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Confrontation de la Production Architecturale des Années 1920-30-40 avec les Années 1950-60-70

Travail de diplôme EAUG de Marie Baillif, René Hebler, Georges Dubouchet, Sandro Rossetti et Suzanne Lerch. Juin 1970. En mars 1970, un groupe d’étudiant·es de l’EAUG (Ecole d’architecture de l’université de Genève) élaborait ce thème pour son travail de diplôme. Rappelons qu’en 1968, des changements profond dans l’enseignement avaient été obtenus par un fort mouvement des étudiant·es, en réaction avec le modèle « Beaux Arts » transmis par le corps enseignant de l’époque. Avec le recul, nous voyons dans ce travail réalisé juste avant l’entrée formelle dans le métier d’architecte, la préoccupation de jeunes professionnel·les de comprendre dans quel contexte ils/elles allaient travailler. Nous étions très motivé·es par le thème du logement, qui n’était quasiment pas abordé dans l’enseignement pré 68 dans notre école, et soucieux de documenter l’histoire récente de l’habitat de notre propre ville. Cette documentation était de fait inexistante à ce moment-là. Nous voulions rendre plus objectives nos positions critiques face à la production contemporaine (les années 50/60/70) et notre fascination pour celle des années 20/30/40. Ainsi, avec une démarche originale imaginée pour répondre à nos préoccupations, nous avons tenté d’écrire l’histoire du logement à Genève de 1920 à 1970. Cette démarche consistait à analyser l’évolution de domaines qui constituent la base du métier: l’aménagement du territoire, les normes et la législation, les matériaux de construction, la typologie des bâtiments et des logements…. Réunis par l’amitié un jour de mars 2020 dans la cour de la Maison Ronde de Maurice Braillard, un de nos objets d’admiration, nous avons pensé que cette démarche et cette masse d’information pouvait peut-être intéresser des enseignant·es, des chercheurs·euses et des étudiant·es des années 2020 et suivantes. Nous avons donc le plaisir de mettre cet ouvrage en accès libre. L’indexation du texte permet des recherches par mots-clés qui devraient en faciliter la consultation.

Travail de diplôme EAUG de Marie Baillif, René Hebler, Georges Dubouchet, Sandro Rossetti et Suzanne Lerch. Juin 1970.


En mars 1970, un groupe d’étudiant·es de l’EAUG (Ecole d’architecture de l’université de Genève) élaborait ce thème pour son travail de diplôme. Rappelons qu’en 1968, des changements profond dans l’enseignement avaient été obtenus par un fort mouvement des étudiant·es, en réaction avec le modèle « Beaux Arts » transmis par le corps enseignant de l’époque.
Avec le recul, nous voyons dans ce travail réalisé juste avant l’entrée formelle dans le métier d’architecte, la préoccupation de jeunes professionnel·les de comprendre dans quel contexte ils/elles allaient travailler.
Nous étions très motivé·es par le thème du logement, qui n’était quasiment pas abordé dans l’enseignement pré 68 dans notre école, et soucieux de documenter l’histoire récente de l’habitat de notre propre ville. Cette documentation était de fait inexistante à ce moment-là. Nous voulions rendre plus objectives nos positions critiques face à la production contemporaine (les années 50/60/70) et notre fascination pour celle des années 20/30/40.
Ainsi, avec une démarche originale imaginée pour répondre à nos préoccupations, nous avons tenté d’écrire l’histoire du logement à Genève de 1920 à 1970. Cette démarche consistait à analyser l’évolution de domaines qui constituent la base du métier: l’aménagement du territoire, les normes et la législation, les matériaux de construction, la typologie des bâtiments et des logements….
Réunis par l’amitié un jour de mars 2020 dans la cour de la Maison Ronde de Maurice Braillard, un de nos objets d’admiration, nous avons pensé que cette démarche et cette masse d’information pouvait peut-être intéresser des enseignant·es, des chercheurs·euses et des étudiant·es des années 2020 et suivantes.
Nous avons donc le plaisir de mettre cet ouvrage en accès libre. L’indexation du texte permet des recherches par mots-clés qui devraient en faciliter la consultation.

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I

PROGRAMME 16.03.1970

CONFRONTATION DE LA PRODUCTION

ARCHITECTURALE DES ANNEES 1920 - 30 - +0

AVEC CELLE DES ANNEES 1950

- 60 - 70

0.1. THEMES, OBJECTIFS ET LIMITES

0.2. TERRAIN

1ère PARTIE - INTRODUCTION

1.1. CONTEXTE HISTORIQUE

1.2. DIAGRAMMES

1.3. EXPLICATIONS PAR PERIODE

1.3.1. De 1896 à 1918

1.3.2. De 1919 à 1926 (l'inflation)

1.3.3. De 1927 à 1932 (la pseudo-conjoncture)

1.3.4. De 1933 à 1936 (la crise)

1.3.5. De 1937 à 1939 (l'avant-guerre)

1.3.6. De 191+0 à 191+5 (la guerre)

1.3.7. De 191+6 à 1953 (l'après-guerre)

1.3.8. De 1956 à 1958 (première haute-conjoncture)

1.3.9. De 1959 à nos jours (deuxième haute-conjoncture)

1.4. LE LOGEMENT

1.4.0. Limites du travail

1.4.1. Importance des années 1920-1930

1.4.2. Actuellement

1.4.3. Surproduction - pénurie

1.5. PROGRES TECHNOLOGIQUES ET RATIONALISATION

1.9.0. Présentation

1.5.1. Qu'est-ce que le progrès technique

.5.2. Qu'est-ce qui détermine l'utilisation des ressources?

1.5.3. Comment se fait la"rationalisation" dans le bâtimen"

1.5.4. Quelques •textes


2ème PARTIE - IMPLANTATION

2.0. INTRODUCTION

I

I

I

I

I

I

I

I

I

2.1. PERIODE D'ENTRE DEUX GUERRES

2.1.0. Situation précédente (fin du XlXème et début XXème s.)

2.1.0.1. Caractéristiques

2.1.0.2. Recherches théoriques et applications

Première phase: après la guerre 14-18

2.1.1.1. Situation générale

2.1.1.2. Localisation des ensembles résidentiels

Les différentes formes de conception

Cités-jardins

- Présentation

- Etapes théoriques de la rationalisation

de lotissement bas

- Analyse de quelques exemples

- Exemple de réalisation à Genève

Cité jardin d'Aire

Ilots salubres - Problèmes de l'ilôt

- Exemples de réalisation

Critiques contemporaines

2.1.2. Deuxième phase (1925-1939)

2.1.2.1. Situation générale

2.1.2.2. Recherches de nouvelles solutions. Gropius et Le

Corbusier

Réalisations et possibilités de réalisation.

2.1.2.3. Situation à Genève.

-

Législation genevoise

Réalisations - Lotissement de logements économiques,

1930, ex. Vieusseux

- Nouveaux modes d'implantation

dans le tissu urbain. Ex. Square

de Montchoisy

- Rénovation d'un quartier. Ex. de

de St-Gervais

PER1ODE DE L'APRES - GUERRE

2.2.1. Présentation

2.2.1.1. Tendance générale

2.2.1.2. Problème foncier

2.2.1.3. Problème de l'implantation

2.2.1.4. Problème de la rationalisation

2.2.2. Réalisations

2.2.2.1. Parcelle et morcellement: possibilités théoriques

2.2.2.2. Caractoristiques du plan masse

.A. Taux d'occupation: diminution

B. Séparation des activités : commerces

centres (loisirs, sociaux,

médicaux, etc.)

e spaces verts (jeux, repos,

plantations, rez,

toiture, parking

apropriation

Circulai ion (piéton, autos)

Cheminement: parcelle, voisinage


8.0

2.2.2.3. Environnement

2.2.3. Conclusion

2.3. QUELQUES REMARQUES SUR LA 2ème PARTIE

3ème PARTIE - BATIMENT

I

I

3.0. PRESENTATION

3.1. LA CELLULE

3.1.1. Conception du plan

3.1.1.1. Meyer

3.1.1.2. Alexander Klein

3.1.2. Quelles étaient les recherches et les préoccupations

des architectes suisses à ce moment-là?

I 3.1.3. Etat du processus de réalisations des cellules de

logement à Genève vers les années 1920-1930

3.1.4. Cristallisation d'un plan type (1920-1970)

I 3.1.4.1. Généralisation du traversant entre deux murs de

refends

3.1.4.2. Le mélange des grandeurs d'appartements

3.1.4.3. Normes et surfaces

3.2. DISTRIBUTION ET GROUPEMENT DES LOGEMENTS

3.2.1. Conception des modes de groupements et de distribution

I

des cellules

3.2.1.1. Distributions par coursive

I

3.2.1.2. La rue intérieure

3.2.2. Etat du processus de rationalisation des modes de

distribution et de groupement à Genève, avant la

I

guerre 1939-45.

3.2.3. Cristallisation d'un mode de groupement

, 3.2.3.1. Introduction

3.2.3.2. Applications tardives ou avortées à Genève du système

I à coursives ou rue intérieure

3.2.3.3. Cristallisation du mode de distribution

I

I

3.3. PROCESSUS DE RATIONALISATION DES STRUCTURES

PORTEUSES - REPERCUSSIONS SUR CERTAINES PARTIES

DU BATIMENT

3.3.1. L'industrie du bâtiment

3.3.1.1. La concurrence dans le bâtiment

I

3.3.1.2. Matières premières, matériaux, innovations techniques

3.3.1.3. La main-d'oeuvre

3.3.2. Structure - enveloppe

I

3.3.2.1. Evolution des structures

3.3.2.2. Première utilisation du béton armé

3.3.2.3. Les ossatures ponctuelles

3.3.2.4. Ralisations genevoises après - guerre


3.3.3. Répercussions de la rationalisation des structures

portantes sur le traitement du mur-pignon

3.3.3.1. Les phases

3.3.3.2. Problèmes législatifs

3.3.3.3. Traitement des murs-pignon

3.3.4. Le toit plat

3.3.4.1. Problèmes idéologiques

3.3.4.2. Problèmes techniques

3.3.4.3. Problèmes législatifs

3.3.4.4. Appelation des toitures - terrasses

3.4. QUELQUES REMARQUES SUR LA 3ème PARTIE

4ème PARTIE - CONCLUSIONS

4.1. MANQUES IMMEDIATS DU TRAVAIL

4.2. REPRISES DES HYPOTHESES DE DEPART

4.2.1. Existence d'un courant de "gauche"

4.2.2. La rationalisation

4.2.3. La transformation del'urbain

4.2.4. La synthèses des arts appliqués

4.2.5. Remarques

4.3. INDICATIONS POUR UNE SUITE DU TRAVAIL

4.3.1. Découpage proposé

4.3.2. Résultats escomptés

5ème PARTIE - ANNEXES

5.1. LISTE DES ANNEXES

5.2. TABLEAU CHRONOLOGIQUE DES BATIMENTS D'HABITATION

A GENEVE (1927 - 1939)

5.3. TABLEAU CHRONOLOGIQUE GENERAL (Aide-Mémoire)

5.4. BIBLIOGRAPHIE

5.5. > COMPLEMENTS


j

I

I

Les

I

I

.

I

I

I

I

I

I

I

I

I

j

I

CONFRONTATION DE LA PRODUCTION ARCHITECTURALE DES ANNEES 1920-3O- +O

AVEC CELLE DES ANNEES l95O-60-70.

et l'architecture nouvelle

n'avaient pu s'épanouir et transformer l'environnement

humain parce qu'ils étaient en

contradiction fondamentale avec les intérêts

T

des pOSs('dafl , • (A .Kopp

Thème, objectif et limites

Les années 1920-30- +0 furent marquées par une série

d'événements économiques, sociaux et politiques qui

eurent à l'époque une influence décisive sur les

problèmes que se posèrent une partie des architectes.

réponses formulées face à ces problèmes par ces

architectes et pour lesquelles un regain d'intérêt

s'est manifesté ces dernières années, avaient un

caractère global.

Elles concernaient à la fois l'aspect économique,

répartir les activités (ex. propositions des urbanistes

en URSS), technique : dépasser le stade de

la production artisanale (ex. recherches et propositions

Bauhaus), social : formuler un nouveau mode

de vie (ex. propositions et réalisation de l'Association

des Architectes contemporains en URSS) et

idéologique : rompre avec l'académisme (ex. production

du Bauhaus).

Actuellement, face aux événements économiques, sociaux

et politiques qui posent à une partie des architectes

plusieurs problèmes, les réponses de ceuxci

sont spécialisées : réponses méthodologiques

(ex. Lynch, Alexander), réponse utopique (ex. Maymont,

Hausermann), réponse technique (ex. Lods,

Sarger.

Ces réponses se sont-elles affrontées lors de leurs

tentatives de réalisations avec les obstacles produits

par la possession privée des moyens de production

? (si l'on considère par exemple, les expériences

de Bauhaus). Ne sont-elles pas transformées lors

de cet affrontement, n'ont-elles pas été déviées de

leurs objectifs initiaux lors de celui-ci ? (si

l'on considère par exemple les propositions contenues

dans la charte d'Athènes).

Les déviations de ces réponses par rapport à leurs

objectifs initiaux sont-elles accrues aujourd'hui ?

Les contenus de ces réponses déviées ne sont-ils

pas utilisés dans la production architecturale des

années choisies comme points de repères ?

Actuellement y a-t-il ou non une"régression" (ou

une"non-progression") en matière de production

architecturale par rapport au potentiel fourni par

le développement des forces productives ?


4.

I

l'Université

I

I

I

.

I

I

I

I

I

. L'application

I

I

I

I

I

I

I

I

(si l'on considère par exemple les apports des progrès

techniques qui, s'ils sont orientés principalement

par une recherche de l'augmentation de la

productivité e t de la diminution des coûts n'en

sont pas moins des acquis).

La confrontation de la production architecturale

des années 1920-30-40 avec celle des années 1950-

60-70 qui est l'objectif de ce programme ne saurait

répondre d'une manière complète et définitive à ces

questions et à celles qu'elles impliquent. Elle ne

constitue qu'une simple contribution, une approche

des problèmes posés qui utilise un terrain géographique

restreint : l'agglomération genevoise et des

moyens limités : ceux de l'Ecole d'architecture de

de Genève.

Les résultats de cette confrontation devraient être

ensuite réinvestis dans une étude plus importante

faisant appel à d'autres disciplines (économie, sociologie,

histoire, géographie, etc...).

Cette confrontation demande quelques données concernant

le choix des années 1920-30-40 comme point de

repère en amont.

Par exemple

La production des architectes considérés est relativement

une proportion élevée de la production

architecturale totale.

La reprise du développement des villes par le processus

de concentration des entreprises et de la

population après la stagnation de celui-ci pendant

la guerre 1914-1918.

de manière opérationnelle de nouveaux

procédés dans le processus de production de l'industrie

du bâtiment (ex. béton armé).

A Genève, par exemple

Les premières réalisations de logements ouvriers

(cité-jardin d'Aïre 1920, Hoechel, Vieusseux 1930,

Braillard, Metzger, Vincent, Gampert, Baumgartner).

Les premières lois cantonales sur l'aménagement et

l'urbanisme 1929.

Le plan directeur de Genève 1935 proposant des lignes

directives en matière économique, démographiques,

etc...

L'application par les ingénieurs de nouveaux procédés

techniques (pont de Vessy 1936 Maillart).

La formation du GANG (groupe pour l'architecture

nouvelle à Genève (Vincent, Schwertz, Lesemann,

Saugey 1935) et ses réalisations.

Le jugement du concours international du Palais des

Nations (1927-28).


1

8.0. 5.

Terrain

La production architecturale des années choisies

comme point de repère sera traitée dans sa globalité

c'est-à-dire

- d'une part le 5 à 10 % de la production architecturale

dite !!davant_garde?? ou "novatrice" (qui

I

souvent ni l'une ni l'autre) qui est le

support principal des publications concernant

l'histoire de l'architecture.

.

- d'autre part, le 90 à 95 % de la production architecturale

qui forme l'immense majorité des éléments

constitutifs du domaine bâti.

Cette confrontation utilisera principalement la production

architecturale située dans l'agglomération

genevoise et réalisée dans les années choisies comme

point de repère.

Il sera sans doute nécessaire d ' approfondir les recherches

des données nécessaires à la confrontation

dans un secteur particulier de l'agglomération genevoise.

Le choix de ce secteur dans le

cours de l'étude.

(Le secteur envisagé actuellement est celui qui se

situe géographiquement sur un axe St-Gervait- Gare

Cornavin - Grottes - Saint-Jean - Charmilles - Servette

- Châtelaine - Balexert - Cointrin - Meyrin,

qui contient des zones urbanisées en 1930 et 1960

et un domaine bâti très diversifié).

La production architecturale des années 1950-60-70

choisies comme point de repère en aval ne pourra

pas être traitée, dans la totalité géographique

de l'agglomération genevoise vu son importance

quantitative (et aussi son caractère éclectique).

Elle le sera principalement dans le secteur choisi.

De plus des éléments de la production architecturale

située hors de l'agglomération genevoise seront

certainement traités afin d'affiner les données

nécessaires à la confrontation.

LJte du progrrnmr 1603,1970


1 ère partie

1.1. CONTEXTE HISTORIQUE

Avant de passer à la confrontation de la production

architecturale des 20-30 avec la production actuelle,

il est indispensable de situer (dans les grandes li-'

gnes) l'évolution de la production du bâtiment depuis

1900, par rapport à quelques éléments du contexte

historique. C'est dans ce but qu'ont été établies

ces quelques courbes, que nous allons tenter

d'expliquer.

1.2 DIAGRAMMES

Logements construits

(source : de 1900 à 1926, rapport de gestion du

Conseil d'Etat,

Annuaire statisti-

de 1926 à nos jours

que de Genève,

Remarque : caractère échevelé de la courbe ; comment

expliquer la poussée entre 1926 et 1936 ?

Logements démolis : (source : Annuaire statistique)

Remarques : le nombre ne dépasse jamais 500 par années.

Deux pointes : 1930, démolition

du quartier du quai du Seujet

1960-1964, démolition

pour percement de voies de circulation,

intensification du grignotage des

zones villa.

unit-nom cire, j Z - /

2000

__, J_) 1._J ISJ

lin ia ,.n ain ieFn


8.1. 2

I

I

I

I

I

I.

Logements vacants. (Source Annuaire statistique GE)

Remarque : chiffres à considérer avec circonspection

la courbe montre (c'est le principal)

qu'il y eut un accroissement proportionnel

énorme du nombre des logements

vacants pendant la crise et le début de

la guerre.

Mais comme nous ignorons la base des calculs,

les chiffres en eux-mêmes n'ont

pas grande signification

I

unité: nornhr

u

7000

I 6000

I

5000

I

I

I

3000

2000

I 1000

I

i

I

500

I.yuu li LU .)U 1 J L4J 1 J J 'U J.


I

8.1. 3.

I

I

I

.

I

I

I

CONFEDERATiON-CANTON-CUMMUNE

Logements, provenance des fonds (source : Annuaire

statistique GE)

Remarque : trois moments ou l'Etat intervient

a) vers 29-30, démolition de quartiers insalubres,

problèmes de relogement

b) juste après la guerre : intervention proportionnellement

très importante

c) depuis 1958 en ajoutant le logement subventionné

et le logement construit par l'Etat, près

de la moitié n'est pas assumée par les milieux

privés.

I POUVOIRS PUBLICS

CORPORATION DE DROIT PUBLIC

AVEC LADE DES POUVO IRS PUBLICS

I

SANS LAiDE DES POUVOIRS PUBLICS L J

I

I

I5000

unit:nombe.

6000

1 2 3 456 7 8 9

I

T

I - -

2000


I

8.1. 4

I

I

I

Population : (source : Annuaire statistique GE)

Remarque entre 1918 et 1941, la population n'augmente

pas en chiffres absolus.

I Chômage (source : Raffestin) nombre de chômeurs

en moyenne mensuelle, cette courbe sert

à inontrr à quel moment la crise fut la

plus intense à Genève.

I

1 2 3 4 5 6 7 e g

3 200:D ---i 3500 -

1 310.000 3.000-

- -1

3 0 0.00 0 —j— - - ___________

-

230.W5 --4 2.000

280.000 -

270.000

--- 1.000

I

200CÇ 500

0 chmeus

1920 1930 1940 1950

240.000 --4

I

230JJ00__1 . .

.220.000 --j

I 210.000

I

200.000

180.000

1EL.000

150.000

140.000

130.000

-. I

POpuLa

'

1910 1920 1930 1040 1950 1000 1370


8.1. 5.

I

Bâtiments autres que logement

I

(source : avant 1926, aucun renseignements, ou rapport

de gestion du Conseil d'Etat,

I

de 1926 à nos jours : Annuaire statistique

Genève.

I

ba-tments administratifs.

I un:nonre 1 2

I

3 4 i i 6 8 9

L

+-.------

I

I

Ir

T 1- --•

I

-- i- --

..

- r

9I0D '9 19i39 1950 î 19'

I éco.es,bibtiothèques.

nnon -.5rL 1 2 3 7

I

I

bD ---

:0 --i .

.

30__J

25

T

bureaux banquesmagasins.

911F '9'2C i3L 940 '950 9I60

JnItL;n_lï:r' 1 2 3 4 5 5 7 8 9

---±--

I

A

2 Fi

--

T - --

1'

— 19100 9Û 9l2û 930 '9140 9'50 1960

ateliers, fabriques.

Lr,It r.orr.tre

3 S 7

8 9

---4—

H

--

CD -

910 ~ 19:20 ' 8:3U

s

t--

19f50 1DJD- 197C


I

I

I

Remarque la pousser remarquée pour le logement ne

correspond pas à des poussées semblables

en ce qui concerne les bâtiments administratifs,

les écoles et bibliothèques, et

les bureaux, banques et magasins.

La courbe des fabriques et ateliers est

très semblable à celle du logement.

I

Confrontation des tableaux avec d'autres données

1 •

1.3 EXPLICATIONS PAR PERIODE

I

L'examen de ces quelques graphes et les quelques

remarques qui les accompagnent permettent de diviser

la période envisagée en périodes significatives.

1.3.1. De 1896 à 1918

I

Entre 1900 et 1913, la population croît très rapidement,

il y a deux périodes de forte construction

en 1902, 1903 puis en 1912.

I

I

Albert Picot (dans son livre "1931-1937, quelques

années difficiles à Genève" dit ce cette période

"Le canton de Genève en 1913 compte 170.702

habitants. La population est étrangère pour

le +2 %. Il y a 37.688 Français, 21.310 Italiens,

5867 Allemands, 91+7 Autrichiens.

I.

I

L'é norme masse des Français et Italiens est

avant tout composée d'ouvriers venus de Savoie,

de l'Ain et du Piémont.

I

I

Les étrangers ne votent pas, ce qui veut dire

que la classe ouvrière est presque sans influence

sur la politique.

Genève est bien une démocratie par sa constitution,

mais elle est aussi une oligarchie

bourgeoise par l'exclusion des habitants ouvriers.

La lutte politique se livre avant

tout entre des classes moyennes. Cet état de

chose est facheux, car l'étude des problèmes

sociaux reste en retard".

I

I

Ces phrases, sous la plume d'un libéral qui fut

Conseiller d'Etat de 1931 à 1945, montre que les germes

de la situation qui allait suivre (crise, etc.)

étaient décelés et reconnus même par les chefs de

file des partis bourgeois, pour qui les luttes de

classes (comme les guerres et les crises) sont finalement

des"purges", maux nécessaires, dont ils

t' r j ' I o re r 1 ' o


1 8.•t. 7.

I

De 1918 à 1926 - l'inflation

Durant cette période, la population diminue constamment.

En 1918, il n'est construit aucun logement

à Genève (d'après le rapport de gestion du Conseil

I

(I'Etat), puis on construit en moyenne moins de 500

logements par an. Cependant on peut faire les remarques

suivantes

.

I

I

-

- la Suisse n'a pas à faire de reconstruction de

guerre, contrairement à d'autres pays;

-

le problème de Genève est son développement industriel

compromis gravement par la guerre de 1918

(fermeture des zones franches, etc.)

A Genève, durant cette période s'installent des

organisations internationales qui eurent depuis

une influence décisive sur le développement de

Genève, cependant, on constate que c'est le départ

I

des étrangers qui provoque la diminution de population

(les genevois n'émigrent pas en masse et les

Confédérés ne retournent pas dans leur canton).

I

11 semble donc que l'installation des organisations

internationales ont peu d'influence à ce moment-là.

C'est surtout la main-d'oeuvre ouvrière étrangère

I

qui quitta Genève, faute de travail

"La main-d'oeuvre sarde et française était

I

remplacée par des Confédérés de Vaud, Berne

Fribourg et Valais. Ces 30.000 remplaçants

allaient voter. De quel côté s'orienteraientils

? (A.Picot, op. cit.)

Par la suite, A. Picot prétend que c'est cet arrivage

de Confédérés qui permit aux socialistes (dirigés

par Léon Nicole, un Vaudois) de devenir majoritaires

du gouvernement. Cette interprétation électorale de

I l'histoire est certainement discutable. L'analyse de

cette période reste encore à faire.

I 1.3.3. De 1927 à 1932 - la pseudo-conjoncture

L'accroissement de la population est donc due aux

Confédérés. C'est au milieu de cette période que se

I

situe le crach de la bourse de New-York, qui marque

le début de la crise mondiale qui "mit deux ans à

traverser l'Atlantique".

I

A Genève, les effets ne s'en font sentir gravement

que quelques années plus tard (1936).

Durant cette période sont entrepris plusieurs grands

I

chantiers - la gare

laSDN

- la démolition du quartier du Seujet

- la construction de Vieusseux

- les projets de Montchoisy

I

I

Alors que le chômage et le nombre des logements vacants

augmente, on continue à construire.

Dans Habitation (1933) on en trouve les explications

I

-uivantes


I

!En 19'32, (in constate surtout une ext raordinaire

recrudescence dans la construction des

villas, ce dernier phénomène provi ent certainement

de l'insécurité ressentie par les peti-

I

tes bourses dans le placement de leur argent

et de l'opinion généralement répandue que le

placement immobilier offre aujoud'hui le plus

de garanties.

En revanche, la construction de grandes mai-

I

.

sons collectives a considérablement diminué...

Ce n'est guère qu'à partir de 1931 que le

pourcentage des logements vacants augmente

I

considérablement. En 1932, il n'a pas encore

atteint la proportion qui était de 6 % en 1915

mais, on peut estimer que déjà au cours de

cette année, on atteindra et dépassera peutêtre

même, ce % de logements vacants. Si,

I

malgré tout, les constructeurs n'ont pas cessés

complètement leurs activités, c'est parce

que les locataires délaissent de plus en

I

plus les anciennes maisons sans confort et

demandent des appartements avec de larges

I

baies, balcons, chauffage central et service

d'eau chaude général. L'entreprise de bâtimwnt,

en poursuivant actuellement son activité

à Genève contribue à la baisse des logements

I

qui se fait sentir à Genève, seulement depuis

le commencement de l'année. Cependant, on peut

prétendre que le niveau actuel des logements

I

permet encore à l'entreprise privée de construire

dans des conditions relativement favorable,

et l'arrêt de la construction annoncé

par certains spéculateurs est loin d'être un

fait acquis."

1•

I

1.3.4. De 1933 à 1936

- La crise

C'est la période de crise la plus aigue à Genève

la population diminue, le chômage augmente, le nombre

de logements bâtis par année diminue, les finances

de l'Etat sont aussi gravement atteintes rappelons

le crach de la Banque de Genève en 1931.

D'autre part, la vie politique genevoise est marquée

de plusieurs événements importants : affrontements

entre la gauche, principalement le parti socialiste,

et l'extrême droite, intervention de la troupe (9

novembre 1932).

Dès 1933, le gouvernement genevois est è majorité

socialiste (/ socialistes +

3 bourgeois au Conseil

(J'Etat et 40 % de socialistes au Grand Conseil).

la "participation de la classe ouvrière" que réclamait

A. Picot est maintenant réalisée. Ce sont même

les socialistes qui ont le poouvoir et c'est à eux

qu'incombe la tâche de traverser la crise


au moment de la mont e e du fac j sm e , ' ai t e r ria t j y e

doit claire, lacisme ou social srn'. Il etait dans

I

intérêt de la bourgeoisie locale de lai sser les

socialistes appliquer un certain nombre de mesures

anti-populaires.

I

Le fait que cette législation ait été socialiste

.

a-t-il marqué la manière dont ont été résolus les

problèmes ? Nous manquons d'éléments pour le dire.

I

Parmi les socialistes, se trouve Maurice Braillard

qui dirigera le département des travaux publics,

en particulier ceux effectués grâce aux subventions

fédérales (l'aménagement des bords du Rhône, le

I

drainage de la Plaine de l'Aîre).

Ces

grands travaux permettent d'absorber une partie

I

du chômage, comme ceux entrepris à cette même période

par les autres pays européens (ex. : l'assainissement

des Marais Pontins dans l'Italie de Mussolini

construction des autoroutes allemandes par Hitler,

etc...).

Comment le secteur immobilier allait-il supporter

la crise ?

I Voici ce qu'écrivait A. Varenchon, dans un article

intitulé "1933-1934. A propos de crise" (extrait

d'un article paru dans Bâtir, organe de l'association

des employés..., le 10 déc. 1933).

I

I

"Nous voici à un tournant, comment le "virage"

sera-t-il pris ? Cette question, chacun se la

pose dans le monde du bâtiment.

L'activité intense de ces dernières années ne

I

risque-t-elle pas de céder la place à un mouvement

quelque peu ralenti ? Il faut l'envisager

semble-t-il en toute sagesse.

La tactique suivie jusqu'à présent présente

l'aspect d'une "inflation" immobilière qu'il

faudra absorber, bon gré mal gré. Et, en même

temps que dans le domaine monaitaire, une

I

opération de ce genre ne s'effectue pas sans

dommage.

Il est hors de doute que la cadence actuelle

I

de la construction ne répond pas à une nécessité.

Elle correspond d'avantage à des offres

de placements de capitaux-étrangers pour la

plupart- qu'à des besoins locatifs....

I

.... le marché immobilier, passablement enflé,

atteint un point voisin de la saturation.

On ne peut pas affirmer que cette activité

débordante, souvent chaotique et désordonnée

I

par insuffisance d'étude et de mise au point

et rapidité excessive d'éxécution ait été d'un

grand profit pour ceux qui y participèrent,


l

I

I

I

I

I .

les prix, compresses à leur extrême limite,

n'ont pas permia à nombre d'entreprises de

trouver un rendement correspondant au volume

des affaires traitées.

A la faveur d'une prospérité plus apparente

que réelle, les qualités de la production se

sont émoussées et il y a là un redressement à

opérer, mais pour l'obtenir, il faut éviter

un avilissement des prix, l'un de ces facteurs

étant souvent la conséquence de l'autre .......

importe de juger les choses saine-

.....ent....

m. Une e concurrence tend à s'établir sur le

marché immobilier comme elle existe, plus âpre

et plus serrée, dans bien d'autres branches de

l'activité de notre pays. On ne semble disposer

d'aucun moyen de la supprimer, sous peine de

provoquer une catastrophe plus grande que celle

qu'on prétendrait éviter".

Remarque

importante des exemples qui seront utilisés

Une par part la suite datent de cette période et de la période

précédente ce sont donc les immeubles de "surpro-

(cit. H.

duction"

D'autre part, un article de "Habitation" paru en

présente un autre point de vue

l'accroissement du nombre des logements vacants, et

une 1936, baisse relative des loyers n'empêchent pas que

pour une partie de la population, se loger est très

L'auteur de l'article propose de construire

difficile. des logements ultra-minima, pendant qu'une grande

quantité de vastes logements est vide.

"Lors de ces dix dernières années, toute une

partie de notre population s'est jetée, suivant

la mode et les désirs du jour, sur les nombreux

logements neufs mis à sa disposition. Pour les

classes populaires, en particulier, la dépense

du loyer s'est, de ce fait, accrue dans de fortes

proportions pour jouir du confort des classes

plus riches. Or, la crise se prolongeant

sans issue visible, les ressources de la population

diminuent avec un rythme croissant.

Dans tous les milieux, il faut réduire les dépenses,

son train de vie. C'est ainsi que nous

assistons à un reflux général de toutes les

classes vers des logements meilleur marché. Le

nombre d'habitants a sensiblement diminué depuis

trois ans; les logements disponibles

abondent (il y a actuellement, plus 'dun logement

vacant sur dix qui sont occupés); il

n'y a donc pas d'obstacle à ce "décalage" au

point de vue de 1 'habitat.


I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

. la

Ceux qui quittent un logement de 2.000 Fr (ou

de 1200Fr) peuvent trouver à se loger confortablement

pour 1200 Fr (ou pour 800 Fr). Par

contre, pour celui qui ne peut plus disposer

que de 400 à 500 Fr, les logements récents

sont exclus; il ne lui reste plus que les

vieux immeubles et les taudis.

Comme conséquence de ce "reflux", les logements

insalubres pourront connaître un regain de

succès; ils seront revalorisc's, ceci au détriment

de la santé publique bien entendu.

Jusqu'à ce jour, les constructeurs et les

bailleurs de fonds ont complètement négligé

classe la plus pauvre de notre population,

estimant, à tort croyons-nous, qu'un logement

sans confort n'était pas rentable. Il s'agit

de remédier sans retard à ce manquement et de

créer des logements dont le loyer n'excédera p

pas 200 à 400 Fr. C'est le seul moyen dont

nous disposons actuellement pour lutter contre

les taudis, car les finances publiques seront

plus longtemps impuissantes à leur endroit.

Les logements à créer doivent en outre être

destinés à faciliter l'existence de personnes

ayant un revenu insuffisant. La petite maison

en banlieue, avec jardin, basse-cour, est

tout indiquée à cet effet. Il y a lieu de se

réjouir du concours ouvert actuellement à

Genève entre architectes et techniciens, il

permettra de réunir des idées et d'obtenir

les bases nécessaires concernant la maison elle-même

et son prix de revient.

Les avantages de ces constructions seront les

suivants

Donner du travail à l'industrie du bâtiment

à des chômeurs qui pourront travailler euxmêmes

à leur maison et en devenir au moins

partiellement propriétaires. Ce point est

particulièrement important dans la période

de crise intense du bâtiment que nous allons

traverser;

Attirer les habitants de taudis au grand

air, leur permettre une existence plus saine,

mettre à la portée des sans-travail

des occasions de "bricolage" bienfaisant

matériellement et moralement

En dernier lieu, si ce mouvement ver-, la

périphérie prend une ampleur suffisante,

ce sera la dévaluation des taudis, puis leur

vente à bon marché permettant de libérer

les espaces nécessaires à une reprise ultérieure

des affaires de la construction.


I

Etudier ces problèmes et mener à chef des expériences

décisives, c'est faire un pas, si

petit soit-il, vers une ère où il y aura plus

de justice pour le bien de tous.

Aurèle Favre

I

1.3.5. De 1937 à 1939 - avant-guerre

I

I

I

.

commandes

La population augmente légèrement (le seuil de 1918-

1932 176.000 h. est de nouveau atteint) : la crise

a favorisé une concentration de la population dans

les grandes villes. Le chômage diminue un peu : les

militaires permettent à l'industrie genvevoise

une lé gère reprise. La construction de logements

reprend elle aussi légèrement, alors que le

nombre des logements vacants ne fait que croître.

Il semble donc que la construction de logements ne

dépend pas tant de la "demande", que d'une situation

économique générale : la légère reprise industrielle

due à l'approche de la guerre permet à quelques affaires

immobilières de se réaliser (la provenance

des fonds est totalement privée).

Pas plus dans cette période que dans la précédente,

1'Etat ne finance (directement ou indirectement) la

construction de logements.

I

I

I

I

I

1.3.6. De 1940 à 19'i - GUERPE

Durant toute la guerre (comme durant 14-18),la population

de Genève accroit régulièrement - (les guerres

comme les crises favorisent la concentration des populations)

: l'industrie d'armement est développée

à Genève, après Bâle '/irich et Berne, durant la guerre

vers 1941-1942.

Ceci se remarque notemment par la diminution massive

du nombre des logements vacants.

Comme la population a crû, sans que rien ne soit construit,

à la fin de la guerre il n'y a quasiment plus

de logements vacants : tout est prêt pour une"reprise

n.

Durant la guerre, sont entrepris des grands travaux:

- usine de Verbois 19+3

- piste de Cointrin 1942-1946

le gouvernement élu en 1936 (après la législation

socialiste) de l'Entente Nationale (coalition des

partis bourgeois face aux socialistes) reste le uiêiiie

durant toute la guerre.


1.3.7. De 1946 à 1953 - Après guerre

I

Dès la fin de la guerre, la population de Genève

prend un rythme de croissance rapide.

I

Remarque : la fin des hostilités ne marque pas immédiatement

un changement dans le rythme de croissance

de la population. Il y a quelques mois de flottement

il faut reconvertir les industries de guerre en industries

de paix.

C'est l'Etat qui assumera (par des "corporations de

droit public") une part importante (presque la moitié)

de la construction des logements pendant cette

I

période ensembles de faible nsité, dans des eues

non déclassées, achèvement de l'ensemble de Vieus-

I

seux, etc.

Dès 1950, commence l'arrivée de travailleurs étrangers,

dont une proportion importante de saisonniers.

A la différence des périodes précédentes (il y a

I

toujours eu une forte proportion de travailleurs

étrangers à Genève, 40 % en 1918) la nouvelle maind'oeuvre

est presque entièrement non-qualifiée, le

bâtiment en absorbe une grande partie.

I

1.3.8 De 1954 à 1958 - Première haute- conjoncture

I

I

I

La population continue d'augmenter. Dès 1958, le

nombre des travailleurs étrangers est très important.

Pendant cette période, la construction de

logements est assumée quasi entièrement par des fonds

privés. Le nombre des logements démolis est en moyenne

de 200 logement par an.

La "restructuration", c'est-à-dire la percée de diverses

voies de circulation interrompue depuis les

années 1930-1931 reprend. D'autre part, certains

quartier de villas commencent à être grignotés.

1.3.9 De 1959 à nos jours - Deuxième haute-conjoncture

I

I

I

I

Période de haute conjoncture. Après le "creu" de

1958 en matière de construction de logements (dû

à la conjoncture internationale (canal de Suez), cela

repart de plus belle, avec cette fois, une participation

importante de l'Etat il est directement maître-d'oeuvre

pour une quantité importante (la plus

importante jamais vue) et le système subventionnement

- diverses lois HLM touchera jusqu'à la moitié de la

production.

En 1964, les arrêtés anti-surchauffe provoquent un

ralentissement de la construction qui dure jusqu'en

1967. Dès 1968 et actuellement (1970), malgré les

nouvelles mesures anti-surchauffe, aucun ralentissement

de la construction ne se fait sentir.


I

I

1.4. LE LOGEMENT

Par

I

I

I

I .

I

I

I

I

.

I

I

I

I

vicient

l.+.O La suite du travail se limitera à un seul type de

bâtiment les immeubles locatifs.

En effet, l'examen des courbes concernant les bâtiments

publics et les écoles nous montre que durant

l'entre deux-guerres, il fut construit très peu d'équipements

en effet, c'est entre 1850 (démolition

des fortifications) et 1910 que Genève connaît un

très fort développement industriel.

Entre 1918 et 1939, la population n'augmentant pas

en chiffres absolus, les équipements construits dans

la période précédente suffisaient donc aux besoins.

contre, la production de logements a un volume

important.

La question des équipements pose le problème de la

position de l'Etat par rapport à l'architecture moderne.

Dans ce préambule, nous ne jugeons pas inutile de

rappeler un certain nombre de points.

En 1929, le premier ClAM, à la Sarraz, publie une

d'c1aration en plusieurs points, dont l'un s'intitule

'ar'chitecture et l'Etat".

"Les architectes ayant la ferme volonté de

travailler dans l'intérêt véritable de la

société moderne, estiment que les Académies,

conservatrices du passe, en négligeant le problème

du logement, au bénéfice d'une architecture

purement somptuaire entravent le progrès

social.

Par leur main-mise sur l'enseignement, elles

dès leur origine la vocation de l'architecte

et par la presque exclusivité qu'elles

ont des commandes de l'Etat, elles s'opposent

A la pénétration de l'esprit nouveau qui seul

pourrait vivifier et renouveler l'art de bâtir".

Retrospectivement, il semble que le fameux concours

de la SDN ait été l'une des dernières grandes victoires

de 1'Academisme classique : par la polémique

qu'il a provoqué , il a contribu' à la fondation des

ClAM qui, on l'a vu, réclament leur part du gâteau

contrôle de l'enseignement et commandes de l'Etat.

Quelle fut la répercussion de cette célèbre dispute

sur le plan local ? Dans "Architecture - Art Appliqu'

revue qui rnmmence à paraître, puis disparaît

entre 1930 et 1933 en Suisse Romande, il est dit

(article de H. Moos)


I

I

I

I

'En effet, dans bien des mil ieux, on regrette

sincèrement que l'on ait pas saisi cette occasion

pour nous doter d'un monument plus reprsentatif

de l'architecture d'aujourd'hui.

Essayons de répondre

Les raisons en sont, croyons nous de deux ordres.

En premier lieu, il n'y a pas, si l'on

consent à ne pas confondre Technique et Architecture,

de style architectural de nos

jours, mais bien des artistes isolés qui prêtent

du charme à des constructions techniques

et utilitaires»'

A ce propos, on peut citer deux cas

le Pavillon du Désarmement (1932 Guyonnet)

1

construit par un architecte qui jusque là n'avait

pas montré d'esprit d'avant-garde, est la seule

oeuvre "radicale" de cette période; il est aisément

I

explicable : c'est une construction "technique et

provisoire et faite d'urgence, dont on

renonce par avance à faire un monument.

I

U

I

.

I

I

I

un

l'Hôtel Cornaviri (1932 Camoletti) est plus

ambigiie : il s'agit de construire dans un temps record

(6 mois), un hôtel qui s'armonise avec la gare

de Flegenheimer (1927-1932) co-auteur du Palais des

Na t ions.

On utilise donc une structure métallique, que cette

fois on rahabille complètement.

II. '400s, continu dans le même article

"En second lieu, le Palais de la Société des

Nations devait incontestablement aussi jouer

rôle représentatif, et cela à une époque

où les meilleurs de nos architectes ont peur

d'aborder ce problème.

De plus, ce rôle représentatif n'était, dans

le cas donné, bien joué qu'à condition d'être

compréhensible à la grande majorité des peuples

composant la Ligue. Une institution démocratique

par excellence, telle que la Société des

Nations, se devait de respecter des principes

qui sont à sa base. Et., dans ces conditions,

il est naturel que le choix se soit fait autour

d'un bâtiment à allure classique."

Un autre distingué polémiste, M. A.de Senger, dans

le Bulletin technique de Suisse romande (1928) qui

assimile Le Corbusier aux bolcheviques s'inquiète

peut-on trouver encore une expression

plastique aux besoins de cette partie de l 'humanité

cointemporaine, qui éprouve le goût de

"Ne

la vie animée et pour qui la famille, le pays,


l

I

I

Quelques

I

I

I

.

la nation, ne sont encore ni Choses ind.i f férentes

ni réalités haïssable ? Il

Il semble que cette expression plastique ait été

trouvée : déjà entre les projets de concours et la

réalisation du Palais des Nations, il y a une évolution,

dont parle H. Moos, dans "Architecture - Art

Appliqué". Les projets des lauréats étaient des ensembles

monumentaux à cours fermées, surchargés de

statues, etc. La réalisation s'étale dans le terrain.

Personne n'est convaincu par les décisions du jury,

ni du reste par la gravité de la bataille Le Corbusier

se plaint de recevoir des "tapes sur le nez"

à chaque concours.

années plus tard, quantité de membres des

ClAM sont dans l'enseignement, le gouvernement grec

les reçoit officiellement (ClAM 4 1933).

Actuellement, le "style moderne", nouvel académisme,

ne suscite que rarement des polémiques, il est admis

pour la plupart des réalisations qui demande une

représentativité (les exemples abondent).

.

1.4.1. Importance des années 1920 -

1930

- C'est dans les annees 20 que le logement minimum

commença à être théorisé par les architectes européens

(jusqu'à ce moment là, c'était l'affaire des

philantropes, hygiénistes ou utopistes-socialistes).

Par exemple, les premiers ClAM étaient consacrés

au logement (c'est après la guerre qu'ils s'orientèrent

vers l'urbanisme).

Premier congrès : le logement minimum - 1929 à

Francfort - ClAM 2 -

Deuxième congrès : le lotissement rationnel -

1930

Stuttgart - ClAM 3 -

I

I

I

I

I

C'est également durant cette période que se sont

cristallisés les principaux types de bâtiments

d'habitation que nous connaissons aujourd'hui. Ces

cristallisations sont en général un mélange entre

une tradition locale et la nécessité de rationaliser

le logement.

Par exemple

En Hollande

Les formules àcoursive "inventées" par les architectectes

des années 30 se sont répandue, car en fait,

elles perpétuaient la tradition.

Nous verrons par la suite plus en détail le cas de

Genève.


I

I

Actuellement, il devient de plus en plus difficile

du déceler den différences entre les Logements produits

récemment, il y a uniformisation du produit.

Comment expliquer ce phénomène.

.

le

I

Qu'en est-il actuellement ?

L'expression "logement ouvrier" n'est plus employée:

I il n'est question que de "logement social", voire de

HLM.

Paradoxalement, alors que le produit s'uniformise,

Examinons rapidement la différenciation économique

des types de logements dans les deux périodes considérées

vers 1920-30, de nombreuses tentatives de loge-

I ments ouvrier ont été faites. Il s'agit non seulement

de procurer des logements "salubres et économiques"

selon l'expression employée à Genève, mais de perpé-

I

tuer (ou d'inventer) un mode de vie qui aurait été

spécifiquement ouvrier : ex. les cités-jardin (voir

travail Baillif Dubouchet sur la cité-jardin

d'Aiire, Genève 1921).

apparaît une hiérarchisation des "statuts". U.B.M.,

I

H.L.M., puis récemment E-I.C.M., la réapparition de

la propriété par étage, etc. Les H.L.M. sont parfois

situés dans les bases des tours de luxe, les"grands

I

.

comportent en général, toute les catégories

(tant pour "mélanger les classes" que pour équilibrer

les plans financiers).

"Il n'y a qu'une seule explication à ce phénomène

si peu conforme aux lois du marché : les

exigences satisfaites par les appartements de

standing moyen sont déjà à la limite de ce qui

est aujourd'hui historiquement et socialement

acce table"

I

- _ 1' La Brèche du 22.1.1970

Dans cet article, il est supposé que si cela était

possible, les logements destinés à la classe ouvrière

seraient encore plus petits que ceux destinés à

la classe moyenne ; or il n'est pas possible de mettre

actuellement sur le marché des produits qui

soient au-dessous d'une certaine norme socialement

admise.

D'après A. Turin en effet, la norme socialement

définie croît de manière continue. Comme la norm ne

peut concerner que le minimum admissible, il y a

"progression" de ce minimum (vers 1930, les classes

moyennes n'étaient pas touchées par le logement minimum).

Actuellement, il y a généralisation du logement

minimum, en minimum légèrement supérieur à celui fixé

pour le logement ouvrier dans les années 1920-30:

les grands ensembles exigent la production en masse

d'un logement type, qui est destiné aussi bien 'à la

classe ouvrière qu'aux classes moyennes, (voir travail

F1e1ier,Rossetti - Vieusseux ancien et nouveau).


I

les

I

I

.

I

I

I

I

I

I

.

I

I

I

I

qui

D'autre part, si l'on considère non pas la production

de logements nouveaux, mais l'ensemble des

logements à disposition, apparaissent alors des

grandes différenciations aussi bien à l'heure actuelle

qu'entre les deux guerres , logements anciens

renovs ou entretenus, logements vétustes, sans

confort, baraques (logement des saisonniers).

1..3 Surproduction - pénurie

Serait-ce seulement depuis une dizaine d'années qu'

il y aurait pénurie de logements à Genève ? L'examen

des graphes pourrait laisser croire qu'entre

deux guerres mondiales, la situation était,

après tout, favorable pour les locataires. Or, il

n'en est rien.

Durant la période aigùe de crise, lorsqu'il y avait

un grand nombre de logements vacants, il y avait simultanément

chômage, baisse des salaires et baisse

du pouvoir d'achat. La situation n'était donc pas

plus favorable qu'en période de"pénurie normale".

Déjà en 1920, par exemple, est lancée une initiative

pour la constitution d'un office cantonal du logement,

dont le rôle devait être le suivant

- centraliser tous les contrats de location

("Nul n'a le droit de louer ou de prendre en location

des locaux ou logements, sauf par l'intermédiaire

de l'office cantonal du logement")

- construire de nouveaux immeubles (seul ou avec des

collectivités sans but lucratif).

Au moyen fond pour les constructions nouvelles

est alimenté par un impôt frappant les propriétaires

dont les revenus dépassent un maximum, fixé

chaque année par le Grand Conseil, les frais de

gestion de l'office sont couverts par les propriétaires

d'immeubles.

Cette ingénieuse proposition, qui visait à contrôler

tout le marché du logement, ainsi qu'à faire financer

les logements économiques par les propriétaires

(c'est le contraire qui se passe aujourd'hui

est bien sûr refusée par le Grand Conseil, (et par

le peuple 1 ). C'est un contre-projet bien anodin

qui passe

- obligation de déclarer les baux conclus à l'office

qui est chargé de tenir un état exact des logements

de l'agglomération urbaine.

C'est une solution purement administrative, dont on

voit mal comment elle contribuerait à éliminer la

pénurie et à protéger les locataires I Elle sert

plutôt à renseigner les milieux immobiliers sur la

situation du marché.


I

I

I

I

I

• a)

I

I

I

I

I

Parallèlement, suite '& un arrêté fédéral le 1 1 mai

1920, est ouvert au Conse il d' Etat, un créd i t de

plus d'un million, avec lequel il subventionne une

quinzaine diopérations (qui ne sont apparemment pas

des 'sociétés sans buts lucratifs").

Quelle était la situation entre 1920 et 1929 ?

"Remarquons pour commencer qu'il n'y a pas à

Genève pénurie de logements au sens propre du

terme. Le nombre des logements vacants est

même considérable, du moins en apparence (...

.. .. ) la crise dont on souffre n'est donc pas

à proprement parler une crise de quantité.

Elle est due principalement à trois causes

l'existence dans les vieux quartiers, d'un

très grand nombre de logements insalubres,

signalés depuis fort longtemps par ceux

qui s'intéressent à l'amélioration du logement,

mais ignorés volontairement ou non

du plus grand nombre;

b) la hausse des loyers qui se manifeste depuis

plusieurs années;

c la difficulté qu'éprouve à se loger la

classe ouvrière, et particulièrement les

familles nombreuses, en raison de cette

hausse, le montant du loyer d'un logement

normal absorbant une part trop grande du

revenu du travail".

Habitation 1928 P. 54

En 1928 a lieu une enquête sur les logements insalubres,

qui en dénombre 800, devant être démolis et

I

évacués dans le plus bref délai : ils sont la cause

S

de l'alcoolisme et de la tuberculose qui font des

ravages dans population.

I

I

I

I

I

En 1929, une nouvelle initiative est lancée; c'est

le moment où s'amorce la reprise (éphémère) de l'industrie

genevoise avec ses habituels corollaires

augmentation de population (depuis 1918 elle rie faisait

que décroître) et construction de logements.

Cette fois, le texte ne mentionne pas la pénurie,

comme en 1920, mais la "hausse incessante et générale

des prix réclamés à l'ensemble des locataires",

qu'il faut combattre par la construction de logements

nouveaux et en nombre suffisant.

Il s'agit donc cette fois de rétablir une "saine

concurrence" non pas en subventionnant, mais en

faisant construire par 1'Etat des logements, au

moyen fond alimenté par un nouvel impôt sur les

successions et d'un bureau d'étude Service cantonal

de la construction de logements.


I

81. 20,

I

I

I

I

I

I

Remarque : ce type d'organisme ex i ste par exemple en

Angleterre et en Hollande, où ils assument la plus

grande part de la construction de logements depuis

la guerre 19139-1945.

Cette initiative est bien sûr refusée, tant par le

Grand Conseil que par le Peuple, à la faveur d'un

projet qui vise à "encourager dans le canton la

construction de logements économiques pour faciliter

l'évacuation delogements reconnus insalubres". C'est

à-dire, dans le cas particulier, le quartier du quai

du Seujet, dont il fallait bien reloger les habitants

quelque part.

11 n'est pas question de la hausse des loyers.

Cependant les logements construits au moyen de ces

subventions doivent être économiques.

Ces deux initiatives populaires ont donc chaque fois

provoqué l'encouragement par l'Etat de l'initiative

En primai vée. 1933 (p.33) paraît dans Habitation, un article

qui fait le bilan des réalisations de logements

économiques, et fait la critique des formes d'action:

I

I

• des

I

'C'est part culierement aux soc i été s ayant un

caractère philantropique ou d'utilité publique

que nous devons des ensembles de maisons familiales;

la spéculation privée, conçue intelligemment,

nous a valu également quelques

quartiers intéressants de maisons collectives.

L'activité des sociétés de construction ayant

un caractère d'utilité publique u commencé à

Genève il y a plus de 60 ans. Nous donnons ciaprès

le nom de ces sociétés avec le nombre

logements construits. (d'après la thèse

de Mlle E. Fuchs présentée en janvier 1933 à

l'Ecole d'Etudes Sociales de Genève).


I

8.1. 21.

I

I

I

Association cooperative immobil ière,

fondée en 1867 pour créer des maisons farniliales

dont les locataires deviennent propriétaires

par paiements périodiques

1867-72: 17 maisons, ch. des Gds-Philosophes

1869-72: 13 et

, av. Châtelaine et d'Aire

1873-76: 20 te

, chemin Gaberel

1890-99: 10 il

, avenue d'Aire

1893: 7

te

, rue de la Terrassière

U 1898: 8 , avenue Soret

1900-19: 15 , ch. du Bois-Gentil

u W 1902-05: 7 I' chemin des Voirons

Total : 97 maisons familiales

Le locataire devient propriétaire après 15

I annuites representant le tiers du coût de l'immeuble.

I

Société pour logements hygiéniques,

fondée en 1892 pour créer des logements dans

des maisons collectives.

1893:5 maisons log. 3 p. R.Jura et L.-Favre

1897:3 " 1-2 p. Rue Caroline

Les immeubles sont actuellement transférés à

une société immobilière à but lucratif.

La Caisse d'Epargne

. a construit des maisons collectives avec logement

à loyer modeste, ou des maisons familiales

dont les locataires deviennent propriétaires

1895-99: 9 maisons collectives Square Vallin

VI

I

1899 : 30 familiales Petit-Lancy

En conformité de la loi du 23 février 1929

1930 : i maisons, 60 log. Rue Allobroges

I

Les autres constructions de la Caisse d'Epargne

ne se distinguent pas de la maison collective

habituelle.

I

I

I

Société Le Foyer

fondée en 1891+ pour construire des maisons familiales

vendues aux locataires par paiements

périodiques

1891 : 33 maisons à Sécheron

106 : g " à Châtelaine


8.1 22,

I

1915 : ( maisons à Châtelaine

I

1931 : 6 Châtelaine

Total ;5/i maisons familiales

La Ville de Genève

- a construit au moyen du Fond Galland, des logements

à loyer réduit dont les locataires doivent

remplir certaines conditions.

I

1896 a

1900 : 10 maisons 391 P. Squ. Paul Bouchet

1900 : 3

1913 : 2

I?

U

1 1 1 p. Rue Louis Favre

187 P. Châtelaine

I 1917 : Li 166 p. Rue du Nord

I

1930 : 2

1921 : 2 100 p. Rue Jean-Jacquet

1923 : 2 98 p. PI. de la Navigation

1927 : 2 88 p. Rue Louis-Favre

"

130 p. Rue des Pâquis

Total: 27 maisons 1271 pièces.

I

I

I • 1027

La Société coopérative d'ahbitatiori

fondée en 1919 pour créer des logements, en

maisons familiales ou collectives, pour la

location aux sociétaires.

1921 : 52 maisons, 248 pièces Ch. des Sports

1922 : 38 152 " Ch. Contrat-Soc.

: 30

U

120 " Ch. de l'Essor

I Total 120 " 520 pièces

En conformité de la loi du 23 février 1929

1930 : 10 maisons collectives 144 log. Cité

V jeu sseux

I

I

I

I

La Fondation pour logements économiques

fondée en 1919 par le Canton de Genève, en vue

de profiter des subventions fédérales pour

parer à la crise du logement.

1921 : S maisons collectives, rue Caroline

78 logements, 248 pièces

Fondation Cité Nouvel-Aïre

fondée en 1924 par l'Etat en vue de profiter

des subventions cantonales et fédérales. Les

maisons sont. louees ou vendues.


I

I

I

I

I

• fondée

I

1925 36 maisons familiales Av. II. Bordier et

4 maisons à 2 10g. Av. d'Aïre

1929 34 maisons familiales Av. H.-Bordier et

Total 74 maisons

Société du Logis salubre

fondée en 1930 pour construire des maisons

collectives en conformité de la loi du 23

février 1929.

1930 : 10 maisons, 108 log. Bachet de Pesay

Fondation pour personnes âgées ou isolées.

en 1930 pour créer des logements d'une

chambre et cuisine avec subventions de 1'Etat,

en conformité de la loi du 23 février 1929.

1

1930 : 5 maisons, 160 logements Cité Vieusseux

I

Société coopérative d'habitations salubres

fondée en 1929 pour créer des logements économiques.

Elle a obtenu, dans ce but, l'autorisation

d'émettre un emprunt à lots de 3 millions.

1930 : 3 maisons, 50 log. Ch. de Vermont

1930 : 4

"

70 " Q. Capo d'Istria

I 1930 : 3 55 Rue Caroline

I

.

Si

I

I

I

1932 2 " 33 If Rue Caroline

Total 12 maisons 208 logements, 630 pièces

nous jetons un coup d'oeil sur l'ensemble

des opérations énumérées ci-dessus, nous arrivons

à certaines conclusions qu'il est utile

de souligner.

On est tout d'abord surpris de la variété des

formes qu'a pris, à Genève, le mouvement en

faveur des logements économiques. La difficulté

d'un exposé do la question en est singulièrement

augmentée dans une brève analyse comme

celle-ci; aussi ne ferons-nous que quelques remarques

générales

Nous constatons qu'une partie des efforts les

mieux intentionnés ont servi de base à des

spéculations immobilières ultérieures. Qu'il

.''agisse de maisons familiales ou collectives,

il est certain qu'une fois ces immeubles vendus

leurs propriétaires les utilisent dans un but

purement lucratif, en procédant à la vente, à

l'augmentation des loyers ou à des transforma-


I

8.1, 24.

I

I

I

I

I .

I

I

I

I

.

I

I

I

I

t .i ons . On peut donc prétendre que dans ce domaine

une

action philantropique, dont le but social ou

économique est passager, ne répond plus, à un

moment donné aux intentions de ses auteurs.

Cette forme de l'intervention privée tend

d'ailleurs à disparaître depuis la guerre.Par

action économique, nous entendons la création

de logis économiques de caractère permanent

ou construits avec l'appui ou les subventions

des pouvoirs publics, sans intervention des

locataires. Le nombre de logements édifiés

dans cette catégorie est très important à Genève

depuis la guerre. A cet égard, il y a

lieu de signaler la loi du 23 février 1929 qui

a permis de mettre sur le marché 577 logements.

Le principe placé à la base de cette action

des pouvoirs publics cantonaux consiste à limiter

le loyer que les propriétaires-constructeurs

peuvent demander aux locataires désignés

par l'Administration, cette dernière payant

directement aux propriétaires la différence de

prix. La somme prévue à cet effet au budget

cantonal est de Fr. 150.000.- par an, durant

25 ans. Il s'agit donc d'une intervention

passagère de l'Etat.

Les maisons construites par la Ville sont placées

sous un régime plus stable, mais les loyers

sont sensiblement plus élevés. Par contre,

les logements de la Société Coopérative d'habitations

salubres arrivent à des taux analogues

à ceux prescrits par la loi du 23 février 1929;

toutefois les locataires ne sont pas sociétaires.

Entre l'action philantropique par laquelle on

facilite aux gens peu aisés l'accès à la propriété

foncière, et l'action économique qui

envisage uniquement la nécessité, bien réelle

d'ailleurs, de fournir en location des logements

salubres à bon marché, il existe aussi

ce que nous appelerons une

action sociale. A Genève, elle est préconisée

par la Société Coopérative d'habitation. C'est

en effet la seule association qui, dans le domaine

de l'habitation, rend le locataire copropriétaire

de son logis, et lui permet de

participer à la gestion immobilière. Lorsqu'on

connaît le développement considérable qu'ont

pris en Suisse allemande et même à Lausanne,

les coopératives d'habitation d'utilité publique,

il faut admettre que le caractère individualiste

des Genevois se prête mal à la collaboration

dans ce domaine, à moins que certaines

conjonctures esquissées dans notre entrée


SI 25.

I

I

un

I

l

I .

I

I

I

I

.

I

une

i'n mat ii, r(, n e su j ('11t, I a cau se de e e p tieriorni' -

n e . Ainsi q u e noirs I lavons dit. pl us ha u t

nulle v il le ('n s u j s se rie mont re autant, de d I -

versi té dans 1 1 a t ion en faveur du logement

salubre et économique. Cette diversité se retrouve

également dans la forme même des maisons

construites, soit dans le type des plans

de distribution, OÙ l'on peut constater, en

1899 déjà, des exemples de maisons adossées

à 3 mitoyens, soit dans le caractère des façades

qui restent traditionnelles ou se présentent

sous une forme plus moderne.

Les uns interpréteront ces faits comme une

manifestation de vitalité, d'autres y verront

éparpillement regrettable des forces. A

notre avis, ils traduisent surtout la lutte

des diverses conceptions économiques et esthétiques

de notre époque et prouvent qu'une

entente est loin d'être réalisée sur le choix

du' la méthode la plus effective en matière de

construction de logements"

Cet article distingue donc trois manières d'intervenir

en faveur de construction de logements économiques

l'action philantropique

critiquée parce que non-durable

l'action économique

l'état paye les propriétaires qui consentent a

faire de bas loyers, au moyen d'une somme fixée

chaque année.

A long terme cette solution est impensable, c'est

forme d'allocation loyer, solution préconisée

actuellement par la Chambre genevoise de commerce

pour résoudre la

3) l'action sociale

V L 5e a suppr i mer t e syst.ern(' de la I ma t ion ((ton(-

à resoudre le problème de la hausse des loyers) en

rendant les locataires co-propriétaires.

Après la guerre

l)ès 1Y5, une loi est adoptée, loi qui est encore en

I

vigueur aujourd'hui elle autorise l'Etat à accorder

dès prêts hypothécaires à taux réduits. Elle est

donc tout à fait dans la ligne qui vise à "encouraqer

l'initiative privée". Les tentatives d'installer

un "contrôle étatique", contrairement à ce qui s'est

passé dans plusieurs pays industriels avancés n'ont

I

jamais réussi. (pour de plus amples développements,

voir le travail en cours sur ce sujet à 1 1 E.A.ti.G.

I

M. )OLULi1


I

I

I

I

I.

1.5. lIOCRES TECHNIQUE, ET PAT] ONAL I SAl ON

1 . 5 . O. La con frontat t on (10 1 o p rodue t i on arc-1) i l oct o ra L e

de deux époques nécessite, en plus d'une connaissance

du contexte historique, la connaissance des

moyens techniques à disposition de chaque période

il est peut-être possible de parler de unon_progres_

sion 1' du point de vue architectural, mais il est

indéniable que le bâtiment a connu depuis 1920 une

certaine innovation technique qui constitue ce qu'on

peut appeler un progrès. Comme nous déFirons traiter

cet aspect (les moyens techniques, leur utilisation)

il est nécessaire, afin d'éviter certaines ambigiiités

de rappeler quelques généralités sur les problèmes

de progrès technique et de la rationalisation.

8 26.

1.5.1. Qu'est-ce que le progrès technique dans le domaine

du bâtiment, par rapport au développement général

des ressources technico-scientifiques ?

I.

En fait, la critique doit porter non seulement

sur l'utilisation des ressources technico

scientifiques, mais également sur la structure

de ces ressources. En effet, le"progrès"

scientifique et technique n'est pas un processus

entièrement autonome et idéologiquement

neutre. Le développement des sciences et des

techniques reflète, dans ses orientations

(les questions qu'il pose et celles qu'il é-

carte) les sollicitations dont le potentiel

de recherche est l'objet de la part de l'Etat

et de groupes capitalistes. Il est de ce fait

conditionné par l'idéologie dominante, c'està-dire

l'idée que la classe dominante se fait

de la vocation et de la fonction de la science,

et déterminée par les rapports sociaux de

production.

Il en résulte dans le rythme de développement

des diverses disciplines scientifiques, une

distension qui stérilise partiellement l'activité

scientifique dans son ensemble. Face au

développement très rapide de l'électronique,

de la chimie de synthèse, de la métallurgie,

de la physique nucléaire par exemple, on constate

le développement beaucoup plus lent de

la médecine préventive, de la psychiatrie, de

la pédagogie, de l'écologie, mais aussi des

disciplines intermédiaires qui permettraient

la diffusion des connaissances et leur mise

en valeur sociale".

A. Gorz Réforme et Révolution p»3


81. 27

U

I

I

En considérant le premier degré décrit par Uorz,

celui de la structure du progrès, il faut rappeler

que

J ) le bâtiment est un domaine d'application qui vit

essentiellement de retombées de recherches faites

dans les diverses disciplines en vue d'autres domaines

d'application : l'armement, le génie civil (ouvrages

stratégiques, barrages, autoroutes).

L'autonomie du "progrès" technique dans le bâtiment

est donc très faible.

L'étude de la structure des ressources du bâtiment

n'est donc pas possible dans le cadre de ce travail.

Nous devrons donc nous limiter à l'utilisation (ou

'i la non-utilisation) faite de différents acquis.

1.5.2 Qu'est-ce qui détermine l'utilisation des ressources?

I L'utilisation des ressources (dont le développement

a une autonomie faible, mais réelle) est déterminée

par les exigences de la"rationalisation", dont

l'objectif est l'augmentation de la productivité et

I

la diminution des coûts.

I

I

I.

I

I

I

U

U

En effet, il existe un certain nombre de moyens (ex.

la construction métallique) dont l'utilisation reste

faible, alors que les rares exemples de réalisations

en montrent déjà les possibilités inexploitées.

D'autres moyens sont orientés vers une certaine utilisation

(ex. l'utilisation du béton armé pour la

préfabrication, dont la critique peut être faite

par rapport aux propriétés du matériaux (voir A.

Tur n

Comment se fait la ' rat ona1isat ion' dans le bâti -

ment ?

*

rationalisation n'est pas synonyme d'industrialisation

(au sens strict)

*

la production avec les méthodes industrielles du

bâtiment n'est pas réalisée

*

il y a une inertie propre au domaine du bâtiment

dimension de l'objet produit, relation avec le

sol, etc...

En un sens, ce travail de confrontation revient à

tenter une description critique de la manière dont

s'est faite la rationalisation du bâtiment, pendant

une période déterminée, dans un lieu géographique

donné, ii un stade déterminé du développement


I

n

8.1. 28.

Quelques textes

Vers 1930 en ef fet , la pr('occupat ion de rationalisation

de l'organisation du travail se généralise

I

et atteint l'ensemble du domaine du bâtiment.

A ce propos, paraît une définition du terme "rationalisation"

dans la revue Habitation en 1929

I

.

Le sens du terme rationalisation

(Extrait de l'organe de l'Institut International

pour l'organisation scientifique du travail)

Depuis la conférence économique de 1927, le

terme rationalisation est devenu de plus en

plus populaire, mais des doutes subsistent

I

encore quant à sa signification et à son ten-

(lue. Il est sans doute possible, en consacrant

quelques instants à l'examen des diverses d6-

Imitions qui

I

en ont été données, d'en concevoir

plus clairement le sens.

l.,a Conférence économique internationale a défi-

I ni ainsi la rationalisation. Ce sont "les méthodes

techniques et d'organisation destinées

i assurer le minimum de perte de l'effort ou

I

du matériel. Elle comprend l'organisation

scientifique du travail ("scientific organisa-

I

I

. 1.

tion of labour') dans le texte anglais), la

standardisation à la fois des matériaux et

des produits, la simplification des procédés

ainsi que les améliorations dans les méthodes

de transport et de mise en vente". Il faut

faire deux remarques à propos de cette définilion

L'expression anglaise "scientific organisa-

I

tion of Labour" est sans doute la traduction

littérale de "organisation scientifique du

travail", qui est lui-même l'qui aient français

de "scientific management".

I

2. D' après les résolutions de la Confrence,

ii est clair que l'expression "scientific ma-

nagement" comprend les études de psychologie

I

individuelle et collective qui ont pour but

l'amélioration des conditions de travail à

l'intérieur des entreprises.

I C'est en Allemagne que l'usage du mot rationalisation

a pris le plus grand développement.

Le Reichskuratorium fur Wirtschaftlichkeit,

I organisme central chargé de l'étude des mesures

de rationalisation en Allemagne, a adopté la

définition suivante: "la rationalisation consiste

à étudier et à appliquer tous les moyens

I

d'améliorer la situation économique générale

par une ()rqan i sat ion t eChu j que et systmat i que.


I

8,1 29.

I

U

I• définissent

I

I

I

I

I

I

.

des

I

I

I

I

I

Son p FI) j e t e s t U C I (' e) n J

t ions de l'existence par une product lori de

marchandises meilleures, en plus grande quantité

et à des prix moindres; toutes les classes

de la socié té do i vent y contri buer et la

tâche du Reichskuratorium est de stimuler et

d'aider ce mouvement." Il serait possible de

donner encore une cinquantaine d'autres définitions.

Cependant les deux que nous venons de

citer, provenant d'organismes qui font autorité,

fournissent une indication suffisante et

claire des tendances générales désignées par

le mot "rationalisation". Elles présentent

du reste beaucoup d'analogie et toutes deux

le terme : 1) au point de vue du

but à atteindre, 2) au point de vue des méthodes

à suivre.

Une courte analyse, conduit de ce double point

de vue, nous donnera certainement des résultats

intéressants

J ) En ce qui concerne le but qu'elle poursuit,

la rationalisation marque les débuts d'une

nouvelle époque dans la pensée économique. La

Conférence économique parle d'atteindre le

"minimum" de gaspillage, alors que les efforts

(lu Reichskuratorium tendent positivement vers

une amélioration du niveau de l'existence.

Mais, la Conéférence économique adopte dans

ses résolutions une attitude analogue à celle

du Reichskuratorium en déclarant que la rationalisation

est susceptible d'apporter "à la

collectivité une stabilité accrue et un niveau

plus pratique", l'industrie doit poursuivre

un but plus élevé et plus vaste que le profit

entreprises particulières. Notre organisation

économique n'existe pas pour enrichir des

individus, ce qui arrive incidemment, mais

pour rendre service à la communauté.

2 En ce qui concerne les méthodes à suivre, le

Reichskuratorium préconise "une organisation

technique et systématique" et la Conférence

mentionne explicitement "l'organisation scientifique

du travail, la standardisation, la

simplification, l'amélioration dans les méthodes

de transport et de mise en vente".

Elle poursuit dans ses résolutions un examen

complet de mouvements, en apparence étrangers

les uns aux autres, mais qui contribuent tous

à une amélioration du rendement et de la distribution.

Ces mouvements, bien qu'on puisse

en constater l'existence dans toutes les parties

du monde et à tous les niveaux de la vie

économique, ont uen caractéristique commune

ils appliquent toujours au problème de l'organisation

scientifique les méthodes du contrôle

intellectuel et les procédés des sciences

Ixac t e s


81. 30

I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

u

I

I

I

I

1

F . W. ta

qu ' j 1 111 j é t ai t impossible d ' en donne r une

(lefini tion en exposant uniquement les methodes

employées. L'organisation scientifique exige

on effet, selon lui, une nouvelle tournure

d'esprit; elle demande l'abandon de tous les

procede's t radi t j onnel s et approxi mati f qui

se sont développés dans les affaires depuis

un siècle et un nouvel examen de toute la

situation avec l'absence d'idées préconçues,

l'intégrité et la méthode qui caractérisent

l'homme de science.

Cette conception est contenue dans les définitions

que nous avons rappelées. La rationalisation

n'est pas seulement un ensemble de

nouveaux systèmes et de méthodes; elle entraîne

un complet changement de l'attitude de

tous ceux qui travaillent dans l'industrie.

Elle doit faire naître un nouvel esprit et

exige une vision nouvelle qui embrasse non

seulement lesbuts poursuivis par l'entreprise

mais aussi tous les moyens d'étudier et de

résoudre les problèmes qui, du plus important

Jusqu'au plus infime, surgissent chaque jour

dans la conditi t.n In>

Le premier con rns (1(5 C iA1 proue ope oinntut pos t ion

'oir rapport à ce problème

"L. Economie générale

l . La not ion de l'architecture moderne comporte

la liaison du phénomène architectural à

celui de l'économie générale.

2. La notion de "rendement" n'implique pas

une production fournissant un profit commercial

maximum, mais une production réclamant un effort

de travail minimum

3. La nécessité du rendement te pins efficace

et la conséquence inéluctable du régime

appauvri de l'économie générale.

li. La production la plus efficace découle

de la rationalisation et de la standardisation.

Celles-ci agissent directement sur les méthodes

de travail tant dans l'architecture moderne

(conception) que dans l'industrie du bâtiment

(réalisation).

5. La rationalisation est la standardisation

réagissent de triple façon

elles réclament de l'architecte des conceptions

entraînant une simplification des

méthodes de travail sur le chantier et dans

l'usine;

I eh 1 es si on li erit pour 1es ('fl reprises du


I 8.1 31

I

bât i mm ri t 1 a re duc t I 011 de s cor p s de me t i e r s

elles conduisent à l'emploi d'une maind'oeuvre

moins spécialisée, encadrée d'élé-

I

ments de forte capacité technique;

e) Elles attendent du consommateur (c'est-àdire,

de celui qui commande la maison ou

I

qui l'habite) une revision de ses exigences

dans le sens d'un réajustement aux nouvelles

conditions de la vie sociale. Un tel

.

réajustement se manifestera par la réduction

de certains besoins individuels désormais

sans raisons véritables, et le béné fice

de ces rductions favorisera la satisfaction

aussi large que possible des besoins

actuellement comprimés du plus grand nombre.

() L'effondrement de l'artisanat à la suite de

I la dissolution des corporations est un fait

accompli. Les conséquences fatales du machinisme

a conduit à de nouvelles méthodes industrielles

différentes et souvent opposées

à celles de l'artisanat.

La conception architecturale jusqu'en ces

derniers temps, grâce à l'enseignement des

I

académies, ôtait inspirée plus particulièrement

des méthodes de l'artisanat et non

des nouvelles méthodes industrielles. Cette

contradiction explique la profonde désorganisation

de l'art de bâtir.

7)11 est urgent que l'architecture, abandon-

I nant les conceptions surannées attaches â

l'artisanat, s'appuie dornavent sur les

rialits présentes de la technique indus-

I

trielle. Quand bien même une telle attitude

devrait aboutir â des réalisations foncièredi

f feteiit es de ce! les (les ('pOques pas-

5('(' s.

I

.

I

I

ment

Ces textes, à partir des quels 11 n'est pas possible

du' t j ru' r de e ((lic I ii s j oit s , son t reprodu i t s O f I mi (lu'

donner une i dec (Je I acqul s theorique des années 3().

I

I

I

I


I

82/1.

I

I

2 ème partie. IMPLANTATION

2.0 Introduction

I

I

I .

I

I

I

I

I

I

I

I

I

Dans ce chapitre, nous allons confronter la période entre

deux guerres à la période actuelle, du point de vue

de l'implantation du logement.

La recherche des causes des transformations des conceptions

se situe à 3 niveaux :

1) niveau territorial : çroblème de concentration

et de développement inégal.

2) niveau régiDnal : étude d'une zone de concentration

en l'occurence l'agglomération genevoise.

3) niveau "résidentiel" : échelle, organisation

et traitement d'un ensemble d'habitation.

Relation de chaque immeuble avec l'ensemble.

L'étude va se limiter au troisième niveau, en s'efforçant

de le situer chaque fois par rapport au deuxième.

Méthode : L'étude se fait Far rapport à Genève. A travers

l'examen de quelques étapes de développement, nous

cherchons à comprendre comment dans une région de concentration

(accroissement démographique et développenient

industriel.) se pose le problème du logement.

Période entre deux guerres :

Rationalisation des ensembles et de la cellule de logement.

Des théories et des réalisations extérieures au contexte

local sont pris en considération dans la mesure où :

- ils ont exercé une influence

- ils peuvent faciliter la compréhension de certains

Phénomènes.

Période après guerre :

Nous avons admis que les réalisations actuelles sont faites

sur la base des théories élaborées entre les deux

guerres • C pourquoi cette partie sera traitée principalement

par rapport à Genève, et consiste en l'examen

de réalisations après guerre (cité-satellites, grands enseiribles

, • . .)


I

I

2.1.0 SITUATION PRECEDENÏ E

8211. 2

Situation à la fin du XlXème siècle les problèmes de la

ville néoclassique traditionnelle dans les régions de

I

concentration.

2.1.0.1 Caractéristiques : Développement anarchique des ville

1

dû au développement industriel et à l'accroissement démographique

qui en résulte (exode rural)

Ce phénomène est accompagné en général par l'accen-

I

tuation de la spéculation sur les terrains et par un manque

quasi total de planification.

I Il y a des exceptions : à Genève, par exemple, après la

démobilisation des fortifications en 1851, le gouvernement

de James Fazy fait établir un plan directeur sur

l'emplacement des anciennes fortification. Ce plan fut

exécuté avec quelques modifications et reste un exemple

de quartier aéré et salubre. (Çi.1)

I

I.

*!. •.I,(JL7l•

'. -

Nous verrons dans quelle mesure il servira de modèle

pour les architectes durant l'entre deux guerres.

L .ituation était exceptionnelle : tous les terrains

appartenaier l'Etat , ce qui a permis un aménagerr

- -. planifié,


I

82/1 3

I

A Genève, comme artout ailleurs, les quartiers

au dehors des fortifications se sont développés

anarchiquement.

I

I

Au point de vue logement, Z points importants :

- pénurie dûe à l'accroissement démographique

- insalubrité des logements existants

Les maladies et les épidémies ravagent les quartiers

ouvriers (- manque de soleil

manque d'aération

- manque d'équipement sanitaire

I

- logements sur peuplés,

et menace aussi les quartiers bourgeois.

ENGELS, dans

I T! La question du logement, décrt

ce cette situation :

I

I

I

I

- "comment la bourgeoisie résout la question du

logement".

"L'ETUDE de la solution proudhonienne de la question

du logement a montré à quel point la petite

bourgeoisie était directement intéressée par cette

question. Mais la grande bourgeoisie ne l'est pas

moins, bien que d'une façon indirecte • Les

sciences naturelles modernes ont prouvé que

les "vilains quartiers!! où s'entassent les travailleurs,

constituent les foyers de toutes les

épidémies qui périodiquement éprouvent nos

cités. Les germes du choléra, du typhus, de la

fièvre typhorde, de ia variole et autres maladies

dévastatrices se répandent clans l'air pestilentiel

et les eaux polluées de ces quartiers ouvriers

: ils n'y meurent presque jamais complètement,

se développent dès que les circonstances

sont favorables et provoquent des épidémies qui

alors se progagent au-delà de leurs foyers jusque

dans les quartiers nius aéres et plus sains

habités par MM. les capitalistes.

Ceux-ci ne peuvent impunément se permettre de

favoriser dans la classe ouvrière des épidémies

dont ils subiraient les conséquences ; l'ange exterminateur

sévit parmi eux avec aussi peu de ménagement

que chez les travailleurs.

I

I

Dès que cette constatation eut été établie scientifiquement,

les bourgeois philanthropes s 'enflammèrent

d'une noble émultion pour la santé de leurs

ouvriers. On fonda des sociétés , on écrivit des


I

8.2/ 1 Z4

I

I

livres, des projets furent esquissés, des lois débattues

et décrétées en vue de tarir la source des

épidémies sans cesse renaissantes. On examina

les conditions d'habitation des travailleurs et l'on

I

tenta de remédier aux maux les plus criants. "

I

I •

sont

I

I

1

I

I

I

I

I

I

I

I

I

La question du logement est clairement posée par la bourgeoisie,

maisquestion de la ville comme organisation se

pose aussi (problèmes de l'industrie, de la circulation,

de l'habitat)

2.1.0.2 Les recherches théoriques pour remédier à ces problèmes

nombreuses et très diverses.

Nous citerons brièvement quelques exemples :

l) Contre la monotonie et la laideur de la ville

CAMILTD SITTE Il Ils voyait dans la naissance

organique de la ville au moyen-age un

moyen d'humaniser la ville actuelle I l (Giedion-

Space Time , Architecture)

Ces théories ont influencé ses contemporains.

A Genève , CAMILLE MARTIN fonda la commission

des plans d'expansion et traduisit en

français le livre de C. SITTE " L'ART DE

BATTIR LES VILLES" (1902)

2) OTTO WAGNER en Autriche, aux alentours

de 1900 prend parti contre les cités-jardin.

II est partisan des blocs d'habitation fermés

et des quartiers avec centre d'aération.

Les principes que Wagner défend sont les

suivants :

- salubrité de l'environnement

- à chaque catégorie sociale sa catégorie de

logement

- propriété collective du sol urbain

- nécessité de la planification

3) HOWARD et les cité-jardin

(en Angleterre) fig 2)

Principes :- La solution à tout le problème

de l'habitat est la - cité-jardin

propriété foncière contrôlée par la commune

- transplantation de la population ouvrière à la

campagne

- d'installation des usines dans un paysage

vierge


I

I

I

I

I

I.

- la société coopérative

- la ville formée d'une série de cercles concentriques

( habitat, industrie , agriculture) avec

au centre les btments publics.

SCHEMA THEORIDUE CITE JARDIN

bote! de ville

L pi'ta I

bbIiothègue

th&tre

concert

musée

porc

habitat

6211 5

aven u e

école

'k

habitat

industrie

agriculture

2

I.

I

4) TONY GARN]ER la cité industrielle

Premier exemple d'urbanisme moderne. Recherche

de la relation organique entre toutes

les fonctions de la ville

Séparation entre les fonctions de la ville (travail,

habitat, loisir, traffic)

- zone industrielle isolée de la ville par une

ceinture verte.

ville linéaire

Pourquoi citons-nous très brièvement ces recherches ?

Elles ont du influencer plus ou moins directement la plupart

des théories et des réalisations dont nous allons parler

par la suite.

En réalité, à part quelques exceptions (ex : Amsterdam)

il n'y eut aucun effort de planification au niveau de toute

la ville. Les applications partielles sont prises en charge

par l'action philantropique et le patronat, qui sous une

couverture idéologique (la nature etc...)

à stabiliser la classe ouvrière.

En fait leurs actions se limitent surtout au problème du

logement aouvrier et à la question de l'hygième.

- Patrons et philantropes ne se soucient pas de l'organisation

de la ville en général.

T el est en gros, l'héritage de la fin du XlXème siècle


2/1 6

La période d'entre deux guerres a été divisée en deux

I

1. Période qui suit immédiatement la guerre

14-18 (1918- 1923)

I

Z. Période 1923 - 1939

2.1.1 1ère phase : 1918 - 1923

I 2.1.1.1 Situation générale

I

Hannes Meyer dans son texte " sur l'architecture capitaliste

de l'après guerre 1919 - 1934, analyse cette période

au point de vue économique de la manière suivante •

Extrait: "HANNES MEYER , ARCHITEC-

TURE OU REVOLUTION "

- LES ECRITS DE 1921-194?.-

présenté par Francesco Dal.Co,

édition Marsilio / Padoue.

I SUR L'ARCHITECTURE CAPITALISTE DE L'APRES -

I

I

I

I

I

GUERRE 1919 - 1934

1. " Dans aucune proposition architectonique, la

tension de la lutte des classes à l'intérieur du monde

bourgeois, s'explique d'une façon aussi claire que dans

• la construction résidentielle. Ici, les forces économiques

conditionnent directement " l'enveloppe architectonique"

de la vie familiale, où doit être satisfait le besoin le plus

élémentaire qu' (outre la faim) est l'habitation, et c'est

là où se révèle de manière tout à fait particulière, le vrai

visage de la classe dominante.Cela vaut tout de même la

I

peine d'analyser, d'un point de vue économique, de

quelle façon est exprimé le rapport des classes dans

I

l'architecture capitaliste résidentielle, durant les trois

phases les plus significatives de l'après-guerre , c'est-

à-dire de la période de l'inflation 1919-1923 à celle de

la stabilisation temporaire 1923-1928, et celle de la

grande crise 1929 - 1934


8 2 i 7

" Durant la période de l'inflation 1919-1923,

I

les grandes fluctuations économiques qui étaient les consé-

ciuencesde la guerre mondiale1 se reflètear des réalisations

passablement hétérogènes dans le domaine de la construction

résidentielle, que ce soit les pays belligérants

ou neutres. Dans les pays frappés par la guerre, on devait

procéder à l'exécution d'importants ouvrages de re-

I

I

I

I

I

.

I

construction des zones

détruites aux endroits

où les effets de la guerre était le plus évidents; c'est ainsi

que l'on voit s'élever dans les Flandres belges dans

la France septentrionale, dans l'Italie septentrionale, en

Pologne et en Serbie, des milliers et des milliers de nouvelles

habitations, qui dans la plupart des cas étaient exécutées

avec des capitaux, des matériaux de construction

où même de la main d'oeuvre des états vaincus, et dans

lesquels parfois (comme dans les "plan Loucheurs"

français), on a vu s'accomplir de très grande tentatives

de standardisation et de typisation de la cellule habitée

et de ses éléments constructifs. Du noint de vue architectonico-formel,

tout cela est la pâle expression de cette

"Heimat-Architektur u, sentimentale et patriotique,

dont les formes douceâtres avaient pour origine les instincts

nationalistes petit-bourgeois des"rapatriés" des tranchées

ou de 1' e'migration. Le capitalisme espérait stimuler

par cette architecture, les masses divisées en milliers de

noyaux résidentiels individuels."

Des tendances significatives vers de grandes

réalisations architectoniques, dans le domaine de la

construction résidentielle bourgeoise de la période immédiate

de l'après-guerre, manquent presque complétement.

De toute façon on ne doit pas s'étonner de cela,

lorsque l'on pense que depuis le début de la phase impérialiste

c'est à dire au début du XXe siècle, les formes,

à l'origine hautement perfectionnées de la culture


82/1 8

.

.

bourgeoise (en ce qui concerne le problème de l'habitation),

devaient être détruites morceaux par morceaux et

cela d'une part pour adapter ( en simplifiant , les formes

de construction et de rationalisation technique) l'habitation

et ses composants, à la continuelle diminution

du bien-être de la large "masse consommatrice"; et

d'un autre côté,, pour augmenter l'utile du capital

foncier.

Simulanément on devait mettre en sûreté les

gains acquis de la guerre. C'est pour cette raison que

dans tous les états, soit vainqueurs soit vaincus, tout le

capital qui était menacé de la dévaluation à cause de l'inflation

était investit de préférence en biens solides représentés

par les habitations urbaines, les villas avec jardin,

les villas aménagées d'une façon particulièrement

luxueuses dont les projetations étaient confiés aux meilleurs

architectes bourgeois de l'époque : par exemple l'allemand

M. Nuthesius, le suisse K. Moser, l'autrichien

A. Hoffmann le belge Horta, le tchécoslovaque A. Loos.

Dans les pays soit disant neutres, cette fugue des capitaux

vers les valeurs solides des habitations, étaient encouragée

de façon particulère, par la possibilité limitée

de trouver d'autres formes dl investissement pour le

Lapital. Ceci était la conséquence du rrocessus de thésaurisation

(or) des biens nationaux et étrangers, processus

commencé durant la guerre mondiale. De cette façon

les me.11eurs exemplaires et modèlês de l'architecture

résdentielle et domestique devinrent une source

de gains pour les spéculateurs et les agents de hrnrse.

Toutefois, dans tous les 1ays, soit neutres

soEt ceux qui furent entrainés dans la guerre, où la haute

finance nvestissait une grande partie du gain dérivé


I

82/1 9

I

I

des activités belliqueuses, sujet â la taxation (dans la

construction de logements à grande échelles et des im-

plantations résidentielles dans des agglomérations ur-

Prospé-

baines) sous le masque d"oranisations pour la

rité sociale" ou "coopérative ", avait pour seul but d'évi-

ter de paver des imp6ts. Les communes d'autres part

I encourageaient de telles initiatives, parce que de cette

façon elles avaient la possibilité de remédier à une partie

I du manaue causé par la suspension des

I •

activités

de construction durant la guerre mondiale. Pour

la haute finance, ces formes d'organisations de construc-

tion étaient assez avantageuses, surtout parce que les

ouvriers qui avaient besoin de logements, entraient dans

un rapport, de plus étroite dépendance avec elles.

I Des typiques réalisations de ce genre sont les aggloméra-

tions résidentielles de l'Arsenal de guerre à Welwyn,

tout près de Londres. la fabrique de chaussures Bata â

Ziin (Tchécoslovaquie) l'agence Ford à Détroit (USA)

I les aciéries Krupp à Essen, dans la Ruhr • Mais aussi les

coopératives de "consommation réformatrice" devaient

I

.

masquer une partie de leurs "réserves silencieuses"

accumulées durant la guerre, en cité jardin et colonies ré-

I sidentielles exemplaires; c'est pourquoi , en outre furent

I

I

construits de grands quartiers des "coopératives Frbun-

det" suédoises, les "Wl-iolesale Society" anglaises, de la

11 Verhand Schweizrischer Konsumvereine", et en partie

la "Casa Popolare" italienne.

6. Du point de vue stvlisticiue, ces maisons et

ces centres traduisent la pauvreté spirituelle née à l'in-

I térieur de la bourgeoisie de cette époque. La carence des

I

directives idéologiques trouve son alternative dans l'excès

des suggestions formelles. C'est ainsi que se révèlent,

dans le domaine de l'architecture résidentielle,

I

les directions les plus hétérogènes : du romantisme au


8.2/1 10

I

I

I

I

I

I

I

I • poque,

I

rationalisme. Ces contrastes sont évidents en particulier

dans l'activité de construction des Pays-Bas,

où les architectes du "Cercle Wedding" inventa rent un

langage formel de caractère s entimental- expre s sioniste

et mis en évidence dans les habitations à loyers d'Amsterdam;

tandis que les rationalistes, tel que J.J.P. Oud,

accentuaient dans leurs quartiers résidentiels de Rotterdam,

la simplicité puritaine de l'architecture fonctionnelle.

Cà et là, quelques architectes mirent en valeur

même dans l'architecture résidentielle, les inspirations

formelles de la peinture et de la sculpture abstraite contemporaine

; comme par exemple G. Rietveld à Utrecht

dans ses villas et aménagements intérieurs ou le belge

Victor Bourgeois dans sa "Cité Moderne" à Bruxelles.

Dans beaucoup de pays, spécialement en Allemagne, en

Suisse et en Scandinavie, le 'classisism&' connut à

nouveau dans la construction résidentielle une apparente

époque florissante, dans la mesure où des rationalistes

utilisèrent ses formes simples et sévères dans la lutte

contre la vague expressionniste; en cela efle rappel l'éégalement

pauvre en idée, des guerres napoléonnienne

s.

(Nous donnerons la suite de ce texte dans le chapitre

suivart,ainsi que sa signification pour nous).


82fl. P

2.1.12 Localisation des ensembles résidentiels

.

.

Pour construire en masse des logements ouvriers, il

faut disposer de terrains vastes; grossièrement deux

types de terrains sont disponibles :

- les terrains à la périphérie plus ou moins

immédiate de la ville.

- certains terrains à l'intérieur du tissu urbain

existants (soit par un accident du développement ou éventuellement

par démolition de taudis).

a) phénomènes des banlieues

!?Avec la création de la banlieue débute (en

France) une percée urbanistique acharnée

contre la ville. Singulier paradoxe. Pendant

des dizaines d'années, sous la 111e République

, paraissent les textes, autorisant et

réglementant la banlieue pavillonnaire et les

lotissements. Autour de la ville s 'installe une

périphérie désurbanisée et cependant dépendante

de la ville. En effet, les "banlieusards"

ne cessant pas d'être les urbains même s'ils

en perdent conscience et se croient proche de

la nature, du soleil et de la verdure. Urbanisation

désurbanisante et désurbanis ée.

- Cette extention ee freinera elle-même à cause

de ses excès. Le mouvement déclanché par

elle entraine la bourgeoisie et les couches aisées.

Elles installent des banlieues résidentielles.

Le centre de la ville se vide au profit des bureaux.

L'ensemble alors commence à se débattre

dans l'inextricable. Mais ce n'est pas

fini." H. Lefèvre "Droit à la ville".

Il faudrait donc étudier les problèmes issus de l'implantation

à l'extérieur de la ville : problèmes des déplacements

(mouvements pendulaires, moyen de transport etc)

- problème de l'infrastructure

(routière et technique)

- problème des équipements de l'habitat

(commerce, écoles etc)

Ces problèmes ne sont pas toujours clairement posés à

1' époque des cités-jardin ou l'aspect idéologique prédomine

dans les recherches, expériences et théorisations.

Aussi nous ne les traiterons pas en détail ici. La partie

consacrée aux cités-jardin nous donnera d'avantage

l'occasion pour en parler.


8 ~ 2P 12

I

I

I

b) Rente foncière et planification urbaine

En même temps que la banlieue s 'amplifie,

certaines mailles du tissu urbain ancien se

remplissent.

Comment expliquer ce choix de l'une ou l'autre

solution par un maitre d'oeuvre ? En gros, la

I

I

I

.

I

I

I

Construction

valeur du terrain est déterminante (la valeur du

terrain urbain étant essentiellement déterminée

par la possibilité d'exploitation que sa situation

offre). Dans les grandes lignes , ce

raisonnement est caractéristique pour tous les

pays capitalistes : mais les lois plus précises

I • changent d'un pays et même d'une ville à l'autre.

En effet, le degré de planification urbaine

joue aussi un rôle important : l'exemple d'Amsterdam,

où depuis 1900 , on construit selon des

plans directeurs montre bien qu'un développement

contrôlé centralement (par des organes étatiques)

n'est pas en contradiction avec l'extraction

de la rente foncière (il n'y a aucune raison

de penser que les propriétaires hollandais

renoncent à leur profit). Le cas d'Amsterdam

est du reste très particulier, sa situation géographique

imposait probablement l'exploitation

rationnelle de l'espace disponible, qui était

limité (terrains repris sur lawier, poldens, etc

assuré par l'Etat, qui de ce fait, contrôle le

sol).

massive de logements ouvriers "en ville"

jusqu'à la guerre 1939 - 45

Grossièrement, on peut admettre que cela se produit lors

de l'une ou l'autre de ces situations

l) S'il y a une politique foncière (ex. : municipalisation

du sol contrôle de la spéculation

loi sur l'expropriation......).

s'il y a situation d'urgence, ou de crise, contraignant

l'Etat à prendre des mesures immédiatement,

afin d'éviter des conflits sociaux.

I

I

Ex. après la grande peste à Londres au milieu

du 19è siècle.

Ex après guerre de 14-18, dans les pays touchés

par la guerre, l'Etat prend en charge la


p

p

I

8.2/1. 13

reconstruction; la construction à l'extérieur

de la ville étant coûteuse si on prend en considération

le coût des infrastructures.

I.

I.

Nota : Ces quelques remarques ne concernent que

le problème del'implantation de nouvelles habitations,

et non l'usage qui est fait de la ville aux différentes

époques.

A l'appui de ce que nous venons de dire, nous décrirons

l'exemple des ttsuperblocslt de Vienne (fig 4).

Après la guerre 14-18, l'Etat Autrichien prit en charge

la construction de logements. Pendant les années 20, il

y avait à Vienne in gouvernement à majorité socialdémocrate.

La pénurie de logements, accentuée par la guerre (destruction)

et la situation économique particulièrement

difficile dans les pays lésés, obligèrent le gouvernement

à réagir et à trouver la solution la moins coateuse, qui

répondrait en même temps aux nouvelles exigences. hygiéniques

(avant la guerre l'insalubrité régnait à Vienne

comme dans les autres villes européennes). A ceci s'ajoute

la situation particulière de la ville de Vienne, capitale

trop importante pour un aussi petit pays, dont la

prospérité était due au bon marché de la main d'oeuvre.

L'Etat devait donc résoudre la question des loyers avec

un soin tout particulier et éviter une hausse des loyers

qui entrainerait une hausse des salaires.

I


I

82/ 14

I

De cette situation résulta des mesures suivantes :

I

I

I

• Une

I

l) la loi sur les loyers interdit la revalorisation

du loyer des immeubles bâtis avant la stabilisation

monétaire au delà de certaines limites

2) Un impôt sur les loyers correspondant à une

revalorisation au profit de la ville, fournit les

moyens nécessaires à de nouvelles constructions

Dès la construction les nouveaux immeubles sont

amortis complètement.

Les loyers couvrent lesfrais d'exploitation.

(l'eau, canalisations, ramonage, éclairage

des cages, entretien du jardin etc..)

certaine somme est prévue pour l'entretien

I

Les loyers ainsi calculé deviennent très bas :

Ex : loyer par m2 et par mois : 0,22 fr. suisse 1929

I

I

I

. ticle

A titre indicatif, à Genève (selon cahier des charges de la

loi pour logements subventionnés de 1929)

loyer par m2 et par mois : 1,20 Fr.

De tels chiffres ne pouvent donc être donnés en

exemple pour d'autre lieux où les conditions économiques

sont différentes"

(Cette citation ainsi que la majorité des renseignements

sur les super-blocs sont tiré de Parde

J.J. HONNEGER paru dans la revue

Habitation en 1929; autre source : WERK 1970)

Le nombre de logements réalisé dans les années

20-30 selon ce principe, s'élève à 63.000.

Ce chiffre montre l'importance de cette réforme.

Localisation et forme des réalisations

L'idée de cité-jardin comme son application ne

s'adapte pas à une telle situation.

la surface nécessaire pour caser un tel nombre

de logements

de plus l'établissement des équipements infrastructurels

(routes, équipements techniques,

moyens de communication) constituant un obstacle

qui ne pouvait pas être surmonté rapidement.


8.2/1.15

3) la création des cités-jardins à l'eaérieur de la ville

nécessite encore la création d'écoles , magasins,

poste, etc...

Donc au lieu de créer des ensembles à 1 'extérieur de la

ville, on s'efforce d'utiliser des terrains à disposition

dans la périphérie immédiate pour profiter des équipements

déjà existants. (fig 5) Plan de la ville de Vienne

avec emplacement des super-blocs.

Exemple: KARL-M.RX HOF (1927)

(No 1 sur la carte) (fig 6 d 7)

L'exemple montre la forme caractéristique des constructions

:

Immeubles de 6-7 étages sur cours fermées,

aménagées en jardin, jeux d'enfants, contenant les équipements

collectifs (buanderie, bains , garderies, crèches,

bibliothèques etc..)

S.

-

..h

• ••

.. •..

.:

-------_._'..-

4.•

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L

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• . .: . -. ••. - .

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. - •.- -.' 'I

PLAN MASSE

Fig.6

11 - 21 1 I n..!! '

Fig 7


I

I

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

u

I

I

3,1,1.3 LES DIFFERENTES FORMES DE CONCEPTION

Nous allons examiner, maintenant, deux formes d'habitat

caractéristique de cette période en considérant

surtout leur principes internes.

A - Les cités-jardins

B - Les tentatives d'amélioration de l'ilôt traditionnel

Le choix de l'une de ces formes ne se fait pas uniquement

en fonction de la localisation :

- toutes les cités-jardins ne sont pas hors de la ville.

- tous les "ilots rationalisés" ne sont pas à

du tissu urbain traditionnel.

8.211 16.


6.2I

17

A.- Les cités-jardin

I

I

I

I

I

I

.

I

sont

Présentation

Nous avons vu dans la partie précédente les problèmes que

présentent la ville traditionnelle et les propositions de remèdes

théoriques.

L'idée de Howard sur les cités - jardins eut un succès

particulier non pas pour l'élaboration des plans d'une

ville nouvelle (but de Howard) mais pour la création de

nouvelles cités de banlieues

Si l'action philantropigue pour la création de ces cités

existe encore après la guerre, ses réalisations sont de

moins en moins nombreuses.

Son action tend à être remplacée par l'activité des sociétés

de construction (coopératives etc.) ayant un caractère

d'utilité publique. Ceci est explicable pour le nombre toujours

plus important de logements à construire, logements

à caractère économique que l'action philantropique

seule ne peut pas assumer • Il y a donc nécessité

d'intervention de l'Etat et création de nombreuses sociétés

genre coopérative.

Mais le besoin de produire des logements en masse ne justifie

pas en soi la création de cités-jardins.

II faut aussi créer les conditions hygiéniques satisfaisantes

aux exigences d'air-lumière-soleù "car l'esprit du mal

comme les bactéries craint la lumière" (H. Provensal)

Ces revendications élémentaires héritées du XLXe siècle

accompagnées par une tendance à prêcher le r etour

à la nature et à la terre.

Au point de vue idéologique les objectifs sont :

moraliser la classe ouvrière et la stabiliser (accès

à la propriété)

sauvegarder la vie familiale s mode de vie ouvrier,

I

etc..,

et au point de vue économique :

I

I

I -

I

maintenir des salaires relativement bas, surtout

dans les vraies cités-jardins composées de malsons

familiales avec jardin cultivable, dont la surface

est calculée selon de nombre de m2 de légumes

et de patates nécessaires à l'entretien de la

famille. Nous n'allons pas développer ici cet aspect.

Nous allons examiner comment s'organise un lotissement.


8 2/1 18

I Flig 9

s

Rappelons les critères principaux:

Les exigences de l'hygiène, problèmes de

l'orientation et de l'ensoleillement (moins

important pour les vraies cités-jardins où

chaque logement est traversant et où le jardin

donneaccès au soleil que pour les lotissements

à plusieurs étages

I

I

I

i

F19 10

L -

J

U Ï

La première étape fut la rationalisation de la

cellule, qui amena la tendance au groupement

en rangée.

Les principales étapes théoriques de la rationalisation du

lotissement à construction basses. (cité jardin)

1) Maisons individuelles dispersées. Grandes surfaces

de jardin et grand développement des

ruutes et des chemins (fig. 9)

2) Juxtaposition des cellules

/

I

- dispersion en longueur dont la largeur est celle

de la maison

- développement élevé de l'infrastructure (fig.10)

I Fil11

. I

Bloc disposés orthogonalement

aucune hiérarchie des routes et des chemins

I

I

(fig. 11)

---

Groupement de deux blocs avec concentration

I H-- des espaces libres (jardins) séparés par un che-

EjJI1---_

min à pietton . Blocs parallèles à la route (fig.12)

i kÇi .III tit.I: r:

U

Blocs perpendiculaires à la route

lotissement desservi par les chemins piétons

(fig. 13)

Les premières cité-jardin ont subi l'influence directe de

Howard : organisation par cercles concentriques et groupement

au centre des équipements. Un courant néo-romantique

s'i-ispirait des villages médiévaux.

La nécessité de rationaliser le groupement des cellules a

suscité des études comme celles d'A. Klein (Wasmuths

Monatshefte 1929) où il étudie de près l'épaiseur et la

largeur de chaque logement.


8 ~ 2/1 19

.

Plan

A ceux qui prétendent qu'il faut diminuer la largeur de

façade de chaque logement dans les lotissements en rangée

afin de diminuer le nombre de mètres linéaires de

routes à construire, il répond qu'en hiérarchisant les

voies de circulation et en plaçant les immeubles perpendiculairement

à la route, on diminue les coûts d'infrastructure

Exempl e

l)Otto Salvisberg, Dorfeld près de Berlin.

d'ensemble:

100

. Fig

14 Fi g. 15

Description:

Cellule: maisons familiales (minimum) individuelles

avec jardins de grandeur inégale.

Distribution: (fig. 15) regroupement des jardins- économie

des voies de distribution.

Orientation: pas d'orientation préféremtielle, ce n'est

pas une préoccupation importante.

Remarque: influence néo-romantique. Composition avec

place centrale qui contient l'église, l'école,espace de

sport et de jeux d'enfants. Cette volonté d'organisation

d'un ensemble prédomine sur les tentatives de rationalisation.


8.2/1 20

2. )Ot to Silvi sberq, 1fl R Si edlung Nauen, Berl in.

Werk 1925 p.7

l 1 an cl en s 0flb 1 e

5U

F71 17

Des cript iC)U

Cellule: maisons familiales formant cours fermée; jardins

disposés en longueur.

Distribution: (fig. 17) les rues existantes servent à

distribuer les habitations. Immeubles parallèles à la

rue. A l'intérieur de l'"îlot" il n'y a que des cheminements

piétons entre les 2 rangées de jardins qui a-

mènent à la place centrale qui sert de place de jeux.

Orientation: subordonnée aux tracés des rues existantes.

Remarquons que dans tous les cas où les jardins

sont regroupés et se trouvent face à face, l'orientation

change de direction.

Remarque: éléments rationels

-regroupement des habitations

-la forme du terrain, déterminée par les rues existantes

et la volonté d'en tirer l'utilisation maximum, détermine

le type de lotissement.

3)Hans Bernouilli et A. Kurzel, Siediung Hirzbrunnen,

B â le.

I I

I I

Plan d'ensemble:


I

I

I.

Mpâ ~1

1 MI

lui

I".

s

Description:

Cellule: habitations familiales sur 1 étage, groupées

en rangées paralléles.

I)istribution:-les voies existantes paralléles enferment

le terrain à disposition (fig. 19)

-création des liaisons

-volonté de distribution des rangées perpendiculairement

aux voies les plus importantes (1,2,3)

-distribution directe des rangées

-l'utilisation maximum des chemins ainsi

déterminés, impose la position des rangées parallèles

aux chemins (4,5,6)

orientation: problème d'orientation subordonné au problème

de la distribution.

Remarque: éléments rationels

Le schéma du plan de détail (fig. 20) montre qu'il y

a volonté de rationaliser l'ensemble (selon schéma Li):

- disposition en rangées, jardins égaux (permet de déterminer

l ' espace minimum)

- hiérarchisation des voies (économie des coûts d'infrastructure)

A cette volonté de rationalisation s'ajoute l'utilisation

maximum de la surface du terrain, qui impose quelques

irrégulariés dans l'application des principes.

bxemple: rangées disposées parallèlement aux voies (or

entat ion)

82/1 21

I

1 )(Jn autre exemple de Bernouilli -Siedlung Langen Lohn

Bêle (Werk 1922 p. 113)- représente une autre étape

I

d ans la recherche d'utilisation maximum du jardin (fig

21). La surface du jardin est calculée au minimum tout

on rendant possible, par le jardinage, l'entretient de

la famille; pour ce faire elle est admise à loo m2

I

A côté des habitations la société de construction a

loue des terrains cultivables. Si le jardin était ineiffisant,

ce terrain était à la disposition des habitants;"

les trop grands jardins eusseul été un gapil-

I

]iage ... " (Bernouilli). Sur une partie du terrain le

vstème de maisons familiales sur deux étages est remplacé

par les rangées d'immeubles à trois étages, con-

l

tenant des appartements de 2 à 3 pièces avec jardin

— collectif.

Fg.2'

- ---fs*. 5e55a

WIHuhIt1II!tfl1u I1IIIH?g


1

8.2/1 22

Nous donnons ici Ur dernier exemple, celui de la cité-

I jardin

Freidorf à Ble construit en 1920 par Meyer (doc.:Schnait

I

H. Meyer et Wasmuth's Mona tshefte 1929 No 7. p. i.)

I Plan d'ensemble

(Fig. 22) .,

I /1

Rj

I.

I

-

I

:1 I

jftTJ

:

I !kI

J-!!

Remarque : Equilibre entre les 3 éléments :

1) Volonté d'attribuer les mêmes conditions

1 à tous les logements

Z) Application des principes d'utilisation ration-

I

nelle du terrain

3) Volonté d'organisation d'ensemble

Structure des espaces.

I

"Le lotissement est à considérer comme un but final

• du bien être du peuble (trad. littérale de "Volks wohtfahrt"),

une oeuvre consciemment et collectivement

I organisée dans laquelle sur des bases coopératives,

les forces individuelles et collectives s'équilibrent.

La modernié du lotissement ne consiste pas dans le

I

toit plat, ou la division horizontale ou verticale de la

façade, mais dans les rapports humains . Là les

tensions

I

' Spanungen") entre l'individu, le voisinage,

la collectivité et les conditions géophysiques sont raisonnablement

composées."

Remarque sur les exemples

w

(texte de H. Meyer cité par Schnait)

-

I

L'application rigoureuse du schéma No 5 est rarement

réalisée.

La configuration du terrain et des motifs d'ordre

idéologique empêchent son utilisation maximum.

Par rapport au schéma rationel abouti

un certain nombre "d'accidents" apparaissent.


8.2/1. 23

2. 3. Exemple de cratiori d'une cité jardin 3 Genève

immédiatement après la guerre de 1914-1918

1918 - Situation économique et sociale

tC omm uni

.

cati on fa j te au conjrs de 1 'urbanisme à

La Crise des logements en Suisse.

't

La Suisse a subi pendant et après la guerre une crise des

logements qui a eu diverses causes.

I

D'abord la mobilisation de l'armée pour la défense des

frontières a enlevé à leurs occupations les jeunes classes

I ce quia provoqué la désorganisation des chantiers de constructions.

Plus tard, quand l'Italie est aussi entrée en gu

re , les terrassiers, maçons, peintres, gypiers, etc. ap-

I partenant à cette nationalité ont aussi quitté la Suisse.

L'exode des étrangers rappelés dans les différents pays

a été compensé par un afflux de familles venant se réfu-

I

gier à l'abri de notre neutralité. Enfin les organisations

suisses pour le ravitaillement en charbons et denrées ont

notablement augmenté les personnels des bureaux fédéraux

, surtout à Berne. D'autre part, les pays en guerre

ont créé en Suisse, surtout à Berne et à Zurich, des

institutions ayant différents buts , économiques ou politi-

I

ques, qui ont absorbé des locaux primitivement affectés

à l'habitation.

I La crise s'est surtout fait sentir depuis 1918. Aussi la

. faciliter

Confédération a - t elle dû prendre des mesures pour

les constructions et parer à l'exagération des

I prix de loyers qui serait résultée du coût très notablement

plus élevé des nouvelles bâtisses. Elle a décidé

de consacrer des sommes importantes en subventions

I à fonds perdus et en prêts hypothécaires à 4 0/o qu'elle

remettait à des sociétés et à des entreprises disposées

à faire des constructions pour l'habitation. Ces sommes

I ont été réparties aux différents cantons, étant entendu

que les dits cantons affecteraient au même but aussi de

I

I

E

I

I

ieur cté des sommes équivalentes. "

(Bulletin pour l'amélioration du logement 1910 - 1925)


8.2/1 24

I

I

I

I

La crise obligeait donc à prendre des mesures spéciales

d'autre part, comme le décrit 14. Meyer, en période

d'inflation le placement immobilier est recherché.

A Genève, sont construits de nombreux immeubles d'habitation

dans les quartiers des Eaux-Vives etc..

selon les règles traditionnelles. Ils existe cependant

un courant réformiste qui préconise les cités-jardin :

n La cité caserne est aujourdhui le produit le plus caractéristique

de la civilisation capitaliste. La cité- jardin

pourra être demain le type parfait d'habitation favo-

I • risant une véritable société humaine".

(Camille Martin - Cités-jardins ou cités

casernes).

I

I

I

I

I

I

I

. et

En 1918, les Ateliers Pic-Pic (importante entreprise

genevoise) ouvrirent un concours à tous les architectes

suisses afin de créer une cité pour loger ses "ouvriers

et collaborateurs".

Concours pour une cité-jardin à l'avenue d'Aïre

Notice Explicative

Le but de la Société anonyme des Ateliers Piccard, Pictet

et Cie, est de créer, sur un vaste emplacement salubre

bien orienté d'environ 28 hectares situé sur la rive

droite du Rhône, à proximité immédiate de la ville de Genève,

un ensemble de maisons familiales et collectives

saines et belles, entourées de jardins, qui permettent à

ses ouvriers et collaborateurs la culture de la terre et

la réalisation de la vie de famille.

Le voisinage de la ville solutionnant les questions d'approvisionnement,

d'instruction, de distraction , il ne s'agit

pas de créer, à proprement parler, une cité-jardin à

l'image de celles qui existent en Angleterre, Allemagne et

Amérique et qui comportent d'importants services communs

et sociaux, mais plutôt une colonie d'habitations destinées

à des familles d'ouvriers et d'employés. Les bâtiments

d'utilité publique réduits au strict minimum , seront

édifiés ultérieurement , au fur et à mesure des besoins.


.2/ 1 25

I

I

I

I

I

I .

I

I

I

I

I

.

I

btirnents

du

Les points principaux à envisager au triple point de vue

pratique, esthétique et économique sont : 1 • la densité

de la population; 2. les maisons d'habitation; 3. les

btiments publics; 4.les espaces libres; 5. les voies de

communication.

(Bulletin de la soc, pour amen. logement (10_25))

Queq extraits du réglement:

iiensité de la population - En calculant à part la

s arface nécessaire pour les espaces libres (parcs

promenades, bois ,terrain inutilisable) et pour les

publics, la densité de la population doit

être fixée approximativement à 100 habitants par

hectare (soit 1 habitant par 100 mètres carrés),

y compris les voies de communication, routes

et chemins de dégagement. D'après ces indications

, données seulement à titre de renseignement

aux concurrents pour les diriger dans l'élaboration

de leurs projets, la population totale à loger

sur ce terrain, à raison d'une personne par pièce,

variera de 2100 à 2500 personnes environ,"

"Pour l'élaboration des plans , les prescriptions

légales et réglementaires en vigueur en matière

de construction, notamment celles de la Loi sur

les routes et constructions du 6 avril 1918, devront

être strictement observées. II sera voué

un soin particulier aux questions d'hygiène (cube

d'air, aération, évacuation des eaux usées, choix

moyen de chauffage, si possible à l'aide d'un

seul foyer par logement) et notamment à celle de

l'orientation qui devra être résolue selon les données

de la science moderne, en assurant à chaque

logement le maximum d'ensoleillement."

V,

Des vues d'ensemble des échappées et des points

de vue sur le paysage environnant devront être

ménagés aux endroits convenables." [...J

I

Des jardins potagers , par lots de 100 metres,

seront réservés , dans une partie de la propriété

à dispus ilion des habitants des maisons collectives.'1

I

I

I

I


8.2/1 28

I

U

I _

_

-

sports

"Espaces libres Outre les voies de communication,

il sera aménagé, avec économie, sur divers

points de la propriété, des espaces libres

à destination de parcs publics, place de jeux, de

et de repos pour enfants, jeunes gens et

personnes âgées (jeux de sable, tennis, croquet

fottball, quilles, étang de patinage") 54

"Ils s'inspireront, en les adaptant aux exigences

modernes, des constructions rurales du bassin du

I BRUN T Léman (Genève-Vaud , Savoie ) et notamment

des types d'architecture locale et traditionnelle

dont la campagne genevoise offre de nombreux

I .

exemples". [...]

-

I

Fig. 25a

-

Ces extraits sont reproduits afin de montrer les aspects

novateurs du programme et les conditions qui sont imposées

(exigences qualitatives)

Exemples de projets de concours:

(fig. 24) Plan de situation

(fig. 25) Premier prix - Architecte s Rittmeyer et Furrer

(fig. 26) Deuxième prix - Architecte H. Schmidt

(fig. 27) Achat -

Architecte A Guyonnet

(Schweizerische Bauzeitung, 1919, p. 190_243)

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I

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I

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*

I.

2/1 27


H

I

I

Remarque concernant es exles

En considérant les parties isolées de chaque ensemble,

nous pouvons dégager les principes"rationnels" qui constituent

la base de composition.

Mais ces éléments sont souvent abandonnés soit à cause

' de contraintes imposées par le terrain, soit pour des

recherches concernant l"ambiance" (grandes allées

boisées, création de placesj restant de composition

académique i monumentalité)

'

Ceci secplique par la nouveauté de ce genre de pro-

gramme

à Genève. D'autre part, il faut prendre en considération

que ce sont des concours et pas des réalisa-

I

tions, les contraintes économiques ne sont fixées que

pour quelques indications dans le programme. Le rôle

idéologique prédomine (intentions). Ceci se reflète dans les

I

conclusions du jury dont nous donnons quelques citations :

1

1) concernant les habitations.

8. 2/'. 28

"Au point de vue pratique, esthétique et économique (frais

de construction , d'entretien, de chauffage etc.) l'ordre

I dispersé des habitations - maisons isolées - a une infénoté

manifeste sur l'ordre condensé - maisons en sériesemployé

seul, ou combiné avec un emploi modéré des

maisons quadruples, triples et jumelles. Un des inconvénients

inhérents au type de l'ordre contigu réside dans le

.

fait qu'il limite dans une mesure très restreinte , la largeur

et la surface des jardins attenants aux maisons.

Il faudrait éviter autant que possible d'édifier des habi-

I tations à front des principales artères publiques notamment

de l'avenue d'AI're, appelée à devenir une voie de

grande circulation , une fois le pont Butin terminé.

I

La question de l'orientation est des plus importantes. En

principe toutes les pièces d'un logis devraient recevoir

les rayons solaires; or, les maisons contigus, lorsqu'elles

I

donnent sur des rues implantées de l'est à présentent

une de leurs deux faces libres en plein nord.

Pour obtenir le maximum d'insolation de ces deux faces,

iles rangées de maisons doivent être placées sur des rues

orientées dans une direction nord-sud, direction qui,

pour être la plus scientifique et

I

rationnelle, doit être dé-.

viée de 19 degrés vers l'ouest 1 [...]

'Les jeux seraient bien placés, à l'abri de la

I su la partie ouest du versant du fleuve".


I

8.2/1. 29

En plus de ces exigences qualitatives, quelques considérations

sur l'économie du projet:

.

" Communications. Au sujet des voies de communication,

il sera nécessaire , en temps voulu, d'attirer l'attention

des pouvoirs publics sur le Lait que l'application stricte

de la Loi sur les routes et constructions du 6 avril 1918

serait un non-sens. Les chemins de dégagement et d'accès

- et non de circulation - de la colonie projetée doivent

être, projetée doivent être pr9portionnés à l'importance

et à la hauteur des constructions et aux besoins

réels de dévestiture des différents blocs o u flots de maisons.

D. y a donc lieu d'apporter un tempérament à la loi

pour ce cas exceptionnel. Outre leur inutilité, ces larges

voies d'accès seraient coûteuses d'établissement et

de frais de voirie.

Enfin., les qualités esthétiques :

.

Genève,

?Il est désirable que l'effet architectural de l'ensemble

ne soit par cherché dans de vastes places entourées

de bâtiments"grande architecture", mais plutôt

dans le bon groupement des maisons et la combinaison

des groupes avec les allées et les espaces libres

qui, tout en étant conçus modestement, réalise mieux,

à tous égards, le caractère de simplicité qui doit

être conféré à cette cité-jardin. Au point de vue du

détail, on doit s'inspirer dans une large mesure,

lors de la construction des éléments traditionnels

de l'architecture rurale du pays.

Les membres du jury:

le 19 février 1919

Henry Baudin, arch.; Hans Bernoulli, arch.; Ernest

Odier, Jean Taillens, arch.; Maurice Turrettini,

arch.; René de Wurstemberger, arch.; Daniel Baud-

Bovy, Dir. de l'Ecole des Beaux-Arts; Léon Dufour,

Adm délégué de la Soc, des Ateliers Piccards, Pictet

& Cie.


I

8.2/1, 30

I

La réalisation de la cité jardin dAire 1920-23

I

I

Conditions de réalisation

Par suite des circonstances économiques, le projet lancé

par la Société Piccard-Pictet ne put pas être réalisé.

II fut repris sous une forme plus modeste peu d'années

plus tard, par une autre société qui s'était constituée

I

sur ces entrefaits : La Société coopérative d'habitation

de Genève (qui rachète une partie du terrain).

I A des patrons qui voulaient fournir des demeurs à leurs

ouvriers, se substitua un groupement de citoyens de professions

diverses qui désiraient faire construire des

maisons répondant à leurs besoins, en bénéficiant des

subsides alloués par la Confédération et le canton pendant

la période de crise du logement. La base sur laquelle

devait être établie la nouvelle cité n'était plus la même

qu'au début. Le but poursuivi par les coopérateurs était

cependant en définitive le même que celui vers lequel tendait

l'initiative patronale.

I

I

I

. étudié

I

Si on ne peut reconnaitre une influence directe du concours

de 1918, sur l'oeuvre réalisée de 1920 à 1923 par

la Société coopérative d'habitation, on peut du moins constater

que dans ses grandes lignes la cité-jardin de l'avenue

d'At're est restée fidèle à l'esprit qui animait les

initiateurs de la première entreprise.

L'emplacement occupé par la nouvelle cité ne comprend

qu'une partie des terrains dont l'aménagement avait été

naguère par les participants au concours. II s'agit

de la parcelle peut-être la moins intéressante de l'ancienne

propriété Pic-Pic,œlle qui se trouve au nord de

l'avenue et qui, par sa forme et vu la disposition

des chemins existants, offrait à l'architecte le plus de

difficuLés

Werk 1924 février)

A titre ndcat ocs aoritrons ce cue des participants

concours (qui on l'a vu, portant sur une parcelle

deaucoup plus vaste) prévoyaient sur la partie de terrain

oi il y eu réalisation (fig e 28.29)


I

8.2/1. 31

w moqgvlr

41

'f Y

z,

Fig.29

Le projet de Hoechel place deux rangées perpndiculairement

à cette voie et crée ainsi une sorte de square

• (fig.31) fi évite aussi les inconvénients créés par

la pi.ximité de cette voie importante.

So( ffi l

I .

Schéma de circulation; (fig.32)

Route principale; avenue d'Aire

Voies secondaires de distribution: chemin du Contrat-

Social (ch. Camille Martin), ch.

des Sports.

Entre les jardins: chemins piétons.

Au long des voies secondaires, les habitations sont disposées

parallèlement (voir, Cité Freidorf à Bâle) mais

elles sont séparées de la route par un petit jardin.


I

8. 2/1 32

I

Ces

1•

jardins sont plus ou moins grands. Volonté de rompre

la monotonie que pourraient créer de longues bandes qui

se traduit aussi par les longueurs différentes des bandes.

Ainsi sont créés des espaces différenciés et des points

de repère,

fi aurait été parfaitement possible (géographiquement) de

faire une seule longue barre uniforme, au lieu des petits

bâtiments qui créent une série d"accidents" (par rapport

au schéma rationel abouti):

- nombre de pignons

- traitement (utilisation) de ces pignons -.ouvertures

- jardins plus ou moins grands etc..

Nous voyons ici encore que des préoccupations d 'ordre

spatial ou arehitectural ont une priorité sur le souci

d'exploitation maximum du terrain.

Quelques indications sur AI're (qui pouvent être utilisées

à la suite de l'étude):

Surface tot. du quartier 45.000 m2

surfa, construite 4.837 m2 (11%)

surfa, libre 32.611 m2 (72 %)

surfa, routes 7.552 m2 (17%)

surfa, de plancher 7.650 m2

surfa. 1mb, brute/ha 24 m2

Densité ha 70 hab/ha

coefficiant d'utilisation 7,650

45.000

= 0.17

I .

1

AflE 1968

1

I

I


8.211. 33

I

I

i

I

I

I

I

B. Les dots salubres

Les ensembles situés dans le tissu urbain, ou à sa proximité

immédiate doivent également répondre aux exigences

hygiéniques et amentla définition de critères

spécifiques:

ensoleillement : orientation des immeubles, espace

tre immeubles en fonction de leur hauteur.

vnti1ation : problème des cours fermées,

protection des vents dominants.

espaces extérieurs : rapport surface construite-surface

libre -

position des espaces de jeux..

circulation : protection des axes principaux de circulation,

position de l'immeuble par rapport à la rue, traides

rez-de-chaussées etc..

I *

L cation des crres est étroitement liée à

1) la législation sur la construction (gabarits, cours,

rues droites, distance minimum admissible par rapport

aux limites de propriété)

) la politique urbaine : taille des parcelles, possibilités

de reme-rfrement foncier etc.

Nous développerons par la suite ces deux aspects dans

un chapitre concernant la législation genevoise. Cependant,

d'une manière générale, on peut dire que les critères

définis sont en opposition avec les possibilités de

réalisation, sauf comme nous l'avons vu , lorsqu'il y a

situation d'urgence, ou des terrains à disposition

de l'Etat).

Vonaue1ques étapes théoriques qui ont marqué le passage

du tissu fermé au tissu ouvert.

(fige 33)

quartier traditionnel

fig. 34


B.2fl /-

I) AxT1ioatIon ct 7f la structure

du quartier, Pilot est défini par le tracé des rues

existantes (fig. 34)

Z) Amélioration d'un secteur de quartier. Changement

du tracé des rues , suppression de certaines voies,

pariais création de chemins de desserte (hiérarchisation

des voieL

1i

A ce propos on peut citer il étude ue E, Baudin 1918

(Société pour l'amélioration du logement 1910-25)

Dans cette étude il distingue les cas d'implantation

dans un quartier existant : (problèmes de remaniement

parcellaire) des cas de quartiers neufs, où il y a liberté

d 'implantation des immeubles par rapport au tracé.

Constatations : l'orientation des immeubles dépend de

l'orientation des rues., dont les tracés ne sont jamais

déterminés en fonctbn des immeubles qui les entourent.

L'étude scientifique de prouve que le

meilleur ensoleillement est obtenu par un angle de 190

. l'Est par rapport au Nord. Ceci est calculé en fonction

des données t hermiques et non au point de vue de la

durée totale de l'insolation.

L'immeuble orienté N-Soffre une orientation E-OU pour

les appartements, ce qui assure un ensoleillement total

maximum. Pour l'immeuble dévié de 190 la face est

a une durée d'insolation plus grande avec une température

moindre et la face ouest une durée d'insolation récompensée

par une température plus élevée.

(épercussion. sur chaiiffage)


8.2/1 35

Propositions de .Baudin

I!

Dans les quartiers existants, il serait parfaitement

possible d'édifier sur la plupart des terrains, quelle

que soit leur disposition, des maisons bien orientées;

mais il faudrait rompre avec la routine et les vieilles

habitudes et abandonner la notion de l'alignement rectiligne

absolu pour adopter le type de boulevard à redent'

I.

Ex. 1 Parcelle entre 3 mitoyens avec façade en bordure

de rue (fig. 36)

Proposition avec des orientations différentes :

- pas de façade Nord

- accroissement du développement de façade

meilleure aération par supression de la cour fermée

I

IÏ";:IIii1IL.EI!I

Ex. 2 Boulevard à redents (fig. 37)

I

avant : développement de façade 128 m

après: 228 m

1•

I

Ex. 3 Ilot (fig. 38) solution relogeant le même nombre

I

de personnes sur le même terrain

- boutiques dans immeubles bas, avec terrasses sur le

toit.

I

cours non fermée

- circulation verticale, cages d'escalieis ouvertes


8.2I.36

I.

.CkLLt: I/oo

Exemples de réalisations

Nous avons analysé deux exemples et fait des comparaisons

systématiques. Tout au long de l'étude, ces

comparaisons serviront de référence.

Le choix des exemples peut paraitre arbitraire, mais

les deux cas comprrnnent à peu près le même nombre

d' habitatiornet les logements ont la même surface

(correspondante aux mêmes normes). Par contre, ce

sont deux cas d'urbanisation différents.

1•

quartier Spangen àRotterdam intégration dans un tissu

'fermé" à caractère urbain

quartier Kiefhoek à Rotterdam lotissement en rangée

type qui se développera beaucoup par la suite comme

nous 3e verrons au chapitre suivant alors que le cas

de Spangen reste isolé.

Quelques indications concernant les Z exemples:

I

Localisation:

'

1) Quartier Spangen

Date de construction 1919-20

Architecte Michel Brinkmann et J.J.P. Oud

2) Quartier Kiefhoek

DLe de eujistruetiun 1925-29

Architecte : J.J.P. Oud

Nous pouvons remarquer que des

Z réalisations sont intégrdans un tissu urbain et que

leur éloignement du centre est approximativement

le même.


I

I

I

I

I

I

I

I.

I

1

I

I

I

1•

I

I

I

1

I

I

I

SPA NGEN

EX T E RIE U R

IN T E RI EU

Plans d'ensemble et tissus environnent (fig. 40)

ECH. 1:1000

K IEFH 0E K

ç,9. C.


82/138

I

I

I

I

I

I.

I

Pour mieux dégager des caractéristiques spécifiques à

chacun des types d'urbanisation, nous donnons un tableau

comparatif contenant des données quantitatives et des

coefficients qui peuvent aider à dégager certaines notions

qualitatives.

Données quantitatives:

J Spangen

[Kiefhoek

surface totale

du quartier 13.460 m2 34.000 mZ

surface de plancher

brut 18.480 m2 18.720 m2

surface d'une

cellule * 63 m2 69 m2

nombre d'appartement

280 280

1•

I

I

I

1

I

I

I

L

Utilisation du terrain:

surface construite 4.620 m2134,4% 9.360m2 27,5%

surface de rues,

distribution O 6.414m2 19%

surface libre 8.840 m265,6% 18.226m2 53,5%

Nombre d'étages. 4 2

Rapports indicatifs:

coefficient d utilisation

surfacedeplancher

surface totale

taux d'occupation

surfaceconstruibe

surface totale

1,37 0.55

Densité (remarque : 830hab/ha 330h.ab/ha

densité calculée sur

les mêmes bases c.a.d.

1 pers. par pièceau tiindicatif)

Remarque : nous tirerons

quelques conclusions

par la suite.

les 2 exemples sont composés des mêmes typede logements(4

pièces), il n'y a pas de mélange de grandeur

surface constante (fig. 42 type de cellules)


8.2J 1. 39

Type de cellules:

S p an g en

A REZ.DECHAUSSEE

B 1ER ETAGE

DUPLEXES

Orientation:

ECH 1:500

Spangen : Z directions : 70 % NE - SO

30%SE-NOU

Ki e fhoek

A PEZDECH.

Q VER ETÂGE DUPLEXES

ECH. 1: 500

Kiefhoek : 3 directions 78 % NE-S OU

20% SE - N. OU

Z%E -OU

Remarque : dans les Z cas, chaque logement est traversant

et a un ensoleillement de 2 côtés.


I

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I.

_

Cirçulation - distributions, implication sur l'espace vert.

Ces ensembles sont intégrés dans le tissu urbain où

le problème de circulation se pose différemment que pour

les lotissements à l'extérieur.

Spangen /

rez(fig. 43)

wnawj pj

pister - I&n.udyk - .trtst

A

niveau coursive

Spangen : circulation des véhicules se limite à l'extérieur

de la parcelle, Z grandes portiques mus l'immeuble

permettent l'accès des voitures à l'intérieur de l'ensemble

en cas de livraison, déménagement etc..

A part ces accès occasionnels, l'intérieur est réservé

à l'espace libre qui a un caractère communautaire car

tous les logements donnent sur cet espace.

Les logements des deux étages inférieurs y trouvent

un prolongement direct. A l'origine, les logements situés

au rez avaient chacun un jardin individuel séparés

par des buissons dont il ne subsiste que des traces.

Les 2 étages supérieurs (appartements duplexes) sont

distribués par une coursive très large (2m60) qui

donne sur l'espace libre, boisé et qui.- servent en même

temps que de distribution des cellules de prolongement

c*unaux pièces d'habitation. (voir à ce pxpos,

chap. 3.2.1.1.) (fig. 45)

lIS


8.2/1. 41

Kiefhoek: Les espaces de rue sont plus importants (qu'à

Spangen) et se multiplient pour distribuer chaque rangée de

maisons . Chaque maison a son entrée sur la rue, tandis

qu'à Spangen à part des entrées collectives (cages), les

appartements se distribuent depuis la cour.

Les espaces libres délimités par Z rangées d'habitations

sont individualisée. (fig. 46) plan de rez. (f ig.44)

.

D'après Benevolo (Storia del Arch. Moderna) l'architecte

a voulu exprimer que les immeubles ne sont pas une

simple juxtaposition de cellule qui peut s'allonger à l'infini

d'une part par la fenêtre continue du 1er étage

I *

d'autre part des éléments de finition des bouts (petits

balcons , arrondis) etc. Contre la conception de la citéjardin

il 1ésirait montrer le caractère collectif.


42

Traitement des angles

C'est un de points importants de la critique faite à

ce type d'implantation avec cour fermée. En effet, le

coin est "accident tt lorsque la répétitivité est recherchée.

(fig. 46)

.

La figure montre qu'une surface pouvant contenir au moins

Z cellules exige un traitement différent des autres :

- soit des logements non traversants (ouverts sur le coté

extérieur, rue) présentant des conditions d'aération

et d'ensoleillement moins avantageuses que les autres.

- soit utilisation pour des appartements plus grands,

mais il reste une zone morte (sans éclairage naturel).

Remarquons que plus l'épaisseur de l'immeuble augmente,

plus cet espace augmente.

Comment ce problème est-il résolu à Spangen

(Fig. 47) r étrecis sement de l'immeuble;utilisation comme

pièces annexes à un logement.

.

(fig. 48)bloc situé en retrait ce qui résout le problème

des logements au rez.et à l'étage supérieur permet de

faire passer la coursive côté rue et d'ouvrir ainsi la

cour en brisant la monotonie des blocs entièrement

fermés.

(fig. 49)3ème solution • A l'intérieur un bloc se retourne

le coin est utilisé pour la cage d'escalier

A l'étage supérieur , la coursive sépare ces blocs

(fig. 50)- élargissement de la coursive) permettant que

le logement ouvrant en face du bloc perpendiculaire ait

un ensoleillement correct (fig. coupe 51)

Solution possible par ce qu'il n'y a que Z étages, au

dessus, les ombres portées deviendraient trop importantes

Ces solutions ne sont pas des recettes. Elles sont possibles

dans le cas de Spangen avec une largeur

ble de 7 m et une hauteur de Z plus Z étages.

est aussi une question de traitement.


u

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I

I

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I.

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I

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I.

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I

I

I

I

FIG. 50

I

.

B2I1. 43


I

I

I

I

A Kiefhoek où l'implantation en cours existe, le problème

est résolu simplement par la séparation des

blocs perpendiculaires (fig. 52) ntre deux barres

parallèles,Oud place une maison individuelle (logement

plus grand que les autres)

Kiefhoek utilise les principes du lotissement en ran-

I

gée et ceux du square (que nous traitons plus loin)

simultanément. Pour ces raisons (et d'autresque nous

avons données plus haut) Kiefhoek est à mi chemin entre

une '1citéjardh" et un Itilot salubre".

I

Ce type de solution fut vivement crtuéqçlguesannées

plus tard

8.2/1 L44

I

I

1

.

I

I

I

ouvriers

I

I

I

.

I

i

:

1) Gropius

FlG3

Gropius / défenseur de constructions dispos en rangées

et de l'immeuble d'appartements lamelliforme,

s'attaque aux formes traditionnelles d'urbanisme.( fig. 53)

II reconnait que:

(iS4) r0 dans ces immeubles d'appartements pour

( à Tuhendicken, Rotterdan), tout au

.

début du mouvement moderne, avait réussi à

L

humaniser, autant que faire se pouvait, cette forme

de construction. Mais quelle que fut la différence

entre l'immeuble locatif où la lumière ne pouvait pénétrer

que par une cour étroite, et une telle réa-

1 lisation, cette dernière ne s'attaquait pas véritablement

à la structure de la vitre elle-même. Elle

n'allégeait pas la masse urbaine, elle laissait subsister

la "rue corridor". L'étape suivante vers

un allégement de la structure urbaine est la forme

de construction nommée en allemand "Steifenbau",

al

rangées de maison qui coupe la rue à angle droit.

C

A notre connaissance, c'est Augustin Rcy qui le

premier lors du Congrès international de la Tuberculose,

à Washington 1908, à insisté sur le fait

que l'orientation au soleil doit être la préoccupaj

tion fondamentale de tout urbaniste et qu'il est es-

.

sentiel de veiller à ce que chaque appartement reçoive

directement du soleil".

f

(Giedrin W. Gropius)


I

I

Les principales critiques que fait Gropis sont donc

I :

I

I

1I1Ih

1•

i :

I

I

B

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I

r"

1) inégalité des orientations, chambres au Nord

cours fermées

problème de l'angle (fig 46)

CD

Le Corbusier : ( Le Corbusier - Manière de penser

l'urbanisme - Edition Gonthier p.83 1946)

D

:1

"Libérer les villes de la contrainte, de la tyrannie

de la rue

Un exemple fera saisir le chemin parcouru.

Il est pris dans l'urbanisme de pratique courante;

mieux que cela, dans l'urbanisme à la mode et

proposé comme exemplaire dans l'enseignement

des écoles, application des méthodes de remembrement

en faveurdélargissement des rues, de

gabarit nouveau'

Résultat

il La rue demeure un corridor, le lieu commun de

passage des piétons, des voitures, des autobus,

des tramways..

les façades (leurs fenêtres) ouvrent sur le bruit

et la poussière de la rue ou sur des cours.

L'orientation des logis demeure arbitraire tibutaire

des tracés des rues n'ayant aucun lie

de droit avec la règle du soleil.

La verdure est limitée à l'ensoleillement des cours

elle ne participe pas au décors de la rue et

c'est un lourd manque à gagner pour la ville

Le dispositif adopté ignore les prolongements du

logis clef du problème de l'habitation.

Proposition de le Corbusier

Avantaaes de la solution D.:

-libératin du sol avec classement des circulations.

-l'orientation rationnelle du logis se fait

naturellement.

-les prolongements du logis trouvent au sol

les espaces utiles.

-la ville se transforme petit à petit en un

parc.


I

I

I

I

I

COflC1USn:

Nous avons vu que Spangen et Kiefhoek répondent aux exigences

hygiéniques (en tous cas autant que les redents de

Le Corbusier)

Les deux ensembles sont des constructions basses

(max. 4 étages) l'une très dense, l'autre beaucoup

moins (iiefhoek)

Ceci nous montre le caractère relatif et aléatoire de

deux notions qui servent souvent de "normes" et d'argumentation

en faveur des constructions élevées.

densité d'habitants à l'hectare, coefficient d'utilisation

surfa, plancher

surfa, libre.

8.2/1 46

I

.

I

Lxiil

I

Au problème de l'hygiène,le mouvement des cités-jardin

répondait parla construction peu dense..

Cette 1ensification fut critiquée par Gropius et le Corbusier

contre l'étalement de la ville en nappe ils dirent :

construisez en hauteur et augmenter les espaces libres.

L'exemple de Spangen nous montre qu 'avec une construcion

basse, il est possible de répondre aux exigences

hygiéniques tout en ayant une densité élevée et un taux

I

d'utilisation moyen (a titre de comparaison: taux préconisés

par le service d'aménagement pour la reconstruic.ï

dc Vieussieux en 1970 : 1,2 Au Lignon 1)

I

Spngen à Meyrin.

I

_

mil

I L

I -

J

..-.**.................


I

8.2/1. 47

2.1.2. L)euxiéme phase ( 1923-1939)

Pseudo-conjoncture et crise éconorpique

2.1.2.1 Situation génra1e:

zuite du texte de Hannes Meyer:

T. 'Durant la période successive d'apparente stabili-

I sation, 1923-1929, s'affirmèrent définitivement

les nouvelles formes de la construction résidentielle

qui sont un produit de l'industrialisation de la

I construction, de la standardisation et typisation

des éléments constructifs. C'est l'apogée du capital

monopolistique qui utilise la période de pseudo-

I

conjoncture pour augmenter l'utile de la rente foncière

et pour augmenter le gain dérivé du processus

d'obsolescence des habitations avec les méthodes

les plus raffinées de rationalisation. Une rationa-

I

I

I

I

lisation qui présuppose toujours de nouvelles attaques

au niveau de vie et au mode de vie (modus vivendi)

de la masse ouvrière. C'est le moment de la naissance

du logement et de l'habitation pour le minimum

existenciel. Les constructeurs sont, dans ces cas-là,

en grande partie les communes de la ville et leurs

coopératives de construction "opérant pour le bien

public". Mais sous le capital de crédit de ces financiers

de le construction, se cachent les grandes

banques du capital monopolistique ou international.

Cela du moins en Europe, tandis qu'aux Etats-Unis et

aux colonies, une telle situation débouche ouvertement

dans la formation de sociétés immobilières (pour l'exploitation

du terrain et du processus de construction).

Une analyse critique de ces logements minimums révèle

que, dans une surface de 32 à 54 mètres carrés, ont

ét6 abandonnés définitivement les derniers résidus de

principes architecturaux de la traditionnelle rési-

I

dence bourgeoise. Le nombre et la surface des pièces

habitables et (le ses accessoires ont graduellement

diminués: on dessine des plans sans corridors, des

I systèmes de cabines pour dormir, des chambres que l'on

peut diviser, etc... La cuisine devient réduite graduellement

de cuisine-séjour en cuisinette, en cuisinette

d'angle, et ensuite en armoire aménagée en cuisine.

Les installations techniques et sanitaires du logement

sont malgré tout d'un niveau très élevé: en effet,

I

il y a les installations hydrauliques pour l'eau chaude

't le chauffage, et en outre, l'électricité et le gaz.

)n diminue le nombre des escaliers à l'intérieur des

I

n aisons d'habitation, et naît la La.ubenganghaus(maison

à coursives dans laquelle, selon le système de construction

à. quatre étages, où jusqu'à 3o appartements

sont rattachés à une unique rampe d'escalier). Mais

encore plus clairement s'explique cette tendance à la

standardisation et à la rationalisation, dans le sys-

I

tème de construction à damier, ou en ligne, dans les

:1 c i.- soen au D errk de Da,nmerstock

I


I

I

I

Karl sru e, ou de Franiurt—Braunheim, cl

(le Jeujfllil

en ui se, de Nieuvcndnin en Uol

82/1, 48

Il. H r rrport ï,cele, on doit :nr1er aussi 'e quelques

I

tentatives des réformistes (le type de la 2. et 21/2

internationale, dans la mesure où le problème de la

construction résidentielle leur offrait l'opportunité

I

de relancer leurs idées dénagogico—sociales, tendant

à une "réforme universelle". Seulement, de 1923-193o

ont été construites, sur l'initiative de l'adminis-

I

tration social—dmocrnte, 43.000 nouvelles maisons

populaires. Elles sont situées autour des "ohnhfe",

et sont d'un point de vue architectonique très bien

finies, éparpillées tout autour de in périnhérie (le

in canitale. (tatteottihof, Fteininnnhof, Knrl—Mrxhof,

etc...) Leurs importances sont très connues comme base

I

des

er" dans le soulèvertent de février

1934. En AIlemngne, des tentatives réformistes ont été

I

I

I

.

Angle

I

I

I

I

1

faites dans in construction de quartiers, prir la "Fi-oie

Gewerkschaften" (syndicat libre), unis à ;JJGB, réalisations

rendues possible noyennant 1' épargne de la

"Arbeiterbank" ( banque du travail), l'union avec la.

"Verband Sozialer Baubetriebe" (association des entreprises

de constructions sociales), et avec l'organisme de la

"Bauhtten—Bewegung", c'est—à—dire l'organisation de

l'auto—défense des ouvriers. En Suède, ces tendances

réformistes dans le domaine de la construction résiden—

tielle, sont réalisées è travers des unions coopératives

de "construction—épargne" (HSB) ; en France, per

1. '"Office public des habitations 5 bon nu rché". &

terre avec le concours du tradi tionel uouveisent

"Cité—jardin". Entre les nombreuses tentatives réfor—

klistes, il faut relever tout particulièrement celles

qui ont a1uti à in Liaison Uni fari hale, où est prévu

'la pratique du jardinage (s'stème L. Ieige), et à la

maison pour fami 1 les notJ;reuses, avec une surface cul—

tivable (le 400 mq. La maison préfabriquée qui est

construite par 1' habi tant aioyennnrit sa propre r!nin—

d' oeuvre • Le patio avec jardin cul ti vahi e r ssué pat'

.;estion, qui p eut être r conséquent habitée roe u1 en

hiver. En Ajnérique et en Angleterre; la Brusheat

(ini son—bnteu) et la roulo te (c ' es l—à—dire des habi—

sati eus mobiles, soustraites è, if' spécula ti on des sur—

on on t lU I T'C •


I

82[1 49

I

I

I

I

I

1

I

Le Irocessus destructif auquel sont sujettes aussi

les familles de la moyenne bourgeoisie sous la continuelle

et croissante pression économique, causée par

la diminution du bien-être, et en outre la nécessité

d'une liberté toujours plus grande de déplacement à

cause du ch6mnge qui augmente dans les milieux scientifiques

et artistiques, porte à la formation pour

la classe sociale citée plus haut d'un nouveau type

d'habitation: des blocs d'appartements. Conine voie intermédiaire

entre le maison à loyer et l'hôtel, ce

système uni dans un secteur comsiun l'ensemble des

services personnels, la cuisine, le séjour, les lieux

-e représentation et le centre sportif, etc., libère

insi le noyau habitable, réservé aujourd'hui seulement

è in vie familiale plus intime. Sous cette forme, la

"maison-appartesient" réussit à pénétrer aussi en

èngleterre et au Japon, ctest à (lire chez les peuples

insulaires civilisés, qui sont les plus attachés à.

leurs usages, en ce qui concerne la. résidence. Un des

exemples les plus significatifs (le ce type dorgnni_

setion architectonique se rencontre dans les gratteciel

de 17 étages de Central-Park à New-York, dont

l'architecture cahotique est l'expression de la violente

spéculation sur les surfaces où l'on peut construi

re •

100 Li-, classe dominante bourgeoise est l'unique qui soit

en mesure de garantir le développement de la re cherche

V ormelle architectonique, à travers la réalisation

de ses propres résidences avec des moyens plus riches.

I

Les nouveaux-riches, les spéculateurs de l'inflation,

les néo-capitalistes, préfèrent une vie nomade qui

selon les saisons les pousse soit à Miami en Floride,

I

è. Saint-Loritz en Suisse, ou sur un bateau de luxe

vers le Cap Nord, lEgpte. En conséquences, on devrait

analyser l'hôtel de luxe et le yacht de luxe comme

I fonne de cette classe. Dans les milieux

te la haute société est survenu en outre, un rétablissement

at en relation à cela, une réévaluation des chefs-

I

d'oeuvres jusqu'ici réalisés dans la tradition culturelle

de

bourgeoise.L'ancienne noblesse

de la campagne anglaise, en effet, n'a plus la

possibilité

financièrement les oeuvres

Part architectoniques de ses propriétés. Elle se

déplace dans les "F].ats" (appartements à loyer) des

I

centres urbains anglai. Le patricien genevois renonce

à sa double habitation, c'est-à-dire au palais citadin

et à. le résidence de campagne; il se contente d'un

I

étage de son palais en ville. Les cercles de la haute

finance et les directeurs des "Konzern" et des trusts

du capital monopolistiques, sont les seuls en mesure

'le se permettre le "luxe" d'un type d'habitation archi-

I

I

tac tura Ie::ient pi US Cfl55l (Ye


I

6211. 50

I Des chef oeuv­es é) un LeI le iirc sou L les résidences

des frères Lahusen à Brême, construites par le

poète—architecte Rudoif Alexander Schrder (Konbern

I

textile), la maison Tugenthart à Brunn (Tschécoslova—

uie) de Mies van der Rohe, la villa &.Garches de

Le Corbusier et les villas de nababs "richeteaux"

:néricains, surtout en Californie, où on a essayé

I

de définir un "style national ", en utilisant 1. sug—

C5

e ne, eoCnud; et

I

11.. 11 serait eaux de considérer I' architecture de cette

ériode de la pseudo conjoncture 1923-1929 9 comme

I

lI expression primaire d'intentions purement artistiques,

comme veulent nous faire croire les différents congrès

d'architectes et leurs publications qui défendent le

constructivisme, le fonctionalisme, la "Nouvelle

3jectivit6", le "lie imatschutz" (défense de la patrie)

eu le néo—classicisme. L'architecture de cette période

I

t spécialement l'architecture résidentielle est es—

e ontiell ement une vraie architecture "d'entrepreneurs".

Et cela, parcequ'au delà de ces disputes sur la méthode

I

de construction "moderne" ou traditionnelle, il y

evait les trusts de la production du matériel de cons—

fruction, et leur lutte pour la conquête du marché.

I

.

Dune part les nouvelles industries de l'acier, du

riment, du verre, du carton goudronné et des appareils

rnitaires réunies en une société économique cimentée

I . r des intérêts communs, selon la forme "vertikale

i.ertelle", société étroitement liée à l'industrie lourde,

celle des minerais et de

chimique.

I

.

].'opposé nous trouvons l'ancienne industrie des

briques, de la terre cuite, de l'ardoise, de la pierre

ée construction et du bois, matériaux qui impliquent

un lien avec la classe ouvrière des travailleurs de

I

J Etat, des charpentiers, des couvreurs, lesquels

prétendent à une architecture traditionelle, parceque,

étant ouvriers du bâtiment du type traditionel, ils

I

éevaient soutenir la pression de ln concurrence industrielle.

C'était d'évidentes luttes d'intérêt du

enital monopolistique en union avec le capitalisme

1 industriel pour la conquête du marché de construction.

ii semblait que les architectes avec leur sensibilité

ce sentaient des "missionaires" de l'architecture

I

ou "vieille", mais ils étaient en réalité

ceux qui représentaient ouvertement ou en cachette

is cfpital financier auquel ils étaient asservis. En

I

outre, est intéressant le fait que les grands entrepreneurs

crnitalistes projetaient spontanément toute une série

d' -ite) eeree ce] I eetin Tee fereux architectes.

I

I


I

8.211 51

I

I

I

I

Le fabriquant de chaussures Bata, tchèque, projetai

tout seul et realise.it dans la cité industrielle (le

Min, des milliers d'habitations adaptées aux cir—

constances. La firme Kru,),n,—aciéri.es de Essen a fait

)ro;jeter tous ses villages et quartiers résidentiels

'Jans leurs aropros bureaux techniques per des archi—

tectes subordonnés. kour le nouveau btipent de l'en—

Lreprise des étoffes de broderie, Launa., le trust

chimique ne demanda pas pour la projetation de la cité

ouvrière près de Merseburg, à un des architectes qui

dominait dans le domaine artistique en Allemagne, mais

confia cet important mandat l'entrepreneur "débrouillard"

A. Somieffeldt (qui entre autre avait lait ni-,r—

venir nu ouverne!ent grec la. "cté—bcraque" pour les

'éfugi s dc nl onique), et ou froid architecte caicu—

.eur .l e.x eder K] cm

I

I

I

lie

I

I

I

I

I

l'avènement de la grande période de crise Capitaliste

1929-1935, le cadre d'une pseudo—prospérité

change aussi dans le domaine de la construction résidentielle.

Certaines communes citadines (comme par

exemple Franc fort—}lerlin) ont la possibilité de con—

tinuer la construction de leurs centres résidentiels,

comoencés pour la majeure partie, grâce à des emprunts

en or à l'étranger, effectués auparavant. Mvis les

flouveaux appu rtements restent vides parceque les salaires

tombent et le ch8nia'e monte rapidenent. &te les états

celativeinent peu frappés par la crise conune par exem—

1 e les Scandinaves, enregistrent une poussée à .1 'u—

tilisation (les vieux appartements, des apnnrtements

d'été, et des "Laubenkolonien". Le 1.12.1932 à Berlin,

i l y a vait 26.655 apnnrtements non habités et en même

Uemps dans les "LaubenTo ionien" on trouvait loo à

Jo.000 personnes logées provisoirement. Âux USA, le

capital refusa le financement des batiments d'hahi—

cations simples et de celles en "style moderne". Par

crainte de l'éventuel, le inflation, on donnait des

concession anticipées pour les bfl.tiients avec de riches

décorations du type classique qui semblaient garantir

mne plus grande valeur réelle. En même temps, les revues

,cpécjalisées se remplissaient de projets de réadaptation

'le grands ensembles résidentiels urbains et in transfor—

ration de tout cela en complexes de eiini—cnipartements.

aussi bien dans les USA qu'en Suède, dans les pys

-.;Lotés d'une industrie de construction hautenent dévelop—

'ée, les ch,.eurs (c'est a. dire les ouvriers du jtiuent

on qualifiés) sont encouragés à construire leur propre

ottage comme moyen pour adoucir la crise. La ville de

..toclholm pur exemple, ,acheta en i9?, les éléments

«réfabri.qués pour la construction (j environ loo de ces

Lre


I

1

8.2/1 52

I

I

I

c'est

,jl1squ't la fin de la, consiruction de l'habitation par les

futurs habitants, sous une surveillance technique.

Cela arrive dans une ville qui, ;justemerit gr.ce à son

U pua reil (le porte

n .ii t l' i'enoiée O(Iinle.

"L'llemagne tout spécialement nous offre un exemple

significatif d'une telle Crise t travers la construction

de maisons populaires, qui se sont développés

ans les pays avec peu de disponibi J j tés de capi toux:

le petite bourgeoisie et les intellectuels qui

ressentiront la crise économique, les réformistes et

spécialement le berlinois de la construction urbaine

Martin Wagner, qui inventèrent le "wnchsende Faus"

(maison flexible). C'était un type de construction prévue

Pour les habitations résidentielles en périphérie, dotée

d'un petit Jardin qui , réduite "provi soi r(li ient" aux nesures

I

:iinimuris, contenait les éléments constructifs indispensables

pour être "plus t€rd","après la fin de

'

crise

mondiale", agrandie en conséquence du bien-être croissant

I

dc le famille, moyennant des constructions ajoutées

I

. I plus

devaient

I

I

I toute

I

I

I

organiquement. Le gouve rneiient lirtlning-Papen-Sch I eicher

nor contre, cIévelon l'idée du quartier péri uhérique en

tenant compte d'un état de chômage permanent dans les

larges couches des milieux poulaires. Cette proposition

se basait sur le princiue du décentrement de in masse

des ch&ieurs en petites unités fractionnées, auto-suffisantes,

loin du centre de la ville, au-delà de le

périphérie, pour les exploités ?t travers le travoil

agricole et l'élevage du bétail en petite quantité,

afin que comme force sociale unitaire, ils ne représentent

un danger pour le gouvernement. 11i c.nséquencc ils

devenir, en tant que noyaux écononi.uenient autosuffisants,

stables aussi en période de crise (rcrisenfest).

La diffusion du fasci sme et l'influence croissante

d 'Iii tler, développèrent outre ln. nri son-ha raque, des

comas de travail pour jeunes, et in nouvelle tyuologie

de la. Kurzarbeiter-Siedlung" (quartiers pour ouvriers

avec Horaire limité). Dans les lieux résidentiels,

localisés en partie en campagne, sont loges avec l'aide

(lu "Reich", les familles ouvrières, sous la condition

contractuelle de travailler dans l'entreprise durant

la période dans laquelle ils habitent nour un

aiaxiruri de 28 heures per se-,-aine. Un tel contrat de

1Liun la :;(iiI beurra.


I

I

I

I

I

I

rii

I

I

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I

I

I.

I

I

Il

I

I

I

I

82/1. 53

Sont. é le ent wic -J o. liii;erté ter—

sonnelle, les nrêts consentis aux 6oux pour 1 1 acqui—

s iii on de I ameubi eteont mur 1 'bnbitu tion, qui

vi ciment éla rei r pu r le ;:ouvcrnoent de l itler sous In

C onditi on contractuelle que If , femme renouc e un

e.nloi productif, tant que le n' est nus éteinte

Donc C ômnge neruanent pour In Après tout ceir,

i l serai t faux (le penser que I n rcitec turc bouro;eoise

résidentielle oit epuisc ses forces. Cu contraire, (IOnS

les états ouvertement fuscistos, on ol:servc que ceux

çi a ctuel] ocnt s détiennent le pouvoir, ont reconnu

rls cia irer.ent 1 t importance de 1' orcLit. comme facteur

naissant de leur oeuvre. L'exposition de lu 3e triennale

193:, et l'ex—,—)o "Deutsches Holz fUr flr,usbpu

und Wohnung" à Stutt(ort, 1933, démontrent tout par—

ticulièrement pour J. urcl:i t. résid. tout cela. En Franco,

ç pays de In cul ture houreoise classique, qui mani—

leste toujours clos impulsions nouve! les et surprenantes

duns le domaine de 11 arc hi t •, on voit surs;i r deux grondes

(ensembles résidentiels), organisés

uvec originalité, tel que les gratte—ciels de Ville—

Si-bain des architectes JJen.udoin et Lotz, et l'ensemble

résid. urbain à in rue .. à }nriz, conçu par le vieux

irret, (...), qui nous semble un des exemples les plus

significatifs de la tradition la plus récente de l'ochit.

bourgeoise résidentielle: c'est un exem'4e que nous devons

- l(- C) C s j S' r t :»n •

Genve, le 15 mai 1970

(traduction Itoss(tti Sandro)

P. Meyer écrivit ce texte en 1935, pendant son séjour

us (1930-1936).

Su 193G, il retourna, en Suisse, où il travailla pendant

ans pour le mouvement coopératif (études théoriques

snr lin buse P's 'rnéi'je -le es fuites)

J) évoJuL:ien e I. cet r-îteruit une te sttctntj vo :

En 1926, il publie dans in revue 'erk

(juil. le t 193G), un tux te ui ÎI un

espoir et une confiance très -rands dans le

onde Nouveau qui s'annonce... d'un optimisme

et lyrisme assez 'iroche de Le Corbusier


I

I

8.2/1 54

le ans us t.r rd (r rs ses enc es de

direction du -Bauhaus et de travail roÇesuitss)

il écrit cette

critique qui est la plus radicale que nous (yOfl5

sionnel-(urbanisme)-en

trouvé faite par un architecte qui était

partie prenante, presque de ces chefs (le file,

de la naissance du mouvement ,ioderne (comme

.

Le Corbusier, il participa ru concours pour

11e Pal ais des Nitions et fut exclu - !-,ais sans

w grand battage- alors ouc son projet

semble orovoquer au moins aussi avancé que celui du Corbu.)

- de plus, il participait au Congrès (le fondation

des CIitU à la Sarraz en 1927-.

Quel fut le rôle des architectes représentants du

iuouveent moderne dans la recherche des solutions

I

rationnelles ?

Leur rôle fut semble-t-il considérable. Tous affirmèrent

r volonté de passer du désordre ou rationnel - ce qui

] reste de ces recherches est ce qui était utilisable

directement par le système capitaliste-.

. Que

I

I

I

I

I

Voyons quelques définitions du rôle de l'architecte.

i) 1918. Article de Uaudjn -(Bulletin de la

Société pour l'amélioration du logementll0-1q25

n. 2o3'

"?uelqttes principes d'hygiène appliquées

à la construction".

P. 2o4. "Je suis prêt à affirmer que si

l'hygiène régit et gouverne notre siècle,

le caractère hygiénique sera nécessairement

l'originalité du dit siècle".

voilà un axiome sensé, que l'on devrait

r:raver en lettres d'or dans la cour de l'Ecole

des Eeairc-Arts, afin que ln nouvelle g&iération

d'architectes rompe enfin avec un enseignement

routinier et désuet. Cette réforme

est importante, car qui est chargé de créer

le milieu où vivent les hommes, la maison,

la ville, sinon l'architecte ? qui est chargé

de dispenser largement, royalez;ent ces élérsents

vitaux, qui coûtent si peu, l'air, la

luntière, le soleil afin que tous les êtres

puissent vivre leur vie intégrale, sinon

11 arc 1.i . ec te ?


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1

Il devrait avant d' être un archi tecte-arti te,

croyant faire de Part pour l'art, être un

architecte social Adifiiuit des maisons,

des villes salubres, avec cette idée que

les maisons sont faites pour les habitants

et non les habitants pour les maisons,

que le terrain se mesure au nombre d'êtres

cu'iI! fait vivre et non de ceux qu'il fait

mourir, car i est triste de constater que,

de in manière dont on les conçoit aujourd'hui,

la plus grande urtie de nos nouvelles maisons

d'habitation ne sont pas autre chose que des

"inbriques de candidats à la. tuberculose".

Les congressistes de laar raz, dans leur déclaration,

reprennent le thème du rôle social de

l'nrcbitecte :

"Remplacer 1 architecture sur son terrain

véritable, qui est d'ordre économique, sociologique...

(Voir dans l'introduction le texte "Economie

générale").

Ils ne prétendent du reste pas innover, comme le

montre cette citation de Jean 13adovici :

"L' architecture vivante est avant tout organisatrice.

Elle voit que l'architecture d'aujourd'hui

ne donne pas encore ce qu'on est en

droit d'attendre d'elle, étant donné ce qu'elle

n déjà appris, uniquement parce qu'elle n'est

uns arrivée à une organisation plus rutionnelie

et plus économique de ces moyens. Pour

elle le progrès ne se fait pas par découverte

d'idées nouvelles mais par analyse et différcncia

tion des idées nouvel] es".

Jean rrdovici

"I'. propos de Stuttgart, 1928

rchit.vivante 1928/29"

Cependant, 1 'unrni i té n'existait pas à 1 intéri eur

des CId

. iloechel (nrch. Genève), participant au

Congrès de 1v Sorraz, fait un certain nombre

de critiques

- pourquoi construire en hauteur ?

- caractère inhumain des pronositions de

le Corbusier, qui fait "pnsserl'esthétique

avnnL le sociaL.

8 211. 55


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Voir les nombreux articles de Hoedel dans les

premiers numéros de Habitation 1928-1932).

Il serait intéressant de réunir une fois toutes

les critiques et oppositions contemporaine s des

ci»i (peut-être qu'on verrait apparaître an mouveinent

aussi important que les CI1v1, relégué

l'oubli pour des raisons qu'il faudrait chercher)

En effet, pourquoi citons-nous toujours les théories

des CIÀM ? il y a d'autres recherches faites

dans les années 3o, par exemple celles d'.Aalto,

basées sur d'autres principes :

L'objectif principal de l'urbanisme

devrait être :

- sauvegarder le droit de chaque individu.

- conserver une sphère d'intimité

personelle.

- vie communautaire.

- contact aussi étroit que possible

avec la terre.

Pendant que le ClAM réclame la construction

en hauteur et élabore des plans linéaires, orthogonaux,

alto réalise en Suède une cité (habitations et usines)

dont la caractéristique est au contraire la souplesse dans

la répartition des immeubles, et l'intégration au site.

Pour )alto, la standardisation est un moyen et non un, but.

(fig. 57).

8 2 /1.56

Cependant l'influence des CII sur Genève est considérable.

(7 suisses ? la Sarraz sur une vingtaine de participants).

Le congrès des CIMI en 193o à Bruxelles.

Le congrès est consacré aux problèmes du lotissement rationel.

. ."Il s'agissait de rechercher quelle éLuit la

-forme d'habitation qui se prêterait le mieux

t 1 aménagenent de logis parfaitement adapts

aux besoins de la famille et permettrait en même

temps la meilleure organisation des prolongements

de ces logis au dehors : constructions basses,

moyennes ou hautes.

Toutes les propositions que l'on peut faire pour

améliorer le logis obligent Fatalement ?t reconsidérer

la ville elie-ixêmet"...


I

8.2/1.57

CUITIQUE DES CI TES—JÂItDI NS

I

I

..."Les édiles sont portés à voir dns lr

maison individuelle le seul remède à une

situetion désastreuse. Cette solution conduit

ranlheureusement à une dispersion les logis

et è, la désaffectation. co;plèto de certaines

zones habitées. Or le .ut à atteindre n'est

pas l dissémination des éléments de la. ville,

mais Ulen l'aération de cette dernière"...

I

L CÂITE D'

s u r C I :;

I

I

I

I

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I

Le deuxième congrès des accepte et dévelo

la notion d'habitat minimum (c'est à dire ins—

titutionalise.. l'espace vital, i-iiinitimn pour la

clLsae ouvrière).

Le troisième congrès va dans le rime sens, mais

cette fois, il institutionalise l'espace vital

minimum extérieur.

Il met en doctrine et en formes rigides des

exigences d'hygiène élémentaire.

Le lotissement en rangée est l'image type de

ce raisonnement, et aussi le type qui

permet l' économie la plus grande, (comie nous

l'avons vu dans le c; pitre sur les cité—jardins).

(fig. ia)

Ces princiues sont très souvent appliqués avant le

Ci 3 (ex : la réalisation de Bernouilli, chapitre

cité—jardin) et indépendamaient les théories

de Gropi's et ses amis. L'apport des CIM 3 est

essentiellement une étude sur la hauteur des

btjments.

ce roos, montrons les diagrammes do Gropins

(fig. 58)

Di:rammes montrant comment utiliser un

terrain rectangulaire de maisons do dif —

férentes hauteurs, de lit maison à un seul

étage jusqu'à l'immeuble de neuf étages.

A égale utilisation du terrain et i égale

exposition au soleil, des imeubles d'ap—

I-)artements lamelliformes 4e neuf étages

permettent d'obtenir dassurfaces libres

us étendues.

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1


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25

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L. III'

•II.i.

fig 58

1er cas

Môme terrain, rni. anale do chute

de la lumière (exosition eu

soleil) entre le rrugées de

htiiients.

Résultat : Le noiéiro de lits

ouguente en proportion du

nombre d'étages.

2e cas

Même ongle de chute de la lumière,

même nombre de lits.

La surface du terrain diminue

à,mesure que le noi;ibre

teges augmente.

3e cas

Même terrain, même nombre de

lits.

Résultat : à mesure que le nombra

des étages augmente, l'angle de

chute de la lumière diminue,

l'exposition au soleil s'a—

méliore.

Gropius explique:

8.2/.

les lotissements sur un ou deux niveat.Lx

correspondent à une volonté de

diminuer les densités trop fortes, qui

sont le résultat de la spéculation

urbaine.

Mais l.e diminution de densité peut

être résolue de façon rationelle : En

portent des principes d'un lotissenxnt

en rangées composé de constructions d'un

étage sur rez, il établit ces diagrammes

et élabore en même temps le type d'immeuble

lamelliforme.

L'augmentation du coût de la construction,

(ascenseurs etc. voir 3e partie,

ch. circulation) peut être absorbé par

l'économie faite sur le prix du terrain

et sur les infrastructures.

Implications sur la structure urbaine :

- allégement de la vilim

- diminution des circulations horizontales,

en faveur de circulations

verticales.

- diminution de la longueur des déplacements,

(coûts des moyens de

transport).


I

.2J1. 59

I

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I

ilb

La démonstration de Gropius est éauivoriue en plusieurs

points

Il cminence par montrer que sur un même

terrain, en logeant le sac noidire de personnes,

on obtient plus d'espace libre en construisant

en hauteur.

Puis il dit qu'au cas où c'est nécessaire,

ce système permet de caser plus de monde

sur le même terrain.

Donc, construire haut permet d'économiser du terrain,

(réocupetion qui n'a rien ïï voir avec l'ensoleillement,

point de départ du raisonnement).

Ensuite, il applique son sccéma l'ensemble de

In. ville : il propose de redensifier in, ville :

le tissu ancien n'est pas hygiénique, les citéjardins

ont pour conséquence des coûts de transort

't d'infrastructure. Le solution selon

ropi.ts n'est pas de construire l'extérieur de

in ville des quartiers hygiéniques, mais de démolir

le ville existante et de le refaire, plus

dense et plus hygiénique.

C'est là la source de ce que J. Rihoud dans

"les erreurs de Le Corbusier" appelle la confusion

entre rénovation urbaine et ville nouvelle".

Le Corbusier, au même Congrès, propose le lotisseinent

redents. (fig.50).

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I

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vii

I

I

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Il a la rime conception de la ville que Gropius,

mais le point de départ de son raisonnement est

différents il ne part pas d'une étude sur l'ensoleillement,

mais d'une théorie sur la vie quotidienne,

et les "besoins de l'homn" : les grandes concentrations

apportent la liberté des familles, par les

équipements collectifs, les espaces verts sont l

pour récupérer après le boulot- etc. (la citéjardin

encourage

et anéantit la

volonté collective etc.).

Son système de redent ne se soucie pas de Ilorientation

optimale (plus question des 190). Les seuls

plans détaillés qu'il montre sont ceux des "inii.ieu-

hies-vi lias''

- logements de haut stnndin':, avec


I

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chambres de bonne etc. "les gramla i 8ts ainsi

foms peuvent être clêturés de gril [es. Fénétrant

Jusqu'au hall ries iMi.eubles, (les rues privées

d'accès avec parc de stationnement. Pour chaque

appartement un garage".

(Oeuvres complètes 19lo-1029. n.96).

La densité (lU 1 1 pro -pose est encore 'i us forte

que celle de Gropius.

Une comparaison serait du reste t faire entre

l'immeuble lamelliforme de Gropius, et l'immeuhie-villa.

de Le Corbusier, jusque dans les détails

de 1v conce;)tion de chaque I oemnent.

8.2/1. 60

Réalisations

Les réalisations de Cropius (iotisseiints de

Dammerstock et Spandu) sont des lotissements à

constructions basses (max. 8 étages à Spend.u).

(L'analyse de ces réalisations sera. reprise plus

tard). Jamais l' imMeuble lamelliforme ne fut réalisé

en Allemegiie.

)uels étaient les obstacles ?

- tout dabord, la question du co des

ascenseurs (voir dans ln 3e partie,

l'étude faite per la ville (le Stuttgrrt(1930)

qui démontre que dans la situations actuelle,

il reste plus économique de construire bus),

et les problèmes de réalisation des imreubles

tour (voir 3e partie).

Les seuls immeubles lamelliformes furent réalisés

n Hollande (imreubles llergpolder-1933 et

Pluaslaan- 1937)

- la question de. la législation

La rapport du CIMI 3

-"Manque de règlements pour le lotisseirant.

La, propriété foncière est trop morcelée.

j -des plans de lotissements ne tiennent

aucun compte d'une répartition rationnelle

du sol.

-les zones sont établies suivant le nombre

d'étages et non selon la densité de la

population. (surtout en Espagne, Fronce,

Hollande, Suisse).

-Les règlements préfèrent la construction

en blocs carrés et ne s'adaptant pas aux

-

nouvelles méthodes de construction et de

lotissement. (Danemark, Espagne, Franco et

en partie, Hollande et Suisse).

A ce même Congrès, des architectes français tentèrent

de prouver par l'absurde, le bien fondé dos nouvelles

théories en présentant un projet utilisant

au m1xia1un la législation française

(fi g. Go)


I

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2.1.2.3. Situation à Genève

A. La législation genevoise

Le chapitre précédent e mis en évidence 1'importance

de la législation, élément superstructurel

continuellement à. le trame, pour lequel

une grande dépense d'énergie est nécessaire périodiquement

afin de le réajuster à. la situation.

Nous avons vu qu'à. Genève, à. part la Cité-Jardin

d'Mre, pendant toute cette période, il y a très

peu de réalisations d'ensemble. Les constructions

se font dans le tissu fermé traditionel. Rien

n'empêche ce type de développement, quisqu'il

est conforme aux lois.

Nous allons donc introduire un chapitre dans

lequel nous traitons quelques aspects de évolution

de la législation genevoise sur l'urbanisme et la

construction, de 19oo à nos jours (197o) et sa.

relation avec l'évolution du mode d'implantation.

Rappel chronologique d'apparition de lois

Lois sur les alignements 1878

Lois sur routes, La Voirie, les

constructions... 1995

Lois approuvant le plan de distribution

des zones de construction

(3 zones) 1918

Lois sur les constructions et installations

diverses (5 zones) 1929

1940

1961

Lois sur l'extension des voies de

communications et l'aménagement 1929

des quartiers ou localités (enc)re en

y geur)

Lois sur le développement de l'agglomération

urbaine (zos

u expansion) 1957

Lois sur l'assainissement foncier

urbain 1965


I

I

Description

Loi du 15 juin 1895

Elle ratifie la façon de construire des spéculateurs

fonciers dans la région suburbaine.

I

Elle tolère l'érection de hauts btiments locatifs

au sein de quartiers de villas (ex Malombré)

au coeur du Vieux Carouge et en pleine campagne

I (Moillebeau)

Loi du 19 oct. 1918

I

Elle divise itaglomération en trois zones.

1ère zone :

I

- hauteur maximun 21 m.

(règle générale : largeur de la rue

+ 3 m)

- la ville + une partie des Eaux-Vives,

Plainpalais, Carouge et Petit-Saconnex.

I

2ème zone : - hauteur maximum 16 m.

le reste des communes suburbaines

Eaux-Vives, Plainpalais, Carouge

et Petit-Saconnex plus Lancy.

I 3ème zone : - hauteur maximum 9 m.

le reste.

I

-

les 3 zones ont des prolongations le long des

grandes artères, et certaines enclaves.

Loi du 9 mars 1929

I Préparé par Camille Martin chef du Service d'urbanisme

cantonal.

L'agglomération est divisée en 5 zones.

I (fig. 61)

1ère zone z L'ancienne cité garde les proportions

I que les évènements historiques lui

ont donné.

2ème zone : consacre le mode de construction

I employé avant 1929, mais limite son

action aux quartiers déjà amorcés.

I

'è!

I

bâtiments.

I

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1

-,e zone : extension probable de la ville-réduction

du gabarit à 18 ri.

augrientation de le distance entre

82/1. 62


I

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,. les

I

I

. quelques

4ème zone : gabarit : 12m. à la corniche

comprend : l'ancienne ville de

Carouge, ceinture autour de 1'HÔpital

Cantonal, vaste région au N.O.

de la ville, agglomérations rurales et

bordure clos artères cantonales.

Zone industrielle : La Praille.

5ème zone : couvre tout le reste du territoire

cntonal (sauf les bois et les cimetières).

Extraits du rapport de la commission

(Annexe au mémorial 17 oct. 1928).

"La commission e. reconnu la nécessité de compléter.

8.2/1. 63

dispositions de la loi 1918 en ce qui concerne

les zones de construction et améliorer, par une

législation appropriée les conditions dans lesquelles

sont construits et entretenus les htiments

d'habitation". ( ... )

projet du conseil dtEtat n'epnorte au régime

de le, propriété aucune restriction plus grande

que ne prévoient les lois d'autres cantons et il

constitue un moyen efficace de créer enfin plus

d'ordre dans le développement de la banlieue".

(...)

"Pour répondre aux objections susceptibles dt être

présentées au sujet de l'étendue des zones réseraux

grands immeubles, la commission a demandé

vées au Département des Travaux Publics de lui fournir

chiffres permettant de comparer la situation

qui sera crée. à ce point à Genève, à ce qui

existe depuis plus de 25 ans à Zurich.

A Zurich, la superficie réservée aux grands immeubles

est de 68o ha.

A Genève, elle mesure 85o ha.- Ii admettant le

chiffre de 3oo hab/ha. (min. à Genève) on pourrait

loger dans les quartiers les plus denses une population

de 25o.000 6mes eu moins, soit plus du

double du nombre d'habitants que compte à ce jour

l'agglomération urbaine toute entière. ( ... )

"La, loi laisse donc aux entrepreneurs de grandes

Ptisses un Cr&npS d'action très

I

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I

8 2/1. 64

I

PLAN DES ZONES L CON STUCTIONS --

- ire. zone

> 44;.'

2 zone

3me zone

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parcs etc.

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fig.62 1940


I

I

I

C' est pendant cette période (1929-104o,

nouvel le loi) qui se sont construits de nombreux

ourrtiers néri déri ques (zone des Délices, de

Pi—Jean, etc.), qui sont encore actuelieient les

limites de ce qui est appelé "I' ville".

"Deux sujets ont pa rticu1ièreLent retenu l'attention

de la coimission: la détermination des distances

entre htjt:ents et la détermi Lion des

V .OS d ro t tes"

6.211. 65

l . 'Certains nem:res a e L Co-: anion vaient désiré

I

augmenter encore les espaces entre btimcnts dans

les nouveaux quartiers. Le Dé nrterrnt (les Travaux

Publics a fait remarquer que 1'anéliorntion apportée

I

or le projet aux usages actuels était déjà consi—

d drabi e, et qu'il ne fa.] I ait pas risquer rie conpro—

'ettre une réforme nécessaire en foruu}enL tics

exigences excessives t.

I

2. La notion de le "vue droite"

U

qui existait déJi' dans la loi 1918 r été précisée

de façon à fixer le riiniuurJ de cham de vue libre

qui doit êtreréservé devant une haie. Il rie suffit

• p;s en effet, pour aérer et éclairer une pièce, de

néna.ger dans 1 axe d'une fenêtre, ui conséquent

sur un point seuleaent, il faut encore que lu'

I

I uriière arrive selon un certain rn';le et que 1 1 r.ir

circule sur un certain esnrce devant la fenêtre.

• temarque

ce type de débat disparart par lu' suite.

I

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I

I

I

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I

I

I

Ces quelques citations montrent l'importance

réelle des critères d'hygiène en 1929. Depuis,

les conditions optimales sont loin d'être réalisées.

, Dans l'ensemblele la ville, on construit un grand

nombre de logements plein Pord, etc., et 1,Ius

personne ne s'inquiète de l'orientation 1v plus

favorable des 1opeents au Grand Conseil (plus

personne n' e s -L tuh n rc ni eux prc e u'u . C. G . )

Loi du 97 avril i'do

dette loi cor-ripe certains aspects de la loi de

1 929 : gabarits (un seul étage en attique—voir

n.e partie—), vues droites.

idodification de lu' délimitation des zones de

construction :

i) Le nouveau plan de zone réduit considéra—

hletaeiit, par rapport à 1920, la région désignée

comme agglomération urbaine (2aie et Pc)

et déclasse plusieurs quartiers dans une zone

inférieure.


82/1. 66

2) La e zone n'est lus divisé en 2 r(Tgi ons

distinc es, aais en une zone générale

i—ur1aine.

) la 4me zone est divisée en deux.

de . zone urbaine— liant 14 ci. à in

I

corniche + un étage en attique.

4e P. agglomérations rurales : gabarit

Io a. à la corniche, pas (P attique.

I La 4e zone en bordure d•s routes disnara1t.

4) La 5e zone concerne les zones de villas.

Cette r((iuction du "champs d'action des entrepre—

neurs de grandes htisses" suscita une opposition

du grand Conseil

"Il saute aux yeux (111 'On tend ainsi à l'errt

de construction en banlieue.

Vous n'ignorez pas qu'il se pose certaines

questions assez graves en ce qui concerne

les constructions au centre de la ville,

I où de vastes empacemonts sont inoccupés

sur lesquels, dans les circonstances Pc—

Luches, peu d'entrepreneurs songent à

I construiro..(Crise) Lussi, afin d'éveiller l'in—

tért du monde de la construction ci

]' orienter vers ces quartiers, on prend

des dispositions draconnierines à 1 egard

de la banlieue. Elle aura pour conséquence

de faire obstacle dans une mesure assez

nette h l'extension de la vi l le.

I

La question est importante, d' autant plus

que l'urbanisme moderne, tend à éviter de

masser les immeubles les uns contre les

I

autres et à les répartir largement hors

des centres, afin que les habitants puissent

jouir d'un air pur."

I

On peut se demander en effet pourquoi une telle

I réduction des zones urbaines.

En 194.o 9 c'est le début de la guerre— cônjouc—

turc] lement, il s'agit d'adopter une nolitique

I d'économie des infrastructures ( en réduisant la

zone urbaine, on favorise effectivement la construc —

tion dans le centre qui est équipé, au détririent

des banlieues, où l'équipennnt serait à faire).

I

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I

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I

I

I

I

D'autre part, il y peut—trc une influence

des concours sur la reconstruction (le la rive

droite, et des projets de 13rai1li rd ( il est

membre du Grand Conseil en 1i4o) dont l'idée

de brse est la reconstruction de la ville sur

la ville existante, ('voir chapitre précédent,

de CI»1 3) afin de lrm rendre hygiénique et

rationelie.

Enfin, la loi de 1929 a été faite pendant la

"pseudo conjoncture", avec le boom de la cons—

truction des années 3o-31-32. Un certain optimism

e en l'venir a a. peut—être poussé les législateurs

it voir grand. En 194o, en pleine guerre,

sans garanties aucunes sur ce qui se passera

après, cet optimi sine n était plus de mise.

29 juin 195i Loi sur le développement de l'agglomération

urbaine.

82/1.67

.

Dispositions

I

I

I

I

I

I

I

1

Cette loi intervient au moment où le développement

1e Genève à vraiiient pris son élan (après le

flottement de 1'arbs—guerre).

Le, loi de 194o impose des conditions trop strictes,

ii s'agit donc de contrebalancer son effet (il

n'est pas possible de la balayer cormie ça).

C'est pourquoi les législateurs inventent les zones

d'expansion, (fig.63) qui étend à nouveau consi—

dérableoient la zone urbaine et favorise la construction

cii banlieue.

1961 Loi sur les constructioii

Modifications concernant les zones. (fig.64)

- Il s'agit d'intégrer dans la nomenclature

des différentes zones, la nouvelle zone (l'expansion

crée par la loi do 1957.

particulières pour le Vieux Carouge

et la Vieille—Ville, nouvelles dispositions pour

la protection (les villqes.

- La 51ne zone comme la 4e est divisée en 2

-' Modification de la loi sur les gib;rits

ii n'est plus obligatoire de mettre le dernier

étage en retrait.

Un long débet e lieu au 'rand Conseil (14 janv.Ol)

(Mémorial 1961 p. 368 et suivantes), sur le

)rohl ène des zones d'expansion.


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I

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Plan des Zones

de Constructions

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1er. zone

3rnezone

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me zone A

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5me zone

zone fig.63

md.

parcs, etc... V?j

1957

I

I• ..

I

-

Plan des Zone

de Construction

du Centre Urbai

--

-

--7

,-

I

I

î'

I fig.64 1960

- -

-

I


I

I

I

TJ cnnj I er d at yant souhai té qu'une

stabilisation du périmètre d'ex'ansion soit

érée, Mr Jutait, conseiller d' Etot chargé du

.L)ér atnent des Trr vaux Publics lui réioncl

DILIAL 14 ,jnnvier 1961

8.2/1. 69

I 'Je le souhaiterais comme lui mais il faut voir

ii, réalité telle qu'elle est et, il n'est pas conce—

voble d'envisoer une stabilisation toni oue la,

I oopulation (le notre canton augmente.

: plusieurs reprises, on r' décinré que la création

des zones' ( expa intervenait d'une manière

I

inconsidérée, à hue et à, dia. On en trouve la

1'emariue dans le rapport de minorité amis d'autres

'roix se sont exprimées dans le aiêre sens.

Pour vous foire une opinion précise de la chose,

,e voudrais que vous preniez Connaissance de ce pion,

I

I

I

I

I

dot je dirai encore quelques mots dans un instant,

:our constater qu'il est pas du tout exact que

....création des zones é' ex)ansion Soit conçue

au petit bonheur et selon du jour.

Jetez donc un oeil, même distrait, sur ce plan

et vous verrez nue la zone urbaine proprement

dite et les zones d' expansion forment un tout et

ne sont pas disséminées sur l'enser,iblo du cunton.(...)

Lest.e maintenant le problème de l'utilisation

des surfaces comprises dons ces zones d'expansion

ou dans h agglomération urbaine proprcoent dite

telle qu'elle o été créée par la loi de 1929 et

reprise par la loi de 194o. (...).

tin exemple : Prenez la zone d'exnansion du

"etit—Lancy, c'est—à—dire ce qui est compris entre

• la route du Pont Dutin et les lisières du Village

d'Onex. Considérez—vous comme raisonnable, tant

sur le plan humain que sur le plan financier, d'en—

visaer dès maintenant la construction d' imaeubles

I locatifs de 6 et 7 étages sur rez—de—chaussée dans

U toute la région du Gros—Chêne, composée d'un nombre

de villas extrêmement important, vil las construites

entre 1925 et après la. guerre ? C' est vraiment

I dérai sonnabi e.

dons avons étudié, pour déterminer la voleur des

taxes d' énuipeinent, à combien revienc:lroit les frais

I d'équipement de cette région s'il ialloit incorpo— ,

aor dans In zone utilisable tout le lotissement

du Gros—Chêne, en tenant compte du prix du terrain,

I de la voleur des villa.,; cous traites qui devrai ont

(ure rosées et sur lesquels devraient $tre é(ljCiS

j n Clii)] OS flÛliVO UX • I) t) Xo S—

I iaadle. j Ç (L iLS cet Le

1


I

I

I

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I.

I

I

I

I

I

I.

I

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I

I

I

1

rôgi on clt envi rein r0 j, si hnoi re rie

sert bien, elle oureit pr.ssé en tous ers ru double,

c'esttdire 7oo F.

LOUVOnS—nOUS nous lcnCcr dr'ns (iOS opdrnti.ons de

ce genre ?

:P autre nart, ceux qui bobitent ces rdgions-oui

8211 70

ne sont ni (les ncbebs ni des 6trenders unis, en

pllndre 1, des personnes de condition mods Le de

chez nous- devrnient tre chrssés de leurs unisons

e t envoyés e nie sois où pour neruettre in cons-

Lruction, . grends f rois cl' ni heurs, d' ixuneubles

ui évidenn:ent pen:nettrnieiit (le loger une plus

rnnde nonuintion. ist—ce que coin se justifierait

vraiuent ?

1' exemple que je vous donne pour le Gros-Chêne

ourrrit $trc repris dans d' autres régions de in vil.! e.

Ti s'est trouvé qu'entre les 2 guerres, et m&u

vent in guerre dc 1h14, le long (les voies de

O oinsnunieotion munies de tr :is orLs en Cornnufl, se

-ont (léve loppés de petits qunrtiers réni dcii Li els,

nui étiient r lors i le mode, Si vous ne peruettez

cette expression. Prenez le quartier (le in hCFVOttO,

oui est herucou; nius ancien et eue l'on es lu en Lrnin

de trn.ns1or:or ninintenont crce rue les nni sons ont

té ruorties et que, for conséquent, le rnchrt

o u rein ti vcneitt lloins cher. Le fluO rLi or du

ros-Chne est typique également i cet nrd Il

été construit le lon ie in ligne 2 de In C.G.T.E.

Ni nous voulions eujourd' irui le (iétrui re et le romincer

nar des iuncubl es locatifs de Nrandes diinennions,

nous nous exposerions i des dépenses consiiirniiles

ruxç!uelles il fiut bien songer.( . . .)

1- renons maintenrut in zone urbaine propro!ient dite,

des tnuortiers couic celui des l'rcuis, coui.e celui de

lainipnicis ou coninne celui de in doiîction. L, 1 'U

Li lisation du terri-in ne peut os r(, eu ce ui

auc orne le densi té cl: pouuirtion, sunéri euro iï

ce u' elle esL rujoui'd'hui. 'u conLrniro, Ir; densité

:o-'-eniie (l une r ggl o: TroLl on urbo inc cioilerne en t tie

100 habitants 1 'hectare. ur, dnnn cert: mes tic

ces régions, on arrive i\ hoo voire . doo, ce oui

nt I e tioxinuri conc evr:i e. Nous rie r;rl-:nori n r ucuno

esn'ce do il r-ce, ris le grand dsrvinL ge shroit

le dénnol.i.r des logements d'un prix e:Lrenent

h:ordrble, extrêrnerent modeste, pour construire,

ronds frc in, don In: ercnLs qui coflternient infi-

;jent. ni s cher. iixt-ce vrriuent le no] i tj nue (1UC

nous devons suivre nPi ntenrnt, alors que nous CVOfls

d é;jîi j ofi ni ment 'li :ei ne k cons trui re J es 1 egerients

touveru née onsni rc'n ii, In pn rU e i1e U-

r L.(,r ont


I

I

8.2/1. 71

)s se e inter : .r JuLsj L :nLi' J

sence de Ii-- 1 ér'jsl tion sur I es z(s':reiner

n 'fl (Y n C C . s C elui des ci—U Cri li Les, on

('seLles, situs 'extérieur de J

I

rrditiosnç'i le - (dr,s les terreins r'rico1es

U

Le re:ii e r exeiinl r : zone dc vi il r s nui -P trouve

C tUe 1 ('ne.:. t en(: e ic I ée 1' l '- Ci L

é 'Cnex c:r' tu Le sur es tei'reins Si col os

I

e dne cxc: He Lr zone de In .LervetCe est ei'n'—

leu: eut rc' 'our il pioche c s (LL 'ol i meurs

le rci:rt des i.: euT le,-, COÛi.0 - )jfl r or (1UC f15115

I

J 5(110 de V 105, rur 1: el Je il L11Ut ;tendre

neil rues

Le Ue e 7 05)IO .05 :)LL1'nno. doii'

irne zone on leuvent s ' ente ss or les. tr v j ours

ltrnuo-ers ('t les erso':les ées . s revenus drus

c's 1 oenents Lou n cLés nrrc.e suc sens confort ?

e] oner sur :i ce les hebi lents des I'nui s se r j t

ss urén'ent une uveise nffeire. (iii leurs il

I

les de 1 Oei ents ;'c ces prix, cui sont I e :is Xi um

,' j J s nc1ve1.t ssuser)

I

. jeux vrut donc eltelidie, en (rérljt sur !A.-ce une

uo ,uLtion ou'il est r ïi.11eurs ILejle de délo'er

1 e isoiseiit venu, quend il sers nosii;l o de Construire

I n 1Jr:ui s des I o e':onts é e 1 une, des burer ux,

U

deS hôtels. .. (voir 1' évolution des Ft'(:ui. s entre

I 2G] et 1'..,7o) .

dn 1969 9 le ouestion des zones revint sur le tn)is

u (irentJ Conseil, en n rti cul je r lu eues ti on 10

J n (oilCité (Puccueil des zones (1'hdijt(tj:mn l/H'les

cxi stcnics.

I

eyenOfls im peu en s rri'1'e

• èn 192, il L'ut nrTvu de loo'er sur une sur ece

de d5o lic. ( 1T:re, :1ne ,+ 3une ZO11O) (fi:, -1),

U

?do.000 oersonnes, dens 1 1 jdée de fivoriser le

v(io:e1ent 1n I '5ilo1.r1t,on urLciiie.

du 1)64, sur In suri ce de le ville de (en:ve e

I

1 Gb hi, et nlirite (lnns J.' enseui:be IGG.54G per—

s ones - alors pue le nonibre drhi touts du tLnton

( suriec e constenic ) vn s de 17 3.3oo (en

I

L;1G.5GG (l9G)

Le dTvel opsenellt prévu en 192 ne s es C donc

punis rée]isé sous ceCte foree.

I er on peut dire eu t cc Lueil osent, l loi de 194o

rUi urévovni t une diijuutioii du périu1 tre rle

dôveloper.erit P r 1; .o ri L 1 d (fi: • n 2), n été

55 11 LOIW

I

I

1


I

(Le I)éri tre actuel ofl' a r 1; ire, ne

et Gae zone d' exnarision est supérieur au périmètre

I

19128 de 85o ho).

Ce est donc pas In légisir tion (lui er!n$cile de

construire îc la péri phérie iiadi r te, unis bien

I

les raisons exposées plus haut, suite à 1 'intervention

e r Jiutoi 1.

Or, en juin 1969, ru Grand Conseil, dr Feyrot

I

Conseiller é' Etat, à propos des surfaces disponibles

équipées dans chaque zone prdcise que

I r nne zone pourrait recevoir encore

I

12.000 ha bi touts

zone d'expansion encore 93.000

habitants

soit au total lo7 0 000 habitants.

I

"Ensuite Mr Babel, Conseiller d'Etat, énumère ......

énmare les ai,-)tifs qui entravent ] I exploitation

syst6atntique des parcelles constructibles

: conjoncture éconouicjue, dispension

des terrains, servitudes, et rappelle le

ragime légal des zones actuelles, ainsi flue

I lexistence d'un iat foncier sour forme

de l'impôt icirnohilier compléraento.ire et d'un

I

imp6t spécial sur certains bénéfices isimohi

1 iers qui f rone la :7 oécn1rtion"

.

•r !le-yrot : Le Conseil d'Etet entend définir sa politique

I

en motire d'urbanisme du territoire,

Il nmarrt clnireuent que pour absorber le

surplus de popul nU on (100.000 hab en 13 uns)

I

notre canton o dû déclasser, uis équiper

des terrains à la périphérie, souvent encore

en zone agricole. C'est ainsi que furent créés

I

de nouveaux quartiers et une cité satellite

0ui ont pu absorber 45.000 !-, Pb. et pourront

en acceuilir encore 35.000.

I Cela ne suffira pas pour les années suivantes.

Une reconversion du sol est nécessaire.

il faudra s attacher à la cons Lruc Li on de

I

logements sur les terrains dis wiihles ou

susceptibles d'être libérés, d'abord dans

I

le centre urbain (Pftquis, Eaux-Vives,

Pirinpalais, Grottes)".

(Tribune de (ienève du 14 juin 1969)

I L'évolution que pouvait laisser sunnoser Mr Dutoib

en 1961 est en train de se réaliser: le coût des

infrastructures redevient un facteur dont il fout

I tenir compte - d' outde part la situation est

mur-e- pour penser à une reconversion du soi dons les

zones de villas et dans les anCi eus quo rtiers.

I

I

,

(Pour de plus amples dévelopeients, voir le travail

de . ï. t.5.2. sur la dégradation de ]'environ-

nennt

8 2 / 1 72


I

I

I

I

I

Plens cl' rnnrement

"En 19oo, le Grrnd Conseil de Genève adopta des

-] ens importants cl' alignements valebles pour o ans.

I l supposrit que ces projets seraient exécutés drus

ce délai, sinon il n'urait pas admis qu'après

cette date les propriétaires fussent en droit de

réclamer des indemnités, lesquelles pouvaient

être considérables, pour les inconvénients subis

ru ces où les artères n' auraient pas été réalisés.

La loi sur l'extension de 1929, parvint Li parer

hahilenent ià une situation très menaçante pour

l'Etat, qui avait exécuté z\ peine le dixième des

r rtères prévues aux plans d' al ignenent, en raison

p.

des frais énormes que cela aurait

(tapport de la conniission cl' étude lour le développe—

ient de Genève, 1948).

I

I

u système unique, jugé rigide, du ian d'alignement

avec force et loi, est doiiesûbstitué un système

double, encore en vigueur aujourd'hui

Les plansd'aménagement : "plans d'alignements

généraux auxquels le Département des Travaux Pu—

.

blics doit se conformer en traitant avec les

propriétaires intéressées". ( loi du 9 avril 1929)

il n'a a aucune obligation d'exécution. fig.65

I

Les plans _d'extension: au cas où l'accord entre

les propriétaires ne se frit pas, le Conseil d'Etat

'eut soui;ettre le plan d'aménagement du Grand

I

Conseil; il devient plan d'extension avec force de loi

(dclaration d'utilité publique).

I iemarques :

- Depuis 1929, plusieurs changements sont intervenus,

auj chanGent le sens des n rn €1' m' nageent et

I

(1 exteflsion.

1 en 1936, In fusion des counes suburbaines

I

avec la ville de Genève.

U

la loi (le 1957, sur les zones d' expansion.

- Les plans extension sont restés assez rares

Ils servent plus ià la percée des voies de communi—

I

H

I

r P ti Ofl ÇiUt (urr;ehent cl' tflSOi9 I CS

'

habj ta tion.

'rrt de sSer i analyse des réalisations,

ru e1rues mots sur la législation concernant la

ci rcul r.ti on—.

1. Diagrrmrie du nombre d'automobiles imiatri—

culées dRns le canton depuis 191.

(source: Anniipire strtistiç'ue) fi.6G.


I

I

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I

I

fig 65

GO

92'

82

72

GO

.1

1000 10 20 3 40 50 60 70 89

I

Nombre de vhicu1es à moteur

immatriculEs dans le canton:

1913 1330

1923 3600

1932 9901

1938 11255

1)'i0 8252

j/4 3648

1945 5269

I95() 18803

1960 56736

1965 89971

fig.66


I

I

8211 75

vnnt I r, guerre, ]p circul ntion nutomobil e

n'avait pratiquerient pas d'importance quantitrtiveant

parlant. Ceci est à ne pas oublier lors

I de 1' analyse des modes d'implantation et de la.

manière do résoudre, au niveau d'un ensemble, les

problèmes de circulation, parking.

I

Cependant in motorisation individuelle, m&ie si

son rythme de croissance est fiibLe comparé à

celui de 1' après-guerre, provoqua déjà entre les

I

deux guerres une série de problèmes,

Quelques dates : (source: Recueil des lois genevoises

1918-1969)

1 1919 : interdiction de circuler le dimanche aprèsmidi

en été, pour ne pas déranger les promeneurs.

Le matin, limitation de la vitesse à 2o Ih 0

1925 : la vitesse est limitée à 1L To:ili. en ville

et à 30 lanh à la campagne.

-création du sens unique dans les rues Basses.

1926 : Adoption à l'essai (pas encore d'accords

internationaux, ou de loi fédérale) de la

priorité à droite.

1927 : Création simultanée d'un grand nombre de sens

uniques, d'interdiction de circuler et tic

stationner. (Vieille-Ville, centre, St-Gervais).

1932 s loi fédérale sur la circulation des véhicules

automobiles.

193G s La plupart des artères antonnles sont goudronnées,

abandon de l'interdiction de cir-

I

.

I

I

I

dronnées,

culer le dimanche après-midi (il n'y a

plus de poussière),

-le Corseil d'Etat encourre la "semaine

I silencieuse"

1937 s remplacement du tram par l'autobus, pour

plusieurs lignes de campagne

I dès 1945 s chaque année, instauration de nombreuses

limitations de vitesses. (villages)

1952 : interdiction des trottinettes et des patins

à roulettes sur les voies publiques.

I

I

I

1

1956 s décret disant quelles sont les heures de pointe

1957 : ouverture d'un crédit pour une étude sur

la. circulation à Genève.

('?) 1962 : limitation de vitesse Go 1,mik. dans toutes

lies a iorérr tions (n rrté fédéral ) (iSaah eh


I

B. 2/1. 76

I

1

ilb

1

B. REALISATIONS A GENEVE

FIG. G Concernant

1. Vieusseux. Lotissement de logements économiques.

Genève 1930.

Rspel des conditions de réalisation

- Pénurie, peu de logements vacants.

- Insalubrité des logements "bon marché".

En 1928, soutenant l'initiative pour un bureau cantonalde

construction de logements (voir 1ère partie- introduction)

paraît une brochure intitulée "Ce que chaque

locataire doit lire (le problème du logement à Genve,

sa solution)" (Edition de la Centrale d'Education

ouvrière à Genève 1928).

Elle contient un rapport sur les conditions de logement

en France, Angleterre, Hollande, Belgique, Autriche,

et donne la preuve que les expériences faites

dans d'autres pays sont connues à Genève pas seulement

par les architectes représentants du mouvement moderoe

(architectes qui élaborent les plans de Vieusseux)

mais aussi par les organismes tels que celui que nous

citons ici.

Concernant Genève. Définition du logement ouvrier

"Il faut bien souligner que ce que nous entendons

par logements pour ouvriers, ce n'est plus

le taudis ou logement pour pauvres. Construit

dans les meilleures conditions de bon marché et

muni de rudimentaires accessoires. Nous entendons

ici faire oeuvre complète au double point

de vue "économique et social" logements consdans

les conditions le plus rationnelles

et en série .Il

- "Les logements seront donc établis dans les

quartiers les plus salubres des environs immédiats

de la ville - avec le maximum de soleil

et le maximum de facilités d'accès au centre

..-

de la ville".

- , - La brochure contient un projet de plan-masse pour Vieu

seux (fig. 67) à comparer à celui de Braillard qui

fut exécuté.

.

I

, . —w

I

I

I

I

I

1

I.

I

I

I

&

Les promoteurs de l'initiative avaient déjà l'idée

Tde contruire a Vieusseux mais ils voulaient faire

-

construire par l'Etat.


I

I

U

L'initiative fue refusée mais elle provoqua une

"Loi destinée à assurer la construction de logements

salubres et économiques dans le canton" (800

Iooements étaient déclarés insalubres).

"les sociétés, fondations, ou associations de

I

particuliers, disposés à entreprendre la construction

de logements économiques et désireux

d'être mis au bénéfice d'une allocation annuel-

I le, d'une exonération d'impôts ou d'autres a-

vantages analogues, doivent en présenter la

demande au Département des Travaux Publics"

(Article 4).

I

La construction de Vieusseux, suite à cette Loi qui

institue le subventionnement, est prise en charge par

la Société Coopérative d'Habitation. Société fondée

en 1919 par le mouvement"pour l'administration du

logement" (Camiile_Niartin etc...)

77

Extrait des statuts

"La rareté des logements vacants à Genève, due

à. l'arrêt presque complet de la constructions,

d'habitations engendre une hausse continuelle

des loyers et menace de venir un vrai danger

I

pour l'ensemble de la population.

I

"Il convient à Genève les sommes

apportées par la Confédération en vue de la

lutte contre la pénurie de logements".

1

Idéologie

"Cette lutte doit être entreprise sur les balie

ses nouvelles et tenir compte de très vives

aspirations actuelles vers une rénovation

sociale. L'idéal est de donner à tous la possibilité

de vivre une vie saine, au grand air,

dans la maison familiale entourée du jardin

qui permettra de cultiver soi-même une partie

du moins, des produits du sol nécessaires au

I

meri age".

I

Nous avons vu au chapitre sur les cités-jardins, la

réalisation de la cité-jardin Aire par cette même société.

Ici, la solution cité-jardin est abandonnée et nous

pouvons essayer d'en donner des explications

1. Entre la création de la cité-jardin d'Aire et la

réalisation de Vieusseux environ 10 ans se passent.

Entre-temps de nombreuses expériences sont faites

l

dans les autres pays concernant le lotissement économique.

Des critiques ont été faites aux cités-jardins,

une plus grande utilisation et rentabilisation du sol

I

serait possible en construisant sur plusieurs étages,

:tc.


U

I

I

I

I

I

r~

I

I

I

I

I

I.

I

I

p-

1

I

I

0

Cependant le principe général d'organisation expérimenté

dans les cités-jardins (construction en rangée, système

de dévestiture, etc.) est conservé.

(Voir l'étude de Gropus dans le chapitre précédant).

2. La situation n'est plus la même qu'en 1919: nécessité

de reloger d'urgence les habitants du quartier démoli

(quai du eujet).

Localisation: Pour des raisons d'ordre économique, le

choix du terrain se fait en 5ème zone, à l'extérieur de

l'agglomération. Mais ce choix est aussi fondé idéologihement

comme nous l'avons vu plus haut.

FC'.G8

I..

8.2/1. 78

L'accessibilité est relativement facile (comparée par

exemple à celle de Meyrin actuellement), mais à l'époque,

la position de Vieussieux est isolée de la ville (obligation

de traverser une zone morte pour aller au centre)

ce qui augmente son caractère de"ghetto ouvrier".

Conditions dtexercice de la profession d'architecte

La réalisation fut confiée à 5 architectes (après l'adoption

'luplan d'ensemble de Braillard) parce que le travail

était rare d'une part, et que la réalisation avait un caractère

expérimental d'autre part.

Projet d'ensemble: Vieussieux (fig. 68) et Cité Vieillesse.

1930 Blocs A-F Braillard

B Gampert et Baumgartner

C-D Vincent

E Metzger

1931 Chaufferie centrale et buanderie

Gampert et Baumgartner


I

I

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

L!Etat de processus de rationalisation

GO b 70

8. 2/1. 7

Pour mieux comprendre certains aspects de la rationalisation

à Vieussieux, nous reprenons les exemples de réalisation

de Gropius, an Allemagne près de Berlin: Spandau -

flaselhorst, et Dammerstock, Karlsruhe.

1, Mode de Groupement

(fig. 69, Plan masse Spandau-H.)

(fig. ag b Plan masse Dammerstock)

(fig. 70, Plan masse Vieussieux)

ECJ-1' 110.000

Traitement du rez:

4/

ym

FIG.7

A Spandau le rez est habitable, le sous-sol contient

des caves, etc. Pour l'éclairage de ces locaux l'immeuble

est surélevé de 1 mètre (fig. 71).

A Vieussieux, le traitement et l'utilisation du rez

1 .L i—est différente; explicable aussi par le manque de moyen

technique vexcavation (l'excavation se lait à la main

et est donc une opération longue et coûteuse) (f19. 7i)

71a

Cette disposition permet l'utilisation du rez, d'une

part pour les locaux caves, dépôts, etc, u'autre part

pour la création d'une large portique qui sert de Ciloulation

ce piétons et de jeux d'enfants couvert (fig.

72). Les entrées sont traversantes, c'est-à-dire accessibles

depuis la route et depuis l'espace vert.

- Nous avons vu, la hauteur d'immeuble de 4 à étages

est caractéristique pour l'époque (moyens techniques,

uix ainstallation ue l'ascenseur).

-

A remarquer aussi égalité de largeur d'immeuble à

Spaneau et à Vieusseux. Raison: systèmes porteur économiques;

type courant ce logement traversant.

1


I

8.

Organisation_ces immeubles

2 / 1.80

I

I

A la colonie Dammerstock, chaque immeuble contient un

I

seul type de logement, ce qui entraîne des épaisseurs

variables d'immeubles. A Spanaau, ce systèem est abandonné.

A Vieussieux, les deux solutions sont employées.

I

La solution un seul type de logement par immeuble permet

de différencier la hauteur des immeubles selon les besoins

de ceux qui vont les utiliser (ex: les immeubles

I

contenant les 4 pièces destinés aux familles ont 2-4

'

étages sur rez. Les immeubles pour petits ménages, 2-3

Pièces, sans enfants ont jusqu'à 8 étages, les 2 pièces

pour personnes àgées sont â un seul niveau, etc.) Ce genre

de solution est pratiqué couramment en Hollande par

exemple (grands ensembles d'après-guerre), mais est très

peu répandu en Suisse.

I

I

COLONIE

I

I.

I

I

I

I

I

I

Longueur et répétitivité

Spandau montre que le processus qui entraîne l'allongement

des immeubles-barres est déjà engagé. A Vieussieux,

les barres sont inégales. La répétitivité est plus poussée

à Spanctau qu'à Vieussieux où le même immeuble n'existe

qu'à 2 exemplaires, et où l'uniformité des barres est

brisée parle traitement en volumes (fig. 73).

A 2 ETAGES


I

I

I

I

I

I

FIG. 70ct

8.2/1.81

I

72 73

72 .3

I ri

-i

I•

,

V


0

I

8.2/1.82

2. Circulations

- Relations immeuble route

I

I

I

lm

I

fig. 7 : Schéma de circulation: ,Vieussieux

fig. 75

: Schéma de circulation: Spandau-Haselhorst

Spandau: Axe principal à double voies

Axes' secondaires

Chemin piétons

Les immeubles sont placés perpendiculairement aux axes

et sont distribués que par les chemins piétons.

Entre les immeubles il n'y a pas de circulation de véhicules.

Remarque: les axes se coupent selon un schéma octogonal.

F!G. 75 .J

LL L!Ii I riiiiiijr

I

FIG. 74

A 3ETAGES

B 4 •

C O

Vieussieux: Les axes principaux-contournent la parcelle

.i l'intérieur il n'y a que des axes secondaires de distribution

qui, par contre, se multiplient (par rapport

l'exemple du haut). Les immeubles sont distribués d'un

côté par une voie carrossable et de l'autre côté sous

.es portiques (chemin piétons).

Remarque: routes et chemins ne se coupent pas octogona-

!ement et les croisements sont souvent décalés (fig.74).


I

I

8.2/1.83

Orientation:

Sanciau Stricte application de mêmes conditions

I

d'orientation (est-ouest, 19 0 )

Vieussieux: Orientation principale E-OU; mais variations

selon groupes d'immeubles.

I

3 Distance entre immeubles ensoleillement

- relation entre immeubles

- espaces verts

,, f-i9. 76)

I Nous connaissons les théories de Gropius (voir graphiques

sur l'utilisation du sol (fig. 58).

P

La distance minimum est calculée selon l'angle d'incidence

de lumière nécessaire pour un bon ensoleillement. Ces

exemples sont des applications assez strictes des graphes.

A Vieussieux, l'espace vert est compté très largement,

I

alors qu'à Spandau par exemple, il est compté si juste

qu'il devient plutôt symbolique.

I

I

Dans les immeubles à 4 étages, il existe une relation

immédiate avec l'espace vert - relation non seulement

visuelle mais auditive (appels, chants d'oiseaux, etc.)

tandis que dans le cas des immeubles de plus de 4-5-6-

étages, cette relation va en diminuant, le paysage devient-

spectacle et ne peut plus servir de prolongement.

F 6.76

SPANDAU

I

I

I

_ _

- VftuSSEuX

I

SPANDAU

I

I

I


I

I

I

I

,

Equipements

Problème lié à l'éloignement de la ville, où sont concentrés

traditionnellement les équipements (écoles, institutions

pour petits enfants, magasins, centres culturels,

cintra, théâtre, etc.)

Nous ne traiterons pas ici l'ensemble du problème. Nous

considérons seulement l'emplacement aes équipement existants

dans les exempLes txaltes (fig. 77, 78, 79).

Tandis que dans les deux premiers cas les commerces sont

situés dan:, des bâtimtnts isolés, le traitement du rezde-chaussée

a Vieussieux permt l'empitcment de cuxei

au bas des immeubles. Dans les trois cas, le chauffage

central est situé uans ut, btinieflt i.Oie.

Remarque: le premier projet de Vieusseux contenait en outre,

une école primaire et une crèche qui ne furent jamais

réalisées.

La crèche a été placée dans un des immeubi.

chaussée.

au rez-de-

4

Tableau comparatif:

Données quantitatives Spandau_Haselhorst* Vieusseux

Surface totale 148.000 m2 64.100 m2

I Surface construite 34.100 m2 22 % 7.250 m2 11,6 %

Surface de plancher habitable

(brut) 120.400 m2 20.000 m2

Espaces libres 114.900 m2 78 % 56.750 m2 88.4 %

I

Coefficient d'utilisation 0,84 0 1 1+

Rappel de quelques coefficients d'utilisation:

I Spangen 1,37

Kiefhoek 0,55

Cité-jardin d'Aire 0,17

Vieusseux Nouveau 1,2

I

Vn'r: fin, 69.

I

I

1

remarque: La variation de ces chiffres affirme les considrations

du chapitre 2.1.1. 3 B.

Rernraue: sous considérons une partie du projet,

ceie qui contient des imme bles de 3 et 4 étages)


I

Conclusions sur Vieusseux

Malgré la gravité de la situation au point de vue logement

en 1922-29 à Genève, comme nous l'avons vu, le pro-

I cessus de rationalisation (minimisation des espaces,

uniformisation, répétitivité) en fonction d'un rendement

maximum, n'est pas aussi avancé que dans les 2 exemples

I

que nous venons de voir. Il faudrait faire la comparaison

aussi au niveau des conditions de réalisation en

examinant les contextes économiques, politiques et sociaux

en Allemagne lors de la réalisation de Spandau

I

Haselhorst et Dammerstock.

I

P

Ce que nous voulons dégager, c'est l'étape dans le processus

que représente Vieusseux.

Nous avons vu que l'application des critères ne s'y est

pas faite de manière rigide et à la lettre, et que les

problèmes de traitement n'en ont pas été éjectés.

I

Autre exemple similaire, moins intéressant et moins important:

le lotissement du Bachet de Pessy.

I

2. Nouveaux modes d'implantation dans le tissu urbain

A Genève pendant l'entre-deux guerres, la plupart des

constructions étaient isolées, souvent insérées dans

I

le tissu ancien ou complètement indépendantes ("immeubleobjet")

les ensembles sont très peu nombreux (pour

les raisons aisément compréhensibles, crise, etc.).

I

Nous allons examiner brièvement la manière dont sont

implantés ces immeubles-isolés, en ne considérant que

deux points: - position par rapport à la rue (parallèle

I o3i perpendiculaire) - traitement du rez-de-chaussée.

I ) Principe

I

Les immeubles sont disposés parallèlement à la rue, séparés

par des jardinets de la voie carrossable, le rez

est souvent surélevé d'un demi étage (fig. 81). Parfois

ils ne comportent pas de logements, mais se prolongent

en galette pour abriter des commerces ou des garages.

Sur le toit de ces galettes, jardinets pour les logements

au premier étage.

I

Notons que la largeur des rues nouvellement crées de

cette manière est la même que celle qui est de mise actuellement.

C'est l'utilisation de l'espace qui a chan-

0A

I

p

I

La courbe de la motorisation automobile montre bien

qu'en 1930, le problème du parking n'était pas aigu.

Ceci explique peut-être la présence de jardinets, qui

sont actuellement remplacés par des parkings (ex. rue

de la \ oiete.


I

E

8.2/1.86

Certains quartiers ont été bâtis selon ce schéma avec

; un plan d'aménagement, et forment presque des ensembles

(Ex. Contamines, fig. 83), haut et moyen standing, imfl

meubles parallèles, jouissant tous des mêmes conditions

.-. ...; (j

d'ensoleillement, suppression des cours immeuble entre

: deux rues.

I -,

I tu; ( Quelques cas:

I

I

R::.E3

La Rotonde: M. Braillard, dans un article de "Habitation,"

1932, explique que la forme bizarre de l'immeuble n'est

pas pour épater le bourgeois, mais pour résoudre un problème

d'implantation sur une parcelle biscornue.

Remarquons le principe d'organisation de la cour (fig.

84), deux étages de magasins, sur la partie supérieure,

accès aux logements.

Sur la face externe: des garages, dont la hauteur va

diminuant (terrain en pente). Au-dessus: jardinets entre

les blocs de bow window.

I

I

I

rà-

1

I

I

I

I

1

Clarté: principe de la galette

Quai Charles Page: jardinets surélevés, sous lesquels

se trouvent des locaux de serv ce (ex. atelier). (Voir

fig. 86).

COUPE

r1G 84


I

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8.2 /1.8 û

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I

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I

I

I

1

Squares: Les premières réalisations d'ensemble (27-30)

s'inspirent des modèles existants.

A Genève: les quartiers construits sur l'emplacement des

anciennes fortifications, qui se sont développés selon

un plan d'ensemble, ont marqué les architectes à l'époque

où la question de rénovation urbaine figure parmi les

préoccupations les plus importantes.

L'exemple du Square du Mont-Blanc (1851) est cité dans

de nombreux articles à ce sujet, pendant les années 20-

30 (fig. 87).

En cooparant cette réalisation au tissu ancien environnant

on remarque l'agrandissement de la maille urbaine, qui

permet l'aménagement de la cour en espace, et procure les

autres avantages (ensoleillement, ventilation, etc.)

Dans le chapitre sur les tentatives d'amélioration du

tissu fermé, nous avons dégagé un certain nombre de problèmes

concernant ce genre d'implantation et les tentatives

de solution, par le traitement architectural, de certains

"noeuds" comme les angles (ex. Spangen, Kiefhock,

fig. 47-49).

A Spangen, aux deux derniers étages, les immeubles sont

séparés par des coursives: c'est aussi le principe des

squares "ouverts" (fig. 88)

Exemple de réalisation: le square de Montchoisy-deux-

Parcs (fig. 89)

Plan d'ensemble: M. Braillard et L. Vial. (1927).

se fait en plusieurs étapes: Braillard exécute

le premier square (27-29); en 1933, il réalise

l'immeuble,sur la rue Montchoisy, du deuxième square

(fig. 90).


I

I

S. 2/1.B9

I

Dans un article paru dans "Architecture, Art Appliqué"

I

(1933), cette réalisation est considérée comme

'ayant une haute signification pour l'aménagement

futur du quartier des Eaux-Vives".

I

"Au quartier des Eaux-Vives, le désordre était à

son comble..."

à l'extension du quartier apparaît maintenant

I

une cité qui oppose sa belle harmonie, sa conception

hygiénique et sa grande allure au reste de

l'agglomération (...) d'un quartier suburbain e ils

I

ont fait un quartier urbain".

Cette citation nous montre que les contemporains la considéraient

comme une solution, dans la lignée du Square

du Mont-Blanc, pour éviter le chaos du tissu ancien.

"composé de maisons sans style, de rues ne jouissant

d'aucune vue et de baraquements servant d'ateliers

ou d'entrepôts"

I

Destination: Logements pour classe moyenne. Les impératifs

économiques sont très différents de ceux de Vieussieux,

une comparaison suffit à le montrer:

I

I

ii

I

surface habitable

Vieusseux Montchoisy

brute par habitant 23,1 m2 /9 m2

n'est donc pas possible d'établir un parallèle avec

Vieussieux. Nous considérons Montchoisy comme forme

d'implantation urbaine, et nous essayons de dégager les

éléments ratiofiels (dans le sensdmélioration raisonnée

d'une conditions donnée) qu'il apporte.

Nous ne traiterons que quelques aspects particuliers:

Circulation: avec l'apparition des nouveaux moyens de

transports, la rue change de signification, elle devient

dangereuse (vitesse), bruyante, polluée par les gaz d'échappement,

etc. Si à l'époque, la situation est loin

d'être la même qu'aujourd'hui, on peut déjà prévoir certains

phénomènes et en tenir compte dans l'organisation

d'un ensemble.

Il semble que c'est le cas de Montchoisy, certains éléments

que nous allons examiner vérifient cette hypothèse.

I

I

I

I


I

I

I

I

I

I

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I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I

I

Schéma de circulation: diff. artères, distribution des

immeubles (fig. 91).

Le schéma montre le principe de distribution. Les squares

délimitent des espaces libres, ripervés aux jeux,

repos, loisirs. Les voies de distribution internes au

quartier passent entre les squares et servent aussi de

parking. En outre, un garage souterrain est situé sous

l'espace du 2ème square.

8.2/1.90

La conception des appartements change de principe: avant

c'étaient des locaux de service qui donnaient sur une

cour (cour étroite mal éclairée), et les pièces d'habitation

sur la rue, ici cette disposition est renversée.

Les immeubles sur la rue de Montchoisy contiennent au

rez-de-chaussée des commerces (fig. 92) en avant du nu

de la façade, les toits des commerces sont aménagés en

toitures-terrasses servant pour les appartements 'du lr

étage. En même temps, ils servent de tampon contre le

bruit de la rue.

Fi G. 91

-V---

____ Artères principales

du quartier.

Artères secondaires

Artères de distribution.


I

I

I

I

I

P

I

Les squares de Montchoisy, tout en gardant un caractère

urbain, amènent des éléments de solution aux problèmes

de l'i16t. Malgré leurs qualités, ces solutions ont été

souvent abandonnés, rejetés.

En choisissant de construire des tours par exemple (comme

cela s'est fait près de Montchoisy), on s'épargne l'étude'

et la résolution d'une série de problèmes (au niveau du

plan masse bien entendu)

le problème des relations entre les immeubles (ombres

portées, etc.), parce qu'il n'y a qu'un seul immeuble.

-

le problème des accès qui est réduit à la solution

d'un seul accès.

-

le traitement des espaces extérieurs (il n'y a plus

d'espaces extérieurs traitables ou appropriables).

- la relation avec la rue (ex. tampon, etc.)

Donnons un dernier exemple, la manière dont la pente du

I

terrain a été utilisée à Montchoisy (fig. 93).

I

Remarquons

choisi pour les différences de niveau,

à l'intérieur des squares, élément qui contribue

à faire de ces espaces autre chose qu'un terrain vague.

Un autre exemple que nous donnons pour conclure: le

square de la rue Grosselin (1932), à Carouge (fig. 94).

Terrain plat, traitement beaucoup plus simple, qualités

dues àla mesure des espaces. (allez donc voir sur place)T

I

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I

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1

.

94.


I

I

8-2/1-92

I

3. Rénovation d'un quartier: (Ex. St-Gervais, et aménagement

de la rive droite).

I

Présentation 1--contexte historique

I

Quelques notes concernant les projets de rénovation

de la rive droite (documents tirés de "Bulletin technique

de la Suisse Romande", 1932, no 2, Rapport de la

commission d'étude).

I

P

I

1

I

I

I

I

I

I

I

I

L'aménagement du quartier de St-Gervais fait l'objet

depuis longtemps déjà des préoccupations de la ville de

Genève. Son Service des Travaux ]p'ublics a établi à diverses

époques, des études partielles tenant compte, en

général des artères existantes.

1918 - concours pour la reconstruction du quartier

du Seujet dont la ville possède tous les immeubles

1919

1929

1930

1931

- décision d'un concours au deuxième degré qui n'eut

jamais lieu, car la question de l'écoulement des

eaux du lac était alors à l'étude et le tracé définitif

du quai Terretini ne pouvait être fixé.

- Le Conseil Municipal votait les crédits nécessaires

pour un concours d'idées entre architectes

suisses, en vue d'obtenir des projets pour l'aménagement

de la Rive Droite, sur un territoire s'étendant

du quartier de Saint-Gervais jusqu'au Palais

de la Société des Nations.

- Les projets primés servirent d'abord de base aux

études de la Ville pour le Quartier de St-Gervais.

Elles furent ensuite poursuivies par le Service

du Plan d'Extension et le Service des Travaux de

la Ville, avec la collaboration d'une commission

composée de MM. Braillard, Fulpius, Torcapel.

- Après la décision de M. Braillard les études furent

reprises sur une idée différente, qui aboutirent en

été 1931 au projet adopté par la Commission (fig.

95).

28 février 1931: Un arrêté législatif décrète l'état d'urgence

pour les quartiers des Grottes et de St-Gervais.

"Aucune construction ne peut être réalisée

si elle compromet la réalisation des projets d'aménagement."...

janvier 1932 Braillard présente un contre-projet (fig.

96)

mars 1932 - Une nouvelle commission propose un projet

officiel" basé sur le projet Braillard (fig.

97).

1933

- le projet du Corbusier (fig. 98), et contre-projet

du groupe genevois (fig. 99).

Doc.: 1) Bulletin Technique de la Suisse Romande

1932, no 5, P. 53

"Remarques concernant le Rapport de la

Commission d'experts pour la Rive Droite"

par M 9 Braillard, nov. 1932 (BPU).

ARCHITECTURE, ART APPLIQUE 1933, no 4,

24, "La reconstruction de la Rive droite

e Genève". Bar J.-.


8.2/1.93

I

I

I

I

il

I

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I

ST. GERVAIS 1929

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82/1.9/4

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I

I

I

I

I

1

7 Avril 1941 - abrogation par le Conseil d'Etat du plan

d'aménagement, par suite du refus de la

Ville de Genève d'amorcer une opération

nécessitant un capital immédiat considérable.

- Concours public limité au quartier des Terreauxdu-Temple.

Sans suites.

Sur le développement du quartier, après 1945,

voir texte de J.J. DERIAZ, "Genève sans urbanisme,

où allons-nous?" (1953), BPU.

Remarques: Malgré l'intérêt que nous y porterons, l'étude

dans le cadre de ce travail ne porte pas sur le développement

historique détaillé de cette "affaire" et sur son

aboutissement, c'est-à-dire la reconstruction telle qu'elle

se pratique actuellement. Nous nous arrêterons sur quelques

aspects particuliers, notamment aux principes élaborés

lors d'établissement des projets de reconstruction du

quartier St-Gervais.

Nous avons vu précédemment les problèmes d'organisation

au niveau d'un maille, (ou regroupement de mailles klu

tissu traditionnel); nous allons examiner ici les problèmes

au niveau quartier tels qu'ils se posent à l ' époque

et les propositions que l'on y apporte ainsi que les

critères qui sont à la base des propositions. Le travail

se base surtout sur la deuxième période de la polémique,

c'est-à-dire contreprojet Braillard, projet officiel et

contreprojet du groupe genevois pour la reconstruction

de la Rive droite.

Analysede quelques projets:

L. Projet de Le Corbusier

2. Projet du Groupe Genevois

3 , Projet Braillard

1 Projet de Le Corbusier

A cette époque (1922), le Corbusier perfectionne son

modèle à redents. Dans son travail sur "une ville contemporaine",

il présente son!système?l en comparaison

a v ec le tissu ancien de manière suivante (Fig. iOO)

X,V. XVLII"S.

Ifl -

çXos.

: Lr1lr!

3YSTME

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Réseaux des rues à diverses époques

2° Système préconisé:

Densité de: 800, 1200, 2000

Surface plantée: 95 %

Espace entre chaque gratte-ciel: 250 m.

Densité de 390

Surface plantée: 85 %

Aucune cour. Chaque appartement donne sur

des parcs plus grands que les Tuileries

(400_800 m)".

62/1.95

Nous avons déjà vu le projet de le Corbusier présenté

au CLAM, présenté au chapitre précédent. Application du

modèle théorique, sous forme variée pendant l'entre-deuxguerres.

Sources: BENEVOLO, "I Modelli di progettazione della

città moderna, tre lezioni", 1969.

Edizioni Cluva, p. 28-32.

fig. 101) 1929 - Proposition pour Rio, Montevideo,

San Paulo

1931_34_ Plan pour Alger

1932 - Concours pour Rive Droite, aménagernent

de St-Gervai s, Genève.

I

H

I R;o ALGER

I hg 101

-

'-.

Projet de le Corbusier: (voir fig. 98)

r

I

Remarques: 1) Nous n'avons pas de renseignements écrits,

théoriques à propos de ce projet, nous faisons

simplement quelques remarques en parlant

du plan donné, et des éléments théoriques

donnés.

2) Le programme du concours prévoit logements,

bureaux, commerces...

Ex. d'atulication des théories:

En résumé: 1) construction en hauteur, densité forte

libération du sol, espaces libres, espaces

verts.

différenciation des artères de circulation.


I

I

I

Quelques remarques critiques:

I (fig. 102, croquis schématique du projet).

8. 2 /196

I

Aucun passage n'est respecte d'un tissu è l'autre. A part

2 églises JSt-Gervais et Notre Dame), aucune partie du

quartier n'est conservée. C'est la réaction en image contre

tout ce qui caractérise l'ancien tissu, sans qu'on

puisse parler d'une amélioration réelle. L'analyse du

schéma de circulation peut fournir des éléments plus précis.

(Schéma de circulation, document E.A.U.G. et oe;.vres

I

complètes 1930-33.)

Une fois relié au niveau général de la zone, le réseau

de distribution du quartier devient aussi réseau de tran-

P

sit. Il semble que le Corbusier, malgré de nombreux écrits

au sujet de la circulation, ne tienne pas pleinement compte

dans son projet de l'amplification de celle-ci et de

ses effets d'entraînement. Ainsi, rien n'empêche que les

artères secondaires ne deviennent des axes de grande circulation,

la zone verte un parking, et que les immeubles

exposés (du moins dans les étages inférieurs) aux incon-

I vénients de la circulation (bruit, pollution de l'air).

La d1spition des commerces entraîne de toute manière

l'amplification de la circulation (livraisons, etc.)

I

I

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I

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I


I

I

2. Projet du groupe genevois (fig. 99)

8.2/1.97

-Ce projet est basé sur les principes de le Corbusier:

I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

95

J

Circulation: nombreuses rues secondaires.

Cependant, par certains points, ce projet se rapproche

de celui de Braillard, que nous allons examiner plus

( -loin. Le traitement du bord immédiat des quais par une

série de petits blocs, avec galette pour les commerces.

.

vastes barres perpendiculaires au lac, afin de

procurer aux logements l'orientation la plus favorable,

et de ne pas boucher la vision sur les

quais du Rhône.

3. Projet Braillard (tiy 95)

Braillard explique et défend son projet (qui servit de

base au plan d'aménagement adopté par la suite) dans un

article du Bulletin Technique de la Suisse Romande

( 51 mars 1932).

Comment doit s'opérer la reconstruction...

à toute opération partielle s'oppose:

à un regroupement rationnel et salubre des il8ts

de constructions répondant aux exigences hygiéniques

de notre époque;

à un regroupement et redressement des artères de

de circulation;

à unecompression suffisante des surfaces utilisables

et par conséquent à la rentabilité normale de

de l'opération immobilière..

"... une agglomération est invariablement établie à

cheval sur des lignes de communications importantes:

routes, voies d'eau, lignes de chemin de fer.. ."

Ce sont ces éléments directeurs qui fixent l'implantation,

la disposition at l'importance de l'agglomération.

Vient en second lieu 11 assem blage?! des habitations,

édifices publics, locaux de commerce, etc.

indispensables à toute collectivité. Ce groupement doit

être organisé en ce sens que les mas de constructions

doivent être disposés de façon à remplir les condi-

Lions de!IId,Ldee.s, c'est-à dire que l'hygiène, l'economie

et l'esthétique soient harmoniquement équilibrées.

Puis viendra, mais seulement à ce moment là, la relations

entre les mas de constructions, autrement die la

rue...)

(... Toutefois, et j'insisterai particulièrement sur

ce point, car c'est l'essentiel, c'est l'habitation

qui doit créer la rue, et non la rue ...


I

& 2/1 98

I

I

I

I

P

I

I

I

I

I

I

I

I

I

(...) Plus on multipliera les artères de circulation,

plus on augmentera les points de croisement: or, il

faut éviter cette erreur à tout prix, car en augmentant

les points de croisement, on augmente également

les possibilités d'accidents, les difficultés de surveillance

de la circulation, et l'on diminue la faculté

d'orientation.

Ce qui aura pour résultat, au point de vue économique,

une augmentation de la surface d'entretien et du nombre

de plantons chargés de régler la circulation.

L'hygiène: Nous avons vu qu'en multipliant les artères

de communications on restreint fatalement les surfaces

comprises entre elles. La construction au point de vue

de la salubrité en subit les fâcheuses conséquences.

Trop resserrée, elle se prête difficilement à une distribution

intérieure rationnelle et facilement constructive

: elle est donc plus coûteuse. D'autre part, si

les mas d'immeubles ont déjà une certaine dimension,

on retombe dans le parti des cours intérieures, ou du

fer à cheval, déjà il est vrai préférable, mais que répudient

néanmoins les principes de salubrité et de confort

de notre époque.

Sous-sol, rez-de-chaussée et entresol

Une des caractéristiques du projet est l'utilisation

des espaces entre bâtiments. La relation entre deux

rues parallèles, de même que la communication avec les

immeubles, se fait au travers de ces espaces, au soussol

par des passages sous-terrains et au rez-de-chaussée

par des galeries vitrées. Les passages sous-terrains

sont réservés aux véhicules: ils accèdent par des rampes

aux sous-sols aménagés en parcs à autos. Ceux-ci ne seront

en somme que d'immenses halls sur lesquels donneront

les portes d'entrée des immeubles.

"Cette disposition constitue une originalité des plus

pratiques car elle permet d'accéder aux dits immeubles

sans sortir de voiture â libre. Elle supprime le

stationnement des véhicules en bordure de trottoirs,

permet de les soustraire aux intempéries , à toute heure

du jour et de la nuit.

En outre, le problème des garages au centre de la

ville est résolu. Par une modique taxe de stationnement

une source importante de profit pourrait être encore

envisagée.

'Au rez-de-chaussée, les galeries vitrées longent les

rampes du sous-sol: d'un côté de celles-ci de grands

vitrages, de l'autre des arcades et les entrées princi-

Dales des immeubles. De ces galeries, le promeneur em -

brassera le va-et-vient du sous-sol, tout en vaquant à

ses affaires, sans nul souci des variations climatiques.

L'entre-sol se trouve en retrait côté rue, de façon

à laisser un trottoir supérieur le long duquel se trouverait

un nouvel étage d'arcades. On accéderait â ce

trottoir par de larges escaliers situés aux deux extrémités

place Saint-Gervais et rue du Mont-Blanc. Un nouveau

passage avec arcades également, communiquant d'une

rue parallèle â l'autre, mettrait en relation les deux

rotto1rS superioilrs. On aboutirait à la terrasse si-


I

I

I

I

I

P

82/199

tuées sur l'entresol par des escaliers partant des

dits trottoirs. Les terrasses sur lesquelles les bâtiments

auraient un troisième accès, seraient particulièrement

indiquées pour des restaurants, voire même

des places de jeux et des lieux de repos.

La situation climatique particulièrement avantageuse

d u site et la vue très animée dont on jouirait sur le

quai et sur le Rhône, en feraient des endroits privilégiés.

Voici brièvement résumés les avantages que l'on pourrait

tirer du projet de la Rive droite tel qu'il est

proposé. J'ajouterai que ce parti se prête à toutes

tes possibilités, toutes les combinaisons, tant au

point de vue de la répartition des immeubles, que des

aménagements et divisions intérieurs.

Bemarques sur 10

projet Braillard

I

I

I

I

I

I

I

Par rapport au projet de le Corbusier et au projet du

groupe genevois, nous pouvons dégager quelques différences

essentielles:

1. Un des aspects les plus caractéristiques est, nous

l'avons déjà vu au niveau de l'ilot - la volonté de

Braillard de délimiter des espaces et leur donner des

rôles spécifiques. Ains dans son projet du quartier de

St-Gervais, les axes de circulation sont nettement délimités,

et hiérarchisés selon leur importance. Les ilôts

ainsi créés sont réservés à d'autres fonctions clairement

précisées, comme nous venons de le voir dans la description

de Braillard (sous-sol, garage, entresol et 1er étage

commerces - loisirs, jeuxs, etc.). Chaque ilot est traité

différemment et renferme une autre ambiance (variation

des espaces).

Les premiers groupes d'immeubles (bord du Rhône) sont

tournés perpendiculairement aux quais, les espaces entre

les immeubles jouissent de la vue (facilitée par la surélévation

des terrasses). Dans les deux autres groupes,

les immeubles sont par contre parallèles au lac - cela

provoque un changement d'ambiance, le premier immeuble

ferme l 'espace. Par. leur éloignement des quais, ces

immeubles ne jouiraient (s'ils étaient perpendiculaires)

que très peu de la lvue-

Cela provoque évidemment aussi un changement d'orientation.

Ces deux aspects du projet Braillard ont été critiqués

par le groupe genevois pour la reconstruction du quartier.

VUyU!IS e

I

que Braillard répond:

quel serait l'aspect d'une ville dont tous les mâs

de construction seraient orientés du Nord au Sud. Outre

I

que cette agglomération serait d'une insipidité mortelle,

d'une monotonie inimaginable, ses qualités partiques

seraient inexistantes du fait de ses difficultés d'orientation

et par conséquent de circulation.

I


V

I

I

I

I

I

I

p

I

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I

'

I

I

Nous

I

1

I

I

I

'Il ne peut donc être question de tracer toutes les

rues sans exception aucune, dans la direction déterminée

par l'axe héliothermique.

8.2/1. 10G

"La distribution et l'organisation d'une ville est

chose autrement plus complexe, l'urbanisme n'est pas

une science ne se résumant que par quelques formules

apprises dans les livres, elle a son tempérament autant,

si ce n'est plus, que tout autre domaine.

'Son régime obéit à des voies principales et fondamentales

formant la structure de la cité et obéissant,

suivant des directions déterminées, à des exigences impérieuses

telles que la circulation, les conditions

économiques et topographiques.

Ces données, pour ainsi dire fixes, doivent être asservies,

en les distribuant, en les groupant dans un

ensemble harmonieux et productif.

"Une oeuvre qui h'aurait été considérée qu'à un seul

point de vue ne peut être parfaite, elle doit être le

produit de concessions partielles, d'un juste dosage,

où tous les éléments la constituant auront été exactement

proportionnés.

M. Herbert-J. de MOOS, dans un article paru récemment,

a du reste fort bien résumé la question. Il semble, ditil,

que la solution qui consiste à prendre tel parti

qui permette de choisir à son gré l'exposition des appartements,

soit trop simpliste. Il s'agit là d'une solution

idéale sous un rapport, mais défectueuse sous

d'autres. Elle reste celle d'un spécialiste préoccupé

d'un seul côté du problème-v

Il Et plus loin: par conséquent, il serait imprudent de

compromettre l'aspect futur d'une ville sous l'influence

exagérée qu'exerce, de nos jours, le problème de

l'exposition des appartements.

ne saurions que souscrire pleinement à ces conclusions.

Ajouter autre chose serait vain. Nous nous

bornerons donc à ces remarques»'

(Remarques concernant le Rapport

de la Commission d'experts pour

la Rive Droite, Braillard, BPU,

1932).

Contrairement à le Corbusier, et à Gropius, (et au Groupe

genevois), qui ne font pas de différence entre les problèmes

de reconstruction d'un quartier faisant partie d'un

tissu urbain existant, et les problèmes de création dess

quartiers nouveaux, et qui se contentent d'établir des

systèmes universels" (et quels systèmes...) applicables

à toutes les situations, Braillard, lui, dans son étude,

(et dans les réalisations de Vieussieux et Montchoisy),

s'adapte aux données d'une situation et propose une solution

spécifique, ce qui implique un travail au niveau de

lorganisation du complexe et travail au niveau du traitement

des espaces.


I

I

82/1. 101

I

I

I

P

Son projet est peut-être critiquable aujourd'hui sur certains

points formels (monumentalité, symétrie, etc.) Ce

qu'il faut en retenir, ce sont les principes de base de

son travail.

Nous verrons dans la période d'après guerre que ce type

de principes est abandonné, en faveur des principes "uni-

Ces principes "universels" ne sont du reste pas

appliqués rigoureusement, l'orientation n'est plus un

critère décisif pour l'établissement des plans masses.

Remarquons encore que Braillard comme le Corbusier et le

groupe genevois, propose de raser entièrement le quartier.

Sur ce point (qui est bien mis en doute aujourd'hui), il

n'est donc pas très éloigné des ClAM. Nous ne savons pas

si c'était un des impératifs du programme de concours).

A ce propos, un critique contemporain, (H. MOOS, 1933),

considère Braillard comme le premier pas, le groupe Genevois

comme le second pas, puis le Corbusier comme la voie

du progrès.

"Quant à la reconstruction de la rive droite, vue uni-

I quement sous l'angle de nous constatons

ceci: le plan officiel est un premier et très grand

pas en avant. Il nous a appris à voir la solution dans

son ensemble, tout en nous libérant, en ce qui concerne

I

les maisons en bordure des quais, de la conception qui

-eut que les constructions soient]parallèles au Rhône.

Il fait preuve d'une vision plastique remarquable, due

I

à M. Maurice Braillard, dont les études sont à la base

de ce projet. Le plan du groupe genevois signifie un

cond pas. Les idées de M. Le Corbusier correspondent

ici à une libération totale., libération demandée par

I

un esprit nouveau et réalisable par la technique moderne.

Pour s'en rendre compte, on 'a qu'à comparer, d'une

part, le square de l'Hôtel de Russie, construit il y a

I.

bientôt cent ans, et celui que propose le plan officiel

à la place de l'Hôtel des Bergues, et, d'autre part,

les emplacements ouverts que réserve le plan du groupe

I

genevois. Dans ce détail précis, le projet officiel est

nettement inférieur non seulement au projet du groupe

genevois, mais encore à une construction datant du milieu

du siècle passé."

I

I

I

Le rapport de 48 contient encore des propositions, avec

tentatives de traitement des espaces, mais la voie de la

du tissu est déjà ouverte (voir annexes

no 37 et sucivantes du rapport pour le Développement de

Genève, 1968).

Les principes de Braillard s'opposent en effet à la totale

répétitivité, au temps d'étude limité à l'extrème, à

la suppression du traitement des détails, etc. qui caractérisent

la tendance actuelle. Nous verrons dans le chapitre

suivant quelques réalisations où des efforts dans le

sens indiqué par Braillard ont été tentés (Vermont - tours

de Carouge. etc.


I

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I.

2.2. PERTODE DE L'APRES GUERRE

2.2.1. Prsentation

Cette deuxième partie du travail sur le problème de

l'implantation sera traitée avec des exemples genevois,

car ceux-ci sont suffisemment nombreux. De ce

fait, nous en avons limité le choix et seiils les

ensembles de la Cité Léopard, de Vermont-Beaulieu,

de la Jonction, de la Gradelle, du Lignon, des tours

de Carouge, de Vieusseux nouveau, de Cayla, du chemin

de la Montagne, de Balexert et des cités satel-

1i4- e8 de Meyrin et d'Onex ont été étudiés. Après

une présentation générale des tendances et des problèmes

liés à ces réalisations, nous étudierons les

différentes caractéristiques du plan masse et leur

implication pratique.

2.2.1.1. Tendance générale

1ère phase à partir de 1948

La commission désignée par le Département des Travaux

Publics, propose dans son rapport deux types d'aménagement

- rénovation d'un quartier et création de

nouveaux quartiers - comme politique d'implantation

de nouveaux logements.

Ces propositions se fondent sur une étude des différentes

zones de l'agglomération qui amène à relever

certaines anomalies auxquelles il faut palier

trop grande irrégularité dans la répartition de la

population, la densité variant de 150 (Tranchées) à

600 (Eaux-Vives, Plainpalais) - pas de zones de résidences

pures, mais un mélange d'activités

8.2/2

"Cette situation confuse est très préjudicia-

I ble à l'habitation et nous avons noté là un

des éléments essentiels à résoudre dans notre

plan la réorganisation des anciens quartiers

et l'ordonnance de ceux qui sont à créer".

I

Pour appuyer ces options, la commission étudie un

cas de rénovation de quartier, celui des Eaux-Vives,

et cite deux études faites par des bureaux privés

I

pour l'aménagement de nouveaux quartiers : Vermont

(A.Bordigoni, J. Gros, A. de Saussure, R. Fleury

avec E. Bâudoin et A. Guyonnet comme architectes ex-

I perts), Malagnou et Villereuse (J.J. Honnegger et

F. Quetant).

Rénovation du quartier des Eaux-Vives : il s'agit

I d'une reconstruction totale qui ne tient pas compte

des immeubles existants. Elle comporte un ensemble

d'immeubles de 5 à 8 étages qui de par leur disposi-


I

I

I

I

I

I

I

'

I

I

I

I

I

, la

tion ménagent de grand5 espaces libres entre eux.

L'implantation générale est octogonale sauf en

bordure de zone.

Création de nouveaux quartiers ces quartiers é-

taient prévus dans les zones périphériques de l'agglomération.

Ils étaient projetés sur des terrains

provenant de grandes parcelles comme Vermont et

Beaulieu ou sur des terrains situés à proximité ou

sur des zones villas, comme Malagnou.

Ces projets sont la concrétisation des théories de

l'époque et présentent déjà les caractéristiques

des futurs grands ensembles. C'est la création d'un

modèle.

Nous analyserons dans un prochain chapitre, ces différents

plan masse ainsi que leur réalisation.

Cependant, il faut encore rebver que le rapport de

1948 aborde, succintement la possibilité de créer

une cité satellite à proximité de la future zone

industrielle de Peney et pouvant loger 30.000 habitants.

Pendant cette période, deux tendances similaires se

concrétisent dans différents pays. Nous ne citerons

que deux cas illustrant bien ces tendances. Il s'agit

de la création de grands ensembles dans la région

parisienne et de la création de villes nouvelles

réparties en couronne autour de Londres. Par rapport

aux exemples étudiés, les différences au niveau du

traitement peuvent s'expliquer par les conditions

sociales et économiques dans lesquelles se trouvaient

ces pays

"Les grands ensembles tirent leur origine de

pénurie d'après-guerre et de la nécessité

d'y faite face par des réalisations à la fois

massives et rapides. Cette double exigence a

amené à se tourner vers la périphérie des

villes où se trouvent des terrains, vastes,

peu coûteux et aisément libérables et du même

coup " les plus grandes possibilités de rationaliser

le logement" J. Labasse, l'organisation

de l'espace.

Pour Londres, les options étaient privées surtout

pour endiguer l'afflux de travailleurs attirés par

la concentration industrielle qui se produisait

dans la périphérie de cette ville

"Ces villes nouvelles ayant pour but essentiel

de redisliibuer l'industrie dans la région

londonienne, en la gardant dans son orbite

sans la dévitaliser, mais pour la décongestionner

en lui donnant la possibilité matérielle

nécessaire à son expansion tout en redistribuant

la population industrielle de la

capitale et mettre à sa disposition (et c'est

8.2/2.


I

I

I

là l'essentiel) des logements à proximité des

lieux de travail". (Annales de l'institut

technique du bâtiment et des travaux publics

No 207-208 - M. Cohen).

8. 2/2

I

I

I

I

I

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I

I

I

I

I

2ème phase : a partir de 1955

La détermination dans le temps de cette deuxième

phase est uniquement instituée par l'élaboration

de cités satellites. Depuis 1955, il est question

de créer une cité satellite. En 1957, le Grand Conseil

genevois ratifie une loi générale, portant sur

l'organisation de zones d'expansion et de développement

autour de la ville. En 1957, les bases légales

de Meyrin sont entérinées et en 1960 débute la Cité

Nouvelle d'Onex.

Pendant cette période de "remplissage" des zones

périphériques se poursuivra comme par exemple à Malagnou,

Balexert, Jonction, Servette, etc. Quelques

uns de ces ensembles seront repris dans un prochain

chapitre pour être comparés sur certains points avec

les cités satellites.

Celles-ci présentent un intérêt différent car elles

sont une nouvelle étape dans la conception des Éones

d'habitation. Elles concrétisent les acquis théoriques

de 1948 en répondant à un souci d'ordre et de

rationalisation.

3ème phase : à partir de 1960

Celle-ci se caractérise par le développement de

grands ensembles sur le pourtour de l'agglomération.

Ces ensembles comportent un programme fini qui se

réalise en plusieurs et différentes étapes, par oppositior/aux

cités satellites qui se développent sporadiquement.

Leur proximité plus immédiate de l'agglomération

favorise l'expansion en tâche d'huile

des quartiers périphériques. Leur apparition en période

de surchauffe a entraîné une concurrence intercommunale

pour l'obtention de crédits, ce qui a

eu pour effet, un ralentissement du développement

de la Cité de Meyrin. Concurrence "d'où semble

sortir victorieux les plus habiles ou les plus puissants".

Les nouveaux ensembles présentent quelques différences

quant à leur conception qui les différencient

des cités satellites. En ce sens, ils marquent une

nouvelle tendance. Nous avons déjà remarqué, il s'agit

d'ensembles finis Le Lignon, la Gradelle, Montagne,

Vieusseux, Carouge. Le promoteur ou les promoteurs

optent pour un traitement global et non pour une

juxtaposition de petites opérations ce qui facilite

la réalisation.


I

I

I

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I

I

I

I

I

I

I

I

(Des exemples cités, nous aborderons différemment

Vieusseux et Carouge dont les promoteurs sont pour

l'un une société coopérative d'habitation et pour

l'autre une Fondation communale).

Les plans masses du Lignon, de la Gradelle et de la

Montagne partent du même principe qui est l'implantation

de très longs immeubles avec articulations

en certains endroits pour refermer un espace.

"Le plan masse du Lignon s'inscrit à la fois

en réaction contre le type d'ordonnance par

tranches octogonales que l'on avait appliqué

à Meyrin ou à Lancy-Onex et dans la ligne de

Strasbourg".

Ces plans masses sont rendus possibles par l'absence

environnement contraignant et par la superficie

des parcelles.

Le plan masse de Carouge est différent. Il comporte

5 tours réparties de chaque côté d'une artère importante

reliant la ville de Carouge avec la zone industrielle

de la FIPA. L'ensemble est situé à proximité

de Carouge et il s'agissait de ne pas créer une larvière

au sud de la ville.

Vieusseux, encerclé dans un important réseau routier,

dédoublé d'un réseau secondaire est un mélange d'immeubles

longs et articulés, et d'immenses tours. Il

s'agissait de concentrer un maximum de logements au

"centre" de la parcelle pour éviter les nuisances

périphériques.

Sauf pour les tours de Carouge (introduction de locaux

pour l'artisanat et la petite industrie) on

relève pour l'ensemble des exemples cités une continuité

dans l'application des acquis avec cependant

une amélioration quantitative des équipements.

4ème phase

Cette phase n'est abordée que comme perspective

proposée par le rapport de la commission d'urbanisme

de 1965. Il s'agit du plan avéolaires qui regroupera

dans chacune de celles-ci toutes les activités nécessaires

à une certaine autonomie. Les alvéoles

seront ceintes par des voies express facilitant les

déplacements entre alvéoles et qui délimiteront géographiquement

leur périmètre.

En comparant avec le compte rend'.' dé 19A5 1 il semble

que celui de 1965 ne voie que des problèmes de

circulation qui peuvent se résoudre par une "hiérarchisation

des voies", "structurer l'agglomération

avec les voies express" (Rapport de la commission

d'urbanisme 1962-1965).

Chaque alvéole comprendra des zones différenciées

qui seront les suivantes

&.212.


I

I

I

I

I

P

I

- unité de résidence 1000 à 2000 habitants correspondant

à un groupe d'immeubles, équipement collectif,

école enfantine ou jardin d'enfants, commerces

de première nécessité. 300 à 600 logements;

- unité de voisinage : 4000 à 6000 habitants, école

primaire, centre social, commerces courants, jardin

public. 1100 à 1600 logements;

-

unité de quartier 1500 à 2500 habitants. Il s'agit

du quartier traditionnel, groupant les principaux

équipements nécessaires à l'habitat et qui ne

trouvent pas leur place dans le centre ce la ville.

Ecole du cycle d'orientation, centre commercial

principal, équipement sportif (sports quotidiens)

culturel et administratif. 4000 à 7000 logements.

- unité de secteur : dès 4o.000 habitants, groupement

ceinturé de voies express; équipement supérieur,

enseignement secondaire et professionnel,

commerces non usuels et de luxe, sports de compétition,

hpitaux et cliniques, dès 10.000 logements;

Il est à noter que le plan alvéolaire comprendra la

Cité Nouvelle d'Onex alors que celle de Meyrin sera

toujours à l'écart.

2.2.1.2. Problème foncier - Rente Foncière

I

I

I

I

I

Ii est évident que toutes les réalisations des différentes

phases que nous venons d'énumérer se sont

heurtées entre autre, à des problèmes financiers

dus à l'importance que prenait la vente foncière

de certains terrains, au cours de ces dernières années.

Notre propos pas d'analyser les facteurs

déterminants de la plus value (voir travail de S.

Lin) foncière lors des différentes options d'aménagement

ou de restructuration de régions. Nous soulignons

simplement quelques conséquences de cette

concurrence foncière

- l'état peut rarement réaliser des aménagements de

quartier projetés soit par des services, sàit par ,

des bureaux privés mandatés par lui, car

sement demandé est trop important et il ne peut

concurrencer la rapidité et la mobilité des capitaux

privés;

la concurrcncc des ventes foncières fait qu toul

déclassement pour une expansion, se fera dans une

zone où la vente foncière est inférieure à celle

que rapporte des logements.

Ce qui amène tout naturellement à choisir, soit

des terrains agricoles, soit des terrains mal situés;


I

I

I

-

l ' aménagement de l'infrastructure d'une future

zone d'habitation entraîne une spéculation sur les

terrains. Le promoteur achète un terrain et le

gèle en attendant que l'offre du marché (pénurie)

se fasse intéressante.

8.2/.

I

I

"L'urbanisation par contagion entraîne la valorisation

prévisionnelle, spéculative des terrains

à proximité. Cette valorisation est trop

souvent considérée comme un droit acquis. Elle

accentue encore la puissance d'expansion urbaine

dans la mesure où l'ensemble des valeurs

foncières en est accru.

Lié à la vitalité urbaine et à l'activité des

P

échanges, cet accroissement de valeur semble

un signe de prospérité. Frein à l'équipement

urbain, il est malsain, les collectivités

étant obligées de racheter au prix fort, les

I terrains qui lui sont nécessaires à cette fin.

Paradoxalement, elles paient plusieurs fois

I

les travaux qu'elles exécutent du fait non

seulement que ce sont les propriétaires privés

qui en récoltent les fruits,sans efforts ni

investissements, mais encore qu'elles peuvent

être contraintes à racheter après coup les

I

terrains valorisés.

La spéculation foncière présente en outre, un

I

caractère aggravant :tenant compte de la valorisation

automatique du sol avec le temps, les

propriétaires ont tendance à conserver longtemps

inutilisés les terrains les mieux situés

et à mettre au contraire sur le marché, en

priorité, les plus médiocres dont les prix

sont ainsi augmentés par la pénurie. Il en

résulte qu'à moins autoritaire,

l'urbanisme s'effectue à l'inverse de la logique

et que tous les prix sont artificiellement

majorés.

I La contagion spéculative devance, et de beaucoup,

l'équipement du terrain et les besoins

immédiats. Les spéculateurs s'emparent long-

I

temps à l'avance des terrains qui leur semble

I

devoir être utilisés dans l'avenir, ils en

font monter artificiellement les prix au marché

de gré à gré (qui sert de base rie l'oublions

pas, aux évaluations administratives et

judiciaires pour l'expropriation), ils raréfient

l'offre, contribuent à créer la psychose

de la "péxtuxie" de terrains à bâtir, dont ils

profitent et ferment volontairement un cercle

' vicieux dont la collectivité responsable ne

peut plus s'échapper".

(Au-delà de l'urbanisme -

I

Voir document d'appui VMain basse sur la ville"

film de F. Rossi.


I

I

I

I

I

P

I

I

I

I

I

- l'augmentation du prix des terrains, rend irréalisable

la construction d'équipements collectifs

suffisants par les promoteurs, c'est donc à l'état,

la collectivité, qu'incombe la tâche.

2.2.1.3. Problèmes que pose l'implantation d'une zone d'habitation.

L'implantation d'une nouvelle zone d'habitation en

périphérie ou éloignée de l'agglomération, nécessite

des aménagements qui ont des répercussions importantes

sur le tissus urbain. Ces répercussions sont

dues à deux types d'aménagement. L'un est le réseau

énergétique (eau, gaz, électricité, etc.) l'autre, le

réseau nécessaire à l'échange entre les deux pales

(routes, transports).

Nous constaterons uniquement quelles difficultés

impliquent ces aménagements et quelles répercussions

ils entraînent sur le tissu.

Aménagement de l'infrastructure

8.2/2

"La coordination est aussi limitée par la difficulté

(parfois même l'impossibilité) de prévoir

l'avenir. Si à l'échelon régional il est

relativement possible de faire des pronostics,

â moyens termes, quant â l'évolution démographique

et au partage des zones de construction,

il Est beaucoup plus aléatoire de prévoir ce

qui va se passer dans un espace plus restreint.

Qui peut dire quand tel immeuble sera reconstruit

et quelle sera sa

(Rapport

OGETA). -

I

I

I

I

Ce texte du rapport OGETA fait ressortir la précarité

des possibilités d'intervention de l'état dans l'aménagement

du territoire, ce qui crée une situation

d'urgence par la dispersion des travaux que doivent

exécutés les différents services, ceux-ci devant

être â la disposition de tout constructeur.

Cet état de fait entraîne de leur part, un essai de

coordination pour éviter une dispersion et un coût

trop élevé.

L'infrastructure d'une nouvelle zone d'habitation

présente de nombreuses difficultés dont les deux

principales seraient

- l'investissement

- la prévision quantitative

Le raccordement ou l'augmentation de ce niveau crée

dans les environs de la zone concernée un état de

chantier permanent qui entraîne des nuisances importantes

(bruit, poussière, encombrement, etc.)


I

I

I

Aménagement d'un réseau d'échange

8.2/2

I

I

I

I

P

I

'

'

I

I

I

I

I

1

Ltabsence d'un marché du travail dans ou à proximité

immédiate des nouvelles cités capable d'offrir

des conditions d'emplois satisfaisantes augmente

les mouvements pendulaires vers l'agglomération (la

pauvreté de l'équipement commercial, participe aussi

à cette augmentation, mais elle se manifeste plus

sporadiquement).

Cette situation nécessite un assainissement du réseau

routier pour faciliter les déplacements. Généralement

il se fait en deux temps

le premier temps consiste à entretenir et à améliorer

le réseau en attendant la création d'un réseau plus

adapté aux exigences. Celui-ci est rendu nécessaire

par la surcharge de trafic qui provoque une dégradation

rapide des chaussées. Il nécessite la mobilisation

de travailleurs, le contrôle de la police,

il provoque des perturbations de la circulation et

une dégradation de l'environnement le long des voies

de pénétration;

le second temps est la construction du nouveau réseau

routier. Celui-ci nécessite une restructuration de

quartier, percées, élargissement, surélévations, qui

accentue le phénomène de dégradation.

Transports publics

Une nouvelle cité nécessite de la part des transports

publics, un investissement considérable pour la dèsservir.

N6us n'analyserons pas les conditions et les

conséquences financières, ni les problèmes que pose

une extansion de réseau.

Nous constaterons au niveau de la parcelle ce qu ' implique

les transports en commun, particulièrement

dans les possibilités de liaisons qu'ils offrent

avec l'agglomération.

Transports privés

Nous avons déjà abordé les conséquences qu'entraînait

la circulation sur le tissu urbain. Nous ajouterons

simplement les nécessités supplémentaires qui

implique l'accueil de ce trafic dans une agglomération

: place de stationnement, parking sous-terrains,

etc.


I

li

I

I

I

I

I

I

I

I

I

2.2.1.+. Problèmes de la rationalisation au niveau du plan

masse

Dès 1945 et particulièrement dans les pays touchés

par la guerre, s'est posé le problème de la reconstruction

locatifs en obtenant une grande

efficacité pour palier rapidement aux destructions

provoquées durant cette période. La situation nétant

pas stabilisée, les mêmes préoccupations sont

encore d'actualité

8.2/2.

"Les exigences en matière de logement sont

allées plus vite que la productivité de l'industrie

du bâtiment n'aurait permis de les

réaliser dans des conditions financières ordinaires.

Ainsi, c'est au principe défaut

de productivité dans cette branche de l'activité

qu'est né et que se nourrit le logement

social. Assez logiquement en conséquence, c'est

par un accroissement de cette productivité que

nous devons chercher à résoudre le problème

'que posent l'ampleur de la demande et l'insuffisance

des moyens financiers des états".

(C.S.T.B. No 36 1959 - M.C. Bonnome -

La productivité élément dominant d'une politique

de logement social)

Convaincus cependant que le problème du logement rie

sera pas résolu par des options telles que celle-ci,

elle démontre une orientation précise dans la recherche

d'une' solution. Cette recherche se poursuit sur

deux plans, qui sont difficilement

tant

la réciprocité des incidences est grande. Il s'agit

de l'influence du plan masse et de l'influence de la

construction sur le coût total. Le C.S.T.B. dans un

article intitulé : "In fluence du plan de masse, du

plan des bâtiments et des dispositions d'architecture

sur le coût des logements", rapporte le travail

d'une commission qui avait pour but de remettre à

jour la méthode d'appréciation de la consistance

utile des logements (C.S.T.B. No 95 1960).

Nous donnons quelques unes des remarques faites par

cette commission. Celle-ci a décomposé le prix d'un

bâtiment de la façon suivante

I

P = P + PSB + PU + P GO

I P - coût total

1

= coefficient indiquant les conséquences favorables

(o.négatif) ou défavorables (c positif)

du plan masse sur le prix des bâtiments.


I

I

I

I

I

P

P SB (SB = supplément pour beauté) = prix des ouvrages

autres que ceux du gros-oeuvre, non compris dans

PU.

PU = la consistance utile chiffrée

P GO = le prix du gros-oeuvre

Ceci posé , elle constate que P GO dépend essentiellement

de la productivité de l'entreprise et de

la géométrie du bâtiment (cette dernière est cependant

comprise dans P) et elle admet que la productivité

est identique (avec réserves) donc que dans

les cas examinés P GO est un invariant.

11 reste P et P SB, qui sont très difficilement

partageables. Elle propose de découper la somme

P + P SB en

I

l. adaptation du terrain

pénétration, décalage, articulation des

bâtiments

volume, épaisseur, longueur, distribution

des bâtiments

I

a éléments décoratifs en volume

4b éléments décoratifs plans.

Pour chacun des points de ce découpage,

1

la commission

ne peut que donner des composants importants

jouant un rôle déterminant dans le coût.

I

l

Il s'agit surtout de la topographie du terrain

et de l'homogéinité ou de l'hétérogénéité du

sous-sol;

Ces différents traitements ont pour conséquence

que la pénétration diminue le rapport surfacevolume

et qu'en ce sens elle est bénéfique, par

contre, ils introduisent des bizarreries qui

rompent la régularité des travaux et exigent des

éléments spéciaux . En plus, ils créent des volumes

qui peuvent être d'utilité réduite parce

qu'ils sont mals éclairés. Il faut en plus différencier

les pénétrations à angle droit et les pénétrations

sous un autre angle.

8.2/2.

I

I

I

I

"La notion de bizarrerie est floue; les cas

accidentels accasionnent une gène d'autant

plus sensible que le volume total des travaux

est plus réduit : la technique de réalisation

la dimension de la trame interviennent également,

enfin les entreprises possèdent une capacité

d'adaptation inégale à ces anomalies.

On peut dire, autrement, que la bizarrerie

cesse être une à partir d'un certain nombre

de répétition, qui dépend de la technique

employée".


I

I

I

I

I

I

I

1'

I

I

1

I

I

I.

I

I

I

I

I

I

1

Vu la complexité du problème, la commission n'a

pas pu établir de barème.

3. C'est le seul point du découpage où l'étude est

précise. Nous donnons à titre indicatif, plusieurs

diagrammes établis par la commission et qui résument

fort bien les résultats.

Courbes

8.2/2. 10

Variation du prix du logement moyen en fonction de

la longueur des bâtiments.

TMillijeFr

2800

::::

250o

Milli S_

2800

260o

25oo

Variation' du prix du logement moyen en fonction de

l'épaisseur des logements.

HH'

3oo

900 l000 lloo 1200


I

I

I

I

I

I

I

p

I

I

I

I

1

1•

I

I

I

I

I

I

I

48

47

46

45

1*1k

1*3

42

41

1ko

'9

Variation du coût au m2 habitable du logement de 4 pièces

en fonction de la surface pour une épaisseur donnée.

Variation en % du coût du logement de 4 pièces en fonction

de l'épaisseur du bâtiment pour une surface donnée

Base loo pour E.= lloom.

105

--

1o4

-- .- --------•-----

___________

avec un mu de façad

103

avec un mu de façad

âl5oFr

E I'I

- - - -

99

98

97 - ------*—--•

96

800 900 lèoo lloo 12oo 1300

8212.11


I

I

I

I

I

500

490

480

470

4 6 o

I

450

Variation du coût au m habitable du logement moyen

de / pièces en fonction de la surface et de la hauteur

d'étage.

-

iFIITITT TTTTJTITT.I..LITITIT1

6 2/2 12

lm

I

I

I

I

I

I

I

I

E

I

I

I

440

420

410

L _

280

400 r - T- 1

240

-

65 70 75 80 85

Variation en % du coût du logement de k pièces

en fonction de la hauteur d'étage, pour une surface

donnée

Base loo pour H.= 250.

107

-- - -1»

1o6

105

-

-

-- --- -- ------- -

--- --.-_-.- .- ----------•- -- ----------

lok - -- -- -- --- -

103 ----. .-.-. --. -- -.

102

lol

loo

99

avec iflur de façade à 95 Fr.

avecur de

-

fad.eà1oFr.

98

24o 250 26o 270 280


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I

I

I

I

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llo%

108

1 o6

1 o4

1o2

loo

98

96

94

92

J

130%

Variation du coût du logement en % de / pièces

en fonction de la surface.

Base loo pour S.= 70 m

12o ... -.

lb

loo

90

. .. ..4.. ..... -

8,

ï-

- --

4- - .

i

..j.....

•. f.............................................

50 o 70 8o 90 loo

Variation en % du coût d'un logement en fonction

de la surÈace et du nombre de pièces.

Base loo pour logement de 4 pièces.

-•.. -- -

-- -.-- --

L_ . -

I

- -----.-.-

--- -H-

18

3,6

--_____

50 6o 70 8o 90 loo

I

--

8 2/2.13


I

I

I

I

I

I

480

470 -

46o -

450 -

Variation du coût au m2 Habitable du logement de 4 pièces

en fonction de la surface et du pourcentage de façade par

rapport au périmètre intérieur des murs et des cloisons

du logement.

f

t.... ±------±--.

--- ...--.i-.--

82/2.14

440 -

430

L+2ø

-

1+10 -

400 -

390 6:

L o

5 90M 2

Variation en % du coût du logement de 4 piéces en

fonction du pourcentage de façade par rapport au périmètre

des faces intérieures des murs et des cloisons

du logement pour une surface de 70 m2

i1

I

I

I

I

I

I

Io 3

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1 ,.1

-

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-- - ---.------

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99

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niiiW

96 LLL. I

8 9 io 11 12 13 14 15 16 17 18 19 2o

% de façade.


I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

4. Les effets plastiques ne sont pas forcément une

augmentation, cependant, il est très difficile de

déterminer ceux qui ont une nécessité dans le bâtiment

et ceux qui sont des ajoutures.

Les premiers sont à la base de l'appréciation de

la consistance utile, alors que dans les seconds

ne devraient intervenir que des travaux artistiques

: mosaïques, fresques, etc.

Influence du plan masse sur la facilité d'organisation

du chantier.

La commission n'a pas séparé cette rubrique, car

elle a conclu que la conséquence sur les coûts serait

intégrée dans les divers calculs de coûts.

En conclusion, la commission constate la grande difficulté

qu'il y a à fournir des barèmes ou des méthodes

de calcul de

du plan masse et de

l'architecture sur les coûts. Mais, "ces imprécisions

n'en rendent pas moins indispensables l'appréciation

des conséquences des dispositions sur le

coût, au moment de l'arrêté du plan masse, car il

paraît anormal de rechercher avec énergie des économies

sur la construction proprement dite, alors qu'on

ne prêterait pas attention à des décisions qui ont

sur le coût final une incidence qui peut dépasser

30 %.

Nous citerons encore comme exemple la hauteur des

constructions qui découle souvent d'options prises

au niveau du plan masse (libération du sol).

Dans une étude, (CSTB No 41 1959 - organisation de

chantiers' - N.C. Sansom)le C.S.T.B. détermine plusieurs

facteurs influençant le coût en fonction de

la hauteur

- levage et manutention

l'amortissement du matériel

le coût de la

le coût de l'énergie

les temps de levage, pivotage et descente

- main-d'oeuvre de préparation et de mise en place

montée et descente des équipes

condition de travail (température, vent)

surveillance

8.2/2.1

Ces différents points varieront en fonction du système

constructif et des matériaux utilisés. Quelques

chiffres sont donnés (1956). Si on admet comme base

un immeuble de 4 étages, on aura une augmentation de

5-6% quand on passe à Ufl immeuble de 9 élaQes et

une augmentation de 10% pour un immeuble de 14 étages.

En conclusion, le rapport indique que ces augmentations

peuvent être cependant pondérées par les moyens

techniques de mise en oeuvre et par la répétitivité

des opérations pour les équipes de chantier.


I

I

I

I

P

I

I

I

I,

I

I

I

I

I

I

I

Au vu de ces textes, si les efforts de rationalisation

sont faits sur l'infrastructure et les méthodes

de construction (préfabrication, planing, organisation

de chantier), il semble que les études des différents

paramètres ne soient pas appliquées dans la

pratique. Seulement trois critères sont pris en considération,

mais rarement justifiés par des calculs:

la répétitivité

"dans le domaine de la construction des immeubles

d'habitation, le nombre total d'exemplaires

de chaque type de maison ou d'appartement influe

sur les possibilités d'utilisation économique

du matériel et de l'équipement sur la

formation d'équipes équilibrées travaillant sur

des cycles de tâches répétées et capables de

parvenir à un rythme de production régulier,

sur la stabilité de l'emploi pour les ouvriers

et même sur l'avantage éventuel que peut présenter

la mise ne oeuvre de capitaux en vue

d'améliorer le rendement des opérations exécutées

aur le chantier, par exemple grâce à une

organisation et à des prévisions détaillées,

à une meilleure qualité de cadres, à des études

du temps élémentaires, etc."

(C.S.T.B. No 1+1 1959 - organisation de chantiers

- N.C. Sansom -

L'allongement des bâtiments "plus les blocs d'habitation

sont longs, plus le prix de revient au m2

habitable diminue" (C.S.T.B. No 17 1953

- étude sur

les habitations collectives en bande du type "Smalhns"

- Commission du bâtiment de la ville de Stockholm)

et le rapport mètre de façade par pièce.

Si les deux premiers critères peuvent amener à une

économie, cela semble beaucoup plus douteux pour le

troisième (voir courbes).

.2/2. 16

Ce ne sont pas ces trois critères, plus ou moins

affinés suivant les opérations, qui peuvent faire

entendre qu'en Suisse, la rationalisation soit de

pratique courante. Ce sont dans les pays dévastés

par la guerre comme l'Allemagne, la France, l'Angleterre,

etc. qu'ont été étudiés les problèmes de la

rationalisation et qu'elle fut abondamment utilisée

pour la réalisation à caractère d'urgence, étant

donné la crise, avec des moyens financiers restreints.

es différents pays ont des centres de recherches

qui depuis cette période étudient ces questions. Il

n'en est pas de même en Suisse où la recherche est

très peu développée. Cela peut être une conséquence

de ce que jamais la Suisse ne s'est trouvée dans des

conditions critiques que celles rencontrées par les

pays cités, après la guerre.

Nous analyserons dans un prochain chapitre, les influences

des "acquis économiques" sur l'environnement

au niveau du plan masse.


I

I

I

rn

I

P

I

I

2.2.2. Réalisations

8.2/2.

Après analyse des différentes phases qui ne se veut

pas l'explication d'un système ou d'une idéologie

"urbanistique", mais simplement une constatation

dans le temps;

après avoir posé quelques caractéristiques et possibilités

d'application de la rationalisation;

après un survol du problème foncier et des problèmes

d'implantation, il nous reste à étudier des réalisations

au niveau de la parcelle et qui sont influencées

par les différents facteurs mentionnée.

Depuis 195, de nombreux ensembles se sont réalisés

à Genève, et nous pensons, plutôt que de les étudier

chacun séparément, faire ressortir les caractéristiques

principales et les illustrer par des exemples

pris dans des réalisations.

Cependant, avant de les aborder, il nous semble indispensable

de mentionner les possibilités théoriques

de choix que la parcelle peut apporter en fonction

de sa grandeur et de son système foncier.

2.2.2.1. Parcelles et Morcellements

I

I

Pour réaliser un ensemble, il est indispensable de

posséder un terrain. Lorsque celui-ci est acquis,

on peut se trouver placer dans des conditions différentes

de morcellement qui risque d'être déterminantes

pour l'ensemble.

Possibilités théoriques au niveau du plan masse

celles-ci sont liées au morcellement et nous allons

schématiser quelques possibilités et quelques contraintes.

Premier cas : parcelle d'un seul tenant.

I

Nous admettons, dans ce cas, que l'opération se réalise

globalement; mais qu'elle peut au cours d'une

revente être divisée en parts.

C'est évidemment la solution qui procure le maximum

de liberté au plan masse. Il est possible d'aménager

l'espace bâti de diverses façons. C'est ce

qu'on retrouve au Lignon ou à la Gradelle par exemple.


82/2 18

I

I

"j

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I

Seul l'environnement immédiat peut être une contrainte

par le système routier, les accès, la proximité

de l'agglomération, les vis-à-vis, l'ensoleillement,

etc.

Deuxième cas: parcelle morcellée.

C'est le cas le plus fréquent, car il est rare de

trouver des parcelles entièrement libres et suffisement

grandes pour répondre aux exigences d'un

grand ensemble.

I

I

r-l"i t j f

I

La condition essentielle, sinon unique de cette

synchronisation (équipement, aménagement avec la

construction) réside dans la disponibilité du terrain.

... les opérations où dès le départ les terrains

sont disponibles pour toutes leurs destinations

futures en sont grandement facilitées.

Il se peut cependant que les propriétaires se mettent

d'accord pour réaliser une opération globale, quitte

ensuite à se répartir proportionnellement à leur part

ou par remorcellement, les charges et bénéfices procurés

par l'exploitation.

Troisième cas:

J-

Il se peut par contre, que les différents propriétaires

désirent posséder une parcelle pour construire.

Ce cas est relativement rare. Il pourrait se

faire pour une zone d'expansion équipée par une organisme

quelconque et revendue à des promoteurs.

Cependant, il ne faut pas exclure la possibilité

d'un plan masse général. Pour ce genre de réalisation,

il est normal de prendre un système de division

simple qui facilitera la création de l'infrastructure.

Le système octogonal présente dans ce cas, tous

les avantages.

"Que les composants en soient de strictes carrés

ou des rectangles pris dans divers rapports

de dimensions, il est d'établissement aisé,


I

8.2/2

1

simplifie le lotissement, la construction et

les dessertes de voiries, économise le terrain

I

en évitant toute perte de parcelle".

(J. Lapasse : l'organisation de l'espace)

I

P

Cet enchaînement diopérations contraint beaucoup

plus les possibilités du plan masse car, par exemple,

d'une implantation continue pose des difficultés

administratives de répartition des frais supplémentaires.

De la même façon que celle vue précédemment, l'environnement

peut être une contrainte supplémentaire.

Quatrième cas:

lI ne s'agit pas d'un cas précis, mais il est donné

pour situer le problème qui peut se poser comme prolongement

du deuxième et même éventuellement du premier

cas.

En effet, il peut se trouver que l'ensemble de la zo-

I ne déclassée ne soit pas soumis à un plan masse et

que les premiers promoteurs n'aient pas voulu réaliser

qu'une partie de la zone. De ce fait, la revalorisation

du terrain entraîne le morcellement de la

surface restante., et il est dans ce cas très difficile

de contrôler la totalité de l'opération.

I

t

b: :.J

I .1

- eZ

Possibilités théoriques de rationalisation.

Nous avons relevé que la rationalisation du bâtiment

n'était pas très poussée par rapport aux critères

de choix qu'elle peut proposer.

I

On remarque cependant, que c'est lors de la réalisation

de grands ensembles finis, comme Le Lignon,

qu'elle peut le mieux trouver sa raison d'être;

importance du volume bâti, répétitivité, normalisation

d'éléments; données qu'il est difficile de

rassembler dans une opération dispersée. Deux exep-

I

tions peuvent être relevées, mais seulement sur un

point précis de la construction

Onex où la trame est identique du fait de l'unique

chantier de préfabrication et les façades préfabri-

I

quées de certains architectes qui sont posées un peu

partout.

Le choix de l'implantation des immeubles joue un

I

rôle aussi important dans la rationalisation de l'infrastructure

ou réciproquement. Donc, l'implantation

d'un ensemble continu ou dispersé en fonction de la

I parcelle permettra ou non une rationalisation de

l'infrastructure.

I


I

8.2/2,29

I

Possibilités théoriques daménagemen4des équipements

et des espaces verts

I

Celles-ci, comme le plan masse sont liées au système

foncier. Une juxtaposition de parcelles rend dif-

ficile un traitement global et suivant les cas peut

aboutir au cloisonnement de chaque parcelle.

I

La situation est très différente dans le cas d'une

parcelle unique, là on a la possibilité de créer des

aménagements aux endroits les plus propices. L'unité

I peut être conservée.

Il est évident que l'état foncier n'est pas le seul

frein aux aménagements et que dans la majorité des

cas il s'agit de finances.

I

Les possibilités sont aussi tributaires du rapport

surface d'enprise du bâtiment / surface libre du

terrain. Plus il est petit, plus il laisse d'espace

P

libre ce qui facilite l'implantation de bâtiments

collectifs (centre de loisirs, églises, écoles, etc.)

Il faut pour terminer souligner que toutes ces pos-

I

sibilités sont en plus du problème foncier et financier,

liées à des exigences législatives, topographiques,

de végétation, d'exposition, de climatologie,

géologiques, etc. qui peuvent restreindre les solutions

envisagées; que dans le cas de cités satellites

ou villes nouvelles les problèmes sont très différents,

quant aux aménagements et équipements collectifs, car

I ils échoient généralement à la collectivité.

'

I

En

I

2.2.2.2. Caractéristiques du plan masse

réaction contre le tissu traditionnel des anciens

quartiers et contre le gaspillage financier des infrastructures

de la périphérie, nous avons vu dans

un chapitre précédent, ce qu'ont proposé certains

théoriciens.

A un tissu fermé ils opposaient un tissu ouvert,

aéré où le soleil pénèttre facilement. Au mélange

des activités "anarchiques", ils proposent l'ordre

I

et le rationel, ils classent les activités et ils

les implantent en des lieux précis du territoire

pour éviter les nuisances de l'une sur l'autre

I

"une occupation rationnelle d'un territoire permettrait

à sa population de travailler deux fois

(Le Corbusier, manière de penser l'urbanisme).

I Au"capharnaüm" des vues, ils hiérarchisent les ré-

I

seaux et les séparent des circulations piéton.

Lorsque l'on analyse un plan masse, on constate une

application plus ou moins grande de ces volontés de

rationalisation. Ce sont les applications qui se

retrouvent dans les différents exemples choisis que

I

nous appellerons les caractéristiques.

I


I

I

I

I

I

I

P

I

I

Cependant, celles-ci ne font pas que la valeur des

espaces ou que la qualité d'un plan masse, elles

influencent l'environnement au niveau de l'ensemble

et elles entraînent des contraintes. C'est pour

cela que nous étudierons aussi les problèmes de

parcours, de visualisation de l'espace et de possibilités

d'utiliser ces espaces.

A) Taux d'occupation, taux d'utilisation

La diminution du taux d'occupation est la première

constatation que l'on puisse faire en analysant

quelques plans masse de cette période.

Elle résulte des volontés de rationalisation des

infrastructures (concentration), et des aménagements

pour diminuer les coûts considérables que ces travaux

entranent et cela particulièrement dans un

ancien tissu ou dans un plan masse dispersé.

T.O.

I

Eaux-Vives 0 1 5 1,8

Léopard 0,3 1 1 0

Lignon 0,08 1 1 0

U Vieusseux anc. 0,1 0,36

Vieusseux nouv. 0,11 (0,2+) 1,2

8212. 21

I

I

I

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I

8.2/2. 23.

I

I

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I

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I

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I

I

I

I

V E U 55 EUX

1:10000

nord

VFEUSSEUX

1Y000

Dans le choix du taux d'occupation, il ne faut pas

ignorer un autre facteur déterminant qui est le taux

d'utilisation. En effet, si nous admettons, par exemple

un taux d'occupation pour une parcelle, la hauteur

du bâtiment sera directement influencée par le

taux d'utilisation.

Le Lignon par la volonté des promoteurs de libérer

le maximum de surface au sol est l'illustration de

ce que ce rapport entre les deux taux peut amener.

I

I.

I

I H')

I

TAUX D'UTILISATION 0,41

TAUX D'OCCUPATL1 147.

I

L........

0,41

37

1


I

I

Séparation des activités

8.2/2

Rappelons brièvement un certain nombre de points

I - les différentes activités (logement, commerce, industrie)

sont concurrentielles entre elles, les

terrains privilégiés du sol urbain seront conquis

I

par les activités "fortes". Chaque activité représente

un potentiel de rente foncière plus ou moins

élevé (ex. la banque est plus forte que le logement)

I

Les conséquences de ce processus est la spécialisation

par zone du sol urbain, un déplacement continu

de certaines activités.

P - le développememt anarchique des villes a provoqué

le phénomène des banlieues et le phénomène des zones

de dépression (zones proches du centre urbain, sous

I

équipées, en processus de dégradation).

Or, l'anarchie coûte cher, il faut donc rationaliser

I

I

la ville pour diminuer les coûts. C'est à cela que

furent consacrée de grands efforts théoriques,

exemples : le ClAM 3 sur le lotisse,hent rationnel;

la Charte d'Athènes, qui consacre la rationalisation

de la vie quotidienne

zone d'habitat

zone de travail

zone de détente

zone de circulation

I

- la prinçipale retombée de ces efforts théoriques

est la création des "commissions

organismes chargés de "contrôler" l'évolution de

la ville et de faire des propositions théoriques

les plans directeurs, plans d'urbanisme, etc.

I

I

I

I

1

Des applications partielles des acquis théoriques

servent à tenter de résoudre les principales contradictions

issues de la concurrence entre activités

les plans alvéolaires sont la solution préconisée

actuellement pour permettre la rationalisation des

infrastructures; faisant suite au gaspillage provoque

par les grands ensembles et la concurrence géographique

des activiés,


I

I

I

[1

I

I

r

centre

Commerces - rationalisation de la distribution

La création d'un nouvel ensemble nécessite l'aménagement

de commerces pour permettre, entre autres,

aux habitants de faire leurs principales courses

sans âtre obligés de quitter l'ensemble.

La séparation des activités, qui permet une meilleure

rationalisation de l'infrastructure, entraîne la concentration

des commerces.

D'autres facteurs économiques, de marketing, d'organisation

de distribution, interviennent dans ce choix.

Cette concentration se traduit de deux façons : le

commercial séparé dœ bâtiments d'habitation

et le regroupement des différents magasins au rez-dechaussée

d'un immeuble.

8,2/22

Centre commercial

I

I

I

I

I.

I

I /

I

C'est le cas le plus fréquent. Le bâtiment est une

entité conçue spécialement pour son rôle commercial

et il occupe une position centrale, visible de loin,

par rapport à l'ensemble des bâtiments.

Il est le point fort de la composition.

Lk3NJJ Zui

i:i0000 nord

I

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I

I

I

I

MEYRIN

1:10000

nord

Le parti général s'apparente aux souk par le traitement

en galerie marchande, parfois sur plusieurs niveaux,

distribuant les différents commerces.

Celles-ci sont soit couvertes (Montagne, Lignon) soit

à ciel ouvert (Meyrin).

Le centre commercial, si il est un point d'intérêt,

est refermé sur lui-même, seuls les accès donnent

des points de vue sur l'extérieur. Les façades extérieures

accentuent par leur traitement ce sentiment,

quelques terrasses de bistrot viennent cependant bricette

composition rigide.

lilhifit ï jllllllllllhlliullllllu[L

I À

------ J E'M.FE.

A iii

MYRN LGJON MONTAGNE

8.2/2. 2


I

I

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I

I

I.

I

I

I

I

I

I

I

Le choix d'un tel parti entraîne la convergence de

tous les habitants vers un seul point et limite les

choix de magasin et de trajet boutiques étaient

toutes mises ensemble, au milieu de chaque rectangle

de maisons, de façon que chaque bonne femme ait le

même nombre de pas à faire pour aller prendre ses

nouilles, il y avait même de la justice". (Christiane

de Rochefort, "Les petits enfants du siècle" Grasset).

8.2/2 27


I

I

Le trajet est

I

en plus identique, non seulement par le

fait que la visualisation est la même à chaque déplacement

mais aussi par le fait que pour n'importe quel

achat, que ce soit un produit de luxe qui s'achète

I

I

une fois par année, ou que ce soit une boîte d'allumettes,

on se rend au même endroit. Il n'y a pas la

possibilité de simplement descendre acheter, dans un

petit commerce au pied de l'immeuble, des articles

courants.

Dans un plan masse avec concentration de commerce,

l'implantation de bâtiments longs nécessite de prévoir

les rez-de-chaussées transparents visuellement

et pratiquement pour faciliter les déplacements.

8.2/2.

I

I

I

I

I.

I

Si le passage est aménagé, il ne doit pas présenter

d'obstacles (escaliers, portes) pour être praticable

par des charriots ou des poussettes. Actuellement,

rares sont les immeubles qui offrent ces facilités.

Les rez-de-chaussées, lorsqu'ils sont traités en

transparence, comportent un cloisonnement des cages

d'escalier par grands pans de verre sécurisé.

Si le principe de la double entrée se retrouve souvent,

par contre il est très fréquent qu'une des

deux entrées soit fermées ce qui empêche toute possibilité

de passage.

I

I

I

I

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I

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I

1

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I

1

I

I

I

I

Le problème se pose différemment dans les immeubles

où le rez-de-chaussées sont habités, cependant, rien

n'empêche d'aménager un passage par le hall d'entrée.

Les aménagements extérieurs devront être traités de

façon qu'ils ne soient pas une contrainte.

Dans un terrain en pente, la centralité des commerces

est un désavantage. Il nécessite un cheminement par

rampe (charriots, poussettes, etc,) ce qui a pour conséquence

un al.ongement des trajets. Si les immeubles

sont en bandes continues, le traitement du rez est

important car il devrait servir de galerie couverte.

LIG NO N

8-2/2. 29


I

I

I

I

I

1 De tels centres entraînent des surfaces de parking

considérables et cela pour deux raisons. La plus im-

2 portante est quela zone d'influence dépasse nettement

les limites de la parcelle par le fait que souvent

ils se trouvent dans des régions sous-équipées,

la seconde est que l'étendue des cités contraints

les habitants à utiliser leur voiture.

En fonction des surfaces (parcelle, centre commercial)

ces parking représentent des surfaces d'emprise sur

les espaces verts considérables.

A Vieusseux le parking visiteur estimé pour les différents

centres (commerciaux, médicaux, sociaux) re-.

présentent le 20 % des places nécessaires pour les

habitants.

8.2/2. 30.

0 Commerces concentrés dans les rez-de-chaussées

I

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I.

1

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1

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Cette implantation est moins fréquemment concentrée.

On ne la trouve, actuellement, que dans l'ensemble de

la Gradelle.

LA GRADELL

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1 MEYRIN

2 LIGNON

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I

Il s'agit d'un regroupement des commerces au rez-dechaussée

de quelques immeubles situés à proximité

de la "place".

Le traitement diffère dans le sens qu'il s'agit de

magasin contigus séparés de la structure de l'immeuble.

CoI4PleRCS

L -I

Cette solution ne supprime pas la convergence et

pose des problèmes d'accès similaires à ceux vus

précédemment.

Le choix du traitement des circulations piétons et

3des espaces verts fait à la Gradelle, impose les

cheminements jusqu'au centre commercial.

Cependant, comme il s'agit d'immeubles en bande continue,

une possibilité est offerte en cas de mauvais

temps de se rendre à couvert aux différents commerces,

ce qui n'est pas le cas dans un ensemble d'immeubles

dispersés.

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4


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GRADELLE

1 :10000

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Cette possibilité pouvait entrainer un aménagement du

rez-de-chaussée susceptible d'être une promenade

couverte, ce n'est pas le cas de la Gradelle où les

rez sont traités traditionnellement.

8.2/2. 32.

I

I

I

I

1

Ces deux solutions ne sont pas les seules rencontrées

dans l'étude des exemples. A la Jonction une construction

basse reliant les immeubles est réservée

aux commerces, la situation de l'ensemble .à l'intérieur

de l'agglomération fait que le problème est

différent. En effet, il s'agit de commerce dont la

zone d'influence n'est pas limitée aux immeubles. De

nombreux commerces dans les blocs avoisinants sont

achalandés par les habitants de l'ensemble et réciproquement.

Aux tours de Carouge, où la proximité de l'agglomération

est aussi un facteur déterminant, les différents

commerces sont dispersés dans les rom des immeul.

é5.


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I

Ces deux ensembles présentent l'avantage

une diversité plus grande soit dans le choix du

commerce soit dans le trajet pour s'y rendre.

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JONCTION

1:10000

8.2/2.33

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1

Loisirs, sports, culture, culte

Nous regroupons ces différents équipements dans le

même paragraphe pour deux raisons. La première est

qu'ils n'échappent pas, dans la rationalisation des

plans masse, à la concentration.

La seconde, liée à la concentration, est qu'ils nécessitent

pour un bon fonctionnement, une population

telle que dans la majorité des cas son aire géogra-


I 8.2/2. 34.

I

phique déborde le cadre de la parcelle (équipement

de quartier). Exception faite de Meyrin et d'Onez

seul un grand ensemble, le Lignon, nécessite par

I sa population la création d'une partie de ces équi-

I

pements. Pour les autres ensembles, les bâtiments

sont tributaires des installations avoisinantes.

Cette deuxième raison (seuil), ainsi que les problèmes

financiers qu'ils entrainent (constructions é-

chues à la collectivité) rendent difficile leur

I

analyse.

Nous signalerons simplement deux constatations

Ils participent de par leur implantation à la rationalisation

de la vie quotidienne.

Ils sont une des dernières possibilités de faire de

6l'architecture, donc ils échappent & tous contrôles,

l

lors de leur élaboration, des futurs usagers.

ie

Espaces verte

I

Les espaces verts sont les surfaces qui présentent

aux usagers, en toute sécurité, les conditions optima

soit à l'exercice de sports, soit à la détente ou

I

au repos.

"On n'imagine plus actuellement qu'un promoteur

construise des bâtiments sans zone de verdure

autour..."

(H. Julliard, conférence au séminaire de

terassar "Les expériences d'un promotteur im-

I

I

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I

1

7 Leur possibilité de traitement vont des simples bacs

8 à fleurs au jardin recouvrant la surface de la parcelle.

Cependant dans les exemples choisis nous avons surtout

rencontré de grandes surfaces gazonnées avec

9 quelques places de jeux et quelques plateba.ndes.

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CAROUGE

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I il:

8.2/2. 36.

- Espaces jeux : généralement il s'agit d'une sur-

10 face revêtue d'un macadam sur laquelle sont instal-

11 lés quelques jeux (sable, agrès, tuyaux etc..)

A Onex, un des espaces de jeux est aménagé sommairement

12 sur une surface de gazon, protéAe par de jeunes arbres.

Cette solution présente l'avantage de créer des espaces

ombragés et il semble que le traitement mixte de surfaces

gazonnées et de surfaces avec revêtement bitume

( pour certains jeux ) partiellement ombragées, soit

une solution plus favorable par les possibilités plus

grandes qu'elle présente.

1314 Rares sont les espaces de jeux dotés d'un bassin.

Leur situation est telle quelle permette une surveillance

depuis les immeubles environnants, au mépris

parfois de protections élémentaires contre le

soleil et la pluie. La qualité de l'espace entre immeubles

ne présentant quetrès rarement un intérêt,

ces jeux sont surtout utilisés par les tout petits

enfants. Les plus grands

"préfèrent l'escalier, la cave, le hangar à

vélos. Ce sont des refuges plus intimes, abrités

des regards.

(Kaes, Vivre dans les grands ensembles)


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1

15

8.2/2.38

La situation de l'ensemble à proximité de voies de

circulation (Jonction, Carouge) pose un autre problême

pour le traitement des places de jeux. Dans

ces deux exemples la nécessité d'une c16ture pour

Aviter des déplacements incontrôlables crée des es-

15 paces clos donc limitatifs.

Un cas d'implantation particulièrement mal choisi

est celui que l'on trouve & la Gradelle. Cette place

de jeux cernée par un grillage et une haie est située

dans un coin de la parcelle. Sur tous ses c6tés elle

est limitée soit par les propriétés avoisinantes, soit

par la route, et elle est en plus totalement isolée

du centre de l'ensemble.

- Espaces repos : ils sont en petit nombre si on exclu

les aménagements aux abords des places et centres

commerciaux. Ils sembleraient pourant un élément agréable

le long des cheminements reliant les différents

b&timente de l'ensemble. Leur situation est importante,

elle devrait procurer un espace calme, ensoleillé

avec la possibilité de s'abriter, ayant une vue

agréable et conservant une certaine intimité par rapport

aux immeubles. Rien ne s'oppose & ce qu'une partic

d'entre eux soit contigus & d'autres espaces aménages.

Un nouvel ensemble & la Jonction présente lui une

16grande surface entre immeubles traitée comme place

17de jeux et promenades.

Mais ce n'est qie l'aménagement d'une dalle sous laquelle

se trouve de nombreuses activités et cela pose

les mimes conditions restrictives de plantations

que sur les toitures de parkings couverts.

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. M 11 %

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- Espaces plantés quelques lieux sont particulièrement

favorisés par les plantations. Ce sont les

places (arbres, bac à fleurs) les accès, (platebandes),

les clôtures (haies), les entrées d'immeubles.

Notre propos n'est pas de décrire les types d'essences

utilisées, nous remarquerons simplement que

quelques plantations sont limitatives pour l'utili-

'8sation du terrain (plate-bande, haies, etc...)

- Cheminements : ils ne présentent que peu d'intérêts

étant souvant que des accès piétons à certains bâtiments.Dans

la majorité des cas, ce sont, soit les

trottoirs, spit les rez d'immeubles, qui jouent le

rôle de cheminements.

18

-

8.212. 39

16

17


82/2. 40.

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I

Le traitement de ces différents éléments et souvent

le besoin pour un immeuble

un bout de jardin,

entraine de nombreuses contraintes dont la principale

s'inscrit sur des panneaux bien connus. Il faut

reconnaître qu'en bien des immeubles, ils ne sont pas

respestés et que l'herbe ne se porte pas plus mal.

pourtant, il arrive aussi que le respect des espaces

verts deveinne un impératif et qu'il entraine la clôture

des espaces gazonnés devant les immeubles, li-

10

mitant au maximum les possibilités de trajets.

'(J

Il faut ajouter en plus des espaces traités, un espace

supplémentaire qui est le rez-de-chaussée. Les théories

le préconisaient libre, pour prolonger sous les

immeubles, les espaces verts. Mais ces théories

abouti que dans très peu de cas et il s'agit d'applications

partielles.

Soit il est fermé et il est utilisé comme hall d'en-

2026trée, dépôt de poussettes, poubelles, velos; traité

par alternance de murs pleins et de pans de verre;

soit, la situation du bâtiment l'autorisant, il est

habitable ou louable comme arcades; soit, il est par-

7Sf11mnt 1ihrç

26 ONEX


I

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82/2 41.

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25 PETIT BEL-AIR


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I

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8,2/2 42

Cette solution, si elle présente l'avantage d'une galerie

couverte, présente le même désaventage que celui

rencontré dans les rez partiellement libres. Dans les

deux cas, la faible hauteur sous plafond fait que l'endroit

est sujet aux courants d'air. Si en été, ce n'est

pas une gêne, leur utilisation devient pénible en hiver.

Nous noterons que la couleur dans ces solutions

joue un r61e important.

Il est évident que l'orientation de ces espaces par

rapport aux vents dominants est prédéterminante.

A Meyrin, la hauteur convenable du rez évite partiellement

les inconvénients dûs au vent.

Pour terminer, nous signalerons dans les exemples choi-

2729 sis l'utilisation de la toiture, au Lignon et à la

Jonction.

C'est aussi un traitement de l'espace préconisé par

les théories mais qui généralement ne s'applique que

dans les immeubles de haut standing.

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26

MEYRN


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I Parkings Noua les traitons séparément des circulations

car 1.s conséquences qu'il entrata.ut se ma-

I

nifestent plus au niveau de l'aaénage.e*t des espace..

général, trois solutions sont proposé.ss

L.. places de stationnement 1e long des voies d'accès.

I

.

30-31 L. parking en plein air.

1

32 Le parking souterrain.

Le choix est souvent dicté par la surface et la topographie

de la parcelle, ainsi que par les ressourçes

financières.

Si la première solution tend à disparattre dans les

grands ensembles ( Osez ), les deux autres solutions

I

sont les plus fréquentes et elles sont utilisées simultanément.

consi-

Le parking en plein air représente une emprise

dérable sur le terrais et espèche tout autre emploi

de cette surface. Dans bien des cas, il est situé au

pied des immeubles, ce qui entrains de nombreux m.

convénients pour les habitants ( bruit, gai, odeur

I

d'essence, reverberation, phares, etc. ). Ces incenvénients

sont aggravés pour les iewbles enterrés

d'un étage.

I

CAYLA 30

MONTAGNE 311 32 LIGNON


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1

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I.

13

Le parkin souterrain laisse lui, la possibilité d'utiliser

la surface du toit comme espace vert..Cette

surface est génétalement pauvre en végétation car les

plantations sont limitées par le peu de terre qui la

recouvre.

4) Cette remarque peut se vérifier facilement dans

l'ensemble de Balexert en effet entre les immeubles

33 nous trouvons dans un cas un espace vert aménagé

sur le toit du garage et dans un autre un espace

3 4libre.

34

8_212. 45

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8.2/2

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I

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I

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Cette solution présente l'avantage d'éviter aux logements

un certain nombre d'inconvénients et de nuisances

et de pouvoir accéder à couvert aux immeubles.

Ces quelques remarques traitant de différents aménagements

ne sont que descriptives et ne critiquent que

les points.ressortant de l'utilisation. Cependant, on

constate que les conditions rendent difficile l'appropriation

de l'espace par ses usagers et que les propositions

doivent être faites dans le sens de rendre celle-ci

possible.

" J'en viens maintenait à quelques suggestions

qui sont en somme l'aboutissement de ces propos.

la participation des habitants des grands ensembles

). La première a trait au choix de l'équipement

c'est à dire, à l'élaboration du programme.

Ce choix n'est pas une simple option

entre diverses solutions -piscine ou bibliothèque

par exemple- mais me semble avoir une valeur

en soi. Il est un e fonction, il doit contribuer

à une prise de conscience collective des habitants,

et par là même, devenir un facteur de

participation."

" Autre suggestion, qui est le pro4ongement de

la précédente, cet effort serait incomplet, s'il

n'était suivi d'une participation à la gestion

des dits aménagements. Les habitants pourraient

même, à certaines conditions, assurer plus ou

moins complètement cette gestion. Ici se pose

évidemment la problème de la disponêbilité et

de la compétence que je signalais tout à l'heure.

faudrait disposer d'un ou de plusieurs animateurs

salariés, choisis en accord avec les habitants

par l'intermédiaire de leur organisme,

c'est à dire de leur association".

Il Désirer une participation, en quelque sorte

politique, des habitants d'un grand ensemble

-y compris les étrangers- est certainement utopique

dans la société présente".

Ce texte, malgré quelques restrictions ambigUes, présente

un intérêt par cette proposition qui permettrait

l'appropriation des aménagements par les usagers.

Tout aménagement, aussi "beau" soit-il, n'a aucune valeur

s'il n'appartient pas à ceux qui l'utilisents

leur s'il n'appartient pas à ceux qui

Or,

actuellement, aucune possibilité n'est laissée, que

ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du logement.

1


I

8.2/2 67.

Le plan-masse dicte en des points rprécis, les actions

habiter, se promener, jouer, regarder) en dehors desquelles,

tout est défendu. Aucune possibilité n'est

laissée pour faire quelque chose d'autre, cet "autre

chose " qui pourrait être la création de locaux pour

le bricolage, le jardinage ou l'élevage des bêtes, par

I

exemple.

Il semble, en voyant le rez-de-chaussée des tours

I

du Lignon, que ce genre de posssibilité puisse être

35 de Ce rez sur deux niveaux n'est pas aménagé et

laisserait toutes les facilités pour créer des salles

ou des ateliers à destination des locataires. Mais le

I sol et la construction sont propriété privée et ils

I

n'appartiennent pas aux habitants. Alors pour certains

les fantaisies ne sont pas des arguments de vente.

Circulation

I

Partant de la même volonté de mise en ordreelles furent

hiérarchisées. Le rapport de la commission d'urbanisme

donne les caractéristiques de chaque catégorie

(les sept V.)

Vi)- autoroutes liaison rapide entre ville,

I

vitesse de marche : 120 km/h, sens séparés,

carrefours dénivelés (ou échangeurs d'accès)

tous les 10 km au minimum, seuls points decontact

avec le territoire traversé

I

V2)- voie express : desserte de l'agglomération

sur l'autoroute et les voies internationales,

liaisons inter-secteurs, vitesse de marche

: jusqu'à 80 km%h, sens séparés, carrefour

dénivelés exceptionnellement à nivaux, tous les

600 m. au minimeum, seuls points de contact

I . avec les quartiers traversés

35

I 4

I

I

I

I


I

I

I

I

I

voie prioritaire : desserte de secteurs,

vitesse moyenne : entre 40-60 km/h, sens non

séparés ou sens unique, (dans le centre) carrefours

à niveau (exceptionnellement dénivelés)

peu rapprochés, avec priorités sur les V3, feux

vo8e

V4)- voie commerciale : autant que possible à

dominante piétons

voie de desserte : dessert l'habitat et

le travail, vitesse moyenne faible, sens non

I

séparés ou sens unique, carrefours à niveau,

rapprochés

I

v6)- voie de parcage : c'est le parking et son

accès

V7)- voie à piétons : uniquement réservée aux

piétons (accès aux écoles, aux commerces, aux

parcs) cheminements, promenades

Cette hiérarchisation se retrouve au niveau de la

parcelle. Les voies de grand trafic évitent généralement

les zones d'habitations et c'est par des

I

voies de trafic plus lent que l'on accède aux différents

bâtiments. Malgré cette classification il

est souvent difficile de faire des différences au

I niveau des parcelles et nous ne différencierons que

les voies à grands trafics et celles qui déservent

les ensembles. La situation des parcelles étant très

I

différente il en découle normalement des traitements

différents. Ceux-ci peuvent s'exprimer par plusieurs

schémas.

I

Au niveau de la circulation extérieur

I

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Au niveau des voies intérieures

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CT ES

GANJDS

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( (i EN3EMBS

Cependant il y a quelques cas particuliers.

8.2/2 4

Le Lignon qui n'est doté que d'une circulation intérieure.

De ce fait et vu l'importance de l'ensemble

cette voie prend une certaine importance car en plus

d'accès aux immeubles, elle dessert le centre commercial

et elle est utilisée par les transports publics.

Vieusseux nouveau qui est entouré sur tous ses côtés

par des routes dont le trafic sera important, sera

ceint d'une deuxième circulation périphérique qui servira

de desserte aux immeubles et aux commerces.

Cette solution fut adoptée pour éviter un trop grand

nombre de soities sur les routes principales.

La Cité Léopard dans laquelle, à part des voies de

services (voirie, ambulance, service du feu), aucune

voie de circulation et aucun plan de stationnement

ne sont prévus.

Nous avons constater bien des anomalies dans le traitement

des voies de desserte pour les immeubles. La principale

tient au fait que dans peu de cas il est tenu compt

de l'éclairage nocturne ce qui contraint les automobilites

à rouler phares allumés. Ceci a pour conséquence une

illumination de la façade qui dans certaines implantations

est» amplifiées.


I

I

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I

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1

1

36 37

8.2/2. 50.

A Meyrin des immeubles sont enterrés d'un niveau; lorsqu'ils

se trouvent à proximité d'une route les mêmes

36

inconvenients se retrouvent augmentés du bruit et de

37

la vue directe depuis la route.

Circulations piétons :

Elles sont en relation directe avec le traitement

du réseau routier et l'aboutissm

Elles sont en relation directe avec le traitement

du réseau routier et l'aboutissement de la séparation

des circulations. Il est évident qu'une

séparation totale n'est pas possible car certains

points de liaisons sont indispensables (stations,

transports en commun, taxis etc...) et que différentes

obligations doivent être respectées (accès

aux immeubles par différents services)

Mais qu'il s'agisse de se promener ou de se rendre

d'un point à un autre (courses) suivant la

composition des deux circulations, le trajet se

fera avec plus ou moins de contraintes. Il faut en

outre tenir compte de l'importance de l'ensemble et

de sa situation par rapport à l'agglomération, car

l'indépendance ou l'interdépendance avec les zones

avoisinantes joue un rôle considérable pour les

cheminements piétons.c

Schématiquement ceci pourrait se traduire de la

façon suivante


—t.

I

8.2/2 Si

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1

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CAROUGE

110000

Imm

Le premier schéma qualifie en général les ensembles

situés hors de l'agglomération, dotés de suffisemments

d'équipements pour diminuer au maximum les

déplacements principaux (commerces de première nécessité,

café, église, crèche, écoles etc...) le second

se rapporterait plutôt aux ensembles situés

dans la proche périphérie, où en plus des possibilités

commerciales de l'ensemble, l'environnement immédiat

par ses équipements est une zone d'attraction

et occasione des déplacements hors de la parcelle

plus fréquents.

Nous allons analyser

de ces quelques

schémas sur les possibilités d'utilisation des cheminements

et surtout sur les contraintes qu'ils représentent.

Cheminement

relation entre différents éléments

du plan masse sur la parcelle

Nous avons constaté lors de la répartition des activités

la concentration et la centralité de celles-ci.

Nous prendrons comme base pour le cheminements les

trajets immeubles-centre commercial et immeuble-immeuble.

Nous pouvons dire qu'une partie des qualités

de ces trajets seront influencées par la contiguïté

ou le chevauchement des circulations, qui nécessite

un sentiment d'insécurité , une surveillance plus

grande des enfants, et l'obligation de certains passages.

Les cas les plus défavorables sont les ensem-

37 -39 bles situés de part et d'autre d'un axe important.

40

Ij

En effet, étant donne l'importance que peut avoir

cet axe, il est obligatoire de disposer des passages

de sécurité et éventuellement de contrôles ceuxci

aux heures de pointes. Si ce n'est pas pendant

la journée, une situation très contraignante pour

les adultes, il n'est pas de même pour les enfants,

car même aux heures creuses une route très large

reste un danger.

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47

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I 8.212.52

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I

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CAROUGE CAYLA

I

Le plus favorable serait que le maximum de possibilités

de trajet soit possible et que, si des chevauchements

de circulation sont inévitables, ceux-ci

soient traités en conséquence.

I Rare sont les plans sasses qui réalisent toutes ces

conditions. Dans le cas des ensembles, l'importance

de certaines voies crée des dangers et si pour

quelquestrajets il y a aucune zone de sécurité

pour beaucoùp d'autre la situation est inversée.

' Il semblerait pourtant que dans un grand ensemble

fini avec une implantation continue la centralité

des commerces ne devrait pas entrainer d'interférences

entre les réseaux de circulation, le problème

étant plus facilement soluble.

1

1


I

I

I

I

I

Cheminement vers les zones avoisinantes

La situation géographique est déterminante

82/2 53

I

(Ces deux schémas doivent pour chaque cas étudiés

être superposés aux circulations à l'intérieur de la

parcelle)

I.

I

I

I

I

I

I ID

Nous analyserons surtout les ensembles en relation

fréquente avec les zones avoisinantes et nous soulèverons

les problèmes que posent le système routier.

L'importance des relations est directement liée à

l'offre quantitative et qualitative propre à chaque

zone. La contrainte de passage règlementée par des

feux s'évalue par le nombre de passages autorisés

par heure.

L'isolement zone par le réseau routier est

systématiquement proposé par la Commission d'urbanisme

a qui aboutit au plan alvéolaire. Ces quelques

exemples montrent quelles sont les difficultés que

provoquent ces voies de circulations importantes;

alors on est en droit de se demander quelles seront

les facilités, le jour où les alvéoles seront achevées,

de communiquer avec l'alvéole voisine ?

Environnement:

I

L'éloignement du centre de l'agglomération est une

caractéristique de tous les ensembles (sauf Carouge

Jonction). Si les premiers construits deviennent partie

intégrée du tissus, les dernières réalisations à

part Vieusseux nouveau, sont toutes éloignées.

I

Cette situation entraîne une dépendance des transports

publics, donc, à des horaires. L'accès à la ville ne

peut se faite qu'à partir d'une certaine heure et le retour

en soirée est déterminé par la dernière navette.

I

La participation à la vie de l'agglomération est réduite

à sa plus simple expression qui, pour beaucoup,

est le travail.

I


I

1

82/2.5

I

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I

Le choix de l'environnement immédiat devnit être l'élément

Le choix de l'environnement immédiat devrait être l'élément

le plus important dans l'implantation d'une

zone d'habitation. Il semble que ce ne soit pas le cas

actuellement et qu'on le délaisse au profit de la proximité

d'une zone de travail (diminution des mouvements

pendulaires: l'habitat suit le travail), Celà a pour

conséquence qu' une cité satellite peut s'implanter à

proximité de l'aéroport, dans une zone impropre à l'habitation.

Par contre, elle est entourée d'un vaste marché

de travail: l'aéroport, le CERN, la future zone

industrielle et les organisations internationales.

Le Lignon est implanté à côté d'une zone industrielle.

Lui aussi, subit les bruits d'avions et, en plus, subit

les relents de parfumerie.

L'environnement au niveau de la parcelle dépend essentiellement

du plan-masse choisi. Nous pouvons en différencier

trois principaux:

implantation orthogonale.

implantation continue fermée.

implantation continue ouverte.

a) L'uniformité de l'implantation fait que l'approche

de ces ensembles est identique.

Il On arrive à Sarcelles par un pont et tout à

coup, un peu d'en haut, on voit tout. Oh là!

Et'je croyais que j'habitais dans des blocs! Ca

oui c'étaient des blocs! Ca c'était la cité, .la

vraie. Cité de l'avenir! Sur des kilomètres et

kilomètres et des kilomètres, des maisons,

des maisons, des maisons, des maisons. Pareilles

alignées. Blanches."

( Ch. de Rochefort: "les petits enfants du

siècle.

Elle détermine un réseau routier lui aussi, orthogonal

qui ne peut être évidemment un élément de rupture

de la monotonie. Car ces routes sont aussi utilisées

par les piétons et les perspectives qu'elles offrent

n'ont rien de très attrayant.

La constance des façades, des volumes et des espaces

fait qu'aucun imprévu, qu'aucun accident ne viennent

troubler la stricte orthogonalité. On passe les angles

des maisons en sachant par avance ce qu'on va trouver

derrière: un grand espace vert et un autre immeuble.

1


I

I

I

I

I

I

I

Routes à Meyrin et

i .

I

I

I

I

Espace entre immeubles

à Onex.

[


8.2/2.56.

La Gradelle est actuellement le seul ensemble de ce

style. S'il présente des différenciations dans les

volumes "intérieurs" leur perception est nettement diminuée

par le manque de différenciation de façades.

En effet, il est très difficile de s'orienter.

Il s'agit d'immeubles en bande continue libérant près

que la totalité de la surface. L'espace se résume à

deux éléments: le parc et l'habitation.

Au Ljgnon, le centre commercial et le centre protestant

introduident quelques éléments de diversité.

On ne peut pas parler d'espace dans ce type de planmasse.

On est le long d'un bâtiment et si le projet

voulait créer des espaces, les dimensions de l'ensem

blé sont telles que ceux-ci sont imperceptibles.

A Vermont, c'est identique malgré l'absence de centre

commercial et une plus grande différentiation.

Dans les deux cas, on canst,fre la difficulté de créer

une place. 4m Lignon, c'est l'espace compris entre le

centre comnercial et les égLises qui joue ce rôle, à

Vermont., c'est l'entrae principale, qui, par un renfonc'nt

des bâtiments, crée une plage.


Il

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I

I

Il est évidemment très difficile da parier de problèmes

de visualisation car celle-ci est conséquente de

ce qu'on vient faire dans un lieu -promenade, courses

.

voir des amis, boire un verre-.Les habitants de ces ensembles

ont chacun une autre vision, mais cependant,

nous pouvons constater qu'ils ont moins d'2éléments2

nous pouvons constater qu'ils ont moins d'"éléments"

visuels

I

Par les photographies, il est facile de le démontrer.

Pour ce faire, nous avon choisà

I

82/258

de n'importe quelle qualité ( bonne ou mauvaise)

que les habitants d'un vieux quartier.

Par les photographies, il est facile de le démontrer.

Pou ce faire, nous avons choisi dans le quartier des

I Eaux-Vives, un trajet limité que nous avons répeté i-

dentiquement sur Méyrin. A chaque changement de direction,

une photio fut prise et l'ensemble de celles-ci

donne un certain nombre d'informations:

I

i

I.

I

I

I

I

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1

EAUX-VIVES

1 lflflflfl

différence des bâtiments.

différence des fenêtres.

différence des espaces.

vue limitée ou à l'infini.

etc...

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effort

QUELQUES REMARQUES SUR LA 2ème PARTIE

Si nous retenons trois critères, l'hygiène, l'accessibilité

au centre, la possibilité d'appropriation des

espaces extérieurs, nous pouvons établir les constatations

suivantes:

l. 1930, par rapport à 1900, représente l'acquis de

l'hygiène. Entre 1850 et 1900, pendant que se construisaient

les quartiers bourgeois aérés sur l'emplacement

des anciennes fortifications, les quartiers des Pâquis

et de la Jonction se développaient simultanément et reproduisaient

les conditions d'insalubrité existantes

dans le reste de la ville.

Entre les deux guerres mondiales, un effort certain se

fit pour que le nouvel habitat fut d'emblée salubre,

soutenu par 1'rgumentation hygiéniste de la bourgeoisie

qui craignait que les quartiers insalubres constituent

des foyers d'épydémie.

I

2. Le phénomène de rejet d'ensembles résidentiels hors

du tissu urbain a débuté à Genève entre 20 et 30 avec

les ensembles d'Aire et de Vieusseux, situés nettement

I

hors de la ville. Cependant l'habitat construit en 1930

généralement situé dans la périphérie immédiate, reste

toujours dans une situation d'accessibilité au centre

I

de la ville supérieure par exemple à celle de Meyrin

de nos jours (possibilitéd'aller à pied "en ville"

depuis Vieusseux).

I

Les quartiers construits entre 20 et 30 (Champel, Délices,

Charmilles, StvJean, etc.) ont toujours été en

continuité avec le tissu existant. La rupture de cette

continuité, amorcée avec Vieusseux et Aire, est un facteur

subjectif important.

L'obligation de traverser une zone morte, même avec un

moyen de transport rapide, accentue l'impression d'isolement

que peuvent ressentir les habitants des ensembles

extérieurs.

I3 .

I

I

I

I

L'organisation de l'espace, a l'intérieur d'un ensemble,

si elle ne détermine pas les formes possibles

d'appropriation, donne cependant des conditions plus

ou moins favorables pour le déroulement ou le non-déroulement

de certaines activités.

Dans ce sens, l'analyse des espaces des grands ensembles

récents a montré que la conception même du plan

masse est la source d'une série de problèmes quasiment

insolubles au niveau de la vie quotidienne: le fait que

les espaces extérieurs ne sont pas déterminés, que ce

sont des résidus sans échelle, entraîne la pauvreté des

possibilités d'utilisation.


I

La construction en hauteur a des effets secondaires

dont il n'est jamais tenu compte, par exemple en ce

qui concerne les enfants.

I

I

Par rapport aux ensembles actuels, ceux bâtis pendant

l'entre deux guerres, selon des principes peu éloignés

de ceux dont se réclament les urbanistes d'aujourd'hui,

procurent plus qu'un environnement salubre: par le traitement

différencié des espaces (qui n'équivaut pas à

une simple spécialisation), il y a possibilité d'appropriation

et de déroulement de certaines activités individuelles

ou collectives (jeux, repos) hors du logement.

I

Les ensembles bâtis autour des années 30 constituent

aujourd'hui des lieux"d'hâbitat privilégié", tant par

leurs qualités propres que par les possibilités qu'ils

offrent relativement aux autres quartiers (plus anciens

OU plus récents) et au développement de l'agglomération:

distance, temps de transport, nuisances, etc...

I

I

I

I

I

I.

I

I

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I

1


I 4. éb

ÂENT

1

ENTAT I ON

Dans cette partie, seront examinés plus particuliérenient

les bâtiments en eux-mêmes.

Les deux premiers chapitres traitent des problèmes

I

de conception générale (plan de la cellule de logement;

système de distribution et de groupement à

l'intérieur d'un immeuble).

I

I

Le troisième chapitre est consacré au problème de

l'évolution de la structure porteuse et ses répercussions

sur les parties du bâtiment (couverture,

cuve I oppe

LA CELLULE

.1 .1. Concept ion du plan du logement recherches et théories

entre les deux guerres mondiales.

Rappel : la nécessité de produire en masse des logements

dans certains pays amena les architectes à

une définition d'un plan standard.

Il n'y eu pas de définition de standard en dehors

de celles relatives au logement minimum. C'est pour

cette raison que les principales recherches à exa-

I

miner sont celles qui se sont faites autour du

problème de la définition du standard rappelons

brièvement comment a procédé la recherche du standard

rationnel.

I

Il s'agit de décomposer les activités de la vie

quotidienne, afin de pouvoir les quantifier en surface.

D'autre part, le problème de l'hygiène posé

depuis fort longtemps devrait être résolu cette

Cois au niveau de la conception du plan, par la

définition de l'équipement sanitaire nécessaire,

I

ainsi que des règles relatives à l'ensoleillement

voir 2ème partie, le problème de l'orientation)

à la ventilation des pièces.

I

nfjn, les relations entre les pièces devraient ê-

tre définies. Toute l'opération est basée sur la

définition préalable des "besoins de l'homme" (voir

I

lienevolo, Il modelli di Projetaziono della citta

moderne - Babel, Russbach, travail sur le logement

riiinimum à l'E.A.U.G.)

I Comme i1lustratin, !tuus donnons de"y exemples

3 L L I. Pannes Meyer - Texte "construire" (tiré de H.

Moyer par Ci. Schmidt

1


I 8.3. 2.

I

vie sexuelle

habitude de sommeil

animaux familiers

jardinage

5. hygiène personnelle

protection des intempéries

hygiène de la maison

b.

entretien de l'automobile

faire la cuisine

W. se chauffer

il. P. insolation

2. ser'i I CE'

I

I

I

I

I

planchers

I

I

I

I

I

Ces points sont J es seules exigences dont il

faut tenir compte quand on construit une maison.

Observons la routine quotidienne de chaque

personne vivant dans la maison, et ceci

donnera un diagramme de fonction pour le père,

la mère,

le nourisson et les autres

occupants.

Examinons les interactions entre la maison

et ses occupants et le monde extérieur

postier, passant, visiteur, voisin, brigand,

ramoneur, lessiveuse, docteur, gendarme, président,

camarades de jeux, inspecteur du gaz,

voyageur de commerce, nurse et vagabond.

Examinons les différentes relations entre

les êtres humains ou les animaux et le jardin,

et les effets réciproques que les hommes, les

animaux familiers, et les insectes domestiques

ont les uns sur les autres" ( ..............

'Calculons les fluctuations annuelles dela

t empérature du sol, et avec ces données, recherchons

la perte de chaleur à travers les

et la profondeur des fondations.

La nature géologique du sous-sol du jardin

détermine sa capillarité et décide si l'eau

s'écoulera, ou si des drains sont nécessaires.

Calculons l'angle d'incidence du soleil au

cours de l'année, en relation avec la latitude

du lieu, et avec ces connaissances, nous détrminerons

l'ombre portée par la maison sur le

jardin et la quantité de soleil admise par les

fenêtres dans les chambres à coucher. Nous

cherchons la quantité de lumière naturelle

touchant dans l'aire de travail à l'intérieur.

Les relations optiques et acoustique avec les

maisons voisines sont arrangées avec le plus

grand soin .....( ......

La nouvel 1 e rn i son est une unité préfabriquée

1


I 8.3, 3

I

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I

I

assemblee sur place, et ainsi, un produit

industriel et un travail de spécialiste

économiste, statiticien, hygiéniste, climatologiste,

ingénieur industriel, expert en

standardisation, ingénieur en chauffage.

Et l'architecte ? Il était un artiste et il

est devenu un spécialiste en organisation!

Cette manière de poser le problème, comparée au

schématisme et au caractère normatif de tant d'antres,

présente un ensemble de facteurs et de relations

assez subtils. Meyer distingue la question

du mode de vie qu'il tente de ne pas réduire à la

vie du groupe familial, de la question de la mise

au point du "confort technique" de l'habitat, qu'il

résoudre le plus scientifiquement possible.

Meyer ne propose pas de normes, mais une manière de

travailler, afin que

soit un processus

biologique. La nouvelle maison d'habitation n'est

pas seulement une machine à habiter, mais aussi un

appareil biologique servant les besoins de l'esprit

et du corps".

Gropius, qui invoque aussi la biologie dans le texte

'Bases sociologiques de l'Habitation minimum pour les

populations industrielles des villes" (trad. Babelussbach),

essaie de justifier la minimisation des

espaces par un survol de l'évolution de la famille.

Les conclusions pratiques auxquelles il arrive sont

de type biologique-terroriste

"Si la lumière, le soleil, l'air et la chaleur

sont culturellement plus importants et aussi

plus économiques que l'accroissement de l'espace

vital pour un prix du terrain normal, on

a la demande suivante agrandissez les fenêtres,

diminuez les pièces; économisez sur la

nourriture plutôt que sur la chaleur. De même

que jadis, on surestimait la valeur des calories

de la nourriture au détriment des vitamines,

beaucoup de gens entrevoient le salut de l'habitat

dans un plus grand espace et un plus

grand logis, à tort".

I

rien. .

I

I

Gropius propose non seulement d'habiter "dans une

malle bien agencée", mais encore de devenir végéta-

3 1.1. 2.L'approche de A. Klein - Benevolo dit qu'il est le

premier à étudier systématiquement les variations

distributives des logements répondant à ces dois

caractéristiques principales

1) superficie et cube minimum

2) observation de standards hygiéniques minimums

'3i une chambre pour chaque individu adulte


I 83. Z.

Il

(T modelli di projetatione della citta moderna).

I

I

Ces recherches sont particulièrement intéressantes

par leurs caractères d'approches systématiques

(Fi. Meyer traite Klein de "froid calculateur").

Elles se font à partir du logement spéculatif berlinois

ordinaire et propose une autre conception

du plan.

Il prouve, (par une série de graphiques)non seulement

que son plan est meilleur, plus agréable à habiter,

mais encore plus rentable pour le constructeur.

(extrait du Wasmuths Monatshefte 1928 p.454).

"Le logement sans corridor

principes : a) séparation du groupe des pièces

l iées au sommeil d'avec le groupe

des pièces liées aux repas.

I

.

I

I

I

-

b

toutes les activités quotidiennes

comme dormir, se laver, cuisiner,

manger, travailler, se

reposer, doivent pouvoir se dérouler

simultanément sans créer

de perturbation;

c) la liaison entre les pièces

(toutes les antichambres sont

supprimées) passe par le plus

court chemin;

d)

caractéristique s du plan:

- possibilité de passage entre la cuisine et

le coin à manger;

balcon dans le prolongement du coin à manger;

- cuisine et coin à manger reproduisent l'ancienne

"Wohenbdche" améliorée

- les chambres à coucher sont séparées de la

partie "jour" par une pièce à placards, qui

sert aussi de dégagement pour les chambres

et le bain;

I

surface : 5 pièces 74,65 M2

(le minimum admissible pour un 5 pièces subventionné

à Genève en 1929 est de 66 m2).

Comparaison avec le logement berlinois habituel

I

I

a) logement habituel (fig. 'j)

- aucune orientation commune de l'espace nuit

- aucun groupement des pièces selon leur

- affectation;

- liaisons compliquées entre les chambres à

coucher, bains, W.C.

- accès è la salle è travers le dégagement;


Il

I

I

I

I

I

I.

I

I

b) logement Klein (fi9. 2)

- séparation jour et nuit;

- liaison des pièces de séjour avec le hall,

possibilité de faire un seul espace, ou de

lediviser avec une porte accordéon;

- cuisine aussi petite que possible, en faveur

de la pièce principale;

- conservation des vêtements dans une pièce

spéciale, éclairée par une porte vitrée;

- position des lits dans la partie tranquille

de la pièce'.'

Klein fait ensuite quatre comparaisons graphiques

entre les deux logements

8.3. 5.

1

I.

I

I

I

I

I

I

Fg.3

1. Lignes de circulation

Logement ordinaire : longues et compliquées

(Fig.) 3)

se croisent en plusieur

points, longueur des lignes

: 72,1 m.

Logement Klein : trois circulations principa-

(Fig./+)

les, cuisiner, manger, séjourner,

se reposer, se laver,

dormir, ne se croisent pas

longueur des lignes : 50 1 5 m.


I

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I

I

2. Surface de circulation

Logement ordinaire : l'accès au balcon se fait

(Fig. 5)

à travers la cuisine

Logement Klein

(fig. 6)

Fig .5 Fige L

6

Fig 7

3. Surface de mouvement

accès au balcon à travers une

pièce neutre

Logement ordinaire : à cause de la disposition

(Fig. 7)

des meubles, les surfaces

libres sont déchiquetées

et reliées entre elles de

façon inconfortable.

Logement Klein

(Fig. 8)

les surfaces libres (après

avoir disposé les meubles

principaux forment des unités

plus grandes, sont bien reliées

et bien éclairées


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Fig.9

4. Ombres sur le plancher

Logement ordinaire (Fig. 9)

Logement Klein (Fig. 10)

Fig.1O L o.

Puis, Klein soumet ses propres réalisations

(et certaines autres) à une liste de 40 critères

très fouillés, intitulés

i) bon marché, c'est-à-dire économique (12

points sur les surfaces)

sain, c'es-à-dire hygiénique (3 points)

techniquement impeccable, c'est-à-dire

simple à l'utilisation (18

points)

confortable, c'est-à-dire harmonieuse disposition

des espaces (7 points)

83. 7.


I 8.3. 8.

I

3.1.2. Quelles étaient les recherches et les préoccupations

des architectes suisses à ce moment-là ?

I

I

I

.

Remarques

I

I

Il semble que les recherches sur la conception des

plans de logement soient rares.

Ex. nO 1 Exposition de Stuttgart en 1927

Le groupe de 7 jeunes architectes suisses

est chargé de l'aménagement intérieur

d'un bloc de logements (publié dans Habitation

en 1929, p.3) (l'ossature est de

Mies Van der Rohe) Fig. 11, 12, 13.

Ce sont des tentatives d'application d'un certain

nombre de principes ;

ces plans ne répondent pas aux exigences

d'Alexander Klein (alors que les conditions

- surface, position de l'escalier,

épaisseur - sont les mêmes).

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Premier étage

I.

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Ex. No 2 Dans la revue Habitation paraît en 1928,

P-55, un article où il est expliqé de long

en large, que depuis longtemps, les Américains

vivent dans des logements que l'on tente

maintenant en Europe. Il est expliqué

également que ces immeubles sont pour la plupart à

ossature métallique, mais que leur aspect est des

plus traditionnels (style colonial ou ornementé)

Il s' agit donc bien de montrer aux lecteurs que se

qui leur est proposé est une amélioration de leur

vie quotidienne (grâce à un grand "living

la kitchnette, aux chambres minuscules) dont les

Américains aux jouissent depuis longtemps, (par

tradition).

Nous pensons intéressant de reproduire ces plans,

où sont utilisées toutes4ortes d'astuces - passage

à travers la cuisine, passage à travers le bain -

dans le premier cas, (Fig. 14) et cuisine-placard

et passage à travers le séjour dans le deuxième cas

(Fig. 15).

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I

I

3.1.3. Etat du processus de réalisation des cellules de

logement à Genève vers les années 1920-1930.

Les plans des logements peuvent être classés en

deux catégories peincipales : les plans traditionnels

rationalisés, les plans "modernes.

a) les plans traditionnels rationalisés

Pour comprendre ce type de plan, il est nécessaire

de se référer au plan de logements spéculatifs

du 19ème siècle.

L'exemple reproduit date de 1900-1905 (1, rue de

Montchoisy) Fig. 16.

Caractéristiques principales

- aucune différenciation des pièces par leur surface

ou autre moyen

- long corridor

- alcôves

- pas de bains

Fig. 16 e'ch.1!200

7 :

Le plan traditionnel rationalisé : presque la totalité

des cas examinés.

ex. logement subventionné rue des Allobroges

1930

- arch. Perrot et

Bourrit (Fig. 17

Quai Capo d'Istria

1930 - Sté Coopérative

d'Habitation -

ex. logement non-subvent. : 3-5, rue de Miléant

1935 - Arch. Vetterli

(Fig. 18)

66-72, Rue Montchoisy

1932 - Arch. Braillard

(Fig. 19)

8.3. 10.


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I

I

I

Caractéristiques principales.

- pièces à peu près d'égale grandeur(souvent une

chambrette minuscule)

- aucune affectation précise des pièces, à part la

cuisine (parfois un revêtement du sol plus riche

distingue la pièce 'noble" des autres - parquet

et non un plancher en sapin)

- comme dans le plan 1900, les cuisines sont groupées

de chaque côté de l'escalier

- la salle de bain : la loi de 1929 sur les constructions

la rend obligatoire, il faut donc caser une

pièce de plus dans le logement deux solutions

dans la zone centrale, à la place des ancienne

alcôves (Fig. 19)

à côté de la cuisine

Dans la surface qui était attribuée autrefois

à la cuisine, ontrouve le bain et la cuisine.

(Ex. Fig. 16.)

CH

Omo mm MM 19 mm

Fi g-17 chi/2O0. mm Hi

-

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Fg. 18

8.3. 11.


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L SALLE

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CH. CH. SALLE

Loga

b) Les plans "modernes"

COMM. r

:::.:.::.:.::::::

COMM.

Quelques plans reflètent les nouvelles conceptions

Caractéristiques principales

- apparition d'une différenciation des pièces;

pièce de séjour : plus vaste que les autres,

élément spécifique de relation avec l'extérieur

(bow-window, loggia, fenêtre d'angle);

relation directe de la cuisine avec le séjour;

- cuisine plus petite avec disposition intérieure

étudiée. A ce sujet, la revue Habitation ouvrit

un débat en 1928 sur le problème des cuisines

laboratoires. La cuisine et coin à manger de

l'immeuble du chemin Krieg 3, est citée en

exemple.

En 1936, paraît une modification du règlement

sur la construction, qui précise ce qu'est un

"laboratoire".

- rétrécissement des chambres à coucher et apparition

d'une certaine division jour-nuit.

Exemples:

Logements non-traversants

83. 12.

1933 Chemin Krieg Atelier d'Architectes (fig.20)

1935 Chemin de Roches Arch. Quêtant (Fig. 21)

1933 Riant-Parc Honnegger (Fig. 21 bis)

cas le plus caractéristique


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I

Fig,21 bis

éch.11200

Logements traversants.

1930-32 Clarté Le Corbusier (fig. 22)

comparé à la production locale contemporaine

c'est un cas extrême, critiqué par beaucoup

d'architecte locaux M. Le Corbusier ne

tient pas compte des nécessités de la vie de

famille, etc.

1929 La Rotonde Braillard (Fig. 22 bis)

cet immeuble apparaît comme un précurseur

des immeubles actuels. (A part sa forme

ronde, que Braillard explique comme une

solution rationnelle à une parcelle irrguhère.

G ALERIE

-.

83. 14.


I

I

I

8. 3. 15.

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.Il

I

Fig. 22 bs ech.1/200

I

y a encore une catégorie de logements à conception

"moderne". Ce sont les logements ouvriers construita

I

à la périphérie, selon les principes de logements

minimums de Vieusseux (Fig. 23) et du Bachet de Pesay

(Fig. 24). Ce sont des immeubles étroits à logements

I traversants.

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I

Remarques les "nouvelles conceptions" sont donc

utilisées dans deux cas bien précis.

Fig . 23

F&I

Fig. 24

les logements de luxe, immeubles isolés construits

en ville, (surtout dans les quartiers Eaux-Vives,

Terrassière, Malagnou)

les logements ouvriers construits à la périphérie,

selon les principes de plan masse rationalisés, à

faible taux d'occupation.

CH.

h!LCH•

If:J*.9 SALLE

L/)1COMM.

CH. CH.

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CH. SALLE SA LLE

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CH


I 8.3. 17.

I

I

3.1.4. Cristallisation d'un plan type (1920-1970)

I

I

I

I

I

I

3.1.4.1 Généralisation du traversant entre deux refonds

Actuellement, il semble (bien que nous n'ayons pas

de renseignements statistique) que tous les logements

soient conçus selon le même modèle ; les trois principaux

ensembles récents (Le Lignon, Meyrin et Onex)

offrent le même logement, le traversant entre deux

murs de refond.

En soi, le logement

pas une invention

récente, de nombreux petits logements du 19ème

siècle sont conçus ainsi. C'est une solution dont

les avantages sont connus depuis longtemps : du

point de vue de l'organisation générale du bloc à

distribution par cage d'escalier, du point de vue

de l'utilisation des orientations défavorables (hésitation

à mettre sur le marché des logements plein

nord), du point de vue du logement lui-même, solution

la plus satisfaisante pour la ventilation, etc.

Le fait nouveau est que le logement est devenu totalement

dépendant de la structure porteuse, (20 ans

après la théorie du plan libre.).

En effet, jusqu'à la guerre 1939-45, si les logements

traversants étaient nombreux, leur organisation

interne n'était pas soumise aux mnes impératifs:

l'enveloppe générale du logement n'était pas totalement

définie à l'avance, il en résultait parfois des

imbrications de sanitaires, des bricolages au niveau

des entrées, etc. (qui résultaient peut-être simplement

d'un manque d'étude). Fig. 18.

Certains architectes (en particulier M. Braillard)

produisent déjà des plans tout à fait rigoureux,

qui paraissent des précurseurs des plans actuels,

(Fig. 19).

CD

Notons au passage que les immeubles les plus épais

que nous avons observés (15-16 m.) n'ont jamais de

I

logements traversants et que les logements traverbains

b.

sants ont au maximum 12-13 m. de largeur (la Rotonde

i•

11 m.) la zone centrale aveugle n'est pas aussi im-

I

XX XX portante qu'aujourd'hui.

cuisine CU. D'autre part, des équipements tendent à être tous

groupés dans la zone centrale, contre le mûr de refend

où sont disposées les gaines (Fig. 25), ce qui

a une influence pas tant sur le bain (les bains en

façade sont rares, même entre deux-guerres) que sur

CD

I

-

la cuisine : la zone de travail est rejetée vers

l'intérieur du logement, c'est le

1 Icoin_à_mangertt

qui a droit à la lumière; le groupe cuisine - coin

à manger est toujours contigu au living.

I

25b

• • La cuisine 1930 est souvent une pièce assez petite,

près de l'escalier, avec balcon de service, ou

n'apparaît pas clairement la position de la zone

de travail.


I

LI

LI

I

I

I.

I

entrée d'immeuble

J17

Elle donne sur la face "arrière", alors que la salle

à manger (qui est une pièce comme les autres, mais

avec balcon) donne sur la face "avant" : noble (Fig.

26).

3.1.4.2 Le mélange des grandeurs d'appartements

La généralisation du système 11 2 traversants par lalier"

pose le problème des petits logements.

Gropius, dans un immeuble lamelliforme, propose une

solution qui ne fut jamais réalisée (Fig. 27).

Le long d'une même coursive, se trouvent d'un côté

des logements tous semblables (4 pièces). En face,

se trouvent des "tours" de studios combinées avec

les trémi(-_ d'ascenseur.

Cette solution rationnelle ne correspond évidemment

pas aux critères de rentabilité actuellement en

vigueur : a) remplissage maximum du gabarit (épaisseur,

hauteur)

b) mètresde façade minimum par logement.

1 Fi g. 27 L'épaisseur maximum est utilisée seulement à l'endroit

des studios, le développement de façade par

studio est très important.

Dans une opération rationalisée comme le Lignon,

le problème est résolu de la manière suivante:

I

Fig 28. 29. 30 ( Lignon)

voir page su1v2nte.

1•

I

____ zone

el.astiaue

de deux 4 pièces, on fait un 5 pièces + un 3 pièces

(Fig. 28). Les accidents (tête de bâtiment, changement

de direction,sont utilisés pour les cas extrêmes,

très grands (8 pièces - fig. 29) ou petits

(2 pièces - fig. 30). Ce sont vraiment des déchets,

où l'on case tant bien que mal un logement.

Les coursives sont réservées aux 3 pièces et aux

buanderies

(le programme du Lignon comporte

du reste une proportion extrêmement forte de

4 pièces).

Cependant, le cas le plus répandu en 1920-30, comme

maintenant, est la solution 2 traversants plus

un petit logement par palier.

La façade porteuse avec refond parallèle permettait

un certain nombre de combinaison (Fig. 32).

Actuellement,ce système est très répandu, selon le

schéma suivant : (Fig. 33)

Dans certains cas, le mélange n'est pas recherché,

(notons qu'à Genève, la loi H.L.M; impose le fait

qu'il y ait plusieurs types dans une même opération,

sans préciser que cela doit être à l'intérieur du

même immeuble)

A Genève, furent bâtis passablement d'immeubles

comportant que des petits logements (studios, 2 et 3

pièces) de catégorie plutôt luxueuse (c'est une manière

de faire tourner les plans financiers) dans la

première et deuxième zêne.

8.1. 18


I

I

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I

I

Fig. 28

Fig. 29

Fg 30

pend.l -

Ij

sejour

e'ch. 1/200

chambre

/4

c hambre 3

Eh. 11200

8.3. 19


I

I

I

I

I

1

I

I.

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I

I

L'exemple le plus convainquant, est certainement

l'immeuble de l'avenue Weber 5-7, (1930, arch. Vincent

et Honnegger - Fig. 34) conçu entièrement en

fonction des petits logements. La structure sert de

division entre les logements. Le plan n'est pas un

grand logement en réduction (Fig. 35), mais comporte

un espace principal divisible, avec ses annexes

cuisine et bain.

Au chemin de Roches, les logements d'un étage sont

tous différents et inégaux. Celui qui est reproduit

peut être considéré comme un modèle du genre (Fig. 3)

Ftg.34. 35

Fig. 36

8.3. 20


I

Li

I

3.1.4.3 Normes et surfaces

a) Conception des normes

En 1929, paraissent les première normes concernant

le logement

I

des charges concernant les

conditions imposées aux personnes, fondations ou

sociétés disposées à entreprendre la construction de

logements économiques, en application de la loi du

12 mai 1929".

I

Le 2 avril 1955 est adoptée la "loi autorisant le

Conseil d'Etat à accorder des prêts hypothécaires de

I

l'Etat, à taux réduit et des exemptions fiscales,

en vue de promouvoir la création de logements à

loyers modérés',' loi H.L.M. Le réglement d'application

prévoit des conditions auxquelles doivent répondre

les immeubles

De ces

il n'existe aucune norme concernant

le logement, exception faite de quelques dispositions

dans la loi sur la construction, quasi inchangée

depuis 1929

I

- toute pièce habitable a une surface d'au moins

0 m2

- dispositions concernant les équipements (ventilation)

- réglementation de la surface minima des fenêtres,

par rapport à la surface de plancher.

I

I

I

I

Comparons la conception du cahier des charges de

1929, avec le réglement d'application de la loi

H.L.M. de 1961 (dernière revision).

Surface des pièces

- le cahier des charles de 1929 ne prévoit aucune

différenciation entre les pièces : elles doivent

avoir au moins 10 m2 de surface, en-dessous (entre

6 et 10 m2) ce sont des demi-pièces;

- le réglement H.L.M. prévoit : une pièce au moins

de 13 m2 (le living est institutionalisé), les

autres de 9 m2 (le living étant plus grand). En

dessous de 9 m2, on compte 1/2 pièce, puis en

1961 pour 2/3 de pièce à la location.

I

I

1

Surface du logement

Le cahier des charges de 1929 donne la surface utile

minimum par logement.


1 8.3. 22

I

I A B

surf.utile décomposition surface

minimum utile+bain et dégagement

I

1p. 2 22

2 P. 30 CH 10 + CH 10 + équip. 10

l 2 p. 2 36

3P. 42 CHIO+10+10+équip.12

1

3 p. 12 48

/+p. 54 CHIO+10+10+équip.14

I

4 P . 2 6o

5 P. 66 5 x CH 10 + équip. 16

La colonne A donne les chiffres des normes. La norme

ne prévoit pas de différence entre surface habitable

et surface de sanitaire plus dégement, cependant,

en décomposant le chiffre du total en "x"

pièces à 10 m2, on voit que le surplus (théoriquement)

consacré aux équipements selon le nombre de

pièces va croissant.

I En considérant l'écart entre les chiffres globaux, on

voit qu'il est toujours de 6, (surface d'une demipièce).

Les normes H.L.M. ne eont pas comparables directement,

elles donnent la surface habitable minimum

(cuisine, séjour et chambres) sans sanitaires et

dégagements.

1

décomposition

2 pièces 25 m2 = 15 + 9 + 1

3 pièces 37 m2 = 15 + 9 + 9 + 4

I . 4 pièces 48 m2 = 15 + 9+ 9 + 9 + 5

S pièces 58 m2 = 15 + 9 + 9 + 9 + 9 + 7

La décomposition nous montre que le total est plus

I

élevé que l'addition des surfaces minimum par pièce

et ceci de façon progressive.

Peut-on dire qu'il y a relèvement de la norme ?

I

En faisant l'opération suivante : surface utile minimum

de 1929 - surface habitable minimum 1955, on

obtient un chiffre qui serait un minimum à consacrer

aux équipements.

I

surf, utile surf. habit. différence

1929 H.L.M.

I 2p. 30 25 5

3p. 42 37 5

4p. 54 48 6

I

5p. 66 58 8

I

I


1 8.3. 23

I

I

I

'

I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

En réduisant au minimum les sanitaires (2,1 x 1,5

3,15) et les dégagements, il n'est donc théoriquement

pas impossible d'appliquer actuellement la norme

de 1929.

A ce sujet, voir la démonstration contenue dans le

travail sur Vieusseux ancien et nouveau, qui montre

que l'accroissement de surface se trouve précisément

dans les dégagements et les équipements sanitaires).

Ceci nous amène au problème des garanties offertes à

l'usager par ces normes.

Les premières n'offrent aucune garantie que la surface

habitable sera supérieure à l'addition minimum

par pièce.

Les secondes n'offrent, par contre, aucune garantie

sur les dégagements ; (le bain étant imposé et pas

réductible à l'infini), la norme est même une invitation

à supprimer les dégagements pour faire un

living passage et des chambres communicantes (la

généralisation du traversant fait que ces solutions

sont malgré tout peu répandues à Genève).

Remarques les normes de 1929 sont plus précises

que les H.L.M. en ce qui concerne les matérieux employés

et la conception générale de l'immeuble.

Le cahier des charges de 1929 prévoit

répondre en tous les points aux exigences de

constructions modernes hygiéniques;

avoir une bonne orientation et une insolation

suffisante;

être construits en matériaux durables et de premier

choix;

posséder des escaliers en nombre suffisant;

avoir un nombre d'étages aussi faible que possible;

Le réglement H.L.M. prévoit

a) excavation complète

fondations en béton (ou matériaux présentant la

même garantie;

distribuées en appartements comportant des nombres

de pièces différents.

aucune indication sur

l'orientation

- le mode de distribution

- iiu,iibje d' étages

Aménagement intérieur ; le cahier des charges prévoit:

- carrelage dans cuisines et dégagement, sol des

chambres d'habitation en bois dur ou en sol sanitaire,

d'un type ayant fait ses preuves de durée.


I

I 83.

I

I

- les

cuisines, W.C. et chambres de bain doivent

être vernis à l'huile. Chaque cuisine doit communiquer

avec un canal de fumée. Les parois à proximité

des lavoirs et des fourneaux doivent être

garnies de catelles.

24

I

I

I.

I

I

I

I

I

I.

I

E

I

I

I

Remarque

I

Le règlement H.L.M. ne prévoit rien.

On voit donc que le cahier des charges de 1929 est

plus précis en ce qui concerne la qualité.

En 1929, le choix concernant les matériaux n'était

pas aussi important qu'actuellement; s'il fallait

préciser dans la norme H.L.M. quels sont les matériaux

à utiliser, les législateurs se heurteraient

probablement à de fortes oppositions de la part des

industriels

- pourquoi favoriser tel matériau ? (le volume bâti

en H.L.M. est énorme proportionnellement à celui

bâti d'après la loi de 1929);

- les logements bon marché servent souvent de banc

d'essai à de nouveaux produits qui consentent des

prix bas pour obtenir les travaux et se lancer sur

le marché (souvent au dépend des habitants).

b) Les normes par rapport à la production

L'évolution de la production suit-elle exactement

l'évolution des normes ?

Est-il vrai que la production adopte toujours les

normes comme un minimum qu'elle dépasse rarement ?

Les anciens logements satisfont-ils aux H.L.M. et

réciproquement les nouveaux logements sont-ils

très éloignés des anciennes normes ?

Afin de pouvoir répondre à ces questions, un certain

nombre de cas, choisis au harsard, ont été confrontés

systématiquement aux deux normes.

CAS NUMERO 1 le "logement spéculatif 1900"

2, rue de Montchoisy

- 3 pièces

N.1929 N. HLM réalisation

A B C écart AC écart BC

CH 10 15 17,40

CH 10 9 15,45

CUisine 10 6 12

SURF.HAB. (30) 37 44,85 7,85

W.C. + DEG. (12) 9

SURF.TOT. 42 53,85 11,85

au point de vue surface, il est supérieur

aux deux normes (notons qu'il ne répond pas aux

autres conditions : en 1929 les alcôves fermées sont

interdites, ainsi quela ventilation des W.C. sur

l'escalier, les bains sont obligatoires). Du point

(le vue espace, la théorisation du minimum a certainement

entraîné une réduction.


I

1

I

I

I

LI

1•

I

I

I

I

I

I.

L

I

I

[j

I

Il

CAS NUMERO 2 logement ouvrier urbain, rue des Allobroges

-

1930

- Arch. Perrot et Bourrit

- Fig. 16 - Propriétaire Caisse

d'Eparqne - 3 pièces LI -

N.1929 N. HLM réal is

A B C

CH 10 9 13,8

CH 10 6 15

CUIS.-- p. 6 6 7

CH 10 15 15

SURF.HAB. 36 37+6=43 50,8

BAIN+DEG. 12 8 1 5

SURF.TOT. 48 59,3 + 11,3

écart AC écart BC

+ 7,8

Remarque : ce logement répond largement aux normes

H.L.M.. Il comporte 11,3 m2 de plus que le minimum

de 1929, soit la surface d'une pièce. Le plan n'applique

pas les conceptions dullminimumIl (à part la

cuisine, considérée comme -- pièce.

CAS NUMERO 3 logement ouvrier périphérique -

Vieusseux -

1930

- arch. Vincent -

3 pièces + 2 demi-pièces = 4 pièces)

N;192) N.FILM réalis. écart AC écart BC

A B C

CH 10 9 10

CH 10 9 10

CH 2 6 6 6

CUIS. - 6 6 5,/+ 5

SALLE 10 15 15

SURF.HAB. (42) min.48 46,45 - 1,55

DEG.+BAIN (12) 11,55

SURF.TOT. 54 57 + 3

Remarque : c'est le seul logement examiné qui ne

répond pas aux Normes H.L.M.. Il est très ajusté

sur le minimum 1929 les 3 m2 "en plus" sont explicables

par l'absence de dégagement.

S. 3 25


I

I

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

CAS NUMERO 4 logement de standing moyen - Quai

Charles-Page-1934-38 - Arch. A.Logeron

(3 pièces) -

N.1929 N.HLM réalis.

A B C écart AC écart BC

CH 10 9 13

CH 10 15 17

CUIS. 10 6 9

SURF.HAB. (30) min37 39 + 2

DEG.BAIN (12) 14 1 1

SURF.TOT. 42 53,2 +11,2

CAS NUMERO 5

logements de standing moyen élevé

Chemin de Roches - 19 - arch.

- 4 pièces -

N.1929 N.HLM réalis.

A B C écart AC écart BC

CH 10 9 15,2

CH 10 9 17,3

SALLE 10 15 25

CUIS. 10 6 7,6

SURF.HAB. (40) 48 64,1 + 16,9

DEG.+BAIN (14) 19,3

SURF.TOT. 54 83,4 30,04

CAS NUMERO 6 immeuble de luxe - Clarté -

1930 -

arch. Le Corbusier - 4 pièces duplex -

N.1929 N. HLM réalis.

A B C écart AC écart BC

CH 10 9 17,4

CH 10 9 15,3

CUIS. 10 6 7,8

SALLE 10 15 30,8

SURF.HAB. (40) 48 60,3 + 12

DEG.+BAIN (14) 17,3

SURF.TOT. 54 88,6 34,6


I

I

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

1

I

I

CAS NUMERO 7 HLM Morillon-Parc - arch. A.Gaillard

N.1929 N. HLM ralis.

A B C écart AC écart BC

CH 10 9 17,5

CH 10 9 14

CUIS. 10 6 9

SALLE 10 15 36,5

SURF.HAB. (4Ô) /+8 77,0 + 29

DEG.+BAIN — (14) 10,25

SURF.TOT. 54 87,25 23,25

CAS NUMERO 8 H.L.M. et loyers libres - Tours de

Carouge - 1958-63 - arch.

3 pièces (avec usage comme un 4 p.)

N.1929 N.HLM ra1is.

A B C écart AC écart BC

CH 10 9 10,5

CUIS. 6 6 7

CH 10 6 10

SALLE 10 15 15,75

SURF.HAB. (36) 43 43,25 +0,25

DEG.+BAIN 12 10,75

SURF.TOT. 48 54,00 + 6

CAS NUMERO 9 H.L.M. et loyers libres - Le Lignon -

1964 - arch. Addor et Julliard -

N.1929 N.FILM réalis.

A B C écart AC écart BC

CH 10 9 14,22

CH 10 9 11,77

CUIS. 10 6 7,57

CH.SALLE 101527,71

SURF.HAB. (40) 48 60,27 +12,27

DEG.+BAIN - (14) 18,5

SURF.TOT. 54 78,77 + 24,77

8. 3. 27


I

I CH

CAS NUMERO 10 H.L.M. et loyers libres - La Gradelle

type A - 1966 - arch. Hentsch -

4 pièces -

10 9 13,8

CH 10 9 11,6

I

CUIS. 10 6 11

SEJ.+ 2 p. 10+ 15+ 23,1

6 6

N.1929 N.HLM réalis.

A B C écart AC écart BC

SURF.HAB. (46) 48+6=54 69,5 + 15,5

I

I.

DEG.+BAIN (14) 7,18

SURF.TOT. 60 76,68 + 16,7

CAS NUMERO 11 logement "de luxe" - La Gradelle -

type C - 1966 - arch. Hentsch

I

-

4 pièces 2 , -

I

A

N.1929 N.HLM réalis.

B C écart AC écart BC

CH 10 9 15,2

I

CH 10 9 10,2

CUIS. 10 6 11,6

SEJ.+ - P. 10+615+6=2128

I

SURF.HAB. (46) 48+6=54 65

DEG.+BAIN14 29

+ li

SURF.TOT. 60 94 + 34

I

Remarque : écart relativement faible avec la norme

H.L.M., par contre se distancie nettement

du logement minimum 1929 (importance

des dégagements)

I

I

I

1

Essayons de tirer quelques considérations générales,

en regardant globalement d'abord, la période entre

deux guerres (cas 2 à 6), la période après guerre

(cas 7 à Il).

Période avant-guerre

Les surfaces croissent selon le degrés de standing.

Le logement ouvrier subventionné, à la périphérie

est au plus près de la norme.

Période Après-guerre

Le seul cas de H.L.M. pur examiné est celui qui a

l'écart le plus grand par rapport à la norme

Un seul cas est vraiment près de la norme (Carouge);

les autres (H.L.M. ou luxe) sont tous à 12 m2 en

dessus du minimum.


I

8. 3 _ 29

I

U

I

I

lob

I

Le logement minimum

n'est donc plus assimilable uniquement au logement

ouvrier.

La question de la surface n'est plus considérée

comme déterminante, dans la construction de logements

économiques.

Ces quelques calculs vérifient donc l'hypothèse

contenue dans l'iritroduct4on concernant l'uniformisation

du produit. Cependant, il est nécessaire dé

pondérer cette thèse, par deux remarques

l) au niveau des finitions (sols, parois, etc.) apparaissent

certaines différenciations;

2) le taux d'occupation un maximum est fixé pour

les H.L.M., qui donc théoriquement ne seraient

pas plus occupés que les autres logements. Cependant,

la loi fixe également un minimum, il n'est

pas possible d'avoir un 4 pièces H.L.M. pour soi

tout seul, ou un 8 pièces pour deux.

La naissance d'enfants devrait provoquer le déménagement

vers un logement plus grand, mais en

général, il n'y a pas de disponibilités.

Une enquête faite en 1959 par le Canton de Vaud,

(publiée par Habitation oct. nov. 59) montre bien

quelle est l'occupation réelle des H.L.M.

I

I

I.

I

I

I

I

I

1


I

83. 30

I

3.2. DISTP1BtJTON E'I GRUVPOiENT DES LOGEMENTS

I

U

I

I

I

.

I

I

étude

I

I

a)

3.2.1. Conception des modes de groupement et de distribution

des cellules.

Recherches et théories entre les deux guerres mondiales.

Le processus de rationalisation du logement (institutionalisé

par les ClAM 1929 sur le logement minimum)

entraîna en plus de la définition du plan standart,

de nombreuses recherches sur le mode de groupement

des cellules.

Nous ne pouvons pas faire d'exposé exclusif de toutes

ces expériences (théoriques ou pratiques) qui

se déroulaient dans la plupart des pays industrialisés,

ainsi qu'en URSS.

Cependant, nous allons donner un certain nombre

d'applications.

iLa recherche se centra rapidementsur la diminution

du coût des distributions, par l'augmentation du

nombre de logements desservis par ascenseur et par

escalier.

De nombreux écrits de Gropius ou de Le Corbusier

reflètent cette préoccupation.

Au Congrès des ClAM de 1929 à Stuttgart, Le Corbusier

dit qu'une étude précise lui permet de proposer

un groupement de 2.400 personnes sur une seule trémie

verticale de quatre ascenseurs contenant chacun 30

personnes.

"Au lieu, dit-il, d'avoir 40 ascenseurs accompagnés

de 40 escaliers, éventuellement 40 concierges et 40

portes sur la rue, nous n'avons qu'une porte et

qu'un concierge".

Au même Congrès, la Ville de Stuttgart présente une

économique comparative, de 3 modes de distribution

de logements, répondant aux mêmes caractéristiques

de confort et d'hygiène. Les 3 modes comparés

sont

la distribution par coursive

h') la distribution par coursive tous les deux

étages (logements en duplex)

I c ) la distribution par cage d'escalier à deux

logements par palier.

I

I

I

L'étude démontre que, dans la situation présente,

les avantages économiques des immeubles hauts par

rapport aux immeubles moyens ou bas ne sont pas é-

vidents, et elle met en garde les architectes sur

l'importance du coût des batteries d'ascenseurs.

Cette étude tient également compte du problème de

la mise en oeuvre (vu le degré de faible développement

de la mécanisation) et par conséquent de l'élévation

du coût dans la construction des immeubles

hauts. Elle met en évidence que le coût par logement

serait plutôt moins élevé pour le type C (Fig. 1),


I

I

I

I

I

I

I

1•

I

I

I

I

I

I.

I

I

1

I

I

1

I

C)

2 logements par palier sur 5 niveaux, en admettant

comme tolérable leabsence d'ascenseur jusqu'à 5 étages

sør rez, que le type A (Fig. 2).

G00

-t---- .......

APP 1:200

Fig-1

Fig. 2

COUPE 1:400

8.3. 31


L]

I

I

I

1

I

I.

I

I

1

I

E

I.

1

I

Dans le type A, une coursive distribue 15 appartements

sur 9 niveaux, désservis par une seule cage d'escalier,

les 5 premiers étages n'étant pas desservis

par l'ascenseur.

Cette étude peut nous faire comprendre en partie,

que la plupart des ensembles construits durant les

années 1930, notemment en Allemagne et en Hollande,

soient du type C.

Bien que les réalisations soient donc peu nombreuses,

(tant en Suisse qu'ailleurs) nous allons illustrer

de quelques exemples les premières recherches systématiques

concernant les coursives et les rues intérieures,

(nous laissons de côté les recherches concernant

le logement individuel groupé - Pessac de

Le Corbusier - ainsi que les recherches sur le

collectif ponctuel - Tour Victorien plein" de Stahl

à Amsterdam -).

3.2.1.1. Distribution par coursives

Principe : ce système de distribution permet de

grouper un très grand nombre d'appartetraversants

sur une cage

ments tous

d'escalier avec l'ascenseur, donc de diombre

des équipements coûteux:

minuer le n

(escaliers, ascenseurs, entrées, etc. par

rapport au nombre de logements

C'est ce principe qui est appliqué dans le projet

d'immeuble lamelliforme de GropiUs et Brener (Fig.10)

Ce système qui tendait à rationaliser à la fois la

structure, la distiibution et le groupement et le

logement, reste dans sa vétitable forme en Allemagne

à l'état de projet (ex. projet pour la "Colonie

d'essai, Spandau - Haselhort, 1929" - Fig. 4) pour

les raisons que nous évoquions plus haut (entre autres).

I

f

83. 32

I

Fi g. 4

1


I

I

Par contre, Walter Gropius a réalisés certains ensembles

de logements minimum correspondant plus aux

"traditions" locales, avec distribution par coursives,

exemple la "Colonie d'habitations de Berlin-Siemens-

• stadt, 1929" ou à la "Colonie de Dammerstock " 1927-

28 (Fig. 5). Dans ces deux cas, la typologie des lo-

.

gements est identique. On peut remarquer que seules

les pièces de services (bains, W.C., entrée, cuisine)

I

donnent sur la coursive (la nécessité d'aérer des

pièces de services sur la façade, économie sur les

canaux d'aération).

I

L'organisation intérieure des logements est fortement

conditionné par le mode de distribution.

En Hollande, ce type de distribution s'est facilement

I

répandu car il correspond à deux notions ancrées depuis

longtemps : tout d'abord la notion "de porte

sur la rue"; ensuite,l'ouverture des baies au niveau

I

de la rue (la notion

en Hollande, n'est

pas la même qu'en Suisse ou en Allemagne).

C'est donc en Hollande, que nous voyons les premiers

types d'immeubles lamelliformes à coursives réellement

aboutis. L'immeuble de "Bergpolder" à Rotterdam

des architectes Brinkmanri, Von der Vlugt et Van Tijen

1934 (Fig. 6)

I ou l'immeuble à Rotterdam de Van Tijen

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et Maaskant 1937 (Fig-7).

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8.3. 34


1 A 8.3. 35.

Dans ces deux cas, il s' agit d'immeubles de standing

moyen. A Bergpolder l'immeuble est composé uniquement

par des 3 pièces 2 , chaque coursive distribue 8 ap-

I

partements (de 240 è 320 personnes), soit un total

de 80 logements pour une cage d'escalier, un ascenseur

de 13 personnes et un escalier de secours non-abrité.

I

On voit bien l'avantage d'une telle solution tant

au point de vue constructif, qu'au point de vue

distribution. Les ascenseurs à l'époque étant très

.

1

coiteux, ceux-ci ne s'arrêtent que tous les deux

niveaux (Fig. 8) permettant une nouvelle économie,

(inconvénient d'être obligé de monter ou descendre

I

L1fl 2 niveau).

Ce mode de distribution donne de l'extérieur une

cales

lecture simple et immédiate des circulations verti-

1

et horizontales comme dans le cas de Bergpolder

(Fig. 9) ou de Plas aafl. La cage d'escalier accolée

au pignon ne perturbe pas la structure générale

I

de l'immeuble; pour bien marquer la verticalité de

la distribution, celle-ci est entièrement vitrée

avec des montants verticaux en acier (pas de traverses

horizontales). Contrastant avec les coursives,

I

la structure verticale étant peu marquée. Dans son

emsemble de Dammerstock (Fig.lo). Gropius signale

chaque entrée d'appartement par un élargissement de

la coursive, cici permettant en outre d'individuali-

I

ser les entrées en aménageant celles-ci (fleurs,

banc, etc.) (Fi g.1O).

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8.3. 36

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Nous trouvons dans l'immeuble de Bergpolder une

coursive de 1 m.20, il s'agirait donc de faire une

économie sur les circulations au détriment des possibilités

d'utilisation qui dépendent de l'aménagement

ou les possibilités d'aménagement (banc, bac à

fleurs, protection de la porte d'entrée par des

brise vue, éclairage, etc....), du traitement, particulièrement

de la balustrade dans les immeubles

hauts comme par exemple à Plaslaan (Fig. 7) où, dans

les étages supérieurs, l'on a un réel sentiment

d'insécurité (fig.11), par le choix des matériaux

(verre armé translucide) et par le traitement des

détails (main-courante fine et jour de 10 cm au sol).

Nous trouvons le seul exemple de réalisation à

Genève de distribution par coursive à la "Cité-

Vieillesse de Vieusseux" de F. Mezger 1932 (Fig.12).

Deux escaliers distribuent 14 studios par coursive.

La largeur et l'exposition ouest de la coursive a

permit de mettre bancs, fauteuils et fleurs, comme

on peut le voir encore actuellement, cependant l'absence

d'ascenseur pose un réel problème pour les

vieillards.

Un principe peu répandu est la distribution par

coursive tous les deux étages d'appartements en

duplex. (fig. 13)


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I

Fig 12

Fig. 13

L'exemple le plus frappant que nous avons examiné

est celui de Spangen de Brinkmann, 1919-1921 où

est réalisé le mélange d'une tradition et d'une

idée novatrice (voir 2ème partie). Principe : 3 logements

superposés, le premier a accès directement

sur la cour intérieur, le deuxième est distribué

par un escalier individuel sur la cour. Tous les

3ème logements (à 2 niveaux) sont distribués par

une vaste coursive, non couverte. Le soin mis à

l'étude du plan masse, ainsi qu'à la disposition des

équipements collectifs, ajouté à la qualité du traitement

(bac à fleurs, balustrade) rend le parcours

sur cette rue supérieure extrêmement agréable. Elle

est du reste abondamment utilisée par les locataires

comme prolongement du logement (Fig. 14).

Fig 14

8.3. 37.


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I

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3.2.1.2.

La rue intérieure

Le Corbusier, promoteur de ce nouveau mode de distribution

s'appuie pour défendre cette théorie, sur

des concepts urbanistiques "la cité-jardin verticale

prend le pas sur la cité-jardin horizontale..., les

rues jusqu'à présent posées sur terre, sont construites

les unes sur les autres, elles sont devenues intérieures

et combien simplifiées" et parlant du tissus

urbain il dit : "La rue-corridor est le fait de

méthode séculaires désormais désuètes. Il faut admettre

de retirer les maisons de la rue pour ouvrir

Mes espaces. Nous voici donc arrivés à la conception

des immeubles en hauteur de 30-40-50 jusqu'à 150 mètres

ou davantage".

Le Corbusier se propose de supprimer la rue-corridor

pour redonner au logement air, lumière, soleil, espace

vert, et de la reniplacer par le chemin piéton

et l'autoroute, pour lui, la rue n'est pas une chaussée

pour les voitures, un trottoir pour les piétons,

elle n'est qu'un moyen commode de liaison, elle

n'est pas un élément d'échange et de contact.

Mais ce cheminement piétons dans la maison, "la rue

intérieure", quel est-il rue intérieure a connu

à Moscou un embryon d'exécution dans 2 ou 3 maisons

communes .....On a trouvé l'application indésirable

les enfants faisant trop de bruit dans les corridors,

etc.... Impressionné par cet échec, on admet donc

dans certains milieux à Moscou d'abandonner la rue

pour

"Je dis : n'abandonnons pas le principe de la rue

intérieure. Comment peut-on organiser une rue intérieure

? Les rues étaient sur le sol de la ville

en plein air, se transforment en rue intérieures

désservant tous les étages d'immeubles de 15 à 20

étages par exemple. La police (l'agent de police) qui

est répendue innombrablement à tous les carrefours

de la ville sera démobilisée et désaffectée. Toutefois,

prenons quelques agents de police et nous leur

confierons la garde et la discipline des rues intérieures".

Le piéton ou l'enfant jouant sur le trottoir n'était

pas encore sujet à la verbalisation. Le Corbusier y

met bon ordre,"pense-t-il éduquer ainsi les pauvres"

(Francastel). Bien que les rêves de Le Corbusier

ne soient pas réalisés en 1930, nous pouvons voir

comment s'est réalisé ce qui était sur papier depuis

1920-30.

C'est dans la

seille que le

(Fig. 15).

célèbre unité d'habitation de Mar-

Corbusier a expliqué ses principes


I

I

I

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I

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Fi g. 15

I

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I

Paradoxalement, l'élément central de l'édifice est

la cellule de base, ce qui est étonnant si l'immeuble

doit être le cadre d'une vie communautaire et

est censé remplacer à lui seul, une partie dd la

ville. En fait, il s'agit avec ce système de concentrer

un maximum de logements grâce à un épaississement

démesuré (Marseille 24 m. ) et de réduire

en même temps que le logement, ses parties communes.

1

3.2.2. Etat du processus de rationalisation des modes de

distribution et de groupement à Genève, avant la

I

guerre 1939-45.

I

Avant d'examiner la production genevoise entre deux

guerre, il est intéressant, pour mieux situer cette

période de se référer à la typologie des immeubles

du 19ème siècle.

I

A Genève, le système de distribution des immeubles

du début du siècle est issu du type maison bourgeoise

du 19ème siècle (par ex. Immeubles résidentiels

I

de la rue des Granges). Ce mode de distribution qui

alliait un aspect représentatif à la fonction de

circulation se composait d'une succession de sas

'

(Fig. 16).

Une cour d'honneur coupée de la rue par un haut mur,

le hall de un escalier monumen-

I

tal, héritage de l'architecture baroque - un vaste

hall de réception dans le logement et un certain

nombre de hall ou de dégagements distribuant les

8.3. 39


I

I

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I

I

1

I

Fig. 16

différentes pièces. Dans les immeubles du début du

siècle, nous retrouvons le même schéma qui persiste

actuellement dans une certaine mesure : hall d'entrée

de l'immeuble, escalier, hall d'entrée de l'appartement

et hall et dégagements de distribution.

Dans un "Bulletin de la Société pour l'Amélioration

du Logement"de 1895 et 1907, Louis Wuarin, professeur

à

de Genève, dénonce dans les mai-

Sons insalubres le danger des parties collectives

de

foyer de communication des maladies

entrée non cimentée (putrification des détritus)

escaliers dangereux, raide, mal éclairé, en bois

(danger d'incendie), donnant sur des courettes étroites

et humides, les fenêtres des montées trop petites

souvent absente de vitres. Les nombreux W.C. sans

eau donnant sur l'escalier. Outre l'entretien et l'amélioration

des montées,Wuarin propose la multiplication

des dégagements et des entrées dans les immeubles

et les appartements, véritables sas, obstacles

à la propagation des maladies et aussi garants

de l'indépendance des logements et des membres de la

famille, seule solution à la bonne entente des habitants.

Nous ne trouvons dans les immeubles collectifs, que

le type d'accès cage d'escalier. La cage, axiale ou

non (si les logements sont diférenciés) ou s'il a'agit

d'angle celle-ci occupant l'angle

rentrant), est placée soit en façade côté cour (fig.

17) soit centralement (fig. 18).

Le nombre de logements desservis par palier est généralement

de 2 (Fig. 17 et 18) traversants ou 3

dont 2 traversants (Fig. 19).

L'iziLroduction tardive de l'électricité dans les immeubles

d'habitation rendait indispensable un éclairage

naturel des cages d'escalier, aussi dans le cas

de la cage en position centrale (Fig. 18) une verrière

en toiture fourni la lumière qu'un puit distribue,

plus ou moins bien aux étages inférieurs (fig.

20)

8.3140.


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I

Fi g. 17 E g. 8 Fig . 19

La cage en façade tout en assurant un bon éclairage

naturel de la montée présente l'avantage de garder un

contact visuel avec (pour autant que celle-ci

ne s'ouvre pas sur une courette sombre et insalubre)

offrant ainsi une liaison visuelle transitoire

entre l'extérieur et le logement (Fig. 21).

kîï

g20

8.3. 41.


I

I

Production entre deux-guerres

I En 1930, l'ascenseur est une installation chère, c'est

là une des raisons du choix de la maison basse (économie

sur construction, prix terrain, etc.) pour les

logements anciens (minimum et bon marché).

Il faut faire la distinction entre les immeubles bas

3 à 1+ étages, réservés aux ouvriers, tels les ensembles

de Vieusseux (Société Coopérative d'Habitation)

Cité Vieillesse (Fondation pour Personnes seules et

âgées), Bachet de Pesay (Caisse d'Epargne), et les

immeubles moyens de 5 à 8 étages réservés aux classes

moyennes et bourgeoises,

I

comportant un ascenseur.

En effet, l'ascenseur à moteur électrique introduit

à Genève en 1920 se généralise à partir des années

20-30 dans les immeubles de haut et moyen standing;

il tend à rejetter au second plan la circulation par

escalier, celui-ci ayant dorénavant la fonction de

service (déménagement), de secours (feu, ou de dé-

I

pannage (panne d'ascenseur).

Les lois et réglements de construction de 1929 ne

disent absolument rien au sujet des ascenseurs.

I Seuls existent des réglements de sécurité.

La société pour l'amélioration du logement avait

' dénoncé les dangers et l'insalubrité des cages

d'escalier, la loi de 1929 ratifie les nouveaux

principes d'hygiène, de sécurité et de salubrité

nécessaires aux nouveaux logements : éclairage naturel

des circulations, etc. L'article 50 et l'arti-

I

cle 53 apportent une précision : les escaliers

I

I

peuvent être éclairés par le haut de vitrages ayant

une surface égale à celle de la cage d'escalier. Le

vide de la cage mesuré au niveau de chaque étage

doit avoir au moins une surface de 2 m2, plus autant

de fois 0,35 m2 qu'il y a d'étages au-dessous

du palier où la hauteur est mesurée.

Article 79 : les escaliers doivent être pourvus d'une

main-courante. Ils doivent être convenablement é-

clairés ainsi que les dégagements.

Une modification de la loi en 1932 n'apporte que

quelques précisions.

Article 75 les allées, escaliers et cours où le

I

public peut circuler doivent être suffisamment

éclairés jusqu 'à minuit au moins.

Article 76 un palier d'au moins 1 mètre de lar-

I

geur doit être intercalé entre toute porte donnant

sur un escalier et la première marche, lorsqu'il

conduit à un étage inférieur.

Article 78 : les rampes des escaliers ainsi que les

I gardes-corps des galeries doivent avoir une hauteur

d'au moins 90 cm. mesurés au point le plus défavorable.

La loi du 27 avril 190 reprend les articles cidessus

et précise certains points. Articles 36, 61,

88 (1ère, 2ème et 3ème zone). La longueur des marches

ne doit pas être inférieure à 1 m. 10. L'escalier

I

8.3. 42


I

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I

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I

I

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I

d'un immeuble ayant plus de 2 étages sur rez doit

être construit en matériaux incombustibles. Et l'art.

112 (/+ème zone) les escaliers des immeubles locatifs

doivent être éclairés directement sur l'extérieur à

tous les étages.

Remarques : les immeubles passant de 3_/ étages à

5-8 étages doivent assurer des minimum de sécurité

et d'hygiène que leur impose la loi : tout d'abord

l'éclairage naturel de la cage (il faut penser qu'à

l'époque le coût de l'électricité était relativement

élevé et que les installations étaient plus sujettes

aux pannes) et la main-courante, puis en 1932 la

distance porte escalier et la hauteur des gardecorps

dt enfin en 190 la largeur des marches et

les escaliers incombustibles.

Modes d'éclairage de la cage d'escalier

Les architectes répondent à l'obligation de l'éclairage

naturel de trois manières

cage en façade;

cage centrale éclairage par le haut avec

puit de lumière;

cage centrale prise de lumière en façade

avec courette à chaque étage;

1) par la façade (fig. 22) c'est le cas le plus

fréquent à Genève. A cela, nous

pouvons y trouver plusieurs raisons

: - parce que c'est le moyen

qui assure le meilleur éclairage

surtout si la façade est vitrée

sur toute la hauteur (Fig. 23)

Mais aussi, il permet dans certain cas, de diminuer

l'encombrement de la cage d'escalier (ex. Montchoisy

16,50 m. y compris ascenseur et vide ordures, et

Frontenex-Parc 33,80 m2 principalement à cause du

vide nécessaire à l'éclairage).(Fig. 24).

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8.3. 43.


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2) central, éclairage par le haut

A Genève, en 1930 ce système est

moins pratique que durant la p-

riode précédente; peut-être ce

type d'éclairage ne correspondil

pas aux nouveaux principes

d'hygiène (air, lumière, soleil)

et d'esthétique (cage expression de la fonction de

circulation). Si l'on applique les règlements de

construction à la lettre (ce qui est bien souvent le

cas) comme ils ne sont en somme qu' indication d'un

minimum exigible, il faut reconnaître que cé type

dclairage s'il peut s'admettre dans les étages

supérieurs (2-3 étages) est totalement inefficace

dans les étages inférieurs (Fig. 25). Nous pouvons

NI

25

cependant donner l'exemple de Clarté où Le Corbusier

a partiellement résolu le problème (Fig. 26), tout

d'abord en prévoyant un vide de puit de lumière important

qui donne une certaine ampleur à l'escalier

(mais il s'agit d'un immeuble de haut standing),

enfin en construisant les escaliers et les paliers

en fer et en dalles de verre laissant filtrer dans

une grande mesure la lumière de la lanterne supérieure

(Fig.27); de même en façade, des entrées

anormalement grandes, des plots de verre permettent

l'éclairage naturel du hall (Fig.28).

83. 44


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Le Corbusier s'est préoccupé de l'éclairage de la

cage dans certains cas comme l'immeuble de l'avenue

de Contamines (Fig. 29) pour économiser une cage

spéciale pour les ascenseurs, ceux-ci occupent le

vide d'éclairage, l'obstruent, bien que leur cage ne

soit qu'un grillage.

8.3. 66

2

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toiture

I

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I

nous faut aussi signaler le problème de l'exécution

des verrières, objets de fréquentes réparations.

Il est résolu à par des plots de verre

. Le nombre croissant des étages peut être aussi

une raison de l'abandon de ce système d'éclairage.

3) cage centrale et prise de lumière en façade

système est peu pratique, à

Genève, nous ne trouvons que quelques

exemples de M. Perrin, rue

Lamartine et rue de Contamines, et

de l'Atelier d'architectes (GANG)

au quai des Arénières et chemin

Krieg (Fig. 31). Ce système était plus une astuce

pour répondre au réglement qu'un moyen efficace

d'éclairer la cage d'escalier (Fig-31).

Ce système était un moyen d'éviter la verrière en

et de ne pas donner un volume trop important

à la cage d'escalier.

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Mode de groupement

Comme nous l'avons vu dans les immeubles de la fin

du 19ème siècle, nombre des logements par palier

étaient de 2 (traversants) ou de 3 logements (3 traversants

+ 1 petit logement non traversant). Or, le

logement traversant correspondait aux nouveaux concepts

d'air, lumière, soleil = santé salubrité, des

hygiénistes et rationalistes Hollandais, Allemands

et Suisses. Ceux-ci I appliquaient dans la grande

majorité des cas; la coursive assurant, quelque soit

la grandeur du logement, un traversant; de même la

distribution par escalier de 2 à 3 logements maximtiirn

comme par exemple à Vieusseux ancien (fig. 32).

Or, à Genève si ce type de groupement est fort pratiqué,

il n'est pas encore généralisé. Il faut signaler

qu'avec les nouveaux modes d'implantation

(tissu ouvert) sont créés de nombreux appartements

d'angle non traversants, mais " à double orientation

(Fig. 31).

En effet, par soucis de rationalisation, la tendance

est de grouper 4 5 cellules par palici.

L'augmentation du nombre des logements par palier

amène inévitablement à un nombre croissant de logements

à une orientation ce qui est proprement inadmissible

Jrsqu'il s'agit de logements de plus de

3 piè' - et qu'en plus ceux-ci ont une orientation

dF ' ,rable.

83. 47


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I

Groupe A rch. M BriUrd VIE U SSEUX Fi g 32

Notons que la hauteur de l'immeuble n'influence pas

le nombre de logements par palier, nous trouvons

pour un même nombre de niveaux, des groupements de

2 ou 5 appartements. De même que la position de la

cage d'escalier, tels le prouvent les exemples suivants

(Fig.33) Rue de Crouge No57, la cage en façade

distribue 5 logements et dans le cas du quai des

Arnières, la cage centrale distribue 1+ logements.

Fg .33 Fig. 33 bis


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Cage en façade, expression d'une fonction

Il nous faut encore parler brièvement du mode de

représentation symbolique de la fonction circulation

verticale en façade, car en 1930 un soin particulier

est ménagé à cette partie du bâtiment. La

position en façade principale (sur rue) dans certain

cas en est ta preuve.

Walter Gropius fut l'un des premiers à donner un

nouveau mode d'expression à la cage d'escalier en

employant les matériaux nouveaux : pan de verre,

profilé acier et béton armé suivant leurs possibilités.

A ce propos, Giedion écrit

"Gropius avait déjà, dans son usine d'Arfeld

an der Leine 1911, entouré l'escalier de parois

de verre et dématérialisé les angles. A

Cologne, il reprend cette idée en la développant.

Cette forme d'escalier de verre servira

fréquemment de modèle par la suite.

La transparence même ici a d'étonnants résultats.

L'escalier auquel il manque l'enveloppe

habituelle, semble placé dans l'espace. La

spirale de l'escalier devient un mouvement

brusquement figé. Cette utilisation de l'effet

de transparence, contrastant avec la façade

sans fenêtre, en briques de calcaire jaunes

(Fig. 34), constitue une innovation dans l'architecture....

L'utilisation artistique, par

l'architecte de matériaux et de possibilités

qu'au 19ème siècle l'ingénieur n'employait

que dans des bâtiments purement fonctionnels

contribue à la création de nouveaux moyens

d'expression ......la fabrique modèle de l'Expo

du Werkbund de Cologne, où l'accent est mis

sur la legerte, la transparence et la sobriété

de la forme amorce plus fortement que tout autre

édifice réalisé en Europe à cette date,

1 1 a rc1ii ec tur(, ('!ItUIlOI aine''.

-

Fig.34

8. 3. /9.


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I

Nous avons pu voir en Hollande, lors de notre voyage

d'étude, plusieurs exemples de ce mode d'expression

le sanatorium de Zonnestral à Hilversum (Fig.35)

(MM. Duikers et Bijvouet) l'immeuble de Bergpolder

(Fig. 36), etc... A Genève, nous ne trouvnns pas

d'exemples où la cage vitrée soit entièrement dégagée

du corps du bâtiment, mais l'expression de la

fonction est marquée de plusieurs façons

Fig. 36 Fig. 35

a) en continuité avec la façade (Fig.37) la cage est

exprimée par un pan de verre continu sur toute la

hauteur de la cage. Exemple Route de Chêne

(Hoechel 132 - Fig. 38 photo), quai Charles Page

(Lozeron 1935), etc...

F-1g.37 F'g38

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1

Remarque : Cette solution pose le problème d'entretient

de ces verrières, car s'il est admis dans certains

pays comme la Hollande de repeindre les huisseries

tous les duex ans, il n'en est pas de même

dans nos régions. Certains voient dans l'architecture

des années 30, un échec dû entre autre à la dégradation

(corrosion, mauvaise étanchéité, etc.) de ces

systèmes constructifs. L'Usine Van Helle à Rotterdam

(1930) montre que de telle verrière entretenue tous

les deux ans sont encore dans un parfait état (Fig.

39).

b) exprimée en volume : comprises dans le gabarit

général de l'immeuble (fig. +0 photo), les loggias

laissent apparaître le volume hors gabarit

(Fig. 1+1);

en outre, on trouve associée l'expression par

volume et par vitrage continu.

Remarques : les fonctionnalistes allemands ou hollandais

et russes, tout en exprimant la verticalité

de la circulation, utilisaient les nouveaux matériaux

(pan de verre, acier, béton armé, escalier en

porte à faux, etc.) au maximum de leur possibilités

créant un nouveau mode d'expression architectural;

or à Genève, les architectes adoptent la représentation

symbolique de la fonction, mais empreinte des

traditions et conditions locales, ils montrent une

certaine réticence face aux possibilités des nouveaux

matériaux (vitrage étroit, escaliers portant

toujours sur les murs, l'entourant, etc.) qui ne

sont pas encore un mode d'expression.

8.3 5


I

I

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

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I.

I

I

I

I

I

I

I

Fi g. 40

M

Fig41 Fig. 41

Cages, circulations et autres fonctions

Dans certains cas, les paliers intermédiaires de la

cage d'escalier ouvrent sur un balcon ou une loggia

(Fig.43). Eti général le balcon donne accès au videordure

qui se trouve ainsi isolé et bien ventilé,

mais il offre aussi la possibilité de sortir à tous

les niveaux. Les larges portes-fenêtres permettent

une bonne aération de la cage et son moindre isolement

(Fig. /4)

Tr

F i. Fin i

8 3 52.


8.3. 53•

I

3.2.3 Crislallisation d'un mode de groupement

I

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I.

Li

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ilb

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Li

1

I

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h--.

Fig. 46

Fig 47

Fi 48

L

F19. 48

3.2.3.1. Introduction

_____

Les modes de groupements et de distributions des

r

+ cellules ont-ils évolués depuis 194:0 A vrai dire,

les bases de la rationalisation des distributions

étaient déjà posées, théorisées et pratiquées

me nous venons de le voir dans la première partie

de cette étude). L'immeuble lamelliforme, accès par

Fig

coursives, de Gropi s ou la rue intérieure de.Le

Corbusier avaient ouvert la voie, il ne restait

lus aux architectes qu'à trouver des solutions plus

onformes aux normes actuelles. Nous citerons pour

mémoire quelques solutions nouvelles

passage de l'accès par coursive tous les deux

niveaux à la solution tous les trois niveaux

(Fig. 1+5). Cette solution qui permet d'économiser

une coursive augmente le nombre d'escaliers, individuels.

Il en est de même pour les solutions en

semi-duplex (Fig. 46) désservis par coursive.

Dans la cas du semi-duplex il s'agit de permettre

me plus agréable occupation du volume habitable,

'ais cette solution multiplie le nombre des escaliers

individuels aussi il est nécessaire de diminuer le

nombre des coursives. Ces solutions ne sont pensables

que pour des logements relativement grands.

de même l'introduction du semi-duplex distribué

par rue intérieure (Fig. 1+8) présente les mêmes

caractéristiques que celui distribué par coursive

tout en présentant les inconvénients de la rue

intérieure que nous avons déjà cités plus haut.

emarque : Dans les différents cas présentés ci-dessus

l'augmentation en hauteur (9 à 20 étages) et

en longueur (100 à 200 m.) des bâtiments, permet de

grouper un plus grand nombre de cellules par distribution.

La proposition faite par Le Corbusier de

grouper jusqu'à 2.400 personnes sur une trémie

d'ascenseurs est réalisée. Une étude du C.S.T.B.

montre bien la relative importance du coût des

ascenseurs (entre autre suivant le système de distribution).

Conclusion : on pourrait s'attendre à

ce que les dépenses par personne transportée croissent

avec la hauteur des immeubles, il est toutefois

caractéristique que ces dépenses doublent pratiquement

quand le nombre d'étage passe de 8 à 20. Les

immeubles à coursives ou à rues intérieures se montrent

beaucoup plus économiques que les immeubles

classiques quant aux frais d'installation des ascenceurs,

en outre, la réduction du nombre des niveaux

désservis a une influence relativement importante

sur le prix.


I

I

I

I

I

I

I.

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1

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I.

I

I d'accès

I

maximum

I

âgées

I

Fi g. L+ 9

Fi g.49

Cependant, il faut noter que pour les solutions cidessus

duplex, semi-duplex, etc., le coût de la

construction augmenté par le nombre croissant

d'escaliers individuels, par le décalage des dalles

(semi-duplex) obligent à rationaliser au maximum

les distributions. En outre, suite ou non à des

catastrophes (incendie) dans tous les pays, la législation

précise plus ou moins sévèrement des normes

de sécurité limitant le nombre de personnes par

escalier et multipliant ainsi les escaliers de secours.

Il semble donc que le choix d'une typologie

d'appartement oblige à rationaliser au maximum les

distributions dans les cas ci-dessus, cas qui ne

se trouvent que très rarement à Genève.

3.2.3.2. Application tardive ou avortée à Genève du système

coursive ou rue intérieure.

Ces systèmes n'eurent à Genève qu'une application

fort tardive et leur nombre en est limité ; en fait

il s'agit de tentatives isolées d'architectes désireux

d'essayer au moins une fois des logements

duplex ou semi-duplex distribués par coursives ou

rue intérieure. Limitées a un bâtiment, ces expériences

ne sont généralement pas rééditées. Ces solutions

présentent une certaine attractivité, de

nombreux projets faits à l'Ecole d'Architecture

semblent le prouver, mais pour les nombreuses raisons

que nous avons données dans les paragraphes

précédents, dans la pratique la rentabilité de tels

groupements ne semble pas évidente (par exemple

certains architectes pensent que pour que le duplex

soit rentable, il faudrait changer les réglements

de construction et abaisser les hauteurs de logement

de 2,50-2,60 à 2,20-2,30 m.).

Exemples d'accès par coursives : à Genève, ce type

semble avoir trouvé une application bien

précise dans les immeubles collectifs pour personnes

âgées où il est absolument nécessaire d'avoir le

de circulations horizontales et de groupement

de petits appartements (studios ou 2 pièces),

exemples : Immeubles d'habitations pour personnes

Etat de Genève (G.Brera, F.Gampert, Waltenspuhl

1964) au Chemin de la Gradelle. Maison de

Retraite Petit-Saconnex, chemin des Crêts (Archinard

et Zuber 1966).

L'immeuble locatif : Villa Ronzades et des Acacias

(Lamunière et Bussat 1957) est un exemple typique

où l'architecture par soucis de prestige, d'esthétique

et autres à mélangé une série de modèles (Le

Corbusier et Brinkmann, Van de Vlugt) (Fig.50).

8.3. 54


I

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I

I

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I.

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I

I

I

Cet exemple montre qu'avec le choix d'un tel système,

combien il a été possible de tirer un maximum

de profit de la parcelle, mais aussi combien au

point de vue utilisation une telle solution peut

être discutable pour des logements d'une telle dimension

(largeur du logement 2,90 m. , longueur 10,5

et 12 m.) Voir étude Habitation logement No 1.

Ces duplex qui peuvent donner l'illusion de la villa

sont proprement inadmissibles.

Exemple d'accès par rue intérieure

Dans les rares tentatives d'application à Genève la

rue s'est transformée en couloir plus ou moins long.

A cet échec nous pouvons trouver plusieurs raisons

tout d'abord la tradition du loqement traversant et

le coût trop élevé des logements duplex ou semi-duplex,

si bien que cette solution rationnelle de distribution

rend non rentable l'ensemble de la construction.

Nous pouvons citer quelques exemples de semi

rue intérieure : immeuble tour Constellation

(Fig.51) : le couloir déssert 8 logements de 2 pièces

1'2 à 4 pièces dont aucun n'est traversant, ce qui

8.3 55

Fig .5 0


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I.

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permet d'épaisir le bâtiment jusqu'à 24 m. d'où

une longueur minimum de façade par logement. Dans ce

cas, le couloir est légèrement éclairé par la cage

en façade. Immeuble de la coopérative d'habitation

la Ruche rue des Maraîchers (j.J. Tronchet 1958)

(Fig. 52). Le couloir large de 1,80 m. et long de 39

m. distribue 10 logements de 2 à 4 pièces, dans ce

cas les logements côté cour ne voient dans les trois

premiers étages jamais le soleil. Le couloir au

traitement monotone ne présente aucun attrait. La

cage d'escalier bien éclairée en façade présente la

curieuse particularité d'une double montée.

83. 56

Fig 51


I

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I

3.2.3.2. Cristalisation du mode de distribution

A Genève, vouloir rationaliser les distributions et

le mode de groupement des cellules au un moyen Ops accè

s coursives et rues intérieures est faux. Dans la

pro .ni&

situation actuelle, la distribution par escalier

est le moyen rationnel et économique (mis à part les

raisons d'échec des autres distributions que nous

avons déjà montrées dans l'étude)

- le problème de l'ascenseur couteux en 1930 (proportionnellement)

ne se pose plus avec une telle

acuité, l'industrialisation de ce mode de remontée

méaanique,les progrès scientifiques et technologiques

améliorant le rendement des machineries,

la concurrence des entreprises productrices ont

permit de réduire le coût de telles installations

par rapport au coût global de la construction.

En plus,. le nombre croissant d'étages (immeuble

bas du LiGnon 11 étages sur rez) ou le groupement

de tk à 5 logements par palier permet de rester dans

des proportions intéressantes du point de vue

coût, d'utilisateurs par ascenseur;

- la législation pour des raisons élémentaires de

sécurité limite le nombre de personnes par escalier

rendant la solution coursive ou rue intérieure

irrationnelle, multipliant le nombre d'escalier

de secours;

- dans les ensembles ou les grands immeubles la répétitivité

(Fig.53) de la cage même pour des groupements

ou des logements différents permet la préfabrication

des différents éléments de la cage

(paliers, escaliers, porteurs, etc..)

3. 57.

I

I

I

- par rapport à la Cité Radieuse (Marseille), le

groupement avec accès par escaliers offre la possibilité

dans le cadre d'un ensemble de la construction

par étape, et ainsi de louer (voir plan

financier) par eage d'escalier construite,, ce

qui ne serait être le cas dans la Cité Radieuse

où tout le gros oeuvre doit être au moins terminé.

Nous pouvons maintenant examiner dans la période

actuelle, les aménagements qui ont permis de rationaliser

et de minimiser les circulations

Fg. 53


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I.

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I.

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I

1

8

- l'abandon de l'éclairage naturel de la cage d'escalier

a permit la cristalisation du modèle de

typologie d'immeuble à cage centrale. Jusqu'en

1961 nous trouvons encore fréquemment des cages

en façade surtout dans les immeubles hauts,

car il est le seul moyen d'éclairer convenablement

la cage comme aux Tours de Carouge par exemple

(fig. 54)

Mais dans ces différents cas, le traitement en façade

de la cage n'a plus la même valeur expressive,

dans l'immeuble tour Honnegger Constellation St-Jean

(Fig.55) la verticalité du vitrage est coupée par

de nombreux montants horizontaux.


I

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I

I

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I

I

I

lob

I

I

A partir de 1961, les nouveaux règlements de construction

ne rendaient plus obligatoire l'éclairage

naturel de la cage, l'article 73 ne stipule seulement

"les locaux accessibles au public tels que les allées,

cours, escaliers et cages doivent être éclairés

en permanence". Ce reglement peut s'expliquer facilement

tout d'abord les solutions à cage centrale,

vu le nombre croissant des immeubles hauts ne pouvaient

assurer un éclairage convenable, mais aussi

le prix moins élevé de l'électricité (entre autre

le système minuterie) la sécurité des installations

(rareté des pannes) l'absence de grève (en France,

un groupe électrogène est nécessaire pour cette

raison).

D'autre part,

a) avec l'épaississement des bâtiments (minimum de

15 à 16 jusqu'à 20 et plus) l'occupation par la

cage de la zone défavorable devient une nécessité

(Fig.57).

Zone défavorable : bains,cuisine, hall, dégagement,

W.C. et cage.

à la place de la cage en façade, il est possible

de mettre 1 à 2 pièces, ce qui augmente l'état

locatif de l'immeuble, d'ailleurs cette critique

nous a été faite par le professeur d'économie

du bâtiment, M. Wagner sur des projets (E.A.U.G.)

d'immeubles H.L.M. en 1969. En outre, la cage en

façade peut perturber la préfabrication (ou l'industrialisation)

dejla façade; l'exemple de certains

immeubles de l'ensemble Gradelle (Hentsch, Zbinden,

Alfendary, Gampert, Gaulis,1963-67) montre

que pour ne pas augmenter le nombre de type de panneaux

de façade rpéfabriqués, la cage est légèrement

en retrait de la façade (Fig.58);

la critique de Le Corbusier sur la multiplication

des entrées et des concierges a été partiellement

résolue, par l'unification de 2 cages au rez-dechaussée

(Fig.59) comme par exemple les immeubles

du chemin de la Montagne (Gaillard, Moratpour ),

en plus, ce système permet de donner l'impression

d'un grand hall d'entrée et de lui conférer un

caractère plus représentatif.

8 3. 5

I -

Fig 57


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I.

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I

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I

I

F9.58

Fi .59

roupemeflt des cellules (les 2 modèles type de cage)

L' analyse de certain exemple nous montre que le nombre

de logements par étage détermine la forme de la

cage et le type d'escalier

de 2 à 3 logements par palier : cage carrée, escalier

à 2 volées (Fig.60) exemple Le Lignon

modèle de logement traversant type, différenciation

du nombre des pièces (Fig. 6).

de 1 à 6 logements par palier : cage rectangulaire

escalier d'une volée (Fig.61). exemple La (rade1-

le, deux logements au moins n'ont qu'une orienta-

tion.

Remarque sur les cages centrales

la cage d'escalier

centrale éclairée artificiellement est par conséquent

sans contact avec l'extérieur et est devenue qu'un


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I

I

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Fi y 60

I.

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I

accès de secours. C'est maintenant l'ascenseur qui

sert de distribution dans le cas du Lignon (Fig.6o)

et dans bien d'autres cas; la cage d'escalier est

séparée du palier de distribution par une porte.

Cette minimisation est poussée tellement loin, comme

dans le cas du Lignon (largeur escalier 100) que

l ' aménagement de certains meubles est impossible.

Nous ne citerons que le cas d'un menuisier qui devait

installer des rayonnements au 11ème étage d'un

immeuble arrivé sur place, il a dû les scier en 2

(l'ascenseur et l'escalier étant trop petit) et les

monter à pied jusqu'au 11ème étage.

Ce type de distribution interdit donc certaines dimensions

de meubles et oblige le rachat de meubles

appropriés au type de distribution.

1


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I

I]

1

Problèmes des maisons hautes

Les maisons hautes et en particulier les tours qui

permettent une forte concentration sur un nombre

limité de distribution ont posés le problème de la

sécurité en cas d'incendie. La législation a introduit

dans la loi de 1961 des nouveaux réglements,

résumé des articles

- art. 132 -2 escaliers au moins sont nécessaires;

-dont un au moins principal l'autre de

secours,

- escalier pour 50 personnes par étage

plus 1 par fraction ou tranche de 50,

-escalier de secours fermé sur les quatre

côtés, fermeture des portes incombustibles

automatique,

-un passage doit relier 2 à 2 les escaliers

tous les 3 niveaux ainsi que sur

les combles et touts plats.

-etc.

En fait, cette loi venait en prévention de catastrophes

que pouvaient laisser présager les premiers

immeubles hauts, tels que la tour Constellation

(Honnegger) premier immeuble haut de 12 étages

(40 m.) (Fig.62) où un seul escalier distribue 96

appartements soit environ 280 personnes sans escalier

de secours; on voit bien les dangers que peuvent

présenter ce genre de cas qui ne sont d'ailleurs

plus conforme è la nouvelle loi.

flg.62

Dans les nouvelles cunscructions, les arcnitectes

ont trouvé divers procédés pour économiser les cages

d'escalier de secours comme par exemple, aux tours

de la rue Ernest-Pictet ', les cages sont

réunies à chaque étage par un couloir qu'une porte

incombustible à fermeture automatique sépare. Nous


I 8.3. 63

I

I

I

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I

I

I.

pouvons citer encore le cas du Lignon (Fig.61*) où

toutes les cages d'escalier, déjà séparées du palier

désservant les logements (6ig.60), sont reliées

tous les 4 niveaux par une coursive qui sert à la

fois de coursive, de passage de secours et d'accès

aux buanderies et aux monte-charges.

Mais à part les distributions qui sont peu avenantes,

il faut noter le problème des ascenseurs qui est

particulièrement aigu dans les tours. Si la loi

H.L.M. précise la nécessité d'un ascenseur à partir

du 4ème étage, aucune réglementation ne pose le

problème du nombre d'ascenseur pour un nombre d'étages

et de personnes utilisatrices; il s'en suit une

insuffisance en nombre, aux tours Lignon par exemple,

bon nombre de locataires se plaignent d'attendre

en moyenne 7 minutes aux heures de pointe, mais

aussi les dimensions trop faibles de ceux-ci qui ne

permettent ni le transport d'objets importants, ni

le passage de brancards pour des immeubles de li

étages et plus.

I

I

I

I

1


I

I

3.3. PROCESSUS DE RATIONALISATION DES STRUCTURES PORTEU-

SES - REPERCUSSIONS SUR CERTAINES PARTES DU BÂTIMENT

8.3 64

3.3.1. L'industrie du bâtiment

I

I

I

I

I

I

I

I

I

3.3.1.1. La concurrence dans le bâtiment

Avant de parler de l'évolution des structures en

elles-mêmes, il est nécessaire d'exposer dans les

grandes lignes l'évolution des moyens à disposition.

Pour expliquer la prédominance d'un matériau (le béton

armé), la faible proportion d'immeubles à ossature

entièrement préfabriquée, de la tendance à la

"rationalisation du

il est nécessaire

de comprendre - grosso modo - comment se fait la

concurrence dans l'industrie du bâtiment.

Un supplément de la Vie Economique (1953) en décrit

les mécanismes principaux

"a) contrairement au produit industriel, le

produit de l'activité dans la construction

consiste en un ouvrage spécialisé tout à

fait individuel;

chaque ouvrage est soumis à des considérations

de temps et de lieu, il y a des quantités

d'imprévus;

le processus de formation des prix est

soumis â des conditions spéciales;

Comme chaque ouvrage est nettement individuel,

il ne peut s'établir de "prix du marché" proprement

dit, comme c'est le cas pour les produits

industriel éminement fongibles. Le plus

souvent l ' entrepreneur n'a pas la possibilité

de pouvoir s'appuyer sur des prix déterminés

et de portée générale. En conséquence, la

formation des prix est surtout fonction du

coût. ( ........

Le caractère individuel de l'ouvrage rend en

général nécessaire de procéder à un nouveau

calcul du coût pour chaque travail. Comme

l'importance de ce coût dépend des matières

premières, de la main-d'oeuvre et de l'équipement

technique, et qu'il n'est pas possible

de déterminer rigoureusement à l'avance le

prix de ces divers éléments, il faut se contenter

d'établir les devis calculés sur de

simples appréciations ou d'après des expériences

antérieures".

1


I

I

Ce rpocessus de formation des prix (dû à la nature

de l'activité) entraîne des formes spéc ifiques de

I

concurrence entre entreprises. A titre d'exemple,

nous citon une tendance qui apparaît actuellement

en Suisse : le contrôle par un groupe financier

(au départ, issu d'une grande entreprise) d'un en-

I semble d'entreprises représentant les différents

corps de métier. Ainsi, l'entreprise Z-hokke contrôle

un ensemble d'entreprises et tente de contrôler

des entreprises du second oeuvre.

La tendance ne serait donc pas à la formation d'entreprises

générales verticales, groupant tous les

corps de métiers, mais à des ententes au sommet des

entreprises les plus fortes qui laissent exister de

façon autonome, en apparence, des entreprises moins

importantes,qu'elles contrôleraient de fait entièrement.

83 65

3.3.1.2. Matières premières, matériaux, innovations techniques

Nous avons cherché à réunir un certain nombre de

données concernant la situation locale

I

a) les matières premières

Le milieu géographique naturel importe beaucoup en

I ce qui concerne la prédominance d'un matériau. Cependant,

ce n'est pas le seul facteur: la construction

métallique est-elle plus développée dans les

pays qui en produisent comme l'Allemagne ? Nous ne

le pensons pas. La priorité donnée à l'industrie

d'armement est le facteur principal.

Cependant, le coût du transport des matières premiè-

I

res n'est pas un facteur négligeable dans le bâtimént.

I • Genève

possède une infrastructure naturelle (carrières)

qui couvrait dernièrement en tous cas, les besoins

locaux (essai de géographie industrielle -

Raffestin).

I Exploitant ces carrières, il y a une briquterie, créée

en 1902 (Bardonnex) et une cimenterie (Vernier,

I

fondée pendant la crise des années 30).

Enfin, l'entreprise Béton Frais existe depuis 1960,

elle décharge les entreprises de la fabrication du

béton, en particulier dans les cas de chantiers urbains

(pas de place pour une bétonnière) ainsi que

certaines petites entreprises qui ne veulent pas

investir dans la bétonnière.

La prédominance du béton armé (et non de la brique)

I

s'explique donc partiellement par les conditions

locales : à Genève, l'argile est rare, le gravier

' abondant, et il n'est pas compliqué d'obtenir du

bois pour les coffrages.

I

I


I

8.3 66

i

I

I

I

I

A titre indicatif, quelques dates concernant le

génie civil (revêtement des routes) qui ont dû

être déterminantes par exemple, en ce qui concerne

le développement des toits, terrasses, étanchéités.

1902 premier essai de goudronnage

1918 généralisation du goudronnage

1926 apparition sur le marché des émulsions de bitume

qui ont permis d'accélérer le rendement

des chaussées macadamisées, en incorporant le

bitume au moment du cylindrage

1928 première chaussée en dalle debéton (route de

Chêne)

1933 voies d'accès du Palais des Nations, également

en dalles de béton (avenue de la Paix).

I La guerre amena des restrictions en ce qui concerne

le ciment et le bitume, d'où la recherche de revêtements

nécessitant une faible quantité de bitume importé.

Les trottoirs jusquè là en béton de ciment, sont

exécutés en asphalte coulé : "Cette solution semble

pouvoir être conservée en temps de paix

I " (Guide

Technique de Guerre 193).

introduction d'innovations dans le bâtiment à

Genève

(source M. Sacbhi,

I

contrmaître-maçon)

1900 - 1905 premières utilisations du plot de béton

I

1911 premier bâtiment d'habitation à dalle

coulée en béton (av. Gallatin - Braillard)

1920 à partir de cette date, l'utilisation

I du béton devient "normale" - introduction

du sika

1

-

1922 introduction de la dalle nervée

I

1

1925 abandon de la pierre de taille (meulerie),

généralisation de la dalle B.A.

1930 maison "Clarté" premiersbâ-

Pavillon du Désarmement timents entièrement

métall

iques.

1950 première ossature entièrement préfabriquée,

unité d'habitation "Malagnou-

Midi! 1950 (architecte Marc Saugey)


I

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I

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1•

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I

I

1

d) les équipements techniques

Le moment où sont introduites les innovations techniques

correspond dans la plupart des cas à une

augmentation du volume à bâtir, ainsi qu'à une

aggravation de la concurrence entre entreprises.

A titre indicatif, nous donnons les quelques dates

que nous avons pu recueillir (source : M. Sacchi,

contrmaître) sans malheureusement être à même de les

expliquer

1910 la première pelle à vapeur

1912 la première grue fixe

1918 petite tonnière

1930 chantier de la S.D.N., première grue roulante,

14 m. de bras, l'usage de cet engin ne se

généralisera que plus tard

1930 première pelle

1933 la revue ?Entreprise? mentionne les

dont l'usage de ne généralisera qu' en 1947

1933 la revue Entreprise parle de l'usage de la

pompte à béton empruntée à la construction

des barrages pour les chantiers de logements

(l'immeuble de Montchoisy Riant-Parc - Braillard

a été construit ainsi, sans grue).

Actuellement la généralisation de la grue

fait que la pompe n'est plus utilisée dans le

bâtiment

1940 le compresseur, déjà utilisé sur les barrages

est utilisé dans le bâtiment

1947 premier réglement détaillé de la sécurité sur

les chantiers

1953

1959 interdiction du système du pont-volant jugé

dangereux

3.3.1.3. La main-d'oeuvre

La question de la main-d'oeuvre est liée à celle de

l'équipement technique. Schématiquement on peut dire

que s'il y a pénurie de main-d'oeuvre, les entrepreneurs

chercheront à mécaniser le plus possible

le travail. D'autre part, s'il n'y a pas la maind'oeuvre

disponible qualifiée, les entrepreneurs

chercheront des moyens qui leur épargneront la formation

de la main-d'oeuvre.

L'adoption de principes comme la répétitivité a des

conséquences qui sont supportées entièrement par la

8.3. 67


I

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I

1

.

en

1l est donc naturel de chercher à

subdiviser les travaux de construction en un grand

nombre d'opérations simples, pour permettre de spécialiser

fortement les exécutants1l (rapport de l'ONU

commission de l'Habitat).

Les conditions d'une sous-qualification (appelée

"opérations simples", "Forte spécialisation) qui

ne diminuent par contre, pas la fatigue nerveuse

et physique : précision exigée par les opérations

de montage, accroissement du rythme, etc...) sont

donc ainsi créées.

a) Situation locale

A Genève, il y a toujours eu une forte proportion

de travailleurs étrangers et saisonniers dans le

bâtiment.

b) Quelle fut l'attitude des entrepreneurs pendant

la crise des années 30 par rapport au problème

des saisonniers ?

Le bâtiment fut un des secteurs qui se maintint en

bonne conjoncture le plus longtemps, les secteurs

les plus touchés étaient les industries d'exportation

comme l'horlogerie; les banques regorgaient

de fonds étrangers inemployés et accordaient des

facilités de crédit (un immeuble est moins soumis

à la dévaluation qu'un titre).

L'industrie du bâtiment fut donc fortement sollicitée

pour absorber le chômage.

"Mais voici que l'on part en guerre, ici et là

affirmant pour commencer qu'il est indigne

de voir la construction importer, bon an mal

an, tant ou tant de milliers de travailleurs

étrangers, alors qu'un si grand nombre de

chômeurs du pays battent le trottoir.

De là, des appels qui prennent souvent une allure

d'ultimatums, à l'adresse de l'industrie

du bâtiment, qui l'invitent à prendre des mesures

pour recueillir une bonne partie du

monde chômeur et se passer dorériavent de ses

ouvriers étrangers qualifiés".

(Revue Entreprise 1932, p.145)

[•

r.

III]

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I

I

Le mois suivant, l'éditorial de la revue

prise" est intitulé (p.153)

I

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I

?fl5 la maçonnerie, l'apprentissage est un

danger".

Il relate les efforts faits pour attirer vers cette

profession les jeunes suisses.

cette action en faveur de la formation

professionnelle d'ouvriers maçons du pays

doit se restreindre à ne diriger vers cette

profession que le nombre de jeunes gens qui

pourront y trouver une activité durable en

période d'activité normale'.'

Cette fois, l'argumentation porte sur le statut de

saisonniers, qui est traité de "fonction économique

naturelle, en fournissant à l'industrie du bâtiment

les réserves de main-d'oeuvre dont elle n'a besoin

qu'en pleine saison" (d'avril à septembre).

Il faut donc rechercher l'équilibre entre les besoins

annuels et les besoins saisonniers. Autrefois, les

besoins annuels étaient remplis par des étrangers,

à cause de l'éloignement naturel de nos jeunes, etc.;

actuellement,

"grâce aux efforts de notre industrie, le recrutement

indigène suffit aujourd'hui à couvrir

ces besoins annuels. La formation d'ouvriers

du pays telle qu'elle est Organisée

aujourd'hui a dès lors pour but que de maintenir

cet état de chose".

Nous voyons ici que le statut de saisonniers avait

avant la guerre la mêmefonction qu'actuellement

possibilité d'engager ou de débaucher à volonté une

main-d'oeuvre qui n'a pas de moyens de se défendre.

Un peu plus loin, dans la même revue (Entreprise

1932 P.245), l'argumentation de la qualification

est de nouveau utilisé

les cours pour les chômeurs durent 5 semaines, or

"ces mouvements ne sauraient en 5 semaines vous

entrer dans le sang".

Il y aurait une concurrence entre les ouvriers

suisses et les ouvriers étrangers : "il faut l'apprentissage

assez long si l'on veut obtenir des

ouvriers complets à même d'affronter la concurrence

des ouvriers qualifiés de l ' étranger".

D'après ces textes, il semble que les entrepreneurs

avaient souci que la formation des maçons fut complète

"Qu'un apprenti tombe par exemple sur un

chantier où tout l'été on ne parle que béton

coffré, coulé, etc.,etc. il est clair que notre

homme ne saurait y pousser son habileté


I

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I

I

I

1

E

I

I

I

I

I

. construction

dans l'art de dresser les murs de briques ou

de taille. De toute évidence, il va oublier

presque complètement les connaissances qu ' il

avait acquises au cours".

Or, les Italiens, ont "l'avantage d'un dressage

quasi familial ou patri.rcl'.

Et perdre sort temps et son argent que

de penser à remplacer l'apprentissage sur

les chantiers par des cours, si agrémentés

soient-ils de belles et scientifiques théories".

La position des entrepreneurs est donc claire

ils ne veulent ni subir une baisse de la productivité,

ni assumer des coûts de_formation,mêmé conjoncturel

1 ement.

En 1935, cependant, le Conseil d'Etat de Genève, décide

de ne pas autoriser le retour des saisonniers,

à l'exception de certains contremaîtres ou cadres

pouvant fournir la preuve de leur activité antérieure.

Le volume bâti par année a du reste fortement

diminué, puis la guerre provoque un arrêt presque

total. (Entre temps, les grands travaux et les subventions

fé dérales sont institus).

c)

Situation depuis la guerre, quelques éléments

En 1951, la construction commence à reprendre. Cependant,

il n'y a pas encore d'afflux massif de

travailleurs étrangers.

La Société suisse des entrepreneurs fit des efforts

pour "mettre à disposition de l'industrie de la

du personnel bien instruit et au caractère

solidement trempé", mais elle se plaignait que

ses efforts soient vains, car le 30 % des maçons

devenaient fonctionnaires (CFF, police, douane), un

grand nombre devenait contremaîtres, le reste quittait

la profession ). (Bulletin du Ciment oct. 1951).

Depuis 1958, l'arrivage massif des saisonniers a repris.

Ce sont des ouvriers pour la plupart sans qualification,

qui fournissent le grand nombre de manoeuvres

nécessaires sur les grands chantiers plus

ou moins rationalisés. L'argumentation patronale en

faveur du statut de saisonnier a un peu évolué

l'argumentation de la qualification était purement

conjoncturelle.

L'argument de la

naturelle" est également

abandonné, les grands chantiers ne sont guère interrompus

par la mauvaise saison, les saisonniers sont

en Suisse 11 mois sur 12. ......

3 70


I

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I

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I

I

-

Les raisons fondamentales restent les mêmes

possibilité de régler l'embauche en fonction des

fluctuations annuelles de la conjoncture (sur-

-

chauffe, etc.)

possibilité de ne pas assumer la formation, le

logement et l'éducation d'une part importante des

L

travailleura.

es derniers arrêtés fédéraux et le contenu de l'initiative

Schwarzenbach sont du reste clairs il

faut limiter le nombre des travailleurs étrangers

qui s'installent, d'une part, et d'autre part, améliorer

le sort des saisonniers, mais ne pas y renoncer.

8.3. 71.

I

Formation professionnelle dans le bâtiment

A titre indicatif, voici quelques chiffres fournis

par l'Office de la Formation Professionnelle, qui

montrent que le norbre des apprentissages dans les

professions du bâtiment, s'il ne fut jamais élevé,

a fortement diminué ces dernières années.

I

par année

nombre de nouveaux apprentis

I

1961 1969

Maçons 85 19

I

Plâtriers peintre

Peintre en bâtiment

I

Carreleurs 153 48

Total 208 67

= = == === == = = = = = = =,= === == r: ==== = = == ==== = == == === = ==

I•

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I

I

I

I

I

1

les causes sont à chercher dans le fléchissement de

1964-65 dû à la surchauffe, à la non-amélioration

des conditions de travail, et à l' augmentation du

nombre des travailleurs étrangers.

Remarquons, que la régression, déjà forte pour les

métiers du gros oeuvre, l'est encore plus pour les

métiers du second oeuvre.


I

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1

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I.

I

I

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1•

1

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1

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I

3.3.2. STRUCTURE - ENVELOPPE

3.3.2.1. Evolution des structures porteuses dans les immeubles

d'habitation à Genève depuis le début du siècle

Nous avons décelé 5 phases principales

Fig. 1 - Structure traditionnelle en pierre et bois

Les planchers des immeubles d'habitation des quartiers

des Eaux-Vives, Pâquis, Plainpalais, sont

généralement composés de poutres en bois de section

20 x 30 sur deux appuis, espacés de 50 cm. Les appuis

sont les murs en pierre ou en moellons appareillés

(portée courante 5 150 m.) Le plot de ciment

ne se généralisera à Genève que vers 1920.

Fig. 2 - Structure traditionnelle en béton armé et

plots de ciment.

L'introduction du béton dans l'ossature se fit tout

d'abord dans les fondations et murs du soue-sol

(béton banché) et dans les dalles et sommiers (béton

armé) ex. Rue Gallatin 3, Maurice Braillard).

Les murs sont percés de portes et de fenêtres de

dimensions courantes.

Le béton n'est pas utilisé selon ses possibilités

véritables (sections surdimensionnées). La dalle

B.A. n'est pas appliquée dès le début pour la toiture

(Av. Gallatin 1911 : charpente). Ce n'est qu'à

partir de 1927 que l'on trouve les premières couvertures

en dalles : exemple square de Montchoisy, Vieusseux,

Plateau de Champel (Fig.2).

8.3. 72


I

8.3. 73,

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I.

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1•

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.4,. «-«J

Fig. 3

- A partir de 1932-34, le béton armé est

utilisé de façon plus rationnelle (mise

au point des méthodes empiriques du calcul

du béton par Maillard, entre autre).

La mise en place d'importants linteaux et sommiers

permet un agrandissement des ouvertures en façade

(qui reste porteuse) et, à l'intérieur, les percements

plus grands et plus nombreux des refends.

Fig. 4 - Structure ponctuelle en béton armé et métal

A la même époque ont été réalisées des structures

ponctuelles avec des points porteurs en façade (ex.

Clarté - Le Corbusier) ou en retrait de la façade

(ex. Riant-Parc, Honneger).

Fig. 5

- Structure traditionnelle ou préfabriquée

C'est après la guerre qu'apparaissent les murs de refend

porteurs perpendiculaires à la façade.

Le corollaire le plus important de ce système est

le début d'une recherche sur la rationalisation d'éléments

de façade.


I

I

U

Apparition de problèmes comme celui du joint de

dilatation. Jusque là, le mur mitoyen n'était pas

solidaire de la structure. Maintenant, il faut le

dédoubler tous les 30 mètres.

Remarques

L'apparition d'un nouveau type n'entraîne pas la

disparition des anciens

ex. persistance du système traditionnel - Cité Léopard

à Carouge 1953

- architecte Bodmer - Méva

ex. utilisation du ponctuel dans le logement après

la guerre Malagnou-Parc - -

1950 arch. Saugey -

8.3. 74

Villa Ronzade - arch. Lamunière -

1957 -

I

Tours de Lancy - arch. Lamunière - 1964

Les Ailes - Cointrin -

1959 -

3.3.2.2. Premières utilisations du béton armé à Genève

I

I

I

.

I

I

Leur caractéristiques est le maintien de

système constructif (fig. 1 et 2 ) que l'on exécute

avec un nouveau matériau : le béton armé.

Les portées

Le béton armé permettrait d'allonger les portées.

Cependant, on ne remarque pas de différence importante

avec les ancinnnes structures la portée

moyenne est toujours de 5-6 m (constance du programme

de logement). D'ailleurs, pour solutionner le

problème des immeubles épais, on crée une petite

portée centrale où sont groupés les équipements

sanitaires et les circulations

Exemples : rue de Lausanne

rue de Miléant

chemin de Roches (Fig.)

Parfois, on cherche à avoir des portées économiques,

de 3 à 4 m. comme par exemple à Cité Vieusseux.

MOI, iffl

T1

I

I

Systèmes porteurs

Si l'on décompose le système de structure à façade

portante, nous trouvons à Genève 2 principaux cas

le refend ou double refend parallèle à la façade

le noyau central


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I.

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I.

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Le refend parallèle à la façade

Ce système est de loin le plus pratiqué parce qu'il

s'adapte à diverses épaisseurs et à n'importe quelle

longueur de bâtiment.

De par l'adoption généralisée du logement traversant

ou de par la morphologie des logements (ex. rue Miléant

Fig. S) le refend est récemment utilisé comme

division entre appartement sauf dans l'exemple particulier

de l'avenue Weber (Fig. ,) où cela a été

-t- -- ---1-

83. 75.

Fig. 8

Fig. 9


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I.

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I.

I

1

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I

I

possible du fait du programme (petits logements).

Dans les autres cas, qu'il s'agisse de logements

traversants ou non, il est abondamment percé et souvent

beaucoup plus que la façade bien qu'il supporte

une double charge. Il est même fréquent que le refend

soit remplacé par des poteaux et des sommiers

(ex. rue du Miléant, la Rotonde Fig. 9 et b). Cette

solution lorsque le mur est trop ouvert devient plus

économique et plus souple. Cependant, certains architectes

évitent de percer le refend (uniquement

portes) comme par exemple certains immeubles de M.

Braillard qui ont une structure rigide (Sig. il).

83. 76.

Fig. 10

Fig. 11


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I

I Fig. 12

I

I.

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I.

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1

Noyau central (Fig. 12)

Le principe de portée façade-noyau n'est appliqué

que dans le cas de blocs uniques de petites dimensions

exemple : Rue du Village Suisse

Rue de Contamines

Chemin Krieg (Fig. 15)

La façade porteuse en béton armé

Le béton armé offre deux possibilités nouvelles

- les grandes ouvertures (problèmes de fenêtres

etc.)

- le porte à faux (problème de loggia, balcon,

bow-iindow) (Fig. 16)

En 1911 déjà, Braillard fait usage du porte à faux

pour les loggias et les bow-indows. Dès 1927 quand

le béton armé se généralise, apparaissent diverses

tendances qui ne correspondent pas à des stades

chronologiques, ni forcément aux possibilités offertes

par le béton armé. De nombreuses réalisations

sont traitées esthétiquement avec le béton comme

s'il s'agissait de

(pierre,

bois, etc.). C'est le cas, après l'avenue Gallatin,

d'un certain nombre de réalisations qui n'utilisent

pas le porte à faux pour les loggias et les balcons

mais auxquelles sont ajoutées un poteau.

.3 77


8.3. 78

LI

Fig. 16

Par exemple Rue du Village Suisse - Ermenonville -

(Fig. 18). Dans ce cas, le traitement donne l'impression

d'un mur percé d'immenses fenêtres.

Rue de Lausanne (Braillard 1927-28)

(Fig. 19). Pour cette façade le rôle décoratif des

piliers supplante le rôle structural par le surdimensionnement.

Cette remarque est vérifiée dans

la seconde étape où les piliers sont évids.

LI

Fig. 19


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I.

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I.

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1

I

Par contre un certain nombre de réalisations (d'un

standing plus élevé) font un usage abondant des portes

à faux et des grands vitrages.

Exemples : immeuble du 9 rue St-Jean - 1927 -

Braillard - (Fig.20)

La Rotonde - 1928 - Braillard - (Fig.21)

Rue Montchoisy -

1931 - Braillard -(Fig.23)

Rue Devin-du-Village - 1938-39 -

Fig. 20 Fig.21

Fi S. 2.3

Dans tous ces exemples aucune différence faite

dans le traitement de la façade entre les parties

porteuses et les parties non porteuses.

8.3. 79


Quelques exemples construits pendant cette période

sont différents des précédents par la dimension réduite

de leur fenêtres ainsi que par la disposition

et la forme des balcons.

exemples 1934-35 Vetterli - rue du Miléant (Fig.24)

1935-36 Camoletti - Rue Cavour (Fig.26)

1937-38 Perrin-Portier - Rue Faller

(Fig. 25)

Fis. 24.

FiS. 26

Vig'25


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I.

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I

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I

I

Dans tous ces exemples, le traitement de la façade

se fait par jeux de balcons isolés, en porte à faux

et de pans de façade porteurs. Une nouvelle conception

s'exprime par les grands balcons continus, en

porte à faux, sur toute la longueur de la ou des

façades reléguant au second plan la façade porteuse

exemples

1934-35 Gang - Quai des Arénières (Fig.27)

1933 - Gang - chemin Krieg (Fig. 28)

Reamrque : ces immeubles sont les plus proches de

certaines réalisations actuelles (loggia

continue).

I.

Fi g. 27 Fig. 28

I

1

I

I

I

1

Remarques concernant les conditions de production

La plupart des exemples qui utilisent les possibilités

constructives du béton armé dans le traitement

de l'enveloppe eut été réalisés pendant la crise

(1932 à 1939).

Ce sont des immeubles de standing élevé. Les frais

de mise en oeuvre de tous ces portes à faux, devaient

être élevés. Cependant, vu le manque de

travail, la tendance parmi les entrepreneurs était

de "limer" les prix au maximum, ceci explique peut

être, tous ces"supplémenta de beauté".

En outre, ces immeubles étaient probablement construits

afin de placer des capitaux dans des valeurs

$ûres,. La valeur représentative de l'immeuble dev

donc jouer un rôle important.


1 8.3. 82

I

I

I

I

I

I

I

I

I

.

I

plan;

I

I

I

Le concours de façade

Dans les années 30, il y avait à Genève, un concours

de façade.

En 1936, ont été jugés les,façades des immeubles locatifs,

industriels et des édifices publics.

Dans son rapport, le Jury fait part de son inquiétude

en ce qui concerne les immeubles locatifs

(Bulletin technique de la Suisse Romande - 1936 -

P. 223)

HUen centaine d'immeubles ont été examinés,

immeubles dont la physionomie est souvent

trahie par des faiblesses, des détails de

mauvais goût, un emploi de matériaux dont la

pauvreté résiste mal aux injures du temps,

des baies mal distribuées, l'application à

prioti d'ouvertures trop grandes, et cela

dans n'importe que1cas, et trahie aussi,

par l'usage d'une formule épidémique : balcons

déroulant horizontalement et lourdement le

ruban de leurs murs d'appui.

Constatons d'une manière générale, le manque

de sensibilité et l'absence de finesse, d'élégance,

enfin de qualité, celle-ci étant le propre

des oeuvres des vrais architectes. ( .... )

Abordant succintement la question de l'esthétique

de nos rues modernes, il apparaît clairement

que deux écoles

aujourdhui,

en dehors des compromis nombreux qui

résultent de leur combinaison celle rationaliste,

dont l'expression découle de l'application

stricte des conditions techniques et de

la mise en évidence des éléments organiques,

exigées par la destination et la fonction du

le tout organisé, rythmé, de manière

symétrique ou non, en un mot composé, et cela

dans un état d'esprit que gident un grand amour

de la vérité et un ardent désir de synthèse".

école se rattache moins à ce soucis de

vérité première. Elle est l'expression de recherches

de caractères plus académiques, l'expression

d'une mise en jeu d'éléments employés

dans un sens plus décoratif donc plus superficiel".

Le jury semble partagé

1er prix pas de prix

2ème prix chemin de Roches (Quétant)

1

3ème prix : chemin Krieg (Atelier d'Architectes)

I

1

3ème prix Avenue Weber

(J. Camoletti)

ex aequo : Rue John Rehfous


I 8.3. 83.

I

Le contenu de ce rapport, ce jugement plutôt sévère

fait par des contemporains sur une architecture à

laquelle, en la confrontant à la production actuelle,

nous trouvons toutes sortes de qualités, ne nous

I

importe finalement pas autant que l'existence même

d'un tel concours.

Etait-ce un simple reliquat de l'académisme ? Le

I

rapport explique bien ses doutes sur la possibilité

de maintenir ce "concours de façade" qui avait été

institué au moment où la notion de façade était bien

I définie la face sur rue d'un bloc entre deux mitoyens.

Cependant, il semble que le jury ne ssoit pas laissé

enfermer dans cette conception : nombreux seraient

I

ceux qui décerneraient les prix aux mêmes immeubles

en 1970.

Sous la rubrique

publics, des prix sont

attribués aux édicules de la Place Cornavin et de

Carrefour de Rive constructions modestes et utilitaires.

En 1936, le concours n'est donc plus uniquement un

"concours de façade", c'est presque un concours

d'architecture.

Après la guerre, le concours n'a jamais été relancé.

I

Cette forme de contrôle public (a posteriori il est

vrai) peut être mystificatrice car le jury ne comporte

que des professionnels et des représentants

des milieux touristiques, les usagers n'ayant aucune

voix au chapitre. Il a fait place à des commissions

diverses, rouages mystérieux du Département des

Travaux Publics, qui émettent de temps en temps un

I

refus d'autorisation de construire pour des raisons

esthétiques : les travaux de ces commissions (commission

d'architecture, commission des Monuments et

des Sites) ne sont jamais publiés. Leur rôle, ou

l'image doit être essentiellement défensif, défense

S

des valeurs sûres de Genève, Cologny, Vandoeuvres,

Pregny, la rade, la Vieille-Ville, Carouge.

I

I

I

I

Proposition : en plus de la publication dans la

Feuille d'Avis Officielle des autorisations

de construire, exiger l'exposition sur le

terrain de la construction du projet détaillé, et

ouvrir ainsi des possibilités de "contrôle populaire

sur l'environnement".

En plus de tous les plans d'étages, les moyens de

communication tels que photo-montage, maquettes,

perspectives, etc. devraient être utilisés pour une

compréhension optimale du projet.

3.3.2.3. Les ossatures ponctuelles

a) les éléments théoriques.

Nous avons vu que lorsque le béton armé fut introduit


I

I

8.3. 84

I

I

I

I

I

dans la construction des immeubles d'habitation,

les propriétés du matériau furent exploitées "spontanément"

à Genève, c'est-à-dire sans que l'évènement

provoque de grande polémique ou de grande théorisation

sur le plan local.

Pendant cette période (et même avant), un certain

nombre d'architectes se préoccupaient de la production

en masse des logements la définition du

standard minimum ne suffisait pas. Il fallait "créer

les conditions pour que l'industrie puisse s'emparer

du logement minimum".(Le Corbusier)

En cela, Le Corbusier (et d'autres) prétendent aller

plus loin que ceux qui se contentaient de repenser

l'aménagement intérieur du logement (comme le fait

A. Klein par exemple, dans l'étude que nous avons

reproduite).

Resituons brièvement les I5 points de l'architecture

nouvelle" où se trouvent formulés de manière impérative

les "événements constructifs fondammentalement

révolutionnaires" dans la biographie de Le Corbusier.

1914 Le Corbusier propose la maison Domino, à

ossature ponctuelle (reconstruction de

villages sinistrés)

I

1922 Premier projet d'immeuble-villa ossature

ponctuelle.

Remarquons en passant que les immeublesvilla,

jamais réalisés sont peut-être des

tentatives de définir un standard qui ne

soit pas un minimum, le standard des cadres

et des fonctionnaires.

1925 "Appel aux industriels" : il faut rationa-

I . user les fenêtres.

1926 Première formulation des 5 points

I

1

I

i) les pilotis

les toits-jardins

le plan libre

la fenêtre en longueur

5) la façade libre

les points 1 et 2 concernent plus directement les

problèmes d'implantation (traitement des espaces)

(voir 2ème partie)

Le point 3 : "Le plan libre", Jusqu'ici, murs portants,

partant du sous-sol, ils se superposent,

constituant le rez-de-chaussée et les étages, jusqu'aux

combles. Le plan est esclave des murs portants.

Le béton armé dans la maison apporte le plan libre I

Les étages ne se superposent plus par cloisonnement.

Ils sont libres., grande économie de cube bâti, emploi

rigoureux de chaque centimètre, grande économie

d'argent, rationalisation aisée du nouveau plan.


I

Le point 4 : la fenêtre en longuur. La fenêtre est

un des buts essentiels de la maison. Le progrès

apporte une libération. Le ciment armé fait révolu-

I tion dans de la fenêtre. Les fenêtres

peuvent courir d'un bord à l'autre de la façade. La

fenêtre est l'élément mécanique type de la maison;

pour tous nos hôtels particuliers, toutes nos villas,

I

toutes nos maisons ouvrières, tous nos immeubles locatifs.

Le point 5 : la façade libre. Les poteaux en retrait

des façades, à l'intérieur de la maison. Le

plancher se poursuit en porte à faux. Les façades

ne sont plus que des membranes légères de murs iso-

I

lants ou de fenêtres.

La façade est libre; les fenêtres sans être interrompues,

peuvent courir d'un bord à l'autre de la façade.

I

I

I

I

I

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I

I

I

I

I

Remarques

1) Le problème des équipements (bain, cuisine) qu'il

faut bien superposer, n'est pas traité par Le

Corbusier. (voir par exemple les essais de"plan

des jeunes architectes suisses dans le

chapitre sur la cellule, où l'obligation de superposer

les équipements rend leurs efforts vains).

2) Dans les logements spéculatifs courants de la fin

du 19ème siècle et du début du 20ème, les divisions

à l'intérieur du logement n'étaient pas toujours

faites par les murs porteurs. Le Corbusier, quand il

dit que le plan est esclave des murs porteurs!

se réfèrent peut-être aux Châteaux du moyen âge,

ou plutôt aux logements des grands bourgeois, où

la dimension des pièces est telle que les divisions

internes sont faites par les murs porteurs.

Le Corbusier n'aborde jamais le noeud du problème:

la détermination par la structure porteuse des

limites de l'espace attribué à chaque logement,

c'est-à-dire finalement la notion de cellule

il l'admet sans autres (un logement = une cellule,

des cellules = une ville, etc.), alors à quoi

bon parler de plan libre si en même temps on définit

un standard minimum ?

Le béton armé est véritablement un progrès par

rapport au bois et à la pierre (ou la brique),

matériaux dont les propriétés limitent le dimensionnement

de la structure, matériaux qui furent

toujours normalisés, et qui de ce fait procuraient

des logements normalisés également.

La propriété principale du béton armé est sa plasticité,

sa faculté de s'adapter à chaque cas particulier.

(Une partie des qualités que nous trouvons à cette

production transitaire des débuts du béton armé

à Genève, vient du fait que les propriétés du

matériau employé sont bien exploitées).


E

Or, Le Corbusier ne pose jamais clairement la

question du choix des moyens, il se contente

d'affirmer qu'il faut décomposer les parties de

la construction par fonction (une partie = une

I

fonction);

il préconise en même temps la définition du standard

minimum, et le plan libre réalisé avec des

I

matériaux normalisés.

Les deux propositions s'annulent l'une l'autre I

I

I

I

Au ClAM de 1929, Le Corbusier écrit " Il faut

trouver et appliquer des nouvelles méthodes claires,

qui permettent de composer des plans d'habitation

- utiles et qui s'offrent naturellement à la standardisation,

à l'industrialisation, à la taylorisation.

Si on ne classe pas deux événements indépendants

agencer le logement d'une part, et construire la

maison de l'autre, si on maintient les méthodes

traditionnelles par lesquelles deux fonctions sont

mêlées et dépendent l'une de l'autre, nous demeurons

pétrifiés dans la même immobilité

l'industrie ne pourra pas s'emparer de la

maison minimum.

I

l'architecte ne pourra pas faire des plans

adaptés à l'économie moderne....

.

I

choix du béton armé pour la préfabrication est une

absurdité, comme l'avait relevé A. Turin ) (séminaire

atelier).

I

Tout d'abord, les expériences hollandaises Berg-

Le Corbusier ne parle jamais des choix fondamentaux

qu'il faudrait faire (la plupart de ses contemporains

non plus du reste) ; nous allons voir, en examinant

I quelques exemples, comment s'est fait le choix des

matériaux (ce n'est évidemment pas le seul choix

à faire, ni le plus important).

I (Il est de plus en plus évident pour nous que le

I

polder et Plaaslan(1933 - 1939), construction de

petits logements ouvriers (3 pièces) identiques.

Ensuite, nous examinerons deux réalisations genevoises

(antérieures aux expériences hollandaises)

I l'immeuble "Clarté" (Le Corbusier)

I l'immeuble "FrontenexParc" (Vincent et Honneger).

I

b) Exemples

I

D'une manière générale l'utilisation du ponctuel

pour les immeubles d'habitation est restée rare.

Les deux immeubles lamelliformes de Rotterdam que

nous avons cités à plusieurs reprises, sont également

représentatifs du point de vue structurel. L'immeuble

Bergpolder est en somme la première réalisation


I

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I.

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1~

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I.

1

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I

1

européenne d'immeubles lamelliformes à structure

métallique, telle que la définit Walter Gropius,

même le bloc de Mies Van der Rohe de la colonie

Weissenhof à Stuttgart (1927).

C'est pourquoi nous n'examinerons que le Bergpolder

et le Plaaslan construits par les mêmes architectes,

à 4 ans d'écart.

1) Immeuble Bergpolder (architectes : Van Tijen, Van

der Vlugt , Brinkmann)

Structure : En Hollande, on emploie couramment

la brique pour des maisons jusquà 6 étages; a1e1à,

les exigences statiques élevées nécessitent un squelette.

Ici, les calculs furent établis aussi bien pour une

structure en ciment armé qu'en acier. Le choix de

la solution avec piliers et sommiers en acier et

poutraisons, en bois (Fig. 29 et 30) fut reconnue

comme la plus économique. En outre, la construction

en acier présente les avantages suivants

Ml; 1iIIi!u!uI

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-•-•H

F. 29

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t1I111lHIl1.._1


I

petites sections des piliers, poids minimum de la

structure, montage rapide. L'axe des fermes de 6,20

correspond à la largeur des logements. La construction

métallique repose sur les murs de cave en béton armé,

I

soudés sur des pieux en bois; cette dernière exigence

est dû au fait de la mauvaise composition de sol

que l'on trouve généralement en Hollande. La stabi-

I

lité de l'ensemble est assurée par des croix de contreventement

(voir Fig.3: coupe) placées dans les

cloisons doubles entre appartements.

I Comme protection contre le feu, toutes les parties

métalliques non emmurées sont revêtues d'un treillis

métallique recouvert d'enduis. En plus, les plafonds

entre le 2ème et 3ème étage et entre le 5ème et 6ème

I étage sont massifs et exécutés en béton de scories

armé d'un treillis métallique

lob Les coussins et les balcons sont constitués de dalles

en ciment armé préfabriquées

I

Remarques Il est paradoxale que la première tentative

d'immeubles lamelliformes à 9 étages ait été

réalisée en Hollande, alors que d'une part les conditions

4e résistance du sol sont excessivement mau-

I

vaises et d'autre part que la tradition locale est

à la maison individuelle ou à l'immeuble bas de 3 à

4 étages.

I Il a donc fallu faire une étude constructive et économique

très sérieuse pour s'adapter aux conditions

du sol et aux possibilités des entreprises locales.

C'est pour celà que nous trouvons la zolution mixte

I

métal-bois. ( cf. Clarté ). Le bois étant un matériau

beaucoup moins coûteux, présentant les mêmes facilités

de montage, tout en étant moins lourd que le plancher

en acier ou en béton, il permet une nouvelle économie

I

• sur les structures verticales. Alors que les calculs

avaient été faits pour l'acier et pour le béton, on

I peut se demander pourquoi la première solution a été

choisie. En fait, il s'agit d'une oeuvre isolée et

d'un bâtiment qu'on peut qualifier d'expérimental et

I

par conséquent, le choix de l'une ou l'autre solution

ne pouvait réellement s'avérer judicieux qu'après l'expérimentation.

Immeuble Plaslaan

I Structure: La structure de cette deuxième réalisation

est en béton armé. Le dimensionnement des piliers a

été établi de manière à ne pas encombrer les appartements,

leur largeur reste constante à tous les étages

I

(30 cm.) tandis que leur profondeur varie de 130 à la

cave à 30 cm. au dernier étage. La distance d'axe à

axe est de 6,20 m. La stabilité du bâtiment est assu-

I

rée par des nervures longitudinales avec voutes et sur

les deux faces latérales, par des piliers en saillie.

I


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I.

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620

Les dalles de plancher sont en béton armé à armature

croisée, de 10 cm. d'épaisseur. Les coursives et balcons

sont des dalles massives en porte à faux. ( fig.

33/34 plan et coupe).

Fig. 33

Fig34

Remarque: Les expériences faites dans l'immeuble Bergpolder

ont fait prévaloir le système de structure entièrement

en béton armé. En effet, les craintes que l'on

pouvait émettre au sujet du poids trop important de la

structure de béton, qui est un élément important, étant

donné les conditions géologiques, ne sont pas fondées

puisque la structure en béton ne représente dans ces


I

deux, exemples qu'une surcharge de 10 kg. par mi de volume

construit ( structure acier 17 kg/m3, structure

béton 27 kg/m3 ). Les deux immeubles ayant pratiquement

I les mêmes finitions, l'entraxe des poteaux (6,20)

identique ( donc, même reprise de charges ) la solution

en acier ne représente qu'un gain négligeable par

rapport au poids total de l'immeuble. Aucun affaissement

ne s'étant produit dans la première expérience, rien

n'empêchait plus le choix du béton armé, solution moins

coûteuse. De plus, cette solution assure une meilleure

l

sécurité au feu, et une meilleure isolation phonique.

Le bétonage en grande hauteur n'a pas causé de difficultés.

u

lie

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I

I

Si la structure ponctuelle va de-soi pour l'ossature

métallique, on peut se demander si elle a sa raison

d'être dans l'ossature de béton armé ; car des murs de

refend porteurs séparant les logements auraient été

tout aussi concevables. Cependant, on peut penser que

les conditions du marché local de la brique permattaient

une réalisation plus économique de ces murs.

L'enveloppe: Dans les deux cas, le revêtement des façades

a été soigneusement étudié pour résister â la

pénétration de l'eau et du vent inhérente aux bâtiments

élevés. C'est pourquoi, il a été nécessaire de rationnaliser

au maximum l'enveloppe, ce que permettait l'emploi

d'une structure ponctuelle et la régularité des

entraxes de poteaux.

Bergpolder : La façade, qui passe devant les poteaux

permet une continuité et é-

limine ainsi les problèmes de joints latéraux. En plus,

la continuité des loggias et des coursives assure une

bonne protection et en même temps, facilite l'entretien

des façades. Les fenêtres standardisées sont en

bois, vitrage simple dont la plus grande partie est

fixe. Les vasistas sont en métal pour obtenir une meilleure

fermeture. Les contre-coeurs et les balustrades

sont en tôle galvanisée côté cuisine et en verre armé

côté loggia. A l'intérieur, deux murs de briques de

scories de 9 cm. avec un vide d'air ( 6cm.) assurent

l'isolation.

Plasplaan: Dans ce cas, les panneaux de fçade sont insérés

entre les poteaux et les dalles.

En plus, certaines fenêtres sont directement en façade,

ce qui nécessite un jointoyage parfait. Ceci peut

expliquer le coût plus élevé de cette construction.

En outre, par rapport â Bergpolder, l'usage de la tôle

galvanisée a été abandonné au profit du verre armé jugé

plus économique et plus resistant, bien que lors de

notre dernière visite, les verres armés nous soient

apparus rognés ou brisés.

Remarque: Dans ces deux cas, la répétitivité des éléments

de façade et leur préfabrication a permis de diminuer

le coût. Car ce type de façade est nettement


1

83

I

I

plus onéreux ( main d'oeuvre spécialisée etc.) que la

façade traditionnelle, qui dans ces deux cas, n'avait

I

pas été appliquée.

Problèmes techniques: L'isolation phonique, dans ce type

de structure est particulièrement importante. La

.

séparation entre appartements est réalisée par un double

mur de briques de ciment de 11 cm. d'épaisseur chacun

séparés par un vide d'air de 8 cm On peut noter

qu'il eût été préférable de monter les deux séparations

en briques d'épaisseursdifférentes afin d'éviter les

mêmes fréquences aux vibrations.

I

Planchers: Pour l'immeuble Bergpolder, dont le plancher

est de type traditionnel ( plancher sur poutraison

bois, plafond roseaux avec enduit de plâtre) aucune me-

I sure spéciale n'a été prise; alors qu'à l'immeuble

Prasplaan, du fait de la trop faible épaisseur de la

dalle,(lO cm. véritable peau de tambour) il a été nécessaire

de poser le plancher sur des poutrelles, elles

I

mêmes posées sur des coussins formés de trois épaisseurs

de CELOTEX pour obtenir une meilleure isolation. On peut

se demander si une dalle plus épaisse (16 à 18) n'aurait

I

pas été plus favorable, bien qu'elle eût alourdi l'ensemble.

.

Influence de la structure sur les logements:La distance

entre les fermes est de 6,20 m. et correspond à la largeur

d'un logement ; Les possibilités du "plan libre"

ne sont donc pas exploitées; un mur de refend aurait

I

permis la même distribution d'appartements.

Quelques réalisations genevoises:

I

Immmeuble Clarté: A Genève, en 1930, nous trouvons

deux réalisations. Tout d'abord, l'Hôtel Cornavin ( Ca-

I moletti, 1930 ) , construit en charpente métallique

I

avec remplissage de travertin et d'apparence traditionnelle.

Le choix de la structure a été nécessité pour

une plus grande rapidité de montage ( 60 jours fini

24 h. sur 24). Mais le seul immeuble locatif est celui

réalisé par P. Janneret et par Le Corbusier (Clarté

1929-30).Dans cet immeuble, ils ont eu recours à des

procédés de fabrication et des matériaux dont les qualités

n'avaient pas encore été mis à l'épreuve dans de

si grandes proportions, ni par l'expérience, ni par

I

la routine, sous ce rapport, ils ont fait oeuvre de pionniers.

(fig.38)

I

Structure: La charpente est constituée par des fermes

espacéesde 2,80m., chaque ferme est longue de 15 m,

soutenue par 1+ poteaux (UPN 16 ) entièrement assemblés

par soudure électrique. Les fermes ont été montées

par éléments de deux étages ( 15x5,62), assemblées horizontalement

sur le chantier,pu8s mises en place par

deux grandes grues. Le plancher est formé par une


I

I

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I.

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I.

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I

I

poutraison en bois pi.acee entre les sommiers de fer,

avec hourdis en solonite et chape ne béton formant le

sol brut. Les balcons sont en lattes de bois non recouvertes.

La stabilité se l'ensemble est assuré à la fois

par des murs pignons et par des croix decontreventement

placés dans les cloisons.

Remarques :Cet immeuble à structure entièrement métallique

est resté le seul cas à Genève, il faut voir en

cela non seulement le prix de l'acier mais aussi les

inconvénients (voir isolation phonique). D'ailleur

comme dans l'immeuble Berpolder, on a eu recours

pour les planchers à des matériaux plus traditionnels.

Ceux-ci sont employés plus rationnellement si nous

comparons les portées du Bergpolder et de Clarté

Nous nous appercevons que dans le Bergpolder les fermes

soutiennent les sommiers queux portent le plancher


I

8.3 93

i

I

dont les poutres ont 4,20. A Clarté ce sont les fermes qui

reprennent directement la poutraison et sa faible porte

I

(2,80) permet de petite section de bois plus en rapport

avec l'épaisseur à donner au plancher. En outre dans ce

cas on assiste au premier retournement du sens des por-

I

tées ce qui permet de libérer entièrement la façade

selon les conceptes de Le Corbusier. Il est à noter

que, contrairement à Bergpolder, aucune mesure

I

spéciale n'a été prise pour protéger l'ossayture

ou les planchers contre l'incendie.

L'enveloppe :bien que le type de structure ait permis

I une totale indépendance de l'enveloppe, les points

porteurs servent de rapport aux éléments de vitrages

et l'espacement des fermes et des dalles détermine la di.-

vision des ouverutres, Les matériaus utilisés sont entièrement

constitués de verre, de fer et de pierre pour le

mur pignon. Les vitrages fixes ou mobiles (coulissants)

sont constitués par du bois et du métal. Le bois n'est

I

pas visible. Il n'est donc jamais soumis aux intempéries

et de plus il est meilleur marché et meilleur isolant.

I Remarque : on voit bien dans ce exemple la volonté de

I

I

standardiser et d'industrialiser certaines parties

coûteuses su bâtiment c'est à dire la srtucture et l'enveloppe

en montrant aux industries mécaniques la possibilité

à travers cette expérience de s'emparer de la

production dlobale du bâtiment. D'ailleur, nous pouvons

citer à ce sujet les propos entrepreneur

gros avantage des grandes façades entièrement

en fer et en verre est qui seuls deux corps de métier montent

la façade le constructeur et le

(architecture Art appliqué 1933).

Ce type de façade pose le problème de l'entretient et

lie bien que 5 couches d'antirouille aient été appliquées

et que les entrepreneurs nous disent

Il Après un pareil traitement, il suffira de don-'

ner une couche de peinture tous les dix ans, sur

les parties métalliques, qui présentent, somme

I

toute une faible surface, pour avoir toujours un

immeuble en parfait état '.

Nous pouvons croire que l'état de dégradation dans

lequel se trouve le bâtiment que le problème était

loin d'être résolu surtout quand l'on sait combien les

I propriétaires sont réticents à tout travaux de réfection.

On peut aussi se poser le problème de l'utilité de la

I

grande baie si chère à Le Corbusier et à ce propos

nous pouvons citer une critique parue à Genève dans

Architecture Art appliqué de 1933.

"

La situation de l'immeuble, même améliorée par

I

le tracé de deux nouvelles rues et par la démolition

de plusieurs vieilles maisons ne sera jamais

idéales.En partie les immenses baies couvriront

toujours sur les fenêtres de service des


I

83.94

I

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I

I

six immeubles limitrophes. Malheureusement, ces

conditions au lieu de justifier la construction

de parois entièrement en verres, la condamnent

U

.

Ces premières réactions contre le pan de mur annonçaient

déjà le retour à des dimmensions plus raisonnables,

telles que nous avons pu les constater dans le document

Habiter-Loger No 11 (interview de Mr Schmidt

architecte bureau Honneger).

Problème technique

Il semble que le problème d'isolation technique ait

été dans ce cas bien résolu par l'emploi dans la façade

de doubles vitrages. Les entrepreneurs vous disent

: que les calculs indiquaient que pour

une température extérieure donnée il fallait par exemple

600 à la chaudière pour obtenir 180 dans les pièces,

nous obtenons avec 500 à la chaudière une moyenne

de 200 dans les appartements... Nous pouvons donc

dans cet immeuble faire payer le chauffage et l'eau

chaude au même prix que dans un autre immeuble et

faire sur ce poste un bénéfice"

Contre la chaleur solaire la face sud est abritée par

des tentes.

Le problème d'isolation phonique est par contre différent

"Nous pensions avec les matériaux utilisés

pour le plancher arriver à une très bonne insonorisation.

Malheureusement, notre attente a été déçue...

Nous •pensons que c'est dû a ce qu'il y a encore trop

de points durs et conducteurs qui restent entre les

étages et qui n'ont pas pus être isolés... Nous avons

fait un essai d'insonorisation d'une petite pièce.

Cet essai a très bien réussi et montre que la chose

est parfaitement possible avec des méthodes relativement

simples. Le succès de ces isolations dépend a-

vant tout du soin que l'on met dans la construction.

Il est malheureusement impossible de surveiller assez

les ouvriers dans un immeuble, pour pouvoir obtenir

une insonorisation semblable sur une grande échelle.

Il est trop difficile de faire comprendre qu'un clou

qui traverse une ou deux briques qui se touchent dans

une double cloison ont pour effet de tout compromettre."

En fait la faute n'est pas a incriminer aux ouvriers

mais plutôt à un manque d'étude et un coût élevé des

isolations que réclame plus particulièrement ce type

de structure.

Concluons : "Le côté négatif de cet immeuble est plus

utile encore que son côté positif et profitera mieux

peut-être à ceux qui restent indécis en face des travaux

de la technique et de la science modernes."

(Ms. Architecture, Art appliqué 1933)


I

n

Répercution de la structure sur le plan

B. 3. 95

I

'

.I

I

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I

lie

I

I

I

I

Contrairement à Bergpolder ou à Plaslaan il semble qtie

la structure ait été mieux utilisée d'une par pour libérer

le plan, d'autre part pour différencier les types

d'appartement

"Du fait de la structure en fer, la liberté des

plans est absolue et derrière cette façade de lignes

rigoureuses il a été possible de faire des plans d'une

diversité extraordinaire... Sur 48 appartements, 34

sont sur un étage et 14 sur deux étages (en forme de

villa)...

"Du fait de la structure en fer, la liberté des

plans est obsolue et derrière cette façade de

lignes rigoureuses il a été possible de faire

des plans d'une diversité extraordinaire... Sur

48 appartements, 34 sont sur un étage et 14 sur

deux étages (en forme de villa).., et il s'en

trouve 21 types qui diffèrent d'une manière ou.

d'une autre... Les goûts les plus divers ont pu

ainsi se satisfaire et ce n'est pas le moindre

attrait de cette maison et la raison qui en a

facilité la location".

A vrai dire, cette différenciation est un peu illusoire

et seul quelques détails d' arrangement intérieur

diffèrent. Quand à la liberté du plan elle est fort

limitée et cela principalement pour les petits logements,

par les grandes baies, et par la position des

portes. En outre la structure amène certaines bizzareries

quand à l'accrochage des cloisons en façade. On

peut cependant penser que l'argument de location avancé

par les entrepreneurs justifiait cette conception,

au début de la crise, principalement pour ce type de

bâtiment de haut standing et de forme entièrement nouvelle.

Immeuble Frontenex Parc. (1933) Vincent + Honneger

Comme dans les deux exemples hollandais, le second

exemple de structure ponctuelle genevois a été réalisé

en béton armé. Si nous nous référons au guide de

l'architecture genevoise, il nous dit que pour ce

style de réalisation

"Il est rarement possible de déceler une paternité

formelle directe, bien que Le Corbusier

soit la référence unique à laquelle il convient

de les rapporter."

S'il est difficile de déterminer telle ou telle influence

sur les architectes de Frontenex-Parc, on peut

penser que ce n'est pas l'immeuble Clarté mais plut8t

le principe de l'ossature standard "Dom-Ino" énoncé

par le Corbu (fig. 41) qui est appliqué dans le cas

de cet immeuble


1

I

Li

I

L

I

1•

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I.

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1

-'-

Structure (fig.42)

La structure verticale est composée d'une part par des

piliers de fortes sections (40 x 65) et d'autre part

par les murs formant la cage d'escalier qui assure également

la stabilite de l'ensemble. Les dalles de planchers

sont en B.A. nervées appuyées sur les sommiers.

Remarque : Comme pour les exemples précédants on peut

se demander si l'expérience de l'immeuble Clarté n'a

pas eut une certaine influence dans le choix de la

structure en B.A. (coût, résistance au feu, isolation,

qualification de la main d'oeuvre locale etc...)

CD

1 .5.80 K5.80 )

Fig62


1

LI

83. 97•

E

E

I

LI

I. Fig.42

1

L

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I.

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I

Enveloppe

Les poteaux en retrait auraient permis de standarniser

au maximum les éléments de l'enveloppe or on constate

que les architectes ont eu la volonté de rester

dans un mode d'expression plus locale en renonçant à

exprimer la verticalité de la structure, pour adopter

le système linéaire affirmé par la continuité des loggias

et des contre-coeurs.

Cependant ce type de structure libérant la façade a

permis les grands vitrages conséquence de l'esprit

nouveau (air, lumière, soleil) mais aussi une forme

d'esthétisme. Il est cependant intéressant de voir

que le même bureau partant de cette réalisation a réussi

à préfabriquer par la suite tous les éléments de

l'enveloppe (béton moulé préfabriqué en usine)

Influence sur le plan

Contrairement à Clarté il s'emble qu'on n'ait pas tiré

parti de la structure ponctuelle.

En effet les logements ne sont pas différenciés et la

liberté de division n'est pas utilisée. (trame de vitrages)

Le plan aurait d'ailleurs permis d'adopter un

système de structure par murs de refends, ceux-ci auraient

été de meilleurs usages du point de vue phonique

(masse) et économique. C'est d'ailleurs ce dernier

système qui fut adopté par la suite dans les réalisations

de ce même bureau.


I

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I

I

I

I

I

I

10

3.3.2i+.

Réalisations genevoises d'après guerre.

Nous avons déjà paelé de la généralisationdu mur de

refend porteur perpendiculaire à la façade.

La volonté d'industrialiser les façades ammenait à

]a séparer de la structure de l'immeuble. Le systéme

ponctuel, qui fut le premier préconisé, répondait

à cette volonté. Mais, comme nous l'avons souligné

dans les paragraphes précédant, il ne satisfait pas

toutes les conditions économiques et techniques qu'il

impliquait. Techniquement par son unique fonction

portante il nécessitait la construction de cloisons

séparatrices entre les appartements qui entraînait

des problèmes de jointoyage et d'isolation phonique.

Le système ponctuel devait en plus permettre la liberté

de plan. Dans les exemples étudiés il fut généralement

fait abstraction de cette possibilité, les

distributions et les hypologies d'appartement conservant

leur caractère traditionnel. L'immeuble Clarté

étant une exeption. Parla suite l'uniformalisation et

la cristalisation des hypologie de logements ont favorisé

la structure par un mur de refend qui répond de

même aux exigences rationnelles de la construction.

On constate qu'actuellement quelque soit les système

s.ructurel adopté l'hypologie des logements est

identique. Les architectes genevois qui dans certaines

réalisation ont utilisé le ponctuel sont toujours,

par la suite, revenus à une structure par mur de refend

( Honneger, Hermes, Gaillard, Duret etc...).

Les trois exemples suivant de structures différentes

soulignent cette caractéristique

- Bâtiment " Les Ailes " route de Cointrain

(archi. : Duret-Maurice) : système ponctuel

préfabriqué (fig. 43)-

I

I

LIGNON 1:200 Fig 45

LES Ail ES

Fg 43 MEYPIN 1:200 Fin i.L


I

E

- Immeuble M.G. Cité satellite de Meyrin

(archi. : avanz projet Duret, projet défini-

I

tif Hofmann et Snell) à système de préfabrication

lourde (fig.44).

-

- Ensemble " Le Lignon " (archi. Juillard,

Bolliger) à rationalisation construction

B.A. traditionnelle (fig. 45).

I

I

Au vu de ces trois plans, nous ne relevons que des

différences infimes et nous constatons le ponctuel

comme il est appliqué actuellement n'apparait pas comme

une solition qui change quoique que ce soit au phénomène

d'uniformalisation du produit.

En plus des réalisations à structure ponctuelle des

architectes sus mentionnés il faut signaler l'immeuble

de Malagnou Parc (Saugey 1950) qui est entièrement

préfabriqué et cela pour la première fois en

Suisse. (fig. 46)

E

I

I

I

I

ii est remarquable que cette première tentative fut

une ossature de piliers et sommiers ( et non des panneaux

et des dalles). Le principe de structure présente

une certaine analogie avec celui de l'immeuble

Clarté (fig. )

Dans les deux cas, choix d'un faible espacement des

formes, trois travées correspondante à un logement,

ainsi que le choix pour l'élément horizontal d'un matériau

normalisé courant


Li

I

I

I

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I.

- le bois pour Clarté

- des poutrelles B.A. + hourdis de ciment pour Malagnou

Parc.

Les programmes comportent aussi certaines analogies

il s'agissait d'avoir un grandnombre de logements

différents.

8.3. 100

Cen'est pas la " filiation " historique qui nous intéresse,

mais plutôt le fait qu'un principe soit requis

à vingt ans d'intervalles, avec un autre matériau,

et que chaque fois il reste une tentative complètement

isolée.

"

Dans la façade de cet immeuble Toutes les faces

vue, les piliers et les linteaux des façades étant

livrés terminés en béton poli, des équipes de maçons

suivent et placent les filières d'encadrement qui a-

vait été choisies en pierres naturelles. Les contrecoeurs,

les balustrades, les claustres, les vitrages

sont entièrement préfabriqués et arrivent finis sur

le chantier ".

Cette opération est techniquement intéressante pour

plusieurs raisons

- c'est un systène ouvert (possibilité d'y intégrer

des éléments normalisés courants)

- le principe de poser des éléments finis en

façadesse révèle vingt ans après concluant : ils ont

très bien résisté.

Structure - enveloppe

Pour la construction d'un an de plusieurs immeubles

nous avons le choix entre trois parties constructives:

-

- le traditionnel

- le semi-préfabriqué

la préfabrication totale.

Dans ce paragraphe nous n'aborderons pas les justifications

de choix pour tel ou tel système et nous ne

ferons pas la critique des choix. En effet, pour ce

genre de travail de nombreux paramètres interviennent

qui déborde le cadre de notre étude car ils sont en

liaison directe avec l'industrie du bâtiment, la structure

locale des entreprises , l'échelle des réalisations,

les conditions de marché etc...

Le traditionnel, dans la période après guerre devient

de moins en moins représentatif d'une tendance constructive

dans le cas des immeubles locatifs, à loyer

économique. Seuls quelques petits bureaux qui ne peuvent

investir dans des études de préfabrication,

construisent en traditionnel. Ce sont des immeubles

isolés dont les plus caractéristiques sont ceux réalisés

dans les villages. Cependant il faut noter que

de nombreux immeubles de luxe sont construits en traditionnel

mais le problème dans ce cas est différent.


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I.

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I.

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I

Actuellement la tendance est plus aux grands ensembles

ou l'importance du volume bâti, la répétitivite

permettent des études pour une rationnalisation de la

construction. Ce sont généralement des bureaux importants

de la place qui sont chargés de ces réalisations.

Le système semi-préfabriqué utilise en général le traditionnel

pour la strucutre et la préfabrication

pour les façades.

La préfabrication totale n'est que l'assemblage sur

le chantier d'éléments usinés ne nécessitant plus,

après montage, que quelques travaux de finition.

Un aperçu des réalisation de cette période nous fait

constater la diversité des méthodes utilisées. Pour

cette raison nous nous limiterons à un choix d'exemple

restreint ne voulant pas faire un catalogue des

systèmes.

Le semi - préfabriqué

Structure : bien que le système structurel soit traditionnel

des efforts sont fait sur certains éléments

pour rendre la construction plus rationnelle,

ceci est caractéristique dans la généralisation de la

trame simple et double/dont les portées ne varient

que négligeabiement d'un exemple à l'autre. La production

du bureau Honneger et représentatif des

possibilités offertes par ces trames. Nous en donnons

deux exemples

Lia

Cité d'Aire, av. d'Aire (1963-66) (fig. 48)

Cité Vieusseux (à partir de 1968) (fig. 49)

Fig 45 Fig 49

* 4J '

VIEUSSEUX 1:500


I

83. 102

I

I

I

I

I

La trame mixte permet une plus grande gamme de tapes

d'appartements et quelque soit le groupement de

ceux-ci offre la possibilité d'avoir un mur de refend

porteur comme séparation entre deux appartements.Cette

solution a des avantages phoniques non

négligeables. Cette double trame entraine souvent la

présence d'un mur de refend à l'intérieur d'un appartement.

Dans les exemples mentionnés on constate que ce mur

sépare la cuisine (zone bruyante) de la chambre

(zone calme) ce qui diminue les nuisances phoniuqes

conséquentes de la contiguïté de ces deux pièces.

Il est intéressant de constater dans la production

de ce bureau différents passages de la dalle à nervures

(exemple Riant Parc) à la dalle à caissons

I s (Aire) puis à la dalle pleine (Vieusseux etc...). Il

est difficile d'expliquer ces passages par des justifications

économiques précises. Cependant, on

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. Dans

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peut remarquer que le passage de la dalle nervurée

à la dalle à caissonsrésente des avantages statiques

et économiques non négligeables, en plus, le coffrage

des caissons peut être industrialisé (coffrage

métal ou plastic). Mais ces dalles n'ont pas de bon-

ne qualité phonique. Actuellement s'opère un retour

au système plus traditionnel qu'est la dalle pleine.

Elle permet une économie sur le volume total du bâtiment

par sa faible épaisseur (dalle a nervures ou

caissons env. 30 cm. brut, dalle pleine env. 16 cm.

brut), ce gain de volume, malgrés le coût plus élevé

de la dalle pleine rend cette solution plus économique,

en outre elle présente de meilleures qualités

phomiques.

Enveloppe

le système semi-préfabriqué c'est la partie du

bâtimentou les solutions de préfabrication et d'industrialisation

sont les plus avancées du fait que

c'est une partie coûteuse. La cristalisation des

plans et l'emplois fréquent de la structure à mur de

refend porteur facilite cette rationnalisation, mais

en retour la rationnalisation poussée des façades

conditionne les plans.

Dans le premier plan (Aire) la façade préfabriquée

du côté chambre est appliquée contre la structure,

elle est constituée de plusieurs éléments fabriqués.

On remarque que ce système présente quelque similitude

avec celui mis en oeuvre dans l'immeuble de

Malagnou Parc. Par contre, la façade Loggia, à part

les balustrades en béton moulé est traditionnelle,

portante'.

Le deuxième exemple (Vieusseux) est différent par

le fait qu'il s'agit de panneaux posés sur la dalle

entre deux murs refends.

La répétricité de ces panneaux impose la même division

des pièces (fig.50).


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VIEUSSEUX 1:200 F-1 g.50

D'autres exemples nous montre l'emploi d'élément

de façade en béton " massif " (Meyrin, Gaillard,

Gradelle Hentsch etc...) . Alors que dans les réalisations

ci-dessus Il semble que l'on ait recherché un

allégement des éléments. Dans les exemples de la

Gradelle et de Meyrin ce n'est pas le cas • Ce système

nous parait illogique car la séparation de la

façade n'impliquait à celle-ci qu'un rôle de protect.ion.

Or la façade préfabriquée massive n'a pas le

rôle porteur qu' il pourait remplir de par ses dimensions.

En plus ce système pose des problème de trans.-

port et de lavage du au dimension et au poids des

éléments.De ce fait il ne répond pas aux critères de

ratjonnaljsatjon par une préfabrication en usine mais

semble plutôt répondre à une idéalogie ou une esthétérique

d'architecte (fig.51).


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Façade rideau : (métal + verre)

Les premières utilisations se sont faites dans les

cas d'immeubles administratifs.. Pour ce type de procédé,

l'industrialisation a été facilité par les

expériences de l'industrie du métal (caractéristiques

technologiques,profilées etc...) et par la modulation

des façades de bureau (trame unique, répétitivité).

Cependant depuis une dizaine d'années elle est appliquée

dans les immeubles locatifs, et malgré sont

coût élevé même à loyer modé'r.

On constate dans l'utilisation des matériaux le passage

de l'acier à l'aluminium, pour les profilés.

Une des raisons principales de l'abandon de l'acier

en façade est du au traitement qu'il necessite pour

sa protection et son entretient afin d'éviter la corosion.

Malgré les techniques nouvelles de traitement

de l'acier contre la corosion ('x. Acier Corten =

acier + cuivre) qui permettraient de resoudre ces problèmes,

la justification de l'abandon de ce matériau

dépasse le cadre de notre étude par les questions de

production et de marché qu'il pose.

L'emploi de l'aluminium suprime les problèmes de corosion

(oxydation superficielle) et par conséquent

diminue les travaux d'entretient.

Cependant l'utilisation du profilé alu ptésente un

certain nombre d'inconvénients liés à son coéfficient

élevé de dilatation. En effet lorsqu'il est utilisé

avec du verre dans les contre-coeurs celui-ci peut

entrainer, lors de variations importantes de température

la rupture des plaques de verre. En plus ces

dilatations sont des sources de bruit.


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Nous pouvons signaler le danger dans les façates rideaux

de l'emploi de pans de verre Il Sécurit pour

les loggias, ceux-ci bien que garantis incassables

ne répondent pas à toutes les conditions de sécurité

(vibration). (fig.51 bis)

Nous étudions dans un prochain paragraphe les implications

d'une telle façade sur le plan.

Une des caractéristique de la façade rideau est la

diminution de l'épaisseur de l'enveloppe intérieur.

Suivant le traitement du contre-coeur et de la tablette

cette diminution peut avoir pour conséquence un

sentiment d'insécurité (fig. 52).

Fig5l bis Fig. 52

La préfabrication totale (lourde)

C'est un système où toutes les parties du bâtiment

sht préfabriquées en usine ou sur le chantier, cependant

quelques restrictions doivent être soulignées

car le sous-sol et les fondations sont toujours en

traditionnel ainsi que dans la plupart des cas certain

travaux secondaires comme les galandages , super structure'

etc...

8. 3,105


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Nous donnons comme exemple de préfabrication totale

lourde l'immeuble M.G (Cité Satellite construit en

1965

Nous donnons comme exemple de préfabrication totale

lourde l'immeuble M.G (Cité Satellite de Meyrin construit

en 1965 par Mr. J. Duret) fig. 53). Ce choix est

fonction des études faites pour le système de préfabrication

et de l'importance des éléments mis en

oeuvre

" Pour la première fois en Europe ont été coulées

en usine (IGECO) des dalles de 23 m2 pesant

cinq à dix tonnes; elles ont été transportées,

selon un planing rigoureux, d'Etoy à

Meyrin, puis mises en place, sur le chantier,

au moyen d'une grue géante ".

Les buts de cette réalisation étaient

Fig

" 1) Economie de

Rapidité d'exécution

Possibilité de stabilisation du prix du

prix de construction "

et devaient prouver

.3. 106


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83. 107

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Il qu'il n'est pas besoin pour appliquer la methode

de la préfabrication tel que nous l'avons

mise au point, de construire des milieus

de logement à la fois '.

Il faut signaler que pour atteindre ces buts, les

sous-sol ont été suprimé et leur contenu regroupé

dans les rez-de-chaussés ce qui évite terrassement

et infrastructure. En plus certains travaux de finition

ont été réduits par leur regroupement avec

d'autres opérations comme par exemple la supression

de la chape sur dalle de plancher, la distribution

électrique noyée dans le plafond et les galandages.

Remarque

- Si la rapidité de montage permet de réaliser une

économie sur les intrets intercalaires1 nous pensons

que l'argument

de main-d'oeuvre suceptible

de stabiliser le coût du bâtiment n'est pas

valable. En effet même avec la hausse des salaires,

le coût de la main-d'oeuvre ne représente qu'une proportion

relativement faible par rapport au coût des

matériaux et à la rente foncière. C'est plutôt sur

ces deux derniers postes qu'il faudrait chercher

une économie.

- Pour atteindre à la rapidité d'exécution il est

necessaire de réformer les structures de production

du bâtiment. La préfabrication implique un planning

étroit et cela non seulement pour le gros oeuvre

mais sur l'ensemble du produit fini ceci demandant

une or;anisation et une coordination rigoureuse

tr - au niveau des bureaux d'études (architectes +


I

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I

ingénieurs), qu'au niveau des chantiers (mise en

place) des usines (fabrication). Pour que l'opération

ait des chances de réussir la production du

I batiment doit se tenir à la rigueur des planning

de l'industrie.

I -

La préfabrication lourde quest à Genève pratiquement

le seul système utilisé, par les problèmes

qu'il pose, peut être remis en question comme

méthode rationnelle de construction. D'ailleur,

Mr. Turin qui s'est penché sur les problèmes de

l'industrie du bâtiment pense que cette solution est

illogique et sans avenir car outrd les conditions de

I transport et de mise en place qui sont dans le cas

étudié, particulièrement aigus, le manque de hierarchisation

des élément de la construction empêche

l'interchangeabilité des éléments. Il fait remarquer

que si la maison du XVII est encore habitable c'est

précisément grace à la possibilité de transformation.

La salle de bain monobloc traduit bien cet ineptie

I

car la moindre défectuosité d'un appareil entreine

la destruction totale ou partielle du bloc. Mr.

Turin préconise donc une hiérarchisation des élé-

I

ments constitutifs, comme ooUr1voiture, de chan-.

ger les pièces deffectueuses.

I -Pour terminer nous donnons un exemple historiquement

important et qui reflète la tendance à Genève,le "traditionnel

rationalisé" et qui passe pour la réalisation

la plus rationalisée en Suisse à l'heure actuelle

I

I

Le Lignon.

La structure est à mur de refend porteurs et dalles en

B.A. Mais ce sont les opérations courantes de chantiers

pour le gros oeuvre qui ont fait l'objet de l'effort de

nationalisation. En effet il est employé descoffrages

métalliques préfabriqués, formant une alvéole, dans lesquels

on place les armatures avant le coulage du béton

(fig. 54).

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83. 110

Cette solution est ingénieuse car elle permet une réduction

de temps de main d'oeuvre, la réutilisation des moules,

la suppression des échaffaudages, tout en ayant les

avantages du traditionnel : une construction monolitique

(pas de problèmes de joints, d'assemblage etc...) pas de

transport, possibilités de doser exactement les armatures,

utilisation d'engin de levage normaux, car pas diéléments

d'un poids important à mettre en oeuvre.

Remarquons que ce système qui fait au chantier l'opération

de moulage qui pourrait se faire à l'usine, impose

sur le produit toutes les contraintes de la préfabrication

d'une part, et d'autre part ne contribue en rien à

l'amélioration des conditions de travail : aucune réduction

des heures-chantiers pour des heures-usines, où les

travailleurs à l'abri des intempéries et moins exposés

aux accidents de travail.

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8.3. 111

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La façade du Lignon

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Plus encore que la structure, elle conditionne le logement

: un seul type d'ouverture pour toutes les pièces

et toutes les orientations.

I

Le "prolongement extérieur" (le petit carré vitré dans

le living) a la même ouverture que les chambres à coucher.

Le quart de tour qu'à fait la structure après la guerre,

I

s'il a définitivement lié l'espace disponible pour un

logement au système porteur, il a par contre la

façadelt et introduit dans le sens de la profondeur de

nouvelles possibilités la loggia continue (réservée

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aux logements de luxe d'avant-guerre) assez profondes.

(exemple les immeubles Honneger, les tours de Carouge)

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La façade du Lignon

Plus encore que la structure, elle conditionne le logement

un seul type d'ouverture pour toutes les pièces

et toutes les orientations.

Le "prolongement extérieur" (le petit carré vitré dans

le living) a la même ouverture que les chambres à coucher.

Le quart de tour qu'à fait la structure après la guerre,

s'il a définitivement lié l'espace disponible pour un

logement au système porteur, il a par contre "libéré la

façade et introduit dans le sens de la profondeur de

nouvelles possibilités la loggia continue (réservée

aux logements de luxe d'avant-guerre) assez profondes.

(exemple les immeubles Honneger, les tours de Carouge)

8.3. 111

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3.3.3. Répercussions de la rationalisation des structures

portantes sur le traitement du mur pignon.

8.3. 112

Dams ce chapitre, nous avons voulu traiter un problême

secondaire particulier, qui apparaît au moment

du passage du tissu fermé au tissu ouvert.

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3.3.3.1. Les phases (schématiquement)

Dans cette première phase (Fig. 1), il s'agit de

rationaliser le tissu fermé des communes Plainpalais,

Eaux-Vives, Pâquis (1900). Si dans le tissu fermé

au tracé anarchique le problème du mur mitoyen ne se

pose pas, dans le tracé réglé la parcellisation du

sol pose le problème du "mur mitoyen en attente".

A cette période le problème du traitement de ce mur

est résolu par des motifs décoratifs tels que fausses

fenêtres, frises, traitement en pierres de taule,etc.,

comme par exemple à la rue Montchoisy,

Mairie.

ech. 1/2500

Cette deuxième phase (Fig. 2) qui correspond à la

première période de notre confrontation (soit 1920-

30), marque le passage du tissu fermé au tissu ouvert.

Ce passage entraîne la création de l'immeuble objet

(à 4 façades) et le problème du traitement et de

l'utilisation des murs-pignons.

En même temps que les premiers plans masse à grande

échelle, se pose pour les immeubles barres le problème

des mitoyens en attente (nous verrons par la suite

les polémiques qui ont été soulevées à ce sujet).


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8.3. 113

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La troisième phase (Fig. 3) Pignon et rationalisation

des structures.

L'évolution du traitement et des possibilités d'utilisation

du mur pignon (appartement d'angle, prise

de jour, balcon, etc,) est essentiellement lié à la

rationalisation des bâtiments et plus particulièrement

des structures : passage de la façade portante

ou du système semi-ponctuel (20-30--40) puis au refend

perpendiculaire à la façade (50-60-10).

Fig.3

ech. 1/500

III1III II

Suppression du problème des pignons : (Fig.4)

La quatrième phase la nouvelle tendance des modes

d'implantation tend à faire diminuer le nombre ou

même à disparaître le nombre des pignons : passage

de l'immeuble objet (40-60) aux implantations du

type ponctuel, (les 4 façades d'une tour sont généralement

utilisées de manière identique) ou du type

continu (maxi-structure) comme par exemple le Lignon,

où le nombre des pignons est de 3 pour 1200 mètres

de bâtiment. Cependant, le mode d'implantation en

dent de scie qu'une étude du C.S.T.B. qualifie de

bizarrerie (voir chapitre implantation) tend à faire

renaître le pignon d'une manière fractionnée.

Fig .4

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3.3.3.2. Problèmes législatifs

ech. 1/2500

Dans les années 1930, les nouvelles constructions à

la périphérie immédiate de la ville basées sur de

nouveaux alignements ou sur des plans d'aménagement

posaient le problème des mitoyens en attente" : la

crise empêchait la réalisation complète des plans,

pour une période dont il n'était pas possible de

prévoir la durée, les mitoyens pouvaient attendre

longtemps.

Or, la loi de 1929 prévoyait à l'article 16 : "La

construction de bâtiments contigùs avec mitoyens

d'attente, n'est autorisé que dans le cas où il est

présenté un..plan d'ensemble, dont l'exécution est

assurée dans un délai maximum de 3 Cet article

de loi devait demeurer impuissant le morcellement

du sol rend illusoire de vouloir rallier tous les

propriétaires dans une même opération; lorsqu'il

s'agit d'opérations isolées comment obliger le propriétaire

voisin de construire dans un délai de 3

ans. Ce problème de traitement architectural allait

provoquer en 1940 un long débat au Grand Conseil

(lors de l'adoption de la nouvelle loi) sur la proposition

d'allonger ce délai de 3 à 5 ans. Nous donnerons

les passages significatifs de cette discussion

(Mémorial du 27 avril 1940) M. Reverdin

8.3. 114


I

8.3. 15

I

"Il y a dans cet article une nouvelle atteinte

au droit de propriété.., on pourra obliger un

I

propriétaire à prendre des engagements sur une

parcelle voisine qui ne lui appartientpas.

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D'autre part, je ne vois pas comment on pourra

obliger un propriétaire d'un front de 120 m.

ou 150 m. de bâtiment à exécuter tous ces bâtiments

dans l'espace de cinq ans".

Monsieur Reverdin voit bien que cet article pas plus

que celui de 1920 ne peut résoudre le problème et

bien qu'il soit d'accord sur le bon point de vue

de cet article

"Il tend à faire disparaître les mitoyens d'

attente qui sont très laids et déparent certains

quartiers...."

celui-ci propose

"... ne pourrait-on pas demander l'habillage

de ces mitoyens.... L'habillage du mitoyen

est une mesure qui peut être plus facilement

obtenue du propriétaire qu'une opération financière

trop

Cependant, le président du Conseil d'Bat M. Casai-,

faisait remarquer

"Ces mitoyens, pour essayer de toucher des

revenus sont loués à des compagnies de publicité.

On ne peut pas l'interdire... Vous devez

reconnaître que c'est laid..."

et en réponse à la proposition de M. Reverdin,

... les mitoyens devraient être habillés ou

traités comme des façades. Comment voulezvous

alors que nous puissions empêcher la construction

définitive d'un mitoyen".

Monsieur Braillard pense que bien que le délai soit

peut-être trop court, cet article est nécessaire

dans le quartier de St-Jean on découvre

neufs mitoyens qui certainement ne seront jamais

construits étant donné la disposition des

immeubles dans ces parages, par conséquent, ils

subsisteront indéfiniment... La solution proposée

par M. Reverdin n'est qu'un palliatif, qui

ne peut pas selon moi donner des résultats sa-

I

tisfaisants, il en serait peut-être autrement

dans l'hypothèse d'un retour de façade. Nous

verrons par la suite que les plans d'ensemble

I

qu'il exécute lui permet d'adopter cette dernière

solution".

I

I

Ces débats montraient bien les préoccupations des

architectes quant à la dégradation des quartiers,

mais on peut se demander si la nouvelle loi pouvait

être ce moyen efficace d'éviter cet état de fait

(loi de 1940 art. 15 1+091) (valables pour les 4 zones)


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PMitoyens d'attente le département compétant

peut subordonner l'autorisation de construire

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des bâtiments avec mitoyens d'attente à la présentation

préalable d'un plan d'ensemble dont

l'exécution soit assurée dans un délai maximum

de 10 ans" (Réglement de construction 1940, art.

42) : tout mur mitoyen ou mur d'attente, doit

être convenablement crépi. Il peut être exigé,

sur préavis de la commission d'urbanisme que

les mitoyens soient convenablement aménagés.

Les saillies sur la propriété voisine ne peuvent

dépasser 0,50 m. sans l'accord du propriétaire

intéresse".

Comme application de cet article, nous pouvons citer

l'immeuble de l'avenue Weber 5-7, (Fig.5). Cependant

le délai de dix ans n'a jamais pu être réellement

appliqué à ce bâtiment, il existe dans cet état actuellement.

L'immeuble "Clarté" (Fig.6) en est un autre exemple

le mur-mitoyen est juste crépi et n'a aucun rapport

de traitement avec les façades et le mur pignon

opposé.

Il faut noter que la loi et réglement de 1961 reprennent

(à part quelques aménagements spécifiques

à chaque zone) les mêmes articles que 1940.

La loi ne précise pas quil faut traiter, ou utiliser

tout mur pignon.

Elle ne parle que de ceux qui sont des "mitoyens en

attente", à la limite de propriété, cause potentielle

de litiges entre propriétaires. Donc rien n'empêche

la constructi\on de grands murs aveugles.

Fèg.5


I

I

3.3.3.3. Traitement des murs piquons:

La théorisation (par Le Corbusier ou d'autres) de

1 l'éclatement du tissu urbain amena à rejeter les notions

de façades

(sur rue) et de "façades

pauvres" (sur cour) et à décréter qu'un immeuble à

I

4 façades (5, pour les puristes qui ajoutent la couverture)

toutes

Voyons dans quelle mesure ce principe est appliqué

dans la production genevoise.

I

a) Traitement du pignon immeuble 'objet"

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immeuble rue Contamines 33 (Glaser 1938) (Fig.7)

L'aspect est traditionnel, le pignon est traité

exactement comme les autres façades, (corniches et

tablettes continues, ouvertures identiques, etc.).

Dans les immeubles 30-40 du plateau de Champel, nous

retrouvons assez souvent ce type de traitement (Bovy-

Reverdin).

Immeuble rue John Rehfous 9-11 (Camoletti 1937)

(Fig.8) C'est un cas typique de mur pignon traité

avec autant d'importance que les autres façades.

L'architecte a tiré parti au maximum des possibilités

qu'offrait le pignon en créant un logement traversant

conçu spécialement en fonction de sa triple orientation

(absence de symétrie, fenêtre d'angle, balcon,

ochement de façade, etc.). Cet"immeuble-objet"

d'apparence massive est un cas assez typique de la

production genevoise d'un certain standing.

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Immeuble chemin Krieg 3 (Gang 1936) Fig. 9

Dans cet exemple, (groupement de 4 logements non traversants)

le pignon bien orienté (sud-ouest) permet

d'avoir des logements à double orientation. Là aussi

nous n'avons pas de façades pauvres, la continuité

des balcons et des entablements donne une grande homogéinité

à l'ensemble de la construction, la symétrie

absolue des façades et leur dépouillement par rapport

au cas ci-dessus marque un certain degré de rationalisation.

Dans un même ordre d'idée mais avec un certain nombre

de caractéristiques plus traditionnelles (encadrement

de fenêtre, balustrades, etc.) nous pouvons citer

l'immeuble rue de Carouge 57 (Vetterli 1937) Fig.

10.

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Remarque les exemples que nous venons de traiter

montraient tous le parti que pouvait tirer d'un

pignon, traitement grandemment facilité par

tjonnalité" des structures (façades portantes, décrochement

de façade, etc.)

8.3 118

Fig.9


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b) Traitement particulier du pignon

Dans les deux exemples suivants, il s'agit de blocs

d'immeubles répétés, mais les pignons sont traités

spécialement afin dhrmonise l'ensemble.

Immeuble Montchoisy 62-72 (Braillard 1931) Fig.11

Bien que la typologie du logement en pignon soit

identique à ceux en mitoyen, le pignon est mis à

profit (fenêtre d'angle, balcon d'angle, éclairage

de la salle de bain, etc..;) il faut noter que la

fenêtre d'angle dans la chambre conditionne

placement du lit.

Immeuble Avenue de Frontenex 53-57 (Vincent-Ronnegger)

1933(Ii0. 12)

I

I

La loggia décalée par rapport au séjour est plus

utilisable en pignon qu'en mitoyen. D'autre part,

les fenêtres des toilettes jumelées et dimentionnées

de telle façon qu'on retrouve une répétition et une

symétrie entre plein et vide ce qui prive d'une paroi

de rangement dans le réduit.

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c) Rationalisation du pignon.

Immeuble chemin de Roches 1-3 (Quétant 1934 - Fig 13)

dans cet exemple et plus particulièrement dans l'immeuble

"Clarté" (Fig.14) le mur pignon sert de contreventement

à la structure ponctuelle ou semi-ponctuelle,

il s'en suit un dépouillement de la façade.

De plus, on tend à diminuer le nombre d'ouvertures

en pignon au profit des façades principales (voir rationalisation,

structure, enveloppe). Ces deux exemples

amorçant le type de traitement actuel.

"

ululu"

lu sous

I

d) Rationalisation des pignons et cristallisation des

modèles 1970.

Avec la généralisation des logsnents traversants

puis en refend porteur, deux tndances apparaissent:

I

le pignon en béton brut de décoffrage (dalle marquée

ou non) ou crépi fin (Fig. 15). Ce traitement qui

s'apparente à celui des "mitoyens en attente" est

I

tout à fait toléré actuellement, il est un signe manifest

de l'apauvrissement en information des façades

lié à la rationalisation des immeubles, peut-être dû

aussi au manque d'étude dont elle fait l'objet.

I

Ex. : les Ailes, Meyrin - Addor et Julliard -


I

121

8.3.

I

1

I

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I. Fig.

I

I

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I

I. Fi

I

Immeuble

I

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I

15 Fi-g-16

prise de jor pour augmenter le nombre des pièces

le caa de Vieusseux nouveau est assez caractéristique

(Fig. 17.) : en bout d'immeuble, les logements sont

renversés de façon à avoir deux logements non-traversants

et bien que ceux-ci soient plus petits que les

4 pièces traversants, la fenêtre supplémentaire en

pignon a permit de compter le hall d'entrée comme

pièce habitable portant ainsi le nombre de pièces à

5.

g.17

tour de Carouge (Fig. 18)

Le retournement des logements en bout qui donne une

finie de l'ensemble est essentiellement un

problème structural (contreventement); Le Corbusier

dans ses cités radieuses de Marseille, Nantes.,Rézé,

etc. emploie le même système. Dans cet exemple, les

4 façades s'harmonisent et son traitées en fonction

de leur orientation.

e) Immeuble - barre

On trouve fréquemment dans les ensembles d'immeubles

I en longue barre, les bouts d'immeubles taillés en

biseau afin de donner l'illusion d'un immeuble objet.

I

Exempi la Gradelle (Fig. 19). Les immeubles du

cuiin de la Montagne de A. Gaillard (Fig.20).


I

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Fig. 19

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I

I

La pièce d'angle peut poser quelques problèmes d'aménagement

quoique la forme insolite de certaines pièces

puisse après tout rompre agréablement l'octogonalit

généralisée.

Remarque : Si nous comparons des immeubles de logements

ouvriers de 1930 et de 1970, par exeple Vieusseux

Ancien Nouveaux (Fig. 21) on peut constater une

certaine régression dans la qualité de traitement.

Mais pour les immeubles de hauts anding, le problème

se pose différemment car l'aspect représentatif de

la façade a toujours une importance capitale pour la

vente ou la location.

1

83. 123


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I

I

I

3.3.4. Le toit plat

3.3.4.1. Problème idéologique

Dans ce chapitre, nous traitons plus particulièrement

d'une partie du bâtiment qui est un des"acquis"

de l'entre deux guerres la couverture plate.

C'est le seul des cinq points de Le Corbusier, qui

soit appliqué mais de manière déviée : Le Corbusier

proposait de mettre des jardins sur ces toits.

La question du toit plat souleva des polémiques assez

violentes : la valeur symbolique du toit en pente

n ' est pas un facteur négligeable par rapport à la

r4action négative contre le toit plat, l'étude de

1h. Boudon sur Pessac de Le Corbusier le montre

bien.

Actuellement à Genève, la proportion de maisons in-

dividuelles à toit plat n'est probablement guère

plus élevée qu'en 1930.

Si cette valeur symbolique joue un rôle important

dans la maison individuelle, le lotissement, ou

l'habitation rurale, elle ne joue pas grand rôle

dans le logement collectif : en 1920-30, quand ce

problème est posé, il y a longtemps que les mainns

sont si hautes, les rues si étroites dans

viiles. n(.n ne \'nf nrnai i n c fit,c.

L'emploi du béton armé et des étanchéités à base de

goudron dans l'architecture, a permit la réalisation

du toit plat. A Genève, les premières expériences.

se révélèrent déficientes l'exemple de Vieusseux

est assez typique (Fig.l), les architectes dans ce

cas ont voulu expérimenter de nouveaux procédés

techniques (dalle nervée, toit plat, etc.) et de

..iatériaux (plot de ciment, étanchéité,etc.)

rg 1

8 3. 124


I 8.3. 125.

I

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I

I

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I

I

les logements ouvriers étaient un champ d'expérimentation

tout trouvé, (dans un immeuble de luxe, à financement

privé, les risques sont volontairement

réduits au minimum).

D'autre part, le programme et de mode de fiancement

de Vieusseux imposèrent une extrême économie et rapidité

d'exécution. Ceci explique peut-être pourquoi

il fallu refaire entièrement les couvertures de Vieusseux,

ce qui posa un grand problème financier à la

Société Coopérative d'habitation. Depuis lors, cette

société se montre méfiante envers les nouveautés

technologiques : la Cité Franchise (dans l'ensemble

de Vieusseux) réalisée après la guerre a des toits

en pente. Lestoitsdu Bachet de Pesay, à l'origine

plats, ont été refaits en charpente.

Afin de lancer de nouveaux procédés, certaines entreprises

offraient des garanties bien supérieures aux

prescriptions légales, de plus dans des publications

techniques, de nombreuses enquêtes ou articles discutaient

des mérites du toit plat

(extrait d'un article intitulé : "Le problème du

toit" par J. Badovici - paru dans Architecture Vivante

La revue Das Flache Dach (le toit plat) a posé

récemment à ses lecteurs architectes les

questions suivantes

Peut-on, dans l'état actuel de la technique

construire des toits plats absolument étanches?

Quelles sont les meilleures solutions techniques

( .... )

c) Peut-on éviter d'utiliser le zinc pour l'évacuation

d'un toit plat, pour la jonction du

toit avec la partie verticale ?

d) Quel est le meilleur procédé d'évacuation

des eaux ?

e) Quel est le meilleur procédé isolant et le

plus pratique, lorsque le toit se trouve immédiatement

au-dessus des locaux habités ?

Tous les architectes consultés ont été unanimes

pour affirmer la possibilité de réaliser des

toits plats parfaitement étanches.

(.. ......

"Si le prix de revient d'un toit plat est sensiblement

plus élevé, que celui d'un toit en

peL1t, il faut considérer qu'il y a par ai]-

leurs d'immenses avantages : clarté, netteté

de ligne, distribution plus rationnelle des

locaux d'habitation, possibilité de surélever

à tout moment la maison; de plus il n'offre

aucune prise au vent et supprime de nombreux

risques d'incendie" (Fig.2)


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I 8.3. 127

I

I

I

Remarque : cet article ne se contente pas de donner

les avantages techniques du toit plat, mais il montre

aussi les possibilités d'augmenter le volume

habitable d'un immeuble.

Nous verrons, à propos des gabarits légaux, comment

ii faut tirer parti du toit plat.

De plus, remarquons que Badovici s'est trompé en

partie dans ses pronostics :-le toit plat s'est généralisé

dans les grands ensembles et les banlieues

de toutes les villes, les locaux anciens ont effectivement

été conservés, mais les "villes modernes",

villes nouvelles sont restées rares.

- les villas sont restées

fidèles à la pente, à la tuile (voire à la tuile romaine,

constructions sur la côte d'Azur, Port-Grimaud,

etc.).

Robert Maillard en 1935 (dans la Schweizerische Bauzeitung)

propose le toit plat sans pente.-f-Fig.3)-

"Toits plats sans pente

I Il est normal de donner aux toits plats une

pente de 1 à 5 % vers l'extérieur ou vers l'intérieur.

Le plus souvent le recouvrement se

composait autrefois, si nous faisons abstraction

de la tôle, de ciment et de bois,; de nos

jours, pour rendre les toits étanches, on emploie

de l'asphalte et des matières à base de

goudron. La durée de ces recouvrements en est

le plus souvent limitée par suite de la volatilisation

des parties de ce produit qui en assurent

précisément l'étanchéité par leur élasticité

et leur plasticité. Les fortes hausses de

température et surtout la dessication leur sont

lob

préjudiciables. Pour soustraire ces produits

aux rayons du soleil, on les protège souvent

par des couches de gravier, de béton léger ou

des plaques de béton,quii sont cependant de plus

I

en plus réduites de nos jours. Le meilleur

moyen d'empêcher la volatilisation paraît être

un recouvrement toujours humide et j'ai proposé

dès le début d'exécuter des toits plats

I

sans pente et de disposer les écoulements

pour l'eau de pluie de telle manière qu'il y

I

I

ait continuellement de l'eau sur le toit, et

s'il le faut à l'aide d'une couche protectrice

très poreuse quand le toit doit être praticable.

A la suite d'une longue période de sécheresse

l'eau restant sur le toit sera, il est vrai,

évaporée; il est aussi possible que bien avant

déjà. à la suite d'une stagnation prolongée,

I elle se fasse remarquer d'une façon désagréable.

On peut y remédier par un arrosage. On peut d'

autant plus s'attendre à ce qu'il ne soit pas


I

.3 128

I

I

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récente

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I

I

I

omis du fait que les habitants ont tout intérêt

à avoir un toit frais. Cette irrigation artificielle,

qui n'est nécessaire que de temps en

temps, a plus d'effets qu'un arrosage répété,

d'une très courte efficacité, sur un toit en

pente. Bien meilleur serait naturellement, pendant

une telle période de chaleur, un écoulement

léger et continu remplaçant au fur et à mesure

la quantité d'eau évaporée ou la dépassant même,

si les frais d'un rafraîchissement intense

des locaux placés sous le toit se justifient.

La résistance que la plupart des architectes

opposent à cette conception ne permit que de

rares exécutions.

En 1905, j'ai eu l'occasion de construire un

toit comme l'indique la figure 259, la construction

portante guère d'importance pour

la question qui nous intéresse, elle pourrait

être réalisée en bois, en fer ou en béton armé.

Dans le cas présent, elle se compose de pour

trelles en béton armé., que relient des voûtes

plates en briques creuses. Les coins furent

remplis de béton de scories, la surface égalisée

avec une mince couche de mortier. Ce système

de construction isoLe très bien, mais

n'entre plus guère en ligne de compte dans

l'état actuel des salaires à cause de son exécution

un peu compliquée. La couche de ciment

de bois est protégée par une couche de béton

de scories très poreux, qui est remplacée le

long de la corniche du toit par des pièces

moulées de béton de gravier. L'écoulement est

place à l'extérieur, car il était impossible

de la réaliser vers l'intérieur. Une visite

montra une certaine végétation due à

la poussière qui, au cours des années, s'est

amassée sur le toit. Le propriétaire déclara

au surplus que durant ses trente ans d'existence,

le toit ne laissa jamais passer l'eau

et ne donna lieu à aucune réparation. Il est

en outre remarquable que la couche de protection

en béton de scories ait résisté au gel,

ce qui prouve une fois de plus que des corps

très poreux, bien que peu résistants en soi,

offrent à ce point de vue davantage de sécurité

que ceux plus résistants, aux pores très

petits. Il y a trente ans également un autre

toit fut exécuté selon la figure 260. On put

décider l'architecte à renoncer à l. pente, mais

il ne voulut pas d'un recouvrement de la corniche

en pièces de béton moulées, ni d'une

couche de protection en béton de scories et

exécuta une bordure de corniche en tôle et un

recouvrement en gravier. Au bout de quelques

années, une forte humidité se remarqua sur les


I

8.3. 129

I

I

I

I

I

I

I

I

I

parois extérieures au raccordement du toit. Les

recherches firent voir que, sous la tôle sèche

et un peu détériorée, la couverture du toit

(ciment de bois) était cassante et "brûlée";

les parties plus à l'intérieur étaient en revanche

intactes. Le long de la corniche, la

couverture du toit dut être renouvelée dans

toute sa longueur. La destruction des bords

de la couverture en ciment de bois fut certainement

favorisée du fait que le propriétaire fit

abaisser les bords d'écoulement afin de rendre

le toit plus praticable. Le niveau de l'eau en

diminua trop vite et provoqua l'assèchement

des "rives" peu profondes. Le désir ultérieur

de rendre le toit constamment praticable n'aurait

pas dû être réalisé de cette manière,mais

par exemple à l'aide de plaques sans joints

suffisamment espacées pour permettre la pénétration

de l'eau superflue. On peut conclure

de ces expériences qu'un toit sans pente bien

exécuté peut assurer une étanchéité durable.

A cela s'ajoute 1' avantage de l'exécution très

simple d'une construction portante sans pente

ou, si celle-ci est prévue de toute façon, la

suppression de la charge inutile et renchérissante

du béton de pente. De même il en résulte

sans autre, pour les bâtiments, le couronnement

horizontal désiré pour des raisons d'esthétique.

Ici, nous avons l'exemple d'une solution technique

(maintien de l'humidité sur les toits) réalisée

avec succès en 1905, reprise par Le Corbusier en

1925, quand il parle du toit jardin, exposée en 1935

par Maillard, qui n'a connu que de rares application.

En 1964, le cours de construction à l'Ecole d'Architecture

de Genève ne la mentionne même pas L

En 1960, certains architectes la redécouvre et rien

pour les champions .....

Le toit plat provoqua également des réactions dans

le milieu professionnel

"Champions et détracteurs du toit plat"

I (article paru dans l'Habitation en 193

I

I

I

Dans une des halles de la Foire d'Echantillons

de Francfort, on remarque , un peu surpris,

toute une série de petits modèles lucarnes

minuscules, pignons en mignature et clochetons.

Qui donc songe encore aujourd'hui à enjoliver

ses toitures de tels motifs ? Mais les couvreurs

et tous les métiers que l'ancien système

de couverture de tuiles oud'ardoises fait

vivre se sentent menacés par la nouvelle mode

du toit plat. Aussi se défendent-ils, assez

maladroitement d'ailleurs, en exposant ces

gentilles petites choses. Ils répandent aussi

des prospectus et annoncent un film de propagande.


[1

I 83. 130

I

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I

1

I

I

.

allons

Tout cela n'est en somme qu ' une réponse à

l'"Exposition du toit plat" organisée à la

Foire même, par le service municipal de constructions"

(la suite de l'article décrit cette

exposition).

Nous voyons ici la réaction des charpentiers couvreurs,

qui se sentent menacés de chômage technologique.

La disparition, ou la raréfaction de certains corps

d'état, dues à des innovations techniques, a des conséquences

qui se prolongent dans le temps : actuellement

le toit plat ne pose plus aucun problème et est

le moyen de couverture le plus économique, le toit

en charpente est devenu plus coûteux, du fait de la

spécialisation de la main-d'oeuvre et de sa déqualification

(les entreprises faisant de la charpente

sont devenues plus rares, la concurrence à donc diminué

et les prix augmentent).

La disparition complète de certains métiers serait

catastrophique, car il subsiste un grand nombre de

maisons anciennes à entretenir ou à réparer.

Signalons que le domaine du toit en pente a aussi

connu des innovations qui tend à le rendre compétitif

pour certaines réalisations

- couvertures en éternit ondulé

-

- poutres Gerber

bois collé, etc.

3.3.4.3. Problèmes législatifs

La législation sur les gabarits a été analysée du

point de vue urbanistique dans la 2ème partie. Nous

regarder ici les conséquences de cette législation

sur la configuration des immeubles.

Jusqu'en 1929, la loi ne donnait pas de gabarits limites-pour

les toitures : la loi qui accompagnait

le plan de zones en 1918 ne précisait que les hauteurs

d'étage.

Toutes les formes de toitures et de saillies dans

le sens vertical étaient donc permises (clochetons,

etc.) (Fig.4).

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Fig.5

La loi de 1929 introduisit la notion de gabarit

le système français de l'arc de cercle fut adopté

(Fig.5).

Certains immeubles ont des toits ronds qui. épousent

exactement la forme du gabarit (Fig. 6 Immeuble au

Quai Capo d'Istria )

Les gabarits de La premiere zone et ta deuxieme zone (loi 9mars 123)

.3. 131


I

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Remarque : ce système, conçu en fonction du toit à

deux ou quatre pans, a permit une exploitation maximum

au moment de l'introduction du toit plat : il

il procurait 2 ou 3 étages supplémentaires.

A Genève, il y a de nombreux exemples de "ponts de

bateau" (Fig. 7).

L'existence de cet article de loi a peut-être dans

certains cas contribué à faire choisir le toit plat

par le maître d'oeuvre : si le coût de la couverture

était plus élevé qu'en charpente, il gagnait par

contre de la surface à louer.

En 1929, Le Corbusier établit un projet d'immeuble

villa, appelé projet Wanner (Wanner est le constructeur

métallique qui réalisa "Clarté"). (Fig. 8)

oeuvres complètes 1910-1929 p. 180)

--

OMMOM

mm

ier maître était doué, il faut le reconnaître

1 a tiré parti de la loi genevoise avec beaucoup

de cLarie.

8.3 132

Fig. 7


I

83. 133

I

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I

En 1939, lors du débat qui précéda l'adoption de la

nouvelle loi, le rapport de la commission explique

"la loi de 1929 avait admis le système du

gabarit français formé par une verticale et

un arcle de cercle tangant.

Cette méthode a eu les plus déplorables effets

en permettant de construire les étages supérieurs

des immeubles en retraits successifs,

donnant ainsi des silhouettes parfaitement

inesthétiques.

Pour les zones 1, 2 et 3, le nouveau principe

du gabarit s'inspire de nombreux immeubles

construits au siècle dernier à Genève et d'immeubles

récémment édifiés à l'avenue Blanc.

Ce gabarit prévoit une ligne verticale et un

étage supérieur en retrait (attique). La comparaison

entre le profil nouveau et celui appliqué

depuis 1929 milite nettement en faveur

des nouvelles dispositions du projet.

Toutefois, la commission demande au Département

d'appliquer avec beaucoup de souplesse les

dispositions concernant le gabarit ; l'intention

du législateur pas de favoriser

l'instauration d'une architecture officielle

et il ne désire pas empêcher l'évolution de

l'art dans l'architecture".

Cette proposition suscite un long débat au Grand

Conseil comment fixer le recul du dernier étage ?

certains pensent qu'il faut régler le problème

de cas en cas, d'autres désirent

des dispositions très précises pour "éviter

les mais"uri recul de 2 m. serait

épouvantable" ( iii)

Finalement, les articles suivants sont adoptés

"Article 19 Les constructions ne doivent pas

dépasser un gabarit limité par

une ligne verticale et un étage

en attique avec toit plat ou à

pente (maximum 35).

Il ne sera pas admis d'ouvertures

de jour verticales à l'extérieur

du gabarit des combles (lucarnes).

Le réglement d'application précise que

I

Art. 32

"La hauteur des attiques ne peut dépasser 3 M.

au-dessus de la ligne verticale du gabarit".

Art. 37

"Les étages d'attique auront un retrait d'au

moins 1 m. sur le mur de la façade (Fig.13).


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La loi de 1961 change peu de chose : le principe admis

en 1940 reste en vigueur, mais tout est devenu

bien compliqué.

Art. 28 alinéas 1 et '2 : semblables à ceux de

1940 (pente de 350 - interdiction des jours

verticaux). De plus il est précisé que, al-3

"Les superstructures établies sur les toits en

terrasse ne peuvent s'élever à moins de 2,60 m.

en retrait des murs de façade, ni à plus de

2,60 m. au-dessus de la dalle de couverture

du dernier étage"( ).

Cette fois, le crime est accompli, toutes les dimensions

sont fixées, pas une voix ne s'élève pour dire

que 2,60 m. c'est esthétiquement épouvantable.

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17

5 0

4 m.mx

350 '5 M.

13


I

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135

3.3.4.4. Affectation des toitures terrasses

I

I

I

I

lob

Les utilisations collectives des toits plats sont

rares à Genève, (comme ailleurs). Certaines réalisations

des années 30 consacrent l'attique aux

buanderies, (la loi n'autorisait pas le logement)

(Ex. La"Rotonde", rue Devin-du-Village, etc.).

La loi de 1961 précise que si le rez-de-chaussée

est affecté ni à l'habitat, ni au travail, l'attique

peut contenir des logements.

Cette forme de compensation à celui qui met son

bâtiment sur pilotis est assez bizarre.....

Nous ne nous étendrons pas ici sur les piscines et

autres'utilisations dites collectives (réservées

à une collectivité bien déterminée).

Signalons seulement les ateliers professionnels sur

les tours de Carouge, le jardin d'enfants au Bd

Carl-Vogt (Lozeron).

Les immenses surfaces inexploitées des toitures

pourraient, on le voit, trouver des usages multiples.

I

I

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I

I

1


I

3.4. QUELQUES REMARQUES SUR LA 3ème PARTIE

8.3. 136

I

Nous relèverons ici trois aspects qui, bien que lpartiels

ont l'avantage d'illustrer et résumer ce que

nous pouvons considérer au terme de ce chapitre traitant

des bâtiments, comme les acquis les plus caractéristiques

de l'avant guerre.

L'hygiène et le confort

I

I

I

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wc,

I

I

I

A Genève, l'effort d'équipement des logements ou salles

de bains, eau chaude, électricité, chauffage central,

etc., s'est en fait réalisé pendant les années

30. Presque tous les logements construits à cette époque

étaient pourvus de ce qu ' il est convenu d'appeler

le

Ce qui n'a pas été le cas dans les pays

où le niveau de vie était moins élevé. En Hollande, par

exemple, pays fortement marqué par la 1ère guerre mondiale,

l'effort porte principalement sur l'édification

de "logements minimum", dotés uniquement du confort collectif

(eau chaude chez le concierge, bains communs,

etc.

A Genève, l'après-guerre n'a donc pas amené d'améliorations

déterminantes. Sil y a eu un perfectionnement et

une multiplication des appareils "au service de la ménagère"

ce développement allait plus dans le sens de la

création d'un marché parallèle, mais indépendant, à celui

du logement.

La tendance actuelle serait plutôt au suréquipement,

c'est-à-dire au remplacement de certains moyens naturels

par des appareils (ex. ventilation artificielle), qui

non seulement représentent un marché important mais en-1

core permettent par la densification des plans (utilisation

de la "zone noire" au centre du bâtiment: bains,

cuisines), une rentabilisation accrue des surfaces

construites.

La relation intérieur - extérieur

Les préoccupations des hygiénistes d'avant-guerre permirent

d'améliorer non seulement la salubrité mais aussi

la qualité des accès (allées, cage d'escalier, palier)

au logement. L'escalier étant actuellement de plus en

plus considéré comme sortie de secours et la législation

n'exigeant plus l'éclairage naturel des cages, les

espaces de

entre la rue et le logement

sont peut-être plus salubres aujourd'hui qu'au début

du siècle, mais ils ont perdu les qualités spatiales

et visuelles qu'ils avaient acquis au cours des années

1930.

I

E


I

8.3. 137

Le prolongement sur l'extérieur de chaque logement

(loggias, balcons), est un des acquis de l'entre deuxguerres:

le béton armé permettait que la façade, tout

en restant porteuse, soit percée de larges baies et comporte

des balcons, loggias, bow-windows, etc.

Après la généralisation du mur de refend perpendiculaire

à la façade, qui a permis la loggia continue, l'introduction

de la façade rideau dans le logement a entraîné

la baisse de la qualité du "prolongement" extérieur,

au point de vue spatial et visuel, et en a diminué

les possibilités d usage (ex. Le Lignon).

I

I•

I

I

I

I

I

I

I

I

I

La définition du standard minimum

Schématiquement, on peut dire que la surface attribuée

à chaque logement a peu varié de 1900 à nos jours,

pour des logements spéculatifs courants (Vieusseux et

Hachet-de-Pesay, sont des cas isolés de logements minimum

rigoureux).

Par contre, l'organisation des espaces a grandement

évolué: à l'espace peu spécialisé et peu hiérarchisé

des logements 1900, a succédé l'espace fonctionnel, issu

du modèle du logement minimum. A Genève, ce modèle

d'organisation du plan ne s'est généralisé qu'après la

guerre.

La définition du standard minimum a permis l'institutionnalisation

de la pénurie, l'installation dans la

crise: on a produit la quantité de logements standards

nécessaires à court terme, sans que cette quantité dépasse

les besoins locatifs immédiats.

Le logement étant avant tout un bien d'équipement, la

définition d'un standard plus élevé entraîne inévitablement,

par le "jeux" des augmentations de loyers,

. une élévation des salaires. C'est pourquoi le logement

n'a pas suivi la meme évolution que d'autres produits

de consommation dont la demande est compressible, et

que si les normes se relèvent de manière continue, elles

n'évoluent que très lentement.

[I n'y a pas de redéfinition continuelle de la norme

socialement admissible concernant le logement (et les

équipement collectifs qui lui sont liés) en rapport

avec l'élévation du niveau de vie.

Par rapport à ce standard, on peut dire qu ' une série

de contraintes qui existaient dans le logement spéculatif

de 1900, sont réapparues aujourd'hui; la production

des années 20-30, apparaît comme un elmoment privilégié"

par rapport à son utilisation possible actuellement.

En effet, en ce qui concerne les exigeances élémentaires,

930 a été un progrès très grand par rapport à 1900,

I l'après-guerre n'apportant plus grand chose. Par contre,

Par rapport à certaines exigeances moins élémentaires,

d'ordre spatial et visuel par exemple, la production des

I

années 1930 est plus satisfaisante que la production

I ()() o u q u la p roduct ion ac t uel , (-.


1 841

.1. MANQUES IMMEDIATS DU TRAVAIL.

Un certain nombre de lacunes à ce travail ont déjà

été mentionnées presque dès le début des pans im-

I

portants de la période 1920 - 1930 devaient de toute

façon rester dans l'ombre, vu les moyens limités

dont nous disposions. C'est ainsi qu'il faut compren-

I

dre que le domaine bâti de Genève ne soit pas confronté

à tout moment avec celui d'autres villes ou pays,, dans

ce sens, notre " expérience " hollandaise (voyage) a

I

été une référence générale. De même on comprendra facilement

que le contexte socio-culturel ne soit pas

davantage développé.

Une seule lacune nous parait pouvoir être discutée ici,

I

c'est celle qui concerne l'explication de la spécificité

du bâtiment en période de crise. Nous n'avons

en effet jamais négligé d'indiquer les différents effets

et conséquences globales de " La Crise ", mais

nous nous sommes trouvés limités, dans l'expésé de

ses répercussions, au niveau de l'immobilier. Lors

de chaque crise de surproduction du capitalisme, les

I

différents secteurs économiques sont affectés différemment

au fur et à mesure de l'agravation de la récession.

Si pour certains secteurs, la crise signifie

la disparition sans espoir de résurrection, pour

d'autres, dans lesquels les " mécanismes tiaturels "

jouent en faveur d'une réadaptation du mode de pro-

I

duction, elle permet d'en accentuer le développement

monopoliste, par concentration des entreprises

élargissement du marché. Pour le secteur du bâtiment,

il serait donc nécessaire d'étudier plus en

I

détail un certain nombre de phénomènes secondaires

décrits dans ce travail afin de déterminer s'ils

peuvent s'inscrire dans une logique plus globale

I

W,

I

- dans la situation qui se développe avant la crise,

la mise en lieu sur les capitaux dans l'immobilier.

- pendant la crise, l'utilisation par l'Etat des

possibilités d'extension illimitées du secteur de

la construction (surtout le génie civil) pour

éponger le chômage.

REPRISE DES HYPOTHESES DE DEPART

I

I

t

Li

En terminant ce travail, l'absence de conclusion

définitive par rapports aux points développés le

montre, nous ne sommes pas en mesure de donner une

explication globale à la période 1920-1930, qui

nous est apparue cffcctivcmcnt comme un"moment

privilégié". Au contraire, il semble qu'un certain


84 2

ri

I

I

I

I

I

I.

I

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I

I

I

I.

I

Tout

I

I

"tre

I

1

nombre de niveau de compréhension doivent être abordés,

sans qu'aucun ne soit suffisant. C'est pour cette

raison que sont repris cis-dessous certains termes

qui recouvrent finalement la plupart de nos préocupat

ions.

4.2.1. L'existence d'un courant " de gauche Il

A. Kopp, dans la présentation (Architecture d'Aujourd'hui

No 140) de ses recherches en cours, s'efforce

de justifier le phénomène 1920-1930 par l'existence

d'un courant de " gauche " parmis les " grands " architectes

de cette époque.

Cette hypothèse a le mérite de ne pas considérer l'histoire

comme une addition de grands noms et réinsère

la création dans un contexte historique.

Nous avons souvent emprunté une démarche semblable

lorsque nous avons essayé de déterminer qu'elle é-

tait " l'influence Il des théorie s /sur la production

courante. Elle nous a rendu attentifs à l'abondante

production de textes théoriques de cette époque, qui

contraste avec la verve descriptive des publications

contemporaines.

Mais cette manière d'écrire l'histoire a des limites

qui se vérifient à l'usage elle se situe au niveau

de l'histoire des idées.

Il apparait immédiatement que cette démarche laisse

dans l'ombre une explication fondamentale, cette relative

aux phénomènes majeurs, comme l'installation

du stalinisme en U.R.S.S. ou la montée du fascisme

par exemple. Ces moments furent incontestablement

des régressions culturelles et techniques terribles

Il Le peuple a droit aux colonnes " disait Staline en

vantant Palladio. Ils ne s'expliquent pas dans le cas

de l'U.R.S.S. en dehors d'une critique de la bureaucratisation;

critique qui passe par l'analyse de la

manière dont furent résolus, non seulement les problèmes

culturels, mais aussi les priorités économiques

(agriculture et industrie).

Lj 29 La rationalisation.

au long du travail, nous avons relevé des exemptes

de rationalisation.

On sait depuis Marx que les différentes révolutions

techniques (ycompris celle que nous vivons maintenant,

la troixième, celle de l'automatisation et de

l'électronique) sont venues bien à propos combattre

la chute tendancielle du taux de profit. C'est pourquoi

chaque progrès dans le monde de production s'est

traduit par une rationalisation intensive.

Remarquons simplement ici que la rationalisation, sans

une notion Il neutre ", ne saurait être utilisée

comme argument de type moral condamnant le développement

*


I

I

I

I

84.3

Ainsi, la simple dénonciation de la rationalisation,

est une lapalissade si parallèlement les effets de

cette rationalisation ne sont pas mis en évidences.

C'est dans ce sens que reste à écrire une critique

de la vie quotidienne des années 1920-1930, (par

exemple les répercussions de la rationalisation sur

les conditions de travail des ouvriers du bâtiment)

l) D'ailleurs l'utilisation que H. Meyer fait de cette

notion montre que son emploi polémique est délicat

Il les caractéristiques de l'activité de l'architecte

léniniste sont la normalisation, la tyification,

la standardisation et la rationalisation

des instruments et du processus Il (H. Meyer , l'architettura

Marxista

I chitettura Marxista p. 161

4.23 La transformation de l'urbain.

I

I

'

lob

I

I

I

1

Nous avons relevé dans le travail que l'habitat construit

dans les années 1920-1930 se trouve dans une

situation d'accessibilité favorable par rapport au

centre de la ville. Ainsi, nous avons mis en évidence

le fait que les espaces non construits qui existaient

entre les branches de l'étoile qui constituait

Genève jusque là, ont été comblés à ce moment; dans

ce sens, on peut considérer que Genève, comme la pluart

des villes suisses en expansion, était arrivée

à une sorte de seuil, à partir duquel de nouveaux

problèmes, dûs à la nouvelle échelle de la ville,

se posèrent de manière aigue.

C'est à cette même époque qu'a débuté une crise de la

pensée urbanistique qui dure encore aujourd'hui

les nombreuses propositions théoriques et appliquées

nées à ce moment-là, alimentent encore aujourd'hui

la quasi totalité de notre réflexion urbanistique

de la cité-jardin à la charte d'Athènes, elles ont

toutes cherché à guérir les villes.

Ces théoriciens n'allaient pas tarder à recevoir la

consécration du pouvoir; en réaction contre eux est

née une opposition qui dénonce l'expulsion des travailleurs

de la ville, conséquence de la division de

celle ci en secteurs spécialisés, on revendique le

Il Droit à la Ville ", contre la division du travail

et la hiérarchisation des échanges. Pris à la lettre,

ces slogans pourraient signifier que les travailleurs

revendiquent d'habiter tous la Vieille-Ville, ce qui est

une évidence absurditel. Leur mérite est donc surtout

de mettre en évidence que la crise de l'urbain est

irréversible, mais leur défaut est de se battre contre

la Ville au nom de la Ville traditionnelle, comme

si elle devait être guérie, alors que le développement

des forces productives laisse entrevoir avec


I

I

la maitrise de l'homme sur la nature, une forme d'urbanisation

est très différente de celle que nous connaissons.

I

I

I

I

I

I

I.

I +.2.5. Remarque.

I

I

I

4.2.4. La synthèse des arts appliqués.

Du point de vue de la perception des formes construites,

l'époque 1920-1930 continue à exercer une fascination

ou un intérêt certains. Qu'il s'agisse de villas

à Cologny, ou d'habitation collective en ville,

un même langage architecturel existe.

Cette question, qu'on trouve traitée chez Giedion ou

Francastel, est en général déviée par la manière dont

elle est posée : en terme de Il style

Remarquons ici simplement que cette consonnance commufle

que montrent les différents bâtiments exeptionels

ce cette époque résulte d'une maitrise par le

constructeur, et lui seul, de l'ensemble des techniques

utilisées.

Ceux qui fondèrent le Bauhaus avaient comme préocupation

dominante la synthèse des différents arts

appliqués, et en effet, à cette période, tout se passe

comme si on se trouvait en mesure de la réaliser.

Or une telle synthèse est devenue impossible aujourd'hui

: nous avons entrevu comment se fait la véritable

industrialisation des différents éléments constitutifs

de bâtiment; le contrôle de chaque élément

est devenu impossible par une seule personne (ou groupe).

Nous serions tentés, vu la tradition culturelle qui

nous pousse à admirer en tant quoeuvres les réalisations

de l'époque 1920-1930, tradition encore parfois

cultivée dans l'enseignement, à considérer les produits

contemporains comme moins parfaits parcequ'ils ne réalisent

pas la forme de synthèse des années 1920-1930.

C'est pourquoi il faudrait étudier si la maitrise, par

l'architecte libéral,de tout le processus de production

est encore possible.

Les différents niveaux d'explication donnés ci-dessus

architecture " de gauche 11, rationalisation, transformation

de l'urbain, synthèse des arts appliqués, entrent

tous dans une explication globale. Outre le volet

principal qui manque et que nous indiquerons comme

une suite possible, on peut rapidement évoquer une

explication immédiatement totalisante celle de la

persistance du système capitaliste. Nous aurions pu

démontrer que le capitalisme étant ce qu'il est, seuls

les secteurs où le capital est " rentable " sont irrigués,

et que, dans cette mesure, il n'est pas étonnant

que le développement technologique délaisse le

bâtiment depuis 1930. Dans notre introduction, nous

avons du reste donne quelques éléments de cette problématique.

Sans exclure l'affinement de telles hypothèses, nous

pensons que pour cette démonstrtic nous


1

845

I

I

pas eu besoin de faire ce type de travail. La recherche,

dans la mesure où elle se veut euristique, se

doit de dépasser le niveau de la simple vérification

d'hypothèses généralistes.

INDICATIONS POUR UNE SUITE

A plusieurs reprises au cours du travail, nous avons

I

perçu le nécessité d'étudier beaucoup plus en détail

la production actuelle pour mieux faire la relation

avec celle de 1920-1930. Nous sommes donc amenés à

proposer ci-dessous les modalités d'un travail qui

I

aurait comme axe principal l'étude de la production

de pointe actuelle et ses décalages avec la

production courante.

Dans le travail que nous avons fait, nous avons

pour des raisons aisément compréhensibles, limité

notre étude de la situation actuelle, à quelques é-

I léments de la production courante. Il en résulte un

déséquilibre, qui grève toute conclusion que nous

pourrions en tirer.

4.3.1. Découpage proposé

I

Les deux directions de recherche seraient : l'étude

du développement des forces productives et l'étude

du développement des rapports sociaux.

Sous le développement des forces productives seraient

I traités tous les aspects qui dans la production de

pointe du bâtiment concernent l'utilisation de la

' technologie (dans quelle mesure certains produits

font-ils entrevoir que le bâtiment peut devenir in-

.

tant

dustrialisé ), l'utilisation des sciences parallèles

au niveau de la mise en marche du processus de

fabrication (chantier, relation entre gros oeuvre et

I

second oeuvre) qu'au niveau du contrôle du produit

(méthodes systématiques etc...).

I Sous développement des rapports sociaux seraient envisagés

tous les problèmes de modèles (étude des propositions

utopiques, étude de réalisationsrécentes

Il exemplaires " en Angleterre, Hollande etc...).

Ce travail serait fait continuellement de manière

I historique.

I

I

1


4.3.2. Résultats escomptés.•

I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

1

.

professionnelle.

4.3.2.1. Ce travail devrait permettre une redéfinition méthodologique.

Dans l'étude des tendances de pointe de la période

actuelle, un certain nombre de critères utilisés dans

ce travail pourraient révéler leur caractère opérationelou

pas. Ainsi certaines notions utilisées dans un

sens explicatif pourraient se révéler n'être que des

outils servant à la description. L'étude combinée de

deux périodes doit permettre un affinement des instruments

de travail -

4.3.2.2. Une confrontation beaucoup plus poussée entre le type

de produit 1920-I930 et celui de 1970 devrait permettre

de compléter la réponse aux hypothèses de départ. En

effet, des notions telles que " régression " sont d'abord

relatives, et s'inscrivent dans une compréhension

dynamique. Certains traits que nous avons cru déceler

comme typique de 1920-1930, ne l'ont été sans doute

que par l'ignorance de la production actuelle.

4.3.2.3. La confrontation devrait aboutir à une nouvelle compréhension

du secteur économique du bâtiment.

En effet, comme nous l'avons déjà indiqué, le sousdéveloppement

de la production actuelle a pour corollaire

une misère de la recherche théorique sur le domaine

bâti. Les travaux qui existent se situent pour

la plupart au niveau de la critique idéologique. Ils

se révèlent insuffisant comme explications concrètes,

et propres à soutenir des ripostes valables au développement

urbain capitaliste.

4.3.2.4. Finalement ce genre de travail nous semble indispensable

pour dépasser le caractère a-historique actuel

de l'enseignement de l'architecture et de la pratique

Une étude théorique de ce genre est une condition à

réuri ir pour pouvoir faire un nouveau bilan. C'est

du reste la principale raison (à laquelle s'ajoutaient

l'attraction des années 1920-1930), qui nous

a incités a entreprendre ce présent travail. Ce

n'est qu'à partir conscience claire de leur

situation que les différents producteurs du bâtiment

verront des perspectives se dégager.


I

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I

I

I

I

I

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I

I

I

I

I

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1


8. 5. 2.

I

5.2. TABLEAU CHRONOLOGIQUE DES BATIMENTS D'HABITATION A

GENEVE (Recensement de 1927 à 1939)

I

Le classement a été déterminé par les dates d'autorisations

de construire.

La légende se compose Comme suit

1

Rue, No

I

Nom de l'immeuble (occasionnel)

Section ou commune du canton de Genève

Li. Zones homogènes (voir carte) (tiré du travail de

Sophie Lin)

5. Dates autorisation permis

de construire d'habiter

6. Nom (s) architecte (s)

7. Nom (s) promoteur (s)

I

Source tous les renseignements de la légende ont

été aimablement fournis par la Police des

Constructions, section des autorisations

de construire, à Genève.

I

Légende des zones homogènes

Vieille-Ville 21 Pâquis 41 Wendt

2 Banques 22 Quai Mont-Blanc 42 Servette

l

3 Rues Basses 23 Quai G. Ador 43 Vermont

4 Rive 24 Montchoisy 44 Sécheron

5 Université 25 Frontenex 45 Malagnou B

6 lie 26 Malagnou 46 Champel B

7 Saint-Gervais 27 Florissant 47 Carouge B

Mont-Blanc 28 Plainpalais 48 Carouge A

89 Eaux-Vives 29 Dancet 49 Caroline

10 Villereuse 30 Carl-Vogt 50 Eidguenots

Tranchées 31 Jonction 51 Av. Soret

12 Claparède 32 St-Jean 52 Varembé

11

13 Philosophes 33 Charmilles 53 Tours

14 Mail 34 Délices 54 Acacias

15 Georges-Favon 35 Grottes 55 Petit-Lancy

16 36 Champel 56 Aire B

17 Coulouvrenière 37 Roseraie B 57 Cité Aire

Sous St-Jean 38 Roseraie A 58 Vieuxsseux

19 18 James Fazy 39 Minoterie 59 Le Bouchel

20 Rue de Lausanne 40 Charmilles B 60 Budé

1


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I

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HOM.OeENES

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ZONES INDUSTRIELkÉ

ET FERROVIAIRES',

ZONES VERTES

'

JI!lJftIJ

SECTEURS PUBLIC S '


I

1

I

8.5. 3..

1. R.Montchoisy 74-78

I

I

2.

3. Eaux-Vives

4. o9. Eaux-Vives

5. 1927 1929

6. M.Braillard - 1—Via]

u

7.

S.I. "Deux Parcs"

(ii. R. de Lausanne 87-97

Petit-Saconnex

4. 20. Lausanne

I

I

5. février 27 x

6. M.Braillard - L. Vial

7. S.I. "Alpes Belle Vue"

Rue de St-Jean 9

I

Petit-Saconnex

32 Saint-Jean

I

août 27

6. M.Braillard - L. Vial

7. S.I."St-Jean Le Vuache ff

Av. Louis Blanc 8-12

I

I

• Petit-Saconnex

4. 20. Lausanne

5. déc. 28 29-31

6. Peyrot-Bourrit

I

7

S.I."Bon

Mon Repos"


I ..

I

8.5. 4.

1 Ci. R. Charles Giron li

2. "La Rotonde" -

3. Petit-Saconnex

I

4. 33 harmilles

nov. 28 X

M. Braillard

S.I. "Tilleuls-Jura"

I

I

®l.

2.

R.du Vélédrome 3-

• Plainpalais

4. 30. Carl-Vogt

5. juin 29 x

Henssler William

1 S.I.

de l'Arve/R.Vélédrome

(i. Rue St-Laurent 2-4

"La Clarté"

Eaux-Vives

10. Villereuse

1930 1932

Le Corbusier et

Pierre Jeanneret

c1.

Rue des Bains 61-65

2.

• Plainpalais

I 4. 15. Georges-Favon

5. mars 1930 x

1

I

6. G. Bovy - P.Reverdin

.

ci


1

I

I

I

(i. Avenue Weber 5-7

2,

3. Eaux-Vives

4. 26. Malagnou A

déc. 1930 x

L.Vincent —

Honegger JJ.

S.I. "Av. Weber 7"

(ii. Avenue Bertrand 9

I. 2.

I

• Plainpalais

4. 27. Florissant

I

5. juillet 30 x

L. Vial

S.I.tChampel Rocheparc"

I

®1. Avenue Bertrand 3

2.

Plainpalais

27. Florissant

mars 1930

x

G.Bovy —

P.Reverdin

S.I. "LaCo1ombire"

I

2.

Plainpalais

Quai Capo d'Istria 3

38. Roseraie A

I

5. juin. 1930 x

J.-J. Deriaz

I

S.I. Quai Capo d'Istria


1

I

8.5. 6.

R. Allobroges 17-25

u

I

2

• Plainpalais

4. 49. Caroline

1930

Peyrot - Bourrit

91. Cité Vieusseux, rte des

Franchises 2-72

2.

I

• Petit-Saconnex

4. 58. Vieusseux

I

5. mars 1930 x

I

M. Braillard - Gampert-

Baumgartner-Vincent -

Mezger

T1

r *

.

1

151. Cité-Vieillesse

I0

Petit-Saconnex

58. Vieusseux

1930 1931

F. Mezger - Vincent

2.

Quai de 1'Ecole de Médecine

6-8

I

• Plainpalais

Palais des Expositions

avril 30

x

I

I

J.L.Cayla - H.Gampert

7. S.I. "Rive d'Arvele


8.5. 7.

Gi. Rue XXXI Décembre 32

2.'

Eaux-Vives

fr

o9. Eaux-Vives

mai 32 déc. 34

x

"S.T. Montchoisy -

XXXI-Décembre"

MON

Bd des Philosophes 16

Plainpalais

13. Philosophes

déc. 32 avril 34

W. Henssier

S.I. "La Bastide SA"

Rue Micheli du Crest 6

Plainpalais

13. Philosophes

Sept. 32 x

A. Rossire

S.I."Grands Philosophes"

ÛO

1. Av. Pictet de Rocemond

33

Eaux-Vives

25. Frontenex

août 32 mai 34

Perrin P. et Fils

S.I."Pictet-de-Rochemomd-Chêne"


I'

I

I

I

1

I

I

I.

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I

I

201 1. R. Contamines 30

3. Plainpalais

27. Florissant

mai 31

P.E. Henssler

S.I. "Athénée-Florissant"

202 1. R. des Deux-Ponts 18-32

Plainpalais

31. Jnnction

mars 31

H. G aXCin

3.1. "R.Deu. Puzi1"

(i. Av. de, Chrnpe1 24-26

Plainpalais

36. Champel

avril 31

A. Rossire

S.I."Plateau de Champel"

ji. Z Ch. Pré Langard 5

"Villa Meyer"

Cologny

x

1931 1932

F. Quetant

x

,


I ...

I

I Cité Jardin Bachet-de-

Pesay

2.

14:

3. Grand-Lancy

5. 1930 1931

P. Perrin

S.I. "Le Logis Salubre"

R.Montchoisy 62-72

Eaux-Vives

09. Eaux-Vives

1

15. fvrier 11 x

6. M. Braillard

I 7. S.I. "Deux Parcs 4"

I ©l.

Rue Emile Yung 3

I PlElinpAlais

1

12. Claparède

juillet 1931 x

A. Olivet

S.I. ITMérimoflt A cl B"

®1. Bd James-Fazy 31

2. Hôtel Cornavin - Rialto

4. Genève - Cité

I 4. 19. JameS Fazy

I

1

I

5. juillet 31 x

J. Camoletti

S.I. "Place Cornavin"


8.5.10.

®1. Av. de Scheron 3-5

Eaux-Vives

44. S&heron

nov. 32 avril- 34

C. Vatterli

i. Route de Chêne 102

Chêne-Bougeries

x 1932

A.Hoechel - H.Minner

Ch. Pré-Langard

Villa "Les Ailes"

Cologny

1932 1935

L.Vincent -J.Honegger

Av. Frontenex 53-57

Eaux-Vives

25. Frontenex

juin 33 sept. 34

L.Vincent - J.J. et P.

Honegger


i. Rte de Malagnou 10

Eaux-Vives

26. Malagnou A

avril 33 juin 35

Haas - Albrecht

S.I. "Clos-Malagnou"

®l. Chemin Krie

Eaux-Vives

26. Malagnou A

sept. 33

x

Shwertz - Saugey -

Vincent - Lesenian

S.I."Ma1agnou-idi"

Rue John Rehfous 4

Eaux-Vives

26. Malagnou A

déc. 33 janvier 35

e-..

Perrin Paul et Fils

S.I. "John Rehfous"

I

i.

6J

Rue d'Ermenonville 11

Petit-Saconnex

32. Saint-Jean

janv. 33 juillet 34

W. Henssler

S.I.


.

I

I

I

Rue du Beulet 5

k

8.5. 12

Petit-Saconnex

!•

I 32. St-Jean

I

5. déc. 33 oct. 34

L. Tréand

S.I."St-Jean Beulet SA"

I

1. Rue Lamartine 30

2.

I

3.

4. +1. Wendt

I 5. sept. 33 févr. 35

I

6. P. Perrin

7. S.I."Ch des Chênes"

I 1. Rte de St-Georges 44

4-.

Ô 4.

Petit-Lancy

5. 1933 1935

I 6. A. Hoechel

I

7.

I 2 .

3.

4.

Ch. de l'Ermitage-La

Garance 15

Chêne-Bougeries

I

5. 1933 1935

6. iI. Minnrr - I'. Duc

I 7.

Ii

"V

,


'

I

8.5. 13.

®i. Chemin Tronchet 13

Villa Vincent

I

I

Chêne-Bourg

5. 1933

6. L. Vincent

I

7.

l. Ch. de Poches 1-3

2.

I

3. Eaux-Vives

• 26.Malagnou A

j iv. 34 avril 35

F. Quétant

S.I."Ch. . P'hes 1_3

d'

' -;i

I Zii. Rue Marignac 1-3

Plainpalais

27. Florissant

I

5. juin 34 x

6. R. Murset

7. S.I."Av. Champel 14"

"Le Vieux Mur"

Quai des Arénières 4 6

I

2.

Plainpalais

4. 31. Jonction

I 5. avril 34 févr. 35

6. At elier d'architectes

(GANG) v.s.s.i.

I 7. S. I. heau Soleil"

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J

•I

I

I 405 1. Rue du Milant 3-5

I

I

I

I

I

3. Petit-Saconnex

4. 32. St-Jean

5. mars 34 déc. 35

6. C. Vetterli

7. S.I. "St-Jean-Bosquts

Feuillage"

Rte de Chêne 68-74

2.

3 , F.tii'x- Vi

4. 45. Maldgllou B

I 5 oc 34 avril 36

I

C

. Liechti

S.I."Roseaux C villarde"

I Rue de Cii-ouge 57

2.

3 . 1-i npl ai s

4. 28.Plainpi1ais

5. fé vr. 35 déc. 37

C. Vetterli

'fl

I 2.

91. Quai Charles-Page 11- 17

y rI MMU

H

I

3. Plainpalais

/j

l)aiicet

r . 91iîf

I

5. -" t. 35 1938

lei

7. . "la


I

Ji. Rue Cavour 18

12.

3. Geitve Cité

I

I

I

. 33. Charmilles

5. mars 35 févr. 37

6. J. Camoletti

7. S.I. "Délices Voltaire"

©r. Bd Helvétique 14

"La Tour" de Rive

8.5.15.

s

I

I

'.

Génève Cité

11. Tranchées

févr. 36

Atelier d'architectes

(GANG) V.S.S.L.

S.I. "La Tour" de Rive

x

1 1 . Rue Faller 3-11

Petit-Saconnex

i . 41. Vendt

I

I

I

déc. 36

P. Peerin - F.Portier

S.I. "R.Liotard-Parc"

©l. R. John Rehfous 9-11

2.

• Eaux-Vives

. 26. Malagnou A

I 5. févr. 37 juillet 39

I

I

J. Camoletti

S.I. "R.John Refhous"

x

D


8.5. 16.

J i. Re Contamines 33

Plainpalais

27.FlorisSaflt

févr. 37 nov.38

E. Glaser

S.I. "Champel-Peschier"

R. Village-Suisse 6-8

3., Plainpalais

30. C-1-Vogt

déc. 37 juin 39

Ch. Liechti

S.I. "Village Suisse"

l. Av. Devin-du-Village 25

Petit-Saconnex

32. St-Jean

nov. 37 avril 39

Cayla - Gampert

S.I. "promontoire"

Rue Lamartine 26

Petit-Saconnex

41. Wendt

mars 37 mai 38

Blondel Donat -

S.I. "R.Laniartine 26"


1

I

I l

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I

I

R.Contamines 17-21

Plainpalais

27. Florissant

juillet 38 juil.39

P.Perrin - F. Portier

S.I. "Clair Matin"

(@ 1. Quai Charles Page 45

Plainpalais

38. Roseraie A

août 39 nov. 40

Ch.. Liechfi

S.I. "Pivoine Rouge"

[1

8.5. 17.


1

j

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

I.

I

I

I

1

I

I

5 3. TA13LW CHRONOLOGIQUE G.U1PAL

A titre de r'pre ai Ge-rn'mo ire)

5 3 1 'E Gluau c'ron. leqiue eV Dl s

iaI s a t uns GenE've de 3850 à 19i5

(de 1950 à 1970 voir "Guide de

l'Architecture genevoise Interassar)

h lo:s et fornation professionnelle genevoises

de 3895 1965

5.3.2, Tableau chronologique international.

raIisations euroeennes de 1895 à 1935, citées

en général comme des monuments "d'architecture

contemporaine" dans les livres spécialisés;

r'alisations hollandaises de 1895 à 1938

(voyage d'étude du groupe)

8.5. 18,


I

I

1850.-1895

• 8.5. 19

1850 Destruction des fortifications

I

1853 Square du Mont-Blanc

Chapelle anglicane

I 1855 Hôpital cantonal

I

1858 Gare de Cornavin ancienne

Conservatoire de musique

J-B. Le Sueur

I

1859 La Synagogue

1860 Notre-Dame (1850-1859) Grigny-Gignoux

I

1861 Pont du Mont-Blanc

1863 Salle de la Réformation Brocher

1869 Eglise Saint-Joseph

Temple des Paquis

1870 Ecole d'horlogerie

I

1868-1872 Université - Bibliothèque - Museum Frane1 - Collart -

d'Histoire Naturelle

Gindroz

1873 Ecole Secondaire (rue d'Italie)

1874-1876 Ecole de Médecine Reverdin - Gampert-Goy

Ecole des Arts Industriels

Bourrit - Simmler

I

1879 Grand Théâtre (place Neuve) Jacques Elysée Goss

1883-1888 Usine Electrique Coulouvrenière Bourrit - Simmier

île 1890 Pont Sous-Terre

Musée de l'Ariana

Grosbéty

1891 Jet d'eau

I

1892 Patek Philippe Jacques Elysée Goss

Poste Fédérale (Mont-Blanc)

1891-1893 Victoria Hall Barton

1

I

t

Maison Royale


1 ère période 1896-1918

8.5.

20.

®1894_1896

Exposition Nationale (village Suisse)

Pont de la Coulouvrenière

Butticaz-Bouvier

I

1900 Nouveaux Grands Magasins

Hôtel Moderne (Croix d'Or)

1901 Ecole de Commerce

I 1902 Ecole des Beaux Arts

Ecole des Casemates

Ecole des Cropettes

Camoletti

I

1903 Passage des Lions

19o4 Maison du Paon Plumet ou Cavelli

Maternité

I

1908 Banque Populaire Suisse

1909 Mairie des Eaux-Vives L. Bovy

1903-1909 Musée Arts et Histoire Marc Camoletti

I

Salle Communale de Plainpalais

Marschall

I 1911-1912 Immeuble locatif rue Galattin 3 Maurice Braillard

I

1913 Théâtre de la Comédie Baudin

1914 Ecole des Eaux-Vives

I

1918 Pont Butin

1895 Loi sur les routes et les constructions. Plan d'extension

de la ville de Genève. 15 juin avec rapport sur le développement

de Genève et dispositions législatives

1896 Exposition nationale à Genève

1

1901 Fondation du Technicum sections architecture, génie civil....

1909 Fondation des Arts et Métiers

I 1918 Plan de zones création de 3 zones


2ème période (tHN FLAT I ON) 1919-1926

21.

I ®l9l9-l92O

I

1925

1923-1926

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

Cité Jardin d'Aire

Palais des Expositions

Bâtiment International du Travail

A.Hoechel - C.Martin

G. Epitaux

1919 Loi pour la création d'un bureau du plan d'extension

1920 Initiative populaire pour un Office Cantonal du Logement


-I

3 ème période (PSEUDO-CONJONCTURE' 1927-1932

1927 Concours du Palais des Nations Le Jury est composé de

Berlage, Horta, Moser,

Hoffmann, Lemaresquier,

etc...

5. 22.

I

1923-1927 Gare de Cornavin Flegenheimer

1929 Crédit Suisse

Stade F.C. Servette

1930 Immeuble locatif (avenue Weber 5-7) L.Vincent - JJ.Honegger

I

1930-1931 Cité Vieusseux Braillard - Gampert -

Baumgartner - Vincent -

Mezger -

1931 Immeuble locatif (rue Monchoisy 66-72) M. Braillard

1931 Pâquis Plage

1931-1932 Cité Vieillesse (Vieusseux) Mezger - Vincent

I 1930-1932 Immeuble "Clarté" (Rue St-Laurent) Le Corbusier - Jeanneret

I

1932 H6tel Cornavin - Cinéma Rialto J. Camoletti

1932 Immeuble locatif (Route de Chêne 102) Hoechel A. - Minner

1932 Bâtiment du Désarmement Guyonnet-Perrin

1932 Villa à Cology (Ch. Pré-Langard) Quétant

1

R.

Ob

1929 Loi sur les constructions

Loi sur l'extension des voies de communication (en vigueur)

Initiative populaire pour un service cantonal de la construction

de logements

1930 concours d'idées pour l'aménagement de la rive droite et

d'une partie du quartier de l'ue.


I

4 ème période (LA CRSE ) 1933-1936

1933 Bains Genève-Plage

I 1930-1933 Palais des Nations Nenot - Broggi - Fleigenheimer

- Lefevre -

Vago -

U

1933 Villa au chemin Tronchet L. Vinvent

8.5.23

1933-1934 Immeuble locatif Frontenex Parcs L. Vincent - JJ.Honegger

1933-1934 Immeuble locatif (ch. Krieg 3) L. Schwertz - Leseman -

Vincent - Saugey -

I 1932-1935 "Les

Villa Ailes" L. Vincent - JJ.Honegger

I

1934-1935 Immeuble locatif (chemin de Roches 1) Quêtant

1934-1935 Immeuble locatif (quai des Arnières 6) Schwertz - Leseman -

Vincent - Saugey

(j 1933 Fusion des communes suburbaines

1934 Loi sur la création d'une commission d'urbanisme

1935 Plan directeur de l'agglomération urbaine


I

5 ème période (LAVANT-GIJERRE) 1937.-1939

8.5 24

1931-1937 Pont de Vessy sur 1'Arve Maillard - Robert

1937-1938 Le Reposoir

I

Rectification du Rh6ne Qu.Turrettini Maillard - Robert

I

I

I

I

I.

I

I

I

I

I

1939 Extension Ecole des Crêts L. Vincent - F.Gampert

Leseman -

1937 Plan directeur du Canton


(Da

b eme perioce (LA GUERRE) 14U-145

Radio-Genève

Jean Camoletti

1923-1942 Plaine de l'Aïre (Lully-onex)

I

1937-1943 Usine Barrage Verbois

1941-1945 Aéroport de Cointrin J.Camoletti - J. Ellenberger

I

I

"j

I.

n

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5 25.

7-

L

u

I

I

1

1946

I

1947

I

1940 Nouvelle loi sur les constructions

6

1942 Fondation de la Haute Ecole d'Architecture

Application à Genève de l'arrêté fédéral contre la pénurie

de logement

Réglement sur les chantiers (premier)

1948 Rapport général de la commission d'étude pour le développement

de Genève

7 1953 Première loi H.L.M.

1957 Fixation du périmètre d'expension de l'agglomération

1958 Nouveau réglement sur la sécurité des chantiers

I 8

1959 Rapport Biermami sur la circulation

I

I 9

1961 Loi sur les constructions

1962 Premier compte-rendu de la commission d'urbanisme

1965 Loi sur l'assainissement foncier urbain


I

©18Q6_1899

i ere perioae

Maison du Peuple Victor Horta

8 5 26

1903 Immeuble rue Franklin//Paris Frères Perret

I

1904 Palais ,Lac de Genève Adoif Loos

I

1906 La Samaritaine / Paris Frantz Jourdain

1904- 1906 Caisse d'Epargne / Vienne

Otto Wagner

I

1905-1906 Garage Ponthieu / Paris Frères Perret

1901-1908 Maison des Artites / Darmstadt J.M. Olbricht

I

1898-1909 Ecole des Arts Appliqués /Glasgow Mackintosh

1910 Turbinen Fabrik / Berlin Peter Behrens

U

I

I

I.

I

I

1910 Montage Halle AEG / Berlin Peter Behrens

1910 Maisnn Steiner / Vienne Adoif Loos

1905-1911 Palais Stoclet / Bruxelles Joseph Hoffmann

1911 Usine Fagus / Arfeld Gropuis Walter-Meyer

1910-1913 Thâtre des Champs-Elysées /Paris Frères Perret

©1898_1903

1914 Théâtre du Werkbund / Cologne van de Velde Henri

1911i Pavillon (lu Werkbund / Cologne Gropuis Walter

1()]/, Pro j e t Maison DOM- I NO Le Corbus ier

Bourse d'Amsterdam H.P. Berlage

I

I

I

I

1911-1912 Franck Lloyd Wright en Hollande


2 eme periode 1919-1926

85. 27

1920 Monument 111e Internationale /Moscou Tatiin V.

1920 Maison 'Citrohan" Le Corbusier

1920-1921 Tour d'Einstein /Postdam Mendelsohn

1919-1921 Siedlung Freidorf / Bâle Meyer Hannes

1922 Villa / Vaucresson Le Corbusier

1922 Villa d'Ozenfant / Paris Le Corbusier

1923 Maison La / Auteuil Le Corbusier

1923-1924 Eglise /Raincy Frères Perret

1925 Projet / Moscou El Lissitsky

Lednidov

1925 Petite Villa /Bord du Lac Léman Le Corbusier

1925 Pavillon 'Esprit Nouveau" / Paris Le Corbusier

(expo Arts Déco)

Jeanneret Pierre

1925 Pavillon de l'URSS / Paris K. Melnikoff

1925 Habitations / Sceaux Mallet-Stevens

1925 Villa Meyer / Paris Le Corbusier

1925-1926 Quartiers modernes Frugès / Pessac Le Corbusier

1925-1926 Bâtiment du Bauhaus / Dessau Gropuis Walter

1926 Monument Rosa Luxembourg / Berlin Mies van der Rohe

1926 Maison Tzara / Paris Adolf Loos

1926 Projet Ecole Peter's / Bâle Meyer Hannes

1926 Siedlung Torten /Dessau Gropuis Walter

1926 Maison Cook (Hôtel particulier)

Boulogne s/Seine

Le Corbusier

©1919_1921 Spengen Quartier à Rotterdam M. Brinkman

1920 Tussendiejken à Rotterdam J.J.P. 0ud (détruit)

1922 Hôtel de Ville â Hilversum Dudok

1921-1923 De Dageraad à Amsterdam De Klerk

1922-1923 0ud Mathenesse à Rotterdam J.J.P. 0ud

1925 Caffe "De Unie" à Rotterdam J.J.P. 0ud (détruit)

1924 Maison Schrdder à Utrecht G. Th. Rietvel'd


I 3 éme période 1927-1932

8.5 28

l923-l927

Atelier Esders (Hall de travail)/Paris Frères Perret

I

I

1927 Villa / Garches - St-Cloud Le Corbusier

1927 Projets (Concours Palais des Nations Le Corbusier - H.Meyer

1927 Cité Weissenhof / Stuttgart Corbu - Gropuis - Oud --

Bourgeois - Taut - Mies -

Behrens - Scharoun -

I

1924-1927 Karl Marx Hof / Vienne

Reumann Hof / Vienne

Matteotti Hof / Vienne

1928 Club Ouvrier / Moscou Golossov

I 1929 Siège du journal Turun Sanomat /Turku Alto Alvar

I

1929 Pavillon Allemand (expo univ.) Barcelone Mies van der Rohe

1929 Cité Dammestock / Karlsruhe

1930 Maison Payerbach Vienne Adolf Loos

1930 Maison Millier / Prague Adoif Loos

I 1928-1930 Ecole Fédérale / Bernau/Beriin Meyer Bannes

I

I

1926-1930 Maison Wolf et Tugendhat / Prague Mies van der Rohe

1929-1931 Villa Savoy / Poissy Le Corbusier

1931 Maison / Ville d'Avray André Lurçat

1931 Fabrique de papier / Toppila Aalto Alvar

I 1930-1931 Cité NeubUhi / ZUrich Roth-Moser - Heafeli -

Hubacher - Steiger

(Artaria H. Schmidt)

1930-1932 lavillon suisse Cité univers.Paris Le Corbusier

1921+l927

Maison pour ouvriers à 1-Ioek van Holland J.J.P. Oud

1926-1928

1928-1930

Sanatorium Zonnestraal à Hilversum

Kiefhoek à Rotterdam

J.Duiker-Bijvouet

J.J.P. Oud

1929

Immeuble-Tour (Victorieplein)Amsterdam J.F. Staal

1928-1930

1927-1930

1929-1930

Usine Van Nelle à Rotterdam

Nirwana Flats à Den fiaaq

Ecole en plein air (Cliostraat)

J.A.Brinkman-Van der Vlugt

J. Duiker

J. Duiker


©1931_1933

4ème période

Ecole / Villejuif

1933_1936

85. 29

Lurçat André

1929-1933 Sanatorium / Paimio

1932-1933 Cité refuge Immeuble Armée du Salut

1935 Ecole en plein air / Suresnes

1930-1935 Bibliothèque / Viipuri

1929-1935 Palais du Centrosoyus / Moscou

Aalto Alvar

Le Corbusier

Beaudo in-Loods

Aalto Alvar

Le Corbusier

I

I

I ®1933_1934

Immeuble Tour (Bergpolder) Rotterdam Van Tijen - Brikman -

Van der Vlugt

1934 Cineac Amsterdam Duiker

I

1920-1934 Musée Municipal à Den Haag H.P. Berlage

I 1934-1935 Apollo-Hall

à Amsterdam

Boeken

4

1934-1936 Hôtel (Le Gooiland) Hilversum J. Duiker - Bijvouet

5 1937-1938 Immeuble Tour ( Plasi aan ) \ Rotterdam Van Ti jen - Maaskant


85. 30

Annexe:

Le Concours de la Gare de Cornavin (1925)

Perspective de la rue du Mont-Blanc.

Vue d'avion (-sud)

Plan de situation.

A. Pr' - de Flegenheimer (archite'te


85. 31

I

I

u

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I.

I

u

u

I

I

F

r-et de


8 5. 32

4

2V

I II W4W'?

3

C

rrjet de M.Stam (architecte)


BIBLIOGRAPHIE DES PRINCIPAUX OUVRAGES CITES OU CONSULTES

.5. 33

LIVRES

S. GIEDION, Walter Gropius, L'Homme et l'oeuvre B.A.A.

S. GIEDION, Espace, Temps, architecture B.A.A.

S. GIEDION, A Decade of new Architecture B.A.A.

M. BILL, Robert Maillard B.A.A.

A. ROTH, La nouvelle architecture présentée

en 20 exemples - 1946 B.A.A.

FANELLI, Architectura Modernq in Olanda,

1900-1940 B.A.A.

LE CORBUSIER, Oeuvres coplètes, Manière de penser

l'urbanisme, sur 4 routes

ClAM L'habitation minimum

Rationelle Bebauungsweisen

Charte d'Athènes

BENEVOLO - I modelli di projetazione della

citta moderna

- Le origine dell'urbanistica moderna

- Storia delle architectura moderna

MEYER, Architectura o rivoluzione,

Scritti 1921 - 1942, a cura di Dal Co

C. SCHNAIT, H. Meyer

FRANCASTEL, Art et Technique

HOWARD Les cités-jardins de demain Ed-Dunod

M. ZUMPE, Wohnhochhauser UEB -Verlag

fur Bauwesen, Berlin

INTERASSAR, Guide de l'architecture moderne

à Genève, 1 969

Guide de l'architecture Suisse

Werk, 1969

J. FLEGENHEIMER, 1931, ed. les maîtres de l'architecture

Genève Biblio.

Syntec

A. PICOT Quelques années difficiles à Genève

1931 - 1937

RAFFESTIN Genève, essai de géographie industrielle

LABASSE, L'organisation de l'espace

ENGEL, La question du logement

GORZ, Réforme ou Révolution

SARTRE, Question de méthode

Cr. de ROCHEFORT, Les petits enfants du siècle


8.5. 34

U

Habitation

U

U

Architecture

U Wasmuths

U

Cahiers

U

PERIODIQUES

1928 -

1936 BPU

1936 BAA

Bâtir, organe de l'Association des employés et techniciens

du bâtiment

- Art - appliqué, Genève 193... BAA

Architecture vivante

Schweizerische Bauzeitung

- Monatshefte BAA

Entreprise

- Organe du bâtiment et des travaux ]publics BAA

du C.S.T.B. BAA

Bulletin de la Société pour l'amélioration du logement

Bulletin technique de la Suisse romande

Bulletin du ciment

Werk

Arbhitecture - Urbanisme - 1955-56

A.B.C. (Beitrage zum Bauen, Serie - Bâle 1924-28)

PLAN, revue suisse d'urbanisme

La Vie économique

La Brèche

Revue Esprit - octobre 1969

Recherches internationales - no spécial, l'Homme et la Ville

BAA

BAA

BAA

BAA

BAA

BAA

BAA

BAA

BROCHURES

I

Notes et croquis techniques,

Genève

La question des petits logements

â Genève, 1877

Doc, OIT

Aspects sociaux de la préfabrication

dans l'industrie de la construction

Léon NICOLE Des grands travaux

I

- Une Genève

moderne, son équipement ferroviaire,

1945

I

I

'

BPU

BPU, cote

F.S.E.S. 4629

BPU, gf 3143

DERIAZ Genève sans urbanisme -

1953 -

Où allons - nous? BPU,:'GF 3232/

142

Statistique - travaux du bâtiment

1931 BPU, F 2393


8.5. 35

Maurice BRAILLARD, Remarques concernant le rapport de

la commission d'expert pour la Rive

droite

Séminaire Interassar, Coppet,

1-2 mars 1968

BPU, GF 48/

32. Bra 4

DOCUMENTS OFFICIELS

Recueil des lois genevoises, 1915 - 1968

Mémorial du Grand Conseil de Genève

Annuaire Statistique de Genève

Rapport de la commission d'étude pour le développement

de Genève, 1948

Genève, premier compte-rendu de la commission d'urbanisme, 1962-65

Rapport OGETA, Genève

Genève, deuxième compte-rendu de la commission d'urbanisme, 1966-69

Genève, la coordination des Travaux sur domaine public, OGETA, 1969

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