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Catalogue Fabienne Fiacre

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GEORGES LEROUX (1877-1957)<br />

UNE MODERNITÉ CLASSIQUE<br />

Portrait de Georges Leroux,<br />

photographie, archives familiales.<br />

Quel bonheur de lire Focillon qui fait de Georges Leroux le chantre d’une peinture si française ! Quelle joie aussi de<br />

voir le musée du Louvre accrocher à ses cimaises la toile peinte in situ par l’artiste en 1947, Dans la Grande Galerie et<br />

1918 ou Le Dernier Communiqué, le tableau de la victoire de la Première Guerre mondiale remis à l’honneur au Petit<br />

Palais en cette année du centenaire de l’Armistice. C’est aussi rappeler avec justesse la générosité de la petite nièce<br />

de l’artiste, madame Marthe Massenet, qui en 1974 légua aux musées français une quarantaine de tableaux de son<br />

grand-oncle. L’ensemble des peintures est aujourd’hui partagé entre le Louvre et le Centre Pompidou à Paris et les<br />

musées de Beauvais, Autun, Brest, Pontoise et Vernon.<br />

À la suite des quarante dessins exposés au mois de mars dernier à la galerie, c’est un ensemble inédit de tableaux<br />

confié à la vente principalement par la famille qui vient éclairer le parcours de l’artiste, élève de Léon Bonnat (1833-1922)<br />

à l’École des Beaux-Arts, Prix de Rome en 1906 et pensionnaire à la Villa Médicis de 1907 à 1909. Georges Leroux doit<br />

sa première reconnaissance publique à ses dessins de guerre, poignants de réalisme, exposés à la galerie Georges<br />

Petit à son retour du front. Comblé d’honneurs de son vivant, ce sont ses paysages qui lui apportent la célébrité. Il sut<br />

en saisir leur infinie variété dans des compositions franches et vigoureuses, à la lumière ardente ou subtile. Une lumière<br />

méditerranéenne — et surtout italienne — inspire ses meilleures réalisations. De l’Italie à la Provence, en passant par<br />

la Savoie, les toiles de Georges Leroux offrent un aperçu de cette peinture de paysage de la première moitié du XX e<br />

siècle. L’artiste fit partie du groupe Tradition-Évolution fondé en 1928, au sein duquel, avec ses condisciples Dupas,<br />

Despujols, Delorme, Poughéon ou Billotey, tous Prix de Rome comme lui et avec son ami Maurice Denis, il tenta de<br />

proposer une autre modernité, d’inspiration résolument classique.<br />

Ce livret accompagne une sélection de dessins et de paysages peints qui raconte les itinéraires du peintre. Les<br />

héritiers de l’artiste ont ce désir ancré en eux de faire connaître l’œuvre poétique de leur ancêtre. Qu’ils soient ici<br />

chaleureusement remerciés.<br />

3


DESSINS<br />

GEORGES LEROUX À PARIS, À L’ÉCOLE DES BEAUX-ARTS<br />

La formation académique prône le dessin d’après le<br />

modèle vivant dans l’apprentissage de la peinture. Le<br />

modèle Gicquel a posé plusieurs fois pour l’artiste dans<br />

des attitudes différentes. Leroux a finalement retenu l’étude<br />

de face, la tête tournée vers la droite pour L’Étude d’après le<br />

modèle vivant, partie centrale de son triptyque Les Études<br />

classiques de la peinture exposé au Salon des Artistes<br />

Français de 1904 (localisation inconnue).<br />

Des carnets dans les archives familiales portent des<br />

notations de couleurs et de valeurs mettant en avant le<br />

processus créateur de Georges Leroux qui dessine d’un<br />

trait vigoureux mais n’oublie pas les modulations de la<br />

lumière.<br />

Étude de Gicquel, 1903,<br />

fusain et crayon noir sur papier beige, 37 x 16,5 cm,<br />

annoté en bas à droite Gicquel / 1903,<br />

Londres, collection privée.<br />

Le Modèle Gicquel de dos, 1900,<br />

fusain et crayon noir sur papier beige, 33 x 26 cm,<br />

annoté en bas à droite Gicquel - / Novembre 1900.<br />

L’Étude d’après le modèle vivant, vers 1904,<br />

gouache et aquarelle, 26,8 x 33,5 cm,<br />

préparatoire pour la partie centrale<br />

du triptyque Les Études classiques de la Peinture,<br />

Londres, collection privée.<br />

4


À ROME, À LA VILLA MÉDICIS<br />

Pensionnaire à la Villa Médicis à Rome, Leroux brosse d’un<br />

trait ferme une étude académique d’homme nu qui prépare<br />

le baigneur central de son dernier envoi de Rome, Les<br />

Baigneurs du Tibre, toile exposée au Salon des Artistes<br />

Français de 1909. La figure dynamique est saisie dans la<br />

lumière intense d’une fin d’après-midi méditerranéenne qui<br />

met en valeur la musculature athlétique du modèle.<br />

Étude d’homme nu, les bras levés, 1909,<br />

fusain et crayon noir sur papier gris, 58,5 x 35,5 cm,<br />

préparatoire pour Les Baigneurs du Tibre.<br />

Au revers : Étude au crayon noir pour La Promenade du Pincio à Rome.<br />

Les Baigneurs du Tibre, 1909,<br />

huile sur toile, 257 x 172 cm,<br />

envoi de Rome de 1909,<br />

Beauvais, MUDO, Musée départemental de l’Oise.<br />

5


À ROME<br />

Les envois de dessins pour Le Figaro Illustré de mars 1908<br />

Leroux initie son travail d’illustrateur de presse à Rome avec Le Figaro Illustré. Il le poursuivra jusqu’en 1940 pour le prestigieux<br />

journal L’Illustration.<br />

« Partout dominent ou la Rome ancienne ou la Rome papale […] Par les nuits claires et lorsque la lune<br />

resplendit à la voûte céleste, romains et étrangers vont admirer le Colisée et le Forum, semés d’ombres<br />

mystérieuses. À la clarté lunaire, l’immense arène prend des proportions encore plus colossales 1 . »<br />

Un Coin de Forum, 1908,<br />

crayon noir et fusain sur papier, 28 x 35,5 cm,<br />

signé en bas à droite, titré sur le montage.<br />

Saint-Pierre, 1908,<br />

crayon noir et fusain sur papier, 28 x 34,5 cm,<br />

signé en bas à droite, titré sur le montage.<br />

Le Colisée, le soir, 1908,<br />

crayon noir et fusain sur papier, 32 x 48,5 cm,<br />

signé en bas à droite, titré sur le montage.<br />

Visiteurs à la chapelle Sixtine, 1908,<br />

crayon noir et fusain sur papier, 23 x 32 cm,<br />

signé en bas à gauche, titré sur le montage.<br />

6<br />

1. Le Figaro Illustré, mars 1908, n°216, « Rome, 30 dessins de Georges Leroux ».


DANS LES ALENTOURS DE ROME : À TIVOLI, À LA VILLA D’ESTE<br />

Dessins préparatoires à des tableaux<br />

La séduction qu’exerce la Villa d’Este auprès des artistes tient tout autant au faste de ses jardins en terrasses qu’à la<br />

perspective de l’allée centrale de cyprès géants menant à celle-ci. Georges Leroux représente plusieurs fois ce site dans des<br />

toiles exposées à la galerie Devambez en 1913 et à la galerie Georges Petit en 1919.<br />

Villa d’Este, Tivoli, vers 1907-1913,<br />

fusain et crayon noir sur papier, 43,5 x 30,5 cm.<br />

Les Cyprès de la Villa d’Este, Tivoli, vers 1907-1912,<br />

fusain et crayon noir sur papier, 48,5 x 33 cm.<br />

Villa d’Este, Tivoli, vers 1913,<br />

huile sur toile, 81 x 60 cm,<br />

signé en bas à droite,<br />

Beauvais, MUDO,<br />

Musée départemental de l’Oise.<br />

Les Cyprès de la Villa d’Este, 1912,<br />

huile sur toile, 60,8 x 37,8 cm,<br />

signé et daté en bas à gauche,<br />

collection particulière.<br />

7


TABLEAUX<br />

GEORGES LEROUX À ROME, À LA VILLA MEDICIS<br />

« … entre le cyprès compact et le pin aérien, tout tendu, tout vibrant des nerfs de sa ramure, devant<br />

ces horizons écrits avec une pureté inflexible… 2 »<br />

Les Jardins de la Villa Médicis, vers 1913,<br />

huile sur toile, 42 x 94 cm,<br />

cachet de l’atelier au dos.<br />

Leroux n’échappe pas à la fascination que ce cadre enchanteur exerce sur les jeunes pensionnaires sortis des difficultés du<br />

concours. Ce ne sont pas moins de quatorze compositions sur la Villa Médicis que l’artiste expose à la galerie Devambez en<br />

1913. Toujours, l’Italie inspira son œuvre de paysagiste. Georges Leroux gardera de son séjour un profond attachement pour<br />

la péninsule où il se rendra presque chaque année.<br />

8<br />

2. Henri Focillon, Préface du catalogue d’exposition « Georges Leroux », Paris, Galerie Jean Charpentier, 7-21 janvier 1932.


À VOLTERRA<br />

« Que de fois je l’ai vu partir, le sac en bandoulière, pour les longues expéditions qui le conduisaient<br />

jusqu’à Naples, jusqu’en Calabre, jusqu’en Sicile ! Il en revenait brûlé de soleil, riche de dessins,<br />

d’ébauches, de tableaux, où s’affirmait toujours davantage la maîtrise d’un talent exceptionnellement<br />

sincère et vigoureux. 3 »<br />

Couvent à Volterra dérive de<br />

l’esthétique des Nabis que Leroux<br />

adopte au contact de son ami<br />

Maurice Denis, dans une gamme<br />

colorée plus sobre mais avec de<br />

beaux effets de stylisation décorative.<br />

La lumière filtrée par un ciel pommelé<br />

(tout en aplats !) amortit les lignes<br />

d’une composition dont l’acidité des<br />

verts du premier plan ne nuit pas à la<br />

tranquille harmonie.<br />

Couvent à Volterra (Toscane), vers 1919,<br />

huile sur toile, 46,2 x 51 cm,<br />

signé en bas à droite,<br />

provenance : Paris, collection privée.<br />

La chronologie des œuvres de Georges Leroux est difficile à établir, l’artiste<br />

ne datant que très peu ses œuvres. Les peintures exposées dans les galeries<br />

de son vivant ont d’autre part des titres trop succincts pour les différencier.<br />

L’Étude pour Couvent à Volterra, préparatoire au tableau du musée de l’Oise<br />

à Beauvais, est datée de 1926. L’unique autre composition de Volterra<br />

mentionnée dans les catalogues serait donc celle représentée ci-dessus,<br />

exposée en 1919.<br />

Étude pour Couvent à Volterra, 1926,<br />

huile sur carton, 16 x 23,5 cm, annoté au dos nov. 26.<br />

3. Paul Hazard, Préface du catalogue d’exposition « Paysages latins. Peintures de Georges Leroux », Paris, Le Goupy, dès le 18 mai 1924.<br />

9


À PARIS : LES PARCS<br />

La galerie Georges Petit expose en 1926 trois tableaux<br />

ayant pour thème le parc de Saint-Cloud. Leroux reprend<br />

la composition ci-dessous en sens inverse dans un<br />

des panneaux décorant la salle à manger de monsieur<br />

Robin avenue Victor Hugo à Paris et traite le sujet de La<br />

Grande Allée de Saint-Cloud en automne en 1932 dans<br />

un format longitudinal aujourd’hui dans les collections du<br />

musée de Dijon. Les compositions verticales sont plus<br />

rares dans son œuvre, l’artiste affectionnant la stabilité<br />

de grands formats horizontaux, quelquefois organisés<br />

en triptyques.<br />

Le Jardin du Luxembourg (détruit) décorait le fumoir du<br />

paquebot Le Paris en 1921. Entre 1920 et 1938, le jardin<br />

du Luxembourg est mentionné huit fois dans les catalogues<br />

de galeries. Seules trois compositions sont aujourd’hui<br />

connues, celles conservées aux musées de Brest, de<br />

Beauvais (triptyque) et celle déposée au Sénat à Paris<br />

(triptyque). Une de ces deux dernières compositions, Le<br />

Grand Bassin au jardin du Luxembourg, est exposée au<br />

Salon des Artistes Français de 1914 et achetée par l’État<br />

pour le musée du Luxembourg. Les quatre esquisses<br />

reproduites sur la page de droite correspondent à des<br />

tableaux non localisés.<br />

Le Parc de Saint-Cloud, vers 1926,<br />

crayon noir sur page de carnet,<br />

archives familliales.<br />

Le Parc de Saint-Cloud, vers 1926,<br />

huile sur panneau, 23,5 x 15,5 cm,<br />

esquisse préparatoire au tableau.<br />

10<br />

Le Parc de Saint-Cloud, vers 1926,<br />

huile sur toile, 45 x 37 cm,<br />

signé en bas à gauche,<br />

provenance : collection Régine Desforges.


Le Luxembourg (Les Fleurs),<br />

trois huiles sur panneaux,<br />

16 x 23,5 cm chacune,<br />

l’une annotée au dos nov.26.<br />

Le Luxembourg (le bassin), 1920,<br />

huile sur panneau, 23,5 x 16 cm,<br />

peut-être l’esquisse préparatoire au n°165<br />

exposé en 1920 à la galerie Devambez.<br />

11


EN PROVENCE, LES BAUX<br />

« Georges Leroux a poursuivi, à travers les vallées et les bois, les jeux miroitants de la lumière : lumière<br />

inquiète d’un jour maussade, lumière glorieuse d’un soir d’été, lumière estompée d’un matin d’automne. 4 »<br />

De ce site exceptionnel, Georges Leroux aime l’ampleur et l’âpreté de ses falaises rocheuses sur lesquelles il fait se refléter la<br />

progression des heures. Les Baux ont servi d’inspiration à de nombreuses toiles. Exposées dès 1932 et jusqu’à la mort de<br />

l’artiste, elles dépeignent le Val d’Enfer, les collines Baussenques, les carrières ou les villages des Baux.<br />

Les Baux, le matin, vers 1930,<br />

huile sur toile, 46 x 66 cm,<br />

signé en bas à gauche,<br />

provenance : collection particulière française.<br />

12<br />

4. Paul Hazard, Préface du catalogue d’exposition « Paysages latins. Peintures de Georges Leroux », Paris, Le Goupy, exposition à partir du 18 mai 1924.


LES ALPILLES<br />

« De la Provence, il aime la pure et l’âpre élégance […] Et nul mieux que lui ne sait rendre ce que<br />

contient de poésie, dans la grâce aimable d’un doux paysage, sous un ciel délicat, la tache sombre<br />

d’un cyprès. 5 »<br />

Les Alpilles, le Lubéron et leurs midis ensoleillés servent à Leroux d’une alternative à l’inspiration italienne. La pente d’une falaise<br />

ravinée, la façade ocre d’un château ou les cyprès fuselés d’un vert sombre se détachent sur des ciels vastes et limpides.<br />

Les Alpilles,<br />

huile sur panneau, 16 x 23,5 cm,<br />

signé en bas à droite.<br />

Ces petits panneaux, probablement préparatoires<br />

pour des tableaux à redécouvrir, s’inséraient entre<br />

des rigoles situées de chaque côté des montants<br />

de la boîte à couleurs de l’artiste qui servait ainsi de<br />

chevalet à ses études en plein-air 6 .<br />

Le Château d’Alleins,<br />

huile sur panneau, 16 x 23,5 cm,<br />

annoté au dos nov. 26.<br />

5. Paul Hazard, Préface du catalogue d’exposition « Paysages latins. Peintures de Georges Leroux », Paris, Le Goupy, exposition à partir du 18 mai 1924.<br />

6. Voir illustration page 18.<br />

13


EN SAVOIE, LA CHAÎNE DE BELLEDONNE<br />

« J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas…les merveilleux nuages ! 7 »<br />

Le Massif de Belledonne, Alpes, avant 1922,<br />

huile sur toile, 27 x 41 cm,<br />

signé en bas à gauche,<br />

provenance : collection particulière française.<br />

À droite :<br />

La Montagne de Chignin (Challes-les-Eaux), 1949,<br />

huile sur toile, 48 x 61 cm,<br />

signé en bas à droite,<br />

exposé à la galerie Malaval à Lyon en 1949.<br />

14<br />

7. Charles Baudelaire, « L’Étranger », Petits poèmes en prose, I, 1869.


LE MASSIF DES BAUGES<br />

Cet attelage de bœufs, évoquant « ces étranges chars paysans d’un éclat cordial et barbare » 8 de l’historien d’art Henri<br />

Focillon, a tout du char toscan apparaissant dans les scènes de vendanges de l’artiste. Celui-ci est savoyard, même si l’on<br />

pense ici à la peinture italienne du Quattrocento. La subtilité du traitement des reflets des nuages sur le versant de la montagne<br />

et la variété des verts, des bois de feuillus se détachant sur la falaise en calcaire à ceux de la plaine, sont remarquables.<br />

L’insistance sur des lignes horizontales affirmées et sur une perspective très frontale, est heureusement tempérée par une<br />

harmonie rassurante. Georges Leroux transforme ainsi le massif des Bauges (Chignin est la petite ville à ses pieds) en un<br />

paysage virgilien intemporel.<br />

8. Henri Focillon, Préface du catalogue d’exposition « Georges Leroux », Paris, Galerie Jean Charpentier, 7-21 janvier 1932.<br />

15


16<br />

Paris, le pont de Grenelle et la statue de la Liberté,<br />

huile sur panneau, 33 x 55 cm,<br />

signé en bas à droite.


HENRI FOCILLON, Extraits de la préface du catalogue de l’exposition « Georges Leroux »,<br />

Paris, Galerie Jean Charpentier, 7-21 janvier 1932.<br />

« Toujours le génie français s’est tourné vers les nobles paysages du Sud. Toujours il y trouva cet accord particulier<br />

entre l’ordre des pensées et la poésie du sentiment, dont il portait en lui l’exigence et la divination (...). Un peintre moderne,<br />

un peintre de ce siècle agité reste fidèle à ces grandes images. Il les aima, dès sa jeunesse, dans l’Italie romaine. Il en<br />

conçut l’ampleur, la vaste gravité comme une sorte de mesure morale qui pouvait s’appliquer à l’image de l’homme. Plus<br />

tard il les retrouvait avec des nuances nouvelles, délicates comme les inflexions d’un langage, dans cette Grèce des<br />

Gaules, la Provence. C’est là, parmi les siècles et les paysages, qu’une fois encore Georges Leroux conduit notre pensée,<br />

entre le cyprès compact et le pin aérien, tout tendu, tout vibrant des nerfs de sa ramure, devant ces horizons écrits avec<br />

une pureté inflexible, où les acropoles solitaires dressent dans les campagnes des socles pour les cités. Ce puissant<br />

ordonnateur de grandes compositions figurées, ce peintre de murailles, bien loin de se trouver à l’étroit, confiné au désert,<br />

lorsqu’il s’installe dans un enclos d’oliviers, rejoint au contraire toute la largeur d’un style, il éprouve le bienfait de ces<br />

fortes assises naturelles et humaines. L’ordre monumental, fait d’un certain instinct de la grandeur, mais aussi de ces<br />

combinaisons dont la nature offre d’étonnants exemples à la raison, étreint et distribue avec majesté tous les éléments<br />

du paysage, l’arbre stable et profond dont la feuille ne bouge, les mouvements d’un sol maigre, la bâtisse nue et sévère.<br />

Dans quelque rocher des Alpilles, Georges Leroux nous fait discerner le même aplomb, la même aptitude à l’éternité que<br />

dans le profil d’une falaise étrusque dominant l’étendue ou dans la décrépitude inébranlable des monuments de l’Empire.<br />

L’art du peintre, l’art de Georges Leroux n’est pas seulement de mesures et de cadences, il est lumière, couleur et<br />

matière. Ce ciel fin et brillant des matinées latines, cette progression des heures que marque une ombre transparente<br />

glissant sur un calcaire aride, faiblement doré par le soir, et, de la hauteur des Baux, ce crépuscule immense, aux<br />

lointains si bleus, ou bien cette fraîche diversité des verts dans un vallon recueilli, toutes ces apparences mobiles,<br />

fugitives, et qui, dans un décor dont les assises ne changent pas, sont comme ces visages multipliés par les passions que<br />

la vie de l’âme pose sur le même visage, ce ne sont pas des valeurs uniquement pensées, ce sont des valeurs sensibles,<br />

des valeurs optiques. Dans une matière qui ne s’encombre pas du tumulte des touches, de l’abondance des pâtes, et qui<br />

ne déguise jamais la fermeté du beau dessin, elles mettent le charme de l’émotion heureuse et surtout cette qualité si<br />

française, la justesse. Justesse qui n’est pas approximation banale, vraisemblance passive : d’une étude attentive et d’un<br />

plus secret instinct, elle fait naître une sorte d’évidence soudaine, jusqu’alors cachée, toute fraîche, tout pure à nos yeux.<br />

N’est-ce pas là le trait essentiel de notre école de paysage ? Bien souvent Leroux fait penser à ce qu’il y eut d’excellent<br />

chez Harpignies et chez les maîtres qui continuent sans sècheresse la tradition que nous décorons du nom de classique.<br />

Il y joint une subtilité de coloriste qui lui appartient en propre, la qualité rare de certaines notes chantantes dans des<br />

harmonies paisibles, volontairement assourdies. L’Étrurie revit dans d’étranges chars paysans d’un éclat cordial et<br />

barbare. Au-dessus des cyprès bronzés comme des antiques, le jour meurt dans un ciel vert [...]<br />

Combien ces apparences graves et charmantes nous sont nécessaires ! Elles ne nous procurent pas seulement le<br />

plus haut agrément spirituel, elles nous restituent en quelque sorte à nos origines. A la suite du maître qui les peignit,<br />

nous retrouvons intacte, dans sa jeunesse éternelle, dans sa lumineuse mélancolie, une ancienne Europe redevenue<br />

rustique, une Provence, un Latium, abondants en solitudes, en vergers, en nobles déserts. Un dieu sans nom, un génie<br />

séculaire en a défini pour toujours la terre et l’horizon. Sous le soleil, dans le silence, tandis que tout s’apaise et s’élargit,<br />

l’artiste l’évoque, il entend sa voix, elle parle avec une force sacrée ».<br />

17


TABLEAUX DE GEORGES LEROUX DANS LES COLLECTIONS PUBLIQUES<br />

MUSÉES FRANÇAIS<br />

Annecy :<br />

- Bourdeau et la Dent du Chat, Lac du Bourget, 1924, huile sur toile, 50 x 61 cm.<br />

Autun, Musée Rolin :<br />

- L’Annonciation, vers 1944, huile sur toile, 172 x 123 cm.<br />

- L’Annonciation, vers 1944, huile sur panneau, 35 x 26,6 cm.<br />

- Paysage italien, 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur toile, 38,5 x 61,5 cm.<br />

- Vierge de l’Annonciation, vers 1944, huile sur panneau, 33,2 x 23,9 cm.<br />

- Vue de San Gimignano, 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur toile, 40 x 65 cm.<br />

Beauvais, MUDO, Musée départemental de l’Oise :<br />

- Les Alpilles, 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur toile, 40,5 x 82 cm.<br />

- Apollon et Daphné, 1950, huile sur toile, 123 x 195 cm.<br />

- Arbres en fleurs, 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur toile, 46 x 61,5 cm.<br />

- Les Baigneurs du Tibre, 1909, huile sur toile, 257 x 172 cm.<br />

- Les Capucines, 1922, huile sur carton, 13 x 80 cm.<br />

- La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur panneau, 14,5 x 46 cm.<br />

- Étude d’architecture, 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur toile, 46 x 54,5 cm.<br />

- Étude pour 1918, 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur toile, 47,5 x 32,5 cm<br />

- La Fin de la vie cachée - Il se hâte vers le Jourdain, 1938, huile sur toile, 120 x 217 cm.<br />

- Le Jardin du Luxembourg (triptyque), 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur toile, 51,9 x 188,6 cm.<br />

- Le Lanceur de javelot (esquisse), 1936, huile sur panneau, 25,5 x 41,5 cm.<br />

- Le Lanceur de javelot, 1936, huile sur toile, 120 x 220 cm.<br />

- Les Oliviers, 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur toile, 38 x 61,5 cm.<br />

- Nu, 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur toile, 38 x 30,5 cm (partie gauche).<br />

- Nu, 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur toile, 38 x 30,5 cm (partie droite).<br />

- Parc de Versailles à l’automne, vers 1926, huile sur toile, 46 x 103 cm.<br />

- Paris et Notre-Dame, vue prise de la montagne Sainte Geneviève, avant 1912, huile sur toile, 54 x 81 cm.<br />

- Paysage de Volterra (Couvent à Volterra), vers 1926, huile sur toile, 38 x 61,5 cm.<br />

- Paysage méditerranéen, 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur toile, 18,9 x 40 cm.<br />

- La Villa d’Este, vers 1913, huile sur toile, 81 x 60 cm.<br />

Brest, Musée des Beaux-Arts :<br />

- L’Atelier de peinture avec modèle, 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur toile, 55 x 73 cm.<br />

- Au bord du cratère du Vésuve, vers 1913, huile sur toile, 86 x 100,5 cm.<br />

- Calme du matin (Jardin du Luxembourg), 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur toile, 114,4 x 162 cm.<br />

- Les Jardins de Tivoli, 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur toile, 59,2 x 81,5 cm.<br />

- Villa Adriana (triptyque), 1909, huile sur toile, 55 x 216,7 cm.<br />

- Villa Médicis de la fenêtre, 1909, huile sur toile, 50,5 x 80,2 cm.<br />

Boulogne-Billancourt, Espace Paul Landowski, Musée des années 30 :<br />

- Vue du Forum, 1904, huile sur toile, 54 x 81 cm (dépôt du Fond national d’art contemporain).<br />

Dijon, Musée des Beaux-Arts :<br />

- La Grande Allée de Saint-Cloud en automne, 1932, huile sur toile.<br />

18


Le Havre, Musée d’Art Moderne André Malraux :<br />

- Animaux dans la forêt (probablement panneau latéral du triptyque Les Antilles, 1935), huile sur bois, 74,1 x 37,5 cm.<br />

- Étude (À la Science française, 1930, esquisse pour le tableau de l’Institut de Chimie à Paris), huile sur bois, 19 x 63,5 cm.<br />

- Étude pour la décoration d’un paquebot, vers 1925, huile sur bois, 46 x 38 cm.<br />

- Jardin du Luxembourg (esquisse pour le décor du fumoir du paquebot Le Paris, 1921), huile sur toile, 46,2 x 33 cm.<br />

- Paysage africain (probablement le panneau latéral du triptyque Les Antilles, 1935), huile sur bois, 74 x 37,5 cm.<br />

Lyon, Musée des Beaux-Arts :<br />

- Portrait du sculpteur Louis Prost, 1941, huile sur toile, 80 x 65 cm.<br />

Maubeuge, Musée Henri Boez :<br />

- Paysage de montagne le soir (Pérouse), huile sur toile, 46,3 x 61 cm.<br />

Paris, Ambassade d’Italie, Hôtel de La Rochefoucauld-Doudeauville :<br />

- Matinée de printemps. Villa Borghèse à Rome, 1952, huile sur toile, 124 x 205 cm.<br />

- Le Retour de vendange en Toscane (San Gimignano), 1931, huile sur toile, 130 x 196 cm.<br />

Paris, Centre national d’art et de culture Georges Pompidou :<br />

- Vue de Fiesole, 1920, huile sur toile, 101 x 76 cm.<br />

Paris, École nationale supérieure des Beaux-Arts :<br />

- La Famille dans l’Antiquité, 1906, huile sur toile, Grand Prix de Rome.<br />

Paris, Institut de France :<br />

- Portrait de Paul Jouve, 1946, huile sur toile, 60 x 80 cm (en dépôt au Musée des Années 30 de Boulogne).<br />

Paris, Institut de Chimie (Paris-Tech), décor pour la salle des fêtes, actuelle bibliothèque :<br />

- 1918 ou Le Dernier Communiqué, 1924, huile sur toile, 210 cm de long (non localisé).<br />

- À la Science française, 1927, huile sur toile, 332 x 567 cm.<br />

- L’Air, l’Eau, le Feu (paysage), 1933, huile sur toile, 14 m de long.<br />

Paris, Manufacture de Beauvais :<br />

- Cartons de tapisserie pour un ensemble de mobilier pour le salon « Provence ».<br />

Paris, Musée de la Légion d’Honneur :<br />

- Le Général Dubail décore de la Croix de guerre le drapeau de la 42 e d’infanterie le 20 mars 1916, vers 1918, huile sur toile, 99 x 147 cm.<br />

Paris, Musée du Louvre :<br />

- Dans la Grande Galerie, 1947, huile sur toile, 89 x 51 cm.<br />

Paris, Musée du Petit Palais :<br />

- 1918 ou Le Dernier Communiqué, 1920, huile sur toile, 300,5 x 550 cm.<br />

- Esquisse pour À la science française, 1927, huile sur toile, 35 x 135 cm.<br />

Paris, Palais du Luxembourg (Sénat) :<br />

- Le Gladiateur Borghèse, Jardin du Luxembourg, huile sur toile, 100 x 81 cm.<br />

- Le Grand Bassin, Jardin du Luxembourg, 1914, huile sur toile, 130 x 400 cm.<br />

- Le Jardin du Luxembourg, triptyque, huile sur toile, 130 x 400 cm.<br />

- Le Jardin fleuri, Jardin du Luxembourg, huile sur toile, 33 x 27 cm.<br />

- Parc à la statue antique, Jardin du Luxembourg, huile sur toile, 32 x 27 cm.<br />

- Promeneurs au parc, Jardin du Luxembourg, huile sur toile, 111 x 83 cm.<br />

Saint-Quentin, Musée Antoine Lécuyer :<br />

- Les Pèlerins d’Emmaüs, huile sur toile, 117 x 180 cm.<br />

19


Tours, Musée des Beaux-Arts :<br />

- La Charité ou saint Martin donnant la moitié de son manteau, 1953, huile sur toile, 100 x 80,5 cm.<br />

- Le Port de Cassis, huile sur toile, 38,5 x 61,5 cm.<br />

- Hérode fait présenter à Salomé la tête de saint Jean-Baptiste, 1904, huile sur toile, 145 x 114 cm, second Prix de Rome.<br />

Troyes, Musée d’Art, d’Archéologie et de Sciences Naturelles :<br />

- Attelage dans la campagne romaine, avant 1935, huile sur toile, 50 x 73 cm.<br />

Vernon, Musée Alphonse-Georges Poulain :<br />

- À nous, Volterra, Toscane, huile sur toile, 38,8 x 60,8 cm.<br />

- Les Alpilles à Saint-Rémy, huile sur bois, 14,1 x 45,8 cm.<br />

- L’Air, L’Eau, Le Feu (paysage), esquisse pour le tableau de l’Institut de Chimie à Paris, 1933, huile sur bois, 17,3 x 60,2 cm.<br />

- Autoportrait à la palette, 1947, huile sur toile, 81 x 100 cm.<br />

- Entrée d’une carrière : tombeau égyptien (Les Baux de Provence), 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur toile, 41 x 27,5 cm.<br />

- Capucines, 1ère moitié du XXe siècle, huile sur bois, 24,7 x 35 cm.<br />

- Capucines, huile sur carton, 15,6 x 23,4 cm.<br />

- Chapelle dans un jardin, huile sur toile, 61 x 38,2 cm.<br />

- Dîner à la Villa Médicis (esquisse pour Dîner dans une villa romaine), 1912, huile sur toile, 32,8 x 45,8 cm.<br />

- Intérieur d’église, huile sur bois, 31,5 x 23 cm.<br />

- Intérieur d’une carrière (Les Baux de Provence), 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur toile, 61,3 x 46,4 cm.<br />

- Jardins romains (diptyque du Jardin aux colonnes), huile sur panneau, 50 x 73 cm.<br />

- Jésus et la Samaritaine, huile sur toile, 80 x 130 cm.<br />

- Paysage avec collines, janvier 1944, huile sur bois, 15 x 45,8 cm.<br />

- Paysage aux cyprès, huile sur toile, 24 x 35 cm.<br />

- Paysage des Alpilles, huile sur toile, 24 x 35 cm.<br />

- Paysage, huile sur bois, 24 x 35 cm.<br />

- Procession religieuse, 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur bois, 33,2 x 46 cm.<br />

- Promeneur dans une carrière (Les Baux de Provence), 1 ère moitié du XX e siècle, huile sur bois, 33,2 x 46 cm.<br />

Versailles, Château de Versailles et de Trianon :<br />

- Aux Eparges, soldats enterrant leurs camarades au clair de lune, 1916, 1939, huile sur toile, 184 x 2,63 cm.<br />

Vic-sur-Seille, Musée départemental Georges de La Tour<br />

- Les Cyprès italiens, 1913, huile sur toile, 41 x 27 cm.<br />

- La Nuit sur le golfe (Capri la nuit), 1913, huile sur toile, 27 x 41 cm.<br />

MUSÉES<br />

ÉTRANGERS<br />

Londres, Imperial War Museum<br />

- L’Enfer, 1921, huile sur toile, 114,3 x 161,2 cm.<br />

Los Angeles, Los Angeles County Museum of Art<br />

- Dîner dans une villa romaine (Villa Médicis), huile sur toile.<br />

Rome, Galleria d’Arte Moderna<br />

- La Promenade du Pincio à Rome (triptyque), 1911, huile sur toile, 210 x 431 cm.<br />

Rome, Villa Médicis<br />

- Groupe de cinq pensionnaires, 1910, huile sur toile, 47 x 116 cm.<br />

Les informations sur le medium, les dimensions ou la datation ont été citées quand elles sont connues.<br />

Les provenances des tableaux reproduits tout au long de ce livret sont indiquées lorsqu’elles ne sont pas familiales.<br />

Boîte à couleurs de l’artiste,<br />

conservée dans la famille.<br />

20


QUELQUES DESSINS DE GEORGES LEROUX<br />

présentés à la galerie <strong>Fabienne</strong> FIACRE en mars 2018<br />

Aux Éparges : soldats enterrant leurs camarades au clair de lune,<br />

avril 1916, crayon noir et rehauts de craie blanche sur papier,<br />

34 x 47,5 cm, signé et daté 1916 en bas à gauche.<br />

Les Grands Boulevards, la nuit,<br />

vers 1932, crayon noir, aquarelle et<br />

gouache sur papier beige,<br />

63 x 47,5 cm, collection privée.<br />

Terrasse d’un café à Montparnasse : Rapins, amateurs<br />

et étrangers venus pour voir les “Fauves” (…), 1932,<br />

crayon noir, lavis, encre noire, rehauts de gouache blanche<br />

sur papier, 41,7 x 54,5 cm,<br />

signé en bas à droite,<br />

titré sur le passe-partout en bas à gauche,<br />

reproduit dans L’Illustration, N°4647, 90 e année, 26 mars 1932.<br />

Séance annuelle de l’Académie des Beaux-Arts.<br />

Proclamation des Grands Prix de Rome, 1939,<br />

crayon noir, lavis brun, rehauts de gouache blanche sur papier crème,<br />

30 x 43,5 cm, signé en bas à droite,<br />

annoté sur le montage Sans costumes et dans la salle des séances<br />

hebdomadaires / 1939 - Séance annuelle de l’Académie des Beaux-Arts -<br />

Proclamation des Grands Prix de Rome - Les lauréats sont mobilisés.<br />

21


REPÈRES BIOGRAPHIQUES<br />

1877 Naissance à Paris de Georges Leroux. Son père est éditeur d’estampes au 43,<br />

rue Saint-André-des-Arts. Son frère aîné, Auguste Leroux, sera artiste comme<br />

lui. Les deux frères se rendent chaque année peindre en Normandie à Trelly où<br />

la famille a ses racines.<br />

1895 Entre à l’École des Beaux-Arts. Admis dans l’atelier de Léon Bonnat (1833-1922).<br />

1898 Effectue son service militaire au 130e régiment d’infanterie à Chartres. Il y<br />

rencontre Paul Jouve (1878-1973) avec qui il se lie d’amitié et dont il fera un<br />

célèbre portrait.<br />

Autoportrait,<br />

dessin, archives familiales.<br />

1900 Ses premières oeuvres évoquent les théâtres et cabarets du Paris 1900.<br />

Il reçoit la commande d’une l’affiche, La grande Lunette de 1900 pour le Palais<br />

de l’Optique, l’un des pavillons les plus visités de l’Exposition Universelle.<br />

Expose au Salon des Artistes Français à partir de 1901.<br />

1906 Grand Prix de Rome : La Famille dans l’Antiquité (Paris, École des Beaux-Arts).<br />

1907-10 Pensionnaire à la Villa Médicis. Comme bien d’autres jeunes artistes avant lui, il s’éprend de la lumière italienne, de<br />

Rome et de la campagne romaine qui l’inspireront tout au long de sa carrière de peintre.<br />

1913 Première exposition de 70 paysages d’Italie et de Sicile à la galerie Devambez au 43, boulevard Malesherbes.<br />

Henry Bérenger en parle comme « un des meilleurs élèves de l’école de Rome ».<br />

1914-18 Georges Leroux est mobilisé au 302 e régiment d’infanterie. Il sert dans le nord et l’est de la France et participe<br />

aux batailles de la Marne et de la Meuse, aux Éparges. Il est honoré par deux citations et la Croix de guerre. Dès<br />

1914, L’Illustration publie ses dessins de guerre dont certains préparent des compositions ambitieuses achetées<br />

par l’État français.<br />

1919 Mariage avec Gabrielle Mathilde Planquais.<br />

1921 Un panneau et quatre dessus-de-porte représentant des animaux à fourrure pour le salon de vente du fourreur<br />

Raymond Mallien à Bruxelles.<br />

1924 Nommé membre du jury de la Société des artistes français.<br />

1925 La Danse à travers les âges, frise de dix-sept mètres de long pour le décor du Bar des Noctambules, 9, rue<br />

Champollion à Paris.<br />

1926 Nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.<br />

1931 Décoration de la salle du conseil de la Compagnie des Messageries Maritimes, 12 boulevard de la Madeleine à<br />

Paris, un panneau et quatre dessus-de-porte.<br />

22


1932 Élu à l’Académie des Beaux-Arts le 26 novembre 1932. Leroux répond à<br />

des commandes de décors pour plusieurs paquebots des Messageries<br />

maritimes et de la Compagnie Transatlantique qui contribuent à sa<br />

renommée : deux panneaux Vues de la ville d’Auch, pour le paquebot<br />

« Jean Laborde » ; Vues du Roussillon, dix panneaux pour le « Maréchal<br />

Joffre » ; Les Comédies de Molière, panneau pour le « Normandie ».<br />

1933 Cartons de tapisseries pour le mobilier Provence, Manufacture de<br />

Beauvais.<br />

1934 L’Académie le charge de la représenter au Canada lors du quatrième<br />

centenaire de la découverte du pays par Jacques Cartier.<br />

Tristan dans la forêt, panneau pour le paquebot « Paul Doumer » ;<br />

Vue d’Alger, panneau pour le paquebot « Ville d’Alger ».<br />

1935 Nommé Professeur de dessin d’imitation à l’École Polytechnique.<br />

Représente l’Académie des Beaux-Arts aux Antilles avec la délégation qui<br />

accompagne Albert Sarraut à l’occasion du troisième centenaire de la<br />

colonisation des îles.<br />

Georges Leroux en membre de l’Institut,<br />

photographie, archives familiales.<br />

1937 Neuf panneaux, Les Régions forestières de France pour le Pavillon du Bois des Eaux et Forêts de l’Exposition<br />

internationale de 1937 à Paris (Grand Prix de l’Exposition) et Les Métiers d’Art, cinq panneaux pour le Pavillon de<br />

l’UCAF (Union Corporative de l’Art Français).<br />

1939 À L’Exposition Universelle à New York, Leroux décore le Pavillon français de la France d’Outre-mer avec un grand<br />

décor Les Antilles (non localisé).<br />

1940 Nommé Peintre aux armées.<br />

1940-43 Installation dans la banlieue lyonnaise où il continue de donner ses cours à l’École Polytechnique qui s’est repliée<br />

à Lyon.<br />

1944-46 Les Fables de La Fontaine : Décoration du réfectoire du Lycée Édouard Herriot de Lyon (prix Léon Bonnat au Salon<br />

des Artistes Français) - deux panneaux en 1944 et 8 panneaux en 1946.<br />

1945 Nommé Président de l’Institut.<br />

Il achète une maison à Meudon où il réside jusqu’à la fin de ses jours.<br />

1951 Dernier voyage en Italie. Peint une grande toile Matinée de printemps, Villa Borghèse à Rome qu’il offre avec Retour<br />

de vendange en Toscane de 1931 à l’Ambassade d’Italie à Paris.<br />

1954 Mort de son frère aîné Auguste. Georges Leroux participe à la rétrospective Auguste Leroux organisée au Grand<br />

Palais du 21 mai au 12 juin 1955.<br />

1957 Mort à Paris le 16 février. Ses funérailles sont célébrées en l’église Saint-Germain-des-Prés à Paris.<br />

23


BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE<br />

- Marie-José Salmon et Josette Galiègue, De Thomas Couture à Maurice Denis. Vingt ans d’acquisitions du Conseil Général<br />

de l’Oise, TII : Les collections du XX e siècle, Beauvais, musée départemental de l’Oise, Éditions d’Art Monelle Hayot, 1994,<br />

pp. 145-146 et pp. 159-162.<br />

- Erminia Gentile Ortona, Maria Teresa Caracciolo, Mario Tavella (dir.), L’Ambassade d’Italie à Paris. Hôtel de La Rochefoucauld-<br />

Doudeauville, Milan, 2009, notice de Jacques Foucart, Retour de vendange en Toscane et Matinée de printemps, Villa<br />

Borghèse à Rome, pp. 188-193.<br />

- Emmanuelle Brugerolles (dir.), Le Partage d’une passion pour le dessin, Paris, 2017, pp. 242-245.<br />

- Figaro Illustré, « Rome - 30 dessins de Georges Leroux, Grand Prix de Rome, Pensionnaire de l’Académie de France à<br />

Rome », mars 1908.<br />

<strong>Catalogue</strong>s d’expositions<br />

- Exposition Georges Leroux. Paysages d’Italie et de Sicile, catalogue d’exposition, Paris, Galerie Devambez, 8-22 janvier 1913,<br />

préfacé par Henry Bérenger.<br />

- Exposition Georges Leroux. Italie-Midi de la France, catalogue d’exposition, Galerie Georges Petit, 16-31 décembre 1919.<br />

- Exposition Georges Leroux, catalogue d’exposition, Galerie Devambez, décembre 1920-janvier 1921.<br />

- Paysages latins. Peintures de Georges Leroux, catalogue d’exposition, Paris, Le Goupy, exposition à partir du 18 mai 1924,<br />

préfacé par Paul Hazard.<br />

- Exposition Georges Leroux. Paysages, catalogue d’exposition, Galerie Georges Petit, 1 er -15 mai 1926.<br />

- 1 ère exposition du groupe Tradition-Évolution, Paris, catalogue d’exposition galerie Zivy, 1928.<br />

- Exposition Georges Leroux, catalogue d’exposition, Paris, Galerie Jean Charpentier, 7-21 janvier 1932, préfacé par Henri Focillon.<br />

- Exposition Georges Leroux, catalogue d’exposition, Dijon, Galerie Art et Exposition, 4-20 novembre (après 1932), préfacé par<br />

Paul Hazard.<br />

- Georges Leroux de l’Institut. Paysages de Provence, catalogue d’exposition, Paris, Galerie Malesherbes, 25 février-11 mars 1938.<br />

- Exposition Georges Leroux, catalogue d’exposition, Paysages et Fleurs, Galerie Malaval, Lyon, 1949.<br />

- Exposition Georges Leroux, catalogue d’exposition, Nice, Galerie Muratore, 4 novembre-18 février 1956, préfacé par Maurice<br />

Mignon.<br />

24


REMERCIEMENTS<br />

La galerie remercie chaleureusement les membres de la famille de Georges Leroux, qui nous ont fait confiance et<br />

accompagnés dans ce projet ; Monsieur Jacques Marie qui nous a éclairés de ses connaissances sur l’artiste ; Alexandra<br />

Westendorp pour s’être investie dans les recherches et avant elle, Kristin Buechelmaier et Jackie Kim.<br />

Nous remercions également Monsieur Pierre Rosenberg de l’Académie Française, S.E. l’Ambassadeur d’Italie, Monsieur<br />

Giandomenico Magliano ; Madame Katrin Bellinger-Henkel ; Madame Laura Pêcheur ; Madame Véronique Wilczynski,<br />

responsable du centre de ressources documentaires, Beauvais, MUDO, Musée départemental de l’Oise ; Monsieur<br />

Christophe Duvivier, Directeur, Pontoise, Musée Tavet-Delacour ; Madame Laurence Lhinarès et Monsieur Peter Führing,<br />

Paris, Fondation Custodia. Notre reconnaissance s’adresse à Julian Bondroit pour la mise en page et l’impression du livret<br />

et à Ambroise Duchemin. La galerie sait gré aux restaurateurs, Isabelle Leegenhoek, France de Viguerie, Anna Gabrielli et<br />

aux encadreurs, Julia Labet, Christophe et Caroline Nobile ainsi qu’au photographe Michel Bury qui tous ont vécu avec<br />

Georges Leroux ces derniers mois.<br />

L’Étang de Berre, 1932,<br />

huile sur toille, 25,5 x 45,2 cm,<br />

exposé à la Galerie Jean Charpentier en 1932, n° 31.<br />

25


Crédits photographiques :<br />

© Michel Bury : pp. 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 19, 23.<br />

© Marie-José Salmon et Josette Galiègue, De Thomas Couture à Maurice Denis. Vingt ans<br />

d’acquisitions du Conseil Général de l’Oise, Tome II, Éditions d’Art Monelle Hayot, pp. 162 et 163 : pp. 3 et 5.<br />

© Emmanuelle Brugerolles (dir.), Le Partage d’une passion pour le dessin, Paris, Beaux-Arts de Paris éditions, 2017, p. 244. : p. 2.<br />

© Galerie Talabardon & Gautier, « Le XIXe siècle », catalogue d’exposition, Anvers, 2008, n°40 : p. 5.<br />

© Galerie <strong>Fabienne</strong> FIACRE, 2018<br />

18, rue de l’Université, 75007 PARIS<br />

fabienne.fiacre@gmail.com<br />

Conception graphique : Julian Bondroit<br />

Réalisation catalogue : Agence YOTTA.paris

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