Prospekt Magazine Hockey Vol.1 - Septembre 2020
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Repêchage <strong>2020</strong> : Une bonne cuvée québécoise à prévoir ?<br />
Vraisemblablement, le jeune prodige de Saint-Eustache Alexis<br />
Lafrenière sera choisi au tout premier rang de l’édition <strong>2020</strong> du<br />
repêchage amateur de la Ligue nationale de hockey. Une première<br />
pour un Québécois de souche depuis Marc-André Fleury, il y a déjà 17<br />
ans. De plus, cet encan pourrait être le meilleur pour le circuit Courteau<br />
depuis celui de 2013 où 6 joueurs de la LHJMQ sont sortis dans les<br />
30 premiers choix (Mackinnon, Drouin, Morin, Mantha, Gauthier et<br />
Poirier). En effet, 6 produits des équipes québécoises sont classés<br />
parmi les 22 meilleurs joueurs en Amérique du Nord cette année.<br />
Outre Lafrenière, les jeunes Dawson Mercer, Hendrix Lapierre, Justin<br />
Barron, Mavrik Bourque et Jérémie Poirier sont de ce groupe.<br />
Les espoirs canadiens de la OHL et de la WHL sont, eux aussi, très<br />
bien représentés cette année. Il y a exactement 13 talents canadiensanglais<br />
qui figurent parmi les meilleurs de leur cohorte selon la centrale<br />
de recrutement de la LNH. Mention honorable aux jeunes européens,<br />
qui sont très bien représentés eux aussi. En tête de leur liste se hisse le<br />
jeune Tim Stutzle qui est, sans aucun doute, une future vedette dans<br />
le circuit Bettman. À ses côtés, les talentueux Holtz, Raymond et celui<br />
que l’on compare incessamment à Carey Price : Yaroslav Askarov. En<br />
revanche, c’est une année plus difficile pour les espoirs américains<br />
qui comptent seulement 3 représentants dans ce classement, eux qui<br />
ont vu 8 de leurs protégés être choisis lors de la première ronde en<br />
2019. Bref, voici la liste des 31 meilleurs espoirs selon <strong>Prospekt</strong>.<br />
Photo: Petr David Josek, AP<br />
2 3
1. Alexis Lafrenière<br />
Position: AG Tir: G<br />
2. Tim Stützle<br />
Position: C/AG Tir: G<br />
3. Quinton Byfield<br />
Position: C Tir: G<br />
4. Jake Sanderson (USNTP)<br />
5. Marco Rossi (OHL)<br />
6. Jamie Drysdale (OHL)<br />
7. Lucas Raymond (SHL)<br />
8. Alexander Holtz (SHL)<br />
9. Cole Perfetti (OHL)<br />
10. Seth Jarvis (WHL)<br />
11. Yaroslav Askarov (VHL)<br />
12. Anton Lundell (LIIGA)<br />
13. Jack Quinn (LHJMQ)<br />
14. Dawson Mercer (SHL)<br />
15. Kaiden Guhle (WHL)<br />
16. Dylan Holloway (BIG TEN)<br />
17. Conor Zary (WHL)<br />
18. Hendrix Lapierre (LHJMQ)<br />
19. Jacob Perreault (OHL)<br />
20. Mavrik Bourque (LHJMQ)<br />
21. Rodion Amirov (KHL)<br />
22. Braden Schneider (WHL)<br />
23. Noel Gunler (SHL)<br />
24. Justin Barron (LHJMQ)<br />
25. William Wallinder (Allvenskan)<br />
26. Jan Mysak (OHL)<br />
27. Lukas Reichel (DEL)<br />
28. Tyson Foerster (OHL)<br />
29. Jérémie Poirier (LHJMQ)<br />
30. Marat Khusnutdinov (MHL)<br />
31. Brendan Brisson (USHL)<br />
Pour conclure, cet encan <strong>2020</strong> a beaucoup pour plaire aux amateurs<br />
grâce à la qualité des espoirs dans le Top 10. Les équipes choisissant<br />
dans ce palmarès bénéficieront très certainement de joueurs réguliers<br />
dans leur alignement d’ici 2 à 3 ans. Plus loin en première ronde et<br />
même dans la seconde, il y a des joueurs pouvant fausser les cartes et<br />
causer une surprise. La profondeur de l’édition <strong>2020</strong> pourrait sourire<br />
à bien des équipes.<br />
Photo: Vaughn Ridley/Getty Images<br />
5
Chaque année, les espoirs admissibles à leur année de repêchage<br />
ont, en quelques sortes, leur destin en main. Certains forcent leurs<br />
entraineurs à leur donner plus de temps de jeu, mais d’autres s’en<br />
font soustraire à cause de leur performance en dents de scie. L’encan<br />
<strong>2020</strong> ne fait pas exception à la règle, car 5 jeunes talents ont gravi les<br />
échelons tout au long de l’année et leurs efforts s’en voient gratifiés.<br />
Tandis que 5 autres ont régressé de manières considérables.<br />
Les bons élèves<br />
Tim Stützle<br />
Jake Sanderson<br />
Marco Rossi<br />
Helge Grans<br />
Seth Jarvis<br />
Les retardataires<br />
Lucas Raymond<br />
Anton Lundell<br />
Hendrix Lapierre<br />
William Wallinder<br />
Jérémie Poirier<br />
Tim Stützle<br />
Lucas Raymond<br />
Le jeune allemand de 18 ans, Tim Stutzle, s’est fait découvrir par<br />
la planète hockey grâce au tournoi incroyable qu’il a connu au<br />
Championnat mondial junior. Du côté du défenseur Sanderson, son<br />
jeu pratiquement sans failles fait de lui une valeur sûre pour l’équipe<br />
qui mettra son grappin dessus. L’autre défenseur de ce groupe, le<br />
suédois format géant Helge Grans, pratique un jeu similaire à celui<br />
de Moritz Seider (6e en 2019) qui vient de connaitre une première<br />
saison professionnelle réussie. Pour ce qui est des attaquants Rossi<br />
et Jarvis, leurs chiffres extraordinaires et leur constance ont égayé le<br />
regard de bien des recruteurs à travers la LNH.<br />
À l’opposé, le plus grand perdant de cet encan est le brigadier de MODO<br />
dans la ligue élite de la Suède : William Wallinder. Il est très jeune, mais<br />
son jeu n’a pas progressé de manière éloquente depuis un an, ce qui lui<br />
vaut une descente de 7 rangs (14e) sur la plus récente liste des espoirs<br />
européens de la LNH. Du côté de la LHJMQ, le jeune Poirier continue<br />
d’impressionner par ses qualités offensives, mais déçoit énormément<br />
par son jeu défensif. Ainsi, plusieurs experts considèrent risqué de<br />
le choisir au premier tour. L’attaquant québécois Hendrix Lapierre a<br />
dû s’absenter pour l’entièreté de l’année à cause d’une commotion<br />
cérébrale. Il était considéré comme un espoir du top 10 à pareille date<br />
l’an dernier. Quant à eux, les deux attaquants européens Raymond et<br />
Lundell ont connu des saisons décevantes en matière de statistiques,<br />
mais n’en demeurent pas moins qu’ils figurent toujours sur la liste des<br />
10 meilleurs espoirs pour de nombreux recruteurs du circuit Bettman.
LES MEILLEURS 10 ESPOIRS DE LA BELLE PROVINCE
Un joueur exceptionnel qui possède un arsenal offensif sans limites. Un coup de<br />
patin puissant, des mains magiques, un tir vif et précis en plus d’une vision du jeu<br />
hors pair. Même en zone défensive il pratique un jeu impeccable en créant des<br />
revirements et en gagnant ses batailles le long des rampes. Son seul défaut : son<br />
tempérament. Sa soif de victoire peut lui faire perdre le contrôle de ses émotions<br />
comme peuvent en témoigner ses deux suspensions (coups à la tête) lors de la<br />
présente campagne.<br />
Rarement vu un joueur ayant autant d’irrégularité dans son jeu. À son meilleur,<br />
il domine largement les joueurs sur la glace. Tandis qu’à son pire il coûte cher à<br />
son équipe. Les chiffres démontrent clairement ces contrastes, ses statistiques<br />
offensives sont excellentes, mais en défensives elles sont lamentables. Malgré tout,<br />
il possède des habilités impossibles à nier qui font de lui une menace constante à<br />
l’attaque et s’il peut améliorer ses lacunes défensives, un poste sur une première<br />
paire de défenses pourrait être à sa portée.<br />
Comparaison LNH : Jonathan Huberdeau<br />
Rang prévu : 1er ou 2e au total<br />
Comparaison LNH : P.K. Subban<br />
Rang prévu : fin 1er ronde ou début 2e<br />
ALEXIS LAFRENIÈRE<br />
6’1/192, Océanic de Rimouski, AG<br />
JÉRÉMIE POIRIER<br />
6’/192, Sea Dogs de Saint John, DG<br />
Lorsqu’il est en santé, le jeune centre originaire de Gatineau est tout simplement<br />
sublime à regarder. Un coup de patin tout en finesse, des mains agiles et une vision<br />
digne des grands fabricants de jeu de la ligue nationale. Son historique de blessure<br />
(commotions cérébrales) pèse lourdement dans la balance, d’où sa glissade au 13e<br />
échelon des meilleurs espoirs nord-américains. Il était préalablement considéré<br />
dans le Top 10 par plusieurs experts et recruteurs. Il me fait penser à Marc Savard<br />
et à Bryan Little, deux joueurs extrêmement talentueux qui ont écopé de blessures<br />
tout le long de leur carrière, affectant indubitablement la qualité de celle-ci.<br />
Un attaquant au petit gabarit, très bon en possession de la rondelle et qui possède<br />
un bon coup de patin. Il est très intense en poursuite du disque et sert bien ses<br />
coéquipiers. Sa patience, sa vision et ses mains agiles font de lui un espoir intéressant<br />
entre le 18e et le 31e rang de l’encan <strong>2020</strong>. Ses faiblesses résident dans son jeu<br />
physique et défensif, où il est souvent hors position. Il devra peaufiner ces aspects<br />
de son jeu s’il veut aspirer à un poste régulier dans la Ligue nationale de hockey.<br />
Comparaison LNH : Bryan Little<br />
Rang prévu : milieu-fin 1e ronde<br />
Comparaison LNH : Ondrej Kase<br />
Rang prévu : fin 1er ronde ou début 2e<br />
HENDRIX LAPIERRE<br />
6’/181, Saguenéens de Chicoutimi, C<br />
MAVRIK BOURQUE<br />
5’10/165, Cataractes de Shawinigan, C
Le centre natif du Québec évolue depuis deux saisons dans le Programme de<br />
développement américain. Il est agile sur ses patins lui permettant d’éviter et<br />
contourner ses adversaires aisément. Il est un fabricant de jeu naturel, mais son<br />
tir du poignet est vif et précis. Globalement, cet espoir est très complet, mais il<br />
doit vraiment améliorer son explosivité et la rapidité de ses pieds. Évidemment, il<br />
a beaucoup de masse musculaire à ajouter sur sa charpente s’il veut accéder au<br />
circuit Bettman.<br />
Le québécois est déjà mature physiquement et possède de belles qualités. Il a un<br />
coup de patin puissant et une explosivité étonnante pour un joueur de sa charpente.<br />
Comme tout attaquant de puissance, Dufour marque la plupart de ses buts lorsqu’il<br />
est alentour du filet adverse. Grâce à son gabarit imposant, il se crée de l’espace<br />
facilement dans la zone payante. De plus, il a des mains agiles et son jeu sans la<br />
rondelle est impeccable. Cependant, il semble déjà près de son plein potentiel. Il<br />
serait très surprenant qu’il évolue dans la LNH un jour, mais il pourrait être un bon<br />
joueur dans la LAH.<br />
Comparaison LNH : Alex Kerfoot<br />
Rang prévu : début-milieu 2e ronde<br />
Comparaison LNH : Oskar Sundqvist<br />
Rang prévu : 4e ronde<br />
THOMAS BORDELEAU<br />
5’9/179, USDP U18, C<br />
WILLIAM DUFOUR<br />
6’2/194, Voltigeurs de Drummondville, AD<br />
Selon <strong>Prospekt</strong>, ce jeune homme est la révélation de l’année dans le circuit Courteau.<br />
Lors de ses deux premières années juniors, il a évolué dans l’ombre de Jérémie<br />
Poirier. Cependant, c’est lui qui a sauvé plus d’une fois les bévues défensives de ce<br />
dernier. Le défenseur originaire de Sherbrooke est un défenseur plus complet et<br />
plus fiable que son coéquipier. Il pourrait sortir en 2e ronde et s’il se développe bien,<br />
on pourrait le voir sur une glace de la LNH d’ici 5 ans.<br />
Le centre des Remparts de Québec dispose des nationalités canadienne et suisse.<br />
Malgré sa frêle charpente, il a toujours su tirer son épingle du jeu grâce à son QI<br />
hockey autant dans la LHJMQ qu’en Suisse. Il possède des qualités de passeur<br />
indéniables, mais sa vitesse doit absolument être améliorée. À sa taille, il doit être<br />
apte à se démarquer de ses adversaires avec des coups de patin rapides. En ajoutant<br />
de la masse musculaire à sa frêle charpente, il devrait améliorer ces faiblesses.<br />
Comparaison LNH : John Marino<br />
Rang prévu : milieu-fin 2e ronde<br />
Comparaison LNH : Alex Galchenyuk<br />
Rang prévu : 4e-5e ronde<br />
WILLIAM VILLENEUVE<br />
6’1/163, Sea Dogs de Saint John, DD<br />
THÉO ROCHETTE<br />
5’10/159, Remparts de Québec, C
Ce produit du circuit Courteau est à sa 2e année d’éligibilité, mais il est un très bon<br />
joueur de hockey. Il est bon dans tous les aspects du jeu et mérite amplement d’être<br />
repêché ou d’avoir des invitations aux prochains camps d’entrainement de la LNH.<br />
Sa petite stature est surement la cause de cet affront, mais il a les qualités pour<br />
percer un alignement professionnel d’ici 2 ou 3 ans. Le jeune homme originaire de<br />
Saint-André-d’Avellin en Outaouais rend ses coéquipiers meilleurs sur la patinoire<br />
Comparaison LNH : Mickael Backlund<br />
Rang prévu : 6e -7e ronde<br />
XAVIER SIMONEAU<br />
5’7/176, Voltigeurs de Drummondville, C<br />
Le portier québécois est classé 7e parmi tous les gardiens en Amérique du Nord<br />
selon la centrale de recrutement de la LNH. Il se pourrait qu’il ne se fasse pas<br />
repêcher, mais il n’en demeure pas moins que le jeune montréalais serait un projet<br />
intéressant pour l’équipe qui le choisira. Il est doté d’une bonne vitesse de réaction<br />
dans ses déplacements et il démontre une grande combativité. Néanmoins, il doit<br />
peaufiner sa technique et sa force de gravité pour pallier ses faiblesses, car il est<br />
souvent hors position. Chose qu’il réussit à corriger dans le junior grâce à sa vitesse,<br />
mais qu’il ne pourra réaliser chez les pros.<br />
Comparaison LNH : Petr Mrazek<br />
Rang prévu : 7e ronde<br />
FABIO IACOBO<br />
6’2/190, Tigres de Victoriaville, G
Repêchage simulé<br />
L’exercice du repêchage simulé est une pratique qui a gagné en popularité au fil des années. De nos<br />
jours, les fans et les experts effectuent ces simulations tentant de prédire les résultats de l’encan amateur.<br />
Évidemment, ce jeu est très subjectif à la personne qui le pratique, peu importe la personne qui s’y prête.<br />
Comme l’évaluation des espoirs, chaque personne voit différemment le jeu et le talent des jeunes. De<br />
plus, au moment de la loterie déterminant le Top 15 de la première ronde, le classement des espoirs varie<br />
selon les besoins et évaluations de chacune des équipes. C’est-à-dire que des joueurs peuvent être<br />
classés dans les premiers espoirs pour finalement être choisis plusieurs rangs plus loin ou vice-versa.<br />
Dans ce repêchage simulé, l’équipe de <strong>Prospekt</strong> se base sur la liste des 31 meilleurs espoirs qu’elle a<br />
écrits précédemment, mais s’ajustera à chaque équipe en prenant compte des besoins de cette dernière.<br />
Alors, chacune d’elle aura trois espoirs potentiels qui pourraient s’ajouter à leur rang et les raisons pour<br />
lesquelles ils seraient de bonnes options à l’équipe qui les repêche. Aussi, chacun des joueurs sera<br />
évalué selon différents critères illustrés dans les tableaux suivants.
RE-DRAFT 2017 : TROIS ANS PLUS TARD
L’édition 2017 du repêchage amateur de la Ligue nationale de hockey<br />
est l’une des plus productrices depuis des années. Près d’une vingtaine<br />
d’espoirs ont joué une saison complète dans la LNH. Si l’on pouvait revenir<br />
à cette journée, <strong>Prospekt</strong> croit que les choix seraient très différents de<br />
ceux réalisés il y a 3 ans.<br />
L’ordre des deux premiers choix de ce ReDraft peut être inversé, ces deux<br />
joueurs (Petersson et Makar) sont déjà étiquetés élites dans la LNH. Au<br />
3e rang, on retrouve le défenseur Miro Heiskanen qui joue du hockey de<br />
très haut niveau. Pour atteindre le statut élite, il devra noircir la feuille<br />
de pointage un peu plus souvent. Du 4e au 7e échelon, ces attaquants<br />
démontrent qu’ils ont les qualités de joueurs Top 6 indiscutables.<br />
Effectivement, les quatre centres en question récoltent en moyenne un<br />
point aux deux matchs. Les 5 joueurs suivants ont connu de bons passages<br />
cette saison. Cependant, ils sont encore de vertes recrues dans le circuit<br />
Bettman et ils devront répéter leurs exploits pour confirmer leur poste l’an<br />
prochain. La régression la plus importante est celle du centre des Flyers<br />
de Philadelphie : Nolan Patrick. Autrefois considéré presque unanimement<br />
comme le choix numéro 1 de cet encan 2017, le grand droitier s’est fait<br />
ravir un poste dans le Top 6 de l’organisation de la Pennsylvanie par Travis<br />
Konecny. À l’opposé, la plus grande progression dans ce classement est<br />
celle du jeune portier Cayden Primeau. Le fils de Keith Primeau, ancien<br />
joueur de la LNH, ferait ainsi un bond de 177 rangs. Depuis son repêchage,<br />
il a performé au-delà des attentes et démontre des qualités susceptibles<br />
de lui procurer un poste permanent comme partant dans la grande ligue.<br />
Encore une fois, la science derrière la gamique du repêchage amateur<br />
n’est pas exacte. Il y a trop de variables en jeu pour exceller à tous les<br />
coups, mais une tendance semble s’incruster dans les mœurs de la sphère<br />
hockey lors des choix de repêchage : le meilleur joueur disponible, peu<br />
importe les besoins de l’équipe.
L’humain derrière l’athlète<br />
Les récentes tragédies dans le monde du hockey poussent la réflexion suivante : les sportifs<br />
professionnels sont bien plus que de simples athlètes, ils sont des humains à part entière<br />
comme vous et moi. Dernièrement, la sphère hockey était en deuil à la suite de la mort<br />
tragique de Colby Cave. Seulement âgé de 25 ans, le robuste attaquant évoluant pour les<br />
Oilers d’Edmonton dans la LNH a été victime d’un AVC le 6 avril dernier et a perdu la vie le 11<br />
avril. En quatre petits jours, un jeune homme dans la fleur de l’âge a été fauché par la mort.<br />
Cet évènement démontre à quel point la vie est éphémère et que personne n’est à l’abri du<br />
plus vieil ennemi de la vie.<br />
Plus tôt en <strong>2020</strong>, le vétéran des Blues de Saint-Louis Jay Bouwmeester s’est affaissé en pleine<br />
rencontre victime d’un malaise cardiaque. Heureusement, il a été porté à l’hôpital à temps et<br />
a survécu. Cet épisode rappelle vraisemblablement l’incident de Rich Peverley en 2014. Ce<br />
dernier a eu un arrêt cardiaque lorsqu’il était assis sur le banc de l’équipe. Cependant, son<br />
état cardiaque était connu dès le début de la saison, mais le joueur a tout de même voulu<br />
participer à l’entièreté de la saison et c’est à la 62e partie que son corps a freiné brusquement<br />
son élan. C’est à se demander jusqu’où les athlètes sont prêts à aller pour performer.<br />
Ce déni volontaire n’est pas récent et semble solidement imbriqué dans la mentalité des<br />
athlètes depuis des lustres. Effectivement, les années 2000 ont été celles de l’avènement<br />
des commotions cérébrales et des complications qu’elles occasionnent. Ainsi, la fameuse<br />
encéphalopathie traumatique chronique (ECT) subite à la suite des répétitions de traumas<br />
crâniens est la responsable de 9 cas prouvés de décès chez les anciens joueurs de hockey<br />
de la LNH et près d’une centaine dans les autres sports professionnels américains. Dans ce<br />
lot, l’histoire de Derek Boogard est celle qui a fait le plus jaser. Avant même d’atteindre ses<br />
28 ans, l’ancien pugiliste des Rangers de New York est décédé d’une surdose de drogue et<br />
d’alcool. Cette consommation excessive est fréquente chez les anciens et actuels hommes<br />
forts de la LNH comme en témoigne le documentaire The Last Galdiator paru en 2011. Ce<br />
long métrage met en vedette plusieurs joueurs ayant évolué dans la LNH qui ont eu des<br />
problèmes de consommation à cause des nombreux maux qu’ils subissent au quotidien.<br />
D’ailleurs, la légende des Canadiens de Montréal Chris Nilan figure parmi les personnes<br />
interviewées. De plus, les victimes d’ECT ou maux corporels/mentaux ne s’arrêtent pas<br />
seulement aux bagarreurs de la LNH, mais aussi aux vedettes ayant foulé les glaces de celleci<br />
tels que Martin Brodeur et Stan Mikita.<br />
À la lumière des précédentes lignes et des nombreux cas de problèmes de santé qui sont<br />
récemment recensés dans le milieu sportif, ce fléau renvoie l’idée que les athlètes sont prêts<br />
à se dénaturer complètement pour atteindre les plus hauts niveaux. Le réel problème est que<br />
l’idéologie de la performance et l’excellence priment sur la santé des hommes et des femmes<br />
pratiquant à haut niveau. Où sont la rationalité, la logique et le bon sens dans ce dilemme ?