Côté Jean

COTÉ JEAN
JEAN :
Un parcours entre
Monts Et Vaux
Dans Côté Cinéma, tu demandes souvent aux interviewés
de citer leur premier souvenir de cinéma. Mais pour toi, quel
est-il ?
Ce devait être en 1961 ou 62 au Vox de Mulhouse où ma grandmère
m’avait emmené voir Le cerf-volant du bout du monde. Je me
souviens aussi bien de la fascination que j’ai éprouvé pour cette
superbe salle de cinéma que des cauchemars que j’ai fait les nuits
suivantes en rêvant à ce cerf-volant qui prenait vie sous la forme du
“Roi des singes”...
Tes premiers pas dans l’exploitation ?
Entre 15 et 20 ans, je voyais au moins 150 films par an. Pas toujours
en payant, il faut bien l’avouer (j’étais devenu ami avec plusieurs
caissières...) Beaucoup de films populaires dans les salles du
centre-ville mais également au Pax de Bourtzwiller ou à Strasbourg,
des reprises et des films d’auteurs.
J’ai commencé à donner des cours de photo au milieu des années
70 (mon père m’a enseigné très jeune les techniques du labo) au
centre culturel Bel-Air où travaillait ma maman. Il y avait là également
un ciné-club, où j’ai commencé à m’intéresser à la cabine.
En 1978, rentrant des Etats-Unis où j’étais parti quelques mois
sac et guitare au dos, je tombe sur une annonce pour un poste de
contrôleur à l’Omnia de Mulhouse où je suis rapidement embauché
“juste quelques semaines, en attendant de reprendre mes études
d’instituteur” songeais-je alors... Mais bientôt, je travaille également
en cabine et passe mon CAP d’opérateur. J’y deviens ensuite assistant-directeur
puis rapidement directeur, au même moment où René
Letzgus occupe le poste de responsable régional du circuit.
Comment es-tu arrivé dans le secteur de la distribution ?
En 1982, lors de la sortie de E.T., je réalise un gros travail d’animation
et de promotion autour du film, travail remarqué par le directeur
de l’agence CIC (futur UIP) régional, qui me demande si cela
m’intéresserait de travailler dans la distribution. Il savait qu’un poste
allait se créer chez UGC et se proposait de jouer les intermédiaires.
Une semaine plus tard, je reçois un coup de fil d’André Lazare (qui
venait de prendre la direction des ventes d’UGC). Il me dit “Je peux
vous rencontrer demain de 11.00 à 11.30 pour boire un café entre
mes deux trains à la gare de Mulhouse”. Le lendemain, après une
très courte discussion et alors qu’il montait dans son wagon qui
démarrait, il me lance “À propos, j’ai oublié de vous dire... Vous
commencez lundi !”. Nous étions jeudi... Prévenir l’ami René, “il s’en
chargeait...”
Jean, rock star en 1974.
photo associée à un texte.
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Expo Wyler à l’Omnia en 1981.