ineris-dossierref2015-185x240-10-16bd-1478511473
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
ÉTAT DES LIEUX<br />
Après un panorama très général intégrant l’historique et les principaux types de stockage<br />
souterrain et de produits stockables dans le monde et en France, cette partie présente plus<br />
spécifiquement les localisations et caractéristiques des réservoirs sur le territoire français.<br />
STOCKAGES EN FRANCE<br />
GAZ NATUREL ET HYDROCARBURES<br />
En ce qui concerne le gaz naturel et les hydrocarbures, les<br />
réservoirs construits pour un stockage aérien ou semienterré,<br />
tels les gazomètres des anciennes usines à gaz ou<br />
les réservoirs d’un port pétrolier, ont des volumes unitaires<br />
maximaux de l’ordre de 200 000 m 3 . Cela permet de moduler<br />
la consommation locale ou régionale sur quelques jours. À<br />
l'exception de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), aucun des<br />
133 sites de stockage aériens ou semi-enterrés comptabilisés<br />
réglementairement en France ne dépasse le million de m 3 .<br />
Depuis les chocs pétroliers de 1973 et 1979, la législation<br />
française impose la création de stockages stratégiques de<br />
produits pétroliers permettant de faire face à 3 mois de<br />
consommation. Le volume ainsi nécessaire représentait<br />
environ 43 millions de m 3 en 2013.<br />
Bien que l’essentiel des produits pétroliers et gaziers stockés<br />
en France se trouve dans des dépôts aériens ou semi-enterrés,<br />
la voie la plus adaptée pour stocker de grandes<br />
quantités d’hydrocarbures sur des périodes de temps<br />
plus ou moins longues, en termes de sécurité et d’impact<br />
environnemental, est le stockage souterrain. Sous terre, ces<br />
produits sont en effet isolés de l’atmosphère par plusieurs<br />
centaines de mètres de roche. Cette barrière géologique<br />
les protège a priori d’un incendie d’origine externe mais<br />
également d’un acte de malveillance ou encore d’une chute<br />
d’aéronef. À des profondeurs généralement comprises<br />
entre quelques centaines et quelques milliers de mètres,<br />
le stockage est confiné par le milieu géologique soumis à<br />
des fortes contraintes naturelles. Cela permet de stocker un<br />
volume très important de fluide sous forte pression pouvant<br />
dépasser une centaine de bar. Enfin, le stockage souterrain<br />
est très intéressant du fait de sa faible emprise au sol.<br />
Il existe actuellement en France 23 sites de stockage souterrain<br />
de gaz naturel ou d’hydrocarbures liquides, liquéfiés<br />
ou gazeux. Au total, ceux-ci représentent environ 26 % de<br />
la capacité totale de stockage de gaz et d’hydrocarbures en<br />
France. Les volumes stockés pour chaque site dépendent de<br />
la nature du produit et du type de stockage (voir Annexe 1).<br />
Pour le pétrole, le stockage est effectué en cavités de dissolution<br />
; certains sites permettent de stocker jusqu’à<br />
une dizaine de millions de m 3 (par exemple, stockage de<br />
Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence). Pour le gaz<br />
naturel, celui-ci est stocké sous forte pression (3) soit dans<br />
des cavités de dissolution, soit dans des aquifères. Dans<br />
le premier cas, le volume est typiquement de quelques<br />
centaines de millions de m 3 ; dans le deuxième cas, il peut<br />
atteindre plusieurs milliards de m 3 (7 milliards de m 3 , par<br />
exemple, à Chémery dans le Loir-et-Cher).<br />
Dans le cas particulier du gaz naturel, les stockages souterrains<br />
sont également un maillon logistique essentiel de<br />
l'approvisionnement d'un pays non producteur comme la<br />
France. En injectant du gaz dans les stockages durant l'été<br />
et en le soutirant pendant l'hiver, les fournisseurs peuvent<br />
répondre à une consommation fortement dépendante des<br />
aléas climatiques : les stockages souterrains de gaz assurent<br />
ainsi plus de 50 % de notre consommation hivernale.<br />
Les stockages souterrains de gaz naturel et d’hydrocarbures<br />
sont inégalement répartis en France, certaines zones<br />
(Auvergne, Bretagne, Languedoc-Roussillon, Nord-Pas-de-<br />
Calais…) n’en disposant pas. Leur localisation est dictée par<br />
des considérations géologiques (présence de formations<br />
salifères, présence d'aquifères adaptés, profondeur…) et<br />
des considérations économiques et logistiques (zones<br />
d’approvisionnement, zones de forte demande, réseaux<br />
de transport, etc.) (Figure 2).<br />
AUTRES TYPES DE STOCKAGE<br />
Les autres types de stockage souterrain (gaz carbonique,<br />
hydrogène, air comprimé, produits chimiques ou radioactifs)<br />
sont actuellement minoritaires, voire pour certains<br />
12_INERIS RÉFÉRENCES_STOCKAGE SOUTERRAIN ET TRANSITION ÉNERGÉTIQUE<br />
WWW.INERIS.FR