SANTÉ ET BIEN-ÊTRESOLIDARITÉPar Bérangère Durand Mathieuberangere.durandmathieu@gmail.com06 36 92 17 75Psycho-praticienne en thérapie brèveET SI NOUS ARRÊTIONS DETOUJOURS VOULOIR TOUTCONTRÔLER ?Un mille-pattes vivait très heureuxjusqu’au jour où il rencontre unefourmi qui l’interpelle : « à chaquefois que je te vois passer, je me demandecomment tu fais avec toutestes pattes ? Dans quel ordre lesbouges-tu ? tu avances l’une puisl’autre ? Toutes celles de droitepuis toutes celles de gauche ?Tu alternes différemment ? »Se mettant à réfléchir à la question,le mille-pattes se retrouva dansl’incapacité d’avancer. Le millepattess’est morfondu longtempsen réfléchissant à la question de lafourmi, jusqu’au jour où une joliepetite mille-pattes est apparue.Tout émoustillé, il s’est précipitépour la suivre…Le compromis entre désirs individuels etcontraintes sociales nécessite un ajustementpermanent. Le contrôle fait ainsi partieintégrante de la vie en société mais celapeut amener à la perte de contrôle.Combien de fois ai-je entendu mes patientsme dire : « je dois me contrôler ! » ouencore « si je ne contrôle pas tout, je panique» : contrôler ses émotions, contrôlerses réactions, contrôler ses pensées, nospeurs, ses colères, mais aussi contrôler sesenfants, son (sa) conjoint(e), sa vie professionnelle.«Comme si les émotionsse laissaientcontrôler »Chaque fois que nous ressentons uneémotion que nous estimons ne pas devoirressentir, nous tentons de la contrôler. S’efforcerde ressentir ce qu’on ne ressent pasou lutter rationnellement contre ses émotions.Comme si les émotions se laissaientcontrôler…Mais qui ressent l’émotion ? Moi ! Donc« JE » vais lutter contre « MOI ». Commesi la lutte contre soi-même pouvait menerà quelque chose, pouvait mener à une victoire.Tout cela vient de la conviction que nousavons prise sur la situation ou sur l’émotion,que nous pouvons la contrôler ; dela volonté que nous devons avoir prise surla situation ! Rien n’est plus effrayant pournous qu’une situation hors de contrôle.Or, c’est précisément quand nous voulonstout contrôler que nous perdons lecontrôle.Et si nous renoncions un peu à agir ? Lasimple idée d’avoir un problème et de nerien faire est effrayante. Pourtant, réfléchissez,la dernière fois que vous étiezbien, pleinement heureux, étiez-vous entrain d’agir, de réaliser avec effort uneaction intentionnelle ou étiez-vous aucontraire en train de vous laisser porterpar la vieC’est loin d’être facile mais cela vaut lecoup d’essayer!UN VOYAGEPAS COMME LES AUTRESÇa y’est nous sommes en route.Quelques-uns essaient d’avoir desindices concernant le programmede la semaine. Malheureusement,ni Julie, ni Martin ne sont dupes. Ilsnous annonceront les activités sportivesdu jour, la veille au soir pour lelendemain. Il faudra donc patienter.Nous arrivons à Tignes 1850. Le paysageest recouvert d’un magnifique et épaismanteau blanc. L’excitation générale se faitsentir et je suis impatiente de déposer mesaffaires dans notre appartement et pouvoirnous retrouver autour d’un verre pour fêternotre arrivée. Mais coup de théâtre, il nousmanque un bagage. Celui de Martin.Martin c’est l’un de nos 2 responsablesde séjour. Il est paraplégique et au-delàd’avoir besoin de son équipement d’hiver,ses vêtements et ses affaires de toilette, il asurtout besoin de son matériel médical quil’aide au quotidien dans son handicap.Après plusieurs appels sans résultats, Martindétend l’atmosphère et nous préciseque si l’un d’entre nous lui prête un slip derechange pour la semaine, il arriverait à sepasser de ses affaires. Son sens de l’humournous donne aussitôt le ton du séjour.NOUS POUSSER À DÉPASSER NOSLIMITES20h, nous nous retrouvons pour l’apéritif.Julie nous annonce l’activité de demain : Cesera matinée détente au Spa puis plongéesous la glace l’après-midi. « Plongée sousla Glace… ». Cette phrase résonne en moi.Je n’aurais pas imaginé un seul instant quenous pourrions faire de la plongée en hiver…et sous la glace… Je me sens tout à coup déconcertée.Est-ce le but recherché ? Nousbousculer et nous pousser à dépasser noslimites ? Cette annonce a fait son effet etchacun échange, débat, nous confie sespeurs ou son avidité. Les sentiments sontpartagés mais la bonne humeur est bien aurendez-vous.Par Sandy Guillermetinfo@hygiespaconseil.fr06 62 50 86 78Conseil en création et gestiondes Spas et Instituts de BeautéIl est 15h, je m’apprête à plonger mais j’aipeur. Djamale, Stéphane et Hélène sont làet m’encouragent. Soudain, je me décide àplonger dans les profondeurs. La combinaisonest très épaisse et je ne suis pas à l’aisedans mes mouvements. J’ai l’impression deme déplacer comme le personnage bibendum.Je contemple la lumière du soleil quioscille à travers la glace et les bulles quidansent le long de la paroi. C’est magnifique.C’est au tour de Stéphane. Lui aussi est inquiet.Pourtant c’est un grand sportif et malgréson handicap, c’est un vrai casse-cou.D’ailleurs il fait partie d’un club de wakeboard.Stéphane, c’est un peu le grand frèredu groupe. Il a toujours le sourire et adoretaquiner tout le monde. Hélène et moil’encourageons. Au bout de 3 reprises, il yarrive. Bravo, je reste admirative devantautant d’obstination.LA BARRIÈRE DU HANDICAPN’EXISTE PLUSLes jours s’enchaînent mais ne se ressemblentpas. Chaque activité est unémerveillement. La barrière du handicapa déjà disparu et même si l’autonomie estdifférente pour tous, chacun se met naturellementau rythme de l’autre. Dernier jour.Nous finissons de charger les voitures. Lanostalgie se fait sentir. Même si le séjourest passé vite, il a suffi à créer des liens, àfaire tomber des masques et à changer desregards.13 mai 2019 : Je suis en formation. J’ai décidéde m’investir dans l’association en tantque bénévole et responsable de séjourSandy GUILLERMETResponsable bénévole de séjoursAssociation « Comme les Autres »6 THE MAGTHE MAG7
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