Rapport d'activité - Asbl L'Ilot - 2018

L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
SOMMAIRE
Editrice responsable : Ariane Dierickx
Coordination et photographies : Chloé Thôme
Graphisme et mise en page : Raphaëlle Callens
Equipe de rédaction : Ariane Dierickx et Chloé Thôme
L’action de L’Ilot ASBL est notamment rendue possible grâce au soutien financier de :
Le mot de la Présidente
L’édito de la Directrice générale
L’Ilot : raison d’être, mission et valeurs
L’Ilot en pictos
L’Ilot en chiffres
L’ACTION
Les axes de travail de L’Ilot
Offrir un ACCUEIL D’URGENCE pour répondre aux besoins primaires des personnes
Proposer aux personnes un HÉBERGEMENT TEMPORAIRE
Remettre les personnes en LOGEMENT et les aider à s’y stabiliser
Permettre aux personnes de suivre une FORMATION et de retrouver un EMPLOI
Améliorer la SANTÉ ALIMENTAIRE des personnes
Focus sur 3 projets phares de l’année 2018
L’HUMAIN
Notre public
Ils et elles sont L’Ilot : témoignages
Nous soutenir
LES MOYENS
Notre équipe
Notre conseil d’administration
Nos comptes
Nos partenaires
Coup de gueule : Il faut dire la vérité. On a les moyens aujourd’hui de mettre fin au sans-abrisme
Carte blanche de L’Ilot : Prix fédéral de lutte contre la pauvreté : «Nous acceptons le prix, mais.. »
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
SDF, sans-abri, précaires,
exclu·e·s, pauvres… les mots qui
parlent de la grande précarité
ou de la vie sans « chez soi »
sont réducteurs et ne racontent
qu’une partie, la plus sombre,
de l’histoire et du parcours des
personnes. Souvent, ces mots
finissent par coller comme des
étiquettes aux personnes concernées. Ils deviennent des
mots qui enferment et qui empêchent de se projeter
ailleurs. Comme si la situation dans laquelle se trouve
temporairement la personne devenait la personne et
la figeait définitivement dans un « ici et maintenant »
insurmontable.
pas une fatalité. Dans un parcours de vie, une personne
ou une famille peut malheureusement être confrontée
à cette triste réalité, mais des structures comme la
nôtre feront tout pour que cette situation ne soit que
temporaire.
« Sans-abrisme » parce que l’exclusion au logement ne
s’arrête pas à la situation individuelle d’une personne ou
à celle d’une famille, c’est un problème de société relié à
des choix politiques et à un projet basé sur des valeurs
communes.
Les personnes qui sont accompagnées par L’Ilot sont bien
plus que les étiquettes réductrices que l’on a souvent
tendance à leur coller. Comme vous pourrez le découvrir
dans les pages qui suivent, ils et elles ont chacun·e une
histoire à raconter, des talents à valoriser et des rêves à
formuler…
Anne Boulenger-Foudelman,
Présidente de L’Ilot
Depuis plusieurs années, à L’Ilot, nous faisons le choix
de parler de « personnes en situation de sans-abrisme »
pour plusieurs raisons.
« Personnes » parce qu’il nous semble essentiel de
rappeler que derrière chaque situation que nous
rencontrons, il y a une personne ou une famille, avec
son histoire faite d’échecs mais aussi de réussites, de
difficultés mais aussi de joies. Avant d’arriver jusqu’à
nous, chacune de ces personnes ou familles a dû
trouver mille et un trucs et astuces et faire preuve d’une
incroyable débrouillardise, s’est démenée pour survivre
dans des contextes souvent difficiles à imaginer, a
déployé une énergie folle pour trouver des morceaux de
solution même si ceux-ci n’ont pas suffi à retrouver des
conditions de vie dignes et durables.
« En situation de » parce que vivre en rue, dans un squat,
dans une maison d’accueil ou en centre d’urgence n’est
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
Ces dernières semaines ont
été marquées par un débat
public lié à l’élan de solidarité
spectaculaire consécutif au
drame de Notre-Dame de Paris.
Y a-t-il un problème éthique à
voir tant d’argent se débloquer
pour de vieilles poutres en bois
et des pierres alors même que
des drames humains semblent
mobiliser si peu d’énergie ? Les dons privés ont-ils leur
place dans le financement de ce qui relève des missions
publiques ?
Bienasûr, étant confronté·e·s avec nos équipes aux
situations humaines les plus fragiles, ce débat ne nous
laisse pas de marbre.
Non pas tant que nous ne comprenons pas l’émotion
légitime liée à la démolition partielle d’un élément de
notre patrimoine commun. Nous sommes pleinement
conscient·e·s de l’importance qu’une société doit
accorder à ce qui fait lien au-delà de nos différences et
à ce qui nous rattache à des racines profondes. Nous ne
sommes pas non plus favorables à ce mauvais débat qui
consiste à opposer investissement pour le patrimoine et
investissement pour l’humain.
Par contre, ce débat nous offre une opportunité de plus de
poser la question de la place accordée par notre société
aux personnes exclues d’un logement décent. Comment
peut-on « accepter » quasi comme une fatalité que tant
de femmes, d’hommes et d’enfants se retrouvent dans la
rue ?
Quel drame faut-il attendre pour une prise de conscience
à la hauteur de cet enjeu humain ?
Notre bilan de cette année est donc contrasté.
D’un côté, nous avons la fierté d’avoir pu renforcer la
qualité de notre offre tout en la diversifiant et en osant
développer des projets innovants, pionniers parfois,
tous tournés vers l’objectif de sortie du sans-abrisme
et imprégnés par la volonté de rendre la dignité aux
personnes avec et pour lesquelles nous travaillons. Les
logements modulaires Home for Less, l’activité d’économie
sociale Les Pots de L’Ilot, le programme de soutien à la
parentalité L’Ilot-Mômes et bien d’autres projets sont
les témoins du dynamisme et de l’engagement d’une
équipe qui veut trouver des solutions concrètes pour les
personnes qu’elle accompagne.
D’un autre côté, nous voyons quotidiennement
des membres de nos équipes de terrain s’épuiser
physiquement et mentalement face à l’augmentation de
l’extrême précarité d’une partie de plus en plus importante
de notre population. Face à l’aggravation des situations
auxquelles nous sommes confronté·e·s et faute d’une
augmentation sensible des moyens publics consacrés à
la lutte contre le sans-abrisme, nous ne serons bientôt
plus en mesure de répondre au défi d’accompagner tout
à la fois des problématiques de santé mentale, de sortie
de prison, de violences conjugales et/ou intrafamiliales,
d’assuétudes, etc., autant de difficultés qui viennent se
greffer sur des parcours de vie faits d’exclusions multiples.
Face à ce double constat, une réponse qui nous paraît
évidente : nous ne pourrions en aucun cas nous passer
du soutien des dons privés. Et face à l’urgence des
situations vécues par nos publics, nous ne pouvons pas
nous permettre le luxe d’attendre ni que l’impôt soit plus
justement perçu tel que nous le revendiquons aussi, ni
que les choix publics portent - comme il serait tellement
légitime de l’espérer - une attention à la hauteur du défi
humain qui mobilise nos équipes au quotidien.
Tout ceci nous fait prendre conscience de l’importance
de chacun des dons que nous recevons et au nom des
personnes que nous accompagnons, nous tenons à
remercier très sincèrement chacune des personnes et des
organisations qui soutient notre action.
Pour conclure, notre conviction est donc la suivante. Si
une société doit s’évaluer à la hauteur de l’importance
qu’elle accorde à son histoire et à son patrimoine, elle
doit certainement aussi être capable de se regarder dans
le miroir face à sa capacité à traiter dignement chaque
être humain qui la compose. Ce double défi n’est pas
hors de notre portée. Ensemble, chacun·e à son niveau,
rendons-le concret !
Ariane Dierickx,
Directrice générale
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
RAISON D’ETRE
Engagement et solidarité pour plus de justice sociale !
L’action de L’Ilot a pour but de contribuer à augmenter le
niveau d’autonomie des personnes qu’elle accompagne
et à favoriser leur émancipation, mais aussi plus
globalement à lutter contre les inégalités.
Cette action, qui implique une dimension militante
et politique, ne s’inscrit pas dans une conception
humanitaire ni caritative de l’aide aux personnes, qui
viserait essentiellement à gérer ponctuellement les
effets du sans-abrisme, mais bien dans une vision qui
promeut la justice sociale, s’attaquant aux causes
sociétales du sans-abrisme et de la pauvreté et visant
à lutter structurellement contre le sans-abrisme par le
rétablissement des droits des personnes.
MISSION
La construction de solutions dignes et durables pour
mettre fin au sans-abrisme !
L’Ilot a pour mission de répondre aux besoins rencontrés
par les personnes sans abri et en situation de grande
précarité en organisant toute l’année une offre large et
diversifiée de services adaptés aux situations particulières
des personnes et des familles concernées.
Via un accompagnement psychosocial individuel et sur
mesure, un travail collectif incluant le public cible dans
les modes de gestion et de fonctionnement des services
proposés et via un engagement sociétal qui passe par
une réflexion sur les causes et les conséquences du sansabrisme
et par le lobbying politique, L’Ilot se donne comme
objectif la construction de solutions dignes et durables
pour permettre aux personnes de sortir définitivement
du sans-abrisme et de se projeter durablement dans
l’avenir en tant que membres reconnu·e·s de la société,
disposant de l’ensemble de leurs droits et en capacité
d’exercer leurs devoirs.
VALEURS
Inclusion et participation
Chaque personne doit être reconnue et accueillie telle
qu’elle est et (re)trouver une place au sein de la société.
Il s’agit de développer une démarche participative visant
à inclure activement la personne dans l’accompagnement
proposé et de la rendre actrice de son avenir pour ouvrir
la voie vers l’autonomie.
Respect et dignité
Chaque personne doit être traitée avec respect et
retrouver des conditions de vie dignes, quels que soient
son parcours et son histoire. Il s’agit de défendre l’intégrité
et le bien-être physique, psychologique, émotionnel
et spirituel de chacun·e en respectant l’autre dans son
altérité et ses choix.
Autonomie et émancipation
Chaque personne doit être considérée comme sujet de
sa propre vie et être soutenue dans une démarche visant
son autonomie. Il s’agit de développer le pouvoir d’agir
de chacun·e en respectant son rythme et en lui laissant
le droit de poser en toute conscience ses propres choix.
Grâce au soutien de personnes et d’organisations qui
partagent nos valeurs et notre ambition, ainsi qu’à une
collaboration de chaque instant avec nos partenaires de
terrain, L’Ilot vise plus globalement la fin du sans-abrisme.
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
Accueil d’urgence
Logement
Centre d’accueil de jour et accueil d’urgence 24h/24 en maison
Offrir un accueil d’urgence pour répondre aux
besoins primaires des personnes
Hébergement temporaire
Formation et emploi
2 maisons d’accueil à Bruxelles
1 maison d’accueil à Jumet
Héberger et accompagner des femmes, des hommes
et des familles sans abri à Bruxelles et en Wallonie
Les Pots de L’Ilot
Projet d’économie sociale : (Pré-)former aux
métiers de l’Horeca et accompagner vers l’emploi
des personnes ayant eu un parcours sanstabri
Capteur et Créateur de Logements
Développer des solutions de logement
dignes et durables
S.Ac.A.Do. et Post-Hébergement
Services d’accompagnement à domicile
Permettre aux personnes de s’approprier leur
nouveau logement et les aider à s’y stabiliser
Home Sweet Coop
Coopérative immobilière sociale
Acquérir et rénover des logements
Santé alimentaire
Pôle Ressources
La Collecte et le Potager de L’Ilot,
C.A.B.A.S.
Améliorer la santé alimentaire des
personnes
Au service de ces différents ‘axes de travail’, un Pôle Ressources composé de
talents, compétences et outils permettant d’assurer la gestion et le développement
des aspects suivants : stratégie, lobbying, personnel, finances et comptabilité,
communication, collecte de fonds, réseau informatique, infrastructures et logistique,
secrétariat et administration.
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
106
Travailleurs/euses
22.227
Nuitées
706
Lessives
59
Salarié·e·s
40 7
Volontaires
Contrats
Article 60
26.698
Petits déjeuners
73
Personnes ayant utilisé
nos consignes
4.946
Donateurs et donatrices
37.628
Repas
101
Personnes relogées
1.261
Personnes accompagnées par
les services de L’Ilot
12.154
Boissons
76
Personnes suivies à domicile
111
Enfants
45 276 874
Familles Femmes Hommes
24.550
Douches
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
L’ACTION
A L’Ilot nous accompagnons 365 jours par an, des
hommes, des femmes, des enfants et des familles sans
abri et en situation de grande précarité ou de difficultés
sociales.
En 2018, L’Ilot a accompagné 1.261 personnes. Nous
mettons en avant les valeurs de dignité, d’autonomisation
et d’inclusion de la personne dans son accompagnement.
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 L’ILOT
L’action de L’Ilot est structurée autour de 5 axes de travail :
L’accueil d’urgence : le Centre d’accueil de jour
et l’Accueil d’urgence 24h/24 en maison d’accueil
L’hébergement temporaire : les 3 maisons d’accueil
Le logement : cellule bruxelloise Capteur et Créateur
de Logement, S.Ac.A.Do., Home Sweet Coop
L’accompagnement vers la formation et l’emploi :
Les Pots de L’Ilot
La santé alimentaire : La Collecte de L’Ilot,
le Potager de L’Ilot, CABAS
LES ACTIONS DE L’ILOT POUR LES
USAGÈRES ET LES USAGERS DE L’ILOT
Accueil et écoute
Hébergement en urgence ou dans la durée (de 1
jour à 9 mois)
Services de 1ère nécessité : repas et boissons,
lessives, douches, consignes à bagages
Accompagnement psychosocial individuel : remise
en ordre administrative, guidance budgétaire,
soutien scolaire aux enfants, reconstruction du
réseau familial et social, aide à la recherche d’une
formation, d’un emploi, d’un logement, etc.
Acquisition et rénovation de bâtiments à Bruxelles
et en Wallonie pour une mise à disposition aux
publics sans abri de logements à tarifs sociaux
Accompagnement en logement de personnes
récemment relogées, visant la prévention de
phénomènes de ‘rechute’ via la stabilisation
en logement
Accompagnement en logement de personnes en
situation de précarité économique ou sociale afin
de prévenir le sans-abrisme
Programme de (pré)formation aux métiers de
l’Horeca (commis de cuisine ou de salle)
Programme en matière de santé alimentaire destiné
aux professionnel·le·s du secteur de l’aide aux
personnes sans abri ou en situation de précarité
(formations, ateliers culinaires, achats groupés, etc.)
En 2018, les 59 travailleurs et travailleuses de L’Ilot,
représentant 51,96 ETP (équivalents temps plein),
soutenu·e·s par 40 volontaires et par en moyenne
7 personnes sous convention Article 60, ont accueilli et
accompagné 1.261 personnes en situation de sans-abrisme.
Ce travail, le personnel rémunéré et les volontaires de
L’Ilot le réalisent en collaboration avec un large réseau de
partenaires publics et privés d’horizons variés (logement,
emploi, formation, santé et santé mentale, culture, etc.).
Le Conseil d’Administration et le Comité de Direction
pilotent la définition des lignes stratégiques et du projet
social de l’ASBL.
Services post-hébergement permettant de préparer
l’entrée des personnes dans un nouveau logement
et de s’y stabiliser
LES ACTIONS DE L’ILOT POUR
L’ENSEMBLE DU SECTEUR DE LA LUTTE
CONTRE LE SANS-ABRISME
Collaboration avec des (multi)propriétaires et des
agences immobilières sociales pour élargir le parc
de logements privés dédiés au public sans abri
Accompagnement individuel de personnes sans
abri dans leur recherche de logement par des
facilitateurs/trices logement
Le Pôle Ressources vient en soutien à l’ensemble des
services de terrain, afin de soulager au maximum chacun
des projets de la charge administrative de fonctionnement
et leur permettre de se concentrer sur l’action sociale.
Accompagnement d’investisseurs/euses désireux/
euses de s’impliquer dans « la brique sociale »
à travers le montage de projets immobiliers sur
mesure
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
ACCUEIL D’URGENCE
Inscrit dans une politique de lutte contre le sans-abrisme
basée sur la recherche de solutions dignes et durables,
l’accueil d’urgence est considéré comme un moyen de
répondre aux besoins de 1ère nécessité des personnes
(se reposer, boire et manger, se laver, se mettre à l’abri)
pour ensuite les accompagner vers un projet permettant
de sortir durablement de la rue.
Via un accueil d’urgence 24h/24 en maison d’accueil et
une offre de services répondant aux besoins primaires
en centre de jour, il s’agit d’accrocher le public (hommes,
femmes, familles sans abri vivant à la rue) le plus fragilisé
ou en détresse et d’apporter aux personnes les éléments
de sécurité indispensables avant d’envisager un nouveau
projet de vie.
Amélie est toute jeune. Pourtant, elle a déjà vécu plusieurs
vies.
Il y a quelques années, elle a quitté le domicile familial
pour s’installer en couple. Mais son compagnon était
violent. Quand elle a eu la force et le courage de le quitter,
elle a tout perdu. Chaque personne qui vit en rue a son
propre parcours, sa propre histoire. Pourtant, on constate
que, comme Amélie, la très grande majorité des femmes
accompagnées par nos services ont connu, au cours de
leur parcours de vie, de multiples situations de violences
intrafamiliales et/ou conjugales. C’est d’ailleurs la première
cause de sans-abrisme chez les femmes. Amélie ne fait
donc pas exception.
Comme elles sont moins visibles en rue, on a souvent
l’impression que les femmes sont moins nombreuses à
être confrontées à la grande précarité et au mal-logement.
La réalité, c’est qu’elles sont dans la débrouille et font
plus généralement appel au réseau informel. L’espace
public est un lieu hostile qui reste fortement dominé par
les hommes. Comme Amélie, qui a assisté plusieurs fois
à des scènes de violences sexistes, les femmes cherchent
souvent une solution temporaire chez des ami·e·s ou dans
la famille. C’est exactement la solution que trouve Amélie.
Après plusieurs nuits passées en hébergement d’urgence,
elle parvient à trouver un abri chez des amis, puis elle est
accueillie chez son frère.
Pendant cette période difficile, Amélie vient chercher du
réconfort dans un lieu sûr et convivial : le Centre d’accueil
de jour de L’Ilot. Elle s’y retrouve au chaud, au sec et au
calme. Accessible 7 jours/7 toute l’année, ce centre permet
aux personnes les plus précarisées vivant à la rue de se
(re)poser et, surtout, de tisser du lien. Au départ, Amélie
y vient surtout pour prendre un repas et une douche. Au
fil du temps et de la confiance retrouvée, son dialogue
avec l’équipe sociale lui permet de développer un projet
individuel et de s’orienter vers des solutions plus durables
adaptées à ses besoins.
Aujourd’hui, Amélie a totalement régularisé sa situation.
Elle prend soin d’elle et a repris goût à la lecture, à la
musique et aux promenades avec le chien de son frère.
Elle suit une formation dans le secteur Horeca et signera
bientôt son premier CDI.
EN MAISON D’ACCUEIL D’URGENCE
Les deux maisons de Bruxelles
Accueil et hébergement d’urgence 24h/24 selon les
disponibilités
Collaboration avec des services partenaires permettant
de réorienter les personnes pour une prise en charge
spécialisée correspondant davantage à leurs besoins
Gratuité de l’hébergement pour des personnes/familles
sans ressources en procédure de régularisation
EN CENTRE D’ACCUEIL DE JOUR
Parvis de St-Gilles, 33a (Bruxelles)
Ouverture 7 jours/7
Elargissement des horaires d’ouverture et renforcement
de l’équipe durant l’hiver via une participation au
dispositif Hiver 86.400
Offre de services de 1ère nécessité : repas, boissons
douches, laverie, consignes, espace de repos
et de sécurité (gratuité exceptionnelle pour les
personnes sans ressource financière)
Travail sur le lien de confiance, la socialisation,
les repères temporels, le développement global de
l’autonomie dans l’ensemble des dimensions de la vie
des personnes
Permanence sociale
Orientation vers des services spécialisés (toxicomanie,
santé mentale, logement, etc.)
Possibilité de participer au fonctionnement du centre
via le statut d’usager·ère-aidant·e
Encadrement d’une équipe de volontaires
Accueil de stagiaires
Chiffres clés 2018
du Centre d’accueil de jour
776 personnes accueillies (84 % et 16 % )
336 personnes accompagnées à leur demande
par le service social
30 volontaires + 73 usagers·ères aidant·e·s
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 L’ILOT
HÉBERGEMENT TEMPORAIRE
Proposer un hébergement temporaire doit permettre
aux personnes et familles accueillies de se reconstruire,
de se stabiliser et de faire le point sur leur situation
(administrative, familiale, sanitaire, financière, etc.) afin
d’envisager à nouveau un projet d’avenir. Chacune des
trois maisons de L’Ilot est un lieu à taille humaine, avec
une capacité d’accueil volontairement limitée afin de
préserver l’intimité et le bien-être de chacun et chacune.
Au sein de chacune de ces maisons comme au
centre d’accueil de jour via la permanence sociale,
l’accompagnement psychosocial proposé aux personnes
se base sur les parcours de vie particuliers et les besoins
spécifiques des personnes.
Christophe travaillait pour une société de dépannage
depuis 10 ans. A cette époque, il s’éprend d’une jeune
femme vivant de la prostitution et commence à voler
dans la caisse. Il veut l’aider, la sauver. Lorsqu’il se fait
prendre, il est immédiatement renvoyé. Quelques mois
s’écoulent et il commence à subir un chantage de la
part de l’entourage de son amie. Après avoir reçu des
menaces de mort, il se décide à quitter l’appartement
insalubre qu’il occupe. Christophe se retrouve alors
sans logement. A la consommation régulière de cocaïne
s’ajoute désormais l’alcool.
En 2018, démuni, sans ressources, Christophe pousse
la porte de la Maison d’accueil pour hommes de L’Ilot
et demande à y être accueilli. Le début du séjour est
laborieux. L’équipe sociale doit régulièrement lui rappeler
les règles de vie dans la maison que Christophe a du mal
à respecter. Il se montre mélancolique, nostalgique…
jusqu’à tenir des propos suicidaires. Il pleure beaucoup.
Lors d’un entretien avec un éducateur, Christophe émet
le souhait d’arrêter de boire. Jusqu’alors, ses bonnes
résolutions ne dépassaient pas les 2 ou 3 jours mais
cette fois il semble tenir le coup et n’apparaît plus jamais
alcoolisé. Il fait du sport, ses humeurs sont beaucoup
plus stables, il est devenu plus calme. Pour éviter les
tentations ou de se laisser influencer, il s’isole du groupe,
notamment grâce à une chambre individuelle.
Christophe s’investit aussi davantage dans la vie
quotidienne de la maison. Il cuisine le week-end, tond la
pelouse, fait les courses et propose spontanément son
aide de façon régulière.
Parallèlement à sa vie en maison d’accueil, il reprend
contact avec ses sœurs. L’une d’elle lui propose un essai,
non concluant, dans son entreprise. Il ne se décourage
pas et se lance dans une formation en néerlandais dans
l’espoir de devenir, plus tard, chauffeur de taxi.
Quelques mois plus tard, Christophe a trouvé un logement
et peu après sa sortie de la maison d’accueil, il a décroché
un contrat. Il continue à passer à la maison d’accueil pour
hommes de L’Ilot plusieurs fois par semaine. Au cours de
ces visites ,il rend des services bénévolement.
Aujourd’hui, Christophe est toujours abstinent. Grâce à
l’accompagnement de l’équipe de guidance à domicile
de L’Ilot et aux rencontres qu’il a régulièrement avec une
assistante sociale au sein même de la maison d’accueil, il
a retrouvé une stabilité et aspire à une vie sereine.
Chiffres clés 2018
160 Chaussée de Charleroi
1060 Bruxelles
38 Rue Locquenghien
1000 Bruxelles
66 Rue de Gilly
6060 Charleroi
Horaires : 7jours/7
hébergement de 1 jour à 3 ou 9 mois selon le projet
Capacité : 22 + 22 + 24 lits
114 femmes seules
172 hommes seuls dont 23 en congé pénitentiaire
et 4 sous bracelet électronique
27 familles regroupant 49 enfants dont 24 mères
monoparentales
60 nuits : durée moyenne du séjour
22 % : pourcentage moyen des personnes ayant retrouvé
un logement autonome
Hébergement et accompagnement spécifique de
femmes seules, d’hommes seuls, de couples avec
ou sans enfants et de familles monoparentales
Hébergement et accompagnement spécifique
de sortants de prison, de personnes en congé
pénitentiaire ou sous bracelet électronique
Accompagnement psychosocial individuel
permettant de réactiver l’ensemble des droits et
de travailler l’évolution globale de la situation des
personnes
Programme de soutien à la parentalité
+ L’Ilot Mômes
Activités culturelles ou sportives collectives
Guidance budgétaire et soutien à l’épargne visant la
constitution d’une garantie locative
Recherche d’appui juridique
Aide à la recherche d’une formation ou d’un emploi
Conseil des résident·e·s et groupes de parole
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 L’ILOT
LOGEMENT
Le logement est le socle de l’affiliation sociale par lequel les
personnes peuvent réinvestir les différents champs sociaux.
Il permet d’asseoir la sécurité ontologique nécessaire au
développement des individus. Il est le lieu où l’humain
peut se recueillir, se reconstruire, se redéployer et accueillir
l’autre.
Le développement d’une offre de logements dignes,
accessibles et durables et la guidance à domicile permettant
aux personnes de s’approprier leur nouveau logement et de
s’y stabiliser constituent les deux moyens complémentaires
et indissociables de la remise en logement des personnes
sans abri. Avec des services transversaux comme Capteur
et Créateur de Logements, S.Ac.A.Do. ou encore Home
Sweet Coop, L’Ilot agit vers la sortie du sans-abrisme
pour l’ensemble des personnes sans abri, quelle que soit
l’association à laquelle elles s’adressent.
Maryline a 22 ans. En novembre 2017, elle prend la décision
de quitter la maison familiale suite à des problèmes privés
douloureux. Elle ne s’entendait plus avec sa mère. Elle
débarque alors à Bruxelles. Mais elle n’a pas prévu de plan
B et ne connaît personne dans la capitale pour l’héberger.
Elle est sans le sou, elle n’a nulle part où aller. Son échappée
en solitaire commence mal. Elle découvre rapidement
le Samusocial où elle est contrainte de dormir plusieurs
nuits. Comme il s’agit d’un hébergement d’urgence de
nuit, elle est livrée à elle-même pendant la journée. Et
chaque soir, la jeune Carolo doit réintroduire une demande
d’hébergement. C’est l’hiver. Les conditions de vie en rue
sont très pénibles et, Maryline le sait, particulièrement
dangereuses pour une femme.
Quasiment à la même époque, Madame Louveaux, une
pédiatre retraitée fait appel à la cellule bruxelloise Capteur
et Créateur de Logements de L’Ilot. Elle souhaite investir
dans un projet immobilier sûr mais qui a du sens. En effet,
L’Ilot développe un programme qui permet de capter des
logements auprès de (multi)propriétaires privés et de
monter des projets immobiliers avec des investisseur·e·s
sociaux·ales désireux·euses de placer leur épargne dans
un projet à haute valeur sociale (prospection immobilière,
analyse du rendement locatif, accompagnement des
travaux et recherche des primes à la rénovation, mise
en logement et accompagnement social des personnes
relogées). Grâce à l’accompagnement de l’agent immobilier
de L’Ilot, elle trouvera rapidement ce qu’elle recherche.
C’est alors que la route des deux femmes se croise.
Rapidement, Maryline, qui est coachée par l’équipe
de facilitateurs logements de L’Ilot, s’installe dans
l’appartement fraîchement acheté par Madame Louveaux
via l’intervention de la cellule bruxelloise Capteur et
Créateur de Logements L’Ilot et mis en gestion auprès d’une
Agence Immobilière Sociale. Aujourd’hui, Maryline habite
un bel appartement spacieux et lumineux avec son fils de
trois mois. Elle a retrouvé une vie stable et digne et reçoit
régulièrement la visite d’une travailleuse sociale qui l’aide
à s’approprier son nouveau logement, à s’installer dans son
quartier, à tisser de nouveaux contacts. Pour s’y stabiliser et
éviter un éventuel retour à la rue.
En septembre prochain, Maryline reprendra des études.
Elle voudrait devenir assistante sociale. Parce qu’elle
voudrait ‘boucler la boucle’.
CCL · CAPTEUR ET CRÉATEUR DE LOGEMENTS
S’adresse aux services bruxellois d’aide aux personnes
sans abri à la recherche de logements dignes, accessibles
et durables / particuliers·ères souhaitant investir dans la
brique sociale.
7 rue de la Révolution à 1000 Bruxelles
du lundi au vendredi, sur rendez-vous
Coaching au logement de personnes sans abri
Accompagnement d’investisseur·e·s privé·e·s dans
le montage de projets immobiliers à vocation sociale
Animation d’un réseau de propriétaires solidaires
Partenariat avec des réseaux immobiliers (agences
privées, promoteurs·trices, etc.)
Partenariats avec des notaires et services spécialisés
en gestion du patrimoine
Recours au logement de transit en tant que levier
vers un logement durable
Collaboration avec le réseau bruxellois des Agences
Immobilières Sociales
Projets visant l’utilisation / la réaffectation d’espaces
inoccupés (Home for Less)
Participation active aux lieux de mutualisation et
d’échanges de bonnes pratiques en matière de
captation et de création de logements socialisés
(Bru4Home, Sohonet, RBDH)
Outils visant à faciliter l’accès aux logements privés
ou publics (ex. « Fonds tremplin Garantie Locative »)
Partenariat avec des opérateurs privés de la création
de logements socialisés (ex. Inclusio, Habitat et
Humanisme, Rénovassistance, foncière Chênelet/
Humah, etc.)
Partenariat avec des acteurs de l’occupation
temporaire (ex. Communa)
Partenariat avec des projets associatifs de
transformation de lieux en logements (ex. le projet
Rafaël à Anderlecht)
Projets d’habitats groupés
Chiffres clés 2018
45 personnes suivies dans le cadre du ‘coaching au
logement’
20 personnes remises en logement durable et 2 en
logement temporaire
23 investisseur·e·s sociaux·ales accompagné·e·s (et faute
de moyens humains complémentaires, de nombreux
autres sur liste d’attente)
15 logements achetés depuis la création de la cellule
6.538.409 € rassemblés fin 2018,
dont 2.818.406 € investis depuis 2015
76 personnes accompagnées à domicile
17 nouveaux accompagnements démarrés
SACADO ·
SERVICE D’ACCOMPAGNEMENT A DOMICILE
S’adresse aux hommes ou femmes seul·e·s et familles sans
abri, mal logé·e·s ou en risque de sans-abrisme.
7 rue de la Révolution à 1000 Bruxelles
du lundi ou vendredi sur rendez-vous
Permanence sociale le mercredi de 10h à 12h
Transition post-hébergement vers un nouveau
logement, au départ des maisons d’accueil
Guidance à domicile de personnes récemment
relogées pour leur permettre de s’approprier leur
nouveau logement et les aider à s’y stabiliser
Guidance à domicile de personnes en risque
de sans-abrisme par un travail global de prévention
Insertion par le logement (IPL)
Accompagnement en logement de transit
(projet Esperanzah)
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 L’ILOT
Développement du réseau social/ local autour de la
personne et de son logement
Partenariat Article 27
Organisation mensuelle d’activités collectives
HOME SWEET COOP
Coopérative immobilière sociale active à Bruxelles et en
Wallonie visant l’acquisition de logements pour des publics
sans abri ou en situation de grande précarité
Développement d’une coopérative immobilière
à finalité sociale
Acquisition et rénovation de logements
Collaboration avec Capteur et Créateur de Logements
Collaboration avec le Groupe Partenariat Logement
de Charleroi
FORMATION & EMPLOI
L’accompagnement vers l’emploi fait partie de l’éventail
de solutions que L’Ilot veut mettre à la disposition de
son public et plus largement des publics accueillis au
sein du secteur sans abri. Via une offre globale de (pré)
formation aux métiers de l’Horeca et une expérience de
travail au sein d’un projet d’économie sociale, il s’agit de
permettre aux personnes ayant eu un parcours sans abri
et stabilisées grâce à un accompagnement psychosocial,
de retrouver estime de soi et stabilité financière.
Le développement d’une activité économique, Les Pots
de L’Ilot, dont le lancement est prévu pour juin 2019 , doit
permettre de générer des bénéfices qui seront réinjectés
dans la création d’emplois pour personnes ayant eu un
parcours sans abri et plus globalement dans l’objet social
de L’Ilot.
« Chaque fois que je rentre dans cette belle cuisine pour
mitonner de nouvelles recettes, je suis émue », murmure
Irineth de son bel accent chantant importé du Brésil,
sa contrée d’origine. Ne comptez pas sur Irineth pour se
lamenter sur son sort : tout en elle, devant ces fourneaux
étincelants, irradie.
Pourtant, elle n’a pas eu la vie facile. En débarquant chez
nous en quête d’une nouvelle vie, à l’âge de 33 ans, elle ne
s’imaginait pas que tout allait être si compliqué, ni qu’elle
allait se tromper d’histoire d’amour et mal négocier sa vie
professionnelle. Et encore moins qu’une vingtaine d’années
plus tard, à 53 ans, elle allait se retrouver criblée de dettes
et contrainte de loger chez des amis pour éviter les rigueurs
de la rue.
Depuis qu’elle [travaille] au Centre d’accueil de jour de l’ASBL
L’Ilot, qui offre des solutions de logement aux personnes
sans-abri, les aide à franchir les obstacles administratifs
et les épaule ensuite dans leurs efforts pour construire un
nouveau projet de vie, sa vie a pris une tout autre saveur.
Encadrement de personnes sous convention Article 60
Programme de (pré-)formation aux métiers de
l’Horeca (commis de salle et commis de cuisine)
Offre de formations thématiques externes en lien
avec les métiers de l’Horeca
Coaching individuel et accompagnement vers l’emploi
Collaboration avec des partenaires de la réinsertion
socioprofessionnelle (Hobo, Exaris, etc.)
Stages au sein d’un réseau de restaurants partenaires
de L’Ilot
Développement, vente et livraison auprès d’un réseau
d’entreprises et organisations partenaires de L’Ilot du
service traiteur Pots de L’Ilot
Création d’emplois pour personnes ayant eu un
parcours sans abri
« Irineth a de vrais talents et, surtout, un grand intérêt
pour la cuisine », confirme Philip De Buck, le directeur du
Centre d’accueil de jour de L’Ilot, qui a lui-même bourlingué
dans l’Horeca avant de prendre le gouvernail du centre de
jour saint-gillois. C’est en la voyant à l’œuvre – elle, [mais
aussi des] usagers aidants, c’est-à-dire les bénéficiaires sur
lesquels le centre d’accueil peut compter chaque jour pour
donner un coup de main à la confection du lunch de midi,
de la vaisselle, du nettoyage, bref qui participent à la vie
du centre – que ses responsables ont nourri cet alléchant
projet, Les Pots de L’Ilot.
Chiffres clés 2018
7 personnes ayant suivi le programme
de (pré)formation ‘Pots de l’Ilot’
5 personnes sous convention Article 60
3 personnes ayant retrouvé un travail
* Extraits de l’article d’Isabelle Philippon pour la Fondation Roi Baudouin
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 L’ILOT
SANTÉ ALIMENTAIRE
La préoccupation première des personnes sans abri est
de trouver un toit, de se mettre en sécurité, de manger ce
qu’elles ont sous la main. La question d’une alimentation
équilibrée sur le plan nutritionnel n’arrive que très loin
dans l’échelle des besoins.
La santé alimentaire des personnes en situation de
précarité préoccupe heureusement de plus en plus
d’acteurs du social. Dans le secteur sans-abri, cette
préoccupation vient se heurter à la réalité financière
des associations et à sa conséquence directe : le recours
aux partenaires de l’aide alimentaire qui redistribuent
quantité de produits de piètre qualité sur le plan
nutritionnel.
Sachant que les maladies cardio-vasculaires liées à une
mauvaise alimentation constituent une des premières
causes de mortalité du public sans abri, et considérant la
santé alimentaire comme un droit fondamental, L’Ilot a
fait de cette question une priorité.
Approvisionnement prenant en compte les enjeux
de l’alimentation durable (La Collecte de L’Ilot et
C.A.B.A.S.)
Production de fruits et légumes (Le Potager de L’Ilot)
Sensibilisation et formation aux enjeux de
l’alimentation durable (C.A.B.A.S.)
Offre de repas sains et équilibrés (maisons d’accueil
et Centre d’accueil de jour)
Vente de repas qualitatifs au secteur bruxellois de
l’aide aux personnes sans abri (Les Tournées de
L’Ilot)
Chiffres clés 2018
77 tonnes de collecte alimentaire servant le Centre
d’accueil de jour et les 3 maisons d’accueil de L’Ilot
2 tonnes redistribuées vers les partenaires du secteur
sans abri
290 colis alimentaires distribués
Laurent est responsable de la collecte alimentaire au
Centre d’accueil de jour de L’Ilot. 98% de la cinquantaine
de repas distribués chaque jour au sein du restaurant de
ce centre proviennent de dons alimentaires.
La mission de Laurent, c’est de se rendre chaque jour
dans les différentes enseignes de grandes surfaces
pour collecter leurs invendus avant la date limite de
consommation.
Mais Laurent n’a pas toujours occupé cette place. Il y a
quelques années, c’est lui qui s’asseyait à une des tables
de ce restaurant. Lorsqu’en 2007 la maman de ses enfants
décède, il se retrouve seul avec ses deux enfants de 10 et
11 ans. A cette époque, il travaille comme indépendant
dans la consultance informatique. Dans les mois qui
suivent ce drame, ses enfants seront sa priorité : il veut
être à leurs côtés, les accompagner dans ces moments
difficiles. Dans le même temps, il doit aussi repenser toute
l’organisation familiale, prendre en charge l’intendance
domestique, courir les rendez-vous chez les médecins,
interrompre ses journées de travail pour se rendre à
l’école... Mais les clients s’impatientent, comprennent
mal les retards aux réunions, exigent le respect des délais
pour les missions confiées. Laurent finit par perdre pied.
Au bout de quelques mois, les clients se font de plus en
plus rares et c’est la dégringolade. Laurent se retrouve à
la rue, sans appartement, sans solution pour ses enfants.
C’est là qu’il croise la route de L’Ilot.
Après le repas, L’Ilot lui propose un hébergement dans
une de ses maisons d’accueil à Bruxelles. Tout en logeant
temporairement dans cette maison, Laurent se propose
comme bénévole au centre d’accueil de jour. Après
quelques mois, l’équipe l’aide à retrouver un toit. Ce sera
un nouveau départ pour Laurent et ses enfants.
Aujourd’hui, Laurent est salarié au sein de l’équipe du
centre d’accueil de jour de L’Ilot. Il a retrouvé une stabilité
et, surtout, la fierté d’accomplir chaque jour un travail
concret et utile.
LA COLLECTE ALIMENTAIRE
Le restaurant social du Centre d’accueil de jour de L’Ilot
sert plus de 20.000 repas par an (petit déjeuners et
repas de midi). Les préparations en cuisine sont réalisées
par une équipe encadrant 5 personnes engagées sous
convention Article 60. Et chaque semaine, des personnes
formées dans le cadre du projet Pots de L’Ilot partent
préparer les repas dans les cuisines des deux maisons
d’accueil bruxelloises de L’Ilot.
Sachant que 30% des produits alimentaires en Europe
finissent à la poubelle, L’Ilot veut devenir un acteur proactif
de la lutte contre le gaspillage. La collecte d’invendus n’est
donc pas qu’un moyen de réduire de manière drastique
les dépenses alimentaires de l’association.
Grâce à cette collecte alimentaire et par sa situation idéale
entre l’offre des donateurs et la demande des personnes et
associations du secteur, L’Ilot est devenue un des acteurs
principaux de la redistribution alimentaire aux personnes
en situation de précarité à Bruxelles.L’ensemble des repas
de L’Ilot sont préparés sur base de 80 à 90 % de produits
issus de la collecte alimentaire, un quota exceptionnel
sans lequel nous serions incapables de servir l’ensemble
des personnes qui s’adressent au restaurant social du
centre de jour ou aux maisons d’accueil de L’Ilot.
Orchestrée par un coordinateur qui fait en sorte qu’il y
ait toujours un véhicule en tournée et réalisée avec l’aide
notamment de personnes engagées sous le statut Article
60, la collecte est depuis quelques années repensée et
réorientée de façon à augmenter progressivement la part
de produits de bonne qualité sur le plan nutritionnel.
Grâce à l’introduction de notions de diététique et de
végétarisme, la qualité de la collecte s’améliore d’année
en année, avec une attention particulière pour l’apport
de produits bio et de saison mais aussi la suppression des
mauvaises matières grasses, la réduction des quantités
de viandes et l’augmentation de la part de légumineuses.
Sous la supervision du directeur du centre d’accueil de
jour, spécialiste de l’alimentation saine et durable, la
réorientation de cette collecte a permis de repenser
globalement la qualité de l’assiette proposée aux usagers
et usagères des services de L’Ilot. L’objectif à terme
est que le réseau de partenaires donateurs soit le plus
possible en cohérence avec l’objectif d’alimentation
saine. Work in progress…
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 L’ILOT
FOCUS SUR TROIS PROJETS PHARES
DE L’ANNÉE 2018
HOME FOR LESS : UN PROJET INNOVANT
DE LA CELLULE CCL
HOME for LESS est un des projets développés par la cellule
bruxelloise Capteur et Créateur de Logements. Il tente de
transformer deux problèmes, l’augmentation du nombre
de personnes sans « chez soi » et la vacance immobilière
à Bruxelles, en une solutioni: des modules de logement
temporaires montables et démontables à placer dans des
bâtiments vides à destination de personnes sans abri. Il
s’agit d’un projet de recherche expérimentale développé
en collaboration avec l’atelier « Architecture construite »
de la Faculté d’architecture La Cambre/Horta de l’ULB et
le collectif Baya.
Communa a intégré le projet en épaulant la cellule CCL
dans la recherche de nouveaux lieux pour installer les
modules HOME for LESS.
Lors de chantiers participatifs encadrés par le Collectif
Baya, il s’agit de construire 6 modules au total: 2 dans un
bâtiment situé rue Abbé Cuylits à Anderlecht et 4 dans les
Casernes d’Ixelles.
LES POTS DE L’ILOT
Après trois ans de conceptualisation et de préparation,
L’Ilot lance ‘Les Pots de L’Ilot’, un ambitieux projet
d’économie sociale visant la création d’emplois pour
personnes ayant eu un parcours sans abri. Au départ
d’un programme de formation aux métiers de l’Horeca
(commis de cuisine et commis de salle), Les Pots de
l’Ilot proposent aux entreprises/organisations et aux
particuliers un service traiteur sur commande.
Basés sur des produits exclusivement bio, Les Pots
de L’Ilot offrent dès 2019 une première gamme de 4
bocaux végétariens. Présentés en colis pique-nique, ils
sont accompagnés de diverses formules de pain, salade,
fromage et charcuterie. Outre la création d’emplois, les
bénéfices générés par cette activité d’économie sociale
permettront de soutenir les actions sociales de l’asbl.
La Fondation Roi Baudouin (Fonds VOTO) et AG Insurance
ont soutenu la mise en place du projet.
LE PROJET CABAS, COMPTOIR
DE L’ALIMENTATION BRUXELLOIS
ALTERNATIF ET SOCIAL
L’Ilot porte une attention particulière à l’alimentation
saine et durable comme moyen pour aider les personnes
à améliorer leur état de santé (au sens large) et leur
inclusion sociale et/ou professionnelle. Dans ce cadre, le
projet CABAS est mené depuis 2016 en collaboration avec
la BEES Coop et avec le soutien financier de la Fondation
Terre de Vie.
A noter en 2018 :
Des résidents de notre maison pour hommes de
Bruxelles ainsi que des personnes accompagnées par
notre service S.AC.A.DO. ont participé à un atelier
culinaire (« Menu varié cuisiné avec ce qu’il y a »)
animé par un traiteur/formateur expérimenté.
Le cuisinier de la maison pour hommes a acquis des
trucs et astuces pour préparer des repas avec les
produits de la collecte alimentaire.
En 2017, 4 types de modules ont été conçus et réalisés par
les étudiant·e·s dans les bâtiments de l’Armée du Salut.
En 2018, les étudiant·e·s ont testé le caractère démontable
des modules. Lors du jury de fin d’année, le module « In
Between » a été choisi à l’unanimité par les trois jurys aux
compétences sociales, techniques et architecturales.
Les réflexions avec d’autres ASBL du secteur de
l’Aide aux Personnes sur les enjeux de l’accès à une
alimentation de qualité pour nos publics se sont
prolongées.
L’équipement en matériel et mobilier de cuisine
dans nos maisons d’accueil a été amélioré.
En 2019, les modules conçus et améliorés au cours des
années 1 et 2 seront perfectionnés techniquement par
un nouveau partenaire, le CDR Construction (Centre de
Référence Professionnelle Bruxellois pour le Secteur de
la Construction).
2018 marque la fin du financement de la Fondation Terre
de Vie, mais pas celle du projet CABAS.
Des ateliers culinaires sont déjà programmés pour 2019
dans chacune de nos maisons d’accueil.
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
L’HUMAIN
365 jours par an, nos équipes accompagnent des femmes et
des hommes, isolé·e·s ou en famille, avec ou sans enfants,
en situation de grande précarité ou de difficultés sociales.
Chacun de ces accompagnements est une rencontre humaine,
faite de liens qui se tissent puis devront se défaire pour
permettre l’autonomie de la personne, faite aussi d’espoirs et
de réussites… ou d’échecs et de déceptions, pour nos équipes
comme pour les personnes.
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
En 2018, L’Ilot a accompagné 1.261 personnes sans abri.
Dans ce travail riche mais difficile car intense et exigeant
un engagement total, nos travailleurs et nos travailleuses
privilégient les valeurs de dignité et de respect et visent
autant que possible l’autonomisation des personnes.
Notre volonté est d’accompagner plutôt que d’aider :
chaque membre de nos équipes se met à la disposition
des personnes qui s’adressent à nous, est « à ses côtés »
pour l’aider à traverser et dépasser ses difficultés.
Accompagner, c’est, en toute conscience, être dans une
relation saine pour chaque partie car vide de tout rapport
de domination, en se mettant à la même hauteur que la
personne accompagnée, a contrario de la relation d’aide
inévitablement basée sur la supériorité de la personne qui
aide sur la personne aidée. Concrètement, accompagner
veut dire ‘travailler avec la personne’ en respectant son
rythme et ses demandes, plutôt que travailler pour elle
en substituant ses désirs et ses espoirs aux siens et en
l’embarquant dans une impatience qui n’est pas la sienne
et qui risquerait de mener à l’échec.
D’un point de vue général, les publics accompagnés par
L’Ilot à travers ses différents projets sont ceux repris
par la typologie européenne ETHOS développée par
la FEANTSA (Fédération Européenne des Associations
Nationales Travaillant avec les Sans-Abri), qui définit les
personnes en fonction de leur situation par rapport au
logement :
personnes sans abri : dormant à la rue
personnes sans logement : avec un abri provisoire
dans des centres d’urgence ou d’hébergement
temporaire
personnes en logement précaire : menacées
d’exclusion sévère en raison de baux précaires,
d’expulsions, de violences domestiques, etc.
personnes en logement jugé inadéquat: caravane
sur site illégal, logement indigne/insalubre,
conditions de surpeuplement sévère
Cette approche confirme que l’exclusion liée au logement
est un processus (et non un phénomène statique) qui
concerne beaucoup de personnes/ménages à différents
moments de leur vie.
L’Ilot accompagne toute personne en situation de difficulté
de logement, ou en rue, quels que soient sa nationalité,
son genre, sa religion ou quelque autre élément de son
identité. L’Ilot défend l’humain avant tout.
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 L’ILOT
MAISONS D’ACCUEIL
114 181
26 27
49
CENTRE D’ACCUEIL DE JOUR
PÔLE LOGEMENT
Capteur et Créateur
de Logements
S.Ac.A.Do. et
Post-Hébergement
16% 19%
femmes
919 776
84% 81%
hommes
45 76
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
“Témoignage : Action de témoigner à l’écrit
ou à l’oral, c’est-à-dire de raconter, décrire un
fait, un événement auquel on a assisté”. Nous
avons voulu nourrir ce rapport par le recueil de
témoignages des personnes qui au quotidien
font L’Ilot : travailleurs sociaux et travailleuses
sociales, volontaires, partenaires, personnes
accompagnées ou hébergées. Toutes ont un lien
avec L’Ilot, propre à leur histoire.
Xavier,
facilitateur logement à la cellule
Capteur et Créateur de Logements
Après plus de 20 ans d’expérience en tant qu’agent immobilier,
un accident de parcours m’a forcé à stopper mes activités
du jour au lendemain. Cet événement a coïncidé avec une
remise en question totale et une nouvelle orientation de
mon métier. Aider les autres a toujours été une évidence
pour moi. C’était l’occasion de le mettre en pratique. J’ai
alors proposé mon aide bénévole à plusieurs associations
via lesquelles j’ai accompagné pendant plusieurs mois de
nombreuses personnes réfugiées dans leur recherche de
logement.
Aujourd’hui, à L’Ilot, je travaille en binôme avec Stéphanie,
travailleuse sociale. Notre duo est d’autant plus fort qu’il
est complémentaire. Elle prend en charge les aspects
administratifs et la gestion des dossiers liés à la recherche
de logements tandis que j’accompagne notre public dans les
visites, la négociation avec le propriétaire et le respect des
obligations. C’est passionnant!
Gabrielle,
éducatrice spécialisée à la maison
d’accueil pour femmes et familles
Ma mission au sein de la maison d’accueil d’urgence
pour femmes et familles est très variée. Nous proposons
d’accompagner les personnes hébergées dans leurs
démarches administratives via des entretiens d’accueil et des
ateliers de gestion de groupe. Nous offrons également des
accompagnements extérieurs et/ou du coaching logistique
pour se familiariser à nouveau avec les petits gestes du
quotidien comme faire à manger, sortir les poubelles, gérer
les lessives de la famille, etc.
Mon travail d’éducatrice spécialisée est très polyvalent.
Ce qui me plaît le plus dans mon travail, c’est le contact
privilégié, la relation qui se tisse, l’échange que je construis
petit à petit avec les personnes hébergées. J’aime par-dessus
tout ce lien que nous pouvons créer. Il est primordial pour
créer une relation de confiance et ainsi entamer un travail
social commun.
Les femmes et familles que nous accompagnons m’apportent
énormément en ouvrant leur cœur. En retour, je leur apporte
de la chaleur, mon soutien, mon temps et ma disponibilité.
Ce sourire que la plupart d’entre elles a perdu.
Pierre,
usager du Centre d’accueil de jour
Survivre sans vie, une lutte contre l’impossible, avoir creusé
un trou profond, pour ne plus pouvoir voir la terre. Être
au centre d’une spirale sans fin. Ce ne sont que quelques
impressions qui me trottent dans la tête. Des centaines
d’autres sentiments défilent dans le peu de cerveau qu’il me
reste. Je suis un savant sans savoir.
Je suis fatigué, épuisé et je n’ai plus le courage de foncer.
Comme j’ai si bien décrit, il y a quelque jours, un pas en
avant signifie en fait deux pas en arrière. Je ne sais plus
qui je suis, ce que je suis, pour moi-même, je suis devenu
méconnaissable. Je suis bouffé par des idées noires, je plane,
mais je ne marche plus. Désolé, mais il fallait que je l’écrive,
parce que le courage me manque d’en parler.
Je ne suis plus qu’une ombre de moi-même et de plus en plus
je m’isole, et ceci par l’impuissance de vaincre. Voir le regard
des autres, le monde qui me juge sans que je le demande.
Être jugé à ne plus jamais guérir, alors il faut mourir tout
doucement à la vue des autres, de tout le monde.
Louise,
coureuse des 20 km pour L’Ilot
J’ai toujours admiré les gens qui prennent le temps d’aider
les autres. Je voulais en faire autant. J’ai donc mis à profit ma
nouvelle passion, le running, pour soutenir une noble cause.
J’ai aussi proposé à mes collègues de m’accompagner, notre
employeur, a accepté de nous sponsoriser.
Courir au profit de L’Ilot m’a apporté un immense sentiment
de satisfaction ! Le running est vu comme un sport individuel
mais ça ne veut pas dire pour autant qu’il soit individualiste.
En faisant don de soi pour aider les autres, nous le prouvons
grâce à L’Ilot : au lieu de courir juste pour garder la forme
ou repousser ses limites, nous courons pour soutenir ceux
qui en ont besoin. Soutenir l’asbl entre collègues et/ou amis
ne fait qu’y ajouter une dose de plaisir, partagé lui-aussi,
avec des gens que nous n’avons pas l’habitude de voir en
chaussures de sport ! Certains de mes collègues se sont
même mis à la course à pied juste pour offrir de la visibilité à
l’asbl lors des 20 km de Bruxelles.
Le moindre geste compte, dit-on, et j’espère voir chaque
année notre équipe courir pour la bonne cause.
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
L’Ilot avait, en 2018, 4.946 donateurs et
donatrices actif/ves, dont 3.012 nous ont
soutenus de façon régulière. L’Ilot bénéficie de
l’agrément de déductibilité fiscale et peut donc
délivrer des attestations fiscales à ses donateurs
et donatrices à partir de 40 € de dons. En 2018,
les dons privés ont représenté plus de 21 % de
notre budget annuel, un soutien indispensable
pour mener nos actions.
DONNER
ÊTRE DONATEUR/TRICE REGULIER.E
En soutenant L’Ilot sur une base mensuelle, par
domiciliation, vous nous permettez de réduire les coûts
de levée de fonds que l’ASBL doit engager chaque année
pour garantir le minimum de 25 % de contributions en
dons et mécénats privés, nécessaires pour exister en tant
que dispositif pour les personnes sans abri.
Votre soutien régulier à nos côtés nous permet une
meilleure planification de nos actions et de répondre
rapidement aux situations d’urgence que nous
rencontrons au quotidien.
Pour devenir parrain ou marraine de L’Ilot, il vous suffit de
commencer dès aujourd’hui un ordre permanent auprès
de votre banque.
ÊTRE DONATEUR/TRICE PONCTUEL.LE
Si vous préférez soutenir les actions de L’Ilot de manière
ponctuelle, vous pouvez nous adresser un don sur
le compte IBAN : BE33 0017 2892 2946 (objet de la
communication : DON).
Mission sociale
En toute transparence - Le saviez-vous?
Quand vous faites un don à L’Ilot, plus de 80% de votre don sont consacrés
à l’action sociale et la mission de notre ASBL. Cela témoigne de notre
engagement à consacrer la majorité de nos fonds au public, et à réduire
les frais de fonctionnement et de collecte. L’Ilot est avant tout tournée vers
l’humain.
40€ 100€ 200€ 1000€
10 copieux repas
chauds de midi
(entrée, plat, dessert,
boissons chaudes et
froides)
L’accueil d’urgence
d’une famille avec
deux enfants
pendant 1 semaine
(hébergement, repas,
accompagnement
psychosocial)
1 mois d’accueil de
jour pour une
personne sans abri
(repas, cafés, douches,
accompagnement
psychosocial)
L’accueil complet
d’une personne sans
abri durant tout l’hiver
(hébergement, repas,
douches, accompagnement
psychosocial)
18€ de déductibilité fiscale
45€ de déductibilité fiscale 90€ de déductibilité fiscale 450€ de déductibilité fiscale
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 L’ILOT
FAIRE UN LEGS A L’ILOT
L’Ilot est habilitée à recevoir les legs. La rédaction de
votre testament est le moment que vous choisissez pour
faire perdurer vos idéaux et vos valeurs. En faisant le
choix de léguer une partie de vos biens à l’ASBL L’Ilot, c’est
bien plus qu’un acte matériel que vous posez.
L’Ilot se tient à votre disposition pour toute information
au sujet d’un éventuel legs à l’ASBL. Nous vous
accompagnerons dans votre démarche généreuse à
l’égard des plus démuni·e·s et ce dans le respect le plus
objectif de vos ayants droits.
L’ILOT EST LABELISÉE PAR L’AERF
Le label de l’AERF représente
l’adhésion au Code de Déontologie
de l’Association pour une Ethique
dans les Récoltes de Fonds. Pour
le public, il est gage d’une qualité
de gestion, de transparence.
Il indique que cette organisation est
digne de confiance.
A travers l’action de son Comité de Surveillance, l’AERF
analyse les dossiers d’adhésion des candidats membres et
surveille le comportement de ses membres en contrôlant
leurs rapports et comptes annuels et en procédant à des
enquêtes en cas de plaintes à leur encontre.
AGIR
DEVENIR VOLONTAIRE A L’ILOT
Le volontariat est un véritable échange et L’Ilot est
particulièrement soutenue dans ses activités auprès des
personnes sans abri et en situation de grande précarité
par la mobilisation et la fidélité de ses nombreux et
nombreuses volontaires. Si vous désirez vous engager
dans cette démarche de partage, n’hésitez pas à nous
contacter au 02/537 20 41, ou par mail à info@ilot.be.
DEVENIR COUREUR/COUREUSE
POUR L’ILOT
Depuis près de 40 ans, les 20 km de Bruxelles réunissent
chaque année près de 40.000 participant·e·s. Un
événement devenu incontournable pour les sportives et
sportifs… mais aussi pour celles et ceux qui souhaitent
relever ce défi tout en s’engageant pour une cause sociale!
Chaque année, des sympathisant·e·s de notre cause
rejoignent des membres de nos équipes pour se lancer
dans cette belle aventure sportive. Si vous souhaitez
courir la prochaine édition des 20Km aux couleurs de
L’Ilot, contactez-nous au 02 537 20 41.
S’INFORMER
Notre Newsletter reprend les actualités du secteur et de
L’Ilot (articles, portraits, interviews, etc.).
Pour vous y inscrire, rendez-vous sur notre site :
www.ilot.be
DEVENEZ ENTREPRISE SOLIDAIRE
Vous souhaitez devenir une entreprise solidaire et
soutenir l’action de L’Ilot ? N’hésitez pas à nous contacter
pour apporter un soutien financier à l’un de nos projets,
courir les 20Km au profit de L’Ilot ou encore organiser une
activité de teambuilding dans l’un de nos services.
Contact : info@ilot.be
En 2018, L’Ilot a eu la chance de bénéficier du soutien
d’AG Insurance pour deux projets. L’Ilot a bénéficié d’un
soutien de 25.000€ pour les travaux de son futur centre
d’accueil de jour situé à Saint-Gilles et de 37.277€ pour le
développement du projet d’économie sociale « Les Pots
de L’Ilot ».
« Les projets de l’Ilot rentrent tout à fait dans les axes d’AG
Insurance et nous sommes heureux d’avoir pu soutenir
ceux-ci notamment « Les Pots de L’Ilot ».
Ce dernier nous tient particulièrement à cœur vu qu’il
implique les personnes sans abri et leur permet de suivre
une formation dans le cadre de ce projet.
Merci L’Ilot pour le travail remarquable ! »
Fara Majid, chargée de projet pour AG Solidarity
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
LES MOYENS
Pour remplir sa mission sociale, L’Ilot s’appuie sur
différents moyens, qu’ils soient humains (équipe
salariée, volontaires, assemblée générale et conseil
d’administration, comité de direction, réseau, partenaires)
ou techniques (outils de communication et de collecte
de fonds, réseau informatique, infrastructures, outils
de gestion financière). Afin de répondre toujours mieux
aux besoins des personnes et de se professionnaliser, via
notamment la formation de ses équipes, L’Ilot développe
chaque année de nouveaux outils plus performants et
adaptés à ses actions.
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
NOTRE EQUIPE SALARIEE
Au total en 2018, 59 travailleurs et travailleuses,
soit 51,96iETP (équivalents temps plein), auxquels
il faut ajouter 7 personnes sous convention Article 60,
ont fait partie de l’équipe de L’Ilot, réparties entre les 6
services de terrain et le Pôle Ressources.
Les métiers de L’Ilot ? Educateur/trice, assistant·e social·e,
travailleur polyvalent, directeur de maison d’accueil
ou de service, facilitateur/trice logement, chargé·e de
la maintenance et de l’entretien, chargé.e de projet,
directrice des ressources humaines, cheffe de cuisine,
assistante administrative, agent immobilier, directrice
financière, coordinateur social, directrice communication
et levée de fonds, secrétaire ou encore attachée de
presse.
VOLONTAIRES
L’Ilot est forte de près de cinquante volontaires qui nous
permettent de renforcer notre action et de proposer des
services de qualité au public que nous accompagnons.
Sans ces personnes, qui nous consacrent ce qu’il y a
de plus précieux, leur temps, nous ne pourrions être si
présents et efficaces.
ABISSINIA Carmine | AL-KARKHI Khalid | ASSHOKO Julliard | AYAR Anjel | BENZERFA Mohamed | BLAMPAIN
Paulette | BOSSIS Marie Paule | BOUCART Alain | BREYSSE Nathalie | BROCQUET Aurélie | CHELBI Ahmed |
CONDE Tenimba | DE CNIJF Christian | DE CUYPER Amandine |DE GASPARO Michelle | DEGAUQUIER Valérie | DEL
DUCA Sophie | DE WAUTIER Diego | DEPASSE Françoise | DRAILY Joëlle | DRISSI Amira | DUBUC Etienne | DUFEY
Maryse |DUMAS Daniel | DUPONT Josette | ECHAK Walid | FERRAN Martine |FONTAINE Anne| GARCIA Jose
| GUBEL Pascale | GOOVAERTS Maurice |HAIJI Jawad | HENNAU Evelyn | HOUSSIAU Claudine | HUYGHEBAERT
Quentin | JAMAR Cédric | JOOSSENS Roger | KEBAILI L’Houcine | LOGEOT Myriam | LOGGHE Corine | LUBUELA
Denis | MABILLE Isabelle | MAGALHAES Judite | MALILA Papy | MALLARD Quentin | MAUGHELLI Cintia | MIRKOVIC
Nikola | NEULAT Sixtine | NIYONSABA Richard | NOVALET Mireille | OPERTI Francesca | PEREZ Elena | PINTE
Jérémy | ROSO Eldy | SABBAH Clemente | SANS Audrey | SCHMITZ Chantal | SMETS Estelle | SEPULCHRE Larry |
SOQUET Eddy | SOTTIAUX Valentin | STEVENS Jo | STEVENS Marine | VAN AERSCHOT Marcel | VAN DRIEL Nicole |
VANDEKERCKHOVE Jacques | VANDEPEUTE Nastassja | VERKINDERE Alain | WILLEMS Simone | WINAND Laurent
et WUNDERLICH Sonja.
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
L’Ilot est gérée par un conseil d’administration
composé de 6 personnes, aux profils riches
et variés en compétences et talents, qui lui
permet de faire les choix les plus justes et
adéquats pour définir ses lignes stratégiques
et développer ses actions. Il se réunit tous les
deux mois sur base de volontariat.
Assemblée Générale de L’Ilot
Marie-Paule BOSSIS | Jean BRASSEUR | Sophie
CRAPEZ | Anne FOUDELMAN | Chahr HADJI
| Philippe KUMPS | Thibault LEROY | Ariane
MAGOTTEAUX | Jean-Marie PIERLOT | Edgar
SZOC | Olivier VAN GOETHEM et un membre
du Comité de direction de L’Ilot (rôle tournant).
Anne Boulenger-Foudelman
Présidente du CA depuis 2005, Anne
n’a que 18 ans lorsqu’elle rejoint
L’Ilot comme bénévole. En 1964, elle
en devient administratrice, mandat
qu’elle n’a cessé d’occuper jusqu’à ce
jour. D’abord professeure de sciences dans une école
secondaire, elle en devient directrice après avoir repris
des études de droit et criminologie à 40 ans. « Quand on
a eu de la chance, il faut savoir partager, dit-elle. C’est un
juste retour des choses.»
Edgar Szoc
Romaniste et économiste de formation,
Edgar a travaillé essentiellement dans
le secteur non marchand et syndical.
Aujourd’hui, il donne notamment cours à
des futur·es assistant·es sociaux·ales de la
Haute Ecole Paul-Henri Spaak. Ancien secrétaire général
de la Ligue des Droits Humains (2008-2012), il en est
toujours administrateur et est particulièrement sensible
à l’analyse des questions de pauvreté et de sans-abrisme
en termes de droits économiques et sociaux. Edgar Szoc
est aussi chroniqueur régulier sur la Première et BEL RTL.
Sophie Crapez
Licenciée en psychologie, Sophie travaille
dans le secteur du sans-abrisme à
Charleroi depuis plus de 15 ans. Fortement
engagée dans le secteur associatif et le
développement de projets innovants,
elle est également bénévole chez Crédal. Elle rejoint le
CA de L’Ilot en 2016 : « En tant que Bruxelloise, dit-elle,
la création de ponts entre les approches wallonnes et
bruxelloises me semblait être un beau défi. Les initiatives,
notamment proposées par L’Ilot, pour relever les défis liés
à la crise du logement fleurissent quotidiennement... il
faut s’accrocher pour les suivre, et c’est très bien comme
ça! ».
Thibault Leroy
Licencié en gestion et en droit (UCL),
Thibault fait connaissance avec L’Ilot
alors qu’il travaille chez Crédal. Il travaille
aujourd’hui au Community Land Trust
Bruxelles, qui promeut un modèle social,
participatif et anti-spéculatif d’accès à la propriété.
Désireux de s’engager ponctuellement dans le secteur du
sans-abrisme, il devient administrateur et trésorier de L’Ilot
en 2014. « Cela me permet d’apporter mes compétences
en finances et en gestion de (grosses) entreprises à un
projet qui a du sens à mes yeux, explique-t-il. C’est aussi
une façon de m’impliquer davantage, de mieux découvrir
une association dont les projets me parlent.»
Ariane Magotteaux
Licenciéeaenapsychologie,aaAriane est
psychothérapeute spécialisée en coaching
et soutien psychothérapeutique pour
adultes et adolescent·es. Consultante en
communication et récoltes de fonds depuis
plus de 30 ans pour divers acteurs du monde humanitaire
et caritati, c’est pour amener son soutien dans ces
matières qu’elle rejoint le CA de L’Ilot en 2015. Comme
administratrice, elle souhaite participer à l’amélioration
du monde qui l’entoure.
Philippe Kumps
Il débute sa carrière comme enseignant,
puis la vie l’amène à se dédier à la gestion
du patrimoine immobilier familial.
Aujourd’hui, il apporte son expérience en
gestion de travaux et de bâtiments à L’Ilot.
En retour, L’Ilot lui offre « le réconfort de savoir qu’il y a
encore des gens qui se soucient des plus démunis, de ceux
qui à un certain moment de leur vie ont besoin d’un coup
de pouce ». Il se félicite des dernières évolutions de L’Ilot
et des projets en cours, comme la rénovation du siège
social et la perspective d’en faire un ambitieux projet
d’économie sociale.
Max Bleeckx
Notaire durant 20 ans et ayant fait toute sa
carrière professionnelle dans le notariat,
Max a également été membre puis
président du CPAS de Linkebeek. Soucieux
de s’investir auprès des personnes
exclues de la société, il devient administrateur de L’Ilot
en 2010. Son apport au bon fonctionnement de L’Ilot,
de plus en plus active dans le domaine de l’immobilier,
est incontestable. Pour lui, le développement de l’axe
Logement est salutaire et indispensable. Et le projet de
rénovation du siège administratif, un vrai challenge!
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
CHARGES
2018
3,85%
69,94%
0,70%
10,23% 3,23%
5,08%
6,96%
COMPTE DE RESULTATS 1
Charges 2018 2017
Frais d’acon sociale
242.968,86
Bâments
209.508,98
Administraon
133.389,95
Frais communicaon et récolte de fonds
179.050,91
Frais de personnel
3.172.028,97
Amorssements & provisions
158.635,33
Frais financiers
29.036,39
Total dépenses
4.124.619,39
204.719,65
171.297,29
128.261,94
98.634,35
2.910.357,15
128.543,12
23.463,84
2.579 .445,72
Frais de personnel
de l’action sociale
Personnel administratif
Amortissement et
provisions
Frais financiers
Frais de
fonctionnement de
l’action sociale
Administration
Bâtiments
Produits
Dons et legs
Subsides
Mesures pour l’emploi
Parcipaon aux frais
Récupéraons diverses
Patrimoine
Produit exceponnel
Total recees
Résultat
2018 2017
820.786,00
2.312.730,08
342.060,64
392.229,45
12.142,26
156,30
0,00
3.880.104,73
693.052,42
2.200.067,29
349.206,98
388.960,99
9.965,56
902,34
0,00
2.579 .445,72
-244.514,66 -23.121,76
1
«Les déficits enregistrés en 2017 et 2018 sont le résultat
d’une politique volontariste d’investissements décidée
par le CA de L’Ilot afin d’inverser la courbe négative de la
collecte de dons constatée ces dernières années.
Le plan financier pluriannuel 2019-2023 indique un retour
sur investissements dès 2019 et un retour à l’équilibre
financier dès 2022. L’augmentation de la collecte de
dons doit permettre à L’Ilot de maintenir l’ensemble de
ses sites d’activité et de faire face à plusieurs importants
défis dans les prochaines années : la rénovation du
bâtiment qui accueillera à terme le centre de jour et le
centre de production des Pots de L’Ilot, le renforcement
structurel des équipes de terrain et la réduction des frais
d’hébergement des résidents de nos maisons d’accueil.»
48
PRODUITS
2018
8,82%
0,31%
10,11%
59,61%
Subsides
Mesures pour
l’emploi
Récupérations diverses
21,15%
Participation aux frais
des usagers/ères
Dons et legs
BILAN
Passif 2018
2017
Capitaux propres
1.474.450,99
Provisions
127.927,84
Dees > 1 an
360.912,47
Dees < 1 an
865.559,59
Comptes de régularisaon
374.301,30
Total passif
3.203.152,19
Acf
Immobilisaons
Créances < 1 an
Valeurs disponibles
Comptes de régularisaon
Total Acf
Fonds de roulement disponible
Besoin en fons de roulement
Situaon de trésorerie
1
Voir page 48
2018
1.866.412,28
904.461,70
427.056,90
5.221,31
3.203.152,19
96.879,02
-330.177,88
427.056,90
2017
1.576.220,55
155.609,24
382.287,41
408.454,72
56.873,80
2.579.445,72
1.749.803,53
555.749,86
269.561,07
4.331,26
2.579.445,72
364.313,67
94.752,60
269.561,07
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
FINANCIERS
ACTIRIS | AG Insurance-Solidarity | Cera | Cercle Olympe
| Commission Communautaire Commune (COCOM)
| Commission Communautaire Française (COCOF) |
Coopcity | Fondation 4 wings | Fondation Terre de Vie |
Fondation Roi Baudouin (Fonds Baron Jean Charles Velge,
Fonds Baronne Monique van Oldeneel tot Oldenzeel,
Fonds de Bienfaisance de Bruxelles, Fonds Celina Ramos,
Fonds Lokumo, Fonds Mestdagh, Fonds Solmido, Fonds
Vinci) | Fonds BEC | Fonds Mirabel | Pictures/Photo
competition | la Province du Hainaut | la Région de
Bruxelles-Capitale (RBC) | la Région Wallonne le Rotaract
| le Rotary Charleroi Europe | le Service ACS, Solidarité
Cistercienne asbl (Abbaye de Scourmont) | la Ville de
Wavre et les 4.230 de donateurs et donatrices privés de
L’Ilot.
ALIMENTAIRES
La Banque Alimentaire | la Bourse aux dons (Mabru
et divers) | les magasins Carrefour Market Molière &
Boondael à Bruxelles | Delhaize Bruxelles Boondael |
Exki | FEAD (Fonds Européen d’Aide aux plus Démunis) |
FEBA | Foodwe | Gracefa | la Pouletterie de Lustin | les
Tartes de Françoise et Wink (Wavre).
DE TERRAIN
Accompagner | AMA | Animae Mundi | Archipel |
HOBO | l’Armée du Salut | le centre Ariane | Article
27 | Babel | BEES coop | Bruxelles-Accueil | CEMO de
Saint-Gilles | CEMôme | Centre d’Accompagnement et
de Formation pour Adultes | Centre de prévention des
violences conjugales et familiales | Chez Nous - Bij Ons
| CIRE | Comme chez Nous | Commissariat Général aux
Réfugiés et aux Apatrides | Compagnons Dépanneurs
| Crédal | Diogènes | DoucheFLUX | Enaden | Espace
Social Télé-Service | Fami-Home | Fédé Bico | Fédération
des Services Sociaux | Good Food | Groupe Partenariat
Logement de Charleroi| Habitat et Rénovation |
Infirmiers de rue | International School of Brussels (ISB)
| Jamais Sans Toit | La Fontaine | La Rencontre | La
STRADA | Le Forum Bruxelles contre les Inégalités | Le
Méridien | Le Projet Lama | Les Petits Riens | L’Escale |
Maison de la Paix de Molenbeek | Médecins du Monde
| Mosaïque-Asile | Office des Etrangers | Pierre d’Angle
| Puerto | le Relais social de Charleroi | Rencontre des
Continents | Restaurant du Coeur de Wavre | RestoJet
| Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat |
Relogeas | Rénov’Assistance | Réseau d’experts du vécu
(SPP Intégration sociale) | Samusocial | Lions Clubs |
SMES-B | SIREAS | Solidarité Logement | Source | Union
des locataires de Saint-Gilles
Ainsi que : les Agences Immobilières Sociales (en
particulier Baita, Comme chez toi, l’AIS de Saint-Gilles,
Logements pour Tous, Iris, Le Relais et l’AIS de Woluwé-
Saint-Lambert), les CPAS, les centres d’alphabétisation, les
centres de santé mentale, les habitations protégées, les
hôpitaux, les maisons médicales, les plannings familiaux,
les prisons, le réseau des Capteurs de Logements wallons
et bruxellois, les Services d’Aide aux Victimes, les Services
de Traduction et d’Interprétariat en milieu Social, les
sociétés de logements sociaux, etc.
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
L’ILOT
IL FAUT DIRE LA VÉRITÉ: ON A
LES MOYENS AUJOURD’HUI DE
METTRE FIN AU SANS-ABRISME
Il faut dire la vérité: on a les moyens aujourd’hui de
mettre fin au sans-abrisme.
La Belgique se réveille une fois de plus étourdie par la
découverte de deux personnes mortes en rue.
En tant que professionnel·le·s qui travaillons au quotidien
avec les femmes, les hommes et les enfants qui se
retrouvent dans l’extrême précarité, nous ressentons
l’urgence de rappeler – une fois encore – les constats
suivants :
1. Rappelons d’abord que malheureusement et
contrairement aux idées reçues, le sans-abrisme tue tous
les jours et pas seulement l’hiver.
La mort tragique de ces deux femmes ne doit pas faire
passer sous silence toutes les autres personnes sans
abri qui meurent dans l’indifférence le reste de l’année.
Ce n’est pas le froid qui a tué ces deux femmes, mais le
manque d’ambition en matière de lutte contre le sansabrisme.
2.aNous ne pouvons plus supporter que l’on continue
à privilégier une approche d’urgence dans l’accueil des
personnes sans abri alors qu’il est concrètement possible
d’éradiquer le sans-abrisme.
L’ensemble du secteur compétent est capable dès
aujourd’hui de présenter et de porter un plan global
d’actions allant dans ce sens.
Ce plan nécessite de remettre les solutions structurelles
et durables (prévention, accès au logement, accompagnement
psychosocial individualisé, etc.) au cœur du dispositif
d’aide.
Nous demandons aux politiques de tous les niveaux
de faire confiance aux professionnel·le·s qui sont
confronté·e·s quotidiennement depuis des années aux
réalités des femmes et des hommes qui se retrouvent
dans l’extrême précarité.
3. Nous nous devons de rappeler que la toute
grande partie du public qui se retrouve dans la précarité
et qui pourrait connaître la même fin tragique que les
deux victimes de la nuit dernière en sont là en raison
de la défaillance de politiques structurelles de l’Etat :
les politiques d’exclusion menées par le gouvernement
fédéral, la non assistance aux personnes qui se retrouvent
en marge de la société, un enseignement dual générateur
de discriminations, le manque criant de moyens pour lutter
efficacement contre les violences conjugales, des coupes
budgétaires catastrophiques dans les soins de santé, la
mauvaise prise en charge des situations d’assuétude, le
vide sidéral en matière de politique d’accompagnement
et de réinsertion des personnes sortant de prison, les
moyens ridicules dévolus à la santé mentale, etc. Tant
que ces robinets de l’exclusion ne seront pas taris, nous
continuerons à voir la précarité gagner du terrain… et à
compter les morts en rue.
Pour L’Ilot,
Ariane Dierickx, Directrice générale
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 L’ILOT
Prix fédéral de lutte contre la pauvreté :
« Nous acceptons le prix, mais … »
PUBLIÉE LE 13 JUIN 2018 DANS LE SOIR
Récemment lauréate du Prix de lutte contre la pauvreté, l’ASBL l’Ilot, par la voix de sa directrice,
rend hommage au travail accompli par l’ensemble du secteur de l’assistance aux plus démunis,
dans une société qui continue de se construire sur des principes d’inégalité.
Aucune aide n’est superflue
« Ce prix n’est pas juste la récompense de tout le travail réalisé au quotidien par les équipes de L’Ilot, c’est
la reconnaissance de l’immense travail abattu par tout un secteur.
Nous acceptons ce prix au nom des milliers de personnes sans abri qui survivent aujourd’hui à Bruxelles et partout
ailleurs dans le pays mais aussi au nom des milliers de réfugié·e·s que notre pays aurait déjà dû accepter d’accueillir ici.
Nous acceptons ce prix au nom des centaines d’associations de terrain et de citoyens et citoyennes qui chaque jour
se battent à nos côtés pour redonner un peu de dignité à celles et ceux à qui on l’a enlevée.
Nous acceptons ce prix au nom de toutes les personnes et organisations qui nous soutiennent et qui ont permis à
L’Ilot, par leur vote, de remporter ce prix.
Surtout, nous acceptons ce prix parce que le refuser, ce serait dire que nous n’en avons pas besoin, alors que lorsqu’on
travaille dans des secteurs aussi sous-financés que le nôtre et avec des personnes qui n’ont pas le temps d’attendre
que la solution arrive, chaque euro compte et on finit par ne pouvoir refuser aucune aide.
Depuis 10 ans, le SPP Intégration Sociale remet chaque année le Prix fédéral de Lutte contre la pauvreté.Ce dixième
anniversaire était l’occasion pour les organisateurs de revenir sur les éditions antérieures et de définir ce qu’ils voient
comme une « vision ambitieuse et durable en matière de lutte contre la pauvretéa». Les lauréats et nominés des
années précédentes ont dès lors été invités à décrire leur vision des actions et enjeux futurs de la lutte contre la
pauvreté. Un jury composé d’expert·e·s issu·e s d’associations, d’organismes à but non lucratif et autres a examiné
les réponses reçues et sélectionné les 9 candidats qui ont concouru au premier prix, d’une valeur de 15.000 euros.
Plébiscite des citoyens
Cette année, la décision finale revenait aux citoyens et citoyennes. Une occasion en or pour les acteurs et actrices de
terrain d’obtenir une reconnaissance de prestige qui les récompense et (surtout) les stimule à relever le défi de la lutte
contre la pauvreté – ou plutôt contre les inégalités – avec encore plus d’ardeur! Lors de la cérémonie organisée aux
Musées royaux des Beaux-Arts, l’ASBL L’Ilot a accepté le Prix mais a porté un discours fort et militant.
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 L’ILOT
« Une fabrique de précarité »
Mais accepter ce prix est aussi très difficile et il est impossible de l’accepter au nom de tout notre secteur et des
secteurs qui sont proches du nôtre sans dire que ces mêmes secteurs, salués aujourd’hui, subissent depuis plusieurs
années les conséquences désastreuses pour notre public de politiques d’austérité et d’exclusion, menées par des
gouvernements, plus particulièrement menées par le gouvernement qui organise ce prix et qui est probablement
devenu la plus grande fabrique de précarité, une fabrique basée sur le maintien ou le renforcement des inégalités
sociales et économiques. Un gouvernement qui détricote la sécurité sociale, qui exclut du chômage des catégories
entières de la population et qui veut fermer les frontières à celles et ceux qui traversent les mers pour fuir la guerre
ou la misère. Un gouvernement qui n’investira jamais assez pour financer les associations de terrain qui servent de
dernier filet de sécurité pour celles et ceux qui ont été lâchés de toutes parts et dont les droits les plus élémentaires
ne sont plus respectés.
Trois facteurs de succès
Accepter ce prix, c’est donc à la fois adresser un énorme merci à celles et ceux qui soutiennent notre action mais aussi
le devoir de dire ça.
Travailler avec des personnes sans abri, qui cumulent presque toutes les drames qu’un être humain peut rencontrer
dans une vie, c’est forcément un travail de titan qui repose sur de nombreux facteurs de succès.
J’en retiendrai trois.
D’abord et surtout, l’engagement de chacun et chacune de nos travailleurs et volontaires. Ils et elles sont le cœur de
notre travail. Ils font et sont notre principale force.
Ensuite notre capacité d’innover et d’être là où on ne nous attend pas : le logement n’est pas notre cœur de métier.
Parce que les solutions ne venaient pas d’ailleurs, parce que le besoin et l’urgence étaient là, nous avons décidé de
nous former et de nous attaquer à cet immense chantier qui consiste à développer des solutions de logement durable
à vocation sociale. Aujourd’hui à L’Ilot, des architectes et des agents immobiliers travaillent aux côtés des travailleurs
et travailleuses social·e·s et c’est le croisement de leurs expertises qui nous permet de trouver des solutions adaptées
aux besoins des personnes.
Le pouvoir de désobéir
Enfin, notre capacité à désobéir et à sortir du cadre parfois imposé par des politiques, à penser de manière
indépendante, avec notre propre cahier de charges et de revendications. Le projet pour lequel nous remportons
aujourd’hui ce Prix, Capteur et Créateur de Logements, est un projet impertinent qui a « désobéi » au cadre de
financement régional bruxellois, qui poussait le secteur sans-abri à développer des projets dans une logique d’urgence,
limitée à l’hiver, alors que le véritable enjeu c’est de développer des solutions durables. Une personne sans abri est
sans abri toute l’année et ce dont elle a besoin, ce n’est pas juste d’un lit ou d’une douche pour une journée, mais
plus fondamentalement d’un toit.
Capteur et Créateur de Logements démontre aussi la volonté de L’Ilot de sortir des logiques de concurrence entre
acteurs de terrain et de dépasser les intérêts institutionnels pour se recentrer sur la création de solutions qui
remettent les personnes que nous accompagnons au cœur des projets. Ce projet initié au départ par L’Ilot rassemble
désormais plus de vingt associations de notre secteur et a l’ambition à terme de pouvoir travailler pour l’ensemble
des associations bruxelloises qui luttent contre le sans-abrisme. C’est une vraie fierté ! (…)
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L’ILOT RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018
Un (cruel) choix de société
L’action de L’Ilot est politique et militante. Elle est non partisane car non rattachée à une couleur politique. Mais
elle est politique parce que la précarité n’est pas le résultat d’une fatalité. Et ce n’est pas non plus un choix de vie.
Personne ne se réveille un matin en se disant « Tiens, si j’allais poser mon matelas quelques mois dans le tunnel du
métro Madou, pour voir ce que ça fait. » Dans la vraie vie, ça, ça n’arrive pas !
La précarité, c’est le résultat d’un choix de société. Une société qui assume de se construire sur des principes
d’inégalité. Une société qui accepte qu’une personne gagne en un mois ce que d’autres n’arriveront pas à gagner en
une vie. Une société qui permet que des hommes, des femmes mais aussi des familles avec enfants, perdent un jour
leur logement et mettent des mois, voire des années à en retrouver un. Certains d’ailleurs meurent avant d’atteindre
ce Graal.
Ce choix de société, ce n’est pas celui de L’Ilot, ni celui des travailleurs et des travailleuses qui ont rejoint ses rangs.
Notre choix de société, c’est la lutte contre les inégalités et pas la lutte contre une pauvreté organisée. Chacun et
chacune d’entre nous, comme citoyen ou citoyenne, a le pouvoir de dire ce qu’il ou elle veut comme société. Les
personnes qui portent L’Ilot ont bien compris ça.
Notre job, c’est de rétablir les droits des personnes qui vivent dans la grande précarité, mais c’est aussi de traquer les
inégalités et de les dénoncer pour attaquer le problème à sa base. »

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