GP Racing
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DÉCRYPTAGE / UN VIRAGE À LA LOUPE<br />
LE « TURN 12 » PHILLIP ISLAND<br />
UN VIRAGE DÉCISIF<br />
Très long gauche, l’ultime virage du circuit australien<br />
de Phillip Island conditionne un long bout droit<br />
avant le passage de la ligne d’arrivée. Un endroit<br />
clé demandant stratégie, gros cœur et finesse.<br />
Par Jean-Aignan Museau. Infographie Laurent Hindryckx.<br />
Asa sortie, si le pilote pointe ses yeux vers<br />
l’horizon, il peut avoir l’impression d’une<br />
plongée imminente dans le bleu profond de<br />
la mer de Tasmanie. Et s’il est d’humeur<br />
moins bucolique, il peut surveiller ses<br />
arrières ou réfléchir à la manière dont il<br />
peut bénéficier d’une bonne aspiration pour espérer<br />
effectuer un ou deux déplacements avant de passer<br />
le drapeau à damier. Un peu comme avait bien tenté<br />
– mais finalement loupé –, Lucas Mahias lors de<br />
l’ouverture du championnat du monde Supersport<br />
2017 en février dernier, mais comme l’avait<br />
parfaitement réussi Olivier Jacque le 27 octobre<br />
2000... Guy Coulon, qui était le chef mécano<br />
du Français, se souvient : « La stratégie était de<br />
rester au contact. À l’époque, sur la 250 Yamaha,<br />
nous avions deux options de caractère moteur :<br />
rapide ou confortable. Il fallait choisir avant<br />
le début du week-end. Nous avions opté pour<br />
le “rapide” et Olivier est sorti du virage n° 9 du<br />
dernier tour avec 5 à 10 mètres de retard qu’il a<br />
grappillé progressivement jusqu’à passer la ligne<br />
avec 10 centimètres d’avance ! » Aujourd’hui,<br />
l’approche reste globalement la même pour<br />
optimiser la fin de course, mais l’électronique<br />
est largement sollicitée, à la fois pour limiter<br />
l’usure des pneus mais aussi pour offrir, sous<br />
forme d’une cartographie spécifique activable par<br />
le pilote via un commodo, un regain de puissance<br />
moteur afin de s’extraire au mieux de la courbe.<br />
POINT DE CORDE<br />
SORTIE<br />
« C’EST MON VIRAGE PRÉFÉRÉ À PHILLIP ISLAND, ET IL N’EST PAS SIMPLE. LÉGÈREMENT<br />
EN DÉVERS, IL Y A UNE COMPRESSION AU POINT DE CORDE. MAIS POUR AUTANT,<br />
C’EST L’UN DES RARES VIRAGES DE L’ANNÉE OÙ TU OUVRES LES GAZ EN GRAND AVANT<br />
LE POINT DE CORDE. IL FAUT UNE TRÈS BONNE TRAJECTOIRE ET D’EXCELLENTES<br />
SUSPENSIONS POUR ABSORBER LA COMPRESSION. C’EST UN VIRAGE OÙ IL Y A<br />
BEAUCOUP DE PHASES DIFFÉRENTES ET QUI, AU FINAL, DEMANDE DE “BIG BALLS” ».<br />
BRADLEY SMITH (PILOTE KTM MOTO<strong>GP</strong>)<br />
Très longue courbe à gauche, le dernier virage de Phillip Island commande la<br />
ligne droite où se juge l’arrivée. Au jeu des aspirations, bien sortir du virage<br />
peut être décisif. C’est aussi un endroit où il n’est pas bon de tomber, comme<br />
ici Jorge Lorenzo qui y a laissé un bout de doigt au warm up du Grand Prix 2011.<br />
160 /<strong>GP</strong> RACING - Juin-Juillet-Août 2017