PROPHÉTIE VERSION EBOOK

i

PROPHÉTIE: Denis SASSOU

N’GUESSO ET LA JEUNESSE

Hervé Thomas Cyriaque DHELLO

ii

Copyright © 2019 Hervé Thomas Cyriaque DHELLO

Tous droits réservés.

ISBN: 9781708940058

Disponible en Ebook (8€) et version brochée (21€) sur

www.amazon.fr

PROPHETIE: Denis SASSOU N’GUESSO et la jeunesse

DÉDICACE

Mes dédicaces vont à l’endroit de:

Son Excellence Monsieur Denis SASSOU

N’GUESSO à qui l’essentiel de ce livre est consacré;

Madame Antoinette SASSOU N’GUESSO;

Madame Edith Lucie BONGO ONDIMBA (Regrets

éternels);

La jeunesse congolaise afin que le phénomène DSN

soit toujours le guide de ce Congo en marche vers son

développement.

v

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION ................................................................ 4

L’amélioration du cadre de vie des congolais- plan

quinquennal (1982-1986). ............................................ 8

1 La Conférence Nationale –Le Règne de Lissouba- La

guerre ............................................................................. 13

1.1 Le forum national pour l’unité, la réconciliation,

la démocratie et la reconstruction du Congo ............. 18

1.1.1 Le train de la paix .................................... 20

1.1.2 Antoinette Sassou N’Guesso : Femme

courage……… ........................................................... 21

Deuxième Partie : ........................................................... 23

2 La Nouvelle Espérance et le Chemin d’Avenir ........ 24

2.1 La municipalisation accélérée ......................... 26

2.1.1 La célébration de la fête de

l’indépendance et la municipalisation accélérée ... 31

2.1.2 Antoinette SASSOU N’GUESSO : Ngouli .. 32

2.1.2.1 Son combat dans la lutte contre le VIH-

SIDA…………. ........................................................ 33

Quelques projets initiés par Denis SASSOU N’GUESSO .. 36

Le boulevard énergétique .............................................. 36

Projection de Denis SASSOU N’GUESSO pour l’avenir

énergétique du Congo ................................................ 39


Aperçu du contexte économique national et le

secteur de l’eau ...................................................... 44

Le projet Eau pour Tous .......................................... 47

Le Projet Eau, Électricité et Développement Urbain

(PEEDU) ................................................................... 48

3 Le système éducatif ................................................ 52

3.1 Il faut redorer le blason du système éducatif

congolais ..................................................................... 56

4 Le système de santé ............................................... 62

4.1 Edith Lucie BONGO ONDIMBA: Lady Diana of

Africa……………. ............................................................ 65

5 L’employabilité des jeunes ..................................... 70

5.1 L’entrepreneuriat des jeunes ......................... 78

6 Le Sport ................................................................... 92

7 La culture, l’art et le tourisme ................................ 98

7.1 La Musique, le cinéma et la littérature

congolaise ................................................................. 102

8 L’agriculture, l’élevage et la pêche ....................... 112

8.1 Le Fonds de soutien à l’agriculture ............... 113

8.1.1 Les villages agricoles ............................. 116

9 Plus loin ensemble, la marche vers le

développement ............................................................ 122

10 La crise économique et financière .................... 129

vii


11 L’incompris ....................................................... 137

11.1 Une école, un champ .................................... 139

11.2 Sa lutte contre la déforestation .................... 140

11.3 Le Fonds pour la préservation de la planète 142

11.4 La modification de la constitution du 20 janvier

2002 143

11.5 Sur le plan diplomatique............................... 146

Jean Dominique Okemba : L’ombre parfaite ........ 152

CONCLUSION ................................................................ 157

Le Phénomène DSN : Le grand héritage de Denis Sassou

N’Guesso ....................................................................... 157

Références bibliographiques ........................................ 163

viii

REMERCIEMENTS

En rédigeant cet ouvrage, j’ai eu la chance d’être

accompagné de près ou de loin par certaines

personnes, qui, dans un élan patriotique et de cœur,

ont adhéré à ma philosophie et m’ont apporté leur

soutien multiforme.

Ainsi, au Nom de l’Eternel notre Dieu, Maitre des

temps et des circonstances, je remercie:

Monsieur Thomas DHELLO, pour ses conseils et sa

contribution dans la réalisation de ce premier essai;

Monsieur Jean Dominique OKEMBA que j’appelle

chaleureusement « Papa »;

Monsieur Pierre-Michel NGUIMBI, pour son rôle

motivateur;

Le Professeur Bellarmin ILOKI, pour sa lecture

pointue ayant abouti à la publication de cet ouvrage;

Monsieur Alphonse MAKAYA, Mon mentor, pour

m’avoir transmis sa passion pour la recherche;

Qu’ils trouvent ici, toute ma reconnaissance.

PRÉSENTATION

PROPHÉTIE: Denis SASSOU N’GUESSO ET LA

JEUNESSE est mon premier livre fruit de plusieurs années de

recherches. Un ouvrage dont l’écriture m’a permis de parcourir le

pays tout entier. Je relate le fruit de mes recherches dans un

langage simple pouvant intéresser les lecteurs de tous bords. La

jeunesse congolaise est de plus en plus gourmande en

connaissance et rêve d’un avenir meilleur. Cette jeunesse a donc

le droit de savoir.

Pour savoir où l’on va, il faut, d’abord, savoir d’où l’on vient!

Le devoir de mémoire nous oblige à capitaliser les acquis du

combat politique de Denis Sassou N’Guesso en tant qu’artisan de

la démocratie en République du Congo. J’ai voulu ici, par-dessus

tout, montrer non seulement l’image de l’homme politique, mais

aussi du père de famille et de l’Africain qu’il incarne. C’est

pourquoi, j’ai mis un accent particulier sur sa descendance, son

combat, ses actions pour l’amélioration des conditions de vie des

citoyens, son implication dans la vie politique du pays, les valeurs

de paix et de patriotisme; ce que j’appelle le Phénomène DSN.

Un héritage considérable qu’il se doit pour la jeunesse de prendre

conscience des défis qui sont les siens.

A travers cet ouvrage, j’offre à la jeunesse congolaise,

l’opportunité d’écrire et de comprendre l’histoire loin des

calomnies et de l’ignorance. En laissant libre cours à la critique

intellectuelle, PROPHETIE : Denis Sassou N’Guesso et la

jeunesse, permet de nourrir le débat autour des différents

programmes de sociétés de Denis Sassou N’Guesso depuis son

1


retour au pouvoir en 1997 et leur impact dans la vie des

Congolais. Des programmes lancés dans la prospective. Une

prospective qui a pour préoccupation essentielle l’avenir. Si

l’avenir fait peur, c’est parce que « nul ne sait de quoi sera fait

demain ». La première question à laquelle il faut réfléchir si l’on

s’intéresse à l’avenir est la suivante: Que peut-il advenir?

Ce livre se veut être une boussole pour cette jeunesse en marche

vers le développement.

Rédigé par un jeune, il devrait être le catalyseur d’une véritable

prise de conscience de la part de cette couche fragile de la société

congolaise.

Le terme « Prophétie » est utilisé ici pour désigner la vision de

son Excellence Monsieur Denis Sassou N’Guesso, Président de

la République pour l’avenir du Congo.

Les valeurs de paix, la santé, l’éducation, la culture, l’art,

l’agriculture, l’emploi, l’entrepreneuriat, le sport… sont autant de

thématiques énoncées dans ce livre au profit du lecteur.

Le Congo de demain se veut prospère et lancé dans une

dynamique de développement inébranlable grâce à la force de sa

jeunesse.

J’ose croire qu’en lisant ce livre, le lecteur sera édifié sur la

démarche de Denis Sassou N’Guesso visant à donner au Congo,

une place favorable dans le concert des nations.

2


3

INTRODUCTION

Dans ce monde où les inégalités fusent de toutes parts,

il y a un continent dans lequel les populations, par

leurs us et coutumes, font preuve de générosité et

d’ingéniosité mais que l’histoire écrite par l’homme

blanc, a relégué au second plan; ce continent,

s’appelle l’Afrique.

De ma mémoire de jeunesse, j’ai appris, de cette

même histoire, que l’Afrique était le berceau de

l’humanité car les premiers signes de la vie ont été

trouvés en Afrique; l’on se souvient de Lucy;

l’ancêtre de l’humanité.

Mais avec le temps, je me pose toujours les mêmes

questions: Est-ce judicieux de l’appeler ainsi? Quand

on sait que le berceau n’est utilisé que pendant les

premiers mois suivant la naissance d’un enfant puis il

est soit gardé au débarras, soit distribué ou revendu?

N’est-ce pas une appellation dégradante? Je laisse ces

interrogations sans réponse.

Je me suis toujours indigné à propos de ce terme car,

chez nous en Afrique, nous n’utilisions pas de berceau

jusqu’à l’arrivée de l’homme blanc et sa colonisation.

Peut-être devrions-nous dire que, si les premiers

4


hommes vivaient en Afrique, alors l’Afrique est le

continent où tout a commencé, donc le vrai « jardin

d’Eden ».

Aujourd’hui ces questions restent toujours d’actualité

quand on voit les regards du reste du monde face à ce

beau continent. Pas de siège permanent au Conseil de

Sécurité des Nations Unies alors que plus de 70 % des

sujets débattus par ce Conseil concernent l’Afrique.

Un homme sage disait: « Si l’Afrique était une femme,

elle ressemblerait à cette femme africaine que l’on

connait; avec ses rondeurs qui créent son

extravagance au point d’en faire baver plus d’un ».

Oui! L’Afrique fait baver le monde entier; un sous-sol

riche, une démographie galopante, des climats

propices au développement de l’agriculture, un

peuple charmant et accueillant, etc.

Frantz Fanon dans son ouvrage intitulé: Les damnés

de la terre, disait « L’Afrique est un continent en

forme de revolver dont la gâchette se trouve au

Congo »

En parlant du Congo, ce beau pays né des cendres du

Moyen-Congo divisé en deux entités à l’issue de la

Conférence de Berlin de novembre 1884 à février

1885, là où même il était question de la séparation des

territoires africains sans le consentement de ses

peuples. Les conséquences de ce morcellement,

comme un bout de viande à la boucherie sont

nombreuses et très désastreuses au point où certains

conflits actuels sur le continent en sont les résultantes.

5


De nombreuses voix se sont levées contre cette

barbarie diplomatique de l’Occident; parmi elles,

celle de Denis Sassou N’Guesso. Un homme qui a fait

de l’égalité son plus grand combat depuis des

décennies.

Né à Edou, un petit village situé au centre du Congo

où vit une partie de l’ethnie M’bochi 1 dont le père

Julien N’Guesso était un chasseur et un des chefs de

clans, Denis Sassou N’Guesso est de cette génération

de dirigeants africains ayant vécu l’époque coloniale.

Ne dit-on pas que l’histoire, pour mieux la raconter,

il faut la vivre?

Il l’a donc vécue et très jeune pendant qu’il rentrait de

sa formation militaire en France à l’Ecole

d’application de l’infanterie de Saint Maixent, il

devient l’un des créateurs du premier Groupement de

parachutistes au Congo (le GPC) puis avec le temps,

de 1975 à 1979, il est ministre de la Défense pour

enfin accéder à l’âge de 36 ans au poste de président

de la République.

Voilà alors un jeune qui avait de l’ambition plein la

tête.

Durant son premier règne de 1979 à 1991 2 , il a mené

1

L’autre partie étant située au centre du Congo également,

mais dans le département des Plateaux.

2

Pour être précis, il fut président de 1979 à 1992. En 1991, la

Conférence nationale souveraine le dépouilla de ses

6


de grands combats pour l’avenir de l’Afrique; parmi

lesquels la lutte pour l’indépendance de la Namibie et

la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. Sa

motivation et sa détermination paieront puisqu’il sera

désigné par ses pairs, Président de l’Organisation de

l’Unité africaine 3 et rencontrera les grands de ce

monde.

François Mitterrand, Nelson Mandela, Muhammar

Kadhafi, Omar Bongo, même le Roi Hassan II et bien

d’autres appréciaient sa compagnie et son franc

parler. Il mettait toujours l’Afrique au centre des

débats. Indépendamment de lui: il se présentait

comme le porte-parole de l’Afrique et de sa jeunesse

au lieu d’être juste le président du Congo.

De la sauvegarde des écosystèmes forestiers à celle du

climat, ce grand « écologiste » à la main verte était sur

tous les fronts au point d’organiser plusieurs forums

dans la capitale, Brazzaville, aboutissant à la création

de plusieurs fonds soutenant ces initiatives. La

préservation de l’environnement est une chose qui lui

tient à cœur et le Congo est parmi les rares pays au

monde à avoir une journée nationale de l’arbre. Une

loi qui stipule que chaque Congolais doit planter un

arbre le 6 novembre de chaque année. Le but est de

lutter efficacement contre la déforestation, et donc de

préserver l’environnement.

Pour comprendre la vision de Denis Sassou

attributions les plus importantes au profit du Premier ministre

issu de ce conclave, André Milongo

3

OUA : Créée, le 25 Mai 1963 dont le siège est à Addis Abeba

7


N’Guesso, je me suis souvent inspiré de ces propos de

Wangari Maathaï « L'avenir de la planète nous

concerne tous, et il est du devoir de chacun de la

protéger. Et, comme je le disais aux forestiers et aux

femmes, il n'y a aucun besoin de diplôme pour planter

un arbre ».

Aujourd’hui, plusieurs pays, au monde, déplorent la

déforestation, car ils subissent les conséquences du

réchauffement climatique.

Visionnaire, il a emboîté le pas de la lutte contre ce

fléau pendant que d’autres détruisaient les forêts, sans

penser au lendemain. « Il ne faut pas laisser aux

futures générations une planète polluée, car l’histoire

nous condamnera »; dit-il toujours.

L’amélioration du cadre de vie des congolais- plan

quinquennal (1982-1986).

Le plan quinquennal (1982-1986) est certainement

l’un des paris les plus audacieux de Denis Sassou

N’Guesso. En effet, le Congo, grâce à sa manne

pétrolière à la fin des années 70, a vu ses recettes

augmenter. Le pétrole coulait à flot et le prix du baril

était à 40 dollars US. Plusieurs entreprises notamment

françaises pour la plupart s’installaient au Congo, cela

sonnait comme une nouvelle ère pour ce petit pays de

moins de deux millions d’habitants.

Le président qui est alors pourtant marxiste-léniniste,

a dû troquer sa tenue militaire pour d’élégants

costumes; il fallait donc penser modernisme.

8


Un plan quinquennal était donc lancé, destiné à

soutenir le dynamisme économique en dotant le pays

d’infrastructures de bases et en modernisant celles

existantes. L’État congolais avait donc investi 1.180

milliards de francs CFA, financés à hauteur de 70 %

par la rente pétrolière et 30 % par les bénéfices des

entreprises publiques.

50 % de ce montant était destiné aux infrastructures

de base, 35 % au secteur productif, 10 % à l’éducation

et près de 3 % au secteur social. Parmi les réalisations

de ce plan, il y a les deux magnifiques tours qui

subliment jusqu’à ce jour, Brazzaville et Pointe-

Noire; notamment la Tour Nabemba pour l’une et la

Tour Mayombe 4 pour l’autre; la route nationale N°2,

l’amélioration du plateau technique de l’hôpital

général de Brazzaville transformé en CHU (Centre

Hospitalier Universitaire), la construction de

plusieurs écoles et foyers sociaux, etc.

Ce plan sera à l’origine de la création de milliers

d’emplois et la naissance d’un dans le secteur

privé, bien que ce dernier soit peu structuré. Il était

aussi question de relever le secteur agricole qui

représentait 23 % des recettes de l’État notamment

grâce à l’agroforesterie.

ELF (Entreprise pétrolière française 5 ) sera la grande

gagnante de cette embellie grâce à la position de la

France en tant que premier partenaire économique et

4

Surnommée par les Ponténégrins Mayombe82 car inaugurée

en 1982.

5

Devenue Total, de nos jours.

9


stratégique du Congo.

Malheureusement le choc que va connaitre l’industrie

pétrolière en 1984 et le manque de productivité

croissante de l’unique gisement de pétrole à l’époque,

auront des conséquences dévastatrices sur le plan

socioéconomique.

Il faut rappeler que les pays francophones d’Afrique

noire, traversaient des périodes assez troubles au

cours de la décennie 1980. Cela était peut-être dû au

changement de régime et à la guerre froide entre le

bloc soviétique et les États-Unis. Cette guerre va

provoquer la colère de la puissance coloniale

(Française) qui voyait d’un mauvais œil, le

basculement de ses anciennes colonies vers le régime

marxiste-léniniste épaulé par l’URSS et la Chine.

Le Congo (1,7 million d’habitants) faisait

malheureusement partie de ces pays endoctrinés par

l’URSS suite à un accord signé entre les deux pays en

1981.

En interne, la crise sociale provoquée par la chute du

prix du baril pétrole, a vu naitre des mouvements de

contestation de la part des syndicats des travailleurs et

des étudiants, car le gouvernement avait décidé en

1985 d’élaborer un Plan d’ajustement structurel

(PAS) avec le Fonds monétaire international (FMI).

Ce qui n’a pas été du goût des populations.

L’implication de la France, en refusant de

rééchelonner la dette du Congo auprès du Club de

Paris, avait mis le pays dans une impasse financière

10


menant à la Conférence Nationale Souveraine (CNS),

suite aux grèves à répétitions et à une « mini

insurrection » à l’intérieur du PCT (Unique parti de

l’époque qui avait un droit de regard sur l’État). Ce

qui était la tendance dans la sous-région.

11


Première partie:

12


1 La Conférence Nationale –Le Règne de

Lissouba- La guerre

Alors que plusieurs détracteurs l’avaient

publiquement humilié en 1991 lors de la Conférence

Nationale Souveraine tenue à Brazzaville sous sa

bénédiction 6 , ce jeune président, dans sa sagesse,

accepta de se retirer de la vie politique à l’issue d’un

scrutin marqué par des diffamations à son égard.

Cette conférence nationale a abouti à plusieurs

changements parmi lesquels:

- La restauration des symboles officiels de la

République abandonnés pour certains en août 1963 et

pour d’autres en 1969 ;

- L’élection d’un Premier ministre en son sein.

Premier ministre qui s’était vu attribuer l’essentiel des

pouvoirs, au détriment du chef de l’Etat en place ;

- L’instauration d’un Parlement de transition en

lieu et place de l’Assemblée nationale jusque-là en

place ;

- Le changement de la constitution.

Le drapeau national a été remplacé par l’ancien

adopté par la loi constitutionnelle N°8 du 18 août

1959: un drapeau de couleur vert, jaune et rouge. La

devise n’était plus la même non plus; tout comme

l’hymne nationale et d’autres symboles de l’époque

6

Il était Président de la République en Exercice

13


du monopartisme qui étaient balayés, notamment les

armoiries, les timbres, les cachets et le sceau.

La Conférence nationale souveraine qui se voulait un

changement d’élite, porteur de plus de démocratie,

s’était transformée tout simplement en un conflit pour

le pouvoir au sein de la classe politique, généré par

des facteurs divers découlant de la révolution de 1963,

des problématiques ethniques, de l’aspiration à la

démocratie des nouvelles générations.

La suite ne sera que six années de dur labeur et de

souffrance pour le peuple congolais; chômage,

salaires impayés, famine, bourses impayées, taux de

scolarisation en chute libre, discrimination,

tribalisme... Le Congo avait perdu ses lettres de

noblesse; dans les hôpitaux, on ne comptait plus le

nombre des morts. La crise sociale faisait des ravages

chez les jeunes et le taux de délinquance était à son

apogée.

C’est alors qu’en 1993, une guerre éclata entre les

populations congolaises dans certains coins du pays.

Guerre provoquée par les acteurs du pouvoir de

l’époque sous fond de tension et d’incompréhension;

les Congolais assistèrent impuissants aux œuvres

néfastes des milices qui avaient été créées juste avant

cette guerre.

Des milices qui vont par la suite instaurer un climat

de peur auprès des populations. Brazzaville la capitale

politique était divisée en plusieurs blocs gérés par ces

derniers ; on ne pouvait pas se rendre de la zone Nord

14


de Brazzaville 7 à la zone Sud 8 sans être inquiété,

interpelé, racketté, voir même arrêté par l’une de ces

milices ; on vivait une sorte d’anarchie provoquée par

le pouvoir en place lui-même.

La barbarie et le tribalisme étaient maîtres, il eut alors

des patronymes qualifiant certains groupes ethniques

comme les Tchèques, les Norvégiens, les Niboleks.

Leurs milices, les Cocoyes, Boula-Ntoulou, Mamba

de guerre, Aubévillois, etc. Des appellations qui ne

présageaient rien de bon pour la paix et l’harmonie

des peuples.

Retranché dans son village natal à Oyo, puis en

France où il décida de s’éloigner de la vie politique,

de peur d’être accusé par ces mêmes détracteurs de

pyromane, Denis Sassou N’Guesso suivait avec

amertume le déclin de la jeunesse et de la vie sociale

de son très cher Congo. Il fallait donc faire quelque

chose; et les élections présidentielles pointaient

justement à l’horizon.

On se souvient encore de son retour au pays quelques

années plus tard, cette grande foule venue l’accueillir

à l’aéroport international de Maya-Maya; on aurait dit

qu’elle venait voir un prophète, un libérateur.

Le cortège était impressionnant, la foule tout le long

des artères, la ceinture humaine créée pour la

circonstance était gigantesque ; vu du ciel, on aurait

7

Mikalou, Talangaï, Ouenzé, Nkombo…

8

Plateaux des 15 ans, Bacongo, Makélékélé…

15


dit une imitation humaine de la grande muraille de

Chine. Elle allait jusqu’à sa résidence de Mpila. «

C’était comme un jour de fête digne des histoires du

Christ telles que relaté dans la Sainte Bible » ; me

confiait un ainé alors lycéen à l’époque.

Le peuple avait-il donc compris qu’il s’était fait

duper?

Ce que je sais, c’est que le peuple n’en pouvait plus

de cette misère, le Congolais n’était plus debout ni fier

partout où il allait comme à l’époque et cela ne

pouvait continuer. « Mettre fin au monopartisme était

peut-être une bonne initiative, mais mettre fin au

règne de Sassou N’Guesso était une erreur

colossale », disait Maitre Martin Mberi (ministre sous

Lissouba et ami de Denis Sassou N’Guesso).

Voilà donc ce jour déclencheur où le peuple avait

exprimé son regret et demandé unanimement à

l’homme de la situation 9 de venir reprendre ce qui lui

était dû. Certains attendaient même de lui ce jour-là,

un ordre pour lancer une insurrection populaire afin

d’en découdre avec le pouvoir. Mais c’était sans

compter sur la sagesse et le patriotisme qu’il incarnait.

Il décida alors de se rendre à Oyo après un séjour à

Brazzaville où il peaufina avec ses proches fidèles,

son programme pour les élections présidentielles à

venir.

Déboussolé, paniqué, le régime de Lissouba

multipliait les provocations dans le but de déstabiliser

9

Appellation que lui conféraient ses partisans ce jour là

16


l’homme du 5 février 10 . Celui-ci ne dit mot et continua

ses descentes et ses meetings au Nord du pays, car la

Constitution le permettait.

Puis vint la guerre civile de 1997, « la bêtise humaine

de 1997 » car c’est ainsi qu’était défini cet événement

tragique qui a fait couler beaucoup de sang et a

ramené le pays plus bas qu’il était déjà depuis cinq

ans. Cette guerre durera cinq mois et fera plus de

15.000 morts.

Des Congolais tués à cause de la soif du pouvoir des

uns et des autres, du non-respect du principe d’égalité

et de la Constitution.

Lors d’un entretien, Sassou N’Guesso confiait à un

journaliste « qu’il regrettait amèrement ce qu’il

s’était passé en 1997, car il n’était pas rentré au pays

pour çà mais il voulait juste être candidat à l’élection

présidentielle dans laquelle les sondages le

présentaient favori ».

La victoire sourit à son camp et il mit aussitôt fin à

cette tragédie et se lança dans un processus de

réconciliation nationale et de transition politique afin

de panser les blessures du passé et de remettre le pays

sur les rails du développement.

10

Date de son accession au pouvoir en 1979, appellation

courante de l’époque

17


1.1 Le forum national pour l’unité, la

réconciliation, la démocratie et la reconstruction du

Congo

Denis Sassou N’Guesso organisa avec l’assistance de

la communauté internationale en janvier 1998, un

forum national où étaient conviés tous les acteurs de

la vie politique du pays, les syndicalistes et la société

civile; même l’Eglise était représentée. On pouvait

remarquer la présence de Monseigneur Ernest

Kombo, celui-là même qui présida la Conférence

Nationale Souveraine de 1991.

Ce forum avait pour buts de:

- Panser les blessures du passé en prônant

l’unité nationale au-dessus des querelles et des

divergences d’opinions politiques ;

- Réconcilier les Congolais entre eux ;

- Consolider la paix et l’harmonie entre les

peuples ; gage d’une croissance économique

soutenue ;

- Regarder avec sérénité l’avenir.

Ce n’était pas le rendez-vous des querelles, mais celui

des mea-culpa, ce forum était tourné vers l’avenir, et

le passé n’avait pas sa place. Ainsi, les participants à

ce forum avaient unanimement promis au peuple

congolais que plus jamais la guerre ne viendrait

ébranler la paix retrouvée. Il fut alors instauré un

conseil national de la transition censé veiller au

respect des promesses faites lors de ce forum et mener

le pays vers des élections libres et transparentes.

18


Ce conseil regroupait toutes les parties prenantes au

débat politique congolais. Son président était Justin

Koumba et avait pour premier secrétaire, Pierre Ngolo

(actuel Secrétaire Général du PCT, le Parti Congolais

du Travail). Il était composé de soixante-quinze

membres parmi lesquels; Gabriel Bokilo (feu

Président du parti l’URN, Union pour le

Redressement National), Hervé Diata (Professeur

d’économie à l’Université Marien Ngouabi,

l’UMNG), Émilienne Raoul, Jacques Bombete,

Stanislas Nguié et bien d’autres.

L’engouement autour de ce forum montrait

clairement les intentions de Sassou N’Guesso qui ne

recherchait qu’une chose: la paix.

Il demanda PARDON au peuple réconcilié, aux

victimes de la guerre et leur adressa toute sa

compassion affective. Il ajouta « mettons de côté nos

querelles intestines, nos luttes politiques; ressoudonsnous,

travaillons pour l’avenir ».

Une fois de plus, le monde entier pouvait apprécier la

sagesse de cet homme épris de paix, qui n’a pas voulu

se livrer au jeu du règlement de compte, car les

stigmates de la guerre se lisaient encore sur le visage

de « Brazzaville la verte » 11 devenue l’ombre d’ellemême.

Il a plutôt prôné la compassion en

reconnaissant son tort et celui des autres. Le Congo ne

pouvait avancer sans l’unité de son peuple et une vraie

11

Surnom de Brazzaville, du temps où cette ville avait

beaucoup de verdure.

19


collaboration entre les acteurs politiques.

« Je reconnais bien là la sagesse du président de la

République et sa grandeur d’âme, ce forum s’est

déroulé en toute quiétude et il faut s’en réjouir, car le

Congo renaitra de ses cendres » disait Monseigneur

Ernest Kombo au sortir de ce forum.

L’heure était donc au travail pour la paix, la

reconstruction, la réconciliation et le respect de la

démocratie. C’est alors que dans un élan de solidarité

patriotique, tous se sont mis au travail: Politiques,

hommes d’églises, syndicalistes, ONG’s…

1.1.1 Le train de la paix

Pour pérenniser la paix et l’harmonie, il faut savoir

partager avec les autres. Un principe fondamental que

Sassou N’Guesso a toujours respecté. Pour ce faire, il

n’hésite pas à s’entourer des acteurs politiques de tous

bords afin de conduire la nation congolaise vers

l’émergence.

Un gouvernement de transition fut mis en place où

toutes les ethnies ou presque étaient représentées; une

sorte de géopolitique dont Sassou N’Guesso détient le

secret. Le peuple congolais pouvait donc être rassuré,

la guerre était finie.

Ne dit-on pas qu’à côté d’un grand homme se trouve

une grande dame?

20


1.1.2 Antoinette Sassou N’Guesso : Femme courage

Comme toutes ces femmes qui ont marqué l’histoire

du monde aux côtés de leurs époux, celle-ci, en tant

que mère, prit son bâton de pèlerin et, parcourut le

pays tout entier afin de vulgariser auprès des

populations le message de paix et de réconciliation de

son époux. Avait-elle aussi le Phénomène DSN 12 ,

celui de prôner la paix et l’unité au-dessus de tout?

Je crois que oui, car ce comportement était spécifique

à Sassou N’Guesso et ne pouvait atteindre que ceux

qui partageaient sa vision et croyaient en lui. Elle était

donc bien placée pour en être atteinte.

En effet, à bord d’un train affrété par le Chemin de

Fer Congo Océan (CFCO), elle parcourut tous les

villages, districts et chefs-lieux des départements

ayant abrité ce chemin de fer. Avec elle, quelques

membres de la Fondation Congo Assistance 13 , des

responsables administratifs locaux et des membres du

gouvernement dont Isidore Mvouba (un haut cadre du

PCT, l’une des figures incontournables du règne de

Denis Sassou N’Guesso et en même temps un ami

fidèle). Ce dernier sera successivement Premier

ministre, ministre d’État chargé du pôle des

infrastructures de base puis actuellement Président de

l’Assemblée Nationale.

12

Désigne la passion pour la paix et l’unité par-dessus tout

13

Fondation d’aides aux personnes démunies dont Antoinette

SASSOU N’GUESSO est la présidente d’honneur

21


Partout où elle allait, les populations étaient en liesse,

« Ngouli 14 » était de retour. À chaque gare, c’était une

foule innombrable qui venait l’accueillir; les places

retenues pour ses discours étaient noires de monde.

C’est à croire que le couple Sassou N’Guesso avait

cruellement manqué aux Congolais.

Elle qui avait un message de paix à partager, s’est

retrouvée avec un train rempli de marchandises, car

les populations ne la laissaient pas repartir les mains

vides. Elles donnèrent des présents, des produits du

terroir: bananes, maniocs, poissons fumés, viandes de

brousse, ignames… La liste n’est pas exhaustive, car

il y avait aussi l’amour qu’on lui offrait par-dessus

tout.

Cette initiative était très louable, redonner le sourire

et de la joie aux Congolais était une très bonne chose,

car le peuple en avait besoin pour enfin accepter cette

transition démocratique et préparer les élections à

venir.

14

Mot vili désignant une maman

22


Deuxième Partie :

23


2 La Nouvelle Espérance et le Chemin

d’Avenir

Alors que la période de transition courait à son terme,

Denis Sassou N’Guesso s’attelait à réaliser sa

promesse, celle d’organiser des élections crédibles en

2002. Élections auxquelles a pris part l’UPADS

(Union Panafricaine pour la Démocratie Sociale) ;

ancien parti au pouvoir de 1992 à 1997, et à l’issue

desquelles il sera élu Président de la République avec

plus de 90 % des voix avec un taux de participation

qui battait les records.

C’était la renaissance, bref la Nouvelle Espérance 15

pour tout un peuple. Plusieurs partis politiques et

associations virent le jour et Ya Dengess, comme

certains l’appelèrent chaleureusement, ne pouvait

cacher son émotion et sa joie face à la paix retrouvée.

La Nouvelle Espérance incarnait le rêve de toute une

jeunesse congolaise, une jeunesse qui, pendant un

moment, était délaissée et abandonnée à elle-même. Il

était urgent pour le nouveau Président de tout mettre

en œuvre pour que la jeunesse puisse redorer son

15

Premier programme de société de Denis SASSOU N’GUESSO

(2002-2009) sous l’ère démocratique

24


blason. L’heure était aux réformes et à la

reconstruction massive des infrastructures de base.

Pendant que l’Assemblée Nationale et le Sénat

s’installaient, une panoplie de projets de lois était déjà

sur la table du gouvernement dans le but de booster

l’économie, de redonner confiance aux partenaires

étrangers et locaux et de réconcilier la nation.

C’était très prometteur, car les partenaires

internationaux frappaient de nouveau à la porte du

Congo et l’on ne pouvait que s’en réjouir; le pays

avait besoin d’argent pour financer ses projets

d’investissements. Plusieurs accords de crédit furent

signés parmi lesquels, celui avec l’Association

Internationale de Développement (AID) approuvés

par la loi N°5-2002 du 14 novembre 2002 et le

gouvernement des États-Unis dans la même année.

C’était l’espoir d’un Congo étincelant. Plusieurs

programmes virent le jour à l’instar du programme

phare qui était « La municipalisation accélérée ».

Celle-ci consistait à équiper progressivement le

Congo de plusieurs infrastructures de bases et

bâtiments administratifs dignes de ce nom construits

chaque année.

Sassou N’Guesso se posa en visionnaire. Pour lui ce

n’était plus le Congo de 2002 qu’il voyait, mais celui

de l’après 2025; doté de plusieurs infrastructures,

industrialisé, tourné vers le développement, où

l’emploi ne serait jamais menacé et l’éducation ainsi

que la santé ne seraient plus un casse-tête pour les

25


dirigeants et les populations. Bref, un Congo

émergent.

2.1 La municipalisation accélérée

Véritable déclic de la lutte pour l’émergence du

Congo, elle vit le jour en 2004 lors de sa première

édition dans le département du Kouilou et devait

s’étendre sur douze ans comme le nombre de

départements que compte le Congo.

Ayant permis, dans le cadre de sa mise en œuvre

progressive, une transfiguration fondamentale du

pays, la municipalisation accélérée sonnait comme

une ère de la modernité du Congo qui connut un bond

en avant au point de corriger le déficit infrastructurel

qui existait entre les deux principales villes

(Brazzaville et Pointe-Noire) d’une part et

l’hinterland d’autre part.

Dans ce processus, la République du Congo, qui

disposait autrefois de peu d’infrastructures routières,

aéroportuaires et même énergétiques, s’est vu s’ouvrir

à soi-même et sur le reste du monde ; cela par la

construction ou l’agrandissement, notamment de

routes interdépartementales et celles dites d’intérêts

sous régionales auxquelles s’ajoutaient huit aéroports

dont trois à vocation internationale (Brazzaville,

Pointe-Noire et Ollombo).

Les actions découlant de ce cadre de référence ont

pour objectifs:

26


- La création d’un nouveau cadre de vie,

en ville et en campagne, et le développement

harmonieux de tous les espaces locaux en y

garantissant un niveau d’emploi élevé pour les

générations présentes et futures ;

- La lutte contre les disparités, à

l’intérieur de chaque département, comme

entre les départements ;

- La stimulation de l’investissement

indispensable à l’accroissement de la richesse

nationale.

La municipalisation accélérée a fortement contribué à

l’amélioration des conditions de vies des populations

de l’intérieur dont certaines sont pourvues

aujourd’hui d’électricité et d’eau potable, de marchés

modernes, de voiries urbaines et de bâtiments

administratifs.

Ce programme a favorisé la construction de près de

50 préfectures, sous-préfectures et conseils

départementaux et a permis l’installation, dans les

chefs-lieux des départements et des districts, de plus

de 350 postes de transformations électrique. Environ

1000 km de lignes moyenne tension et 750 km de

lignes basses tensions. Plus d’une quinzaine d’usines

et près de 400 km de réseau de distribution ont été

construites. Le Congo a pu densifier ses axes routiers

estimés actuellement à 9000 km de voies, dont 350

km de voiries urbaines construites à l’intérieur des

villes secondaires.

Financée à hauteur de plusieurs milliards de FCFA sur

27


fonds propres de l’État congolais, la mise en œuvre de

ce programme s’est fait accompagner de plusieurs

projets réalisés sur l’ensemble du territoire, dans le

cadre de la modernisation du pays.

Référence Image: Lancement officiel Municipalisation accélérée des Plateaux

2013 ©Slate Afrique

Ces projets de construction de grande envergure

placent aujourd’hui le Congo en bonne position des

nations de la sous-région et même du continent

disposant d’infrastructures de qualité aux normes

internationales. Grâce à la construction de ces

infrastructures (routes, stades, ports et aéroports) la

République du Congo peut se réjouir d’avoir redoré

28


son blason de pays de transit qui était le sien vis-à-vis

de ses voisins. Ce positionnement naturel lui a été

conféré à travers la modernisation de son port en eau

profonde et la construction de la dorsale reliant

aujourd’hui l’océan Atlantique au nord du pays.

À l’actif de nombreux projets réalisés par la

municipalisation accélérée figurent en bonne place le

complexe sportif de Kintélé qui abrita, en septembre

2015, les 11 e jeux africains ; l’Université Denis

Sassou N’Guesso de Kintélé, la Zone industrielle de

Maloukou, la réhabilitation du Port autonome de

Brazzaville, les aéroports internationaux Maya-Maya,

Agostinho Ñeto et Ollombo, les barrages

hydroélectriques d’Imboulou et de Liouesso, la

construction du siège du ministère des Affaires

étrangères et de la Cour constitutionnelle, l’hôpital

Édith Lucie Bongo Ondimba d’Oyo, l’hôpital général

d’Owando et le bitumage des routes d’intérêt sous

régionale reliant le Congo au Gabon et au Cameroun.

La municipalisation accélérée a également fait

bénéficier aux populations des centres des femmes et

des jeunes filles dans le but de les sortir de l’ignorance

et de l’exposition à toutes sortes de risques, par le

biais des loisirs de l’information, de formation, de la

documentation et enfin de la prise en charge

paramédicale et psychosociale des personnes vivant

avec le VIH.

Grace à la municipalisation accélérée et à une

politique de décentralisation efficace, plusieurs

localités du pays se sont lancées dans cette dynamique

29


de construction et de modernisation. Il s’agissait là de

lutter efficacement contre l’exode des jeunes en les

décomplexant des grandes villes grâce à des

infrastructures modernes construites à proximité de

leurs habitations.

Les bâtiments publics jaillissaient de terre à une

vitesse phénoménale, chaque département était doté

d’écoles, d’hôpitaux, de routes et l’électrification

aussi était au rendez-vous.

Il fallait croire que Denis Sassou N’Guesso avait

trouvé le remède pour panser les blessures du passé et

faire oublier la misère aux Congolais.

Oui, nous pouvions rêver encore une fois, il y avait

une forte demande en main d’œuvre, les jeunes en

étaient les premiers bénéficiaires. Partout dans le pays

on pouvait voir des activités se créer.

Que dire donc de cette initiative louable consistant à

faire profiter tous les Congolais de la fête nationale?

Denis Sassou N’Guesso décréta alors une alternance

dans chaque département du pays des

commémorations de la fête nationale. Ainsi à compter

de 2004 chaque département pouvait vibrer au rythme

de ces festivités.

Grâce à cette initiative, toutes les villes du pays

devaient revêtir leurs plus belles robes. Stades,

aéroports, sièges des communes, des préfectures,

écoles, hôpitaux, routes, marchés étaient construits

chaque année et partout où devait passer la

30


municipalisation accélérée.

2.1.1 La célébration de la fête de l’indépendance et la

municipalisation accélérée

Les départements de Pointe-Noire et du Kouilou ont

été les premiers départements à bénéficier de cette

nouveauté en 2004.

Pour ma part, je retiens un très bon souvenir de ce 15

août 16 2004 ; les routes bitumées, les bâtiments

publics rénovés, le stade municipal qui présentait une

image maussade du sport congolais était reconstruit,

même le Port autonome de Pointe-Noire a profité de

cette embellie, car il fut initié un projet d’extension de

certains terminaux à container. C’était la grande

ferveur, plusieurs jeunes ont battu le pavé jusqu’au

boulevard pour voir le défilé civil et militaire et

surtout admirer les belles figures que nous présentait

l’escorte motorisée de la Garde présidentielle

républicaine.

Denis Sassou N’Guesso était là avec, à ses côtés,

plusieurs chefs d’États africains, des diplomates et des

représentants des organismes internationaux. La

jeunesse ponténégrine était aussi au rendez-vous, le

boulevard de Loango, noir de monde et c’était à peu

près la même ambiance chaque année. C’était

important pour ce peuple congolais, jadis meurtri par

la guerre, de fêter en grande pompe son indépendance.

16

Journée de célébration de la fête nationale du Congo depuis

1960

31


Psychologiquement, cela avait un sens salvateur.

Le soir de ce 15 août, on pouvait contempler les feux

d’artifices qui illuminaient le ciel étoilé de Ponton la

belle dans une ambiance digne des spectacles de

Broadway, une douce fraîcheur tropicale rappelant un

automne à New-York la Grosse pomme; les

restaurants, les dancing-bars et autres lieux festifs

faisaient recette. La municipalisation accélérée

déplaçait les jeunes dans tout le pays, à la recherche

d’emploi ou dans le but de créer des activités

lucratives. C’était étonnant de voir un tel engouement

autour d’une simple journée.

2.1.2 Antoinette SASSOU N’GUESSO : Ngouli

En sa qualité de marraine de la municipalisation

accélérée, Antoinette Sassou N’Guesso a organisé,

depuis 2011, de nombreuses activités liées à cette

initiative, parmi lesquelles:

- La cérémonie marquant la journée

internationale de la femme dans le département choisi

pour commémorer la fête de l’indépendance ;

- Les séances de vaccination ;

- Les activités liées à la lutte contre le VIH-

SIDA ;

- Le concours de la marmite d’or ;

- L’élection miss indépendance ;

- Les émulations scolaires, etc.

À chaque célébration du 8 mars correspondait un

thème donné, ponctué par une marche des femmes.

32


« Nous voulons démontrer que les femmes sont unies

et solidaires. C’est une fête que nous voulons

tournante, surtout dans les départements où sont

exécutés les travaux de la municipalisation accélérée.

C’est une manière pour les femmes de s’exprimer

dans la lutte pour réclamer les droits restés longtemps

aux oubliettes. La journée du 8 mars s’inscrit dans la

longue marche des femmes pour s’opposer à la remise

en cause de leurs droits et pour conquérir l’égalité

réelle entre les hommes et les femmes, facteur

d’émancipation humaine », s’exprimait Antoinette

Sassou N’Guesso sur le sens à donner à cette

mobilisation. (ADIAC, 2015). Généreuse et engagée,

« Ngouli » a toujours soutenu son époux et ce, peu

importe les circonstances. Ainsi en sa qualité de

première dame, elle est une figure politique de

premier plan de l’ère Denis Sassou N’Guesso. Son

charisme lui a valu le respect des autres premières

dames à travers le monde; elle est suivie, écoutée et

admirée par la plupart d’entre elles.

2.1.2.1 Son combat dans la lutte contre le VIH-SIDA

Dans les différents départements choisis pour célébrer

la fête de l’indépendance, l’épouse du chef de l’État a

organisé plusieurs campagnes de sensibilisation sur

l’élimination du VIH-SIDA de la mère à l’enfant, et

parfois, des campagnes de vaccination contre le

cancer du col de l’utérus.

Estimant que la réduction de nouvelles infections à

VIH passe non seulement par l’information, mais

aussi par l’administration aux patients d’un traitement

33


antirétroviral précoce, Antoinette Sassou N’Guesso a

offert et offre des médicaments antirétroviraux pour

soulager les malades.

Pour soutenir les populations agricoles, la marraine a

apporté son aide aux coopératives agricoles en leur

offrant du matériel aratoire en rapport avec leurs

activités.

C’était pour elle, en tant que mère, sa façon d’œuvrer

à l’épanouissement de la jeune fille.

Les personnes vulnérables ne restaient pas en marge

de ces festivités. Afin de les faire profiter de la fête,

« Ngouli » distribuait des kits vestimentaires, des

vivres et autres produits de première nécessité aux

personnes du troisième âge.

La municipalisation accélérée n’était pas qu’un

simple slogan politique, elle était aussi une vraie

politique de dépense publique visant à stimuler les

investissements.

Un pari tenu puisque plusieurs entreprises

internationales spécialisées dans les bâtiments et

travaux publics se sont installées et ont embauché la

main-d’œuvre locale. Avec elles en tête, il y avait des

entreprises chinoises.

Fruit d’un accord économique renouvelé entre le

Congo et la Chine par le Président de la République

lui-même lors d’un voyage dans l’Empire du Milieu,

plusieurs chinois investirent au Congo dans le cadre

d’un partenariat gagnant-gagnant ayant pour fer de

34


lance, le transfert de compétences.

Les jeunes pouvaient donc profiter de ces expériences

étrangères pour leur épanouissement. Le taux de

chômage diminuait considérablement. La jeunesse ne

pouvait qu’être satisfaite. La Nouvelle Espérance

n’avait pas volé son sens.

Derrière cette municipalisation accélérée, se cache

certainement, une grande dynamique

d’industrialisation du pays.

35


Quelques projets initiés par Denis SASSOU

N’GUESSO

Le boulevard énergétique

Rappelons qu’après la guerre civile de 1997, le Congo

était plongé dans l’obscurité totale. Toutes les lignes

électriques étaient endommagées alors que tendaient

à l’horizon les fêtes de fin d’année. Rester sans rien

faire? Ce n’était pas Sassou N’Guesso.

Dans le cadre de mes investigations, un responsable

de la Société Nationale d’Électricité me confiait que

le président de la République lui-même les avait

convoqués et demandés de tout faire pour alimenter

au moins les grandes villes du pays que sont

Brazzaville et Pointe-Noire, car il ne voulait pas voir

son peuple célébrer Noël dans la tristesse. « Nous

avions travaillé d’arrache-pied pour satisfaire les

attentes du président; nos salaires ne passaient plus,

mais ce n’était pas un problème, nous étions juste

fiers de servir valablement notre pays au nom de la

paix retrouvée » ajouta-t-il.

Comme il l’a toujours dit, « plus jamais ça! », Sassou

N’Guesso initia un projet dit de création d’un

boulevard énergétique dont la mission était de mailler

le pays tout entier d’infrastructures électriques afin de

consolider la dynamique de croissance. Pour cela, il

36


fallait donc doter la Société Nationale d’Électricité de

nouvelles centrales électriques pour justement faire

face à la demande croissante d’énergie dont le Congo

avait besoin pour son industrialisation.

Le gouvernement avait donc deux centrales à

construire urgemment ; une centrale thermique à

Pointe-Noire dénommée CEC (Centrale Électrique du

Congo), fruit d’un partenariat public-privé entre la

République du Congo et la Société pétrolière ENI et

une centrale hydroélectrique au nord de Brazzaville

précisément dans le département des Plateaux

dénommée Centrale Hydroélectrique d’Imboulou

dont les Chinois sont comptés parmi les constructeurs.

Les deux centrales faisaient gagner au Congo pas

moins de 420 Mégawatts de plus couplés; à cela, un

réseau électrique haute tension moderne desservant le

Nord du pays, et un réseau basse tension à l’intérieur

des villes, des postes de transformation.

Ainsi des villes comme Gamboma, Ollombo,

Owando, Oyo et autres jouissaient d’une fourniture en

électricité de bonne qualité à plein temps.

Mais le combat n’était pas gagné d’avance, car

plusieurs autres villes étaient aux abonnés absents et

il était impérieux de les alimenter en électricité.

C’est là que la municipalisation accélérée a joué son

rôle, car les villes et districts dépourvus du courant

électrique généré par ces différentes centrales étaient

alimentés par des groupes électrogènes de la Société

Nationale d’Électricité ; des générateurs achetés par

37


l’État congolais qui en est actionnaire majoritaire de

ladite société.

Dans le cadre de la politique de la Nouvelle

Espérance, une politique audacieuse menée sous

l’impulsion du chef de l’État, des populations de

l’intérieur du pays ont vu leurs conditions de vie

s’améliorer.

38


Projection de Denis SASSOU N’GUESSO

pour l’avenir énergétique du Congo

Le Gouvernement du Congo s’efforce d’étendre

l’accès aux services énergétiques modernes à

l’ensemble de sa population.

En effet, l’insuffisance de l’infrastructure énergétique

et le manque d’accès à l’électricité, à l’eau potable, à

la force motrice et aux systèmes de cuisson modernes

constituent des obstacles majeurs à la réalisation des

objectifs de développement durable exprimés dans le

Plan national de développement ainsi que dans les

Objectifs du Millénaire pour le Développement

(OMD).

Pour atteindre les objectifs de développement fixés, le

gouvernement a pris l’engagement de développer des

programmes énergétiques pour assurer l’accès à des

services modernes et durables. L’accent est mis sur

des modèles durables:

- Assurer l’approvisionnement des services de

base (santé, éducation, eau, communication) en

énergie ;

- Alimenter en énergie électrique les activités de

production ;

- Assurer aux ménages des services

énergétiques sûrs et durables.

Ainsi, au cours de la période 2012-2016, quatre

39


stratégies ont été retenues, ainsi que les projets

prioritaires correspondants ; le premier étant le

renforcement des capacités de production, de

transport et de distribution d'énergie électrique, que

l’on peut résumer comme suit :

- L’étude et la réalisation de l’extension de la

Centrale Électrique du Congo (900 MW) ;

- La construction des micros et mini-centrales

hydroélectriques ;

- La Construction de la centrale hydroélectrique

de Liouesso ;

- L’appui aux études de faisabilité des

centrales de Sounda (1200 MW) et de Kouembali

(150 MW) ;

- L’étude en vue de la construction de la

centrale de Chollet (600 MW).

Le second, quant à lui, concerne l'intensification de

l'électrification rurale:

Deux projets sont en cours, notamment le

projet indien et le projet BAD (Banque

Africaine de Développement).

Le projet indien. Le projet d’électrification rurale

fait partie d’un programme national d’électrification à

partir du réseau électrique interconnecté. Le

programme a pour objectif de contribuer à

l’amélioration des conditions de vie des populations

rurales par un accès durable à l’électricité et de

renforcer la municipalisation accélérée engagée par le

gouvernement en 2004 visant à doter tous les chefs-

40


lieux de sous-préfectures en infrastructures sociaux de

base. La réalisation du programme est prévue en

plusieurs étapes tenant compte du développement en

cours des réseaux électriques de transport.

L’électrification de 20 premiers centres dans les dix

départements concernés est en cours sur financement

de la coopération indienne.

En effet, dans le cadre de la mise en œuvre de sa

stratégie de réduction de la pauvreté, le gouvernement

de la République du Congo a signé un protocole

d’accord avec le Gouvernement indien, pour la

construction des lignes de transport et des réseaux de

distribution d’électricité sur l’ensemble du territoire

national.

Le projet, retenu à cet effet, consiste en la

construction des lignes électriques de 220 KV et de

330 KV reliées au réseau interconnecté pour la

desserte en électricité de plusieurs chefs-lieux de

sous-préfectures du Congo.

Le projet, évalué à 300 millions de dollars US a été

reparti en quatre phases d’exécution dont la première

s’élève à 70 millions de dollars US. À ce titre le

Congo a bénéficié d’un prêt de 70 millions de dollars

US au titre de l’année 2012 pour raccorder au réseau

national 20 chefs-lieux de sous-préfectures dans les

départements du Kouilou, du Niari, de la Bouenza et

de la Lékoumou, du Pool et des Plateaux, de la

Cuvette Centrale et de la Cuvette-Ouest.

Le projet BAD. Le projet, soumis au financemaent

41


du Fonds Africain de Développement (FAD), s’inscrit

dans la poursuite de la mise en œuvre du programme

national d’électrification à partir du réseau électrique

interconnecté dans cinq départements (Pointe-Noire,

Bouenza, Plateaux, Cuvette et Cuvette-Ouest).

Les principales réalisations attendues au terme de

l’exécution du projet sont:

- La construction de 305 km de réseau

de distribution en moyenne et basse tensions ;

- L’électrification de 59 nouvelles

localités dont deux communautés rurales et deux

chefs-lieux de sous-préfectures ;

- La réalisation de 5.100

branchements soit 25.500 personnes qui auront accès

au réseau électrique par ce projet ;

- L’installation de 2.255 foyers

d’éclairage public ;

- Le renforcement des capacités des

structures publiques du sous-secteur de l’électricité.

La population de la zone du projet est estimée à

120.000 habitants, soit près de 10 % de la population

rurale du pays. Le projet permettra également de

raccorder au réseau électrique et de fournir de

l’énergie électrique à base d’hydroélectricité et de gaz

à:

- 17 centres de santé ;

- 40 établissements scolaires ;

- 24 forages d’eau ;

- 38 centres administratifs et sociétés ;

42


- Une zone commerciale.

Les populations bénéficiaires sont sensibilisées sur les

risques électriques et la maîtrise des consommations

d’électricité, à travers des campagnes d’information,

d’éducation et de communication.

Le troisième concerne l'achèvement de la réforme

sectorielle tandis que le dernier consiste à développer

des ressources d’énergies renouvelables et la mise en

œuvre de l’efficacité énergétique.

Malgré la richesse considérable du Congo en sources

d’énergies, pour la majorité des Congolais, la

consommation d’énergie se limite à l’utilisation

traditionnelle du bois pour cuire les aliments. Pour

relever les défis de la sécurité d'approvisionnement

énergétique, de renforcement de la compétitivité du

secteur productif, de l’accès à l’énergie et de la

préservation de l'environnement, il faudra exploiter

ces richesses, notamment les énergies renouvelables

qui sont insensibles aux fluctuations des marchés de

l’énergie.

Pour exploiter le potentiel des énergies renouvelables

et mettre en œuvre l’efficacité énergétique, les

politiques de l’énergie et les outils stratégiques

doivent viser à diversifier les approvisionnements en

énergie en exploitant les sources d’énergies locales et

en utilisant le plus efficacement possible l’énergie

disponible.

Les services d’efficacité énergétique permettent de

combiner les services énergétiques et l’efficacité

43


énergétique. On demande ainsi au fournisseur de

services énergétiques de mettre en œuvre des mesures

pour garantir que l’efficacité énergétique sera

réalisée.

Ce programme de développement des énergies

renouvelables et de la mise en œuvre de l’efficacité

énergétique portera une attention particulière sur les

actions suivantes:

- Adoption d’une loi sur le développement des

énergies renouvelables ;

- Création d’une agence pour la maîtrise de

l’énergie ;

- Construction d’une centrale solaire de 3 KWc

(Kilowatt crête) à Impfondo (en cours) ;

- Construction d’une usine de montage de

panneaux solaires à Oyo (en cours) ;

- Poursuite du programme d’électrification

rurale par panneaux solaires de 100 localités.

Dans le secteur de l’eau potable, on peut noter

l’extension et la modernisation de l’usine de Djiri. À

terme, le relèvement de la production totale des deux

usines à plus de 11 000 mètres cubes d’eau par heure

permettra de couvrir les besoins en eau potable de la

capitale jusqu’à l’horizon 2030.

Aperçu du contexte économique national et le secteur

de l’eau

Depuis septembre 2002, le gouvernement est engagé

dans un processus de lutte contre la pauvreté, après les

44


conflits armés récurrents des années 90, qui ont

détérioré les conditions de vie, les infrastructures et le

tissu économique national.

Depuis septembre 2002, le Gouvernement est engagé

dans l’élaboration du Document stratégique de

réduction de la pauvreté (DSRP) sur une base élargie,

participative et consensuelle. Ce document de

référence fixe les grandes orientations en matière de

développement économique et social. Il définit son

cadre de mise en œuvre ainsi que les mécanismes

d’évaluation des politiques qui permettront de réduire

efficacement la pauvreté, d’ici à l’an 2015,

conformément aux objectifs du millénaire pour le

développement.

Cette entreprise amorcée en septembre 2002 a permis

au pays de signer un accord avec les institutions de

Bretton Wood, au titre de la Facilité pour la Réduction

de la Pauvreté et la Croissance (FRPC).

Le Congo étant devenu éligible à l’Initiative des pays

pauvres très endettés (IPPTE), un Document

intérimaire de stratégie de réduction de la Pauvreté

(DSRP-I) a été élaboré et a été approuvé par les

Conseils d’administration du FMI et de la Banque

Mondiale en décembre 2004. La poursuite de ces

efforts a permis au pays d’accéder en mars 2006 au

point de décision de l’IPPTE. (Rapport Global Water

Partnership Central Africa, juin 2010)

Au cours de ces dernières années, le Gouvernement a

fait des avancées notables dans le domaine de la mise

45


en œuvre du DSRP, aux fins d’atteindre le point

d’achèvement de l’initiative PPTE.

À ce jour, la demande d’eau potable la plus

importante (environ 69 %) est celle exprimée par les

populations à des fins domestiques.

Au Congo particulièrement, l’eau est une denrée

pléthorique mais sa disponibilité est paradoxalement

limitée, à cause du manque ou de l’insuffisance des

infrastructures de production (usines, stations de

pompage…), de traitement (produits chimiques

notamment) de stockage (châteaux d’eau), de

distribution (canalisation, bornes fontaines) et de

commercialisation (robinetterie, bornes fontaines,

etc.).

Cet état de chose est le reflet des politiques passées

qui n’ont pas permis au secteur de prendre toute sa

place et son importance dans l’économie et dans la

société congolaise.

Ces insuffisances sont inexorablement en voie d’être

comblées, mais cela suppose une volonté politique et

des moyens appropriés visant l’atteinte des objectifs

spécifiques, mesurables, atteignables, raisonnables et

clairs, dans les délais précis et connus.

Le Gouvernement vient de lancer le projet « eau pour

tous » pour améliorer l’accès à l’eau potable dans les

zones rurales.

46


Le projet Eau pour Tous

« L’eau c’est la vie » dit-on. Le manque de réseau de

distribution d’eau dans certaines localités et dans

certaines grandes villes était une épine qui s’enfonçait

lentement dans le pied du Congo; paradoxalement, le

pays possède une hydrographie riche et abondante.

Alors que le taux d’accès à l’eau restait très faible en

milieu rural, Sassou N’Guesso lançait, le 4 août 2013,

un vaste projet hydraulique à Kingoma, un petit

village du sud-ouest du pays où les habitants ont

toujours utilisé l’eau de pluie ou l’eau de source non

traitée pour couvrir leurs besoins en cette denrée

vitale.

Confié à une société brésilienne, ASPERBRAS, et

entièrement supporté par le budget de l’État

congolais, ce projet d’une durée de trois ans consistait

en la construction d’au moins 4000 forages dans plus

de 2000 villages équitablement répartis sur

l’ensemble du territoire national avec une moyenne de

deux forages par villages.

Le projet « Eau pour tous » vise à améliorer les taux

d’accès à des ressources saines qui sont jusque-là de

10 % en milieu rural et 50 % en zone urbaine.

Il y a un déficit dans la fourniture d’eau assurée par la

Société Nationale de Distribution d’Eau (SNDE)

devenue La Congolaise des Eaux (LCDE) depuis

Septembre 2018. La SNDE, entreprise publique

censée gérer ce secteur faisait face à ses limites; or

l’accès à l’eau fait partie des obligations d’un

47


gouvernement face au peuple. C’est dans ce cadre,

avec des partenaires internationaux que plusieurs

projets ont vu le jour dans ce secteur; parmi eux

figurait le projet « Maza na Buala 17 » financé avec la

Banque Arabe pour le Développement Economique

en Afrique.

Le Projet Eau, Électricité et Développement

Urbain (PEEDU)

Les défis à relever pour atteindre les objectifs que la

communauté Internationale s'est fixés dans le

domaine de l'eau, de l’électricité et de

l’assainissement sont immenses. De nombreuses

initiatives sont prises au plan national pour relever ces

défis.

Au Congo, le Projet Eau, Électricité et

Développement Urbain (PEEDU) est le cadre de

référence qui répartit les responsabilités entre les

différents acteurs.

L’État, à travers le ministère de l’énergie et de

l’hydraulique, est responsable de l’atteinte des

objectifs du PEEDU.

Le PEEDU travaille en vue d’atteindre les (OMD)

dans le secteur de l’eau, de l’électricité et de

l’assainissement.

L'atteinte de ces objectifs nécessite des

investissements financiers importants et la mise en

17

Signifie : De l’eau dans le pays (en kituba, langue congolaise)

48


place de mécanismes de coopération innovants.

Différents chantiers sont en cours dans ce sens.

Le PEEDU contrôle aussi les opérations de

prélèvement, traitement, stockage, distribution, et

recyclage de l’eau. Tout ceci afin de garantir une vie

saine aux populations.

Notons que ces deux projets, Eau pour tous et PEEDU

sont toujours en cours d’exécution et leurs effets sont

visibles et appréciés par les populations.

Aujourd’hui, la population ayant accès à l’eau potable

a sensiblement augmenté en passant de 58 % en 2005

à 76,4 % en 2011, dont 85 % en milieu urbain.

La municipalisation accélérée a généré un actif. Les

douze ans d’assaut pour le rééquilibrage du territoire

national ont sorti l’arrière-pays de la précarité et de

l’enclavement.

Toutes ces réalisations attestent que le Congo est sur

la voie de l’émergence.

Cependant, l’espoir que les Congolais formulent est

que la politique de diversification de l’économie et de

l’industrialisation du pays arrêtée dans le PND 2018-

2021 se concrétise. Et, au lieu d’être un ensemble de

mesures d’accompagnement de la municipalisation

accélérée, cette politique devrait plutôt constituer un

deuxième programme à part entière: une politique

d’industrialisation par exemple.

Les pays en développement ont réussi à diversifier

49


leurs économies et leurs filières d’exportation. Cette

diversification s’est exprimée de multiples façons, la

plus notable ayant été celle de l’industrialisation.

Pour cela, il faut mettre en place une série de

réformes visant à permettre aux jeunes congolais en

particulier de bénéficier de cette industrialisation; et

Sassou N’Guesso en est bien conscient. C’est ainsi

qu’il se présente en président réformateur depuis près

d’une décennie.

50


Troisième Partie:

Les réformes

51


3 Le système éducatif

Après la guerre civile de 1997, toutes les écoles du

pays touchées par celle-ci ont été reconstruites. Mais

certaines familles, défavorisées n’arrivaient pas à

faire face à leurs devoirs: garantir l’éducation des

enfants.

C’est ainsi que, pour aider les familles à faible revenu

à toujours envoyer leurs enfants à l’école en

adéquation avec la loi qui rend l’école obligatoire

pour les enfants âgés de 5 à 16 ans, Sassou N’Guesso

initia la gratuité sans condition, des frais scolaires

dans les établissements publics.

Et dans un élan de solidarité, plusieurs associations,

fondations, individualités et hommes politiques se

lançaient à la rescousse des écoliers en apportant des

dons en matériels didactiques et autres aides

multiformes. C’était le cas de la Fondation Congo

Assistance dont la première dame, Antoinette Sassou

N’Guesso, est la Présidente d’Honneur, le Lions Club

International, le Rotary Club et, bien des années plus

tard, la Fondation Perspectives d’Avenir. Les

organismes internationaux étaient aussi de la partie,

l’UNESCO en premier.

52


Le Congo est l’un des pays africains les plus

scolarisés du continent avec l’obligation scolaire de 5

à 16 ans. Il y a quelques années, il était placé dans le

groupe des pays ayant atteint la scolarisation

universelle et à qui se posait notamment le problème

de consolidation des acquis quantitatifs et celui de

l’amélioration de la qualité de l’enseignement.

La crise économique et financière avec l’application

des Programmes d’ajustement structurel (PAS)

conclue avec les institutions de Bretton-Woods, le

chômage des diplômés, les troubles sociopolitiques

que le pays a connus au cours de la dernière décennie

du XX e siècle notamment entre 1993 et 1997 peuvent

être comptés parmi les causes de la désaffection dont

les effectifs ont commencé à baisser ces dernières

années.

Concernant les politiques, il faut signaler que la

question de l’école occupe une place centrale dans le

cadre de la formation des ressources humaines

indispensables au développement du Congo. Les

principes fondamentaux qui régissent l’éducation sont

contenus dans autant de textes (comme l’Acte

fondamental d’Octobre 1997) qui régissent

actuellement le Congo.

La formulation de la politique éducative a toujours été

la préoccupation majeure de l’État. En effet, les

diagnostics élaborés durant la dernière décennie par le

Gouvernement et les organismes d’assistance ont tous

conduit à des recommandations des politiques dont

l’essentiel se caractérise par la nécessité d’une

53


profonde réforme de l’éducation de base et au

renforcement des capacités de planification, de

gestion, d’analyse, d’évaluation…

Dans la pratique et à tous les niveaux du système

éducatif, les actions menées sont entre autres celles:

- d’assurer l’insertion professionnelle du

jeune congolais,

- de l’initier à la culture d’entreprise ;

- d’assurer la formation permanente du

citoyen ;

- de former la jeunesse aux valeurs de

l’unité nationale, des droits de l’homme et de

la démocratie ;

- d’ouvrir l’esprit de la jeunesse aux

impératifs de l’intégration sous- régionale et

africaine ;

- de faire prendre conscience de la

nécessité de participer aux défis scientifiques

et technologiques contemporains ;

- de former aux questions de protection

de l’environnement en vue de contribuer au

développement du pays.

Ces dernières années, les actions des différents

gouvernements ont permis d’avancer sur la voie du

redressement du système éducatif. Ces efforts ont

notamment porté sur les actions suivantes:

- L’adoption des termes de référence de la

réforme du système éducatif qui définissent les grands

axes de la réforme en termes d’objectifs qualitatifs et

54


quantitatifs, de stratégies et de modalités

d’intervention ;

- La définition des objectifs et des stratégies

majeures d’une politique éducative alliant la

stabilisation de l’école à son ancrage en faveur du

développement de l’individu et de la société ;

- La réorientation de l’enseignement

technique et professionnel vers un enseignement

initial professionnel mené en partenariat avec le

secteur privé ;

- La gestion des personnels de l’éducation

nationale avec une définition conséquente de la

politique de formation et du perfectionnement des

enseignants, le tout devant aboutir à la revalorisation

de la fonction enseignante et à la restauration de la

motivation ;

- Le financement du secteur éducatif en vue

de la diversification des sources par la contribution

des parents d’élèves, des organisations non

gouvernementales, la coopération bilatérale et

multilatérale…

Ces grandes options ont dû être quelque peu

modifiées en raison des troubles sociopolitiques qui

ont secoué le Congo. En effet, les politiques, les

stratégies et les actions préconisées en 1998 ont

privilégié l’objectif d’un retour à un fonctionnement

normalisé du système éducatif après les guerres

successives que le pays a connues. Elles s’efforcent

également de préparer l’avenir en jetant les bases

55


d’une réorientation du système éducatif. Les six axes

proposés pour la mise en œuvre d’un plan d’actions

prioritaires de trois ans destinés à répondre au

diagnostic effectué sont les suivants:

- Réhabiliter les capacités existantes avant

la guerre civile et les rendre fonctionnelles ;

- Amorcer le redressement de la qualité de

l’enseignement ;

- Jeter les bases d’une réorientation du

système éducatif pour le rendre conforme aux besoins

de la société ;

- Mobiliser les forces vives du pays autour

de l’école (parents d’élèves, communautés,

entreprises…) et renforcer les capacités des acteurs ;

- Rénover profondément la gestion des

ressources humaines (personnel enseignant,

personnel administratif) et le fonctionnement

institutionnel ;

- Réengager l’État dans le financement du

secteur éducatif.

3.1 Il faut redorer le blason du

système éducatif congolais

Le système éducatif congolais est confronté à des

difficultés d’ordre administratif, pédagogique et

infrastructurel. Les formations proposées ne sont pas

toujours en adéquation avec les besoins sur le terrain.

56


Réhabiliter l’école congolaise est un impératif, car

former et éduquer la jeunesse c’est assurer la relève

de demain. Pour redorer le blason du système éducatif

congolais terni dans les trois sous-secteurs, à savoir

l’enseignement primaire et secondaire,

l’enseignement technique et professionnel et

l’enseignement supérieur, les autorités tentent, depuis

quelque temps, de mettre les bouchées doubles.

À l’Université Marien Ngouabi, l’heure était à la

restauration des acquis. Les bourses étaient versées

aux étudiants, les cours reprenaient et se déroulaient

normalement. Les amphithéâtres étaient rénovés.

Ayant fait mon parcours dans cette université, j’ai pu,

avec mes condisciples, profiter de ces rénovations.

L’amphi 600 18 était équipé de micros et de hauts

parleurs flambant neufs et l’amphi André Bouya,

aussi en plus de la climatisation. Je me souviens de

l’émoi de mon oncle lorsque je lui racontais nos

conditions de cours dans ces deux amphithéâtres et

des autres mutations que subissait l’université. Dix

ans plus tôt, il n’y avait rien de tout cela, c’était

inimaginable de la part des anciens pensionnaires de

cette université comme mon oncle.

Des réformes étaient également envisagées et l’une

d’elles était l’entrée au système Licence Master

Doctorat (LMD) qui s’est effectuée en 2007. À cet

effet, il fut retenu la mise en place de cinq groupes de

travail dont la mission était de bâtir l’avenir de

18

Pour dire « Amphithéâtre 600 places », où sont notamment

dispensés des cours de droit et d’économie.

57


l’enseignement supérieur.

Le premier groupe concernait l’Université Marien

Ngouabi. Il avait la responsabilité de proposer le

projet Université Marien Ngouabi 2025.

Le deuxième concernait l’université Denis Sassou

N’Guesso en construction à Kintélé.

Cette université est l’aboutissement de la loi N°37-

2013 du 30 décembre 2013 portant création de cette

dernière. Un établissement public à caractère

administratif doté de la personnalité morale et d’une

autonomie financière, placée sous la tutelle du

ministère chargé de l’enseignement supérieur.

Située à environ 17 Km de Brazzaville, plus

précisément dans la commune de Kintélé, cette

université se construit sur un terrain de 350 hectares

et a pour missions:

- De concevoir et assurer la formation initiale et

continue des cadres de haut niveau ;

- Développer les activités de recherche

fondamentale et appliquée ;

- Valoriser les connaissances scientifiques et

techniques par l’expertise et le conseil ;

- Promouvoir la coopération avec d’autres

institutions et établissements poursuivant les mêmes

objectifs.

Dotée d’une capacité d’accueil de 30.000 étudiants

avec un campus équipé de plus de 7000 lits et 3500

chambres, l’Université Denis Sassou N’Guesso se

58


présente comme un pôle d’excellence dans la sousrégion

en termes d’infrastructure et de qualité

d’enseignement. Cette deuxième université publique

que s’offre le Congo vient à n’en point douter combler

certains vides recensés à l’Université Marien

Ngouabi.

Parmi les innovations figurent:

- Une faculté de sciences et technologie ;

- Une école de mines, de l’hydraulique

et de l’énergie ;

- Une école supérieure de travaux

publics ;

- Une école supérieure de

télécommunications ;

- Un institut supérieur du sport et des

sciences physiques ;

- Un institut des sciences et techniques

appliquées ;

- Un institut supérieur des sciences et

techniques de la communication ;

- Etc.

Le troisième groupe était, quant à lui, dédié à

l’enseignement supérieur privé ; le quatrième avait

pour mission d’examiner le problème de

l’introduction des technologies de l’information et de

la communication alors que le dernier était chargé des

questions liées à l’enseignement supérieur en général.

Il avait pour mission d’étudier la problématique

d’adéquation formation/emploi ainsi que d’autres

problèmes auxquels sont confrontés les

59


établissements privés.

Conçue pour être un haut lieu du savoir et de

transmission des connaissances, l’Université Marien

Ngouabi n’a pas, pendant des années, failli à cette

mission. Elle continue de former à moindre coûts, la

plupart des élèves ayant obtenu leur Bac. Malgré les

difficultés, les enseignants maintiennent le cap et

l’alma mater congolais luit, quoi que sur un vieux mât.

Des dizaines de milliers d’étudiants se bousculent aux

portent de l’Université. Avec plus de 800 enseignantschercheurs

permanents, cette Université a incarné,

pendant des années, l’enseignement supérieur au

Congo, avant la libéralisation de ce secteur et la

dénationalisation de l’enseignement au début des

années 1990.

En 2015, l’Université Marien Ngouabi a enregistré de

meilleurs résultats dans la formation de son personnel.

Mais le débat sur la qualité des enseignements et des

formations n’est plus un sujet ennuyeux. Au contraire,

il devrait interpeller les gouvernants et les décideurs

car la structure dégringole et l’Université Marien

Ngouabi est devenu l’enfant pauvre de

l’enseignement supérieur en Afrique.

L’application de ces réformes, permettrait au Congo

de prétendre avoir une jeunesse mieux formée,

capable d’assurer la relève. L’Université Denis

Sassou N’Guesso est presque à son point

d’achèvement malgré la crise financière et

économique que traverse le Congo, car le

gouvernement s’attèle à respecter ses engagements et

60


une rentrée académique est imminente.

Aujourd’hui, dans le domaine de l’éducation, le taux

net de scolarisation au primaire (taux

d’alphabétisation) est passé de 86,5 % en 2005 à 92,5

% en 2015. Mais la qualité de l’enseignement

notamment dans le secondaire, présente des marges

de progression importantes.

Avec la politique de créations des lycées

d’excellence, l’État a déjà annoncé la couleur de ce

qui devrait être le modèle de l’enseignement au

Congo. Un modèle axé sur la quête de l’excellence.

Des progrès majeurs sont à reconnaitre en termes de

nouvelles infrastructures notamment dans les villes

comme Brazzaville et Pointe-Noire. Le nouveau

collège-lycée Gampo-Révolution situé à Brazzaville

(dans l’arrondissement 5, Ouenze) est l’un des plus

beaux lycées publics d’Afrique centrale. Il illustre la

volonté de l’État de vouloir redorer le blason du

système éducatif congolais.

61


4 Le système de santé

Conscient des maux qui minent le système de santé

congolais, Sassou N’Guesso multiplia les initiatives

salvatrices pour la jeunesse en particulier et la

population congolaise, en général.

Plusieurs campagnes de vaccination et de

sensibilisation sont lancées au début des années 2000.

On peut citer les campagnes de vaccination contre la

rougeole, la poliomyélite et bien d’autres maladies

dont les enfants sont les premiers touchés.

Dans cette lancée, il décrétait aussi la gratuité des

soins contre le paludisme chez les femmes enceintes

et les enfants de 0 à 5 ans, cause principale de la

mortalité infantile au Congo et la gratuité des

antirétroviraux. Dans le cadre de la protection de

l’enfance, un centre national de référence de la

drépanocytose Maman Antoinette Sassou N’Guesso

vit le jour via la loi N°28-2015 du 29 octobre 2015

portant création dudit centre au sein du Centre

Hospitalier et Universitaire de Brazzaville (CHU-B).

C’est un établissement public administratif ayant pour

missions entre autres de:

- Coordonner la prise en charge globale de la

drépanocytose sur toute l’étendue du territoire

national ;

- Assurer le dépistage de la drépanocytose ;

62


- Organiser une offre des soins promotionnelle

préventifs et curatifs contre la drépanocytose ;

- Renforcer la surveillance épidémiologique.

Il faut bien que les enfants jouissent d’une bonne

couverture médicale tout comme les autres couches

de la population. Alors Sassou N’Guesso prit le

taureau par les cornes, en initiant plusieurs projets de

loi visant à doter le Congo d’un vaste réseau de

centres de santé dans ses moindres recoins.

Il y eut alors ce vaste projet de construction des

Centres de santé intégrés (CSI), des hôpitaux

généraux et de base, de centre de recherches des

maladies virales et infectieuses. Pour Denis Sassou

N’Guesso, il est inconcevable de mourir en donnant

la vie; pour cela il faut agir. Lors d’une allocution à la

nation, il fit la promesse de proposer un projet de loi

garantissant la gratuité de la césarienne. Grâce à cela,

les taux de mortalité maternelle et infantile ont été

réduits de façon sensible (426 décès pour 100.000

naissances vivantes, 68 ‰ pour le taux de mortalité

infantile).

La vie de la mère et de l’enfant font partie de ses plus

grandes préoccupations. Quoi de plus normal pour ce

père de famille.

À cet effet, douze hôpitaux généraux sont construits

ou en cours dans tout le pays afin de faire profiter les

populations de l’accès à une meilleure prise en charge

médicale.

63


Référence Tableau: Dépenses de santé au Congo

en % du PIB

Source: Banque mondiale 2015

Le Programme de Santé Communautaire initié par la

Fondation Perspectives d’Avenir que préside Denis

Christel Sassou N’Guesso s’est prononcé sur

l’amélioration du système de santé au Congo et la

couverture médicale de proximité. Fort d’un bilan

héroïque de plus de 120.000 patients traités avec plus

de 12.000 opérations chirurgicales, ce programme a

suscité un véritable engouement de la part des

populations qui n’ont pas hésité à parcourir plusieurs

kilomètres de leurs lieux d’habitations aux sites

retenus par le programme afin de bénéficier de cette

aubaine. Ainsi ces populations dont certaines n’ont

pas eu accès aux soins depuis de nombreuses années,

ont pu bénéficier d’un plateau technique doté

d’équipements modernes que ce soit, entre autres, un

laser pour l’ophtamologie, un IRM (Imagerie par

64


résonance magnétique) et de l’imagerie médicale, des

appareils pour les échographies, des salles opératoires

ou des laboratoires.

Ces Congolais, qui n’avaient pas, pour certains les

moyens de se traiter à cause des coûts exorbitants de

ces opérations, ont pu le faire grâce à ce programme.

Plusieurs pathologies ont été épinglées, parmi

lesquelles: les goitres, les hernies, les cataractes, la

malnutrition, les déformations maxillo-faciales,

l’appareil locomoteur dit “pied bot”, les affections

dentaires…

“Quelle meilleure preuve du bien-fondé de cette

initiative que de voir une personne, après une

cataracte de plus de quinze ans, recouvrer la vue ou

celle qui, après une chirurgie réparatrice du visage,

retrouver une nouvelle dignité !” s’exclame Denis

Christel Sassou N’Guesso dans son ouvrage Ce que je

crois.

En partenariat avec l’Association Solidarité Cancer et

l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le

programme a lancé une campagne de vaccination

contre le cancer du col de l’utérus ; campagne qui a

permis le dépistage de 100.000 jeunes filles de six à

treize ans. Une manière patriotique et responsable

d’appuyer le gouvernement dans sa politique

d’amélioration du système de santé.

4.1 Edith Lucie BONGO ONDIMBA: Lady Diana of

Africa

Une fois de plus le Phénomène DSN se propageait

65


encore. Il s’agit ici d’Édith Lucie Bongo Ondimba,

première dame de la République du Gabon, fille ainée

de Denis Sassou N’Guesso; certains disent même

« fille chérie ».

Une dame qui affichait clairement sa passion pour le

Phénomène DSN partout dans le monde.

Édith Lucie BONGO ONDIMBA est l’illustration

parfaite du modèle d’éducation que Denis Sassou

N’Guesso a transmis à sa descendance.

Une « Lady Diana of Africa 19 », comme pour citer

cette princesse britannique que le monde a connue à

travers ses œuvres de charité en faveur des pauvres;

puisqu’elle a toujours été au chevet de l’enfant et de

la jeunesse. Elle est la réincarnation même de la

douceur, de la générosité et de l’Amour.

Initiatrice de plusieurs fondations au Gabon œuvrant

pour le bien-être des enfants, elle mena durant son

cours passage sur la terre des hommes, plusieurs

combats contre les maladies épidémiques et

pandémiques comme le VIH-SIDA, la poliomyélite,

le paludisme, la drépanocytose et bien d’autres en

organisant des conférences, des forums et autres

rencontres, car elle fut aussi présidente de

l’association des premières dames d’Afrique.

Docteur en médecine, elle n’a jamais troqué sa blouse

contre sa vie de première dame. On la voyait tout le

19

Allusion à la personnalité de la princesse de Galles, Diana

Frances Spencer (du Royaume Uni 1961-1997)

66


temps aux côtés des pauvres, au chevet des malades;

le Phénomène DSN faisait son effet.

Première dame du Gabon, elle l’était ; mais aussi

citoyenne du monde et donc du Congo son pays natal

où elle finança plusieurs campagnes de vaccination,

des Centres de Santé Intégrés (CSI), autres

infrastructures destinées à la mère et à l’enfant.

Très courageuse et toujours proche de son époux, elle

avait été une vraie conseillère spéciale pour son père

Denis Sassou N’Guesso. Édith Lucie Bongo Ondimba

a beaucoup contribué à la réconciliation des

Congolais après la Guerre du 5 juin 1997 et celle de

1998.

Elle savait que ses deux pays avaient besoin de son

apport, elle ne s’est donc pas privée. Au Gabon, elle a

laissé la Fondation Horizons Nouveaux, une

institution destinée à aider les enfants en détresse et

les handicapés. Dotée d’infrastructures s’étendant sur

5800 m 2 , cette fondation est la matérialisation d’une

devise qui a été chère à Édith Lucie Bongo Ondimba

« un enfant, un être ».

L’ex première dame du Gabon a laissé aussi la

polyclinique El Rapha, un établissement médical bien

connu au Gabon et dont elle était présidente du conseil

d’administration. Édith Lucie Bongo Ondimba était

également la fondatrice du complexe scolaire

ultramoderne Michel Dirat, ayant pour vocation de

contribuer à la formation de l’élite de demain.

Les Gabonais affirment qu’Édith Lucie Bongo

67


Ondimba « a rempli avec succès sa mission en qualité

de première présidente de l’organisation des

premières dames d’Afrique contre le SIDA (OPDAS)

de 2002 à 2004, mais également sa mission en

dirigeante de l’antenne gabonaise de cette

organisation dont les principales missions

consistaient à mobiliser des fonds en faveur des

femmes et des enfants victimes du VIH-SIDA »

Ils soutiennent aussi en substance que ses plaidoyers

pour la prise en charge des personnes atteintes du

VIH-SIDA ont permis de créer des Centres de

Traitement Ambulatoire (CTA) au Gabon. Lesquels

centres ont contribué efficacement à la baisse des

coûts des antirétroviraux (ARV) et aidé bien de

malades démunis.

Membre de l’Association Médecins du Monde, une

organisation non gouvernementale pour laquelle elle

présidait l’antenne du Gabon, Édith Lucie Bongo

Ondimba était également présidente d’honneur de la

Société Gabonaise de Pédiatrie et de la Société

Française de Médecine.

Médaille de reconnaissance des laboratoires Mérieux

(mai 1996), elle était également titulaire de la Légion

d’honneur (France).

À Oyo, on trouve un Centre de Santé Intégré Édith

Lucie Bongo Ondimba et un grand hôpital général

portant le même nom.

Cet hôpital, à vocation sous régionale a pour missions:

68


- D’assurer les examens de diagnostic, les soins

d’urgence, le traitement et l’hospitalisation des

malades, des blessés, des femmes enceintes qui sont

référés ou qui s’adressent à lui ;

- De contribuer aux actions de médecine

préventive à la formation du personnel médical,

administratif, médicotechnique et paramédical ;

- De participer à la recherche en santé et à la

mise en œuvre de la politique nationale de santé

définie par les pouvoirs publics.

À cela s’ajoute aussi sa capacité à être un centre

hospitalier de référence au sein de la sous-région.

Grâce à son personnel qualifié de nationalité

congolaise, mais aussi cubaine.

69


5 L’employabilité des jeunes

Malgré une croissance relativement satisfaisante, la

pauvreté demeure élevée d’une manière générale au

Congo. Selon les dernières statistiques disponibles,

l’incidence de pauvreté monétaire est estimée à 44 %

de la population totale du pays. La répartition de la

population, des opportunités et des activités

économiques, sur le territoire national, est

particulièrement déséquilibrée. Les analyses des

conditions de vie et de la pauvreté ont révélé des

écarts importants entre zones rurales et zones

urbaines. Il en est de même de la distribution des

opportunités économiques, notamment les

infrastructures, les services productifs et sociaux

(éducation, santé, eau, assainissement, transport et

énergie). La persistance de ces écarts contribue à

l’exode des jeunes ruraux vers les villes, ce qui

accentue l’appauvrissement des zones rurales et

exacerbe les problèmes d’emploi et de disponibilité

des services sociaux dans les villes.

La population congolaise est très jeune ; les deux tiers

ont moins de 40 ans. Avec une population d’environ

quatre millions d’habitants, un sous-sol riche en

ressources naturelles, une hydrographie dense, une

70


pluviométrie régulière, un taux de scolarisation

avoisinant les 90 %, le Congo est un eldorado à ciel

ouvert pour les investisseurs locaux et étrangers.

Grâce à sa politique de scolarisation et de formation

des jeunes, il possède une main d’œuvre de qualité

capable de relever n’importe quel défi. Employer les

jeunes est une obligation au Congo et tant que ces

derniers remplissent les critères d’âge conformément

au Code du travail.

En novembre 2002, le gouvernement congolais,

nouvellement installé, signe un accord de crédit avec

l’Association Internationale de Développement visant

à initier plusieurs projets créateurs d’emplois et

pouvant stimuler les investissements étrangers. Cet

accord de crédit exigeait pour le Congo de créer près

de 750 emplois/jour sur toute l’étendue du territoire

national, rétablir les activités économiques et services

sociaux de base par la remise en état des routes

primaires et secondaires et voies urbaines, du chemin

de fer ainsi que des systèmes de drainage d’eau et des

installations scolaires.

Détruits par la guerre et le manque d’entretien, il

fallait donc réaliser les travaux de génie civil pour la

reconstruction et la remise en état de certaines

infrastructures. On parlait de:

- 190 kilomètres de routes du réseau interurbain

primaire des régions du Pool, de la Bouenza et les

Plateaux ;

71


- 15 kilomètres de routes primaires à

Brazzaville ;

- La réhabilitation partielle du chemin de fer ;

- La remise en état de certaines lignes

électriques ;

- La remise en état d’environ 124 salles de

classes, de 13 écoles primaires de Brazzaville et

l’acquisition du mobilier scolaire.

La liste n’est pas exhaustive. Tous ces projets ont eu

pour but principal, de créer l’emploi chez les jeunes

dans tout le pays; même les ex-combattants y étaient

conviés.

Une fois la paix retrouvée, les affaires pouvaient

reprendre pour le Congo; il n’y avait pas que les

Chinois. Français, Américains, Canadiens, Japonais,

Libanais, Sénégalais, etc.: tous frappaient à la porte

du Congo. Il faut avouer qu’il y avait à boire et à

manger. Plusieurs projets de création d’entreprises se

retrouvaient sur la table du gouvernement dans

différents secteurs. Les banques refaisaient surface.

Le Congo s’était lancé dans un processus de

négociation avec ses différents créanciers

internationaux conduits par le Fonds Monétaire

International. Une décision appréciable qui a

justement changé l’image du Congo face au reste du

monde.

Sassou N’Guesso voulait que le Congo éponge cette

dette pour soutenir la croissance. Pour cela, il fallait

un secteur bancaire plus efficace. Des banques

naissaient dans la foulée; parmi elles, la BGFI BANK;

72


une banque gabonaise et française qui faisait ses

preuves dans certains pays de la sous-région où elle

était implantée et qui ne demandait qu’à apporter du

soleil au secteur bancaire congolais avec dans sa

gibecière, plusieurs emplois potentiels.

Le sous-sol congolais regorge aussi d’une immense

réserve de pétrole off-shore et on-shore. Le pétrole est

la première source de revenus que possède le Congo.

Des études ont révélé qu’il représentait plus de 80 %

des recettes du Congo, mais aussi un grand secteur

pourvoyeur d’emploi. À partir de 2002, le Congo

connut plusieurs booms pétroliers et les dieux du

pétrole étaient de notre côté vu que le cours de cette

denrée stratégique grimpait de façon exponentielle.

C’est alors que plusieurs investissements ont été

entrepris dans ce secteur au point de voir naitre de

nouveaux champs pétroliers. On pouvait donc voir à

côté des anciens leaders de ce secteur (TOTAL et

ENI), arriver d’autres multinationales essentiellement

européennes et américaines comme MAUREL &

PROM, MURPHY, etc.

Plusieurs centaines de miliers d’emplois directs et

indirects furent créés dans la période allant de 2002 à

2015; principalement chez les jeunes.

TOTAL E&P CONGO, premier partenaire

économique du Congo et filiale du groupe TOTAL est

une entreprise française spécialisée dans l’exploration

et l’exploitation pétrolières. Cette entreprise, née des

cendres d’ELF-CONGO à la fin des années 90 a

73


toujours accompagné le Congo dans sa politique

économique. En externalisant certaines activités,

plusieurs entreprises prestataires et sous-traitantes

furent créées par des citoyens congolais qui eux aussi

méritaient d’avoir leur part du gâteau.

Ces sous-traitants embauchaient des jeunes pour

travailler dans les champs pétroliers en mer ou sur

terre. À cet effet, des formations liées aux métiers du

pétrole étaient dispensées à ces derniers avant de les

envoyer sur les chantiers.

Afin d’arrimer cette jeunesse aux nouveaux défis qui

se présentaient à elle, le gouvernement décida de

multiplier les accords avec d’autres pays afin

d’obtenir des bourses d’études à ces jeunes assoiffés

d’intégrer le marché de l’emploi avec dans leurs

cartables: pragmatisme et compétence.

En Afrique par exemple, le Congo signait un accord

avec la République Fédérale du Nigéria en 2002 pour

l’octroi des bourses d’études aux étudiants et

diplômés pour étudier dans les instituts supérieurs de

ce pays ; ainsi que d’autres instituts spécialisés.

Plusieurs étudiants furent envoyés au Nigéria pour

apprendre les sciences liées à l’industrie du pétrole,

car le Nigéria est l’une des plus grandes nations

productrices de pétrole au monde.

Les entreprises pétrolières aussi formaient leurs

propres cadres maison; c’était le cas de TOTAL, ENI,

HALLIBURTON et SCHLUMBERGER qui

n’hésitaient pas à envoyer en formation dans de

74


meilleures écoles, des jeunes qui potentiellement

deviendraient ces prochains cadres.

Le secteur des télécommunications aussi a connu une

avancée fulgurante notamment avec l’arrivée des

opérateurs téléphoniques CELTEL puis LIBERTIS

dans la même période générant, d’entrée de jeu, plus

de 5.000 emplois directs et indirects. Un secteur où la

jeunesse se taillait la part du lion en termes d’offre et

de demande d’emploi. Ce secteur aujourd’hui

représenterait le deuxième en termes de rentabilité. Le

Congo eut quatre opérateurs téléphoniques jusqu’en

2015. D’autres géants mondiaux firent leur entrée; il

s’agissait d’AIRTEL né des cendres de CELTEL et de

ZAIN après un rachat puis MTN qui remplaçait

LIBERTIS. À ces derniers on ajoutera plus tard

WARID-CONGO puis AZUR-CONGO; deux jeunes

entreprises venues booster la concurrence dans ce

secteur et augmenter l’offre d’emploi.

L’an 2002, année du début de la Nouvelle Espérance,

sonnait la cloche de la redynamisation de l’emploi au

Congo. Du transport aux BTP, de l’agriculture aux

mines en passant par les télécoms, l’emploi des jeunes

était palpable.

Chaque année se faisaient des concours dans

différents domaines afin de permettre l’égalité des

chances sur le marché de l’emploi. Ce n’était donc pas

étonnant de voir un jeune de la Bouenza trouver du

travail à Brazzaville ; ou un jeune de Brazzaville se

rendre à Pointe-Noire pour y travailler.

75


Denis Sassou N’Guesso, en grand artisan de

l’employabilité des jeunes, stimulait toujours l’entrée

des capitaux étrangers au Congo. Avec ses

infrastructures modernes, le Congo paraissait comme

un eldorado africain. On dit même que le Congo est

l’un des rares pays en Afrique qui possède dans son

territoire, une diaspora étrangère aussi variée et vivant

en paix.

La municipalisation accélérée a permis de créer

plusieurs emplois et aussi de lancer le projet

d’installation de la fibre optique. Une innovation dans

notre pays vu que cette fibre optique permettrait au

pays d’avoir une place confortable dans la gestion

sous régionale des technologies de l’information et de

la communication.

À ce jour, le Congo est doté d’une large couverture

Internet grâce à cette fibre optique, et la société

CONGO-TELECOM, principale bénéficiaire de ce

joyau, s’emploie à faire parvenir cette innovation au

sein des entreprises et des ménages.

Sassou N’Guesso a bien compris que le

développement du pays passe aussi par sa capacité à

créer des emplois du nouveau millénaire notamment

grâce à l’économie numérique.

Une jeunesse formée dans ce secteur ne serait

qu’appréciée de tous, car c’est un maillon essentiel

dans le processus de diversification de l’économie. À

ce jour, plusieurs start-ups ont vu le jour grâce à cette

fibre optique dont le précurseur est VMK; une

76


entreprise créée par un jeune entrepreneur congolais

qui a fait des nouvelles technologies son secteur

pourvoyeur de revenus.

En 2012, VMK crée la première tablette congolaise

dénommée WAY-C, puis vinrent d’autres, nés de la

start-up ; notamment le téléphone ELIKIA. Un

téléphone capable de rivaliser avec certaines gammes

des firmes étrangères comme SAMSUNG, HUAWEI,

NOKIA, etc. grâce à son système d’exploitation

Android, développé par le géant américain Google; le

même utilisé par ces firmes multinationales.

Le débat était donc ouvert, l’Afrique par le Congo se

créait une place dans ce secteur stratégique des

nouvelles technologies. Une vraie innovation pour ce

jeune continent qui est l’Afrique. Les téléphones

VMK suscitaient l’engouement auprès des jeunes et

leurs consommations dépassaient les frontières.

Face à ce défi, Sassou N’Guesso renouvela sa

confiance à la jeunesse en mettant tout en œuvre afin

de pérenniser cette entreprise. À côté de VMK, des

jeunes congolais aussi inspirés créèrent des start-ups

de e-commerce; grâce à des incubateurs initiés aussi

par de jeunes entrepreneurs congolais.

Mais l’inquiétude persiste face à la durée de vie de ces

start-ups, car à ce jour. VMK « fierté nationale », n’est

que l’ombre d’elle-même. Manque de formation à la

culture d’entreprise et absence de vision à long terme;

voilà quelques causes directes ou indirectes de son

dépôt de bilan.

77


Quoi qu’il en soit, l’aventure extraordinaire de cette

entreprise a suscité bien des envies auprès des jeunes.

Le Congo dispose aujourd’hui d’une crème de

développeurs, tous remplis d’idées géniales et

innovantes. Plusieurs applications sont développées

chaque jour par ces jeunes, visant à améliorer le cadre

de vie non seulement des amateurs du Hi-Tech mais

aussi des populations. Parmi elles, il y a la célèbre

application Santé Ya Libota 20 développée par Destin

Loutoumba, un jeune formé au centre YEKOLAB.

Une application qui permet à son utilisateur de mieux

contrôler son état de santé, de veiller à ses dates de

rendez-vous, les heures de prises de médicament et

d’être informé sur les pharmacies de garde.

Une attention particulière de la part des pouvoirs

publics serait la bienvenue pour ces jeunes remplis de

talents mais qui sont confrontés à de gros problèmes

de financement. L’État devrait donc, par le biais de

son ministère chargé de l’économie numérique,

mettre en place des incubateurs afin de permettre à ces

jeunes de comprendre les contours du management en

matière d’économie numérique et éviter de ce fait, un

scénario à la VMK.

5.1 L’entrepreneuriat des jeunes

L’entrepreneuriat des jeunes est l’un des défis du

gouvernement congolais pour l’avenir. Avec plus de

75 % de la population en âge de travailler, la jeunesse

congolaise représente un avantage considérable pour

20

Signifie Santé de la famille en Lingala

78


le développement de l’économie nationale. Jadis

dirigée vers la Fonction publique après sa formation,

la jeunesse actuelle se tourne plutôt vers le secteur

privé et aspire de plus en plus à l’entrepreneuriat.

Hélas! Les jeunes sont confrontés à des obstacles les

empêchant de transformer leurs idées en projets. Ces

obstacles peuvent être de natures diverses: attitude de

la société à l’égard de l’entrepreneuriat, manque de

compétences, formation à l’esprit d’entreprise

insuffisante, manque d’expérience professionnelle,

absence de fonds propres, absence de contacts et

barrières inhérentes au marché.

Les jeunes constituent une population hétérogène, et

on observe des différences importantes entre les

groupes en ce qui concerne leur potentiel

d’entrepreneuriat et les obstacles auxquels ils sont

confrontés. Les groupes qui rencontrent le plus de

difficultés sur le marché de l’emploi sont les minorités

ethniques, les jeunes vivant dans des zones

défavorisées, ceux issus de familles à bas revenus et

ceux ayant un faible niveau d’instruction.

L’expérience montre que la probabilité qu’une

personne lance, ou tente de lancer, sa propre

entreprise augmente avec le niveau d’études. Ceci est

souvent dû à l’opacité du marché de l’emploi.

En France par exemple, 6,3 % des personnes ayant

achevé des études secondaires et travaillant à temps

partiel étaient engagées dans des activités

entrepreneuriales, tandis que ce chiffre s’élève à 9,1

% pour les personnes possédant un diplôme supérieur.

79


Il est communément admis que le groupe rencontrant

le plus de difficultés est celui composé des jeunes qui

ne sont ni en emploi, ni scolarisés, ni en formation.

Un fait malheureusement réel, alors que

l’entrepreneuriat des jeunes est censé être la solution

pour lutter contre le chômage.

Le Congo regorge de beaucoup de secteurs potentiels

en termes d’investissement. Plusieurs secteurs ne sont

pas encore exploités et la jeunesse congolaise en est

bien consciente.

Et depuis peu, les jeunes issus de la diaspora

s’intéressent de plus en plus à ces secteurs porteurs

grâce aux expériences collectées à travers diverses

formations dans des universités africaines,

européennes, américaines et asiatiques.

Comme un véritable coup de pouce à l’économie

nationale, l’entrepreneuriat juvénile est un concept

qui tire toute son essence dans l’innovation. C’est une

forme d’entrepreneuriat basée sur des métiers

nouveaux. Et grâce aux technologies de l’information

et de la communication, de nombreux jeunes tentent

de s’adapter à cette nouvelle donne.

Ainsi, un écosystème de start-up est en train d’être

mis en place au Congo. Les domaines les plus prisés

en ce moment sont:

- Le commerce des biens et services en ligne via

Internet ;

- La communication ;

- L’événementiel ;

80


- La transformation des produits du terroir ;

- La sécurité informatique ;

- Le développement des applications ;

- L’agroalimentaire.

Mais un obstacle majeur se dresse devant cette

jeunesse: le manque de financement. Le secteur

bancaire fait preuve d’opacité à l’égard de ces jeunes

entrepreneurs qui ne veulent que sortir de l’oisiveté

provoquée par le chômage. Les financements par les

banques sont rares et ceux qui ont la chance d’en

trouver, sont confrontés à plusieurs conditions

pouvant parfois stopper la croissance de leurs

entreprises à moyen terme. Les taux d’intérêt et les

modalités de remboursement sont des obstacles

considérables.

Il est donc vital en cette période où le Congo est à la

croisée des chemins, pour l’économie nationale de se

pencher sur l’entrepreneuriat juvénile.

Il faut avouer que le gouvernement ne ménage aucun

effort face à ce défi.

Lors de son discours d’investiture en avril 2016,

Sassou N’Guesso, au nom de la jeunesse congolaise

tout entière disait ce qui suit « La jeunesse congolaise

est préoccupée par son sort. Elle s’inquiète de son

avenir. Je l’entends. Nous l’entendons. Elle ne

demande qu’à être écoutée. Elle mérite d’être mieux

écoutée, sans paternalisme, sans mépris, sans

arrogance. Elle demande à être associée à la

recherche des solutions aux problèmes de la nation,

81


surtout ceux qui la concernent directement. Elle

demande, par exemple, que les questions de l’emploi,

de la formation qualifiante, de l’adéquation entre la

formation et l’emploi soient traitées avec elle. C’est

ce que nous ferons. Je m’y engage ».

Un message fort et révélateur de l’engagement du

chef de l’État à vouloir sortir la jeunesse congolaise

du joug du chômage. À cet effet, plusieurs initiatives

ont été prises, parmi lesquelles, la création d’un fonds

de soutien à l’entrepreneuriat, la mise en place d’un

système simplifié de création d’entreprises, la

création d’un fonds de soutien à l’agriculture, etc.,

gage d’une diversification.

De nombreuses start-ups naissent chaque jour avec à

leurs têtes, des jeunes congolais locaux ou issus de la

diaspora. Ce secteur très pourvoyeur d’emplois

pourrait engendrer à long terme plus de 10 000

emplois directs et indirects chaque année d’après une

étude de la Banque mondiale et ferait gagner à l’État

près de 100 milliards de francs CFA par an en termes

de recettes fiscales et bien plus encore dans 10 ans.

Un regard sérieux et une régulation de ce nouveau

secteur sont donc recommandés. Pour cela, il faut que

l’État intéresse les populations et encourage les jeunes

entrepreneurs sur ce chemin d’avenir.

Avec l’aide de partenaires locaux et étrangers, le

ministère en charge de l’économie numérique, s’attèle

à améliorer les choses. À chaque occasion, des

forums, des conférences et toutes sortes d’échanges

82


sur l’entrepreneuriat des jeunes sont initiés avec pour

invités, des potentiels investisseurs comme les

banquiers et les chefs d’entreprises. Le but étant

d’apprécier les projets des jeunes en matière

d’investissements dans le domaine numérique. À côté

de ce ministère, d’autres engagent le pas comme celui

des Petites et moyennes entreprises, chargé de

l’Artisanat qui, depuis peu, multiplie les initiatives en

faveur de la jeunesse entreprenante.

À ces derniers, s’ajoutent certaines entreprises

privées, notamment les deux leaders nationaux de la

téléphonie mobile qui sont AIRTEL et MTN. Pour le

premier, il sponsorise une émulation destinée aux

jeunes porteurs de projets de se lancer des défis

comme sur un ring de boxe dénommé « Get in The

Ring », l’incubateur des start-ups « YEKOLAB »

ainsi que le salon des innovations OSIANE dont la

troisième édition s’est déroulée en avril 2019 au

Palais des congrès de Brazzaville et où sont

conviés politiques, entreprises publiques et privées,

étudiants, ONG, coopératives et associations.

Ce salon est une aubaine pour la jeunesse congolaise

pour se former et s’informer sur l’entrepreneuriat et

obtenir des financements et des contacts grâce à des

échanges entre participants.

Quant au second, MTN, cette entreprise est

l’initiatrice du projet « MTN Start-up »; un projet

visant à financer des start-ups ayant des projets

porteurs sans distinction afin de favoriser l’égalité des

chances, et à sponsoriser aussi plusieurs incubateurs

83


locaux.

Néanmoins, l’un des outils politiques les plus

fréquemment utilisés consiste à aider les jeunes

entrepreneurs en couvrant leurs dépenses courantes

pendant une période donnée. Dans la pratique, cette

approche peut se décliner de différentes manières.

Certains pays comme la France ont mis en place des

programmes qui versent des allocations mensuelles

d’un montant pouvant aller jusqu’à 450 euros pour

aider les jeunes à démarrer leur activité. Dans d’autres

pays, ce soutien est plus important. La Grèce était de

loin la plus généreuse, puisqu’elle versait jusqu’à

29 000 euros par an pour soutenir des entreprises

innovantes. En Allemagne, la huitième édition du

projet « Thüringer Elevator Pitch » a pris place en juin

2011. L’objectif de cet événement est de permettre à

de jeunes entrepreneurs et à des investisseurs

informels (Business Angels) de se rencontrer.

Chaque édition a généré son lot de partenariats et

d’accords d’investissements. Le principe est simple:

20 entreprises en phase de démarrage disposent

chacune de 3 minutes pour présenter leurs idées (les

entrepreneurs ont la possibilité de prendre part à une

formation spécifique pour se préparer à l’événement).

D’autres programmes gouvernementaux visent à

offrir aux jeunes entrepreneurs un financement

destiné à couvrir les investissements et le fonds de

roulement. Ce financement peut notamment être

octroyé sous la forme de subventions ou de bourses.

84


Dans ce cas, des critères de sélection très stricts sont

généralement établis afin de déterminer les personnes

qui peuvent prétendre à un tel soutien. De nombreuses

subventions sont octroyées dans le cadre de concours,

au cours desquels les candidats sont jugés sur la base

de leur plan d’entreprise.

Le chemin est encore long pour le Congo, car d’autres

pays africains notamment ceux d’Afrique de l’Ouest

et Australe sont largement avancés dans ce domaine;

mais un proverbe africain dit « le plus long voyage

commence par un premier pas ». On peut donc dire

que le Congo a emboité le pas et le voyage se déroule

plutôt bien avec l’aide du gouvernement qui met tout

en œuvre pour créer un environnement propice à

l’entrepreneuriat des jeunes; des promesses faites par

Sassou N’Guesso lors de ce même discours

d’investiture d’avril 2016 qui stipulait entre autres:

De favoriser l’éclosion des initiatives privées

dans tous les secteurs de l’économie ;

D’attirer en grand nombre les investissements

directs étrangers couvrant diverses branches ;

D’aider au financement direct ou indirect des

entreprises ;

D’accompagner les entreprises dans leurs

stratégies de développement et de pérennisation de

leurs activités ;

85


De veiller à l’emploi des jeunes et

d’encourager de façon spécifique toutes les

entreprises qui donnent la chance aux jeunes

d’intégrer le monde du travail ;

En parlant de la Fondation Perspectives d’Avenir de

Denis Christel Sassou N’Guesso, je peux dire que

l’enthousiasme autour de ce nouveau défi est

palpable. Son président lui-même, comme pour

booster ses jeunes frères, multiplie les apparitions aux

côtés de ceux-ci et possède même au sein de sa

fondation, une cellule chargée d’étudier et de financer

les projets porteurs qui leur sont envoyés par de jeunes

de plus en plus nombreux.

Conscient des maux qui minent la jeunesse

congolaise, Denis Christel Sassou N’Guesso s’est

toujours présenté comme un porte-parole de cette

jeunesse, mais aussi un bienfaiteur à travers sa

fondation qui n’hésite pas à ouvrir ses portes à ces

jeunes issus des milieux défavorisés, mais animés

d’une soif inébranlable de servir leur pays

De toute évidence, nombreux sont les jeunes qui

rêvent de pouvoir créer leur propre entreprise.

Cependant, il apparaît très clairement que peu d’entre

eux parviennent effectivement à franchir le pas et que

leur taux d’échec dépasse celui observé dans la

population plus âgée. Cela démontre l’existence

d’obstacles entravant l’entrepreneuriat des jeunes,

notamment en ce qui concerne les compétences, les

relations et le financement. Ces obstacles sont souvent

spécifiques aux jeunes ou plus importants que ceux

86


rencontrés par les adultes.

Alors que le Congo traverse une crise économique qui

a provoqué une hausse du taux de chômage des jeunes

et une baisse de leur participation sur le marché du

travail dans des proportions encore plus importantes

que d’ordinaire, des politiques publiques et des

programmes en faveur de l’entrepreneuriat pourraient

jouer un rôle important dans la résolution de ces

problèmes. Bien sûr, l’entrepreneuriat n’est pas

l’unique solution définitive au problème du chômage

chez les jeunes, mais il peut certainement faciliter

l’entrée sur le marché du travail pour un certain

nombre d’entre eux qui ont l’ambition et les moyens

de devenir entrepreneurs.

Les données existantes indiquent que les programmes

gouvernementaux, lorsqu’ils sont bien conçus,

peuvent aider un grand nombre de jeunes à sortir du

chômage et ce, à un bon rapport qualité/prix pour les

deniers publics. Les politiques de promotion de

l’entrepreneuriat des jeunes au Congo et dans d’autres

pays doivent encore évoluer, notamment en ce qui

concerne leur couverture et leur portée, ainsi que la

qualité des approches utilisées.

Les programmes mis en place dans ces domaines

doivent être étendus de façon intelligente, en tirant les

leçons des expériences passées. Les données

recueillies à ce jour suggèrent qu’au moment

d’élaborer et de mettre en œuvre des programmes

destinés à encourager l’entrepreneuriat des jeunes, les

décideurs politiques devraient garder trois choses à

87


l’esprit.

Premièrement, il semble que les politiques dans ce

domaine soient plus efficaces lorsqu’elles sont

sélectives. Les programmes obtenant les meilleurs

résultats en termes de croissance et de survie sont

ceux qui s’appliquent des critères de sélection très

stricts pour veiller à ce que le soutien aille aux jeunes

ayant les meilleurs projets et disposant de ressources

suffisantes en capital humain. Dans le cas contraire, il

y a un risque que les jeunes fassent rapidement faillite.

Cependant, force est de reconnaître que, même

lorsqu’elles ne débouchent pas sur la création

d’entreprises, ces initiatives ont l’avantage d’accroître

l’employabilité des jeunes. Par conséquent, il pourrait

néanmoins se révéler utile d’investir davantage dans

de tels programmes en faveur des groupes moins

favorisés.

Deuxièmement, les politiques devraient également

privilégier l’apport d’un soutien intensif et

personnalisé plutôt que des approches trop

généralistes. En particulier, le financement octroyé

devrait être suffisant pour permettre aux jeunes de

créer une entreprise en dehors des secteurs dans

lesquels ils sont habituellement confinés, à savoir les

secteurs caractérisés par de faibles barrières à l’entrée,

mais soumis à une forte concurrence. Ce financement

devrait également s’accompagner d’autres formes de

soutien au développement d’entreprise.

Troisièmement, il est primordial de proposer des

paquets de soutien intégrés plutôt que des instruments

88


isolés avec un champ trop restreint. Par exemple,

l’éducation à l’entrepreneuriat peut favoriser le

développement des compétences entrepreneuriales et

susciter des vocations, mais cela ne sert à rien si les

jeunes n’ont pas les moyens d’aller jusqu’au bout de

leur ambition. C’est pourquoi il est également

essentiel d’octroyer des aides à la création

d’entreprises, qui seront elles-mêmes plus efficaces si

elles s’accompagnent de services de conseil,

d’accompagnement et de mise en réseau.

Le tout n’est pas joué d’avance, je l’accorde! Il y a

une couche de jeunes qui aujourd’hui, est en proie à

la délinquance en milieu scolaire. Depuis près d’une

décennie, l’école congolaise présente une image

plutôt peu élogieuse de la vie sociale. Délinquance,

drogue, fraude, émeutes; autant de pratiques

auxquelles se livrent facilement les écoliers, surtout

ceux du cycle secondaire. Les effets sont palpables;

dans l’enseignement général par exemple, le taux

global d’admission au baccalauréat peine à atteindre

les 30 % et ce, depuis plusieurs années. Parmi les

causes figurent en bonne place:

- La pléthore des élèves dans les salles de

classe ;

- La corruption ;

- La fraude ;

- La qualité des enseignants ;

- La qualité des enseignements ;

- Le nombre élevé d’enseignants vacataires ;

- La qualité des infrastructures scolaires

(privées, publiques).

89


Il est urgent pour les gouvernants de prendre des

mesures sérieuses afin de sauver l’élite de demain.

Des assises nationales sur l’éducation regroupant

toutes les forces vives (parents d’élèves, chercheurs,

enseignants, ONG, cadres des ministères chargés de

l’éducation nationale…) seraient souhaitables afin de

discuter sérieusement sur les questions liées à

l’éducation nationale et d’apporter des solutions

adéquates.

Cela incombe à tout le monde. C’est de la

responsabilité de tous et de la souveraineté nationale,

car malgré les récentes mesures prises par ces

ministères telles que l’uniformisation des tenues

scolaires, l’amélioration des programmes des cours

(notamment dans le secondaire), le contrôle drastique

lors des examens d’États, le contrôle des dossiers de

candidatures, etc., force est de constater que le

problème est ailleurs et qu’il devient impérieux de le

déceler ; en commençant par mieux former le corps

enseignant, initier des séminaires de renforcement des

capacités au moins deux fois par année, leur apporter

une meilleure rémunération et les doter d’outils

pédagogiques adéquats permettant un meilleur

transfert des connaissances.

Une réforme du système éducatif en adéquation avec

les contraintes du marché du travail est souhaitable,

ainsi certains cours devraient être écartés ou

remplacés par de nouveaux, face à un monde en

perpétuelle évolution. Une réforme qui mettrait

l’accent sur le renforcement des séries scientifiques C

90


et D car l’émergence d’un pays passe aussi par sa

capacité à créer ses propres scientifiques.

Pourquoi ne pas aboutir à la création des centres de

rééducations pour des élèves reconnus agressifs, ou

encore recourir à des collèges populaires comme cela

se faisait jadis?

Car « il n’y a aucune arme contre la délinquance que

l’éducation » dixit Emmanuel Macron lors de son

discours au sommet Union Africaine-Union

Européenne de juillet 2017 à Abidjan en Côte

d’Ivoire.

91


6 Le Sport

Sassou N’Guesso est nostalgique de cette génération

dorée dite des Yaoundé 72 ; celle-là même qui en

remportant la Coupe d’Afrique des Nations de

football en 1972 avait porté très haut les couleurs du

football congolais pendant des années. Sportif car

ayant pratiqué du tennis et de l’équitation dans sa

jeunesse et grand supporter du football, il décida de

doter le pays tout entier en infrastructures sportives.

Les anciens stades furent rénovés et des nouveaux

sortirent de terre; on pouvait ainsi apprécier le

nouveau stade municipal de Pointe-Noire, le stade de

Dolisie et bien d’autres qui étaient en cours de

construction.

Chaque département avait son stade. C’était aussi un

moyen de permettre le développement du sport local

et l’émancipation du championnat national de football

qui est le sport roi au Congo.

Les autres disciplines étaient aussi prises en compte

puisque dans la même foulée de la municipalisation

accélérée, Sassou N’Guesso initia le Semi-marathon

International de Brazzaville (SMIB) ; une compétition

où l’on pouvait voir des athlètes nationaux se frotter à

d’autres athlètes, de notoriété internationale.

Cette compétition se déroulait la veille de la fête

92


nationale et se déplaçait dans toutes les localités qui

abritaient la fête.

A côté, il y avait des tournois dans d’autres disciplines

comme le tennis, le judo, le karaté, le hand-ball etc.

vu que chaque discipline avait sa fédération.

Développer le sport congolais faisait aussi partie des

ambitions du président congolais, cela s’expliquait

par sa présence en première ligne lors de ces différents

tournois, il se faisait un plaisir de remettre les

médailles aux gagnants et de leurs glisser quelques

mots d’encouragement.

Le ministère de la jeunesse était aussi celui des sports

au début des années 2000. C’est dire l’importance

qu’il accordait à ce département ministériel. Un

important budget fut alloué pour son fonctionnement.

Il fallait donc investir au profit du sport et de la

jeunesse pour le ministère de l’époque.

En janvier 2007, le Congo organisa la Coupe

d’Afrique des Nations de football des moins de 17

ans. Le but étant de permettre aux jeunes talents

congolais de mieux s’épanouir dans cette discipline

sportive d’un côté et aux jeunes supporters de vivre

l’ambiance d’une compétition internationale de

l’autre. Brazzaville et Pointe-Noire furent choisies

comme villes hôtes.

Un centre national de formation de football vit le jour

au sein du stade Alphonse Massamba-Débat de

Brazzaville en partenariat avec l’AJ Auxerre; le club

de football de la ville d’Auxerre en France. Plusieurs

93


jeunes issus des différentes villes du pays furent

minutieusement sélectionnés pour intégrer ce centre

symbole de l’émancipation du football congolais et

ainsi former la future équipe nationale des moins de

17 ans du Congo.

L’État avait mis tous les moyens à la disposition des

pensionnaires de ce centre pour leur séjour, leur

entrainement et leur formation.

Il me fallait juste traverser une avenue pour me rendre

au stade après mes cours car je venais d’être admis à

l’université cette année-là et c’était un régal pour mes

yeux de supporter de voir ces jeunes talents

s’entrainer dans de si bonnes conditions. Ils

produisaient du bon football, on avait hâte de voir la

compétition commencer.

Je n’étais pas seul, loin de là. Les séances

d’entrainement attiraient de plus en plus de

spectateurs car certains de ces jeunes pratiquaient le

football au sein des clubs locaux et étaient déjà des

« stars » dans leurs équipes respectives.

Nous nous sommes bien régalés cette année-là car le

Congo fut sacré Champion d’Afrique et nos Diables

Rouges Juniors furent qualifiés pour la coupe du

monde ; la même année.

Des souvenirs inoubliables pour nous jeunes de cette

nouvelle génération car il suffisait juste de voir le

sourire de Sassou N’Guesso remettant des décorations

aux jeunes champions d’Afrique venus lui présenter

le trophée officiellement pour comprendre qu’il était

94


fier de la jeunesse de son pays.

Devant mon petit écran, je l’ai même vu faire une

blague à Ibara Franchel 21 , l’un des artisans de cette

victoire.

Les noms de ces jeunes résonnaient dans tout le pays,

certains étaient pressentis pour intégrer à des clubs

étrangers; ce qui fut fait. Je crois que le pari du

président congolais était gagnant. Investir dans la

jeunesse par le sport.

Aujourd’hui, le Congo est doté d’une panoplie

d’infrastructures sportives et pas des moindres à

l’instar du complexe sportif de Kintélé; un joyau

architectural doté d’un gigantesque stade de football

dénommé « Stade de la Concorde ». Cet espace

moderne incarne le rêve de tout un peuple; un peuple

qui rêvait d’avoir des infrastructures sportives de cette

envergure pour enfin développer diverses disciplines.

21

Attaquant congolais, meilleur buteur de cette CAN U-17

95


Référence image: Vue aérienne du complexe sportif de Kintélé©lesechoscongobrazza.com

Construit sur fonds propres de l’Etat congolais, le

complexe sportif de Kintélé a suscité bien de

convoitises; du fait qu’il ait abrité les 11 e Jeux

africains en 2015. Une grand-messe où se sont

affrontés les plus grands sportifs du continent: boxe,

natation, athlétisme, football, basketball, judo, karaté,

etc. Toutes les disciplines olympiques étaient au

rendez-vous et le Congo avait relevé le défi car il y

avait des gymnases conçu pour l’occasion.

Ce complexe dispose d’un stade olympique de 60.000

places, d’un palais des sports de 10.000 places et d’un

complexe nautique de 2.000 places. On y trouve aussi

des hôtels, un centre média et administratif, un café et

restaurant, un centre d’exposition, un village

96


olympique et héliport. Un bijou architectural pur et

simple.

Grace à Denis Sassou N’Guesso, Brazzaville peut se

vanter d’être une ville sportive car les infrastructures

y sont. Reste plus qu’à la jeunesse sportive locale de

développer des talents pour être compétitives au

niveau international.

97


7 La culture, l’art et le tourisme

Le Congo possède une grande variété de paysages

naturels hérités du grand Empire Kongo (1390-1914);

des savanes de la plaine du Niari, aux forêts inondées

du Nord, de l’immense fleuve Congo, la chaine de

montagnes du Mayombe et aux 170 Km de plages. La

présence de nombreuses ethnies et jadis de diverses

structures politiques (Empire Kongo, Royaume de

Loango, Royaume Téké, chefferies du Nord) ont doté

le pays d’une grande diversité de cultures

traditionnelles et d’autant d’expressions artistiques

anciennes: « fétiches à clous » Vili, statuettes Bembés

si expressives qui atteignent malgré leur petite taille

une sorte de monumentalité, masques étranges des

Punus et Kwélé, reliquaires Kota, fétiches Téké…

Soixante-quatorze (74) ethnies rattachées à treize

groupes (13) d’importance numérique différente se

partagent le territoire et ce, de façon disproportionnée.

Ainsi, il compte trois langues véhiculaires. Le Lingala

pour une grande partie des populations du Centre et

du Nord, le kituba pour le Sud et le sango pour les

riverains de l’Oubangui, dans le Nord. Il faut y ajouter

un patrimoine architectural colonial considérable, que

les Congolais redécouvrent aujourd’hui comme

faisant partie de leur héritage historique.

98


En effet, l’histoire culturelle du Congo est intimement

liée à celle de la France. Les différents voyages de

l’explorateur français Pierre Savorgnan de Brazza au

cours de la dernière décennie du XIX e siècle, la

désignation de Brazzaville comme capitale de l’AEF

(Afrique Équatoriale Française) puis de la France

libre en sont les résultantes. À cet effet, plusieurs

monuments et bâtisses illuminant encore le Congo à

ce jour, sont les fruits de l’héritage de la France,

ancienne puissance coloniale.

En circulant dans Brazzaville, on ne peut pas dépasser

une place publique sans contempler une sculpture ou

un bâtiment illustrant cette grande richesse culturelle

que possède le Congo.

Le stade Félix Éboué de Brazzaville: construit en

1944 par Roger Erell, un architecte français, ce lieu

est celui où s’est tenue la Conférence de Brazzaville.

Lorsqu’on tend bien l’oreille, on entend résonner le

discours du Général français Charles de Gaulle

approuvant l’indépendance du Congo.

La basilique Sainte-Anne ou jadis sanctuaire de la

France libre : une architecture impressionnante

construite en 1943 par le même Roger Erell et

inauguré le 1 e novembre 1949 était inachevé jusqu’en

2011 ; année où Sassou N’Guesso construisit la flèche

de la basilique faisant de cette dernière une œuvre

achevée.

La gare ferroviaire de Brazzaville; un bâtiment

colonial, symbole du désenclavement du Congo grâce

99


au chemin de fer.

La fresque de l’Afrique jadis appelée le palais de

l’artisanat, un monument rénové en 1970, mais à

l’époque on pouvait voir le palais de l’artisanat

derrière ce monument qui lui, était construit en 1938

par Roger Erell

Le Phare de Brazzaville: situé au quartier la glacière

à Bacongo, ce phare est un monument construit à la

gloire de Pierre Savorgnan de Brazza par le Général

Adolphe Sicé en 1944, éclairant les deux rives du

Congo par un feu permanent comme pour parler de

lui.

L’école de peinture de Poto-poto fondée en 1951 par

Pierre Lods, abrite la plus prestigieuse des écoles de

formation en art au Congo. Elle a vu naitre des

peintres de réputation internationale comme Marcel

Gotene dont la dernière exposition des œuvres s’est

tenue au centre de conférence internationale de

Kintélé en 2018, François Thango, François Iloki,

Philippe Ouassa, Joseph Dimi, Nicolas Ondongo,

Jacques Zigoma, Eugène Malonga et Michel Hengo.

Pointe-Noire aussi regorge de ces monuments et

bâtiments datant de l’époque coloniale:

- Le siège de l’Assemblée territoriale (abritant

aujourd’hui l’école paramédicale Joseph Loukabou)

est l’endroit où le président de l’ancienne assemblée

territoriale Christian Jayle proclama la République du

Congo ;

100


- La route des esclaves à Loango ;

- Les gorges de Diosso ;

- La chaine des montagnes du Mayombe.

Aujourd’hui, en mémoire des illustres disparus qui

ont fait l’histoire, le Congo a érigé plusieurs

sculptures sous forme de stèles et monuments à

travers le pays.

Après les monuments du septennat, du cinquantenaire

de l’indépendance, de l’obélisque du troisième

millénaire, de la fraternité à Gamboma, de la première

série des bustes en face de la gare centrale de

Brazzaville et de Sainte-Radegonde au bord du

mystérieux fleuve Alima à Oyo, le tour est venu aux

trente bustes de l’Allée de la mémoire. La philosophie

de cette Allée de la mémoire, où ont été dévoilés les

trente bustes, est d’abattre les frontières de

l'indifférence et des antagonismes culturels, de solder

le bilan de l’ignorance des habitants de Brazzaville et

du Congo tout entier, d’arrimer le Congo à sa

rencontre avec les autres sur la Grand-Place du village

planétaire. (ADIAC 2014)

Ces trente bustes sont des personnalités étrangères

ayant un lien avec l’histoire du Congo ou de

l’Afrique. Ce sont de vénérables et illustres

personnages qui rappellent une belle rime d’une des

strophes des époques qui ne sont plus. Ce sont des

hommes et des femmes qui ont excellé dans différents

domaines : les lettres, la politique, la musique, la

religion, le sport… Ce sont des hommes et des

femmes dont la grandeur et la splendeur, la rage et le

101


courage, la persévérance et la tolérance, la fierté et la

dignité, la créativité et l’ingéniosité, l’envie de défaire

et de taire les injustices humaines, ont jalonné tels des

rayons solaires leur bref passage dans cette vallée des

larmes. (ADIAC 2014).

Le tourisme demeure au Congo une ressource très

marginale, faute d’infrastructures d’accueil hors de

Pointe-Noire et Brazzaville, et faute d’un réseau de

communication suffisant et cohérent. Beaucoup de

sites sont difficiles à atteindre. Parallèlement, depuis

plus d’une décennie, le paysage hôtelier congolais

subit une expansion fulgurante, même à l’intérieur du

pays. C’est le cas de l’Hôtel Alima Palace construit

sur le bord de la rivière portant le même nom, entouré

d’un paysage féérique, défiant les plus grands sites

verts du monde et des différents hôtels construits à

Owando, chef-lieu du département de la Cuvette

capable d’accueillir des experts du guide Michelin.

7.1 La Musique, le cinéma et la littérature

congolaise

Le peuple congolais est un peuple riche en culture et

la musique fait partie de cette sphère culturelle et

artistique congolaise. Chaque ethnie a son héritage

musical, mais ce qui fait l’unanimité dans les chants

traditionnels congolais, c’est le tam-tam. Cet

instrument ancestral de musique que l’on peut

retrouver sur l’emblème du Festival Panafricain de

Musique (FESPAM). Une grand-messe où se

retrouvent des artistes du monde entier autour d’un

seul langage; la musique et qui est organisée tous les

102


deux ans à Brazzaville.

En outre, de nombreux chanteurs congolais ou

d’origine congolaise ont à travers leur musique, porté

au plus haut l’image du pays. Le rappeur congolais

Passi, évoluant en France, à qui l’on doit la sortie de

plusieurs albums à succès à l’instar des Tentations

avec le célébrissime titre Je zappe et je mate ;

aujourd’hui considéré comme l’un des pionniers du

rap français, auteur, compositeur puis producteur, il

est le patron du label de production Secteur A et a

produit plusieurs artistes à succès dans les années

2000 grâce à ses concepts Dis L’heur de Zouk, Dis

L’heur de Reggae et Dis L’heur de Rap, sans oublier

les rappeurs Calbo du groupe Arsénik, Ben J des Neg

Marrons, TNT, Singuila, le groupe Bisso Na Bisso et

Niska ; ce jeune congolais qui est au Top 5 des

rappeurs en France.

Aujourd’hui, nous constatons l’émergence d’une

scène locale très riche dont les leaders sont Teddy

Benzo, Trésor Mvoula l’auteur du titre à succès Vieux

Thomas, Mixton, Biz Ice, Sonia Blade, Cegra Karl,

Cherryl Gambo et Zepho.

Des acteurs de la musique contemporaine remplis de

talents qui parcourent le monde pour faire parler

d’eux.

Malgré le manque de soutien financier et le manque

d’investisseurs sérieux dans ce secteur, ces jeunes

artistes locaux font preuve de beaucoup d’ingéniosité

et de motivation afin de sortir leur musique de

103


l’anonymat. Ainsi, l’on connait dans les grandes villes

comme Brazzaville, Pointe-Noire ou encore Dolisie et

même dans l’hinterland, la prolifération des « temples

maudits ». Des lieux peu conventionnels, souvent

sous-équipés où se rencontrent les amoureux de la

musique pour y enregistrer leurs œuvres.

Plusieurs genres musicaux y sont enregistrés dont le

plus prisé est le coupé-décalé ; un genre ayant pour

origine la Côte d’Ivoire, mais que la jeunesse

congolaise s’est appropriée en y ajoutant une touche

de Ndombolo, mariné dans des rythmes envoutants,

suscitant gaieté et joie de vivre.

DJ Rox, Dj TV5, Dj Rama, Epéla d’Azur, DJ

Antivirus et bien d’autres, tous des artistes issus de

ces temples maudits qui dans leur style arrivent tant

bien que mal à faire de l’ombre aux artistes de la RDC

voisine.

À cette panoplie d’artistes, il faut ajouter ceux qui ont

fait les beaux temps de la rumba congolaise: les

Bantous de la capitale dont faisaient partie Jean Serge

Essous, Cosmos Muntuari. Deux grandes figurent qui

faisaient jadis honneur à la culture musicale des deux

rives du fleuve Congo grâce à leurs mélodies inspirées

des musiques traditionnelles « bantoues » couplées à

un style, la salsa originaire d’Amérique centrale.

Aujourd’hui les bantous de la capitale (patrimoine

incontournable de la musique congolaise) continuent

de faire danser plus d’un congolais à Travers des

générations grâce à la dextérité du patriarche Edo

Nganga; le dernier des fondateurs de ce groupe encore

104


en vie. Mais il n’est pas le seul, une autre figure de la

rumba congolaise des années 70, ancien pensionnaire

de l’orchestre Ok Jazz, Michel Boyibanda auteur du

titre à succès Nzété ésololaka na moto té, fait partie de

ces artistes qui ont lancé le Congo dans le cosmos

musical partout dans le monde.

Que dire donc de ce groupe des jeunes natifs du

quartier de l’arrondissement 5 Ouenzé à Brazzaville;

Extra Musica. Un groupe qui tire son essence de la

chorale de l’église Sainte-Marie de Ouenzé et qui a

choisi la musique pour animer la ville touchée par la

guerre civile de 1993.

Une digne relève des anciens, car ils ont su prendre le

flambeau avec bravoure et honneur. Champion

d’Afrique aux KORA Music Awards en 2000 avec

l’album Shalaï, ce groupe qui a pour leader, le

charismatique Roga-Roga, de son vrai nom Rogatien

Ibambi Okombi, agrémente les festivités et autres

rencontres des jeunes congolais par des mélodies

envoûtantes qui résonnent dans le monde entier. Avec

plus de dix (10) albums à son actif, plusieurs millions

d’exemplaires vendus en vingt-cinq ans d’existence,

Extra Musica est considéré comme le plus grand

groupe musical du Congo Brazzaville et Roga-Roga

mérite d’être le digne successeur de Franco Luambo

Makiadi, car comme lui, il est l’un des seuls

guitaristes, chanteur, compositeur des deux rives et

peut être le meilleur. C’est ainsi qu’en décembre

2010, il est élevé au grade de chevalier dans l’ordre

du mérite congolais. Un titre décerné par Denis

Sassou N’Guesso en reconnaissance du travail abattu.

105


« J’ai rencontré ce groupe pour la première fois en

1995, ils animaient des funérailles dans mon quartier

et j’ai aussitôt été séduit par leur prestation. Ils

n’avaient pas de matériels mais ils étaient remplis de

talon talents. J’ai tout de suite pris contact avec eux

et le lendemain je leur ai offert une guitare en ma

possession- après plusieurs rencontres, je leur ai

proposé d’être leur manager car j’avais des contacts

dans le monde du show-business et cela les

profiterait. C’était le début d’une grande aventure.

Extra Musica m’a fait découvrir le Congo profond et

l’Afrique, je n’oublierai jamais le succès que nous

avions connu à la sortie de l’album « État-Major ». Il

y avait un climat de confiance entre nous; ce qui a

permis à l’orchestre, contrairement à d’autres, de vite

émerger. Nous avons consenti un énorme travail de

management… Je suis fier de ce qu’ils sont devenus

et surtout de Roga qui maintient le cap. Pour moi,

Extra Musica est une richesse. » me racontait d’un air

ému, Ferréol Gassakys (Ancien Manager du groupe).

Aujourd’hui, dans le souci de favoriser la relève, le

désormais officier de la légion d’honneur France 22

crée IBROKS PRODUCTION. Le but étant de mettre

à la disposition des artistes connus ou peu un espace

d’enregistrement et de production des œuvres

phonographiques répondant aux normes

internationales et pouvant concurrencer les grands

studios européens.

22

Titre décerné à Roga-Roga par l’ambassade de France en

avril 2019

106


Une belle initiative, surtout venant de cet artiste que

le Congo, par la musique, a tout donné car sortir ces

jeunes des temples maudits favoriserait leur

épanouissement et leur professionnalisme dans un

continent où la musique fait partie des symboles de la

suprématie artistique des uns et des autres.

En revanche, d’autres genres artistiques tels que le

cinéma congolais peinent à faire leur percée. Après

des débuts prometteurs dans les années 1970, le

contexte politique trouble et la fermeture des salles de

cinéma ont rendu la production difficile. Quasiment,

toutes les salles ayant fait la fierté congolaise ont

disparu, transformées en églises pour certaines. À

Brazzaville, on ne pouvait aller d’un arrondissement

à un autre sans tomber sur une salle de cinéma. Il y

avait des salles mythiques comme le cinéma Vog, le

cinéma Lux, le cinéma Star, le cinéma Rio et à Pointe-

Noire, on comptait le cinéma Rex, le cinéma Roy, le

cinéma Duo, etc.

Ces lieux mythiques, qui étaient des lieux par

excellence de la jeunesse de l’époque ne sont devenus

que des spectres dont la jeunesse actuelle a à peine

entendu parler.

En dépit de tout ceci, la jeunesse actuelle s’active à

remettre sur scène, le cinéma congolais en organisant

des conférences et des spectacles dans la grande salle

de spectacle de l’IFC (Institut Français du Congo) ex

CCF (Centre Culturel Français). La préfecture de

Brazzaville aussi contribue en transformant une de ses

salles en salle de cinéma ultramoderne où sont

107


diffusés des films étrangers et locaux avec une qualité

digne des salles d’Hollywood: c’est le CINEBOX. Un

véritable endroit culte pour les jeunes de Brazzaville,

car on y diffuse des films du Box-Office américain

avec une très bonne qualité d’image, mais aussi des

productions congolaises à l’instar du film «

Grave Erreur » du réalisateur congolais Richi Marius

Mbebelé. Un film qui vaut son pesant d’or, car il a

déjà fait l’objet de nominations, lors des grands

festivals du cinéma partout en Afrique.

Ainsi de jeunes artistes comme Amanda Baye,

Michael Thamsy et Molière Bounda essaient

d’apporter leurs pierres au renouveau du cinéma

congolais qui souffre non seulement de

l’envahissement à l’écran des films étrangers, mais

aussi du manque de producteurs que connaît le

septième art et celui encore criant du déficit du

matériel professionnel de travail. Un cinéma qui ne

manque pourtant pas de talent comme il a été

démontré en avril 2017 à Pointe-Noire lors des

festivités marquant l’an 50 du cinéma congolais.

Le privé non plus ne reste pas en marge de ce secteur

porteur. Le groupe français Bolloré via sa filiale Canal

plus Afrique, a lancé en 2018, le projet Canal

Olympia. Un projet qui consiste à doter trois villes du

pays; Brazzaville, Pointe-Noire et Oyo de grandes

salles de cinéma ultramodernes pouvant abriter de

grands festivals culturels d’envergure internationale.

Une aubaine pour les populations congolaises car la

salle Canal Olympia de Brazzaville est déjà

fonctionnelle, et acceuille des milliers de visiteurs

108


chaque mois, grace à ses projections des films en

avant première.

Amoureux d’art, Sassou N’Guesso multiplie les

démarches avec son gouvernement pour relever l’art

et la culture congolais; c’est le cas en février 2018

avec l’exposition dans la nouvelle salle de conférence

internationale de Kintélé, des œuvres de l’artiste

peintre congolais Marcel Gotene intitulé « Gotene au

cœur du cosmos ». Une exposition qui a attiré les

amateurs d’art et des curieux venus découvrir la

magie de cet art qui est la peinture. Grâce à cette

exposition, l’art pictural congolais était à l’honneur et

ce pendant trois mois. « Cinq ans après sa disparition,

nous sommes plus que jamais établis dans la certitude

que Marcel Gotene était réellement un peintre

incandescent, qui avait du métal et de la longueur.

Quelle plus belle illustration et quel plus bel

hommage que la présente exposition qui reflètent les

multiples facettes de ce créateur protéiforme » dixit

Dieudonné Mouyongo (Ministre de la culture depuis

2017) lors de son allocution à cette occasion.

Mais Sassou N’Guesso n’est pas le seul à promouvoir

cette culture congolaise, Antoinette aussi, son épouse,

n’hésite jamais à apporter sa pierre à l’édifice.

En sa qualité de « marraine de la municipalisation

accélérée », elle y a ajouté une touche culturelle, en

organisant des spectacles de musique, de danse, d’art,

de mode et de gastronomie à la veille de chaque fête

de l’indépendance afin de permettre aux Congolais de

découvrir les mets des différents départements de leur

109


pays et aussi la diversité culturelle que regorge celuici.

Un concours de gastronomie dénommé « la marmite

d’or » est organisé à chaque édition de la

municipalisation accélérée, sans oublier l’élection de

miss Indépendance, le défilé de mode, les

compétitions de football féminin, le Nzango, etc.

Enfin, la République du Congo compte plusieurs

écrivains reconnus en Afrique et dans le monde

francophone comme Sony Labu Tansi, Henri Lopes,

Tati Loutard, Letembet-Ambily, Tchicaya U’tamsi,

Jeannette Balou Tchitchelle, Alain Mabanckou…

L’essor de la littérature congolaise date des années 50.

Jean Malonga, l’un des précurseurs, publie en 1953

Cœur d’Aryenne considéré comme une des premières

œuvres littéraires congolaises. Il ouvre la voie à de

nombreux écrivains qui font du Congo un des pays les

plus prolixes en écrivains, par tête

d’habitant. Antoine Letembet-Ambilly, jadis

président de la Fédération des hommes de lettres du

Congo, explique ce phénomène par le fait que:

« Brazzaville a eu la chance d’être la capitale de

l’Afrique équatoriale française qui regroupait de

1910 à 1958 le Gabon, le Congo, le Tchad et

l’Oubangui-Chari (actuelle République

centrafricaine), et nous avons tiré profit du

cosmopolitisme de cette ville, de tous nos frères de

l’AEF. Cette situation privilégiée a fait que notre pays

était le plus scolarisé du Tiers-Monde ».

110


Cet essor de la littérature congolaise connaît un

nouvel élan avec la parution de plusieurs revues et

magazines, ainsi qu’une presse écrite très variée.

À côté, on compte aussi ces jeunes congolais

passionnés de belles histoires qui font naitre la bande

dessinée congolaise et de pièces de théâtre tirées

d’histoires surréalistes.

111


8 L’agriculture, l’élevage et la pêche

L’agriculture au Congo Brazzaville est très peu

développée, sa contribution au PIB stagne à

seulement 4 % environ. Ce chiffre est bien entendu à

mettre en rapport avec la très faible densité de la

population en zone rurale et à l’absence d’une

véritable tradition agricole. Malgré les 10 Millions

d’hectares de terres fertiles, seulement 2 % sont

cultivées. Les capitaux extérieurs et l’expertise

étrangère ont été historiquement peu mobilisés dans

ce secteur en dehors de l’exploitation du bois. Cette

contreperformance s’explique par l’importance

relative prise par le PIB pétrolier à partir des années

1980.

Un désastre dû à la gestion du passé. Plusieurs

Congolais vivant dans les milieux ruraux font de

l’agriculture destinée pour la plupart à

l’autoconsommation, car ils exploitent des superficies

largement inférieures à cinq hectares; à cela s’ajoutent

les méthodes de travail rudimentaires. Les champs

sont exploités à l’aide des houes, des pelles, des

machettes, des râteaux et des brouettes.

La totalité de la production agricole nationale ne

couvre même pas 10 % de la demande locale. Le

112


Congo est donc absent de la liste des pays africains

exportateurs de produits agricoles.

Le pays importe la majorité de ses denrées

agropastorales, la volaille provient de l’Europe, la

viande de bœuf du Tchad, les légumes de la RDC

(République Démocratique du Congo) et du

Cameroun par exemple.

Cette réalité est toujours d’actualité à ce jour; malgré

les multiples politiques du gouvernement en faveur de

ce secteur.

Un peuple en bonne santé est un peuple qui se nourrit

convenablement.

Ce qui n’est pas le cas au Congo, la sous-alimentation

et la malnutrition sont deux facteurs qui détériorent la

santé des Congolais surtout en milieu rural. Les plus

touchés sont les enfants, les femmes enceintes et les

personnes âgées.

Sauver l’agriculture et l’élevage, une mission que

s’est toujours donnée Denis SASSOU NGUESSO

depuis des décennies.

8.1 Le Fonds de soutien à l’agriculture

Pour pallier ce problème de l’agriculture, de l’élevage

et de la pêche, Denis SASSOU NGUESSO a initié un

Fonds de soutien à l’agriculture.

Créé par la loi N°22-2005 du 28 décembre 2005, ce

fonds est un établissement public administratif placé

113


sous la tutelle du ministère de l’agriculture et de

l’élevage et a pour missions d’assurer le financement:

- Des activités de production agricole,

halieutique, de commercialisation, de conservation et

de transformation ;

- La R&D (Recherche et Développement) ;

- Des formations, encadrements et créations des

filières.

Estimé à plus de 100 milliards de francs CFA, ce

fonds est destiné aux ONG et associations de

développement, aux groupements d’intérêts

économiques, aux coopératives, aux entreprises

agricoles… Ainsi, tout jeune, porteur de projets dans

ce secteur, pouvait solliciter un soutien de la part de

ce fonds.

Parmi les filières prioritaires, figurent:

- La filière avicole (production des intrants,

poussins d’un jour, production des œufs de tables,

poulets de chair, production, distribution) ;

- La filière porcine (sélection des races,

production des intrants agricoles, production de

l’aliment de bétail, développement des porcheries,

abattage, production, distribution, etc.) ;

- La filière plantes à tubercules, céréales et

autres (production des boutures saines, des semences

et des engrais, etc.) ;

- La mécanisation : acquisition du matériel

agricole (tracteurs et accessoires) ;

114


- La filière pêche et pisciculture (équipement

des producteurs, productions des alevins, production

de l’aliment agricole, conservation, transformation et

distribution).

Créer ce fonds est, sans nul doute, l’une des approches

de solutions les plus réalistes que le gouvernement ait

pu mettre en place pour lutter contre la faim au Congo.

Ce fonds, grâce à ses subventions en nature et en

espèce puis ses crédits dont les montants sont fixés

selon la nature du projet, a permis de créer plusieurs

unités de productions agricoles dans tout le pays.

Les bénéficiaires (ONG, associations, coopératives,

PME, etc.) ont pu profiter de ce fonds pour réaliser

leurs projets. Ainsi, le pays compte de petites activités

agricoles ayant vu le jour grâce à ce fonds.

Malheureusement, ce n’est toujours pas suffisant, le

Congo n’arrive toujours pas à produire pour la

consommation locale et encore moins pour

l’exportation.

La diversification étant au centre des débats

économiques en ces temps de crise où le pétrole est

malheureusement reconnu comme une ressource

tarissable, il est donc urgent pour le Congo de mieux

mener sa politique agricole pour sortir du joug de l’or

noir.

Lors de son discours du 30 décembre 2017, Denis

Sassou N’Guesso repartait sur le champ de bataille

agricole en exhortant les Congolais à prioriser la

culture de trois ressources vivrières: la banane, le

115


manioc et le cacao.

Le manioc représente presque la totalité de la

production alimentaire, suivi par la banane plantain.

Ainsi, à ce jour, plusieurs projets gouvernementaux

sont en cours d’exécution pour réaliser ces ambitions;

à cela s’ajoutent quelques coopératives ayant emboité

le pas dans cette branche notamment dans les

départements du Pool, de la Bouenza, de la Sangha et

de la Likouala.

L’expérience a démontré que l’agriculture est plus

pourvoyeuse d’emplois et de revenus que le pétrole.

Il faut donc intéresser la jeunesse au « retour à la

terre »; il en va de la survie de l’humanité. Sept

milliards de bouches à nourrir en 2018 et deux fois

plus en 2050, le défi est donc planétaire.

Le Congo a les moyens géologiques et géographiques

pour relever ce défi; cela nécessite juste une volonté

de la part des populations, une bonne règlementation

et un bon suivi de la part des autorités.

8.1.1 Les villages agricoles

En 2010, alors en pleine municipalisation accélérée,

Denis Sassou N’Guesso décrète l’année de

l’agriculture comme priorité des priorités. Plusieurs

initiatives sont sur la table du gouvernement pour

booster ce secteur stratégique; notamment le projet de

construction des villages agricoles, dont celui de

Nkouo situé à 80 km au nord de Brazzaville dans le

département du Pool en est le précurseur.

116


Un village doté d’infrastructures modernes abritant 40

familles de fermiers sélectionnées après des tests

rigoureux. Ces derniers ont autour d’eux, un hôpital,

une école et une aire de jeux pour les jeunes,

construits minutieusement afin d’empêcher ses

occupants d’être isolés.

Ce village représentait l’espoir de voir un jour le

Congo atteindre l’autosuffisance alimentaire. Les

principaux produits de ce village étaient les œufs de

table et une gamme variée de fruits et légumes de

première nécessité comme le concombre, la tomate,

l’ananas, l’aubergine et l’épinard.

Cinq ans plus tard, ce village portait ses fruits.

Initialement prévu pour une production annuelle de 6

millions d’œufs, ce village en produit plus de 12

millions. Pourtant ce n’est pas suffisant, car 12

millions d’œufs pour 4 millions d’habitants

représenteraient 3 œufs par habitant; ce qui est

insignifiant.

C’est pourquoi après le village de Nkouo, il eut celui

d’Imvouba situé à 130 Km de Brazzaville; sur la route

nationale N°2. Ce village, construit en 2012, a pour

mission de produire du poulet de chair, mais cette

mission n’est pas accomplie; du moins comme il se

doit. En 2014, deux ans après sa création, le village

avait une production en chute libre; 160 203 poulets

de chair produits quand on sait l’appétit du Congolais

pour le poulet.

Denis Sassou N’Guesso voyait pourtant, en ces

117


projets, une manne pour l’économie du pays.

Que se passe-t-il alors? Pourquoi ce secteur ne

décolle-t-il pas?

Pour cela, il faut remonter à l’époque coloniale.

Faisant partie jadis des pays de l’AEF (Afrique

Équatoriale Française; qui comptait des pays comme,

le Tchad, le Gabon, la RCA), le Congo était plutôt

considéré comme un territoire administratif pour les

colons.

Chaque pays avait un rôle; et les colons avaient

attribué le rôle de l’agriculture et l’élevage au

Cameroun, à la RCA (République de Centrafrique) et

au Tchad.

Ajouté à ceux-ci, les coutumes ancestrales qui

divisaient le Congo en plusieurs groupes ethniques

avec des cultures différentes. Les peuples du Nord

(Mbochis, Tékés) par exemple, vivaient de la chasse,

de la pêche et exploitaient les métaux (cuivres) pour

fabriquer des armes mais aussi pour se décorer;

l’agriculture ne représentait qu’un moyen mineur de

survie contrairement aux Kongo du sud qui eux,

étaient des agriculteurs mais aussi des éleveurs. Les

Oubanguiens quant á eux, étaient plutôt dans le

commerce et les échanges entre les peuples; de la côte

á l’intérieur et vice versa.

Ce qui expliquerait le désintéressement de ce secteur

de la part des Congolais depuis des décennies.

Quoi de plus normal? « C’est en période de crise que

118


l’homme innove pour assurer sa survie » dixit Denis

Sassou N’Guesso dans une de ses allocations.

Il faut donc innover face à l’urgence.

Le gouvernement affiche sa volonté de renforcer les

secteurs de l’agriculture et de l’économie forestière.

La réhabilitation des routes, notamment celle reliant

Pointe-Noire, Brazzaville et Ouesso, permettrait à

l’agriculture (largement enclavée) de trouver des

débouchés pour son expansion et sa pérennisation.

Des réformes sérieuses doivent être entreprises dans

le secteur agricole.

Force est de constater aujourd’hui, l’absence totale

des banques dans le processus de développement de

l’agriculture au Congo.

En effet, l’accès aux crédits et autres types de

financement pour les agriculteurs, éleveurs et

pêcheurs est quasi impossible, car les banques

commerciales présentes au Congo ne font pas assez

confiance à ce secteur. Parmi les raisons évoquées

figurent le risque trop élevé, le délai d’amortissement

du crédit (trop long), le manque d’expérience

suffisante de la part des agriculteurs, mais aussi des

banquiers…

Le gouvernement a depuis un certain temps, opté pour

la mise en place d’une politique visant à former les

agriculteurs congolais grâce à des partenariats et des

échanges d’expériences avec des agriculteurs venus

d’autres pays. C’est dans ce cadre qu’en avril 2018,

119


une délégation de femmes cultivant du manioc a pu

faire le voyage pour la Cote d’Ivoire grâce au

lobbying des ambassadeurs du Congo et de la Cote

d’Ivoire afin de rencontrer des femmes évoluant dans

le même secteur et d’appréhender ce qui se fait de

mieux.

Une approche de solution parmi tant d’autres dans la

formation des agriculteurs, car en Afrique

subsaharienne, certains pays comme la Cote d’Ivoire,

le Nigéria ou le Cameroun possèdent une filière

agricole plus dynamique et aspirent aujourd’hui à la

transformation locale de leurs produits.

Le Congo dans la globalité, possède plusieurs types

de sol du Nord au Sud. Cette biodiversité a permis au

pays de cibler des régions appropriées pour différents

types de productions agricoles; ainsi chaque région

détient le monopole d’une variété de produits.

L’on parle de l’igname et la pomme de terre dans les

Plateaux, le manioc au Pool, l’arachide au Niari, le

cacao dans la Sangha…

Mais une gestion rigoureuse de ce potentiel agricole

permettrait d’approfondir les recherches sur les

capacités réelles de chaque sol par région. Je parle ici

d’un audit du sol congolais.

Grâce aux 9000 Km de routes dont dispose le Congo,

ce genre d’opération est faisable, car tous les

départements ou presque sont accessibles.

Reste plus qu’au gouvernement de prendre à bras le

120


corps cette manne agricole afin que l’agriculture au

Congo soit le pilier de la diversification économique.

121


9 Plus loin ensemble, la marche vers le

développement

Ce projet de société proposé par Denis Sassou

N’Guesso après la révision de la constitution du 20

janvier 2002, ayant abouti à la naissance d’une

Nouvelle République (Constitution du 25 octobre

2015), se veut être le déclic d’une dynamique

d’évolution tant institutionnelle que structurelle du

Congo. Elle se décline en six axes principaux à savoir:

- Placer les femmes et les hommes au

cœur du développement ;

- Conforter le rôle stratégique de l’État

dans l’économie et dans la sphère sociale ;

- Consolider et pérenniser la

croissance économique inclusive par la

diversification et les réformes économiques ;

- Préparer les jeunes à l’emploi par la

formation qualifiante ;

- Arrimer le Congo au développement

de l’économie numérique ;

- Poursuivre les réformes

institutionnelles.

Cette révision constitutionnelle qui dès son annonce,

122


n’a pas fait l’unanimité auprès des Congolais, a mis à

mal la paix qui régnait dans le pays. Il était pourtant

impératif de faire évoluer les institutions afin de

mieux arrimer le pays au défis du monde actuel ; ce

qui se fait dans toute société civilisée.

Au terme d’une campagne présidentielle remplie de

rebondissements, Denis Sassou N’Guesso s’est vu

une fois de plus attribuer les rênes du Congo pour un

mandat de cinq ans.

Denis Christel Sassou N’Guesso, en mettant en place

une plateforme associative pour l’émergence d’une

nouvelle République, s’est retrouvé au centre du débat

sur la modification de la constitution du 20 Janvier

2002.

À Pointe-Noire, au cours d’un meeting populaire, les

responsables d’associations de la société civile (OSC)

réunis autour de la dynamique pour l’émergence de la

nouvelle République ont remis le 26 avril 2015 à la

place de la République dans le premier

arrondissement Lumumba, l’acte d’engagement à

transmettre au Président de la République ; initiateur

de ces consultations populaires.

Les jeunes du Kouilou réunis autour de la dynamique,

ont dit oui à la nouvelle République et pris

l’engagement de marcher vers le progrès en tournant

le dos aux promoteurs de la violence et autres

antivaleurs qui vont à l’encontre de la volonté du

peuple.

L’acte d’engagement de la Dynamique pour la

123


Nouvelle République prônait le soutien au processus

de dialogue politique inclusif proposé par le Denis

Sassou N’Guesso afin de construire le consensus

national nécessaire à la perpétuation du désir de

l’ensemble du peuple, de continuer de vivre ensemble

à travers un nouveau contrat social matérialisé par une

nouvelle constitution qui prenne en ligne de compte

leur spécificité historique et culturelle, leur

participation aux côtés des forces vives, la

perpétuation de la paix et la concorde nationale, leur

contribution citoyenne au large débat républicain

engagé dans le pays en mettant en avant les vertus du

dialogue et de tolérance qui ont chaque fois permis au

Congo de sortir des pièges vers lesquels ont voulu

l’entrainer les méandres de l’histoire. (Hervé Brice

Mampouya 2015)

La marche vers le développement est une suite

logique des deux précédents projets de société de

Denis Sassou N’Guesso à savoir la Nouvelle

espérance (2002-2009) et le Chemin d’Avenir (2009-

2016). Celle-ci est axée sur des politiques visant à

promouvoir l’émergence du Congo, notamment grâce

à une politique d’industrialisation de la chaine de

production locale par la création des usines de

transformation des produits du terroir en biens

manufacturés afin de diminuer considérablement les

importations en denrées de première nécessité dont le

Congo est tributaire.

Ainsi, le gouvernement a placé la création des Zones

Économiques Spéciales comme fer de lance de cette

industrialisation en s’inspirant des modèles des pays

124


émergents membres du BRICS (Brésil, Russie, Inde,

Chine et Afrique du Sud). Ces zones économiques

spéciales installées dans des pôles stratégiques

(Pointe-Noire, Brazzaville-Pool devenue Igné et Oyo-

Ollombo) seront à l’origine de millions d’emplois

directs et indirects. A cet effet, une amélioration des

réformes fiscales, douanières et foncières est

plébiscitée afin de doper les investissements directs

étrangers et locaux dans tous les secteurs de

l’économie et surtout dans celui du tourisme local.

Grâce aux jalons posés par la municipalisation

accélérée, toutes les localités du pays ou presque sont

accessibles; ce qui permet aux investisseurs de se

rendre partout sans difficulté, couplé à cela, une

politique sécuritaire qui met le Congo dans une place

de choix dans le classement des pays les plus sécurisés

de la sous-région nonobstant la crise du Pool qui a

refait surface après l’élection présidentielle du 20

mars 2016.

On compte déjà plusieurs investissements

d’envergure comme l’usine de DANGOTE-

CEMENT dans le département de la Bouenza, le

GRAND MOULIN DU KOUILOU, la société ECO-

OIL ENERGY, la nouvelle plateforme pétrolière

Moho-Nord de TOTAL E&P CONGO au large de

Pointe-Noire, etc.

La jeunesse doit jouer un rôle important dans ce

processus de diversification de l’économie. Malgré un

secteur agricole en panne de croissance soutenue, des

efforts considérables sont à souligner. Le

125


gouvernement avec l’appui de la Banque mondiale, a

créé un fonds visant à soutenir les initiatives dans ce

secteur. Un fonds destiné aux coopératives et qui

porte déjà ses fruits.

Denis Sassou N’Guesso en proposant ce nouveau

pacte social aux Congolais, s’est promis de relever de

nouveaux défis. Il est donc question de:

- Favoriser l’éclosion des initiatives

privées à travers les incubateurs des PME dans

le secteur primaire et tertiaire ;

- Octroyer les avantages fiscaux aux

entreprises ;

- Aider aux financements directs et

indirects des PME et PMI pour créer des

emplois, juguler le chômage et réduire la

pression fiscale supportée par les

contribuables ;

- Rendre effective la nouvelle protection

sociale à travers la mise en œuvre des lois

instituant le régime de l’enfance en difficulté

et celui de l’assurance maladie ;

- Contribuer à la création des emplois

décents ;

- Veiller au maintien ou à

l’augmentation du pouvoir d’achat des

ménages ; renforcer et moderniser les

équipements urbains et l’assainissement de la

ville ;

- Préserver l’environnement.

En dépit de la conjoncture économique difficile que

126


traversent le Congo et d'autres pays producteurs de

pétrole, en raison de la chute drastique du prix du baril

de l'or noir, Denis Sassou N'Guesso estime que " Par

ces temps difficiles, il n’y a pas de place ni pour

l’amateurisme, ni pour l’apprentissage, ni pour la

revanche". Une position qui rassure les Congolais car

ce dernier a l’expérience des situations difficiles. A ce

jour, rien de fâcheux n’a été entrepris par le

gouvernement concernant les statuts des

fonctionnaires et des entreprises paraétatiques.

Les salaires de ces derniers sont toujours versés et

n’ont subi aucune baisse ; et ce, malgré les

« disparités » d’ordre institutionnel que subissent

certaines structures de l’État comme le CHU-B,

l’Université Marien Ngouabi ou les collectivités, qui

malheureusement ne sont pas payés au même rythme

que les autres. Une situation qui fait l’objet de

discussions des gouvernants et dont les approches de

solutions sont en train d’être trouvées.

Sur le plan organisationnel, le Congo grâce à sa loi

visant à intégrer 30% des femmes dans l’effectif des

instances dirigeantes fait partie des modèles sur les

questions du genre en Afrique. Les femmes qui

représentent 52% de la population congolaise

occupent des hautes fonctions dans les

administrations et sont protégées par une législation

(Loi sur la Protection de la femme) en leur faveur.

Ainsi, la journée du 8 mars (Journée Internationale de

la femme) est-elle devenue une journée importante,

célébrée sur toute l’étendue du territoire, impliquant

massivement toutes les forces vives de la nation.

127


128


10 La crise économique et financière

La marche vers le développement, ce programme de

société qui se présentait comme le catalyseur d’un

Congo tourné vers la modernisation, s’est ébranlé à

ses débuts par une crise économique sans précédent

que traverse le Congo à ce jour.

Comme le dit la règle, « Toute courbe ayant connu

une hausse vertigineuse finit par chuter »; il fallait s’y

attendre. Le taux de croissance du Congo était en

surchauffe, près de 10 % d’après certains

observateurs.

En effet, les pays de la zone franc ayant un meilleur

potentiel d’exportation présentent un tableau lourd

d’endettement. Autrement dit, leur capacité

d’endettement était apparue crédible auprès des

banques ou des bailleurs de fonds pendant que, par

ailleurs, leurs accès aux marchés des capitaux

internationaux, reste favorisé par les mécanismes de

la zone franc (le compte d’opérations et la garantie de

la convertibilité du Franc CFA). Malgré le faible taux

de couverture extérieure de l’ensemble de la zone, les

pays à revenu intermédiaire comme le Congo, la Côte

d’Ivoire ou le Cameroun étaient les seuls à dépasser

la barre des 100 %. De façon générale, cette analyse

129


du poids de la dette implique donc, simultanément,

celle de la solvabilité des États à travers la

comparaison des évolutions des taux d’exportation,

ou mieux de la capacité d’endettement, et du ratio du

service de la dette. Ce qui n’est pas étonnant de voir

un niveau de la dette atteignant la barre des 120 % du

PIB, bien au-dessus des 70 % comme prévu par la

CEMAC (Communauté Économique et Monétaire

d’Afrique Centrale).

Le Congo eut à traverser une période d’embellie

financière de plus de dix (10) années consécutives.

Alors qu’il sortait des Jeux Africains en 2015, les

voyants économiques étaient au rouge suite à la chute

drastique des cours du pétrole. Évidemment, toutes

les économies du monde basées sur cette ressource

naturelle furent touchées et le Congo ne faisait pas

exception.

C’est ainsi que la crise économique s’installait petit à

petit. Coup du destin ou erreur de calendrier?

Les Congolais commençaient à ressentir ce choc qui

paraissait comme une boule de neige grandissant au

fur et à mesure qu’elle progressait. Les caisses de

l’État étaient vides ou presque après toutes ces

dépenses entreprises dans la modernisation du pays.

Conséquences directes, les entreprises fermaient une

à une pour cause de baisse d’activité, et les

licenciements aussi intervenaient presque partout.

Les secteurs d’activités les plus touchés étaient ceux

liés au pétrole. Mais aussi le secteur des transports et

130


de la logistique, le commerce des biens et services, les

BTP, etc.

L’État n’avait plus ou presque les moyens de

respecter ses engagements dans lesquels figuraient

l’amélioration et la pérennisation d’un niveau de vie

prospère pour chaque Congolais, la garantie des

emplois, etc.

Pendant que les détracteurs jouaient aux pyromanes,

Sassou N’Guesso s’attelait à apaiser les Congolais.

« Le Congo n’est pas en faillite », disait-il lors de son

allocution du 15 août 2017 à la nation.

Si ma grand-mère était en vie, elle chanterait après ce

discours, la fameuse chanson « Sassou N’Guesso

Téléma, téléma, téléma! ». Une chanson dont seuls les

anciens connaissent l’origine et les paroles. C’était

une façon pour eux de montrer leur confiance à leur

leader quelle que soit la situation.

Et « l’homme des actions concrètes » savait qu’il

fallait qu’il se lève!

C’est alors que vint l’idée de négocier un accord de

financement avec le Fonds Monétaire International

(FMI) permettant de faire face à certaines urgences;

notamment le maintien en équilibre du système de

santé, l’éducation, la gestion durable des

infrastructures et la diversification de l’économie.

Pendant ce temps-là, certaines langues se mirent à

parler; pariant sur l’échec des négociations avec le

FMI.

131


C’est à croire qu’ils ne connaissaient pas Sassou

N’Guesso. Ce président africain respecté et apprécié

de par le monde, tel un père de famille digne de ce

nom, retroussa les manches et sortit son carnet

d’adresses. Un carnet riche puisqu’il va multiplier les

apparitions aux côtés des grands de ce monde lors des

différents sommets et forums de renom dans le seul

but de trouver des financements auprès de leurs pays

respectifs et chercher à créer un groupe de pression

pouvant influencer les décisions du FMI.

Après une rencontre avec Christine Lagarde,

Directrice Générale du FMI lors d’un sommet sur le

climat en France, une délégation d’experts de cette

institution se rendit à Brazzaville pour entamer les

discussions avec les autorités congolaises et toucher

du doigt les réalités sur le terrain. De son coté, Sassou

N’guesso mit en place un comité chargé de mener les

négociations avec le FMI. Ayant à sa tête, le Premier

Ministre Clément Mouamba, ce comité est composé

de fins limiers de la finance congolaise et d’autres

membres du gouvernement comme le Ministre des

Finances, Calixte Nganongo.

En homme des actions concrètes comme les anciens

le qualifiaient jadis, il prit le problème des Congolais

à bras-le-corps et commença à réfléchir sur les

solutions. C’est alors qu’il fit la promesse au peuple

congolais de mettre en place un gouvernement

« d’efficacité », capable de mener à bien les réformes,

car là aussi, il s’agissait encore une fois d’entrer dans

une phase de négociation avec le Fonds Monétaire

International. Des conditions furent alors données au

132


Congo notamment;

- La lutte contre la corruption ;

- La transparence dans la gestion de la chose

publique ;

- L’indépendance de la justice ; etc.

Alors dans son discours du 30 décembre 2017 sur

l’état de la nation devant le Parlement réuni en

congrès, Sassou N’Guesso se posa en farouche

détracteur des fraudeurs et des corrompus de la

République en déclarant publiquement qu’ « il ne

s’est jamais opposé à ce que le procureur de la

République se saisisse des dossiers délictueux,

surtout ceux portant des crimes économiques tirant

vers le bas un pays tout entier et n’a jamais défendu

aux députés et sénateurs d’entreprendre des enquêtes

parlementaires sur lesdits dossiers ».

L’heure a donc sonné pour le nouveau Congo; c’est

l’heure du changement des mentalités. Relever le pays

revient à créer la rupture. Un mot souvent utilisé par

Sassou N’Guesso pour dénoncer les antivaleurs.

Pourtant dans presque tous ses discours, il a toujours

exhorté les Congolais à prôner le patriotisme, à aimer

le travail, à dire non au clientélisme bref, à lutter

contre toutes ces choses peu honorables, qui ternissent

l’image du Congo et les comportements pervers du

passé, à savoir :

- La paresse,

- Le laxisme ;

133


- L’irresponsabilité ;

- L’inconscience ;

- La corruption ;

- La fraude ;

- La concussion ;

- L’ethnocentrisme ou l’instinct grégaire ;

- Le népotisme ;

- La tendance à la gabegie, etc.

C’est à croire que certains Congolais ne mesurent pas

l’amour de Sassou N’Guesso pour ce Congo. Dans

son ouvrage (Parler vrai pour l’Afrique), il écrit : « Si

l’un de mes enfants est reconnu coupable par la

justice de faits qui lui sont reprochés, je laisserai la

justice, faire son travail… ; les parents ne doivent pas

payer pour les erreurs des enfants ».

C’est simple, son amour pour ce pays est si grand qu’il

ne laisserait personne se sentir intouchable et mettre

en péril la vie ou l’avenir des citoyens congolais.

Comment peut-il les laisser faire alors qu’il ne l’a pas

fait lui-même bien qu’il ait eu les moyens? On se

souvient encore de son retour à Brazzaville après son

séjour en France pendant qu’il n’était plus à la tête du

pays ; il aurait pu en découdre avec le pouvoir en place

ou aurait au moins tenté, mais la sécurité de ses

compatriotes était la seule raison de sa résignation.

Après l’Europe, il y eut l’Asie puis le Moyen Orient.

Ne dit-on pas que pour un père, tout ce qui compte

c’est de ramener du pain à la maison?

Cela va payer. En février 2017, le Qatar dépêche une

134


délégation au Congo avec une gibecière remplie de

contrats d’investissements dans le tourisme,

l’hôtellerie, l’énergie et quelques accords de prêts.

Aux Émirats Arabes Unis, Sassou N’Guesso

rencontre l’Émir de Dubaï, deuxième émirat après

Abhu-Dabi avec qui un accord d’investissement est

signé dans les secteurs des énergies renouvelables (la

transformation du gaz en énergie électrique) et la

construction des infrastructures.

Oui! Le Congo regorge d’un grand potentiel, il n’est

donc pas question que la crise s’éternise et « Ya

Denguess » le sait!

Au niveau interne, on souligne aussi la contribution

des organismes internationaux installés au Congo,

comme le Programme Alimentaire Mondial (PAM),

la FAO, l’Agence Française de Développement

(AFD) qui s’attèlent à aider le Congo à respecter sa

politique sociale.

- Distribution gratuite des repas dans les écoles

publiques de certaines localités du Congo ;

- Dons de médicaments antirétroviraux ;

- Dons de vaccins contre la poliomyélite ;

- Dons de vaccins visant à protéger la mère et

l’enfant ; etc.

Autant d’aides dont bénéficie le Congo dans le cadre

de son partenariat avec ces organismes

internationaux; la liste n’est pas exhaustive.

Aujourd’hui, après deux années de discussion avec le

135


FMI, le Congo vient d’obtenir un accord de prêt de

448,6 millions de dollars dont une première tranche,

de 44,9 millions de dollars, doit être immédiatement

débloquée. Cet accord vise à aider le Congo à

maintenir ses équilibres financiers, garantir sa

crédibilité sur le marché financier international et

surtout à faire face à ses charges sociales.

Le pays qui s’est tant bien que mal, conduit en bon

élève, a bénéficié de la confiance de l’institut de

Breton Wood, mais aussi de ses autres partenaires.

Cet accord de prêt mettra peut être le pays soit sur un

programme d’ajustement structurelle ou sous tutelle;

mais la volonté de sortir de cette crise économique et

financière reste d’actualité. Ainsi les axes stratégiques

du Programme National de Développement PND

2018-2022 sont mises en avant pour aboutir à des

réformes concrètes dans la vie socioéconomique du

Congo.

136


11 L’incompris

L’histoire a démontré qu’il est impossible d’être

prophète chez soi; ou dirai-je : « Il est impossible

d’être compris chez soi ». Denis Sassou N’Guesso ne

fait pas exception à la règle.

En effet, dès son accession au pouvoir pour la

première fois en 1979, il s’est aussitôt démarqué de

ses prédécesseurs, en se présentant comme un

visionnaire, un acteur du changement et du

développement du Congo. On se souvient de ses

multiples rencontres avec ses homologues chefs

d’États partout dans le monde. À chaque fois, il n’a

jamais hésité de brandir le drapeau de l’unité africaine

et de l’égalité des peuples.

Il faut rappeler que le Congo de la période

postcoloniale était celui basé sur l’ethnocentrisme

(une politique dictée par l’origine ethnique du leader

au pouvoir). Lorsqu’un président était originaire du

Sud par exemple, tout son état-major était

essentiellement composé d’hommes originaires de sa

région, sinon de son ethnie. Les exemples sont légion

et la période 1992-1997 l’a si bien illustré au point de

se qualifier les uns et les autres de « Tchèques »,

« Norvégiens », « Nibolek » etc.

137


Une philosophie que Denis Sassou N’Guesso n’a

jamais prônée; pour cela il faut juste se rappeler les

premiers ministres avec qui il a travaillé durant ses

différents mandats: Louis-Sylvain Ngoma, Ange-

Edouard Poungui, Isidore Mvouba et actuellement

Clément Mouamba. Tous des Congolais, bien

qu’originaires d’autres régions que lui. C’est ainsi que

Denis Sassou N’Guesso les voyait; à côté de leurs

expériences en politique.

Ses différents mandats à la tête du pays se résument

en trois mots: Paix, Concorde et Développement. Ces

mots qui sont inexorablement des leitmotivs d’un

panafricainiste né.

Pour atteindre ces objectifs, il a donc dû faire

plusieurs sacrifices au nom de ces trois valeurs

sacrées.

- En 1991, pendant la conférence nationale qui

se tient à Brazzaville au cours de son mandat, il décide

de laisser évoluer cette conférence malgré les injures

que certains pyromanes de la paix ont prononcées à

son égard. Son discours à l’issue de ces travaux

résonne encore dans les murs du palais des congrès de

Brazzaville avec ce mot « J’assume ». Assumer ;

donc, se vêtir des maux qui minent la nation

congolaise depuis les indépendances et en faire son

problème. Qui aurait imaginé un tant soit peu que

quelqu’un puisse avoir un tel sens de patriotisme ?

- En 1995, alors que le peuple congolais

souffrait du régime de Lissouba, il décide de quitter

son repos en Europe pour rentrer et chercher à

138


reprendre le pouvoir par les urnes et abréger les

souffrances du peuple qu’il a toujours aimé.

- En 1998, afin d’éviter que l’ombre de

l’ethnocentrisme et de la haine ne puisse régner au

sein des Congolais, il lance un forum national en vue

de réconcilier, reconstruire, unir et développer le

Congo ; un forum où sont conviés « les ennemis » du

passé. Ils sont Congolais avant tout.

- En 2002, il renvoie le peuple vers le chemin

des urnes, prendre en main sa destinée, en élisant son

propre chef de l’État. Ce qui est toujours le cas depuis

2002 jusqu’à nos jours. Les élections se font toujours

par les urnes et guère par aucun autre moyen.

11.1 Une école, un champ

Un simple slogan pour les uns, mais un défi à relever

pour Denis Sassou N’Guesso qui voyait par cette

initiative, un moyen efficace pour lutter contre la faim

et atteindre l’autosuffisance alimentaire. La règle était

simple; celle de permettre à chaque établissement

scolaire d’avoir en son sein, un champ agricole. Ce

qui n’était pas impossible, car cette initiative fut

lancée dans les années 80 et déjà à cette époque, les

établissements scolaires tous publics, étaient dotés

d’espaces de plusieurs hectares et les bâtiments

construits abritant les salles de classe représentaient

moins du tiers de ces espaces.

Cela permettait aussi aux écoliers de s’imprégner des

métiers agricoles au-delà des enseignements reçus

dans les salles de classe. C’était à la fois ambitieux et

visionnaire, car rares sont les pays qui y ont pensé.

139


Aujourd’hui, le Congo n’a toujours pas atteint cette

autosuffisance alimentaire. Les raisons sont

nombreuses; l’agriculture ne faisant pas partie des

coutumes des Congolais n’a pas suscité un grand

engouement de la part des populations. Mais les défis

actuels, notamment la diversification de l’économie

poussent les Congolais dans leur majorité à

reconnaitre l’importance de cette initiative de Denis

Sassou N’Guesso et ce, quarante ans plus tard.

11.2 Sa lutte contre la déforestation

Ayant permis au Congo de ratifier plusieurs traités

internationaux sur la lutte contre le réchauffement

climatique, Denis Sassou N’Guesso entamait déjà sa

lutte en empêchant que la déforestation soit monnaie

courante au Congo. Le bois (le charbon) est considéré

au Congo tant en milieu rural que dans les grandes

villes comme une source d’énergie et souvent prisé

pour la consommation des ménages, notamment pour

la cuisson. Il fallait donc trouver une alternative à

cette pratique populaire. Comme pour respecter la

règle naturelle du cycle de la vie, il initie une journée

nationale de l’arbre tous les 6 novembre. Une

opération massive de planting d’arbres dans chaque

département du pays dans laquelle devaient intervenir

tous les Congolais sans distinction. Malheureusement

entre 1992 et 1997, cette « tradition » fut relayée au

passé et il a donc fallu son retour aux affaires pour en

assurer la continuité.

140


Référence Image: Journée du 6 novembre 2018 ©Presse Présidentielle

On pourra dire ce que l’on veut, mais c’est une

initiative à féliciter, car le monde entier est en état

d’alerte face aux effets désastreux du changement

climatique.

141


11.3 Le Fonds pour la préservation de la planète

Fils d’un pays issu du Bassin du Congo et conscient

de la place qu’occupe ce bassin dans la survie de la

planète, il n’a jamais cessé de plaider auprès de la

communauté internationale pour la mise en œuvre

d’un fonds visant à préserver les écosystèmes de ce

bassin, deuxième poumon écologique du monde.

Hier, même ses pairs ne croyaient pas en cette

menace, mais aujourd’hui tout le monde s’accorde à

dire que le Bassin du Congo mérite un regard

particulier de la part de la communauté internationale.

Ainsi, depuis 2017, le Fonds bleu pour le Bassin du

Congo est créé avec à sa tête, un homme à la main

verte, Denis Sassou N’Guesso.

Grâce à ses plaidoyers au sommet de la COP 21 en

France en 2016 puis à Bonn (Allemagne) en 2018, il

n’a pas hésité à interpeller les pays développés,

considérer comme grands pollueurs sur cette menace

et les a invités à honorer leurs engagements pris lors

des conférences antérieures en terme de financement.

« Le Chef de l’État a doté la commission climat du

bassin du Congo d’un outil et d’un cadre

institutionnel » s’exclamait Arlette Soudan-Nonault,

Ministre du tourisme et de l’environnement.

Initiateur de ce projet pendant la COP 22 à

Marrakech, Denis Sassou N’Guesso a aussi invité la

communauté internationale à contribuer

financièrement au Fonds bleu pour le bassin du Congo

conformément à la rencontre d’Oyo en mars 2017.

142


Plusieurs pays ont adhéré à ce fonds dénommé Fonds

Bleu pour le bassin du Congo dont le premier sommet

s’est tenu à Brazzaville en avril 2018. Le Congo peut

aujourd’hui se vanter d’être un donneur de leçons en

matière environnementale, surtout avec sa loi sur

l’interdiction de l’utilisation des sachets en plastique,

incontestablement reconnu comme grand pollueur de

l’environnement.

Denis Sassou N’Guesso est donc un idéaliste,

quelqu’un qui lutte pour un idéal visant à garantir

l’avenir. Pourtant à en croire, les économistes ayant

adhéré à la pensée keynesienne « l’homme doit agir

pour le court terme… car à long terme, nous serons

tous morts ». Alors qu’est-ce qui pousse cet homme à

agir pour le long terme alors qu’il ne sera même plus

là?

La réponse se trouve ci-dessus: sa passion pour

l’humanité.

11.4 La modification de la constitution du 20 janvier

2002

Une fois de plus, la vision de Denis Sassou N’Guesso

est mal comprise. Alors qu’il voulait d’un Congo fixé

vers de nouvelles ambitions face à un monde en

perpétuelle évolution, il décide de consulter le peuple

afin de mettre en place une nouvelle Constitution

donnant ainsi naissance à une nouvelle République

comme cela se fait dans toutes démocraties.

Une nouvelle Constitution basée sur:

143


- Le respect de l’intégrité nationale ;

- La préservation de la paix et la stabilité ;

- Le caractère laïc et indivisible de l’Etat ;

- L’unité nationale ;

- La bonne gouvernance ;

- L’implication de la jeunesse dans la gestion de

la chose publique ;

- La conciliation des réalités politiques, sociales

et nationales ;

- Le principe de la souveraineté ;

- L’indépendance de la justice ;

- L’évolution des institutions nationales ; etc.

Le débat autour de cette nouvelle constitution du 25

Octobre 2015 a vu naitre des divergences au sein de

la classe politique congolaise et des populations.

Certains voyaient en elle, une manière subtile de

Denis Sassou N’Guesso de vouloir s’éterniser au

pouvoir alors que c’était juste l’aboutissement de

plusieurs années de réflexion au regard du passé. Un

passé qui, depuis les indépendances, a prouvé

l’incapacité des institutions à vouloir se tourner vers

l’avenir et à régler de façon apaisée, les conflits. Il

fallait donc mettre en place un régime consensualiste.

En effet, le consensualisme est une solution endogène

privilégiée par les Bantu y compris dans le Kongo Dia

Ntotela où les crises au sein du Royaume, ne

trouvaient leur solution qu’autour de l’arbre aux

palabres. Au Congo, le régime consensualiste est

quasiment une tradition. On sait s’asseoir, débattre

dans la tradition et les valeurs des Kongo. D’ailleurs

Denis Sassou N’Guesso le souligne dans son ouvrage,

144


Le manguier, le fleuve et la souris « le Congo a une

tradition démocratique bien enracinée. La

démocratie a toujours existé, comme partout en

Afrique. La palabre en est l’expression la plus

courante qui interdit au chef de décider seul. Quand

les problèmes surgissaient et quand une partie de

l’assemblée n’était pas d’accord, elle allait discuter à

l’extérieur, puis revenait et l’on aboutissait toujours

à une décision appelée consensus. Lorsque certains

choix étaient particulièrement difficiles à faire, on les

remettait au lendemain, le temps de demander

discrètement l’avis des femmes. Ainsi fonctionnait la

démocratie dans les communautés africaines ».

Au moment où l’on parle de limitation des mandats y

compris dans le temps, de parité et de diversité en

politique, un des meilleurs moyens de faire respirer la

démocratie est le régime consensualiste. Ce régime

permet de rajeunir le personnel politique, d’associer

les compétences issues de la société civile et d’assurer

la parité et la diversité des politiques.

Aujourd’hui, cette Constitution profite à tous; des

conseils consultatifs ont vu le jour au Congo

notamment:

- Le Conseil consultatif des sages et les

notabilités traditionnelles (article 230) ;

- Le Conseil consultatif des

femmes (article 232) ;

- Le Conseil consultatif des personnes

vivant avec handicap (article 234) ;

145


- Le Conseil consultatif de la jeunesse

(article 236)

- Le Conseil consultatif des ONG et de

la société civile (article 238) ;

- Le Conseil national du dialogue

(article 228).

Même l’opposition y trouve une place de choix, grâce

notamment à un statut spécial du chef de l’opposition.

Des avantages et des prérogatives prestigieuses lui

sont conférés afin de mieux mener la cogestion du

pays et d’être mieux représentée dans les grands

débats nationaux; ce qui est un fait historique pour

notre jeune démocratie.

Je me souviendrai alors de ces propos tenus par un

ambassadeur suisse au Cameroun, Claude Altermatt

qui disait « La démocratie africaine est la meilleure

au monde et que l’Afrique n’a pas besoin de chercher

des modèles de démocratie ailleurs ».

Des propos révélateurs dont tout Africain devrait

s’imprégner. En effet, la démocratie africaine repose

sur quatre principes majeurs: l’esprit d’indépendance,

la libéralisation de la pensée, la consultation et le

respect du peuple.

11.5 Sur le plan diplomatique

La jeunesse congolaise a tout intérêt à se souvenir des

grands combats menés par Denis Sassou N’Guesso

sur le plan diplomatique et dans le monde ; cela est, à

n’en point douter, l’une des raisons qui place

confortablement le Congo dans le concert des nations.

146


En effet, dès son accession à la tête de l’Organisation

de l’Unité Africaine en juillet 1986, Denis Sassou

N’Guesso s’est aussitôt opposé à certaines

discriminations qui avaient cours en Afrique australe,

notamment l’apartheid en Afrique du Sud, la présence

des troupes sud-africaines en Namibie et celle des

troupes cubaines en Angola. Il a joué un grand rôle

durant cette période, jusqu’à aboutir en décembre

1988, au Protocole de Brazzaville. Une grande

rencontre présidée par Denis Sassou N’Guesso luimême,

où seront présents tous les protagonistes de

l’apartheid. Malon (Afrique du Sud), Botha (Afrique

du Sud), Crocker (Etats-Unis), Puente Ferro (Cuba).

Le but était simple:

- Libérer Nelson Mandela (Leader de l’ANC,

l’African National Congress),

- Mettre fin à l’apartheid ;

- Retirer les troupes sud-africaines de

Namibie et proclamer son indépendance ;

- Retirer les troupes cubaines d’Angola.

Le protocole de Brazzaville a eu un écho favorable

dans le monde entier, il a sonné effectivement le glas

ayant conduit à l’indépendance de cette grande

Afrique du Sud en 1994. « Je reconnais dans le

président Denis Sassou N’Guesso, un homme qui

n’est pas seulement l’un de nos grands dirigeants

africains, l’un de ceux qui ont présidé aux destinées

de l’Organisation de l’Unité Africaine, mais

également l’un de ceux qui ont soutenu, de façon

inconditionnelle, les revendications de nos

147


combattants pour la liberté, et qui ont œuvré, sans

relâche pour libérer de leurs chaines les peuples

opprimés et contribué à leur redonner dignité et

espoir » (Préface de N. Mandela in Parler Vrai pour

l’Afrique, Denis Sassou N’Guesso 2009)

- En 2006, il est médiateur dans la crise postélectorale

ivoirienne qui opposait Laurent

Gbagbo à Charles Konan Banny

respectivement Président de la République

et Premier Ministre en sa qualité de

président en exercice de l’Union Africaine.

En effet, Charles Konan Banny avait

dissous son gouvernement, suite à un

scandale de déchets toxiques, plongeant

ainsi la Côte d’Ivoire dans une impasse

politique. Sous la direction des Nations-

Unies, Denis Sassou N’Guesso fut dépêché

à Abidjan dans le but de rencontrer les

différents protagonistes de cette crise :

Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié,

Alassane Ouattara, Guillaume Soro et

Charles Konan Banny afin de trouver un

consensus vers la paix avant la réunion du

Conseil de sécurité le 20 septembre 2006 ;

réunion qui avait pour sujet principal, la

Cote d’Ivoire.

Malgré quelques imperfections, cette rencontre avait

abouti à la signature d’un texte commun dans lequel,

les protagonistes « avaient pris acte de la démission

du gouvernement à la suite de ces faits et la décision

du Premier Ministre à constituer très rapidement une

148


nouvelle équipe gouvernementale ». (RFI, Septembre

2006).

- En 2011, il fait partie aux côtés des chefs

d’États sud- africains, maliens, ougandais et

mauritaniens, du comité mis en place par

l’Union africaine pour discuter avec le

colonel Muhammar Khadafi afin de

solliciter auprès de la communauté

internationale, une résolution « africaine »

de la crise libyenne ; malheureusement cette

solution n’avait pas été acceptée et la suite,

une longue tragédie pour le peuple libyen et

l’Afrique dont les séquelles sont toujours

visibles.

Désigné lors d’un sommet le 8 novembre 2016 à

Addis Abeba comme Président du Comité de haut

niveau sur la Libye, il a organisé en 2018 à Kintélé,

une rencontre entre les parties belligérantes ayant

abouti à un cessez- le- feu et la promesse d’une autre

rencontre à Paris. C’est à n’en point douter, une

avancée remarquable dans la recherche de solutions à

cette sortie de crise que l’Occident n’a

malheureusement pas pu contenir. Le chemin est

long, car la Libye est devenue un refuge pour toutes

sortes de bandits de grand chemin (dealers de drogues,

passeurs, migrants clandestins, esclavagistes…) et

retrouver son image d’antan ne sera pas chose facile,

mais toujours est-il, avec le combat diplomatique

mené par Denis Sassou N’Guesso et ses pairs

africains, la paix sera retrouvée.

149


- Depuis son plus grand exploit, celui d’avoir

été l’un des acteurs de la lutte contre

l’apartheid, Denis Sassou N’Guesso est

souvent consulté par ses pairs pour des

questions de paix et de sécurité à travers le

monde. Ainsi, en 2013 il a joué un rôle

majeur dans la mise en œuvre de l’Accordcadre

pour la paix, la sécurité et le

développement en République

Démocratique du Congo puis s’est aussitôt

tourné vers la République Centrafricaine qui

était au bord de l’effondrement avec la

menace Seleka. Malgré la chute de François

Bozizé (Président centrafricain, 2003-

2013), il a multiplié les stratégies afin de

voir sortir du joug de la tyrannie et retrouver

sa quiétude d’antan, ce pays frère et

frontalier. L’on se souviendra toujours de la

libération de ces 26 otages (quinze (15)

Camerounais, dix (10) Centrafricains et un

(01) Polonais). « J’ai tenu à saluer au nom

de la France ses efforts pour la stabilisation

de la République Centrafricaine qui vit une

crise tant politique que militaire. La

contribution du Congo est remarquable que

cela soit sur le plan politique et financier

que militaire, le rôle du Président Sassou

N’Guesso comme médiateur dans la

résolution de cette crise est fondamental. Je

lui redis notre soutien », avait déclaré

Yamina Benguigui (Ancienne ministre

chargée de la francophonie- France).

150


La liste n’est pas exhaustive et le cheminement des

faits n’est pas forcément exact, car je reconnais que

l’agenda diplomatique de Denis Sassou N’Guesso est

dense et chargé, comme me disait un cadre du

ministère des Affaires étrangères sur la question

« Nous sommes toujours en communication avec le

cabinet du Président de la République, car nous

invitons et recevons beaucoup de diplomates. Il faut

toujours savoir les inclure dans l’agenda du

Président de la République et cela n’est souvent pas

facile; surtout que ce dernier est souvent sollicité de

par le monde. »

Je sais et je reste convaincu que la paix dans le monde

ne tient qu’à un fil. L’évolution des technologies

militaires couplée à l’intelligence artificielle, la soif

de pouvoir des uns et des autres, la prolifération des

groupements suprématistes et extrémistes, le

nationalisme, le terrorisme, l’extrémisme religieux,

etc. autant de fléaux qui menacent la paix et la sécurité

mondiales. Il est donc important d’avoir des

dirigeants capables d’éliminer toutes sortes de

menaces et surtout de grands stratèges en matière de

résolution des conflits.

Denis Sassou N’Guesso, au regard de ce que la sousrégion

présente comme mosaïque (Boko Haram au

Cameroun, Anti Balaka en Centrafrique, Shebab au

Tchad, les multiples groupes rebelles en RDC…), est

sans nul doute le président qui assure la paix et la

tranquillité dans un Congo en proie à toutes sortes de

menaces.

151


Malheureusement, certains font exprès de l’ignorer à

cause de leur soif incontrôlée du pouvoir et la course

effrénée vers l’enrichissement rapide. Alors, Denis

Sassou N’Guesso passe pour un incompris; incompris

à cause de ses prises de position, de son rêve de voir

un Congo radieux pour les prochaines générations, de

sa conviction de croire à une unité et une égalité entre

les peuples et de sa quête du vivre-ensemble.

Référence Image: 16 e sommet France-Afrique. 20 Juin 1990 ©Rigobert Ossebi

Jean Dominique Okemba : L’ombre parfaite

Parler de Denis Sassou N’Guesso, depuis son retour

aux affaires en 1997, sans dire un mot sur Jean

Dominique Okemba serait quasiment une bévue.

En effet, cet homme que les Congolais découvrent aux

152


côtés du Président de la République dans les années

1997, est l’une des figures incontournables du règne

de Denis Sassou N’Guesso.

Né en 1955, père de famille et neveu de Denis Sassou

N’Guesso, ce haut cadre de la marine nationale

congolaise (Vice-Amiral), est conseiller spécial du

Président de la République depuis 1997 et Secrétaire

Général du Conseil National de Sécurité; une instance

qui s’occupe de la sécurité intérieure et extérieure de

la République du Congo dont Denis Sassou N’Guesso

assure la présidence.

Personnage mystérieux, au regard doux, moqueur et

peu bavard, il est à l’aise tant derrière que devant.

C’est ainsi qu’en sa qualité de conseiller spécial, il

effectue plusieurs déplacements hors des frontières au

nom du Président de la République.

Pour tout dire, JDO, comme on l’appelle

affectueusement est l’officier d’ordonnance du

Président de la République d’où sa présence

permanente à ses côtés.

Les Congolais reconnaissent en lui sa position très

stratégique (toujours derrière le chef) que ce soit en

famille ou pour des raisons d’Etat. « Denis Sassou

N’Guesso ne se déplace presque jamais sans lui »

disait un membre de la famille. En effet, sa loyauté

envers celui qu’il considère comme son mentor est

sans limite; ce qui est même reconnu hors des

frontières du Congo.

153


Officier de la Légion d’honneur (France), décoré sur

instructions de Nicolas Sarkozy en personne en 2011,

JDO est aussi une figure diplomatique du Congo de

l’ère Sassou N’Guesso bien qu’agissant en secret.

En 2001, il est dépêché pour rencontrer le Roi

Mohammed VI afin de connaitre la position du Maroc

sur la candidature d’Henri Lopes à la tête de la

puissante Organisation Internationale de la

Francophonie (OIF). Connu de plusieurs chefs d’Etats

et dirigeants étrangers, Jean Dominique Okemba est

toujours porteur des messages au nom de Denis

Sassou N’Guesso. L’on se souvient de sa présence

lors de l’investiture du président sénégalais Macky

Sall en avril 2012.

Un homme loyal non seulement envers son mentor,

mais aussi son pays. C’est un habitué de l’Elysée

surtout du bureau du Secrétaire général. De

Dominique de Villepin à Claude Guéant, ils ont été

quelques-uns à avoir côtoyé cet homme proche de

Denis Sassou N’Guesso

Homme au grand cœur et épris de paix

(Moranzambé), il est président d’honneur de plusieurs

associations et ONG œuvrant dans le social dont la

plus importante est l’AJDOK (Association Jean

Dominique Okemba). Une association politique

portant son propre nom, qui est active dans le social,

l’éducation et la promotion des initiatives de santé, y

compris la lutte contre le VIH-SIDA et les maladies

sexuellement transmissibles, en mettant l'accent sur

154


les zones rurales et la santé communautaire. Dans tout

le pays, l’on n’hésite pas d’entendre des anecdotes à

son égard. « Cela fait plusieurs années que je suis à

ses côtés en tant que collaborateur; cet homme est

doté d’une grande générosité. Hormis son influence

en sa qualité de patron de la sécurité nationale, il est

surtout présent pour ses collaborateurs et à l’écoute

de ces derniers », me racontait Marcel Tsiba,

Président National des Associations Jean Dominique

Okemba.

A son actif, plusieurs dons en faveur des élèves dont

une école construite à Ondébé, un village au cœur de

la cuvette centrale d’où il est originaire.

En effet, malgré la réticence qu’il suscite à cause de

sa position politique, ce dernier, respectueux de la

tradition M’bochi, n’hésite pas à ouvrir sa porte aux

autres. Il n’est donc pas impossible qu’il soit lui aussi

atteint de ce syndrome DSN.

« Quand JDO est là, tout se passe bien…Le Président

est en sécurité, nous aussi », me confie le leader d’un

groupe de danse folklorique pendant le séjour du

Président de la République en novembre 2018 à Edou.

Il me fallait beaucoup de réflexion pour comprendre

ce message.

En effet, il se murmure que ce dernier serait l’ombre

de Denis Sassou N’Guesso et nul n’est sans ignorer

que l’ombre se déplace toujours avec son être. Ce qui

est de bon augure car, en assurant la sécurité du

155


Président de la République, ce grand danseur

de Ekongo 23 , garantit la paix et l’harmonie de toute

une nation. Rien ne lui échappe, surtout pas le

calendrier du Président. C’est l’homme à tout faire, et

le peuple congolais se réjouit de sa position dans la

sphère politique et surtout du modèle de sérénité qu’il

inspire.

23

Une des danses traditionnelles guerrières de la tribu

Mbochi

156


CONCLUSION

Le Phénomène DSN : Le grand héritage de

Denis Sassou N’Guesso

Une véritable obsession pour les valeurs de paix, de

solidarité et d’amour.

De par son histoire, le peuple congolais est un peuple

qui, au-dessus de tout, prônait ces valeurs. Il s’est

donc passé quelque chose, un fait dont j’ignore la

cause, car ces valeurs sont en train de disparaitre.

Heureusement que Sassou N’Guesso a toujours gardé

ces valeurs dans sa façon de gouverner. N’est-ce pas

dû au fait qu’il ait été initié Mwene 24 très jeune par

son père et d’autres vieux de son village? Car la

sagesse dont il a toujours fait preuve n’a pas d’égal.

Je laisse donc le débat ouvert.

Ce que je retiens c’est que les Congolais étaient dotés

d’une hospitalité légendaire; dans nos villages par

exemple, l’on ne pouvait ignorer un étranger, il était

24

Titre donné à un initié, sage ; membre de la noblesse

Mbochi. C’est aussi le titre que portaient les souverains, avant

les invasions européennes.

157


toujours le bienvenu. On lui offrait un repas et de quoi

étancher sa soif. On allait même plus loin, on

l’hébergeait pour la nuit et on veillait à ce qu’il y soit

comme un poisson dans l’eau en lui prêtant jusqu’à

son propre lit.

Les chasseurs ne ramenaient pas du gibier que pour

leur propre foyer, ils distribuaient à tout le village, les

maisons n’avaient pas de serrures ou de crochets ; on

pouvait craindre l’intrusion d’un serpent ou d’un

scorpion, mais pas celle d’un cambrioleur. Cela

n’existait pas!

Je crois que c’est de là que le Phénomène DSN tient

son existence. Pourtant Sassou N’Guesso n’est pas le

seul de sa génération à être né au village; quasiment

tous ceux de sa génération y sont nés; chacun dans le

sien. À ce jour, rares ou très peu sont touchés par ce

syndrome, ce qui justifie ce sentiment pour les

Congolais de se sentir toujours en insécurité comme

si la moindre étincelle pouvait tout brûler.

« Ce qui nous unit doit être plus fort que ce qui nous

divise »; une phrase que Sassou N’Guesso n’a jamais

cessé de répéter à chaque occasion. C’est démontré!

Car, je n’ai pas en mémoire, un seul chef d’État dans

l’histoire du Congo ayant amnistié ceux qui l’ont

farouchement combattu dans le passé et parfois de

façon répétée.

Loi N° 32-2003 du 27 octobre 2003 étendant la loi

N°21-99 du 20 décembre 1999, portant amnistie des

faits de guerre découlant des guerres civiles de 1993-

158


1994, 1997 et 1998-1999, aux faits de même nature

commis après le 15 janvier 2000.

Une loi qui stipule l’amnistie de tous les auteurs des

faits de guerre découlant des troubles sociopolitiques

qui se sont démobilisés de leurs milices et ont déposé

les armes au plus tard le 31 décembre 2003.

Bernard Kolelas, Jacques Joachim Yombhy-Opango,

Pascal Lissouba, Frédéric Bintsamou et bien d’autres ;

tous amnistiés. Certains d’entre eux en exil jadis ont

pu regagner le pays et ont repris leur vie politique.

Amnistier ces hommes, c’était penser à la jeunesse;

cette jeunesse que composaient les nombreuses

milices que le Congo comptait à cette époque, car au

plus profond de son être Sassou N’Guesso a toujours

émis le souhait de voir les Congolais atteints du

Phénomène DSN. Cela arrangerait bien de choses et

assurerait cette lancée dans le processus de

développement du Congo. Parce que pour faire

quelque chose pour son pays, il ne faut pas juste

attendre d’être un jour président, mais il faut d’abord

l’aimer et aimer tous les Congolais.

L’avenir du Congo pour Sassou N’Guesso est comme

cette toile de peinture qui n’a pas de fin, car le temps

ne lui donne pas les moyens de vivre cette fin. Mais

en tant qu’auteur de cette toile, il rêve d’un avenir

meilleur pour son chef d’œuvre. Pour cela il faut

assurer la relève; donner à la jeunesse la possibilité

d’ajouter à chaque fois une touche de (couleur) à ce

chef d’œuvre.

159


À cet effet, lorsque l’occasion lui fut donnée par le

peuple en octobre 2015, il instaura un Conseil

consultatif de la jeunesse. Une institution ayant un

droit constitutionnel qui donnerait la possibilité à la

jeunesse de participer aux débats sur les questions

liées à celle-ci afin de prétendre à une gouvernance

intergénérationnelle.

Plus loin, dans cette même Constitution du 25 octobre

2015, les barrières qui bloquaient les jeunes en termes

de critère d’âge pour prétendre être candidats à une

élection furent dégagées. Plusieurs partis politiques

ont donc investi des jeunes lors des élections

législatives et locales de juin 2017, pari gagnant pour

certains d’entre eux, car on trouve aujourd’hui

plusieurs jeunes dans les conseils départementaux et

municipaux du pays, mais aussi à l’Assemblée

nationale. Reste plus qu’à ces derniers de relever le

défi; celui de faire mieux que les anciens

160


Le combat est loin d’être gagné, car il faut les former

dans le domaine politique pour espérer avoir de

grands décideurs de demain; bref, il faut qu’ils soient

atteints du Phénomène DSN.

Denis Sassou N’Guesso un prophète, car sa vision est

infinie. Ses réalisations, ses projets de loi ne servent

pas le présent, mais serviront plutôt le futur ; un futur

radieux et prospère pour la jeunesse congolaise

puisque ce grand peintre de l’avenir du Congo aura

laissé un héritage grandiose et l’histoire parlera de lui

comme étant le père d’un Congo moderne, prospère

et réconcilié avec lui-même.

161


A mes Grands-mères Anne et Marguerite

162


Références bibliographiques

Articles de presse

Arsène Sévérin, « Enseignement supérieur: Entre la

qualité et les difficultés » in VOX MAG, novembredécembre

2018.

Brice Arsène MANKOU, « Le régime consensualiste

dans la constitution congolaise du 25 octobre 2015 »

in La Semaine Africaine, février 2019.

Bruno OKOKANA, « Mémoire aux grands hommes:

Le Congo reconnaissant » in Les Dépêches de

Brazzaville, août 2014.

Emmanuel OKAMBA, « Plan quinquennal 1982-

1986 » in Les Dépêches de Brazzaville, aout 2014.

François SOUDAN, « Congo, Jean Dominique

OKEMBA le Spécial-One, le patron de la sécurité » in

www.jeuneafrique.fr, 2015.

GANKAMA N’SIAH, « Boulevard énergétique » in

Les Dépêches de Brazzaville, juillet 2016.

GANKAMA N’SIAH, « La Marche vers le

développement » in Les Dépêches de Brazzaville,

mars 2016.

Gos-Gaspard LENCKONOV, « Edith Lucie Bongo

ONDIMBA: les Congolais et les Gabonais s’en

souviendront toujours » in www.portail242.info

163


Hervé Brice MAMPOUYA, « La Dynamique pour

l’émergence de la Nouvelle République opte pour le

changement de la constitution » in Les Dépêches de

Brazzaville, avril 2015.

Journal La Semaine Africaine, « Projet de société:

« La marche vers le développement du candidat Denis

SASSOU N’GUESSO: Jean-Didier ELONGO à la

rencontre de la société savante, des groupements et

ordres professionnels », 2016.

Journal Les Dépêches de Brazzaville, « Antoinette

SASSSOU N’GUESSO Marraine de cœur », 15 aout

2015.

Journal Les Dépêches de Brazzaville, « Francophonie:

Jean Dominique OKEMBA reçu par le roi du

Maroc », 03 octobre 2001.

Journal Les Dépêches de Brazzaville, « L’Association

Jean Dominique OKEMBA organise une campagne

contre le Sida à Mossaka », 25 septembre 2001.

Les Économies Africaines, « La population du Congo

Brazzaville », Février 2017.

Les Économies Africaines, « Le secteur agricole au

Congo Brazzaville », Février 2017.

LesEchos-CongoBrazza.com, « Présidentielles 2016:

SASSOU N’GUESSO oriente les jeunes vers des

formations qualifiantes », 2016.

164


www.wikipedia.org: Complexe sportif de la

Concorde de Kintélé

Ouvrages

Anatole Collinet MAKOSSO, « Le régime

consensualiste dans la constitution congolaise du 25

octobre 2015 », Éditions L’Harmattan 2015.

Benjamin ABIALO, « L’éthique de l’action politique

appliquée à la municipalisation accélérée », Éditions

SAMPEN 2013.

Denis Christel SASSOU N’GUESSO, « Ce que je

crois », Éditions Fondation Perspectives d’Avenir

2018.

Denis SASSOU N’GUESSO, « Le manguier, le

fleuve et la souris », Éditions Jean Claude Lattès,

1997.

Denis SASSOU N’GUESSO, « Parler vrai pour

l’Afrique », Éditions Michel LAFON, 2009.

Destin BASSOKA, Gilles Davy Luyindula

MAKANY, Moyo NZOLOLO, « Initiation à la

prospective », Éditions ICES, septembre 2016.

Frantz Fanon, « Les Damnés de la terre », Éditions

MASPERO 1961.

Jean NANGA MANIANE, « La politique congolaise

en matière d’environnement », Bibliothèque

Nationale du Congo, 1992.

165


Lauric NGOUEMBE, « La zone francs, quelle

alternative aux politiques d’ajustement du FMI? »,

Éditions BAJAG MERI.

Martin MBERI, « Sauvons la République! De la

République des ethnies à la République des

citoyens », Éditions L’Harmattan 2015.

Paul SONI-BENGA, « Les Non-dits des violences

politiques du Congo-Brazzaville », Éditions

l’Harmattan 2005.

Pierre OBA, « Le protocole de Brazzaville: Une

victoire congolaise méconnue », Edition

KARTHALA 2015.

Projets de Lois et autres documents officiels

Constitution du 25 octobre 2015 en République du

Congo.

Journal officiel de la République du Congo, « Loi N°

5-2002 du 14 septembre 200, portant approbation de

crédit signé entre le gouvernement de la République

du Congo et l’Agence Internationale de

Développement ».

Journal officiel de la République du Congo, « Loi

N°23-2015 du 29 octobre 2015, portant création de

l’Hôpital Général Édith Lucie BONGO

ONDIMBA ».


166


N°28-2015 du 29 octobre 2015, portant création du

Centre de Référence de la Drépanocytose Maman

Antoinette SASSOU N’GUESSO ».


N°32-2003 du 27 octobre 2003 étendant la loi N°21-

1999 du 28 décembre 1999, portant amnistie des faits

de guerre découlant des guerres civiles de 1993-1994,

1997 et 1998-1999 aux faits de même nature commis

après le 15 janvier 2000 ».


N°37-2013 du 30 décembre 2013, portant création de

l’université Denis SASSOU N’GUESSO ».


N°7-2007 du 14 juin 2007, portant création de

l’Hôpital Général Édith Lucie BONGO

ONDIMBA ».


N°1-2012 du 26 février 2012 autorisant l’accord entre

le gouvernement de la République du Congo et le

gouvernement de la République Fédérale du Nigéria

dans le domaine de la culture, de l’éducation, de

l’information et du tourisme ».

Secrétariat Général du Gouvernement, « Discours sur

l’état de la nation de Denis SASSOU N’GUESSO »,

Brazzaville, le 14 aout 2017.

Secrétariat Général du Gouvernement, « Discours sur

l’état de la nation de Denis SASSOU N’GUESSO »,

Brazzaville, le 30 décembre 2017.

167


Site officiel du PEEDU, « Présentation du Projet Eau,

Électricité et Développement Urbain »

Rapports

Bureau International d’Éducation: Développement de

l’éducation, « Rapport National du Congo »,

Brazzaville avril 2001.

Direction Générale du Trésor, « Secteur de la santé au

Congo Brazzaville », publication des services

économiques, Brazzaville, octobre 2011.

Direction Générale du Trésor, « Secteur Eau-

Assainissement du Congo Brazzaville », publication

des services économiques, Brazzaville, octobre 2011.

Global Water Partnership Central Africa,

« Développement d’une stratégie de financement du

secteur de l’eau en Afrique Centrale, Rapport

Congo », juin 2010.

Rapport UE-OCDE, « Synthèse sur l’entrepreneuriat

des jeunes; l’activité entrepreneurial en Europe »,

2012.

168


169


À PROPOS DE L’AUTEUR

Auteur de ce livre, Hervé Thomas Cyriaque DHELLO

est né en 1986 à Pointe-Noire. Il est diplômé en

économie de l’université Marien NGOUABI de

Brazzaville. Engagé dans la vie associative, il est

Responsable des études et projets au Groupe

d’Expertises sur les Réformes Institutionnelles en

Afrique et Secrétaire chargé de la communication et

des relations externes à la fondation Hervé Gaston

DHELLO dont le siège se trouve à Dolisie en

République du Congo.

170

PROPHÉTIE VERSION EBOOK

Create successful ePaper yourself

Delete template?

Save as template?