Catalogue de l'exposition des étudiants de la CPES-CAAP du lycée Gustave Eiffel de Gagny
Catalogue de l'exposition des étudiants de la CPES-CAAP du lycée Gustave Eiffel de Gagny qui s'est tenue au centre d'art contemporain Aponia (Villiers-sur-Marne).
Catalogue de l'exposition des étudiants de la CPES-CAAP du lycée Gustave Eiffel de Gagny qui s'est tenue au centre d'art contemporain Aponia (Villiers-sur-Marne).
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Amanda LE
Et si l’on jouait !
Installation -peinture acrylique sur bois, tapis et coussin
160 x 120 cm
Le volume principal est constitué de neuf pavés de bois sur lesquels sont peintes des
figures abstraites et oniriques formant ainsi un polyptyque. C’est une production
inspirée de la sculpture minimaliste Equivalent VIII de Carl Andre. Dans cette œuvre,
l’artiste érige une barrière implicite avec les spectateurs leur permettant seulement
d’imaginer les différentes combinaisons de briques possibles, la sculpture étant ici
réduite à l’essentiel.
Avec mon polyptyque je veux permettre aux spectateurs d’interagir avec la
production mais aussi entre eux. Les pavés de la production sont interchangeables,
j’offre ainsi la possibilité au spectateur de créer les combinaisons qu’il désire.
Cependant le polyptyque n’est pas le cœur du travail présenté, il n’en constitue qu’un
rouage dans un dispositif plus large.
En effet, pour inviter le spectateur à jouer avec les pièces, il faut lui donner un
contexte. Le dispositif se trouve ainsi au sol, plus précisément sur un tapis jalonné de
coussins. C’est une façon de l’inviter à s’asseoir avec ses compères spectateurs
mais aussi protagonistes comme le fait si bien Franz West dans son œuvre intitulée
Auditorium, en installant dans un espace in-situ un ensemble de canapés recouverts
de tapis, invitant les spectateurs à investir le dispositif proposé.
Cette contextualisation me permet d’interroger l’institution des galeries et des
musées en créant une sorte d’intimité dans un lieu qui en est initialement dénué.
Assis tous au même niveau, l’ego de chacun est mis de côté et le spectateur est
infantilisé par le dispositif (il est au sol et joue avec des pavés comme un enfant le
ferait). Je crée alors plus qu’un polyptyque mais une ambiance, un ressenti collectif.
Les individus assemblent des pièces entre elles ou bien discutent, pendant que je les
assemble comme dans une mise en abyme dissimulée. De surcroît, la peinture forme
un puzzle, cependant elle est très fragile et s’effrite facilement. Ainsi à chaque
passage elle sera petit à petit détériorée jusqu’à ce qu’il soit impossible de
reconstituer le polyptyque. La lente destruction de la peinture par les spectateurs me
permet d’illustrer le phénomène de causalité.