06.06.2017 Views

Nouvel Essor 266

Mar 2017

Mar 2017

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Gros plan sur les diocèses<br />

<strong>Nouvel</strong> essor n° 260 - Septembre 2015 1<br />

Corinne MERCIER/CIRIC


2 <strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017<br />

Événement 2018<br />

Un grand rassemblement vous attend<br />

Dire comment les retraités chrétiens veulent<br />

prendre part aux défis du monde de<br />

demain… Voilà l’ambition de l’événement<br />

qu’organise le MCR, à Lourdes, en juin 2018. Un<br />

rassemblement qui sera aussi spirituel… et festif !<br />

« Il s’agit d’affirmer notre identité en disant ce<br />

que nous sommes et comment nous concevons<br />

notre présence au monde et dans l’Église »<br />

résume Monique Bodhuin, présidente du mouvement.<br />

C’est l’objet du rassemblement qui réunira<br />

plusieurs milliers d’adhérents (et non adhérents)<br />

du MCR à Lourdes du 19 au 21 juin 2018.<br />

Quatre grands thèmes<br />

« Le MCR, pour témoigner du message du Christ,<br />

doit montrer tout ce qui construit un monde plus<br />

conforme à la création divine, tout ce qui est signe<br />

d’espérance… » Pour ce faire, avec le concours de<br />

personnalités reconnues, quatre thèmes seront<br />

déclinés lors de ces journées : le dialogue interreligieux,<br />

la famille, l’écologie, la santé. À travers<br />

ces échanges, l’ambition du MCR est « d’apporter<br />

une plus-value qui aidera à construire le<br />

monde de demain. » Par contrecoup, ce doit être<br />

un moyen, pour le MCR, de se faire connaître et<br />

reconnaître.<br />

Venez et amenez des amis !<br />

Les adhérents de toute la France sont ainsi<br />

conviés à réserver dès à présent ces dates des 18<br />

au 21 juin 2018… mais aussi à inviter des amis<br />

- nouveaux ou futurs retraités, non membres du<br />

MCR mais en quête d’engagements porteurs de<br />

sens - à y venir aussi.<br />

Des initiatives - nationales et locales - seront<br />

prises pour atteindre cet objectif. <strong>Nouvel</strong> essor et<br />

le site internet du mouvement s’en feront l’écho<br />

au fil de leur mise en place, tout comme des<br />

modalités matérielles (et financières) de participation<br />

à l’événement 2018 qui seront prochainement<br />

arrêtées.<br />

Nous vous en dirons plus dans les numéros à venir !<br />

D.R.


Sommaire<br />

La vie du mouvement<br />

4 - Le MCR national y était<br />

5 - Vie Montante Internationale<br />

6 - Ça bouge au MCR<br />

7 - À travers les diocèses : Amiens,<br />

Cahors, Le Mans, Meaux,<br />

Morbihan, Rouen, Nice<br />

10 - Regards sur le monde<br />

p. 11 - Dossier :<br />

Politique et<br />

valeurs chrétiennes<br />

11 - Que notre vote reflète nos<br />

valeurs !<br />

12 - Elections : les charmes du<br />

populisme<br />

13 - Je devais être citoyen engagé<br />

14 - Pourquoi ils ne votent pas ?<br />

15 - La tentation du Brexit…<br />

et nous<br />

16 - Ils ont quitté leur pays<br />

17 - En Allemagne: Compromis<br />

n'est pas compromission<br />

18 - Tentés par les extrêmes ?<br />

Consultez cœur et raison !<br />

Lire pour mieux discerner<br />

19 - L'écologie, voie de fraternité<br />

20 - L'Eglise et la politique<br />

Campagne d’année<br />

21 - Dieu, le prochain, la terre :<br />

« tout est lié »<br />

22 - On en parle<br />

Un homme, une vie<br />

23 - Jean Vanier<br />

Pour aller plus loin<br />

24 - Ils accueillent les « Roms »<br />

25 - Séparés, divorcés-remariés,<br />

je vous bénis…<br />

26 - Prévenir et dépister<br />

l'ostéoporose<br />

Forum<br />

27 - Livres<br />

28 - Courrier des lecteurs<br />

Le grand écran : L'ami,<br />

François d'Assise et ses frères<br />

29 - Mots croisés et Sudoku<br />

30 - Solutions des jeux<br />

Ce numéro comporte des pages spéciales<br />

destinées aux lecteurs des départements<br />

suivants : Ain, Creuse, Dordogne, Doubs,<br />

Eure, Haute-Garonne, Loiret, Lot, Meurthe<br />

et Moselle, Oise, Rhône, Haute Saône, Sarthe,<br />

Paris, Seine et Marne, Yvelines, Deux-Sèvres,<br />

Tarn, Vienne, Haute-Vienne, Essonne, Hauts<br />

de Seine, Val d'Oise.<br />

Jeté dans ce numéro : pour l’ensemble des<br />

abonnés : enveloppe de carême CCFD-Terre<br />

Solidaire pour l’ensemble des abonnés à<br />

l’exclusion des départements 75-77-78-91-<br />

92-93-94-95 : encart RCF<br />

www.mcr.asso.fr<br />

Adresse pour le courrier des lecteurs :<br />

contact@mcr.asso.fr<br />

Editorial<br />

<strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017 3<br />

La démocratie, étymologiquement, c’est le pouvoir<br />

du peuple. Son « invention » revient à Athènes<br />

mais en ce temps-là, seule une petite partie du<br />

peuple athénien participait aux débats et décisions politiques<br />

; dans les démocraties populaires de l’ex-URSS,<br />

le pouvoir appartenait à une nomenklatura peu encline<br />

à laisser le peuple s’exprimer. D. Trump, nouveau président<br />

des USA, a clamé, lors de son investiture, sa<br />

volonté d’être celui par qui « le peuple a retrouvé le pouvoir<br />

». À suivre…<br />

Comment allons-nous répondre au devoir démocratique<br />

qu’est le vote ? « Hyperbole véridique » émaillant<br />

certains discours, slogans populistes à l’emporte-pièce,<br />

ignorant la complexité de la réalité et entretenant de<br />

dangereuses illusions, tweets réducteurs qui sont source<br />

de désinformation, voilà qui entrave le débat démocratique.<br />

Timothy Radcliffe, ancien maître des Dominicains,<br />

déplorant la médiocrité de la campagne sur le<br />

Brexit, disait que toute décision politique « devrait se<br />

faire à partir d’une discussion mûre, intelligente, avec<br />

une écoute mutuelle, à travers laquelle nous essayons<br />

ensemble de discerner le bien commun ».<br />

C’est le sens des démarches que le MCR propose pour les<br />

prochaines élections en référence à la troisième orientation<br />

de notre rapport « témoigner et prendre position<br />

». Faisons en sorte que nos concitoyens s’informent<br />

et échangent sur les programmes politiques ; promouvons,<br />

dans l’esprit du document épiscopal (*), un vrai<br />

débat citoyen qui éclairera les consciences et permettra<br />

aux chrétiens que nous sommes, de déposer dans l’urne<br />

un bulletin de vote référé aux valeurs de l’Évangile et au<br />

bien commun, qui fonde le vivre ensemble.<br />

<br />

D.R.<br />

Échanger et débattre<br />

Pour éclairer les consciences<br />

Monique Bodhuin,<br />

Présidente du MCR<br />

(*) « Dans un monde qui change retrouver le sens du politique »


Vie du mouvement<br />

4 <strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017<br />

Le MCR national y était<br />

Les villes « amies des<br />

aînés » en colloque<br />

« L’inter-génération, un défi pour<br />

la cohésion sociale », tel était<br />

le thème des Quatrièmes rencontres<br />

du réseau francophone<br />

des villes amies des aînés, tenues<br />

le 10 novembre 2016 à Paris au<br />

ministère des Affaires sociales et<br />

de la santé.<br />

Né il y a cinq ans, ce réseau s’est<br />

constitué autour de Dijon, Lyon,<br />

Besançon et Rennes. Il est fort<br />

de 70 villes, grandes et petites,<br />

et en vise une centaine pour la<br />

fin de l’année. Il travaille sur le<br />

vieillissement actif tel que défini<br />

par l’Organisation Mondiale de la<br />

Santé.<br />

1 600 dirigeants<br />

au congrès du MCC<br />

Le 12 e congrès du MCC (Mouvement<br />

des Cadres Chrétiens) a réuni<br />

1 600 cadres et dirigeants d’entreprises<br />

les 12 et 13 novembre. Ils<br />

ont débattu de l’accélération du<br />

temps, la place de l’homme au travail<br />

et dans notre société, et celle<br />

des relations humaines, et bien<br />

sûr de la relation avec le divin. Des<br />

tables rondes de qualité, des intervenants<br />

audacieux et pertinents,<br />

une très bonne scénographie, ont<br />

assuré la réussite de ce rendezvous<br />

associant la réflexion, l’interpellation<br />

et la remise en cause, à<br />

des moments très ludiques ; le tout<br />

dans un contexte très connecté.<br />

Henri Coudron y participait au<br />

nom du MCR.<br />

L’éducation aux<br />

Semaines sociales<br />

de France<br />

« Ensemble l’éducation »... c’était<br />

le thème de la 91 e session des<br />

Semaines sociales de France<br />

réunies à Paris les 19 et<br />

20 novembre. Il avait été retenu<br />

comme essentiel à l’approche<br />

d’élections importantes. Ce travail<br />

a été mené en collaboration<br />

avec de nombreux partenaires<br />

issus du monde de l’éducation,<br />

des mouvements d’éducation<br />

populaire, des associations familiales…<br />

Annie Hiolin, présente<br />

pour le MCR, précise qu’un DVD<br />

reprenant les différentes interventions<br />

est disponible.<br />

Le thème de l’an prochain sera<br />

« L’Europe ».<br />

Partage d’expériences<br />

autour de Monalisa<br />

Quarante signataires s’étaient<br />

engagés, en 2014, lors du lancement<br />

de Monalisa, (réseau de<br />

lutte contre l’isolement social<br />

des aînés). Ils sont près de 300<br />

aujourd’hui et 184 équipes<br />

citoyennes agissent. Il faut généraliser<br />

ce qui a été validé et continuer<br />

à innover, inscrire la mobilisation<br />

dans le paysage et en faire<br />

une réalité connue et accessible à<br />

tous. C’est ce que l’on a rappelé<br />

lors du « Rendez-vous des coopérations<br />

», deux journées destinées<br />

à tous ceux qui sont concrètement<br />

à l’œuvre afin de partager<br />

réussites et échecs et élaborer<br />

ensemble les orientations pour<br />

l’avenir. Alain Henry y représentait<br />

le MCR.<br />

La Semaine Bleue<br />

2017 se prépare<br />

Célébrée le 15 décembre 2016<br />

au ministère, la remise des prix<br />

2016 a permis de promouvoir la<br />

Semaine Bleue. En 2017, celleci<br />

se tiendra du 2 au 8 octobre.<br />

Les Marches Bleues auront lieu<br />

la veille, soit le 1 er octobre 2017,<br />

jour de la journée internationale<br />

des Personnes Âgées.<br />

Le mode de sélection des projets<br />

du concours va être rénové. Le<br />

but est que chaque institution<br />

puisse trouver un projet lauréat<br />

correspondant à ses axes stratégiques.<br />

Chacune devra proposer<br />

dix projets au jury. Celui-ci sélectionnera<br />

alors 50 ou 60 dossiers<br />

qui seront tous en mesure d’intéresser<br />

un porteur de prix.<br />

Date limite de dépôt de candidature<br />

: 21 juillet 2017.<br />

Jury : 8 septembre 2017<br />

Remise des prix : 29 septembre<br />

2017<br />

Page préparée par<br />

Monika Ptak


Vie Montante Internationale<br />

Vie du mouvement<br />

Jura suisse<br />

À Mariastein avec le MCR du Haut-Rhin<br />

<strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017 5<br />

Les équipes Vie Montante-MCR du Jura suisse, dans le diocèse de Bâle, sont venues cet été<br />

à Mariastein, lieu de pèlerinage marial proche des frontières du Haut-Rhin.<br />

François Merçay, président<br />

des équipes suisses, a eu<br />

l'heureuse initiative d'inviter<br />

quelques membres de l'autre<br />

côté de la frontière, à se joindre<br />

à elles pour cette occasion. Notre<br />

petite délégation haut-rhinoise<br />

s'est donc mêlée à la foule des<br />

350 seniors suisses passagers<br />

de sept cars, pour se rendre à la<br />

messe célébrée à la basilique par<br />

leur conseiller spirituel, le chanoine<br />

Robert Oeuvray entouré<br />

de quatre aumôniers d'équipes.<br />

Puis, nous avons tous trouvé<br />

notre place pour déjeuner dans<br />

les restaurants, et faire connaissance.<br />

Au cours des échanges<br />

nous avons appris que les équipes<br />

Vie Montante-MCR de cette zone<br />

pastorale comptent 580 adhérents<br />

dont la moyenne d'âge approche<br />

80 ans ; elles sont implantées dans<br />

la zone francophone du diocèse<br />

de Bâle, et n'existent pas dans la<br />

D.R.<br />

partie alémanique, plus proche de<br />

chez nous, mais qui nous est aussi<br />

plus familière car sa vaste zone<br />

industrielle fournit du travail à<br />

bon nombre de Haut-rhinois qui,<br />

quotidiennement, franchissent la<br />

frontière.<br />

La pluie s'était aussi invitée à<br />

Mariastein ce jour-là et n'a pas<br />

permis aux pèlerins de profiter<br />

de la campagne et de l'air pur du<br />

Jura. Nous avons donc rejoint<br />

directement la basilique pour une<br />

célébration mariale, le cœur empli<br />

de joie par cette belle rencontre.<br />

Cécile Kueny<br />

Strasbourg Haut-Rhin<br />

République Dominicaine<br />

Désormais aussi dans VMI<br />

Lors de la rencontre internationale<br />

de Namur en<br />

2014, l’assemblée a voté<br />

en faveur de l'entrée du mouvement<br />

dominicain dans VMI.<br />

Selon les statuts de l’association,<br />

il était nécessaire, pour en<br />

être membre à part entière, de<br />

présenter une lettre de l'épiscopat<br />

du pays confirmant que<br />

le mouvement est reconnu<br />

comme mouvement d'Église en<br />

République Dominicaine. C’est<br />

chose faite. Nous saluons l’arrivée<br />

de nos amis dominicains<br />

au sein de VMI et aussi le travail<br />

de sœur Nayda (au centre<br />

de la photo) et de sœur Maria,<br />

les artisanes de ce beau projet.<br />

Le mouvement est né dans l’archidiocèse<br />

de Saint-Domingue<br />

en 2007. Aujourd’hui il compte<br />

114 membres actifs répartis<br />

dans 8 équipes réunies toutes les<br />

semaines suivant un programme<br />

de travail fixé selon la réalité de<br />

chacune et qui se réfère aux piliers<br />

du mouvement (Amitié, Spiritualité<br />

et Apostolat).<br />

Nous avions parlé de ce pays dans<br />

<strong>Nouvel</strong> essor de juin 2015, soulignant<br />

les changements radicaux<br />

qu’il subit, passant d’une population<br />

majoritairement rurale à une<br />

population urbaine, à 75 % en<br />

situation marginale. Nous avions<br />

évoqué les difficultés éprouvées<br />

par les personnes âgées.<br />

Monika Ptak<br />

D.R.


Ça bouge au MCR<br />

6 <strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017<br />

Diocèse de Besançon<br />

Une nouvelle accompagnatrice spirituelle<br />

Bernadette Cantenot (à gauche)<br />

avec ses collègues du bureau du<br />

MCR du Doubs.<br />

Après le départ en retraite<br />

de notre aumônier, le<br />

père J.-L. Courtaud, et<br />

le décès brutal de notre présidente,<br />

le Bureau du MCR<br />

Doubs a dû se réformer.<br />

Une sérieuse réflexion a eu<br />

lieu en associant notre DEMAF<br />

(Délégué épiscopal aux Mouvements<br />

et Associations de<br />

Fidèles) qui nous a permis d’accentuer<br />

notre responsabilité de<br />

baptisés au sein de notre mouvement.<br />

Notre volonté d’être un<br />

mouvement d’Église en lien avec<br />

notre Archevêque nous a entraînés<br />

à demander une reconnaissance<br />

de la fonction d’accompagnatrice<br />

spirituelle, acceptée<br />

comme un service par Bernadette<br />

Cantenot. Voici ce qu’en dit<br />

Brigitte Berthet, notre DEMAF :<br />

« L’équipe diocésaine du Mouvement<br />

Chrétien des Retraités<br />

du Doubs a fait le choix d’être<br />

accompagnée par une laïque<br />

au niveau spirituel. Bernadette<br />

D.R.<br />

Cantenot étant bien formée<br />

pour une telle mission, a accepté<br />

d’être l’accompagnatrice spirituelle<br />

du mouvement. Qu’elle<br />

soit chaleureusement remerciée.<br />

L’Archevêque et le conseil épiscopal<br />

ont approuvé ce choix.<br />

Il n’y a pas de nomination pour<br />

un conseiller spirituel ; une information<br />

a été faite dans la revue<br />

du diocèse Église de Besançon<br />

sur cette nouvelle mission de<br />

Bernadette, une belle mission<br />

qu’elle saura mener avec sollicitude<br />

; qu’elle lui apporte joie et<br />

élan dans sa vie de baptisée. »<br />

Marie Aymée Fontaine<br />

Diocèse de Paris<br />

Découverte de la tablette « Bel Ami »<br />

Ami » est une<br />

solution de tablette<br />

«Bel<br />

tactile, associée à<br />

un accompagnement, afin d’aider<br />

les personnes ne maîtrisant<br />

pas l’outil informatique, à<br />

accéder au monde numérique.<br />

Le MCR secteur Paris (9 e , 10 e ,<br />

11 e ) a organisé une réunion<br />

le 15 septembre 2016 à Saint-<br />

Ambroise pour présenter cette<br />

tablette.<br />

Les avancées technologiques<br />

- en progression constante - permettent<br />

d’accéder à de plus en<br />

plus d’outils… mais beaucoup<br />

de seniors passent à côté de cette<br />

révolution numérique. « Bel<br />

Ami » peut apporter une solution<br />

globale qui répond à leurs<br />

besoins.<br />

Cette tablette tactile, et son<br />

interface intuitive, visent à :<br />

- favoriser le lien social, en<br />

permettant aux utilisateurs de<br />

maintenir un contact avec leurs<br />

proches, notamment les plus<br />

jeunes ;<br />

- stimuler, intellectuellement et<br />

cognitivement, au travers d’activités<br />

ludiques ;<br />

- rester autonome, grâce à un<br />

contenu complet spécifique,<br />

adapté au profil de l’utilisateur, et<br />

à des partenaires de qualité proposant<br />

de nombreuses activités.<br />

La solution « Bel Ami » peut aussi<br />

favoriser le maintien à domicile.<br />

Cette solution comporte trois<br />

volets :<br />

- le matériel, c’est-à-dire la<br />

tablette Samsung Tab A, avec sa<br />

coque ;<br />

- le logiciel, développé spécifiquement.<br />

Il s’agit d’une interface<br />

conviviale, très intuitive et facile<br />

d’utilisation ;<br />

- le service, un accompagnement,<br />

dans la durée, assuré par<br />

des jeunes formés et encadrés<br />

par l’équipe « Bel Ami ».<br />

Les responsables des paroisses<br />

concernées étaient présents<br />

ou représentés avec une forte<br />

participation (20 personnes)<br />

de Saint-Ambroise suite à l’annonce<br />

de cette réunion sur le<br />

bulletin paroissial.<br />

Ginette Marmeuse


À travers les diocèses<br />

<strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017 7<br />

Morbihan<br />

Voyage en Terre Sainte<br />

François-Xavier<br />

Robert, après un long<br />

L’abbé<br />

travail d’organisation, a<br />

accompagné en Terre Sainte,<br />

pendant 10 jours, 13 personnes<br />

de l’ensemble paroissial de<br />

La Trinité-Porhoët, dont le<br />

père Crispin, de Mauron et le<br />

père Simon, de Malansac. Des<br />

membres du MCR (Christiane,<br />

Marie, Françoise et Nicole, de<br />

l’équipe de Mohon) faisaient<br />

partie du groupe.<br />

Découverte pour certains et<br />

redécouverte pour d’autres !<br />

Ce pays reste cependant saisissant<br />

par son histoire, malgré la<br />

lourde actualité. Nos visites ont<br />

été des moments chargés d’émotions,<br />

de prise de conscience et<br />

de révélations. D’un tel voyage,<br />

on ne revient pas indemne !<br />

Le pèlerinage a pris toute sa<br />

dimension en foulant le sol où<br />

Jésus a lui-même évolué, de sa<br />

naissance à sa mort et sa résurrection,<br />

en évoquant aussi sa vie<br />

publique.<br />

Malgré la lourde actualité...<br />

À Jérusalem nous avons visité<br />

l’église du Saint-Sépulcre, avec<br />

le roc naturel du Golgotha et le<br />

tombeau de notre Sauveur. De<br />

Béthanie au Mont des Oliviers,<br />

nous avons visité Bethphagé<br />

(départ de Jésus pour son entrée<br />

à Jérusalem), le carmel du Pater<br />

Noster. Ensuite nous sommes<br />

descendus vers Gethsémani,<br />

Dominus Flevit (où le Seigneur a<br />

pleuré sur Jérusalem), pour arriver<br />

au Jardin des Oliviers avec la<br />

basilique de l’Agonie, la grotte de<br />

la Trahison, le lieu de la Dormition<br />

de la Sainte Vierge Marie.<br />

Messe dans le désert face au monastère Saint-Georges de Kosiba.<br />

Notre périple a continué en<br />

passant à Bethléem à la basilique<br />

de la Nativité, la grotte du<br />

lait, le champ des Bergers (où<br />

les anges apparurent aux bergers),<br />

la basilique de l’Annonciation<br />

à Nazareth, le Jourdain,<br />

Qumrân et les manuscrits de la<br />

mer Morte, le lac de Tibériade.<br />

Les Béatitudes, Jéricho, Tabgha<br />

(le sanctuaire de la multiplication<br />

des pains, la Primauté de<br />

Pierre, le mont des Béatitudes),<br />

Cana.<br />

À Zababdeh (1) nous avons été<br />

accueillis dans des familles où<br />

nous avons partagé de vrais<br />

moments de générosité, de<br />

convivialité et d’amitié. Elles<br />

nous ont dit combien notre<br />

venue et notre soutien étaient<br />

importants pour eux.<br />

De vrais moments<br />

de générosité<br />

Nous avons fait de belles rencontres<br />

et partagé des moments<br />

forts avec Mgr Shomali (lors de<br />

la remise de la coquille à l’un des<br />

chevaliers du Saint-Sépulcre) ;<br />

avec aussi les groupes du collège<br />

de Brech et de l’Institution<br />

Saint-Michel de Priziac, le père<br />

Frédéric Fagot (notre guide,<br />

remarquable, que nous avons<br />

retrouvé là-bas).<br />

C’est vraiment le voyage que tout<br />

chrétien devrait pouvoir réaliser<br />

au moins une fois dans sa vie.<br />

Nicole Warnier de Wailly<br />

(1) NDLR : ville sous l’autorité<br />

palestinienne dont la population<br />

est aux deux tiers chrétienne.<br />

D.R.


À travers les diocèses<br />

8 <strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017<br />

Amiens<br />

Vivre dans la fraternité<br />

Jeanne-Marie nous livre son<br />

témoignage de nouveau<br />

membre du MCR. « Le<br />

MCR est un lieu d’échange, de<br />

réflexion sur les actions de chacun<br />

et sur les textes bibliques.<br />

Cette réflexion permet de partager<br />

les points de vue différents et<br />

de voir autrement certains problèmes<br />

de la vie, de comprendre<br />

certains comportements de nos<br />

semblables, donc amène à l’esprit<br />

de tolérance. Réfléchir aux<br />

préjugés que nous pouvons avoir<br />

sur la société ou les gens autour<br />

de nous et partager ses opinions.<br />

Vivre dans la fraternité, considérer<br />

l’autre comme ayant la même<br />

valeur que soi-même : c’est rassurant<br />

de vivre dans la fraternité<br />

de Dieu et des hommes.<br />

J'étais déjà engagée, depuis de<br />

nombreuses années, à accompagner<br />

des personnes malades<br />

à Lourdes. Le pèlerinage est très<br />

important pour elles ; il apporte<br />

beaucoup d’espoir, de courage<br />

pour affronter la maladie, le handicap.<br />

Voir ces personnes heureuses<br />

m’apporte beaucoup de joie.<br />

Je visite des personnes âgées en<br />

maison de retraite. Avec quelques<br />

bénévoles, nous chantons des<br />

chants de leur époque. Ils sont<br />

tout heureux de retrouver les<br />

paroles oubliées. On apporte<br />

ainsi un peu de réconfort. »<br />

Jeanne-Marie<br />

Cahors<br />

Les cinq « R » de la rentrée<br />

Renouveau<br />

Au conseil d’administration<br />

du MCR du Lot de nouveaux<br />

membres ont accepté de prendre<br />

des responsabilités. Jocelyne,<br />

jeune retraitée arrivée depuis<br />

peu dans l’équipe de Luzech,<br />

élue à la dernière assemblée<br />

générale de 2016, souhaite<br />

mieux connaître le mouvement :<br />

elle devient vice-présidente avec<br />

Joëlle. Michèle, de Cahors, a<br />

accepté de se charger du secrétariat.<br />

Récollections<br />

Elles seront toujours au nombre<br />

de six, animées par le père<br />

Lachièze-Rey et l’aumônier diocésain,<br />

le père Malavelle. Nous<br />

réfléchirons sur la Doctrine<br />

Sociale de l’Église comme nous<br />

y invite notre évêque dans sa 2 e<br />

lettre paroissiale.<br />

Relais d’adoration<br />

Dans cette lettre paroissiale,<br />

Mgr Camiade rappelle que<br />

« pour porter l’Évangile aussi<br />

loin que possible... il est nécessaire<br />

de fixer nos regards sur<br />

Jésus ». Pour cela, il « lance un<br />

appel à chaque personne appelée<br />

à un service dans l’Église<br />

pour qu’elle s’engage à participer<br />

à un relais d’adoration ». Il<br />

existe déjà de tels relais avec des<br />

membres du MCR ; donc que,<br />

chacun à sa manière, ait le souci<br />

d’entrer dans cette œuvre d’évangélisation<br />

ou de la susciter.<br />

Rassemblement à Lourdes<br />

Du 18 au 21 juin 2018, il sera<br />

ouvert à tous, même à ceux qui<br />

n’appartiennent pas au MCR. Il<br />

s’agit de se faire connaître et d’affirmer<br />

notre identité en ouvrant<br />

de nouvelles perspectives. Des<br />

conférenciers de qualité développeront<br />

les quatre thèmes déjà<br />

annoncés : le dialogue interreligieux,<br />

la famille, l’écologie, la<br />

santé. (1)<br />

Rocamadour et Luzech<br />

Nos deux pèlerinages de l’été<br />

sont toujours bien fréquentés<br />

par nos adhérents. Le 18 août<br />

à Notre-Dame de l’île, il était<br />

animé par l’équipe de Luzech. Le<br />

père Malavelle, dans son homélie,<br />

nous a incités à répondre,<br />

dans notre cœur, à l’invitation<br />

du Seigneur qui nous offre un<br />

repas de noces comme dans<br />

l’évangile du jour ; ne soyons pas<br />

indifférents, ingrats ou insouciants<br />

quand Il vient nous chercher.<br />

Le 6 septembre à Rocamadour,<br />

le nouveau recteur, le père<br />

Cambon, nous a rappelé que<br />

nous n’étions pas des « retraités<br />

du christianisme » : de par notre<br />

expérience, nous avons une<br />

sagesse à transmettre, à rester<br />

des témoins de l’amour de Dieu<br />

pour les hommes, porteurs de<br />

son visage. Comme nous avons<br />

plus d’expérience, nous devons<br />

être plus authentiques et rayonnants<br />

de joie pour les grâces<br />

reçues.<br />

D’après Lucette Verdier<br />

(1) NDLR : voir aussi page 2<br />

du présent magazine.


À travers les diocèses<br />

<strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017 9<br />

Nice<br />

De Lisieux à la coprésidence<br />

Le MCR du diocèse a élu un<br />

nouveau bureau après le<br />

départ de Mireille Barralis<br />

et le décès de Guy Cabras. Denis<br />

Gary, le nouveau co-président,<br />

nous a fait part de son cheminement<br />

pour en arriver à accepter<br />

cette nouvelle responsabilité. Sa<br />

participation à la session nationale<br />

de formation à Lisieux l’a<br />

conduit à se sentir appelé et<br />

motivé. Il avait déjà, il est vrai, un<br />

engagement auprès de personnes<br />

âgées dans son environnement.<br />

Monique Stilmant, responsable<br />

de l’organisation matérielle des<br />

réunions, a également participé à<br />

la session.<br />

Le Mans et Meaux<br />

Nos équipes s’emparent de Laudato Si’<br />

Au Mans<br />

Notre premier « Jeudi de formation<br />

», a eu lieu. Nous étions une<br />

soixantaine. Le père Jean-Christophe<br />

Delente a développé l’encyclique<br />

Laudato Si’, d’après une<br />

grille de lecture que nous tenons<br />

à la disposition des personnes<br />

qui seraient intéressées. Le père<br />

Delente met également à disposition<br />

un document sur l’écologie<br />

jusque dans l’Eucharistie.<br />

À Meaux<br />

Pour lancer l’année, nous avons<br />

demandé à Philippe Meillan, de<br />

nous partager l’excellent travail de<br />

présentation de l’encyclique qu’il<br />

avait proposé à son équipe. Ce<br />

qu’il a réalisé à l’aide d’un montage<br />

audio-visuel de grande qualité.<br />

Rouen<br />

Savoir se scinder pour mieux accueillir<br />

Nous l’entendons souvent<br />

dans nos équipes : « rencontres<br />

chaleureuses, fraternelles,<br />

amicales, équipe soudée...<br />

» Bien sûr c’est important.<br />

Mais nous ne devons pas oublier<br />

que nous sommes adhérents d’un<br />

mouvement. Il nous est demandé<br />

d’échanger, de nous engager,<br />

mais aussi d’agir… et nous ouvrir<br />

aux autres. Nous devions donc<br />

scinder l’équipe si nous voulions<br />

accueillir de nouvelles personnes.<br />

Mais nous reportions toujours<br />

cette décision.<br />

Il nous a fallu deux rencontres,<br />

pour « mettre à plat » les « pour »<br />

et les « contre » : Qui allait sortir<br />

du cocon ? Le déchirement<br />

arrivait mais... il fallait oser de<br />

nouvelles aventures. Une phrase<br />

me revenait en tête : « Pour Lui,<br />

Philippe a d’abord resitué l’encyclique<br />

dans le contexte de<br />

la doctrine sociale de l’Église ;<br />

il a évoqué les grands textes<br />

des papes précédents, qui<br />

jalonnent le développement de<br />

cette doctrine et en a rappelé<br />

les principes fondamentaux.<br />

Il a poursuivi en faisant remarquer<br />

que le pape saint Jean-<br />

Paul II, au cours de son long<br />

pontificat, avait beaucoup<br />

écrit sur le thème de l’écologie,<br />

ouvrant la voie que François a<br />

continué de tracer.<br />

Tout cela n’est pas sans lien<br />

avec ce que nous révèlent les<br />

Écritures et Philippe a fait lire<br />

quelques-uns des grands textes<br />

qui fondent la théologie de la<br />

Création.<br />

Pour finir, nous en sommes arrivés<br />

au point essentiel : l’encyclique<br />

Laudato Si’ elle-même.<br />

Philippe en a présenté l’architecture,<br />

ainsi que les principales<br />

idées développées au fil des chapitres.<br />

Un grand merci à lui qui a<br />

enthousiasmé l’auditoire par<br />

cette présentation.<br />

j’accepte tout… ». Oui Jésus<br />

ne nous a-t-il pas enseigné la<br />

démarche de prise de risque ? Et<br />

voilà, c’est fait, une autre équipe<br />

est née. Une première rencontre<br />

a eu lieu et de nouveaux adhérents<br />

ont pu nous rejoindre.<br />

Marie-Jeanne


Regards sur le monde<br />

10 <strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017<br />

International<br />

Les persécutions<br />

des chrétiens en 2016<br />

À ce jour 215 millions de chrétiens<br />

sont gravement persécutés<br />

dans 50 pays. Selon l'ONG<br />

d’obédience protestante Porte<br />

Ouverte, 948 chrétiens ont été<br />

tués en 2016 pour des raisons<br />

liées à leur croyance. Ce chiffre<br />

est en baisse par rapport à 2015<br />

où 5 747 assassinats avaient été<br />

recensés. Ce recul s'explique par<br />

le repli des groupes extrémistes<br />

islamistes (État islamique et<br />

Boko Haram) qui ont perdu du<br />

terrain au Moyen-Orient et au<br />

Nigeria. Les attaques contre<br />

les lieux de culte se sont élevées<br />

à 1 188 églisesavaient été<br />

des cibles contre 2 242 l'année<br />

précédente. Est inclus dans ces<br />

chiffres l'égorgement en France<br />

du père Jacques Hamel, dans<br />

l'église de Saint-Étienne-du-<br />

Rouvray.<br />

Colombie<br />

L'accord de paix<br />

avec les Farc enfin ratifié<br />

C'est fait ! La Colombie a ratifié,<br />

le 30 novembre dernier,<br />

l'accord de paix avec la guérilla<br />

des Forces armées révolutionnaires.<br />

Ce texte met fin à plus<br />

d'un demi-siècle de guerre.<br />

Cet accord a été renégocié afin<br />

d'inclure des propositions de<br />

l'opposition après son rejet par<br />

référendum en octobre. Les<br />

130 députés présents ont voté à<br />

l'unanimité en faveur de ce texte<br />

qui prévoit le désarmement des<br />

Farc et leur transformation en<br />

parti politique. Rappelons-le, ce<br />

conflit a fait en cinquante ans<br />

au moins 260 000 morts, plus de<br />

60 000 disparus et 6,9 millions<br />

de déplacés.<br />

Turquie<br />

Journalistes en prison :<br />

triste record<br />

Selon le Comité pour la Protection<br />

des Journalistes c’est à la Turquie<br />

que revient le record d’emprisonnement<br />

de journalistes pour 2016<br />

(81 !). Ils sont accusés de s’être<br />

engagés dans des activités antiétatiques<br />

lors du coup d’État manqué<br />

de l’an dernier.<br />

Suivent ensuite la Chine avec 49<br />

emprisonnements, puis l’Égypte<br />

(28). Le nombre total de journalistes<br />

emprisonnés dans le monde<br />

à cause de leur travail est de 259<br />

au 1 er décembre 2016. Record<br />

battu ! Ils étaient 199 en 2015 et<br />

232 en 2012.<br />

Syrie<br />

À 7 ans, reporter à Alep<br />

sous les bombes<br />

Le 12 décembre 2016 : « Mon<br />

père est blessé maintenant. Je<br />

pleure. » Bana. « Mes poupées<br />

sont mortes, ma maison est<br />

détruite ». « Mon nom est Bana,<br />

j'ai 7 ans. Je parle au monde<br />

depuis Alep-Est. C'est mon dernier<br />

moment avant de vivre ou<br />

mourir ». « Nous sommes tellement<br />

fatigués ».<br />

Et le 19 décembre : « À Alep, il y<br />

avait des bombardements partout.<br />

Nous sommes sortis des<br />

ruines parce que notre maison a<br />

été bombardée ».<br />

Depuis septembre, Bana Al-<br />

Abed tweetait avec sa mère des<br />

tranches de vie d’Alep-Est assiégée<br />

et sous les bombes. Son<br />

compte a été suivi par plus de<br />

323 000 personnes. Bana est<br />

saine et sauve maintenant après<br />

un long temps de silence.<br />

Égypte<br />

Solidarité avec<br />

les chrétiens coptes<br />

Le 11 décembre dernier,<br />

au Caire, un attentat a tué 25<br />

personnes et blessé 40 autres<br />

dans l’église orthodoxe copte<br />

Saint-Pierre Saint-Paul. Par solidarité,<br />

les paroisses catholiques<br />

ont annulé les festivités de Noël.<br />

« Nos églises sont tout proches<br />

de celles des orthodoxes. Nous<br />

n’avons pas souhaité maintenir<br />

les spectacles de chants de Noël,<br />

les distributions de cadeaux aux<br />

enfants et les réveillons organisés<br />

pour le <strong>Nouvel</strong> an » a expliqué<br />

le père Greiche, directeur<br />

du bureau de presse de l’Église<br />

catholique d’Égypte. Par contre<br />

les célébrations liturgiques ont<br />

été maintenues.<br />

France<br />

Mon prof bien-aimé !<br />

Non, les jeunes ne sont pas tous<br />

indifférents ou pervertis. Le professeur<br />

de sport du collège Paul-<br />

Fort à Is-sur-Tille, en Côte-d’Or<br />

a pris sa retraite le 16 décembre<br />

dernier après 38 années passées<br />

à dégourdir les jambes des élèves<br />

de l’établissement scolaire. Lors<br />

de son départ, les 700 élèves du<br />

collège, formant une haie d’honneur,<br />

l’ont acclamé. Exemple<br />

édifiant que celui de ce prof qui<br />

a su se faire respecter et aimer<br />

par tous ses élèves. La vidéo de<br />

son départ, postée par sa femme<br />

sur les réseaux sociaux, a déjà été<br />

vue plus de 600 000 fois.<br />

<br />

Page réalisée par<br />

Sylvain de la Tourrasse


DOSSIER 11<br />

Corinne MERCIER/CIRIC<br />

Que notre vote reflète nos valeurs !<br />

Nos évêques le rappellent (1) : « le politique,<br />

c’est la recherche du bien commun et de<br />

l’intérêt général, qui doit trouver son fondement<br />

dans un véritable débat sur des valeurs et des<br />

orientations partagées… ». Les retraités chrétiens<br />

n’auront pas de mal à rejoindre cette définition.<br />

Mais il est plus complexe de passer du politique<br />

à la politique, mot qui désigne alors « les activités,<br />

les stratégies et les procédures concrètes qui<br />

touchent à l’exercice du pouvoir. » Car chacun<br />

des candidats qui nous sollicitent a sa vision de<br />

l’intérêt général et ses solutions pour l’atteindre.<br />

Disons le tout net : toutes ne s’accordent pas de<br />

manière égale avec les valeurs chrétiennes. Toutes<br />

ne prennent pas pareillement en compte les exigences<br />

de solidarité, fraternité et miséricorde,<br />

d’accueil de l’autre, de refus des exclusions qui<br />

nous guident.<br />

Sur chaque grand thème repris dans ce dossier<br />

- la pauvreté, l’Europe, les migrants, l’écologie, le<br />

refus des extrêmes, etc. - et sur bien d’autres, nos<br />

convictions nous font obligation de privilégier le<br />

cœur à la peur, l’ouverture au repli sur soi et toujours,<br />

toujours, le refus de la haine. Chacun y pensera<br />

lors du passage aux urnes : mon choix de vote<br />

traduit-il bien ces valeurs dont je me réclame ?<br />

Gwenaël Demont<br />

(1) « Dans un monde qui change, retrouver le sens du<br />

politique… » De ce document de la Conférence des<br />

Évêques de France nous avons extrait des « paroles »<br />

qui jalonnent le présent dossier.<br />

Rappel. Les élections présidentielles auront lieu les 23 avril<br />

et 4 mai 2017, suivies des législatives, les 11 et 18 juin.


Dossier<br />

12 <strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017<br />

Élections : les charmes du populisme<br />

« La démocratie est le pire des systèmes, à l'exclusion de tous les autres » a dit<br />

Winston Churchill. À voir l’évolution des démocraties occidentales, il y a de quoi<br />

partager cette opinion !<br />

Que d’événements surprenants en 2016 !<br />

« Brexit » au Royaume-Uni, avec sa sortie<br />

annoncée de l'Union européenne, victoire<br />

de Donald Trump aux présidentielles américaines,<br />

élimination de Mateo Renzi en Italie. Autant de<br />

conséquences d’une vague de « populisme » qui<br />

fait fi de la raison. La définition de ce terme en<br />

révèle bien les effets et les causes : le mot « sert à<br />

dénoncer les démagogues qui mobilisent le peuple<br />

par des promesses électoralistes ou qui flattent ses<br />

“bas instincts” comme le nationalisme, la xénophobie,<br />

voire le racisme, ou qui exacerbent les<br />

réflexes sécuritaires. »<br />

Une réponse (trop) simple<br />

Tous les pays démocratiques en sont menacés, il<br />

n'est qu'à voir ce qui se passe en Pologne, en Hongrie…<br />

Mais que fera la France au printemps prochain<br />

?<br />

Pourquoi cette vague ? Les causes sont multiples.<br />

Les partis traditionnels sont souvent usés, les politiques<br />

d'austérité ont pesé lourdement, en Europe,<br />

sur les citoyens les plus pauvres, la toute puissance<br />

de la finance permet à quelques-uns de s'enrichir<br />

alors que les travailleurs sont « largués ». On vient<br />

ainsi d’apprendre que huit hommes - multimilliardaires<br />

en dollars - sont aussi riches que la moitié<br />

de la population mondiale !<br />

Les gouvernements peinent à corriger ces scandales.<br />

Ils ne peuvent empêcher les salaires exorbitants<br />

des patrons de grandes entreprises, par<br />

exemple.<br />

La réponse du « populisme » est simple, voire simpliste.<br />

On trouve des boucs émissaires désignés à<br />

la vindicte populaire : tout est la faute des émigrés<br />

ou des migrants, celle des Noirs et des Arabes<br />

(tous des terroristes, c'est bien connu), la faute de<br />

Mme Merkel et des Allemands ; et bien sûr, la faute<br />

de l'Europe et de Bruxelles, de toutes les organisations<br />

internationales (ONU, OTAN), etc.<br />

Gare aux solutions « miracle »<br />

Bien sûr nos démocraties ne sont pas parfaites.<br />

Mais il faut se méfier des solutions apparemment<br />

miracles.<br />

© Alain PINOGES/CIRIC<br />

L’incapacité de nos sociétés à éradiquer la pauvreté<br />

est l’un des terreaux du populisme…<br />

Je prendrai deux exemples, le référendum et le<br />

mode de scrutin aux élections législatives.<br />

Le référendum. On ne répond pas non à la question<br />

posée, mais non à celui qui la pose. On vota<br />

non au référendum proposé par de Gaulle en 1969<br />

parce que l'on voulait se débarrasser de lui. La<br />

même mésaventure vient d’arriver, 47 ans plus<br />

tard au président du Conseil italien Mateo Renzi.<br />

Exception peut-être : les « votations » suisses.<br />

Le mode de scrutin aux législatives ? Faut-il instaurer<br />

la proportionnelle plutôt que le mode majoritaire<br />

à un tour (Royaume-Uni) ou à deux tours<br />

(France) ? Certes, la proportionnelle donne une<br />

image plus juste de la population, et elle permet à<br />

tous les partis de siéger dans les parlements. Mais<br />

cela peut rendre le pays ingouvernable comme ce<br />

fut le cas en France sous les III e et IV e Républiques,<br />

et en Italie depuis des décennies.<br />

Tout compte fait, je préfère notre démocratie,<br />

même imparfaite, aux régimes de MM. Erdogan<br />

en Turquie ou Poutine en Russie.<br />

Hervé Schaefer


Dossier<br />

<strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017 13<br />

Je devais être citoyen engagé<br />

Arrivistes, corrompus, voire pire… Autant d’étiquettes que d’aucuns (parfois nousmêmes)<br />

collent sans nuance au dos de nos élus. Oubliant que l’immense majorité<br />

– et à droite comme à gauche – a d’abord répondu à un authentique appel à servir.<br />

Témoignage…<br />

lycéen, j’ai adhéré à la Jeunesse<br />

Étudiante Chrétienne. Âgé de 16 ans en<br />

«Jeune<br />

1968, je fus nécessairement marqué par<br />

les idées de la <strong>Nouvel</strong>le gauche qui inspiraient la<br />

JEC et le mouvement de mai 1968. Je savais, dès<br />

lors, que je devais être un citoyen engagé.<br />

Ouvert aux questions sociales<br />

Mes études de droit ne pouvaient que m’ouvrir<br />

aux questions sociales et sociétales.<br />

Avocat à l’âge de 23 ans, engagé à gauche, je m’intéressais<br />

naturellement au Droit de la famille, à<br />

celui de la responsabilité et plus particulièrement<br />

de la consommation. Je découvrais clairement que<br />

cette société de la consommation était le terreau<br />

d’une nouvelle forme de dépendance des citoyens<br />

à une économie productiviste. J’adhérais naturellement<br />

au mouvement consommateur et fus président<br />

de la Chambre de Consommation d’Alsace.<br />

Dans cette période, j’ai beaucoup suivi les questions<br />

relatives à la lutte contre le surendettement.<br />

Membre du Parti socialiste, j’ai trouvé naturel de<br />

figurer sur une liste municipale dans ma ville. Élu<br />

conseiller municipal en 1983, je découvrais l’engagement<br />

politique. Mais je considère que mes engagements<br />

précédents étaient déjà politiques.<br />

En 1995, la liste que je conduisais a obtenu la<br />

majorité des sièges du conseil municipal. Mon<br />

engagement au service de mes concitoyens à Illkirch-Graffenstaden<br />

allait occuper une part non<br />

négligeable de mon temps.<br />

© Sénat/Sonia Kerlidou<br />

Le sénateur Jacques Bigot lors d’une session de questions<br />

au gouvernement.<br />

J’ai vécu la même quête en siégeant à la Région<br />

Alsace et en présidant la Communauté urbaine.<br />

À présent au Sénat, quarante ans après mes études<br />

de Droit, j’ai le bonheur de siéger à la Commission<br />

des lois. Définir les règles qui organisent le vivre<br />

ensemble dans notre République est un honneur,<br />

mais surtout un immense devoir. »<br />

Recueilli par Monique Bodhuin<br />

Il fut passionnant car le rôle du maire est d’être<br />

à l’écoute des habitants et de sa ville, d’avoir une<br />

vision de son développement, d’appréhender l’intérêt<br />

général de cette collectivité humaine.<br />

Aider à dépasser les égoïsmes<br />

Organiser le vivre ensemble est une mission difficile<br />

mais passionnante.<br />

Conduire mes concitoyens à dépasser leurs<br />

égoïsmes pour réussir le partage du territoire de<br />

vie qu’est la commune au sens le plus juste de ces<br />

mots.<br />

Paroles des évêques de France…<br />

« La crise de la politique est d'abord une crise de confiance<br />

envers ceux qui sont chargés de veiller au bien commun et<br />

à l'intérêt général. » (…)<br />

« L’attitude et l’image de quelques-uns jettent le discrédit<br />

sur l’ensemble de ceux qui vivent l’engagement politique<br />

comme un service de leur pays. » (…)<br />

« Le sérieux avec lequel un certain nombre de jeunes<br />

réfléchit sur le sens du politique et se forme à l’engagement<br />

pour changer des choses en vue de l’intérêt général<br />

est un signe d’espérance en ces temps de discrédit du<br />

politique. » (…)


Dossier<br />

14 <strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017<br />

Pourquoi ils ne votent pas ?<br />

Hier, avoir le droit de vote était source de fierté. Dans le suffrage universel chacun<br />

se reconnaissait une responsabilité importante. Pourquoi tant d'abstentionnistes ?<br />

Qu'est-ce qui a changé ?<br />

Hier, les candidats (souvent moins nombreux)<br />

présentaient une figure apaisante<br />

et déterminée. Mais avec la mulltiplication<br />

des débats télévisés, les périodes d'élections<br />

se sont un peu transformées en « shows » médiatiques<br />

où les candidats exposent souvent plus leur<br />

personnalité que leur programme devant des électeurs<br />

devenus spectateurs (parfois quasi voyeurs).<br />

Certains candidats y ont perdu de la respectabilité<br />

et de la crédibilité.<br />

Et puis un grand pays n’est pas simple à gouverner.<br />

Des problèmes inattendus surgissent chaque<br />

jour : attentats, nouveaux défis de santé, stratégies<br />

industrielles subies accroissant le chômage,<br />

etc. Les difficultés vont souvent de pair avec les<br />

promesses non tenues (d’autant plus si cellesci<br />

étaient utopiques). Mais cela contribue au<br />

manque de confiance d’électeurs persuadés que<br />

rien ne changera et que leur voix est inutile.<br />

La confiance doit revenir. Pour cela chacun a des<br />

devoirs : l’électeur, celui de s’informer, s’éclairer et<br />

de refuser de croire aux mirages ; les média celui<br />

d’informer en recherchant l’objectivité, les politiques,<br />

celui de faire preuve de respect. D’euxmêmes<br />

et de leurs électeurs.<br />

Agata Kalinowska-Bouvy<br />

La pauvreté ne semble pas faiblir<br />

Condition majeure du vivre ensemble, l’équité et la redistribution des richesses doivent<br />

rester une priorité de tout programme et tout homme politique.<br />

qu’il existera, par le fait des lois<br />

et des mœurs, une damnation sociale<br />

«Tant<br />

créant artificiellement, en pleine civilisation,<br />

des enfers, et compliquant d’une fatalité<br />

humaine la destinée qui est divine, […] des<br />

livres de la nature de celui-ci pourront ne pas<br />

être inutiles. » Voilà ce qu’écrivait Victor Hugo,<br />

en exergue des Misérables, en 1862. Cela pourrait<br />

résumer ce qui devrait être la ligne de conduite<br />

de tout politique.<br />

Dans une société « évoluée » comme la nôtre, la<br />

pauvreté ne semble pas faiblir : le chômage frappe<br />

plus de 6 millions de personnes. La pauvreté touche<br />

5 à 8,8 millions de personnes (au moins un million<br />

de plus entre 2004 et 2014), et notre pays compte<br />

3,6 millions de mal-logés ou sans-abri. (1)<br />

Ces chiffres peuvent parfois faire douter du réel<br />

souci des politiques de tenir leurs promesses ;<br />

ou de leur courage à prendre les mesures pour<br />

réduire l’ampleur du phénomène. Il faut aussi<br />

admettre qu’en période de crise les niveaux, parfois<br />

extravagants, de rémunération et l’aggravation<br />

du fossé entre riches et pauvres contribuent<br />

à alimenter le débat sur les inégalités et les difficultés<br />

des pouvoirs publics à lutter contre elles.<br />

« Les hommes politiques ne connaissent la misère<br />

que par les statistiques. On ne pleure pas devant les<br />

chiffres. » (Abbé Pierre)<br />

Bernard Millet<br />

(1) Données émanant d’un rapport de la Fondation<br />

Abbé-Pierre.<br />

Paroles des évêques de France…<br />

« Une majorité de Français a le sentiment de<br />

vivre dans une société de plus en plus injuste »<br />

(…) « La situation est encore plus grave pour<br />

tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ne<br />

se sentent plus partie au contrat : ceux qui sont<br />

exclus du système, les chômeurs en fin de droits,<br />

les sans domicile fixe, personnes vivant dans<br />

la précarité qui se retrouvent [...] “au bord du<br />

monde”. » (…)


Dossier<br />

<strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017 15<br />

La tentation du Brexit… et nous<br />

Par référendum, nos amis anglais ont décidé de sortir de l’Europe… À peine ce vote acté,<br />

des voix s’élèvent, Outre-Manche, pour le contester. Mais chez nous, des opposants<br />

à l’Union européenne trouvent dans le Brexit des arguments pour nous inviter à imiter<br />

les Britanniques. Alors, rester ou sortir ?<br />

Rappelons-nous les origines du projet européen.<br />

Au cours des siècles l’Europe a connu<br />

d’innombrables conflits, chaque pays cherchant<br />

à dominer ses voisins. La Première Guerre<br />

mondiale a fait 9 millions de morts, la Seconde<br />

80 millions et d’immenses dégâts matériels. Après<br />

cette dernière hécatombe, ceux que l’on appelle les<br />

Pères fondateurs de l’Europe - dont les Français<br />

Robert Schumann et Jean Monnet - ont lancé un<br />

projet pour que les pays voisins deviennent non des<br />

ennemis mais des partenaires solidaires. C’était il y<br />

a 66 ans.<br />

Depuis, non sans difficultés, non sans soubresauts,<br />

l’Europe s’est dotée d’une organisation, d’institutions<br />

démocratiques, d’une nouvelle monnaie,<br />

l’euro, aujourd’hui seconde dans les échanges mondiaux.<br />

Les 6 pays du départ sont devenus 28. Ce<br />

beau projet était-il une utopie ? Les inconvénients et<br />

les faiblesses l’emporteraient-ils sur les bénéfices ?<br />

Pourtant de nouveaux pays souhaitent rejoindre<br />

cette Europe !<br />

L’Europe coûterait trop cher<br />

disent certains<br />

Le budget de la France participe, certes de façon<br />

non négligeable, au budget européen. Mais en<br />

retour celui-ci subventionne de nombreux projets<br />

en France : infrastructures routières, aides aux<br />

agriculteurs, aux artisans, aux chercheurs, aux<br />

PME, aux jeunes qui profitent du projet Erasmus<br />

et soulignent unanimement les bienfaits qu’ils<br />

tirent d’une telle expérience. Une partie va aussi à<br />

l’aide humanitaire et au développement : environ<br />

110 E/an par habitant. Le retour au franc, qui<br />

deviendrait monnaie faible, entraînerait inflation<br />

et baisse du pouvoir d’achat.<br />

« Mémoire et courage… »<br />

Alors que la mondialisation est un fait avéré, la<br />

France isolée ne ferait pas le poids face à des géants<br />

comme les États-Unis ou la Chine. Sortir de l’Europe<br />

l’entraînerait à se renfermer égoïstement sur<br />

elle-même, ce qui serait contraire au projet des<br />

fondateurs. Quand le bateau menace de couler,<br />

Le tunnel sous la Manche nous a rapprochés…<br />

le Brexit nous éloigne à nouveau.<br />

certains le quittent avec les canots de sauvetage,<br />

d’autres se battent pour colmater les brèches et<br />

retrouver le cap.<br />

N’est-ce pas ce à quoi nous appelait le pape François<br />

lors de la remise du prix Charlemagne le<br />

6 mai 2016 : « Avec l’esprit et le cœur, avec espérance<br />

et sans vaine nostalgie, comme un fils qui<br />

retrouve dans la mère Europe ses racines de vie et<br />

de foi, je rêve d’un nouvel humanisme européen,<br />

d’un chemin constant d’humanisation, requérant<br />

de la mémoire, du courage, une utopie saine et<br />

humaine. »<br />

Paroles des évêques de France…<br />

Bernadette Cantenot<br />

« Il faut reprendre le projet européen, lui redonner<br />

son souffle politique et démocratique. (…)<br />

(…) Pour un tel chantier, il nous faudra de vrais<br />

Européens, politiquement courageux et créatifs,<br />

qui ne privilégient ni n’opposent la scène<br />

nationale à celle européenne. Nous sommes<br />

convaincus qu’il ne peut y avoir d’avenir pour<br />

notre pays que dans une Europe forte et<br />

consciente de son histoire et de ses responsabilités<br />

dans le monde. »<br />

© Wikimedia


Dossier<br />

16 <strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017<br />

Ils ont quitté leur pays<br />

L’accueil des étrangers – réfugiés ou migrants – est l’un des thèmes les plus sensibles en<br />

politique. Les uns en parlent avec le cœur, mais d’autres avec la peur. Méconnaissant<br />

parfois les chiffres, les faits… et le droit.<br />

La photo du petit Aylan noyé sur une plage<br />

turque a ému le monde entier ; de même que<br />

les reportages sur la ville d’Alep en ruines.<br />

Passée l’émotion, on oublie vite, on se sent impuissant…<br />

parfois menacé.<br />

Réalités à regarder<br />

« On ne peut pas accueillir toute la misère du<br />

monde… et puis, chez nous aussi, il y a des gens<br />

dans la misère… » entend-on souvent. Est-ce une<br />

raison pour fermer nos portes à ceux qui viennent<br />

d’ailleurs ? Quitter son pays, par force ou par nécessité<br />

économique, n’est jamais anodin. C’est un<br />

départ vers l’inconnu, une rupture avec ses proches,<br />

ses habitudes, ses racines… Peut-on reprocher à<br />

quelqu’un dans la misère ou menacé dans sa vie<br />

ou sa foi de chercher un lieu d’accueil où il pourra<br />

vivre en paix et en sécurité ?<br />

Il est important que nous sachions regarder les réalités<br />

en face, au-delà des idées reçues. Ainsi, sur les<br />

5 millions de Syriens qui ont fui leur pays :<br />

- 2,7 millions sont en Turquie ;<br />

- 1 million au Liban, soit 2 500 personnes pour<br />

10 000 habitants (ou un sur quatre !) ;<br />

- 10 000 ont été accueillis en France depuis 2011,<br />

alors qu’elle a promis d’en accueillir 30 000 (ce qui<br />

représente 1,5 personne pour 10 000 habitants…)<br />

En Allemagne, les réfugiés représentent 74 personnes<br />

pour 10 000 habitants et au Canada 8 personnes<br />

pour 10 000 habitants.<br />

Au-delà du drame et des idées reçues sur les migrants,<br />

regarder les vrais chiffres.<br />

Chrétiens mobilisés<br />

Les Églises et mouvements chrétiens se mobilisent<br />

face à ces drames pour faire changer les regards<br />

et promouvoir une véritable politique d’accueil.<br />

Savons-nous ce qui se fait chez nous ?<br />

Bernadette Cantenot<br />

Réfugié : personne fuyant des conflits armés ou la persécution<br />

(convention de Genève de 1951).<br />

Migrant : personne ayant choisi de quitter son pays pour des<br />

raisons diverses économiques, politiques ou culturelles.<br />

Enquête La Vie/IFOP - avril 2016<br />

> 46 % des Français se disent favorables à l’accueil des<br />

migrants ; 54 % y sont défavorables.<br />

> 54 % des catholiques pratiquants se disent favorables à<br />

l’accueil ; 46 % y sont défavorables.<br />

© P.FRANCK/BSE-CIRIC<br />

Paroles des évêques de France…<br />

« Quand la Jordanie et le Liban reçoivent des millions de réfugiés, comment notre pays pourrait-il<br />

reculer devant la perspective d’accueillir et d’intégrer quelques dizaines de milliers de ces victimes ?<br />

Mais plus largement que l’accueil des réfugiés, nous devons nous interroger sur la manière dont<br />

nous traitons des migrants arrivés dans notre pays depuis plusieurs années (…)<br />

Une volonté d’intégration ne peut se réaliser sans accompagnement des ruptures culturelles. La<br />

seule recherche de solutions économiques est vouée à l’échec si rien n’est entrepris pour la promotion<br />

culturelle, promotion d’une culture enracinée qui donne ou redonne le sens d’une vie collective<br />

nationale (…) »


Dossier<br />

<strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017 17<br />

En Allemagne<br />

Compromis n’est pas compromission<br />

Pas d’accord sur tout ? À travers les coalitions, ils avancent tout de même… c’est la « méthode<br />

allemande ». Un art du compromis qui a aussi sa noblesse. Infaisable chez nous ?<br />

En Allemagne, lorsque l’un des grands partis<br />

n’obtient pas la majorité requise pour<br />

former un gouvernement, et qu’il n’y a pas<br />

d’accord en vue avec un « petit » parti, leurs dirigeants<br />

se mettent autour de la table pour former<br />

ensemble une Große Koalition, une sorte de cohabitation<br />

– impensable chez nous – des deux principales<br />

forces : l’Union démocrate-chrétienne (CDU-<br />

CSU) et le Parti social-démocrate (SPD).<br />

Arrangement au sens noble<br />

Les intenses tractations entre ces trois partis<br />

pour parvenir à un programme de gouvernement<br />

commun, à l’issue des dernières législatives, il y<br />

a quatre ans, ont permis la création du #GroKo,<br />

consacré comme mot de l’année 2013… pour sa<br />

connotation ironique – il fait penser au croco.<br />

À trois reprises, 1966-1969, 2005-2009 et depuis<br />

2013, cet arrangement, au sens noble du terme,<br />

a permis de travailler ensemble pour le bien du<br />

pays : après les oppositions et déchirements de la<br />

campagne électorale, chacun a le souci de tout<br />

faire pour éviter les conflits et la mise en minorité<br />

de l’un des partenaires.<br />

Pour former l’actuel gouvernement, les partenaires<br />

de la grande coalition ont négocié, point<br />

par point et pendant près d’un mois, un document<br />

contractuel de 185 pages, véritable feuille<br />

de route qui contient l’essentiel du compromis<br />

entre les « rouges » et les « noirs » sur les dossiers<br />

sensibles : le salaire minimum à 8,50 € de l’heure<br />

– une nouveauté outre-Rhin – voulu par les sociodémocrates,<br />

les retraites, les dépenses d’investissement,<br />

une proposition de péage conforme<br />

au droit européen (à l’aide d’une vignette) pour<br />

les automobilistes étrangers, le droit à la double<br />

nationalité pour les enfants nés en Allemagne de<br />

parents étrangers, etc.<br />

Feuille de route négociée<br />

Quand 2 partis opposés s’accordent sur les premières priorités…<br />

Disposant d’une confortable majorité au Bundestag,<br />

grâce à cette alliance qui lui permet également<br />

de faire face aux risques de blocage du<br />

Bundesrat, la chambre haute où siègent les représentants<br />

des Länder, la chancelière reste néanmoins<br />

la « patronne » pour mettre en œuvre la<br />

politique voulue par les deux grands partis. Elle<br />

a en effet latitude d’accélérer ou de retarder les<br />

projets, selon les priorités qui sont les siennes ou<br />

celles que préconise la conjoncture.<br />

Femme de pouvoirs et de sagesse, Mme Merkel<br />

sait qu’elle doit éviter tout risque de crise avec<br />

le SPD, dont le président, Sigmar Gabriel, vicechancelier,<br />

se pose en challenger pour l’élection de<br />

2017.<br />

Cet art du compromis ravirait Montesquieu :<br />

« Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut<br />

que par la disposition des choses, le pouvoir arrête<br />

le pouvoir. »<br />

Paroles des évêques de France…<br />

Bernard Millet<br />

« Le vrai compromis est plus qu’un entre deux…<br />

on cherche à construire ensemble quelque<br />

chose d’autre où personne ne se renie mais qui<br />

conduit forcément à quelque chose de différent<br />

des positions de départ. (…)<br />

Il n’y a pas de projet durable qu’élaboré dans un<br />

rapport de dialogue. La politique est donc un<br />

lieu essentiel de l’exercice de la parole… »


Dossier<br />

18 <strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017<br />

Tentés par les extrêmes ?<br />

Consultez cœur et raison !<br />

Ils parlent « peuple » et pourtant leur discours nous laisse mal à l’aise. Quelques pistes<br />

pour réfléchir aux extrêmes.<br />

tendance à adopter une attitude<br />

ou une opinion extrême, radicale,<br />

«Une<br />

jusqu’auboutisme… » Ainsi certains<br />

définissent-ils l’extrémisme politique. « Extrêmes<br />

par rapport à qui ? » rétorquent les intéressés.<br />

« Par rapport à des partis de centre mou englués<br />

dans l’inaction ? ». Une autre donnée nous perturbe<br />

: les extrêmes se disent porte-parole des<br />

petits, des humiliés, des déclassés. Une partie de<br />

ces derniers est alors tentée de leur donner son<br />

vote. Ainsi de certains électeurs du Front national<br />

dont la « revendication première est existentielle.<br />

Exister. Être reconnus. Compter pour la société<br />

et que la société compte sur eux (…) » (1) Pas si<br />

facile, on le voit, de qualifier l’extrémisme.<br />

Certains de ceux qui choisissent un jour de voter<br />

pour les extrêmes disent éprouver en le faisant un<br />

sentiment de transgression, de rupture avec des<br />

valeurs qu’ils reconnaissaient jusque-là. Au-delà<br />

des définitions il y a donc bien des signaux qui<br />

marquent l’entrée en zone de « jeu avec le feu ».<br />

Prenons-en deux, à titre d’exemple. Le degré de<br />

complaisance de tel ou tel parti ou groupe avec<br />

l’éventuel recours à la violence – voire à la limitation<br />

des libertés – pour imposer ses idées, en est<br />

un. Le rejet de l’autre est, pour les chrétiens, le<br />

second. « Parmi les valeurs premières de l’Évangile,<br />

il y a l’accueil de l’autre, le respect de l’étranger,<br />

la conception d’une société qui n’a pas peur<br />

(…) Ces idées ne sont pas vraiment conformes<br />

avec ce que prône le Front national… » disait<br />

ainsi en 2015 le secrétaire général de la Conférence<br />

des Évêques de France (2).<br />

Avant de rejoindre les extrêmes, chacun peut se<br />

demander simplement : « Le candidat que je m’apprête<br />

à élire se reconnaît-il dans les valeurs républicaines<br />

de Liberté, Égalité, Fraternité, certes encore<br />

inabouties, mais qui constituent l’idéal et l’objectif<br />

commun ? ». Trois valeurs auxquelles les chrétiens<br />

ajouteront une quatrième : l’Amour de l’Autre.<br />

Gwenaël Demont<br />

(1) Jean Merckaert dans la revue « Projet » (voir page 20).<br />

(2) « Le Point » 27 août 2015.<br />

Paroles des évêques de France…<br />

« Il y a un équilibre à trouver entre une sécurité<br />

maximale illusoire, et une protection des libertés<br />

qui est fondamentale. »<br />

Lire pour mieux discerner<br />

« Dans un monde qui change retrouver le<br />

sens du politique »<br />

Expression du Conseil permanent de la Conférence<br />

des Évêques de France, ce livret a été présenté<br />

en détail dans notre n° 265. (Bayard, Les<br />

éditions du Cerf, Mame – 4 €).<br />

« Extrême droite : écouter, comprendre, agir… »<br />

Des chercheurs, économistes, hommes politiques,<br />

journalistes, sociologues, enseignants,<br />

philosophes et des prêtres ou religieux s’interrogent<br />

sur les raisons de la progression du vote<br />

d’extrême droite, et les réponses à y apporter.<br />

(Revue Projets n° 354, octobre 2016 – 13 €).<br />

« Nous pouvons vraiment vivre ensemble »<br />

La faute aux chômeurs, la faute aux migrants ?<br />

Cinq dirigeants de grandes associations de solidarité<br />

(CCFD, ATD, Emmaüs, etc.) proposent<br />

une autre voie. (Les éditions de l’Atelier, 2012 –<br />

12 €)<br />

« 15 propositions pour une France solidaire<br />

dans le monde en 2017 »<br />

Elaborées par un collectif dont le CCFD-Terre<br />

Solidaire et le Secours Catholique-Caritas<br />

France. (à télécharger sur http://www.solidarite2017.org).


Dossier<br />

<strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017 19<br />

L’écologie, voie de fraternité<br />

Sortons la tête du sable ! Il y a le feu à la « maison commune » nous dit le pape François<br />

dans « Laudato Si ». Bonne nouvelle : nous pouvons renverser la vapeur.<br />

un angoissant anniversaire, jamais à<br />

la même date ! On l’appelle le « jour du<br />

C’est<br />

dépassement », celui où l’Humanité a<br />

épuisé toutes les ressources naturelles que la Terre<br />

est capable de produire en un an. En 2000, c’était<br />

le 1 er octobre, en 2015, ce fut le 13 août puis, en<br />

2016, le 8 août ! La faute à une consommation<br />

sans cesse croissante, tout comme les émissions<br />

de gaz à effet de serre.<br />

Circonstance aggravante : ce « droit de tirage » que<br />

nous nous octroyons s’exerce de manière inéquitable<br />

: ainsi quand certains agriculteurs africains<br />

ne peuvent utiliser que quelques litres d’eau/jour<br />

(cultures incluses), ce chiffre passe à 240 litres<br />

pour un Parisien et à 600 litres pour un Américain<br />

! La « mécanique » est la même (parfois pire),<br />

pour la consommation d’autres ressources (énergies<br />

fossiles par exemple) ou celle, de fait, d’une<br />

biodiversité sans cesse appauvrie. Bien d’autres<br />

données illustreraient cette double évidence : nous<br />

dilapidons à grand pas notre patrimoine naturel,<br />

et, pour retarder notre propre naufrage annoncé,<br />

nous acceptons, sans vergogne, de voir d’autres<br />

humains se noyer (ou souffrir de faim et soif).<br />

De-ci de-là, la prise de conscience et certains actes<br />

semblent pourtant les signaux – encore faibles –<br />

d’un changement dans les têtes. Mais, en France,<br />

l’écologie politique n’a guère, jusqu’ici, su se faire<br />

entendre (ni s’entendre). Et beaucoup d’autres politiciens<br />

ne font que verdir – parfois tardivement et à<br />

la peinture à l’eau – leurs programmes électoraux.<br />

Invitation à voir et puis bouger, « Laudato Si »,<br />

détaille les contours d’une « écologie intégrale »<br />

où environnemental et social sont indissociables ;<br />

où l’écologie se fait voie de fraternité et de solidarité.<br />

Dans cet appel il y a de quoi éclairer nos<br />

choix. Dans nos actes quotidiens mais aussi à<br />

l’heure de voter.<br />

Gwenaël Demont<br />

© Alain PINOGES/CIRIC<br />

Parler d’écologie c’est aussi parler de partage et de solidarité<br />

humaine… Tous les discours le traduisent-ils ?<br />

Paroles des évêques de France…<br />

« Les enjeux écologiques et environnementaux sont en train de transformer en profondeur nos<br />

conceptions de la vie en société et nous tournent vers des attitudes de simplicité, de sobriété, de<br />

partage. »


Dossier<br />

20 <strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017<br />

L’Église et la politique<br />

L’Église n’est liée à aucun système ou parti. Mais elle invite les chrétiens à être présents<br />

en politique, dans un esprit de liberté et de responsabilité compatible avec une diversité<br />

de choix éclairée par les valeurs auxquelles ils se réfèrent.<br />

Église et politique… Comment ces deux<br />

pôles de la vie sociale se conjuguent, se<br />

distinguent ou se nourrissent réciproquement<br />

? Une certaine vision spiritualiste de la vie<br />

chrétienne établit une rupture entre foi et politique,<br />

interprétant la parole du Christ comme une<br />

exclusive – « Rendez à César ce qui est à César et<br />

à Dieu ce qui est à Dieu ». À l’opposé, une autre<br />

conception de la foi voudrait que l’Église cherche<br />

à imposer au monde une traduction politique de<br />

l’Évangile… L’histoire de la chrétienté au cours<br />

des siècles en donne une bonne illustration.<br />

Points de discernement<br />

Entre ces deux positions caricaturales, Paul VI en<br />

1964 dans son encyclique « Ecclesiam suam » trace<br />

l’esprit de la mission de l’Église dans le monde :<br />

« l’Église doit entrer en dialogue avec le monde<br />

dans lequel elle vit, l’Église se fait parole, se fait<br />

message, l’Église se fait conversation » 1 .<br />

C’est à ce titre, que les évêques de France viennent<br />

d’adresser leur message – « Dans un monde qui<br />

change, retrouver le sens du politique » 2 . Ils s’inspirent<br />

de la pensée sociale de l’Église qui, sur ce<br />

plan, donne un certain nombre de points de discernement<br />

: la Politique n’est pas un pouvoir qui<br />

se substitue mais qui est au service de la société<br />

civile (les multiples associations qui font notre<br />

vivre ensemble) ; elle doit se soucier des droits<br />

de l’homme, de la dignité de la personne, du<br />

droit fondamental de la liberté de conscience,<br />

d’expression et de culte, elle prend en compte les<br />

minorités 3 …<br />

La politique, un service éminent<br />

Mais l’Église comme institution n’entre pas dans<br />

le jeu politique des partis : « L’Église en raison<br />

de sa charge et de sa compétence ne se confond<br />

d’aucune manière avec la communauté politique<br />

et n’est liée à aucun système politique » (…)<br />

« L’Église respecte et promeut la liberté politique<br />

et la responsabilité des citoyens » 4 .<br />

Cette autonomie étant clairement affirmée, l’Église<br />

invite ses membres à être présents et actifs dans la<br />

vie politique qu’elle considère comme un éminent<br />

service des peuples et de leurs valeurs : « La politique<br />

est une manière exigeante de vivre l’engagement<br />

chrétien au service des autres » (Paul VI).<br />

En 1988, saint Jean-Paul II s’adressait à ceux des<br />

fidèles laïcs qui - c’est souvent dans la mentalité<br />

actuelle - dévalorisent la vie politique : « Les accusations<br />

d’arrivisme, d’idolâtrie du pouvoir et de<br />

corruption qui bien souvent sont lancées contre<br />

les hommes du gouvernement, du parlement, des<br />

partis politiques, comme aussi l’opinion assez<br />

répandue que la politique est nécessairement un<br />

lieu de danger moral, tout cela ne justifie ni le<br />

scepticisme ni l’absentéisme des chrétiens pour la<br />

chose publique. » 5<br />

C’est en ce sens que les chrétiens ont à apporter<br />

leur témoignage et à faire leur libre choix.<br />

Reconnaissance<br />

du pluralisme<br />

L’Église n’exclut pas que des chrétiens comme<br />

tels entrent dans le pluralisme des partis : « Il est<br />

légitime que des chrétiens d’une même tendance<br />

politique s’associent pour s’exprimer entre eux et<br />

exprimer dans la société et dans l’Église les options<br />

qu’ils font… Les chrétiens ayant choisi un type de<br />

regroupement auront à veiller à ne pas se laisser<br />

enfermer dans un blocage politico-religieux. » 6<br />

Le pape François, dans son message du 1 er janvier<br />

dernier, donne la finalité et les voies de notre vivre<br />

ensemble : « Choisir la solidarité comme style pour<br />

écrire l’histoire et construire l’amitié sociale. »<br />

Gabriel Rouillet<br />

Documents cités :<br />

1- Ecclesiam suam – Paul VI – 1964<br />

2- Retrouver le sens du politique – Épiscopat – 2016<br />

3- Compendium de la doctrine sociale de l’Église – chapitre<br />

VIII – 2005<br />

4- L’Église dans le monde de ce temps – Concile Vatican<br />

II – 1965<br />

5- Exhortation Les fidèles laïcs – Jean-Paul II –1988<br />

6- Pour une pratique chrétienne de la politique – Épiscopat<br />

– 1972


Campagne d’année<br />

<strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017 21<br />

Dieu, le prochain, la terre : « tout est lié »<br />

En nous incitant à relier ce que nous avons parfois tendance à segmenter,<br />

le pape François nous invite à une spiritualité en communion avec tout<br />

ce qui nous entoure.<br />

le prochain, la<br />

terre : tout est lié »…<br />

«Dieu,<br />

Ce sont les mots<br />

récurrents de la pensée du pape<br />

François dans son exhortation<br />

Laudato Si'. De son regard global<br />

sur la création de Dieu, il balaie<br />

les grandes questions de l’humanité.<br />

« Les trois relations fondamentales<br />

de l’existence humaine<br />

sont intimement liées : la relation<br />

à Dieu, avec le prochain et<br />

avec la terre ». C’est l’objet de<br />

nos échanges en équipe.<br />

Souvent dans nos réflexions<br />

nous procédons par séparation :<br />

la vie contemplative ou la vie<br />

active, l’amour de la nature ou<br />

l’engagement social, une spiritualité<br />

d’en-haut (Dieu seul suffit)<br />

ou une spiritualité d’en-bas<br />

(l’homme avant tout).<br />

Pas « ou » mais « et »…<br />

Le pape François nous invite<br />

à relier, à unifier ce que nous<br />

avons tendance à opposer.<br />

La nature. La création végétale,<br />

animale est de l’ordre de<br />

l’amour : « tout l’univers matériel<br />

est un langage de l’amour<br />

de Dieu ». Si Dieu habille les<br />

lis des champs, s’il est attentif<br />

à l’oiseau qui vole (Mat. 6,26)<br />

comment oublierait-il l’homme,<br />

son enfant ?<br />

Faut-il ouvrir son cœur à l’ennemi<br />

? La nature nous y engage,<br />

elle est une grammaire qui nous y<br />

invite : « Dieu fait lever son soleil<br />

sur les méchants et sur les bons<br />

et tomber la pluie sur les justes et<br />

sur les injustes » (Mat. 5, 45).<br />

L’Homme. S’il se déclare autonome<br />

par rapport à la réalité<br />

et qu’il se pose en dominateur<br />

absolu, la base de son existence<br />

s’écroule. Si tout est lié, les institutions<br />

d’une société ont des<br />

conséquences sur la qualité de<br />

la vie humaine ; leurs effets sont<br />

environnementaux, sociaux et<br />

spirituels. Paix, justice et sauvegarde<br />

de la nature sont trois<br />

thèmes absolument liés. Une<br />

« écologie intégrale » est faite<br />

de simples gestes quotidiens<br />

par lesquels nous rompons la<br />

logique de la violence, de l’exploitation,<br />

de l’égoïsme.<br />

« Spiritualité<br />

de la solidarité »<br />

Dieu. La spiritualité se vit en<br />

communion avec tout ce qui<br />

nous entoure. Dieu s’intéresse à<br />

l’homme, à ce qu’il fait, aux fruits<br />

de son travail - cf. les paraboles<br />

de la semence et de la récolte…<br />

Tout « fragment de matière »<br />

(l’eau, l’huile, le pain…) est pour<br />

nous la médiation sacramentelle<br />

de la rencontre avec Dieu. « Tout<br />

est lié et cela nous invite à mûrir<br />

une spiritualité de la solidarité<br />

qui jaillit du mystère de La Trinité.<br />

»<br />

Gabriel Rouillet<br />

Pour partager en équipe<br />

- Comment recevons-nous<br />

cet enseignement sur la<br />

nature, l’homme et sur<br />

Dieu ?<br />

- À quelle conversion du<br />

regard cette exhortation<br />

nous invite-t-elle ?<br />

- À quelle mise en pratique<br />

(sobriété, consommation,<br />

partage, vie spirituelle…) ?<br />

© Alain PINOGES/CIRIC


On en parle<br />

22 <strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017<br />

Cyclisme<br />

Record du monde<br />

des plus de 105 ans<br />

Du haut de son 1,50 m et de ses<br />

105 printemps, Robert Marchand<br />

a établi le 4 janvier un<br />

nouveau record de l’heure dans<br />

une catégorie d’âge créée pour<br />

lui. Il a parcouru la distance de<br />

22,547 km. Une performance<br />

proche de son précédent record<br />

de 26,927 km, accompli à l’âge<br />

de 102 ans. Reçu par François<br />

Hollande le 17 janvier, le cycliste<br />

centenaire a affirmé : « C’était<br />

mon dernier record. Maintenant,<br />

je vais me calmer. J’ai<br />

encore de la force mais je sens<br />

que je vieillis ». Le secret de sa<br />

vitalité : le sport depuis l’enfance,<br />

la joie de vivre, une bonne hérédité<br />

(sa grand-mère est morte à<br />

104 ans), ainsi qu’une hygiène<br />

de vie rigoureuse : « jamais de<br />

tabac, peu de sucre et de graisse,<br />

mais un verre de vin de temps en<br />

temps ».<br />

Patrimoine<br />

Des étudiants marchent<br />

pour l’art<br />

Quatre mois de marche, 1 500<br />

kilomètres, 12 étapes entre Lausanne<br />

et le Mont Saint-Michel, à<br />

la croisée des chemins entre trois<br />

des principales routes médiévales<br />

de pèlerinage. C’est l’aventure<br />

dans laquelle se lancent,<br />

de mars à juin 2017, onze étudiants,<br />

dont la plupart sont rattachés<br />

à l’université tchèque<br />

Masaryk de Brno. Baptisé « Historiens<br />

de l’art migrateurs », ce<br />

projet aspire à « transformer la<br />

vision que le public peut avoir<br />

du Moyen Âge et du patrimoine<br />

français et suisse, en redonnant<br />

aux églises et aux œuvres<br />

d’art les rythmes qui leur sont<br />

propres ». De l’abbatiale Sainte-<br />

Foy de Conques à l’abbaye de<br />

Saint-Benoît-sur-Loire en passant<br />

par la cathédrale Saint-Jean<br />

de Lyon ou celle de Nevers, les<br />

universitaires marqueront les<br />

différentes étapes de leur voyage<br />

par des haltes de trois semaines<br />

dans de nombreux centres de la<br />

culture ecclésiale et monastique<br />

médiévale du XI e au XIII e siècle.<br />

Éducation<br />

Le succès croissant<br />

de l’école privée<br />

Selon deux notes d’information<br />

publiées par l’Éducation nationale,<br />

le privé a vu, à la rentrée<br />

2016, ses effectifs progresser.<br />

Notamment dans le second<br />

degré ou le privé progresse de<br />

0,9 %, contre une hausse de<br />

0,7 % dans le public. L’écart<br />

est particulièrement frappant<br />

au collège. Le nombre d’inscrits<br />

a grimpé de 0,9 % dans le<br />

privé, alors que le public voit<br />

ses effectifs en légère régression<br />

(- 0,4 %). Un phénomène<br />

sensible en classe de sixième,<br />

dans laquelle les établissements<br />

privés scolarisent désormais un<br />

peu plus de 22 % des élèves.<br />

Téléphonie<br />

La fin du téléphone fixe<br />

Orange a programmé la fin<br />

progressive des lignes fixes qui<br />

fonctionnent hors internet. En<br />

cause : l’obsolescence du matériel<br />

et la difficulté de maintenance<br />

de ce réseau. Mais cette<br />

décision ne signifie pas l’arrêt<br />

du service téléphonique fixe :<br />

celui-ci continuera d’être fourni<br />

sur une nouvelle génération de<br />

réseaux, grâce à une technique<br />

appelée "voix sur IP" permettant<br />

de communiquer par la voix sur<br />

les réseaux compatibles avec<br />

internet. Il ne sera pas obligatoire,<br />

pour autant, de s’abonner à<br />

internet. Lors du changement de<br />

technologie, les clients de ligne<br />

fixe pourront soit continuer avec<br />

Orange soit choisir l’opérateur de<br />

leur choix. Les premiers basculements<br />

vers le tout IP se feront au<br />

plus tôt en 2022.<br />

Pour en savoir plus :<br />

telecom-infoconso.fr<br />

Consommation<br />

Un label spécial seniors<br />

Créé par Afnor Certification le<br />

logo « Testé et approuvé par<br />

les seniors » est une nouvelle<br />

estampille apposée sur les produits<br />

de consommation qui<br />

réussissent des tests d’usage<br />

de consommateurs de plus de<br />

60 ans et d’ergonomes - ergothérapeutes.<br />

Déballage du produit,<br />

facilité d’installation et d’utilisation,<br />

intuitivité de la prise<br />

en main : le label indique aux<br />

consommateurs que le produit<br />

est ergonomique, adapté aux<br />

capacités du plus grand nombre<br />

et notamment des personnes les<br />

plus âgées. Tous les produits<br />

peuvent y prétendre : téléphone,<br />

machine à laver, application<br />

interactive, meuble, pommeau<br />

de douche, etc.<br />

Page réalisée par<br />

<br />

Monique Masson


Un homme, une vie<br />

<strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017 23<br />

Jean Vanier<br />

« Vivre avec » et non « faire pour » les personnes en situation de handicap mental.<br />

Voilà le parti-pris de Jean Vanier, prêtre que sa foi en Christ et en l’homme a porté<br />

pour créer les communautés de « L’Arche ».<br />

Le 3 décembre dernier à<br />

l’Hôtel Matignon, à Paris,<br />

c’était la fête. Le Premier<br />

ministre, entouré de personnes<br />

en situation de handicap, remettait<br />

une décoration pour éminents<br />

services rendus. Le discours<br />

du Premier ministre a été<br />

joyeusement interrompu à plusieurs<br />

reprises par les personnes<br />

accompagnatrices du récipiendaire.<br />

L’une d’entre-elles est<br />

même venue l’embrasser ! Celui<br />

que l’on fêtait n’était autre que<br />

Jean Vanier, le fondateur de<br />

L’Arche, promu Commandeur<br />

dans l’ordre de la Légion d’honneur.<br />

Ceux qui côtoient les personnes<br />

porteuses de handicap<br />

mental peuvent imaginer la joie<br />

qui a régné alors dans les locaux<br />

solennels de Matignon !<br />

Eminente personne que Jean<br />

Vanier : philosophe, humaniste,<br />

théologien, homme de lettres !<br />

Fils du gouverneur général du<br />

Canada, au lieu de se lancer<br />

dans une carrière militaire, il<br />

fait le choix de se mettre au service<br />

des plus faibles. Lorsqu’il<br />

quitte la Marine, il se rapproche<br />

de l’Eau Vive, un centre international<br />

de philosophie et de théologie<br />

fondé par le père Thomas<br />

Philippe. Ce dominicain devient<br />

son accompagnateur spirituel.<br />

Aumônier du Val fleuri, petit<br />

centre d’accueil pour personnes<br />

atteintes d’un handicap mental,<br />

il lui fait découvrir le monde<br />

des handicapés.<br />

Auprès des plus pauvres<br />

Personnellement j’ai assisté<br />

au démarrage de Jean Vanier<br />

à Trosly-Breuil, dans l’Oise,<br />

entouré de quelques personnes<br />

atteintes de déficience mentale,<br />

« récupérées » après d’âpres<br />

discussions auprès des hôpitaux<br />

psychiatriques voisins. Ces<br />

personnes y étaient enfermées<br />

sans considération de leur histoire<br />

ou de leur personnalité.<br />

Elles pouvaient y rester, pour<br />

certaines, quinze ou vingt ans,<br />

désœuvrées, sans visites, sans<br />

liberté, sans espoir.<br />

Les communautés<br />

de L’Arche<br />

À la suite de la rencontre qu’il<br />

fait alors avec deux hommes<br />

ainsi récupérés en psychiatrie<br />

- Raphaël Simi et Philippe<br />

Seux - Jean Vanier fonde<br />

L’Arche en 1964 à Trosly.<br />

Mais on ne peut pas parler de lui<br />

sans évoquer sa foi profonde. Foi<br />

dans le Christ, foi dans l’Église,<br />

foi dans l’homme. À Trosly, tout<br />

proche du foyer, dans une petite<br />

maison avec chapelle, a vécu le<br />

père Philippe. Il accompagnera<br />

la communauté naissante et son<br />

fondateur.<br />

De nombreux volontaires<br />

viennent « voir » puis se former<br />

à Trosly. Je me souviens avoir<br />

déjeuné, dès les débuts, avec<br />

une jeune femme qui se préparait<br />

à partir fonder un centre<br />

en Inde. Le projet de L'Arche<br />

se répand très rapidement dans<br />

d’autres régions de France, puis<br />

dans d’autres pays, d’autres<br />

cultures et d’autres religions.<br />

Les communautés de L’Arche<br />

sont des lieux où vivent et travaillent<br />

ensemble des personnes<br />

adultes en situation de handicap<br />

mental, mêlées à ceux qui<br />

les accompagnent. À L’Arche<br />

on cherche à « vivre avec » plutôt<br />

qu’à « faire pour » ces personnes.<br />

Chaque communauté<br />

est fondée sur trois dimensions :<br />

la dimension communautaire,<br />

la dimension professionnelle et<br />

la dimension spirituelle.<br />

L’Arche est désormais une référence<br />

mondiale. L’intuition<br />

fondatrice, confortée par les<br />

succès remportés répondant<br />

à une demande pressante de<br />

la société, se poursuit dans les<br />

150 communautés établies sur<br />

les 5 continents et dans 38 pays.<br />

Sylvain de la Tourrasse<br />

© Alain PINOGES/CIRIC


Pour aller plus loin<br />

24 <strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017<br />

Ils accueillent les « Roms »<br />

Il était ingénieur en chef dans l’administration territoriale, elle professeur de français<br />

dans un lycée de la région parisienne. Ils consacrent une grande partie de leur temps<br />

à aider des immigrants décriés : les « Roms ».<br />

Michel raconte : « Je traversais<br />

la Cité Descartes,<br />

un campus universitaire<br />

de la ville nouvelle de Marne-la-<br />

Vallée, à une vingtaine de kilomètres<br />

à l'Est de Paris. Et j'ai vu<br />

un rassemblement de gens qu'on<br />

allait expulser. Tout a commencé<br />

comme cela. » Dans ses fonctions<br />

professionnelles, Michel avait<br />

déjà eu l'occasion d'aborder la<br />

question. Quant à Françoise, elle<br />

l'avait découverte avec la scolarisation<br />

des enfants de migrants.<br />

Sans domiciliation<br />

on n’existe pas<br />

Plongés en couple dans l'accueil<br />

des migrants - une question<br />

d'actualité dans la France d'aujourd'hui<br />

- ils identifient tous<br />

les problèmes posés. Avec ce<br />

constat sans appel : « Quand des<br />

étrangers arrivent, on ne sait pas<br />

les accueillir ! »<br />

Les problèmes ? D'abord, celui<br />

de la domiciliation. « Sans<br />

domiciliation, en France, on<br />

n'existe pas. Il faut, impérativement<br />

avoir une adresse pour<br />

avoir un état civil, bénéficier des<br />

dispositions sociales, exister en<br />

somme... »<br />

Directement lié, le problème de la<br />

scolarisation. Dans quelle école,<br />

avec quel dossier personnel ?<br />

« Le matin, on allait chercher les<br />

enfants des bidonvilles pour les<br />

mener en classe. Je suis furieuse<br />

contre l’éducation nationale, »<br />

déclare Françoise. « On oblige<br />

les enfants de s'adapter et non<br />

l'inverse. Il n'y a pas de moyens<br />

pour acheter vêtements et fournitures<br />

scolaires. »<br />

Michel et Françoise : « Ils sont perdus, nous voulons les accompagner<br />

dans leurs démarches. »<br />

Les « Roms », c'est une communauté<br />

descendant de gens<br />

venus de l'Inde il y a parfois des<br />

siècles, avec leur culture, leurs<br />

traditions ; ils sont perdus dans<br />

nos sociétés occidentales. Ils<br />

ne maîtrisent pas le français et<br />

doivent faire face à une administration<br />

qu'ils ne comprennent<br />

pas et qui ne les comprend pas.<br />

« Notre rôle est de les accompagner<br />

dans leurs démarches,<br />

qu'il s'agisse de l'administration<br />

ou des associations susceptibles<br />

de les aider. De toute façon,<br />

faciliter leur intégration coûte<br />

cher et les communes n'ont pas<br />

d'argent... »<br />

Plus simple d’évacuer les<br />

bidonvilles que de les loger<br />

Dernier problème : le logement.<br />

Et c'est ce qui fait la<br />

Une de l'actualité, qu'il s'agisse<br />

des « Roms » ou des migrants<br />

venus de Syrie, d'Irak, de Libye<br />

et d'Afrique noire. « Il est plus<br />

simple d'évacuer les bidonvilles<br />

plutôt que leur trouver des logements.<br />

Et comment scolariser<br />

des enfants dont les parents<br />

déménagent sans arrêt ? »<br />

Françoise et Michel s'occupent<br />

particulièrement d'une famille<br />

de « Roms ». La mère est seule<br />

avec trois garçons. Je connais<br />

bien l'un d'eux, André. Un beau<br />

garçon, blond aux yeux bleus<br />

d'une dizaine d'années. « On<br />

essaye de l'aider à s'intégrer et<br />

de mieux réussir que ses frères<br />

qui sont aux bords de la délinquance.<br />

»<br />

Ils ne sont pas seuls et peuvent<br />

s'appuyer sur un réseau d'associations<br />

locales ; Turbulences de<br />

Marne-la-Vallée (1), le Collectif<br />

Romeurope du Val-Maubuée (2)<br />

(un secteur de la ville nouvelle),<br />

ou encore sur le Réseau éducation<br />

sans frontières (RESF) (3).<br />

Hervé Schaefer<br />

(1) www.turbulences.org<br />

(2) www.collectifromeurope<br />

valmaubuee.wordpress.com<br />

(3) www.educationsansfrontieres.org<br />

© DR


Pour aller plus loin<br />

<strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017 25<br />

Séparés, divorcés-remariés, je vous bénis…<br />

Avec émotion Françoise a vécu cette célébration - une première - à laquelle un évêque<br />

de France a convié les personnes séparées, divorcées, divorcées-remariées. Avant de les<br />

bénir pour ce qu'elles sont… à cause de ce qu'elles sont.<br />

Voici un extrait de la lettreinvitation<br />

envoyée cet<br />

automne par Mgr Dominique<br />

Lebrun, archevêque de<br />

Rouen, à tous ceux qui vivent<br />

hors des lois de l'indissolubilité<br />

du mariage religieux.<br />

« Chers Amis,<br />

Les situations familiales sont<br />

diverses : célibat, vie en couple,<br />

mariage civil et religieux, avec<br />

ou sans enfants, veuvage, séparation,<br />

divorce, nouvelle union,<br />

remariage. Chacune est vécue<br />

très différemment par ses<br />

membres. En fait, ces « situations<br />

» sont des itinéraires :<br />

chaque chrétien est en chemin.<br />

Évêque du diocèse de Rouen,<br />

je m’adresse à vous, mariés<br />

devant Dieu dans le sacrement<br />

de mariage, aujourd’hui séparés,<br />

divorcés, peut-être remariés<br />

ou vivant une nouvelle union.<br />

Votre chemin n’est plus celui de<br />

la vie commune promise et espérée<br />

à votre mariage. Je sais que<br />

beaucoup ont l’impression d’être<br />

rejetés de la communauté, d’être<br />

condamnés.<br />

Votre route est à la fois personnelle<br />

et liée à d’autres. Quoi qu’il<br />

en soit, baptisés, vous faites<br />

partie de la communauté catholique.<br />

Comme moi, vous êtes en<br />

chemin, un chemin éclairé par<br />

l’amour de Dieu, par votre foi en<br />

Jésus mais aussi un chemin avec<br />

des obstacles, des blessures, des<br />

fragilités. »<br />

« Il y a une place pour vous »<br />

« Humblement, la communauté<br />

catholique veut vous inclure<br />

© Théophane COLIN/CIRIC<br />

dans son chemin de miséricorde.<br />

Après avoir beaucoup réfléchi,<br />

réuni deux synodes mondiaux,<br />

le pape François nous demande<br />

de choisir la logique de l’intégration.<br />

Vous hésitez à venir ? Dites-vous<br />

qu’il y a une place pour vous<br />

dans la cathédrale, dans l’Église.<br />

Mais je ne vous en voudrais<br />

pas si vous n’y êtes pas. Je vous<br />

attendrai simplement et prierai<br />

pour vous.<br />

Mgr Dominique Lebrun, archevêque<br />

de Rouen saluant Mgr Georges Pontier.<br />

J’espère que cela sera un nouveau<br />

départ et un encouragement.<br />

En la fête de la Toussaint,<br />

je prierai pour vous et, j’espère,<br />

avec vous. En attendant, soyez<br />

assurés de mon amitié. »<br />

Venus très nombreux<br />

Mardi 1 er novembre, nous avons<br />

été très nombreux à répondre<br />

à cette invitation, beaucoup<br />

plus nombreux que ce qu'espérait<br />

Mgr Lebrun. « Trop » nombreux<br />

: il ne nous a pas été possible<br />

de nous rendre aux fonts<br />

baptismaux, nous avons donc<br />

passé la Porte sainte ; de chaque<br />

côté de celle-ci se tenait un prêtre<br />

nous présentant une coupe remplie<br />

d'eau bénite, l'eau de notre<br />

baptême avec laquelle nous<br />

avons fait le signe de la croix<br />

avant de nous installer pour la<br />

célébration des vêpres.<br />

Vers la fin de celle-ci, Mgr Lebrun<br />

nous a demandé de nous mettre<br />

debout pour recevoir sa bénédiction,<br />

nous disant que nous<br />

avions toute notre place au sein<br />

de l’Église. Avant de nous bénir,<br />

il nous a invités, pour ceux qui<br />

le souhaitaient, à nous donner la<br />

main, puis nous avons été bénis.<br />

(Pour ma part, c'est bien la première<br />

fois que l'on me bénit<br />

en tant que divorcée-remariée.<br />

Curieusement, j'ai eu le sentiment<br />

que l'on bénissait mon<br />

union.)<br />

Merci de tout cœur à Mgr Lebrun<br />

pour ce signe d'accueil spécial et<br />

de réconfort après tant de stigmatisation.<br />

Françoise<br />

NDLR 1 : Le texte intégral de cette<br />

lettre figure sur le site internet du<br />

mouvement national ou peut être<br />

demandé au Secrétariat national<br />

du MCR.<br />

NDLR 2 : Voir aussi, en page 28,<br />

la présentation d’un livre « guide »<br />

sur ce thème.


Pour aller plus loin<br />

26 <strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017<br />

Prévenir et dépister l’ostéoporose<br />

Insidieuse, s’installant progressivement avec l’âge, l’ostéoporose est responsable<br />

de fractures. Mais la prévenir est possible.<br />

est une fragilité<br />

osseuse d’évolution<br />

L’ostéoporose<br />

progressive sans douleur<br />

ni gêne, mais qui peut aboutir<br />

à une fracture (poignet, col du<br />

fémur, vertèbre), suite à un traumatisme<br />

parfois minime.<br />

L’hérédité est<br />

prépondérante<br />

La masse osseuse est à son maximum<br />

chez l’adulte jeune (20 ans)<br />

puis diminue progressivement<br />

avec l’âge, surtout à partir de<br />

la cinquantaine. Après 50 ans,<br />

l’ostéoporose atteint 20 % des<br />

femmes et 8 % des hommes, et<br />

est responsable de 150 000 fractures<br />

par an en France.<br />

Les facteurs de risques sont multiples.<br />

L’hérédité est prépondérante<br />

: 80 % du capital osseux est<br />

lié à la génétique. C’est pourquoi<br />

des antécédents familiaux de fractures<br />

ostéoporotiques chez les<br />

parents doivent rendre vigilants.<br />

L’avancée en âge favorise aussi la<br />

perte osseuse (entre 0,5 % et 5 %<br />

par an). La ménopause entraîne<br />

une carence en œstrogènes, ce qui<br />

explique la fréquence de la maladie<br />

après 50 ans.<br />

Un traitement de corticoïdes<br />

de plus de trois mois doit également<br />

conduire à une surveillance<br />

et une prévention.<br />

Certaines affections chroniques<br />

(polyarthrite rhumatoïde, diabète,<br />

hyperthyroïdie…) constituent<br />

des facteurs favorisants.<br />

Tout comme le tabagisme, l’alcoolisme,<br />

la sédentarité, la maigreur<br />

excessive.<br />

Dépistage<br />

Une diminution de taille, la présence<br />

de facteurs de risques, la<br />

survenue d’une fracture lors<br />

d’une chute sont des indications<br />

d’ostéodensitométrie. Cet<br />

examen – remboursé dans certaines<br />

conditions par la Sécurité<br />

Sociale - permet de mesurer<br />

la densité minérale osseuse<br />

(DMO).<br />

Traitements<br />

Ils sont mis en œuvre en fonction<br />

des résultats de l’ostéodensitométrie,<br />

ou à la suite d’une fracture<br />

de hanche, du poignet, d’un<br />

tassement vertébral. Il existe un<br />

arsenal thérapeutique visant à<br />

reconstruire l’os. Il est choisi<br />

en fonction de l’état clinique et<br />

des résultats d’examens complémentaires.<br />

Ces médicaments,<br />

inutiles en prévention, indiqués<br />

lorsque la maladie est installée,<br />

sont prescrits par cures sur plusieurs<br />

années.<br />

Un traitement hormonal substitutif<br />

peut être indiqué à la<br />

ménopause surtout s’il existe<br />

des signes associés (bouffées de<br />

chaleur). Une supplémentation<br />

en calcium et en particulier vitamine<br />

D pendant l’hiver est souvent<br />

nécessaire.<br />

Prévention<br />

D’abord de l’activité physique.<br />

La prévention commence par<br />

une activité physique régulière<br />

et adaptée à l’âge, aux habitudes<br />

et possibilités (trois heures de<br />

marche par semaine au minimum).<br />

Elle passe aussi par une<br />

alimentation équilibrée (produits<br />

laitiers, poissons, fruits et<br />

légumes, certaines eaux minérales).<br />

Et par l’hygiène de vie :<br />

pas de tabac, limitation des boissons<br />

alcoolisées (deux verres de<br />

vin par jour pour les femmes et<br />

trois pour les hommes), exposition<br />

modérée et prudente au<br />

soleil.<br />

La prévention des chutes passe<br />

par l’aménagement du domicile,<br />

des chaussures adaptées, des<br />

exercices d’entretien de l’équilibre,<br />

la correction de la vue.<br />

En conclusion : la fragilité<br />

osseuse survient progressivement<br />

avec l’âge, elle est aussi<br />

fonction de l’hérédité et de facteurs<br />

de risques. Son dépistage<br />

est préconisé à partir de la cinquantaine<br />

car la prévention est<br />

possible, une bonne hygiène de<br />

vie en est l’élément essentiel.<br />

Dr Bernard Bocquet


Forum<br />

<strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017 27<br />

Livres<br />

Remonter la Marne<br />

Jean-Paul Kauffmann<br />

Le livre de Poche - 315 pages - 7,90 €<br />

Remonter la Marne, c’est partir de sa<br />

confluence avec la Seine aux abords<br />

de Paris pour atteindre sa source sur<br />

le plateau de Langres à Balesmes.<br />

525 kilomètres à pied au plus près<br />

de la rive. Jean-Paul Kauffmann n’est pas un randonneur,<br />

il part avec un sac de 30 kg, des livres,<br />

des cigares et une paire de jumelles ! C’est un flâneur,<br />

il se promène, mettant ses pas dans ceux du<br />

méconnu Jules Blain, soldat nostalgique qui parcourut<br />

en 1920 le cours de la Marne et raconte<br />

dans un livre publié à compte d’auteur ses souvenirs<br />

des batailles de la Marne. Livre que Jean-<br />

Paul Kauffmann a trouvé dans une brocante et qui<br />

accompagne ses méditations.<br />

Il va à rythme lent pour mieux pénétrer l’âme des<br />

villes et villages traversés, il prend le temps de rencontrer<br />

les habitants, de discuter avec ceux qu’il<br />

appelle les « conjurateurs », des indociles qui<br />

refusent le pessimisme et pratiquent la solidarité et<br />

l’entraide. Ce beau voyage lui offre des rencontres<br />

improbables comme celle de cet étudiant japonais<br />

qui chemine sur un chemin de halage. Vainquant<br />

l’obstacle de la langue, ils trinquent au champagne<br />

que l’étudiant a sorti de son sac avec les flûtes adéquates<br />

!<br />

Un livre revigorant qui, à l’approche des beaux<br />

jours, nous invite à prendre le temps de redécouvrir<br />

la France au fil des rivières.<br />

<br />

Monique Masson<br />

Ce que je ne pouvais<br />

pas dire<br />

Jean-Louis Debré<br />

Éd. Robert Laffont - 217 pages - 21 €<br />

Jean-Louis Debré est l'un des fils<br />

de Michel Debré qui fut le Premier<br />

ministre du général de Gaulle et<br />

l'un des auteurs de la constitution de la V e République.<br />

Magistrat, il a occupé les plus hautes fonctions<br />

de l’État : député, président du groupe gaulliste<br />

à l'Assemblée nationale, président de cette<br />

même Assemblée, ministre de l'Intérieur. Il fut<br />

nommé par son ami, le président Jacques Chirac,<br />

au Conseil constitutionnel qu'il présida de 2007 à<br />

mars 2016.<br />

Comme le titre l'indique, Jean-Louis Debré nous<br />

conte ce qu'il ne pouvait pas dire. Et on peut dire<br />

qu'il se défoule. Il dit tout le mal qu'il pense de<br />

Nicolas Sarkozy, mais aussi des socialistes au pouvoir<br />

depuis 2012.<br />

Le livre n'est pas linéaire ; Jean-Louis Debré<br />

évoque, jour par jour, les événements vécus au<br />

Conseil constitutionnel, dans un style alerte où<br />

l'on goûte une certaine méchanceté teintée de<br />

beaucoup d'humour. Une chose transparaît tout<br />

au long de ces pages : la profonde affection qu'il<br />

éprouve pour le président Chirac et son regret de<br />

le voir baisser physiquement et, pire encore, mentalement.<br />

<br />

Hervé Schaefer<br />

Divorcés remariés,<br />

les voies de la<br />

réconciliation<br />

Marcel Metzger<br />

Éd. du Cerf - 200 pages - 15 €<br />

Quarante-cinq ans ont passé. Mais<br />

je l’entends encore, ce divorcé, grand gaillard du<br />

monde de la pêche maritime, me dire combien<br />

les larmes lui venaient à se voir cantonné au fond<br />

de l’église, privé de sacrements. C’est à lui - ou<br />

encore à Françoise (voir page 25 du présent journal)<br />

- que s’adresse le livre du père Michel Metzger.<br />

Mais aussi aux prêtres appelés à proposer à ces<br />

« autres » couples « une existence évangélique<br />

et apostolique. » Le père Metzger y décrypte les<br />

conséquences des deux synodes réunis par le pape<br />

François sur ces questions. Et assure, à l’intention<br />

de ces chrétiens qui souffrent de se voir empêchés<br />

de pratique : « Confiance, cela devrait s’arranger.<br />

Les excès de zèle de certains pasteurs devraient disparaître…<br />

». S’il est présenté comme un « guide »<br />

cet écrit décrit des voies de la réconciliation que<br />

balisent l’humanité et l’amour. Miséricorde et discernement<br />

en sont les maître-mots.<br />

<br />

Gwenaël Demont


Forum<br />

28 <strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017<br />

Courrier des lecteurs<br />

L’aide aux plus faibles<br />

Suite à votre dossier de septembre 2016 sur l'accompagnement<br />

et notamment l'aide aux plus<br />

faibles, je veux ajouter une dimension très importante<br />

dans cette relation. Mes nièces ont aidé<br />

leur maman devenue dépendante et aphasique<br />

pendant de longues années. Elles m'ont confié<br />

qu'après toutes les étapes difficiles et l'acceptation<br />

de sa situation, il s'est révélé non pas un équilibre<br />

mais le fait que la malade portait autant ses<br />

aidants que ses aidants la portaient.<br />

Quand mes nièces n'en pouvaient plus, même en<br />

n’émettant qu’un son, un seul mot, d'un regard,<br />

d'un geste ébauché, c'est leur mère qui les réconfortait.<br />

Bien sûr il faut beaucoup s'oublier, ne pas<br />

s’attribuer « SA » malade, lâcher prise tout en<br />

étant attentif. Cela ne se fait pas en un jour mais<br />

avec beaucoup d'amour et malgré toutes les difficultés<br />

matérielles, la fatigue, le chagrin, c'est un<br />

chemin rocailleux mais si beau !<br />

<br />

Madame Jannot<br />

<br />

(MCR Saint-Ferdinand-des-Ternes)<br />

Toujours « La Marseillaise »<br />

Le courrier de Mme Dobard – « La Marseillaise<br />

autrement » (<strong>Nouvel</strong> essor n° 265) – suscite des compléments<br />

de la part de deux de nos autres lecteurs.<br />

Le grand écran<br />

L’ami<br />

François d’Assise<br />

et ses frères<br />

Ainsi de M. Guizonnier (MCR Notre-Dame-dela-Merci<br />

– Le Haillan) : « Madame Dobard trouve<br />

choquantes certaines paroles de notre hymne national<br />

– « Qu'un sang impur abreuve nos sillons… ».<br />

Mais contrairement à ce que lit cette lectrice, ces<br />

paroles ne proclament pas la vengeance ni le jugement<br />

des autres.<br />

Explication : à l'époque ce que l'on appelait le « sang<br />

pur », c'était le sang des nobles qui, seuls pouvaient<br />

prétendre au pouvoir et à des fonctions d'officier<br />

dans l'armée. Lors de l’offensive autrichienne, les<br />

nobles se sont enfuis. Il ne restait donc que des<br />

« sang impur » (autrement dit les Républicains par<br />

opposition aux Royalistes). Ainsi la référence au<br />

« sang impur » signifie que c'est notre sang impur à<br />

nous – le peuple - qui nourrira nos terres. En aucun<br />

cas il ne s'agit du sang de l'ennemi. « La Marseillaise<br />

» est un chant patriotique qui fut repris par<br />

tant de martyrs et de patriotes au moment de mourir…,<br />

je pense qu'il n'y a pas un mot à y changer.<br />

Le père Jean-Pierre, aumônier MCR en Val d’Oise,<br />

reprend cette explication et ajoute : « En écrivant ces<br />

paroles au moment où la patrie est en danger, on se<br />

fait gloire de cette impureté considérée jadis comme<br />

source de mépris, on la revendique. (…) Je vois là<br />

une « républicanisation » de ce que fait notre foi<br />

chrétienne : « il n’y a pas de plus grand amour que de<br />

donner sa vie pour ses amis ». De la même manière<br />

que le Seigneur a donné sa vie pour nous et que nous<br />

sommes appelés à lui donner la nôtre, il s’agit alors<br />

de se demander : que suis-je prêt à donner de ma vie,<br />

de mon temps, de mes forces, de mon engagement<br />

(de mon « sang impur ») pour la patrie ?<br />

Un film de Renaud Fély<br />

et Arnaud Louvet<br />

(décembre 2016)<br />

Loin d’un récit édifiant sur le « Poverello » (1181-<br />

1226), ce film traite des divergences quant au projet<br />

de vie chrétienne entre deux amis, François et<br />

Élie de Cortone. Au milieu de ses frères, partageant<br />

étroitement la vie des plus pauvres, François vit au<br />

plus près de l’Évangile, hors de toute règle acceptable<br />

par l’Église. Tout le film a pour objet la réécriture,<br />

par Élie, de la règle franciscaine élaborée<br />

par François et refusée par le pape Innocent III.<br />

Comment ne pas trahir la radicalité évangélique et<br />

le lien profond qui l’attache à François tout en assurant<br />

la pérennité de l’ordre, voilà le destin douloureux<br />

d’Élie qui se heurte à l’incompréhension de ses<br />

frères et à la souffrance de François.<br />

L’œuvre est servie par la justesse des acteurs et la<br />

beauté des paysages, célébrant la nature dans des<br />

images très belles et légères comme par exemple ce<br />

furtif plan d’oiseaux qui se dispersent en gerbe au<br />

son d’une cloche. Un film déconcertant mais ô combien<br />

bouleversant.<br />

<br />

Monique Masson


Forum<br />

<strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017 29<br />

Les mots croisés de Joële Grignon<br />

Du chômage, des impôts, le marronnier<br />

des promesses électorales.<br />

1 2 3 4 5 6<br />

Horizontalement :<br />

I- Processus politique dont la souveraineté émane<br />

du peuple.<br />

II- Jolie petite ville du Val-d’Oise. Un certain bleu.<br />

III- Toute action peut l’être en conscience.<br />

IV- Eau du poète. « Téléphone maison ! ».<br />

Versant non exposé.<br />

V- 3 voyelles. Venu dans le monde. S’esclaffe.<br />

VI- Injection dans le muscle. Révolte puérile.<br />

Tout parti perd s’il l’est.<br />

VII- Y entrer c’est commencer la compétition.<br />

Administré.<br />

VIII- A de jolies petites moustaches ! Gonflé !<br />

IX- Chrétiens nous tenons à elles pour agir<br />

en notre âme et conscience.<br />

X- Fait hurler madame ! Représentatifs s’ils sont<br />

nombreux.<br />

XI- Peuvent constituer un danger pour la navigation.<br />

Sigle.<br />

XII- Marquée de raies. Ville d’artistes célèbres.<br />

I<br />

II<br />

III<br />

IV<br />

V<br />

VI<br />

VII<br />

VIII<br />

IX<br />

X<br />

XI<br />

XII<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12<br />

6 3<br />

4<br />

1<br />

5<br />

2<br />

Le sudoku<br />

5<br />

Moyen<br />

Verticalement :<br />

1- Après le vote, vous le ferez.<br />

2- Ministère régalien. Gagnant à tous les coups.<br />

3- Pas sorcier à Poudlard. N° atomique 24.<br />

Cuvette large et basse.<br />

4- Un des 5 ! Gaz lumineux. Désinence verbale.<br />

5- Démonstratif. Sodium. La … hebdo chrétien.<br />

6- En désordre : porte la couronne le 6 janvier.<br />

Chaparde.<br />

7- Elu. Sont nécessaires pour comprendre les enjeux.<br />

8- Offrit un repas délicieux.<br />

9- Institut de la Construction de l’environnement<br />

et de l’Urbanisme. Nécessaire à l’écoute de l’autre.<br />

10- Test décrié. L’épouse du fils. Petits êtres<br />

malicieux.<br />

11- Sigle. Département. Gestion des catastrophes.<br />

12- En 2017, il faut s’y préparer sérieusement.<br />

5 8 6 1<br />

3 4 8 2<br />

1 6 9 4<br />

9 4 3<br />

3 1<br />

6 9 2 5<br />

8 5 2 9<br />

8<br />

Solutions des jeux en page 30


✃<br />

Forum<br />

30 <strong>Nouvel</strong> essor n° <strong>266</strong> - Mars 2017<br />

Solution des jeux<br />

Les mots croisés de Joële Grignon<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12<br />

I D E M O C R A T I Q U E<br />

II E 6 C O U E N C I 3 E L<br />

III P O L I T I S 4 E E E<br />

IV O N D E E T U B A C<br />

V U O U N E R R I T<br />

VI I M N A D E S U N I<br />

VII L I C E R E G I O<br />

VIII L E R O T B 1 A L L O N<br />

IX E N V A L E U R S 5<br />

X R A 2 T V O T A N T S<br />

XI E C U E I L S C I E<br />

XII Z E B R E E V E N C E<br />

1 2 3 4 5 6<br />

B A I S S E<br />

Le sudoku<br />

2 1 7 6 5 9 4 8 3<br />

4 5 8 2 3 7 6 1 9<br />

9 3 6 1 4 8 5 2 7<br />

5 7 1 8 2 6 9 3 4<br />

6 2 9 4 1 3 8 7 5<br />

8 4 3 9 7 5 1 6 2<br />

1 6 4 7 9 2 3 5 8<br />

7 8 5 3 6 4 2 9 1<br />

8 9 2 5 8 1 7 4 6<br />

Bulletin d’abonnement à <strong>Nouvel</strong> essor<br />

Pour vous abonner, retournez le présent bulletin à :<br />

MCR – <strong>Nouvel</strong> essor – Service Abonnements – 15 rue Sarrette - 75014 Paris<br />

Tarif pour 4 numéros par an :<br />

France Métropolitaine et Corse : 11,00 € ;<br />

DOM-TOM (envoi par avion), CEE et autres pays : 13,00 €<br />

Tarif identique pour un abonnement CD audio<br />

Nom :………………………………………… Prénom :… ...................<br />

Adresse :…………………………………………………………… ........<br />

CP :............................... Commune :.................................................<br />

E-mail :............................................................................. ................<br />

Je m’abonne pour un an à <strong>Nouvel</strong> essor et vous transmets ci-joint un<br />

chèque du montant correspondant à l’ordre du MCR.<br />

Date :<br />

Signature :<br />

Les noms, prénoms et adresses de nos abonnés sont communiqués à nos services<br />

internes et aux organismes liés contractuellement avec <strong>Nouvel</strong> essor, sauf opposition.<br />

Dans ce cas, la communication sera limitée au service d’abonnement. Les informations<br />

pourront faire l’objet d’un droit d’accès ou de rectification dans le cadre légal.<br />

<strong>Nouvel</strong> essor<br />

Édité par le Mouvement Chrétien des Retraités<br />

Association loi 1901<br />

15 rue Sarrette, 75014 Paris<br />

Tél. : 01 43 20 84 20<br />

Fax : 01 43 20 91 20<br />

Email : mcr@mcr.asso.fr<br />

Site internet : www.mcr.asso.fr<br />

Courrier des lecteurs : nouvel.essor@mcr.asso.fr<br />

Directeur de la publication : Monique Bodhuin<br />

Directeur délégué – Rédacteur en chef :<br />

Gwenaël Demont<br />

Secrétaire de rédaction : Monique Masson<br />

Comité de rédaction : Monique Bodhuin,<br />

Bernadette Cantenot, Gwenaël Demont, Agata Kalinowska-Bouvy,<br />

Monique Masson, Bernard Millet,<br />

Monique Ptak, Gabriel Rouillet, Hervé Schaefer,<br />

Sylvain de la Tourrasse.<br />

Rédacteurs spécialisés : Guy Villaros (Médecine,<br />

génétique), Alain Hoccart (Europe), Claude<br />

Jonnet (accompagnement des souffrants), Jean-Pierre<br />

Rouard (Territoire), Joële Grignon (mots croisés),<br />

Alain Giusti (sudoku), Bernard Bocquet (médecine<br />

générale), Claude Beaulande.<br />

Directeur administratif : Christophe Venzal<br />

Maquette Pages spéciales : Isabelle Langlois<br />

Secrétariat : Agnès Sassi<br />

Abonnements : Sandrine Felizardo<br />

Accueil : Laura Rosemond<br />

Dépôt légal à parution – Tirage : 20 900 ex<br />

CPPAP 0519 G 86174 – ISNN 1288-6912<br />

Édition et régie publicitaire :<br />

Bayard Service<br />

18, rue Barbès - 92128 Montrouge Cedex<br />

Tél. : 01 74 31 74 10 - Fax. 01 74 31 74 40<br />

Création et mise en page : Sébastien Masson<br />

Impression : Vincent imprimeries, Z.I. du Menneton,<br />

26, avenue Charles-Bedaux, 37000 Tours.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!