03.02.2021 Views

Haiti Liberte 3 Fevrier 2021

  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong><br />

LA CNT C’EST QUOI ?<br />

Federasyon Bawo<br />

yo deklare: 7 fevriye<br />

<strong>2021</strong> se fen manda<br />

Jovenel Moïse!<br />

Page 6<br />

President Vows to Cling to<br />

Power as <strong>Haiti</strong> is<br />

“On the Verge of Explosion”<br />

Page 9<br />

7 février <strong>2021</strong> : Que<br />

la volonté du peuple<br />

haïtien soit faite!<br />

Page 7<br />

Voir page 3<br />

C’est la Commission nationale pour la mise en place de la transition (CNT) qui désignera comme Président<br />

ou Présidente provisoire un juge de la Cour de Cassation<br />

LA GRÈVE CONTRE L'INSÉCURITÉ<br />

RESPECTÉE !<br />

En Inde, des centaines<br />

de milliers de paysans<br />

révoltés cernent New<br />

Delhi<br />

Page 10<br />

Voir page 3<br />

La capitale a été paralysée, les rues ont été en majorité vides, les écoles fermées, le transport<br />

collectif n'a pas non plus fonctionné<br />

Soudan : Après<br />

la chute de la<br />

dictature, la<br />

longue marche<br />

des travailleurs<br />

!<br />

Page 17


Partira, partira pas?<br />

Par Berthony Dupont<br />

Editorial<br />

venel Moise se défend bec et ongles pour se<br />

Jomaintenir à la présidence du pays, malgré la date<br />

d’échéance de son mandat constitutionnel qui arrive à<br />

terme. Il n’a plus que quelques jours devant lui pour<br />

achever sa grande braderie, mais rien n’indique qu’il va<br />

se laisser faire.<br />

Il y a un réel consensus majoritaire dans le pays<br />

pour que le dimanche 7 février <strong>2021</strong>, l’actuel président<br />

tire sa révérence. En face de lui, il y a non seulement<br />

une coalition d’organisations et de partis politiques qui<br />

disent vouloir à tout prix l’empêcher de faire une entorse<br />

à la constitution ; mais aussi le plus important, il y a les<br />

masses populaires qui en ont marre des conditions dans<br />

lesquelles elles vivent.<br />

Les dirigeants de la dite Opposition sont enfin parvenus<br />

à un accord pour se substituer à la place de Jovenel<br />

mais sont-ils effectivement les représentants légitimes<br />

de l’expression de la volonté et de la confiance<br />

populaires ? Leur comportement dans le passé n’a-t-il<br />

pas toujours traduit la trahison et l’infidélité à l’endroit<br />

de la lutte des masses défavorisées ?<br />

Certes, ce régime vomi par les masses doit être remplacé<br />

qu’il le veuille ou non. Ce qui est fondamental,<br />

aujourd’hui, il ne s’agit pas de changer de chauffeur,<br />

comme l’indique l’Accord Politique de l’Opposition sur<br />

la Gouvernance de la Transition de Rupture mais de<br />

route et de voiture. Changer de route signifie : de rompre<br />

complètement avec la soumission aux exigences des<br />

puissances capitalistes.<br />

La réalité est à notre avis toute autre. Bien que nous<br />

partagions pleinement l’idée de forcer le PHTK à quitter le<br />

pouvoir, mais pour l’essentiel est-ce dans la perspective<br />

de préparer les conditions pour que le pouvoir change<br />

d’un président à un autre comme on avait remplacé<br />

Michel Martelly par Jocelerme Privert ? Manifestement,<br />

cela n’a abouti qu’aux mêmes résultats : les puissances<br />

impérialistes ont imposé leurs quatre volontés.<br />

Une telle transition comme l’annoncent les ténors du<br />

document de transition ont choisi d’exclure nettement<br />

toutes les énergies créatrices des organisations populaires<br />

qui resteront manifestement sur la touche, dans<br />

l’expectative ; ce qui au départ n’est pas par accident. Ce<br />

rendez-vous équivaut à une catastrophe annoncée. Une<br />

mission de sauvegarde des intérêts d’une classe bien déterminée<br />

au détriment d’une autre. Cette complicité ne<br />

peut-être plus grave, plus ignoble. Ce partage de gâteau<br />

entre les dirigeants d’une certaine opposition ne peut<br />

être plus criminel.<br />

Où est la rupture avec le passé dans la feuille de<br />

route que le gouvernement de transition aura à gérer?<br />

Derrière ce paravent pour la continuité, il est clair que les<br />

chefs de parti, de surcroit candidats à la présidence, ne<br />

sont pas prêts à laisser leurs privilèges et leurs pouvoirs<br />

au profit des aspirations populaires.<br />

Il est temps que la majorité des travailleurs de la<br />

classe laborieuse et paysanne sur tout le territoire national<br />

mette enfin hors de jeu cette minorité de politiciens de<br />

tout acabit qui ont un seul métier, celui d’être des agents<br />

cyniques de la classe des exploiteurs internationaux.<br />

Le pays est tenu en haleine. Partira, partira pas ?<br />

Ce n’est que spéculation, vraisemblablement pour continuer<br />

à bafouer la population dans sa dignité de façon<br />

à réhabiliter ce qui ne saurait être ou ne devrait être<br />

réhabilité.<br />

Nul ne sait quand ou comment on procèdera à cette<br />

transition de rupture. Comment alors avancer si l’on ne<br />

sait pas clairement vers quoi l’on se dirige, si ce n’est<br />

pas une stratégie qui tend à assurer vers un certain<br />

contrôle de Washington ? Que l’on nous dise, une fois<br />

pour toutes, quand et comment cette transition entre ces<br />

frères et sœurs de classe aura lieu.<br />

Il ne faut jamais perdre de vue cette classe politique<br />

opportuniste dont leur formation idéologique les prédispose<br />

à préférer les forces capitalistes de vie à la vie socialiste<br />

soudant le peuple à son pays dans toutes les<br />

épreuves de l’existence, bannissant toute exploitation<br />

de l’homme par l’homme.<br />

Le changement dont rêve le peuple haïtien ne doit<br />

pas être une épreuve de vitesse mais une course de fond<br />

pour la transformation réelle de la société. Il doit être<br />

l’expression de tout un peuple organisé, prêt à combattre<br />

et abattre toutes les barrières placées sur son chemin<br />

pour l’empêcher d’aller vers un devenir qu’il a construit<br />

de ses propres forces; mais non l’apanage des mêmes<br />

clientèles des forces réactionnaires.<br />

Que Jovenel Moise parte ou qu’il ne parte pas, il est<br />

un fait certain: cette classe politique haïtienne ne pourra<br />

pas être réformée ; elle ne peut même pas être réformiste,<br />

voire révolutionnée. Elle restera un instrument<br />

docile et servile aux services des puissances capitalistes<br />

dominantes.<br />

HAITI<br />

1583 Albany Ave<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

Tel: 718-421-0162<br />

Fax: 718-421-3471<br />

3, 2ème Impasse Lavaud<br />

Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong><br />

Email :<br />

editor@haitiliberte.com<br />

Website :<br />

www.haitiliberte.com<br />

DIRECTEUR<br />

Berthony Dupont<br />

RÉDACTEUR EN CHEF<br />

Dr. Frantz Latour<br />

RÉDACTION<br />

Berthony Dupont<br />

Wiener Kerns Fleurimond<br />

Kim Ives<br />

Frantz Latour<br />

Guy Roumer<br />

CORRESPONDANTS<br />

EN HAITI<br />

Daniel Tercier<br />

Bissainthe Anneseau<br />

COLLABORATEURS<br />

Marie-Célie Agnant<br />

J. Fatal Piard<br />

Catherine Charlemagne<br />

Pierre L. Florestal<br />

Yves Camille<br />

Jacques Elie Leblanc<br />

Roger Leduc<br />

Claudel C. Loiseau<br />

Henriot Dorcent<br />

Dr. Antoine Fritz Pierre<br />

Jackson Rateau<br />

Eddy Toussaint<br />

Ray Laforest<br />

Edmond Bertin<br />

Robert Garoute<br />

Jacques Nési<br />

Ed Rainer<br />

Ing. Roosevelt René<br />

Robert Lodimus<br />

Elysée Luckner Vil<br />

ADMINISTRATION<br />

Marie Laurette Numa<br />

Didier Leblanc<br />

DISTRIBUTION: MIAMI<br />

Pierre Baptiste<br />

(786) 262-4457<br />

LIBERTÉ<br />

COMPOSITION ET ARTS<br />

GRAPHIQUES<br />

Mevlana Media Solutions Inc.<br />

computertrusting@gmail.com<br />

Bulletin d'Abonnement<br />

A remplir et à retourner à <strong>Haiti</strong> Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210<br />

Tel : 718-421-0162, Fax 718-421-3471<br />

Etats-Unis<br />

Tarifs d’abonnements<br />

Canada<br />

Nom: _________________________<br />

Prénom: ______________________<br />

Adresse: ______________________<br />

Ville: _________________________<br />

Etat/Pays: ____________________<br />

Zip Code/Code Postal: ___________<br />

Tél: __________________________<br />

E-mail: _______________________<br />

Modalités de paiement<br />

Montant : $ ___________<br />

Chèque Mandat bancaire<br />

Carte de crédit<br />

Numéro : ________________________<br />

Date d’expiration : ________ /_______<br />

Code de sécurité : _________________<br />

Première Classe<br />

$100 pour un an<br />

$50 pour six mois<br />

Amerique<br />

Centrale,<br />

Amerique du<br />

Sud et Caraïbes<br />

$125 pour un an<br />

$65 pour six mois<br />

Europe<br />

$150 pour un an<br />

$80 pour six mois<br />

Afrique<br />

$140 pour un an<br />

$80 pour six mois $150 pour un an<br />

$85 pour six mois<br />

2 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong>


La CNT c’est quoi ?<br />

Quatre personnalités qui ont participé à la signature de<br />

l’Accord Politique de l’Opposition sur la Gouvernance de la<br />

Transition de Rupture.<br />

La proposition de Fanmi Lavalas s’intitule : « chavire chodyè<br />

a» (renverser le chaudron).<br />

Par Isabelle L.Papillon<br />

opposition traditionnelle<br />

L’ qui depuis plusieurs années<br />

n’avait jamais cessé de<br />

parler d’une quelconque transition<br />

de rupture pour mettre<br />

un terme au système politique<br />

corrompu, délabré dans le<br />

pays. Dans certains milieux,<br />

on leur avait donné le bénéfice<br />

du doute, malgré qu’on sût<br />

nommément que ces messieurs<br />

et dames ne pouvaient guère<br />

accoucher d’une politique qui<br />

ne fût de leur accointance au<br />

système capitaliste.<br />

Tout ce qu’ils racontaient<br />

à certains moments, ce<br />

n’était que pour faire couler le<br />

temps. Jovenel Moise arrive<br />

maintenant à la fin du mandat<br />

constitutionnel. Comme ils aimeraient<br />

prendre la relève, ils<br />

doivent, pour se faire accepter,<br />

proposer au chef de file de<br />

l’impérialisme international,<br />

les Etats-Unis, un programme<br />

qui ne lèsera en aucune façon<br />

leurs intérêts. C’est ainsi qu’il<br />

a été présenté sur les fonts<br />

PAR CES MOTIFS<br />

baptismaux, le dimanche 31<br />

janvier <strong>2021</strong>, un Accord Politique<br />

de l’Opposition sur la<br />

Gouvernance de la Transition<br />

de Rupture.<br />

La lecture de présentation<br />

a été faite par l’homme du<br />

Collectif Non pour le boycottage<br />

du Bicentenaire de notre<br />

Indépendance l'écrivain Lionel<br />

Trouillot, l'ancien député Hugues<br />

Célestin et le porte-parole<br />

de l'OPL, Dario Syriack.<br />

Puis, différents membres<br />

de partis politiques ont<br />

signé ce document une sorte<br />

de manifeste né selon eux<br />

après plusieurs mois de discussions<br />

politiques. De cet<br />

accord, sortira la Commission<br />

nationale pour la mise en place<br />

de la transition (CNT). Les plus<br />

connus des participants qui<br />

ont signé sont Pitit Desalin, la<br />

Direction politique de l’opposition<br />

démocratique (Dirpod),<br />

‘’Operasyon tèt ansanm’’ et le<br />

Comité de suivi de la Déclaration<br />

du 21 aout 2020.<br />

La CNT c’est cette nouvelle<br />

structure de 15 membres,<br />

dont 8 membres des partis,<br />

Le Tribunal après examen sur les conclusions conformes du Ministère public<br />

maintient le défaut octroyé contre Marie Helette Jean Noël à l'audience précitée:<br />

pour le profit, déclare fondée la dite action ; Admet en conséquence, le divorce<br />

de Gary Joseph d'avec Marie Helette Jean Noël ,pour incompatibilité de<br />

caractère, aux torts de l'époux; prononce en conséquence la dissolution des<br />

liens matrimoniaux ayant existé entre les dits époux; Ordonne à l'officier de<br />

l'état civil de Liancourt Commune des Verrettes transcrire sur les registres à ce<br />

destiné, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un<br />

des quotidiens s'éditant à la Capitale, sous peine de dommages intérêts envers<br />

les tiers ,s'il y échet Compense les dépens<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Gabnel FRANÇOIS, Av, juge en audience civile<br />

ordinaire et publique en date du jeudi Quinze mars deux mille dix neuf en<br />

présence de Me Grand Pierre Estimé Av. Substitut du commissaire du gouvernement<br />

de ce ressort avec l'assistance du sieur greffier pascal Toussaint<br />

Il est ordonné. ....etc..... En foi de quoi.... etc ....<br />

Jeannot Luzincourt Officier de l'état civil<br />

A Travers <strong>Haiti</strong><br />

groupements et regroupements<br />

politiques de l’opposition et 7<br />

membres de la société civile<br />

dont un membre du Comité de<br />

suivi de la Déclaration du 21<br />

aout 2020, est qualifié d’office.<br />

Une majorité de chefs de<br />

partis ou d’organisations politiques<br />

à l’exception de Fanmi<br />

Lavalas se sont finalement<br />

entendus sur cette proposition<br />

commune de sortie de crise. Il<br />

faut signaler que l’unique différence<br />

entre Fanmi Lavalas<br />

et cette structure ne tient pas<br />

au contenu du texte mais du<br />

fait justement que la Commission<br />

Nationale pour la mise en<br />

place de la Transition (CNT)<br />

désignera comme Président ou<br />

Présidente un juge de la Cour<br />

de Cassation, alors que Lavalas<br />

aurait préféré un gouvernement<br />

de Salut public (Bonnet<br />

Blanc/Blanc Bonnet).<br />

La CNT aura également<br />

le privilège de désigner également<br />

le Premier ministre de<br />

l’après Jovenel Moise, le choix<br />

d’un cabinet ministériel et enfin<br />

la mise en place de l’Organe<br />

de Contrôle de la Transition<br />

(OCT).<br />

Qui va faire partie de<br />

cette commission ? C’est une<br />

question à laquelle seuls les<br />

acteurs au sein de l’opposition<br />

traditionnelle peuvent répondre.<br />

Les noms des membres<br />

ne sont pas encore connus et<br />

ils ont la tâche ultime de désigner<br />

avant le 7 février le<br />

président provisoire qui ne<br />

sera autre qu’un juge de la<br />

Cour de Cassation: un moins<br />

corrompu parmi tous les autres<br />

corrompus !<br />

Le nouveau pouvoir de<br />

facto aura pour feuille de route<br />

37 points qui ont été définis<br />

pour la gouvernance de la<br />

transition de rupture, qu’on<br />

devrait avec honnêteté baptiser<br />

de transition pour la continuation.<br />

A ce point, nous pouvons<br />

dire que les masses populaires<br />

seraient plus proches<br />

de la proposition de Fanmi Lavalas<br />

qui s’intitule « chavire<br />

chodyè a» (renverser le chaudron).<br />

Selon ce parti « Aucune<br />

solution cosmétique n’apportera<br />

une solution efficace et<br />

durable à la crise dans laquelle<br />

nous sommes plongés. Ce système<br />

a suivi son cours. Il ne<br />

peut pas être réparé. Cela doit<br />

être changé, affirme cette organisation<br />

».<br />

La grève générale contre l'insécurité<br />

respectée !<br />

Par Marie Laurette Numa<br />

PAR CES MOTIFS<br />

s deux journées de<br />

Legrève des syndicats<br />

Confédération des Travailleurs<br />

haïtiens (CTH) et la<br />

Confédération des travailleurs.euses<br />

des Secteurs<br />

publics et privé (CTSP) et<br />

Collectif des Syndicats haïtiens<br />

pour le Respect de<br />

la Constitution de 1987<br />

(COSHARCO) les lundi 1er<br />

et mardi 2 février <strong>2021</strong>,<br />

en réponse au climat<br />

d’insécurité, d’instabilité<br />

et d’appauvrissement qui<br />

gangrène le pays ont été<br />

totalement respectées à travers<br />

le territoire national.<br />

En effet, la capitale a<br />

été paralysée puisque les<br />

rues ont été en majorité<br />

vides, les écoles fermées,<br />

le transport collectif n'a pas<br />

Le Tribunal après examen, sur les conclusions du Ministère public ; maintient le<br />

défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit déclare<br />

fondée la dite action; Admet en conséquence le divorce du sieur Louis Jean<br />

Bernard AUGUSTE d'avec son épouse née Ketly JEAN LOUIS, pour injures graves et<br />

publiques, aux torts de l'épouse. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />

ayant existé entre les dits époux; Ordonne à l'officier de l'état civil de la Section<br />

Sud de Port au Prince, de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du<br />

présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à<br />

la Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s'il y échet commet<br />

l'huissier Canal Gabriel pour la signification de ce jugement; Compense les dépens<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Annie FIGNOLÉ, juge en audience civile et<br />

publique en date du quatorze janvier deux mille vingt, en présence de Me .Jean<br />

Rolex MEROVE, substitut du gouvernement de ce ressort et avec l'assistance de<br />

monsieur Mozart TASSY ,greffier du siège<br />

Il est ordonné .... etc... En foi de quoi ....etc ...<br />

Me Ingrid karline WOOLLEY officier de l’etat civil<br />

Une rue désertée le lundi 1er Février <strong>2021</strong><br />

Point de presse du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN)<br />

fonctionné non plus et les<br />

commerçants informels ont<br />

considérablement diminué,<br />

sauf quelques entreprises<br />

avaient ouverts leurs<br />

portes et certaines motos,<br />

ainsi que de rares véhicules<br />

privés, ont bravé les rues.<br />

Signalons que même<br />

les employés de l’administration<br />

de l’Etat n’ont pas<br />

été à leur service. Au parc<br />

industriel de la Sonapi, la<br />

majorité des travailleurs ne<br />

se sont pas présentés.<br />

Les stations d’autobus<br />

reliant la Capitale aux autres<br />

villes de province ont<br />

été vides de gens.<br />

Plusieurs villes de<br />

province ont également<br />

suivi le mot d’ordre de<br />

grève. Cette initiative pour<br />

le respect de la Constitution<br />

avait bénéficié du soutien<br />

de plusieurs autres secteurs<br />

PAR CES MOTIFS<br />

de la vie nationale particulièrement<br />

les acteurs de<br />

l’opposition politique qui<br />

maintiennent la pression à<br />

ce que le président parte le<br />

dimanche 7 février <strong>2021</strong>.<br />

Quelques rares détaillants<br />

ont été vus pour la<br />

deuxième journée. En somme,<br />

les deux journées de<br />

grève générale contre l’insécurité<br />

furent une réussite<br />

politique totale.<br />

Dans l’après-midi du<br />

mardi 2 février, le Conseil<br />

Supérieur de la Police Nationale<br />

(CSPN) dans un<br />

point de presse, le Premier<br />

ministre Joseph Jouthe a<br />

fait savoir que « le gouvernement<br />

prend acte des<br />

deux journées de grève<br />

générale réussies contre<br />

l'insécurité et le kidnapping<br />

lancées par des syndicats.<br />

Le Tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions<br />

conformes du Ministère public accueille l'action du demandeur, le sieur Wilson<br />

BARTHELEMY en la forme ; Maintient le défaut faute de comparaître à<br />

l'audience du vendredi six Novembre deux mille vingt contre la dame née<br />

Nerline DOLCINE. Admet le divorce du sieur Wilson BARTHELEMY contre la dame<br />

née Nerline DOLCINE pour injures graves et publiques. Faits prévus à l'article<br />

217 du code civil haïtien ; Prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant<br />

existé entre eux aux torts exclusifs de lʼépouse. Ordonne à l'officier de l'état civil<br />

de Port au Prince Section Sud de transcrire sur les registres à ce destinés le<br />

dispositif du présent jugement dont un extrait sera publié dans l'un des quotidiens<br />

s'éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers;<br />

Compense les dépens vu la qualité des parties Commet l'huissier Clerbrun FAURE<br />

de ce siège pour la signification du présent jugement<br />

Rendu de nous Bredy FABIEN, juge au Tribunal de première instance du ressort<br />

de Port au Prince en audience civile publique et ordinaire du vendredi six<br />

Novembre deux mille vingt en présence du substitut commissaire du gouvernement.<br />

Me Enide LEGERME faisant office du Ministère public et avec<br />

l'assistance de Me Jean Serge DUVERT, greffier du siège.<br />

Il est ordonné. .....etc...... En foi de quoi..... etc......<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

3


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

7 février <strong>2021</strong>: Haïti dans l’œil d’un “dechoukaj” socio-politique<br />

Par Esau Jean-Baptiste<br />

puis l’été 2018, la population<br />

Dehaïtienne, dont les problèmes<br />

quotidiens ne font qu’empirer, manifeste<br />

dans presque tout le pays pour réclamer<br />

le départ du président Tèt kale II.<br />

Plus que les jours passent, plus que<br />

la situation socio-politique s’amplifie<br />

et devient plus corsée. Quant<br />

à l’opposition politique, tout en profitant<br />

de l’incapacité du pouvoir dans la<br />

gestion de la crise socio-politique, elle<br />

se renforçe et se positionne davantage.<br />

Avec leur cahier de charge muni d’une<br />

proposition de sortie de crise, renforcé<br />

par les manifestations de plus en plus<br />

fréquentes, clairement, l’opposition ne<br />

rate pas l’occasion pour réclamer le<br />

départ du président Jovenel pas plus<br />

tard que le 7 février <strong>2021</strong>, pour faciliter<br />

la mise en place d’un gouvernement de<br />

transition.<br />

Avec cette situation qui se<br />

détériore chaque jour sous les yeux<br />

des autorités qui se montrent impuissantes,<br />

Haïti vit une situation de tension<br />

généralisée qui fait peur. Quand<br />

ce n’est pas à Grand Ravine, Ti Bwa,<br />

Village de Dieu ou au Bicentenaire dans<br />

l’air métropolitaine, ce sont dans presque<br />

toutes les grandes villes du pays<br />

que les armes automatiques se font<br />

entendre. N’en parlons même pas de<br />

la tuerie organisée contre les pauvres<br />

gens de Carrefour-feuilles, La Saline,<br />

Bel-Air, Pont-Rouge aussi bien du kidnapping<br />

au quotidien. « Les kidnappings<br />

se multiplient depuis plusieurs<br />

mois. Les criminels, bien organisés,<br />

utilisent des véhicules ressemblant à<br />

ceux des forces de sécurité. Ils utilisent<br />

des plaques immatriculées Service<br />

de l’État (SE), portent des uniformes<br />

d’unités de la PNH, sont lourdement<br />

armés. Ils séquestrent leurs victimes<br />

dans des lieux connus des forces de<br />

l’ordre. Sur les réseaux sociaux, des<br />

noms, des visages défilent. A la radio,<br />

les témoignages de victimes, de<br />

parents de victimes de kidnappings<br />

glacent le sang. Des « pitit manman<br />

mari », des protestants, des pasteurs,<br />

des prêtres, des vodouisants, des<br />

francs-maçons, l’athée, l’étudiante, le<br />

musicien, la marchande de saucisse, le<br />

commerçant, les fils…personne n’est<br />

épargné. » (1)<br />

La crise est multidimensionnelle<br />

et a atteint un niveau global. Face<br />

à cette situation, on a l’impression<br />

que toutes les institutions sont impuissantes<br />

à ce qui se passe au pays.<br />

Cependant, c’est dans cette Haïti fragilisée,<br />

qui peut exploser à n’importe<br />

quel moment, qu’un président incompétent<br />

veut rester au pouvoir au delà<br />

du 7 février <strong>2021</strong>. « Rester pour faire<br />

quoi », se demandent plus d’un? Mais,<br />

mis à part les critiques de mauvaises<br />

gestions faites à l’encontre du chef de<br />

l’État, constitutionnellement, comment<br />

peut-on expliquer ou comprendre la fin<br />

de son mandat le 7 février <strong>2021</strong>?<br />

Comment est défini le mandat<br />

des élus ? Est-il défini par la Constitution,<br />

les lois électorales ou par les élus<br />

eux-mêmes? Que dit l’article 134-2 de<br />

la constitution haïtienne ?<br />

Argumentations constitutionnelles<br />

expliquant la fin du mandat du<br />

chef de l’État le 7 février <strong>2021</strong><br />

L’élection présidentielle a lieu<br />

le dernier dimanche d’octobre de la<br />

cinquième année du mandat présidentiel.<br />

Le président élu entre en fonction<br />

le 7 février suivant la date de son élection.<br />

Au cas où le scrutin ne peut avoir<br />

lieu avant le 7 février, le président<br />

élu entre en fonction immédiatement<br />

après la validation du scrutin et son<br />

mandat est censé avoir commencé le<br />

7 février de l’année de l’élection.(Art<br />

134-2 de la constitution amendée)<br />

Quant aux leaders de l’opposition.<br />

« Le président qui manifeste la<br />

volonté de rester au pouvoir jusqu’au 7<br />

février 2022 a commis des crimes politiques<br />

selon l’agronome Jean- André<br />

Victor. L’un de ces crimes est le parjure,<br />

suivi par le non-respect de la constitution.<br />

« Cette situation de parjure<br />

est due au fait que le président n’as<br />

pas honoré son serment de respecter<br />

la Constitution et de la faire respecter<br />

le met dans une position où il n’inspire<br />

plus confiance », a-t-il avancé. « C’est<br />

le plus gros crime qu’un chef d’État<br />

puisse commettre : renier la Constitution<br />

sur laquelle il a prêté serment »<br />

(2), a-t-il poursuivi.<br />

Frantz Duval du Quotidien le<br />

Nouvelliste, dans son texte: De la fragilité<br />

des mandats, écrit: « En déclarant<br />

le 13 janvier 2020, à minuit, sans<br />

aucune négociation préalable avec<br />

aucun secteur, que le mandat de deux<br />

tiers des sénateurs était arrivé à expiration,<br />

le président Jovenel Moïse a<br />

fragilisé tous les mandats, y compris<br />

le sien. »<br />

Mais de tous les questionnements,<br />

quelle est donc la position de la<br />

communauté internationale qui a toujours<br />

supporté le président?<br />

Même si la communauté internationale<br />

a sa part de responsabilité dans<br />

la déstabilisation d’Haïti, actuellement<br />

son engagement à trouver une solution<br />

pacifique pour après le départ du Président<br />

est au cœur de ses préoccupations.<br />

Constatant que le président a perdu le<br />

contrôle du pays, c’est avec désenchantement<br />

que chaque jour les diplomates<br />

se soucient de cette administration.<br />

Ainsi, certains diplomates, déçus<br />

des performances du pouvoir, surtout<br />

en ce qui concerne la sécurité, l’organisation<br />

des élections et le renforcement<br />

des institutions étatiques, sont mobilisés<br />

dans l’optique de trouver une issue<br />

positive pouvant éviter le chaos.<br />

Face à toutes ces dérives, comme<br />

l’administration fait preuve d’incapacité<br />

à diriger, certaines missions<br />

diplomatiques ont initié des pourparlers<br />

avec certaines forces vives et institutionnelles<br />

du pays, dans l’intention de<br />

monter une nouvelle équipe capable<br />

d’obtenir rapidement, non seulement<br />

des résultats tangibles sur le plan social<br />

et sécuritaire, mais encore capable de<br />

calmer les esprits.<br />

Certains représentants diplomatiques<br />

sur le terrain ne voient pas<br />

comment, politiquement et même avec<br />

l’appui d’une frange de la communauté<br />

internationale, le président va remonter<br />

la pente. Un diplomate de l’Amérique<br />

Latine, supporteur du pouvoir Tèt Kale<br />

aux dernières élections est cette foisci<br />

très amer au sujet de l’incapacité de<br />

diriger du chef de l’État. Ce diplomate<br />

qui vit depuis sa retraite dans la capitale<br />

américaine, veut lui aussi le départ du<br />

président.<br />

Mis à part l’instabilité politique<br />

AVIS DE DIVORCE<br />

PAR CES MOTIFS, le Tribunal après en avoir délibéré selon le vœu de la loi et sur les conclusions<br />

conformes du ministère public, accueille lʼaction du demandeur, le sieur Roland Jean Julien en<br />

la forme, maintient le défaut faute de comparaitre, octroyé à lʼaudience du vendredi huit mai<br />

deux mille quinze contre la dame née Béatrice Bonheur; admet le divorce des époux Roland<br />

Jean Julien, la femme née Béatrice Bonheur pour injures graves et publiques, faits prévus à<br />

lʼarticle 217 du code civil haïtien; prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé<br />

entre eux, aux torts exclusifs de lʼépouse; ordonne à lʼOfficier de la commune de<br />

Port-Au-Prince, section sud de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent<br />

jugement dont un extrait sera publié dans lʼun des quotidiens sʼéditant à la capitale, sous peine<br />

de dommages-intérêts envers les tiers ; compense les dépens vu la qualité des parties; commet<br />

lʼhuissier Clerbrun Faure pour la signification du présent jugement.<br />

Rendu de Nous Gerty Léon Alexis, juge au tribunal de Première instance du ressort de<br />

Port-Au-Prince, en audience civile publique et ordinaire du vendredi dix juillet deux mille<br />

quinze en présence du substitut du commissaire du gouvernement, Me Sheila Monsanto Bazile<br />

faisant office du ministère public et avec lʼassistance de Jean Serge Duvert, greffier du siège.<br />

Il est ordonnéà tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution, aux<br />

Officiers du ministère public près les tribunaux civils dʼy tenir la main ; à tous commandants et<br />

autres Officiers de la force publique dʼy prêter main forte lorsquʼils en seront légalement<br />

requis.<br />

En foi de quoi la minute du présent jugement est signée du greffier susdit.<br />

Ainsi signés: Gerty Léon Alexis et Jean Duvert.<br />

Me Jean Julien Daniel, Av.<br />

Déraciner le pouvoir de Jovenel<br />

Moise est un devoir civique<br />

qui bouleverse le pays pendant ces<br />

dernières semaines, deux ambassadeurs<br />

de la CARICOM ne pardonnent<br />

pas le président pour le vote d’Haïti à<br />

l’OEA contre le Vénézuela. Eux aussi<br />

veulent le départ du chef de l’État.<br />

Qu’en est-il de l’administration<br />

américaine ?<br />

Les officiels de Washington sont<br />

très préoccupés par la crise politique<br />

qui se développe en Haïti. Certains<br />

démocrates s’accordent sur le départ<br />

du chef de l’État… décision qui pourrait<br />

apaiser les tensions politiques en Haïti.<br />

D’une source de la capitale américaine<br />

digne de confiance, la crise haïtienne<br />

est déjà sur la table des discussions<br />

entre démocrates et républicains.<br />

Comme certains membres de<br />

l’opposition refusent le choix d’un<br />

cadre de la Cour de Cassation pour le<br />

remplacement du président, donc l’international<br />

et les forces vives de la société<br />

sont indécis à ce propos. Ajouter à<br />

tout cela, une autre préoccupation pour<br />

l’international est de trouver une terre<br />

d’asile pour le président et sa famille.<br />

Par contre, quant au futur chef de<br />

gouvernement, pour ne pas répéter les<br />

mêmes erreurs de 2004, Washington<br />

est pour un « Premier ministre local ».<br />

Donc, on commence à citer des noms.<br />

Parmi ceux-ci, on trouve un ancien<br />

chef de la Primature, un ex-parlementaire,<br />

un homme d’affaires très influent<br />

de la société civile, un ancien candidat<br />

à la présidence et un ancien technicien<br />

dans le monde universitaire, mais qui a<br />

étudié aux États-Unis.<br />

Selon cette même source, le future<br />

Premier ministre devrait être un<br />

rassembleur capable de monter une<br />

équipe très restreinte avec des cadres<br />

compétents du pays et de la diaspora,<br />

mais surtout avec une feuille de route<br />

capable de tacler les grands problèmes<br />

sociaux, politiques et économiques du<br />

pays. Puisqu’il n’aura pas à se présenter<br />

par devant le parlement, qui est officieusement<br />

considéré comme une<br />

institution inopérante, donc ce chef de<br />

gouvernement doit être quelqu’un qui<br />

inspire confiance.<br />

Bref, les préoccupations concernant<br />

le président entêté de rester au<br />

pouvoir au-delà du 7 février, affecte le<br />

pays et le core international qui aurait<br />

aimé éviter un autre 7 février 1986.<br />

Puisque, avec des manifestations et des<br />

jours de grèves dans tous les départements,<br />

spécialement les grandes villes<br />

du pays, les prochains jours s’annoncent<br />

sombres. Pour comprendre les<br />

préoccupations des uns et des autres<br />

sur le spectre d’un possible ‘’dechoukaj’<br />

et ses conséquences nationales sur<br />

la vie et les biens des citoyens après 7<br />

février <strong>2021</strong>, il faut se référer au livre<br />

de Laennec Hurbon, Comprendre <strong>Haiti</strong>,<br />

Essai sur l’Etat, la nation, la culture<br />

(Editions Karthala, 1987, p.11).<br />

Dans ce livre, l’auteur écrit que :<br />

« Au matin du 7 février, une immense<br />

crie de joie était entendu aux quatre<br />

coins du pays. A Port-au-Prince,<br />

500,000 personnes environs, toutes<br />

couches sociales confondues, hommes<br />

et femmes, ont pris place autour<br />

du palais présidentiel. La presse<br />

étrangère surprise par la rage avec<br />

laquelle le peuple traquait les macoutes.<br />

Certains sont lapidés, d’autres<br />

brulés vifs. Leurs maisons sont pillées<br />

et incendiées. La rapidité avec laquelle<br />

des macoutes sont répérés démontre<br />

jusqu’á quel point la colère populaire<br />

se contenait auparavant. » (4)<br />

Comme pour protéger des vies<br />

et sécuriser des biens, l’armée et la police<br />

d’alors ne pouvaient pas intervenir<br />

dans tous les coins du pays. Ainsi on a<br />

eu des dérapages. Le bilan était lourd<br />

en termes de pertes de vies humaines,<br />

biens et immeubles des membres du régime<br />

déchu. Toutes les maisons, aussi<br />

bien que des magasins soupçonnés<br />

d’appartenir á des macoutes et barons<br />

du régime, furent saccagés et pillés.<br />

Plusieurs auteurs et journalistes qui<br />

commentaient sur les évènements qui<br />

ont eu lieu ce vendredi 7 février 1986<br />

étaient unanimes á reconnaître que la<br />

journée était d’une part pleine de réjouissance<br />

et d’autre part de violences<br />

accrues, de chasse et de pillages.<br />

A ce sujet, les auteurs Daniel<br />

Roussière, Jenane Rocher, Gilles<br />

Danroc dans leur livre : Les élections<br />

du 29 novembre, la démocratie ou la<br />

mort, écrivent ce qui suit : « Une extraordinaire<br />

explosion de joie, une<br />

véritable liesse populaire que personne<br />

ne pouvait décrire, transforme Portau-Prince<br />

en une ville carnavale….;<br />

des tontons macoutes sont dépouillés<br />

de leurs uniformes, battus…. Au Bel<br />

air, au Centre-ville, á Laboule, Delmas,<br />

Thomassin, Carrefour, des scènes de<br />

AVIS DE DIVORCE<br />

pillage sont enregistrées malgré l’intervention<br />

de la police et de l’armée.<br />

» (5)<br />

Est-ce cela que veut le pouvoir,<br />

l’opposition ou la communauté internationale<br />

? Frantz Duval, dans son éditorial<br />

du 25 janvier <strong>2021</strong> écrit dans le<br />

Quotidien du Nouvelliste que : « Dans<br />

tout pays normal, la crise sans nom<br />

que le pays vit depuis des mois aurait<br />

provoqué deux réactions : la recherche<br />

d’un compromis ou un soulèvement.<br />

Un secteur de la société civile suffisamment<br />

concerné ou suffisamment<br />

fort aurait invité les deux camps –<br />

pouvoir et oppositions – à s’asseoir<br />

jusqu’à ce qu’une entente soit trouvée<br />

pour permettre au pays de vivre normalement<br />

sans l’hypothèque des arrêts<br />

récurrents qui pénalisent le plus grand<br />

nombre et chaque initiative. » (6)<br />

Si les protagonistes arrivent à<br />

faire le grand dépassement et trouver<br />

une solution pour opter pour la première<br />

proposition de l’éditorialiste du Nouvelliste,<br />

ce sera pour le bien du pays. Mais<br />

si toutefois dans les jours qui viennent,<br />

les acteurs politiques conduisent<br />

le pays vers l’option du soulèvement,<br />

ce sera définitivement pour le malheur<br />

d’Haïti…puisque, ce sera une deuxième<br />

version du 7 février 1986.<br />

Prof. Esau Jean-Baptiste<br />

Notes<br />

1-Roberson Alphonse.<br />

Haïti pris au piège des kidnapings.<br />

Le Nouvelliste.<br />

25/1/<strong>2021</strong><br />

2-Germina Pierre Louis. Le<br />

MOPOD plaide pour le départ de<br />

Jovenel Moïse le 7 février <strong>2021</strong>.<br />

Le Nouvelliste 13/01/<strong>2021</strong><br />

3-Robert Duval. De la fragilité<br />

des mandats. Le Nouvelliste-<br />

02/02/2020<br />

4-Laennec Hurbon. Comprendre<br />

<strong>Haiti</strong>, Essai sur l’Etat,<br />

la nation, la culture. Editions<br />

Karthala, 1987, p.11.<br />

5-Daniel Roussiere,<br />

Jenane Rocher, Gilles Danroc.<br />

Les Elections du 29 novembre<br />

1987. La démocratie ou la<br />

mort. Bibliothèque Nationale<br />

d’<strong>Haiti</strong>, p.15<br />

6-Robert Duval. Haïti,<br />

l’anesthésie générale. Le Nouvelliste-<br />

25/1/<strong>2021</strong><br />

PAR CES MOTIFS, le Tribunal, après examen sur les conclusions du ministère public,<br />

maintient le défaut octroyé contre la défenderesse et pour le profit déclare à ladite<br />

action, admet le divorce du sieur Jean David Debrosse d’avec son épouse née Danielle<br />

Martine Baptiste, ce pour injures graves et publiques aux torts de l’épouse; prononce<br />

la dissolution des liens matrimoniaux existant entre lesdits époux; ordonne à l’Officier<br />

de l’Etat civil de Limbe d’inscrire dans les registres à ce destinés le dispositif du présent<br />

jugement dont un extrait sera inséré dans des journaux s’éditant à la capitale sous<br />

peine de dommages intérêts envers les tiers s’il y échet, commet l’huissier Fleurimond<br />

A. Paul de ce tribunal pour la signification du présent jugement, compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par Nous Alix Fucien, Av, juge en audience civile en date du dix<br />

juillet deux mille quinze en présence de Me Hervé C. Hyppolite, substitut commissaire<br />

du gouvernement de ce ressort avec l’assistance du greffier Luc Laurent.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution,<br />

aux officiers du ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main, à tous<br />

commandants et autres officiers de la force publique d’y prêter la main forte lorsqu’ils<br />

en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi la minute du présent jugement est signée du juge et du greffier susdits.<br />

Ainsi signé: Alix Fucien et Luc Laurent.<br />

Pour expédition conforme collationnée, le greffier.<br />

4 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong>


TANZANTAN<br />

Question de point<br />

Par Lemèm Latulipe<br />

vocabulaire politique en Haïti<br />

Le semble en voie de changement.<br />

Les politiciens ont-ils fait un grand<br />

pas ? Je ne saurais toutefois dire s’il<br />

s’agit d’« un pas en avant » résolu,<br />

djanm, ou d’un pas qui sera suivi de<br />

« deux pas en arrière », twoukoutoup<br />

twoukoutap. J’ai eu beau appeler l’ami<br />

Vladimir à mon secours, il ne m’est arrivé<br />

qu’un hiéroglyphe mal griffonné.<br />

Jean François Champollion lui-même<br />

n’y verrait que faucille et marteau. Je<br />

n’ose pas non plus parler de bond, ne<br />

sachant si c’est un « grand bond en<br />

avant » ou un « grand bond » en arrière.<br />

Toujours est-il qu’on ne parle plus<br />

de « proposition de sortie de crise ». Ces<br />

jours-ci, le nec plus ultra c’est « faire<br />

le point ». On affirme qu’« on fait le<br />

point ».<br />

Certains politiciens pensent en<br />

longueur, d’autres en largeur, un très<br />

petit nombre en profondeur, quelquesuns<br />

en épaisseur et l’immense majorité,<br />

point du tout. Un point, c’est tout. On<br />

n’a qu’à observer leur évolution au<br />

cours de l’année écoulée : une absence<br />

abyssale de vision, une impossibilité<br />

décevante de se mettre d’accord sur<br />

une stratégie constructive pour arriver<br />

à leur but commun. Aussi, les foules<br />

ne sont plus au rendez-vous. Les types<br />

se trouvent coincés dans la diagonale<br />

de leur nullité au point où lorsqu’ils<br />

parlent de faire le point on en arrive à<br />

se poser un gros point d’interrogation :<br />

qu’est-ce qu’ils racontent encore ces<br />

fainéants ?<br />

À court d’idées stimulantes, innovantes,<br />

créatrices – et c’est là son<br />

point faible – le politicien vous laisse<br />

sur votre faim. Par exemple, il commence<br />

un discours avec une phrase<br />

dont la subordonnée est tellement<br />

longue et insignifiante que vous avez<br />

le temps de faire un ti kabicha. Quand<br />

vous vous réveillez, aucune principale<br />

ne point encore à l’horizon. Finalement,<br />

reprenant son souffle, il<br />

prend une pause et s’attend à des<br />

applaudissements qui… ne viennent<br />

pas. Vous concluez que sa pensée est<br />

tombée dans le vide de son ignorance,<br />

qu’il n’avait rien à dire de convaincant.<br />

N’empêche, à ses yeux, il a ‘‘fait le<br />

point’’, à vous de comprendre.<br />

Le mec se fait un point d’honneur<br />

de vous dire qu’il maîtrise mieux<br />

que n’importe quel adversaire la dynamique<br />

de la situation en cours. Point<br />

par point, il vous raconte comment<br />

« depuis ces trente dernières années le<br />

pays est au point mort ». Son blablabla<br />

n’en finit pas et vous pouvez être certain<br />

qu’il va finir par vous débiter une<br />

tirade de son cru réclamant au moins<br />

deux points d’exclamation : ô mon<br />

pays ! Toi qui vas titubant, vacillant,<br />

trébuchant, languissant sous le poids<br />

de dirigeants incapables et irresponsables,<br />

lève-toi et marche ! Qui d’autre<br />

que lui peut avoir un point de vue aussi<br />

percutant ? Point du tout.<br />

Au pays, le vide politique est<br />

palpable sauf lorsque par moments, Jovenel<br />

fait le point sur les avancées des<br />

élections à venir en… <strong>2021</strong> et de sa<br />

Constitution dont personne ne sait de<br />

quelle potion à base de feuilles sezisman<br />

il nous prépare, ni comment il<br />

va s’y prendre pour organiser son<br />

referendum qui sera approuvé par la<br />

nation avec 99.9% de oui selon les<br />

pratiques démocratiques des Caucescu,<br />

Kim Jong-un et autres despotes de<br />

même pointure. Jovenel aura alors atteint<br />

l’apogée, le point culminant d’un<br />

parcours, selon lui, ‘‘sans faute’’. Point<br />

barre.<br />

Tous les partis politiques mis<br />

devant le fait accompli jovenellien<br />

d’une Constitution wè pa wè, lantèman<br />

pou katrè, incapables de faire un faisceau<br />

unitaire pour fese Jovenel par<br />

terre s’agitent comme diables dans un<br />

bénitier. Ils ne se lassent pas de rencontres<br />

à n’en plus finir, à Léogâne, à<br />

Une percée dont seul un fils de Dessalines eût été capable au point qu’il<br />

voulût changer de drapeau et faire flotter du rouge et du noir à la barbe<br />

des crétins de l’opposition qui se mirent à crier haro sur le baudet. Pòv<br />

Pitit !<br />

la Croix-des-Bouquets, à Bourdon, à<br />

Pétion-Ville, à la nonciature et ailleurs<br />

à la recherche d’un point commun<br />

pour renverser Jovenel, mais d’idées<br />

constructives, visionnaires ils n’en ont<br />

point. Lors de ces rencontres bidonnes,<br />

ça commence toujours bien par la lecture<br />

enthousiaste des points à discuter.<br />

Mais à peine les discussions<br />

entamées, il se trouve toujours un<br />

hurluberlu (un pavillon masqué de<br />

Jovenel ?) pour se lever et faire le coquin<br />

; il n’est pas d’accord avec tel ou<br />

tel autre point. Quand on lui demande<br />

de s’expliquer, il préfère s’engager dans<br />

d’interminables coquinades, détournades,<br />

pointades, contresens, contradictions<br />

à brouiller toutes les pistes. Dès<br />

lors, c’est lekòl lage : tumulte, verbes<br />

hauts, basses menaces verbales à<br />

peine voilées, bref, c’est la pagaille. Les<br />

délégués représentants de différents<br />

partis quittent sur la pointe des pieds,<br />

graine par graine ; personne n’a réussi<br />

à faire le point, celui qu’on pensait être<br />

‘‘le plus important’’ du moment.<br />

Alors que le monde politicien<br />

en était au point mort, à court d’idées,<br />

de propositions, de suggestions, de<br />

recommandations, alors qu’on s’y attendait<br />

le moins, un fils du Nord, du<br />

grand Nord, Pitit de son sobriquet<br />

politique, resté loin des convulsions<br />

propositionnelles de sorties de crise fit,<br />

le 26 janvier écoulé, une percée dont<br />

seul un fils de Dessalines eût été capable<br />

et dont la fulgurance déchira le<br />

voile du temple des crétins de l’opposition.<br />

‘‘Point n’est besoin d’un gros appât<br />

pour attraper une grosse bête’’ eût<br />

dit Amadou Koumba. En l’occurrence<br />

il suffisait d’une déclaration perçante<br />

pour que Pitit trouât la cuirasse du<br />

système.<br />

On devait s’y attendre car depuis<br />

quelques années déjà notre homme<br />

jouait un rôle d’annonceur, de déclarateur,<br />

de proclamateur, de propulseur,<br />

d’avertisseur, de déclanncheur de mobilisation<br />

populaire. Avec lui, il y a toujours<br />

eu du Vertières, de la butte Charrier,<br />

des kout kannon dans l’air, mais…<br />

Disons en passant qu’il avait cru bon<br />

de signaler que « la mobilisation n’est<br />

pas financée par la bourgeoisie ». Pourquoi<br />

cette précision, ce pléonasme ? Un<br />

Pitit ne peut n’être et naître que de la<br />

matrice du ti peuple. C’est un point existentiel<br />

incontournable. Alors ?<br />

Ainsi, au mois de mars en 2016,<br />

l’avertisseur klaxonnait qu’il reprenait<br />

la mobilisation au Cap-Haïtien, promettant<br />

de « bloquer » le pays et demandait<br />

aux autres départements de « nous<br />

attendre afin de renverser le régime en<br />

place ». Ce fut une mobilisation à nulle<br />

autre pareille. En effet, le proclamateur<br />

avait déclaré : « Demain, la mobilisation<br />

prendra une autre forme. Chacun<br />

se mobilisera chez soi ». Une forme<br />

rare, sans aucun doute. En principe on<br />

se mobilise sur le macadam, dans les<br />

rues, pancartes dehors toutes. Le faire<br />

chez soi, c’est tout à fait contradictoire.<br />

Quid du point à faire ? Pour employer<br />

un terme à la mode depuis COVID-19,<br />

ce fut une mobilisation zoom.<br />

Au mois de février 2018, à la<br />

suite d’un incendie qui s’était déclaré<br />

en milieu de journée au marché du<br />

Port, communément appelé “ Guérite”,<br />

au centre-ville de Port-au-Prince,<br />

moins d’une semaine après celui qui<br />

avait ravagé une partie du Marché en<br />

fer, Pitit s’était vraiment fâché. Revenant<br />

revigoré d’un voyage médical à<br />

Cuba, il s’était dit prêt, physiquement,<br />

à reprendre la mobilisation ; sans doute<br />

mentalement, psychologiquement<br />

aussi. Il avait assurément un point à<br />

faire.<br />

Il accorda alors, à partir du lundi<br />

26 février, une semaine au gouvernement<br />

pour satisfaire les besoins<br />

des victimes des marchés récemment<br />

incendiés dans la capitale. C’était sa<br />

façon diktate à lui de faire le point, à<br />

l’arraché, à l’emporte-pièce. Le chef de<br />

l’État ému (jusqu’aux larmes) eut immédiatement<br />

un entretien avec le Premier<br />

ministre le Dr Jack Guy Lafontant,<br />

kaptenn dèyèpòt, afin d’apporter la<br />

compassion nécessaire (sic), le réconfort<br />

(chrétien) et l’assistance ‘‘rapide’’<br />

du Gouvernement aux sinistrés (resic).<br />

Ces deux nigauds (dans un<br />

manoir hanté) invitèrent la population<br />

à garder son calme face à ‘‘cette<br />

épreuve à la fois douloureuse et inacceptable’’.<br />

Un point d’humanité de la<br />

part du gouvernement. Une commission<br />

inter ministérielle fut mise sur<br />

pied avec mission de prendre des mesures<br />

appropriées pour faire la lumière<br />

sur ce drame et rendre également le<br />

marché en fer à nouveau opérationnel<br />

dans les meilleurs délais. Tu entends<br />

bœuf…<br />

Les mauvaises langues rap-<br />

portent que depuis, plusieurs marchand-e-s<br />

font des cauchemars au cours<br />

desquels ils-elles voient des ombres<br />

apparaître avec des liasses de wachin-<br />

tonn en main, mais au moment de<br />

saisir ces cadeaux tombés de… l’Enfer,<br />

ils-elles voient la main disparaître dans<br />

un violent tourbillon de feu…<br />

Les pires mauvaises langues<br />

disent même que les distributeurs de<br />

wachintonn avaient pour instruction<br />

de tenir une conférence de presse annonçant<br />

‘‘que la lumière soit’’ (quoique<br />

la lumière ‘‘ne fut’’ jamais), ensuite de<br />

retourner au palais national avec les<br />

valises de billets verts et de les remettre<br />

à qui de droit pour faire le point sur le<br />

nombre de bénéficiaires de la bonté<br />

présidentielle…<br />

Joel H. Poliard<br />

M.D., M.P.H.<br />

Family and Community<br />

Medicine<br />

Public health and Pediatrics<br />

5000 N.E. Second Ave,<br />

Miami FL, 33137<br />

tel. (305) 751-1105<br />

Nul ne saurait accuser Pitit de<br />

manquer de la suite dans les idées. En<br />

effet, au mois d’août 2019, le mateur-déclanncheur annonça la re-<br />

proclaprise<br />

des manifestations anti-Jovenel à<br />

partir du 14 août, une date loin d’être<br />

anodine dans la mémoire collective<br />

haïtienne. Vint le 14, rien n’arriva.<br />

Les mauvaises langues se délièrent à<br />

nouveau. Il semble que le secrétaire de<br />

Pitit avait mal interprété les directives<br />

de son patron. Il avait emmené avec<br />

lui un cochon grimèl. Boukman fit une<br />

cochonne colère, une noire colère, et<br />

disparut dans un violent tourbillon de<br />

feu en chantant : mwen pa t fè Bwa<br />

Kayiman pou sèvi kochon etranje…<br />

Pitit annonce, en décembre<br />

de l’année dernière, une mobilisation<br />

populaire si la cherté de la vie perdure.<br />

D’une pierre proclamatrice, il fait<br />

quatre coups. Koulangit ! Il donne de<br />

mauvais points aux banques commerciales<br />

qu’il accuse d’être impliquées<br />

dans des spéculations qui provoquent<br />

une hausse du taux de change de la<br />

gourde par rapport au dollar ; il montre<br />

d’un doigt accusateur les importateurs<br />

d’avoir conservé les prix élevés<br />

en dépit de la forte baisse du taux de<br />

change.<br />

Enfin, il dénonce une complicité<br />

entre le secteur de la finance et des<br />

leaders de l’opposition pour l’empêcher<br />

de passer ses points de vue et défendre<br />

les intérêts de la population. Cerise sur<br />

le gâteau, il prévient que ‘‘la mobilisation<br />

populaire sera plus virulente que<br />

lors de la chute de Jean Claude Duvalier<br />

le 7 février 1986’’. Comme sa mère ! Et<br />

comme ma mère ! Woah ! C’est trop de<br />

coups pour un seul fistibal.<br />

Depuis, beaucoup d’eau a<br />

coulé sous les ponts. L’opposition,<br />

toutes tendances confondues, n’ayant<br />

jamais pu, ou voulu, saisir les perches<br />

annonceuses, propulseuses, avertisseuses,<br />

déclaratrices, proclamatrices<br />

de Pitit continua à jouer de ses<br />

pinces ambitionnelles comme crabes<br />

en panier. Ils ne firent absolument rien<br />

pour faire le point toutes les fois que<br />

l’occasion se présentait, d’autant que<br />

l’ambition ne vieillit point et que les<br />

politiciens misent sur le point de départ<br />

et le point d’arrivée, en négligeant le<br />

chemin qui passe entre les deux.<br />

Aussi, agacé au plus haut<br />

point par l’obsession constitutionnelle<br />

de Jovenel, sa prétention affichée de<br />

garder le pouvoir jusqu’au 7 février<br />

2022, et l’immobilisme de l’ensemble<br />

de l’opposition, Pitit s’est emporté. Il<br />

a décidé de faire le point : il a annoncé<br />

une série de mobilisations à partir du<br />

31 janvier jusqu’au 7 février, en vue de<br />

contraindre le président de la République<br />

à quitter le Palais national, le 7<br />

février au pipirit chantant. « Le mot<br />

d’ordre est la mobilisation populaire<br />

jusqu’au 7 février. Dans les dix départements<br />

du pays, nous allons lancer<br />

les mobilisations pour rappeler à Jovenel<br />

Moïse que son mandat arrivera<br />

à terme le 7 février <strong>2021</strong> », vle pa vle.<br />

On a l’impression que Pitit<br />

voyant le 7 février <strong>2021</strong> avancer à<br />

toute bouline a voulu mettre des bottes<br />

de cent lieues. Il devrait se rappeler<br />

que « rien ne sert de courir, il faut partir<br />

à point » et que je vèt, parti depuis<br />

longtemps, sait comment marquer<br />

les points. Le vrai point pour un dessalinien<br />

c’est de marcher drèt avec les<br />

masses en prenant tous les risques,<br />

comme tout vrai leader conséquent. Un<br />

point c’est tout. Simple comme tout.<br />

1 er février <strong>2021</strong><br />

Director: Florence Comeau<br />

Interlink Translation<br />

Services<br />

* Translations * Interpreters<br />

* Immigration Services<br />

* Resumé * Fax Send & Receive<br />

* Much more.<br />

English • French • Kreyòl • Spanish<br />

Tel: 718-363-1585<br />

899 Franklin Avenue,<br />

Brooklyn, NY 11225<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

5


Kwonik Kreyòl<br />

Federasyon Bawo yo deklare: 7 fevriye <strong>2021</strong><br />

se fen manda Jovenel Moïse!<br />

Anthony Barbier ak Serge<br />

Gilles mouri<br />

Mèt Jacques LETANG, Batonye<br />

Okoto, Prezidan Federasyon Bawo<br />

Ayisyen an<br />

derasyon Bawo Ayisyen yo,<br />

Feki reyini tout bawo peyi a,<br />

pwononse yo ofisyèlman sou kriz<br />

enstitisyonèl peyi a ap travèse ak<br />

sou fen manda prezidansyèl la. Yo<br />

endike: manda Prezidan Jovenel<br />

Moïse dwe fini 7 fevriye <strong>2021</strong>, oswa<br />

senk lane, apre dat eleksyon yo".<br />

Nan yon rezolisyon ki te pibliye<br />

30 janvye <strong>2021</strong>, Federasyon<br />

Bawo Ayisyen yo, ki site anpil atik<br />

nan Konstitisyon an e ki konsidere<br />

plizyè reyalite, ki deside fen manda<br />

konstitisyonèl Jovenel Moïse la ap<br />

fini nan mwens pase yon semèn.<br />

Rezolisyon sa a inisyalize pa<br />

plis pase ven Bâtonniers ki te tire<br />

konklizyon yo nan konsiltasyon<br />

nan 17 atik nan Konstitisyon an,<br />

ki gen ladan yon sèl la toujou mansyone<br />

pa opozisyon an, Atik 134-<br />

2. Epitou, yo te souliye ke yo te<br />

sipèvize lwa Federasyon Bar Ayiti<br />

yo ansanm ak rezolisyon 2020-05<br />

ak 2020-06 yo te adopte pa Konsèy<br />

Administrasyon Federasyon Bar<br />

Ayiti an 2020. Aprè anpil konsiderasyon,<br />

yo te vin jwenn yon konklizyon<br />

twa pwen.<br />

Federasyon an konsidere dire<br />

manda prezidan an dwe konprann<br />

nan limyè entèpretasyon restriksyon<br />

ki te fini manda palmantè yo 13 janvye<br />

2020. Lè sa a, rezolisyon sa a<br />

note donk manda Prezidan Jovenel<br />

Moïse dwe fini 7 fevriye <strong>2021</strong>, sètadi<br />

"senk lane, ... apre dat eleksyon<br />

li".<br />

Konsèy Elektoral Pwovizwa<br />

(KEP), prezidan an te inilateralman<br />

nonmen an pa dwe jwi okenn lejitimite<br />

pou òganize pwochen eleksyon<br />

yo.<br />

Alatraka<br />

Peyi a<br />

Andegraba<br />

Devandèyè<br />

Peyi a kanpe<br />

Tankou yon mont<br />

Ki pa gen pil<br />

Peyi a kanpe<br />

Tankou yon mont<br />

Ki pa gen chenn<br />

Twòta<br />

San lè bare<br />

Ayiti nan fènwa<br />

Twòta<br />

San lè bare<br />

Ayiti nan lari.<br />

Peyi a<br />

Anreta<br />

Peyi a<br />

Alatraka<br />

Alamizè<br />

Alamò<br />

Pòtre yon revèy<br />

San zegwi<br />

nan lannuit 29 janvye a<br />

Se Anthony Barbier kite sa li<br />

te gen 74 lane. Serge Gilles limenm<br />

mouri nan lannuit 1fevriye<br />

nan Lopital Kanapevè. Li te gen<br />

85 lane.<br />

Legliz Katolik raple Jovenel Moïse "se<br />

yon sèl lwa pou tout moun"<br />

pil lòt vwa kontinye ap<br />

Anleve pou mande Prezidan<br />

Repiblik la retounen kle palè a souple.<br />

Konferans Episkopal Ayiti a<br />

konseye Prezidan Jovenel Moïse<br />

pou l demisyone 7 fevriye <strong>2021</strong>.<br />

Konferans lan fè chèf leta a re-<br />

PAR CES MOTIFS<br />

PAR CES MOTIFS<br />

make "se yon sèl grenn lwa pou<br />

tout moun", Sa vle di menm lwa<br />

li te pran pou deklare kont senatè<br />

yo nan dezyèm lendi mwa janvye<br />

2020 la, manda yo bout la, se<br />

menm lwa sa a tou ki di manda pa<br />

l rive nan bout li.<br />

Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère public<br />

maintient le défaut octroyé contre Franztcise MARQUIS ,à l'audience<br />

précitée, pour le profit déclare fondée la dite action ;Admet en<br />

conséquence le divorce de Trouillot COPHY d'avec Frantzcise<br />

MARQUIS, pour incompatibilité de caractères, prononce la dissolution<br />

des liens matrimoniaux ayant existé entre les dits époux, Ordonne à<br />

l'officier de l'état civil de Liancourt Commune des Verrettes de<br />

transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent<br />

jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens<br />

s'éditant à la Capitale, sous peine de dommages intérêts envers les<br />

tiers, s'il y échet compense les dépens,<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Gabnel FRANÇOIS , juge en<br />

audience civile, ordinaire et publiques en date du treize Mars deux<br />

mille dix neuf en présence de Me Grand Pierre Estimé substitut du<br />

commissaire du gouvernement de ce ressort avec l'assistance du<br />

greffier pascal Toussaint<br />

Il est ordonné. ....etc...... En foi de quoi.... etc .....<br />

Le tribunal après examen. Le Ministère public entendu, maintient le<br />

défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit<br />

déclare fondée la dite action. Admet en conséquence le divorce du sieur<br />

Jean HORACE, d'avec son épouse née Rachelle MENELAS pour injures<br />

graves et publiques aux torts de l'épouse. Prononce la dissolution des<br />

liens matrimoniaux existant entre les dits époux; Ordonne à l'officier de<br />

l'état civil de la Section Est de Port au Prince à transcrire sur les registres<br />

à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré<br />

dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de dommages<br />

intérêts envers les tiers s'il y échet. Commet l'huissier Johnny JEAN pour<br />

la signification de ce jugement, compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Guy AUGUSTIN, juge en audience civile<br />

ordinaire et publique du mercredi onze Novembre deux mille vingt en<br />

présence de Me Paul WESLEY, Substitut du commissaire de ce ressort et<br />

avec l'assistance du sieur Junior Sauvens THELEMAQUE, Greffier du siège.<br />

Il est ordonné ....etc..... En foi de quoi......etc ......<br />

Berthony Dupont<br />

6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong>


Perspectives<br />

7 février <strong>2021</strong> : Que la volonté du peuple haïtien soit faite!<br />

Par Robert Lodimus<br />

« Dans une révolution, on doit triompher<br />

ou mourir. »<br />

(Ernesto Che Guevara)<br />

7<br />

février 1986. Les États-Unis embarquent<br />

Jean-Claude Duvalier et<br />

sa famille dans un avion qui atterrit en<br />

France. Mettant ainsi fin à 29 ans d’exercice,<br />

de pratique de pouvoir dictatorial,<br />

qui a assassiné des milliers de citoyens.<br />

Certains diront 35 000. Et sans<br />

exagération. Durant toutes ces années<br />

de terreur, de répression et d’horreur indescriptibles,<br />

la porte de l’existence des<br />

Haïtiens restait ouverte sur le vide du<br />

mutisme, le résignationnisme morbide,<br />

les prisons carnivores de Fort Dimanche<br />

ou des Casernes Dessalines, la dénonciation<br />

traîtresse, la torture physique,<br />

la détresse psychologique, la mort violente...et<br />

l’exil.<br />

Le soleil paraissait se lever timidement<br />

sur un pays moribond, impotent,<br />

qui commençait à gazouiller le mot<br />

« LIBERTÉ ». François Duvalier avait<br />

enlevé à la Nation tous ses droits citoyens.<br />

Il a rédigé et appliqué lui-même<br />

une constitution, – comme veut le faire<br />

l’inculte Jovenel Moïse –, qui bannissait<br />

le mécanisme de l’alternance de la présidence.<br />

La constitution de 1964 qu’il<br />

imposait à la population craintive faisait<br />

de lui le nouvel empereur d’Haïti avec<br />

le droit de nommer son successeur. Lorsque<br />

le dictateur miné par la maladie est<br />

décédé en 1971, c’était pour ainsi dire:<br />

« Le roi est mort...Vive le roi! »<br />

Jean-Claude Duvalier, à l’âge de<br />

19 ans, s’est retrouvé sans expérience<br />

politique, à moitié débile, à la tête du<br />

pays. Aidé de certains criminels (Luc<br />

Désir, Albert Pierre alias Ti Boule, le<br />

Dracula Luckner Cambronne…) qui<br />

étaient déjà à la solde de son père, il a<br />

dirigé les Haïtiens lui aussi d’une main<br />

de fer. L’assassinat crapuleux des trois<br />

élèves, Jean Robert Cius, Mackenson<br />

Michel, Gabriel Ismaël, le 28 novembre<br />

1985 dans la ville des Gonaïves a déclenché<br />

les hostilités qui ont conduit au<br />

renversement du Bokassa de la Caraïbe<br />

le 7 février 1986. Les États-Unis ont<br />

résolu de confier le pouvoir à une junte<br />

civilo-militaire dirigée par le général<br />

« soûlard » et « bambochard » Henri<br />

Namphy. Dès le lendemain du départ de<br />

la famille Duvalier pour l’exil, la fièvre<br />

de retour s’est emparée de la diaspora<br />

haïtienne. Les exilés affluaient de toutes<br />

parts. Sur les murs de la capitale, on y<br />

observait une prolifération de caricatures<br />

colorées, surplombées de slogans<br />

pimentés :<br />

« Haïti Libérée... »<br />

« Américains, allez-vous en de<br />

mon pays...! »<br />

« La queue du macaque est<br />

coupée... »<br />

Les persécutés d’hier étaient subitement<br />

devenus les nouveaux acteurs<br />

– il faut le reconnaître – de ces instants<br />

d’horreur et d’atrocité incontrôlables.<br />

Les persécuteurs, les bourreaux de 29<br />

ans de cruauté politique, comme dans<br />

un conte de feu, étaient forcés d’endosser<br />

les manteaux de la souffrance et de<br />

la frayeur pour être conduits ensuite au<br />

bûcher ou à l’échafaud de l’expiation<br />

et de la vengeance. La peur changeait<br />

de camps. Les foules grisées dans la<br />

macération de frustration et de liesse<br />

détruisaient tout sur leur passage. Cette<br />

chasse aux sorcières, pareille aux dix<br />

plaies d’Égypte, a semé la terreur du défoulement<br />

exubérant et vindicatif dans<br />

tous les départements géographiques<br />

du pays*. Une odeur de chair humaine<br />

brûlée se mélangeait à l’air déjà insalubre<br />

des villes, des bourgs et des villages.<br />

C’était l’époque trépidante du «<br />

rache manyòk ou, bay tè a blanch... »<br />

(...arrachez votre manioc..., débarrassez<br />

nos terres et foutez le camp...à tout<br />

jamais...!) Rome brûlait. Les Haïtiens<br />

contemplaient les ruines du château de<br />

César en jouant de la cithare. Le revers<br />

de l’histoire,... quoi! Comme l’a si bien<br />

À la veille du 7 février <strong>2021</strong>, nous invoquons les esprits des héros de 1804<br />

pour qu’ils continuent d’accompagner les masses populaires haïtiennes<br />

sur le chemin difficile de la lutte pour l’aboutissement de la Révolution<br />

dessalinienne!<br />

dit le curé, dans le film de Roman Polanski,<br />

Tess d’Uberville: « De très Haut<br />

les puissants tombent! »<br />

Les États-Unis, la France, le Canada<br />

et les autres pays qui supportaient<br />

le gouvernement de Jean-Claude Duvalier<br />

étaient eux aussi dépassés par l’ampleur<br />

du mouvement. Inquiétés même.<br />

Le caractère explosif de la situation était<br />

préoccupant à leurs yeux. Ce petit pays<br />

révolté, dégoûté, grisé par la rébellion,<br />

voulait coûte que coûte découvrir la voie<br />

politique et idéologique qui puisse conduire<br />

véritablement à l’incarnation des<br />

valeurs d’égalité, d’équité et de justice<br />

sociale à l’échelle planétaire, entre les<br />

individus. Au lendemain de l’effondrement<br />

de la présidence, les revendications<br />

des masses s’apparentaient – et<br />

elles étaient interprétées comme tel<br />

– à un désir de « Révolution ». Pour<br />

court-circuiter l’insurrection, le gouvernement<br />

américain est allé repêcher<br />

une vieille stratégie politique qu’il a<br />

appliquée dans d’autres pays, mais qui<br />

a échoué piteusement au Nicaragua en<br />

1979. Voyant Anastasio Somoza et ses<br />

troupes sur le point d’être anéantis par<br />

les sandinistes, il a demandé à ce dernier<br />

d’abandonner le pouvoir et de confier<br />

la direction du pays à son vice-président.<br />

Le gouvernement américain pensait<br />

que des changements physiques<br />

opérés dans le système pouvaient éviter<br />

qu’il soit ébranlé. C’était comme si les<br />

nicaraguayens n’avaient des problèmes<br />

qu’avec le clan des Somoza. Il a donc<br />

tenté de maintenir en place tout l’appareil<br />

structurel de la dictature, naturellement,<br />

en prenant soin d’éjecter du circuit<br />

le prédateur principal et sa famille<br />

immédiate. Le chef des sandinistes,<br />

Daniel Ortega, a compris le stratagème.<br />

Il a menacé de refaire entendre la crépitation<br />

des mitraillettes, si l’imposteur<br />

désigné et mis en place par Washington<br />

refusait encore dans les heures qui suivaient<br />

de faire ses valises et de s’en aller.<br />

La CIA a obtempéré. Elle n’avait pas<br />

d’autres choix. En Haïti, le coup a réussi.<br />

Les États-Unis, la France, le Canada,<br />

et les autres puissances internationales<br />

alliées sont parvenus à prévenir l’éclatement<br />

du système politique duvaliérien<br />

en faisant partir Jean-Claude et en confiant<br />

le pouvoir à un Conseil National de<br />

Gouvernement (CNG), une junte civilo-militaire,<br />

composée de personnalités<br />

qui partagent la même idéologie « macoutique<br />

», à l’exception, peut-être, de<br />

feu Me Gérard Gourgue qui a démissionné<br />

peu de temps après sa nomination.<br />

Autres facteurs importants à<br />

considérer dans cet épisode historique,<br />

c’est cette lutte farouche interindividuelle<br />

ou interclanique pour l’accession au<br />

trône... qui a ouvert des brèches de faiblesse<br />

dans les remparts de la lutte. Les<br />

groupes politiques ont poussé comme<br />

de la mauvaise herbe. Par la suite, les<br />

observateurs dénombreront au moins<br />

86 candidats à la présidence pour les<br />

élections de novembre 1987 avortées<br />

dans le massacre des votants à la ruelle<br />

Vaillant. En voulant exercer leur<br />

droit de vote après plus de trente ans, de<br />

simples citoyens ont pris rendez-vous<br />

avec la mort sans le savoir. Un drame<br />

inconcevable, une tragédie inimaginable,<br />

un cocktail de monstruosité, de<br />

cynisme et d’épouvante à la Corneille, à<br />

la Racine, qui dépassait l’entendement<br />

et l’imagination... Comme Benjamin<br />

Constant: « Nous avons vu se graver<br />

sur ces figures nobles et expressives<br />

les signes avant-coureurs de la mort...<br />

» C’est qu’à la veille des élections, des<br />

duvaliéristes frustrés laissaient clairement<br />

entendre qu’il y aurait du grabuge<br />

la journée du déroulement du scrutin.<br />

Ils ont proféré des menaces à l’encontre<br />

du Conseil Électoral Provisoire (CEP)<br />

qui a établi l’invalidité de leur droit de<br />

candidature en fonction de l’article 295<br />

de la nouvelle constitution haïtienne.<br />

C’est un Jean Robert Sabalat bouleversé<br />

qui est venu exprimer ses inquiétudes à<br />

la télévision nationale quelques heures<br />

avant l’ouverture des bureaux de vote.<br />

Effectivement, le Conseil Électoral Provisoire<br />

a dû interrompre le processus<br />

pour arrêter le carnage. Les massacreurs<br />

macoutes n’ont pas été inquiétés, voire<br />

poursuivis, arrêtés et punis !<br />

Il faut rappeler aussi le côté cocasse<br />

de l’affaire: chacun des candidats<br />

à ces élections était assuré par la Maison<br />

Blanche, comme le Samuel de l’ancien<br />

Testament, d’être couronné à la tête de<br />

la République. Répondant aux exigences<br />

de la communauté internationale, ils<br />

sillonnaient le pays pour expliquer aux<br />

manifestants encore présents dans les<br />

rues que le général Henry Namphy était<br />

animé de « bonnes intentions ». « Il faut<br />

lui laisser le temps de réorganiser le<br />

pays », répétaient-ils avec insistance. «<br />

Rentrez chez vous, et faites confiance<br />

au général...! » Le travail de déracinement<br />

du système politique de 1957 entrepris<br />

fiévreusement par l’ensemble de<br />

la population n’a donc pas été achevé.<br />

Le système idéologique de<br />

François Duvalier a nettement inféodé le<br />

corps sociétal haïtien. Les événements<br />

du 7 février 1986 n’en sont pas venus à<br />

bout. C’est pour cela que 7 février <strong>2021</strong><br />

ne doit pas être une occasion ratée! Il<br />

faut que tous ensemble nous arrivions<br />

à déraciner l’arbre de la misère, de la<br />

répression, du kidnapping, de l’assassinat,<br />

de la médiocratie, du néocolonialisme,<br />

de l’hégémonisme, du viol…<br />

Que de vies sacrifiées!<br />

La nation haïtienne est née par césarienne.<br />

Personnellement, je me découvre<br />

devant tant de courage, de bravoure,<br />

de dignité, de conviction, de détermination…<br />

Des femmes, des hommes arrachés<br />

sauvagement à leurs terres nourricières<br />

ont triomphé des humiliations et<br />

des injustices du colonialisme pervers et<br />

rébarbatif. Nos ancêtres sont les Spartacus<br />

de l’Amérique. Ils furent les premiers<br />

individus à dérégler le mécanisme<br />

de la surexploitation humaine pour déclencher<br />

le processus de destruction, de<br />

l’anéantissement de « l’ordre cannibale<br />

du monde1 », imposé par l’impérialisme<br />

colonial. Les sacrifices consentis par les<br />

esclaves devraient conduire en tout état<br />

de cause à la création glorieuse d’une<br />

patrie souveraine et libre : quoique la<br />

sagesse des grands penseurs de la sociopolitologie<br />

nous ait appris que la<br />

liberté et la souveraineté n’existent pas<br />

au sens absolu. Aucune société n’est<br />

autarcique. Ce postulat compromettrait<br />

donc au départ l’espérance pour tous<br />

les peuples de l’univers d’atteindre le<br />

sommet du « nirvana » de l’existence<br />

terrestre. La nature est déchirée entre<br />

le « bien » et le « mal ». Héraclite l’exprime<br />

clairement : « La contradiction est<br />

le principe même du monde. » Si tout<br />

ne saurait exister que par son contraire,<br />

ne faudrait-il donc pas continuer de<br />

creuser davantage les questions liées à<br />

la « fonction de complémentarité » des<br />

espèces pour tenter de renverser les<br />

conceptions stéréotypées qui forment<br />

les murailles des souffrances et des<br />

désespérances humaines, ce qui nous<br />

conduirait allègrement à la thèse soutenue<br />

par l’illustre Anténor Firmin sur<br />

le principe sacré de « l’égalité des races<br />

humaines ». Hélas! l’individu n’est sorti<br />

de son état de nature que pour se retrouver<br />

dans un système de société fondé<br />

sur l’asservissement, l’exploitation outrancière,<br />

la discrimination raciale, l’oppression<br />

et la répression. L’Afrique noire<br />

et l’Amérique des Indiens n’ont pas<br />

échappé à l’observation plautéenne qui<br />

voit en chaque individu un loup pour<br />

ses semblables.<br />

Le problème fondamental de<br />

l’État haïtien, depuis le 1er janvier 1804,<br />

date de sa création historique, se pose en<br />

termes de survie dans une jungle politique<br />

et économique entretenue par les<br />

appétits féroces des sociétés cannibales<br />

occidentales, néocoloniales, impérialistes<br />

qui ne sont jamais revenues de<br />

leur humiliante défaite à Vertières, celle<br />

qui a ouvert l’exemple et les portes de la<br />

LIBERTÉ à l’humanité sous les fers de<br />

l’exploitation. L’Amérique latine en particulier<br />

s’en souvient. Certes, les « forts »<br />

n’ont pas arrêté de manger les « faibles<br />

». Mais il y a eu des fins heureuses comme<br />

au Venezuela de Chávez, comme à<br />

Cuba de Fidel et du Che. Le courage,<br />

la persévérance et la détermination du<br />

Mouvement vers le socialisme (MAS) et<br />

des masses boliviennes organisées qui<br />

récemment ont reconquis leur pouvoir<br />

nous permettent de penser que la volonté<br />

ferme et la ténacité des hommes<br />

et des femmes de la République d’Haïti,<br />

finiront par leur permettre d’accéder à<br />

leur part d’humanité.<br />

Jean Ziegler écrit dans L’Empire<br />

de la honte : « De la connaissance, naît<br />

le combat, du combat la liberté et les<br />

conditions matérielles de la recherche<br />

du bonheur. »<br />

… Et Gracchus Babeuf (souligné<br />

dans l’ouvrage de Ziegler) : « Que le<br />

peuple renverse toutes les institutions<br />

barbares… Tous les maux sont à leur<br />

comble, ils ne peuvent plus empirer.<br />

Ils ne peuvent se réparer que par un<br />

bouleversement total. » Il ne faut pas<br />

avoir peur de le révéler au grand jour<br />

et ce n’est même pas sorcier de le faire<br />

: le bouleversement total dont parle<br />

Babeuf évoque le concept tant redouté<br />

par les tenants du système politique et<br />

économique mondial : « la Révolution<br />

». Sous quelle forme? Dans une pareille<br />

circonstance, le pouvoir discrétionnaire<br />

appartient totalement au déterminisme<br />

historique. La conjoncture politique d’où<br />

essaiment les besoins et les impératifs<br />

de la lutte y pourvoira. Comme pour<br />

l’agneau du sacrifice d’Abraham! Il<br />

importe sérieusement aujourd’hui de<br />

comprendre et d’admettre que la révolte<br />

des esclaves de Saint-Domingue<br />

s’est arrêtée bien avant d’atteindre «<br />

la perfection du bonheur » de Jacques<br />

Roux. Elle s’est estompée, peut-être,<br />

avec l’assassinat de l’Empereur Jean-<br />

Jacques Dessalines qui comprenait la<br />

nécessité de poser correctement l’équation<br />

du mouvement insurrectionnel,<br />

au lendemain de sa matérialisation :<br />

Égalité+Fraternité=Liberté. Cela n’a pas<br />

été fait! Le drame de Pont-Rouge, malheureusement,<br />

a fissuré la fondation de<br />

la solidarité nationale. Jusqu’à présent,<br />

Haïti – au grand bénéfice de la communauté<br />

internationale – est une terre de<br />

division, de haine, de cruauté, d’injustice,<br />

d’inégalité, d’impunité, de discrimination,<br />

de mulâtrisme, de noirisme,<br />

d’assassinat, de traitrise, de déloyauté,<br />

d’illégalité, d’inconstitutionnalité, de<br />

pauvreté, de misère, de prostitution,<br />

de proxénétisme, de maladie, de souffrance,<br />

d’humiliation, d’immoralité, de<br />

vol, de corruption, de viol…<br />

Je suis convaincu, comme Blaise<br />

Pascal, que « la justice sans la force est<br />

impuissante » et qu’il faut combiner les<br />

deux entités de sorte qu’elles puissent<br />

mener à l’élaboration d’un contrat social<br />

qui respecte effectivement les idéaux<br />

démocratiques des citoyennes et des<br />

citoyens à l’échelle de l’univers. C’est<br />

seulement ainsi – je le crois – que « la<br />

justice sera forte » et que « la force deviendra<br />

juste. »<br />

Le peuple haïtien a toujours<br />

été maintenu dans une situation de «<br />

soumission forcée » qui s’apparente à la<br />

dictature et au totalitarisme. Parvenu à<br />

ce stade de misérabilisme, seule la cruauté<br />

des bras répressifs du système politique<br />

mis en place en 1915 par les occupants<br />

nord-américains (les Yankees)<br />

explique l’obéissance de la population<br />

à des gouvernements illégitimes, insouciants,<br />

irresponsables… Cependant,<br />

la menace de « la liberté de choix », en<br />

se référant aux études du psychologue<br />

américain Jack Brehm, finit toujours par<br />

entraîner des conséquences graves pour<br />

la sécurité publique et même pour la<br />

paix mondiale. Les droits humains sont<br />

naturels. Pas historiques. Dites-vous<br />

bien, les situations des libertés compromises<br />

peuvent finalement engendrer les<br />

conditions objectives d’une forme quelconque<br />

de « révolution »! Quelqu’un a<br />

dit à Lawrence d’Arabie1: « Vous voulez<br />

de la démocratie dans votre pays? »<br />

Celui-ci a répondu : « Je vous le dirai<br />

quand mon pays existera. » En d’autres<br />

mots, il faut construire la maison, avant<br />

d’acheter les meubles.<br />

L’implantation de la démocratie,<br />

si l’on se réfère « au siècle de Périclès<br />

» – il ne s’agit pas d’une démocratie «<br />

trompe-l’œil », uniquement sur le papier<br />

– correspond à la volonté de défricher<br />

le terrain politique oppressif pour<br />

aménager un espace collectif de justice<br />

sociale. Les sociétés comme celle de la<br />

République d’Haïti où la pauvreté extrême<br />

est couvée depuis longtemps dans<br />

les bidonvilles boueux, dans les bourgs<br />

et villages pestiférés finiront tôt ou<br />

suite à la page(16)<br />

FRANTZ DANIEL JEAN<br />

FUNERAL SERVICES INC.<br />

• Funerals in All Boroughs<br />

• Transportation of Remains<br />

• Cremation<br />

Nou pale kreyòl.<br />

5020 Foster Avenue<br />

Brooklyn, NY 11203<br />

718.613.0228<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

7


2<br />

La Tribune de Catherine Charlemagne (153)<br />

Quand Jovenel Moïse veut redessiner les institutions d’Haïti ! (2 e partie)<br />

Après les critiques, somme toute,<br />

fondées de l’opposition plurielle<br />

qui croyait que le Président Jovenel<br />

Moïse allait plus ou moins ralentir sa<br />

course au pas de charge vers un pouvoir<br />

personnel, elle constate qu’elle avait tout<br />

faux. Quelques jours après la formation<br />

du Conseil Electoral Provisoire (CEP)<br />

du 22 septembre, en effet, elle apprend<br />

qu’un Comité Consultatif Indépendant<br />

(CCI) formé à la discrétion du Président<br />

de la République a été monté dans le but<br />

de lui apporter sur un plateau un texte<br />

constitutionnel qui devrait régir la vie<br />

des Haïtiens sans qu’aucune autre entité<br />

du pays n’ait son mot à dire sur les<br />

personnes qui ont été nommées. Pour<br />

l’opposition, la coupe est pleine. Définitivement,<br />

Jovenel Moïse s’est démasqué.<br />

Il est devenu le dictateur dont elle a<br />

longtemps annoncé la venue et dont elle<br />

avait mis en garde la population. Les<br />

chefs de l’opposition plurielle ne parlent<br />

plus que du Président-dictateur qui est<br />

au Palais national.<br />

L’opposition redouble d’intensité<br />

dans ses actions et surtout cherche à remobiliser<br />

la population contre l’apprenti<br />

dictateur qui est au Palais national avant<br />

qu’il ne soit trop tard. Sauf que, divisée<br />

comme jamais, l’opposition plurielle ne<br />

trouve plus de ressources pour mobiliser<br />

la population sur une cause commune.<br />

Ou du moins, chaque chef, chaque chapelle<br />

mobilise ses fidèles dans son coin<br />

ou dans un quartier de la capitale ou<br />

d’une ville de province. Résultat, l’effet<br />

escompté est moindre. Toute la presse<br />

constate avec émoi le manque de maturité<br />

des leaders de l’opposition qui, en<br />

réalité, jouent tous le jeu du « dictateur »<br />

qu’ils ont eux-mêmes contribué à fabriquer<br />

à force de jouer à la politique du pire<br />

et du jusqu’au-boutisme. Entretemps, le<br />

Ministère de la Justice et de la Sécurité<br />

Publique, sous l’impulsion du Président<br />

Jovenel Moïse, sort son nouveau Code<br />

d’instruction criminelle dans lequel<br />

l’Administration Jovenel Moïse/Joseph<br />

Jouthe revoie la quasi-totalité des articles<br />

existant en élargissant les actes criminels<br />

tout en durcissant les peines.<br />

Le « dictateur » au pouvoir ne<br />

s’arrête point en si bon chemin devant<br />

le vide politique constaté. Il enfonce le<br />

clou en publiant le jeudi 26 novembre<br />

2020 un décret présidentiel portant sur le<br />

« Renforcement de la sécurité publique ».<br />

Ce décret définit ce que sont les actes<br />

terroristes et les peines encourues. Un<br />

chef-d’œuvre de la puissance publique.<br />

Le problème est que les actes sont tellement<br />

étendus, les amendes et les peines<br />

si élargies, qu’il y a fort à parier que ce<br />

décret ne vise pas seulement les actes de<br />

terrorisme proprement dits, mais toutes<br />

les activités politiques des opposants et<br />

même les manifestations publiques contre<br />

le pouvoir établi. Mais le pire était à<br />

venir. Car l’opposition n’est pas au bout<br />

de ses surprises. Dans le même numéro<br />

spécial du journal officiel de la République,<br />

Le Moniteur, dans lequel a été<br />

publié l’arrêté sur le « Renforcement de<br />

la sécurité publique », le 26 novembre<br />

2020, comme tous les citoyens du pays,<br />

elle apprend, stupéfaite, que le Président<br />

de la République crée par décret<br />

l’Agence Nationale d’Intelligence (ANI),<br />

un service de renseignement et de contre-renseignement<br />

(espion) dont la mission<br />

est la mise en œuvre de la politique<br />

du gouvernement en matière de sécurité<br />

nationale.<br />

Cette Agence, à en croire les 73<br />

articles constituant sa mise en œuvre a<br />

un pouvoir quasi illimité sur l’ensemble<br />

du territoire national. Si l’on prend le<br />

seul article 5 de ce fameux décret qui<br />

définit la création, l’organisation et le<br />

fonctionnement de l’Agence Nationale<br />

d’Intelligence, l’on comprend vite que<br />

le Président Jovenel Moïse ne fait pas<br />

dans la dentelle. L’article 5 stipule que<br />

l’attribution de l’ANI est de « Collecter<br />

et traiter les informations intéressant la<br />

sécurité nationale et la protection des<br />

intérêts fondamentaux de la nation ; collecter,<br />

traiter et gérer l›information et les<br />

renseignements visant le renforcement<br />

de la sécurité intérieure et extérieure,<br />

la sauvegarde de l›intégrité du territoire<br />

de la République ; assurer la prévention<br />

et concourir à la répression de toute<br />

forme d›ingérence extérieure de nature à<br />

mettre en péril l›indépendance nationale,<br />

l›intégrité du territoire et l›ordre républicain;<br />

Concourir à la prévention et à la<br />

répression des actes de terrorisme et<br />

dérives sectaires ou portant atteinte à la<br />

sûreté de l›État, à l›intégrité du territoire<br />

ou à la permanence des institutions de<br />

la République. » Les auteurs de ce décret<br />

veulent doter la République d’une<br />

Centrale de renseignement à la hauteur<br />

d’une puissance publique forte et motivée.<br />

Ainsi, ils chargent au maximum<br />

cet article 5 qui porte en lui l’essentiel des<br />

attributions de l’Agence Nationale d’Intelligence.<br />

Puisqu’elle doit aussi « Participer<br />

à la surveillance des individus et<br />

des groupes susceptibles de recourir à la<br />

violence et de porter atteinte à la sécurité<br />

nationale et la paix sociale ; concourir à<br />

la prévention et à la répression des actes<br />

portant atteinte au secret de la défense<br />

nationale ou à ceux portant atteinte au<br />

potentiel économique, financier, industriel<br />

ou scientifique du pays ; concourir à la<br />

prévention et à la répression des activités<br />

liées à l›acquisition, à la fabrication ou à<br />

la commercialisation d›armes en dehors<br />

du cadre légal ; concourir à la prévention<br />

et à la répression de la criminalité<br />

liée aux technologies de l›information<br />

et de la communication ; contrecarrer<br />

et réprimer les actes et les menaces de<br />

Le Président Jovenel Moise crée par décret l’Agence Nationale d’Intelligence<br />

(ANI), un service de renseignement et de contre-renseignement (espion)<br />

dont la mission est la mise en œuvre de la politique du gouvernement en<br />

matière de sécurité nationale.<br />

déstabilisation globale ; travailler de concert<br />

avec le Conseil National de Sécurité<br />

et de Défense (CNSD), en vue de coordonner<br />

l’action des services spécialisés<br />

de renseignements et de s’assurer de leur<br />

bonne coopération ; recevoir et exécuter<br />

le mandat d›enquêter pour la justice, appréhender<br />

les personnes recherchées par<br />

l›autorité judiciaire et les déférer devant<br />

les instances compétentes. »<br />

En fait, l’ANI est à l’image, tout au<br />

moins, est une copie de l’Agence Fédérale<br />

d’Investigation (FBI) américaine tant<br />

son champ d’action est vaste en qualité<br />

de recherche, de renseignement et de la<br />

sécurité intérieure. A l’image du FBI, les<br />

agents de l’ANI ne seront pas connus du<br />

grand public et de la population sauf son<br />

Directeur général de l’enseignement et<br />

l’inspecteur général de l’Agence. Mieux,<br />

non seulement les membres de l’Agence<br />

travailleront dans l’anonymat le plus<br />

complet, ils sont placés pratiquement audessus<br />

des lois de la République puisque<br />

seul le Président de la République peut<br />

autoriser qu’ils soient mis à la disposition<br />

de la justice après avis préalable de<br />

l’inspection générale de renseignement<br />

(art. 49). Sauf que non seulement ces<br />

dispositifs sont contestés par l’opposition<br />

plurielle mais c’est l’ensemble du décret<br />

du 26 novembre 2020 créant l’ANI qui<br />

est mis en cause par l’opposition. Pour<br />

l’ancien sénateur de la République,<br />

Steven Benoît, ce n’est rien de moins<br />

qu’une « folie de dictateur ». Intervenant<br />

sur Télé 20, l’ex-parlementaire estime<br />

que le chef de l’Etat se trompe d’époque.<br />

« Jovenel Moïse se croit en 1957, quand<br />

François Duvalier avait créé à coté des<br />

Volontaires de la Sécurité Nationale<br />

(VSN) le SD (Service de Détective) qui<br />

faisait un travail d’espionnage et de<br />

répression. Jovenel Moïse a une folie de<br />

dictateur. Il ne se rend pas compte que<br />

nous ne sommes plus en 1957. »<br />

D’autres personnalités de la<br />

Société civile ne cachent pas leur<br />

inquiétude devant ces décrets mettant<br />

d’après eux périls la liberté politique,<br />

individuelle des citoyens haïtiens. A<br />

l’image du cinéaste, Arnold Antonin qui,<br />

s’exprimant sur radio Magik 9 le lundi<br />

7 décembre 2020 eut à déclarer qu’il<br />

ne comprend pas où le Président a été<br />

chercher ces idées dépassées. « Je ne<br />

sais pas dans quelle poubelle ils sont<br />

allés chercher ce décret. Ce décret est<br />

pire en comparaison de celui adopté<br />

en 1969 sous Duvalier pour réprimer<br />

le communisme » dit cet ancien exilé<br />

au Venezuela dans les années 60.<br />

D’autre part, Me Patrick Laurent qui<br />

s’est intéressé particulièrement aux<br />

articles 67 et 68 du décret portant sur la<br />

création, organisation et fonctionnement<br />

de l’Agence. L’avocat constate que<br />

les Agents de l’Agence Nationale<br />

d’Intelligence ont plus de pouvoir que le<br />

chef de l’Etat qui, lui-même est passible<br />

devant les Tribunaux spéciaux. « Ils ont<br />

en ce sens plus de pouvoir que même le<br />

Président de la République qui, lui, est<br />

passible devant la haute cour de justice<br />

pour les crimes commis dans l’exercice<br />

de ses fonctions » estime-t-il.<br />

Enfin, le Secteur Démocratique<br />

et Populaire (SDP) s’exprimé sur ces<br />

fameux décrets présidentiels à travers<br />

l’un de ses membres Fernando Duclair.<br />

Celui-ci reprend à son compte le même<br />

vocabulaire de Steven Benoît pour<br />

dire que : « Jovenel Moïse a une folie de<br />

dictateur. Il veut avoir le contrôle du pays<br />

à la manière des Duvalier. » Les critiquent<br />

vont au-delà du champ de l’opposition et<br />

de la Société civile. Même le Core Group<br />

a pris ses distances avec le Président<br />

sur ces deux décrets liberticides. Cet<br />

organisme diplomatique en Haïti a pris<br />

le contrepied du décret sur la création<br />

de l’ANI mais aussi sur celui partant sur<br />

le Renforcement de la Sécurité Publique.<br />

Les diplomates du Core Group composé<br />

des Ambassadeurs d’Allemagne, du<br />

Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-<br />

Unis d’Amérique, de France, de l’Union<br />

Européenne, du Représentant spécial de<br />

l’Organisation des États Américains et de<br />

la Représentante spéciale du Secrétaire<br />

général des Nations Unies croient que<br />

ce décret donne trop de possibilité à des<br />

abus de pouvoir : « Ces deux décrets<br />

présidentiels, pris dans des domaines<br />

qui relèvent de la compétence d’un<br />

Parlement, ne semblent pas conformes<br />

à certains principes fondamentaux de<br />

la démocratie, de l’Etat de droit, et des<br />

droits civils et politiques des citoyens »<br />

ont déclaré les membres du Core Group.<br />

Avec la création de l’Agence Nationale<br />

de l’Intelligence (ANI), le Président<br />

Jovenel Moïse détient pour de bon le<br />

pourvoir d’un monarque.<br />

L’opposition qui espérait que le<br />

chef de l’Etat fasse machine arrière dans<br />

son approche du pouvoir absolu avant<br />

de lâcher les rênes du pouvoir en Février<br />

<strong>2021</strong>, n’a pas fini de se ronger les ongles.<br />

Tout au début de l’année dernière, les<br />

leaders de l’opposition ne savaient si<br />

bien dire quand ils disaient : Jovenel<br />

Moïse avance vers un pouvoir dictatorial<br />

et personnel en gouvernant par décret.<br />

Méthodique, minutieux et sans faire de<br />

bruit, le Président Jovenel Moïse s’est<br />

donné tous les moyens politiques et<br />

institutionnels pour rester au pouvoir au<br />

moins jusqu’en février 2022 bien avant<br />

de disposer de « l’arme absolue » qu’est<br />

sa nouvelle Constitution qui l’autorisera,<br />

certainement, à se représenter à<br />

l’élection présidentielle que son Conseil<br />

Electoral Provisoire aura à organiser au<br />

cours de cette année après le referendum<br />

populaire sur la Constitution qui aura lieu<br />

le 25 avril prochain.<br />

Dans ces conditions, quelle est la<br />

seule vraie réponse qu’on peut apporter<br />

à la question : Jovenel Moïse est-il un<br />

Président réformateur ou un Président<br />

apprenti-dictateur ? Pour le moment, il<br />

n’est ni l’un ni l’autre. Jovenel Moïse est<br />

seulement un joueur d’échec calculateur<br />

et très futé profitant de la faiblesse de<br />

ses adversaires politiques pour pousser<br />

ses pions dans la direction qu’il souhaite<br />

en attendant de marquer le coup fatal :<br />

échec et mat. Mais, il n’a pas encore<br />

gagné, ses adversaires peuvent encore le<br />

contraindre à renoncer et à abandonner<br />

la partie. Cela dépendra de la maturité<br />

politique et la capacité des leaders de<br />

l’opposition à anticiper les coups de<br />

leur adversaire qui est encore au Palais<br />

national. Jusqu’à quand…? (Fin)<br />

C.C<br />

NICLAS EXPRESS INCOME TAX<br />

& INSURANCE AGENCY<br />

7050 NE 2nd Avenue<br />

Miami, FL 33138<br />

Also:<br />

Immigration Services<br />

Insurance:<br />

Auto • Life • Home • Commercial<br />

1655 N. Federal Highway<br />

Hollywood, FL 33020<br />

954.544.4405<br />

Niclas Pierre<br />

Office: 305.759.8244 • 305.759.8485 Cell: 305.409.0213<br />

Fast Refund<br />

Guarino Funeral Home<br />

Serving the <strong>Haiti</strong>an Community<br />

for Over 30 Years<br />

9222 Flatlands Avenue<br />

Brooklyn, NY 11236<br />

718-257-2890<br />

8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong>


This week in <strong>Haiti</strong><br />

General Strike Demanding<br />

President Step Down is a<br />

Complete Success, but He<br />

Vows to Cling to Power<br />

The usually thronged streets of Port-au-Prince were eerily empty during<br />

the anti-Moïse general strike of Feb. 1 and 2.<br />

by Kim Ives<br />

e usually clogged and bustling<br />

Thstreets were empty in <strong>Haiti</strong>’s<br />

capital, Port-au-Prince, as well as other<br />

cities like Cap Haïtien in the North and<br />

Les Cayes in the South, as a general<br />

strike called by <strong>Haiti</strong>’s unions and supported<br />

by the opposition brought industry,<br />

transportation, and commerce to a<br />

nationwide standstill on Feb. 1 and 2.<br />

It was a replay of the extended<br />

“peyi lòk” (locked up country) demonstrations<br />

which almost drove President<br />

On Feb. 1, trying to blunt the<br />

movement demanding he step<br />

down, President Jovenel Moïse<br />

spoke for over an hour in a video<br />

address.<br />

Photo:<br />

Dieu Nalio Chery/AP<br />

Jovenel Moïse from power in late 2019.<br />

The difference this time is that, according<br />

to <strong>Haiti</strong>’s 1987 Constitution, Moïse<br />

must step down on Feb. 7.<br />

While Moïse and the opposition<br />

have argued since the start of his term<br />

about whether that should be the Feb.<br />

7 of <strong>2021</strong> or 2022, <strong>Haiti</strong>’s Bar Association<br />

(FBH) seems to have finally put<br />

the matter to rest. In a six-page Jan.<br />

30 resolution, the body concluded that<br />

what’s good for the goose is also good<br />

for the gander.<br />

In legal terms, President Moïse<br />

is subject to the same “restrictive interpretation<br />

[of the Constitution] imposed<br />

on parliamentarians on Jan. 13, 2020,”<br />

when Moïse forced all of the Deputies<br />

and two-thirds of the Senate to resign<br />

and began ruling by decree, the body<br />

wrote.<br />

As a result, “the mandate of<br />

President Jovenel Moïse must end on<br />

Feb. 7, <strong>2021</strong>, i.e. ‘five years ... following<br />

the date of the elections’” and<br />

“the Provisional Electoral Council unilaterally<br />

appointed by President Jovenel<br />

Moïse has no legitimacy to organize the<br />

next electoral calendar.”<br />

The next day, the two principal<br />

wings of <strong>Haiti</strong>’s constantly fracturing<br />

and uniting opposition – the Political<br />

Direction of the Democratic Opposition<br />

(DIRPOD) and the Dessalines Children<br />

Platform (PPD) of former Sen.<br />

Moïse Jean-Charles – along with a<br />

smaller, newer coalition known as the<br />

National Front for Democracy (FND),<br />

announced the Terrace Garden Final<br />

Accord, which created the “National<br />

Commission for the Establishment of<br />

the Transition (CNT) composed of 15<br />

members as follows: Seven members<br />

of civil society... [and] eight members<br />

from the political parties, groups, and<br />

groupings of the opposition.”<br />

The CNT is tasked with appointing<br />

before Feb. 7 “as President a<br />

Supreme Court [Court de Cassation]<br />

judge, regularly appointed, deemed to<br />

be honest, deemed capable of respecting<br />

the [transition’s] roadmap, and<br />

against whom no charges of action<br />

contrary to the rule of law have been<br />

levied.” If it fails to find a suitable judge,<br />

the CNT “will choose from among one<br />

of the powers that the Commission has<br />

deemed duly established or any other<br />

suitable institutional solution. This procedure<br />

will be adopted and applied by<br />

the Commission by consensus or by a<br />

2/3 majority vote.”<br />

For the Prime Minister (<strong>Haiti</strong>’s<br />

most powerful executive post), all the<br />

opposition groups who signed the Terrace<br />

Garden Final Accord will present<br />

the CNT with a list of candidates. The<br />

CNT’s supposedly separate civil society<br />

and political wings then chooses seven<br />

of the candidates, votes for one of<br />

them, and then submits their choice for<br />

approval to the president they have just<br />

chosen.<br />

As the Terrace Garden Final Accord<br />

was unveiled, anti-government<br />

demonstrations were taking place not<br />

only in the capital but in rural towns<br />

around <strong>Haiti</strong> including Mirebalais, Verretes,<br />

Cap Haïtien, Saint-Marc, and Pétionville.<br />

In the face of these developments,<br />

on Feb. 1, Jovenel Moïse again<br />

took to the airwaves as he did exactly<br />

one week earlier, to make a one hour<br />

19 minute rambling and at times incoherent<br />

video address to the nation,<br />

trying to blunt the growing movement<br />

against him. He vowed that he would<br />

remain in office to respect the “will of<br />

the <strong>Haiti</strong>an people.”<br />

“Jovenel Moïse doesn’t have<br />

power,” he said. “That master is not<br />

the big shot who sits plotting or writing<br />

a nice declaration so that he can<br />

seize power. Power has only one master.<br />

That master is called: the <strong>Haiti</strong>an<br />

people. That means the 12 million who<br />

live in <strong>Haiti</strong> and the four million living<br />

in the diaspora.”<br />

Concerning his dismantling of<br />

<strong>Haiti</strong>an state institutions and rewriting<br />

the Constitution, he said:<br />

suite à la page(16)<br />

Some Myths about <strong>Haiti</strong> are as Dangerous<br />

and Hard to Stamp Out as COVID-19<br />

Canadian press reports have suggested that arriving <strong>Haiti</strong>an air-travelers<br />

are COVID-19 carriers when the coronavirus infection rate is far higher in<br />

Montréal than in <strong>Haiti</strong>.<br />

Many who would deny prejudice<br />

or racism continue to apply<br />

centuries-old stereotypes to <strong>Haiti</strong>ans<br />

with seeming impunity or even<br />

self-awareness<br />

hird flight from <strong>Haiti</strong> lands with<br />

“Tmany COVID-infected passengers”<br />

shrieked a Jan. 21 Toronto Sun<br />

headline.<br />

“COVID-infected flights from<br />

<strong>Haiti</strong> under scrutiny” cried a title the<br />

day before.<br />

Yet another Sun story reported,<br />

“questions are still swirling about<br />

two flights from <strong>Haiti</strong> that landed in<br />

Montréal last week, apparently with<br />

so many COVID-19 infected passengers<br />

that Health Canada said all rows<br />

were potentially impacted.” A few<br />

days earlier Le Journal de Montréal<br />

bellowed: “Deux vols en provenance<br />

d’Haïti bourrés de cas de COVID”<br />

(Two flights from <strong>Haiti</strong> full of COVID<br />

cases) while CTV declared “Many<br />

COVID-infected passengers aboard<br />

three <strong>Haiti</strong>-to-Montreal flights, federal<br />

data shows.”<br />

But the COVID-19 rate is far<br />

higher in Montréal than Port-au-<br />

Prince, so from a macro public health<br />

standpoint, it makes little sense to be<br />

particularly worried about <strong>Haiti</strong>ans<br />

infecting Canadians. In fact, <strong>Haiti</strong>ans<br />

should be concerned about Canadians<br />

traveling there. Ostensibly, the<br />

Sun and other media are focused on<br />

<strong>Haiti</strong> because Ottawa delayed by 15<br />

days (Jan 6 to Jan 21) implementing<br />

a requirement for inbound travelers<br />

to show a negative COVID-19 test.<br />

While it’s difficult to parse out<br />

legitimate public health concerns<br />

from deeply entrenched anti-<strong>Haiti</strong>anism,<br />

historically it is clear that <strong>Haiti</strong>ans<br />

have repeatedly been stigmatized<br />

as diseased. Most infamously,<br />

<strong>Haiti</strong>ans were labeled as the carriers<br />

of the AIDS virus (HIV) in the U.S.<br />

in the early 1980s. As a result, the<br />

country’s significant tourism industry<br />

basically collapsed overnight.<br />

Some <strong>Haiti</strong>an exports were even<br />

blocked from entering the U.S.!<br />

The Centers for Disease Control<br />

(CDC) labeled <strong>Haiti</strong>ans a high-risk<br />

group, concocting the infamous “4-<br />

H’s” designation of dangerous categories<br />

(Homosexuals, Hemophiliacs,<br />

Heroin addicts, and <strong>Haiti</strong>ans), unscientifically<br />

lumping a nationality<br />

in with medical classifications that<br />

had conditions or practices that made<br />

them vulnerable to AIDS. At the time,<br />

the Canadian Red Cross also publicly<br />

identified <strong>Haiti</strong>ans as a “high-risk”<br />

group for AIDS, the only nationality<br />

singled out. In 1983, they called<br />

on homosexuals and bisexuals with<br />

multiple partners, intravenous drug<br />

users, hemophiliacs, and recent immigrants<br />

from <strong>Haiti</strong> to voluntarily<br />

stop giving blood, another version of<br />

the “4-H’s.” But, again, the incidence<br />

of AIDS in New York or San Francisco<br />

was far greater than in <strong>Haiti</strong> in the<br />

early 1980s. By 1987, it was lower<br />

in <strong>Haiti</strong> than in the U.S. and other<br />

Caribbean nations.<br />

Decades later the stigmatization<br />

remains. In 2017, U.S. President<br />

Donald Trump reportedly said <strong>Haiti</strong>an<br />

immigrants “all have AIDS,” and<br />

in 2016, former MP André Arthur<br />

claimed “<strong>Haiti</strong> is the country where<br />

AIDS started.” The Quebec City radio<br />

host added that the “hopeless,” “sexually<br />

deviant,” nation should be taken<br />

over by France as in the “heyday<br />

of colonial <strong>Haiti</strong>” (“belle époque de<br />

l’Haïti colonial”).<br />

In another example of stigmatizing<br />

<strong>Haiti</strong>ans over disease, CDC incident<br />

manager for the <strong>Haiti</strong> cholera<br />

response Jordan W. Tappero blamed<br />

<strong>Haiti</strong>an cultural norms for the 2010<br />

cholera outbreak in that country. He<br />

told Associated Press journalist Jonathan<br />

Katz that <strong>Haiti</strong>ans don’t experience<br />

the “shame associated with<br />

open defecation.” This absurd fallacy<br />

was quickly exploded. Within weeks,<br />

it was revealed that Nepalese UN<br />

troops had introduced cholera into<br />

<strong>Haiti</strong> by following poor sanitation<br />

practices, dumping their feces into a<br />

river which people used for drinking,<br />

washing, and irrigation. More than<br />

10,000 <strong>Haiti</strong>ans died, and hundreds<br />

of thousands were made ill as a result<br />

of the waterborne disease.<br />

Impoverishment and weakness<br />

are part of what makes it possible to<br />

blame and stigmatize <strong>Haiti</strong>ans. But<br />

there is also a broader, deeply entrenched,<br />

anti-<strong>Haiti</strong>an discourse.<br />

Vodou, for instance, has been<br />

demonized for two centuries. In 1986<br />

a CBC Journal reporter casually noted,<br />

“large numbers of <strong>Haiti</strong>ans are driven<br />

by wild stories and voodoo rituals<br />

and myths” while a 1994 Montreal<br />

Gazette article calling for “trusteeship”<br />

of <strong>Haiti</strong> claimed: “The true religion<br />

of the people is voodoo, with its<br />

fearful profusion of capricious spirits,<br />

the ‘loa,’ who always threaten<br />

to punish human beings who fail to<br />

placate them by sacrifices. <strong>Haiti</strong> is a<br />

society with little solidarity.”<br />

But Vodou helped win <strong>Haiti</strong>an<br />

independence, offering spiritual/ideological<br />

strength to those who rose<br />

up against their slave masters. At a<br />

Vodou ceremony at Bois Caïman on<br />

Aug. 24, 1791, the slaves planned<br />

the revolt that swept the northern<br />

plain a week later and became the<br />

<strong>Haiti</strong>an Revolution.<br />

Some two centuries later evangelical<br />

Christians openly denigrated<br />

the Bois Caïman ceremony as demonic.<br />

After the deadly 2010 earthquake,<br />

influential U.S. pastor Pat<br />

Robertson claimed it was punishment<br />

for a “deal made with Satan” at Bois<br />

Caïman. He told his TV viewers that<br />

<strong>Haiti</strong>ans “were under the heel of the<br />

French. You know, Napoleon III and<br />

Photo:<br />

Richard Elkins/AP<br />

<strong>Haiti</strong>ans protest their classification as an HIV vector at the Federal<br />

Building in New York on Apr. 20, 1990.<br />

whatever … And they got together<br />

and swore a pact to the devil. They<br />

said, ‘We will serve you if you will<br />

get us free from the French.’ True<br />

story. And so, the devil said, ‘OK,<br />

it’s a deal.’” Robertson added, “you<br />

know, the <strong>Haiti</strong>ans revolted and got<br />

themselves free. But ever since, they<br />

Television evangelist Pat Robertson<br />

claimed that <strong>Haiti</strong>’s 2010<br />

earthquake was punishment for a<br />

"deal made with Satan" in 1791.<br />

have been cursed by one thing after<br />

the other.”<br />

The 1791 – 1804 <strong>Haiti</strong>an revolution<br />

dealt a crushing blow to slavery,<br />

colonialism, and white supremacy<br />

globally. “Arguably”, notes Peter<br />

Hallward in Damning the Flood: <strong>Haiti</strong><br />

and the Politics of Containment,<br />

“there is no single event in the whole<br />

of modern history whose implications<br />

were more threatening to the<br />

dominant global order of things.”<br />

In the aftermath of the <strong>Haiti</strong>an<br />

Revolution, thousands of illustrations,<br />

articles, and books denigrated<br />

<strong>Haiti</strong>, depicting the slaves as barbaric<br />

despite the fact that 350,000<br />

Africans were killed, versus 75,000<br />

Europeans, over 13 years. The reason<br />

was the fear of successful revolt<br />

instilled in the “white” slave-owning<br />

world.<br />

There is a connection between<br />

the reaction to the <strong>Haiti</strong>an Revolution<br />

and COVID-19 headlines in Canadian<br />

newspapers today. Anti-<strong>Haiti</strong>an<br />

sentiment runs deep.<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

9


EN INDE, DES CENTAINES DE MILLIERS DE<br />

PAYSANS RÉVOLTÉS CERNENT NEW DELHI<br />

Par Côme Bastin<br />

Des centaines de milliers d’agriculteurs manifestent dans les<br />

rues de New Delhi<br />

Les agriculteurs au Fort Rouge continuent de protester contre les lois<br />

agricoles à New Delhi<br />

Après deux mois de manifestation<br />

contre la libéralisation du secteur agricole,<br />

les paysans ont obtenu son gel<br />

par la Cour suprême Indienne. Insuffisant<br />

pour les fermiers, qui exigent le<br />

retrait pur et simple de trois lois concernées.<br />

Massés autour de la capitale<br />

avec une logistique impressionnante,<br />

les manifestants n’entendent pas faire<br />

machine arrière.<br />

s réformes sont mises en pause<br />

Lemais le mouvement, lui, ne connaît<br />

pas la trêve. Après deux mois à<br />

manifester aux portes de Delhi contre<br />

la libéralisation du secteur agricole,<br />

les agriculteurs ont obtenu une mince<br />

victoire. La Cour suprême a ordonné<br />

mardi 12 janvier la suspension des<br />

trois lois agricoles, appelées Farm Bills,<br />

à l’origine de la crise. Auparavant, de<br />

nombreux rounds de négociation entre<br />

les fermiers et le gouvernement avaient<br />

échoué, au point que la plus haute institution<br />

du pays a été forcée d’intervenir.<br />

Car la demande des agriculteurs<br />

s’écrit en trois mots : « retrait des lois<br />

», ce à quoi le gouvernement de Narendra<br />

Modi se refuse. Pour cette raison, ils<br />

sont désormais des centaines de milliers<br />

à camper le long des autoroutes qui mènent<br />

à la capitale, dont l’accès est bloqué.<br />

Et la décision de la Cour suprême<br />

a peu de chances de calmer l’afflux aux<br />

portes de New Delhi. « Nous nous félicitons<br />

de la suspension des lois, mais ce<br />

que nous voulons, c’est une abrogation<br />

complète », dit un manifestant.<br />

Les organisations paysannes<br />

flairent le piège : faire mine de reculer<br />

pour mieux passer. « Cela va permettre<br />

de dénoncer nos manifestations, a<br />

ainsi réagi le compte twitter du mouvement,<br />

baptisé Kisan Ekta Morcha.<br />

Les porte-paroles du BJP vont pouvoir<br />

demander “pourquoi les agriculteurs<br />

protestent-ils alors que les lois ont été<br />

suspendues ?” » Le comité de quatre<br />

membres, désigné par la Cour suprême<br />

pour faciliter le dialogue, prend<br />

d’ailleurs déjà l’eau. Icône de la lutte<br />

paysanne, Bhupinder Singh Mann en<br />

a démissionné jeudi 14 janvier, invoquant<br />

« les appréhensions des syndicats<br />

agricoles et du public en général ».<br />

Plus qu’à une manifestation, c’est<br />

désormais à une Zad titanesque que le<br />

mouvement ressemble. À ceci près qu’il<br />

ne s’agit pas de défendre des terres contre<br />

le béton, mais la survie des petits<br />

paysans à travers les prix minimums<br />

d’achat des denrées menacés par ces<br />

réformes, notamment le blé et le riz.<br />

Une fois passés les barrages de police<br />

lourdement armés, c’est dans une ambiance<br />

de festival que l’on est plongé à<br />

la frontière de Singhu, qui sépare New<br />

Delhi de l’Haryana. Reconnaissables à<br />

leur longue barbe et à leurs turbans, les<br />

paysans sikhs de cet État ainsi que du<br />

Pendjab mènent joyeusement la contestation.<br />

En remontant l’autoroute, on<br />

réalise que les agriculteurs ont mis en<br />

place un véritable siège. Partout, on<br />

distribue gratuitement de la nourriture.<br />

« Chaque fermier arrive avec des<br />

réserves de plusieurs mois, explique un<br />

cuistot volontaire. D’autres envoient<br />

des céréales depuis leurs exploitations.<br />

» La pratique s’ancre dans la tradition<br />

sikhe des « langar » : des cuisines communautaires,<br />

gratuites et ouvertes à<br />

toutes les religions. On tombe sur des<br />

scènes de meeting, des dortoirs, des<br />

dispensaires médicaux, des laveries et<br />

même des librairies ou ateliers de peinture.<br />

Des hébergements solidaires<br />

contre le froid<br />

Des manifestants brandissent des pancartes en langue Punjabi<br />

En cet hiver, les températures approchent<br />

de zéro autour de la capitale. Des<br />

dizaines de fermiers sont déjà morts de<br />

froid. Dans un centre commercial abandonné,<br />

une équipe a installé des tentes<br />

à perte de vue. « Nous hébergeons en<br />

priorité les femmes et les personnes<br />

âgées », explique un responsable.<br />

Surender Kumar, pharmacien à Delhi,<br />

a rejoint le mouvement par solidarité :<br />

« Si le monde agricole est livré au secteur<br />

privé, les prix vont augmenter. Ces<br />

gens se battent donc pour tous les Indiens.<br />

Nous distribuons du paracétamol<br />

ou de l’amoxicilline gratuitement à<br />

partir de nos stocks. » Un manifestant<br />

est même venu de Londres pour<br />

suite à la page(18)<br />

Vil New York ap retounen<br />

solid ankò avèk vaksen<br />

kont COVID-19 yo.<br />

Vaksen NYC an pou tout moun:<br />

san danje, gratis, fasil.<br />

nyc.gov/covidvaccine<br />

Bill de Blasio<br />

Majistra<br />

Dave A. Chokshi, MD MSc<br />

Manm Komisyon<br />

10 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong>


CONFIEZ LA PRÉPARATION DE VOS IMPÔTS (INCOME<br />

TAX) À CES ÉTABLISSEMENTS DE LA COMMUNAUTÉ<br />

J&M ACCOUNTING<br />

SERVICE<br />

Jean R. St. Jour, CB<br />

2916 Clarendon Road<br />

(between Nostrand & E. 29th St.)<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

718-284-0733<br />

F&F MULTI<br />

Service Solutions<br />

Fritz Cherubin<br />

• Income Tax Preparation<br />

• Immigration Services<br />

• Accounting<br />

• Translation of Documents<br />

(French, English, Spanish)<br />

• Divorce<br />

• Fax<br />

1374 Flatbush Avenue<br />

Brooklyn NY 11210<br />

718-421-6787<br />

718-42101444 fax<br />

Director: Florence Comeau<br />

Interlink Translation<br />

Services<br />

* Translations * Interpreters<br />

* Immigration Services<br />

* Resumé * Fax Send & Receive<br />

* Much more.<br />

English • French • Kreyòl • Spanish<br />

Tel: 718-363-1585<br />

899 Franklin Avenue,<br />

Brooklyn, NY 11225<br />

RAPID TAX SERVICES<br />

& IMMIGRATION<br />

LACROIX MULTI SERVICES<br />

Tel: 718-703-0168 * Cell: 347-249-8276<br />

Fax: 718-703-4640<br />

INTEGRATED<br />

TECHNOLOGY CENTER<br />

Jerry Masters<br />

Fast Refunds<br />

1229 Flatbush Avenue<br />

(between Newkirk & Ave. D)<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

646.340.2561<br />

917.517.4216 cell<br />

Chantal Lemo rin<br />

13049 West Dixie Hwy<br />

Miami, FL 33161<br />

305-895-3288 off<br />

786-306-3767 cell<br />

JEAN CLAUDE DENIS<br />

Income Tax Service<br />

2804 Church Ave., 2nd Flr.<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

718.284.1325<br />

917.771.6294 (cell)<br />

AUTO-TECH<br />

Tax Preparation<br />

Immigration • Driving School<br />

• Tax prepartion for individual<br />

business<br />

• Deportation-Citizenship<br />

• Divorce-Court Appearance<br />

• Road Test Scheduling<br />

& Car<br />

• Online<br />

Defensive<br />

Course<br />

• 5 Hour Class<br />

via Zoom<br />

1789 Nostrand Avenue<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

718.859.2200<br />

ATechDrivingSchool.com<br />

CoffyLaw.com<br />

1209 Rogers Avenue, Brooklyn, NY 11226<br />

Lacroixmultiservices@yahoo.com<br />

• Income Tax • Electronic Filing<br />

• Refund Anticipation Check (RAC)<br />

• Direct Deposit - IRS Check<br />

• Business Tax • Notary Public<br />

• Immigration Services<br />

• Translation, Preparation, Application, Inquiry letters<br />

• 6 Hour Defensive Driving Course • Fax Send & Receive<br />

• Resume • Property Management • Credit Repair<br />

Excellence<br />

Income Tax<br />

Wilner & Frezier Frezin<br />

12809 West Dixie Hwy<br />

Miami, FL 33161<br />

305-892-5053<br />

786-419-0755<br />

786-892-5058 fax<br />

COLIMON<br />

EXPRESS SERVICES<br />

Roland Colimon<br />

30 NE 54th Street<br />

Miami, FL 33137<br />

305-754-0232<br />

colimonexpress@att.net<br />

CARIBBEAN TAX &<br />

Multi Service Solutions<br />

Renald Fils-Aimé, MSM<br />

12406 W. Dixie Hwy<br />

North Miami, FL 33161<br />

305.981.8410<br />

786.556.1945 cell<br />

TAX SERVICES<br />

Income, Rentals, Cabbies<br />

Corporations, Estates, LLC<br />

IRS REPRESENTATION<br />

Audits, Back taxes, Levies,<br />

Innocent Spouse, Appeals<br />

Frantz Boisson, EA<br />

3415 Avenue I (near Flatbush Ave.)<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

646-249-5204<br />

718-462-2085<br />

EXPERT<br />

INCOME TAX<br />

PREPARATION<br />

Jean F. Joseph<br />

Global Multi-Services<br />

2809 Church<br />

Avenue, Suite 7<br />

(between Rogers<br />

and Nostrand)<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

718.282.8986<br />

347.261.4703 cell<br />

TAP SERVICES<br />

CORPORATION<br />

Paul E. Nicolas<br />

1716 Nostrand Avenue<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

718.856.2600<br />

tapservices007@gmail.com<br />

ESTEEP<br />

Enterprises Inc<br />

Tax Services<br />

8402 Flatlands Avenue<br />

Brooklyn, NY 11236<br />

718.251.1889<br />

BERNARD<br />

ACCOUNTING<br />

& INCOME TAX<br />

Individual & Business<br />

1507 Cortelyou Road<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

718.462.6622<br />

SIMMS<br />

TAX SERVICES<br />

Tax Preparation<br />

Electronic Filing<br />

1478 Flatbush Avenue<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

718.859.5800<br />

simmstax@hotmail.com<br />

Enol Tax<br />

Multi Service<br />

Fastest Refund<br />

Notary • Immigration<br />

6235 NE 2nd Ave.<br />

Miami, FL 33138<br />

786.923.6137<br />

ejmix81@yahoo.fr<br />

1112 Flatbush Avenue<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

718.462.4200<br />

César Accounting<br />

& Tax Services<br />

Leon César, Notary Public<br />

2063 Nostrand Ave.<br />

(bet. Farragut & Glenwood)<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

718.360.3120<br />

Kenny Accounting &<br />

Income Tax Service<br />

Kenny & Gladys<br />

1805 Flatbush Avenue<br />

(between Ave. J &K)<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

718-252-4311<br />

Elie Accounting<br />

& Tax Corp.<br />

9822 NE 2nd Ave., 2nd Flr,<br />

#3 Miami Shores, FL<br />

33138<br />

305-758-2008<br />

305-762-2757 cell<br />

elietaxservices@yahoo.com<br />

BON BAGAY<br />

TAX SPECIALIST<br />

Pierre L. Michel<br />

1229 Flatbush Avenue<br />

(between Newkirk & Ave. D)<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

718.484.0865<br />

347.432.0639<br />

MOS TAX SERVICES<br />

Maximize your refund!<br />

2281 Church Avenue<br />

(corner Bedford)<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

Morency<br />

718-684-3696<br />

mosaccounting@hotmail.com<br />

Q&S Tax Consultant<br />

Services<br />

Q & Maître Serge<br />

1358 Flatbush Avenue<br />

(between Farragut & E 26)<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

718.421.6030<br />

Dieuveille Accounting<br />

& Tax Services<br />

Wilmen Dieuveille<br />

209 NE 95th St., Suite #4<br />

Miami Shores, FL 33138<br />

305.757.7670<br />

786.419.3049 (cell)<br />

HYPPOLITE &<br />

ASSOCIATES, Inc.<br />

Accounting • Taxes<br />

• Payroll Services<br />

8400 Flatlands Ave., Suite 5<br />

Brooklyn, NY 11236<br />

Office: 718.684.6402<br />

Cell: 347.249.1733<br />

www.hyppoliteassociates.com<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

11


Perspectives<br />

Solidarité avec Dimitris Koufodinas, en grève de la faim dans sa<br />

prison grecque !<br />

mitris Koufodinas purge 11 peines<br />

Dide prison à vie plus 25 ans après<br />

avoir été condamné comme membre<br />

de l’Organisation révolutionnaire 17<br />

novembre (17N). Le 17N était actif en<br />

Grèce de 1975 à 2002, date à laquelle<br />

il a été démantelé par les autorités<br />

grecques en collaboration avec des policiers<br />

usaméricains et britanniques. Il a<br />

été l'une des organisations qui ont vu<br />

le jour pendant la dictature grecque et<br />

après son effondrement. Il est notoire<br />

que cette dictature a été soutenue par<br />

l'ambassade usaméricaine. La première<br />

apparition du 17N a eu lieu en 1975,<br />

avec l'assassinat du chef de la CIA pour<br />

l'Europe du Sud-Est. Depuis lors, la<br />

dissolution du 17N a été une exigence<br />

fondamentale des USA, qui ont exercé<br />

de grandes pressions sur tous les gouvernements<br />

grecs. En 1989, un homme<br />

politique et journaliste grec, Pavlos<br />

Bakogiannis, a été victime de l'organisation.<br />

Il était le beau-frère de l'actuel<br />

Premier ministre, mari de sa sœur, Dora<br />

Bakogianni, ex-ministre des affaires<br />

étrangères, et le père de l'actuel maire<br />

d'Athènes.<br />

Dimitris Koufodinas s'est rendu<br />

en 2002, lors des opérations policières<br />

pour le démantèlement du 17N. Il a déclaré<br />

qu'il était membre de l'organisation<br />

et qu'il assumait la responsabilité<br />

politique de ses actions. Il ne s'est pas<br />

défendu et n'a témoigné contre aucun<br />

de ses coaccusés. Mais lors des audiences<br />

du tribunal, il a évoqué les motivations<br />

des actions du 17N et c'est pour<br />

cette raison qu'il a été condamné pour<br />

la plupart d'entre elles. Cette position a<br />

été appréciée par une partie importante<br />

de la société grecque, même si elle était<br />

très hostile à l'activité meurtrière de<br />

l'organisation.<br />

Depuis 2002, Dimitris Koufodinas<br />

était détenu en permanence dans<br />

une aile souterraine spéciale de la prison<br />

de Korydallos (à Athènes), construite<br />

après le démantèlement, spécialement<br />

pour les membres du 17N.<br />

Selon la loi, les prisonniers, après<br />

leur condamnation, ont droit à des<br />

droits et à un traitement égal, qui ne<br />

peut être dépendant du type de crime<br />

pour lequel ils ont été condamnés.<br />

Mais D. Koufodinas n'a pas été<br />

autorisé à bénéficier d'une égalité de<br />

traitement, même si, pendant les 18<br />

années où il a purgé sa peine, il a été<br />

un prisonnier modèle, respectant les<br />

règles de la prison, et il a été respecté<br />

par les autres détenus, le personnel et<br />

l'administration de la prison, où qu'il ait<br />

été détenu. Il a passé son temps en prison<br />

à lire, étudier, écrire des articles, il<br />

a également écrit deux livres et traduit<br />

des livres politiques sur les mouvements<br />

d'Amérique latine et d’ailleurs.<br />

En 2014, le gouvernement de<br />

la Nouvelle Démocratie, a transformé<br />

les prisons de Domokos, dans une petite<br />

ville de montagne au centre de la<br />

Grèce, en prisons de haute sécurité pour<br />

la détention de criminels considérés<br />

comme dangereux. La loi qui a instauré<br />

ce type de prison avait été critiquée<br />

par toute la communauté juridique.<br />

Quelques jours avant les élections qui<br />

ont amené le parti de gauche Syriza au<br />

pouvoir, D. Koufodinas a été transféré<br />

dans ces prisons sans aucune motivation,<br />

car il n'avait jamais troublé la vie<br />

de la prison pendant toute la durée de<br />

son incarcération. Le nouveau gouvernement<br />

(Tsipras) a annulé la loi et D.<br />

Koufodinas est retourné à la prison de<br />

Korydallos.<br />

Bien qu'il ait eu droit à des permissions<br />

de sortie temporaire de prison<br />

depuis 2010, il n’a obtenu la première<br />

qu’en 2017 et par la suite, il a obtenu<br />

cinq autres permissions. Et il est intéressant<br />

de mentionner que même la<br />

Fédération des personnels pénitentiaires<br />

a publié deux fois des communiqués<br />

de presse soutenant ces mesures.<br />

Mais un nombre important d'intellectuels<br />

ont également soutenu son droit<br />

à une permission de sortie. Parmi eux,<br />

le héros de la résistance à l'occupation<br />

allemande, Manolis Glezos et le président<br />

de l'Union grecque des juges et des<br />

procureurs, X. Sevastidis.<br />

En 2018, après 16 ans passés<br />

dans l'aile spéciale de Korydallos, il a<br />

été transféré au centre de détention rural<br />

de Volos, prévu par la loi, pour les<br />

prisonniers qui ont respecté les règles<br />

de la prison et où les conditions de<br />

détention sont notablement meilleures.<br />

Cependant, l'octroi d'une permission<br />

de sortie de prison temporaire<br />

à D. Koufodinas a été intensément et<br />

systématiquement combattu par une<br />

partie des médias, mais aussi par des<br />

politiciens qui se sont exprimés et sont<br />

intervenus contre ces décisions, par<br />

des déclarations et des interventions<br />

publiques, et ont demandé de mettre<br />

fin à l'octroi de permissions de sortie.<br />

Parmi eux se trouvaient l'actuel Premier<br />

ministre et les membres de sa famille.<br />

L'ambassade usaméricaine est également<br />

intervenue bruyamment contre<br />

lui.<br />

En raison de cette polémique,<br />

depuis le printemps 2019, les permissions<br />

de sortie ont été refusées pour des<br />

raisons liées aux convictions politiques<br />

de Koufodinas et à son refus d'exprimer<br />

son repentir - ce qui n'est pas requis<br />

pour la jouissance des droits du condamné<br />

en vertu de la loi grecque. La<br />

question de l'autorisation de sortie de<br />

Koufodinas est parvenue à la Cour suprême<br />

(Areios Pagos), qui a jugé que le<br />

rejet de ses demandes pertinentes était<br />

infondé et non motivé juridiquement,<br />

et a renvoyé l'affaire devant le tribunal<br />

local pour qu'il statue. Cependant,<br />

le tribunal de Volos, chargé d'accorder<br />

l'autorisation de sortie de prison temporaire<br />

n'a pas changé d'avis et a définitivement<br />

refusé de reconnaître son<br />

droit à sortir temporairement de prison.<br />

Quelques jours plus tard, Kyriakos Mitsotakis<br />

et son parti ont gagné les élections,<br />

comme on s’y attendait.<br />

Le président du parti de la Nouvelle<br />

Démocratie, Kyriakos Mitsotakis,<br />

avait publiquement promis que, lorsqu'il<br />

arriverait au pouvoir, il exclurait<br />

ce prisonnier particulier de l'autorisation<br />

de sortie et des prisons rurales.<br />

En effet, en décembre 2020, la loi<br />

4760/2020 a été votée et promulguée<br />

à la hâte par la majorité parlementaire<br />

de N.D., dans laquelle une disposition<br />

spéciale prévoit que les condamnés<br />

pour crimes « terroristes » sont exclus<br />

des permissions de sortie et des prisons<br />

rurales, en application de la promesse<br />

antérieure du Premier ministre.<br />

A l'époque (et jusqu'à aujourd'hui),<br />

le seul condamné de cette<br />

catégorie, qui se trouvait dans une prison<br />

rurale, était D. Koufodinas. Lors du<br />

débat législatif au Parlement, D. Koufodinas<br />

a été personnellement désigné<br />

comme le destinataire de cette loi.<br />

Le 23 décembre 2020, D. Koufodinas<br />

a été soudainement transféré<br />

de l’établissement rural à la prison de<br />

Domokos, à la manière d'un enlèvement.<br />

Des photos de son lieu de détention<br />

rural, prises illégalement, ont été<br />

données aux médias, afin de soutenir<br />

le discours contre ses soi-disant « privilèges<br />

» (un lieu commun à propos des<br />

prisons rurales).<br />

À Domokos, il est enfermé avec<br />

deux autres prisonniers dans une petite<br />

cellule étouffante, 15 heures par jour,<br />

sans avoir l'espace ni le temps de mener<br />

aucune de ses activités précédentes,<br />

et en supportant le tabagisme et les autres<br />

besoins de ses codétenus.<br />

Dimitris Koufodinas, aujourd'hui<br />

âgé de 63 ans, connaît une détérioration<br />

dramatique de ses conditions de<br />

détention, avec des conséquences catastrophiques<br />

pour sa personnalité, sa<br />

santé mentale et physique.<br />

Mais le transfert à Domokos était<br />

complètement illégal car il violait même<br />

les dispositions de la loi récente, ayant<br />

été promulguée spécialement pour lui,<br />

car selon ces dispositions, il aurait dû<br />

être renvoyé à Korydallos, la prison<br />

où il avait été détenu pendant les 16<br />

années précédentes, plus proche de sa<br />

famille, même si elle était pire que les<br />

autres.<br />

En conséquence, une guerre a été<br />

lancée contre D. Koufodinas<br />

Le secrétaire général du ministère<br />

responsable de la protection des citoyens,<br />

répondant à la demande des avocats,<br />

a refusé de donner la copie des<br />

décisions concernées, nécessaire pour<br />

remettre en question la légitimité de la<br />

procédure et ses motivations.<br />

Il a également déclaré dans une<br />

réponse officielle que la loi avait été<br />

pleinement appliquée et que le prisonnier<br />

avait été transféré à Korydallos<br />

d'abord et ensuite à la prison de<br />

Domokos. C'était un mensonge. Le<br />

secrétaire général du ministère a menti<br />

dans des documents officiels.<br />

Il a également déclaré publiquement<br />

que Koufodinas ne peut avoir aucun<br />

espoir de sortir de prison. Mais selon<br />

la loi, il a le droit de demander une<br />

assignation à résidence à ce stade (une<br />

possibilité qu'il ne voulait pas utiliser)<br />

et une libération conditionnelle après<br />

10 mois. Selon la loi, une telle demande<br />

ne peut être rejetée par le tribunal, mais<br />

uniquement en raison de son comportement<br />

pendant son incarcération, qui a<br />

toujours été un comportement modèle.<br />

Le secrétaire général a également<br />

donné différents motifs pour ce<br />

transfert à Domokos, tous infondés et<br />

faux : la lutte contre le terrorisme au<br />

début, l'ordre public ensuite, les mesures<br />

COVID-19, et enfin le ministère a<br />

produit une poursuite pénale - non existante<br />

avant - (concernant une signature<br />

de intéressé d’un texte commun de<br />

solidarité des prisonniers, il y a 3 ans)<br />

comme raison du transfert.<br />

Tout cela a donné lieu à une intervention<br />

du médiateur grec, qui a<br />

posé des questions au ministère, auxquelles<br />

il n'a pas été répondu jusqu'à<br />

présent.<br />

Le contexte général suggère que<br />

le transfert de D. Koufodinas a été effectué<br />

par vengeance et sous la pression<br />

de l'ambassade des USA. Les membres<br />

de l'administration actuelle avaient<br />

précédemment annoncé et se sont engagés<br />

à aggraver les conditions de ce<br />

prisonnier particulier. Les violations de<br />

la loi, même de celle qui n'a été adoptée<br />

que pour aggraver les conditions d'exécution<br />

de la peine de Koufodinas,<br />

constituent un cas sans précédent d'ingérence<br />

arbitraire dans le système judiciaire<br />

pour des raisons de vengeance<br />

personnelle, d'une ingérence arbitraire<br />

requise par une famille politiquement<br />

puissante.<br />

De plus, d'après les déclarations<br />

de personnalités ayant de hautes<br />

fonctions publiques, il semble que la famille<br />

du Premier ministre ait l'intention<br />

d'intervenir même dans le domaine de<br />

la justice, afin d'exclure D. Koufodinas<br />

des droits qui sont accordés à tout autre<br />

prisonnier.<br />

Après la confirmation délibérément<br />

inexacte du ministère, Dimitris<br />

Koufodinas a décidé de protester contre<br />

toutes ces méthodes de conspiration à<br />

son encontre et il a annoncé une grève<br />

de la faim pour appuyer sa demande<br />

d'être transféré à Korydallos, comme le<br />

prévoit la dernière loi, promulguée spécialement<br />

pour lui. Il a commencé le 8<br />

janvier <strong>2021</strong> et il continue, ne buvant<br />

que de l'eau, sans rien d'autre. Il a été<br />

transféré 3 fois à l'hôpital et en est revenu<br />

après avoir refusé toute aide ou intervention<br />

médicale. Maintenant, il est<br />

dans une cellule de prisonnier à l'hôpital<br />

de Lamia, ne buvant que de l'eau et<br />

refusant toute autre chose.<br />

La demande actuelle est que<br />

Dimitris Koufodinas soit transféré à la<br />

prison de Korydallos et que cessent les<br />

interventions arbitraires - légales et factuelles<br />

- à son encontre, ainsi que son<br />

traitement systématiquement discriminatoire.<br />

Le ministère ne veut pas se<br />

rétracter. Le gréviste de la faim non<br />

plus. Les médias, en particulier les<br />

chaînes de télévision, dont la plupart<br />

sont très proches du gouvernement,<br />

sont engagés dans une guerre de discrédit<br />

moral contre le prisonnier. D'autre<br />

part, de nombreuses signatures ont<br />

été apportées en soutien à l'homme, par<br />

des intellectuels, des avocats, des juristes,<br />

des professeurs d'université, des<br />

organisations et des partis soutenant la<br />

demande et demandant que la loi soit<br />

appliquée pour lui. Beaucoup d'entre<br />

eux ont été moralement attaqués et<br />

menacés pour leur signature.<br />

Il n'existe pas encore d'ordonnance<br />

du procureur pour une alimentation<br />

forcée, et il est certain que personne<br />

n'ose pour l'instant faire une telle<br />

chose, car cela est considéré comme<br />

une torture. Une intervention médicale<br />

ne peut avoir lieu que dans le moment<br />

où il se trouve dans une situation de<br />

perte de sens. Mais à ce moment-là, de<br />

graves lésions cérébrales se produiront.<br />

Solidarité avec le prisonnier révolutionnaire grec Dimitris Koufodinas<br />

Et dans ce cas, il n'aura pas la volonté<br />

de survivre.<br />

Il n'est pas incongru de croire<br />

qu'un tel développement inacceptable<br />

serait bien accepté par ceux qui mènent<br />

la guerre contre lui.<br />

Dimitris Koufodinas risque d’être<br />

la première victime d’une grève de la<br />

faim en Europe au 21ème siècle.<br />

Athènes, le 30 janvier <strong>2021</strong><br />

Premières signatures<br />

América Latina<br />

PLENARIA MEMORIA Y JUSTI-<br />

CIA, Uruguay<br />

Jorge Zabalza, Uruguay – jubilado,<br />

ex preso político del MLN (Tupamaros)<br />

Irma Leites, Uruguay – integrante<br />

de Plenaria Memoria y Justicia y ex<br />

presa política del MLN (Tupamaros)<br />

Manuel Marx Menéndez<br />

suite à la page(16)<br />

12 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong>


Notre Mémoire se Souvient!<br />

La mémoire au service des luttes : Paul Robeson<br />

Par FUIQP et Alain Saint-Victor<br />

y a 45 ans, le 23 janvier 1976, l’acteur,<br />

chanteur, athlète et écrivain<br />

Il<br />

Paul Robeson décédait.<br />

Né à Princeton au New- Jersey,<br />

le 9 avril 1898, il est le fils d’un père<br />

esclave, William Drew Robeson, enfui,<br />

à l’âge de 15 ans, d’une plantation de<br />

Caroline du Nord et d’une mère métisse,<br />

Maria Louisa Bustill, descendante<br />

d’une famille quaker abolitionniste.<br />

William Drew entreprit des études universitaires<br />

et devient pasteur de l’Église<br />

presbytérienne de Princeton de 1880 à<br />

1901. Il est décédé en 1918, alors que<br />

le jeune Paul n’a que vingt ans.<br />

Ne pouvant pas entrer à l’université<br />

Princeton, à cause de sa couleur,<br />

Paul Robson intégra l’université<br />

Rutgers où il fit de brillantes études.<br />

Il fut admis, par la suite, à l’université<br />

Columbia où il décrocha un diplôme en<br />

droit en 1923. Il fréquenta également<br />

l’École des études orientales et africaines<br />

de Londres.<br />

À l’époque du Jim Crow (période<br />

de plus de 100 ans au cours de laquelle<br />

les Afro-Américains furent victimes<br />

systématiquement de violence raciste),<br />

il était très difficile à un Noir d’exercer<br />

le métier d’avocat. Malgré qu’il fût<br />

l’un des meilleurs de sa classe, Robson<br />

dut abandonner sa carrière en droit et<br />

joignit le Provincetown Players, un<br />

groupe de théâtre de New York qui<br />

compte en son sein le dramaturge Eugene<br />

O’Neill (1888-1953).<br />

En 1924, Robson fait partie des<br />

acteurs de la pièce d’O’Neill, All God’s<br />

Chillun Got Wings (inspirée du Negro<br />

spiritual). Au cours de la même année<br />

et en 1925, il devient célèbre à New<br />

York et à Londres en interprétant le<br />

premier rôle de la pièce du même auteur,<br />

Emperor Jones (perçue, par certains,<br />

comme une critique de l’occupation<br />

étatsunienne d’Haïti, 1915-1934).<br />

En plus de ses talents d’acteur,<br />

Robson avait une superbe voix baryton-basse.<br />

En 1925, il donna son<br />

premier récital d’art vocal au Greenwich<br />

Village (New York). Il atteint une<br />

réputation internationale sous le nom<br />

de Joe dans la comédie musicale Show<br />

Boat.<br />

La célébrité de Robson est à<br />

son apogée lors de son interprétation<br />

magistrale d’ Othelo en 1930, qui bat<br />

tous les records des pièces shakespeariennes<br />

jouées à Broadway, à l’époque.<br />

Robson devient célèbre non<br />

seulement en Europe et aux États-Unis<br />

mais également en Afrique, faisant ainsi<br />

craindre son influence sur les peuples<br />

colonisés d’Afrique subsaharienne.<br />

Parmi ses plus grands succès<br />

figure le célèbre Song of Freedom.<br />

Paul Robeson devient, au cours de ses<br />

voyages dans le monde entier, un ambassadeur<br />

du mouvement des droits<br />

civiques et un dénonciateur des conditions<br />

de vie des Afro-Américains aux<br />

États-Unis, en particulier dans les États<br />

du Sud ségrégationnistes. Il utilise sa<br />

notoriété pour mobiliser l’opinion contre<br />

les lynchages qui, à l’époque, se<br />

multiplient.<br />

Au cours des années 1950,<br />

alors que le Maccarthysme devient<br />

l’idéologie dominante aux États-Unis<br />

(prêchant un anticommunisme primaire<br />

et violent), Paul Robson est victime<br />

d’un véritable boycott organisé<br />

contre ses films et enregistrements. On<br />

lui retire également son passeport de<br />

1950 à 1958.<br />

Après le décès de son épouse,<br />

Eslanda, en 1966, Robson, de plus en<br />

plus isolé et marginalisé, connut une<br />

période de déchéance. Après deux infarctus,<br />

il meurt dans la pauvreté d’un<br />

arrêt cardiaque en 1976, à l’âge de 77<br />

ans.<br />

De Paul Robson, l’historien Afro-Américain<br />

Gerald Horne écrit: « Il<br />

a été un précurseur pour des hommes<br />

comme Malcom X et Dr. Martin Luther<br />

King. En fait, on ne peut comprendre<br />

la vie et le parcours de ces deux hommes<br />

sans tenir compte de Paul Robeson.<br />

»<br />

Pour illustrer son engagement,<br />

Robson écrit: « L’artiste doit choisir<br />

de lutter pour la liberté ou pour l’esclavage.<br />

J’ai fait mon choix. Je n’avais<br />

pas d’alternative ». Ce qui résume<br />

bien toute la trajectoire de son existence.<br />

C’est ce type d’artistes dont<br />

nous avons besoin.<br />

Repose en paix frère et camarade.<br />

Texte: FUIQP et Alain Saint-Victor<br />

C’était ce jour-là<br />

Par Frantz Latour<br />

The Law Offices of<br />

YOLETTE M. SAINTINY, ESQ<br />

Immigration • Elder Law<br />

• Divorce • Real Estate<br />

SAINTINY REAL ESTATE<br />

For residential & commercial buyers,<br />

sellers & investors in Brooklyn.<br />

Also property management<br />

New<br />

Address!<br />

<br />

<br />

<br />

347.955.1515<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong><br />

Statue du général Dumas détruite<br />

par l’occupant nazi durant la<br />

deuxième Guerre mondiale<br />

était le 4 février 1794, lorsque<br />

C’ la Convention nationale, régime<br />

politique français qui gouverna la<br />

France du 21 septembre 1792 au 26<br />

octobre 1795 lors de la Révolution<br />

française, vota le décret d’abolition de<br />

l’esclavage.<br />

De fait, prenant acte de la révolte<br />

des esclaves dans la province<br />

du Nord de la possession française<br />

de Saint-Domingue, le 23 août 1793,<br />

le commissaire de la République<br />

Léger-Félicité Sonthonax y abolissait<br />

l'esclavage, étendant l’abolition aux<br />

autres colonies françaises. La convention<br />

nationale abolissait l'esclavage<br />

et reconnaissait la citoyenneté à tous<br />

les habitants des colonies françaises,<br />

sans distinction de couleur. Aucune<br />

indemnité n'avait été accordée aux esclavagistes.<br />

En mai 1802, Napoléon rétablissait<br />

l'esclavage, qui ne devait être définitivement<br />

aboli qu'en 1848 : décret<br />

d'abolition de l'esclavage du 27 avril<br />

1848 en France et dans les colonies<br />

françaises d'outre-mer (Guadeloupe,<br />

Martinique, Réunion, Guyane, Sénégal)<br />

mais aussi dans les nouvelles<br />

colonies africaines ou la France abolit<br />

l'esclavage arabo-berbère et interafricain<br />

en Algérie et au Sénégal.<br />

Pour le philosophe, écrivain et<br />

PAR CES MOTIFS<br />

réalisateur français Claude Ribbe, auteur<br />

de Le crime de Napoléon, président<br />

de l'association des Amis du<br />

général Dumas, même si l'abolition<br />

de 1794 a été imposée par la révolte<br />

des esclaves, il s'agit d'un acte qui fait<br />

honneur à la République et fixe ses<br />

principes fondateurs.<br />

L'abolition de l'esclavage fut l'un<br />

des acquis les plus significatifs de la<br />

Révolution et figure de ce fait au nombre<br />

des valeurs les plus sacrées de la<br />

République française.<br />

Cet événement fondamental, qui<br />

universalisait la déclaration des droits<br />

de l'homme et du citoyen est célébré<br />

depuis le 4 février 2014 par l’association<br />

des Amis du général Dumas, place<br />

du général-Catroux, Paris 17e, pour<br />

qu'il ne soit pas effacé de la mémoire<br />

nationale. Il renoue avec une tradition<br />

qui en fait remonte à 1795, et qui a<br />

été officialisée dès 1798. Certes, cette<br />

commémoration n'est pas inscrite dans<br />

le calendrier officiel, mais l'honneur, la<br />

dignité, l'équité et le bon sens l’imposent.<br />

Cette année, ce sera aussi l’occasion<br />

de prendre acte de la volonté<br />

des élus parisiens de remettre en place<br />

la statue du général Dumas détruit<br />

Le Tribunal, après en avoir délibéré au vœu de la loi, statuant publiquement et à<br />

charge d'appel, accueille l'action du sieur Pierre Raphaël David pour être fondée<br />

tant en la forme qu'au fond ; Dit que le sieur Pierre Raphaël David est en<br />

personne légale de la propriété dépendant de l'habitation de Saint Georges.<br />

Maintient le défaut octroyé à l'audience du jeudi vingt février deux mille vingt<br />

contre le sieur Marc Fortunat ; Déclare infondée l'opposition faite par le défendeur<br />

à l'opération d'arpentage ; Accorde main levée de la dite opposition; ordonne<br />

la continuation de l'opération d'arpentage ; défend formellement le sieur Marc<br />

Fortunat de ne plus troubler à l'avenir la possession du requérant. Condamne le<br />

défendeur à payer au demandeur la somme de Dix mille gourdes (10,000) Gdes<br />

à titre de dommages et intérêts en réparation des préjudices causés au demandeur;<br />

condamne enfin le demandeur aux frais et dépens de l'instance<br />

Donné de nous, Jacson Flerisma, suppléant juge de paix de la Commune de Saint<br />

Louis du Sud en audience civile et publique du jeudi vingt février deux mille vingt<br />

An 217ème de l'indépendance avec l'assistance du sieur Mathéau Coulange, notre<br />

greffier<br />

Il est ordonné. ....etc..... En foi de quoi ......etc ....<br />

Décret de la Convention Nationale. Abolissant l’esclavage dans les<br />

colonies françaises<br />

par les collaborateurs en 1943. Vœu<br />

présenté à l'ensemble du conseil de<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Paris du 18 janvier <strong>2021</strong> et ratifié le 2<br />

février <strong>2021</strong>.<br />

Le tribunal après examen. Le Ministère public entendu, maintient le<br />

défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit<br />

déclare fondée la dite action .Admet en conséquence le divorce du sieur<br />

Michaël AUGUSTIN ,d'avec son épouse née, Shalouse PIERRE , pour incompatibilité<br />

de caractères aux torts exclusifs l'épouse Prononce la dissolution<br />

des liens matrimoniaux existant entre les dits époux; Ordonne à l'officier<br />

de l'état civil de la Section Est de Port au Prince à transcrire sur les<br />

registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait<br />

sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de<br />

dommages intérêts envers les tiers s'il y échet . Commet l'huissier Johnny<br />

JEAN pour la signification de ce jugement ;Compense les dépens<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Guy AUGUSTIN juge, en audience civile,<br />

ordinaire et publiques du mercredi vingt sept janvier deux mille vingt et<br />

un en présence de Me Paul WESLEY Substitut du commissaire de ce ressort<br />

et avec l'assistance du sieur Junior Sauvens THELEMAQUE. Greffier du<br />

siège. Il est ordonné ......etc...... En foi de quoi .....etc ......<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

13


Perspectives<br />

Biden nomme des va-t-en-guerre<br />

Par Sara Flounders<br />

Anthony Blinken<br />

Les auditions de confirmation au<br />

Sénat des membres du cabinet Biden<br />

- qui ont débuté la semaine du 18<br />

janvier - devraient servir d’avertissement<br />

sur la poursuite de la dangereuse<br />

politique de guerre des USA.<br />

s médias capitalistes se sont<br />

Leconcentrés sur la promesse de<br />

Biden de renverser de nombreux volets<br />

de la politique de l’ancien président<br />

Trump. Mais tout au long de sa<br />

campagne, Biden s’est engagé à ne<br />

faire « aucun changement substantiel<br />

» - et ses nominations aux postes<br />

de politique étrangère montrent qu’il<br />

pensait vraiment ce qu’il disait. Malgré<br />

les flonflons médiatiques sur la<br />

Victoria Nuland<br />

COPA<br />

VIP Transportation<br />

• Weddings<br />

• Birthday Parties<br />

• Graduations<br />

• Communions<br />

• Sweet 16 Parties<br />

Limousines • Party Buses<br />

NY • NJ • PA • CT<br />

Claudel Baptiste<br />

929.343.9587<br />

Pascalehostin0904@yahoo.com<br />

justice, la nouvelle politique et la diversité,<br />

en coulisses, les mêmes vieilles<br />

politiques militaristes usaméricaines<br />

sont renforcées par les choix de<br />

membres du cabinet de Biden et leurs<br />

liens directs avec les fabriques d’idées<br />

financées par l’industrie et les entreprises<br />

de sous-traitance militaires.<br />

Les nominations au cabinet de<br />

Biden suivent les politiques impérialistes<br />

ratées des administrations<br />

Trump, Obama, Bush junior, Clinton<br />

et Bush senior de ces trois dernières<br />

décennies. Ces choix sont de mauvais<br />

augure pour les travailleurs usaméricains<br />

et pour les peuples du monde<br />

entier qui suffoquent sous le joug de<br />

l’impérialisme US.<br />

La nomination et le témoignage<br />

du faucon de guerre Anthony<br />

Blinken, nommé au poste de<br />

secrétaire d’État, est l’un des nombreux<br />

exemples éclatants de la position<br />

militariste de Biden.<br />

Dans son témoignage de confirmation<br />

du 19 janvier, Blinken a<br />

clairement indiqué qu’il soutenait<br />

l’expansion de la guerre impérialiste<br />

en Syrie, en déclarant « Les États-<br />

Unis n’en font pas assez. » Il est pour<br />

« une pression constante sur la Corée<br />

du Nord [la République populaire<br />

démocratique de Corée] » afin de lui<br />

« couper tous les vivres » Il est pour<br />

un déploiement accru de missiles afin<br />

d’encercler et de faire pression sur<br />

la Chine. Il est favorable à de nouvelles<br />

exigences et au maintien des<br />

sanctions contre l’Iran. Il soutient<br />

les efforts continus pour renverser le<br />

gouvernement élu du Venezuela. (Le<br />

témoignage complet de Blinken est disponible<br />

sur tinyurl.com/yyr7k58w).<br />

Blinken a également témoigné<br />

: « Notre engagement pour la sécurité<br />

d’Israël est sacro-saint, et c’est<br />

quelque chose que le président élu<br />

ressent très fortement. » Il a salué<br />

à plusieurs reprises la politique de<br />

Trump sur la normalisation des relations<br />

entre l’Israël de l’apartheid et<br />

les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le<br />

Maroc et le Soudan, en soulignant :<br />

« Il y a un certain nombre de choses<br />

de mon point de vue que l’administration<br />

Trump a faites au-delà de nos<br />

frontières que j’applaudirais ». Le<br />

sénateur raciste de droite de Caroline<br />

du Sud, Lindsey Graham, a qualifié<br />

Blinken de « choix exceptionnel ».<br />

(Washington Post, 19 janvier)<br />

Les initiés de l’industrie militaire<br />

Blinken, ancien secrétaire<br />

d’État adjoint sous Obama, est bien<br />

connu pour avoir profité de ses anciens<br />

postes gouvernementaux pour<br />

obtenir des emplois lucratifs de consultant<br />

auprès d’entrepreneurs militaires.<br />

Blinken a cofondé WestExec<br />

Advisors, une société de conseil pratiquant<br />

le secret pour les industries<br />

militaires comme Boeing et pour les<br />

grandes banques et sociétés d’investissement<br />

comme Bank of America et<br />

Blackstone.<br />

WestExec a en fait été qualifiée<br />

de « gouvernement en attente » pour<br />

les anciens fonctionnaires de l’administration<br />

Obama liés à la politique militaire<br />

US. (politico.com, 23 novembre<br />

JOBS<br />

Avril Haines<br />

2020) Elle se vante sur son site web<br />

que son nom “est dérivé de “West Executive<br />

Avenue”, la rue fermée qui va<br />

de l’aile ouest de la Maison Blanche<br />

au bâtiment du bureau exécutif Eisenhower.<br />

C’est, littéralement, le chemin<br />

qui mène à la Salle de crise ».<br />

Les partenaires de WestExec<br />

sont d’anciens fonctionnaires du<br />

gouvernement, des officiers militaires<br />

et des diplomates. En se définissant<br />

comme « consultants stratégiques »,<br />

ils peuvent éviter d’être enregistrés<br />

comme lobbyistes ou agents étrangers<br />

et peuvent ainsi entrer ou revenir<br />

au service du gouvernement sans<br />

l’attente d’un an exigée des lobbyistes<br />

rémunérés. Les clients qui consultent<br />

WestExec sont tenus secrets.<br />

Le général Lloyd Austin, récemment<br />

nommé au cabinet Biden,<br />

a été affilié à WestExec Advisors et<br />

a siégé au conseil d’administration<br />

de l’un des plus grands fabricants<br />

d’armes usaméricains, Raytheon.<br />

Austin a précédemment servi comme<br />

commandant des forces US en Irak<br />

et des forces spéciales en Syrie. Sa<br />

nomination nécessitait une dérogation<br />

spéciale car, selon la loi US, le<br />

secrétaire à la Défense doit être un<br />

civil.<br />

Avril Haines, récemment confirmée<br />

au poste de Directrice du renseignement<br />

national, a également été<br />

affiliée à WestExec. En tant qu’ancienne<br />

directrice adjointe de la CIA,<br />

Haines a dirigé son programme<br />

de drones et a contribué à créer<br />

la justification légale des assassinats<br />

ciblés comme une action normalisée<br />

dans le cadre de la politique<br />

étrangère usaméricaine. En plus des<br />

assassinats par drones, elle a soutenu<br />

les sanctions économiques usaméricaines<br />

qui s’attaquent à la nutrition et<br />

à la santé des populations civiles de<br />

pays entiers.<br />

Selon Politico News, WestExec<br />

est plein d’autres anciens hauts responsables<br />

démocrates de la sécurité<br />

!!TRAVAY OSPITALITE!!<br />

• NETWAYAJ NAN KAY<br />

• MOUN KI KA LAVE<br />

• ASISTAN KWIZIN<br />

• TRAVAY NAN NWIT E NAN JOUNEN<br />

ASISTANS DEMENAJMAN POU<br />

NEVADA, PENNSYLVANIA,<br />

WISCONSIN, OHIO,<br />

TEXAS, COLORADO<br />

Pou aplike rele (305) 892-0680 ou swa vini nan<br />

1175 NE 125th St, Suite 612, N. Miami, FL 33161<br />

nationale et de la politique étrangère<br />

qui ont collecté des fonds pour la campagne<br />

Biden, ont rejoint son équipe<br />

de transition ou ont servi de conseillers<br />

non officiels. De nombreux autres<br />

consultants devraient être nommés<br />

par Biden. (tinyurl.com/y2hydkdm)<br />

Va-t-en-guerre fabricants d’idées<br />

Il existe toute une série d’autres<br />

fabriques d’idées et de sociétés de<br />

conseil stratégique qui proposent des<br />

postes extrêmement bien financés<br />

aux fonctionnaires du gouvernement<br />

- tant républicains que démocrates<br />

- entre deux nominations gouvernementales.<br />

Le rôle de ces fabriques<br />

d’idées est de développer un personnel<br />

expérimenté et avisé qui est au<br />

service du pouvoir des entreprises,<br />

tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du<br />

gouvernement.<br />

Selon un rapport du Center for<br />

International Policy publié en 2020,<br />

les entreprises de défense, ainsi que<br />

les agences de sécurité nationale et de<br />

défense du gouvernement usaméricain,<br />

ont contribué à hauteur de plus<br />

d’un milliard de dollars à 50 des fabriques<br />

d’idées les plus influeents au<br />

cours des cinq dernières années. (tinyurl.com/y45jkd52)<br />

Parmi les autres personnes<br />

récemment nommées par Biden et<br />

provenant d’une fabrique d’idées, on<br />

peut citer Kathleen Hicks au poste<br />

de secrétaire adjointe à la Défense.<br />

Elle a été vice-présidente du CSIS<br />

(Center for Strategic and International<br />

Studies), le groupe de réflexion<br />

le plus belliciste de Washington. Le<br />

CSIS est financé par des industries<br />

militaires géantes telles que BAE Systems,<br />

Lockheed Martin et Northrop<br />

Grumman et agit en tant que « centre<br />

d’influence » pour celles-ci. Hicks<br />

s’oppose au retrait des troupes usaméricaines<br />

de Corée du Sud, d’Afghanistan<br />

et de Syrie.<br />

Kurt Campbell - président de<br />

The Asia Group, un « groupe de conseil<br />

en stratégie et en capital » - a été<br />

nommé au poste nouvellement créé<br />

de coordinateur du Conseil national<br />

de sécurité pour l’Indo-Pacifique.<br />

Campbell, en tant qu’ancien soussecrétaire<br />

d’État adjoint aux affaires<br />

de l’Asie de l’Est et du Pacifique,<br />

était considéré comme l’architecte<br />

du « Pivot vers l’Asie » d’Obama. Il<br />

s’agissait d’une politique provocatrice<br />

de repositionnement des batteries de<br />

missiles, des troupes et des porte-avions<br />

pour encercler la Chine et menacer<br />

la RPDC. Son nouveau rôle de «<br />

tsar de l’Asie » de Biden est d’intégrer<br />

Greater Brooklyn<br />

Gastroenterology Care<br />

Michel Jose Charles MD, FACG, AGAF<br />

Board Certified Gastroenterology<br />

Office Locations<br />

3621 Glenwood Rd, Brooklyn NY 11210<br />

9408 Flatlands Ave, Brooklyn NY 11236<br />

1381-B Linden Blvd, Brooklyn NY 11212<br />

By Appointment Only<br />

la stratégie anti-Chine et de renforcer<br />

les alliances des USA dans la région.<br />

La nomination de Victoria<br />

Nuland au poste de sous-secrétaire<br />

d’État est particulièrement révélatrice<br />

de la politique militariste de Biden.<br />

Nuland a été PDG du CNAS (Center<br />

for New American Security), un autre<br />

groupe de réflexion militaire bien<br />

financé. Elle a également fait partie<br />

du groupe Albright Stonebridge, un<br />

groupe de réflexion mis en place par<br />

l’ancienne secrétaire d’État Madeleine<br />

Albright. Nuland a servi dans<br />

l’administration Bush-Cheney et dans<br />

l’administration Obama-Biden.<br />

Sous cette dernière administration,<br />

en tant que secrétaire d’État<br />

adjointe aux affaires européennes<br />

et eurasiennes, Mme Nuland s’est<br />

vantée d’avoir contribué à l’organisation<br />

du coup d’État fasciste<br />

de 2014 qui a renversé le gouvernement<br />

élu de l’Ukraine, grâce<br />

à un financement de 5 milliards de<br />

dollars de la National Endowment for<br />

Democracy.<br />

Toutes ces nominations ont favorisé<br />

les guerres usaméricaines en<br />

Afghanistan, en Irak, en Syrie, en<br />

Libye, les sanctions de famine contre<br />

le Venezuela, la Corée et l’Iran, ainsi<br />

Kathleen Hicks<br />

que les plans US visant à renforcer<br />

l’OTAN contre la Russie, à encercler<br />

la RPDC et à menacer en particulier la<br />

Chine militairement et économiquement.<br />

Ces nominations contredisent<br />

les forces libérales et social-démocrates<br />

qui affirmaient que<br />

Biden pourrait être poussé vers des<br />

politiques progressistes par une pression<br />

de gauche.<br />

Workers World 26 Janvier <strong>2021</strong><br />

Traduit par Fausto Giudice<br />

Tlaxcala 1er Février <strong>2021</strong><br />

Tel: 718-434-0202 / 718-869-1501<br />

E-mail: charlesmjcharles@hotmail.com<br />

“Giving care, one patient at a time.”<br />

14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong>


Le devoir de mettre fin à l’apartheid<br />

Par Gideon Levy<br />

Haïti : le kidnapping<br />

comme politique d’État<br />

Cette semaine, j’ai tenté d’expliquer<br />

ici que la poursuite de l’occupation<br />

et sa transformation d’une situation<br />

soi-disant temporaire en une<br />

situation permanente, avec l’effacement<br />

de la ligne verte (pour les<br />

Juifs), a créé une nouvelle situation<br />

: il n’est à présent plus possible de<br />

parler d’ « apartheid dans les territoires<br />

».<br />

sort de plus de 6 millions<br />

Le de Palestiniens – arabes israéliens,<br />

résidents de Jérusalem<br />

Est, de Cisjordanie et de Gaza – est<br />

décidé par le gouvernement juif à<br />

Jérusalem et l’état-major général juif<br />

de l’armée à Tel-Aviv.<br />

Le système auquel les Palestiniens<br />

sont soumis est sans conteste<br />

un système de discrimination,<br />

d’oppression, de dépossession et de<br />

séparation sur la base de la nationalité,<br />

et constitue donc un système<br />

d’apartheid.<br />

La démocratie pour les seuls<br />

juifs est bien sûr une plaisanterie<br />

de la démocratie. Par conséquent, si<br />

Israël est tyrannique dans une partie<br />

de son territoire à l’égard de certains<br />

de ses sujets, alors tout Israël<br />

est tyrannique. Si l’apartheid existe<br />

sur une portion de son territoire pour<br />

certains de ses résidents, alors c’est<br />

un État d’apartheid.<br />

Aucune démocratie ne peut<br />

contenir une tyrannie régionale<br />

ou un apartheid régional. Lorsque<br />

j’étais dans le village de Ras Kurkar<br />

cette semaine, entouré de toutes<br />

parts par des colonies, il était impossible<br />

de ne pas penser à l’apartheid.<br />

Depuis le balcon de la maison que<br />

j’ai visitée, par temps clair, on peut<br />

voir la mer. Mais seuls les Juifs peuvent<br />

y aller.<br />

Les prochaines élections à la<br />

Knesset, qui affecteront également<br />

le sort de ce village, sont réservées<br />

aux Juifs.<br />

Une communauté est vaccinée,<br />

et celle d’à côté ne l’est pas,<br />

sur la base de la nationalité… N’estce<br />

pas l’apartheid ? Le développement,<br />

la construction, l’eau et la<br />

terre – tout cela fonctionne sur la<br />

base de la suprématie juive.<br />

Le système judiciaire est différent<br />

et les lois sont différentes,<br />

la sanction est différente pour les<br />

mêmes actions, pour les Juifs et les<br />

Arabes. Qu’est-ce que c’est sinon de<br />

l’apartheid ?<br />

Cet apartheid est façonné<br />

par les Israéliens juifs. Ils sont les<br />

seuls à l’avoir décidé, de façon non<br />

démocratique, bien sûr. C’est pourquoi<br />

leur État, notre État, est un État<br />

Bethléem, Cisjordanie occupée, 14 avril 2019 - Des travailleurs palestiniens<br />

traversent le point de contrôle de Bethléem, géré par des Israéliens,<br />

pour se rendre à leur travail dans les villes israéliennes. Le point de<br />

contrôle a été rénové début avril avec de nouvelles voies, des tourniquets<br />

supplémentaires et des "barrières rapides" électroniques qui s'ouvrent en<br />

glissant une carte magnétique pré-approuvée que les Palestiniens doivent<br />

solliciter. Dès les premières heures du matin, des milliers de Palestiniens<br />

du sud de la Cisjordanie arrivent au point de contrôle de Bethléem,<br />

attendant son ouverture pour passer le plus rapidement possible - Photo :<br />

Anne Paq/ActiveStills<br />

d’apartheid, même si Zvi Bar’el*<br />

n’est pas d’accord.<br />

Ce n’est pas un simple jeu de<br />

mots. Cette définition sévère donne<br />

lieu à des conclusions pratiques qui<br />

sont tout aussi sévères et douloureuses.<br />

Si c’est un État d’apartheid,<br />

alors la communauté internationale<br />

est obligée de le traiter comme son<br />

prédécesseur.<br />

Israël, qui se plaint souvent<br />

d’être soumis à un traitement discriminatoire,<br />

d’être jugé à l’aune de<br />

deux poids deux mesures, sans parler<br />

de l’antisémitisme, est apparemment<br />

le pays le plus gâté du monde.<br />

Aucun autre État n’a reçu autant de<br />

ressources et de soutien depuis des<br />

décennies, tout en jouissant d’une<br />

tolérance incroyable.<br />

Cet État d’apartheid est comme<br />

le chouchou de l’Occident, son<br />

enfant gâté, à qui on ne demande jamais<br />

d’assumer la véritable responsabilité<br />

de ses actes et de payer pour<br />

ses crimes.<br />

Sa nouvelle définition d’un<br />

État d’apartheid pourrait forcer le<br />

monde à changer d’attitude. Pour<br />

qu’il cesse d’être aussi indulgent et<br />

qu’il cesse de fermer les yeux. Il ne<br />

peut pas continuer à croire que l’occupation<br />

est transitoire, qu’il y a un<br />

« processus de paix » qui est juste «<br />

gelé » en ce moment, attendant un<br />

« partenaire » palestinien, et qu’une<br />

solution est en attente au coin de la<br />

rue.<br />

Cela n’arrivera jamais. Les Israéliens<br />

ne se réveilleront jamais un<br />

matin en reconnaissant que l’occupation<br />

n’est pas bonne et pas juste<br />

et qu’il faut y mettre fin. Cela n’arrivera<br />

tout simplement pas.<br />

Cela ne s’est pas produit<br />

depuis 53 ans et il n’y a aucune<br />

raison que cela se produise soudainement<br />

maintenant. La raison<br />

ne peut survenir que par le biais de<br />

la communauté internationale – si<br />

celle-ci exige qu’Israël reconnaisse<br />

sa responsabilité et soit soumis à<br />

des mesures punitives. C’est le droit<br />

et le devoir de la communauté internationale.<br />

Ce devoir est d’autant plus<br />

impérieux qu’il ne s’agit plus de<br />

violations temporaires du droit international,<br />

de crimes de guerre<br />

éphémères ou d’une occupation<br />

militaire comme les autres. Lorsque<br />

l’occupation devient un apartheid et<br />

détermine l’identité de l’État, une<br />

action internationale est nécessaire<br />

– oui, comme cela s’est produit avec<br />

l’Afrique du Sud.<br />

Ce qui a fonctionné là-bas<br />

pourrait fonctionner ici aussi. Voyons<br />

ce qui se passera quand les Israéliens<br />

commenceront à payer pour<br />

les graves fautes de leur État. Un<br />

vrai patriote devrait espérer ce jour.<br />

C’est pourquoi la discussion sur Israël<br />

en tant qu’État d’apartheid est<br />

si importante.<br />

Ndlr.<br />

*Zvi Bar’el. Homme politique<br />

israélien et actuel maire de<br />

la ville israélienne de Ramat Gan.<br />

Ancien commandant du bataillon<br />

de parachutistes 202 au cours de<br />

la guerre des Six Jours ; plus tard,<br />

il a commandé l'école de formation<br />

des officiers des Forces de défense<br />

israéliennes. Il est ensuite devenu le<br />

commandant de la police des frontières<br />

d'Israël.<br />

Haaretz Haaretz 20 janvier <strong>2021</strong><br />

Traduction : Chronique de<br />

Palestine 24 janvier <strong>2021</strong><br />

Par REHMONCO*<br />

usieurs personnes sont kid-<br />

contre rançon au<br />

Plnappées<br />

quotidien dans les principales villes<br />

du pays, dont Port-au-Prince. Le<br />

21 janvier <strong>2021</strong>, plusieurs centaines<br />

d’élèves ont manifesté dans<br />

la banlieue sud de la capitale pour<br />

exiger la libération sans condition<br />

d’une camarade enlevée.<br />

Au lieu de poursuivre les<br />

bandits, les forces spécialisées de<br />

la police nationale ont réprimés<br />

à coups de matraque, de balles<br />

en caoutchouc et de gaz lacrymogènes<br />

les écoliers et écolières<br />

qui manifestaient leur solidarité à<br />

l’égard de leur camarade kidnappée.<br />

Dans l’opinion publique, les<br />

forces de l’ordre sont perçues comme<br />

un allié de premier ordre des<br />

gangs criminels et les associations<br />

de kidnappeurs à travers le pays.<br />

C’est en ce sens qu’après<br />

l’enlèvement du docteur Télémaque,<br />

le 28 novembre 2020, la<br />

police a sauvagement réprimé la<br />

manifestation de médecins résidents<br />

de l’Hôpital de l’Université<br />

d’État d’Haïti (HUEH). L’un d’entre<br />

eux, un interne, y est grièvement<br />

blessé après avoir reçu en<br />

plein visage une bonbonne de gaz<br />

lacrymogène lancée par les policiers.<br />

Il devient de plus en plus<br />

évident que la campagne de répression<br />

policière s’en prend ouvertement<br />

à toute forme de mouvements<br />

revendicatifs contre les<br />

inégalités, la misère, l’insécurité<br />

et la corruption endémique dans<br />

le pays.<br />

Le 20 janvier <strong>2021</strong> plusieurs<br />

milliers de personnes ont manifesté<br />

pour dénoncer l’instauration<br />

ouverte d’une autocratie et la<br />

volonté du régime au pouvoir de<br />

réécrire unilatéralement la constitution<br />

du pays afin de garder le<br />

pouvoir au-delà de l’échéance constitutionnelle<br />

du 7 février <strong>2021</strong>.<br />

Sachant pertinemment qu’il<br />

aura la caution des puissances<br />

impérialistes, le régime a mobilisé<br />

les principales unités de la police<br />

pour réprimer les manifestantes<br />

et manifestants. L’intervention<br />

policière s’est soldée par plusieurs<br />

dizaines de personnes blessées par<br />

balles dont de nombreux journalistes.<br />

Une vingtaine d’arrestations<br />

arbitraires ont également été effectuées.<br />

Alors que le pouvoir s’investit<br />

à fond dans l’oppression et<br />

la répression de tout mouvement<br />

de protestation dans le pays, les<br />

chefs des gangs jouissent de la<br />

complicité des autorités dans les<br />

différents échelons du gouvernement.<br />

Ils bénéficient régulièrement<br />

de l’appui logistique de certaines<br />

unités de la police, dont la<br />

brigade d’opération et d’intervention<br />

départementale (BOID). Cet<br />

appui rend encore plus efficace<br />

leurs forfaits criminels contre la<br />

population. C’est le cas par exemple<br />

des différents massacres<br />

perpétrés dans les quartiers populaires<br />

de Port-au-Prince et des<br />

villes de province.<br />

Les principaux chefs ont<br />

défilé librement et sans aucune<br />

crainte dans plusieurs rues et<br />

quartiers de Port-au-Prince le vendredi<br />

22 janvier <strong>2021</strong> et ils y ont<br />

contraint les résidents de les accompagner.<br />

Alors qu’ils sont soidisant<br />

recherchés par la justice<br />

pour des crimes commis contre<br />

la population, dont le carnage de<br />

La Saline, ils demeurent l’unique<br />

groupe autorisé à manifester par le<br />

pouvoir.<br />

Il est clair maintenant que<br />

les gangs se transforment en<br />

une véritable force paramilitaire<br />

au service du pouvoir. À l’instar<br />

des milices de Duvalier, ils terrorisent<br />

les quartiers populaires,<br />

s’enrichissent au détriment de la<br />

population et occupent de plus<br />

en plus de place dans la société<br />

civile. Dans les faits, ces gangs<br />

qui se sont fédérés constituent la<br />

principale force de répression de<br />

l’équipe gouvernementale. Comme<br />

l’a clairement souligné Odma,<br />

l’un des principaux chefs de gangs<br />

opérant dans le département de<br />

l’Artibonite, « les gangs travaillent<br />

à la solde du gouvernement, des<br />

bandits ordinaires ne sauraient<br />

mener à bien une entreprise aussi<br />

lucrative que le kidnapping sans<br />

l’encadrement des autorités au<br />

sommet de l’État.»<br />

Par ailleurs, plusieurs enquêtes<br />

menées par des organismes<br />

des droits humains sur le kidnapping<br />

auraient prouvé que des<br />

membres du gouvernement ainsi<br />

que des parlementaires seraient<br />

impliqués dans cette activité criminelle.<br />

Les cas du sénateurs Gracia<br />

Delva, membre du bureau du<br />

sénat et du sénateur Kedlaire Augustin,<br />

ancien conseiller du président,<br />

ne sont que des exemples<br />

parmi d’autres.<br />

Ce n’est pas une simple<br />

coïncidence que les tenants du<br />

suite à la page(18)<br />

Produits Naturels<br />

À votre portée<br />

Pour toute personne intéressée à se procurer des produits<br />

naturels vraiment efficaces pour prendre soin des cheveux, pour se<br />

maintenir en bonne santé, enfin pour améliorer et guérir certaines<br />

affections de la peau telles eczéma, acné, lota, s’adresser à Maryse<br />

Jean-Pierre au (484) 802-1283 (appel ou message-texto). L’adresse<br />

email suivante peut être utilisée: maryse2512@aol.com. En plus de<br />

l’acquisition des produits eux-mêmes, sont associés certains avantages<br />

dont peuvent bénéficier les acquéreurs des dits produits qui ne<br />

regretteront pas de les avoir essayés.<br />

Natural Products<br />

At your range<br />

For anyone interested in obtaining natural products that are<br />

truly effective in taking care of hair, maintaining good health and<br />

improving and healing certain skin conditions such as eczema, acne,<br />

lota, contact Maryse Jean-Pierre at (484) 802-1283 (call or text<br />

message). The following email address can be used:<br />

maryse2512@aol.com. In addition to the purchase of the products<br />

themselves, there are certain advantages associated with the<br />

purchase of these products. Purchasers will not regret having tried<br />

them.<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

15


Suite de la page (7)<br />

tard par provoquer la surchauffe des<br />

réacteurs de régulation des tensions<br />

politiques locales, régionales et mondiales.<br />

Pour protéger ses intérêts,<br />

l’impérialisme a inventé des «<br />

démocraties » auxquelles se rattachent<br />

tous les qualificatifs (représentative,<br />

participative...) dont se nourrit le « parlementarisme<br />

bourgeois ». Je me contenterai<br />

ici de citer Roger Garaudy : «<br />

Le Parlement n’est plus depuis longtemps<br />

le centre vivant de la politique.<br />

D’abord, dès que les partis ouvriers y<br />

ont pris une place importante, il importait,<br />

pour maintenir la règle du jeu, de<br />

dépouiller le Parlement de ses pouvoirs<br />

fondamentaux : pour le passé, le contrôle<br />

du budget; pour l’avenir, l’élaboration<br />

du Plan. Avoir le gouvernement ne<br />

signifie pas avoir le pouvoir : il existe<br />

des forces économiques (nationales ou<br />

internationales), capables de bloquer<br />

toute initiative gouvernementale de<br />

rénovation, et il existe des forces militaires<br />

intérieures mais éventuellement<br />

épaulées de l’extérieur), pour interdire<br />

toute mutation économique, sociale et<br />

politique véritable… »<br />

Tous les systèmes politiques<br />

impérialistes ont des liens de parenté<br />

avec le « sommet » que représente l’oligarchie.<br />

Et ils n’ont rien à voir avec le<br />

bien-être du respect de la base. Dans<br />

certains cas, le loup se déguise ridiculement<br />

en grand-mère pour manger<br />

« le petit chaperon rouge ». La<br />

démocratie est une et indivisible. Elle<br />

reste et demeure les lieux sacrés de<br />

la matérialisation de l’idéal humain:<br />

santé, nourriture, emploi, logement,<br />

éducation, loisir, libre circulation, liberté<br />

d’opinions… Sans la moindre tentation,<br />

d’un côté ou de l’autre, d’agiter<br />

le drapeau aux couleurs du nihilisme et<br />

de l’exclusion. Là où une seule famille<br />

manque d’eau potable et de pain, – je<br />

ne dis pas est privée – il n’y a pas de<br />

« démocratie ». Existe-il un pays au<br />

monde où tous les foyers sont exempts<br />

des conditions avilissantes de sévères<br />

privations économiques ? Seulement,<br />

il faut l’admettre, il existe des sociétés<br />

– nous citons seulement Cuba, Venezuela,<br />

Bolivie… – où les efforts des gouvernements<br />

en matière de respect fondamental<br />

des droits de la personne sont<br />

encourageants et louables. Élection,<br />

alternance politique ne caricaturent<br />

pas fidèlement ces soi-disant sociétés<br />

démocratiques qui font partie des États<br />

mondiaux dominants. Grâce à Donald<br />

Trump, nous a découverts les cadavres<br />

dissimulés dans les placards politiques<br />

de la Maison Blanche, du Département<br />

d’État et du Pentagone. Les pays qui<br />

subissent l’hégémonie des États-Unis<br />

seront éternellement reconnaissants<br />

à ce personnage mystérieux, bizarre,<br />

venu d’une planète inconnue.<br />

Haïti finira par exploser<br />

Parler du monde d’aujourd’hui nous<br />

entraîne, comme Paul Éluard, à évoquer<br />

regrettablement « un temps sans<br />

joie et sans auréole ». Haïti occupe une<br />

position peu enviable sur l’échelle des<br />

catastrophes sociales et économiques.<br />

Elle est devenue une bombe à retardement,<br />

exactement comme l’a été le «<br />

Dimanche rouge [1] » de Saint-Pétersbourg<br />

qui allait faire basculer la Russie<br />

dans une escalade de violences qui emporta<br />

le Tsar Alexandre II.<br />

La grande machine de répression<br />

ne parviendra pas à retarder infiniment<br />

l’instant décisif. La montée de la misère<br />

trouvera toujours sur sa route un père<br />

Hidalgo, un brave insurgé qui lancera<br />

au visage de son bourreau, comme ce<br />

chef rebelle bolivien sur le point d’être<br />

exécuté vers 1811: « Je meurs; mais la<br />

torche que j’ai allumée, personne ne<br />

pourra l’éteindre. » Nous l’avons assez<br />

vu : lorsque les poussées des mécontentements<br />

populaires franchissent<br />

les limites irréversibles, les tranchées<br />

des promesses en matière de réformes<br />

sociales creusées à la dernière minute<br />

n’arrivent pas à abriter l’État. Les régions<br />

occidentales utilisent la locution<br />

substantive « pays de contraste » pour<br />

désigner la République d’Haïti.<br />

La richesse opulente, arrogante<br />

et la pauvreté enlaidissante, humiliante<br />

se partagent sans gêne une population<br />

de 11 millions d’habitants environ installée<br />

sur un petit territoire de 27 750<br />

kilomètres carrés. Le salut de la nation<br />

naîtra d’une réflexion politique élaborée<br />

pour la mise en place d’une société alternative<br />

qui sera l’incarnation du «<br />

rêve haïtien. »<br />

À la veille du 7 février <strong>2021</strong>,<br />

nous invoquons les esprits des héros<br />

de 1804 pour qu’ils continuent d’accompagner<br />

les masses populaires haïtiennes<br />

sur le chemin difficile de la lutte<br />

pour l’aboutissement de la Révolution<br />

dessalinienne!<br />

Notes<br />

[1] Janvier 1905. Dimanche.<br />

Deux cent mille Russes manifestent à<br />

Saint-Pétersbourg contre le chômage,<br />

la pauvreté et la faim. Le Tsar Alexandre<br />

II intime l’ordre à ses officiers de<br />

les massacrer. Bilan : des centaines de<br />

morts parmi la foule composée d’hommes,<br />

de femmes et d’enfants…<br />

Robert Lodimus<br />

Suite de la page (12)<br />

(Marxito) – herrero y soldador jubilado,<br />

ex preso político del MLN (Tupamaros)<br />

Veronika Engler, Uruguay – trabajadora<br />

social<br />

Carlos Casares, Uruguay – jubilado<br />

gráfico, integrante del colectivo Comunicación<br />

participativa desde el Cono<br />

sur – COMCOSUR<br />

Cecilia Duffau, Uruguay – editora, imprentera<br />

Andrea Tommasino, Uruguay – magister<br />

en Ciencias Ambientales<br />

Ramón Hernández, Uruguay – docente<br />

jubilado y militante por los Derechos<br />

Humanos<br />

Sirio López Velasco, Brasil – filósofo y<br />

profesor universitario jubilado<br />

Homar Garcés, Venezuela – escritor,<br />

analista y militante sempiterno de la<br />

Utopía Revolucionaria<br />

Carlos Gabetta, Argentina – ex director<br />

de Le Monde Diplomatique en español,<br />

Edición Cono Sur<br />

Ismael Jalil, Argentina - abogado de<br />

Organismos de DDHH en el Encuentro<br />

Memoria Verdad y Justicia<br />

Matías Cremonte, Argentina - vicepresidente<br />

de la Asociación Latinoamericana<br />

de Abogados Laboralistas<br />

(ALAL)<br />

Daniel De Santis, Argentina – escritor<br />

y periodista<br />

Luis Brunetto, Argentina - historiador<br />

y periodista, Portal Estación Finlandia<br />

Manuel Justo Gaggero, Argentina –<br />

abogado y periodista<br />

Jorge Luis Ubertalli Ombrelli, Argentina<br />

– periodista y escritor<br />

Edgardo Gonzalez, Argentina – abogado<br />

Olegario Natividad Chamorro, Argentina<br />

– trabajador metalúrgico (jubilado),<br />

Pte. Movimiento de trabajadores<br />

desocupados 19 de Diciembre<br />

Luis E. Sabini Fernández, uruguayo en<br />

Argentina – docente y periodista (ahora<br />

pensionado)<br />

Abel Bohoslavsky, Argentina – médico,<br />

escritor<br />

Carlos Bayona, Argentina – médico<br />

Emilio Alberto Grass, Argentina – arquitecto<br />

Mensaje de solidaridad del VENCER-<br />

EMOS-Partido de Trabajador@s,<br />

Argentina http://venceremos-arg.<br />

org/<strong>2021</strong>/01/21/solidaridad-con-dimitris-koufodinas-preso-politico-en-huelga-de-hambre/<br />

Europe<br />

Christine Poupin, France –porte-parole<br />

du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste<br />

Catherine Samary, France – économiste,<br />

http://csamary.fr<br />

Léon Crémieux, France – Syndicaliste<br />

Solidaires Sud Aérien, Membre du<br />

Conseil National du NPA<br />

Pierre Rousset, France – Europe solidaire<br />

sans frontières (ESSF)<br />

Eric Toussaint, Belgique – CADTM<br />

Thomas Weyts, Belgium – SAP - Antikapitalisten<br />

/ Gauche anticapitaliste<br />

Daniel Tanuro, Belgique – Écosocialiste,<br />

Gauche anticapitaliste / SAP - Antikapitalisten<br />

Stefanie Prezioso, Switzerland – Conseillère<br />

nationale (Membre of National<br />

Parlament-Switzerland), Ensemble à<br />

Gauche<br />

Juan Tortosa, Switzerland – SolidaritéS<br />

,<br />

Dr. Joost. Kircz, Netherlands, active<br />

socialist, board and staff member of<br />

the International Instutute for Research<br />

and Education http://www.<br />

kra.nl/Website/benik.htm<br />

Dr. Manuel Kellner, Germany – member<br />

of Metal workers union IG Metall<br />

and of the ISO-German section of IVth<br />

International<br />

Henning Kleeblatt, Germany – Taunus,<br />

Hesse<br />

Jakob Schäfer, Germany – member of<br />

the ISO-German section of IVth International<br />

Christoph Assheuer, Germany – Psychologist,<br />

writer, Berlin<br />

Margrit Schiller, Germany – former political<br />

prisoner<br />

Habibe Sentürk, Germany – student<br />

Mayarí Cantoni, Suecia – participante<br />

de “Espika FM”, Malmö<br />

Stein Lillevolden, Denmark – Sosialarbeider<br />

i København<br />

Ian Parker, UK – Anti-Capitalist Resistance,<br />

Manchester<br />

USA<br />

Jeff Mackler, National Secretary, Socialist<br />

Action/USA and past Vice President,<br />

American Federation of Teachers,<br />

Hayward Local 1424, California<br />

Tlaxcala 31 janvier <strong>2021</strong><br />

Suite de la page (9)<br />

“When I speak, I want you to understand<br />

that this system which I found here,<br />

which I said I would destroy, it’s not me<br />

who is destroying it, it’s you, the <strong>Haiti</strong>an<br />

people, since you put me here to destroy<br />

it.”<br />

He also claimed that “the way I<br />

see things going, by the end of February,<br />

if not mid-February, we will be completely<br />

out of this coronavirus thing.” <strong>Haiti</strong><br />

has not yet received any vaccines and<br />

has seen a spike in Covid-19 cases over<br />

the past month, registering 187 cases on<br />

Jan. 26, according to the John Hopkins<br />

Coronavirus Research Center.<br />

Most importantly, Moïse’s new<br />

chief of police Léon Charles has been<br />

very aggressive against demonstrators,<br />

just as he was against anti-coup anti-occupation<br />

uprisings in 2005, which is the<br />

reason he’s been reactivated.<br />

Human rights lawyer Mario Joseph,<br />

who heads the International Lawyers<br />

Office (BAI), spoke out against the<br />

police repression in a Jan. 27 press conference.<br />

“The BAI is extremely concerned<br />

that the corrupt PHTK [<strong>Haiti</strong>an Bald<br />

Headed Party] government has weaponized<br />

the PNH [<strong>Haiti</strong>an National Police] to<br />

use bullets, teargas, physical aggression,<br />

arbitrary arrests, and imprisonment to<br />

crush popular protests,” Joseph said.<br />

On Feb. 2, Jovenel Moïse lost an<br />

ally whose defection almost always is a<br />

harbinger of a regime’s fall: the Catholic<br />

Church. “It seems to us that everyone<br />

agrees that no one is above the law and<br />

the constitution in the country,” wrote<br />

<strong>Haiti</strong>’s 10 bishops in an open letter,<br />

noting, like the Bar Association, that<br />

through his actions in January 2020,<br />

the president had “affirmed the unity of<br />

the law for all elected officials, including Demonstrations demanding that Jovenel Moïse step down have taken<br />

himself.”<br />

place in towns across <strong>Haiti</strong><br />

“The country is on the verge of<br />

explosion,” the bishops continued. “The daily life of the people is death, assas- sinations, impunity, insecurity. Discontent<br />

is everywhere, in almost all areas.<br />

Many enraging topics, such as: how to<br />

establish a Provisional Electoral Council,<br />

how to write another constitution, etc. So<br />

it is not only the ravages of kidnapping<br />

that make the country totally unlivable.<br />

Should we accept or tolerate this?”<br />

In 1986, it was the Catholic<br />

Church’s open divorce from Jean-Claude<br />

“Baby Doc” Duvalier’s dictatorship which<br />

quickly brought about his flight from the<br />

country on Feb. 7 of that year, thereby<br />

establishing the start date of a repeatedly<br />

betrayed democracy which Jovenel<br />

Moïse is now being called on to respect.<br />

One week before Baby Doc fled the<br />

country, he declared on television that he<br />

would hold onto power “as strong as a<br />

monkey’s tail.” Today, <strong>Haiti</strong>ans everywhere<br />

are now waiting to see if Feb. 7<br />

this year will look anything like that of<br />

35 years ago.<br />

VENUS<br />

RESTAURANT<br />

Now 2 locations<br />

in Brooklyn!<br />

AMBIANCE<br />

EXPRESS<br />

KATOU<br />

RESTAURANT<br />

5012 Ave M<br />

(Entre E. 51 et Utica)<br />

10h am – 10h pm<br />

CATERING & TAKE-OUT<br />

Now 3 Locations in Brooklyn<br />

637 Rogers Avenue<br />

(corner of Parkside Avenue)<br />

718-287-4949<br />

924 Remsen Avenue<br />

(near Avenue D)<br />

718-975-7710<br />

“Venus, l’entroit idéal”<br />

• Restaurant<br />

• Fritaille<br />

• Patés<br />

1433 Flatbush Avenue<br />

(just off Farragut Road)<br />

Brooklyn, NY<br />

New Location Now Open!<br />

General Manager: Marie S<br />

718.434.4287<br />

Une innovation dans la cuisine<br />

haïtienne à Brooklyn<br />

Tous les plats haïtiens réalisés par une<br />

équipe de cordons bleus recrutés sous<br />

la supervision de Katou<br />

Griots – Poissons – Poissons Gros Sel<br />

– Dinde – Poulet – Cabri<br />

– Boeuf – Légumes<br />

Bouillon le samedi – Soupe le<br />

dimanche – Bouillie de banane le soir<br />

Appelez le 718-618-0920<br />

Livraison à domicile<br />

Si vous avez du goût, vous ne<br />

lâcherez pas Katou Restaurant<br />

8221 Flatlands Avenue<br />

(b/t E. 82 & 83 St.)<br />

718.975.7488<br />

2816 Church Avenue (b/t Nostrand<br />

& Rogers Aves.) 718.856.2100<br />

1738 Flatbush Avenue (b/t Aves I & J)<br />

718.258.0509<br />

16 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong>


A Travers le monde<br />

Les Brésiliens célèbrent l’arrivée<br />

depuis le Venezuela de milliers<br />

de litres d’oxygène à Manaus !<br />

Soudan : Après la chute de la dictature, la<br />

longue marche des travailleurs !<br />

La révolution au Soudan a éliminé le<br />

dictateur Omar El Bashir, mais les travailleurs<br />

se battent toujours pour les<br />

droits fondamentaux de s’organiser.<br />

Les militants du Soudan Labour Bulletin<br />

sont en première ligne pour mobiliser<br />

la solidarité dans leurs luttes<br />

pour la dignité. Cet entretien avec les<br />

animateurs du Sudan Labour Bulletin<br />

a été réalisé par Anne Alexander.<br />

Merci Venezuela ! Votre oxygène sauve des vies au Brésil<br />

Le 19 janvier, le Mouvement des Travailleurs Sans Terre, le parti des<br />

Travailleurs et d’autres devant l’ambassade du Venezuela au Brésil pour<br />

remercier la révolution bolivarienne<br />

rès l’effondrement du système<br />

Apde santé de l’état brésilien<br />

d’Amazonas, le Venezuela a envoyé<br />

130.000 litres d’oxygène et une brigade<br />

de 107 médecins pour aider à<br />

combattre la pandémie.<br />

Des camions transportant des<br />

bouteilles d’oxygène depuis le Venezuela<br />

sont arrivés dans la nuit du<br />

10 janvier à la ville de Manaus, dans<br />

l’état brésilien d’Amazonas. Le Venezuela<br />

avait annoncé le 14 janvier que<br />

vu la crise humanitaire provoquée<br />

par une forte augmentation de cas de<br />

Covid 19 en Amazonas, il allait envoyer<br />

130.000 litres d’oxygène pour<br />

soutenir le système de santé en difficulté.<br />

L’arrivée des bouteilles d’oxygène<br />

au Brésil était célébrée par les<br />

autorités et par les habitants d’Amazonas,<br />

ainsi que par le peuple à travers<br />

tout le Brésil.<br />

Marcellus Campêlo, Secrétaire<br />

de Santé pour l’état d’Amazonas, a<br />

dit à Telesur que « l’arrivée de cet oxygène<br />

à Manaus depuis le Venezuela<br />

est très importante pour stabiliser<br />

l’approvisionnement en oxygène dans<br />

le système public d’Amazonas. Nous<br />

traversons des moments très difficiles<br />

en ce qui concerne notre approvisionnement,<br />

donc toute aide et toute<br />

donation que nous recevons sont les<br />

bienvenues, surtout cette grande cargaison<br />

qui vient du Venezuela ».<br />

Il a ajouté que le peuple d’Amazonas<br />

« remercie le peuple vénézuélien<br />

pour leur soutien à la ville de Manaus<br />

et à l’état d’Amazonas. Nous transmettons<br />

nos remerciements chaleureux<br />

pour le soutien qu’il nous offre<br />

ici ».<br />

En plus des bouteilles d’oxygène,<br />

le gouvernement bolivarien<br />

a aussi formé une brigade de 107<br />

médecins brésiliens et vénézuéliens,<br />

diplômés de l’Ecole latino-américaine<br />

Salvador Allende de Caracas, pour<br />

aider à combattre la pandémie. Le<br />

ministre des Affaires étrangères, Jorge<br />

Arreaza a dit que la brigade nouvellement<br />

formée s’appellera la brigade<br />

Simon Bolivar.<br />

« Nous apportons la paix, nous<br />

apportons de la joie, mettant en œuvre<br />

notre diplomatie de paix ici avec<br />

nos frères et nos sœurs du peuple<br />

brésilien qui ont besoin de nous » a dit<br />

Patricia Silva, Consul de la République<br />

Bolivarienne du Venezuela, à Telesur.<br />

Elle a ajouté « en tant que gouvernement<br />

bolivarien, nous défendons<br />

notre principe de coopération et de solidarité.<br />

La solidarité entre les peuples<br />

nous sauvera, surtout en plein milieu<br />

de cette pandémie terrible. C’est pour<br />

cela que nous sommes venus, pour<br />

tendre la main à ces gens qui nous ont<br />

offert tellement d’amour ».<br />

Plus tôt dans la journée, plusieurs<br />

mouvements sociaux et des partis<br />

de gauche y compris le Mouvement<br />

des Travailleurs Sans Terre, le parti<br />

des Travailleurs de Brésil et d’autres,<br />

se sont rassemblé le 19 janvier dernier<br />

devant l’ambassade vénézuélienne à<br />

Brasilia, capital du Brésil, pour remercier<br />

la nation pour son magnifique<br />

geste de solidarité.<br />

Source originale: People Dispatch<br />

20 Janvier <strong>2021</strong><br />

Traduit de l’anglais par A.K pour<br />

Investig’Action 29 Janvier <strong>2021</strong><br />

Anne Alexander : Comment le<br />

mouvement ouvrier au Soudan a-t-il<br />

commencé?<br />

Sudan Labour Bulletin (SLB) :<br />

Le mouvement ouvrier a vu le jour au<br />

Soudan comme une conséquence naturelle<br />

des projets coloniaux dans la<br />

région. La première grève au Soudan<br />

a été organisée par les travailleurs du<br />

secteur forestier en 1908. Elle a été<br />

suivie d’autres grèves de moindre importance.<br />

Finalement, la «conscience de<br />

soi» de la classe ouvrière, numériquement<br />

réduite, a trouvé son expression<br />

dans les clubs ouvriers omniprésents<br />

qui ont émergé au milieu des années<br />

1930.<br />

La plus grande grève jamais enregistrée<br />

à cette époque a été organisée<br />

en mars 1948 par la toute jeune Railway<br />

Workers’ Affairs Association. Elle<br />

est inscrite dans les annales du mouvement<br />

ouvrier sous le nom de «La grève<br />

des 33 jours», indiquant ainsi sa durée<br />

héroïque.<br />

La grève était la réponse des<br />

cheminots au refus initial des autorités<br />

coloniales britanniques de reconnaître<br />

leur association, sans doute le premier<br />

syndicat du Soudan [l’indépendance<br />

intervient en 1956; sans que les provinces<br />

du sud soient incluses dans l’Etat<br />

fédéral, ce qui déboucha sur un conflit<br />

militaire fort long].<br />

Cette durée de grève record n’a<br />

été dépassée que récemment par la<br />

grève des travailleurs de l’usine sucrière<br />

Kenana [à Khartoum] en 2020.<br />

La première loi sur les syndicats<br />

a été adoptée plus tard, en 1948. La<br />

Fédération générale des syndicats a été<br />

créée en 1950. Les syndicats qui ont<br />

joué un rôle important dans l’histoire<br />

du Soudan sont le Syndicat des cheminots,<br />

celui des travailleurs portuaires,<br />

des travailleurs du textile, ainsi que les<br />

syndicats des médecins et des enseignants.<br />

Anne Alexander : Les travailleurs<br />

sont-ils majoritaires dans la société<br />

soudanaise?<br />

SLB : Cette question fait l’objet<br />

d’un débat considérable et, par la suite,<br />

d’une scission au sein du mouvement<br />

communiste soudanais. En effet, on<br />

peut affirmer que le travail salarié en<br />

tant que tel ne constitue pas une majorité<br />

de la main-d’œuvre. La majorité<br />

des populations soudanaises continuent<br />

de vivre de la terre, en tant que<br />

paysans ou pasteurs [la population en<br />

2018 s’élevait à quelque 41 millions<br />

d’habitants].<br />

Toutefois, la pénétration de la<br />

commercialisation et du travail salarié<br />

se poursuit sans relâche. Selon des modalités<br />

et des formes qui ne créent pas<br />

une main-d’œuvre «industrielle» majoritaire,<br />

mais qui donnent naissance<br />

néanmoins à une masse croissante de<br />

personnes qui gagnent leur vie en vendant<br />

leur force de travail.<br />

L’expression «travail informel»<br />

et ses ramifications sont mal adaptées<br />

pour décrire cette vaste catégorie de<br />

personnes, sans doute hétérogène, en<br />

termes d’intégration dans un «marché<br />

du travail» fragmenté. Leur expérience<br />

du travail salarié est souvent saisonnière.<br />

En général, elle se fait selon des<br />

modalités coercitives et marquées par<br />

des privations.<br />

Toutefois, l’emploi, même s’il<br />

est temporaire, est un bienfait dans<br />

de telles conditions. En effet, les êtres<br />

humains sont superflus pour le capitalisme.<br />

La vie de ceux qui meurent dans<br />

les conflits militaires qui se déroulent<br />

dans les périphéries ne trouve pas une<br />

résonnance centrale dans le discours<br />

public qui est bien sûr contrôlé par la<br />

classe dirigeante.<br />

Un élément important et central<br />

du système de travail salarié est<br />

le régime de travail agricole saisonnier<br />

et son articulation avec les guerres<br />

périphériques du Soudan. C’est un aspect<br />

peu exploré de l’évolution du travail<br />

salarié au Soudan et un point aveugle<br />

majeur dans la théorisation et le<br />

débat sur la classe ouvrière soudanaise.<br />

Anne Alexander : Quels étaient<br />

les principaux défis auxquels étaient<br />

confrontés les militants syndicaux pendant<br />

la dictature d’Omar al-Bachir [de<br />

1989-1993 à 2019]?<br />

SLB : Après le coup d’État de<br />

1989 qui a porté Al-Bachir au pouvoir,<br />

un comité a été créé pour licencier de<br />

leur travail les opposants politiques au<br />

régime. Le comité a publié ce qu’il a<br />

appelé «la loi sur le bien public» pour<br />

justifier ses actions.<br />

Les premiers organismes de travailleurs<br />

qui ont souffert de cette loi ont<br />

été le syndicat des chemins de fer, le<br />

syndicat des transports routiers et celui<br />

des transports fluviaux. Dans un épisode<br />

d’extrême brutalité, le nouveau<br />

régime a assassiné le docteur Ali Fadul<br />

[le 21 avril 1990], qui était à la tête<br />

d’une grève des médecins. D’autres<br />

militants syndicaux et politiques ont<br />

été arbitrairement arrêtés et licenciés<br />

dans le cadre de ce qui était une purge<br />

faite par la bureaucratie de l’État des<br />

opposants politiques ou des opposants<br />

probables. Les syndicalistes licenciés<br />

ont été remplacés par des partisans du<br />

régime.<br />

Le régime a rapidement lancé<br />

ses propres syndicats d’entreprise et sa<br />

fédération syndicale tout en adoptant<br />

une nouvelle loi qui criminalisait les<br />

grèves. Dans ces conditions répressives,<br />

les grèves ont fait un retour surprenant.<br />

Les syndicats d’entreprise du régime<br />

ont subi de fortes pressions suite<br />

aux grèves sauvages des employé·e·s<br />

Des travailleurs soudanais en grève<br />

des échelons inférieurs de l’État: les enseignants,<br />

les infirmières et les travailleurs<br />

des installations publiques d’eau<br />

et d’électricité. Ainsi, la loi est devenue<br />

une lettre morte et une autre relique du<br />

musée de l’oppression. Le mouvement<br />

ouvrier, pourtant fragmenté et dépourvu<br />

d’une structure syndicale, a mis à<br />

mal le modèle des syndicats d’entreprise.<br />

Au-delà des mesures répressives,<br />

le plus grand défi auquel le mouvement<br />

syndical était confronté résidait<br />

dans les changements sectoriels et<br />

démographiques au sein de la classe<br />

laborieuse. Cette évolution est principalement<br />

la conséquence de la vente<br />

des entreprises d’État à des privés et<br />

du fort démantèlement du secteur public,<br />

étant donné que l’État était et reste<br />

l’employeur dominant sur le marché du<br />

travail dit formel.<br />

Dès lors, a été perdue la force<br />

principale de certains secteurs – à<br />

savoir la concentration géographique<br />

de contingents stratégiques des travailleurs<br />

– comme celui des syndicats<br />

des cheminots. La fragmentation de la<br />

main-d’œuvre dans les petites unités<br />

de fabrication et de services est sans<br />

doute un défi majeur pour l’organisation<br />

des travailleurs.<br />

Les grèves des travailleurs de la<br />

santé et des enseignants, ainsi que les<br />

autres grèves mentionnées ci-dessus,<br />

ont donné aux professionnels confiance<br />

dans leur capacité à s’organiser. Elles<br />

ont également ouvert de nouveaux espaces<br />

pour s’opposer au régime totalitaire.<br />

À plus grande échelle, ces luttes<br />

ont rappelé à tous les secteurs de la<br />

population que les thèmes et les revendications<br />

soulevées par les différentes<br />

organisations sont liés. Et, dès lors, ces<br />

exigences ne pouvaient être satisfaites<br />

que par le renversement du régime.<br />

Anne Alexander : Quel rôle les<br />

travailleurs organisés ont-ils joué dans<br />

la révolution contre Al-Bachir?<br />

SLB : Les travailleurs ont participé<br />

à la révolution contre Al-Bachir<br />

en tant que citoyens ordinaires et<br />

parfois en tant que membres de petits<br />

suite à la page(19)<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

17


Art et Culture<br />

Pleins Feux Sur : Joël Théodore ( ? – NY, 1994)<br />

« La voix d’une filiation »<br />

Par Ed Rainer Sainvill<br />

deuxième moitié des années<br />

1970 reste une époque<br />

La<br />

charnière de la musique ambiante<br />

du terroir natal. La génération des<br />

mini-jazz étant à sa fin de cycle,<br />

quelques aspirants baladins<br />

se montrent le nez dans le but de<br />

contribuer artistiquement à leur<br />

temps. C’est ainsi qu’est apparu<br />

Joël Théodore, jeune vocaliste friand<br />

de sérénades parmi d’autres<br />

qui tient mordicus à se faire une<br />

place sous les projecteurs du music-hall<br />

local. Dans un environnement<br />

sonore, surtout marqué par<br />

les variétés françaises. Avec notamment<br />

: Johnny, Cloclo, Sardou,<br />

Mike Brant, Lenorman, Fréderic<br />

François, Joe Dassin et autres<br />

comme modèles, alors que Ansy<br />

Dérose et Léon Dimanche et Roger<br />

Colas à un degré moindre, constituent<br />

au pays les seuls remparts<br />

d’une chanson autochtone.<br />

Pendant que le très raffiné<br />

Gilbert Fombrun, présentateur de<br />

l’émission prisée :’’Aux trapèzes<br />

des étoiles’’ sur Radio Métropole,<br />

ainsi que Lyonel Benjamin, animateur<br />

fringant de ‘tam-Tam<br />

129’’, sur les mêmes ondes,<br />

revendiquent aussi leur statut de<br />

chansonnier. C’est dans ce flux et<br />

reflux que va émerger une lignée<br />

d’amateurs ‘’crooners’’ comme :<br />

Romel qui a déjà un tube à son<br />

actif, doté du refrain :’’je dois retourner<br />

dans mon cher pays/car<br />

vraiment ma vie n’est pas ailleurs…’’.Et<br />

aussi Gérard Pierre<br />

avec quelques prestations convaincantes,<br />

un certain ‘’teen<br />

idole’’ du nom de Ed Sainvill dans<br />

des performances à l’auditorium<br />

de Saint-Louis de Gonzague, et<br />

entre autres : Frantz Kam, Duval<br />

Destin(d.cd récemment) ; sans<br />

oublier la légion de Carrefour/Fontamara<br />

avec : le diminutif Daddy,<br />

Marco Jeanty avant qu’il ne s’allie<br />

à Manno Charlemagne.<br />

Et dans le même sérail, le trio<br />

André Dubuisson, Erick Mazarin<br />

et Joël Théodore qui a fait un tabac<br />

au ‘’Boulo Show’’ de Boulo<br />

Valcourt sur Télé Haïti. Evidemment,<br />

c’est le déclic pour Joël qui<br />

commence à savourer sa position<br />

de vedette en herbe. Avec son timbre<br />

haut-perché et clairsemé qui<br />

se distingue bien de par sa musicalité<br />

envahissante. C’est l’époque<br />

des récitals d’étudiants au Collège<br />

Grégoire Eugene à l’avenue Christophe<br />

au Bas-Peu-de-Chose, chez<br />

Gérard Gourgue au Haut-Peu-de-<br />

Chose à Pacot et chez Frank Etienne<br />

à Bel Air. Ces établissements<br />

scolaires qui consistaient le ‘’Golf<br />

Drouot’’ (1), Haïtien, pour ces<br />

artistes émergents. Lesquels voulaient<br />

se positionner en dehors de<br />

la musique de danse dite commerciale.<br />

Mais, c’est aussi la continuité<br />

de l’exode des cerveaux au<br />

cœur d’un pays ‘’Pèlen Tèt’’ pour<br />

la génération subséquente ; qui<br />

n’avait qu’un projet après l’école<br />

ou l’université : partir, sans laisser<br />

de traces, avec un dégout d’apatride.<br />

Néanmoins, Joël Théodore<br />

lui est resté au pays, malgré vents<br />

et marées. Décidé à faire un impact<br />

considérable et s’imposer<br />

comme la voix de sa filiation. Pari<br />

réussi pour ce ménestrel à la verve<br />

déclamatoire qui a su faire valoir<br />

sa marque sentimentale avec la<br />

sortie de son premier album en<br />

solo :’’Ti Pitite’’, comprenant : je<br />

ne comprends pas, Haïti, Diana,<br />

sosyete, et je t’aime tellement,<br />

encore un mois, qui le<br />

campe en interprète des variétés.<br />

Et en même temps comme l’idole<br />

de la gent féminine qui est tombé<br />

à la renverse pour ce romantique<br />

à la folie. A la même période, il est<br />

sollicité par le « Bossa Combo »<br />

dont une partie du groupe avait<br />

décidé de ne pas retourner au<br />

pays des tontons- macoutes, lors<br />

d’une tournée à NY. Dont le chanteur<br />

Charly Dorsainvil qu’il devait<br />

remplacer pour s’installer en duo<br />

avec le vétéran Raymond Cajuste.<br />

Pour faire figure de gamin au sein<br />

d’un groupe composé de vieux<br />

routiers, auquel il avait apporté du<br />

sang neuf, une audience féminine<br />

et de nouvelles perspectives, après<br />

l’éclatement de NY.<br />

Contribuant en ce sens à la<br />

renaissance du « Bossa Combo »<br />

devenu ‘’Big band Bossa’’. Fort de<br />

sa fraicheur, son exubérance et sa<br />

voix éloquente qui a gratifié des<br />

tubes comme : à la plage, gare<br />

du nord, la patronne, arivis,<br />

fanm alakokèt etc. Tout en<br />

maintenant de front sa carrière<br />

‘’solo’’ dans l’octroi d’un nouveau<br />

disque avec les morceaux : je<br />

t’aime, nou pa gen dwa kite,<br />

yon mòso manman, se pou’n<br />

lite, kite m viv, nowèl. Une ascension<br />

tentaculaire pour Joël qui<br />

est alors convié à tant d’initiatives.<br />

Comme d’être le timbre approprié<br />

de la dernière collaboration entre<br />

le chef d’orchestre ‘’master brain’’<br />

Nemours J. Baptiste et le ‘’maestro<br />

difficile’’ Webert Sicot dans l’album<br />

:’’L’union’’. Dans la perpétuation<br />

du binôme konpa-kadans,<br />

durant la première moitié des années<br />

1980, juste avant la mort<br />

de ces derniers.il a aussi pris part<br />

à l’œuvre ‘’Lakòl’’ de Claude<br />

Marcelin qui fut un prélude à la<br />

nouvelle génération musicale.<br />

Subséquemment, et face à la<br />

détérioration continue des structures<br />

morales et matérielles de son<br />

pays, Joël a eu fini par prendre<br />

part au ‘’sauve qui peut’’ général,<br />

en allant s’établir à Brooklyn, NY<br />

avec sa famille. Où il continué de<br />

faire les délices de ses fans dans<br />

les atmosphères des bistrots. Nous<br />

donnant l’occasion de nous retrouver<br />

en maintes fois dans les<br />

bals privés ; tout en me donnant<br />

des attentions et respect dus à un<br />

alter-ego. Et s’étonnant encore<br />

que je n’aie pas fait suite à ma<br />

passion musicale. Pour ma part,<br />

je lui fus gré d’avoir tenu le cap<br />

et représenter une filière artistique<br />

dont il a demeuré l’extension. Par<br />

la suite, on s’est revus plusieurs<br />

fois sur l’artère de Flatbush Avenue<br />

à Brooklyn, alors qu’il était<br />

la proie d’une terrible maladie.<br />

Le voyant déambuler dans les<br />

rues, démuni de ses forces n’était<br />

pas facile. Et jamais il n’a semblé<br />

perdre de sa jovialité et de ses<br />

bonnes manières. Trouvant même<br />

le temps de me prodiguer des conseils<br />

salutaires. Et sa mort imminente<br />

au cours d’un printemps<br />

morose fut pleurée par tous les<br />

amants de la musique.<br />

Notes<br />

1. Le Golf Drout fut un ancien<br />

terrain de golf transformé en<br />

espace de spectacles qui a servi au<br />

lancement de la carrière musicale<br />

des artistes de la génération yé-yé<br />

française tels : Johnny Halliday,<br />

Claude François, Michel Polnareff,<br />

Eddy Mitchell, Richard Anthony,<br />

Jacques Dutronc, Françoise Hardy<br />

parmi tant d’autres.<br />

Suite de la page (15)<br />

régime s’auto-définissent « bandits<br />

légaux ». Ce régime dépend désormais<br />

du fonctionnement des associations<br />

criminelles et mafieuses que<br />

contrôle un cercle restreint d’escrocs<br />

et de brasseurs d’affaires. Ce qui explique<br />

pourquoi les infrastructures de<br />

télécommunications sont régulièrement<br />

utilisées pour faciliter la négociation<br />

des rançons au vu et su de<br />

tous. Il en est de même des équipements<br />

publics, dont des véhicules<br />

immatriculés « service de l’État » et<br />

des uniformes de la police mis au<br />

service des gangs fédérés pour leur<br />

opération de kidnapping.<br />

Tout ce drame social montre<br />

clairement que les individus au pouvoir<br />

ne se contentent plus de dilapider<br />

les fonds publics, ils s’associent, de<br />

surcroit, à des organisations criminelles<br />

pour extorquer la population.<br />

Des travailleurs et travailleuses déjà<br />

largement éprouvés par l’exploitation<br />

abjecte de l’oligarchie et des<br />

firmes multinationales se trouvent au<br />

quotidien dans l’obligation de verser<br />

des rançons pour la libération d’un<br />

proche à des gangs criminels à la solde<br />

du pouvoir.<br />

À part l’extorsion fort lucrative<br />

que procure le kidnapping, il<br />

y a également le climat de terreur<br />

qu’entretiennent ces activités criminelles.<br />

Les personnes enlevées sont<br />

parfois soumises aux tortures les plus<br />

sauvages avant d’être laissées pour<br />

mortes sur des montagnes d’immondices.<br />

Les femmes et les adolescentes<br />

sont souvent l’objet de viols<br />

collectifs à répétition avant d’être<br />

exécutés.<br />

Soulignons pour finir que cette<br />

terreur n’a rien d’accidentel, elle fait<br />

partie intégrante de l’essence du régime<br />

au pouvoir et de l’attente de<br />

l’oligarchie haïtienne qui veut conserver<br />

le statu quo par tous les moyens.<br />

C’est pratiquement leur mode<br />

opératoire pour tenir en respect les<br />

travailleurs et travailleuses et les autres<br />

groupes opprimés de la société.<br />

C’est la meilleure façon de garantir<br />

les intérêts de cette oligarchie et des<br />

firmes multinationales dans le pays.<br />

Les puissances occidentales<br />

qui sont directement intervenues<br />

pour imposer ce régime, suite au<br />

cataclysme du 12 janvier 2010, continuent<br />

ouvertement à l’appuyer en<br />

dépit de la forte mobilisation des millions<br />

d’haïtiens et d’haïtiennes qui<br />

continuent de lutter contre à la fois<br />

ce régime et l’ordre social capitaliste<br />

néocolonial dans le pays.<br />

Pour authentification.<br />

Renel Exentus<br />

Ricardo Gustave<br />

Montréal, le premier<br />

février <strong>2021</strong><br />

*Le Regroupement des Haïtiens<br />

de Montréal Contre<br />

l’Occupation d’Haïti<br />

Contact : rehmoncohaiti1915@<br />

gmail.com<br />

Suite de la page (10)<br />

camper avec sa communauté Sikh.<br />

Dans les États voisins, voilà cinq<br />

mois que les manifestations ont commencé.<br />

Au Pendjab, un fermier de soixante-cinq<br />

ans s’est récemment donné<br />

la mort. Dans l’Haryana, la police a fait<br />

usage du canon à eau pour repousser des<br />

manifestants du Parti du Congrès, principal<br />

parti d’opposition à Narendra Modi.<br />

En dépit de la décision de la Cour Suprême,<br />

Rahul Gandhi, la figure du Parti<br />

du Congrès, a d’ailleurs manifesté dans<br />

la capitale vendredi 15. « Le Congrès ne<br />

cédera pas tant que ces lois ne seront pas<br />

abrogées. Ces lois ne visent pas à aider<br />

les agriculteurs, mais à les achever. »<br />

D’autres États comme le Rajasthan,<br />

l’Uttar Pradesh ou le Maharashtra<br />

ont récemment rejoint la lutte. Dans les<br />

quasi-villes autonomes qui poussent<br />

aux frontières de Delhi, les participants,<br />

toujours plus nombreux, sont résolus<br />

à tenir des mois, voire jusqu’à la mort.<br />

Alité dans un dortoir, l’un d’eux témoigne.<br />

« Mon grand-père est mort après<br />

soixante-quatorze jours de grève de la<br />

faim. Aujourd’hui, le gouvernement de<br />

Narendra Modi veut nous enterrer. Alors<br />

depuis dix jours, j’ai moi aussi cessé de<br />

m’alimenter et de boire. »<br />

Prochaine étape : le 26 janvier,<br />

jour de la fête nationale, dite Republic<br />

Day. À 83 ans, le célèbre activiste Anna<br />

Hazare a annoncé qu’il y entamerait lui<br />

aussi « sa dernière grève de la faim ». Certains<br />

manifestants ont menacé de marcher<br />

sur la capitale. Des intentions que les<br />

syndicats agricoles se sont empressés de<br />

réfuter. Certains craignent en effet que<br />

d’éventuelles violences puissent profiter<br />

au BJP, le parti de Narendra Modi, qui<br />

affirme que les fermiers sont manipulés<br />

par l’opposition et qu’ils sont violents.<br />

À quelques jours de la grande parade, la<br />

tension est à son comble.<br />

NDLR: Le 26 janvier, les paysans<br />

ont été autorisés à manifester à New<br />

Delhi, mais des confrontations ont rapidement<br />

éclaté avec les forces de l’ordre.<br />

La mobilisation ne faiblit pas. S’appuyant<br />

sur un large soutien populaire, les<br />

paysans réclament toujours le retrait des<br />

Farm Bills. (IGA)<br />

Source: Reporterre<br />

Investig’Action 28 Janvier <strong>2021</strong><br />

LA DIFFERENCE<br />

AUTO SCHOOL<br />

LEARN TO DRIVE<br />

La Différence Auto School<br />

836 Rogers Avenue<br />

(between Church Avenue<br />

& Erasmus Street)<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

Manager: Ernst Sevère<br />

Tel: 718-693-2817<br />

Cell: 917-407-8201<br />

Prime Time Driving School<br />

Learn to Drive Cars & Buses<br />

Driving instructors wanted!<br />

$17-$25 per hour.<br />

Must have highschool diploma or GED<br />

PrimeTimeDrivingSchool.com<br />

Vêtements, chaussures, tennis...<br />

Nou selman vann nan bal.<br />

Bon bagay!<br />

1628 Nostrand Avenue<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

718-859-8526<br />

18 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong>


Suite de la page (17)<br />

groupes «fermés». Cela était dû à la<br />

nature répressive du régime. Toutefois,<br />

quelques moments exceptionnels sont<br />

à signaler, par exemple les travailleurs<br />

du Port terrestre (le principal terminus<br />

de bus pour Khartoum et sa banlieue<br />

– un ensemble d’environ un million<br />

d’habitants) ont organisé une grève<br />

au cours de laquelle ils ont bloqué le<br />

réseau de bus de la capitale.<br />

Par ailleurs, les nombreuses<br />

manifestations des travailleurs et des<br />

professionnels de différents secteurs<br />

tels que l’électricité, les télécommunications<br />

et les soins de santé ont porté<br />

des coups fatals au régime et ont conduit<br />

à sa chute en avril 2019.<br />

Anne Alexander : Pouvez-vous<br />

nous en dire plus sur la<br />

façon dont les grèves générales ont été<br />

organisées pendant la révolution?<br />

SLB : En 2019, les révolutionnaires<br />

ont lancé des slogans et des<br />

revendications qui ont uni différents<br />

secteurs politiques et professionnels.<br />

L’Association des professionnels soudanais<br />

(SPA), qui regroupe différents<br />

corps professionnels (médecins, avocats<br />

et journalistes), a adopté ces<br />

revendications et a soutenu les révolutionnaires<br />

dans la rue. C’est pourquoi,<br />

lorsque la SPA a appelé à des grèves<br />

générales, les masses ont réagi rapidement.<br />

Tous les corps professionnels<br />

et ouvriers ont mené des grèves<br />

générales qui ont forcé les généraux du<br />

Conseil militaire de transition (CMT) à<br />

ouvrir des négociations avec la coalition<br />

politique d’opposition, les Forces<br />

de la liberté et du changement (FFC).<br />

L’atmosphère politique générale<br />

a également contribué à l’unité des<br />

masses après le massacre du 3 juin<br />

2019, au cours duquel le CMT a<br />

fait assassiner des révolutionnaires<br />

qui manifestaient devant le quartier<br />

général militaire de Khartoum.<br />

Anne Alexander : Que s’est-il<br />

passé depuis l’arrivée au pouvoir du<br />

gouvernement de transition?<br />

SLB : Malgré la formation d’un<br />

gouvernement de transition, les conditions<br />

des travailleurs sont les mêmes.<br />

Classified<br />

Directory Tel: 718-421-0162<br />

editor@haitiliberte.com<br />

Post CLASSIFIED ADS online for FREE at <strong>Haiti</strong>liberte.com<br />

Les conditions de vie se détériorent de<br />

jour en jour et les salaires ne peuvent<br />

pas suivre l’augmentation des prix. De<br />

plus, les mêmes lois du travail sont<br />

toujours en vigueur. De nombreux<br />

travailleurs ont été arbitrairement licenciés<br />

depuis la création de ce gouvernement<br />

pour avoir revendiqué leurs<br />

droits fondamentaux.<br />

Les grèves se poursuivent, la<br />

dernière en date étant celle des médecins<br />

en formation. Ils réclament une<br />

échelle de carrière, des salaires (la<br />

plupart d’entre eux travaillent pendant<br />

des années sans aucun salaire) et une<br />

assurance maladie.<br />

Anne Alexander : Quelles sont<br />

les évolutions juridiques en matière de<br />

droit d’organisation des travailleurs et<br />

travailleuses?<br />

SLB : En ce qui concerne le droit<br />

d’organisation, les conditions des travailleurs<br />

sont les mêmes que pendant<br />

l’ère Al-Bachir. Jusqu’à présent, le<br />

gouvernement de transition a nommé<br />

des comités directeurs de travailleurs<br />

au lieu de laisser les travailleurs élire<br />

démocratiquement leurs représentants.<br />

La plupart de ces nominations<br />

ont été purement politiques. En outre,<br />

la loi sur les syndicats n’a toujours pas<br />

été adoptée, car les autorités tentent<br />

d’imposer une loi qui limitera les libertés<br />

syndicales.<br />

L’Association des professionnels<br />

soudanais et le Parti communiste soudanais<br />

soutiennent également cette<br />

loi. Le Parti communiste est enclin à<br />

davantage de restrictions et à une plus<br />

grande intervention de l’État dans<br />

les organisations de travailleurs. La<br />

cause de cette orientation nécessite<br />

une compréhension de la stratégie<br />

d’ensemble du parti. Il s’est coupé de<br />

la classe ouvrière et est convaincu que<br />

l’alliance avec la bourgeoisie est le<br />

seul outil pour transformer la société,<br />

même si certaines tensions peuvent<br />

être transcendées. Cela signifie qu’il<br />

faut considérer les syndicats comme<br />

une monnaie d’échange politique dans<br />

les négociations avec les autres pouvoirs<br />

politiques plutôt que comme des<br />

«écoles de lutte».<br />

En bref, les intérêts des travailleurs<br />

ont été ignorés lors de la rédaction<br />

du projet de loi, et les options<br />

étatistes dominent. Cette proposition<br />

de loi a été rédigée et décrétée d’en<br />

haut et les travailleurs n’ont jamais<br />

été consultés à ce sujet. Et bien que<br />

le Soudan ait signé la Convention n°<br />

87 de l’OIT, qui garantit le droit des<br />

travailleurs à s’organiser, dans la réalité<br />

celle-ci n’a pas été mise en œuvre.<br />

Tout discours sur les libertés syndicales<br />

n’est que pure propagande de la<br />

part du gouvernement.<br />

Anne Alexander : Les partis<br />

politiques jouent-ils un rôle important<br />

dans le mouvement syndical?<br />

SLB : Les partis politiques actuels<br />

jouent un rôle négatif dans le<br />

mouvement ouvrier: premièrement, en<br />

faisant partie de la coalition au pouvoir,<br />

les partis politiques répriment activement<br />

le mouvement ouvrier pour les<br />

raisons mentionnées précédemment<br />

et, deuxièmement, en insistant sur un<br />

acte autoritaire qui viole les principes<br />

de base de la construction d’un mouvement<br />

ouvrier démocratique<br />

Anne Alexander : Quels sont<br />

les défis auxquels s’affronte aujourd’hui<br />

le mouvement syndical soudanais?<br />

SLB : Les principales revendications<br />

des travailleurs portent sur<br />

l’amélioration des conditions de travail,<br />

l’augmentation des salaires, la<br />

liberté d’organisation sans harcèlement<br />

de la part des employeurs. Les<br />

défis à relever sont les suivants: la<br />

création d’organisations de base qui<br />

représentent véritablement les intérêts<br />

des travailleurs et la modification des<br />

lois qui paralysent le mouvement ouvrier,<br />

en particulier le code du travail<br />

de 1997 au moyen duquel des centaines<br />

de travailleurs ont été arbitrairement<br />

licenciés depuis que ce gouvernement<br />

de transition est au pouvoir,<br />

en septembre 2019.<br />

MENA Solidarity Network 17<br />

janvier <strong>2021</strong><br />

Traduction rédaction A l’Encontre<br />

1 er février <strong>2021</strong><br />

AUTO DONATIONS<br />

Drive Out Breast Cancer: Donate a<br />

car today! The benefits of donating<br />

your car or boat: Fast Free Pickup -<br />

24hr Response Tax Deduction - Easy<br />

To Do! Call 24/7: 855-905-4755<br />

EDUCATION<br />

Mega Institution Mixte. Mission<br />

d'Education pour les générations<br />

de l'Avenir. Lilavois 53, Plaine du<br />

Cul de Sac, <strong>Haiti</strong>. Ecole Primaire et<br />

Bilingue. Fondateur : Jean L. Vallon,<br />

M.S. EDU, Tel : (011509) 3813-<br />

1107. Email : levallon@aol.com,<br />

vjeanlesly@yahoo.com<br />

EDUCATION / CAREER TRAINING<br />

COMPUTER & IT TRAINING<br />

PROGRAM! Train ONLINE to get the<br />

skills to become a Computer & Help<br />

Desk Professional now! Grants and<br />

Scholarships available for certain<br />

programs for qualified applicants.<br />

Call CTI for details! (844) 947-0192<br />

(M-F 8am-6pm ET)<br />

EDUCATION / CAREER TRAINING<br />

TRAIN AT HOME TO DO MEDICAL<br />

BILLING! Become a Medical Office<br />

Professional online at CTI! Get<br />

Trained, Certified & ready to work in<br />

months! Call 855-543-6440. (M-F<br />

8am-6pm ET)<br />

HEALTH<br />

VIAGRA & CIALIS! 60 pills for $99.<br />

100 pills for $150. FREE shipping.<br />

Money back guaranteed! 1-855-579-<br />

8907<br />

HEALTH<br />

Drink "SOUL," the anti-oxidant<br />

power supplement made from<br />

seeds! Banish pain, reclaim<br />

youth, inject energy. Packets:<br />

$4 each. Box of 30: $78. Two<br />

boxes: $143. Call (305) 610-6913<br />

or visit www.myrainlife.com/<br />

rejuvenation.<br />

HELP WANTED<br />

Haïti Liberté is looking to hire a<br />

Wordpress specialist (or someone<br />

willing to be trained) with a working<br />

knowledge of French, Kreyòl, and<br />

English and a sense of design to<br />

help with the regular update and<br />

maintenance of its website. Send<br />

résumés to: editor@haitiliberte.com;<br />

or call 718-421-0162<br />

HELP WANTED<br />

Jetco Shipping needs DRIVERS to<br />

pick up barrels and other items for<br />

shipment to <strong>Haiti</strong>. Good pay! Flexible<br />

hours! Call Victorin, 347.998.7112.<br />

HELP WANTED<br />

Driver Tractor Trailer & Owner<br />

Operators Wanted, for Container<br />

Work, 3 Years Pier Experience<br />

Required, CDL Class A Licence,<br />

Clean Record, Twic Cart Required.<br />

Good Pay, Steady Work, Please Call<br />

Gabriel or Mark (973) 690-5363 or<br />

Inquire Within 187-189 Foundry St.<br />

Newark, NJ 07105<br />

HELP WANTED<br />

Driver with a vehicle needed for<br />

Wednesday newspaper deliveries.<br />

Routes available in New York &<br />

Miami. Call 718-421-0162.<br />

HELP WANTED<br />

$18.50 NYC, $16 L.I. up to $13.50<br />

DENTAL Insurance<br />

Saving a Life EVERY 11 MINUTES<br />

alone<br />

I’m never<br />

Life Alert ® is always<br />

here for me.<br />

One touch of a button<br />

sends help fast, 24/7.<br />

Help at Home<br />

Physicians Mutual Insurance Company<br />

A less expensive way to help<br />

get the dental care you deserve!<br />

CALL<br />

NOW! 1-855-225-1434<br />

Get help paying dental bills and keep more money in<br />

your pocket<br />

This is real dental insurance — NOT just a discount plan<br />

You can get coverage before your next checkup<br />

Don’t wait! Call now and we’ll rush you a FREE<br />

Information Kit with all the details.<br />

Insurance Policy P150NY<br />

6129<br />

I’ve fallen and I can’t get up!<br />

®<br />

with<br />

GPS!<br />

Help On-the-Go<br />

Upstate NY! If you need care from<br />

your relative, friend/ neighbor<br />

and you have Medicaid, they may<br />

be eligible to start taking care of<br />

you as personal assistant under<br />

NYS Medicaid CDPA Program. No<br />

Certificates needed. 347-713-3553<br />

HOME IMPROVEMENT<br />

The Generac PWRcell, a solar plus<br />

battery storage system. SAVE money,<br />

reduce your reliance on the grid,<br />

prepare for power outages and power<br />

your home. Full installation services<br />

available. $0 Down Financing<br />

Option. Request a FREE, no<br />

obligation, quote today. Call 1-888-<br />

871-0194<br />

TV INTERNET PHONE<br />

DISH TV $64.99 For 190 Channels<br />

+ $14.95 High Speed Internet. Free<br />

FREE<br />

Information Kit<br />

1-855-225-1434<br />

Visit us online at<br />

www.dental50plus.com/nypress<br />

MB17-NM003Ec<br />

Batteries Never Need Charging.<br />

For a FREE brochure call:<br />

1-800-404-9776<br />

Installation, Smart HD DVR Included,<br />

Free Voice Remote. Some restrictions<br />

apply. Promo Expires 7/21/21.<br />

1-888-609-9405<br />

TV INTERNET PHONE<br />

FREE!<br />

Savings Include an American<br />

Standard Right Height Toilet<br />

FREE! ($500 Value)<br />

Walk-In Tubs<br />

WALK-IN BATHTUB SALE! SAVE $1,500<br />

✔ Backed by American Standard’s 140 years of<br />

experience<br />

✔ Ultra low entry for easy entering & exiting<br />

✔ Patented Quick Drain ® Technology<br />

✔ Lifetime Warranty on the bath AND installation,<br />

INCLUDING labor backed by American Standard<br />

✔ 44 Hydrotherapy jets for an invigorating massage<br />

Limited Time Offer! Call Today!<br />

888-609-0248<br />

Or visit: www.walkintubinfo.com/nypress<br />

NURSING HOMES, HOME CARE AGENCIES<br />

& HOSPITALS ARE HIRING!<br />

Jobs Available • Train to be a Health Care Worker in less than 2 MONTHS<br />

RN and LPN review 2.5 month course: ..............................................................$4900<br />

Morning (10 am to 3 pm) & evening (6 pm and 10 pm), Mon to Thu classes start<br />

Oct. 21 & end Dec. 30, 2019 • Weekend, Sat & Sun, start Oct. 26 from 10 am to 4 pm<br />

Upgrade your expired HHA in 7 days: ...............................................................$695<br />

CNA become a HHA in 7 days: ...........................................................................$695<br />

EKG and phlebotomy, PCT, PCA review: Start Sep.23<br />

DAISLEY INSTITUTE: 718.467.8497<br />

229 Empire Blvd., Brooklyn, NY (bet Bedford & Rogers)<br />

Prepare for<br />

power outages<br />

with a Generac<br />

home standby<br />

generator<br />

REQUEST A FREE QUOTE!<br />

877-516-1160<br />

FREE<br />

7-Year Extended Warranty*<br />

A $695 Value!<br />

Offer valid December 15, 2020 - March 1, <strong>2021</strong><br />

Special Financing Available<br />

Subject to Credit Approval<br />

Get DIRECTV! ONLY $69.99/month!<br />

155 Channels & 1000s of Shows/<br />

Movies On Demand (w/SELECT All<br />

Included Package.) PLUS Stream on<br />

Up to FIVE Screens Simultaneously<br />

at No Additional Cost. Call DIRECTV<br />

1-888-534-6918<br />

*To qualify, consumers must request a quote, purchase, install and activate the<br />

generator with a participating dealer. Call for a full list of terms and conditions.<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

19


NOU LA POU OU<br />

Fè <strong>2021</strong> w ap jwenn pwoteksyon asirans.<br />

Li pa twò ta pou w jwenn pwoteksyon bon mache ak bon kalite ou bezwen an<br />

<strong>2021</strong> an. NY State of Health ka ede ou jwenn yon plan ki abòdab ak:<br />

• Swen prevantif gratis<br />

• Prim ki ba oswa okenn prim<br />

• Depans ki soti nan pòch ki ba<br />

Rele oswa konekte sou Entènèt pou jwenn èd nan men konseye asirans sante lokal yo pou<br />

konpare plan, aplike pou asistans finansye pou bese depans ou yo, epi chwazi pwoteksyon<br />

ki travay pou ou.<br />

ENSKRI JODI A POU JWENN PWOTEKSYON AN <strong>2021</strong>.<br />

JWENN PLAN OU AN JODI A!<br />

Rele nan: 1-855-355-5777<br />

Telefòn Tèks: 1-800-662-1220<br />

Ale sou sitwèb: nystateofhealth.ny.gov<br />

20 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 31 • Du 3 au 9 Février <strong>2021</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!