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Haiti Liberte 11 Juillet 2018

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Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />

HAÏTI: INSURRECTION POPULAIRE!<br />

Kèk blòk nan<br />

Bouklin pote non «<br />

Little Haïti » Ti Ayiti !<br />

Page 6<br />

English<br />

Page 9<br />

Peuple, restez<br />

debout et vigilent : la<br />

nation demande des<br />

comptes !<br />

Voir page 4<br />

Page 7<br />

Des barricades, des carcasses de véhicule, des pierres et des débris érigés dans différents coins de la ville et même des pneus enflammés<br />

empêchant ainsi la circulation des automobiles et même des motos<br />

DÉMOLITION DE MAISONS<br />

À PÈLERIN 5 !<br />

L’œuvre négative<br />

du colonialisme<br />

français en Guyane<br />

: de la recherche du<br />

« roi doré » à la «<br />

Montagne d’or »<br />

Page 10-<strong>11</strong><br />

Voir page 4<br />

Une femme sans doute qui ne fait pas partie de la classe des honnêtes gens montrant les décombres de sa maison démolie<br />

pour la sécurité de Jovenel Moise<br />

Brésil : un juge<br />

annule l'ordre de<br />

libération de l'exprésident<br />

Lula !<br />

Page 17


Editorial<br />

HAITI<br />

LIBERTÉ<br />

Une action de légitime défense !<br />

1583 Albany Ave<br />

Brooklyn, NY <strong>11</strong>210<br />

Tel: 718-421-0162<br />

Fax: 718-421-3471<br />

Par Berthony Dupont<br />

L<br />

’offensive savamment lancée par les masses populaires<br />

contre le pouvoir en place et la bourgeoisie<br />

parasite qu’il représente n’a fait que traduire les véritables<br />

aspirations de tout un peuple en lutte contre les<br />

ennemis de toutes sortes de la classe dirigeante malhonnête,<br />

les compradores profiteurs de toute espèce. Cette<br />

manifestation calme et chaleureuse s’est déroulée dans<br />

l’enthousiasme et la satisfaction d'un devoir accompli.<br />

Elle devrait servir de leçon à ceux qui pensent toujours<br />

qu’ils peuvent continuer à humilier, bafouer les masses<br />

laborieuses.<br />

Rien de tout ce qui s’est passé du 6 au7 juillet ne<br />

devrait surprendre puisque l’élément essentiel, c’est le<br />

fait que le peuple méprisé, trainé dans la boue a toujours<br />

été attaqué par la violence exploitante des classes<br />

dominantes. Il est arrivé en ce moment que les choses<br />

prennent une autre signification et un tour nouveaux.<br />

Il est un fait que toute exploitation maintenue au prix<br />

de la violence finit par exploser sous l’effet d’une accumulation<br />

de ces mêmes violences, surtout quand ces<br />

dernières butent contre des questions de principes et de<br />

résistance.<br />

Ce mécontentement populaire est dû à des conditions<br />

économiques et sociales difficiles bien orchestrées<br />

et nées d’une guerre à dessein contre la classe ouvrière.<br />

Sa réaction d’une phase passive à une offensive active<br />

n’est pas délibérée et irresponsable ; sauf que plutôt,<br />

il s’agit d’un cas de légitime défense populaire contre<br />

la provocation d’une bourgeoisie complice, notoire et<br />

avérée des puissances impérialistes.<br />

Mais, ce qui frappe le plus évidemment dans cette<br />

contre-attaque populaire est qu’elle a trouvé son point<br />

d’impact : la frénésie de la lutte des classes. De toute<br />

évidence, tous les faits ont montré que la situation n’a<br />

fait qu’évoluer à l’avantage des masses populaires et au<br />

désavantage des exploiteurs menant grand train de vie.<br />

Alors que, pourtant, le peuple n’a encore rien fait puisque<br />

sa capacité offensive n’est pas encore huilée, bien<br />

encadrée par une avant-garde organisée, disciplinée expérimentée<br />

ayant un projet ou un programme national.<br />

Nous y arriverons un jour à cette étape, puisque ce n’est<br />

pas encore l’aboutissement lié aux conditions objectives<br />

pour la lutte de libération nationale ; mais bien un signal<br />

clair de ce que peut la force créatrice des masses populaires,<br />

lorsqu’elle est en ébullition.<br />

Les événements survenus à la fin de la semaine<br />

dernière ne sont qu’une injection de vitamines destinée<br />

à renforcer la lutte de classes dans le pays. C’est une<br />

leçon mémorable, une réalité dont il faudra se souvenir.<br />

Pour une fois, les masses populaires haïtiennes n’ont<br />

pas été dans les rues pour défendre la cause des autres,<br />

la cause des candidats à la présidence ; mais bien leur<br />

propre cause. Imaginez, un moment, si ce coup avait<br />

été minutieusement préparé contre les agresseurs et les<br />

traites de tout acabit de la classe politique pourrie et corrompue<br />

du pays !<br />

Le peuple doit s’organiser davantage car il aura à<br />

développer suffisamment ses propres moyens pour continuer<br />

à assurer sa défense légitime de façon à s’y opposer<br />

pour s’imposer une fois pour toutes et marquer à<br />

nouveau l’histoire.<br />

Donc, ce n’est pas un mystère, ni une surprise pour<br />

nous autres du journal. Il y a douze ans qu’Haïti Liberté<br />

a pris naissance pour s’aligner dans ce courant de<br />

combat populaire et révolutionnaire de façon à œuvrer<br />

pour le bien-être de la majorité déshéritée, souffrante,<br />

opprimée et exploitée. Seuls les intérêts de ce peuple<br />

nous dicteront les mesures et les positions que nous serons<br />

amenés à prendre avec davantage de courage, sans<br />

précipitation ; mais avec la seule et unique volonté de<br />

lui rendre ce qui est son droit et ce qui est son dû.<br />

En cette occasion de notre douzième anniversaire,<br />

nous souhaitons de plus grands succès à la lutte du peuple<br />

haïtien, espérant qu’elle ne tardera pas à être sous<br />

la juste direction d’un parti organisé des travailleurs de<br />

sorte qu’au sein du mouvement populaire toutes les considérables<br />

potentialités révolutionnaires soient maintenues,<br />

développées et conçues dans sa signification et<br />

dans ses perspectives sociales et politiques pour l’édification<br />

d’une économie nationale indépendante et d’une<br />

société débarrassée de toute exploitation.<br />

A ce stade, le peuple n’a plus le droit de reculer, ni<br />

de jouer à la défensive. Le match est loin d’être terminé<br />

; puisqu’on n’est justement qu’au début de la première<br />

mi-temps. Pour l’heure, la bourgeoisie acculée y trouve<br />

pour son compte ; mais nous devrons continuer à attaquer<br />

sans répit notre ennemi de classe et cela jusqu’à<br />

la victoire finale.<br />

Que la lutte continue ! L'action de légitime défense<br />

des masses n'aura pas été vaine. Elle devra contribuer à<br />

faire avancer la lutte. Tout le pouvoir au peuple haïtien!<br />

3, 2ème Impasse Lavaud<br />

Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong><br />

Email :<br />

editor@haitiliberte.com<br />

Website :<br />

www.haitiliberte.com<br />

DIRECTEUR<br />

Berthony Dupont<br />

RÉDACTEUR EN CHEF<br />

Dr. Frantz Latour<br />

RÉDACTION<br />

Berthony Dupont<br />

Wiener Kerns Fleurimond<br />

Kim Ives<br />

Frantz Latour<br />

Guy Roumer<br />

CORRESPONDANTS<br />

EN HAITI<br />

Daniel Tercier<br />

Bissainthe Anneseau<br />

COLLABORATEURS<br />

Marie-Célie Agnant<br />

J. Fatal Piard<br />

Catherine Charlemagne<br />

Pierre L. Florestal<br />

Yves Camille<br />

Jacques Elie Leblanc<br />

Roger Leduc<br />

Claudel C. Loiseau<br />

Henriot Dorcent<br />

Dr. Antoine Fritz Pierre<br />

Jackson Rateau<br />

Eddy Toussaint<br />

Ray Laforest<br />

Edmond Bertin<br />

Robert Garoute<br />

Jacques Nési<br />

Ed Rainer<br />

Ing. Roosevelt René<br />

Robert Lodimus<br />

ADMINISTRATION<br />

Marie Laurette Numa<br />

Didier Leblanc<br />

DISTRIBUTION: MIAMI<br />

Pierre Baptiste<br />

(786) 262-4457<br />

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Centrale,<br />

Amerique du<br />

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2 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

Jack Guy Lafontant a<br />

nouveau interpellé !<br />

Au centre Gary Bodeau<br />

président de la chambre des<br />

députés<br />

Suite à la défaite du gouvernement<br />

pour n'avoir<br />

pas pu imposer au peuple<br />

l’augmentation du prix des<br />

carburants comme le veut<br />

le FMI, le premier ministre<br />

Jack Guy Lafontant et ses<br />

ministres sans aucun doute<br />

vont faire les frais de leur<br />

inconséquence. Outre le<br />

député Jerry Tardieu de Oasis<br />

Hôtel qui exige sa démission<br />

immédiate et sans condition,<br />

c’est au tour maintenant de<br />

la bourgeoisie, par la filière<br />

du Forum économique du<br />

secteur privé, de réclamer<br />

catégoriquement sa démission.<br />

C’est dans cette optique<br />

que la chambre des<br />

députés a invité le chef de la<br />

Primature ainsi que ses ministres<br />

à se présenter à la salle<br />

de séance de la chambre<br />

basse, le samedi 14 juillet, à<br />

10 heures du matin, pour la<br />

reprise de la séance d’interpellation<br />

qui avait été mise<br />

en continuation, le 28 juin<br />

Le député Jerry Tardieu<br />

dernier.<br />

Par ailleurs, Guyler C.<br />

Delva a failli quitter le navire<br />

avant le naufrage du<br />

14 juillet prochain. Dans un<br />

tweet, il a écrit : « Le président<br />

a une vision extraordinaire<br />

pour ce pays, et c’est<br />

pour moi un énorme plaisir<br />

d’avoir eu l’occasion de travailler<br />

avec lui. Cependant,<br />

j’ai le regret d’annoncer que<br />

je lui présenterai ma démission<br />

dans les prochaines<br />

heures ». Il est revenu sur<br />

sa décision puisqu’il a été<br />

appelé par le président Jovenel<br />

Moise qui lui a sans<br />

doute demandé de surseoir<br />

à ses émotions, lui a peutêtre<br />

reproché son manque de<br />

courage et prié d’attendre la<br />

veille de la débâcle attendue<br />

le jour de la prise de la Bastille<br />

pour se sauver, monter<br />

en catastrophe à bord d'un<br />

hélicoptère et aller se terrer<br />

chez ses bons voisins et<br />

amis dominicains.<br />

Haïti à l’heure des tempêtes !<br />

L<br />

'Unité Hydro<br />

Météorologique d’Haïti,<br />

la Direction de la Protection<br />

Civile (DPC) et<br />

le Secrétariat permanent<br />

de gestion des risques<br />

avaient lancé lundi une<br />

menace d'inondation et<br />

de glissements de terrain<br />

pour l'ensemble du pays<br />

notamment le Sud-est,<br />

l’Ouest, le Centre, et l’Artibonite<br />

avec la tempête<br />

Beryl qui devrait nous visiter<br />

le mardi 10 juillet. La<br />

tempête s’est finalement<br />

affaiblie pour devenir une<br />

onde tropicale. Ce qui reste<br />

de Beryl, devenu vendredi<br />

dernier le premier ouragan<br />

de la saison, continue à<br />

souffler et à produire des<br />

pluies dans les Caraïbes.<br />

L'ancien ouragan qui affecte<br />

pour le moment Haïti,<br />

la République dominicaine<br />

et l'est de Cuba, pourrait<br />

redevenir un cyclone trop-<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions conformes du<br />

ministère public, accueille l’action de la demanderesse, la dame née Natasha ST-FORT, en la<br />

forme ; maintient le défaut, faute de comparaitre, octroyé à l’audience du vendredi vingt-six<br />

janvier deux mille dix-huit contre le sieur Claude JEAN; admet le divorce de ladite dame<br />

Natasha ST-FORT d’avec son époux le sieur Claude JEAN pour injures graves et publiques, faits<br />

prévus à l’article 217 du Code Civil Haïtien; prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />

ayant existé entre eux aux torts exclusifs de l’époux; ordonne à l’officier de l’Etat Civil de<br />

Delmas de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du dit jugement dont un extrait<br />

sera publié dans l’un des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts<br />

envers les tiers s’il y échet; compense les dépens vu la qualité des parties ; commet l’huissier<br />

Clerbrun FAURE de ce siège pour la signification du présent jugement.<br />

Rendu de nous, Gerty Léon ALEXIS, juge au Tribunal de première instance du ressort de<br />

Port-au-Prince en audience civile, publique et ordinaire du vendredi quatre mai deux mille<br />

dix-huit, en présence du substitut du Commissaire du Gouvernement Me Aménaide Pascale<br />

RAYMOND, faisant office du Ministère Public et avec l’assistance de Me Jean Serge DUVERT<br />

greffier du siège.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution; aux<br />

officiers du Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants et<br />

autres officiers de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du Juge et du Greffier susdits.<br />

Ainsi signé : Gerty Léon -Alexis juge et Jean Serge Duvert greffier<br />

ical à la fin de la semaine,<br />

selon le NHC.<br />

Par ailleurs, la<br />

tempête tropicale Chris<br />

est devenue mardi10 juillet<br />

le deuxième ouragan<br />

de la saison après s'être<br />

renforcée au large du sudest<br />

des États-Unis, sans<br />

toutefois présenter de risques<br />

pour les côtes américaines,<br />

a indiqué le Centre<br />

national des ouragans<br />

(NHC).<br />

AVIS<br />

JUDICIAIRE<br />

On fait savoir à tous ceux et à<br />

qu’il appartiendra de savoir<br />

suivant le jugement rendu par<br />

le Tribunal de Première<br />

instance du Cap-<strong>Haiti</strong>en,<br />

l’Officier de l’Etat Civil de<br />

Limbé a transcrit le divorce des<br />

époux Witzer Pierre SULLY, la<br />

femme née Ginette SAINT CY.<br />

Port-au-Prince ce 7 juin <strong>2018</strong><br />

Pour ordre de publication<br />

Frantz PIERRE-LOUIS, huissier<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après examen, et sur les conclusions du ministère public, maintient le<br />

défaut octroyé contre le défendeur à l’audience précitée; pour le profit du défaut,<br />

déclare fondée la dite action; admet en conséquence le divorce de la dame Evelyne<br />

DENASTY d’avec son époux Issovène FLEURANTIN pour injures graves et publiques<br />

aux torts de l’époux; prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé<br />

entre les dits époux; ordonne à l’officier de l’état civil de l’Arcahaie de transcrire<br />

sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera<br />

inséré dans l’un des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de dommages<br />

intérêts envers les tiers s’il y échet; commet l’huissier Canal GABRIEL de ce siège<br />

pour la signification de ce jugement ; compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous MARLEINE BERNARD DELVA, juge en audience<br />

civile, ordinaire et publique du jeudi vingt juillet deux mille dix-sept, en présence<br />

de Me ROGER SIMPLICE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort,<br />

avec l’assistance du sieur MOZART TASSY greffier du siège.<br />

Il est ordonné etc …<br />

En foi de quoi etc…<br />

Pour copie conforme collationnée<br />

Me Jean PRIME av.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions conformes du ministère<br />

public, accueille l’action de la demanderesse, la dame née Marie Lansie Pierre, en la forme ;<br />

maintient le défaut, faute de comparaitre, octroyé à l’audience du vendredi quatre mai deux mille<br />

dix-huit; admet en conséquence le divorce de ladite dame née Marie Lansie Pierre contre le sieur<br />

Lovinsky Ronald DELVA pour injures graves et publiques, faits prévus à l’article 217 du Code Civil<br />

Haïtien; prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux aux torts exclusifs de<br />

l’époux; ordonne à l’officier de l’Etat Civil de Delmas de transcrire sur les registres à ce destinés le<br />

dispositif du dit jugement dont un extrait sera publié dans l’un des quotidiens s’éditant à la Capitale<br />

sous peine de dommages intérêts envers les tiers s’il y échet; compense les dépens vu la qualité des<br />

parties ; commet l’huissier Clerbrun FAURE de ce siège pour la signification du présent jugement<br />

Rendu de nous, Gerty Léon ALEXIS, juge au Tribunal de première instance du ressort de<br />

Port-au-Prince en audience civile, publique et ordinaire du vendredi vingt-cinq mai deux mille<br />

dix-huit, en présence du substitut du Commissaire du Gouvernement Me Aménaide Pascale<br />

RAYMOND, faisant office du Ministère Public et avec l’assistance de Me Jean Serge DUVERT greffier<br />

du siège.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution; aux officiers<br />

du Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants et autres officiers<br />

de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du Juge et du Greffier susdits.<br />

Ainsi signé : Gerty Léon -Alexis juge et Jean Serge Duvert greffier<br />

Pour expédition conforme collationnée<br />

Le Greffier<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Nous Me Paul PIERRE juge en audience civile, ordinaire et publique du mercredi<br />

<strong>11</strong> avril <strong>2018</strong> après en avoir délibéré conformément à la loi, le Ministère Public entendu ; nous<br />

déclarons compétent pour entendre cette affaire; maintenons le défaut déjà octroyé à l’audience<br />

précitée ; déclarons fondée l’action en divorce de<br />

la demanderesse; admettons en conséquence le divorce de la dame Laurent Mario Charles née<br />

Sherley Magloire d’avec son époux Laurent Mario Charles pour injures graves et publics ; prononçons<br />

la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits époux; ordonnons à l’Officier de l’Etat<br />

Civil de la Section Sud de Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du<br />

présent jugement dont un extrait sera publié dans l’un des journaux s’éditant à la Capitale sous peine<br />

de dommages intérêts envers les tiers s’il y echet; commettons l’huissier Frisner Saincilaire de ce<br />

tribunal pour la signification de ce jugement ; compensons les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Paul Pierre, juge au Tribunal de première instance de<br />

Port-au-Prince en présence de Me Paul WESLEY, représentant du<br />

Ministère Public et avec l’assistance de Monsieur Homère RAYMOND, greffier, ce mercredi dix-huit<br />

(18) avril deux mille dix-huit (<strong>2018</strong>), An 215ème de l’Indépendance.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution; aux officiers<br />

du Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants et autres officiers<br />

de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du Juge et du Greffier susdits<br />

Ainsi signé : Paul PIERRE, juge et Homère RAYMOND, greffier<br />

Il est ordonné...<br />

En foi de quoi…<br />

Me Jonas Revange, Av<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Nous Me Paul PIERRE juge en audience civile, ordinaire et publique du mercredi<br />

Vingt-trois mai deux mille dix-huit (<strong>2018</strong>), après en avoir délibéré conformément à la loi,<br />

le Ministère Public entendu ; nous déclarons compétent pour entendre cette affaire;<br />

maintenons le défaut déjà octroyé à l’audience précitée ; accueillons l l’action en divorce<br />

du demandeur pour être juste et fondée ; admettons en conséquence le divorce du sieur<br />

Wilson JEUDY d’avec sa femme née Whadcy Etienne SURPRISE pour incompatibilité de<br />

caractères et injures graves et publics ; prononçons la dissolution des liens matrimoniaux<br />

existant entre les dits époux; ordonnons à l’Officier de l’Etat Civil de Delmas de transcrire<br />

sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré<br />

dans l’un des journaux s’éditant à Port-au-Prince sous peine de dommages intérêts envers<br />

les tiers s’il y echet; commettons l’huissier Alexis Saint-Jules de ce tribunal pour la<br />

signification de ce jugement ; compensons les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Me Paul Pierre, juge au Tribunal de première instance de<br />

Port-au-Prince en présence de Me Paul WESLEY, représentant du<br />

Ministère Public et avec l’assistance de Monsieur Homère RAYMOND, greffier, ce mercredi<br />

trente mai deux mille dix-huit (<strong>2018</strong>), An 215ème de l’Indépendance.<br />

Ainsi signé : Paul PIERRE, juge et Homère RAYMOND, greffier<br />

Il est ordonné...<br />

En foi de quoi…<br />

Ainsi signé Pierre PAUL juge et Homère RAYMOND greffier<br />

Pour expédition conforme collationnée : Homère RAYMOND<br />

Pour ordre de publication : Cabinet Lamour et Associés<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions conformes du ministère<br />

public, accueille l’action de la demanderesse, la dame née Marie Solange MIDI, en la forme ;<br />

maintient le défaut, faute de comparaitre, octroyé à l’audience du vendredi vingt avril deux mille<br />

dix-huit par le sieur Jean Getho Delmas; admet le divorce de ladite dame née Marie Solange Midi<br />

d’avec son époux Richard JEANTY pour injures graves et publiques, faits prévus à l’article 217 du<br />

Code Civil Haïtien; prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux aux torts<br />

exclusifs de l’époux; ordonne à l’officier de l’Etat Civil de la commune de Pétion-Ville de transcrire<br />

sur les registres à ce destinés le dispositif du dit jugement dont un extrait sera publié dans l’un des<br />

quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s’il y échet;<br />

compense les dépens vu la qualité des parties ; commet l’huissier Clerbrun FAURE de ce siège pour la<br />

signification du présent jugement.<br />

Rendu de nous, Gerty Léon ALEXIS, juge au Tribunal de première instance du ressort de<br />

Port-au-Prince en audience civile, publique et ordinaire du vendredi vingt-sept avril deux mille<br />

dix-huit, en présence du substitut du Commissaire du Gouvernement Me Aménaide Pascale<br />

RAYMOND, faisant office du Ministère Public et avec l’assistance de Me Jean Serge DUVERT greffier<br />

du siège.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution; aux officiers<br />

du Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants et autres officiers<br />

de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du Juge et du Greffier susdits.<br />

Ainsi signé : Gerty Léon -Alexis juge et Jean Serge Duvert greffier<br />

Pour expédition conforme collationnée<br />

Le Greffier<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après examen, et sur les conclusions du ministère public, maintient le<br />

défaut octroyé contre le défendeur à l’audience précitée; pour le profit, déclare<br />

fondée la dite action; admet en conséquence le divorce de la dame Slande Michel<br />

d’avec son époux Jean Yvel Jimmy AUGUSTIN pour injures graves et publiques aux<br />

torts de l’époux; prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre<br />

les dits époux; ordonne à l’officier de l’état civil de l’Arcahaie de transcrire sur les<br />

registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré<br />

dans l’un des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts<br />

envers les tiers s’il y échet; commet l’huissier Canal GABRIELde ce siège pour la<br />

signification de ce jugement ; compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous MARLEINE BERNARD DELVA, juge en audience<br />

civile, ordinaire et publique du jeudi vingt juillet deux mille dix-sept, en présence<br />

de Me ROGER SIMPLICE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort,<br />

avec l’assistance du sieur MOZART TASSY greffier du siège.<br />

Il est ordonné etc …<br />

En foi de quoi etc…<br />

Pour copie conforme collationnée<br />

Me Jean PRIME av.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions conformes du ministère<br />

public, accueille l’action du demandeur, le sieur Guy L. ROYAL, en la forme ; maintient le défaut,<br />

faute de comparaitre, octroyé à l’audience du vendredi premier juin deux mille dix-huit contre la<br />

dame née Nadia MICOURT; admet en conséquence le divorce des époux Guy L. Royal d’avec son<br />

épouse la dame née Nadia MICOURT pour incompatibilité de caractères et injures graves et publiques,<br />

faits prévus à l’article 217 du Code Civil Haïtien; prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />

ayant existé entre eux aux torts exclusifs de l’épouse; ordonne à l’officier de l’Etat Civil de la<br />

Commune de Port-au-Prince, Section Sud de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du<br />

dit jugement dont un extrait sera publié dans l’un des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de<br />

dommages intérêts envers les tiers s’il y échet; compense les dépens vu la qualité des parties ;<br />

commet l’huissier Clerbrun FAURE de ce siège pour la signification du présent jugement.<br />

Rendu de nous, Gerty Léon ALEXIS, juge au Tribunal de première instance du ressort de<br />

Port-au-Prince en audience civile, publique et ordinaire du vendredi quinze juin deux mille dix-huit,<br />

en présence du substitut du Commissaire du Gouvernement Me Aménaide Pascale RAYMOND, faisant<br />

office du Ministère Public et avec l’assistance de Me Jean Serge DUVERT greffier du siège.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution; aux officiers<br />

du Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants et autres officiers<br />

de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du Juge et du Greffier susdits.<br />

Ainsi signé : Gerty Léon -Alexis juge et Jean Serge Duvert greffier<br />

Pour expédition conforme collationnée<br />

Le Greffier<br />

Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

3


Haïti: Insurrection populaire!<br />

Par Marie Laurette Numa<br />

Démolition de maisons à<br />

Pèlerin 5 !<br />

Depuis le jeudi 8 mars <strong>2018</strong>, le ministre<br />

de l’Economie et des Finances,<br />

Jude Alix Patrick Salomon annonçait<br />

que le gouvernement pour satisfaire<br />

les engagements pris envers le Fonds<br />

Monétaire International (FMI) au mois<br />

de février, n’aura pas d’autres choix<br />

que d’augmenter les prix du carburant<br />

au mois de juillet prochain. Proposition<br />

contestée non seulement par plus d’un<br />

des principaux syndicats, mais aussi<br />

par la population en général et surtout<br />

les travailleurs. Vu la précarité de la situation<br />

socio-économique actuelle, ils<br />

seront dans l’incapacité de payer les<br />

frais de transports.<br />

Des organisations populaires et<br />

syndicales avaient menacé les autorités<br />

au pouvoir de leur rendre la vie difficile,<br />

si elles arrivent à commettre une<br />

telle bêtise. « Le pays sera bloqué si<br />

l’État s’entête à augmenter les prix<br />

des produits pétroliers » avait indiqué<br />

Edva Dorismé le vice-président du Rassemblement<br />

des chauffeurs de Tap-Tap<br />

d’Haïti (Rcth). Pourtant, le gouvernement<br />

par l’entremise de son sinistre<br />

ministre de la Culture et Communication<br />

Guyler C. Delva n’obtempéra pas.<br />

Au contraire, il insiste catégoriquement<br />

; une façon de se moquer du peuple<br />

comme quoi, c’est pour sa santé, s’il<br />

avale la pilule amère du FMI. Le ministre<br />

arrive jusqu’à tourner en dérision la<br />

population concernée au risque de dire<br />

même : que le gouvernement a parlé.<br />

Point barre !<br />

Misant sur la coupe du monde<br />

de football, particulièrement sur les<br />

affinités partisanes des masses populaires<br />

pour la sélection brésilienne qui<br />

devrait affronter la Belgique, en quart<br />

de final, le vendredi 6 juillet <strong>2018</strong>, le<br />

gouvernement a profité de cette sacrée<br />

belle occasion pour publier son arrêté<br />

d’ajuster le prix des produits pétroliers<br />

à la pompe et de celui des transports en<br />

commun, juste quelques minutes après<br />

le coup d’envoi du match.<br />

Pensant que le Brésil allait gagner<br />

et que le peuple allait se saouler<br />

de joie et de réjouissances, même oubliant<br />

ses conditions humiliantes de vie<br />

et que le crime d’augmenter le prix du<br />

carburant allait passer inaperçu. Malheureusement<br />

pour eux, le Brésil s’est<br />

incliné face aux Belges qui l’ont éliminé<br />

de la compétition. C’est le cas de dire<br />

que le méchant fait souvent une œuvre<br />

qui le trompe,<br />

Cette défaite en un sens rejoignant<br />

l’arrêté impopulaire d’augmentation<br />

du carburant ne fait qu’accélérer<br />

davantage la colère et la frustration des<br />

masses laborieuses. Indignées, elles<br />

n’ont pas tardé en quelques minutes<br />

même après la fin de ce match pour<br />

passer spontanément à une attaque<br />

insurrectionnelle et cela dans toutes<br />

les grandes villes du pays, dénonçant<br />

à leur manière cette décision non<br />

seulement arrogante, mais qui illustre<br />

que l’Etat Haïtien n’a aucun souci des<br />

conditions de vie des masses populaires<br />

notamment les misérables ouvriers de<br />

sous-traitance dont leurs salaires de<br />

pitance restent inchangés, malgré<br />

qu’ils réclament un minimum de 1000<br />

gourdes pour les aider à joindre les<br />

deux bouts.<br />

En effet, le gallon de gazoline<br />

illico est passé de 224 gourdes à<br />

309 gourdes, soit une hausse de 85<br />

gourdes. Le gallon de diesel est affiché<br />

à 264 gourdes (également une hausse<br />

de 85 gourdes) et le kérosène lui de<br />

173 à 262 gourdes le gallon. (Ndlr :<br />

US $ 1.00 = 69.00 gourdes ; 1 euro =<br />

85.00 gourdes) L’augmentation du carburant<br />

implique l’augmentation du coût<br />

de tous les produits de première nécessité<br />

ainsi que le prix du transport, d’où<br />

l’augmentation de la misère du peuple.<br />

C’est dans ce panorama d’extrême<br />

frustration que les laissés pour<br />

compte ont répliqué énergiquement<br />

en plaçant des barricades, des carcasses<br />

de véhicule, des pierres et des<br />

débris érigés dans différents coins de<br />

la ville et même des pneus enflammés<br />

dans tous les coins et recoins du pays,<br />

empêchant ainsi la circulation des automobiles<br />

et même des motos. Outre<br />

la capitale Port-au-Prince, Pétionville,<br />

des zones telles que Delmas, Lalue,<br />

Nazon, Champs-de-mars, Canapé-vert,<br />

Carrefour-Feuilles, Carrefour Fleuriot et<br />

Marassa, à Kenscoff ont été inaccessibles.<br />

Les manifestants ont occupé les<br />

rues de plusieurs autres villes comme<br />

Cap-Haïtien, Petit-Goâve, les Cayes,<br />

Jérémie-Grand‘Anse, Jacmel et l’Artibonite.<br />

Dans des quartiers huppés de<br />

Pétionville et de Port-au-Prince des<br />

pare-brises de voitures et des vitres de<br />

maisons ont été tout bonnement brisés.<br />

Des bâtiments commerciaux ainsi que<br />

des supermarchés appartenant à la<br />

bourgeoisie ont été visés. Ce sont précisément<br />

des structures bâties à partir<br />

des fonds du pays qui ont été détournés<br />

ou pillés pour la construction de beaux<br />

et luxueux hôtels comme par exemple<br />

le Oasis Hôtel dans lequel Bill Clinton<br />

a investi plus de 2 millions de dollars<br />

avec les fonds destinés à la reconstruction<br />

du pays après le séisme de 2010.<br />

Le bureau de la Direction Générale<br />

des Impôts (DGI) de Petit-Goâve a failli<br />

être incendié, la barrière d’entrée a été<br />

brûlée au point qu’on pouvait constater<br />

que tous les murs de l’édifice ont été<br />

noircis par les flammes.<br />

Le gouvernement par l’entremise<br />

du Conseil Supérieur de la Police<br />

Nationale (CSPN) essaie de calmer les<br />

protestataires, par des déclarations<br />

creuses dénuées de sens, tout en appelant<br />

plutôt le peuple au calme et à la<br />

patience. Peine perdue !<br />

La bourgeoisie pour sa part<br />

dénonce l’absence dans les rues de son<br />

Des voitures calcinées<br />

Des pneus enflammés et des barricades faits de débris de toute espèce<br />

bras armé, la police, pour défendre ses<br />

biens puisque la majorité des policiers<br />

n’étaient pas à leur poste. Pour une<br />

fois, certains policiers issus des masses<br />

exploitées se sont solidarisés avec<br />

une cause liée à leur origine de classe,<br />

laissant à la population le soin de se<br />

débrouiller face aux vautours rapaces<br />

du pays. Sauf cet agent de la police,<br />

Robert Scutt, qui essayait de briser une<br />

barricade pour faciliter un ami; mais il a<br />

été lynché puis brûlé à mort.<br />

Cette insurrection populaire<br />

même quand elle est dépourvue d’une<br />

avant-garde ayant un objectif clair et<br />

précis est une réponse adéquate non<br />

seulement à l’irresponsabilité de l’administration<br />

réactionnaire de Moise/Lafontant,<br />

mais aussi au plan macabre du<br />

FMI. Comme l’indique Jonel Merisier, le<br />

président du Syndicat des chauffeurs et<br />

propriétaires de véhicules de Mirebalais<br />

(Scpvm) « C’est criminel de la part de<br />

l’État haïtien de prendre une telle mesure,<br />

pendant qu’il y a d’autres moyens<br />

pour trouver de l’argent sans faire<br />

de mal à la population »<br />

Grace à cette mobilisation populaire,<br />

le gouvernement acculé, dos au<br />

mur, a été obligé, le samedi 7 juillet,<br />

d’annoncer bien vite la suspension<br />

de la mesure d’ajustement des prix<br />

des produits pétroliers, du moins pour<br />

le moment, dans le but d’essayer de<br />

calmer cette révolte. Plus tard, le médiocre<br />

chef d’état, Jovenel Moise, objectivement<br />

au service de l’impérialisme,<br />

suite à la page(15)<br />

Par Isabelle L. Papilon<br />

Une maison qu’on avait commencé à démolir<br />

Mobilisation à Pèlerin 5 des victimes de Jovenel Moise<br />

Mardi 3 juillet <strong>2018</strong>, sur ordre du<br />

commissaire du gouvernement<br />

près du tribunal civil de Port-au-<br />

Prince, Me Clamé-Ocnam Daméus, le<br />

directeur départemental de l’Ouest, de<br />

la Police nationale, Berson Soljour a<br />

entamé le déguerpissement ou plutôt<br />

le procédé à la démolition de certaines<br />

maisons, soit une demi-douzaine<br />

située à Pèlerin 5, un quartier de la<br />

commune de Pétion-ville.<br />

Les raisons avancées par le<br />

commissaire du gouvernement dans<br />

sa correspondance au responsable de<br />

la Police nationale dans le département<br />

de l’Ouest (DDOPNH) sont que<br />

«des constructions, érigées depuis<br />

quelques années à Pèlerin, menacent<br />

la vie et la sécurité de la famille<br />

présidentielle, établie, il y a moins de<br />

deux ans dans la zone ».<br />

Sommes-nous en Haïti ou dans<br />

une sorte de Palestine occupée par<br />

des colons Israéliens qui à chaque<br />

instant démolissent les maisons<br />

des vrais propriétaires palestiniens<br />

? Soulignons que dans sa lettre le<br />

commissaire Clamé-Ocnam Daméus<br />

a insisté que la PNH doit déloger ces<br />

occupants « illégaux » afin que la «<br />

sécurité des honnêtes gens » de la<br />

zone soit convenablement assurée.<br />

Selon lui, il s’agissait de constructions<br />

anarchiques dans les hauteurs de la<br />

résidence privée du président de la<br />

République. Quelle affaire !<br />

Les victimes de cette localité<br />

n’avaient d’autres choix que de<br />

manifester leur colère en érigeant le<br />

lendemain 4 juillet des barricades<br />

de pneus enflammés et en lançant<br />

des jets de pierres sur les policiers affectés<br />

à la sécurité de la résidence du<br />

couple présidentiel. Et par la suite un<br />

véhicule de la police nationale et une<br />

motocyclette ont été incendiés.<br />

Signalons que Jovenel Moise<br />

n’est pas le propriétaire de la maison,<br />

où il habite à Pèlerin 5 ; il n’est que le<br />

locataire d’un individu nommé Yves<br />

Léonard qu’on identifie en tant que<br />

mari de la mairesse de Tabarre, Magistrat<br />

Nice Simon.<br />

Pour l’édification de nos lecteurs.<br />

Voici un extrait de la correspondance<br />

du commissaire Daméus au<br />

chef de la DDOPNH : « Vu la requête<br />

adressée au Commissaire du gouvernement<br />

par le directeur général de la<br />

direction générale des Impôts (DGI)<br />

en date du 2 juillet <strong>2018</strong> dénonçant<br />

des individus qui occupent de<br />

manière illégale des espaces faisant<br />

partie intégrante des domaines<br />

privés de l'État ;<br />

Vu que l'espace occupé illégalement<br />

est à proximité de la résidence<br />

officielle de la famille présidentielle ;<br />

Maison identifiée à<br />

démolir par la DGI<br />

Le directeur départemental de<br />

l’Ouest, de la Police nationale,<br />

Berson Soljour<br />

Vu que l'occupation illégale de<br />

cette portion de terre, domaine privé<br />

de l'État, menace la vie et la sécurité<br />

de la famille présidentielle; le<br />

commissaire du gouvernement près<br />

le TPI/PAP vous requiert de prendre<br />

toutes les mesures jugées utiles et<br />

nécessaires pour que ces occupants<br />

illégaux du domaine privé de l'État<br />

soient immédiatement délogés afin<br />

que la sécurité des honnêtes gens de<br />

la zone soit convenablement assurée.<br />

»<br />

Des organisations de droits humains<br />

ont dénoncé l’acte criminel de<br />

démolition sans aucune considération<br />

qui s’est effectuée sans même avertir<br />

les propriétaires, et sans aucune<br />

explication. Ces victimes accusent<br />

le Maire de Pétion-ville Dominique<br />

Saint-Roc, et le Parquet de Port-au-<br />

Prince comme les deux complices<br />

de la famille de la présidence. Le vrai<br />

objectif du déguerpissement est de<br />

favoriser l’élargissement de la route<br />

menant à la résidence du Chef d’État<br />

inculpé dans le blanchiment d’argent.<br />

« A démolir » est l'affiche que la<br />

Direction générale des impôts (DGI) a<br />

déposé sur ces maisons pour les identifier<br />

afin de les démolir. Avant de<br />

démolir une maison pour quelque raison<br />

que ce soit, un Etat responsable<br />

devrait s'assurer que les occupants de<br />

cette maison trouvent un autre toit, si<br />

l’Etat ne peut pas les garantir ce droit<br />

à leur propre logis. C'est une chose<br />

grave de les jeter dans la rue, comme<br />

une bande de cabris sans abri.<br />

Haïti Liberté se solidarise avec<br />

ces propriétaires victimes de cet acte<br />

malhonnête illustrant une certaine<br />

discrimination de classe pour ne pas<br />

dire une discrimination certaine.<br />

4 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>


Twa Fèy, Twa Rasin O!<br />

« C'est lui, c'est pas lui, c'est lui, c'est lui-même…»<br />

Par Fanfan la Tulipe<br />

Le titre de ce texte peut sembler<br />

fantaisiste, surréaliste ou tulipiste.<br />

J’avancerais même qu’il est surprenant,<br />

déroutant, intrigant. Mais,<br />

comme vous le savez, l’inspiration ne<br />

court pas les rues, et quand elle passe,<br />

il faut savoir l’arrêter, lui faire des yeux<br />

doux, la prendre par la taille et l’inviter<br />

à vous tenir compagnie, d’autant plus<br />

que blottie derrière la réalité inspirationnelle,<br />

il y a encore ma grand-mère<br />

paternelle que vous connaissez bien<br />

pour l’avoir rencontrée à maintes reprises.<br />

Une autre fois, elle est venue<br />

prêter main forte à pitit pitit gason l lan.<br />

Quand l’occasion se présentait,<br />

Grand-mère savait dire: “Cest lui, c’est<br />

pas lui, c’est lui, c’est lui-même, J.M.L,<br />

Jean Marie Lacranpe”. Elle seule savait<br />

à quel politicien retors, à quel malveyan<br />

grandan auteur de coups pendables,<br />

à quel manœuvrier aux longues dents<br />

tirant les ficelles en coulisse elle faisait<br />

allusion. Toujours est-il que à la maison<br />

il ne nous était jamais venu à l’idée<br />

de lui demander qui était ce fameux<br />

J.M.L: était-ce un politicien véreux de<br />

l’opposition vociférant sa rancune? Un<br />

combinard du “bord de mer” qui cachait<br />

sa marchandise pour faire monter les<br />

prix? Un général caco manigançant<br />

dans l’ombre pour faire tomber un chef<br />

d’État impopulaire à ses yeux? Nous ne<br />

le saurons jamais.<br />

Peu importe qui était au juste<br />

ce J.M.L des temps longtemps de ma<br />

Grand-mère. Ce qui paraît vraisemblable,<br />

c’est que la rumeur publique,<br />

toujours aux aguets, veillait sans<br />

relâche, sans faillir à sa tâche de sixième<br />

pouvoir (juste derrière la presse)<br />

pour alerter l’opinion et dénoncer les<br />

mauvaises graines qui voulaient se<br />

dérober aux jugements de la rue, au<br />

tribunal de la veillativité populaire.<br />

En fait, jusqu’à présent, la conscience<br />

collective veille au grain et elle sait<br />

comment dénoncer les malveyan au<br />

pouvoir.<br />

Ainsi, quand l’inculpé Jovenel<br />

Moïse cherche à détourner l’attention<br />

des masses en leur offrant l’opium du<br />

football pendant ces “jours gras” de<br />

la Coupe du Monde, les gens avertis<br />

savent bien qu’il est largement responsable<br />

du statu quo de misère au<br />

pays, savent de quoi il revient, savent<br />

que les moments de mystification<br />

passés, il y aura des comptes à rendre,<br />

il y aura un verdict de culpabilité<br />

porté contre lui. Avec raison, on saura<br />

dénoncer le responsable, on pourra<br />

crier: “Cest lui, c’est pas lui, c’est lui,<br />

c’est lui-même, J.M.L, Jovenel Moïse<br />

L’Inculpé”.<br />

L’ancien président du sénat,<br />

Youri Latortue, le magouilleur par excellence,<br />

le redoutable manœuvrier, le<br />

combinard de première classe, le roublard<br />

patenté, l’intrigant au service<br />

des combines louches, le vyewe de la<br />

politique politicienne haïtienne, a sans<br />

doute promu et lancé cette Commission<br />

Anti-Corruption Éthique du Sénat pour<br />

se pencher (théoriquement) sur les manipulations<br />

frauduleuses des fonds PetroCaribe<br />

dénoncées dans les médias.<br />

N’est-ce pas vraiment avoir affaire au<br />

voleur qui crie au voleur, au corrompu<br />

Youri qui crie: les corrompus à l’échafaud!<br />

Comble d’ironie, le rusé Latortue<br />

a même fait sien (sic) le combat<br />

contre la corruption en Haïti. Mon BIC<br />

m’en tombe!<br />

Lisons ce que rapporte l’ambassade<br />

américaine en Haïti au sujet de<br />

l’«innocent» et «vertueux» Latortue:<br />

«Le sénateur Youri Latortue pourrait<br />

bien être le politicien haïtien le<br />

plus effrontément corrompu», selon<br />

des câbles secrets du Département<br />

d’État des É.-U obtenus par l’organisme<br />

WikiLeaks et analysés par Haïti<br />

Liberté. Ils dressent le portrait d’un<br />

caïd ambitieux sans vergogne et sans<br />

Le nègre a été démasqué,<br />

le mystificateur, le farceur,<br />

l’imposteur, le fumiste, le<br />

corrompu, «C'est lui, c'est pas lui,<br />

c'est lui, c'est lui-même », J.M.L,<br />

Jovenel Moise Le corrompLe nègre<br />

a été démasqué, le mystificateur, le<br />

farceur, l’imposteur, le fumiste, le<br />

corrompu, «C'est lui, c'est pas lui,<br />

c'est lui, c'est lui-même », J.M.L,<br />

Jovenel Moise Le corrompu<br />

Jovenel l'Inculpé: le nègre a été<br />

démasqué, le mystificateur, le<br />

farceur, l’imposteur, le fumiste, le<br />

corrompu, «C'est lui, c'est pas lui,<br />

c'est lui, c'est lui-même », J.M.L,<br />

Jovenel Moise Le corrompu.<br />

scrupules, « Parmi les observateurs<br />

politiques, c›est un article de foi que<br />

Latortue était impliqué dans le trafic<br />

de drogues sous Aristide et durant les<br />

premières administrations de René<br />

Préval », a rapporté l’ambassadrice des<br />

É.-U., Janet Sanderson, dans un câble<br />

du 27 juin 2007 à l’adresse de Washington.<br />

L’ambassadeur Kenneth Merten,<br />

successeur de Sanderson, a<br />

rapporté dans un câble secret du 6<br />

octobre 2009 que le président haïtien<br />

avait «également fait part de<br />

ses préoccupations concernant le<br />

manque d’intégrité du président de la<br />

Commission du Sénat sur la sécurité et<br />

la justice, le sénateur Youri Latortue,<br />

mentionnant les liens qu’il avait avec<br />

le trafic de drogue». L’ambassadeur<br />

James Foley, pour sa part, dans un<br />

câble du 27 mai 2005, rapportait que<br />

le caïd Youri «faisait partie d’« une<br />

petite camarilla de trafiquants de<br />

drogue et d’intrigants politiques qui<br />

contrôlent un réseau de policiers corrompus<br />

et de gangs, responsables<br />

[...] de la perpétration de kidnappings<br />

et de meurtres...»<br />

Alors, croire que Youri Latortue<br />

aurait pu faire sien le combat contre la<br />

corruption en Haïti, c’est prendre les<br />

gens pour des canards sauvages. Ni canards,<br />

ni kodenn, ni poules, ni zwa, ni<br />

pintades, non! Nous ne sommes pas des<br />

imbéciles. C’est clair que l’ambitieux et<br />

pervers Youri prépare sa candidature à<br />

la présidence. Assurément, c’est bien<br />

lui qui tire les ficelles et voudrait se<br />

faire passer pour Mr. Clean, pour le<br />

symbole même de l’honnêteté. Voyons,<br />

voyou Youyou! Après avoir lancé<br />

la fameuse Commission Anti-Corruption<br />

Éthique du Sénat, manigancé en<br />

sous-main l’enquête de la commission<br />

sénatoriale spéciale chargée d’approfondir<br />

(sic) l’enquête sur la gestion des<br />

fonds Petro-Caribe, Youri est sûrement<br />

celui qui a magouillé pour faire transférer<br />

le rapport sur l’utilisation de l’argent<br />

du PetroCaribe à la Cour supérieure des<br />

comptes et du contentieux administratif<br />

contrôlée en fait par… le corrompu<br />

Jovenel. Oui, c’est bien Youri, le manipulateur,<br />

le fricoteur, le boursicoteur,<br />

le conspirateur, le machinateur qui a<br />

proclamé : «L’enquête judiciaire doit<br />

nécessairement suivre l’enquête parlementaire».<br />

Oui, «c›est lui, c›est pas lui,<br />

c›est lui, c›est lui-même », Y.L.L, Youri<br />

Latortue Le corrompu.<br />

La corruption est tellement devenue<br />

un modus vivendi au pays,<br />

qu’elle fait l’objet d’un spot publicitaire<br />

du président Jovenel Moïse et de son<br />

asòs PM Lafontant. Dans ce spot à des<br />

fins de pure propagande qui passe sur<br />

les médias électroniques et les réseaux<br />

sociaux, les deux compères vantent les<br />

résultats (sic) déjà obtenus dans la lutte<br />

contre… la corruption. Alors qu’il n’y a<br />

aucun moyen sérieux, scientifique, rationnel<br />

de vérifier le bilan des autorités<br />

politiques. Alors que le fonctionnement<br />

des écoles publiques laissent terriblement<br />

à désirer. Les fonds publics sont<br />

dépensés dans la plus grande opacité.<br />

Alors Jomo?<br />

On connaît la liste de tous ces<br />

mesyezedam, les vanmpanm du régime<br />

Martelley, ceux et celles accusés<br />

Le grimacieux, morveux, pervers<br />

Donald Trump: «son gosier est un<br />

sépulcre ouvert; il se sert de sa<br />

langue pour tromper; il a sous ses<br />

lèvres un venin d'aspic.»<br />

précisément de détournement des<br />

deniers publics. Pourtant, ces dents<br />

longues et dwèt longues continuent<br />

de pavoiser dans les restaurants chics<br />

des hauteurs de Pétionville et Laboule,<br />

sans se soucier d’une quelconque justice.<br />

Un procès historique sur le détournement<br />

des fonds Petro Caribe est<br />

apparemment renvoyé aux calendes<br />

politiciennes haitiennes. Qui en est responsable?<br />

Jovenel l’inculpé, pour sûr.<br />

Oui, «c’est lui, c’est pas lui, c’est lui,<br />

c’est lui-même », J.M.L, Jovenel Moise<br />

Le corrompu.<br />

Le petit peuple crève de faim et<br />

de maladie, c’est le cadet des soucis<br />

de celui qu’on dit avoir été «élu» pour<br />

présider aux destinées de la nation. De<br />

grands mots pour tuer les petits chiens.<br />

Quelle ironie! Le mec préfère acheter<br />

des centaines de téléviseurs grand<br />

écran pour les distribuer aux sénateurs<br />

dyòl fobo, fruits secs indéhiscents; aux<br />

députés-j’approuve kòk san bèk, sans<br />

oublier les sousou, souflantyou, fainéants,<br />

malpouwont, flagorneurs et<br />

autres flatteurs voltigeant autour de lui,<br />

à l’affût de la première occasion pour<br />

faire partie d’une combine rapportant<br />

de l’argent mal acquis.<br />

Jovenel l’inculpé ne rate pas une<br />

seule occasion de mentir, de bluffer, de<br />

cabotiner, de vouloir nous faire prendre<br />

la lune pour du fromage et de faire passer<br />

la ferraille qu’il traine à travers le<br />

pays comme symbole d’une prétendue<br />

caravane de l’espoir. Mais voilà, depuis<br />

longtemps le nègre a été démasqué, le<br />

mystificateur, le farceur, l’imposteur,<br />

le fumiste. Assurément, il n’y en a<br />

pas d’autres que lui, Jovene, «c’est lui,<br />

c’est pas lui, c’est lui, c’est lui-même »,<br />

J.M.L, Jovenel Moise Le corrompu,<br />

L’inculpé.<br />

Ailleurs, sous d’autres cieux,<br />

au nord de notre pays livré aux cabotins<br />

et cabotinards de la trempe des<br />

Youri et Jovenel, c’est un Blanc, un<br />

gros Blanc aux reflets dorés, milliardaires,<br />

capitalistes, impérialistes qui<br />

a été démasqué, depuis longtemps du<br />

reste. Il cultive la ronce par excellence:<br />

le mensonge. Il s’en nourrit d’ailleurs,<br />

s’en rassasie, s’en pétrit, quitte à s’empêtrer<br />

dans ses fourberies, ses sournoiseries,<br />

ses menteries, ses singeries, ses<br />

mesquineries, ses bouffonneries, ses<br />

clowneries, ses pitreries, ses médiocriteries,<br />

ses couillonneries. Il en vit, il en<br />

respire, il en transpire, et de la ruse il en<br />

use et abuse à vous remplir le bol.<br />

C’est un monsieur minable,<br />

pitoyable, méprisable, hargneux,<br />

acrimonieux, venimeux, méchant,<br />

malveillant, malfaisant, malparlant,<br />

suffisant quoiqu’insignifiant, bref, un<br />

scélérat. Il ne se rend pas compte que<br />

« Sa bouche est pleine de malédictions,<br />

de tromperies et de fraudes; il y a sous<br />

sa langue de la malice et de l’iniquité.»<br />

(Psaumes 10 :7). Pour paraphraser<br />

l’apôtre Paul s’adressant aux Romains:<br />

«son gosier est un sépulcre ouvert; il<br />

se sert de sa langue pour tromper; il a<br />

sous ses lèvres un venin d’aspic.» Il dit<br />

être chrétien, mais si jamais il s’était<br />

donné la peine de lire les Écritures, il<br />

s’y verrait comme dans un miroir: «Ils<br />

ont la langue tendue comme un arc et<br />

lancent le mensonge; ce n’est pas par<br />

la vérité qu’ils sont puissants dans le<br />

pays; car ils vont de méchanceté en<br />

méchanceté» (Jérémie 9:3).<br />

L’ignoble hominien, cette caricature<br />

du genre humain ne ménage pas<br />

son prochain si jamais un tel mot existe<br />

dans son vocabulaire. Il lance n’importe<br />

quel qualificatif dégradant, dévalorisant,<br />

désobligeant, voire même infamant,<br />

à n’importe qui sans se rendre<br />

compte que chaque fois qu’il se laisse<br />

aller à ses turpitudes, ses infamies, ses<br />

friponneries, ses filouteries, ses crapuleries,<br />

ses petitesses, ses bassesses, ses<br />

scélératesses, il ne fait que cracher sur<br />

lui-même.<br />

En avril 2015, tel candidat à<br />

la primaire républicaine réalise sa<br />

première goujaterie en attaquant<br />

ouvertement Hillary Clinton sur Twitter.<br />

Reprenant une connerie d’un misogyne<br />

du réseau social, il retweete des propos<br />

corrélant les infidélités de Bill Clinton<br />

avec les compétences politiques de sa<br />

rivale politique: « si (elle) ne peut pas<br />

satisfaire son mari, qu’est-ce qui lui fait<br />

penser qu’elle pourra satisfaire l’Amérique?»<br />

Sans doute le tweet n’a pas été<br />

rédigé par l’animal-candidat lui-même,<br />

mais le ton était donné, le mal était fait,<br />

la salissure consommée.<br />

Le 16 juin 2015, la bête piquée<br />

par la mouche de la politique politichienne<br />

annonce sa candidature. Excessif,<br />

impulsif, agressif, offensif, provocateur,<br />

bagarreur, mordant, piquant,<br />

l’ostrogoth s’en prend aux immigrés :<br />

«Quand le Mexique nous envoie des<br />

gens, ils n’envoient pas les meilleurs<br />

éléments. Ils envoient ceux qui posent<br />

problème. Ils apportent avec eux la<br />

drogue. Ils apportent le crime. Ce sont<br />

des violeurs.» Mais voilà, la violence<br />

du poissard, sa manière brutale de<br />

parler, son caractère populiste et son<br />

côté voyou, ont séduit cette couche<br />

de l’électorat, fruste, ignare, en colère<br />

contre un système qui les exploite<br />

jusqu’au trouillon sans même qu’ils<br />

s’en rendent compte. Damn it! Bon<br />

sang!Triste réalité!<br />

Un mois plus tard, il attaque le<br />

passé de John McCain au Vietnam,<br />

après que le sénateur de l’Arizona l’a<br />

rangé dans la catégorie « dingue » : «Ce<br />

n’est pas un héros de guerre. C’est un<br />

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héros de guerre parce qu’il a été capturé?<br />

J’aime les gens qui n’ont pas été<br />

capturés, je suis désolé de vous le dire,<br />

OK ?» Au mois d’août, c’est la journaliste<br />

vedette de Fox News, Megyn<br />

Kelly, trop fouyapotteuse au goût du<br />

pervers septuagénaire, qui se fait salir:<br />

«On pouvait voir du sang sortir de ses<br />

yeux, du sang sortir de son... où que ce<br />

soit. » Ah le sanguin sagouin!<br />

Au tout début de septembre,<br />

s’adressant à une journaliste du magazine<br />

Rolling Stone, le malotru se lâche<br />

sur la candidate Carly Fiorina (qu’en<br />

toute honnêteté on ne pourrait qualifier<br />

de mignonne): «Regardez cette tête<br />

! Qui voterait pour ça ?». Au mois de<br />

décembre, c’est encore au tour de Hillary<br />

Clinton d’être la cible des basses<br />

insultes du mufle. Il lui reproche d’être<br />

revenue à son podium avec quelques<br />

secondes de retard lors du dernier débat,<br />

les toilettes pour femmes étant<br />

éloignées. Allant de son naturel poissard,<br />

il lâche : « J’assiste au débat et<br />

elle disparaît, où est-elle allée ? ! [...] Je<br />

sais où elle est allée, c’est dégoûtant, je<br />

ne veux pas en parler. Non, c’est trop<br />

dégoûtant.» Alors que c’est plutôt lui le<br />

dégoûtant, l’enculé du diable!<br />

En 2006, le butor détenait encore<br />

les droits du concours de beauté Miss<br />

USA. Voilà que la dernière gagnante<br />

est accusée de détention de stupéfiants.<br />

Surprenamment, le poissard consent à<br />

ce qu’elle conserve son titre. L’animatrice<br />

de télévision Rosie O’Donnell en<br />

est profondément choquée. Le rustre,<br />

sans crier gare, répond dans sa mesure<br />

habituelle sur la chaîne Entertainment<br />

Tonight : «Rosie O’Donnell est dégoûtante,<br />

à la fois intérieurement et extérieurement.<br />

Si vous la regardez bien,<br />

c’est une plouc. (...) Si je dirigeais (son<br />

émission), je la virerais. Je regarderais<br />

bien ce visage gros et laid et je dirais :<br />

«Rosie, t’es virée» ».<br />

Pour conclure, quel père moral,<br />

normal, aurait l’indécence, de dire en<br />

public, à la télé: “Si une telle n’était<br />

pas ma fille, je sortirais probablement<br />

avec elle ». Déclenchant ainsi la gêne<br />

des animatrices et le rire jaune, embarrassé<br />

de sa fille, présente à ses côtés. Je<br />

le sais, vous avez bien deviné de quel<br />

muffle il s’agit: du moralement hideux<br />

président des Etats-Unis. Oui, c’est<br />

bien lui, «c›est lui, c›est pas lui, c›est<br />

lui, c›est lui-même », D.J.T, Donald<br />

John Trump, Trump le pervers.<br />

Scorpion, il finira bien par se<br />

piquer, je n’en dirai pas plus…<br />

8 juillet <strong>2018</strong><br />

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Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

5


Kwonik Kreyòl<br />

Kèk blòk nan Bouklin pote<br />

non « Little Haïti » Ti Ayiti !<br />

Koukouwouj<br />

Nan eskandal<br />

Nan briganday<br />

Nan deblozay petrokarib la<br />

Yon bann gwo chabrak<br />

Ap kouri monte-desann<br />

Tèt yo kale kouwè wòch dife<br />

Zong yo pi long pase pikan bayawonn<br />

Epi youn apre lòt<br />

Yo tonbe rele kachkach mwen ba<br />

Sere li byen..Sere li byen...<br />

Hey.. Fout!<br />

Yo konn kouri<br />

Men yo pa konn kache...<br />

Pèp la tande<br />

Li leve kanpe<br />

Li kriye: Koukouwouj...Koukouwouj...<br />

Bare yo...Bare yo....<br />

Cauvin Paul<br />

9 jiyè <strong>2018</strong><br />

JETCO<br />

Shipping<br />

Rodneyse Bichotte nan yon konferans pou laprès<br />

devan Legliz Senjewòm lan<br />

Pandan Ti Ayiti nan Miyami ap<br />

disparèt paske Ayisyen pa gen<br />

mwayen pou envesti ekonomikman<br />

pou devlope l, nan Bouklin<br />

depi samdi 28 jen <strong>2018</strong> ki sot pase<br />

a, apati Parkside pou rive Avni H<br />

tout blòk Flatbush-Nostrand nan<br />

rele « Little Haïti » Ti Ayiti !<br />

Se yon depite meriken ki<br />

gen orijin li Ayisyen Rodneyse<br />

Bichotte ki te fè kokenn demach<br />

pou zòn sa yo te rele Ti Ayiti, yon<br />

mwayen nan fason pa l pou l onore<br />

Ayiti. Men rezolisyon sa a pran<br />

nan move moman, kote Bouklin<br />

ap devlope rapidman avèk gwo<br />

potanta k ap envesti nan achte kay<br />

pou refè yo. Eske kominote Ayisyen<br />

Bouklin lan ap kapab kenbe<br />

konpetisyon sa a ?<br />

Ayiti : Tansyon nan Pòtoprens,<br />

2 moun mouri<br />

Gwo tansyon te koumanse blayi<br />

nan plizyè katye, depi bò 4 trè<br />

apremidi, apre moun yo aprann pri<br />

gaz la ap sibi ogmantasyon apati<br />

samdi 7 jiyè <strong>2018</strong> lan, a minui.<br />

Kò 2 jèn gason, k ap benyen nan<br />

san yo, rete atè nan lari Tijo, nan<br />

sektè lès Pòtoprens, anba je kirye<br />

ki kanpe ap gade, dapre sa yon korespondan<br />

benevòl fè AlterPresse<br />

konnen.<br />

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a, vandredi 6 jiyè <strong>2018</strong> lan, sitiyasyon<br />

an te toujou rete myèl nan<br />

kapital la, kote barikad wòch ak<br />

kawoutchou k ap boule anvayi lari<br />

yo, espesyalman nan Dèlma, Bonrepo,<br />

Pòtay Leyogàn, Kafou ak lòt<br />

katye ankò.<br />

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6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>


Perspectives<br />

Haïti : les raisons<br />

de la révolte<br />

Peuple, restez debout et vigilent : la<br />

nation demande des comptes !<br />

Par le Regroupement des Haïtiens de Montréal Contre<br />

l’Occupation d’Haïti (REHMONCO)<br />

Les récents événements en Haïti ne<br />

sauraient surprendre aucun observateur<br />

doté d’un minimum de lucidité.<br />

Le pays s’enfonce de plus en plus dans<br />

une crise sociale, économique et politique<br />

que ni le gouvernement illégitime actuel<br />

ni l’oligarchie richissime et mafieuse ne<br />

veulent voir ni entendre parler. L’un (le<br />

gouvernement) s’évertue à faire danser<br />

le peuple ou lui offrir des spectacles de<br />

foot, souhaitant que la misère serait plus<br />

supportable en dansant ou en célébrant<br />

la victoire de l’équipe brésilienne; l’autre<br />

(l’oligarchie) affichant, jusqu’à la nausée,<br />

sa profonde haine du peuple, le considérant<br />

comme dépourvu d’humanité et<br />

indigne du moindre respect.<br />

Pourtant, l’aveuglement, le<br />

faire-semblant, l’évasion ne peuvent en<br />

aucun cas occulter les raisons de la révolte.<br />

Et elles sont nombreuses :<br />

1) La corruption gangrénant<br />

jusqu’à la moelle le gouvernement et les<br />

institutions de l’État (y compris le Parlement,<br />

les ministères, etc.). La somme<br />

colossale de près de cinq milliards de dollars<br />

du Petro-Caribe, geste de solidarité<br />

inestimable du gouvernement bolivarien<br />

du Venezuela envers le peuple haïtien, est<br />

détournée au profit de quelques bandits,<br />

parachutés par l’impérialisme étatsunien<br />

à la tête de l’État. N’est-ce pas là le plus<br />

grand scandale financier que notre pays<br />

ait connu depuis l’odieuse dette de l’indépendance<br />

de 1820? On a du mal à<br />

imaginer les retombées positives d’une<br />

telle somme en termes de constructions<br />

de routes, d’écoles, d’hôpitaux, etc., si<br />

seulement le pays disposait d’un État responsable,<br />

de dirigeants intègres, de patriotes<br />

visionnaires.<br />

2) Le maintien du salaire minimum<br />

de famine plongeant dans une<br />

misère répugnante et déshumanisante<br />

des familles entières d’ouvrières et d’ouvriers.<br />

Toute velléité, de la part des travailleuses<br />

et travailleurs, pour demander<br />

d’augmenter, tant soit peu, cette paye<br />

de misère, est écrasée sans aucune considération.<br />

L’oligarchie sous-traitante et<br />

mafieuse se percevant elle-même comme<br />

l’unique bénéficiaire de droits humains<br />

fondamentaux : le droit à la nourriture,<br />

au logement, à l’éducation, à la santé,<br />

etc., ne voit, dans les revendications légitimes<br />

populaires, que l’expression de la<br />

sauvagerie et de la barbarie. N’est-ce pas<br />

là la résurgence de l’idéologie colonialiste<br />

esclavagiste dans son état le plus dégradant?<br />

3) La destruction de notre agriculture,<br />

de notre industrie nationale, de<br />

nos services sociaux créant les conditions<br />

d’un éclatement de la société civile.<br />

Depuis des décennies, les gouvernements,<br />

qui se sont succédé au pouvoir,<br />

ont concouru, chacun à sa façon, à son<br />

rythme, à détruire notre souveraineté<br />

économique et politique. Cette politique<br />

néolibérale, conçue et mise en place par<br />

l’impérialisme, a réduit notre pays dans<br />

un état de dépendance telle que les moindres<br />

produits agricoles ou manufacturiers<br />

doivent être importés. N’est-ce pas là la<br />

soumission totale d’une nation, pourtant<br />

indépendante depuis 1804, aux intérêts<br />

d’étrangers qui perçoivent le peuple haïtien<br />

comme un groupe d’indigènes exploitables<br />

et corvéables à volonté?<br />

4) L’acquisition de notre sol,<br />

sous-sol et territoire au profit de l’industrie<br />

extractive causant de graves risques sociaux<br />

et environnementaux. Aujourd’hui,<br />

des multinationales s’apprêtent à exploiter<br />

des mines métalliques dans le nord-est<br />

du pays. Les conséquences d’une telle<br />

exploitation sont connues : assèchement<br />

ou empoisonnement des rivières, déportations<br />

massives de populations, expropriations,<br />

etc. Malgré de multiples protestations,<br />

d’études montrant les dangers<br />

d’une telle exploitation, le gouvernement<br />

L’assujettissement de cet État<br />

atteint son apogée avec l’arrivée<br />

au pouvoir du régime mafieux de<br />

Michel Martelly<br />

Moise ainsi que le Parlement croupion<br />

ont l’intention de signer en catimini un<br />

scandaleux projet d’exploration et éventuellement<br />

d’exploitation de nos ressources<br />

minières. Là encore, quand un gouvernement<br />

et des institutions étatiques se<br />

portent garants d’intérêts de compagnies<br />

étrangères au détriment du bien-être de<br />

la population, n’est-ce pas là la définition<br />

même du néocolonialisme?<br />

5) L’exode massif de nos jeunes<br />

vers des États étrangers, les considérant<br />

comme des voyous et des envahisseurs.<br />

Incapable et refusant de mettre en place le<br />

moindre programme social, l’État néocolonial<br />

encourage le maximum de gens à<br />

s’expatrier. Aucun service public digne de<br />

ce nom n’est disponible pour une population<br />

dont plus de 80% vivent avec moins<br />

de deux dollars par jour. L’état complètement<br />

délabré des écoles et des hôpitaux<br />

publics ainsi que l’insalubrité des villes et<br />

des quartiers populaires illustrent bien la<br />

situation d’une nation complètement à la<br />

dérive. Mais là encore, cela n’est que le<br />

cadet des soucis de cet État fantoche.<br />

6) L’implication ouverte et démesurée<br />

de l’impérialisme (particulièrement<br />

étatsunien) depuis 1986, et surtout<br />

depuis le coup d’État de 1991, dans les<br />

affaires internes de notre pays, formant<br />

et destituant les gouvernements. Lors de<br />

la dictature sanguinaire des Duvalier, la «<br />

stabilité » du pays était assurée. Sous la<br />

protection de l’État terroriste, l’oligarchie<br />

et les compagnies étrangères pouvaient,<br />

sans crainte, exploiter, spolier et écraser<br />

toutes formes de revendications. Depuis<br />

la chute de la dictature, en 1986, l’impérialisme<br />

joue pieds et mains pour maintenir<br />

le statu quo. Il s’évertue notamment,<br />

depuis le coup d’État de 1991, à réduire<br />

l’État haïtien en un État fantoche, destiné<br />

à mettre en place strictement les mesures<br />

néolibérales. L’assujettissement de cet<br />

État atteint son apogée avec l’arrivée au<br />

pouvoir du régime mafieux de Martelly.<br />

Toutes les exactions furent permises :<br />

les fonds générés par le programme Petro-Caribe<br />

sont spoliés ouvertement et,<br />

au-delà de spectacles grossiers et misogynes<br />

du président tèt kale (crane rasé),<br />

l’écrasement du mouvement ouvrier et<br />

populaire se poursuivait.<br />

Aujourd’hui le pourrissement de<br />

l’État néocolonial et l’exacerbation des<br />

contradictions sociales sont tels qu’il ne<br />

suffit pas de changer de gouvernement<br />

ou même d’effectuer des réformes pour<br />

arriver à long terme à des changements<br />

réels. Le cirque des élections sous le contrôle<br />

des puissances occidentales doit être<br />

combattu et dénoncé. Nous sommes à<br />

un moment de notre histoire où le choix<br />

d’un nouveau pays s’impose. Celui-ci ne<br />

pourra exister sans les luttes constantes et<br />

structurées des organisations populaires<br />

et progressistes.<br />

Pour authentification.<br />

Renel Exentus<br />

Ricardo Gustave<br />

Contact :<br />

rehmoncohaiti1915@gmail.com<br />

Par Vilaire Philogène<br />

Haití: Le soulèvement populaire annule la<br />

hausse des prix des carburants du FMI ! À bas le<br />

gouvernement fantoche de Jovenel !<br />

Une augmentation de 38 % du prix<br />

de l'essence, 47 % du diesel et 51<br />

% du kérosène, a généré une réponse<br />

massive de la population haïtienne<br />

qui, depuis le 6 juillet, est descendue<br />

dans les rues de Port-au-Prince,<br />

Cap-Haïtien, Petit Goave, Les Cayes<br />

et Jacmel. Deux commissariats de police<br />

ont été incendiés, de nombreuses<br />

barricades ont été érigées et les rues<br />

reprises par les travailleurs, dans un<br />

véritable soulèvement contre la mesure<br />

convenue par le gouvernement avec<br />

le Fonds monétaire international en<br />

février dernier, dans le cadre d'un plan<br />

d'ajustement.<br />

En particulier, l'augmentation<br />

du kérosène est une mesure<br />

profondément antipopulaire, car pour<br />

une grande partie de la population qui<br />

n'a pas accès au gaz domestique ou à<br />

l'électricité, c'est un combustible indispensable<br />

pour cuisiner.<br />

Face à la pression populaire, des<br />

secteurs du parlement se sont manifestés<br />

contre l'augmentation des prix<br />

des carburants et le lendemain de l'explosion<br />

sociale, le gouvernement a annoncé<br />

que la mesure serait suspendue<br />

indéfiniment.<br />

Le gouvernement de l'homme<br />

d'affaires de droite Jovenel Moïse est<br />

très faible. Il est arrivé au pouvoir après<br />

deux élections frauduleuses, l'une en<br />

2015 et l'autre en 2016; toutes deux<br />

ont été contestées et répudiées par<br />

des grands mouvements de mobilisations.<br />

Il n'a prêté serment qu'en février<br />

2017. Il est l'héritier direct de plus de<br />

treize ans d'occupation militaire par les<br />

troupes de la Minustah, un contingent<br />

envoyé par l'ONU pour soutenir le régime<br />

issu du coup d'État contre Jean<br />

Le peuple doit rester debout et vigilent jusqu’à ce qu’il débarrasse le pays<br />

des corrompus et des pourris<br />

Vive la lutte des travailleurs<br />

haïtiens ! A bas le gouvernement<br />

fantoche de Jovenel Moïse !<br />

Barricades enflammées<br />

Que cela arrive la semaine prochaine,<br />

le mois prochain, l’année<br />

prochaine, après deux années, après<br />

cinq années ou même après plus d’une<br />

décennie, ce qui doit arriver arrivera,<br />

d’une façon ou d’une autre, un jour ou<br />

un autre: le peuple haïtien va se débarrasser<br />

de ces corrompus, incompétents,<br />

voleurs et « bandits légaux » qui le dirigent<br />

depuis ces trente dernières années.<br />

Les événements survenus depuis le<br />

vendredi 6 juillet dernier nous inspirent<br />

de l’optimisme et nous prouvent que<br />

le peuple haïtien veut dire à Jovenel<br />

Moïse, à ses ministres profiteurs et aux<br />

députés et sénateurs corrompus et nuls<br />

comme les Gracia Delva, les Antonio<br />

Cherami (dit Don Kato), Willot Joseph,<br />

Félius Lubin, Hervé Fourcand, Ronald<br />

Lareche, Levaillant Louis Jeune et<br />

d’autres qu’il n’entend plus vivre dans<br />

la misère absolue pendant qu’ils vivent<br />

eux-mêmes dans une opulence disproportionnelle<br />

à leur salaire.<br />

Vingt-quatre heures après la révolte<br />

populaire, le gouvernement a<br />

baissé le prix du carburant. L’erreur<br />

qu’il a commise c’est que le peuple<br />

ne s’est pas mis debout uniquement à<br />

cause de la montée de ce prix. Certainement,<br />

cela a été la goutte d’eau qui a<br />

fait renverser le vase. Le peuple s’est<br />

révolté à cause au moins de ces onze<br />

raisons suivantes:<br />

1. Le peuple demande à Jovenel<br />

Moïse, au Premier ministre Jack<br />

Guy Lafontant où est passé l’argent<br />

de Petro Caribe? Il veut que les profiteurs<br />

soient arrêtés et jugés. Le peuple<br />

veut que cet argent l’aide à sortir de sa<br />

misère. Le peuple attend une réponse<br />

claire!<br />

2. Le peuple demande une explication<br />

claire sur l’argent recueilli sur le<br />

dollar et cinquante centimes qu’on impose<br />

sur chaque transfert d’argent fait<br />

à partir de la diaspora. Certainement,<br />

ce vol n’a pas commencé sous Jovenel.<br />

Cependant, il l’a continué. Donc, il nous<br />

doit des explications.<br />

3. Le peuple dit que c’est anormal<br />

que des députés et sénateurs corrompus<br />

gagnent un salaire si élevé<br />

pendant qu’il vit dans la crasse. Le<br />

peuple demande des comptes. Gracia<br />

Delva pense que le peuple est abyssale<br />

crédulité quand il dit avoir fait fortune<br />

grâce à sa musique. Gracia Delva, Don<br />

Kato et les autres se sont enrichis sur le<br />

dos du peuple. La nation demande des<br />

comptes !<br />

4. Dire au peuple qu’il n’y a pas<br />

d’argent dans le pays est un mensonge.<br />

Il y a beaucoup d’argent dans<br />

le pays. Ce qui arrive c’est que l’argent<br />

du peuple est gaspillé. Les ministres,<br />

les députés, les sénateurs et les amis<br />

du pouvoir achètent des villas à Long<br />

Island, à West Palm Beach.<br />

Le peuple refuse que les ministres<br />

donnent des “chèques zonbi” à leurs<br />

amis vivant à New York, à Miami et à<br />

Montréal, faisant passer ces amis pour<br />

“consultants”. Ce n’est pas normal pour<br />

que l’argent du peuple paie le loyer à<br />

Queens ou à Montréal pour les amis<br />

de certains ministres pendant qu’il vit<br />

suite à la page(15)<br />

Bertrand Aristide en 2004. L'année<br />

dernière, la Minustah a annoncé sa dissolution<br />

pour faire place à un plus petit<br />

contingent de police multinationale, les<br />

Minujusth. En outre, le financement<br />

du pétrole fourni par le gouvernement<br />

vénézuélien, subvention importante<br />

qui a bénéficié au régime héritier du<br />

coup d'État pendant plus d'une décennie,<br />

a diminué en raison de la crise<br />

dans ce pays d'Amérique du Sud.<br />

À tout cela s'est ajoutée une crise<br />

dans les forces de police, qui se sont<br />

retirées dans leurs casernes, refusant<br />

de répondre aux ordres répressifs du<br />

gouvernement. Dans ce contexte, le<br />

mécontentement populaire a débordé<br />

et ne se limite pas à la question des<br />

carburants, mais exige la sortie du<br />

gouvernement fantoche du FMI et de<br />

l'impérialisme.<br />

Les troupes d'occupation Minustah<br />

ont accumulé un terrible bilan<br />

de violations des droits de l'homme.<br />

Elles sont les responsables de l'émergence<br />

d'une épidémie de choléra et,<br />

aussi, d'abus sexuels. Ils étaient composés<br />

principalement de troupes latino-américaines<br />

fournies par les gouvernements<br />

"progressistes" du Brésil,<br />

de l'Argentine, de l'Uruguay, de l'Équateur<br />

et de la Bolivie, entre autres. La<br />

solidarité internationale est essentielle<br />

pour exiger que les Minujusth ne répriment<br />

pas le peuple haïtien et pour exiger<br />

leur retrait du pays.<br />

Malgré le caractère massif de<br />

la mobilisation, la révolte populaire<br />

manque de direction politique. Il est<br />

essentiel de construire des organismes<br />

autonomes de lutte qui développent un<br />

programme politique pour sortir Haïti<br />

de la terrible situation économique et<br />

sociale à laquelle il a été conduit par des<br />

siècles d'invasions et d'agressions militaires,<br />

de dictatures oligarchiques, de<br />

politiques de pillage et de surexploitation<br />

au service de la bourgeoisie et de<br />

l'impérialisme. Nous appelons à la solidarité<br />

de tous les travailleurs et peuples<br />

avec Haïti, pour défendre leur droit à<br />

l'autodétermination et à se libérer d'un<br />

gouvernement antipopulaire imposé<br />

par les troupes d'occupation. Pour une<br />

solution ouvrière et populaire à la crise<br />

qui a commencé par l'ignorance de la<br />

dette extérieure illégitime, dont l'origine<br />

perverse remonte aux représailles<br />

du colonialisme français contre la révolution<br />

haïtienne et à l'émergence de la<br />

première nation indépendante dans les<br />

Caraïbes.<br />

Vive la lutte des travailleurs haïtiens<br />

! A bas le gouvernement fantoche<br />

de Jovenel Moïse ! Non à l'intervention<br />

militaire étrangère en Haïti avec les<br />

forces de la Minujusth !<br />

Unité Internationale des Travailleurs<br />

- Quatrième Internationale (UIT-<br />

QI)<br />

7 juillet <strong>2018</strong><br />

Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

7


La Tribune de Catherine Charlemagne (27)<br />

Jovenel, le coup du Brésil et échec de la hausse des prix !<br />

Finalement, la Coupe du monde de<br />

football <strong>2018</strong> restera comme un<br />

vrai cauchemar pour les Haïtiens. Primo,<br />

la sélection nationale brésilienne<br />

de football soutenue par la majorité<br />

des haïtiens est bel et bien éliminée de<br />

la 21e Coupe du monde de la FIFA en<br />

Russie par une valeureuse équipe de la<br />

Belgique. Longtemps avant, c’était celle<br />

d’Argentine, l’autre équipe favorite des<br />

haïtiens, qui avait fait ses valises sans<br />

même atteindre le quart de finale. On<br />

avait enregistré un peu partout dans le<br />

pays des pleurs et des grincements de<br />

dents. Secundo, le gouvernement et le<br />

Fonds Monétaire International (FMI)<br />

qui voulaient profiter de l’engouement<br />

de la population pour le football pour<br />

lui porter un coup dans le dos ont<br />

échoué dans leur tentative de passer en<br />

douce avec une augmentation des prix<br />

des produits pétroliers. En clair, le coup<br />

du Brésil n’est pas passé pour le Président<br />

Jovenel Moïse.<br />

Lui qui pensait choisir le bon timing<br />

pour piocher une nouvelle fois dans<br />

les poches de ses concitoyens. Raté !<br />

La population, pour une fois, ne s’est<br />

pas laissée distraire ni par un quart de<br />

finale qui lui restera sur le cœur, non<br />

plus par la perfidie de l’équipe gouvernementale.<br />

Ouf, l’honneur du pays est<br />

sauf ! Certains ne se sont peut-être pas<br />

rendus compte avec quel regard le reste<br />

du monde allait nous voir si ce plan<br />

machiavélique du Fonds Monétaire<br />

International intitulé « Staff-Monitored<br />

Program » (SPM) signé en février<br />

dernier avec la présidence d’Haïti était<br />

passé sans qu’il n’y ait eu une réponse<br />

à la hauteur de ce Plan certainement<br />

mûri de longue date par des élites<br />

technocrates attendant cette fameuse<br />

rencontre du Brésil pour lâcher leur<br />

bombe. Pas de bol ! Un dernier sursaut<br />

du peuple souverain dans une ultime<br />

résurgence de l’esprit et de l’intelligence<br />

a mis debout tout un pays afin<br />

de dire non à l’injustice des « Princes<br />

» qui nous gouvernent à travers leurs<br />

lunettes opaques.<br />

Ce SPM de FMI avec le gouvernement<br />

haïtien prévoit en gros que<br />

l’Etat augmente les prix des produits<br />

pétroliers conformément à une loi<br />

datant du 9 mars 1995 instituant le «<br />

Droit d’Accise Variable sur les Produits<br />

Pétroliers » afin de ne plus subventionner<br />

le coût du carburant à la pompe.<br />

Pour comprendre la réaction violente,<br />

certes, de la population à l’annonce de<br />

l’augmentation vertigineuse des prix de<br />

produits pétroliers accompagnée forcément<br />

d’une augmentation importante<br />

des prix du transport en commun sur<br />

l’ensemble du territoire national, c’est le<br />

fait que le gouvernement voulait traiter<br />

les citoyens comme des individus incapables<br />

de comprendre leur ruse.<br />

Quelle urgence il y avait à programmer<br />

une Conférence de presse<br />

pour annoncer une mauvaise nouvelle<br />

au moment même où tout le pays était<br />

scotché devant sa télévision en train<br />

de regarder un match de foot qui le<br />

passionne si ce n’était pour détourner<br />

son attention ? La population demeure<br />

convaincue que cette décision était<br />

nourrie d’arrières pensées politiques.<br />

En prenant le soin de faire son annonce<br />

d’augmenter les prix de l’essence en<br />

même temps que les prix du transport<br />

public au moment où tous les esprits<br />

se concentraient vers la Russie, il ne<br />

fait aucun doute que le Président Jovenel<br />

Moïse, à travers son ministre<br />

des Finances et de l’Economie et celui<br />

du Commerce et de l’Industrie, savait<br />

que la mesure serait plus qu’impopulaire.<br />

Elle était quasiment suicidaire<br />

politiquement pour son gouvernement,<br />

voire pour lui directement. En effet,<br />

au regard des réactions instantanées<br />

de la population, tout porte à croire<br />

qu’il y avait quelque chose qui se tramait<br />

dans le plus grand secret attendant<br />

seulement le signal du départ pour<br />

passer à l’action.<br />

En vérité, si le gouvernement le<br />

Le coup du Brésil n’est pas passé<br />

pour le Président Jovenel Moïse.<br />

voyait autrement, il était le seul dans ce<br />

cas là. A bien considérer l’état lamentable<br />

du pays et la situation économique<br />

désastreuse dans laquelle vit la classe<br />

la plus défavorisée, tout porte à croire<br />

que celle-ci n’avait besoin ni de leaders<br />

politiques ni de quiconque d'autre pour<br />

se révolter contre une mesure qu’elle<br />

trouvait injuste et mortelle pour elle. En<br />

réalité, si les manifestations et la violence<br />

qui les accompagnaient ont été<br />

spontanées dans la région métropolitaine<br />

de Port-au-Prince et dans d’autres<br />

villes du pays comme les Cayes,<br />

Gonaïves, Grand-Goâve, Cap-Haïtien,<br />

Jacmel, Petit-Goâve, Hinche, etc, c’est<br />

que la population n’en peut plus.<br />

Maintes fois, la presse en<br />

général et dans cette Tribune en particulier,<br />

nous avons attiré l’attention<br />

du chef de l’Etat, Jovenel Moïse, sur<br />

sa façon de se comporter comme ses<br />

prédécesseurs qui ne sont pas des<br />

modèles à imiter. Ses discours et ses<br />

actes sont en contradictions flagrantes<br />

avec la manière dont il veut gérer les<br />

affaires publiques. Le Président de<br />

la République ne peut d’un côté condamner<br />

les égarements des anciens<br />

Présidents du pays et de l’autre marcher<br />

sur leurs pas. L’affaire PetroCaribe et<br />

des distributions de cadeaux présidentiels<br />

avec les fonds du Trésor Public<br />

sont des exemples du double langage<br />

du Président Jovenel Moïse. Partout, il<br />

dénonce la corruption généralisée dans<br />

l’administration publique et les gaspillages<br />

qui ont eu lieu avec les deniers de<br />

l’Etat.<br />

Si tout le monde connait les corrompus,<br />

lui aussi en tant que premier<br />

mandataire de la Nation doit forcément<br />

les connaître. Sauf qu’il ne fait rien pour<br />

permettre à ces contrevenants de passer<br />

devant la justice. Dans sa gestion quotidienne<br />

des affaires de la République,<br />

le Président est loin de servir d’exemple<br />

ou du moins il s’enveloppe dans le<br />

même costume que ses prédécesseurs.<br />

La semaine dernière, dans notre précédente<br />

Tribune, nous avons dénoncé son<br />

comportement qui consiste à perpétuer<br />

les actes irresponsables et les sources<br />

de corruptions que pratiquaient ceux<br />

qui avaient la chance d’occuper avant<br />

lui le Palais national. Si dans une certaine<br />

mesure il est plus dynamique et<br />

semble porter une certaine vision pour<br />

le pays en le dotant des infrastructures<br />

nécessaires et utiles à son développement,<br />

Jovenel Moïse a du mal à sortir<br />

de l’ancienne école. Il se croit l’unique<br />

rempart contre la corruption ; alors<br />

même qu’il est entouré de corrupteurs<br />

déjà dénoncés par la clameur publique,<br />

voire par la justice qui les attend sur le<br />

seuil des portes des Tribunaux.<br />

En plus, le chef de l’Etat reste<br />

prisonnier de la classe possédante, des<br />

conseils d’une bourgeoisie d’affaires et<br />

économique qui n’entend point perdre<br />

un iota de son influence sur la classe<br />

et sur le pouvoir politique. Du coup, en<br />

dépit de ses discours qui voulaient faire<br />

croire qu’il prend ses distances avec<br />

cette catégorie possédante, il continue à<br />

lui obéir aveuglement quitte à ce qu’elle<br />

lui porte à prendre des décisions très impopulaires<br />

et contraires à la vision qu’il<br />

prétend défendre en faveur de la classe<br />

populaire. La preuve a été donnée avec<br />

cette décision d’augmenter les prix du<br />

carburant dans le pays sans prendre en<br />

compte l’impact négatif d’une telle décision<br />

sur la majorité de la population.<br />

Certes, il est pressé par une institution<br />

comme le FMI demandant à l’Etat haïtien<br />

d’arrêter de subventionner le prix<br />

de l’essence. Sauf qu’une telle décision<br />

a une conséquence immédiate sur le<br />

pouvoir d’achat d’une population vivant<br />

déjà en-dessous du seuil de pauvreté.<br />

Le Président Jovenel Moïse se<br />

vente tous les jours d’être un enfant de<br />

l’arrière pays. Ce qui n’est pas faux.<br />

De ce fait, il doit connaître les<br />

difficultés non seulement des paysans<br />

mais aussi de la classe moyenne qui ont<br />

du mal à joindre les deux bouts au quotidien.<br />

En fait, ce n’est pas l’augmentation<br />

du prix des produits pétroliers<br />

que conteste la population. Puisqu’aujourd’hui<br />

grâce aux réseaux sociaux et<br />

Internet, tout le monde peut connaître<br />

le prix de tel produit par rapport à son<br />

prix réel et ce, dans n’importe quel pays<br />

du monde suivant le pouvoir d’achat de<br />

ses habitants et de la richesse du pays<br />

en question. C’est la cause à effet que<br />

les manifestants contestent. D’ailleurs,<br />

on l’a bien vu ce ne sont pas les propriétaires<br />

ni les chauffeurs des Bus et<br />

des Camionnettes qui étaient dans les<br />

rues de la capitale ou d’autres villes de<br />

province pour protester contre la décision<br />

du gouvernement.<br />

L’année dernière déjà, lorsque<br />

le pouvoir avait voulu augmenter<br />

ces prix, c’étaient les Centrales syndicales<br />

et les syndicats indépendants qui<br />

étaient montés au créneau contre le<br />

gouvernement. Cette fois-ci et vu que<br />

la mesure s’accompagne d’une augmentation<br />

des titres de transports et ce,<br />

pour tout le pays, c’est la population<br />

tout entière ou du moins les usagers<br />

qui représentent en vérité quatre-vingt<br />

dix pour cent de la population, voire<br />

plus, qui disent NON. Cela suffit ! Et<br />

pour cause. Du Nord au Sud, de l’Ouest<br />

à l’Est, du Centre aux coins les plus reculés,<br />

les gens manifestent en demandant<br />

au gouvernement de revenir sur<br />

sa décision. La mesure, en fait, concerne<br />

tout le monde sans distinction.<br />

Car même si à Port-au-Prince<br />

et ses banlieues et dans les grandes<br />

métropoles régionales on trouve un parc<br />

automobile privé assez conséquent, en<br />

réalité, pour se déplacer d’un point du<br />

territoire à un autre tout le monde prend<br />

le transport en commun communément<br />

appelé transport public en Haïti. D’où<br />

la spontanéité de la révolte populaire<br />

qu’on a vue la semaine dernière contre<br />

la décision. Certes, il faut déplorer,<br />

voire condamner sans réserve les actes<br />

de pillages des Supermarchés (Markets)<br />

de Delmas et de Pétion-Ville, les<br />

attaques et incendies contre des hôtels<br />

de standard touristique (Best Western,<br />

Royal Oasis, Kinan, etc.), la destruction<br />

des biens publics et privés, des voitures<br />

de particuliers, etc. Sans compter des<br />

actes de vandalisme perpétrés un peu<br />

partout dans les communes de Delmas,<br />

Pétion-Ville, Carrefour, et Port-au-<br />

Prince, etc. Malheureusement, si ces<br />

actions font partie des pressions que<br />

les contestataires utilisent pour faire<br />

reculer le pouvoir et obtenir finalement<br />

gain de cause sur le gouvernement, ces<br />

actes ne sont pas moins contradictoires<br />

à leurs intérêts.<br />

Car en détruisant tel ou tel Centre<br />

commercial ou hôtel de luxe où travaillent<br />

des dizaines de gens qui n’ont rien<br />

à voir avec la décision gouvernementale,<br />

c’est les pénaliser doublement ou<br />

leur faire subir une double peine. D’une<br />

part, ils paient pour un gouvernement<br />

qu’ils ne soutiennent même pas et<br />

d’autre part c’est les envoyer rejoindre<br />

la cohorte des chômeurs qui pullulent<br />

la République. Et sans oublier, c’est<br />

aussi porter un rude coup à l’économie<br />

du pays tout entier. Puisque ces entreprises<br />

commerciales n’appartiennent ni<br />

à l’Etat haïtien encore moins au Président<br />

Jovenel Moïse. Mais, malheureusement,<br />

ces dégâts collatéraux et<br />

ces actions violentes et imprévisibles<br />

sont inévitables dans ces circonstances.<br />

D’ailleurs, même les forces de l’ordre<br />

(police) ne peuvent contenir ces<br />

vagues successives qui écrasent tout<br />

sur leur passage. Dans une moindre<br />

mesure, on dirait que cela fait partie du<br />

« jeu ». C’est au gouvernement de la<br />

République d’assumer et de prendre ses<br />

responsabilités auprès des propriétaires<br />

victimes de la furie populaire après que<br />

le calme soit rétabli.<br />

Bien sûr pour ces grandes entreprises<br />

leur police d’assurance doit leur<br />

permettre de reprendre très rapidement<br />

leur activité. La réaction rapide dès<br />

vendredi 6, samedi 7, dimanche 8 juillet<br />

et même lundi 9 juillet <strong>2018</strong> d’une<br />

foule en colère qui a quasiment bloqué<br />

Port-au-Prince et ses faubourgs tout en<br />

multipliant des actions coups de poings<br />

contre les locaux des institutions publiques<br />

(Commissariats de police, Tribunaux,<br />

DGI,) et des entreprises privées<br />

sans distinction de marque, d’origine<br />

et de nationalité démontre la nervosité<br />

et la motivation des manifestants. Des<br />

actions violentes et incontrôlées qui<br />

ont certainement poussé le pouvoir à<br />

faire machine arrière. Dans un premier<br />

temps, il a semblé qu’une certaine incompréhension<br />

et confusion régnaient<br />

au sein même de l’appareil de l’Etat et<br />

du pouvoir qui, pris au dépourvu, ne<br />

parlaient pas d’une seule voix. Même<br />

la police nationale a été très peu visible<br />

au début des émeutes pour être ensuite<br />

totalement débordée. Surtout les autorités<br />

policières n’étaient même pas<br />

informées au préalable de la décision<br />

du gouvernement.<br />

Cette attitude étrange s’explique<br />

par le comportement assez curieux du<br />

Premier ministre Jack Guy Lafontant.<br />

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Le PM, dans une allocution sibylline,<br />

explique calmement à la Télévision Nationale<br />

(TNH), en compagnie de son<br />

Conseil Supérieur de la Police Nationale<br />

(CSPN), les raisons de la hausse des prix<br />

de l’essence et du transport en commun<br />

et pourquoi cette mesure est justifiée<br />

d’après lui. Cette intervention du chef<br />

du gouvernement était surréaliste et<br />

totalement opposée aux revendications<br />

d’une population remontée à bloc ne<br />

réclamant que le retrait du fameux et<br />

infâme décret justifiant la hausse des<br />

prix des différents produits pétroliers.<br />

Au moment même où la capitale était<br />

pratiquement à feu et sang, puisqu’on<br />

Le Premier ministre Jack Guy Lafontant dans une allocution sibylline,<br />

explique calmement à la Télévision Nationale (TNH), en compagnie de<br />

son Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), les raisons de la<br />

hausse des prix de l’essence et du transport en commun<br />

a enregistré la mort par lynchage d’un<br />

policier qui voulait juste rentrer chez<br />

lui après une longue journée de travail,<br />

le Premier ministre faisait un discours<br />

dans lequel il détaillait les réalisations<br />

de la présidence Jovenel comme si à ce<br />

moment précis les manifestants s’intéressaient<br />

à des détails s’apparentant à<br />

un bilan « pré-électoral », dont la portée<br />

n’a eu aucun effet sur la population.<br />

Sinon qu’à accentuer la volonté<br />

de poursuivre la mobilisation contre<br />

le Président de la République. Mais le<br />

Premier ministre sait que dans cette<br />

situation, il joue son poste à la tête<br />

du gouvernement. Car en tant que<br />

Premier ministre, il a une grande part<br />

de responsabilité dans la prise de décision<br />

gouvernementale même si les<br />

contestataires mettent en avant le rôle<br />

du Président de la République. C’est la<br />

tradition en Haïti. Vu les circonstances<br />

suite à la page(15)<br />

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8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>


This Week in <strong>Haiti</strong><br />

Nationwide Popular Uprising Calls for President Jovenel Moïse’s Removal<br />

by Kim Ives<br />

<strong>Haiti</strong> exploded this past week in a nationwide<br />

uprising whose watchwords<br />

are “nou bouke,” meaning “we are fed up”<br />

in Kreyòl.<br />

Like a volcano, the explosion of<br />

anger and violence was building up over<br />

the past 17 months of President Jovenel<br />

Moïse’s rule, which has been characterized<br />

by corruption, waste, double-talk,<br />

repression, and subservience to neoliberal<br />

dictates.<br />

The spark was the slashing of fuel<br />

price subsidies mandated by the International<br />

Monetary Fund (IMF) in return for<br />

$96 million in “budget support.” As a result,<br />

the cost of a gallon of gasoline rose<br />

38% from 224 to 309 gourdes ($3.45 to<br />

$4.75), diesel leapt 47% from 85 to 264<br />

gourdes per gallon ($1.30 to $4.06), and<br />

kerosene soared from 173 to 262 gourdes<br />

per gallon ($2.66 to $4.03). In comparison,<br />

the average cost in the U.S. of a gallon<br />

of gas is $2.86, of diesel is $3.25, and<br />

of kerosene is $3.60.<br />

Back on Mar. 8, Economy and Finance<br />

Minister Jude Alix Patrick Salomon<br />

announced that the <strong>Haiti</strong>an government<br />

had bowed to the IMF’s demands in February,<br />

saying the fuel price hikes would<br />

take effect in July. Public transport drivers’<br />

unions and popular organizations protested,<br />

pointing to the deepening poverty of<br />

<strong>Haiti</strong>’s masses and their inability to pay<br />

public transport costs.<br />

“The country will be blocked if the<br />

state stubbornly insists on raising prices for<br />

petroleum products,” said Edva Dorismé,<br />

vice president of the <strong>Haiti</strong>’s Assembly of<br />

Tap-Tap Drivers (RCTH). But Culture and<br />

Communication Minister Guyler C. Delva<br />

A National gas station and cars were burned as demonstrators targeted<br />

businesses owned by some members of <strong>Haiti</strong>’s bourgeoisie, particularly by<br />

the Boulos family<br />

Demonstrators surged into the streets of cities and towns around <strong>Haiti</strong>,<br />

erecting barricades, on Jul. 6 when the <strong>Haiti</strong>an government announced<br />

huge fuel price increases<br />

Credit: <strong>Haiti</strong>an Information Project<br />

insisted the hikes would go forward, saying<br />

it was for the people’s own good.<br />

Many <strong>Haiti</strong>ans are avid fans of the<br />

Brazilian national soccer team, and the<br />

government apparently had hoped that<br />

they would be distracted by the Jul. 6 Brazil<br />

vs. Belgium contest during the ongoing<br />

World Cup. Just after the match began,<br />

it published the decree with the new increased<br />

prices to take effect the next day.<br />

Government strategists apparently<br />

thought that Brazil would win the match<br />

and that the ensuing celebrations in <strong>Haiti</strong><br />

would drown out any outrage over the<br />

price hikes.<br />

Unfortunately for them, Brazil lost<br />

to Belgium and was eliminated from the<br />

World Cup competition. The <strong>Haiti</strong>an masses’<br />

resulting anger and disappointment<br />

over the loss dovetailed with the shock of<br />

finally seeing the new higher fuel prices,<br />

creating a perfect storm.<br />

It was the last straw. Months of<br />

frustration boiled over. Faced with a 13%<br />

inflation rate and (officially) 14% unemployment,<br />

<strong>Haiti</strong>an workers have been<br />

demonstrating for the minimum wage<br />

to be raised from 335 to 1000 gourdes<br />

a day ($5.15 to $15.39). The government<br />

has spent millions on a pointless<br />

traveling carnival of political hoopla and<br />

promises called the “Caravan for Change,”<br />

generating resentment among <strong>Haiti</strong>ans<br />

with dwindling, poverty-stricken schools<br />

and hospitals. Local and municipal governments<br />

are also cash-starved while<br />

Jovenel’s regime spent millions more on<br />

resurrecting the traditionally-repressive<br />

<strong>Haiti</strong>an Army last November. The government<br />

has effectively blocked any investigation<br />

into where some $3.8 billion<br />

disappeared from the PetroCaribe fund,<br />

drawn from revenues from the sale of<br />

cheap Venezuelan petroleum products. An<br />

unpopular budget drawn up last year taxes<br />

the poor and even expatriate <strong>Haiti</strong>ans;<br />

the government has wasted time and<br />

money on a still-born “national dialogue”<br />

initiative called the General States (États<br />

Généraux) and recently distributed 3,000<br />

large flat-screen TV sets to all senators and<br />

deputies for a rumored cost of $14 million<br />

so that rural <strong>Haiti</strong>ans could supposedly<br />

watch the World Cup. All the while, police<br />

forces have used brutal and sometimes lethal<br />

force against demonstrators, jails are<br />

severely overcrowded with mostly untried<br />

detainees, and kidnappings, robberies,<br />

and “insécurité” (lawless atmosphere) are<br />

on the rise.<br />

From Jul. 6 to 10, angry demonstrators<br />

took to the streets, setting up barricades<br />

of burning tires, car chassis, and<br />

furniture. The ravine-lined road through<br />

Canapé-Vert was coated with slick oil,<br />

making it too dangerous to drive on. Other<br />

areas around the capital of Port-au-Prince<br />

like Delmas, Lalue, Nazon, Champsde-mars,,<br />

Carrefour-Feuilles, Carrefour<br />

Fleuriot, and Kenscoff were inaccessible.<br />

Demonstrators also filled the streets of<br />

several other cities such as Cap-<strong>Haiti</strong>en,<br />

Petit-Goâve, Les Cayes, Jérémie, and Jacmel,<br />

as well as towns in the Artibonite.<br />

In the upscale neighborhoods of Pétionville,<br />

car windshields and house windows<br />

were broken. Banks, warehouses,<br />

gas stations, hotels, car dealerships, and<br />

supermarkets belonging to the bourgeoisie<br />

(particularly the Boulos family) were targeted<br />

for destruction, burning, and looting.<br />

The court house in the town of<br />

Petit-Goâve was burned and the General<br />

Directorate of Taxes (DGI) was almost<br />

burned, with the building’s walls blackened<br />

by flames.<br />

The government, through televised<br />

speeches, tweets, and press releases from<br />

the president, prime minister, and police<br />

brass tried to calm the protesters with hollow,<br />

meaningless declarations calling for<br />

calm.<br />

“I’m asking you for patience because<br />

the administration’s vision is clear,”<br />

said PM Jack Guy Lafontant in a completely<br />

ineffective televised speech on the<br />

morning of Jul. 7. “It has a clear program<br />

that it continues to execute.”<br />

Protests grew. By that afternoon,<br />

President Moïse had to make his televised<br />

speech, where he announced that the<br />

price hikes would be withdrawn. But it<br />

was too little, too late.<br />

“There is no other alternative. He<br />

has to go,” said professor Auguste “Gougousse”<br />

D’Meza, an educational and political<br />

consultant in Port-au-Prince. “The<br />

people don’t believe in him anymore.”<br />

Already, many <strong>Haiti</strong>an parliamentarians<br />

are calling for a confidence vote on<br />

Lafontant’s government, which may be<br />

sacrificed in an attempt to save Jovenel’s<br />

regime. Many representatives from <strong>Haiti</strong>’s<br />

bourgeoisie are also calling on Lafontant<br />

and his ministers to step down.<br />

“In his mind, he thinks he has done<br />

something serious,” Sen. Patrice Dumont<br />

said of President Moïse to the Miami Herald.<br />

“Up until now, he’s not living in reality.”<br />

The “Core Group,” dominated by<br />

ambassadors from the U.S., Canada, and<br />

European nations, urged <strong>Haiti</strong>ans on Jul.<br />

10 to “respect “constitutional order,” in<br />

other words to not force Moïse’s resignation<br />

and flight. They also called on “national<br />

authorities to engage in deep and<br />

inclusive dialogue with all the other key<br />

actors of the country so as to restore calm,<br />

promote social cohesion, and assure the<br />

security of people and property.”<br />

The U.S. embassy, like most of the<br />

others, has been closed through most of<br />

the tempest, urging U.S. citizens to “shelter<br />

in place.”<br />

Hundreds of <strong>Haiti</strong>an expatriate<br />

summer vacationers and U.S. missionaries<br />

were stranded at international airports<br />

in Port-au-Prince and Cap Haïtien when<br />

airlines like Spirit, JetBlue, and American<br />

cancelled flights on Sat., Jul. 7. Flights<br />

gradually resumed over the following<br />

three days.<br />

Many police officers abandoned<br />

their posts or did not venture out in the<br />

face of the masses’ wrath. One police officer,<br />

Robert Scutt, was killed when he tried<br />

to break through a street barricade.<br />

Demonstrators burned the<br />

courthouse in Petit Goâve<br />

There were at least four deaths<br />

which resulted from the uprising and its<br />

repression.<br />

“It is criminal on the part of the <strong>Haiti</strong>an<br />

State to take such a measure, while<br />

there are other ways to find money without<br />

harming people,” said Jonel Merisier,<br />

the president of the Union of Drivers and<br />

Vehicle Owners of Mirebalais (SCPVM).<br />

A general strike on Mon., Jul. 9 and<br />

Tue., Jul. 10 was successful nationwide,<br />

although people began to resume their activities<br />

late Tuesday.<br />

While the virulence of the popular<br />

demonstrations has clearly shaken <strong>Haiti</strong>’s<br />

rulers, the leaders of <strong>Haiti</strong>’s popular and<br />

democratic opposition sector are currently<br />

divided and weak. Without organizational<br />

infrastructure and a clear strategy and line<br />

of march, the uprising will likely subside in<br />

coming days... at least temporarily.<br />

But the speed and strength with<br />

which the demonstrations of the last five<br />

days developed make clear the fragility<br />

and volatility of <strong>Haiti</strong>’s political situation<br />

and augur more popular revolts in the<br />

days and weeks ahead.<br />

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Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

9


L’ŒUVRE NÉGATIVE DU COLONIALISME FRAN<br />

ROI DORÉ » À LA «<br />

Par Saïd Bouamama<br />

Le bagne de Cayenne et le lanceur Ariane<br />

sont pour beaucoup de français<br />

les seules images de la Guyane. Parfois<br />

s’ajoute celle d’un peuple toujours en<br />

grèves incompréhensibles quand ce n’est<br />

pas celle d’un peuple d’assistés. Derrière<br />

ces images médiatiques se cache une réalité<br />

coloniale qui emplie la vie quotidienne<br />

des guyanais. Faisant partie des « vielles<br />

colonies [i] », la Guyane dite « française<br />

» est occupée par la France depuis plus de<br />

trois siècles. Les colonisateurs espagnols<br />

lui donnèrent le nom d’Eldorado en raison<br />

de la légende du « roi doré [ii] » décrivant<br />

un roi rendant hommage aux dieux<br />

en étant enduit d’or de la tête aux pieds.<br />

Le résultat en sera un quasi-génocide des<br />

six nations autochtones du territoire. Ils<br />

sont remplacés par des esclaves comme<br />

le démontre le qualificatif « de colonie à<br />

esclave » figurant dans les différents projets<br />

de colonisation qui se succède à partir<br />

de 1626, année où le cardinal de Richelieu<br />

installe les premiers établissements<br />

français dans ce pays [iii]. Si les raisons<br />

de la présence française ont changé<br />

au cours des trois siècles d’occupation<br />

française, le système social reste jusqu’à<br />

aujourd’hui caractérisé par un rapport<br />

colonial. L’installation d’un Centre spatial<br />

guyanais en 1964 renforce encore cette<br />

structure coloniale.<br />

Du génocide des autochtones à<br />

l’engagisme<br />

L’arrivée des premiers français se traduit<br />

rapidement par une tentative d’asservir<br />

les autochtones et devant leur résistance<br />

par un massacre de ceux-ci. « Les<br />

français dès leur arrivée ont massacré<br />

tous les indiens ou ont tenté de les réduire<br />

en esclavage [iv] » résume le philosophe<br />

Neuville Doriac. En témoigne le massacre<br />

qui se déroule en 1857 lors de la<br />

conquête de Cayenne. Toutefois ces violences<br />

de la conquête furent sans aucune<br />

mesure avec celles mises en œuvre dans<br />

le reste de l’Amérique Latine pour des raisons<br />

que les ethnologues Pierre Grenand,<br />

Françoise Grenand et Patrick Menget résument<br />

comme suit en déconstruisant les<br />

mythes coloniaux produit pour justifier la<br />

présence française :<br />

Le mythe d’abord: (les contacts<br />

entre Blancs et Indiens ont toujours été<br />

pacifiques). Rien n’est moins sûr. […]<br />

Comprenant très vite que les intentions<br />

réelles des arrivants différaient des leurs,<br />

les Amérindiens, par exemple les Galibi,<br />

se battirent farouchement. Ce n’est que<br />

leur brutal effondrement démographique<br />

dû aux épidémies souvent importées qui<br />

leur imposa un changement de stratégie.<br />

Le repli, la dispersion en forêt et la<br />

résistance passive devinrent leurs armes<br />

principales. […] L’amnésie historique<br />

ensuite: (on ne massacre pas les Indiens<br />

pour leur prendre leurs terres). Il est vrai<br />

que la seule tentative de massacre organisé<br />

perpétrée contre les Galibi remonte à<br />

1657. […] On ne doit en effet pas perdre<br />

de vue que si, ni chasses à l’homme systématiques<br />

ni destructions méthodiques<br />

de villages ne furent organisées comme<br />

ailleurs en Amérique latine, c’est moins<br />

par bonté d’âme que parce que la Guyane<br />

ne parvint jamais au stade de véritable<br />

colonie de peuplement et que l’extraction<br />

des produits de la forêt ne put jamais être<br />

mise sur pied de façon satisfaisante. […]<br />

Là où il en alla différemment, comme aux<br />

Antilles avec les Caraïbes ou en Louisiane<br />

avec les Natchez, les scrupules se turent<br />

et les massacres eurent lieu [v].<br />

L’arrivée des colonisateurs enclenche<br />

donc une véritable hécatombe<br />

démographique du fait des épidémies<br />

qu’elle suscite. La chute du nombre d’autochtone<br />

est tellement importante qu’elle<br />

suscite des théorisations culturalistes et<br />

racistes. On parle alors de « guerres intestines<br />

», de « race usée », d’abus de «<br />

cachiri » (une bière autochtone), d’abus<br />

de « bains froids », de la « dénutrition »<br />

issue de la « paresse », etc. Déconstruisant<br />

ces grilles explicatives, le géographe Jean<br />

Hurault résume : « la plupart des auteurs<br />

étaient trop imbus de l’idéologie civilisatrice,<br />

chrétienne ou laïque, pour admettre<br />

que le contact des Européens pût être la<br />

cause même de l’extinction des Indiens<br />

[vi]. » Evalué entre 20 000 et 30 000<br />

au moment de l’arrivée des européens, il<br />

n’en reste que 1200 en 1960. « Ces 1200<br />

personnes sont les seuls représentants<br />

des quelques cinquante nations qui peuplaient<br />

la Guyane au moment du premier<br />

établissement des européens [vii] » commente<br />

Jean Hurault. La disparition totale<br />

n’a pas eu lieu du fait du repli en forêt des<br />

nations autochtones. Ce repli est de ce fait<br />

une stratégie de survie et une forme de résistance<br />

qui seront reprises ultérieurement<br />

par les esclaves en fuite.<br />

Les conditions climatiques guyanaises,<br />

l’hécatombe et le repli dans la<br />

forêt des peuples autochtones conduisent<br />

Dans le cadre de la grève générale et de la forte mobilisation en Guyane,<br />

les peuples autochtones se joignent au mouvement pour faire entendre<br />

leurs revendications<br />

Des milliers de manifestants participent à une marche à Cayenne, en<br />

Guyane, le 28 mars 2017<br />

rapidement à une articulation serrée entre<br />

esclavage et colonisation. Le premier<br />

devient de fait une des conditions de la<br />

seconde. Dès 1652 les premiers esclaves<br />

sont mentionnés dans divers documents<br />

et le premier navire négrier fait relâche<br />

à Cayenne en 1680. La demande des<br />

colons est considérable. Elle est évaluée<br />

comme suit pour Cayenne par un certain<br />

Périer des Varennes en 1702 : « Cayenne<br />

possède beaucoup de terres cultivables qui<br />

restent en friche, faute de nègres. Ceux-ci<br />

appartiennent à 80 ou 100 habitants, la<br />

plupart des autres est dans l’indigence …<br />

Il conviendrait d’y transporter 400 nègres<br />

par an[viii]. » Dix ans plus tard le gouverneur<br />

de la colonie relaie comme suit cette<br />

demande : « La colonie tombait faute de<br />

nègres [ix]. »<br />

Les conditions difficiles pour accoster<br />

en Guyane et les prix plus élevés<br />

offerts par les colons de Saint-Domingue<br />

et des Antilles françaises empêcheront de<br />

satisfaire cette demande et limitera fortement<br />

le nombre d’esclaves. En 1820 le<br />

secrétaire du gouverneur de la Guyane<br />

établit la répartition suivante de la population<br />

: « 1004 Blancs, 1733 Gens de<br />

couleur libres, 13153 esclaves, <strong>11</strong>00<br />

indiens[x].» Le nombre d’esclaves est<br />

encore amoindri par l’importance du marronnage<br />

contre lequel sont organisées des<br />

opérations punitives. La résistance à l’esclavage<br />

sous la forme du marronnage fut<br />

présente dans toutes les colonies ; mais la<br />

topographie de la Guyane lui donne une<br />

importance particulière :<br />

Sous l’Ancien Régime, la désertion<br />

des esclaves constituait une véritable<br />

plaie dans les colonies où la main-d’œuvre<br />

noire était seule employée pour<br />

la mise en valeur et la culture du sol.<br />

Cependant, le problème se posait avec<br />

plus d’acuité encore à la Guyane qu’aux<br />

Antilles, puisque, celles-ci étant formées<br />

d’île, la zone de vagabondage des noirs<br />

se trouvait restreinte, tandis qu’à la Guyane,<br />

pays continental, il leur était facile de<br />

gagner les territoires frontaliers de la colonie<br />

française : le Brésil, alors possession<br />

portugaise et la Guyane hollandaise [xi].<br />

De nombreux marrons se contentaient<br />

de rejoindre les forêts épaisses où<br />

ils fondaient de petites communautés<br />

auto-suffisantes. A ces communautés de<br />

marrons s’ajoutent des groupes sociaux<br />

plus importants constitués de marrons<br />

venant de Surinam. Ces groupes constituent<br />

des communautés d’esclaves dans la<br />

forêt et attaquent les plantations afin de<br />

récupérer des armes et de libérer d’autres<br />

esclaves. Au début du XVIIIème siècle les<br />

marrons du Surinam s’évaluent à plus de<br />

5000 personnes. Après une longue guerre<br />

contre l’armée hollandaise, ils sont contraints<br />

de se réfugier en Guyane française.<br />

Les Djuka, les Boni et les Paramaka s’installent<br />

ainsi en Guyane dite « française »<br />

entre 1750 et 1840. L’arrivée de plusieurs<br />

milliers de noirs libres inquiète fortement<br />

la colonie française. Après l’abolition de<br />

l’esclavage, le traité signé entre français,<br />

hollandais et chefs marrons reconnaît les<br />

communautés marrons et leur territoire<br />

d’implantation. En 1962 les descendants<br />

de ces marrons sont évalués à 1000 pour<br />

les Bonni, à 7 à 8000 pour les Djuka et<br />

1000 pour les Paramaka[xii].<br />

Le visage de la société guyanaise<br />

dans les années qui suivent l’abolition<br />

est marquée par cet héritage : faiblesse<br />

quantitative des descendants des peuples<br />

autochtones et des blancs, nombre<br />

plus important de descendants d’esclaves<br />

(mais minime en comparaison avec les<br />

Antilles ou Haïti), présence des communautés<br />

de nègres marrons, sous-développement<br />

chronique du territoire. C’est<br />

dans ce contexte que survient la découverte<br />

de mines d’or à l’Est de Cayenne.<br />

Le manque de main-d’œuvre se traduira<br />

par le développement de l’«engagisme»,<br />

un régime juridique monarchiste de quasi-servage<br />

prenant le relais de la traite.<br />

Avec l’indemnisation des propriétaires<br />

d’esclaves, l’engagisme permet à la fois<br />

de mettre fin formellement à l’esclavage<br />

tout en maintenant un système d’exploitation<br />

touchant les anciens esclaves<br />

et des immigrés sous « contrat d’engagement<br />

». L’ancien esclave devenu « engagé<br />

» est rejoint par de nouveaux migrants au<br />

même statut pour assurer la survie des<br />

fortunes des anciens propriétaires d’esclaves<br />

dans toutes les colonies. L’historien<br />

Sudel Fuma propose de renommer «<br />

l’engagisme » du nom de « servilisme »<br />

pour mieux mettre en évidence la nature<br />

du lien entre les « contractants ». L’auteur<br />

souligne le caractère discriminatoire des<br />

contrats d’engagement au regard du droit<br />

du travail existant, la violence exercée<br />

pour contraindre à l’acceptation du contrat<br />

et les promesses mensongères faites<br />

pour faire accepter le « contrat » avant de<br />

conclure :<br />

Pourquoi le « Servilisme » ? Parceque<br />

les travailleurs concernés ne sont<br />

pas libres et sont assujettis à un système,<br />

mais ne sont pas esclaves au sens juridique<br />

du terme. Ce concept s’applique<br />

aussi bien à la situation de l’engagé indien,<br />

africain et affranchi de 1848 des colonies<br />

françaises ou des colonies anglaises<br />

et permet de clarifier l’histoire coloniale en<br />

donnant un vrai sens à la situation réelle<br />

des travailleurs assujettis au travail forcé<br />

de cette époque [xiii].<br />

Deux décrets (des 13 février et 27<br />

mars 1852) encadreront l’engagisme pour<br />

les colonies françaises. Pour la Guyane le<br />

développement de cette nouvelle servilité<br />

est rapide. Voici le bilan quantitatif dressé<br />

en 1864 par le directeur de la banque de<br />

Guyane : « Dans l’espace de douze années,<br />

le Département de la marine a fait<br />

arriver successivement à la Guyane sept<br />

convois d’Africains, dont quatre recrutés<br />

à l’Etat libre et trois de captifs rachetés et<br />

rendus à la liberté, un de chinois et cinq<br />

de coolies[xiv]. » En dehors des anciens<br />

esclaves, les principales origines de ces<br />

« engagés » sont l’Inde avec 8472 personnes<br />

entre 1855 et 1877[xv] et l’Afrique<br />

avec 1826 personnes[xvi]. Par ce<br />

nouvel « esclavage à durée déterminée »<br />

(de 3 à 10 ans) les planteurs et les mines<br />

d’or trouvent la main-d’œuvre nécessaire<br />

et les nouveaux libres sont contraints de<br />

modérer leurs prétentions en matière de<br />

salaire et de conditions de travail du fait<br />

de la concurrence de cette main d’œuvre<br />

servile.<br />

L’or jaune, l’or bleu, l’or<br />

vert et l’or noir<br />

Il est fréquent d’entendre parler d’absence<br />

d’enjeux économiques pour la France en<br />

Guyane pour nier le caractère colonial de<br />

la Guyane contemporaine. Un simple regard<br />

sur l’histoire économique et sur les<br />

ressources guyanaises dément cette assertion.<br />

L’or est la seconde ressource d’exportation<br />

de la Guyane aujourd’hui, après<br />

l’activité spatiale (qui compte pour 83 %<br />

du total des exportations en 2014), avec<br />

50 millions d’euros exportés en 2006. La<br />

question aurifère accompagne toute l’histoire<br />

coloniale de la Guyane. Dans une<br />

brochure au titre significatif (« la Guyane<br />

aurifère ou la « poule aux œufs d’or<br />

» ») datée de 1936, le conservateur de la<br />

bibliothèque de Cayenne fait remarquer<br />

que « l’historique de l’or en Guyane se<br />

confond presque avec l’histoire de la colonisation<br />

française, dans cette partie du<br />

continent sud-américain, à partir du XVIe<br />

siècle de l’ère chrétienne[xvii] ». L’auteur<br />

y rappelle que les premiers explorateurs<br />

recherchaient en Guyane la ville de Manoa,<br />

capitale de l’ancien empire Inca. Il<br />

souligne que les premières exploitations<br />

furent mises en œuvres dès 1676 par<br />

les pères Jésuites avec de la main d’œuvres<br />

indienne. Le point de départ officiel<br />

de l’industrie aurifère reste cependant les<br />

découvertes des gisements dans la crique<br />

Arataye en 1855 que le directeur de l’intérieur<br />

de l’époque commente comme suit<br />

: « Une ère nouvelle paraît se lever sur<br />

notre pays, et Cayenne sera avant longtemps<br />

une rivale de la Californie. […]<br />

Ainsi, c’est aujourd’hui un fait acquis :<br />

l’or existe dans l’intérieur de la Guyane.<br />

» L’exploitation commence aussitôt mais<br />

sans réel investissement de capitaux avec<br />

en conséquence une faiblesse de la production,<br />

mais des profits importants. «<br />

Tout l’or récolté jusqu’à ce jour – plus de<br />

trois cent tonnes, soit 5 tonnes par an en<br />

moyenne – provient des alluvions de surface,<br />

non des mines proprement dites ; et<br />

nos ouvriers mineurs ne sont en sommes<br />

que des terrassiers et des orpailleurs » résume<br />

l’auteur [xviii].<br />

L’état des techniques, la faiblesse<br />

des investissements (les acheteurs se<br />

contentant de se fournir auprès d’une<br />

multitude de petits chercheurs supportant<br />

tous les frais) et les variations des prix sur<br />

le marché mondial expliquent une production<br />

fluctuante et modeste jusque dans<br />

la décennie 70. L’amélioration des techniques<br />

d’extraction et la forte progression<br />

du prix de l’or sur le marché mondial (du<br />

fait de l’abandon de la parité or/dollars)<br />

conduiront à un renouveau de la production<br />

et à l’entrée en scène de grandes sociétés<br />

industrielles internationales (Grupo<br />

Des manifestants occupaient le Centre spatial de Kourou, Un symbole<br />

fort pour ces grévistes qui regrettent que la Guyane, elle, ne décolle pas<br />

Mexico aux capitaux mexicains et étatsuniens,<br />

Cambior aux capitaux canadiens,<br />

WMC aux capitaux australiens, La Source<br />

aux capitaux français et australiens,<br />

etc.). Les résultats des nouvelles prospections<br />

industrielles ne tardèrent pas. Dans<br />

son rapport au premier ministre daté de<br />

2000, Christiane Taubira mentionne : une<br />

découverte par la société ASARCO de 35<br />

tonnes en réserves et 60 tonnes en ressources<br />

à Camp Caïman; une autre par la<br />

société Guyanor-Cambior de 45 tonnes<br />

en réserves et 60 tonnes de ressources à<br />

Yaou et Dorlin, d’autres découvertes prometteuses,<br />

mais non encore exploitables<br />

Résistance en Guyane : Un peuple<br />

exaspéré par le néocolonialisme et<br />

l'exploitation<br />

[xix].<br />

Les découvertes ultérieures confirmeront<br />

les énormes potentialités aurifères<br />

de la Guyane. Le premier producteur<br />

d’or en Guyane la société Auplata<br />

(exploitant les mines de Dieu Merci et de<br />

Yaou) déclare ainsi en 2014 par la bouche<br />

du président de son conseil d’administration<br />

que la Guyane est « la plus grande<br />

réserve d’or du monde [xx] ». Dans la<br />

même période, la compagnie minière «<br />

Montagne d’or » rend public son projet<br />

de mine industrielle pour 2022 avec<br />

une production évaluée à 6.7 tonnes<br />

par ans. Ce projet de mines à ciel ouvert<br />

10 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>


ÇAIS EN GUYANE : DE LA RECHERCHE DU «<br />

MONTAGNE D’OR »<br />

Les amérindiens de Guyane victimes de la colonisation française en<br />

Amérique du Sud<br />

est cependant lourd de conséquences :<br />

déforestation (1513 hectares de la forêt<br />

amazonienne) et déversement massif<br />

de cyanure (46500 tonnes pour la durée<br />

de l’exploitation évaluée à 12 ans). Si le<br />

président Macron a annoncé son soutien<br />

au projet, un mouvement de contestation<br />

s’amplifie en particulier au sein des<br />

peuples autochtones. Le collectif « Or de<br />

question » qui multiplie les manifestations<br />

publiques a également saisi la justice<br />

pour demander le l’annulation du permis<br />

d’exploitation. Des choix industriels basés<br />

sur des besoins extérieurs à ceux de la<br />

population et se préoccupant de la rentabilité<br />

immédiate sans prendre en compte<br />

les effets à long terme sont, rappelons-le,<br />

une des caractéristique première de la<br />

logique coloniale.<br />

A côté de l’or, La Guyane possède<br />

une Zone Economique Exclusive<br />

de 130 000 km² riche en ressources halieutiques<br />

et en particulier en ressources<br />

crevettières. Le secteur reste cependant<br />

largement sous-exploité avec une production<br />

variant de 3000 à 4000 tonnes<br />

par an dans les années 2000 et chutant<br />

de 700 à 800 tonnes en 2017[xxi]. La<br />

destination de cette production souligne<br />

la dépendance coloniale : 85 % sont exportées<br />

vers l’hexagone et 10 % vers les<br />

Antilles Françaises.<br />

La Guyane possède également des<br />

ressources en bois considérables. La forêt<br />

amazonienne couvre 8 millions d’hectares<br />

de forêt dont 7.5 millions appartiennent à<br />

l’Etat. La ressource est cependant largement<br />

sous-exploitée avec une production<br />

atteignant à peine 72 000 m3 de grumes.<br />

Paradoxe de la situation, typique d’une<br />

situation coloniale (où la priorité des investissements<br />

dépend uniquement de la<br />

rentabilité et non des besoins locaux), la<br />

Guyane importe pour 17, 6 millions d’euros<br />

de produits du bois et en exporte 3, 1<br />

millions d’euros en 2014[xxii].<br />

Enfin la découverte de gisements<br />

d’hydrocarbures offshore en 20<strong>11</strong> par<br />

Total qui possède un permis exclusif<br />

d’exploration soulève de gros appétits. Si<br />

l’ampleur du gisement et de ses réserves<br />

ne peut pas encore être quantifié l’existence<br />

de grandes potentialités en hydrocarbures<br />

dans le bassin Surinamo-Guyanais<br />

est avéré. L’USGS (United States<br />

Geological Survey), une agence scientifique<br />

du gouvernement états-unien,<br />

estime que ce Bassin est deuxième au<br />

classement des bassins pétroliers (offshore)<br />

non-explorés les plus prometteurs<br />

au monde [xxiii].<br />

La Guyane garde une structure<br />

économique de comptoir dépendante<br />

dans ses choix et dans ses priorités des<br />

besoins de la métropole. Les exportations<br />

comme les importations se font exclusivement<br />

avec la métropole d’abord, les autres<br />

colonies des Antilles et l’Europe ensuite.<br />

Le tissu commercial est détenu par des<br />

grandes familles Béké de Martinique (Le<br />

Groupe Bernard Hayot, le groupe Fabre-Domergue,<br />

la famille Dormoy, etc.).<br />

Les industries des matières-premières et<br />

de la construction sont dominées par des<br />

multinationales françaises (Bouygues,<br />

Eiffage, Vinci, Bolloré, Auplata, etc.). Les<br />

deux caractéristiques d’une économie coloniale<br />

sont bien présentes : l’exploitation<br />

des ressources au profit de la métropole<br />

et le monopole de la commercialisation<br />

pour de grandes sociétés métropolitaines.<br />

La seule spécificité ici est l’utilisation de la<br />

bourgeoisie antillaise comme intermédiaire<br />

dans l’exploitation de la colonie. Pour<br />

ne donner qu’un exemple illustrant l’absurdité<br />

de la logique coloniale pour le peuple<br />

guyanais, citons un rapport sénatorial<br />

daté d’octobre 2017 : « Que des matières<br />

premières importées du Brésil par la Guyane<br />

doivent transiter par Le Havre laisse<br />

pantois [xxiv]. »<br />

Quant au sort du peuple guyanais<br />

il suffit de rappeler quelques chiffres pour<br />

comprendre que les richesses et ressources<br />

locales ne lui sont pas destinées : 40<br />

% des 15/24 ans sont au chômage, 12<br />

% seulement ont le bac, le revenu annuel<br />

moyen est inférieur de plus de 44<br />

% à celui de la métropole, le nombre de<br />

bénéficiaire du RSA est quatre fois plus<br />

important que dans l’hexagone, les prix<br />

à la consommation sont 12 % plus élevés<br />

qu’en métropole, ceux des produits alimentaires<br />

plus chers de 45 % et ceux du<br />

logement de 20 %, etc.[xxv]<br />

Géostratégie, centre spatial et «<br />

syndrome hollandais »<br />

Nous avons délibérément mis de côté pour<br />

l’instant la principale activité économique<br />

de la Guyane, le Centre Spatial Guyanais<br />

(CSG) de Kourou et Sinnamary. Base<br />

de lancement française et européenne<br />

mise en service en 1968, le CSG est à la<br />

fois la première activité économique de<br />

Guyane et un enjeu stratégique essentiel<br />

pour l’Union Européenne. La décision<br />

d’installer le centre spatial en Guyane en<br />

1964 se fait au même moment et pour les<br />

mêmes raisons que celle d’effectuer des<br />

essais nucléaires en Polynésie. L’indépendance<br />

de l’Algérie fait perdre simultanément<br />

au colonialisme français son terrain<br />

d’essais nucléaires du Sahara et la base<br />

d’Hammaguir prés de Bechar sur laquelle<br />

s’effectuaient les essais de lancements de<br />

missiles et de fusées. Deux séries de facteurs<br />

ont concouru au choix de la Guyane.<br />

La première concerne des facteurs<br />

géographiques et climatiques : la Guyane<br />

est proche de l’équateur et se caractérise<br />

par une absence de risques sismiques et<br />

cycloniques. La seconde est politique :<br />

la Guyane à l’époque se caractérise par<br />

un faible peuplement et un tout aussi<br />

faible développement économique ce<br />

qui limitait à la fois les risques de catastrophes<br />

humaines en cas d’accidents<br />

et ceux (croyait-on) d’une revendication<br />

indépendantiste consistante à moyen-terme.<br />

Ces facteurs confèrent rapidement<br />

à la Guyane une place particulière dans<br />

La Guyane française est une région<br />

d'outre-mer et un département de<br />

la France situé dans le nord-est de<br />

l'Amérique du Sud. Dans l'ouest, il a<br />

des frontières avec la République du<br />

Suriname et dans le sud et l'est avec<br />

le Brésil<br />

la concurrence mondiale pour les activités<br />

spatiales. La revue « Défense » de l’Institut<br />

des Hautes Etudes de Défense Nationale<br />

(IHEDN) résume comme suit en<br />

1991 l’enjeu géostratégique de « l’Outremer<br />

français » et la place spécifique de la<br />

Guyane en son sein :<br />

Grâce à la faible latitude de la Guyane,<br />

la France a pu y aménager, d’abord<br />

pour ses besoins propres, puis en coopération<br />

avec ses partenaires européens dans<br />

le cadre de I’« agence spatiale européenne<br />

», le « centre spatial guyanais ». De tous<br />

les centres de lancement de fusées spatiales<br />

dans le monde, il est actuellement<br />

le mieux situé, en particulier pour des tirs<br />

de satellites géostationnaires en direction<br />

de l’est. Sans Kourou, il n’y aurait pas de<br />

politiques spatiales françaises et ouest-européenne<br />

indépendantes possibles. […]<br />

On sait que la maîtrise de l’énergie nucléaire<br />

à des fins civiles et militaires, que<br />

l’utilisation de l’espace et que I ‘exploitation<br />

des océans seront les trois sources<br />

essentielles de puissance pour le XXIe siècle.<br />

[…] Celui-ci [l’outre-mer] apporte à la<br />

France une triple opportunité de demeurer<br />

une grande puissance. La première est<br />

d’abriter, grâce à la Polynésie française<br />

le centre d’essais d’armes nucléaires le<br />

plus éloigné des zones peuplées qui soit<br />

au monde. La deuxième est de posséder<br />

le champ de tirs spatiaux le mieux situé<br />

au monde, avec Kourou en Guyane […].<br />

La troisième est de disposer du troisième<br />

domaine maritime mondial offrant richesses<br />

marines et sous-marines mais aussi<br />

points d’appui et dimension unique. La<br />

conjugaison de ces trois atouts constitue<br />

un intérêt politique et stratégique majeur<br />

que ne possèdent ni les Etats- Unis<br />

d’Amérique, ni l’URSS ni aucune puissance<br />

montante [xxvi].<br />

Ces propos sont toujours d’actualités<br />

malgré la disparition de l’URSS et<br />

l’arrêt des essais nucléaires (pouvant<br />

toujours redémarrer rapidement en cas<br />

de besoin). Ils suffisent à souligner les<br />

difficultés auxquelles sont et seront confrontés<br />

les mouvements de libération nationale<br />

des dernières colonies françaises.<br />

La France utilise l’atout Guyanais dans<br />

le rapport des forces internes à l’Union<br />

Européenne pour la direction de celle-ci<br />

avec en conséquence que le combat ne<br />

se mène plus entre Paris et une colonie<br />

mais entre celle-ci et l’Union Européenne.<br />

Dès 1975 la création de l’Agence Spatiale<br />

Européenne (European Space Agency –<br />

ESA) la bascule de l’hexagone à l’Europe<br />

est effectuée. L’ESA est chargée des lancements<br />

au sein du CSG avec le lancement<br />

d’Ariane, premier lanceur spécifiquement<br />

européen et leader mondial du marché des<br />

satellites commerciaux. « Avec le CSG, la<br />

Guyane est devenue, pour la France et<br />

l’Europe, une vitrine technologique. […]<br />

Ces équipements deviennent essentiels<br />

pour la défense, la météorologie, les<br />

transmissions de données, le système audiovisuel,<br />

etc. Le CSG […] insère la Guyane<br />

dans le milieu technico-technologique<br />

avec une position stratégique de niveau<br />

international, d’autant plus que le monde<br />

ne compte qu’une trentaine de bases de<br />

lancement de satellites [xxvii] » résume<br />

un groupe géographes franco-brésilien.<br />

Pour les Guyanais l’ouverture du<br />

centre spatial se traduit par un déséquilibre<br />

économique connu sous le nom de<br />

« syndrome hollandais » dont une des<br />

conséquences est le renforcement de la<br />

dépendance coloniale. L’expression désigne<br />

les effets déséquilibrants d’une manne<br />

financière nouvelle (mise en exploitation<br />

d’une nouvelle source de matière<br />

première ou en Guyane les énormes investissements<br />

liés au centre spatial). Usité<br />

initialement pour décrire les conséquences<br />

de la découverte aux Pays-Bas d’un large<br />

gisement de gaz naturel, l’expression s’est<br />

élargie ensuite à l’ensemble des situations<br />

caractérisées par un afflux brusque de<br />

nouveaux moyens financiers. Ces effets<br />

peuvent se résumer comme suit : centration<br />

sur le nouveau secteur au détriment<br />

des autres, inflation liée à l’accroissement<br />

du revenu national et de la demande,<br />

dualisation économique entre un secteur<br />

hypermoderne et des secteurs atrophiés,<br />

juxtaposition des richesses et de la pauvreté.<br />

Le syndrome Hollandais renforce<br />

on le voit toutes les caractéristiques de la<br />

dépendance coloniale. Le centre spatial<br />

n’est pas articulé à l’ensemble de l’économie<br />

locale mais apparaît comme un appendice<br />

d’une économie extérieure.<br />

Enfin le caractère stratégique du<br />

centre spatial entraîne une présence militaire<br />

conséquente. Officiellement se sont<br />

2100 militaires des trois armées[xxviii]<br />

qui stationnent de manière permanente<br />

en Guyane (à Cayenne, Kourou et Saint-<br />

Jean-du-Maroni). A ce chiffre il faut ajouter<br />

les effectifs de la gendarmerie qui était<br />

de 920 en 2017[xxix]. Officiellement<br />

leurs objectifs sont d’assurer la sécurité de<br />

centre spatial, de surveiller les frontières<br />

avec le Surinam et le Brésil pour lutter<br />

contre l’immigration « clandestine », lutter<br />

contre les chercheurs d’or illégaux et<br />

contre la pêche illicite. Dans les faits cette<br />

présence militaire joue une fonction de<br />

dissuasion face à un mouvement social<br />

et à un mouvement indépendantiste en<br />

progression constante.<br />

Contrecarrer le mouvement<br />

indépendantiste par tous les moyens<br />

Comme dans toutes les vieilles colonies<br />

l’aspiration à l’autonomie puis à l’indépendance<br />

est quasi-inexistante au<br />

moment où la colonie change de statut<br />

en 1946 pour devenir département<br />

français. Comme ailleurs les aspirations<br />

que les guyanais investissent dans la<br />

départementalisation seront vites déçues.<br />

Après des décennies d’esclavages, d’engagisme<br />

et de sous-citoyenneté [xxx],<br />

la départementalisation apparaissait et<br />

avait été vendue comme une promesse<br />

d’égalité, comme la fin du rapport colonial.<br />

La déception est vite au rendez-vous<br />

avec le constat d’une persistance de la<br />

dépendance coloniale et d’une inégalité<br />

économique et sociale avec la métropole.<br />

L’heure du bilan arrive dans un contexte<br />

d’effervescence anticoloniale mondiale :<br />

Victoire vietnamienne de Dien Bien Phu<br />

en 1954, déclenchement de la lutte armée<br />

en Algérie en 1954, Conférence de Bandung<br />

en 1955, etc. C’est dans ce contexte<br />

que naît la première organisation nationaliste<br />

guyanaise :<br />

Là où Césaire emploie le mot résurrection,<br />

ses lecteurs y liront les mots<br />

d’autonomie, d’indépendance et de révolution.<br />

C’est le cas d’étudiants guyanais<br />

qui créent à Paris, en 1955, le Comité<br />

guyanais d’action sociale et politique, qui<br />

prendra le nom d’Union du peuple guyanais<br />

(UPG, 1955-1965), premier parti<br />

nationaliste et autonomiste guyanais.<br />

Pendant 10 ans, l’UPG conteste la politique<br />

de l’assimilation et diffuse en Guyane<br />

les idées anticolonialistes [xxxi].<br />

Se revendiquant de l’anticolonialisme,<br />

l’UPG ne revendique pas<br />

l’indépendance mais l’autonomie. Critiquant<br />

sévèrement la départementalisation<br />

et l’assimilation, l’organisation agit<br />

pour une réforme des rapports avec la<br />

métropole dans un sens égalitaire. Le tir<br />

de barrage contre le nouveau mouvement<br />

est immédiat de la part des Gaullistes.<br />

Malgré leurs professions de foi autonomiste<br />

l’UPG est attaquée comme étant des<br />

« « séparatistes », des « antifrançais » ou<br />

des « antiblancs [xxxii] » » rappelle l’historien<br />

Serge Mam Mam Fouck. Le jeune<br />

mouvement nationaliste fut rapidement<br />

l’objet de la répression coloniale sous la<br />

forme de l’expulsion hors de Guyane de<br />

ses leaders. Une ordonnance spécifique<br />

est même prise le 15 octobre 1960 qui<br />

stipulait : « les fonctionnaires de l’État<br />

et des établissements publics de l’État en<br />

service dans les DOM dont le comportement<br />

est de nature à troubler l’ordre<br />

public peuvent être, sur la proposition du<br />

préfet et sans autre formalité, rappelés<br />

d’office en métropole par le ministre dont<br />

ils dépendent pour recevoir une nouvelle<br />

affectation [xxxiii]. »<br />

Serge Patient, Bernard Linglin et<br />

Marius Milon furent ainsi éloignés de<br />

Guyane sous le coup de cette ordonnance.<br />

A ces éloignements de leaders s’ajoutent<br />

la censure sur le journal nationaliste et<br />

des licenciements de militants visant à les<br />

déstabiliser. Un climat de pression sur les<br />

militants se met en place suscitant peur<br />

et déstabilisation. « L’ordonnance du 15<br />

octobre 1960 frappa donc directement<br />

un nombre très limité de militants autonomistes<br />

… [mais] elle refroidit bien des<br />

ardeurs y compris chez les non fonctionnaires<br />

» résume l’historien Mam Mam<br />

Fouck[xxxiv]. L’organisation ne survivra<br />

pas à cette épreuve. Elle a cependant<br />

semé des graines de conscientisation<br />

qui donneront naissance rapidement à de<br />

nouvelles structures plus radicales.<br />

La malédiction écologique de la colonisation<br />

L’année où disparaît l’UPG est<br />

également celle de l’implantation du<br />

Centre Spatial Guyanais. Les effets sur<br />

la conscience nationale guyanaise sont<br />

paradoxaux comme le décrit l’historien<br />

David Redon : L’implantation du Centre<br />

spatial guyanais (CSG) sur une emprise<br />

de 96 000 hectares va fonctionner à la<br />

fois comme un accélérateur et un fossoyeur<br />

pour le nationalisme guyanais.<br />

Accélérateur, car les expropriations des<br />

641 familles de Kourou, Malmanoury et<br />

Sinnamary ont des effets traumatisants<br />

immédiats sur les populations qui doivent<br />

abandonner leurs modes de vie. Le discours<br />

sur la “guyanité” se cristallise autour<br />

des expropriations et de la disparition<br />

de Malmanoury, en donnant corps aux<br />

discours nationalistes, autonomistes et<br />

indépendantistes. À l’opposé, l’état peut<br />

désormais affirmer l’efficacité de sa politique<br />

assimilationniste avec le “progrès”<br />

apporté aux populations guyanaises par<br />

le CSG et ses retombées économiques<br />

[xxxv].<br />

Comme en Guadeloupe de nombreux<br />

militants nationalistes investissent<br />

le combat syndical avec la création en<br />

novembre 1967 de l’Union des Travailleurs<br />

Guyanais (UTG) qui adopte lors de<br />

son congrès fondateur un drapeau guyanais<br />

puis une motion en faveur de l’indépendance<br />

lors de son troisième congrès<br />

en 1973. Le discours n’est plus celui de<br />

l’autonomie mais explicitement celui de<br />

l’indépendance. L’ancrage syndical (qui<br />

est en même temps un ancrage dans la<br />

jeunesse) des indépendantistes inquiète<br />

fortement le gouvernement français. La<br />

décision de 1973 d’installer le troisième<br />

Régiment Etranger d’infanterie la légion<br />

étrangère (3ème REI) en Guyane porte le<br />

signe de cette inquiétude.<br />

L’effectif est de plusieurs centaines<br />

d’hommes (Ils atteindront 1000 soldats<br />

en 1995) et la mission première est la<br />

protection du site spatial. Déjà en 1962<br />

l’installation d’un premier contingent<br />

de la légion étrangère avait provoqué<br />

une manifestation le 14 juin à l’appel<br />

suite à la page(16)<br />

Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

<strong>11</strong>


Perspectives<br />

Et maintenant, Rafael<br />

Correa dans la mire de<br />

la droite !<br />

Par Maria Josefina Arce<br />

Après les ex présidents du Brésil, Dilma<br />

Rousseff et Luiz Inacio Da Silva et Cristina<br />

Fernandez, de l’Argentine, maintenant<br />

c’est l’ex président équatorien,<br />

Rafael Correa qui est dans la mire de la<br />

droite. Ces quatre ex-présidents à la tête<br />

de gouvernements progressistes ont été<br />

visés par de fortes campagnes médiatiques.<br />

L’appareillage est sinistre mais le<br />

but est simple : Les couvrir de discrédit<br />

pour tenter d’empêcher leur possible retour<br />

au pouvoir, car ils bénéficient tous<br />

de fortes cotes de popularité.<br />

La stratégie ourdie a aussi des points<br />

communs. On tente de les présenter<br />

ces dirigeants qui ont conduit leur pays à<br />

une croissance économique et à des conquêtes<br />

sociales remarquables, comme des<br />

corrompus pourris.<br />

Maintenant, Rafael Correa est accusé<br />

d’association de malfaiteurs et d’implication<br />

dans la tentative d’enlèvement<br />

échouée contre Fernando Balda, ancien<br />

élu équatorien, en 2012, à Bogota, en<br />

Colombie.<br />

Fugitif de la justice équatorienne<br />

qui l’avait condamné à deux ans de prison<br />

pour injures, Balda se trouvait dans la<br />

capitale colombienne.<br />

Alors que Rafael Correa a fixé sa<br />

résidence en Belgique, il devait se présenter<br />

tous les quinze jours devant la Cour nationale<br />

de Justice, une mesure préventive<br />

qui est entrée en vigueur lundi. Au lieu de<br />

se rendre à Quito, l’ex-président équatorien<br />

a opté pour se présenter au consulat<br />

de l’Equateur à Bruxelles. Ses accusateurs<br />

ont crié à la violation de la loi.<br />

Pourtant, maître Ramiro Garcia,<br />

président du Collège des Avocats de<br />

Pichincha, a belle et bien considéré comme<br />

suffisant le fait que Rafael Correa se<br />

soit pointé au consulat de l’Equateur en<br />

Belgique pour observer l’accomplissement<br />

de la mesure préventive dictée par une<br />

juge équatorienne. « Dans le cadre des<br />

critères de rationalité, il n’a aucun sens<br />

de demander à quelqu’un de parcourir la<br />

moitié du monde pour se présenter cinq<br />

minutes devant la Cour de justice, alors<br />

qu’il y a une délégation consulaire là-bas<br />

» a souligné le magistrat de grande renommée<br />

en Equateur, cité par le journal équatorien<br />

El Telégrafo.<br />

L’ex-président de l’Equateur<br />

Rafael Correa<br />

Malgré l’attitude de collaboration<br />

de Rafael Correa qui a d’ailleurs nié à tout<br />

moment sa participation à la tentative<br />

d’enlèvement de Balda, le Parquet équatorien<br />

vient de dicter un mandat d’arrêt<br />

préventif à l’encontre de l’ex-président.<br />

Rafael Correa qui a présidé le gouvernement<br />

équatorien entre 2007 et 2017, a<br />

réitéré à maintes reprises que les accusations<br />

portées contre lui et contre d’autres<br />

membres de son administration rentrent<br />

dans le cadre d’un plan de persécution<br />

politique qui cherche à éliminer ses capacités<br />

légales.<br />

Ce n’est pas la première fois qu’il<br />

fait l’objet d’un harcèlement judiciaire.<br />

On a tenté de l’impliquer dans le scandale<br />

PETROCHINE, une affaire qui aurait porté<br />

préjudice à l’Etat pour 2 milliards 200 millions<br />

de dollars, suite à la vente anticipée<br />

de pétrole à la Chine sous son mandat.<br />

La Cour des comptes de l’Equateur<br />

a d’autre part assuré le 9 avril dernier,<br />

qu’elle aurait trouvé « des indices de responsabilité<br />

pénale de l’ex-président dans<br />

la gestion de la dette publique ». Il n’est<br />

pas de doutes. Contre Correa on répète le<br />

scénario utilisé en Amérique Latine contre<br />

des ex-gouvernants intéressés au sort<br />

des peuples. C’est pourquoi, de nombreux<br />

Equatoriens défenseurs de la Révolution<br />

citoyenne qu’a conduite pour 10 ans Rafael<br />

Correa, sont descendus ce jeudi dans<br />

la rue à Quito pour exprimer leur soutien<br />

à l’ex-président.<br />

Ils ont rappelé à l’opinion publique<br />

que c’est le gouvernement qui a récupéré<br />

la souveraineté du pays andin en fermant<br />

la base de Manta. Un chapitre qui a mis<br />

fin à la présence militaire nord-américaine.<br />

A Bon entendeur !<br />

Maria Josefina Arce<br />

LGS 7 juillet <strong>2018</strong><br />

Lettre ouverte à la communauté haïtienne<br />

de France et au public en général !<br />

Objet : Blocage et boycott de<br />

la journée du 6 juillet entre la communauté<br />

haïtienne de France et les<br />

Grenadières par Madame Vanessa LA-<br />

MOTHE-MATIGNON de l'Ambassade<br />

d'Haïti en France.<br />

Le Fan Club Haïti U-20 Europe est<br />

une mobilisation de la société civile<br />

et des associations de la communauté<br />

haïtienne d'Europe et plus particulièrement<br />

en France. Le Fan Club Haïti U-20<br />

n'est ni l'instrument ou l'objet d'un individu,<br />

de l'Ambassade et du Consulat<br />

général d'Haïti en France.<br />

Le Fan Club Haïti U-20 Europe<br />

est la constitution en France et en Europe<br />

d'une cellule de 12 ème fille en<br />

marge aux onze (<strong>11</strong>) filles en Or constituant<br />

l'équipe type des Grenadières.<br />

Une sélection nationale d'un<br />

pays a besoin de trois choses pour être<br />

au Top :<br />

1) Une grande fédération nationale<br />

pour tout ce qui est : décision, logistique,<br />

encadrement et longévité.<br />

2) L'État du pays pour tout ce qui<br />

est : sécurité, soutiens financiers et tout<br />

type de supports de premier ordre.<br />

3) Un Fan Club pour tout ce qui<br />

est : déplacement de partout, émotions,<br />

vibrations, trésorerie avec l'achat des<br />

produits dérivés de la sélection et l'âme<br />

même de la sélection.<br />

Sachez que c'est le Fan Club qui<br />

fait vivre une fédération, une sélection<br />

ou un club, car, c'est lui qui consomme<br />

ses produits dérivés.<br />

Une sélection nationale qui ne<br />

jouit pas d'une ferveur populaire et d'un<br />

sentiment patriotique fort passera incognito<br />

et inaperçue dans toute forme<br />

de compétition dans laquelle elle s'est<br />

engagée et ne trouvera aucune adrénaline<br />

pour transcender, impressionner et<br />

faire peur à l'adversaire et au monde.<br />

C'est ce qu'on appelle pour une<br />

équipe de football par exemple, " le<br />

12ème homme".<br />

On ne parlera en continu ni de<br />

l'État que représente cette sélection,<br />

ni de la fédération qu'elle représente,<br />

mais on parlera bien sûr et surtout de<br />

la poussée populaire qui a permis à<br />

cette sélection de trouver ses repères<br />

et sa qualification, de se dépasser sur<br />

le terrain pour aller arracher sa victoire<br />

ou un nul pour la suite et au plus haut<br />

niveau.<br />

Telle est l'utilité et la volonté du<br />

pourquoi le Fan Club Haïti U-20 Europe<br />

a été fondé et créé. L’initiative de faire<br />

un voyage sur Paris était positif pour<br />

l’esprit et la cohésion du groupe. Un<br />

moment de détente qui fait partie de la<br />

préparation pour une telle compétition<br />

selon le coach de la sélection et le président<br />

de la FHF et que c’était une belle<br />

opportunité.<br />

Une sélection nationale peut perdre<br />

10 fois, 100 fois ses matchs, mais<br />

l'histoire retiendra bien sûr ses défaites<br />

et également ses plus grandes victoires;<br />

cependant, le comportement des fans<br />

qui l'accompagnaient depuis et toujours<br />

fait partie aussi de l'épopée et c'est<br />

ce qui va rester aux yeux et dans les<br />

archives du grand public et du monde<br />

entier.<br />

Le Fan Club Haïti U-20 Europe<br />

doit être respecté parce que jusque là,<br />

c'est lui en France qui met ses propres<br />

moyens pour supporter les Grenadières<br />

jusqu'à les prendre en charge à 100%<br />

pour les activités qui étaient prévues<br />

en région parisienne du 6 et du 7 juillet<br />

<strong>2018</strong>.<br />

Le Fan Club Haïti U-20 Europe<br />

n'intervient pas dans la politique sécuritaire<br />

des Grenadières, ce n'est pas son<br />

domaine de compétence, ni il n'a pas<br />

à s'immiscer dans la gestion interne de<br />

la FHF.<br />

Une franche collaboration entre<br />

le Fan Club Haïti U-20 Europe et<br />

la Fédération Haïtienne de Football a<br />

été trouvée pour assurer ce voyage à<br />

La sélection U-20 d’Haïti<br />

Paris et c'était le job de l'Ambassade et<br />

Consulat général d'Haïti en France d'assumer<br />

et d'encadrer tout cela.<br />

Toute équipe nationale engagée<br />

dans une compétition cherche toujours<br />

le soutien populaire et de ses fans et<br />

non pas ce que veut faire comprendre<br />

Mme Vanessa Lamothe-Matignon qui<br />

demande plutôt à ce qu'on enferme<br />

la sélection U-20 et qui pis est, une<br />

sélection qui est présente sur le territoire<br />

français depuis le 28 mai <strong>2018</strong><br />

et aujourd'hui encore Mme Vanessa<br />

LAMOTHE-MATIGNON fait son aveu<br />

D'INCOMPÉTENCE en tant que chef de<br />

mission en témoignant qu'elle n'était<br />

pas au courant jusqu'au 5 juillet de<br />

la présence de l'équipe haïtienne en<br />

France et que cette opération était en<br />

prélude à leur passage à Paris les 6 et<br />

7 juillet.<br />

Madame Vanessa LAM-<br />

OTHE-MATIGNON après un mois et<br />

demi soit depuis le 28 mai ne sait même<br />

pas si la sélection féminine de football<br />

des moins de 20 ans est en Bretagne<br />

en France et aujourd'hui elle veut se<br />

faire passer pour leur salvatrice. Quel<br />

mensonge!<br />

Je demande au Ministre des Affaires<br />

Étrangères d'Haïti et à la Fédération<br />

Haïtienne de Football (FHF) d'en<br />

prendre bien note.<br />

La mobilisation du 6 et du 7 juillet<br />

<strong>2018</strong> entamée par le Fan Club Haïti<br />

U-20 Europe en collaboration avec l'association<br />

Bougeons pour Haïti et l'Ambassade<br />

d'Haïti en France au profit de<br />

la sélection féminine avait pour but de<br />

réveiller et d'associer la communauté<br />

haïtienne de France pour une adhésion<br />

générale à cette grande cause et<br />

de préparer un départ massif vers la<br />

Bretagne dans l'unité pour supporter<br />

et donner ensemble de la voix à notre<br />

bicolore les 6, 9 et 13 août prochain au<br />

mondial féminin.<br />

L' Ambassade et le consulat<br />

général d'Haïti en France décident de<br />

faire de la politique à l'haïtienne avec<br />

une initiative si noble qui devrait normalement<br />

et bien entendu regrouper et<br />

fédérer toutes les tendances et toutes<br />

les opinions contraires de la communauté<br />

haïtienne de France pour une fois<br />

autour de l'Alma Mater et surtout autour<br />

de ses braves et vaillantes héroïnes<br />

les Grenadières U-20.<br />

Avec ou sans l'Ambassade et<br />

le Consulat général d'Haïti en France,<br />

d'ailleurs, c'est dans leurs habitudes de<br />

prôner la division dans la communauté<br />

pour être encore les principaux bénéficiaires,<br />

le Comité du Fan Club Haïti<br />

U-20 Europe ne baissera pas les bras<br />

et restera debout et jusqu'au bout aux<br />

côtés de la fédération haïtienne de foot<br />

et des Grenadières.<br />

La vérité sur ce boycott par Mme<br />

Vanessa Lamothe-Matignon sur le voyage<br />

des Grenadières à Paris.<br />

Après 3 rencontres à l'Ambassade<br />

les 13, 21 et 26 juin, Mme<br />

Matignon malgré sa bonne volonté<br />

voilée était incapable de chiffrer la côte<br />

part de l'Ambassade dans l'opération<br />

du 6 et 7 juillet décidée conjointement<br />

avec le Fan Club.<br />

Vue l'ampleur que prend cette<br />

manifestation sans 1 sous de leur part,<br />

la HONTE a eu gain de cause d'elle, elle<br />

a sauté tous les verrous qu'elle avait<br />

mis en place pour travailler soit disant<br />

Madame Vanessa<br />

LAMOTHE-MATIGNON<br />

avec le Fan Club, sans en tenir compte<br />

de leurs rapports positifs sur la gestion<br />

de l'opération du Fan Club et bien elle<br />

en a profité de son statut d'ambassadeur<br />

maquillé et elle a frappé fort peu<br />

importe l'enjeux financiers du Fan Club<br />

et de ses partenaires.<br />

Le Consulat général d'Haïti en<br />

France est une victime collatérale de<br />

cette affaire et de la folie de grandeur<br />

de Mme Matignon, mais, on est obligé<br />

de les associer.<br />

En fait, l' Ambassade et le Consulat<br />

général d'Haïti en France ne peuvent<br />

même pas mobiliser la communauté<br />

pour trouver 1€ pour accompagner et<br />

supporter le voyage des Grenadières à<br />

Paris; pourtant en 2 jours le Fan Club<br />

Haïti U-20 Europe a mobilisé des fonds<br />

suffisants pour prendre en charge à<br />

100% les Grenadières pour un weekend<br />

de rencontre avec la communauté<br />

à Paris les 6 et 7 juillet <strong>2018</strong>.<br />

Devant ce sentiment de défaite,<br />

de honte et de tout ce qu'on veut le<br />

qualifier ; en suite, au lieu de passer<br />

comme un bon vivant, une femme bien<br />

faite, mais qui ne sert à rien aux yeux<br />

de tous malgré sa nouvelle fonction à<br />

la tête de l'assemblée des ambassadeurs<br />

de la francophonie, en bon acide, elle<br />

crache dans la soupe, sabote le projet et<br />

empêche aux nombreux compatriotes<br />

voulant faire le déplacement et la fête<br />

avec leur sélection nationale ce weekend<br />

de le faire en toute fierté et sérénité<br />

avant l'ouverture du mondial féminin<br />

en Bretagne du 05 au 24 août <strong>2018</strong>.<br />

Pour toutes ces raisons et autres<br />

encore non connues, pour se voiler la<br />

face, elle décide d'esquiver le moment<br />

en utilisant le mensonge et d'autres<br />

stratagèmes pour discréditer maintenant<br />

le Fan Club avec qui elle a monté<br />

ce projet et veut tirer seule l'avantage.<br />

suite à la page(19)<br />

12 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>


Perspectives<br />

Notre Mémoire se souvient!<br />

Louis Armstrong contre les racistes !<br />

Par Frantz Latour<br />

Il y a 47 ans, le 6 juillet 1971,<br />

le musicien de jazz Louis Armstrong<br />

décédait.<br />

Né au début du siècle dans<br />

une famille pauvre de La Nouvelle-Orléans,<br />

il fut élevé par sa<br />

mère (son père ayant quitté le domicile<br />

familial) et sa grand-mère<br />

Joséphine qui était née esclave.<br />

C’est dans la rue avec des copains<br />

qu’il commence à chanter pour obtenir<br />

quelques pièces. Participant<br />

à des actes de petites délinquances,<br />

il est plusieurs fois placé<br />

par la justice dans un « foyer pour<br />

enfants de couleur abandonné »<br />

(Home for Coloured Waifs). C’est<br />

dans ce foyer qu’il apprend à jouer<br />

du cornet à pistons. U n e<br />

fois libéré, il joue dans les cabarets<br />

de Storyville puis sur les bateaux à<br />

vapeur qui remontent le Mississippi.<br />

En 1922 il émigre à Chicago<br />

où il est embauché comme second<br />

trompettiste dans le groupe «Créole<br />

Jazz Band». Il se fait remarquer pour<br />

la qualité de sa musique et sort ses<br />

premiers disques. Accompagnant<br />

les grande chanteuses de blues, il<br />

connait la notoriété. Le succès ne le<br />

quittera plus. Il transforme la musique<br />

folklorique afro-américaine,<br />

le gospel et le blues, en un courant<br />

musical international.<br />

Le 3 septembre 1957, jour de<br />

rentrée scolaire, neuf élèves noirs<br />

se présentent devant le lycée principal<br />

de Little Rock, en Arkansas,<br />

réservé aux Blancs ! Le gouverneur<br />

de l’Arkansas, Orval Faubus,<br />

dépêche la garde nationale sur<br />

place pour faire comprendre aux<br />

neuf jeunes d’aller se faire voir<br />

chez les nègres ! Durant trois semaines,<br />

les manifestations racistes<br />

et ségrégationnistes se succèdent à<br />

Little Rock pour empêcher les neuf<br />

élèves de pénétrer dans l’établissement,<br />

car ils ont la malice d’insister.<br />

Le 17 septembre, Louis Armstrong<br />

arrive dans la ville de Grand<br />

Forks, dans le Dakota du Nord. Un<br />

jeune journaliste fan de jazz nommé<br />

Larry Lubenow parvient à l’interviewer<br />

à propos de la situation<br />

tendue à Little Rock. “Ça devient si<br />

mauvais qu’un homme de couleur<br />

Louis Armstrong en 1955. Deux<br />

ans plus tard, il traitera le<br />

gouverneur raciste de l'Arkansas<br />

de “motherfucker” (connard)<br />

n’a pas de pays”, déclare le trompettiste.<br />

Le président Eisenhower<br />

a «deux visages» et manque de<br />

«tripes», affirme-t-il. Il continue<br />

quelques minutes à déblatérer sur<br />

le président, son absence d’engagement<br />

clair, et sur le gouverneur<br />

de l’Arkansas, avant d’entonner<br />

l’hymne national américain en<br />

le truffant d’obscénités.<br />

Puis il affirme remettre en<br />

cause sa participation à une tournée<br />

en Union soviétique organisée<br />

par le département d›État. Un<br />

sale coup pour Washington qui<br />

organise les périples de ses grands<br />

musiciens noirs à travers le monde<br />

pour combattre l›image d›un pays<br />

raciste et ségrégationniste. Armstrong<br />

conclut : « Avec la façon<br />

dont ils traitent mon peuple dans<br />

le Sud, le gouvernement peut aller<br />

en enfer ! »<br />

Dans son article, qu’il publie<br />

le jour-même, le jeune journaliste,<br />

Larry Lubenow, atténue ses propos:<br />

le «motherfucker», qualificatif<br />

à l’adresse d’Eisenhower est transformé<br />

en «uneducated plow boy»<br />

(«plouc inculte»). Mais sur le fond,<br />

il ne change rien. De nouveau sollicité<br />

par Lubelow le lendemain,<br />

Louis Armstrong persiste et signe.<br />

L’interview fait l’effet d’un séisme<br />

qui secoue fortement la Maison<br />

Blanche. Le 24 septembre, le président<br />

Dwight D. Eisenhower ordonne<br />

à ses soldats d’accompagner les<br />

étudiants noirs de Little Rock. Pour<br />

Louis Armstrong et la cause noire,<br />

assurément c’est un triomphe.<br />

Devenu riche au cours de<br />

sa carrière musicale, Louis Armstrong<br />

était l’un des principaux<br />

supporteurs financiers de Martin<br />

Luther King et, plus largement, du<br />

mouvement des droits civiques.<br />

Armstrong prit des dispositions financières<br />

pour qu’après sa mort et<br />

celle de sa femme Lucille, une fondation<br />

pour l’éducation musicale<br />

des enfants défavorisés soit créée.<br />

A sa façon, et dans les limites<br />

de sa conscience sociale, il avait<br />

contribué à la lutte des Noirs aux<br />

États-Unis pour leur progressive<br />

libération dans une société fondamentalement<br />

raciste.<br />

Armstrong meurt d’une crise<br />

cardiaque le 6 juillet 1971 à 69<br />

ans, onze mois seulement après<br />

son dernier concert.<br />

Louis Armstrong repose en<br />

paix !<br />

Sources:<br />

Front Uni des Immigrations et<br />

des Quartiers Populaires (l’essentiel<br />

du texte)<br />

17 septembre 1957, le coup<br />

de gueule de Louis Armstrong. B.<br />

World Connection.<br />

(Ajouts et modifications<br />

de la rédaction)<br />

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PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après examen, le ministère public, maintient le défaut octroyé contre<br />

la défenderesse à l’audience précitée; pour le profit, déclare fondée la dite action;<br />

admet en conséquence le divorce du sieur Joseph Vernio CIVIL d’avec son épouse<br />

Darline PREVOIT pour injures graves et publiques aux torts de l’épouse; prononce<br />

la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits époux; ordonne à<br />

l’officier de l’état civil de la commune de Carrefour de transcrire sur les registres à<br />

ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l’un<br />

des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts envers les<br />

tiers s’il y échet; commet l’huissier Fladimy Raymond de ce tribunal pour la signification<br />

de ce jugement ; compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous MARLENE BERNARD DELVA, juge en audience<br />

civile, ordinaire et publique du jeudi 29 juin 2017, en présence de Me Roger<br />

SIMPLICE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort, et avec<br />

l’assistance du sieur MOZART TASSY greffier du siège.<br />

Il est ordonné etc…<br />

En foi de quoi etc…<br />

Me Hesed Deinad Jean-Baptiste, Av<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après examen de la requête et sur les conclusions conformes du ministère<br />

public, accueille l’action du requérant le sieur Fritznel PLATEL pour être juste et fondée ;<br />

maintient le défaut octroyé contre la partie défenderesse la dame Jolette FERTILIEN à<br />

l’audience susdite; pour le profit, déclare fondée la dite action; admet en conséquence le<br />

divorce du sieur Fritznel PLATEL d’avec son épouse Jolette FERTILIEN pour injures graves<br />

et publiques aux torts exclusifs de l’épouse; prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />

existant entre les dits époux; ordonne à l’officier de l’état civil de la Section Sud de<br />

Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement<br />

dont un extrait sera inséré dans l’un des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de<br />

dommages intérêts envers les tiers s’il y échet; commet l’huissier Jean Joseph Donald<br />

CADET de ce tribunal pour la signification relative de ce jugement ; compense les dépens.<br />

Rendu de nous Me Paul PIERRE, juge en audience du mercredi six juin deux mille dix-huit<br />

en présence de Me Paul WESLEY Commissaire du Gouvernement de ce ressort, avec la<br />

participation du sieur Homère RAYMOND, greffier du siège.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution; aux<br />

officiers du Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants<br />

et autres officiers de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement<br />

requis.<br />

En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du Juge et du Greffier susdits<br />

Ainsi signé : Me Paul PIERRE juge et Homère RAYMOND greffier<br />

Me Sergo ORESTE, Av.<br />

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Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

13


Perspectives<br />

Interview de Bachar al-Assad avec la chaîne TV russe NTV<br />

le 24 juin <strong>2018</strong> !<br />

Journaliste : Monsieur le Président,<br />

nous pouvons maintenant récapituler<br />

les événements, parce que Daech est<br />

presque vaincu, la ville de Damas est presque<br />

(totalement) en sécurité, et elle est<br />

sous contrôle des forces gouvernementales,<br />

et jusqu’à présent, vous menez<br />

des opérations militaires dans le sud et à<br />

l’est. Pourriez-vous me dire maintenant,<br />

en tant que Président et en tant que médecin<br />

de formation, comment vous avez<br />

pu manquer (d’identifier) les premiers<br />

symptômes de cette guerre, les premiers<br />

symptômes de cette invasion dans votre<br />

pays, parce que vous appelez cela une invasion<br />

? Que s’est-il passé ?<br />

Président Assad : Nous devons<br />

faire la distinction entre les symptômes<br />

internes et externes. Pour ce qui est des<br />

symptômes internes, nous avons des<br />

problèmes comme toute autre société<br />

dans notre région, nous faisons partie de<br />

cette région, et nous discutons toujours<br />

de ces problèmes. Peut-être n’avonsnous<br />

pas fait ce qu’il fallait pour résoudre<br />

le problème que nous aurions pu résoudre<br />

avant la guerre, peut-être pas ; c’est (une<br />

question) subjective pour tout syrien,<br />

chacun peut avoir son propre point de<br />

vue. Mais le facteur externe est très important<br />

dans la genèse de cette guerre, car<br />

aucun autre pays dans cette région ne vit<br />

une guerre similaire, bien que nous ayons<br />

les mêmes sociétés et que vous ayez des<br />

problèmes plus graves (ailleurs), comme<br />

dans les pays du Golfe, où vous n’avez<br />

aucune liberté, ni pour les femmes ni pour<br />

le peuple, pour quoi que ce soit.<br />

Donc, si (le manque de libertés)<br />

était la raison (de cette guerre), par exemple<br />

– parce que tel était le slogan au<br />

tout début –, pourquoi cela n’a-t-il pas<br />

commencé dans ces pays ? Donc ce qui<br />

s’est passé n’était pas interne, parce que<br />

les mêmes problèmes existent depuis des<br />

décennies, certains depuis des siècles.<br />

Donc, en fait, c’est là que le facteur externe<br />

(est intervenu), et s’il n’était pas<br />

(immédiatement) clair, si nous ne l’avons<br />

pas vu (dès le début), c’est qu’en réalité,<br />

le plan n’a pas été réalisé en Syrie ; il a<br />

été réalisé dans certains pays occidentaux<br />

comme les États-Unis, la France et<br />

le Royaume-Uni principalement. D’autres<br />

Etats satellites comme la Turquie,<br />

l’Arabie Saoudite et le Qatar planifiaient<br />

et envoyaient de l’argent dès le début,<br />

après avoir échoué à créer, disons, une<br />

révolution spontanée, c’est là qu’ils ont<br />

commencé à envoyer de l’argent, et c’est<br />

là que le problème a commencé. Nous<br />

avons compris tout cela très rapidement,<br />

mais peut-être que nous ne pouvions pas<br />

le contrôler.<br />

Journaliste : Mais pourquoi<br />

n’avez-vous pas vu... Par exemple,<br />

quand je suis arrivée dans la Ghouta orientale<br />

il y a des mois, j’ai vu des tunnels<br />

partout, construits par des ingénieurs,<br />

par d’énormes machines, par des bulldozers...<br />

Comment cela a-t-il pu se faire<br />

à votre insu ? Avez-vous une explication<br />

à présent, comment ils ont réussi à construire<br />

ces villes souterraines ?<br />

Président Assad : Bien sûr, ils<br />

ont pu utiliser les outils qui étaient déjà<br />

présents dans cette zone, qu’ils les aient<br />

volés au gouvernement, à des entreprises<br />

privées, etc., et ils ont reçu un soutien de<br />

la Jordanie à travers le désert directement<br />

à Al-Ghouta, où le désert est vide, et personne<br />

ne peut le contrôler ou l’observer, et<br />

nous n’avons pas, bien sûr, des moyens<br />

comme des satellites et autres pour voir<br />

tout cela. En même temps, quand ils ont<br />

commencé à creuser, ils ont commencé à<br />

creuser sous les villes, quelque chose que<br />

vous ne pouvez pas voir (même avec des<br />

satellites).<br />

Journaliste : Quand je suis allée<br />

dans la Ghouta orientale, j’ai rencontré<br />

des gens qui pouvaient prouver par<br />

eux-mêmes qu’ils avaient vu comment<br />

La journaliste russe et le président syrien Bachar al-Assad<br />

al-Nusra utilisait des armes chimiques<br />

contre leurs quartiers (résidentiels). J’ai<br />

vu toutes ces combinaisons de protection<br />

chimique dans des pièces où se trouvaient<br />

les quartiers généraux d’al-Nusra,<br />

etc. Mais l’Occident affirme que vous<br />

avez empoisonné votre propre peuple<br />

avec des armes chimiques. Pourquoi cela,<br />

pourquoi personne n’écoute-t-il le peuple<br />

(syrien) et pourquoi l’Occident insiste-t-il<br />

là-dessus ?<br />

Président Assad : Parce que la<br />

fable chimique fait partie de leur récit basique<br />

contre le gouvernement en Syrie,<br />

mais ils ne l’utilisent que lorsque leurs<br />

troupes, leurs mandataires (proxies), les<br />

terroristes, ont été vaincus en Syrie dans<br />

certaines zones. Ils utilisent cette histoire<br />

ou ce récit afin d’avoir un prétexte pour<br />

intervenir directement, militairement, et<br />

d’attaquer l’armée syrienne. C’est ce qui<br />

s’est passé plusieurs fois, et chaque fois<br />

qu’ils utilisent cette histoire, ce n’est que<br />

lorsque leurs proxies, les terroristes, ont<br />

été vaincus. Ce devrait être (l’inverse)<br />

– je veux dire logiquement, sans même<br />

parler de la réalité que nous n’avons pas<br />

d’armes chimiques de toute façon, nous<br />

les avons détruites...<br />

Journaliste : Vous n’en avez plus<br />

du tout ?<br />

Président Assad : Nous n’en<br />

avons pas, non. Depuis 2013, nous n’en<br />

avons plus. Mais mettez cela de côté.<br />

Même si nous en avions, nous aurions<br />

plutôt utilisé ces armes lorsque nous<br />

étions vaincus, pas quand nous gagnons<br />

la guerre. Et en fait, chaque fois que nous<br />

gagnons, ils l’utilisent, donc (nous en accuser)<br />

est contre la logique, mais cela sert<br />

de prétexte pour soutenir les terroristes en<br />

Syrie.<br />

Journaliste : Y a-t-il un moyen<br />

d’empêcher toutes ces provocations ?<br />

Parce que le ministère russe de la Défense<br />

dit que l’une de ces provocations est en<br />

train d’être préparée à Deir Ezzor, et ils<br />

l’ont dit récemment. Comment arrêter ça<br />

?<br />

Président Assad : Vous ne pouvez<br />

pas, parce que ce n’est pas le résultat<br />

de notre réalité ; c’est le résultat de<br />

leur imagination, de leurs médias, c’est<br />

quelque chose qui est créé dans leurs propres<br />

médias et dans leurs propres pays,<br />

et qui est ensuite répandu dans le monde<br />

entier sur Internet ou dans différents médias.<br />

Donc vous ne pouvez pas empêcher<br />

ces provocations. Les Américains ne disent<br />

que des mensonges, et ils attaquent<br />

tout de suite après. Quand il n’y a pas de<br />

respect pour le droit international, quand<br />

il n’y a pas d’institutions des Nations<br />

Unies efficaces, vous ne pouvez pas parler<br />

d’empêcher les provocations, parce que<br />

c’est une jungle maintenant, partout dans<br />

le monde.<br />

Journaliste : Vous êtes en train de<br />

l’emportez, vous contrôlez déjà la plupart<br />

des régions du pays, mais il y a tellement<br />

d’acteurs en Syrie, tellement de parties<br />

qui ont leurs propres intérêts. Les Etats-<br />

Unis négocient avec la Turquie à propos<br />

de Manbij, Israël mène des négociations<br />

quelque part, les Iraniens font des négociations,<br />

les Kurdes ont leurs propres intérêts.<br />

Comment résoudre tout cela, comment<br />

maintenir la Syrie unie ? Parce que<br />

maintenant, il semble que la Syrie soit<br />

déchirée. Comment arrêter ça ? Parce que<br />

vous avez dit que votre principal slogan<br />

est « une (seule) Syrie pour une (seule)<br />

nation ».<br />

Président Assad : Si vous voulez<br />

parler de la Syrie comme étant déchirée,<br />

il s’agit, disons, de la géographie, pas<br />

de la société ; la société est unifiée, donc<br />

nous n’avons pas de problème à ce sujet.<br />

Ainsi, nous pouvons considérer la Syrie<br />

comme unifiée tant que le peuple est unifié.<br />

Quant à être déchiré, il s’agit d’une<br />

occupation ; différentes parties de la Syrie<br />

sont occupées par les terroristes avec le<br />

soutien de l’Occident, principalement les<br />

États-Unis et leurs alliés. Donc si vous<br />

voulez parler de l’avenir de la Syrie, nous<br />

ne les prenons pas en compte. Si vous<br />

parlez du processus politique, cela va<br />

être un processus politique uniquement<br />

syrien. Nous ne prenons pas en compte<br />

les intérêts de tout autre pays concernant<br />

quelque chose qui est interne. Si vous<br />

parlez de la guerre, cela devient maintenant<br />

une guerre internationale, parce que<br />

c’est comme ça qu’elle a commencé. En<br />

fait, il ne s’agissait pas seulement du gouvernement<br />

en Syrie ; le gouvernement en<br />

Syrie est indépendant, nous avons de<br />

bonnes relations avec la Russie, avec la<br />

Chine et d’autres pays, et les États-Unis<br />

voulaient redessiner la carte du monde<br />

politiquement, et peut-être militairement.<br />

Donc la Syrie était l’un des principaux<br />

champs de bataille pour redessiner cette<br />

carte, du moins au Moyen-Orient. C’est<br />

pourquoi quand vous parlez de ces intérêts,<br />

c’est un combat entre ces puissances<br />

: le pouvoir principal, les États-<br />

Unis, et leurs alliés, qui supportent les<br />

terroristes, et leur but est d’avoir l’hégémonie,<br />

(face à) l’autre puissance qui est<br />

la Russie, et ses alliés, dont l’objectif est<br />

de combattre le terrorisme et de restaurer<br />

le droit international.<br />

Journaliste : Mais pourquoi la<br />

Syrie a-t-elle été choisie (comme terrain)<br />

pour ce match ?<br />

Président Assad : Pour de nombreuses<br />

raisons différentes. La Syrie fait<br />

partie du groupe de pays considérés comme<br />

indépendants (souverains) : la Syrie,<br />

l’Iran, la Corée du Nord et maintenant<br />

la Russie en tant que pays souverain.<br />

L’Occident n’accepte aucune position indépendante.<br />

Les Etats-Unis n’acceptent<br />

aucune position indépendante de l’Europe.<br />

Et c’est pourquoi en Russie, vous<br />

avez un problème avec les États-Unis,<br />

parce que vous voulez être (une nation)<br />

souveraine, et ils ne l’acceptent pas,<br />

même si vous êtes une grande puissance,<br />

vous ne pouvez pas être indépendant.<br />

Voilà une (première) raison. Et nous<br />

sommes un petit pays, comment pouvons-nous<br />

dire non et oui ? Nous devrions<br />

seulement dire oui (aux Etats-Unis).<br />

Voilà une (première) raison.<br />

Deuxièmement, la géopolitique de<br />

la Syrie, le rôle historique de la société<br />

syrienne, bien qu’il soit très modeste,<br />

mais c’est une ligne de faille, la ligne de<br />

fracture sociale entre les différentes sectes<br />

et ethnies. Et quand vous contrôlez cette<br />

zone, vous pouvez contrôler tout le reste<br />

du Moyen-Orient. C’est pourquoi la lutte<br />

contre la Syrie a commencé à l’époque des<br />

Pharaons, et le premier traité au monde a<br />

eu lieu 12 siècles avant Jésus-Christ, entre<br />

les Pharaons et les Hittites, venant du<br />

nord et du sud, ils ont combattu en Syrie<br />

et ils ont signé le premier traité de l’Histoire.<br />

Ainsi, la géopolitique de la Syrie est<br />

très importante, et le contrôle de la Syrie<br />

a été un but pour les grandes puissances<br />

depuis ce temps (reculé) et jusqu’à nos<br />

jours. Donc, peu importe que la Syrie soit<br />

grande ou petite, ou plus grande ou plus<br />

petite, elle a une (grande) importance<br />

(stratégique).<br />

Journaliste : Qu’attendez-vous<br />

de la Russie à cet égard ? Vous avez<br />

tant d’acteurs (présents en Syrie) à propos<br />

desquels vous avez affirmé qu’ils<br />

devraient tous quitter la Syrie, et que la<br />

nation syrienne demandera un jour à tout<br />

le monde de quitter ce terrain. Qu’attendez-vous<br />

de la Russie à cet égard ? Parce<br />

que nous sommes des alliés, nous sommes<br />

amis depuis...<br />

Président Assad : L’amitié entre<br />

la Syrie et la Russie est ancienne, elle date<br />

de six décennies, mais nous avons conclu<br />

une alliance militaire depuis plus de quatre<br />

décennies.<br />

Nous avons deux raisons :<br />

premièrement, la Syrie et la Russie ont un<br />

intérêt à combattre et à vaincre le terrorisme,<br />

en Syrie, en Russie, partout dans le<br />

monde. C’est donc la première attente et<br />

le premier but.<br />

La seconde attente est sur le long<br />

terme. La Russie est très importante pour<br />

l’équilibre du monde, que nous avons<br />

perdu depuis l’effondrement de l’Union<br />

soviétique. Ainsi, avoir la présence de la<br />

Russie, militairement et politiquement, en<br />

Syrie, au Moyen-Orient et dans le reste<br />

du monde, est très important pour cet<br />

équilibre. Ce n’est pas seulement important<br />

pour la Russie elle-même et pour les<br />

autres grandes puissances, c’est très important<br />

pour les pays plus petits comme<br />

la Syrie d’avoir cet équilibre. Donc c’est<br />

ce que nous attendons de la Russie aux<br />

deux niveaux : combattre le terrorisme et<br />

avoir un équilibre global.<br />

Journaliste : Je suis allée dans la<br />

Ghouta orientale et j’ai vu à quel point<br />

elle est détruite, l’ampleur (colossale) des<br />

destructions, et d’après ce que je sais,<br />

vous avez besoin de 400 milliards de dollars<br />

pour reconstruire le pays. Mais l’Occident<br />

affirme qu’ils ne donnera pas un<br />

centime tant que vous serez au pouvoir.<br />

Que pouvez-vous faire dans cette situation<br />

? Parce que vous devez reconstruire<br />

tout le pays.<br />

Président Assad : Franchement,<br />

c’est la meilleure déclaration occidentale<br />

dans toute cette guerre, le fait qu’ils disent<br />

qu’ils ne participeront pas à la reconstruction<br />

en Syrie, parce que très simplement,<br />

nous ne leur permettrons pas d’y participer,<br />

qu’ils viennent avec de l’argent ou<br />

pas, qu’ils proposent un prêt, un don,<br />

ou une subvention, peu importe ; nous<br />

n’avons pas besoin de l’Occident. L’Occident<br />

n’est pas honnête du tout : il ne<br />

donne pas, il ne fait que prendre. Tout<br />

d’abord, nous n’avons pas construit la<br />

Syrie à travers l’histoire avec de l’argent<br />

étranger ; nous l’avons construite avec<br />

notre argent, avec nos ressources humaines.<br />

Malgré la guerre, nous avons<br />

toujours les ressources humaines pour reconstruire<br />

tous les secteurs de notre pays.<br />

Nous ne sommes pas inquiets à ce sujet.<br />

En ce qui concerne l’argent, avant<br />

la guerre, nous n’avions aucune dette,<br />

parce que nous avons construit notre<br />

pays avec les prêts de nos amis. Donc<br />

nous n’avons pas d’argent [de dette].<br />

Vous pouvez avoir des prêts de vos amis,<br />

vous pouvez avoir de l’argent des Syriens<br />

vivant à l’étranger, des Syriens vivant<br />

à l’intérieur et de l’argent du gouvernement.<br />

Donc nous ne sommes pas inquiets<br />

à ce sujet. Cela peut prendre plus de<br />

temps, mais nous ne sommes pas du tout<br />

inquiets au sujet de la reconstruction de<br />

la Syrie. N’oubliez pas que la reconstruction<br />

après la guerre, quand vous parlez<br />

de 400 milliards, plus ou moins – c’est<br />

approximatif –, c’est toute une économie,<br />

tout un marché, tout un investissement.<br />

Donc lorsque les Européens parlent de<br />

venir participer à la reconstruction, ils ne<br />

viennent pas pour aider la Syrie ; ils viennent<br />

pour prendre de l’argent. Et de nombreuses<br />

entreprises européennes sont en<br />

train de prendre contact avec nous pour<br />

qu’on leur permette de venir investir en<br />

Syrie.<br />

Journaliste : Cela se fait en privé ?<br />

Président Assad : En privé, bien<br />

sûr. Mais bien sûr, avec le soutien de leurs<br />

gouvernements. Donc ils ont besoin de ce<br />

marché, ils sont dans une situation désastreuse<br />

sur le plan économique depuis<br />

2008, la plupart des pays européens. Ils<br />

ont besoin de nombreux marchés. La Syrie<br />

est l’un d’entre eux, et nous n’allons<br />

pas leur permettre de faire partie de ce<br />

marché, tout simplement.<br />

Journaliste : Quand nous parlons<br />

de la reconstruction de tout le pays, cela<br />

signifie le rétablissement de la confiance<br />

et de l’amitié entre les Syriens, parce que<br />

nous pouvons voir la situation en partie<br />

comme une guerre civile, lorsque le frère<br />

tire sur le frère, à cause des différentes<br />

religions ou de toute autre considération.<br />

Dans ce cas, vous commencez par<br />

un comité constitutionnel. L’opposition a<br />

fait sa liste pour le comité constitutionnel.<br />

Vous présenterez-vous au prochain mandat<br />

présidentiel ? Comment restaurer cette<br />

structure politique de votre pays ?<br />

Président Assad : Tout d’abord,<br />

nous n’avons pas de guerre civile, parce<br />

que la guerre civile est basée sur des<br />

lignes sectaires, des lignes ethniques, des<br />

lignes religieuses, et ainsi de suite. Nous<br />

n’avons pas cela en Syrie. Vous pouvez<br />

aller partout, en particulier dans les zones<br />

sous le contrôle du gouvernement, et<br />

vous pouvez y voir le spectre complet de<br />

la richesse/diversité de la société syrienne<br />

existante, et les gens qui vivent ensemble<br />

et coexistent.<br />

En fait – et ce n’est pas une exagération,<br />

c’est un fait –, la guerre a été<br />

une leçon très importante. Ainsi, cette<br />

société diversifiée est devenue beaucoup<br />

plus unifiée qu’elle l’était avant la<br />

guerre, parce que nous avons appris une<br />

leçon. Alors que si vous allez dans les<br />

zones sous le contrôle des terroristes, ils<br />

ne représentent aucune couleur de cette<br />

société ; en réalité ils ne reflètent que<br />

leur incubateur, et les gens qui n’ont<br />

pas d’autre choix que de vivre dans ces<br />

zones, qui n’ont pas d’autre choix. Donc<br />

nous n’avons pas à nous inquiéter d’une<br />

(pseudo) guerre civile. Ce ne sont pas<br />

des gens qui se tirent dessus ; ce sont<br />

des mercenaires, ce sont des terroristes.<br />

Vous avez des terroristes dans votre pays,<br />

en Russie, et ils sont Russes, mais ils ne<br />

représentent pas une partie de la société,<br />

ils représentent leur propre idéologie.<br />

Nous avons la même situation en Syrie.<br />

Donc en ce qui concerne l’unification du<br />

peuple, elle ne pose aucun problème.<br />

En ce qui concerne la présidence,<br />

il y a deux facteurs : le premier est ma<br />

volonté, et elle reposera sur le deuxième<br />

facteur qui est la volonté du peuple syrien.<br />

Nous avons encore trois ans. À ce<br />

moment-là, en 2021, le peuple syrien<br />

sera-t-il prêt à accepter cette personne,<br />

ce Président, oui ou non ? Si ce n’est pas<br />

le cas, qu’est-ce que je pourrais faire à<br />

suite à la page(18)<br />

14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>


Suite de la page (4) Suite de la page (8)<br />

et la place qu’il occupe dans la hiérarchie<br />

des institutions et du Pouvoir exécutif,<br />

le chef de la Primature est un<br />

fusible. A tout moment, il peut et doit<br />

jouer son rôle de fusible afin d’épargner<br />

et de protéger le Président de la République.<br />

En théorie, c’est lui qui porte et<br />

applique le programme et l’action politique<br />

du chef de l’Etat. S’il y a contestation<br />

d’une décision politique de la présidence,<br />

c’est la Primature qui tire les<br />

conséquences en présentant sa démission<br />

et celle de l’ensemble du gouvernement<br />

au Président de la République.<br />

Sinon, le chef de l’Etat peut lui<br />

forcer la main. Dans le cas de Jack Guy<br />

Lafontant, un Premier ministre inefficace,<br />

effacé et finalement pour certains<br />

incompétents politiquement, depuis<br />

longtemps une bonne partie de la classe<br />

politique, des parlementaires, de la Société<br />

civile organisée et bien évidemment<br />

la majorité de la population réclament<br />

sa démission. Mais, jouissant de<br />

la confiance du Président de la République<br />

justement pour son effacement<br />

et son peu d’intérêts pour la politique,<br />

contre toute attente Jack Guy Lafontant<br />

garde le soutien d’un Président qui tire<br />

toute la couverture médiatique et politique<br />

sur sa personne. Aujourd’hui,<br />

c’est l’occasion ou jamais pour le chef<br />

de l’Etat de se débarrasser de ce colis<br />

presqu’encombrant s’il veut sortir de ce<br />

guêpier dans lequel les femmes et les<br />

hommes qui l’entourent le laissent entrer.<br />

C’est le seul va-tout qui lui reste<br />

: faire sauter son fusible en poussant<br />

Jack Guy Lafontant vers la sortie afin<br />

de retrouver le calme politique après<br />

la vague de contestations qui est loin<br />

de perdre en intensité même après la<br />

publication du communiqué annonçant<br />

le volte-face du gouvernement sur les<br />

prix du carburant.<br />

Même le Parlement serait prêt<br />

cette fois-ci à lui prêter main forte<br />

puisque le député de Pétion-Ville, Jerry<br />

Tardieu, qui est l’une des victimes de<br />

la colère de la population, son hôtel<br />

Royal Oasis a été attaqué, invite le chef<br />

du gouvernement à démissionner. Car,<br />

selon le parlementaire, Jack Guy Lafontant<br />

est dépassé par les événements<br />

et ne peut plus conduire sereinement<br />

les affaires de la République. Avant,<br />

c’est le Président de la Chambre des<br />

députés, Gary Bodeau, qui avait lancé<br />

un ultimatum de 2 heures au Premier<br />

ministre lui demandant de revenir sur<br />

la décision d’augmenter le carburant<br />

et les transports en commun. Or, justement<br />

il y a eu une vraie cacophonie<br />

ou un couac entre le PM, le Président<br />

Jovenel Moïse et le ministre de la Communication,<br />

Guyler C. Delva, qui avait<br />

annoncé dans l’après-midi du samedi 7<br />

sur radio Kiskeya que le gouvernement<br />

n’entend pas rembourser les personnes<br />

ou les propriétaires des entreprises<br />

privées ayant perdu leurs biens ou<br />

ayant été victimes d’actes de vandalismes<br />

lors des manifestations.<br />

En effet, après une deuxième<br />

journée de manifestations, de pillages,<br />

d’incendies et d’attaques des entreprises<br />

privées comme la SOGENER, la<br />

SOGEBANK, Digicel, Délimart et des<br />

Concessionnaires d’automobiles, dans<br />

la nuit du samedi 7 juillet <strong>2018</strong>, c’est<br />

le Président Jovenel Moïse en personne<br />

qui est monté en première ligne pour<br />

tenter de reprendre le contrôle de la<br />

situation et de ramener le calme. Sur<br />

la chaine de télévision publique TNH,<br />

le chef de l’Etat, d’entrée de jeu, a<br />

désavoué l’équipe qui l’entoure dans la<br />

gestion de ce dossier devenu brûlant et<br />

dangereux pour sa survie à la tête de<br />

l’Etat. « J’ai demandé au gouvernement<br />

de revenir sur la décision consistant à<br />

retirer les subventions sur les prix des<br />

produits pétroliers. Le Premier ministre<br />

l’a fait. Le prix du carburant reste ce<br />

qu’il a été avant sur tout le territoire national.<br />

Il n’y a plus d’augmentation sur<br />

les prix de l’essence ». C’est par cette<br />

phrase que le Président Jovenel a tenté<br />

d’éteindre les incendies qui brûlent la<br />

capitale et Pétion-Ville en particulier.<br />

Il désavoue publiquement son gouvernement<br />

et ses Conseillers en reconnaissant<br />

qu’il a été fort mal renseigné et que<br />

selon lui la communication sur l’augmentation<br />

du prix des carburants n’a<br />

pas été bien expliquée à la population.<br />

Du coup, il prend acte des<br />

revendications de la population en<br />

déclarant : « Vous m’avez envoyé le<br />

message, je l’ai reçu. J’ai corrigé ce qui<br />

devait être corrigé ». En gros, je vous<br />

ai compris. Sans oublier d’appeler la<br />

population au calme et lui demandant<br />

de cesser d’attaquer les entreprises appartenant<br />

au Secteur des affaires. Dans<br />

sa tentative de se mettre au-dessus de<br />

la mêlée tout en détaillant ses réalisations<br />

durant ces dix sept mois passés<br />

au sommet de l’Etat, le locataire du<br />

suite à la page(19)<br />

Suite de la page (7)<br />

Des bâtiments commerciaux ainsi que des supermarchés appartenant à<br />

la bourgeoisie ont été visés et pillés<br />

Le policier Robert Scutt a été<br />

lynché puis brûlé à mort<br />

pour apaiser la situation incontrôlable<br />

du fait que les masses exigent son<br />

départ, a demandé le retrait total de<br />

cet arrêté en prétextant reconnaitre<br />

pour la première fois que « le peuple a<br />

parlé, il a entendu ».<br />

Si le pays est menacé de chaos<br />

et d’anarchie comme le répètent les<br />

revues de la presse bourgeoisie haïtienne<br />

et étrangère, c’est du fait que<br />

les forces obscures internationales<br />

Le tribunal de Petit-Goâve incendié<br />

Réginald Boulos<br />

en accord avec leurs laquais locaux<br />

avides de profits cherchent à tout prix<br />

à réduire puis coincer davantage les<br />

masses populaires dans la pauvreté.<br />

Manifestement, le bâton de<br />

la répression économique et sociale<br />

a changé de bout ; cependant, ce à<br />

quoi ont assisté les tilolit n’est que la<br />

pointe émergée de l’iceberg ! Cavent<br />

consules et Vive la lutte des opprimés<br />

haïtiens !<br />

à la belle étoile.<br />

5. Les pères et mères de famille<br />

des onze départements géographiques<br />

du pays sont fatigués de voir leurs<br />

enfants grandir dans la faim, dans la<br />

gêne, sans une lueur d’espoir tandis<br />

que les enfants des présidents qui se<br />

sont succédé depuis ces 30 dernières<br />

années, ceux des Premiers ministres,<br />

des députés, des sénateurs et de leurs<br />

amis fréquentent les meilleures écoles<br />

du pays quand ils ne sont pas envoyés<br />

dans celles de Santiago, de Montréal,<br />

de la Floride ou de New York.<br />

6. Les pères et mères de famille<br />

des onze départements géographiques<br />

du pays sont fatigués de voir leurs<br />

enfants restés à ne rien faire après<br />

leur Bac, incapables de fréquenter les<br />

universités publiques ou privées. Nos<br />

jeunes filles restent sur le béton pendant<br />

que députés et sénateurs envoient<br />

leurs petites amies dans des universités<br />

à Saint Domingue, au Canada ou aux<br />

Etats-Unis, paient leurs appartements<br />

et leur envoient des centaines de dollars<br />

d’argent de poche chaque semaine.<br />

7. Les jeunes du pays sont fatigués<br />

d’être sans emploi après avoir<br />

dépensé des milliers de dollars pour<br />

cinq ou six années d’études.<br />

8. La jeunesse universitaire du<br />

pays est fatiguée de voir leurs professeurs<br />

venir dispenser des cours à la<br />

Fac quand ils le veulent. Un professeur<br />

d’université a pour devoir de venir dispenser<br />

ses cours de façon régulière. Ils<br />

le font en Haïti alors qu’ils n’auraient<br />

pu le faire s’ils enseignaient à Saint<br />

Domingue, au Canada, aux Etats-Unis,<br />

en France ou ailleurs. Ils le font en Haïti<br />

parce qu’ils savent qu’ils ne vont pas<br />

en subir les conséquences. Aux Etats-<br />

Unis, un professeur d’université n’a<br />

droit qu’à trois retards d’une quinzaine<br />

de minutes au maximum chaque semestre.<br />

Et ce retard doit être motivé! Mais<br />

en Haïti, le professeur vient quand il<br />

veut.<br />

9. Le peuple est fatigué de voir<br />

des gaspillages d’argent. Avec les 4 millions<br />

de dollars dépensés pour acheter<br />

des appareils de télévision, l’Etat aurait<br />

pu ouvrir une école ou payer la scolarité<br />

de certains jeunes qui abandonnent les<br />

salles de cours faute de moyens.<br />

Et puis, à la fin de la Coupe du<br />

monde de football, les députés et les<br />

sénateurs doivent remettre ces téléviseurs<br />

à un organisme responsable pour<br />

qu’on s’en serve à l’avenir. Ces téléviseurs<br />

ne doivent pas être la propriété<br />

privée des députés et des sénateurs.<br />

On les a achetés avec l’argent du peuple.<br />

On doit retrouver la trace de ces<br />

téléviseurs à partir du 16 juillet <strong>2018</strong>!<br />

Peuple, restez vigilent! Demandez des<br />

comptes!<br />

10. Le peuple demande un hôpital<br />

décent dans chaque ville pour se<br />

faire soigner. C’est le minimum. Il l’attend!<br />

<strong>11</strong>. Le peuple dit NON à la vie<br />

chère. Le peuple meurt de faim pendant<br />

que Jovenel Moïse, Joseph Lambert,<br />

Don Kato, Gracia Delva, Jacques<br />

Sauveur Jean mangent au-delà de leur<br />

faim. Le peuple est fatigué!<br />

La descente dans la rue du peuple<br />

ne vise pas seulement Jovenel Moïse<br />

qui ferait mieux de partir. Le peuple qui<br />

gagne les rues pour dire son ras-le-bol<br />

est aussi une réponse donnée à la bourgeoisie<br />

apatride et sans vergogne qui se<br />

comporte comme un autre peuple, vivant<br />

dans un autre pays. Les membres<br />

de cette classe sociale agissent comme<br />

si ils sont de passage dans ce pays<br />

qu’ils ne considèrent que comme leur<br />

simple vache à lait.<br />

Les commerçants bourgeois ne<br />

se sont jamais effectivement intégrés<br />

dans notre pays d’Haïti dans lequel ils<br />

vivent et qu’ils exploitent méchamment<br />

depuis plus de 130 années. Ils sont<br />

comme d’inutiles baves mousseuses<br />

d’animaux qui ne font qu’exploiter la<br />

masse et détruire le pays. Ils refusent<br />

que le peuple ait de l’électricité car leur<br />

richesse dépend de la vente d’ondulateur<br />

(inverter, en anglais). Ils n’offrent<br />

pas d’assurance médicale à leurs employés<br />

tandis que les membres de leurs<br />

familles vont se faire soigner dans les<br />

hôpitaux les plus chers des Etats-Unis<br />

et du Canada.<br />

Nous n’avons rien contre les<br />

commerçants, qu’ils soient d’origine<br />

syro-libanaise ou autre. Nous avons<br />

besoin d’eux, car qu’on le veuille ou<br />

pas, ils sont pourvoyeurs d’emploi.<br />

Nous sommes contre la chasse aux<br />

sorcières. Le peuple ne leur demande<br />

qu’une chose : Un peu de respect ! Le<br />

peuple leur demande de lui donner un<br />

salaire décent pour qu’il puisse vivre<br />

comme un humain avec sa famille.<br />

Le peuple leur demande de payer les<br />

impôts afin qu’on n’augmente pas les<br />

produits de première nécessité à un<br />

rythme infernal.<br />

En gagnant les rues, le peuple a<br />

également posé cette question: Où sontils<br />

les intellectuels du pays? Le peuple<br />

a besoin de les entendre finalement. Ils<br />

ont échoué lamentablement dans leur<br />

rôle auprès de la jeunesse. Nos jeunes<br />

vont se faire humilier au Chili et les soidisant<br />

intellectuels n’ont jamais dit un<br />

mot. Ils ne font que jouir de la douceur<br />

du pays qui a tout fait pour eux et à qui<br />

ils n’ont rien donné en retour.<br />

On ne doit blâmer que nos intellectuels<br />

si nous avons des ignorants<br />

comme Don Kato, Gracia Delva,<br />

Jacques Sauveur Jean et les autres corrompus<br />

et ignorants de leur espèce au<br />

Parlement. Pourquoi Clarens Renoit,<br />

Jacques Sampeur, Jean-Henry Céant ne<br />

pouvaient-ils pas se présenter au sénat<br />

ou à la députation? Pourquoi ne visent-ils<br />

que la présidence comme leur<br />

premier poste? Apres deux ou trois termes<br />

au Parlement, alors ils pourraient<br />

viser la présidence.<br />

Pourquoi Jude Célestin ne viset-il<br />

pas la Mairie de Port-au-Prince<br />

ou celle de Pétion-Ville? Jude Célestin<br />

se croit-il mieux préparé que Raphaël<br />

Brouard, Fernand Crepsac, Antoine<br />

Hérard, Dr Nelaton Camille, Max Pennette,<br />

d'anciens maires de ces deux<br />

villes citées. S’il le croit, il doit se rendre<br />

chez un bon psychiatre. Non, pour Jude<br />

Célestin, pour Clarens Renoit, Jacques<br />

Sampeur, Jean-Henry Céant, ils doivent<br />

être présidents de la République ou<br />

rien! Donc, puisque la nature a horreur<br />

du vide, Ralph Youri Chevry, un homme<br />

sans culture, ancien manager d’un<br />

groupe de rap obscur, est devenu maire<br />

de Port-au-Prince! Des gens nuls comme<br />

Gracia Delva, Jacques Sauveur Jean,<br />

Don Kato qui, si tout marchait bien,<br />

n’auraient même pas pu être octons<br />

sont devenus députés et sénateurs.<br />

On peut comprendre pourquoi un<br />

criminel comme Jean-Claude Duvalier<br />

leur avait demandé à son retour dans<br />

le pays, avec la complicité de l’imbécile<br />

de René Préval: “Qu’avez-vous fait<br />

de mon pays?” On peut comprendre<br />

comment une “Marie Jeanne” comme<br />

Michele Bennett Pasquet-Duvalier soit<br />

devenue donneuse de leçon et que son<br />

fils François Nicolas Jean-Claude Duvalier<br />

II a les yeux ouverts sur le fauteuil<br />

présidentiel. C’est que le travail qui<br />

aurait dû être fait depuis le 7 février<br />

1986 par les Rosny Desroches, par les<br />

Franckétienne a été fait par des bandits<br />

comme Prosper Avril, Williams Regala,<br />

Acédius Saint Louis et d’autres anciens<br />

criminels de Duvalier. On aura toujours<br />

donc des gens sans protocole comme<br />

Joseph Michel Martelly et Jovenel Moïse<br />

à diriger le pays avec leurs bandes de<br />

gangsters et de “bandits légaux”.<br />

Attendons pour voir. Ce n’est<br />

que le commencement des revendications<br />

populaires. Le peuple lutte pour<br />

se débarrasser d’un système pourri,<br />

puant. Alors, il doit rester debout et<br />

vigilent jusqu’à ce qu’il se débarrasse<br />

des corrompus et des pourris comme les<br />

Joseph Michel Martelly (Sweet Micky),<br />

Jovenel Moïse, Roro Nelson, Don Kato,<br />

Lambert, Youri Latortue, Gracia Delva.<br />

Le peuple demande des leaders<br />

responsables et compétents. Le peuple<br />

demande des comptes !<br />

Vilaire Philogène<br />

Clercine, 8 juillet <strong>2018</strong><br />

Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

15


Suite de la page (<strong>11</strong>)<br />

du Front Démocratique Guyanais[xxxvi]<br />

et de plusieurs organisations syndicales.<br />

Le préfet Erignac réagit par la répression<br />

violente avec de nombreux blessés, des<br />

arrestations et des traductions devant les<br />

tribunaux. « C’était la première fois, dans<br />

l’histoire politique de la Guyane, que<br />

des forces de gendarmerie et de police<br />

chargeaient des manifestants. La stupeur<br />

fut donc grande[xxxvii] » commente<br />

l’historien Mam Mam Fouck. L’installation<br />

du 3ème REI réveille les souvenirs de<br />

cette répression coloniale datant d’à peine<br />

une décennie.<br />

La seconde réaction du gouvernement<br />

français devant cette radicalisation<br />

de la jeunesse et des syndicats est<br />

un projet de changer la structure sociale<br />

de la Guyane par une importation massive<br />

de migrants venant de métropole. Le<br />

projet dit « Plan Vert » annoncé en 1975<br />

a pour objectif officiel de développer l’agriculture<br />

guyanaise. Le projet en préparation<br />

depuis 1973, porté par Olivier Stirn,<br />

secrétaire d’Etat aux départements et territoires<br />

d’Outre-mer annonce un objectif<br />

de 30 000 colons sur cinq ans pour un<br />

département qui ne compte à l’époque<br />

que 55 000 habitants. Alors qu’en Guadeloupe,<br />

en Martinique et à la Réunion<br />

l’Etat français organise l’exportation<br />

massive de la jeunesse par le biais du BU-<br />

MIDOM (Bureau pour le développement<br />

des migrations dans les départements<br />

d’outre-mer) [xxxviii] , il tente ici de<br />

noyer le peuple guyanais avec des colons<br />

dépendant totalement de l’Etat français.<br />

Les candidats se voient en effet promettre<br />

des concessions et des aides à l’installation.<br />

Si le succès est immédiat en France<br />

(près de 20 000 candidatures), il suscite<br />

logiquement la colère des guyanais. Les<br />

manifestations massives sont réprimées<br />

mais le projet est officiellement abandonné.<br />

Un tel plan de peuplement réveille<br />

en effet les vieux souvenirs de projets<br />

de peuplement de l’époque esclavagiste<br />

et en particulier ceux liés au bagne de<br />

Cayenne. La sociologue et anthropologue<br />

Marie-José Jolivet résume comme suit les<br />

réactions au plan Stirn : Désigné alors<br />

par ses auteurs comme « le plan global<br />

de mise en valeur de la Guyane », ce<br />

projet comportait un important volet «<br />

immigration » qui ne pouvait aller sans<br />

faire immédiatement surgir de vieilles<br />

réminiscences. La reprise de l’expression<br />

« mise en valeur » suffisait d’ailleurs à<br />

évoquer la période coloniale. […] Tout<br />

plan d’immigration massive en Guyane<br />

évoque également, inévitablement, le bagne.<br />

L’affaire est trop connue pour qu’il<br />

soit nécessaire de l’exposer. Je me contenterai<br />

donc d’en rappeler les principes,<br />

et, tout d’abord, celui de la colonisation<br />

par le bagne posé en 1850 par Napoléon<br />

III [xxxix].<br />

L’opposition à la légion et au projet<br />

Stirn catalyse les consciences guyanaises,<br />

ce qui se traduit en octobre 1974 par<br />

la création du Mouvement Guyanais de<br />

décolonisation (MOGUYDE) et la même<br />

année du Front National de Libération de<br />

la Guyane (FNLG). A peine constituée<br />

ces organisations indépendantistes sont<br />

accusées, en décembre 1974, du complot<br />

dit de « Noël » avec arrestation de 13 militants<br />

indépendantistes du MOGUYDE,<br />

d’autres organisations indépendantistes<br />

(Jeune Garde, FLNG et Parti socialiste<br />

Guyanais) et du syndicat UTG. Ils sont<br />

accusés d’ « atteinte à la sureté de l’Etat<br />

», de préparer des attentats et des kidnappings.<br />

Huit d’entre-eux sont expatriés<br />

vers l’hexagone et déférés devant la<br />

Cour de sureté de l’Etat. On tente ainsi<br />

de décapiter une nouvelle fois le mouvement<br />

indépendantiste. Mais cette fois-ci<br />

la grève générale déclenchée par l’UTG<br />

et la mobilisation de la diaspora guyanaise<br />

imposent le retour au pays des<br />

prisonniers politiques [xl]. Les charges<br />

retenues contre eux sont abandonnées.<br />

Le scénario se reproduit en juillet 1980<br />

avec l’arrestation et l’expulsion de quatre<br />

militants du FLNG accusés de l’incendie<br />

d’un dépôt de carburant et d’une tentative<br />

d’attentat contre la gendarmerie du<br />

centre de Cayenne. Ils seront libérés un<br />

an après, le dossier étant une nouvelle<br />

fois vide.<br />

C’est dans ce contexte de répression<br />

et d’arrestations abusives que s’enclenche<br />

une tentative de lutte armée<br />

par l’Alliance Révolutionnaire Caraïbe<br />

de 1983 à 1988. Cette organisation qui<br />

revendique l’indépendance de la Guadeloupe,<br />

la Martinique et la Guyane organise<br />

de nombreux attentats dans les trois<br />

colonies et en métropole. Cette séquence<br />

armée prend fin avec la loi d’amnistie du<br />

10 juillet 1989 concernant tous les attentats<br />

commis avant le 14 juillet 1988,<br />

suite à la proposition de l’ARC d’arrêter<br />

la lutte armée en échange de l’amnistie<br />

de ses militants. Le déséquilibre des forces<br />

est tout simplement trop important<br />

pour que cette forme de lutte s’inscrive<br />

efficacement dans la durée.<br />

Le rapport de forces nécessaire à<br />

une indépendance à court terme n’étant<br />

pas réuni, l’idée nationale se réoriente<br />

vers une lutte contre les conséquences<br />

de la colonisation. Le temps des grands<br />

mouvements de masses dirigés par l’UTG<br />

et soutenus par les organisations politiques<br />

indépendantistes[xli] s’ouvre et ne<br />

cessera pas jusqu’à aujourd’hui : grève<br />

générale de six jours en 1992 ; émeutes<br />

de Cayenne en novembre 1996 pour exiger<br />

la scolarisation de tous les enfants<br />

; quelques mois plus tard en avril 1997<br />

de nouvelles émeutes éclatent après l’arrestation<br />

de quatre jeunes accusés d’avoir<br />

tenté d’incendier le domicile du procureur<br />

de la République lors des émeutes de novembre<br />

1996 ; Paralysie du pays par<br />

un vaste mouvement social en novembre-décembre<br />

2008 (barrages routiers sur<br />

tous les grands axes, barricades, grève<br />

générale) en protestation à la hausse du<br />

prix des carburants qui se transforme en<br />

mouvement contre la vie chère.<br />

Ce dernier mouvement est tellement<br />

massif et radical que l’Etat français<br />

est contraint à des concessions importantes.<br />

Le président Sarkozy annonce<br />

137 mesures visant à redynamiser le<br />

développement économique et des aides<br />

financières aux familles modestes pour<br />

prendre en compte l’inflation. Surtout<br />

l’Etat français n’est pas dupe de réel progrès<br />

de l’idée d’indépendance nationale<br />

qui n’a fait que grandir au cours de tous<br />

ces conflits. Il propose un référendum sur<br />

le statut de la Guadeloupe, mais se garde<br />

bien de formuler la question en termes<br />

d’indépendance. Finalement la question<br />

au référendum de janvier 2010 sera une<br />

fausse alternative : « « Approuvez-vous<br />

la transformation de la Guyane en une<br />

collectivité d’outre-mer régie par l’article<br />

74 de la Constitution, dotée d’une organisation<br />

particulière tenant compte de ses<br />

intérêts propres au sein de la République<br />

? » Le Non l’emporte massivement ; mais<br />

sur la base d’une abstention majoritaire<br />

(51. 84 % des suffrages et 2, 33 % de<br />

blancs et nuls).<br />

Les mêmes causes produisant les<br />

mêmes effets, un nouveau mouvement<br />

social éclate en mars 2017 et bloque<br />

l’ensemble du territoire pendant 1 mois.<br />

Le centre spatial est bloqué provoquant<br />

le report d’un lanceur Ariane. L’accord de<br />

sortie de conflit du 21 avril 2017 prévoit<br />

le déblocage d’un milliard d’euros visant<br />

à améliorer l’accès aux soins, la sécurité,<br />

la situation de l’emploi et la justice.<br />

Si le rapport des forces actuelles<br />

rend improbable une indépendance à<br />

court terme, l’idée indépendantiste s’est<br />

largement implantée dans la population<br />

et particulièrement dans la jeunesse. Si<br />

les revendications portent aujourd’hui sur<br />

l’insécurité galopante et sur des revendications<br />

économiques, elles portent en<br />

implicite la condamnation du modèle<br />

colonial.<br />

Le combat sur les conséquences<br />

conduit inévitablement à plus ou moins<br />

long terme à l’action contre les causes :<br />

la colonisation. Que le rapport de forces<br />

change (sous l’impact d’événements internationaux,<br />

des luttes du peuple guyanais<br />

et de la répression et des mobilisations<br />

anticoloniales dans l’hexagone) et<br />

l’indépendance redeviendra une utopie<br />

concrète de court terme.<br />

Notes :<br />

[i] Les vieilles colonies est une<br />

expression désignant les colonies du<br />

premier espace colonial français (1534-<br />

1815) avant la nouvelle vague de colonisation<br />

de la troisième république.<br />

[ii] Philippe Conrad, L’or dans la<br />

jungle, Philippe Lebaud, Paris, 1991.<br />

[iii] Jules Caillet, De l’administration<br />

en France sous le ministère du cardinal<br />

de Richelieu, Firmin Didot Frères et<br />

Fils, Paris, 1857, p. 352.<br />

[iv] Neuville Doriac, Esclavage,<br />

assimilation et guyanité, Anthropos, Paris,<br />

1985, p. 16.<br />

[v] Pierre et Françoise Grenand<br />

et Patrick Menget, La question Amérindienne<br />

en Guyane française. Elément<br />

de synthèse, Ethnie, Volume 1, n° 1-2,<br />

juin-septembre 2005, p. 56.<br />

[vi] Jean Hurault, La population<br />

des Indiens de Guyane française, Population,<br />

Année 1965, n° 5, p. 820.<br />

[vii] Jean Hrault, Les Indiens<br />

Oayana de la Guyane française, Journal<br />

de la société des Américanistes, Année<br />

1961, tome 50, p. 141.<br />

[viii] Mémoire du Sieur Perier des<br />

Varennes à Pontchartrain, cité in Marchand-Thébault,<br />

L’esclavage en Guyane<br />

sous l’ancien régime, Revue française<br />

d’histoire Outre-mer, Année 1960, tome<br />

47, n° 166, premier trimestre 1960, p.<br />

12.<br />

[ix] Ibid, p. 13.<br />

[x] P. Ch. De St-Amant, secrétaire<br />

particulier de Mr le Baron de Laussat,<br />

Gouverneur de la Guyane, Des colonies<br />

; particulièrement de la Guyane française<br />

en 1821, Barrois, Paris, 1822, p. 80.<br />

[xi] Sylvie Mirot, Un document<br />

inédit sur le marronnage à la Guyane<br />

française au XVIIIème siècle, Revue<br />

d’histoire des colonies, tome 41, n° 143,<br />

deuxième trimestre 1954, p. 245.<br />

[xii] Jean Hurault, La vie matérielle<br />

des noirs réfugiés Boni et des indiens<br />

Wayana du Haut-Maroni, ORSTOM, Paris,<br />

1965, p. <strong>11</strong>.<br />

[xiii] Sudel Fuma, Le servilisme<br />

à la place du concept d’engagisme pour<br />

définir le statut des travailleurs immigrés<br />

ou affranchis après l’abolition<br />

de l’esclavage en 1848, https://histoire974.wordpress.com/2016/01/19/<br />

le-servilisme-a-la-place-du-conceptdengagisme-pour-definir-le-statut-destravailleurs-immigres-ou-affranchisapres-labolition-de-lesclavage-en-1-<br />

848-sudel-fuma/, consulté le 29 juin<br />

<strong>2018</strong> à 10 h 00.<br />

[xiv] Pierre Rivière, La Guyane<br />

française en 1865. Aperçu géographique,<br />

historique, législatif, agricole, industriel<br />

et commercial, Imprimerie du gouvernement,<br />

Cayenne, 1866, p. 171.<br />

[xv] Doudou Diène, From Chains<br />

to Bonds: The Slave Trade Revisited, UN-<br />

ESCO, Paris, 2001, p. 435<br />

[xvi] Céline Flory, Les migrations<br />

de travail à destination de la Guyane et<br />

des Antilles françaises, in Myriam Cottias<br />

et Hebe Mattos (coord.), Esclavage<br />

et subjectivités dans l’Atlantique luso-brésilien<br />

et français (XVIIe – XXe siècle),<br />

Open Edition Press, Marseille, 2016,<br />

p. 204.<br />

[xvii] L. Bassières, La Guyane Aurifère<br />

ou la « Poule aux œufs d’or », La<br />

typo-Litho, Alger, 1936, p. 5.<br />

[xviii] Ibid, p. 16 et p. 30.<br />

[xix] Christiane Taubira-Delannon,<br />

L’or en Guyane, Eclats et artifices,<br />

Rapport remis au premier ministre, La<br />

documentation Française, Paris, 2000,<br />

p. 33.<br />

[xx] Interview de Jean François<br />

Fourt à BFM Business du 7 mars<br />

2014, https://la1ere.francetvinfo.<br />

fr/2014/03/07/la-guyane-la-plusgrande-reserve-d-or-du-monde-129861.<br />

html, consulté le 29 juin à 17 h 00.<br />

[xxi] France AgriMer, Le marché<br />

de la crevette en France, Rapport final,<br />

septembre 2017, p. 17.<br />

[xxii] Le bois, un secteur qui a<br />

de l’avenir en Guyane, http://lekotidien.<br />

fr/2016/<strong>11</strong>/29/le-bois-un-secteur-quia-de-lavenir-en-guyane/,<br />

consulté le 29<br />

juin à 19 h 00.<br />

[xxiii] USGS, Assessment of Undiscovered<br />

Conventional Oil and Gas<br />

Resources of South America and the Caribbean,<br />

2012, http://www.jhiassociates.<br />

com/guyana-suriname-basin.html, consulté<br />

le 29 juin 1018 à 21 h 15.<br />

[xxiv] Olivier Cadic, sénateur<br />

représentant les français établis hors de<br />

France, cité in Elisabeth Lamure et Antoine<br />

Karame, Rapport d’information au<br />

sénat, n° 56, 26 octobre 2017, p. 16.<br />

[xxv] Eléa Pommiers, Les chiffres<br />

clés pour comprendre la situation en<br />

Guyane, Le Monde du 27 mars 2017.<br />

[xxvi] Alain Auger, Place et rôle<br />

géopolitique de l’Outre-mer français,<br />

Défense, n° 56, mars 1991, p. 26.<br />

[xxvii] Gutemberg de Vilhena Silva,<br />

Jadson Luis Rebelo Porto, Paula Gabriele<br />

Sena dos Santos et Miguel Dhenin,<br />

La géopolitique de l’Union Européenne<br />

pour les régions ultrapériphériques :<br />

Assimilation, fragmentation et rôle de<br />

la Guyane française dans son contexte<br />

régional, Revue Franco-Brésilienne de<br />

Géographie Confins, n° 26, 2016.<br />

[xxviii] Les forces armées en<br />

Guyane, Etat-major des armées, https://<br />

www.defense.gouv.fr/ema/forces-prepositionnees/guyane/dossier/les-forces-armees-en-guyane,<br />

consulté le 30 juin à<br />

<strong>11</strong> h 30.<br />

[xxix] Le commandement de la<br />

gendarmerie de Guyane, http://www.<br />

guyane.gouv.fr/Services-de-l-Etat/Lesservices-de-l-Etat-en-Guyane/Les-services-de-securite/La-gendarmerie,<br />

consulté<br />

le 30 juin à <strong>11</strong> h 40.<br />

[xxx] Bien que n’étant pas soumis<br />

au code de l’indigénat, les quatre vieilles<br />

colonies (Martinique, Guadeloupe,<br />

Réunion et Guyane) ne disposaient pas<br />

des mêmes droits sociaux que dans<br />

l’hexagone.<br />

[xxxi] David Redon, Les mouvements<br />

indépendantistes guyanais, revue<br />

Une saison en Guyane, n° 17, Août<br />

2016, p. 12.<br />

[xxxii] Serge Mam Mam Fouck,<br />

L’Union du Peuple Guyanais et l’invention<br />

du nationalisme en Guyane française<br />

(1955-1965), Outre-Mers, Année 2006,<br />

n° 352-353, p. 282.<br />

[xxxiii] Journal Officiel de la République<br />

Française du 18 octobre 1960,<br />

p. 9483.<br />

[xxxiv] Op. cit., p. 285.<br />

[xxxv] David Redon, Les mouvements<br />

indépendantistes guyanais, op.<br />

cit., p. 13.<br />

[xxxvi] Le Front Démocratique<br />

Guyanais (FDG) est né le 7 juin 1962.<br />

Il regroupe Il rassemblait le PSG (Parti<br />

Socialiste Guyanais), l’UPG (Union du<br />

Peuple Guyanais) et des syndicats, notamment<br />

l’Union Départementale de la<br />

CGT. Il défend l’objectif d’autonomie.<br />

[xxxvii] Serge Mam Mam Fouck,<br />

Histoire de la Guyane contemporaine<br />

1940-1982, Editions Caribéennes, Paris,<br />

2000, p.208.<br />

[xxxviii] Voir notre article<br />

précédent, L’œuvre négative du colonialisme<br />

français aux Antilles La<br />

production et la reproduction d’une<br />

pigmentocratie, https://bouamamas.<br />

wordpress.com/<strong>2018</strong>/06/15/l’oeuvre-negative-du-colonialisme-francais-aux-antilles-la-production-et-la-reproduction-dune-pigmentocratie/.<br />

[xxxix] Marie-José Jolivet, La politique<br />

de développement de la Guyane.<br />

Récurrence et point de rupture, ORSTOM,<br />

Paris, p. 221 et 223.<br />

[xl] Connaissez-vous le complot<br />

de la Noel, Fier d’être guyanais, http://<br />

www.fierdetreguyanais.com/autre/lecomplot-de-noel/,<br />

consulté le 30 juin<br />

<strong>2018</strong> à 20 h 45.<br />

[xli] Si des organisations disparaissent<br />

d’autres naissent comme le<br />

Mouvement pour la Décolonisation et<br />

l’Emancipation Sociale (MDES) en 1991<br />

qui devient rapidement un pôle indépendantiste<br />

fédérateur.<br />

Investig’Action 3 Juil <strong>2018</strong><br />

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16 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>


A Travers le monde<br />

Brésil : un juge annule<br />

l'ordre de libération de l'exprésident<br />

Lula !<br />

La Corée du Nord renvoie Pompeo<br />

et menace de claquer la porte des<br />

pourparlers !<br />

Un drapeau à l'effigie de Lula à Curitiba, le 8 juillet. Lula reste en prison<br />

après l'annulation d'un ordre de libération. REUTERS/Geraldo Bubniak<br />

Un juge de cour d'appel du Brésil a annulé<br />

ce 8 juillet un ordre de libération de<br />

l'ex-président, qui avait été pris plus tôt<br />

par un autre magistrat de la même cour.<br />

Lula da Silva, condamné pour corruption,<br />

n'a de cesse de clamer son innocence.<br />

Un juge d'une cour d'appel brésilienne –<br />

le tribunal régional fédéral de la quatrième<br />

région (TRF4 ) de Porto Alegre – a<br />

annulé ce 8 juillet un ordre de libération<br />

de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva,<br />

pris quelques heures plus tôt par un autre<br />

magistrat de la même cour.<br />

La police fédérale doit s'abstenir «de<br />

pratiquer quelconque acte qui modifie la<br />

décision collégiale» de condamner Lula da<br />

Silva à 12 ans et un mois de prison pour<br />

corruption, a affirmé le juge Joao Pedro<br />

Gebran Neto, décidant que l'ex-président<br />

(2003-2010) devrait rester dans sa prison<br />

de Curitiba (sud).<br />

La Fondation internationale des<br />

droits de l’Homme accorde à Lula<br />

le statut de prisonnier politique<br />

La Fondation Internationale des droits<br />

de l’Homme [*] – « Fundación Internacional<br />

de Derechos Humanos »,<br />

basée en Espagne et présente en 15<br />

pays, a accordé à Lula le statut de<br />

prisonnier politique, après que l’ordre<br />

de libération de ce dimanche du juge<br />

fédéral Rogério Favreto soit illégalement<br />

violée par la police fédérale.<br />

Ces manœuvres en marge des<br />

procédures juridiques brésiliennes,<br />

sont sous le commandement du juge<br />

Sérgio Moro. La direction de cette entité<br />

« a accepté de concéder le statut<br />

de prisonnier politique de conscience<br />

en arrestation arbitraire au président<br />

Luiz Inácio Lula da Silva », affirme<br />

la fondation dans un communiqué de<br />

presse.<br />

L’intégralité du communiqué :<br />

D’après les évènements survenus<br />

aujourd’hui, le 8 juillet <strong>2018</strong>, selon<br />

lesquels :<br />

PRIMO : S’est évaluée la sollicitude<br />

de l’habeas corpus n° 5025614-<br />

40.<strong>2018</strong>.404.0000, par lequel le juge<br />

Rogério Favreto a ordonné la libération<br />

du président Luiz Inácio Lula da Silva ;<br />

DEUXIO : Le juge Sérgio Fernando<br />

Moro a essayé de suspendre<br />

l’ordre, sans aucune autorité juridique<br />

pour ce fait, alors même qu’il se trouve<br />

en vacances ;<br />

et TERTIO : Le juge João Pedro<br />

Gebran Neto, lui aussi en vacances, a<br />

ordonné la suspension de la résolution<br />

du juge Rogério Favreto et de maintenir<br />

La décision judiciaire initiale, précisait<br />

que la libération de l'ex-président, incarcéré<br />

depuis début avril pour corruption,<br />

devait avoir lieu «selon le régime d'urgence<br />

en la date d'aujourd'hui, en présentant cet<br />

ordre à une autorité policière présente au<br />

siège de la Police fédérale de Curitiba».<br />

La justice brésilienne reproche à<br />

Lula d'avoir reçu un luxueux appartement<br />

en bord de mer de la part d'une entreprise<br />

de construction en échange de faveurs<br />

dans l'obtention de marchés publics, ce<br />

qu'il a toujours catégoriquement nié, invoquant<br />

l'absence de preuves et dénonçant<br />

un complot visant à l'empêcher de briguer<br />

un troisième mandat.<br />

«Je veux juste que la Cour suprême<br />

rende justice. Je ne veux aucun bénéfice<br />

personnel et qu'elle indique quel crime j'ai<br />

commis», avait déclaré Lula le 2 avril à<br />

Rio de Janeiro.<br />

Russia Today 8 juillet <strong>2018</strong><br />

Luiz Inácio Lula da Silva<br />

en prison le président Luiz Inácio Lula<br />

da Silva.<br />

Prenant en considération les<br />

circonstances de l’actuel cas judiciaire<br />

: l’absence totale de véritables et incontestables<br />

preuves, la violation du<br />

procès, le manque de garanties pour la<br />

défense de l’accusé et la partialité manifeste<br />

d’une partie des juges chargés du<br />

procès contre l’accusé, les dirigeants de<br />

la fondation internationale des droits de<br />

l’Homme réunis d’urgence en séance<br />

télématique, ont accepté de concéder<br />

le statut de prisonnier politique de<br />

conscience en arrestation arbitraire au<br />

président Luiz Inácio Lula da Silva.<br />

[*] https://fundacion.in/<br />

Traduit du portugais<br />

par Paulo Correia<br />

Investig’Action 9 Juil <strong>2018</strong><br />

Les ministres américain, japonais et sud-coréen des Affaires étrangères,<br />

lors d’une réunion tripartie à Tokyo, le 8 juillet <strong>2018</strong>. ©Tasnim News<br />

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C<br />

’est faux de dire que le sort réservé<br />

par les États-Unis à l’accord nucléaire<br />

signé en 2015 avec l’Iran n’inquiète pas<br />

le Leader nord-coréen. Après l’avoir reçu<br />

à deux reprises, Kim Jung-un vient de<br />

refouler le secrétaire d’État américain,<br />

Mike Pompeo qui rentre à Washington<br />

la queue entre les jambes. Qu’est-ce qui<br />

a pu mettre en colère le dirigeant Kim.<br />

C’est que les Américains voient<br />

le monde d’entier à traves leur lunette<br />

étriquée. Menaçant de bloquer les exportations<br />

pétrolières iraniennes, ils veulent<br />

que Téhéran reste les bras croisés pour<br />

observer les alliés arabes de Washington<br />

exporter librement le pétrole via le détroit<br />

d’Hormuz tout comme ils s’attendent à<br />

ce que Kim se désarme puis se soumettre<br />

à un régime politique version occidentale.<br />

Mais le monde ne fonctionne pas<br />

comme l’entendent les Américains.<br />

Le ministre nippon des Affaires<br />

étrangères Taro Kono a déclaré que Tokyo,<br />

Washington et Séoul étaient prêts<br />

à donner des "garanties" à Pyongyang<br />

pour rassurer ce dernier de la pérennité<br />

du système politique en vigueur, ce qui<br />

veut dire qu’outre le désarmement nucléaire<br />

les Américains auraient formulé<br />

sinon des exigences du moins des remarques<br />

sur la nature de l’Etat qu’est la<br />

République populaire démocratique de<br />

Corée. « Aujourd’hui, nous avons convenu<br />

de donner des gages à la Corée du<br />

Nord en vertu desquelles le régime nordcoréen<br />

ne changerait pas. La dénucléarisation<br />

complète et totalement vérifiable<br />

est la condition préalable de cette garantie<br />

», a affirmé le chef de la diplomatie<br />

japonaise à l’issue d’une réunion tripartite<br />

avec ses homologues américain et<br />

sud-coréen.<br />

Or ces déclarations n’ont pas suffi<br />

à rassurer Pyongyang qui accuse les<br />

Américains de trahison. Le chef de la<br />

Diplomatie japonaise a aussi déclaré que<br />

Séoul et Tokyo soutenaient entièrement<br />

la politique nord-coréenne de Washington.<br />

« Le ministre sud-coréen des<br />

Affaires étrangères et moi, nous appuyons<br />

totalement la politique américaine<br />

envers la dénucléarisation complète et<br />

totalement vérifiable de Pyongyang. Le<br />

Japon et la Corée du Sud continueront<br />

leur coopération étroite pour résoudre les<br />

problèmes liés à la Corée du Nord », a-t-il<br />

précisé.<br />

Quant à la ministre sud-coréenne<br />

des Affaires étrangères, il veut encore<br />

y croire : il a qualifié de « positives »<br />

les négociations entre Washington et<br />

Pyongyang bien qu’après la visite vendredi<br />

du secrétaire d’État américain<br />

Mike Pompeo à Pyongyang, la Corée du<br />

Nord ait annoncé que les pourparlers de<br />

haut niveau avec la délégation américaine<br />

étaient « regrettables » et qu’elle ait<br />

même accusé les États-Unis d’avoir fait<br />

pression sur son pays pour qu’il abandonne<br />

son programme nucléaire.<br />

La surprise de Kim pour les USA ?<br />

Les forces spéciales de la Corée du Nord,<br />

surentraînées, représentent une grande<br />

menace aussi bien pour les États-Unis<br />

que pour la Corée du Sud.<br />

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Cette fermeté, l’ex agent de la CIA,<br />

Pompeo a du mal à la comprendre : visiblement<br />

dépité, il a affirmé, juste après la<br />

rencontre avec ses homologues japonais<br />

et sud-coréenne, que les sanctions resteraient<br />

en vigueur jusqu’à la dénucléarisation<br />

complète de Pyongyang.<br />

Le communiqué d’un porte-parole<br />

du ministère nord-coréen des Affaires<br />

étrangères samedi est intervenu<br />

quelques heures après deux jours de<br />

pourparlers entre Pompeo et des responsables<br />

nord-coréens dirigés par Kim<br />

Yong-chol, vice-président du Comité<br />

central du Parti des travailleurs de Corée<br />

et bras droit de Kim Jong-un.<br />

Le communiqué indique que les<br />

États-Unis ont trahi l’esprit du sommet<br />

du mois dernier entre le président Donald<br />

Trump et le dirigeant nord-coréen Kim<br />

Jong-un en demandant unilatéralement<br />

une dénucléarisation complète, vérifiable<br />

et irréversible de la Corée du Nord.<br />

Le texte déclare que le résultat des<br />

pourparlers est « très préoccupant » parce<br />

qu’il a conduit à une « phase dangereuse<br />

qui pourrait remettre en question notre<br />

Le secrétaire d’État Us, Mike<br />

Pompeo n’a pas été reçu par le<br />

dirigeant Kim lors de sa troisième<br />

visite à Pyongyang<br />

volonté de dénucléariser la péninsule,<br />

qui était pourtant très ferme ».<br />

Les analystes affirment qu’au stade<br />

actuel des choses, l’administration<br />

Trump vient de perdre de gros points : la<br />

Corée du Nord est loin d’être une république<br />

bananière susceptible d’être manipulée<br />

et de céder au premier vent.<br />

Pyongyang accuse Washington de<br />

trahison<br />

Contrairement au secrétaire d’État américain<br />

Mike Pompeo, qui a décrit les négociations<br />

avec Pyongyang comme « très<br />

constructives », Pyongyang les a qualifiées<br />

de « regrettables ».<br />

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Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

17


Situación en Haití<br />

Levantamiento popular en Haití: cuando la justicia es rebelión<br />

La situación en Haití sigue en estado<br />

de ebullición y se ha profundizado la<br />

crisis de manera muy grave. Hace días se<br />

vive un estado insurreccional en varias<br />

regiones del país y se desarrollan violentos<br />

enfrentamientos en diferentes lugares.<br />

Las rutas están cortadas, fuertes barricadas<br />

bloquean las calles, hoteles de lujo<br />

fueron incendiados, -al igual que todos<br />

los vehículos aparcados en sus estacionamientos-,<br />

hubo saqueos en importantes<br />

supermercados y algunos fueron incendiados,<br />

concesionarias de autos totalmente<br />

destruidas.<br />

Esta situación es resultado de una<br />

acumulación de conflictos, descontentos y<br />

enfrentamientos de toda clase que están<br />

desarrollándose desde hace años, frente a<br />

las políticas antipopulares y de saqueo que<br />

lleva adelante el gobierno títere del actual<br />

presidente ilegítimo Jovenel Moïse.<br />

El último detonante ha sido el<br />

anuncio del Gobierno de un aumento brutal<br />

en el precio de los combustibles. (Es<br />

necesario aclarar que los principales combustibles<br />

utilizados por el pueblo para cocinar,<br />

son el carbón y el kerosene, porque<br />

no existe suministro de gas, salvo para las<br />

clases acomodadas y la élite dominante).<br />

Este aumento había sido anunciado previamente,<br />

y las organizaciones populares<br />

habían advertido que si lo cumplían, iba a<br />

desatarse una insurrección popular. Es lo<br />

que está sucediendo ahora.<br />

El estado insurreccional actual<br />

parece haber sobrepasado las posibilidades<br />

de contención por parte de las fuerzas<br />

represivas. La magnitud del estallido<br />

es monumental e inquieta a varios gobiernos<br />

extranjeros, sobre todo a la llamada<br />

“Comunidad Internacional”, dominada en<br />

Haití por el imperialismo yanqui.<br />

La Policía Nacional está en una<br />

postura supuesto acuartelamiento y lo ha<br />

informado a través de un comunicado.<br />

Esta decisión "rara" indica que el presidente<br />

Jovenel parece no tener el control sobre<br />

su principal fuerza de represión. Tampoco<br />

hay presencia de la Policía de la MINU-<br />

JUSTH (ONU) en las calles.<br />

El elemento fundamental a comprender<br />

es que el estado de sublevación<br />

de las masas trasciende por completo el<br />

hecho del aumento de los combustibles.<br />

Esto ha sido “la última gota que rebalsó<br />

el vaso”, como se suele decir. El hartazgo<br />

y clamor popular expresado en las barricadas<br />

y en las calles exige la renuncia del<br />

Presidente, reclama la caída del Gobierno.<br />

Ante semejante crisis, en un intento<br />

por lograr un poco de tranquilidad y salvar<br />

su pellejo, el presidente habló el sábado a<br />

la noche anunciando, fundamentalmente,<br />

la suspensión del aumento. Pero la respuesta<br />

que recibió por parte de las fuerzas<br />

populares es: el no levantamiento de la<br />

huelga general por 48 hs (lunes 9 y martes<br />

10 de este mes) y el mantenimiento de<br />

las movilizaciones. Varias organizaciones<br />

populares y dirigentes de la oposición dicen<br />

que es demasiado tarde, la única solución<br />

es la renuncia del presidente, de todos<br />

los miembros de su gobierno y la clausura<br />

del actual parlamento.<br />

Por otra parte, distintos rumores<br />

señalan que el imperialismo estaría en<br />

consulta con otros gobiernos para garantizar<br />

la salida y la integridad física del<br />

presidente. También se habla de que está<br />

en estado de alerta el Comando Sur del<br />

Ejército de los EE.UU. en relación a una<br />

eventual acción militar en Haití.<br />

Es importante destacar que por el<br />

momento, ninguna fuerza política está<br />

comandando o hegemonizando las acciones.<br />

Las organizaciones populares<br />

están intentando articularse para dotar<br />

a este levantamiento de una dirección<br />

política más clara y evitar que la situación<br />

termine en una violencia generalizada sin<br />

control.<br />

Por todo ello, entonces, queda claro<br />

que el pueblo haitiano necesita de la plena<br />

solidaridad latinoamericana y caribeña<br />

exigiendo, al mismo tiempo, el respeto a la<br />

voluntad popular expresada en las calles a<br />

través de este nuevo levantamiento, el fin<br />

de la ocupación y de todo tipo de injerencia<br />

del imperialismo yanqui.<br />

Dirección Nacional de RPL*<br />

Resistencia para la Liberación<br />

9 de julio de <strong>2018</strong><br />

*Resistencia para la Liberación es<br />

una organización de compañeras y compañeros,<br />

provenientes de diferentes experiencias<br />

de lucha y resistencia del campo<br />

popular, que han sido parte de la historia<br />

reciente en la Argentina. Nos hermanamos<br />

en el camino por la liberación de la<br />

Patria Grande y sabemos que la unidad<br />

de los oprimidos en la lucha es la única<br />

garantía para vencer al imperialismo.<br />

Nuestro objetivo es la liberación de Nuestramérica<br />

y la construcción del Socialismo.<br />

Asumimos que esta construcción, imbuida<br />

de las particularidades históricas y<br />

culturales de nuestros pueblos, deberá ser<br />

plurinacional y multicultural, incluyendo<br />

las perspectivas y reivindicaciones de los<br />

trabajadores, de los campesinos, de los<br />

pueblos indígenas, de las comunidades<br />

afrodescendientes y mestizas, como también<br />

las del feminismo revolucionario.<br />

Suite de la page (14)<br />

la Présidence ? Je ne pourrais rien faire,<br />

je ne pourrais pas réussir, je ne pourrais<br />

rien apporter à mon pays, donc la<br />

réponse sera non. Si le peuple syrien<br />

souhaite ma présence, j’y réfléchirai,<br />

mais il est encore tôt, nous avons encore<br />

trois ans jusqu’à ce moment-là.<br />

Journaliste : Mais qu’en est-il<br />

de toutes ces réformes constitutionnelles<br />

qui ont été demandées par les<br />

Nations Unies ?<br />

Président Assad : Nous avons<br />

fait des réformes en 2012, et maintenant<br />

nous avons la conférence de Sotchi,<br />

ils vont en discuter. Toute réforme<br />

constitutionnelle n’est pas liée au Président,<br />

elle n’est pas liée au gouvernement,<br />

elle est liée au peuple syrien,<br />

donc il doit y avoir – si nous devons<br />

procéder à n’importe quel amendement<br />

ou changement ou quoi que ce soit –,<br />

cela se fera par référendum, un référendum<br />

national. S’il y a un référendum<br />

national et que le peuple soutient une<br />

nouvelle Constitution, bien sûr que<br />

nous allons le faire, mais ce n’est pas<br />

lié à la volonté des Nations Unies ou<br />

des pays étrangers, ce n’est pas le cas.<br />

Ce processus sera complètement syrien.<br />

Si les Syriens ne veulent pas de<br />

changement, il n’y aura absolument<br />

aucun changement. [...]<br />

Journaliste : L’un des principaux<br />

acteurs (du conflit en Syrie) est<br />

les États-Unis, et Trump a tenu sa<br />

réunion à Singapour avec Kim [Jong-<br />

Un]. Récemment, l’Iran a dit qu’ils ne<br />

rencontreront jamais Trump, parce que<br />

Kim n’est pas musulman Un tel propos<br />

sectaire de la part de l’Iran est impossible<br />

et absurde et qu’il ne comprend pas<br />

ce qui se passe, ils ne parleront jamais<br />

à Trump. Seriez-vous prêt, s’il le faut, à<br />

rencontrer Trump directement ou indirectement<br />

? Pensez-vous qu’il vous est<br />

nécessaire de parler à Trump ?<br />

Président Assad : Nous pensons<br />

que discuter, parlementer ou<br />

négocier avec votre adversaire, et<br />

bien sûr avec quiconque, est productif,<br />

mais dans ce cas, depuis que nous<br />

avons eu la première négociation avec<br />

les Etats-Unis en 1974, nous n’avons<br />

jamais abouti à quoi que ce soit dans<br />

le moindre dossier. Le problème avec<br />

les Présidents américains, c’est qu’ils<br />

sont otages de leurs lobbies, des grands<br />

médias, des grandes sociétés, de la finance,<br />

du pétrole, de l’armement, etc.<br />

Donc, ils peuvent vous dire tout ce que<br />

vous voulez entendre, mais ils feront<br />

le contraire ; c’est actuellement le cas,<br />

et ça devient même de pire en pire, et<br />

Trump en est un exemple très frappant.<br />

Donc parler et discuter avec les Américains<br />

maintenant sans raison, sans<br />

rien obtenir, ne serait qu’une perte de<br />

temps. Nous ne sommes pas heureux<br />

de parler avec les Etats-Unis simplement<br />

parce qu’ils sont les Etats-Unis.<br />

Nous sommes prêts à discuter avec<br />

quiconque pourrait être productif, et<br />

nous ne croyons pas que la politique<br />

américaine sera différente dans un avenir<br />

prévisible. Donc encore une fois, ce<br />

serait simplement une perte de temps<br />

maintenant.<br />

Journaliste : Chaque fois que je<br />

pense à la Syrie, je me rappelle que vous<br />

êtes médecin de carrière, que vous avez<br />

vécu longtemps à Londres, que vous<br />

avez été intégré dans cette société, et<br />

que cette société vous considère maintenant<br />

comme un symbole du mal sur la<br />

terre, et tout le monde y affirme – dans<br />

les journaux, les politiciens – que vous<br />

empoisonnez les gens avec des armes<br />

chimiques, que vous infligez toutes ces<br />

choses horribles à vos propres citoyens.<br />

Comment vous sentez-vous à ce sujet ?<br />

Cela exerce-t-il une pression émotionnelle<br />

sur vous, sur vous et votre famille<br />

? Comment leur expliquez-vous ce qui<br />

se passe ?<br />

Président Assad : En fait, sur le<br />

plan émotionnel, nous vivons avec le<br />

désastre en Syrie depuis sept ans. Donc<br />

quand vous avez un désastre plus important,<br />

vous ne ressentez pas la pression<br />

inférieure, vous ne la ressentez<br />

même pas. Je veux dire chaque goutte<br />

de sang d’un seul syrien qui a été<br />

répandue quotidiennement va susciter<br />

beaucoup plus d’émotion que leur faux<br />

récit. Voilà pour le premier point.<br />

Deuxièmement, quand vous<br />

savez qu’ils mentent, vous ne ressentez<br />

rien d’émotionnel. Vous pourriez<br />

ressentir quelque chose s’il y avait des<br />

critiques crédibles basées sur des faits<br />

et des histoires convaincantes, disons.<br />

C’est là que vous pourriez ressentir,<br />

disons, de la douleur ou de la pression<br />

émotionnelle, etc. Le problème<br />

avec l’Occident, c’est qu’ils n’ont plus<br />

d’hommes d’Etat. Le substitut des<br />

hommes d’Etat et de la vraie politique<br />

est la fausse politique, et la fausse politique<br />

a besoin de fausses histoires, et<br />

les histoires chimiques font partie de<br />

ces fausses histoires. En fait, la politique<br />

occidentale... Je ne parle pas des<br />

gens, seulement des politiciens : ils<br />

n’ont aucune morale, ils n’ont aucune<br />

valeur. Donc lorsque vous faites face à<br />

des gens sans valeurs, sans morale, ils<br />

n’ont aucune influence sur votre cœur,<br />

votre cerveau ou votre esprit.<br />

Journaliste : C’est probablement<br />

ma dernière question : chaque fois que<br />

nous allons dans la Ghouta occidentale,<br />

nous voyons les signes laissés par<br />

Daech ou Al-Nosra : « Nous reviendrons<br />

». Pour nous [Russes], c’est effrayant,<br />

parce que nous avons dépensé<br />

beaucoup d’argent, nous avons perdu<br />

beaucoup de vies en soutenant la Syrie<br />

dans sa lutte contre le « califat ». Donc<br />

pour nous, il est effrayant qu’un jour<br />

ce terrorisme puisse revenir. Quelle est<br />

votre estimation ?<br />

Président Assad : Tout d’abord,<br />

c’est une idéologie, c’est une idéologie<br />

sombre qui a été promue pendant les<br />

cinquante dernières années, près de<br />

cinq décennies – parce qu’elle a commencé<br />

à la fin des années 60, et pas<br />

seulement dans les années 90 ou après<br />

– dans le monde entier par les wahhabites<br />

saoudiens, et bien sûr avec le<br />

soutien des États-Unis et de l’Occident<br />

en général. C’est donc un danger religieux<br />

avec un soutien politique, c’est<br />

les deux. Donc ce n’est pas quelque<br />

chose de spontané. Ils reviendront,<br />

bien sûr, parce qu’ils vont être utilisés<br />

encore et encore par les puissances<br />

occidentales, mais peut-être sous différentes<br />

marques. Ces forces étaient en<br />

Afghanistan il y a trente ans et Reagan<br />

les appelait les « guerriers saints »<br />

(moudjahidines), il ne les appelait pas<br />

des terroristes. Maintenant, ils sont<br />

appelés terroristes, mais ils utilisent<br />

quand même ces terroristes. Peut-être<br />

que dans dix ans, ils vont être utilisés<br />

quelque part dans le monde sous une<br />

marque différente ; le même produit,<br />

mais avec une nouvelle marque. C’est<br />

donc un outil occidental. C’est pourquoi<br />

il est correct de poser des questions sur<br />

ce sentiment de danger. Voilà pour le<br />

premier point.<br />

Deuxièmement, vous avez raison<br />

de ressentir cette inquiétude, même en<br />

Russie, mais pas parce que vous avez<br />

perdu des vies en Syrie. (Plutôt) parce<br />

que vous avez le même terrorisme en<br />

Russie. Comment est-ce que je vois les<br />

choses ? Si ces terroristes étaient victorieux<br />

en Russie, je serais en danger<br />

: ils viendraient en Syrie et dans d’autres<br />

pays, et vice versa. Donc en défendant<br />

les Syriens, vous avez défendu<br />

les Russes. Vous avez payé un prix en<br />

Syrie pour défendre les Syriens, mais<br />

vous défendez aussi les Russes, parce<br />

que le terrorisme n’a pas de frontières<br />

politiques ; pour eux, c’est un même<br />

champ de bataille de la Russie à la<br />

Syrie, peut-être jusqu’à l’Indonésie, et<br />

peut-être jusqu’au Maroc et à l’océan<br />

Atlantique.<br />

Journaliste : Comment pouvez-vous<br />

mettre fin à l’occupation dans<br />

le nord de la Syrie avec cet accord entre<br />

les Etats-Unis et la Turquie ? Manbij est<br />

sur le sol syrien ?<br />

Président Assad : Nous avons<br />

adopté deux voies : la première et la<br />

principale est la réconciliation ; elle a<br />

réussi. C’est par la réconciliation que<br />

nous avons pu ramener (de nombreuses)<br />

zones à la normalité, où les<br />

gens mènent une vie normale et où le<br />

gouvernement contrôle la vie des gens<br />

à travers les institutions. L’autre voie<br />

est d’attaquer les terroristes chaque fois<br />

qu’ils n’abandonnent pas (le combat)<br />

et refusent la réconciliation. Nous allons<br />

les attaquer et prendre le contrôle<br />

par la force, ce qui n’est pas notre voie<br />

préférée, mais c’est le seul moyen de<br />

reprendre le contrôle du pays.<br />

Journaliste : Mais ils ont fragmenté<br />

le territoire, ils l’ont partagé<br />

entre eux, je veux dire les Etats-Unis et<br />

la Turquie, ils le considèrent comme le<br />

territoire qui contrôle le...<br />

Président Assad : Ne croyez<br />

pas cela. Les Etats-Unis contrôlent<br />

tout, ils contrôlent la Turquie, ce sont<br />

les Etats-Unis qui ont envoyé la Turquie,<br />

et il y a cinq ans, ce sont les Etats-<br />

Unis qui ont retenu la Turquie lorsque<br />

Erdogan a voulu envahir la Syrie, ils<br />

lui ont dit non. Pourquoi ? Parce qu’à<br />

l’époque, les terroristes gagnaient sur<br />

le terrain, ils progressaient, alors quel<br />

besoin les Etats-Unis avaient-ils d’Erdogan<br />

? Quand les terroristes ont commencé<br />

à battre en retraite, ils ont dit à<br />

Erdogan qu’il pouvait interférer maintenant,<br />

parce que ça allait mieux pour<br />

les Syriens, pour les Russes, pour les<br />

Iraniens et pour les groupes qui combattent<br />

les terroristes (Hezbollah, etc.),<br />

alors vous feriez mieux d’intervenir<br />

pour leur compliquer la tâche. C’est ce<br />

qui se passe, mais toutes ces zones sont<br />

sous le contrôle des États-Unis, et de<br />

personne d’autre.<br />

Journaliste : C’est pourquoi ils<br />

exercent une telle pression sur l’Iran ?<br />

C’est ce que vous voulez dire ?<br />

Président Assad : Exactement,<br />

pour différentes raisons, mais en fin<br />

de compte, les Etats-Unis contrôlent<br />

Daech à l’est, ils soutiennent Daech à<br />

l’est, ils soutiennent al-Nusra à Idlib<br />

dans le nord-ouest, et ils soutiennent<br />

al-Nusra, Daech et d’autres factions<br />

dans le sud, mais ils assignent des rôles<br />

différents à différents pays. Parfois, ils<br />

demandent aux Turcs (d’intervenir),<br />

parfois ils le demandent aux Saoudiens,<br />

parfois au Qatar, et ainsi de suite, mais<br />

tous ces pays, y compris les Français et<br />

les Britanniques, sont tous des marionnettes<br />

et des satellites américains, pour<br />

être très simple et clair.<br />

Journaliste : Merci beaucoup.<br />

Président Assad : Merci.<br />

Traduction : Sayed Hasan<br />

LGS 7 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />

« Jocelyne , ma sœur »,<br />

le premier livre du Docteur Pierre M. Smith<br />

Un beau livre, tout simple,<br />

rédigé avec clarté et élégance,<br />

sur les secousses du parcours<br />

de sa sœur et les<br />

complexités de la vie à Jérémie.<br />

Un travail qui aura une<br />

résonance profonde<br />

pour chaque lecteur haïtien.<br />

Un livre à lire. Publié par les<br />

« Editions Européennes<br />

Universitaires »<br />

qu’on peut trouver online au:<br />

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18 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>


Suite de la page (12)<br />

Sachez que cela ne passera pas chère<br />

Madame! Nous savons déjà que vous<br />

êtes envieuse.<br />

En affichant ce comportement<br />

aujourd'hui, l'État haïtien doit prendre<br />

cela très au sérieux vous concernant<br />

Madame Matignon, en vous demandant<br />

un diagnostic de santé et surtout<br />

sur cette maladie qui s'appelle la<br />

"Mythomanie".<br />

La décision unilatérale de Madame<br />

Vanessa LAMOTHE-MATIGNON<br />

de bloquer cette belle fête du 6 et du 7<br />

juillet <strong>2018</strong> à Paris n'a rien à voir avec<br />

la fonction pour laquelle elle est nommée<br />

par ses paires bienfaiteurs en Haïti.<br />

Au nom de toute l'équipe du Fan<br />

Club Haïti U-20 Europe, nous présentons<br />

toutes nos excuses motivées à la<br />

communauté haïtienne de France, aux<br />

artistes, aux groupes bénévoles invités,<br />

aux joueurs et artistes haïtiens internationaux<br />

et d'origines haïtiennes, au<br />

fan club élargi, à la ville de Drancy, à<br />

ses amis, à ceux qui ont sacrifié de leur<br />

agent et de leur temps et au public en<br />

général pour la gêne occasionnée par<br />

l'arrêt brusque de cette bonne intention<br />

et la tournure politique mesquine que<br />

veut prendre cette affaire.<br />

L'aventure continuera avec les<br />

Grenadières U-20 en Bretagne, le Fan<br />

Club Haïti U-20 Europe compte sur<br />

vous pour les accompagner et les supporter<br />

jusqu'au bout.<br />

Le bien être de la communauté<br />

doit être une priorité au delà de toute<br />

velléité et intention personnelle de chacun.<br />

Merci de votre confiance; allez et<br />

vive les Grenadières.<br />

Edwin D'HAÏTI<br />

Président du Fan Club Haïti U-20<br />

Suite de la page (15)<br />

Palais national qui était visiblement secoué<br />

a laissé croire qu’il a été induit en<br />

erreur dans cette affaire par son entourage<br />

quand il a déclaré : « Je sais que c’est<br />

à moi que vous avez donné le pouvoir,<br />

mais je ne peux pas diriger seul. Je suis<br />

obligé d’avoir beaucoup de monde autour<br />

de moi pour m’expliquer avant de prendre<br />

une décision… ». En clair, la faute incombe<br />

au gouvernement tout entier et à<br />

son chef en particulier.<br />

Sur les dégâts occasionnés par<br />

les manifestants contre les entreprises<br />

privées, il a désavoué son ministre de<br />

la Communication en annonçant dans<br />

son intervention que le gouvernement<br />

prendra ses responsabilités vis-à-vis des<br />

entreprises privées qui ont été incendiées<br />

ou pillées par la population. En tout cas,<br />

depuis son arrivée au pouvoir, c’est la<br />

deuxième fois que le Président Jovenel<br />

Moïse a dû abandonner, sous la pression<br />

de la rue, sa décision d’augmenter<br />

les prix de produits pétroliers et par<br />

ricochet revoir à la hausse les prix des<br />

transports en commun. Cette fois, il était<br />

prévu une augmentation de 47% pour le<br />

gasoil, 38% pour l’essence sans plomb<br />

(gazoline) et enfin plus de 50% pour le<br />

kérosène 51% exactement. Selon le communiqué,<br />

cette augmentation devait être<br />

effective le 7 juillet écoulé. On connaît la<br />

suite. Cette hausse des prix est d’autant<br />

plus critiquable et difficile à expliquer que<br />

dans le budget prévisionnel <strong>2018</strong>-2019,<br />

en débat au Parlement, le gouvernement<br />

prévoit d’augmenter en réalité son train<br />

de vie dénommé « Bien et Service » dans<br />

la rubrique « Dépenses courantes » dans<br />

le budget national. Il doit passer de 20<br />

milliards à 29.94 milliards de gourdes.<br />

Ce qui est pour la plupart des économistes<br />

de la place intolérable, inappropriée et<br />

même indécente.<br />

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Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

19


Revue du disque de VAYB : « Game over »<br />

« Un baladin de son état »<br />

Par Ed Rainer Sainvill<br />

Is it? Puisque c’est Michael<br />

qui l’avance, tâchons donc<br />

de voir ce qu’il en est. En fait,<br />

c’est comme à la parade que<br />

l’ancien chanteur vedette du<br />

défunt groupe « Carimi » veut<br />

montrer la couleur dans sa<br />

nouvelle initiative avec son<br />

ensemble « VAYB ». Dans<br />

un projet d’autant plus attendu,<br />

puisque son ancien<br />

compagnon et alter-ego Richard<br />

avait déjà de façon<br />

convaincante mis le paquet<br />

avec son groupe « KAI », il<br />

y a moins d’un an. Ce qui<br />

devait être un sujet de motivation<br />

à Michael pour<br />

prouver de quel bois il se<br />

chauffe. Tout en démontrant<br />

aussi qu’il a des idées à revendre.<br />

Bien que le morceau<br />

initial: « Game over » n’a<br />

pas tout à fait chambardé les<br />

données dans son approche<br />

introductive, bien qu’en se<br />

vantant d’avoir délivré le<br />

produit recherché. En fait,<br />

les bonds de guitare, synthés<br />

débordants, chorus enflammé<br />

et vocalises outrancières<br />

donnent du punch et du jus à<br />

ce morceau kaléidoscopant le<br />

lieu commun.<br />

A l’entame de ‘’Fỏm<br />

ale’’, le tempo s’est ralenti et<br />

emmène ce flot émotionnel et<br />

intime qui permet à Michael<br />

de mettre à profit son timbre<br />

personnel et sensoriel; propulsant<br />

plus d’originalité. Et<br />

chariant une vive mélodie,<br />

harmoniquement structurée<br />

et de refrains en leitmotiv sur<br />

des cordes bien syncopées.<br />

Pendant que M.G improvise<br />

dans de bonds vocaux bien<br />

à lui. ‘’Poto’’ est tout a à fait<br />

emblématique d’une sonorité<br />

rompue aux approches qui<br />

font rififi dans l’environnement<br />

sonore natif. Défilant<br />

allègrement sur un tempo<br />

bien entrainant et dansant.<br />

Du konpa mou pour la délectation<br />

des friands d’un<br />

‘’seul carreau’’. Sur une allure<br />

variée, ‘’One night stand’’<br />

innove d’ajouts orchestratifs,<br />

imprégnés de tonalité<br />

exquise. Et d’une musicalité<br />

vocale synchronisée avec<br />

l’intrusion de Roodboy. Autant<br />

de tendances qui en font<br />

une pièce pétillante.<br />

Kitem VYAB », une<br />

composition pour la galerie;<br />

revenant au lieu commun,<br />

sur un entrain qui réclame<br />

une piste à chaud. Tandisque<br />

‘’Ou pa nan plas mwen’’ demeure<br />

une plaidoirie musicale<br />

pour un coeur qui en a<br />

eu ras le bol. Décortiquant<br />

son soul pour musicaliser<br />

une histoire apparemment<br />

intime, A la Arly Larivière.<br />

Avec des arrangements aussi<br />

adaptatifs. ‘’Je ferai’’ est<br />

délivré par la voix complémentaire<br />

de Jude Deslouches<br />

qui en est aussi le guitariste,<br />

lui donnant droit d’harmoniser<br />

à toutes les sauces. Ce<br />

qui permet à la musique de<br />

« VYAB » d’être diversement<br />

colorée. Mais autant que les<br />

factures vocales, les arrangements<br />

et exécutions sont<br />

bien surprenants. Puis, ‘’Nan<br />

lari a ‘’ où tout le monde est<br />

à la recherche d’un brass.<br />

Tout se fait en trombe. Et<br />

après l’évaporation de la chaleur,<br />

rien ne reste de cette approche<br />

musicale<br />

Dans ‘’Lanmou fasil’’<br />

Michael a renoué dans un<br />

style qui lui va comme un<br />

gant. Assez tempéré, le campant<br />

dans sa zone de comfort<br />

pour délivrer avec aisance<br />

son phrasé sensoriel dans<br />

un konpa entrainant sous<br />

la dominance d’un synthé<br />

omnisonore. Tandis que les<br />

sections cuivrées, percussives,<br />

cordes pincées et chorus<br />

intégrés, propulsent un<br />

morceau sympa. ‘’Se wè na<br />

wè yo’’ met en vedette Wanito,<br />

soliste de son état, dans<br />

une composition imbibée<br />

d’une chaleur presqu’matérielle;<br />

dans un 2 steps tout à<br />

fait entrainants. Alors que<br />

Michael et Wanito se renvoient<br />

les voix de manière<br />

alternée. ‘’;Amwatye’’, pour<br />

une nouvelle idylle, à d’autres<br />

amours. Au pas d’un<br />

konpa modérément dur.<br />

Réflétant l’avenir dans l’optimisme.<br />

Sans avoir à se faire<br />

des serments et des aveux.<br />

Cela se traduit dans un cocktail<br />

tonitruant de: horns,<br />

synthé, guitares, percussions<br />

et choeurs extasiés. Conçus<br />

pour les mordus, pour s’y<br />

adonner sans retenue.<br />

”Ou sou tyèk’’ s’amène<br />

d’un tempo; s’amenuisant au<br />

gré de leitmotiv. Donnant à<br />

ce morceau une résonnance<br />

d’un chant rythmé tout en<br />

s’imprégnant des tonalités<br />

ambiantes. Ralanti’’ est servi<br />

en sursis, avec la collaboration<br />

vocale de Oswald Clerveus<br />

au rythme d’un ragga<br />

compassé. Evidemment M.G<br />

s’est montré de la partie en<br />

territoire accessible pour faire<br />

part de sa versatilité. Etonnement,<br />

la musique est ensorcelante,<br />

sous l’impulsion d’une<br />

guitare expressive, irriguée<br />

de genre hip-hop; mettant<br />

en évidence une approche<br />

planétaire. Ce qui donne à<br />

« VYAB » un profil très entreprenant<br />

pour prendre part<br />

aux festins du music hall.<br />

Ayant réussi son examen<br />

de passage, Michael a<br />

prouvé que comme Richard<br />

Cavé avec lequel ils furent les<br />

deux piliers de « Carimi », il<br />

était bien une force à part entière.<br />

Car, si Cavé fut l’homme<br />

orchestre d’un groupe dont il<br />

persiste dans la perpétuation<br />

des paramètres, Michael, lui,<br />

le timbre marque -déposée,<br />

a révélé qu’il peut naviguer<br />

diverses tendances et porter<br />

l’orchestre à coups d’un<br />

pitch inaltérable et de salvo.<br />

Témoignant de surcroit<br />

des deux, qu’il est celui qui<br />

veut le plus faire table rase<br />

du passé. Toutefois, avec sa<br />

brillance et ses chemins écartelés,<br />

“’Game Over’’, même<br />

s’il faut l’admettre, démontre<br />

qu’il va falloir désormais<br />

compter avec « VYAB »<br />

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