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ZAPACTU<br />
TONY YOKA<br />
© Xavier Lahache / Canal +<br />
“je vais gagner !”<br />
Tony Yoka, le champion olympique des poids super-lourds, poursuit sa<br />
progression dans le monde professionnel. Pour son deuxième combat, il a<br />
battu l'Américain Jonathan Rice, à l'issue d'un affrontement en six reprises,<br />
quatre mois après avoir gagné contre Travis Clark.<br />
Votre adversaire, Jonathan Rice a un physique imposant avec<br />
son 1m96 pour 118kg. Vous attendiez-vous à un combat aussi<br />
difficile ?<br />
Forcément, puisque l’on grimpe dans le classement mondial.<br />
Pour mon premier combat, Travis Clark était 300ème,<br />
Jonathan Rice est 98ème, il était donc être plus dur à combattre.<br />
Je suis 140ème, mais j’avais confiance en mon potentiel.<br />
Je bosse très fort aux États-Unis pour réaliser ce<br />
rêve de devenir champion du monde. Pourtant, je n’ai pas<br />
l’intention de me brûler les ailes, je serai patient. Je ne vais<br />
pas affronter un adversaire du Top 10, ce serait prématuré.<br />
Qu’on m’accorde un peu de temps.<br />
On vous reproche un peu trop de confiance, de suffisance,<br />
voire arrogance, ça vous agace ?<br />
Oui et non. J’accepte les critiques à condition qu’elles soient<br />
justifiées. Pour bien m’entraîner<br />
et trouver la concentration<br />
à San Francisco, je<br />
me suis isolé de ma famille,<br />
loin de ma femme et de<br />
mon fils. Chaque jour, mon<br />
objectif, c’est l’entrainement.<br />
Alors quand je monte<br />
sur un ring et que je gagne,<br />
j’ai tout de même le droit de<br />
montrer ma joie, comme un<br />
footballeur qui saute de partout<br />
après avoir marqué un<br />
but. La boxe ne se résume<br />
pas à deux mecs qui se tapent<br />
dessus, il y a aussi des<br />
grands moments de joie<br />
qu’on aime partager.<br />
Quand envisagez-vous le combat pour le titre de champion ?<br />
Avec mon team, on s’était fixé 2021 ou 2022. Mais, je<br />
n’aime pas perdre mon temps et si je peux accélérer le calendrier,<br />
je le ferai. En 2020, ça pourrait être jouable.<br />
Estelle, votre épouse, elle aussi championne olympique à Rio,<br />
vous conseille-t-elle ?<br />
Non, dans l’aspect purement entrainement, mais énormément<br />
dans la vie de tous les jours, même si on est éloigné<br />
par des milliers de kilomètres. Estelle a parfaitement compris<br />
et admis mon désir d’isolement, même si c’est un sacrifice<br />
pour elle aussi et ça, c’est énorme ! Je crois qu’elle<br />
aime partager mon rêve.<br />
Que dire de la naissance de votre fils Ali, né le 2 août dernier ?<br />
C’est une source de motivation en plus. Sa naissance a renforcé<br />
mon envie et ma détermination.<br />
Si j’ai un coup<br />
de fatigue, Ali est là pour<br />
m’aider à ne rien lâcher.<br />
Bien au-delà de l’argent et<br />
de la gloire, j’ai envie que<br />
mon fils puisse dire de moi :<br />
« Papa était quelqu’un qui<br />
s’est battu pour ses rêves. »<br />
J’aimerais lui laisser un bon<br />
exemple et qu’il soit fier de<br />
moi.<br />
Votre devise est-elle toujours<br />
« Je vais gagner. » ?<br />
Plus que jamais ! ■