Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />
HAÏTI: INSURRECTION POPULAIRE!<br />
Kèk blòk nan<br />
Bouklin pote non «<br />
Little Haïti » Ti Ayiti !<br />
Page 6<br />
English<br />
Page 9<br />
Peuple, restez<br />
debout et vigilent : la<br />
nation demande des<br />
comptes !<br />
Voir page 4<br />
Page 7<br />
Des barricades, des carcasses de véhicule, des pierres et des débris érigés dans différents coins de la ville et même des pneus enflammés<br />
empêchant ainsi la circulation des automobiles et même des motos<br />
DÉMOLITION DE MAISONS<br />
À PÈLERIN 5 !<br />
L’œuvre négative<br />
du colonialisme<br />
français en Guyane<br />
: de la recherche du<br />
« roi doré » à la «<br />
Montagne d’or »<br />
Page 10-<strong>11</strong><br />
Voir page 4<br />
Une femme sans doute qui ne fait pas partie de la classe des honnêtes gens montrant les décombres de sa maison démolie<br />
pour la sécurité de Jovenel Moise<br />
Brésil : un juge<br />
annule l'ordre de<br />
libération de l'exprésident<br />
Lula !<br />
Page 17
Editorial<br />
HAITI<br />
LIBERTÉ<br />
Une action de légitime défense !<br />
1583 Albany Ave<br />
Brooklyn, NY <strong>11</strong>210<br />
Tel: 718-421-0162<br />
Fax: 718-421-3471<br />
Par Berthony Dupont<br />
L<br />
’offensive savamment lancée par les masses populaires<br />
contre le pouvoir en place et la bourgeoisie<br />
parasite qu’il représente n’a fait que traduire les véritables<br />
aspirations de tout un peuple en lutte contre les<br />
ennemis de toutes sortes de la classe dirigeante malhonnête,<br />
les compradores profiteurs de toute espèce. Cette<br />
manifestation calme et chaleureuse s’est déroulée dans<br />
l’enthousiasme et la satisfaction d'un devoir accompli.<br />
Elle devrait servir de leçon à ceux qui pensent toujours<br />
qu’ils peuvent continuer à humilier, bafouer les masses<br />
laborieuses.<br />
Rien de tout ce qui s’est passé du 6 au7 juillet ne<br />
devrait surprendre puisque l’élément essentiel, c’est le<br />
fait que le peuple méprisé, trainé dans la boue a toujours<br />
été attaqué par la violence exploitante des classes<br />
dominantes. Il est arrivé en ce moment que les choses<br />
prennent une autre signification et un tour nouveaux.<br />
Il est un fait que toute exploitation maintenue au prix<br />
de la violence finit par exploser sous l’effet d’une accumulation<br />
de ces mêmes violences, surtout quand ces<br />
dernières butent contre des questions de principes et de<br />
résistance.<br />
Ce mécontentement populaire est dû à des conditions<br />
économiques et sociales difficiles bien orchestrées<br />
et nées d’une guerre à dessein contre la classe ouvrière.<br />
Sa réaction d’une phase passive à une offensive active<br />
n’est pas délibérée et irresponsable ; sauf que plutôt,<br />
il s’agit d’un cas de légitime défense populaire contre<br />
la provocation d’une bourgeoisie complice, notoire et<br />
avérée des puissances impérialistes.<br />
Mais, ce qui frappe le plus évidemment dans cette<br />
contre-attaque populaire est qu’elle a trouvé son point<br />
d’impact : la frénésie de la lutte des classes. De toute<br />
évidence, tous les faits ont montré que la situation n’a<br />
fait qu’évoluer à l’avantage des masses populaires et au<br />
désavantage des exploiteurs menant grand train de vie.<br />
Alors que, pourtant, le peuple n’a encore rien fait puisque<br />
sa capacité offensive n’est pas encore huilée, bien<br />
encadrée par une avant-garde organisée, disciplinée expérimentée<br />
ayant un projet ou un programme national.<br />
Nous y arriverons un jour à cette étape, puisque ce n’est<br />
pas encore l’aboutissement lié aux conditions objectives<br />
pour la lutte de libération nationale ; mais bien un signal<br />
clair de ce que peut la force créatrice des masses populaires,<br />
lorsqu’elle est en ébullition.<br />
Les événements survenus à la fin de la semaine<br />
dernière ne sont qu’une injection de vitamines destinée<br />
à renforcer la lutte de classes dans le pays. C’est une<br />
leçon mémorable, une réalité dont il faudra se souvenir.<br />
Pour une fois, les masses populaires haïtiennes n’ont<br />
pas été dans les rues pour défendre la cause des autres,<br />
la cause des candidats à la présidence ; mais bien leur<br />
propre cause. Imaginez, un moment, si ce coup avait<br />
été minutieusement préparé contre les agresseurs et les<br />
traites de tout acabit de la classe politique pourrie et corrompue<br />
du pays !<br />
Le peuple doit s’organiser davantage car il aura à<br />
développer suffisamment ses propres moyens pour continuer<br />
à assurer sa défense légitime de façon à s’y opposer<br />
pour s’imposer une fois pour toutes et marquer à<br />
nouveau l’histoire.<br />
Donc, ce n’est pas un mystère, ni une surprise pour<br />
nous autres du journal. Il y a douze ans qu’Haïti Liberté<br />
a pris naissance pour s’aligner dans ce courant de<br />
combat populaire et révolutionnaire de façon à œuvrer<br />
pour le bien-être de la majorité déshéritée, souffrante,<br />
opprimée et exploitée. Seuls les intérêts de ce peuple<br />
nous dicteront les mesures et les positions que nous serons<br />
amenés à prendre avec davantage de courage, sans<br />
précipitation ; mais avec la seule et unique volonté de<br />
lui rendre ce qui est son droit et ce qui est son dû.<br />
En cette occasion de notre douzième anniversaire,<br />
nous souhaitons de plus grands succès à la lutte du peuple<br />
haïtien, espérant qu’elle ne tardera pas à être sous<br />
la juste direction d’un parti organisé des travailleurs de<br />
sorte qu’au sein du mouvement populaire toutes les considérables<br />
potentialités révolutionnaires soient maintenues,<br />
développées et conçues dans sa signification et<br />
dans ses perspectives sociales et politiques pour l’édification<br />
d’une économie nationale indépendante et d’une<br />
société débarrassée de toute exploitation.<br />
A ce stade, le peuple n’a plus le droit de reculer, ni<br />
de jouer à la défensive. Le match est loin d’être terminé<br />
; puisqu’on n’est justement qu’au début de la première<br />
mi-temps. Pour l’heure, la bourgeoisie acculée y trouve<br />
pour son compte ; mais nous devrons continuer à attaquer<br />
sans répit notre ennemi de classe et cela jusqu’à<br />
la victoire finale.<br />
Que la lutte continue ! L'action de légitime défense<br />
des masses n'aura pas été vaine. Elle devra contribuer à<br />
faire avancer la lutte. Tout le pouvoir au peuple haïtien!<br />
3, 2ème Impasse Lavaud<br />
Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong><br />
Email :<br />
editor@haitiliberte.com<br />
Website :<br />
www.haitiliberte.com<br />
DIRECTEUR<br />
Berthony Dupont<br />
RÉDACTEUR EN CHEF<br />
Dr. Frantz Latour<br />
RÉDACTION<br />
Berthony Dupont<br />
Wiener Kerns Fleurimond<br />
Kim Ives<br />
Frantz Latour<br />
Guy Roumer<br />
CORRESPONDANTS<br />
EN HAITI<br />
Daniel Tercier<br />
Bissainthe Anneseau<br />
COLLABORATEURS<br />
Marie-Célie Agnant<br />
J. Fatal Piard<br />
Catherine Charlemagne<br />
Pierre L. Florestal<br />
Yves Camille<br />
Jacques Elie Leblanc<br />
Roger Leduc<br />
Claudel C. Loiseau<br />
Henriot Dorcent<br />
Dr. Antoine Fritz Pierre<br />
Jackson Rateau<br />
Eddy Toussaint<br />
Ray Laforest<br />
Edmond Bertin<br />
Robert Garoute<br />
Jacques Nési<br />
Ed Rainer<br />
Ing. Roosevelt René<br />
Robert Lodimus<br />
ADMINISTRATION<br />
Marie Laurette Numa<br />
Didier Leblanc<br />
DISTRIBUTION: MIAMI<br />
Pierre Baptiste<br />
(786) 262-4457<br />
COMPOSITION ET ARTS<br />
GRAPHIQUES<br />
Mevlana Media Solutions Inc.<br />
computertrusting@gmail.com<br />
Bulletin d'Abonnement<br />
A remplir et à retourner à <strong>Haiti</strong> Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY <strong>11</strong>210<br />
Tel : 718-421-0162, Fax 718-421-3471<br />
Etats-Unis<br />
Tarifs d’abonnements<br />
Canada<br />
Nom: _________________________<br />
Prénom: ______________________<br />
Adresse: ______________________<br />
Ville: _________________________<br />
Etat/Pays: ____________________<br />
Zip Code/Code Postal: ___________<br />
Tél: __________________________<br />
E-mail: _______________________<br />
Modalités de paiement<br />
Montant : $ ___________<br />
Chèque Mandat bancaire<br />
Carte de crédit<br />
Numéro : ________________________<br />
Date d’expiration : ________ /_______<br />
Code de sécurité : _________________<br />
Première Classe<br />
$100 pour un an<br />
$50 pour six mois<br />
Amerique<br />
Centrale,<br />
Amerique du<br />
Sud et Caraïbes<br />
$125 pour un an<br />
$65 pour six mois<br />
Europe<br />
$150 pour un an<br />
$80 pour six mois<br />
Afrique<br />
$140 pour un an<br />
$80 pour six mois $150 pour un an<br />
$85 pour six mois<br />
2 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>
A Travers <strong>Haiti</strong><br />
Jack Guy Lafontant a<br />
nouveau interpellé !<br />
Au centre Gary Bodeau<br />
président de la chambre des<br />
députés<br />
Suite à la défaite du gouvernement<br />
pour n'avoir<br />
pas pu imposer au peuple<br />
l’augmentation du prix des<br />
carburants comme le veut<br />
le FMI, le premier ministre<br />
Jack Guy Lafontant et ses<br />
ministres sans aucun doute<br />
vont faire les frais de leur<br />
inconséquence. Outre le<br />
député Jerry Tardieu de Oasis<br />
Hôtel qui exige sa démission<br />
immédiate et sans condition,<br />
c’est au tour maintenant de<br />
la bourgeoisie, par la filière<br />
du Forum économique du<br />
secteur privé, de réclamer<br />
catégoriquement sa démission.<br />
C’est dans cette optique<br />
que la chambre des<br />
députés a invité le chef de la<br />
Primature ainsi que ses ministres<br />
à se présenter à la salle<br />
de séance de la chambre<br />
basse, le samedi 14 juillet, à<br />
10 heures du matin, pour la<br />
reprise de la séance d’interpellation<br />
qui avait été mise<br />
en continuation, le 28 juin<br />
Le député Jerry Tardieu<br />
dernier.<br />
Par ailleurs, Guyler C.<br />
Delva a failli quitter le navire<br />
avant le naufrage du<br />
14 juillet prochain. Dans un<br />
tweet, il a écrit : « Le président<br />
a une vision extraordinaire<br />
pour ce pays, et c’est<br />
pour moi un énorme plaisir<br />
d’avoir eu l’occasion de travailler<br />
avec lui. Cependant,<br />
j’ai le regret d’annoncer que<br />
je lui présenterai ma démission<br />
dans les prochaines<br />
heures ». Il est revenu sur<br />
sa décision puisqu’il a été<br />
appelé par le président Jovenel<br />
Moise qui lui a sans<br />
doute demandé de surseoir<br />
à ses émotions, lui a peutêtre<br />
reproché son manque de<br />
courage et prié d’attendre la<br />
veille de la débâcle attendue<br />
le jour de la prise de la Bastille<br />
pour se sauver, monter<br />
en catastrophe à bord d'un<br />
hélicoptère et aller se terrer<br />
chez ses bons voisins et<br />
amis dominicains.<br />
Haïti à l’heure des tempêtes !<br />
L<br />
'Unité Hydro<br />
Météorologique d’Haïti,<br />
la Direction de la Protection<br />
Civile (DPC) et<br />
le Secrétariat permanent<br />
de gestion des risques<br />
avaient lancé lundi une<br />
menace d'inondation et<br />
de glissements de terrain<br />
pour l'ensemble du pays<br />
notamment le Sud-est,<br />
l’Ouest, le Centre, et l’Artibonite<br />
avec la tempête<br />
Beryl qui devrait nous visiter<br />
le mardi 10 juillet. La<br />
tempête s’est finalement<br />
affaiblie pour devenir une<br />
onde tropicale. Ce qui reste<br />
de Beryl, devenu vendredi<br />
dernier le premier ouragan<br />
de la saison, continue à<br />
souffler et à produire des<br />
pluies dans les Caraïbes.<br />
L'ancien ouragan qui affecte<br />
pour le moment Haïti,<br />
la République dominicaine<br />
et l'est de Cuba, pourrait<br />
redevenir un cyclone trop-<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le Tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions conformes du<br />
ministère public, accueille l’action de la demanderesse, la dame née Natasha ST-FORT, en la<br />
forme ; maintient le défaut, faute de comparaitre, octroyé à l’audience du vendredi vingt-six<br />
janvier deux mille dix-huit contre le sieur Claude JEAN; admet le divorce de ladite dame<br />
Natasha ST-FORT d’avec son époux le sieur Claude JEAN pour injures graves et publiques, faits<br />
prévus à l’article 217 du Code Civil Haïtien; prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />
ayant existé entre eux aux torts exclusifs de l’époux; ordonne à l’officier de l’Etat Civil de<br />
Delmas de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du dit jugement dont un extrait<br />
sera publié dans l’un des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts<br />
envers les tiers s’il y échet; compense les dépens vu la qualité des parties ; commet l’huissier<br />
Clerbrun FAURE de ce siège pour la signification du présent jugement.<br />
Rendu de nous, Gerty Léon ALEXIS, juge au Tribunal de première instance du ressort de<br />
Port-au-Prince en audience civile, publique et ordinaire du vendredi quatre mai deux mille<br />
dix-huit, en présence du substitut du Commissaire du Gouvernement Me Aménaide Pascale<br />
RAYMOND, faisant office du Ministère Public et avec l’assistance de Me Jean Serge DUVERT<br />
greffier du siège.<br />
Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution; aux<br />
officiers du Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants et<br />
autres officiers de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />
En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du Juge et du Greffier susdits.<br />
Ainsi signé : Gerty Léon -Alexis juge et Jean Serge Duvert greffier<br />
ical à la fin de la semaine,<br />
selon le NHC.<br />
Par ailleurs, la<br />
tempête tropicale Chris<br />
est devenue mardi10 juillet<br />
le deuxième ouragan<br />
de la saison après s'être<br />
renforcée au large du sudest<br />
des États-Unis, sans<br />
toutefois présenter de risques<br />
pour les côtes américaines,<br />
a indiqué le Centre<br />
national des ouragans<br />
(NHC).<br />
AVIS<br />
JUDICIAIRE<br />
On fait savoir à tous ceux et à<br />
qu’il appartiendra de savoir<br />
suivant le jugement rendu par<br />
le Tribunal de Première<br />
instance du Cap-<strong>Haiti</strong>en,<br />
l’Officier de l’Etat Civil de<br />
Limbé a transcrit le divorce des<br />
époux Witzer Pierre SULLY, la<br />
femme née Ginette SAINT CY.<br />
Port-au-Prince ce 7 juin <strong>2018</strong><br />
Pour ordre de publication<br />
Frantz PIERRE-LOUIS, huissier<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le Tribunal, après examen, et sur les conclusions du ministère public, maintient le<br />
défaut octroyé contre le défendeur à l’audience précitée; pour le profit du défaut,<br />
déclare fondée la dite action; admet en conséquence le divorce de la dame Evelyne<br />
DENASTY d’avec son époux Issovène FLEURANTIN pour injures graves et publiques<br />
aux torts de l’époux; prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé<br />
entre les dits époux; ordonne à l’officier de l’état civil de l’Arcahaie de transcrire<br />
sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera<br />
inséré dans l’un des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de dommages<br />
intérêts envers les tiers s’il y échet; commet l’huissier Canal GABRIEL de ce siège<br />
pour la signification de ce jugement ; compense les dépens.<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous MARLEINE BERNARD DELVA, juge en audience<br />
civile, ordinaire et publique du jeudi vingt juillet deux mille dix-sept, en présence<br />
de Me ROGER SIMPLICE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort,<br />
avec l’assistance du sieur MOZART TASSY greffier du siège.<br />
Il est ordonné etc …<br />
En foi de quoi etc…<br />
Pour copie conforme collationnée<br />
Me Jean PRIME av.<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le Tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions conformes du ministère<br />
public, accueille l’action de la demanderesse, la dame née Marie Lansie Pierre, en la forme ;<br />
maintient le défaut, faute de comparaitre, octroyé à l’audience du vendredi quatre mai deux mille<br />
dix-huit; admet en conséquence le divorce de ladite dame née Marie Lansie Pierre contre le sieur<br />
Lovinsky Ronald DELVA pour injures graves et publiques, faits prévus à l’article 217 du Code Civil<br />
Haïtien; prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux aux torts exclusifs de<br />
l’époux; ordonne à l’officier de l’Etat Civil de Delmas de transcrire sur les registres à ce destinés le<br />
dispositif du dit jugement dont un extrait sera publié dans l’un des quotidiens s’éditant à la Capitale<br />
sous peine de dommages intérêts envers les tiers s’il y échet; compense les dépens vu la qualité des<br />
parties ; commet l’huissier Clerbrun FAURE de ce siège pour la signification du présent jugement<br />
Rendu de nous, Gerty Léon ALEXIS, juge au Tribunal de première instance du ressort de<br />
Port-au-Prince en audience civile, publique et ordinaire du vendredi vingt-cinq mai deux mille<br />
dix-huit, en présence du substitut du Commissaire du Gouvernement Me Aménaide Pascale<br />
RAYMOND, faisant office du Ministère Public et avec l’assistance de Me Jean Serge DUVERT greffier<br />
du siège.<br />
Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution; aux officiers<br />
du Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants et autres officiers<br />
de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />
En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du Juge et du Greffier susdits.<br />
Ainsi signé : Gerty Léon -Alexis juge et Jean Serge Duvert greffier<br />
Pour expédition conforme collationnée<br />
Le Greffier<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Nous Me Paul PIERRE juge en audience civile, ordinaire et publique du mercredi<br />
<strong>11</strong> avril <strong>2018</strong> après en avoir délibéré conformément à la loi, le Ministère Public entendu ; nous<br />
déclarons compétent pour entendre cette affaire; maintenons le défaut déjà octroyé à l’audience<br />
précitée ; déclarons fondée l’action en divorce de<br />
la demanderesse; admettons en conséquence le divorce de la dame Laurent Mario Charles née<br />
Sherley Magloire d’avec son époux Laurent Mario Charles pour injures graves et publics ; prononçons<br />
la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits époux; ordonnons à l’Officier de l’Etat<br />
Civil de la Section Sud de Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du<br />
présent jugement dont un extrait sera publié dans l’un des journaux s’éditant à la Capitale sous peine<br />
de dommages intérêts envers les tiers s’il y echet; commettons l’huissier Frisner Saincilaire de ce<br />
tribunal pour la signification de ce jugement ; compensons les dépens.<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous Me Paul Pierre, juge au Tribunal de première instance de<br />
Port-au-Prince en présence de Me Paul WESLEY, représentant du<br />
Ministère Public et avec l’assistance de Monsieur Homère RAYMOND, greffier, ce mercredi dix-huit<br />
(18) avril deux mille dix-huit (<strong>2018</strong>), An 215ème de l’Indépendance.<br />
Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution; aux officiers<br />
du Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants et autres officiers<br />
de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />
En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du Juge et du Greffier susdits<br />
Ainsi signé : Paul PIERRE, juge et Homère RAYMOND, greffier<br />
Il est ordonné...<br />
En foi de quoi…<br />
Me Jonas Revange, Av<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Nous Me Paul PIERRE juge en audience civile, ordinaire et publique du mercredi<br />
Vingt-trois mai deux mille dix-huit (<strong>2018</strong>), après en avoir délibéré conformément à la loi,<br />
le Ministère Public entendu ; nous déclarons compétent pour entendre cette affaire;<br />
maintenons le défaut déjà octroyé à l’audience précitée ; accueillons l l’action en divorce<br />
du demandeur pour être juste et fondée ; admettons en conséquence le divorce du sieur<br />
Wilson JEUDY d’avec sa femme née Whadcy Etienne SURPRISE pour incompatibilité de<br />
caractères et injures graves et publics ; prononçons la dissolution des liens matrimoniaux<br />
existant entre les dits époux; ordonnons à l’Officier de l’Etat Civil de Delmas de transcrire<br />
sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré<br />
dans l’un des journaux s’éditant à Port-au-Prince sous peine de dommages intérêts envers<br />
les tiers s’il y echet; commettons l’huissier Alexis Saint-Jules de ce tribunal pour la<br />
signification de ce jugement ; compensons les dépens.<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous, Me Paul Pierre, juge au Tribunal de première instance de<br />
Port-au-Prince en présence de Me Paul WESLEY, représentant du<br />
Ministère Public et avec l’assistance de Monsieur Homère RAYMOND, greffier, ce mercredi<br />
trente mai deux mille dix-huit (<strong>2018</strong>), An 215ème de l’Indépendance.<br />
Ainsi signé : Paul PIERRE, juge et Homère RAYMOND, greffier<br />
Il est ordonné...<br />
En foi de quoi…<br />
Ainsi signé Pierre PAUL juge et Homère RAYMOND greffier<br />
Pour expédition conforme collationnée : Homère RAYMOND<br />
Pour ordre de publication : Cabinet Lamour et Associés<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le Tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions conformes du ministère<br />
public, accueille l’action de la demanderesse, la dame née Marie Solange MIDI, en la forme ;<br />
maintient le défaut, faute de comparaitre, octroyé à l’audience du vendredi vingt avril deux mille<br />
dix-huit par le sieur Jean Getho Delmas; admet le divorce de ladite dame née Marie Solange Midi<br />
d’avec son époux Richard JEANTY pour injures graves et publiques, faits prévus à l’article 217 du<br />
Code Civil Haïtien; prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux aux torts<br />
exclusifs de l’époux; ordonne à l’officier de l’Etat Civil de la commune de Pétion-Ville de transcrire<br />
sur les registres à ce destinés le dispositif du dit jugement dont un extrait sera publié dans l’un des<br />
quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s’il y échet;<br />
compense les dépens vu la qualité des parties ; commet l’huissier Clerbrun FAURE de ce siège pour la<br />
signification du présent jugement.<br />
Rendu de nous, Gerty Léon ALEXIS, juge au Tribunal de première instance du ressort de<br />
Port-au-Prince en audience civile, publique et ordinaire du vendredi vingt-sept avril deux mille<br />
dix-huit, en présence du substitut du Commissaire du Gouvernement Me Aménaide Pascale<br />
RAYMOND, faisant office du Ministère Public et avec l’assistance de Me Jean Serge DUVERT greffier<br />
du siège.<br />
Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution; aux officiers<br />
du Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants et autres officiers<br />
de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />
En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du Juge et du Greffier susdits.<br />
Ainsi signé : Gerty Léon -Alexis juge et Jean Serge Duvert greffier<br />
Pour expédition conforme collationnée<br />
Le Greffier<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le Tribunal, après examen, et sur les conclusions du ministère public, maintient le<br />
défaut octroyé contre le défendeur à l’audience précitée; pour le profit, déclare<br />
fondée la dite action; admet en conséquence le divorce de la dame Slande Michel<br />
d’avec son époux Jean Yvel Jimmy AUGUSTIN pour injures graves et publiques aux<br />
torts de l’époux; prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre<br />
les dits époux; ordonne à l’officier de l’état civil de l’Arcahaie de transcrire sur les<br />
registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré<br />
dans l’un des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts<br />
envers les tiers s’il y échet; commet l’huissier Canal GABRIELde ce siège pour la<br />
signification de ce jugement ; compense les dépens.<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous MARLEINE BERNARD DELVA, juge en audience<br />
civile, ordinaire et publique du jeudi vingt juillet deux mille dix-sept, en présence<br />
de Me ROGER SIMPLICE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort,<br />
avec l’assistance du sieur MOZART TASSY greffier du siège.<br />
Il est ordonné etc …<br />
En foi de quoi etc…<br />
Pour copie conforme collationnée<br />
Me Jean PRIME av.<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le Tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions conformes du ministère<br />
public, accueille l’action du demandeur, le sieur Guy L. ROYAL, en la forme ; maintient le défaut,<br />
faute de comparaitre, octroyé à l’audience du vendredi premier juin deux mille dix-huit contre la<br />
dame née Nadia MICOURT; admet en conséquence le divorce des époux Guy L. Royal d’avec son<br />
épouse la dame née Nadia MICOURT pour incompatibilité de caractères et injures graves et publiques,<br />
faits prévus à l’article 217 du Code Civil Haïtien; prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />
ayant existé entre eux aux torts exclusifs de l’épouse; ordonne à l’officier de l’Etat Civil de la<br />
Commune de Port-au-Prince, Section Sud de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du<br />
dit jugement dont un extrait sera publié dans l’un des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de<br />
dommages intérêts envers les tiers s’il y échet; compense les dépens vu la qualité des parties ;<br />
commet l’huissier Clerbrun FAURE de ce siège pour la signification du présent jugement.<br />
Rendu de nous, Gerty Léon ALEXIS, juge au Tribunal de première instance du ressort de<br />
Port-au-Prince en audience civile, publique et ordinaire du vendredi quinze juin deux mille dix-huit,<br />
en présence du substitut du Commissaire du Gouvernement Me Aménaide Pascale RAYMOND, faisant<br />
office du Ministère Public et avec l’assistance de Me Jean Serge DUVERT greffier du siège.<br />
Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution; aux officiers<br />
du Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants et autres officiers<br />
de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />
En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du Juge et du Greffier susdits.<br />
Ainsi signé : Gerty Léon -Alexis juge et Jean Serge Duvert greffier<br />
Pour expédition conforme collationnée<br />
Le Greffier<br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
3
Haïti: Insurrection populaire!<br />
Par Marie Laurette Numa<br />
Démolition de maisons à<br />
Pèlerin 5 !<br />
Depuis le jeudi 8 mars <strong>2018</strong>, le ministre<br />
de l’Economie et des Finances,<br />
Jude Alix Patrick Salomon annonçait<br />
que le gouvernement pour satisfaire<br />
les engagements pris envers le Fonds<br />
Monétaire International (FMI) au mois<br />
de février, n’aura pas d’autres choix<br />
que d’augmenter les prix du carburant<br />
au mois de juillet prochain. Proposition<br />
contestée non seulement par plus d’un<br />
des principaux syndicats, mais aussi<br />
par la population en général et surtout<br />
les travailleurs. Vu la précarité de la situation<br />
socio-économique actuelle, ils<br />
seront dans l’incapacité de payer les<br />
frais de transports.<br />
Des organisations populaires et<br />
syndicales avaient menacé les autorités<br />
au pouvoir de leur rendre la vie difficile,<br />
si elles arrivent à commettre une<br />
telle bêtise. « Le pays sera bloqué si<br />
l’État s’entête à augmenter les prix<br />
des produits pétroliers » avait indiqué<br />
Edva Dorismé le vice-président du Rassemblement<br />
des chauffeurs de Tap-Tap<br />
d’Haïti (Rcth). Pourtant, le gouvernement<br />
par l’entremise de son sinistre<br />
ministre de la Culture et Communication<br />
Guyler C. Delva n’obtempéra pas.<br />
Au contraire, il insiste catégoriquement<br />
; une façon de se moquer du peuple<br />
comme quoi, c’est pour sa santé, s’il<br />
avale la pilule amère du FMI. Le ministre<br />
arrive jusqu’à tourner en dérision la<br />
population concernée au risque de dire<br />
même : que le gouvernement a parlé.<br />
Point barre !<br />
Misant sur la coupe du monde<br />
de football, particulièrement sur les<br />
affinités partisanes des masses populaires<br />
pour la sélection brésilienne qui<br />
devrait affronter la Belgique, en quart<br />
de final, le vendredi 6 juillet <strong>2018</strong>, le<br />
gouvernement a profité de cette sacrée<br />
belle occasion pour publier son arrêté<br />
d’ajuster le prix des produits pétroliers<br />
à la pompe et de celui des transports en<br />
commun, juste quelques minutes après<br />
le coup d’envoi du match.<br />
Pensant que le Brésil allait gagner<br />
et que le peuple allait se saouler<br />
de joie et de réjouissances, même oubliant<br />
ses conditions humiliantes de vie<br />
et que le crime d’augmenter le prix du<br />
carburant allait passer inaperçu. Malheureusement<br />
pour eux, le Brésil s’est<br />
incliné face aux Belges qui l’ont éliminé<br />
de la compétition. C’est le cas de dire<br />
que le méchant fait souvent une œuvre<br />
qui le trompe,<br />
Cette défaite en un sens rejoignant<br />
l’arrêté impopulaire d’augmentation<br />
du carburant ne fait qu’accélérer<br />
davantage la colère et la frustration des<br />
masses laborieuses. Indignées, elles<br />
n’ont pas tardé en quelques minutes<br />
même après la fin de ce match pour<br />
passer spontanément à une attaque<br />
insurrectionnelle et cela dans toutes<br />
les grandes villes du pays, dénonçant<br />
à leur manière cette décision non<br />
seulement arrogante, mais qui illustre<br />
que l’Etat Haïtien n’a aucun souci des<br />
conditions de vie des masses populaires<br />
notamment les misérables ouvriers de<br />
sous-traitance dont leurs salaires de<br />
pitance restent inchangés, malgré<br />
qu’ils réclament un minimum de 1000<br />
gourdes pour les aider à joindre les<br />
deux bouts.<br />
En effet, le gallon de gazoline<br />
illico est passé de 224 gourdes à<br />
309 gourdes, soit une hausse de 85<br />
gourdes. Le gallon de diesel est affiché<br />
à 264 gourdes (également une hausse<br />
de 85 gourdes) et le kérosène lui de<br />
173 à 262 gourdes le gallon. (Ndlr :<br />
US $ 1.00 = 69.00 gourdes ; 1 euro =<br />
85.00 gourdes) L’augmentation du carburant<br />
implique l’augmentation du coût<br />
de tous les produits de première nécessité<br />
ainsi que le prix du transport, d’où<br />
l’augmentation de la misère du peuple.<br />
C’est dans ce panorama d’extrême<br />
frustration que les laissés pour<br />
compte ont répliqué énergiquement<br />
en plaçant des barricades, des carcasses<br />
de véhicule, des pierres et des<br />
débris érigés dans différents coins de<br />
la ville et même des pneus enflammés<br />
dans tous les coins et recoins du pays,<br />
empêchant ainsi la circulation des automobiles<br />
et même des motos. Outre<br />
la capitale Port-au-Prince, Pétionville,<br />
des zones telles que Delmas, Lalue,<br />
Nazon, Champs-de-mars, Canapé-vert,<br />
Carrefour-Feuilles, Carrefour Fleuriot et<br />
Marassa, à Kenscoff ont été inaccessibles.<br />
Les manifestants ont occupé les<br />
rues de plusieurs autres villes comme<br />
Cap-Haïtien, Petit-Goâve, les Cayes,<br />
Jérémie-Grand‘Anse, Jacmel et l’Artibonite.<br />
Dans des quartiers huppés de<br />
Pétionville et de Port-au-Prince des<br />
pare-brises de voitures et des vitres de<br />
maisons ont été tout bonnement brisés.<br />
Des bâtiments commerciaux ainsi que<br />
des supermarchés appartenant à la<br />
bourgeoisie ont été visés. Ce sont précisément<br />
des structures bâties à partir<br />
des fonds du pays qui ont été détournés<br />
ou pillés pour la construction de beaux<br />
et luxueux hôtels comme par exemple<br />
le Oasis Hôtel dans lequel Bill Clinton<br />
a investi plus de 2 millions de dollars<br />
avec les fonds destinés à la reconstruction<br />
du pays après le séisme de 2010.<br />
Le bureau de la Direction Générale<br />
des Impôts (DGI) de Petit-Goâve a failli<br />
être incendié, la barrière d’entrée a été<br />
brûlée au point qu’on pouvait constater<br />
que tous les murs de l’édifice ont été<br />
noircis par les flammes.<br />
Le gouvernement par l’entremise<br />
du Conseil Supérieur de la Police<br />
Nationale (CSPN) essaie de calmer les<br />
protestataires, par des déclarations<br />
creuses dénuées de sens, tout en appelant<br />
plutôt le peuple au calme et à la<br />
patience. Peine perdue !<br />
La bourgeoisie pour sa part<br />
dénonce l’absence dans les rues de son<br />
Des voitures calcinées<br />
Des pneus enflammés et des barricades faits de débris de toute espèce<br />
bras armé, la police, pour défendre ses<br />
biens puisque la majorité des policiers<br />
n’étaient pas à leur poste. Pour une<br />
fois, certains policiers issus des masses<br />
exploitées se sont solidarisés avec<br />
une cause liée à leur origine de classe,<br />
laissant à la population le soin de se<br />
débrouiller face aux vautours rapaces<br />
du pays. Sauf cet agent de la police,<br />
Robert Scutt, qui essayait de briser une<br />
barricade pour faciliter un ami; mais il a<br />
été lynché puis brûlé à mort.<br />
Cette insurrection populaire<br />
même quand elle est dépourvue d’une<br />
avant-garde ayant un objectif clair et<br />
précis est une réponse adéquate non<br />
seulement à l’irresponsabilité de l’administration<br />
réactionnaire de Moise/Lafontant,<br />
mais aussi au plan macabre du<br />
FMI. Comme l’indique Jonel Merisier, le<br />
président du Syndicat des chauffeurs et<br />
propriétaires de véhicules de Mirebalais<br />
(Scpvm) « C’est criminel de la part de<br />
l’État haïtien de prendre une telle mesure,<br />
pendant qu’il y a d’autres moyens<br />
pour trouver de l’argent sans faire<br />
de mal à la population »<br />
Grace à cette mobilisation populaire,<br />
le gouvernement acculé, dos au<br />
mur, a été obligé, le samedi 7 juillet,<br />
d’annoncer bien vite la suspension<br />
de la mesure d’ajustement des prix<br />
des produits pétroliers, du moins pour<br />
le moment, dans le but d’essayer de<br />
calmer cette révolte. Plus tard, le médiocre<br />
chef d’état, Jovenel Moise, objectivement<br />
au service de l’impérialisme,<br />
suite à la page(15)<br />
Par Isabelle L. Papilon<br />
Une maison qu’on avait commencé à démolir<br />
Mobilisation à Pèlerin 5 des victimes de Jovenel Moise<br />
Mardi 3 juillet <strong>2018</strong>, sur ordre du<br />
commissaire du gouvernement<br />
près du tribunal civil de Port-au-<br />
Prince, Me Clamé-Ocnam Daméus, le<br />
directeur départemental de l’Ouest, de<br />
la Police nationale, Berson Soljour a<br />
entamé le déguerpissement ou plutôt<br />
le procédé à la démolition de certaines<br />
maisons, soit une demi-douzaine<br />
située à Pèlerin 5, un quartier de la<br />
commune de Pétion-ville.<br />
Les raisons avancées par le<br />
commissaire du gouvernement dans<br />
sa correspondance au responsable de<br />
la Police nationale dans le département<br />
de l’Ouest (DDOPNH) sont que<br />
«des constructions, érigées depuis<br />
quelques années à Pèlerin, menacent<br />
la vie et la sécurité de la famille<br />
présidentielle, établie, il y a moins de<br />
deux ans dans la zone ».<br />
Sommes-nous en Haïti ou dans<br />
une sorte de Palestine occupée par<br />
des colons Israéliens qui à chaque<br />
instant démolissent les maisons<br />
des vrais propriétaires palestiniens<br />
? Soulignons que dans sa lettre le<br />
commissaire Clamé-Ocnam Daméus<br />
a insisté que la PNH doit déloger ces<br />
occupants « illégaux » afin que la «<br />
sécurité des honnêtes gens » de la<br />
zone soit convenablement assurée.<br />
Selon lui, il s’agissait de constructions<br />
anarchiques dans les hauteurs de la<br />
résidence privée du président de la<br />
République. Quelle affaire !<br />
Les victimes de cette localité<br />
n’avaient d’autres choix que de<br />
manifester leur colère en érigeant le<br />
lendemain 4 juillet des barricades<br />
de pneus enflammés et en lançant<br />
des jets de pierres sur les policiers affectés<br />
à la sécurité de la résidence du<br />
couple présidentiel. Et par la suite un<br />
véhicule de la police nationale et une<br />
motocyclette ont été incendiés.<br />
Signalons que Jovenel Moise<br />
n’est pas le propriétaire de la maison,<br />
où il habite à Pèlerin 5 ; il n’est que le<br />
locataire d’un individu nommé Yves<br />
Léonard qu’on identifie en tant que<br />
mari de la mairesse de Tabarre, Magistrat<br />
Nice Simon.<br />
Pour l’édification de nos lecteurs.<br />
Voici un extrait de la correspondance<br />
du commissaire Daméus au<br />
chef de la DDOPNH : « Vu la requête<br />
adressée au Commissaire du gouvernement<br />
par le directeur général de la<br />
direction générale des Impôts (DGI)<br />
en date du 2 juillet <strong>2018</strong> dénonçant<br />
des individus qui occupent de<br />
manière illégale des espaces faisant<br />
partie intégrante des domaines<br />
privés de l'État ;<br />
Vu que l'espace occupé illégalement<br />
est à proximité de la résidence<br />
officielle de la famille présidentielle ;<br />
Maison identifiée à<br />
démolir par la DGI<br />
Le directeur départemental de<br />
l’Ouest, de la Police nationale,<br />
Berson Soljour<br />
Vu que l'occupation illégale de<br />
cette portion de terre, domaine privé<br />
de l'État, menace la vie et la sécurité<br />
de la famille présidentielle; le<br />
commissaire du gouvernement près<br />
le TPI/PAP vous requiert de prendre<br />
toutes les mesures jugées utiles et<br />
nécessaires pour que ces occupants<br />
illégaux du domaine privé de l'État<br />
soient immédiatement délogés afin<br />
que la sécurité des honnêtes gens de<br />
la zone soit convenablement assurée.<br />
»<br />
Des organisations de droits humains<br />
ont dénoncé l’acte criminel de<br />
démolition sans aucune considération<br />
qui s’est effectuée sans même avertir<br />
les propriétaires, et sans aucune<br />
explication. Ces victimes accusent<br />
le Maire de Pétion-ville Dominique<br />
Saint-Roc, et le Parquet de Port-au-<br />
Prince comme les deux complices<br />
de la famille de la présidence. Le vrai<br />
objectif du déguerpissement est de<br />
favoriser l’élargissement de la route<br />
menant à la résidence du Chef d’État<br />
inculpé dans le blanchiment d’argent.<br />
« A démolir » est l'affiche que la<br />
Direction générale des impôts (DGI) a<br />
déposé sur ces maisons pour les identifier<br />
afin de les démolir. Avant de<br />
démolir une maison pour quelque raison<br />
que ce soit, un Etat responsable<br />
devrait s'assurer que les occupants de<br />
cette maison trouvent un autre toit, si<br />
l’Etat ne peut pas les garantir ce droit<br />
à leur propre logis. C'est une chose<br />
grave de les jeter dans la rue, comme<br />
une bande de cabris sans abri.<br />
Haïti Liberté se solidarise avec<br />
ces propriétaires victimes de cet acte<br />
malhonnête illustrant une certaine<br />
discrimination de classe pour ne pas<br />
dire une discrimination certaine.<br />
4 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>
Twa Fèy, Twa Rasin O!<br />
« C'est lui, c'est pas lui, c'est lui, c'est lui-même…»<br />
Par Fanfan la Tulipe<br />
Le titre de ce texte peut sembler<br />
fantaisiste, surréaliste ou tulipiste.<br />
J’avancerais même qu’il est surprenant,<br />
déroutant, intrigant. Mais,<br />
comme vous le savez, l’inspiration ne<br />
court pas les rues, et quand elle passe,<br />
il faut savoir l’arrêter, lui faire des yeux<br />
doux, la prendre par la taille et l’inviter<br />
à vous tenir compagnie, d’autant plus<br />
que blottie derrière la réalité inspirationnelle,<br />
il y a encore ma grand-mère<br />
paternelle que vous connaissez bien<br />
pour l’avoir rencontrée à maintes reprises.<br />
Une autre fois, elle est venue<br />
prêter main forte à pitit pitit gason l lan.<br />
Quand l’occasion se présentait,<br />
Grand-mère savait dire: “Cest lui, c’est<br />
pas lui, c’est lui, c’est lui-même, J.M.L,<br />
Jean Marie Lacranpe”. Elle seule savait<br />
à quel politicien retors, à quel malveyan<br />
grandan auteur de coups pendables,<br />
à quel manœuvrier aux longues dents<br />
tirant les ficelles en coulisse elle faisait<br />
allusion. Toujours est-il que à la maison<br />
il ne nous était jamais venu à l’idée<br />
de lui demander qui était ce fameux<br />
J.M.L: était-ce un politicien véreux de<br />
l’opposition vociférant sa rancune? Un<br />
combinard du “bord de mer” qui cachait<br />
sa marchandise pour faire monter les<br />
prix? Un général caco manigançant<br />
dans l’ombre pour faire tomber un chef<br />
d’État impopulaire à ses yeux? Nous ne<br />
le saurons jamais.<br />
Peu importe qui était au juste<br />
ce J.M.L des temps longtemps de ma<br />
Grand-mère. Ce qui paraît vraisemblable,<br />
c’est que la rumeur publique,<br />
toujours aux aguets, veillait sans<br />
relâche, sans faillir à sa tâche de sixième<br />
pouvoir (juste derrière la presse)<br />
pour alerter l’opinion et dénoncer les<br />
mauvaises graines qui voulaient se<br />
dérober aux jugements de la rue, au<br />
tribunal de la veillativité populaire.<br />
En fait, jusqu’à présent, la conscience<br />
collective veille au grain et elle sait<br />
comment dénoncer les malveyan au<br />
pouvoir.<br />
Ainsi, quand l’inculpé Jovenel<br />
Moïse cherche à détourner l’attention<br />
des masses en leur offrant l’opium du<br />
football pendant ces “jours gras” de<br />
la Coupe du Monde, les gens avertis<br />
savent bien qu’il est largement responsable<br />
du statu quo de misère au<br />
pays, savent de quoi il revient, savent<br />
que les moments de mystification<br />
passés, il y aura des comptes à rendre,<br />
il y aura un verdict de culpabilité<br />
porté contre lui. Avec raison, on saura<br />
dénoncer le responsable, on pourra<br />
crier: “Cest lui, c’est pas lui, c’est lui,<br />
c’est lui-même, J.M.L, Jovenel Moïse<br />
L’Inculpé”.<br />
L’ancien président du sénat,<br />
Youri Latortue, le magouilleur par excellence,<br />
le redoutable manœuvrier, le<br />
combinard de première classe, le roublard<br />
patenté, l’intrigant au service<br />
des combines louches, le vyewe de la<br />
politique politicienne haïtienne, a sans<br />
doute promu et lancé cette Commission<br />
Anti-Corruption Éthique du Sénat pour<br />
se pencher (théoriquement) sur les manipulations<br />
frauduleuses des fonds PetroCaribe<br />
dénoncées dans les médias.<br />
N’est-ce pas vraiment avoir affaire au<br />
voleur qui crie au voleur, au corrompu<br />
Youri qui crie: les corrompus à l’échafaud!<br />
Comble d’ironie, le rusé Latortue<br />
a même fait sien (sic) le combat<br />
contre la corruption en Haïti. Mon BIC<br />
m’en tombe!<br />
Lisons ce que rapporte l’ambassade<br />
américaine en Haïti au sujet de<br />
l’«innocent» et «vertueux» Latortue:<br />
«Le sénateur Youri Latortue pourrait<br />
bien être le politicien haïtien le<br />
plus effrontément corrompu», selon<br />
des câbles secrets du Département<br />
d’État des É.-U obtenus par l’organisme<br />
WikiLeaks et analysés par Haïti<br />
Liberté. Ils dressent le portrait d’un<br />
caïd ambitieux sans vergogne et sans<br />
Le nègre a été démasqué,<br />
le mystificateur, le farceur,<br />
l’imposteur, le fumiste, le<br />
corrompu, «C'est lui, c'est pas lui,<br />
c'est lui, c'est lui-même », J.M.L,<br />
Jovenel Moise Le corrompLe nègre<br />
a été démasqué, le mystificateur, le<br />
farceur, l’imposteur, le fumiste, le<br />
corrompu, «C'est lui, c'est pas lui,<br />
c'est lui, c'est lui-même », J.M.L,<br />
Jovenel Moise Le corrompu<br />
Jovenel l'Inculpé: le nègre a été<br />
démasqué, le mystificateur, le<br />
farceur, l’imposteur, le fumiste, le<br />
corrompu, «C'est lui, c'est pas lui,<br />
c'est lui, c'est lui-même », J.M.L,<br />
Jovenel Moise Le corrompu.<br />
scrupules, « Parmi les observateurs<br />
politiques, c›est un article de foi que<br />
Latortue était impliqué dans le trafic<br />
de drogues sous Aristide et durant les<br />
premières administrations de René<br />
Préval », a rapporté l’ambassadrice des<br />
É.-U., Janet Sanderson, dans un câble<br />
du 27 juin 2007 à l’adresse de Washington.<br />
L’ambassadeur Kenneth Merten,<br />
successeur de Sanderson, a<br />
rapporté dans un câble secret du 6<br />
octobre 2009 que le président haïtien<br />
avait «également fait part de<br />
ses préoccupations concernant le<br />
manque d’intégrité du président de la<br />
Commission du Sénat sur la sécurité et<br />
la justice, le sénateur Youri Latortue,<br />
mentionnant les liens qu’il avait avec<br />
le trafic de drogue». L’ambassadeur<br />
James Foley, pour sa part, dans un<br />
câble du 27 mai 2005, rapportait que<br />
le caïd Youri «faisait partie d’« une<br />
petite camarilla de trafiquants de<br />
drogue et d’intrigants politiques qui<br />
contrôlent un réseau de policiers corrompus<br />
et de gangs, responsables<br />
[...] de la perpétration de kidnappings<br />
et de meurtres...»<br />
Alors, croire que Youri Latortue<br />
aurait pu faire sien le combat contre la<br />
corruption en Haïti, c’est prendre les<br />
gens pour des canards sauvages. Ni canards,<br />
ni kodenn, ni poules, ni zwa, ni<br />
pintades, non! Nous ne sommes pas des<br />
imbéciles. C’est clair que l’ambitieux et<br />
pervers Youri prépare sa candidature à<br />
la présidence. Assurément, c’est bien<br />
lui qui tire les ficelles et voudrait se<br />
faire passer pour Mr. Clean, pour le<br />
symbole même de l’honnêteté. Voyons,<br />
voyou Youyou! Après avoir lancé<br />
la fameuse Commission Anti-Corruption<br />
Éthique du Sénat, manigancé en<br />
sous-main l’enquête de la commission<br />
sénatoriale spéciale chargée d’approfondir<br />
(sic) l’enquête sur la gestion des<br />
fonds Petro-Caribe, Youri est sûrement<br />
celui qui a magouillé pour faire transférer<br />
le rapport sur l’utilisation de l’argent<br />
du PetroCaribe à la Cour supérieure des<br />
comptes et du contentieux administratif<br />
contrôlée en fait par… le corrompu<br />
Jovenel. Oui, c’est bien Youri, le manipulateur,<br />
le fricoteur, le boursicoteur,<br />
le conspirateur, le machinateur qui a<br />
proclamé : «L’enquête judiciaire doit<br />
nécessairement suivre l’enquête parlementaire».<br />
Oui, «c›est lui, c›est pas lui,<br />
c›est lui, c›est lui-même », Y.L.L, Youri<br />
Latortue Le corrompu.<br />
La corruption est tellement devenue<br />
un modus vivendi au pays,<br />
qu’elle fait l’objet d’un spot publicitaire<br />
du président Jovenel Moïse et de son<br />
asòs PM Lafontant. Dans ce spot à des<br />
fins de pure propagande qui passe sur<br />
les médias électroniques et les réseaux<br />
sociaux, les deux compères vantent les<br />
résultats (sic) déjà obtenus dans la lutte<br />
contre… la corruption. Alors qu’il n’y a<br />
aucun moyen sérieux, scientifique, rationnel<br />
de vérifier le bilan des autorités<br />
politiques. Alors que le fonctionnement<br />
des écoles publiques laissent terriblement<br />
à désirer. Les fonds publics sont<br />
dépensés dans la plus grande opacité.<br />
Alors Jomo?<br />
On connaît la liste de tous ces<br />
mesyezedam, les vanmpanm du régime<br />
Martelley, ceux et celles accusés<br />
Le grimacieux, morveux, pervers<br />
Donald Trump: «son gosier est un<br />
sépulcre ouvert; il se sert de sa<br />
langue pour tromper; il a sous ses<br />
lèvres un venin d'aspic.»<br />
précisément de détournement des<br />
deniers publics. Pourtant, ces dents<br />
longues et dwèt longues continuent<br />
de pavoiser dans les restaurants chics<br />
des hauteurs de Pétionville et Laboule,<br />
sans se soucier d’une quelconque justice.<br />
Un procès historique sur le détournement<br />
des fonds Petro Caribe est<br />
apparemment renvoyé aux calendes<br />
politiciennes haitiennes. Qui en est responsable?<br />
Jovenel l’inculpé, pour sûr.<br />
Oui, «c’est lui, c’est pas lui, c’est lui,<br />
c’est lui-même », J.M.L, Jovenel Moise<br />
Le corrompu.<br />
Le petit peuple crève de faim et<br />
de maladie, c’est le cadet des soucis<br />
de celui qu’on dit avoir été «élu» pour<br />
présider aux destinées de la nation. De<br />
grands mots pour tuer les petits chiens.<br />
Quelle ironie! Le mec préfère acheter<br />
des centaines de téléviseurs grand<br />
écran pour les distribuer aux sénateurs<br />
dyòl fobo, fruits secs indéhiscents; aux<br />
députés-j’approuve kòk san bèk, sans<br />
oublier les sousou, souflantyou, fainéants,<br />
malpouwont, flagorneurs et<br />
autres flatteurs voltigeant autour de lui,<br />
à l’affût de la première occasion pour<br />
faire partie d’une combine rapportant<br />
de l’argent mal acquis.<br />
Jovenel l’inculpé ne rate pas une<br />
seule occasion de mentir, de bluffer, de<br />
cabotiner, de vouloir nous faire prendre<br />
la lune pour du fromage et de faire passer<br />
la ferraille qu’il traine à travers le<br />
pays comme symbole d’une prétendue<br />
caravane de l’espoir. Mais voilà, depuis<br />
longtemps le nègre a été démasqué, le<br />
mystificateur, le farceur, l’imposteur,<br />
le fumiste. Assurément, il n’y en a<br />
pas d’autres que lui, Jovene, «c’est lui,<br />
c’est pas lui, c’est lui, c’est lui-même »,<br />
J.M.L, Jovenel Moise Le corrompu,<br />
L’inculpé.<br />
Ailleurs, sous d’autres cieux,<br />
au nord de notre pays livré aux cabotins<br />
et cabotinards de la trempe des<br />
Youri et Jovenel, c’est un Blanc, un<br />
gros Blanc aux reflets dorés, milliardaires,<br />
capitalistes, impérialistes qui<br />
a été démasqué, depuis longtemps du<br />
reste. Il cultive la ronce par excellence:<br />
le mensonge. Il s’en nourrit d’ailleurs,<br />
s’en rassasie, s’en pétrit, quitte à s’empêtrer<br />
dans ses fourberies, ses sournoiseries,<br />
ses menteries, ses singeries, ses<br />
mesquineries, ses bouffonneries, ses<br />
clowneries, ses pitreries, ses médiocriteries,<br />
ses couillonneries. Il en vit, il en<br />
respire, il en transpire, et de la ruse il en<br />
use et abuse à vous remplir le bol.<br />
C’est un monsieur minable,<br />
pitoyable, méprisable, hargneux,<br />
acrimonieux, venimeux, méchant,<br />
malveillant, malfaisant, malparlant,<br />
suffisant quoiqu’insignifiant, bref, un<br />
scélérat. Il ne se rend pas compte que<br />
« Sa bouche est pleine de malédictions,<br />
de tromperies et de fraudes; il y a sous<br />
sa langue de la malice et de l’iniquité.»<br />
(Psaumes 10 :7). Pour paraphraser<br />
l’apôtre Paul s’adressant aux Romains:<br />
«son gosier est un sépulcre ouvert; il<br />
se sert de sa langue pour tromper; il a<br />
sous ses lèvres un venin d’aspic.» Il dit<br />
être chrétien, mais si jamais il s’était<br />
donné la peine de lire les Écritures, il<br />
s’y verrait comme dans un miroir: «Ils<br />
ont la langue tendue comme un arc et<br />
lancent le mensonge; ce n’est pas par<br />
la vérité qu’ils sont puissants dans le<br />
pays; car ils vont de méchanceté en<br />
méchanceté» (Jérémie 9:3).<br />
L’ignoble hominien, cette caricature<br />
du genre humain ne ménage pas<br />
son prochain si jamais un tel mot existe<br />
dans son vocabulaire. Il lance n’importe<br />
quel qualificatif dégradant, dévalorisant,<br />
désobligeant, voire même infamant,<br />
à n’importe qui sans se rendre<br />
compte que chaque fois qu’il se laisse<br />
aller à ses turpitudes, ses infamies, ses<br />
friponneries, ses filouteries, ses crapuleries,<br />
ses petitesses, ses bassesses, ses<br />
scélératesses, il ne fait que cracher sur<br />
lui-même.<br />
En avril 2015, tel candidat à<br />
la primaire républicaine réalise sa<br />
première goujaterie en attaquant<br />
ouvertement Hillary Clinton sur Twitter.<br />
Reprenant une connerie d’un misogyne<br />
du réseau social, il retweete des propos<br />
corrélant les infidélités de Bill Clinton<br />
avec les compétences politiques de sa<br />
rivale politique: « si (elle) ne peut pas<br />
satisfaire son mari, qu’est-ce qui lui fait<br />
penser qu’elle pourra satisfaire l’Amérique?»<br />
Sans doute le tweet n’a pas été<br />
rédigé par l’animal-candidat lui-même,<br />
mais le ton était donné, le mal était fait,<br />
la salissure consommée.<br />
Le 16 juin 2015, la bête piquée<br />
par la mouche de la politique politichienne<br />
annonce sa candidature. Excessif,<br />
impulsif, agressif, offensif, provocateur,<br />
bagarreur, mordant, piquant,<br />
l’ostrogoth s’en prend aux immigrés :<br />
«Quand le Mexique nous envoie des<br />
gens, ils n’envoient pas les meilleurs<br />
éléments. Ils envoient ceux qui posent<br />
problème. Ils apportent avec eux la<br />
drogue. Ils apportent le crime. Ce sont<br />
des violeurs.» Mais voilà, la violence<br />
du poissard, sa manière brutale de<br />
parler, son caractère populiste et son<br />
côté voyou, ont séduit cette couche<br />
de l’électorat, fruste, ignare, en colère<br />
contre un système qui les exploite<br />
jusqu’au trouillon sans même qu’ils<br />
s’en rendent compte. Damn it! Bon<br />
sang!Triste réalité!<br />
Un mois plus tard, il attaque le<br />
passé de John McCain au Vietnam,<br />
après que le sénateur de l’Arizona l’a<br />
rangé dans la catégorie « dingue » : «Ce<br />
n’est pas un héros de guerre. C’est un<br />
GET YOUR TAX REFUND FAST<br />
• Income Tax<br />
• Insurance (car, life, home, business)<br />
• Real Estate<br />
• Financial Consulting<br />
• Notary Public<br />
• Translations (from French,<br />
Creole, Spanish to English)<br />
• Typing (resume, flyers, invitations, papers,<br />
business letters)<br />
• Faxing (sending and receiving). Copying.<br />
• Electronic Filing<br />
Phone: 718.693.8229 Fax: 718.693.8269<br />
1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY <strong>11</strong>226<br />
(between Clarendon Rd & Avenue D)<br />
Chery’s Brokerage, Inc.<br />
héros de guerre parce qu’il a été capturé?<br />
J’aime les gens qui n’ont pas été<br />
capturés, je suis désolé de vous le dire,<br />
OK ?» Au mois d’août, c’est la journaliste<br />
vedette de Fox News, Megyn<br />
Kelly, trop fouyapotteuse au goût du<br />
pervers septuagénaire, qui se fait salir:<br />
«On pouvait voir du sang sortir de ses<br />
yeux, du sang sortir de son... où que ce<br />
soit. » Ah le sanguin sagouin!<br />
Au tout début de septembre,<br />
s’adressant à une journaliste du magazine<br />
Rolling Stone, le malotru se lâche<br />
sur la candidate Carly Fiorina (qu’en<br />
toute honnêteté on ne pourrait qualifier<br />
de mignonne): «Regardez cette tête<br />
! Qui voterait pour ça ?». Au mois de<br />
décembre, c’est encore au tour de Hillary<br />
Clinton d’être la cible des basses<br />
insultes du mufle. Il lui reproche d’être<br />
revenue à son podium avec quelques<br />
secondes de retard lors du dernier débat,<br />
les toilettes pour femmes étant<br />
éloignées. Allant de son naturel poissard,<br />
il lâche : « J’assiste au débat et<br />
elle disparaît, où est-elle allée ? ! [...] Je<br />
sais où elle est allée, c’est dégoûtant, je<br />
ne veux pas en parler. Non, c’est trop<br />
dégoûtant.» Alors que c’est plutôt lui le<br />
dégoûtant, l’enculé du diable!<br />
En 2006, le butor détenait encore<br />
les droits du concours de beauté Miss<br />
USA. Voilà que la dernière gagnante<br />
est accusée de détention de stupéfiants.<br />
Surprenamment, le poissard consent à<br />
ce qu’elle conserve son titre. L’animatrice<br />
de télévision Rosie O’Donnell en<br />
est profondément choquée. Le rustre,<br />
sans crier gare, répond dans sa mesure<br />
habituelle sur la chaîne Entertainment<br />
Tonight : «Rosie O’Donnell est dégoûtante,<br />
à la fois intérieurement et extérieurement.<br />
Si vous la regardez bien,<br />
c’est une plouc. (...) Si je dirigeais (son<br />
émission), je la virerais. Je regarderais<br />
bien ce visage gros et laid et je dirais :<br />
«Rosie, t’es virée» ».<br />
Pour conclure, quel père moral,<br />
normal, aurait l’indécence, de dire en<br />
public, à la télé: “Si une telle n’était<br />
pas ma fille, je sortirais probablement<br />
avec elle ». Déclenchant ainsi la gêne<br />
des animatrices et le rire jaune, embarrassé<br />
de sa fille, présente à ses côtés. Je<br />
le sais, vous avez bien deviné de quel<br />
muffle il s’agit: du moralement hideux<br />
président des Etats-Unis. Oui, c’est<br />
bien lui, «c›est lui, c›est pas lui, c›est<br />
lui, c›est lui-même », D.J.T, Donald<br />
John Trump, Trump le pervers.<br />
Scorpion, il finira bien par se<br />
piquer, je n’en dirai pas plus…<br />
8 juillet <strong>2018</strong><br />
1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY <strong>11</strong>226<br />
CHERY’S BROKERAGE<br />
Tel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269<br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
5
Kwonik Kreyòl<br />
Kèk blòk nan Bouklin pote<br />
non « Little Haïti » Ti Ayiti !<br />
Koukouwouj<br />
Nan eskandal<br />
Nan briganday<br />
Nan deblozay petrokarib la<br />
Yon bann gwo chabrak<br />
Ap kouri monte-desann<br />
Tèt yo kale kouwè wòch dife<br />
Zong yo pi long pase pikan bayawonn<br />
Epi youn apre lòt<br />
Yo tonbe rele kachkach mwen ba<br />
Sere li byen..Sere li byen...<br />
Hey.. Fout!<br />
Yo konn kouri<br />
Men yo pa konn kache...<br />
Pèp la tande<br />
Li leve kanpe<br />
Li kriye: Koukouwouj...Koukouwouj...<br />
Bare yo...Bare yo....<br />
Cauvin Paul<br />
9 jiyè <strong>2018</strong><br />
JETCO<br />
Shipping<br />
Rodneyse Bichotte nan yon konferans pou laprès<br />
devan Legliz Senjewòm lan<br />
Pandan Ti Ayiti nan Miyami ap<br />
disparèt paske Ayisyen pa gen<br />
mwayen pou envesti ekonomikman<br />
pou devlope l, nan Bouklin<br />
depi samdi 28 jen <strong>2018</strong> ki sot pase<br />
a, apati Parkside pou rive Avni H<br />
tout blòk Flatbush-Nostrand nan<br />
rele « Little Haïti » Ti Ayiti !<br />
Se yon depite meriken ki<br />
gen orijin li Ayisyen Rodneyse<br />
Bichotte ki te fè kokenn demach<br />
pou zòn sa yo te rele Ti Ayiti, yon<br />
mwayen nan fason pa l pou l onore<br />
Ayiti. Men rezolisyon sa a pran<br />
nan move moman, kote Bouklin<br />
ap devlope rapidman avèk gwo<br />
potanta k ap envesti nan achte kay<br />
pou refè yo. Eske kominote Ayisyen<br />
Bouklin lan ap kapab kenbe<br />
konpetisyon sa a ?<br />
Ayiti : Tansyon nan Pòtoprens,<br />
2 moun mouri<br />
Gwo tansyon te koumanse blayi<br />
nan plizyè katye, depi bò 4 trè<br />
apremidi, apre moun yo aprann pri<br />
gaz la ap sibi ogmantasyon apati<br />
samdi 7 jiyè <strong>2018</strong> lan, a minui.<br />
Kò 2 jèn gason, k ap benyen nan<br />
san yo, rete atè nan lari Tijo, nan<br />
sektè lès Pòtoprens, anba je kirye<br />
ki kanpe ap gade, dapre sa yon korespondan<br />
benevòl fè AlterPresse<br />
konnen.<br />
ETI Reliable<br />
Income Tax Services<br />
Ernst Blanchard<br />
25+ years of experience<br />
• Individual<br />
• Corporation<br />
• Self-Employed<br />
• Non-Profits<br />
• Partnerships<br />
• LLCs<br />
We Speak: English, Kreyòl, French, Spanish<br />
327 E. 52nd Street<br />
(between Linden & Church)<br />
Brooklyn, NY <strong>11</strong>203<br />
718.922.2537 office<br />
917.681.6531 cell<br />
Blanchardernst@gmail.com<br />
Nan koumansman sware<br />
a, vandredi 6 jiyè <strong>2018</strong> lan, sitiyasyon<br />
an te toujou rete myèl nan<br />
kapital la, kote barikad wòch ak<br />
kawoutchou k ap boule anvayi lari<br />
yo, espesyalman nan Dèlma, Bonrepo,<br />
Pòtay Leyogàn, Kafou ak lòt<br />
katye ankò.<br />
AlterPresse 6 jiyè <strong>2018</strong><br />
● Boxes, Barrels, Containers<br />
● Cheapest Rates & Best Service<br />
● Door to Door Service to<br />
All 10 <strong>Haiti</strong>an Departments<br />
● Shipping within 6 Weeks<br />
Etienne Victorin<br />
963 Rogers Avenue<br />
Brooklyn, NY <strong>11</strong>226<br />
Office: 718.856.2500<br />
Cell: 347.998.7<strong>11</strong>2<br />
VIENT DE PARAÎTRE : LES CAPSULES DESSALINIENNES<br />
Les haïtiens curieux et intéressés à mieux comprendre<br />
Dessalines, cet homme fascinant, conséquent, et exceptionnel<br />
de l’humanité noire, peuvent se procurer, au prix de $45. (+ les<br />
frais postaux si nécessaires) « Les capsules dessaliniennes »<br />
du professeur retraité Raymond Wainwright en téléphonant au<br />
no 1-450-933-5451 ou 718-421-0162<br />
Ce livre concis campe le fondateur, à l’aide de 1804 capsules<br />
émaillées de poèmes adaptés, de citations appropriées et de<br />
significatifs documents authentiques.<br />
Bonne Lecture<br />
MULTIPLE<br />
Service Solutions<br />
Fritz Cherubin<br />
• Income Tax Preparation<br />
• Immigration Services<br />
• Translation of Documents<br />
(French, English, Spanish)<br />
• Divorce<br />
• Fax<br />
PAUL J. JOURDAN<br />
ATTORNEY AT LAW<br />
107 Kenilworth Place<br />
Brooklyn, NY <strong>11</strong>210<br />
Phone:<br />
(718) 859-5725<br />
(347) 898-7514<br />
•Immigration<br />
•Divorce<br />
•Business Formation<br />
(Corporation & Partnership)<br />
•Estate Administration - Wills<br />
•Real Estate Closings<br />
1374 Flatbush Avenue<br />
Brooklyn NY <strong>11</strong>210<br />
718-421-6787<br />
6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>
Perspectives<br />
Haïti : les raisons<br />
de la révolte<br />
Peuple, restez debout et vigilent : la<br />
nation demande des comptes !<br />
Par le Regroupement des Haïtiens de Montréal Contre<br />
l’Occupation d’Haïti (REHMONCO)<br />
Les récents événements en Haïti ne<br />
sauraient surprendre aucun observateur<br />
doté d’un minimum de lucidité.<br />
Le pays s’enfonce de plus en plus dans<br />
une crise sociale, économique et politique<br />
que ni le gouvernement illégitime actuel<br />
ni l’oligarchie richissime et mafieuse ne<br />
veulent voir ni entendre parler. L’un (le<br />
gouvernement) s’évertue à faire danser<br />
le peuple ou lui offrir des spectacles de<br />
foot, souhaitant que la misère serait plus<br />
supportable en dansant ou en célébrant<br />
la victoire de l’équipe brésilienne; l’autre<br />
(l’oligarchie) affichant, jusqu’à la nausée,<br />
sa profonde haine du peuple, le considérant<br />
comme dépourvu d’humanité et<br />
indigne du moindre respect.<br />
Pourtant, l’aveuglement, le<br />
faire-semblant, l’évasion ne peuvent en<br />
aucun cas occulter les raisons de la révolte.<br />
Et elles sont nombreuses :<br />
1) La corruption gangrénant<br />
jusqu’à la moelle le gouvernement et les<br />
institutions de l’État (y compris le Parlement,<br />
les ministères, etc.). La somme<br />
colossale de près de cinq milliards de dollars<br />
du Petro-Caribe, geste de solidarité<br />
inestimable du gouvernement bolivarien<br />
du Venezuela envers le peuple haïtien, est<br />
détournée au profit de quelques bandits,<br />
parachutés par l’impérialisme étatsunien<br />
à la tête de l’État. N’est-ce pas là le plus<br />
grand scandale financier que notre pays<br />
ait connu depuis l’odieuse dette de l’indépendance<br />
de 1820? On a du mal à<br />
imaginer les retombées positives d’une<br />
telle somme en termes de constructions<br />
de routes, d’écoles, d’hôpitaux, etc., si<br />
seulement le pays disposait d’un État responsable,<br />
de dirigeants intègres, de patriotes<br />
visionnaires.<br />
2) Le maintien du salaire minimum<br />
de famine plongeant dans une<br />
misère répugnante et déshumanisante<br />
des familles entières d’ouvrières et d’ouvriers.<br />
Toute velléité, de la part des travailleuses<br />
et travailleurs, pour demander<br />
d’augmenter, tant soit peu, cette paye<br />
de misère, est écrasée sans aucune considération.<br />
L’oligarchie sous-traitante et<br />
mafieuse se percevant elle-même comme<br />
l’unique bénéficiaire de droits humains<br />
fondamentaux : le droit à la nourriture,<br />
au logement, à l’éducation, à la santé,<br />
etc., ne voit, dans les revendications légitimes<br />
populaires, que l’expression de la<br />
sauvagerie et de la barbarie. N’est-ce pas<br />
là la résurgence de l’idéologie colonialiste<br />
esclavagiste dans son état le plus dégradant?<br />
3) La destruction de notre agriculture,<br />
de notre industrie nationale, de<br />
nos services sociaux créant les conditions<br />
d’un éclatement de la société civile.<br />
Depuis des décennies, les gouvernements,<br />
qui se sont succédé au pouvoir,<br />
ont concouru, chacun à sa façon, à son<br />
rythme, à détruire notre souveraineté<br />
économique et politique. Cette politique<br />
néolibérale, conçue et mise en place par<br />
l’impérialisme, a réduit notre pays dans<br />
un état de dépendance telle que les moindres<br />
produits agricoles ou manufacturiers<br />
doivent être importés. N’est-ce pas là la<br />
soumission totale d’une nation, pourtant<br />
indépendante depuis 1804, aux intérêts<br />
d’étrangers qui perçoivent le peuple haïtien<br />
comme un groupe d’indigènes exploitables<br />
et corvéables à volonté?<br />
4) L’acquisition de notre sol,<br />
sous-sol et territoire au profit de l’industrie<br />
extractive causant de graves risques sociaux<br />
et environnementaux. Aujourd’hui,<br />
des multinationales s’apprêtent à exploiter<br />
des mines métalliques dans le nord-est<br />
du pays. Les conséquences d’une telle<br />
exploitation sont connues : assèchement<br />
ou empoisonnement des rivières, déportations<br />
massives de populations, expropriations,<br />
etc. Malgré de multiples protestations,<br />
d’études montrant les dangers<br />
d’une telle exploitation, le gouvernement<br />
L’assujettissement de cet État<br />
atteint son apogée avec l’arrivée<br />
au pouvoir du régime mafieux de<br />
Michel Martelly<br />
Moise ainsi que le Parlement croupion<br />
ont l’intention de signer en catimini un<br />
scandaleux projet d’exploration et éventuellement<br />
d’exploitation de nos ressources<br />
minières. Là encore, quand un gouvernement<br />
et des institutions étatiques se<br />
portent garants d’intérêts de compagnies<br />
étrangères au détriment du bien-être de<br />
la population, n’est-ce pas là la définition<br />
même du néocolonialisme?<br />
5) L’exode massif de nos jeunes<br />
vers des États étrangers, les considérant<br />
comme des voyous et des envahisseurs.<br />
Incapable et refusant de mettre en place le<br />
moindre programme social, l’État néocolonial<br />
encourage le maximum de gens à<br />
s’expatrier. Aucun service public digne de<br />
ce nom n’est disponible pour une population<br />
dont plus de 80% vivent avec moins<br />
de deux dollars par jour. L’état complètement<br />
délabré des écoles et des hôpitaux<br />
publics ainsi que l’insalubrité des villes et<br />
des quartiers populaires illustrent bien la<br />
situation d’une nation complètement à la<br />
dérive. Mais là encore, cela n’est que le<br />
cadet des soucis de cet État fantoche.<br />
6) L’implication ouverte et démesurée<br />
de l’impérialisme (particulièrement<br />
étatsunien) depuis 1986, et surtout<br />
depuis le coup d’État de 1991, dans les<br />
affaires internes de notre pays, formant<br />
et destituant les gouvernements. Lors de<br />
la dictature sanguinaire des Duvalier, la «<br />
stabilité » du pays était assurée. Sous la<br />
protection de l’État terroriste, l’oligarchie<br />
et les compagnies étrangères pouvaient,<br />
sans crainte, exploiter, spolier et écraser<br />
toutes formes de revendications. Depuis<br />
la chute de la dictature, en 1986, l’impérialisme<br />
joue pieds et mains pour maintenir<br />
le statu quo. Il s’évertue notamment,<br />
depuis le coup d’État de 1991, à réduire<br />
l’État haïtien en un État fantoche, destiné<br />
à mettre en place strictement les mesures<br />
néolibérales. L’assujettissement de cet<br />
État atteint son apogée avec l’arrivée au<br />
pouvoir du régime mafieux de Martelly.<br />
Toutes les exactions furent permises :<br />
les fonds générés par le programme Petro-Caribe<br />
sont spoliés ouvertement et,<br />
au-delà de spectacles grossiers et misogynes<br />
du président tèt kale (crane rasé),<br />
l’écrasement du mouvement ouvrier et<br />
populaire se poursuivait.<br />
Aujourd’hui le pourrissement de<br />
l’État néocolonial et l’exacerbation des<br />
contradictions sociales sont tels qu’il ne<br />
suffit pas de changer de gouvernement<br />
ou même d’effectuer des réformes pour<br />
arriver à long terme à des changements<br />
réels. Le cirque des élections sous le contrôle<br />
des puissances occidentales doit être<br />
combattu et dénoncé. Nous sommes à<br />
un moment de notre histoire où le choix<br />
d’un nouveau pays s’impose. Celui-ci ne<br />
pourra exister sans les luttes constantes et<br />
structurées des organisations populaires<br />
et progressistes.<br />
Pour authentification.<br />
Renel Exentus<br />
Ricardo Gustave<br />
Contact :<br />
rehmoncohaiti1915@gmail.com<br />
Par Vilaire Philogène<br />
Haití: Le soulèvement populaire annule la<br />
hausse des prix des carburants du FMI ! À bas le<br />
gouvernement fantoche de Jovenel !<br />
Une augmentation de 38 % du prix<br />
de l'essence, 47 % du diesel et 51<br />
% du kérosène, a généré une réponse<br />
massive de la population haïtienne<br />
qui, depuis le 6 juillet, est descendue<br />
dans les rues de Port-au-Prince,<br />
Cap-Haïtien, Petit Goave, Les Cayes<br />
et Jacmel. Deux commissariats de police<br />
ont été incendiés, de nombreuses<br />
barricades ont été érigées et les rues<br />
reprises par les travailleurs, dans un<br />
véritable soulèvement contre la mesure<br />
convenue par le gouvernement avec<br />
le Fonds monétaire international en<br />
février dernier, dans le cadre d'un plan<br />
d'ajustement.<br />
En particulier, l'augmentation<br />
du kérosène est une mesure<br />
profondément antipopulaire, car pour<br />
une grande partie de la population qui<br />
n'a pas accès au gaz domestique ou à<br />
l'électricité, c'est un combustible indispensable<br />
pour cuisiner.<br />
Face à la pression populaire, des<br />
secteurs du parlement se sont manifestés<br />
contre l'augmentation des prix<br />
des carburants et le lendemain de l'explosion<br />
sociale, le gouvernement a annoncé<br />
que la mesure serait suspendue<br />
indéfiniment.<br />
Le gouvernement de l'homme<br />
d'affaires de droite Jovenel Moïse est<br />
très faible. Il est arrivé au pouvoir après<br />
deux élections frauduleuses, l'une en<br />
2015 et l'autre en 2016; toutes deux<br />
ont été contestées et répudiées par<br />
des grands mouvements de mobilisations.<br />
Il n'a prêté serment qu'en février<br />
2017. Il est l'héritier direct de plus de<br />
treize ans d'occupation militaire par les<br />
troupes de la Minustah, un contingent<br />
envoyé par l'ONU pour soutenir le régime<br />
issu du coup d'État contre Jean<br />
Le peuple doit rester debout et vigilent jusqu’à ce qu’il débarrasse le pays<br />
des corrompus et des pourris<br />
Vive la lutte des travailleurs<br />
haïtiens ! A bas le gouvernement<br />
fantoche de Jovenel Moïse !<br />
Barricades enflammées<br />
Que cela arrive la semaine prochaine,<br />
le mois prochain, l’année<br />
prochaine, après deux années, après<br />
cinq années ou même après plus d’une<br />
décennie, ce qui doit arriver arrivera,<br />
d’une façon ou d’une autre, un jour ou<br />
un autre: le peuple haïtien va se débarrasser<br />
de ces corrompus, incompétents,<br />
voleurs et « bandits légaux » qui le dirigent<br />
depuis ces trente dernières années.<br />
Les événements survenus depuis le<br />
vendredi 6 juillet dernier nous inspirent<br />
de l’optimisme et nous prouvent que<br />
le peuple haïtien veut dire à Jovenel<br />
Moïse, à ses ministres profiteurs et aux<br />
députés et sénateurs corrompus et nuls<br />
comme les Gracia Delva, les Antonio<br />
Cherami (dit Don Kato), Willot Joseph,<br />
Félius Lubin, Hervé Fourcand, Ronald<br />
Lareche, Levaillant Louis Jeune et<br />
d’autres qu’il n’entend plus vivre dans<br />
la misère absolue pendant qu’ils vivent<br />
eux-mêmes dans une opulence disproportionnelle<br />
à leur salaire.<br />
Vingt-quatre heures après la révolte<br />
populaire, le gouvernement a<br />
baissé le prix du carburant. L’erreur<br />
qu’il a commise c’est que le peuple<br />
ne s’est pas mis debout uniquement à<br />
cause de la montée de ce prix. Certainement,<br />
cela a été la goutte d’eau qui a<br />
fait renverser le vase. Le peuple s’est<br />
révolté à cause au moins de ces onze<br />
raisons suivantes:<br />
1. Le peuple demande à Jovenel<br />
Moïse, au Premier ministre Jack<br />
Guy Lafontant où est passé l’argent<br />
de Petro Caribe? Il veut que les profiteurs<br />
soient arrêtés et jugés. Le peuple<br />
veut que cet argent l’aide à sortir de sa<br />
misère. Le peuple attend une réponse<br />
claire!<br />
2. Le peuple demande une explication<br />
claire sur l’argent recueilli sur le<br />
dollar et cinquante centimes qu’on impose<br />
sur chaque transfert d’argent fait<br />
à partir de la diaspora. Certainement,<br />
ce vol n’a pas commencé sous Jovenel.<br />
Cependant, il l’a continué. Donc, il nous<br />
doit des explications.<br />
3. Le peuple dit que c’est anormal<br />
que des députés et sénateurs corrompus<br />
gagnent un salaire si élevé<br />
pendant qu’il vit dans la crasse. Le<br />
peuple demande des comptes. Gracia<br />
Delva pense que le peuple est abyssale<br />
crédulité quand il dit avoir fait fortune<br />
grâce à sa musique. Gracia Delva, Don<br />
Kato et les autres se sont enrichis sur le<br />
dos du peuple. La nation demande des<br />
comptes !<br />
4. Dire au peuple qu’il n’y a pas<br />
d’argent dans le pays est un mensonge.<br />
Il y a beaucoup d’argent dans<br />
le pays. Ce qui arrive c’est que l’argent<br />
du peuple est gaspillé. Les ministres,<br />
les députés, les sénateurs et les amis<br />
du pouvoir achètent des villas à Long<br />
Island, à West Palm Beach.<br />
Le peuple refuse que les ministres<br />
donnent des “chèques zonbi” à leurs<br />
amis vivant à New York, à Miami et à<br />
Montréal, faisant passer ces amis pour<br />
“consultants”. Ce n’est pas normal pour<br />
que l’argent du peuple paie le loyer à<br />
Queens ou à Montréal pour les amis<br />
de certains ministres pendant qu’il vit<br />
suite à la page(15)<br />
Bertrand Aristide en 2004. L'année<br />
dernière, la Minustah a annoncé sa dissolution<br />
pour faire place à un plus petit<br />
contingent de police multinationale, les<br />
Minujusth. En outre, le financement<br />
du pétrole fourni par le gouvernement<br />
vénézuélien, subvention importante<br />
qui a bénéficié au régime héritier du<br />
coup d'État pendant plus d'une décennie,<br />
a diminué en raison de la crise<br />
dans ce pays d'Amérique du Sud.<br />
À tout cela s'est ajoutée une crise<br />
dans les forces de police, qui se sont<br />
retirées dans leurs casernes, refusant<br />
de répondre aux ordres répressifs du<br />
gouvernement. Dans ce contexte, le<br />
mécontentement populaire a débordé<br />
et ne se limite pas à la question des<br />
carburants, mais exige la sortie du<br />
gouvernement fantoche du FMI et de<br />
l'impérialisme.<br />
Les troupes d'occupation Minustah<br />
ont accumulé un terrible bilan<br />
de violations des droits de l'homme.<br />
Elles sont les responsables de l'émergence<br />
d'une épidémie de choléra et,<br />
aussi, d'abus sexuels. Ils étaient composés<br />
principalement de troupes latino-américaines<br />
fournies par les gouvernements<br />
"progressistes" du Brésil,<br />
de l'Argentine, de l'Uruguay, de l'Équateur<br />
et de la Bolivie, entre autres. La<br />
solidarité internationale est essentielle<br />
pour exiger que les Minujusth ne répriment<br />
pas le peuple haïtien et pour exiger<br />
leur retrait du pays.<br />
Malgré le caractère massif de<br />
la mobilisation, la révolte populaire<br />
manque de direction politique. Il est<br />
essentiel de construire des organismes<br />
autonomes de lutte qui développent un<br />
programme politique pour sortir Haïti<br />
de la terrible situation économique et<br />
sociale à laquelle il a été conduit par des<br />
siècles d'invasions et d'agressions militaires,<br />
de dictatures oligarchiques, de<br />
politiques de pillage et de surexploitation<br />
au service de la bourgeoisie et de<br />
l'impérialisme. Nous appelons à la solidarité<br />
de tous les travailleurs et peuples<br />
avec Haïti, pour défendre leur droit à<br />
l'autodétermination et à se libérer d'un<br />
gouvernement antipopulaire imposé<br />
par les troupes d'occupation. Pour une<br />
solution ouvrière et populaire à la crise<br />
qui a commencé par l'ignorance de la<br />
dette extérieure illégitime, dont l'origine<br />
perverse remonte aux représailles<br />
du colonialisme français contre la révolution<br />
haïtienne et à l'émergence de la<br />
première nation indépendante dans les<br />
Caraïbes.<br />
Vive la lutte des travailleurs haïtiens<br />
! A bas le gouvernement fantoche<br />
de Jovenel Moïse ! Non à l'intervention<br />
militaire étrangère en Haïti avec les<br />
forces de la Minujusth !<br />
Unité Internationale des Travailleurs<br />
- Quatrième Internationale (UIT-<br />
QI)<br />
7 juillet <strong>2018</strong><br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
7
La Tribune de Catherine Charlemagne (27)<br />
Jovenel, le coup du Brésil et échec de la hausse des prix !<br />
Finalement, la Coupe du monde de<br />
football <strong>2018</strong> restera comme un<br />
vrai cauchemar pour les Haïtiens. Primo,<br />
la sélection nationale brésilienne<br />
de football soutenue par la majorité<br />
des haïtiens est bel et bien éliminée de<br />
la 21e Coupe du monde de la FIFA en<br />
Russie par une valeureuse équipe de la<br />
Belgique. Longtemps avant, c’était celle<br />
d’Argentine, l’autre équipe favorite des<br />
haïtiens, qui avait fait ses valises sans<br />
même atteindre le quart de finale. On<br />
avait enregistré un peu partout dans le<br />
pays des pleurs et des grincements de<br />
dents. Secundo, le gouvernement et le<br />
Fonds Monétaire International (FMI)<br />
qui voulaient profiter de l’engouement<br />
de la population pour le football pour<br />
lui porter un coup dans le dos ont<br />
échoué dans leur tentative de passer en<br />
douce avec une augmentation des prix<br />
des produits pétroliers. En clair, le coup<br />
du Brésil n’est pas passé pour le Président<br />
Jovenel Moïse.<br />
Lui qui pensait choisir le bon timing<br />
pour piocher une nouvelle fois dans<br />
les poches de ses concitoyens. Raté !<br />
La population, pour une fois, ne s’est<br />
pas laissée distraire ni par un quart de<br />
finale qui lui restera sur le cœur, non<br />
plus par la perfidie de l’équipe gouvernementale.<br />
Ouf, l’honneur du pays est<br />
sauf ! Certains ne se sont peut-être pas<br />
rendus compte avec quel regard le reste<br />
du monde allait nous voir si ce plan<br />
machiavélique du Fonds Monétaire<br />
International intitulé « Staff-Monitored<br />
Program » (SPM) signé en février<br />
dernier avec la présidence d’Haïti était<br />
passé sans qu’il n’y ait eu une réponse<br />
à la hauteur de ce Plan certainement<br />
mûri de longue date par des élites<br />
technocrates attendant cette fameuse<br />
rencontre du Brésil pour lâcher leur<br />
bombe. Pas de bol ! Un dernier sursaut<br />
du peuple souverain dans une ultime<br />
résurgence de l’esprit et de l’intelligence<br />
a mis debout tout un pays afin<br />
de dire non à l’injustice des « Princes<br />
» qui nous gouvernent à travers leurs<br />
lunettes opaques.<br />
Ce SPM de FMI avec le gouvernement<br />
haïtien prévoit en gros que<br />
l’Etat augmente les prix des produits<br />
pétroliers conformément à une loi<br />
datant du 9 mars 1995 instituant le «<br />
Droit d’Accise Variable sur les Produits<br />
Pétroliers » afin de ne plus subventionner<br />
le coût du carburant à la pompe.<br />
Pour comprendre la réaction violente,<br />
certes, de la population à l’annonce de<br />
l’augmentation vertigineuse des prix de<br />
produits pétroliers accompagnée forcément<br />
d’une augmentation importante<br />
des prix du transport en commun sur<br />
l’ensemble du territoire national, c’est le<br />
fait que le gouvernement voulait traiter<br />
les citoyens comme des individus incapables<br />
de comprendre leur ruse.<br />
Quelle urgence il y avait à programmer<br />
une Conférence de presse<br />
pour annoncer une mauvaise nouvelle<br />
au moment même où tout le pays était<br />
scotché devant sa télévision en train<br />
de regarder un match de foot qui le<br />
passionne si ce n’était pour détourner<br />
son attention ? La population demeure<br />
convaincue que cette décision était<br />
nourrie d’arrières pensées politiques.<br />
En prenant le soin de faire son annonce<br />
d’augmenter les prix de l’essence en<br />
même temps que les prix du transport<br />
public au moment où tous les esprits<br />
se concentraient vers la Russie, il ne<br />
fait aucun doute que le Président Jovenel<br />
Moïse, à travers son ministre<br />
des Finances et de l’Economie et celui<br />
du Commerce et de l’Industrie, savait<br />
que la mesure serait plus qu’impopulaire.<br />
Elle était quasiment suicidaire<br />
politiquement pour son gouvernement,<br />
voire pour lui directement. En effet,<br />
au regard des réactions instantanées<br />
de la population, tout porte à croire<br />
qu’il y avait quelque chose qui se tramait<br />
dans le plus grand secret attendant<br />
seulement le signal du départ pour<br />
passer à l’action.<br />
En vérité, si le gouvernement le<br />
Le coup du Brésil n’est pas passé<br />
pour le Président Jovenel Moïse.<br />
voyait autrement, il était le seul dans ce<br />
cas là. A bien considérer l’état lamentable<br />
du pays et la situation économique<br />
désastreuse dans laquelle vit la classe<br />
la plus défavorisée, tout porte à croire<br />
que celle-ci n’avait besoin ni de leaders<br />
politiques ni de quiconque d'autre pour<br />
se révolter contre une mesure qu’elle<br />
trouvait injuste et mortelle pour elle. En<br />
réalité, si les manifestations et la violence<br />
qui les accompagnaient ont été<br />
spontanées dans la région métropolitaine<br />
de Port-au-Prince et dans d’autres<br />
villes du pays comme les Cayes,<br />
Gonaïves, Grand-Goâve, Cap-Haïtien,<br />
Jacmel, Petit-Goâve, Hinche, etc, c’est<br />
que la population n’en peut plus.<br />
Maintes fois, la presse en<br />
général et dans cette Tribune en particulier,<br />
nous avons attiré l’attention<br />
du chef de l’Etat, Jovenel Moïse, sur<br />
sa façon de se comporter comme ses<br />
prédécesseurs qui ne sont pas des<br />
modèles à imiter. Ses discours et ses<br />
actes sont en contradictions flagrantes<br />
avec la manière dont il veut gérer les<br />
affaires publiques. Le Président de<br />
la République ne peut d’un côté condamner<br />
les égarements des anciens<br />
Présidents du pays et de l’autre marcher<br />
sur leurs pas. L’affaire PetroCaribe et<br />
des distributions de cadeaux présidentiels<br />
avec les fonds du Trésor Public<br />
sont des exemples du double langage<br />
du Président Jovenel Moïse. Partout, il<br />
dénonce la corruption généralisée dans<br />
l’administration publique et les gaspillages<br />
qui ont eu lieu avec les deniers de<br />
l’Etat.<br />
Si tout le monde connait les corrompus,<br />
lui aussi en tant que premier<br />
mandataire de la Nation doit forcément<br />
les connaître. Sauf qu’il ne fait rien pour<br />
permettre à ces contrevenants de passer<br />
devant la justice. Dans sa gestion quotidienne<br />
des affaires de la République,<br />
le Président est loin de servir d’exemple<br />
ou du moins il s’enveloppe dans le<br />
même costume que ses prédécesseurs.<br />
La semaine dernière, dans notre précédente<br />
Tribune, nous avons dénoncé son<br />
comportement qui consiste à perpétuer<br />
les actes irresponsables et les sources<br />
de corruptions que pratiquaient ceux<br />
qui avaient la chance d’occuper avant<br />
lui le Palais national. Si dans une certaine<br />
mesure il est plus dynamique et<br />
semble porter une certaine vision pour<br />
le pays en le dotant des infrastructures<br />
nécessaires et utiles à son développement,<br />
Jovenel Moïse a du mal à sortir<br />
de l’ancienne école. Il se croit l’unique<br />
rempart contre la corruption ; alors<br />
même qu’il est entouré de corrupteurs<br />
déjà dénoncés par la clameur publique,<br />
voire par la justice qui les attend sur le<br />
seuil des portes des Tribunaux.<br />
En plus, le chef de l’Etat reste<br />
prisonnier de la classe possédante, des<br />
conseils d’une bourgeoisie d’affaires et<br />
économique qui n’entend point perdre<br />
un iota de son influence sur la classe<br />
et sur le pouvoir politique. Du coup, en<br />
dépit de ses discours qui voulaient faire<br />
croire qu’il prend ses distances avec<br />
cette catégorie possédante, il continue à<br />
lui obéir aveuglement quitte à ce qu’elle<br />
lui porte à prendre des décisions très impopulaires<br />
et contraires à la vision qu’il<br />
prétend défendre en faveur de la classe<br />
populaire. La preuve a été donnée avec<br />
cette décision d’augmenter les prix du<br />
carburant dans le pays sans prendre en<br />
compte l’impact négatif d’une telle décision<br />
sur la majorité de la population.<br />
Certes, il est pressé par une institution<br />
comme le FMI demandant à l’Etat haïtien<br />
d’arrêter de subventionner le prix<br />
de l’essence. Sauf qu’une telle décision<br />
a une conséquence immédiate sur le<br />
pouvoir d’achat d’une population vivant<br />
déjà en-dessous du seuil de pauvreté.<br />
Le Président Jovenel Moïse se<br />
vente tous les jours d’être un enfant de<br />
l’arrière pays. Ce qui n’est pas faux.<br />
De ce fait, il doit connaître les<br />
difficultés non seulement des paysans<br />
mais aussi de la classe moyenne qui ont<br />
du mal à joindre les deux bouts au quotidien.<br />
En fait, ce n’est pas l’augmentation<br />
du prix des produits pétroliers<br />
que conteste la population. Puisqu’aujourd’hui<br />
grâce aux réseaux sociaux et<br />
Internet, tout le monde peut connaître<br />
le prix de tel produit par rapport à son<br />
prix réel et ce, dans n’importe quel pays<br />
du monde suivant le pouvoir d’achat de<br />
ses habitants et de la richesse du pays<br />
en question. C’est la cause à effet que<br />
les manifestants contestent. D’ailleurs,<br />
on l’a bien vu ce ne sont pas les propriétaires<br />
ni les chauffeurs des Bus et<br />
des Camionnettes qui étaient dans les<br />
rues de la capitale ou d’autres villes de<br />
province pour protester contre la décision<br />
du gouvernement.<br />
L’année dernière déjà, lorsque<br />
le pouvoir avait voulu augmenter<br />
ces prix, c’étaient les Centrales syndicales<br />
et les syndicats indépendants qui<br />
étaient montés au créneau contre le<br />
gouvernement. Cette fois-ci et vu que<br />
la mesure s’accompagne d’une augmentation<br />
des titres de transports et ce,<br />
pour tout le pays, c’est la population<br />
tout entière ou du moins les usagers<br />
qui représentent en vérité quatre-vingt<br />
dix pour cent de la population, voire<br />
plus, qui disent NON. Cela suffit ! Et<br />
pour cause. Du Nord au Sud, de l’Ouest<br />
à l’Est, du Centre aux coins les plus reculés,<br />
les gens manifestent en demandant<br />
au gouvernement de revenir sur<br />
sa décision. La mesure, en fait, concerne<br />
tout le monde sans distinction.<br />
Car même si à Port-au-Prince<br />
et ses banlieues et dans les grandes<br />
métropoles régionales on trouve un parc<br />
automobile privé assez conséquent, en<br />
réalité, pour se déplacer d’un point du<br />
territoire à un autre tout le monde prend<br />
le transport en commun communément<br />
appelé transport public en Haïti. D’où<br />
la spontanéité de la révolte populaire<br />
qu’on a vue la semaine dernière contre<br />
la décision. Certes, il faut déplorer,<br />
voire condamner sans réserve les actes<br />
de pillages des Supermarchés (Markets)<br />
de Delmas et de Pétion-Ville, les<br />
attaques et incendies contre des hôtels<br />
de standard touristique (Best Western,<br />
Royal Oasis, Kinan, etc.), la destruction<br />
des biens publics et privés, des voitures<br />
de particuliers, etc. Sans compter des<br />
actes de vandalisme perpétrés un peu<br />
partout dans les communes de Delmas,<br />
Pétion-Ville, Carrefour, et Port-au-<br />
Prince, etc. Malheureusement, si ces<br />
actions font partie des pressions que<br />
les contestataires utilisent pour faire<br />
reculer le pouvoir et obtenir finalement<br />
gain de cause sur le gouvernement, ces<br />
actes ne sont pas moins contradictoires<br />
à leurs intérêts.<br />
Car en détruisant tel ou tel Centre<br />
commercial ou hôtel de luxe où travaillent<br />
des dizaines de gens qui n’ont rien<br />
à voir avec la décision gouvernementale,<br />
c’est les pénaliser doublement ou<br />
leur faire subir une double peine. D’une<br />
part, ils paient pour un gouvernement<br />
qu’ils ne soutiennent même pas et<br />
d’autre part c’est les envoyer rejoindre<br />
la cohorte des chômeurs qui pullulent<br />
la République. Et sans oublier, c’est<br />
aussi porter un rude coup à l’économie<br />
du pays tout entier. Puisque ces entreprises<br />
commerciales n’appartiennent ni<br />
à l’Etat haïtien encore moins au Président<br />
Jovenel Moïse. Mais, malheureusement,<br />
ces dégâts collatéraux et<br />
ces actions violentes et imprévisibles<br />
sont inévitables dans ces circonstances.<br />
D’ailleurs, même les forces de l’ordre<br />
(police) ne peuvent contenir ces<br />
vagues successives qui écrasent tout<br />
sur leur passage. Dans une moindre<br />
mesure, on dirait que cela fait partie du<br />
« jeu ». C’est au gouvernement de la<br />
République d’assumer et de prendre ses<br />
responsabilités auprès des propriétaires<br />
victimes de la furie populaire après que<br />
le calme soit rétabli.<br />
Bien sûr pour ces grandes entreprises<br />
leur police d’assurance doit leur<br />
permettre de reprendre très rapidement<br />
leur activité. La réaction rapide dès<br />
vendredi 6, samedi 7, dimanche 8 juillet<br />
et même lundi 9 juillet <strong>2018</strong> d’une<br />
foule en colère qui a quasiment bloqué<br />
Port-au-Prince et ses faubourgs tout en<br />
multipliant des actions coups de poings<br />
contre les locaux des institutions publiques<br />
(Commissariats de police, Tribunaux,<br />
DGI,) et des entreprises privées<br />
sans distinction de marque, d’origine<br />
et de nationalité démontre la nervosité<br />
et la motivation des manifestants. Des<br />
actions violentes et incontrôlées qui<br />
ont certainement poussé le pouvoir à<br />
faire machine arrière. Dans un premier<br />
temps, il a semblé qu’une certaine incompréhension<br />
et confusion régnaient<br />
au sein même de l’appareil de l’Etat et<br />
du pouvoir qui, pris au dépourvu, ne<br />
parlaient pas d’une seule voix. Même<br />
la police nationale a été très peu visible<br />
au début des émeutes pour être ensuite<br />
totalement débordée. Surtout les autorités<br />
policières n’étaient même pas<br />
informées au préalable de la décision<br />
du gouvernement.<br />
Cette attitude étrange s’explique<br />
par le comportement assez curieux du<br />
Premier ministre Jack Guy Lafontant.<br />
LA DIFFERENCE<br />
AUTO SCHOOL<br />
LEARN TO DRIVE<br />
La Différence Auto School<br />
836 Rogers Avenue<br />
(between Church Avenue<br />
& Erasmus Street)<br />
Brooklyn, NY <strong>11</strong>226<br />
Manager: Ernst Sevère<br />
Tel: 718-693-2817<br />
Cell: 917-407-8201<br />
Le PM, dans une allocution sibylline,<br />
explique calmement à la Télévision Nationale<br />
(TNH), en compagnie de son<br />
Conseil Supérieur de la Police Nationale<br />
(CSPN), les raisons de la hausse des prix<br />
de l’essence et du transport en commun<br />
et pourquoi cette mesure est justifiée<br />
d’après lui. Cette intervention du chef<br />
du gouvernement était surréaliste et<br />
totalement opposée aux revendications<br />
d’une population remontée à bloc ne<br />
réclamant que le retrait du fameux et<br />
infâme décret justifiant la hausse des<br />
prix des différents produits pétroliers.<br />
Au moment même où la capitale était<br />
pratiquement à feu et sang, puisqu’on<br />
Le Premier ministre Jack Guy Lafontant dans une allocution sibylline,<br />
explique calmement à la Télévision Nationale (TNH), en compagnie de<br />
son Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), les raisons de la<br />
hausse des prix de l’essence et du transport en commun<br />
a enregistré la mort par lynchage d’un<br />
policier qui voulait juste rentrer chez<br />
lui après une longue journée de travail,<br />
le Premier ministre faisait un discours<br />
dans lequel il détaillait les réalisations<br />
de la présidence Jovenel comme si à ce<br />
moment précis les manifestants s’intéressaient<br />
à des détails s’apparentant à<br />
un bilan « pré-électoral », dont la portée<br />
n’a eu aucun effet sur la population.<br />
Sinon qu’à accentuer la volonté<br />
de poursuivre la mobilisation contre<br />
le Président de la République. Mais le<br />
Premier ministre sait que dans cette<br />
situation, il joue son poste à la tête<br />
du gouvernement. Car en tant que<br />
Premier ministre, il a une grande part<br />
de responsabilité dans la prise de décision<br />
gouvernementale même si les<br />
contestataires mettent en avant le rôle<br />
du Président de la République. C’est la<br />
tradition en Haïti. Vu les circonstances<br />
suite à la page(15)<br />
LEARN A NEW LANGUAGE<br />
with RINCHER’S SYSTEM<br />
Spanish ● English ● French ● Kreyòl<br />
Kits contain a BOOK and 2 or 3 CDs<br />
Price range:<br />
only $25 - $35<br />
Write, call, email, or visit:<br />
Universal Book Store<br />
(formerly Rincher’s Book Store)<br />
2716 Church Avenue,<br />
Brooklyn, NY <strong>11</strong>226<br />
718.282.4033<br />
Email: rincherexpress@gmail.com<br />
8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>
This Week in <strong>Haiti</strong><br />
Nationwide Popular Uprising Calls for President Jovenel Moïse’s Removal<br />
by Kim Ives<br />
<strong>Haiti</strong> exploded this past week in a nationwide<br />
uprising whose watchwords<br />
are “nou bouke,” meaning “we are fed up”<br />
in Kreyòl.<br />
Like a volcano, the explosion of<br />
anger and violence was building up over<br />
the past 17 months of President Jovenel<br />
Moïse’s rule, which has been characterized<br />
by corruption, waste, double-talk,<br />
repression, and subservience to neoliberal<br />
dictates.<br />
The spark was the slashing of fuel<br />
price subsidies mandated by the International<br />
Monetary Fund (IMF) in return for<br />
$96 million in “budget support.” As a result,<br />
the cost of a gallon of gasoline rose<br />
38% from 224 to 309 gourdes ($3.45 to<br />
$4.75), diesel leapt 47% from 85 to 264<br />
gourdes per gallon ($1.30 to $4.06), and<br />
kerosene soared from 173 to 262 gourdes<br />
per gallon ($2.66 to $4.03). In comparison,<br />
the average cost in the U.S. of a gallon<br />
of gas is $2.86, of diesel is $3.25, and<br />
of kerosene is $3.60.<br />
Back on Mar. 8, Economy and Finance<br />
Minister Jude Alix Patrick Salomon<br />
announced that the <strong>Haiti</strong>an government<br />
had bowed to the IMF’s demands in February,<br />
saying the fuel price hikes would<br />
take effect in July. Public transport drivers’<br />
unions and popular organizations protested,<br />
pointing to the deepening poverty of<br />
<strong>Haiti</strong>’s masses and their inability to pay<br />
public transport costs.<br />
“The country will be blocked if the<br />
state stubbornly insists on raising prices for<br />
petroleum products,” said Edva Dorismé,<br />
vice president of the <strong>Haiti</strong>’s Assembly of<br />
Tap-Tap Drivers (RCTH). But Culture and<br />
Communication Minister Guyler C. Delva<br />
A National gas station and cars were burned as demonstrators targeted<br />
businesses owned by some members of <strong>Haiti</strong>’s bourgeoisie, particularly by<br />
the Boulos family<br />
Demonstrators surged into the streets of cities and towns around <strong>Haiti</strong>,<br />
erecting barricades, on Jul. 6 when the <strong>Haiti</strong>an government announced<br />
huge fuel price increases<br />
Credit: <strong>Haiti</strong>an Information Project<br />
insisted the hikes would go forward, saying<br />
it was for the people’s own good.<br />
Many <strong>Haiti</strong>ans are avid fans of the<br />
Brazilian national soccer team, and the<br />
government apparently had hoped that<br />
they would be distracted by the Jul. 6 Brazil<br />
vs. Belgium contest during the ongoing<br />
World Cup. Just after the match began,<br />
it published the decree with the new increased<br />
prices to take effect the next day.<br />
Government strategists apparently<br />
thought that Brazil would win the match<br />
and that the ensuing celebrations in <strong>Haiti</strong><br />
would drown out any outrage over the<br />
price hikes.<br />
Unfortunately for them, Brazil lost<br />
to Belgium and was eliminated from the<br />
World Cup competition. The <strong>Haiti</strong>an masses’<br />
resulting anger and disappointment<br />
over the loss dovetailed with the shock of<br />
finally seeing the new higher fuel prices,<br />
creating a perfect storm.<br />
It was the last straw. Months of<br />
frustration boiled over. Faced with a 13%<br />
inflation rate and (officially) 14% unemployment,<br />
<strong>Haiti</strong>an workers have been<br />
demonstrating for the minimum wage<br />
to be raised from 335 to 1000 gourdes<br />
a day ($5.15 to $15.39). The government<br />
has spent millions on a pointless<br />
traveling carnival of political hoopla and<br />
promises called the “Caravan for Change,”<br />
generating resentment among <strong>Haiti</strong>ans<br />
with dwindling, poverty-stricken schools<br />
and hospitals. Local and municipal governments<br />
are also cash-starved while<br />
Jovenel’s regime spent millions more on<br />
resurrecting the traditionally-repressive<br />
<strong>Haiti</strong>an Army last November. The government<br />
has effectively blocked any investigation<br />
into where some $3.8 billion<br />
disappeared from the PetroCaribe fund,<br />
drawn from revenues from the sale of<br />
cheap Venezuelan petroleum products. An<br />
unpopular budget drawn up last year taxes<br />
the poor and even expatriate <strong>Haiti</strong>ans;<br />
the government has wasted time and<br />
money on a still-born “national dialogue”<br />
initiative called the General States (États<br />
Généraux) and recently distributed 3,000<br />
large flat-screen TV sets to all senators and<br />
deputies for a rumored cost of $14 million<br />
so that rural <strong>Haiti</strong>ans could supposedly<br />
watch the World Cup. All the while, police<br />
forces have used brutal and sometimes lethal<br />
force against demonstrators, jails are<br />
severely overcrowded with mostly untried<br />
detainees, and kidnappings, robberies,<br />
and “insécurité” (lawless atmosphere) are<br />
on the rise.<br />
From Jul. 6 to 10, angry demonstrators<br />
took to the streets, setting up barricades<br />
of burning tires, car chassis, and<br />
furniture. The ravine-lined road through<br />
Canapé-Vert was coated with slick oil,<br />
making it too dangerous to drive on. Other<br />
areas around the capital of Port-au-Prince<br />
like Delmas, Lalue, Nazon, Champsde-mars,,<br />
Carrefour-Feuilles, Carrefour<br />
Fleuriot, and Kenscoff were inaccessible.<br />
Demonstrators also filled the streets of<br />
several other cities such as Cap-<strong>Haiti</strong>en,<br />
Petit-Goâve, Les Cayes, Jérémie, and Jacmel,<br />
as well as towns in the Artibonite.<br />
In the upscale neighborhoods of Pétionville,<br />
car windshields and house windows<br />
were broken. Banks, warehouses,<br />
gas stations, hotels, car dealerships, and<br />
supermarkets belonging to the bourgeoisie<br />
(particularly the Boulos family) were targeted<br />
for destruction, burning, and looting.<br />
The court house in the town of<br />
Petit-Goâve was burned and the General<br />
Directorate of Taxes (DGI) was almost<br />
burned, with the building’s walls blackened<br />
by flames.<br />
The government, through televised<br />
speeches, tweets, and press releases from<br />
the president, prime minister, and police<br />
brass tried to calm the protesters with hollow,<br />
meaningless declarations calling for<br />
calm.<br />
“I’m asking you for patience because<br />
the administration’s vision is clear,”<br />
said PM Jack Guy Lafontant in a completely<br />
ineffective televised speech on the<br />
morning of Jul. 7. “It has a clear program<br />
that it continues to execute.”<br />
Protests grew. By that afternoon,<br />
President Moïse had to make his televised<br />
speech, where he announced that the<br />
price hikes would be withdrawn. But it<br />
was too little, too late.<br />
“There is no other alternative. He<br />
has to go,” said professor Auguste “Gougousse”<br />
D’Meza, an educational and political<br />
consultant in Port-au-Prince. “The<br />
people don’t believe in him anymore.”<br />
Already, many <strong>Haiti</strong>an parliamentarians<br />
are calling for a confidence vote on<br />
Lafontant’s government, which may be<br />
sacrificed in an attempt to save Jovenel’s<br />
regime. Many representatives from <strong>Haiti</strong>’s<br />
bourgeoisie are also calling on Lafontant<br />
and his ministers to step down.<br />
“In his mind, he thinks he has done<br />
something serious,” Sen. Patrice Dumont<br />
said of President Moïse to the Miami Herald.<br />
“Up until now, he’s not living in reality.”<br />
The “Core Group,” dominated by<br />
ambassadors from the U.S., Canada, and<br />
European nations, urged <strong>Haiti</strong>ans on Jul.<br />
10 to “respect “constitutional order,” in<br />
other words to not force Moïse’s resignation<br />
and flight. They also called on “national<br />
authorities to engage in deep and<br />
inclusive dialogue with all the other key<br />
actors of the country so as to restore calm,<br />
promote social cohesion, and assure the<br />
security of people and property.”<br />
The U.S. embassy, like most of the<br />
others, has been closed through most of<br />
the tempest, urging U.S. citizens to “shelter<br />
in place.”<br />
Hundreds of <strong>Haiti</strong>an expatriate<br />
summer vacationers and U.S. missionaries<br />
were stranded at international airports<br />
in Port-au-Prince and Cap Haïtien when<br />
airlines like Spirit, JetBlue, and American<br />
cancelled flights on Sat., Jul. 7. Flights<br />
gradually resumed over the following<br />
three days.<br />
Many police officers abandoned<br />
their posts or did not venture out in the<br />
face of the masses’ wrath. One police officer,<br />
Robert Scutt, was killed when he tried<br />
to break through a street barricade.<br />
Demonstrators burned the<br />
courthouse in Petit Goâve<br />
There were at least four deaths<br />
which resulted from the uprising and its<br />
repression.<br />
“It is criminal on the part of the <strong>Haiti</strong>an<br />
State to take such a measure, while<br />
there are other ways to find money without<br />
harming people,” said Jonel Merisier,<br />
the president of the Union of Drivers and<br />
Vehicle Owners of Mirebalais (SCPVM).<br />
A general strike on Mon., Jul. 9 and<br />
Tue., Jul. 10 was successful nationwide,<br />
although people began to resume their activities<br />
late Tuesday.<br />
While the virulence of the popular<br />
demonstrations has clearly shaken <strong>Haiti</strong>’s<br />
rulers, the leaders of <strong>Haiti</strong>’s popular and<br />
democratic opposition sector are currently<br />
divided and weak. Without organizational<br />
infrastructure and a clear strategy and line<br />
of march, the uprising will likely subside in<br />
coming days... at least temporarily.<br />
But the speed and strength with<br />
which the demonstrations of the last five<br />
days developed make clear the fragility<br />
and volatility of <strong>Haiti</strong>’s political situation<br />
and augur more popular revolts in the<br />
days and weeks ahead.<br />
Greater Brooklyn<br />
Gastroenterology Care<br />
Michel Jose Charles MD, FACG, AGAF<br />
Board Certified Gastroenterology<br />
Dr. Kesler Dalmacy<br />
1671 New York Ave.<br />
Brooklyn, New York <strong>11</strong>226<br />
Tel: 718-434-5345<br />
Le docteur de la<br />
Communauté Haïtienne<br />
à New York<br />
Office Locations<br />
3621 Glenwood Rd, Brooklyn NY <strong>11</strong>210<br />
9408 Flatlands Ave, Brooklyn NY <strong>11</strong>236<br />
1381-B Linden Blvd, Brooklyn NY <strong>11</strong>212<br />
By Appointment Only<br />
Tel: 718-434-0202 / 718-869-1501<br />
E-mail: charlesmjcharles@hotmail.com<br />
“Giving care, one patient at a time.”<br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
9
L’ŒUVRE NÉGATIVE DU COLONIALISME FRAN<br />
ROI DORÉ » À LA «<br />
Par Saïd Bouamama<br />
Le bagne de Cayenne et le lanceur Ariane<br />
sont pour beaucoup de français<br />
les seules images de la Guyane. Parfois<br />
s’ajoute celle d’un peuple toujours en<br />
grèves incompréhensibles quand ce n’est<br />
pas celle d’un peuple d’assistés. Derrière<br />
ces images médiatiques se cache une réalité<br />
coloniale qui emplie la vie quotidienne<br />
des guyanais. Faisant partie des « vielles<br />
colonies [i] », la Guyane dite « française<br />
» est occupée par la France depuis plus de<br />
trois siècles. Les colonisateurs espagnols<br />
lui donnèrent le nom d’Eldorado en raison<br />
de la légende du « roi doré [ii] » décrivant<br />
un roi rendant hommage aux dieux<br />
en étant enduit d’or de la tête aux pieds.<br />
Le résultat en sera un quasi-génocide des<br />
six nations autochtones du territoire. Ils<br />
sont remplacés par des esclaves comme<br />
le démontre le qualificatif « de colonie à<br />
esclave » figurant dans les différents projets<br />
de colonisation qui se succède à partir<br />
de 1626, année où le cardinal de Richelieu<br />
installe les premiers établissements<br />
français dans ce pays [iii]. Si les raisons<br />
de la présence française ont changé<br />
au cours des trois siècles d’occupation<br />
française, le système social reste jusqu’à<br />
aujourd’hui caractérisé par un rapport<br />
colonial. L’installation d’un Centre spatial<br />
guyanais en 1964 renforce encore cette<br />
structure coloniale.<br />
Du génocide des autochtones à<br />
l’engagisme<br />
L’arrivée des premiers français se traduit<br />
rapidement par une tentative d’asservir<br />
les autochtones et devant leur résistance<br />
par un massacre de ceux-ci. « Les<br />
français dès leur arrivée ont massacré<br />
tous les indiens ou ont tenté de les réduire<br />
en esclavage [iv] » résume le philosophe<br />
Neuville Doriac. En témoigne le massacre<br />
qui se déroule en 1857 lors de la<br />
conquête de Cayenne. Toutefois ces violences<br />
de la conquête furent sans aucune<br />
mesure avec celles mises en œuvre dans<br />
le reste de l’Amérique Latine pour des raisons<br />
que les ethnologues Pierre Grenand,<br />
Françoise Grenand et Patrick Menget résument<br />
comme suit en déconstruisant les<br />
mythes coloniaux produit pour justifier la<br />
présence française :<br />
Le mythe d’abord: (les contacts<br />
entre Blancs et Indiens ont toujours été<br />
pacifiques). Rien n’est moins sûr. […]<br />
Comprenant très vite que les intentions<br />
réelles des arrivants différaient des leurs,<br />
les Amérindiens, par exemple les Galibi,<br />
se battirent farouchement. Ce n’est que<br />
leur brutal effondrement démographique<br />
dû aux épidémies souvent importées qui<br />
leur imposa un changement de stratégie.<br />
Le repli, la dispersion en forêt et la<br />
résistance passive devinrent leurs armes<br />
principales. […] L’amnésie historique<br />
ensuite: (on ne massacre pas les Indiens<br />
pour leur prendre leurs terres). Il est vrai<br />
que la seule tentative de massacre organisé<br />
perpétrée contre les Galibi remonte à<br />
1657. […] On ne doit en effet pas perdre<br />
de vue que si, ni chasses à l’homme systématiques<br />
ni destructions méthodiques<br />
de villages ne furent organisées comme<br />
ailleurs en Amérique latine, c’est moins<br />
par bonté d’âme que parce que la Guyane<br />
ne parvint jamais au stade de véritable<br />
colonie de peuplement et que l’extraction<br />
des produits de la forêt ne put jamais être<br />
mise sur pied de façon satisfaisante. […]<br />
Là où il en alla différemment, comme aux<br />
Antilles avec les Caraïbes ou en Louisiane<br />
avec les Natchez, les scrupules se turent<br />
et les massacres eurent lieu [v].<br />
L’arrivée des colonisateurs enclenche<br />
donc une véritable hécatombe<br />
démographique du fait des épidémies<br />
qu’elle suscite. La chute du nombre d’autochtone<br />
est tellement importante qu’elle<br />
suscite des théorisations culturalistes et<br />
racistes. On parle alors de « guerres intestines<br />
», de « race usée », d’abus de «<br />
cachiri » (une bière autochtone), d’abus<br />
de « bains froids », de la « dénutrition »<br />
issue de la « paresse », etc. Déconstruisant<br />
ces grilles explicatives, le géographe Jean<br />
Hurault résume : « la plupart des auteurs<br />
étaient trop imbus de l’idéologie civilisatrice,<br />
chrétienne ou laïque, pour admettre<br />
que le contact des Européens pût être la<br />
cause même de l’extinction des Indiens<br />
[vi]. » Evalué entre 20 000 et 30 000<br />
au moment de l’arrivée des européens, il<br />
n’en reste que 1200 en 1960. « Ces 1200<br />
personnes sont les seuls représentants<br />
des quelques cinquante nations qui peuplaient<br />
la Guyane au moment du premier<br />
établissement des européens [vii] » commente<br />
Jean Hurault. La disparition totale<br />
n’a pas eu lieu du fait du repli en forêt des<br />
nations autochtones. Ce repli est de ce fait<br />
une stratégie de survie et une forme de résistance<br />
qui seront reprises ultérieurement<br />
par les esclaves en fuite.<br />
Les conditions climatiques guyanaises,<br />
l’hécatombe et le repli dans la<br />
forêt des peuples autochtones conduisent<br />
Dans le cadre de la grève générale et de la forte mobilisation en Guyane,<br />
les peuples autochtones se joignent au mouvement pour faire entendre<br />
leurs revendications<br />
Des milliers de manifestants participent à une marche à Cayenne, en<br />
Guyane, le 28 mars 2017<br />
rapidement à une articulation serrée entre<br />
esclavage et colonisation. Le premier<br />
devient de fait une des conditions de la<br />
seconde. Dès 1652 les premiers esclaves<br />
sont mentionnés dans divers documents<br />
et le premier navire négrier fait relâche<br />
à Cayenne en 1680. La demande des<br />
colons est considérable. Elle est évaluée<br />
comme suit pour Cayenne par un certain<br />
Périer des Varennes en 1702 : « Cayenne<br />
possède beaucoup de terres cultivables qui<br />
restent en friche, faute de nègres. Ceux-ci<br />
appartiennent à 80 ou 100 habitants, la<br />
plupart des autres est dans l’indigence …<br />
Il conviendrait d’y transporter 400 nègres<br />
par an[viii]. » Dix ans plus tard le gouverneur<br />
de la colonie relaie comme suit cette<br />
demande : « La colonie tombait faute de<br />
nègres [ix]. »<br />
Les conditions difficiles pour accoster<br />
en Guyane et les prix plus élevés<br />
offerts par les colons de Saint-Domingue<br />
et des Antilles françaises empêcheront de<br />
satisfaire cette demande et limitera fortement<br />
le nombre d’esclaves. En 1820 le<br />
secrétaire du gouverneur de la Guyane<br />
établit la répartition suivante de la population<br />
: « 1004 Blancs, 1733 Gens de<br />
couleur libres, 13153 esclaves, <strong>11</strong>00<br />
indiens[x].» Le nombre d’esclaves est<br />
encore amoindri par l’importance du marronnage<br />
contre lequel sont organisées des<br />
opérations punitives. La résistance à l’esclavage<br />
sous la forme du marronnage fut<br />
présente dans toutes les colonies ; mais la<br />
topographie de la Guyane lui donne une<br />
importance particulière :<br />
Sous l’Ancien Régime, la désertion<br />
des esclaves constituait une véritable<br />
plaie dans les colonies où la main-d’œuvre<br />
noire était seule employée pour<br />
la mise en valeur et la culture du sol.<br />
Cependant, le problème se posait avec<br />
plus d’acuité encore à la Guyane qu’aux<br />
Antilles, puisque, celles-ci étant formées<br />
d’île, la zone de vagabondage des noirs<br />
se trouvait restreinte, tandis qu’à la Guyane,<br />
pays continental, il leur était facile de<br />
gagner les territoires frontaliers de la colonie<br />
française : le Brésil, alors possession<br />
portugaise et la Guyane hollandaise [xi].<br />
De nombreux marrons se contentaient<br />
de rejoindre les forêts épaisses où<br />
ils fondaient de petites communautés<br />
auto-suffisantes. A ces communautés de<br />
marrons s’ajoutent des groupes sociaux<br />
plus importants constitués de marrons<br />
venant de Surinam. Ces groupes constituent<br />
des communautés d’esclaves dans la<br />
forêt et attaquent les plantations afin de<br />
récupérer des armes et de libérer d’autres<br />
esclaves. Au début du XVIIIème siècle les<br />
marrons du Surinam s’évaluent à plus de<br />
5000 personnes. Après une longue guerre<br />
contre l’armée hollandaise, ils sont contraints<br />
de se réfugier en Guyane française.<br />
Les Djuka, les Boni et les Paramaka s’installent<br />
ainsi en Guyane dite « française »<br />
entre 1750 et 1840. L’arrivée de plusieurs<br />
milliers de noirs libres inquiète fortement<br />
la colonie française. Après l’abolition de<br />
l’esclavage, le traité signé entre français,<br />
hollandais et chefs marrons reconnaît les<br />
communautés marrons et leur territoire<br />
d’implantation. En 1962 les descendants<br />
de ces marrons sont évalués à 1000 pour<br />
les Bonni, à 7 à 8000 pour les Djuka et<br />
1000 pour les Paramaka[xii].<br />
Le visage de la société guyanaise<br />
dans les années qui suivent l’abolition<br />
est marquée par cet héritage : faiblesse<br />
quantitative des descendants des peuples<br />
autochtones et des blancs, nombre<br />
plus important de descendants d’esclaves<br />
(mais minime en comparaison avec les<br />
Antilles ou Haïti), présence des communautés<br />
de nègres marrons, sous-développement<br />
chronique du territoire. C’est<br />
dans ce contexte que survient la découverte<br />
de mines d’or à l’Est de Cayenne.<br />
Le manque de main-d’œuvre se traduira<br />
par le développement de l’«engagisme»,<br />
un régime juridique monarchiste de quasi-servage<br />
prenant le relais de la traite.<br />
Avec l’indemnisation des propriétaires<br />
d’esclaves, l’engagisme permet à la fois<br />
de mettre fin formellement à l’esclavage<br />
tout en maintenant un système d’exploitation<br />
touchant les anciens esclaves<br />
et des immigrés sous « contrat d’engagement<br />
». L’ancien esclave devenu « engagé<br />
» est rejoint par de nouveaux migrants au<br />
même statut pour assurer la survie des<br />
fortunes des anciens propriétaires d’esclaves<br />
dans toutes les colonies. L’historien<br />
Sudel Fuma propose de renommer «<br />
l’engagisme » du nom de « servilisme »<br />
pour mieux mettre en évidence la nature<br />
du lien entre les « contractants ». L’auteur<br />
souligne le caractère discriminatoire des<br />
contrats d’engagement au regard du droit<br />
du travail existant, la violence exercée<br />
pour contraindre à l’acceptation du contrat<br />
et les promesses mensongères faites<br />
pour faire accepter le « contrat » avant de<br />
conclure :<br />
Pourquoi le « Servilisme » ? Parceque<br />
les travailleurs concernés ne sont<br />
pas libres et sont assujettis à un système,<br />
mais ne sont pas esclaves au sens juridique<br />
du terme. Ce concept s’applique<br />
aussi bien à la situation de l’engagé indien,<br />
africain et affranchi de 1848 des colonies<br />
françaises ou des colonies anglaises<br />
et permet de clarifier l’histoire coloniale en<br />
donnant un vrai sens à la situation réelle<br />
des travailleurs assujettis au travail forcé<br />
de cette époque [xiii].<br />
Deux décrets (des 13 février et 27<br />
mars 1852) encadreront l’engagisme pour<br />
les colonies françaises. Pour la Guyane le<br />
développement de cette nouvelle servilité<br />
est rapide. Voici le bilan quantitatif dressé<br />
en 1864 par le directeur de la banque de<br />
Guyane : « Dans l’espace de douze années,<br />
le Département de la marine a fait<br />
arriver successivement à la Guyane sept<br />
convois d’Africains, dont quatre recrutés<br />
à l’Etat libre et trois de captifs rachetés et<br />
rendus à la liberté, un de chinois et cinq<br />
de coolies[xiv]. » En dehors des anciens<br />
esclaves, les principales origines de ces<br />
« engagés » sont l’Inde avec 8472 personnes<br />
entre 1855 et 1877[xv] et l’Afrique<br />
avec 1826 personnes[xvi]. Par ce<br />
nouvel « esclavage à durée déterminée »<br />
(de 3 à 10 ans) les planteurs et les mines<br />
d’or trouvent la main-d’œuvre nécessaire<br />
et les nouveaux libres sont contraints de<br />
modérer leurs prétentions en matière de<br />
salaire et de conditions de travail du fait<br />
de la concurrence de cette main d’œuvre<br />
servile.<br />
L’or jaune, l’or bleu, l’or<br />
vert et l’or noir<br />
Il est fréquent d’entendre parler d’absence<br />
d’enjeux économiques pour la France en<br />
Guyane pour nier le caractère colonial de<br />
la Guyane contemporaine. Un simple regard<br />
sur l’histoire économique et sur les<br />
ressources guyanaises dément cette assertion.<br />
L’or est la seconde ressource d’exportation<br />
de la Guyane aujourd’hui, après<br />
l’activité spatiale (qui compte pour 83 %<br />
du total des exportations en 2014), avec<br />
50 millions d’euros exportés en 2006. La<br />
question aurifère accompagne toute l’histoire<br />
coloniale de la Guyane. Dans une<br />
brochure au titre significatif (« la Guyane<br />
aurifère ou la « poule aux œufs d’or<br />
» ») datée de 1936, le conservateur de la<br />
bibliothèque de Cayenne fait remarquer<br />
que « l’historique de l’or en Guyane se<br />
confond presque avec l’histoire de la colonisation<br />
française, dans cette partie du<br />
continent sud-américain, à partir du XVIe<br />
siècle de l’ère chrétienne[xvii] ». L’auteur<br />
y rappelle que les premiers explorateurs<br />
recherchaient en Guyane la ville de Manoa,<br />
capitale de l’ancien empire Inca. Il<br />
souligne que les premières exploitations<br />
furent mises en œuvres dès 1676 par<br />
les pères Jésuites avec de la main d’œuvres<br />
indienne. Le point de départ officiel<br />
de l’industrie aurifère reste cependant les<br />
découvertes des gisements dans la crique<br />
Arataye en 1855 que le directeur de l’intérieur<br />
de l’époque commente comme suit<br />
: « Une ère nouvelle paraît se lever sur<br />
notre pays, et Cayenne sera avant longtemps<br />
une rivale de la Californie. […]<br />
Ainsi, c’est aujourd’hui un fait acquis :<br />
l’or existe dans l’intérieur de la Guyane.<br />
» L’exploitation commence aussitôt mais<br />
sans réel investissement de capitaux avec<br />
en conséquence une faiblesse de la production,<br />
mais des profits importants. «<br />
Tout l’or récolté jusqu’à ce jour – plus de<br />
trois cent tonnes, soit 5 tonnes par an en<br />
moyenne – provient des alluvions de surface,<br />
non des mines proprement dites ; et<br />
nos ouvriers mineurs ne sont en sommes<br />
que des terrassiers et des orpailleurs » résume<br />
l’auteur [xviii].<br />
L’état des techniques, la faiblesse<br />
des investissements (les acheteurs se<br />
contentant de se fournir auprès d’une<br />
multitude de petits chercheurs supportant<br />
tous les frais) et les variations des prix sur<br />
le marché mondial expliquent une production<br />
fluctuante et modeste jusque dans<br />
la décennie 70. L’amélioration des techniques<br />
d’extraction et la forte progression<br />
du prix de l’or sur le marché mondial (du<br />
fait de l’abandon de la parité or/dollars)<br />
conduiront à un renouveau de la production<br />
et à l’entrée en scène de grandes sociétés<br />
industrielles internationales (Grupo<br />
Des manifestants occupaient le Centre spatial de Kourou, Un symbole<br />
fort pour ces grévistes qui regrettent que la Guyane, elle, ne décolle pas<br />
Mexico aux capitaux mexicains et étatsuniens,<br />
Cambior aux capitaux canadiens,<br />
WMC aux capitaux australiens, La Source<br />
aux capitaux français et australiens,<br />
etc.). Les résultats des nouvelles prospections<br />
industrielles ne tardèrent pas. Dans<br />
son rapport au premier ministre daté de<br />
2000, Christiane Taubira mentionne : une<br />
découverte par la société ASARCO de 35<br />
tonnes en réserves et 60 tonnes en ressources<br />
à Camp Caïman; une autre par la<br />
société Guyanor-Cambior de 45 tonnes<br />
en réserves et 60 tonnes de ressources à<br />
Yaou et Dorlin, d’autres découvertes prometteuses,<br />
mais non encore exploitables<br />
Résistance en Guyane : Un peuple<br />
exaspéré par le néocolonialisme et<br />
l'exploitation<br />
[xix].<br />
Les découvertes ultérieures confirmeront<br />
les énormes potentialités aurifères<br />
de la Guyane. Le premier producteur<br />
d’or en Guyane la société Auplata<br />
(exploitant les mines de Dieu Merci et de<br />
Yaou) déclare ainsi en 2014 par la bouche<br />
du président de son conseil d’administration<br />
que la Guyane est « la plus grande<br />
réserve d’or du monde [xx] ». Dans la<br />
même période, la compagnie minière «<br />
Montagne d’or » rend public son projet<br />
de mine industrielle pour 2022 avec<br />
une production évaluée à 6.7 tonnes<br />
par ans. Ce projet de mines à ciel ouvert<br />
10 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>
ÇAIS EN GUYANE : DE LA RECHERCHE DU «<br />
MONTAGNE D’OR »<br />
Les amérindiens de Guyane victimes de la colonisation française en<br />
Amérique du Sud<br />
est cependant lourd de conséquences :<br />
déforestation (1513 hectares de la forêt<br />
amazonienne) et déversement massif<br />
de cyanure (46500 tonnes pour la durée<br />
de l’exploitation évaluée à 12 ans). Si le<br />
président Macron a annoncé son soutien<br />
au projet, un mouvement de contestation<br />
s’amplifie en particulier au sein des<br />
peuples autochtones. Le collectif « Or de<br />
question » qui multiplie les manifestations<br />
publiques a également saisi la justice<br />
pour demander le l’annulation du permis<br />
d’exploitation. Des choix industriels basés<br />
sur des besoins extérieurs à ceux de la<br />
population et se préoccupant de la rentabilité<br />
immédiate sans prendre en compte<br />
les effets à long terme sont, rappelons-le,<br />
une des caractéristique première de la<br />
logique coloniale.<br />
A côté de l’or, La Guyane possède<br />
une Zone Economique Exclusive<br />
de 130 000 km² riche en ressources halieutiques<br />
et en particulier en ressources<br />
crevettières. Le secteur reste cependant<br />
largement sous-exploité avec une production<br />
variant de 3000 à 4000 tonnes<br />
par an dans les années 2000 et chutant<br />
de 700 à 800 tonnes en 2017[xxi]. La<br />
destination de cette production souligne<br />
la dépendance coloniale : 85 % sont exportées<br />
vers l’hexagone et 10 % vers les<br />
Antilles Françaises.<br />
La Guyane possède également des<br />
ressources en bois considérables. La forêt<br />
amazonienne couvre 8 millions d’hectares<br />
de forêt dont 7.5 millions appartiennent à<br />
l’Etat. La ressource est cependant largement<br />
sous-exploitée avec une production<br />
atteignant à peine 72 000 m3 de grumes.<br />
Paradoxe de la situation, typique d’une<br />
situation coloniale (où la priorité des investissements<br />
dépend uniquement de la<br />
rentabilité et non des besoins locaux), la<br />
Guyane importe pour 17, 6 millions d’euros<br />
de produits du bois et en exporte 3, 1<br />
millions d’euros en 2014[xxii].<br />
Enfin la découverte de gisements<br />
d’hydrocarbures offshore en 20<strong>11</strong> par<br />
Total qui possède un permis exclusif<br />
d’exploration soulève de gros appétits. Si<br />
l’ampleur du gisement et de ses réserves<br />
ne peut pas encore être quantifié l’existence<br />
de grandes potentialités en hydrocarbures<br />
dans le bassin Surinamo-Guyanais<br />
est avéré. L’USGS (United States<br />
Geological Survey), une agence scientifique<br />
du gouvernement états-unien,<br />
estime que ce Bassin est deuxième au<br />
classement des bassins pétroliers (offshore)<br />
non-explorés les plus prometteurs<br />
au monde [xxiii].<br />
La Guyane garde une structure<br />
économique de comptoir dépendante<br />
dans ses choix et dans ses priorités des<br />
besoins de la métropole. Les exportations<br />
comme les importations se font exclusivement<br />
avec la métropole d’abord, les autres<br />
colonies des Antilles et l’Europe ensuite.<br />
Le tissu commercial est détenu par des<br />
grandes familles Béké de Martinique (Le<br />
Groupe Bernard Hayot, le groupe Fabre-Domergue,<br />
la famille Dormoy, etc.).<br />
Les industries des matières-premières et<br />
de la construction sont dominées par des<br />
multinationales françaises (Bouygues,<br />
Eiffage, Vinci, Bolloré, Auplata, etc.). Les<br />
deux caractéristiques d’une économie coloniale<br />
sont bien présentes : l’exploitation<br />
des ressources au profit de la métropole<br />
et le monopole de la commercialisation<br />
pour de grandes sociétés métropolitaines.<br />
La seule spécificité ici est l’utilisation de la<br />
bourgeoisie antillaise comme intermédiaire<br />
dans l’exploitation de la colonie. Pour<br />
ne donner qu’un exemple illustrant l’absurdité<br />
de la logique coloniale pour le peuple<br />
guyanais, citons un rapport sénatorial<br />
daté d’octobre 2017 : « Que des matières<br />
premières importées du Brésil par la Guyane<br />
doivent transiter par Le Havre laisse<br />
pantois [xxiv]. »<br />
Quant au sort du peuple guyanais<br />
il suffit de rappeler quelques chiffres pour<br />
comprendre que les richesses et ressources<br />
locales ne lui sont pas destinées : 40<br />
% des 15/24 ans sont au chômage, 12<br />
% seulement ont le bac, le revenu annuel<br />
moyen est inférieur de plus de 44<br />
% à celui de la métropole, le nombre de<br />
bénéficiaire du RSA est quatre fois plus<br />
important que dans l’hexagone, les prix<br />
à la consommation sont 12 % plus élevés<br />
qu’en métropole, ceux des produits alimentaires<br />
plus chers de 45 % et ceux du<br />
logement de 20 %, etc.[xxv]<br />
Géostratégie, centre spatial et «<br />
syndrome hollandais »<br />
Nous avons délibérément mis de côté pour<br />
l’instant la principale activité économique<br />
de la Guyane, le Centre Spatial Guyanais<br />
(CSG) de Kourou et Sinnamary. Base<br />
de lancement française et européenne<br />
mise en service en 1968, le CSG est à la<br />
fois la première activité économique de<br />
Guyane et un enjeu stratégique essentiel<br />
pour l’Union Européenne. La décision<br />
d’installer le centre spatial en Guyane en<br />
1964 se fait au même moment et pour les<br />
mêmes raisons que celle d’effectuer des<br />
essais nucléaires en Polynésie. L’indépendance<br />
de l’Algérie fait perdre simultanément<br />
au colonialisme français son terrain<br />
d’essais nucléaires du Sahara et la base<br />
d’Hammaguir prés de Bechar sur laquelle<br />
s’effectuaient les essais de lancements de<br />
missiles et de fusées. Deux séries de facteurs<br />
ont concouru au choix de la Guyane.<br />
La première concerne des facteurs<br />
géographiques et climatiques : la Guyane<br />
est proche de l’équateur et se caractérise<br />
par une absence de risques sismiques et<br />
cycloniques. La seconde est politique :<br />
la Guyane à l’époque se caractérise par<br />
un faible peuplement et un tout aussi<br />
faible développement économique ce<br />
qui limitait à la fois les risques de catastrophes<br />
humaines en cas d’accidents<br />
et ceux (croyait-on) d’une revendication<br />
indépendantiste consistante à moyen-terme.<br />
Ces facteurs confèrent rapidement<br />
à la Guyane une place particulière dans<br />
La Guyane française est une région<br />
d'outre-mer et un département de<br />
la France situé dans le nord-est de<br />
l'Amérique du Sud. Dans l'ouest, il a<br />
des frontières avec la République du<br />
Suriname et dans le sud et l'est avec<br />
le Brésil<br />
la concurrence mondiale pour les activités<br />
spatiales. La revue « Défense » de l’Institut<br />
des Hautes Etudes de Défense Nationale<br />
(IHEDN) résume comme suit en<br />
1991 l’enjeu géostratégique de « l’Outremer<br />
français » et la place spécifique de la<br />
Guyane en son sein :<br />
Grâce à la faible latitude de la Guyane,<br />
la France a pu y aménager, d’abord<br />
pour ses besoins propres, puis en coopération<br />
avec ses partenaires européens dans<br />
le cadre de I’« agence spatiale européenne<br />
», le « centre spatial guyanais ». De tous<br />
les centres de lancement de fusées spatiales<br />
dans le monde, il est actuellement<br />
le mieux situé, en particulier pour des tirs<br />
de satellites géostationnaires en direction<br />
de l’est. Sans Kourou, il n’y aurait pas de<br />
politiques spatiales françaises et ouest-européenne<br />
indépendantes possibles. […]<br />
On sait que la maîtrise de l’énergie nucléaire<br />
à des fins civiles et militaires, que<br />
l’utilisation de l’espace et que I ‘exploitation<br />
des océans seront les trois sources<br />
essentielles de puissance pour le XXIe siècle.<br />
[…] Celui-ci [l’outre-mer] apporte à la<br />
France une triple opportunité de demeurer<br />
une grande puissance. La première est<br />
d’abriter, grâce à la Polynésie française<br />
le centre d’essais d’armes nucléaires le<br />
plus éloigné des zones peuplées qui soit<br />
au monde. La deuxième est de posséder<br />
le champ de tirs spatiaux le mieux situé<br />
au monde, avec Kourou en Guyane […].<br />
La troisième est de disposer du troisième<br />
domaine maritime mondial offrant richesses<br />
marines et sous-marines mais aussi<br />
points d’appui et dimension unique. La<br />
conjugaison de ces trois atouts constitue<br />
un intérêt politique et stratégique majeur<br />
que ne possèdent ni les Etats- Unis<br />
d’Amérique, ni l’URSS ni aucune puissance<br />
montante [xxvi].<br />
Ces propos sont toujours d’actualités<br />
malgré la disparition de l’URSS et<br />
l’arrêt des essais nucléaires (pouvant<br />
toujours redémarrer rapidement en cas<br />
de besoin). Ils suffisent à souligner les<br />
difficultés auxquelles sont et seront confrontés<br />
les mouvements de libération nationale<br />
des dernières colonies françaises.<br />
La France utilise l’atout Guyanais dans<br />
le rapport des forces internes à l’Union<br />
Européenne pour la direction de celle-ci<br />
avec en conséquence que le combat ne<br />
se mène plus entre Paris et une colonie<br />
mais entre celle-ci et l’Union Européenne.<br />
Dès 1975 la création de l’Agence Spatiale<br />
Européenne (European Space Agency –<br />
ESA) la bascule de l’hexagone à l’Europe<br />
est effectuée. L’ESA est chargée des lancements<br />
au sein du CSG avec le lancement<br />
d’Ariane, premier lanceur spécifiquement<br />
européen et leader mondial du marché des<br />
satellites commerciaux. « Avec le CSG, la<br />
Guyane est devenue, pour la France et<br />
l’Europe, une vitrine technologique. […]<br />
Ces équipements deviennent essentiels<br />
pour la défense, la météorologie, les<br />
transmissions de données, le système audiovisuel,<br />
etc. Le CSG […] insère la Guyane<br />
dans le milieu technico-technologique<br />
avec une position stratégique de niveau<br />
international, d’autant plus que le monde<br />
ne compte qu’une trentaine de bases de<br />
lancement de satellites [xxvii] » résume<br />
un groupe géographes franco-brésilien.<br />
Pour les Guyanais l’ouverture du<br />
centre spatial se traduit par un déséquilibre<br />
économique connu sous le nom de<br />
« syndrome hollandais » dont une des<br />
conséquences est le renforcement de la<br />
dépendance coloniale. L’expression désigne<br />
les effets déséquilibrants d’une manne<br />
financière nouvelle (mise en exploitation<br />
d’une nouvelle source de matière<br />
première ou en Guyane les énormes investissements<br />
liés au centre spatial). Usité<br />
initialement pour décrire les conséquences<br />
de la découverte aux Pays-Bas d’un large<br />
gisement de gaz naturel, l’expression s’est<br />
élargie ensuite à l’ensemble des situations<br />
caractérisées par un afflux brusque de<br />
nouveaux moyens financiers. Ces effets<br />
peuvent se résumer comme suit : centration<br />
sur le nouveau secteur au détriment<br />
des autres, inflation liée à l’accroissement<br />
du revenu national et de la demande,<br />
dualisation économique entre un secteur<br />
hypermoderne et des secteurs atrophiés,<br />
juxtaposition des richesses et de la pauvreté.<br />
Le syndrome Hollandais renforce<br />
on le voit toutes les caractéristiques de la<br />
dépendance coloniale. Le centre spatial<br />
n’est pas articulé à l’ensemble de l’économie<br />
locale mais apparaît comme un appendice<br />
d’une économie extérieure.<br />
Enfin le caractère stratégique du<br />
centre spatial entraîne une présence militaire<br />
conséquente. Officiellement se sont<br />
2100 militaires des trois armées[xxviii]<br />
qui stationnent de manière permanente<br />
en Guyane (à Cayenne, Kourou et Saint-<br />
Jean-du-Maroni). A ce chiffre il faut ajouter<br />
les effectifs de la gendarmerie qui était<br />
de 920 en 2017[xxix]. Officiellement<br />
leurs objectifs sont d’assurer la sécurité de<br />
centre spatial, de surveiller les frontières<br />
avec le Surinam et le Brésil pour lutter<br />
contre l’immigration « clandestine », lutter<br />
contre les chercheurs d’or illégaux et<br />
contre la pêche illicite. Dans les faits cette<br />
présence militaire joue une fonction de<br />
dissuasion face à un mouvement social<br />
et à un mouvement indépendantiste en<br />
progression constante.<br />
Contrecarrer le mouvement<br />
indépendantiste par tous les moyens<br />
Comme dans toutes les vieilles colonies<br />
l’aspiration à l’autonomie puis à l’indépendance<br />
est quasi-inexistante au<br />
moment où la colonie change de statut<br />
en 1946 pour devenir département<br />
français. Comme ailleurs les aspirations<br />
que les guyanais investissent dans la<br />
départementalisation seront vites déçues.<br />
Après des décennies d’esclavages, d’engagisme<br />
et de sous-citoyenneté [xxx],<br />
la départementalisation apparaissait et<br />
avait été vendue comme une promesse<br />
d’égalité, comme la fin du rapport colonial.<br />
La déception est vite au rendez-vous<br />
avec le constat d’une persistance de la<br />
dépendance coloniale et d’une inégalité<br />
économique et sociale avec la métropole.<br />
L’heure du bilan arrive dans un contexte<br />
d’effervescence anticoloniale mondiale :<br />
Victoire vietnamienne de Dien Bien Phu<br />
en 1954, déclenchement de la lutte armée<br />
en Algérie en 1954, Conférence de Bandung<br />
en 1955, etc. C’est dans ce contexte<br />
que naît la première organisation nationaliste<br />
guyanaise :<br />
Là où Césaire emploie le mot résurrection,<br />
ses lecteurs y liront les mots<br />
d’autonomie, d’indépendance et de révolution.<br />
C’est le cas d’étudiants guyanais<br />
qui créent à Paris, en 1955, le Comité<br />
guyanais d’action sociale et politique, qui<br />
prendra le nom d’Union du peuple guyanais<br />
(UPG, 1955-1965), premier parti<br />
nationaliste et autonomiste guyanais.<br />
Pendant 10 ans, l’UPG conteste la politique<br />
de l’assimilation et diffuse en Guyane<br />
les idées anticolonialistes [xxxi].<br />
Se revendiquant de l’anticolonialisme,<br />
l’UPG ne revendique pas<br />
l’indépendance mais l’autonomie. Critiquant<br />
sévèrement la départementalisation<br />
et l’assimilation, l’organisation agit<br />
pour une réforme des rapports avec la<br />
métropole dans un sens égalitaire. Le tir<br />
de barrage contre le nouveau mouvement<br />
est immédiat de la part des Gaullistes.<br />
Malgré leurs professions de foi autonomiste<br />
l’UPG est attaquée comme étant des<br />
« « séparatistes », des « antifrançais » ou<br />
des « antiblancs [xxxii] » » rappelle l’historien<br />
Serge Mam Mam Fouck. Le jeune<br />
mouvement nationaliste fut rapidement<br />
l’objet de la répression coloniale sous la<br />
forme de l’expulsion hors de Guyane de<br />
ses leaders. Une ordonnance spécifique<br />
est même prise le 15 octobre 1960 qui<br />
stipulait : « les fonctionnaires de l’État<br />
et des établissements publics de l’État en<br />
service dans les DOM dont le comportement<br />
est de nature à troubler l’ordre<br />
public peuvent être, sur la proposition du<br />
préfet et sans autre formalité, rappelés<br />
d’office en métropole par le ministre dont<br />
ils dépendent pour recevoir une nouvelle<br />
affectation [xxxiii]. »<br />
Serge Patient, Bernard Linglin et<br />
Marius Milon furent ainsi éloignés de<br />
Guyane sous le coup de cette ordonnance.<br />
A ces éloignements de leaders s’ajoutent<br />
la censure sur le journal nationaliste et<br />
des licenciements de militants visant à les<br />
déstabiliser. Un climat de pression sur les<br />
militants se met en place suscitant peur<br />
et déstabilisation. « L’ordonnance du 15<br />
octobre 1960 frappa donc directement<br />
un nombre très limité de militants autonomistes<br />
… [mais] elle refroidit bien des<br />
ardeurs y compris chez les non fonctionnaires<br />
» résume l’historien Mam Mam<br />
Fouck[xxxiv]. L’organisation ne survivra<br />
pas à cette épreuve. Elle a cependant<br />
semé des graines de conscientisation<br />
qui donneront naissance rapidement à de<br />
nouvelles structures plus radicales.<br />
La malédiction écologique de la colonisation<br />
L’année où disparaît l’UPG est<br />
également celle de l’implantation du<br />
Centre Spatial Guyanais. Les effets sur<br />
la conscience nationale guyanaise sont<br />
paradoxaux comme le décrit l’historien<br />
David Redon : L’implantation du Centre<br />
spatial guyanais (CSG) sur une emprise<br />
de 96 000 hectares va fonctionner à la<br />
fois comme un accélérateur et un fossoyeur<br />
pour le nationalisme guyanais.<br />
Accélérateur, car les expropriations des<br />
641 familles de Kourou, Malmanoury et<br />
Sinnamary ont des effets traumatisants<br />
immédiats sur les populations qui doivent<br />
abandonner leurs modes de vie. Le discours<br />
sur la “guyanité” se cristallise autour<br />
des expropriations et de la disparition<br />
de Malmanoury, en donnant corps aux<br />
discours nationalistes, autonomistes et<br />
indépendantistes. À l’opposé, l’état peut<br />
désormais affirmer l’efficacité de sa politique<br />
assimilationniste avec le “progrès”<br />
apporté aux populations guyanaises par<br />
le CSG et ses retombées économiques<br />
[xxxv].<br />
Comme en Guadeloupe de nombreux<br />
militants nationalistes investissent<br />
le combat syndical avec la création en<br />
novembre 1967 de l’Union des Travailleurs<br />
Guyanais (UTG) qui adopte lors de<br />
son congrès fondateur un drapeau guyanais<br />
puis une motion en faveur de l’indépendance<br />
lors de son troisième congrès<br />
en 1973. Le discours n’est plus celui de<br />
l’autonomie mais explicitement celui de<br />
l’indépendance. L’ancrage syndical (qui<br />
est en même temps un ancrage dans la<br />
jeunesse) des indépendantistes inquiète<br />
fortement le gouvernement français. La<br />
décision de 1973 d’installer le troisième<br />
Régiment Etranger d’infanterie la légion<br />
étrangère (3ème REI) en Guyane porte le<br />
signe de cette inquiétude.<br />
L’effectif est de plusieurs centaines<br />
d’hommes (Ils atteindront 1000 soldats<br />
en 1995) et la mission première est la<br />
protection du site spatial. Déjà en 1962<br />
l’installation d’un premier contingent<br />
de la légion étrangère avait provoqué<br />
une manifestation le 14 juin à l’appel<br />
suite à la page(16)<br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
<strong>11</strong>
Perspectives<br />
Et maintenant, Rafael<br />
Correa dans la mire de<br />
la droite !<br />
Par Maria Josefina Arce<br />
Après les ex présidents du Brésil, Dilma<br />
Rousseff et Luiz Inacio Da Silva et Cristina<br />
Fernandez, de l’Argentine, maintenant<br />
c’est l’ex président équatorien,<br />
Rafael Correa qui est dans la mire de la<br />
droite. Ces quatre ex-présidents à la tête<br />
de gouvernements progressistes ont été<br />
visés par de fortes campagnes médiatiques.<br />
L’appareillage est sinistre mais le<br />
but est simple : Les couvrir de discrédit<br />
pour tenter d’empêcher leur possible retour<br />
au pouvoir, car ils bénéficient tous<br />
de fortes cotes de popularité.<br />
La stratégie ourdie a aussi des points<br />
communs. On tente de les présenter<br />
ces dirigeants qui ont conduit leur pays à<br />
une croissance économique et à des conquêtes<br />
sociales remarquables, comme des<br />
corrompus pourris.<br />
Maintenant, Rafael Correa est accusé<br />
d’association de malfaiteurs et d’implication<br />
dans la tentative d’enlèvement<br />
échouée contre Fernando Balda, ancien<br />
élu équatorien, en 2012, à Bogota, en<br />
Colombie.<br />
Fugitif de la justice équatorienne<br />
qui l’avait condamné à deux ans de prison<br />
pour injures, Balda se trouvait dans la<br />
capitale colombienne.<br />
Alors que Rafael Correa a fixé sa<br />
résidence en Belgique, il devait se présenter<br />
tous les quinze jours devant la Cour nationale<br />
de Justice, une mesure préventive<br />
qui est entrée en vigueur lundi. Au lieu de<br />
se rendre à Quito, l’ex-président équatorien<br />
a opté pour se présenter au consulat<br />
de l’Equateur à Bruxelles. Ses accusateurs<br />
ont crié à la violation de la loi.<br />
Pourtant, maître Ramiro Garcia,<br />
président du Collège des Avocats de<br />
Pichincha, a belle et bien considéré comme<br />
suffisant le fait que Rafael Correa se<br />
soit pointé au consulat de l’Equateur en<br />
Belgique pour observer l’accomplissement<br />
de la mesure préventive dictée par une<br />
juge équatorienne. « Dans le cadre des<br />
critères de rationalité, il n’a aucun sens<br />
de demander à quelqu’un de parcourir la<br />
moitié du monde pour se présenter cinq<br />
minutes devant la Cour de justice, alors<br />
qu’il y a une délégation consulaire là-bas<br />
» a souligné le magistrat de grande renommée<br />
en Equateur, cité par le journal équatorien<br />
El Telégrafo.<br />
L’ex-président de l’Equateur<br />
Rafael Correa<br />
Malgré l’attitude de collaboration<br />
de Rafael Correa qui a d’ailleurs nié à tout<br />
moment sa participation à la tentative<br />
d’enlèvement de Balda, le Parquet équatorien<br />
vient de dicter un mandat d’arrêt<br />
préventif à l’encontre de l’ex-président.<br />
Rafael Correa qui a présidé le gouvernement<br />
équatorien entre 2007 et 2017, a<br />
réitéré à maintes reprises que les accusations<br />
portées contre lui et contre d’autres<br />
membres de son administration rentrent<br />
dans le cadre d’un plan de persécution<br />
politique qui cherche à éliminer ses capacités<br />
légales.<br />
Ce n’est pas la première fois qu’il<br />
fait l’objet d’un harcèlement judiciaire.<br />
On a tenté de l’impliquer dans le scandale<br />
PETROCHINE, une affaire qui aurait porté<br />
préjudice à l’Etat pour 2 milliards 200 millions<br />
de dollars, suite à la vente anticipée<br />
de pétrole à la Chine sous son mandat.<br />
La Cour des comptes de l’Equateur<br />
a d’autre part assuré le 9 avril dernier,<br />
qu’elle aurait trouvé « des indices de responsabilité<br />
pénale de l’ex-président dans<br />
la gestion de la dette publique ». Il n’est<br />
pas de doutes. Contre Correa on répète le<br />
scénario utilisé en Amérique Latine contre<br />
des ex-gouvernants intéressés au sort<br />
des peuples. C’est pourquoi, de nombreux<br />
Equatoriens défenseurs de la Révolution<br />
citoyenne qu’a conduite pour 10 ans Rafael<br />
Correa, sont descendus ce jeudi dans<br />
la rue à Quito pour exprimer leur soutien<br />
à l’ex-président.<br />
Ils ont rappelé à l’opinion publique<br />
que c’est le gouvernement qui a récupéré<br />
la souveraineté du pays andin en fermant<br />
la base de Manta. Un chapitre qui a mis<br />
fin à la présence militaire nord-américaine.<br />
A Bon entendeur !<br />
Maria Josefina Arce<br />
LGS 7 juillet <strong>2018</strong><br />
Lettre ouverte à la communauté haïtienne<br />
de France et au public en général !<br />
Objet : Blocage et boycott de<br />
la journée du 6 juillet entre la communauté<br />
haïtienne de France et les<br />
Grenadières par Madame Vanessa LA-<br />
MOTHE-MATIGNON de l'Ambassade<br />
d'Haïti en France.<br />
Le Fan Club Haïti U-20 Europe est<br />
une mobilisation de la société civile<br />
et des associations de la communauté<br />
haïtienne d'Europe et plus particulièrement<br />
en France. Le Fan Club Haïti U-20<br />
n'est ni l'instrument ou l'objet d'un individu,<br />
de l'Ambassade et du Consulat<br />
général d'Haïti en France.<br />
Le Fan Club Haïti U-20 Europe<br />
est la constitution en France et en Europe<br />
d'une cellule de 12 ème fille en<br />
marge aux onze (<strong>11</strong>) filles en Or constituant<br />
l'équipe type des Grenadières.<br />
Une sélection nationale d'un<br />
pays a besoin de trois choses pour être<br />
au Top :<br />
1) Une grande fédération nationale<br />
pour tout ce qui est : décision, logistique,<br />
encadrement et longévité.<br />
2) L'État du pays pour tout ce qui<br />
est : sécurité, soutiens financiers et tout<br />
type de supports de premier ordre.<br />
3) Un Fan Club pour tout ce qui<br />
est : déplacement de partout, émotions,<br />
vibrations, trésorerie avec l'achat des<br />
produits dérivés de la sélection et l'âme<br />
même de la sélection.<br />
Sachez que c'est le Fan Club qui<br />
fait vivre une fédération, une sélection<br />
ou un club, car, c'est lui qui consomme<br />
ses produits dérivés.<br />
Une sélection nationale qui ne<br />
jouit pas d'une ferveur populaire et d'un<br />
sentiment patriotique fort passera incognito<br />
et inaperçue dans toute forme<br />
de compétition dans laquelle elle s'est<br />
engagée et ne trouvera aucune adrénaline<br />
pour transcender, impressionner et<br />
faire peur à l'adversaire et au monde.<br />
C'est ce qu'on appelle pour une<br />
équipe de football par exemple, " le<br />
12ème homme".<br />
On ne parlera en continu ni de<br />
l'État que représente cette sélection,<br />
ni de la fédération qu'elle représente,<br />
mais on parlera bien sûr et surtout de<br />
la poussée populaire qui a permis à<br />
cette sélection de trouver ses repères<br />
et sa qualification, de se dépasser sur<br />
le terrain pour aller arracher sa victoire<br />
ou un nul pour la suite et au plus haut<br />
niveau.<br />
Telle est l'utilité et la volonté du<br />
pourquoi le Fan Club Haïti U-20 Europe<br />
a été fondé et créé. L’initiative de faire<br />
un voyage sur Paris était positif pour<br />
l’esprit et la cohésion du groupe. Un<br />
moment de détente qui fait partie de la<br />
préparation pour une telle compétition<br />
selon le coach de la sélection et le président<br />
de la FHF et que c’était une belle<br />
opportunité.<br />
Une sélection nationale peut perdre<br />
10 fois, 100 fois ses matchs, mais<br />
l'histoire retiendra bien sûr ses défaites<br />
et également ses plus grandes victoires;<br />
cependant, le comportement des fans<br />
qui l'accompagnaient depuis et toujours<br />
fait partie aussi de l'épopée et c'est<br />
ce qui va rester aux yeux et dans les<br />
archives du grand public et du monde<br />
entier.<br />
Le Fan Club Haïti U-20 Europe<br />
doit être respecté parce que jusque là,<br />
c'est lui en France qui met ses propres<br />
moyens pour supporter les Grenadières<br />
jusqu'à les prendre en charge à 100%<br />
pour les activités qui étaient prévues<br />
en région parisienne du 6 et du 7 juillet<br />
<strong>2018</strong>.<br />
Le Fan Club Haïti U-20 Europe<br />
n'intervient pas dans la politique sécuritaire<br />
des Grenadières, ce n'est pas son<br />
domaine de compétence, ni il n'a pas<br />
à s'immiscer dans la gestion interne de<br />
la FHF.<br />
Une franche collaboration entre<br />
le Fan Club Haïti U-20 Europe et<br />
la Fédération Haïtienne de Football a<br />
été trouvée pour assurer ce voyage à<br />
La sélection U-20 d’Haïti<br />
Paris et c'était le job de l'Ambassade et<br />
Consulat général d'Haïti en France d'assumer<br />
et d'encadrer tout cela.<br />
Toute équipe nationale engagée<br />
dans une compétition cherche toujours<br />
le soutien populaire et de ses fans et<br />
non pas ce que veut faire comprendre<br />
Mme Vanessa Lamothe-Matignon qui<br />
demande plutôt à ce qu'on enferme<br />
la sélection U-20 et qui pis est, une<br />
sélection qui est présente sur le territoire<br />
français depuis le 28 mai <strong>2018</strong><br />
et aujourd'hui encore Mme Vanessa<br />
LAMOTHE-MATIGNON fait son aveu<br />
D'INCOMPÉTENCE en tant que chef de<br />
mission en témoignant qu'elle n'était<br />
pas au courant jusqu'au 5 juillet de<br />
la présence de l'équipe haïtienne en<br />
France et que cette opération était en<br />
prélude à leur passage à Paris les 6 et<br />
7 juillet.<br />
Madame Vanessa LAM-<br />
OTHE-MATIGNON après un mois et<br />
demi soit depuis le 28 mai ne sait même<br />
pas si la sélection féminine de football<br />
des moins de 20 ans est en Bretagne<br />
en France et aujourd'hui elle veut se<br />
faire passer pour leur salvatrice. Quel<br />
mensonge!<br />
Je demande au Ministre des Affaires<br />
Étrangères d'Haïti et à la Fédération<br />
Haïtienne de Football (FHF) d'en<br />
prendre bien note.<br />
La mobilisation du 6 et du 7 juillet<br />
<strong>2018</strong> entamée par le Fan Club Haïti<br />
U-20 Europe en collaboration avec l'association<br />
Bougeons pour Haïti et l'Ambassade<br />
d'Haïti en France au profit de<br />
la sélection féminine avait pour but de<br />
réveiller et d'associer la communauté<br />
haïtienne de France pour une adhésion<br />
générale à cette grande cause et<br />
de préparer un départ massif vers la<br />
Bretagne dans l'unité pour supporter<br />
et donner ensemble de la voix à notre<br />
bicolore les 6, 9 et 13 août prochain au<br />
mondial féminin.<br />
L' Ambassade et le consulat<br />
général d'Haïti en France décident de<br />
faire de la politique à l'haïtienne avec<br />
une initiative si noble qui devrait normalement<br />
et bien entendu regrouper et<br />
fédérer toutes les tendances et toutes<br />
les opinions contraires de la communauté<br />
haïtienne de France pour une fois<br />
autour de l'Alma Mater et surtout autour<br />
de ses braves et vaillantes héroïnes<br />
les Grenadières U-20.<br />
Avec ou sans l'Ambassade et<br />
le Consulat général d'Haïti en France,<br />
d'ailleurs, c'est dans leurs habitudes de<br />
prôner la division dans la communauté<br />
pour être encore les principaux bénéficiaires,<br />
le Comité du Fan Club Haïti<br />
U-20 Europe ne baissera pas les bras<br />
et restera debout et jusqu'au bout aux<br />
côtés de la fédération haïtienne de foot<br />
et des Grenadières.<br />
La vérité sur ce boycott par Mme<br />
Vanessa Lamothe-Matignon sur le voyage<br />
des Grenadières à Paris.<br />
Après 3 rencontres à l'Ambassade<br />
les 13, 21 et 26 juin, Mme<br />
Matignon malgré sa bonne volonté<br />
voilée était incapable de chiffrer la côte<br />
part de l'Ambassade dans l'opération<br />
du 6 et 7 juillet décidée conjointement<br />
avec le Fan Club.<br />
Vue l'ampleur que prend cette<br />
manifestation sans 1 sous de leur part,<br />
la HONTE a eu gain de cause d'elle, elle<br />
a sauté tous les verrous qu'elle avait<br />
mis en place pour travailler soit disant<br />
Madame Vanessa<br />
LAMOTHE-MATIGNON<br />
avec le Fan Club, sans en tenir compte<br />
de leurs rapports positifs sur la gestion<br />
de l'opération du Fan Club et bien elle<br />
en a profité de son statut d'ambassadeur<br />
maquillé et elle a frappé fort peu<br />
importe l'enjeux financiers du Fan Club<br />
et de ses partenaires.<br />
Le Consulat général d'Haïti en<br />
France est une victime collatérale de<br />
cette affaire et de la folie de grandeur<br />
de Mme Matignon, mais, on est obligé<br />
de les associer.<br />
En fait, l' Ambassade et le Consulat<br />
général d'Haïti en France ne peuvent<br />
même pas mobiliser la communauté<br />
pour trouver 1€ pour accompagner et<br />
supporter le voyage des Grenadières à<br />
Paris; pourtant en 2 jours le Fan Club<br />
Haïti U-20 Europe a mobilisé des fonds<br />
suffisants pour prendre en charge à<br />
100% les Grenadières pour un weekend<br />
de rencontre avec la communauté<br />
à Paris les 6 et 7 juillet <strong>2018</strong>.<br />
Devant ce sentiment de défaite,<br />
de honte et de tout ce qu'on veut le<br />
qualifier ; en suite, au lieu de passer<br />
comme un bon vivant, une femme bien<br />
faite, mais qui ne sert à rien aux yeux<br />
de tous malgré sa nouvelle fonction à<br />
la tête de l'assemblée des ambassadeurs<br />
de la francophonie, en bon acide, elle<br />
crache dans la soupe, sabote le projet et<br />
empêche aux nombreux compatriotes<br />
voulant faire le déplacement et la fête<br />
avec leur sélection nationale ce weekend<br />
de le faire en toute fierté et sérénité<br />
avant l'ouverture du mondial féminin<br />
en Bretagne du 05 au 24 août <strong>2018</strong>.<br />
Pour toutes ces raisons et autres<br />
encore non connues, pour se voiler la<br />
face, elle décide d'esquiver le moment<br />
en utilisant le mensonge et d'autres<br />
stratagèmes pour discréditer maintenant<br />
le Fan Club avec qui elle a monté<br />
ce projet et veut tirer seule l'avantage.<br />
suite à la page(19)<br />
12 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>
Perspectives<br />
Notre Mémoire se souvient!<br />
Louis Armstrong contre les racistes !<br />
Par Frantz Latour<br />
Il y a 47 ans, le 6 juillet 1971,<br />
le musicien de jazz Louis Armstrong<br />
décédait.<br />
Né au début du siècle dans<br />
une famille pauvre de La Nouvelle-Orléans,<br />
il fut élevé par sa<br />
mère (son père ayant quitté le domicile<br />
familial) et sa grand-mère<br />
Joséphine qui était née esclave.<br />
C’est dans la rue avec des copains<br />
qu’il commence à chanter pour obtenir<br />
quelques pièces. Participant<br />
à des actes de petites délinquances,<br />
il est plusieurs fois placé<br />
par la justice dans un « foyer pour<br />
enfants de couleur abandonné »<br />
(Home for Coloured Waifs). C’est<br />
dans ce foyer qu’il apprend à jouer<br />
du cornet à pistons. U n e<br />
fois libéré, il joue dans les cabarets<br />
de Storyville puis sur les bateaux à<br />
vapeur qui remontent le Mississippi.<br />
En 1922 il émigre à Chicago<br />
où il est embauché comme second<br />
trompettiste dans le groupe «Créole<br />
Jazz Band». Il se fait remarquer pour<br />
la qualité de sa musique et sort ses<br />
premiers disques. Accompagnant<br />
les grande chanteuses de blues, il<br />
connait la notoriété. Le succès ne le<br />
quittera plus. Il transforme la musique<br />
folklorique afro-américaine,<br />
le gospel et le blues, en un courant<br />
musical international.<br />
Le 3 septembre 1957, jour de<br />
rentrée scolaire, neuf élèves noirs<br />
se présentent devant le lycée principal<br />
de Little Rock, en Arkansas,<br />
réservé aux Blancs ! Le gouverneur<br />
de l’Arkansas, Orval Faubus,<br />
dépêche la garde nationale sur<br />
place pour faire comprendre aux<br />
neuf jeunes d’aller se faire voir<br />
chez les nègres ! Durant trois semaines,<br />
les manifestations racistes<br />
et ségrégationnistes se succèdent à<br />
Little Rock pour empêcher les neuf<br />
élèves de pénétrer dans l’établissement,<br />
car ils ont la malice d’insister.<br />
Le 17 septembre, Louis Armstrong<br />
arrive dans la ville de Grand<br />
Forks, dans le Dakota du Nord. Un<br />
jeune journaliste fan de jazz nommé<br />
Larry Lubenow parvient à l’interviewer<br />
à propos de la situation<br />
tendue à Little Rock. “Ça devient si<br />
mauvais qu’un homme de couleur<br />
Louis Armstrong en 1955. Deux<br />
ans plus tard, il traitera le<br />
gouverneur raciste de l'Arkansas<br />
de “motherfucker” (connard)<br />
n’a pas de pays”, déclare le trompettiste.<br />
Le président Eisenhower<br />
a «deux visages» et manque de<br />
«tripes», affirme-t-il. Il continue<br />
quelques minutes à déblatérer sur<br />
le président, son absence d’engagement<br />
clair, et sur le gouverneur<br />
de l’Arkansas, avant d’entonner<br />
l’hymne national américain en<br />
le truffant d’obscénités.<br />
Puis il affirme remettre en<br />
cause sa participation à une tournée<br />
en Union soviétique organisée<br />
par le département d›État. Un<br />
sale coup pour Washington qui<br />
organise les périples de ses grands<br />
musiciens noirs à travers le monde<br />
pour combattre l›image d›un pays<br />
raciste et ségrégationniste. Armstrong<br />
conclut : « Avec la façon<br />
dont ils traitent mon peuple dans<br />
le Sud, le gouvernement peut aller<br />
en enfer ! »<br />
Dans son article, qu’il publie<br />
le jour-même, le jeune journaliste,<br />
Larry Lubenow, atténue ses propos:<br />
le «motherfucker», qualificatif<br />
à l’adresse d’Eisenhower est transformé<br />
en «uneducated plow boy»<br />
(«plouc inculte»). Mais sur le fond,<br />
il ne change rien. De nouveau sollicité<br />
par Lubelow le lendemain,<br />
Louis Armstrong persiste et signe.<br />
L’interview fait l’effet d’un séisme<br />
qui secoue fortement la Maison<br />
Blanche. Le 24 septembre, le président<br />
Dwight D. Eisenhower ordonne<br />
à ses soldats d’accompagner les<br />
étudiants noirs de Little Rock. Pour<br />
Louis Armstrong et la cause noire,<br />
assurément c’est un triomphe.<br />
Devenu riche au cours de<br />
sa carrière musicale, Louis Armstrong<br />
était l’un des principaux<br />
supporteurs financiers de Martin<br />
Luther King et, plus largement, du<br />
mouvement des droits civiques.<br />
Armstrong prit des dispositions financières<br />
pour qu’après sa mort et<br />
celle de sa femme Lucille, une fondation<br />
pour l’éducation musicale<br />
des enfants défavorisés soit créée.<br />
A sa façon, et dans les limites<br />
de sa conscience sociale, il avait<br />
contribué à la lutte des Noirs aux<br />
États-Unis pour leur progressive<br />
libération dans une société fondamentalement<br />
raciste.<br />
Armstrong meurt d’une crise<br />
cardiaque le 6 juillet 1971 à 69<br />
ans, onze mois seulement après<br />
son dernier concert.<br />
Louis Armstrong repose en<br />
paix !<br />
Sources:<br />
Front Uni des Immigrations et<br />
des Quartiers Populaires (l’essentiel<br />
du texte)<br />
17 septembre 1957, le coup<br />
de gueule de Louis Armstrong. B.<br />
World Connection.<br />
(Ajouts et modifications<br />
de la rédaction)<br />
RINCHER<br />
Translations<br />
Cheapest in Town<br />
Birth Certificate • Resume<br />
• Divorce/Marraige Certificates<br />
Universal Book Store<br />
Languages • Religious • Political<br />
• History • Educational<br />
Radio Optimum Mondiale<br />
Advertising • Radios • Annonces • Nouvelles<br />
2716 Church Avenue,<br />
Brooklyn, NY <strong>11</strong>226<br />
(718) 282-4033<br />
Email: rincherexpress@gmail.com<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le Tribunal, après examen, le ministère public, maintient le défaut octroyé contre<br />
la défenderesse à l’audience précitée; pour le profit, déclare fondée la dite action;<br />
admet en conséquence le divorce du sieur Joseph Vernio CIVIL d’avec son épouse<br />
Darline PREVOIT pour injures graves et publiques aux torts de l’épouse; prononce<br />
la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits époux; ordonne à<br />
l’officier de l’état civil de la commune de Carrefour de transcrire sur les registres à<br />
ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l’un<br />
des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts envers les<br />
tiers s’il y échet; commet l’huissier Fladimy Raymond de ce tribunal pour la signification<br />
de ce jugement ; compense les dépens.<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous MARLENE BERNARD DELVA, juge en audience<br />
civile, ordinaire et publique du jeudi 29 juin 2017, en présence de Me Roger<br />
SIMPLICE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort, et avec<br />
l’assistance du sieur MOZART TASSY greffier du siège.<br />
Il est ordonné etc…<br />
En foi de quoi etc…<br />
Me Hesed Deinad Jean-Baptiste, Av<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le Tribunal, après examen de la requête et sur les conclusions conformes du ministère<br />
public, accueille l’action du requérant le sieur Fritznel PLATEL pour être juste et fondée ;<br />
maintient le défaut octroyé contre la partie défenderesse la dame Jolette FERTILIEN à<br />
l’audience susdite; pour le profit, déclare fondée la dite action; admet en conséquence le<br />
divorce du sieur Fritznel PLATEL d’avec son épouse Jolette FERTILIEN pour injures graves<br />
et publiques aux torts exclusifs de l’épouse; prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />
existant entre les dits époux; ordonne à l’officier de l’état civil de la Section Sud de<br />
Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement<br />
dont un extrait sera inséré dans l’un des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de<br />
dommages intérêts envers les tiers s’il y échet; commet l’huissier Jean Joseph Donald<br />
CADET de ce tribunal pour la signification relative de ce jugement ; compense les dépens.<br />
Rendu de nous Me Paul PIERRE, juge en audience du mercredi six juin deux mille dix-huit<br />
en présence de Me Paul WESLEY Commissaire du Gouvernement de ce ressort, avec la<br />
participation du sieur Homère RAYMOND, greffier du siège.<br />
Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution; aux<br />
officiers du Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants<br />
et autres officiers de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement<br />
requis.<br />
En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du Juge et du Greffier susdits<br />
Ainsi signé : Me Paul PIERRE juge et Homère RAYMOND greffier<br />
Me Sergo ORESTE, Av.<br />
LACROIX MULTI SERVICES<br />
Guarino Funeral Home<br />
Tel: 718-703-0168 * Cell: 347-249-8276<br />
Director: Florence Comeau<br />
Interlink Translation<br />
Services<br />
* Translations * Interpreters<br />
* Immigration Services<br />
* Resumé * Fax Send & Receive<br />
* Much more.<br />
English • French • Kreyòl • Spanish<br />
Tel: 718-363-1585<br />
899 Franklin Avenue,<br />
Brooklyn, NY <strong>11</strong>225<br />
1209 Rogers Avenue, Brooklyn, NY <strong>11</strong>226<br />
www.lacroixmultiservices.com<br />
• Income Tax • Electronic Filing<br />
• Refund Anticipation Check (RAC)<br />
• Direct Deposit - IRS Check<br />
• Business Tax • Notary Public<br />
• Immigration Services<br />
• Translation, Preparation, Application, Inquiry letters<br />
• 6 Hour Defensive Driving Course • Fax Send & Receive<br />
• Resume • Property Management • Credit Repair<br />
Serving the <strong>Haiti</strong>an Community<br />
for Over 30 Years<br />
9222 Flatlands Avenue<br />
Brooklyn, NY <strong>11</strong>236<br />
718-257-2890<br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
13
Perspectives<br />
Interview de Bachar al-Assad avec la chaîne TV russe NTV<br />
le 24 juin <strong>2018</strong> !<br />
Journaliste : Monsieur le Président,<br />
nous pouvons maintenant récapituler<br />
les événements, parce que Daech est<br />
presque vaincu, la ville de Damas est presque<br />
(totalement) en sécurité, et elle est<br />
sous contrôle des forces gouvernementales,<br />
et jusqu’à présent, vous menez<br />
des opérations militaires dans le sud et à<br />
l’est. Pourriez-vous me dire maintenant,<br />
en tant que Président et en tant que médecin<br />
de formation, comment vous avez<br />
pu manquer (d’identifier) les premiers<br />
symptômes de cette guerre, les premiers<br />
symptômes de cette invasion dans votre<br />
pays, parce que vous appelez cela une invasion<br />
? Que s’est-il passé ?<br />
Président Assad : Nous devons<br />
faire la distinction entre les symptômes<br />
internes et externes. Pour ce qui est des<br />
symptômes internes, nous avons des<br />
problèmes comme toute autre société<br />
dans notre région, nous faisons partie de<br />
cette région, et nous discutons toujours<br />
de ces problèmes. Peut-être n’avonsnous<br />
pas fait ce qu’il fallait pour résoudre<br />
le problème que nous aurions pu résoudre<br />
avant la guerre, peut-être pas ; c’est (une<br />
question) subjective pour tout syrien,<br />
chacun peut avoir son propre point de<br />
vue. Mais le facteur externe est très important<br />
dans la genèse de cette guerre, car<br />
aucun autre pays dans cette région ne vit<br />
une guerre similaire, bien que nous ayons<br />
les mêmes sociétés et que vous ayez des<br />
problèmes plus graves (ailleurs), comme<br />
dans les pays du Golfe, où vous n’avez<br />
aucune liberté, ni pour les femmes ni pour<br />
le peuple, pour quoi que ce soit.<br />
Donc, si (le manque de libertés)<br />
était la raison (de cette guerre), par exemple<br />
– parce que tel était le slogan au<br />
tout début –, pourquoi cela n’a-t-il pas<br />
commencé dans ces pays ? Donc ce qui<br />
s’est passé n’était pas interne, parce que<br />
les mêmes problèmes existent depuis des<br />
décennies, certains depuis des siècles.<br />
Donc, en fait, c’est là que le facteur externe<br />
(est intervenu), et s’il n’était pas<br />
(immédiatement) clair, si nous ne l’avons<br />
pas vu (dès le début), c’est qu’en réalité,<br />
le plan n’a pas été réalisé en Syrie ; il a<br />
été réalisé dans certains pays occidentaux<br />
comme les États-Unis, la France et<br />
le Royaume-Uni principalement. D’autres<br />
Etats satellites comme la Turquie,<br />
l’Arabie Saoudite et le Qatar planifiaient<br />
et envoyaient de l’argent dès le début,<br />
après avoir échoué à créer, disons, une<br />
révolution spontanée, c’est là qu’ils ont<br />
commencé à envoyer de l’argent, et c’est<br />
là que le problème a commencé. Nous<br />
avons compris tout cela très rapidement,<br />
mais peut-être que nous ne pouvions pas<br />
le contrôler.<br />
Journaliste : Mais pourquoi<br />
n’avez-vous pas vu... Par exemple,<br />
quand je suis arrivée dans la Ghouta orientale<br />
il y a des mois, j’ai vu des tunnels<br />
partout, construits par des ingénieurs,<br />
par d’énormes machines, par des bulldozers...<br />
Comment cela a-t-il pu se faire<br />
à votre insu ? Avez-vous une explication<br />
à présent, comment ils ont réussi à construire<br />
ces villes souterraines ?<br />
Président Assad : Bien sûr, ils<br />
ont pu utiliser les outils qui étaient déjà<br />
présents dans cette zone, qu’ils les aient<br />
volés au gouvernement, à des entreprises<br />
privées, etc., et ils ont reçu un soutien de<br />
la Jordanie à travers le désert directement<br />
à Al-Ghouta, où le désert est vide, et personne<br />
ne peut le contrôler ou l’observer, et<br />
nous n’avons pas, bien sûr, des moyens<br />
comme des satellites et autres pour voir<br />
tout cela. En même temps, quand ils ont<br />
commencé à creuser, ils ont commencé à<br />
creuser sous les villes, quelque chose que<br />
vous ne pouvez pas voir (même avec des<br />
satellites).<br />
Journaliste : Quand je suis allée<br />
dans la Ghouta orientale, j’ai rencontré<br />
des gens qui pouvaient prouver par<br />
eux-mêmes qu’ils avaient vu comment<br />
La journaliste russe et le président syrien Bachar al-Assad<br />
al-Nusra utilisait des armes chimiques<br />
contre leurs quartiers (résidentiels). J’ai<br />
vu toutes ces combinaisons de protection<br />
chimique dans des pièces où se trouvaient<br />
les quartiers généraux d’al-Nusra,<br />
etc. Mais l’Occident affirme que vous<br />
avez empoisonné votre propre peuple<br />
avec des armes chimiques. Pourquoi cela,<br />
pourquoi personne n’écoute-t-il le peuple<br />
(syrien) et pourquoi l’Occident insiste-t-il<br />
là-dessus ?<br />
Président Assad : Parce que la<br />
fable chimique fait partie de leur récit basique<br />
contre le gouvernement en Syrie,<br />
mais ils ne l’utilisent que lorsque leurs<br />
troupes, leurs mandataires (proxies), les<br />
terroristes, ont été vaincus en Syrie dans<br />
certaines zones. Ils utilisent cette histoire<br />
ou ce récit afin d’avoir un prétexte pour<br />
intervenir directement, militairement, et<br />
d’attaquer l’armée syrienne. C’est ce qui<br />
s’est passé plusieurs fois, et chaque fois<br />
qu’ils utilisent cette histoire, ce n’est que<br />
lorsque leurs proxies, les terroristes, ont<br />
été vaincus. Ce devrait être (l’inverse)<br />
– je veux dire logiquement, sans même<br />
parler de la réalité que nous n’avons pas<br />
d’armes chimiques de toute façon, nous<br />
les avons détruites...<br />
Journaliste : Vous n’en avez plus<br />
du tout ?<br />
Président Assad : Nous n’en<br />
avons pas, non. Depuis 2013, nous n’en<br />
avons plus. Mais mettez cela de côté.<br />
Même si nous en avions, nous aurions<br />
plutôt utilisé ces armes lorsque nous<br />
étions vaincus, pas quand nous gagnons<br />
la guerre. Et en fait, chaque fois que nous<br />
gagnons, ils l’utilisent, donc (nous en accuser)<br />
est contre la logique, mais cela sert<br />
de prétexte pour soutenir les terroristes en<br />
Syrie.<br />
Journaliste : Y a-t-il un moyen<br />
d’empêcher toutes ces provocations ?<br />
Parce que le ministère russe de la Défense<br />
dit que l’une de ces provocations est en<br />
train d’être préparée à Deir Ezzor, et ils<br />
l’ont dit récemment. Comment arrêter ça<br />
?<br />
Président Assad : Vous ne pouvez<br />
pas, parce que ce n’est pas le résultat<br />
de notre réalité ; c’est le résultat de<br />
leur imagination, de leurs médias, c’est<br />
quelque chose qui est créé dans leurs propres<br />
médias et dans leurs propres pays,<br />
et qui est ensuite répandu dans le monde<br />
entier sur Internet ou dans différents médias.<br />
Donc vous ne pouvez pas empêcher<br />
ces provocations. Les Américains ne disent<br />
que des mensonges, et ils attaquent<br />
tout de suite après. Quand il n’y a pas de<br />
respect pour le droit international, quand<br />
il n’y a pas d’institutions des Nations<br />
Unies efficaces, vous ne pouvez pas parler<br />
d’empêcher les provocations, parce que<br />
c’est une jungle maintenant, partout dans<br />
le monde.<br />
Journaliste : Vous êtes en train de<br />
l’emportez, vous contrôlez déjà la plupart<br />
des régions du pays, mais il y a tellement<br />
d’acteurs en Syrie, tellement de parties<br />
qui ont leurs propres intérêts. Les Etats-<br />
Unis négocient avec la Turquie à propos<br />
de Manbij, Israël mène des négociations<br />
quelque part, les Iraniens font des négociations,<br />
les Kurdes ont leurs propres intérêts.<br />
Comment résoudre tout cela, comment<br />
maintenir la Syrie unie ? Parce que<br />
maintenant, il semble que la Syrie soit<br />
déchirée. Comment arrêter ça ? Parce que<br />
vous avez dit que votre principal slogan<br />
est « une (seule) Syrie pour une (seule)<br />
nation ».<br />
Président Assad : Si vous voulez<br />
parler de la Syrie comme étant déchirée,<br />
il s’agit, disons, de la géographie, pas<br />
de la société ; la société est unifiée, donc<br />
nous n’avons pas de problème à ce sujet.<br />
Ainsi, nous pouvons considérer la Syrie<br />
comme unifiée tant que le peuple est unifié.<br />
Quant à être déchiré, il s’agit d’une<br />
occupation ; différentes parties de la Syrie<br />
sont occupées par les terroristes avec le<br />
soutien de l’Occident, principalement les<br />
États-Unis et leurs alliés. Donc si vous<br />
voulez parler de l’avenir de la Syrie, nous<br />
ne les prenons pas en compte. Si vous<br />
parlez du processus politique, cela va<br />
être un processus politique uniquement<br />
syrien. Nous ne prenons pas en compte<br />
les intérêts de tout autre pays concernant<br />
quelque chose qui est interne. Si vous<br />
parlez de la guerre, cela devient maintenant<br />
une guerre internationale, parce que<br />
c’est comme ça qu’elle a commencé. En<br />
fait, il ne s’agissait pas seulement du gouvernement<br />
en Syrie ; le gouvernement en<br />
Syrie est indépendant, nous avons de<br />
bonnes relations avec la Russie, avec la<br />
Chine et d’autres pays, et les États-Unis<br />
voulaient redessiner la carte du monde<br />
politiquement, et peut-être militairement.<br />
Donc la Syrie était l’un des principaux<br />
champs de bataille pour redessiner cette<br />
carte, du moins au Moyen-Orient. C’est<br />
pourquoi quand vous parlez de ces intérêts,<br />
c’est un combat entre ces puissances<br />
: le pouvoir principal, les États-<br />
Unis, et leurs alliés, qui supportent les<br />
terroristes, et leur but est d’avoir l’hégémonie,<br />
(face à) l’autre puissance qui est<br />
la Russie, et ses alliés, dont l’objectif est<br />
de combattre le terrorisme et de restaurer<br />
le droit international.<br />
Journaliste : Mais pourquoi la<br />
Syrie a-t-elle été choisie (comme terrain)<br />
pour ce match ?<br />
Président Assad : Pour de nombreuses<br />
raisons différentes. La Syrie fait<br />
partie du groupe de pays considérés comme<br />
indépendants (souverains) : la Syrie,<br />
l’Iran, la Corée du Nord et maintenant<br />
la Russie en tant que pays souverain.<br />
L’Occident n’accepte aucune position indépendante.<br />
Les Etats-Unis n’acceptent<br />
aucune position indépendante de l’Europe.<br />
Et c’est pourquoi en Russie, vous<br />
avez un problème avec les États-Unis,<br />
parce que vous voulez être (une nation)<br />
souveraine, et ils ne l’acceptent pas,<br />
même si vous êtes une grande puissance,<br />
vous ne pouvez pas être indépendant.<br />
Voilà une (première) raison. Et nous<br />
sommes un petit pays, comment pouvons-nous<br />
dire non et oui ? Nous devrions<br />
seulement dire oui (aux Etats-Unis).<br />
Voilà une (première) raison.<br />
Deuxièmement, la géopolitique de<br />
la Syrie, le rôle historique de la société<br />
syrienne, bien qu’il soit très modeste,<br />
mais c’est une ligne de faille, la ligne de<br />
fracture sociale entre les différentes sectes<br />
et ethnies. Et quand vous contrôlez cette<br />
zone, vous pouvez contrôler tout le reste<br />
du Moyen-Orient. C’est pourquoi la lutte<br />
contre la Syrie a commencé à l’époque des<br />
Pharaons, et le premier traité au monde a<br />
eu lieu 12 siècles avant Jésus-Christ, entre<br />
les Pharaons et les Hittites, venant du<br />
nord et du sud, ils ont combattu en Syrie<br />
et ils ont signé le premier traité de l’Histoire.<br />
Ainsi, la géopolitique de la Syrie est<br />
très importante, et le contrôle de la Syrie<br />
a été un but pour les grandes puissances<br />
depuis ce temps (reculé) et jusqu’à nos<br />
jours. Donc, peu importe que la Syrie soit<br />
grande ou petite, ou plus grande ou plus<br />
petite, elle a une (grande) importance<br />
(stratégique).<br />
Journaliste : Qu’attendez-vous<br />
de la Russie à cet égard ? Vous avez<br />
tant d’acteurs (présents en Syrie) à propos<br />
desquels vous avez affirmé qu’ils<br />
devraient tous quitter la Syrie, et que la<br />
nation syrienne demandera un jour à tout<br />
le monde de quitter ce terrain. Qu’attendez-vous<br />
de la Russie à cet égard ? Parce<br />
que nous sommes des alliés, nous sommes<br />
amis depuis...<br />
Président Assad : L’amitié entre<br />
la Syrie et la Russie est ancienne, elle date<br />
de six décennies, mais nous avons conclu<br />
une alliance militaire depuis plus de quatre<br />
décennies.<br />
Nous avons deux raisons :<br />
premièrement, la Syrie et la Russie ont un<br />
intérêt à combattre et à vaincre le terrorisme,<br />
en Syrie, en Russie, partout dans le<br />
monde. C’est donc la première attente et<br />
le premier but.<br />
La seconde attente est sur le long<br />
terme. La Russie est très importante pour<br />
l’équilibre du monde, que nous avons<br />
perdu depuis l’effondrement de l’Union<br />
soviétique. Ainsi, avoir la présence de la<br />
Russie, militairement et politiquement, en<br />
Syrie, au Moyen-Orient et dans le reste<br />
du monde, est très important pour cet<br />
équilibre. Ce n’est pas seulement important<br />
pour la Russie elle-même et pour les<br />
autres grandes puissances, c’est très important<br />
pour les pays plus petits comme<br />
la Syrie d’avoir cet équilibre. Donc c’est<br />
ce que nous attendons de la Russie aux<br />
deux niveaux : combattre le terrorisme et<br />
avoir un équilibre global.<br />
Journaliste : Je suis allée dans la<br />
Ghouta orientale et j’ai vu à quel point<br />
elle est détruite, l’ampleur (colossale) des<br />
destructions, et d’après ce que je sais,<br />
vous avez besoin de 400 milliards de dollars<br />
pour reconstruire le pays. Mais l’Occident<br />
affirme qu’ils ne donnera pas un<br />
centime tant que vous serez au pouvoir.<br />
Que pouvez-vous faire dans cette situation<br />
? Parce que vous devez reconstruire<br />
tout le pays.<br />
Président Assad : Franchement,<br />
c’est la meilleure déclaration occidentale<br />
dans toute cette guerre, le fait qu’ils disent<br />
qu’ils ne participeront pas à la reconstruction<br />
en Syrie, parce que très simplement,<br />
nous ne leur permettrons pas d’y participer,<br />
qu’ils viennent avec de l’argent ou<br />
pas, qu’ils proposent un prêt, un don,<br />
ou une subvention, peu importe ; nous<br />
n’avons pas besoin de l’Occident. L’Occident<br />
n’est pas honnête du tout : il ne<br />
donne pas, il ne fait que prendre. Tout<br />
d’abord, nous n’avons pas construit la<br />
Syrie à travers l’histoire avec de l’argent<br />
étranger ; nous l’avons construite avec<br />
notre argent, avec nos ressources humaines.<br />
Malgré la guerre, nous avons<br />
toujours les ressources humaines pour reconstruire<br />
tous les secteurs de notre pays.<br />
Nous ne sommes pas inquiets à ce sujet.<br />
En ce qui concerne l’argent, avant<br />
la guerre, nous n’avions aucune dette,<br />
parce que nous avons construit notre<br />
pays avec les prêts de nos amis. Donc<br />
nous n’avons pas d’argent [de dette].<br />
Vous pouvez avoir des prêts de vos amis,<br />
vous pouvez avoir de l’argent des Syriens<br />
vivant à l’étranger, des Syriens vivant<br />
à l’intérieur et de l’argent du gouvernement.<br />
Donc nous ne sommes pas inquiets<br />
à ce sujet. Cela peut prendre plus de<br />
temps, mais nous ne sommes pas du tout<br />
inquiets au sujet de la reconstruction de<br />
la Syrie. N’oubliez pas que la reconstruction<br />
après la guerre, quand vous parlez<br />
de 400 milliards, plus ou moins – c’est<br />
approximatif –, c’est toute une économie,<br />
tout un marché, tout un investissement.<br />
Donc lorsque les Européens parlent de<br />
venir participer à la reconstruction, ils ne<br />
viennent pas pour aider la Syrie ; ils viennent<br />
pour prendre de l’argent. Et de nombreuses<br />
entreprises européennes sont en<br />
train de prendre contact avec nous pour<br />
qu’on leur permette de venir investir en<br />
Syrie.<br />
Journaliste : Cela se fait en privé ?<br />
Président Assad : En privé, bien<br />
sûr. Mais bien sûr, avec le soutien de leurs<br />
gouvernements. Donc ils ont besoin de ce<br />
marché, ils sont dans une situation désastreuse<br />
sur le plan économique depuis<br />
2008, la plupart des pays européens. Ils<br />
ont besoin de nombreux marchés. La Syrie<br />
est l’un d’entre eux, et nous n’allons<br />
pas leur permettre de faire partie de ce<br />
marché, tout simplement.<br />
Journaliste : Quand nous parlons<br />
de la reconstruction de tout le pays, cela<br />
signifie le rétablissement de la confiance<br />
et de l’amitié entre les Syriens, parce que<br />
nous pouvons voir la situation en partie<br />
comme une guerre civile, lorsque le frère<br />
tire sur le frère, à cause des différentes<br />
religions ou de toute autre considération.<br />
Dans ce cas, vous commencez par<br />
un comité constitutionnel. L’opposition a<br />
fait sa liste pour le comité constitutionnel.<br />
Vous présenterez-vous au prochain mandat<br />
présidentiel ? Comment restaurer cette<br />
structure politique de votre pays ?<br />
Président Assad : Tout d’abord,<br />
nous n’avons pas de guerre civile, parce<br />
que la guerre civile est basée sur des<br />
lignes sectaires, des lignes ethniques, des<br />
lignes religieuses, et ainsi de suite. Nous<br />
n’avons pas cela en Syrie. Vous pouvez<br />
aller partout, en particulier dans les zones<br />
sous le contrôle du gouvernement, et<br />
vous pouvez y voir le spectre complet de<br />
la richesse/diversité de la société syrienne<br />
existante, et les gens qui vivent ensemble<br />
et coexistent.<br />
En fait – et ce n’est pas une exagération,<br />
c’est un fait –, la guerre a été<br />
une leçon très importante. Ainsi, cette<br />
société diversifiée est devenue beaucoup<br />
plus unifiée qu’elle l’était avant la<br />
guerre, parce que nous avons appris une<br />
leçon. Alors que si vous allez dans les<br />
zones sous le contrôle des terroristes, ils<br />
ne représentent aucune couleur de cette<br />
société ; en réalité ils ne reflètent que<br />
leur incubateur, et les gens qui n’ont<br />
pas d’autre choix que de vivre dans ces<br />
zones, qui n’ont pas d’autre choix. Donc<br />
nous n’avons pas à nous inquiéter d’une<br />
(pseudo) guerre civile. Ce ne sont pas<br />
des gens qui se tirent dessus ; ce sont<br />
des mercenaires, ce sont des terroristes.<br />
Vous avez des terroristes dans votre pays,<br />
en Russie, et ils sont Russes, mais ils ne<br />
représentent pas une partie de la société,<br />
ils représentent leur propre idéologie.<br />
Nous avons la même situation en Syrie.<br />
Donc en ce qui concerne l’unification du<br />
peuple, elle ne pose aucun problème.<br />
En ce qui concerne la présidence,<br />
il y a deux facteurs : le premier est ma<br />
volonté, et elle reposera sur le deuxième<br />
facteur qui est la volonté du peuple syrien.<br />
Nous avons encore trois ans. À ce<br />
moment-là, en 2021, le peuple syrien<br />
sera-t-il prêt à accepter cette personne,<br />
ce Président, oui ou non ? Si ce n’est pas<br />
le cas, qu’est-ce que je pourrais faire à<br />
suite à la page(18)<br />
14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>
Suite de la page (4) Suite de la page (8)<br />
et la place qu’il occupe dans la hiérarchie<br />
des institutions et du Pouvoir exécutif,<br />
le chef de la Primature est un<br />
fusible. A tout moment, il peut et doit<br />
jouer son rôle de fusible afin d’épargner<br />
et de protéger le Président de la République.<br />
En théorie, c’est lui qui porte et<br />
applique le programme et l’action politique<br />
du chef de l’Etat. S’il y a contestation<br />
d’une décision politique de la présidence,<br />
c’est la Primature qui tire les<br />
conséquences en présentant sa démission<br />
et celle de l’ensemble du gouvernement<br />
au Président de la République.<br />
Sinon, le chef de l’Etat peut lui<br />
forcer la main. Dans le cas de Jack Guy<br />
Lafontant, un Premier ministre inefficace,<br />
effacé et finalement pour certains<br />
incompétents politiquement, depuis<br />
longtemps une bonne partie de la classe<br />
politique, des parlementaires, de la Société<br />
civile organisée et bien évidemment<br />
la majorité de la population réclament<br />
sa démission. Mais, jouissant de<br />
la confiance du Président de la République<br />
justement pour son effacement<br />
et son peu d’intérêts pour la politique,<br />
contre toute attente Jack Guy Lafontant<br />
garde le soutien d’un Président qui tire<br />
toute la couverture médiatique et politique<br />
sur sa personne. Aujourd’hui,<br />
c’est l’occasion ou jamais pour le chef<br />
de l’Etat de se débarrasser de ce colis<br />
presqu’encombrant s’il veut sortir de ce<br />
guêpier dans lequel les femmes et les<br />
hommes qui l’entourent le laissent entrer.<br />
C’est le seul va-tout qui lui reste<br />
: faire sauter son fusible en poussant<br />
Jack Guy Lafontant vers la sortie afin<br />
de retrouver le calme politique après<br />
la vague de contestations qui est loin<br />
de perdre en intensité même après la<br />
publication du communiqué annonçant<br />
le volte-face du gouvernement sur les<br />
prix du carburant.<br />
Même le Parlement serait prêt<br />
cette fois-ci à lui prêter main forte<br />
puisque le député de Pétion-Ville, Jerry<br />
Tardieu, qui est l’une des victimes de<br />
la colère de la population, son hôtel<br />
Royal Oasis a été attaqué, invite le chef<br />
du gouvernement à démissionner. Car,<br />
selon le parlementaire, Jack Guy Lafontant<br />
est dépassé par les événements<br />
et ne peut plus conduire sereinement<br />
les affaires de la République. Avant,<br />
c’est le Président de la Chambre des<br />
députés, Gary Bodeau, qui avait lancé<br />
un ultimatum de 2 heures au Premier<br />
ministre lui demandant de revenir sur<br />
la décision d’augmenter le carburant<br />
et les transports en commun. Or, justement<br />
il y a eu une vraie cacophonie<br />
ou un couac entre le PM, le Président<br />
Jovenel Moïse et le ministre de la Communication,<br />
Guyler C. Delva, qui avait<br />
annoncé dans l’après-midi du samedi 7<br />
sur radio Kiskeya que le gouvernement<br />
n’entend pas rembourser les personnes<br />
ou les propriétaires des entreprises<br />
privées ayant perdu leurs biens ou<br />
ayant été victimes d’actes de vandalismes<br />
lors des manifestations.<br />
En effet, après une deuxième<br />
journée de manifestations, de pillages,<br />
d’incendies et d’attaques des entreprises<br />
privées comme la SOGENER, la<br />
SOGEBANK, Digicel, Délimart et des<br />
Concessionnaires d’automobiles, dans<br />
la nuit du samedi 7 juillet <strong>2018</strong>, c’est<br />
le Président Jovenel Moïse en personne<br />
qui est monté en première ligne pour<br />
tenter de reprendre le contrôle de la<br />
situation et de ramener le calme. Sur<br />
la chaine de télévision publique TNH,<br />
le chef de l’Etat, d’entrée de jeu, a<br />
désavoué l’équipe qui l’entoure dans la<br />
gestion de ce dossier devenu brûlant et<br />
dangereux pour sa survie à la tête de<br />
l’Etat. « J’ai demandé au gouvernement<br />
de revenir sur la décision consistant à<br />
retirer les subventions sur les prix des<br />
produits pétroliers. Le Premier ministre<br />
l’a fait. Le prix du carburant reste ce<br />
qu’il a été avant sur tout le territoire national.<br />
Il n’y a plus d’augmentation sur<br />
les prix de l’essence ». C’est par cette<br />
phrase que le Président Jovenel a tenté<br />
d’éteindre les incendies qui brûlent la<br />
capitale et Pétion-Ville en particulier.<br />
Il désavoue publiquement son gouvernement<br />
et ses Conseillers en reconnaissant<br />
qu’il a été fort mal renseigné et que<br />
selon lui la communication sur l’augmentation<br />
du prix des carburants n’a<br />
pas été bien expliquée à la population.<br />
Du coup, il prend acte des<br />
revendications de la population en<br />
déclarant : « Vous m’avez envoyé le<br />
message, je l’ai reçu. J’ai corrigé ce qui<br />
devait être corrigé ». En gros, je vous<br />
ai compris. Sans oublier d’appeler la<br />
population au calme et lui demandant<br />
de cesser d’attaquer les entreprises appartenant<br />
au Secteur des affaires. Dans<br />
sa tentative de se mettre au-dessus de<br />
la mêlée tout en détaillant ses réalisations<br />
durant ces dix sept mois passés<br />
au sommet de l’Etat, le locataire du<br />
suite à la page(19)<br />
Suite de la page (7)<br />
Des bâtiments commerciaux ainsi que des supermarchés appartenant à<br />
la bourgeoisie ont été visés et pillés<br />
Le policier Robert Scutt a été<br />
lynché puis brûlé à mort<br />
pour apaiser la situation incontrôlable<br />
du fait que les masses exigent son<br />
départ, a demandé le retrait total de<br />
cet arrêté en prétextant reconnaitre<br />
pour la première fois que « le peuple a<br />
parlé, il a entendu ».<br />
Si le pays est menacé de chaos<br />
et d’anarchie comme le répètent les<br />
revues de la presse bourgeoisie haïtienne<br />
et étrangère, c’est du fait que<br />
les forces obscures internationales<br />
Le tribunal de Petit-Goâve incendié<br />
Réginald Boulos<br />
en accord avec leurs laquais locaux<br />
avides de profits cherchent à tout prix<br />
à réduire puis coincer davantage les<br />
masses populaires dans la pauvreté.<br />
Manifestement, le bâton de<br />
la répression économique et sociale<br />
a changé de bout ; cependant, ce à<br />
quoi ont assisté les tilolit n’est que la<br />
pointe émergée de l’iceberg ! Cavent<br />
consules et Vive la lutte des opprimés<br />
haïtiens !<br />
à la belle étoile.<br />
5. Les pères et mères de famille<br />
des onze départements géographiques<br />
du pays sont fatigués de voir leurs<br />
enfants grandir dans la faim, dans la<br />
gêne, sans une lueur d’espoir tandis<br />
que les enfants des présidents qui se<br />
sont succédé depuis ces 30 dernières<br />
années, ceux des Premiers ministres,<br />
des députés, des sénateurs et de leurs<br />
amis fréquentent les meilleures écoles<br />
du pays quand ils ne sont pas envoyés<br />
dans celles de Santiago, de Montréal,<br />
de la Floride ou de New York.<br />
6. Les pères et mères de famille<br />
des onze départements géographiques<br />
du pays sont fatigués de voir leurs<br />
enfants restés à ne rien faire après<br />
leur Bac, incapables de fréquenter les<br />
universités publiques ou privées. Nos<br />
jeunes filles restent sur le béton pendant<br />
que députés et sénateurs envoient<br />
leurs petites amies dans des universités<br />
à Saint Domingue, au Canada ou aux<br />
Etats-Unis, paient leurs appartements<br />
et leur envoient des centaines de dollars<br />
d’argent de poche chaque semaine.<br />
7. Les jeunes du pays sont fatigués<br />
d’être sans emploi après avoir<br />
dépensé des milliers de dollars pour<br />
cinq ou six années d’études.<br />
8. La jeunesse universitaire du<br />
pays est fatiguée de voir leurs professeurs<br />
venir dispenser des cours à la<br />
Fac quand ils le veulent. Un professeur<br />
d’université a pour devoir de venir dispenser<br />
ses cours de façon régulière. Ils<br />
le font en Haïti alors qu’ils n’auraient<br />
pu le faire s’ils enseignaient à Saint<br />
Domingue, au Canada, aux Etats-Unis,<br />
en France ou ailleurs. Ils le font en Haïti<br />
parce qu’ils savent qu’ils ne vont pas<br />
en subir les conséquences. Aux Etats-<br />
Unis, un professeur d’université n’a<br />
droit qu’à trois retards d’une quinzaine<br />
de minutes au maximum chaque semestre.<br />
Et ce retard doit être motivé! Mais<br />
en Haïti, le professeur vient quand il<br />
veut.<br />
9. Le peuple est fatigué de voir<br />
des gaspillages d’argent. Avec les 4 millions<br />
de dollars dépensés pour acheter<br />
des appareils de télévision, l’Etat aurait<br />
pu ouvrir une école ou payer la scolarité<br />
de certains jeunes qui abandonnent les<br />
salles de cours faute de moyens.<br />
Et puis, à la fin de la Coupe du<br />
monde de football, les députés et les<br />
sénateurs doivent remettre ces téléviseurs<br />
à un organisme responsable pour<br />
qu’on s’en serve à l’avenir. Ces téléviseurs<br />
ne doivent pas être la propriété<br />
privée des députés et des sénateurs.<br />
On les a achetés avec l’argent du peuple.<br />
On doit retrouver la trace de ces<br />
téléviseurs à partir du 16 juillet <strong>2018</strong>!<br />
Peuple, restez vigilent! Demandez des<br />
comptes!<br />
10. Le peuple demande un hôpital<br />
décent dans chaque ville pour se<br />
faire soigner. C’est le minimum. Il l’attend!<br />
<strong>11</strong>. Le peuple dit NON à la vie<br />
chère. Le peuple meurt de faim pendant<br />
que Jovenel Moïse, Joseph Lambert,<br />
Don Kato, Gracia Delva, Jacques<br />
Sauveur Jean mangent au-delà de leur<br />
faim. Le peuple est fatigué!<br />
La descente dans la rue du peuple<br />
ne vise pas seulement Jovenel Moïse<br />
qui ferait mieux de partir. Le peuple qui<br />
gagne les rues pour dire son ras-le-bol<br />
est aussi une réponse donnée à la bourgeoisie<br />
apatride et sans vergogne qui se<br />
comporte comme un autre peuple, vivant<br />
dans un autre pays. Les membres<br />
de cette classe sociale agissent comme<br />
si ils sont de passage dans ce pays<br />
qu’ils ne considèrent que comme leur<br />
simple vache à lait.<br />
Les commerçants bourgeois ne<br />
se sont jamais effectivement intégrés<br />
dans notre pays d’Haïti dans lequel ils<br />
vivent et qu’ils exploitent méchamment<br />
depuis plus de 130 années. Ils sont<br />
comme d’inutiles baves mousseuses<br />
d’animaux qui ne font qu’exploiter la<br />
masse et détruire le pays. Ils refusent<br />
que le peuple ait de l’électricité car leur<br />
richesse dépend de la vente d’ondulateur<br />
(inverter, en anglais). Ils n’offrent<br />
pas d’assurance médicale à leurs employés<br />
tandis que les membres de leurs<br />
familles vont se faire soigner dans les<br />
hôpitaux les plus chers des Etats-Unis<br />
et du Canada.<br />
Nous n’avons rien contre les<br />
commerçants, qu’ils soient d’origine<br />
syro-libanaise ou autre. Nous avons<br />
besoin d’eux, car qu’on le veuille ou<br />
pas, ils sont pourvoyeurs d’emploi.<br />
Nous sommes contre la chasse aux<br />
sorcières. Le peuple ne leur demande<br />
qu’une chose : Un peu de respect ! Le<br />
peuple leur demande de lui donner un<br />
salaire décent pour qu’il puisse vivre<br />
comme un humain avec sa famille.<br />
Le peuple leur demande de payer les<br />
impôts afin qu’on n’augmente pas les<br />
produits de première nécessité à un<br />
rythme infernal.<br />
En gagnant les rues, le peuple a<br />
également posé cette question: Où sontils<br />
les intellectuels du pays? Le peuple<br />
a besoin de les entendre finalement. Ils<br />
ont échoué lamentablement dans leur<br />
rôle auprès de la jeunesse. Nos jeunes<br />
vont se faire humilier au Chili et les soidisant<br />
intellectuels n’ont jamais dit un<br />
mot. Ils ne font que jouir de la douceur<br />
du pays qui a tout fait pour eux et à qui<br />
ils n’ont rien donné en retour.<br />
On ne doit blâmer que nos intellectuels<br />
si nous avons des ignorants<br />
comme Don Kato, Gracia Delva,<br />
Jacques Sauveur Jean et les autres corrompus<br />
et ignorants de leur espèce au<br />
Parlement. Pourquoi Clarens Renoit,<br />
Jacques Sampeur, Jean-Henry Céant ne<br />
pouvaient-ils pas se présenter au sénat<br />
ou à la députation? Pourquoi ne visent-ils<br />
que la présidence comme leur<br />
premier poste? Apres deux ou trois termes<br />
au Parlement, alors ils pourraient<br />
viser la présidence.<br />
Pourquoi Jude Célestin ne viset-il<br />
pas la Mairie de Port-au-Prince<br />
ou celle de Pétion-Ville? Jude Célestin<br />
se croit-il mieux préparé que Raphaël<br />
Brouard, Fernand Crepsac, Antoine<br />
Hérard, Dr Nelaton Camille, Max Pennette,<br />
d'anciens maires de ces deux<br />
villes citées. S’il le croit, il doit se rendre<br />
chez un bon psychiatre. Non, pour Jude<br />
Célestin, pour Clarens Renoit, Jacques<br />
Sampeur, Jean-Henry Céant, ils doivent<br />
être présidents de la République ou<br />
rien! Donc, puisque la nature a horreur<br />
du vide, Ralph Youri Chevry, un homme<br />
sans culture, ancien manager d’un<br />
groupe de rap obscur, est devenu maire<br />
de Port-au-Prince! Des gens nuls comme<br />
Gracia Delva, Jacques Sauveur Jean,<br />
Don Kato qui, si tout marchait bien,<br />
n’auraient même pas pu être octons<br />
sont devenus députés et sénateurs.<br />
On peut comprendre pourquoi un<br />
criminel comme Jean-Claude Duvalier<br />
leur avait demandé à son retour dans<br />
le pays, avec la complicité de l’imbécile<br />
de René Préval: “Qu’avez-vous fait<br />
de mon pays?” On peut comprendre<br />
comment une “Marie Jeanne” comme<br />
Michele Bennett Pasquet-Duvalier soit<br />
devenue donneuse de leçon et que son<br />
fils François Nicolas Jean-Claude Duvalier<br />
II a les yeux ouverts sur le fauteuil<br />
présidentiel. C’est que le travail qui<br />
aurait dû être fait depuis le 7 février<br />
1986 par les Rosny Desroches, par les<br />
Franckétienne a été fait par des bandits<br />
comme Prosper Avril, Williams Regala,<br />
Acédius Saint Louis et d’autres anciens<br />
criminels de Duvalier. On aura toujours<br />
donc des gens sans protocole comme<br />
Joseph Michel Martelly et Jovenel Moïse<br />
à diriger le pays avec leurs bandes de<br />
gangsters et de “bandits légaux”.<br />
Attendons pour voir. Ce n’est<br />
que le commencement des revendications<br />
populaires. Le peuple lutte pour<br />
se débarrasser d’un système pourri,<br />
puant. Alors, il doit rester debout et<br />
vigilent jusqu’à ce qu’il se débarrasse<br />
des corrompus et des pourris comme les<br />
Joseph Michel Martelly (Sweet Micky),<br />
Jovenel Moïse, Roro Nelson, Don Kato,<br />
Lambert, Youri Latortue, Gracia Delva.<br />
Le peuple demande des leaders<br />
responsables et compétents. Le peuple<br />
demande des comptes !<br />
Vilaire Philogène<br />
Clercine, 8 juillet <strong>2018</strong><br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
15
Suite de la page (<strong>11</strong>)<br />
du Front Démocratique Guyanais[xxxvi]<br />
et de plusieurs organisations syndicales.<br />
Le préfet Erignac réagit par la répression<br />
violente avec de nombreux blessés, des<br />
arrestations et des traductions devant les<br />
tribunaux. « C’était la première fois, dans<br />
l’histoire politique de la Guyane, que<br />
des forces de gendarmerie et de police<br />
chargeaient des manifestants. La stupeur<br />
fut donc grande[xxxvii] » commente<br />
l’historien Mam Mam Fouck. L’installation<br />
du 3ème REI réveille les souvenirs de<br />
cette répression coloniale datant d’à peine<br />
une décennie.<br />
La seconde réaction du gouvernement<br />
français devant cette radicalisation<br />
de la jeunesse et des syndicats est<br />
un projet de changer la structure sociale<br />
de la Guyane par une importation massive<br />
de migrants venant de métropole. Le<br />
projet dit « Plan Vert » annoncé en 1975<br />
a pour objectif officiel de développer l’agriculture<br />
guyanaise. Le projet en préparation<br />
depuis 1973, porté par Olivier Stirn,<br />
secrétaire d’Etat aux départements et territoires<br />
d’Outre-mer annonce un objectif<br />
de 30 000 colons sur cinq ans pour un<br />
département qui ne compte à l’époque<br />
que 55 000 habitants. Alors qu’en Guadeloupe,<br />
en Martinique et à la Réunion<br />
l’Etat français organise l’exportation<br />
massive de la jeunesse par le biais du BU-<br />
MIDOM (Bureau pour le développement<br />
des migrations dans les départements<br />
d’outre-mer) [xxxviii] , il tente ici de<br />
noyer le peuple guyanais avec des colons<br />
dépendant totalement de l’Etat français.<br />
Les candidats se voient en effet promettre<br />
des concessions et des aides à l’installation.<br />
Si le succès est immédiat en France<br />
(près de 20 000 candidatures), il suscite<br />
logiquement la colère des guyanais. Les<br />
manifestations massives sont réprimées<br />
mais le projet est officiellement abandonné.<br />
Un tel plan de peuplement réveille<br />
en effet les vieux souvenirs de projets<br />
de peuplement de l’époque esclavagiste<br />
et en particulier ceux liés au bagne de<br />
Cayenne. La sociologue et anthropologue<br />
Marie-José Jolivet résume comme suit les<br />
réactions au plan Stirn : Désigné alors<br />
par ses auteurs comme « le plan global<br />
de mise en valeur de la Guyane », ce<br />
projet comportait un important volet «<br />
immigration » qui ne pouvait aller sans<br />
faire immédiatement surgir de vieilles<br />
réminiscences. La reprise de l’expression<br />
« mise en valeur » suffisait d’ailleurs à<br />
évoquer la période coloniale. […] Tout<br />
plan d’immigration massive en Guyane<br />
évoque également, inévitablement, le bagne.<br />
L’affaire est trop connue pour qu’il<br />
soit nécessaire de l’exposer. Je me contenterai<br />
donc d’en rappeler les principes,<br />
et, tout d’abord, celui de la colonisation<br />
par le bagne posé en 1850 par Napoléon<br />
III [xxxix].<br />
L’opposition à la légion et au projet<br />
Stirn catalyse les consciences guyanaises,<br />
ce qui se traduit en octobre 1974 par<br />
la création du Mouvement Guyanais de<br />
décolonisation (MOGUYDE) et la même<br />
année du Front National de Libération de<br />
la Guyane (FNLG). A peine constituée<br />
ces organisations indépendantistes sont<br />
accusées, en décembre 1974, du complot<br />
dit de « Noël » avec arrestation de 13 militants<br />
indépendantistes du MOGUYDE,<br />
d’autres organisations indépendantistes<br />
(Jeune Garde, FLNG et Parti socialiste<br />
Guyanais) et du syndicat UTG. Ils sont<br />
accusés d’ « atteinte à la sureté de l’Etat<br />
», de préparer des attentats et des kidnappings.<br />
Huit d’entre-eux sont expatriés<br />
vers l’hexagone et déférés devant la<br />
Cour de sureté de l’Etat. On tente ainsi<br />
de décapiter une nouvelle fois le mouvement<br />
indépendantiste. Mais cette fois-ci<br />
la grève générale déclenchée par l’UTG<br />
et la mobilisation de la diaspora guyanaise<br />
imposent le retour au pays des<br />
prisonniers politiques [xl]. Les charges<br />
retenues contre eux sont abandonnées.<br />
Le scénario se reproduit en juillet 1980<br />
avec l’arrestation et l’expulsion de quatre<br />
militants du FLNG accusés de l’incendie<br />
d’un dépôt de carburant et d’une tentative<br />
d’attentat contre la gendarmerie du<br />
centre de Cayenne. Ils seront libérés un<br />
an après, le dossier étant une nouvelle<br />
fois vide.<br />
C’est dans ce contexte de répression<br />
et d’arrestations abusives que s’enclenche<br />
une tentative de lutte armée<br />
par l’Alliance Révolutionnaire Caraïbe<br />
de 1983 à 1988. Cette organisation qui<br />
revendique l’indépendance de la Guadeloupe,<br />
la Martinique et la Guyane organise<br />
de nombreux attentats dans les trois<br />
colonies et en métropole. Cette séquence<br />
armée prend fin avec la loi d’amnistie du<br />
10 juillet 1989 concernant tous les attentats<br />
commis avant le 14 juillet 1988,<br />
suite à la proposition de l’ARC d’arrêter<br />
la lutte armée en échange de l’amnistie<br />
de ses militants. Le déséquilibre des forces<br />
est tout simplement trop important<br />
pour que cette forme de lutte s’inscrive<br />
efficacement dans la durée.<br />
Le rapport de forces nécessaire à<br />
une indépendance à court terme n’étant<br />
pas réuni, l’idée nationale se réoriente<br />
vers une lutte contre les conséquences<br />
de la colonisation. Le temps des grands<br />
mouvements de masses dirigés par l’UTG<br />
et soutenus par les organisations politiques<br />
indépendantistes[xli] s’ouvre et ne<br />
cessera pas jusqu’à aujourd’hui : grève<br />
générale de six jours en 1992 ; émeutes<br />
de Cayenne en novembre 1996 pour exiger<br />
la scolarisation de tous les enfants<br />
; quelques mois plus tard en avril 1997<br />
de nouvelles émeutes éclatent après l’arrestation<br />
de quatre jeunes accusés d’avoir<br />
tenté d’incendier le domicile du procureur<br />
de la République lors des émeutes de novembre<br />
1996 ; Paralysie du pays par<br />
un vaste mouvement social en novembre-décembre<br />
2008 (barrages routiers sur<br />
tous les grands axes, barricades, grève<br />
générale) en protestation à la hausse du<br />
prix des carburants qui se transforme en<br />
mouvement contre la vie chère.<br />
Ce dernier mouvement est tellement<br />
massif et radical que l’Etat français<br />
est contraint à des concessions importantes.<br />
Le président Sarkozy annonce<br />
137 mesures visant à redynamiser le<br />
développement économique et des aides<br />
financières aux familles modestes pour<br />
prendre en compte l’inflation. Surtout<br />
l’Etat français n’est pas dupe de réel progrès<br />
de l’idée d’indépendance nationale<br />
qui n’a fait que grandir au cours de tous<br />
ces conflits. Il propose un référendum sur<br />
le statut de la Guadeloupe, mais se garde<br />
bien de formuler la question en termes<br />
d’indépendance. Finalement la question<br />
au référendum de janvier 2010 sera une<br />
fausse alternative : « « Approuvez-vous<br />
la transformation de la Guyane en une<br />
collectivité d’outre-mer régie par l’article<br />
74 de la Constitution, dotée d’une organisation<br />
particulière tenant compte de ses<br />
intérêts propres au sein de la République<br />
? » Le Non l’emporte massivement ; mais<br />
sur la base d’une abstention majoritaire<br />
(51. 84 % des suffrages et 2, 33 % de<br />
blancs et nuls).<br />
Les mêmes causes produisant les<br />
mêmes effets, un nouveau mouvement<br />
social éclate en mars 2017 et bloque<br />
l’ensemble du territoire pendant 1 mois.<br />
Le centre spatial est bloqué provoquant<br />
le report d’un lanceur Ariane. L’accord de<br />
sortie de conflit du 21 avril 2017 prévoit<br />
le déblocage d’un milliard d’euros visant<br />
à améliorer l’accès aux soins, la sécurité,<br />
la situation de l’emploi et la justice.<br />
Si le rapport des forces actuelles<br />
rend improbable une indépendance à<br />
court terme, l’idée indépendantiste s’est<br />
largement implantée dans la population<br />
et particulièrement dans la jeunesse. Si<br />
les revendications portent aujourd’hui sur<br />
l’insécurité galopante et sur des revendications<br />
économiques, elles portent en<br />
implicite la condamnation du modèle<br />
colonial.<br />
Le combat sur les conséquences<br />
conduit inévitablement à plus ou moins<br />
long terme à l’action contre les causes :<br />
la colonisation. Que le rapport de forces<br />
change (sous l’impact d’événements internationaux,<br />
des luttes du peuple guyanais<br />
et de la répression et des mobilisations<br />
anticoloniales dans l’hexagone) et<br />
l’indépendance redeviendra une utopie<br />
concrète de court terme.<br />
Notes :<br />
[i] Les vieilles colonies est une<br />
expression désignant les colonies du<br />
premier espace colonial français (1534-<br />
1815) avant la nouvelle vague de colonisation<br />
de la troisième république.<br />
[ii] Philippe Conrad, L’or dans la<br />
jungle, Philippe Lebaud, Paris, 1991.<br />
[iii] Jules Caillet, De l’administration<br />
en France sous le ministère du cardinal<br />
de Richelieu, Firmin Didot Frères et<br />
Fils, Paris, 1857, p. 352.<br />
[iv] Neuville Doriac, Esclavage,<br />
assimilation et guyanité, Anthropos, Paris,<br />
1985, p. 16.<br />
[v] Pierre et Françoise Grenand<br />
et Patrick Menget, La question Amérindienne<br />
en Guyane française. Elément<br />
de synthèse, Ethnie, Volume 1, n° 1-2,<br />
juin-septembre 2005, p. 56.<br />
[vi] Jean Hurault, La population<br />
des Indiens de Guyane française, Population,<br />
Année 1965, n° 5, p. 820.<br />
[vii] Jean Hrault, Les Indiens<br />
Oayana de la Guyane française, Journal<br />
de la société des Américanistes, Année<br />
1961, tome 50, p. 141.<br />
[viii] Mémoire du Sieur Perier des<br />
Varennes à Pontchartrain, cité in Marchand-Thébault,<br />
L’esclavage en Guyane<br />
sous l’ancien régime, Revue française<br />
d’histoire Outre-mer, Année 1960, tome<br />
47, n° 166, premier trimestre 1960, p.<br />
12.<br />
[ix] Ibid, p. 13.<br />
[x] P. Ch. De St-Amant, secrétaire<br />
particulier de Mr le Baron de Laussat,<br />
Gouverneur de la Guyane, Des colonies<br />
; particulièrement de la Guyane française<br />
en 1821, Barrois, Paris, 1822, p. 80.<br />
[xi] Sylvie Mirot, Un document<br />
inédit sur le marronnage à la Guyane<br />
française au XVIIIème siècle, Revue<br />
d’histoire des colonies, tome 41, n° 143,<br />
deuxième trimestre 1954, p. 245.<br />
[xii] Jean Hurault, La vie matérielle<br />
des noirs réfugiés Boni et des indiens<br />
Wayana du Haut-Maroni, ORSTOM, Paris,<br />
1965, p. <strong>11</strong>.<br />
[xiii] Sudel Fuma, Le servilisme<br />
à la place du concept d’engagisme pour<br />
définir le statut des travailleurs immigrés<br />
ou affranchis après l’abolition<br />
de l’esclavage en 1848, https://histoire974.wordpress.com/2016/01/19/<br />
le-servilisme-a-la-place-du-conceptdengagisme-pour-definir-le-statut-destravailleurs-immigres-ou-affranchisapres-labolition-de-lesclavage-en-1-<br />
848-sudel-fuma/, consulté le 29 juin<br />
<strong>2018</strong> à 10 h 00.<br />
[xiv] Pierre Rivière, La Guyane<br />
française en 1865. Aperçu géographique,<br />
historique, législatif, agricole, industriel<br />
et commercial, Imprimerie du gouvernement,<br />
Cayenne, 1866, p. 171.<br />
[xv] Doudou Diène, From Chains<br />
to Bonds: The Slave Trade Revisited, UN-<br />
ESCO, Paris, 2001, p. 435<br />
[xvi] Céline Flory, Les migrations<br />
de travail à destination de la Guyane et<br />
des Antilles françaises, in Myriam Cottias<br />
et Hebe Mattos (coord.), Esclavage<br />
et subjectivités dans l’Atlantique luso-brésilien<br />
et français (XVIIe – XXe siècle),<br />
Open Edition Press, Marseille, 2016,<br />
p. 204.<br />
[xvii] L. Bassières, La Guyane Aurifère<br />
ou la « Poule aux œufs d’or », La<br />
typo-Litho, Alger, 1936, p. 5.<br />
[xviii] Ibid, p. 16 et p. 30.<br />
[xix] Christiane Taubira-Delannon,<br />
L’or en Guyane, Eclats et artifices,<br />
Rapport remis au premier ministre, La<br />
documentation Française, Paris, 2000,<br />
p. 33.<br />
[xx] Interview de Jean François<br />
Fourt à BFM Business du 7 mars<br />
2014, https://la1ere.francetvinfo.<br />
fr/2014/03/07/la-guyane-la-plusgrande-reserve-d-or-du-monde-129861.<br />
html, consulté le 29 juin à 17 h 00.<br />
[xxi] France AgriMer, Le marché<br />
de la crevette en France, Rapport final,<br />
septembre 2017, p. 17.<br />
[xxii] Le bois, un secteur qui a<br />
de l’avenir en Guyane, http://lekotidien.<br />
fr/2016/<strong>11</strong>/29/le-bois-un-secteur-quia-de-lavenir-en-guyane/,<br />
consulté le 29<br />
juin à 19 h 00.<br />
[xxiii] USGS, Assessment of Undiscovered<br />
Conventional Oil and Gas<br />
Resources of South America and the Caribbean,<br />
2012, http://www.jhiassociates.<br />
com/guyana-suriname-basin.html, consulté<br />
le 29 juin 1018 à 21 h 15.<br />
[xxiv] Olivier Cadic, sénateur<br />
représentant les français établis hors de<br />
France, cité in Elisabeth Lamure et Antoine<br />
Karame, Rapport d’information au<br />
sénat, n° 56, 26 octobre 2017, p. 16.<br />
[xxv] Eléa Pommiers, Les chiffres<br />
clés pour comprendre la situation en<br />
Guyane, Le Monde du 27 mars 2017.<br />
[xxvi] Alain Auger, Place et rôle<br />
géopolitique de l’Outre-mer français,<br />
Défense, n° 56, mars 1991, p. 26.<br />
[xxvii] Gutemberg de Vilhena Silva,<br />
Jadson Luis Rebelo Porto, Paula Gabriele<br />
Sena dos Santos et Miguel Dhenin,<br />
La géopolitique de l’Union Européenne<br />
pour les régions ultrapériphériques :<br />
Assimilation, fragmentation et rôle de<br />
la Guyane française dans son contexte<br />
régional, Revue Franco-Brésilienne de<br />
Géographie Confins, n° 26, 2016.<br />
[xxviii] Les forces armées en<br />
Guyane, Etat-major des armées, https://<br />
www.defense.gouv.fr/ema/forces-prepositionnees/guyane/dossier/les-forces-armees-en-guyane,<br />
consulté le 30 juin à<br />
<strong>11</strong> h 30.<br />
[xxix] Le commandement de la<br />
gendarmerie de Guyane, http://www.<br />
guyane.gouv.fr/Services-de-l-Etat/Lesservices-de-l-Etat-en-Guyane/Les-services-de-securite/La-gendarmerie,<br />
consulté<br />
le 30 juin à <strong>11</strong> h 40.<br />
[xxx] Bien que n’étant pas soumis<br />
au code de l’indigénat, les quatre vieilles<br />
colonies (Martinique, Guadeloupe,<br />
Réunion et Guyane) ne disposaient pas<br />
des mêmes droits sociaux que dans<br />
l’hexagone.<br />
[xxxi] David Redon, Les mouvements<br />
indépendantistes guyanais, revue<br />
Une saison en Guyane, n° 17, Août<br />
2016, p. 12.<br />
[xxxii] Serge Mam Mam Fouck,<br />
L’Union du Peuple Guyanais et l’invention<br />
du nationalisme en Guyane française<br />
(1955-1965), Outre-Mers, Année 2006,<br />
n° 352-353, p. 282.<br />
[xxxiii] Journal Officiel de la République<br />
Française du 18 octobre 1960,<br />
p. 9483.<br />
[xxxiv] Op. cit., p. 285.<br />
[xxxv] David Redon, Les mouvements<br />
indépendantistes guyanais, op.<br />
cit., p. 13.<br />
[xxxvi] Le Front Démocratique<br />
Guyanais (FDG) est né le 7 juin 1962.<br />
Il regroupe Il rassemblait le PSG (Parti<br />
Socialiste Guyanais), l’UPG (Union du<br />
Peuple Guyanais) et des syndicats, notamment<br />
l’Union Départementale de la<br />
CGT. Il défend l’objectif d’autonomie.<br />
[xxxvii] Serge Mam Mam Fouck,<br />
Histoire de la Guyane contemporaine<br />
1940-1982, Editions Caribéennes, Paris,<br />
2000, p.208.<br />
[xxxviii] Voir notre article<br />
précédent, L’œuvre négative du colonialisme<br />
français aux Antilles La<br />
production et la reproduction d’une<br />
pigmentocratie, https://bouamamas.<br />
wordpress.com/<strong>2018</strong>/06/15/l’oeuvre-negative-du-colonialisme-francais-aux-antilles-la-production-et-la-reproduction-dune-pigmentocratie/.<br />
[xxxix] Marie-José Jolivet, La politique<br />
de développement de la Guyane.<br />
Récurrence et point de rupture, ORSTOM,<br />
Paris, p. 221 et 223.<br />
[xl] Connaissez-vous le complot<br />
de la Noel, Fier d’être guyanais, http://<br />
www.fierdetreguyanais.com/autre/lecomplot-de-noel/,<br />
consulté le 30 juin<br />
<strong>2018</strong> à 20 h 45.<br />
[xli] Si des organisations disparaissent<br />
d’autres naissent comme le<br />
Mouvement pour la Décolonisation et<br />
l’Emancipation Sociale (MDES) en 1991<br />
qui devient rapidement un pôle indépendantiste<br />
fédérateur.<br />
Investig’Action 3 Juil <strong>2018</strong><br />
CATERING &<br />
TAKE-OUT<br />
Immaculeé Bakery<br />
& Restaurant<br />
2 Locations en Brooklyn<br />
Now 2 Locations in Brooklyn<br />
Spécialités<br />
• Pâtés • Pain • AK-100 • Gâteaux<br />
• Jus citron • Bonbon amidon<br />
• Bouchées • Cornets<br />
• Pain patate (sur commande)<br />
• Bouillon (chaque samedi)<br />
• Soupe (chaque dimanche)<br />
1738 Flatbush Avenue<br />
(b/t Aves I & J)<br />
718.258.0509<br />
2816 Church Avenue<br />
(b/t Nostrand & Rogers Aves.)<br />
718.856.2100<br />
1227 Nostrand Avenue<br />
(entre Hawthorne & Winthrop)<br />
Tél: 718.778.7188<br />
14<strong>11</strong> Nostrand Avenue<br />
(entre Linden & Martense)<br />
Tél: 718.941.2644<br />
16 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>
A Travers le monde<br />
Brésil : un juge annule<br />
l'ordre de libération de l'exprésident<br />
Lula !<br />
La Corée du Nord renvoie Pompeo<br />
et menace de claquer la porte des<br />
pourparlers !<br />
Un drapeau à l'effigie de Lula à Curitiba, le 8 juillet. Lula reste en prison<br />
après l'annulation d'un ordre de libération. REUTERS/Geraldo Bubniak<br />
Un juge de cour d'appel du Brésil a annulé<br />
ce 8 juillet un ordre de libération de<br />
l'ex-président, qui avait été pris plus tôt<br />
par un autre magistrat de la même cour.<br />
Lula da Silva, condamné pour corruption,<br />
n'a de cesse de clamer son innocence.<br />
Un juge d'une cour d'appel brésilienne –<br />
le tribunal régional fédéral de la quatrième<br />
région (TRF4 ) de Porto Alegre – a<br />
annulé ce 8 juillet un ordre de libération<br />
de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva,<br />
pris quelques heures plus tôt par un autre<br />
magistrat de la même cour.<br />
La police fédérale doit s'abstenir «de<br />
pratiquer quelconque acte qui modifie la<br />
décision collégiale» de condamner Lula da<br />
Silva à 12 ans et un mois de prison pour<br />
corruption, a affirmé le juge Joao Pedro<br />
Gebran Neto, décidant que l'ex-président<br />
(2003-2010) devrait rester dans sa prison<br />
de Curitiba (sud).<br />
La Fondation internationale des<br />
droits de l’Homme accorde à Lula<br />
le statut de prisonnier politique<br />
La Fondation Internationale des droits<br />
de l’Homme [*] – « Fundación Internacional<br />
de Derechos Humanos »,<br />
basée en Espagne et présente en 15<br />
pays, a accordé à Lula le statut de<br />
prisonnier politique, après que l’ordre<br />
de libération de ce dimanche du juge<br />
fédéral Rogério Favreto soit illégalement<br />
violée par la police fédérale.<br />
Ces manœuvres en marge des<br />
procédures juridiques brésiliennes,<br />
sont sous le commandement du juge<br />
Sérgio Moro. La direction de cette entité<br />
« a accepté de concéder le statut<br />
de prisonnier politique de conscience<br />
en arrestation arbitraire au président<br />
Luiz Inácio Lula da Silva », affirme<br />
la fondation dans un communiqué de<br />
presse.<br />
L’intégralité du communiqué :<br />
D’après les évènements survenus<br />
aujourd’hui, le 8 juillet <strong>2018</strong>, selon<br />
lesquels :<br />
PRIMO : S’est évaluée la sollicitude<br />
de l’habeas corpus n° 5025614-<br />
40.<strong>2018</strong>.404.0000, par lequel le juge<br />
Rogério Favreto a ordonné la libération<br />
du président Luiz Inácio Lula da Silva ;<br />
DEUXIO : Le juge Sérgio Fernando<br />
Moro a essayé de suspendre<br />
l’ordre, sans aucune autorité juridique<br />
pour ce fait, alors même qu’il se trouve<br />
en vacances ;<br />
et TERTIO : Le juge João Pedro<br />
Gebran Neto, lui aussi en vacances, a<br />
ordonné la suspension de la résolution<br />
du juge Rogério Favreto et de maintenir<br />
La décision judiciaire initiale, précisait<br />
que la libération de l'ex-président, incarcéré<br />
depuis début avril pour corruption,<br />
devait avoir lieu «selon le régime d'urgence<br />
en la date d'aujourd'hui, en présentant cet<br />
ordre à une autorité policière présente au<br />
siège de la Police fédérale de Curitiba».<br />
La justice brésilienne reproche à<br />
Lula d'avoir reçu un luxueux appartement<br />
en bord de mer de la part d'une entreprise<br />
de construction en échange de faveurs<br />
dans l'obtention de marchés publics, ce<br />
qu'il a toujours catégoriquement nié, invoquant<br />
l'absence de preuves et dénonçant<br />
un complot visant à l'empêcher de briguer<br />
un troisième mandat.<br />
«Je veux juste que la Cour suprême<br />
rende justice. Je ne veux aucun bénéfice<br />
personnel et qu'elle indique quel crime j'ai<br />
commis», avait déclaré Lula le 2 avril à<br />
Rio de Janeiro.<br />
Russia Today 8 juillet <strong>2018</strong><br />
Luiz Inácio Lula da Silva<br />
en prison le président Luiz Inácio Lula<br />
da Silva.<br />
Prenant en considération les<br />
circonstances de l’actuel cas judiciaire<br />
: l’absence totale de véritables et incontestables<br />
preuves, la violation du<br />
procès, le manque de garanties pour la<br />
défense de l’accusé et la partialité manifeste<br />
d’une partie des juges chargés du<br />
procès contre l’accusé, les dirigeants de<br />
la fondation internationale des droits de<br />
l’Homme réunis d’urgence en séance<br />
télématique, ont accepté de concéder<br />
le statut de prisonnier politique de<br />
conscience en arrestation arbitraire au<br />
président Luiz Inácio Lula da Silva.<br />
[*] https://fundacion.in/<br />
Traduit du portugais<br />
par Paulo Correia<br />
Investig’Action 9 Juil <strong>2018</strong><br />
Les ministres américain, japonais et sud-coréen des Affaires étrangères,<br />
lors d’une réunion tripartie à Tokyo, le 8 juillet <strong>2018</strong>. ©Tasnim News<br />
VENUS<br />
RESTAURANT<br />
NEW Location!<br />
NEW Look!<br />
637 Rogers<br />
Avenue<br />
(corner of Parkside Avenue)<br />
Brooklyn, NY<br />
“Venus, l’entroit idéal”<br />
718-287-4949<br />
C<br />
’est faux de dire que le sort réservé<br />
par les États-Unis à l’accord nucléaire<br />
signé en 2015 avec l’Iran n’inquiète pas<br />
le Leader nord-coréen. Après l’avoir reçu<br />
à deux reprises, Kim Jung-un vient de<br />
refouler le secrétaire d’État américain,<br />
Mike Pompeo qui rentre à Washington<br />
la queue entre les jambes. Qu’est-ce qui<br />
a pu mettre en colère le dirigeant Kim.<br />
C’est que les Américains voient<br />
le monde d’entier à traves leur lunette<br />
étriquée. Menaçant de bloquer les exportations<br />
pétrolières iraniennes, ils veulent<br />
que Téhéran reste les bras croisés pour<br />
observer les alliés arabes de Washington<br />
exporter librement le pétrole via le détroit<br />
d’Hormuz tout comme ils s’attendent à<br />
ce que Kim se désarme puis se soumettre<br />
à un régime politique version occidentale.<br />
Mais le monde ne fonctionne pas<br />
comme l’entendent les Américains.<br />
Le ministre nippon des Affaires<br />
étrangères Taro Kono a déclaré que Tokyo,<br />
Washington et Séoul étaient prêts<br />
à donner des "garanties" à Pyongyang<br />
pour rassurer ce dernier de la pérennité<br />
du système politique en vigueur, ce qui<br />
veut dire qu’outre le désarmement nucléaire<br />
les Américains auraient formulé<br />
sinon des exigences du moins des remarques<br />
sur la nature de l’Etat qu’est la<br />
République populaire démocratique de<br />
Corée. « Aujourd’hui, nous avons convenu<br />
de donner des gages à la Corée du<br />
Nord en vertu desquelles le régime nordcoréen<br />
ne changerait pas. La dénucléarisation<br />
complète et totalement vérifiable<br />
est la condition préalable de cette garantie<br />
», a affirmé le chef de la diplomatie<br />
japonaise à l’issue d’une réunion tripartite<br />
avec ses homologues américain et<br />
sud-coréen.<br />
Or ces déclarations n’ont pas suffi<br />
à rassurer Pyongyang qui accuse les<br />
Américains de trahison. Le chef de la<br />
Diplomatie japonaise a aussi déclaré que<br />
Séoul et Tokyo soutenaient entièrement<br />
la politique nord-coréenne de Washington.<br />
« Le ministre sud-coréen des<br />
Affaires étrangères et moi, nous appuyons<br />
totalement la politique américaine<br />
envers la dénucléarisation complète et<br />
totalement vérifiable de Pyongyang. Le<br />
Japon et la Corée du Sud continueront<br />
leur coopération étroite pour résoudre les<br />
problèmes liés à la Corée du Nord », a-t-il<br />
précisé.<br />
Quant à la ministre sud-coréenne<br />
des Affaires étrangères, il veut encore<br />
y croire : il a qualifié de « positives »<br />
les négociations entre Washington et<br />
Pyongyang bien qu’après la visite vendredi<br />
du secrétaire d’État américain<br />
Mike Pompeo à Pyongyang, la Corée du<br />
Nord ait annoncé que les pourparlers de<br />
haut niveau avec la délégation américaine<br />
étaient « regrettables » et qu’elle ait<br />
même accusé les États-Unis d’avoir fait<br />
pression sur son pays pour qu’il abandonne<br />
son programme nucléaire.<br />
La surprise de Kim pour les USA ?<br />
Les forces spéciales de la Corée du Nord,<br />
surentraînées, représentent une grande<br />
menace aussi bien pour les États-Unis<br />
que pour la Corée du Sud.<br />
AMBIANCE<br />
EXPRESS<br />
• Restaurant<br />
• Fritaille<br />
• Patés<br />
1433 Flatbush Avenue<br />
(just off Farragut Road)<br />
Brooklyn, NY<br />
New Location Now Open!<br />
General Manager: Marie S<br />
718.434.4287<br />
Colère US<br />
Cette fermeté, l’ex agent de la CIA,<br />
Pompeo a du mal à la comprendre : visiblement<br />
dépité, il a affirmé, juste après la<br />
rencontre avec ses homologues japonais<br />
et sud-coréenne, que les sanctions resteraient<br />
en vigueur jusqu’à la dénucléarisation<br />
complète de Pyongyang.<br />
Le communiqué d’un porte-parole<br />
du ministère nord-coréen des Affaires<br />
étrangères samedi est intervenu<br />
quelques heures après deux jours de<br />
pourparlers entre Pompeo et des responsables<br />
nord-coréens dirigés par Kim<br />
Yong-chol, vice-président du Comité<br />
central du Parti des travailleurs de Corée<br />
et bras droit de Kim Jong-un.<br />
Le communiqué indique que les<br />
États-Unis ont trahi l’esprit du sommet<br />
du mois dernier entre le président Donald<br />
Trump et le dirigeant nord-coréen Kim<br />
Jong-un en demandant unilatéralement<br />
une dénucléarisation complète, vérifiable<br />
et irréversible de la Corée du Nord.<br />
Le texte déclare que le résultat des<br />
pourparlers est « très préoccupant » parce<br />
qu’il a conduit à une « phase dangereuse<br />
qui pourrait remettre en question notre<br />
Le secrétaire d’État Us, Mike<br />
Pompeo n’a pas été reçu par le<br />
dirigeant Kim lors de sa troisième<br />
visite à Pyongyang<br />
volonté de dénucléariser la péninsule,<br />
qui était pourtant très ferme ».<br />
Les analystes affirment qu’au stade<br />
actuel des choses, l’administration<br />
Trump vient de perdre de gros points : la<br />
Corée du Nord est loin d’être une république<br />
bananière susceptible d’être manipulée<br />
et de céder au premier vent.<br />
Pyongyang accuse Washington de<br />
trahison<br />
Contrairement au secrétaire d’État américain<br />
Mike Pompeo, qui a décrit les négociations<br />
avec Pyongyang comme « très<br />
constructives », Pyongyang les a qualifiées<br />
de « regrettables ».<br />
Comité Valmy 8 juillet <strong>2018</strong><br />
KATOU<br />
RESTAURANT<br />
5012 Ave M<br />
(Entre E. 51 et Utica)<br />
10h am – 10h pm<br />
Une innovation dans la cuisine<br />
haïtienne à Brooklyn<br />
Tous les plats haïtiens réalisés par une<br />
équipe de cordons bleus recrutés sous<br />
la supervision de Katou<br />
Griots – Poissons – Poissons Gros Sel<br />
– Dinde – Poulet – Cabri<br />
– Boeuf – Légumes<br />
Bouillon le samedi – Soupe le<br />
dimanche – Bouillie de banane le soir<br />
Appelez le 718-618-0920<br />
Livraison à domicile<br />
Si vous avez du goût, vous ne<br />
lâcherez pas Katou Restaurant<br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
17
Situación en Haití<br />
Levantamiento popular en Haití: cuando la justicia es rebelión<br />
La situación en Haití sigue en estado<br />
de ebullición y se ha profundizado la<br />
crisis de manera muy grave. Hace días se<br />
vive un estado insurreccional en varias<br />
regiones del país y se desarrollan violentos<br />
enfrentamientos en diferentes lugares.<br />
Las rutas están cortadas, fuertes barricadas<br />
bloquean las calles, hoteles de lujo<br />
fueron incendiados, -al igual que todos<br />
los vehículos aparcados en sus estacionamientos-,<br />
hubo saqueos en importantes<br />
supermercados y algunos fueron incendiados,<br />
concesionarias de autos totalmente<br />
destruidas.<br />
Esta situación es resultado de una<br />
acumulación de conflictos, descontentos y<br />
enfrentamientos de toda clase que están<br />
desarrollándose desde hace años, frente a<br />
las políticas antipopulares y de saqueo que<br />
lleva adelante el gobierno títere del actual<br />
presidente ilegítimo Jovenel Moïse.<br />
El último detonante ha sido el<br />
anuncio del Gobierno de un aumento brutal<br />
en el precio de los combustibles. (Es<br />
necesario aclarar que los principales combustibles<br />
utilizados por el pueblo para cocinar,<br />
son el carbón y el kerosene, porque<br />
no existe suministro de gas, salvo para las<br />
clases acomodadas y la élite dominante).<br />
Este aumento había sido anunciado previamente,<br />
y las organizaciones populares<br />
habían advertido que si lo cumplían, iba a<br />
desatarse una insurrección popular. Es lo<br />
que está sucediendo ahora.<br />
El estado insurreccional actual<br />
parece haber sobrepasado las posibilidades<br />
de contención por parte de las fuerzas<br />
represivas. La magnitud del estallido<br />
es monumental e inquieta a varios gobiernos<br />
extranjeros, sobre todo a la llamada<br />
“Comunidad Internacional”, dominada en<br />
Haití por el imperialismo yanqui.<br />
La Policía Nacional está en una<br />
postura supuesto acuartelamiento y lo ha<br />
informado a través de un comunicado.<br />
Esta decisión "rara" indica que el presidente<br />
Jovenel parece no tener el control sobre<br />
su principal fuerza de represión. Tampoco<br />
hay presencia de la Policía de la MINU-<br />
JUSTH (ONU) en las calles.<br />
El elemento fundamental a comprender<br />
es que el estado de sublevación<br />
de las masas trasciende por completo el<br />
hecho del aumento de los combustibles.<br />
Esto ha sido “la última gota que rebalsó<br />
el vaso”, como se suele decir. El hartazgo<br />
y clamor popular expresado en las barricadas<br />
y en las calles exige la renuncia del<br />
Presidente, reclama la caída del Gobierno.<br />
Ante semejante crisis, en un intento<br />
por lograr un poco de tranquilidad y salvar<br />
su pellejo, el presidente habló el sábado a<br />
la noche anunciando, fundamentalmente,<br />
la suspensión del aumento. Pero la respuesta<br />
que recibió por parte de las fuerzas<br />
populares es: el no levantamiento de la<br />
huelga general por 48 hs (lunes 9 y martes<br />
10 de este mes) y el mantenimiento de<br />
las movilizaciones. Varias organizaciones<br />
populares y dirigentes de la oposición dicen<br />
que es demasiado tarde, la única solución<br />
es la renuncia del presidente, de todos<br />
los miembros de su gobierno y la clausura<br />
del actual parlamento.<br />
Por otra parte, distintos rumores<br />
señalan que el imperialismo estaría en<br />
consulta con otros gobiernos para garantizar<br />
la salida y la integridad física del<br />
presidente. También se habla de que está<br />
en estado de alerta el Comando Sur del<br />
Ejército de los EE.UU. en relación a una<br />
eventual acción militar en Haití.<br />
Es importante destacar que por el<br />
momento, ninguna fuerza política está<br />
comandando o hegemonizando las acciones.<br />
Las organizaciones populares<br />
están intentando articularse para dotar<br />
a este levantamiento de una dirección<br />
política más clara y evitar que la situación<br />
termine en una violencia generalizada sin<br />
control.<br />
Por todo ello, entonces, queda claro<br />
que el pueblo haitiano necesita de la plena<br />
solidaridad latinoamericana y caribeña<br />
exigiendo, al mismo tiempo, el respeto a la<br />
voluntad popular expresada en las calles a<br />
través de este nuevo levantamiento, el fin<br />
de la ocupación y de todo tipo de injerencia<br />
del imperialismo yanqui.<br />
Dirección Nacional de RPL*<br />
Resistencia para la Liberación<br />
9 de julio de <strong>2018</strong><br />
*Resistencia para la Liberación es<br />
una organización de compañeras y compañeros,<br />
provenientes de diferentes experiencias<br />
de lucha y resistencia del campo<br />
popular, que han sido parte de la historia<br />
reciente en la Argentina. Nos hermanamos<br />
en el camino por la liberación de la<br />
Patria Grande y sabemos que la unidad<br />
de los oprimidos en la lucha es la única<br />
garantía para vencer al imperialismo.<br />
Nuestro objetivo es la liberación de Nuestramérica<br />
y la construcción del Socialismo.<br />
Asumimos que esta construcción, imbuida<br />
de las particularidades históricas y<br />
culturales de nuestros pueblos, deberá ser<br />
plurinacional y multicultural, incluyendo<br />
las perspectivas y reivindicaciones de los<br />
trabajadores, de los campesinos, de los<br />
pueblos indígenas, de las comunidades<br />
afrodescendientes y mestizas, como también<br />
las del feminismo revolucionario.<br />
Suite de la page (14)<br />
la Présidence ? Je ne pourrais rien faire,<br />
je ne pourrais pas réussir, je ne pourrais<br />
rien apporter à mon pays, donc la<br />
réponse sera non. Si le peuple syrien<br />
souhaite ma présence, j’y réfléchirai,<br />
mais il est encore tôt, nous avons encore<br />
trois ans jusqu’à ce moment-là.<br />
Journaliste : Mais qu’en est-il<br />
de toutes ces réformes constitutionnelles<br />
qui ont été demandées par les<br />
Nations Unies ?<br />
Président Assad : Nous avons<br />
fait des réformes en 2012, et maintenant<br />
nous avons la conférence de Sotchi,<br />
ils vont en discuter. Toute réforme<br />
constitutionnelle n’est pas liée au Président,<br />
elle n’est pas liée au gouvernement,<br />
elle est liée au peuple syrien,<br />
donc il doit y avoir – si nous devons<br />
procéder à n’importe quel amendement<br />
ou changement ou quoi que ce soit –,<br />
cela se fera par référendum, un référendum<br />
national. S’il y a un référendum<br />
national et que le peuple soutient une<br />
nouvelle Constitution, bien sûr que<br />
nous allons le faire, mais ce n’est pas<br />
lié à la volonté des Nations Unies ou<br />
des pays étrangers, ce n’est pas le cas.<br />
Ce processus sera complètement syrien.<br />
Si les Syriens ne veulent pas de<br />
changement, il n’y aura absolument<br />
aucun changement. [...]<br />
Journaliste : L’un des principaux<br />
acteurs (du conflit en Syrie) est<br />
les États-Unis, et Trump a tenu sa<br />
réunion à Singapour avec Kim [Jong-<br />
Un]. Récemment, l’Iran a dit qu’ils ne<br />
rencontreront jamais Trump, parce que<br />
Kim n’est pas musulman Un tel propos<br />
sectaire de la part de l’Iran est impossible<br />
et absurde et qu’il ne comprend pas<br />
ce qui se passe, ils ne parleront jamais<br />
à Trump. Seriez-vous prêt, s’il le faut, à<br />
rencontrer Trump directement ou indirectement<br />
? Pensez-vous qu’il vous est<br />
nécessaire de parler à Trump ?<br />
Président Assad : Nous pensons<br />
que discuter, parlementer ou<br />
négocier avec votre adversaire, et<br />
bien sûr avec quiconque, est productif,<br />
mais dans ce cas, depuis que nous<br />
avons eu la première négociation avec<br />
les Etats-Unis en 1974, nous n’avons<br />
jamais abouti à quoi que ce soit dans<br />
le moindre dossier. Le problème avec<br />
les Présidents américains, c’est qu’ils<br />
sont otages de leurs lobbies, des grands<br />
médias, des grandes sociétés, de la finance,<br />
du pétrole, de l’armement, etc.<br />
Donc, ils peuvent vous dire tout ce que<br />
vous voulez entendre, mais ils feront<br />
le contraire ; c’est actuellement le cas,<br />
et ça devient même de pire en pire, et<br />
Trump en est un exemple très frappant.<br />
Donc parler et discuter avec les Américains<br />
maintenant sans raison, sans<br />
rien obtenir, ne serait qu’une perte de<br />
temps. Nous ne sommes pas heureux<br />
de parler avec les Etats-Unis simplement<br />
parce qu’ils sont les Etats-Unis.<br />
Nous sommes prêts à discuter avec<br />
quiconque pourrait être productif, et<br />
nous ne croyons pas que la politique<br />
américaine sera différente dans un avenir<br />
prévisible. Donc encore une fois, ce<br />
serait simplement une perte de temps<br />
maintenant.<br />
Journaliste : Chaque fois que je<br />
pense à la Syrie, je me rappelle que vous<br />
êtes médecin de carrière, que vous avez<br />
vécu longtemps à Londres, que vous<br />
avez été intégré dans cette société, et<br />
que cette société vous considère maintenant<br />
comme un symbole du mal sur la<br />
terre, et tout le monde y affirme – dans<br />
les journaux, les politiciens – que vous<br />
empoisonnez les gens avec des armes<br />
chimiques, que vous infligez toutes ces<br />
choses horribles à vos propres citoyens.<br />
Comment vous sentez-vous à ce sujet ?<br />
Cela exerce-t-il une pression émotionnelle<br />
sur vous, sur vous et votre famille<br />
? Comment leur expliquez-vous ce qui<br />
se passe ?<br />
Président Assad : En fait, sur le<br />
plan émotionnel, nous vivons avec le<br />
désastre en Syrie depuis sept ans. Donc<br />
quand vous avez un désastre plus important,<br />
vous ne ressentez pas la pression<br />
inférieure, vous ne la ressentez<br />
même pas. Je veux dire chaque goutte<br />
de sang d’un seul syrien qui a été<br />
répandue quotidiennement va susciter<br />
beaucoup plus d’émotion que leur faux<br />
récit. Voilà pour le premier point.<br />
Deuxièmement, quand vous<br />
savez qu’ils mentent, vous ne ressentez<br />
rien d’émotionnel. Vous pourriez<br />
ressentir quelque chose s’il y avait des<br />
critiques crédibles basées sur des faits<br />
et des histoires convaincantes, disons.<br />
C’est là que vous pourriez ressentir,<br />
disons, de la douleur ou de la pression<br />
émotionnelle, etc. Le problème<br />
avec l’Occident, c’est qu’ils n’ont plus<br />
d’hommes d’Etat. Le substitut des<br />
hommes d’Etat et de la vraie politique<br />
est la fausse politique, et la fausse politique<br />
a besoin de fausses histoires, et<br />
les histoires chimiques font partie de<br />
ces fausses histoires. En fait, la politique<br />
occidentale... Je ne parle pas des<br />
gens, seulement des politiciens : ils<br />
n’ont aucune morale, ils n’ont aucune<br />
valeur. Donc lorsque vous faites face à<br />
des gens sans valeurs, sans morale, ils<br />
n’ont aucune influence sur votre cœur,<br />
votre cerveau ou votre esprit.<br />
Journaliste : C’est probablement<br />
ma dernière question : chaque fois que<br />
nous allons dans la Ghouta occidentale,<br />
nous voyons les signes laissés par<br />
Daech ou Al-Nosra : « Nous reviendrons<br />
». Pour nous [Russes], c’est effrayant,<br />
parce que nous avons dépensé<br />
beaucoup d’argent, nous avons perdu<br />
beaucoup de vies en soutenant la Syrie<br />
dans sa lutte contre le « califat ». Donc<br />
pour nous, il est effrayant qu’un jour<br />
ce terrorisme puisse revenir. Quelle est<br />
votre estimation ?<br />
Président Assad : Tout d’abord,<br />
c’est une idéologie, c’est une idéologie<br />
sombre qui a été promue pendant les<br />
cinquante dernières années, près de<br />
cinq décennies – parce qu’elle a commencé<br />
à la fin des années 60, et pas<br />
seulement dans les années 90 ou après<br />
– dans le monde entier par les wahhabites<br />
saoudiens, et bien sûr avec le<br />
soutien des États-Unis et de l’Occident<br />
en général. C’est donc un danger religieux<br />
avec un soutien politique, c’est<br />
les deux. Donc ce n’est pas quelque<br />
chose de spontané. Ils reviendront,<br />
bien sûr, parce qu’ils vont être utilisés<br />
encore et encore par les puissances<br />
occidentales, mais peut-être sous différentes<br />
marques. Ces forces étaient en<br />
Afghanistan il y a trente ans et Reagan<br />
les appelait les « guerriers saints »<br />
(moudjahidines), il ne les appelait pas<br />
des terroristes. Maintenant, ils sont<br />
appelés terroristes, mais ils utilisent<br />
quand même ces terroristes. Peut-être<br />
que dans dix ans, ils vont être utilisés<br />
quelque part dans le monde sous une<br />
marque différente ; le même produit,<br />
mais avec une nouvelle marque. C’est<br />
donc un outil occidental. C’est pourquoi<br />
il est correct de poser des questions sur<br />
ce sentiment de danger. Voilà pour le<br />
premier point.<br />
Deuxièmement, vous avez raison<br />
de ressentir cette inquiétude, même en<br />
Russie, mais pas parce que vous avez<br />
perdu des vies en Syrie. (Plutôt) parce<br />
que vous avez le même terrorisme en<br />
Russie. Comment est-ce que je vois les<br />
choses ? Si ces terroristes étaient victorieux<br />
en Russie, je serais en danger<br />
: ils viendraient en Syrie et dans d’autres<br />
pays, et vice versa. Donc en défendant<br />
les Syriens, vous avez défendu<br />
les Russes. Vous avez payé un prix en<br />
Syrie pour défendre les Syriens, mais<br />
vous défendez aussi les Russes, parce<br />
que le terrorisme n’a pas de frontières<br />
politiques ; pour eux, c’est un même<br />
champ de bataille de la Russie à la<br />
Syrie, peut-être jusqu’à l’Indonésie, et<br />
peut-être jusqu’au Maroc et à l’océan<br />
Atlantique.<br />
Journaliste : Comment pouvez-vous<br />
mettre fin à l’occupation dans<br />
le nord de la Syrie avec cet accord entre<br />
les Etats-Unis et la Turquie ? Manbij est<br />
sur le sol syrien ?<br />
Président Assad : Nous avons<br />
adopté deux voies : la première et la<br />
principale est la réconciliation ; elle a<br />
réussi. C’est par la réconciliation que<br />
nous avons pu ramener (de nombreuses)<br />
zones à la normalité, où les<br />
gens mènent une vie normale et où le<br />
gouvernement contrôle la vie des gens<br />
à travers les institutions. L’autre voie<br />
est d’attaquer les terroristes chaque fois<br />
qu’ils n’abandonnent pas (le combat)<br />
et refusent la réconciliation. Nous allons<br />
les attaquer et prendre le contrôle<br />
par la force, ce qui n’est pas notre voie<br />
préférée, mais c’est le seul moyen de<br />
reprendre le contrôle du pays.<br />
Journaliste : Mais ils ont fragmenté<br />
le territoire, ils l’ont partagé<br />
entre eux, je veux dire les Etats-Unis et<br />
la Turquie, ils le considèrent comme le<br />
territoire qui contrôle le...<br />
Président Assad : Ne croyez<br />
pas cela. Les Etats-Unis contrôlent<br />
tout, ils contrôlent la Turquie, ce sont<br />
les Etats-Unis qui ont envoyé la Turquie,<br />
et il y a cinq ans, ce sont les Etats-<br />
Unis qui ont retenu la Turquie lorsque<br />
Erdogan a voulu envahir la Syrie, ils<br />
lui ont dit non. Pourquoi ? Parce qu’à<br />
l’époque, les terroristes gagnaient sur<br />
le terrain, ils progressaient, alors quel<br />
besoin les Etats-Unis avaient-ils d’Erdogan<br />
? Quand les terroristes ont commencé<br />
à battre en retraite, ils ont dit à<br />
Erdogan qu’il pouvait interférer maintenant,<br />
parce que ça allait mieux pour<br />
les Syriens, pour les Russes, pour les<br />
Iraniens et pour les groupes qui combattent<br />
les terroristes (Hezbollah, etc.),<br />
alors vous feriez mieux d’intervenir<br />
pour leur compliquer la tâche. C’est ce<br />
qui se passe, mais toutes ces zones sont<br />
sous le contrôle des États-Unis, et de<br />
personne d’autre.<br />
Journaliste : C’est pourquoi ils<br />
exercent une telle pression sur l’Iran ?<br />
C’est ce que vous voulez dire ?<br />
Président Assad : Exactement,<br />
pour différentes raisons, mais en fin<br />
de compte, les Etats-Unis contrôlent<br />
Daech à l’est, ils soutiennent Daech à<br />
l’est, ils soutiennent al-Nusra à Idlib<br />
dans le nord-ouest, et ils soutiennent<br />
al-Nusra, Daech et d’autres factions<br />
dans le sud, mais ils assignent des rôles<br />
différents à différents pays. Parfois, ils<br />
demandent aux Turcs (d’intervenir),<br />
parfois ils le demandent aux Saoudiens,<br />
parfois au Qatar, et ainsi de suite, mais<br />
tous ces pays, y compris les Français et<br />
les Britanniques, sont tous des marionnettes<br />
et des satellites américains, pour<br />
être très simple et clair.<br />
Journaliste : Merci beaucoup.<br />
Président Assad : Merci.<br />
Traduction : Sayed Hasan<br />
LGS 7 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />
« Jocelyne , ma sœur »,<br />
le premier livre du Docteur Pierre M. Smith<br />
Un beau livre, tout simple,<br />
rédigé avec clarté et élégance,<br />
sur les secousses du parcours<br />
de sa sœur et les<br />
complexités de la vie à Jérémie.<br />
Un travail qui aura une<br />
résonance profonde<br />
pour chaque lecteur haïtien.<br />
Un livre à lire. Publié par les<br />
« Editions Européennes<br />
Universitaires »<br />
qu’on peut trouver online au:<br />
https://bit.ly/2Km5qRR<br />
ou visitez:<br />
https://www.editions-ue.com<br />
18 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>
Suite de la page (12)<br />
Sachez que cela ne passera pas chère<br />
Madame! Nous savons déjà que vous<br />
êtes envieuse.<br />
En affichant ce comportement<br />
aujourd'hui, l'État haïtien doit prendre<br />
cela très au sérieux vous concernant<br />
Madame Matignon, en vous demandant<br />
un diagnostic de santé et surtout<br />
sur cette maladie qui s'appelle la<br />
"Mythomanie".<br />
La décision unilatérale de Madame<br />
Vanessa LAMOTHE-MATIGNON<br />
de bloquer cette belle fête du 6 et du 7<br />
juillet <strong>2018</strong> à Paris n'a rien à voir avec<br />
la fonction pour laquelle elle est nommée<br />
par ses paires bienfaiteurs en Haïti.<br />
Au nom de toute l'équipe du Fan<br />
Club Haïti U-20 Europe, nous présentons<br />
toutes nos excuses motivées à la<br />
communauté haïtienne de France, aux<br />
artistes, aux groupes bénévoles invités,<br />
aux joueurs et artistes haïtiens internationaux<br />
et d'origines haïtiennes, au<br />
fan club élargi, à la ville de Drancy, à<br />
ses amis, à ceux qui ont sacrifié de leur<br />
agent et de leur temps et au public en<br />
général pour la gêne occasionnée par<br />
l'arrêt brusque de cette bonne intention<br />
et la tournure politique mesquine que<br />
veut prendre cette affaire.<br />
L'aventure continuera avec les<br />
Grenadières U-20 en Bretagne, le Fan<br />
Club Haïti U-20 Europe compte sur<br />
vous pour les accompagner et les supporter<br />
jusqu'au bout.<br />
Le bien être de la communauté<br />
doit être une priorité au delà de toute<br />
velléité et intention personnelle de chacun.<br />
Merci de votre confiance; allez et<br />
vive les Grenadières.<br />
Edwin D'HAÏTI<br />
Président du Fan Club Haïti U-20<br />
Suite de la page (15)<br />
Palais national qui était visiblement secoué<br />
a laissé croire qu’il a été induit en<br />
erreur dans cette affaire par son entourage<br />
quand il a déclaré : « Je sais que c’est<br />
à moi que vous avez donné le pouvoir,<br />
mais je ne peux pas diriger seul. Je suis<br />
obligé d’avoir beaucoup de monde autour<br />
de moi pour m’expliquer avant de prendre<br />
une décision… ». En clair, la faute incombe<br />
au gouvernement tout entier et à<br />
son chef en particulier.<br />
Sur les dégâts occasionnés par<br />
les manifestants contre les entreprises<br />
privées, il a désavoué son ministre de<br />
la Communication en annonçant dans<br />
son intervention que le gouvernement<br />
prendra ses responsabilités vis-à-vis des<br />
entreprises privées qui ont été incendiées<br />
ou pillées par la population. En tout cas,<br />
depuis son arrivée au pouvoir, c’est la<br />
deuxième fois que le Président Jovenel<br />
Moïse a dû abandonner, sous la pression<br />
de la rue, sa décision d’augmenter<br />
les prix de produits pétroliers et par<br />
ricochet revoir à la hausse les prix des<br />
transports en commun. Cette fois, il était<br />
prévu une augmentation de 47% pour le<br />
gasoil, 38% pour l’essence sans plomb<br />
(gazoline) et enfin plus de 50% pour le<br />
kérosène 51% exactement. Selon le communiqué,<br />
cette augmentation devait être<br />
effective le 7 juillet écoulé. On connaît la<br />
suite. Cette hausse des prix est d’autant<br />
plus critiquable et difficile à expliquer que<br />
dans le budget prévisionnel <strong>2018</strong>-2019,<br />
en débat au Parlement, le gouvernement<br />
prévoit d’augmenter en réalité son train<br />
de vie dénommé « Bien et Service » dans<br />
la rubrique « Dépenses courantes » dans<br />
le budget national. Il doit passer de 20<br />
milliards à 29.94 milliards de gourdes.<br />
Ce qui est pour la plupart des économistes<br />
de la place intolérable, inappropriée et<br />
même indécente.<br />
C<br />
Classified<br />
Directory Tel: 718-421-0162<br />
editor@haitiliberte.com<br />
ATTORNEY/ LEGAL<br />
Lung Cancer? And Age 60+? You<br />
And Your Family May Be Entitled<br />
To Significant Cash Award. Call<br />
866-951-9073 for Information. No<br />
Risk. No Money Out Of Pocket.<br />
ATTORNEY/ LEGAL<br />
REAL ESTATE Attorney. Buy/<br />
Sell/Mortgage Problems. Attorney<br />
& Real Estate Bkr, PROBATE/<br />
CRIMINAL/BUSINESS- Richard<br />
H. Lovell, P.C., 10748 Cross Bay,<br />
Ozone Park, NY <strong>11</strong>417 718 835-<br />
9300 LovellLawnewyork@gmail.<br />
com<br />
AUTO DONATIONS<br />
Donate your car to Wheels For<br />
Wishes, benefiting Make-A-Wish.<br />
We offer free towing and your<br />
donation is 100% tax deductible.<br />
Call (917) 336-1254<br />
BUSINESS OPPORTUNITY<br />
Have an idea for an invention/<br />
new product? We help everyday<br />
inventors try to patent and<br />
submit their ideas to companies!<br />
Call InventHelp®, FREE<br />
INFORMATION! 888-487-7074<br />
BUSINESS SERVICES<br />
Funding. For businesses or<br />
personal. Get business or<br />
personal loan 24-48 hours. Or<br />
get cash advance by selling your<br />
invoices. Get paid tomorrow. www.<br />
lucidafundingcorp.com.<br />
EDUCATION<br />
HELP WANTED<br />
DRYCLEANER<br />
PRESSER<br />
Experienced only in<br />
dryclean pressing.<br />
Must be able to work<br />
Monday-Saturday.<br />
Immediate opening<br />
LaMar DryCleaners<br />
6430 Pembroke Rd.<br />
Miramar, FL 33023<br />
Call 954.983.7519<br />
Mega Institution Mixte. Mission<br />
d’Education pour les générations de<br />
l’Avenir. Lilavois 53, Plaine du Cul de<br />
Sac, <strong>Haiti</strong>. Ecole Primaire et Bilingue.<br />
Fondateur : Jean L. Vallon, M.S. EDU,<br />
Tel : (0<strong>11</strong>509) 3813-<strong>11</strong>07. Email :<br />
levallon@aol.com, vjeanlesly@yahoo.<br />
com<br />
HEALTH<br />
VIAGRA & CIALIS! 60 pills for $99.<br />
100 pills for $150 FREE shipping.<br />
Money back guaranteed! Call Today:<br />
800-404-0244<br />
HEALTH<br />
<strong>Haiti</strong>ans love “SOUL,” the anti-oxidant<br />
power supplement made from seeds!<br />
Banish pain, reclaim youth, inject<br />
energy. Packets: $4 each. Box of 30:<br />
$78. Two boxes: $143. Call (203)<br />
666-8650 or visit www.myrainlife.<br />
com/rejuvenation.<br />
HELP WANTED<br />
Jetco Shipping needs DRIVERS to<br />
pick up barrels and other items for<br />
shipment to <strong>Haiti</strong>. Good pay! Flexible<br />
DONATE YOUR CAR<br />
Wheels For<br />
Wishes Benefiting<br />
Make-A-Wish ®<br />
Metro New York<br />
alone<br />
I’m never<br />
Life Alert ® is always<br />
here for me.<br />
One touch of a button<br />
sends help fast, 24/7.<br />
Help at Home<br />
I’ve fallen and I can’t get up!<br />
*Free Vehicle/Boat Pickup<br />
ANYWHERE<br />
*We Accept All Vehicles<br />
Running or Not<br />
*Fully Tax Deductible<br />
WheelsForWishes.org<br />
Call: (917) 336-1254<br />
* Car Donation Foundation d/b/a Wheels For Wishes. To learn more about our programs<br />
or financial information, visit www.wheelsforwishes.org.<br />
Saving a Life EVERY <strong>11</strong> MINUTES<br />
®<br />
with<br />
GPS!<br />
Help On-the-Go<br />
hours! Call Victorin, 347.998.7<strong>11</strong>2.<br />
HELP WANTED<br />
Driver Tractor Trailer & Owner<br />
Operators Wanted, for Container<br />
Work, 3 Years Pier Experience<br />
Required, CDL Class A Licence, Clean<br />
Record, Twic Cart Required. Good<br />
Pay, Steady Work, Please Call Gabriel<br />
or Mark (973) 690-5363 or Inquire<br />
Within 187-189 Foundry St. Newark,<br />
NJ 07105<br />
HELP WANTED<br />
Driver with a vehicle needed for<br />
Wednesday newspaper deliveries.<br />
Routes available in New York &<br />
Miami. Call 718-421-0162.<br />
HELP WANTED<br />
AIRLINE CAREERS Start Here –Get<br />
trained as FAA certified Aviation<br />
Technician. Financial aid for qualified<br />
students. Job placement assistance.<br />
Call AIM for free information 866-<br />
296-7094<br />
HOME IMPROVEMENT<br />
Batteries Never Need Charging.<br />
For a FREE brochure call:<br />
1-800-404-9776<br />
BATHROOM RENOVATIONS. EASY,<br />
ONE DAY updates! We specialize<br />
in safe bathing. Grab bars, no slip<br />
flooring & seated showers. Call for a<br />
free in-home consultation: 888-657-<br />
9488.<br />
MEDICAL SUPPLIES<br />
Attention Viagra users: Generic<br />
100 mg blue pills or Generic 20 mg<br />
yellow pills. Get 45 plus 5 free $99<br />
+ S/H. Guaranteed, no prescription<br />
necessary. Call 877-845-8068.<br />
MEDICAL SUPPLIES<br />
OXYGEN- Anytime. Anywhere. No<br />
tanks to refill. No deliveries. The<br />
All-New Inogen One G4 is only 2.8<br />
pounds! FAA approved! FREE info kit:<br />
866-971-2603<br />
MISCELLANEOUS<br />
A PLACE FOR MOM has helped over<br />
a million families find senior living.<br />
Our trusted, local advisors help find<br />
solutions to your unique needs at no<br />
cost to you. Call: 1-800-404-8852<br />
MISCELLANEOUS<br />
Donate A Boat<br />
or Car Today!<br />
“2-Night Free Vacation!”<br />
800 700-<br />
BOAT<br />
www.boatangel.com<br />
sponsored by boat angel outreach centers<br />
-<br />
(2628)<br />
REVERSE MORTGAGE: Homeowners<br />
age 62+ turn your home equity into<br />
tax-free cash! Speak with an expert<br />
today and receive a free booklet.<br />
1-877-580-3720<br />
MISCELLANEOUS<br />
DISH TV $59.99 For 190 Channels<br />
+ $14.95 High Speed Internet. Free<br />
Installation, Smart HD DVR Included,<br />
Free Voice Remote. Some restrictions<br />
apply. Call 1-800-943-0838<br />
MISCELLANEOUS<br />
DISH TV $59.99 For 190 Channels<br />
$14.95 High Speed Internet. Free<br />
Installation, Smart HD DVR Included,<br />
Free Voice Remote. Some restrictions<br />
apply. Call 1-877-229-5789<br />
SERVICES<br />
Guaranteed Life Insurance! (Ages 50<br />
to 80). No medical exam. Affordable<br />
premiums never increase. Benefits<br />
never decrease. Policy will only be<br />
cancelled for non-payment. 855-686-<br />
5879.<br />
STOP CRIMES AGAINST CHILDREN<br />
BACK TO SCHOOL, HOSPITAL, NURSING HOMES<br />
& HOME CARE AGENCIES ARE HIRING<br />
TRAIN TO BECOME A HEALTH CARE WORKER IN LESS THAN 2 MONTHS AT LOW COST:<br />
NURSE AIDE, MORNING 4 WEEKS, EVENING 6 WEEKS TRAINING. . . . . . . . . . . . . . . $700<br />
HHA & PCA, MORN 3 WEEKS, EVENING’S 5 WEEKS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . $695<br />
PCT, PCA, EKG & PHLEBOTOMY, MORN, 5 WEEKS, EVENING 6 WEEKS . . . . . . . . . . . $750<br />
LPN & RN review, morning 2 months, evening 3 months . . . . . . . . . . . . . . . . . . . $4,500<br />
CNA & PERSONAL CARE AIDE BECOME A HHA IN 6 DAYS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . $695<br />
Study all Three Course Nurse Aide, EKG & Phlebotomy and Become A PCT Or PCA<br />
No GED & High School Diploma Welcome<br />
CALL: DAISLEY INSTITUTE: 718-467-8497<br />
229 EMPIRE BLVD, BROOKLYN (Between Bedford & Rogers)<br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
19
Revue du disque de VAYB : « Game over »<br />
« Un baladin de son état »<br />
Par Ed Rainer Sainvill<br />
Is it? Puisque c’est Michael<br />
qui l’avance, tâchons donc<br />
de voir ce qu’il en est. En fait,<br />
c’est comme à la parade que<br />
l’ancien chanteur vedette du<br />
défunt groupe « Carimi » veut<br />
montrer la couleur dans sa<br />
nouvelle initiative avec son<br />
ensemble « VAYB ». Dans<br />
un projet d’autant plus attendu,<br />
puisque son ancien<br />
compagnon et alter-ego Richard<br />
avait déjà de façon<br />
convaincante mis le paquet<br />
avec son groupe « KAI », il<br />
y a moins d’un an. Ce qui<br />
devait être un sujet de motivation<br />
à Michael pour<br />
prouver de quel bois il se<br />
chauffe. Tout en démontrant<br />
aussi qu’il a des idées à revendre.<br />
Bien que le morceau<br />
initial: « Game over » n’a<br />
pas tout à fait chambardé les<br />
données dans son approche<br />
introductive, bien qu’en se<br />
vantant d’avoir délivré le<br />
produit recherché. En fait,<br />
les bonds de guitare, synthés<br />
débordants, chorus enflammé<br />
et vocalises outrancières<br />
donnent du punch et du jus à<br />
ce morceau kaléidoscopant le<br />
lieu commun.<br />
A l’entame de ‘’Fỏm<br />
ale’’, le tempo s’est ralenti et<br />
emmène ce flot émotionnel et<br />
intime qui permet à Michael<br />
de mettre à profit son timbre<br />
personnel et sensoriel; propulsant<br />
plus d’originalité. Et<br />
chariant une vive mélodie,<br />
harmoniquement structurée<br />
et de refrains en leitmotiv sur<br />
des cordes bien syncopées.<br />
Pendant que M.G improvise<br />
dans de bonds vocaux bien<br />
à lui. ‘’Poto’’ est tout a à fait<br />
emblématique d’une sonorité<br />
rompue aux approches qui<br />
font rififi dans l’environnement<br />
sonore natif. Défilant<br />
allègrement sur un tempo<br />
bien entrainant et dansant.<br />
Du konpa mou pour la délectation<br />
des friands d’un<br />
‘’seul carreau’’. Sur une allure<br />
variée, ‘’One night stand’’<br />
innove d’ajouts orchestratifs,<br />
imprégnés de tonalité<br />
exquise. Et d’une musicalité<br />
vocale synchronisée avec<br />
l’intrusion de Roodboy. Autant<br />
de tendances qui en font<br />
une pièce pétillante.<br />
Kitem VYAB », une<br />
composition pour la galerie;<br />
revenant au lieu commun,<br />
sur un entrain qui réclame<br />
une piste à chaud. Tandisque<br />
‘’Ou pa nan plas mwen’’ demeure<br />
une plaidoirie musicale<br />
pour un coeur qui en a<br />
eu ras le bol. Décortiquant<br />
son soul pour musicaliser<br />
une histoire apparemment<br />
intime, A la Arly Larivière.<br />
Avec des arrangements aussi<br />
adaptatifs. ‘’Je ferai’’ est<br />
délivré par la voix complémentaire<br />
de Jude Deslouches<br />
qui en est aussi le guitariste,<br />
lui donnant droit d’harmoniser<br />
à toutes les sauces. Ce<br />
qui permet à la musique de<br />
« VYAB » d’être diversement<br />
colorée. Mais autant que les<br />
factures vocales, les arrangements<br />
et exécutions sont<br />
bien surprenants. Puis, ‘’Nan<br />
lari a ‘’ où tout le monde est<br />
à la recherche d’un brass.<br />
Tout se fait en trombe. Et<br />
après l’évaporation de la chaleur,<br />
rien ne reste de cette approche<br />
musicale<br />
Dans ‘’Lanmou fasil’’<br />
Michael a renoué dans un<br />
style qui lui va comme un<br />
gant. Assez tempéré, le campant<br />
dans sa zone de comfort<br />
pour délivrer avec aisance<br />
son phrasé sensoriel dans<br />
un konpa entrainant sous<br />
la dominance d’un synthé<br />
omnisonore. Tandis que les<br />
sections cuivrées, percussives,<br />
cordes pincées et chorus<br />
intégrés, propulsent un<br />
morceau sympa. ‘’Se wè na<br />
wè yo’’ met en vedette Wanito,<br />
soliste de son état, dans<br />
une composition imbibée<br />
d’une chaleur presqu’matérielle;<br />
dans un 2 steps tout à<br />
fait entrainants. Alors que<br />
Michael et Wanito se renvoient<br />
les voix de manière<br />
alternée. ‘’;Amwatye’’, pour<br />
une nouvelle idylle, à d’autres<br />
amours. Au pas d’un<br />
konpa modérément dur.<br />
Réflétant l’avenir dans l’optimisme.<br />
Sans avoir à se faire<br />
des serments et des aveux.<br />
Cela se traduit dans un cocktail<br />
tonitruant de: horns,<br />
synthé, guitares, percussions<br />
et choeurs extasiés. Conçus<br />
pour les mordus, pour s’y<br />
adonner sans retenue.<br />
”Ou sou tyèk’’ s’amène<br />
d’un tempo; s’amenuisant au<br />
gré de leitmotiv. Donnant à<br />
ce morceau une résonnance<br />
d’un chant rythmé tout en<br />
s’imprégnant des tonalités<br />
ambiantes. Ralanti’’ est servi<br />
en sursis, avec la collaboration<br />
vocale de Oswald Clerveus<br />
au rythme d’un ragga<br />
compassé. Evidemment M.G<br />
s’est montré de la partie en<br />
territoire accessible pour faire<br />
part de sa versatilité. Etonnement,<br />
la musique est ensorcelante,<br />
sous l’impulsion d’une<br />
guitare expressive, irriguée<br />
de genre hip-hop; mettant<br />
en évidence une approche<br />
planétaire. Ce qui donne à<br />
« VYAB » un profil très entreprenant<br />
pour prendre part<br />
aux festins du music hall.<br />
Ayant réussi son examen<br />
de passage, Michael a<br />
prouvé que comme Richard<br />
Cavé avec lequel ils furent les<br />
deux piliers de « Carimi », il<br />
était bien une force à part entière.<br />
Car, si Cavé fut l’homme<br />
orchestre d’un groupe dont il<br />
persiste dans la perpétuation<br />
des paramètres, Michael, lui,<br />
le timbre marque -déposée,<br />
a révélé qu’il peut naviguer<br />
diverses tendances et porter<br />
l’orchestre à coups d’un<br />
pitch inaltérable et de salvo.<br />
Témoignant de surcroit<br />
des deux, qu’il est celui qui<br />
veut le plus faire table rase<br />
du passé. Toutefois, avec sa<br />
brillance et ses chemins écartelés,<br />
“’Game Over’’, même<br />
s’il faut l’admettre, démontre<br />
qu’il va falloir désormais<br />
compter avec « VYAB »<br />
OPEN<br />
7 DAYS!<br />
FRESH GRADE A WHOLE<br />
QUARTERED<br />
CHICKEN<br />
LEGS<br />
BY THE<br />
40 LB.<br />
BOX<br />
Limit 1 box per family with<br />
Additional $30.00 Purchase.<br />
During same visit.<br />
19 ¢ LB<br />
$<br />
7 60 CUT & TRIMMED FREE.<br />
WHOLE<br />
59 ¢ LB 65 ¢ LB<br />
#1<br />
TURKEY NECKS<br />
WHITE COW FEET<br />
79 ¢ LB<br />
BY THE<br />
30 LB. BOX<br />
$23.70<br />
BY THE<br />
30 LB. BOX<br />
$17.70<br />
1889 NOSTRAND AVE.<br />
718-703-7001<br />
Between Newkirk & Foster Ave.<br />
WE ACCEPT ALL MAJOR<br />
CREDIT CARDS, ATM<br />
CARDS, EBT CARDS &<br />
USDA<br />
OXTAIL<br />
USDA CHOICE<br />
FOOD STAMPS<br />
SALE PRICE APPLIES TO SINGLE BOX PURCHASE OF SAME ITEM.<br />
SHIN OF BEEF<br />
3 29 LB<br />
LIMITED<br />
15 LB. BOX $49.35<br />
WHOLE<br />
TURKEY<br />
WINGS<br />
BY THE<br />
30 LB. BOX<br />
$19.50<br />
1 79 LB<br />
BY THE<br />
PIECE<br />
CUSTOM CUT<br />
FREE<br />
NOW 4 BROOKLYN LOCATIONS<br />
1464 Rockaway Parkway<br />
718.513.3655<br />
826 Rogers Avenue<br />
718.676.1636<br />
82b East 18th Street<br />
718.484.0242<br />
744 Utica Avenue<br />
347.414.5388<br />
now open!<br />
20 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 12 # 01 • Du <strong>11</strong> au 17 <strong>Juillet</strong> <strong>2018</strong>