Confrontation de la Production Architecturale des Années 1920-30-40 avec les Années 1950-60-70
Travail de diplôme EAUG de Marie Baillif, René Hebler, Georges Dubouchet, Sandro Rossetti et Suzanne Lerch. Juin 1970. En mars 1970, un groupe d’étudiant·es de l’EAUG (Ecole d’architecture de l’université de Genève) élaborait ce thème pour son travail de diplôme. Rappelons qu’en 1968, des changements profond dans l’enseignement avaient été obtenus par un fort mouvement des étudiant·es, en réaction avec le modèle « Beaux Arts » transmis par le corps enseignant de l’époque. Avec le recul, nous voyons dans ce travail réalisé juste avant l’entrée formelle dans le métier d’architecte, la préoccupation de jeunes professionnel·les de comprendre dans quel contexte ils/elles allaient travailler. Nous étions très motivé·es par le thème du logement, qui n’était quasiment pas abordé dans l’enseignement pré 68 dans notre école, et soucieux de documenter l’histoire récente de l’habitat de notre propre ville. Cette documentation était de fait inexistante à ce moment-là. Nous voulions rendre plus objectives nos positions critiques face à la production contemporaine (les années 50/60/70) et notre fascination pour celle des années 20/30/40. Ainsi, avec une démarche originale imaginée pour répondre à nos préoccupations, nous avons tenté d’écrire l’histoire du logement à Genève de 1920 à 1970. Cette démarche consistait à analyser l’évolution de domaines qui constituent la base du métier: l’aménagement du territoire, les normes et la législation, les matériaux de construction, la typologie des bâtiments et des logements…. Réunis par l’amitié un jour de mars 2020 dans la cour de la Maison Ronde de Maurice Braillard, un de nos objets d’admiration, nous avons pensé que cette démarche et cette masse d’information pouvait peut-être intéresser des enseignant·es, des chercheurs·euses et des étudiant·es des années 2020 et suivantes. Nous avons donc le plaisir de mettre cet ouvrage en accès libre. L’indexation du texte permet des recherches par mots-clés qui devraient en faciliter la consultation.
Travail de diplôme EAUG de Marie Baillif, René Hebler, Georges Dubouchet, Sandro Rossetti et Suzanne Lerch. Juin 1970.
En mars 1970, un groupe d’étudiant·es de l’EAUG (Ecole d’architecture de l’université de Genève) élaborait ce thème pour son travail de diplôme. Rappelons qu’en 1968, des changements profond dans l’enseignement avaient été obtenus par un fort mouvement des étudiant·es, en réaction avec le modèle « Beaux Arts » transmis par le corps enseignant de l’époque.
Avec le recul, nous voyons dans ce travail réalisé juste avant l’entrée formelle dans le métier d’architecte, la préoccupation de jeunes professionnel·les de comprendre dans quel contexte ils/elles allaient travailler.
Nous étions très motivé·es par le thème du logement, qui n’était quasiment pas abordé dans l’enseignement pré 68 dans notre école, et soucieux de documenter l’histoire récente de l’habitat de notre propre ville. Cette documentation était de fait inexistante à ce moment-là. Nous voulions rendre plus objectives nos positions critiques face à la production contemporaine (les années 50/60/70) et notre fascination pour celle des années 20/30/40.
Ainsi, avec une démarche originale imaginée pour répondre à nos préoccupations, nous avons tenté d’écrire l’histoire du logement à Genève de 1920 à 1970. Cette démarche consistait à analyser l’évolution de domaines qui constituent la base du métier: l’aménagement du territoire, les normes et la législation, les matériaux de construction, la typologie des bâtiments et des logements….
Réunis par l’amitié un jour de mars 2020 dans la cour de la Maison Ronde de Maurice Braillard, un de nos objets d’admiration, nous avons pensé que cette démarche et cette masse d’information pouvait peut-être intéresser des enseignant·es, des chercheurs·euses et des étudiant·es des années 2020 et suivantes.
Nous avons donc le plaisir de mettre cet ouvrage en accès libre. L’indexation du texte permet des recherches par mots-clés qui devraient en faciliter la consultation.
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I
PROGRAMME 16.03.1970
CONFRONTATION DE LA PRODUCTION
ARCHITECTURALE DES ANNEES 1920 - 30 - +0
AVEC CELLE DES ANNEES 1950
- 60 - 70
0.1. THEMES, OBJECTIFS ET LIMITES
0.2. TERRAIN
1ère PARTIE - INTRODUCTION
1.1. CONTEXTE HISTORIQUE
1.2. DIAGRAMMES
1.3. EXPLICATIONS PAR PERIODE
1.3.1. De 1896 à 1918
1.3.2. De 1919 à 1926 (l'inflation)
1.3.3. De 1927 à 1932 (la pseudo-conjoncture)
1.3.4. De 1933 à 1936 (la crise)
1.3.5. De 1937 à 1939 (l'avant-guerre)
1.3.6. De 191+0 à 191+5 (la guerre)
1.3.7. De 191+6 à 1953 (l'après-guerre)
1.3.8. De 1956 à 1958 (première haute-conjoncture)
1.3.9. De 1959 à nos jours (deuxième haute-conjoncture)
1.4. LE LOGEMENT
1.4.0. Limites du travail
1.4.1. Importance des années 1920-1930
1.4.2. Actuellement
1.4.3. Surproduction - pénurie
1.5. PROGRES TECHNOLOGIQUES ET RATIONALISATION
1.9.0. Présentation
1.5.1. Qu'est-ce que le progrès technique
.5.2. Qu'est-ce qui détermine l'utilisation des ressources?
1.5.3. Comment se fait la"rationalisation" dans le bâtimen"
1.5.4. Quelques •textes
2ème PARTIE - IMPLANTATION
2.0. INTRODUCTION
I
I
I
I
I
I
I
I
I
2.1. PERIODE D'ENTRE DEUX GUERRES
2.1.0. Situation précédente (fin du XlXème et début XXème s.)
2.1.0.1. Caractéristiques
2.1.0.2. Recherches théoriques et applications
Première phase: après la guerre 14-18
2.1.1.1. Situation générale
2.1.1.2. Localisation des ensembles résidentiels
Les différentes formes de conception
Cités-jardins
- Présentation
- Etapes théoriques de la rationalisation
de lotissement bas
- Analyse de quelques exemples
- Exemple de réalisation à Genève
Cité jardin d'Aire
Ilots salubres - Problèmes de l'ilôt
- Exemples de réalisation
Critiques contemporaines
2.1.2. Deuxième phase (1925-1939)
2.1.2.1. Situation générale
2.1.2.2. Recherches de nouvelles solutions. Gropius et Le
Corbusier
Réalisations et possibilités de réalisation.
2.1.2.3. Situation à Genève.
-
Législation genevoise
Réalisations - Lotissement de logements économiques,
1930, ex. Vieusseux
- Nouveaux modes d'implantation
dans le tissu urbain. Ex. Square
de Montchoisy
- Rénovation d'un quartier. Ex. de
de St-Gervais
PER1ODE DE L'APRES - GUERRE
2.2.1. Présentation
2.2.1.1. Tendance générale
2.2.1.2. Problème foncier
2.2.1.3. Problème de l'implantation
2.2.1.4. Problème de la rationalisation
2.2.2. Réalisations
2.2.2.1. Parcelle et morcellement: possibilités théoriques
2.2.2.2. Caractoristiques du plan masse
.A. Taux d'occupation: diminution
B. Séparation des activités : commerces
centres (loisirs, sociaux,
médicaux, etc.)
e spaces verts (jeux, repos,
plantations, rez,
toiture, parking
apropriation
Circulai ion (piéton, autos)
Cheminement: parcelle, voisinage
8.0
2.2.2.3. Environnement
2.2.3. Conclusion
2.3. QUELQUES REMARQUES SUR LA 2ème PARTIE
3ème PARTIE - BATIMENT
I
I
3.0. PRESENTATION
3.1. LA CELLULE
3.1.1. Conception du plan
3.1.1.1. Meyer
3.1.1.2. Alexander Klein
3.1.2. Quelles étaient les recherches et les préoccupations
des architectes suisses à ce moment-là?
I 3.1.3. Etat du processus de réalisations des cellules de
logement à Genève vers les années 1920-1930
3.1.4. Cristallisation d'un plan type (1920-1970)
I 3.1.4.1. Généralisation du traversant entre deux murs de
refends
3.1.4.2. Le mélange des grandeurs d'appartements
3.1.4.3. Normes et surfaces
3.2. DISTRIBUTION ET GROUPEMENT DES LOGEMENTS
3.2.1. Conception des modes de groupements et de distribution
I
des cellules
3.2.1.1. Distributions par coursive
I
3.2.1.2. La rue intérieure
3.2.2. Etat du processus de rationalisation des modes de
distribution et de groupement à Genève, avant la
I
guerre 1939-45.
3.2.3. Cristallisation d'un mode de groupement
, 3.2.3.1. Introduction
3.2.3.2. Applications tardives ou avortées à Genève du système
I à coursives ou rue intérieure
3.2.3.3. Cristallisation du mode de distribution
I
I
3.3. PROCESSUS DE RATIONALISATION DES STRUCTURES
PORTEUSES - REPERCUSSIONS SUR CERTAINES PARTIES
DU BATIMENT
3.3.1. L'industrie du bâtiment
3.3.1.1. La concurrence dans le bâtiment
I
3.3.1.2. Matières premières, matériaux, innovations techniques
3.3.1.3. La main-d'oeuvre
3.3.2. Structure - enveloppe
I
3.3.2.1. Evolution des structures
3.3.2.2. Première utilisation du béton armé
3.3.2.3. Les ossatures ponctuelles
3.3.2.4. Ralisations genevoises après - guerre
3.3.3. Répercussions de la rationalisation des structures
portantes sur le traitement du mur-pignon
3.3.3.1. Les phases
3.3.3.2. Problèmes législatifs
3.3.3.3. Traitement des murs-pignon
3.3.4. Le toit plat
3.3.4.1. Problèmes idéologiques
3.3.4.2. Problèmes techniques
3.3.4.3. Problèmes législatifs
3.3.4.4. Appelation des toitures - terrasses
3.4. QUELQUES REMARQUES SUR LA 3ème PARTIE
4ème PARTIE - CONCLUSIONS
4.1. MANQUES IMMEDIATS DU TRAVAIL
4.2. REPRISES DES HYPOTHESES DE DEPART
4.2.1. Existence d'un courant de "gauche"
4.2.2. La rationalisation
4.2.3. La transformation del'urbain
4.2.4. La synthèses des arts appliqués
4.2.5. Remarques
4.3. INDICATIONS POUR UNE SUITE DU TRAVAIL
4.3.1. Découpage proposé
4.3.2. Résultats escomptés
5ème PARTIE - ANNEXES
5.1. LISTE DES ANNEXES
5.2. TABLEAU CHRONOLOGIQUE DES BATIMENTS D'HABITATION
A GENEVE (1927 - 1939)
5.3. TABLEAU CHRONOLOGIQUE GENERAL (Aide-Mémoire)
5.4. BIBLIOGRAPHIE
5.5. > COMPLEMENTS
j
I
I
Les
I
I
.
I
I
I
I
I
I
I
I
I
j
I
CONFRONTATION DE LA PRODUCTION ARCHITECTURALE DES ANNEES 1920-3O- +O
AVEC CELLE DES ANNEES l95O-60-70.
et l'architecture nouvelle
n'avaient pu s'épanouir et transformer l'environnement
humain parce qu'ils étaient en
contradiction fondamentale avec les intérêts
T
des pOSs('dafl , • (A .Kopp
Thème, objectif et limites
Les années 1920-30- +0 furent marquées par une série
d'événements économiques, sociaux et politiques qui
eurent à l'époque une influence décisive sur les
problèmes que se posèrent une partie des architectes.
réponses formulées face à ces problèmes par ces
architectes et pour lesquelles un regain d'intérêt
s'est manifesté ces dernières années, avaient un
caractère global.
Elles concernaient à la fois l'aspect économique,
répartir les activités (ex. propositions des urbanistes
en URSS), technique : dépasser le stade de
la production artisanale (ex. recherches et propositions
Bauhaus), social : formuler un nouveau mode
de vie (ex. propositions et réalisation de l'Association
des Architectes contemporains en URSS) et
idéologique : rompre avec l'académisme (ex. production
du Bauhaus).
Actuellement, face aux événements économiques, sociaux
et politiques qui posent à une partie des architectes
plusieurs problèmes, les réponses de ceuxci
sont spécialisées : réponses méthodologiques
(ex. Lynch, Alexander), réponse utopique (ex. Maymont,
Hausermann), réponse technique (ex. Lods,
Sarger.
Ces réponses se sont-elles affrontées lors de leurs
tentatives de réalisations avec les obstacles produits
par la possession privée des moyens de production
? (si l'on considère par exemple, les expériences
de Bauhaus). Ne sont-elles pas transformées lors
de cet affrontement, n'ont-elles pas été déviées de
leurs objectifs initiaux lors de celui-ci ? (si
l'on considère par exemple les propositions contenues
dans la charte d'Athènes).
Les déviations de ces réponses par rapport à leurs
objectifs initiaux sont-elles accrues aujourd'hui ?
Les contenus de ces réponses déviées ne sont-ils
pas utilisés dans la production architecturale des
années choisies comme points de repères ?
Actuellement y a-t-il ou non une"régression" (ou
une"non-progression") en matière de production
architecturale par rapport au potentiel fourni par
le développement des forces productives ?
4.
I
l'Université
I
I
I
.
I
I
I
I
I
. L'application
I
I
I
I
I
I
I
I
(si l'on considère par exemple les apports des progrès
techniques qui, s'ils sont orientés principalement
par une recherche de l'augmentation de la
productivité e t de la diminution des coûts n'en
sont pas moins des acquis).
La confrontation de la production architecturale
des années 1920-30-40 avec celle des années 1950-
60-70 qui est l'objectif de ce programme ne saurait
répondre d'une manière complète et définitive à ces
questions et à celles qu'elles impliquent. Elle ne
constitue qu'une simple contribution, une approche
des problèmes posés qui utilise un terrain géographique
restreint : l'agglomération genevoise et des
moyens limités : ceux de l'Ecole d'architecture de
de Genève.
Les résultats de cette confrontation devraient être
ensuite réinvestis dans une étude plus importante
faisant appel à d'autres disciplines (économie, sociologie,
histoire, géographie, etc...).
Cette confrontation demande quelques données concernant
le choix des années 1920-30-40 comme point de
repère en amont.
Par exemple
La production des architectes considérés est relativement
une proportion élevée de la production
architecturale totale.
La reprise du développement des villes par le processus
de concentration des entreprises et de la
population après la stagnation de celui-ci pendant
la guerre 1914-1918.
de manière opérationnelle de nouveaux
procédés dans le processus de production de l'industrie
du bâtiment (ex. béton armé).
A Genève, par exemple
Les premières réalisations de logements ouvriers
(cité-jardin d'Aïre 1920, Hoechel, Vieusseux 1930,
Braillard, Metzger, Vincent, Gampert, Baumgartner).
Les premières lois cantonales sur l'aménagement et
l'urbanisme 1929.
Le plan directeur de Genève 1935 proposant des lignes
directives en matière économique, démographiques,
etc...
L'application par les ingénieurs de nouveaux procédés
techniques (pont de Vessy 1936 Maillart).
La formation du GANG (groupe pour l'architecture
nouvelle à Genève (Vincent, Schwertz, Lesemann,
Saugey 1935) et ses réalisations.
Le jugement du concours international du Palais des
Nations (1927-28).
1
8.0. 5.
Terrain
La production architecturale des années choisies
comme point de repère sera traitée dans sa globalité
c'est-à-dire
- d'une part le 5 à 10 % de la production architecturale
dite !!davant_garde?? ou "novatrice" (qui
I
souvent ni l'une ni l'autre) qui est le
support principal des publications concernant
l'histoire de l'architecture.
.
- d'autre part, le 90 à 95 % de la production architecturale
qui forme l'immense majorité des éléments
constitutifs du domaine bâti.
Cette confrontation utilisera principalement la production
architecturale située dans l'agglomération
genevoise et réalisée dans les années choisies comme
point de repère.
Il sera sans doute nécessaire d ' approfondir les recherches
des données nécessaires à la confrontation
dans un secteur particulier de l'agglomération genevoise.
Le choix de ce secteur dans le
cours de l'étude.
(Le secteur envisagé actuellement est celui qui se
situe géographiquement sur un axe St-Gervait- Gare
Cornavin - Grottes - Saint-Jean - Charmilles - Servette
- Châtelaine - Balexert - Cointrin - Meyrin,
qui contient des zones urbanisées en 1930 et 1960
et un domaine bâti très diversifié).
La production architecturale des années 1950-60-70
choisies comme point de repère en aval ne pourra
pas être traitée, dans la totalité géographique
de l'agglomération genevoise vu son importance
quantitative (et aussi son caractère éclectique).
Elle le sera principalement dans le secteur choisi.
De plus des éléments de la production architecturale
située hors de l'agglomération genevoise seront
certainement traités afin d'affiner les données
nécessaires à la confrontation.
LJte du progrrnmr 1603,1970
1 ère partie
1.1. CONTEXTE HISTORIQUE
Avant de passer à la confrontation de la production
architecturale des 20-30 avec la production actuelle,
il est indispensable de situer (dans les grandes li-'
gnes) l'évolution de la production du bâtiment depuis
1900, par rapport à quelques éléments du contexte
historique. C'est dans ce but qu'ont été établies
ces quelques courbes, que nous allons tenter
d'expliquer.
1.2 DIAGRAMMES
Logements construits
(source : de 1900 à 1926, rapport de gestion du
Conseil d'Etat,
Annuaire statisti-
de 1926 à nos jours
que de Genève,
Remarque : caractère échevelé de la courbe ; comment
expliquer la poussée entre 1926 et 1936 ?
Logements démolis : (source : Annuaire statistique)
Remarques : le nombre ne dépasse jamais 500 par années.
Deux pointes : 1930, démolition
du quartier du quai du Seujet
1960-1964, démolition
pour percement de voies de circulation,
intensification du grignotage des
zones villa.
unit-nom cire, j Z - /
2000
__, J_) 1._J ISJ
lin ia ,.n ain ieFn
8.1. 2
I
I
I
I
I
I.
Logements vacants. (Source Annuaire statistique GE)
Remarque : chiffres à considérer avec circonspection
la courbe montre (c'est le principal)
qu'il y eut un accroissement proportionnel
énorme du nombre des logements
vacants pendant la crise et le début de
la guerre.
Mais comme nous ignorons la base des calculs,
les chiffres en eux-mêmes n'ont
pas grande signification
I
unité: nornhr
u
7000
I 6000
I
5000
I
I
•
I
3000
2000
I 1000
I
i
I
500
I.yuu li LU .)U 1 J L4J 1 J J 'U J.
I
8.1. 3.
I
I
I
.
I
I
I
CONFEDERATiON-CANTON-CUMMUNE
Logements, provenance des fonds (source : Annuaire
statistique GE)
Remarque : trois moments ou l'Etat intervient
a) vers 29-30, démolition de quartiers insalubres,
problèmes de relogement
b) juste après la guerre : intervention proportionnellement
très importante
c) depuis 1958 en ajoutant le logement subventionné
et le logement construit par l'Etat, près
de la moitié n'est pas assumée par les milieux
privés.
I POUVOIRS PUBLICS
CORPORATION DE DROIT PUBLIC
AVEC LADE DES POUVO IRS PUBLICS
I
SANS LAiDE DES POUVOIRS PUBLICS L J
I
I
I5000
unit:nombe.
6000
1 2 3 456 7 8 9
I
T
I - -
2000
I
8.1. 4
I
I
I
Population : (source : Annuaire statistique GE)
Remarque entre 1918 et 1941, la population n'augmente
pas en chiffres absolus.
I Chômage (source : Raffestin) nombre de chômeurs
en moyenne mensuelle, cette courbe sert
à inontrr à quel moment la crise fut la
plus intense à Genève.
I
1 2 3 4 5 6 7 e g
3 200:D ---i 3500 -
1 310.000 3.000-
- -1
3 0 0.00 0 —j— - - ___________
-
230.W5 --4 2.000
280.000 -
270.000
--- 1.000
I
200CÇ 500
0 chmeus
1920 1930 1940 1950
240.000 --4
I
230JJ00__1 . .
.220.000 --j
I 210.000
I
200.000
180.000
1EL.000
150.000
140.000
130.000
-. I
POpuLa
'
1910 1920 1930 1040 1950 1000 1370
8.1. 5.
I
Bâtiments autres que logement
I
(source : avant 1926, aucun renseignements, ou rapport
de gestion du Conseil d'Etat,
I
de 1926 à nos jours : Annuaire statistique
Genève.
I
ba-tments administratifs.
I un:nonre 1 2
I
3 4 i i 6 8 9
L
+-.------
I
I
Ir
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I
-- i- --
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9I0D '9 19i39 1950 î 19'
I éco.es,bibtiothèques.
nnon -.5rL 1 2 3 7
I
I
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:0 --i .
.
30__J
25
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bureaux banquesmagasins.
911F '9'2C i3L 940 '950 9I60
JnItL;n_lï:r' 1 2 3 4 5 5 7 8 9
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I
A
2 Fi
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1'
— 19100 9Û 9l2û 930 '9140 9'50 1960
ateliers, fabriques.
Lr,It r.orr.tre
3 S 7
•
8 9
---4—
H
--
CD -
910 ~ 19:20 ' 8:3U
s
t--
19f50 1DJD- 197C
I
I
I
Remarque la pousser remarquée pour le logement ne
correspond pas à des poussées semblables
en ce qui concerne les bâtiments administratifs,
les écoles et bibliothèques, et
les bureaux, banques et magasins.
La courbe des fabriques et ateliers est
très semblable à celle du logement.
I
Confrontation des tableaux avec d'autres données
1 •
1.3 EXPLICATIONS PAR PERIODE
I
L'examen de ces quelques graphes et les quelques
remarques qui les accompagnent permettent de diviser
la période envisagée en périodes significatives.
1.3.1. De 1896 à 1918
I
Entre 1900 et 1913, la population croît très rapidement,
il y a deux périodes de forte construction
en 1902, 1903 puis en 1912.
I
I
Albert Picot (dans son livre "1931-1937, quelques
années difficiles à Genève" dit ce cette période
"Le canton de Genève en 1913 compte 170.702
habitants. La population est étrangère pour
le +2 %. Il y a 37.688 Français, 21.310 Italiens,
5867 Allemands, 91+7 Autrichiens.
I.
I
L'é norme masse des Français et Italiens est
avant tout composée d'ouvriers venus de Savoie,
de l'Ain et du Piémont.
I
I
Les étrangers ne votent pas, ce qui veut dire
que la classe ouvrière est presque sans influence
sur la politique.
Genève est bien une démocratie par sa constitution,
mais elle est aussi une oligarchie
bourgeoise par l'exclusion des habitants ouvriers.
La lutte politique se livre avant
tout entre des classes moyennes. Cet état de
chose est facheux, car l'étude des problèmes
sociaux reste en retard".
I
I
Ces phrases, sous la plume d'un libéral qui fut
Conseiller d'Etat de 1931 à 1945, montre que les germes
de la situation qui allait suivre (crise, etc.)
étaient décelés et reconnus même par les chefs de
file des partis bourgeois, pour qui les luttes de
classes (comme les guerres et les crises) sont finalement
des"purges", maux nécessaires, dont ils
t' r j ' I o re r 1 ' o
1 8.•t. 7.
I
De 1918 à 1926 - l'inflation
Durant cette période, la population diminue constamment.
En 1918, il n'est construit aucun logement
à Genève (d'après le rapport de gestion du Conseil
I
(I'Etat), puis on construit en moyenne moins de 500
logements par an. Cependant on peut faire les remarques
suivantes
.
I
I
-
- la Suisse n'a pas à faire de reconstruction de
guerre, contrairement à d'autres pays;
-
le problème de Genève est son développement industriel
compromis gravement par la guerre de 1918
(fermeture des zones franches, etc.)
A Genève, durant cette période s'installent des
organisations internationales qui eurent depuis
une influence décisive sur le développement de
Genève, cependant, on constate que c'est le départ
I
des étrangers qui provoque la diminution de population
(les genevois n'émigrent pas en masse et les
Confédérés ne retournent pas dans leur canton).
I
11 semble donc que l'installation des organisations
internationales ont peu d'influence à ce moment-là.
C'est surtout la main-d'oeuvre ouvrière étrangère
I
qui quitta Genève, faute de travail
"La main-d'oeuvre sarde et française était
I
remplacée par des Confédérés de Vaud, Berne
Fribourg et Valais. Ces 30.000 remplaçants
allaient voter. De quel côté s'orienteraientils
? (A.Picot, op. cit.)
Par la suite, A. Picot prétend que c'est cet arrivage
de Confédérés qui permit aux socialistes (dirigés
par Léon Nicole, un Vaudois) de devenir majoritaires
du gouvernement. Cette interprétation électorale de
I l'histoire est certainement discutable. L'analyse de
cette période reste encore à faire.
I 1.3.3. De 1927 à 1932 - la pseudo-conjoncture
L'accroissement de la population est donc due aux
Confédérés. C'est au milieu de cette période que se
I
situe le crach de la bourse de New-York, qui marque
le début de la crise mondiale qui "mit deux ans à
traverser l'Atlantique".
I
A Genève, les effets ne s'en font sentir gravement
que quelques années plus tard (1936).
Durant cette période sont entrepris plusieurs grands
I
chantiers - la gare
laSDN
- la démolition du quartier du Seujet
- la construction de Vieusseux
- les projets de Montchoisy
I
I
Alors que le chômage et le nombre des logements vacants
augmente, on continue à construire.
Dans Habitation (1933) on en trouve les explications
I
-uivantes
I
!En 19'32, (in constate surtout une ext raordinaire
recrudescence dans la construction des
villas, ce dernier phénomène provi ent certainement
de l'insécurité ressentie par les peti-
I
tes bourses dans le placement de leur argent
et de l'opinion généralement répandue que le
placement immobilier offre aujoud'hui le plus
de garanties.
En revanche, la construction de grandes mai-
I
.
sons collectives a considérablement diminué...
Ce n'est guère qu'à partir de 1931 que le
pourcentage des logements vacants augmente
I
considérablement. En 1932, il n'a pas encore
atteint la proportion qui était de 6 % en 1915
mais, on peut estimer que déjà au cours de
cette année, on atteindra et dépassera peutêtre
même, ce % de logements vacants. Si,
I
malgré tout, les constructeurs n'ont pas cessés
complètement leurs activités, c'est parce
que les locataires délaissent de plus en
I
plus les anciennes maisons sans confort et
demandent des appartements avec de larges
I
baies, balcons, chauffage central et service
d'eau chaude général. L'entreprise de bâtimwnt,
en poursuivant actuellement son activité
à Genève contribue à la baisse des logements
I
qui se fait sentir à Genève, seulement depuis
le commencement de l'année. Cependant, on peut
prétendre que le niveau actuel des logements
I
permet encore à l'entreprise privée de construire
dans des conditions relativement favorable,
et l'arrêt de la construction annoncé
par certains spéculateurs est loin d'être un
fait acquis."
1•
I
1.3.4. De 1933 à 1936
- La crise
C'est la période de crise la plus aigue à Genève
la population diminue, le chômage augmente, le nombre
de logements bâtis par année diminue, les finances
de l'Etat sont aussi gravement atteintes rappelons
le crach de la Banque de Genève en 1931.
D'autre part, la vie politique genevoise est marquée
de plusieurs événements importants : affrontements
entre la gauche, principalement le parti socialiste,
et l'extrême droite, intervention de la troupe (9
novembre 1932).
Dès 1933, le gouvernement genevois est è majorité
socialiste (/ socialistes +
3 bourgeois au Conseil
(J'Etat et 40 % de socialistes au Grand Conseil).
la "participation de la classe ouvrière" que réclamait
A. Picot est maintenant réalisée. Ce sont même
les socialistes qui ont le poouvoir et c'est à eux
qu'incombe la tâche de traverser la crise
au moment de la mont e e du fac j sm e , ' ai t e r ria t j y e
doit claire, lacisme ou social srn'. Il etait dans
I
intérêt de la bourgeoisie locale de lai sser les
socialistes appliquer un certain nombre de mesures
anti-populaires.
I
Le fait que cette législation ait été socialiste
.
a-t-il marqué la manière dont ont été résolus les
problèmes ? Nous manquons d'éléments pour le dire.
I
Parmi les socialistes, se trouve Maurice Braillard
qui dirigera le département des travaux publics,
en particulier ceux effectués grâce aux subventions
fédérales (l'aménagement des bords du Rhône, le
I
drainage de la Plaine de l'Aîre).
Ces
grands travaux permettent d'absorber une partie
I
du chômage, comme ceux entrepris à cette même période
par les autres pays européens (ex. : l'assainissement
des Marais Pontins dans l'Italie de Mussolini
construction des autoroutes allemandes par Hitler,
etc...).
Comment le secteur immobilier allait-il supporter
la crise ?
I Voici ce qu'écrivait A. Varenchon, dans un article
intitulé "1933-1934. A propos de crise" (extrait
d'un article paru dans Bâtir, organe de l'association
des employés..., le 10 déc. 1933).
I
•
I
"Nous voici à un tournant, comment le "virage"
sera-t-il pris ? Cette question, chacun se la
pose dans le monde du bâtiment.
L'activité intense de ces dernières années ne
I
risque-t-elle pas de céder la place à un mouvement
quelque peu ralenti ? Il faut l'envisager
semble-t-il en toute sagesse.
La tactique suivie jusqu'à présent présente
l'aspect d'une "inflation" immobilière qu'il
faudra absorber, bon gré mal gré. Et, en même
temps que dans le domaine monaitaire, une
I
opération de ce genre ne s'effectue pas sans
dommage.
Il est hors de doute que la cadence actuelle
I
de la construction ne répond pas à une nécessité.
Elle correspond d'avantage à des offres
de placements de capitaux-étrangers pour la
plupart- qu'à des besoins locatifs....
I
.... le marché immobilier, passablement enflé,
atteint un point voisin de la saturation.
On ne peut pas affirmer que cette activité
débordante, souvent chaotique et désordonnée
I
par insuffisance d'étude et de mise au point
et rapidité excessive d'éxécution ait été d'un
grand profit pour ceux qui y participèrent,
l
I
I
I
I
I .
les prix, compresses à leur extrême limite,
n'ont pas permia à nombre d'entreprises de
trouver un rendement correspondant au volume
des affaires traitées.
A la faveur d'une prospérité plus apparente
que réelle, les qualités de la production se
sont émoussées et il y a là un redressement à
opérer, mais pour l'obtenir, il faut éviter
un avilissement des prix, l'un de ces facteurs
étant souvent la conséquence de l'autre .......
importe de juger les choses saine-
.....ent....
m. Une e concurrence tend à s'établir sur le
marché immobilier comme elle existe, plus âpre
et plus serrée, dans bien d'autres branches de
l'activité de notre pays. On ne semble disposer
d'aucun moyen de la supprimer, sous peine de
provoquer une catastrophe plus grande que celle
qu'on prétendrait éviter".
Remarque
importante des exemples qui seront utilisés
Une par part la suite datent de cette période et de la période
précédente ce sont donc les immeubles de "surpro-
(cit. H.
duction"
D'autre part, un article de "Habitation" paru en
présente un autre point de vue
l'accroissement du nombre des logements vacants, et
une 1936, baisse relative des loyers n'empêchent pas que
pour une partie de la population, se loger est très
L'auteur de l'article propose de construire
difficile. des logements ultra-minima, pendant qu'une grande
quantité de vastes logements est vide.
"Lors de ces dix dernières années, toute une
partie de notre population s'est jetée, suivant
la mode et les désirs du jour, sur les nombreux
logements neufs mis à sa disposition. Pour les
classes populaires, en particulier, la dépense
du loyer s'est, de ce fait, accrue dans de fortes
proportions pour jouir du confort des classes
plus riches. Or, la crise se prolongeant
sans issue visible, les ressources de la population
diminuent avec un rythme croissant.
Dans tous les milieux, il faut réduire les dépenses,
son train de vie. C'est ainsi que nous
assistons à un reflux général de toutes les
classes vers des logements meilleur marché. Le
nombre d'habitants a sensiblement diminué depuis
trois ans; les logements disponibles
abondent (il y a actuellement, plus 'dun logement
vacant sur dix qui sont occupés); il
n'y a donc pas d'obstacle à ce "décalage" au
point de vue de 1 'habitat.
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
. la
Ceux qui quittent un logement de 2.000 Fr (ou
de 1200Fr) peuvent trouver à se loger confortablement
pour 1200 Fr (ou pour 800 Fr). Par
contre, pour celui qui ne peut plus disposer
que de 400 à 500 Fr, les logements récents
sont exclus; il ne lui reste plus que les
vieux immeubles et les taudis.
Comme conséquence de ce "reflux", les logements
insalubres pourront connaître un regain de
succès; ils seront revalorisc's, ceci au détriment
de la santé publique bien entendu.
Jusqu'à ce jour, les constructeurs et les
bailleurs de fonds ont complètement négligé
classe la plus pauvre de notre population,
estimant, à tort croyons-nous, qu'un logement
sans confort n'était pas rentable. Il s'agit
de remédier sans retard à ce manquement et de
créer des logements dont le loyer n'excédera p
pas 200 à 400 Fr. C'est le seul moyen dont
nous disposons actuellement pour lutter contre
les taudis, car les finances publiques seront
plus longtemps impuissantes à leur endroit.
Les logements à créer doivent en outre être
destinés à faciliter l'existence de personnes
ayant un revenu insuffisant. La petite maison
en banlieue, avec jardin, basse-cour, est
tout indiquée à cet effet. Il y a lieu de se
réjouir du concours ouvert actuellement à
Genève entre architectes et techniciens, il
permettra de réunir des idées et d'obtenir
les bases nécessaires concernant la maison elle-même
et son prix de revient.
Les avantages de ces constructions seront les
suivants
Donner du travail à l'industrie du bâtiment
à des chômeurs qui pourront travailler euxmêmes
à leur maison et en devenir au moins
partiellement propriétaires. Ce point est
particulièrement important dans la période
de crise intense du bâtiment que nous allons
traverser;
Attirer les habitants de taudis au grand
air, leur permettre une existence plus saine,
mettre à la portée des sans-travail
des occasions de "bricolage" bienfaisant
matériellement et moralement
En dernier lieu, si ce mouvement ver-, la
périphérie prend une ampleur suffisante,
ce sera la dévaluation des taudis, puis leur
vente à bon marché permettant de libérer
les espaces nécessaires à une reprise ultérieure
des affaires de la construction.
I
Etudier ces problèmes et mener à chef des expériences
décisives, c'est faire un pas, si
petit soit-il, vers une ère où il y aura plus
de justice pour le bien de tous.
Aurèle Favre
I
1.3.5. De 1937 à 1939 - avant-guerre
I
I
I
.
commandes
La population augmente légèrement (le seuil de 1918-
1932 176.000 h. est de nouveau atteint) : la crise
a favorisé une concentration de la population dans
les grandes villes. Le chômage diminue un peu : les
militaires permettent à l'industrie genvevoise
une lé gère reprise. La construction de logements
reprend elle aussi légèrement, alors que le
nombre des logements vacants ne fait que croître.
Il semble donc que la construction de logements ne
dépend pas tant de la "demande", que d'une situation
économique générale : la légère reprise industrielle
due à l'approche de la guerre permet à quelques affaires
immobilières de se réaliser (la provenance
des fonds est totalement privée).
Pas plus dans cette période que dans la précédente,
1'Etat ne finance (directement ou indirectement) la
construction de logements.
I
I
I
I
I
1.3.6. De 1940 à 19'i - GUERPE
Durant toute la guerre (comme durant 14-18),la population
de Genève accroit régulièrement - (les guerres
comme les crises favorisent la concentration des populations)
: l'industrie d'armement est développée
à Genève, après Bâle '/irich et Berne, durant la guerre
vers 1941-1942.
Ceci se remarque notemment par la diminution massive
du nombre des logements vacants.
Comme la population a crû, sans que rien ne soit construit,
à la fin de la guerre il n'y a quasiment plus
de logements vacants : tout est prêt pour une"reprise
n.
Durant la guerre, sont entrepris des grands travaux:
- usine de Verbois 19+3
- piste de Cointrin 1942-1946
le gouvernement élu en 1936 (après la législation
socialiste) de l'Entente Nationale (coalition des
partis bourgeois face aux socialistes) reste le uiêiiie
durant toute la guerre.
1.3.7. De 1946 à 1953 - Après guerre
I
Dès la fin de la guerre, la population de Genève
prend un rythme de croissance rapide.
I
Remarque : la fin des hostilités ne marque pas immédiatement
un changement dans le rythme de croissance
de la population. Il y a quelques mois de flottement
il faut reconvertir les industries de guerre en industries
de paix.
C'est l'Etat qui assumera (par des "corporations de
droit public") une part importante (presque la moitié)
de la construction des logements pendant cette
I
période ensembles de faible nsité, dans des eues
non déclassées, achèvement de l'ensemble de Vieus-
I
seux, etc.
•
Dès 1950, commence l'arrivée de travailleurs étrangers,
dont une proportion importante de saisonniers.
A la différence des périodes précédentes (il y a
I
toujours eu une forte proportion de travailleurs
étrangers à Genève, 40 % en 1918) la nouvelle maind'oeuvre
est presque entièrement non-qualifiée, le
bâtiment en absorbe une grande partie.
I
1.3.8 De 1954 à 1958 - Première haute- conjoncture
I
I
I
La population continue d'augmenter. Dès 1958, le
nombre des travailleurs étrangers est très important.
Pendant cette période, la construction de
logements est assumée quasi entièrement par des fonds
privés. Le nombre des logements démolis est en moyenne
de 200 logement par an.
La "restructuration", c'est-à-dire la percée de diverses
voies de circulation interrompue depuis les
années 1930-1931 reprend. D'autre part, certains
quartier de villas commencent à être grignotés.
1.3.9 De 1959 à nos jours - Deuxième haute-conjoncture
I
I
I
I
Période de haute conjoncture. Après le "creu" de
1958 en matière de construction de logements (dû
à la conjoncture internationale (canal de Suez), cela
repart de plus belle, avec cette fois, une participation
importante de l'Etat il est directement maître-d'oeuvre
pour une quantité importante (la plus
importante jamais vue) et le système subventionnement
- diverses lois HLM touchera jusqu'à la moitié de la
production.
En 1964, les arrêtés anti-surchauffe provoquent un
ralentissement de la construction qui dure jusqu'en
1967. Dès 1968 et actuellement (1970), malgré les
nouvelles mesures anti-surchauffe, aucun ralentissement
de la construction ne se fait sentir.
I
I
1.4. LE LOGEMENT
Par
I
I
I
I .
I
I
I
I
.
I
I
I
I
vicient
l.+.O La suite du travail se limitera à un seul type de
bâtiment les immeubles locatifs.
En effet, l'examen des courbes concernant les bâtiments
publics et les écoles nous montre que durant
l'entre deux-guerres, il fut construit très peu d'équipements
en effet, c'est entre 1850 (démolition
des fortifications) et 1910 que Genève connaît un
très fort développement industriel.
Entre 1918 et 1939, la population n'augmentant pas
en chiffres absolus, les équipements construits dans
la période précédente suffisaient donc aux besoins.
contre, la production de logements a un volume
important.
La question des équipements pose le problème de la
position de l'Etat par rapport à l'architecture moderne.
Dans ce préambule, nous ne jugeons pas inutile de
rappeler un certain nombre de points.
En 1929, le premier ClAM, à la Sarraz, publie une
d'c1aration en plusieurs points, dont l'un s'intitule
'ar'chitecture et l'Etat".
"Les architectes ayant la ferme volonté de
travailler dans l'intérêt véritable de la
société moderne, estiment que les Académies,
conservatrices du passe, en négligeant le problème
du logement, au bénéfice d'une architecture
purement somptuaire entravent le progrès
social.
Par leur main-mise sur l'enseignement, elles
dès leur origine la vocation de l'architecte
et par la presque exclusivité qu'elles
ont des commandes de l'Etat, elles s'opposent
A la pénétration de l'esprit nouveau qui seul
pourrait vivifier et renouveler l'art de bâtir".
Retrospectivement, il semble que le fameux concours
de la SDN ait été l'une des dernières grandes victoires
de 1'Academisme classique : par la polémique
qu'il a provoqué , il a contribu' à la fondation des
ClAM qui, on l'a vu, réclament leur part du gâteau
contrôle de l'enseignement et commandes de l'Etat.
Quelle fut la répercussion de cette célèbre dispute
sur le plan local ? Dans "Architecture - Art Appliqu'
revue qui rnmmence à paraître, puis disparaît
entre 1930 et 1933 en Suisse Romande, il est dit
(article de H. Moos)
I
I
I
I
'En effet, dans bien des mil ieux, on regrette
sincèrement que l'on ait pas saisi cette occasion
pour nous doter d'un monument plus reprsentatif
de l'architecture d'aujourd'hui.
Essayons de répondre
Les raisons en sont, croyons nous de deux ordres.
En premier lieu, il n'y a pas, si l'on
consent à ne pas confondre Technique et Architecture,
de style architectural de nos
jours, mais bien des artistes isolés qui prêtent
du charme à des constructions techniques
et utilitaires»'
A ce propos, on peut citer deux cas
le Pavillon du Désarmement (1932 Guyonnet)
1
construit par un architecte qui jusque là n'avait
pas montré d'esprit d'avant-garde, est la seule
oeuvre "radicale" de cette période; il est aisément
I
explicable : c'est une construction "technique et
provisoire et faite d'urgence, dont on
renonce par avance à faire un monument.
I
U
I
.
I
I
I
un
l'Hôtel Cornaviri (1932 Camoletti) est plus
ambigiie : il s'agit de construire dans un temps record
(6 mois), un hôtel qui s'armonise avec la gare
de Flegenheimer (1927-1932) co-auteur du Palais des
Na t ions.
On utilise donc une structure métallique, que cette
fois on rahabille complètement.
II. '400s, continu dans le même article
"En second lieu, le Palais de la Société des
Nations devait incontestablement aussi jouer
rôle représentatif, et cela à une époque
où les meilleurs de nos architectes ont peur
d'aborder ce problème.
De plus, ce rôle représentatif n'était, dans
le cas donné, bien joué qu'à condition d'être
compréhensible à la grande majorité des peuples
composant la Ligue. Une institution démocratique
par excellence, telle que la Société des
Nations, se devait de respecter des principes
qui sont à sa base. Et., dans ces conditions,
il est naturel que le choix se soit fait autour
d'un bâtiment à allure classique."
Un autre distingué polémiste, M. A.de Senger, dans
le Bulletin technique de Suisse romande (1928) qui
assimile Le Corbusier aux bolcheviques s'inquiète
peut-on trouver encore une expression
plastique aux besoins de cette partie de l 'humanité
cointemporaine, qui éprouve le goût de
"Ne
la vie animée et pour qui la famille, le pays,
l
I
I
Quelques
I
I
I
.
la nation, ne sont encore ni Choses ind.i f férentes
ni réalités haïssable ? Il
Il semble que cette expression plastique ait été
trouvée : déjà entre les projets de concours et la
réalisation du Palais des Nations, il y a une évolution,
dont parle H. Moos, dans "Architecture - Art
Appliqué". Les projets des lauréats étaient des ensembles
monumentaux à cours fermées, surchargés de
statues, etc. La réalisation s'étale dans le terrain.
Personne n'est convaincu par les décisions du jury,
ni du reste par la gravité de la bataille Le Corbusier
se plaint de recevoir des "tapes sur le nez"
à chaque concours.
années plus tard, quantité de membres des
ClAM sont dans l'enseignement, le gouvernement grec
les reçoit officiellement (ClAM 4 1933).
Actuellement, le "style moderne", nouvel académisme,
ne suscite que rarement des polémiques, il est admis
pour la plupart des réalisations qui demande une
représentativité (les exemples abondent).
.
1.4.1. Importance des années 1920 -
1930
- C'est dans les annees 20 que le logement minimum
commença à être théorisé par les architectes européens
(jusqu'à ce moment là, c'était l'affaire des
philantropes, hygiénistes ou utopistes-socialistes).
Par exemple, les premiers ClAM étaient consacrés
au logement (c'est après la guerre qu'ils s'orientèrent
vers l'urbanisme).
Premier congrès : le logement minimum - 1929 à
Francfort - ClAM 2 -
Deuxième congrès : le lotissement rationnel -
1930
Stuttgart - ClAM 3 -
I
I
I
I
I
C'est également durant cette période que se sont
cristallisés les principaux types de bâtiments
d'habitation que nous connaissons aujourd'hui. Ces
cristallisations sont en général un mélange entre
une tradition locale et la nécessité de rationaliser
le logement.
Par exemple
En Hollande
Les formules àcoursive "inventées" par les architectectes
des années 30 se sont répandue, car en fait,
elles perpétuaient la tradition.
Nous verrons par la suite plus en détail le cas de
Genève.
I
I
Actuellement, il devient de plus en plus difficile
du déceler den différences entre les Logements produits
récemment, il y a uniformisation du produit.
Comment expliquer ce phénomène.
.
le
I
Qu'en est-il actuellement ?
L'expression "logement ouvrier" n'est plus employée:
I il n'est question que de "logement social", voire de
HLM.
Paradoxalement, alors que le produit s'uniformise,
Examinons rapidement la différenciation économique
des types de logements dans les deux périodes considérées
vers 1920-30, de nombreuses tentatives de loge-
I ments ouvrier ont été faites. Il s'agit non seulement
de procurer des logements "salubres et économiques"
selon l'expression employée à Genève, mais de perpé-
I
tuer (ou d'inventer) un mode de vie qui aurait été
spécifiquement ouvrier : ex. les cités-jardin (voir
travail Baillif Dubouchet sur la cité-jardin
d'Aiire, Genève 1921).
apparaît une hiérarchisation des "statuts". U.B.M.,
I
H.L.M., puis récemment E-I.C.M., la réapparition de
la propriété par étage, etc. Les H.L.M. sont parfois
situés dans les bases des tours de luxe, les"grands
I
.
comportent en général, toute les catégories
(tant pour "mélanger les classes" que pour équilibrer
les plans financiers).
"Il n'y a qu'une seule explication à ce phénomène
si peu conforme aux lois du marché : les
exigences satisfaites par les appartements de
standing moyen sont déjà à la limite de ce qui
est aujourd'hui historiquement et socialement
acce table"
I
- _ 1' La Brèche du 22.1.1970
Dans cet article, il est supposé que si cela était
possible, les logements destinés à la classe ouvrière
seraient encore plus petits que ceux destinés à
la classe moyenne ; or il n'est pas possible de mettre
actuellement sur le marché des produits qui
soient au-dessous d'une certaine norme socialement
admise.
D'après A. Turin en effet, la norme socialement
définie croît de manière continue. Comme la norm ne
peut concerner que le minimum admissible, il y a
"progression" de ce minimum (vers 1930, les classes
moyennes n'étaient pas touchées par le logement minimum).
Actuellement, il y a généralisation du logement
minimum, en minimum légèrement supérieur à celui fixé
pour le logement ouvrier dans les années 1920-30:
les grands ensembles exigent la production en masse
d'un logement type, qui est destiné aussi bien 'à la
classe ouvrière qu'aux classes moyennes, (voir travail
F1e1ier,Rossetti - Vieusseux ancien et nouveau).
I
les
I
I
.
I
I
I
I
I
I
.
I
I
I
I
qui
D'autre part, si l'on considère non pas la production
de logements nouveaux, mais l'ensemble des
logements à disposition, apparaissent alors des
grandes différenciations aussi bien à l'heure actuelle
qu'entre les deux guerres , logements anciens
renovs ou entretenus, logements vétustes, sans
confort, baraques (logement des saisonniers).
1..3 Surproduction - pénurie
Serait-ce seulement depuis une dizaine d'années qu'
il y aurait pénurie de logements à Genève ? L'examen
des graphes pourrait laisser croire qu'entre
deux guerres mondiales, la situation était,
après tout, favorable pour les locataires. Or, il
n'en est rien.
Durant la période aigùe de crise, lorsqu'il y avait
un grand nombre de logements vacants, il y avait simultanément
chômage, baisse des salaires et baisse
du pouvoir d'achat. La situation n'était donc pas
plus favorable qu'en période de"pénurie normale".
Déjà en 1920, par exemple, est lancée une initiative
pour la constitution d'un office cantonal du logement,
dont le rôle devait être le suivant
- centraliser tous les contrats de location
("Nul n'a le droit de louer ou de prendre en location
des locaux ou logements, sauf par l'intermédiaire
de l'office cantonal du logement")
- construire de nouveaux immeubles (seul ou avec des
collectivités sans but lucratif).
Au moyen fond pour les constructions nouvelles
est alimenté par un impôt frappant les propriétaires
dont les revenus dépassent un maximum, fixé
chaque année par le Grand Conseil, les frais de
gestion de l'office sont couverts par les propriétaires
d'immeubles.
Cette ingénieuse proposition, qui visait à contrôler
tout le marché du logement, ainsi qu'à faire financer
les logements économiques par les propriétaires
(c'est le contraire qui se passe aujourd'hui
est bien sûr refusée par le Grand Conseil, (et par
le peuple 1 ). C'est un contre-projet bien anodin
qui passe
- obligation de déclarer les baux conclus à l'office
qui est chargé de tenir un état exact des logements
de l'agglomération urbaine.
C'est une solution purement administrative, dont on
voit mal comment elle contribuerait à éliminer la
pénurie et à protéger les locataires I Elle sert
plutôt à renseigner les milieux immobiliers sur la
situation du marché.
I
I
I
I
I
• a)
I
I
I
I
I
Parallèlement, suite '& un arrêté fédéral le 1 1 mai
1920, est ouvert au Conse il d' Etat, un créd i t de
plus d'un million, avec lequel il subventionne une
quinzaine diopérations (qui ne sont apparemment pas
des 'sociétés sans buts lucratifs").
Quelle était la situation entre 1920 et 1929 ?
"Remarquons pour commencer qu'il n'y a pas à
Genève pénurie de logements au sens propre du
terme. Le nombre des logements vacants est
même considérable, du moins en apparence (...
.. .. ) la crise dont on souffre n'est donc pas
à proprement parler une crise de quantité.
Elle est due principalement à trois causes
l'existence dans les vieux quartiers, d'un
très grand nombre de logements insalubres,
signalés depuis fort longtemps par ceux
qui s'intéressent à l'amélioration du logement,
mais ignorés volontairement ou non
du plus grand nombre;
b) la hausse des loyers qui se manifeste depuis
plusieurs années;
c la difficulté qu'éprouve à se loger la
classe ouvrière, et particulièrement les
familles nombreuses, en raison de cette
hausse, le montant du loyer d'un logement
normal absorbant une part trop grande du
revenu du travail".
Habitation 1928 P. 54
En 1928 a lieu une enquête sur les logements insalubres,
qui en dénombre 800, devant être démolis et
I
évacués dans le plus bref délai : ils sont la cause
S
de l'alcoolisme et de la tuberculose qui font des
ravages dans population.
I
I
I
I
I
En 1929, une nouvelle initiative est lancée; c'est
le moment où s'amorce la reprise (éphémère) de l'industrie
genevoise avec ses habituels corollaires
augmentation de population (depuis 1918 elle rie faisait
que décroître) et construction de logements.
Cette fois, le texte ne mentionne pas la pénurie,
comme en 1920, mais la "hausse incessante et générale
des prix réclamés à l'ensemble des locataires",
qu'il faut combattre par la construction de logements
nouveaux et en nombre suffisant.
Il s'agit donc cette fois de rétablir une "saine
concurrence" non pas en subventionnant, mais en
faisant construire par 1'Etat des logements, au
moyen fond alimenté par un nouvel impôt sur les
successions et d'un bureau d'étude Service cantonal
de la construction de logements.
I
81. 20,
I
I
I
I
I
I
Remarque : ce type d'organisme ex i ste par exemple en
Angleterre et en Hollande, où ils assument la plus
grande part de la construction de logements depuis
la guerre 19139-1945.
Cette initiative est bien sûr refusée, tant par le
Grand Conseil que par le Peuple, à la faveur d'un
projet qui vise à "encourager dans le canton la
construction de logements économiques pour faciliter
l'évacuation delogements reconnus insalubres". C'est
à-dire, dans le cas particulier, le quartier du quai
du Seujet, dont il fallait bien reloger les habitants
quelque part.
11 n'est pas question de la hausse des loyers.
Cependant les logements construits au moyen de ces
subventions doivent être économiques.
Ces deux initiatives populaires ont donc chaque fois
provoqué l'encouragement par l'Etat de l'initiative
En primai vée. 1933 (p.33) paraît dans Habitation, un article
qui fait le bilan des réalisations de logements
économiques, et fait la critique des formes d'action:
I
I
• des
I
'C'est part culierement aux soc i été s ayant un
caractère philantropique ou d'utilité publique
que nous devons des ensembles de maisons familiales;
la spéculation privée, conçue intelligemment,
nous a valu également quelques
quartiers intéressants de maisons collectives.
L'activité des sociétés de construction ayant
un caractère d'utilité publique u commencé à
Genève il y a plus de 60 ans. Nous donnons ciaprès
le nom de ces sociétés avec le nombre
logements construits. (d'après la thèse
de Mlle E. Fuchs présentée en janvier 1933 à
l'Ecole d'Etudes Sociales de Genève).
I
8.1. 21.
I
I
I
Association cooperative immobil ière,
fondée en 1867 pour créer des maisons farniliales
dont les locataires deviennent propriétaires
par paiements périodiques
1867-72: 17 maisons, ch. des Gds-Philosophes
1869-72: 13 et
, av. Châtelaine et d'Aire
1873-76: 20 te
, chemin Gaberel
1890-99: 10 il
, avenue d'Aire
1893: 7
te
, rue de la Terrassière
U 1898: 8 , avenue Soret
1900-19: 15 , ch. du Bois-Gentil
u W 1902-05: 7 I' chemin des Voirons
Total : 97 maisons familiales
Le locataire devient propriétaire après 15
I annuites representant le tiers du coût de l'immeuble.
I
Société pour logements hygiéniques,
fondée en 1892 pour créer des logements dans
des maisons collectives.
1893:5 maisons log. 3 p. R.Jura et L.-Favre
1897:3 " 1-2 p. Rue Caroline
Les immeubles sont actuellement transférés à
une société immobilière à but lucratif.
La Caisse d'Epargne
. a construit des maisons collectives avec logement
à loyer modeste, ou des maisons familiales
dont les locataires deviennent propriétaires
1895-99: 9 maisons collectives Square Vallin
VI
I
1899 : 30 familiales Petit-Lancy
En conformité de la loi du 23 février 1929
1930 : i maisons, 60 log. Rue Allobroges
I
Les autres constructions de la Caisse d'Epargne
ne se distinguent pas de la maison collective
habituelle.
I
I
I
Société Le Foyer
fondée en 1891+ pour construire des maisons familiales
vendues aux locataires par paiements
périodiques
1891 : 33 maisons à Sécheron
106 : g " à Châtelaine
8.1 22,
I
1915 : ( maisons à Châtelaine
I
1931 : 6 Châtelaine
Total ;5/i maisons familiales
La Ville de Genève
- a construit au moyen du Fond Galland, des logements
à loyer réduit dont les locataires doivent
remplir certaines conditions.
I
1896 a
1900 : 10 maisons 391 P. Squ. Paul Bouchet
1900 : 3
1913 : 2
I?
U
1 1 1 p. Rue Louis Favre
187 P. Châtelaine
I 1917 : Li 166 p. Rue du Nord
I
1930 : 2
1921 : 2 100 p. Rue Jean-Jacquet
1923 : 2 98 p. PI. de la Navigation
1927 : 2 88 p. Rue Louis-Favre
"
130 p. Rue des Pâquis
Total: 27 maisons 1271 pièces.
I
I
I • 1027
La Société coopérative d'ahbitatiori
fondée en 1919 pour créer des logements, en
maisons familiales ou collectives, pour la
location aux sociétaires.
1921 : 52 maisons, 248 pièces Ch. des Sports
1922 : 38 152 " Ch. Contrat-Soc.
: 30
U
120 " Ch. de l'Essor
I Total 120 " 520 pièces
En conformité de la loi du 23 février 1929
1930 : 10 maisons collectives 144 log. Cité
V jeu sseux
I
I
I
I
La Fondation pour logements économiques
fondée en 1919 par le Canton de Genève, en vue
de profiter des subventions fédérales pour
parer à la crise du logement.
1921 : S maisons collectives, rue Caroline
78 logements, 248 pièces
Fondation Cité Nouvel-Aïre
fondée en 1924 par l'Etat en vue de profiter
des subventions cantonales et fédérales. Les
maisons sont. louees ou vendues.
I
I
I
I
I
• fondée
I
1925 36 maisons familiales Av. II. Bordier et
4 maisons à 2 10g. Av. d'Aïre
1929 34 maisons familiales Av. H.-Bordier et
Total 74 maisons
Société du Logis salubre
fondée en 1930 pour construire des maisons
collectives en conformité de la loi du 23
février 1929.
1930 : 10 maisons, 108 log. Bachet de Pesay
Fondation pour personnes âgées ou isolées.
en 1930 pour créer des logements d'une
chambre et cuisine avec subventions de 1'Etat,
en conformité de la loi du 23 février 1929.
1
1930 : 5 maisons, 160 logements Cité Vieusseux
I
Société coopérative d'habitations salubres
fondée en 1929 pour créer des logements économiques.
Elle a obtenu, dans ce but, l'autorisation
d'émettre un emprunt à lots de 3 millions.
1930 : 3 maisons, 50 log. Ch. de Vermont
1930 : 4
"
70 " Q. Capo d'Istria
I 1930 : 3 55 Rue Caroline
I
.
Si
I
I
I
1932 2 " 33 If Rue Caroline
Total 12 maisons 208 logements, 630 pièces
nous jetons un coup d'oeil sur l'ensemble
des opérations énumérées ci-dessus, nous arrivons
à certaines conclusions qu'il est utile
de souligner.
On est tout d'abord surpris de la variété des
formes qu'a pris, à Genève, le mouvement en
faveur des logements économiques. La difficulté
d'un exposé do la question en est singulièrement
augmentée dans une brève analyse comme
celle-ci; aussi ne ferons-nous que quelques remarques
générales
Nous constatons qu'une partie des efforts les
mieux intentionnés ont servi de base à des
spéculations immobilières ultérieures. Qu'il
.''agisse de maisons familiales ou collectives,
il est certain qu'une fois ces immeubles vendus
leurs propriétaires les utilisent dans un but
purement lucratif, en procédant à la vente, à
l'augmentation des loyers ou à des transforma-
I
8.1, 24.
I
I
I
I
I .
I
I
I
I
.
I
I
I
I
t .i ons . On peut donc prétendre que dans ce domaine
une
action philantropique, dont le but social ou
économique est passager, ne répond plus, à un
moment donné aux intentions de ses auteurs.
Cette forme de l'intervention privée tend
d'ailleurs à disparaître depuis la guerre.Par
action économique, nous entendons la création
de logis économiques de caractère permanent
ou construits avec l'appui ou les subventions
des pouvoirs publics, sans intervention des
locataires. Le nombre de logements édifiés
dans cette catégorie est très important à Genève
depuis la guerre. A cet égard, il y a
lieu de signaler la loi du 23 février 1929 qui
a permis de mettre sur le marché 577 logements.
Le principe placé à la base de cette action
des pouvoirs publics cantonaux consiste à limiter
le loyer que les propriétaires-constructeurs
peuvent demander aux locataires désignés
par l'Administration, cette dernière payant
directement aux propriétaires la différence de
prix. La somme prévue à cet effet au budget
cantonal est de Fr. 150.000.- par an, durant
25 ans. Il s'agit donc d'une intervention
passagère de l'Etat.
Les maisons construites par la Ville sont placées
sous un régime plus stable, mais les loyers
sont sensiblement plus élevés. Par contre,
les logements de la Société Coopérative d'habitations
salubres arrivent à des taux analogues
à ceux prescrits par la loi du 23 février 1929;
toutefois les locataires ne sont pas sociétaires.
Entre l'action philantropique par laquelle on
facilite aux gens peu aisés l'accès à la propriété
foncière, et l'action économique qui
envisage uniquement la nécessité, bien réelle
d'ailleurs, de fournir en location des logements
salubres à bon marché, il existe aussi
ce que nous appelerons une
action sociale. A Genève, elle est préconisée
par la Société Coopérative d'habitation. C'est
en effet la seule association qui, dans le domaine
de l'habitation, rend le locataire copropriétaire
de son logis, et lui permet de
participer à la gestion immobilière. Lorsqu'on
connaît le développement considérable qu'ont
pris en Suisse allemande et même à Lausanne,
les coopératives d'habitation d'utilité publique,
il faut admettre que le caractère individualiste
des Genevois se prête mal à la collaboration
dans ce domaine, à moins que certaines
conjonctures esquissées dans notre entrée
SI 25.
I
I
un
I
l
I .
I
I
I
I
.
I
une
i'n mat ii, r(, n e su j ('11t, I a cau se de e e p tieriorni' -
n e . Ainsi q u e noirs I lavons dit. pl us ha u t
nulle v il le ('n s u j s se rie mont re autant, de d I -
versi té dans 1 1 a t ion en faveur du logement
salubre et économique. Cette diversité se retrouve
également dans la forme même des maisons
construites, soit dans le type des plans
de distribution, OÙ l'on peut constater, en
1899 déjà, des exemples de maisons adossées
à 3 mitoyens, soit dans le caractère des façades
qui restent traditionnelles ou se présentent
sous une forme plus moderne.
Les uns interpréteront ces faits comme une
manifestation de vitalité, d'autres y verront
éparpillement regrettable des forces. A
notre avis, ils traduisent surtout la lutte
des diverses conceptions économiques et esthétiques
de notre époque et prouvent qu'une
entente est loin d'être réalisée sur le choix
du' la méthode la plus effective en matière de
construction de logements"
Cet article distingue donc trois manières d'intervenir
en faveur de construction de logements économiques
l'action philantropique
critiquée parce que non-durable
l'action économique
l'état paye les propriétaires qui consentent a
faire de bas loyers, au moyen d'une somme fixée
chaque année.
A long terme cette solution est impensable, c'est
forme d'allocation loyer, solution préconisée
actuellement par la Chambre genevoise de commerce
pour résoudre la
3) l'action sociale
V L 5e a suppr i mer t e syst.ern(' de la I ma t ion ((ton(-
à resoudre le problème de la hausse des loyers) en
rendant les locataires co-propriétaires.
Après la guerre
l)ès 1Y5, une loi est adoptée, loi qui est encore en
I
vigueur aujourd'hui elle autorise l'Etat à accorder
dès prêts hypothécaires à taux réduits. Elle est
donc tout à fait dans la ligne qui vise à "encouraqer
l'initiative privée". Les tentatives d'installer
un "contrôle étatique", contrairement à ce qui s'est
passé dans plusieurs pays industriels avancés n'ont
I
jamais réussi. (pour de plus amples développements,
voir le travail en cours sur ce sujet à 1 1 E.A.ti.G.
I
M. )OLULi1
I
I
I
I
I.
1.5. lIOCRES TECHNIQUE, ET PAT] ONAL I SAl ON
1 . 5 . O. La con frontat t on (10 1 o p rodue t i on arc-1) i l oct o ra L e
de deux époques nécessite, en plus d'une connaissance
du contexte historique, la connaissance des
moyens techniques à disposition de chaque période
il est peut-être possible de parler de unon_progres_
sion 1' du point de vue architectural, mais il est
indéniable que le bâtiment a connu depuis 1920 une
certaine innovation technique qui constitue ce qu'on
peut appeler un progrès. Comme nous déFirons traiter
cet aspect (les moyens techniques, leur utilisation)
il est nécessaire, afin d'éviter certaines ambigiiités
de rappeler quelques généralités sur les problèmes
de progrès technique et de la rationalisation.
8 26.
1.5.1. Qu'est-ce que le progrès technique dans le domaine
du bâtiment, par rapport au développement général
des ressources technico-scientifiques ?
I.
En fait, la critique doit porter non seulement
sur l'utilisation des ressources technico
scientifiques, mais également sur la structure
de ces ressources. En effet, le"progrès"
scientifique et technique n'est pas un processus
entièrement autonome et idéologiquement
neutre. Le développement des sciences et des
techniques reflète, dans ses orientations
(les questions qu'il pose et celles qu'il é-
carte) les sollicitations dont le potentiel
de recherche est l'objet de la part de l'Etat
et de groupes capitalistes. Il est de ce fait
conditionné par l'idéologie dominante, c'està-dire
l'idée que la classe dominante se fait
de la vocation et de la fonction de la science,
et déterminée par les rapports sociaux de
production.
Il en résulte dans le rythme de développement
des diverses disciplines scientifiques, une
distension qui stérilise partiellement l'activité
scientifique dans son ensemble. Face au
développement très rapide de l'électronique,
de la chimie de synthèse, de la métallurgie,
de la physique nucléaire par exemple, on constate
le développement beaucoup plus lent de
la médecine préventive, de la psychiatrie, de
la pédagogie, de l'écologie, mais aussi des
disciplines intermédiaires qui permettraient
la diffusion des connaissances et leur mise
en valeur sociale".
A. Gorz Réforme et Révolution p»3
81. 27
U
I
I
En considérant le premier degré décrit par Uorz,
celui de la structure du progrès, il faut rappeler
que
J ) le bâtiment est un domaine d'application qui vit
essentiellement de retombées de recherches faites
dans les diverses disciplines en vue d'autres domaines
d'application : l'armement, le génie civil (ouvrages
stratégiques, barrages, autoroutes).
L'autonomie du "progrès" technique dans le bâtiment
est donc très faible.
L'étude de la structure des ressources du bâtiment
n'est donc pas possible dans le cadre de ce travail.
Nous devrons donc nous limiter à l'utilisation (ou
'i la non-utilisation) faite de différents acquis.
1.5.2 Qu'est-ce qui détermine l'utilisation des ressources?
I L'utilisation des ressources (dont le développement
a une autonomie faible, mais réelle) est déterminée
par les exigences de la"rationalisation", dont
l'objectif est l'augmentation de la productivité et
I
la diminution des coûts.
I
I
I.
I
I
I
U
U
En effet, il existe un certain nombre de moyens (ex.
la construction métallique) dont l'utilisation reste
faible, alors que les rares exemples de réalisations
en montrent déjà les possibilités inexploitées.
D'autres moyens sont orientés vers une certaine utilisation
(ex. l'utilisation du béton armé pour la
préfabrication, dont la critique peut être faite
par rapport aux propriétés du matériaux (voir A.
Tur n
Comment se fait la ' rat ona1isat ion' dans le bâti -
ment ?
*
rationalisation n'est pas synonyme d'industrialisation
(au sens strict)
*
la production avec les méthodes industrielles du
bâtiment n'est pas réalisée
*
il y a une inertie propre au domaine du bâtiment
dimension de l'objet produit, relation avec le
sol, etc...
En un sens, ce travail de confrontation revient à
tenter une description critique de la manière dont
s'est faite la rationalisation du bâtiment, pendant
une période déterminée, dans un lieu géographique
donné, ii un stade déterminé du développement
I
n
8.1. 28.
Quelques textes
Vers 1930 en ef fet , la pr('occupat ion de rationalisation
de l'organisation du travail se généralise
I
et atteint l'ensemble du domaine du bâtiment.
A ce propos, paraît une définition du terme "rationalisation"
dans la revue Habitation en 1929
I
.
Le sens du terme rationalisation
(Extrait de l'organe de l'Institut International
pour l'organisation scientifique du travail)
Depuis la conférence économique de 1927, le
terme rationalisation est devenu de plus en
plus populaire, mais des doutes subsistent
I
encore quant à sa signification et à son ten-
(lue. Il est sans doute possible, en consacrant
quelques instants à l'examen des diverses d6-
Imitions qui
I
en ont été données, d'en concevoir
plus clairement le sens.
l.,a Conférence économique internationale a défi-
I ni ainsi la rationalisation. Ce sont "les méthodes
techniques et d'organisation destinées
i assurer le minimum de perte de l'effort ou
I
du matériel. Elle comprend l'organisation
scientifique du travail ("scientific organisa-
I
I
. 1.
tion of labour') dans le texte anglais), la
standardisation à la fois des matériaux et
des produits, la simplification des procédés
ainsi que les améliorations dans les méthodes
de transport et de mise en vente". Il faut
faire deux remarques à propos de cette définilion
L'expression anglaise "scientific organisa-
I
tion of Labour" est sans doute la traduction
littérale de "organisation scientifique du
travail", qui est lui-même l'qui aient français
de "scientific management".
I
2. D' après les résolutions de la Confrence,
ii est clair que l'expression "scientific ma-
nagement" comprend les études de psychologie
I
individuelle et collective qui ont pour but
l'amélioration des conditions de travail à
l'intérieur des entreprises.
I C'est en Allemagne que l'usage du mot rationalisation
a pris le plus grand développement.
Le Reichskuratorium fur Wirtschaftlichkeit,
I organisme central chargé de l'étude des mesures
de rationalisation en Allemagne, a adopté la
définition suivante: "la rationalisation consiste
à étudier et à appliquer tous les moyens
I
d'améliorer la situation économique générale
par une ()rqan i sat ion t eChu j que et systmat i que.
I
8,1 29.
I
U
I• définissent
I
I
I
I
I
I
.
des
I
I
I
I
I
Son p FI) j e t e s t U C I (' e) n J
t ions de l'existence par une product lori de
marchandises meilleures, en plus grande quantité
et à des prix moindres; toutes les classes
de la socié té do i vent y contri buer et la
tâche du Reichskuratorium est de stimuler et
d'aider ce mouvement." Il serait possible de
donner encore une cinquantaine d'autres définitions.
Cependant les deux que nous venons de
citer, provenant d'organismes qui font autorité,
fournissent une indication suffisante et
claire des tendances générales désignées par
le mot "rationalisation". Elles présentent
du reste beaucoup d'analogie et toutes deux
le terme : 1) au point de vue du
but à atteindre, 2) au point de vue des méthodes
à suivre.
Une courte analyse, conduit de ce double point
de vue, nous donnera certainement des résultats
intéressants
J ) En ce qui concerne le but qu'elle poursuit,
la rationalisation marque les débuts d'une
nouvelle époque dans la pensée économique. La
Conférence économique parle d'atteindre le
"minimum" de gaspillage, alors que les efforts
(lu Reichskuratorium tendent positivement vers
une amélioration du niveau de l'existence.
Mais, la Conéférence économique adopte dans
ses résolutions une attitude analogue à celle
du Reichskuratorium en déclarant que la rationalisation
est susceptible d'apporter "à la
collectivité une stabilité accrue et un niveau
plus pratique", l'industrie doit poursuivre
un but plus élevé et plus vaste que le profit
entreprises particulières. Notre organisation
économique n'existe pas pour enrichir des
individus, ce qui arrive incidemment, mais
pour rendre service à la communauté.
2 En ce qui concerne les méthodes à suivre, le
Reichskuratorium préconise "une organisation
technique et systématique" et la Conférence
mentionne explicitement "l'organisation scientifique
du travail, la standardisation, la
simplification, l'amélioration dans les méthodes
de transport et de mise en vente".
Elle poursuit dans ses résolutions un examen
complet de mouvements, en apparence étrangers
les uns aux autres, mais qui contribuent tous
à une amélioration du rendement et de la distribution.
Ces mouvements, bien qu'on puisse
en constater l'existence dans toutes les parties
du monde et à tous les niveaux de la vie
économique, ont uen caractéristique commune
ils appliquent toujours au problème de l'organisation
scientifique les méthodes du contrôle
intellectuel et les procédés des sciences
Ixac t e s
81. 30
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
u
I
I
I
I
1
F . W. ta
qu ' j 1 111 j é t ai t impossible d ' en donne r une
(lefini tion en exposant uniquement les methodes
employées. L'organisation scientifique exige
on effet, selon lui, une nouvelle tournure
d'esprit; elle demande l'abandon de tous les
procede's t radi t j onnel s et approxi mati f qui
se sont développés dans les affaires depuis
un siècle et un nouvel examen de toute la
situation avec l'absence d'idées préconçues,
l'intégrité et la méthode qui caractérisent
l'homme de science.
Cette conception est contenue dans les définitions
que nous avons rappelées. La rationalisation
n'est pas seulement un ensemble de
nouveaux systèmes et de méthodes; elle entraîne
un complet changement de l'attitude de
tous ceux qui travaillent dans l'industrie.
Elle doit faire naître un nouvel esprit et
exige une vision nouvelle qui embrasse non
seulement lesbuts poursuivis par l'entreprise
mais aussi tous les moyens d'étudier et de
résoudre les problèmes qui, du plus important
Jusqu'au plus infime, surgissent chaque jour
dans la conditi t.n In>
Le premier con rns (1(5 C iA1 proue ope oinntut pos t ion
'oir rapport à ce problème
"L. Economie générale
l . La not ion de l'architecture moderne comporte
la liaison du phénomène architectural à
celui de l'économie générale.
2. La notion de "rendement" n'implique pas
une production fournissant un profit commercial
maximum, mais une production réclamant un effort
de travail minimum
3. La nécessité du rendement te pins efficace
et la conséquence inéluctable du régime
appauvri de l'économie générale.
li. La production la plus efficace découle
de la rationalisation et de la standardisation.
Celles-ci agissent directement sur les méthodes
de travail tant dans l'architecture moderne
(conception) que dans l'industrie du bâtiment
(réalisation).
5. La rationalisation est la standardisation
réagissent de triple façon
elles réclament de l'architecte des conceptions
entraînant une simplification des
méthodes de travail sur le chantier et dans
l'usine;
I eh 1 es si on li erit pour 1es ('fl reprises du
I 8.1 31
I
bât i mm ri t 1 a re duc t I 011 de s cor p s de me t i e r s
elles conduisent à l'emploi d'une maind'oeuvre
moins spécialisée, encadrée d'élé-
I
ments de forte capacité technique;
e) Elles attendent du consommateur (c'est-àdire,
de celui qui commande la maison ou
I
qui l'habite) une revision de ses exigences
dans le sens d'un réajustement aux nouvelles
conditions de la vie sociale. Un tel
.
réajustement se manifestera par la réduction
de certains besoins individuels désormais
sans raisons véritables, et le béné fice
de ces rductions favorisera la satisfaction
aussi large que possible des besoins
actuellement comprimés du plus grand nombre.
() L'effondrement de l'artisanat à la suite de
I la dissolution des corporations est un fait
accompli. Les conséquences fatales du machinisme
a conduit à de nouvelles méthodes industrielles
différentes et souvent opposées
à celles de l'artisanat.
La conception architecturale jusqu'en ces
derniers temps, grâce à l'enseignement des
I
académies, ôtait inspirée plus particulièrement
des méthodes de l'artisanat et non
des nouvelles méthodes industrielles. Cette
contradiction explique la profonde désorganisation
de l'art de bâtir.
7)11 est urgent que l'architecture, abandon-
I nant les conceptions surannées attaches â
l'artisanat, s'appuie dornavent sur les
rialits présentes de la technique indus-
I
trielle. Quand bien même une telle attitude
devrait aboutir â des réalisations foncièredi
f feteiit es de ce! les (les ('pOques pas-
5('(' s.
I
.
I
I
ment
Ces textes, à partir des quels 11 n'est pas possible
du' t j ru' r de e ((lic I ii s j oit s , son t reprodu i t s O f I mi (lu'
donner une i dec (Je I acqul s theorique des années 3().
I
I
I
I
I
82/1.
I
I
2 ème partie. IMPLANTATION
2.0 Introduction
I
I
I .
I
I
I
I
I
I
I
I
I
Dans ce chapitre, nous allons confronter la période entre
deux guerres à la période actuelle, du point de vue
de l'implantation du logement.
La recherche des causes des transformations des conceptions
se situe à 3 niveaux :
1) niveau territorial : çroblème de concentration
et de développement inégal.
2) niveau régiDnal : étude d'une zone de concentration
en l'occurence l'agglomération genevoise.
3) niveau "résidentiel" : échelle, organisation
et traitement d'un ensemble d'habitation.
Relation de chaque immeuble avec l'ensemble.
L'étude va se limiter au troisième niveau, en s'efforçant
de le situer chaque fois par rapport au deuxième.
Méthode : L'étude se fait Far rapport à Genève. A travers
l'examen de quelques étapes de développement, nous
cherchons à comprendre comment dans une région de concentration
(accroissement démographique et développenient
industriel.) se pose le problème du logement.
Période entre deux guerres :
Rationalisation des ensembles et de la cellule de logement.
Des théories et des réalisations extérieures au contexte
local sont pris en considération dans la mesure où :
- ils ont exercé une influence
- ils peuvent faciliter la compréhension de certains
Phénomènes.
Période après guerre :
Nous avons admis que les réalisations actuelles sont faites
sur la base des théories élaborées entre les deux
guerres • C pourquoi cette partie sera traitée principalement
par rapport à Genève, et consiste en l'examen
de réalisations après guerre (cité-satellites, grands enseiribles
, • . .)
I
I
2.1.0 SITUATION PRECEDENÏ E
8211. 2
Situation à la fin du XlXème siècle les problèmes de la
ville néoclassique traditionnelle dans les régions de
I
concentration.
2.1.0.1 Caractéristiques : Développement anarchique des ville
1
dû au développement industriel et à l'accroissement démographique
qui en résulte (exode rural)
Ce phénomène est accompagné en général par l'accen-
I
tuation de la spéculation sur les terrains et par un manque
quasi total de planification.
I Il y a des exceptions : à Genève, par exemple, après la
démobilisation des fortifications en 1851, le gouvernement
de James Fazy fait établir un plan directeur sur
l'emplacement des anciennes fortification. Ce plan fut
exécuté avec quelques modifications et reste un exemple
de quartier aéré et salubre. (Çi.1)
I
I.
*!. •.I,(JL7l•
'. -
Nous verrons dans quelle mesure il servira de modèle
pour les architectes durant l'entre deux guerres.
L .ituation était exceptionnelle : tous les terrains
appartenaier l'Etat , ce qui a permis un aménagerr
- -. planifié,
I
82/1 3
I
A Genève, comme artout ailleurs, les quartiers
au dehors des fortifications se sont développés
anarchiquement.
I
I
Au point de vue logement, Z points importants :
- pénurie dûe à l'accroissement démographique
- insalubrité des logements existants
Les maladies et les épidémies ravagent les quartiers
ouvriers (- manque de soleil
manque d'aération
- manque d'équipement sanitaire
I
- logements sur peuplés,
et menace aussi les quartiers bourgeois.
ENGELS, dans
I T! La question du logement, décrt
ce cette situation :
I
I
I
I
- "comment la bourgeoisie résout la question du
logement".
"L'ETUDE de la solution proudhonienne de la question
du logement a montré à quel point la petite
bourgeoisie était directement intéressée par cette
question. Mais la grande bourgeoisie ne l'est pas
moins, bien que d'une façon indirecte • Les
sciences naturelles modernes ont prouvé que
les "vilains quartiers!! où s'entassent les travailleurs,
constituent les foyers de toutes les
épidémies qui périodiquement éprouvent nos
cités. Les germes du choléra, du typhus, de la
fièvre typhorde, de ia variole et autres maladies
dévastatrices se répandent clans l'air pestilentiel
et les eaux polluées de ces quartiers ouvriers
: ils n'y meurent presque jamais complètement,
se développent dès que les circonstances
sont favorables et provoquent des épidémies qui
alors se progagent au-delà de leurs foyers jusque
dans les quartiers nius aéres et plus sains
habités par MM. les capitalistes.
Ceux-ci ne peuvent impunément se permettre de
favoriser dans la classe ouvrière des épidémies
dont ils subiraient les conséquences ; l'ange exterminateur
sévit parmi eux avec aussi peu de ménagement
que chez les travailleurs.
I
I
Dès que cette constatation eut été établie scientifiquement,
les bourgeois philanthropes s 'enflammèrent
d'une noble émultion pour la santé de leurs
ouvriers. On fonda des sociétés , on écrivit des
I
8.2/ 1 Z4
I
I
livres, des projets furent esquissés, des lois débattues
et décrétées en vue de tarir la source des
épidémies sans cesse renaissantes. On examina
les conditions d'habitation des travailleurs et l'on
I
tenta de remédier aux maux les plus criants. "
I
I •
sont
I
I
1
I
I
I
I
I
I
I
I
I
La question du logement est clairement posée par la bourgeoisie,
maisquestion de la ville comme organisation se
pose aussi (problèmes de l'industrie, de la circulation,
de l'habitat)
2.1.0.2 Les recherches théoriques pour remédier à ces problèmes
nombreuses et très diverses.
Nous citerons brièvement quelques exemples :
l) Contre la monotonie et la laideur de la ville
CAMILTD SITTE Il Ils voyait dans la naissance
organique de la ville au moyen-age un
moyen d'humaniser la ville actuelle I l (Giedion-
Space Time , Architecture)
Ces théories ont influencé ses contemporains.
A Genève , CAMILLE MARTIN fonda la commission
des plans d'expansion et traduisit en
français le livre de C. SITTE " L'ART DE
BATTIR LES VILLES" (1902)
2) OTTO WAGNER en Autriche, aux alentours
de 1900 prend parti contre les cités-jardin.
II est partisan des blocs d'habitation fermés
et des quartiers avec centre d'aération.
Les principes que Wagner défend sont les
suivants :
- salubrité de l'environnement
- à chaque catégorie sociale sa catégorie de
logement
- propriété collective du sol urbain
- nécessité de la planification
3) HOWARD et les cité-jardin
(en Angleterre) fig 2)
Principes :- La solution à tout le problème
de l'habitat est la - cité-jardin
propriété foncière contrôlée par la commune
- transplantation de la population ouvrière à la
campagne
- d'installation des usines dans un paysage
vierge
I
I
I
I
I
I.
- la société coopérative
- la ville formée d'une série de cercles concentriques
( habitat, industrie , agriculture) avec
au centre les btments publics.
SCHEMA THEORIDUE CITE JARDIN
bote! de ville
L pi'ta I
bbIiothègue
th&tre
concert
musée
porc
habitat
6211 5
aven u e
école
'k
habitat
industrie
agriculture
2
I.
I
4) TONY GARN]ER la cité industrielle
Premier exemple d'urbanisme moderne. Recherche
de la relation organique entre toutes
les fonctions de la ville
Séparation entre les fonctions de la ville (travail,
habitat, loisir, traffic)
- zone industrielle isolée de la ville par une
ceinture verte.
ville linéaire
Pourquoi citons-nous très brièvement ces recherches ?
Elles ont du influencer plus ou moins directement la plupart
des théories et des réalisations dont nous allons parler
par la suite.
En réalité, à part quelques exceptions (ex : Amsterdam)
il n'y eut aucun effort de planification au niveau de toute
la ville. Les applications partielles sont prises en charge
par l'action philantropique et le patronat, qui sous une
couverture idéologique (la nature etc...)
à stabiliser la classe ouvrière.
En fait leurs actions se limitent surtout au problème du
logement aouvrier et à la question de l'hygième.
- Patrons et philantropes ne se soucient pas de l'organisation
de la ville en général.
T el est en gros, l'héritage de la fin du XlXème siècle
2/1 6
La période d'entre deux guerres a été divisée en deux
I
1. Période qui suit immédiatement la guerre
14-18 (1918- 1923)
I
Z. Période 1923 - 1939
2.1.1 1ère phase : 1918 - 1923
I 2.1.1.1 Situation générale
I
Hannes Meyer dans son texte " sur l'architecture capitaliste
de l'après guerre 1919 - 1934, analyse cette période
au point de vue économique de la manière suivante •
Extrait: "HANNES MEYER , ARCHITEC-
TURE OU REVOLUTION "
- LES ECRITS DE 1921-194?.-
présenté par Francesco Dal.Co,
édition Marsilio / Padoue.
I SUR L'ARCHITECTURE CAPITALISTE DE L'APRES -
I
I
I
I
I
GUERRE 1919 - 1934
1. " Dans aucune proposition architectonique, la
tension de la lutte des classes à l'intérieur du monde
bourgeois, s'explique d'une façon aussi claire que dans
• la construction résidentielle. Ici, les forces économiques
conditionnent directement " l'enveloppe architectonique"
de la vie familiale, où doit être satisfait le besoin le plus
élémentaire qu' (outre la faim) est l'habitation, et c'est
là où se révèle de manière tout à fait particulière, le vrai
visage de la classe dominante.Cela vaut tout de même la
I
peine d'analyser, d'un point de vue économique, de
quelle façon est exprimé le rapport des classes dans
I
l'architecture capitaliste résidentielle, durant les trois
phases les plus significatives de l'après-guerre , c'est-
à-dire de la période de l'inflation 1919-1923 à celle de
la stabilisation temporaire 1923-1928, et celle de la
grande crise 1929 - 1934
8 2 i 7
" Durant la période de l'inflation 1919-1923,
I
les grandes fluctuations économiques qui étaient les consé-
ciuencesde la guerre mondiale1 se reflètear des réalisations
passablement hétérogènes dans le domaine de la construction
résidentielle, que ce soit les pays belligérants
ou neutres. Dans les pays frappés par la guerre, on devait
procéder à l'exécution d'importants ouvrages de re-
I
I
I
I
I
.
I
construction des zones
détruites aux endroits
où les effets de la guerre était le plus évidents; c'est ainsi
que l'on voit s'élever dans les Flandres belges dans
la France septentrionale, dans l'Italie septentrionale, en
Pologne et en Serbie, des milliers et des milliers de nouvelles
habitations, qui dans la plupart des cas étaient exécutées
avec des capitaux, des matériaux de construction
où même de la main d'oeuvre des états vaincus, et dans
lesquels parfois (comme dans les "plan Loucheurs"
français), on a vu s'accomplir de très grande tentatives
de standardisation et de typisation de la cellule habitée
et de ses éléments constructifs. Du noint de vue architectonico-formel,
tout cela est la pâle expression de cette
"Heimat-Architektur u, sentimentale et patriotique,
dont les formes douceâtres avaient pour origine les instincts
nationalistes petit-bourgeois des"rapatriés" des tranchées
ou de 1' e'migration. Le capitalisme espérait stimuler
par cette architecture, les masses divisées en milliers de
noyaux résidentiels individuels."
Des tendances significatives vers de grandes
réalisations architectoniques, dans le domaine de la
construction résidentielle bourgeoise de la période immédiate
de l'après-guerre, manquent presque complétement.
De toute façon on ne doit pas s'étonner de cela,
lorsque l'on pense que depuis le début de la phase impérialiste
c'est à dire au début du XXe siècle, les formes,
à l'origine hautement perfectionnées de la culture
82/1 8
.
.
bourgeoise (en ce qui concerne le problème de l'habitation),
devaient être détruites morceaux par morceaux et
cela d'une part pour adapter ( en simplifiant , les formes
de construction et de rationalisation technique) l'habitation
et ses composants, à la continuelle diminution
du bien-être de la large "masse consommatrice"; et
d'un autre côté,, pour augmenter l'utile du capital
foncier.
Simulanément on devait mettre en sûreté les
gains acquis de la guerre. C'est pour cette raison que
dans tous les états, soit vainqueurs soit vaincus, tout le
capital qui était menacé de la dévaluation à cause de l'inflation
était investit de préférence en biens solides représentés
par les habitations urbaines, les villas avec jardin,
les villas aménagées d'une façon particulièrement
luxueuses dont les projetations étaient confiés aux meilleurs
architectes bourgeois de l'époque : par exemple l'allemand
M. Nuthesius, le suisse K. Moser, l'autrichien
A. Hoffmann le belge Horta, le tchécoslovaque A. Loos.
Dans les pays soit disant neutres, cette fugue des capitaux
vers les valeurs solides des habitations, étaient encouragée
de façon particulère, par la possibilité limitée
de trouver d'autres formes dl investissement pour le
Lapital. Ceci était la conséquence du rrocessus de thésaurisation
(or) des biens nationaux et étrangers, processus
commencé durant la guerre mondiale. De cette façon
les me.11eurs exemplaires et modèlês de l'architecture
résdentielle et domestique devinrent une source
de gains pour les spéculateurs et les agents de hrnrse.
Toutefois, dans tous les 1ays, soit neutres
soEt ceux qui furent entrainés dans la guerre, où la haute
finance nvestissait une grande partie du gain dérivé
I
82/1 9
I
I
des activités belliqueuses, sujet â la taxation (dans la
construction de logements à grande échelles et des im-
plantations résidentielles dans des agglomérations ur-
Prospé-
baines) sous le masque d"oranisations pour la
rité sociale" ou "coopérative ", avait pour seul but d'évi-
ter de paver des imp6ts. Les communes d'autres part
I encourageaient de telles initiatives, parce que de cette
façon elles avaient la possibilité de remédier à une partie
I du manaue causé par la suspension des
I •
activités
de construction durant la guerre mondiale. Pour
la haute finance, ces formes d'organisations de construc-
tion étaient assez avantageuses, surtout parce que les
ouvriers qui avaient besoin de logements, entraient dans
un rapport, de plus étroite dépendance avec elles.
I Des typiques réalisations de ce genre sont les aggloméra-
tions résidentielles de l'Arsenal de guerre à Welwyn,
tout près de Londres. la fabrique de chaussures Bata â
Ziin (Tchécoslovaquie) l'agence Ford à Détroit (USA)
I les aciéries Krupp à Essen, dans la Ruhr • Mais aussi les
coopératives de "consommation réformatrice" devaient
I
.
masquer une partie de leurs "réserves silencieuses"
accumulées durant la guerre, en cité jardin et colonies ré-
I sidentielles exemplaires; c'est pourquoi , en outre furent
I
I
construits de grands quartiers des "coopératives Frbun-
det" suédoises, les "Wl-iolesale Society" anglaises, de la
11 Verhand Schweizrischer Konsumvereine", et en partie
la "Casa Popolare" italienne.
6. Du point de vue stvlisticiue, ces maisons et
ces centres traduisent la pauvreté spirituelle née à l'in-
I térieur de la bourgeoisie de cette époque. La carence des
I
directives idéologiques trouve son alternative dans l'excès
des suggestions formelles. C'est ainsi que se révèlent,
dans le domaine de l'architecture résidentielle,
I
les directions les plus hétérogènes : du romantisme au
8.2/1 10
I
I
I
I
I
I
I
I • poque,
I
rationalisme. Ces contrastes sont évidents en particulier
dans l'activité de construction des Pays-Bas,
où les architectes du "Cercle Wedding" inventa rent un
langage formel de caractère s entimental- expre s sioniste
et mis en évidence dans les habitations à loyers d'Amsterdam;
tandis que les rationalistes, tel que J.J.P. Oud,
accentuaient dans leurs quartiers résidentiels de Rotterdam,
la simplicité puritaine de l'architecture fonctionnelle.
Cà et là, quelques architectes mirent en valeur
même dans l'architecture résidentielle, les inspirations
formelles de la peinture et de la sculpture abstraite contemporaine
; comme par exemple G. Rietveld à Utrecht
dans ses villas et aménagements intérieurs ou le belge
Victor Bourgeois dans sa "Cité Moderne" à Bruxelles.
Dans beaucoup de pays, spécialement en Allemagne, en
Suisse et en Scandinavie, le 'classisism&' connut à
nouveau dans la construction résidentielle une apparente
époque florissante, dans la mesure où des rationalistes
utilisèrent ses formes simples et sévères dans la lutte
contre la vague expressionniste; en cela efle rappel l'éégalement
pauvre en idée, des guerres napoléonnienne
s.
(Nous donnerons la suite de ce texte dans le chapitre
suivart,ainsi que sa signification pour nous).
82fl. P
2.1.12 Localisation des ensembles résidentiels
.
.
Pour construire en masse des logements ouvriers, il
faut disposer de terrains vastes; grossièrement deux
types de terrains sont disponibles :
- les terrains à la périphérie plus ou moins
immédiate de la ville.
- certains terrains à l'intérieur du tissu urbain
existants (soit par un accident du développement ou éventuellement
par démolition de taudis).
a) phénomènes des banlieues
!?Avec la création de la banlieue débute (en
France) une percée urbanistique acharnée
contre la ville. Singulier paradoxe. Pendant
des dizaines d'années, sous la 111e République
, paraissent les textes, autorisant et
réglementant la banlieue pavillonnaire et les
lotissements. Autour de la ville s 'installe une
périphérie désurbanisée et cependant dépendante
de la ville. En effet, les "banlieusards"
ne cessant pas d'être les urbains même s'ils
en perdent conscience et se croient proche de
la nature, du soleil et de la verdure. Urbanisation
désurbanisante et désurbanis ée.
- Cette extention ee freinera elle-même à cause
de ses excès. Le mouvement déclanché par
elle entraine la bourgeoisie et les couches aisées.
Elles installent des banlieues résidentielles.
Le centre de la ville se vide au profit des bureaux.
L'ensemble alors commence à se débattre
dans l'inextricable. Mais ce n'est pas
fini." H. Lefèvre "Droit à la ville".
Il faudrait donc étudier les problèmes issus de l'implantation
à l'extérieur de la ville : problèmes des déplacements
(mouvements pendulaires, moyen de transport etc)
- problème de l'infrastructure
(routière et technique)
- problème des équipements de l'habitat
(commerce, écoles etc)
Ces problèmes ne sont pas toujours clairement posés à
1' époque des cités-jardin ou l'aspect idéologique prédomine
dans les recherches, expériences et théorisations.
Aussi nous ne les traiterons pas en détail ici. La partie
consacrée aux cités-jardin nous donnera d'avantage
l'occasion pour en parler.
8 ~ 2P 12
I
I
I
b) Rente foncière et planification urbaine
En même temps que la banlieue s 'amplifie,
certaines mailles du tissu urbain ancien se
remplissent.
Comment expliquer ce choix de l'une ou l'autre
solution par un maitre d'oeuvre ? En gros, la
I
I
I
.
I
I
I
Construction
valeur du terrain est déterminante (la valeur du
terrain urbain étant essentiellement déterminée
par la possibilité d'exploitation que sa situation
offre). Dans les grandes lignes , ce
raisonnement est caractéristique pour tous les
pays capitalistes : mais les lois plus précises
I • changent d'un pays et même d'une ville à l'autre.
En effet, le degré de planification urbaine
joue aussi un rôle important : l'exemple d'Amsterdam,
où depuis 1900 , on construit selon des
plans directeurs montre bien qu'un développement
contrôlé centralement (par des organes étatiques)
n'est pas en contradiction avec l'extraction
de la rente foncière (il n'y a aucune raison
de penser que les propriétaires hollandais
renoncent à leur profit). Le cas d'Amsterdam
est du reste très particulier, sa situation géographique
imposait probablement l'exploitation
rationnelle de l'espace disponible, qui était
limité (terrains repris sur lawier, poldens, etc
assuré par l'Etat, qui de ce fait, contrôle le
sol).
massive de logements ouvriers "en ville"
jusqu'à la guerre 1939 - 45
Grossièrement, on peut admettre que cela se produit lors
de l'une ou l'autre de ces situations
l) S'il y a une politique foncière (ex. : municipalisation
du sol contrôle de la spéculation
loi sur l'expropriation......).
s'il y a situation d'urgence, ou de crise, contraignant
l'Etat à prendre des mesures immédiatement,
afin d'éviter des conflits sociaux.
I
I
Ex. après la grande peste à Londres au milieu
du 19è siècle.
Ex après guerre de 14-18, dans les pays touchés
par la guerre, l'Etat prend en charge la
p
p
I
8.2/1. 13
reconstruction; la construction à l'extérieur
de la ville étant coûteuse si on prend en considération
le coût des infrastructures.
I.
I.
Nota : Ces quelques remarques ne concernent que
le problème del'implantation de nouvelles habitations,
et non l'usage qui est fait de la ville aux différentes
époques.
A l'appui de ce que nous venons de dire, nous décrirons
l'exemple des ttsuperblocslt de Vienne (fig 4).
Après la guerre 14-18, l'Etat Autrichien prit en charge
la construction de logements. Pendant les années 20, il
y avait à Vienne in gouvernement à majorité socialdémocrate.
La pénurie de logements, accentuée par la guerre (destruction)
et la situation économique particulièrement
difficile dans les pays lésés, obligèrent le gouvernement
à réagir et à trouver la solution la moins coateuse, qui
répondrait en même temps aux nouvelles exigences. hygiéniques
(avant la guerre l'insalubrité régnait à Vienne
comme dans les autres villes européennes). A ceci s'ajoute
la situation particulière de la ville de Vienne, capitale
trop importante pour un aussi petit pays, dont la
prospérité était due au bon marché de la main d'oeuvre.
L'Etat devait donc résoudre la question des loyers avec
un soin tout particulier et éviter une hausse des loyers
qui entrainerait une hausse des salaires.
I
I
82/ 14
I
De cette situation résulta des mesures suivantes :
I
I
I
• Une
I
l) la loi sur les loyers interdit la revalorisation
du loyer des immeubles bâtis avant la stabilisation
monétaire au delà de certaines limites
2) Un impôt sur les loyers correspondant à une
revalorisation au profit de la ville, fournit les
moyens nécessaires à de nouvelles constructions
Dès la construction les nouveaux immeubles sont
amortis complètement.
Les loyers couvrent lesfrais d'exploitation.
(l'eau, canalisations, ramonage, éclairage
des cages, entretien du jardin etc..)
certaine somme est prévue pour l'entretien
I
Les loyers ainsi calculé deviennent très bas :
Ex : loyer par m2 et par mois : 0,22 fr. suisse 1929
I
I
I
. ticle
A titre indicatif, à Genève (selon cahier des charges de la
loi pour logements subventionnés de 1929)
loyer par m2 et par mois : 1,20 Fr.
De tels chiffres ne pouvent donc être donnés en
exemple pour d'autre lieux où les conditions économiques
sont différentes"
(Cette citation ainsi que la majorité des renseignements
sur les super-blocs sont tiré de Parde
J.J. HONNEGER paru dans la revue
Habitation en 1929; autre source : WERK 1970)
Le nombre de logements réalisé dans les années
20-30 selon ce principe, s'élève à 63.000.
Ce chiffre montre l'importance de cette réforme.
Localisation et forme des réalisations
L'idée de cité-jardin comme son application ne
s'adapte pas à une telle situation.
la surface nécessaire pour caser un tel nombre
de logements
de plus l'établissement des équipements infrastructurels
(routes, équipements techniques,
moyens de communication) constituant un obstacle
qui ne pouvait pas être surmonté rapidement.
8.2/1.15
3) la création des cités-jardins à l'eaérieur de la ville
nécessite encore la création d'écoles , magasins,
poste, etc...
Donc au lieu de créer des ensembles à 1 'extérieur de la
ville, on s'efforce d'utiliser des terrains à disposition
dans la périphérie immédiate pour profiter des équipements
déjà existants. (fig 5) Plan de la ville de Vienne
avec emplacement des super-blocs.
Exemple: KARL-M.RX HOF (1927)
(No 1 sur la carte) (fig 6 d 7)
L'exemple montre la forme caractéristique des constructions
:
Immeubles de 6-7 étages sur cours fermées,
aménagées en jardin, jeux d'enfants, contenant les équipements
collectifs (buanderie, bains , garderies, crèches,
bibliothèques etc..)
S.
-
..h
• ••
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-------_._'..-
4.•
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L
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• . .: . -. ••. - .
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. - •.- -.' 'I
PLAN MASSE
Fig.6
11 - 21 1 I n..!! '
Fig 7
I
I
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
u
I
I
3,1,1.3 LES DIFFERENTES FORMES DE CONCEPTION
Nous allons examiner, maintenant, deux formes d'habitat
caractéristique de cette période en considérant
surtout leur principes internes.
A - Les cités-jardins
B - Les tentatives d'amélioration de l'ilôt traditionnel
Le choix de l'une de ces formes ne se fait pas uniquement
en fonction de la localisation :
- toutes les cités-jardins ne sont pas hors de la ville.
- tous les "ilots rationalisés" ne sont pas à
du tissu urbain traditionnel.
8.211 16.
6.2I
17
A.- Les cités-jardin
I
I
I
I
I
I
.
I
sont
Présentation
Nous avons vu dans la partie précédente les problèmes que
présentent la ville traditionnelle et les propositions de remèdes
théoriques.
L'idée de Howard sur les cités - jardins eut un succès
particulier non pas pour l'élaboration des plans d'une
ville nouvelle (but de Howard) mais pour la création de
nouvelles cités de banlieues
Si l'action philantropigue pour la création de ces cités
existe encore après la guerre, ses réalisations sont de
moins en moins nombreuses.
Son action tend à être remplacée par l'activité des sociétés
de construction (coopératives etc.) ayant un caractère
d'utilité publique. Ceci est explicable pour le nombre toujours
plus important de logements à construire, logements
à caractère économique que l'action philantropique
seule ne peut pas assumer • Il y a donc nécessité
d'intervention de l'Etat et création de nombreuses sociétés
genre coopérative.
Mais le besoin de produire des logements en masse ne justifie
pas en soi la création de cités-jardins.
II faut aussi créer les conditions hygiéniques satisfaisantes
aux exigences d'air-lumière-soleù "car l'esprit du mal
comme les bactéries craint la lumière" (H. Provensal)
Ces revendications élémentaires héritées du XLXe siècle
accompagnées par une tendance à prêcher le r etour
à la nature et à la terre.
Au point de vue idéologique les objectifs sont :
moraliser la classe ouvrière et la stabiliser (accès
à la propriété)
sauvegarder la vie familiale s mode de vie ouvrier,
I
etc..,
et au point de vue économique :
I
I
I -
I
maintenir des salaires relativement bas, surtout
dans les vraies cités-jardins composées de malsons
familiales avec jardin cultivable, dont la surface
est calculée selon de nombre de m2 de légumes
et de patates nécessaires à l'entretien de la
famille. Nous n'allons pas développer ici cet aspect.
Nous allons examiner comment s'organise un lotissement.
8 2/1 18
I Flig 9
s
Rappelons les critères principaux:
Les exigences de l'hygiène, problèmes de
l'orientation et de l'ensoleillement (moins
important pour les vraies cités-jardins où
chaque logement est traversant et où le jardin
donneaccès au soleil que pour les lotissements
à plusieurs étages
I
I
I
i
•
F19 10
L -
J
U Ï
La première étape fut la rationalisation de la
cellule, qui amena la tendance au groupement
en rangée.
Les principales étapes théoriques de la rationalisation du
lotissement à construction basses. (cité jardin)
1) Maisons individuelles dispersées. Grandes surfaces
de jardin et grand développement des
ruutes et des chemins (fig. 9)
2) Juxtaposition des cellules
/
I
- dispersion en longueur dont la largeur est celle
de la maison
- développement élevé de l'infrastructure (fig.10)
I Fil11
. I
Bloc disposés orthogonalement
aucune hiérarchie des routes et des chemins
I
I
(fig. 11)
---
Groupement de deux blocs avec concentration
I H-- des espaces libres (jardins) séparés par un che-
EjJI1---_
min à pietton . Blocs parallèles à la route (fig.12)
i kÇi .III tit.I: r:
U
Blocs perpendiculaires à la route
lotissement desservi par les chemins piétons
(fig. 13)
Les premières cité-jardin ont subi l'influence directe de
Howard : organisation par cercles concentriques et groupement
au centre des équipements. Un courant néo-romantique
s'i-ispirait des villages médiévaux.
La nécessité de rationaliser le groupement des cellules a
suscité des études comme celles d'A. Klein (Wasmuths
Monatshefte 1929) où il étudie de près l'épaiseur et la
largeur de chaque logement.
8 ~ 2/1 19
.
Plan
A ceux qui prétendent qu'il faut diminuer la largeur de
façade de chaque logement dans les lotissements en rangée
afin de diminuer le nombre de mètres linéaires de
routes à construire, il répond qu'en hiérarchisant les
voies de circulation et en plaçant les immeubles perpendiculairement
à la route, on diminue les coûts d'infrastructure
Exempl e
l)Otto Salvisberg, Dorfeld près de Berlin.
d'ensemble:
100
. Fig
14 Fi g. 15
Description:
Cellule: maisons familiales (minimum) individuelles
avec jardins de grandeur inégale.
Distribution: (fig. 15) regroupement des jardins- économie
des voies de distribution.
Orientation: pas d'orientation préféremtielle, ce n'est
pas une préoccupation importante.
Remarque: influence néo-romantique. Composition avec
place centrale qui contient l'église, l'école,espace de
sport et de jeux d'enfants. Cette volonté d'organisation
d'un ensemble prédomine sur les tentatives de rationalisation.
8.2/1 20
2. )Ot to Silvi sberq, 1fl R Si edlung Nauen, Berl in.
Werk 1925 p.7
l 1 an cl en s 0flb 1 e
5U
F71 17
Des cript iC)U
Cellule: maisons familiales formant cours fermée; jardins
disposés en longueur.
Distribution: (fig. 17) les rues existantes servent à
distribuer les habitations. Immeubles parallèles à la
rue. A l'intérieur de l'"îlot" il n'y a que des cheminements
piétons entre les 2 rangées de jardins qui a-
mènent à la place centrale qui sert de place de jeux.
Orientation: subordonnée aux tracés des rues existantes.
Remarquons que dans tous les cas où les jardins
sont regroupés et se trouvent face à face, l'orientation
change de direction.
Remarque: éléments rationels
-regroupement des habitations
-la forme du terrain, déterminée par les rues existantes
et la volonté d'en tirer l'utilisation maximum, détermine
le type de lotissement.
3)Hans Bernouilli et A. Kurzel, Siediung Hirzbrunnen,
B â le.
I I
I I
Plan d'ensemble:
I
I
I.
Mpâ ~1
1 MI
lui
I".
s
Description:
Cellule: habitations familiales sur 1 étage, groupées
en rangées paralléles.
I)istribution:-les voies existantes paralléles enferment
le terrain à disposition (fig. 19)
-création des liaisons
-volonté de distribution des rangées perpendiculairement
aux voies les plus importantes (1,2,3)
-distribution directe des rangées
-l'utilisation maximum des chemins ainsi
déterminés, impose la position des rangées parallèles
aux chemins (4,5,6)
orientation: problème d'orientation subordonné au problème
de la distribution.
Remarque: éléments rationels
Le schéma du plan de détail (fig. 20) montre qu'il y
a volonté de rationaliser l'ensemble (selon schéma Li):
- disposition en rangées, jardins égaux (permet de déterminer
l ' espace minimum)
- hiérarchisation des voies (économie des coûts d'infrastructure)
A cette volonté de rationalisation s'ajoute l'utilisation
maximum de la surface du terrain, qui impose quelques
irrégulariés dans l'application des principes.
bxemple: rangées disposées parallèlement aux voies (or
entat ion)
82/1 21
I
1 )(Jn autre exemple de Bernouilli -Siedlung Langen Lohn
Bêle (Werk 1922 p. 113)- représente une autre étape
I
d ans la recherche d'utilisation maximum du jardin (fig
21). La surface du jardin est calculée au minimum tout
on rendant possible, par le jardinage, l'entretient de
la famille; pour ce faire elle est admise à loo m2
I
A côté des habitations la société de construction a
loue des terrains cultivables. Si le jardin était ineiffisant,
ce terrain était à la disposition des habitants;"
les trop grands jardins eusseul été un gapil-
I
]iage ... " (Bernouilli). Sur une partie du terrain le
vstème de maisons familiales sur deux étages est remplacé
par les rangées d'immeubles à trois étages, con-
l
tenant des appartements de 2 à 3 pièces avec jardin
— collectif.
Fg.2'
- ---fs*. 5e55a
WIHuhIt1II!tfl1u I1IIIH?g
1
8.2/1 22
Nous donnons ici Ur dernier exemple, celui de la cité-
I jardin
Freidorf à Ble construit en 1920 par Meyer (doc.:Schnait
I
H. Meyer et Wasmuth's Mona tshefte 1929 No 7. p. i.)
I Plan d'ensemble
(Fig. 22) .,
I /1
Rj
I.
I
-
I
:1 I
jftTJ
:
I !kI
J-!!
Remarque : Equilibre entre les 3 éléments :
1) Volonté d'attribuer les mêmes conditions
1 à tous les logements
Z) Application des principes d'utilisation ration-
I
nelle du terrain
3) Volonté d'organisation d'ensemble
Structure des espaces.
I
"Le lotissement est à considérer comme un but final
• du bien être du peuble (trad. littérale de "Volks wohtfahrt"),
une oeuvre consciemment et collectivement
I organisée dans laquelle sur des bases coopératives,
les forces individuelles et collectives s'équilibrent.
La modernié du lotissement ne consiste pas dans le
I
toit plat, ou la division horizontale ou verticale de la
façade, mais dans les rapports humains . Là les
tensions
I
' Spanungen") entre l'individu, le voisinage,
la collectivité et les conditions géophysiques sont raisonnablement
composées."
Remarque sur les exemples
w
(texte de H. Meyer cité par Schnait)
-
I
L'application rigoureuse du schéma No 5 est rarement
réalisée.
La configuration du terrain et des motifs d'ordre
idéologique empêchent son utilisation maximum.
Par rapport au schéma rationel abouti
un certain nombre "d'accidents" apparaissent.
8.2/1. 23
2. 3. Exemple de cratiori d'une cité jardin 3 Genève
immédiatement après la guerre de 1914-1918
1918 - Situation économique et sociale
tC omm uni
.
cati on fa j te au conjrs de 1 'urbanisme à
La Crise des logements en Suisse.
't
La Suisse a subi pendant et après la guerre une crise des
logements qui a eu diverses causes.
I
D'abord la mobilisation de l'armée pour la défense des
frontières a enlevé à leurs occupations les jeunes classes
I ce quia provoqué la désorganisation des chantiers de constructions.
Plus tard, quand l'Italie est aussi entrée en gu
re , les terrassiers, maçons, peintres, gypiers, etc. ap-
I partenant à cette nationalité ont aussi quitté la Suisse.
L'exode des étrangers rappelés dans les différents pays
a été compensé par un afflux de familles venant se réfu-
I
gier à l'abri de notre neutralité. Enfin les organisations
suisses pour le ravitaillement en charbons et denrées ont
notablement augmenté les personnels des bureaux fédéraux
, surtout à Berne. D'autre part, les pays en guerre
ont créé en Suisse, surtout à Berne et à Zurich, des
institutions ayant différents buts , économiques ou politi-
I
ques, qui ont absorbé des locaux primitivement affectés
à l'habitation.
I La crise s'est surtout fait sentir depuis 1918. Aussi la
. faciliter
Confédération a - t elle dû prendre des mesures pour
les constructions et parer à l'exagération des
I prix de loyers qui serait résultée du coût très notablement
plus élevé des nouvelles bâtisses. Elle a décidé
de consacrer des sommes importantes en subventions
I à fonds perdus et en prêts hypothécaires à 4 0/o qu'elle
remettait à des sociétés et à des entreprises disposées
à faire des constructions pour l'habitation. Ces sommes
I ont été réparties aux différents cantons, étant entendu
que les dits cantons affecteraient au même but aussi de
I
I
E
I
I
ieur cté des sommes équivalentes. "
(Bulletin pour l'amélioration du logement 1910 - 1925)
8.2/1 24
I
I
I
I
La crise obligeait donc à prendre des mesures spéciales
d'autre part, comme le décrit 14. Meyer, en période
d'inflation le placement immobilier est recherché.
A Genève, sont construits de nombreux immeubles d'habitation
dans les quartiers des Eaux-Vives etc..
selon les règles traditionnelles. Ils existe cependant
un courant réformiste qui préconise les cités-jardin :
n La cité caserne est aujourdhui le produit le plus caractéristique
de la civilisation capitaliste. La cité- jardin
pourra être demain le type parfait d'habitation favo-
I • risant une véritable société humaine".
(Camille Martin - Cités-jardins ou cités
casernes).
I
I
I
I
I
I
I
. et
En 1918, les Ateliers Pic-Pic (importante entreprise
genevoise) ouvrirent un concours à tous les architectes
suisses afin de créer une cité pour loger ses "ouvriers
et collaborateurs".
Concours pour une cité-jardin à l'avenue d'Aïre
Notice Explicative
Le but de la Société anonyme des Ateliers Piccard, Pictet
et Cie, est de créer, sur un vaste emplacement salubre
bien orienté d'environ 28 hectares situé sur la rive
droite du Rhône, à proximité immédiate de la ville de Genève,
un ensemble de maisons familiales et collectives
saines et belles, entourées de jardins, qui permettent à
ses ouvriers et collaborateurs la culture de la terre et
la réalisation de la vie de famille.
Le voisinage de la ville solutionnant les questions d'approvisionnement,
d'instruction, de distraction , il ne s'agit
pas de créer, à proprement parler, une cité-jardin à
l'image de celles qui existent en Angleterre, Allemagne et
Amérique et qui comportent d'importants services communs
et sociaux, mais plutôt une colonie d'habitations destinées
à des familles d'ouvriers et d'employés. Les bâtiments
d'utilité publique réduits au strict minimum , seront
édifiés ultérieurement , au fur et à mesure des besoins.
.2/ 1 25
I
I
I
I
I
I .
I
I
I
I
I
.
I
btirnents
du
Les points principaux à envisager au triple point de vue
pratique, esthétique et économique sont : 1 • la densité
de la population; 2. les maisons d'habitation; 3. les
btiments publics; 4.les espaces libres; 5. les voies de
communication.
(Bulletin de la soc, pour amen. logement (10_25))
Queq extraits du réglement:
iiensité de la population - En calculant à part la
s arface nécessaire pour les espaces libres (parcs
promenades, bois ,terrain inutilisable) et pour les
publics, la densité de la population doit
être fixée approximativement à 100 habitants par
hectare (soit 1 habitant par 100 mètres carrés),
y compris les voies de communication, routes
et chemins de dégagement. D'après ces indications
, données seulement à titre de renseignement
aux concurrents pour les diriger dans l'élaboration
de leurs projets, la population totale à loger
sur ce terrain, à raison d'une personne par pièce,
variera de 2100 à 2500 personnes environ,"
"Pour l'élaboration des plans , les prescriptions
légales et réglementaires en vigueur en matière
de construction, notamment celles de la Loi sur
les routes et constructions du 6 avril 1918, devront
être strictement observées. II sera voué
un soin particulier aux questions d'hygiène (cube
d'air, aération, évacuation des eaux usées, choix
moyen de chauffage, si possible à l'aide d'un
seul foyer par logement) et notamment à celle de
l'orientation qui devra être résolue selon les données
de la science moderne, en assurant à chaque
logement le maximum d'ensoleillement."
V,
Des vues d'ensemble des échappées et des points
de vue sur le paysage environnant devront être
ménagés aux endroits convenables." [...J
I
Des jardins potagers , par lots de 100 metres,
seront réservés , dans une partie de la propriété
à dispus ilion des habitants des maisons collectives.'1
I
I
I
I
8.2/1 28
I
U
I _
_
-
sports
"Espaces libres Outre les voies de communication,
il sera aménagé, avec économie, sur divers
points de la propriété, des espaces libres
à destination de parcs publics, place de jeux, de
et de repos pour enfants, jeunes gens et
personnes âgées (jeux de sable, tennis, croquet
fottball, quilles, étang de patinage") 54
"Ils s'inspireront, en les adaptant aux exigences
modernes, des constructions rurales du bassin du
I BRUN T Léman (Genève-Vaud , Savoie ) et notamment
des types d'architecture locale et traditionnelle
dont la campagne genevoise offre de nombreux
I .
exemples". [...]
-
I
Fig. 25a
-
Ces extraits sont reproduits afin de montrer les aspects
novateurs du programme et les conditions qui sont imposées
(exigences qualitatives)
Exemples de projets de concours:
(fig. 24) Plan de situation
(fig. 25) Premier prix - Architecte s Rittmeyer et Furrer
(fig. 26) Deuxième prix - Architecte H. Schmidt
(fig. 27) Achat -
Architecte A Guyonnet
(Schweizerische Bauzeitung, 1919, p. 190_243)
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I
I
I
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I
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I
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*
I.
2/1 27
H
I
I
Remarque concernant es exles
En considérant les parties isolées de chaque ensemble,
nous pouvons dégager les principes"rationnels" qui constituent
la base de composition.
Mais ces éléments sont souvent abandonnés soit à cause
' de contraintes imposées par le terrain, soit pour des
recherches concernant l"ambiance" (grandes allées
boisées, création de placesj restant de composition
académique i monumentalité)
'
Ceci secplique par la nouveauté de ce genre de pro-
•
gramme
à Genève. D'autre part, il faut prendre en considération
que ce sont des concours et pas des réalisa-
I
tions, les contraintes économiques ne sont fixées que
pour quelques indications dans le programme. Le rôle
idéologique prédomine (intentions). Ceci se reflète dans les
I
conclusions du jury dont nous donnons quelques citations :
1
1) concernant les habitations.
8. 2/'. 28
"Au point de vue pratique, esthétique et économique (frais
de construction , d'entretien, de chauffage etc.) l'ordre
I dispersé des habitations - maisons isolées - a une infénoté
manifeste sur l'ordre condensé - maisons en sériesemployé
seul, ou combiné avec un emploi modéré des
maisons quadruples, triples et jumelles. Un des inconvénients
inhérents au type de l'ordre contigu réside dans le
.
fait qu'il limite dans une mesure très restreinte , la largeur
et la surface des jardins attenants aux maisons.
Il faudrait éviter autant que possible d'édifier des habi-
I tations à front des principales artères publiques notamment
de l'avenue d'AI're, appelée à devenir une voie de
grande circulation , une fois le pont Butin terminé.
I
La question de l'orientation est des plus importantes. En
principe toutes les pièces d'un logis devraient recevoir
les rayons solaires; or, les maisons contigus, lorsqu'elles
I
donnent sur des rues implantées de l'est à présentent
une de leurs deux faces libres en plein nord.
Pour obtenir le maximum d'insolation de ces deux faces,
iles rangées de maisons doivent être placées sur des rues
orientées dans une direction nord-sud, direction qui,
pour être la plus scientifique et
I
rationnelle, doit être dé-.
viée de 19 degrés vers l'ouest 1 [...]
'Les jeux seraient bien placés, à l'abri de la
I su la partie ouest du versant du fleuve".
I
8.2/1. 29
En plus de ces exigences qualitatives, quelques considérations
sur l'économie du projet:
.
" Communications. Au sujet des voies de communication,
il sera nécessaire , en temps voulu, d'attirer l'attention
des pouvoirs publics sur le Lait que l'application stricte
de la Loi sur les routes et constructions du 6 avril 1918
serait un non-sens. Les chemins de dégagement et d'accès
- et non de circulation - de la colonie projetée doivent
être, projetée doivent être pr9portionnés à l'importance
et à la hauteur des constructions et aux besoins
réels de dévestiture des différents blocs o u flots de maisons.
D. y a donc lieu d'apporter un tempérament à la loi
pour ce cas exceptionnel. Outre leur inutilité, ces larges
voies d'accès seraient coûteuses d'établissement et
de frais de voirie.
Enfin., les qualités esthétiques :
.
Genève,
?Il est désirable que l'effet architectural de l'ensemble
ne soit par cherché dans de vastes places entourées
de bâtiments"grande architecture", mais plutôt
dans le bon groupement des maisons et la combinaison
des groupes avec les allées et les espaces libres
qui, tout en étant conçus modestement, réalise mieux,
à tous égards, le caractère de simplicité qui doit
être conféré à cette cité-jardin. Au point de vue du
détail, on doit s'inspirer dans une large mesure,
lors de la construction des éléments traditionnels
de l'architecture rurale du pays.
Les membres du jury:
le 19 février 1919
Henry Baudin, arch.; Hans Bernoulli, arch.; Ernest
Odier, Jean Taillens, arch.; Maurice Turrettini,
arch.; René de Wurstemberger, arch.; Daniel Baud-
Bovy, Dir. de l'Ecole des Beaux-Arts; Léon Dufour,
Adm délégué de la Soc, des Ateliers Piccards, Pictet
& Cie.
I
8.2/1, 30
I
La réalisation de la cité jardin dAire 1920-23
I
I
Conditions de réalisation
Par suite des circonstances économiques, le projet lancé
par la Société Piccard-Pictet ne put pas être réalisé.
II fut repris sous une forme plus modeste peu d'années
plus tard, par une autre société qui s'était constituée
I
sur ces entrefaits : La Société coopérative d'habitation
de Genève (qui rachète une partie du terrain).
I A des patrons qui voulaient fournir des demeurs à leurs
ouvriers, se substitua un groupement de citoyens de professions
diverses qui désiraient faire construire des
maisons répondant à leurs besoins, en bénéficiant des
subsides alloués par la Confédération et le canton pendant
la période de crise du logement. La base sur laquelle
devait être établie la nouvelle cité n'était plus la même
qu'au début. Le but poursuivi par les coopérateurs était
cependant en définitive le même que celui vers lequel tendait
l'initiative patronale.
I
I
I
. étudié
I
Si on ne peut reconnaitre une influence directe du concours
de 1918, sur l'oeuvre réalisée de 1920 à 1923 par
la Société coopérative d'habitation, on peut du moins constater
que dans ses grandes lignes la cité-jardin de l'avenue
d'At're est restée fidèle à l'esprit qui animait les
initiateurs de la première entreprise.
L'emplacement occupé par la nouvelle cité ne comprend
qu'une partie des terrains dont l'aménagement avait été
naguère par les participants au concours. II s'agit
de la parcelle peut-être la moins intéressante de l'ancienne
propriété Pic-Pic,œlle qui se trouve au nord de
l'avenue et qui, par sa forme et vu la disposition
des chemins existants, offrait à l'architecte le plus de
difficuLés
Werk 1924 février)
A titre ndcat ocs aoritrons ce cue des participants
concours (qui on l'a vu, portant sur une parcelle
deaucoup plus vaste) prévoyaient sur la partie de terrain
oi il y eu réalisation (fig e 28.29)
I
8.2/1. 31
w moqgvlr
•
41
'f Y
z,
Fig.29
Le projet de Hoechel place deux rangées perpndiculairement
à cette voie et crée ainsi une sorte de square
• (fig.31) fi évite aussi les inconvénients créés par
la pi.ximité de cette voie importante.
So( ffi l
I .
Schéma de circulation; (fig.32)
Route principale; avenue d'Aire
Voies secondaires de distribution: chemin du Contrat-
Social (ch. Camille Martin), ch.
des Sports.
Entre les jardins: chemins piétons.
Au long des voies secondaires, les habitations sont disposées
parallèlement (voir, Cité Freidorf à Bâle) mais
elles sont séparées de la route par un petit jardin.
I
8. 2/1 32
I
Ces
1•
jardins sont plus ou moins grands. Volonté de rompre
la monotonie que pourraient créer de longues bandes qui
se traduit aussi par les longueurs différentes des bandes.
Ainsi sont créés des espaces différenciés et des points
de repère,
fi aurait été parfaitement possible (géographiquement) de
faire une seule longue barre uniforme, au lieu des petits
bâtiments qui créent une série d"accidents" (par rapport
au schéma rationel abouti):
- nombre de pignons
- traitement (utilisation) de ces pignons -.ouvertures
- jardins plus ou moins grands etc..
Nous voyons ici encore que des préoccupations d 'ordre
spatial ou arehitectural ont une priorité sur le souci
d'exploitation maximum du terrain.
Quelques indications sur AI're (qui pouvent être utilisées
à la suite de l'étude):
Surface tot. du quartier 45.000 m2
surfa, construite 4.837 m2 (11%)
surfa, libre 32.611 m2 (72 %)
surfa, routes 7.552 m2 (17%)
surfa, de plancher 7.650 m2
surfa. 1mb, brute/ha 24 m2
Densité ha 70 hab/ha
coefficiant d'utilisation 7,650
45.000
= 0.17
I .
1
AflE 1968
1
I
I
8.211. 33
I
I
i
I
I
I
•
I
B. Les dots salubres
Les ensembles situés dans le tissu urbain, ou à sa proximité
immédiate doivent également répondre aux exigences
hygiéniques et amentla définition de critères
spécifiques:
ensoleillement : orientation des immeubles, espace
tre immeubles en fonction de leur hauteur.
vnti1ation : problème des cours fermées,
protection des vents dominants.
espaces extérieurs : rapport surface construite-surface
libre -
position des espaces de jeux..
circulation : protection des axes principaux de circulation,
position de l'immeuble par rapport à la rue, traides
rez-de-chaussées etc..
I *
L cation des crres est étroitement liée à
1) la législation sur la construction (gabarits, cours,
rues droites, distance minimum admissible par rapport
aux limites de propriété)
) la politique urbaine : taille des parcelles, possibilités
de reme-rfrement foncier etc.
Nous développerons par la suite ces deux aspects dans
un chapitre concernant la législation genevoise. Cependant,
d'une manière générale, on peut dire que les critères
définis sont en opposition avec les possibilités de
réalisation, sauf comme nous l'avons vu , lorsqu'il y a
situation d'urgence, ou des terrains à disposition
de l'Etat).
Vonaue1ques étapes théoriques qui ont marqué le passage
du tissu fermé au tissu ouvert.
(fige 33)
quartier traditionnel
fig. 34
B.2fl /-
I) AxT1ioatIon ct 7f la structure
du quartier, Pilot est défini par le tracé des rues
existantes (fig. 34)
Z) Amélioration d'un secteur de quartier. Changement
du tracé des rues , suppression de certaines voies,
pariais création de chemins de desserte (hiérarchisation
des voieL
1i
A ce propos on peut citer il étude ue E, Baudin 1918
(Société pour l'amélioration du logement 1910-25)
Dans cette étude il distingue les cas d'implantation
dans un quartier existant : (problèmes de remaniement
parcellaire) des cas de quartiers neufs, où il y a liberté
d 'implantation des immeubles par rapport au tracé.
Constatations : l'orientation des immeubles dépend de
l'orientation des rues., dont les tracés ne sont jamais
déterminés en fonctbn des immeubles qui les entourent.
L'étude scientifique de prouve que le
meilleur ensoleillement est obtenu par un angle de 190
. l'Est par rapport au Nord. Ceci est calculé en fonction
des données t hermiques et non au point de vue de la
durée totale de l'insolation.
L'immeuble orienté N-Soffre une orientation E-OU pour
les appartements, ce qui assure un ensoleillement total
maximum. Pour l'immeuble dévié de 190 la face est
a une durée d'insolation plus grande avec une température
moindre et la face ouest une durée d'insolation récompensée
par une température plus élevée.
(épercussion. sur chaiiffage)
8.2/1 35
Propositions de .Baudin
I!
Dans les quartiers existants, il serait parfaitement
possible d'édifier sur la plupart des terrains, quelle
que soit leur disposition, des maisons bien orientées;
mais il faudrait rompre avec la routine et les vieilles
habitudes et abandonner la notion de l'alignement rectiligne
absolu pour adopter le type de boulevard à redent'
I.
Ex. 1 Parcelle entre 3 mitoyens avec façade en bordure
de rue (fig. 36)
Proposition avec des orientations différentes :
- pas de façade Nord
- accroissement du développement de façade
meilleure aération par supression de la cour fermée
I
IÏ";:IIii1IL.EI!I
Ex. 2 Boulevard à redents (fig. 37)
I
avant : développement de façade 128 m
après: 228 m
1•
I
Ex. 3 Ilot (fig. 38) solution relogeant le même nombre
I
de personnes sur le même terrain
- boutiques dans immeubles bas, avec terrasses sur le
toit.
I
cours non fermée
- circulation verticale, cages d'escalieis ouvertes
8.2I.36
I.
.CkLLt: I/oo
Exemples de réalisations
Nous avons analysé deux exemples et fait des comparaisons
systématiques. Tout au long de l'étude, ces
comparaisons serviront de référence.
Le choix des exemples peut paraitre arbitraire, mais
les deux cas comprrnnent à peu près le même nombre
d' habitatiornet les logements ont la même surface
(correspondante aux mêmes normes). Par contre, ce
sont deux cas d'urbanisation différents.
1•
quartier Spangen àRotterdam intégration dans un tissu
'fermé" à caractère urbain
quartier Kiefhoek à Rotterdam lotissement en rangée
type qui se développera beaucoup par la suite comme
nous 3e verrons au chapitre suivant alors que le cas
de Spangen reste isolé.
Quelques indications concernant les Z exemples:
I
Localisation:
'
1) Quartier Spangen
Date de construction 1919-20
Architecte Michel Brinkmann et J.J.P. Oud
2) Quartier Kiefhoek
DLe de eujistruetiun 1925-29
Architecte : J.J.P. Oud
Nous pouvons remarquer que des
Z réalisations sont intégrdans un tissu urbain et que
leur éloignement du centre est approximativement
le même.
I
I
I
I
I
I
I
I.
I
1
I
I
I
1•
I
I
I
1
I
I
I
SPA NGEN
EX T E RIE U R
IN T E RI EU
Plans d'ensemble et tissus environnent (fig. 40)
ECH. 1:1000
K IEFH 0E K
ç,9. C.
82/138
I
I
I
I
I
I.
I
Pour mieux dégager des caractéristiques spécifiques à
chacun des types d'urbanisation, nous donnons un tableau
comparatif contenant des données quantitatives et des
coefficients qui peuvent aider à dégager certaines notions
qualitatives.
Données quantitatives:
J Spangen
[Kiefhoek
surface totale
du quartier 13.460 m2 34.000 mZ
surface de plancher
brut 18.480 m2 18.720 m2
surface d'une
cellule * 63 m2 69 m2
nombre d'appartement
280 280
1•
I
I
I
1
I
I
I
L
Utilisation du terrain:
surface construite 4.620 m2134,4% 9.360m2 27,5%
surface de rues,
distribution O 6.414m2 19%
surface libre 8.840 m265,6% 18.226m2 53,5%
Nombre d'étages. 4 2
Rapports indicatifs:
coefficient d utilisation
surfacedeplancher
surface totale
taux d'occupation
surfaceconstruibe
surface totale
1,37 0.55
Densité (remarque : 830hab/ha 330h.ab/ha
densité calculée sur
les mêmes bases c.a.d.
1 pers. par pièceau tiindicatif)
Remarque : nous tirerons
quelques conclusions
par la suite.
les 2 exemples sont composés des mêmes typede logements(4
pièces), il n'y a pas de mélange de grandeur
surface constante (fig. 42 type de cellules)
8.2J 1. 39
Type de cellules:
S p an g en
A REZ.DECHAUSSEE
B 1ER ETAGE
DUPLEXES
Orientation:
ECH 1:500
Spangen : Z directions : 70 % NE - SO
30%SE-NOU
Ki e fhoek
A PEZDECH.
Q VER ETÂGE DUPLEXES
ECH. 1: 500
Kiefhoek : 3 directions 78 % NE-S OU
20% SE - N. OU
Z%E -OU
Remarque : dans les Z cas, chaque logement est traversant
et a un ensoleillement de 2 côtés.
I
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
_
Cirçulation - distributions, implication sur l'espace vert.
Ces ensembles sont intégrés dans le tissu urbain où
le problème de circulation se pose différemment que pour
les lotissements à l'extérieur.
Spangen /
rez(fig. 43)
wnawj pj
pister - I&n.udyk - .trtst
A
niveau coursive
Spangen : circulation des véhicules se limite à l'extérieur
de la parcelle, Z grandes portiques mus l'immeuble
permettent l'accès des voitures à l'intérieur de l'ensemble
en cas de livraison, déménagement etc..
A part ces accès occasionnels, l'intérieur est réservé
à l'espace libre qui a un caractère communautaire car
tous les logements donnent sur cet espace.
Les logements des deux étages inférieurs y trouvent
un prolongement direct. A l'origine, les logements situés
au rez avaient chacun un jardin individuel séparés
par des buissons dont il ne subsiste que des traces.
Les 2 étages supérieurs (appartements duplexes) sont
distribués par une coursive très large (2m60) qui
donne sur l'espace libre, boisé et qui.- servent en même
temps que de distribution des cellules de prolongement
c*unaux pièces d'habitation. (voir à ce pxpos,
chap. 3.2.1.1.) (fig. 45)
lIS
8.2/1. 41
Kiefhoek: Les espaces de rue sont plus importants (qu'à
Spangen) et se multiplient pour distribuer chaque rangée de
maisons . Chaque maison a son entrée sur la rue, tandis
qu'à Spangen à part des entrées collectives (cages), les
appartements se distribuent depuis la cour.
Les espaces libres délimités par Z rangées d'habitations
sont individualisée. (fig. 46) plan de rez. (f ig.44)
.
D'après Benevolo (Storia del Arch. Moderna) l'architecte
a voulu exprimer que les immeubles ne sont pas une
simple juxtaposition de cellule qui peut s'allonger à l'infini
d'une part par la fenêtre continue du 1er étage
I *
d'autre part des éléments de finition des bouts (petits
balcons , arrondis) etc. Contre la conception de la citéjardin
il 1ésirait montrer le caractère collectif.
42
Traitement des angles
C'est un de points importants de la critique faite à
ce type d'implantation avec cour fermée. En effet, le
coin est "accident tt lorsque la répétitivité est recherchée.
(fig. 46)
.
La figure montre qu'une surface pouvant contenir au moins
Z cellules exige un traitement différent des autres :
- soit des logements non traversants (ouverts sur le coté
extérieur, rue) présentant des conditions d'aération
et d'ensoleillement moins avantageuses que les autres.
- soit utilisation pour des appartements plus grands,
mais il reste une zone morte (sans éclairage naturel).
Remarquons que plus l'épaisseur de l'immeuble augmente,
plus cet espace augmente.
Comment ce problème est-il résolu à Spangen
(Fig. 47) r étrecis sement de l'immeuble;utilisation comme
pièces annexes à un logement.
.
(fig. 48)bloc situé en retrait ce qui résout le problème
des logements au rez.et à l'étage supérieur permet de
faire passer la coursive côté rue et d'ouvrir ainsi la
cour en brisant la monotonie des blocs entièrement
fermés.
(fig. 49)3ème solution • A l'intérieur un bloc se retourne
le coin est utilisé pour la cage d'escalier
A l'étage supérieur , la coursive sépare ces blocs
(fig. 50)- élargissement de la coursive) permettant que
le logement ouvrant en face du bloc perpendiculaire ait
un ensoleillement correct (fig. coupe 51)
Solution possible par ce qu'il n'y a que Z étages, au
dessus, les ombres portées deviendraient trop importantes
Ces solutions ne sont pas des recettes. Elles sont possibles
dans le cas de Spangen avec une largeur
ble de 7 m et une hauteur de Z plus Z étages.
est aussi une question de traitement.
u
I
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I
I
FIG. 50
I
•
.
B2I1. 43
I
I
I
I
A Kiefhoek où l'implantation en cours existe, le problème
est résolu simplement par la séparation des
blocs perpendiculaires (fig. 52) ntre deux barres
parallèles,Oud place une maison individuelle (logement
plus grand que les autres)
Kiefhoek utilise les principes du lotissement en ran-
I
gée et ceux du square (que nous traitons plus loin)
simultanément. Pour ces raisons (et d'autresque nous
avons données plus haut) Kiefhoek est à mi chemin entre
une '1citéjardh" et un Itilot salubre".
I
Ce type de solution fut vivement crtuéqçlguesannées
plus tard
8.2/1 L44
I
I
1
.
I
I
I
ouvriers
I
I
I
.
I
i
:
1) Gropius
FlG3
Gropius / défenseur de constructions dispos en rangées
et de l'immeuble d'appartements lamelliforme,
s'attaque aux formes traditionnelles d'urbanisme.( fig. 53)
II reconnait que:
(iS4) r0 dans ces immeubles d'appartements pour
( à Tuhendicken, Rotterdan), tout au
.
début du mouvement moderne, avait réussi à
L
humaniser, autant que faire se pouvait, cette forme
de construction. Mais quelle que fut la différence
entre l'immeuble locatif où la lumière ne pouvait pénétrer
que par une cour étroite, et une telle réa-
1 lisation, cette dernière ne s'attaquait pas véritablement
à la structure de la vitre elle-même. Elle
n'allégeait pas la masse urbaine, elle laissait subsister
la "rue corridor". L'étape suivante vers
un allégement de la structure urbaine est la forme
de construction nommée en allemand "Steifenbau",
al
rangées de maison qui coupe la rue à angle droit.
C
A notre connaissance, c'est Augustin Rcy qui le
premier lors du Congrès international de la Tuberculose,
à Washington 1908, à insisté sur le fait
que l'orientation au soleil doit être la préoccupaj
tion fondamentale de tout urbaniste et qu'il est es-
.
sentiel de veiller à ce que chaque appartement reçoive
directement du soleil".
f
(Giedrin W. Gropius)
I
I
Les principales critiques que fait Gropis sont donc
I :
I
I
1I1Ih
1•
i :
I
I
B
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I
r"
1) inégalité des orientations, chambres au Nord
cours fermées
problème de l'angle (fig 46)
CD
Le Corbusier : ( Le Corbusier - Manière de penser
l'urbanisme - Edition Gonthier p.83 1946)
D
:1
"Libérer les villes de la contrainte, de la tyrannie
de la rue
Un exemple fera saisir le chemin parcouru.
Il est pris dans l'urbanisme de pratique courante;
mieux que cela, dans l'urbanisme à la mode et
proposé comme exemplaire dans l'enseignement
des écoles, application des méthodes de remembrement
en faveurdélargissement des rues, de
gabarit nouveau'
Résultat
il La rue demeure un corridor, le lieu commun de
passage des piétons, des voitures, des autobus,
des tramways..
les façades (leurs fenêtres) ouvrent sur le bruit
et la poussière de la rue ou sur des cours.
L'orientation des logis demeure arbitraire tibutaire
des tracés des rues n'ayant aucun lie
de droit avec la règle du soleil.
La verdure est limitée à l'ensoleillement des cours
elle ne participe pas au décors de la rue et
c'est un lourd manque à gagner pour la ville
Le dispositif adopté ignore les prolongements du
logis clef du problème de l'habitation.
Proposition de le Corbusier
Avantaaes de la solution D.:
-libératin du sol avec classement des circulations.
-l'orientation rationnelle du logis se fait
naturellement.
-les prolongements du logis trouvent au sol
les espaces utiles.
-la ville se transforme petit à petit en un
parc.
I
I
I
I
I
COflC1USn:
Nous avons vu que Spangen et Kiefhoek répondent aux exigences
hygiéniques (en tous cas autant que les redents de
Le Corbusier)
Les deux ensembles sont des constructions basses
(max. 4 étages) l'une très dense, l'autre beaucoup
moins (iiefhoek)
Ceci nous montre le caractère relatif et aléatoire de
deux notions qui servent souvent de "normes" et d'argumentation
en faveur des constructions élevées.
densité d'habitants à l'hectare, coefficient d'utilisation
surfa, plancher
surfa, libre.
8.2/1 46
I
.
I
Lxiil
I
Au problème de l'hygiène,le mouvement des cités-jardin
répondait parla construction peu dense..
Cette 1ensification fut critiquée par Gropius et le Corbusier
contre l'étalement de la ville en nappe ils dirent :
construisez en hauteur et augmenter les espaces libres.
L'exemple de Spangen nous montre qu 'avec une construcion
basse, il est possible de répondre aux exigences
hygiéniques tout en ayant une densité élevée et un taux
I
d'utilisation moyen (a titre de comparaison: taux préconisés
par le service d'aménagement pour la reconstruic.ï
dc Vieussieux en 1970 : 1,2 Au Lignon 1)
I
Spngen à Meyrin.
I
_
mil
I L
I -
J
..-.**.................
I
8.2/1. 47
2.1.2. L)euxiéme phase ( 1923-1939)
Pseudo-conjoncture et crise éconorpique
2.1.2.1 Situation génra1e:
zuite du texte de Hannes Meyer:
T. 'Durant la période successive d'apparente stabili-
I sation, 1923-1929, s'affirmèrent définitivement
les nouvelles formes de la construction résidentielle
qui sont un produit de l'industrialisation de la
I construction, de la standardisation et typisation
des éléments constructifs. C'est l'apogée du capital
monopolistique qui utilise la période de pseudo-
I
conjoncture pour augmenter l'utile de la rente foncière
et pour augmenter le gain dérivé du processus
d'obsolescence des habitations avec les méthodes
les plus raffinées de rationalisation. Une rationa-
I
I
I
I
lisation qui présuppose toujours de nouvelles attaques
au niveau de vie et au mode de vie (modus vivendi)
de la masse ouvrière. C'est le moment de la naissance
du logement et de l'habitation pour le minimum
existenciel. Les constructeurs sont, dans ces cas-là,
en grande partie les communes de la ville et leurs
coopératives de construction "opérant pour le bien
public". Mais sous le capital de crédit de ces financiers
de le construction, se cachent les grandes
banques du capital monopolistique ou international.
Cela du moins en Europe, tandis qu'aux Etats-Unis et
aux colonies, une telle situation débouche ouvertement
dans la formation de sociétés immobilières (pour l'exploitation
du terrain et du processus de construction).
Une analyse critique de ces logements minimums révèle
que, dans une surface de 32 à 54 mètres carrés, ont
ét6 abandonnés définitivement les derniers résidus de
principes architecturaux de la traditionnelle rési-
I
dence bourgeoise. Le nombre et la surface des pièces
habitables et (le ses accessoires ont graduellement
diminués: on dessine des plans sans corridors, des
I systèmes de cabines pour dormir, des chambres que l'on
peut diviser, etc... La cuisine devient réduite graduellement
de cuisine-séjour en cuisinette, en cuisinette
d'angle, et ensuite en armoire aménagée en cuisine.
Les installations techniques et sanitaires du logement
sont malgré tout d'un niveau très élevé: en effet,
I
il y a les installations hydrauliques pour l'eau chaude
't le chauffage, et en outre, l'électricité et le gaz.
)n diminue le nombre des escaliers à l'intérieur des
I
n aisons d'habitation, et naît la La.ubenganghaus(maison
à coursives dans laquelle, selon le système de construction
à. quatre étages, où jusqu'à 3o appartements
sont rattachés à une unique rampe d'escalier). Mais
encore plus clairement s'explique cette tendance à la
standardisation et à la rationalisation, dans le sys-
I
tème de construction à damier, ou en ligne, dans les
:1 c i.- soen au D errk de Da,nmerstock
I
I
I
I
Karl sru e, ou de Franiurt—Braunheim, cl
(le Jeujfllil
en ui se, de Nieuvcndnin en Uol
82/1, 48
Il. H r rrport ï,cele, on doit :nr1er aussi 'e quelques
I
tentatives des réformistes (le type de la 2. et 21/2
internationale, dans la mesure où le problème de la
construction résidentielle leur offrait l'opportunité
I
de relancer leurs idées dénagogico—sociales, tendant
à une "réforme universelle". Seulement, de 1923-193o
ont été construites, sur l'initiative de l'adminis-
I
tration social—dmocrnte, 43.000 nouvelles maisons
populaires. Elles sont situées autour des "ohnhfe",
et sont d'un point de vue architectonique très bien
finies, éparpillées tout autour de in périnhérie (le
in canitale. (tatteottihof, Fteininnnhof, Knrl—Mrxhof,
etc...) Leurs importances sont très connues comme base
I
des
er" dans le soulèvertent de février
1934. En AIlemngne, des tentatives réformistes ont été
I
I
I
.
Angle
I
I
I
I
1
faites dans in construction de quartiers, prir la "Fi-oie
Gewerkschaften" (syndicat libre), unis à ;JJGB, réalisations
rendues possible noyennant 1' épargne de la
"Arbeiterbank" ( banque du travail), l'union avec la.
"Verband Sozialer Baubetriebe" (association des entreprises
de constructions sociales), et avec l'organisme de la
"Bauhtten—Bewegung", c'est—à—dire l'organisation de
l'auto—défense des ouvriers. En Suède, ces tendances
réformistes dans le domaine de la construction résiden—
tielle, sont réalisées è travers des unions coopératives
de "construction—épargne" (HSB) ; en France, per
1. '"Office public des habitations 5 bon nu rché". &
terre avec le concours du tradi tionel uouveisent
"Cité—jardin". Entre les nombreuses tentatives réfor—
klistes, il faut relever tout particulièrement celles
qui ont a1uti à in Liaison Uni fari hale, où est prévu
'la pratique du jardinage (s'stème L. Ieige), et à la
maison pour fami 1 les notJ;reuses, avec une surface cul—
tivable (le 400 mq. La maison préfabriquée qui est
construite par 1' habi tant aioyennnrit sa propre r!nin—
d' oeuvre • Le patio avec jardin cul ti vahi e r ssué pat'
.;estion, qui p eut être r conséquent habitée roe u1 en
hiver. En Ajnérique et en Angleterre; la Brusheat
(ini son—bnteu) et la roulo te (c ' es l—à—dire des habi—
sati eus mobiles, soustraites è, if' spécula ti on des sur—
on on t lU I T'C •
I
82[1 49
I
I
I
I
I
1
I
Le Irocessus destructif auquel sont sujettes aussi
les familles de la moyenne bourgeoisie sous la continuelle
et croissante pression économique, causée par
la diminution du bien-être, et en outre la nécessité
d'une liberté toujours plus grande de déplacement à
cause du ch6mnge qui augmente dans les milieux scientifiques
et artistiques, porte à la formation pour
la classe sociale citée plus haut d'un nouveau type
d'habitation: des blocs d'appartements. Conine voie intermédiaire
entre le maison à loyer et l'hôtel, ce
système uni dans un secteur comsiun l'ensemble des
services personnels, la cuisine, le séjour, les lieux
-e représentation et le centre sportif, etc., libère
insi le noyau habitable, réservé aujourd'hui seulement
è in vie familiale plus intime. Sous cette forme, la
"maison-appartesient" réussit à pénétrer aussi en
èngleterre et au Japon, ctest à (lire chez les peuples
insulaires civilisés, qui sont les plus attachés à.
leurs usages, en ce qui concerne la. résidence. Un des
exemples les plus significatifs (le ce type dorgnni_
setion architectonique se rencontre dans les gratteciel
de 17 étages de Central-Park à New-York, dont
l'architecture cahotique est l'expression de la violente
spéculation sur les surfaces où l'on peut construi
re •
100 Li-, classe dominante bourgeoise est l'unique qui soit
en mesure de garantir le développement de la re cherche
V ormelle architectonique, à travers la réalisation
de ses propres résidences avec des moyens plus riches.
I
Les nouveaux-riches, les spéculateurs de l'inflation,
•
les néo-capitalistes, préfèrent une vie nomade qui
selon les saisons les pousse soit à Miami en Floride,
I
è. Saint-Loritz en Suisse, ou sur un bateau de luxe
vers le Cap Nord, lEgpte. En conséquences, on devrait
analyser l'hôtel de luxe et le yacht de luxe comme
I fonne de cette classe. Dans les milieux
te la haute société est survenu en outre, un rétablissement
at en relation à cela, une réévaluation des chefs-
I
d'oeuvres jusqu'ici réalisés dans la tradition culturelle
de
bourgeoise.L'ancienne noblesse
de la campagne anglaise, en effet, n'a plus la
possibilité
financièrement les oeuvres
Part architectoniques de ses propriétés. Elle se
déplace dans les "F].ats" (appartements à loyer) des
I
centres urbains anglai. Le patricien genevois renonce
à sa double habitation, c'est-à-dire au palais citadin
et à. le résidence de campagne; il se contente d'un
I
étage de son palais en ville. Les cercles de la haute
finance et les directeurs des "Konzern" et des trusts
du capital monopolistiques, sont les seuls en mesure
'le se permettre le "luxe" d'un type d'habitation archi-
I
I
tac tura Ie::ient pi US Cfl55l (Ye
I
6211. 50
I Des chef oeuves é) un LeI le iirc sou L les résidences
des frères Lahusen à Brême, construites par le
poète—architecte Rudoif Alexander Schrder (Konbern
I
textile), la maison Tugenthart à Brunn (Tschécoslova—
uie) de Mies van der Rohe, la villa &.Garches de
Le Corbusier et les villas de nababs "richeteaux"
:néricains, surtout en Californie, où on a essayé
I
de définir un "style national ", en utilisant 1. sug—
C5
e ne, eoCnud; et
I
11.. 11 serait eaux de considérer I' architecture de cette
ériode de la pseudo conjoncture 1923-1929 9 comme
I
lI expression primaire d'intentions purement artistiques,
comme veulent nous faire croire les différents congrès
d'architectes et leurs publications qui défendent le
constructivisme, le fonctionalisme, la "Nouvelle
3jectivit6", le "lie imatschutz" (défense de la patrie)
eu le néo—classicisme. L'architecture de cette période
I
t spécialement l'architecture résidentielle est es—
e ontiell ement une vraie architecture "d'entrepreneurs".
Et cela, parcequ'au delà de ces disputes sur la méthode
I
de construction "moderne" ou traditionnelle, il y
evait les trusts de la production du matériel de cons—
fruction, et leur lutte pour la conquête du marché.
I
.
Dune part les nouvelles industries de l'acier, du
riment, du verre, du carton goudronné et des appareils
rnitaires réunies en une société économique cimentée
I . r des intérêts communs, selon la forme "vertikale
i.ertelle", société étroitement liée à l'industrie lourde,
celle des minerais et de
chimique.
I
.
].'opposé nous trouvons l'ancienne industrie des
briques, de la terre cuite, de l'ardoise, de la pierre
ée construction et du bois, matériaux qui impliquent
un lien avec la classe ouvrière des travailleurs de
I
J Etat, des charpentiers, des couvreurs, lesquels
prétendent à une architecture traditionelle, parceque,
étant ouvriers du bâtiment du type traditionel, ils
I
éevaient soutenir la pression de ln concurrence industrielle.
C'était d'évidentes luttes d'intérêt du
enital monopolistique en union avec le capitalisme
1 industriel pour la conquête du marché de construction.
ii semblait que les architectes avec leur sensibilité
ce sentaient des "missionaires" de l'architecture
I
ou "vieille", mais ils étaient en réalité
ceux qui représentaient ouvertement ou en cachette
is cfpital financier auquel ils étaient asservis. En
I
outre, est intéressant le fait que les grands entrepreneurs
crnitalistes projetaient spontanément toute une série
d' -ite) eeree ce] I eetin Tee fereux architectes.
I
I
I
8.211 51
I
I
I
I
Le fabriquant de chaussures Bata, tchèque, projetai
tout seul et realise.it dans la cité industrielle (le
Min, des milliers d'habitations adaptées aux cir—
constances. La firme Kru,),n,—aciéri.es de Essen a fait
)ro;jeter tous ses villages et quartiers résidentiels
'Jans leurs aropros bureaux techniques per des archi—
tectes subordonnés. kour le nouveau btipent de l'en—
Lreprise des étoffes de broderie, Launa., le trust
chimique ne demanda pas pour la projetation de la cité
ouvrière près de Merseburg, à un des architectes qui
dominait dans le domaine artistique en Allemagne, mais
confia cet important mandat l'entrepreneur "débrouillard"
A. Somieffeldt (qui entre autre avait lait ni-,r—
venir nu ouverne!ent grec la. "cté—bcraque" pour les
'éfugi s dc nl onique), et ou froid architecte caicu—
.eur .l e.x eder K] cm
I
I
I
lie
I
I
I
I
I
l'avènement de la grande période de crise Capitaliste
1929-1935, le cadre d'une pseudo—prospérité
change aussi dans le domaine de la construction résidentielle.
Certaines communes citadines (comme par
exemple Franc fort—}lerlin) ont la possibilité de con—
tinuer la construction de leurs centres résidentiels,
comoencés pour la majeure partie, grâce à des emprunts
en or à l'étranger, effectués auparavant. Mvis les
flouveaux appu rtements restent vides parceque les salaires
tombent et le ch8nia'e monte rapidenent. &te les états
celativeinent peu frappés par la crise conune par exem—
1 e les Scandinaves, enregistrent une poussée à .1 'u—
tilisation (les vieux appartements, des apnnrtements
d'été, et des "Laubenkolonien". Le 1.12.1932 à Berlin,
i l y a vait 26.655 apnnrtements non habités et en même
Uemps dans les "LaubenTo ionien" on trouvait loo à
Jo.000 personnes logées provisoirement. Âux USA, le
capital refusa le financement des batiments d'hahi—
cations simples et de celles en "style moderne". Par
crainte de l'éventuel, le inflation, on donnait des
concession anticipées pour les bfl.tiients avec de riches
décorations du type classique qui semblaient garantir
mne plus grande valeur réelle. En même temps, les revues
,cpécjalisées se remplissaient de projets de réadaptation
'le grands ensembles résidentiels urbains et in transfor—
ration de tout cela en complexes de eiini—cnipartements.
aussi bien dans les USA qu'en Suède, dans les pys
-.;Lotés d'une industrie de construction hautenent dévelop—
'ée, les ch,.eurs (c'est a. dire les ouvriers du jtiuent
on qualifiés) sont encouragés à construire leur propre
ottage comme moyen pour adoucir la crise. La ville de
..toclholm pur exemple, ,acheta en i9?, les éléments
«réfabri.qués pour la construction (j environ loo de ces
Lre
I
1
8.2/1 52
I
I
I
c'est
,jl1squ't la fin de la, consiruction de l'habitation par les
futurs habitants, sous une surveillance technique.
Cela arrive dans une ville qui, ;justemerit gr.ce à son
U pua reil (le porte
n .ii t l' i'enoiée O(Iinle.
"L'llemagne tout spécialement nous offre un exemple
significatif d'une telle Crise t travers la construction
de maisons populaires, qui se sont développés
ans les pays avec peu de disponibi J j tés de capi toux:
le petite bourgeoisie et les intellectuels qui
ressentiront la crise économique, les réformistes et
spécialement le berlinois de la construction urbaine
Martin Wagner, qui inventèrent le "wnchsende Faus"
(maison flexible). C'était un type de construction prévue
Pour les habitations résidentielles en périphérie, dotée
d'un petit Jardin qui , réduite "provi soi r(li ient" aux nesures
I
:iinimuris, contenait les éléments constructifs indispensables
pour être "plus t€rd","après la fin de
'
crise
mondiale", agrandie en conséquence du bien-être croissant
I
dc le famille, moyennant des constructions ajoutées
I
. I plus
devaient
I
I
I toute
I
I
I
organiquement. Le gouve rneiient lirtlning-Papen-Sch I eicher
nor contre, cIévelon l'idée du quartier péri uhérique en
tenant compte d'un état de chômage permanent dans les
larges couches des milieux poulaires. Cette proposition
se basait sur le princiue du décentrement de in masse
des ch&ieurs en petites unités fractionnées, auto-suffisantes,
loin du centre de la ville, au-delà de le
périphérie, pour les exploités ?t travers le travoil
agricole et l'élevage du bétail en petite quantité,
afin que comme force sociale unitaire, ils ne représentent
un danger pour le gouvernement. 11i c.nséquencc ils
devenir, en tant que noyaux écononi.uenient autosuffisants,
stables aussi en période de crise (rcrisenfest).
La diffusion du fasci sme et l'influence croissante
d 'Iii tler, développèrent outre ln. nri son-ha raque, des
comas de travail pour jeunes, et in nouvelle tyuologie
de la. Kurzarbeiter-Siedlung" (quartiers pour ouvriers
avec Horaire limité). Dans les lieux résidentiels,
localisés en partie en campagne, sont loges avec l'aide
(lu "Reich", les familles ouvrières, sous la condition
contractuelle de travailler dans l'entreprise durant
la période dans laquelle ils habitent nour un
aiaxiruri de 28 heures per se-,-aine. Un tel contrat de
1Liun la :;(iiI beurra.
I
I
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I
rii
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82/1. 53
Sont. é le ent wic -J o. liii;erté ter—
sonnelle, les nrêts consentis aux 6oux pour 1 1 acqui—
s iii on de I ameubi eteont mur 1 'bnbitu tion, qui
vi ciment éla rei r pu r le ;:ouvcrnoent de l itler sous In
C onditi on contractuelle que If , femme renouc e un
e.nloi productif, tant que le n' est nus éteinte
Donc C ômnge neruanent pour In Après tout ceir,
i l serai t faux (le penser que I n rcitec turc bouro;eoise
résidentielle oit epuisc ses forces. Cu contraire, (IOnS
les états ouvertement fuscistos, on ol:servc que ceux
çi a ctuel] ocnt s détiennent le pouvoir, ont reconnu
rls cia irer.ent 1 t importance de 1' orcLit. comme facteur
naissant de leur oeuvre. L'exposition de lu 3e triennale
193:, et l'ex—,—)o "Deutsches Holz fUr flr,usbpu
und Wohnung" à Stutt(ort, 1933, démontrent tout par—
ticulièrement pour J. urcl:i t. résid. tout cela. En Franco,
ç pays de In cul ture houreoise classique, qui mani—
leste toujours clos impulsions nouve! les et surprenantes
duns le domaine de 11 arc hi t •, on voit surs;i r deux grondes
(ensembles résidentiels), organisés
uvec originalité, tel que les gratte—ciels de Ville—
Si-bain des architectes JJen.udoin et Lotz, et l'ensemble
résid. urbain à in rue .. à }nriz, conçu par le vieux
irret, (...), qui nous semble un des exemples les plus
significatifs de la tradition la plus récente de l'ochit.
bourgeoise résidentielle: c'est un exem'4e que nous devons
- l(- C) C s j S' r t :»n •
Genve, le 15 mai 1970
(traduction Itoss(tti Sandro)
P. Meyer écrivit ce texte en 1935, pendant son séjour
us (1930-1936).
Su 193G, il retourna, en Suisse, où il travailla pendant
ans pour le mouvement coopératif (études théoriques
snr lin buse P's 'rnéi'je -le es fuites)
J) évoJuL:ien e I. cet r-îteruit une te sttctntj vo :
En 1926, il publie dans in revue 'erk
(juil. le t 193G), un tux te ui ÎI un
espoir et une confiance très -rands dans le
onde Nouveau qui s'annonce... d'un optimisme
et lyrisme assez 'iroche de Le Corbusier
I
I
8.2/1 54
le ans us t.r rd (r rs ses enc es de
direction du -Bauhaus et de travail roÇesuitss)
il écrit cette
critique qui est la plus radicale que nous (yOfl5
sionnel-(urbanisme)-en
trouvé faite par un architecte qui était
partie prenante, presque de ces chefs (le file,
de la naissance du mouvement ,ioderne (comme
.
Le Corbusier, il participa ru concours pour
11e Pal ais des Nitions et fut exclu - !-,ais sans
w grand battage- alors ouc son projet
semble orovoquer au moins aussi avancé que celui du Corbu.)
- de plus, il participait au Congrès (le fondation
des CIitU à la Sarraz en 1927-.
Quel fut le rôle des architectes représentants du
iuouveent moderne dans la recherche des solutions
I
rationnelles ?
Leur rôle fut semble-t-il considérable. Tous affirmèrent
r volonté de passer du désordre ou rationnel - ce qui
] reste de ces recherches est ce qui était utilisable
directement par le système capitaliste-.
. Que
I
I
I
I
I
Voyons quelques définitions du rôle de l'architecte.
i) 1918. Article de Uaudjn -(Bulletin de la
Société pour l'amélioration du logementll0-1q25
n. 2o3'
"?uelqttes principes d'hygiène appliquées
à la construction".
P. 2o4. "Je suis prêt à affirmer que si
l'hygiène régit et gouverne notre siècle,
le caractère hygiénique sera nécessairement
l'originalité du dit siècle".
voilà un axiome sensé, que l'on devrait
r:raver en lettres d'or dans la cour de l'Ecole
des Eeairc-Arts, afin que ln nouvelle g&iération
d'architectes rompe enfin avec un enseignement
routinier et désuet. Cette réforme
est importante, car qui est chargé de créer
le milieu où vivent les hommes, la maison,
la ville, sinon l'architecte ? qui est chargé
de dispenser largement, royalez;ent ces élérsents
vitaux, qui coûtent si peu, l'air, la
luntière, le soleil afin que tous les êtres
puissent vivre leur vie intégrale, sinon
11 arc 1.i . ec te ?
I
I
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I
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I.
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I
I
I.
I
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I
L
1
Il devrait avant d' être un archi tecte-arti te,
croyant faire de Part pour l'art, être un
architecte social Adifiiuit des maisons,
des villes salubres, avec cette idée que
les maisons sont faites pour les habitants
et non les habitants pour les maisons,
que le terrain se mesure au nombre d'êtres
cu'iI! fait vivre et non de ceux qu'il fait
mourir, car i est triste de constater que,
de in manière dont on les conçoit aujourd'hui,
la plus grande urtie de nos nouvelles maisons
d'habitation ne sont pas autre chose que des
"inbriques de candidats à la. tuberculose".
Les congressistes de laar raz, dans leur déclaration,
reprennent le thème du rôle social de
l'nrcbitecte :
"Remplacer 1 architecture sur son terrain
véritable, qui est d'ordre économique, sociologique...
(Voir dans l'introduction le texte "Economie
générale").
Ils ne prétendent du reste pas innover, comme le
montre cette citation de Jean 13adovici :
"L' architecture vivante est avant tout organisatrice.
Elle voit que l'architecture d'aujourd'hui
ne donne pas encore ce qu'on est en
droit d'attendre d'elle, étant donné ce qu'elle
n déjà appris, uniquement parce qu'elle n'est
uns arrivée à une organisation plus rutionnelie
et plus économique de ces moyens. Pour
elle le progrès ne se fait pas par découverte
d'idées nouvelles mais par analyse et différcncia
tion des idées nouvel] es".
Jean rrdovici
"I'. propos de Stuttgart, 1928
rchit.vivante 1928/29"
Cependant, 1 'unrni i té n'existait pas à 1 intéri eur
des CId
. iloechel (nrch. Genève), participant au
Congrès de 1v Sorraz, fait un certain nombre
de critiques
- pourquoi construire en hauteur ?
- caractère inhumain des pronositions de
le Corbusier, qui fait "pnsserl'esthétique
avnnL le sociaL.
8 211. 55
I
E
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I.
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I•
I
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I
Voir les nombreux articles de Hoedel dans les
premiers numéros de Habitation 1928-1932).
Il serait intéressant de réunir une fois toutes
les critiques et oppositions contemporaine s des
ci»i (peut-être qu'on verrait apparaître an mouveinent
aussi important que les CI1v1, relégué
l'oubli pour des raisons qu'il faudrait chercher)
En effet, pourquoi citons-nous toujours les théories
des CIÀM ? il y a d'autres recherches faites
dans les années 3o, par exemple celles d'.Aalto,
basées sur d'autres principes :
L'objectif principal de l'urbanisme
devrait être :
- sauvegarder le droit de chaque individu.
- conserver une sphère d'intimité
personelle.
- vie communautaire.
- contact aussi étroit que possible
avec la terre.
Pendant que le ClAM réclame la construction
en hauteur et élabore des plans linéaires, orthogonaux,
alto réalise en Suède une cité (habitations et usines)
dont la caractéristique est au contraire la souplesse dans
la répartition des immeubles, et l'intégration au site.
Pour )alto, la standardisation est un moyen et non un, but.
(fig. 57).
8 2 /1.56
Cependant l'influence des CII sur Genève est considérable.
(7 suisses ? la Sarraz sur une vingtaine de participants).
Le congrès des CIMI en 193o à Bruxelles.
Le congrès est consacré aux problèmes du lotissement rationel.
. ."Il s'agissait de rechercher quelle éLuit la
-forme d'habitation qui se prêterait le mieux
t 1 aménagenent de logis parfaitement adapts
aux besoins de la famille et permettrait en même
temps la meilleure organisation des prolongements
de ces logis au dehors : constructions basses,
moyennes ou hautes.
Toutes les propositions que l'on peut faire pour
améliorer le logis obligent Fatalement ?t reconsidérer
la ville elie-ixêmet"...
I
8.2/1.57
CUITIQUE DES CI TES—JÂItDI NS
I
I
..."Les édiles sont portés à voir dns lr
maison individuelle le seul remède à une
situetion désastreuse. Cette solution conduit
ranlheureusement à une dispersion les logis
et è, la désaffectation. co;plèto de certaines
zones habitées. Or le .ut à atteindre n'est
pas l dissémination des éléments de la. ville,
mais Ulen l'aération de cette dernière"...
I
L CÂITE D'
s u r C I :;
I
I
I
I
I
I
•
I
Le deuxième congrès des accepte et dévelo
la notion d'habitat minimum (c'est à dire ins—
titutionalise.. l'espace vital, i-iiinitimn pour la
clLsae ouvrière).
Le troisième congrès va dans le rime sens, mais
cette fois, il institutionalise l'espace vital
minimum extérieur.
Il met en doctrine et en formes rigides des
exigences d'hygiène élémentaire.
Le lotissement en rangée est l'image type de
ce raisonnement, et aussi le type qui
permet l' économie la plus grande, (comie nous
l'avons vu dans le c; pitre sur les cité—jardins).
(fig. ia)
Ces princiues sont très souvent appliqués avant le
Ci 3 (ex : la réalisation de Bernouilli, chapitre
cité—jardin) et indépendamaient les théories
de Gropi's et ses amis. L'apport des CIM 3 est
essentiellement une étude sur la hauteur des
btjments.
ce roos, montrons les diagrammes do Gropins
(fig. 58)
Di:rammes montrant comment utiliser un
terrain rectangulaire de maisons do dif —
férentes hauteurs, de lit maison à un seul
étage jusqu'à l'immeuble de neuf étages.
A égale utilisation du terrain et i égale
exposition au soleil, des imeubles d'ap—
I-)artements lamelliformes 4e neuf étages
permettent d'obtenir dassurfaces libres
us étendues.
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1
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I.
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J-f
ZU
25
i
L. III'
•II.i.
fig 58
1er cas
Môme terrain, rni. anale do chute
de la lumière (exosition eu
soleil) entre le rrugées de
htiiients.
Résultat : Le noiéiro de lits
ouguente en proportion du
nombre d'étages.
2e cas
Même ongle de chute de la lumière,
même nombre de lits.
La surface du terrain diminue
à,mesure que le noi;ibre
teges augmente.
3e cas
Même terrain, même nombre de
lits.
Résultat : à mesure que le nombra
des étages augmente, l'angle de
chute de la lumière diminue,
l'exposition au soleil s'a—
méliore.
Gropius explique:
8.2/.
les lotissements sur un ou deux niveat.Lx
correspondent à une volonté de
diminuer les densités trop fortes, qui
sont le résultat de la spéculation
urbaine.
Mais l.e diminution de densité peut
être résolue de façon rationelle : En
portent des principes d'un lotissenxnt
en rangées composé de constructions d'un
étage sur rez, il établit ces diagrammes
et élabore en même temps le type d'immeuble
lamelliforme.
L'augmentation du coût de la construction,
(ascenseurs etc. voir 3e partie,
ch. circulation) peut être absorbé par
l'économie faite sur le prix du terrain
et sur les infrastructures.
Implications sur la structure urbaine :
- allégement de la vilim
- diminution des circulations horizontales,
en faveur de circulations
verticales.
- diminution de la longueur des déplacements,
(coûts des moyens de
transport).
I
.2J1. 59
I
I
I
I
I
I
I
I
ilb
La démonstration de Gropius est éauivoriue en plusieurs
points
Il cminence par montrer que sur un même
terrain, en logeant le sac noidire de personnes,
on obtient plus d'espace libre en construisant
en hauteur.
Puis il dit qu'au cas où c'est nécessaire,
ce système permet de caser plus de monde
sur le même terrain.
Donc, construire haut permet d'économiser du terrain,
(réocupetion qui n'a rien ïï voir avec l'ensoleillement,
point de départ du raisonnement).
Ensuite, il applique son sccéma l'ensemble de
In. ville : il propose de redensifier in, ville :
le tissu ancien n'est pas hygiénique, les citéjardins
ont pour conséquence des coûts de transort
't d'infrastructure. Le solution selon
ropi.ts n'est pas de construire l'extérieur de
in ville des quartiers hygiéniques, mais de démolir
le ville existante et de le refaire, plus
dense et plus hygiénique.
C'est là la source de ce que J. Rihoud dans
"les erreurs de Le Corbusier" appelle la confusion
entre rénovation urbaine et ville nouvelle".
Le Corbusier, au même Congrès, propose le lotisseinent
redents. (fig.50).
H
I
I
vii
I
I
L
Il a la rime conception de la ville que Gropius,
mais le point de départ de son raisonnement est
différents il ne part pas d'une étude sur l'ensoleillement,
mais d'une théorie sur la vie quotidienne,
et les "besoins de l'homn" : les grandes concentrations
apportent la liberté des familles, par les
équipements collectifs, les espaces verts sont l
pour récupérer après le boulot- etc. (la citéjardin
encourage
et anéantit la
volonté collective etc.).
Son système de redent ne se soucie pas de Ilorientation
optimale (plus question des 190). Les seuls
plans détaillés qu'il montre sont ceux des "inii.ieu-
hies-vi lias''
- logements de haut stnndin':, avec
I
I
I
I
ri
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I
I
I
I
ri
chambres de bonne etc. "les gramla i 8ts ainsi
foms peuvent être clêturés de gril [es. Fénétrant
Jusqu'au hall ries iMi.eubles, (les rues privées
d'accès avec parc de stationnement. Pour chaque
appartement un garage".
(Oeuvres complètes 19lo-1029. n.96).
La densité (lU 1 1 pro -pose est encore 'i us forte
que celle de Gropius.
Une comparaison serait du reste t faire entre
l'immeuble lamelliforme de Gropius, et l'immeuhie-villa.
de Le Corbusier, jusque dans les détails
de 1v conce;)tion de chaque I oemnent.
8.2/1. 60
Réalisations
Les réalisations de Cropius (iotisseiints de
Dammerstock et Spandu) sont des lotissements à
constructions basses (max. 8 étages à Spend.u).
(L'analyse de ces réalisations sera. reprise plus
tard). Jamais l' imMeuble lamelliforme ne fut réalisé
en Allemegiie.
)uels étaient les obstacles ?
- tout dabord, la question du co des
ascenseurs (voir dans ln 3e partie,
l'étude faite per la ville (le Stuttgrrt(1930)
qui démontre que dans la situations actuelle,
il reste plus économique de construire bus),
et les problèmes de réalisation des imreubles
tour (voir 3e partie).
Les seuls immeubles lamelliformes furent réalisés
n Hollande (imreubles llergpolder-1933 et
Pluaslaan- 1937)
- la question de. la législation
La rapport du CIMI 3
-"Manque de règlements pour le lotisseirant.
La, propriété foncière est trop morcelée.
j -des plans de lotissements ne tiennent
aucun compte d'une répartition rationnelle
du sol.
-les zones sont établies suivant le nombre
d'étages et non selon la densité de la
population. (surtout en Espagne, Fronce,
Hollande, Suisse).
-Les règlements préfèrent la construction
en blocs carrés et ne s'adaptant pas aux
-
nouvelles méthodes de construction et de
lotissement. (Danemark, Espagne, Franco et
en partie, Hollande et Suisse).
A ce même Congrès, des architectes français tentèrent
de prouver par l'absurde, le bien fondé dos nouvelles
théories en présentant un projet utilisant
au m1xia1un la législation française
(fi g. Go)
I
I
I
I
I
I
I.
I
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I
I
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I.
I
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I
L
I
I
2.1.2.3. Situation à Genève
A. La législation genevoise
Le chapitre précédent e mis en évidence 1'importance
de la législation, élément superstructurel
continuellement à. le trame, pour lequel
une grande dépense d'énergie est nécessaire périodiquement
afin de le réajuster à. la situation.
Nous avons vu qu'à. Genève, à. part la Cité-Jardin
d'Mre, pendant toute cette période, il y a très
peu de réalisations d'ensemble. Les constructions
se font dans le tissu fermé traditionel. Rien
n'empêche ce type de développement, quisqu'il
est conforme aux lois.
Nous allons donc introduire un chapitre dans
lequel nous traitons quelques aspects de évolution
de la législation genevoise sur l'urbanisme et la
construction, de 19oo à nos jours (197o) et sa.
relation avec l'évolution du mode d'implantation.
Rappel chronologique d'apparition de lois
Lois sur les alignements 1878
Lois sur routes, La Voirie, les
constructions... 1995
Lois approuvant le plan de distribution
des zones de construction
(3 zones) 1918
Lois sur les constructions et installations
diverses (5 zones) 1929
1940
1961
Lois sur l'extension des voies de
communications et l'aménagement 1929
des quartiers ou localités (enc)re en
y geur)
Lois sur le développement de l'agglomération
urbaine (zos
u expansion) 1957
Lois sur l'assainissement foncier
urbain 1965
I
I
Description
Loi du 15 juin 1895
Elle ratifie la façon de construire des spéculateurs
fonciers dans la région suburbaine.
I
Elle tolère l'érection de hauts btiments locatifs
au sein de quartiers de villas (ex Malombré)
au coeur du Vieux Carouge et en pleine campagne
I (Moillebeau)
Loi du 19 oct. 1918
I
Elle divise itaglomération en trois zones.
1ère zone :
I
- hauteur maximun 21 m.
(règle générale : largeur de la rue
+ 3 m)
- la ville + une partie des Eaux-Vives,
Plainpalais, Carouge et Petit-Saconnex.
I
2ème zone : - hauteur maximum 16 m.
le reste des communes suburbaines
Eaux-Vives, Plainpalais, Carouge
et Petit-Saconnex plus Lancy.
I 3ème zone : - hauteur maximum 9 m.
le reste.
I
-
les 3 zones ont des prolongations le long des
grandes artères, et certaines enclaves.
Loi du 9 mars 1929
I Préparé par Camille Martin chef du Service d'urbanisme
cantonal.
L'agglomération est divisée en 5 zones.
I (fig. 61)
1ère zone z L'ancienne cité garde les proportions
I que les évènements historiques lui
ont donné.
2ème zone : consacre le mode de construction
I employé avant 1929, mais limite son
action aux quartiers déjà amorcés.
I
'è!
I
bâtiments.
I
L]
1
-,e zone : extension probable de la ville-réduction
du gabarit à 18 ri.
augrientation de le distance entre
82/1. 62
I
I
U
I
,. les
I
I
. quelques
4ème zone : gabarit : 12m. à la corniche
comprend : l'ancienne ville de
Carouge, ceinture autour de 1'HÔpital
Cantonal, vaste région au N.O.
de la ville, agglomérations rurales et
bordure clos artères cantonales.
Zone industrielle : La Praille.
5ème zone : couvre tout le reste du territoire
cntonal (sauf les bois et les cimetières).
Extraits du rapport de la commission
(Annexe au mémorial 17 oct. 1928).
"La commission e. reconnu la nécessité de compléter.
8.2/1. 63
dispositions de la loi 1918 en ce qui concerne
les zones de construction et améliorer, par une
législation appropriée les conditions dans lesquelles
sont construits et entretenus les htiments
d'habitation". ( ... )
projet du conseil dtEtat n'epnorte au régime
de le, propriété aucune restriction plus grande
que ne prévoient les lois d'autres cantons et il
constitue un moyen efficace de créer enfin plus
d'ordre dans le développement de la banlieue".
(...)
"Pour répondre aux objections susceptibles dt être
présentées au sujet de l'étendue des zones réseraux
grands immeubles, la commission a demandé
vées au Département des Travaux Publics de lui fournir
chiffres permettant de comparer la situation
qui sera crée. à ce point à Genève, à ce qui
existe depuis plus de 25 ans à Zurich.
A Zurich, la superficie réservée aux grands immeubles
est de 68o ha.
A Genève, elle mesure 85o ha.- Ii admettant le
chiffre de 3oo hab/ha. (min. à Genève) on pourrait
loger dans les quartiers les plus denses une population
de 25o.000 6mes eu moins, soit plus du
double du nombre d'habitants que compte à ce jour
l'agglomération urbaine toute entière. ( ... )
"La, loi laisse donc aux entrepreneurs de grandes
Ptisses un Cr&npS d'action très
I
[j
I
8 2/1. 64
I
PLAN DES ZONES L CON STUCTIONS --
- ire. zone
> 44;.'
2 zone
3me zone
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parcs etc.
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Ï~Q -.~î
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3',SIRICflONS . ,-,-.
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GENEVE-
I
I
iT.
fig.62 1940
I
I
I
C' est pendant cette période (1929-104o,
nouvel le loi) qui se sont construits de nombreux
ourrtiers néri déri ques (zone des Délices, de
Pi—Jean, etc.), qui sont encore actuelieient les
limites de ce qui est appelé "I' ville".
"Deux sujets ont pa rticu1ièreLent retenu l'attention
de la coimission: la détermination des distances
entre htjt:ents et la détermi Lion des
V .OS d ro t tes"
6.211. 65
l . 'Certains nem:res a e L Co-: anion vaient désiré
I
augmenter encore les espaces entre btimcnts dans
les nouveaux quartiers. Le Dé nrterrnt (les Travaux
Publics a fait remarquer que 1'anéliorntion apportée
I
or le projet aux usages actuels était déjà consi—
d drabi e, et qu'il ne fa.] I ait pas risquer rie conpro—
'ettre une réforme nécessaire en foruu}enL tics
exigences excessives t.
I
2. La notion de le "vue droite"
U
qui existait déJi' dans la loi 1918 r été précisée
de façon à fixer le riiniuurJ de cham de vue libre
qui doit êtreréservé devant une haie. Il rie suffit
• p;s en effet, pour aérer et éclairer une pièce, de
néna.ger dans 1 axe d'une fenêtre, ui conséquent
sur un point seuleaent, il faut encore que lu'
I
I uriière arrive selon un certain rn';le et que 1 1 r.ir
circule sur un certain esnrce devant la fenêtre.
• temarque
ce type de débat disparart par lu' suite.
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
Ces quelques citations montrent l'importance
réelle des critères d'hygiène en 1929. Depuis,
les conditions optimales sont loin d'être réalisées.
, Dans l'ensemblele la ville, on construit un grand
nombre de logements plein Pord, etc., et 1,Ius
personne ne s'inquiète de l'orientation 1v plus
favorable des 1opeents au Grand Conseil (plus
personne n' e s -L tuh n rc ni eux prc e u'u . C. G . )
Loi du 97 avril i'do
dette loi cor-ripe certains aspects de la loi de
1 929 : gabarits (un seul étage en attique—voir
n.e partie—), vues droites.
idodification de lu' délimitation des zones de
construction :
i) Le nouveau plan de zone réduit considéra—
hletaeiit, par rapport à 1920, la région désignée
comme agglomération urbaine (2aie et Pc)
et déclasse plusieurs quartiers dans une zone
inférieure.
82/1. 66
2) La e zone n'est lus divisé en 2 r(Tgi ons
distinc es, aais en une zone générale
i—ur1aine.
) la 4me zone est divisée en deux.
de . zone urbaine— liant 14 ci. à in
I
corniche + un étage en attique.
4e P. agglomérations rurales : gabarit
Io a. à la corniche, pas (P attique.
I La 4e zone en bordure d•s routes disnara1t.
4) La 5e zone concerne les zones de villas.
Cette r((iuction du "champs d'action des entrepre—
neurs de grandes htisses" suscita une opposition
du grand Conseil
"Il saute aux yeux (111 'On tend ainsi à l'errt
de construction en banlieue.
Vous n'ignorez pas qu'il se pose certaines
questions assez graves en ce qui concerne
les constructions au centre de la ville,
I où de vastes empacemonts sont inoccupés
sur lesquels, dans les circonstances Pc—
Luches, peu d'entrepreneurs songent à
I construiro..(Crise) Lussi, afin d'éveiller l'in—
tért du monde de la construction ci
]' orienter vers ces quartiers, on prend
des dispositions draconnierines à 1 egard
de la banlieue. Elle aura pour conséquence
de faire obstacle dans une mesure assez
nette h l'extension de la vi l le.
I
La question est importante, d' autant plus
que l'urbanisme moderne, tend à éviter de
masser les immeubles les uns contre les
I
autres et à les répartir largement hors
des centres, afin que les habitants puissent
jouir d'un air pur."
I
On peut se demander en effet pourquoi une telle
I réduction des zones urbaines.
En 194.o 9 c'est le début de la guerre— cônjouc—
turc] lement, il s'agit d'adopter une nolitique
I d'économie des infrastructures ( en réduisant la
zone urbaine, on favorise effectivement la construc —
tion dans le centre qui est équipé, au détririent
des banlieues, où l'équipennnt serait à faire).
I
El
I
i
I
I
I
I
D'autre part, il y peut—trc une influence
des concours sur la reconstruction (le la rive
droite, et des projets de 13rai1li rd ( il est
membre du Grand Conseil en 1i4o) dont l'idée
de brse est la reconstruction de la ville sur
la ville existante, ('voir chapitre précédent,
de CI»1 3) afin de lrm rendre hygiénique et
rationelie.
Enfin, la loi de 1929 a été faite pendant la
"pseudo conjoncture", avec le boom de la cons—
truction des années 3o-31-32. Un certain optimism
e en l'venir a a. peut—être poussé les législateurs
it voir grand. En 194o, en pleine guerre,
sans garanties aucunes sur ce qui se passera
après, cet optimi sine n était plus de mise.
29 juin 195i Loi sur le développement de l'agglomération
urbaine.
82/1.67
.
Dispositions
I
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I
I
I
1
Cette loi intervient au moment où le développement
1e Genève à vraiiient pris son élan (après le
flottement de 1'arbs—guerre).
Le, loi de 194o impose des conditions trop strictes,
ii s'agit donc de contrebalancer son effet (il
n'est pas possible de la balayer cormie ça).
C'est pourquoi les législateurs inventent les zones
d'expansion, (fig.63) qui étend à nouveau consi—
dérableoient la zone urbaine et favorise la construction
cii banlieue.
1961 Loi sur les constructioii
Modifications concernant les zones. (fig.64)
- Il s'agit d'intégrer dans la nomenclature
des différentes zones, la nouvelle zone (l'expansion
crée par la loi do 1957.
particulières pour le Vieux Carouge
et la Vieille—Ville, nouvelles dispositions pour
la protection (les villqes.
- La 51ne zone comme la 4e est divisée en 2
-' Modification de la loi sur les gib;rits
ii n'est plus obligatoire de mettre le dernier
étage en retrait.
Un long débet e lieu au 'rand Conseil (14 janv.Ol)
(Mémorial 1961 p. 368 et suivantes), sur le
)rohl ène des zones d'expansion.
I
I
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Plan des Zones
de Constructions
I
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I.
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1er. zone
3rnezone
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me zone A
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5me zone
zone fig.63
md.
parcs, etc... V?j
1957
I
I• ..
I
-
Plan des Zone
de Construction
du Centre Urbai
--
-
--7
,-
I
I
î'
I fig.64 1960
- -
-
I
I
I
I
TJ cnnj I er d at yant souhai té qu'une
stabilisation du périmètre d'ex'ansion soit
érée, Mr Jutait, conseiller d' Etot chargé du
.L)ér atnent des Trr vaux Publics lui réioncl
DILIAL 14 ,jnnvier 1961
8.2/1. 69
I 'Je le souhaiterais comme lui mais il faut voir
ii, réalité telle qu'elle est et, il n'est pas conce—
voble d'envisoer une stabilisation toni oue la,
I oopulation (le notre canton augmente.
: plusieurs reprises, on r' décinré que la création
des zones' ( expa intervenait d'une manière
I
inconsidérée, à hue et à, dia. On en trouve la
1'emariue dans le rapport de minorité amis d'autres
'roix se sont exprimées dans le aiêre sens.
Pour vous foire une opinion précise de la chose,
,e voudrais que vous preniez Connaissance de ce pion,
I
I
I
I
I
dot je dirai encore quelques mots dans un instant,
:our constater qu'il est pas du tout exact que
....création des zones é' ex)ansion Soit conçue
au petit bonheur et selon du jour.
Jetez donc un oeil, même distrait, sur ce plan
et vous verrez nue la zone urbaine proprement
dite et les zones d' expansion forment un tout et
ne sont pas disséminées sur l'enser,iblo du cunton.(...)
Lest.e maintenant le problème de l'utilisation
des surfaces comprises dons ces zones d'expansion
ou dans h agglomération urbaine proprcoent dite
telle qu'elle o été créée par la loi de 1929 et
reprise par la loi de 194o. (...).
tin exemple : Prenez la zone d'exnansion du
"etit—Lancy, c'est—à—dire ce qui est compris entre
• la route du Pont Dutin et les lisières du Village
d'Onex. Considérez—vous comme raisonnable, tant
sur le plan humain que sur le plan financier, d'en—
visaer dès maintenant la construction d' imaeubles
I locatifs de 6 et 7 étages sur rez—de—chaussée dans
U toute la région du Gros—Chêne, composée d'un nombre
de villas extrêmement important, vil las construites
entre 1925 et après la. guerre ? C' est vraiment
I dérai sonnabi e.
dons avons étudié, pour déterminer la voleur des
taxes d' énuipeinent, à combien revienc:lroit les frais
I d'équipement de cette région s'il ialloit incorpo— ,
aor dans In zone utilisable tout le lotissement
du Gros—Chêne, en tenant compte du prix du terrain,
I de la voleur des villa.,; cous traites qui devrai ont
(ure rosées et sur lesquels devraient $tre é(ljCiS
j n Clii)] OS flÛliVO UX • I) t) Xo S—
I iaadle. j Ç (L iLS cet Le
1
I
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
1
rôgi on clt envi rein r0 j, si hnoi re rie
sert bien, elle oureit pr.ssé en tous ers ru double,
c'esttdire 7oo F.
LOUVOnS—nOUS nous lcnCcr dr'ns (iOS opdrnti.ons de
ce genre ?
:P autre nart, ceux qui bobitent ces rdgions-oui
8211 70
ne sont ni (les ncbebs ni des 6trenders unis, en
pllndre 1, des personnes de condition mods Le de
chez nous- devrnient tre chrssés de leurs unisons
e t envoyés e nie sois où pour neruettre in cons-
Lruction, . grends f rois cl' ni heurs, d' ixuneubles
ui évidenn:ent pen:nettrnieiit (le loger une plus
rnnde nonuintion. ist—ce que coin se justifierait
vraiuent ?
1' exemple que je vous donne pour le Gros-Chêne
ourrrit $trc repris dans d' autres régions de in vil.! e.
Ti s'est trouvé qu'entre les 2 guerres, et m&u
vent in guerre dc 1h14, le long (les voies de
O oinsnunieotion munies de tr :is orLs en Cornnufl, se
-ont (léve loppés de petits qunrtiers réni dcii Li els,
nui étiient r lors i le mode, Si vous ne peruettez
cette expression. Prenez le quartier (le in hCFVOttO,
oui est herucou; nius ancien et eue l'on es lu en Lrnin
de trn.ns1or:or ninintenont crce rue les nni sons ont
té ruorties et que, for conséquent, le rnchrt
o u rein ti vcneitt lloins cher. Le fluO rLi or du
ros-Chne est typique également i cet nrd Il
été construit le lon ie in ligne 2 de In C.G.T.E.
Ni nous voulions eujourd' irui le (iétrui re et le romincer
nar des iuncubl es locatifs de Nrandes diinennions,
nous nous exposerions i des dépenses consiiirniiles
ruxç!uelles il fiut bien songer.( . . .)
1- renons maintenrut in zone urbaine propro!ient dite,
des tnuortiers couic celui des l'rcuis, coui.e celui de
lainipnicis ou coninne celui de in doiîction. L, 1 'U
Li lisation du terri-in ne peut os r(, eu ce ui
auc orne le densi té cl: pouuirtion, sunéri euro iï
ce u' elle esL rujoui'd'hui. 'u conLrniro, Ir; densité
:o-'-eniie (l une r ggl o: TroLl on urbo inc cioilerne en t tie
100 habitants 1 'hectare. ur, dnnn cert: mes tic
ces régions, on arrive i\ hoo voire . doo, ce oui
nt I e tioxinuri conc evr:i e. Nous rie r;rl-:nori n r ucuno
esn'ce do il r-ce, ris le grand dsrvinL ge shroit
le dénnol.i.r des logements d'un prix e:Lrenent
h:ordrble, extrêrnerent modeste, pour construire,
ronds frc in, don In: ercnLs qui coflternient infi-
;jent. ni s cher. iixt-ce vrriuent le no] i tj nue (1UC
nous devons suivre nPi ntenrnt, alors que nous CVOfls
d é;jîi j ofi ni ment 'li :ei ne k cons trui re J es 1 egerients
touveru née onsni rc'n ii, In pn rU e i1e U-
r L.(,r ont
I
I
8.2/1. 71
)s se e inter : .r JuLsj L :nLi' J
sence de Ii-- 1 ér'jsl tion sur I es z(s':reiner
n 'fl (Y n C C . s C elui des ci—U Cri li Les, on
('seLles, situs 'extérieur de J
I
rrditiosnç'i le - (dr,s les terreins r'rico1es
U
Le re:ii e r exeiinl r : zone dc vi il r s nui -P trouve
C tUe 1 ('ne.:. t en(: e ic I ée 1' l '- Ci L
é 'Cnex c:r' tu Le sur es tei'reins Si col os
I
e dne cxc: He Lr zone de In .LervetCe est ei'n'—
leu: eut rc' 'our il pioche c s (LL 'ol i meurs
le rci:rt des i.: euT le,-, COÛi.0 - )jfl r or (1UC f15115
I
J 5(110 de V 105, rur 1: el Je il L11Ut ;tendre
neil rues
Le Ue e 7 05)IO .05 :)LL1'nno. doii'
irne zone on leuvent s ' ente ss or les. tr v j ours
ltrnuo-ers ('t les erso':les ées . s revenus drus
c's 1 oenents Lou n cLés nrrc.e suc sens confort ?
e] oner sur :i ce les hebi lents des I'nui s se r j t
ss urén'ent une uveise nffeire. (iii leurs il
I
les de 1 Oei ents ;'c ces prix, cui sont I e :is Xi um
,' j J s nc1ve1.t ssuser)
I
. jeux vrut donc eltelidie, en (rérljt sur !A.-ce une
uo ,uLtion ou'il est r ïi.11eurs ILejle de délo'er
1 e isoiseiit venu, quend il sers nosii;l o de Construire
I n 1Jr:ui s des I o e':onts é e 1 une, des burer ux,
U
deS hôtels. .. (voir 1' évolution des Ft'(:ui. s entre
I 2G] et 1'..,7o) .
dn 1969 9 le ouestion des zones revint sur le tn)is
u (irentJ Conseil, en n rti cul je r lu eues ti on 10
J n (oilCité (Puccueil des zones (1'hdijt(tj:mn l/H'les
cxi stcnics.
I
eyenOfls im peu en s rri'1'e
• èn 192, il L'ut nrTvu de loo'er sur une sur ece
de d5o lic. ( 1T:re, :1ne ,+ 3une ZO11O) (fi:, -1),
U
?do.000 oersonnes, dens 1 1 jdée de fivoriser le
v(io:e1ent 1n I '5ilo1.r1t,on urLciiie.
du 1)64, sur In suri ce de le ville de (en:ve e
I
1 Gb hi, et nlirite (lnns J.' enseui:be IGG.54G per—
s ones - alors pue le nonibre drhi touts du tLnton
( suriec e constenic ) vn s de 17 3.3oo (en
I
L;1G.5GG (l9G)
Le dTvel opsenellt prévu en 192 ne s es C donc
punis rée]isé sous ceCte foree.
I er on peut dire eu t cc Lueil osent, l loi de 194o
rUi urévovni t une diijuutioii du périu1 tre rle
dôveloper.erit P r 1; .o ri L 1 d (fi: • n 2), n été
55 11 LOIW
I
I
1
I
(Le I)éri tre actuel ofl' a r 1; ire, ne
et Gae zone d' exnarision est supérieur au périmètre
I
19128 de 85o ho).
Ce est donc pas In légisir tion (lui er!n$cile de
construire îc la péri phérie iiadi r te, unis bien
I
les raisons exposées plus haut, suite à 1 'intervention
e r Jiutoi 1.
Or, en juin 1969, ru Grand Conseil, dr Feyrot
I
Conseiller é' Etat, à propos des surfaces disponibles
équipées dans chaque zone prdcise que
I r nne zone pourrait recevoir encore
I
12.000 ha bi touts
zone d'expansion encore 93.000
habitants
soit au total lo7 0 000 habitants.
I
"Ensuite Mr Babel, Conseiller d'Etat, énumère ......
énmare les ai,-)tifs qui entravent ] I exploitation
syst6atntique des parcelles constructibles
: conjoncture éconouicjue, dispension
des terrains, servitudes, et rappelle le
ragime légal des zones actuelles, ainsi flue
I lexistence d'un iat foncier sour forme
de l'impôt icirnohilier compléraento.ire et d'un
I
imp6t spécial sur certains bénéfices isimohi
1 iers qui f rone la :7 oécn1rtion"
.
•r !le-yrot : Le Conseil d'Etet entend définir sa politique
I
en motire d'urbanisme du territoire,
Il nmarrt clnireuent que pour absorber le
surplus de popul nU on (100.000 hab en 13 uns)
I
notre canton o dû déclasser, uis équiper
des terrains à la périphérie, souvent encore
en zone agricole. C'est ainsi que furent créés
I
de nouveaux quartiers et une cité satellite
0ui ont pu absorber 45.000 !-, Pb. et pourront
en acceuilir encore 35.000.
I Cela ne suffira pas pour les années suivantes.
Une reconversion du sol est nécessaire.
il faudra s attacher à la cons Lruc Li on de
I
logements sur les terrains dis wiihles ou
susceptibles d'être libérés, d'abord dans
I
le centre urbain (Pftquis, Eaux-Vives,
Pirinpalais, Grottes)".
(Tribune de (ienève du 14 juin 1969)
I L'évolution que pouvait laisser sunnoser Mr Dutoib
en 1961 est en train de se réaliser: le coût des
infrastructures redevient un facteur dont il fout
I tenir compte - d' outde part la situation est
mur-e- pour penser à une reconversion du soi dons les
zones de villas et dans les anCi eus quo rtiers.
I
I
,
(Pour de plus amples dévelopeients, voir le travail
de . ï. t.5.2. sur la dégradation de ]'environ-
nennt
8 2 / 1 72
I
I
I
I
I
Plens cl' rnnrement
"En 19oo, le Grrnd Conseil de Genève adopta des
-] ens importants cl' alignements valebles pour o ans.
I l supposrit que ces projets seraient exécutés drus
ce délai, sinon il n'urait pas admis qu'après
cette date les propriétaires fussent en droit de
réclamer des indemnités, lesquelles pouvaient
être considérables, pour les inconvénients subis
ru ces où les artères n' auraient pas été réalisés.
La loi sur l'extension de 1929, parvint Li parer
hahilenent ià une situation très menaçante pour
l'Etat, qui avait exécuté z\ peine le dixième des
r rtères prévues aux plans d' al ignenent, en raison
p.
des frais énormes que cela aurait
(tapport de la conniission cl' étude lour le développe—
ient de Genève, 1948).
I
I
u système unique, jugé rigide, du ian d'alignement
avec force et loi, est doiiesûbstitué un système
double, encore en vigueur aujourd'hui
Les plansd'aménagement : "plans d'alignements
généraux auxquels le Département des Travaux Pu—
.
blics doit se conformer en traitant avec les
propriétaires intéressées". ( loi du 9 avril 1929)
il n'a a aucune obligation d'exécution. fig.65
I
Les plans _d'extension: au cas où l'accord entre
les propriétaires ne se frit pas, le Conseil d'Etat
'eut soui;ettre le plan d'aménagement du Grand
I
Conseil; il devient plan d'extension avec force de loi
(dclaration d'utilité publique).
I iemarques :
- Depuis 1929, plusieurs changements sont intervenus,
auj chanGent le sens des n rn €1' m' nageent et
I
(1 exteflsion.
1 en 1936, In fusion des counes suburbaines
I
avec la ville de Genève.
U
la loi (le 1957, sur les zones d' expansion.
- Les plans extension sont restés assez rares
Ils servent plus ià la percée des voies de communi—
I
H
I
r P ti Ofl ÇiUt (urr;ehent cl' tflSOi9 I CS
'
habj ta tion.
'rrt de sSer i analyse des réalisations,
ru e1rues mots sur la législation concernant la
ci rcul r.ti on—.
1. Diagrrmrie du nombre d'automobiles imiatri—
culées dRns le canton depuis 191.
(source: Anniipire strtistiç'ue) fi.6G.
I
I
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I
I
fig 65
GO
92'
82
72
GO
.1
1000 10 20 3 40 50 60 70 89
I
Nombre de vhicu1es à moteur
immatriculEs dans le canton:
1913 1330
1923 3600
1932 9901
1938 11255
1)'i0 8252
j/4 3648
1945 5269
I95() 18803
1960 56736
1965 89971
fig.66
I
I
8211 75
vnnt I r, guerre, ]p circul ntion nutomobil e
n'avait pratiquerient pas d'importance quantitrtiveant
parlant. Ceci est à ne pas oublier lors
I de 1' analyse des modes d'implantation et de la.
manière do résoudre, au niveau d'un ensemble, les
problèmes de circulation, parking.
I
Cependant in motorisation individuelle, m&ie si
son rythme de croissance est fiibLe comparé à
celui de 1' après-guerre, provoqua déjà entre les
I
deux guerres une série de problèmes,
Quelques dates : (source: Recueil des lois genevoises
1918-1969)
1 1919 : interdiction de circuler le dimanche aprèsmidi
en été, pour ne pas déranger les promeneurs.
Le matin, limitation de la vitesse à 2o Ih 0
1925 : la vitesse est limitée à 1L To:ili. en ville
et à 30 lanh à la campagne.
-création du sens unique dans les rues Basses.
1926 : Adoption à l'essai (pas encore d'accords
internationaux, ou de loi fédérale) de la
priorité à droite.
1927 : Création simultanée d'un grand nombre de sens
uniques, d'interdiction de circuler et tic
stationner. (Vieille-Ville, centre, St-Gervais).
1932 s loi fédérale sur la circulation des véhicules
automobiles.
193G s La plupart des artères antonnles sont goudronnées,
abandon de l'interdiction de cir-
I
.
I
I
I
dronnées,
culer le dimanche après-midi (il n'y a
plus de poussière),
-le Corseil d'Etat encourre la "semaine
I silencieuse"
1937 s remplacement du tram par l'autobus, pour
plusieurs lignes de campagne
I dès 1945 s chaque année, instauration de nombreuses
limitations de vitesses. (villages)
1952 : interdiction des trottinettes et des patins
à roulettes sur les voies publiques.
I
I
I
1
1956 s décret disant quelles sont les heures de pointe
1957 : ouverture d'un crédit pour une étude sur
la. circulation à Genève.
('?) 1962 : limitation de vitesse Go 1,mik. dans toutes
lies a iorérr tions (n rrté fédéral ) (iSaah eh
I
B. 2/1. 76
I
1
ilb
1
B. REALISATIONS A GENEVE
FIG. G Concernant
1. Vieusseux. Lotissement de logements économiques.
Genève 1930.
Rspel des conditions de réalisation
- Pénurie, peu de logements vacants.
- Insalubrité des logements "bon marché".
En 1928, soutenant l'initiative pour un bureau cantonalde
construction de logements (voir 1ère partie- introduction)
paraît une brochure intitulée "Ce que chaque
locataire doit lire (le problème du logement à Genve,
sa solution)" (Edition de la Centrale d'Education
ouvrière à Genève 1928).
Elle contient un rapport sur les conditions de logement
en France, Angleterre, Hollande, Belgique, Autriche,
et donne la preuve que les expériences faites
dans d'autres pays sont connues à Genève pas seulement
par les architectes représentants du mouvement moderoe
(architectes qui élaborent les plans de Vieusseux)
mais aussi par les organismes tels que celui que nous
citons ici.
Concernant Genève. Définition du logement ouvrier
"Il faut bien souligner que ce que nous entendons
par logements pour ouvriers, ce n'est plus
le taudis ou logement pour pauvres. Construit
dans les meilleures conditions de bon marché et
muni de rudimentaires accessoires. Nous entendons
ici faire oeuvre complète au double point
de vue "économique et social" logements consdans
les conditions le plus rationnelles
et en série .Il
- "Les logements seront donc établis dans les
quartiers les plus salubres des environs immédiats
de la ville - avec le maximum de soleil
et le maximum de facilités d'accès au centre
..-
de la ville".
- , - La brochure contient un projet de plan-masse pour Vieu
seux (fig. 67) à comparer à celui de Braillard qui
fut exécuté.
.
I
, . —w
I
I
I
I
I
1
I.
I
I
I
&
Les promoteurs de l'initiative avaient déjà l'idée
Tde contruire a Vieusseux mais ils voulaient faire
-
construire par l'Etat.
I
I
U
L'initiative fue refusée mais elle provoqua une
"Loi destinée à assurer la construction de logements
salubres et économiques dans le canton" (800
Iooements étaient déclarés insalubres).
"les sociétés, fondations, ou associations de
I
particuliers, disposés à entreprendre la construction
de logements économiques et désireux
d'être mis au bénéfice d'une allocation annuel-
I le, d'une exonération d'impôts ou d'autres a-
vantages analogues, doivent en présenter la
demande au Département des Travaux Publics"
(Article 4).
I
La construction de Vieusseux, suite à cette Loi qui
institue le subventionnement, est prise en charge par
la Société Coopérative d'Habitation. Société fondée
en 1919 par le mouvement"pour l'administration du
logement" (Camiile_Niartin etc...)
77
Extrait des statuts
"La rareté des logements vacants à Genève, due
à. l'arrêt presque complet de la constructions,
d'habitations engendre une hausse continuelle
des loyers et menace de venir un vrai danger
I
pour l'ensemble de la population.
I
"Il convient à Genève les sommes
apportées par la Confédération en vue de la
lutte contre la pénurie de logements".
1
Idéologie
"Cette lutte doit être entreprise sur les balie
ses nouvelles et tenir compte de très vives
aspirations actuelles vers une rénovation
sociale. L'idéal est de donner à tous la possibilité
de vivre une vie saine, au grand air,
dans la maison familiale entourée du jardin
qui permettra de cultiver soi-même une partie
du moins, des produits du sol nécessaires au
I
meri age".
I
Nous avons vu au chapitre sur les cités-jardins, la
réalisation de la cité-jardin Aire par cette même société.
Ici, la solution cité-jardin est abandonnée et nous
pouvons essayer d'en donner des explications
1. Entre la création de la cité-jardin d'Aire et la
réalisation de Vieusseux environ 10 ans se passent.
Entre-temps de nombreuses expériences sont faites
l
dans les autres pays concernant le lotissement économique.
Des critiques ont été faites aux cités-jardins,
une plus grande utilisation et rentabilisation du sol
I
serait possible en construisant sur plusieurs étages,
:tc.
U
I
I
I
I
I
r~
I
I
I
I
I
I.
I
I
p-
1
I
I
0
Cependant le principe général d'organisation expérimenté
dans les cités-jardins (construction en rangée, système
de dévestiture, etc.) est conservé.
(Voir l'étude de Gropus dans le chapitre précédant).
2. La situation n'est plus la même qu'en 1919: nécessité
de reloger d'urgence les habitants du quartier démoli
(quai du eujet).
Localisation: Pour des raisons d'ordre économique, le
choix du terrain se fait en 5ème zone, à l'extérieur de
l'agglomération. Mais ce choix est aussi fondé idéologihement
comme nous l'avons vu plus haut.
FC'.G8
I..
8.2/1. 78
L'accessibilité est relativement facile (comparée par
exemple à celle de Meyrin actuellement), mais à l'époque,
la position de Vieussieux est isolée de la ville (obligation
de traverser une zone morte pour aller au centre)
ce qui augmente son caractère de"ghetto ouvrier".
Conditions dtexercice de la profession d'architecte
La réalisation fut confiée à 5 architectes (après l'adoption
'luplan d'ensemble de Braillard) parce que le travail
était rare d'une part, et que la réalisation avait un caractère
expérimental d'autre part.
Projet d'ensemble: Vieussieux (fig. 68) et Cité Vieillesse.
1930 Blocs A-F Braillard
B Gampert et Baumgartner
C-D Vincent
E Metzger
1931 Chaufferie centrale et buanderie
Gampert et Baumgartner
I
I
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
L!Etat de processus de rationalisation
GO b 70
8. 2/1. 7
Pour mieux comprendre certains aspects de la rationalisation
à Vieussieux, nous reprenons les exemples de réalisation
de Gropius, an Allemagne près de Berlin: Spandau -
flaselhorst, et Dammerstock, Karlsruhe.
1, Mode de Groupement
(fig. 69, Plan masse Spandau-H.)
(fig. ag b Plan masse Dammerstock)
(fig. 70, Plan masse Vieussieux)
ECJ-1' 110.000
Traitement du rez:
4/
ym
FIG.7
A Spandau le rez est habitable, le sous-sol contient
des caves, etc. Pour l'éclairage de ces locaux l'immeuble
est surélevé de 1 mètre (fig. 71).
A Vieussieux, le traitement et l'utilisation du rez
1 .L i—est différente; explicable aussi par le manque de moyen
technique vexcavation (l'excavation se lait à la main
et est donc une opération longue et coûteuse) (f19. 7i)
71a
Cette disposition permet l'utilisation du rez, d'une
part pour les locaux caves, dépôts, etc, u'autre part
pour la création d'une large portique qui sert de Ciloulation
ce piétons et de jeux d'enfants couvert (fig.
72). Les entrées sont traversantes, c'est-à-dire accessibles
depuis la route et depuis l'espace vert.
- Nous avons vu, la hauteur d'immeuble de 4 à étages
est caractéristique pour l'époque (moyens techniques,
uix ainstallation ue l'ascenseur).
-
A remarquer aussi égalité de largeur d'immeuble à
Spaneau et à Vieusseux. Raison: systèmes porteur économiques;
type courant ce logement traversant.
1
I
8.
Organisation_ces immeubles
2 / 1.80
I
I
A la colonie Dammerstock, chaque immeuble contient un
I
seul type de logement, ce qui entraîne des épaisseurs
variables d'immeubles. A Spanaau, ce systèem est abandonné.
A Vieussieux, les deux solutions sont employées.
I
La solution un seul type de logement par immeuble permet
de différencier la hauteur des immeubles selon les besoins
de ceux qui vont les utiliser (ex: les immeubles
I
contenant les 4 pièces destinés aux familles ont 2-4
'
étages sur rez. Les immeubles pour petits ménages, 2-3
Pièces, sans enfants ont jusqu'à 8 étages, les 2 pièces
pour personnes àgées sont â un seul niveau, etc.) Ce genre
de solution est pratiqué couramment en Hollande par
exemple (grands ensembles d'après-guerre), mais est très
peu répandu en Suisse.
I
I
COLONIE
I
I.
I
I
I
I
I
I
Longueur et répétitivité
Spandau montre que le processus qui entraîne l'allongement
des immeubles-barres est déjà engagé. A Vieussieux,
les barres sont inégales. La répétitivité est plus poussée
à Spanctau qu'à Vieussieux où le même immeuble n'existe
qu'à 2 exemplaires, et où l'uniformité des barres est
brisée parle traitement en volumes (fig. 73).
A 2 ETAGES
I
I
I
I
I
I
FIG. 70ct
8.2/1.81
I
72 73
72 .3
I ri
-i
I•
,
V
0
I
8.2/1.82
2. Circulations
- Relations immeuble route
I
I
I
lm
I
fig. 7 : Schéma de circulation: ,Vieussieux
fig. 75
: Schéma de circulation: Spandau-Haselhorst
Spandau: Axe principal à double voies
Axes' secondaires
Chemin piétons
Les immeubles sont placés perpendiculairement aux axes
et sont distribués que par les chemins piétons.
Entre les immeubles il n'y a pas de circulation de véhicules.
Remarque: les axes se coupent selon un schéma octogonal.
F!G. 75 .J
LL L!Ii I riiiiiijr
I
FIG. 74
A 3ETAGES
B 4 •
C O
Vieussieux: Les axes principaux-contournent la parcelle
.i l'intérieur il n'y a que des axes secondaires de distribution
qui, par contre, se multiplient (par rapport
l'exemple du haut). Les immeubles sont distribués d'un
côté par une voie carrossable et de l'autre côté sous
.es portiques (chemin piétons).
Remarque: routes et chemins ne se coupent pas octogona-
!ement et les croisements sont souvent décalés (fig.74).
I
I
8.2/1.83
Orientation:
Sanciau Stricte application de mêmes conditions
I
d'orientation (est-ouest, 19 0 )
Vieussieux: Orientation principale E-OU; mais variations
selon groupes d'immeubles.
I
3 Distance entre immeubles ensoleillement
- relation entre immeubles
- espaces verts
,, f-i9. 76)
I Nous connaissons les théories de Gropius (voir graphiques
sur l'utilisation du sol (fig. 58).
P
La distance minimum est calculée selon l'angle d'incidence
de lumière nécessaire pour un bon ensoleillement. Ces
exemples sont des applications assez strictes des graphes.
A Vieussieux, l'espace vert est compté très largement,
I
alors qu'à Spandau par exemple, il est compté si juste
qu'il devient plutôt symbolique.
I
I
Dans les immeubles à 4 étages, il existe une relation
immédiate avec l'espace vert - relation non seulement
visuelle mais auditive (appels, chants d'oiseaux, etc.)
tandis que dans le cas des immeubles de plus de 4-5-6-
étages, cette relation va en diminuant, le paysage devient-
spectacle et ne peut plus servir de prolongement.
F 6.76
SPANDAU
I
I
I
_ _
- VftuSSEuX
I
SPANDAU
I
I
I
I
I
I
I
,
Equipements
Problème lié à l'éloignement de la ville, où sont concentrés
traditionnellement les équipements (écoles, institutions
pour petits enfants, magasins, centres culturels,
cintra, théâtre, etc.)
Nous ne traiterons pas ici l'ensemble du problème. Nous
considérons seulement l'emplacement aes équipement existants
dans les exempLes txaltes (fig. 77, 78, 79).
Tandis que dans les deux premiers cas les commerces sont
situés dan:, des bâtimtnts isolés, le traitement du rezde-chaussée
a Vieussieux permt l'empitcment de cuxei
au bas des immeubles. Dans les trois cas, le chauffage
central est situé uans ut, btinieflt i.Oie.
Remarque: le premier projet de Vieusseux contenait en outre,
une école primaire et une crèche qui ne furent jamais
réalisées.
La crèche a été placée dans un des immeubi.
chaussée.
au rez-de-
4
Tableau comparatif:
Données quantitatives Spandau_Haselhorst* Vieusseux
Surface totale 148.000 m2 64.100 m2
I Surface construite 34.100 m2 22 % 7.250 m2 11,6 %
Surface de plancher habitable
(brut) 120.400 m2 20.000 m2
Espaces libres 114.900 m2 78 % 56.750 m2 88.4 %
I
Coefficient d'utilisation 0,84 0 1 1+
Rappel de quelques coefficients d'utilisation:
I Spangen 1,37
Kiefhoek 0,55
Cité-jardin d'Aire 0,17
Vieusseux Nouveau 1,2
I
Vn'r: fin, 69.
I
I
1
remarque: La variation de ces chiffres affirme les considrations
du chapitre 2.1.1. 3 B.
Rernraue: sous considérons une partie du projet,
ceie qui contient des imme bles de 3 et 4 étages)
I
Conclusions sur Vieusseux
Malgré la gravité de la situation au point de vue logement
en 1922-29 à Genève, comme nous l'avons vu, le pro-
I cessus de rationalisation (minimisation des espaces,
uniformisation, répétitivité) en fonction d'un rendement
maximum, n'est pas aussi avancé que dans les 2 exemples
I
que nous venons de voir. Il faudrait faire la comparaison
aussi au niveau des conditions de réalisation en
examinant les contextes économiques, politiques et sociaux
en Allemagne lors de la réalisation de Spandau
I
Haselhorst et Dammerstock.
I
P
Ce que nous voulons dégager, c'est l'étape dans le processus
que représente Vieusseux.
Nous avons vu que l'application des critères ne s'y est
pas faite de manière rigide et à la lettre, et que les
problèmes de traitement n'en ont pas été éjectés.
I
Autre exemple similaire, moins intéressant et moins important:
le lotissement du Bachet de Pessy.
I
2. Nouveaux modes d'implantation dans le tissu urbain
A Genève pendant l'entre-deux guerres, la plupart des
constructions étaient isolées, souvent insérées dans
I
le tissu ancien ou complètement indépendantes ("immeubleobjet")
les ensembles sont très peu nombreux (pour
les raisons aisément compréhensibles, crise, etc.).
I
Nous allons examiner brièvement la manière dont sont
implantés ces immeubles-isolés, en ne considérant que
deux points: - position par rapport à la rue (parallèle
I o3i perpendiculaire) - traitement du rez-de-chaussée.
I ) Principe
I
Les immeubles sont disposés parallèlement à la rue, séparés
par des jardinets de la voie carrossable, le rez
est souvent surélevé d'un demi étage (fig. 81). Parfois
ils ne comportent pas de logements, mais se prolongent
en galette pour abriter des commerces ou des garages.
Sur le toit de ces galettes, jardinets pour les logements
au premier étage.
I
Notons que la largeur des rues nouvellement crées de
cette manière est la même que celle qui est de mise actuellement.
C'est l'utilisation de l'espace qui a chan-
0A
I
p
I
La courbe de la motorisation automobile montre bien
qu'en 1930, le problème du parking n'était pas aigu.
Ceci explique peut-être la présence de jardinets, qui
sont actuellement remplacés par des parkings (ex. rue
de la \ oiete.
I
E
8.2/1.86
Certains quartiers ont été bâtis selon ce schéma avec
; un plan d'aménagement, et forment presque des ensembles
(Ex. Contamines, fig. 83), haut et moyen standing, imfl
meubles parallèles, jouissant tous des mêmes conditions
.-. ...; (j
d'ensoleillement, suppression des cours immeuble entre
: deux rues.
I -,
I tu; ( Quelques cas:
I
I
R::.E3
La Rotonde: M. Braillard, dans un article de "Habitation,"
1932, explique que la forme bizarre de l'immeuble n'est
pas pour épater le bourgeois, mais pour résoudre un problème
d'implantation sur une parcelle biscornue.
Remarquons le principe d'organisation de la cour (fig.
84), deux étages de magasins, sur la partie supérieure,
accès aux logements.
Sur la face externe: des garages, dont la hauteur va
diminuant (terrain en pente). Au-dessus: jardinets entre
les blocs de bow window.
I
I
I
rà-
1
I
I
I
I
1
Clarté: principe de la galette
Quai Charles Page: jardinets surélevés, sous lesquels
se trouvent des locaux de serv ce (ex. atelier). (Voir
fig. 86).
COUPE
r1G 84
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8.2 /1.8 û
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I
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1 62
I
I
I
I
I
1
Squares: Les premières réalisations d'ensemble (27-30)
s'inspirent des modèles existants.
A Genève: les quartiers construits sur l'emplacement des
anciennes fortifications, qui se sont développés selon
un plan d'ensemble, ont marqué les architectes à l'époque
où la question de rénovation urbaine figure parmi les
préoccupations les plus importantes.
L'exemple du Square du Mont-Blanc (1851) est cité dans
de nombreux articles à ce sujet, pendant les années 20-
30 (fig. 87).
En cooparant cette réalisation au tissu ancien environnant
on remarque l'agrandissement de la maille urbaine, qui
permet l'aménagement de la cour en espace, et procure les
autres avantages (ensoleillement, ventilation, etc.)
Dans le chapitre sur les tentatives d'amélioration du
tissu fermé, nous avons dégagé un certain nombre de problèmes
concernant ce genre d'implantation et les tentatives
de solution, par le traitement architectural, de certains
"noeuds" comme les angles (ex. Spangen, Kiefhock,
fig. 47-49).
A Spangen, aux deux derniers étages, les immeubles sont
séparés par des coursives: c'est aussi le principe des
squares "ouverts" (fig. 88)
Exemple de réalisation: le square de Montchoisy-deux-
Parcs (fig. 89)
Plan d'ensemble: M. Braillard et L. Vial. (1927).
se fait en plusieurs étapes: Braillard exécute
le premier square (27-29); en 1933, il réalise
l'immeuble,sur la rue Montchoisy, du deuxième square
(fig. 90).
I
I
S. 2/1.B9
I
Dans un article paru dans "Architecture, Art Appliqué"
I
(1933), cette réalisation est considérée comme
'ayant une haute signification pour l'aménagement
futur du quartier des Eaux-Vives".
I
"Au quartier des Eaux-Vives, le désordre était à
son comble..."
à l'extension du quartier apparaît maintenant
I
une cité qui oppose sa belle harmonie, sa conception
hygiénique et sa grande allure au reste de
l'agglomération (...) d'un quartier suburbain e ils
I
ont fait un quartier urbain".
Cette citation nous montre que les contemporains la considéraient
comme une solution, dans la lignée du Square
du Mont-Blanc, pour éviter le chaos du tissu ancien.
"composé de maisons sans style, de rues ne jouissant
d'aucune vue et de baraquements servant d'ateliers
ou d'entrepôts"
I
Destination: Logements pour classe moyenne. Les impératifs
économiques sont très différents de ceux de Vieussieux,
une comparaison suffit à le montrer:
I
I
ii
I
surface habitable
Vieusseux Montchoisy
brute par habitant 23,1 m2 /9 m2
n'est donc pas possible d'établir un parallèle avec
Vieussieux. Nous considérons Montchoisy comme forme
d'implantation urbaine, et nous essayons de dégager les
éléments ratiofiels (dans le sensdmélioration raisonnée
d'une conditions donnée) qu'il apporte.
Nous ne traiterons que quelques aspects particuliers:
Circulation: avec l'apparition des nouveaux moyens de
transports, la rue change de signification, elle devient
dangereuse (vitesse), bruyante, polluée par les gaz d'échappement,
etc. Si à l'époque, la situation est loin
d'être la même qu'aujourd'hui, on peut déjà prévoir certains
phénomènes et en tenir compte dans l'organisation
d'un ensemble.
Il semble que c'est le cas de Montchoisy, certains éléments
que nous allons examiner vérifient cette hypothèse.
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I,
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I
I
Schéma de circulation: diff. artères, distribution des
immeubles (fig. 91).
Le schéma montre le principe de distribution. Les squares
délimitent des espaces libres, ripervés aux jeux,
repos, loisirs. Les voies de distribution internes au
quartier passent entre les squares et servent aussi de
parking. En outre, un garage souterrain est situé sous
l'espace du 2ème square.
8.2/1.90
La conception des appartements change de principe: avant
c'étaient des locaux de service qui donnaient sur une
cour (cour étroite mal éclairée), et les pièces d'habitation
sur la rue, ici cette disposition est renversée.
Les immeubles sur la rue de Montchoisy contiennent au
rez-de-chaussée des commerces (fig. 92) en avant du nu
de la façade, les toits des commerces sont aménagés en
toitures-terrasses servant pour les appartements 'du lr
étage. En même temps, ils servent de tampon contre le
bruit de la rue.
Fi G. 91
-V---
____ Artères principales
du quartier.
Artères secondaires
Artères de distribution.
I
I
I
I
I
P
I
Les squares de Montchoisy, tout en gardant un caractère
urbain, amènent des éléments de solution aux problèmes
de l'i16t. Malgré leurs qualités, ces solutions ont été
souvent abandonnés, rejetés.
En choisissant de construire des tours par exemple (comme
cela s'est fait près de Montchoisy), on s'épargne l'étude'
et la résolution d'une série de problèmes (au niveau du
plan masse bien entendu)
le problème des relations entre les immeubles (ombres
portées, etc.), parce qu'il n'y a qu'un seul immeuble.
-
le problème des accès qui est réduit à la solution
d'un seul accès.
-
le traitement des espaces extérieurs (il n'y a plus
d'espaces extérieurs traitables ou appropriables).
- la relation avec la rue (ex. tampon, etc.)
Donnons un dernier exemple, la manière dont la pente du
I
terrain a été utilisée à Montchoisy (fig. 93).
I
Remarquons
choisi pour les différences de niveau,
à l'intérieur des squares, élément qui contribue
à faire de ces espaces autre chose qu'un terrain vague.
Un autre exemple que nous donnons pour conclure: le
square de la rue Grosselin (1932), à Carouge (fig. 94).
Terrain plat, traitement beaucoup plus simple, qualités
dues àla mesure des espaces. (allez donc voir sur place)T
I
[1
/
I
E
1
.
94.
I
I
8-2/1-92
I
3. Rénovation d'un quartier: (Ex. St-Gervais, et aménagement
de la rive droite).
I
Présentation 1--contexte historique
I
Quelques notes concernant les projets de rénovation
de la rive droite (documents tirés de "Bulletin technique
de la Suisse Romande", 1932, no 2, Rapport de la
commission d'étude).
I
P
I
1
I
I
I
I
I
I
I
I
L'aménagement du quartier de St-Gervais fait l'objet
depuis longtemps déjà des préoccupations de la ville de
Genève. Son Service des Travaux ]p'ublics a établi à diverses
époques, des études partielles tenant compte, en
général des artères existantes.
1918 - concours pour la reconstruction du quartier
du Seujet dont la ville possède tous les immeubles
1919
1929
1930
1931
- décision d'un concours au deuxième degré qui n'eut
jamais lieu, car la question de l'écoulement des
eaux du lac était alors à l'étude et le tracé définitif
du quai Terretini ne pouvait être fixé.
- Le Conseil Municipal votait les crédits nécessaires
pour un concours d'idées entre architectes
suisses, en vue d'obtenir des projets pour l'aménagement
de la Rive Droite, sur un territoire s'étendant
du quartier de Saint-Gervais jusqu'au Palais
de la Société des Nations.
- Les projets primés servirent d'abord de base aux
études de la Ville pour le Quartier de St-Gervais.
Elles furent ensuite poursuivies par le Service
du Plan d'Extension et le Service des Travaux de
la Ville, avec la collaboration d'une commission
composée de MM. Braillard, Fulpius, Torcapel.
- Après la décision de M. Braillard les études furent
reprises sur une idée différente, qui aboutirent en
été 1931 au projet adopté par la Commission (fig.
95).
28 février 1931: Un arrêté législatif décrète l'état d'urgence
pour les quartiers des Grottes et de St-Gervais.
"Aucune construction ne peut être réalisée
si elle compromet la réalisation des projets d'aménagement."...
janvier 1932 Braillard présente un contre-projet (fig.
96)
mars 1932 - Une nouvelle commission propose un projet
officiel" basé sur le projet Braillard (fig.
97).
1933
- le projet du Corbusier (fig. 98), et contre-projet
du groupe genevois (fig. 99).
Doc.: 1) Bulletin Technique de la Suisse Romande
1932, no 5, P. 53
"Remarques concernant le Rapport de la
Commission d'experts pour la Rive Droite"
par M 9 Braillard, nov. 1932 (BPU).
ARCHITECTURE, ART APPLIQUE 1933, no 4,
24, "La reconstruction de la Rive droite
e Genève". Bar J.-.
8.2/1.93
I
I
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ST. GERVAIS 1929
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I
I
I
1
7 Avril 1941 - abrogation par le Conseil d'Etat du plan
d'aménagement, par suite du refus de la
Ville de Genève d'amorcer une opération
nécessitant un capital immédiat considérable.
- Concours public limité au quartier des Terreauxdu-Temple.
Sans suites.
Sur le développement du quartier, après 1945,
voir texte de J.J. DERIAZ, "Genève sans urbanisme,
où allons-nous?" (1953), BPU.
Remarques: Malgré l'intérêt que nous y porterons, l'étude
dans le cadre de ce travail ne porte pas sur le développement
historique détaillé de cette "affaire" et sur son
aboutissement, c'est-à-dire la reconstruction telle qu'elle
se pratique actuellement. Nous nous arrêterons sur quelques
aspects particuliers, notamment aux principes élaborés
lors d'établissement des projets de reconstruction du
quartier St-Gervais.
Nous avons vu précédemment les problèmes d'organisation
au niveau d'un maille, (ou regroupement de mailles klu
tissu traditionnel); nous allons examiner ici les problèmes
au niveau quartier tels qu'ils se posent à l ' époque
et les propositions que l'on y apporte ainsi que les
critères qui sont à la base des propositions. Le travail
se base surtout sur la deuxième période de la polémique,
c'est-à-dire contreprojet Braillard, projet officiel et
contreprojet du groupe genevois pour la reconstruction
de la Rive droite.
Analysede quelques projets:
L. Projet de Le Corbusier
2. Projet du Groupe Genevois
3 , Projet Braillard
1 Projet de Le Corbusier
A cette époque (1922), le Corbusier perfectionne son
modèle à redents. Dans son travail sur "une ville contemporaine",
il présente son!système?l en comparaison
a v ec le tissu ancien de manière suivante (Fig. iOO)
X,V. XVLII"S.
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Réseaux des rues à diverses époques
2° Système préconisé:
Densité de: 800, 1200, 2000
Surface plantée: 95 %
Espace entre chaque gratte-ciel: 250 m.
Densité de 390
Surface plantée: 85 %
Aucune cour. Chaque appartement donne sur
des parcs plus grands que les Tuileries
(400_800 m)".
62/1.95
Nous avons déjà vu le projet de le Corbusier présenté
au CLAM, présenté au chapitre précédent. Application du
modèle théorique, sous forme variée pendant l'entre-deuxguerres.
Sources: BENEVOLO, "I Modelli di progettazione della
città moderna, tre lezioni", 1969.
Edizioni Cluva, p. 28-32.
fig. 101) 1929 - Proposition pour Rio, Montevideo,
San Paulo
1931_34_ Plan pour Alger
1932 - Concours pour Rive Droite, aménagernent
de St-Gervai s, Genève.
I
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I R;o ALGER
I hg 101
-
'-.
Projet de le Corbusier: (voir fig. 98)
r
I
Remarques: 1) Nous n'avons pas de renseignements écrits,
théoriques à propos de ce projet, nous faisons
simplement quelques remarques en parlant
du plan donné, et des éléments théoriques
donnés.
2) Le programme du concours prévoit logements,
bureaux, commerces...
Ex. d'atulication des théories:
En résumé: 1) construction en hauteur, densité forte
libération du sol, espaces libres, espaces
verts.
différenciation des artères de circulation.
I
I
I
Quelques remarques critiques:
I (fig. 102, croquis schématique du projet).
8. 2 /196
I
Aucun passage n'est respecte d'un tissu è l'autre. A part
2 églises JSt-Gervais et Notre Dame), aucune partie du
quartier n'est conservée. C'est la réaction en image contre
tout ce qui caractérise l'ancien tissu, sans qu'on
puisse parler d'une amélioration réelle. L'analyse du
schéma de circulation peut fournir des éléments plus précis.
(Schéma de circulation, document E.A.U.G. et oe;.vres
I
complètes 1930-33.)
Une fois relié au niveau général de la zone, le réseau
de distribution du quartier devient aussi réseau de tran-
P
sit. Il semble que le Corbusier, malgré de nombreux écrits
au sujet de la circulation, ne tienne pas pleinement compte
dans son projet de l'amplification de celle-ci et de
ses effets d'entraînement. Ainsi, rien n'empêche que les
artères secondaires ne deviennent des axes de grande circulation,
la zone verte un parking, et que les immeubles
exposés (du moins dans les étages inférieurs) aux incon-
I vénients de la circulation (bruit, pollution de l'air).
La d1spition des commerces entraîne de toute manière
l'amplification de la circulation (livraisons, etc.)
I
I
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I
I
I
2. Projet du groupe genevois (fig. 99)
8.2/1.97
-Ce projet est basé sur les principes de le Corbusier:
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
95
J
Circulation: nombreuses rues secondaires.
Cependant, par certains points, ce projet se rapproche
de celui de Braillard, que nous allons examiner plus
( -loin. Le traitement du bord immédiat des quais par une
série de petits blocs, avec galette pour les commerces.
.
vastes barres perpendiculaires au lac, afin de
procurer aux logements l'orientation la plus favorable,
et de ne pas boucher la vision sur les
quais du Rhône.
3. Projet Braillard (tiy 95)
Braillard explique et défend son projet (qui servit de
base au plan d'aménagement adopté par la suite) dans un
article du Bulletin Technique de la Suisse Romande
( 51 mars 1932).
Comment doit s'opérer la reconstruction...
à toute opération partielle s'oppose:
à un regroupement rationnel et salubre des il8ts
de constructions répondant aux exigences hygiéniques
de notre époque;
à un regroupement et redressement des artères de
de circulation;
à unecompression suffisante des surfaces utilisables
et par conséquent à la rentabilité normale de
de l'opération immobilière..
"... une agglomération est invariablement établie à
cheval sur des lignes de communications importantes:
routes, voies d'eau, lignes de chemin de fer.. ."
Ce sont ces éléments directeurs qui fixent l'implantation,
la disposition at l'importance de l'agglomération.
Vient en second lieu 11 assem blage?! des habitations,
édifices publics, locaux de commerce, etc.
indispensables à toute collectivité. Ce groupement doit
être organisé en ce sens que les mas de constructions
doivent être disposés de façon à remplir les condi-
Lions de!IId,Ldee.s, c'est-à dire que l'hygiène, l'economie
et l'esthétique soient harmoniquement équilibrées.
Puis viendra, mais seulement à ce moment là, la relations
entre les mas de constructions, autrement die la
rue...)
(... Toutefois, et j'insisterai particulièrement sur
ce point, car c'est l'essentiel, c'est l'habitation
qui doit créer la rue, et non la rue ...
I
& 2/1 98
I
I
I
I
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I
I
I
I
I
I
I
I
I
(...) Plus on multipliera les artères de circulation,
plus on augmentera les points de croisement: or, il
faut éviter cette erreur à tout prix, car en augmentant
les points de croisement, on augmente également
les possibilités d'accidents, les difficultés de surveillance
de la circulation, et l'on diminue la faculté
d'orientation.
Ce qui aura pour résultat, au point de vue économique,
une augmentation de la surface d'entretien et du nombre
de plantons chargés de régler la circulation.
L'hygiène: Nous avons vu qu'en multipliant les artères
de communications on restreint fatalement les surfaces
comprises entre elles. La construction au point de vue
de la salubrité en subit les fâcheuses conséquences.
Trop resserrée, elle se prête difficilement à une distribution
intérieure rationnelle et facilement constructive
: elle est donc plus coûteuse. D'autre part, si
les mas d'immeubles ont déjà une certaine dimension,
on retombe dans le parti des cours intérieures, ou du
fer à cheval, déjà il est vrai préférable, mais que répudient
néanmoins les principes de salubrité et de confort
de notre époque.
Sous-sol, rez-de-chaussée et entresol
Une des caractéristiques du projet est l'utilisation
des espaces entre bâtiments. La relation entre deux
rues parallèles, de même que la communication avec les
immeubles, se fait au travers de ces espaces, au soussol
par des passages sous-terrains et au rez-de-chaussée
par des galeries vitrées. Les passages sous-terrains
sont réservés aux véhicules: ils accèdent par des rampes
aux sous-sols aménagés en parcs à autos. Ceux-ci ne seront
en somme que d'immenses halls sur lesquels donneront
les portes d'entrée des immeubles.
"Cette disposition constitue une originalité des plus
pratiques car elle permet d'accéder aux dits immeubles
sans sortir de voiture â libre. Elle supprime le
stationnement des véhicules en bordure de trottoirs,
permet de les soustraire aux intempéries , à toute heure
du jour et de la nuit.
En outre, le problème des garages au centre de la
ville est résolu. Par une modique taxe de stationnement
une source importante de profit pourrait être encore
envisagée.
'Au rez-de-chaussée, les galeries vitrées longent les
rampes du sous-sol: d'un côté de celles-ci de grands
vitrages, de l'autre des arcades et les entrées princi-
Dales des immeubles. De ces galeries, le promeneur em -
brassera le va-et-vient du sous-sol, tout en vaquant à
ses affaires, sans nul souci des variations climatiques.
L'entre-sol se trouve en retrait côté rue, de façon
à laisser un trottoir supérieur le long duquel se trouverait
un nouvel étage d'arcades. On accéderait â ce
trottoir par de larges escaliers situés aux deux extrémités
place Saint-Gervais et rue du Mont-Blanc. Un nouveau
passage avec arcades également, communiquant d'une
rue parallèle â l'autre, mettrait en relation les deux
rotto1rS superioilrs. On aboutirait à la terrasse si-
I
I
I
I
I
P
82/199
tuées sur l'entresol par des escaliers partant des
dits trottoirs. Les terrasses sur lesquelles les bâtiments
auraient un troisième accès, seraient particulièrement
indiquées pour des restaurants, voire même
des places de jeux et des lieux de repos.
La situation climatique particulièrement avantageuse
d u site et la vue très animée dont on jouirait sur le
quai et sur le Rhône, en feraient des endroits privilégiés.
Voici brièvement résumés les avantages que l'on pourrait
tirer du projet de la Rive droite tel qu'il est
proposé. J'ajouterai que ce parti se prête à toutes
tes possibilités, toutes les combinaisons, tant au
point de vue de la répartition des immeubles, que des
aménagements et divisions intérieurs.
Bemarques sur 10
projet Braillard
I
I
I
I
I
I
I
Par rapport au projet de le Corbusier et au projet du
groupe genevois, nous pouvons dégager quelques différences
essentielles:
1. Un des aspects les plus caractéristiques est, nous
l'avons déjà vu au niveau de l'ilot - la volonté de
Braillard de délimiter des espaces et leur donner des
rôles spécifiques. Ains dans son projet du quartier de
St-Gervais, les axes de circulation sont nettement délimités,
et hiérarchisés selon leur importance. Les ilôts
ainsi créés sont réservés à d'autres fonctions clairement
précisées, comme nous venons de le voir dans la description
de Braillard (sous-sol, garage, entresol et 1er étage
commerces - loisirs, jeuxs, etc.). Chaque ilot est traité
différemment et renferme une autre ambiance (variation
des espaces).
Les premiers groupes d'immeubles (bord du Rhône) sont
tournés perpendiculairement aux quais, les espaces entre
les immeubles jouissent de la vue (facilitée par la surélévation
des terrasses). Dans les deux autres groupes,
les immeubles sont par contre parallèles au lac - cela
provoque un changement d'ambiance, le premier immeuble
ferme l 'espace. Par. leur éloignement des quais, ces
immeubles ne jouiraient (s'ils étaient perpendiculaires)
que très peu de la lvue-
Cela provoque évidemment aussi un changement d'orientation.
Ces deux aspects du projet Braillard ont été critiqués
par le groupe genevois pour la reconstruction du quartier.
VUyU!IS e
I
que Braillard répond:
quel serait l'aspect d'une ville dont tous les mâs
de construction seraient orientés du Nord au Sud. Outre
I
que cette agglomération serait d'une insipidité mortelle,
d'une monotonie inimaginable, ses qualités partiques
seraient inexistantes du fait de ses difficultés d'orientation
et par conséquent de circulation.
I
V
I
I
I
I
I
I
p
I
I
I
'
I
I
Nous
I
1
I
I
I
'Il ne peut donc être question de tracer toutes les
rues sans exception aucune, dans la direction déterminée
par l'axe héliothermique.
8.2/1. 10G
"La distribution et l'organisation d'une ville est
chose autrement plus complexe, l'urbanisme n'est pas
une science ne se résumant que par quelques formules
apprises dans les livres, elle a son tempérament autant,
si ce n'est plus, que tout autre domaine.
'Son régime obéit à des voies principales et fondamentales
formant la structure de la cité et obéissant,
suivant des directions déterminées, à des exigences impérieuses
telles que la circulation, les conditions
économiques et topographiques.
Ces données, pour ainsi dire fixes, doivent être asservies,
en les distribuant, en les groupant dans un
ensemble harmonieux et productif.
"Une oeuvre qui h'aurait été considérée qu'à un seul
point de vue ne peut être parfaite, elle doit être le
produit de concessions partielles, d'un juste dosage,
où tous les éléments la constituant auront été exactement
proportionnés.
M. Herbert-J. de MOOS, dans un article paru récemment,
a du reste fort bien résumé la question. Il semble, ditil,
que la solution qui consiste à prendre tel parti
qui permette de choisir à son gré l'exposition des appartements,
soit trop simpliste. Il s'agit là d'une solution
idéale sous un rapport, mais défectueuse sous
d'autres. Elle reste celle d'un spécialiste préoccupé
d'un seul côté du problème-v
Il Et plus loin: par conséquent, il serait imprudent de
compromettre l'aspect futur d'une ville sous l'influence
exagérée qu'exerce, de nos jours, le problème de
l'exposition des appartements.
ne saurions que souscrire pleinement à ces conclusions.
Ajouter autre chose serait vain. Nous nous
bornerons donc à ces remarques»'
(Remarques concernant le Rapport
de la Commission d'experts pour
la Rive Droite, Braillard, BPU,
1932).
Contrairement à le Corbusier, et à Gropius, (et au Groupe
genevois), qui ne font pas de différence entre les problèmes
de reconstruction d'un quartier faisant partie d'un
tissu urbain existant, et les problèmes de création dess
quartiers nouveaux, et qui se contentent d'établir des
systèmes universels" (et quels systèmes...) applicables
à toutes les situations, Braillard, lui, dans son étude,
(et dans les réalisations de Vieussieux et Montchoisy),
s'adapte aux données d'une situation et propose une solution
spécifique, ce qui implique un travail au niveau de
lorganisation du complexe et travail au niveau du traitement
des espaces.
I
I
82/1. 101
I
I
I
P
Son projet est peut-être critiquable aujourd'hui sur certains
points formels (monumentalité, symétrie, etc.) Ce
qu'il faut en retenir, ce sont les principes de base de
son travail.
Nous verrons dans la période d'après guerre que ce type
de principes est abandonné, en faveur des principes "uni-
Ces principes "universels" ne sont du reste pas
appliqués rigoureusement, l'orientation n'est plus un
critère décisif pour l'établissement des plans masses.
Remarquons encore que Braillard comme le Corbusier et le
groupe genevois, propose de raser entièrement le quartier.
Sur ce point (qui est bien mis en doute aujourd'hui), il
n'est donc pas très éloigné des ClAM. Nous ne savons pas
si c'était un des impératifs du programme de concours).
A ce propos, un critique contemporain, (H. MOOS, 1933),
considère Braillard comme le premier pas, le groupe Genevois
comme le second pas, puis le Corbusier comme la voie
du progrès.
"Quant à la reconstruction de la rive droite, vue uni-
I quement sous l'angle de nous constatons
ceci: le plan officiel est un premier et très grand
pas en avant. Il nous a appris à voir la solution dans
son ensemble, tout en nous libérant, en ce qui concerne
I
les maisons en bordure des quais, de la conception qui
-eut que les constructions soient]parallèles au Rhône.
Il fait preuve d'une vision plastique remarquable, due
I
à M. Maurice Braillard, dont les études sont à la base
de ce projet. Le plan du groupe genevois signifie un
cond pas. Les idées de M. Le Corbusier correspondent
ici à une libération totale., libération demandée par
I
un esprit nouveau et réalisable par la technique moderne.
Pour s'en rendre compte, on 'a qu'à comparer, d'une
part, le square de l'Hôtel de Russie, construit il y a
I.
bientôt cent ans, et celui que propose le plan officiel
à la place de l'Hôtel des Bergues, et, d'autre part,
les emplacements ouverts que réserve le plan du groupe
I
genevois. Dans ce détail précis, le projet officiel est
nettement inférieur non seulement au projet du groupe
genevois, mais encore à une construction datant du milieu
du siècle passé."
I
I
I
Le rapport de 48 contient encore des propositions, avec
tentatives de traitement des espaces, mais la voie de la
du tissu est déjà ouverte (voir annexes
no 37 et sucivantes du rapport pour le Développement de
Genève, 1968).
Les principes de Braillard s'opposent en effet à la totale
répétitivité, au temps d'étude limité à l'extrème, à
la suppression du traitement des détails, etc. qui caractérisent
la tendance actuelle. Nous verrons dans le chapitre
suivant quelques réalisations où des efforts dans le
sens indiqué par Braillard ont été tentés (Vermont - tours
de Carouge. etc.
I
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
2.2. PERTODE DE L'APRES GUERRE
2.2.1. Prsentation
Cette deuxième partie du travail sur le problème de
l'implantation sera traitée avec des exemples genevois,
car ceux-ci sont suffisemment nombreux. De ce
fait, nous en avons limité le choix et seiils les
ensembles de la Cité Léopard, de Vermont-Beaulieu,
de la Jonction, de la Gradelle, du Lignon, des tours
de Carouge, de Vieusseux nouveau, de Cayla, du chemin
de la Montagne, de Balexert et des cités satel-
1i4- e8 de Meyrin et d'Onex ont été étudiés. Après
une présentation générale des tendances et des problèmes
liés à ces réalisations, nous étudierons les
différentes caractéristiques du plan masse et leur
implication pratique.
2.2.1.1. Tendance générale
1ère phase à partir de 1948
La commission désignée par le Département des Travaux
Publics, propose dans son rapport deux types d'aménagement
- rénovation d'un quartier et création de
nouveaux quartiers - comme politique d'implantation
de nouveaux logements.
Ces propositions se fondent sur une étude des différentes
zones de l'agglomération qui amène à relever
certaines anomalies auxquelles il faut palier
trop grande irrégularité dans la répartition de la
population, la densité variant de 150 (Tranchées) à
600 (Eaux-Vives, Plainpalais) - pas de zones de résidences
pures, mais un mélange d'activités
8.2/2
"Cette situation confuse est très préjudicia-
I ble à l'habitation et nous avons noté là un
des éléments essentiels à résoudre dans notre
plan la réorganisation des anciens quartiers
et l'ordonnance de ceux qui sont à créer".
I
Pour appuyer ces options, la commission étudie un
cas de rénovation de quartier, celui des Eaux-Vives,
et cite deux études faites par des bureaux privés
I
pour l'aménagement de nouveaux quartiers : Vermont
(A.Bordigoni, J. Gros, A. de Saussure, R. Fleury
avec E. Bâudoin et A. Guyonnet comme architectes ex-
I perts), Malagnou et Villereuse (J.J. Honnegger et
F. Quetant).
Rénovation du quartier des Eaux-Vives : il s'agit
I d'une reconstruction totale qui ne tient pas compte
des immeubles existants. Elle comporte un ensemble
d'immeubles de 5 à 8 étages qui de par leur disposi-
I
I
I
I
I
I
I
'
I
I
I
I
I
, la
tion ménagent de grand5 espaces libres entre eux.
L'implantation générale est octogonale sauf en
bordure de zone.
Création de nouveaux quartiers ces quartiers é-
taient prévus dans les zones périphériques de l'agglomération.
Ils étaient projetés sur des terrains
provenant de grandes parcelles comme Vermont et
Beaulieu ou sur des terrains situés à proximité ou
sur des zones villas, comme Malagnou.
Ces projets sont la concrétisation des théories de
l'époque et présentent déjà les caractéristiques
des futurs grands ensembles. C'est la création d'un
modèle.
Nous analyserons dans un prochain chapitre, ces différents
plan masse ainsi que leur réalisation.
Cependant, il faut encore rebver que le rapport de
1948 aborde, succintement la possibilité de créer
une cité satellite à proximité de la future zone
industrielle de Peney et pouvant loger 30.000 habitants.
Pendant cette période, deux tendances similaires se
concrétisent dans différents pays. Nous ne citerons
que deux cas illustrant bien ces tendances. Il s'agit
de la création de grands ensembles dans la région
parisienne et de la création de villes nouvelles
réparties en couronne autour de Londres. Par rapport
aux exemples étudiés, les différences au niveau du
traitement peuvent s'expliquer par les conditions
sociales et économiques dans lesquelles se trouvaient
ces pays
"Les grands ensembles tirent leur origine de
pénurie d'après-guerre et de la nécessité
d'y faite face par des réalisations à la fois
massives et rapides. Cette double exigence a
amené à se tourner vers la périphérie des
villes où se trouvent des terrains, vastes,
peu coûteux et aisément libérables et du même
coup " les plus grandes possibilités de rationaliser
le logement" J. Labasse, l'organisation
de l'espace.
Pour Londres, les options étaient privées surtout
pour endiguer l'afflux de travailleurs attirés par
la concentration industrielle qui se produisait
dans la périphérie de cette ville
"Ces villes nouvelles ayant pour but essentiel
de redisliibuer l'industrie dans la région
londonienne, en la gardant dans son orbite
sans la dévitaliser, mais pour la décongestionner
en lui donnant la possibilité matérielle
nécessaire à son expansion tout en redistribuant
la population industrielle de la
capitale et mettre à sa disposition (et c'est
8.2/2.
I
I
I
là l'essentiel) des logements à proximité des
lieux de travail". (Annales de l'institut
technique du bâtiment et des travaux publics
No 207-208 - M. Cohen).
8. 2/2
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
2ème phase : a partir de 1955
La détermination dans le temps de cette deuxième
phase est uniquement instituée par l'élaboration
de cités satellites. Depuis 1955, il est question
de créer une cité satellite. En 1957, le Grand Conseil
genevois ratifie une loi générale, portant sur
l'organisation de zones d'expansion et de développement
autour de la ville. En 1957, les bases légales
de Meyrin sont entérinées et en 1960 débute la Cité
Nouvelle d'Onex.
Pendant cette période de "remplissage" des zones
périphériques se poursuivra comme par exemple à Malagnou,
Balexert, Jonction, Servette, etc. Quelques
uns de ces ensembles seront repris dans un prochain
chapitre pour être comparés sur certains points avec
les cités satellites.
Celles-ci présentent un intérêt différent car elles
sont une nouvelle étape dans la conception des Éones
d'habitation. Elles concrétisent les acquis théoriques
de 1948 en répondant à un souci d'ordre et de
rationalisation.
3ème phase : à partir de 1960
Celle-ci se caractérise par le développement de
grands ensembles sur le pourtour de l'agglomération.
Ces ensembles comportent un programme fini qui se
réalise en plusieurs et différentes étapes, par oppositior/aux
cités satellites qui se développent sporadiquement.
Leur proximité plus immédiate de l'agglomération
favorise l'expansion en tâche d'huile
des quartiers périphériques. Leur apparition en période
de surchauffe a entraîné une concurrence intercommunale
pour l'obtention de crédits, ce qui a
eu pour effet, un ralentissement du développement
de la Cité de Meyrin. Concurrence "d'où semble
sortir victorieux les plus habiles ou les plus puissants".
Les nouveaux ensembles présentent quelques différences
quant à leur conception qui les différencient
des cités satellites. En ce sens, ils marquent une
nouvelle tendance. Nous avons déjà remarqué, il s'agit
d'ensembles finis Le Lignon, la Gradelle, Montagne,
Vieusseux, Carouge. Le promoteur ou les promoteurs
optent pour un traitement global et non pour une
juxtaposition de petites opérations ce qui facilite
la réalisation.
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
(Des exemples cités, nous aborderons différemment
Vieusseux et Carouge dont les promoteurs sont pour
l'un une société coopérative d'habitation et pour
l'autre une Fondation communale).
Les plans masses du Lignon, de la Gradelle et de la
Montagne partent du même principe qui est l'implantation
de très longs immeubles avec articulations
en certains endroits pour refermer un espace.
"Le plan masse du Lignon s'inscrit à la fois
en réaction contre le type d'ordonnance par
tranches octogonales que l'on avait appliqué
à Meyrin ou à Lancy-Onex et dans la ligne de
Strasbourg".
Ces plans masses sont rendus possibles par l'absence
environnement contraignant et par la superficie
des parcelles.
Le plan masse de Carouge est différent. Il comporte
5 tours réparties de chaque côté d'une artère importante
reliant la ville de Carouge avec la zone industrielle
de la FIPA. L'ensemble est situé à proximité
de Carouge et il s'agissait de ne pas créer une larvière
au sud de la ville.
Vieusseux, encerclé dans un important réseau routier,
dédoublé d'un réseau secondaire est un mélange d'immeubles
longs et articulés, et d'immenses tours. Il
s'agissait de concentrer un maximum de logements au
"centre" de la parcelle pour éviter les nuisances
périphériques.
Sauf pour les tours de Carouge (introduction de locaux
pour l'artisanat et la petite industrie) on
relève pour l'ensemble des exemples cités une continuité
dans l'application des acquis avec cependant
une amélioration quantitative des équipements.
4ème phase
Cette phase n'est abordée que comme perspective
proposée par le rapport de la commission d'urbanisme
de 1965. Il s'agit du plan avéolaires qui regroupera
dans chacune de celles-ci toutes les activités nécessaires
à une certaine autonomie. Les alvéoles
seront ceintes par des voies express facilitant les
déplacements entre alvéoles et qui délimiteront géographiquement
leur périmètre.
En comparant avec le compte rend'.' dé 19A5 1 il semble
que celui de 1965 ne voie que des problèmes de
circulation qui peuvent se résoudre par une "hiérarchisation
des voies", "structurer l'agglomération
avec les voies express" (Rapport de la commission
d'urbanisme 1962-1965).
Chaque alvéole comprendra des zones différenciées
qui seront les suivantes
&.212.
I
I
I
I
I
P
I
- unité de résidence 1000 à 2000 habitants correspondant
à un groupe d'immeubles, équipement collectif,
école enfantine ou jardin d'enfants, commerces
de première nécessité. 300 à 600 logements;
- unité de voisinage : 4000 à 6000 habitants, école
primaire, centre social, commerces courants, jardin
public. 1100 à 1600 logements;
-
unité de quartier 1500 à 2500 habitants. Il s'agit
du quartier traditionnel, groupant les principaux
équipements nécessaires à l'habitat et qui ne
trouvent pas leur place dans le centre ce la ville.
Ecole du cycle d'orientation, centre commercial
principal, équipement sportif (sports quotidiens)
culturel et administratif. 4000 à 7000 logements.
- unité de secteur : dès 4o.000 habitants, groupement
ceinturé de voies express; équipement supérieur,
enseignement secondaire et professionnel,
commerces non usuels et de luxe, sports de compétition,
hpitaux et cliniques, dès 10.000 logements;
Il est à noter que le plan alvéolaire comprendra la
Cité Nouvelle d'Onex alors que celle de Meyrin sera
toujours à l'écart.
2.2.1.2. Problème foncier - Rente Foncière
I
I
I
I
I
Ii est évident que toutes les réalisations des différentes
phases que nous venons d'énumérer se sont
heurtées entre autre, à des problèmes financiers
dus à l'importance que prenait la vente foncière
de certains terrains, au cours de ces dernières années.
Notre propos pas d'analyser les facteurs
déterminants de la plus value (voir travail de S.
Lin) foncière lors des différentes options d'aménagement
ou de restructuration de régions. Nous soulignons
simplement quelques conséquences de cette
concurrence foncière
- l'état peut rarement réaliser des aménagements de
quartier projetés soit par des services, sàit par ,
des bureaux privés mandatés par lui, car
sement demandé est trop important et il ne peut
concurrencer la rapidité et la mobilité des capitaux
privés;
la concurrcncc des ventes foncières fait qu toul
déclassement pour une expansion, se fera dans une
zone où la vente foncière est inférieure à celle
que rapporte des logements.
Ce qui amène tout naturellement à choisir, soit
des terrains agricoles, soit des terrains mal situés;
I
I
I
-
l ' aménagement de l'infrastructure d'une future
zone d'habitation entraîne une spéculation sur les
terrains. Le promoteur achète un terrain et le
gèle en attendant que l'offre du marché (pénurie)
se fasse intéressante.
8.2/.
I
I
"L'urbanisation par contagion entraîne la valorisation
prévisionnelle, spéculative des terrains
à proximité. Cette valorisation est trop
souvent considérée comme un droit acquis. Elle
accentue encore la puissance d'expansion urbaine
dans la mesure où l'ensemble des valeurs
foncières en est accru.
Lié à la vitalité urbaine et à l'activité des
P
échanges, cet accroissement de valeur semble
un signe de prospérité. Frein à l'équipement
urbain, il est malsain, les collectivités
étant obligées de racheter au prix fort, les
I terrains qui lui sont nécessaires à cette fin.
Paradoxalement, elles paient plusieurs fois
I
les travaux qu'elles exécutent du fait non
seulement que ce sont les propriétaires privés
qui en récoltent les fruits,sans efforts ni
investissements, mais encore qu'elles peuvent
être contraintes à racheter après coup les
I
terrains valorisés.
La spéculation foncière présente en outre, un
I
caractère aggravant :tenant compte de la valorisation
automatique du sol avec le temps, les
propriétaires ont tendance à conserver longtemps
inutilisés les terrains les mieux situés
et à mettre au contraire sur le marché, en
priorité, les plus médiocres dont les prix
sont ainsi augmentés par la pénurie. Il en
résulte qu'à moins autoritaire,
l'urbanisme s'effectue à l'inverse de la logique
et que tous les prix sont artificiellement
majorés.
I La contagion spéculative devance, et de beaucoup,
l'équipement du terrain et les besoins
immédiats. Les spéculateurs s'emparent long-
I
temps à l'avance des terrains qui leur semble
I
devoir être utilisés dans l'avenir, ils en
font monter artificiellement les prix au marché
de gré à gré (qui sert de base rie l'oublions
pas, aux évaluations administratives et
judiciaires pour l'expropriation), ils raréfient
l'offre, contribuent à créer la psychose
de la "péxtuxie" de terrains à bâtir, dont ils
profitent et ferment volontairement un cercle
' vicieux dont la collectivité responsable ne
peut plus s'échapper".
(Au-delà de l'urbanisme -
I
Voir document d'appui VMain basse sur la ville"
film de F. Rossi.
I
I
I
I
I
P
I
I
I
I
I
- l'augmentation du prix des terrains, rend irréalisable
la construction d'équipements collectifs
suffisants par les promoteurs, c'est donc à l'état,
la collectivité, qu'incombe la tâche.
2.2.1.3. Problèmes que pose l'implantation d'une zone d'habitation.
L'implantation d'une nouvelle zone d'habitation en
périphérie ou éloignée de l'agglomération, nécessite
des aménagements qui ont des répercussions importantes
sur le tissus urbain. Ces répercussions sont
dues à deux types d'aménagement. L'un est le réseau
énergétique (eau, gaz, électricité, etc.) l'autre, le
réseau nécessaire à l'échange entre les deux pales
(routes, transports).
Nous constaterons uniquement quelles difficultés
impliquent ces aménagements et quelles répercussions
ils entraînent sur le tissu.
Aménagement de l'infrastructure
8.2/2
"La coordination est aussi limitée par la difficulté
(parfois même l'impossibilité) de prévoir
l'avenir. Si à l'échelon régional il est
relativement possible de faire des pronostics,
â moyens termes, quant â l'évolution démographique
et au partage des zones de construction,
il Est beaucoup plus aléatoire de prévoir ce
qui va se passer dans un espace plus restreint.
Qui peut dire quand tel immeuble sera reconstruit
et quelle sera sa
(Rapport
OGETA). -
I
I
I
I
Ce texte du rapport OGETA fait ressortir la précarité
des possibilités d'intervention de l'état dans l'aménagement
du territoire, ce qui crée une situation
d'urgence par la dispersion des travaux que doivent
exécutés les différents services, ceux-ci devant
être â la disposition de tout constructeur.
Cet état de fait entraîne de leur part, un essai de
coordination pour éviter une dispersion et un coût
trop élevé.
L'infrastructure d'une nouvelle zone d'habitation
présente de nombreuses difficultés dont les deux
principales seraient
- l'investissement
- la prévision quantitative
Le raccordement ou l'augmentation de ce niveau crée
dans les environs de la zone concernée un état de
chantier permanent qui entraîne des nuisances importantes
(bruit, poussière, encombrement, etc.)
I
I
I
Aménagement d'un réseau d'échange
8.2/2
I
I
I
I
P
I
'
'
I
I
I
I
I
1
Ltabsence d'un marché du travail dans ou à proximité
immédiate des nouvelles cités capable d'offrir
des conditions d'emplois satisfaisantes augmente
les mouvements pendulaires vers l'agglomération (la
pauvreté de l'équipement commercial, participe aussi
à cette augmentation, mais elle se manifeste plus
sporadiquement).
Cette situation nécessite un assainissement du réseau
routier pour faciliter les déplacements. Généralement
il se fait en deux temps
le premier temps consiste à entretenir et à améliorer
le réseau en attendant la création d'un réseau plus
adapté aux exigences. Celui-ci est rendu nécessaire
par la surcharge de trafic qui provoque une dégradation
rapide des chaussées. Il nécessite la mobilisation
de travailleurs, le contrôle de la police,
il provoque des perturbations de la circulation et
une dégradation de l'environnement le long des voies
de pénétration;
le second temps est la construction du nouveau réseau
routier. Celui-ci nécessite une restructuration de
quartier, percées, élargissement, surélévations, qui
accentue le phénomène de dégradation.
Transports publics
Une nouvelle cité nécessite de la part des transports
publics, un investissement considérable pour la dèsservir.
N6us n'analyserons pas les conditions et les
conséquences financières, ni les problèmes que pose
une extansion de réseau.
Nous constaterons au niveau de la parcelle ce qu ' implique
les transports en commun, particulièrement
dans les possibilités de liaisons qu'ils offrent
avec l'agglomération.
Transports privés
Nous avons déjà abordé les conséquences qu'entraînait
la circulation sur le tissu urbain. Nous ajouterons
simplement les nécessités supplémentaires qui
implique l'accueil de ce trafic dans une agglomération
: place de stationnement, parking sous-terrains,
etc.
I
li
I
I
I
I
I
I
I
I
I
2.2.1.+. Problèmes de la rationalisation au niveau du plan
masse
Dès 1945 et particulièrement dans les pays touchés
par la guerre, s'est posé le problème de la reconstruction
locatifs en obtenant une grande
efficacité pour palier rapidement aux destructions
provoquées durant cette période. La situation nétant
pas stabilisée, les mêmes préoccupations sont
encore d'actualité
8.2/2.
"Les exigences en matière de logement sont
allées plus vite que la productivité de l'industrie
du bâtiment n'aurait permis de les
réaliser dans des conditions financières ordinaires.
Ainsi, c'est au principe défaut
de productivité dans cette branche de l'activité
qu'est né et que se nourrit le logement
social. Assez logiquement en conséquence, c'est
par un accroissement de cette productivité que
nous devons chercher à résoudre le problème
'que posent l'ampleur de la demande et l'insuffisance
des moyens financiers des états".
(C.S.T.B. No 36 1959 - M.C. Bonnome -
La productivité élément dominant d'une politique
de logement social)
Convaincus cependant que le problème du logement rie
sera pas résolu par des options telles que celle-ci,
elle démontre une orientation précise dans la recherche
d'une' solution. Cette recherche se poursuit sur
deux plans, qui sont difficilement
tant
la réciprocité des incidences est grande. Il s'agit
de l'influence du plan masse et de l'influence de la
construction sur le coût total. Le C.S.T.B. dans un
article intitulé : "In fluence du plan de masse, du
plan des bâtiments et des dispositions d'architecture
sur le coût des logements", rapporte le travail
d'une commission qui avait pour but de remettre à
jour la méthode d'appréciation de la consistance
utile des logements (C.S.T.B. No 95 1960).
Nous donnons quelques unes des remarques faites par
cette commission. Celle-ci a décomposé le prix d'un
bâtiment de la façon suivante
I
P = P + PSB + PU + P GO
I P - coût total
1
= coefficient indiquant les conséquences favorables
(o.négatif) ou défavorables (c positif)
du plan masse sur le prix des bâtiments.
I
I
I
I
I
P
P SB (SB = supplément pour beauté) = prix des ouvrages
autres que ceux du gros-oeuvre, non compris dans
PU.
PU = la consistance utile chiffrée
P GO = le prix du gros-oeuvre
Ceci posé , elle constate que P GO dépend essentiellement
de la productivité de l'entreprise et de
la géométrie du bâtiment (cette dernière est cependant
comprise dans P) et elle admet que la productivité
est identique (avec réserves) donc que dans
les cas examinés P GO est un invariant.
11 reste P et P SB, qui sont très difficilement
partageables. Elle propose de découper la somme
P + P SB en
I
l. adaptation du terrain
pénétration, décalage, articulation des
bâtiments
volume, épaisseur, longueur, distribution
des bâtiments
I
a éléments décoratifs en volume
4b éléments décoratifs plans.
Pour chacun des points de ce découpage,
1
la commission
ne peut que donner des composants importants
jouant un rôle déterminant dans le coût.
I
l
Il s'agit surtout de la topographie du terrain
et de l'homogéinité ou de l'hétérogénéité du
sous-sol;
Ces différents traitements ont pour conséquence
que la pénétration diminue le rapport surfacevolume
et qu'en ce sens elle est bénéfique, par
contre, ils introduisent des bizarreries qui
rompent la régularité des travaux et exigent des
éléments spéciaux . En plus, ils créent des volumes
qui peuvent être d'utilité réduite parce
qu'ils sont mals éclairés. Il faut en plus différencier
les pénétrations à angle droit et les pénétrations
sous un autre angle.
8.2/2.
I
I
I
I
"La notion de bizarrerie est floue; les cas
accidentels accasionnent une gène d'autant
plus sensible que le volume total des travaux
est plus réduit : la technique de réalisation
la dimension de la trame interviennent également,
enfin les entreprises possèdent une capacité
d'adaptation inégale à ces anomalies.
On peut dire, autrement, que la bizarrerie
cesse être une à partir d'un certain nombre
de répétition, qui dépend de la technique
employée".
I
I
I
I
I
I
I
1'
I
I
1
I
I
I.
I
I
I
I
I
I
1
Vu la complexité du problème, la commission n'a
pas pu établir de barème.
3. C'est le seul point du découpage où l'étude est
précise. Nous donnons à titre indicatif, plusieurs
diagrammes établis par la commission et qui résument
fort bien les résultats.
Courbes
8.2/2. 10
Variation du prix du logement moyen en fonction de
la longueur des bâtiments.
TMillijeFr
2800
::::
250o
Milli S_
2800
260o
25oo
Variation' du prix du logement moyen en fonction de
l'épaisseur des logements.
HH'
3oo
900 l000 lloo 1200
I
I
I
I
I
I
I
p
I
I
I
I
1
1•
I
I
I
I
I
I
I
48
47
46
45
1*1k
1*3
42
41
1ko
'9
Variation du coût au m2 habitable du logement de 4 pièces
en fonction de la surface pour une épaisseur donnée.
Variation en % du coût du logement de 4 pièces en fonction
de l'épaisseur du bâtiment pour une surface donnée
Base loo pour E.= lloom.
105
--
1o4
-- .- --------•-----
___________
avec un mu de façad
103
avec un mu de façad
âl5oFr
E I'I
- - - -
99
98
97 - ------*—--•
96
800 900 lèoo lloo 12oo 1300
8212.11
I
I
I
I
I
500
490
480
470
4 6 o
I
450
Variation du coût au m habitable du logement moyen
de / pièces en fonction de la surface et de la hauteur
d'étage.
-
iFIITITT TTTTJTITT.I..LITITIT1
6 2/2 12
lm
I
I
I
I
I
Là
I
I
I
E
I
I
I
440
420
410
L _
280
400 r - T- 1
240
-
65 70 75 80 85
Variation en % du coût du logement de k pièces
en fonction de la hauteur d'étage, pour une surface
donnée
Base loo pour H.= 250.
107
-- - -1»
1o6
105
-
-
-- --- -- ------- -
--- --.-_-.- .- ----------•- -- ----------
lok - -- -- -- --- -
103 ----. .-.-. --. -- -.
102
lol
loo
99
avec iflur de façade à 95 Fr.
avecur de
-
fad.eà1oFr.
98
24o 250 26o 270 280
I
I
I
I
I
I
I
p
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I
1
llo%
108
1 o6
1 o4
1o2
loo
98
96
94
92
J
130%
Variation du coût du logement en % de / pièces
en fonction de la surface.
Base loo pour S.= 70 m
12o ... -.
lb
loo
90
. .. ..4.. ..... -
8,
ï-
- --
4- - .
i
..j.....
•. f.............................................
-î
50 o 70 8o 90 loo
Variation en % du coût d'un logement en fonction
de la surÈace et du nombre de pièces.
Base loo pour logement de 4 pièces.
-•.. -- -
-- -.-- --
L_ . -
I
- -----.-.-
--- -H-
18
3,6
--_____
50 6o 70 8o 90 loo
I
--
8 2/2.13
I
I
I
I
I
I
480
470 -
46o -
450 -
Variation du coût au m2 Habitable du logement de 4 pièces
en fonction de la surface et du pourcentage de façade par
rapport au périmètre intérieur des murs et des cloisons
du logement.
f
t.... ±------±--.
--- ...--.i-.--
82/2.14
440 -
430
L+2ø
-
1+10 -
400 -
390 6:
L o
5 90M 2
Variation en % du coût du logement de 4 piéces en
fonction du pourcentage de façade par rapport au périmètre
des faces intérieures des murs et des cloisons
du logement pour une surface de 70 m2
i1
I
I
I
I
I
I
Io 3
1o2
1 ,.1
-
--
-- - ---.------
loo
99
98
:.
97
_
a15oFr,
niiiW
96 LLL. I
8 9 io 11 12 13 14 15 16 17 18 19 2o
% de façade.
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
4. Les effets plastiques ne sont pas forcément une
augmentation, cependant, il est très difficile de
déterminer ceux qui ont une nécessité dans le bâtiment
et ceux qui sont des ajoutures.
Les premiers sont à la base de l'appréciation de
la consistance utile, alors que dans les seconds
ne devraient intervenir que des travaux artistiques
: mosaïques, fresques, etc.
Influence du plan masse sur la facilité d'organisation
du chantier.
La commission n'a pas séparé cette rubrique, car
elle a conclu que la conséquence sur les coûts serait
intégrée dans les divers calculs de coûts.
En conclusion, la commission constate la grande difficulté
qu'il y a à fournir des barèmes ou des méthodes
de calcul de
du plan masse et de
l'architecture sur les coûts. Mais, "ces imprécisions
n'en rendent pas moins indispensables l'appréciation
des conséquences des dispositions sur le
coût, au moment de l'arrêté du plan masse, car il
paraît anormal de rechercher avec énergie des économies
sur la construction proprement dite, alors qu'on
ne prêterait pas attention à des décisions qui ont
sur le coût final une incidence qui peut dépasser
30 %.
Nous citerons encore comme exemple la hauteur des
constructions qui découle souvent d'options prises
au niveau du plan masse (libération du sol).
Dans une étude, (CSTB No 41 1959 - organisation de
chantiers' - N.C. Sansom)le C.S.T.B. détermine plusieurs
facteurs influençant le coût en fonction de
la hauteur
- levage et manutention
l'amortissement du matériel
le coût de la
le coût de l'énergie
les temps de levage, pivotage et descente
- main-d'oeuvre de préparation et de mise en place
montée et descente des équipes
condition de travail (température, vent)
surveillance
8.2/2.1
Ces différents points varieront en fonction du système
constructif et des matériaux utilisés. Quelques
chiffres sont donnés (1956). Si on admet comme base
un immeuble de 4 étages, on aura une augmentation de
5-6% quand on passe à Ufl immeuble de 9 élaQes et
une augmentation de 10% pour un immeuble de 14 étages.
En conclusion, le rapport indique que ces augmentations
peuvent être cependant pondérées par les moyens
techniques de mise en oeuvre et par la répétitivité
des opérations pour les équipes de chantier.
I
I
I
I
P
I
I
I
I,
I
I
I
I
I
I
I
Au vu de ces textes, si les efforts de rationalisation
sont faits sur l'infrastructure et les méthodes
de construction (préfabrication, planing, organisation
de chantier), il semble que les études des différents
paramètres ne soient pas appliquées dans la
pratique. Seulement trois critères sont pris en considération,
mais rarement justifiés par des calculs:
la répétitivité
"dans le domaine de la construction des immeubles
d'habitation, le nombre total d'exemplaires
de chaque type de maison ou d'appartement influe
sur les possibilités d'utilisation économique
du matériel et de l'équipement sur la
formation d'équipes équilibrées travaillant sur
des cycles de tâches répétées et capables de
parvenir à un rythme de production régulier,
sur la stabilité de l'emploi pour les ouvriers
et même sur l'avantage éventuel que peut présenter
la mise ne oeuvre de capitaux en vue
d'améliorer le rendement des opérations exécutées
aur le chantier, par exemple grâce à une
organisation et à des prévisions détaillées,
à une meilleure qualité de cadres, à des études
du temps élémentaires, etc."
(C.S.T.B. No 1+1 1959 - organisation de chantiers
- N.C. Sansom -
L'allongement des bâtiments "plus les blocs d'habitation
sont longs, plus le prix de revient au m2
habitable diminue" (C.S.T.B. No 17 1953
- étude sur
les habitations collectives en bande du type "Smalhns"
- Commission du bâtiment de la ville de Stockholm)
et le rapport mètre de façade par pièce.
Si les deux premiers critères peuvent amener à une
économie, cela semble beaucoup plus douteux pour le
troisième (voir courbes).
.2/2. 16
Ce ne sont pas ces trois critères, plus ou moins
affinés suivant les opérations, qui peuvent faire
entendre qu'en Suisse, la rationalisation soit de
pratique courante. Ce sont dans les pays dévastés
par la guerre comme l'Allemagne, la France, l'Angleterre,
etc. qu'ont été étudiés les problèmes de la
rationalisation et qu'elle fut abondamment utilisée
pour la réalisation à caractère d'urgence, étant
donné la crise, avec des moyens financiers restreints.
es différents pays ont des centres de recherches
qui depuis cette période étudient ces questions. Il
n'en est pas de même en Suisse où la recherche est
très peu développée. Cela peut être une conséquence
de ce que jamais la Suisse ne s'est trouvée dans des
conditions critiques que celles rencontrées par les
pays cités, après la guerre.
Nous analyserons dans un prochain chapitre, les influences
des "acquis économiques" sur l'environnement
au niveau du plan masse.
I
I
I
rn
I
P
I
I
2.2.2. Réalisations
8.2/2.
Après analyse des différentes phases qui ne se veut
pas l'explication d'un système ou d'une idéologie
"urbanistique", mais simplement une constatation
dans le temps;
après avoir posé quelques caractéristiques et possibilités
d'application de la rationalisation;
après un survol du problème foncier et des problèmes
d'implantation, il nous reste à étudier des réalisations
au niveau de la parcelle et qui sont influencées
par les différents facteurs mentionnée.
Depuis 195, de nombreux ensembles se sont réalisés
à Genève, et nous pensons, plutôt que de les étudier
chacun séparément, faire ressortir les caractéristiques
principales et les illustrer par des exemples
pris dans des réalisations.
Cependant, avant de les aborder, il nous semble indispensable
de mentionner les possibilités théoriques
de choix que la parcelle peut apporter en fonction
de sa grandeur et de son système foncier.
2.2.2.1. Parcelles et Morcellements
I
I
Pour réaliser un ensemble, il est indispensable de
posséder un terrain. Lorsque celui-ci est acquis,
on peut se trouver placer dans des conditions différentes
de morcellement qui risque d'être déterminantes
pour l'ensemble.
Possibilités théoriques au niveau du plan masse
celles-ci sont liées au morcellement et nous allons
schématiser quelques possibilités et quelques contraintes.
Premier cas : parcelle d'un seul tenant.
I
Nous admettons, dans ce cas, que l'opération se réalise
globalement; mais qu'elle peut au cours d'une
revente être divisée en parts.
C'est évidemment la solution qui procure le maximum
de liberté au plan masse. Il est possible d'aménager
l'espace bâti de diverses façons. C'est ce
qu'on retrouve au Lignon ou à la Gradelle par exemple.
82/2 18
I
I
"j
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I
Seul l'environnement immédiat peut être une contrainte
par le système routier, les accès, la proximité
de l'agglomération, les vis-à-vis, l'ensoleillement,
etc.
Deuxième cas: parcelle morcellée.
C'est le cas le plus fréquent, car il est rare de
trouver des parcelles entièrement libres et suffisement
grandes pour répondre aux exigences d'un
grand ensemble.
I
I
r-l"i t j f
I
La condition essentielle, sinon unique de cette
synchronisation (équipement, aménagement avec la
construction) réside dans la disponibilité du terrain.
... les opérations où dès le départ les terrains
sont disponibles pour toutes leurs destinations
futures en sont grandement facilitées.
Il se peut cependant que les propriétaires se mettent
d'accord pour réaliser une opération globale, quitte
ensuite à se répartir proportionnellement à leur part
ou par remorcellement, les charges et bénéfices procurés
par l'exploitation.
Troisième cas:
J-
Il se peut par contre, que les différents propriétaires
désirent posséder une parcelle pour construire.
Ce cas est relativement rare. Il pourrait se
faire pour une zone d'expansion équipée par une organisme
quelconque et revendue à des promoteurs.
Cependant, il ne faut pas exclure la possibilité
d'un plan masse général. Pour ce genre de réalisation,
il est normal de prendre un système de division
simple qui facilitera la création de l'infrastructure.
Le système octogonal présente dans ce cas, tous
les avantages.
"Que les composants en soient de strictes carrés
ou des rectangles pris dans divers rapports
de dimensions, il est d'établissement aisé,
I
8.2/2
1
simplifie le lotissement, la construction et
les dessertes de voiries, économise le terrain
I
en évitant toute perte de parcelle".
(J. Lapasse : l'organisation de l'espace)
I
P
Cet enchaînement diopérations contraint beaucoup
plus les possibilités du plan masse car, par exemple,
d'une implantation continue pose des difficultés
administratives de répartition des frais supplémentaires.
De la même façon que celle vue précédemment, l'environnement
peut être une contrainte supplémentaire.
Quatrième cas:
lI ne s'agit pas d'un cas précis, mais il est donné
pour situer le problème qui peut se poser comme prolongement
du deuxième et même éventuellement du premier
cas.
En effet, il peut se trouver que l'ensemble de la zo-
I ne déclassée ne soit pas soumis à un plan masse et
que les premiers promoteurs n'aient pas voulu réaliser
qu'une partie de la zone. De ce fait, la revalorisation
du terrain entraîne le morcellement de la
surface restante., et il est dans ce cas très difficile
de contrôler la totalité de l'opération.
I
t
b: :.J
I .1
- eZ
Possibilités théoriques de rationalisation.
Nous avons relevé que la rationalisation du bâtiment
n'était pas très poussée par rapport aux critères
de choix qu'elle peut proposer.
I
On remarque cependant, que c'est lors de la réalisation
de grands ensembles finis, comme Le Lignon,
qu'elle peut le mieux trouver sa raison d'être;
importance du volume bâti, répétitivité, normalisation
d'éléments; données qu'il est difficile de
rassembler dans une opération dispersée. Deux exep-
I
tions peuvent être relevées, mais seulement sur un
point précis de la construction
Onex où la trame est identique du fait de l'unique
chantier de préfabrication et les façades préfabri-
I
quées de certains architectes qui sont posées un peu
partout.
Le choix de l'implantation des immeubles joue un
I
rôle aussi important dans la rationalisation de l'infrastructure
ou réciproquement. Donc, l'implantation
d'un ensemble continu ou dispersé en fonction de la
I parcelle permettra ou non une rationalisation de
l'infrastructure.
I
I
8.2/2,29
I
Possibilités théoriques daménagemen4des équipements
et des espaces verts
I
Celles-ci, comme le plan masse sont liées au système
foncier. Une juxtaposition de parcelles rend dif-
ficile un traitement global et suivant les cas peut
aboutir au cloisonnement de chaque parcelle.
I
La situation est très différente dans le cas d'une
parcelle unique, là on a la possibilité de créer des
aménagements aux endroits les plus propices. L'unité
I peut être conservée.
Il est évident que l'état foncier n'est pas le seul
frein aux aménagements et que dans la majorité des
cas il s'agit de finances.
I
Les possibilités sont aussi tributaires du rapport
surface d'enprise du bâtiment / surface libre du
terrain. Plus il est petit, plus il laisse d'espace
P
libre ce qui facilite l'implantation de bâtiments
collectifs (centre de loisirs, églises, écoles, etc.)
Il faut pour terminer souligner que toutes ces pos-
I
sibilités sont en plus du problème foncier et financier,
liées à des exigences législatives, topographiques,
de végétation, d'exposition, de climatologie,
géologiques, etc. qui peuvent restreindre les solutions
envisagées; que dans le cas de cités satellites
ou villes nouvelles les problèmes sont très différents,
quant aux aménagements et équipements collectifs, car
I ils échoient généralement à la collectivité.
'
I
En
I
2.2.2.2. Caractéristiques du plan masse
réaction contre le tissu traditionnel des anciens
quartiers et contre le gaspillage financier des infrastructures
de la périphérie, nous avons vu dans
un chapitre précédent, ce qu'ont proposé certains
théoriciens.
A un tissu fermé ils opposaient un tissu ouvert,
aéré où le soleil pénèttre facilement. Au mélange
des activités "anarchiques", ils proposent l'ordre
I
et le rationel, ils classent les activités et ils
les implantent en des lieux précis du territoire
pour éviter les nuisances de l'une sur l'autre
I
"une occupation rationnelle d'un territoire permettrait
à sa population de travailler deux fois
(Le Corbusier, manière de penser l'urbanisme).
I Au"capharnaüm" des vues, ils hiérarchisent les ré-
I
seaux et les séparent des circulations piéton.
Lorsque l'on analyse un plan masse, on constate une
application plus ou moins grande de ces volontés de
rationalisation. Ce sont les applications qui se
retrouvent dans les différents exemples choisis que
I
nous appellerons les caractéristiques.
I
I
I
I
I
I
I
P
I
I
Cependant, celles-ci ne font pas que la valeur des
espaces ou que la qualité d'un plan masse, elles
influencent l'environnement au niveau de l'ensemble
et elles entraînent des contraintes. C'est pour
cela que nous étudierons aussi les problèmes de
parcours, de visualisation de l'espace et de possibilités
d'utiliser ces espaces.
A) Taux d'occupation, taux d'utilisation
La diminution du taux d'occupation est la première
constatation que l'on puisse faire en analysant
quelques plans masse de cette période.
Elle résulte des volontés de rationalisation des
infrastructures (concentration), et des aménagements
pour diminuer les coûts considérables que ces travaux
entranent et cela particulièrement dans un
ancien tissu ou dans un plan masse dispersé.
T.O.
I
Eaux-Vives 0 1 5 1,8
Léopard 0,3 1 1 0
Lignon 0,08 1 1 0
U Vieusseux anc. 0,1 0,36
Vieusseux nouv. 0,11 (0,2+) 1,2
8212. 21
I
I
I
FI
nord
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I
I
I
I
I
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I
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Ci E LEOPArr
1:10000
nord
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1
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8.2/2,2:
I
8.2/2. 23.
I
I
I
I
s\
I
lm
I
I
I
I
V E U 55 EUX
1:10000
nord
VFEUSSEUX
1Y000
Dans le choix du taux d'occupation, il ne faut pas
ignorer un autre facteur déterminant qui est le taux
d'utilisation. En effet, si nous admettons, par exemple
un taux d'occupation pour une parcelle, la hauteur
du bâtiment sera directement influencée par le
taux d'utilisation.
Le Lignon par la volonté des promoteurs de libérer
le maximum de surface au sol est l'illustration de
ce que ce rapport entre les deux taux peut amener.
I
I.
I
I H')
I
TAUX D'UTILISATION 0,41
TAUX D'OCCUPATL1 147.
I
L........
0,41
37
1
I
I
Séparation des activités
8.2/2
Rappelons brièvement un certain nombre de points
I - les différentes activités (logement, commerce, industrie)
sont concurrentielles entre elles, les
terrains privilégiés du sol urbain seront conquis
I
par les activités "fortes". Chaque activité représente
un potentiel de rente foncière plus ou moins
élevé (ex. la banque est plus forte que le logement)
I
Les conséquences de ce processus est la spécialisation
par zone du sol urbain, un déplacement continu
de certaines activités.
P - le développememt anarchique des villes a provoqué
le phénomène des banlieues et le phénomène des zones
de dépression (zones proches du centre urbain, sous
I
équipées, en processus de dégradation).
Or, l'anarchie coûte cher, il faut donc rationaliser
I
I
la ville pour diminuer les coûts. C'est à cela que
furent consacrée de grands efforts théoriques,
exemples : le ClAM 3 sur le lotisse,hent rationnel;
la Charte d'Athènes, qui consacre la rationalisation
de la vie quotidienne
zone d'habitat
zone de travail
zone de détente
zone de circulation
I
- la prinçipale retombée de ces efforts théoriques
est la création des "commissions
organismes chargés de "contrôler" l'évolution de
la ville et de faire des propositions théoriques
les plans directeurs, plans d'urbanisme, etc.
I
I
I
I
1
Des applications partielles des acquis théoriques
servent à tenter de résoudre les principales contradictions
issues de la concurrence entre activités
les plans alvéolaires sont la solution préconisée
actuellement pour permettre la rationalisation des
infrastructures; faisant suite au gaspillage provoque
par les grands ensembles et la concurrence géographique
des activiés,
I
I
I
[1
I
I
r
centre
Commerces - rationalisation de la distribution
La création d'un nouvel ensemble nécessite l'aménagement
de commerces pour permettre, entre autres,
aux habitants de faire leurs principales courses
sans âtre obligés de quitter l'ensemble.
La séparation des activités, qui permet une meilleure
rationalisation de l'infrastructure, entraîne la concentration
des commerces.
D'autres facteurs économiques, de marketing, d'organisation
de distribution, interviennent dans ce choix.
Cette concentration se traduit de deux façons : le
commercial séparé dœ bâtiments d'habitation
et le regroupement des différents magasins au rez-dechaussée
d'un immeuble.
8,2/22
Centre commercial
I
I
I
I
I.
I
I /
I
C'est le cas le plus fréquent. Le bâtiment est une
entité conçue spécialement pour son rôle commercial
et il occupe une position centrale, visible de loin,
par rapport à l'ensemble des bâtiments.
Il est le point fort de la composition.
Lk3NJJ Zui
i:i0000 nord
I
I
u
u
I
I
I
I
I
r
I
I
I
I
I
I,
I
I
I
I
I
I
MEYRIN
1:10000
nord
Le parti général s'apparente aux souk par le traitement
en galerie marchande, parfois sur plusieurs niveaux,
distribuant les différents commerces.
Celles-ci sont soit couvertes (Montagne, Lignon) soit
à ciel ouvert (Meyrin).
Le centre commercial, si il est un point d'intérêt,
est refermé sur lui-même, seuls les accès donnent
des points de vue sur l'extérieur. Les façades extérieures
accentuent par leur traitement ce sentiment,
quelques terrasses de bistrot viennent cependant bricette
composition rigide.
lilhifit ï jllllllllllhlliullllllu[L
I À
------ J E'M.FE.
A iii
MYRN LGJON MONTAGNE
8.2/2. 2
I
I
I
I
I
I
I
r
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I
I
Le choix d'un tel parti entraîne la convergence de
tous les habitants vers un seul point et limite les
choix de magasin et de trajet boutiques étaient
toutes mises ensemble, au milieu de chaque rectangle
de maisons, de façon que chaque bonne femme ait le
même nombre de pas à faire pour aller prendre ses
nouilles, il y avait même de la justice". (Christiane
de Rochefort, "Les petits enfants du siècle" Grasset).
8.2/2 27
I
I
Le trajet est
I
en plus identique, non seulement par le
fait que la visualisation est la même à chaque déplacement
mais aussi par le fait que pour n'importe quel
achat, que ce soit un produit de luxe qui s'achète
I
I
une fois par année, ou que ce soit une boîte d'allumettes,
on se rend au même endroit. Il n'y a pas la
possibilité de simplement descendre acheter, dans un
petit commerce au pied de l'immeuble, des articles
courants.
Dans un plan masse avec concentration de commerce,
l'implantation de bâtiments longs nécessite de prévoir
les rez-de-chaussées transparents visuellement
et pratiquement pour faciliter les déplacements.
8.2/2.
I
I
I
I
I.
I
Si le passage est aménagé, il ne doit pas présenter
d'obstacles (escaliers, portes) pour être praticable
par des charriots ou des poussettes. Actuellement,
rares sont les immeubles qui offrent ces facilités.
Les rez-de-chaussées, lorsqu'ils sont traités en
transparence, comportent un cloisonnement des cages
d'escalier par grands pans de verre sécurisé.
Si le principe de la double entrée se retrouve souvent,
par contre il est très fréquent qu'une des
deux entrées soit fermées ce qui empêche toute possibilité
de passage.
I
I
I
I
-4-
Li
I
T_
7
1
__
---
1
I
.1
I
1
I
I.
1
I
I
1
1
I.
I
1
I
I
I
I
Le problème se pose différemment dans les immeubles
où le rez-de-chaussées sont habités, cependant, rien
n'empêche d'aménager un passage par le hall d'entrée.
Les aménagements extérieurs devront être traités de
façon qu'ils ne soient pas une contrainte.
Dans un terrain en pente, la centralité des commerces
est un désavantage. Il nécessite un cheminement par
rampe (charriots, poussettes, etc,) ce qui a pour conséquence
un al.ongement des trajets. Si les immeubles
sont en bandes continues, le traitement du rez est
important car il devrait servir de galerie couverte.
LIG NO N
8-2/2. 29
I
I
I
I
I
1 De tels centres entraînent des surfaces de parking
considérables et cela pour deux raisons. La plus im-
2 portante est quela zone d'influence dépasse nettement
les limites de la parcelle par le fait que souvent
ils se trouvent dans des régions sous-équipées,
la seconde est que l'étendue des cités contraints
les habitants à utiliser leur voiture.
En fonction des surfaces (parcelle, centre commercial)
ces parking représentent des surfaces d'emprise sur
les espaces verts considérables.
A Vieusseux le parking visiteur estimé pour les différents
centres (commerciaux, médicaux, sociaux) re-.
présentent le 20 % des places nécessaires pour les
habitants.
8.2/2. 30.
0 Commerces concentrés dans les rez-de-chaussées
I
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I.
1
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1
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Cette implantation est moins fréquemment concentrée.
On ne la trouve, actuellement, que dans l'ensemble de
la Gradelle.
LA GRADELL
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1 MEYRIN
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Il s'agit d'un regroupement des commerces au rez-dechaussée
de quelques immeubles situés à proximité
de la "place".
Le traitement diffère dans le sens qu'il s'agit de
magasin contigus séparés de la structure de l'immeuble.
CoI4PleRCS
L -I
Cette solution ne supprime pas la convergence et
pose des problèmes d'accès similaires à ceux vus
précédemment.
Le choix du traitement des circulations piétons et
3des espaces verts fait à la Gradelle, impose les
cheminements jusqu'au centre commercial.
Cependant, comme il s'agit d'immeubles en bande continue,
une possibilité est offerte en cas de mauvais
temps de se rendre à couvert aux différents commerces,
ce qui n'est pas le cas dans un ensemble d'immeubles
dispersés.
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4
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888
GRADELLE
1 :10000
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0
/
Cette possibilité pouvait entrainer un aménagement du
rez-de-chaussée susceptible d'être une promenade
couverte, ce n'est pas le cas de la Gradelle où les
rez sont traités traditionnellement.
8.2/2. 32.
I
I
I
I
1
Ces deux solutions ne sont pas les seules rencontrées
dans l'étude des exemples. A la Jonction une construction
basse reliant les immeubles est réservée
aux commerces, la situation de l'ensemble .à l'intérieur
de l'agglomération fait que le problème est
différent. En effet, il s'agit de commerce dont la
zone d'influence n'est pas limitée aux immeubles. De
nombreux commerces dans les blocs avoisinants sont
achalandés par les habitants de l'ensemble et réciproquement.
Aux tours de Carouge, où la proximité de l'agglomération
est aussi un facteur déterminant, les différents
commerces sont dispersés dans les rom des immeul.
é5.
Il
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I.
I
I
I
Ces deux ensembles présentent l'avantage
une diversité plus grande soit dans le choix du
commerce soit dans le trajet pour s'y rendre.
z1S~1-~ ,t7n
JONCTION
1:10000
8.2/2.33
I
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I.
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I
1
Loisirs, sports, culture, culte
Nous regroupons ces différents équipements dans le
même paragraphe pour deux raisons. La première est
qu'ils n'échappent pas, dans la rationalisation des
plans masse, à la concentration.
La seconde, liée à la concentration, est qu'ils nécessitent
pour un bon fonctionnement, une population
telle que dans la majorité des cas son aire géogra-
I 8.2/2. 34.
I
phique déborde le cadre de la parcelle (équipement
de quartier). Exception faite de Meyrin et d'Onez
seul un grand ensemble, le Lignon, nécessite par
I sa population la création d'une partie de ces équi-
I
pements. Pour les autres ensembles, les bâtiments
sont tributaires des installations avoisinantes.
Cette deuxième raison (seuil), ainsi que les problèmes
financiers qu'ils entrainent (constructions é-
chues à la collectivité) rendent difficile leur
I
analyse.
Nous signalerons simplement deux constatations
Ils participent de par leur implantation à la rationalisation
de la vie quotidienne.
Ils sont une des dernières possibilités de faire de
6l'architecture, donc ils échappent & tous contrôles,
l
lors de leur élaboration, des futurs usagers.
ie
Espaces verte
I
Les espaces verts sont les surfaces qui présentent
aux usagers, en toute sécurité, les conditions optima
soit à l'exercice de sports, soit à la détente ou
I
au repos.
"On n'imagine plus actuellement qu'un promoteur
construise des bâtiments sans zone de verdure
autour..."
(H. Julliard, conférence au séminaire de
terassar "Les expériences d'un promotteur im-
I
I
•
U
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Lii
I
1
7 Leur possibilité de traitement vont des simples bacs
8 à fleurs au jardin recouvrant la surface de la parcelle.
Cependant dans les exemples choisis nous avons surtout
rencontré de grandes surfaces gazonnées avec
9 quelques places de jeux et quelques plateba.ndes.
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k 4
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CAROUGE
L G N ON
V ERM ON ï
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8.2/2. 36.
- Espaces jeux : généralement il s'agit d'une sur-
10 face revêtue d'un macadam sur laquelle sont instal-
11 lés quelques jeux (sable, agrès, tuyaux etc..)
A Onex, un des espaces de jeux est aménagé sommairement
12 sur une surface de gazon, protéAe par de jeunes arbres.
Cette solution présente l'avantage de créer des espaces
ombragés et il semble que le traitement mixte de surfaces
gazonnées et de surfaces avec revêtement bitume
( pour certains jeux ) partiellement ombragées, soit
une solution plus favorable par les possibilités plus
grandes qu'elle présente.
1314 Rares sont les espaces de jeux dotés d'un bassin.
Leur situation est telle quelle permette une surveillance
depuis les immeubles environnants, au mépris
parfois de protections élémentaires contre le
soleil et la pluie. La qualité de l'espace entre immeubles
ne présentant quetrès rarement un intérêt,
ces jeux sont surtout utilisés par les tout petits
enfants. Les plus grands
"préfèrent l'escalier, la cave, le hangar à
vélos. Ce sont des refuges plus intimes, abrités
des regards.
(Kaes, Vivre dans les grands ensembles)
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8.2/2. 37
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1
15
8.2/2.38
La situation de l'ensemble à proximité de voies de
circulation (Jonction, Carouge) pose un autre problême
pour le traitement des places de jeux. Dans
ces deux exemples la nécessité d'une c16ture pour
Aviter des déplacements incontrôlables crée des es-
15 paces clos donc limitatifs.
Un cas d'implantation particulièrement mal choisi
est celui que l'on trouve & la Gradelle. Cette place
de jeux cernée par un grillage et une haie est située
dans un coin de la parcelle. Sur tous ses c6tés elle
est limitée soit par les propriétés avoisinantes, soit
par la route, et elle est en plus totalement isolée
du centre de l'ensemble.
- Espaces repos : ils sont en petit nombre si on exclu
les aménagements aux abords des places et centres
commerciaux. Ils sembleraient pourant un élément agréable
le long des cheminements reliant les différents
b&timente de l'ensemble. Leur situation est importante,
elle devrait procurer un espace calme, ensoleillé
avec la possibilité de s'abriter, ayant une vue
agréable et conservant une certaine intimité par rapport
aux immeubles. Rien ne s'oppose & ce qu'une partic
d'entre eux soit contigus & d'autres espaces aménages.
Un nouvel ensemble & la Jonction présente lui une
16grande surface entre immeubles traitée comme place
17de jeux et promenades.
Mais ce n'est qie l'aménagement d'une dalle sous laquelle
se trouve de nombreuses activités et cela pose
les mimes conditions restrictives de plantations
que sur les toitures de parkings couverts.
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- Espaces plantés quelques lieux sont particulièrement
favorisés par les plantations. Ce sont les
places (arbres, bac à fleurs) les accès, (platebandes),
les clôtures (haies), les entrées d'immeubles.
Notre propos n'est pas de décrire les types d'essences
utilisées, nous remarquerons simplement que
quelques plantations sont limitatives pour l'utili-
'8sation du terrain (plate-bande, haies, etc...)
- Cheminements : ils ne présentent que peu d'intérêts
étant souvant que des accès piétons à certains bâtiments.Dans
la majorité des cas, ce sont, soit les
trottoirs, spit les rez d'immeubles, qui jouent le
rôle de cheminements.
18
-
8.212. 39
16
17
82/2. 40.
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I
I
I
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Le traitement de ces différents éléments et souvent
le besoin pour un immeuble
un bout de jardin,
entraine de nombreuses contraintes dont la principale
s'inscrit sur des panneaux bien connus. Il faut
reconnaître qu'en bien des immeubles, ils ne sont pas
respestés et que l'herbe ne se porte pas plus mal.
pourtant, il arrive aussi que le respect des espaces
verts deveinne un impératif et qu'il entraine la clôture
des espaces gazonnés devant les immeubles, li-
10
mitant au maximum les possibilités de trajets.
'(J
Il faut ajouter en plus des espaces traités, un espace
supplémentaire qui est le rez-de-chaussée. Les théories
le préconisaient libre, pour prolonger sous les
immeubles, les espaces verts. Mais ces théories
abouti que dans très peu de cas et il s'agit d'applications
partielles.
Soit il est fermé et il est utilisé comme hall d'en-
2026trée, dépôt de poussettes, poubelles, velos; traité
par alternance de murs pleins et de pans de verre;
soit, la situation du bâtiment l'autorisant, il est
habitable ou louable comme arcades; soit, il est par-
7Sf11mnt 1ihrç
26 ONEX
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82/2 41.
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22 U&NON 23 LGNON
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25 PETIT BEL-AIR
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I
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I
I
I
I
8,2/2 42
Cette solution, si elle présente l'avantage d'une galerie
couverte, présente le même désaventage que celui
rencontré dans les rez partiellement libres. Dans les
deux cas, la faible hauteur sous plafond fait que l'endroit
est sujet aux courants d'air. Si en été, ce n'est
pas une gêne, leur utilisation devient pénible en hiver.
Nous noterons que la couleur dans ces solutions
joue un r61e important.
Il est évident que l'orientation de ces espaces par
rapport aux vents dominants est prédéterminante.
A Meyrin, la hauteur convenable du rez évite partiellement
les inconvénients dûs au vent.
Pour terminer, nous signalerons dans les exemples choi-
2729 sis l'utilisation de la toiture, au Lignon et à la
Jonction.
C'est aussi un traitement de l'espace préconisé par
les théories mais qui généralement ne s'applique que
dans les immeubles de haut standing.
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26
MEYRN
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I Parkings Noua les traitons séparément des circulations
car 1.s conséquences qu'il entrata.ut se ma-
I
nifestent plus au niveau de l'aaénage.e*t des espace..
général, trois solutions sont proposé.ss
L.. places de stationnement 1e long des voies d'accès.
I
.
30-31 L. parking en plein air.
1
32 Le parking souterrain.
Le choix est souvent dicté par la surface et la topographie
de la parcelle, ainsi que par les ressourçes
financières.
Si la première solution tend à disparattre dans les
grands ensembles ( Osez ), les deux autres solutions
I
sont les plus fréquentes et elles sont utilisées simultanément.
consi-
Le parking en plein air représente une emprise
dérable sur le terrais et espèche tout autre emploi
de cette surface. Dans bien des cas, il est situé au
pied des immeubles, ce qui entrains de nombreux m.
convénients pour les habitants ( bruit, gai, odeur
I
d'essence, reverberation, phares, etc. ). Ces incenvénients
sont aggravés pour les iewbles enterrés
d'un étage.
I
CAYLA 30
MONTAGNE 311 32 LIGNON
I
1
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I
I
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I
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I
I
I
I.
13
Le parkin souterrain laisse lui, la possibilité d'utiliser
la surface du toit comme espace vert..Cette
surface est génétalement pauvre en végétation car les
plantations sont limitées par le peu de terre qui la
recouvre.
4) Cette remarque peut se vérifier facilement dans
l'ensemble de Balexert en effet entre les immeubles
33 nous trouvons dans un cas un espace vert aménagé
sur le toit du garage et dans un autre un espace
3 4libre.
34
8_212. 45
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8.2/2
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I
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I
I
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Cette solution présente l'avantage d'éviter aux logements
un certain nombre d'inconvénients et de nuisances
et de pouvoir accéder à couvert aux immeubles.
Ces quelques remarques traitant de différents aménagements
ne sont que descriptives et ne critiquent que
les points.ressortant de l'utilisation. Cependant, on
constate que les conditions rendent difficile l'appropriation
de l'espace par ses usagers et que les propositions
doivent être faites dans le sens de rendre celle-ci
possible.
" J'en viens maintenait à quelques suggestions
qui sont en somme l'aboutissement de ces propos.
la participation des habitants des grands ensembles
). La première a trait au choix de l'équipement
c'est à dire, à l'élaboration du programme.
Ce choix n'est pas une simple option
entre diverses solutions -piscine ou bibliothèque
par exemple- mais me semble avoir une valeur
en soi. Il est un e fonction, il doit contribuer
à une prise de conscience collective des habitants,
et par là même, devenir un facteur de
participation."
" Autre suggestion, qui est le pro4ongement de
la précédente, cet effort serait incomplet, s'il
n'était suivi d'une participation à la gestion
des dits aménagements. Les habitants pourraient
même, à certaines conditions, assurer plus ou
moins complètement cette gestion. Ici se pose
évidemment la problème de la disponêbilité et
de la compétence que je signalais tout à l'heure.
faudrait disposer d'un ou de plusieurs animateurs
salariés, choisis en accord avec les habitants
par l'intermédiaire de leur organisme,
c'est à dire de leur association".
Il Désirer une participation, en quelque sorte
politique, des habitants d'un grand ensemble
-y compris les étrangers- est certainement utopique
dans la société présente".
Ce texte, malgré quelques restrictions ambigUes, présente
un intérêt par cette proposition qui permettrait
l'appropriation des aménagements par les usagers.
Tout aménagement, aussi "beau" soit-il, n'a aucune valeur
s'il n'appartient pas à ceux qui l'utilisents
leur s'il n'appartient pas à ceux qui
Or,
actuellement, aucune possibilité n'est laissée, que
ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du logement.
1
I
8.2/2 67.
Le plan-masse dicte en des points rprécis, les actions
habiter, se promener, jouer, regarder) en dehors desquelles,
tout est défendu. Aucune possibilité n'est
laissée pour faire quelque chose d'autre, cet "autre
chose " qui pourrait être la création de locaux pour
le bricolage, le jardinage ou l'élevage des bêtes, par
I
exemple.
Il semble, en voyant le rez-de-chaussée des tours
I
du Lignon, que ce genre de posssibilité puisse être
35 de Ce rez sur deux niveaux n'est pas aménagé et
laisserait toutes les facilités pour créer des salles
ou des ateliers à destination des locataires. Mais le
I sol et la construction sont propriété privée et ils
I
n'appartiennent pas aux habitants. Alors pour certains
les fantaisies ne sont pas des arguments de vente.
Circulation
I
Partant de la même volonté de mise en ordreelles furent
hiérarchisées. Le rapport de la commission d'urbanisme
donne les caractéristiques de chaque catégorie
(les sept V.)
Vi)- autoroutes liaison rapide entre ville,
I
vitesse de marche : 120 km/h, sens séparés,
carrefours dénivelés (ou échangeurs d'accès)
tous les 10 km au minimum, seuls points decontact
avec le territoire traversé
I
V2)- voie express : desserte de l'agglomération
sur l'autoroute et les voies internationales,
liaisons inter-secteurs, vitesse de marche
: jusqu'à 80 km%h, sens séparés, carrefour
dénivelés exceptionnellement à nivaux, tous les
600 m. au minimeum, seuls points de contact
I . avec les quartiers traversés
35
I 4
I
I
I
I
I
I
I
I
I
voie prioritaire : desserte de secteurs,
vitesse moyenne : entre 40-60 km/h, sens non
séparés ou sens unique, (dans le centre) carrefours
à niveau (exceptionnellement dénivelés)
peu rapprochés, avec priorités sur les V3, feux
vo8e
V4)- voie commerciale : autant que possible à
dominante piétons
voie de desserte : dessert l'habitat et
le travail, vitesse moyenne faible, sens non
I
séparés ou sens unique, carrefours à niveau,
rapprochés
I
v6)- voie de parcage : c'est le parking et son
accès
V7)- voie à piétons : uniquement réservée aux
piétons (accès aux écoles, aux commerces, aux
parcs) cheminements, promenades
Cette hiérarchisation se retrouve au niveau de la
parcelle. Les voies de grand trafic évitent généralement
les zones d'habitations et c'est par des
I
voies de trafic plus lent que l'on accède aux différents
bâtiments. Malgré cette classification il
est souvent difficile de faire des différences au
I niveau des parcelles et nous ne différencierons que
les voies à grands trafics et celles qui déservent
les ensembles. La situation des parcelles étant très
I
différente il en découle normalement des traitements
différents. Ceux-ci peuvent s'exprimer par plusieurs
schémas.
I
Au niveau de la circulation extérieur
I
I
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LEOPA[D ONEX
JONCTION C1EOUGE.
MONTGNX CAYLA
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1
Au niveau des voies intérieures
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CT ES
GANJDS
SELL1ES
( (i EN3EMBS
Cependant il y a quelques cas particuliers.
8.2/2 4
Le Lignon qui n'est doté que d'une circulation intérieure.
De ce fait et vu l'importance de l'ensemble
cette voie prend une certaine importance car en plus
d'accès aux immeubles, elle dessert le centre commercial
et elle est utilisée par les transports publics.
Vieusseux nouveau qui est entouré sur tous ses côtés
par des routes dont le trafic sera important, sera
ceint d'une deuxième circulation périphérique qui servira
de desserte aux immeubles et aux commerces.
Cette solution fut adoptée pour éviter un trop grand
nombre de soities sur les routes principales.
La Cité Léopard dans laquelle, à part des voies de
services (voirie, ambulance, service du feu), aucune
voie de circulation et aucun plan de stationnement
ne sont prévus.
Nous avons constater bien des anomalies dans le traitement
des voies de desserte pour les immeubles. La principale
tient au fait que dans peu de cas il est tenu compt
de l'éclairage nocturne ce qui contraint les automobilites
à rouler phares allumés. Ceci a pour conséquence une
illumination de la façade qui dans certaines implantations
est» amplifiées.
I
I
I
I
I
I
1•
I
I
I
I
I
I.
I
I
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1
1
36 37
8.2/2. 50.
A Meyrin des immeubles sont enterrés d'un niveau; lorsqu'ils
se trouvent à proximité d'une route les mêmes
36
inconvenients se retrouvent augmentés du bruit et de
37
la vue directe depuis la route.
Circulations piétons :
Elles sont en relation directe avec le traitement
du réseau routier et l'aboutissm
Elles sont en relation directe avec le traitement
du réseau routier et l'aboutissement de la séparation
des circulations. Il est évident qu'une
séparation totale n'est pas possible car certains
points de liaisons sont indispensables (stations,
transports en commun, taxis etc...) et que différentes
obligations doivent être respectées (accès
aux immeubles par différents services)
Mais qu'il s'agisse de se promener ou de se rendre
d'un point à un autre (courses) suivant la
composition des deux circulations, le trajet se
fera avec plus ou moins de contraintes. Il faut en
outre tenir compte de l'importance de l'ensemble et
de sa situation par rapport à l'agglomération, car
l'indépendance ou l'interdépendance avec les zones
avoisinantes joue un rôle considérable pour les
cheminements piétons.c
Schématiquement ceci pourrait se traduire de la
façon suivante
—t.
I
8.2/2 Si
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I
CAROUGE
110000
Imm
Le premier schéma qualifie en général les ensembles
situés hors de l'agglomération, dotés de suffisemments
d'équipements pour diminuer au maximum les
déplacements principaux (commerces de première nécessité,
café, église, crèche, écoles etc...) le second
se rapporterait plutôt aux ensembles situés
dans la proche périphérie, où en plus des possibilités
commerciales de l'ensemble, l'environnement immédiat
par ses équipements est une zone d'attraction
et occasione des déplacements hors de la parcelle
plus fréquents.
Nous allons analyser
de ces quelques
schémas sur les possibilités d'utilisation des cheminements
et surtout sur les contraintes qu'ils représentent.
Cheminement
relation entre différents éléments
du plan masse sur la parcelle
Nous avons constaté lors de la répartition des activités
la concentration et la centralité de celles-ci.
Nous prendrons comme base pour le cheminements les
trajets immeubles-centre commercial et immeuble-immeuble.
Nous pouvons dire qu'une partie des qualités
de ces trajets seront influencées par la contiguïté
ou le chevauchement des circulations, qui nécessite
un sentiment d'insécurité , une surveillance plus
grande des enfants, et l'obligation de certains passages.
Les cas les plus défavorables sont les ensem-
37 -39 bles situés de part et d'autre d'un axe important.
40
Ij
En effet, étant donne l'importance que peut avoir
cet axe, il est obligatoire de disposer des passages
de sécurité et éventuellement de contrôles ceuxci
aux heures de pointes. Si ce n'est pas pendant
la journée, une situation très contraignante pour
les adultes, il n'est pas de même pour les enfants,
car même aux heures creuses une route très large
reste un danger.
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47
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I 8.212.52
F-1 i
I
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CAROUGE CAYLA
I
Le plus favorable serait que le maximum de possibilités
de trajet soit possible et que, si des chevauchements
de circulation sont inévitables, ceux-ci
soient traités en conséquence.
I Rare sont les plans sasses qui réalisent toutes ces
conditions. Dans le cas des ensembles, l'importance
de certaines voies crée des dangers et si pour
quelquestrajets il y a aucune zone de sécurité
pour beaucoùp d'autre la situation est inversée.
' Il semblerait pourtant que dans un grand ensemble
fini avec une implantation continue la centralité
des commerces ne devrait pas entrainer d'interférences
entre les réseaux de circulation, le problème
étant plus facilement soluble.
1
1
I
I
I
I
I
Cheminement vers les zones avoisinantes
La situation géographique est déterminante
82/2 53
I
(Ces deux schémas doivent pour chaque cas étudiés
être superposés aux circulations à l'intérieur de la
parcelle)
I.
I
I
I
I
I
I ID
Nous analyserons surtout les ensembles en relation
fréquente avec les zones avoisinantes et nous soulèverons
les problèmes que posent le système routier.
L'importance des relations est directement liée à
l'offre quantitative et qualitative propre à chaque
zone. La contrainte de passage règlementée par des
feux s'évalue par le nombre de passages autorisés
par heure.
L'isolement zone par le réseau routier est
systématiquement proposé par la Commission d'urbanisme
a qui aboutit au plan alvéolaire. Ces quelques
exemples montrent quelles sont les difficultés que
provoquent ces voies de circulations importantes;
alors on est en droit de se demander quelles seront
les facilités, le jour où les alvéoles seront achevées,
de communiquer avec l'alvéole voisine ?
Environnement:
I
L'éloignement du centre de l'agglomération est une
caractéristique de tous les ensembles (sauf Carouge
Jonction). Si les premiers construits deviennent partie
intégrée du tissus, les dernières réalisations à
part Vieusseux nouveau, sont toutes éloignées.
I
Cette situation entraîne une dépendance des transports
publics, donc, à des horaires. L'accès à la ville ne
peut se faite qu'à partir d'une certaine heure et le retour
en soirée est déterminé par la dernière navette.
I
La participation à la vie de l'agglomération est réduite
à sa plus simple expression qui, pour beaucoup,
est le travail.
I
I
1
82/2.5
I
I
I
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I
I
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I
. des
I
I
I
I
Le choix de l'environnement immédiat devnit être l'élément
Le choix de l'environnement immédiat devrait être l'élément
le plus important dans l'implantation d'une
zone d'habitation. Il semble que ce ne soit pas le cas
actuellement et qu'on le délaisse au profit de la proximité
d'une zone de travail (diminution des mouvements
pendulaires: l'habitat suit le travail), Celà a pour
conséquence qu' une cité satellite peut s'implanter à
proximité de l'aéroport, dans une zone impropre à l'habitation.
Par contre, elle est entourée d'un vaste marché
de travail: l'aéroport, le CERN, la future zone
industrielle et les organisations internationales.
Le Lignon est implanté à côté d'une zone industrielle.
Lui aussi, subit les bruits d'avions et, en plus, subit
les relents de parfumerie.
L'environnement au niveau de la parcelle dépend essentiellement
du plan-masse choisi. Nous pouvons en différencier
trois principaux:
implantation orthogonale.
implantation continue fermée.
implantation continue ouverte.
a) L'uniformité de l'implantation fait que l'approche
de ces ensembles est identique.
Il On arrive à Sarcelles par un pont et tout à
coup, un peu d'en haut, on voit tout. Oh là!
Et'je croyais que j'habitais dans des blocs! Ca
oui c'étaient des blocs! Ca c'était la cité, .la
vraie. Cité de l'avenir! Sur des kilomètres et
kilomètres et des kilomètres, des maisons,
des maisons, des maisons, des maisons. Pareilles
alignées. Blanches."
( Ch. de Rochefort: "les petits enfants du
siècle.
Elle détermine un réseau routier lui aussi, orthogonal
qui ne peut être évidemment un élément de rupture
de la monotonie. Car ces routes sont aussi utilisées
par les piétons et les perspectives qu'elles offrent
n'ont rien de très attrayant.
La constance des façades, des volumes et des espaces
fait qu'aucun imprévu, qu'aucun accident ne viennent
troubler la stricte orthogonalité. On passe les angles
des maisons en sachant par avance ce qu'on va trouver
derrière: un grand espace vert et un autre immeuble.
1
I
I
I
I
I
I
I
Routes à Meyrin et
i .
I
I
I
I
Espace entre immeubles
à Onex.
[
8.2/2.56.
La Gradelle est actuellement le seul ensemble de ce
style. S'il présente des différenciations dans les
volumes "intérieurs" leur perception est nettement diminuée
par le manque de différenciation de façades.
En effet, il est très difficile de s'orienter.
Il s'agit d'immeubles en bande continue libérant près
que la totalité de la surface. L'espace se résume à
deux éléments: le parc et l'habitation.
Au Ljgnon, le centre commercial et le centre protestant
introduident quelques éléments de diversité.
On ne peut pas parler d'espace dans ce type de planmasse.
On est le long d'un bâtiment et si le projet
voulait créer des espaces, les dimensions de l'ensem
blé sont telles que ceux-ci sont imperceptibles.
A Vermont, c'est identique malgré l'absence de centre
commercial et une plus grande différentiation.
Dans les deux cas, on canst,fre la difficulté de créer
une place. 4m Lignon, c'est l'espace compris entre le
centre comnercial et les égLises qui joue ce rôle, à
Vermont., c'est l'entrae principale, qui, par un renfonc'nt
des bâtiments, crée une plage.
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I.
I
w-
I
I
I
I
Il est évidemment très difficile da parier de problèmes
de visualisation car celle-ci est conséquente de
ce qu'on vient faire dans un lieu -promenade, courses
.
voir des amis, boire un verre-.Les habitants de ces ensembles
ont chacun une autre vision, mais cependant,
nous pouvons constater qu'ils ont moins d'2éléments2
nous pouvons constater qu'ils ont moins d'"éléments"
visuels
I
Par les photographies, il est facile de le démontrer.
Pour ce faire, nous avon choisà
I
82/258
de n'importe quelle qualité ( bonne ou mauvaise)
que les habitants d'un vieux quartier.
Par les photographies, il est facile de le démontrer.
Pou ce faire, nous avons choisi dans le quartier des
I Eaux-Vives, un trajet limité que nous avons répeté i-
dentiquement sur Méyrin. A chaque changement de direction,
une photio fut prise et l'ensemble de celles-ci
donne un certain nombre d'informations:
I
i
I.
I
I
I
I
L
1
EAUX-VIVES
1 lflflflfl
différence des bâtiments.
différence des fenêtres.
différence des espaces.
vue limitée ou à l'infini.
etc...
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effort
QUELQUES REMARQUES SUR LA 2ème PARTIE
Si nous retenons trois critères, l'hygiène, l'accessibilité
au centre, la possibilité d'appropriation des
espaces extérieurs, nous pouvons établir les constatations
suivantes:
l. 1930, par rapport à 1900, représente l'acquis de
l'hygiène. Entre 1850 et 1900, pendant que se construisaient
les quartiers bourgeois aérés sur l'emplacement
des anciennes fortifications, les quartiers des Pâquis
et de la Jonction se développaient simultanément et reproduisaient
les conditions d'insalubrité existantes
dans le reste de la ville.
Entre les deux guerres mondiales, un effort certain se
fit pour que le nouvel habitat fut d'emblée salubre,
soutenu par 1'rgumentation hygiéniste de la bourgeoisie
qui craignait que les quartiers insalubres constituent
des foyers d'épydémie.
I
2. Le phénomène de rejet d'ensembles résidentiels hors
du tissu urbain a débuté à Genève entre 20 et 30 avec
les ensembles d'Aire et de Vieusseux, situés nettement
I
hors de la ville. Cependant l'habitat construit en 1930
généralement situé dans la périphérie immédiate, reste
toujours dans une situation d'accessibilité au centre
I
de la ville supérieure par exemple à celle de Meyrin
de nos jours (possibilitéd'aller à pied "en ville"
depuis Vieusseux).
I
Les quartiers construits entre 20 et 30 (Champel, Délices,
Charmilles, StvJean, etc.) ont toujours été en
continuité avec le tissu existant. La rupture de cette
continuité, amorcée avec Vieusseux et Aire, est un facteur
subjectif important.
L'obligation de traverser une zone morte, même avec un
moyen de transport rapide, accentue l'impression d'isolement
que peuvent ressentir les habitants des ensembles
extérieurs.
I3 .
I
I
I
I
L'organisation de l'espace, a l'intérieur d'un ensemble,
si elle ne détermine pas les formes possibles
d'appropriation, donne cependant des conditions plus
ou moins favorables pour le déroulement ou le non-déroulement
de certaines activités.
Dans ce sens, l'analyse des espaces des grands ensembles
récents a montré que la conception même du plan
masse est la source d'une série de problèmes quasiment
insolubles au niveau de la vie quotidienne: le fait que
les espaces extérieurs ne sont pas déterminés, que ce
sont des résidus sans échelle, entraîne la pauvreté des
possibilités d'utilisation.
I
La construction en hauteur a des effets secondaires
dont il n'est jamais tenu compte, par exemple en ce
qui concerne les enfants.
I
I
Par rapport aux ensembles actuels, ceux bâtis pendant
l'entre deux guerres, selon des principes peu éloignés
de ceux dont se réclament les urbanistes d'aujourd'hui,
procurent plus qu'un environnement salubre: par le traitement
différencié des espaces (qui n'équivaut pas à
une simple spécialisation), il y a possibilité d'appropriation
et de déroulement de certaines activités individuelles
ou collectives (jeux, repos) hors du logement.
I
Les ensembles bâtis autour des années 30 constituent
aujourd'hui des lieux"d'hâbitat privilégié", tant par
leurs qualités propres que par les possibilités qu'ils
offrent relativement aux autres quartiers (plus anciens
OU plus récents) et au développement de l'agglomération:
distance, temps de transport, nuisances, etc...
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
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I
1
I 4. éb
ÂENT
1
ENTAT I ON
Dans cette partie, seront examinés plus particuliérenient
les bâtiments en eux-mêmes.
Les deux premiers chapitres traitent des problèmes
I
de conception générale (plan de la cellule de logement;
système de distribution et de groupement à
l'intérieur d'un immeuble).
I
I
Le troisième chapitre est consacré au problème de
l'évolution de la structure porteuse et ses répercussions
sur les parties du bâtiment (couverture,
cuve I oppe
LA CELLULE
.1 .1. Concept ion du plan du logement recherches et théories
entre les deux guerres mondiales.
Rappel : la nécessité de produire en masse des logements
dans certains pays amena les architectes à
une définition d'un plan standard.
Il n'y eu pas de définition de standard en dehors
de celles relatives au logement minimum. C'est pour
cette raison que les principales recherches à exa-
I
miner sont celles qui se sont faites autour du
problème de la définition du standard rappelons
brièvement comment a procédé la recherche du standard
rationnel.
I
Il s'agit de décomposer les activités de la vie
quotidienne, afin de pouvoir les quantifier en surface.
D'autre part, le problème de l'hygiène posé
depuis fort longtemps devrait être résolu cette
Cois au niveau de la conception du plan, par la
définition de l'équipement sanitaire nécessaire,
I
ainsi que des règles relatives à l'ensoleillement
voir 2ème partie, le problème de l'orientation)
à la ventilation des pièces.
I
nfjn, les relations entre les pièces devraient ê-
tre définies. Toute l'opération est basée sur la
définition préalable des "besoins de l'homme" (voir
I
lienevolo, Il modelli di Projetaziono della citta
moderne - Babel, Russbach, travail sur le logement
riiinimum à l'E.A.U.G.)
I Comme i1lustratin, !tuus donnons de"y exemples
3 L L I. Pannes Meyer - Texte "construire" (tiré de H.
Moyer par Ci. Schmidt
1
I 8.3. 2.
I
vie sexuelle
habitude de sommeil
animaux familiers
jardinage
5. hygiène personnelle
protection des intempéries
hygiène de la maison
b.
entretien de l'automobile
faire la cuisine
W. se chauffer
il. P. insolation
2. ser'i I CE'
I
I
I
I
I
•
planchers
I
I
I
I
I
Ces points sont J es seules exigences dont il
faut tenir compte quand on construit une maison.
Observons la routine quotidienne de chaque
personne vivant dans la maison, et ceci
donnera un diagramme de fonction pour le père,
la mère,
le nourisson et les autres
occupants.
Examinons les interactions entre la maison
et ses occupants et le monde extérieur
postier, passant, visiteur, voisin, brigand,
ramoneur, lessiveuse, docteur, gendarme, président,
camarades de jeux, inspecteur du gaz,
voyageur de commerce, nurse et vagabond.
Examinons les différentes relations entre
les êtres humains ou les animaux et le jardin,
et les effets réciproques que les hommes, les
animaux familiers, et les insectes domestiques
ont les uns sur les autres" ( ..............
'Calculons les fluctuations annuelles dela
t empérature du sol, et avec ces données, recherchons
la perte de chaleur à travers les
et la profondeur des fondations.
La nature géologique du sous-sol du jardin
détermine sa capillarité et décide si l'eau
s'écoulera, ou si des drains sont nécessaires.
Calculons l'angle d'incidence du soleil au
cours de l'année, en relation avec la latitude
du lieu, et avec ces connaissances, nous détrminerons
l'ombre portée par la maison sur le
jardin et la quantité de soleil admise par les
fenêtres dans les chambres à coucher. Nous
cherchons la quantité de lumière naturelle
touchant dans l'aire de travail à l'intérieur.
Les relations optiques et acoustique avec les
maisons voisines sont arrangées avec le plus
grand soin .....( ......
La nouvel 1 e rn i son est une unité préfabriquée
1
I 8.3, 3
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assemblee sur place, et ainsi, un produit
industriel et un travail de spécialiste
économiste, statiticien, hygiéniste, climatologiste,
ingénieur industriel, expert en
standardisation, ingénieur en chauffage.
Et l'architecte ? Il était un artiste et il
est devenu un spécialiste en organisation!
Cette manière de poser le problème, comparée au
schématisme et au caractère normatif de tant d'antres,
présente un ensemble de facteurs et de relations
assez subtils. Meyer distingue la question
du mode de vie qu'il tente de ne pas réduire à la
vie du groupe familial, de la question de la mise
au point du "confort technique" de l'habitat, qu'il
résoudre le plus scientifiquement possible.
Meyer ne propose pas de normes, mais une manière de
travailler, afin que
soit un processus
biologique. La nouvelle maison d'habitation n'est
pas seulement une machine à habiter, mais aussi un
appareil biologique servant les besoins de l'esprit
et du corps".
Gropius, qui invoque aussi la biologie dans le texte
'Bases sociologiques de l'Habitation minimum pour les
populations industrielles des villes" (trad. Babelussbach),
essaie de justifier la minimisation des
espaces par un survol de l'évolution de la famille.
Les conclusions pratiques auxquelles il arrive sont
de type biologique-terroriste
"Si la lumière, le soleil, l'air et la chaleur
sont culturellement plus importants et aussi
plus économiques que l'accroissement de l'espace
vital pour un prix du terrain normal, on
a la demande suivante agrandissez les fenêtres,
diminuez les pièces; économisez sur la
nourriture plutôt que sur la chaleur. De même
que jadis, on surestimait la valeur des calories
de la nourriture au détriment des vitamines,
beaucoup de gens entrevoient le salut de l'habitat
dans un plus grand espace et un plus
grand logis, à tort".
I
rien. .
I
I
Gropius propose non seulement d'habiter "dans une
malle bien agencée", mais encore de devenir végéta-
3 1.1. 2.L'approche de A. Klein - Benevolo dit qu'il est le
premier à étudier systématiquement les variations
distributives des logements répondant à ces dois
caractéristiques principales
1) superficie et cube minimum
2) observation de standards hygiéniques minimums
'3i une chambre pour chaque individu adulte
I 83. Z.
Il
(T modelli di projetatione della citta moderna).
I
I
Ces recherches sont particulièrement intéressantes
par leurs caractères d'approches systématiques
(Fi. Meyer traite Klein de "froid calculateur").
Elles se font à partir du logement spéculatif berlinois
ordinaire et propose une autre conception
du plan.
Il prouve, (par une série de graphiques)non seulement
que son plan est meilleur, plus agréable à habiter,
mais encore plus rentable pour le constructeur.
(extrait du Wasmuths Monatshefte 1928 p.454).
"Le logement sans corridor
principes : a) séparation du groupe des pièces
l iées au sommeil d'avec le groupe
des pièces liées aux repas.
I
.
I
I
I
-
b
toutes les activités quotidiennes
comme dormir, se laver, cuisiner,
manger, travailler, se
reposer, doivent pouvoir se dérouler
simultanément sans créer
de perturbation;
c) la liaison entre les pièces
(toutes les antichambres sont
supprimées) passe par le plus
court chemin;
d)
caractéristique s du plan:
- possibilité de passage entre la cuisine et
le coin à manger;
balcon dans le prolongement du coin à manger;
- cuisine et coin à manger reproduisent l'ancienne
"Wohenbdche" améliorée
- les chambres à coucher sont séparées de la
partie "jour" par une pièce à placards, qui
sert aussi de dégagement pour les chambres
et le bain;
I
surface : 5 pièces 74,65 M2
(le minimum admissible pour un 5 pièces subventionné
à Genève en 1929 est de 66 m2).
Comparaison avec le logement berlinois habituel
I
I
a) logement habituel (fig. 'j)
- aucune orientation commune de l'espace nuit
- aucun groupement des pièces selon leur
- affectation;
- liaisons compliquées entre les chambres à
coucher, bains, W.C.
- accès è la salle è travers le dégagement;
Il
I
I
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I
I
I.
I
I
b) logement Klein (fi9. 2)
- séparation jour et nuit;
- liaison des pièces de séjour avec le hall,
possibilité de faire un seul espace, ou de
lediviser avec une porte accordéon;
- cuisine aussi petite que possible, en faveur
de la pièce principale;
- conservation des vêtements dans une pièce
spéciale, éclairée par une porte vitrée;
- position des lits dans la partie tranquille
de la pièce'.'
Klein fait ensuite quatre comparaisons graphiques
entre les deux logements
8.3. 5.
1
I.
I
I
I
I
I
I
Fg.3
1. Lignes de circulation
Logement ordinaire : longues et compliquées
(Fig.) 3)
se croisent en plusieur
points, longueur des lignes
: 72,1 m.
Logement Klein : trois circulations principa-
(Fig./+)
les, cuisiner, manger, séjourner,
se reposer, se laver,
dormir, ne se croisent pas
longueur des lignes : 50 1 5 m.
I
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2. Surface de circulation
Logement ordinaire : l'accès au balcon se fait
(Fig. 5)
à travers la cuisine
Logement Klein
(fig. 6)
Fig .5 Fige L
6
Fig 7
3. Surface de mouvement
accès au balcon à travers une
pièce neutre
Logement ordinaire : à cause de la disposition
(Fig. 7)
des meubles, les surfaces
libres sont déchiquetées
et reliées entre elles de
façon inconfortable.
Logement Klein
(Fig. 8)
les surfaces libres (après
avoir disposé les meubles
principaux forment des unités
plus grandes, sont bien reliées
et bien éclairées
I
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Fig.9
4. Ombres sur le plancher
Logement ordinaire (Fig. 9)
Logement Klein (Fig. 10)
Fig.1O L o.
Puis, Klein soumet ses propres réalisations
(et certaines autres) à une liste de 40 critères
très fouillés, intitulés
i) bon marché, c'est-à-dire économique (12
points sur les surfaces)
sain, c'es-à-dire hygiénique (3 points)
techniquement impeccable, c'est-à-dire
simple à l'utilisation (18
points)
confortable, c'est-à-dire harmonieuse disposition
des espaces (7 points)
83. 7.
I 8.3. 8.
I
3.1.2. Quelles étaient les recherches et les préoccupations
des architectes suisses à ce moment-là ?
I
I
I
.
Remarques
I
I
Il semble que les recherches sur la conception des
plans de logement soient rares.
Ex. nO 1 Exposition de Stuttgart en 1927
Le groupe de 7 jeunes architectes suisses
est chargé de l'aménagement intérieur
d'un bloc de logements (publié dans Habitation
en 1929, p.3) (l'ossature est de
Mies Van der Rohe) Fig. 11, 12, 13.
Ce sont des tentatives d'application d'un certain
nombre de principes ;
ces plans ne répondent pas aux exigences
d'Alexander Klein (alors que les conditions
- surface, position de l'escalier,
épaisseur - sont les mêmes).
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Premier étage
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itTL Fig.
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Ex. No 2 Dans la revue Habitation paraît en 1928,
P-55, un article où il est expliqé de long
en large, que depuis longtemps, les Américains
vivent dans des logements que l'on tente
maintenant en Europe. Il est expliqué
également que ces immeubles sont pour la plupart à
ossature métallique, mais que leur aspect est des
plus traditionnels (style colonial ou ornementé)
Il s' agit donc bien de montrer aux lecteurs que se
qui leur est proposé est une amélioration de leur
vie quotidienne (grâce à un grand "living
la kitchnette, aux chambres minuscules) dont les
Américains aux jouissent depuis longtemps, (par
tradition).
Nous pensons intéressant de reproduire ces plans,
où sont utilisées toutes4ortes d'astuces - passage
à travers la cuisine, passage à travers le bain -
dans le premier cas, (Fig. 14) et cuisine-placard
et passage à travers le séjour dans le deuxième cas
(Fig. 15).
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3.1.3. Etat du processus de réalisation des cellules de
logement à Genève vers les années 1920-1930.
Les plans des logements peuvent être classés en
deux catégories peincipales : les plans traditionnels
rationalisés, les plans "modernes.
a) les plans traditionnels rationalisés
Pour comprendre ce type de plan, il est nécessaire
de se référer au plan de logements spéculatifs
du 19ème siècle.
L'exemple reproduit date de 1900-1905 (1, rue de
Montchoisy) Fig. 16.
Caractéristiques principales
- aucune différenciation des pièces par leur surface
ou autre moyen
- long corridor
- alcôves
- pas de bains
Fig. 16 e'ch.1!200
7 :
Le plan traditionnel rationalisé : presque la totalité
des cas examinés.
ex. logement subventionné rue des Allobroges
1930
- arch. Perrot et
Bourrit (Fig. 17
Quai Capo d'Istria
1930 - Sté Coopérative
d'Habitation -
ex. logement non-subvent. : 3-5, rue de Miléant
1935 - Arch. Vetterli
(Fig. 18)
66-72, Rue Montchoisy
1932 - Arch. Braillard
(Fig. 19)
8.3. 10.
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Caractéristiques principales.
- pièces à peu près d'égale grandeur(souvent une
chambrette minuscule)
- aucune affectation précise des pièces, à part la
cuisine (parfois un revêtement du sol plus riche
distingue la pièce 'noble" des autres - parquet
et non un plancher en sapin)
- comme dans le plan 1900, les cuisines sont groupées
de chaque côté de l'escalier
- la salle de bain : la loi de 1929 sur les constructions
la rend obligatoire, il faut donc caser une
pièce de plus dans le logement deux solutions
dans la zone centrale, à la place des ancienne
alcôves (Fig. 19)
à côté de la cuisine
Dans la surface qui était attribuée autrefois
à la cuisine, ontrouve le bain et la cuisine.
(Ex. Fig. 16.)
CH
Omo mm MM 19 mm
Fi g-17 chi/2O0. mm Hi
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Fg. 18
8.3. 11.
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Fi ç 19 cch.. 11200
L SALLE
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CH. CH. SALLE
Loga
b) Les plans "modernes"
COMM. r
:::.:.::.:.::::::
COMM.
Quelques plans reflètent les nouvelles conceptions
Caractéristiques principales
- apparition d'une différenciation des pièces;
pièce de séjour : plus vaste que les autres,
élément spécifique de relation avec l'extérieur
(bow-window, loggia, fenêtre d'angle);
relation directe de la cuisine avec le séjour;
- cuisine plus petite avec disposition intérieure
étudiée. A ce sujet, la revue Habitation ouvrit
un débat en 1928 sur le problème des cuisines
laboratoires. La cuisine et coin à manger de
l'immeuble du chemin Krieg 3, est citée en
exemple.
En 1936, paraît une modification du règlement
sur la construction, qui précise ce qu'est un
"laboratoire".
- rétrécissement des chambres à coucher et apparition
d'une certaine division jour-nuit.
Exemples:
Logements non-traversants
83. 12.
1933 Chemin Krieg Atelier d'Architectes (fig.20)
1935 Chemin de Roches Arch. Quêtant (Fig. 21)
1933 Riant-Parc Honnegger (Fig. 21 bis)
cas le plus caractéristique
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Fig,21 bis
éch.11200
Logements traversants.
1930-32 Clarté Le Corbusier (fig. 22)
comparé à la production locale contemporaine
c'est un cas extrême, critiqué par beaucoup
d'architecte locaux M. Le Corbusier ne
tient pas compte des nécessités de la vie de
famille, etc.
1929 La Rotonde Braillard (Fig. 22 bis)
cet immeuble apparaît comme un précurseur
des immeubles actuels. (A part sa forme
ronde, que Braillard explique comme une
solution rationnelle à une parcelle irrguhère.
G ALERIE
-.
83. 14.
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8. 3. 15.
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I
Fig. 22 bs ech.1/200
I
y a encore une catégorie de logements à conception
"moderne". Ce sont les logements ouvriers construita
I
à la périphérie, selon les principes de logements
minimums de Vieusseux (Fig. 23) et du Bachet de Pesay
(Fig. 24). Ce sont des immeubles étroits à logements
I traversants.
I
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I.
I
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I
I
Remarques les "nouvelles conceptions" sont donc
utilisées dans deux cas bien précis.
Fig . 23
F&I
Fig. 24
les logements de luxe, immeubles isolés construits
en ville, (surtout dans les quartiers Eaux-Vives,
Terrassière, Malagnou)
les logements ouvriers construits à la périphérie,
selon les principes de plan masse rationalisés, à
faible taux d'occupation.
CH.
h!LCH•
If:J*.9 SALLE
L/)1COMM.
CH. CH.
TLCK CH.
CH. SALLE SA LLE
MM . r-OMM
CH
I 8.3. 17.
I
I
3.1.4. Cristallisation d'un plan type (1920-1970)
I
I
I
I
I
I
3.1.4.1 Généralisation du traversant entre deux refonds
Actuellement, il semble (bien que nous n'ayons pas
de renseignements statistique) que tous les logements
soient conçus selon le même modèle ; les trois principaux
ensembles récents (Le Lignon, Meyrin et Onex)
offrent le même logement, le traversant entre deux
murs de refond.
En soi, le logement
pas une invention
récente, de nombreux petits logements du 19ème
siècle sont conçus ainsi. C'est une solution dont
les avantages sont connus depuis longtemps : du
point de vue de l'organisation générale du bloc à
distribution par cage d'escalier, du point de vue
de l'utilisation des orientations défavorables (hésitation
à mettre sur le marché des logements plein
nord), du point de vue du logement lui-même, solution
la plus satisfaisante pour la ventilation, etc.
Le fait nouveau est que le logement est devenu totalement
dépendant de la structure porteuse, (20 ans
après la théorie du plan libre.).
En effet, jusqu'à la guerre 1939-45, si les logements
traversants étaient nombreux, leur organisation
interne n'était pas soumise aux mnes impératifs:
l'enveloppe générale du logement n'était pas totalement
définie à l'avance, il en résultait parfois des
imbrications de sanitaires, des bricolages au niveau
des entrées, etc. (qui résultaient peut-être simplement
d'un manque d'étude). Fig. 18.
Certains architectes (en particulier M. Braillard)
produisent déjà des plans tout à fait rigoureux,
qui paraissent des précurseurs des plans actuels,
(Fig. 19).
CD
Notons au passage que les immeubles les plus épais
que nous avons observés (15-16 m.) n'ont jamais de
I
logements traversants et que les logements traverbains
b.
sants ont au maximum 12-13 m. de largeur (la Rotonde
i•
11 m.) la zone centrale aveugle n'est pas aussi im-
I
XX XX portante qu'aujourd'hui.
cuisine CU. D'autre part, des équipements tendent à être tous
groupés dans la zone centrale, contre le mûr de refend
où sont disposées les gaines (Fig. 25), ce qui
a une influence pas tant sur le bain (les bains en
façade sont rares, même entre deux-guerres) que sur
CD
I
-
la cuisine : la zone de travail est rejetée vers
l'intérieur du logement, c'est le
1 Icoin_à_mangertt
qui a droit à la lumière; le groupe cuisine - coin
à manger est toujours contigu au living.
I
25b
• • La cuisine 1930 est souvent une pièce assez petite,
près de l'escalier, avec balcon de service, ou
n'apparaît pas clairement la position de la zone
de travail.
I
LI
LI
I
I
I.
I
entrée d'immeuble
J17
Elle donne sur la face "arrière", alors que la salle
à manger (qui est une pièce comme les autres, mais
avec balcon) donne sur la face "avant" : noble (Fig.
26).
3.1.4.2 Le mélange des grandeurs d'appartements
La généralisation du système 11 2 traversants par lalier"
pose le problème des petits logements.
Gropius, dans un immeuble lamelliforme, propose une
solution qui ne fut jamais réalisée (Fig. 27).
Le long d'une même coursive, se trouvent d'un côté
des logements tous semblables (4 pièces). En face,
se trouvent des "tours" de studios combinées avec
les trémi(-_ d'ascenseur.
Cette solution rationnelle ne correspond évidemment
pas aux critères de rentabilité actuellement en
vigueur : a) remplissage maximum du gabarit (épaisseur,
hauteur)
b) mètresde façade minimum par logement.
1 Fi g. 27 L'épaisseur maximum est utilisée seulement à l'endroit
des studios, le développement de façade par
studio est très important.
Dans une opération rationalisée comme le Lignon,
le problème est résolu de la manière suivante:
I
Fig 28. 29. 30 ( Lignon)
voir page su1v2nte.
1•
I
____ zone
el.astiaue
de deux 4 pièces, on fait un 5 pièces + un 3 pièces
(Fig. 28). Les accidents (tête de bâtiment, changement
de direction,sont utilisés pour les cas extrêmes,
très grands (8 pièces - fig. 29) ou petits
(2 pièces - fig. 30). Ce sont vraiment des déchets,
où l'on case tant bien que mal un logement.
Les coursives sont réservées aux 3 pièces et aux
buanderies
(le programme du Lignon comporte
du reste une proportion extrêmement forte de
4 pièces).
Cependant, le cas le plus répandu en 1920-30, comme
maintenant, est la solution 2 traversants plus
un petit logement par palier.
La façade porteuse avec refond parallèle permettait
un certain nombre de combinaison (Fig. 32).
Actuellement,ce système est très répandu, selon le
schéma suivant : (Fig. 33)
Dans certains cas, le mélange n'est pas recherché,
(notons qu'à Genève, la loi H.L.M; impose le fait
qu'il y ait plusieurs types dans une même opération,
sans préciser que cela doit être à l'intérieur du
même immeuble)
A Genève, furent bâtis passablement d'immeubles
comportant que des petits logements (studios, 2 et 3
pièces) de catégorie plutôt luxueuse (c'est une manière
de faire tourner les plans financiers) dans la
première et deuxième zêne.
8.1. 18
I
I
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I
I
Fig. 28
Fig. 29
Fg 30
pend.l -
Ij
sejour
e'ch. 1/200
chambre
/4
c hambre 3
Eh. 11200
8.3. 19
I
I
I
I
I
1
I
I.
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I
I
L'exemple le plus convainquant, est certainement
l'immeuble de l'avenue Weber 5-7, (1930, arch. Vincent
et Honnegger - Fig. 34) conçu entièrement en
fonction des petits logements. La structure sert de
division entre les logements. Le plan n'est pas un
grand logement en réduction (Fig. 35), mais comporte
un espace principal divisible, avec ses annexes
cuisine et bain.
Au chemin de Roches, les logements d'un étage sont
tous différents et inégaux. Celui qui est reproduit
peut être considéré comme un modèle du genre (Fig. 3)
Ftg.34. 35
Fig. 36
8.3. 20
I
Li
I
3.1.4.3 Normes et surfaces
a) Conception des normes
En 1929, paraissent les première normes concernant
le logement
I
des charges concernant les
conditions imposées aux personnes, fondations ou
sociétés disposées à entreprendre la construction de
logements économiques, en application de la loi du
12 mai 1929".
I
Le 2 avril 1955 est adoptée la "loi autorisant le
Conseil d'Etat à accorder des prêts hypothécaires de
I
l'Etat, à taux réduit et des exemptions fiscales,
en vue de promouvoir la création de logements à
loyers modérés',' loi H.L.M. Le réglement d'application
prévoit des conditions auxquelles doivent répondre
les immeubles
De ces
il n'existe aucune norme concernant
le logement, exception faite de quelques dispositions
dans la loi sur la construction, quasi inchangée
depuis 1929
I
- toute pièce habitable a une surface d'au moins
0 m2
- dispositions concernant les équipements (ventilation)
- réglementation de la surface minima des fenêtres,
par rapport à la surface de plancher.
I
I
I
I
Comparons la conception du cahier des charges de
1929, avec le réglement d'application de la loi
H.L.M. de 1961 (dernière revision).
Surface des pièces
- le cahier des charles de 1929 ne prévoit aucune
différenciation entre les pièces : elles doivent
avoir au moins 10 m2 de surface, en-dessous (entre
6 et 10 m2) ce sont des demi-pièces;
- le réglement H.L.M. prévoit : une pièce au moins
de 13 m2 (le living est institutionalisé), les
autres de 9 m2 (le living étant plus grand). En
dessous de 9 m2, on compte 1/2 pièce, puis en
1961 pour 2/3 de pièce à la location.
I
I
1
Surface du logement
Le cahier des charges de 1929 donne la surface utile
minimum par logement.
1 8.3. 22
I
I A B
surf.utile décomposition surface
minimum utile+bain et dégagement
I
1p. 2 22
2 P. 30 CH 10 + CH 10 + équip. 10
l 2 p. 2 36
3P. 42 CHIO+10+10+équip.12
1
3 p. 12 48
/+p. 54 CHIO+10+10+équip.14
I
4 P . 2 6o
5 P. 66 5 x CH 10 + équip. 16
La colonne A donne les chiffres des normes. La norme
ne prévoit pas de différence entre surface habitable
et surface de sanitaire plus dégement, cependant,
en décomposant le chiffre du total en "x"
pièces à 10 m2, on voit que le surplus (théoriquement)
consacré aux équipements selon le nombre de
pièces va croissant.
I En considérant l'écart entre les chiffres globaux, on
voit qu'il est toujours de 6, (surface d'une demipièce).
Les normes H.L.M. ne eont pas comparables directement,
elles donnent la surface habitable minimum
(cuisine, séjour et chambres) sans sanitaires et
dégagements.
1
décomposition
2 pièces 25 m2 = 15 + 9 + 1
3 pièces 37 m2 = 15 + 9 + 9 + 4
I . 4 pièces 48 m2 = 15 + 9+ 9 + 9 + 5
S pièces 58 m2 = 15 + 9 + 9 + 9 + 9 + 7
La décomposition nous montre que le total est plus
I
élevé que l'addition des surfaces minimum par pièce
et ceci de façon progressive.
Peut-on dire qu'il y a relèvement de la norme ?
I
En faisant l'opération suivante : surface utile minimum
de 1929 - surface habitable minimum 1955, on
obtient un chiffre qui serait un minimum à consacrer
aux équipements.
I
surf, utile surf. habit. différence
1929 H.L.M.
I 2p. 30 25 5
3p. 42 37 5
4p. 54 48 6
I
5p. 66 58 8
I
I
1 8.3. 23
I
I
I
'
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
En réduisant au minimum les sanitaires (2,1 x 1,5
3,15) et les dégagements, il n'est donc théoriquement
pas impossible d'appliquer actuellement la norme
de 1929.
A ce sujet, voir la démonstration contenue dans le
travail sur Vieusseux ancien et nouveau, qui montre
que l'accroissement de surface se trouve précisément
dans les dégagements et les équipements sanitaires).
Ceci nous amène au problème des garanties offertes à
l'usager par ces normes.
Les premières n'offrent aucune garantie que la surface
habitable sera supérieure à l'addition minimum
par pièce.
Les secondes n'offrent, par contre, aucune garantie
sur les dégagements ; (le bain étant imposé et pas
réductible à l'infini), la norme est même une invitation
à supprimer les dégagements pour faire un
living passage et des chambres communicantes (la
généralisation du traversant fait que ces solutions
sont malgré tout peu répandues à Genève).
Remarques les normes de 1929 sont plus précises
que les H.L.M. en ce qui concerne les matérieux employés
et la conception générale de l'immeuble.
Le cahier des charges de 1929 prévoit
répondre en tous les points aux exigences de
constructions modernes hygiéniques;
avoir une bonne orientation et une insolation
suffisante;
être construits en matériaux durables et de premier
choix;
posséder des escaliers en nombre suffisant;
avoir un nombre d'étages aussi faible que possible;
Le réglement H.L.M. prévoit
a) excavation complète
fondations en béton (ou matériaux présentant la
même garantie;
distribuées en appartements comportant des nombres
de pièces différents.
aucune indication sur
l'orientation
- le mode de distribution
- iiu,iibje d' étages
Aménagement intérieur ; le cahier des charges prévoit:
- carrelage dans cuisines et dégagement, sol des
chambres d'habitation en bois dur ou en sol sanitaire,
d'un type ayant fait ses preuves de durée.
I
I 83.
I
I
- les
cuisines, W.C. et chambres de bain doivent
être vernis à l'huile. Chaque cuisine doit communiquer
avec un canal de fumée. Les parois à proximité
des lavoirs et des fourneaux doivent être
garnies de catelles.
24
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
I
E
I
I
I
Remarque
I
Le règlement H.L.M. ne prévoit rien.
On voit donc que le cahier des charges de 1929 est
plus précis en ce qui concerne la qualité.
En 1929, le choix concernant les matériaux n'était
pas aussi important qu'actuellement; s'il fallait
préciser dans la norme H.L.M. quels sont les matériaux
à utiliser, les législateurs se heurteraient
probablement à de fortes oppositions de la part des
industriels
- pourquoi favoriser tel matériau ? (le volume bâti
en H.L.M. est énorme proportionnellement à celui
bâti d'après la loi de 1929);
- les logements bon marché servent souvent de banc
d'essai à de nouveaux produits qui consentent des
prix bas pour obtenir les travaux et se lancer sur
le marché (souvent au dépend des habitants).
b) Les normes par rapport à la production
L'évolution de la production suit-elle exactement
l'évolution des normes ?
Est-il vrai que la production adopte toujours les
normes comme un minimum qu'elle dépasse rarement ?
Les anciens logements satisfont-ils aux H.L.M. et
réciproquement les nouveaux logements sont-ils
très éloignés des anciennes normes ?
Afin de pouvoir répondre à ces questions, un certain
nombre de cas, choisis au harsard, ont été confrontés
systématiquement aux deux normes.
CAS NUMERO 1 le "logement spéculatif 1900"
2, rue de Montchoisy
- 3 pièces
N.1929 N. HLM réalisation
A B C écart AC écart BC
CH 10 15 17,40
CH 10 9 15,45
CUisine 10 6 12
SURF.HAB. (30) 37 44,85 7,85
W.C. + DEG. (12) 9
SURF.TOT. 42 53,85 11,85
au point de vue surface, il est supérieur
aux deux normes (notons qu'il ne répond pas aux
autres conditions : en 1929 les alcôves fermées sont
interdites, ainsi quela ventilation des W.C. sur
l'escalier, les bains sont obligatoires). Du point
(le vue espace, la théorisation du minimum a certainement
entraîné une réduction.
I
1
I
I
I
LI
1•
I
I
I
I
I
I.
L
I
I
[j
I
Il
CAS NUMERO 2 logement ouvrier urbain, rue des Allobroges
-
1930
- Arch. Perrot et Bourrit
- Fig. 16 - Propriétaire Caisse
d'Eparqne - 3 pièces LI -
N.1929 N. HLM réal is
A B C
CH 10 9 13,8
CH 10 6 15
CUIS.-- p. 6 6 7
CH 10 15 15
SURF.HAB. 36 37+6=43 50,8
BAIN+DEG. 12 8 1 5
SURF.TOT. 48 59,3 + 11,3
écart AC écart BC
+ 7,8
Remarque : ce logement répond largement aux normes
H.L.M.. Il comporte 11,3 m2 de plus que le minimum
de 1929, soit la surface d'une pièce. Le plan n'applique
pas les conceptions dullminimumIl (à part la
cuisine, considérée comme -- pièce.
CAS NUMERO 3 logement ouvrier périphérique -
Vieusseux -
1930
- arch. Vincent -
3 pièces + 2 demi-pièces = 4 pièces)
N;192) N.FILM réalis. écart AC écart BC
A B C
CH 10 9 10
CH 10 9 10
CH 2 6 6 6
CUIS. - 6 6 5,/+ 5
SALLE 10 15 15
SURF.HAB. (42) min.48 46,45 - 1,55
DEG.+BAIN (12) 11,55
SURF.TOT. 54 57 + 3
Remarque : c'est le seul logement examiné qui ne
répond pas aux Normes H.L.M.. Il est très ajusté
sur le minimum 1929 les 3 m2 "en plus" sont explicables
par l'absence de dégagement.
S. 3 25
I
I
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
CAS NUMERO 4 logement de standing moyen - Quai
Charles-Page-1934-38 - Arch. A.Logeron
(3 pièces) -
N.1929 N.HLM réalis.
A B C écart AC écart BC
CH 10 9 13
CH 10 15 17
CUIS. 10 6 9
SURF.HAB. (30) min37 39 + 2
DEG.BAIN (12) 14 1 1
SURF.TOT. 42 53,2 +11,2
CAS NUMERO 5
logements de standing moyen élevé
Chemin de Roches - 19 - arch.
- 4 pièces -
N.1929 N.HLM réalis.
A B C écart AC écart BC
CH 10 9 15,2
CH 10 9 17,3
SALLE 10 15 25
CUIS. 10 6 7,6
SURF.HAB. (40) 48 64,1 + 16,9
DEG.+BAIN (14) 19,3
SURF.TOT. 54 83,4 30,04
CAS NUMERO 6 immeuble de luxe - Clarté -
1930 -
arch. Le Corbusier - 4 pièces duplex -
N.1929 N. HLM réalis.
A B C écart AC écart BC
CH 10 9 17,4
CH 10 9 15,3
CUIS. 10 6 7,8
SALLE 10 15 30,8
SURF.HAB. (40) 48 60,3 + 12
DEG.+BAIN (14) 17,3
SURF.TOT. 54 88,6 34,6
I
I
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
1
I
I
CAS NUMERO 7 HLM Morillon-Parc - arch. A.Gaillard
N.1929 N. HLM ralis.
A B C écart AC écart BC
CH 10 9 17,5
CH 10 9 14
CUIS. 10 6 9
SALLE 10 15 36,5
SURF.HAB. (4Ô) /+8 77,0 + 29
DEG.+BAIN — (14) 10,25
SURF.TOT. 54 87,25 23,25
CAS NUMERO 8 H.L.M. et loyers libres - Tours de
Carouge - 1958-63 - arch.
3 pièces (avec usage comme un 4 p.)
N.1929 N.HLM ra1is.
A B C écart AC écart BC
CH 10 9 10,5
CUIS. 6 6 7
CH 10 6 10
SALLE 10 15 15,75
SURF.HAB. (36) 43 43,25 +0,25
DEG.+BAIN 12 10,75
SURF.TOT. 48 54,00 + 6
CAS NUMERO 9 H.L.M. et loyers libres - Le Lignon -
1964 - arch. Addor et Julliard -
N.1929 N.FILM réalis.
A B C écart AC écart BC
CH 10 9 14,22
CH 10 9 11,77
CUIS. 10 6 7,57
CH.SALLE 101527,71
SURF.HAB. (40) 48 60,27 +12,27
DEG.+BAIN - (14) 18,5
SURF.TOT. 54 78,77 + 24,77
8. 3. 27
I
I CH
CAS NUMERO 10 H.L.M. et loyers libres - La Gradelle
type A - 1966 - arch. Hentsch -
4 pièces -
10 9 13,8
CH 10 9 11,6
I
CUIS. 10 6 11
SEJ.+ 2 p. 10+ 15+ 23,1
6 6
N.1929 N.HLM réalis.
A B C écart AC écart BC
SURF.HAB. (46) 48+6=54 69,5 + 15,5
I
I.
DEG.+BAIN (14) 7,18
SURF.TOT. 60 76,68 + 16,7
CAS NUMERO 11 logement "de luxe" - La Gradelle -
type C - 1966 - arch. Hentsch
I
-
4 pièces 2 , -
I
A
N.1929 N.HLM réalis.
B C écart AC écart BC
CH 10 9 15,2
I
CH 10 9 10,2
CUIS. 10 6 11,6
SEJ.+ - P. 10+615+6=2128
I
SURF.HAB. (46) 48+6=54 65
DEG.+BAIN14 29
+ li
SURF.TOT. 60 94 + 34
I
Remarque : écart relativement faible avec la norme
H.L.M., par contre se distancie nettement
du logement minimum 1929 (importance
des dégagements)
I
I
I
1
Essayons de tirer quelques considérations générales,
en regardant globalement d'abord, la période entre
deux guerres (cas 2 à 6), la période après guerre
(cas 7 à Il).
Période avant-guerre
Les surfaces croissent selon le degrés de standing.
Le logement ouvrier subventionné, à la périphérie
est au plus près de la norme.
Période Après-guerre
Le seul cas de H.L.M. pur examiné est celui qui a
l'écart le plus grand par rapport à la norme
Un seul cas est vraiment près de la norme (Carouge);
les autres (H.L.M. ou luxe) sont tous à 12 m2 en
dessus du minimum.
I
8. 3 _ 29
I
U
I
I
lob
I
Le logement minimum
n'est donc plus assimilable uniquement au logement
ouvrier.
La question de la surface n'est plus considérée
comme déterminante, dans la construction de logements
économiques.
Ces quelques calculs vérifient donc l'hypothèse
contenue dans l'iritroduct4on concernant l'uniformisation
du produit. Cependant, il est nécessaire dé
pondérer cette thèse, par deux remarques
l) au niveau des finitions (sols, parois, etc.) apparaissent
certaines différenciations;
2) le taux d'occupation un maximum est fixé pour
les H.L.M., qui donc théoriquement ne seraient
pas plus occupés que les autres logements. Cependant,
la loi fixe également un minimum, il n'est
pas possible d'avoir un 4 pièces H.L.M. pour soi
tout seul, ou un 8 pièces pour deux.
La naissance d'enfants devrait provoquer le déménagement
vers un logement plus grand, mais en
général, il n'y a pas de disponibilités.
Une enquête faite en 1959 par le Canton de Vaud,
(publiée par Habitation oct. nov. 59) montre bien
quelle est l'occupation réelle des H.L.M.
I
I
I.
I
I
I
I
I
1
I
83. 30
I
3.2. DISTP1BtJTON E'I GRUVPOiENT DES LOGEMENTS
I
U
I
I
I
.
I
I
étude
I
I
a)
3.2.1. Conception des modes de groupement et de distribution
des cellules.
Recherches et théories entre les deux guerres mondiales.
Le processus de rationalisation du logement (institutionalisé
par les ClAM 1929 sur le logement minimum)
entraîna en plus de la définition du plan standart,
de nombreuses recherches sur le mode de groupement
des cellules.
Nous ne pouvons pas faire d'exposé exclusif de toutes
ces expériences (théoriques ou pratiques) qui
se déroulaient dans la plupart des pays industrialisés,
ainsi qu'en URSS.
Cependant, nous allons donner un certain nombre
d'applications.
iLa recherche se centra rapidementsur la diminution
du coût des distributions, par l'augmentation du
nombre de logements desservis par ascenseur et par
escalier.
De nombreux écrits de Gropius ou de Le Corbusier
reflètent cette préoccupation.
Au Congrès des ClAM de 1929 à Stuttgart, Le Corbusier
dit qu'une étude précise lui permet de proposer
un groupement de 2.400 personnes sur une seule trémie
verticale de quatre ascenseurs contenant chacun 30
personnes.
"Au lieu, dit-il, d'avoir 40 ascenseurs accompagnés
de 40 escaliers, éventuellement 40 concierges et 40
portes sur la rue, nous n'avons qu'une porte et
qu'un concierge".
Au même Congrès, la Ville de Stuttgart présente une
économique comparative, de 3 modes de distribution
de logements, répondant aux mêmes caractéristiques
de confort et d'hygiène. Les 3 modes comparés
sont
la distribution par coursive
h') la distribution par coursive tous les deux
étages (logements en duplex)
I c ) la distribution par cage d'escalier à deux
logements par palier.
I
I
I
L'étude démontre que, dans la situation présente,
les avantages économiques des immeubles hauts par
rapport aux immeubles moyens ou bas ne sont pas é-
vidents, et elle met en garde les architectes sur
l'importance du coût des batteries d'ascenseurs.
Cette étude tient également compte du problème de
la mise en oeuvre (vu le degré de faible développement
de la mécanisation) et par conséquent de l'élévation
du coût dans la construction des immeubles
hauts. Elle met en évidence que le coût par logement
serait plutôt moins élevé pour le type C (Fig. 1),
I
I
I
I
I
I
I
1•
I
I
I
I
I
I.
I
I
1
I
I
1
I
C)
2 logements par palier sur 5 niveaux, en admettant
comme tolérable leabsence d'ascenseur jusqu'à 5 étages
sør rez, que le type A (Fig. 2).
G00
-t---- .......
APP 1:200
Fig-1
Fig. 2
COUPE 1:400
8.3. 31
L]
I
I
I
1
I
I.
I
I
1
I
E
I.
1
I
Dans le type A, une coursive distribue 15 appartements
sur 9 niveaux, désservis par une seule cage d'escalier,
les 5 premiers étages n'étant pas desservis
par l'ascenseur.
Cette étude peut nous faire comprendre en partie,
que la plupart des ensembles construits durant les
années 1930, notemment en Allemagne et en Hollande,
soient du type C.
Bien que les réalisations soient donc peu nombreuses,
(tant en Suisse qu'ailleurs) nous allons illustrer
de quelques exemples les premières recherches systématiques
concernant les coursives et les rues intérieures,
(nous laissons de côté les recherches concernant
le logement individuel groupé - Pessac de
Le Corbusier - ainsi que les recherches sur le
collectif ponctuel - Tour Victorien plein" de Stahl
à Amsterdam -).
3.2.1.1. Distribution par coursives
Principe : ce système de distribution permet de
grouper un très grand nombre d'appartetraversants
sur une cage
ments tous
d'escalier avec l'ascenseur, donc de diombre
des équipements coûteux:
minuer le n
(escaliers, ascenseurs, entrées, etc. par
rapport au nombre de logements
C'est ce principe qui est appliqué dans le projet
d'immeuble lamelliforme de GropiUs et Brener (Fig.10)
Ce système qui tendait à rationaliser à la fois la
structure, la distiibution et le groupement et le
logement, reste dans sa vétitable forme en Allemagne
à l'état de projet (ex. projet pour la "Colonie
d'essai, Spandau - Haselhort, 1929" - Fig. 4) pour
les raisons que nous évoquions plus haut (entre autres).
I
f
83. 32
I
Fi g. 4
1
I
I
Par contre, Walter Gropius a réalisés certains ensembles
de logements minimum correspondant plus aux
"traditions" locales, avec distribution par coursives,
exemple la "Colonie d'habitations de Berlin-Siemens-
• stadt, 1929" ou à la "Colonie de Dammerstock " 1927-
28 (Fig. 5). Dans ces deux cas, la typologie des lo-
.
gements est identique. On peut remarquer que seules
les pièces de services (bains, W.C., entrée, cuisine)
I
donnent sur la coursive (la nécessité d'aérer des
pièces de services sur la façade, économie sur les
canaux d'aération).
I
L'organisation intérieure des logements est fortement
conditionné par le mode de distribution.
En Hollande, ce type de distribution s'est facilement
I
répandu car il correspond à deux notions ancrées depuis
longtemps : tout d'abord la notion "de porte
sur la rue"; ensuite,l'ouverture des baies au niveau
I
de la rue (la notion
en Hollande, n'est
pas la même qu'en Suisse ou en Allemagne).
C'est donc en Hollande, que nous voyons les premiers
types d'immeubles lamelliformes à coursives réellement
aboutis. L'immeuble de "Bergpolder" à Rotterdam
des architectes Brinkmanri, Von der Vlugt et Van Tijen
1934 (Fig. 6)
I ou l'immeuble à Rotterdam de Van Tijen
U
et Maaskant 1937 (Fig-7).
I
I
I.
I
I
I
I
i'T U Fig
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8.3. 33
1
-
I
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I
I
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I
I
ti
11
F1 g.6
NI1i
8.3. 34
1 A 8.3. 35.
Dans ces deux cas, il s' agit d'immeubles de standing
moyen. A Bergpolder l'immeuble est composé uniquement
par des 3 pièces 2 , chaque coursive distribue 8 ap-
I
partements (de 240 è 320 personnes), soit un total
de 80 logements pour une cage d'escalier, un ascenseur
de 13 personnes et un escalier de secours non-abrité.
I
On voit bien l'avantage d'une telle solution tant
au point de vue constructif, qu'au point de vue
distribution. Les ascenseurs à l'époque étant très
.
1
coiteux, ceux-ci ne s'arrêtent que tous les deux
niveaux (Fig. 8) permettant une nouvelle économie,
(inconvénient d'être obligé de monter ou descendre
I
L1fl 2 niveau).
Ce mode de distribution donne de l'extérieur une
cales
lecture simple et immédiate des circulations verti-
1
et horizontales comme dans le cas de Bergpolder
(Fig. 9) ou de Plas aafl. La cage d'escalier accolée
au pignon ne perturbe pas la structure générale
I
de l'immeuble; pour bien marquer la verticalité de
la distribution, celle-ci est entièrement vitrée
avec des montants verticaux en acier (pas de traverses
horizontales). Contrastant avec les coursives,
I
la structure verticale étant peu marquée. Dans son
emsemble de Dammerstock (Fig.lo). Gropius signale
chaque entrée d'appartement par un élargissement de
la coursive, cici permettant en outre d'individuali-
I
ser les entrées en aménageant celles-ci (fleurs,
banc, etc.) (Fi g.1O).
I I
I 14b
Li
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I
I
1
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I
I
I
I
I
I
1
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I
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I
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I
I.
I
I
1
I
I
L
8.3. 36
F)0-
Nous trouvons dans l'immeuble de Bergpolder une
coursive de 1 m.20, il s'agirait donc de faire une
économie sur les circulations au détriment des possibilités
d'utilisation qui dépendent de l'aménagement
ou les possibilités d'aménagement (banc, bac à
fleurs, protection de la porte d'entrée par des
brise vue, éclairage, etc....), du traitement, particulièrement
de la balustrade dans les immeubles
hauts comme par exemple à Plaslaan (Fig. 7) où, dans
les étages supérieurs, l'on a un réel sentiment
d'insécurité (fig.11), par le choix des matériaux
(verre armé translucide) et par le traitement des
détails (main-courante fine et jour de 10 cm au sol).
Nous trouvons le seul exemple de réalisation à
Genève de distribution par coursive à la "Cité-
Vieillesse de Vieusseux" de F. Mezger 1932 (Fig.12).
Deux escaliers distribuent 14 studios par coursive.
La largeur et l'exposition ouest de la coursive a
permit de mettre bancs, fauteuils et fleurs, comme
on peut le voir encore actuellement, cependant l'absence
d'ascenseur pose un réel problème pour les
vieillards.
Un principe peu répandu est la distribution par
coursive tous les deux étages d'appartements en
duplex. (fig. 13)
I
I
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I
Fig 12
Fig. 13
L'exemple le plus frappant que nous avons examiné
est celui de Spangen de Brinkmann, 1919-1921 où
est réalisé le mélange d'une tradition et d'une
idée novatrice (voir 2ème partie). Principe : 3 logements
superposés, le premier a accès directement
sur la cour intérieur, le deuxième est distribué
par un escalier individuel sur la cour. Tous les
3ème logements (à 2 niveaux) sont distribués par
une vaste coursive, non couverte. Le soin mis à
l'étude du plan masse, ainsi qu'à la disposition des
équipements collectifs, ajouté à la qualité du traitement
(bac à fleurs, balustrade) rend le parcours
sur cette rue supérieure extrêmement agréable. Elle
est du reste abondamment utilisée par les locataires
comme prolongement du logement (Fig. 14).
Fig 14
8.3. 37.
I
I
I
I
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1•
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I
I
I
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I.
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I
I
I
I
1
3.2.1.2.
La rue intérieure
Le Corbusier, promoteur de ce nouveau mode de distribution
s'appuie pour défendre cette théorie, sur
des concepts urbanistiques "la cité-jardin verticale
prend le pas sur la cité-jardin horizontale..., les
rues jusqu'à présent posées sur terre, sont construites
les unes sur les autres, elles sont devenues intérieures
et combien simplifiées" et parlant du tissus
urbain il dit : "La rue-corridor est le fait de
méthode séculaires désormais désuètes. Il faut admettre
de retirer les maisons de la rue pour ouvrir
Mes espaces. Nous voici donc arrivés à la conception
des immeubles en hauteur de 30-40-50 jusqu'à 150 mètres
ou davantage".
Le Corbusier se propose de supprimer la rue-corridor
pour redonner au logement air, lumière, soleil, espace
vert, et de la reniplacer par le chemin piéton
et l'autoroute, pour lui, la rue n'est pas une chaussée
pour les voitures, un trottoir pour les piétons,
elle n'est qu'un moyen commode de liaison, elle
n'est pas un élément d'échange et de contact.
Mais ce cheminement piétons dans la maison, "la rue
intérieure", quel est-il rue intérieure a connu
à Moscou un embryon d'exécution dans 2 ou 3 maisons
communes .....On a trouvé l'application indésirable
les enfants faisant trop de bruit dans les corridors,
etc.... Impressionné par cet échec, on admet donc
dans certains milieux à Moscou d'abandonner la rue
pour
"Je dis : n'abandonnons pas le principe de la rue
intérieure. Comment peut-on organiser une rue intérieure
? Les rues étaient sur le sol de la ville
en plein air, se transforment en rue intérieures
désservant tous les étages d'immeubles de 15 à 20
étages par exemple. La police (l'agent de police) qui
est répendue innombrablement à tous les carrefours
de la ville sera démobilisée et désaffectée. Toutefois,
prenons quelques agents de police et nous leur
confierons la garde et la discipline des rues intérieures".
Le piéton ou l'enfant jouant sur le trottoir n'était
pas encore sujet à la verbalisation. Le Corbusier y
met bon ordre,"pense-t-il éduquer ainsi les pauvres"
(Francastel). Bien que les rêves de Le Corbusier
ne soient pas réalisés en 1930, nous pouvons voir
comment s'est réalisé ce qui était sur papier depuis
1920-30.
C'est dans la
seille que le
(Fig. 15).
célèbre unité d'habitation de Mar-
Corbusier a expliqué ses principes
I
I
I
I
I
I
7bi
I
I
Fi g. 15
I
E
I
Paradoxalement, l'élément central de l'édifice est
la cellule de base, ce qui est étonnant si l'immeuble
doit être le cadre d'une vie communautaire et
est censé remplacer à lui seul, une partie dd la
ville. En fait, il s'agit avec ce système de concentrer
un maximum de logements grâce à un épaississement
démesuré (Marseille 24 m. ) et de réduire
en même temps que le logement, ses parties communes.
1
3.2.2. Etat du processus de rationalisation des modes de
distribution et de groupement à Genève, avant la
I
guerre 1939-45.
I
Avant d'examiner la production genevoise entre deux
guerre, il est intéressant, pour mieux situer cette
période de se référer à la typologie des immeubles
du 19ème siècle.
I
A Genève, le système de distribution des immeubles
du début du siècle est issu du type maison bourgeoise
du 19ème siècle (par ex. Immeubles résidentiels
I
de la rue des Granges). Ce mode de distribution qui
alliait un aspect représentatif à la fonction de
circulation se composait d'une succession de sas
'
(Fig. 16).
Une cour d'honneur coupée de la rue par un haut mur,
le hall de un escalier monumen-
I
tal, héritage de l'architecture baroque - un vaste
hall de réception dans le logement et un certain
nombre de hall ou de dégagements distribuant les
8.3. 39
I
I
I
I
I
I
I.
I
1
I
E
I
I.
I
I
I
I
1
I
Fig. 16
différentes pièces. Dans les immeubles du début du
siècle, nous retrouvons le même schéma qui persiste
actuellement dans une certaine mesure : hall d'entrée
de l'immeuble, escalier, hall d'entrée de l'appartement
et hall et dégagements de distribution.
Dans un "Bulletin de la Société pour l'Amélioration
du Logement"de 1895 et 1907, Louis Wuarin, professeur
à
de Genève, dénonce dans les mai-
Sons insalubres le danger des parties collectives
de
foyer de communication des maladies
entrée non cimentée (putrification des détritus)
escaliers dangereux, raide, mal éclairé, en bois
(danger d'incendie), donnant sur des courettes étroites
et humides, les fenêtres des montées trop petites
souvent absente de vitres. Les nombreux W.C. sans
eau donnant sur l'escalier. Outre l'entretien et l'amélioration
des montées,Wuarin propose la multiplication
des dégagements et des entrées dans les immeubles
et les appartements, véritables sas, obstacles
à la propagation des maladies et aussi garants
de l'indépendance des logements et des membres de la
famille, seule solution à la bonne entente des habitants.
Nous ne trouvons dans les immeubles collectifs, que
le type d'accès cage d'escalier. La cage, axiale ou
non (si les logements sont diférenciés) ou s'il a'agit
d'angle celle-ci occupant l'angle
rentrant), est placée soit en façade côté cour (fig.
17) soit centralement (fig. 18).
Le nombre de logements desservis par palier est généralement
de 2 (Fig. 17 et 18) traversants ou 3
dont 2 traversants (Fig. 19).
L'iziLroduction tardive de l'électricité dans les immeubles
d'habitation rendait indispensable un éclairage
naturel des cages d'escalier, aussi dans le cas
de la cage en position centrale (Fig. 18) une verrière
en toiture fourni la lumière qu'un puit distribue,
plus ou moins bien aux étages inférieurs (fig.
20)
8.3140.
I
I
I
I
I
I
I
I.
I
I
1
I
I
I.
I
I
I
I
1
I
I
Fi g. 17 E g. 8 Fig . 19
La cage en façade tout en assurant un bon éclairage
naturel de la montée présente l'avantage de garder un
contact visuel avec (pour autant que celle-ci
ne s'ouvre pas sur une courette sombre et insalubre)
offrant ainsi une liaison visuelle transitoire
entre l'extérieur et le logement (Fig. 21).
kîï
g20
8.3. 41.
I
I
Production entre deux-guerres
I En 1930, l'ascenseur est une installation chère, c'est
là une des raisons du choix de la maison basse (économie
sur construction, prix terrain, etc.) pour les
logements anciens (minimum et bon marché).
Il faut faire la distinction entre les immeubles bas
3 à 1+ étages, réservés aux ouvriers, tels les ensembles
de Vieusseux (Société Coopérative d'Habitation)
Cité Vieillesse (Fondation pour Personnes seules et
âgées), Bachet de Pesay (Caisse d'Epargne), et les
immeubles moyens de 5 à 8 étages réservés aux classes
moyennes et bourgeoises,
I
comportant un ascenseur.
En effet, l'ascenseur à moteur électrique introduit
à Genève en 1920 se généralise à partir des années
20-30 dans les immeubles de haut et moyen standing;
il tend à rejetter au second plan la circulation par
escalier, celui-ci ayant dorénavant la fonction de
service (déménagement), de secours (feu, ou de dé-
I
pannage (panne d'ascenseur).
Les lois et réglements de construction de 1929 ne
disent absolument rien au sujet des ascenseurs.
I Seuls existent des réglements de sécurité.
La société pour l'amélioration du logement avait
' dénoncé les dangers et l'insalubrité des cages
d'escalier, la loi de 1929 ratifie les nouveaux
principes d'hygiène, de sécurité et de salubrité
nécessaires aux nouveaux logements : éclairage naturel
des circulations, etc. L'article 50 et l'arti-
I
cle 53 apportent une précision : les escaliers
I
I
peuvent être éclairés par le haut de vitrages ayant
une surface égale à celle de la cage d'escalier. Le
vide de la cage mesuré au niveau de chaque étage
doit avoir au moins une surface de 2 m2, plus autant
de fois 0,35 m2 qu'il y a d'étages au-dessous
du palier où la hauteur est mesurée.
Article 79 : les escaliers doivent être pourvus d'une
main-courante. Ils doivent être convenablement é-
clairés ainsi que les dégagements.
Une modification de la loi en 1932 n'apporte que
quelques précisions.
Article 75 les allées, escaliers et cours où le
I
public peut circuler doivent être suffisamment
éclairés jusqu 'à minuit au moins.
Article 76 un palier d'au moins 1 mètre de lar-
I
geur doit être intercalé entre toute porte donnant
sur un escalier et la première marche, lorsqu'il
conduit à un étage inférieur.
Article 78 : les rampes des escaliers ainsi que les
I gardes-corps des galeries doivent avoir une hauteur
d'au moins 90 cm. mesurés au point le plus défavorable.
La loi du 27 avril 190 reprend les articles cidessus
et précise certains points. Articles 36, 61,
88 (1ère, 2ème et 3ème zone). La longueur des marches
ne doit pas être inférieure à 1 m. 10. L'escalier
I
8.3. 42
I
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
Il
I
I
I
I
I
d'un immeuble ayant plus de 2 étages sur rez doit
être construit en matériaux incombustibles. Et l'art.
112 (/+ème zone) les escaliers des immeubles locatifs
doivent être éclairés directement sur l'extérieur à
tous les étages.
Remarques : les immeubles passant de 3_/ étages à
5-8 étages doivent assurer des minimum de sécurité
et d'hygiène que leur impose la loi : tout d'abord
l'éclairage naturel de la cage (il faut penser qu'à
l'époque le coût de l'électricité était relativement
élevé et que les installations étaient plus sujettes
aux pannes) et la main-courante, puis en 1932 la
distance porte escalier et la hauteur des gardecorps
dt enfin en 190 la largeur des marches et
les escaliers incombustibles.
Modes d'éclairage de la cage d'escalier
Les architectes répondent à l'obligation de l'éclairage
naturel de trois manières
cage en façade;
cage centrale éclairage par le haut avec
puit de lumière;
cage centrale prise de lumière en façade
avec courette à chaque étage;
1) par la façade (fig. 22) c'est le cas le plus
fréquent à Genève. A cela, nous
pouvons y trouver plusieurs raisons
: - parce que c'est le moyen
qui assure le meilleur éclairage
surtout si la façade est vitrée
sur toute la hauteur (Fig. 23)
Mais aussi, il permet dans certain cas, de diminuer
l'encombrement de la cage d'escalier (ex. Montchoisy
16,50 m. y compris ascenseur et vide ordures, et
Frontenex-Parc 33,80 m2 principalement à cause du
vide nécessaire à l'éclairage).(Fig. 24).
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8.3. 43.
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I
I
I
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I.
I
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Fig
I
I
I
I
'f t1 t
- F.24
2) central, éclairage par le haut
A Genève, en 1930 ce système est
moins pratique que durant la p-
riode précédente; peut-être ce
type d'éclairage ne correspondil
pas aux nouveaux principes
d'hygiène (air, lumière, soleil)
et d'esthétique (cage expression de la fonction de
circulation). Si l'on applique les règlements de
construction à la lettre (ce qui est bien souvent le
cas) comme ils ne sont en somme qu' indication d'un
minimum exigible, il faut reconnaître que cé type
dclairage s'il peut s'admettre dans les étages
supérieurs (2-3 étages) est totalement inefficace
dans les étages inférieurs (Fig. 25). Nous pouvons
NI
25
cependant donner l'exemple de Clarté où Le Corbusier
a partiellement résolu le problème (Fig. 26), tout
d'abord en prévoyant un vide de puit de lumière important
qui donne une certaine ampleur à l'escalier
(mais il s'agit d'un immeuble de haut standing),
enfin en construisant les escaliers et les paliers
en fer et en dalles de verre laissant filtrer dans
une grande mesure la lumière de la lanterne supérieure
(Fig.27); de même en façade, des entrées
anormalement grandes, des plots de verre permettent
l'éclairage naturel du hall (Fig.28).
83. 44
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I.
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Le Corbusier s'est préoccupé de l'éclairage de la
cage dans certains cas comme l'immeuble de l'avenue
de Contamines (Fig. 29) pour économiser une cage
spéciale pour les ascenseurs, ceux-ci occupent le
vide d'éclairage, l'obstruent, bien que leur cage ne
soit qu'un grillage.
8.3. 66
2
I
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ce
I
.
I
I
toiture
I
I
I
nous faut aussi signaler le problème de l'exécution
des verrières, objets de fréquentes réparations.
Il est résolu à par des plots de verre
. Le nombre croissant des étages peut être aussi
une raison de l'abandon de ce système d'éclairage.
3) cage centrale et prise de lumière en façade
système est peu pratique, à
Genève, nous ne trouvons que quelques
exemples de M. Perrin, rue
Lamartine et rue de Contamines, et
de l'Atelier d'architectes (GANG)
au quai des Arénières et chemin
Krieg (Fig. 31). Ce système était plus une astuce
pour répondre au réglement qu'un moyen efficace
d'éclairer la cage d'escalier (Fig-31).
Ce système était un moyen d'éviter la verrière en
et de ne pas donner un volume trop important
à la cage d'escalier.
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I
Mode de groupement
Comme nous l'avons vu dans les immeubles de la fin
du 19ème siècle, nombre des logements par palier
étaient de 2 (traversants) ou de 3 logements (3 traversants
+ 1 petit logement non traversant). Or, le
logement traversant correspondait aux nouveaux concepts
d'air, lumière, soleil = santé salubrité, des
hygiénistes et rationalistes Hollandais, Allemands
et Suisses. Ceux-ci I appliquaient dans la grande
majorité des cas; la coursive assurant, quelque soit
la grandeur du logement, un traversant; de même la
distribution par escalier de 2 à 3 logements maximtiirn
comme par exemple à Vieusseux ancien (fig. 32).
Or, à Genève si ce type de groupement est fort pratiqué,
il n'est pas encore généralisé. Il faut signaler
qu'avec les nouveaux modes d'implantation
(tissu ouvert) sont créés de nombreux appartements
d'angle non traversants, mais " à double orientation
(Fig. 31).
En effet, par soucis de rationalisation, la tendance
est de grouper 4 5 cellules par palici.
L'augmentation du nombre des logements par palier
amène inévitablement à un nombre croissant de logements
à une orientation ce qui est proprement inadmissible
Jrsqu'il s'agit de logements de plus de
3 piè' - et qu'en plus ceux-ci ont une orientation
dF ' ,rable.
83. 47
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I
Groupe A rch. M BriUrd VIE U SSEUX Fi g 32
Notons que la hauteur de l'immeuble n'influence pas
le nombre de logements par palier, nous trouvons
pour un même nombre de niveaux, des groupements de
2 ou 5 appartements. De même que la position de la
cage d'escalier, tels le prouvent les exemples suivants
(Fig.33) Rue de Crouge No57, la cage en façade
distribue 5 logements et dans le cas du quai des
Arnières, la cage centrale distribue 1+ logements.
Fg .33 Fig. 33 bis
I
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I
I
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I
I
I
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I.
I
I
I
I
I
I
Cage en façade, expression d'une fonction
Il nous faut encore parler brièvement du mode de
représentation symbolique de la fonction circulation
verticale en façade, car en 1930 un soin particulier
est ménagé à cette partie du bâtiment. La
position en façade principale (sur rue) dans certain
cas en est ta preuve.
Walter Gropius fut l'un des premiers à donner un
nouveau mode d'expression à la cage d'escalier en
employant les matériaux nouveaux : pan de verre,
profilé acier et béton armé suivant leurs possibilités.
A ce propos, Giedion écrit
"Gropius avait déjà, dans son usine d'Arfeld
an der Leine 1911, entouré l'escalier de parois
de verre et dématérialisé les angles. A
Cologne, il reprend cette idée en la développant.
Cette forme d'escalier de verre servira
fréquemment de modèle par la suite.
La transparence même ici a d'étonnants résultats.
L'escalier auquel il manque l'enveloppe
habituelle, semble placé dans l'espace. La
spirale de l'escalier devient un mouvement
brusquement figé. Cette utilisation de l'effet
de transparence, contrastant avec la façade
sans fenêtre, en briques de calcaire jaunes
(Fig. 34), constitue une innovation dans l'architecture....
L'utilisation artistique, par
l'architecte de matériaux et de possibilités
qu'au 19ème siècle l'ingénieur n'employait
que dans des bâtiments purement fonctionnels
contribue à la création de nouveaux moyens
d'expression ......la fabrique modèle de l'Expo
du Werkbund de Cologne, où l'accent est mis
sur la legerte, la transparence et la sobriété
de la forme amorce plus fortement que tout autre
édifice réalisé en Europe à cette date,
1 1 a rc1ii ec tur(, ('!ItUIlOI aine''.
-
Fig.34
8. 3. /9.
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I
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I
I
I
I
I
Nous avons pu voir en Hollande, lors de notre voyage
d'étude, plusieurs exemples de ce mode d'expression
le sanatorium de Zonnestral à Hilversum (Fig.35)
(MM. Duikers et Bijvouet) l'immeuble de Bergpolder
(Fig. 36), etc... A Genève, nous ne trouvnns pas
d'exemples où la cage vitrée soit entièrement dégagée
du corps du bâtiment, mais l'expression de la
fonction est marquée de plusieurs façons
Fig. 36 Fig. 35
a) en continuité avec la façade (Fig.37) la cage est
exprimée par un pan de verre continu sur toute la
hauteur de la cage. Exemple Route de Chêne
(Hoechel 132 - Fig. 38 photo), quai Charles Page
(Lozeron 1935), etc...
F-1g.37 F'g38
Lii
8 3 50
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I
I
I
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I
I.
I
I
I
I
I
1
Remarque : Cette solution pose le problème d'entretient
de ces verrières, car s'il est admis dans certains
pays comme la Hollande de repeindre les huisseries
tous les duex ans, il n'en est pas de même
dans nos régions. Certains voient dans l'architecture
des années 30, un échec dû entre autre à la dégradation
(corrosion, mauvaise étanchéité, etc.) de ces
systèmes constructifs. L'Usine Van Helle à Rotterdam
(1930) montre que de telle verrière entretenue tous
les deux ans sont encore dans un parfait état (Fig.
39).
b) exprimée en volume : comprises dans le gabarit
général de l'immeuble (fig. +0 photo), les loggias
laissent apparaître le volume hors gabarit
(Fig. 1+1);
en outre, on trouve associée l'expression par
volume et par vitrage continu.
Remarques : les fonctionnalistes allemands ou hollandais
et russes, tout en exprimant la verticalité
de la circulation, utilisaient les nouveaux matériaux
(pan de verre, acier, béton armé, escalier en
porte à faux, etc.) au maximum de leur possibilités
créant un nouveau mode d'expression architectural;
or à Genève, les architectes adoptent la représentation
symbolique de la fonction, mais empreinte des
traditions et conditions locales, ils montrent une
certaine réticence face aux possibilités des nouveaux
matériaux (vitrage étroit, escaliers portant
toujours sur les murs, l'entourant, etc.) qui ne
sont pas encore un mode d'expression.
8.3 5
I
I
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I
I
Fi g. 40
M
Fig41 Fig. 41
Cages, circulations et autres fonctions
Dans certains cas, les paliers intermédiaires de la
cage d'escalier ouvrent sur un balcon ou une loggia
(Fig.43). Eti général le balcon donne accès au videordure
qui se trouve ainsi isolé et bien ventilé,
mais il offre aussi la possibilité de sortir à tous
les niveaux. Les larges portes-fenêtres permettent
une bonne aération de la cage et son moindre isolement
(Fig. /4)
Tr
F i. Fin i
8 3 52.
8.3. 53•
I
3.2.3 Crislallisation d'un mode de groupement
I
I
I
I
I.
Li
I
E
I
I
ilb
E
I
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1
I
I
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h--.
Fig. 46
Fig 47
Fi 48
L
F19. 48
3.2.3.1. Introduction
_____
Les modes de groupements et de distributions des
r
+ cellules ont-ils évolués depuis 194:0 A vrai dire,
les bases de la rationalisation des distributions
étaient déjà posées, théorisées et pratiquées
me nous venons de le voir dans la première partie
de cette étude). L'immeuble lamelliforme, accès par
Fig
coursives, de Gropi s ou la rue intérieure de.Le
Corbusier avaient ouvert la voie, il ne restait
lus aux architectes qu'à trouver des solutions plus
onformes aux normes actuelles. Nous citerons pour
mémoire quelques solutions nouvelles
passage de l'accès par coursive tous les deux
niveaux à la solution tous les trois niveaux
(Fig. 1+5). Cette solution qui permet d'économiser
une coursive augmente le nombre d'escaliers, individuels.
Il en est de même pour les solutions en
semi-duplex (Fig. 46) désservis par coursive.
Dans la cas du semi-duplex il s'agit de permettre
me plus agréable occupation du volume habitable,
'ais cette solution multiplie le nombre des escaliers
individuels aussi il est nécessaire de diminuer le
nombre des coursives. Ces solutions ne sont pensables
que pour des logements relativement grands.
de même l'introduction du semi-duplex distribué
par rue intérieure (Fig. 1+8) présente les mêmes
caractéristiques que celui distribué par coursive
tout en présentant les inconvénients de la rue
intérieure que nous avons déjà cités plus haut.
emarque : Dans les différents cas présentés ci-dessus
l'augmentation en hauteur (9 à 20 étages) et
en longueur (100 à 200 m.) des bâtiments, permet de
grouper un plus grand nombre de cellules par distribution.
La proposition faite par Le Corbusier de
grouper jusqu'à 2.400 personnes sur une trémie
d'ascenseurs est réalisée. Une étude du C.S.T.B.
montre bien la relative importance du coût des
ascenseurs (entre autre suivant le système de distribution).
Conclusion : on pourrait s'attendre à
ce que les dépenses par personne transportée croissent
avec la hauteur des immeubles, il est toutefois
caractéristique que ces dépenses doublent pratiquement
quand le nombre d'étage passe de 8 à 20. Les
immeubles à coursives ou à rues intérieures se montrent
beaucoup plus économiques que les immeubles
classiques quant aux frais d'installation des ascenceurs,
en outre, la réduction du nombre des niveaux
désservis a une influence relativement importante
sur le prix.
I
I
I
I
I
I
I.
E
1
I
I
I
I.
I
I d'accès
I
maximum
I
âgées
I
Fi g. L+ 9
Fi g.49
Cependant, il faut noter que pour les solutions cidessus
duplex, semi-duplex, etc., le coût de la
construction augmenté par le nombre croissant
d'escaliers individuels, par le décalage des dalles
(semi-duplex) obligent à rationaliser au maximum
les distributions. En outre, suite ou non à des
catastrophes (incendie) dans tous les pays, la législation
précise plus ou moins sévèrement des normes
de sécurité limitant le nombre de personnes par
escalier et multipliant ainsi les escaliers de secours.
Il semble donc que le choix d'une typologie
d'appartement oblige à rationaliser au maximum les
distributions dans les cas ci-dessus, cas qui ne
se trouvent que très rarement à Genève.
3.2.3.2. Application tardive ou avortée à Genève du système
coursive ou rue intérieure.
Ces systèmes n'eurent à Genève qu'une application
fort tardive et leur nombre en est limité ; en fait
il s'agit de tentatives isolées d'architectes désireux
d'essayer au moins une fois des logements
duplex ou semi-duplex distribués par coursives ou
rue intérieure. Limitées a un bâtiment, ces expériences
ne sont généralement pas rééditées. Ces solutions
présentent une certaine attractivité, de
nombreux projets faits à l'Ecole d'Architecture
semblent le prouver, mais pour les nombreuses raisons
que nous avons données dans les paragraphes
précédents, dans la pratique la rentabilité de tels
groupements ne semble pas évidente (par exemple
certains architectes pensent que pour que le duplex
soit rentable, il faudrait changer les réglements
de construction et abaisser les hauteurs de logement
de 2,50-2,60 à 2,20-2,30 m.).
Exemples d'accès par coursives : à Genève, ce type
semble avoir trouvé une application bien
précise dans les immeubles collectifs pour personnes
âgées où il est absolument nécessaire d'avoir le
de circulations horizontales et de groupement
de petits appartements (studios ou 2 pièces),
exemples : Immeubles d'habitations pour personnes
Etat de Genève (G.Brera, F.Gampert, Waltenspuhl
1964) au Chemin de la Gradelle. Maison de
Retraite Petit-Saconnex, chemin des Crêts (Archinard
et Zuber 1966).
L'immeuble locatif : Villa Ronzades et des Acacias
(Lamunière et Bussat 1957) est un exemple typique
où l'architecture par soucis de prestige, d'esthétique
et autres à mélangé une série de modèles (Le
Corbusier et Brinkmann, Van de Vlugt) (Fig.50).
8.3. 54
I
I
I
I
Li
I
lî
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I
Cet exemple montre qu'avec le choix d'un tel système,
combien il a été possible de tirer un maximum
de profit de la parcelle, mais aussi combien au
point de vue utilisation une telle solution peut
être discutable pour des logements d'une telle dimension
(largeur du logement 2,90 m. , longueur 10,5
et 12 m.) Voir étude Habitation logement No 1.
Ces duplex qui peuvent donner l'illusion de la villa
sont proprement inadmissibles.
Exemple d'accès par rue intérieure
Dans les rares tentatives d'application à Genève la
rue s'est transformée en couloir plus ou moins long.
A cet échec nous pouvons trouver plusieurs raisons
tout d'abord la tradition du loqement traversant et
le coût trop élevé des logements duplex ou semi-duplex,
si bien que cette solution rationnelle de distribution
rend non rentable l'ensemble de la construction.
Nous pouvons citer quelques exemples de semi
rue intérieure : immeuble tour Constellation
(Fig.51) : le couloir déssert 8 logements de 2 pièces
1'2 à 4 pièces dont aucun n'est traversant, ce qui
8.3 55
Fig .5 0
I
I
I
1
I
I
I
I.
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I
I.
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I
I
I
I
I
permet d'épaisir le bâtiment jusqu'à 24 m. d'où
une longueur minimum de façade par logement. Dans ce
cas, le couloir est légèrement éclairé par la cage
en façade. Immeuble de la coopérative d'habitation
la Ruche rue des Maraîchers (j.J. Tronchet 1958)
(Fig. 52). Le couloir large de 1,80 m. et long de 39
m. distribue 10 logements de 2 à 4 pièces, dans ce
cas les logements côté cour ne voient dans les trois
premiers étages jamais le soleil. Le couloir au
traitement monotone ne présente aucun attrait. La
cage d'escalier bien éclairée en façade présente la
curieuse particularité d'une double montée.
83. 56
Fig 51
I
I
I
I
I
I
I
I
3.2.3.2. Cristalisation du mode de distribution
A Genève, vouloir rationaliser les distributions et
le mode de groupement des cellules au un moyen Ops accè
s coursives et rues intérieures est faux. Dans la
pro .ni&
situation actuelle, la distribution par escalier
est le moyen rationnel et économique (mis à part les
raisons d'échec des autres distributions que nous
avons déjà montrées dans l'étude)
- le problème de l'ascenseur couteux en 1930 (proportionnellement)
ne se pose plus avec une telle
acuité, l'industrialisation de ce mode de remontée
méaanique,les progrès scientifiques et technologiques
améliorant le rendement des machineries,
la concurrence des entreprises productrices ont
permit de réduire le coût de telles installations
par rapport au coût global de la construction.
En plus,. le nombre croissant d'étages (immeuble
bas du LiGnon 11 étages sur rez) ou le groupement
de tk à 5 logements par palier permet de rester dans
des proportions intéressantes du point de vue
coût, d'utilisateurs par ascenseur;
- la législation pour des raisons élémentaires de
sécurité limite le nombre de personnes par escalier
rendant la solution coursive ou rue intérieure
irrationnelle, multipliant le nombre d'escalier
de secours;
- dans les ensembles ou les grands immeubles la répétitivité
(Fig.53) de la cage même pour des groupements
ou des logements différents permet la préfabrication
des différents éléments de la cage
(paliers, escaliers, porteurs, etc..)
3. 57.
I
I
I
- par rapport à la Cité Radieuse (Marseille), le
groupement avec accès par escaliers offre la possibilité
dans le cadre d'un ensemble de la construction
par étape, et ainsi de louer (voir plan
financier) par eage d'escalier construite,, ce
qui ne serait être le cas dans la Cité Radieuse
où tout le gros oeuvre doit être au moins terminé.
Nous pouvons maintenant examiner dans la période
actuelle, les aménagements qui ont permis de rationaliser
et de minimiser les circulations
Fg. 53
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
1
8
- l'abandon de l'éclairage naturel de la cage d'escalier
a permit la cristalisation du modèle de
typologie d'immeuble à cage centrale. Jusqu'en
1961 nous trouvons encore fréquemment des cages
en façade surtout dans les immeubles hauts,
car il est le seul moyen d'éclairer convenablement
la cage comme aux Tours de Carouge par exemple
(fig. 54)
Mais dans ces différents cas, le traitement en façade
de la cage n'a plus la même valeur expressive,
dans l'immeuble tour Honnegger Constellation St-Jean
(Fig.55) la verticalité du vitrage est coupée par
de nombreux montants horizontaux.
I
I
I
I
'
I
I
I
lob
I
I
A partir de 1961, les nouveaux règlements de construction
ne rendaient plus obligatoire l'éclairage
naturel de la cage, l'article 73 ne stipule seulement
"les locaux accessibles au public tels que les allées,
cours, escaliers et cages doivent être éclairés
en permanence". Ce reglement peut s'expliquer facilement
tout d'abord les solutions à cage centrale,
vu le nombre croissant des immeubles hauts ne pouvaient
assurer un éclairage convenable, mais aussi
le prix moins élevé de l'électricité (entre autre
le système minuterie) la sécurité des installations
(rareté des pannes) l'absence de grève (en France,
un groupe électrogène est nécessaire pour cette
raison).
D'autre part,
a) avec l'épaississement des bâtiments (minimum de
15 à 16 jusqu'à 20 et plus) l'occupation par la
cage de la zone défavorable devient une nécessité
(Fig.57).
Zone défavorable : bains,cuisine, hall, dégagement,
W.C. et cage.
à la place de la cage en façade, il est possible
de mettre 1 à 2 pièces, ce qui augmente l'état
locatif de l'immeuble, d'ailleurs cette critique
nous a été faite par le professeur d'économie
du bâtiment, M. Wagner sur des projets (E.A.U.G.)
d'immeubles H.L.M. en 1969. En outre, la cage en
façade peut perturber la préfabrication (ou l'industrialisation)
dejla façade; l'exemple de certains
immeubles de l'ensemble Gradelle (Hentsch, Zbinden,
Alfendary, Gampert, Gaulis,1963-67) montre
que pour ne pas augmenter le nombre de type de panneaux
de façade rpéfabriqués, la cage est légèrement
en retrait de la façade (Fig.58);
la critique de Le Corbusier sur la multiplication
des entrées et des concierges a été partiellement
résolue, par l'unification de 2 cages au rez-dechaussée
(Fig.59) comme par exemple les immeubles
du chemin de la Montagne (Gaillard, Moratpour ),
en plus, ce système permet de donner l'impression
d'un grand hall d'entrée et de lui conférer un
caractère plus représentatif.
8 3. 5
I -
Fig 57
I
I
I
I
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1
I
I.
I
I
1
I
I
I.
I
I
I
I
F9.58
Fi .59
roupemeflt des cellules (les 2 modèles type de cage)
L' analyse de certain exemple nous montre que le nombre
de logements par étage détermine la forme de la
cage et le type d'escalier
de 2 à 3 logements par palier : cage carrée, escalier
à 2 volées (Fig.60) exemple Le Lignon
modèle de logement traversant type, différenciation
du nombre des pièces (Fig. 6).
de 1 à 6 logements par palier : cage rectangulaire
escalier d'une volée (Fig.61). exemple La (rade1-
le, deux logements au moins n'ont qu'une orienta-
tion.
Remarque sur les cages centrales
la cage d'escalier
centrale éclairée artificiellement est par conséquent
sans contact avec l'extérieur et est devenue qu'un
E
I
I
I
I
I
Fi y 60
I.
I
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Fi g 6 1
I
I
I
I
I
accès de secours. C'est maintenant l'ascenseur qui
sert de distribution dans le cas du Lignon (Fig.6o)
et dans bien d'autres cas; la cage d'escalier est
séparée du palier de distribution par une porte.
Cette minimisation est poussée tellement loin, comme
dans le cas du Lignon (largeur escalier 100) que
l ' aménagement de certains meubles est impossible.
Nous ne citerons que le cas d'un menuisier qui devait
installer des rayonnements au 11ème étage d'un
immeuble arrivé sur place, il a dû les scier en 2
(l'ascenseur et l'escalier étant trop petit) et les
monter à pied jusqu'au 11ème étage.
Ce type de distribution interdit donc certaines dimensions
de meubles et oblige le rachat de meubles
appropriés au type de distribution.
1
I
I
I
I
ri
I
I.
I
I
I
I
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I.
I
I
I
I
I]
1
Problèmes des maisons hautes
Les maisons hautes et en particulier les tours qui
permettent une forte concentration sur un nombre
limité de distribution ont posés le problème de la
sécurité en cas d'incendie. La législation a introduit
dans la loi de 1961 des nouveaux réglements,
résumé des articles
- art. 132 -2 escaliers au moins sont nécessaires;
-dont un au moins principal l'autre de
secours,
- escalier pour 50 personnes par étage
plus 1 par fraction ou tranche de 50,
-escalier de secours fermé sur les quatre
côtés, fermeture des portes incombustibles
automatique,
-un passage doit relier 2 à 2 les escaliers
tous les 3 niveaux ainsi que sur
les combles et touts plats.
-etc.
En fait, cette loi venait en prévention de catastrophes
que pouvaient laisser présager les premiers
immeubles hauts, tels que la tour Constellation
(Honnegger) premier immeuble haut de 12 étages
(40 m.) (Fig.62) où un seul escalier distribue 96
appartements soit environ 280 personnes sans escalier
de secours; on voit bien les dangers que peuvent
présenter ce genre de cas qui ne sont d'ailleurs
plus conforme è la nouvelle loi.
flg.62
Dans les nouvelles cunscructions, les arcnitectes
ont trouvé divers procédés pour économiser les cages
d'escalier de secours comme par exemple, aux tours
de la rue Ernest-Pictet ', les cages sont
réunies à chaque étage par un couloir qu'une porte
incombustible à fermeture automatique sépare. Nous
I 8.3. 63
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I.
pouvons citer encore le cas du Lignon (Fig.61*) où
toutes les cages d'escalier, déjà séparées du palier
désservant les logements (6ig.60), sont reliées
tous les 4 niveaux par une coursive qui sert à la
fois de coursive, de passage de secours et d'accès
aux buanderies et aux monte-charges.
Mais à part les distributions qui sont peu avenantes,
il faut noter le problème des ascenseurs qui est
particulièrement aigu dans les tours. Si la loi
H.L.M. précise la nécessité d'un ascenseur à partir
du 4ème étage, aucune réglementation ne pose le
problème du nombre d'ascenseur pour un nombre d'étages
et de personnes utilisatrices; il s'en suit une
insuffisance en nombre, aux tours Lignon par exemple,
bon nombre de locataires se plaignent d'attendre
en moyenne 7 minutes aux heures de pointe, mais
aussi les dimensions trop faibles de ceux-ci qui ne
permettent ni le transport d'objets importants, ni
le passage de brancards pour des immeubles de li
étages et plus.
I
I
I
I
1
I
I
3.3. PROCESSUS DE RATIONALISATION DES STRUCTURES PORTEU-
SES - REPERCUSSIONS SUR CERTAINES PARTES DU BÂTIMENT
8.3 64
3.3.1. L'industrie du bâtiment
I
I
I
I
I
I
I
I
I
3.3.1.1. La concurrence dans le bâtiment
Avant de parler de l'évolution des structures en
elles-mêmes, il est nécessaire d'exposer dans les
grandes lignes l'évolution des moyens à disposition.
Pour expliquer la prédominance d'un matériau (le béton
armé), la faible proportion d'immeubles à ossature
entièrement préfabriquée, de la tendance à la
"rationalisation du
il est nécessaire
de comprendre - grosso modo - comment se fait la
concurrence dans l'industrie du bâtiment.
Un supplément de la Vie Economique (1953) en décrit
les mécanismes principaux
"a) contrairement au produit industriel, le
produit de l'activité dans la construction
consiste en un ouvrage spécialisé tout à
fait individuel;
chaque ouvrage est soumis à des considérations
de temps et de lieu, il y a des quantités
d'imprévus;
le processus de formation des prix est
soumis â des conditions spéciales;
Comme chaque ouvrage est nettement individuel,
il ne peut s'établir de "prix du marché" proprement
dit, comme c'est le cas pour les produits
industriel éminement fongibles. Le plus
souvent l ' entrepreneur n'a pas la possibilité
de pouvoir s'appuyer sur des prix déterminés
et de portée générale. En conséquence, la
formation des prix est surtout fonction du
coût. ( ........
Le caractère individuel de l'ouvrage rend en
général nécessaire de procéder à un nouveau
calcul du coût pour chaque travail. Comme
l'importance de ce coût dépend des matières
premières, de la main-d'oeuvre et de l'équipement
technique, et qu'il n'est pas possible
de déterminer rigoureusement à l'avance le
prix de ces divers éléments, il faut se contenter
d'établir les devis calculés sur de
simples appréciations ou d'après des expériences
antérieures".
1
I
I
Ce rpocessus de formation des prix (dû à la nature
de l'activité) entraîne des formes spéc ifiques de
I
concurrence entre entreprises. A titre d'exemple,
nous citon une tendance qui apparaît actuellement
en Suisse : le contrôle par un groupe financier
(au départ, issu d'une grande entreprise) d'un en-
I semble d'entreprises représentant les différents
corps de métier. Ainsi, l'entreprise Z-hokke contrôle
un ensemble d'entreprises et tente de contrôler
des entreprises du second oeuvre.
La tendance ne serait donc pas à la formation d'entreprises
générales verticales, groupant tous les
corps de métiers, mais à des ententes au sommet des
entreprises les plus fortes qui laissent exister de
façon autonome, en apparence, des entreprises moins
importantes,qu'elles contrôleraient de fait entièrement.
83 65
3.3.1.2. Matières premières, matériaux, innovations techniques
Nous avons cherché à réunir un certain nombre de
données concernant la situation locale
I
a) les matières premières
Le milieu géographique naturel importe beaucoup en
I ce qui concerne la prédominance d'un matériau. Cependant,
ce n'est pas le seul facteur: la construction
métallique est-elle plus développée dans les
pays qui en produisent comme l'Allemagne ? Nous ne
le pensons pas. La priorité donnée à l'industrie
d'armement est le facteur principal.
Cependant, le coût du transport des matières premiè-
I
res n'est pas un facteur négligeable dans le bâtimént.
I • Genève
possède une infrastructure naturelle (carrières)
qui couvrait dernièrement en tous cas, les besoins
locaux (essai de géographie industrielle -
Raffestin).
I Exploitant ces carrières, il y a une briquterie, créée
en 1902 (Bardonnex) et une cimenterie (Vernier,
I
fondée pendant la crise des années 30).
Enfin, l'entreprise Béton Frais existe depuis 1960,
elle décharge les entreprises de la fabrication du
béton, en particulier dans les cas de chantiers urbains
(pas de place pour une bétonnière) ainsi que
certaines petites entreprises qui ne veulent pas
investir dans la bétonnière.
La prédominance du béton armé (et non de la brique)
I
s'explique donc partiellement par les conditions
locales : à Genève, l'argile est rare, le gravier
' abondant, et il n'est pas compliqué d'obtenir du
bois pour les coffrages.
I
I
I
8.3 66
i
I
I
I
I
A titre indicatif, quelques dates concernant le
génie civil (revêtement des routes) qui ont dû
être déterminantes par exemple, en ce qui concerne
le développement des toits, terrasses, étanchéités.
1902 premier essai de goudronnage
1918 généralisation du goudronnage
1926 apparition sur le marché des émulsions de bitume
qui ont permis d'accélérer le rendement
des chaussées macadamisées, en incorporant le
bitume au moment du cylindrage
1928 première chaussée en dalle debéton (route de
Chêne)
1933 voies d'accès du Palais des Nations, également
en dalles de béton (avenue de la Paix).
I La guerre amena des restrictions en ce qui concerne
le ciment et le bitume, d'où la recherche de revêtements
nécessitant une faible quantité de bitume importé.
Les trottoirs jusquè là en béton de ciment, sont
exécutés en asphalte coulé : "Cette solution semble
pouvoir être conservée en temps de paix
I " (Guide
Technique de Guerre 193).
introduction d'innovations dans le bâtiment à
Genève
(source M. Sacbhi,
I
contrmaître-maçon)
1900 - 1905 premières utilisations du plot de béton
I
1911 premier bâtiment d'habitation à dalle
coulée en béton (av. Gallatin - Braillard)
1920 à partir de cette date, l'utilisation
I du béton devient "normale" - introduction
du sika
1
-
1922 introduction de la dalle nervée
I
1
1925 abandon de la pierre de taille (meulerie),
généralisation de la dalle B.A.
1930 maison "Clarté" premiersbâ-
Pavillon du Désarmement timents entièrement
métall
iques.
1950 première ossature entièrement préfabriquée,
unité d'habitation "Malagnou-
Midi! 1950 (architecte Marc Saugey)
I
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I
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1•
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I
I.
I
I
I
I
I
1
d) les équipements techniques
Le moment où sont introduites les innovations techniques
correspond dans la plupart des cas à une
augmentation du volume à bâtir, ainsi qu'à une
aggravation de la concurrence entre entreprises.
A titre indicatif, nous donnons les quelques dates
que nous avons pu recueillir (source : M. Sacchi,
contrmaître) sans malheureusement être à même de les
expliquer
1910 la première pelle à vapeur
1912 la première grue fixe
1918 petite tonnière
1930 chantier de la S.D.N., première grue roulante,
14 m. de bras, l'usage de cet engin ne se
généralisera que plus tard
1930 première pelle
1933 la revue ?Entreprise? mentionne les
dont l'usage de ne généralisera qu' en 1947
1933 la revue Entreprise parle de l'usage de la
pompte à béton empruntée à la construction
des barrages pour les chantiers de logements
(l'immeuble de Montchoisy Riant-Parc - Braillard
a été construit ainsi, sans grue).
Actuellement la généralisation de la grue
fait que la pompe n'est plus utilisée dans le
bâtiment
1940 le compresseur, déjà utilisé sur les barrages
est utilisé dans le bâtiment
1947 premier réglement détaillé de la sécurité sur
les chantiers
1953
1959 interdiction du système du pont-volant jugé
dangereux
3.3.1.3. La main-d'oeuvre
La question de la main-d'oeuvre est liée à celle de
l'équipement technique. Schématiquement on peut dire
que s'il y a pénurie de main-d'oeuvre, les entrepreneurs
chercheront à mécaniser le plus possible
le travail. D'autre part, s'il n'y a pas la maind'oeuvre
disponible qualifiée, les entrepreneurs
chercheront des moyens qui leur épargneront la formation
de la main-d'oeuvre.
L'adoption de principes comme la répétitivité a des
conséquences qui sont supportées entièrement par la
8.3. 67
I
I
I
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I
I
I
1
.
en
1l est donc naturel de chercher à
subdiviser les travaux de construction en un grand
nombre d'opérations simples, pour permettre de spécialiser
fortement les exécutants1l (rapport de l'ONU
commission de l'Habitat).
Les conditions d'une sous-qualification (appelée
"opérations simples", "Forte spécialisation) qui
ne diminuent par contre, pas la fatigue nerveuse
et physique : précision exigée par les opérations
de montage, accroissement du rythme, etc...) sont
donc ainsi créées.
a) Situation locale
A Genève, il y a toujours eu une forte proportion
de travailleurs étrangers et saisonniers dans le
bâtiment.
b) Quelle fut l'attitude des entrepreneurs pendant
la crise des années 30 par rapport au problème
des saisonniers ?
Le bâtiment fut un des secteurs qui se maintint en
bonne conjoncture le plus longtemps, les secteurs
les plus touchés étaient les industries d'exportation
comme l'horlogerie; les banques regorgaient
de fonds étrangers inemployés et accordaient des
facilités de crédit (un immeuble est moins soumis
à la dévaluation qu'un titre).
L'industrie du bâtiment fut donc fortement sollicitée
pour absorber le chômage.
"Mais voici que l'on part en guerre, ici et là
affirmant pour commencer qu'il est indigne
de voir la construction importer, bon an mal
an, tant ou tant de milliers de travailleurs
étrangers, alors qu'un si grand nombre de
chômeurs du pays battent le trottoir.
De là, des appels qui prennent souvent une allure
d'ultimatums, à l'adresse de l'industrie
du bâtiment, qui l'invitent à prendre des mesures
pour recueillir une bonne partie du
monde chômeur et se passer dorériavent de ses
ouvriers étrangers qualifiés".
(Revue Entreprise 1932, p.145)
[•
r.
III]
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I
I
Le mois suivant, l'éditorial de la revue
prise" est intitulé (p.153)
I
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I
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I
I
I
I
?fl5 la maçonnerie, l'apprentissage est un
danger".
Il relate les efforts faits pour attirer vers cette
profession les jeunes suisses.
cette action en faveur de la formation
professionnelle d'ouvriers maçons du pays
doit se restreindre à ne diriger vers cette
profession que le nombre de jeunes gens qui
pourront y trouver une activité durable en
période d'activité normale'.'
Cette fois, l'argumentation porte sur le statut de
saisonniers, qui est traité de "fonction économique
naturelle, en fournissant à l'industrie du bâtiment
les réserves de main-d'oeuvre dont elle n'a besoin
qu'en pleine saison" (d'avril à septembre).
Il faut donc rechercher l'équilibre entre les besoins
annuels et les besoins saisonniers. Autrefois, les
besoins annuels étaient remplis par des étrangers,
à cause de l'éloignement naturel de nos jeunes, etc.;
actuellement,
"grâce aux efforts de notre industrie, le recrutement
indigène suffit aujourd'hui à couvrir
ces besoins annuels. La formation d'ouvriers
du pays telle qu'elle est Organisée
aujourd'hui a dès lors pour but que de maintenir
cet état de chose".
Nous voyons ici que le statut de saisonniers avait
avant la guerre la mêmefonction qu'actuellement
possibilité d'engager ou de débaucher à volonté une
main-d'oeuvre qui n'a pas de moyens de se défendre.
Un peu plus loin, dans la même revue (Entreprise
1932 P.245), l'argumentation de la qualification
est de nouveau utilisé
les cours pour les chômeurs durent 5 semaines, or
"ces mouvements ne sauraient en 5 semaines vous
entrer dans le sang".
Il y aurait une concurrence entre les ouvriers
suisses et les ouvriers étrangers : "il faut l'apprentissage
assez long si l'on veut obtenir des
ouvriers complets à même d'affronter la concurrence
des ouvriers qualifiés de l ' étranger".
D'après ces textes, il semble que les entrepreneurs
avaient souci que la formation des maçons fut complète
"Qu'un apprenti tombe par exemple sur un
chantier où tout l'été on ne parle que béton
coffré, coulé, etc.,etc. il est clair que notre
homme ne saurait y pousser son habileté
I
I
I
I
I
1
E
I
I
I
I
I
. construction
dans l'art de dresser les murs de briques ou
de taille. De toute évidence, il va oublier
presque complètement les connaissances qu ' il
avait acquises au cours".
Or, les Italiens, ont "l'avantage d'un dressage
quasi familial ou patri.rcl'.
Et perdre sort temps et son argent que
de penser à remplacer l'apprentissage sur
les chantiers par des cours, si agrémentés
soient-ils de belles et scientifiques théories".
La position des entrepreneurs est donc claire
ils ne veulent ni subir une baisse de la productivité,
ni assumer des coûts de_formation,mêmé conjoncturel
1 ement.
En 1935, cependant, le Conseil d'Etat de Genève, décide
de ne pas autoriser le retour des saisonniers,
à l'exception de certains contremaîtres ou cadres
pouvant fournir la preuve de leur activité antérieure.
Le volume bâti par année a du reste fortement
diminué, puis la guerre provoque un arrêt presque
total. (Entre temps, les grands travaux et les subventions
fé dérales sont institus).
c)
Situation depuis la guerre, quelques éléments
En 1951, la construction commence à reprendre. Cependant,
il n'y a pas encore d'afflux massif de
travailleurs étrangers.
La Société suisse des entrepreneurs fit des efforts
pour "mettre à disposition de l'industrie de la
du personnel bien instruit et au caractère
solidement trempé", mais elle se plaignait que
ses efforts soient vains, car le 30 % des maçons
devenaient fonctionnaires (CFF, police, douane), un
grand nombre devenait contremaîtres, le reste quittait
la profession ). (Bulletin du Ciment oct. 1951).
Depuis 1958, l'arrivage massif des saisonniers a repris.
Ce sont des ouvriers pour la plupart sans qualification,
qui fournissent le grand nombre de manoeuvres
nécessaires sur les grands chantiers plus
ou moins rationalisés. L'argumentation patronale en
faveur du statut de saisonnier a un peu évolué
l'argumentation de la qualification était purement
conjoncturelle.
L'argument de la
naturelle" est également
abandonné, les grands chantiers ne sont guère interrompus
par la mauvaise saison, les saisonniers sont
en Suisse 11 mois sur 12. ......
3 70
I
I
I
I
I
I
-
Les raisons fondamentales restent les mêmes
possibilité de régler l'embauche en fonction des
fluctuations annuelles de la conjoncture (sur-
-
chauffe, etc.)
possibilité de ne pas assumer la formation, le
logement et l'éducation d'une part importante des
L
travailleura.
es derniers arrêtés fédéraux et le contenu de l'initiative
Schwarzenbach sont du reste clairs il
faut limiter le nombre des travailleurs étrangers
qui s'installent, d'une part, et d'autre part, améliorer
le sort des saisonniers, mais ne pas y renoncer.
8.3. 71.
I
Formation professionnelle dans le bâtiment
A titre indicatif, voici quelques chiffres fournis
par l'Office de la Formation Professionnelle, qui
montrent que le norbre des apprentissages dans les
professions du bâtiment, s'il ne fut jamais élevé,
a fortement diminué ces dernières années.
I
par année
nombre de nouveaux apprentis
I
1961 1969
Maçons 85 19
I
Plâtriers peintre
Peintre en bâtiment
I
Carreleurs 153 48
Total 208 67
= = == === == = = = = = = =,= === == r: ==== = = == ==== = == == === = ==
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I
I
1
les causes sont à chercher dans le fléchissement de
1964-65 dû à la surchauffe, à la non-amélioration
des conditions de travail, et à l' augmentation du
nombre des travailleurs étrangers.
Remarquons, que la régression, déjà forte pour les
métiers du gros oeuvre, l'est encore plus pour les
métiers du second oeuvre.
I
I
I
I
1
I
I.
I
I
I
I
I
1•
1
I
I
1
I
I
3.3.2. STRUCTURE - ENVELOPPE
3.3.2.1. Evolution des structures porteuses dans les immeubles
d'habitation à Genève depuis le début du siècle
Nous avons décelé 5 phases principales
Fig. 1 - Structure traditionnelle en pierre et bois
Les planchers des immeubles d'habitation des quartiers
des Eaux-Vives, Pâquis, Plainpalais, sont
généralement composés de poutres en bois de section
20 x 30 sur deux appuis, espacés de 50 cm. Les appuis
sont les murs en pierre ou en moellons appareillés
(portée courante 5 150 m.) Le plot de ciment
ne se généralisera à Genève que vers 1920.
Fig. 2 - Structure traditionnelle en béton armé et
plots de ciment.
L'introduction du béton dans l'ossature se fit tout
d'abord dans les fondations et murs du soue-sol
(béton banché) et dans les dalles et sommiers (béton
armé) ex. Rue Gallatin 3, Maurice Braillard).
Les murs sont percés de portes et de fenêtres de
dimensions courantes.
Le béton n'est pas utilisé selon ses possibilités
véritables (sections surdimensionnées). La dalle
B.A. n'est pas appliquée dès le début pour la toiture
(Av. Gallatin 1911 : charpente). Ce n'est qu'à
partir de 1927 que l'on trouve les premières couvertures
en dalles : exemple square de Montchoisy, Vieusseux,
Plateau de Champel (Fig.2).
8.3. 72
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8.3. 73,
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Fig. 3
- A partir de 1932-34, le béton armé est
utilisé de façon plus rationnelle (mise
au point des méthodes empiriques du calcul
du béton par Maillard, entre autre).
La mise en place d'importants linteaux et sommiers
permet un agrandissement des ouvertures en façade
(qui reste porteuse) et, à l'intérieur, les percements
plus grands et plus nombreux des refends.
Fig. 4 - Structure ponctuelle en béton armé et métal
A la même époque ont été réalisées des structures
ponctuelles avec des points porteurs en façade (ex.
Clarté - Le Corbusier) ou en retrait de la façade
(ex. Riant-Parc, Honneger).
Fig. 5
- Structure traditionnelle ou préfabriquée
C'est après la guerre qu'apparaissent les murs de refend
porteurs perpendiculaires à la façade.
Le corollaire le plus important de ce système est
le début d'une recherche sur la rationalisation d'éléments
de façade.
I
I
U
Apparition de problèmes comme celui du joint de
dilatation. Jusque là, le mur mitoyen n'était pas
solidaire de la structure. Maintenant, il faut le
dédoubler tous les 30 mètres.
Remarques
L'apparition d'un nouveau type n'entraîne pas la
disparition des anciens
ex. persistance du système traditionnel - Cité Léopard
à Carouge 1953
- architecte Bodmer - Méva
ex. utilisation du ponctuel dans le logement après
la guerre Malagnou-Parc - -
1950 arch. Saugey -
8.3. 74
Villa Ronzade - arch. Lamunière -
1957 -
I
Tours de Lancy - arch. Lamunière - 1964
Les Ailes - Cointrin -
1959 -
3.3.2.2. Premières utilisations du béton armé à Genève
I
I
I
.
I
I
Leur caractéristiques est le maintien de
système constructif (fig. 1 et 2 ) que l'on exécute
avec un nouveau matériau : le béton armé.
Les portées
Le béton armé permettrait d'allonger les portées.
Cependant, on ne remarque pas de différence importante
avec les ancinnnes structures la portée
moyenne est toujours de 5-6 m (constance du programme
de logement). D'ailleurs, pour solutionner le
problème des immeubles épais, on crée une petite
portée centrale où sont groupés les équipements
sanitaires et les circulations
Exemples : rue de Lausanne
rue de Miléant
chemin de Roches (Fig.)
Parfois, on cherche à avoir des portées économiques,
de 3 à 4 m. comme par exemple à Cité Vieusseux.
MOI, iffl
T1
I
I
Systèmes porteurs
Si l'on décompose le système de structure à façade
portante, nous trouvons à Genève 2 principaux cas
le refend ou double refend parallèle à la façade
le noyau central
I
I
I
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I
I
I
I.
I
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I
I
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I.
I
I
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I
I
I
Le refend parallèle à la façade
Ce système est de loin le plus pratiqué parce qu'il
s'adapte à diverses épaisseurs et à n'importe quelle
longueur de bâtiment.
De par l'adoption généralisée du logement traversant
ou de par la morphologie des logements (ex. rue Miléant
Fig. S) le refend est récemment utilisé comme
division entre appartement sauf dans l'exemple particulier
de l'avenue Weber (Fig. ,) où cela a été
-t- -- ---1-
83. 75.
Fig. 8
Fig. 9
I
I
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
I
1
I
I
I
I
I
possible du fait du programme (petits logements).
Dans les autres cas, qu'il s'agisse de logements
traversants ou non, il est abondamment percé et souvent
beaucoup plus que la façade bien qu'il supporte
une double charge. Il est même fréquent que le refend
soit remplacé par des poteaux et des sommiers
(ex. rue du Miléant, la Rotonde Fig. 9 et b). Cette
solution lorsque le mur est trop ouvert devient plus
économique et plus souple. Cependant, certains architectes
évitent de percer le refend (uniquement
portes) comme par exemple certains immeubles de M.
Braillard qui ont une structure rigide (Sig. il).
83. 76.
Fig. 10
Fig. 11
I
I
I
I
I
I Fig. 12
I
I.
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I
1
Noyau central (Fig. 12)
Le principe de portée façade-noyau n'est appliqué
que dans le cas de blocs uniques de petites dimensions
exemple : Rue du Village Suisse
Rue de Contamines
Chemin Krieg (Fig. 15)
La façade porteuse en béton armé
Le béton armé offre deux possibilités nouvelles
- les grandes ouvertures (problèmes de fenêtres
etc.)
- le porte à faux (problème de loggia, balcon,
bow-iindow) (Fig. 16)
En 1911 déjà, Braillard fait usage du porte à faux
pour les loggias et les bow-indows. Dès 1927 quand
le béton armé se généralise, apparaissent diverses
tendances qui ne correspondent pas à des stades
chronologiques, ni forcément aux possibilités offertes
par le béton armé. De nombreuses réalisations
sont traitées esthétiquement avec le béton comme
s'il s'agissait de
(pierre,
bois, etc.). C'est le cas, après l'avenue Gallatin,
d'un certain nombre de réalisations qui n'utilisent
pas le porte à faux pour les loggias et les balcons
mais auxquelles sont ajoutées un poteau.
.3 77
8.3. 78
LI
Fig. 16
Par exemple Rue du Village Suisse - Ermenonville -
(Fig. 18). Dans ce cas, le traitement donne l'impression
d'un mur percé d'immenses fenêtres.
Rue de Lausanne (Braillard 1927-28)
(Fig. 19). Pour cette façade le rôle décoratif des
piliers supplante le rôle structural par le surdimensionnement.
Cette remarque est vérifiée dans
la seconde étape où les piliers sont évids.
LI
—
Fig. 19
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I
I
I
I
I
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I.
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I
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I.
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I
Par contre un certain nombre de réalisations (d'un
standing plus élevé) font un usage abondant des portes
à faux et des grands vitrages.
Exemples : immeuble du 9 rue St-Jean - 1927 -
Braillard - (Fig.20)
La Rotonde - 1928 - Braillard - (Fig.21)
Rue Montchoisy -
1931 - Braillard -(Fig.23)
Rue Devin-du-Village - 1938-39 -
Fig. 20 Fig.21
Fi S. 2.3
Dans tous ces exemples aucune différence faite
dans le traitement de la façade entre les parties
porteuses et les parties non porteuses.
8.3. 79
Quelques exemples construits pendant cette période
sont différents des précédents par la dimension réduite
de leur fenêtres ainsi que par la disposition
et la forme des balcons.
exemples 1934-35 Vetterli - rue du Miléant (Fig.24)
1935-36 Camoletti - Rue Cavour (Fig.26)
1937-38 Perrin-Portier - Rue Faller
(Fig. 25)
Fis. 24.
FiS. 26
Vig'25
I
I
I
I
I
I
I.
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I
I
I
Dans tous ces exemples, le traitement de la façade
se fait par jeux de balcons isolés, en porte à faux
et de pans de façade porteurs. Une nouvelle conception
s'exprime par les grands balcons continus, en
porte à faux, sur toute la longueur de la ou des
façades reléguant au second plan la façade porteuse
exemples
1934-35 Gang - Quai des Arénières (Fig.27)
1933 - Gang - chemin Krieg (Fig. 28)
Reamrque : ces immeubles sont les plus proches de
certaines réalisations actuelles (loggia
continue).
I.
Fi g. 27 Fig. 28
I
1
I
I
I
1
Remarques concernant les conditions de production
La plupart des exemples qui utilisent les possibilités
constructives du béton armé dans le traitement
de l'enveloppe eut été réalisés pendant la crise
(1932 à 1939).
Ce sont des immeubles de standing élevé. Les frais
de mise en oeuvre de tous ces portes à faux, devaient
être élevés. Cependant, vu le manque de
travail, la tendance parmi les entrepreneurs était
de "limer" les prix au maximum, ceci explique peut
être, tous ces"supplémenta de beauté".
En outre, ces immeubles étaient probablement construits
afin de placer des capitaux dans des valeurs
$ûres,. La valeur représentative de l'immeuble dev
donc jouer un rôle important.
1 8.3. 82
I
I
I
I
I
I
I
I
I
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plan;
I
I
I
Le concours de façade
Dans les années 30, il y avait à Genève, un concours
de façade.
En 1936, ont été jugés les,façades des immeubles locatifs,
industriels et des édifices publics.
Dans son rapport, le Jury fait part de son inquiétude
en ce qui concerne les immeubles locatifs
(Bulletin technique de la Suisse Romande - 1936 -
P. 223)
HUen centaine d'immeubles ont été examinés,
immeubles dont la physionomie est souvent
trahie par des faiblesses, des détails de
mauvais goût, un emploi de matériaux dont la
pauvreté résiste mal aux injures du temps,
des baies mal distribuées, l'application à
prioti d'ouvertures trop grandes, et cela
dans n'importe que1cas, et trahie aussi,
par l'usage d'une formule épidémique : balcons
déroulant horizontalement et lourdement le
ruban de leurs murs d'appui.
Constatons d'une manière générale, le manque
de sensibilité et l'absence de finesse, d'élégance,
enfin de qualité, celle-ci étant le propre
des oeuvres des vrais architectes. ( .... )
Abordant succintement la question de l'esthétique
de nos rues modernes, il apparaît clairement
que deux écoles
aujourdhui,
en dehors des compromis nombreux qui
résultent de leur combinaison celle rationaliste,
dont l'expression découle de l'application
stricte des conditions techniques et de
la mise en évidence des éléments organiques,
exigées par la destination et la fonction du
le tout organisé, rythmé, de manière
symétrique ou non, en un mot composé, et cela
dans un état d'esprit que gident un grand amour
de la vérité et un ardent désir de synthèse".
école se rattache moins à ce soucis de
vérité première. Elle est l'expression de recherches
de caractères plus académiques, l'expression
d'une mise en jeu d'éléments employés
dans un sens plus décoratif donc plus superficiel".
Le jury semble partagé
1er prix pas de prix
2ème prix chemin de Roches (Quétant)
1
3ème prix : chemin Krieg (Atelier d'Architectes)
I
1
3ème prix Avenue Weber
(J. Camoletti)
ex aequo : Rue John Rehfous
I 8.3. 83.
I
Le contenu de ce rapport, ce jugement plutôt sévère
fait par des contemporains sur une architecture à
laquelle, en la confrontant à la production actuelle,
nous trouvons toutes sortes de qualités, ne nous
I
importe finalement pas autant que l'existence même
d'un tel concours.
Etait-ce un simple reliquat de l'académisme ? Le
I
rapport explique bien ses doutes sur la possibilité
de maintenir ce "concours de façade" qui avait été
institué au moment où la notion de façade était bien
I définie la face sur rue d'un bloc entre deux mitoyens.
Cependant, il semble que le jury ne ssoit pas laissé
enfermer dans cette conception : nombreux seraient
I
ceux qui décerneraient les prix aux mêmes immeubles
en 1970.
Sous la rubrique
publics, des prix sont
attribués aux édicules de la Place Cornavin et de
Carrefour de Rive constructions modestes et utilitaires.
En 1936, le concours n'est donc plus uniquement un
"concours de façade", c'est presque un concours
d'architecture.
Après la guerre, le concours n'a jamais été relancé.
I
Cette forme de contrôle public (a posteriori il est
vrai) peut être mystificatrice car le jury ne comporte
que des professionnels et des représentants
des milieux touristiques, les usagers n'ayant aucune
voix au chapitre. Il a fait place à des commissions
diverses, rouages mystérieux du Département des
Travaux Publics, qui émettent de temps en temps un
I
refus d'autorisation de construire pour des raisons
esthétiques : les travaux de ces commissions (commission
d'architecture, commission des Monuments et
des Sites) ne sont jamais publiés. Leur rôle, ou
l'image doit être essentiellement défensif, défense
S
des valeurs sûres de Genève, Cologny, Vandoeuvres,
Pregny, la rade, la Vieille-Ville, Carouge.
I
I
I
I
Proposition : en plus de la publication dans la
Feuille d'Avis Officielle des autorisations
de construire, exiger l'exposition sur le
terrain de la construction du projet détaillé, et
ouvrir ainsi des possibilités de "contrôle populaire
sur l'environnement".
En plus de tous les plans d'étages, les moyens de
communication tels que photo-montage, maquettes,
perspectives, etc. devraient être utilisés pour une
compréhension optimale du projet.
3.3.2.3. Les ossatures ponctuelles
a) les éléments théoriques.
Nous avons vu que lorsque le béton armé fut introduit
I
I
8.3. 84
I
I
I
I
I
dans la construction des immeubles d'habitation,
les propriétés du matériau furent exploitées "spontanément"
à Genève, c'est-à-dire sans que l'évènement
provoque de grande polémique ou de grande théorisation
sur le plan local.
Pendant cette période (et même avant), un certain
nombre d'architectes se préoccupaient de la production
en masse des logements la définition du
standard minimum ne suffisait pas. Il fallait "créer
les conditions pour que l'industrie puisse s'emparer
du logement minimum".(Le Corbusier)
En cela, Le Corbusier (et d'autres) prétendent aller
plus loin que ceux qui se contentaient de repenser
l'aménagement intérieur du logement (comme le fait
A. Klein par exemple, dans l'étude que nous avons
reproduite).
Resituons brièvement les I5 points de l'architecture
nouvelle" où se trouvent formulés de manière impérative
les "événements constructifs fondammentalement
révolutionnaires" dans la biographie de Le Corbusier.
1914 Le Corbusier propose la maison Domino, à
ossature ponctuelle (reconstruction de
villages sinistrés)
I
1922 Premier projet d'immeuble-villa ossature
ponctuelle.
Remarquons en passant que les immeublesvilla,
jamais réalisés sont peut-être des
tentatives de définir un standard qui ne
soit pas un minimum, le standard des cadres
et des fonctionnaires.
1925 "Appel aux industriels" : il faut rationa-
I . user les fenêtres.
1926 Première formulation des 5 points
I
1
I
i) les pilotis
les toits-jardins
le plan libre
la fenêtre en longueur
5) la façade libre
les points 1 et 2 concernent plus directement les
problèmes d'implantation (traitement des espaces)
(voir 2ème partie)
Le point 3 : "Le plan libre", Jusqu'ici, murs portants,
partant du sous-sol, ils se superposent,
constituant le rez-de-chaussée et les étages, jusqu'aux
combles. Le plan est esclave des murs portants.
Le béton armé dans la maison apporte le plan libre I
Les étages ne se superposent plus par cloisonnement.
Ils sont libres., grande économie de cube bâti, emploi
rigoureux de chaque centimètre, grande économie
d'argent, rationalisation aisée du nouveau plan.
I
Le point 4 : la fenêtre en longuur. La fenêtre est
un des buts essentiels de la maison. Le progrès
apporte une libération. Le ciment armé fait révolu-
I tion dans de la fenêtre. Les fenêtres
peuvent courir d'un bord à l'autre de la façade. La
fenêtre est l'élément mécanique type de la maison;
pour tous nos hôtels particuliers, toutes nos villas,
I
toutes nos maisons ouvrières, tous nos immeubles locatifs.
Le point 5 : la façade libre. Les poteaux en retrait
des façades, à l'intérieur de la maison. Le
plancher se poursuit en porte à faux. Les façades
ne sont plus que des membranes légères de murs iso-
I
lants ou de fenêtres.
La façade est libre; les fenêtres sans être interrompues,
peuvent courir d'un bord à l'autre de la façade.
I
I
I
I
I
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I
I
I
I
I
Remarques
1) Le problème des équipements (bain, cuisine) qu'il
faut bien superposer, n'est pas traité par Le
Corbusier. (voir par exemple les essais de"plan
des jeunes architectes suisses dans le
chapitre sur la cellule, où l'obligation de superposer
les équipements rend leurs efforts vains).
2) Dans les logements spéculatifs courants de la fin
du 19ème siècle et du début du 20ème, les divisions
à l'intérieur du logement n'étaient pas toujours
faites par les murs porteurs. Le Corbusier, quand il
dit que le plan est esclave des murs porteurs!
se réfèrent peut-être aux Châteaux du moyen âge,
ou plutôt aux logements des grands bourgeois, où
la dimension des pièces est telle que les divisions
internes sont faites par les murs porteurs.
Le Corbusier n'aborde jamais le noeud du problème:
la détermination par la structure porteuse des
limites de l'espace attribué à chaque logement,
c'est-à-dire finalement la notion de cellule
il l'admet sans autres (un logement = une cellule,
des cellules = une ville, etc.), alors à quoi
bon parler de plan libre si en même temps on définit
un standard minimum ?
Le béton armé est véritablement un progrès par
rapport au bois et à la pierre (ou la brique),
matériaux dont les propriétés limitent le dimensionnement
de la structure, matériaux qui furent
toujours normalisés, et qui de ce fait procuraient
des logements normalisés également.
La propriété principale du béton armé est sa plasticité,
sa faculté de s'adapter à chaque cas particulier.
(Une partie des qualités que nous trouvons à cette
production transitaire des débuts du béton armé
à Genève, vient du fait que les propriétés du
matériau employé sont bien exploitées).
E
Or, Le Corbusier ne pose jamais clairement la
question du choix des moyens, il se contente
d'affirmer qu'il faut décomposer les parties de
la construction par fonction (une partie = une
I
fonction);
il préconise en même temps la définition du standard
minimum, et le plan libre réalisé avec des
I
matériaux normalisés.
Les deux propositions s'annulent l'une l'autre I
I
I
I
Au ClAM de 1929, Le Corbusier écrit " Il faut
trouver et appliquer des nouvelles méthodes claires,
qui permettent de composer des plans d'habitation
- utiles et qui s'offrent naturellement à la standardisation,
à l'industrialisation, à la taylorisation.
Si on ne classe pas deux événements indépendants
agencer le logement d'une part, et construire la
maison de l'autre, si on maintient les méthodes
traditionnelles par lesquelles deux fonctions sont
mêlées et dépendent l'une de l'autre, nous demeurons
pétrifiés dans la même immobilité
l'industrie ne pourra pas s'emparer de la
maison minimum.
I
l'architecte ne pourra pas faire des plans
adaptés à l'économie moderne....
.
I
choix du béton armé pour la préfabrication est une
absurdité, comme l'avait relevé A. Turin ) (séminaire
atelier).
I
Tout d'abord, les expériences hollandaises Berg-
Le Corbusier ne parle jamais des choix fondamentaux
qu'il faudrait faire (la plupart de ses contemporains
non plus du reste) ; nous allons voir, en examinant
I quelques exemples, comment s'est fait le choix des
matériaux (ce n'est évidemment pas le seul choix
à faire, ni le plus important).
I (Il est de plus en plus évident pour nous que le
I
polder et Plaaslan(1933 - 1939), construction de
petits logements ouvriers (3 pièces) identiques.
Ensuite, nous examinerons deux réalisations genevoises
(antérieures aux expériences hollandaises)
I l'immeuble "Clarté" (Le Corbusier)
I l'immeuble "FrontenexParc" (Vincent et Honneger).
I
b) Exemples
I
D'une manière générale l'utilisation du ponctuel
pour les immeubles d'habitation est restée rare.
Les deux immeubles lamelliformes de Rotterdam que
nous avons cités à plusieurs reprises, sont également
représentatifs du point de vue structurel. L'immeuble
Bergpolder est en somme la première réalisation
I
I
I
I
I
I
I.
I
1~
I
I
I
I.
1
I
Ii
I
I
1
européenne d'immeubles lamelliformes à structure
métallique, telle que la définit Walter Gropius,
même le bloc de Mies Van der Rohe de la colonie
Weissenhof à Stuttgart (1927).
C'est pourquoi nous n'examinerons que le Bergpolder
et le Plaaslan construits par les mêmes architectes,
à 4 ans d'écart.
1) Immeuble Bergpolder (architectes : Van Tijen, Van
der Vlugt , Brinkmann)
Structure : En Hollande, on emploie couramment
la brique pour des maisons jusquà 6 étages; a1e1à,
les exigences statiques élevées nécessitent un squelette.
Ici, les calculs furent établis aussi bien pour une
structure en ciment armé qu'en acier. Le choix de
la solution avec piliers et sommiers en acier et
poutraisons, en bois (Fig. 29 et 30) fut reconnue
comme la plus économique. En outre, la construction
en acier présente les avantages suivants
Ml; 1iIIi!u!uI
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-•-•H
F. 29
2O 610
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I
petites sections des piliers, poids minimum de la
structure, montage rapide. L'axe des fermes de 6,20
correspond à la largeur des logements. La construction
métallique repose sur les murs de cave en béton armé,
I
soudés sur des pieux en bois; cette dernière exigence
est dû au fait de la mauvaise composition de sol
que l'on trouve généralement en Hollande. La stabi-
I
lité de l'ensemble est assurée par des croix de contreventement
(voir Fig.3: coupe) placées dans les
cloisons doubles entre appartements.
I Comme protection contre le feu, toutes les parties
métalliques non emmurées sont revêtues d'un treillis
métallique recouvert d'enduis. En plus, les plafonds
entre le 2ème et 3ème étage et entre le 5ème et 6ème
I étage sont massifs et exécutés en béton de scories
armé d'un treillis métallique
lob Les coussins et les balcons sont constitués de dalles
en ciment armé préfabriquées
I
Remarques Il est paradoxale que la première tentative
d'immeubles lamelliformes à 9 étages ait été
réalisée en Hollande, alors que d'une part les conditions
4e résistance du sol sont excessivement mau-
I
vaises et d'autre part que la tradition locale est
à la maison individuelle ou à l'immeuble bas de 3 à
4 étages.
I Il a donc fallu faire une étude constructive et économique
très sérieuse pour s'adapter aux conditions
du sol et aux possibilités des entreprises locales.
C'est pour celà que nous trouvons la zolution mixte
I
métal-bois. ( cf. Clarté ). Le bois étant un matériau
beaucoup moins coûteux, présentant les mêmes facilités
de montage, tout en étant moins lourd que le plancher
en acier ou en béton, il permet une nouvelle économie
I
• sur les structures verticales. Alors que les calculs
avaient été faits pour l'acier et pour le béton, on
I peut se demander pourquoi la première solution a été
choisie. En fait, il s'agit d'une oeuvre isolée et
d'un bâtiment qu'on peut qualifier d'expérimental et
I
par conséquent, le choix de l'une ou l'autre solution
ne pouvait réellement s'avérer judicieux qu'après l'expérimentation.
Immeuble Plaslaan
I Structure: La structure de cette deuxième réalisation
est en béton armé. Le dimensionnement des piliers a
été établi de manière à ne pas encombrer les appartements,
leur largeur reste constante à tous les étages
I
(30 cm.) tandis que leur profondeur varie de 130 à la
cave à 30 cm. au dernier étage. La distance d'axe à
axe est de 6,20 m. La stabilité du bâtiment est assu-
I
rée par des nervures longitudinales avec voutes et sur
les deux faces latérales, par des piliers en saillie.
I
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I.
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I.
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620
Les dalles de plancher sont en béton armé à armature
croisée, de 10 cm. d'épaisseur. Les coursives et balcons
sont des dalles massives en porte à faux. ( fig.
33/34 plan et coupe).
Fig. 33
Fig34
Remarque: Les expériences faites dans l'immeuble Bergpolder
ont fait prévaloir le système de structure entièrement
en béton armé. En effet, les craintes que l'on
pouvait émettre au sujet du poids trop important de la
structure de béton, qui est un élément important, étant
donné les conditions géologiques, ne sont pas fondées
puisque la structure en béton ne représente dans ces
I
deux, exemples qu'une surcharge de 10 kg. par mi de volume
construit ( structure acier 17 kg/m3, structure
béton 27 kg/m3 ). Les deux immeubles ayant pratiquement
I les mêmes finitions, l'entraxe des poteaux (6,20)
identique ( donc, même reprise de charges ) la solution
en acier ne représente qu'un gain négligeable par
rapport au poids total de l'immeuble. Aucun affaissement
ne s'étant produit dans la première expérience, rien
n'empêchait plus le choix du béton armé, solution moins
coûteuse. De plus, cette solution assure une meilleure
l
sécurité au feu, et une meilleure isolation phonique.
Le bétonage en grande hauteur n'a pas causé de difficultés.
u
lie
I
I
I
I
I
I
I
I
I
Si la structure ponctuelle va de-soi pour l'ossature
métallique, on peut se demander si elle a sa raison
d'être dans l'ossature de béton armé ; car des murs de
refend porteurs séparant les logements auraient été
tout aussi concevables. Cependant, on peut penser que
les conditions du marché local de la brique permattaient
une réalisation plus économique de ces murs.
L'enveloppe: Dans les deux cas, le revêtement des façades
a été soigneusement étudié pour résister â la
pénétration de l'eau et du vent inhérente aux bâtiments
élevés. C'est pourquoi, il a été nécessaire de rationnaliser
au maximum l'enveloppe, ce que permettait l'emploi
d'une structure ponctuelle et la régularité des
entraxes de poteaux.
Bergpolder : La façade, qui passe devant les poteaux
permet une continuité et é-
limine ainsi les problèmes de joints latéraux. En plus,
la continuité des loggias et des coursives assure une
bonne protection et en même temps, facilite l'entretien
des façades. Les fenêtres standardisées sont en
bois, vitrage simple dont la plus grande partie est
fixe. Les vasistas sont en métal pour obtenir une meilleure
fermeture. Les contre-coeurs et les balustrades
sont en tôle galvanisée côté cuisine et en verre armé
côté loggia. A l'intérieur, deux murs de briques de
scories de 9 cm. avec un vide d'air ( 6cm.) assurent
l'isolation.
Plasplaan: Dans ce cas, les panneaux de fçade sont insérés
entre les poteaux et les dalles.
En plus, certaines fenêtres sont directement en façade,
ce qui nécessite un jointoyage parfait. Ceci peut
expliquer le coût plus élevé de cette construction.
En outre, par rapport â Bergpolder, l'usage de la tôle
galvanisée a été abandonné au profit du verre armé jugé
plus économique et plus resistant, bien que lors de
notre dernière visite, les verres armés nous soient
apparus rognés ou brisés.
Remarque: Dans ces deux cas, la répétitivité des éléments
de façade et leur préfabrication a permis de diminuer
le coût. Car ce type de façade est nettement
1
83
I
I
plus onéreux ( main d'oeuvre spécialisée etc.) que la
façade traditionnelle, qui dans ces deux cas, n'avait
I
pas été appliquée.
Problèmes techniques: L'isolation phonique, dans ce type
de structure est particulièrement importante. La
.
séparation entre appartements est réalisée par un double
mur de briques de ciment de 11 cm. d'épaisseur chacun
séparés par un vide d'air de 8 cm On peut noter
qu'il eût été préférable de monter les deux séparations
en briques d'épaisseursdifférentes afin d'éviter les
mêmes fréquences aux vibrations.
I
Planchers: Pour l'immeuble Bergpolder, dont le plancher
est de type traditionnel ( plancher sur poutraison
bois, plafond roseaux avec enduit de plâtre) aucune me-
I sure spéciale n'a été prise; alors qu'à l'immeuble
Prasplaan, du fait de la trop faible épaisseur de la
dalle,(lO cm. véritable peau de tambour) il a été nécessaire
de poser le plancher sur des poutrelles, elles
I
mêmes posées sur des coussins formés de trois épaisseurs
de CELOTEX pour obtenir une meilleure isolation. On peut
se demander si une dalle plus épaisse (16 à 18) n'aurait
I
pas été plus favorable, bien qu'elle eût alourdi l'ensemble.
.
Influence de la structure sur les logements:La distance
entre les fermes est de 6,20 m. et correspond à la largeur
d'un logement ; Les possibilités du "plan libre"
ne sont donc pas exploitées; un mur de refend aurait
I
permis la même distribution d'appartements.
Quelques réalisations genevoises:
I
Immmeuble Clarté: A Genève, en 1930, nous trouvons
deux réalisations. Tout d'abord, l'Hôtel Cornavin ( Ca-
I moletti, 1930 ) , construit en charpente métallique
I
avec remplissage de travertin et d'apparence traditionnelle.
Le choix de la structure a été nécessité pour
une plus grande rapidité de montage ( 60 jours fini
24 h. sur 24). Mais le seul immeuble locatif est celui
réalisé par P. Janneret et par Le Corbusier (Clarté
1929-30).Dans cet immeuble, ils ont eu recours à des
procédés de fabrication et des matériaux dont les qualités
n'avaient pas encore été mis à l'épreuve dans de
si grandes proportions, ni par l'expérience, ni par
I
la routine, sous ce rapport, ils ont fait oeuvre de pionniers.
(fig.38)
I
Structure: La charpente est constituée par des fermes
espacéesde 2,80m., chaque ferme est longue de 15 m,
soutenue par 1+ poteaux (UPN 16 ) entièrement assemblés
par soudure électrique. Les fermes ont été montées
par éléments de deux étages ( 15x5,62), assemblées horizontalement
sur le chantier,pu8s mises en place par
deux grandes grues. Le plancher est formé par une
I
I
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I.
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I
I.
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I
I
poutraison en bois pi.acee entre les sommiers de fer,
avec hourdis en solonite et chape ne béton formant le
sol brut. Les balcons sont en lattes de bois non recouvertes.
La stabilité se l'ensemble est assuré à la fois
par des murs pignons et par des croix decontreventement
placés dans les cloisons.
Remarques :Cet immeuble à structure entièrement métallique
est resté le seul cas à Genève, il faut voir en
cela non seulement le prix de l'acier mais aussi les
inconvénients (voir isolation phonique). D'ailleur
comme dans l'immeuble Berpolder, on a eu recours
pour les planchers à des matériaux plus traditionnels.
Ceux-ci sont employés plus rationnellement si nous
comparons les portées du Bergpolder et de Clarté
Nous nous appercevons que dans le Bergpolder les fermes
soutiennent les sommiers queux portent le plancher
I
8.3 93
i
I
dont les poutres ont 4,20. A Clarté ce sont les fermes qui
reprennent directement la poutraison et sa faible porte
I
(2,80) permet de petite section de bois plus en rapport
avec l'épaisseur à donner au plancher. En outre dans ce
cas on assiste au premier retournement du sens des por-
I
tées ce qui permet de libérer entièrement la façade
selon les conceptes de Le Corbusier. Il est à noter
que, contrairement à Bergpolder, aucune mesure
I
spéciale n'a été prise pour protéger l'ossayture
ou les planchers contre l'incendie.
L'enveloppe :bien que le type de structure ait permis
I une totale indépendance de l'enveloppe, les points
porteurs servent de rapport aux éléments de vitrages
et l'espacement des fermes et des dalles détermine la di.-
vision des ouverutres, Les matériaus utilisés sont entièrement
constitués de verre, de fer et de pierre pour le
mur pignon. Les vitrages fixes ou mobiles (coulissants)
sont constitués par du bois et du métal. Le bois n'est
I
pas visible. Il n'est donc jamais soumis aux intempéries
et de plus il est meilleur marché et meilleur isolant.
I Remarque : on voit bien dans ce exemple la volonté de
I
I
standardiser et d'industrialiser certaines parties
coûteuses su bâtiment c'est à dire la srtucture et l'enveloppe
en montrant aux industries mécaniques la possibilité
à travers cette expérience de s'emparer de la
production dlobale du bâtiment. D'ailleur, nous pouvons
citer à ce sujet les propos entrepreneur
gros avantage des grandes façades entièrement
en fer et en verre est qui seuls deux corps de métier montent
la façade le constructeur et le
(architecture Art appliqué 1933).
Ce type de façade pose le problème de l'entretient et
lie bien que 5 couches d'antirouille aient été appliquées
et que les entrepreneurs nous disent
Il Après un pareil traitement, il suffira de don-'
ner une couche de peinture tous les dix ans, sur
les parties métalliques, qui présentent, somme
I
toute une faible surface, pour avoir toujours un
immeuble en parfait état '.
Nous pouvons croire que l'état de dégradation dans
lequel se trouve le bâtiment que le problème était
loin d'être résolu surtout quand l'on sait combien les
I propriétaires sont réticents à tout travaux de réfection.
On peut aussi se poser le problème de l'utilité de la
I
grande baie si chère à Le Corbusier et à ce propos
nous pouvons citer une critique parue à Genève dans
Architecture Art appliqué de 1933.
"
La situation de l'immeuble, même améliorée par
I
le tracé de deux nouvelles rues et par la démolition
de plusieurs vieilles maisons ne sera jamais
idéales.En partie les immenses baies couvriront
toujours sur les fenêtres de service des
I
83.94
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I
I
I
I
I
I
I
I
I
six immeubles limitrophes. Malheureusement, ces
conditions au lieu de justifier la construction
de parois entièrement en verres, la condamnent
U
.
Ces premières réactions contre le pan de mur annonçaient
déjà le retour à des dimmensions plus raisonnables,
telles que nous avons pu les constater dans le document
Habiter-Loger No 11 (interview de Mr Schmidt
architecte bureau Honneger).
Problème technique
Il semble que le problème d'isolation technique ait
été dans ce cas bien résolu par l'emploi dans la façade
de doubles vitrages. Les entrepreneurs vous disent
: que les calculs indiquaient que pour
une température extérieure donnée il fallait par exemple
600 à la chaudière pour obtenir 180 dans les pièces,
nous obtenons avec 500 à la chaudière une moyenne
de 200 dans les appartements... Nous pouvons donc
dans cet immeuble faire payer le chauffage et l'eau
chaude au même prix que dans un autre immeuble et
faire sur ce poste un bénéfice"
Contre la chaleur solaire la face sud est abritée par
des tentes.
Le problème d'isolation phonique est par contre différent
"Nous pensions avec les matériaux utilisés
pour le plancher arriver à une très bonne insonorisation.
Malheureusement, notre attente a été déçue...
Nous •pensons que c'est dû a ce qu'il y a encore trop
de points durs et conducteurs qui restent entre les
étages et qui n'ont pas pus être isolés... Nous avons
fait un essai d'insonorisation d'une petite pièce.
Cet essai a très bien réussi et montre que la chose
est parfaitement possible avec des méthodes relativement
simples. Le succès de ces isolations dépend a-
vant tout du soin que l'on met dans la construction.
Il est malheureusement impossible de surveiller assez
les ouvriers dans un immeuble, pour pouvoir obtenir
une insonorisation semblable sur une grande échelle.
Il est trop difficile de faire comprendre qu'un clou
qui traverse une ou deux briques qui se touchent dans
une double cloison ont pour effet de tout compromettre."
En fait la faute n'est pas a incriminer aux ouvriers
mais plutôt à un manque d'étude et un coût élevé des
isolations que réclame plus particulièrement ce type
de structure.
Concluons : "Le côté négatif de cet immeuble est plus
utile encore que son côté positif et profitera mieux
peut-être à ceux qui restent indécis en face des travaux
de la technique et de la science modernes."
(Ms. Architecture, Art appliqué 1933)
I
n
Répercution de la structure sur le plan
B. 3. 95
I
'
.I
I
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I
lie
I
I
I
I
Contrairement à Bergpolder ou à Plaslaan il semble qtie
la structure ait été mieux utilisée d'une par pour libérer
le plan, d'autre part pour différencier les types
d'appartement
"Du fait de la structure en fer, la liberté des
plans est absolue et derrière cette façade de lignes
rigoureuses il a été possible de faire des plans d'une
diversité extraordinaire... Sur 48 appartements, 34
sont sur un étage et 14 sur deux étages (en forme de
villa)...
"Du fait de la structure en fer, la liberté des
plans est obsolue et derrière cette façade de
lignes rigoureuses il a été possible de faire
des plans d'une diversité extraordinaire... Sur
48 appartements, 34 sont sur un étage et 14 sur
deux étages (en forme de villa).., et il s'en
trouve 21 types qui diffèrent d'une manière ou.
d'une autre... Les goûts les plus divers ont pu
ainsi se satisfaire et ce n'est pas le moindre
attrait de cette maison et la raison qui en a
facilité la location".
A vrai dire, cette différenciation est un peu illusoire
et seul quelques détails d' arrangement intérieur
diffèrent. Quand à la liberté du plan elle est fort
limitée et cela principalement pour les petits logements,
par les grandes baies, et par la position des
portes. En outre la structure amène certaines bizzareries
quand à l'accrochage des cloisons en façade. On
peut cependant penser que l'argument de location avancé
par les entrepreneurs justifiait cette conception,
au début de la crise, principalement pour ce type de
bâtiment de haut standing et de forme entièrement nouvelle.
Immeuble Frontenex Parc. (1933) Vincent + Honneger
Comme dans les deux exemples hollandais, le second
exemple de structure ponctuelle genevois a été réalisé
en béton armé. Si nous nous référons au guide de
l'architecture genevoise, il nous dit que pour ce
style de réalisation
"Il est rarement possible de déceler une paternité
formelle directe, bien que Le Corbusier
soit la référence unique à laquelle il convient
de les rapporter."
S'il est difficile de déterminer telle ou telle influence
sur les architectes de Frontenex-Parc, on peut
penser que ce n'est pas l'immeuble Clarté mais plut8t
le principe de l'ossature standard "Dom-Ino" énoncé
par le Corbu (fig. 41) qui est appliqué dans le cas
de cet immeuble
1
I
Li
I
L
I
1•
I
I
I
I
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I.
I
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I
1
-'-
Structure (fig.42)
La structure verticale est composée d'une part par des
piliers de fortes sections (40 x 65) et d'autre part
par les murs formant la cage d'escalier qui assure également
la stabilite de l'ensemble. Les dalles de planchers
sont en B.A. nervées appuyées sur les sommiers.
Remarque : Comme pour les exemples précédants on peut
se demander si l'expérience de l'immeuble Clarté n'a
pas eut une certaine influence dans le choix de la
structure en B.A. (coût, résistance au feu, isolation,
qualification de la main d'oeuvre locale etc...)
CD
1 .5.80 K5.80 )
Fig62
1
LI
83. 97•
E
E
I
LI
I. Fig.42
1
L
I
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I.
I
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I
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I
I
I
Enveloppe
Les poteaux en retrait auraient permis de standarniser
au maximum les éléments de l'enveloppe or on constate
que les architectes ont eu la volonté de rester
dans un mode d'expression plus locale en renonçant à
exprimer la verticalité de la structure, pour adopter
le système linéaire affirmé par la continuité des loggias
et des contre-coeurs.
Cependant ce type de structure libérant la façade a
permis les grands vitrages conséquence de l'esprit
nouveau (air, lumière, soleil) mais aussi une forme
d'esthétisme. Il est cependant intéressant de voir
que le même bureau partant de cette réalisation a réussi
à préfabriquer par la suite tous les éléments de
l'enveloppe (béton moulé préfabriqué en usine)
Influence sur le plan
Contrairement à Clarté il s'emble qu'on n'ait pas tiré
parti de la structure ponctuelle.
En effet les logements ne sont pas différenciés et la
liberté de division n'est pas utilisée. (trame de vitrages)
Le plan aurait d'ailleurs permis d'adopter un
système de structure par murs de refends, ceux-ci auraient
été de meilleurs usages du point de vue phonique
(masse) et économique. C'est d'ailleurs ce dernier
système qui fut adopté par la suite dans les réalisations
de ce même bureau.
I
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I
I
10
3.3.2i+.
Réalisations genevoises d'après guerre.
Nous avons déjà paelé de la généralisationdu mur de
refend porteur perpendiculaire à la façade.
La volonté d'industrialiser les façades ammenait à
]a séparer de la structure de l'immeuble. Le systéme
ponctuel, qui fut le premier préconisé, répondait
à cette volonté. Mais, comme nous l'avons souligné
dans les paragraphes précédant, il ne satisfait pas
toutes les conditions économiques et techniques qu'il
impliquait. Techniquement par son unique fonction
portante il nécessitait la construction de cloisons
séparatrices entre les appartements qui entraînait
des problèmes de jointoyage et d'isolation phonique.
Le système ponctuel devait en plus permettre la liberté
de plan. Dans les exemples étudiés il fut généralement
fait abstraction de cette possibilité, les
distributions et les hypologies d'appartement conservant
leur caractère traditionnel. L'immeuble Clarté
étant une exeption. Parla suite l'uniformalisation et
la cristalisation des hypologie de logements ont favorisé
la structure par un mur de refend qui répond de
même aux exigences rationnelles de la construction.
On constate qu'actuellement quelque soit les système
s.ructurel adopté l'hypologie des logements est
identique. Les architectes genevois qui dans certaines
réalisation ont utilisé le ponctuel sont toujours,
par la suite, revenus à une structure par mur de refend
( Honneger, Hermes, Gaillard, Duret etc...).
Les trois exemples suivant de structures différentes
soulignent cette caractéristique
- Bâtiment " Les Ailes " route de Cointrain
(archi. : Duret-Maurice) : système ponctuel
préfabriqué (fig. 43)-
I
I
LIGNON 1:200 Fig 45
LES Ail ES
Fg 43 MEYPIN 1:200 Fin i.L
I
E
- Immeuble M.G. Cité satellite de Meyrin
(archi. : avanz projet Duret, projet défini-
I
tif Hofmann et Snell) à système de préfabrication
lourde (fig.44).
-
- Ensemble " Le Lignon " (archi. Juillard,
Bolliger) à rationalisation construction
B.A. traditionnelle (fig. 45).
I
I
Au vu de ces trois plans, nous ne relevons que des
différences infimes et nous constatons le ponctuel
comme il est appliqué actuellement n'apparait pas comme
une solition qui change quoique que ce soit au phénomène
d'uniformalisation du produit.
En plus des réalisations à structure ponctuelle des
architectes sus mentionnés il faut signaler l'immeuble
de Malagnou Parc (Saugey 1950) qui est entièrement
préfabriqué et cela pour la première fois en
Suisse. (fig. 46)
E
I
I
I
I
ii est remarquable que cette première tentative fut
une ossature de piliers et sommiers ( et non des panneaux
et des dalles). Le principe de structure présente
une certaine analogie avec celui de l'immeuble
Clarté (fig. )
Dans les deux cas, choix d'un faible espacement des
formes, trois travées correspondante à un logement,
ainsi que le choix pour l'élément horizontal d'un matériau
normalisé courant
Li
I
I
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I.
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I.
- le bois pour Clarté
- des poutrelles B.A. + hourdis de ciment pour Malagnou
Parc.
Les programmes comportent aussi certaines analogies
il s'agissait d'avoir un grandnombre de logements
différents.
8.3. 100
Cen'est pas la " filiation " historique qui nous intéresse,
mais plutôt le fait qu'un principe soit requis
à vingt ans d'intervalles, avec un autre matériau,
et que chaque fois il reste une tentative complètement
isolée.
"
Dans la façade de cet immeuble Toutes les faces
vue, les piliers et les linteaux des façades étant
livrés terminés en béton poli, des équipes de maçons
suivent et placent les filières d'encadrement qui a-
vait été choisies en pierres naturelles. Les contrecoeurs,
les balustrades, les claustres, les vitrages
sont entièrement préfabriqués et arrivent finis sur
le chantier ".
Cette opération est techniquement intéressante pour
plusieurs raisons
- c'est un systène ouvert (possibilité d'y intégrer
des éléments normalisés courants)
- le principe de poser des éléments finis en
façadesse révèle vingt ans après concluant : ils ont
très bien résisté.
Structure - enveloppe
Pour la construction d'un an de plusieurs immeubles
nous avons le choix entre trois parties constructives:
-
- le traditionnel
- le semi-préfabriqué
la préfabrication totale.
Dans ce paragraphe nous n'aborderons pas les justifications
de choix pour tel ou tel système et nous ne
ferons pas la critique des choix. En effet, pour ce
genre de travail de nombreux paramètres interviennent
qui déborde le cadre de notre étude car ils sont en
liaison directe avec l'industrie du bâtiment, la structure
locale des entreprises , l'échelle des réalisations,
les conditions de marché etc...
Le traditionnel, dans la période après guerre devient
de moins en moins représentatif d'une tendance constructive
dans le cas des immeubles locatifs, à loyer
économique. Seuls quelques petits bureaux qui ne peuvent
investir dans des études de préfabrication,
construisent en traditionnel. Ce sont des immeubles
isolés dont les plus caractéristiques sont ceux réalisés
dans les villages. Cependant il faut noter que
de nombreux immeubles de luxe sont construits en traditionnel
mais le problème dans ce cas est différent.
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Actuellement la tendance est plus aux grands ensembles
ou l'importance du volume bâti, la répétitivite
permettent des études pour une rationnalisation de la
construction. Ce sont généralement des bureaux importants
de la place qui sont chargés de ces réalisations.
Le système semi-préfabriqué utilise en général le traditionnel
pour la strucutre et la préfabrication
pour les façades.
La préfabrication totale n'est que l'assemblage sur
le chantier d'éléments usinés ne nécessitant plus,
après montage, que quelques travaux de finition.
Un aperçu des réalisation de cette période nous fait
constater la diversité des méthodes utilisées. Pour
cette raison nous nous limiterons à un choix d'exemple
restreint ne voulant pas faire un catalogue des
systèmes.
Le semi - préfabriqué
Structure : bien que le système structurel soit traditionnel
des efforts sont fait sur certains éléments
pour rendre la construction plus rationnelle,
ceci est caractéristique dans la généralisation de la
trame simple et double/dont les portées ne varient
que négligeabiement d'un exemple à l'autre. La production
du bureau Honneger et représentatif des
possibilités offertes par ces trames. Nous en donnons
deux exemples
Lia
Cité d'Aire, av. d'Aire (1963-66) (fig. 48)
Cité Vieusseux (à partir de 1968) (fig. 49)
Fig 45 Fig 49
* 4J '
VIEUSSEUX 1:500
I
83. 102
I
I
I
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I
La trame mixte permet une plus grande gamme de tapes
d'appartements et quelque soit le groupement de
ceux-ci offre la possibilité d'avoir un mur de refend
porteur comme séparation entre deux appartements.Cette
solution a des avantages phoniques non
négligeables. Cette double trame entraine souvent la
présence d'un mur de refend à l'intérieur d'un appartement.
Dans les exemples mentionnés on constate que ce mur
sépare la cuisine (zone bruyante) de la chambre
(zone calme) ce qui diminue les nuisances phoniuqes
conséquentes de la contiguïté de ces deux pièces.
Il est intéressant de constater dans la production
de ce bureau différents passages de la dalle à nervures
(exemple Riant Parc) à la dalle à caissons
I s (Aire) puis à la dalle pleine (Vieusseux etc...). Il
est difficile d'expliquer ces passages par des justifications
économiques précises. Cependant, on
I
I
I
. Dans
I
I
I
I
I
I
peut remarquer que le passage de la dalle nervurée
à la dalle à caissonsrésente des avantages statiques
et économiques non négligeables, en plus, le coffrage
des caissons peut être industrialisé (coffrage
métal ou plastic). Mais ces dalles n'ont pas de bon-
ne qualité phonique. Actuellement s'opère un retour
au système plus traditionnel qu'est la dalle pleine.
Elle permet une économie sur le volume total du bâtiment
par sa faible épaisseur (dalle a nervures ou
caissons env. 30 cm. brut, dalle pleine env. 16 cm.
brut), ce gain de volume, malgrés le coût plus élevé
de la dalle pleine rend cette solution plus économique,
en outre elle présente de meilleures qualités
phomiques.
Enveloppe
le système semi-préfabriqué c'est la partie du
bâtimentou les solutions de préfabrication et d'industrialisation
sont les plus avancées du fait que
c'est une partie coûteuse. La cristalisation des
plans et l'emplois fréquent de la structure à mur de
refend porteur facilite cette rationnalisation, mais
en retour la rationnalisation poussée des façades
conditionne les plans.
Dans le premier plan (Aire) la façade préfabriquée
du côté chambre est appliquée contre la structure,
elle est constituée de plusieurs éléments fabriqués.
On remarque que ce système présente quelque similitude
avec celui mis en oeuvre dans l'immeuble de
Malagnou Parc. Par contre, la façade Loggia, à part
les balustrades en béton moulé est traditionnelle,
portante'.
Le deuxième exemple (Vieusseux) est différent par
le fait qu'il s'agit de panneaux posés sur la dalle
entre deux murs refends.
La répétricité de ces panneaux impose la même division
des pièces (fig.50).
Il
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8.3 103
n
L
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I
I.
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I
I
I
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' S
I
I
I
1
VIEUSSEUX 1:200 F-1 g.50
D'autres exemples nous montre l'emploi d'élément
de façade en béton " massif " (Meyrin, Gaillard,
Gradelle Hentsch etc...) . Alors que dans les réalisations
ci-dessus Il semble que l'on ait recherché un
allégement des éléments. Dans les exemples de la
Gradelle et de Meyrin ce n'est pas le cas • Ce système
nous parait illogique car la séparation de la
façade n'impliquait à celle-ci qu'un rôle de protect.ion.
Or la façade préfabriquée massive n'a pas le
rôle porteur qu' il pourait remplir de par ses dimensions.
En plus ce système pose des problème de trans.-
port et de lavage du au dimension et au poids des
éléments.De ce fait il ne répond pas aux critères de
ratjonnaljsatjon par une préfabrication en usine mais
semble plutôt répondre à une idéalogie ou une esthétérique
d'architecte (fig.51).
1
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Fi g. 51
1
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.3. 104
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I
1
Façade rideau : (métal + verre)
Les premières utilisations se sont faites dans les
cas d'immeubles administratifs.. Pour ce type de procédé,
l'industrialisation a été facilité par les
expériences de l'industrie du métal (caractéristiques
technologiques,profilées etc...) et par la modulation
des façades de bureau (trame unique, répétitivité).
Cependant depuis une dizaine d'années elle est appliquée
dans les immeubles locatifs, et malgré sont
coût élevé même à loyer modé'r.
On constate dans l'utilisation des matériaux le passage
de l'acier à l'aluminium, pour les profilés.
Une des raisons principales de l'abandon de l'acier
en façade est du au traitement qu'il necessite pour
sa protection et son entretient afin d'éviter la corosion.
Malgré les techniques nouvelles de traitement
de l'acier contre la corosion ('x. Acier Corten =
acier + cuivre) qui permettraient de resoudre ces problèmes,
la justification de l'abandon de ce matériau
dépasse le cadre de notre étude par les questions de
production et de marché qu'il pose.
L'emploi de l'aluminium suprime les problèmes de corosion
(oxydation superficielle) et par conséquent
diminue les travaux d'entretient.
Cependant l'utilisation du profilé alu ptésente un
certain nombre d'inconvénients liés à son coéfficient
élevé de dilatation. En effet lorsqu'il est utilisé
avec du verre dans les contre-coeurs celui-ci peut
entrainer, lors de variations importantes de température
la rupture des plaques de verre. En plus ces
dilatations sont des sources de bruit.
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1
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I
I
I
1
1•
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1
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I
I
I
I
I
Nous pouvons signaler le danger dans les façates rideaux
de l'emploi de pans de verre Il Sécurit pour
les loggias, ceux-ci bien que garantis incassables
ne répondent pas à toutes les conditions de sécurité
(vibration). (fig.51 bis)
Nous étudions dans un prochain paragraphe les implications
d'une telle façade sur le plan.
Une des caractéristique de la façade rideau est la
diminution de l'épaisseur de l'enveloppe intérieur.
Suivant le traitement du contre-coeur et de la tablette
cette diminution peut avoir pour conséquence un
sentiment d'insécurité (fig. 52).
Fig5l bis Fig. 52
La préfabrication totale (lourde)
C'est un système où toutes les parties du bâtiment
sht préfabriquées en usine ou sur le chantier, cependant
quelques restrictions doivent être soulignées
car le sous-sol et les fondations sont toujours en
traditionnel ainsi que dans la plupart des cas certain
travaux secondaires comme les galandages , super structure'
etc...
8. 3,105
I
I
I
I
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I
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1•
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I
Nous donnons comme exemple de préfabrication totale
lourde l'immeuble M.G (Cité Satellite construit en
1965
Nous donnons comme exemple de préfabrication totale
lourde l'immeuble M.G (Cité Satellite de Meyrin construit
en 1965 par Mr. J. Duret) fig. 53). Ce choix est
fonction des études faites pour le système de préfabrication
et de l'importance des éléments mis en
oeuvre
" Pour la première fois en Europe ont été coulées
en usine (IGECO) des dalles de 23 m2 pesant
cinq à dix tonnes; elles ont été transportées,
selon un planing rigoureux, d'Etoy à
Meyrin, puis mises en place, sur le chantier,
au moyen d'une grue géante ".
Les buts de cette réalisation étaient
Fig
" 1) Economie de
Rapidité d'exécution
Possibilité de stabilisation du prix du
prix de construction "
et devaient prouver
.3. 106
I
I
I
I
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I
83. 107
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I
I.
I
I
E
I
I
1
Il qu'il n'est pas besoin pour appliquer la methode
de la préfabrication tel que nous l'avons
mise au point, de construire des milieus
de logement à la fois '.
Il faut signaler que pour atteindre ces buts, les
sous-sol ont été suprimé et leur contenu regroupé
dans les rez-de-chaussés ce qui évite terrassement
et infrastructure. En plus certains travaux de finition
ont été réduits par leur regroupement avec
d'autres opérations comme par exemple la supression
de la chape sur dalle de plancher, la distribution
électrique noyée dans le plafond et les galandages.
Remarque
- Si la rapidité de montage permet de réaliser une
économie sur les intrets intercalaires1 nous pensons
que l'argument
de main-d'oeuvre suceptible
de stabiliser le coût du bâtiment n'est pas
valable. En effet même avec la hausse des salaires,
le coût de la main-d'oeuvre ne représente qu'une proportion
relativement faible par rapport au coût des
matériaux et à la rente foncière. C'est plutôt sur
ces deux derniers postes qu'il faudrait chercher
une économie.
- Pour atteindre à la rapidité d'exécution il est
necessaire de réformer les structures de production
du bâtiment. La préfabrication implique un planning
étroit et cela non seulement pour le gros oeuvre
mais sur l'ensemble du produit fini ceci demandant
une or;anisation et une coordination rigoureuse
tr - au niveau des bureaux d'études (architectes +
I
rI•R]
I
ingénieurs), qu'au niveau des chantiers (mise en
place) des usines (fabrication). Pour que l'opération
ait des chances de réussir la production du
I batiment doit se tenir à la rigueur des planning
de l'industrie.
I -
La préfabrication lourde quest à Genève pratiquement
le seul système utilisé, par les problèmes
qu'il pose, peut être remis en question comme
méthode rationnelle de construction. D'ailleur,
Mr. Turin qui s'est penché sur les problèmes de
l'industrie du bâtiment pense que cette solution est
illogique et sans avenir car outrd les conditions de
I transport et de mise en place qui sont dans le cas
étudié, particulièrement aigus, le manque de hierarchisation
des élément de la construction empêche
l'interchangeabilité des éléments. Il fait remarquer
que si la maison du XVII est encore habitable c'est
précisément grace à la possibilité de transformation.
La salle de bain monobloc traduit bien cet ineptie
I
car la moindre défectuosité d'un appareil entreine
la destruction totale ou partielle du bloc. Mr.
Turin préconise donc une hiérarchisation des élé-
I
ments constitutifs, comme ooUr1voiture, de chan-.
ger les pièces deffectueuses.
I -Pour terminer nous donnons un exemple historiquement
important et qui reflète la tendance à Genève,le "traditionnel
rationalisé" et qui passe pour la réalisation
la plus rationalisée en Suisse à l'heure actuelle
I
•
I
Le Lignon.
La structure est à mur de refend porteurs et dalles en
B.A. Mais ce sont les opérations courantes de chantiers
pour le gros oeuvre qui ont fait l'objet de l'effort de
nationalisation. En effet il est employé descoffrages
métalliques préfabriqués, formant une alvéole, dans lesquels
on place les armatures avant le coulage du béton
(fig. 54).
I
I
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I
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I Fig 54
1
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1
I
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I
I
83. 110
Cette solution est ingénieuse car elle permet une réduction
de temps de main d'oeuvre, la réutilisation des moules,
la suppression des échaffaudages, tout en ayant les
avantages du traditionnel : une construction monolitique
(pas de problèmes de joints, d'assemblage etc...) pas de
transport, possibilités de doser exactement les armatures,
utilisation d'engin de levage normaux, car pas diéléments
d'un poids important à mettre en oeuvre.
Remarquons que ce système qui fait au chantier l'opération
de moulage qui pourrait se faire à l'usine, impose
sur le produit toutes les contraintes de la préfabrication
d'une part, et d'autre part ne contribue en rien à
l'amélioration des conditions de travail : aucune réduction
des heures-chantiers pour des heures-usines, où les
travailleurs à l'abri des intempéries et moins exposés
aux accidents de travail.
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8.3. 111
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La façade du Lignon
1
Plus encore que la structure, elle conditionne le logement
: un seul type d'ouverture pour toutes les pièces
et toutes les orientations.
I
Le "prolongement extérieur" (le petit carré vitré dans
le living) a la même ouverture que les chambres à coucher.
Le quart de tour qu'à fait la structure après la guerre,
I
s'il a définitivement lié l'espace disponible pour un
logement au système porteur, il a par contre la
façadelt et introduit dans le sens de la profondeur de
nouvelles possibilités la loggia continue (réservée
I
aux logements de luxe d'avant-guerre) assez profondes.
(exemple les immeubles Honneger, les tours de Carouge)
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I
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1
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I
La façade du Lignon
Plus encore que la structure, elle conditionne le logement
un seul type d'ouverture pour toutes les pièces
et toutes les orientations.
Le "prolongement extérieur" (le petit carré vitré dans
le living) a la même ouverture que les chambres à coucher.
Le quart de tour qu'à fait la structure après la guerre,
s'il a définitivement lié l'espace disponible pour un
logement au système porteur, il a par contre "libéré la
façade et introduit dans le sens de la profondeur de
nouvelles possibilités la loggia continue (réservée
aux logements de luxe d'avant-guerre) assez profondes.
(exemple les immeubles Honneger, les tours de Carouge)
8.3. 111
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I
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I.
I
I
1
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1
I
I
3.3.3. Répercussions de la rationalisation des structures
portantes sur le traitement du mur pignon.
8.3. 112
Dams ce chapitre, nous avons voulu traiter un problême
secondaire particulier, qui apparaît au moment
du passage du tissu fermé au tissu ouvert.
I
I
I.
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0-
1
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I
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I
3.3.3.1. Les phases (schématiquement)
Dans cette première phase (Fig. 1), il s'agit de
rationaliser le tissu fermé des communes Plainpalais,
Eaux-Vives, Pâquis (1900). Si dans le tissu fermé
au tracé anarchique le problème du mur mitoyen ne se
pose pas, dans le tracé réglé la parcellisation du
sol pose le problème du "mur mitoyen en attente".
A cette période le problème du traitement de ce mur
est résolu par des motifs décoratifs tels que fausses
fenêtres, frises, traitement en pierres de taule,etc.,
comme par exemple à la rue Montchoisy,
Mairie.
ech. 1/2500
Cette deuxième phase (Fig. 2) qui correspond à la
première période de notre confrontation (soit 1920-
30), marque le passage du tissu fermé au tissu ouvert.
Ce passage entraîne la création de l'immeuble objet
(à 4 façades) et le problème du traitement et de
l'utilisation des murs-pignons.
En même temps que les premiers plans masse à grande
échelle, se pose pour les immeubles barres le problème
des mitoyens en attente (nous verrons par la suite
les polémiques qui ont été soulevées à ce sujet).
I
8.3. 113
I
I
I
I
F-h"i
I
I
E
I
I
I.
I
I
I
I
I
1
La troisième phase (Fig. 3) Pignon et rationalisation
des structures.
L'évolution du traitement et des possibilités d'utilisation
du mur pignon (appartement d'angle, prise
de jour, balcon, etc,) est essentiellement lié à la
rationalisation des bâtiments et plus particulièrement
des structures : passage de la façade portante
ou du système semi-ponctuel (20-30--40) puis au refend
perpendiculaire à la façade (50-60-10).
Fig.3
ech. 1/500
III1III II
Suppression du problème des pignons : (Fig.4)
La quatrième phase la nouvelle tendance des modes
d'implantation tend à faire diminuer le nombre ou
même à disparaître le nombre des pignons : passage
de l'immeuble objet (40-60) aux implantations du
type ponctuel, (les 4 façades d'une tour sont généralement
utilisées de manière identique) ou du type
continu (maxi-structure) comme par exemple le Lignon,
où le nombre des pignons est de 3 pour 1200 mètres
de bâtiment. Cependant, le mode d'implantation en
dent de scie qu'une étude du C.S.T.B. qualifie de
bizarrerie (voir chapitre implantation) tend à faire
renaître le pignon d'une manière fractionnée.
Fig .4
1— 1
1
I
I
1
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I
I
I.
I
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I
I
I
3.3.3.2. Problèmes législatifs
ech. 1/2500
Dans les années 1930, les nouvelles constructions à
la périphérie immédiate de la ville basées sur de
nouveaux alignements ou sur des plans d'aménagement
posaient le problème des mitoyens en attente" : la
crise empêchait la réalisation complète des plans,
pour une période dont il n'était pas possible de
prévoir la durée, les mitoyens pouvaient attendre
longtemps.
Or, la loi de 1929 prévoyait à l'article 16 : "La
construction de bâtiments contigùs avec mitoyens
d'attente, n'est autorisé que dans le cas où il est
présenté un..plan d'ensemble, dont l'exécution est
assurée dans un délai maximum de 3 Cet article
de loi devait demeurer impuissant le morcellement
du sol rend illusoire de vouloir rallier tous les
propriétaires dans une même opération; lorsqu'il
s'agit d'opérations isolées comment obliger le propriétaire
voisin de construire dans un délai de 3
ans. Ce problème de traitement architectural allait
provoquer en 1940 un long débat au Grand Conseil
(lors de l'adoption de la nouvelle loi) sur la proposition
d'allonger ce délai de 3 à 5 ans. Nous donnerons
les passages significatifs de cette discussion
(Mémorial du 27 avril 1940) M. Reverdin
8.3. 114
I
8.3. 15
I
"Il y a dans cet article une nouvelle atteinte
au droit de propriété.., on pourra obliger un
I
propriétaire à prendre des engagements sur une
parcelle voisine qui ne lui appartientpas.
I
I
I
I
I
I
I
,•
D'autre part, je ne vois pas comment on pourra
obliger un propriétaire d'un front de 120 m.
ou 150 m. de bâtiment à exécuter tous ces bâtiments
dans l'espace de cinq ans".
Monsieur Reverdin voit bien que cet article pas plus
que celui de 1920 ne peut résoudre le problème et
bien qu'il soit d'accord sur le bon point de vue
de cet article
"Il tend à faire disparaître les mitoyens d'
attente qui sont très laids et déparent certains
quartiers...."
celui-ci propose
"... ne pourrait-on pas demander l'habillage
de ces mitoyens.... L'habillage du mitoyen
est une mesure qui peut être plus facilement
obtenue du propriétaire qu'une opération financière
trop
Cependant, le président du Conseil d'Bat M. Casai-,
faisait remarquer
"Ces mitoyens, pour essayer de toucher des
revenus sont loués à des compagnies de publicité.
On ne peut pas l'interdire... Vous devez
reconnaître que c'est laid..."
et en réponse à la proposition de M. Reverdin,
... les mitoyens devraient être habillés ou
traités comme des façades. Comment voulezvous
alors que nous puissions empêcher la construction
définitive d'un mitoyen".
Monsieur Braillard pense que bien que le délai soit
peut-être trop court, cet article est nécessaire
dans le quartier de St-Jean on découvre
neufs mitoyens qui certainement ne seront jamais
construits étant donné la disposition des
immeubles dans ces parages, par conséquent, ils
subsisteront indéfiniment... La solution proposée
par M. Reverdin n'est qu'un palliatif, qui
ne peut pas selon moi donner des résultats sa-
I
tisfaisants, il en serait peut-être autrement
dans l'hypothèse d'un retour de façade. Nous
verrons par la suite que les plans d'ensemble
I
qu'il exécute lui permet d'adopter cette dernière
solution".
I
I
Ces débats montraient bien les préoccupations des
architectes quant à la dégradation des quartiers,
mais on peut se demander si la nouvelle loi pouvait
être ce moyen efficace d'éviter cet état de fait
(loi de 1940 art. 15 1+091) (valables pour les 4 zones)
I
I
PMitoyens d'attente le département compétant
peut subordonner l'autorisation de construire
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1
des bâtiments avec mitoyens d'attente à la présentation
préalable d'un plan d'ensemble dont
l'exécution soit assurée dans un délai maximum
de 10 ans" (Réglement de construction 1940, art.
42) : tout mur mitoyen ou mur d'attente, doit
être convenablement crépi. Il peut être exigé,
sur préavis de la commission d'urbanisme que
les mitoyens soient convenablement aménagés.
Les saillies sur la propriété voisine ne peuvent
dépasser 0,50 m. sans l'accord du propriétaire
intéresse".
Comme application de cet article, nous pouvons citer
l'immeuble de l'avenue Weber 5-7, (Fig.5). Cependant
le délai de dix ans n'a jamais pu être réellement
appliqué à ce bâtiment, il existe dans cet état actuellement.
L'immeuble "Clarté" (Fig.6) en est un autre exemple
le mur-mitoyen est juste crépi et n'a aucun rapport
de traitement avec les façades et le mur pignon
opposé.
Il faut noter que la loi et réglement de 1961 reprennent
(à part quelques aménagements spécifiques
à chaque zone) les mêmes articles que 1940.
La loi ne précise pas quil faut traiter, ou utiliser
tout mur pignon.
Elle ne parle que de ceux qui sont des "mitoyens en
attente", à la limite de propriété, cause potentielle
de litiges entre propriétaires. Donc rien n'empêche
la constructi\on de grands murs aveugles.
Fèg.5
I
I
3.3.3.3. Traitement des murs piquons:
La théorisation (par Le Corbusier ou d'autres) de
1 l'éclatement du tissu urbain amena à rejeter les notions
de façades
(sur rue) et de "façades
pauvres" (sur cour) et à décréter qu'un immeuble à
I
4 façades (5, pour les puristes qui ajoutent la couverture)
toutes
Voyons dans quelle mesure ce principe est appliqué
dans la production genevoise.
I
a) Traitement du pignon immeuble 'objet"
&3 M7
P
I
I
immeuble rue Contamines 33 (Glaser 1938) (Fig.7)
L'aspect est traditionnel, le pignon est traité
exactement comme les autres façades, (corniches et
tablettes continues, ouvertures identiques, etc.).
Dans les immeubles 30-40 du plateau de Champel, nous
retrouvons assez souvent ce type de traitement (Bovy-
Reverdin).
Immeuble rue John Rehfous 9-11 (Camoletti 1937)
(Fig.8) C'est un cas typique de mur pignon traité
avec autant d'importance que les autres façades.
L'architecte a tiré parti au maximum des possibilités
qu'offrait le pignon en créant un logement traversant
conçu spécialement en fonction de sa triple orientation
(absence de symétrie, fenêtre d'angle, balcon,
ochement de façade, etc.). Cet"immeuble-objet"
d'apparence massive est un cas assez typique de la
production genevoise d'un certain standing.
I Ô to gga
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chambre ch.
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chambre
manger
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chambre
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chambre
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I
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1
Immeuble chemin Krieg 3 (Gang 1936) Fig. 9
Dans cet exemple, (groupement de 4 logements non traversants)
le pignon bien orienté (sud-ouest) permet
d'avoir des logements à double orientation. Là aussi
nous n'avons pas de façades pauvres, la continuité
des balcons et des entablements donne une grande homogéinité
à l'ensemble de la construction, la symétrie
absolue des façades et leur dépouillement par rapport
au cas ci-dessus marque un certain degré de rationalisation.
Dans un même ordre d'idée mais avec un certain nombre
de caractéristiques plus traditionnelles (encadrement
de fenêtre, balustrades, etc.) nous pouvons citer
l'immeuble rue de Carouge 57 (Vetterli 1937) Fig.
10.
t- ----- -------
_
I
Rg1(
Remarque les exemples que nous venons de traiter
montraient tous le parti que pouvait tirer d'un
pignon, traitement grandemment facilité par
tjonnalité" des structures (façades portantes, décrochement
de façade, etc.)
8.3 118
Fig.9
E
I
I
I
b) Traitement particulier du pignon
Dans les deux exemples suivants, il s'agit de blocs
d'immeubles répétés, mais les pignons sont traités
spécialement afin dhrmonise l'ensemble.
Immeuble Montchoisy 62-72 (Braillard 1931) Fig.11
Bien que la typologie du logement en pignon soit
identique à ceux en mitoyen, le pignon est mis à
profit (fenêtre d'angle, balcon d'angle, éclairage
de la salle de bain, etc..;) il faut noter que la
fenêtre d'angle dans la chambre conditionne
placement du lit.
Immeuble Avenue de Frontenex 53-57 (Vincent-Ronnegger)
1933(Ii0. 12)
I
I
La loggia décalée par rapport au séjour est plus
utilisable en pignon qu'en mitoyen. D'autre part,
les fenêtres des toilettes jumelées et dimentionnées
de telle façon qu'on retrouve une répétition et une
symétrie entre plein et vide ce qui prive d'une paroi
de rangement dans le réduit.
I
I.
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I
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Fig.11
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8.3. 121
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I .
I
c) Rationalisation du pignon.
Immeuble chemin de Roches 1-3 (Quétant 1934 - Fig 13)
dans cet exemple et plus particulièrement dans l'immeuble
"Clarté" (Fig.14) le mur pignon sert de contreventement
à la structure ponctuelle ou semi-ponctuelle,
il s'en suit un dépouillement de la façade.
De plus, on tend à diminuer le nombre d'ouvertures
en pignon au profit des façades principales (voir rationalisation,
structure, enveloppe). Ces deux exemples
amorçant le type de traitement actuel.
"
ululu"
lu sous
I
d) Rationalisation des pignons et cristallisation des
modèles 1970.
Avec la généralisation des logsnents traversants
puis en refend porteur, deux tndances apparaissent:
I
le pignon en béton brut de décoffrage (dalle marquée
ou non) ou crépi fin (Fig. 15). Ce traitement qui
s'apparente à celui des "mitoyens en attente" est
I
tout à fait toléré actuellement, il est un signe manifest
de l'apauvrissement en information des façades
lié à la rationalisation des immeubles, peut-être dû
aussi au manque d'étude dont elle fait l'objet.
I
Ex. : les Ailes, Meyrin - Addor et Julliard -
I
121
8.3.
I
1
I
I
I
I. Fig.
I
I
I
I
I
I. Fi
I
Immeuble
I
image
I
15 Fi-g-16
prise de jor pour augmenter le nombre des pièces
le caa de Vieusseux nouveau est assez caractéristique
(Fig. 17.) : en bout d'immeuble, les logements sont
renversés de façon à avoir deux logements non-traversants
et bien que ceux-ci soient plus petits que les
4 pièces traversants, la fenêtre supplémentaire en
pignon a permit de compter le hall d'entrée comme
pièce habitable portant ainsi le nombre de pièces à
5.
g.17
tour de Carouge (Fig. 18)
Le retournement des logements en bout qui donne une
finie de l'ensemble est essentiellement un
problème structural (contreventement); Le Corbusier
dans ses cités radieuses de Marseille, Nantes.,Rézé,
etc. emploie le même système. Dans cet exemple, les
4 façades s'harmonisent et son traitées en fonction
de leur orientation.
e) Immeuble - barre
On trouve fréquemment dans les ensembles d'immeubles
I en longue barre, les bouts d'immeubles taillés en
biseau afin de donner l'illusion d'un immeuble objet.
I
Exempi la Gradelle (Fig. 19). Les immeubles du
cuiin de la Montagne de A. Gaillard (Fig.20).
I
I
I
I
I
I
I
I.
I
I]
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I
I
Fig. 19
F19. 2
I
S.3. 122
I
I
I.
I
I
I
I.
I
.1
I
I
I
I.
I
I
I
I
La pièce d'angle peut poser quelques problèmes d'aménagement
quoique la forme insolite de certaines pièces
puisse après tout rompre agréablement l'octogonalit
généralisée.
Remarque : Si nous comparons des immeubles de logements
ouvriers de 1930 et de 1970, par exeple Vieusseux
Ancien Nouveaux (Fig. 21) on peut constater une
certaine régression dans la qualité de traitement.
Mais pour les immeubles de hauts anding, le problème
se pose différemment car l'aspect représentatif de
la façade a toujours une importance capitale pour la
vente ou la location.
1
83. 123
u
u
u
u
u
I
u
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I
I
I
u.
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I
I
I
I
I
3.3.4. Le toit plat
3.3.4.1. Problème idéologique
Dans ce chapitre, nous traitons plus particulièrement
d'une partie du bâtiment qui est un des"acquis"
de l'entre deux guerres la couverture plate.
C'est le seul des cinq points de Le Corbusier, qui
soit appliqué mais de manière déviée : Le Corbusier
proposait de mettre des jardins sur ces toits.
La question du toit plat souleva des polémiques assez
violentes : la valeur symbolique du toit en pente
n ' est pas un facteur négligeable par rapport à la
r4action négative contre le toit plat, l'étude de
1h. Boudon sur Pessac de Le Corbusier le montre
bien.
Actuellement à Genève, la proportion de maisons in-
dividuelles à toit plat n'est probablement guère
plus élevée qu'en 1930.
Si cette valeur symbolique joue un rôle important
dans la maison individuelle, le lotissement, ou
l'habitation rurale, elle ne joue pas grand rôle
dans le logement collectif : en 1920-30, quand ce
problème est posé, il y a longtemps que les mainns
sont si hautes, les rues si étroites dans
viiles. n(.n ne \'nf nrnai i n c fit,c.
L'emploi du béton armé et des étanchéités à base de
goudron dans l'architecture, a permit la réalisation
du toit plat. A Genève, les premières expériences.
se révélèrent déficientes l'exemple de Vieusseux
est assez typique (Fig.l), les architectes dans ce
cas ont voulu expérimenter de nouveaux procédés
techniques (dalle nervée, toit plat, etc.) et de
..iatériaux (plot de ciment, étanchéité,etc.)
rg 1
8 3. 124
I 8.3. 125.
I
I
I
I
İ
I
I
I
I
I
I
I
I
les logements ouvriers étaient un champ d'expérimentation
tout trouvé, (dans un immeuble de luxe, à financement
privé, les risques sont volontairement
réduits au minimum).
D'autre part, le programme et de mode de fiancement
de Vieusseux imposèrent une extrême économie et rapidité
d'exécution. Ceci explique peut-être pourquoi
il fallu refaire entièrement les couvertures de Vieusseux,
ce qui posa un grand problème financier à la
Société Coopérative d'habitation. Depuis lors, cette
société se montre méfiante envers les nouveautés
technologiques : la Cité Franchise (dans l'ensemble
de Vieusseux) réalisée après la guerre a des toits
en pente. Lestoitsdu Bachet de Pesay, à l'origine
plats, ont été refaits en charpente.
Afin de lancer de nouveaux procédés, certaines entreprises
offraient des garanties bien supérieures aux
prescriptions légales, de plus dans des publications
techniques, de nombreuses enquêtes ou articles discutaient
des mérites du toit plat
(extrait d'un article intitulé : "Le problème du
toit" par J. Badovici - paru dans Architecture Vivante
La revue Das Flache Dach (le toit plat) a posé
récemment à ses lecteurs architectes les
questions suivantes
Peut-on, dans l'état actuel de la technique
construire des toits plats absolument étanches?
Quelles sont les meilleures solutions techniques
( .... )
c) Peut-on éviter d'utiliser le zinc pour l'évacuation
d'un toit plat, pour la jonction du
toit avec la partie verticale ?
d) Quel est le meilleur procédé d'évacuation
des eaux ?
e) Quel est le meilleur procédé isolant et le
plus pratique, lorsque le toit se trouve immédiatement
au-dessus des locaux habités ?
Tous les architectes consultés ont été unanimes
pour affirmer la possibilité de réaliser des
toits plats parfaitement étanches.
(.. ......
"Si le prix de revient d'un toit plat est sensiblement
plus élevé, que celui d'un toit en
peL1t, il faut considérer qu'il y a par ai]-
leurs d'immenses avantages : clarté, netteté
de ligne, distribution plus rationnelle des
locaux d'habitation, possibilité de surélever
à tout moment la maison; de plus il n'offre
aucune prise au vent et supprime de nombreux
risques d'incendie" (Fig.2)
- - - - - - - - - - - - - - - - - - -
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4.85
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I 8.3. 127
I
I
I
Remarque : cet article ne se contente pas de donner
les avantages techniques du toit plat, mais il montre
aussi les possibilités d'augmenter le volume
habitable d'un immeuble.
Nous verrons, à propos des gabarits légaux, comment
ii faut tirer parti du toit plat.
De plus, remarquons que Badovici s'est trompé en
partie dans ses pronostics :-le toit plat s'est généralisé
dans les grands ensembles et les banlieues
de toutes les villes, les locaux anciens ont effectivement
été conservés, mais les "villes modernes",
villes nouvelles sont restées rares.
- les villas sont restées
fidèles à la pente, à la tuile (voire à la tuile romaine,
constructions sur la côte d'Azur, Port-Grimaud,
etc.).
Robert Maillard en 1935 (dans la Schweizerische Bauzeitung)
propose le toit plat sans pente.-f-Fig.3)-
"Toits plats sans pente
I Il est normal de donner aux toits plats une
pente de 1 à 5 % vers l'extérieur ou vers l'intérieur.
Le plus souvent le recouvrement se
composait autrefois, si nous faisons abstraction
de la tôle, de ciment et de bois,; de nos
jours, pour rendre les toits étanches, on emploie
de l'asphalte et des matières à base de
goudron. La durée de ces recouvrements en est
le plus souvent limitée par suite de la volatilisation
des parties de ce produit qui en assurent
précisément l'étanchéité par leur élasticité
et leur plasticité. Les fortes hausses de
température et surtout la dessication leur sont
lob
préjudiciables. Pour soustraire ces produits
aux rayons du soleil, on les protège souvent
par des couches de gravier, de béton léger ou
des plaques de béton,quii sont cependant de plus
I
en plus réduites de nos jours. Le meilleur
moyen d'empêcher la volatilisation paraît être
un recouvrement toujours humide et j'ai proposé
dès le début d'exécuter des toits plats
I
sans pente et de disposer les écoulements
pour l'eau de pluie de telle manière qu'il y
I
I
ait continuellement de l'eau sur le toit, et
s'il le faut à l'aide d'une couche protectrice
très poreuse quand le toit doit être praticable.
A la suite d'une longue période de sécheresse
l'eau restant sur le toit sera, il est vrai,
évaporée; il est aussi possible que bien avant
déjà. à la suite d'une stagnation prolongée,
I elle se fasse remarquer d'une façon désagréable.
On peut y remédier par un arrosage. On peut d'
autant plus s'attendre à ce qu'il ne soit pas
I
.3 128
I
I
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I
I
I
I
I
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récente
I
I
I
I
omis du fait que les habitants ont tout intérêt
à avoir un toit frais. Cette irrigation artificielle,
qui n'est nécessaire que de temps en
temps, a plus d'effets qu'un arrosage répété,
d'une très courte efficacité, sur un toit en
pente. Bien meilleur serait naturellement, pendant
une telle période de chaleur, un écoulement
léger et continu remplaçant au fur et à mesure
la quantité d'eau évaporée ou la dépassant même,
si les frais d'un rafraîchissement intense
des locaux placés sous le toit se justifient.
La résistance que la plupart des architectes
opposent à cette conception ne permit que de
rares exécutions.
En 1905, j'ai eu l'occasion de construire un
toit comme l'indique la figure 259, la construction
portante guère d'importance pour
la question qui nous intéresse, elle pourrait
être réalisée en bois, en fer ou en béton armé.
Dans le cas présent, elle se compose de pour
trelles en béton armé., que relient des voûtes
plates en briques creuses. Les coins furent
remplis de béton de scories, la surface égalisée
avec une mince couche de mortier. Ce système
de construction isoLe très bien, mais
n'entre plus guère en ligne de compte dans
l'état actuel des salaires à cause de son exécution
un peu compliquée. La couche de ciment
de bois est protégée par une couche de béton
de scories très poreux, qui est remplacée le
long de la corniche du toit par des pièces
moulées de béton de gravier. L'écoulement est
place à l'extérieur, car il était impossible
de la réaliser vers l'intérieur. Une visite
montra une certaine végétation due à
la poussière qui, au cours des années, s'est
amassée sur le toit. Le propriétaire déclara
au surplus que durant ses trente ans d'existence,
le toit ne laissa jamais passer l'eau
et ne donna lieu à aucune réparation. Il est
en outre remarquable que la couche de protection
en béton de scories ait résisté au gel,
ce qui prouve une fois de plus que des corps
très poreux, bien que peu résistants en soi,
offrent à ce point de vue davantage de sécurité
que ceux plus résistants, aux pores très
petits. Il y a trente ans également un autre
toit fut exécuté selon la figure 260. On put
décider l'architecte à renoncer à l. pente, mais
il ne voulut pas d'un recouvrement de la corniche
en pièces de béton moulées, ni d'une
couche de protection en béton de scories et
exécuta une bordure de corniche en tôle et un
recouvrement en gravier. Au bout de quelques
années, une forte humidité se remarqua sur les
I
8.3. 129
I
I
I
I
I
I
I
I
I
parois extérieures au raccordement du toit. Les
recherches firent voir que, sous la tôle sèche
et un peu détériorée, la couverture du toit
(ciment de bois) était cassante et "brûlée";
les parties plus à l'intérieur étaient en revanche
intactes. Le long de la corniche, la
couverture du toit dut être renouvelée dans
toute sa longueur. La destruction des bords
de la couverture en ciment de bois fut certainement
favorisée du fait que le propriétaire fit
abaisser les bords d'écoulement afin de rendre
le toit plus praticable. Le niveau de l'eau en
diminua trop vite et provoqua l'assèchement
des "rives" peu profondes. Le désir ultérieur
de rendre le toit constamment praticable n'aurait
pas dû être réalisé de cette manière,mais
par exemple à l'aide de plaques sans joints
suffisamment espacées pour permettre la pénétration
de l'eau superflue. On peut conclure
de ces expériences qu'un toit sans pente bien
exécuté peut assurer une étanchéité durable.
A cela s'ajoute 1' avantage de l'exécution très
simple d'une construction portante sans pente
ou, si celle-ci est prévue de toute façon, la
suppression de la charge inutile et renchérissante
du béton de pente. De même il en résulte
sans autre, pour les bâtiments, le couronnement
horizontal désiré pour des raisons d'esthétique.
Ici, nous avons l'exemple d'une solution technique
(maintien de l'humidité sur les toits) réalisée
avec succès en 1905, reprise par Le Corbusier en
1925, quand il parle du toit jardin, exposée en 1935
par Maillard, qui n'a connu que de rares application.
En 1964, le cours de construction à l'Ecole d'Architecture
de Genève ne la mentionne même pas L
En 1960, certains architectes la redécouvre et rien
pour les champions .....
Le toit plat provoqua également des réactions dans
le milieu professionnel
"Champions et détracteurs du toit plat"
I (article paru dans l'Habitation en 193
I
I
I
Dans une des halles de la Foire d'Echantillons
de Francfort, on remarque , un peu surpris,
toute une série de petits modèles lucarnes
minuscules, pignons en mignature et clochetons.
Qui donc songe encore aujourd'hui à enjoliver
ses toitures de tels motifs ? Mais les couvreurs
et tous les métiers que l'ancien système
de couverture de tuiles oud'ardoises fait
vivre se sentent menacés par la nouvelle mode
du toit plat. Aussi se défendent-ils, assez
maladroitement d'ailleurs, en exposant ces
gentilles petites choses. Ils répandent aussi
des prospectus et annoncent un film de propagande.
[1
I 83. 130
I
-
I
I
I
I
I
I
I
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I
I
1
I
I
.
allons
Tout cela n'est en somme qu ' une réponse à
l'"Exposition du toit plat" organisée à la
Foire même, par le service municipal de constructions"
(la suite de l'article décrit cette
exposition).
Nous voyons ici la réaction des charpentiers couvreurs,
qui se sentent menacés de chômage technologique.
La disparition, ou la raréfaction de certains corps
d'état, dues à des innovations techniques, a des conséquences
qui se prolongent dans le temps : actuellement
le toit plat ne pose plus aucun problème et est
le moyen de couverture le plus économique, le toit
en charpente est devenu plus coûteux, du fait de la
spécialisation de la main-d'oeuvre et de sa déqualification
(les entreprises faisant de la charpente
sont devenues plus rares, la concurrence à donc diminué
et les prix augmentent).
La disparition complète de certains métiers serait
catastrophique, car il subsiste un grand nombre de
maisons anciennes à entretenir ou à réparer.
Signalons que le domaine du toit en pente a aussi
connu des innovations qui tend à le rendre compétitif
pour certaines réalisations
- couvertures en éternit ondulé
-
- poutres Gerber
bois collé, etc.
3.3.4.3. Problèmes législatifs
La législation sur les gabarits a été analysée du
point de vue urbanistique dans la 2ème partie. Nous
regarder ici les conséquences de cette législation
sur la configuration des immeubles.
Jusqu'en 1929, la loi ne donnait pas de gabarits limites-pour
les toitures : la loi qui accompagnait
le plan de zones en 1918 ne précisait que les hauteurs
d'étage.
Toutes les formes de toitures et de saillies dans
le sens vertical étaient donc permises (clochetons,
etc.) (Fig.4).
tg.A
I
I
1
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
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I
I
I
1
I
I
I
Fig.5
La loi de 1929 introduisit la notion de gabarit
le système français de l'arc de cercle fut adopté
(Fig.5).
Certains immeubles ont des toits ronds qui. épousent
exactement la forme du gabarit (Fig. 6 Immeuble au
Quai Capo d'Istria )
Les gabarits de La premiere zone et ta deuxieme zone (loi 9mars 123)
.3. 131
I
I
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I.
I
1
I
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I
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L
iL
Remarque : ce système, conçu en fonction du toit à
deux ou quatre pans, a permit une exploitation maximum
au moment de l'introduction du toit plat : il
il procurait 2 ou 3 étages supplémentaires.
A Genève, il y a de nombreux exemples de "ponts de
bateau" (Fig. 7).
L'existence de cet article de loi a peut-être dans
certains cas contribué à faire choisir le toit plat
par le maître d'oeuvre : si le coût de la couverture
était plus élevé qu'en charpente, il gagnait par
contre de la surface à louer.
En 1929, Le Corbusier établit un projet d'immeuble
villa, appelé projet Wanner (Wanner est le constructeur
métallique qui réalisa "Clarté"). (Fig. 8)
oeuvres complètes 1910-1929 p. 180)
--
OMMOM
mm
ier maître était doué, il faut le reconnaître
1 a tiré parti de la loi genevoise avec beaucoup
de cLarie.
8.3 132
Fig. 7
I
83. 133
I
I
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I
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I
I
En 1939, lors du débat qui précéda l'adoption de la
nouvelle loi, le rapport de la commission explique
"la loi de 1929 avait admis le système du
gabarit français formé par une verticale et
un arcle de cercle tangant.
Cette méthode a eu les plus déplorables effets
en permettant de construire les étages supérieurs
des immeubles en retraits successifs,
donnant ainsi des silhouettes parfaitement
inesthétiques.
Pour les zones 1, 2 et 3, le nouveau principe
du gabarit s'inspire de nombreux immeubles
construits au siècle dernier à Genève et d'immeubles
récémment édifiés à l'avenue Blanc.
Ce gabarit prévoit une ligne verticale et un
étage supérieur en retrait (attique). La comparaison
entre le profil nouveau et celui appliqué
depuis 1929 milite nettement en faveur
des nouvelles dispositions du projet.
Toutefois, la commission demande au Département
d'appliquer avec beaucoup de souplesse les
dispositions concernant le gabarit ; l'intention
du législateur pas de favoriser
l'instauration d'une architecture officielle
et il ne désire pas empêcher l'évolution de
l'art dans l'architecture".
Cette proposition suscite un long débat au Grand
Conseil comment fixer le recul du dernier étage ?
certains pensent qu'il faut régler le problème
de cas en cas, d'autres désirent
des dispositions très précises pour "éviter
les mais"uri recul de 2 m. serait
épouvantable" ( iii)
Finalement, les articles suivants sont adoptés
"Article 19 Les constructions ne doivent pas
dépasser un gabarit limité par
une ligne verticale et un étage
en attique avec toit plat ou à
pente (maximum 35).
Il ne sera pas admis d'ouvertures
de jour verticales à l'extérieur
du gabarit des combles (lucarnes).
Le réglement d'application précise que
I
Art. 32
"La hauteur des attiques ne peut dépasser 3 M.
au-dessus de la ligne verticale du gabarit".
Art. 37
"Les étages d'attique auront un retrait d'au
moins 1 m. sur le mur de la façade (Fig.13).
I
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Les g a barits dapres L .oi de 1940
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La loi de 1961 change peu de chose : le principe admis
en 1940 reste en vigueur, mais tout est devenu
bien compliqué.
Art. 28 alinéas 1 et '2 : semblables à ceux de
1940 (pente de 350 - interdiction des jours
verticaux). De plus il est précisé que, al-3
"Les superstructures établies sur les toits en
terrasse ne peuvent s'élever à moins de 2,60 m.
en retrait des murs de façade, ni à plus de
2,60 m. au-dessus de la dalle de couverture
du dernier étage"( ).
Cette fois, le crime est accompli, toutes les dimensions
sont fixées, pas une voix ne s'élève pour dire
que 2,60 m. c'est esthétiquement épouvantable.
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17
5 0
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350 '5 M.
13
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I
.3.
135
3.3.4.4. Affectation des toitures terrasses
I
I
I
I
lob
Les utilisations collectives des toits plats sont
rares à Genève, (comme ailleurs). Certaines réalisations
des années 30 consacrent l'attique aux
buanderies, (la loi n'autorisait pas le logement)
(Ex. La"Rotonde", rue Devin-du-Village, etc.).
La loi de 1961 précise que si le rez-de-chaussée
est affecté ni à l'habitat, ni au travail, l'attique
peut contenir des logements.
Cette forme de compensation à celui qui met son
bâtiment sur pilotis est assez bizarre.....
Nous ne nous étendrons pas ici sur les piscines et
autres'utilisations dites collectives (réservées
à une collectivité bien déterminée).
Signalons seulement les ateliers professionnels sur
les tours de Carouge, le jardin d'enfants au Bd
Carl-Vogt (Lozeron).
Les immenses surfaces inexploitées des toitures
pourraient, on le voit, trouver des usages multiples.
I
I
u
I
I
1
I
3.4. QUELQUES REMARQUES SUR LA 3ème PARTIE
8.3. 136
I
Nous relèverons ici trois aspects qui, bien que lpartiels
ont l'avantage d'illustrer et résumer ce que
nous pouvons considérer au terme de ce chapitre traitant
des bâtiments, comme les acquis les plus caractéristiques
de l'avant guerre.
L'hygiène et le confort
I
I
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.
I
wc,
I
I
I
A Genève, l'effort d'équipement des logements ou salles
de bains, eau chaude, électricité, chauffage central,
etc., s'est en fait réalisé pendant les années
30. Presque tous les logements construits à cette époque
étaient pourvus de ce qu ' il est convenu d'appeler
le
Ce qui n'a pas été le cas dans les pays
où le niveau de vie était moins élevé. En Hollande, par
exemple, pays fortement marqué par la 1ère guerre mondiale,
l'effort porte principalement sur l'édification
de "logements minimum", dotés uniquement du confort collectif
(eau chaude chez le concierge, bains communs,
etc.
A Genève, l'après-guerre n'a donc pas amené d'améliorations
déterminantes. Sil y a eu un perfectionnement et
une multiplication des appareils "au service de la ménagère"
ce développement allait plus dans le sens de la
création d'un marché parallèle, mais indépendant, à celui
du logement.
La tendance actuelle serait plutôt au suréquipement,
c'est-à-dire au remplacement de certains moyens naturels
par des appareils (ex. ventilation artificielle), qui
non seulement représentent un marché important mais en-1
core permettent par la densification des plans (utilisation
de la "zone noire" au centre du bâtiment: bains,
cuisines), une rentabilisation accrue des surfaces
construites.
La relation intérieur - extérieur
Les préoccupations des hygiénistes d'avant-guerre permirent
d'améliorer non seulement la salubrité mais aussi
la qualité des accès (allées, cage d'escalier, palier)
au logement. L'escalier étant actuellement de plus en
plus considéré comme sortie de secours et la législation
n'exigeant plus l'éclairage naturel des cages, les
espaces de
entre la rue et le logement
sont peut-être plus salubres aujourd'hui qu'au début
du siècle, mais ils ont perdu les qualités spatiales
et visuelles qu'ils avaient acquis au cours des années
1930.
I
E
I
8.3. 137
Le prolongement sur l'extérieur de chaque logement
(loggias, balcons), est un des acquis de l'entre deuxguerres:
le béton armé permettait que la façade, tout
en restant porteuse, soit percée de larges baies et comporte
des balcons, loggias, bow-windows, etc.
Après la généralisation du mur de refend perpendiculaire
à la façade, qui a permis la loggia continue, l'introduction
de la façade rideau dans le logement a entraîné
la baisse de la qualité du "prolongement" extérieur,
au point de vue spatial et visuel, et en a diminué
les possibilités d usage (ex. Le Lignon).
I
I•
I
I
I
I
I
I
I
I
I
La définition du standard minimum
Schématiquement, on peut dire que la surface attribuée
à chaque logement a peu varié de 1900 à nos jours,
pour des logements spéculatifs courants (Vieusseux et
Hachet-de-Pesay, sont des cas isolés de logements minimum
rigoureux).
Par contre, l'organisation des espaces a grandement
évolué: à l'espace peu spécialisé et peu hiérarchisé
des logements 1900, a succédé l'espace fonctionnel, issu
du modèle du logement minimum. A Genève, ce modèle
d'organisation du plan ne s'est généralisé qu'après la
guerre.
La définition du standard minimum a permis l'institutionnalisation
de la pénurie, l'installation dans la
crise: on a produit la quantité de logements standards
nécessaires à court terme, sans que cette quantité dépasse
les besoins locatifs immédiats.
Le logement étant avant tout un bien d'équipement, la
définition d'un standard plus élevé entraîne inévitablement,
par le "jeux" des augmentations de loyers,
. une élévation des salaires. C'est pourquoi le logement
n'a pas suivi la meme évolution que d'autres produits
de consommation dont la demande est compressible, et
que si les normes se relèvent de manière continue, elles
n'évoluent que très lentement.
[I n'y a pas de redéfinition continuelle de la norme
socialement admissible concernant le logement (et les
équipement collectifs qui lui sont liés) en rapport
avec l'élévation du niveau de vie.
Par rapport à ce standard, on peut dire qu ' une série
de contraintes qui existaient dans le logement spéculatif
de 1900, sont réapparues aujourd'hui; la production
des années 20-30, apparaît comme un elmoment privilégié"
par rapport à son utilisation possible actuellement.
En effet, en ce qui concerne les exigeances élémentaires,
930 a été un progrès très grand par rapport à 1900,
I l'après-guerre n'apportant plus grand chose. Par contre,
Par rapport à certaines exigeances moins élémentaires,
d'ordre spatial et visuel par exemple, la production des
I
années 1930 est plus satisfaisante que la production
I ()() o u q u la p roduct ion ac t uel , (-.
1 841
.1. MANQUES IMMEDIATS DU TRAVAIL.
Un certain nombre de lacunes à ce travail ont déjà
été mentionnées presque dès le début des pans im-
I
portants de la période 1920 - 1930 devaient de toute
façon rester dans l'ombre, vu les moyens limités
dont nous disposions. C'est ainsi qu'il faut compren-
I
dre que le domaine bâti de Genève ne soit pas confronté
à tout moment avec celui d'autres villes ou pays,, dans
ce sens, notre " expérience " hollandaise (voyage) a
I
été une référence générale. De même on comprendra facilement
que le contexte socio-culturel ne soit pas
davantage développé.
Une seule lacune nous parait pouvoir être discutée ici,
I
c'est celle qui concerne l'explication de la spécificité
du bâtiment en période de crise. Nous n'avons
en effet jamais négligé d'indiquer les différents effets
et conséquences globales de " La Crise ", mais
nous nous sommes trouvés limités, dans l'expésé de
ses répercussions, au niveau de l'immobilier. Lors
de chaque crise de surproduction du capitalisme, les
I
différents secteurs économiques sont affectés différemment
au fur et à mesure de l'agravation de la récession.
Si pour certains secteurs, la crise signifie
la disparition sans espoir de résurrection, pour
d'autres, dans lesquels les " mécanismes tiaturels "
jouent en faveur d'une réadaptation du mode de pro-
I
duction, elle permet d'en accentuer le développement
monopoliste, par concentration des entreprises
élargissement du marché. Pour le secteur du bâtiment,
il serait donc nécessaire d'étudier plus en
I
détail un certain nombre de phénomènes secondaires
décrits dans ce travail afin de déterminer s'ils
peuvent s'inscrire dans une logique plus globale
I
W,
I
- dans la situation qui se développe avant la crise,
la mise en lieu sur les capitaux dans l'immobilier.
- pendant la crise, l'utilisation par l'Etat des
possibilités d'extension illimitées du secteur de
la construction (surtout le génie civil) pour
éponger le chômage.
REPRISE DES HYPOTHESES DE DEPART
I
I
t
Li
En terminant ce travail, l'absence de conclusion
définitive par rapports aux points développés le
montre, nous ne sommes pas en mesure de donner une
explication globale à la période 1920-1930, qui
nous est apparue cffcctivcmcnt comme un"moment
privilégié". Au contraire, il semble qu'un certain
84 2
ri
I
I
I
I
I
I.
I
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I
I
I
I.
I
Tout
I
I
"tre
I
1
nombre de niveau de compréhension doivent être abordés,
sans qu'aucun ne soit suffisant. C'est pour cette
raison que sont repris cis-dessous certains termes
qui recouvrent finalement la plupart de nos préocupat
ions.
4.2.1. L'existence d'un courant " de gauche Il
A. Kopp, dans la présentation (Architecture d'Aujourd'hui
No 140) de ses recherches en cours, s'efforce
de justifier le phénomène 1920-1930 par l'existence
d'un courant de " gauche " parmis les " grands " architectes
de cette époque.
Cette hypothèse a le mérite de ne pas considérer l'histoire
comme une addition de grands noms et réinsère
la création dans un contexte historique.
Nous avons souvent emprunté une démarche semblable
lorsque nous avons essayé de déterminer qu'elle é-
tait " l'influence Il des théorie s /sur la production
courante. Elle nous a rendu attentifs à l'abondante
production de textes théoriques de cette époque, qui
contraste avec la verve descriptive des publications
contemporaines.
Mais cette manière d'écrire l'histoire a des limites
qui se vérifient à l'usage elle se situe au niveau
de l'histoire des idées.
Il apparait immédiatement que cette démarche laisse
dans l'ombre une explication fondamentale, cette relative
aux phénomènes majeurs, comme l'installation
du stalinisme en U.R.S.S. ou la montée du fascisme
par exemple. Ces moments furent incontestablement
des régressions culturelles et techniques terribles
Il Le peuple a droit aux colonnes " disait Staline en
vantant Palladio. Ils ne s'expliquent pas dans le cas
de l'U.R.S.S. en dehors d'une critique de la bureaucratisation;
critique qui passe par l'analyse de la
manière dont furent résolus, non seulement les problèmes
culturels, mais aussi les priorités économiques
(agriculture et industrie).
Lj 29 La rationalisation.
au long du travail, nous avons relevé des exemptes
de rationalisation.
On sait depuis Marx que les différentes révolutions
techniques (ycompris celle que nous vivons maintenant,
la troixième, celle de l'automatisation et de
l'électronique) sont venues bien à propos combattre
la chute tendancielle du taux de profit. C'est pourquoi
chaque progrès dans le monde de production s'est
traduit par une rationalisation intensive.
Remarquons simplement ici que la rationalisation, sans
une notion Il neutre ", ne saurait être utilisée
comme argument de type moral condamnant le développement
*
I
I
I
I
84.3
Ainsi, la simple dénonciation de la rationalisation,
est une lapalissade si parallèlement les effets de
cette rationalisation ne sont pas mis en évidences.
C'est dans ce sens que reste à écrire une critique
de la vie quotidienne des années 1920-1930, (par
exemple les répercussions de la rationalisation sur
les conditions de travail des ouvriers du bâtiment)
l) D'ailleurs l'utilisation que H. Meyer fait de cette
notion montre que son emploi polémique est délicat
Il les caractéristiques de l'activité de l'architecte
léniniste sont la normalisation, la tyification,
la standardisation et la rationalisation
des instruments et du processus Il (H. Meyer , l'architettura
Marxista
I chitettura Marxista p. 161
4.23 La transformation de l'urbain.
I
I
'
lob
I
I
I
1
Nous avons relevé dans le travail que l'habitat construit
dans les années 1920-1930 se trouve dans une
situation d'accessibilité favorable par rapport au
centre de la ville. Ainsi, nous avons mis en évidence
le fait que les espaces non construits qui existaient
entre les branches de l'étoile qui constituait
Genève jusque là, ont été comblés à ce moment; dans
ce sens, on peut considérer que Genève, comme la pluart
des villes suisses en expansion, était arrivée
à une sorte de seuil, à partir duquel de nouveaux
problèmes, dûs à la nouvelle échelle de la ville,
se posèrent de manière aigue.
C'est à cette même époque qu'a débuté une crise de la
pensée urbanistique qui dure encore aujourd'hui
les nombreuses propositions théoriques et appliquées
nées à ce moment-là, alimentent encore aujourd'hui
la quasi totalité de notre réflexion urbanistique
de la cité-jardin à la charte d'Athènes, elles ont
toutes cherché à guérir les villes.
Ces théoriciens n'allaient pas tarder à recevoir la
consécration du pouvoir; en réaction contre eux est
née une opposition qui dénonce l'expulsion des travailleurs
de la ville, conséquence de la division de
celle ci en secteurs spécialisés, on revendique le
Il Droit à la Ville ", contre la division du travail
et la hiérarchisation des échanges. Pris à la lettre,
ces slogans pourraient signifier que les travailleurs
revendiquent d'habiter tous la Vieille-Ville, ce qui est
une évidence absurditel. Leur mérite est donc surtout
de mettre en évidence que la crise de l'urbain est
irréversible, mais leur défaut est de se battre contre
la Ville au nom de la Ville traditionnelle, comme
si elle devait être guérie, alors que le développement
des forces productives laisse entrevoir avec
I
I
la maitrise de l'homme sur la nature, une forme d'urbanisation
est très différente de celle que nous connaissons.
I
I
I
I
I
I
I.
I +.2.5. Remarque.
I
I
I
4.2.4. La synthèse des arts appliqués.
Du point de vue de la perception des formes construites,
l'époque 1920-1930 continue à exercer une fascination
ou un intérêt certains. Qu'il s'agisse de villas
à Cologny, ou d'habitation collective en ville,
un même langage architecturel existe.
Cette question, qu'on trouve traitée chez Giedion ou
Francastel, est en général déviée par la manière dont
elle est posée : en terme de Il style
Remarquons ici simplement que cette consonnance commufle
que montrent les différents bâtiments exeptionels
ce cette époque résulte d'une maitrise par le
constructeur, et lui seul, de l'ensemble des techniques
utilisées.
Ceux qui fondèrent le Bauhaus avaient comme préocupation
dominante la synthèse des différents arts
appliqués, et en effet, à cette période, tout se passe
comme si on se trouvait en mesure de la réaliser.
Or une telle synthèse est devenue impossible aujourd'hui
: nous avons entrevu comment se fait la véritable
industrialisation des différents éléments constitutifs
de bâtiment; le contrôle de chaque élément
est devenu impossible par une seule personne (ou groupe).
Nous serions tentés, vu la tradition culturelle qui
nous pousse à admirer en tant quoeuvres les réalisations
de l'époque 1920-1930, tradition encore parfois
cultivée dans l'enseignement, à considérer les produits
contemporains comme moins parfaits parcequ'ils ne réalisent
pas la forme de synthèse des années 1920-1930.
C'est pourquoi il faudrait étudier si la maitrise, par
l'architecte libéral,de tout le processus de production
est encore possible.
Les différents niveaux d'explication donnés ci-dessus
architecture " de gauche 11, rationalisation, transformation
de l'urbain, synthèse des arts appliqués, entrent
tous dans une explication globale. Outre le volet
principal qui manque et que nous indiquerons comme
une suite possible, on peut rapidement évoquer une
explication immédiatement totalisante celle de la
persistance du système capitaliste. Nous aurions pu
démontrer que le capitalisme étant ce qu'il est, seuls
les secteurs où le capital est " rentable " sont irrigués,
et que, dans cette mesure, il n'est pas étonnant
que le développement technologique délaisse le
bâtiment depuis 1930. Dans notre introduction, nous
avons du reste donne quelques éléments de cette problématique.
Sans exclure l'affinement de telles hypothèses, nous
pensons que pour cette démonstrtic nous
1
845
I
I
pas eu besoin de faire ce type de travail. La recherche,
dans la mesure où elle se veut euristique, se
doit de dépasser le niveau de la simple vérification
d'hypothèses généralistes.
INDICATIONS POUR UNE SUITE
A plusieurs reprises au cours du travail, nous avons
I
perçu le nécessité d'étudier beaucoup plus en détail
la production actuelle pour mieux faire la relation
avec celle de 1920-1930. Nous sommes donc amenés à
proposer ci-dessous les modalités d'un travail qui
I
aurait comme axe principal l'étude de la production
de pointe actuelle et ses décalages avec la
production courante.
Dans le travail que nous avons fait, nous avons
pour des raisons aisément compréhensibles, limité
notre étude de la situation actuelle, à quelques é-
I léments de la production courante. Il en résulte un
déséquilibre, qui grève toute conclusion que nous
pourrions en tirer.
4.3.1. Découpage proposé
I
Les deux directions de recherche seraient : l'étude
du développement des forces productives et l'étude
du développement des rapports sociaux.
Sous le développement des forces productives seraient
I traités tous les aspects qui dans la production de
pointe du bâtiment concernent l'utilisation de la
' technologie (dans quelle mesure certains produits
font-ils entrevoir que le bâtiment peut devenir in-
.
tant
dustrialisé ), l'utilisation des sciences parallèles
au niveau de la mise en marche du processus de
fabrication (chantier, relation entre gros oeuvre et
I
second oeuvre) qu'au niveau du contrôle du produit
(méthodes systématiques etc...).
I Sous développement des rapports sociaux seraient envisagés
tous les problèmes de modèles (étude des propositions
utopiques, étude de réalisationsrécentes
Il exemplaires " en Angleterre, Hollande etc...).
Ce travail serait fait continuellement de manière
I historique.
I
I
1
4.3.2. Résultats escomptés.•
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
1
.
professionnelle.
4.3.2.1. Ce travail devrait permettre une redéfinition méthodologique.
Dans l'étude des tendances de pointe de la période
actuelle, un certain nombre de critères utilisés dans
ce travail pourraient révéler leur caractère opérationelou
pas. Ainsi certaines notions utilisées dans un
sens explicatif pourraient se révéler n'être que des
outils servant à la description. L'étude combinée de
deux périodes doit permettre un affinement des instruments
de travail -
4.3.2.2. Une confrontation beaucoup plus poussée entre le type
de produit 1920-I930 et celui de 1970 devrait permettre
de compléter la réponse aux hypothèses de départ. En
effet, des notions telles que " régression " sont d'abord
relatives, et s'inscrivent dans une compréhension
dynamique. Certains traits que nous avons cru déceler
comme typique de 1920-1930, ne l'ont été sans doute
que par l'ignorance de la production actuelle.
4.3.2.3. La confrontation devrait aboutir à une nouvelle compréhension
du secteur économique du bâtiment.
En effet, comme nous l'avons déjà indiqué, le sousdéveloppement
de la production actuelle a pour corollaire
une misère de la recherche théorique sur le domaine
bâti. Les travaux qui existent se situent pour
la plupart au niveau de la critique idéologique. Ils
se révèlent insuffisant comme explications concrètes,
et propres à soutenir des ripostes valables au développement
urbain capitaliste.
4.3.2.4. Finalement ce genre de travail nous semble indispensable
pour dépasser le caractère a-historique actuel
de l'enseignement de l'architecture et de la pratique
Une étude théorique de ce genre est une condition à
réuri ir pour pouvoir faire un nouveau bilan. C'est
du reste la principale raison (à laquelle s'ajoutaient
l'attraction des années 1920-1930), qui nous
a incités a entreprendre ce présent travail. Ce
n'est qu'à partir conscience claire de leur
situation que les différents producteurs du bâtiment
verront des perspectives se dégager.
I
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I
I
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I
I
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I
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I
I
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1
8. 5. 2.
I
5.2. TABLEAU CHRONOLOGIQUE DES BATIMENTS D'HABITATION A
GENEVE (Recensement de 1927 à 1939)
I
Le classement a été déterminé par les dates d'autorisations
de construire.
La légende se compose Comme suit
1
Rue, No
I
Nom de l'immeuble (occasionnel)
Section ou commune du canton de Genève
Li. Zones homogènes (voir carte) (tiré du travail de
Sophie Lin)
5. Dates autorisation permis
de construire d'habiter
6. Nom (s) architecte (s)
7. Nom (s) promoteur (s)
I
Source tous les renseignements de la légende ont
été aimablement fournis par la Police des
Constructions, section des autorisations
de construire, à Genève.
I
Légende des zones homogènes
Vieille-Ville 21 Pâquis 41 Wendt
2 Banques 22 Quai Mont-Blanc 42 Servette
l
3 Rues Basses 23 Quai G. Ador 43 Vermont
4 Rive 24 Montchoisy 44 Sécheron
5 Université 25 Frontenex 45 Malagnou B
6 lie 26 Malagnou 46 Champel B
7 Saint-Gervais 27 Florissant 47 Carouge B
Mont-Blanc 28 Plainpalais 48 Carouge A
89 Eaux-Vives 29 Dancet 49 Caroline
10 Villereuse 30 Carl-Vogt 50 Eidguenots
Tranchées 31 Jonction 51 Av. Soret
12 Claparède 32 St-Jean 52 Varembé
11
13 Philosophes 33 Charmilles 53 Tours
14 Mail 34 Délices 54 Acacias
15 Georges-Favon 35 Grottes 55 Petit-Lancy
16 36 Champel 56 Aire B
17 Coulouvrenière 37 Roseraie B 57 Cité Aire
Sous St-Jean 38 Roseraie A 58 Vieuxsseux
19 18 James Fazy 39 Minoterie 59 Le Bouchel
20 Rue de Lausanne 40 Charmilles B 60 Budé
1
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ZONES INDUSTRIELkÉ
ET FERROVIAIRES',
ZONES VERTES
'
JI!lJftIJ
SECTEURS PUBLIC S '
I
1
I
8.5. 3..
1. R.Montchoisy 74-78
I
I
2.
3. Eaux-Vives
4. o9. Eaux-Vives
5. 1927 1929
6. M.Braillard - 1—Via]
u
7.
S.I. "Deux Parcs"
(ii. R. de Lausanne 87-97
Petit-Saconnex
4. 20. Lausanne
I
I
5. février 27 x
6. M.Braillard - L. Vial
7. S.I. "Alpes Belle Vue"
Rue de St-Jean 9
I
Petit-Saconnex
32 Saint-Jean
I
août 27
6. M.Braillard - L. Vial
7. S.I."St-Jean Le Vuache ff
Av. Louis Blanc 8-12
I
I
• Petit-Saconnex
4. 20. Lausanne
5. déc. 28 29-31
6. Peyrot-Bourrit
I
7
S.I."Bon
Mon Repos"
I ..
I
8.5. 4.
1 Ci. R. Charles Giron li
2. "La Rotonde" -
3. Petit-Saconnex
I
4. 33 harmilles
nov. 28 X
M. Braillard
S.I. "Tilleuls-Jura"
I
I
®l.
2.
R.du Vélédrome 3-
• Plainpalais
4. 30. Carl-Vogt
5. juin 29 x
Henssler William
1 S.I.
de l'Arve/R.Vélédrome
(i. Rue St-Laurent 2-4
"La Clarté"
Eaux-Vives
10. Villereuse
1930 1932
Le Corbusier et
Pierre Jeanneret
c1.
Rue des Bains 61-65
2.
• Plainpalais
I 4. 15. Georges-Favon
5. mars 1930 x
1
I
6. G. Bovy - P.Reverdin
.
ci
1
I
I
I
(i. Avenue Weber 5-7
2,
3. Eaux-Vives
4. 26. Malagnou A
déc. 1930 x
L.Vincent —
Honegger JJ.
S.I. "Av. Weber 7"
(ii. Avenue Bertrand 9
I. 2.
I
• Plainpalais
4. 27. Florissant
I
5. juillet 30 x
L. Vial
S.I.tChampel Rocheparc"
I
®1. Avenue Bertrand 3
2.
Plainpalais
27. Florissant
mars 1930
x
G.Bovy —
P.Reverdin
S.I. "LaCo1ombire"
I
2.
Plainpalais
Quai Capo d'Istria 3
38. Roseraie A
I
5. juin. 1930 x
J.-J. Deriaz
I
S.I. Quai Capo d'Istria
1
I
8.5. 6.
R. Allobroges 17-25
u
I
2
• Plainpalais
4. 49. Caroline
1930
Peyrot - Bourrit
91. Cité Vieusseux, rte des
Franchises 2-72
2.
I
• Petit-Saconnex
4. 58. Vieusseux
I
5. mars 1930 x
I
M. Braillard - Gampert-
Baumgartner-Vincent -
Mezger
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1
151. Cité-Vieillesse
I0
Petit-Saconnex
58. Vieusseux
1930 1931
F. Mezger - Vincent
2.
Quai de 1'Ecole de Médecine
6-8
I
• Plainpalais
Palais des Expositions
avril 30
x
I
I
J.L.Cayla - H.Gampert
7. S.I. "Rive d'Arvele
8.5. 7.
Gi. Rue XXXI Décembre 32
2.'
Eaux-Vives
fr
o9. Eaux-Vives
mai 32 déc. 34
x
"S.T. Montchoisy -
XXXI-Décembre"
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Bd des Philosophes 16
Plainpalais
13. Philosophes
déc. 32 avril 34
W. Henssier
S.I. "La Bastide SA"
Rue Micheli du Crest 6
Plainpalais
13. Philosophes
Sept. 32 x
A. Rossire
S.I."Grands Philosophes"
ÛO
1. Av. Pictet de Rocemond
33
Eaux-Vives
25. Frontenex
août 32 mai 34
Perrin P. et Fils
S.I."Pictet-de-Rochemomd-Chêne"
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I
I
1
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I
I
201 1. R. Contamines 30
3. Plainpalais
27. Florissant
mai 31
P.E. Henssler
S.I. "Athénée-Florissant"
202 1. R. des Deux-Ponts 18-32
Plainpalais
31. Jnnction
mars 31
H. G aXCin
3.1. "R.Deu. Puzi1"
(i. Av. de, Chrnpe1 24-26
Plainpalais
36. Champel
avril 31
A. Rossire
S.I."Plateau de Champel"
ji. Z Ch. Pré Langard 5
"Villa Meyer"
Cologny
x
1931 1932
F. Quetant
x
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I
I Cité Jardin Bachet-de-
Pesay
2.
14:
3. Grand-Lancy
5. 1930 1931
P. Perrin
S.I. "Le Logis Salubre"
R.Montchoisy 62-72
Eaux-Vives
09. Eaux-Vives
1
15. fvrier 11 x
6. M. Braillard
I 7. S.I. "Deux Parcs 4"
I ©l.
Rue Emile Yung 3
I PlElinpAlais
1
12. Claparède
juillet 1931 x
A. Olivet
S.I. ITMérimoflt A cl B"
®1. Bd James-Fazy 31
2. Hôtel Cornavin - Rialto
4. Genève - Cité
I 4. 19. JameS Fazy
I
1
I
5. juillet 31 x
J. Camoletti
S.I. "Place Cornavin"
8.5.10.
®1. Av. de Scheron 3-5
Eaux-Vives
44. S&heron
nov. 32 avril- 34
C. Vatterli
i. Route de Chêne 102
Chêne-Bougeries
x 1932
A.Hoechel - H.Minner
Ch. Pré-Langard
Villa "Les Ailes"
Cologny
1932 1935
L.Vincent -J.Honegger
Av. Frontenex 53-57
Eaux-Vives
25. Frontenex
juin 33 sept. 34
L.Vincent - J.J. et P.
Honegger
i. Rte de Malagnou 10
Eaux-Vives
26. Malagnou A
avril 33 juin 35
Haas - Albrecht
S.I. "Clos-Malagnou"
®l. Chemin Krie
Eaux-Vives
26. Malagnou A
sept. 33
x
Shwertz - Saugey -
Vincent - Lesenian
S.I."Ma1agnou-idi"
Rue John Rehfous 4
Eaux-Vives
26. Malagnou A
déc. 33 janvier 35
e-..
Perrin Paul et Fils
S.I. "John Rehfous"
I
i.
6J
Rue d'Ermenonville 11
Petit-Saconnex
32. Saint-Jean
janv. 33 juillet 34
W. Henssler
S.I.
.
I
I
I
Rue du Beulet 5
k
8.5. 12
Petit-Saconnex
!•
I 32. St-Jean
I
5. déc. 33 oct. 34
L. Tréand
S.I."St-Jean Beulet SA"
I
1. Rue Lamartine 30
2.
I
3.
4. +1. Wendt
I 5. sept. 33 févr. 35
I
6. P. Perrin
7. S.I."Ch des Chênes"
I 1. Rte de St-Georges 44
4-.
Ô 4.
Petit-Lancy
5. 1933 1935
I 6. A. Hoechel
I
7.
I 2 .
3.
4.
Ch. de l'Ermitage-La
Garance 15
Chêne-Bougeries
I
5. 1933 1935
6. iI. Minnrr - I'. Duc
I 7.
Ii
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'
I
8.5. 13.
®i. Chemin Tronchet 13
Villa Vincent
I
I
Chêne-Bourg
5. 1933
6. L. Vincent
I
7.
l. Ch. de Poches 1-3
2.
I
3. Eaux-Vives
• 26.Malagnou A
j iv. 34 avril 35
F. Quétant
S.I."Ch. . P'hes 1_3
d'
' -;i
I Zii. Rue Marignac 1-3
Plainpalais
27. Florissant
I
5. juin 34 x
6. R. Murset
7. S.I."Av. Champel 14"
"Le Vieux Mur"
Quai des Arénières 4 6
I
2.
Plainpalais
4. 31. Jonction
I 5. avril 34 févr. 35
6. At elier d'architectes
(GANG) v.s.s.i.
I 7. S. I. heau Soleil"
J
J
•I
I
I 405 1. Rue du Milant 3-5
I
I
I
I
I
3. Petit-Saconnex
4. 32. St-Jean
5. mars 34 déc. 35
6. C. Vetterli
7. S.I. "St-Jean-Bosquts
Feuillage"
Rte de Chêne 68-74
2.
3 , F.tii'x- Vi
4. 45. Maldgllou B
I 5 oc 34 avril 36
I
C
. Liechti
S.I."Roseaux C villarde"
I Rue de Cii-ouge 57
2.
3 . 1-i npl ai s
4. 28.Plainpi1ais
5. fé vr. 35 déc. 37
C. Vetterli
'fl
I 2.
91. Quai Charles-Page 11- 17
y rI MMU
H
I
3. Plainpalais
/j
l)aiicet
r . 91iîf
I
5. -" t. 35 1938
lei
7. . "la
I
Ji. Rue Cavour 18
12.
3. Geitve Cité
I
I
I
. 33. Charmilles
5. mars 35 févr. 37
6. J. Camoletti
7. S.I. "Délices Voltaire"
©r. Bd Helvétique 14
"La Tour" de Rive
8.5.15.
s
I
I
'.
Génève Cité
11. Tranchées
févr. 36
Atelier d'architectes
(GANG) V.S.S.L.
S.I. "La Tour" de Rive
x
1 1 . Rue Faller 3-11
Petit-Saconnex
i . 41. Vendt
I
I
I
déc. 36
P. Peerin - F.Portier
S.I. "R.Liotard-Parc"
©l. R. John Rehfous 9-11
2.
• Eaux-Vives
. 26. Malagnou A
I 5. févr. 37 juillet 39
I
I
J. Camoletti
S.I. "R.John Refhous"
x
D
8.5. 16.
J i. Re Contamines 33
Plainpalais
27.FlorisSaflt
févr. 37 nov.38
E. Glaser
S.I. "Champel-Peschier"
R. Village-Suisse 6-8
3., Plainpalais
30. C-1-Vogt
déc. 37 juin 39
Ch. Liechti
S.I. "Village Suisse"
l. Av. Devin-du-Village 25
Petit-Saconnex
32. St-Jean
nov. 37 avril 39
Cayla - Gampert
S.I. "promontoire"
Rue Lamartine 26
Petit-Saconnex
41. Wendt
mars 37 mai 38
Blondel Donat -
S.I. "R.Laniartine 26"
1
I
I l
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I
I
R.Contamines 17-21
Plainpalais
27. Florissant
juillet 38 juil.39
P.Perrin - F. Portier
S.I. "Clair Matin"
(@ 1. Quai Charles Page 45
Plainpalais
38. Roseraie A
août 39 nov. 40
Ch.. Liechfi
S.I. "Pivoine Rouge"
[1
8.5. 17.
1
j
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
I.
I
I
I
1
I
I
5 3. TA13LW CHRONOLOGIQUE G.U1PAL
A titre de r'pre ai Ge-rn'mo ire)
5 3 1 'E Gluau c'ron. leqiue eV Dl s
iaI s a t uns GenE've de 3850 à 19i5
(de 1950 à 1970 voir "Guide de
l'Architecture genevoise Interassar)
h lo:s et fornation professionnelle genevoises
de 3895 1965
5.3.2, Tableau chronologique international.
raIisations euroeennes de 1895 à 1935, citées
en général comme des monuments "d'architecture
contemporaine" dans les livres spécialisés;
r'alisations hollandaises de 1895 à 1938
(voyage d'étude du groupe)
8.5. 18,
I
I
1850.-1895
• 8.5. 19
1850 Destruction des fortifications
I
1853 Square du Mont-Blanc
Chapelle anglicane
I 1855 Hôpital cantonal
I
1858 Gare de Cornavin ancienne
Conservatoire de musique
J-B. Le Sueur
I
1859 La Synagogue
1860 Notre-Dame (1850-1859) Grigny-Gignoux
I
1861 Pont du Mont-Blanc
1863 Salle de la Réformation Brocher
1869 Eglise Saint-Joseph
Temple des Paquis
1870 Ecole d'horlogerie
I
1868-1872 Université - Bibliothèque - Museum Frane1 - Collart -
d'Histoire Naturelle
Gindroz
1873 Ecole Secondaire (rue d'Italie)
1874-1876 Ecole de Médecine Reverdin - Gampert-Goy
Ecole des Arts Industriels
Bourrit - Simmler
I
1879 Grand Théâtre (place Neuve) Jacques Elysée Goss
1883-1888 Usine Electrique Coulouvrenière Bourrit - Simmier
île 1890 Pont Sous-Terre
Musée de l'Ariana
Grosbéty
1891 Jet d'eau
I
1892 Patek Philippe Jacques Elysée Goss
Poste Fédérale (Mont-Blanc)
1891-1893 Victoria Hall Barton
1
I
t
Maison Royale
1 ère période 1896-1918
8.5.
20.
®1894_1896
Exposition Nationale (village Suisse)
Pont de la Coulouvrenière
Butticaz-Bouvier
I
1900 Nouveaux Grands Magasins
Hôtel Moderne (Croix d'Or)
1901 Ecole de Commerce
I 1902 Ecole des Beaux Arts
Ecole des Casemates
Ecole des Cropettes
Camoletti
I
1903 Passage des Lions
19o4 Maison du Paon Plumet ou Cavelli
Maternité
I
1908 Banque Populaire Suisse
1909 Mairie des Eaux-Vives L. Bovy
1903-1909 Musée Arts et Histoire Marc Camoletti
I
Salle Communale de Plainpalais
Marschall
I 1911-1912 Immeuble locatif rue Galattin 3 Maurice Braillard
I
1913 Théâtre de la Comédie Baudin
1914 Ecole des Eaux-Vives
I
1918 Pont Butin
1895 Loi sur les routes et les constructions. Plan d'extension
de la ville de Genève. 15 juin avec rapport sur le développement
de Genève et dispositions législatives
1896 Exposition nationale à Genève
1
1901 Fondation du Technicum sections architecture, génie civil....
1909 Fondation des Arts et Métiers
I 1918 Plan de zones création de 3 zones
2ème période (tHN FLAT I ON) 1919-1926
21.
I ®l9l9-l92O
I
1925
1923-1926
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
Cité Jardin d'Aire
Palais des Expositions
Bâtiment International du Travail
A.Hoechel - C.Martin
G. Epitaux
1919 Loi pour la création d'un bureau du plan d'extension
1920 Initiative populaire pour un Office Cantonal du Logement
-I
3 ème période (PSEUDO-CONJONCTURE' 1927-1932
1927 Concours du Palais des Nations Le Jury est composé de
Berlage, Horta, Moser,
Hoffmann, Lemaresquier,
etc...
5. 22.
I
1923-1927 Gare de Cornavin Flegenheimer
1929 Crédit Suisse
Stade F.C. Servette
1930 Immeuble locatif (avenue Weber 5-7) L.Vincent - JJ.Honegger
I
1930-1931 Cité Vieusseux Braillard - Gampert -
Baumgartner - Vincent -
Mezger -
1931 Immeuble locatif (rue Monchoisy 66-72) M. Braillard
1931 Pâquis Plage
1931-1932 Cité Vieillesse (Vieusseux) Mezger - Vincent
I 1930-1932 Immeuble "Clarté" (Rue St-Laurent) Le Corbusier - Jeanneret
I
1932 H6tel Cornavin - Cinéma Rialto J. Camoletti
1932 Immeuble locatif (Route de Chêne 102) Hoechel A. - Minner
1932 Bâtiment du Désarmement Guyonnet-Perrin
1932 Villa à Cology (Ch. Pré-Langard) Quétant
1
R.
Ob
1929 Loi sur les constructions
Loi sur l'extension des voies de communication (en vigueur)
Initiative populaire pour un service cantonal de la construction
de logements
1930 concours d'idées pour l'aménagement de la rive droite et
d'une partie du quartier de l'ue.
I
4 ème période (LA CRSE ) 1933-1936
1933 Bains Genève-Plage
I 1930-1933 Palais des Nations Nenot - Broggi - Fleigenheimer
- Lefevre -
Vago -
U
1933 Villa au chemin Tronchet L. Vinvent
8.5.23
1933-1934 Immeuble locatif Frontenex Parcs L. Vincent - JJ.Honegger
1933-1934 Immeuble locatif (ch. Krieg 3) L. Schwertz - Leseman -
Vincent - Saugey -
I 1932-1935 "Les
Villa Ailes" L. Vincent - JJ.Honegger
I
1934-1935 Immeuble locatif (chemin de Roches 1) Quêtant
1934-1935 Immeuble locatif (quai des Arnières 6) Schwertz - Leseman -
Vincent - Saugey
(j 1933 Fusion des communes suburbaines
1934 Loi sur la création d'une commission d'urbanisme
1935 Plan directeur de l'agglomération urbaine
I
5 ème période (LAVANT-GIJERRE) 1937.-1939
8.5 24
1931-1937 Pont de Vessy sur 1'Arve Maillard - Robert
1937-1938 Le Reposoir
I
Rectification du Rh6ne Qu.Turrettini Maillard - Robert
I
I
I
I
I.
I
I
I
I
I
1939 Extension Ecole des Crêts L. Vincent - F.Gampert
Leseman -
1937 Plan directeur du Canton
(Da
b eme perioce (LA GUERRE) 14U-145
Radio-Genève
Jean Camoletti
1923-1942 Plaine de l'Aïre (Lully-onex)
I
1937-1943 Usine Barrage Verbois
1941-1945 Aéroport de Cointrin J.Camoletti - J. Ellenberger
I
I
"j
I.
n
H
5 25.
7-
L
u
I
I
1
1946
I
1947
I
1940 Nouvelle loi sur les constructions
6
1942 Fondation de la Haute Ecole d'Architecture
Application à Genève de l'arrêté fédéral contre la pénurie
de logement
Réglement sur les chantiers (premier)
1948 Rapport général de la commission d'étude pour le développement
de Genève
7 1953 Première loi H.L.M.
1957 Fixation du périmètre d'expension de l'agglomération
1958 Nouveau réglement sur la sécurité des chantiers
I 8
1959 Rapport Biermami sur la circulation
I
I 9
1961 Loi sur les constructions
1962 Premier compte-rendu de la commission d'urbanisme
1965 Loi sur l'assainissement foncier urbain
I
©18Q6_1899
i ere perioae
Maison du Peuple Victor Horta
8 5 26
1903 Immeuble rue Franklin//Paris Frères Perret
I
1904 Palais ,Lac de Genève Adoif Loos
I
1906 La Samaritaine / Paris Frantz Jourdain
1904- 1906 Caisse d'Epargne / Vienne
Otto Wagner
I
1905-1906 Garage Ponthieu / Paris Frères Perret
1901-1908 Maison des Artites / Darmstadt J.M. Olbricht
I
1898-1909 Ecole des Arts Appliqués /Glasgow Mackintosh
1910 Turbinen Fabrik / Berlin Peter Behrens
U
I
I
I.
I
I
1910 Montage Halle AEG / Berlin Peter Behrens
1910 Maisnn Steiner / Vienne Adoif Loos
1905-1911 Palais Stoclet / Bruxelles Joseph Hoffmann
1911 Usine Fagus / Arfeld Gropuis Walter-Meyer
1910-1913 Thâtre des Champs-Elysées /Paris Frères Perret
©1898_1903
1914 Théâtre du Werkbund / Cologne van de Velde Henri
1911i Pavillon (lu Werkbund / Cologne Gropuis Walter
1()]/, Pro j e t Maison DOM- I NO Le Corbus ier
Bourse d'Amsterdam H.P. Berlage
I
I
I
I
1911-1912 Franck Lloyd Wright en Hollande
2 eme periode 1919-1926
85. 27
1920 Monument 111e Internationale /Moscou Tatiin V.
1920 Maison 'Citrohan" Le Corbusier
1920-1921 Tour d'Einstein /Postdam Mendelsohn
1919-1921 Siedlung Freidorf / Bâle Meyer Hannes
1922 Villa / Vaucresson Le Corbusier
1922 Villa d'Ozenfant / Paris Le Corbusier
1923 Maison La / Auteuil Le Corbusier
1923-1924 Eglise /Raincy Frères Perret
1925 Projet / Moscou El Lissitsky
Lednidov
1925 Petite Villa /Bord du Lac Léman Le Corbusier
1925 Pavillon 'Esprit Nouveau" / Paris Le Corbusier
(expo Arts Déco)
Jeanneret Pierre
1925 Pavillon de l'URSS / Paris K. Melnikoff
1925 Habitations / Sceaux Mallet-Stevens
1925 Villa Meyer / Paris Le Corbusier
1925-1926 Quartiers modernes Frugès / Pessac Le Corbusier
1925-1926 Bâtiment du Bauhaus / Dessau Gropuis Walter
1926 Monument Rosa Luxembourg / Berlin Mies van der Rohe
1926 Maison Tzara / Paris Adolf Loos
1926 Projet Ecole Peter's / Bâle Meyer Hannes
1926 Siedlung Torten /Dessau Gropuis Walter
1926 Maison Cook (Hôtel particulier)
Boulogne s/Seine
Le Corbusier
©1919_1921 Spengen Quartier à Rotterdam M. Brinkman
1920 Tussendiejken à Rotterdam J.J.P. 0ud (détruit)
1922 Hôtel de Ville â Hilversum Dudok
1921-1923 De Dageraad à Amsterdam De Klerk
1922-1923 0ud Mathenesse à Rotterdam J.J.P. 0ud
1925 Caffe "De Unie" à Rotterdam J.J.P. 0ud (détruit)
1924 Maison Schrdder à Utrecht G. Th. Rietvel'd
I 3 éme période 1927-1932
8.5 28
l923-l927
Atelier Esders (Hall de travail)/Paris Frères Perret
I
I
1927 Villa / Garches - St-Cloud Le Corbusier
1927 Projets (Concours Palais des Nations Le Corbusier - H.Meyer
1927 Cité Weissenhof / Stuttgart Corbu - Gropuis - Oud --
Bourgeois - Taut - Mies -
Behrens - Scharoun -
I
1924-1927 Karl Marx Hof / Vienne
Reumann Hof / Vienne
Matteotti Hof / Vienne
1928 Club Ouvrier / Moscou Golossov
I 1929 Siège du journal Turun Sanomat /Turku Alto Alvar
I
1929 Pavillon Allemand (expo univ.) Barcelone Mies van der Rohe
1929 Cité Dammestock / Karlsruhe
1930 Maison Payerbach Vienne Adolf Loos
1930 Maison Millier / Prague Adoif Loos
I 1928-1930 Ecole Fédérale / Bernau/Beriin Meyer Bannes
I
I
1926-1930 Maison Wolf et Tugendhat / Prague Mies van der Rohe
1929-1931 Villa Savoy / Poissy Le Corbusier
1931 Maison / Ville d'Avray André Lurçat
1931 Fabrique de papier / Toppila Aalto Alvar
I 1930-1931 Cité NeubUhi / ZUrich Roth-Moser - Heafeli -
Hubacher - Steiger
(Artaria H. Schmidt)
1930-1932 lavillon suisse Cité univers.Paris Le Corbusier
1921+l927
Maison pour ouvriers à 1-Ioek van Holland J.J.P. Oud
1926-1928
1928-1930
Sanatorium Zonnestraal à Hilversum
Kiefhoek à Rotterdam
J.Duiker-Bijvouet
J.J.P. Oud
1929
Immeuble-Tour (Victorieplein)Amsterdam J.F. Staal
1928-1930
1927-1930
1929-1930
Usine Van Nelle à Rotterdam
Nirwana Flats à Den fiaaq
Ecole en plein air (Cliostraat)
J.A.Brinkman-Van der Vlugt
J. Duiker
J. Duiker
©1931_1933
4ème période
Ecole / Villejuif
1933_1936
85. 29
Lurçat André
1929-1933 Sanatorium / Paimio
1932-1933 Cité refuge Immeuble Armée du Salut
1935 Ecole en plein air / Suresnes
1930-1935 Bibliothèque / Viipuri
1929-1935 Palais du Centrosoyus / Moscou
Aalto Alvar
Le Corbusier
Beaudo in-Loods
Aalto Alvar
Le Corbusier
I
I
I ®1933_1934
Immeuble Tour (Bergpolder) Rotterdam Van Tijen - Brikman -
Van der Vlugt
1934 Cineac Amsterdam Duiker
I
1920-1934 Musée Municipal à Den Haag H.P. Berlage
I 1934-1935 Apollo-Hall
à Amsterdam
Boeken
4
1934-1936 Hôtel (Le Gooiland) Hilversum J. Duiker - Bijvouet
5 1937-1938 Immeuble Tour ( Plasi aan ) \ Rotterdam Van Ti jen - Maaskant
85. 30
Annexe:
Le Concours de la Gare de Cornavin (1925)
Perspective de la rue du Mont-Blanc.
Vue d'avion (-sud)
Plan de situation.
A. Pr' - de Flegenheimer (archite'te
85. 31
I
I
u
u
I.
I
u
u
I
I
F
r-et de
8 5. 32
4
2V
I II W4W'?
3
C
rrjet de M.Stam (architecte)
BIBLIOGRAPHIE DES PRINCIPAUX OUVRAGES CITES OU CONSULTES
.5. 33
LIVRES
S. GIEDION, Walter Gropius, L'Homme et l'oeuvre B.A.A.
S. GIEDION, Espace, Temps, architecture B.A.A.
S. GIEDION, A Decade of new Architecture B.A.A.
M. BILL, Robert Maillard B.A.A.
A. ROTH, La nouvelle architecture présentée
en 20 exemples - 1946 B.A.A.
FANELLI, Architectura Modernq in Olanda,
1900-1940 B.A.A.
LE CORBUSIER, Oeuvres coplètes, Manière de penser
l'urbanisme, sur 4 routes
ClAM L'habitation minimum
Rationelle Bebauungsweisen
Charte d'Athènes
BENEVOLO - I modelli di projetazione della
citta moderna
- Le origine dell'urbanistica moderna
- Storia delle architectura moderna
MEYER, Architectura o rivoluzione,
Scritti 1921 - 1942, a cura di Dal Co
C. SCHNAIT, H. Meyer
FRANCASTEL, Art et Technique
HOWARD Les cités-jardins de demain Ed-Dunod
M. ZUMPE, Wohnhochhauser UEB -Verlag
fur Bauwesen, Berlin
INTERASSAR, Guide de l'architecture moderne
à Genève, 1 969
Guide de l'architecture Suisse
Werk, 1969
J. FLEGENHEIMER, 1931, ed. les maîtres de l'architecture
Genève Biblio.
Syntec
A. PICOT Quelques années difficiles à Genève
1931 - 1937
RAFFESTIN Genève, essai de géographie industrielle
LABASSE, L'organisation de l'espace
ENGEL, La question du logement
GORZ, Réforme ou Révolution
SARTRE, Question de méthode
Cr. de ROCHEFORT, Les petits enfants du siècle
8.5. 34
U
Habitation
U
U
Architecture
U Wasmuths
U
Cahiers
U
PERIODIQUES
1928 -
1936 BPU
1936 BAA
Bâtir, organe de l'Association des employés et techniciens
du bâtiment
- Art - appliqué, Genève 193... BAA
Architecture vivante
Schweizerische Bauzeitung
- Monatshefte BAA
Entreprise
- Organe du bâtiment et des travaux ]publics BAA
du C.S.T.B. BAA
Bulletin de la Société pour l'amélioration du logement
Bulletin technique de la Suisse romande
Bulletin du ciment
Werk
Arbhitecture - Urbanisme - 1955-56
A.B.C. (Beitrage zum Bauen, Serie - Bâle 1924-28)
PLAN, revue suisse d'urbanisme
La Vie économique
La Brèche
Revue Esprit - octobre 1969
Recherches internationales - no spécial, l'Homme et la Ville
BAA
BAA
BAA
BAA
BAA
BAA
BAA
BAA
BROCHURES
I
Notes et croquis techniques,
Genève
La question des petits logements
â Genève, 1877
Doc, OIT
Aspects sociaux de la préfabrication
dans l'industrie de la construction
Léon NICOLE Des grands travaux
I
- Une Genève
moderne, son équipement ferroviaire,
1945
I
I
'
BPU
BPU, cote
F.S.E.S. 4629
BPU, gf 3143
DERIAZ Genève sans urbanisme -
1953 -
Où allons - nous? BPU,:'GF 3232/
142
Statistique - travaux du bâtiment
1931 BPU, F 2393
8.5. 35
Maurice BRAILLARD, Remarques concernant le rapport de
la commission d'expert pour la Rive
droite
Séminaire Interassar, Coppet,
1-2 mars 1968
BPU, GF 48/
32. Bra 4
DOCUMENTS OFFICIELS
Recueil des lois genevoises, 1915 - 1968
Mémorial du Grand Conseil de Genève
Annuaire Statistique de Genève
Rapport de la commission d'étude pour le développement
de Genève, 1948
Genève, premier compte-rendu de la commission d'urbanisme, 1962-65
Rapport OGETA, Genève
Genève, deuxième compte-rendu de la commission d'urbanisme, 1966-69
Genève, la coordination des Travaux sur domaine public, OGETA, 1969