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Mortalité Maternelle Maternelle
Mortalité
Partir pour Mourir
Sabine, 25 ans, est décédée en 2015 de suite d‘un accouchement
difficile. Laurraine, 26 ans, est décédée de suite de complication durant
l‘accouchement. Son bassin trop étroit pour un bébé de quatre kilos ne
lui permettait pas d‘accoucher par voie basse. Sa famille, trop démunie,
n‘a pas eu les moyens de payer à temps pour une césarienne.
Germaine, 34 ans, a quant à elle perdu la vie de retour chez elle après
une forte hémorragie durant l‘accouchement. Faute de moyens pour
payer les frais supplémentaires, elle est sortie de l‘hôpital aussitôt après
la délivrance.
Tellement de familles endeuillées peuvent s‘identifier à ces récits
douloureux qui ont eu lieu dans la métropole de Yaoundé. Que dire
alors des décès en zone rurale ? C‘est l‘effroi total. Des statistiques
supérieures à ceux des accidents de la route. En fait d‘après les
statistiques du DHS en 2011, 7000 femmes auraient perdu la vie
dans des conditions semblables à travers le Cameroun.
C‘est le double mystère de la vie et de la mort. Les témoignages des
proches de ces femmes sont unanimes : elles ont en général eu une
grossesse sans problème et se sont rendues à la maternité par leurs
propres moyens. D‘où vient-il que, parties pour donner la vie, elles
perdent la leur ? Trop de femmes meurent chaque jour au Cameroun
sur les tables d‘accouchement plongeant les familles dans la désolation.
Les chiffres sont trop importants pour que ce problème de santé
publique ne soit pas considéré comme un fléau social et mis au
premier rang des préoccupations de chacun.
Les familles ont besoin d‘explications pour faire leur deuil. Les hémorragies,
l‘hypertension, le diabète sont juste la face visible de l‘iceberg.
Victoria NOAH