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Les méthodes en psychologie

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,<br />

f1ES IIETIIODES<br />

EN<br />

JlSYCHOLOGIE<br />

MA UR/CE REUCIILI.'V<br />

P RFSSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE<br />

EDlTIONS DELTA


•<br />

QUE S A IS-JE? •<br />

<strong>Les</strong> méthodes<br />

<strong>en</strong> <strong>psychologie</strong><br />

MA URICE REUCHLI N<br />

"""-•, ....,...,.. a ru...,,.;w R.t.,_Dac:atut cran. ••<br />

106• mille


.<br />

t~•f'l'llllfiU'J'Uij<br />

UU MP-.M~ AUTEUH<br />

fMt~o·t Nwa! 1" Mlu.w. """<br />

11'" ••.Htlàon : ltt&., M&l<br />

" '"'-- II•IWMtalnt d• ·~ tHil<br />

,,.._ ........ vtt "&l•...a...i•, 1!iOO. Padt<br />

INTBODUCl'ION<br />

D eet difficile d.e ne pu 6voquer, <strong>en</strong> introduisant<br />

un expooé aur lea mhbodea de la payebologie, le<br />

l'robl~me dea rapporu d'une m6tbode avec l'objet<br />

(ou la elaaae d'objeta, lo domaine) auquel on l'ap·<br />

plique. D suffit <strong>en</strong> effet d'examiner lea adjectif•<br />

ar letquelo on a coutume de 1p6cifier del psycho·<br />

r. ogiea pour constater quo plu1ieur1 de cel adjectifs<br />

paraiaa<strong>en</strong>t d~signer A la fois une méthode et un<br />

domaine.<br />

Si la <strong>psychologie</strong> eet dite expérim<strong>en</strong>tale, c'eat<br />

c <strong>en</strong> raison-do aa méthode •, écrit P. Fraiue. l\lais<br />

l'oxptrimontation eat beaucoup plue facile à mettre<br />

<strong>en</strong> œuvre d&nll certaina domaine• do la ptychologie<br />

que d&nll d'autres, et l'expreaeioo do • psycbologio<br />

expbim<strong>en</strong>tale • s'applique auui l l'<strong>en</strong>.oemble de<br />

cu domainea privilégi6t, dont on uit quo la r6gion<br />

c<strong>en</strong>trale est constirn6e acrneUem<strong>en</strong>t par ln <strong>psychologie</strong><br />

cognitive. De m~me, la <strong>psychologie</strong> • mathématique<br />

• r6c<strong>en</strong>te Maigne Il l'évid<strong>en</strong>ce une métbode,<br />

mais aussi le domaine dans lequd rlle peut s'op·<br />

pliquer (qui ae confond pour l'cas<strong>en</strong>tiel avec la<br />

art.ie la plus cultivée du domaine dr la psycho·<br />

r. ogie expérim<strong>en</strong>tale), et le g<strong>en</strong>re de résultats qu'eUe<br />

a pemùs d'obt<strong>en</strong>ir. Faire de ln paycbologic dif!é­<br />

N'ntielle, ce peut être adoptrr comme. métbodr<br />

l'observation dea atructures qui •'aperçoiv<strong>en</strong>t dam<br />

l111 différoncea constatée. <strong>en</strong>tre deo individus com·<br />

parés l différonta pointa do vue. Maie ce peut être<br />

auni d6crire comme objot1, comme élém<strong>en</strong>t• de<br />

connaieaance pouvant e'indgrer dana certainu<br />

tb6oriee ou certaine• pratiquet, lee dimr8DCU <strong>en</strong>tre<br />

3


garçona et filles, <strong>en</strong>tre <strong>en</strong>fanta i.uu.a de milie1a<br />

différ<strong>en</strong>ts, <strong>en</strong>tre jumeaux monosygotes et jumeaux<br />

dizygotes, etc. Le développem<strong>en</strong>t de l'<strong>en</strong>fant (de<br />

même que, plue largem<strong>en</strong>t. tout développem<strong>en</strong>t)<br />

peut aussi conatituer soit un objet d'étude, et l'on<br />

parlera alon de <strong>psychologie</strong> de l'<strong>en</strong>fant, soit une<br />

méthode d'étude, et l'on parlera alors d'une psy·<br />

chologie génétique qui. notamm<strong>en</strong>t, c cherche a\<br />

expliquer les fonctions m<strong>en</strong>tales par leur mode de<br />

formation, donc par leur développem<strong>en</strong>t chez l'<strong>en</strong>fant<br />

• (J. Piaget et B. lnhelder, 1968). De même,<br />

on peut considérer avec D. Lagache (1949) que la<br />

<strong>psychologie</strong> clinique est spécifiée par la méthode<br />

clinique, qui s'applique à tous les secteurs de la<br />

conduite humaine, adaptée ou inadaptée ; l'expression<br />

n'<strong>en</strong> désigne pas moins souv<strong>en</strong>t une <strong>psychologie</strong><br />

dont le doœa.ine est celui dea inadaptations,<br />

des troubles du comportem<strong>en</strong>t. à tel point que les<br />

frontières qui sépar<strong>en</strong>t ce domaine du domaine<br />

médical sont parfois contestées.<br />

On voit bi<strong>en</strong> que cette ambigulté de la termino·<br />

logie pourrait fournir un argum<strong>en</strong>t à une épistémo·<br />

logie opérationniste. Si l'on admet, avec W. Bridg·<br />

man, que c la vraie déïmition d'un concept ne se<br />

fait pas <strong>en</strong> termes de propriétés, mais <strong>en</strong> termes<br />

d'opérations effectives • (J. Ullmo, 1958), on compr<strong>en</strong>d<br />

que le c cont<strong>en</strong>u • d'un domaine ne soit<br />

déïmissable que par cet <strong>en</strong>semble d'opérations<br />

ordonnées que constitue toute méthode et que,<br />

par exemple, Lagache puisse écrire : « Ce qui spécifie<br />

la <strong>psychologie</strong> clinique, c'est la méthode clinique,<br />

c'est-à-dire la nature des opérations avec<br />

lesquelles le psychologue clinici<strong>en</strong> approche la<br />

conduite humaine • (1949).<br />

Sana ouvrir une discussion sur l'opérationnisme,<br />

on peut cep<strong>en</strong>dant_ rappeler l'importance qui doit<br />

&tre accordée, dana ce systwe, a\ la notion de<br />

c cont<strong>en</strong>u additionnel •· La description de certaines<br />

opérations permet seule de déîmir ce que noua<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dona <strong>en</strong> disant que c le quoti<strong>en</strong>t d'intellig<strong>en</strong>ce<br />

de tel <strong>en</strong>fant est égal à 120 •· Mais on peut coll8tater<br />

emuite, et indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t, que, par exemple, les<br />

<strong>en</strong>fants dont le quoti<strong>en</strong>t est égal à 120 réussiss<strong>en</strong>t<br />

mieux dans leurs études, <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne, que ceux dont<br />

le quoti<strong>en</strong>t intellectuel e8t égal à 90. Cette constata·<br />

tion n'était pas impliquée par la déïmition opérationnelle<br />

formelle. Elle ne constitue plus une conv<strong>en</strong>tion<br />

de langage, mais bi<strong>en</strong> un cont<strong>en</strong>u v<strong>en</strong>ant<br />

!l'ajouter à cette conv<strong>en</strong>tion. Or il se trouve que le<br />

même cont<strong>en</strong>u additionnel (ici une possibilité de<br />

prévision du succès scolaire) peut s'attacher à des<br />

définitions opérationnelles différ<strong>en</strong>tes (ici des tests<br />

différ<strong>en</strong>ts). Cette constatation permet de dire, <strong>en</strong> un<br />

certain s<strong>en</strong>s, que des opérations différ<strong>en</strong>tes peuv<strong>en</strong>t<br />

atteindre le même cont<strong>en</strong>u, ou que des méthodes<br />

différ<strong>en</strong>tes peuv<strong>en</strong>t s'appliquer au même domaine.<br />

On pourrait ajouter que cette recherche d'un<br />

cont<strong>en</strong>u adttitionnel commun à des déîmitions opératoires<br />

différ<strong>en</strong>tes ne se fait pas au hasard. n<br />

existe dans le langage commun ou dana le langage<br />

philosophique des notions imparfaitem<strong>en</strong>t déîmies<br />

(la s<strong>en</strong>sation, l'intellig<strong>en</strong>ce, etc.) qui ori<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, au<br />

moins approximativem<strong>en</strong>t. la recherche de ces<br />

cont<strong>en</strong>us communa. La m~me fonction de • drainage<br />

• est assurée par l'exist<strong>en</strong>ce dea problèmes<br />

pratiques qui ee pos<strong>en</strong>t à une certaine époque et<br />

dana une certaine culture, tels par exemple que<br />

l'adaptation de l'<strong>en</strong>fant à l'école, le traitem<strong>en</strong>t des<br />

troubles de la conduite, etc. Ces recherches, théoriques<br />

ou appliquées, prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> aborder les<br />

mêmes problèmes avec des méthodes pouvant ~tre<br />

différ<strong>en</strong>tes.<br />

s


Si l'on admet aiDai qu'il existe un certain degré<br />

d'indép<strong>en</strong>dance <strong>en</strong>tre une méthode et son domaine<br />

d'application. le problème se posera de savoir<br />

comm<strong>en</strong>t peut s'organiser un exposé méthodologique.<br />

On pourra décider tout d'abord de prés<strong>en</strong>ter,<br />

pour chacune des méthodes que l'on convi<strong>en</strong>dra<br />

de distinguer, plusie11J'8 exemples d'utilisation choi·<br />

sis, autant que possible, daw des domaines différ<strong>en</strong>ts.<br />

On peut espérer ainsi r<strong>en</strong>dre plus facilem<strong>en</strong>t<br />

perceptible ce qui caractérise <strong>en</strong> propre une méthode,<br />

dont on pourrait dire qu'elle sera moiDB considérée<br />

comme une opéTatWn physiquem<strong>en</strong>t déïmie que<br />

comme un opéTaùUT, comme un moy<strong>en</strong> de faire<br />

passer des connaissances d'un état à un autre,<br />

la transformation obt<strong>en</strong>ue par l'usage d'un mêmt<br />

opérateur méthodologique gardant, <strong>en</strong> un certam<br />

sew et jusqu'à un certain point, la même structure<br />

logique, quel que soit le cont<strong>en</strong>u concret des connais·<br />

sances auxquelles on l'applique.<br />

n reste à défmir les conv<strong>en</strong>tiow qui permettront,<br />

daw l'état actuel de la <strong>psychologie</strong>, d'aborder<br />

successivem<strong>en</strong>t des méthodes différ<strong>en</strong>tes.<br />

C'est par rapport à l'expérim<strong>en</strong>tation que peuv<strong>en</strong>t<br />

se situer les méthodes d'une <strong>psychologie</strong> sci<strong>en</strong>ti·<br />

fique, d'une <strong>psychologie</strong> • publique •, fondée sur<br />

des faits établis objectivem<strong>en</strong>t, c'est-à-dire d'one<br />

manière telle qu'ils puiss<strong>en</strong>t être vérifiés par n'im·<br />

porte quel observateur connaissant le maniem<strong>en</strong>t<br />

des techniques ayant servi à les établir. On sait<br />

que l'expérim<strong>en</strong>tation, <strong>en</strong> son sew le plus fort,<br />

suppose qu'une hypothèse ait été formulée préalablem<strong>en</strong>t<br />

à l'expéri<strong>en</strong>ce, l'objectif de l'expéri<strong>en</strong>ce<br />

étant alors de vérifier que les cowéqu<strong>en</strong>ces prévisibles<br />

de l'hypothèse ne se trouv<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> contradiction<br />

avec les faits observés. L'expérim<strong>en</strong>tation<br />

6<br />

au sew fort suppose aussi le plu~ souv<strong>en</strong>t que l'expérim<strong>en</strong>tateur<br />

ait la possibilité d'interv<strong>en</strong>ir dans le<br />

déroulem<strong>en</strong>t du phénomène observé (observation<br />

codée <strong>en</strong> une ou plusieurs variables c dép<strong>en</strong>dantes •),<br />

f'n modifiant les conditions daw lesquelles il se<br />

cléroule (le codage de ces modificatiow constituant<br />

les variables c indép<strong>en</strong>dantes •).<br />

<strong>Les</strong> conditiow techniques, sociales, déontologiques<br />

dans lesquelles se déroule le travail du psy•<br />

rhologue ne lui permett<strong>en</strong>t que rarem<strong>en</strong>t d'adopter<br />

une défmition aUBSi • forte • de l'expérim<strong>en</strong>tation.<br />

Cela est particulièrem<strong>en</strong>t vrai <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong> huruaine.<br />

Des affaiblissem<strong>en</strong>ts de sew intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

alors <strong>en</strong> ce qui concerne: la formulation de l'hypo-<br />

1 h~ préalable et <strong>en</strong> ce qui concerne les possibilités<br />

d'interv<strong>en</strong>tion du psychologue sur le déroulem<strong>en</strong>t<br />

elu phénomène. L'hypothèse peut être formulée<br />

rn termes si généraux qu'un grand nombre de<br />

c·owéqu<strong>en</strong>ces düfér<strong>en</strong>tes peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> être tirées, qui<br />

n sont reliées <strong>en</strong>tre elles que par la conjonction ou.<br />

f>e telle sorte qu'il est de moina <strong>en</strong> moins probable<br />

•tu'un fait quelconque se révèle incompatible avec<br />

1 une au moina de ces conséqu<strong>en</strong>ces po88ibles. Le<br />

Jllychologue n'intervi<strong>en</strong>t plus de façon active et di­<br />

' «~('te sur le déroulem<strong>en</strong>t du phénomène, mais se<br />

home à comparer des observatiow recueillies dam<br />

•lrs conditions qui étai<strong>en</strong>t déjà différ<strong>en</strong>ciées dam la<br />

nature, antérieurem<strong>en</strong>t à son étude ; de telles différrnces<br />

c invoquées • port<strong>en</strong>t le p)us souv<strong>en</strong>t sur<br />

l'lusieurs conditiow à la fois, sam que l'on puisse<br />

tuujours savoir laquelle de ces modificatiow doit<br />

~~re associée de façon spécifique à la modification<br />

nh~~ervée dans le déroulem<strong>en</strong>t du phénomène.<br />

A partir d'un certain degré d'affaiblissem<strong>en</strong>t,<br />

nn dira que l'on emploie l'observation, et non<br />

l'expérim<strong>en</strong>tation. En e<strong>en</strong>a inverse, une apflcuJcation<br />

7


1<br />

dM conditiou de l'oheervation trand'ormera l'oheervateu<br />

ee exp&im<strong>en</strong>tateur. La continuit~ qui<br />

a'kahlit fllltre eea deux m~thodee peut a'illu.strer<br />

facilem<strong>en</strong>t : il Nt hi<strong>en</strong> rare qu'une observation ae<br />

!aue MILl auC11De hypoth• préalable, et il arrive<br />

que l'observateur (par exemple celui qui a'int&eaae<br />

aux mœurs dea animaux) modii~e certaine upecta<br />

du milieu üm d'fdairer le aeDS de aea con.atatation.a;<br />

1 l'inverae, on parle c d'exp&i<strong>en</strong>ces poor voir •<br />

pour d&igner celles qui n'utilis<strong>en</strong>t gu~re d'hypoth~,<br />

m.U ont surtout pour objet d'<strong>en</strong> susciter.<br />

Le mot m~ode est pria <strong>en</strong> un s<strong>en</strong>.a beaucoup<br />

plua restreint lorsqu'on parle de m~thodea mathématiques<br />

ou statistiques.<br />

<strong>Les</strong> math~matiquea ont ici ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t pour<br />

fonction de fournir une langue permettant de mettre<br />

les hypothms de l'expérim<strong>en</strong>tateur aoua une forme<br />

plu pr~ae, et donc phu heuristique. La pr~iaion<br />

dont il s'agit ne concerne pu seulem<strong>en</strong>t la forme<br />

~v<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t num~rique que peuv<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre les<br />

co~<strong>en</strong>ces prkisihlea à partir d'hypotb~ea math~mati&fles.<br />

Elle concerne aussi le nombre et la<br />

diverait~ de cee con.a~<strong>en</strong>ces prrnsihlea qui, ici,<br />

sont reli&Ja par la conjonction 81. La puiuance du<br />

contrôle empirique auquel ces hypotb~a peuv<strong>en</strong>t<br />

8tre aoumiaea Nt donc con.aidérable, puisque ce<br />

contrôle porte sur la réaliaation conjointe de plo•<br />

sieurs prhiaion.a.<br />

<strong>Les</strong> statiatiquell offr<strong>en</strong>t d'abord une m~thode<br />

permettant de r&umer un <strong>en</strong>semble d'information.a<br />

auivant dea ~es explicites. A ce titre, elles peu·<br />

v<strong>en</strong>t etre utilis~a par l'observateur à dea îma<br />

aeul~m<strong>en</strong>t descriptives. Elles peuv<strong>en</strong>t auai ~tre<br />

utili~ par l'~rim<strong>en</strong>tateur pour r~eumer les<br />

diverg<strong>en</strong>ces qu'il coDitate <strong>en</strong>tre lea faite théori·<br />

quem<strong>en</strong>t pr6viaiblea <strong>en</strong> fonction d'une certaine<br />

8<br />

hypoth~ et les faite empiriquem<strong>en</strong>t ohserv& ;<br />

e-Ues explicit<strong>en</strong>t alors les critères qui permettront<br />

cie dire que l'hypothèse don~ il s'agit es.t ~mp~tible<br />

ou non avec les faits. La methode atauatJque mter•<br />

VI<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t d8DI des expéri<strong>en</strong>c~ ou dea ~b.servation.a<br />

au cours desquelles certa1nea condition.a<br />

ne peuv<strong>en</strong>t être co~trôléea directe.m~nt, et où l'on<br />

l'Il am<strong>en</strong>é à orgamser leurs vanatJona de façon<br />

telle que les effets globaux de ces variation.a sor le<br />

phénomène soi<strong>en</strong>t prévisibles. .<br />

On voit que les méthodes mathématiques o~<br />

elatistiques s'appliqu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> de~ mom~nts ,P~·<br />

culiers de cette méthode plus génerale qu est 1 experim<strong>en</strong>tation<br />

(ou de sa forme affaiblie, l'observation).<br />

On pourrait <strong>en</strong> dire autant dea méthodes utilisant<br />

la comparaison d'états successifs d'un dé':eloppem<strong>en</strong>t<br />

(<strong>psychologie</strong> génétique}, la comparatson d.e<br />

groupes différ<strong>en</strong>ts d'individus ronv<strong>en</strong>ahlem<strong>en</strong>t choJ•<br />

1i1 (<strong>psychologie</strong> différ<strong>en</strong>tielle), ou .d'animaux d'e~pèce.a<br />

différ<strong>en</strong>tes (paychologwe ammale). Ces methodes<br />

ne constitu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet que dea moy<strong>en</strong>s<br />

d'observer le phénomène dana dea conditions différ<strong>en</strong>tes,<br />

c'est-à-dire de manipuler certaines • variables<br />

mdép<strong>en</strong>dantes • que l'on aerait parfois bi<strong>en</strong>. e~pêché<br />

cie manipuler autrem<strong>en</strong>t (âge, sexe, ongme sociale,<br />

etc.). Dana certains cu, les plus nombreux,<br />

cette manipulation se ramène à une série de constata<br />

1<br />

)ratiqués d8DI dea conditions a~propriées : holution<br />

des illu11iona optico-géométnquea au cours du<br />

cl eloppem<strong>en</strong>t de l'<strong>en</strong>fant, analyse factorieUe . dea<br />

différ<strong>en</strong>ces individuelles i partir de corrélations<br />

e~ntre tests, comparaison dea méthodes employées<br />

paz différ<strong>en</strong>tes espèces animales et par l'<strong>en</strong>fant<br />

pour résoudre un probl~me de détour, etc. D~ns<br />

d'autres cas, l'expérim<strong>en</strong>tateur exerce une act:Jon<br />

dont il peut prévoir les effets sur les r&ultats de<br />

9


aea cômparaiaona, <strong>en</strong> fonction d'une certaine hypoe<br />

~êee (a moina. qu'il ne a'agiaae que d'lllle c ~<br />

n<strong>en</strong>ce pour VOU' •) : appr<strong>en</strong>.tiaaage spécifique dont<br />

on att<strong>en</strong>d qu'il modif"Je l'évolution habituellem<strong>en</strong>t<br />

conatatée au coun du développem<strong>en</strong>t, ame d'ana·<br />

Irae- factoriellea pratiqu~ au coun d'tm appr<strong>en</strong>·<br />

til~~ dont on .att<strong>en</strong>d qu 'iJ modifie l' organiaation<br />

p~e dea diff&<strong>en</strong>cea <strong>en</strong>tre individus, compli·<br />

cation pro~aive de la tAche otilia~ pour comparer<br />

~ca e~ ~ntea,, ete. Lea paychologiea gh6-<br />

tique, _d•ff'&<strong>en</strong>tielle, animale (et la paychologie pa·<br />

thologsque de Ribot), oonaid&éea comme dea m6-<br />

thodea de la paychologie, a'~t donc dana la<br />

m~thode expmm<strong>en</strong>tale <strong>en</strong> un mom<strong>en</strong>t pricia : celui<br />

oà l'expérim<strong>en</strong>tateur (qui peut n'&tre qu'un obaervateur)<br />

doit faire varier certainea dea conditiona du<br />

ph~nomme qu'il &udie.<br />

0? voit que les méthodes génétique et différ<strong>en</strong>tielle,<br />

<strong>en</strong>tre autres, peuv<strong>en</strong>t constituer des<br />

méthodes ut~~~~ par une <strong>psychologie</strong> générale<br />

a yan~ pour objet 1 etude des conduites sans référ~?ce.a.un<br />

âg~_dét~é ou à un groupe particulier<br />

d mdiVIdus : 1 evoluuon de ces conduites avec l'âge<br />

le_s différ<strong>en</strong>ces associées à la moy<strong>en</strong>ne de group~<br />

différ<strong>en</strong>ts ou les associations constatées <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>ces<br />

individuelles au sein d'un même groupe<br />

sont alors des moy<strong>en</strong>s parmi d'autres d'étudier<br />

l'édification ou l'organisation des processus généraux<br />

par lesquels les conduites s'expliqu<strong>en</strong>t chez<br />

tous les individus. n reste cep<strong>en</strong>dant que le développem<strong>en</strong>t<br />

de l'<strong>en</strong>fant ou les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre individus<br />

cons~i~<strong>en</strong>t des domaines propres. <strong>Les</strong> pro­<br />

~e88U8 cognitifs, p~ ~xemple, ne sont pas les mêmes<br />

a des âges successifs et ne sont pas nécessairem<strong>en</strong>t<br />

les mêmes chez des individus différ<strong>en</strong>ts. L'étude<br />

des spécificités propres à un âge donné ou à une<br />

10<br />

, ••tégorie donnée de sujets ont suscité l'édification<br />

,,,. méthodes génétiques ou différ<strong>en</strong>tielles qui ont pu<br />

t re utilisées <strong>en</strong>suite <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong> générale.<br />

Il serait difficile d'établir des relations aussi<br />

1 roi tes <strong>en</strong>tre la <strong>psychologie</strong> clinique et le groupe<br />

tl•· méthodes dont il vi<strong>en</strong>t d'être question. La<br />

l' ychologie clinique constitue moins une méthode<br />

•J'•' une attitude méthodologique dont D. Lagache<br />

( 1111-9) définit l'ori<strong>en</strong>tation par ce programme :<br />

••nvisager la conduite dans sa perspective propre,<br />

1, lt•ver aussi fidèlem<strong>en</strong>t que possible les manières<br />

1l't'tre et de réagir d'un être humain concret et<br />

, umplet aux prises avec une situation, chercher à<br />

"" ttablir le s<strong>en</strong>s, la structure et la g<strong>en</strong>èse, déceler<br />

lr11 conflits qui la motiv<strong>en</strong>t et les démarches qui<br />

tl'nd<strong>en</strong>t à résoudre ces conflits •· Cette attitude<br />

c lmique conduit <strong>en</strong> principe à l'étude approfondie<br />

clt• ras individuels, dont chacun est constitué par<br />

u111' personne totale c <strong>en</strong> situation », qui doit être<br />

, 11mprise plutôt qu'expliquée. Cette attitude est,<br />

lt~ <strong>en</strong> des égards, assez éloignée de cel~e .d~ l 'ex~é~itnrntateur.<br />

<strong>Les</strong> hypothèses que le clmicl<strong>en</strong> utilise<br />

11111t le plus souv<strong>en</strong>t très générales. Concernant<br />

111 conduite globale d'un individu, elles paraiss<strong>en</strong>t<br />

i"nmpatibles avec une très grande variété de<br />

~.;unduites spécifiques, les seules malheureusem<strong>en</strong>t<br />

IJIIO le psy,chologue puisse observer avec une pré­<br />

• 1<br />

aioo s~sante. L'objectivité m~me de cee observ•tions<br />

ne peut être délmie dans le m@me esprit<br />

•.., l'expérim<strong>en</strong>tateur et par le clinici<strong>en</strong>. Un contrôle<br />

1<br />

cl' objectivité fondé eor l'accord d'observateurs indél'"ndants<br />

n'est guère concevable dans le cadre d'~e<br />

Jl•ychologie qui n'est concemée que par la c:ond~te<br />

.t'un individu concret considéré dans une 111tuabon<br />

a y a nt pour lui. une significati~n profre, une ei~tion<br />

c1ui ne eaurart ~tre normalisée m reprodurte. La<br />

11


... .<br />

<strong>psychologie</strong> clinique se pr&<strong>en</strong>te ouvertem<strong>en</strong>t comme<br />

une <strong>psychologie</strong> c <strong>en</strong> aeconde p<strong>en</strong>onne •· dana<br />

laquelle .le psyc~ologue s'adresse à un aujet comme<br />

à un c to1 •• et qm. <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s, repose sur des relations<br />

intersubject:ives plutôt que aur des coll.ltata objectifs.<br />

~éthod~ e~rim<strong>en</strong>tale et méthode clinique pa·<br />

r&l8s<strong>en</strong>t s appliquer à des conduites de niveaux<br />

différ<strong>en</strong>.u. Elles paraiss<strong>en</strong>t aussi constituer deux<br />

étau successila dana le développem<strong>en</strong>t méthodologique<br />

de la <strong>psychologie</strong>. Sur le plan des appli·<br />

cations, l'attitude clinique permet d'aborder utilem<strong>en</strong>t<br />

des probl~mes devant lesquels la méthode<br />

expérim<strong>en</strong>tale serait impuiasante, -et le psychologue,<br />

comme tant d'autres, c peut ploa qu'il ne sait •·<br />

s~ le plan théorique, les hypoth~a c dynamiques •<br />

qm sont volontiers utilisées par le clinici<strong>en</strong> ont<br />

suacité dana certains cas dea tra'\'aux proprem<strong>en</strong>t<br />

expérim<strong>en</strong>taux (notamm<strong>en</strong>t de la part de K. Lewin<br />

et de son école). Sur ces deux plans. on pourrait<br />

donc parler <strong>en</strong> un certain s<strong>en</strong>s d'une c avance •<br />

épistémologique de la méthode clinique sur la méthode<br />

expérim<strong>en</strong>tale. n eat évid<strong>en</strong>t que la méthode<br />

clinique cesserait de jouer ce rôle d'éclaireur si elle<br />

considérait qu'une intuition incontrôlable est f"ma·<br />

lem<strong>en</strong>t son seul instrum<strong>en</strong>t et que sa position<br />

marginale à l'égard d'une sci<strong>en</strong>ce rationnelle de<br />

l'homme ne conatitue pu un état toujours provisoire,<br />

maïa bi<strong>en</strong> la seule position épistémologique que<br />

puisse occuper la <strong>psychologie</strong>. Cette <strong>psychologie</strong>,<br />

alors, ne serait plus celle dont on essaiera, dans<br />

les pagea qui suiv<strong>en</strong>t, d'exposer brithrem<strong>en</strong>t les<br />

méthodea.<br />

L'OBSERVATION<br />

On observe lorsqu'on constate des faiu tels qu'ils<br />

1 prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t spontaném<strong>en</strong>t. A la limite, on pourrait<br />

clone pratiquer l'observation <strong>en</strong> l'abs<strong>en</strong>ce de toute<br />

hypothèse, et cette observation pourrait porter sor<br />

d faits singuliera, saisis globalem<strong>en</strong>t et immédiat,..m<strong>en</strong>t.<br />

La <strong>psychologie</strong>r:JP8me dé(mie __çpmme un<br />

• tcie~ce d'observa~ • da~ lll!ge,<br />

n •aurait utiliser une méthode d'observation ainsi<br />

J (mie. On peut meme ae demander si une observation<br />

ainsi déîmie est utilisable par quiconque<br />

aouhaite pouvoir communiquer le réaoltat de ses<br />

11hurvatiow. Le seul oaage d'un langage <strong>en</strong> effet<br />

1rnpose l'w.age d'un système conceptuel, dont la<br />

ltructure s'impose à l'observateur comme un cadre<br />

antérieur à l'observation. Ce cadre cowtitue too­<br />

Juura une hypothèse implicite ou mal formolée.<br />

On pourrait s'<strong>en</strong> convaincre <strong>en</strong> suivant historiquem.-nt<br />

la cowtitution do vocabulaire employé pour<br />

traduire les obaervatiow courantes relatives aux<br />

1 facultés • sous l'angle desquelles le langage commun<br />

,Jjffér<strong>en</strong>cie les individus. A une date plus réc<strong>en</strong>te,<br />

ln hypothèses de Freud ont donné naissance à<br />

un vocabulaire employé par dea psychologues climciew<br />

très attaché11 à une observation libre de<br />

toute hypothèse préalable. Ce sont donc, au moiw<br />

~n droit, de seules différ<strong>en</strong>ces de degré qui diatinp<strong>en</strong>t<br />

le rôle accordé aux hypothèses dana les<br />

m6thodes d'observation. Plus exactem<strong>en</strong>t peut·être,<br />

13


on pourrait dire que ce.a m~thodea ne •n dittingu<strong>en</strong>t<br />

à cet égard que par une explicitation plut ou moins<br />

grande des hypoth~aea qu'ellee utilitf!nt. [: observation<br />

sci<strong>en</strong>tifique est celle qui utili11'l de.1 hypoth~<br />

compl~tem<strong>en</strong>t explicitée•.<br />

De m~me, l'idée qu'une observation auth<strong>en</strong>tique<br />

ne peut atre que l'observation d'un (ait. tingulier<br />

constitue un passage à la limite, Toutell ln1 t<strong>en</strong>·<br />

tatives d'observation port<strong>en</strong>t •ur dea (alta qui<br />

peuv<strong>en</strong>t toua permettre, <strong>en</strong> un certain at:nA, la<br />

répétition de l'observation primitlvt~, donr dea<br />

fait11 répétables. ~ éloign6e dt~ la pa)'f'bologie,<br />

l'observation bergaoni<strong>en</strong>ne elle-mime a'kh•pJif' pas<br />

~ ce_t~e r~e : ~n décrivant .. propr• •X)•~ri<strong>en</strong>ce<br />

WtWtJVe, le philosophe use de ran dt J krivain<br />

pour auacit,.r chez son lecteur la 1 •••• 1 Intuition,<br />

et c'eat dans la mesure oà il y ,........ qur. son<br />

lecteur connattra la vérit~ de .. d'::!fdoa, lA: plue<br />

expérim<strong>en</strong>té dea clinicieu MNit 1 d ... rmé que<br />

le plue novice ai lea ob~e~rvat.... pratlqu#lea eur<br />

chaque nouveau eujet ne r6pl&al•t ~ l ~rtain.a<br />

~garda et dana une certaine ••un thi ohNrvationa<br />

précéd<strong>en</strong>tes, malgr~ l'in•i1t1DM IWCI laquelle les<br />

clinici<strong>en</strong>s soulign<strong>en</strong>t le caract ............ dt~ chaque<br />

cas. La <strong>psychologie</strong> acieatlnr: " 1 .... pour r~gle<br />

de n'utiliser que dea obaervat 1 ~1WN, e'elt·àdire<br />

contrôlables. n edite ............, ... différ<strong>en</strong>ces<br />

de degré dana l'importaMe .....eh au caract~re<br />

répétable dea ob10"1..... Mlle, Il fncore,<br />

il faut dire que le• m6tlaodet ..... ~ d'obAer•<br />

vation permett<strong>en</strong>t aurtout de ...... a... .... p mieux<br />

ce que l'on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d par 1 (ait~ 1<br />

On suivra dana quelr· ........... tloa• où<br />

il s'est exercé cet effort '•~.... p auquel<br />

l'observation commuoe ou pWIMIP ....• acquiert<br />

un atatut sci<strong>en</strong>tifique.<br />

14<br />

L'emploi d'instrum<strong>en</strong>ta constitue. avec l'emploi<br />

dea nombres, l'un dea critèrea qu'utilise le jugem<strong>en</strong>t<br />

commun pour d~îmir une méthode sci<strong>en</strong>tifique. Ce<br />

critm cet beaucoup trop superficiel. aurtoat <strong>en</strong><br />

<strong>psychologie</strong>, ai l'on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d se limiter au s<strong>en</strong>s concret<br />

du mot instrum<strong>en</strong>t et ne l'utiliser que pour évoquer<br />

dea dispositifs empruntés aux sci<strong>en</strong>ce.a physiques,<br />

dispositifs qui conférerai<strong>en</strong>t 1 t•observation un<br />

caract~re d'autant plus sftrem<strong>en</strong>t sci<strong>en</strong>tifique qu'ile<br />

serai<strong>en</strong>t matériellem<strong>en</strong>t plus complexes. L'wtrn·<br />

m<strong>en</strong>t peut certes donner acùe i un niveau de<br />

s<strong>en</strong>sibilité ou d 9 analyse que l'observateur ne pourrait<br />

atteindre autrem<strong>en</strong>t et il est souv<strong>en</strong>t vrai que<br />

sa complexité physique cet d 9 autant plus grande<br />

que ces niveaux aont plus élev~s. La <strong>psychologie</strong><br />

sci<strong>en</strong>tifique, fondée aur l'observation da comportem<strong>en</strong>t<br />

et dea conduites. peut ~tre am<strong>en</strong>~ i utiliser<br />

dana certains domaines les wtrum<strong>en</strong>ta d'observa·<br />

tion que la physique moderne met à la disposition dea<br />

autres sci<strong>en</strong>ces. Maïa, de façon plus ~nérale, l'instrn•<br />

m<strong>en</strong>t d'observation cet un moy<strong>en</strong> de coder l'informa·<br />

tion recueillie aîm de la mettre sous une forme qui<br />

facilite son emploi, qui lui confère une valeur heuristique<br />

plue grande. En ce second s<strong>en</strong>s. l'observation psy·<br />

chologique peut employer dana certaint domaines<br />

des Ïlutrum<strong>en</strong>ta beaucoup mow • apectaculairea •.<br />

1<br />

T- ÎD8In Q .lit__;-· ..J. ' .li­<br />

• ..-JWHID • --e--~ ,..y.aque -<br />

obeerntioaa. - Des observations temporelles îmea<br />

ont toujoun été pratiqu~a <strong>en</strong> paychologit~. Elles<br />

constituai<strong>en</strong>t mble. pour W. Wundt et J, McK. Cattell,<br />

la • psychométrie •· expression qui, dana la<br />

mesure où elle Nt toujours employ~. s'applique<br />

maint<strong>en</strong>ant IUI'tOUt A l'usage dN testa. <strong>Les</strong> obter-<br />

15


vations temporellea port<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t sur la me8UJ'e<br />

du • teQlps de réaction •, intervalle de temps séparant<br />

l'apparition d'un stimulus (son, lumière) de<br />

la réaction motrice dont ce stimulus constitue le<br />

signal conv<strong>en</strong>u. Ce temps ne dépasse guère le<br />

dixième de seconde. et sa mesure exige donc un<br />

instrum<strong>en</strong>t physique précis. Elle s'effectue à l'aide<br />

d'ordinateurs équipés ou non d'un rimer (horloge).<br />

Des procédés d'inscription graphique empruntés au<br />

laboratoire de physiologie ont permis très tôt l'<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t<br />

simultané de plusieurs réactions organiques<br />

(rythmes cardiaque, respiratoire, etc.), et donc<br />

l'étude de leurs covariations sous l'effet. par exemple,<br />

d'un stimulus sonore int<strong>en</strong>se dont le mom<strong>en</strong>t d'apparition<br />

est égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>registré, avec le temps,<br />

dans lea études expérim<strong>en</strong>tales de l'émotion. L'électronique<br />

a perfectionné t'.onsidérablem<strong>en</strong>t ces • polygraphea<br />

•· L'avènem<strong>en</strong>t de l'électronique a d'ailleura<br />

marqué profondém<strong>en</strong>t l'évolution du matériel d'observation<br />

et de meaure employé ao laboratoire<br />

de <strong>psychologie</strong>. D a conaidérablem<strong>en</strong>t amélioré lee<br />

procédés d'observation électrobiologiques, <strong>en</strong> permettant<br />

de recueillir, d'amplifier et d'<strong>en</strong>registrer<br />

de très îmes variations de pot<strong>en</strong>tiel : cellea notam·<br />

m<strong>en</strong>t qui accompagneut le fonctionnem<strong>en</strong>t du cerveau<br />

(électro<strong>en</strong>céphalographie oo EEG), des muscles<br />

(électromyographie ou EMG). <strong>Les</strong> variations<br />

de la résistance électrique de la peau sous l'effet<br />

de réactiona organiques suscitées par exemple par<br />

l'émotion (électrodermographie ou EDG) sont éga·<br />

lem<strong>en</strong>t observées de façon précise grAce à un appareillage<br />

électronique. Toutea ces variations peuv<strong>en</strong>t<br />

être lues snr l'écran d'un oscilloscope. En iùmant<br />

cet écra~ on dispose d'un procédé d'<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t.<br />

<strong>Les</strong> appareils de photographie, de cinéma, les<br />

magnétophonea et. plua récemm<strong>en</strong>t. les magnéto-<br />

16<br />

1 upea sont égalem<strong>en</strong>t employéa comme inatrum<strong>en</strong>te<br />

d11 l'observation psychologique. C'est ainsi que de<br />

numbreux aspecte du développem<strong>en</strong>t de l'<strong>en</strong>fant<br />

( l'•r.pr<strong>en</strong>tissage des coordinations s<strong>en</strong>sorimotricea,<br />

a~ a marche, etc.) ont fait l'objet de iùma. Dana<br />

d'autres cas, de très jeunes <strong>en</strong>fants ont fait l'objet<br />

d'une observation continue réalisée par une caméra<br />

prrnant automatiquem<strong>en</strong>t uue série de vues séparées<br />

pnr un intervalle de temps déterminé. Ces procédés<br />

out tté largem<strong>en</strong>t utilisés, notamm<strong>en</strong>t par A. Gesell.<br />

1•1!• <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s, des séances de discussion sont sount<br />

<strong>en</strong>registrés sur bandes magnétiques. De teh<br />

nrrgistrem<strong>en</strong>ts paraiss<strong>en</strong>t constituer un idéal <strong>en</strong><br />

n qui concerne l'objectivité de l'observation. On<br />

,•DJif'rçoit très vite que, s'ils constitu<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> un<br />

11111tériel de hase toujours disponible et facilem<strong>en</strong>t<br />

t Olllultable, la difficulté ess<strong>en</strong>tielle consiste à uti-<br />

11. r ce matériel de façon féconde. <strong>Les</strong> <strong>en</strong>registremrntt<br />

peuv<strong>en</strong>t constituer dana certaine cas un<br />

uwyf'n d'analyse temporelle îme, permettant de<br />

111 vre de façon aussi préc1se qu'on le souhaite l'orga·<br />

n 1ation d'un geste de préh<strong>en</strong>sion par exemple, par<br />

1• projection vue à vue d'un filin pria à vitesse<br />

normale ou à vitesse accélérée. Mais ils constitu<strong>en</strong>t<br />

ln plue souv<strong>en</strong>t des moy<strong>en</strong>s d'appliquer aux obserat<br />

iona primitives, dana de bonnea conditions, un<br />

Jllllrr. d'observation composé de catégories <strong>en</strong>tre<br />

lnt~qurllea les faits <strong>en</strong>registrés vont être répartis<br />

l'"' l'observateur. On peut dire que ces <strong>en</strong>sembles<br />

ctn cntégories constitu<strong>en</strong>t des inatnun<strong>en</strong>tl de part<br />

lion des <strong>en</strong>sembles d'observations.<br />

2. <strong>Les</strong> imtram<strong>en</strong>ta de partition d• obeerYationa. -<br />

u'tlles ai<strong>en</strong>t été <strong>en</strong>registrées à l'aide d'un ÎDI•<br />

trom<strong>en</strong>t ou recueillies directem<strong>en</strong>t par l'observa•<br />

tnur, dea observations brutes sont <strong>en</strong> gén&a.l inuti-<br />

17


lisahles sous leur forme primitive. Cela est particulièrem<strong>en</strong>t<br />

vrai <strong>en</strong> ce qui conce.me les observations<br />

qui ont porté sur des conduites relativem<strong>en</strong>t complexes<br />

et globales, telles que l'appr<strong>en</strong>tissage s<strong>en</strong>sorimoteur<br />

chez l'<strong>en</strong>fant ou le déroulem<strong>en</strong>t d'une<br />

discussion dans un groupe. Si la description et<br />

l'analyse de telles observations utilis<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t<br />

le langage commun et la multiplicité de nuances<br />

incertaines qu'il permet de suggérer, il est extrê·<br />

mem<strong>en</strong>t peu probable que puiss<strong>en</strong>t ~tre comparés<br />

et articulés des discours relatifs à des mom<strong>en</strong>ts<br />

différ<strong>en</strong>ts de l'observation ou émanant d'observateurs<br />

différ<strong>en</strong>ts. Le contrôle et la cum.ulation des<br />

connaissances s'<strong>en</strong> trouveront compromis, et donc<br />

les progrès de ces connaissances. L'observateur<br />

éprouve donc le besoin de disposer de langages<br />

spécialisés, n'utilisant qu'un nombre limité de<br />

concepts dont chacun soit défmi de façon explicite.<br />

De tels laugages constitu<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> des instrum<strong>en</strong>ts<br />

d'observation, nécessaires à toute observation com·<br />

municable. Ce sont des <strong>en</strong>sembles de classes d'équival<strong>en</strong>ce.<br />

Pour construire ces instrum<strong>en</strong>ts, on doit<br />

décider de certains critères permettant de ranger<br />

dans la même classe dea observations primitives<br />

qui peuv<strong>en</strong>t différer à bi<strong>en</strong> d'autres égards. On voit<br />

s'illustrer ici ce qui était dit plus ·haut <strong>en</strong> ce qui<br />

concerne l'usage d'hypothèses dès le stade de l'observation<br />

: le choix de certains critères plutôt que<br />

d'autres se fait souv<strong>en</strong>t, au moins de façon implicite,<br />

<strong>en</strong> fonction d'hypothèses sur la structure sousjac<strong>en</strong>te<br />

aux faits observés.<br />

Dana Le l4ngoge el lo p<strong>en</strong>U. daea l'-.{0111 (1923), J. Piaget a<br />

noté toua les propoa de de.u <strong>en</strong>fanta jouant librem<strong>en</strong>t et a<br />

réparti lea phruea ainai reeueilliea <strong>en</strong> boit cat68oriea : rép6-<br />

tition, monolo~oe, monolofue collec:til, information adaptée,<br />

critique, ordre-pri~m<strong>en</strong>ace, qoeation, réponee. On voit ici<br />

l'<strong>en</strong>eemble de cea da-• d'6quivaleuce a'oqanieer <strong>en</strong> aou.-<br />

18<br />

<strong>en</strong>eemblee, la c:lauification pr<strong>en</strong>ant la forme d'un a: arbre •<br />

linné<strong>en</strong> : lea troie premiaret ca~oriea counitu<strong>en</strong>t le aoua<strong>en</strong>eemble<br />

du a langage 6goe<strong>en</strong>trique », lee cinq demi~ea celui<br />

do u langqe aocialia6 ». On compr<strong>en</strong>d que le rôle de l'hypothèse<br />

devi<strong>en</strong>t phu important Jonque le cadre d'obeervation<br />

eat aiDai doté d'une rtruc:ture (l noter que J. Piqet a critiqu6<br />

loi-mbne, dM 1938, la m6thode que nona rappelona iei).<br />

Dans le cadre d'one recherche sur l'imitation et la commu·<br />

nication chez de5 <strong>en</strong>fants de 2 à 4 ans, J. Nadel (1986) est<br />

am<strong>en</strong>ée à mettre au point une grille d'observation relative à<br />

l'ori<strong>en</strong>tation des comportem<strong>en</strong>ts liés à l'utilisation de l'objet<br />

<strong>en</strong> ponession de l'<strong>en</strong>fant. Elle propose trois regroupem<strong>en</strong>ts<br />

de comportem<strong>en</strong>ts :<br />

0 - Pu d'activité;<br />

00 - Comportem<strong>en</strong>ts ori<strong>en</strong>tés vera l'objet ;<br />

OS - Comportem<strong>en</strong>ts ori<strong>en</strong>tés aocialem<strong>en</strong>t.<br />

Chacun fait l'objet d'one définition analytique précise.<br />

Pr<strong>en</strong>ons pour exemple le groupem<strong>en</strong>t des comportem<strong>en</strong>ts<br />

ori<strong>en</strong>tés socialem<strong>en</strong>t. dans lesquels l'<strong>en</strong>fant a une activité<br />

ou one utiliaation de l'objet qui ti<strong>en</strong>t compte de la préa<strong>en</strong>ce<br />

de part<strong>en</strong>aires sociaux. n ae subdiviae <strong>en</strong> trois cas :<br />

OS 1 - Sana activité <strong>en</strong>gagée avec le part<strong>en</strong>aire ;<br />

OS 1 - Dans le cadre d'une activité id<strong>en</strong>tique <strong>en</strong>gagée avec le<br />

part<strong>en</strong>aire ;<br />

OS, - Dana le cadre d'one activité différ<strong>en</strong>te mais coordonnée<br />

<strong>en</strong>gagée avec le part<strong>en</strong>aire.<br />

Pour chacun de ces cas, la grille d'observation énumère le•<br />

comportem<strong>en</strong>ta de l'<strong>en</strong>fant observé que l'on convi<strong>en</strong>t de faire<br />

figurer dahs cette catégorie.<br />

Un <strong>en</strong>semble de catégories eat utilité <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong> sociale<br />

pour obaerver les communications qui s'établisa<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre lea<br />

membres d'un groupe au coura d'une discusaion (catégorùation<br />

de Baies, 1951). Lea unités de communication sont cla.uées<br />

<strong>en</strong> douu catégories telles que : • manifeste de la solidarité •,<br />

" apporte dea augeetioiU •, • demande une ioformatioa ••<br />

• d6eapprouTe pulivemeut •, etc. Cee doose cat68orie. eoot<br />

atructnriee d'une part <strong>en</strong> aix • probl.aea •· d'autre part <strong>en</strong><br />

quatre« typee de r6actionu, Nactiooa eUee-mAmee reçoup6ea<br />

eu troia « eonee eoc:io-6motiounellee • ·<br />

3. Lee te.ta. - Lea te8tl sont dea instrum<strong>en</strong>ta<br />

d'observation : ils défmies<strong>en</strong>t avec prkision lea<br />

19


conditio11.1 dana lesquelles sont obeerv& su~<br />

m<strong>en</strong>t ou simultaném<strong>en</strong>t dea individus diff'ér<strong>en</strong>ta ; ils<br />

fourniss<strong>en</strong>t lea moye11.1 d'exprimer ces obeervatio11.1<br />

sou.a une forme telle que soi<strong>en</strong>t possibles la compa·<br />

raison de ces individus <strong>en</strong>tre eux et la companiaon<br />

de chacun avec les c normes • (descriptives) de la<br />

population à laquelle il apparti<strong>en</strong>t. Dea procédé& tna<br />

variés d'<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t et de partition dea obeer·<br />

vatio11.1 sont employés d&D.I la méthode dea teata.<br />

Dana le~ t..u iDdividaela impliqa.ant une manipulation<br />

d'objeta, on me.are 80UV<strong>en</strong>t le tempa ~ pour aecom•<br />

plir une t1c:he d6f"mie, ou la fraction de cette t1ehe rMJ.i.Me<br />

<strong>en</strong> un tempa d'tei'DliD6. On peut 'P)em<strong>en</strong>t:::&ter le nombre<br />

d'-ia ou le nombre d'erreun qui ont p raecompliatem<strong>en</strong>t<br />

de la t1c:he impo-'e. Dana lea t<strong>en</strong>a comportant un<br />

certain nombre de queationa ou de problime., on compte <strong>en</strong><br />

s'n-.1 le nombre dea ~naea correctee. Ce qualificatif de<br />

• correct • eat appliCJU' l certaine. ~- explicitem<strong>en</strong>t<br />

d6f"miet ll'avanee, parmi lea rÇonae. pollihlee. Cee r6poa8M<br />

poeaiblea aoat aouveat <strong>en</strong> nombre limit4, et aovv<strong>en</strong>t mime<br />

ofl'ertea au choix du .ujet. Dana cee eaa, la cUt.mination de<br />

la• note• c:orre.pondant 8Ult Nponafll foUI'DÏea eat <strong>en</strong>~<strong>en</strong>t<br />

automatique et peut &tre conFJJ6el une mac:hiue. Cette ma daine<br />

compare lea choix effectâa par le 10jet (aoua forme dec ,ra·<br />

phitar• d'une aire dont la place correepond lia nponae que<br />

le .ujet donne pour exacte parmi ceDe~ qui lui aout pro~)<br />

aux choix cone.pondant aux npoaaea correctea, et louruitautomatiquem<strong>en</strong>t<br />

la note.<br />

Dana toua le. eaa qui pncèd<strong>en</strong>t, l'obeervation r6aliMe l<br />

l'aide du tMt te traduit par une note et la diatribution de cee<br />

notea au teiD de la population peut <strong>en</strong> po«aJ kre couidWM<br />

comme continue, bi<strong>en</strong> que de. claaael ordon.~ puiaMnt<br />

&tre ici conatitu• ai l'on ehoiait nne conv<strong>en</strong>tion pour <strong>en</strong> cWfi.<br />

nir lea limitea. Lea probl«nea de partition lea pl01 cliffio1ea M<br />

poe<strong>en</strong>t ici au niveau de la con.ltnletion d'un tMt compo-' de<br />

qaeetiona. ll faut <strong>en</strong> effet ripartir l'<strong>en</strong>Mmble dea queetiona<br />

pouvant &tre poM. l un ~njet <strong>en</strong> an certain nombre de<br />

aoua-<strong>en</strong>aemble. dont on dira <strong>en</strong> an e<strong>en</strong>a dMini que chaCUD<br />

conti<strong>en</strong>t de~ queetiona ~val<strong>en</strong>tea, et peut par coJUéqueat<br />

CIODftituer nn tMt « bomoPae • oa nn aoua-<strong>en</strong>aemble de tMtl<br />

homopae. 6quivaJ<strong>en</strong>ta. L "ho~-~ d'un teat compo-M de<br />

quMiona Mt parfoia cW'inie par limple inapection de cee<br />

20<br />

queltiona : on admettra qu'une -'rie d'add.itiona, par exemple,<br />

constitue un teat homopae. Une d66nition plua pric:ilfl a '~<br />

pro~ par J. LoeviDpr (1947), eeloa un modllle tril voiain<br />

de celui dea khelle~ de Guttman : DD tfllt eat homopne ai<br />

tout ~njet ~ndant correctem<strong>en</strong>t l ane queatio11 de difli.<br />

eul~ p (eatim~ par la proportion de nponaea fauaeea dana la<br />

populatio11 de~ ~njeta) ripo11d correctem<strong>en</strong>t l toute~ lea queatloaa<br />

d'une diflieul~ mf'"-re l p. L'uaqe de~ corrilatio111<br />

permet de dKuùr <strong>en</strong> an autre e<strong>en</strong>a l'ho.m~ti~ de~ queationa<br />

d'011 tee!- (dont on peut exipr par exemple que chaCUDe aoit<br />

<strong>en</strong> corrilation Qe* avee la aomme de t.outea lea queationa) ou<br />

l'hom~~ d'un ao~le de t..u au teÏD d'UD<br />

•naemble plua !arp (analyte faet.orieDe).<br />

Dana quelque. eaa, le problee te poae de ripartir <strong>en</strong> 011<br />

~erta.in nombre de caÛ!orie~ non ordo1111• lea ~­<br />

recueillie. au coan de l'application d'nn teat. Par exemple,<br />

dana le teat de. tache. d'<strong>en</strong>cre d'H. Ronchach, lea interprit.ationa<br />

fourn.iea par le aujet peuve11t ttre duMet <strong>en</strong> diff~ntea<br />

ca"'«orie. Mlon qu'elle~ utilia<strong>en</strong>t la tache dana aon eDMmble<br />

ou a<strong>en</strong>lem<strong>en</strong>t l'nn de- dMaila ; qu'elle~ ~oqueat de.fonnea,<br />

dea moavemeuta, de. couleura ; qu'eDe. lui auribaeat 011<br />

cont<strong>en</strong>u humaiD, animal, s'olnphique, etc.<br />

4. Lee t11Mf11klla. - Certaines <strong>en</strong>qu~tea de psy·<br />

chologie sociale ou de paycho-aocio-pédagogie peu·<br />

v<strong>en</strong>t utiliser simultaném<strong>en</strong>t~ et sur les m~mea sujet&,<br />

on nombre usez grand d'instrum<strong>en</strong>ta d'observation<br />

différ<strong>en</strong>ts : testa de difier<strong>en</strong>ta types, questionnaires<br />

rdatifa aux projeta ou aux attitudes, informatio11.1<br />

recueillies d&D.I un cadre déf ... ni et selon dea conv<strong>en</strong>·<br />

tiona préciaea sur l'habitat, la famille, l'établissem<strong>en</strong>t<br />

aeol~. la région (dana certains de aea carac·<br />

t~rea géographiques et économiques), histoire de<br />

la scolarité de l'<strong>en</strong>faDt, etc. Toutes cee observations<br />

peuv<strong>en</strong>t ~tre utilisées de façon conjointe, puis·<br />

qu'elles ont été pratiquées toutes sur lee m~mea<br />

eujeta, de teUe aorte que l'<strong>en</strong>eemble du diepoaitif<br />

mis <strong>en</strong> œuvre au cours de l'<strong>en</strong>qu~te peut ~tre co11.1i·<br />

déré comme on inatrum<strong>en</strong>t unique. GrAce aux méthodes<br />

modernes de traitem<strong>en</strong>t automatique de<br />

21


l'information, on peut utiliser au cours de tellea<br />

<strong>en</strong>qu~tea plusieurs c<strong>en</strong>tainea de variables observées<br />

sur plusieurs millius de eujets (voir, aux Etats-Unis<br />

le Pr_ojet Talem de J. C. F1anagan ; <strong>en</strong> France:<br />

certaillea <strong>en</strong>quêtes de l'Institut National d'Etude<br />

du Travail et d'Ori<strong>en</strong>tation Profeseionnelle).<br />

n. - La eyfllhn•tiaatioa tle l'o .. erntioJI<br />

L'observati~n ~sychoJogique, lorsqu'elle t<strong>en</strong>d vere<br />

un .etatut ecJ<strong>en</strong>tifiqu~ et vera l'expérim<strong>en</strong>tation,<br />

devt<strong>en</strong>t plue systématique. On sait que cet adjectif<br />

peut ~tre <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du de façon péjorative, pour évoquer<br />

une attitude qui conduit à faire prévaloir sur<br />

lee donn~e empiriques, un système co011tru'ït à<br />

l'avance, Il sélectionner ou à gauchir lea faits observée<br />

pour qu'il~ <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t, bon gré mal gré, dans<br />

un ca~. théonque g~néral posé ca prûJri. Cl. Bernard<br />

déJa condamnart cette attitude et déplorait<br />

que l'on vtt souv<strong>en</strong>t • lea bommee systématiques<br />

se placer au-deasus dea expérim<strong>en</strong>tateur& 1 . Quel­<br />

~e c:ondeac<strong>en</strong>dance à l'égard de la <strong>psychologie</strong><br />

&tCJ<strong>en</strong>tifique peut <strong>en</strong>core e'observer chez certains<br />

philosophea.<br />

~ Ce n'est. ~as <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s, bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, que l'on<br />

évoquera ICI la syeûmatiaation de l'observation<br />

~ convi~ndra de dire que l'observation psycho!~<br />

g~que ~~VI<strong>en</strong>t plue eyetématique loraqu'elle accorde<br />

pl~e d ~~ortance à ,la cohér<strong>en</strong>ce dea procédure<br />

cr<br />

11<br />

elle utiJ!se et des reaultats qu'elle obti<strong>en</strong>t, ce qui<br />

, 1 <strong>en</strong>tl'atn~ .a mettre <strong>en</strong> œuvre ses techniquea dans<br />

dea conditions eufr~~amm<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> déCmiee pour être<br />

répétables. Cee conditions de l'observation peuv<strong>en</strong>t<br />

aJon ~tre modifiées délibérém<strong>en</strong>t pour couvrir<br />

l'<strong>en</strong>semble dea conditions po11iblee.<br />

1. la .Wœidea - _ .. ..._ - ............ - La p.,.­<br />

cholope de J•<strong>en</strong>fant rourrait offrir toute uoe 1amme de tra•<br />

vaux dan. leaquela lea cuocfjtiooa de 1•obeervatioo aout d""lDiea<br />

avK ODe rifueur croiuante. Daoa lea • jo11n1au~ • t<strong>en</strong>ue par<br />

lee par<strong>en</strong>te. il ect 6videot que cee cooditiooa eoot auaai mal<br />

d6itDiea que poaaible : le cbo~ dea faite relev6. eat dict6 aeulem<strong>en</strong>t<br />

par leur caracùre apparemmeot uceptioDDel ou pu<br />

la valeur affective qu.i a•y attache ; lea eoocfjtiooa daoa 1-<br />

quellea ila ae eoot produite De eoot napport.Me eo-mAmea que<br />

dana la meeure o~ ellea puai-ut ajouter quelque cboae ~<br />

ce carac:t«e. l cette valeur ; cee cooditiooa De eoot jamaia<br />

re~• de façon d61ib6rie <strong>en</strong> YUe de mettre <strong>en</strong> 6vid<strong>en</strong>ce le<br />

a<strong>en</strong>a d·une liveotuelle 6volution. C.rtaioa p.ychoiOfUea ont<br />

cep<strong>en</strong>dant utilia61eun proprea <strong>en</strong>fanta comme mat6riel d•6tude<br />

<strong>en</strong> pro


d'ob.ervatioa -t cUiinie l l'a?aDee, et vtilùM tou lUI' tou<br />

lea <strong>en</strong>fauta (poaMer avec: - pieda, utiliaer lea proaoau, lea<br />

plariela, le pau6, compter jaaqv'l quatre, boutonner -<br />

vkemeata, ete. : ISO tbèmea ea tout couc:eruaat la mo1ric:iû<br />

le iaaaaae, l'adaptation, lea r6aetiooa l 1'6prd dea p<strong>en</strong>onoee):<br />

Lee e:umeu aont prati~6a l dea ~ea prkù et ila port<strong>en</strong>t<br />

IV no p11d nombre d <strong>en</strong>laata.<br />

Cette pr6eiaioo daaa la dM"mition dea covditiona de l'obaervation<br />

Nt 6videmm<strong>en</strong>t pouu6e l un desri 61ev6 daaa l'exp6-<br />

rimeotation proprem<strong>en</strong>t dite, et nou <strong>en</strong> reparlerou au chapitre<br />

auiva.nt. Let premi<strong>en</strong> auteun de teata out tou commeoc6<br />

l travailler au laboratoire (CatteU, Binet, ete.) et eela explique<br />

aau doute fie ce ao_it la m6thode _dea teata qui cooltitne<br />

la m6thode d obaervaboa ayaat d6fint avee le plua de n,uea.r<br />

- condition• d'applieatioo. Toutea lea condition• de l'exam<strong>en</strong><br />

100t explicit6ea et d6finiea. Le mat«iel utilie6 eat oorma.lù6<br />

de f~çon pr6ci.ee : on a pu coutater que le m6tal lltJ1ie6 ponr<br />

~nquer ~ea rondeUea l e~er avait noe incideoee (par aon<br />

potch ap6cif"tqoe) IV la rapid.it6 avec: laqueUe la tJche pouvait<br />

&tre accomplie; que l'ordre daaa lequel 6tai<strong>en</strong>t pr6a<strong>en</strong>t6ee<br />

lee ~- <strong>en</strong>tre l~e~ee le aujet devait faire no choix<br />

pouvut aqmeoter ou diminuer la proportion dea 6cbeca ; ete.<br />

Tout ce que l'applieat<strong>en</strong>r doit dire aa.a njeta eat d6t.miD6<br />

par noec ·co~e· dont il ne peut •'karter. n faut ici 6viter<br />

aa mal<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du qui coJUUt<strong>en</strong>.it l peuer que le c:hoix d'no<br />

eertain m6tal, d'na eertain ordre de pr6e<strong>en</strong>tatioo dea r6po~,<br />

d'li.De eertaÏDe phrue d.e la con.ïpe connreot aa.a n-.ltata<br />

du teat noe âpifieatiou particulim. Ce qui importe .urtout<br />

eet ici que cea coaditioaa de l'obaervation, quelle. qu'eUea<br />

eoi<strong>en</strong>t, r<strong>en</strong>eot lea mlmea pow to111 lea njeta ûm de permettre<br />

dea conatatatiou t'D6nlea fond6ea IV l'eu-t>le dea dono6ea<br />

reeaeilliee, et dea compa.raiao.ua interiodivicluellea.<br />

2. L'up~Gntïoa .,._.tifrae ia ehamp d'olteer·<br />

?atioa. - La déf'mition prkiee dea conditio11.1 de<br />

l'obee~tion n'eat souv<strong>en</strong>t qu'un moy<strong>en</strong> permettant<br />

d'explorer un certain champ &8D.I y laiseer de lacun~,<br />

tout au moina ~ une certaine khelle. Certaine dea<br />

exemplea déji fournie pourrai<strong>en</strong>t servir ~ iJluetrer<br />

u ~ct~re de l'observation sci<strong>en</strong>tifique <strong>en</strong> pey·<br />

chologte : l'<strong>en</strong>qu~te peut ~tre conaidérée comme un<br />

instrum<strong>en</strong>t d'observation • nnitaire •, parce que<br />

chacune dea technique& particu.lièree qu'elle utilUe<br />

eat snft'isamm<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> déf'mie pour pouvoir kre<br />

appliquée de la m~me (açon ~ tous lea sujets et (our·<br />

oir ainai des réaultata auxquels peuv<strong>en</strong>t ~tre ueociéa<br />

sana ambigutté ni lacune lee résultata fournis par<br />

une autre technique ; la normalisation dea pr~<br />

dwes d'observation de l'<strong>en</strong>fant permet de répéter<br />

u.n même exam<strong>en</strong> à dea intervalles de tempe régu·<br />

lièrem<strong>en</strong>t laéa tout au long du développem<strong>en</strong>t et<br />

de recueillir ainai des données comparables et sam<br />

lacune (i l'éch~Ue délmie par l'intervalle de tempa<br />

choisi). On trouverait facilem<strong>en</strong>t d'autrea exemplea<br />

d'exploration systématique d'un champ doon~.<br />

Dao• le domaioe dea <strong>en</strong>qukea p.ychoaocialea oa p.ychoaocio-p«


ob~ervation mtern~ portant I1U ~. vivacit6 d'imqea 6voqu6ea.<br />

Oo demande a~ IUJet queUe Nt 1 tmqe la plua vive et la plue<br />

nette dea de~a liDAie• 6voqo6ee par deuJI deaeript.ione verbaJee<br />

t.ellee que• la couleur d'une roee ro~e• et• le bourdonnem<strong>en</strong>t<br />

d'noe abeille •· Si l'ob~ervetJOD doit porter a.ur lea ima,ee<br />

6voqo6ea ~ar dili deacriptione de ce type, la m6thode de<br />

• compar&Ja.on p~ pairea » coneiete (eoua u forme la plua<br />

complète) .~ cona~tu~r to':ltet lee paire• diff6r<strong>en</strong>tee poaaiblea<br />

avec cet dax dea<strong>en</strong>ptione (il y a 45 de cee pairea) et ~ poaer la<br />

même queation au a.ujet pour cha<strong>en</strong>ne d'eUes. Le caractère<br />

ayat6matique de l'exploration, qui est ici trèt appar<strong>en</strong>t, permet<br />

no~<strong>en</strong>t nn contr6Je d'noe teDe oba.ervation interne . S'il<br />

elOite <strong>en</strong> effet noe dim<strong>en</strong>aion de. vivacit6 dea imqes 6voquéee•<br />

le_ lo.lll de laqueUe les diff6reutea 6vocationa ae ai tu<strong>en</strong>t de façon<br />

d.istmcte et stable, lee pr6l6r<strong>en</strong>cea exprimées par le sujet<br />

devro~t être transitives : a.i l'imqe A eat d6clarée plua vive<br />

que l'unqe B dana la comparaiJon A·B et a.i 8 eat d6clar6e<br />

plue vive que C dana la comparaieon 8-C, le sujet devra d6cla<br />

rer: que A est plw vive que C Jonque lui aera pr6wnt.6e la<br />

p&Ire A-C. ~·exploratic.m ayst6matique r6alia.6e par la m6thode<br />

~e comp~&lllO~ p~ pan-ee pe~et ~e uvoir dana queUe mea.ure<br />

il <strong>en</strong> eat b1<strong>en</strong> &JntJ,.de .d~termmer 1 ordre dana lequel lee ilna,ea<br />

~ clue<strong>en</strong>t chez nn mdiVIdn et mbue, eD poaaut cert.a.iuea con di.<br />

bouaauppl6meutairea, de d6f"mir dea dittaDcea <strong>en</strong>tre ce a imqea.<br />

L'explorati~n d'un champ d'observation peut<br />

être systématisée non plus seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction<br />

dea conditions dana lesquelles l'observation ae<br />

déroule ou du mat~riel sur lequel eJJe porte, mais<br />

aussi <strong>en</strong> fonction des différ<strong>en</strong>ts résultats prévisibles<br />

qu'eUe peut fournir. En effectuant une observation<br />

ainsi ay•tématiaée, on appr<strong>en</strong>d lequel dea réaultau<br />

poaaiblea est <strong>en</strong> fait vérifié, et J'on obti<strong>en</strong>t ainsi<br />

l'information que J'étude avait pour but de fournir.<br />

L'o~aerva~on ~i com~rise ee situe alors ai prèe<br />

de 1 expénm<strong>en</strong>tatJon qu '•) peut parattre arbitraire<br />

de l'<strong>en</strong> distinguer. L'étude dea mœurs dea animaux<br />

offre pluaieure exemples de ce type d'observation.<br />

Comme le d6veloppemeut de l'<strong>en</strong>lant,lea mœun dea auima~a<br />

ont fait _l'~bjet de nom!'r<strong>en</strong>aea deacriptiona pratiqu6ea dana<br />

dea conditlona non d6fimea et non ayat6matiquea, et beaucoup<br />

26<br />

d'6c:rita ou d'imagea publi& a.ur ce thème n'ont que l'iut6rêt<br />

d'un divertiaaem<strong>en</strong>t. C'est cepeudaut daua certaiDt aeeteun<br />

de la paychologie auimale, qui ont connu un grand d6veloppem<strong>en</strong>t<br />

à noe date plut réc<strong>en</strong>te aow te riom d'éthologie objec·<br />

tiviat.e (K. Lor<strong>en</strong>s). que l'on r<strong>en</strong>contre le plue d'exemplet<br />

d'une obaervation pratiqu6e <strong>en</strong> milieu naturel, maïa orgauia.6e<br />

de laçoD ~ fournir une r6ponae à une queatioo pr6alable de<br />

l'obaervateur. Uoe a6rie de trava~a aut6rieure, exemplairee<br />

à cet 6gud, avait eu pour thème le retour de certaine aDima~a<br />

au lieu de leur habitat: un Mollua.que mariu,la PateUe, revi<strong>en</strong>t<br />

exactem<strong>en</strong>t ae raxer ~l'<strong>en</strong>droit du rocher dunt le relief a mod~l6<br />

11 coquille, la Fourmi r<strong>en</strong>tre ~ a.on nid apna dee "xplorationa<br />

qui l'<strong>en</strong> ont 61oi«u6e d' une diuine de mètrea, etc. H. Pi6ron<br />

a largemeut cootribu6, au début du aiècle, ~ l'ellplication de<br />

cee faite ~ partir d'obaervationa ayat6matiquea. L'influ<strong>en</strong>ce<br />

6v<strong>en</strong>tueUe de tracee olfactivea laiu6ee ~ l'aDer ut 6limio6e<br />

par nn lavqe du parcoun. L'bypothèee d'une m6moriaatioo<br />

dea particularit6a du relief de ce parcoure eet 6galemeot<br />

kartM : ai l'obaervateur modifie ce relief, le retour continue<br />

l •'effectuer. Le r61e d'noe mémoire motrice eat mie eu 6vi·<br />

deoce eD d6plaçant J'auimal peudaut Je trajet de retour : il<br />

e'arr~te et cherche a.on nid lora.qu'iJ a effectu6 le trajet qui l'y<br />

aUT&Ît effectivem<strong>en</strong>t conduit G le d6placem<strong>en</strong>t n '6tait pu inter•<br />

v<strong>en</strong>u. Le r61e de la poation du eoleil eet 6galem<strong>en</strong>t mie <strong>en</strong> 6videoce<br />

eu 6clairaut l'auimal avec nn miroir alora qu'il 1e trouve<br />

dana une soue d'ombre : il 1e r6ori<strong>en</strong>te par rappPrt à la oou·<br />

velle a.ource de lumière (voir H. Pi6roo, 1958). L'6cole d'lt.bolo­<br />

,., de Lor<strong>en</strong>• el Tiubers<strong>en</strong> a t.rètllarpmi'DI utilia6 une m6thode<br />

d'observation qui peut, eur certaina poiDta, 1e ayet6matiaer<br />

pour d6terminer quel 1ipal (,..__) d6cJ<strong>en</strong>che un certain com·<br />

portem<strong>en</strong>t matioetif (nourriaaqe dea jeunPa, parade leJIUeUe,<br />

prfparation au combat, et~ . ). Let r6aultata dea obaervationa<br />

10ot v6rifiablea par l'emploi de • leWTM • srouiere ne prMeD·<br />

taut père <strong>en</strong> commnn avec l'objet naturel qu'ile remplac<strong>en</strong>t<br />

que ce aipal prkia (tache d'une certaine couleu(, vibration<br />

aa6cao.ique, etc.). On a cUj~ dkouvert dea c<strong>en</strong>taiDee de tele<br />

, ........<br />

3. Crit:Î4(Dee d'nne obe<strong>en</strong>ation peyeholosique .,.••<br />

1'-aatiM. - Certaine psychologue• craign<strong>en</strong>t que<br />

d.,. procédures d'ob~~ervat.ion trop ri,Odea déform<strong>en</strong>t<br />

If! cont<strong>en</strong>u m@me de l'information recueillie et<br />

d6toum<strong>en</strong>t l'observateur de faiu important. et<br />

27


aignü"JCatiCa doat l'apparition a'~tait pu pm-u.<br />

par le diapoaitif utilisé.<br />

Cee daDpn 8011t perçu par eertaÎIUI p.ycbollli'Uee ayaat<br />

utiliM dee proc*lure~ d'obMrvatioa ri(OW"eueemeat dM"uaiel<br />

et ay.ûmati86ee. Ce fat le eu d'A. BU.et. Plua pri. da aoaa.<br />

c'eet auui le eu d'A. GeeeU qui krit par exemple (afte<br />

F. L Ile. L'.,Y0111 cl. 5 4\10 w,1961) :• L'etprit et lateebaiqae<br />

de aoa mMhodea oat "' diaiquea plut6t que ttatiatiquea et<br />

ri(oareuMmeot exp6rimeataus._ Tout comme daaa lea exameOI<br />

cliniquM babituela, uou1 a'n·oa• pu ma.ioteou lea mAmee<br />

procécUe uaiform~<strong>en</strong>t l toua let leM, ma.it aoUt <strong>en</strong> avou<br />

fait varier le couteau et \'importaace pow coucon:ler avec le<br />

conteau cbaDpaat et lM momeata importaata du d6veloppeo<br />

m<strong>en</strong>t. Now avow adapû aoa teehoiquea a111 variatiou de<br />

l'ea&nt <strong>en</strong> fo.actioa de aa ~tariû. • Dau aae recherche­<br />

L'-lwyolop dt. C:OJIIPO,.._.., (IMS), il dklare : • Noue<br />

m6thode d'obeervatioo 6tait avaat tout aatura.Liatee, et alr'11111a<br />

que lM d6ain maoif811tN par - jeuaM aujeta 6ta.ieat toujoan<br />

n.pec:tN, m~e lonque l'ua d'ewt t6moiJne d'aae forte<br />

teadance l •'eavelopper daat dM couverture• eoa.fortablee<br />

alon que GeeeU eoahaite-recueillir dee dona6ee pbotopapbïqa.<br />

..,..umatiquM IRII' la poeitioa de - membrea.<br />

Cbn d'autrea ~c:Jaollli'UM, iJ a'qjt d'uae critique ll'6prd<br />

da IIMtbodM qu'w a'emploieat pu oa a'emploieut phu.<br />

C'ect aiDai que J. Piqet tipale, dM 1926, lM U.coav6ai<strong>en</strong>ta<br />

!fU'il aperçoit lia m6thocle dea tMta: ae founür qu'aue aaa.ITM<br />

iuu«'aaa.ate dM r6eultata, rûquer de fa~ l'ori<strong>en</strong>tat.ioa<br />

d'eeprit de l'mant que l'oa iaterrop. Eo l'employant, oa<br />

rUque de ~ l eaû dM queatiou -ntieJlM, dM ÎDtWti<br />

lpODtaMe et dM ci4aaarcbM primitivee. Le jeaae K. Lona.a.<br />

app,_aat la p.yebolope aaimale, t'Moooe de l'iporaace qu'il<br />

dkoavre, ebea dM c:laerebean utiliaaat le Rat comme mat.6riel<br />

d'exp6rieucee ri(ou~t oqaaiMee .ur l'appreotùaap,<br />

aa aujet dM mœun de cet animal dao• - coaditioaa aaturellea<br />

de vie. EA matiire d'<strong>en</strong>qukea, l'DAp de proc*lune oormaJi.<br />

Mel et .,-.t6matit6ee eet rejeû par eertaiu p.ycholotfaea<br />

oa IDciolopee. C'eet aÎIUIÎ que A. Vediard 6erit l propoa dae<br />

m6tbodM d'obeervatioa qu'il a adopt6e1 daae 80D eaquate<br />

aar lA docluanl (19S7) : • La IIMthocle d'iaveatiaatioa 1 telle<br />

qu'elle Mt cWr.rite, p ... te le flaac l de aombreu8M eritiqaea.<br />

Lee exam..u ae 80Dt pu bomocanea, lee aujeta a'oat pat 6û<br />

loal IOWilÜ es.aetem<strong>en</strong>t awt m~M 6preavM et daat dea<br />

coaditiou ideatiquee. Nou.a avou d6 adapter le type d'es.ame:a<br />

28<br />

• aoe flljeta plut6t que d'qer d'~ toujoan la mbae atti:<br />

htd.-. Cee d6faull 80Dt flalftllla mau 011 peut M _demaad~r Il<br />

.. .. loveati«ation de ee pme peot kre atandardie6e et 11, ea<br />

le 1 taodardiaaDt, l'on ne ri8que pu de p--.- l c6û de probl~<br />

- -otieJe. Eo confrontallt la m6thocle •upie que nou.a<br />

n••n• d6 euivre avec lea m6thoclea ri(oW'eu- 80UIDÎMI l aae<br />

..... iplioe matb&natique, on M poae la queatioo : ne vaut•il<br />

,., mieu.s parfoie riaquer de commettre. quelquM e~w:­<br />

,eut6l que d'iJnorer lM exp6ri<strong>en</strong>ee- bUJDaJnee lea pl01 npl6toativM<br />

qui ne peuv<strong>en</strong>t pu 6tre dkoup6et, dkompoeéea,<br />

••ur~ T • Toutea cee eritiquM ou queetion1 e'inapireot, l<br />

... titrea et ea dea MDl difl'6reata, de l'attitude clinique.<br />

l.'ul~eervatioo dioïque, M doanaat pour objet • la tota~û<br />

... ..._ction• d'ua 6tre bama.ia coa<strong>en</strong>t et complet awt pnMI<br />

a•K une IIÏtaation •· ae •'accommode que difficilemeat d'une<br />

tiMiauioa p*lable ri(oureuee de cette IIÎtaation. qui, ~Dl'<br />

1arder une aïpifieation au:1 yeas de chaque IU)et, dort l<br />

pau pr" o6ceaaairem<strong>en</strong>t vari~r d'ua eujet l l'•utre et d'ua<br />

..... at l aa autre. Uae m6tbode qui M fonda tW' l'es.am<strong>en</strong><br />

approfondi de ea• individuel• n'Mt pa• ori~nt6e v<strong>en</strong> la eytté­<br />

.. llaatiou, au moiaa dan• le MDl et au u1veau ol\ eUe a 6t6<br />

••"-1'- plua haut.<br />

Ou voit que cea r~aervea ou cee critiques, qui ae<br />

t.nnuleat nrtout i l'égard du caractùe plue ayal,matique<br />

d'une m~thode d'observation évoluant<br />

• .,,. l'expérim<strong>en</strong>tation, coaceraeat lea rapporta<br />

••tro le groupe dea méthodes expérim<strong>en</strong>tales et<br />

1111lul dea méthode• cliniques.<br />

ni. -<br />

La f'onnalatioa de. obeerYatioaa<br />

fJII DD iaapp ...-utitatif<br />

l.'uaage de méthodes quantitatives eu paychol~gie<br />

ouvre dea poaaibilitéa et pose dea probl~mea qu1 ae<br />

actnt t>aa apécifiquea i l'observation. Ou eu reportera<br />

donc l'exam<strong>en</strong> géaéraJ au chapitre III. Ou ae<br />

l10ruora ici i quelques b~vea remarquee liéea •<br />

l'holutioa dea méthodes d'observation.<br />

29


1. Le développem<strong>en</strong>t de la quantûaeadoa .._<br />

l'obaervadoo eci<strong>en</strong>tif'"aque. - <strong>Les</strong> résultat. de l'observation<br />

s'exprim<strong>en</strong>t de plue <strong>en</strong> plue souv<strong>en</strong>t sou<br />

une forme numérique lorsque cette obeervatioa<br />

utilise davantage d'instrum<strong>en</strong>ta, devi<strong>en</strong>t plu• ey.­<br />

rématique : l'usage d'un langage quantitatif par<br />

l'observateur suppose <strong>en</strong> général qu'tl ait eu coutraire<br />

ou emprunter des instrum<strong>en</strong>t. appropri6a<br />

lui permettant de mesurer, ordonner, compter et<br />

q!l'il ait pu <strong>en</strong> systématiser la mise <strong>en</strong> œuvre. Plusieurs<br />

exemples déjà cités illustr<strong>en</strong>t cette remarque.<br />

Lea instrum<strong>en</strong>ta de meaure ou d'analyae pbyaiquea foumiaa<strong>en</strong>t<br />

dea donn~a quantitatives au psychologue. Il <strong>en</strong> eat aina,<br />

de façon immédiate, pour la mesure du temps. Des tracés élee·<br />

tro-<strong>en</strong>cépbalographiques peuv<strong>en</strong>t faire l'objet d'une anai}'M<br />

physique complexe distinguant les différ<strong>en</strong>tes fréqu<strong>en</strong>ces qui,<br />

se composant <strong>en</strong> des proportions données, fourniss<strong>en</strong>t un trac6<br />

id<strong>en</strong>tique à celui qui a été <strong>en</strong>registré.<br />

Lea inatrum<strong>en</strong>ta permettant la partition dea donn~a q<br />

claaaea d'équival<strong>en</strong>ce permett<strong>en</strong>t de compter combi<strong>en</strong> d'61•<br />

m<strong>en</strong>te (seatea obaerv6a au coure d'un teat, interve.ntion aa<br />

coure d'une diacuaaion) f~gUNJ.nt ùa.aa chacune de cee c:Jueee<br />

l l'iaaue de la ~riode d'obaervation.<br />

Une d6linition pr6ciae dea condition• de l'obaervation e.t a•<br />

ceaaaire pour qu'il y ait un a<strong>en</strong>a l compter eombi<strong>en</strong> d'<strong>en</strong>fa.nta<br />

d'un 'se donné maniteat<strong>en</strong>t tel comportem<strong>en</strong>t da.na telle<br />

aituation. 11 est néœaaaire que dea sroupea d 'e.nlanta d''cel<br />

différ<strong>en</strong>te 1t0i<strong>en</strong>t con.t:itu6a <strong>en</strong> auiva.nt de ~çon ayatématique<br />

lee f'èslea de l'échantiJJonnase atatiatique pour que pr<strong>en</strong>ne 1111<br />

a<strong>en</strong>a la comparailtOn de tele décomptea pntiqu6a l dea A&ee<br />

aacceuila.<br />

<strong>Les</strong> réserves ou les critiques qui ont été relevéel<br />

à propos de la systématisation de l'observation<br />

sont très souv<strong>en</strong>t associées à des réserves ou dea<br />

critiques à l'égard d'une observation psychologique<br />

quantifiée. Selon certaines opinions, le langage nu·<br />

mérique aurait une • précision • incompatible avec<br />

l'imprécision inévitable (voire souhaitable) des ob·<br />

servations psychologiques. Ce aerait auui un langage<br />

30<br />

lt~ul em<strong>en</strong>t form~ vide de tout cont<strong>en</strong>u psycholoalque.<br />

Disons quelques mot. Il l'égard de ces deux<br />

l'robl~mee, dont l'exam<strong>en</strong> devra ~tre repria.<br />

2. Qoantifieatioo et préei.sion. - <strong>Les</strong> nombres<br />

11a 10nt qu'un langage que l'on peut utiliser pour des<br />

rc~rmulations au.ssi précise• ou ausei imprécises qu'on<br />

la •ouhaite.<br />

lin payc:hologue obeerve que, plaœt devant u.n certain ma~<br />

rW, dea e.nlanta d'n.n Ap détermmé ma.nifem.nt n.n gra.nd<br />

-bre de comportem<strong>en</strong>t. d.iffér<strong>en</strong>ta. La aipification pay•<br />

...IUJique que pr<strong>en</strong>d lcet Ap la aituation défmie par ce ma~<br />

rW "l donc (o.ndamutalem<strong>en</strong>t ambi&uë, et tout prona.tic<br />

... le comportem<strong>en</strong>t d'n.n <strong>en</strong>fa.nt particulier tri~ mcertaiD.<br />

c:.. leita peuv<strong>en</strong>t Atre traduite <strong>en</strong> la.qqe qua.ntitatiC : il<br />

•«Ire de conatituer dea cta- d'6quival<strong>en</strong>ce l partir dea<br />

""'"nta comportem<strong>en</strong>ta obeerv6a et de compter combi<strong>en</strong><br />

''<strong>en</strong>fanta peuv<strong>en</strong>t 6tre cluaél, l cet 'card, da.na chacune de<br />

•• Nil cluaea. on compr<strong>en</strong>d bi<strong>en</strong> que cette quantification<br />

•'~~tlt\vera ri<strong>en</strong> l l'mcertitude inhér<strong>en</strong>te l cette aitaation.<br />

.. l'une de cea cluaea conti<strong>en</strong>t n.n nombre d'obaervationa<br />

.. pttu plue 61ev6 que lee autre~, le p.ycbolosue pourra certea<br />

.... que ce comportem<strong>en</strong>t eat•le plaa probable•. Maïa le Cait<br />

pe d'1utrea comportem<strong>en</strong>t. 1t0iut l peme moinl probable.<br />

le&Nera l ce prono.tic, m&ne a'il e8t exprim6 ItOU. Corme<br />

... ntitative,le dep-6 d'incertitude qui caneûriM la lituation.<br />

I.e langage numérique prés<strong>en</strong>te seulem<strong>en</strong>t l'avan·<br />

t•a• d'expliciter l'incertitude du psychologue, maiB<br />

t avantage peut ~tre grand. C'est le ca.e notamm<strong>en</strong>t<br />

lurec1u'on procêde au contrôle d'une observation<br />

tilla répétant. Le degré d'accord <strong>en</strong>tre observauurs<br />

lad,.p<strong>en</strong>dants n'est clairem<strong>en</strong>t perçu que s'il est<br />

• 1•licité sous forme quantitative. On le vérifie<br />

lnrequ'on compare plusieurs notations, pratiquéea<br />

lncl~p<strong>en</strong>dammeot, d'une m~me série de travaux<br />

lf'nlairee (docimologie). Un bref résumé statistique<br />

d11 Cf!8 données modifie souv<strong>en</strong>t l'impreuion opti·<br />

•l•te des correcteurs ayant participé à l'expéri<strong>en</strong>ce.<br />

Uaoa les exemples précéd<strong>en</strong>ts, l'incertitude iohé·<br />

31


<strong>en</strong>te l certaiDe. ob~erVationa <strong>en</strong> fid~em<strong>en</strong>t tra•<br />

duite <strong>en</strong> langage quantitatif (pour qui <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d ce<br />

lanp.ge). Sur un plan différ<strong>en</strong>t.. on .peut égalem<strong>en</strong>t<br />

eouüper que le langage quantitatif, correctem<strong>en</strong>t<br />

ut.iliaé, traduit <strong>en</strong> l'explicitant la • faiblesse • dea<br />

moy<strong>en</strong>a de me81ll'e dont dispose le psychologue.<br />

Par exemple, un psychologue capable d'ordoDDer dea<br />

sujets <strong>en</strong> uaaDt d'un test, ou d'ordoDDer les réponsea<br />

d'un sujet interrogé sur la vivacité de ses imagea<br />

m<strong>en</strong>talea, n'eat pas ~pable pour autant de co~parer<br />

lee intervalles, les distances, séparant cee IUJetl ou<br />

ces images. Une formulation quantitative permet<br />

d'expliciter les postulau qu'il est nécessaire de<br />

poser, c'est-à-dire lee conv<strong>en</strong>tiona de langage qu'il<br />

est néce~~aire d'adopter, pour que l'on puisee, dana<br />

cee caa, parler <strong>en</strong> un seDI défmi de distancee <strong>en</strong>tre<br />

les obaervationa.<br />

3. Formulation quantitative et eooteou psycho·<br />

~ - La formulation quantitative facilite<br />

co01idérablem<strong>en</strong>t le constat objectif d'év<strong>en</strong>tuelles<br />

régularités dans les observatioDI, régularités qui ne<br />

peuv<strong>en</strong>t être attribuées à dea causes fortuites et<br />

appell<strong>en</strong>t donc une interprétation <strong>en</strong> termea psychologiques.<br />

Gesell cherche à recueillir dea o~aervatioDI<br />

qui, évoluant réguliùem<strong>en</strong>t avec la cro11sance<br />

de l'<strong>en</strong>fant, eoDititu<strong>en</strong>t dea • gradi<strong>en</strong>ta •. D conaidùe<br />

qu'il eat plus vraisemblable d'attacher une aigni·<br />

fication psychologique à de telles observations qu'à<br />

d'autres qui fluctuerai<strong>en</strong>t au hasard. Mais on ne peut<br />

gu~re constater l'apparition de telles, régulari~éa<br />

que par la mise <strong>en</strong> œuvre de moye01 d observat1on<br />

permettant une description quantitative précise de<br />

l'évolution des conduites étudiées.<br />

L'emploi de procédés quantitatifs d'observation<br />

est <strong>en</strong>core plus nécessaire dans les eu où seule une<br />

32<br />

analyse atatÎit:Îque aues eomplexe permet _de<br />

mettre hv<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> md<strong>en</strong>ce dea régularitéa<br />

qui, se situant l un niveau d'abstraction phu élevé,<br />

Dt! pourrai<strong>en</strong>t &tre perçue. par exam<strong>en</strong> direct dea<br />

dnnn6es brutes. C'eat le eu notamm<strong>en</strong>t lonqu'on<br />

analyse lea eorrél.ationa <strong>en</strong>tre phuieun variablea<br />

ot.M~rvEiea, pour dkeler une t<strong>en</strong>dance hv<strong>en</strong>tuelle<br />

de certaines d'<strong>en</strong>tre ellea l prés<strong>en</strong>ter dea variationa<br />

1&6ee. D est naturellem<strong>en</strong>t tout l fait impouible<br />

da JH"rcevoi.r cea t<strong>en</strong>dances,lonqu'ellea exiet<strong>en</strong>t, par<br />

..... lecture directe de c<strong>en</strong>taines de notee obt<strong>en</strong>ues,<br />

par exemple, dana plnsi<strong>en</strong>n te1t1 pua& par le<br />

••me groupe de sujets.<br />

Le critère de la valeur aci<strong>en</strong>tifique d'une méthode<br />

.t'obeervation restera nécessairem<strong>en</strong>t le caractère<br />

eonll'6lable dea réaultata qu'elle fournit. Ce contr6le<br />

a-plique une poaDbilité de ~tition qui peut \<br />

•tllleer dea modal.itéa cliff'&<strong>en</strong>tea : ~tion dana<br />

le temps, eomme dana la méthode de comparaison<br />

par paires ou lee méthodes de dét<strong>en</strong>nination des<br />

eeulla semoriels (ces exemples montrant bi<strong>en</strong> l<br />

tpelles conditiona une observation interne peut<br />

Mn con~lable) ou dana la détermination de la<br />

lkt61it~ des testa par • teat-retelt • ; ~ODI lUI'<br />

dN individus différ<strong>en</strong>ts pour l'observation de phé­<br />

•nm~nes ou de mécanismes dont on peut p<strong>en</strong>ser<br />

cp 'ile sont id<strong>en</strong>tiques chea tons les individns ;<br />

rtp6tition grlce l des obaervat<strong>en</strong>n différ<strong>en</strong>ts placés<br />

almultaném<strong>en</strong>t devant le m~me fait; répétitiona<br />

d• l'observation dana dea situationa jugée• id<strong>en</strong>ti­<br />

'JUfll, comme d&DI certaim autres procédée de déter•<br />

mlnation de la fidélité des testa (par tests parallèlea<br />

ou par partage d'un test homogène). La diversité<br />

d• cee modalités ménage <strong>en</strong> principe dea po11ihilitéa<br />

d• conttôle l tous les niveaux et dana tous lee<br />

domaines oà.l'observationelt utiliaée <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong>.<br />

33


L'EXPiRIMENTATION<br />

C'est par un c r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t • dea conditiom qui.<br />

impoaéea à une méthode d'obaervatio~ lui confèr<strong>en</strong>t<br />

un statut sci<strong>en</strong>tifique, que l'on paese de l'obaervatioa<br />

à l'expérim<strong>en</strong>tation. L'aspect ess<strong>en</strong>tiel de ce reD•<br />

forcem<strong>en</strong>t conce.me la formulation d'une hypothMe<br />

préalable. On peut dire que l'on expérim<strong>en</strong>te<br />

chaque foie que l'on contrôle une hypothèse ea<br />

comparant ses co4Béqueaces prévisibles à dea observations<br />

spécialem<strong>en</strong>t recueillies à cette fin.<br />

L'hypothèse dont il s'agit porte sur une relatioa<br />

ou un ememhle de relatiom. Elle permet à l'exp'­<br />

rim<strong>en</strong>tateur de prévoir que, s'il modifie de telle<br />

façon une certaine condition de l'obaervatioa<br />

(variable c indép<strong>en</strong>dante •}, il constatera telle autn<br />

modification dana le résultat de l'observation (va•<br />

riable • dép<strong>en</strong>dante •). En <strong>psychologie</strong>, on obaern<br />

des comportem<strong>en</strong>ts, dea conduites, et lee variablee<br />

dép<strong>en</strong>dantes qui lee décriv<strong>en</strong>t sont souv<strong>en</strong>t déaie<br />

gnéea de façon générale par R (comme réactio<br />

ou répome). <strong>Les</strong> hypothèses du psychologue porte<br />

sur dea relations <strong>en</strong>tre les conduites obaervabl<br />

et dea variables décrivant la peraounalité (P) et<br />

situation (S). Lorsqu'on cherche une formulatio<br />

très générale dea problèmes relevant de l'expérime<br />

tation <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong>, on adopte souv<strong>en</strong>t celle-ci<br />

R =f(P, S).<br />

Cette formulation ac home i énoncer que<br />

conduite d'un organisme est fonction de l'état<br />

.,., organisme (<strong>en</strong> y compr<strong>en</strong>an~ bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>tead~ la<br />

•••ultante actuelle de aea expéri<strong>en</strong>ces anûrieures)<br />

• t de la situation d&JU laquelle il se trouve placé.<br />

1Jne telle formulation est évidemm<strong>en</strong>t trù siml<br />

llllJ)6nm<strong>en</strong>tateur peut mampuler à sa guise (au<br />

:llri#-e.. Parmi les variables !? et S, il <strong>en</strong> est que<br />

Muln 11 <strong>en</strong>tre certaines limites), et ce sont elles qui<br />

f1ftn•litu<strong>en</strong>t les variables indép<strong>en</strong>dantes. Ainsi, la<br />

• un,luite d'un rat ayant à franchir un labyrinthe<br />

l""ar trouver de la nourriture {conduite décrite<br />

,.., un~ variable_ dép<strong>en</strong>dante R telle que le temps<br />

""'~•••ue pour le trajet) aera fonction du besoin<br />

da nourrit ure (variable indép<strong>en</strong>dante P décrite par<br />

la nnmbre de jours p<strong>en</strong>dant lesquels le rat aura été<br />

1•rh,ll .de nour?tw:e) et d~ l'intemité de la décharge<br />

61ar1r1que qw lw sera lDlposée <strong>en</strong> un point du<br />

e•arr•tun (variable indép<strong>en</strong>dante S mesurée <strong>en</strong><br />

••" •• physiques). Mais parmi lee variables P et S,<br />

Il an r 1t qui échapp<strong>en</strong>t de façon plue ou moiJU com­<br />

..... ~~ au contrôle de l'expérim<strong>en</strong>tateur. Elles n'<strong>en</strong><br />

• • r•u moins une influ<strong>en</strong>ce sur la conduite R, et<br />

Ml fl""t dire qu'elles constitu<strong>en</strong>t dea variables<br />

• t••raeites •· Dans notre exemple, la constitution<br />

tla lt~l rat particulier le r<strong>en</strong>dra plus ou moiJU s<strong>en</strong>­<br />

•lltl t~ • une certaine privation de nourriture ; les<br />

lrart~• laissées dans le labyrinthe par le passage des<br />

au lrt~a sujet s d'expéri<strong>en</strong>ce pourront comtituer, à<br />

l .. n•u d'un expérim<strong>en</strong>tateur néglig<strong>en</strong>t, dea repères<br />

•ncllfiant la conduite de l'animal observé. Comme<br />

I' .. Yttntbèse porte sur la relation <strong>en</strong>tre variable(s)<br />

tl&f"'ntlante(s) et variable(s) indép<strong>en</strong>dante(s), le<br />

nltlrôle de cette hypothèse suppose bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du<br />

'f'l• la résultante globale des effets pr?duits par les<br />

..ariables parasites soit, d&JU toute la mesure du<br />

r-alble, annul6e ou prise <strong>en</strong> comidération de façon<br />

ie.dacte.<br />

..<br />

35


On _parle aa.ui, eD ce eeu, d'ua • coa~e • clee Tariablee<br />

parurt.ee. Ce mot • cootr61e • a doue au moiaa troia eeue •<br />

uae obeervatiou eet coob'61able n elle eat R~le par J'ua~<br />

dea modalitû qui ODt 6t6 rappel6ee ~ la nu du chapitre I•.<br />

UDe bypotbèee eet coott6J6e D - cooe6queocee De IODt ~<br />

eD coutndictioo. avec lea faita obeerv6a (ou, eu ua eeu beau·<br />

coup ~_»lue fort, u aueuoe autn hypothèee oe permet de privoir<br />

lea faita obeerv6a); uae variable paraaite eet coott6lée ai la<br />

r6eultaDte slobele de - efleta aur .. variable d6peodallte<br />

eet &DDul6e oa d6termiDable.<br />

•<br />

L'hypothèae de l'expérim<strong>en</strong>tateur peut comporter<br />

de.. consé~<strong>en</strong>ces pl ua ou moins prévisibles, le.<br />

vanablea mdép<strong>en</strong>dantea peuv<strong>en</strong>t ~tu manipuléea<br />

d.e façon plus ou moins précise, les variables para·<br />

aatea peuv<strong>en</strong>t êtu contr6léea avec plus ou moins de<br />

afireté. D <strong>en</strong> résulte que l'expérim<strong>en</strong>tation, tout <strong>en</strong><br />

conservant la forme générale qui vi<strong>en</strong>t d'êtu e.qui8-<br />

~~. a'a~plique ~vec plus ou moins de rigueur,<br />

c est-à-dire founut dea résultats qui sont <strong>en</strong>tach&<br />

d'une incertitude plus ou moins grande. Pr~ter<br />

aux expérim<strong>en</strong>tateurs l'idée ou \e s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t qu'ils<br />

atteign<strong>en</strong>t des résultats ne comportant aucune<br />

marge d'ineertitude, c'est se mépr<strong>en</strong>dre gravem<strong>en</strong>t<br />

sur l'eapri! expé~<strong>en</strong>tal, et certaines critiques de la<br />

psychol~ga~ exp<strong>en</strong>m<strong>en</strong>tale ne s~expliqu<strong>en</strong>t que par<br />

cette. ~epnse . Tout au ~ntraare, on peut décrire<br />

les differ<strong>en</strong>tes tâches de 1 expérim<strong>en</strong>tateur <strong>en</strong> distinguant<br />

d~ ~~grés dana la valeur de ses hypothèses,<br />

dana la precaaaon de ses manipulations et de ses<br />

contrôles. Cette description sera fa ite dan s le souschapitre<br />

1, et suggérera peut-être l'idée que le 11 r<strong>en</strong>forcem~nt<br />

11 qui conduit de l'observation à l'expérim<br />

<strong>en</strong>tation se prolonge au sein même de celle-ci.<br />

Mais quel que soit le niveau de rigueur avec<br />

lequel l'expérim<strong>en</strong>tation est mise <strong>en</strong> œuvre elle<br />

doit constituer, à ce niveau, une démarche ~ohér<strong>en</strong>te.<br />

Une démarche incohér<strong>en</strong>te peut conduire<br />

36<br />

l'flxpérim<strong>en</strong>tateur à payer inutilem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> un mom<strong>en</strong>t<br />

particulier, le prix requis par un niveau de<br />

pr~ci sion qui n'est p as justifié, compte t <strong>en</strong>u du<br />

tuvea o de précision atteint dans les autres mom<strong>en</strong>ts<br />

cie• sa recherche. Elle peut le conduire à répondre,<br />

Il 110n insu, à une question différ<strong>en</strong>te de celle qu'il<br />

•., pose. Elle peut l'am<strong>en</strong>er à une imputation causale<br />

"rronée. Assurer la cohér<strong>en</strong>ce de la démarche expérim<strong>en</strong>tale<br />

est une tiche difficile, qui n'a été définie<br />

c•luirem<strong>en</strong>t qu'à partir des travaux de R. Fisher.<br />

l A" principes de l'organisation des expéri<strong>en</strong>ce.<br />

(• plans d'expéri<strong>en</strong>ce •) peuv<strong>en</strong>t s'appliquer non<br />

eru]em<strong>en</strong>t à des expéri<strong>en</strong>ces trèa différ<strong>en</strong>tes quant<br />

l leur degré de rigueur, mais <strong>en</strong>core à certaines<br />

furmes d'observation. lls seront évoqués plus loin,<br />

clan le sous-ch apitre II.<br />

1. - Lee tiebee de t•exp&ïm<strong>en</strong>tatear<br />

l. Emettre une hypothèee. - L'expérim<strong>en</strong>tateur<br />

n'a pas à fournir de justification quant à rongiM<br />

clr l' bypothèae qu'il émet. Le plus souv<strong>en</strong>t, une<br />

la ypothèse est suggérée par une observation antértl'lure,<br />

qui peut êtu fortuite ou systématique sans<br />

•1ue la qualité de cette observation préexpérim<strong>en</strong>tale<br />

ait nécessairem<strong>en</strong>t une incid<strong>en</strong>ce sur l'intérêt que<br />

l' lcypothèae prés<strong>en</strong>te ni sur la valeur de l'expéri<strong>en</strong>ce<br />

•tui va se proposer de la vérifier.<br />

Une activit6 pratique peut ~tre à l'of'Ï«ÏDe d'uDe hypothMt!<br />

1•lu1 ou moiDa globale et iatuitive qui pourra, eoua UDe forme<br />

1•lue p~ (et par auite plue limit6e), faire l'objet d'ua<br />

ruotrOle de type expérim<strong>en</strong>tal. U <strong>en</strong> eat aiDai par exemple<br />

ct... obaervatione pratique• faite. aar la liaieoo •ppa.reDte<br />

I'Dlre lea Rlultata acolairee obteoua par p.o eolaot et le niveau<br />

<strong>en</strong>c:io-culturel de la famille. Dea obaervationaiJ)'8t6matiquemeDt<br />

nocueiJlÏM à cette no permetteot d'6tablir l'exiat.eDce et l'im•<br />

portaoce de cette liaieoo. Eo pratiquaut eea obeervatiou<br />

MU dea P'OUpM De di.ff6raot que par UD -.J car&CÙR, OD peut<br />

37


pr6eïMr daJu ne certaizae m<strong>en</strong>re 1 6e .<br />

compte de cette l' 18UOD, · " ID:IDJem• reudaat<br />

Une ac:tivitA upfrim<strong>en</strong>taJ<br />

peut 6tre l'oecaaioo d'ob~!'ti::::t 111r. 1111 certain problàae<br />

l!lative à ua tout autn problème. p-::.:~~~ hypotüee<br />

~eace. 8UJ' la difeetioo lonqu'iJ ob<br />

Ja&Jt. de. exp6-<br />

boDI peuv<strong>en</strong>t Atre d6dea-L1- eervl e que ~ee llécrio<br />

. . ~e non pu a aournture eUe- ._<br />

mau par uae etimulation quelconnne ~.la m"?'e<br />

p<strong>en</strong>dant ua e<strong>en</strong>a·<br />

, _ .,...... rem<strong>en</strong>t AlaOciM<br />

hypoth.>.--- . ID tempe à cette nourriture . il <strong>en</strong> tire 1<br />

....,. qu1 ~erv<strong>en</strong>t de poitat d d"- ' "<br />

IÏÏ:ee lW le coaditiouaemeat. e vyart à eee travaux clu-<br />

'hypothè~e peut ~tre 101cit'- .<br />

matiNe ap&:ialem<strong>en</strong>t OI'Jani* direu une o_b~ervabon 'Y•téexphi<strong>en</strong>ce<br />

po':U voir •·<br />

Oa peut, comme l'a fait oo~<strong>en</strong>t Th<br />

tea:te tr~ vari'- à un u . uratone, appiJquer de•<br />

exiate de. IODa-<strong>en</strong>~embJ!: d~ d~ IUJe:te. pour rechercher 1•iJ<br />

1e dae~<strong>en</strong>t à peu prù de lam~ eÎ au dMUJ deequele lee tu jeu<br />

Oa examine aJon cet t-•- po e ahçon .han• toute. let ~preuvee.<br />

v•.. ur c erc er nne) ,<br />

mun pa.raft 1u 1ceptible d'e•pl' ,- caract .. re coœ-<br />

Le - 1quer cette ~·larit1<br />

contrôle de cette hypothùe .<br />

· ·<br />

·~u ., emp~nque.<br />

veaux tee:te n'a yant <strong>en</strong> commn:n•utera conetruire de nouqu'iù<br />

ee reçouperout <strong>en</strong> ua 10 que ee caractère et à p~voir<br />

exp6rieaee noaveUe Ul-<strong>en</strong>~em.ble au coun d'une<br />

, L'hypothèee peut. égalem<strong>en</strong>t au li d'" . . •<br />

d obeervations être déduite d'' eu e~e mdwte a partir<br />

ou mow gfnb-aJe. C'est ainsi une constru.ctlon théorique plw<br />

frustration, introduites par la que 1 ~ nollons de conflit et de<br />

hypothèaes contrôlables R B ~syT analyse, ont impiré des<br />

ont pu v6rifier qu'une~ ~.::aJr , · De~o, K. Lewin (1941)<br />

li~ (de. <strong>en</strong>fan:te aout empêch6 on • experi~<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t riad<br />

atteindre .Jet j ouet. attra • par. une ciOJ'?n tran.-pa.r<strong>en</strong>te<br />

meat eonfi~) <strong>en</strong>traiDe une yan: qui _leur ava1<strong>en</strong>t 6t6 un moatructuration<br />

et de difr6re «. tigre.don ~ dan, le niveau de<br />

ljvrai<strong>en</strong>t avant de aubir ce~:tcuae lruonlr e~ jeux auxquele ila M<br />

• atJon.<br />

<strong>Les</strong> seules hypothèses utiJiaahles par l'expé .<br />

tateur sont ceUes · , nm<strong>en</strong>vérif,·<br />

hl A ~~ pres<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des conséqu<strong>en</strong>ces<br />

a es. cet egard il ·<br />

différ<strong>en</strong>ces d'une. hypoth'è ~eut eXJster de larges<br />

se a une autre<br />

Il exiate dee hypoth~~ea 1 • '<br />

lablea. Oa cooatate ar que eur forme meme r<strong>en</strong>d incootrôdemande<br />

d'interpr6:'er d::m~leh qued~ea aujete auxquela on<br />

Z'~ à cont<strong>en</strong>u. ~exuel.<br />

38<br />

On ~ ;: ,.:;:;~: r;o;;::'a: dea<br />

ovyvD-et pouV&Jeat prov<strong>en</strong>ir de IUJ'ete :-L!L< ~ _.__ que<br />

..........,.,....,Jeur<br />

Yie IIIIX1Jelle - de 111je:t1 ayut dee JDCIIan trie la... r.a..me<br />

Il eat biea difficile eu ua tel domaine de ae pu ac:eepter de<br />

ree intermUiairw,oa ee trouve devant plutiean cou6qaea.cee,<br />

11r6ea de l'hypothaee, relMee pu la coajoac:tioa ••• et qai<br />

rouvr<strong>en</strong>t toute la m&I'Jtl dee fai:te ob.rvablee. D eet doue<br />

jrapoalible formellemeat qu'uae teUe hypo~ 10it cl6meatia<br />

par lea fai:te : elle eet iDcoatr6lable.<br />

L "hypoth• eeloa laqueDe lee diaaoc:iatioae lamilialee -t<br />

116ee à dft diffieult'- d'adaptatioa de l'eufant a'eet 'ririliable<br />

IJUe dan• la meeure cm l'ou ee donne, avant d'eatnpNDdre le<br />

rootrôle, une dMiaitioa opW&toire de ce que l'o.a eateadra pu<br />

• diuoc:iation familiale • et pu • diffic:ult'- d'adaptatioa •·<br />

Oo peut ~eUH l'hypothMe qu'ua ton eera perça -•<br />

proveaant d'uae IOUJ'ce IÏtaM lathalemeat Jonque lee deas<br />

ore•Ue. ~eront ltimW. ea dee mom<strong>en</strong>:ll Wsaremeat d6caWe<br />

dana le tempe (ce d6ealJ11e 6tant, daJu 1 .. cooditio0111C1r1D81ee<br />

de vie, tuacitA pu la dilf6reuce dan• la loDpeur dee traje:te<br />

devant ltre pareoUI'UI pu le ton proveaaut d'uae aouree<br />

let«ale et 1e propapant juequ'aux deux oniDee). Cette<br />

llypoth• eet parfaitem<strong>en</strong>t v~able . Ua diapoeitif appropri6<br />

permet de reproduire utificiellemeat le pWaomèoe. Ea faiant<br />

v<strong>en</strong>er l• durie du d6eaiJ11e, oa conatate qu'elle eet ti6e à 1IIHI<br />

,.ruption plua ou moùulathale de la 10111'C8.<br />

Noue exa.minero01 au chapitre III, l propoe du r6le dee<br />

•atb6matiqu.. eu peycholope, l'iDtArft que pN.<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t lee<br />

ltypotM.ee exprim6ee toue forme matWmatique, du poiat de<br />

.... de leur contrôle. Oa peut d6duire eu effet de eette fwmula­<br />

Uon meth6matique dilfSe.otea co016qa<strong>en</strong>cee priviaiblee devant<br />

teutee 1e vm!'Jer à la foie. Si, daJu le pucoiD'I d'ua labyrinthe<br />

• T,l'un dea choix eat correct et l'autre <strong>en</strong>ou, uae hypothèee<br />

lanneli* permettra de pr6voir, pour ua p-oupe de 111je:t1 :<br />

le nombre moyeu d'e:rniUJ'e avant que le lUC~ toit coDitallt<br />

., l• raq moy<strong>en</strong> du premier eeaai correct ., le ~ moy<strong>en</strong> de<br />

1'-i au COID'I duquel eera ~le ra• ~aec:il et le DOmbre<br />

-reo de e6queacee « choix correct-choix <strong>en</strong>oo4 •· ete. Oa<br />

"nçoit que la v6rifieatioo limultauM de toutel cee pmi.Gou<br />

r<strong>en</strong>d trie improbable le earacùre « erroa' • de la formulatioa<br />

ltypotWtique lUI' laquelle eU .. ee fond<strong>en</strong>t. Oa ee trouve donc<br />

1 .. 1 daaa une litaation exactem<strong>en</strong>t oppo* l ceDe qai 6tait<br />

tUfrite daua le premer exemple.<br />

n est rare que le contrôle d'une hypoth~se soit<br />

N)neidéré comme le terme d'une recherche. L'intéret<br />

•a<strong>en</strong>tiel de ce contr&le ..&ide au contraire dana le.<br />

39


suggestions qu'il apporte pour des recherches nouvelles,<br />

dans les progrès qu'il permet et qu'il amorce.<br />

On dit de ce point de vue que toutes les hypothNe.<br />

n'ont pas la m~me valeur heuristique.<br />

. 1.- hypo~ permettaut de privoir dea li&Uoa. .tatï..<br />

tlquea <strong>en</strong>tre le mveau 80cio-culturel de la famille et la "'uaaïte<br />

KOlaire de l'<strong>en</strong>lant, oa <strong>en</strong>tre lee réaultata à dea t5ta diBW<strong>en</strong>ta<br />

~·ont ane vaJew; beurirtique app~iable que lonqu•<strong>en</strong>e;<br />

• accompqD<strong>en</strong>t _d_hypotbMea (coatr61ablea) aar le m6eaniame<br />

par lequel ce~ liauona peuv<strong>en</strong>t •'expliquer. L'~ d'hypotw.e.<br />

formalia6ea matWmatiquem<strong>en</strong>t poae peuWtre -<br />

dea termea diB6reata, le même problème. En revanche: lee<br />

hypothèeee portant 1111' lea mbniamea <strong>en</strong> jeu ont <strong>en</strong> Pn'­<br />

ral ane valeur he~que pla. ·Jl'Ulde. C'eat le cu dea<br />

hypotWaea dea paychophyaiolop.t.ea 'tudiant le conditionnem<strong>en</strong>t<br />

pavloviea. Ce aerait le caa dea hypothèeea paycha­<br />

~quea, ai t- 1 Jea Mai<strong>en</strong>t phu facilem<strong>en</strong>t coatr6lablea. Oa<br />

vott que le caractère contr61able d'une hypothèae (qui conatitue<br />

~a.-le, ~e condition n«:euoïr. à aon uaqe) peut 6U:<br />

relativem<strong>en</strong>t md~t de la valeur heurirtique pot<strong>en</strong>tielle<br />

de cette hypotht\ae.<br />

2 .. ~ lee variablee indépeadantee. - La<br />

modification de certaines variables indép<strong>en</strong>dantes<br />

ne peut résulter d'une interv<strong>en</strong>tion directe de<br />

l'expérim<strong>en</strong>tateur sur les sujets. D <strong>en</strong> est ainsi<br />

pour l'Age, le sexe 1 le milieu social, etc. Dans ces<br />

cas, l'exp~rim<strong>en</strong>tateur ~e home à comparer les<br />

valeurs pnaea par la vartable dép<strong>en</strong>dante dans dea<br />

groupes qui diffèr<strong>en</strong>t systématiquem<strong>en</strong>t sous l'angle<br />

de l'une de ces variables indép<strong>en</strong>dantes. On dit<br />

parfois cp;t'_il u?Use alors des variations « invoquées •·<br />

~tte nt:iJ!.satton pose dea problèmes méthodolo­<br />

~cp;tes CJ1;11. seront ~o~és au chapitre IV. On se<br />

~ïm!tera JCJ a~ v~ations délibérém<strong>en</strong>t • provoquees<br />

11 par 1 exp<strong>en</strong>m<strong>en</strong>tateur manipulant direc·<br />

tem<strong>en</strong>t les variables indép<strong>en</strong>dantes. Certains auteur•<br />

co~id~.r<strong>en</strong>t que l'expérim<strong>en</strong>tation proprem<strong>en</strong>t dite<br />

se limite aux cas pour lesquei. cette manipulation<br />

~<br />

clirecte est possible. Noua n'adopterons pas cette<br />

"'atriction.<br />

1-a oariaW.. i~ eor~ la rituarion.. - Le<br />

lahoratoire de p.ycholosïe exp&imeatale offre une aaaea srande<br />

.. n6t6 de moyeu. techaiquea pour modifier de façon p~ae<br />

u 1rtaioea de ce~ variablea iad6peudantea : appareill-,e per•<br />

tDettanl de coatrâ.ler la loDpeur d'onde et la brillance d'une<br />

... uree lumioeuae utilisée pour stimuler le eujet. ordinateur<br />

lu• pr6a<strong>en</strong>tanl ua mat6riel doaa~ p<strong>en</strong>dant ua tempe tri. p"'­<br />

rill6m<strong>en</strong>l d6liai, labyrinthe• pouvant atre parcourue par dea<br />

r•u el compoiN d'uait6a permettaDt dea uaembl-,ea vari6e<br />

at l"utiJiaatioa de li«nanx bi<strong>en</strong> d6termia6e, lunettea priaaatiquea<br />

projetant aur la "'tine du aujet qui lea porte une im&~e<br />

lnvera6e à laqu.elle il doit adllpter le coatr61e de - ceatea<br />

at de aea d6placem<strong>en</strong>ta, etc. Loraque lea aujeta atiliaéa aout dea<br />

animaux, lee modification• de la aituation peuv<strong>en</strong>t atre <strong>en</strong>core<br />

plue aombreaaea et plue importaatea.<br />

Si ce laboratoire 't<strong>en</strong>d aoa activi~ à la paycholoc:ie aociale,<br />

Il pourra atiliaer d'abord certaiaea dea modalit6a ci-deat~U de<br />

..rupubtion. Par exemple, dea exp6rieacea aar la perception<br />

•tilia<strong>en</strong>l certaiaa diapoaitifa <strong>en</strong>traiDant dea d6formatioaa appanotea<br />

dea objeta perçue (chambrM d6formantea, l<strong>en</strong>tillea).<br />

On peut coa.tater que dea pertonD&~M fa.mili<strong>en</strong> (conjoint),<br />

ou repr6eeatant une autorit6, ne aubi.ueat pu eea d6formatioaa<br />

de la m6me façon que d'autrea peraonnqea. Maie le laboratoire<br />

de p.ycholoc:ïe aociale peut 6(alem<strong>en</strong>t utiJiaer dea techaiquea<br />

propret pour manipuler dea variablea iad6p<strong>en</strong>dantea. Lea<br />

cooditioaa dana leaquellea dea aujeta peuv<strong>en</strong>t commaniquw<br />

aool coatr616ea par ua diapoaitil comportant piiUieura box.<br />

Lee ~ajeta occup<strong>en</strong>t lee box P'rtph6riquea maie, par exemple,<br />

doiv<strong>en</strong>t khanpr leura meaaapa par l'iaterm6diaire da box<br />

c<strong>en</strong>tral, oceuP' par l'expWimeatateur, qui peut eonpatnr<br />

ou m6me modir~er eea me~~&~e~ aeloa lea beaoiaa de l'a:phi<strong>en</strong>ce.<br />

De•• dimata aocianx• difr6r<strong>en</strong>ta peuv<strong>en</strong>t atre cri6e expUim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t<br />

al"m de conatater lea effeta de cee diff6reace~ 1111' le<br />

comportem<strong>en</strong>t d'ua croupe, comme dana une œl~re e~<br />

ri<strong>en</strong>ce de K. LewiD, R. Lippitt et R. K . White (1939). Dea<br />

• com~ • peuv<strong>en</strong>t adopter, aa aeia d'ua poupe rwtreiat,<br />

a.ae attitude et ua comportem<strong>en</strong>t dM"mia à l'avance par l'exP'o<br />

rim<strong>en</strong>tateur, qui modifie aiuai certainea dea condition• dana leaquelleaaetrouv<strong>en</strong>t<br />

plac6e,danalecroape,leou lee aujeta« aalla•.<br />

La ..now.. indi~ eor~ ror&-'-e -<br />

aituGricm. - Sur dea aajeta bumaiaa,l' utiliaation de Yariatioa.<br />

provoqœe. eat .-~item<strong>en</strong>t limit.M. Oa peut cepeadant<br />

41


modifier l'attitude da mjet par 1111e colllipe appropri6e (lai<br />

de~dut par exemple de ee p~ A percevoir 1lD mmulaa<br />

oa brea d.e ee pr6parer A r6qir A ce etimulue). On peut, clau<br />

~e certam~ me.ure, modif"Jer eoa 6tat de motivation : oa peut<br />

lier, •a. IDODU ea ~ppareace, l'octroi d'lllle NIDilllatioa et la<br />

~ r6uurte • da RI Jet a a coan de l'exp6rieac:e · oa peut Caire<br />

mterv~air dea mmulatioae d'ordre eocial. L'6tat de Catïcue<br />

~u RIJet .peut a~i ~tH modili6 eatn eertainea liœitee. Lee<br />

mterveaboa. ehirarpc:a.ln portant aar le cerveau de eertaina<br />

taaladee, l'a.eap th6rapeatiqae de dropee aearoleptiqaee<br />

oat _oflet! dea oec:uioa. d'obeerver lee effeta de certaiaee<br />

IDodific:aboDa profoadea apporûee A l'ol'Ja.aieiDe.<br />

Mau c:'~ mdeiDIDe~t mr l'animal qae l'expériJDeatatear<br />

peut ID~ !e pl~ librem<strong>en</strong>t lee variable• ind6peadaatee<br />

c:ara~t . 1 o~e. D peut parfoie atteindre mr ee<br />

mathiel cet id6al qar re.te li eoaveat bon de l'atteinte du<br />

P'Yc:bolope: p~~ A voloat6 la conduite qu'il cherche l<br />

expli~er. C'!"' amn qae l'excitation Qectriqae clirect.e de<br />

certamee Nplae da ce~ea~ par dea 61eetrodea implaat6ee<br />

A loq terme et dea rad.iottûaalatean a permie de eueciter<br />

A voloat6 dea COIDporte~aeau co~aplexu et Or'J&DÎ868 variant<br />

eeloa ~· .Nsioa ex~t6e (-'queaeee co~aplexee de mo~emeau,.<br />

~vtt6, coadwtee de l'eadormi~Mœeat, ete.).<br />

n n'a pas 6~ in~oduit, daru le bref exposé qui<br />

pr~Me, une gradati.on dans le niveau de précision<br />

qw peut être attemt dans la manipulation de<br />

telle ou telle variable ind6peudante. Le probl~me<br />

se pose pourtant, comme <strong>en</strong> t6moigne cette remarque<br />

de R. S. Woodworth (daru l'Introduction de sa<br />

Psycho/op uplrirrunlak) : • L'inatituteur et le<br />

psychothérapeute serai<strong>en</strong>t des expérim<strong>en</strong>tateurs eu<br />

<strong>psychologie</strong>, s'ils 6taieut capables de dire exactem<strong>en</strong>t<br />

ce qu'ils font et où comm<strong>en</strong>ce et cesse exactem<strong>en</strong>t<br />

leur action sur l'individu. • On pourrait <strong>en</strong> dire à<br />

peu. p~ù au~t du psychologue qui, utilisant une<br />

va~tJon c mvoquk •, compare les observations<br />

pratiquées sur des groupes d'<strong>en</strong>fants classés eu<br />

cat~gorie~ eu fonction du métier de leur p~re. Cette<br />

~ariab.le mdépe~dante globale, le métier du père,<br />

mtei'Vleut certamemeut par une multiplicité de<br />

42<br />

variables 1 déimitiou moins large, telles que le<br />

lieu de résid<strong>en</strong>ce, le niveau des ressources familiales,<br />

1., niveau culturel. A leur tour, chacune d'elles peut<br />

lt4'l traduire eu plusieurs variables <strong>en</strong>core plus prél'l•émeut<br />

déimies. L'expérim<strong>en</strong>tateur doit toujours<br />

r boisir, dans cet • arbre •, un niveau plus ou moina<br />

analytique d'interv<strong>en</strong>tion. On conçoit bi<strong>en</strong> que<br />

rertaines interv<strong>en</strong>tions soi<strong>en</strong>t déimissables avec plus<br />

cie précision que d'autre•, <strong>en</strong>core que cette notion<br />

cie • précision • soit elle-même, dans ce contexte,<br />

auez difficile à expliciter. Mais on doit admettTe<br />

c1u'il n'existe probablem<strong>en</strong>t à aucun niveau one<br />

variable indé~ndante dont on serait sftr qu'eUe<br />

agisse sur le phénom~ne sans utiliser dea variables<br />

• intermédiaires • moins directem<strong>en</strong>t contrôlées par<br />

l'expérim<strong>en</strong>tateur. n faut aussi considérer que la<br />

nature du problème abordé par l'expérim<strong>en</strong>tateur<br />

lui impose un certain niveau de précision dans la<br />

manipulation des variablea indép<strong>en</strong>dante~.<br />

3. Coa~ler lee Yariablee paruitee. - Le pro·<br />

bl ~me du contrôle des variablet1 paraaite11 fait partie<br />

intégrante do probl~me général consistant à orga·<br />

niser les expéri<strong>en</strong>ces de façon telle que les variations<br />

ob11ervées dans le phénomèn~ (variable dép<strong>en</strong>dante)<br />

puiss<strong>en</strong>t ~tre interprétées sans erreur et de façon<br />

aussi précise que possible. Ce aou.-chapitre aura<br />

donc surtout pour objet d'introduire le suivant.<br />

Certaines variables para11itea peuv<strong>en</strong>t susciter<br />

une variation de type • aléatoire • de la variable<br />

observ6e : tout se passe comme 11i un soos-eoaemhle<br />

d'écarts petits, nombreux, de signe opposé, et indép<strong>en</strong>dants,<br />

étai<strong>en</strong>t, à l'occasion de chaque me8UI'e,<br />

extraite au hasard d'on <strong>en</strong>semble de tela 6cart.s, et<br />

ai la somme des écarts ainsi extraite 6tait ajoutée à<br />

la meiDJ'e • vraie •· t<br />

43


Vexp6rimeutateur Nt pu dUmition dane l'impouibilit6<br />

phyaique d'analyeer et de con~ler ln microeourcee de variatioll<br />

IUacitant cee efl'ete. Cep<strong>en</strong>dant, la forme dn variatiou<br />

obeerv6ee eur la variable dépe11da11te peut le conduire à euppoeer<br />

qu'il•t <strong>en</strong> pr6e<strong>en</strong>ce de tele efl'ete : certaiou valeur• eeront<br />

beaucoup plue fr6queotea que lee autrer, lee 6cart.a à cu valeure<br />

'tant d'autant plue raree qu'ile aout phu importante, aelon<br />

la loi o. normale• de Laplace-Cau ... C'eat le cu pour certaine.<br />

.siee de meeurn de eeuile e<strong>en</strong>eoriele, ce qui conduit à peuer<br />

que, au coure de cee mNDrN, Wl Jrand nombre de microfacteun<br />

internee ou e:rternee vari<strong>en</strong>t de façon alutoire.<br />

D'autre part, l'e•P'rim<strong>en</strong>tatear peut nP'rer que certaine.<br />

dee variation• qu'il conatate aoot bi<strong>en</strong> alutoïre. e'il a pu<br />

mettre <strong>en</strong> œuvre certaine. teelmiquee de choi. dee M~<strong>en</strong>te<br />

à meeurer. Par e•emple, ln multiple. microfacteun de variation<br />

qui peuv<strong>en</strong>t dielÏD«uer deUJ[ 1arçone ~<strong>en</strong>tant une cla~~e<br />

de trowème auront dee effete al'atoiree eur une variable<br />

d'p<strong>en</strong>dante d~vant cee 1arçone n ln <strong>en</strong>fante obeervN ont<br />

'ü e•traita au huard de la population de cee "nee de troiùème.<br />

n faut <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre paru extraction au huard • une proœdure<br />

rifoureuee de choi.· d"~<strong>en</strong>t miN <strong>en</strong> œuvre, telle<br />

que toue lee SUÇODI de la population couid4rie ai<strong>en</strong>t la mœe<br />

probabiliü d'kre choiaù (voir chap. III).<br />

Le con~le de cette ca~rie de variable. paruitee conaùt<strong>en</strong><br />

à ~blir dee conditiou exP'rim<strong>en</strong>talee teD• que le nom·<br />

bre de cee microfacteun de variation• aoit aulli faible que<br />

pouible. On procédera &lU meeuree de eeuil dan. de• pièce.<br />

parfaitem<strong>en</strong>t ieoUee de tout bruit esûrieur (o. chambree<br />

aourdee•) ou <strong>en</strong> l'abeeoce de toute aource lumi.neuee paruite;<br />

on faera tne e .. ctem<strong>en</strong>t la poeition du eujet eo el[j)éri<strong>en</strong>ce,<br />

011 lui demalldera d'avaler .. aalive avant chaque etimulatioo<br />

aonore, on l'<strong>en</strong>tralnera à mattriaer lOD att<strong>en</strong>tion, etc. Cette<br />

ai..mple mumuatioo .uft"tt à montrer qu'il e.Hte dea deç&<br />

d&lll la rï,ueur de cee con~lee et dan. le nombre dn aourcee<br />

de variation paruitee que l'on t<strong>en</strong>te de contrôler ainei. Lee<br />

mœ .. dep'61 e.Ïeteot d&IUJe COll~e dn IODrCN de variation<br />

pouvant diff'r<strong>en</strong>cier dee <strong>en</strong>fante qui aout toue dee ~lèvee de<br />

troiaième : on pourra lee choùir du m~e Ace, de la même<br />

ca.rie aocio-profellionneUe, de la m~e ~ion, etc. On<br />

diminuera a.inai la dieperaioa dee ~ltate (dan• un teet par<br />

uemple), obaerv~ au Min du sroape d'<strong>en</strong>fante. Du mme<br />

coup, la population dee <strong>en</strong>fante &Dl[quele pounont ~tre 't<strong>en</strong>duee<br />

ln conclu.ùou de l''tude ee reetrei.ndra, ee epkifiera.<br />

Cette deroi«e remarque •'applique aulli, <strong>en</strong> dee termee diff'­<br />

reute, &Q][ effete d'un co11~le plue ziaoureiU d'une uphi<strong>en</strong>ce<br />

eo laboratoire : l'eDMmble de1 condition• pour leequeD• ou<br />

peut ~tre aasuri de la validit' de la loi Mablie eera d'autant<br />

plue •pkifi' que le nombre de1 variable• con~l6ee aura ~<br />

plua ,rand. Cette dernière remarque, relative aU][ variable.<br />

parasita, ut à rapprocher de celle qui terminait le -<br />

chapitre 2, à propoe dee variable• i.ndép<strong>en</strong>dantea.<br />

La moy<strong>en</strong>ne d'une série de valeurs de la variable<br />

dép<strong>en</strong>dante observées <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de variables pa"<br />

rasites aléatoires est très voisine de la moy<strong>en</strong>ne<br />

qui serait obt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> l'abs<strong>en</strong>ce de ces variablea<br />

parasites (et l'on peut préciser l'expre111ion c très<br />

voisine •). n n'<strong>en</strong> est plus ainsi lorsque dea variables<br />

parasites systématiques sont <strong>en</strong> jeu. Celles-là ne<br />

lt'nd<strong>en</strong>t paa nécessairem<strong>en</strong>t, comme le font lee<br />

variables aléatoires, à r<strong>en</strong>dre les résultat• de l'ex·<br />

péri<strong>en</strong>ce plus • flou• •· Elles conduis<strong>en</strong>t l'exp~rim<strong>en</strong>tateur<br />

à obt<strong>en</strong>ir un r~sultat syst~matiquem<strong>en</strong>t<br />

différ<strong>en</strong>t de celui qu'il obti<strong>en</strong>drait <strong>en</strong> l'abs<strong>en</strong>ce de<br />

ces variables parasitee.<br />

Voici Wl uemple qualitatif bi<strong>en</strong> connu. Van Omm (1906)<br />

croyait avoir apprù à ua cheval à effeetuer dee op4ntioua<br />

d'uithm~que ùmplee poM.. verbalemeat. L'ani6af• ~Ddait<br />

• <strong>en</strong> frappant du pied le nombre de coupe COITelpOndant<br />

au rieultat. L'eltpWi<strong>en</strong>ce khoua lonque aucune peraoDDe<br />

(e•P'rim<strong>en</strong>tateur on epectateur) ne fut plue vUible pour le<br />

cheval. En fait, au mom<strong>en</strong>t ri le nombre de coupa atteachu<br />

avait 'ü fnapJM, dee mimique. d'att<strong>en</strong>te, de teuioa, apparaï.­<br />

eai<strong>en</strong>t au:r le vùase dee epectateure et l'arrtt dea coupe 6tait<br />

dkl<strong>en</strong>cW par ce a,n.I. Le r61e dee trace. olfaet.ÎYel laùMea<br />

par lee anÎmaDJ[ parcourant an labyrinthe a 6t6 cWjl 'voqM.<br />

De. etimnli dkroùaant de fac;on ordoau6e {oom~t un -u<br />

abaolu i.nfmear à celui qui Nt obt<strong>en</strong>u <strong>en</strong> atiiÎI&Dt dM atimati<br />

ordouM. ~m<strong>en</strong>t croùaantl. Deux poapea de eajetl<br />

difl'uant quant l leur pror...ion d.ifRreat 1011Ye1lt aiUii, -<br />

moyeuoe, qu&llt à leur niveau d'üuclee, Yon leur habitat.<br />

et <strong>en</strong> variabl• peuv<strong>en</strong>t jouer le r6le de variabJ.. paruitel<br />

•yet,matiquee ll''rard de la profe.ioa. Lee~ qui<br />

meur<strong>en</strong>t relativem<strong>en</strong>t jea.nee peuveut difHrer de fap .,..U.<br />

matique, IOUI l'anpe de pl111iean euaeùrN, dea .,..._..<br />

qui out une Yie plua loque, et la pro.toiope (1'6bade da YieiJ.<br />

liaeem<strong>en</strong>t) doit 11 cW&r de -<br />

a.oc:iatiou .,......_Qqa..


On a~it IUll doute dM ~ clau lM poeaibiliüe de<br />

contr6le, et dM cliff6r<strong>en</strong>cee duu lalipilieation de cee contr61M.<br />

Duu eertaiDa cu, -• meilleure OI'JULÎUÛOn ma*ielle de<br />

l'exp6rieoce IUftit l 6clairer ÏDcontMtablem<strong>en</strong>t le .. ua de -<br />

n-ltat. : on eoaatra.it 1 .. tpeetat.eun l la 'Ylie da cheval<br />

ou cl6eodorûe lelabyrintlle. On peut a1U8i prie<strong>en</strong>ter dM •timull<br />

d'iDteut61 cliff6r<strong>en</strong>tM duu - ordre .U.toire (• I!Mthocle<br />

conltante•) au lieu delea pr6e<strong>en</strong>ter <strong>en</strong> l6riee ordoDÛM (• m6o<br />

thode dM limitai•); mail on comm<strong>en</strong>ce l voir ici qu'il •'qit<br />

alor;a d'-• autre m81111'8 de .. llil pla~t qae d'aae m81111'8<br />

• IDJ8QX contr6Ue• da mame MIIÏI. 0 elt tri. difficile de di.o­<br />

~ d! ~ pro!eaaio~ le~ facteun. qui y eont IUIOciN, et cette<br />

dileociabon, lonqa elle eat poaible, peut conduire l atruco-•<br />

terme de comparaüon dM I"'apM de ~ajet. exceptionnell<br />

(ceux ~exemple pour luqael1 an 1"01 décalace eDite<br />

<strong>en</strong>tre leur a1veau caJtarel et le niveau caJtarel qui elt habituel<br />

duu la profeaàon qu'ill exerc<strong>en</strong>t), diJftrant par cooa6qa<strong>en</strong>t<br />

l de m~tipl~ 6(ardl de la population pa6rale l laquelle<br />

on eoaha.itera~t 6t<strong>en</strong>dre le r6ealtat de l'exp6ri<strong>en</strong>ce. On ne voit<br />

~ de moyeu d'6viter le fait que, ltatilt..iquem<strong>en</strong>t, lM<br />

ho-• ne meur<strong>en</strong>t probablem<strong>en</strong>t pu aa huard.<br />

On voit ainsi se poser, à propos de ce contr6le<br />

dea variables • parasites •, dea probl~mea logiques<br />

Condam<strong>en</strong>taux dont R. Fisher (1935) a eu le grand<br />

mérite d'éclairer la formulation générale.<br />

II. -<br />

L'orpn.iut:ion oa c plan • .Je l'expirieaœ<br />

et Je eontrôle .Je l'bypothiiee<br />

Une observation systématique et quantifiée peut<br />

Cort bi<strong>en</strong> ~tre ininterprétable, et le temps n'est pl11.1<br />

où l'on pouvait espérer que, d'une accumulation<br />

d'observation~ minutieuses, il • sortirait toujoun<br />

quelque chose •· L'emploi de la statistique ne permet<br />

<strong>en</strong> aucune façon de réalUer ce r~e paresseux :<br />

l'observateur (qui eat padou ici un pratici<strong>en</strong>)<br />

apportant au statistici<strong>en</strong> un tr~ volumineux <strong>en</strong>aem·<br />

ble de données et lui demandant ce qu'on pourrait<br />

<strong>en</strong> Caire risque bi<strong>en</strong> de •'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre répondre : • Lea<br />

mettre au panier. • Saulle cu dee • expéri<strong>en</strong>ce• pour<br />

voir • préliminaires, des observation~ ne peuv<strong>en</strong>t<br />

8tre utiles à l'expérim<strong>en</strong>tateur que si elles ont été<br />

pratiquées <strong>en</strong> fonction d'hypothèses préalables<br />

(pouvant, nous l'avona dit, être plus ou moins spé·<br />

cifiques). Ces hypothèses impos<strong>en</strong>t une certaine<br />

Corme de systématisation et de quantification au<br />

cours de l'observation, une certame organisation<br />

aux différ<strong>en</strong>tes tâches assumées par l'expérim<strong>en</strong>ta·<br />

teur. C'est alors seulem<strong>en</strong>t que le traitem<strong>en</strong>t sta·<br />

tistique peut avoir un s<strong>en</strong>s. Toutes les méthodes<br />

d'organisation des expéri<strong>en</strong>ces, qui peuv<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre<br />

un caract~re hautem<strong>en</strong>t technique, repos<strong>en</strong>t sur<br />

cette idée générale simple que la question posée<br />

par l'expérim<strong>en</strong>tateur, et aussi les moy<strong>en</strong>s dont il<br />

dispose, lui impos<strong>en</strong>t une certaine stratégie globale<br />

r<strong>en</strong>dant étroitem<strong>en</strong>t solidaires tous les mom<strong>en</strong>ts<br />

de sa démarche, y compris le m!lm<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiel<br />

au cours duquel il traite les donnée!> recueilües aîm<br />

de formuler une réponse constituant la conclusion<br />

de l'expéri<strong>en</strong>ce.<br />

1. Lee procédée antérieure à Fiaher. - Cette<br />

idée est si simple et si générale que les expérim<strong>en</strong>•<br />

tateurs n'ont pas att<strong>en</strong>du Fisher, bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du,<br />

pour s'<strong>en</strong> inspirer de façon plus ou moins ctàire.<br />

Dèl le d6but du ûècle, on procède eo paychoiOJie l d ..<br />

exp6ri<strong>en</strong>cea utiliaaot deux groupe• de 1ujet. pouvant ~tre<br />

conaid6r6. co-• a 6quival<strong>en</strong>t. •, au moina cou• l'llJllle de<br />

eertainea variable• qui poarni<strong>en</strong>t, peoae-t-oo, avoir un effet<br />

IDr la variable d6p<strong>en</strong>dante. n peut •'agir par exemple de deux<br />

I"'up81 compo3él de la même façon quant au Mxe, à l'Ige,<br />

au uiveau caJt.arel, etc. Lei deux groupM reçoiv<strong>en</strong>t de~ trai·<br />

tem<strong>en</strong>u difl'éreot., par exemple deux m6thode1 d'<strong>en</strong>MiJnem<strong>en</strong>t<br />

difl'6re.ate1. Ou bi<strong>en</strong> l'un de1 groupea (Jroupe a exp6-<br />

rim<strong>en</strong>tal •) reçoit un certain traitem<strong>en</strong>t, par e~temple un<br />

exercice de IIMmoriaation cuppl6meotaire dau une exp6ri<strong>en</strong>ce<br />

IDr la m6moire, aJon que l'autre voupe (I"'ape• cootr6le•)<br />

oe reçoit pu ce traitem<strong>en</strong>t. La difl'6reaee <strong>en</strong>tre lea valeun<br />

moy<strong>en</strong>aM obeerv6.. l l'iuae de l'es.p6ri<strong>en</strong>ce car la nriable


d6peudante <strong>en</strong> attrib11M 1 la eeule diff6r<strong>en</strong>ce introduite duu<br />

lea traitem<strong>en</strong>t.. Un eu limite elt ici con.t:itu~ par la mithocle<br />

du a: jwnean ûmoÎD • · Un couple de jumeaiiX id<strong>en</strong>tique. e1t<br />

<strong>en</strong> effet coJUt:itn6 par deux iDdividua allMÎ exactem<strong>en</strong>t comp~lea<br />

qn~ pouible. Si l'un dea deux eeuleme.nt reçoit un<br />

certam a: tre~tem<strong>en</strong>t ~ (par exemple a'il e1t aylt6mat:iqnem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>trafn6 1 monter CtDq marc:hea, de l'i«e de 46 aemainea 1<br />

l'ip de 52 aemainea), la diff6r<strong>en</strong>ce conataüe <strong>en</strong>tre lea deiiX<br />

jwneaiiX a prie le traitem<strong>en</strong>t pourra aider 1 <strong>en</strong> pr6ciaer lea effeta.<br />

Un antre type de proœd6e d'organiaat:ion dea exp6ri<strong>en</strong>eea<br />

de <strong>psychologie</strong> elt égalem<strong>en</strong>t ant6rieur 1 Fiaber. n COIUÎate 1<br />

impoaer eertainea reatriet:iona duu l'ordre dea traitem<strong>en</strong>ta<br />

(mthodea de a: rotation • on de a: contre-balancem<strong>en</strong>t •).<br />

Pour comparer un traitem<strong>en</strong>t A et un traitem<strong>en</strong>t B (par ex~·<br />

ple deiiX m6thodea d'appr<strong>en</strong>t:iuqe d'une a6rie de .,.o.bea),<br />

on peut lea appliquer aneceuivem<strong>en</strong>t aa ma-ne poupe et<br />

comparer lea r6aaltata. Haia a'ila aout appli~ dana l'ordre A,<br />

B, on peut ae demander ai lea Naultata obaerv6e <strong>en</strong> B ne anbiaa<strong>en</strong>t<br />

pu une i.nf'la<strong>en</strong>ee de l'appr<strong>en</strong>t:iuqe A. On at:iliaera donc<br />

l'ordre A, B anr an poupe de anjeta et l'ordre B, A IRll' un antre<br />

poupe, et l'on comparera l'eDMm.ble dea rén.ltata A 11'<strong>en</strong>aem·<br />

ble dea rén.ltata B. Un antre exemple un p<strong>en</strong> plna eomptiqa6<br />

e1t offert par un proœd6 at:ilia6 pour comparer lea r6poobaernea<br />

1 deiiX ltimnli S. et S.. On peut nt:ili.r ane a6rie<br />

de pairea de aajeta, au aein de ebaeune deaqnellea le premier<br />

aujet reçoit lea ltimuli duu l'ordre ~.S., S.. S. alon que le<br />

aeeond aajet lea reçoit duu l'ordre S.. S,., S,., S..<br />

On rapprochera eea deiiX typee de proc6d6e dea deux ~<br />

thodea ~tia6ea par Fiaber aona lea t<strong>en</strong>nea de c plaJU<br />

faetoriela • et c plaJU <strong>en</strong> earr6 latin •·<br />

2. I..ee priDeipee C"aaherieua. - DaiUI la mesure<br />

où l'on peu~ d8118leslimites de ce modeste ouvrage,<br />

<strong>en</strong> donner nne intuition exacte, on pourra dire que<br />

les principe. de Fisher se ramèn<strong>en</strong>t à réinsérer<br />

constamm<strong>en</strong>t danJI une structure logique cohér<strong>en</strong>te,<br />

qui donne Il l'expéri<strong>en</strong>ce son wùté et son s<strong>en</strong>s,<br />

l'<strong>en</strong>semble des questions que se pose l'expérim<strong>en</strong>tateur,<br />

des moy<strong>en</strong>s dont il dispose pour y répondre,<br />

des tAches successives qu'il accomplit pour mettre<br />

ses moy<strong>en</strong>s <strong>en</strong> œuvre, et la réponse qu'il fournit<br />

Il l'inne de l'expéri<strong>en</strong>ce.<br />

C'est ainsi que, danJI la p<strong>en</strong>e~ de Fisher, l'<strong>en</strong>semble<br />

des variables auociées Il la variable dép<strong>en</strong>dante<br />

offre une structure beaucoup mieux articul~<br />

et beaucoup pins mobile que celle qui opposait<br />

de façon que l'on a qualifi~ de c manich~nne •<br />

une variable indép<strong>en</strong>dante unique à nn <strong>en</strong>semble<br />

de variables paruites. On distingue parfois ainsi<br />

les expéri<strong>en</strong>ces • mnltivari~s •• organisées selon<br />

des plaiUI fisheri<strong>en</strong>s, aux variables • univariées •<br />

ou • bemardi<strong>en</strong>nes •· Fisher utilise <strong>en</strong> effet plusieurs<br />

variables indép<strong>en</strong>dantes dont chacune pr<strong>en</strong>d pin·<br />

sieurs valeurs an cours de l'expéri<strong>en</strong>ce. <strong>Les</strong> observations<br />

de la variable dép<strong>en</strong>dante sont effectuées<br />

pour toutes les combinaisons possibles de ces valeurs<br />

ou bi<strong>en</strong> seulem<strong>en</strong>t (an prix d'une perte d'informa·<br />

tion explicitem<strong>en</strong>t déîmie) pour certaines de ces<br />

combinaisons. <strong>Les</strong> variables qui n'ont pas reçu<br />

dans une expéri<strong>en</strong>ce le statut de variables indép<strong>en</strong>·<br />

dantes ont des effets sur la variable dép<strong>en</strong>dante.<br />

<strong>Les</strong> démarches de l'expérim<strong>en</strong>tateur (tirage au<br />

hasard des sujets mesurés ou de certaines condi·<br />

tions de la mesure) sont organisées de façon telle<br />

que le statistici<strong>en</strong> puisse estimer J'amplitude probable<br />

de ces effets. On peut continuer, avec Fisher,<br />

à parler d' c erreur • pour qualifier ces effets. Mais<br />

le mot pr<strong>en</strong>d ici nn s<strong>en</strong>s parfaitem<strong>en</strong>t conv<strong>en</strong>tionnel :<br />

ce peut être un choix délibéré (justifié par la ques·<br />

tion posée et les moy<strong>en</strong>s dont on dispose) qui place<br />

une variable danJI le groupe des variables indép<strong>en</strong>·<br />

dantes on danJI le groupe des variables d'erreur.<br />

L'inté~t qui s'attache à l'usage simultané de plu·<br />

sieurs variables indép<strong>en</strong>dantes est multiple : ~onomie<br />

de moy<strong>en</strong>s permettant d'obt<strong>en</strong>ir plus d'information<br />

utile Il partir des m~mes possihilitéa<br />

matérielles, observation systématique dc;s !ariationa<br />

év<strong>en</strong>tuelles de la forme d'une loi établie· IOWI cer•


taines conditions lorsque ces conditions vari<strong>en</strong>t<br />

(c interaction •), possibilité de généraliser plus<br />

largem<strong>en</strong>t les résultats obt<strong>en</strong>us, etc.<br />

En évoquant ainsi la ltrUcture cohér<strong>en</strong>te que<br />

constitue, dans la p<strong>en</strong>sée de Fiaher, l'<strong>en</strong>semble des<br />

variables, on a suggéré que les actes de l'expérim<strong>en</strong>tateur<br />

et les traitem<strong>en</strong>ts effectués sur les<br />

résultats (év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t par le statiatici<strong>en</strong>) constitu<strong>en</strong>t<br />

égalem<strong>en</strong>t une structure cohér<strong>en</strong>te. C'est<br />

un aspect très important des principes fisheri<strong>en</strong>s.<br />

Par exemple, le fait que l'expérim<strong>en</strong>tateur r<strong>en</strong>once<br />

à observer la variable dép<strong>en</strong>dante pour certaines<br />

combinaisons des variables indép<strong>en</strong>dantes interdit<br />

au statistici<strong>en</strong> de dissocier certains effets possibles<br />

de ces variables. Le fait que l'expérim<strong>en</strong>tateur<br />

parvi<strong>en</strong>ne à des mesures plus préciaes, c'est-à-dire<br />

à faire pauer une variable du groupe des c erreurs •<br />

au groupe des variables indép<strong>en</strong>dantes, n'a d'intérêt<br />

que si le statistici<strong>en</strong> utilise simultaném<strong>en</strong>t<br />

un modèle mathématique d'analyse dans lequel<br />

l' c erreur 11 sera déîmie de façon plus restrictive,<br />

pour t<strong>en</strong>ir compte formellem<strong>en</strong>t de la démarche<br />

concrète de l'expérim<strong>en</strong>tateur. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, l'expérim<strong>en</strong>tateur<br />

ne peut choisir ses décisions que<br />

parmi un certain nombre de déciaions possibles<br />

délimité par les questions qu'il se pose et les moy<strong>en</strong>s<br />

dont il dispose. La nature des réponses que l'on peut<br />

att<strong>en</strong>dre du traitem<strong>en</strong>t statistique de ses résultats,<br />

et le degré de certitude de ses réponses, dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />

à leur tour des décisions choisies. La planification<br />

fisheri<strong>en</strong>ne, <strong>en</strong> explicitant cette cohér<strong>en</strong>ce, formalise<br />

des vérités de simple bon s<strong>en</strong>s, qu'une conception<br />

plus vague de l'expéri<strong>en</strong>ce t<strong>en</strong>d à obscurcir (parfois<br />

chez ceux-là mêmes qui ~ritiqu<strong>en</strong>t la méthode expérim<strong>en</strong>tale)<br />

: pour des moy<strong>en</strong>s donnés, certaines<br />

démarches (stratégies) expérim<strong>en</strong>tales sont meil-<br />

50<br />

leures que d'autres <strong>en</strong> ce e<strong>en</strong>a qu'elles apport<strong>en</strong>t<br />

plus d'information pour le mble co4~ ou une<br />

information s'appliquant mieux ila question po* ;<br />

certaines questions peuv<strong>en</strong>t recevoir une riponse de<br />

l'expéri<strong>en</strong>ce, et d'autres non (ce qui ne aigaifae pu<br />

nécesaairem<strong>en</strong>t que ces demima puiss<strong>en</strong>t recevoir<br />

un autre type de réponse).<br />

3. Deus typM tle plaM ~ax. - On se<br />

bornera 1 illustrer de façon tout à fait schématique<br />

deux types de plans fuherieiLI : le « plan factoriel 1,<br />

dans lequel la variable d~p<strong>en</strong>dante est obaerrie<br />

pour toutes les combinaisons de valeurs ~es variables<br />

indép<strong>en</strong>dantes ; le c plan <strong>en</strong> carré latm •, pour<br />

lequel il n'<strong>en</strong> est pas ainsi.<br />

Plan/«:WrWI (1).-Oa te propote de vWifier, pour -e popa•<br />

latioa d'61ive. de d-de .w«ae, l"hypothMe teloD laquelle<br />

la riuuite dana DD teet verl>al (variable d'P<strong>en</strong>dante) Mt li6e<br />

ll'habitat urb&iD oa nuai (prem.Hn variable ùuWpeadante).<br />

lAa moyeu• d'eaqa6te doat on CÜ8poM permett<strong>en</strong>t de ~­<br />

bler aépar6meat la r6.ult.ata pour cfe. prçou et poli! de. ~·<br />

et l'on d6cide d'atiliter le aexe co-e aecoade variable md6-<br />

peadaate. Oa extrait aa huard, par aae proc6dare appropri6e,<br />

100 sarçoaa arbaina (GU) de l'eaaemble d.e la population, et<br />

de la m6me façon 100 sarçoua raraax (GR), 100 f'ille. arbaiDe.<br />

(FU), 100 fille. nuale. (FR). 0a apr::e le teet vwball CM<br />

400 <strong>en</strong>fanta, et le. qaatn p-oape., .l'ordre ol ila ont 6d<br />

6aam'"- plaa baat, obtieaaeat re.pectJVe~Deat dana ce t.t<br />

lea moyeaae. (1) "'t•""• -.. "'t (voir tableau 1).<br />

Uae r6pouae l la qae.tioa poe6e pourra ltn obteaae l<br />

partir de la comparaùoa de. n.alt.ata obt<strong>en</strong>u par l'eatemble<br />

de. arbaia.a aux r61alt.ata obteaaa par 1'-.ble de. raraax.<br />

Si la diB6reaee ("'t + -.)-("'t + 111.} Mt egffj•mmeat<br />

61oip'- de 0, oD ~ coadm:e qu'il Mt peu .Probable qae<br />

cette diB6reuce ae 101t pu attribuable l l'habitat et l tou<br />

le. laet.ean qai y .oat U80ci6a (le at.atiaticieD ~a·-<br />

(1) D lM faut pu •tahllr de rapport cltrect 111tn • plan fact..W •<br />

et • &JalyM factonelle •·<br />

(2) OD pourrait aablnDimeat -s-rw ._ - aa.l 111-.<br />

que a.....,.,.,_,<br />

51


TOLKÂU 1<br />

Urbailu<br />

Ran.1a<br />

Gvçou ....... lOO GU lOO GR<br />

..<br />

~<br />

.... . ...<br />

FïDe. •••...•••• lOO FU 100 FR<br />

par rapport ll'aatre lea eiiiUI dea deux apnllioucluff"uamm<strong>en</strong>t<br />

• etc pea probable • : voii- daap. ill).<br />

Qaela ODt ~ lea anntqea de l'emploi d'nne eec:onde vuiab]e<br />

iDcl6peadaote, le eeu t On <strong>en</strong> citera troù. Tout d'abord,<br />

la eomparailcln <strong>en</strong>tre nrbailu et ruraux n'a pu ~ affec:t6e<br />

par le eae. En eecoad liou l'~ce fournit aaJLI cUpeue<br />

mppWm<strong>en</strong>taire une com_puaï.oa eDtre I&I'ÇOIU et fillea, iDcl6-<br />

p<strong>en</strong>d.ante de l'habitat : ("'J + -.) - .


pl.- faetoriel~ d'~ la .,n.eace "-ataelle d'11De ÏDt<strong>en</strong>et:ioD<br />

habitat X eue. Le plan eu cam latiu De permet phu<br />

d'iloMr l'effet 6veutuel d'UDe te0e ÙlteraeboD, pu pliU que la<br />

pr6eeuce 6veutaeDe dea deux aatna mteraetiow • limplee •<br />

(habitat X 6tahti.emeut, eue X 6tab~eut) et de l'iD·<br />

t.aetiou • double • (habitat X eue X 6tabliMemeut) qui<br />

peavea~ a'6tablir <strong>en</strong>tre troia variablee iDcUpeudautee. Ua plan<br />

factoriel 2 X 2 X 2 permettrait d'6proUTer cea quatre inter·<br />

aetioDL<br />

Ou voit eu CJGOÏ eouUteut iei lea eboix offerta l llD exp6ri·<br />

meutatear ne dùpoea.Dt que dea moyeu ~ ll'exam.eu<br />

de quatre poupee, eboix qui .. ramaueut daw ee eu lllDft<br />

alteruative : ou bieD il Mra iulorm6 8111' l'iut<strong>en</strong>aetiou habi·<br />

tat x eue (il doit aJon adopter le plau factoriel 2 x 2) ;<br />

ou bieD ilMra iulorm6 8111' la relation 6veutue0e <strong>en</strong>tre 1'6tablia­<br />

-eut et le teat (il doit aJon adopter le earri latin). n ..<br />

dkidera eu fonetiou du eoutexte daw lequel il •'eat poa6 la<br />

·qaeetiou de la relation <strong>en</strong>tre l'habitat et le teet, e'ert-l-dire<br />

dv pme d'incertitude qui a'aera le moÙll l'iuterpr6tatiou<br />

de la r6po- qu'il va doDDer. Si lea moyeu de eet exp6rim<strong>en</strong>tatear<br />

aapeuteut, a'il devi<strong>en</strong>t par uemple eap,bfe d'ua·<br />

miner huit poupee au liea de quatre,- ~iliûlaapeD·<br />

teut ~eut. L'DDe de eeOee qa'il pourra ehoùir eowiate,<br />

on l'a va, l a'iafonner 8111' lea relation• lweutaeOee <strong>en</strong>tre la<br />

variable d6peudaute et ehaeUDe dee troia variablee md6peudautea<br />

et, limultau6meut, 8111' lea quatre mteraetiow polli.blu<br />

(il devra, •'il fait ce eboix, adopter llD plan factoriel 2 X 2 X 2).<br />

On a<strong>en</strong>t peut·ftre, à travers c:ea très schématiquea<br />

illustrations, combi<strong>en</strong> la logique de l'expérim<strong>en</strong>ta·<br />

teur a évolué depuia c. Bernard. n est évid<strong>en</strong>t que<br />

la problématique de R. Fisher ne met nnllem<strong>en</strong>t<br />

un terme. à cette évolution. Une étape ultérieure<br />

conduira peut-etre à approfondir lea probl~mea<br />

poaéa par le choix dea variablea (l' 1 échantillonnage<br />

dea variablea • conatitue aana doute un probl~me<br />

méthodologique fondam<strong>en</strong>tal <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong>) et à<br />

1 relativiaer 1 la distinction <strong>en</strong>tre variablea dép<strong>en</strong>dante&<br />

et indép<strong>en</strong>dante& (le psychologue peut<br />

appr<strong>en</strong>dre quelque choae aur la structure dea<br />

variablea indép<strong>en</strong>dantes i partir d'obaervationa<br />

faites aur lea variablea dép<strong>en</strong>dante&).<br />

CB.U"ITU rn<br />

LES Mt'I'BODES STATISTIQUES,<br />

MATBtMATIQUES ET INFORi\fATIQUES<br />

Si l'on déïmit lee mathématique• comme l'<strong>en</strong>aemble<br />

dea sci<strong>en</strong>ces qui ont pour objet le nombre,<br />

l'ordre ou l'ét<strong>en</strong>due, on pourra p<strong>en</strong>ser que 1~ ata•<br />

tiatiquea font partie intégrante dea ma~~matlqu~a<br />

et que le titre de ce chapitre est mal cho1a1. ~n f&Jt,<br />

une déïmition plue spécifique et plus fidèle dea<br />

mathématiques eat celle qu'<strong>en</strong>. offre E. B~rel :<br />

1 De plua <strong>en</strong> plue, les mathémanquea a~panuu<strong>en</strong>t<br />

comme la sci<strong>en</strong>ce qui étudie lea relatlona <strong>en</strong>tre<br />

certaine êtres abstraite déïmia d'une manière arbitraire<br />

sous la aeule condition que ces déïmi~iona<br />

n'<strong>en</strong>n:atn<strong>en</strong>t paa de contradicti~':'· 1 Ce~te att1tu~e<br />

d' al.gébriste et, à la limite, de logJCi<strong>en</strong>, qw eat adoptee<br />

par les mathématici<strong>en</strong>a modemea peut dM lora<br />

s'éloigner beaucoup de l'attitude beaucoup plus<br />

1 réaliste 1 du statistici<strong>en</strong> dont l'objet d'étude reste<br />

au moine <strong>en</strong> partie celui que déïJnisaait déjà Cournot :<br />

1 Recueillir et coordonner dea faite nombreux dana<br />

chaque espèce, de manière à obt<strong>en</strong>ir dea rapporta<br />

numériquea a<strong>en</strong>aiblem<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>dants dea anomalie•<br />

du hasard et qui dénot<strong>en</strong>t l'exiat<strong>en</strong>


tinctee, qui ont déjà été évoquées et qui vont être<br />

exposées un peu plus systématiquem<strong>en</strong>t. On a<br />

accordé la préséance aux statistiques non pas seulem<strong>en</strong>t<br />

parce que leur usage est beaucoup plus<br />

anci<strong>en</strong>, mais surtout parce qu'il est beaucoup plus<br />

général <strong>en</strong> matière d'observation et d'expérim<strong>en</strong>tation<br />

psychologiques : il intervi<strong>en</strong>t ou devraitinterv<strong>en</strong>ir<br />

chaqu~ fois que des faits nombreux sont<br />

résumés, chaque fois que les conséqu<strong>en</strong>ces déduites<br />

d'une hypothèse sont comparées aux faits; alors<br />

que les mathématiques offr<strong>en</strong>t un moy<strong>en</strong> précieux,<br />

mais limité, de formaliser certaines hypothèses afin<br />

notamm<strong>en</strong>t d'<strong>en</strong> faciliter le contrôle (qui, même<br />

dans ces cas, reste hi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du statistique).<br />

Ce qui précède montre <strong>en</strong> outre que les méthodes<br />

statistiques et mathématiques ne se situ<strong>en</strong>t pas<br />

au même niveau que l'observation ou l'expéri<strong>en</strong>ce.<br />

Elles se limit<strong>en</strong>t à remplir certaines fonctions qui<br />

s'insèr<strong>en</strong>t dans le cadre logique général de ces<br />

méthodes. Mais on peut considérer que ces fonctions<br />

sont ess<strong>en</strong>tielles pour ces méthodes qui serai<strong>en</strong>t le<br />

plus souv<strong>en</strong>t inutilisables si elles ne pouvai<strong>en</strong>t<br />

intégrer certaines démarches statistiques ou mathématiques.<br />

Bi<strong>en</strong> que les mathématiques modernes puiss<strong>en</strong>t<br />

dev<strong>en</strong>ir qualitatives, hi<strong>en</strong> que les statistiques puiss<strong>en</strong>t<br />

porter sur des attributs non quantifiés, un<br />

problème préliminaire fort important reste ici, dans<br />

la plupart des cas, celui de traduire sous une forme<br />

numérique les observations devant être traitées.<br />

On dira qu'il s'agit du problème de la « mesure »<br />

<strong>en</strong> <strong>psychologie</strong>, <strong>en</strong> précisant hi<strong>en</strong> que ce mot sera<br />

pris dans · une acception très générale et donc<br />

très faible : il sera employé chaque fois que l'on<br />

attribuera des nombres aux choses selon certaines<br />

r~glee.<br />

56<br />

1. - La lllfJB1U'e flll <strong>psychologie</strong><br />

Lee r~gles qu'il convi<strong>en</strong>t de respecter si l'on veut<br />

effectuer une mesure consist<strong>en</strong>t toujours à établir<br />

une correspondance <strong>en</strong>tre certaines propriétés des<br />

nombres et certaines propriétés des choses. Si l'on<br />

y parvi<strong>en</strong>t, on peut prévoir, <strong>en</strong> ce qui concerne ces<br />

propriétés, le résultat d'une opération effectuée sur<br />

des choses à partir d'une opération effectuée, de<br />

façon beaucoup moins coûteuse, sur des nombres.<br />

Si, comme on le fait ici, on décide d'employer<br />

le mot mesure <strong>en</strong> un s<strong>en</strong>s large, on pourra adopter<br />

des procédée de mesure n'utilisant pas toutes les<br />

propriétés des nombres. Des nombres considérés<br />

seulem<strong>en</strong>t comme des symboles différ<strong>en</strong>ts pourront<br />

être attribués aux classes constituant une échelle<br />

de mesure « nominale ». Des nombres considérés<br />

comme des symboles différ<strong>en</strong>ts et ordonnés seront<br />

employés dans les échelles de mesure « ordinales ».<br />

Des nombres considérés comme des symboles différ<strong>en</strong>ts,<br />

ordonnés, et séparés par des intervalles comparables<br />

seront utilisés au niveau des échelles de<br />

mesure dites


&tre utilisés. Le traitem<strong>en</strong>t des observations ne<br />

porte pas sur ces symboles désignant les classes,<br />

mais sur le nombre d'observations dans chaque<br />

classe (effectif).<br />

On a d6jà signal6 (p. 21) que les classifications de ce type<br />

ont <strong>en</strong> g6n6ral une structure« <strong>en</strong> arbre». S'il s'agit par exemple<br />

de classer des personnes selon leur profession, deux branches<br />

possibles (parmi d'autres) seront : commerçants et ouvriers<br />

<strong>en</strong> m6canique. <strong>Les</strong> commerçants pourront se subdiviser <strong>en</strong><br />

~ossistes et d6taillants et ces derniers <strong>en</strong> boulangers, 6pi·<br />

c1ers, etc. <strong>Les</strong> ouvriers <strong>en</strong> m6canique pourront se subdiviser<br />

<strong>en</strong> fraiseurs, ajusteurs, etc. Ce serait une erreur dfl croire que<br />

c~s. subdivisions ont seulem<strong>en</strong>t pour cons6qu<strong>en</strong>ce une


coure de• troia comparaiao111, et que - ripoD.IN ai<strong>en</strong>t ea<br />

. <strong>en</strong> fait 1~ cont<strong>en</strong>ue IUÎVante : « Je juge A plu1 liaible que B ;<br />

B plue lisible que C ; C plu• él6gante que ~· • S'il <strong>en</strong> elt ainli,<br />

on pourra ordonner le• r6pon1e1 du IUJet de deux façon•<br />

différ<strong>en</strong>tes, dont chacune respectera le criùre de tranlitivit41 :<br />

l'une de cee ordinations concernera la li•!bilit41 et l'autre<br />

l'él6gance. Ce probl~me du ·nombre de1 dim<strong>en</strong>sion• devant<br />

&tre utiliaéea 1e pose dana toue lee domaines de la p.ychologie<br />

différ<strong>en</strong>tielle et générale (attitudes, capacit41a m<strong>en</strong>tale• HD•<br />

aationa, etc.), à toua lee niveaux de la mesure et il conduit à<br />

l'emploi de technique• diver~ea (échelle• multidim<strong>en</strong>lion·<br />

nelles, analyse factorielle, etc.).<br />

. 3. Lee échelles d'intervalle~~. - DaD8 certaine<br />

cas, on peut comparer (ajouter, retrancher) lee<br />

intervalles (ou différ<strong>en</strong>ces) séparant les classee<br />

ordonnées dont il vi<strong>en</strong>t d'être question. C'est un<br />

droit que l'on s'accorde três aisém<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matiêre<br />

de notation scolaire. Si, dans un premier devoir,<br />

Jean a obt<strong>en</strong>u 8 points et Pierre 10 points et si<br />

dans un second devoir Jean a obt<strong>en</strong>u 15 points et<br />

Pierre 13 points, on n'hésitera guêre à procéder<br />

aux additions permettant d'affirmer que les deux<br />

élèves ont obt<strong>en</strong>u le même total, 23 points. Cette<br />

affirmation arithmétique n'a cep<strong>en</strong>dant un cont<strong>en</strong>u<br />

pédagogique que si l'intervalle séparant l• note 8<br />

de la note 10 est bi<strong>en</strong> équival<strong>en</strong>t pédagogiquem<strong>en</strong>t<br />

à l'intervalle séparant la note 13 de la note 15.<br />

Pour savoir quel cont<strong>en</strong>u peut avoir, pour le péda­<br />

~ogue ou le ps~ch~logue, une addition arithmétique,<br />

il faut convemr d un critère applicable aux choses<br />

mesurées et définissant ce que l'on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d par<br />

« égalité • de deux intervalles. Si l'on parvi<strong>en</strong>t à<br />

trouver un tel critère, on dit que l'on a établi une<br />

échelle d'intervalles. On pourra alors attribuer aux<br />

choses mesurées des nombres dont les différ<strong>en</strong>ces<br />

arithmétiques auront un s<strong>en</strong>s. Dana l'exemple précéd<strong>en</strong>t,<br />

on _avait utilisé pour le premier devoir lee<br />

nombres 8 et 10 qui, si l'échelle utilisée est seulem<strong>en</strong>t<br />

60<br />

une échelle d'intervalles, peuv<strong>en</strong>t ~ incliinrem"'<br />

m<strong>en</strong>t remplacée par 1 et 3, 86 et 88, etc.<br />

D est difficile, <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong>, de trouver UD<br />

critère permettant de déf'mir l'égalité de deux inter·<br />

vallee. Certaines t<strong>en</strong>tatives ont surtout utilisé des<br />

opérations ou des con!tatations effectuées par l'ex·<br />

périm<strong>en</strong>tateur; d'autres t<strong>en</strong>tatives utilis<strong>en</strong>t surtout<br />

des conv<strong>en</strong>tions de langage déf'mies statistiquem<strong>en</strong>t.<br />

D8D.I la premift JH!tsJHictive, on a demandé à dee sujets<br />

de r6gler un atimulue variable de façon telle que la aelll8tion<br />

qu'il IUICite paraiaae 6galem<strong>en</strong>t distante de ceDee qui eont<br />

nacit6ea par deux ltimuli fixee donn6e (travaux anci<strong>en</strong>e<br />

de J. L. R. Delbœuf, psychophysique nouvelle de S. S. Stev<strong>en</strong>s).<br />

En r6pétant l'opération aur chacun dea deux intervalles ainsi<br />

établie, on peut déf"mir expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t une échelle d'in·<br />

tervallea. La fid6lit41 et la coMr<strong>en</strong>ce dea r6ponaee ne .ont pu<br />

toujoun ea~tea. On peut utiliter la m&me méthode ou<br />

del méthode• voiaine• <strong>en</strong> remplaçant lee ltimulatioD.I phy·<br />

liquee par d'autre• atimulatione, lellee que dee opinione ou<br />

de• jugem<strong>en</strong>ts. On demande par exemple à une lérie de« juge ..<br />

de cluaer <strong>en</strong> cinq catégorie• dea fichl!l •ur c..hacune deaqueUea<br />

une opinion relative à un probl~me donné eat Ïlllcrite. Cee<br />

catégories doiv<strong>en</strong>t &tre choiaiee de façon telle que lea inter·<br />

vallee lea séparant (quant au carac~re plu• ou moine favora·<br />

ble de l'opinion exprimée) apparaiaa<strong>en</strong>t au« juge • comme<br />

6gaux (échelle d'intervalles apparemm<strong>en</strong>t 6gaux deL. L. Tbuntone).<br />

On écarte lee phriUCia suscitant de trop large• diver·<br />

g<strong>en</strong>cea <strong>en</strong>tre· lee jugee. Lee autres constitu<strong>en</strong>t une échelle<br />

type que l'on peut utiliaer Pn demandant à dea aujetale~elle•<br />

de cee opinions exprim<strong>en</strong>t le mieux leur attitude à 16gard<br />

du problème conaidér6.<br />

La définition dea intervalles de a<strong>en</strong>aation par G. T. Fechner<br />

constitue plus clairem<strong>en</strong>t une conv<strong>en</strong>tion de langage et c'est<br />

<strong>en</strong> ce a<strong>en</strong>a que l'on parle du« postulat fechneri<strong>en</strong> ». Il consiste<br />

à conv<strong>en</strong>ir de déclarer 6gaux toua lea intervalles .éparant,·<br />

à différ<strong>en</strong>te niveaux d'int<strong>en</strong>sit41, lea deux t<strong>en</strong>aationa lea plus<br />

voiainea que le sujet parvi<strong>en</strong>t à différ<strong>en</strong>cier. La fid~lité de ce<br />

cri~re eat <strong>en</strong> général supérieure à la fidélit41 dea r6ponaea<br />

obt<strong>en</strong>ues dana lee opérations d'équipartition.<br />

Dana la aeconde dea deux perapectivea que noua avona<br />

distinguées, lee conv<strong>en</strong>tions de langag" que l'on utilite reçoiv<strong>en</strong>t<br />

une déânition 1tatiatique, à partir d'une 6chelle ordinale.<br />

61


Au eein d'un groupe de aujeta ordoun~• d'apd1leun riponeea<br />

l un telt, on peut conatituer, par exemple, dix catégories<br />

cont<strong>en</strong>ant ehacune 10 % de ces eujeta et l'on peut conv<strong>en</strong>ir<br />

de dire que la distance ~parant deux catégories con*utivea<br />

est la même tout au long de cette échelle (a d6cilage »). Une<br />

telle conv<strong>en</strong>tion revi<strong>en</strong>t à dire que les mesures extrêmes<br />

sont exactem<strong>en</strong>t auaai friqu<strong>en</strong>tea que les mesures aitu~a au<br />

milieu de l'échelle. Souv<strong>en</strong>t l'on conaidi!re que cette façon<br />

de voir est peu vraisemblable, que le langage d6fini par une<br />

telle conv<strong>en</strong>tion est probablem<strong>en</strong>t mal adapté aux faits.<br />

Beaucoup de psychologues, depuis F. Galton, considèr<strong>en</strong>t que<br />

lee valeurs c<strong>en</strong>trales d'une échelle de mesure bi<strong>en</strong> construite<br />

doiv<strong>en</strong>t être observ6es plus friquemm<strong>en</strong>t que les valeurs<br />

extrêmes, par analogie avec ce que l'on observe pour les<br />

variables mesurables par des grandeurs fondam<strong>en</strong>tales, comme<br />

la taille. Si l'on partage cette opinion, on pourr11 par exemple,<br />

à partir d'une ~rie ordonn6e de sujets, constituer cinq classes<br />

cont<strong>en</strong>ant aucce11ivem<strong>en</strong>t 7 %, 24 %, 38 %, 24 % et 7 %<br />

de ces sujets (par r6fér<strong>en</strong>ce à la distribution a normale » de<br />

Laplace et Gauss). On convi<strong>en</strong>dra de dire que la distance<br />

<strong>en</strong>tre deux classes con~cutives de cette a 6chelle normalis6e »<br />

est la même tout au long de l'échelle. Lorsqu'un décilage ou<br />

une échelle normalis6e sont construits à partir dea résultats<br />

d'un test appliqué à un échantillon représ<strong>en</strong>tatif d'une popu·<br />

lation donn~, on dit que ce test est n étalonné » pour cette<br />

population. Connaissant le résultat obt<strong>en</strong>u par un sujet dana<br />

ce test, on peut estimer la proportion dea sujets de la population<br />

capables d'obt<strong>en</strong>ir un r6sultat supérieur au si<strong>en</strong>.<br />

II. - Le8 méthodes statistiques<br />

n a été dit plus haut que le traitem<strong>en</strong>t des observations,<br />

<strong>en</strong> particulier leur traitem<strong>en</strong>t statistique,<br />

ne pouvait aboutir à une conclusion que si ces<br />

observations avai<strong>en</strong>t été recueillies <strong>en</strong> suivant un<br />

certain plan. Le sous-chapitre précéd<strong>en</strong>t permet<br />

d'ajouter que le traitem<strong>en</strong>t des nombres traduisant<br />

une observàtion quantifiée n'a de s<strong>en</strong>s qu'à l'inté·<br />

rieur de certaines limites : les seules propriétés<br />

des nombres pouvant être utilisées sont celles<br />

auxquelles l'opération de mesure a fait correspondre<br />

certaines propriétés des choses mesurées. Cette<br />

62<br />

importante restriction sera illustrée à propos de<br />

méthodes statistiques simples permettant d'obt<strong>en</strong>ir<br />

une description résumée des observations.<br />

1. La description résumée des obsei'Tations.<br />

La nécessité d'obt<strong>en</strong>ir une description résumée des<br />

observations s'impose très souv<strong>en</strong>t pour deux rai·<br />

sons au moins. Une série de mesures ne peut être<br />

utilisée sous sa forme brute parce qu'elle est trop<br />

volumineuse et qu'elle ne pourrait, sous cette forme,<br />

s'intégrer dans un raisonnem<strong>en</strong>t susceptible d'abou·<br />

tir à une conclusion. En outre, le résumé statistique<br />

permet de dégager les caractères systématiques ou<br />

stables des phénomènes qui n'apparaiss<strong>en</strong>t pas, ou<br />

de façon subjective et incertaine, si l'on se borne à<br />

une inspection directe de l'<strong>en</strong>semble des observations<br />

primit ives.<br />

On peut tout d'abord se proposer de remplacer<br />

plusieurs classes d'observations par une classe<br />

unique, choisie de façon à représ<strong>en</strong>ter aussi fidèlem<strong>en</strong>t<br />

que possible l'<strong>en</strong>semble des classes primitives :<br />

mode (échelles nominales), médian (échelles ordin<br />

ales) ou moy<strong>en</strong>ne (échelles d'intervalles).<br />

Deux séries de mesures peuv<strong>en</strong>t avoir le même<br />

mode ou la même moy<strong>en</strong>ne et différer par un autre<br />

caractère : la dispersion plus ou moins grande des<br />

mesures autour du mode ou de la moy<strong>en</strong>ne. Le<br />

résumé statistique d'une série de mesures comporte<br />

<strong>en</strong> général un second élém<strong>en</strong>t d'information, concernant<br />

cette dispersion.<br />

La dispersion a été définie dans un s<strong>en</strong>s très général, pouvant<br />

être utilisé dès le niveau des échelles nominales, par la<br />

théorie de l'information de C. E. Shannon et W. Weaver (1949).<br />

Cette théorie utilise à cette fin la notion d'<strong>en</strong>tropie. L'<strong>en</strong>tropie<br />

pr<strong>en</strong>d une valeur élevée dans une échelle nominale comportant<br />

un grand nombre de classes dont les effectifs sont à peu près<br />

égaux. Même ai cette échelle pr6a<strong>en</strong>te un léger mode, l'incer-<br />

63


titude reitera grande, une fois ce mode connu, 11111' la position<br />

daa•l'6cheUe d'une obtervation particulière. Cette incertitude,<br />

et l'<strong>en</strong>tropie qui la traduit, diminueront ai le nombre de claue1<br />

diminue ou ei la cluee modale comporte une proportion de<br />

meii1U'el beaucoup plus 61ev6e que lee autre• claetee. Au niveau<br />

dea 6cheUee d'intervalle• oo peut r6eumer ce que l'on IIÙt dea<br />

6carte à la moy<strong>en</strong>ne (coneid6r61 <strong>en</strong> valeur abeolue) <strong>en</strong> calculant<br />

la PGTiance ·ou l'kart aype.<br />

Dallll les cas où l'on dispose de deux séries d'observations<br />

pratiquées par exemple sur la même série<br />

d'individus (deux test!! appliqués à un même groupe),<br />

la question se pose souv<strong>en</strong>t de savoir dans quelle<br />

mesure on peut considérer que ces deux séries<br />

d'observations sont associées. On a recours dall8 ces<br />

cas à une autre famille de techniques statistiques<br />

fournissant des résumés descriptifs de cet <strong>en</strong>semble<br />

c bivarié •·<br />

Exiete-t-il one a110ciation <strong>en</strong>tre la cat6gorie de loisirs pr6-<br />

f6r6e par un <strong>en</strong>faat et la profession de eon père ? Pour r6pondre<br />

à cette 4fUeetion, il faut r6eomer lee donn6ee cont<strong>en</strong>ue• daae<br />

un tableau dont lee lignee correspondront aux dift'6r<strong>en</strong>te1·<br />

cat6gorie1 de loisirs et lee colonnes aux dift'6r<strong>en</strong>tes profeeeiona,<br />

c'est-à-dire à deux 6cheUes nominales. On d6terminera l'<strong>en</strong>·<br />

tropie de la distribution dea loisin pour chacune dea profeuione.<br />

Cette <strong>en</strong>tropie peut 8tre <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne plus faible que l'<strong>en</strong>tropie<br />

de la dietribution dea loisir• pour l'<strong>en</strong>temble de la population<br />

toutes profeuione m816ea. S'il <strong>en</strong> est ainsi, on conetatera que la<br />

connaiuance de la profession du père att6nue l'incertitude sur<br />

lee loisirs pr6f6r6e de l'<strong>en</strong>faat, qu'une certaine quaatité<br />

d'information a se traasmet • de l'une à l'autre des deux<br />

variables consid6r6es. Une question de m8me forme peut se<br />

poter au niveau ordinal : le fait de savoir que, dana une pre·<br />

mière 6preuve scolaire, 1'6lève A a obt<strong>en</strong>u une note sup6rieure<br />

à ceDe de 1'6lève B permet-il un meilleur pronostic sur l'ordre<br />

dans lequel A et B se classeront daa1 une deuxième 6preuve ?<br />

On calcule dans ce cas une corr6lation par rangs. Le coeffici<strong>en</strong>t<br />

de corr6lation le plue connu est celui de Bravais-Peareon qui<br />

•'applique eoua certaines condition• à dea <strong>en</strong>temblee bivari6s<br />

· d6finia par deux 6cheUes d'intervalle•, par exemple deux testa<br />

" et y. Lorsque ce coeffici<strong>en</strong>t n'est paa nul, la variaace dea<br />

notee observ6e1 <strong>en</strong> y pour un groupe de eujeta ayaat toue la<br />

m&me note <strong>en</strong> "elt plue faible que la vuiaace totale de y.<br />

Lee moy<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> y de tou lee groupee aùui conltitu6e (pour<br />

d~1 valeon croiuante1 de ") eont one fonction lin6aire<br />

de s.<br />

Dallll certaill8 cas, on dispose de plusieurs variables,<br />

par exemple de plusieurs tests, observées sur<br />

la même série d'individus. On a souv<strong>en</strong>t à se deman·<br />

der s'il n'existe pas une structure au sein de cet<br />

<strong>en</strong>semble de variables, c'est-à-dire s'il n'existe pas<br />

des sous·ell8embles de variables au sein desquels<br />

les associations <strong>en</strong>tre paires serai<strong>en</strong>t plus fortes<br />

<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne que les associations <strong>en</strong>tre variables<br />

appart<strong>en</strong>ant à des sous-<strong>en</strong>sembles différ<strong>en</strong>ts. On<br />

aura recours alors à une autre famille <strong>en</strong>core de<br />

méthodes statistiques dont les plus connues sont<br />

les méthodes d'analyse factorielle (chaque c facteur •<br />

pouvant être déf'mi par l'un des sous·ell8embles).<br />

<strong>Les</strong> méthodes d'analyse factorielle s'appliqu<strong>en</strong>t au<br />

niveau des échelles d'intervalles et à des niveaux<br />

inférieurs. Au niveau nominal, on COillltitue souv<strong>en</strong>t<br />

des groupes de variables (ou grappes, ou clusters)<br />

par des procédés techniques plus sommaires.<br />

2. De la de8Cription à la prévision. - Tout ce qui<br />

précède s'applique à la description d'une série<br />

d'observatiollll, cette description ne valant que pour<br />

cette série. n arrive souv<strong>en</strong>t que le psychologue<br />

souhaite pouvoir utiliser de telles descriptiollll pour<br />

déf'mir ce qui est « normal11 au sein d'une population<br />

dont tous les élém<strong>en</strong>ts n'ont pas été mesurés, le<br />

mot o: normal »s'appliquant alors à ce qui est pro·<br />

bablem<strong>en</strong>t le plus fréqu<strong>en</strong>t au sein de cette popu•<br />

lation. C'est <strong>en</strong> ce sell8 que peut être déf'mi le résultat<br />

normalem<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>u par les <strong>en</strong>fants de dix all8<br />

dall8 telle échelle de niveau m<strong>en</strong>tal. Si un <strong>en</strong>fant<br />

de dix ans obti<strong>en</strong>t d81l8 cette échelle le résultat<br />

65<br />

... ........ II'M


qui est normalem<strong>en</strong>t celui des <strong>en</strong>fants de neuf ans,<br />

on dira que son Age m<strong>en</strong>tal est de neuf ans, qu'il<br />

a une année de retard dans son développem<strong>en</strong>t<br />

(A. Binet), que son quoti<strong>en</strong>t intellectuel (quoti<strong>en</strong>t<br />

de l'Age m<strong>en</strong>tal par l'âge chronologique) (1) est de<br />

neuf dixièmes ou, d'après une conv<strong>en</strong>tion très<br />

répandue, de 90 (W. Stem). Le psychologue peut<br />

souhaiter égalem<strong>en</strong>t utiliser la description de la<br />

corrélation <strong>en</strong>tre deux variables pour émettre un<br />

pronostic i.Bdividuel : connaissant le résultat obt<strong>en</strong>u<br />

actuellem<strong>en</strong>t dans un test par un sujet, il cherchera<br />

par exemple à prévoir le résultat que ce sujet<br />

obti<strong>en</strong>dra dans un exam<strong>en</strong> scolaire qui intervi<strong>en</strong>dra<br />

dans deux ans. Le psychologue fondera ce pronostic<br />

sur la corrélation <strong>en</strong>tre le test et l'exam<strong>en</strong>, décrite à<br />

partir des observations pratiquées antérieurem<strong>en</strong>t<br />

sur un groupe de sujets.<br />

On compr<strong>en</strong>d bi<strong>en</strong> que l'on ne pourra ainsi utiliser<br />

les résultats obt<strong>en</strong>us sur un groupe pour estimer<br />

ceux que l'on obti<strong>en</strong>drait dans une population qui<br />

n'a pas été et ne sera jamais examinée exhaustive·<br />

m<strong>en</strong>t qu'à certaines conditions. Il faut que le groupe<br />

constitue un échantillon représ<strong>en</strong>tatif de la population,<br />

c'est-à-dire que tous les élém<strong>en</strong>ts de la population<br />

ai<strong>en</strong>t la même probabilité d'être inclus dans<br />

l'échantillon. La moy<strong>en</strong>ne (par exemple) des mesures<br />

pratiquées sur l'échantillon (moy<strong>en</strong>ne estimée) ne<br />

sera pas pour autant égale <strong>en</strong> général à la moy<strong>en</strong>ne<br />

que l'on obti<strong>en</strong>drait si l'on examinait effectivem<strong>en</strong>t<br />

tous les élém<strong>en</strong>ts de la population (moy<strong>en</strong>ne vraie<br />

ou paramètre). Mais les écarts faibles <strong>en</strong>tre l'esti•<br />

mation et le paramètre seront plus probables que<br />

les écarts importants, et la dispersion des estima-<br />

(1) Le quoti<strong>en</strong>t Intellectuel a reçu dans certaines échelles une<br />

autre dtlflnltlon dont la discussion aortlralt du cadre de cet ouvrage.<br />

t.lons autour du paramètre sera d'autant plus faible<br />

que le nombre d'élém<strong>en</strong>ts inclus dans l'échantillon<br />

• t·a plus grand.<br />

L'extraction ~ ·un 6chan~mon représ<strong>en</strong>tatif d'une population<br />

~t u~e opération très simple dana son principe. Il suffirait<br />

tl a,voar la liate complète dea élém<strong>en</strong>ts de la population, d'extra~re.<br />

au hasard le ~ombre d'élém<strong>en</strong>ts que l'on souhaite<br />

• amal?'er et de P.rataque~ ces exam<strong>en</strong>s. Pratiquem<strong>en</strong>t, les<br />

op6rataona néceasa~rea à 1 extraction d'un 6chnntillon repré­<br />

• n.tatif 101_1~ complexes et cotlteuaes, et les <strong>en</strong>quêtes psycho­<br />

Jo aques utilisant de tels échantillons sont rares.<br />

. Une, autre méthod~ statistique d'abord descrip·<br />

t~ve, 1 an~yse facto~J~lle, p~rmet aussi des prévi­<br />

••ons, mais des prévtsJOO:s dun autre type. Si l'on<br />

oons.tate, au cours d''?ne recherche descriptive, que<br />

plusieurs tests fourmss<strong>en</strong>t des résultats beaucoup<br />

Jllus cohér<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre eux que ne le sont les résultat s<br />

cl' autres t ests, on recherchera les caractères communs<br />

ces tests, et abs<strong>en</strong>ts chez les autres qui sont<br />

usceptibles d'expliquer ce fait. Si l'on re~arque par<br />

xemple que tous les tests ainsi regroupés, et ceux-là<br />

Ululem<strong>en</strong>t, impliqu<strong>en</strong>t l'emploi · de nombres on<br />

émettra l'hypothèse qu'un nouveau test nu~éri ­<br />

que appliqué aux mêmes sujets et inclus dans l'analyse<br />

va fournir des résultats voisins de ceux qui<br />

caractéris<strong>en</strong>t déjà le groupe, le cc facteur » numérique.<br />

On voit <strong>en</strong> quoi une telle démarche impliquant<br />

l'émission puis le contrôle d'une hypothèse peut<br />

être rapprochée de la démarche expérim<strong>en</strong>tale.<br />

La généralisation à une population de sujets<br />

d'une constatation de ce type faite sur un échantillon<br />

n'e.st évidemm<strong>en</strong>t possible, là aussi, que si cet<br />

échantillon est représ<strong>en</strong>tatif de la population. Mais<br />

l'analyse. facto~~lle co~duit à poser un autre type<br />

de problemes d echantillonnage : ceux qui conc r­<br />

u<strong>en</strong>t l'échantillonnage ~s variables. Une anal •<br />

66


factorielle ne peut porter <strong>en</strong> effet que sur un nombre<br />

limité de variables. Pour pouvoir esquisser, à partir<br />

de ses résultats, la structure d'un <strong>en</strong>semble de<br />

conduites, il faudrait que les variables utilisées<br />

constitu<strong>en</strong>t un échantillon représ<strong>en</strong>tatif de cet<br />

<strong>en</strong>semble de conduites. n faudrait par exemple<br />

· qu'une série de tests d'intellig<strong>en</strong>ce analysés soi<strong>en</strong>t<br />

un échantillon représ<strong>en</strong>tatif de l'<strong>en</strong>semble des<br />

conduites intellig<strong>en</strong>tes. L'étude des problèmes relatifs<br />

à l'échantillonnage des variables est beaucoup<br />

moins avancée que celle qui concerne l'échantillonnage<br />

des individus, et les polémiques <strong>en</strong>tre<br />

ps~chologues sur « 1~ structure des aptitudes humames<br />

,, ont e~ partie cette difficulté pour origine.<br />

On peut m<strong>en</strong>tiOnner cep<strong>en</strong>dant lee t<strong>en</strong>tatives de<br />

R. B. Cattell pour définir de façon opératoire « la<br />

sphère de personnalité ,,, et les réflexions de H. Hotelling<br />

et de L. Guttman sur ce problèD;le. Le même<br />

problème se pose <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong> générale. Pour<br />

généraliser une loi portant, par exemple, sur la<br />

perceptio~ de 1~ t~lle ~'objets inégalem<strong>en</strong>t éloignés,<br />

il faudrait avoir etabb cette loi dans une variété<br />

de conditions constituant un échantillon représ<strong>en</strong>tatif<br />

de .1 '<strong>en</strong>~emble des conditions dans lesquelles la<br />

pe!c~pt~on, s exerce norm~em<strong>en</strong>t. Cette conception,<br />

tres elmgnee de la conception bernardi<strong>en</strong>ne du traitem<strong>en</strong>t<br />

des « variables parasites », a été déf<strong>en</strong>due<br />

et illustrée par E. Brunswik.<br />

~: ~'épreuve. d'hypothèses. - Dans un exemple<br />

u!Il.Is.e a~ chapttre pr~céd<strong>en</strong>t (p. 53), on souhaitait<br />

v<strong>en</strong>fier 1 hypothèse d une relation <strong>en</strong>tre le résultat<br />

observé dans un test verbal et l'habitat urbain ou<br />

rural. Pour éprouver cette hypothèse, le statistici<strong>en</strong><br />

la .mettra sous la forme d'une « hypothèse nulle »<br />

qu1 pourra se formuler ainsi : la moy<strong>en</strong>ne observée<br />

68<br />

ciRns le test sur un échantillon représ<strong>en</strong>tatif des<br />

nfants urbains (mu) est égale à la moy<strong>en</strong>ne observée<br />

aur un échantillon représ<strong>en</strong>tatif des <strong>en</strong>fants ruraux<br />

'"n) :<br />

mu - mB. = 0 (1)<br />

'i les observatioru conduis<strong>en</strong>t à considérer que<br />

1 tte hypothèse est peu vraisemblable, on pourra<br />

c onclure, dans une expéri<strong>en</strong>ce correctem<strong>en</strong>t organ<br />

ée, que le résultat au test n'est probablem<strong>en</strong>t<br />

pa indép<strong>en</strong>dant de l'habitat. n sera bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du<br />

trêmem<strong>en</strong>t rare que les moy<strong>en</strong>nes mu et mB.,<br />

1 ulculées chacune, par exemple, sur 200 <strong>en</strong>fants,<br />

•oi<strong>en</strong>t exactem<strong>en</strong>t égales. Le problème est donc<br />

cl savoir à partir de quelle valeur .de la différ<strong>en</strong>ce<br />

1111 admettra que l'hypothèse nulle devi<strong>en</strong>t peu<br />

vraisemblable. Le principe de la soluti()n de ce<br />

problème est le suivant.<br />

Si l'on avait tiré des paires d'échantillons d'<strong>en</strong>fants<br />

urbains (ou des paires d'échantillons d'<strong>en</strong>fants<br />

ruraux), les deux moy<strong>en</strong>nes obt<strong>en</strong>ues sur chaque<br />

)Oire n'aurai<strong>en</strong>t pas non plus été égales. En faisant<br />

I ur différ<strong>en</strong>ce, et <strong>en</strong> répétant un grand nombre<br />

de fois cette extraction de paires d'échantillons,<br />

on aurait obt<strong>en</strong>u un tableau fournissant l'ordre de<br />

grandeur des différ<strong>en</strong>ces pouvant être observées<br />

Qtre les moy<strong>en</strong>nes de deux échantillons de 200 <strong>en</strong>fants<br />

de même habitat. Si la différ<strong>en</strong>ce observée<br />

ntre <strong>en</strong>fants urbains et <strong>en</strong>fants ruraux est de même<br />

Importance que celle que l'on observe souv<strong>en</strong>t lors­<br />

IJU'on compare des <strong>en</strong>fants de même habitat, on<br />

ne rejettera pas l'hypothèse nulle. Par contre, si<br />

la différ<strong>en</strong>ce observée est d'une ampleur qui ·ne<br />

s'observe qu'exceptionnellem<strong>en</strong>t (par exemple 1 fois<br />

(1) Dana les conditions otJ l'on se plaçait p. 54, l'hypothèse nulle<br />

aerait :<br />

(m 1 + m 1 )- (m, +m.)= O.<br />

69


sur 100) <strong>en</strong>tre échantillons d'<strong>en</strong>fants de même habitat,<br />

on rejettera );hypothèse nulle (<strong>en</strong> précisant qu'on<br />

pr<strong>en</strong>d cette décision « au seuil de 1 pour 100 »,<br />

ce seuil définissant donc le risque que l'on court<br />

de rejeter l'hypothèse nulle alors qu'elle est vraie).<br />

Une épreuve d'hypothèse de ce g<strong>en</strong>re constitue<br />

<strong>en</strong> général la dernière étape d'une expéri<strong>en</strong>ce orga·<br />

nisée selon un plan fisheri<strong>en</strong>. L'usage de telles<br />

épreuves d'hypothèses s'ét<strong>en</strong>d à un grand nombre<br />

d'autres cas : comparaison de plusieurs moy<strong>en</strong>nes<br />

(analyse de la variance), de deux ou plusieurs fréqu<strong>en</strong>ces,<br />

de deux ou plusieurs corrélations, etc.<br />

On éprouve de la même façon l'hypothèse selon<br />

laquelle une certaine estimation serait nulle : si<br />

l'on peut rejeter l'hypothèse que la corrélation<br />

<strong>en</strong>tre deux tests est nulle, on dira qu'il existe <strong>en</strong>tre<br />

ces tests une corrélation « significative ».<br />

L'usage ou l'interprétation de ces épreuves sta·<br />

tistiques donne souv<strong>en</strong>t lieu à des erreurs. Même<br />

lorsqu'elles sont correctem<strong>en</strong>t employées, leur<br />

intérêt prés<strong>en</strong>te des limites dont les psychologues<br />

pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t progressivem<strong>en</strong>t une consci<strong>en</strong>ce plus claire,<br />

et que l'on m<strong>en</strong>tionnera brièvem<strong>en</strong>t. n est difficile<br />

de savoir si les conditions d'emploi sont remplies<br />

ou non. n devi<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus probable qu'une<br />

hypothèse nulle soit rejetée (à un seuil donné)<br />

lorsque le nombre des sujets utilisés dans l'expé·<br />

ri<strong>en</strong>ce augm<strong>en</strong>te. L'interprétation du psychologue<br />

porte <strong>en</strong> général non pas sur une seule comparaison,<br />

comme dans l'exemple, mais sur un faisceau de<br />

constatations différ<strong>en</strong>tes qui peuv<strong>en</strong>t être dites<br />

cohér<strong>en</strong>tes ou converg<strong>en</strong>tes dans un cadre hypo·<br />

thétique plus général ; il est alors hautem<strong>en</strong>t improbable<br />

que cette cohér<strong>en</strong>ce soit due au hasard,<br />

quelle que soit la signification statistique de chacun<br />

des constats élém<strong>en</strong>taires <strong>en</strong>tre lesquels elle s'établit.<br />

70<br />

1 ,, fin, les constatations faites sur ie cont<strong>en</strong>u des<br />

ul. rvations sur lesquelles port<strong>en</strong>t des épreuves<br />

111 tistiques formelles peuv<strong>en</strong>t lever des ~ncerti~des<br />

ul r<strong>en</strong>tes à ces épreuves : les corrélations rebant<br />

,1 • tests t<strong>en</strong>dant _à se regrouper <strong>en</strong> un facteur peu·<br />

v nt être, statistiquem<strong>en</strong>t, à peine supérieures à<br />

, Il s qui s'établiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre d'autres tests; la<br />

,. Knification de ces corrélations n'<strong>en</strong> sera pas moins<br />

111 1 probable pour le psychologue qui constatera<br />

'l" tous les tests <strong>en</strong>tre lesquels on les observe<br />

cm un caractère commun (leur nature numérique<br />

un leur nature verbale, par exemple) qu'on ne<br />

1 trouve dans aucun des autres tests.<br />

es réserves quant à l'intérêt des épreuves statiques<br />

d'hypothèses devrai<strong>en</strong>t être nuancées et<br />

,1 cutées. De telles épreuves ont la grande utilité de<br />

m ttre le psychologue <strong>en</strong> garde contre une inter·<br />

pr tation nalvem<strong>en</strong>t arithmétique de ses résultats<br />

numériques. Mais elles ne doiv<strong>en</strong>t pas elles-mêmes<br />

1re mises <strong>en</strong> œuvre sans esprit critique.<br />

III. -<br />

<strong>Les</strong> méthodes mathématiques<br />

1. La formalisation mathématique. - <strong>Les</strong> mé·<br />

1 hodes mathématiques sont ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> psy·<br />

, hologie, des méthodes de formalisation. Elles consis·<br />

1 nt à utiliser cette u langue bi<strong>en</strong> faite » que sont les<br />

m thématiques pour exprimer les hypothèses du<br />

p•ychologue, pour <strong>en</strong> déduire de façon form~~m<strong>en</strong>t<br />

a goureuse des conséqu<strong>en</strong>ces nombreuses et rusem<strong>en</strong>t<br />

v rifiables. Il s'agit bi<strong>en</strong> pour l'expérim<strong>en</strong>tateur de<br />

pt rler une certaine langue, et l'usage de cette langue<br />

n confère à lui seul aucune espèce de garantie sur la<br />

( ondité psychologique des hypothèses émises sous<br />

c1 tte forme, sur la valeur du cont<strong>en</strong>u psychologi­<br />

'lue des interprétations finalem<strong>en</strong>t proposées. Mais<br />

71


l'usage du langage mathématique n'<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>te pa1<br />

moins, chaque fois qu'il est possible, d'importante<br />

avantages.<br />

D~a qu'une th6orie fait interv<strong>en</strong>ir plusieura proc<strong>en</strong>ua<br />

payehologiquea <strong>en</strong> interaction, il devi<strong>en</strong>t tr~a vite impoaaible<br />

de d~uire, à partir des hypoth~sea à v~rifier, toutea lea<br />

conséqu<strong>en</strong>ces v6rifiables, si l'on se home à utiliser un langage<br />

verbal. Dana ce caa, <strong>en</strong> effet, de multiple• con~qu<strong>en</strong>cea paraiaa<strong>en</strong>t<br />

toujoun acceptables, et lee th~ries complexee reatant<br />

aoua forme verbale peuv<strong>en</strong>t a'acco~moder dea observation•<br />

lea plus diverses, ce qui leur ôte bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du toute esp~ce<br />

d'in\Mêt. Il n'<strong>en</strong> va plue de même lorsqu'une telle th6orie<br />

est mise aous forme math~matique. La formalisation math6-<br />

matique a le grand avantage d'obliger le paychologue à p~ciser<br />

sa p<strong>en</strong>iM th~rique, de l'obliger à expliciter le cont<strong>en</strong>u des<br />

hypoth~s qu'il avance. Cette formalisation impose dea r~lea<br />

atrictea et fournit dea moy<strong>en</strong>s puiasanta pour d~uire un grand<br />

nombre de conséqu<strong>en</strong>ces d'une th6orie ainsi p~c~. Elle<br />

permet aouv<strong>en</strong>t des p~ctions quantitatives, ce qui interdit<br />

au payehologue d'user de l'argum<strong>en</strong>t facile et it~rile consistant<br />

à dire que lei con~qu<strong>en</strong>cea de la th6orie avanœe se v~rifi<strong>en</strong>t<br />

pf'ut-être à un dep trop faible pour donner lieu à une observation.<br />

La formalisation math~matique de deux th~riea<br />

p'tychologiquea rivales permet de aavoir si lee d~uctiona<br />

v~rifiablea pouvant être t~s de l'une ne se confond<strong>en</strong>t pas<br />

<strong>en</strong> fait avec les d~uctions v~rifiables pouvant être tir~s de<br />

l'autre. Elle ~vite par là que ne aoi<strong>en</strong>t po~a dé faux problèmes.<br />

Lorsqu'une th6orie se r~vèle incompatible avec les faits observ~s.<br />

il est plus facile au paychologue de modifier ses hypothèses<br />

initiales si ces hypoth~ses ont ~t~ formali~Ms. La « responsabilit~<br />

» de chacune d'el.ies dans les d~uctions erron~s est <strong>en</strong><br />

effet, dans ce cas, ai~m<strong>en</strong>t dMiniasable.<br />

2. La mise <strong>en</strong> œuvre des méthodes mathéma·<br />

tiques. - Pratiquem<strong>en</strong>t, les méthodes mathéma·<br />

tiques ne peuv<strong>en</strong>t être utilisées que dans des domaines<br />

ayant déjà fait l'objet de recherches expé·<br />

rim<strong>en</strong>tales suffisamm<strong>en</strong>t nombreuses, et à propos<br />

desquels des théories non formalisées ont été déjà<br />

émises. Ces recherches et ces théories permett<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> effet d'effectuer certains choix <strong>en</strong>tre les innombrables<br />

1 modèles » mathématiques qui pourrai<strong>en</strong>t<br />

72<br />

t r <strong>en</strong>visagés a priori dans un domaine inexploré<br />

mt mal exploré. Cette remarque initiale « pratique »<br />

vnque <strong>en</strong> fait les problèmes épistémologiques foncl•<br />

m<strong>en</strong>taux qui peuv<strong>en</strong>t être posés à propos de<br />

l'c mploi des méthodes mathématiques. n n'existe<br />

u effet, <strong>en</strong> droit, aucune communauté de nature<br />

1tre, d'une part, les faits observés, les théories<br />

l"'ychologiques non formelles, « substantielles »,<br />

c{ui vis<strong>en</strong>t à les expliquer et, d'autre part,. l'<strong>en</strong>semble<br />

c 'uxiomes qui constitue le modèle servant de point<br />

cl départ à l'élaboration déductive du mathémai<strong>en</strong>.<br />

<strong>Les</strong> faits observés et les théories substantl<br />

Ues vont décrire ou évoquer des situations, des<br />

thnuli, des réponses <strong>en</strong> termes de temps de réaction,<br />

cl gouttes de salive, de fréqu<strong>en</strong>ce de ·choix d'un<br />

ouloir, des états ou des transformations de l'organisme,<br />

etc. De toutes ces données réellem<strong>en</strong>t ou<br />

laypothétiquem<strong>en</strong>t observables, concrètes, on exil(<br />

ra qu'elles soi<strong>en</strong>t aussi précisém<strong>en</strong>t définissables<br />

c1ne possible par un observateur conv<strong>en</strong>ablem<strong>en</strong>t<br />

~quipé, que toute confusion <strong>en</strong>tre elles soit impossible.<br />

<strong>Les</strong> axiomes sont, tout au contraire, complèt<br />

m<strong>en</strong>t abstraits. On sait <strong>en</strong> effet que le mot a perdu<br />

liOn s<strong>en</strong>s de « vérité évid<strong>en</strong>te » pour acquérir celui<br />

cl « proposition non démontrable », dev<strong>en</strong>ant ainsi<br />

11ynonyme de postulat. Si l'on énonce plusieurs<br />

propositions de ce g<strong>en</strong>re, on peut rechercher si<br />

les conséqu<strong>en</strong>ces que l'on <strong>en</strong> tire par une série de<br />

déductions purem<strong>en</strong>t formelles ne conduis<strong>en</strong>t pas<br />

il des énoncés contradictoires ; on peut ainsi se<br />

demander si le modèle constitué par cet <strong>en</strong>semble<br />

de propositions satisfait au critère de la consistance<br />

interne. Mais c'est le seul problème qui concerne<br />

le logici<strong>en</strong> ou le mathématici<strong>en</strong> <strong>en</strong> tant que tel.<br />

Savoir si ce modèle « exprime », 1 représ<strong>en</strong>te »,<br />

une situation expérim<strong>en</strong>tale ou une autre, une<br />

73


théorie substantielle ou une autre, est un problème<br />

qui ne concerne pas le logici<strong>en</strong> ou le mathématici<strong>en</strong>.<br />

Il semble bi<strong>en</strong>, au contraire, que ce problème<br />

soit le problème ess<strong>en</strong>tiel pour le psychologue qui,<br />

à moins qu'il ne change de métier, est d'abord<br />

concerné par ces faits et ces théories et ne s'intéresse<br />

aux règles purem<strong>en</strong>t formelles de la déduction logique<br />

ou mathématique que comme à des outils de p<strong>en</strong>sée.<br />

Si des rrtcherches expérim<strong>en</strong>tales ou des théories<br />

substantielles préliminaires r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t « plus vraisemblable<br />

» un certain modèle, c'est que le psychomathématici<strong>en</strong><br />

utilise dès cette étape initiale des<br />

• règles sémantiques • (ou « règles de correspon•<br />

dance 11, • règles d'interprétation •, etc.) d'après<br />

lesquelles il fait correspondre à chaque terme du<br />

modèle un événem<strong>en</strong>t observable. Il peut alors<br />

s'<strong>en</strong>gager dans une démarche de même forme que<br />

celle qui a été décrite, à un niveau inférieur de géné·<br />

ralité, <strong>en</strong> ce qui concerne la définition et l'usage<br />

de la mesure <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong>. <strong>Les</strong> déductions logiques<br />

ou mathématiques tirées du modèle conduis<strong>en</strong>t à ·<br />

des énoncés formels. <strong>Les</strong> règles sémantiques initia•<br />

lem<strong>en</strong>t adoptées permett<strong>en</strong>t de transformer ces<br />

énoncés <strong>en</strong> prévisions vérifiables. L'expéri<strong>en</strong>ce<br />

fournit des données de fait qui, statistiquem<strong>en</strong>t<br />

comparées al ces prévisions, conduis<strong>en</strong>t à des conclusions<br />

(pouvant év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t consister à reconnaitre<br />

la nécessité de modifier le modèle ou les règles<br />

sémantiques).<br />

3. Différ<strong>en</strong>ts usages de modélisations mathématiques.<br />

- Ces principes généraux ont été appliqués<br />

de différ<strong>en</strong>tes façons <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong>. ·<br />

On a pu formaliser de façon précise des théories<br />

psychologiques inspirées d'abord par les résultats<br />

d'observations ou d'expéri<strong>en</strong>ces et exprimées<br />

74<br />

cl'abord de façon verbale par référ<strong>en</strong>ce directe à<br />

~:es données empiriques et à des processus psychologiques<br />

hypothétiques susceptibles. de le_s ~xpliquer.<br />

Il <strong>en</strong> a été ainsi, p<strong>en</strong>dant une certame perwde, pour<br />

les théories de l'appr<strong>en</strong>tissage. On évoque souv<strong>en</strong>t<br />

c: g<strong>en</strong>re de recherches lorsqu'on parle de« <strong>psychologie</strong><br />

mathémat ique )). .<br />

Mais on utilise aussi <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong> des modèles<br />

c 1 ui ne sont pas la traduction formelle d'une théorie<br />

1 substantielle)) précise. Par exemple, dans l'analyse<br />

factorielle


du· système, intégrer des variables hypothétiques<br />

aussi bi<strong>en</strong> que des variables observées, fixer la<br />

valeur assignée à certains paramètres, etc. Le plus<br />

utilisé de ces modèles structuraux est actuellem<strong>en</strong>t<br />

le modèle LISREL.<br />

L'emploi de ces modèles implique l'exécution<br />

de calculs volumineux et souv<strong>en</strong>t compliqués. Il<br />

ne serait guère <strong>en</strong>visageable si les chercheurs<br />

n'avai<strong>en</strong>t à leur disposition de puissants moy<strong>en</strong>s<br />

de traitem<strong>en</strong>t automatique (ordinateurs) et des<br />

programmes (logiciels) déterminant le déroulem<strong>en</strong>t<br />

des calculs. Ce n'est là qu'un des apports de l'infor·<br />

matique aux recherches <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong>.<br />

IV. -<br />

L'utilisation de l'informatique<br />

76<br />

L'introduction massive du matériel et des logiciels<br />

informatiques a bouleversé les méthodes de<br />

la recherche psychologique et celles qui sont<br />

employées dans certains secteurs d'application.<br />

Un ordinateur peut cc gérer » une expéri<strong>en</strong>ce ou<br />

l'application d'une épreuve mieux que ne pourrait<br />

le faire le plus att<strong>en</strong>tif des opérateurs. Il peut <strong>en</strong><br />

particulier adapter les essais ou les questions proposés<br />

à un sujet <strong>en</strong> fonction des réponses fournies<br />

par ce sujet dans les essais ou questions précéd<strong>en</strong>ts.<br />

Un matériel informatique approprié peut <strong>en</strong>registrer<br />

plusieurs paramètres des réponses du sujet<br />

(temps nécessaire à la réponse et exactitude, dans<br />

un exemple simple) et fournir emuite à l'expérim<strong>en</strong>tateur<br />

tous les résumés statistiques dont il<br />

peut avoir besoin, pour chacun d'eux ou pour<br />

n'importe laquelle de leurs combinaisons.<br />

Dans les <strong>en</strong>quêtes, qui peuv<strong>en</strong>t avoir à traiter<br />

un nombre considérable de données d'observation,<br />

l'usage de l'ordinateur est pratiquem<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>-<br />

Hable : il peut fournir immédiatem<strong>en</strong>t toutes les<br />

distributions uni- et plurivariées et tous leurs para·<br />

mètres (moy<strong>en</strong>nes, écarts-types, corrélations, etc.).<br />

Nous avons vu plus haut que l'utilisation de mo~èles<br />

formels complexes impliquait des calc~s qui ne<br />

pourrai<strong>en</strong>t guère être exécu~és sans, o~dmateur.<br />

Mais l' informatique a aussi apporte a la psycho:<br />

logie un cc modèle >> <strong>en</strong> un autre s<strong>en</strong>s de ce ~ot qm<br />

n comporte beaucoup. <strong>Les</strong> étapes du tr~It~m<strong>en</strong>t<br />

des données par un ordinateur ont constitue une<br />

Aource d'hypothèses relative aux processus par<br />

1 squels le cerveau humain


CJUPITRB IV<br />

LES MtTHODES COMPARATIVES<br />

1. - Caractères généraJU<br />

dee méthodee comparatives<br />

. 1. Méthode expérim<strong>en</strong>tale et méthodes compara.<br />

tiv~. - Dans l'Introduction, les méthodes compa·<br />

ratives ont été prés<strong>en</strong>tées dans le cadre de la méthode<br />

expérim<strong>en</strong>tale. Elles sont <strong>en</strong> effet d'abord dea<br />

moy<strong>en</strong>s de faire varier certaines des conditions<br />

d~ lesquelles une fonction psychologique est étudiee<br />

; <strong>en</strong> terme~ plus techniques, elles sont des<br />

moy<strong>en</strong>s d~ ~am_p~er certaines variables indép<strong>en</strong>·<br />

dantes. S1 1 exp<strong>en</strong>m<strong>en</strong>tateUl' souhaite faire varier<br />

le se:ce des sujets ou ~eur origine sociale, il ne pourra<br />

le fa?'e ~utrem<strong>en</strong>t qu <strong>en</strong> comparant des observations<br />

pratiquees sur des groupes différant sous l'angle de<br />

ces fact~urs (et, si possible, de ces facteurs seulem<strong>en</strong>t).<br />

n pourra être égalem<strong>en</strong>t am<strong>en</strong>é à comparer<br />

d~s observations faites sur des <strong>en</strong>fants d'âges<br />

différ<strong>en</strong>ts, sur des animaux dotés d'une organisation<br />

nerveuse plus ou moins développée, sur des sourds<br />

et sur des <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dants, etc. On peut conv<strong>en</strong>ir de dire<br />

que le psychologue utilise, dans tous ces cas une<br />

méthode comparative, sans réserver ce t;rme<br />

comme on le fait parfois, aux méthodes fondée;<br />

sur des comparaisons <strong>en</strong>tre animaux d'espêces différ<strong>en</strong>t~s<br />

•. ou <strong>en</strong>tre l'homme et une espèce animale.<br />

.Ainsi prés<strong>en</strong>tées, les méthodes comparatives apparais~<strong>en</strong>t<br />

cmn.me ~e catégorie de techniques qui<br />

sera1<strong>en</strong>t tOUJOurs mtégrées dans le cadre d'u<br />

éth d , . ne<br />

m o e exp<strong>en</strong>m<strong>en</strong>tale <strong>en</strong>t<strong>en</strong>due au s<strong>en</strong>s strict.<br />

78<br />

~n fait, ce n'est pas sans raison queT. Ribot avait<br />

d6nommé sa chaire au Collège de France . (dont la<br />

r6ation <strong>en</strong> 1888 marqua le début <strong>en</strong> France de<br />

l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t de la <strong>psychologie</strong> sci<strong>en</strong>tifique) chaire<br />

de Psychologie expérim<strong>en</strong>tale et comparée. Ce titre<br />

marque bi<strong>en</strong> la solidarité . de la méthode expérim<strong>en</strong>tale<br />

et des méthodes. comparatives ; il souligne<br />

aussi que les deux adjectifs ne sont pas purem<strong>en</strong>t<br />

et simplem<strong>en</strong>t des synonymes.<br />

<strong>Les</strong> méthodes comparatives font interv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong><br />

général des variations beaucoup plus globales,<br />

beaucoup plus molaires, que celles qui sont suscitées<br />

<strong>en</strong> laboratoire. Ce sont de telles variations que l'on<br />

trouve dans la nature. Si l'on accepte ce caractère<br />

global (qui n'est pas sans prés<strong>en</strong>ter des inconvéni<strong>en</strong>ts),<br />

on peut accéder à l'étude des faits, tels<br />

qu'ils se déroul<strong>en</strong>t dans des conditions « naturelles 11.<br />

On sait que Ribot était surtout intéressé par les<br />

faits psychologiques observés dans ces conditions,<br />

qu'il n'était guère un homme de laboratoire, et qu'il<br />

donna ou essaya de donner à la méthode de la<br />

<strong>psychologie</strong> sèi<strong>en</strong>tifique· française une ori<strong>en</strong>tation<br />

beaucoup plus comparative qu' expérim<strong>en</strong>tale au<br />

s<strong>en</strong>s strict : la méthode pathologique telle qu'il la<br />

pratique et l'<strong>en</strong>seigne est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t une<br />

méthode comparative ; son influ<strong>en</strong>ce s'exerce sur<br />

A. Binet qui abordera dans une perspective comparative<br />

le problème du « diagnostic des états<br />

inférieurs de l'intellig<strong>en</strong>ce »; et l'on trouve claire·<br />

m<strong>en</strong>t ébauché, dans l'Introduction de La <strong>psychologie</strong><br />

anglai&e contemporaine que Ribot publie <strong>en</strong> 1870,<br />

tout un programme d'application de méthodes com•<br />

paratives les plus diverses.<br />

Cette ori<strong>en</strong>tation méthodologique n'est pas opposée<br />

à l'ori<strong>en</strong>tation strictem<strong>en</strong>t expérim<strong>en</strong>tale :<br />

Claude Bernard admet que l'on puisse employer, à<br />

'79


c6t~ de l'exp~ri<strong>en</strong>ce c provoquée • par l'expérim<strong>en</strong>•<br />

tateur, dea expéri<strong>en</strong>ces c invoquées • utilisant de1<br />

variations naturelles dea conditions d'observation.<br />

Mais il est clair qu'Il ses yeux et aux yeux d'au·<br />

tre1 exp~<strong>en</strong>taliates (notamm<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong>,<br />

R. S. Woodworth) ces expéri<strong>en</strong>ces c invoquées 1,<br />

ces observations comparativea, ne constitu<strong>en</strong>t qu'un<br />

pi1-aller. <strong>Les</strong> inconvéni<strong>en</strong>ts prés<strong>en</strong>tés par ces mé·<br />

tbodea comparatives sont <strong>en</strong> effet importants et<br />

l~on . peut se demander s'il n'existe pas fmalem<strong>en</strong>t<br />

une différ<strong>en</strong>ce d'attitude considérable <strong>en</strong>tre l'ex·<br />

p6rim<strong>en</strong>tateur qui limite sa recherche aux domaines<br />

dana lesquels une méthode suffisamm<strong>en</strong>t rigou·<br />

reuae peut &tre employée et le c comparatiste 1<br />

qui, pour 6largir son champ d'investigation, accepte<br />

d'8tre parfois beaucoup moins exigeant.<br />

En fait, les deux problêmea majeurs auxquels<br />

se heurt<strong>en</strong>t les méthodes comparatives exist<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong><br />

aussi pour la méthode expérim<strong>en</strong>tale au s<strong>en</strong>a strict.<br />

Mais ils ne s'y pos<strong>en</strong>t pas aussi clairem<strong>en</strong>t, et<br />

l'expérim<strong>en</strong>tateur cherche à les résoudre par d'au·<br />

tres moy<strong>en</strong>s.<br />

2. Lee ftriablee et l'analyee. - Le premier de<br />

cea problêmea consiste Il savoir ce que l'on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<br />

par c variable 1. La difficulté n'apparatt guêre<br />

loraÏ.e cette variable est, par exemple, constituée<br />

par a longueur d'une ligne observée par le sujet. ·<br />

Personne ne contestera que le sujet placé devant<br />

une ligne de 3 cm, puis devant une autre de 5 cm,<br />

n'observe deux valeurs dijflr<strong>en</strong>iU d'une mime gran·<br />

deur variable et que l'on ne puisse par conséqu<strong>en</strong>t<br />

d.iff'êr<strong>en</strong>cier ou plus généralem<strong>en</strong>t comparer<br />

ses riponaea <strong>en</strong> toute clarté. Cette dialectique du<br />

c diff6r<strong>en</strong>t 1 et du c m8me 1 sur laquelle repose la<br />

notion de variable ne joue pas toujours aussi clai-<br />

80<br />

m<strong>en</strong>t même <strong>en</strong> restant dans le domaine de la<br />

' . p<br />

1<br />

,. chologie expérim<strong>en</strong>tale au s<strong>en</strong>s stnct .. ar exem·<br />

1'1 , un stimulus dont la val~ur physup~e croit<br />

lll(ulièrem<strong>en</strong>t peut mettre <strong>en</strong> JeU successivem<strong>en</strong>t<br />

,1, 11 systèmes récept~ure s<strong>en</strong>soriels différ<strong>en</strong>te . av~~t<br />

111 me qu'il ne deVI<strong>en</strong>ne .douloureu?t, ~t plus ~~­<br />

,J, mm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core à ce seuil. La _motivatiOn suscitee<br />

l'''r un nombre régulièrem<strong>en</strong>t cr?issant de ~ours de<br />

l" ivation de nourriture me~ <strong>en</strong> JeU succe~stv~m<strong>en</strong>t<br />

,J, 11 mécanismes de régulation et des categories de<br />

rnnduites qui peuv<strong>en</strong>t être de nat~re~ différ<strong>en</strong>te~.<br />

1 l'on peut toujours dans ces cas decnre les condt·<br />

1 nos de l'expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> considérant .comme u~<br />

nriable indép<strong>en</strong>dante l'~t<strong>en</strong>sité l?hysique du . st!·<br />

mulus (ou le nombre de JOurs de Jeûne), les diffe·<br />

nces que l'on pourra constater ou,les comparais~ns<br />

•pte l'on pourra faire <strong>en</strong>tre les reponses du SUJet<br />

•uront un s<strong>en</strong>s beaucoup plus précis si l'on se limite<br />

une certaine marge de cette variable indép<strong>en</strong>dante.<br />

Le problème devi<strong>en</strong>t manifeste si l'on passe de<br />

la méthode expérim<strong>en</strong>tale aux méthodes compara·<br />

tlves. L'âge d'un <strong>en</strong>fant parait constituer une de ces<br />

Mrnndeurs qui ne chang<strong>en</strong>t pas de nature tout <strong>en</strong><br />

pt nant des valeurs différ<strong>en</strong>tes. En fait, et plus<br />

t•lairem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core que pour la grandeur physique<br />

tl'un stimulus, .une telle variable ne permet guère<br />

, 1<br />

ue de décrire certaines conditions de l'expéri<strong>en</strong>ce.<br />

P ui-on <strong>en</strong> effet, pour comparer le degré de développem<strong>en</strong>t<br />

intellectuel de l'<strong>en</strong>fant de 5 ans ~t de<br />

l' nfant de 12 ans, utiliser la même situatiOn ?<br />

C rtainem<strong>en</strong>t pas, et il faut donc chercher à imagin<br />

r des situations qui, tout <strong>en</strong> étant .m~~éri~lle~~~t<br />

différ<strong>en</strong>tes, constitu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> un s<strong>en</strong>s difficile a defmu<br />

« la même ,, situation. Le fait qu'il faille ainsi changer<br />

opératoirem<strong>en</strong>t la nature de la variable dép<strong>en</strong>d.ante<br />

montre bi<strong>en</strong> le caractère hétérogène de la variable<br />

81


indép<strong>en</strong>dante « Age » et les difficultés. d'interpréta·<br />

tion que va r<strong>en</strong>contrer l'utilisateur de cette méthode<br />

comparative. Ce problème se pose à l'évid<strong>en</strong>ce<br />

pour les autres méthodes comparatives : <strong>en</strong> quel s<strong>en</strong>s<br />

les différ<strong>en</strong>ces observées au cours de comparaisons<br />

<strong>en</strong>tre animaux d'espèces différ<strong>en</strong>tes, <strong>en</strong>tre malades<br />

et normaux, et même <strong>en</strong>tre hommes et femmes<br />

peuv<strong>en</strong>t-elles être rapportées, dans chac~n de ces<br />

cas, à une variable indép<strong>en</strong>dante unique ?<br />

Le second problème qui est posé de façon plus<br />

marquée par les méthodes comparatives que par<br />

la méthode expérim<strong>en</strong>tale a été déjà évoqué : il<br />

concerne les possibilités d'analyser les modifications<br />

effectivem<strong>en</strong>t introduite!! par le passage de la varia·<br />

ble indép<strong>en</strong>dante d'une valeur à une autre. Même<br />

<strong>en</strong> laboratoire, l'expérim<strong>en</strong>tateur


analytique de ces deux milieux. Cette description<br />

utilisera des variables différ<strong>en</strong>tes dont les corré·<br />

lations seront fournies. On substituera do~c, à la<br />

variable « milieu socio-économique .», une série de<br />

« sous-variables '' dont on décrira l'organisation,<br />

<strong>en</strong> un s<strong>en</strong>s la structure. Cette description ne résou·<br />

dra certes pas le second des problèmes posés plus<br />

haut. Elle cont~tituera seulem<strong>en</strong>t une approximation<br />

meilleure. Elle permettra d'éviter certains pièges<br />

techniques (effets de régression) au comparatiste<br />

qui, désireux d'aller plus loin dans l'analyse, cons•<br />

tituera avec ses sujets des sous-groupes dont la<br />

composition sera choisie expressém<strong>en</strong>t pour neu·<br />

traliser l'effet de certaines des cc sous-variables» dont<br />

la résultante constitue la variable « milieu socio·<br />

é~onomique ».<br />

3. <strong>Les</strong> méthodes comparatives et le développe•<br />

m<strong>en</strong>t. - On doit . remarquer ici que la plupart<br />

des méthodes comparatives font référ<strong>en</strong>ce à un<br />

· processus de développem<strong>en</strong>t et que plusieurs d'<strong>en</strong>tre<br />

elles se nomm<strong>en</strong>t ou pourrai<strong>en</strong>t se nommer des<br />

méthodes « génétiques 11. C'est bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du le cas<br />

pour la méthode consistant à comparer des <strong>en</strong>fants<br />

d'âges différ<strong>en</strong>ts. Mais on peut comparer aussi des<br />

observations fournies par l'histoire à des dates<br />

successives(« <strong>psychologie</strong> historique11 d'l. Meyerson),<br />

des sociétés inégalem<strong>en</strong>t avancées sur la voie du<br />

développem<strong>en</strong>t économique et social, des espèces<br />

animales ayant atteint des degrés différ<strong>en</strong>ts dans<br />

l'évolution, des groupes de sujets de même âge mais<br />

qui ne sont pas parv<strong>en</strong>us au même niveau de déve·<br />

loppem<strong>en</strong>t intellectuel, affectif ou moteur, etc. Cet<br />

ordre qui s'établit ainsi <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes év<strong>en</strong>•<br />

tualités des variables indép<strong>en</strong>dantes manipulées par<br />

le comparatiste parait rapprocher le statut de ces<br />

nriables du statut de celles que manipule l'expéri·<br />

m<strong>en</strong>tateur, l'int<strong>en</strong>sité physique d'un stimulus par<br />

emple. Ce rapprochem<strong>en</strong>t serait assez formel, car<br />

1 comparatiste génétici<strong>en</strong> établit ou imagine, <strong>en</strong>tre<br />

le 11 états successifs de ses variables indép<strong>en</strong>dantes,<br />

cl s relations beaucoup plus fondam<strong>en</strong>tales que celles<br />

etui peuv<strong>en</strong>t exister <strong>en</strong>t~e deu~ stimuli ~'int<strong>en</strong>sit~s<br />

physiques différ<strong>en</strong>tes. Decouvnr ces relations, savotr<br />

omm<strong>en</strong>t se fait le passage du moins développé au<br />

plus développé, construire des théories du dévelop·<br />

pem<strong>en</strong>t, sont des objectifs que se fixe~t sou;<strong>en</strong>~ ceux,<br />

clui utilis<strong>en</strong>t des méthodes comparatives g<strong>en</strong>étiques.<br />

Un danger possible de c~s d_irections de travail,. dont<br />

la fécondité n'est plus a demontrer, est de fane du<br />

développem<strong>en</strong>t, au singulier, un processus unique<br />

qui pourrait s'observer à l'aide des méthodes com·<br />

paratives génétiques les plus différ<strong>en</strong>tes, et à des<br />

chelles de temps les plus inégales. C'est ainsi que<br />

ertains ont cru un mom<strong>en</strong>t que l'observation du<br />

développem<strong>en</strong>t de l'<strong>en</strong>fant (ontog<strong>en</strong>èse) était une<br />

méthode propre à informer sur le développem<strong>en</strong>t<br />

de l'espèce (phylog<strong>en</strong>èse), l'ontog<strong>en</strong>èse reproduisant<br />

la phylog<strong>en</strong>èse à une échelle temporelle beaucoup<br />

plus brève. D'autres psychologues, beaucoup p~us<br />

récemm<strong>en</strong>t, espèr<strong>en</strong>t être informés sur certains<br />

aspects du développem<strong>en</strong>t d'un individu à partir<br />

dt"s observations faites, sur une période de temps<br />

très brève, quant à la façon dont ses perceptions<br />

s'établiss<strong>en</strong>t et évolu<strong>en</strong>t dans une situation expé·<br />

rim<strong>en</strong>tale (cc g<strong>en</strong>èse actuelle 11). C'est toujours cette<br />

hypothèse d'un processus de développe~n;<strong>en</strong>t uni'l?'e<br />

qui est à l'origine de méthodes comparatives consis·<br />

tant à rapprocher l'<strong>en</strong>fant, l'arriéré m<strong>en</strong>tal, le<br />

primitif l'animal. Certains de ces rapprochem<strong>en</strong>ts<br />

ont été 'féconds dans la mesure où ils ont conduit à<br />

pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte, dans les théories explicatives, non<br />

85


seulem<strong>en</strong>t le~ ressemblances mais aussi et peut-être<br />

surt:>ut les d~fér<strong>en</strong>ces ~ntre les processus évolutifs.<br />

L observatiOn du developpem<strong>en</strong>t constitue<br />

~ffet une mét~ode d'explication <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong> :~<br />

, 1 œuvre de Piaget et de son école montre assez<br />

qu~lle peut être sa valeur. Mais, <strong>en</strong>tre des mains<br />

m~m~ expert~s,l~ développem<strong>en</strong>t peut n'être qu'un<br />

rnnclpe exphcatlf ~e pure forme, n'ajoutant ri<strong>en</strong><br />

a la Simple descnpt10n de faits successifs.<br />

On peu~ rema~«Jl;le.r <strong>en</strong>fin que l'emploi de méthodes<br />

compara~1ves 9<strong>en</strong>et1ques se situe parfois dans une<br />

pe!spectiV~ philosophique aussi large que la notion<br />

~e~e de developpe.m<strong>en</strong>t. Quelle que soit sa défiance<br />

a. 1 egar~ de la philosophie, T. Ribot, après avoir<br />

d1t qu~ 1 un des avantages de la méthode objective<br />

(ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t . , . comparative) qu'1'1 precomsa1t ' · · <strong>en</strong><br />

P~yc h o 1 ~gie etait d'introduire l'idée de progrès,<br />

d<br />

L<br />

evolutiOn<br />

d ·<br />

ou de développem<strong>en</strong>t<br />

•<br />

con•:<br />

wnue ainSI<br />

· ....<br />

:<br />

!! a. octnne du vieil Héraclite est rev<strong>en</strong>ue mais<br />

confumée par l'expéri<strong>en</strong>ce de vingt siè~les ~ tout<br />

coule, . tout change, tout se meut, tout devi<strong>en</strong>t. 11<br />

On sait que le grand psychologue génétici<strong>en</strong> que<br />

fut H. Wallon considérait que 11 le mate'n'ali<br />

d'al . l' . . sme<br />

1 ect1que est... exphcat10n la plus rationnelle<br />

pour la <strong>psychologie</strong> >> et qu'il écrivait ailleur •<br />

propos de ce matérialisme dialectique de Hegels e:<br />

Marx : «.TI est sans doute seul capable de traduire<br />

le mouvem~nt des idées, l'évolution de la connaissanceAhumame<br />

e~ des sci<strong>en</strong>ces, mais c'est parce que,<br />

du mem~ coup, Il est exactem<strong>en</strong>t conforme â l'exist<strong>en</strong>ce<br />

meme des choses, qui est dev<strong>en</strong>ir et mouvem<strong>en</strong>t.»<br />

L'utilis~tion d'hypothèses aussi générales peute~le<br />

co~st1tuer . une méthode de la <strong>psychologie</strong> ?<br />

S1 on 1 admet, Il faut accorder au mot « méthode »<br />

un tout autre s<strong>en</strong>s, et ne plus attacher au contrôle<br />

86<br />

,1 telles hypothèses l'importance que nous lui avons<br />

ccordée jusqu'ici. La méthode comparative devi<strong>en</strong>t<br />

une façon de montrer qu'il est possible d'exprimer<br />

rtaines observations sur le développem<strong>en</strong>t sous<br />

une forme telle qu'elles ne contredis<strong>en</strong>t pas un<br />

1chéma théorique extrêmem<strong>en</strong>t général. On se situe<br />

j lors beaucoup plus près du style de p<strong>en</strong>sée du philosophe<br />

que du style de p<strong>en</strong>sée de l'expérim<strong>en</strong>tateur<br />

manipulant une variable indép<strong>en</strong>dante.<br />

II. -<br />

Quelques Ulustrations<br />

1. La ..-yebologie g6niitique comme méthode. - <strong>Les</strong> observations<br />

pratiquiies sur l'<strong>en</strong>fant peuv<strong>en</strong>t être utilisiies pour t<strong>en</strong>ter<br />

d'expliquer par leur mode de formation les fonctions m<strong>en</strong>tales<br />

que la <strong>psychologie</strong> giiniirale iitudie sous leur forme achevée.<br />

On peut utiliser une miithode« transversale» ou une méthode<br />

« longitudinale ». Dans la méthode transversale, on résume,<br />

par des procédés statistiques appropriés, les observations<br />

faites sur plusieurs échantillons d'<strong>en</strong>fants. Par exemple, on<br />

étudiera une illusion optico-géométrique sur un groupe d'<strong>en</strong>·<br />

fants de 7 ans, sur un groupe d'<strong>en</strong>fants de 8 ans, etc., et on<br />

comparera les résumés statistiques dont chacun décrit l'état<br />

des faits dans une population d'âge donné. Ces groupes peuv<strong>en</strong>t<br />

être constitués par une série d'échantillons différ<strong>en</strong>ts,<br />

dont chacun soit représ<strong>en</strong>tatif de la population d'un certain<br />

âge, ou bi<strong>en</strong> par les mêmes <strong>en</strong>fants examiniis plusieurs fois<br />

au cours de leur diiveloppem<strong>en</strong>t. Dans ce second cas, les<br />

variables parasites sont contrôliiea de façon plus rigoureuse<br />

que diUls le premier cas, et certains auteurs parl<strong>en</strong>t déjà de<br />

miithode longitudinale. En un s<strong>en</strong>a plus iitroit et <strong>en</strong> tout cas<br />

diffiir<strong>en</strong>t, on parlera d'iitude longitudinale seulem<strong>en</strong>t lorsqu'on<br />

iitablira, pour chaque individu d'un groupe, une courbe ou<br />

loi de diiveloppem<strong>en</strong>t et que le résumii atatistique des faits<br />

portera sur les <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts tirés de la comparaison de ces<br />

courbes individueUea. La distinction <strong>en</strong>tre méthode transversale<br />

et méthode longitudinale se retrouve dans d'autres domaines,<br />

notamm<strong>en</strong>t à propos de l'établissem<strong>en</strong>t d'une courbe<br />

« moy<strong>en</strong>ne » d'appr<strong>en</strong>tissage pour N individus effectuant<br />

n essais.<br />

La mesure du changem<strong>en</strong>t observé au cours du temps sur<br />

des personnes observiies à pluaieura reprise• pose dea problèmes<br />

87


~6triques et stati~tiquee difficile.. Signalon 1 notamm<strong>en</strong>t<br />

1 « effet de r6gre1110n n. Deux mesures pratiqu6ee ancceui­<br />

:vem<strong>en</strong>t. ftur les mêmes sujets sont toujours <strong>en</strong> corrélation<br />

•'?parfa1t~. Dana ces conditions, la mesure du changem<strong>en</strong>t<br />

n est p~s.md6p<strong>en</strong>dante du niveau initial: les individus dont la<br />

no~e •n•t•ale est sup6rieure à la moy<strong>en</strong>ne vont <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne<br />

:VO'! .cette note bailler ; les individus dont la n~te initiale e.;<br />

•?!<strong>en</strong>eure à la moy<strong>en</strong>ne .~ont, <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne, voir cette note<br />

~ el~ver .. Le problème d 1nterpr6tation consiste d'une part<br />

a determmer quel est le rôle jou6 par les erreurs de mesure<br />

~:autre part à savoir si l'on désire ou non faire interv<strong>en</strong>~<br />

lmfl~<strong>en</strong>ce du niveau initial dans la mesure du changem<strong>en</strong>t<br />

Néghger ces problèmes de technique peut conduire à asaeoh.<br />

des .mterprétations psychologiques parfois très g6n6rales sur<br />

d~ s1mples artefacts, ou <strong>en</strong> tout caa aur dea sources de variation<br />

n ayant pas de rapport avec l'interpr6tation propoaée<br />

Un problème plus général (supposant le pr6céd<strong>en</strong>t ·correctem<strong>en</strong>~<br />

résolu) se pose à l'utilisateur de la méthode génétique.<br />

Il consiste à rechercher comm<strong>en</strong>t le développem<strong>en</strong>t s'organis<br />

se .structure, afin de savoir par exemple <strong>en</strong> leMJUels de s::<br />

pomts des étu~es transversales prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le plua d'intérêt<br />

ou ~ell~s vanables peuv<strong>en</strong>t être utilisées au cours d'étude;<br />

long.t~dinales. On. peut multiplier les observations effectuées<br />

à des ages su.ccessifs et adopter comme" variablesn celles de<br />

ces ~?servatlons .qui constitu<strong>en</strong>t des séries chronologiques<br />

régu~1erem<strong>en</strong>t crmssantes (ou décroissantes). C'est ainsi que<br />

proce~e A. Gesell lorsqu'il cherche à mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce des<br />

re gradi<strong>en</strong>ts n.<br />

On J?eut aussi, sans pour autant nier l'unité du processus<br />

de crmss~~ce, pose~ le problème <strong>en</strong> termes plus généraux,<br />

plu~ amb1t1eux, et s mterroger sur l'exist<strong>en</strong>ce de 11r00e11 dans Je<br />

développem<strong>en</strong>t de telle ou telle fonction, voire dans le développem<strong>en</strong>t<br />

global de l'<strong>en</strong>fant. Un grand nombre de systèmes<br />

de stades ont été proposés, dont les désaccords provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

sans doute, <strong>en</strong>tre autres raisons, du fait que la notion même<br />

de stade n'est pas comprise de la même façon par tous<br />

Ch~z Wail on ,la notion de stade peut être dérivée d'une i~age<br />

du developp~~e~t con~orme à ce qu'est tout développem<strong>en</strong>t<br />

pour le mater~ahsme d1alectique. L'explication de tout développem<strong>en</strong>t<br />

rés1de dans l'histoire dea interactions qui s'exerc<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre a.sp~cts contradictoires, <strong>en</strong>tre forces contraires. Ces<br />

c~ntradJCtJons produis<strong>en</strong>t d'abord des changem<strong>en</strong>te quantitatifs<br />

lat<strong>en</strong>ts. Mais ~es changem<strong>en</strong>ts quantitatifs progressivem<strong>en</strong>t<br />

cumulés susc1te?t ~n certains points du développem<strong>en</strong>t<br />

des changem<strong>en</strong>te quahtatifs brusques faisant succéder à l'état<br />

88<br />

anci<strong>en</strong> dea choses un 6tat nouveau qualitativem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>t.<br />

Pour Walll"n, le développem<strong>en</strong>t de l'<strong>en</strong>fant suit bi<strong>en</strong> ces règles<br />

jJénéralea : « Dans le champ restreint du développem<strong>en</strong>t<br />

peyehique les conflits sont évid<strong>en</strong>ts ••• Ils peuv<strong>en</strong>t &tre recounua<br />

non comme la négation, mais au contraire comme le fondem<strong>en</strong>t<br />

des procès qui t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t au plus complet développem<strong>en</strong>t de<br />

l'&tre ou de la conuaiasance. » L'opposition dialectique qui<br />

joue le rôle ess<strong>en</strong>tiel dans le développem<strong>en</strong>t de l'<strong>en</strong>fant eat<br />

elle qui oppose et unit à la fois l'<strong>en</strong>fant et son milieu, le•<br />

racteura biologiques aUl( facteurs soeiaUl(, l'individu à la SO•<br />

ciété. Cea conflits r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t la croiaaance discontinue, et c'est<br />

ici que l'on voit le schéma de p<strong>en</strong>aée général dont Wallon se<br />

eert l'aider à introduire la notion de stades:« Il y a dea mom<strong>en</strong>ts<br />

de l'évolution psychique où lea conditions sont teUea «JU'un<br />

ordre nouveau de faits devi<strong>en</strong>t poaaible. Il n'abolit paa lea<br />

formes pr6céd<strong>en</strong>tea de vie ou d'activité puisqu'il <strong>en</strong> procède,<br />

mail avec lui apparaft un mode différ<strong>en</strong>t de détermination<br />

qui règle et dirige lea déterminations plua élém<strong>en</strong>taires dea<br />

aystèmes antérieurs .•. Ces mutations exig<strong>en</strong>t, pour se produire,<br />

des périodes de lat<strong>en</strong>ce ; elles r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t la croissance discontinue,<br />

la divis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 6tapea ou <strong>en</strong> Ages, qui ne répond<strong>en</strong>t plus, instant<br />

par instant, à l'addition des jours, des mois et dea années .•• »<br />

« Ces r6volutions d'Age <strong>en</strong> Age ne sont paa improviaées par<br />

chaque individu. Elles sont la raison même de l'<strong>en</strong>fance qui<br />

t<strong>en</strong>d à la r6alisation de l'adulte comme exemplaire de l'espèce.»<br />

Le matérialisme dialectique joue donc, dana la méthode<br />

de p<strong>en</strong>aée de WaUon, le rôle d'un ach6ma g6n6ral qui, appliqué<br />

A des domaines différ<strong>en</strong>ts du développem<strong>en</strong>t de l't'Infant<br />

(1'6motion, le jeu, l'intellig<strong>en</strong>ce, etc.), lui permet d'organiser<br />

de façon cohér<strong>en</strong>te les innombrables observations réaliaées<br />

sous une forme verbale, non quantifiée, non formaliaée, au<br />

cours d'une longue carrière de psychiatre de l'<strong>en</strong>fant et ·de<br />

psychologue clinici<strong>en</strong>.<br />

Piaget, lui aussi, va utiliser des sch6maa applicables à dea<br />

activités très différ<strong>en</strong>tes quant à leur cont<strong>en</strong>u. La filiation<br />

de ces sch6maa, pour lui au11i, va être ori<strong>en</strong>t6e par la n6ee11ité,<br />

pour la p<strong>en</strong>sée <strong>en</strong>fantine, d'atteindre 1'6quilibre de la p<strong>en</strong>aée<br />

adulte. Mais, sous ces analogies très g6nérales, la m6thode de<br />

Piaget s'inscrit <strong>en</strong> fait dana un univers intellectuel complètem<strong>en</strong>t<br />

différ<strong>en</strong>t de celui de Wallon. L'emploi de la formalisation<br />

logistique, tant pour formuler les hypothèses et <strong>en</strong> d6duire<br />

les cons6qu<strong>en</strong>ces par l'usage d'algorithmes appropri61 que pour<br />

exprimer la structure commune à dea conduites diff6r<strong>en</strong>tea,<br />

donne à la' m6thode de Piaget une rigueur formeUe tout à fait<br />

étrangère à la tradition française dea médeeina-philoaophea,<br />

89


• laqaeDe le ll'Yie de peu6e de w.ncm doit eertaiDa de -<br />

tniu. Aa-clelill de eea conaid6ratioaa qui pourraieat lue-jupe.<br />

aealemeat teelmiqaea, ae poae la qaeation de •voir poarqaoi<br />

la lQiiqae peat fournir dea mod~ea applicablea ill 1'6tude de<br />

la .peaHe dana 80D d6veloppemeat r6el. A ce aecond aiveau,<br />

la m6thode de Piaget débouche aur ane 6piatmno1Qiie, 1'6piat6molosïe<br />

génétique qu'il a fond6e (lea int«tta 6piat6mologiquea<br />

étant <strong>en</strong> fait premi<strong>en</strong>, dana la biotvaphie et dana la<br />

p<strong>en</strong>e6e de Piaget).<br />

Pour J»jaget, le d6veloppemeat inteUeetael peut &tnl d6erit<br />

<strong>en</strong> termea de atadea paree que l'ordre de aaeeellion dea a~aitione<br />

eat coDitaDt (et non leur ehronolCJ8Ïe, variable d an<br />

<strong>en</strong>fani ill an autre), paree que lea atraetarea eonatruitea ill<br />

an ige devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t partie int6grante dea ltnletarea de l'Age<br />

111.Îvant, maie aurtout paree que l'on peut conatater au conn<br />

du développem<strong>en</strong>t dea formea d'6quili.bre constituant dea<br />

ltrUetarel a achev6ee D earact6riaant fea stades. Le mot ltnJC•<br />

tare est ill pr<strong>en</strong>dre ici dana le a<strong>en</strong>a tout ill fait pricia et formel<br />

qu'il a <strong>en</strong> logistique. a Ces ltrocturea », écrit Piaget, a peuv<strong>en</strong>t<br />

être earact6rie6ea par lean loia de totalité, de teUe 80rte qu'on"<br />

foie atteinte une telle structure, on peut déterminer toutea<br />

lee opération• qu'eUe recouvre. On aait aiDai, étant doané<br />

que l'<strong>en</strong>fant atteint telle ou . telle structure, qu'il eat capable<br />

d'une multiplicité d'op6rationa distinctes, et parfoia sana<br />

aucune par<strong>en</strong>té visible <strong>en</strong>tre eUes au premier abord. C'est lill<br />

l'avantage de la notion de structures : lorsqu'eUes 80nt com·<br />

plexea, eUes permett<strong>en</strong>t de r6duire ill ane unité aup6rieare une<br />

a6rie de ach~mea op6ratoirea sana li<strong>en</strong>a appar<strong>en</strong>ta <strong>en</strong>tre eux :<br />

c'est alora la structure d'<strong>en</strong>semble comme telle qui est caractéristique<br />

du atade ». Conatater que l'<strong>en</strong>fant est capable de<br />

certaine• opérations peut donc conduire ill une hypothm aar<br />

la structure d'<strong>en</strong>aemble au aein de laquelle cea op6rationa<br />

s'inùgr<strong>en</strong>t. Le calcullogiatique utilisant lee propriétés de cette<br />

structure permet alora de pr6voir que certaines autrea op6ra·<br />

tiona doiv<strong>en</strong>t être poaaiblea à l'<strong>en</strong>fant, pr6viaion qu'une obaer·<br />

vation, puia une expéri<strong>en</strong>ce appropri6ea permett<strong>en</strong>t de vérifier.<br />

Le probl~me de la filiation dea atructurea pr<strong>en</strong>d dana ane<br />

telle démarche ane grande importance, puisque le m6caniame<br />

du développem<strong>en</strong>t intellectuel se ram~ne au m6caniame de<br />

cette filiation. U <strong>en</strong>core, la méthode consiste ill comparer lea<br />

filiations r6ellea ou « natureUea », observ6ea concrètem<strong>en</strong>t,<br />

avec dea généalogies abstraites ou formeUea conatruitea par<br />

le logici<strong>en</strong>. La poaaibilité de plueieara conatructiona logiquea<br />

différ<strong>en</strong>te• (L. Apoatel) conduit à rechercher par l'ooservation<br />

et par l'exp6ri<strong>en</strong>ee a'il n'exiate pu d'aut:re• filiation• r6eUea<br />

90<br />

que celles qui ont été d' abord obaerv6ee, et aouel'effet de quelle•<br />

conditiona du développem<strong>en</strong>t r6el certaine• seulem<strong>en</strong>t de cee<br />

généalogies formeUea possiblea ae trouv<strong>en</strong>t effectivem<strong>en</strong>t r6alia6es.<br />

Cea recherches sur la filiation des atructures illustr<strong>en</strong>t<br />

bi<strong>en</strong>, aur un point eu<strong>en</strong>tiel, la formule bi<strong>en</strong> connue par laquelle<br />

Piaget définit sa méthode de p<strong>en</strong>e6e auaai bri~vem<strong>en</strong>t qu'il<br />

est possible : a La logique eat une axiomatique de la raiaon<br />

dont la <strong>psychologie</strong> de l'intellig<strong>en</strong>ce est la sci<strong>en</strong>ce expérim<strong>en</strong>tale<br />

correspondante. »<br />

2. La paychologie ditréreotielle comme méthode. - Lora·<br />

qu'on compare des individua ou dea groupes d'individua <strong>en</strong><br />

utilisant un moy<strong>en</strong> de mesure, on peut ordonner ces individus<br />

ou lea moy<strong>en</strong>nes de ces groupes, on peut parfois calculer lea<br />

différ<strong>en</strong>ces (au s<strong>en</strong>s Arithmétique du mot) qui a'établiss<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre eux. Ce style de travail, qui est celui de la <strong>psychologie</strong><br />

différ<strong>en</strong>tielle, se rattache aux méthodea comparativea. La<br />

<strong>psychologie</strong> différ<strong>en</strong>tielle offre certaines aolotiona aux pro·<br />

bl~mea poaés plus haut concernant la définition des variables<br />

et lea posaibilités d'analyse.<br />

Pour définir lea variablea, les méthodea différ<strong>en</strong>tielles<br />

adopt<strong>en</strong>t, elles auui, une certaine attitude atructuraliste.<br />

Le mot a atructure » est ici aouv<strong>en</strong>t défini par la méthode<br />

atatistique d'analyae qui permet de mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce cer·<br />

taines particularitéa dana l'organiaation dea donn6ea.<br />

Si plusieurs tests class<strong>en</strong>t un groupe de sujets à peu près de<br />

!~t même façon, fait que l'analyse factorielle mettra <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce,<br />

on pourra considérer qu'ils ne constitu<strong>en</strong>t pas psychologiquem<strong>en</strong>t<br />

plusieurs variables, mais une seule, un facteur commun<br />

à tous ces tests.<br />

<strong>Les</strong> atructures de variables élém<strong>en</strong>taires peuv<strong>en</strong>t être recherch6ea<br />

par d'autres moy<strong>en</strong>s. On peut par exemple a61ectionner<br />

deux groupee d'individus tr~s différ<strong>en</strong>ts aousl'angle d'un earac•<br />

t~re donné et rechercher par l'observation directe quela sont<br />

les autres caract~rea qui dilf6r<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>t ces deux groupee.<br />

La cohér<strong>en</strong>ce d'un <strong>en</strong>aemble d'observations permet ausai<br />

de donner une définition opérationnelle pr6cise d'un caract~re<br />

tel que l'intellig<strong>en</strong>ce, dont une définition verbale impr6ciee<br />

existe dans le langage commun. Une a6rie d'épreuves est constituée,<br />

toutes paraiasant correspondre au s<strong>en</strong>a commun du<br />

mot. Appliqu6ea toutes aux mêmes eujeta, elles doiv<strong>en</strong>t lee<br />

clauer de façon voisine. S'il n'<strong>en</strong> est pas ainsi, lea épreuvea<br />

diverg<strong>en</strong>tes sont écartées, ce qui permet de ram<strong>en</strong>er à aon<br />

cont<strong>en</strong>u cohér<strong>en</strong>t l'acception commune du mot.<br />

Toua ces exemples illustr<strong>en</strong>t, dana le style m6thodologique<br />

91


diff6r<strong>en</strong>tiel, une d6marche pMiiminaire qui avait 6t6 obeerv~<br />

l. propoa de la m6thode g6~6tique et qui est commune A plu·<br />

ueurs m6thodea comparatives. Elle coneiate A d6terminer<br />

par l'observation lee ca~ories de variablee, de conditions et<br />

de sujets pouvant 8tre utili*• dane lee comparaison• aux­<br />

~eUea on souhaite proc~er ~ana une seconde 6tape. Il s'agit<br />

b1<strong>en</strong> Il, <strong>en</strong> un certam s<strong>en</strong>a,. d une d6marche analytique. Maie 1<br />

le probll)me c<strong>en</strong>tral de l'analyae concerne lea relations <strong>en</strong>tre<br />

variable• d6p<strong>en</strong>dantea et variablee ind6peudantea.<br />

, <strong>Les</strong> ?Iéthode~ mat~ématiques et statistiques (analyse de la<br />

re~ss10~ ~ul.tJple,, p•stes causales, modèles structuraux, etc.)<br />

qw ont, ete s•g~B;lees au c~a~itre III sont le plus souv<strong>en</strong>t<br />

employees <strong>en</strong> utilisant les differ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre individus comme<br />

source de variation.<br />

D'au~ m6~odea diff6!'e.ntieU~a d'analyae exig<strong>en</strong>t que lea l<br />

obee~atJon~ 101<strong>en</strong>t recueilhea amvant un certain plan (lur<br />

ce~a IUJetl obse;"~ d~na certaines conditions). Ellea<br />

CODitJtu<strong>en</strong>t dea applications de cee m6thodee d'organisation<br />

dea «, exp6ri<strong>en</strong>cee » au ee~ l~e, ~i ont 6t6 6voqu~a au<br />

~pitre Il,' ~eut-êtr~ COnVJ<strong>en</strong>t•iJ mamt<strong>en</strong>ant de mieux pr6-<br />

c~ser ce ~· diff6r<strong>en</strong>c1e ces '?6th~ea com~arativea, cea exp6-<br />

n<strong>en</strong>cea « Jnvoqu~a », de 1 exp6r~m<strong>en</strong>tat1on au a<strong>en</strong>a strict.<br />

Loreque l'exp6rim<strong>en</strong>tateur constitue deux groupee de rata 1<br />

dont l'un va 8tre aoumia à un traitem<strong>en</strong>t A, l'autre à un trait~m<strong>en</strong>t<br />

8, il peut (et il doi9 utiliser dea situations qui ne<br />

diffèr<strong>en</strong>t de façon ayat6mat1que que par le traitem<strong>en</strong>t · il 1<br />

peut et doit <strong>en</strong> outre attribuer chaque rat à l'un dea d~ux<br />

grou~ea au-haa~d . Il a'aaaure ainsi que toua lea caractère 1 1<br />

aaaoca6a à la vanable d6p<strong>en</strong>dante ont lee mêmes chancee d'in·<br />

terv<strong>en</strong>ir sur les deux groupes, dont la comparaison révélera<br />

donc esa<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t l'effet 6v<strong>en</strong>tuel dea traitem<strong>en</strong>ts. Cee<br />

possibilités n'exist<strong>en</strong>t paa au m8me degr6 pour !ea méthodes<br />

comparatives, <strong>en</strong> particulier pour les m6thodea différ<strong>en</strong>tielles.<br />

<strong>Les</strong> <strong>en</strong>fanta urbains ou ruraux qui peuv<strong>en</strong>t être observée et<br />

comparés diffèr<strong>en</strong>t ayat6matiquem<strong>en</strong>t non eeulem<strong>en</strong>t aoua<br />

l'~ngle de l'habita~, ~ais a':lsai aoua l'angle d'un grand nombre<br />

d autres caracténatJquea méluctablem<strong>en</strong>t liéoa à l'habitat<br />

(activités économiques dominantes, équipem<strong>en</strong>t culturel, etc.).<br />

On pourra seulem<strong>en</strong>t mesurer un nombre ausai grand que poe·<br />

1<br />

sible de ces variables, et t<strong>en</strong>ir compte de cea mesuree dan 1<br />

1<br />

l'interpr6tation dea résultats de l'expéri<strong>en</strong>ce invoqu~. Maie<br />

~e n'est là qu'':ln palliatif imparfait et coûteux. Il est vrai que i<br />

1 on peut auss1 se demander quel s<strong>en</strong>s on pourrait accorder, 1<br />

dans de tels domaines, à tine di8sociation expérim<strong>en</strong>tale de<br />

sources de variations inéluctablem<strong>en</strong>t liées dans les conditions<br />

92<br />

habituelles. Plus généralem<strong>en</strong>t, la détermination de l'effet<br />

d'une variable indép<strong>en</strong>dante sur une variable dép<strong>en</strong>dante,<br />

toutes les autres variables étant maint<strong>en</strong>ues constantes<br />

même si elles intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de façon conjointe dans les conditions<br />

habituelles, n'informe pas nécessairem<strong>en</strong>t sur ce que<br />

devi<strong>en</strong>t cet effet lorsque ces autres variables sont laissées<br />

libres.<br />

<strong>Les</strong> remarquee pr6~<strong>en</strong>tea •'appliqu<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du à<br />

l'étude du problème relatif aux influ<strong>en</strong>cee respective• des<br />

facteurs h6réditaires et dea facteurs de milieu : aucun paycholo·<br />

gue ne peut, à partir d'un lot d'<strong>en</strong>fanta nouveau-n6a, aaeigner<br />

au hasard à chacun un habitat urbain ou un habitat rural. La<br />

dissociation expérim<strong>en</strong>tale ne peut s'<strong>en</strong>visager que sur dea ani·<br />

maux, par constitution de lignées systématiquem<strong>en</strong>t a6lectionnées<br />

<strong>en</strong> fonction de diff6r<strong>en</strong>ces individuelle• obeerv~a dana une<br />

conduite telle que le franchiuem<strong>en</strong>t d'un labyrinthe, et 6lev~a<br />

dana dea conditions de milieu rigoureusem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tiquea.<br />

En <strong>psychologie</strong> humaine, on a pu cep<strong>en</strong>dant utiliser dea aujets<br />

pr6s<strong>en</strong>tant un intérêt m6thodologique exceptionnel : dea<br />

jumeaux


argi<strong>en</strong> ~e Bickre, P •. B~, pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> charge nn malade quj<br />

ftria<strong>en</strong>tait une anomalie b1<strong>en</strong> apécifique : l'incapaci~ d'utiliaer<br />

e langage, 118111 qu'il y ait retard inteUectuel ni paralyaie dea<br />

OJ'8anea de la phonation. A la mort du malade, Broca constate<br />

que eon cerveau pria<strong>en</strong>te une lésion bi<strong>en</strong> localis6e au pied de<br />

la troiai~me circonvolution &ontale de l'hémiaph~e gauche.<br />

ll <strong>en</strong> conclut que, chez le normal, l'usage du langage est r6gi<br />

par. un c<strong>en</strong>tr~ cérébral occupant cet emplacem<strong>en</strong>t. Dea obaervations.<br />

ul~neurea ll;evai<strong>en</strong>t nuancer, 118111 l'infirmer, cette<br />

c~ncluuon :lee m6can1~ee per~ettantJ'ueage et la compréh<strong>en</strong>­<br />

IJOn du langage foot Interv<strong>en</strong>u de façon intégrée .pluaieur c<strong>en</strong>tree cérébraux.<br />

1<br />

La méthode pa~ologique repose sur un principe formulé<br />

par C: Bem.u:d, awv~t le,uelle fonctionnem<strong>en</strong>t pathologique<br />

ne faJt pa~ mterv~nu d. autres lois que le fonctionnem<strong>en</strong>t<br />

normal. Ribot, qu1 a faJt de la <strong>psychologie</strong> &ançaiae naia­<br />

~te une <strong>psychologie</strong> pathologique, empruntfl au physiologiste<br />

B. Jac~n. et de faço~ plus. générale au philosophe<br />

B. Sp<strong>en</strong>cer,l1d6e que la maladie réal1se une diuolution ordonn6e<br />

dea fonctions psychologiques. Cette dissolution affecte<br />

d'~bo~ les fonctions les plus complexes, les plus différ<strong>en</strong>ci6ea,<br />

qw ti<strong>en</strong>?<strong>en</strong>t sous .leur contrôle, dans l'organisme normal,<br />

·~· fonc~ona pl!l' 11mples, plus globales, plus anci<strong>en</strong>nes dans<br />

1 ~voluti~n de 1 esp~ce. D'où l'!nt~rêt de la méthode pathologJ~e<br />

qu1 peut, seule, révéler 1 ex11t<strong>en</strong>ce de ces fonctions plue<br />

anc1<strong>en</strong>nea, et la structure hiérarchisée générale de l'édifice.<br />

On retrouve quelque chose de cee principes dans les méthode 1<br />

emplo>:6es par P. Janet et par S. Freud. En effet l'id6e d'un<br />

dynamJsme psychologique inconsci<strong>en</strong>t, diffusée par J .-M. Charcot,<br />

a été. acceptée et intégr6e dana les dernières déc<strong>en</strong>nie 1<br />

du XJXi' 11~cle, non seulem<strong>en</strong>t par Ribot mais auui par les<br />

h~mme~ de la ~énération suivante, Janet et Freud. Ce dynamJame<br />

mcon~c1e!lt est constamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> jeu dana la conduite<br />

normale. Mau c ea~ surtout <strong>en</strong> observant et, ici, <strong>en</strong> traitant<br />

d~s malades que 1 on peut émettre dea hypoth~sea sur aea<br />

lots. La paychRnalyae est une méthode d'investigation qui<br />

d'abord. app~i~~ a~ tra!tem<strong>en</strong>t des désordres névrotiques:<br />

a ,conduit à 1 édif1cat10n d un~ théorie psychologique générale.<br />

C est donc, <strong>en</strong> UJ;t s<strong>en</strong>s très différ<strong>en</strong>t de la méthode de Broca<br />

ou de ceDe de R1bot, une méthode pathologique<br />

~'une dea dif~ïcultés généra~e~ de la méthode ~athologique<br />

rée1de dana le fan que le11 cond1t1ons des« expéri<strong>en</strong>ces réalisées<br />

par ~a nat~e » ao~t ~n. général tr~s difficiles à décrire de façon<br />

précJse : JI est diff1cile de localiser exactem<strong>en</strong>t une lésion<br />

cérébrale suffisamm<strong>en</strong>t limit6e dans son ét<strong>en</strong>due et dana cee<br />

94<br />

naéqu<strong>en</strong>cea, d'énumérer toutes lee incid<strong>en</strong>ces d'une privation<br />

•~naorieUe. n est plue difficile <strong>en</strong>core 118111 doute de déterminer<br />

!fUel événem<strong>en</strong>t précis de la vie du sujet est à l'origine de tel<br />

•ymptôme névrotique.<br />

Une autre difficul~ réaide danal11 fonctionnem<strong>en</strong>t hautem<strong>en</strong>t<br />

ntégré du système nerveux, et spécialem<strong>en</strong>t du cortex cérébral.<br />

IJne lésion ne produit jamais une simple soustraction qui<br />

r<strong>en</strong>drait immédiatem<strong>en</strong>t évid<strong>en</strong>t le rôle normal de la région<br />

16s6e. Elle ewcite plus souv<strong>en</strong>t le pa~~age d'un mode de fonc·<br />

1 ionnem<strong>en</strong>t à un autre, moins efficace 118DI doute, maie <strong>en</strong><br />

lout cas différ<strong>en</strong>t. On pourrait répéter ce qui précMe <strong>en</strong> l'appli·<br />

!JUant aux conduites observables. La conduite du malade,<br />

1le l'infirme, du blessé, constitue un nouveau mode d'adapta·<br />

lion qui t<strong>en</strong>d à réo~aniaer autrem<strong>en</strong>t lee po11ibilitée restant<br />

11 l'organisme afin d<strong>en</strong> faire le meilleur ueage pouible.<br />

Ces difficultés n'avai<strong>en</strong>t pae échappé à C. Bernard ou à<br />

T. Ribot auui compl~tem<strong>en</strong>t qu'on le dit parfois. Elles sont<br />

lairem<strong>en</strong>t perçues par lee utilisateurs actuels de la méthode<br />

pathologique, qui •'efforc<strong>en</strong>t de lee pallier dane la meeure du<br />

pouible.<br />

Il est clair que lee difficul~a d'interprétation prov<strong>en</strong>ant du<br />

raractère in~gré du fonctionnem<strong>en</strong>t nerveux et de la conduite<br />

val<strong>en</strong>t non seulem<strong>en</strong>t pour cette méthode comparative qu'eat<br />

la méthode pathologique, mais auui pour une méthode plue<br />

1trictem<strong>en</strong>t expérim<strong>en</strong>tale consistant à détruire certain• c<strong>en</strong>tre•<br />

nervewt chez l'animal pour définir leur rôle. On trouve donc<br />

lee mêmes réserves chez lee chercheurs actuel• utili11811t l'noe<br />

ou l'autre de cee méthodes. Par exemple, S. de Schon<strong>en</strong> (1968),<br />

utilill811t dea sujets porteurs de tumeurs et de malformationa<br />

vasculaires cérébralel pour t<strong>en</strong>ter de mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce<br />

de façon distincte deux proce11ua mnéaiquea (indexation et<br />

recherche), formule cette mise <strong>en</strong> garde :a: Il faudra ae garder<br />

de générali118tiona abusives : il se peut <strong>en</strong> effet que, lee méca·<br />

nismes mnésique• étant perturbée chez noe aujetl, ce• derni<strong>en</strong><br />

utilis<strong>en</strong>t dee proce11u1 différ<strong>en</strong>ts de• proceuua normaux. •<br />

Cette mise <strong>en</strong> garde fait écho à celle de J. Delacour qui, april<br />

avoir préa<strong>en</strong>~ une revue sur le rôle de quelque• 1tructure1<br />

cérébrales dans lee proc<strong>en</strong>ua de conditionnem<strong>en</strong>t (1966),<br />

~crit :«D'un point de vue plua général,l'uaage de• différ<strong>en</strong>te•<br />

m6thodea par leaquellea une atructure e1t mise bon jeu, de<br />

façon d6finitive ou temporaire, ne ae juatifie pleinem<strong>en</strong>t q\le<br />

si les relation• <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes partie• du cerveau aont de<br />

type additif. Le caract~e hautem<strong>en</strong>t inté&ré du fonctionnem<strong>en</strong>t<br />

du syat~me nerveux c<strong>en</strong>tral permet de euppoaer, au contr~,<br />

que l'élimination de l'un de aea 6lém<strong>en</strong>tl <strong>en</strong>traiDe une certaine<br />

95


éorganisation de l'<strong>en</strong>semble des autres. ce que les phénom~n e 1<br />

de suppléance sembl<strong>en</strong>t prouver. » .<br />

On peut signaler un effort méthodologique de systématisation<br />

dans Je recueil et l'interprétation des observations<br />

faites sur les blessés du cerveau. La blessure se rapproche<br />

plus que la maladie. à certains égards. des conditions de l'expé·<br />

cim<strong>en</strong>tation, B. L. Teuber compare 232 ble88és du cerveau<br />

à un groupe contrôle. Il classe ses sujets de deux façons :<br />

d•après la localisation de la lésion cérébrale et d•après lee<br />

symptômes observés dans ll!le série d•épreuves analytiques.<br />

Il peut ainsi déterminer quelles localisations sont régu)i~re ­<br />

m<strong>en</strong>t associées à un symptôme donné. quels symptômes sont<br />

régulièrem<strong>en</strong>t associés à une localisation donnée.<br />

Ce souci d•établir un bilan analytique précis des anomalies<br />

ou des déficits observés dans la conduite se manifeste aussi<br />

chez P. Oléron dans un tout autre domaine. P: Oléron (1957)<br />

apporte une contribution au probl~me dea rapports <strong>en</strong>tre<br />

le langage et la p<strong>en</strong>sée <strong>en</strong> procédant à l•étude comparative<br />

précise d•un groupe d•<strong>en</strong>fants sourds-muets et d•un groupe<br />

contrôle d•<strong>en</strong>fants <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dant. Chez les sourds. l'abs<strong>en</strong>ce de<br />

langage est produite seulem<strong>en</strong>t par la surdité et non par une<br />

cause organique susceptible d•avoir altéré simultaném<strong>en</strong>t les<br />

pot<strong>en</strong>tialités intellectuelles (comme c•est le cas danal•aphasie).<br />

On peut donc étudier dans de bonnes conditions .lee consé­<br />

~<strong>en</strong>ces de cette abs<strong>en</strong>ce de langage sur le développem<strong>en</strong>t<br />

mtellectuel. dans une série de domaines bi<strong>en</strong> spécifiés par<br />

1•emploi d•épreuvea analytiques.<br />

Y. Hatwllll (1966) utilise la théorie« opératoire» du développem<strong>en</strong>t<br />

de l•intellig<strong>en</strong>ce proposée par Piaget. Chez l'<strong>en</strong>fant<br />

n_ormal. les opérations à support concret précèd<strong>en</strong>t les opérations<br />

à mpport verbal. Y. Hatwell peut mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce.<br />

sur dea <strong>en</strong>fants aveugles. une di111ociation dea deux typee<br />

~·~pérationa e~ même une inversion dana l'ordre d•acqui·<br />

111t1on : chez 1 aveugle les processus a•accélèr<strong>en</strong>t au niveau<br />

concret lorsque certaines structures logiques verbales ont été<br />

constituées.<br />

96<br />

CHAPITRE v<br />

LA MÉTHODE ~QUE<br />

Contrairem<strong>en</strong>t à ce que l'étymologie pourrait<br />

laisser croire, la méthode clinique n'est pas néces·<br />

sairem<strong>en</strong>t celle que le psychologue utilise « auprès<br />

du lit du malade ». Elle est <strong>en</strong> général tout à fait<br />

distincte de la méthode pathologique comparative<br />

dont il a été question au chapitre précéd<strong>en</strong>t. Elle<br />

est, certes, la méthode de choix (mais non la mé·<br />

thode exclusive) employée <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong> pathologique<br />

par les psychologues clinici<strong>en</strong>s, c'est-à-dire,<br />

selon P. Fraisse, par les psychologues « appelés à<br />

travailler <strong>en</strong> collaboration avec des médecins, dans<br />

les différ<strong>en</strong>ts hôpitaux, dans les consultations d'hygiène<br />

m<strong>en</strong>tale et dans les se~c~s. psycho~édagogiques<br />

». Mais les psychologues chmCJ<strong>en</strong>s considèr<strong>en</strong>t<br />

&ouv<strong>en</strong>t que la méthode clinique s'applique aussi<br />

bi<strong>en</strong> aux conduites adavtées qu'aux désordres de<br />

la conduite, qu'elle est une méthode de recherche<br />

propre à accrottre nos connaissances générales <strong>en</strong><br />

<strong>psychologie</strong>, et non pas seulem<strong>en</strong>t la méthode d'une<br />

certaine catégorie de pratici<strong>en</strong>s. .<br />

Cep<strong>en</strong>dant, la méthode clinique a hi<strong>en</strong> emprunté<br />

ce qui fait son unité à la pratique médi~ale,. : 1!'<br />

conviction que, seule, une étude approfondie d mdividus<br />

particuliers, dont l'individualité est reconnue<br />

et respectée, qui sont considérés « <strong>en</strong> situation et <strong>en</strong><br />

6volution », peut permettre de compr<strong>en</strong>dre ces<br />

individus et peut-être, par eux, de compr<strong>en</strong>dre<br />

97<br />

1(, UUœulf


l'homme. Mais cette unité de la méthode clinique<br />

est toute relative. Il convi<strong>en</strong>t d'évoquer les contexte•<br />

três différ<strong>en</strong>ts dans lesquels les psychologues ont<br />

procédé et procêd<strong>en</strong>t à l'étude de cas individuels<br />

qu 'il s emp l ot<strong>en</strong>t . ou non, à cette occasion, l'expres· '<br />

sion « méthode clinique ».<br />

1. - Usages et déf"mitions<br />

d'une méthode clinique<br />

Il est sans doute conforme à l'esprit même de la<br />

~éthode clinique de personnaliser quelque peu ses<br />

différ<strong>en</strong>ts usages et ses différ<strong>en</strong>tes définitions~ et<br />

de ne t<strong>en</strong>ter une généralisation qu'à partir de ces<br />

constatations individualisées.<br />

L'expression de > a été utilisée pour la premiêre fois <strong>en</strong> 1896<br />

par L. Witmer, psychologue américain, élêve de<br />

W. Wundt et successeur de J. McKe<strong>en</strong> Caùell a<br />

l'Université de P<strong>en</strong>sylvania. La méthode clinique<br />

a d'abord, pour lui, des fins pratiques : prév<strong>en</strong>ir et<br />

traiter les défici<strong>en</strong>ces et les anomalies m<strong>en</strong>tales<br />

d'individus particuliers. n s'occupe surtout d'<strong>en</strong>·<br />

fants éprouvant des difficultés scolair~s anormales.<br />

<strong>Les</strong> techniques d'exam<strong>en</strong> qu'il utilise sont proches<br />

de celles que Cattell et lui-même avai<strong>en</strong>t pu appr<strong>en</strong>•<br />

dre chez Wundt. Il se propose d'analyser les difficultés<br />

éprouvées et leurs causes probables <strong>en</strong> foca·<br />

li~ant son investigation sur le domaine cognitif.<br />

S1 des causes médicales paraiss<strong>en</strong>t devoir être invoquées,<br />

ce sont d'abord des causes neurologiques,<br />

Pour lui, des généralisations sont possibles a partir<br />

de ces exam<strong>en</strong>s individuels. Elles pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t surtout<br />

la forme de classifications, cette taxonomie servant<br />

de base aux conseils individuels.<br />

Une <strong>psychologie</strong> clinique ori<strong>en</strong>tée de façon nota•<br />

98<br />

blem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>te va se d~velopper aux Etats-Unis<br />

partir de 1909. Le pionnier est ici W. Healy, un<br />

psychiatre, qui dirige a partir de cette date une<br />

mstitution pour jeunes délinquants. Son ori<strong>en</strong>ta·<br />

tion méthodologique est assez diversifiée, puisqu'il<br />

adapte et étalonne des tests et s'ouvre à l'influ<strong>en</strong>ce<br />

de la psychopathologie française. Mais il parait<br />

surtout influ<strong>en</strong>cé par S. Freud, et la méthode<br />

clinique qu'il pratique se fonde surtout sur l'étude<br />

des motivations, de l'affectivité. Elle est déjà une<br />

méthode « dynamique ». Il aborde les aspects médicaux<br />

des problêmes individuels <strong>en</strong> se plaçant de<br />

préfér<strong>en</strong>ce sur le plan psychiatrique.<br />

L'étude approfondie de cas individuels a été sou·<br />

v<strong>en</strong>t utilisée comme méthode de recherche dans le<br />

domaine du développem<strong>en</strong>t de l'intellig<strong>en</strong>ce.<br />

Dans le chapitre sur l'observation, nous avons<br />

déjà m<strong>en</strong>tionné (p. 25) les travaux des psychologues<br />

pr<strong>en</strong>ant leurs propres <strong>en</strong>fants comme sujets. A. Binet,<br />

qui a utilisé cette méthode sur ses deux filles,<br />

n'emploie pas l'expression «. méthode clinique ».<br />

Il parle seulem<strong>en</strong>t d' « observation ». Mais il oppose<br />

cette méthode a d'autres méthodes qu'il a pratiquées<br />

aussi (et qu'il préfère, à ses heures) : « l'expérim<strong>en</strong>tation<br />

» et « la méthode de la statistique ».<br />

Et, dans cette opposition, il met <strong>en</strong> valeur des<br />

caractères méthodologiques qui définiss<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t<br />

la méthode clinique. Il souligne (notamm<strong>en</strong>t dans<br />

L'~eude exp~rim<strong>en</strong>tale de l'ineellig<strong>en</strong>ce, 1903) la nécessité<br />

d'une observation prolongée (il a « regardé<br />

vivre » ses filles, il les a « scrutées » « p<strong>en</strong>dant plusieurs<br />

années ») ; la nécessité de bi<strong>en</strong> connaitre<br />

l'<strong>en</strong>semble des conditions de vie du sujet ; la néces·<br />

sité de rapporter chaque réponse faite par le sujet<br />

à sa • disposition d'esprit» du mom<strong>en</strong>t («Pour bi<strong>en</strong><br />

compr<strong>en</strong>dre le a<strong>en</strong>s dea réponsea, il faut aavoir<br />

99


d~~~~ quel e~~prit elle11 ~;nt été. faitee, 11i le sujet 6tait<br />

s<strong>en</strong>eux o~ moqueW:, .s il a pns une attitude paesive<br />

ou contramte, ou cnt1que ... »). Binet utilise une série<br />

d'épreuve!! dont les conditions de prés<strong>en</strong>tation sont<br />

soigneusem<strong>en</strong>t précisées et fixées. Ces épreuves ne<br />

sont pas étalonnée• statistiquem<strong>en</strong>t 11ur une popu·<br />

lation. Elle~ ont pour fonction de révéler à l'obser·<br />

vateur 1~ demarche de la p<strong>en</strong>sé~. du sujet, auquel est<br />

dem~de souv<strong>en</strong>t un effort d mtrospection systé·<br />

mat•que.<br />

La méthode d'A. Gesell a égalem<strong>en</strong>t été m<strong>en</strong>tion·<br />

née dans le .chapi~re Jer (p. 25 et 30). On y retrouve<br />

les deux on<strong>en</strong>tatJOns, <strong>en</strong> partie contradictoires de<br />

Binet. D'une part, <strong>en</strong> effet, Gesell insiste 8~ la<br />

normalisation des procédures d'exam<strong>en</strong>. D'autre<br />

part, il se réclame explicitem<strong>en</strong>t de la clinique<br />

(«L'esprit et la technique de nos méthodes ont été<br />

cliniques plut&t que statistique!! et rigoureueem<strong>en</strong>t<br />

expérim<strong>en</strong>taux») et souligne le fait que ses épreuves<br />

ont été adaptées aux <strong>en</strong>fants, dont l'individualité<br />

a été respectée. On juge souv<strong>en</strong>t que sa contribution<br />

ess<strong>en</strong>tielle ré11ide dana des relevés de comportem<strong>en</strong>t<br />

très finem<strong>en</strong>t établis. Mais il 11e déf<strong>en</strong>d avec beaucoup<br />

d'autres clinici<strong>en</strong>s, d'avoir eu' l'int<strong>en</strong>tion<br />

d'établir del! « norme11 • de développem<strong>en</strong>t, c'e~~t·à·<br />

dire des étalonnages fournissant une description<br />

statistique des observations faitel! surunepopulation<br />

définie. <strong>Les</strong> besoins de la pratique ont conduit<br />

d'autres psychologues à établir de telles normes<br />

à partir des épreuves de Gesell.<br />

J. Piaget consacre l'Introduction de son livre<br />

sur Lo repr~untarion du monde ches r<strong>en</strong>fam (1926)<br />

à exposer et à justifier la méthode clinique qu'il<br />

a utilisée ~ans ce! ouvrage et qui continue à définir,<br />

avec certams affmem<strong>en</strong>ts et 11pécificationa l'ori<strong>en</strong>·<br />

tation des procédée utilisée dana son ~upe de<br />

l OO<br />

chercheurs pour la collecte des données (Vinh-Bang,<br />

1966). Piaget, <strong>en</strong> 1926, situe la méthode clinique<br />

par rapport à la méthode des tests et par rapport<br />

à l'observation pure. Aux tests, il reproche de ne<br />

fournir qu'une analyse insuffisante des ré11ultats<br />

et surtout « de fausser l'ori<strong>en</strong>tation d'esprit de l'<strong>en</strong>·<br />

fant qu'on interroge, ou du moins de risquer de la<br />

fausser ». Pour lui, chaque question posée par<br />

l'adulte suggère à l'<strong>en</strong>fant certaines réponses. Le<br />

seul moy<strong>en</strong> d'éviter les erreurs systématiques est<br />

« de faire varier les questions, de faire des contre·<br />

suggestions, <strong>en</strong> bref de r<strong>en</strong>oncer à tout questionnaire<br />

fixe ». L'observation pure, consi11tant à ne poser<br />

aucune question, ne permet pas <strong>en</strong> effet de t<strong>en</strong>ir<br />

compte de l'égoc<strong>en</strong>trisme intellectuel de l'<strong>en</strong>fant<br />

qui, spontaném<strong>en</strong>t, tait ses explications ; elle ne<br />

permet pas de discerner, chez l'<strong>en</strong>fant, le jeu de la<br />

croyance (cf. la « disposition d'esprit » chez Binet).<br />

La bonne méthode est celle de l'exam<strong>en</strong> clinique,<br />

employée par les psychiatres.<br />

« Ainsi, l'exam<strong>en</strong> clinique participe de l'expéri<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong> ce<br />

a<strong>en</strong>s que le clinici<strong>en</strong> se pose des problèmes, fait des bypothèae1,<br />

fait varier lea conditions <strong>en</strong> jeu, et <strong>en</strong>fin contrôle chacune<br />

de 1e1 hypothè1e1 au contact dea riactions provoqu6es par<br />

la conversation. Mail l'exam<strong>en</strong> clinique participe au11i de<br />

l'observation directe, <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s que le bon clinici<strong>en</strong> ato lai1111<br />

diriger tout <strong>en</strong> dirigeant, et qu'il ti<strong>en</strong>t compte de tout le<br />

contexte m<strong>en</strong>tal, au lieu d'8tre victime d'a erreura aystéma·<br />

tiques» comme c'est souv<strong>en</strong>t le caa du pur expérim<strong>en</strong>tateur»<br />

(cf. la thèse déf<strong>en</strong>due ultérieurem<strong>en</strong>t par D. Lagache dans<br />

L'uraili de lo psycholdgie).a L'ess<strong>en</strong>ce de la méthode clinique»,<br />

dit <strong>en</strong>core Piaget, a est au contraire de discerner le bon grain<br />

de l'ivraie et de aituer chaque réponse dans son contexte<br />

m<strong>en</strong>tal». L'aequiaition de cette méthode clinique est ess<strong>en</strong>tiel•<br />

lem<strong>en</strong>t affaire de pratique.<br />

L'ess<strong>en</strong>tiel de cee options méthodologiques relatives<br />

aux techniques mêmes de l'interrogatoire va<br />

être conservé. La méthode clinique est qualifiée<br />

101


ultérieurem<strong>en</strong>t de « critique » pour insi~ter sur un<br />

aspect. jugé ess<strong>en</strong>~iel du dialogue avec le sujet :<br />

la .remis~ <strong>en</strong> question s>:stématique des réponses du<br />

SUJet ~m de mettre â JOUr la structure logique de<br />

s~n. raisonnem<strong>en</strong>t. Une méthode


par scn a tecritaire •· H. Pi6ron, avec quelque malice (quj<br />

peut-être, au-delà de Janet, vise d'autres utiliaateun de la<br />

m6thode clinique) : « Je fus appeltS à pr<strong>en</strong>dre les observation•<br />

au coun de aea interrogatoire• qu'il dirigeait avec une 6ton•<br />

nante maestria, arrivant à faire tout dire aux pati<strong>en</strong>ta, à lu<br />

analy~~er - sana psychanalyse - et à reconstruire lean<br />

n6vrol!fla sous ·cette forme tSI6gante où on peut les retrouver<br />

dana ses livres. D Janet, <strong>en</strong> tout caa, refuse de con1i•<br />

d6rer comme originale et propre aux psychanalystes une<br />

m6thode fond!Se aur l'exam<strong>en</strong> prolong6 et complet de cu<br />

individuels.<br />

116crit dana Lu rnédit:ofklm p.ychologiquu (1919) :« H61aal<br />

ce n'est pas là quelque chose de bi<strong>en</strong> original : d'innombrable•<br />

observateurs parmi lesquela je doia me compter ont perdu<br />

dea he-ures et dea heures, le jour et mAme la nuit, à observer<br />

de pauvres malades, à les retourner dana toua les s<strong>en</strong>a san•<br />

parv<strong>en</strong>ir à y ri<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre. Il vaut mieux ne pas insister,<br />

on pourrait nous ripondre comme fait le Misanthrope quand<br />

il 6coutv le sonnet d'Oronte :<br />

AU.s, Moruieur, le Umpa ,.. fou rï.ra A l'a/foire.<br />

«M. Freud inaiate sur des conaeila qu'il est fort juste de rip6-<br />

ter sana celte mais qui ne peuv<strong>en</strong>t prit<strong>en</strong>dre à l'originalit6:<br />

il d6montre après bi<strong>en</strong> d'autres qu'il faut connattre toute la<br />

vie de son malade pour pouvoir compr<strong>en</strong>dre ses trouble•<br />

actuels. Lea paychosea ne peuv<strong>en</strong>t Atre conaid6riea comme de•<br />

accid<strong>en</strong>ta mom<strong>en</strong>tan6a et locaux que l'on peut 6tudier et traiter<br />

<strong>en</strong> eux-mêmes sans s'occuper de toute l'histoire psychologique<br />

qui les a pric6d6a. Pour bi<strong>en</strong> connattre cette vie ant6rieure<br />

du malade, nos anci<strong>en</strong>s mattrea r6J16tai<strong>en</strong>t qu'il faut recueillir<br />

des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts de toue lee c6t6a, qu'il faut comparer lea<br />

d6tails racont6a par les par<strong>en</strong>ts et lea amis avec ceux que donne<br />

le malade lui-m8me et qu'il faut savoir surtout 6couter le<br />

malade.D<br />

Ce qui oppose Janet et Freud, ce n'est pas l'emploi<br />

d'une méthode d'observation de cas individuela<br />

auui prolongée et ëxhauetive que possible. c· est<br />

l'idée de Freud selon laquelle, au sein du psychisme,<br />

des forcee <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> conflit, alors que Janet<br />

n'invoquait qu'une force psychique dont l'ineuftï·<br />

sance <strong>en</strong>tralnait lee troublee. D'où earu doute l'im·<br />

portance de la notion de conflit daru la déf"mition<br />

104<br />

de la méthode clinique <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong> et de ses<br />

objectifs par un psychologue à ori<strong>en</strong>tation psy·<br />

chanalytique comme D. Lagache, qui a introduit<br />

cette méthode daru l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t 'de la psycho·<br />

logie <strong>en</strong> France, à l'iuue de la seconde guerre<br />

mondiale.<br />

Pour D. Lagache (L'unit~ de la paycholo~, 1949),<br />

la <strong>psychologie</strong> clinique se spécifie par une attitude<br />

méthodologique : « Envisager la conduite daru sa<br />

perspective propre, relever aussi fidèlem<strong>en</strong>t que<br />

pouible lee manières d'être et de réagir d'un être<br />

humain concret et complet aux prisee avec une<br />

situation, chercher à <strong>en</strong> établir le s<strong>en</strong>e, la structure<br />

et la g<strong>en</strong>èse, déceler les conflits qui la motiv<strong>en</strong>t et<br />

lee ·démarches qui t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à résoudre ces conflits,<br />

tel est <strong>en</strong> résumé le programme de la <strong>psychologie</strong><br />

clinique. • Cette déf"mition est reprise la même année<br />

dans un article de L' EtJolurion paychiolrique, avec<br />

un acc<strong>en</strong>t particulier placé sur l'unité de l'organisme,<br />

sur la nécessité de saisir la totalité de ses réactions.<br />

La méthode s'applique au sujet normal comme au<br />

malade, une « <strong>psychologie</strong> normale » à l'état pur<br />

étant d'ailleurs une fiction. Cep<strong>en</strong>dant, puisqu'il<br />

veut rester daru le cadre de situations « concrètes »,<br />

le psychologue clinici<strong>en</strong> ne peut examiner que des<br />

individus éprouvant concrètem<strong>en</strong>t le besoin d'un<br />

exam<strong>en</strong> parce qu'ils se trouv<strong>en</strong>t devant une situation<br />

problème. Cee fondem<strong>en</strong>ts concrets peuv<strong>en</strong>t<br />

pàrfaitem<strong>en</strong>t servir de bue à dea généralisations<br />

considérées comme sci<strong>en</strong>tifiques (et l'on retrouve<br />

là une ambition de Witmer). • Cet <strong>en</strong>vieagem<strong>en</strong>t<br />

« dynamique » de la conduite et de ses troubles<br />

procède directem<strong>en</strong>t de la psychanalyse, c'est-à-dire<br />

d'une technique clinique. • La technicité de la<br />

psychanalyse est seulem<strong>en</strong>t • plue poussée et plue<br />

coneci<strong>en</strong>te d'elle-même • (1949). c Si la <strong>psychologie</strong><br />

105


clinique est l'étude approfondie des cu individuels<br />

la psychanalyse devrait être dite « ultra-clinique » ;<br />

(1966). <strong>Les</strong> rapports <strong>en</strong>tre <strong>psychologie</strong> clinique et<br />

<strong>psychologie</strong> e:~:périm<strong>en</strong>tale font l'objet de L'uniU<br />

de la <strong>psychologie</strong>. Elles se complèt<strong>en</strong>t, elles converg<strong>en</strong>~.<br />

~ ~onflit <strong>en</strong>tre elles (( est un mom<strong>en</strong>t dépassé<br />

de 1 h1stoue de la <strong>psychologie</strong> ».<br />

S~ ce, dernier point, J. Favez-Boutonier, qui<br />

e~s~1gne a son tour, un peu plus tard, la <strong>psychologie</strong><br />

~linique, émet quelques réserves.' vingt ans après<br />

1 ouvrage de Lagache : (( <strong>Les</strong> fa1ts ne lui ont p&a<br />

donn_é de dém<strong>en</strong>ti véritable depuis vingt ans. Mais<br />

le de':eloppet_D<strong>en</strong>t ~e la <strong>psychologie</strong> a cep<strong>en</strong>dant<br />

prouve que SI la methode expérim<strong>en</strong>tale et la mé·<br />

thode clinique apportai<strong>en</strong>t l'une et l'autre dea<br />

co;'ltributions importantes au progrès de la disci·<br />

plme dont elles relèv<strong>en</strong>t, ce n'était pas <strong>en</strong> se confond~t<br />

<strong>en</strong> un écl.ectisme ,méthodologique douteux,<br />

maJa au contraire <strong>en</strong> s affirmant indép<strong>en</strong>dantes<br />

voire parfois inconciliables )) (1968). Dans u~<br />

o~vrage sur L:<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> clinique (1983), C. Chiland<br />

s1t~e c~t!e methode dans le cadre d'une psycholog~e<br />

climque dont elle précise les principaux carac·<br />

tères de la façon suivante. C'est une activité thérapeutique,<br />

mais son champ est plus large que celui<br />

de la psychopathologie et du traitem<strong>en</strong>t des troubles<br />

m<strong>en</strong>!aux id<strong>en</strong>t~iés .• L~ relation clinique peut être<br />

aussi une relation d a1de ou de conseil. Ce qui est<br />

commun aux termes de soins, aide, conseil, c'est<br />

que le psychologue clinici<strong>en</strong> est au service d'autrui.<br />

0? .se r~fè,~e ~o"?-v<strong>en</strong>t f?u~ d~fi.nir la <strong>psychologie</strong><br />

clin~que a l.I~teret porte a lmdiv1du. Psychologie de<br />

la VI~ quotidi<strong>en</strong>ne, la <strong>psychologie</strong> clinique se trouve<br />

aussi proche de la <strong>psychologie</strong> de s<strong>en</strong>s commun ce<br />

qui constitue un attrait, mais r<strong>en</strong>d plus difficil; la<br />

conquête de connaissances sci<strong>en</strong>tifiques.<br />

106<br />

II. -<br />

Unité et D1UIIleell de l'attitude clbûqae<br />

<strong>Les</strong> psychologues qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d'8tre cités (et<br />

quelques autres) ont ainsi contribué a créer une<br />

attitude méthodologique dont on peut maint<strong>en</strong>ant<br />

essayer de parler <strong>en</strong> termes généraux, sans rattacher<br />

nécessairem<strong>en</strong>t chacun de ses caractères a tel ou<br />

tel contributeur. Si cette attitude clinique prés<strong>en</strong>te<br />

une certaine unité, elle n'<strong>en</strong> est pas moins riche<br />

d'un grand nombre de nuances que l'on ne saurait<br />

dissimuler sans mutiler sa complexité. · ·<br />

L'étude prolongée de cas individuels constitue<br />

bi<strong>en</strong> le caractère ess<strong>en</strong>tiel de la méthode. La durée<br />

effective sur laquelle porta l'étude peut être, <strong>en</strong><br />

fait, extrêmem<strong>en</strong>t variable. Elle peut 8tre limitée<br />

au temps qu'il faut â un <strong>en</strong>fant particulier pour<br />

effectuer tous les essais nécessaires à la résolution<br />

d'un problème expérim<strong>en</strong>tal et â l'explicitation de<br />

son raisonnem<strong>en</strong>t. Elle peut embrasser la vie tout<br />

<strong>en</strong>tière d'un adulte prés<strong>en</strong>tant des troubles dont<br />

l'origine est recherchée dans la première <strong>en</strong>fance.<br />

Le fait même de pr<strong>en</strong>dre comme objets d'étude des<br />

individus particuliers ne suffit pas à déf'inir pour<br />

tous les psychologues la méthode clinique. Ainsi,<br />

une méthode d'observation normalisée et quantifiée<br />

appliquée plusieurs f'ois au même <strong>en</strong>fant au cours de<br />

son développem<strong>en</strong>t f'oumira des données indivi·<br />

duelles longitudinales pouvant s'exprimer sous la<br />

forme d'une courbe. Une telle méthode ne sera pas<br />

nécessairem<strong>en</strong>t reconnue comme relevant de la<br />

méthode clinique, ou au moins comme suffisant<br />

à la caractériser.<br />

« Il va sana dire, cep<strong>en</strong>dant, que l'iodividu &e ee râume pu<br />

<strong>en</strong> quelques courbee... Il faudra <strong>en</strong>.core la fine intuition du<br />

clinici<strong>en</strong>, aa recherche dea mobiles inconaci<strong>en</strong>ta, u a<strong>en</strong>aibilit6,<br />

pour deviner comm<strong>en</strong>t ont jou6 lee relation• l l'ioûrieur de<br />

107


la famille et pour quelles raison• ce climat affectif a influ<strong>en</strong>~<br />

le d6veloppem<strong>en</strong>t de l'<strong>en</strong>fant; il faut ~&voir <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre ce qui<br />

n'est pas dit, reu<strong>en</strong>tir les t<strong>en</strong>sions et les attirances, expliciter<br />

lee phantasmes )) (G. Boulanger-BalleYiUÏer, 1968).<br />

L'attitude clinique con'fluit à limiter ou même<br />

à rejeter l'emploi de techniques normalisées four•<br />

nissant des résultats quantitatifs. L'ori<strong>en</strong>tatioa<br />

commune parait consister ici à pr<strong>en</strong>dre l'individu<br />

lui-même comme cadre de référ<strong>en</strong>ce. Ceci peut,<br />

pour certains psychologues, <strong>en</strong>tralner la nécessit6<br />

d'adapter sans cesse les techniques aux réactiona<br />

de cet individu, et, du même coup, peut ôter toute<br />

iignification aux traitem<strong>en</strong>ts statistiques rassem•<br />

blant des données recueillies sur des individus diff6-<br />

r<strong>en</strong>ts. Là aussi, des nuances très marquées appa·<br />

raiss<strong>en</strong>t. L'emploi de tests normalisés et étalonn6a<br />

est souv<strong>en</strong>t considéré comme un mom<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiel<br />

de l'exam<strong>en</strong> clinique, puisqu'il permet de préciser<br />

le problème individuel posé au clinici<strong>en</strong>. Pour<br />

certains, ce mom<strong>en</strong>t caractérise même ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

la démarche du psychologue. Chez d'autre•<br />

clinici<strong>en</strong>s, l'emploi de nombres et l'usage de la<br />

statistique, à quelque fin que ce soit, décl<strong>en</strong>ch<strong>en</strong>t<br />

une réaction de rejet immédiate.<br />

Beaucoup de clinici<strong>en</strong>s exprim<strong>en</strong>t l'int<strong>en</strong>tion de<br />

n'utiliser qne des situations d'observation ou d'exa·<br />

m<strong>en</strong> qui s9i<strong>en</strong>t « naturelles » ou « concrètes », par<br />

opposition aux situations d'expérim<strong>en</strong>tation ou de<br />

test. Cette int<strong>en</strong>tion se concrétise <strong>en</strong> procédure•<br />

largem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes. Chez les psychologues de<br />

l'intellig<strong>en</strong>ce se réclamant de la méthode clinique,<br />

il. peut s'agir de proposer des tâches très éloignée•<br />

de celles de la vie courante, pourvu que les condi·<br />

tions d'exécution n'<strong>en</strong> soi<strong>en</strong>t pas trop rigidem<strong>en</strong>t<br />

fixées. Cep<strong>en</strong>dant, chez ces psychologues, le


jolll'l comme uu tout. Cette attitude 1loba!Ute coultitae<br />

.alemeut l'un dea upectl de la peu-'e de K. Jupera qui<br />

fut d'abord an paychiatre et dont la P.yclaopotlaologi. ginblll.<br />

(19~3) a'ou'"'!' aur cette affirmation :u ~ paychiatrie pratique<br />

eDVll&p toUJOIII'I r~~o,.,.. IOtal ... D Maïa K. Jupera fut auui<br />

uu philosophe exiateutialiate et c'eat auui à ce titre que 10 u<br />

iuflueuce a'eat exerc:M aur l'attitude c:liuique.<br />

<strong>Les</strong> psychologuea effectuant dea recherches aur<br />

l'intellig<strong>en</strong>ce par une méthode qu 'ila qualifi<strong>en</strong>t de<br />

clinique se donn<strong>en</strong>t pour but l'explication du déve·<br />

loppem<strong>en</strong>t intellectuel, et la méthod" qu'ila em•<br />

ploi<strong>en</strong>t repose, d'après eux, sur lea mêmes fonde·<br />

m<strong>en</strong>te généraux que lea méthodes des autres sci<strong>en</strong>cea<br />

de la nature, notamm<strong>en</strong>t la biologie. <strong>Les</strong> psycho·<br />

logues clinici<strong>en</strong>s s'intére888Dt surtout à la dynami·<br />

que dea motivations peuv<strong>en</strong>t adopter une attitude<br />

épistémologique foncièrem<strong>en</strong>t différénte : ils peuv<strong>en</strong>t<br />

se proposer de compr<strong>en</strong>dre l'homme plut6t que de<br />

rupliquer. La distinction paratt de nouveau em·<br />

pruntée à la philosophie allemande. C'eat W. Dil·<br />

they qui déf<strong>en</strong>d, à la fin du siècle dernier, l'idée que<br />

la méthode employée par les sci<strong>en</strong>ces de la nature<br />

ne peut s'appliquer à la <strong>psychologie</strong>. La vie psychi·<br />

que eat inexplicable <strong>en</strong> termea de caUieB et d'effeta.<br />

On peut seulem<strong>en</strong>t la compr<strong>en</strong>dre, l'observer et<br />

la décrire <strong>en</strong> termea de totalités données dana<br />

l'expéri<strong>en</strong>ce vécue. C'eat <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s que la méthode<br />

clinique relève, pour certains psychologues, d'une<br />

épistémologie • humaniste • s'opposant à l'épisté·<br />

mologie « naturaliste • qui sert de fondem<strong>en</strong>t à la<br />

méthode expérim<strong>en</strong>tale. Cette attitude • compréh<strong>en</strong>•<br />

sive • de certains clinici<strong>en</strong>s 1 'insère, de façon plua<br />

générale, dans le cadre d'une phénoménologie em·<br />

t<strong>en</strong>tialiate à laquelle K. Jaspera a apporté la contri·<br />

bution majeure. <strong>Les</strong> li<strong>en</strong>s directa <strong>en</strong>tre la phéno·<br />

ménologie de Jaspera et ce qui constitue, pour<br />

certains psychologues, l'ess<strong>en</strong>tiel de la méthode<br />

llO<br />

clinique apparaiss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> dana ces lignes extraites<br />

de la Psychopatlwlogie g~nirale :<br />

u Il faut d'abord comm<strong>en</strong>cer par se repns<strong>en</strong>ter tout ce qui<br />

se palle réellem<strong>en</strong>t dans le malade, ce qu'il ~prouve,les données<br />

de sa consci<strong>en</strong>ce, son humeur, etc. On ne doit se repns<strong>en</strong>ter<br />

que ce qui est réellem<strong>en</strong>t dans la consci<strong>en</strong>ce. Tout le reste<br />

n'existe pas.<br />

u Ce qui importe <strong>en</strong> ph~nom~nologie, c'est moins l'~tude de<br />

cu innombrables que la compréh<strong>en</strong>sion intuitive et profonde<br />

de quelques cas particuliers. »<br />

L'importance accordée à l'intuition est aussi un<br />

caractèJ:e qui t<strong>en</strong>d à distinguer la méthode clinique<br />

dana son <strong>en</strong>semble, mais qui distingue égalem<strong>en</strong>t<br />

de façon marquée dea clinici<strong>en</strong>s différ<strong>en</strong>ts. La<br />

méthode expérim<strong>en</strong>tale attribue son rôle, un rôle<br />

temporaire, à un processus de découverte dont le<br />

mécanisme n'est guère e:xplicitable, notamm<strong>en</strong>t au<br />

mom<strong>en</strong>t de l'émission d'une certaine hypothèse,<br />

dont on peut dire qu'elle relève d'une intuition<br />

u prospective ». Le pratici<strong>en</strong> de la <strong>psychologie</strong>,<br />

auquel la théorie psychologique ne fournit jamais<br />

toutes les règles rationnelles qui serai<strong>en</strong>t nécessaires<br />

à son action, est bi<strong>en</strong> obligé de parier, et ne aerait<br />

pas toujours <strong>en</strong> mesure d'expliciter les raisons<br />

qui le conduis<strong>en</strong>t à préférer tel pari à tel autre. Mais<br />

l'intuition peut recevoir un statut méthodologique<br />

tout différ<strong>en</strong>t dana le cadre de la méthode clinique.<br />

Certains clinici<strong>en</strong>s considèr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet que l'objet<br />

auquel leur méthode s'applique, ce n'est ni le<br />

psychologue lui-même (<strong>psychologie</strong> « <strong>en</strong> première<br />

personne 11 caractérisée par l'usage de l'introspection),<br />

ni l'individu examiné considéré comme un<br />

objet extérieur (<strong>psychologie</strong>


logue (<strong>psychologie</strong> « <strong>en</strong> seconde personne D). Le<br />

champ d'application de la méthode clinique est<br />

alors celui d'une « intersubjectivité ». Comme<br />

chaque individu peut être considéré comme incom·<br />

parable, irréductible à tout autre, certains clini·<br />

ci<strong>en</strong>s peuv<strong>en</strong>t être am<strong>en</strong>és à voir dans l'intuition<br />

le seul mode de connaissance possible de leur inter·<br />

locuteur, adoptant <strong>en</strong> cela la définition que H. Berg·<br />

son propose pour l'intuition : « Nous appelons ici<br />

intuition la sympathie par laquelle on se transporte<br />

à l'intérieur d'un objet pour colncider avec ce qu'il a<br />

d'unique et par conséqu<strong>en</strong>t d'inexprimable D (La<br />

pemée el k mouvant). <strong>Les</strong> psychologues déclarant<br />

utiliser la méthode clinique peuv<strong>en</strong>t adopter des<br />

positions usez différ<strong>en</strong>tes quant à l'importance<br />

qu'ils accord<strong>en</strong>t à l'intuition dans leur démarche<br />

méthodologique et plus <strong>en</strong>core quant au statut<br />

épistémologique qu'ils lui reconnaiss<strong>en</strong>t. Le pro·<br />

blème méthodologique ess<strong>en</strong>tiel poaÉ' par l'usage<br />

de .l'intuition est celui du contrôk auquel doit pou·<br />

vou se soumettre toute méthode sci<strong>en</strong>tifique. C'est<br />

un problème c<strong>en</strong>tral dont nous dirons quelques<br />

mots dans la conclusion.<br />

III. -<br />

Lee teclmiquee de la méthode clinique<br />

La méthode clinique se caractérise sans doute<br />

davantage par l'adoption d'une certaine attitude<br />

que par la mise <strong>en</strong> œuvre de techniques spécifiques.<br />

Certains clinici<strong>en</strong>s se défi<strong>en</strong>t même de ce qu'ils<br />

appell<strong>en</strong>t le « technicisme » comme ils ae défi<strong>en</strong>t,<br />

à un autre niveau, de ce qu'ils appell<strong>en</strong>t le« sci<strong>en</strong>·<br />

tisme •· D.s croi<strong>en</strong>t apercevoir, dans la complexité<br />

technique, le danger de s'éloigner affectivem<strong>en</strong>t<br />

de leur aujet, de le traiter comme un objet et non<br />

comme un c toi •· Da croi<strong>en</strong>t y apercevoir une illu-<br />

112<br />

sion : celle de prét<strong>en</strong>dre compr<strong>en</strong>dre un individu<br />

par la mise <strong>en</strong> œuvre impersonne~e d~ pr~cédés<br />

qui ne sont à leurs yeux ~u~ ~e froid~ ~~camsme~.<br />

Mais, là <strong>en</strong>core, il est diff1cile de defJDJr une op•·<br />

nion et des pratiques qui serai<strong>en</strong>t comm~es à tous<br />

les clinici<strong>en</strong>s. Tout d'abord, le mot techmque peut<br />

être pris dans des s<strong>en</strong>s très divers : les tec:hniques<br />

utilisées dans les investigations psychanalytiques (1)<br />

ne font pas l'objet des rétic<strong>en</strong>ces qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d'êtr.e<br />

évoquées ; au contraire, certains paraiss<strong>en</strong>t les consi·<br />

dérer comme une sorte de « modèle ,, dont les tech·<br />

niques du psychologue clinici<strong>en</strong> doiv<strong>en</strong>t s'inspirer.<br />

En outre les nuances séparant les conceptions des<br />

différ<strong>en</strong>ts ' psychologues <strong>en</strong> ce qui concerne l' att1tu . d<br />

~<br />

clinique se manifest<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du <strong>en</strong> ce qu1<br />

concerne les techniques qu'ils mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> œuvre :<br />

les investigations psychanalytiques ne constitu<strong>en</strong>t<br />

certainem<strong>en</strong>t pas un modèle méthodologique .pour<br />

les chercheurs qui étudi<strong>en</strong>t ,le déve~oppem<strong>en</strong>~ ~tellectuel<br />

<strong>en</strong> se réclamant d une methode climque,<br />

alors que l'usage des algorithmes de la logistiqu.e<br />

est tout à fait ignoré des pratici<strong>en</strong>s ou des théonci<strong>en</strong>s<br />

s'intérèssant surtout à la dynamique des<br />

motivations humaines. En fait, ces différ<strong>en</strong>ces sont<br />

telles que l'on ne saurait parler <strong>en</strong>semble des tech·<br />

niques employées par ces deux groupes de psychologues.<br />

<strong>Les</strong> modes d'activité du premier, ani~é par<br />

J. Piaget, ont été déjà évoqués. Noua nou~ hm1te·<br />

rons ici à dire quelques mots de certames des<br />

« techniques » utilisées par le second.<br />

1. L'<strong>en</strong>tred-. - L'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> du psychologue avec le aujet<br />

eat aouv<strong>en</strong>t consid6r6 comme la technique clinique par ex~ell<strong>en</strong>ce.<br />

Il exiate différ<strong>en</strong>tes conceptions des buta de l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong><br />

(1) Voir, dana la collection • Que aata-je? '• D. LAoAcBB. lA<br />

Pll/cltanalJiu.<br />

113


et de l'attitude que le psychologue doit adopter l l'~ard du<br />

sujet.<br />

On peut concevoir l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> comme le mom<strong>en</strong>t où peut se<br />

produire la" r<strong>en</strong>contre», au s<strong>en</strong>a phéuoménolo~que, du pey·<br />

chologue et du aujet, on peut s'établir ce champ d'int<strong>en</strong>ubjectivité<br />

qui est, pour certains, le domaine d'application de<br />

la méthode clinique. Dana cette perspective, les réaction•<br />

émotionnelles du psychologue devi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t un moy<strong>en</strong> pour<br />

lui d'appr<strong>en</strong>dre quelque chose sur le sujet. Il est n6ceaaaire<br />

que le psychologue contrôle les manife,tationa de cea réaction•<br />

et c'est un dea nombreux cas où certains clinici<strong>en</strong>s considèr<strong>en</strong>t<br />

que la méthode clinique, ainsi comprise, n'est utilisable que<br />

par des psychologues ayant été eux-mêmes psychanalysés.<br />

On peut égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visager l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> dana une perspective<br />

non directive (C. Rogers). En principe, le psychologue<br />

se borne ici à écouter le sujet <strong>en</strong> l'<strong>en</strong>courageant à s'exprimer,<br />

sans émettre aucun jugem<strong>en</strong>t de valeur ni aucune appréciation,<br />

saM essayer de donner à l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> aucune eapl\ce de structuration.<br />

L'objectif est ici de permettre au sujet de découvrir<br />

lui-même, au cours de cet <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, lee informations ou le1<br />

solutions qu'il v<strong>en</strong>ait chercher auprès du paychologue.<br />

Le psychologue peut au contraire aborder l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec<br />

un canevas, une série de questions sur lesquelles il souhaite<br />

obt<strong>en</strong>ir deR réponsea du sujet. L'application de ce canevas ne<br />

pr<strong>en</strong>d jamais, bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, la forme d'un interrogatoire de<br />

type administratif, et c'est au cours d'une conversation<br />

gardant une large liberté d'allure que aout introduit. lea<br />

thèmes dont l'étude parait nécessaire. Le paychologue appr<strong>en</strong>d<br />

à ne pas suggérer les réponses du sujet, directem<strong>en</strong>t ou indirectem<strong>en</strong>t.<br />

<strong>Les</strong> informations apportées par le sujet pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

plus d'importance dans cette conception


attach<strong>en</strong>t une eertaine importance ll'emploi de eea 6pl'e1nrtll<br />

dana leur perspective• payehom6trique•, ne aerait-ce que poar<br />

définir les données da problmne individuel qu'ils ont A risondre,<br />

pour étayer lee bypotbMel qu'il• peuv<strong>en</strong>t 6mettre aar -<br />

origines, pour le• aider l choisir, <strong>en</strong>tre diff6r<strong>en</strong>ta conseils<br />

possibles, celui qui paratt avoir le plu• de ehaneea d'Atn<br />

efficace. Noua laisserons de e6~ l'emploi dea teata dan• le<br />

domaine de la clinique psychiatrique, ai ee n'est pour dire<br />

qu'il peut relever de la méthode clinique, mail auui de<br />

méthode• atatiatiquea (analyse faetorieUe et fonctions dileri·<br />

minantes ont é~ notamm<strong>en</strong>t employées <strong>en</strong> France par P. Pi•<br />

ebot et J. P<strong>en</strong>e). Il fant aoaligner par contre que ee• teltl<br />

psychométrique• (et surtout, bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, lea testa individuel.)<br />

sont souv<strong>en</strong>t considérés par les eliniei<strong>en</strong>a comme dea aitnationt<br />

favorablea A l'observation da comportem<strong>en</strong>t du sujet. Ou<br />

recommande de relever soigneusem<strong>en</strong>t toute• les riaetion1<br />

du 1ujet devant la tAche qui lui est propoa6e, aa façon de<br />

l'aborder, le• comm<strong>en</strong>taire• qu'il 6met, aon attitude ll'6tard<br />

de l'examinateur, ete. Le problt\me du contr6le ae poae daDa<br />

les m&mea terme• qu'à propo• de l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>. Si 1'6preave 11<br />

déroale devant pluaieura obaervatean, d'aaes larges déaae•<br />

corda exilt<strong>en</strong>t <strong>en</strong> gén6ral aar les appréciations qu'il• port<strong>en</strong>t<br />

et meme sur lea faits qu'ils perçoiv<strong>en</strong>t. De plua, la partie<br />

cohér<strong>en</strong>te de eea observations n'ajoute que trt\a p<strong>en</strong> d'inforo<br />

mations l eeUe qui est fournie par le réaaltat cr métrique D du<br />

telt.<br />

4.. la ~es pnjeetiYN. - Le• principe• aar leaqaet.<br />

ae fond<strong>en</strong>t lea 6pr<strong>en</strong>vea projective• sont trt\a diff6r<strong>en</strong>ta de CeDll<br />

qui sont à la base dea teata payehométriquea. On pria<strong>en</strong>tl<br />

an anjet un ma~el aUIIÏ p<strong>en</strong> 1traetur6 que pouible (tachee<br />

d'<strong>en</strong>cre dana 1'6pr<strong>en</strong>ve de Ronehaeh, aet\nea cm de• p<strong>en</strong>on·<br />

nagee mal déf"mù sont dana dea aitaation1 ambiguës dan• le<br />

T.A.T. (1) de Murray, ete.). On lai demande de 1trueturer<br />

ee ma~el, r,ar exemple <strong>en</strong> dieant tout ee que l'on pourrait<br />

voir, d'aprt\a ui, dana le• taehe1, on <strong>en</strong> racontant une hiltoire<br />

eur chacune de• aet\ne1. On mppoae aJon que la ltrnetan<br />

de aee riponeea traduit la atrueture de aa peraonnali~, par IID<br />

m6eaniame de« projection ». L'interpritetion dea riponaea<br />

peut pueer, dane certain• eu, ru une étape· statistique 1<br />

on peut savoir, par exemple, que e1t le poure<strong>en</strong>tare moy<strong>en</strong>,<br />

dana UDe population définie, de riponsea interpritant teUe<br />

tache comme un eue <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t ; on peut donc savoir<br />

1i l'individu que l'on examine, appart<strong>en</strong>ant à cette ~pal~tion,<br />

produit une proportion de riponaeacr mouvem<strong>en</strong>t» ~nhabltuellem<strong>en</strong>t<br />

élevée. La diffieul~ elt de savoir comm<strong>en</strong>t mterpriter<br />

de tels faite. Ronehaeh croyait pouvoir atrarmer, par exemple,<br />

que les individus chez lesquels les riponees évoquant des<br />

mouvem<strong>en</strong>ta étai<strong>en</strong>t moins nombreuses que les riponsea<br />

évoquant des couleurs étai<strong>en</strong>t dea« extrat<strong>en</strong>sifs » chez lesquels<br />

pr6domine l'affectivité imm6diate, qui ont avec autrui un<br />

contact affectif aia6 et superficiel, ete. Le cont<strong>en</strong>u dea Mponsea<br />

peut fournir matit\re à une in~rpritation . symbolique, q~i<br />

s'appar<strong>en</strong>te plus directem<strong>en</strong>t à l1nterpritation psyehanalyt1·<br />

que, et pour laquelle une psy.chanaly.se . préala~~e du payc~O­<br />

Iogue parait néeesaaire à certams ap6e1aliatea. L 1!'t~rpritat1?~<br />

du T.A.T. est plus délicate <strong>en</strong>core: la phase a~tutique est 1e1<br />

impossible, et les théorici<strong>en</strong>s du .te~ fourn1u<strong>en</strong>t d~• eléa<br />

d'interprétation qui sont eontradictoll'es. On ne l&lt pu,<br />

notamm<strong>en</strong>t si les conduites que le sujet prête au « héros •<br />

de aon récit 'corre•pond<strong>en</strong>t à dea conduite• habituelles du sujet<br />

ou au contraire à dea conduit«,. imaginaires. '<br />

Le contr6le dea indications tir6ea par le clinici<strong>en</strong> des épreuves<br />

projective• conai1te A comparer ce• indieatio~a A d'autr~s<br />

sources d'informations concernant les memes suJets. Il fourmt<br />

le plus souv<strong>en</strong>t de•. résultats eondui~ant beaucoup de p•yehologuea<br />

à émettre dea réserves quant à la validi~ de eea ~p~uves.<br />

<strong>Les</strong> modalités même• de tet. eontr6les sont parfo11 JUgée•<br />

inadéquates par les psychologues clinici<strong>en</strong>s ap6eialiaéa dan•<br />

les épreuves projectives.<br />

(1) Tllmacrtle Apperceptlon Tai on Test d'apeil'œptloa d• tb6mel,<br />

116<br />

117


CONCLUSION<br />

. On peut essayer, à l'issue de ce très rapide expoall<br />

VIsant seulem<strong>en</strong>t à suggérer ce que sont les méthodes<br />

de la <strong>psychologie</strong>, d'ajouter quelques nuances au<br />

tabl~u géné~al prés<strong>en</strong>té dans l'introduction.<br />

L o~servat10n de la conduite dea hommes appara~t.<br />

bt<strong>en</strong> comme l'activité (certainem<strong>en</strong>t très primt~n:e.<br />

et très commune) à partir de laquelle lee<br />

·~~JVItes dea psychologues et leurs méthodes sp i~·<br />

ciftques se sont différ<strong>en</strong>ciées. A la limite, le psychologue<br />

peut bomer ses ambitions à n'être qu'un<br />

observ~t~ur. Même dans ce cu, il ne peut éviter<br />

de chotstr certaines règles auxquelles il décide de<br />

confo~~r ses propres conduites, il ne peut éviter<br />

de chotstr une méthode d'observation. Ce choix le<br />

placer~ d'abord devant une alternative qui, épistfl·<br />

mologtquem<strong>en</strong>t, est majeure, même si les méthode•<br />

effectivem<strong>en</strong>t . pratiquées .ne se différ<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>t pas<br />

de f~çon ausst tranchée : il s'agit de savoir si l'on<br />

co~stdère ou non les conduites observées comme dea<br />

obJets pouvant et devant être appréh<strong>en</strong>dés indll·<br />

p<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t de l'observateur. ·<br />

Si l'on répond affirmativem<strong>en</strong>t à cette question<br />

on s'~ri<strong>en</strong>tera ve~s l'emploi de méthodes objectives:<br />

le cntère ess<strong>en</strong>tiel de cettt: objectivité résidant<br />

<strong>en</strong>A l'accor~ d'observateurs différ<strong>en</strong>ts appliquant lee<br />

memes methodes à un même objet. Dans cette<br />

ori<strong>en</strong>tation générale, le psychologue pourra aller<br />

plus ou moins loin. Il pourra adopter des méthodes<br />

qui se~ont bi<strong>en</strong> reliées <strong>en</strong>tre elles par cette continuité<br />

que l'mtroduction soulignait, mais <strong>en</strong>tre lesquelles<br />

sont apparues d'importantes nuances quant aux<br />

118<br />

postulats spécifiques qu'elles adopt<strong>en</strong>t et quant aux<br />

domaines auxquels elles s'appliqu<strong>en</strong>t. <strong>Les</strong> observa·<br />

teurs pourront user d'instrum<strong>en</strong>ts largem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ts,<br />

systématiser plus ou moins les conditions<br />

dans lesquelles ils les emploi<strong>en</strong>t. L'usage d'une hypo·<br />

thèse préalable n'est certes qu'un « r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t »<br />

des méthodes de l'observateur, mais on peut voir<br />

dans cet usage une absolue nécessité, on peut considé·<br />

rer qu'une observation pratiquée sans hypothèse est<br />

indéterminable dans ses techniques et qu'elle ne peut<br />

fournir que des données inutilisables. L'observateur<br />

vérifiant une hypothèse devi<strong>en</strong>t un expérim<strong>en</strong>tateur.<br />

~ ce niveau, et sous la continuité épistémo·<br />

logtque fondam<strong>en</strong>tale caractérisant toute cette<br />

ori<strong>en</strong>tation, de nouvelles diversifications spécifiques<br />

apparaiss<strong>en</strong>t. Elles distingu<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t des mé·<br />

thodes dans lesquelles le contrôle des données empi·<br />

riques et le contrôle des hypothèses font largem<strong>en</strong>t<br />

appel à la statistique, de méthodes dans lesquelles<br />

on préfère recourir à des analyses plus fines des<br />

conditions de l'expéri<strong>en</strong>ce. Une attitude plus ou<br />

moins réceptive à l'égard des progrès réalisés dans<br />

l'organisation, la « planification », des expéri<strong>en</strong>ces<br />

parait associée, à certains égards, à l'attitude pré·<br />

céd<strong>en</strong>te. L'usage des mathématiques pour formaliser<br />

les hypothè11es et les déductions vérifiables qui<br />

peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> être tirées introduit égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les<br />

utilisateurs de la méthode expérim<strong>en</strong>tale une différ<strong>en</strong>ciation<br />

partiellem<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>dante de celles qui<br />

vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d'être évoquées. On reste toujours dans le<br />

domaine général des méthodes objectives, et même<br />

dans celui d'une expérim<strong>en</strong>tation comprise au s<strong>en</strong>s<br />

large, lorsqu'on utilise une méthode comparative.<br />

Comparer des <strong>en</strong>fants d'Ages différ<strong>en</strong>ts, des garçons<br />

et des filles, des malades et des normaux, n'est-ce<br />

pu modifier délibllrém<strong>en</strong>t les conditions dans les-<br />

119


quelles •'effectue une obaervation pouvant v~rilier<br />

une certaine hypoth~ae ? En fait, dea th~mee nouveaux<br />

vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t parf'oia a'irucrire ici aur la trame<br />

commune à toutes lee méthodes objectives : ce sont<br />

chez certains psychologues, le désir d'observer e;<br />

ai possible d'expliquer les conduites plus molairea<br />

d'un homme observé dans des conditions de vie<br />

habituelles; chez d'autres, le recours à dea syat~me1<br />

théoriques tr~s généraux pour justifier (ou rejeter)<br />

dana leur principe les comparaisons proposées, pour<br />

' expliquer • les données qu'elles permett<strong>en</strong>t de<br />

rauembler. Ce dernier caractère noua amène à la<br />

limite dea méthodes objectives : l'adhélion de<br />

l'obaervateur à l'un ou l'autre de ces · syat~mea<br />

théoriques peut le conduire à percevoir les fait•<br />

et à les expliquer <strong>en</strong> dea termes différ<strong>en</strong>ts de ceux<br />

qu'un autre obaervateur emploierait, sans que ni l'un<br />

ni l'autre accepte l'idée qu'une simple traduction for·<br />

melle permette de passer d'une terminologie à l'autre.<br />

Certains philosophes, et à leur suite quelque•<br />

~aychologuea se réclamant d'une certaine concep•<br />

tton de la méthode clinique, ont rejeté l'idée que le<br />

psychologue pouvait être un observateur indép<strong>en</strong>•<br />

dant de la réalité qu'il obaerve. Pour eux, la r<strong>en</strong>·<br />

contre du psychologue et de son sujet crée une<br />

int<strong>en</strong>ubjectivité au sein de laquelle le psychologue<br />

compr<strong>en</strong>d le sujet par intuition. D est clair qu'il<br />

existe une discontinuité épistémologique foncière<br />

<strong>en</strong>tre cette méthode et les méthodes objectivee.<br />

Fonder la <strong>psychologie</strong> aur la subjectivité et l'intui·<br />

tion, c'est la priver de toute possibilité de contrble.<br />

La cohér<strong>en</strong>ce d'une série d'intuitions éprouvée~ par<br />

le même psychologue, le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d'évid<strong>en</strong>ce qui<br />

11 'impose à lui, ne peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> aucun caa constituer<br />

des modalités de contrôle, dès lon qu'un autre psy·<br />

chologue peut éprouver dana lea m&me1 circonatance.<br />

120<br />

d'autrea intuition~ cohér<strong>en</strong>tes, qu'il peut reaa<strong>en</strong>tir<br />

d'autre• évid<strong>en</strong>ce•. Or le contrôle est vérification<br />

dana le a<strong>en</strong>s le plus fort que ce mot puiaae pr<strong>en</strong>dre.<br />

La vérification. est la procédure par laquelle la vérité<br />

se construit, tr~ exactem<strong>en</strong>t comme la vinification<br />

est la procédure par laquelle le vin ae fabrique. La<br />

vérification n'est pas une procédure seconde qui<br />

pourrait s'appliquer ou non à dea propositions dont<br />

la vérité aerait antérieure à cette v~cation et<br />

fondée autrem<strong>en</strong>t que par elle. Fonder la connais·<br />

18Dce psychologique sur l'intuition, ce n'est donc<br />

pu la placer aur le terrain de 1 aci<strong>en</strong>cea humaines •<br />

qui aerai<strong>en</strong>t fondées autrem<strong>en</strong>t que lea 1 aci<strong>en</strong>ces de<br />

la nature •· C'eat la situer hon du domaine de la<br />

aci<strong>en</strong>ce. Ce domaine ne ae caractériae pas nécellai·<br />

rem<strong>en</strong>t par l'emploi de technique~ complexes, par<br />

l'emploi dea nombre• ou par la recherche d'un niveau<br />

Qevé de préciaion. D eat aeulem<strong>en</strong>t délimité par l'<strong>en</strong>·<br />

aemble des propoaitions dont il est poasible d'établir<br />

publiquem<strong>en</strong>t qu'ellea aont vraies ou fauaaes.<br />

On voit bi<strong>en</strong> quelle• 1erai<strong>en</strong>t lea conséqu<strong>en</strong>ces<br />

d'un dweloppem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong>, de méthodes<br />

incontrblablea : le corpa dea conn&ÎII8Dcea générale•<br />

ceaaerait de a'accroltre, puilque ri<strong>en</strong> ne permettrait<br />

plus 1 un chercheur de savoir a'il doit écarter ou<br />

non aon hypothèae initiale, ri<strong>en</strong> ne permettrait plua<br />

de cumuler lee apporta de chercheun différ<strong>en</strong>tl ;<br />

l'activit~ pratique du psychologue interv<strong>en</strong>ant<br />

Concrètem<strong>en</strong>t 1ur lOD prochain aerait bi<strong>en</strong> difficile a<br />

justifier; la <strong>psychologie</strong> dana aon <strong>en</strong>semble a'of&irait<br />

100ialem<strong>en</strong>t a tOUl lee usagee, à toutea lei<br />

manipulations.<br />

L'idée qàe la v~rité n'a d'autre exilt<strong>en</strong>ce que<br />

celle que la v~rification lui accorde <strong>en</strong>tratne des<br />

conséqu<strong>en</strong>ce~ méthodologique• ou techniques im·<br />

portantee et précilel. C'est ainli qu'il para!t diffi.<br />

121


cile, apr~1 avoir reconnu que le caractJ,re d'un•<br />

thêorie eci<strong>en</strong>tüique eet d'&tre rMutable, d'<strong>en</strong> reporter<br />

la réfutation év<strong>en</strong>tuelle A une date ultérieure, l<br />

laquelle aurai<strong>en</strong>t été élaborée lee inetrum<strong>en</strong>te nêcee·<br />

eairee A la réfutation. La réfutation n'eet qu'une<br />

dea ieeuee poeeiblee de la vêrification, dont la charge<br />

première incombe, non pas à d'êv<strong>en</strong>tuell critiquee,<br />

mais à l'auteur m&me de la thêorie dont il s'agit,<br />

qui ne eaurait &tre qualifiêe de sci<strong>en</strong>tifique si elle<br />

n'est prês<strong>en</strong>tée avec le compte r<strong>en</strong>du d'une pro·<br />

cédure de vérification lui faisant <strong>en</strong>courir o priori<br />

des risques suffisants. De même, l'adhésion à l'idée<br />

qu'on ne saurait ri<strong>en</strong> atimner sur un fait incontdlable<br />

<strong>en</strong>traiDe techniquem<strong>en</strong>t l'acceptation d'une<br />

certaine normalisation des procédures par lesquellea<br />

ce fait a étê établi. Contrôler la généralité d'une<br />

observation pratiquée sur quelques sujets exige<br />

l'emploi d'échantillons qui soi<strong>en</strong>t non seulem<strong>en</strong>t<br />

assez larges mais <strong>en</strong>core et surtout raisonnablem<strong>en</strong>t<br />

représ<strong>en</strong>tatifs. Contrôler les conséqu<strong>en</strong>ces d'une<br />

hypothèse ne peut se faire que par un traitem<strong>en</strong>t<br />

statistique permettant de préciser le risque d'erreur<br />

que l'on pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant pour non significative•<br />

les diverg<strong>en</strong>ces, empiriquem<strong>en</strong>t inêvitablee, <strong>en</strong>tre<br />

les prévisions et les observations ( êtant <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du<br />

que ce contrôle statistique doit se situer au niveau<br />

de « mesure » correspondan·a. à celui où l'hypothèee<br />

elle-même se situe, et qu'il peut par conséqu<strong>en</strong>t inter•<br />

v<strong>en</strong>ir au niveau des échelles nominales ou ordinales<br />

aussi bi<strong>en</strong> qu'au niveau des échelles d'intervalles).<br />

Après avoir affirmé aiDai la nécessité épistémo·<br />

logique du contrôle des faits et des hypothèses,<br />

seul moy<strong>en</strong> possible de vérification, et après avoir<br />

marqué les consêqu<strong>en</strong>ces méthodologiques et tech·<br />

niques de cette nécessité, il faut rappeler que lee mé·<br />

thodei du psychologue ne saurai<strong>en</strong>t etre les m&mes<br />

122<br />

<strong>en</strong> des mom<strong>en</strong>ts différ<strong>en</strong>ts de sa démarche, ni au<br />

cours des démarches orieutées vere des objetl<br />

d'échelles différ<strong>en</strong>tes.<br />

Répétolil donc qu'il n'y a pas lieu d'exiger une<br />

explicitation contrôlable du processus (intuitif si l'on<br />

veut) par lequel une hypothèse est conçue par le<br />

chercheur, pourvu que cette hypothèse ait des<br />

conséqu<strong>en</strong>ces qu'il puisse contrôler. U n'est pas<br />

toujours possible d'exiger une explicitation contr6-<br />

lable du processus par lequel un psychologue pra·<br />

tici<strong>en</strong> agit de telle façon plutôt que de telle autre<br />

à l'êgard d'un sujet donné, pourvu que ses modalités<br />

d'action apparaiss<strong>en</strong>t comme suffisamm<strong>en</strong>t justi·<br />

fiées dans leur <strong>en</strong>semble par des données recueillies<br />

de façon contrôlable.<br />

Des méthodes différ<strong>en</strong>tes se situ<strong>en</strong>t à dea niveaux<br />

différ<strong>en</strong>ts d'observation, ou plutôt déîmiss<strong>en</strong>t de<br />

tell niveaux. U serait incohér<strong>en</strong>t d'appliquer à<br />

des théories et des prévisions relatives à des condui·<br />

tes molaires des moy<strong>en</strong>s de contrôle adaptés à des<br />

conduites de niveau moléculaire. Le diagnostic d'un<br />

certain niveau d'intellig<strong>en</strong>ce ou d'un certain état<br />

conflictuel peut être vérifié par l'apparition de<br />

conduites effectives très différ<strong>en</strong>tes les unes des<br />

autres. On ne saurait mettre <strong>en</strong> doute le caractère<br />

contrôlable d'un tel diagnostic pour cette seule<br />

raison que le psychologue qui l'émet n'est pas<br />

capable de prévoir laquelle de cee conduites · se<br />

réalisera effectivem<strong>en</strong>t. Mais <strong>en</strong>core faudra·t·il que<br />

ce psychologue soit capable de déîmir explicitem<strong>en</strong>t<br />

lee caractères communs à l'<strong>en</strong>eemble des conduite.<br />

observables dont il prévoit l'apparition.<br />

Peut-être est-ce par un~ forme appropriée d'axiomatisation<br />

que pourront progresser les méthode.<br />

de la <strong>psychologie</strong>, et spécialem<strong>en</strong>t de cette psycholo,ïe<br />

qui •'affirme concrète. ·<br />

123


BŒLIOGRAPHIE<br />

OUVRAGES GÉN ÉRAUX<br />

PIAGET {J.), Sagesse et illusions de la philosophie, Paris, Presses<br />

Universitaires de France, 2• éd., 1967. .<br />

FRAISSE {P.), PIAGET {J,), REUCHLIN {M.), Histoire et méthodes,<br />

fasc. 1 du Traité de Psychologie expérim<strong>en</strong>tale de P . FRAISSE et<br />

J . PIAGET, Paris, Presses Universitaires de France, 6• éd., 1989.<br />

REUCHLIN {M.), Psgchologie, Paris, Presses Universitaires de France,<br />

9• éd., 1991.<br />

MATAI.ON (B.), Décrire, expliquer, prévoir, Paris, A. Colin, 1988.<br />

RICHELLE (M.), SÉRON {X.) (dir.), L'explication <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong>, Paris,<br />

l'V.', 1980.<br />

1. - L'observation :<br />

MicHIELS-PHILIPPE (M. P.) {directeur), L 'observation, Neuchâtel,<br />

Delachaux & Niestlé, 1984.<br />

CRONBACH {L. J .), Ess<strong>en</strong>tials of psychological testing, New York,<br />

Harper, 1984.<br />

II. - L'expérim<strong>en</strong>tation :<br />

FRAISSE (P.), Manuel pratique de Psychologie expérim<strong>en</strong>tale, Paris,<br />

Presses Universitaires de France, 2• éd., 1963.<br />

La méthode expérim<strong>en</strong>tale <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong>, Bulletin de Psychologie,<br />

1969, ZZ, numéro spécial {noo 9-13).<br />

LÉON {A.), CA!IIBON (J.), LUMBROSO {M.), WINNYKAMEN (F.),<br />

Manuel de psychopédagogie expérim<strong>en</strong>tale, Paris, Presses Universitaires<br />

de France, 1977.<br />

III. - <strong>Les</strong> méthodes statistiques et mathématiques :<br />

<strong>Les</strong> problèmes de la m esure <strong>en</strong> psgchologie, Symposium de l'Associa·<br />

tion de Psychologie sci<strong>en</strong>tifique de Langue française, Paris,<br />

Presses Universitaires de France, 1962.<br />

REUCHLIN (M.), <strong>Les</strong> méthodes quantitatives <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong>, Paris,<br />

Presses Universitaires de France, 1975.<br />

-, Précis de statistique, Paris, Presses Universitaires de. France,<br />

5• éd., 1991.<br />

BACHER {F.), <strong>Les</strong> <strong>en</strong>quétes <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong>, Lille, Presses Universitaires<br />

de Lille, 2 vol., 1982.<br />

8ACHER {F.), App<strong>en</strong>dice méthodologique, in M. REUCHLIN et<br />

F. BACHER, <strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>ces individuelles dans le développem<strong>en</strong>t<br />

cognitif de l'<strong>en</strong>fant, Paris, PUF, 1989.<br />

124<br />

IV. - <strong>Les</strong> méthodes comparatives :<br />

PIAGET (J.), INHELDER (R.), La psycholo(Jie de l'<strong>en</strong>fant, Paris, P resse•<br />

Universita ires de France, 4• éd., 1971.<br />

R El}ÇHLI N (M.), La <strong>psychologie</strong> différ<strong>en</strong>tielle, Paris, Presses Universi1<br />

aires de France, a• éd., 1990.<br />

La m éthode génétique <strong>en</strong> <strong>psychologie</strong>, Psychologie française, 1965,<br />

10, n• 1.<br />

V. - La méthode clinique :<br />

ANziEU (D.), L es méthodes projectives, Paris, Presses Universitaires<br />

de F rance, a• éd ., 1970.<br />

LAGACHE (D.), L'unité de la <strong>psychologie</strong>, Pari•, Presses Universitaires<br />

de France, 2• éd., 1965.<br />

Wrm.or:HF. R (D.), Pratique clinique el recherche clinique, Revu•<br />

Psycho/. appliquée, 1981 , 31, n• 2, 117-129.<br />

CHILAND (C.) {directeur), L'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> clinique, Paris, Presses Universita<br />

ires de France, 1983.<br />

Conclusion :<br />

RF.u


TABLE DES MATI~RES<br />

lln'aODtJCTION •••••••••••••••••••••••••••••••••• , • 3<br />

CuA.Prr:u: PiuDoBB. - L'ohe<strong>en</strong>atlon . . • . . . . . . . . • . . . 13<br />

I. L'tu~~~o d'inltrumonta d'ob10rvation • . . . . . . • • . 15<br />

1. Loa lnatrum<strong>en</strong>ta d'eJllellatrem<strong>en</strong>t physique dea<br />

observations, 15; 2. I.ea Instrum<strong>en</strong>ta de partition dea<br />

obaervaUons, 17; 3. Loa teata, 20; 4.. Loa <strong>en</strong>quetoa, 21.<br />

II. La IJYIÛmatiaation do l'ob10rvation • . • . . • • . • . 22<br />

1. La d6fln1Uon dee condiUona de l'obMrvaUon 1 23 ;<br />

2. L'exploration ayst6maUque du champ d'ooaervatlon,<br />

24 ; S. Crltlquea d'une obaerration peychologlque<br />

ayat6mat1*, 27. ·<br />

III. La fo~~tion dea observation• <strong>en</strong> un langage<br />

quantitatif • . • . • • • • • • . • • • • • • • • . • . • . • . . . • • . . • 29<br />

1. Le dmloppem<strong>en</strong>t de la quauUflcaUon dana<br />

l'obaervaUon acl<strong>en</strong>tlflque, SO ; 2. QuauUIIcaUon et<br />

préclalon, 31 ; S. FormulaUon quauUfaUve et cont<strong>en</strong>u<br />

PIYCholoctque, S2.<br />

CJi.uornm II.- L'~tadon .. ..... ...... ...• 34<br />

I. Le1 tAche• de l'ox~rimontateur ... , . • • . . . . . • 37<br />

1. Emettre une hypoth6ML S7 ; 2. Manipuler lea varlablea<br />

lnd6pondautoa, 4.0 ; 3. Contr61er Jea varlablee<br />

parultoa, -&3.<br />

II. L'organiation ou« plan • de l'~<strong>en</strong>ce et le<br />

con~lo do l'hypothase .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. • .&6<br />

1. Loa p""*!6s aut6rl.un il Flaher, 4.7 1 2. Loa prin·<br />

clpoa flaherl<strong>en</strong>a, 48 1 S. Dewt types de plana ap6rlm<strong>en</strong>tawt,<br />

51.<br />

CHAPITRE ~Il. - ~ m~od• stati.atiquè., mathawi·<br />

1(1101 et informatique~ .. • .. .. .. .. • .. .. • .. .. .. .. .. 55<br />

I. La m01ur0 <strong>en</strong> p.,-c:hologie................... 57<br />

1. Lei 6chellee nomlnaleaJ. 57 1 :1. Lei 6cheU. ordlnaloa,<br />

58 1 S. Lei 6choU. a'lntervallel, 80.<br />

II. Le. m6thode1 1tatiltiqun ••••••••••••••••• , • 62<br />

1. La dOICrlpUon rii1IJMe d• oblerftUona, 831<br />

2. De la ~OICrlptlon l la pr6't'lllon, 85 1 s. L'6pl'n't'l<br />

d'hnlotb6MI. IfS.<br />

w<br />

III. Le• m6thode1 math6matique• • • . • . . . • • . • . . • • . 71<br />

1. La formalisation math6matlque, 71 ; 2. La mlae<br />

<strong>en</strong> œuvre des méthodes mathématiques, 72 ; 3. Dl1lér<strong>en</strong>ta<br />

usages de modélisations mathématiques, 74.<br />

IV. L'utilisation de l'informatique . . . . . . . . . . . . . . . . 76<br />

CJlAPITU IV. - Lei n*laoi01 eompuati't'OI • • • • • • • • 78<br />

I. Caractke• g6n6rawt dea m6thode• comparative•. 78<br />

1. M6thode exp6rlm<strong>en</strong>tale et m6thodea comparatm.,<br />

78 ; :1. Ln 't'Brlablea et l'aualyle, 80 1 S. Loa<br />

m6thodea comparatl't'ea et le dmloppem<strong>en</strong>t, 84.<br />

II. Quelque• illustrations . • . . . . . . . . . . .. . . . .. . .. . 87<br />

1. La paycbolocte dn6Uque comme m6thode, 87 ;<br />

2 . La ptycholocte dllf6r<strong>en</strong>tlelle comme m6thode, 91 ;<br />

S. La psycbololle pathologique comme m6thode, 94.<br />

CJuprru: v. - La n*hoie elinipe • . • . • • • • • • • . . • • 97<br />

1. Usagee et d6finition• d'une m6thodo clinique... 98<br />

L. Wltmer, 98; W. Healy, 99; A. Binet, 99;<br />

A. Gesell, 100; J . Plaget 1 100; A. Rey, 102; P. Ja·<br />

net, 103; D . Lagache, 10:>; J. Favez-Boutonler, 106.<br />

II. Uniû et nuances de l'attitude clinique....... . 107<br />

L'6tude prolong6e de caa lndlvlduela 1 107 ; Loa<br />

tecbnlquea normalla6oa et ~autitatl't'oa, 108; Loa al·<br />

tuatlooa concNtea, 108 ; L unlt6 de la personne humaine,<br />

109; &pllcaUon et comprih<strong>en</strong>alon, 110;<br />

L'Intuition, 111.<br />

III. <strong>Les</strong> technique• de la m6thodo clinique . • . . • . . . 112<br />

1. L'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, 113 ; 2. L'obaer't'Btion 115 ; S. Loa<br />

teats • paychom6trtquea o, 115 ; 4.. L;; 6preuvea<br />

projecUvea. 116.<br />

CoNCLOIJON , , , •• • • • , ••••• , , , , ••••• • ••• • ••••• , •• , • 118<br />

8JBLJOGBAPBD . .. . .. , .. , • •• •• , , . . .. , • • , ... .. , ..... 124<br />

m


COLLECTION SNCYCLOl'ÉDIOUE<br />

f arulie par Poul Angoult'i!nt<br />

.....<br />

....<br />

,\, fh>Ll-''•1••:<br />

lM lonfcmeob Je l'eudah.:r""<br />

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L'koflom!e d'Juafi<br />

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Sodotor:le d.ts rttla1œ~t<br />

J. P. WII.I.A.IlCT<br />

20G:! La mHecine l:lditaoe<br />

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J)<strong>en</strong>•iers tih·es 1un·u.s<br />

La fomut&o"' c.ontln\111 ~ too-. 2!1&8 Le dlamat~bme<br />

c:lf(f J*l.-lndU.\fr!tiJc<br />

M. Pr.IUlll~<br />

l . Uvon • uor tiltW L4:s bbt.molocies COfli:lnitdtl.<br />

AriiAIW J,•t., J-~.~t Mum"'<br />

La lthlS.1.e i Rom.<br />

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R. C'ltAn)é:N "'<br />

L'arbllr6Je 't.)~ l Oule<br />

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t.n J!flvub.uloru ~ Eotc~pe de<br />

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HIJ:tolte Ife I'UD.Ion SOVvH'"'""A•<br />

t.inll!le i Sratloe (&917-t.f<br />

S. Wum1<br />

Ul~tolr? tfo Nlt.tW tte F'l<br />

G. rt~''""'"<br />

t.. Ol'llll.l!U~Ilt dl~c.bronl<br />

J .f;. I:J.ot.fA'IIXI<br />

Psyc.h.,Jc~!. dt b vk •"cl<br />

J.·l' fkJI1'l'\t'T<br />

~)1 L'êl)oJq ut~ d•l'f:nVÙOll.Ot!lll!lt et<br />

du dêVthFPfD'Iflll<br />

J,•.\.l'at.onQ<br />

·<br />

·~-­<br />

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