Etre jeune en province Nord

chapitre 6
Enseignements
n On constate que le genre, le niveau d’études ainsi que la zone de résidence sont des variables
qui impactent sur la représentation que l’on a des activités économiques ou des dispositifs
existants d’aide à l’emploi.
n On note que pour les jeunes du Nord l’administration est massivement citée comme secteur
d’activité. C’est dans les communes où l’activité économique est la plus développée et diversifiée
que les jeunes la citent le moins souvent (Koumac et Koné notamment).
n Par ailleurs, la grande majorité de la jeunesse de la province Nord cite le tourisme comme
secteur à développer et souhaite des formations dans ce secteur. Dans le plupart des
communes, ce secteur arrive en tête. Dans les communes de la Côte Est, les individus sont
nombreux à souhaiter que l’agriculture se développe. Notons que la plupart des jeunes ne
considère pas la mine comme secteur à développer sauf pour la commune de Pouembout
(14 %). Soulignons que les formations dans la mine sont plus souvent citées dans les communes
concernées par le projet minier ou celles qui en sont limitrophes (Kaala-Gomen (16 %), Koné
(11 %) et Poya (11 %)). Très peu de jeunes des communes de la côte Est souhaitent une formation
dans ce secteur.
n On relèvera la demande de formation des jeunes dans le tourisme et l’agriculture. Il reste à
réfléchir sur les formes que peuvent prendre les structures à destination du public sans diplôme
vivant en tribu afin d’en valoriser les expériences acquises et les savoir-faire. Des structures de
formation dans le milieu où vit l’individu comme celle qui existait à Népia (Néouta), dans les
années 90, pourrait être une solution possible 10 , ou comme l’expérience réalisée par la chambre
des métiers de Nouvelle-Calédonie auprès de trois tribus : Gohapin, Haut-Coulna et Tiabet 11 ( de
1998 à 2001). Rappelons, par ailleurs, que si la MLIJ a comme premier objectif l’insertion sociale
des jeunes en difficulté, le deuxième affiché est celui « d’aider les jeunes à s’insérer dans le milieu
tribal, au sein de sa famille et de son clan » (cité dans Grochain, 2008, p.290).
n Soulignons qu’en ce qui concerne l’insertion professionnelle, les jeunes connaissent les
dispositifs de la Province Nord (61 %). Surtout la MLIJ-PN citée à 26 %. On remarque également
qu’ils désignent plus souvent leur mairie (18 %) comme aide possible que Cap-Emploi (12 %).
On pourrait l’expliquer par le fait que Cap emploi, en 2005, n’étant pas présent dans toutes
les communes, les mairies avaient en charge de diffuser les offres d’emploi et de relever les
demandeurs d’emploi.
Les dispositifs du pays ou de l’Etat sont peu connus. Seuls les plus diplômés les citent.
10 cf. le rapport du CIRAD, les dynamiques d’organisation autour du centre de formation et d’appui au développement
de la Népia, éléments de diagnostic et propositions, M.R. Mercoiret, CIRAD-SAR/n°9/97, 1997).
11 cf. le rapport des Nations unies, trois ans avec trois tribus, capitalisation des enseignements du projet de développement
de l’artisanat en milieu kanak (PDK), réalisé par S. Belloni, 15 Novembre 2001).
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