleux constat est que, même<br />
les 22 partis politiques très peu représentatifs,<br />
qui ont honoré le rendez-vous<br />
du CEP, disent n'être pas certains de la<br />
crédibilité de ces élections. Ces politiciens<br />
qui ne pouvaient pas ne répondre à<br />
l'invitation, disent croire qu'un dialogue<br />
doit être ouvert entre le CEP et les partis<br />
politiques. Il n'est que d'attendre pour<br />
mieux constater si les prédictions de Gaillot<br />
se réaliseront, si tous les politiciens<br />
accepteront de participer à ces prétendues<br />
élections sous l'égide de ce CEP.<br />
Comment le gouvernement<br />
Préval/Bellerive, soutenu par des conservateurs<br />
d'ici et d'ailleurs, arrivera-t-il<br />
non seulement à maintenir un minimum<br />
de stabilité pour soutenir son processus<br />
électoral, quand des manifestations à répétition<br />
tendant à se nationaliser exigent<br />
un changement, une sorte de tabula rasa<br />
dans le pays.<br />
Tous les observateurs, analystes<br />
sont unanimes à reconnaître que le pays<br />
chemine vers une crise extrêmement<br />
profonde, dans la mesure où les chemins<br />
qu'empruntent le gouvernement et<br />
l'opposition sont parallèles.<br />
Dans cette sorte de bras de fer, le<br />
pays s'abîme, s'enlise de plus en plus<br />
dans la misère, l'insécurité, l'impunité, la<br />
désolation, l'exclusion politico-économique,<br />
tout ça culminé dans des maux qui<br />
empoisonnent, blessent et tuent.<br />
4<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>
Twa fèy Twa rasin O!<br />
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Jeudi 15 juillet <strong>2010</strong>. Il est neuf<br />
heures du matin. C'est seulement<br />
après un mandat de comparution<br />
devant le tribunal du quotidien<br />
que je finis par abandonner, avec<br />
regret, la moelleuse tiédeur de<br />
mon lit. Je ne sais encore ce que la<br />
journée me réserve de soubresauts,<br />
de difficultés, de surprises, bonnes<br />
ou mauvaises. Je suis de constitution<br />
plutôt faible et de cour fragile,<br />
ergo je guette la vie de tous côtés.<br />
Par les temps qui courent, par les<br />
temps d'agressivité belliqueuse de<br />
ces dirigeants du monde des deux<br />
côtés de l'Atlantique qui veulent<br />
en découdre avec l'Iran, au risque<br />
et au prix même d'un holocauste<br />
nucléaire, tout le monde est sur le<br />
qui vive, sur le qui vivra. Qui vivra<br />
verra.<br />
Finalement, je me suis décidé<br />
à faire le grand bond en avant de<br />
sauter hors de mon lit. J'ai ensuite<br />
fait mes ablutions et mes prières<br />
aux ancêtres et aux dieux tutélaires.<br />
Question de me mettre sous<br />
leur protection (car le mal existe).<br />
Miraculeusement, j'ai pu surmonter<br />
les obstacles des deux premières<br />
heures du matin et m'apprêtais<br />
à me glisser sous le poids de<br />
l'existence quand sonne mon portable.<br />
J'écoute et j'entends :<br />
– Fanfan pitit mwen, tu as du<br />
pain sur la planche<br />
- Ne bétise pas. Ki kalite<br />
pen ? Pen manchèt, pen fwote, pen<br />
rale, ti beu, pen bòbòt, quel genre<br />
de pain ?<br />
– Ah mon cher, pen rale. Tu<br />
as un gros rale à faire sur le journal<br />
la semaine prochaine. C'est à peine<br />
si les plus justes seront sauvés<br />
– Ne me donne pas, pa ban<br />
m.<br />
- Tu n'as pas entendu la nouvelle<br />
?<br />
A ce moment précis mes yeux<br />
se portent sur le portable et je vois<br />
«monter» un autre appel. Je dis à<br />
mon interlocuteur de raccrocher et<br />
que je le rappelle illico. Je mets le<br />
nouvel appel en ligne et j'entends :<br />
- Dòk papa, tu as du fromage<br />
sur la planche.<br />
- Quel fromage ? Du Camembert<br />
Normandie ou du Camembert<br />
au calvados, du Roquefort, du<br />
Greuil, du Crottin de Chavignol, du<br />
Chimay à la Bière ?<br />
- Ah dòk, cette affaire ce n'est<br />
pas une petite bière, nous allons célébrer<br />
au champagne pendant que<br />
toi tu vas fromager sur ta planche.<br />
Il y a de quoi écrire. Comme je te<br />
connais, mets pour eux, mets dans<br />
leur bol. Tous ces GNBistes qui<br />
étaient contre la restitution des <strong>21</strong><br />
milliards de dollars que le président<br />
Aristide avait réclamés de la<br />
France, dévore-les pour moi.<br />
Moi qui ne suis pas un<br />
dévoreur né, encore moins un<br />
dévoreur professionnel, je prends<br />
«un grand respire», comme disent<br />
les Canadiens. Et comme aussi je<br />
me suis à peine engagé dans les<br />
couloirs du quotidien, j'essaye de<br />
m'orienter, de me décider: quel pain<br />
vais-je manger avec quel fromage,<br />
lorsque sur le cadrant du portable<br />
je vois «monter» un troisième numéro.<br />
Je dis : honneur. A l'autre<br />
bout du fil, j'entends : respect, la<br />
Tulipe.<br />
– Fanfan frè m, tu as des<br />
tablettes sur la planche…<br />
– Ki kalite tablèt ? Tablèt<br />
lakòl, tablèt pistach, tablèt wowoli<br />
?<br />
– Les tablettes dont tu raffoles,<br />
tablèt kòk graje. Les hommes<br />
vont grager. La Tulipe papa,<br />
la nouvelle s'est répandue comme<br />
une traînée de poudre<br />
- Poudre d'élévation ?<br />
- Non mon cher, nous ne faisons<br />
pas de gâteaux, s oun poud de<br />
17 milliards d'euros que la France<br />
par le truchement du ministère des<br />
Relations extérieures s'est engagée<br />
à verser à Haïti sur une période de<br />
cinquante ans. C'est une victoire<br />
pour Aristide, une victoire claire<br />
pour le peuple haïtien.<br />
– Tu crois aux miracles mon<br />
vieux…<br />
– Non, je l’ai vue de mes<br />
deux yeux vue, fanm nan…<br />
– Quelle fanm nan ?<br />
- Celle qui a annoncé la nouvelle.<br />
Je l'ai vue sur la video.<br />
- Une brunette, une grimelle<br />
chaudée, une blonde explosive, une<br />
mulâtresse aguichante, une noire<br />
aux lèvres caïmite, parce que comme<br />
tu sais, l'Hexagone de Sarkozy<br />
est à la page de la diversité<br />
– Non mon cher, oun fanm<br />
blanch oui. Va sur le site de Alter<br />
Presse, presse-toi et désaltère-toi,<br />
se bon jan dlo kokoye fre.<br />
Je finis par retrouver mes<br />
sens. Je commence d'abord par<br />
petit-déjeuner parce que primum<br />
manjere deinde politicare : pain,<br />
manba, café, c'est mon rituel de<br />
table, le matin. Tout en beurrant<br />
ma tranche de pain de beurre de<br />
pistache, je fais des visions. Je vois<br />
Pétion Ville rebâtie, le bas de la<br />
ville resplendissant de beaux magasins<br />
et d'enseignes lumineuses,<br />
Cité Soleil devenue une cité-modèle<br />
regorgeant de ti pye laurier, de<br />
parcs et de fontaines. Au moment<br />
de prendre ma dernière bouchée je<br />
vois s'élever devant moi le Palais<br />
national reconstruit. Ouah ! Et à<br />
ce moment précis je m'étrangle. Je<br />
me dis alors : non, ça c'est mauvais<br />
signe. J'avale une gorgée d'eau et<br />
me précipite vers l'ordinateur car il<br />
me faut en avoir le cour net.<br />
J'ouvre une première fenêtre<br />
donnant sur Alter Presse et une<br />
deuxième ouvrant sur une dépêche<br />
datant du quinze juillet, une dépêche<br />
du jour. Et, ahuri, que ne vois-je ?<br />
Un grand titre : «L'information<br />
concernant la restitution de la dette<br />
de la France à Haïti est un canular,<br />
selon l'ambassade française à P-<br />
au-P». L'ambassadeur Didier Lebret<br />
affirme que « c'est un détournement<br />
de site officiel ». De son côté<br />
«Alter Presse s'excuse de n'avoir<br />
pas été assez vigilante par rapport<br />
à une telle machination».<br />
Comment Alter Presse sait-elle<br />
pour sûr que c'est une machination<br />
puisque aucune enquête n'a encore<br />
été menée. Et si c'est une machination,<br />
pourquoi l'ambassadeur<br />
Lebret dit-il seulement que le gouvernement<br />
français « se réserve la<br />
possibilité de poursuivre en justice<br />
les auteurs de ce qui constitue<br />
un délit ». Pourquoi seulement<br />
«la possibilité» ? Pourquoi ne pas<br />
dire carrément, rondement, hexagonalement,<br />
que le gouvernement<br />
français va mettre tout en œuvre<br />
pour démasquer les imposteurs et<br />
les poursuivre en justice ? Il y a anguille<br />
sous roche.<br />
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On sait que l’anguille<br />
d’Europe ou anguille commune<br />
est un poisson serpentiforme, dont<br />
le nom scientifique est d’ailleurs<br />
Anguilla anguilla, ce qui signifie<br />
« petit serpent ». On sait peutêtre<br />
moins bien que les occupants<br />
du Quai d'Orsay et de l'Elysée<br />
aussi bien que les intellectuels et<br />
politiciens qui fréquentent ces lieux<br />
de pouvoir peuvent être assimilés<br />
à des serpents dangereux: de Dominique<br />
de Villepin à Régis Debray<br />
en passant par la milliardaire<br />
Liliane Bettencourt, son gestionnaire<br />
de fortune Patrice de Maistre,<br />
le ministre du Travail, de la Solidarité<br />
et de la Fonction publique<br />
Eric Woerth et son épouse Florence<br />
Woerth, ces quatre derniers<br />
mêlés à une sale et sordide affaire<br />
de 150.000 euros que de Maistre<br />
aurait reçus clandestinement des<br />
mains de Claire Thibout, ancienne<br />
comptable de la milliardaire, pour<br />
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Eric Woerth et son épouse Florence<br />
Liliane Bettencourt, héitièe de<br />
L’Oréal: un groupe industriel<br />
français, leader mondial, spécialisé<br />
dans les cosmétiques et la beauté<br />
Eric Woerth, ministre de<br />
Nicolas Sarkozy<br />
Tous les quatre sont mêlés<br />
à une sale et sordide affaire<br />
de150.000 euros pour la campagne<br />
présidentielle de Nicolas Sarkozy<br />
la campagne présidentielle de Nicolas<br />
Sarkozy, selon Mediapart. Une<br />
malpropreté tout à fait anguillarde<br />
que sans doute Sarkozy va vouloir<br />
vite étouffer comme peut le faire un<br />
boa constricteur. Afè pa yo byen<br />
sal tou !<br />
Finalement la nouvelle de<br />
restitution de dette à Haïti n'était<br />
qu'un gros «albert», yon albè, yon<br />
titalbè, un tonton zen, un poisson<br />
d’avril réchauffé en juillet. Sans<br />
doute un poison du Quai d’Orsay,<br />
un couac en pleine Marseillaise,<br />
un autre coup bas de la France<br />
sarkozyste, une farce indigeste qui<br />
va nous rester sur l’estomac, une<br />
Hexagonale saloperie, une filalangue<br />
qui a fait venir beaucoup<br />
d’eau à la bouche, une lamayòt<br />
mal emmaillottée, une madigrature<br />
Elyséenne, un caprice de Carla<br />
Bruni, un coup cochon de Sarko,<br />
une cochonceté de Régis Debray,<br />
un montage franco-cochonno-GN-<br />
Biste, une venimeuse morsure raciste,<br />
un sinistre coup monté du<br />
«laboratoire», tout ce qu’on voudra<br />
sauf la bonne nouvelle de la restitution<br />
des <strong>21</strong> milliards que nous<br />
continuerons de réclamer au nom<br />
de la LIBERTÉ, de l’ÉGALITÉ.<br />
Qu'ils payent une dette encore<br />
en souffrance et qu'ils aillent<br />
péter dans les fleurs de leur hypocrite<br />
FRATERNITÉ !<br />
Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 5
Kwonik Kreyòl<br />
Tout moun mele daprè<br />
senatè Jean Hector<br />
Anacacis !<br />
Yon senatè Repiblik la, Jean Hector<br />
Anacacis, ki pwòch pouvwa<br />
konteste, dekriye Rene Preval ap<br />
dirije a, fè plizyè entèvansyon nan<br />
laprès nan jou pase yo, pou eseye<br />
devwale tout gwo konplo ki te<br />
marinen sou do viktim 12 janvye<br />
yo. Senatè Anacacis te pwofite okazyon<br />
sa yo pou l di viktim yo pa genyen<br />
anyen k ap fèt vre pou wete<br />
yo anba tant ak prela yo. Se viktim<br />
yo ki pou degaje yo, mobilize yo pou<br />
wete tèt yo nan lari a. Nan yon chanèl<br />
televizyon ki genyen nan kapital<br />
la, Anacacis ki t ap reponn yon<br />
jounalis te fè konnen: “Bon, konsta<br />
nou fè, nou te di sa e se sa k fè nou<br />
pa t vote lwa detadijans lan e nan<br />
menm lwa sa a tou, te genyen komisyon<br />
enterimè pou rekonstwi Ayiti<br />
(KIRH), nou te konnen se yon blòf.<br />
Paske m ap di w, Ameriken yo debake<br />
an Afganistan, yo kraze l, yo<br />
debake an Irak, yo kraze l, Irak te<br />
pi bèl pase Lafrans, yo fè konferans<br />
an Swis, a Genèv, 40 milya yo di y<br />
ap bay, yo pa bay senk kòb jiskaprezan.<br />
An Ayiti, yo di jounen jodi a, y<br />
ap bay kòb, entènasyonal la se toujou<br />
konsa, lè yo di y ap bay 5 milya,<br />
mwen menm m te di nan ki bank yo<br />
pral mete l, Ayiti pa menm genyen<br />
bank. Mwen menm, m te di se yon<br />
chans estrawòdinè nou genyen, se<br />
pou n pa t bay blan an pretèks, ki<br />
fè m te bay kowòm pou vote lwa<br />
deta dijans lan, paske nou konnen<br />
byen kòb la pa t ap bay. Pou yo pa<br />
t di se lwa nou pa t vote, ki fè kòb<br />
la pa bay. Nou pa t dakò pou genyen<br />
komisyon enterimè a, ou wè<br />
aprè 6 mwa, lajan an pa janm bay.<br />
Komisyon an deja fè 2 reyinyon e<br />
Bill Clinton nou wè li ontijan flou, li<br />
endesi, li pa konn sa pou l fè. Eske<br />
se misyon l ki pa klè ? Nou pa konnen<br />
kilès ki ba l misyon sa a ? Eske<br />
se prezidan Preval oubyen èske se li<br />
ki bay tèt li misyon sa a ? Eske se<br />
gouvènman an?<br />
Tout moun mele. Jiskaprezan<br />
yo te di y ap fè yon fon inik, fon<br />
an pa genyen kòb ladan l. Alòske<br />
se lajan pou yo mete, pou pèmèt yo<br />
BOUKAN<br />
101.9 FM • SCA<br />
Radyo Pa Nou<br />
Emisyon KAKOLA<br />
Konbit Ayisyen pou Kore Lit la ann Ayiti<br />
• Nouvèl •<br />
• Analiz •<br />
• Kòmantè •<br />
• Deba •<br />
Pou yon Ayiti Libere<br />
(917) 251-6057<br />
www.RadyoPaNou.com<br />
Mèkredi 9-10 pm<br />
Senatè Jean Hector Anacacis<br />
pale de rekonstriksyon. Mwen te di<br />
pèp ayisyen an, pa pran nan blòf, li<br />
la a anba tant yo pou lontan, si l pa<br />
degaje l pou l sòti ak pwòp fòs li. Al<br />
di moun yo y ap sòti demen maten,<br />
kilès ki ka wete yo demen maten?<br />
Peyi a pòv, pa genyen bidjè…”<br />
Daprè Anacacis ni lwa deta dijans<br />
lan ni komisyon enterimè a ki<br />
genyen nan tèt li ansyen prezidan<br />
Etazini an Bill Clinton ak Premye<br />
minis Preval la, Jean Max Bellerive,<br />
tout se blòf. Pa genyen okenn dirijan<br />
nan sa ki la yo ki ka wete viktim 12<br />
janvye yo anba tant ak prela. N ap<br />
raple genyen plis pase 1 milyon 500<br />
mil moun k ap toufe anba chalè nan<br />
tant yo. Sèl mobilizasyon ki ka wete<br />
yo nan sitiyasyon malouk sa a.<br />
Anacacis pwopoze eleksyon<br />
kòm solisyon, e la a ankò eleksyon<br />
yo deja konteste alavans, ni kandida<br />
yo ni elektè yo, yo di wo e fò<br />
yo pa pral nan eleksyon ak prezidan<br />
Preval nan tèt peyi a ak KEP sousou<br />
li a. Pèp ayisyen an pa fè ni prezidan<br />
Preval ni KEP Gaillot Dorsainvil ap<br />
dirije a konfyans pou fè eleksyon<br />
yo. Anplis de sa, Preval mete pi gwo<br />
pati politik la, Fanmi Lavalas deyò<br />
nan eleksyon yo. Donk sèl solisyon<br />
ki parèt pi kòrèk jounen jodi<br />
a, se pou Preval ak tout akolit li yo,<br />
machann peyi yo rache manyòk<br />
yo nan tèt peyi a, pou yon lòt ekip<br />
monte nan tèt peyi a, pou vin wete<br />
viktim yo yo anba tant ak prela epi<br />
fè bonjan eleksyon pou tout pati ka<br />
patisipe, pou pèp la chwazi moun ki<br />
pou dirije l.<br />
Yves Pierre-Louis<br />
Manifestasyon Lavalas nan<br />
kapital la<br />
Anpil moun te manifeste pou montre yo toujou rete atache ak lidè<br />
karismatik yo a ki se Jean Bertrand Aristide, foto sa a montre Maryse<br />
Narcisse k ap fè yon deklarasyon<br />
edi 15 jiyè <strong>2010</strong> la, nan lokazyon<br />
J57tyèm anivèsè ansyen prezidan<br />
Jean Bertrand Aristide, manm, patizan<br />
ak senpatizan òganizasyon politik<br />
Fanmi Lavalas, ki genyen reprezantan<br />
nasyonal li Jean Bertrand Aristide<br />
k ap viv nan peyi Afrikdisid depi plis<br />
pase 6 lane, te manifeste nan plizyè ri<br />
nan kapital la pou egzije retou Asistid,<br />
depa Rene Preval nan tèt peyi a<br />
epi patisipasyon yo nan pwochen<br />
eleksyon yo. Anviwon 20 mil moun<br />
te manifeste pou montre yo toujou<br />
rete atache ak lidè karismatik yo a ki<br />
se Jean Bertrand Aristide, gwo peyi<br />
enperyalis yo te kidnape epi voye l<br />
nan kanpe lwen.<br />
Manifestasyon an te demare vè<br />
10zè nan maten, devan kay ansyen<br />
prezidan an nan Taba, ak anpil militans,<br />
pankat, foto Aristide, bandwòl<br />
ki te make « Bòn fèt prezidan Titid »<br />
Yo te lonje boulva 15 oktòb, pase devan<br />
Fondasyon Aristide, vin sòti sou<br />
wout nasyonal #1 an. Sou tout wout<br />
nasyonal la, plizyè lòt gwoup te vin<br />
rejwenn manifestasyon an ki te mache<br />
anviwon 10 kilomèt pou t al bout<br />
devan palè nasyonal. Manifestan yo<br />
te antre Site Solèy, ki se fwaye rezistans<br />
ansyen prezidan Aristide, pou<br />
yo te remonte sou wout nasyonal<br />
#1 an, pase kafou avyasyon, monte<br />
wout Delma, vire Delma 2, pase Bèlè<br />
epi desann devan palè nasyonal. Sou<br />
tout wout la manifestan yo t ap reklame<br />
depa Preval sou pouvwa a : « Fòk<br />
Preval ale, Preval engra, Preval fout<br />
Fanmi Lavalas deyò nan eleksyon<br />
yo, Preval kraze Fanmi Lavalas. Aba<br />
Preval ! Viv Aristide ! » Se kèk nan<br />
gwo pawòl piman bouk yo te lage<br />
nan dengonn Preval. Manifestan yo t<br />
ap chante : « Si Aristide te la, se pa<br />
konsa n t ap ye, li t ap pase wè nou<br />
anba tant yo, li t ap pale ak nou, li t<br />
ap ban nou manje, li t ap voye pitit<br />
nou lekòl, li t ap fè kay ban nou rete.<br />
Preval se engra, se peyi a l ap vann,<br />
li fè Clinton kado, nou pa vle Preval,<br />
fòk Preval rache manyòk li, Fòk Aristide<br />
retounen nan peyi a. »<br />
Devan palè nasyonal, 2 manm<br />
Komite egzekitif la, Lionel Etienne<br />
ak Maryse Narcisse te pran lapawòl<br />
pou di kèk mo ak manifestan yo, yo<br />
te remèsye yo pou kouraj yo, detèminasyon<br />
yo ak rezistans yo pou mennen<br />
batay la jiska laviktwa final, ki se<br />
retou Aristide ak depa Rene Preval.<br />
Lionel Etienne te deklare : « Prezidan<br />
Aristide, jodi a se dat anivèsè<br />
l, yon anivèsè ki make lòt bagay, se<br />
yon anivèsè pou chanje, pou konstwi,<br />
pou rebati peyi a. E nou mande<br />
fòk li la, paske prezidan Aristide se<br />
siman rekonstriksyon peyi a, pèp la<br />
ap tann jounen jodi a, se dènye fwa<br />
pou n pran lari a, pou n mande retou<br />
Titid. Se yon retou ki konstitisyonèl.<br />
Pèp la bay Preval yon mesaj, yon mesaj<br />
konstitisyonèl pou l kite pouvwa<br />
a prese prese, bay pèp ki te mete l<br />
sou pouvwa, pou l gen libète l pou l<br />
chwazi lòt dirijan ki genyen diyite, ki<br />
kapab, ki fò pou kondwi peyi a nan<br />
bon kondisyon e pou mennen pèp la<br />
nan viktwa final. »<br />
Maryse Narcisse bò kote pa l te<br />
deklare : « Nou konnen sa Titid fè pou<br />
nou, chay li pote, doulè li pran pou<br />
nou, se poutèt sa ki fè pèp ayisyen an<br />
ap mennen batay sa a jodi a. E nou<br />
konnen ki moun ki te ale avèk li, ki fè<br />
pèp ayisyen an ap mennen batay sa<br />
a jodi a. Wi nan batay pou retou lidè<br />
òganizasyon an ki se prezidan Jean<br />
Bertrand Aristide, se poutèt sa majorite<br />
a ap mande retou prezidan Titid.<br />
Se yon obligasyon pou pouvwa a respekte<br />
konstitisyon an, wi n ap batay<br />
pou kondisyon lavi pèp la chanje.<br />
prezidan Titid. Se yon obligasyon pou<br />
pouvwa a respekte konstitisyon an,<br />
wi n ap batay pou kondisyon lavi pèp<br />
la chanje. » Rene Civil pa t mete dlo<br />
nan bouch li pou kritike Rene Preval e<br />
Kilè viktim 12 janvye yo ap sòti<br />
anba tant ak prela yo?<br />
Depi aprè gwo tranblemanntè 12<br />
janvye <strong>2010</strong> la, plis pase 1 milyon<br />
500 mil viktim lage nan lari a,<br />
sou plas piblik yo ak sou teren vid yo<br />
nan kapital la, san manje, san dlo,<br />
san travay, san swen sante, timoun<br />
Emisyon pa nou pou nou defann dwa nou:<br />
FOWOM OUVRIYE<br />
info@fowomouvriye.org<br />
646-829-9519<br />
Chak Samdi, 2zè pou 3zè nan<br />
Radyo Pa Nou<br />
Kapte Fowòm Ouvriye nan entènèt:<br />
www.radyopanou.com<br />
Rele nan liy ouvè:<br />
718-469-8511<br />
718-462-0992<br />
yo pa ka al lekòl, nan yon kondisyon<br />
kote bèt pa ta dwe viv. Viktim sa yo<br />
gaye nan plis pase 2 mil kan, pami yo<br />
genyen 460 ki an movèzeta, kouwè<br />
kan ki nan kafou Fleryo, nan komin<br />
Taba, ki chita nan Nò kapital la, ki se<br />
youn nan antre prensipal Pòtoprens.<br />
Depi 12 janvye a, tout latriye<br />
ONG yo ki te debake nan peyi a, san<br />
okenn kontwòl, pa janm sispann ap<br />
fè lajan, plen pòch yo sou do viktim<br />
yo. Kominote entènasyonal la ak Fòs<br />
okipasyon Loni an, Minista, pa janm<br />
sispann pase viktim yo nan betiz epi<br />
fè gouvènman Preval/Bellerive la bay<br />
tout sa yo mande l, likide peyi a ba<br />
yo, fè kado souvrènte peyi a.<br />
Pouvwa anplas la ki genyen<br />
nan tèt li Rene Preval pa bay viktim<br />
yo priyorite jounen jodi a, li kontante l<br />
ak yon kesyon eleksyon pou l ka pase<br />
mayèt la bay yon lòt moun li chwazi<br />
pandan li mete deyò nan eleksyon<br />
yo pi gwo pati politik la ki se Fanmi<br />
mande l pou l kite pouvwa a san pèdi<br />
tan : « Mwen vin lanse yon apèl avèk<br />
tout zanmi kanmarad ki anba tant<br />
yo; prezidan Preval ap sèvi ak diskou<br />
imanitè, pou l fè w bliye mizè, bliye<br />
doulè w, li pap janm ba w kay pou<br />
rete. Eske prezidan Preval ka dirije<br />
peyi a ankò, (non, non, non) ? Eske<br />
Fanmi Lavalas pa gen pwojè pou envesti<br />
nan moun, (wi, wi, wi). Fwa sa<br />
a Fanmi Lavalas pral nan eleksyon<br />
pou l rekonstwi peyi a avèk tout lòt<br />
pati politik yo (we, we, we). Nou sèmante<br />
7 fwa 77 fwa 28 novanm pap<br />
gen eleksyon san Fanmi Lavalas. Jodi<br />
a Fanmi Lavalas leve kanpe, li di pèp<br />
ayisyen an mobilize :<br />
1- pou Titid retounen.<br />
2- pou Preval ale.<br />
3- Konsèy elektoral la ale<br />
4- Pou tout moun viv ansanm<br />
nan peyi a kouwè tout ayisyen ».<br />
Manifestasyon patizan Aristide<br />
yo nan peyi Dayiti montre yon lòt fwa<br />
ankò, malgre tout sa gwo peyi enperyalis<br />
yo fè ak restavèk li yo, kouwè<br />
Rene Preval pou yo detwi Fanmi Lavalas,<br />
mas pèp la nan katye popilè yo<br />
toujou rete soude ak lidè karismatik yo<br />
e ak òganizasyon politik la. Fanmi Lavalas<br />
se sèl pati politik, menm lè li pa<br />
sou pouvwa a depi plis pase 6 lane, ki<br />
ka òganize yon manifestasyon parèy<br />
pou reklame depa Rene Preval nan tèt<br />
peyi a ak entegrasyon pati a nan kous<br />
elektoral la. Manifestasyon an te fini<br />
san ensidan, men anpil kawoutchou<br />
te boule nan arebò palè a.<br />
Yves Pierre Louis<br />
Viktim sa yo gaye nan plis pase 2<br />
mil kan, pami yo genyen 460 ki an<br />
movèzeta, kouwè kan ki nan kafou<br />
Fleryo, nan komin Taba<br />
Lavalas. Mas pèp la bò kote pa l pa<br />
janm sispann manifeste nan peyi a<br />
pou egzije demisyon Rene Preval nan<br />
tèt peyi a. Pèp ayisyen an fè konnen<br />
klèman, li pa pral nan eleksyon ak<br />
Preval ni KEP ki la a, paske ni Preval<br />
ni KEP sa a pa genyen konfyans popilasyon<br />
an.<br />
Yves Pierre Louis<br />
6<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>
Perspectives<br />
Ce sont aussi des mercenaires…<br />
Par Catherine Charlemagne<br />
Le camp Immaculée<br />
à Cité Soleil<br />
Le Conseil Electoral Provisoire<br />
(CEP) a pris de l'avance en lançant<br />
son dialogue le jeudi 15 juillet<br />
<strong>2010</strong> au Karibe Convention Center<br />
de Pétion-Ville avec les formations<br />
politiques qui veulent bien dialoguer<br />
avec lui, qu'importe le rang social<br />
de l'interlocuteur dans la hiérarchie<br />
des partis. Les responsables du CEP<br />
entendent bien exécuter les directives<br />
du chef de l'Etat. La publication<br />
officielle du calendrier électoral,<br />
le jour même de la rencontre en est<br />
la preuve. Le président de la République,<br />
en effet, l'avait dit. Finies les<br />
tergiversations. Les élections législatives<br />
et présidentielles, comme le<br />
lui demandait la Communauté internationale,<br />
doivent avoir lieu avant<br />
la fin de cette année.<br />
Les manœuvres dilatoires<br />
et autres « pièges à con » de<br />
l'opposition, comme l'aurait dit un<br />
feu Premier ministre français, pour<br />
retarder le processus électoral, semblent<br />
s'essouffler, puisque, jusqu'à<br />
présent, rien ne parait contrarier la<br />
machine électorale. Machine infernale,<br />
destinée à fabriquer des élus<br />
pour le compte de l'Exécutif selon<br />
certains. Machine, au vu des acteurs<br />
en présence, ressemblant plus<br />
à une sorte de Moulinex, capable de<br />
mouliner les plus grosses légumes<br />
connues sur le plan national aux<br />
plus petites plantules, dont les noms<br />
ne sont connus que des botanistes<br />
de la politique, selon d'autres.<br />
La vérité dans tout cela est<br />
que cette institution vieille de plus<br />
de vingt ans demeurera un « vrai<br />
merdier », tant qu'elle reste dans sa<br />
conception actuelle, quelque soit le<br />
pouvoir en place et quelque soient<br />
ceux se réclamant de l'opposition<br />
dans ce pays. Mais ceci n'explique<br />
pas tout. Les malheurs de cet organisme<br />
étatique ne viennent pas<br />
seulement de la manière dont il a été<br />
mis en place par les gouvernements<br />
ou régimes en place. L'opposition<br />
haïtienne aussi a contribué à ce qu'il<br />
soit dans cet état de suspicion et<br />
qu'il soit soupçonné en permanence.<br />
Sauf qu'en tout, il y a une logique.<br />
Dans ce cas de figure, la logique<br />
voudrait que ce soit l'Exécutif qui bénéficie<br />
du dysfonctionnement de cet<br />
éternel Conseil Electoral Provisoire<br />
Messe Symbolique<br />
en mémoire<br />
d’Ulrick Anovil<br />
Ulrick Anovil<br />
A tous ceux qui ont connu, vécu,<br />
apprécié et aimé M. Ulrick Anovil parti<br />
le jour de la catastrophe du 12 janvier<br />
<strong>2010</strong>, venez célébrer avec lui sa<br />
rentrée dans la vie éternelle, le Samedi<br />
31 <strong>Juillet</strong> <strong>2010</strong> à 10hrs am en l'église<br />
Mission Catholique Notre-Dame D'<strong>Haiti</strong><br />
Eglise St Edouard Angle Beaubien et St<br />
Denis à Montréal, Canada.<br />
Information appeler Lina au<br />
514-690-7367<br />
Les membres du CEP d’hier et ceux d’aujourd’hui fonctionnent à<br />
l’image des élus politiques. Comme eux, ils sont aussi des mercenaires.<br />
Ils n’ont pas de lien, encore moins des obligations, vis-à-vis de leurs<br />
organisations ou de leurs partis<br />
(CEP), d'autant plus que cette situation<br />
l'arrange. Puisque, même si le<br />
gouvernement n'a pas de représentant<br />
au sein de l'institution, il bénéficie<br />
automatiquement de l'obéissance<br />
dont toute institution doit à un pouvoir<br />
central établi. Les cadres des<br />
partis politiques et autres Société<br />
civile, nommés pour représenter<br />
leurs organisations respectives au<br />
CEP n'y sont pour rien. Car, ils ne<br />
sont pas nommés pour travailler<br />
en faveur de leurs partis mais pour<br />
former une institution, certes autonome,<br />
mais qui demeure provisoire<br />
pour le moment.<br />
Or, quand on dit provisoire, on<br />
entend logiquement vulnérabilité,<br />
voire dépendance d'une autorité suprême.<br />
Dans le cas du Conseil Electoral<br />
Provisoire, c'est une dépendance<br />
quasi directe au pouvoir Exécutif et<br />
en Haïti, cela signifie dépendance<br />
directe au chef de l'Etat. Personne<br />
ne s'est encore posée la question,<br />
pourquoi depuis plus de vingt ans,<br />
tous les membres du CEP, une fois<br />
désignés par leurs organisations respectives,<br />
comme un automatisme,<br />
deviennent des éléments ou des pions<br />
de la présidence. N'ayez crainte,<br />
il en sera toujours ainsi jusqu'à la<br />
formation d'un Conseil Electoral Permanent.<br />
Rien ni personne ne pourra<br />
bouleverser cet ordre rentrant dans<br />
la logique du système de gestion<br />
politique, administrative et institutionnelle<br />
haïtienne.<br />
Il faut le savoir, les membres<br />
du CEP d'hier et ceux d'aujourd'hui<br />
fonctionnent à l'image des élus politiques.<br />
Comme eux, ils sont aussi<br />
des mercenaires. Ils n'ont pas de<br />
lien, encore moins des obligations,<br />
vis-à-vis de leurs organisations ou<br />
de leurs partis. Fort souvent les<br />
membres du CEP découvrent les partis<br />
pour lesquels ils ont été désignés<br />
soit au moment de prêter serment,<br />
soit, au pire, à la radio. Ils ne se connaissent<br />
point. D'ailleurs, personne<br />
ne sait selon quel critère les formations<br />
politiques ou Plateforme de<br />
partis désignent leurs représentants<br />
au sein du CEP. Sur quels contrats,<br />
accords, voire règlements ces gens<br />
ont été désignés ?<br />
Quant aux partis politiques,<br />
c'est maintes fois prouvé, 90% de<br />
candidats de ces partis à un scrutin<br />
national ou local ne sont pas<br />
membres de ces partis. Le résultat,<br />
on le sait. Une fois les élections<br />
terminées, chacun fait son chemin.<br />
Ou du moins, le parti se retrouve<br />
sans aucun élu. Tandis qu'on voit<br />
à la Chambre ou au Sénat ces élus<br />
pavoiser avec les plus offrants. Très<br />
souvent ils se comportent comme<br />
s'ils appartiennent à la majorité<br />
présidentielle ou bien se rallient définitivement<br />
à elle. Que font dans<br />
ce cas les partis ? Ou que peuvent<br />
faire ces partis ? Rien, absolument<br />
rien. Les chef de ces partis d'ailleurs,<br />
qui ne sont jamais élus nulle part se<br />
retrouvent enfermés dans un complexe<br />
d'infériorité devant ces élus,<br />
qui eux, se comportent en de véritables<br />
patrons.<br />
Ils rencontrent quant ils veulent<br />
le Président de la République, le<br />
Premier ministre.<br />
Décident comme ils veulent<br />
dans quel camp ils votent même<br />
si leur parti est farouchement opposé<br />
à la loi ou au sujet en question.<br />
Bref, les parlementaires ne<br />
font pas moins que les membres du<br />
Conseil Electoral Provisoire désignés<br />
par les partis politiques et la Société<br />
civile. Toute la différence vient du<br />
fait que le CEP est en rapport direct<br />
avec l'Exécutif pour toutes décisions<br />
relatives à l'organisation d'une<br />
élection. Du coup, il est plus facile<br />
pour l'opposition au demeurant les<br />
responsables des partis politiques<br />
d'accuser la présidence d'acheter les<br />
membres du CEP.<br />
Mais en réalité parlementaires<br />
et membres du CEP ont exactement le<br />
même rôle, les premiers n'obéissant<br />
point à leurs partis, les seconds<br />
ayant pour obligation d'exécuter les<br />
directives du Palais National, sinon<br />
ils n'ont qu'à remettre leur démission<br />
au chef de l'Etat. Or, qui en Haïti<br />
a déjà vu quelqu'un démissionner<br />
de sa fonction ? Surtout, si c'est un<br />
poste très envié, grassement payé<br />
et comportant certains avantages.<br />
Nous n'essayons pas de dédouaner<br />
le CEP de ses responsabilités, mais<br />
comme à notre habitude, nous tentons<br />
de comprendre. Depuis toujours,<br />
le Conseil Electoral Provisoire<br />
est une émanation des partis politiques<br />
et de diverses organisations<br />
dites sociopolitiques ou socioprofessionnelles.<br />
La question qu'il faut bien se<br />
poser est, pourquoi faut-il que ce<br />
soit toujours les partis politiques à<br />
chaque période électorale qui demandent<br />
le renvoi du CEP en place? Or, il<br />
n'y pas que les formations politiques<br />
qui composent le CEP. Il y a divers<br />
secteurs qui sont aussi représentés<br />
au sein de cet organisme. Pourquoi<br />
ces organisations sociopolitiques et<br />
socioprofessionnelles ne réclament<br />
pas aussi le départ du CEP ? Si elles<br />
estiment que le CEP devient si servile<br />
au service du pouvoir Exécutif,<br />
l'on ne comprend pas, pourquoi ces<br />
mêmes organisations à l'instar des<br />
partis politiques ne réclament pas la<br />
formation d'un nouveau CEP ?<br />
Suite à la page (14)<br />
Par Isabeau Doucet<br />
Six mois et 1,7 millions de sinistrés<br />
plus tard, les camps d'Haïti sont<br />
toujours aussi désastreux. Le lundi<br />
12 juillet, pendant que le gouvernement<br />
honorait cérémonieusement<br />
des personnalités importantes dans<br />
l'effort d'après-sinistre, le Camp Immaculée,<br />
un regroupement de tentes,<br />
de cabines à dormir constituée de<br />
draps pourris et de matelas faits de<br />
vieilles boîtes de cartons précaires,<br />
érigé avec des bâches dans le parc<br />
communautaire à l'entrée de Cité Soleil,<br />
disparaissait. Les habitants ont<br />
finalement capitulé après un mois<br />
de harcèlement, les contraignant à<br />
déguerpir pour se réinstaller dans<br />
un autre camp tout aussi précaire.<br />
Les résidents sinistrés disent avoir<br />
épuisé toutes les voies officielles<br />
pour obtenir de la sécurité, mais les<br />
autorités n'ont pris aucune mesure<br />
pour empêcher le harcèlement.<br />
Le discours de l'ancien président,<br />
envoyé spécial en Haïti de<br />
l'ONU, Clinton à la cérémonie, jurait<br />
remarquablement avec la réalité de<br />
nombreux sinistrés en exode d'un<br />
camp précaire qui disparaît, à un<br />
autre. Clinton réagit d'abord à la critique<br />
que les dons sont mal gérés,<br />
en affirmant que « ni le Président ni<br />
le Premier ministre n'ont une seule<br />
fois refusé les demandes d'une plus<br />
grande transparence sur les fonds<br />
publics et privés engloutis et que<br />
des audits de performance sont effectués<br />
pour s'assurer que le travail<br />
a été accompli. » Mais il contredit<br />
cette déclaration plus tard, en disant<br />
qu'il ne trouve pas le travail des<br />
ONG en ligne.<br />
Selon un rapport publié ce jour<br />
même par le Disaster Accountability<br />
Project, un organisme de vérification<br />
d'enquête créé après l'ouragan<br />
Katrina, il ya un « manque flagrant<br />
de transparence ». Ce groupe a mené<br />
une enquête de 5 mois pour déterminer<br />
si les organisations non lucratives<br />
et les ONG, ayant sollicité des<br />
dons pour secourir les sinistrés Haïtiens<br />
avaient produit des rapports<br />
d'activités complets et accessibles au<br />
public. On a constaté que de ces 197<br />
organisations, seules six ont fourni<br />
des rapports sur la situation actuelle<br />
détaillant leurs activités. « La grande<br />
majorité, soit 128 d'entr'elles, n'ont<br />
publié aucun rapport de situation de<br />
fait sur l'Internet, comptant plutôt<br />
sur des descriptions anecdotiques<br />
des activités ou des appels émotionnels.<br />
»<br />
Les résidants du camp Immaculée<br />
disent qu'ils n'ont pas encore<br />
reçu d'aide. De nombreuses ONG,<br />
autres que Médecins Sans Frontières,<br />
refusent d'entrer dans Cité<br />
Soleil. Un architecte qui travaille sur<br />
la reconstruction et la crise du logement<br />
pour la Fondation Clinton et le<br />
gouvernement haïtien affirme même<br />
que son assurance lui interdit l'accès<br />
à Cité Soleil.<br />
De nombreux petits camps<br />
disparaissent, comme ça, à cause<br />
de problèmes de droit foncier. Entre<br />
le droit haïtien sur la propriété et<br />
l'héritage, les droits de l'homme internationaux<br />
et la Loi du 15 avril sur<br />
l'État d'Urgence, la confusion règne<br />
parmi les ONG, à laquelle s'ajoute<br />
un pitoyable manque de volonté<br />
politique de l'état pour garantir les<br />
droits essentiels des sinistrés. Ce qui<br />
Des enfants du camp Immaculée<br />
devrait constituer de simples subtilités<br />
juridiques devient systématiquement<br />
des obstacles insurmontables,<br />
et les sinistrés doivent fuir ou négocier<br />
avec les propriétaires fonciers.<br />
Le Camp Immaculée a hébergé<br />
plus de 200 personnes depuis<br />
le séisme, mais après un mois<br />
d'intimidation et de violence aux<br />
mains d'un groupe masqué, composé<br />
d'une douzaine d'agresseurs,<br />
leur nombre était réduit à environ<br />
20 âmes, dont plus de la moitié sont<br />
des enfants. Le groupe masqué saccageait<br />
le campement la nuit, jetait<br />
des pierres et menaçait les familles<br />
avec des machettes, des bouteilles<br />
en verre et des pistolets pour les<br />
forcer à partir. Quatre femmes ont<br />
déclaré avoir été agressées. Beaucoup<br />
avaient déménagé pour dormir<br />
à la belle étoile, sans abri, sur le<br />
béton dans des culs-de-sac à proximité.<br />
Dès le départ, l'Organisation<br />
internationale pour les migrations<br />
(OIM), une agence intergouvernementale<br />
affiliée à l'ONU qui travaille<br />
sur la gestion des personnes déplacées,<br />
a mal identifié le problème,<br />
jetant le blâme sur les victimes,<br />
répétant qu'elle ne peut contribuer<br />
directement à leur sécurité et qu'elle<br />
ne travaille pas le week-end. Le<br />
mardi 13, l'OIM publiait un rapport<br />
selon lequel le camp s'était déplacé,<br />
insinuant qu'elle avait contribué<br />
elle-même au déménagement. L'un<br />
des sinistrés a déclaré à plusieurs<br />
reprises : « Les gens de l'OIM sont<br />
complètement menteurs, je ne leur<br />
fais pas confiance. »<br />
Les membres de l'International<br />
Action Ties (IAT), une organisation<br />
indépendante des droits humains,<br />
axée sur les évictions forcées du<br />
camp, surveillent étroitement le<br />
camp depuis la fin de juin. Pendant<br />
plusieurs semaines, alors que les<br />
sinistrés se faisaient attaquer, l'IAT a<br />
lancé plusieurs appels aux multiples<br />
numéros d'urgence (113 et 114) et<br />
autres contacts de la MINUSTAH,<br />
ainsi qu'à la PNH (Police nationale<br />
d'Haïti) - des appels ne requérant<br />
pas de frais. Les appels de l'IAT se<br />
sont perdus dans le labyrinthe de<br />
la bureaucratie, des responsabilités<br />
différées et des inepties. Les membres<br />
du camp ont déclaré s'être faits<br />
confisquer leurs téléphones par<br />
les assaillants, lorsqu'ils tentaient<br />
d'appeler ces lignes.<br />
L'IAT s'est rendue à la base<br />
de la MINUSTAH avec un comité de<br />
la communauté. La police de l'ONU<br />
a déclaré qu'elle ne patrouillait pas<br />
après 22 h. La PNH prétend ne pas<br />
avoir de main d'œuvre suffisante<br />
pour stationner un officier près<br />
Suite à la page (14)<br />
Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 7
Perspectives<br />
Reconstruction nationale versus<br />
reconstruction impériale<br />
Par Joël Léon<br />
Haïti, le pays qui a mis en transe<br />
la déclaration universelle des<br />
droits de l’homme par la mise en<br />
déroute du système colonialiste, esclavagiste<br />
et raciste. Après 200 ans<br />
d’histoire, les élites, plongées dans<br />
la confusion ressuscitent les anciens<br />
maîtres jadis éliminés.<br />
Les dessaliniens sont mis à<br />
l’écart, Jean-Jacques Dessalines<br />
n’est plus cette référence de défiance<br />
qui faisait respecter l’haïtien.<br />
Se réclamer du sang sociobiologique<br />
du fondateur de la nation, laisse<br />
l’impression qu’on est en retard par<br />
rapport à l’ambiance internationale<br />
dans laquelle croupissent les<br />
élites haïtiennes portées à singer un<br />
modèle incompréhensible et fallacieux.<br />
Pendant ce temps, les Américains<br />
vénèrent leur Abraham Lincoln…sans<br />
oublier l’Europe qui n’a<br />
jamais cessé d’invoquer ses ancêtres<br />
barbares, y compris Napoléon.<br />
200 ans après, les blancs reviennent<br />
en force, cette fois pour ne<br />
plus sortir. Ils justifient leur présence<br />
à partir de nos turpitudes politiques,<br />
de nos désordres administratifs…En<br />
fait, une réalité indiscutable, mais la<br />
contribution des « pays amis » dans<br />
cette descente aux enfers est plus<br />
que révélatrice. Il suffit de jeter un<br />
coup d’œil sur les relations entre la<br />
république souveraine d’Haïti et les<br />
puissances occidentales pour comprendre<br />
le paradoxal dualisme entre<br />
les vociférations médiatiques et<br />
les politiques déstabilisatrices silencieuses<br />
des « grands hypocrites ».<br />
L’ancien président cubain,<br />
Fidel Castro a commenté ainsi les<br />
causes du sous-développement haïtien<br />
: « Haïti est le pur produit du<br />
colonialisme et de l’impérialisme,<br />
de plus d’un siècle d’utilisation<br />
de ses ressources humaines aux<br />
travaux les plus durs, des interventions<br />
militaires et de la ponction<br />
de ses richesses.». Bill Clinton,<br />
soit par ruse politique ou acte<br />
de foi, est allé dans le même sens,<br />
en admettant le rôle négatif de son<br />
administration dans la destruction<br />
de la capacité productrice du pays.<br />
L’essentiel de ce papier n’est pas<br />
Paul J. Jourdan<br />
Attorney at Law<br />
1 Hillel Place, Suite 3C<br />
Brooklyn, NY 11<strong>21</strong>0<br />
Phone:<br />
(718) 859-5725<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
Le 12 juillet dernier, le président américain, Barack Obama, a reçu à la<br />
maison blanche, en grandes pompes, son homologue Dominicain,<br />
Leonel Fernandez<br />
de pointer du doigt les états qui ont<br />
participé à faire d’Haïti ce qu’elle est<br />
aujourd’hui mais, plutôt d’interpeller<br />
la conscience des patriotes haïtiens,<br />
en soulevant le spectre de complot<br />
permanent comme toile de fonds. La<br />
dernière en date, la rencontre entre<br />
Barack Obama et Leonel Fernandez.<br />
Le 12 juillet dernier, le président<br />
américain, Barack Obama,<br />
a reçu à la maison blanche, en<br />
grandes pompes, son homologue<br />
Dominicain, Leonel Fernandez. Visite<br />
bien préparée tant sur le territoire<br />
dominicain qu’américain. Il suffit de<br />
jeter un coup d’œil sur le web site<br />
du département d’Etat pour se faire<br />
une idée. Si on compare la dernière<br />
visite du président haïtien, René<br />
Préval, facilement on pourra établir<br />
la différence entre, un président<br />
mal-aimé et un autre bien-aimé.<br />
Obama a renforcé le rôle dominicain<br />
par ses chaudes félicitations et<br />
honneurs adressés à l’endroit de<br />
Fernandez qui s’impose comme un<br />
leader régional dépassant le cadre<br />
restreint de la république Dominicaine.<br />
René Préval a accepté sans<br />
broncher le rôle de valet. Pendant<br />
que tout était là pour qu’il s’impose<br />
comme défenseur historique de la<br />
cause de son peuple après le séisme<br />
assassin du 12 janvier, il a laissé<br />
passer la commande à l’oppresseur<br />
dominicain. Le ministre des haïtiens<br />
vivant à l’étranger, Edwin Paraison,<br />
a enfoncé le dernier clou du rabattage<br />
d’Haïti à la République dominicaine<br />
lorsqu’il a annoncé, sur le<br />
territoire dominicain même, que ce<br />
pays vient de décrocher une place<br />
comme membre de la « commission<br />
intérimaire pour la reconstruction<br />
d’Haïti » (CIRH). D’après les clauses<br />
de l’accord conduisant à la formation<br />
de cet organisme, pour être<br />
Jean-Jacques Dessalines, le<br />
fondateur de la nation haitienne,<br />
n’est plus cette référence de<br />
défiance qui faisait respecter<br />
l’haïtien.<br />
Un crime contre l’humanité est-il<br />
en cours en Haïti ?<br />
Le 12 juillet <strong>2010</strong>, six mois après<br />
leur couverture complète de<br />
l’écroulement d'Haïti à genoux face<br />
à un tremblement de terre meurtrier,<br />
l'équipe AC360 de CNN a visité ce<br />
pays à nouveau, espérant peut-être<br />
partager avec le monde les bonnes<br />
nouvelles d'une nation, progressant<br />
vers un état normal, sinon de stabilité,<br />
et avide de se lancer sur un nouveau<br />
chemin de liberté, de prospérité<br />
nationale et de paix sociale.<br />
Certainement, personne au<br />
monde ne s'attendait à faire face à<br />
des images bouleversantes de faim<br />
et d’enfants Haïtiens au bord de la<br />
mort, d’hôpitaux fermés par manque<br />
de ressources, de millions de personnes<br />
vivant encore dans des villages<br />
de tentes précaires et sales,<br />
privées d’installations sanitaires et<br />
de protection policière, ce en plein<br />
milieu de signes révélateurs d'un<br />
gouvernement national corrompu,<br />
et d’un président de la république<br />
manifestement incompétent et mesquin<br />
et qui se perçoit plus comme un<br />
agent de douane que comme leader<br />
d'une nation souveraine traumatisée<br />
par une calamité aux proportions<br />
bibliques.<br />
Alors que des images d'enfants<br />
amputés courant après un ballon et<br />
jouant encore au football est une<br />
preuve de la résistance d'un peuple<br />
résolu à faire face à l'adversité avec<br />
un rare stoïcisme, le destin d'un enfant<br />
couché seul sur un lit d'hôpital,<br />
attendant virtuellement une mort<br />
certaine en raison d'un manque<br />
d'antibiotiques, est préoccupant, et<br />
a conduit au constat à savoir que,<br />
à bien des égards, la vie en Haïti<br />
est devenue bien pire par rapport à<br />
l’époque quand six mois auparavant<br />
cette épreuve avait commencé. En<br />
fait, de nombreux hôpitaux n'étant<br />
plus en mesure de servir une population<br />
démunie ont tout simplement<br />
fermé leurs portes.<br />
Pas de nourriture, pas<br />
d'analgésiques, pas d’eau, pas de<br />
médicaments, et la liste continue de<br />
biens et services essentiels qui manquent<br />
cruellement aux gens qui les<br />
réclament non pas parce que il n'y<br />
en a pas, mais parce que toutes les<br />
choses offertes à titre de dons par<br />
la communauté internationale sont<br />
stockées en d’énormes amoncellements<br />
et ne sont pas distribuées à<br />
ceux qui ont besoin d’aide, ce par<br />
ordre d'un gouvernement national<br />
qui cherche toutes les occasions de<br />
faire de l'argent qui sera tôt expédié<br />
à un compte bancaire à l’étranger,<br />
destiné à payer l’acquisition de palais<br />
en terre étrangère.<br />
Une taxe de douane de 20%<br />
perçue sur les matériels de secours,<br />
a -t -on révélé, a forcé nombre de<br />
gens à abandonner leurs dons à la<br />
population d'Haïti et à les laisser aux<br />
«mains longues» d'un gouvernement,<br />
n’éprouvant aucune honte à<br />
montrer ses pratiques mafieuses de<br />
voler, des aveugles par exemple, à<br />
travers des frais d'entreposage appliqués<br />
à toutes sortes d'équipements<br />
et matériels essentiels que des<br />
organisations sont encouragées à<br />
"abandonner" dans les ports d’entrée<br />
du pays. Quand il s'agit de vol et<br />
de corruption de toutes sortes, ce<br />
gouvernement absentéiste est diantrement<br />
intelligent, imaginatif et débrouillard.<br />
Ne manifestent-ils pas leur<br />
présence que seulement lorsque l’on<br />
discute d’argent? Informer la population?<br />
Assurément ils ne sentent<br />
pas le besoin de le faire d’autant<br />
qu’ils volent les élections. Alors<br />
que l'ancien président américain Bill<br />
Clinton dénonçait ces pratiques, il<br />
a en même temps tenté d'expliquer<br />
membre de la CIRH il y a des conditions<br />
à remplir, par exemple : il faut<br />
verser une somme non inférieure à<br />
100 millions de dollars ou annuler<br />
la dette d’Haïti, dépassant les 200<br />
millions de dollars. La République<br />
Dominicaine a-t-elle réuni ces deux<br />
conditions ou l’une des deux ?<br />
Dans des milieux proches des<br />
missions diplomatiques en Haïti, on<br />
dit que c’est sur l’ordre express du<br />
président Préval que la République<br />
dominicaine est admise comme<br />
membre de la commission intérimaire.<br />
Les noms de Lesly Voltaire,<br />
potentiel candidat à la présidence, et<br />
celui d’Edwin Paraison, protégé du<br />
conseiller de Préval, sont les deux<br />
fers de lance qui ont entrepris une<br />
active et longue plaidoirie en faveur<br />
de cette admission. D’après des<br />
sources généralement bien informées,<br />
le super conseiller du président<br />
Préval est le candidat soutenu<br />
par les Clinton et Fernandez au détriment<br />
de l’ambassadeur haïtien<br />
à Washington, Raymond Joseph.<br />
Celui-ci a perdu le soutien dominicain<br />
à cause de son journal, Haïti-Observateur,<br />
qui ne cesse d’adopter des<br />
positions mitigées sur les relations<br />
entre les deux pays. La chancellerie<br />
dominicaine n’est pas satisfaite et<br />
décide de supporter Lesly Voltaire<br />
en lieu et place du partenaire de<br />
longue date, Ray Joseph. Pour que<br />
Lesly puisse arriver à enrayer Ray<br />
du cahier dominicain, il doit faire<br />
des promesses très alléchantes,<br />
probablement incorporer Haïti à la<br />
République Dominicaine sous forme<br />
d’un certain Commonwealth.<br />
La façon dont s’est développé<br />
le rôle dominicain comme leaders<br />
dans le processus de « reconstruction<br />
» d’Haïti soulève beaucoup de<br />
réflexions, certains pensent qu’on<br />
fait face à une sorte de venture entre<br />
les États-Unis et la République<br />
dominicaine sur les questions haïtiennes.<br />
Au cours de la rencontre avec<br />
Obama, Fernandez a parlé de dix ans<br />
pour la « reconstruction » d’Haïti. Il<br />
a fait cette déclaration avec une certaine<br />
autorité, telle que beaucoup de<br />
penseurs, non seulement haïtiens,<br />
ne peuvent s’empêcher de le percevoir<br />
comme le nouveau maître des<br />
lieux.<br />
La République dominicaine<br />
est en pleine offensive en Haïti.<br />
S’il est vrai que les dominicains<br />
ont été les premiers à venir en aide<br />
aux victimes du séisme du 12 janvier,<br />
cela se comprend vu la proximité<br />
géographique, mais à côté de<br />
cela il y a leur machine infernale<br />
économique, diplomatique, militaire<br />
et culturelle qui ne chôme jamais.<br />
La langue de Cervantès est en forte<br />
progression en Haïti, en plus de cela,<br />
Fernandez veut construire en Haïti<br />
une enceinte universitaire, ayant<br />
une capacité d’accueil de 10.000<br />
étudiants.<br />
Suite à la page (19)<br />
comment ce gouvernement d’<strong>Haiti</strong><br />
clairement corrompu «a besoin<br />
d’obtenir les revenus qu’il lui faut»<br />
et que la communauté internationale<br />
traîne des pieds à honorer ses<br />
promesses de fournir des milliards<br />
de dollars à Haïti.<br />
Bien entendu, le commun des<br />
Haïtiens comprend bien les réticences<br />
de la communauté internationale<br />
à donner davantage d’alcool à des<br />
marins ivres qui depuis longtemps<br />
ont pris de force le navire à ses propriétaires<br />
légitimes et l’ont transformé<br />
en bordel et en plate-forme<br />
pour pirates et toutes sortes de<br />
magouilles à des fins d’extorsion.<br />
Combien de temps permettra-t-on<br />
à cette clique "officielle" de mettre<br />
Haïti à sac et de rançonner sa population<br />
?Le temps, nous croyons, est<br />
venu pour un changement de régime<br />
en Haïti où sous nos yeux, est en<br />
train de se perpétrer un crime contre<br />
l'humanité. Ainsi, CNN l’a encore<br />
réalisé, elle a tout mis en oeuvre<br />
pour nous montrer plus que nous ne<br />
nous attendions à voir à travers leur<br />
reportage d'investigation.<br />
Omega Writers, ce 15 <strong>Juillet</strong> <strong>2010</strong>.<br />
<br />
8<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>
This Week in <strong>Haiti</strong><br />
Cité Soleil’s Camp Immaculée:<br />
No Awards for the Residents of<br />
Vanishing Camps<br />
By Isabeau Doucet<br />
On Jul. 12, six months to the day<br />
after January's earthquake, the<br />
<strong>Haiti</strong>an government held a ceremony<br />
behind the crumbled National Palace.<br />
Before assembled dignitaries from embassies,<br />
NGOs, and <strong>Haiti</strong>'s bourgeoisie,<br />
President René Préval and Prime<br />
Minister Jean-Max Bellerive draped<br />
medals of honor on prominent figures<br />
ranging from CNN celebrity journalist<br />
Anderson Cooper and Hollywood<br />
actor Sean Penn to former Col. Himmler<br />
Rébu and former Gen. Hérard<br />
Abraham, neo-Duvalierist officers<br />
who have enforced dictatorships and<br />
participated in coups over the past 30<br />
years.<br />
Meanwhile, the hungry, homeless<br />
residents of a post-quake spontaneous<br />
settlement in Cité Soleil fretted<br />
about whether they would spend<br />
another sleepless night and where.<br />
Camp Immaculée was a cluster of precariously<br />
erected tarps and lopsided<br />
sleeping cubicles made up of rotting<br />
bed sheets and sodden cardboard box<br />
mattresses in a community park. It<br />
had been home to about 200 internally<br />
displaced people since Jan. 12.<br />
But on Jul 12, after a month of harassment<br />
and terrorization by unidentified<br />
armed men, the camp's residents<br />
disbanded their pitiful settlement to<br />
set up an equally precarious camp up<br />
the road.<br />
Former US President Bill Clinton,<br />
now UN special envoy to <strong>Haiti</strong><br />
and co-chair with Bellerive of the Interim<br />
Commission to Reconstruct <strong>Haiti</strong><br />
(CIRH), gave the keynote speech at<br />
the Palace event. “We want <strong>Haiti</strong> to<br />
have a strong middle class, and we<br />
want poor people to own more property<br />
and believe they can work themselves<br />
into the middle class,” Clinton<br />
said. But the displaced people of Camp<br />
Immaculée were finding it impossible<br />
to find a place to squat, much less<br />
own.<br />
The traumatic uprooting of<br />
Camp Immaculée is being reproduced<br />
all around Port-au-Prince. Nonetheless,<br />
Clinton stood four-square behind<br />
Préval and Bellerive, whom large<br />
demonstrations in recent months have<br />
accused of providing weak leadership<br />
at best or, worse, becoming a corrupt<br />
dictatorship. “Neither the president or<br />
the prime minister has even one time<br />
refused any request to make all donations<br />
of public and private money<br />
completely transparent on the internet<br />
and have performance audits<br />
done to make sure the work was accomplished,”<br />
Clinton asserted.<br />
However, the <strong>Haiti</strong>an relief and<br />
reconstruction efforts have proceeded<br />
with a “shocking lack of transparency,”<br />
according to a report published<br />
that day by the Disaster Accountability<br />
Project, an investigative auditing<br />
organization founded after Hurricane<br />
Katrina. The group conducted a fivemonth<br />
investigation to determine<br />
whether the non-profits and NGOs<br />
that solicited donations for <strong>Haiti</strong> disaster<br />
relief produced comprehensive and<br />
publicly accessible situation reports<br />
on their activities. Of 197 organizations,<br />
only six have provided reports<br />
itemizing their activities. “The vast<br />
majority, 128, did not have factual<br />
situation reports available on their<br />
websites,” the report found, “relying<br />
instead upon anecdotal descriptions<br />
of activities or emotional appeals.”<br />
Even Clinton urged NGOs to<br />
A shelter in what was Camp Immaculée in Cité Soleil<br />
make evidence of their work more<br />
available, complaining later that he<br />
couldn’t find evidence of it online.<br />
The residents of Camp Immaculée<br />
claim they have yet to receive any<br />
aid whatsoever. Many NGOs refuse<br />
to enter Cité Soleil, unlike Médecins<br />
Sans Frontières, which largely runs<br />
the main hospital there. An architect<br />
working for the Clinton Foundation<br />
and the <strong>Haiti</strong>an government to deal<br />
with reconstruction and the housing<br />
crisis claims his insurance bars him<br />
from even entering Cité Soleil.<br />
Vanishing camps reveal a larger<br />
problem of land rights. Between <strong>Haiti</strong>an<br />
property and inheritance law,<br />
international human rights law, and<br />
the April 15 th State of Emergency law,<br />
there is widespread legal confusion<br />
which contributes to a lack of political<br />
will to ensure the basic human rights<br />
of internally displaced people. Mere<br />
legal technicalities become insurmountable<br />
obstacles. Might becomes<br />
the only right, where displaced people<br />
end up either pleading with or fleeing<br />
from vigilante landowners.<br />
Camp Immaculée's numbers<br />
dwindled to 20 after weeks of frequent<br />
night-time raids by about a<br />
dozen masked men who stormed<br />
through the encampment, throwing<br />
rocks and wielding machetes, broken<br />
glass bottles and pistols. They terrorized<br />
and browbeat families, many<br />
with orphaned and maimed children,<br />
into moving elsewhere. Four women<br />
reported being molested. Many relocated<br />
to sleep unsheltered on the asphalt<br />
of nearby cul-de-sacs.<br />
The International Organization<br />
on Migration (IOM), a U.N.-affiliated<br />
intergovernmental agency that works<br />
on managing internally displaced<br />
people (IDP), first misidentified the<br />
problem, blaming the violence on the<br />
victims. The IOM identified the “problem”<br />
as the “need of [Cité Soleil's]<br />
population and the PNH [<strong>Haiti</strong>an<br />
National Police] to expulse IDPs of<br />
camp Imaculée who are believed to<br />
have attacked a PNH patrol.”<br />
Then the IOM told camp residents<br />
it could not directly help with<br />
security and did not work weekends.<br />
On Jul. 13, the IOM published a report<br />
stating that Camp Immaculée had<br />
moved, implying they had facilitated<br />
the move. “The IOM is a complete<br />
liar,” said one of the camp residents,<br />
a victim of IOM neglect. “I don’t trust<br />
them for anything.”<br />
Members of International Action<br />
Ties (IAT), an independent human<br />
rights organization focussed on<br />
forced camp evictions, have been<br />
closely monitoring the camp since late<br />
Mark Snyder<br />
June. They received multiple nighttime<br />
phone calls while the camp was<br />
under attack. Both the monitoring<br />
team and camp members repeatedly<br />
called hotline numbers (113 and 114)<br />
for the U.N. Mission to Stabilize <strong>Haiti</strong><br />
(MINUSTAH) as well as personal contact<br />
numbers for MINUSTAH officers<br />
and the PNH. The IAT’s calls never<br />
succeeded in getting protection for the<br />
camp, but were lost in a maze of bureaucracy,<br />
deferred responsibility, and<br />
ineptitude. Meanwhile, camp residents<br />
say their cell-phones were stolen<br />
by the attackers when they tried<br />
to call the hotlines.<br />
The IAT went to the MINUSTAH<br />
base with a committee representing<br />
the camp. The UN police told the delegation<br />
that they don’t patrol after 10<br />
p.m.. The PNH claimed they had no<br />
man-power to station anyone near the<br />
camp at night. Both the MINUSTAH<br />
and the PNH have bases two blocks<br />
away from where the camp was.<br />
MINUSTAH officials also said<br />
that they are unable to enter the camp<br />
unless they directly witnessed an attack.<br />
After attacks on three consecutive<br />
nights in early July, IAT members<br />
spent a night in the camp to document<br />
the situation and found that no MI-<br />
NUSTAH or PNH patrols passed between<br />
1 a.m. and 5 a.m., the hours in<br />
which the attackers usually came. The<br />
MINUSTAH claimed they would try to<br />
increase patrols but said it wouldn’t<br />
prevent attacks.<br />
“Every means of protections<br />
that we have pursued or been informed<br />
of through protection cluster<br />
meetings with MINUSTAH, UN police,<br />
and the PNH were not sufficient<br />
to prevent the attacks that were happening<br />
on a nightly basis,” said the<br />
IAT’s Mark Snyder. (An account of the<br />
IAT’s efforts can be found in their Jul.<br />
14 report “Vanishing Camps at Gunpoint:<br />
Failing to Protect <strong>Haiti</strong>’s Internally<br />
Displaced” available at www.<br />
internationalactionties.org.)<br />
Distraught and at an impasse,<br />
remaining camp residents finally fled<br />
and relocated, only to be attacked at<br />
their new site. This is just one recent<br />
and well-documented case of a wider<br />
systematic failure on the part of the<br />
muscular humanitarian relief and reconstruction<br />
complex to protect the<br />
basic human rights of internally displaced<br />
people.<br />
In the face of this dramatically<br />
deteriorating situation, Clinton continued<br />
to be disingenuously upbeat<br />
and unrealistic about the options<br />
available to the average <strong>Haiti</strong>an. “To<br />
all the <strong>Haiti</strong>ans who are not on this<br />
Suite à la page (16)<br />
Internet Hoax Highlights<br />
French Refusal to<br />
Restitute <strong>Haiti</strong>’s<br />
“Independence Debt”<br />
By Kim Ives<br />
<strong>Haiti</strong>an barbershops, radio call-in<br />
shows, and Internet chat rooms<br />
were abuzz this week with discussion<br />
of an astounding announcement. On<br />
July 14, Bastille Day, a female French<br />
government official announced in a<br />
video on the French Foreign Ministry’s<br />
website that “ever since <strong>Haiti</strong><br />
was ravaged by the devastating<br />
earthquake of January 12, France<br />
has called for international debt forgiveness<br />
for <strong>Haiti</strong>... Her development<br />
crippled by foreign debt service payments,<br />
she has for too long staggered<br />
from catastrophe to catastrophe... If a<br />
clean break from this disastrous cycle<br />
is to be made in the current reconstruction<br />
efforts, it will require bold<br />
action not just from <strong>Haiti</strong>ans but also<br />
from creditor nations and international<br />
financial institutions... Under<br />
the Framework Initiative for <strong>Haiti</strong>’s<br />
Reconstruction, unveiled today by the<br />
Ministry of Foreign and European Affairs,<br />
France is repaying the historic<br />
debt of 90 million gold francs <strong>Haiti</strong><br />
paid to France following the former’s<br />
independence at the dawn of the 19th<br />
century... Under the new framework,<br />
the 90 million gold francs, which<br />
<strong>Haiti</strong> paid France from 1825 until<br />
1947, will be reimbursed in a yearly<br />
budget over the course of 50 years.<br />
Economic advisors working with the<br />
Ministry have calculated that the total<br />
sum amounts to € 17 billion including<br />
adjustments for inflation and<br />
a minimal interest rate of 5 percent<br />
per annum. A total budget of €2 million<br />
will be released by the end of the<br />
month. Minister Bernard Kouchner<br />
will be available for further comment<br />
after the celebration of the national<br />
holiday.”<br />
The € 17 billion was equivalent<br />
to the $<strong>21</strong> billion in restitution which<br />
former <strong>Haiti</strong>an President Jean-Bertrand<br />
Aristide formally requested from<br />
France in April 2003.<br />
The news seemed too good to<br />
be true, and indeed it was. By the end<br />
of the day, the Quai d’Orsay was denouncing<br />
the website’s announcement<br />
and vowing legal action.<br />
In fact, the statement was made<br />
not on France’s official site – diplomatie.gouv.fr<br />
– but on a very close<br />
clone at a similar URL – diplomatiegov.<br />
fr – and it even linked to a fake Agence<br />
France Presse site.<br />
At first, many <strong>Haiti</strong>ans did not<br />
want to believe the official French denials.<br />
Some radio show callers offered<br />
theories that the French government<br />
was going to take the “bold action”<br />
but it had been prematurely leaked,<br />
causing the pull-back. Speculation<br />
about who was behind the announcement<br />
and what it meant ran rampant.<br />
But finally, on July 16, the pranksters<br />
partially tipped their hand by putting<br />
out the following statement:<br />
The French government has<br />
stated that it is considering legal recourse<br />
against us.<br />
This is very fitting, as it is our<br />
concern with crimes that led us to<br />
make this false announcement. We<br />
are the Committee for the Reimbursement<br />
of the Indemnity Money Extorted<br />
from <strong>Haiti</strong> (in French, le Comité<br />
pour le Remboursement Immédiat des<br />
Montants Envolés » d’Haïti, and in<br />
both languages spelling CRIME).<br />
But is a spoof website such a<br />
The faux French official<br />
announcing the € 17 billion<br />
restitution to <strong>Haiti</strong>.<br />
grave crime? Particularly when compared<br />
to what the French have done<br />
in <strong>Haiti</strong>, including:<br />
- The forcible capture, commerce,<br />
brutalization, torture, murder<br />
and enslavement of millions of Africans<br />
over more than two centuries<br />
- Expropriating 90 million gold<br />
francs from <strong>Haiti</strong> as an indemnity for<br />
lost French slave-trade profits following<br />
<strong>Haiti</strong>’s independence, and saddling<br />
<strong>Haiti</strong>ans with an illegitimate<br />
debt that <strong>Haiti</strong> paid France for 122<br />
years<br />
- Actively helping to overthrow<br />
<strong>Haiti</strong>’s democratically elected<br />
president, Jean-Bertrand Aristide,<br />
on February 29, 2004 in large measure<br />
because he had the temerity to<br />
demand that France reimburse <strong>Haiti</strong><br />
the “independence debt” with interest<br />
amounting to about $<strong>21</strong> billion.<br />
This was the first time a former slave<br />
colony officially requested reparations<br />
from a former colonial and slaveowning<br />
nation.<br />
- Promising to <strong>Haiti</strong> through<br />
pledged contributions to UN agencies,<br />
NGOS and the Red Cross some $180<br />
million, but six months later, not one<br />
centime has been delivered to <strong>Haiti</strong>,<br />
according to the UN’s humanitarian<br />
aid tracking site Relief Web. Meanwhile<br />
the French secretary of state for<br />
overseas development travelled via<br />
private jet to a conference on aid for<br />
<strong>Haiti</strong> at a cost of $143,000.<br />
We leave it to the court of world<br />
public opinion to judge: Who are the<br />
real criminals?<br />
The statement was incorporated<br />
into a tongue-in-cheek press release<br />
which explained how the French government<br />
was able to shut down the<br />
prank site because it controls the “.fr”<br />
Internet domain.<br />
“It is most unfortunate that the<br />
Quay d’Orsay has been so ungrateful,<br />
and frankly, uncooperative, with our<br />
bold initiative to improve the French<br />
government’s reputation in <strong>Haiti</strong>,”<br />
said Laurence Fabre, a CRIME spokesperson.<br />
The prank site has been recreated<br />
by its authors at diplomatiegov.<br />
info, which has both the original video<br />
hoax and its explanation.<br />
On Thursday, Jul. 22 at 10 a.m.,<br />
CRIME will hold its first real press conference<br />
in Montreal, Canada at Rm.<br />
204, Centre St. Pierre, 1<strong>21</strong>2 Rue Panet,<br />
between Rene Levesque and Rue<br />
St. Catherine St. East (nearest metro:<br />
Beaudry). The press conference will<br />
also be streamed live at www.diplomatiegov.info.<br />
CRIME is extending a special<br />
invitation to members of Montreal’s<br />
<strong>Haiti</strong>an diaspora community to attend<br />
the press conference. For more information,<br />
contact Laurence Fabre at laurencefrancinefabre@gmail.com.<br />
Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 9
LA GUERRE CONTRE L’AFGH<br />
« GUERRE DE RESSOURCES<br />
Par Michel Chossudovsky<br />
Les vastes réserves afghanes<br />
de gaz naturel et de pétrole :<br />
« la guerre en vaut la peine<br />
»<br />
Le bombardement et<br />
l'invasion de l'Afghanistan<br />
en 2001 ont été présentés à<br />
l'opinion publique mondiale<br />
comme une « guerre juste<br />
», une guerre contre les talibans<br />
et Al-Qaida, une guerre<br />
pour éliminer le « terrorisme<br />
islamique » et établir une démocratie<br />
à l'occidentale.<br />
Les dimensions économiques<br />
de la « guerre mondiale<br />
au terrorisme » (GMAT)<br />
sont rarement mentionnées<br />
et la « campagne de contreterrorisme<br />
» post-11 septembre<br />
a servi à occulter les objectifs<br />
réels de la guerre des<br />
États-Unis et de l'OTAN.<br />
La guerre contre<br />
l'Afghanistan relève d'un<br />
programme à but lucratif :<br />
c'est une guerre de conquête<br />
économique et de pillage, une<br />
« guerre de ressources ».<br />
Même si l'Afghanistan<br />
est reconnu comme un foyer<br />
stratégique en Asie centrale,<br />
aux frontières de l'ex-Union<br />
Soviétique, de la Chine et de<br />
l'Iran, au carrefour de routes<br />
de pipelines et d'importantes<br />
réserves de pétrole et de gaz<br />
naturel, son énorme richesse<br />
minière ainsi que ses réserves<br />
de gaz naturel inexploitées<br />
sont demeurées totalement<br />
inconnues du public étasunien<br />
jusqu'en juin <strong>2010</strong>.<br />
Selon un rapport<br />
conjoint du Pentagone,<br />
de l'US Geological Survey<br />
(USGS) et de l'USAID, on dit<br />
maintenant de l'Afghanistan<br />
qu'il possède des réserves<br />
minières inexploitées et «<br />
jusqu'alors méconnues », estimées<br />
péremptoirement à un<br />
billion de dollars. (New York<br />
Times, U.S. Identifies Vast<br />
Mineral Riches in Afghanistan<br />
- NYTimes.com, 14<br />
juin <strong>2010</strong>. Voir aussi BBC,<br />
14 juin <strong>2010</strong>). « Les gisements<br />
jusqu'alors méconnus,<br />
dont de gigantesques filons<br />
de fer, de cuivre, de cobalt,<br />
d'or et de métaux industriels<br />
cruciaux comme le lithium,<br />
sont si grands et contiennent<br />
tant de minéraux essentiels<br />
à l'industrie moderne que<br />
les représentants étatsuniens<br />
croient que l'Afghanistan<br />
pourrait éventuellement être<br />
transformé en un des plus<br />
importants centres miniers<br />
du monde. Un mémo interne<br />
du Pentagone mentionne par<br />
exemple que l'Afghanistan<br />
pourrait devenir « l'Arabie<br />
Saoudite du lithium », une<br />
matière première clé dans la<br />
fabrication de piles pour les<br />
ordinateurs portables et les<br />
BlackBerrys. La vaste étendue<br />
de ces richesses minérales<br />
en Afghanistan a été<br />
découverte par une petite<br />
équipe de représentants du<br />
Pentagone et de géologues<br />
étasuniens. Le gouvernement<br />
afghan et le président Hamid<br />
Karzaï en ont été informés<br />
récemment, ont affirmé des<br />
officiels étasuniens.<br />
Bien que le développement<br />
d'une industrie minière<br />
puisse prendre de nombreuses<br />
années, le potentiel est<br />
si grand que des représentants<br />
et des dirigeants de<br />
cette industrie croient que<br />
cela pourrait attirer de gros<br />
investissements avant même<br />
que les mines soient profitables,<br />
en offrant des emplois<br />
qui pourraient distraire une<br />
population en guerre depuis<br />
des générations. « Il existe<br />
ici un potentiel sensationnel<br />
», a affirmé le général David<br />
H. Petraeus, commandant de<br />
l'United States Central Command<br />
[ ] « Il y a beaucoup de<br />
« si », bien sûr, mais je crois<br />
que cela est potentiellement<br />
très important »<br />
La valeur des gisements<br />
miniers nouvellement<br />
découverts minimise la taille<br />
de l'actuelle économie afghane,<br />
dilapidée par la guerre et<br />
largement basée sur la production<br />
d'opium et le trafic<br />
de narcotiques, ainsi que<br />
sur l'aide des États-Unis et<br />
d'autres pays industrialisés.<br />
Le produit intérieur brut de<br />
l'Afghanistan est seulement<br />
d'environ 12 milliards de dollars.<br />
« Cela deviendra l'armature<br />
de l'économie afghane »,<br />
a déclaré Jalil Jumriany, un<br />
conseiller du ministre afghan<br />
des Mines. (New York Times,<br />
op. cit.)<br />
Selon le New York Times,<br />
l'Afghanistan pourrait<br />
devenir « l'Arabie Saoudite<br />
du lithium ». « Le lithium est<br />
une ressource de plus en plus<br />
cruciale, utilisée dans les piles<br />
de toutes sortes, des téléphones<br />
mobiles aux ordinateurs<br />
portables, et joue un rôle clé<br />
dans l'avenir de la voiture<br />
électrique ». À l'heure actuelle,<br />
le Chili, l'Australie, la<br />
Chine et l'Argentine sont les<br />
principaux fournisseurs de<br />
lithium sur le marché mondial.<br />
La Bolivie et le Chili sont<br />
les pays possédant les plus<br />
grandes réserves connues<br />
de lithium. « Le Pentagone<br />
effectue des levés au sol à<br />
l'ouest de l'Afghanistan. »<br />
Les représentants du Pentagone<br />
ont affirmé que leur<br />
analyse initiale à un emplacement<br />
dans la province de<br />
Ghazni a démontré un potentiel<br />
de gisements de lithium<br />
aussi grands que ceux de la<br />
Bolivie » (U.S. Identifies Vast<br />
Mineral Riches in Afghanistan<br />
- NYTimes.com, 14 juin,<br />
<strong>2010</strong>, voir aussi Lithium<br />
- Wikipedia, l’encyclopédie<br />
libre)<br />
« Gisements de minéraux<br />
jusqu'alors méconnus<br />
» en Afghanistan<br />
L'« estimation » des «<br />
gisements jusqu'alors méconnus<br />
» à près d'un billion<br />
de dollars par le Pentagone<br />
est un écran de fumée utile.<br />
Le montant d'un billion<br />
avancé par le Pentagone est<br />
davantage forgé qu'estimé<br />
: « Nous savions ce qu'il y<br />
avait là, nous y avons jeté<br />
un coup d'œil et demandé ce<br />
que cela vaudrait aujourd'hui<br />
en termes monétaires. Le<br />
montant d'un billion semblait<br />
digne d'être signalé<br />
dans les nouvelles. » (The<br />
Sunday Times, Londres, 15<br />
juin <strong>2010</strong>, c'est l'auteur qui<br />
souligne)<br />
De plus, les résultats<br />
d'une étude de l'USGS (cités<br />
dans le mémo du Pentagone)<br />
sur les richesses minières de<br />
l'Afghanistan ont été révélées<br />
il y a trois ans à une<br />
conférence organisée en<br />
2007 par la Chambre de commerce<br />
américano-afghane.<br />
Toutefois, la question de ces<br />
richesses minières n'était pas<br />
considérée digne d'être signalée<br />
à la presse à l'époque.<br />
Que l'administration étasunienne<br />
reconnaisse qu'elle a<br />
seulement pris connaissance<br />
des vastes richesses minières<br />
du pays après la publication<br />
du rapport de 2007 de l'USGS<br />
constitue une esquive flagrante.<br />
Les richesses minières<br />
et les ressources énergétiques<br />
de l'Afghanistan (incluant<br />
le gaz naturel) étaient connues<br />
à la fois des élites des<br />
milieux d'affaires et du gouvernement<br />
étasuniens avant<br />
la guerre soviéto-afghane<br />
(1979-1988).<br />
Des études géologiques<br />
menées par l'Union Soviétique<br />
dans les années 1970<br />
et au début des années 1980<br />
confirment l'existence de<br />
vastes réserves de cuivre<br />
(parmi les plus grandes de<br />
l'Eurasie), de fer, de minerai<br />
à haute teneur en chrome,<br />
d'uranium, de béryl, de<br />
baryte, de plomb, de zinc, de<br />
fluorine, de bauxite, de lithium,<br />
de tantale, d'émeraude,<br />
d'or et d'argent (Afghanistan,<br />
Mining Annual Review,<br />
The Mining Journal, juin,<br />
1984). Ces études suggèrent<br />
que la valeur actuelle de ces<br />
réserves pourrait en effet être<br />
considérablement plus élevée<br />
que l'« estimation » d'un billion<br />
de dollars annoncée par<br />
l'étude du Pentagone, de<br />
l'USGS et de l'USAID.<br />
Plus récemment, dans<br />
un rapport de 2002, le Kremlin<br />
a confirmé ce qui était<br />
déjà connu : « Ce n'est pas<br />
un secret que l'Afghanistan<br />
possède de riches réserves,<br />
particulièrement du cuivre au<br />
gisement d'Aynak, du minerai<br />
de fer à Khojagek, de<br />
l'uranium, du minerai polymétallique,<br />
du pétrole et du<br />
gaz » (RIA Novosti, 6 janvier<br />
2002): « L'Afghanistan<br />
n'a jamais été la colonie de<br />
quiconque : aucun étranger<br />
n'a jamais « creusé » ici avant<br />
1950. Les minéraux se trouvent<br />
dans les montagnes de<br />
l'Hindu Kush, s'étendant,<br />
avec leurs contreforts, sur<br />
une vaste zone en Afghanistan.<br />
Dans les 40 dernières<br />
années, plusieurs douzaines<br />
La guerre contre l’Afghanistan relève d’un programme à but lucratif : c’est une guerre de conquête<br />
économique et de pillage, une « guerre de ressources »<br />
de gisements ont été découverts<br />
dans le pays et la majorité de<br />
ces découvertes ont été sensationnelles.<br />
Elles sont toutefois<br />
demeurées secrètes, mais certains<br />
faits ont tout de même été<br />
rendus publics récemment.<br />
Il se trouve que<br />
l'Afghanistan possède des<br />
réserves de métaux ferreux<br />
et non-ferreux, et de pierres<br />
précieuses qui, si elles étaient<br />
exploitées, pourraient possiblement<br />
même remplacer les revenus<br />
de l'industrie de la drogue.<br />
On dit du gisement de cuivre<br />
d'Aynak au sud de la province<br />
d'Helmand qu'il est le plus grand<br />
du continent eurasien et son emplacement<br />
(à 40 km de Kaboul)<br />
rend son exploitation bon marché.<br />
Le gisement de minerai de<br />
fer à Hajigak, dans la province<br />
centrale de Bamian, offre pour sa<br />
part du minerai d'une très grande<br />
qualité et dont les réserves sont<br />
estimées à 500 000 tonnes. Un<br />
gisement de charbon a également<br />
été découvert non loin de<br />
là. On dit de l'Afghanistan qu'il<br />
est un pays de transit pour le pétrole<br />
et le gaz. Toutefois, peu de<br />
gens savent que les spécialistes<br />
soviétiques y ont découvert<br />
d'énormes réserves de gaz dans<br />
les années 1960 et ont construit<br />
le premier gazoduc du pays pour<br />
approvisionner l'Ouzbékistan. À<br />
l'époque, l'Union Soviétique recevait<br />
annuellement 2,5 billion<br />
de mètres cube de gaz afghan.<br />
Durant cette même période,<br />
on a découvert d'importants<br />
gisements d'or, de fluorine, de<br />
baryte et de marbre onyx d'une<br />
« Il existe ici un potentiel sensationnel », a affirmé le général<br />
David H. Petraeus, commandant de l’United States Central<br />
Command<br />
composition très rare.<br />
Cependant, les gisements<br />
pegmatitiques découverts à l'est<br />
de Kaboul sont véritablement<br />
sensationnels. Des gisements de<br />
rubis, de béryllium, d'émeraude,<br />
de kunzite et d'hiddénite que<br />
l'on ne trouve nulle part ailleurs<br />
s'étendent sur des centaines<br />
de kilomètres. Par ailleurs, les<br />
pierres contenant les métaux<br />
souligne.)<br />
Alors qu'on a nourri<br />
l'opinion publique d'images<br />
superbes cartes géologiques<br />
10<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>
ANISTAN EST UNE<br />
» À BUT LUCRATIF<br />
des Soviétiques, une analyse<br />
subséquente de la Banque mondiale<br />
projetait que la production<br />
de cuivre d'Aynak pourrait éventuellement<br />
absorber annuellement<br />
à elle seule jusqu'à 2 % du<br />
marché mondial. Le pays jouit<br />
par ailleurs d'énormes gisements<br />
de charbon, dont l'un d'eux, le<br />
gisement de fer d'Hajigak dans la<br />
chaîne de montagnes de l'Hindu<br />
Kush à l'ouest de Kaboul, est<br />
jugé comme étant l'un des plus<br />
grands gisements à teneur<br />
élevée au monde. (John C. K.<br />
Daly, Analysis: Afghanistan’s<br />
untapped energy, UPI Energy,<br />
24 octobre 2008, c'est l'auteur<br />
qui souligne)<br />
tôt ou tard possession des<br />
réserves de gaz naturel de<br />
l'Afghanistan, ainsi que de<br />
prévenir le développement<br />
des intérêts énergétiques<br />
russes, iraniens et chinois<br />
dans le pays.<br />
narcotiques en Afghanistan<br />
s'est accrue de plus de 35<br />
fois. En 2009, la production<br />
d'opium se chiffrait à 6900<br />
tonnes, comparativement<br />
à moins de 200 tonnes en<br />
2001. À cet égard, les revenus<br />
de plusieurs milliards<br />
de dollars résultant de la<br />
production afghane d'opium<br />
sont générés en grande partie<br />
à l'extérieur du pays. D'après<br />
les données des Nations<br />
Unies, les revenus du trafic<br />
de drogue revenant à l'économie<br />
locale sont de l'ordre<br />
de 2 à 3 milliards annuellement,<br />
comparativement aux<br />
ventes mondiales d'héroïne<br />
provenant du trafic d'opiacés<br />
afghans, lesquelles dépassent<br />
200 milliards. (Voir Michel<br />
Chossudovsky, America’s<br />
War on Terrorism», Global<br />
Research, Montréal, 2005)<br />
Michel Chossudovsky<br />
est directeur du Centre de<br />
recherche sur la mondialisation<br />
et professeur d’économie<br />
à l’Université d’Ottawa.<br />
Il est l’auteur de Guerre et<br />
Le gaz naturel afghan<br />
L'Afghanistan est un<br />
pont terrestre. L'invasion et<br />
l'occupation de l'Afghanistan<br />
menée par les États-Unis en<br />
2001 a été analysée par des critiques<br />
de la politique étrangère<br />
étasunienne comme un moyen<br />
de sécuriser le contrôle du couloir<br />
de transport stratégique transafghan,<br />
liant le bassin de la mer<br />
Caspienne et la mer d'Oman.<br />
Plusieurs projets de pipelines<br />
et de gazoducs transafghans<br />
ont été envisagés, dont le projet<br />
de pipeline TAPI (Turkménistan,<br />
Afghanistan, Pakistan, Inde) de<br />
1900 km et d'une valeur de 8<br />
milliards de dollars, lequel transporterait<br />
le gaz naturel turkmène<br />
par l'Afghanistan dans ce que<br />
l'on a décrit comme un « couloir<br />
de transit crucial ». (Voir Gary<br />
Olson, Afghanistan has never<br />
been the ‘good and necessary’<br />
war; it’s about control of oil,<br />
The Morning Call, 1er octobre,<br />
2009). L'escalade militaire dans<br />
le cadre de la guerre étendue<br />
d'« Afpak » est liée au TAPI. Le<br />
Turkménistan possède la troisième<br />
plus grande réserve de gaz<br />
naturel après la Russie et l'Iran.<br />
Le contrôle stratégique des voies<br />
de transport sortant du Turkménistan<br />
fait partie des plans de<br />
Washington depuis l'effondrement<br />
de l'Union Soviétique en<br />
1991.<br />
Cependant, on a rarement<br />
considéré dans la géopolitique<br />
des pipelines que l'Afghanistan<br />
est non seulement voisin de<br />
pays riches en pétrole et en gaz<br />
naturel, (par exemple le Turkménistan),<br />
mais qu'il possède aussi<br />
sur son territoire d'assez grandes<br />
réserves inexploitées de gaz naturel,<br />
de charbon et de pétrole.<br />
Dans les années 1970, les Soviétiques<br />
évaluaient « les réserves<br />
gazières afghanes “explorées”<br />
(confirmées ou probables) à environ<br />
5 billions de pieds cube.<br />
Les réserves initiales d'Hodja-<br />
Gugerdag étaient évaluées à un<br />
peu moins de 2 billions de pieds<br />
cube » (Voir, The Soviet Union<br />
to retain influence in Afghanistan,<br />
Oil & Gas Journal, 2 mai,<br />
1988).<br />
L’Agence d’Information<br />
sur l’Énergie (Energy Information<br />
Administration ou EIA) a<br />
reconnu en 2008 que les réserves<br />
de gaz naturel d'Afghanistan<br />
sont « substantielles » : « Puisque<br />
le nord de l'Afghanistan est<br />
“une extension du sud du bassin<br />
centrasiatique très fécond d'Amu<br />
Darya, susceptible de contenir du<br />
gaz naturel”, l'Afghanistan possède<br />
des réserves de gaz naturel<br />
confirmées et probables d'environ<br />
5 billions de pieds cube. »<br />
(UPI, John C.K. Daly, Analysis:<br />
Afghanistan’s untapped energy,<br />
24 octobre, 2008). Dès le début<br />
de la guerre soviéto-afghane en<br />
1979, l'objectif de Washington a<br />
été de conserver un point d'ancrage<br />
géopolitique en Asie centrale.<br />
Le trafic de drogue du<br />
Croissant d’or<br />
La guerre clandestine des<br />
États-Unis, à savoir son soutien<br />
aux moudjahidines, « combattants<br />
de la liberté » (alias Al<br />
Qaida), était également destinée<br />
au développement du trafic des<br />
opiacés du Croissant d'or, utilisé<br />
par les services de renseignement<br />
étasuniens afin de financer<br />
l'insurrection contre les Soviétiques<br />
[1].<br />
Instauré au début de la<br />
guerre soviéto-afghane et protégé<br />
par la CIA, le trafic de drogue<br />
est devenu au fil des ans<br />
La carte des ressources minières de l’Afghanistan<br />
une entreprise extrêmement<br />
lucrative de plusieurs milliards<br />
de dollars. Il s'agissait<br />
de la pierre angulaire de la<br />
guerre clandestine étasunienne<br />
dans les années<br />
1980. Aujourd'hui, sous l'occupation<br />
militaire des États-<br />
Unis et de l'OTAN, le trafic<br />
de drogue génère des revenus<br />
monétaires de plus de<br />
200 milliards de dollars dans<br />
les marchés occidentaux.<br />
(Voir Michel Chossudovsky,<br />
America’s War on Terrorism,<br />
Global Research, Montreal,<br />
2005, voir aussi Michel Chossudovsky,<br />
Heroin is «Good<br />
for Your Health»: Occupation<br />
Forces support Afghan<br />
Narcotics Trade, Global Research,<br />
29 avril 2007)<br />
Vers une économie<br />
de pillage<br />
En chœur, les médias<br />
étasuniens ont confirmé que<br />
la « récente découverte » des<br />
richesses minérales afghanes<br />
constitue « une solution » au<br />
développement de l'économie<br />
du pays, décimée par la guerre,<br />
ainsi qu'un moyen d'éliminer<br />
la pauvreté. L'invasion<br />
des États-Unis et de l'OTAN<br />
en 2001 ainsi que l'occupation,<br />
ont préparé le terrain<br />
pour l'appropriation de ces<br />
richesses par les conglomérats<br />
miniers et énergétiques<br />
occidentaux.<br />
La guerre contre<br />
l'Afghanistan est une «<br />
guerre de ressources » à<br />
but lucratif<br />
L’invasion des États-Unis et de l’OTAN en 2001 ainsi que l’occupation, ont préparé le terrain pour<br />
l’appropriation de ces richesses par les conglomérats miniers et énergétiques occidentaux.<br />
Sous l'occupation des<br />
États-Unis et des alliés, cette<br />
richesse minérale est vouée à<br />
être pillée par une poignée de<br />
conglomérats miniers multinationaux<br />
une fois que le<br />
pays sera pacifié. Selon les<br />
écrits d'Olga Borisova suivant<br />
l'invasion d'octobre 2001, «<br />
la guerre contre le terrorisme<br />
», menée par les États-Unis,<br />
« [sera transformée] en politique<br />
coloniale influençant<br />
un pays formidablement riche<br />
». (Borisova, op cit).<br />
Une partie du plan<br />
des États-Unis et de l'OTAN<br />
est également de prendre<br />
Notes<br />
1. Le trafic des opiacés<br />
du Croissant d'or constitue à<br />
l'heure actuelle la pièce maîtresse<br />
de l'économie d'exportation<br />
de l'Afghanistan. Le<br />
trafic d'héroïne, institué au<br />
début de la guerre soviétoafghane<br />
en 1979 et protégé<br />
par la CIA, génère des revenus<br />
monétaires dépassant<br />
les 200 milliards de dollars<br />
par an dans les marchés occidentaux.<br />
Depuis l'invasion<br />
de 2001, la production de<br />
mondialisation, La vérité<br />
derrière le 11 septembre et<br />
de la Mondialisation de la<br />
pauvreté et nouvel ordre<br />
mondial (best-seller international<br />
publié en 12 langues).<br />
Le bombardement et l’invasion de l’Afghanistan en 2001<br />
ont été présentés à l’opinion publique mondiale comme une<br />
« guerre juste », une guerre contre les talibans et Al-Qaida,<br />
une guerre pour éliminer le « terrorisme islamique »…<br />
Article original en<br />
anglais, «The War<br />
is Worth Waging»:<br />
Afghanistan’s Vast<br />
Reserves of Minerals and<br />
Natural Gas, The War on<br />
Afghanistan is a Profit<br />
driven «Resource War»<br />
publié le 16 juin <strong>2010</strong>.<br />
Traduction : Julie<br />
Lévesque<br />
Mondialisation.ca 24 juin<br />
<strong>2010</strong><br />
Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 11
Perspectives<br />
« L'anti-communisme empoisonne l'Europe »<br />
Par Ivan Melnikov<br />
Discours prononcé par le vice-président<br />
du Comité central du KPRF,<br />
(Parti Communiste de la Fédération<br />
de Russie) vice-président de la Douma<br />
Ivan Melnikov, lors de la session<br />
ordinaire de l’Assemblée parlementaire<br />
du Conseil de l’Europe à Strasbourg<br />
le <strong>21</strong> juin <strong>2010</strong><br />
Cher président, chers collègues,<br />
Je voudrais attirer votre attention<br />
sur des faits qui sont absolument<br />
intolérables à l’étape actuelle<br />
du développement de l’humanité: le<br />
choix de l’hystérie anti-communiste<br />
fait par un certain nombre de pays<br />
Européens.<br />
Les gouvernements de Hongrie,<br />
Pologne, République Tchèque, Roumanie,<br />
Lituanie ainsi que d’autres<br />
pays cherchent activement à réécrire<br />
l’histoire. Remarquez que ces processus<br />
s’accompagnent d’une forte<br />
montée des sentiments nationalistes<br />
et xénophobes. A titre d’exemple, le<br />
slogan de base des radicaux Hongrois<br />
du parti « Pour une meilleure Hongrie<br />
» (Jobbik) ressemble à ceci: « La Hongrie<br />
pour les Hongrois seulement »<br />
Aujourd’hui, je dois parler de<br />
cette question au cœur de l’Europe,<br />
à Strasbourg, en cette année de commémoration<br />
du 65 ème anniversaire<br />
de la victoire sur l’Allemagne nazie.<br />
Et la mémoire des millions de victimes<br />
de la seconde guerre mondiale,<br />
la mémoire des héros de la résistance<br />
anti-Nazie, des Communistes et des<br />
membres d’autres partis et mouvements,<br />
des combattants non-partisans<br />
d’un certain nombre de pays<br />
– ne m’autorisent pas à garder le silence.<br />
Ivan Melnikov<br />
vice-président de la Douma<br />
Toutes les forces de gauche en<br />
Europe, et en premier lieu bien sûr,<br />
les Communistes de Russie sont très<br />
inquiets de ce qui apparaît comme<br />
un blasphème pour tous les Russes –<br />
mettre sur un pied d’égalité le fascisme<br />
et le socialisme Soviétique. Tout en<br />
réalisant des distorsions historiques<br />
à des fins politiques et en rendant de<br />
manière simpliste l’étendue des défis<br />
de la lutte politique et diplomatique<br />
qui s’est déroulée à la veille de la<br />
grande tragédie. On inculque dans les<br />
manuels scolaires, les idées primaires<br />
et creuses de « la rivalité entre les<br />
deux régimes totalitaires ».<br />
On ne peut que condamner<br />
l’adoption par un certain nombre<br />
de pays Européens de lois ou<br />
d’amendements à des lois qui interdisent<br />
les symboles communistes,<br />
suspendent les activités des organisations<br />
de jeunesse communiste, comme<br />
cela s’est passé, par exemple, en<br />
République Tchèque. Il existe encore<br />
des menaces de représailles envers<br />
le Parti communiste de Moldavie, au<br />
nom du nouveau gouvernement de<br />
la République. Dans la même ligne,<br />
l’adoption par le Sejm de Lituanie<br />
et l’Assemblée d’Etat Hongroise<br />
d’amendements au Code pénal, qui<br />
mettent sur un même plan l’Union<br />
soviétique et l’Allemagne nazie.<br />
Tout cela revient à cracher sur<br />
les tombes des soldats Soviétiques de<br />
différentes nationalités qui ont sacrifié<br />
leurs vies pour la libération de<br />
l’Europe de la peste Nazie. Nous ne<br />
devons pas oublier que les symboles<br />
traditionnels du mouvement ouvrier<br />
– l’étoile, le marteau et la faucille –<br />
ont été en même temps les symboles<br />
d’Etat de l’Union soviétique. Ils sont<br />
même représentés sur les monuments<br />
et les tombes des soldats Soviétiques,<br />
que l’on retrouve un peu partout en<br />
Europe. Rien qu’en Pologne, plus de<br />
600 000 soldats sont enterrés.<br />
L’adoption de cette législation<br />
est aussi en contradiction directe avec<br />
les législations européennes et internationales<br />
sur les droits de l’Homme, elle<br />
limite la liberté politique et la liberté de<br />
la presse. Ce ne sont pas seulement<br />
des Hommes politiques mais aussi<br />
des salariés du monde de la création:<br />
écrivains, journalistes, artistes, qui<br />
tombent sous le coup de ces lois.<br />
Je dois avouer que les gens<br />
en Russie ont aussi été indignés de<br />
la décision de la Grande chambre<br />
de la Cour de Strasbourg à propos<br />
de l’affaire du vétéran de guerre, le<br />
partisan Vassily Kononov, qui a désavoué<br />
la décision de la Petite chambre<br />
et, en réalité, s’est embarqué dans la<br />
révision des décisions du Tribunal de<br />
Nuremberg.<br />
Nous, en Russie, ne pouvons<br />
manquer de noter que ces interprétations<br />
déformées ont une orientation<br />
anti-Russe assez prononcée. Comment<br />
pouvons-nous tolérer le fait<br />
que l’agresseur et sa victime puissent<br />
être cyniquement mis dans « le même<br />
camp »? Le fait que des soldatslibérateurs<br />
puissent être présentés<br />
comme des occupants?<br />
Vous ne pouvez pas regarder<br />
d’un air distant et étonné les tentatives<br />
de réhabilitation des Nazis et de<br />
leurs complices. En réalité, c’est un<br />
défi frontal à la communauté internationale,<br />
qui insulte la mémoire de<br />
millions de personnes qui sont mortes<br />
pour la libération de l’Humanité de<br />
la peste brune, qui blesse les sentiments<br />
des vétérans, qui viole la lettre<br />
et l’esprit du verdict du Tribual de<br />
Nuremberg, et d’un certain nombre<br />
d’autres lois internationaux de lutte<br />
contre le Nazisme, le racisme, la xénophobie<br />
et etc.<br />
Les actes de déplacement, démolition<br />
et en particulier de destruction<br />
des monuments commémoratifs<br />
militaires font naître une profonde<br />
rancœur. De telles actions ne peuvent<br />
que semer la désunion parmi les peuples,<br />
développer les antagonismes et<br />
les préjugés, tant au niveau national<br />
qu’international<br />
Mais nous, Communistes, bien<br />
sûr, sommes conscients que cette nouvelle<br />
vague d’hystérie anti-communisme<br />
ne tombe pas du ciel. Quand la<br />
situation économique dans le monde<br />
empire, quand la crise économique<br />
devient de plus en plus grave et profonde,<br />
les cercles dirigeants essaient<br />
de détourner l’attention du peuple des<br />
défis fondamentaux. Ils essaient de<br />
tourner leurs armes contre ceux qui<br />
offrent autre chose, une alternative<br />
pour résoudre les problèmes mondiaux.<br />
Contre ceux qui croient en la<br />
puissance et l’énergie créative libérées<br />
de l’exploitation du travail. C’était déjà<br />
le cas durant la grande dépression de<br />
la fin des années 1920/début des années<br />
1930. C’était encore le cas dans<br />
les années d’après-guerre, quand<br />
sous l’impulsion de Churchill un «<br />
rideau de fer » est tombé sur l’Europe,<br />
et que le vent du « McCarthysme » a<br />
soufflé sur le monde entier. Et donc,<br />
évidemment, c’est toujours le cas de<br />
nos jours.<br />
A la suite de nos prédécesseurs<br />
historiques, les grands leaders<br />
européens Maurice Thorez, Jacques<br />
Duclos, Marcel Cachin, Palmiro Togliatti,<br />
Dolorres Ibarurri, Georgi Dimitrov,<br />
Ernst Thaelmann, et tant, tant<br />
d’autres communistes et anti-fascistes,<br />
nous prononçons aujourd’hui,<br />
65 ans après la grande victoire sur le<br />
fascisme, leurs mots historiques: No<br />
Pasaran! Le fascisme ne passera<br />
pas!<br />
Et nous ajoutons: Non à la distorsion<br />
de la vérité et de la falsification<br />
de l’histoire de la seconde guerre<br />
mondiale!<br />
Nous espérons que l’APCE (Assemblée<br />
parlementaire du Conseil<br />
de l’Europe) se prononcera également<br />
contre les tentatives de falsification<br />
de l’histoire qui empoisonne<br />
l’atmosphère européenne et ne contribue<br />
évidemment pas à l’unité<br />
entre les peuples du continent. Au<br />
contraire, de telles tentatives ne font<br />
qu’alimenter une nouvelle division et<br />
une nouvelle aliénation des nations<br />
européennes, ce qui est en contradiction<br />
totale avec les objectifs et les buts<br />
qui nous réunissent tous dans cette<br />
Assemblée.<br />
Traduction AC<br />
Solidarité internationale<br />
5 juillet <strong>2010</strong><br />
Marinaleda : Terre et socialisme<br />
Par Stefano Vergine<br />
première vue, on dirait un petit<br />
A village andalou typique, avec ses<br />
oliviers, sa baraque à churros, sa terre<br />
rouge, ses maisons blanches et bien<br />
entretenues. Il y a même une église.<br />
Mais les fidèles sont rares. En levant<br />
la tête, on comprend pourquoi : le<br />
clocher se dresse à deux pas de la calle<br />
Ernesto Che Guevara, entre l’avenida<br />
Libertad et la calle Salvador Allende.<br />
En direction du centre, une fresque<br />
proclame : « Guerre sociale contre le<br />
capital ». Sans les deux restaurants, la<br />
petite épicerie, le kiosque à journaux<br />
et la station-service, on se croirait en<br />
pleine enclave communiste, au cœur<br />
de l’Europe. Seul le droit à la propriété<br />
privée rattache Marinaleda au système<br />
capitaliste. « Nous faisons ce que<br />
Avec ses 2 700 habitants,<br />
Marinaleda est un condensé<br />
d’expérimentations égalitaires<br />
Un futur possible du communisme<br />
s’expérimente depuis quelques<br />
années à Marinaleda, en Espagne.<br />
nous pouvons, dans les limites de la<br />
Constitution espagnole », dit en souriant<br />
Manuel Sanchez Gordillo, 54 ans,<br />
fils d’un électricien et d’une femme<br />
au foyer, diplômé de l’université de<br />
Séville, barbe à la Fidel Castro et keffieh.<br />
Depuis trente et un ans, il est le<br />
maire de cette commune située entre<br />
Cordoue et Séville.<br />
Avec ses 2 700 habitants, Marinaleda<br />
est un condensé d’expérimentations<br />
égalitaires, la mise en œuvre à l’échelle<br />
réduite des principes anarcho-socialistes<br />
neutralisés par quarante ans de<br />
franquisme et revenu sur le devant de<br />
la scène depuis que la récession a mis<br />
l’Espagne à genoux. Pendant que le<br />
reste du pays paie les conséquences de<br />
la crise immobilière, avec un taux qui<br />
a atteint 20%, ici tout le monde a du<br />
travail, grâce à un modèle unique en<br />
Europe, fondé sur une économie à 90%<br />
publique. La majorité des habitants sont<br />
employés par une coopérative agricole<br />
où chacun reçoit le même salaire : 47<br />
euros par jour.<br />
Pour résoudre le problème<br />
du logement (« un droit et pas une<br />
marchandise »), tel est le leitmotiv du<br />
maire), le conseil municipal a lancé il<br />
y a quelques années un programme<br />
d’auto-construction. La ville met à<br />
disposition un terrain, des matériaux,<br />
une pelleteuse, un projet d’architecture<br />
et deux maçons : aux citoyens de se<br />
retrousser les manches pour construire<br />
leurs maisons. « Il m’a fallu quatre<br />
cent dix jours, mais j’ai finalement<br />
quelque chose que je n’aurais obtenu<br />
dans un autre village », raconte Antonio<br />
Martinez, 40 ans, marié et père de<br />
deux enfants. Le résultat : un pavillon<br />
Dejanine Restaurant<br />
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Quinze euros par mois pendant cent<br />
trente-trois ans, le tiers du prix exigé<br />
dans les villages limitrophes pour une<br />
maison du même type.<br />
Les critiques rappellent que tout<br />
cela serait impossible sans les fonds de<br />
la communauté autonome d’Andalousie<br />
et accusent le maire de nourrir l’utopie<br />
communiste avec l’argent du capitalisme.<br />
Il coupe court : « On profite du<br />
système, comme tout le monde ».<br />
A Marinaleda, il y’a pas de police<br />
municipale et des assemblées publiques<br />
ont lieu chaque semaine sur la place du<br />
village. Le dimanche, les habitants travaillent<br />
gratuitement à l’entretien des<br />
rues et des parterres. Le Colectivo de<br />
la Unidad de los Trabajadores (CUT),<br />
Parti du maire, gouverne depuis 1979<br />
: son programme politique prévoyait<br />
l’expropriation de 1200 hectares de<br />
terre du Duc de l’Infantado, un objectif<br />
atteint en 1991 après de nombreuses<br />
luttes. Depuis, il y a du travail pour<br />
tous à la coopérative, qui produit des<br />
fèves, des poivrons et des chouxfleurs,<br />
récoltés par les hommes et mis<br />
en conserve à l’usine par une cinquantaine<br />
de femmes.<br />
L’Expresso, Rome, 11 Juin <strong>2010</strong><br />
El Correo 15 juillet <strong>2010</strong><br />
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12<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>
Perspectives<br />
Fidel se réunit avec les<br />
ambassadeurs cubains<br />
Confessions d’un tueur de la CIA<br />
Par Jean-Guy Allard<br />
Guillermo Novo Sampoll, le tueur que<br />
la CIA a utilisé durant des années<br />
pour accomplir ses sales besognes contre<br />
Cuba, aux États-Unis et ailleurs sur<br />
le continent, jure qu'il ne renoncera pas<br />
à la violence et au terrorisme et qu'il n'a<br />
de pardon à demander à personne pour<br />
ses crimes.<br />
Dans une entrevue donnée à CubaNews,<br />
un bulletin spécialisé, publié<br />
à Wheaton (Maryland), Novo - qui est<br />
avec son frère Ignacio, Gaspar Jiménez<br />
Escobedo, Pedro Remón, Dionisio Suárez,<br />
Virgilio Paz, Luis Posada Carriles et<br />
d'autres, l'un des tueurs les plus sanguinaires<br />
qu'ait employé le renseignement<br />
étasunien contre Cuba - affirme<br />
qu'il n'a aucun remords pour ce qu'il a<br />
fait : « Je continue à croire que c'est la<br />
voie », répète-t-il. Installé à Miami où<br />
il profite de l'impunité accordée par le<br />
Fidel et le ministre des Affaires étrangères de Cuba<br />
Bruno Rodríguez Parrilla<br />
Ce qu'ils sont en train de faire en<br />
Iran est la copie carbone de ce qu'ils<br />
ont fait à Mossadegh »<br />
Durant un peu plus d'une heure et<br />
demie, Fidel a dialogué avec les<br />
ambassadeurs cubains réunis dans<br />
le MINREX*, concernant les graves<br />
dangers qui planent sur l'humanité,<br />
si se déclanche une agression contre<br />
l'Iran ou la Corée du Nord et il a<br />
remis une lettre personnelle à chacun<br />
d'eux, à leur ministre Bruno<br />
Rodríguez Parrilla et à leur Conseil<br />
de la Direction.<br />
En répondant aux questions<br />
ou aux commentaires des diplomates<br />
nationaux, le leader de la<br />
Révolution cubaine a relu des câbles<br />
de presse et des analyses politiques<br />
des plus diverses sources pour conclure<br />
que les pressions auxquelles<br />
l'Iran fait face en ce moment sont<br />
« une copie au carbone de ce qu'ils<br />
ont fait à Mohamed Mossadegh »,<br />
le Premier ministre de cette nation<br />
qui a été démoli par un coup d'État,<br />
encouragé par les États-Unis et<br />
d'autres puissances occidentales,<br />
quand il a entrepris une politique<br />
de nationalisation de ses ressources<br />
dans la décennie des années 50 du<br />
siècle dernier.<br />
Le Commandant en Chef a<br />
commenté à sa réunion avec les<br />
ambassadeurs certaines des questions<br />
qu'il avait posées aux économistes<br />
du CIEM, lors de sa récente<br />
visite à ce centre, parmi celles-ci une<br />
qu'il y a 20 ou 15 ans à peine à<br />
laquelle personne ne se serait posée<br />
: l'empire peut-il se maintenir si le<br />
marché disparaît et le dollar auraitil<br />
une valeur si le marché mondial<br />
n'existait pas ?<br />
A nouveau, il a insisté sur<br />
l'arsenal de plus de 20.000 armes<br />
stratégiques et non stratégiques<br />
dans les mains des grandes puissances<br />
et il a demandé quelle est<br />
la différence avec les armes dites<br />
conventionnelles d'aujourd'hui que<br />
les États-Unis essaient de promouvoir<br />
comme alternative, si le développement<br />
technologique en matière<br />
d'armement de ces dernières années<br />
octroie à toutes une puissance de<br />
destruction similaire.<br />
Il a prévenu qu'il est désormais<br />
ridicule de faire référence à la mallette<br />
nucléaire avec un bouton, qui<br />
était la grande peur des débuts la<br />
Guerre Froide. « Toutes les réponses<br />
sont déjà programmées. C'est seulement<br />
une question de seconde »,<br />
a-t-il affirmé et il n'a pas oublié<br />
de préciser que bien que quelques<br />
sources excluent cette donnée, il est<br />
connu qu'Israël est la sixième puissance<br />
nucléaire de la planète.<br />
Les employés du MINIREX<br />
et des voisins du Vedado qui se<br />
sont rassemblés spontanément en<br />
sachant qu'il était là, ont fait une<br />
longue et vive ovation. Dans la foule<br />
rassemblée sur le trottoir, une jeune<br />
tendait son diplôme d'étudiante en<br />
le lui dédiant avec gratitude.<br />
Il dit des choses très précises<br />
et qui me paraissent extraordinairement<br />
pertinentes. Il se positionne<br />
dans l'Amérique du sud, en expliquant<br />
que cet hémisphère ne joue<br />
un rôle stratégique que pour les<br />
Etats-Unis pas pour le monde, vu<br />
l'absence de capacité militaire. Il<br />
insiste bien sur le fait que le lieu le<br />
Fidel dialoguant avec les ambassadeurs cubains réunis dans le MINREX,<br />
sur les graves dangers qui planent sur l’humanité<br />
Guillermo Novo Sampoll<br />
FBI aux terroristes cubano-américains,<br />
il regrette cependant ouvertement que<br />
l'on ne soit pas arrivé à assassiner des<br />
leaders de la Révolution en cinq décennies,<br />
ce qu'il considère être un échec. Il<br />
estime que le « mouvement » des soidisant<br />
« dissidents » - orientés et<br />
financés à Cuba par la CIA et la<br />
USAID - est « faible ». « Ils sont quelque<br />
peu confus », dit-il. « Ils vivent avec un<br />
plus important est Washington, pas<br />
la maison Blanche, ni le Congrès,<br />
mais le pentagone. Et il explique<br />
que nous ne sommes plus au temps<br />
de Kroutchev ou de Kennedy où il<br />
y avait la mallette nucléaire avec le<br />
bouton sur lequel appuyait le président,<br />
mais désormais tout part du<br />
pentagone où les ordinateurs sont<br />
déjà programmés.<br />
Notes<br />
*Ministère des Relations Extérieures<br />
de Cuba<br />
Changement de société 17 juillet<br />
<strong>2010</strong><br />
lavage de cerveau constant et ne sont<br />
pas exposés à d'autres idées », déclare<br />
le délinquant qui a émigré aux Etats-<br />
Unis à l'âge de 15 ans et qui a immédiatement<br />
fait partie de la toile CIA des<br />
groupes terroristes anticubains.<br />
Novo Sampoll a été condamné<br />
pour terrorisme avec Posada Carriles,<br />
en 2004, au Panama, où il a tenté de<br />
faire sauter avec plusieurs kilos de C-4<br />
un amphithéâtre rempli d'étudiants et<br />
de militants de groupes populaires qui<br />
allaient écouter le leader de la Révolution<br />
cubaine, Fidel Castro Ruz.<br />
Dans une autre partie de cette<br />
entrevue accordée au journaliste Tracey<br />
Eaton, le tueur de la CIA, rappelle comment<br />
son père, un immigrant espagnol,<br />
représentant à Cuba le fabriquant<br />
nord-américain de cosmétiques Max<br />
Factor, est mort dans l'explosion de la<br />
chaudière d'un voisin qui fabriquait de<br />
la colle à souliers.<br />
Suite à la page (16)<br />
Remember Hiroshima…<br />
Par Andreï Fediachine<br />
Le 16 juillet est la date anniversaire<br />
du début du siècle nucléaire qui a<br />
changé à jamais les structures géopolitiques<br />
mondiales, les méthodes, la mise<br />
en œuvre, la tactique et la stratégie de<br />
la politique internationale, à laquelle s'est<br />
ajouté un atout majeur : l'arme nucléaire.<br />
De plus, il a enrichi le vocabulaire<br />
militaro-politique par des termes de ”<br />
stabilité ”, basée sur la peur de la bombe<br />
et l'extermination mutuelle garantie. Des<br />
notions difficiles à intégrer mais qui sont,<br />
néanmoins, entrées depuis longtemps<br />
dans le quotidien et perçues en tant que<br />
faits.<br />
Les États-Unis ont ” joué” cet atout<br />
à deux reprises, à Hiroshima (66<br />
000 morts) et à Nagasaki en août<br />
1945 (40 000 morts), en restant<br />
la seule puissance à être allée<br />
jusqu’à l’utilisation réelle de l’arme<br />
nucléaire<br />
Tout a commencé il y a 65 ans<br />
jour pour jour.<br />
Les États-Unis ont ” joué” cet<br />
atout à deux reprises, à Hiroshima (66<br />
000 morts) et à Nagasaki en août 1945<br />
(40 000 morts), en restant la seule puissance<br />
à être allée jusqu'à l'utilisation<br />
réelle de l'arme nucléaire. C'était un acte<br />
monstrueux et honteux au point que les<br />
États-Unis sont jusqu'à ce jour rongés par<br />
la culpabilité. Ils cherchent des excuses et<br />
continuent à croire que sans les Bombes<br />
à Hiroshima et à Nagasaki, la Seconde<br />
guerre mondiale ne serait toujours pas<br />
terminée. ” Le chef militaire” en personne<br />
du ” projet Manhattan”, le major<br />
général Leslie Groves, a avoué que les<br />
bombes étaient prévues au départ pour<br />
les soviétiques et Staline. Les travaux<br />
avaient, d'ailleurs, commencé avant la<br />
guerre contre le Japon (des recherches<br />
isolées dès la fin de 1939) et ont été<br />
officiellement autorisés par le président<br />
Roosevelt le 6 décembre 1941 (à la veille<br />
de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor).<br />
Tous les scientifiques qui ont participé<br />
au projet Manhattan savaient très<br />
bien l'objectif de leurs travaux. Et tout ce<br />
qui les inquiétait, à en juger par tous les<br />
souvenirs, ce n'était pas les conséquences<br />
(c'est venu plus tard) mais de savoir<br />
si ” the gadget” (nom de code de la<br />
bombe Trinity) allait fonctionner ou pas.<br />
Mais il vaut mieux ne pas s'abaisser à<br />
un moralisme inutile et hypocrite. C'était<br />
une époque différente avec un canevas<br />
moral différent. Le monde vivait dans<br />
l'opposition au fascisme, le plus grand<br />
des maux possibles, et tout le monde<br />
savait à quoi et contre qui devait servir<br />
ce gadget. Tout le monde comprenait la<br />
nécessité de sa création et le mal inévitable<br />
qu'il infligerait au monde. Comme<br />
l'a déclaré deux heures après l'explosion<br />
Kenneth Bainbridge, le directeur scientifique<br />
du projet Trinity, à Robert Oppenheimer,<br />
” Maintenant nous sommes tous<br />
de beaux fils de pute”. Très exactement.<br />
Tous ces faits sont assez bien documentés,<br />
mais ils sont souvent oubliés,<br />
cachés ou altérés. Dommage. On ferait<br />
mieux de s'en souvenir (au moins pour<br />
questions d'éthique historique) car il est<br />
impossible de répondre à la question ”<br />
que faire? ” sans comprendre auparavant<br />
” à qui la faute ? ” . Mais chaque pays<br />
a, naturellement, ses propres diables qu'il<br />
est parfois utile de ” lâcher dans la nature”<br />
pour obtenir le tableau entier.<br />
Ainsi, l'arme nucléaire est née<br />
le 16 juillet 1945 sur le polygone<br />
d'Alamogordo (Alamogordo Bombing<br />
Range) au Nouveau-Mexique où à<br />
05.30 (ou plus précisément à 05.29.45)<br />
du matin, dans le cadre du projet Trinity,<br />
la première bombe nucléaire a explosé.<br />
Sa puissance était de <strong>21</strong> kilotonnes<br />
d'équivalent en TNT. Depuis, nous avons<br />
parcouru un long chemin. Le nombre de<br />
premières puissances nucléaires a tout<br />
d'abord atteint deux (avec la Russie), ensuite<br />
cinq. À l'heure actuelle, on estime<br />
le nombre de pays nucléaires, officiels et<br />
officieux, à dix.<br />
Depuis la fin des années 40-50, les<br />
puissances nucléaires tentaient de limiter<br />
l'adhésion au club exclusif de détenteur<br />
d'armement nucléaire et d'inciter les candidats<br />
à un nucléaire pacifique. Au moment<br />
de la signature du TNP (188 pays<br />
à ce jour) ce club de monopolistes comprenait<br />
le G-5 : la Grande-Bretagne, la<br />
Chine, l'URSS, les États-Unis et la France<br />
(bien qu'officiellement Paris et Pékin n'y<br />
aient adhéré qu'en 1992). Mais à partir<br />
du milieu des années 70, le processus<br />
d'élargissement a commencé. L'Inde a<br />
effectué son premier essai en 1974 (essais<br />
nucléaires et thermonucléaires en<br />
1998). Le Pakistan a également ” fait du<br />
bruit” en 1998. En 2006, la Corée du<br />
Nord a fait le premier essai. Israël possède<br />
également la bombe (entre 100<br />
et 200 ogives nucléaires modernes), et<br />
même s'il ne le reconnaît pas, il ne le nie<br />
pas non plus. Cependant, Israël, l'Inde<br />
et le Pakistan ne sont pas membres du<br />
TNP. En 2006 l'Iran a déclaré qu'il avait<br />
terminé l'élaboration des technologies<br />
de production de combustible nucléaire<br />
en laboratoires. L'Afrique du Sud avait<br />
mené des travaux d'élaboration de la<br />
bombe (il existe des preuves de sa participation<br />
aux essais avec Israël en 1979),<br />
mais ensuite les travaux ont été stoppés<br />
et elle a rejoint le TNP. La Libye, l'Irak,<br />
Taïwan et la Syrie ont également expérimenté<br />
les matières nucléaires. Mais pour<br />
diverses raisons ces expérimentations<br />
ont été stoppées.<br />
Il existe également un autre groupe<br />
spécial de pays ” quasi-nucléaires” qui<br />
possèdent des technologies pour la production<br />
d'armement mais ne vont pas<br />
plus loin pour des raisons politiques et<br />
économiques. Il s'agit de l'Argentine, du<br />
Brésil, de l'Egypte, de la Corée du Sud, de<br />
la Syrie et, une fois de plus, de la Libye et<br />
de l'Afrique du Sud. A en croire le service<br />
principal de surveillance de l'application<br />
du TNP de l'ONU, l'AIEA, près de 30<br />
pays seraient capables de rejoindre le<br />
club nucléaire, s'ils le voulaient.<br />
” Les anciens nucléaires” n'ont bien<br />
sûr pas l'intention d'employer les armes.<br />
Le problème n'est pas là. Le problème<br />
est que” les Etats au seuil” pourraient<br />
plonger le monde dans une catastrophe.<br />
Pour des raisons de ”syndrome de<br />
vigilance” excessif. Israël a déjà frappé<br />
à deux reprises sur des sites nucléaires<br />
douteux dans les pays orientaux voisins.<br />
En 1981, un site a été détruit en Irak,<br />
en 2007, les Israéliens ont bombardé<br />
les ” cibles nucléaires” en Syrie. Par ailleurs,<br />
les États-Unis, sous la présidence<br />
de Bush junior, ont envahi Irak sous le<br />
même prétexte de liquidation des armes<br />
de destruction massive. Toutefois, une<br />
autre frappe israélienne en Iran conduirait<br />
sans doute à des conséquences catastrophiques<br />
au Proche-Orient.<br />
Aujourd'hui, il est tout à fait clair<br />
que tant qu'il y aura des désaccords politiques,<br />
économiques, territoriaux, matériels<br />
et autres entre les pays nucléaires<br />
et non-nucléaires, il sera impossible de<br />
parvenir à l'utopie idéaliste d'un monde<br />
libéré des armes nucléaires. Tout le<br />
monde s'est un peu trop habitué à cette<br />
matraque comme moyen d'” un prolongement<br />
de la politique” .<br />
RIA Novosti 16 juillet <strong>2010</strong><br />
Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 13
Perspectives<br />
Ces "espions russes" à la vie si ordinaire<br />
Par Anne-Laurence Gollion<br />
Après le coup de filet du FBI, on<br />
commence à en savoir davantage<br />
sur l’identité et le parcours des<br />
onze espions présumés. Des histoires<br />
parfois invraisemblables qui<br />
pourraient alimenter un feuilleton<br />
d’espionnage à l’américaine.<br />
La presse américaine en est<br />
encore toute ahurie. Comment les<br />
onze individus arrêtés<br />
Lundi 30 juin ont-ils pu<br />
mener une “American way of life”<br />
somme toute, très ordinaire et espionner<br />
au profit du SVR, le service<br />
de renseignements russe? Tous très<br />
bien intégrés dans la société, à la<br />
tête d’une entreprise ou d’une famille<br />
(huit sont mariés), ils ont<br />
dupé leurs voisins, l’état civil (un<br />
des suspects aurait pris le nom d’un<br />
Canadien décédé), leur élèves ou<br />
même leurs propres enfants. Selon<br />
le New York Times, “les films, les<br />
livres et la télévision nous ont appris<br />
que la banlieue n’était pas<br />
toujours ce qu’elle semblait être<br />
et l’affaire des espions en est le<br />
parfait exemple». Il faut dire que le<br />
processus d’américanisation des espions<br />
présumés était bien avancé.<br />
Ainsi, Moscou aurait organisé<br />
des mariages entre ses agents, avant<br />
qu’ils ne rejoignent le Nouveau<br />
Monde. Richard et Cynthia Murphy<br />
vivaient à Montclair, dans le New<br />
Jersey. Une banlieue très ordinaire,<br />
et un quotidien qui ne l’est pas<br />
moins. «Richard Murphy tondait la<br />
pelouse, Cynthia Murphy revenait<br />
du travail avec des jonquilles et le<br />
pain sous le bras», décrit le New<br />
York Times. Le couple avait des enfants,<br />
qui ignoraient apparemment<br />
tout des activités de leurs géniteurs.<br />
Les voisins n’étaient pas soupçonneux.<br />
L’un d’eux remarque: «Je ne<br />
savais pas qu’ils étaient espions<br />
mais je savais ce qu’ils n’étaient<br />
pas et ils n’étaient pas étranges.»<br />
Une discrétion requise à<br />
laquelle le couple se prêtait même<br />
parfois avec un peu de zèle. Selon<br />
l’enquête menée par le FBI, un incident<br />
aurait eu lieu entre le SVR et<br />
les Murphy au moment de l’achat<br />
de leur maison. Dans un message<br />
intercepté destiné à leurs référents<br />
russes, le couple justifie son investissement:<br />
«acheter une maison fait<br />
L'arrestation de Vicky Pelaez,<br />
célèbre journaliste péruvienne, a<br />
été particulièrement spectaculaire<br />
partie de la progression naturelle<br />
de notre séjour [...] dans un pays<br />
qui accorde une place primordiale<br />
à la propriété privée.»<br />
Des ordinateurs configurés<br />
spécialement pour ne pas<br />
être repérables<br />
Une autre famille d’espions<br />
vivait à quelques centaines de<br />
kilomètres des Murphy, à Cambridge<br />
dans le Massachussetts:<br />
les Heathfield. Donald, le père,<br />
diplômé de Harvard, travaillait<br />
dans l’administration publique. Sa<br />
femme, une ancienne de Columbia,<br />
investissait avec succès dans<br />
l’immobilier. Comme les autres, ils<br />
entretenaient une visibilité professionnelle<br />
et étaient même actifs<br />
sur les réseaux sociaux, comme<br />
LinkedIn ou Twitter.<br />
Sur la page Facebook d’Anna<br />
Chapman, une des présumées espionnes,<br />
on trouve la devise: «Si tu<br />
peux l’imaginer, tu peux le faire.<br />
Si tu peux le rêver, tu peux le devenir».<br />
La jeune femme rousse se<br />
présente même sur Youtube comme<br />
une entrepreneuse chevronnée<br />
cherchant à monter une agence de<br />
recrutement entre Moscou et New<br />
York. Grâce à une traque sans<br />
relâche, les enquêteurs ont découvert<br />
que Chapman entretenait des<br />
contacts réguliers avec un agent<br />
russe sur des ordinateurs configurés<br />
spécialement pour ne pas être<br />
repérés. Le changement de noms<br />
était également une étape incontournable.<br />
Les suspects camouflaient<br />
leurs origines russes<br />
L’arrestation de Vicky Pelaez,<br />
célèbre journaliste péruvienne,<br />
a été particulièrement spectaculaire.<br />
Journaliste au Diario de la Prensa,<br />
célèbre publication hispanophone,<br />
Pelaez avait travaillé à Lima à Frecuencia<br />
Latina et avait même connu<br />
une petite célébrité lorsqu’elle<br />
avait été enlevée par des militants<br />
d’extrême gauche en 1984. Pelaez<br />
n’avait jamais caché ses opinions<br />
de gauche, son opposition aux<br />
guerres de l’ère Bush, sa sympathie<br />
pour Chavez et Castro. Son mari,<br />
Juan José Lazaro Junior était enseignant<br />
au Baruch College, et serait<br />
d’une famille russe exilée dans un<br />
premier temps en Sibérie avant<br />
de rejoindre l’Amérique latine. Le<br />
couple recevait régulièrement de<br />
l’argent de la part des représentants<br />
du gouvernement russe en échange<br />
de renseignements sur la situation<br />
aux Etats-Unis.<br />
Le FBI n’a pas lâché les suspects<br />
pendant des mois, des années<br />
même, multipliant écoutes et<br />
filatures. La découverte du réseau<br />
d’espions est-elle une tentative de<br />
déstabilisation de l’administration<br />
Obama qui tentait de réchauffer les<br />
relations russo-américaines? Les<br />
interrogatoires et le comportement<br />
de la Russie permettront peut-être<br />
de répondre à cette question.<br />
Reste qu’outre-Atlantique, les<br />
journaux se délectent des détails de<br />
l’affaire. Il faut dire que ces joursci<br />
livrent leur lot d’explications<br />
croustillantes: les agents auraient<br />
utilisé des informations cryptées<br />
dans des images numériques, de<br />
l’encre invisible, auraient subtilisé<br />
Des mercenaires…<br />
Suite de la page (7)<br />
D'ailleurs, l'on peut toujours<br />
reposer la question différemment,<br />
puisque nous sommes en quête de la<br />
vérité dans un jeu complexe que seuls<br />
les plus curieux peuvent comprendre.<br />
En effet, pourquoi les chefs de partis,<br />
ceux qui avaient désigné des représentants<br />
au sein du CEP, ne demandent<br />
tout simplement pas à leurs représentants<br />
de démissionner du CEP ? A<br />
notre avis, cela simplifierait la chose.<br />
Le CEP étant composé de neuf membres.<br />
Aujourd'hui, suite à la mise en disponibilité<br />
pour cause de corruption du<br />
représentant de l'église Catholique, il en<br />
est réduit à huit.<br />
Si les partis politiques ont autant<br />
de pouvoir de nuisance qu'ils le prétendent,<br />
il aurait suffi à ces chefs qui veulent<br />
à tout prix la formation d'un nouveau<br />
CEP de retirer simplement leurs<br />
membres pour en obtenir sa dislocation.<br />
La réalité est tout autre. Comme nous le<br />
disions tantôt, à l'instar des députés et<br />
les sénateurs, les membres du CEP ont<br />
un caractère de mercenaires pour les<br />
chefs de partis. Une fois lancés dans une<br />
opération, ils deviennent incontrôlables<br />
et ne reçoivent de directives que de leur<br />
Le camp<br />
chef immédiat. L'argent demeure certes,<br />
une arme redoutable entre les mains<br />
du Président de la République, pour<br />
corrompre les membres du CEP. Mais<br />
parfois il faut se rendre à l'évidence que<br />
cela ne suffit pas. Si au moins les personnes<br />
désignées faisaient partie d'un<br />
groupe ayant un idéal commun et soudées<br />
sur des principes philosophiques<br />
et moraux, rien ni personne ne pourrait<br />
ébranler cette adhésion collective. Mais<br />
ce n'est bien sûr pas le cas.<br />
Comme pour la désignation des<br />
candidats des partis, les membres du<br />
CEP l'ont été sans aucune condition ni<br />
accord préalable avec leurs organisations<br />
respectives. Ils n'ont donc aucune<br />
redevance envers elles. Ceci est le résultat<br />
d'un fonctionnement à l'informel<br />
qu'on retrouve dans tout ce qui se fait<br />
en Haïti et ce, dans quel que domaine et<br />
à quel que niveau que ce soit. Pourtant,<br />
à la veille d'un scrutin général dont le<br />
résultat s'annonce problématique, l'on<br />
ne voit toujours pas de signe probant,<br />
tendant à formaliser les choses, même<br />
quand les conséquences de ce système<br />
pour le pays sont une succession de<br />
catastrophes les unes plus destructrices<br />
que les autres.<br />
des sacs dans le quartier de Queens<br />
ou auraient enterré des preuves<br />
dans différents quartiers de New<br />
York.<br />
Et les médias d’établir des parallèles<br />
entre la réalité et les scenarii<br />
des films et séries d’espionnage. Le<br />
Guardian, au Royaume-Uni, a fait<br />
appel au créateur de la série Spooks<br />
(BBC1) pour commenter cette histoire<br />
«réelle mais tellement moins<br />
crédible que certaines fictions». Aux<br />
Etats-Unis, The Economist fait,<br />
quant à lui, sa Une sur l’affaire en<br />
titrant «Burn after reading», d’après<br />
le nom du film décalé d’espionnage<br />
des frères Coen. A la fin de la fiction,<br />
la CIA déclarait être dépassée<br />
par les évènements.<br />
L’Express 1er <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong><br />
Le Flambeau<br />
Restaurant<br />
1832 Schenectady Avenue<br />
(entre Ave. J & K)<br />
Brooklyn, NY 11234<br />
Loubing, General Manager<br />
Breakfast - Lunch - Dinner<br />
7 days a week, 9 am - 10 pm<br />
Samedi Bouyon<br />
Dimanche<br />
Soup Giromon, Pintad, diri djondjon<br />
Free Delivery<br />
Catering for all occasions<br />
347-462-9029<br />
Suite de la page (7)<br />
du camp la nuit, même quand ces<br />
dernières et la MINUSTAH ont des<br />
bases à deux coins de rue du camp.<br />
La MINUSTAH se dit incapable de<br />
pénétrer dans le camp à moins d'être<br />
directement témoin d'une attaque.<br />
Après trois nuits d'attaques au début<br />
de juillet, les membres de l'IAT ont<br />
passé une nuit dans le camp pour<br />
documenter la situation et n'ont<br />
rencontré aucune patrouille de la<br />
MINUSTAH ou de la PNH entre 1 h<br />
et 5 h du matin. Ces dernières affirment<br />
qu'elles tentent d'augmenter<br />
ce nombre, mais admettent que les<br />
patrouilles ne peuvent empêcher les<br />
agressions. « Tous les moyens de<br />
protection que nous avons poursuivis<br />
ou dont nous avons été informés<br />
par des réunions de groupe<br />
de protection (MINUSTAH, la police<br />
des Nations Unies, PNH) se sont<br />
avérés insuffisants pour empêcher<br />
les attaques quotidiennes », a<br />
déclaré Mark Snyder de l'IAT.<br />
Malgré une campagne menée<br />
par les résidents et les observateurs<br />
extérieurs pour résoudre la situation,<br />
malgré d'innombrables appels<br />
téléphoniques et de réunions,<br />
rien n'a été fait pour réinstaller les<br />
habitants, voire assurer leur sécurité.<br />
Maintenant, dans un nouveau<br />
site, les attaques se poursuivent et<br />
l'histoire continue. Tout ceci n'est<br />
qu'une démonstration récente et<br />
bien documentée du grand échec<br />
systématique du complexe de l'aide<br />
humanitaire musculaire et des efforts<br />
de reconstruction pour protéger<br />
les droits fondamentaux des populations<br />
déplacées.<br />
Après s'être adressé aux ONG,<br />
aux médias et aux propriétaires de<br />
petites entreprises, Mr. Clinton a déclaré<br />
pour la forme : « Pour tous les<br />
Haïtiens qui ne sont pas sur cette<br />
Commission, vous devriez vous<br />
sentir libres de parler aux membres<br />
haïtiens et au reste d'entre nous.<br />
Cela devrait être une période excitante<br />
pour ce pays, pour la première<br />
fois dans votre histoire nous allons<br />
permettre à tous vos enfants d'aller<br />
à l'école. Si vous le choisissez, pour<br />
la première fois dans votre histoire<br />
vous serez en mesure de fournir<br />
toute votre énergie propre, et vous<br />
n'aurez plus à envoyer d'argent<br />
à l'étranger. Si vous le choisissez,<br />
vous pourrez avoir le premier système<br />
financier en pleine croissance<br />
avec des entreprises privées. » Une<br />
règle de base infaillible pour détecter<br />
les escrocs et les fraudeurs : si quelque<br />
chose semble trop beau pour<br />
être vrai, ce n'est probablement pas<br />
vrai. Les gouvernements, les entreprises,<br />
et de nombreuses ONG<br />
ont profité de la crise humanitaire<br />
haïtienne pour s'enrichir. Les gens<br />
dans les camps savent qu'ils sont<br />
victimes du séisme, mais ils sont<br />
également conscients qu'ils sont<br />
victimes d'une fraude sanctionnée<br />
par la communauté internationale.<br />
Clinton termine en disant : « Ce sont<br />
des choix, je veux que vous savouriez<br />
ce processus... Mais vous devez<br />
tous sentir que vous en possédez<br />
une partie. »<br />
C'est étrange de parler de<br />
choix, possession, et de savourer<br />
un processus à un peuple qui n'a<br />
rien, qui n'a que le choix entre une<br />
impasse et une perspective, qui est<br />
complètement aliénée du processus<br />
qui déterminera son futur. Si ces<br />
gens n'ont pas encore reçu d'aide<br />
d'urgence ni de protection contre<br />
leurs agresseurs ni d'aide dans le<br />
transfert de leur camp, malgré les<br />
innombrables appels téléphoniques,<br />
réunions et rapports d'observateurs<br />
externes, ce n'est pas surprenant<br />
que ces gens aient peu de confiance<br />
en la possibilité de voter à une élection<br />
libre et équitable cet automne.<br />
14<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>
Votre santé avant tout!<br />
Les nombreuses vertus des fruits et légumes<br />
Par Dòk Fanfan<br />
Les fruits et les légumes sont<br />
essentiels à une alimentation<br />
équilibrée. Ils vous apportent nombre<br />
de vitamines et de minéraux,<br />
et ce n’est pas seulement pour<br />
mincir qu’il faut en manger mais<br />
tout simplement pour préserver sa<br />
santé, bien grandir et bien vieillir.<br />
Par jour, il est recommandé<br />
de manger au moins 5 portions<br />
provenant de différents fruits et<br />
légumes. C’est quoi une portion ?<br />
Une portion correspond à 80 grammes<br />
environ de fruits ou de légumes<br />
: le poids d’une demi-pomme<br />
ou d’une demi- poire. Un verre de<br />
jus de fruits frais d’environ 150 ml<br />
(orange pressée) est équivalent à<br />
une portion. Une poignée de haricots<br />
verts correspond à une portion.<br />
Une dizaine de tomates cerises<br />
vous apporte aussi l’équivalent<br />
d’une portion de fruits et légumes.<br />
Cette présentation considère les<br />
vertus de huit fruits et légumes.<br />
Ils préviennent le surpoid<br />
Les fruits et les légumes sont<br />
peu caloriques, et grâce à leur richesse<br />
en fibres, ils sont de plus<br />
rassasiants. La preuve en a été apportée<br />
par une étude américaine :<br />
une crudité ou une salade en entrée<br />
entraîne une diminution de l’apport<br />
calorique total du repas. Plus<br />
la portion de salade ou de crudité<br />
est importante, plus les apports caloriques<br />
du repas diminuent: avec<br />
3 bols de salade en entrée, les apports<br />
caloriques chutent de 12 %<br />
alors qu’en consommant un bol et<br />
demi de salade, l’apport calorique<br />
du repas ne chute plus que de 7 %.<br />
Chez les enfants, menacés par une<br />
obésité galopante, les fruits et les<br />
légumes permettent de contrôler la<br />
prise alimentaire et de mieux équilibrer<br />
l’alimentation en diminuant<br />
la part des sucres et des graisses.<br />
Ils protègent le coeur et<br />
les vaisseaux<br />
L’influence de l’alimentation<br />
sur les maladies cardiovasculaires<br />
est bien établie. Le meilleur<br />
modèle reste le régime crétois*,<br />
riche en fruits et légumes et pauvre<br />
en graisses saturées. Grâce à<br />
leur richesse en antioxydants et en<br />
certaines fibres, les fruits et les légumes<br />
préviendraient l’oxydation<br />
du cholestérol. Or quand celui-ci<br />
s’oxyde, il se dépose dans les artères<br />
réduisant sensiblement leur<br />
diamètre. Le risque de développer<br />
une maladie cardiovasculaire s’en<br />
trouve augmenté.<br />
Ils fortifient les os<br />
Les fruits et les légumes<br />
constituent une source non négligeable<br />
de calcium. Parmi les<br />
plus riches on trouve le brocoli,<br />
qui apporte 100 mg de calcium<br />
au 100 gm, le chou, le chou de<br />
Bruxelles, les légumes verts, les<br />
champignons, les endives, les haricots<br />
blancs ainsi que les fruits<br />
secs. Un autre de leurs atouts réside<br />
dans leur composition en potassium<br />
: ces nutriments régulent les<br />
pertes en calcium de l’organisme.<br />
Ils luttent ainsi contre la déminéralisation<br />
osseuse et sont un atout<br />
de poids dans la prévention de<br />
l’ostéoporose.<br />
Ils semblent préservent du<br />
cancer<br />
Depuis 30 ans, de nombreuses<br />
études se sont penchées sur la<br />
relation fruits et légumes et cancers.<br />
Certaines concluent à un effet<br />
protecteur en particulier pour les<br />
cancers des voies aérodigestives<br />
supérieures (oesophage, bouche,<br />
larynx, pharynx), de l’estomac,<br />
du poumon et du côlon-rectum.<br />
D’autres études sont moins<br />
concluantes. Selon les premières,<br />
les personnes qui consomment<br />
le moins de fruits et de légumes<br />
ont un risque de cancer – quelle<br />
qu’en soit la localisation - 1,5 à<br />
2 fois plus élevé que celles qui en<br />
mangent beaucoup (plus de 5 par<br />
jour). Cet effet bénéfique s’explique<br />
par la présence d’un ensemble<br />
de composants protecteurs : fibres,<br />
vitamines, minéraux, polyphénols<br />
et autres micro-nutriments qui<br />
agissent en synergie.<br />
Une dose minimale de 5<br />
portions (servings) par jour est<br />
nécessaire pour profiter de leurs<br />
Plat de poivrons<br />
effets bénéfiques (équivalent de<br />
400 gm/jr). Si atteindre une telle<br />
quantité semble difficile, penser à<br />
incorporer les légumes sous forme<br />
de soupes et les fruits sous forme<br />
de jus ou de compotes.<br />
Les tomates<br />
Elles sont juteuses et désaltérantes<br />
à souhait. Elles sont<br />
incontournables dans nos repas,<br />
crues en salade, en coulis ou à la<br />
croque au-sel ; cuites, dans des ratatouilles,<br />
des tartes, des sauces,<br />
grillées au four ou au barbecue…<br />
Grâce à leur richesse en lycopène<br />
(leur pigment rouge caractéristique)<br />
et en vitamine C (près de<br />
20 mg aux 100 g), elles empêcheraient<br />
le vieillissement précoce de<br />
la peau. Des études récentes montreraient<br />
qu’elles auraient même<br />
un effet protecteur contre certains<br />
cancers.<br />
Les poivrons<br />
Verts, jaunes ou rouges, ils<br />
apportent leur saveur légèrement<br />
piquante, mais tout à fait supportable<br />
quand on prend soin d’opter<br />
pour les poivrons doux. Le poivron<br />
est un aliment aux vertus multiples.<br />
Son contenu en vitamine C-<br />
bêta-carotène serait intéressant<br />
dans la prévention de la cataracte.<br />
Les poivrons qu’ils soient rouges<br />
ou verts sont une excellente source<br />
de vitamine A et de potassium. Ce<br />
sont des sources exceptionnelles de<br />
vitamine C (c’est d’ailleurs dans le<br />
poivron rouge qu’on a pour la première<br />
fois isolé cette vitamine). Ils<br />
contiennent également de l’acide<br />
folique et de la vitamine B6. Tous<br />
ces nutriments sont importants<br />
pour le bon fonctionnement de<br />
l’organisme. Aux dires des spécialistes<br />
les poivrons ont des vertus<br />
médicinales. On les dit digestifs,<br />
diurétiques, antiseptiques et stomachiques<br />
et bénéfiques pour le<br />
système cardiovasculaire.<br />
Les haricots verts<br />
Simplement cuits à la vapeur<br />
et accommodés avec des fines herbes<br />
et un soupçon de crème fraîche,<br />
ils gardent leurs qualités diététiques.<br />
On note : (1) une addition<br />
calorique très modérée, des fibres<br />
tendres et bien tolérées (2) des<br />
phyto-constituants protecteurs,<br />
comme des flavonoïdes et des saponines,<br />
qui pourraient diminuer<br />
le risque de développer certains<br />
cancers (3) enfin un large éventail<br />
de vitamines, en particulier de la<br />
vitamine C et des vitamines B dont<br />
l’acide folique ou vitamine B9 .<br />
Les melons (melon frans)<br />
et les pastèques (melons<br />
d’eau).<br />
Riches en eau ils désaltèrent<br />
et on n’a pas à craindre les calories.<br />
Les nutritionnistes retiennent<br />
surtout leur teneur élevée en bêtacarotène<br />
et en potassium, deux caractéristiques<br />
qui les font apprécier<br />
dans l’alimentation-prévention<br />
contre les troubles cardiovasculaires.<br />
Et leurs fibres, on le sait, sont<br />
particulièrement actives sur les intestins.<br />
Les bananes<br />
La banane est l’un des fruits<br />
qui stimule le plus l’hémoglobine,<br />
car elle est riche en fer. C’est en<br />
fait un aliment de choix pour les<br />
anémiques Elle est riche en glucides,<br />
les sportifs la consomment<br />
sans modération car elle permet<br />
une meilleure récupération après<br />
un exercice physique intense.<br />
La banane contient aussi de<br />
la sérotonine qui permet de réguler<br />
l’humeur. Grâce à la vitamine B6,<br />
responsable du glucose dans le<br />
sang, la banane est aussi un antioxydant<br />
qui permet d’éliminer<br />
les déchets accumulés dans<br />
l’organisme. C’est un aliment très<br />
nutritif que les enfants adorent et<br />
qui renferme toutes les vitamines<br />
indispensables à leur croissance.<br />
Pour les personnes sujettes aux<br />
maux d’estomac, la banane calme<br />
les aigreurs.<br />
Le brocolis<br />
Voilà un légume qui gagne à<br />
être connu. Côté nutrition, il contient<br />
: des fibres, des vitamines<br />
et des minéraux à revendre, pour<br />
seulement 25 à 30 kcal/100 g.<br />
Mais en plus, il contient les glucosinolates,<br />
des molécules qui<br />
auraient des propriétés anti-cancer.<br />
Même si le lien reste encore<br />
à prouver, des études montrent<br />
une corrélation possible entre une<br />
forte consommation de brocolis<br />
(et d’autres types de chou) et la<br />
diminution du risque de cancer du<br />
poumon, du côlon ou encore de<br />
l’estomac.<br />
Les épinards<br />
Contrairement à une légende<br />
tenace, l’épinard n’est pas la meilleure<br />
source de fer alimentaire.<br />
La viande et d’autres légumes ou<br />
fruits font beaucoup mieux que<br />
les épinards. Par ailleurs, le fer<br />
des épinards est beaucoup mieux<br />
absorbé par le corps lorsqu’il est<br />
accompagné d’une source de vitamine<br />
C, par exemple avec du jus<br />
de citron. L’épinard est par contre<br />
l’une des meilleures sources<br />
connues de vitamine B9 ou acide<br />
folique. La consommation d’une<br />
quantité suffisante d’acide folique<br />
en tout début de grossesse permet<br />
de diminuer fortement l’incidence<br />
du Spina bifida, une malformation<br />
grave du fœtus. Les jeunes<br />
femmes devraient donc manger<br />
régulièrement des épinards, quand<br />
elles envisagent d’avoir un bébé.<br />
Conclusion: on a tout intérêt<br />
à faire de la consommation<br />
régulière, quotidienne, des fruits<br />
et légumes une bonne et religieuse<br />
habitude.<br />
* Le régime crétois ou<br />
méditerranéen tire son nom du fait<br />
qu’il est traditionnel dans plusieurs<br />
pays autour de la mer Méditerranée,<br />
dont la Grèce y compris l’île<br />
de Crète et le sud de l’Italie.<br />
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Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 15
En Haïti comme ailleurs,<br />
Le peuple haïtien a marqué le 15 juillet<br />
Par Pierre L. Florestal<br />
En dépit de la profonde amertume<br />
ressentie face à cette coupe trop<br />
pleine qui lui a été présentée pour<br />
être vidée jusqu'à la lie, toute sa vie,<br />
le peuple haïtien comme par le passé<br />
vient de démontrer à ses contempteurs<br />
locaux et internationaux, une<br />
fois encore, que rien au monde ne<br />
réussira à lui faire oublier ce citoyen<br />
digne, patriote et honnête que constitue<br />
à leurs yeux le Docteur Jean<br />
Bertrand Aristide, même quand il a<br />
été banni du pays, envoyé en exil<br />
après un brutal et honteux kidnapping.<br />
Aussi, a-t-on chanté pour lui<br />
avec chaleur et amour à Haïti Liberté<br />
: “Bon Anniversaire”<br />
Qui aurait pensé que nos concitoyens,<br />
acculés au désespoir, aurait<br />
pu trouver le mâle courage de déserter<br />
leurs souffrances, le temps d'une<br />
journée, pour joindre cette manifestation<br />
de souhaits organisée ce jeudi<br />
15 juillet écoulé à Port-au-Prince,<br />
afin de donner la réplique à ceux qui<br />
les ont tant privés de l'Education, de<br />
la Santé, du Travail, de logis et même<br />
de l'environnement, privations couronnées<br />
par cette apocalyptique fin<br />
d'après midi du Mardi 12 janvier<br />
<strong>2010</strong>, tandis que la reconnaissance<br />
et la fidélité les ont plutôt guidés à<br />
avaler le plan néolibéral qui leur a<br />
été imposé et les a forcés à faire bèk<br />
atè sous les différents gouvernements<br />
que notre “géant” a conduits<br />
dans le pays, raison majeure pour sa<br />
mise au rancart.<br />
Face à ces difficultés sans fin<br />
pour le peuple haïtien, cette manifestation<br />
d'anniversaire et de revendications<br />
du 15 juillet en faveur de<br />
l'ex-Président témoigne de la reconnaissance<br />
de la Nation haïtienne à<br />
son ancien président, le Docteur<br />
Jean Bertrand Aristide dont les essais<br />
de redressement du sort de la<br />
population ont été par deux fois<br />
contrés pour que Haïti demeure éternellement<br />
à la merci des exploiteurs.<br />
Ce ne pouvait être qu'une occasion<br />
en or, dans la défiance de la peur<br />
de la prison et de la mort, pour que<br />
fût dit haut et fort leur solidarité à<br />
sa personne et leur attachement à<br />
Jean Bertrand Aristide<br />
sa politique d'inclusion et de promotion<br />
de la société qu'il menait dans<br />
le pays.<br />
Voila pourquoi à Brooklyn aussi,<br />
dans la soirée de ce même jeudi<br />
15 juillet, à l'auditorium de l'hebdomadaire<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté, ceux de nous<br />
qui restons encore des lavalassiens<br />
pur sang ont été bienheureux de<br />
joindre leurs voix à celles de ces<br />
milliers de lavalassiens de Port-au-<br />
Prince pour condamner la politique<br />
internationale de Washington, de la<br />
France, du Canada, du Brésil et de<br />
tous les autres, recrutés à dessein<br />
de retourner le pays de Jean Jacques<br />
Dessalines dans la dépendance au<br />
colonialisme.<br />
Ce fut également pour nous un<br />
bref moment passé à réfléchir sur<br />
beaucoup d'événements enregistrés<br />
dans le pays, depuis la saisie de la<br />
personne de l'ancien chef d'Etat,<br />
jusqu'à la honte d'observer ces politiciens,<br />
propulsés jadis sur la scène<br />
par lavalas, et qui ont été amenés à<br />
se désavouer aujourd'hui impudiquement<br />
à la manière de ceux dans nos<br />
rangs, à qui nous avons donné une<br />
certaine notoriété d'audience mais<br />
qui pourtant ont tout bonnement<br />
boudé notre rencontre, juste pour ne<br />
pas embarrasser René Préval dans<br />
ses ultimes efforts d'asphyxier définitivement<br />
le Parti Politique de son<br />
ancien protecteur, bien gardé dans la<br />
lointaine Afrique.<br />
Il nous a été offert d'écouter,<br />
venant d'Haïti, la voix de l'un des<br />
ténors de la résistance contre l'exclusion<br />
décidée de l'étranger et contre<br />
le déchirement interne dont souffre<br />
la plus puissante organisation politique<br />
dans les Caraïbes, la voix de<br />
René Civil, au téléphone, saluant ce<br />
rassemblement à N.Y. Au comble<br />
de la satisfaction, il a déclaré que la<br />
manif de Port-au-Prince s'est déroulée<br />
dans l'ordre et combien les Haïtiens<br />
étaient contents de célébrer ce<br />
jour qui leur a permis de renouveler<br />
leur attachement à leur Leader bienaimé.<br />
«Nous devons rester mobilisés<br />
de façon à forcer le CEP de René<br />
Préval à revenir sur sa décision<br />
d'exclure Fanmi Lavalas des élections<br />
de Novembre», a-t-il conclu.<br />
Cette rencontre pour un heureux anniversaire<br />
devait se clôturer autour<br />
d'une table richement pourvue en<br />
boissons de toutes sortes, faites de<br />
vin, de bon champagne, de cognac,<br />
de jus de fruits divers, de gâteau, de<br />
pâtés croustillants, ainsi que de la<br />
présence de notre Barbancourt pour<br />
ne laisser partir personne insatisfaite.<br />
L'on se sépara fort tard ce<br />
jeudi 15 juillet, à la pensée que si la<br />
démarche politique d'«un tiens» de<br />
René Préval contre celle de «deux,<br />
tu l'auras» de lavalas n'aura pas<br />
été le coup de grâce de l'homme de<br />
la Marmelade ralliant tout ce beau<br />
monde de politiciens afin de propulser<br />
soit son ancien Premier Ministre<br />
qui a échoué piteusement, soit sa<br />
déesse au bois dormant afin de se<br />
donner bonne et nouvelle conscience,<br />
ce au détriment de Lavalas qui<br />
jusqu'à présent n'a aucune prise sur<br />
le terrain électoral, depuis que ce<br />
CEP-tout-pou-yo-anyen-po-zòt travaille<br />
à l'empêcher de participer aux<br />
prochaines élections.<br />
Puisque tout cela n'est que<br />
spéculation, il ne nous reste d'alternative<br />
qu'à resserrer les rangs pour<br />
que Dorsainville et ses associés du<br />
CEP cessent de nous tourner en dérision.<br />
Dans ce sens, ce sentiment<br />
collectif rencontré dans les démarches<br />
qui ont poussé à célébrer l'anniversaire<br />
de notre leader Jean Bertrand<br />
Aristide, peut bien être compté<br />
comme nouveau ferment pour nous<br />
unir afin de reprendre et rallumer le<br />
flambeau éteint de la dignité haïtienne<br />
gisant sous la cendre de notre<br />
ancien Palais National.<br />
PLUF<br />
Brooklyn, NY:<br />
Marguerite Sterlin fête<br />
sa 106ème année<br />
Marguerite Sterlin, une ancienne<br />
couturière née au Cap Haïtien le<br />
20 juillet 1894, a fêté son 106ème<br />
anniversaire au River Manor Care<br />
Center à Canarsie, Brooklyn, devant<br />
la presse et une foule de compagnons<br />
de cette maison de retraite, presque<br />
tous dans des chaises roulantes.<br />
Elle est la personne la plus âgée<br />
de cette institution.<br />
D’Haïti, Marguerite est arrivée<br />
Kim Ives/Haïti Liberté<br />
aux Etats-Unis en 1957 et s’est installée<br />
dans une maison près de<br />
l’intersection de Foster Avenue et<br />
New York Avenue à Brooklyn. Elle<br />
ne s’est jamais mariée et n’a jamais<br />
eu d’enfant.<br />
Elle est le troisième enfant<br />
d’une famille comptant trois soeurs<br />
et trois frères, a expliqué son neveu<br />
Rony Sterlin. Elle habite au River<br />
Manor depuis quatre ans.<br />
Suite de la page (13)<br />
Novo Sampoll n'a pas précisé<br />
quelle fût sa participation dans<br />
toute une série d'actes terroristes<br />
mais a énuméré ceux qu'il considère<br />
des exploits de ses complices,<br />
qu'a aussi entraînés, orientés et financés<br />
l'Agence centrale de renseignement,<br />
conformément au Plan<br />
Cuba mis en marche par le président<br />
étasunien Eisenhower au cours des<br />
premiers mois de la Révolution.<br />
Il a participé à cet attentat contre<br />
l'ONU où lui et son frère Ignacio<br />
ont tiré avec un bazooka contre le<br />
siège de cette organisation à New<br />
York, tandis que le Commandant<br />
Ernesto Che Guevara s'adressait à<br />
l'Assemblée générale. Arrêté par la<br />
police locale, il a été libéré sous le<br />
simple prétexte qu'il n'avait pas été<br />
« avisé de ses droits ».<br />
Comme cabecilla du Mouvement<br />
nationaliste cubain, un<br />
groupe terroriste, il a aussi été<br />
impliqué dans l'assassinat de l'exministre<br />
chilien Orlando Letelier,<br />
en septembre 1976 à Washington,<br />
et dans des dizaines d'actions<br />
criminelles contre des intérêts cubains<br />
dans le monde. Au cours de<br />
l'entrevue, Novo s'est abstenu de<br />
faire référence à sa participation<br />
dans des opérations du Plan Condor<br />
au cours desquelles il a été utilisé<br />
comme terroriste et assassin.<br />
En Argentine, les tortionnaires<br />
militaires du sinistre atelier<br />
de Automotores Orletti ont invité<br />
leurs collègues du renseignement<br />
nord-américain à se joindre à leurs<br />
activités et la CIA a désigné des Cubains<br />
de Miami, parmi eux Novo<br />
Sampoll, qui menaient la « guerre<br />
sur les chemins du monde », en effectuant<br />
des attentats et des assassinats,<br />
dans divers pays, avec leur<br />
CORU - la Coordination des organisations<br />
révolutionnaires unies.<br />
Quand ces mêmes Argentins<br />
ont enlevé deux jeunes diplomates<br />
cubains, Crescencio Galañega<br />
Hernández, 26 ans, et Jesús Cejas<br />
Arias, 22 ans, le 9 août 1976,<br />
le FBI et la CIA ont envoyé Novo<br />
Sampoll en Argentine pour les interroger<br />
avec l'agent chilien Michael<br />
Townley, aujourd'hui réfugié<br />
à Miami.<br />
Les deux jeunes Cubains ont<br />
disparu pour toujours. On a raconté<br />
que leurs corps avaient été<br />
lancés dans le ciment d'un édifice<br />
en construction. Novo Sampoll n'a<br />
jamais été interrogé par les autorités<br />
judiciaires en relation avec cet<br />
horrible crime, bien que plusieurs<br />
militaires repentis aient offert leurs<br />
témoignages sur ces faits au cours<br />
d'enquêtes officielles en Argentine,<br />
entr'autres, l'ex chef de la DINA<br />
chilienne, le général Manuel Contreras<br />
Sepúlveda, dans des déclarations<br />
devant la juge María Cervini<br />
de Cubría.<br />
Le terroriste confesse qu'il<br />
entretient des relations constantes<br />
avec Posada Carriles. Il estime que<br />
celui-ci n'a pas à être jugé. « Quand<br />
des Cubains entrent ici illégalement<br />
et reçoivent l'asile politique<br />
le jour suivant? », demande-t-il,<br />
affirmant effrontément que le terroriste<br />
octogénaire n'a rien à voir<br />
avec la destruction en plein vol,<br />
en 1976, d'un avion cubain, qui a<br />
causé la mort de ses 73 passagers<br />
et membres d'équipage. « C'est un<br />
homme joyeux », assure le tueur,<br />
aujourd'hui âgé de 65 ans.<br />
Les déclarations incendiaires<br />
de Novo, faites à son domicile de<br />
la Miami mafieuse, se produisent<br />
tandis que cinq Cubains qui ont<br />
infiltré les rangs des cercles terroristes<br />
cubano-américains auxquels<br />
il continue à appartenir, demeurent<br />
séquestrés dans des prisons nordaméricaines.<br />
L’Aut’Journal 9 juillet <strong>2010</strong><br />
Marguerite Sterlin avec son gâteau<br />
Suite de la page (9)<br />
Commission [the CIRH], you<br />
should feel free to talk to the <strong>Haiti</strong>an<br />
members and to the rest of<br />
us. This should be an exciting period<br />
for this country. We’re going<br />
to give you the first time in history<br />
when all your children are going to<br />
school. If you choose, we can give<br />
<strong>Haiti</strong> the first time in you history<br />
when you’ll be able to provide all<br />
your own energy; and you don’t<br />
have to send the money overseas.<br />
If you choose, you can have the<br />
first financial system with rapidly<br />
growing private businesses.”<br />
The real beneficiaries are the<br />
businesses and NGOs using <strong>Haiti</strong>’s<br />
humanitarian crisis as a cash cow.<br />
People in the camps know that<br />
they are victims of an earthquake,<br />
but also increasingly suspect they<br />
are victims of a massive, internationally<br />
sanctioned, fraud.<br />
“These are choices; I want<br />
you to enjoy this process,” Clinton<br />
added. “But all of you have to feel<br />
you own a part of it.”<br />
It is strange to speak of choices,<br />
ownership and enjoying a process<br />
to people who have nothing,<br />
whose choices are all dead-ends,<br />
and who are completely alienated<br />
from the process that is deciding<br />
their future. After never seeing<br />
post-earthquake aid, protection<br />
against violent aggressors, or<br />
help relocating their camp, despite<br />
countless phone calls, meetings<br />
and reports by outside observers,<br />
Camp Immaculée residents, like<br />
most <strong>Haiti</strong>ans, have no confidence<br />
in the prospects of free and fair<br />
elections this fall, portending turbulent<br />
times ahead.<br />
16<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>
A Travers le monde<br />
Fidel a visité le centre de<br />
Recherche de l’Economie Mondiale<br />
Le commandant en chef Fidel<br />
Castro a visité dans l’après-midi<br />
du mercredi 13 juillet le Centre de<br />
recherches sur l’économie mondiale,<br />
où il a été reçu par le Dr Osvaldo<br />
Martinez.<br />
Pendant plus d’une heure, le<br />
leader de la Révolution a échangé<br />
des vues avec les chercheurs de<br />
cette prestigieuse institution sur<br />
les graves dangers d’une nouvelle<br />
guerre au Moyen-Orient, et sur la<br />
terrible menace que représente pour<br />
le genre humain la destruction du<br />
l’environnement sous nos propres<br />
yeux.<br />
Fidel les a convoqués à réfléchir<br />
sur la manière dont les pays<br />
de Notre Amérique peuvent faire<br />
face à de tels défis, et comment bâtir<br />
une nouvelle civilisation à même<br />
d’éviter de répéter les erreurs commises<br />
jusqu’à présent.<br />
Pendant l’entretien, Fidel a remis<br />
à ses interlocuteurs un message<br />
écrit de sa propre main pour qu’il<br />
soit débattu avec les économistes du<br />
pays et d’autres parties du monde.<br />
Le Centre de recherches sur<br />
l’économie mondiale est une institution<br />
scientifique cubaine placée<br />
sous la juridiction du CITMA<br />
(ministère des Sciences, des Technologies<br />
et de l’Environnement)<br />
qui pendant 30 ans a réalisé des<br />
recherches sur les principaux sujets<br />
de l’économie mondiale, notamment<br />
sur les problèmes dont souffrent les<br />
pays sous-développés, avec des<br />
propositions de solutions à ces situations.<br />
Le CIEM, qui est un centre<br />
de référence reconnu dans la région<br />
latino-américaine et caribéenne, a<br />
organisé de nombreuses rencontres<br />
internationales.<br />
Chávez alerte sur les menaces des<br />
EE:UU contre l’Iran<br />
Fidel Castro Ruz<br />
Prenant congé des scientifiques<br />
et du personnel de l’institution, Fidel<br />
est reparti sous les applaudissements<br />
nourris des habitants des environs<br />
du CIEM, qui avaient eu vent de la<br />
présence du leader de la Révolution<br />
dans ce centre de recherche.<br />
Message de Fidel aux économistes<br />
CAMARADES économistes du CIEM:<br />
Le président vénézuélien, Hugo Chávez<br />
Sur la Résolution 1929.<br />
Le 27 juin <strong>2010</strong>, dans un message<br />
envoyé suite à la Résolution<br />
1929 du Conseil de sécurité de l’ONU<br />
approuvée le 9 juin <strong>2010</strong>, je disais à<br />
son destinataire ce qui suit : «Il n’y<br />
a qu’une chose dont on puisse être<br />
sûr: cette fois, Cuba sera très loin de<br />
la cible d’armes de ce type, de même<br />
que le reste de l’Amérique latine, du<br />
nord du Mexique au cap Horn.<br />
«Lorsque s’éteindra le feu nucléaire,<br />
qui sera nécessairement de<br />
courte durée, on pourra parler de la<br />
crise de la post-guerre, qui éclatera<br />
immédiatement.<br />
«Tout cela pourrait paraître<br />
hautement fantaisiste, non moins<br />
que le fait que, par un véritable<br />
Le leader de la Révolution cubaine échangeant des vues avec les<br />
chercheurs du Centre de recherches sur l’économie mondiale sur les<br />
graves dangers d’une nouvelle guerre au Moyen-Orient<br />
miracle, Cuba a échappé à l’attaque<br />
nucléaire d’octobre 1962.<br />
« [...] on ne parlera plus de capitalisme<br />
ou de socialisme. Il s’ouvrira<br />
une étape d’administration<br />
Suite à la page (19)<br />
Le président vénézuélien, Hugo<br />
Chávez, a à nouveau mis en<br />
garde ce mercredi sur le péril que<br />
représente pour la paix mondiale les<br />
menaces belliqueuses nord-américaines<br />
contre l’Iran et la présence des<br />
troupes nord-américaines dans l’aire<br />
de l’Amérique centrale.<br />
Fidel a alerté le monde à propos<br />
de ce qui est pour lui imminent,<br />
une guerre atomique à cause de<br />
l’irresponsabilité du gouvernement<br />
des États-Unis et de ses alliés, et à<br />
cause du projet qu’ils ont de mettre<br />
des genoux le peuple iranien, a condamné<br />
le mandataire dans une allocution<br />
à la télévision. Il a insisté, en<br />
plus, sur la nécessité d’être vigilants<br />
devant ce qu’il a qualifié comme la<br />
continuité de l’offensive impériale<br />
contre l’Amérique latine.<br />
Chávez s’est référé à l’arrivée<br />
au Costa Rica de milliers de marine<br />
et 46 bateaux de guerre, après une<br />
convention approuvée par le congrès<br />
et le gouvernement de cette<br />
nation, de forces qui stationneront<br />
là jusqu’au 31 décembre.« Ce sont<br />
des porte-avions des Américains,<br />
des sous-marins, des armes sophistiquées,<br />
et avec l’excuse de toujours<br />
: le trafic de stupéfiants».<br />
Nous sommes dans une situation<br />
inquiétante, a-t-il affirmé, pression<br />
sur l’Iran, des flottes de guerre<br />
des États-Unis en train de croiser<br />
sur le canal de Suez, des pressions<br />
sur la Corée du Nord.<br />
Il a ajouté que les manoeuvres<br />
militaires doivent être ajoutés aux<br />
tensions au Panama et la présence<br />
nord-américaine en Haïti en mettant<br />
à profit la catastrophe occasionnée<br />
par le tremblement de terre du début<br />
d’année. Le dignitaire a dénoncé,<br />
de plus, les violations récentes<br />
de l’espace aérien national par des<br />
vaisseaux hollandais.<br />
Le gouvernement du Venezuela<br />
a protesté la veille auprès de la<br />
Hollande pour l’incursion illicite de<br />
trois aéronefs dans son espace territorial<br />
et il a exigé des mesures<br />
d’Ámsterdam pour éviter ce type<br />
d’incidents<br />
Devant un tel panorama nous<br />
devons être vigilantes pour qu’un<br />
événement de grandes proportions ne<br />
nous surprenne pas, a-t-il insisté.<br />
Prensa Latina 14 <strong>Juillet</strong> <strong>2010</strong><br />
Traduction Danielle Bleitrach pour<br />
Changement de société 15 juillet<br />
<strong>2010</strong><br />
Panama: sanglante<br />
répression policière<br />
Le président panaméen<br />
Ricardo Martinelli<br />
Un jour après avoir été hué par<br />
la multitude dans un stade et un jour<br />
avant sa visite à la province de Bocas<br />
del Toro, le président panaméen<br />
Ricardo Martinelli a été déclaré hier<br />
“persona non grata” par les ouvriers<br />
de son pays. La semaine passée<br />
les mobilisations (photo) dans cette<br />
région bananière se sont terminées<br />
par une sanglante répression<br />
policière, qui a fait deux morts, selon<br />
les chiffres officiels, et six, selon les<br />
manifestants. Cette semaine, quand<br />
le conflit semblait s’être distendu,<br />
les syndicats et les travailleurs de<br />
la majorité des secteurs ont effectué<br />
une grève générale qui a paralysé la<br />
nation d’Amérique centrale. Hier le<br />
gouvernement s’est limité à reconnaître<br />
qu’il y a eu “des erreurs”.<br />
Les manifestations et les<br />
grèves qui se sont succédées dans<br />
les deux dernières semaines au Panama<br />
ont un seul objectif, annuler<br />
Suite à la page (19)<br />
Un ex-responsable<br />
américain condamné<br />
à perpétuité pour<br />
espionnage pour Cuba<br />
Walter Kendal Myers, 73 ans et<br />
sa femme Gwendolyn Steingraber<br />
Myers, 72 ans<br />
Un ancien responsable du département<br />
d'Etat américain, Walter<br />
Kendall Myers, a été condamné à la<br />
prison à vie vendredi pour son rôle<br />
dans un complot de 30 ans, visant à<br />
livrer des documents secrets à Cuba,<br />
a annoncé le ministère de la Justice<br />
américaine. Myers ne pourra bénéficier<br />
d'aucune libération anticipée, a<br />
précisé le ministère.<br />
Egalement mouillée dans<br />
l'affaire, sa femme, Gwendolyn Steingraber<br />
Myers, a pour sa part, écopé<br />
d'une peine de 81 mois de prison (environ<br />
7 ans).<br />
Le couple avait été arrêté en juin<br />
2009. Ils avaient plaidé coupable des<br />
accusations les liant à "une conspiration<br />
de près de trente ans au cours de<br />
laquelle ils ont fourni des informations<br />
secrètes sur la défense américaine" à<br />
Cuba, a indiqué le ministère.<br />
Walter Kendal Myers, 73 ans,<br />
aussi connu sous le nom d'"agent<br />
202", et sa femme, 72 ans, l'"Agent<br />
123" ou l'"Agent E-634", avaient plus<br />
précisément plaidé coupables respectivement<br />
de "complot d'espionnage" et<br />
de "complot pour réunir et transmettre<br />
des informations de défense nationale".<br />
L'accord de plaider-coupable prévoyait<br />
bien que "Walter Kendall Myers<br />
purge une peine de prison à vie"<br />
et que "Gwendolyn Myers purge une<br />
peine d'entre six et sept ans et demi<br />
de prison".<br />
Le couple a également accepté la<br />
saisie de son appartement à Washington,<br />
de son voilier et de ses comptes en<br />
banque, pour un montant total de 1,7<br />
million de dollars.<br />
"Ce couple a fièrement participé<br />
à des actions d'espionnage pour le<br />
compte d'un adversaire étranger de<br />
longue date. Aujourd'hui ils sont tenus<br />
responsables de leurs actes", a<br />
déclaré David Kris, un responsable<br />
du ministère de la Justice chargé de<br />
la Sécurité nationale."Leurs peines<br />
devraient servir d'avertissements à<br />
tous ceux qui souhaiteraient délibérément<br />
compromettre les informations<br />
les plus sensibles de notre pays", a-t-il<br />
ajouté. "Dans le cas de (M.) Kendall<br />
Myers, une peine sévère était assurée,<br />
étant donnée la nature de son crime",<br />
a commenté Philip Crowley, le porteparole<br />
de la diplomatie américaine,<br />
évoquant "une infraction grave envers<br />
la sécurité nationale".<br />
Le condamné, a-t-il ajouté, "a<br />
trahi la confiance placée en lui par le<br />
département d'Etat et le peuple américain".<br />
Le couple Myers avait été arrêté<br />
après avoir détaillé ses prouesses à un<br />
agent du FBI sous couverture que les<br />
deux septuagénaires prenaient pour<br />
un agent du régime communiste.<br />
M. Myers a commencé à espionner<br />
pour le compte de Cuba six mois<br />
environ après un voyage dans l'île en<br />
décembre 1978, alors qu'il travaillait<br />
au département d'Etat. Il avait obtenu<br />
en 1985 et en 1999 différents niveaux<br />
d'accès aux documents top secret, qu'il<br />
apprenait par coeur ou parfois sortait.<br />
Le couple allait à la rencontre d'agents<br />
cubains dans différents pays des Caraïbes<br />
et de l'Amérique latine ou faisait<br />
parfois passer des informations en<br />
échangeant des caddies au supermarché.<br />
Il communiquait avec Cuba par le<br />
biais de messages codés sur une radio<br />
à ondes courtes.<br />
La Croix. Com 16 <strong>Juillet</strong> <strong>2010</strong><br />
Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 17
A Travers le monde<br />
La libération de prisonniers:<br />
une victoire silencieuse de la<br />
Révolution cubaine<br />
Message de Fidel Castro<br />
à son ‘vieil ami’ Nelson<br />
Mandela pour ses 92 ans<br />
Par Enrique Ubieta Gómez<br />
Mercredi 7 juillet l'Archevêché<br />
de La Havane a rendu publique<br />
la décision du Gouvernement<br />
cubain de libérer ces prochains<br />
mois 52 contrerévolutionnaires<br />
détenus et jugés en 2003, cinq<br />
d'entre eux de manière immédiate.<br />
Comme résultat des contacts établis<br />
par le Gouvernement avec la Cardinal<br />
Jaime Ortega, archevêque de La<br />
Havane, et Monseigneur Dionisio<br />
García Ibáñez, président de la Conférence<br />
des Evêques catholiques de<br />
Cuba, un autre détenu avait déjà été<br />
libéré pour des raisons de santé.<br />
Dans le système de prisons à<br />
Cuba il est de mise d'accorder une<br />
licence extra pénale à la personne<br />
sanctionnée qui, indépendamment<br />
de la raison de son délit présente<br />
des problèmes de santé incompatibles<br />
avec le régime carcéral. Depuis<br />
2004, <strong>21</strong> autres contrerévolutionnaires<br />
de la même cause juridique<br />
ont bénéficié de cette politique<br />
Obama, avec un simple geste qui rendrait plus digne son mandat, gracier<br />
ces cinq personnes qui firent sur le territoire des Etats-Unis en faveur de<br />
leurs citoyens ce que les autorités du pays ne firent pas?<br />
Les premiers ex-prisonniers « Dissidents » cubains lors de<br />
leur arrivée en Espagne<br />
habituelle; quatre d'entre eux se<br />
sont rendus en Espagne avec leurs<br />
familles suite à un accord avec le<br />
gouvernement espagnol.<br />
Le gouvernement de Cuba sait<br />
discuter et prendre des décisions,<br />
sans pressions, ni chantages, ni<br />
conditions préalables, sur n'importe<br />
quel thème avec tout interlocuteur<br />
qui respecte la souveraineté du<br />
pays. Le plus grand obstacle pour<br />
la libération de ces prisonniers,<br />
jugés et condamnés par des tribunaux<br />
cubains selon les lois du<br />
pays, était précisément l'intention<br />
claire de chantage d'une campagne<br />
médiatique que les grandes corporations<br />
de presse et la droite étasunienne<br />
et européenne avaient<br />
lancée de manière irresponsable.<br />
La Révolution, par contre, propose<br />
un dialogue respectueux. Il suffit<br />
de se rappeler d'une longue liste<br />
d'exemples historiques: l'échange<br />
de mercenaires capturés pendant<br />
l'invasion de Playa Girón ; le dialogue<br />
avec l'émigration cubaine en<br />
1978 et la libération postérieure de<br />
centaines de sbires de Batista et<br />
de contrerévolutionnaires, beaucoup<br />
d'entre eux capturés au cours<br />
d'activités terroristes ; les accords<br />
migratoires avec des gouvernements<br />
étasuniens de l'un et l'autre<br />
partis (aussi bien ceux de Reagan<br />
et Bush, comme ceux de Clinton<br />
et Obama) ; le processus de contacts<br />
permanents et d'échange de<br />
critères avec les différentes institutions<br />
religieuses, la catholique incluse,<br />
entre autres. La liste contient<br />
des médiations internationales de<br />
transcendance, comme celle qui a<br />
permis d'imposer définitivement<br />
la paix en Angola et dans le cône<br />
sud-africain.<br />
Il n'y a pas de faiblesse dans<br />
la disposition au dialogue, au contraire,<br />
il y a de la force. Les récentes<br />
conversations du gouvernement<br />
avec la hiérarchie de l'Eglise<br />
catholique cubaine sont épaulées<br />
par l'existence d'une communication<br />
franche et systématique avec<br />
les institutions et organisations religieuses<br />
du pays. Croyants ou pas<br />
croyants, de toute confession, participent<br />
de la même façon à la construction<br />
d'une société toujours plus<br />
juste. Bien que ces conversations<br />
se soient produites sur l'initiative<br />
des parties, et qu'elles aient favorisé<br />
une décision que le harcèlement<br />
international avait reléguée à plus<br />
tard, les médias transnationaux et<br />
leurs laquais internes, déconcertés<br />
dans un premier temps, tentent<br />
maintenant de capitaliser les résultats.<br />
En fait c'était prévisible, et<br />
cela ne nous gêne pas. Pour la vie<br />
de Guillermo Fariñas, comme pour<br />
celles de n'importe lequel de ses<br />
complices, Cuba a mis à disposition<br />
l'équipement médical dont elle<br />
dispose, mais aussi celui qu'elle n'a<br />
pas mais qu'elle a cherché là où elle<br />
a pu malgré le blocus, et les meilleurs<br />
spécialistes qu'elle a formé.<br />
Mais l'attitude de Fariñas n'aurait<br />
jamais pu conduire à l'obtention<br />
des résultats qu'il souhaitait. Qu'il<br />
est triste qu'un homme expose sa<br />
vie sans même savoir que d'autres<br />
manipulent ses sentiments, qu'ils<br />
planifient les gains possibles de<br />
son sacrifice, et qu'ils utilisent son<br />
entêtement à des fins illégitimes !<br />
Qu'il est triste, alors qu'il y a tellement<br />
de causes justes, indispensables,<br />
dans ce monde essentiellement<br />
injuste, qu'un homme risque<br />
sa vie pour le bien-être personnel<br />
d'une poignée de canailles et d'un<br />
état impérialiste! Qu'un homme<br />
parie sur la mort pour dérouter un<br />
pays qui lutte à contrecourant pour<br />
la vie !<br />
Obama sera t-il capable<br />
d'ouvrir le dialogue franc, sans<br />
réserves impériales, avec son petit<br />
mais digne voisin? Aura-t-il le<br />
courage de reconnaître le caractère<br />
politique, vindicatif, des sanctions<br />
qui pèsent sur les cinq antiterroristes<br />
cubains, incarcérés depuis<br />
plus de 10 ans dans des prisons<br />
de son pays? Pourra t-il, Obama,<br />
avec un simple geste qui rendrait<br />
plus digne son mandat, gracier ces<br />
cinq personnes qui firent sur le territoire<br />
des Etats-Unis en faveur de<br />
leurs citoyens ce que les autorités<br />
du pays ne firent pas? Une fois encore<br />
la Révolution cubaine offre un<br />
exemple de dignité et de force.<br />
Source: http://la-isladesconocida.blogspot.<br />
com/<strong>2010</strong>/07/la-liberacion-depresos-una-victoria.html<br />
http://www.rebelion.org/<br />
noticia.php?id=109559<br />
Traduction: R. Muller, ASC-Ge<br />
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Vieil et prestigieux ami, que cela<br />
me fait plaisir de te voir devenu,<br />
et reconnu comme tel, par les institutions<br />
politiques du monde entier symbole<br />
de la liberté, de la justice et de la<br />
dignité humaine.<br />
Ils ont fait de toi un travailleur<br />
forcé dans les carrières, comme ils<br />
l’ont fait avec Marti quand il avait 17<br />
ans.<br />
J’ai seulement été prisonnier<br />
politique pendant moins de deux ans,<br />
mais ce fut un temps suffisant pour<br />
comprendre ce que signifient 27 ans<br />
dans la solitude d’une prison, séparé<br />
de ses proches et de ses amis.<br />
Dans les dernières années de<br />
ton martyre, ta Patrie, sous la tyrannie<br />
de l’Apartheid, s’est transformée<br />
après la Bataille de Cuito Cuanavale,<br />
en un instrument de guerre contre les<br />
combattants internationalistes cubains<br />
et angolais qui progressaient<br />
en Namibie occupée. Personne ne<br />
pouvait te dissimuler les nouvelles de<br />
la solidarité que ton peuple, sous ta<br />
direction, réveillait parmi toutes les<br />
personnes honnêtes de la terre.<br />
Alors, comme aujourd’hui,<br />
l’ennemi était sur le point de lancer<br />
une frappe nucléaire contre les troupes<br />
qui, dans ce cas, se battaient contre le<br />
système odieux de l’Apartheid.<br />
Personne n’a jamais été capable<br />
de t’expliquer d’où venaient ces<br />
instruments de mort et par où ils les<br />
obtinrent.<br />
Tu as visité notre Patrie et tu t’es<br />
solidarisé avec elle, quand tu n’étais<br />
pas encore le Président de l’Afrique<br />
du Sud élu librement par le peuple.<br />
Aujourd’hui l’humanité est<br />
menacée par le grand péril dans toute<br />
l’histoire de notre espèce.<br />
Exerce toute ton immense<br />
force morale pour maintenir l’Afrique<br />
du sud loin des bases militaires des<br />
Etats-unis et de l’OTAN.<br />
Amis hier de l’Apartheid,<br />
aujourd’hui ils accourent cyniquement<br />
feignant l’amitié.<br />
Les peuples d’Afrique qui survivraient<br />
à la catastrophe nucléaire<br />
qui approche, auront besoin plus que<br />
jamais des connaissances scientifiques<br />
et des avancées de la technologie<br />
sud-africaine.<br />
L’humanité peut encore se<br />
préserver des coups destructeurs de<br />
la tragédie nucléaire qui approche, et<br />
celle environnementale qui est déjà<br />
bien présente.<br />
Fraternellement,<br />
Fidel Castro Ruz<br />
18 juillet <strong>2010</strong><br />
Publié initialement sur CubaDebate<br />
Traduction AC pour Solidarite<br />
internationale 20 juillet <strong>2010</strong><br />
18<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>
Panama<br />
Reconstruction<br />
Suite de la page (17)<br />
la réforme de travail approuvée<br />
sous l’auspice du gouvernement<br />
libéral de Martinelli, un entrepreneur<br />
qui a amassé une des plus<br />
grandes fortunes du pays avec sa<br />
chaîne de supermarchés. Le mois<br />
passé sa majorité au Parlement<br />
avait approuvé une loi qui permet<br />
aux entreprises de remplacer<br />
des travailleurs en grève, de décompter<br />
les cotisations syndicales<br />
et de les dispenser de réaliser les<br />
études d’impact environnemental,<br />
entre autres avantages, quand le<br />
Pouvoir exécutif considère que le<br />
projet productif en question est d’<br />
“intérêt social”.<br />
Mardi dernier, après dix jours<br />
de conflit et d’affrontements entre<br />
la police et les travailleurs, le gouvernement<br />
et le syndicat du secteur<br />
bananier ont déclaré une trêve de<br />
90 jours, mais le reste des syndicats<br />
ne se sont pas pliés à l’accord<br />
et ont déclaré la grève générale.<br />
“Si cela ne change pas, le pays va<br />
continuer mobilisé et prendre une<br />
l’Economie Mondiale<br />
Suite de la page (17)<br />
des biens et des services disponibles<br />
dans cette partie du continent. Inévitablement,<br />
chaque pays sera<br />
alors gouverné par ceux qui sont<br />
aujourd’hui à sa tête, dont plusieurs<br />
sont très proches du socialisme,<br />
et d’autres débordent d’euphorie<br />
à l’idée du marché mondial qui<br />
s’ouvrira aux combustibles, à<br />
l’uranium, au cuivre, au lithium, au<br />
fer et à d’autres métaux aujourd’hui<br />
envoyés aux pays développés et<br />
riches, des marchés qui disparaîtront<br />
brusquement.<br />
«Dans de telles circonstances,<br />
les produits les plus indispensables<br />
à la vie: les aliments, l’eau, les<br />
combustibles et les ressources de<br />
l’hémisphère situé au sud des Etats-<br />
Unis abondent pour conserver un<br />
peu de civilisation, cette civilisation<br />
dont les progrès incontrôlés ont conduit<br />
l’humanité à un tel désastre.»<br />
Je sais que certains camarades<br />
s’inquiètent sérieusement, estimant<br />
que je mets ma crédibilité en danger<br />
lorsque je soutiens des idées aussi<br />
cruciales, selon lesquelles un conflit<br />
deviendrait aujourd’hui, inévitablement,<br />
nucléaire.<br />
C’est ce que je fais depuis<br />
que, le 1er juin <strong>2010</strong>, j’ai évoqué<br />
le grave danger qu’impliquait pour<br />
toute l’humanité la destruction du<br />
direction qui peut déboucher sur<br />
des confrontations», a prévenu le<br />
leader de l’opposant Parti Révolutionnaire<br />
Démocratique (PRD),<br />
Mitchel Doens.<br />
Avec la trêve avec les bananiers,<br />
le gouvernement de Martinelli<br />
s’est engagé à suspendre l’entrée<br />
en vigueur des points les plus controversés<br />
de la réforme du travail<br />
durant 90 jours. Cependant au fil<br />
des jours il est évident que cette<br />
promesse ne sera pas suffisante<br />
pour dissoudre les mobilisations<br />
ouvrières.<br />
Le président panaméen avait<br />
organisé pour aujourd’hui un déplacement<br />
à l’épicentre du conflit, la<br />
zone bananière de la côte caraïbe.<br />
L’idée était de porter des aliments<br />
et des produits de base -la région<br />
a longtemps été désapprovisionnée<br />
après les grèves réitérées- et de se<br />
montrer ouvert au dialogue avec<br />
les manifestants. Mais les travailleurs<br />
ont agi rapidement et lui ont<br />
fait savoir qu’il ne serait pas bienvenu,<br />
en particulier après les morts<br />
Cheonan, bateau amiral des forces<br />
navales de Corée du Sud<br />
Pour moi, ce qui importe plus<br />
que tout, c’est que notre peuple soit<br />
bien informé des graves dangers<br />
qui nous menacent, ce n’est pas ma<br />
crédibilité personnelle.<br />
J’ai demandé au camarade Osvaldo<br />
de réunir à ce siège, ce mardi<br />
13 juillet, le groupe d’éminents<br />
économistes que je viendrai voir<br />
pour les prier de réaliser ce travail<br />
de «science-fiction» (appelons-le<br />
ainsi): dans les dix prochains jours,<br />
réfléchir et analyser à raison de quatre<br />
heures par jour ces questions<br />
délicates, dans le but de répondre à<br />
une question: que doivent faire les<br />
pays de «Notre Amérique» s’il se<br />
produit une situation telle que celle<br />
qu’évoque le texte ci-dessus, cité<br />
entre guillemets?<br />
Il s’agirait, bien entendu, du<br />
coup d’envoi d’une nouvelle civilisation,<br />
à partir des connaissances<br />
scientifiques colossales dont s’est<br />
dotée notre espèce, pour que ne se<br />
reproduise pas les faits qui à mon<br />
sens se produiront mais ne pourront<br />
le faire qu’une fois. J’ai également<br />
demandé à Osvaldo de leur remettre<br />
copie de ce texte.<br />
A partir de l’information que<br />
m’avait fait parvenir le ministère des<br />
Relations extérieures, j’ai fait savoir<br />
suite à la répression policière, a expliqué<br />
Samuel Quintero, dirigeant<br />
du Syndicat des Travailleurs de<br />
l’Industrie Bananière.<br />
Martinelli a essayé de calmer<br />
la situation et a rendu responsable<br />
l’autre ennemi des travailleurs<br />
bananiers de Changuinola,<br />
la transnationale Bocas del Toro<br />
Fruit Company, filiale de Chiquita<br />
Brands, l’entreprise nord-américaine<br />
condamnée aux États-Unis<br />
pour financer les Colombiens paramilitaires<br />
(ex-United Fruit Company,<br />
historiquement à l’origine<br />
de multiples coups d’Etat en<br />
Amérique centrale, NDT). Selon le<br />
mandataire, elle a mal interprété la<br />
nouvelle loi et a retenu une partie<br />
des salaires des travailleurs. Pour<br />
le syndicat, l’entreprise a agi protégée<br />
par la réforme impulsée et<br />
promulguée par Martinelli.<br />
Pagina/12, 16 juillet <strong>2010</strong>.<br />
Traduit par http://<br />
amerikenlutte.free.fr<br />
17-07-<strong>2010</strong><br />
à plusieurs ambassadeurs en poste<br />
dans des pays clés et à quatre présidents<br />
latino-américains que le conflit<br />
exploserait à partir de jeudi, le<br />
vendredi ou au plus tard le samedi.<br />
Mon amertume explicable<br />
tient au fait que je travaillais sur la<br />
base d’une information officielle qui,<br />
n’incluant pas les deux longs paragraphes<br />
de la fin, m’a induit en erreur<br />
dans les Réflexions du 4 juillet<br />
et aurait porté un coup irréparable<br />
à ma crédibilité en ce moment historique<br />
décisif, ce dont je me suis<br />
rendu compte ce dimanche 11 juillet<br />
vers onze heures du matin.<br />
J’ai aussi demandé à Osvaldo<br />
de distribuer aux économistes copie<br />
de ce message et d’y ajouter une<br />
copie du texte écrit du documentaire<br />
Home, du réalisateur français Yann<br />
Arthus-Bertrand, réalisé par un<br />
groupe international de personnalités<br />
visionnaires et bien informées,<br />
sur l’autre terrible menace qui pèse<br />
sur notre espèce: la destruction, sous<br />
nos yeux, de notre environnement.<br />
Il existe encore des alternatives<br />
qui laissent une marge à<br />
l’espoir, si nous sommes capables<br />
de les choisir.<br />
Fraternellement,<br />
Fidel Castro Ruz<br />
Changement de Société 14 juillet<br />
<strong>2010</strong><br />
Suite de la page (8)<br />
Dans un article publié quelques<br />
mois de cela dans les colonnes de Haïti-liberté,<br />
sous le titre, « l’occupation<br />
silencieuse de la république d’Haïti par<br />
la république Dominicaine », j’avais<br />
souligné le danger que peut représenter<br />
des milliers de jeunes étudiants et<br />
étudiantes haïtiens séjournant en république<br />
voisine. Aujourd’hui, avec<br />
cette initiative de construction universitaire,<br />
il est clair que l’immixtion<br />
dominicaine n’est pas innocente. C’est<br />
pour cette raison que l’intérêt dominicain<br />
dans les affaires politiques haïtiennes<br />
est plus que fondamental. La<br />
politique n’est rien d’autre que le pouvoir.<br />
Donc, les élections qui sont en<br />
gestation constituent un élément important<br />
pour faire avancer leur agenda<br />
à travers des élus « amis ». Entretemps<br />
Washington continue de s’en<br />
prendre au gouvernement haïtien, accusé<br />
de pratiquer la corruption comme<br />
système administratif pendant que le<br />
président vient de boucler une visite<br />
aux Etats-Unis même. On accuse les<br />
organisations non gouvernementales<br />
de la même bêtise, tout en affaiblissant<br />
la force publique et les élites<br />
possédantes et intellectuelles. Nous<br />
sommes en face de feux bien nourris<br />
qui n’épargnent personne, incluant<br />
les propres alliés. Va-t-on utiliser les<br />
services de la République dominicaine<br />
pour administrer « l’entité chaotique<br />
ingouvernable » ou « l’état en totale<br />
faillite » etc, tout cela, parce que nous<br />
faisons face à une campagne de dénigrement<br />
systématique contre le pays<br />
dans sa globalité. C’est une tactique<br />
classique qu’utilisent les puissances<br />
impériales pour atteindre leurs objectifs,<br />
diaboliser et affaiblir un état, un<br />
parti, un homme tout en rehaussant<br />
l’autre.<br />
L’état actuel d’Haïti requiert une<br />
révolution, point !<br />
Le coup d’état ou kidnapping<br />
du 29 février 2004 a mis fin aux 14<br />
années d’approches louverturiennes<br />
en Haïti dans nos relations avec<br />
l’étranger. Conformément à l’histoire<br />
nationale, logiquement c’est la stratégie<br />
dessalinienne qui devrait être<br />
mise en branle pour lutter contre les<br />
forces antinationales après la mise en<br />
déroute de la première tendance. Encore<br />
une fois, la lâcheté a triomphé !<br />
On se perpétue dans des entreprises<br />
mort-nées comme des individus en<br />
pertes de repères. L’histoire nous enseigne<br />
que les régimes politiques, porteurs<br />
de germes de transformations<br />
sociales, qui pratiquent la confrontation<br />
comme stratégie de défense, restent<br />
au pouvoir pendant longtemps.<br />
Fidel Castro, est l’exemple le plus<br />
fidèle en ce sens.<br />
Lesly Manigat, historien et<br />
homme politique, a publié un papier<br />
dans lequel, avec stupéfaction, il a<br />
déclaré que la seule solution viable<br />
maintenant est la révolution, « tabula<br />
rasa ». Mais il a pris soin de mentionner<br />
qu’elle n’est pas possible, en<br />
présentant des considérations d’ordre<br />
géopolitique etc. Cependant, Fidel<br />
Castro a fait triompher la révolution à<br />
Cuba, et ceci en pleine guerre froide<br />
et plus près encore des côtes américaines.<br />
Vu l’état actuel généralisé de<br />
profondes crises, la simplicité n’est pas<br />
une option. La formule de reconstruction<br />
que l’on promote dans les couloirs<br />
des missions diplomatiques est<br />
pratiquement anti-haïtienne parce que<br />
sa conception a été amputée de l’âme<br />
nationale. La pulsion indispensable à<br />
la reconstruction ne peut provenir du<br />
dehors. L’implication médiatique de<br />
la communauté internationale supportée<br />
par des figures de proue de la<br />
politique internationale nous contraint<br />
à une politique de faits accomplis. Ce<br />
qui rend le projet progressiste national<br />
plus difficile encore a exécuter. Il faut<br />
maintenant se défaire de la coquille<br />
internationale dictatoriale, ensuite<br />
promouvoir la solution nationale et<br />
convaincre les partenaires de bonne<br />
foi de la communauté internationale<br />
à s’embarquer avec le peuple haïtien<br />
dans cette aventure heureuse. Je veux<br />
parler des états modérés de l’Europe,<br />
du Venezuela, de Cuba, de certains<br />
états asiatiques et d’autres du Moyen-Orient.<br />
Pour y arriver, il faut une<br />
politique de rupture épistémologique<br />
et concrète, c’est-à-dire récupérer le<br />
droit à la souveraineté nationale. Tout<br />
se fera à partir d’une révolution progressiste<br />
nationale sous la bienveillance<br />
de l’idéal dessalinien d’unité nationale.<br />
Les obstacles sont énormes,<br />
mais pas impossibles à combattre et<br />
à contourner.<br />
Si la révolution n’est pas exportable,<br />
par contre elle est contagieuse.<br />
Cette peur de la révolution incite les<br />
puissances impérialistes à s’impliquer<br />
dans le processus de reconstruction<br />
d’Haïti. Un moyen sur de saboter le<br />
projet progressiste national révolutionnaire<br />
haïtien. L’expérience vénézuélienne<br />
ne cesse de faire école<br />
dans le continent. Hugo Chavez<br />
marche sur les pas de nos ancêtres<br />
qui avaient décrété avant même Léon<br />
Trotski, la permanence de la révolution.<br />
Nous pouvons d’une pierre faire<br />
deux coups, reconstruire le pays en<br />
fonction de nos réalités nationales et<br />
nous réapproprier notre apparat de<br />
leader continental. Pour cela il faut<br />
que les penseurs se mobilisent constamment<br />
pour la matérialisation du<br />
rêve du père-fondateur de la nation,<br />
Jean-Jacques Dessalines.<br />
Penseurs nationaux/progressistes,<br />
la balle est dans votre camp<br />
pour promouvoir le projet national<br />
dessalinien à travers le pays et ailleurs.<br />
Unique moyen sûr de mettre<br />
en déroute le projet international de<br />
la honte, modelé sous l’expérience<br />
dominicaine.<br />
EN SIGNATURE<br />
Le samedi 31 juillet <strong>2010</strong>, à Grenadier Books/Haïti Liberté, le romancier, poète Josaphat Robert Large vous présentera<br />
et signera ses deux derniers romans : « Partir sur un Coursier de Nuage » et « Rete, Kote Lamèsi »<br />
Des artistes et poètes invités comme Jocelyne Dorismé, Jean Elie Barjon, Jeanie Bogart, Querta Georges et Jacques<br />
Alexandre, assureront l’animation.<br />
Venez enlever votre<br />
copie à : Grenadier<br />
Books/Haïti Liberté<br />
1583 Albany Avenue<br />
(au coin de Glenwood<br />
Rd)<br />
Brooklyn NY 11<strong>21</strong>0<br />
6 heures PM<br />
Pour info :<br />
718-4<strong>21</strong>-0162<br />
516-425-0524<br />
516-208-6596<br />
Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong> Haïti Liberté 19
Perspectives<br />
14 juillet : Fidel nous dit que la<br />
Bastille reste à prendre !<br />
Par Danielle Bleitrach<br />
Ne trouvez-vous pas extraordinaire<br />
ce qui s'est passé avant<br />
hier Un homme, un simple homme,<br />
dépouillé des artifices du pouvoir,<br />
vêtu d'un coupe-vent et d'une chemise<br />
écossaise, un homme qui n'est<br />
plus rien d'autre que lui-même dans<br />
les ultimes jours d'une vie, dans un<br />
petite île des Caraïbes, soumise à un<br />
terrible blocus, a parlé et dans un<br />
instant tout le monde s'est tu. Et<br />
parce que cet homme parlait toute<br />
la presse a été obligée d'en rendre<br />
compte, de dire ce fait: Fidel Castro<br />
parle. Et il ne parle pas de l'ordre des<br />
jours des médias, il méprise ce vain<br />
bavardage: il impose l'ordre du jour<br />
parce qu'à travers lui, la Révolution<br />
demeure invaincue, l'espérance jamais<br />
trahie.<br />
Et quel ordre du jour: la fin<br />
possible de l'humanité Entouré de<br />
sa garde, des scientifiques, ceux à<br />
qui il remet le destin de son île, de<br />
la planète, ceux qui auront le même<br />
désintéressement passionné que lui<br />
pour le destin de l'humanité. Et le<br />
vieux rebelle, riche de son bilan de<br />
probité, riche de toute l'expérience<br />
de celui qui n'accepte pas de plier,<br />
s'est adressé aux peuples à tous<br />
les peuples du monde, y compris à<br />
ce peuple français qui fête si douloureusement<br />
ce qui fût la prise de la<br />
Bastille, ce peuple rebelle enchaîné<br />
à un destin impérialiste. Fidel s'est<br />
adressé à tous, cherchant de toute la<br />
puissance de conviction de ses mots<br />
et de son regard à atteindre notre<br />
âme pour nous dire de nous unir et<br />
de combattre contre ce que trame<br />
l'empire auquel nous appartenons et<br />
pire encore à la civilisation à laquelle<br />
nous sommes habitués: il faut que<br />
la haine, le malheur, la rapacité succombent<br />
et il faut voir plus loin<br />
Culte de la personnalité, grand<br />
totem de l'Amérique latine, prophète,<br />
oracle ont ironisé certains Non mais<br />
la pureté d'une vie humaine entièrement<br />
dédiée à son peuple, à ceux du<br />
Tiers monde, à l'humanité, un homme<br />
qui a renoncé à tout sauf à servir<br />
et à tenir bon quand tous cèdent<br />
Un homme qui offre à nous tous cet<br />
unique privilège, celui d'inviter chacun<br />
à rester debout à ses côtés, à ceux<br />
de la Révolution. Fidel nous a menés<br />
dans la montagne cubaine pour contempler<br />
des sommets de la lutte, la<br />
nature du combat que nous devions<br />
désormais mener, peu m'importe ma<br />
crédibilité dit-il seul importe de prévenir<br />
mon peuple On le regarde inquiet<br />
Parce qu'il ne s'agit plus de vaincre un<br />
tyran local, ni même l'impérialisme, Cet homme parlait toute la presse a été obligée d’en rendre compte, de<br />
mais bien une véritable apocalypse<br />
dire ce fait: Fidel Castro parle<br />
Je pense à cette scène après<br />
le naufrage du Granma, il demande autour de lui, combien d'hommes, combien de fusils? Douze ! La révolution<br />
est sauvée s'exclame-t-il et<br />
Raul raconte « j'ai pensé: mon frère<br />
est devenu fou! » Combien de fois le<br />
peuple cubain l'a suivi en se disant<br />
la même chose Ce peuple si joyeux,<br />
si pragmatique, doué par le bonheur<br />
qui contemple sa sentinelle, après<br />
une autre qui fût José Marti Peu<br />
m'importe ma crédibilité, tout ce que<br />
j'ai fait a été pour protéger l'Amérique<br />
latine<br />
Qui dans mon cher pays humilié,<br />
enchaîné aux chars des rois et des<br />
nantis pour détruire la planète, à tous<br />
ces bouffons criminels, aura la force et<br />
la volonté de le suivre, d'abandonner<br />
sa propre rapacité, le brouet de la<br />
concurrence, de la médiocrité, la peur<br />
et la haine du plus pauvre que soi,<br />
ce n'est pas facile de se débarrasser<br />
de tout ce qui vous encombre, vous<br />
détruit, il y a une bastille à prendre<br />
vous-même pour suivre le jeune rebelle<br />
qui vous invite là-bas très loin<br />
dans la Sierra Maestra à défendre<br />
l'humanité menacée Est-ce possible<br />
qu'il ait raison<br />
Je l'ignore mais je sais que<br />
cette société est morte, qu'elle est en<br />
train de pourrir et nous empoisonne,<br />
mais aurai-je le courage, auronsnous<br />
le courage d'aller jusqu'au bout<br />
du constat<br />
Viva Fidel, vive la Révolution<br />
Changement de société 14 juillet<br />
<strong>2010</strong><br />
CASA DE LAS AMERICAS AND THE JULY 26TH COALITION INVITE YOU<br />
TO JOIN US FOR AN EVENING IN SOLIDARITY WITH CUBA<br />
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Celebrate the 57th anniversary of the July 26, 1953, assault on the Moncada barracks,<br />
led by Fidel Castro and other Cuban rebels<br />
that launched the revolutionary war that toppled the Batista dictatorship in 1959.<br />
SATURDAY, JULY 24, <strong>2010</strong><br />
Martin Luther King, Jr. Labor Center 1199/SEIU UNION HALL<br />
310 W. 43rd Street, Manhattan<br />
Between 8th & 9th Avenues<br />
Reception 6:30pm — Program 7:30pm<br />
Keynote Speaker: Pedro Nuñez Mosquera, Ambassador Permanent Mission of Cuba to the United Nations<br />
Invited Speakers: United Nations Permanent Representatives of South Africa, Venezuela,<br />
Bolivia and speakers highlighting Cuba’s Solidarity With <strong>Haiti</strong>, Puerto Rico, and other countries.<br />
Updates: The Case Of The Cuban 5 Anti-Terrorist Political Prisoners<br />
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For More Information and Flyers (917) 887-8710 — july26coalition@mindspring.com<br />
Sponsored by The July 26th Coalition, comprised of NYC-Tri-State area organizations and<br />
individuals in solidarity with the people of Cuba<br />
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PLEASE CALL GABRIEL or ROBERT<br />
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Fax: (973) 690-5364<br />
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www.vmtrucking.com<br />
20<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 4 No. 1 • Du <strong>21</strong> au 27 <strong>Juillet</strong>, <strong>2010</strong>