SakMag édition 007

Et chaque nouveau poème une naissance
? Mènerait-il donc des vies multiples
et ressusciterait-il de plusieurs morts. C’est
ainsi que je conçois cette existence poétique
où chaque mot couché réveille des
maux debout, douleur de vie, douceur de
mort, comme pour embaumer nos corps,
exhumer nos torts. Dans cette vie-là, nous
attendons avec impatience chaque mort
pour célébrer une naissance, celle d’après,
du lendemain, de l’avenir, la naissance du
poème à venir. Nous nous délectons donc
de chaque mort, nous dévorons une partie
de sa tendre chair, nous partageons son
dernier repas, son dernier baiser avec sa
tendre et chère âme-sœur, âme-muse, et
cela nous amuse. À force d’apprécier ce
mort-vivant qui renaît de chaque décès,
nous, lecteur et « poésiphile », devenons
aussi ce zombie.
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