Les Cahiers de Delta : Réflexions sur le trans-humanisme

REFLEXIONS SUR
Le SYMBOLIQUE
trans-humanisme
Les trois fenêtres
Un petit résumé de la planche en
quelques mots
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LES CAHIERS
DE DELTA
SYMBOLIQUE
Les trois fenêtres
Un petit résumé de la planche en
quelques mots
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CAHIER #1
Loge Delta
Droit Humain - Montréal

LES CAHIERS DE
DELTA
Le trans-humanisme
LA FRANC-MAÇONNERIE
LA LOGE DELTA
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DE LA PERFECTIBILITÉ HUMAINE : LE
TRANSHUMANISME EN QUESTION
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TITRE 2
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LA FRANC-MACONNERIE
La maçonnerie opérative
Issue de l’action des maçons bâtisseurs de métier, la maçonnerie
opérative est organisée autour de codes, d’enseignements
et de valeurs. Ces maçons se déplacent de chantier en chantier,
s’affranchissant de l’autorité des seigneurs et des ecclésiastiques
(devenant ainsi « francs ») ainsi que des droits et
redevances. Ils deviennent des Francs-Maçons.
Le siècle des Lumières
Les avancées considérables des sciences au XVIIIe siècle dessinent
un monde nouveau et donne naissance à un mouvement
intellectuel dont le but était de dépasser l’obscurantisme
et de promouvoir les connaissances. Une séparation s’établit
dans de multiples domaines entre le dogme de la religion et
le domaine de la raison.
La maçonnerie spéculative
Le passage de la maçonnerie opérative à la maçonnerie spéculative
(philosophique, utilisant l’apport symbolique des outils
de la construction) se fait progressivement. Les Loges des
maçons opératifs acceuillent progressivement des membres
n’appartenant pas aux métiers de la construction, dits maçons
“acceptés”.
La Franc-Maçonnerie du XXIe siècle
Aujourd’hui, la Franc-maçonnerie est un ordre initiatique qui
s’appuie sur plusieurs siècles de traditions et se veut un ordre
universel (bien que ses pratiques et ses modes d’organisation
soient variables selon les pays et les époques) fondé sur la
fraternité. Elle se consacre à la recherche de la vérité et à
l’amélioration de l’être humain et de la société, avec l’ambition
de réunir toutes les valeurs morales, en vue d’une action
commune. La Franc-Maçonnerie professe la fraternité et la solidarité
entre ses membres organisés en loges regroupées en
obédiences.
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LA LOGE DELTA
La Franc-Maçonnerie à Montréal revêt plusieurs visages.
La Loge Delta est une loge mixte et adogmatique fondée
en 1992, membre de la Fédération Canadienne de l’Ordre
Maçonnique Mixte International LE DROIT HUMAIN.
Ses membres fondateurs sont issus de la Loge Liberté dont la
vigueur à la fin des années 80 (plus de 40 membres) permettait
d’envisager la création d’un nouvel atelier souché sur Liberté.
Nous retiendrons de sa déclaration de principe la volonté de
la Loge Delta de travailler au progrès de l’Humanité, de susciter
chez les Maçons une action positive dans leurs milieux
respectifs et de s’entraider éventuellement à coordonner leurs
efforts dans ce but.
Depuis sa création, Delta ne cessera d’orienter ses travaux sur
des questions sociétales et d’actualité dont l’analphabétisme,
la laïcité, la condition des femmes autochtones…
La Loge Delta reconnait l’importance du symbolisme pour le
développement individuel et l’amélioration personnelle des
Maçons et accorde à l’étude du symbolisme une part d’égale
importance dans ses travaux.
Reconnue par ses nombreux visiteurs d’ici et d’ailleurs comme
une Loge dynamique, Delta attire depuis quelques années déjà
des personnes de tous les milieux, tous les âges, toutes les
origines et croyances. Les artistes apportant leur souffle créatif
côtoient avec bonheur informaticien-ne-s, ingénieur-e-s, enseignant-e-s,
journalistes ou entrepreneur-e-s qui viennent chercher,
dans une ambiance décontractée et bienveillante, parfois
teintée d’humour, un cadre propice à un cheminement personnel
et à une réflexion sur les questions sociales contemporaines.
Mais que l’on ne s’y méprenne pas, si l’atmosphère est détendue
à Delta, cette Loge veille au respect des règlements et
du rituel, discipline indispensable à tout travail collectif de ce
niveau. Ses membres combinent l’art de ne pas se prendre au
sérieux et de faire preuve d’humilité tout en travaillant avec
conviction «au progrès de l’Humanité».
La Loge Delta articule ses travaux autour de trois axes : spirituel,
symbolique et social. Elle sait offrir une diversité de reflexion
tout en abordant certains sujets en profondeur.
Les membres de la Loge Delta sont également des femmes et
des hommes impliqués dans la vie de la cité. S’ils se font discrets,
ils participent individuellement ou collectivement à des
actions philantropiques.
LES CAHIERS DE DELTA
La Loge Delta publie occasionnellement
une partie de
ses travaux afin de poursuivre
des reflexions sociaétales en
dehors de son enceinte.
WEB
CONTACT
https://www.logedelta.org
secretariat@logedelta.org
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De la perfectibilité humaine : le transhum
En exergue : « C’est ainsi que Prométhée, ayant rêvé
de sa puissance se réveille Grégoire Samsa, le personnage
de Kafka. » Citation du philosophe polonais
Leszek Kolakowski
Être un dieu ou une déesse grecque à l’éternelle
jeunesse, être Mathusalem et vivre presque mille ans,
être le fameux Comte de Saint Germain à qui, dit-on,
la Pierre philosophale permit d’esquiver le temps ?
Après tout quelques espèces animales ne vivent-elles
des siècles comme les tortues (200 ans), les palourdes
(500 ans)…? Voire sont presque immortelles comme
certaines méduses régressant à l’état de polype ?
Qui n’a jamais rêvé d’échapper aux trois grands
fléaux de l’humanité que sont la maladie, la vieillesse
et la mort ?
Mais, jusque ici nos étions des sortes de Gilgamesh,
ce héros sumérien qui essaya d’éviter la mort, mais qui
ne put s’y soustraire, car elle est ou était le symbole
de notre humaine condition. Oui, peut-être « était » !
En effet, depuis quelques années, nous sommes
aux prises avec un fascinant et effrayant tsunami
technologique et scientifique : une troisième révolution
industrielle. Celle des « NBIC ». Cet acronyme
regroupe les nanotechnologies, les biotechnologies,
l’informatique et les sciences cognitives (neuro-sciences
et intelligence artificielle). Les progrès spectaculaires
des NBIC, financés par les énormes moyens
des Gafa - Google, Amazon, Facebook et Apple- révolutionnent
la médecine et notre vie.
Féru de ces nouvelles technologies, le
Transhumanisme est un mouvement intellectuel
et culturel affirmant qu’il est possible et désirable
d’améliorer la condition humaine par l’application
de notre raison, en développant et en disséminant
largement des technologies visant à éliminer
le vieillissement et à augmenter de manière significative
les capacités intellectuelles, physiques, psychologiques
des êtres humains (définition de la Word
Transhumanist Association, 2002).
Après tout, 11% des enfants nés après l’an 2000
ne peuvent-ils pas espérer vivre jusqu’à 110 ans et
plus et la plupart en bonne santé ? Des aveugles
atteints de rétinite pigmentaire ne retrouvent-ils pas
la vue par la greffe d’une puce électronique derrière
la rétine ? Des étudiants et autres usant de smart
drugs n’augmentent-ils pas leur cognition ? Quelle
est la frontière entre progrès médical et idéologie transhumaniste
?
Allons-nous entrer dans l’ère du méliorisme, du
dépassement des normes, du passage d’une humanité
à une autre ? En tout cas, c’est ce que souhaitent les
transhumanistes : l’être humain augmenté, l’humain+.
Une posthumanité même pour certains d’entre eux.
Mais sera-t-elle positronique comme les robots d’Isaac
Asimov ? (Quatre lois régissent les robots ; un robot ne
peut porter atteinte aus humains et à l’humanité. Il se
doit d’obéir aux ordres des humains et de protéger son
existence. Aucune de ses 4 lois ne doivent se contredire).
Les années 50 marquent l’apparition du terme transhumanisme.
C’est Julian Huxley, le frère d’Aldous Huxley
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anisme en question
qui pose l’une des premières pierres contemporaine. Il a
été, en effet, en 1939 à l’origine du Manifeste des généticiens.
Il y évoquait un eugénisme de gauche prônant
une amélioration des individus comme vecteur d’une
amélioration de leur condition sociale.
Dans les années 60, Marvin Minsky, cofondateur du
groupe d’intelligence artificielle du MIT, aborde le transhumanisme
à travers son regard d’informaticien. Son
approche de l’intelligence à venir bouscule : “Les ordinateurs
de la prochaine génération seront tellement intelligents
que nous aurons de la chance s’ils nous acceptent
auprès d’eux comme animaux de compagnie.” Selon lui,
la société de l’esprit ne sera plus composée que de deux
types d’agents : les spécialistes et les gestionnaires. En
gros une question revient à travers son approche, qui
seront les chimpanzés du futur ?
Aujourd’hui deux courants de pensée se côtoient :
- Le premier, celui des bioprogressistes du suédois
Nick Bostrom, directeur du Future of Humanity Institute
de l’Université d’Oxford et fondateur de la World
Transhumanist Association en 1998, devenue Humanity
+ en 2008, qui affirme qu’un progrès sans fin, qu’une
perfectibilité illimitée de l’espèce humaine est possible
est souhaitable. Il s’inscrit dans la lignée de l’Humanisme
(Bacon) et de l’esprit des Lumières, celle de Condorcet et
de Rousseau où inégalités sociales et naturelles doivent
être dépassées.
Ainsi, la WTA milite pour une démocratie radicale,
reposant sur l’égalité et la solidarité où l’individu autonome
décide seul des modifications qu’il souhaite
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apporter à son corps, échappant ainsi au déterminisme
darwinien.
Relevons qu’un lobby capitaliste bio-progressiste
existe et est partisan de tous les progrès des NBIC. Ainsi
Google a fondé en 2013, dans le complexe secret Google
X Lab, la compagnie Calico, spécialisée dans les biotechnologies
dont le but sera de lutter contre le vieillissement
et les maladies. Calico ambitionne de tuer la mort.
D’autres, des philanthropreneurs, comme Warren
Buffet, Paul Allen (Microsoft) et Bill Gates (Microsoft)
financent des recherches médicales et sont très proches
de l’idéologie transhumaniste. Warren Buffet a d’ailleurs
appelé les milliardaires de tous les pays a donné la moitié
de leur fortune à la recherche scientifique. Ce qui est
fort bien !
mémoire et les émotions sur des supports informatiques
d’un type encore à imaginer » (Luc Ferry, La Révolution
transhumaniste, 2016). Ce concept dit de « uploading »
consisterait à télécharger le contenu de notre cerveau
pour pouvoir nous réincarner dans des machines pour
atteindre l’immortalité. Et que dire du projet du milliardaire
russe Dimitry Itskov qui veut créer un hologramme
en 2045, qui serait une copie parfaite de son
être humain. Que dire du rêve délirant de l’apparition
« d’une conscience et d’une intelligence globales des
milliers de fois supérieure à celle de l’humain actuel et
dont Google serait une préfiguration ». (Ferry) Technoutopie
? Vraiment ! Un ordinateur AlphaGo ne vient-il
pas de battre le meilleur joueur mondial de jeu de go !
Plus stupéfiant encore, deux chercheurs de Google Brain
ont fait part en octobre dernier de leur découverte : 2
réseaux de neurones artificiels peuvent créer des codes
secrets pour communiquer entre eux en se protégeant
de toute autre intelligence, humaine ou pas.
Mais, plus pernicieux est le nouvel adage : « La vie n’est
qu’une nano-machine particulièrement sophistiquée ».
N’est-ce pas réduire alors l’être humain à des lois exclusivement
mécanistes et matérialistes ? Ne sommes-nous
que somme d’informations, programme déchiffrable ?
En d’autres mots, une machine, un être réifié ?
Les transhumanistes de ce courant ne sont d’ailleurs
pas hostiles à une réflexion bioéthique, comme le
médecin français Laurent Alexandre, auteur de l’essai
La Mort de la mort.
- Rappelons qu’il y a d’autres courants au sein des
transhumanistes dont l’extropianisme de Max More,
le philosophe bodybuildé, président d’Alcor, société de
cryogénisation, pour ne citer que lui.
Le Transhumanisme regroupe, comme nous venons
de le mentionner, un large spectre de personnalités et
de centres de recherche différents : des chercheurs, des
scientifiques, des milliardaires, la Nasa et des politiciens
Rappelons aussi que les philanthropreneurs comme
Bill Gates, Elon Musk, patron de Telsa et le physicien
Stephen Hawking ont lancé, en 2015, une pétition sur
les dangers potentiels de l’intelligence artificielle et sur la
nécessité de sa régulation (Musk a donné 10 millons de
dollars dans un fonds dédié à la recherche sur la sécurité
des progrès de l’intelligence artificielle.). Ainsi, Hawking
écrit : « Réussir à créer une Intelligence artificielle serait
un grand événement dans l’histoire de l’homme. Mais
ce pourrait être le dernier. »
- Le deuxième - 8 - courant, celui de Ray Kurzweil, professeur
à MIT, patron de l’université de la Singularité,
fondée dans la Silicon Valley en 2008 grâce au financement
de Google, nommé directeur du développement
de Google en 2013, et ses disciples matérialistes radicaux
pensent que, vers 2045, la technologie devrait dépasser
la vie et la remplacer. Ainsi, des post-humains, sortes de
cyborgs augmentés et dotés d’intelligence artificielle,
connectés avec les réseaux du web, existeraient dans un
monde de l’obsolescence du langage et de l’humain, en
plein dans une logique de dématérialisation où la « conscience
sera située en dehors de tout substrat biologique
corporel et il sera possible de stocker l’intelligence, la
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dont Zoltan Istvan qui était le candidat transhumaniste
à l’élection présidentielle américaine 2016. Son parti qui
se veut apolitique proclame défendre la science, la santé
et la technologie. Il nous assure que la planète ne sera
pas surpeuplée, la couche d’ozone sera comblée et que
la viande sera remplacée par des substituts tout en abordant
la colonisation d’exo-planètes. Tout un ensemble
de promesses peu pragmatiques lesquelles ne font pas
l’unanimité de la société américaine ultra religieuse.
(Pat) En fait, une question se pose : quel est le but de
l’idéologie transhumaniste ? Le Post-humanisme avec
ses robots et ses chimères ? L’augmentation des capacités
humaines, comme un exosquelette pour booster les
performances physiques ? L’amélioration de la condition
humaine par les NBIC ? Dans tous les cas de réponses,
une réflexion s’impose et elle nous concerne au plus haut
point, nous francs-maçons qui travaillons au progrès de
l’humanité et surtout en ce qui a trait à la techno-médecine
et à ses dérives possibles. Prenons deux exemples
: celui de la génétique et celui des nanotechnologies et
la Robotique.
savoir s’il possède des gènes qui le prédisposent à de
graves maladies. Ainsi la société américaine 23andMe,
dont Google est actionnaire, met en vente en Amérique
du Nord ainsi que dans certains pays européens, depuis
2015 sur internet des kits d’analyse d’ADN sur 40 conditions
héréditaires, sur les 10 façons dont l’ADN peut
affecter la réponse aux médicaments…. Le tout pour
200$. Mais alors quelle tentation pour les compagnies
d’assurances ou pour d’autres que ce fichage génétique
! Que devient la liberté ? Un mot vidé de son sens ?
Certains scientifiques, dont Pierre Tambourin,
directeur de Genopole en France, pensent qu’il sera possible
de choisir le bon médicament pour « stabiliser ou
vaincre la plupart des cancers vers 2025-2030 ». Il n’est
donc pas exclu que notre espérance de vie s’allonge alors
considérablement.
Mais un pas de plus a été franchi dans la recherche
par la réparation des gènes défectueux grâce à la chirurgie
génétique.
Depuis 1953 et la découverte de la structure en double
hélice de l’ADN, la génétique a beaucoup évolué, surtout
à partir de 2003, lorsque les chercheurs ont séquencé
le génome humain. Et grâce aux nouvelles technologies,
quiconque peut avoir désormais en quelques jours
sa carte génétique, sa génomique personnelle et ainsi
En effet, en 2012, 2 femmes, Emmanuelle Charpentier
et Jennifer Doudna ont mis au point un outil du nom
de Crisp-Cas9 qui permet d’inhiber, de modifier ou de
remplacer un ou plusieurs gènes directement dans une
cellule ou un organisme. Le Crisp-Cas9 sont des sortes
de ciseaux génétiques qui permettent de couper 2 brins
d’ADN afin d’introduire des séquences étrangères.
Depuis des expériences sur des cellules somatiques
(cellules autres que germinales) sont menées partout
dans le monde. Juillet 2016 des cliniciens chinois ont
commencé d’expérimenter un traitement contre le
cancer du poumon en utilisant le Crisp-Cas9.
Réparer, oui ! Mais, on quitte le modèle thérapeutique
dès qu’on manipule les gènes grâce à cet outil et on
passe au projet mélioratif des transhumanistes. C’est ce
qui commence à arriver. En Californie, on essaie de créer
un moustique résistant au paludisme, à la dengue, au
Zika …
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Toujours, en Californie, des laboratoires tentent de
produire des chimères, des cochons-humains, des
moutons-humains donneurs d’organes. Un généticien
d’Harvard se propose même d’éditer l’ADN d’un éléphant
d’Asie en le dotant de séquences génétiques de
mammouth.
Alors, à quand l’être humain génétiquement modifié ?
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Il est déjà né au Mexique et s’apprête à naitre aussi
légalement en Grande–Bretagne cette année 2017. Il
a 3 ADN , trois patrimoines génétiques transmissibles
(Pour éviter des maladies graves comme le syndrome de
Leigh, l’ADN nucléaire sain de la future mère est extrait
de l’ovule et implanté dans celui d’une donneuse à l’ADN
mitochondrial sain. Cet ovule recomposé est fécondé
en laboratoire par le sperme du père et implanté dans
l’utérus de la mère).
Alors demain, une « race » supérieure ? Pourquoi pas
? Selon la loi du physicien hongrois Dennis Gabor, « Tout
ce qui est possible est réalisable ».
Nous sommes en plein eugénisme ! Assurément pas
celui des nazis, nous disent les transhumanistes, mais un
eugénisme éthique, nommé « From chance to choice »,
qui autorisera la réparation des inégalités naturelles et
l’augmentation des qualités humaines.
Certes, la légalisation de la modification des cellules
germinales - c’est-à-dire provenant des cellules souche,
à l’origine des cellules reproductrices et c’est là la gravité,
car transmissibles - permettra d’éradiquer les maladies
héréditaires comme dans le cas précédent, mais n’ouvret-elle
aussi une boite de Pandore ? Pour très bientôt des
enfants dont les parents auront choisi la taille, les yeux
et pourquoi pas le futur QI ? En Chine, actuellement,
des chercheurs sont en train de décrypter le génome
des gens qui ont un QI de 140, de surdoués. Ces scientifiques
ont annoncé qu’ils espéraient d’ailleurs augmenter
le QI de la population chinoise dans un avenir
proche.
Heureusement que des lois existent dans certains
pays pour empêcher la naissance d’enfants génétiquement
modifiés, d’enfants marchandises, d’enfants objets
! Mais pas dans tous les pays !
De plus, il semble que la limite morale entre acceptable
et inacceptable ne cesse de bouger. Aujourd’hui,
un eugénisme de fait se pratique : 97% des femmes qui
découvrent lors de l’amniocentèse qu’elles portent un
enfant trisomique avortent.
Et pourquoi pas aussi un génome artificiel ! C’est ce
qu’aurait mis au point en 2010 Craig Venter, un biologiste
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américain. Cette bactérie, première vie artificielle construite
à partir de produits chimiques et d’algorithmes
informatiques, serait capable de se reproduire. D’une
certaine manière, l’ homonculus de Paracelse et de
Goethe serait-il réalisé ?
aux découvertes faites dans les nanotechnologies et la
robotique.
Vienne, 2015, Christian est amputé de ses deux bras
suite à une grave électrocution. La compagnie Ottobock
développe le premier système de prothèses automatisées.
Cela constitue l’un des premiers pas vers l’homme
cyborg. Le programme Revolutionizing Prosthetics dirigé
par l’Université John Hopkins (APL) cherche à développer
des prothèses destinées aux amputés de guerre. Cela
conduit par ricocher à la production d’exosquelettes qui
permettent à des supers soldats de porter sans effort
plus de 90 kilos de matériel . La limite entre ce qui soigne
et ce qui augmente est de plus en plus perdue de vue.
Le témoignage de la mannequin et actrice Amy Mollins,
amputée de ses deux jambes nous bouscule. Invitée à
une soirée branchée, une de ses amies lui déclare que
cela n’est pas juste qu’elle ne puisse ajuster ses jambes
en fonction de ce qu’elle souhaite. Amy pose alors la
question quant à savoir quand surviendra l’amputation
volontaire ?
Grenoble, service de recherche du Pr Alim Benabib,
il installe le premier stimulateur cérébral à un malade
atteint de la maladie de Parkinson. Le malade se débloque
et commence à marcher normalement en esquissant
même quelques pas de danse. Plus impressionnant,
le programme Brain Gate testé sur un tétraplégique lui
permet de déplacer les objets par la pensée.
Le généticien Kevin Warwick pousse plus loin la
démarche en s’auto-mutant. Il s’est implanté un traceur
RFID qui lui permet de contrôler en tout temps son laboratoire
de recherche et une seconde puce connectée
à son système nerveux qui lui permet de commander
à distance un bras robotisé. Il est en train de découvrir
des nouveaux sens qui lui étaient inconnus. Assisteronsnous
au développement de plus de 5 sens ?
Enfin, dernière avancée scientifique touchant la génétique
: l’ADN pourrait être la panacée au problème du
stockage de données. En 2016, Microsoft a commandé à
la firme Twist Bioscience 10 millions de brins d’ADN synthétiques.
Ainsi, grâce à la robustesse de cette molécule,
à sa pérennité de milliers d’années et à sa capacité de
compactage, il serait possible de stoker dans 1 g d’ADN
près de 1 milliard de téraoctets.
Nous arrivons à l’ère où les humains au pouvoir démiurgique,
tel Prométhée, sont sur le point d’agir sur le
vivant pour le modifier pour le meilleur ou pour le pire.
En effet, le mythe de Prométhée et celui de Sisyphe
aussi nous renvoient à notre désir de vouloir toujours un
peu plus repousser les limites de la condition humaine.
Illustrons notre propos à travers divers exemples liés
Vous l’aurez compris distinguer l’humain du robot ou
de l’homme amélioré va vite devenir flou et compliqué.
Un jour peut être nos futurs employeurs sélectionneront
les cerveaux équipés des meilleurs logiciels.
Alors quelles seront les conséquences ? Elles sont
nombreuses.
Au niveau socio-économique, l’idéologie du toujours
plus et l’essor prodigieux des NBIC, voulu par le
Transhumanisme, entraînera des inégalités :
- fossé entre les générations « avec d’un côté,
les chanceux qui auront bénéficié des techniques de
blocage du vieillissement dès l’enfance et les autres, nés
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Il est aussi permis de penser que
l’éducation sera transformée. On assiste
depuis 2011 à la mise en place d’un nouveau
type d’enseignement devant ordinateur : les
Mooc (Massive open online courses) destiné
à tous. Ce type d’enseignement ne risquet-il
pas de nous transformer en autistes
d’Aspergerg, scrupuleux, méthodiques ? À
suivre…
Par ailleurs, est-il si innocent de voir
les dirigeants de la Silicon Valley inscrire
leurs enfants dans des programmes
d’apprentissage du grec et du latin tout en
leur interdisant l’accès à l’ordinateur avant
leurs 15 ans accomplis ?
avant la mort de la mort », nous dit Laurent Alexandre.
- inégalité entre ceux qui n’auront pas subi
l’eugénisme dit éthique, car leurs parents s’y seront
opposés pour raison morale ou religieuse, et les autres.
Le film Bienvenue à Gattaca (1997) illustre la pression
sociale qui existera bientôt pour faire des enfants utiles
et normés.
Quels seront les coûts de ces manipulations ? Car,
comme dit encore Laurent Alexandre, « les coûts de la
santé risqueraient d’exploser en se déplaçant de la vieillesse
vers l’enfance et des malades vers les bien-portants.
» Qui en profitera ? Les riches ? Alors une médecine à
2 vitesses ? Progrès pour l’humanité ou pour quelques
uns ?
Pour le philosophe américain Francis Fukuyama,
auteur de l’essai La Fin de l’homme (2002), l’augmentation
démographique finira « par imposer des restrictions au
nombre de naissances autorisées ». Mais aussi, ne sera-il
pas nécessaire de décider à quel âge il faudra supprimer
les soins donnés aux vieillards ? Le film Soleil vert de
Fleischer en 1973 abordait déjà ce dilemme horrible ?
Qui fixera la norme, les scientifiques ? Les militaires ? Les
marchands ?
D’autres conséquences d’ordre psychologique
et philosophique sont à craindre.
Dans un monde technophile de pressions,
de compétitions, de responsabilités accrues
face aux choix constants à faire, « que restera-t-il
de notre sens de la solidarité vis-à-vis
de ceux qui sont moins bien nantis que nous
? », relève, le philosophe américain, Michael
Sandel. La fraternité, l’empathie, la sensibilité,
l’humilité, passées de mode ? Éros, Philia
et Agapé finis ? L’autre disparu ? Le désir
éteint ? Peut-être pas complètement…
S’il y a dans l’être humain le désir de dépasser les
limites, il y a aussi celui de s’éteindre. Comme le dit
Woody Allen « L’éternité, c’est long, surtout vers la fin ».
Alors une question ne peut que se poser : la mort
a-t-elle un sens, une utilité ? Dans ce nouveau monde
où la contingence, le hasard auront disparu, quel sens
aura la vie ? N’est-ce pas la conscience de notre finitude,
de notre mort qui nous permet de lui donner
un sens et d’agir ? Camus écrivait le siècle dernier : «
Il n’y a pas d’amour de vivre sans désespoir de vivre ».
Nécessaire présence du memento mori ! Serons-nous
encore humains lorsque l’incertitude, la vulnérabilité,
la conscience, la réflexion, le rêve, la pensée symbolique,
la spiritualité seront lettres mortes ? Ira-t-on vers
une distinction entre la personne et l’humain, comme
le propose le philosophe technophile Hugo Tristram
Engelhardt : « L’humain est une espèce biologique (…)
avec une configuration génétique, physiologique et corporelle.
La personne n’est pas du tout anthropomorphe
: des formes de vies extra-terrestres pourraient se
révéler être des personnes, des êtres conscients, intelligents,
sensibles. Et des humains, ayant décidé de modifier
leur forme corporelle ou leur hérédité resteront des
personnes, même si des différences les éloignaient de
plus en plus des êtres humains naturels. »
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Enfin, au niveau éthique, les conséquences seront
lourdes. Les manipulations des cellules germinales sont
transmissibles et irréversibles. Alors apparition d’une
nouvelle éthique de la maîtrise absolue du monde extérieur
par l’humain ou celle nihiliste du posthumain tout
puissant ?
Référence musicale
Dukas – l’Apprenti sorcier, d’après un
poème de Goethe
Au terme de cet article, des questions essentielles se
posent.
Qu’est-ce que l’être humain ? Quelle société, quel
monde voulons-nous ? Celle ou celui de « l’impératif
technicien tout puissant où utopisme et nihilisme se
rencontrent », écrit Kokou Amegatsevi ? (L’Éthique du
futur, 2013) Faut-il laisser l’être humain courir les risques
de la liberté ? Tout doit-il être permis ? Quelles sont les
limites de la techno-science ? Doit-on transgresser les
limites naturelles pour le bien, le progrès de l’humanité
? « Doit-on intervenir au nom de la justice et de l’égalité
des chances dans la loterie naturelle ? », comme le dit si
bien le philosophe belge Gilbert Hottois.
Pour tenter d’y réfléchir, aidons-nous du principe
de responsabilité (1979) du philosophe Hans Jonas.
Pour résumé, la responsabilité étant le signe distinctif
de l’humanité et le fondement de l’autonomie, nous
avons une responsabilité à l’égard de l’humanité à venir
et sommes donc co-responsables de son avenir. Appel
donc à la responsabilité parentale, scientifique, politique,
citoyenne.
Références filmographiques
• Soleil vert
• Bienvenue à Gattaca
• Selfless
• Westworld (2016)
• Real Humans
Peut-être qu’il ne serait pas aussi inopportun de nous
aider de l’aphorisme de ce grand humaniste du 16è
siècle que fut Rabelais : « Science sans conscience n’est
que ruine de l’âme ».
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Le trans-humanisme TITRE 2
Atessitatet prem exerumq uibeatio to exceper erissunti
unt dolorescita cuptio doluptio. Turis parum sequis
ea doluptatem quature rovitam volorerum acculpa volo
ea ventium is moditat iisinimil illutentur mint odit offici
dis reperum lantiscitis aut explignatus, totasit volorerum
labo. Ullo is dessequia natiatum reprepudit vella
am, sima numque quatur? Quissitessit hic tetusam nam
dolupta tureris sit offici nihitio rersperum fugiam, omnisimil
ipis di con rerum nonem net, cor aut optat andio
et rem quam harumqui des ulparum ipsantis rem eum
volende libusda eribus dolupta conem et eum dolore,
utatia ni cum volo cumentus nescill iquatur, comnima
volore venimi, tem accus.
Fictatur? Giate aut in prem nonsene mporeperrume
millam is voloreperum quo imillanis molles aspero
dolupta turibus nem idem autatemquiae prempor
ibuscimendel mos eos eturessit, quis none dolora
ditioratur? Untur?
As ma eost, sit, es doloribus rest aliquid magnam consequae
porempo riorestio dolorianim voloratias ratur
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Git rest ad quaecti untotatur reiusci endelec tionsequo
invelitio dolupta sperore hentis et officil molendi
blatemo luptas rem am, aut fugia volupicium id quodipsame
nestium ut adiasim olupita pliquides dolescipient
eici blabor as excearum enempores mo quia alistinus
volorporum fuga. Nequibus.
Nulpa dollento verumenderi nis aut laut occus reculle
nienihit et etus in et vel ent omni volorita commodio
exceatque nistiat.
Antusda quia voluptae sim aut voluptati arum quis
sinciendam comniendae prernate laut inciume ntibus,
si ullab id que sunt et elit repelignatus evelenimped
untiam aborepe lliqui doluptatem re mo que pre, ipsa
- 12 -

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Fictatur? Giate aut in prem nonsene mporeperrume
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- 13 -

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Nulpa dollento verumenderi nis aut laut occus reculle
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erum ea nis et dolorehenia consequo tet, antius eumquo
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pere, id et a arum fugia coratius re, con nam aligente
est, sam quam explicid modicilici cus magnis cusam,
quatem am solo moluptio bea que volupta soluptatur
sed et evel inctat.
Imagnima simporeium ipide deliste nobit, eum as acidendant
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- 15 -

Réflexion croisée entre nature
humaine et bio-économie
Remontons ensemble le temps …
1939, Nous sommes au temps des supers héros, des
Marvels, de Spider man, Captain America, un savant mélange
de science et de fiction.
1946, l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
définie au préambule de sa constitution la santé comme
un état de bien-être complet physique, mental et social, et
ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou
d’infirmité. Cette définition demeure toujours inchangée de
nos jours.
Le temps défile …
• 1970 : les premières semences OGM germent.
• 1978 : Louise, le premier bébé éprouvette nait.
• 1983 : le premier plant de tabac transgénique qui
résiste aux antibiotiques est créé.
Le XXIème siècle déboule. Nous croisons soudainement
dans la rue des bios hackers qui testent les propriétés
génétiques hors de tout cadre légal. Vous l’avez compris,
plus que jamais, le vivant est manipulé, trituré, disséqué.
Plus que jamais, le corps dispose d’une bio valeur. Ce coût
peut-être évalué à travers le prisme de la bio-économie
et c’est ainsi qu’elle devient l’enjeu des nouvelles formes
d’expérimentations, d’une nouvelle économie mais aussi
d’une nouvelle citoyenneté.
Pour remonter à sa source, la bio-économie a été créée par
l’OCDE en 2009. Elle pose la question des énergies renouvelables
mais aussi de la décroissance. La bio-économie possède
un fondement libéraliste extrême qui devient presque quasi
religieux avec le transhumanisme.
Quelque part, avec son refus de la fin du vivant, le posthumanisme
contribue à développer des modèles visant à
atteindre l’immortalité tout en soutenant une grande individualité.
Seuls une certaine élite aura accès aux protocoles
d’augmentation.
Jodorowski nous interpelle avec sa BD la caste des Métabarons
ou il met en scène des êtres hautement performants
mi humains mi robots. Perdue dans cet univers de symboles
high-tech, je ne peux m’empêcher de citer Jean Baudrillard
‘’c’est comme si les choses avaient avalé leur miroir’’.
- 16 -

N’y aurait-il pas trop de bruit pour rien autour du
transhumanisme afin de mieux profiter de la formidable
ressource que constitue le monde du vivant ?
L’économie du don …
Les start up illustrent peut être ce type de nouveau schéma
économique. Regardons de plus prêt ce à quoi elles ressemblent
lorsqu’elles s’intéressent au domaine du vivant. En
général, tout cela débute bien souvent par un don humain.
C’est-à-dire du choix libre d’une personne à donner une partie
même infime de son être (ovules, fœtus avortés, organes etc.).
Or, les résultats issus des recherches basées sur ces dons sont
le plus souvent exploités de manière privatisée.
La logique de la productivité prend alors le plus naturellement
du monde sa place. Ce mode de fonctionnement pose
une question éthique fondamentale sur le devenir du don
de soi mais aussi, sur celui de la fécondité et de la manipulation
du vivant qui devient un véhicule hors de prix pour la
bio économie. Dans ce nouveau débat, quelle serait la place
des cellules souches? L’exemple du ciseau génétique qui a
été justifié pour un soin humain ne devrait il pas nous interroger
? Ne devrions-nous pas savoir pourquoi est ce que les
personnes handicapées servent souvent de justification à
de telles manipulations? Ou encore, comment réagir face
l’eugénisme démographique qui existe auprès des mères
porteuses (certaines sont privilégiées tout dépendamment
de leur situation géographique)?
Toutes ces nouvelles opportunités d’affaire, ont justifié les
investissements massifs des gouvernements dans les biotechnologies
et petit à petit, un nouveau système monétaire
hors systèmes traditionnels a éclos. Nous allons à présent
nous interroger sur les crypto monnaies, B$ (bitcoins), blockchain
etc. et le nouveau tournant qu’ils annoncent quand le
numérique bât monnaie …
Le B$ est né en 2008 d’une perte de confiance dans les
institutions financières traditionnelles. Cette crypto monnaie
qui ne laisse aucune trace, est facile à utiliser. Ainsi, de grosses
transactions commerciales peuvent être réalisées en moins
de 3 minutes. D’ailleurs, même le créateur du B$ n’est pas
clairement identifié personne ne sait s’il s’agit d’une personne
Satoshi Nakamoto ou d’une communauté de geeks.
L’originalité du B$ réside dans le fait qu’elle ait un seuil. Ainsi,
celui-ci est étalonné à 21M$ de B$ d’ici 2040. Ce protocole
peut changer n’importe quand et pour l’instant cette monnaie
est hyper inflationniste. En aout 2017, 1B$ équivalait à 4500
US$. Il a donc dépassé largement la valeur de l’or. Toutes les
démarches de contrôle sont encore au stade embryonnaire
et ce même si, l’union européenne a manifesté son intention
de créer un observatoire du B$. Quel impact pourrait-il avoir
sur le système financier et monétaire actuel ? Quel pourrait
être le portrait robot du pays utilisateur? Au niveau mondial, 2
tendances semblent apparaître. La première cible les pays en
crise économique (la Chine, le Venezuela, Chypre). La seconde
pointe les pays novateurs (Argentine avec ses communautés
de geeks). Quoiqu’il en soit, peu importe le lieu, le B$ est fait
pour le cyber espace. C’est une monnaie pour les machines,
pour les robots qui nous demande de dépasser notre mode
de pensée verticale (en silo) et territoriale .
- 17 -

Que nous dit la crypto-monnaie de la façon dont nous produisons et pensons la monnaie actuellement?
C’est définitivement l’approche horizontale et communautaire qui est mis en exergue. Cette nouvelle économie
financière nous montre le besoin de repenser totalement les circuits de la valeur. Ainsi, à terme ne pouvons
nous pas penser que tout ce qui aura une structure verticale pourra être plus facilement robotisé (ex : certains
métiers comme les coiffeurs, les médecins)? Est-ce que cela ne sera pas une nouvelle façon de repousser encore
plus loin la nature du vivant et de son exploitation?
Le généticien Albert Jacquard nous rappelle je cite : ‘’la liberté n’est pas la possibilité de réaliser tous ses caprices;
elle est la possibilité de participer à la définition des contraintes qui s’imposeront à tous’’.
On tient ainsi à nous rassurer en nous expliquant que les blockchains qui sont des systèmes décentralisés
qui attestent de la véracité de l’information transmise et qui empêchent de modifier ce qui a été écrit,
seront les garants de ce nouvel environnement transactionnel. Ainsi, certaines municipalités commencent
à s’interroger pour traiter les actes de naissance avec des blockchains.
Est-ce que cela ne sera pas une nouvelle façon de mieux contrôler le vivant? Ne pouvons-nous pas y
voir une manière plus élaborée de tracer les êtres? La question peut aussi être posée quant à l’intégrité
des données, ne peuvent-elles pas être hackées ? Enfin, qu’en est-il de ces communautés de personnes
appelées mineurs qui sont chargées de produire informatiquement la preuve avant de valider la donnée,
l’appât du gain ne pourrait il pas être trop fort pour procéder à certaines malversations? Ou, encore qu’est
ce qui garantie l’absolu respect de l’humain dans ces fermes de minage ou les employés payés en B$,
dorment et travaillent sur place?
LES CAHIERS DE
DELTA
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SYMBOLIQUE
Les trois fenêtres
Un petit résumé de la planche en
quelques mots
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SYMBOLIQUE
Les trois fenêtres
Un petit résumé de la planche en
quelques mots
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Loge Delta
Droit Humain - Montréal