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JEAN ROLLAND L'épopée inachevée

L'histoire humaine et sportive d'un champion d'une époque révolue où pilotes et constructeurs devaient briller sur tous les terrains. Raviver les exploits de Jean Rolland, c'est aussi évoquer les mythiques Alfa Romeo, qu'il a principalement pilotées. Préface de Johnny Rives et hommages de célébres témoins tels Jean Todt, Gérard Larrousse... Format 24x29 cm / 304 pages / plus de 250 photographies

L'histoire humaine et sportive d'un champion d'une époque révolue où pilotes et constructeurs devaient briller sur tous les terrains. Raviver les exploits de Jean Rolland, c'est aussi évoquer les mythiques Alfa Romeo, qu'il a principalement pilotées.
Préface de Johnny Rives et hommages de célébres témoins tels Jean Todt, Gérard Larrousse...
Format 24x29 cm / 304 pages / plus de 250 photographies

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aLain Legay<br />

<strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong><br />

Direction artistique :<br />

photogravure : Nos tumore inusitato quodam et novo ut rebellis et<br />

impression : maieae per haec quae strepit<br />

communication et internet : incusat iratus nimirum quod<br />

Réalisation : contumacem praefectum, ae per haec quae strepit.<br />

JAMVAL Éditions - FRANCE - 2021<br />

ISBN


6 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong><br />

Introduction<br />

7<br />

De mon adolescence dans les années 60 aux décennies qui ont suivi,<br />

j’ai toujours eu la passion du tourisme pour lequel mon moyen de transport<br />

favori fut l’Automobile et plus spécifiquement la voiture dite sportive et<br />

encore incarnée par les coupés et cabriolets produits par les constructeurs<br />

spécialistes du genre. Simultanément, je m’intéressais aux grandes épreuves du Sport<br />

Auto dont les Spéciales inspiraient souvent mes itinéraires. Encore de nos jours, lorsque<br />

je n’ai pas de contrainte de temps, je choisis de prendre nos Départementales et<br />

leurs tronçons restés célèbres pour les chronos qui s’y disputaient. Et c’est ainsi qu’à<br />

l’occasion du 50è anniversaire de sa disparition tragique, me vint l’idée de raconter<br />

l’épopée de Jean Rolland et de son fidèle compagnon de route, Gabriel Augias.<br />

D’abord parce que leur histoire fut celle d’une fidélité en amitié : Navigateur dévoué<br />

à son pilote pour Gabriel, confiance en la rigueur des préparations de son équipier<br />

pour Jean. Ensuite, leurs exploits furent avant tout motivés par leur Sport dont la<br />

pratique restera au stade amateur pour plus de liberté. Enfin, leur terrain de jeu se<br />

situait dans certaines de nos plus belles contrées, notamment celles du Sud et des Alpes<br />

dont Jean ne consentaient à sortir des limites qu’à de rares exceptions. Et puis il y a<br />

son attachement à Alfa Romeo, à la grande époque où le constructeur avait réussi sa<br />

mutation en produisant des autos toujours parmi les plus performantes et désirables<br />

tout en élargissant leur diffusion en comparaison des très élitiques 6C qui avaient forgé<br />

sa réputation dans les années 1920 et 30. De fait, les 1900 et Giulietta des années 50<br />

ont brillé entre les mains de maints Gentlemen drivers tandis que les firmes Bugatti,<br />

Delahaye, Talbot… entre autres constructeurs prestigieux, disparaissaient faute de<br />

disposer de modèles équivalents et adaptés à l’après-guerre.<br />

Mais évoquer la carrière de Jean Rolland, c’est aussi évoquer les grands pilotes<br />

venant de la monoplace et de tous horizons du Sport Automobile à une époque où<br />

la polyvalence et l’endurance étaient des qualités fondamentales. En effet, les grands<br />

rallyes marathon des années 1950/60 se courant sur quelques 5 à 6000 km dans des<br />

conditions de route difficiles plusieurs jours durant lesquels pilotes et navigateurs<br />

se relayaient entre parcours de liaison et épreuves chronométrés, exigeaient tout autant<br />

de condition physique que de talent de pilotage, tant sur route que sur circuit.<br />

En complément à l’ouvrage, ‘Jean Rolland, l’amateur Champion’ écrit par Jacques<br />

Jaubert, et déjà préfacé par Johnny Rives, ‘L’Epopée Jean Rolland’, abondamment<br />

illustré par des photos d’époque constitue un témoignage chronologique et factuel<br />

des années 1950 et 60 du Sport Automobile qui se courait indifféremment entre<br />

nombre d’amateurs et quelques professionnels, sur des voitures allant de la catégorie<br />

Tourisme de série à la catégorie Sport en passant par les Grand Tourisme, la plupart<br />

étant des modèles commercialisés et homologués pour une utilisation routière.<br />

Par ‘l’Epopée Jean Rolland’, le lecteur découvre la fréquence des engagements,<br />

la diversité des épreuves, les forces en présence de cette époque, que ce soit les<br />

pilotes qui apparaissent au gré des classements, que ce soit les autos dont les<br />

catégories représentaient l’ensemble de la production. Cette période prendra fin<br />

à la fin des années 60 pour progressivement évoluer vers les rallyes actuels et leurs<br />

épreuves ‘sprint’ durant lesquelles pilotes et navigateurs n’ont aucun droit<br />

à l’erreur et où les enjeux industriels sont considérables. Ainsi, la plupart des grandes<br />

épreuves dans lesquelles se sont engagés Rolland-Augias n’existent plus et au-delà<br />

de ce constat, la manière de pratiquer le Rallye avant, pendant et après l’épreuve<br />

est devenue inimaginable aujourd’hui. En effet, pour se rendre sur le terrain des<br />

opérations, pilotes, navigateurs et assistance prenaient la route à bord des autos<br />

engagées. En cours d’épreuve, le temps dévolu aux repas et au repos était compté<br />

voire inexistant durant 36 à 48 heures et passé la cérémonie de remise des prix, c’est<br />

encore avec leurs autos que rentraient pilotes et navigateurs. Seuls les Sport-Proto<br />

et F2-F3 faisant exception.<br />

‘L’épopée Jean Rolland’ est aussi un hommage à ce champion disparu trop tôt dans<br />

des conditions dramatiques. Il n’est malheureusement pas le seul mais la majorité des<br />

pilotes qui ont connu un destin plus heureux sont conscients d’avoir vécu une grande<br />

et belle aventure. Certains témoignent de leur émotion d’avoir été de ceux qui ont<br />

connu l’équipage Rolland-Augias.<br />

Alain Legay


Sommaire<br />

prologue, Hommage à Jean Rolland 11<br />

1953/1958 17<br />

18 ans en 1953, l’ecurie provence, deux rallyes en 1954, trois en1955…<br />

1956, la grande aventure du Rallye de Monte carlo…<br />

1957, priorité à l’apprentissage ‘du pilotage’ de l’entreprise familiale…<br />

1958, Fernand présente giulietta à Jeannot…<br />

La firme Alfa Romeo, principaux jalons historiques de ses débuts aux années 50<br />

1959 25<br />

RoLLanD-augiaS, première…<br />

Alfa Giulietta SV ‘allegerita’ Conrero et débuts de l’épopée <strong>ROLLAND</strong>-AUGIAS-CONRERO<br />

1960 00<br />

1960, année de transition et d’abandons…<br />

1961 00<br />

changement de rythme avec 18 épreuves au calendrier … Dont 5 sur DS 19<br />

Les Citroën ID/DS en rallye, l’écurie de René COTTON<br />

Rencontre décisive, Mr CORBERON, département compétition Alfa France et la Giulietta SZ<br />

Alfa Romeo Giulietta SVZ, SS, SZ et SZT<br />

Les Alfa Giulietta SS et SZ parmi les GT 1961 susceptibles d’être engagées en compétition<br />

1962 00<br />

Même rythme dans les engagements, dont La targo Florio, les 24 heures du Mans…<br />

32è Salon de Genève<br />

1963 00<br />

Fidèle giulietta Sprint Zagato, nouvelle 2600 Sprint, ‘désirée’ giulia tubolare Zagato…<br />

33è Salon de Genève<br />

Alfa Romeo 2600 Sprint Conrero<br />

1964 00<br />

La suite 2600 Sprint, le crépuscule de la SZ, le début de l’épopée tZ<br />

et un ‘millésime’…<br />

Salon de Paris<br />

… Gravé dans la mémoire de Gérard LANVIN<br />

Jean <strong>ROLLAND</strong>, Agent Alfa Romeo à Digne pour les Basses Alpes<br />

1965 00<br />

année bien remplie avec intensification du nombre d’épreuves<br />

sur circuit et quelques déceptions…<br />

Tourisme hivernal de Gérard LANVIN pour assurer le planning de la TZ<br />

Les impressions de José ROSINSKI au volant de l’Alfa Romeo GTZ<br />

Coup de théâtre avant la Coupe des Alpes<br />

Les impressions de José ROSINSKI au volant de l’Alfa Romeo GTA<br />

Nouveau Code du Sport Automobile Mondial élaboré par la Commission Sportive<br />

Internationale<br />

1966 00<br />

assiduité dans les engagements pour cette année gta,<br />

avec quelques variantes dont un grand prix F2… et un deuxième titre de champion<br />

de France.<br />

José ROSINSKI a essayé la DS21 dans Sport Auto de Février 1966<br />

Orientation sportive Alfa Romeo à partir de 1966<br />

Point de repère gamme Giulia 1570cc bv5 de son lancement en 1962 jusque 1966<br />

La GTA n°51 de <strong>ROLLAND</strong>-AUGIAS en vedette sur le stand Alfa Romeo au Salon de l’Auto<br />

L’avant Tour de Corse de Gérard LANVIN<br />

L’Alfa Romeo Giulia GTA… Parmi les sportives, Tourisme et GT, au salon de Paris 1966<br />

1967 00<br />

Reconduction du programme 1966 en attendant la mise au point de<br />

l’alfa 33 et les engagements en Sport correspondant aux aspirations de Jean…<br />

12 Mars 1967, 1ère apparition de l’Alfa 33 à la course de côte de Fléron en Belgique<br />

Grand athlète mais petite voiture<br />

Tests préliminaires des 24 Heures du Mans 1967<br />

Gérard LANVIN, prend livraison de la GTA ‘613945’ chez Autodelta<br />

Montlhéry, Jour 17 Septembre 1967… Montrouge le Jour Date 1967<br />

epilogue 00<br />

témoignages 00


10 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> Prologue 11<br />

Dix-sept<br />

septembre<br />

1967<br />

18 heures...<br />

La fin d’une belle<br />

aventure et d’une amitié<br />

rare. la promesse d’un<br />

destin qui s’envole,<br />

l’incompréhension.


12 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> Prologue 13<br />

Montlhéry, essais préliminaires aux 1000 km de Paris 1967,<br />

dimanche 17 Septembre, 18 heures…<br />

Andrea de Adamich, Jean Rolland, Guy Verrier et Teodoro<br />

Zeccoli se sont succédés durant la journée au volant du<br />

prototype Tipo 33/2, s’arrêtant souvent au stand afin d’effectuer<br />

les nombreux réglages nécessaires. Les essais sont<br />

terminés mais Jean souhaite en effectuer une ultime séance.<br />

Carlo Chiti, patron d’Autodelta, donne son accord…<br />

François Landon déclenche son chronomètre alors que<br />

l’Alfa reprend la piste au rythme des montées en régime de<br />

son V8. Ligne droite des stands, légère courbe à droite…<br />

Puis le directeur sportif de la SOFAR (Société Française Alfa<br />

Romeo) suit dans sa tête la progression de la 33 jusque la<br />

cuvette de Couard et son double dos d’âne suivi d’un virage<br />

à droite. Les Sport-Prototype arrivent dans ce secteur délicat<br />

à plus ou moins 250 km/h avec la nécessité de rétrograder<br />

et freiner dans le creux afin de passer la seconde bosse à<br />

environ 150, vitesse à laquelle les voitures décollent des<br />

quatre roues sur une quinzaine de mètres. S’en suit l’atterrissage<br />

brutal et l’exigence d’être en position de négocier<br />

le virage à droite, le circuit routier se situant dans un site<br />

forestier et son tracé étant bordé d’arbres que les pilotes ne<br />

perçoivent que sous la forme d’un rideau de végétation, ne<br />

quittant pas un seul instant la piste des yeux.<br />

Moins d’une minute s’est écoulée avant que le silence ne se<br />

substitue au bruit du V8 puis qu’un épais nuage de fumée<br />

ne s’élève au-dessus de Couard. Les secours s’organisent rapidement,<br />

sans espoir, le harnais de sécurité ayant retenu le<br />

pilote prisonnier dans le brasier de sa voiture.<br />

Ainsi disparaissait Jean Rolland, un des leaders de l’ère des<br />

‘marathoniens’ des années 1960 en opposition à l’avènement<br />

de celle des ‘sprinters’ qui allait apparaître avec les<br />

années 1970. C’était aussi la fin de l’époque des gentlemen<br />

qui couraient les rallyes par passion du sport automobile<br />

sans intention d’en faire une activité lucrative, les<br />

gains ne couvrant généralement pas les dépenses engagées.<br />

La plupart de ses rivaux et amis considéraient ‘Jeannot’<br />

comme le meilleur, aucun d’entre eux ne prétendant être en<br />

mesure d’aller aussi vite avec aussi peu de reconnaissances,<br />

le dilettantisme naturel de Jean l’amenant souvent à préférer<br />

jouer au tennis, considérant qu’un seul passage suffisait<br />

à visualiser une épreuve et qu’à défaut, son coéquipier<br />

et complice Gabriel Augias compenserait par son talent de<br />

navigateur.<br />

L’accident mortel de Jean âgé de 32 ans se produisit à une<br />

période charnière de sa carrière, le programme compétition<br />

d’Alfa Romeo évoluant des voitures de catégorie Tourisme et<br />

Grand Tourisme à celle des Sport-Prototype alors que simultanément<br />

d’autres possibilités s’offraient au pilote dignois.<br />

Soucieux du temps qui passe, Jean avait aussi manifesté<br />

L’équipage Rolland-Augias que nous formions<br />

depuis 1959 restera celui de deux amis liés par la passion du<br />

Sport Automobile…<br />

« J’ai définitivement tourné la page ce maudit<br />

17 Septembre 1967 mais depuis le début de l’année, ma<br />

mère étant malade j’avais cédé le baquet de droite de la<br />

GTA, d’autant que dans la perspective de la saison 1968, le<br />

talent de Jean devait lui permettre de disposer d’un volant<br />

en Sport-Prototype… Et il aurait été dans le coup ! J’ai<br />

eu la chance de courir en rallye avec lui, un des meilleurs<br />

pilotes de sa génération, doté de qualités humaines<br />

aussi remarquables que son sens inné du terrain et des<br />

trajectoires. Son pilotage s’améliorant encore et toujours,<br />

il n’était jamais allé aussi vite qu’à la dernière Coupe des<br />

Alpes pour laquelle j’avais repris ma place à ses côtés et<br />

qui fut notre dernière épreuve alors que nous venions de<br />

convenir de notre engagement au Tour de Corse ».<br />

Extrait de la préface de Gabriel Augias du livre ‘Jean Rolland,<br />

l’amateur champion’ par Jacques Jaubert.<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut rebellis<br />

et maieae per haec quae<br />

strepit incusat iratus<br />

nimirum quod contumacem<br />

praefectum, ae per haec<br />

quae strepit.


16 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1953-1958 17<br />

1953<br />

1958<br />

18 ans en 1953,<br />

l’Ecurie Provence,<br />

deux rallyes en 1954<br />

trois en 1955…


20 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1953-1958 21<br />

Les rallyes de la Lavande, d’Orange et des 10 Cols (1 ère édition<br />

23/24 Juin, 3 e 750/1300cc Gaby Augias sur Dauphine)<br />

complétèrent le programme de l’année 1956, Rolland-<br />

Delaye, toujours sur 203 allant vite, très vite et parfois même<br />

trop vite pour terminer.<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae per<br />

haec quae strepit incusat<br />

iratus nimirum quod<br />

contumacem praefectum,<br />

ae per haec quae strepit.<br />

1957, priorité à<br />

l’apprentissage ‘du pilotage’<br />

de l’entreprise familiale…<br />

Après deux mois de service militaire, Jean est réformé pour<br />

sinusite chronique, handicap qui a déjà contraint ce grand<br />

sportif à renoncer à la compétition moto. Ainsi libéré des<br />

obligations militaires, il prend part à l’importante activité de<br />

la scierie située dans le quartier de Saint-Véran dans l’objectif<br />

d’en prendre la succession. Pendant ce temps, Delaye<br />

est régulièrement associé à Augias… Jusqu’au jour où, au<br />

retour d’une reconnaissance des secteurs chronométrés de<br />

la Coupe des Alpes 1958, Paul Delaye sera tué et Gabriel<br />

Augias blessé lors d’une collision de leur 203 avec une autre<br />

voiture en Italie. Jean et Gabriel perdront ainsi leur meilleur<br />

ami, en mémoire duquel ils décideront de ‘poursuivre la<br />

route’ ensemble.<br />

1958, Fernand présente<br />

Giulietta à Jeannot…<br />

Fernand Masoero est inscrit les 19 et 20 Juillet au Rallye<br />

Alpin des 10 Cols sur son Spider Alfa Giulietta Veloce<br />

(511 FC 84) lorsque Jean Rolland le rencontre à l’occasion<br />

des reconnaissances. Ils se sont déjà côtoyés lors<br />

de rallyes régionaux alors qu’ils couraient l’un et l’autre<br />

sur 203 et, sur la suggestion du Président Urbain Fabre<br />

de l’Écurie Compétition Méditerranée, l’orangeois<br />

propose au dignois de le prendre comme coéquipier sur le<br />

rallye, ce que ce dernier accepte avec enthousiasme… bien<br />

que n’ayant pas renouvelé sa licence. Un coéquipier dûment<br />

licencié fera de la figuration sur la ligne de départ, remplacé<br />

après les premiers virages par Jeannot !<br />

L’équipage Masoero-‘Robin’ aurait dû l’emporter mais est<br />

classé 2 e de l’épreuve par l’organisateur, devant la Porsche<br />

Carrera de Chausson-Bléhaut, mais derrière l’Alfa TI de<br />

Nos tumore inusitato quodam et novo ut rebellis et maieae per haec quae strepit incusat iratus<br />

nimirum quod contumacem praefectum, ae per haec quae strepit.<br />

Robert Gentilini et Madame… après avoir été pénalisé pour<br />

irrégularité !<br />

Mais pour Jean, l’essentiel est d’avoir conduit pour la première<br />

fois une Alfa Romeo, firme dont il est imprégné<br />

de la légende bâtie durant les années 30 puis devenue<br />

championne du Monde F1 en 1950/51. Sa priorité est<br />

désormais de concrétiser son rêve de Giulietta, suivant en<br />

cela le conseil qu’il avait timidement demandé au champion<br />

Maurice Trintignant : « D’abord acheter une vraie voiture<br />

de course…. » avait préconisé le célèbre ‘Pétoulet’ qui<br />

préférait la piste aux rallyes. Fernand Masoero, déjà alfiste<br />

pratiquant, n’aura aucun mal à communiquer le ‘virus’ à son<br />

nouvel ami…<br />

Extrait du classement du rallye Alpin des 10 Cols 1958 :<br />

1 er Robert GENTILINI et Madame (Alfa Romeo)<br />

2 e MASOERO-‘Robin’ (Alfa Romeo)<br />

3 e CHAUSSON-BLEHAUT (Porsche)<br />

4 e BERT-CALONNY (Alfa Romeo)<br />

5 e COTTON-BENDIN (Alfa Romeo)…<br />

Champions de France 1958 :<br />

Sport : Jean BEHRA,<br />

Tourisme et GT : Bernard CONSTEN,<br />

Classement féminin : Annie SOISBAULT


24 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1959 25<br />

1959<br />

Rolland-Augias,<br />

première…


30 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1959 31<br />

Rallye international de la<br />

Lavande<br />

les 11 et 12 Avril 59 avec Gabriel Augias<br />

sur Alfa SV Conrero 229007 TO n°<br />

ACCIDENT<br />

Retour aux sources avec un engagement au rallye de la<br />

Lavande qui a pris de l’ampleur depuis sa première édition<br />

en 1954, à l’époque premier rallye de Jean avec Paul Delaye<br />

puis participation renouvelée en 1955. Mais le règlement<br />

1959 souffre d’une assimilation des voitures de Tourisme de<br />

série normale aux séries spéciales d’une part et de l’absence<br />

de classe GT supérieures à 1300cc d’autre part, ce qui eut<br />

pour effet de dissuader les amateurs de série normale ainsi<br />

que les propriétaires de Porsche et Triumph entre autres GT<br />

1600 et 2000. Conséquence, seuls 23 concurrents sont au<br />

départ des 1014 km du parcours se déroulant sur les routes<br />

de Haute Provence et de la Drôme.<br />

Les temps forts de cette 5 e édition (celle de 1957 ayant été<br />

annulée à cause de la crise de Suez) longue de 1014 km sont<br />

les épreuves de vitesse du Mont Ventoux en deux montées<br />

et les épreuves chronométrées du col de la Madeleine, du col<br />

Saint-Jean et de l’étape Bezaudun-Saillans comprenant l’ascension<br />

du col de la Chaudière. Les classements comportent<br />

un Général, un classement Tourisme et un Grand Tourisme,<br />

ces deux catégories étant réparties en trois classes de cylindrée<br />

(jusqu’à 1000, de 1000 à 1300 et plus de 1300cc).<br />

Dans l’épreuve chronométrée du col de la Madeleine et dans<br />

Nos tumore inusitato quodam et novo ut rebellis et maieae per haec<br />

quae strepit incusat iratus nimirum quod contumacem praefectum, ae<br />

la première montée du Ventoux, Rolland-Augias se classent<br />

2 e des GT de 1000 à 1300cc, dans les deux cas derrière<br />

Berney-Dethurens également sur Alfa Romeo. Puis les dignois<br />

semblent attardés dans l’épreuve du col Saint-Jean,<br />

ne figurent pas au classement de l’épreuve-chronométrée de<br />

Bezaudun-Saillans dans la Drôme et ne participent pas à la<br />

seconde montée du Ventoux.<br />

Il y aura peu de témoignages sur les circonstances de la sortie<br />

de route de la Giulietta Sprint Veloce n°69, immaculée au<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut rebellis<br />

et maieae per haec quae<br />

strepit incusat iratus<br />

nimirum quod contumacem<br />

praefectum, ae per haec<br />

quae strepit.<br />

départ dans sa belle robe légère rouge et qui apparaitra défigurée<br />

après son abandon : face avant gauche touchée, pavillon<br />

déformé, pare-brise disparu, la jolie Giulietta n’est plus<br />

que l’ombre d’elle-même. La déception se lit sur le visage de<br />

son pilote, déçu d’avoir cassé la voiture de ses rêves qu’il alignait<br />

au départ d’un rallye seulement pour la seconde fois.<br />

Simultanément, dès le Ventoux, Oreiller-Auriacombe sur leur<br />

Giulietta TI avaient démontré leur régularité permettant au<br />

champion de ski de remporter sa première victoire en rallye.<br />

À noter à nouveau la performance de Roger De Lageneste<br />

sur sa 403 Usine classée en GT, en regrettant que Peugeot<br />

n’ait pas envisagé de doter cette brillante mécanique d’une<br />

carrosserie sportive, car telle qu’elle est et compte tenu de<br />

l’évolution des règlements, cette 403 Spéciale sera classée<br />

en Sport pour 1960, ce qui en assombrit l’avenir.<br />

Au classement général le podium est constitué de :<br />

1 er OREILLER-AURIACOMBE sur Alfa Romeo TI<br />

2 e MASOERO-MAURIN sur Alfa Romeo SV, 1er GT 1300<br />

3 e DAVID-ROUX sur Alfa Romeo SV, 2e GT 1300…


36 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1959 37<br />

Nos tumore inusitato quodam<br />

et novo ut rebellis et maieae per<br />

haec quae strepit incusat iratus<br />

nimirum quod contumacem<br />

praefectum, ae per haec quae<br />

1960<br />

Année de transition<br />

et d’abandons


42 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1960 43<br />

30 e Salon de Genève, présentation de la Giulietta SZ<br />

Entre autres exclusivités, y était exposée une nouvelle Alfa Giulietta, la Sprint Zagato devant faire l’objet d’une<br />

petite série inspirée des initiatives privées à l’origine de la Sprint Veloce Zagato. Reprenant tous les composants<br />

mécaniques de la Giulietta Sprint Special présentée par Bertone en 1958 (100 cv et plus de 200 km/h), sa<br />

carrosserie encore plus légère et paraissant aussi fluide qu’une goutte d’eau se caractérise par des porte-à-faux<br />

très courts pour une maniabilité optimum.<br />

En marge du salon, la rumeur d’une imminente Porsche-Abarth dont l’objectif serait de réduire le poids de la<br />

carrosserie 356 de série semble se confirmer, dans la logique de l’expérience tentée par le regretté Claude Storez<br />

qui avait fait réaliser en 1958 une 356 allégée par Zagato. En effet, on a pu constater depuis 1956 et l’apparition des<br />

Sprint Veloce que les Alfa Zagato étaient devenues de redoutables concurrentes malgré leur cylindrée inférieure et<br />

la vocation de la future Porsche-Abarth serait donc de reprendre l’avantage sur la récente Alfa Sprint Special et à<br />

fortiori sur la nouvelle Sprint Zagato.<br />

Toujours parmi les rumeurs hors salon, dans un contexte économique redevenu favorable avec la création de<br />

la firme Parson-Europe spécialisée dans les pales d’hélicoptère, Bugatti envisagerait le lancement d’un spider<br />

à carrosserie aluminium et moteur 1500 à double ACT et double allumage qui pourrait débuter en compétition.<br />

Inspirée du Spider Giulietta Veloce, le projet Bugatti 1500 semble également stimulé par le lancement de la<br />

Facellia, elle-même destinée à concurrencer les Alfa Giulietta et Porsche 356.<br />

Rallye du Mont Blanc-Iseran<br />

les 21 et 22 Mai 60 avec Gabriel AUGIAS<br />

sur Alfa SV Conrero 229007 TO<br />

Ronde Cévenole<br />

les 14 et 15 Juin 60 avec Gabriel AUGIAS<br />

sur Alfa SV Conrero 229007 TO n°<br />

et 9 épreuves de classement.<br />

1 ere étape : Marseille, La Ste Baume (8,4 km), Mt Ventoux<br />

(21,6 km), col du Lautaret, Mont-Genève, Biella, Monza<br />

(3 tours de 5,75 km), Bergame, Ponte di Legno, col de Gavia<br />

(16 km), Bornio, Aoste, col du Gd St Bernard, Chamonix.<br />

2 e étape : Chamonix, cols des Aravis, du Granier et de<br />

Porte, Grenoble, Chamrousse (17,2 km), Die, Col du Rousset<br />

(15 km), St Jean en Royans (24 km), cols de la Croix de Fer<br />

et du Galibier, Briançon, cols de l’Izoard (8 km), de Vars et<br />

d’Allos (17 km), Grasse, Cannes.<br />

Dans les Dolomites, alors que l’épreuve du col de Gavia<br />

avait été annulée, Rolland-Augias sont retardés par un problème<br />

de freins auquel ils cherchent en vain une solution.<br />

Arrivés hors-délais et de nouveau contraints à l’abandon,<br />

après le ‘Charbo’ et le ‘Mont Blanc’, ils ne sauront pas si la<br />

Sprint Veloce aurait pu suivre les nouvelles Sprint Zagato de<br />

leurs complices Henri Oreiller-Fernand Masoero et Roger De<br />

Lageneste-Henri Greder.<br />

Conclusion anecdotique de cette situation, dans un contexte<br />

de risque d’attentats de partisans du rattachement des<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut rebellis<br />

et maieae per haec quae<br />

strepit incusat iratus<br />

nimirum quod contumacem<br />

praefectum, ae per haec<br />

quae strepit.<br />

ABANDON<br />

Organisé par les Automobile-Clubs de Savoie et du Mont<br />

Blanc, cette 13 e édition se compose d’une épreuve internationale<br />

dont les concurrents partent les premiers, puis d’une<br />

épreuve réservée aux équipages français non classés dans<br />

les 30 premiers au Championnat de France qui part ensuite<br />

sur le même itinéraire, mais avec une moyenne imposée<br />

inférieure et, le lendemain, d’une course de Formule Junior<br />

se déroulant en 2 manches sur le circuit de vitesse de<br />

2,25 km d’Aix les Bains.<br />

Le but de ce programme est de relancer les inscriptions, seuls<br />

29 équipages s’étant engagés à l’édition 1959.<br />

Le rallye se déroule en 3 étapes, St Gervais-Annecy, Annecy-<br />

Uriage et Uriage-Mont Revard pour un total de 861 km.<br />

5 épreuves de classement sont prévues dont 3 tronçons chronométrés<br />

à la seconde, le 1 er sur 6,4 km de la D113 avant<br />

Sallanches, le 2 e sur 5,4 km entre Vesonne et Montmin,<br />

le 3 e sur 12 km entre Leschaux et le col de Semnoz. Puis<br />

2 courses de côtes complètent ce programme, l’une sur<br />

17,02 km entre Uriage et Chamrousse, l’autre sur 10,3 km<br />

entre Véniper et le Revard. Les temps impartis sont différents<br />

entre les catégories et les cylindrées.<br />

Le déroulement de cette édition du Mont Blanc-Iseran n’a<br />

pas laissé beaucoup de traces si ce n’est qu’elle fut remportée<br />

par Jacques Feret-Guy Monraisse sur un coach Alpine<br />

904.<br />

Parmi les 36 concurrents au départ de Nîmes de cette deuxième<br />

édition de la Ronde, c’est aussi la deuxième participation<br />

des dignois. Après 373 km révélateurs d’exceptionnelles<br />

qualités de pilotage et de navigation, Rolland-Augias y remportent<br />

une deuxième victoire consécutive, sur 27 classés.<br />

Mais cette réussite n’est toutefois que la première de l’année<br />

après les abandons au ‘Charbo’ et au Mont Blanc.<br />

Coupe des Alpes<br />

du 27 au 30 Juin 60 avec Gabriel AUGIAS<br />

sur Alfa SV Conrero 229007 TO n°<br />

ABANDON<br />

Ce 21 e Critérium de la Montagne, organisé par l’Automobile<br />

Club de Marseille, est celui de la 1 ere participation de<br />

Rolland-Augias à ce monument du Sport Automobile plus<br />

connu sous l’appellation ‘Coupe des Alpes’.<br />

Seule épreuve française à compter pour le championnat<br />

d’Europe des rallyes, son règlement est, comme tous, assujetti<br />

à l’évolution vers plus de rigueur de la réglementation<br />

sur des compétitions empruntant la voie publique. Au départ<br />

de Marseille vers Briançon, la Coupe des Alpes poursuit<br />

son parcours par la traditionnelle boucle en Italie jusqu’aux<br />

Dolomites avant de revenir vers Chamonix, terme de la première<br />

étape. La seconde mène à Cannes par les routes de la<br />

Chartreuse et des Grandes Alpes et à l’arrivée après 2964 km<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut rebellis<br />

et maieae per haec quae<br />

strepit incusat iratus<br />

nimirum quod contumacem<br />

praefectum, ae per haec<br />

quae strepit.


50 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1959 51<br />

1961<br />

Changement de rythme<br />

avec 18 épreuves<br />

au calendrier …<br />

Dont 5 sur DS 19<br />

Nos tumore inusitato quodam et novo ut rebellis<br />

et maieae per haec quae strepit incusat iratus<br />

nimirum quod contumacem praefectum, ae per


68 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1961 69<br />

En effet, depuis le départ, la nouvelle SZ ne donnait pas satisfaction<br />

à son pilote et le très rapide circuit rémois eut raison<br />

de son moteur qui finira par y laisser une bonne partie<br />

de ses forces.<br />

Rolland-Augias quittent donc ce 10 e Tour Auto dès la fin de<br />

sa deuxième étape dont les plus terribles sont à venir avec<br />

les circuits de vitesse successifs de Bruxelles, de Rouen et<br />

du Mans… Puis les cols des Pyrénées, le circuit de Pau, les<br />

routes du Tarn, de l’Aveyron, du Gard et de la Lozère, les<br />

courses de côte du Rousset et du Ventoux… Avant le final<br />

en Corse dont le circuit, jugé dangereux par Olivier<br />

Gendebien, sera tronqué de moitié par le Préfet et ramené à<br />

une simple épreuve spéciale.<br />

Déçus de n’avoir pu suivre ce programme, bien qu’engagés<br />

en GT sans pouvoir prétendre au scratch ou à l’indice<br />

compte tenu du peloton de Ferrari parmi les plus puissantes<br />

et de la meute de DB en moins de 1000cc, Rolland-Augias<br />

rentrent à Digne dans un nuage de fumée en refaisant le niveau<br />

d’huile une bonne douzaine de fois !<br />

Extrait des classements :<br />

Grand Tourisme<br />

1 er Willy MAIRESSE-Georges BERGER sur Ferrari 250 GT<br />

2 e Olivier GENDEBIEN-Lucien BIANCHI sur Ferrari 250 GT<br />

3 e Maurice TRINTIGNANT-‘Cavrois’ Pierre NOBLET sur Ferrari 250 GT<br />

4 e Edgar BERNEY-John GRETENER sur Ferrari 250 GT<br />

5 e Robert DARVILLE-Gérald LANGLOIS Van OPHEM sur Porsche 356B<br />

Carrera, 1er GT 1600<br />

6 e Nadège FERRIET-Ginette DE<strong>ROLLAND</strong> sur Porsche 356B Super 90<br />

7 e René RICHARD-Jean VINATIER sur Fiat-Abarth, 1 er à l’Indice<br />

8 e LEMONNIER-JOESSEL sur Porsche 356B Super 90<br />

9 e Laurent ROUX-‘Sugar’ sur Alfa Romeo Giulietta SS, 1 er GT 1300<br />

10 e ‘Gordon’-DELABUSSIERE sur Alfa Romeo Giulietta SV…<br />

Tourisme<br />

1 er Bernard CONSTEN-Jack RENEL sur Jaguar 3,8 Mk2<br />

2 e Peter JOPP-Gawaine BAILLIE sur Jaguar 3,8 Mk2<br />

3 e Robert DUTOIT-Jean ESTAGER sur Jaguar 3,8 Mk2<br />

4 e Pierre ORSINI-DE MARIA sur Jaguar 3,8 Mk2<br />

5 e Lionel RAUDET-Yoliana PARE sur Alfa Romeo Giulietta TI…<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut rebellis<br />

et maieae per haec quae<br />

strepit incusat iratus<br />

Rallye du Var<br />

les 14 et 15 Octobre 61 avec Gabriel AUGIAS<br />

sur Alfa SV Conrero 229007 TO n° 107<br />

Les organisateurs de l’Association Sportive de l’Automobile<br />

Club du Var avaient la réputation de concevoir des itinéraires<br />

sévères pour leur rallye et les 620 km de cette 7 e édition<br />

n’échappent pas à cette tradition d’autant que la qualité des<br />

équipages et des voitures engagés en dépend avec pour favoris<br />

Rolland-Augias sur Alfa Giulietta Sprint Veloce opposés<br />

à Tomas-Jullien sur Ferrari 250 GT. Mais cette dernière ne se<br />

présenta pas au départ à Draguignan, son équipage ayant<br />

sans doute considéré qu’il y avait inadéquation entre la puissante<br />

italienne et le profil des petites routes tortueuses de<br />

l’arrière-pays varois.<br />

Dans la nuit du samedi au dimanche, un épais brouillard vient<br />

ajouter aux difficultés du parcours - Seillans, Ampus, Aups<br />

- et presque tous les concurrents sont pénalisés à Aiguines<br />

sauf… Rolland-Augias qui pointent au contrôle avec quatre<br />

minutes d’avance. Jean est en pleine forme alors que Gabriel<br />

semble sujet aux nausées que connaissent parfois les équipiers<br />

du siège de droite, lisant ses notes la tête casquée et secouée<br />

dans tous les sens. Puis le rallye descend sur le littoral<br />

et la rade de Toulon, dominée par le Mont Faron dans la côte<br />

escarpée duquel Jean Rolland réalise un sprint sensationnel,<br />

puis la côte du col du Canadel avant Ramatuelle, dernière<br />

épreuve avant le retour à Draguignan.<br />

A l’arrivée, victoire au classement général, au classement<br />

catégorie B et au classement GT de Rolland-Augias, résultats<br />

dont les organisateurs seront fiers pour la notoriété<br />

de leur épreuve en déclarant que l’équipage bas-alpin ne<br />

se contente pas d’assurer la victoire mais se surpasse avec<br />

talent (victoire catégorie A de l’équipage Binda-Pechnard).<br />

Le rallye du Var 61 est aussi l’un des premiers de Gérard<br />

Larrousse et sa première rencontre avec Jean Rolland.<br />

Gérard, lyonnais et étudiant à Paris courait alors sur la Simca<br />

Aronde de sa mère, sans contrat pétrolier, donc sans moyens<br />

ni reconnaissances, et participait à cette épreuve avec<br />

Mademoiselle Lucette Pointet.<br />

L’équipage menait son groupe quand la montée du col de La<br />

Fourche fut fatale au moteur de la Montlhéry, ce qui n’entamera<br />

pas la passion et les ambitions de Gérard Larrousse, qui<br />

le détermineront à remplacer pour 1962 la valeureuse P60…<br />

par une Dauphine 1093 !<br />

Pour Jean, ce rallye du Var sera la dernière course et la dernière<br />

victoire avec la Giulietta Sprint Veloce Conrero. À son<br />

volant, depuis mars 1959, le dignois aura gagné 6 fois le<br />

classement général, 1 fois en GT et 5 fois la Classe soit 12<br />

victoires en 17 courses (dont 1 sortie de route, 1 classement<br />

inconnu et 3 abandons).<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut rebellis<br />

et maieae per haec quae<br />

strepit incusat iratus


76 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1959 77<br />

1962<br />

Même rythme dans les<br />

engagements, dont<br />

La Targo Florio,<br />

les 24 heures du Mans…<br />

Nos tumore inusitato quodam et novo ut rebellis<br />

et maieae per haec quae strepit incusat iratus<br />

nimirum quod contumacem praefectum, ae per


78 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1962 79<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut rebellis<br />

et maieae per haec quae<br />

strepit incusat iratus<br />

Rallye Lyon-Charbonnières-<br />

Stuttgart-Solitude<br />

les 16 et 17 Mars 62 avec Gabriel AUGIAS :<br />

sur Alfa SZ Conrero 953 AV 04 n°<br />

ABANDON<br />

Cette édition se singularise par la programmation en fin de<br />

rallye de l’épreuve de vitesse de la Solitude qui en symbolise<br />

traditionnellement le départ. C’est donc à Charbonnières<br />

que se rassembleront les concurrents après 5 à 600 km de<br />

parcours de concentration depuis Paris, Stuttgart, Francfort,<br />

Lyon ou Marseille.<br />

S’ensuivra une boucle en Ardèche comportant deux épreuves<br />

de classement dans le Vivarais, entre Le Moulinon et<br />

Entraigues puis entre Burzet et Sagnes-Goudoulet avant retour<br />

à Charbonnières pour la fin de la 1 ere partie. Un second<br />

départ à 20 heures pour la seconde partie Charbonnières-<br />

Stuttgart soumettra les concurrents aux courses de côte du<br />

col de la Faucille dans le Jura puis de Fribourg-Schauinsland<br />

et Oppenau-Zuflucht en Forêt Noire avant l’arrivée sur le circuit<br />

de La Solitude où se déroulera l’après-midi l’épreuve de<br />

vitesse sur 10 tours, selon le meilleur temps par classe de<br />

cylindrée.<br />

Rolland-Augias ayant fait l’impasse sur le Monte Carlo pour<br />

cause de secteurs de liaison trop longs, ils démarrent l’année<br />

par le ‘Charbo’ et choisissent naturellement Marseille parmi<br />

les villes départ proposées. Confiants, ils écopent cependant<br />

de pénalisations sur le parcours de concentration, comme la<br />

majorité des participants ayant démarré du Vieux Port.<br />

Puis après le premier départ de Charbonnières, lors de la<br />

boucle ardéchoise :<br />

- Sur les 38 km de routes tortueuses du secteur Le Moulinon-<br />

Entraigues, Jean Rolland réalise 32’31’’, 3 e meilleur temps<br />

derrière Roger De Lageneste (31’48’’) et Henri Oreiller<br />

(32’21’’6), tous deux sur Ferrari 250 GT et devant Georges<br />

Burgraff (32’51’’) et Dieter Glemser (32’58’’4), tous deux sur<br />

Porsche 356 Carrera…<br />

- Sur les 12 km de course de côte de Burzet-Sagnes, Jean<br />

<strong>ROLLAND</strong> réalise 10’57’’4, 4 e meilleur temps derrière derrière<br />

Roger De Lageneste (10’37’’6), Henri Oreiller (10’43’’6),<br />

Georges Burgraff (10’51’’6) et devant Dieter Glemser<br />

(11’06’’2)…<br />

Les chronos d’Henri Oreiller pour ces deux classements<br />

furent faussés par une crevaison dans le 1er secteur puis par<br />

l’ascension du 2 e secteur avec un pneu à clous !<br />

Puis en fin de cette 1 ere partie du rallye, l’embrayage de l’Alfa<br />

SZ rend l’âme, ne permettant plus le passage des vitesses<br />

- ce qui ne semble pas correspondre au blocage de boite<br />

diagnostiqué en Mai 1961 à Monza sur la SZ de Bernard<br />

Consten – et c’est l’abandon de Rolland-Augias après une<br />

démonstration de la part de Jean qui disait à l’arrivée : « je<br />

faisais le navigateur sur le parcours de concentration au moment<br />

des pénalisations, alors tu sais !.. ».<br />

Roger De Lageneste abandonne également à ce stade du<br />

rallye, sur problème de pont de sa Ferrari, alors qu’il avait<br />

réussi les meilleurs temps dans les deux épreuves chronométrées<br />

ardéchoises.<br />

Georges Burgraff et René Trautmann animèrent alors la<br />

course jusqu’à ce que ce dernier soit trahi par sa mécanique.<br />

Après de nombreux forfaits ayant ramené le nombre de partants<br />

à 95 sur 111 inscrits et beaucoup d’abandons durant<br />

l’épreuve, notamment pour cause de neige en Allemagne,<br />

Oreiller-Charron sur Ferrari 250 GT remportent cette 15e<br />

édition. Il s’agit de la seconde victoire d’Henri Oreiller, vainqueur<br />

en 1961 sur Alfa SZ avec Fernand Masoero, qui grâce<br />

à son sens de l’équilibre de champion de ski a résisté aux<br />

assauts répétés des Porsche et Citroën sur les petites routes<br />

rendues glissantes par la neige et le verglas dans la dernière<br />

partie du parcours. Après les abandons de Roger De<br />

Lageneste et de Jean Rolland, son plus redoutable adversaire<br />

fut Georges Burgraff sur Porsche 356 Carrera, 2 e au<br />

moment de l’ultime épreuve du circuit de la Solitude lors de<br />

laquelle une crevaison provoqua la sortie de route du pilote<br />

allemand. La chance avait changé de camp, pénalisant Henri<br />

Oreiller sur les routes du Vivarais et Georges Burgraff sur le<br />

circuit de la Solitude.<br />

Glemser-Wutherich également sur Porsche 356 Carrera et<br />

Neyret-Varilhac sur Citroën DS19 complètent le podium, les<br />

équipages Citroën ayant réalisé de bonnes performances<br />

tout en ne disposant que de 83cv alors que les DS de série<br />

normale, à l’aise dans les rallyes d’hiver, mériteraient de passer<br />

100cv pour les secteurs rapides, ne serait-ce que pour rivaliser<br />

avec les Mercedes 220 SE.<br />

Extrait du classement général sur 55 classés :<br />

1 er Henri OREILLER-Jean CHARRON sur Ferrari 250 GT, 5564 pts<br />

2 e Dieter GLEMSER-Rolf WUTHERICH<br />

sur Porsche 356 Carrera, 5642 pts<br />

3 e Bob NEYRET-J.Pierre VERILHANC sur Citroën DS19, 5683 pts<br />

4 e Guy VERRIER-ALEC sur Citroën DS19, 5731 pts<br />

5 e Edouard MONNOYER-Guy JANNIARD<br />

sur Porsche 356 Carrera, 5900 pts<br />

6 e Georges MICHAUX-Guy MASCLET sur DB HBR4<br />

7 e Jean DEMORTIER-Georges HARRIS sur Mercedes 220 SE<br />

8 e Alfred KLING-Peter MAIER sur DKW Junior<br />

9 e Fernand MASOERO-J.Luc MAURIN sur Alfa Romeo Giulietta<br />

10 e Jacques FERET-François HOFFMANN sur Alpine A 108…<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut rebellis<br />

et maieae per haec quae<br />

strepit incusat iratus<br />

Actualité en matière de transport de<br />

passagers maritime et aérien<br />

En Février 1962, en même temps que la traversée inaugurale<br />

du paquebot France, remplaçant les ‘liners Ile-de-France<br />

et Liberté’ de la Compagnie Transatlantique, mais surtout<br />

réincarnant le ‘Normandie’ tragiquement incendié dans le port<br />

de New York en 1942, Monsieur Georges Hereil, alors Président<br />

de Sud-Aviation, projette pour 1972 une super Caravelle à<br />

quatre réacteurs, voilure en aile Delta et mach 2, projet à<br />

mener sur investissement européen d’1,5 milliard de nouveaux<br />

Francs… Mais Monsieur Georges Hereil quittera Sud Aviation,<br />

pressenti par les dirigeants de Chrysler Corporation pour<br />

prendre la direction de SIMCA.


102 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1959 103<br />

1963<br />

Fidèle Giulietta Sprint Zagato,<br />

nouvelle 2600 Sprint,<br />

‘désirée’ Giulia Tubolare Zagato…<br />

Nos tumore inusitato quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae per haec quae strepit<br />

incusat iratus nimirum quod contumacem


108 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1963 109<br />

24 heuRes du Mans<br />

LEs 15 Et 16 JUiN 63 AvEc <strong>JEAN</strong>-piERRE MANZON<br />

sUR RENÉ bONNEt AEROJEt 477 QD 75 N°<br />

AbANDON<br />

Rendez-vous important de la saison pour Jean avec une<br />

deuxième participation aux 24 Heures du Mans, cette année<br />

en équipe avec le pilote marseillais Jean-Pierre Manzon<br />

sur René Bonnet Aerodjet LM6 n°52 bleu métal à moteur<br />

Renault 996cc engagée par le Président Urbain Fabre de<br />

l’Écurie Compétition Méditerranée. Cet équipage méridional<br />

vient en complément des deux Aerodjet LM6 officielles n°51<br />

(996cc) de Roger Masson-Pierre Monneret et n°53 (1108cc)<br />

de Jean Pierre Beltoise-Claude Bobrowski ainsi que d’une<br />

3e René Bonnet officielle, type RB n°54 (716cc) confiée à<br />

Gérard Laureau-Jean Vinatier.<br />

Après la fin en 1961 de son association avec Charles Deutsch<br />

pour divergence de vue, ce dernier souhaitant rester fidèle<br />

aux roues avant motrices et aux moteurs Panhard qui ont<br />

forgé le succès des DB, René Bonnet s’est orienté en 1962<br />

sur l’implantation mécanique centrale arrière en adoptant<br />

les nouveaux moteurs Renault 1000 et 1100 préparés par<br />

Amédée Gordini sur la base des 956cc Caravelle/R8 et 1108cc<br />

Estafette. La fin de l’aventure commune Deutsch-Bonnet<br />

(DB) débouche donc sur l’émergence de deux constructeurs<br />

distincts, Charles Deutsch (CD) et René Bonnet dont les réalisations<br />

se caractérisent par une importante expérience aérodynamique<br />

tel le Cx de 0,21 de l’Aerodjet qui ne sera pas<br />

un atout superflu pour rivaliser avec la nouvelle Alpine M63<br />

capable de plus de 220 km/h dans les Hunaudières.<br />

Dès le 4 e tour, l’équipe René Bonnet perd l’Aerodjet n°51<br />

qui dérape après le dos d’âne de la courbe Dunlop et se<br />

retourne, Roger Masson coincé sous la voiture réussissant<br />

à s’en extraire pour rejoindre les fascines protectrices…<br />

L’équipe perd ensuite au 25 e tour la RB n°54… Sur panne<br />

d’essence ! Puis, pour sa deuxième participation, nouvelle<br />

déception de Jean Rolland : A la 6 e heure après 47 tours<br />

et 632 km parcourus, son co-équipier Jean-Pierre Manzon<br />

est victime à la tombée de la nuit d’un sur-accident derrière<br />

l’Aston Martin GT n°19 pilotée par Jacques Dewes ‘Franc’,<br />

équipier de Jean Kerguen, et la Jaguar Lightweight n°16 de<br />

Roy Salvadori, tous trois ayant perdu le contrôle de leur voiture<br />

sur la nappe d’huile que venait de répandre le moteur<br />

de l’Aston GT n°8 de Bruce Mc Laren suite à une rupture de<br />

bielle. La Jaguar et la René Bonnet, parties en tonneaux sont<br />

détruites, leurs pilotes étant quasi indemnes…<br />

Soulagement d’un instant auquel va se substituer brutalement<br />

l’effroi de l’accident qui sera fatal à Christian ‘Bino’<br />

Heins (Directeur sportif Willys Overland do Brasil qui assemble<br />

les Alpine Interlagos sous licence), talentueux équipier<br />

de José Rosinski sur la M63 n°48 à moteur Renault<br />

996cc (aux couleurs de l’Equipe Alpine Interlagos) et ami de<br />

Jean Redele ; ‘Bino’ Heins aborde alors à plus de 200 km/h la<br />

courbe au bout des Hunaudières vers le virage de Mulsanne.<br />

Surpris, cherchant à éviter les hommes, notamment Jean-<br />

Pierre Manzon éjecté et contusionné encore à quelques<br />

mètres de sa voiture, sans adhérence, ‘Bino’ vient s’encastrer<br />

dans un poteau, l’Alpine retournée et disloquée prenant<br />

feu. Il était le 4 e et dernier pilote à n’avoir pu être averti du<br />

danger alors qu’il devançait les Porsche et dominait le classement<br />

à l’indice de performance…<br />

Après l’abandon des deux autres Alpine, la n°49 de René<br />

Richard-Piero Frescobaldi à la 8 e heure sur fuite d’huile de<br />

boite rendant l’embrayage inutilisable et la n° 50 de Bernard<br />

Boyer-Guy Verrier à la 23 e heure sur embiellage, la René<br />

Bonnet Aerodjet LM6 n°53 de Jean Pierre Beltoise-Claude<br />

Bobrowski remportera l’Indice au Rendement Energétique<br />

et la classe des moins de 1150cc, terminant 11 e du classement<br />

à la distance avec 269 tours et 3628 km parcourus<br />

à la moyenne de 151 km/h derrière la Lotus Elite de<br />

John Wagstaff-Pat Fergusson et devant la MGB d’Alan<br />

Hutcherson-Paddy Hopkirk.<br />

Pour les équipes Alpine et René Bonnet ainsi que leurs supporters<br />

respectifs, ces évènements ont bouleversé la course<br />

et les hommes, notamment à cause de l’accident qui a coûté<br />

la vie à Christian Heins alors que tout souriait aux M23<br />

de l’équipe Alpine… Et du fait des accidents des deux René<br />

Bonnet Aerodjet et notamment de celle que Jean Rolland<br />

partageait avec Jean-Pierre Manzon qui, pour avoir été luimême<br />

victime de la situation, fut témoin du drame ayant<br />

été fatal au dynamique directeur sportif d’Alpine Interlagos.<br />

Au départ, la course avait commencée par la lutte d’André<br />

Simon sur sa grosse Maserati 151/3 de 5 litres avec les<br />

Ferrari de tête jusqu’à la casse de sa transmission au 40 e<br />

tour et à la 4 e heure alors que Lloyd ‘Lucky’ Cassner effectuait<br />

son relai. Dans la même heure ce fut d’abord l’ASTON<br />

MARTIN DP215 de Phil Hill-Lucien Bianchi que la boite de<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae<br />

per haec quae strepit<br />

incusat iratus nimirum<br />

quod contumacem<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae<br />

per haec quae strepit<br />

incusat iratus nimirum<br />

quod contumacem<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae<br />

per haec quae strepit<br />

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quod contumacem<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae<br />

per haec quae strepit<br />

incusat iratus nimirum<br />

quod contumacem


124 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1959 125<br />

1964<br />

la suite 2600 Sprint,<br />

le crépuscule de la SZ,<br />

le début de l’épopée TZ<br />

et un ‘millésime’…<br />

Nos tumore inusitato quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae per haec quae strepit<br />

incusat iratus nimirum quod contumacem


134 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1964 135<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae per<br />

haec quae strepit incusat<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae per<br />

haec quae strepit incusat<br />

iratus nimirum quod<br />

contumacem praefectum,<br />

Le duel annoncé entre les deux marques laissait peu de perspectives<br />

à d’autres voitures parmi les plus puissantes, tant<br />

en Prototype où seuls Iso Rivolta et Maserati avaient engagé<br />

chacun une voiture, qu’en GT où on ne trouvait qu’une<br />

Aston Martin DP214 et deux Jaguar Lightweight.<br />

En 2 litres, deux Porsche Prototype 8 cylindres ne pouvaient<br />

espérer rivaliser avec les Ferrari ou les Ford pour la victoire<br />

absolue tandis qu’en GT, cinq GTS étaient sans rivale dans<br />

leur classe à l’exception d’une seule MGB 1800.<br />

En GT 1600, trois Alfa Romeo sont dans la même situation<br />

avec une seule rivale, la Lotus Elan de René Richard-Pierre<br />

Gele, une Lotus Elite étant engagée en 1300.<br />

Enfin, les petites françaises (1000 à 1150cc) se battront pour<br />

les classements à l’Indice : Charles Deutsch avait prévu de<br />

revenir au Mans avec deux Prototypes CD-Panhard 850 à<br />

compresseur (1187cc), René Bonnet avec quatre Prototypes<br />

et une GT et Jean Rédélé avec quatre Prototypes (respectivement<br />

Bonnet-Renault et Alpine Renault). Leurs rivales<br />

étrangères en moins de 1150cc seront un Prototype Austin-<br />

Healey Sprite et trois Prototypes Triumph Spitfire.<br />

Depuis son forfait à la Targa Florio, Ferrari s’était consacré<br />

à la préparation de ses Prototypes et à une répétition générale<br />

sur les pistes Fiat de Turin. Conscient du danger que<br />

représentait l’arrivée en force du constructeur américain,<br />

Enzo Ferrari et son directeur sportif Eugenio Dragoni avaient<br />

élaboré un plan de course auquel avaient adhéré tous les<br />

pilotes, y compris les indépendants.<br />

- 20 Juin 1964, 16 heures, catégorie Sport-Prototype : Richie<br />

Ginther sur Ford GT40 prend la tête au second tour mais<br />

Pedro Rodriguez, John Surtees et Graham Hill respectent la<br />

cadence du plan de course Ferrari, laissant Ginther prendre<br />

jusqu’à 40 secondes d’avance à son premier ravitaillement,<br />

assez long du fait de la présence de deux réservoirs. Ginther<br />

repart et se retrouve alors dans le peloton des Ferrari mais<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae per<br />

haec quae strepit incusat<br />

iratus nimirum quod<br />

contumacem praefectum,<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae per<br />

haec quae strepit incusat<br />

iratus nimirum quod<br />

contumacem praefectum,<br />

ae per haec quae strepit.<br />

incusat iratus nimirum<br />

quod contumacem<br />

praefectum, stati<br />

recalcitrantes Augustae<br />

per haec quae strepit<br />

incusat iratus nimirum


154 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1964 155<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae per<br />

haec quae strepit incusat<br />

iratus nimirum quod<br />

contumacem praefectum,<br />

Greder en 20’42, Mauro Bianchi en 20’54 suivis d’Andrea De<br />

Adamich et de Franck Ruata… Au-delà, les pénalités cumulées<br />

par la plupart des concurrents se situent à plus ou moins<br />

une minute.<br />

- 7 e secteur, Sumène-Col de Pas (38 km) : La route monte<br />

en même temps que la brume matinale pour le passage<br />

aller du Col de la Tribale se caractérisant aussi par ses gravillons<br />

transformant les premières voitures en balayeuse…<br />

Et provoquant des dérapages plus ou moins contrôlés !<br />

Jean Rolland dans son style coulé réalise 32’38 devant Henri<br />

Greder en 33’43 et Mauro Bianchi qui, faisant évoluer son<br />

Alpine avec une précision diabolique réalise 33’56 suivi de<br />

Guy Hospitalier et d’André Simon…<br />

- 8 e secteur, Notre-Dame de La Rouvière-Peyregrosse (24,5<br />

km) : Passage retour du Col de la Tribale vers Peyregrosse où,<br />

bien que le temps soit devenu clément, les pénalités, elles,<br />

pleuvent ! En Tourisme, René Trautmann arrive attardé et<br />

à faible allure au contrôle, ne se faisant plus d’illusion sur<br />

l’attribution du titre de Champion de France…<br />

Avec sa coéquipière Claudine Bouchet, ils échouent<br />

près du but, chaîne de distribution cassée. Jean Rolland<br />

termine en 23’30 devant Mauro Bianchi en 23’43 et Henri<br />

Greder en 24’15, ce dernier virtuel Champion de France<br />

Tourisme… La Cooper S de Francis Tomas en 4 e position<br />

se substitue à celle de Jean-Louis Marnat qui s’est retrouvé<br />

en sens inverse suite à un tête-à-queue lui ayant couté 52<br />

secondes favorables à Andrea De Adamich 5e…<br />

- 9 e secteur, Peyregrosse-Mandagout (13 km) : L’enjeu se<br />

situe désormais au sein des catégories. Jean-Louis Marnat<br />

ne renonce pas et reprend du temps alors que Francis Tomas<br />

a pris le départ avec un problème de freins qui l’a conduit<br />

tout droit dans un des premiers virages, se frottant les côtes<br />

en sortant de la Cooper en triste état. 7 e victoire pour Jean<br />

Rolland en 12’41 devant Mauro Bianchi en 13’14 et Guy<br />

Hospitalier en 13’35 suivis dans le même temps de Jean-<br />

Louis Marnat et Fernand Masoero…<br />

- 10 e secteur, St Julien-St Bresson (10,5 km) : Jean Rolland<br />

termine en beauté ainsi que son ami Fernand Masoero qui,<br />

sur sa TZ verte, ne peut cependant combler le handicap<br />

d’une crevaison. Jean-Louis Marnat termine avec 3’’ d’avance<br />

tandis qu’Andrea De Adamich consolide sa position.<br />

8 e victoire sur 10 Spéciales pour Jean Rolland en 10’07<br />

devant Mauro Bianchi en 10’23, Fernand Masoero en 10’24<br />

suivis de Jean-Louis Marnat, André Simon…<br />

A 50 km de l’arrivée au regroupement à Ganges, 26 voitures<br />

de Tourisme et 14 GT ont été recensées pour le classement<br />

Scratch par addition des temps sur les secteurs chronométrés<br />

(GT et Tourisme) :<br />

1 er Jean <strong>ROLLAND</strong>-Gabriel AUGIAS<br />

sur Alfa Romeo Giulia TZ, 2h46’40 (35 points), 1 er GT<br />

2 e Mauro BIANCHI-J.Claude PERRAMOND<br />

sur Alpine A110 1100, 2h52’7 (74 points), 2 e GT<br />

3 e Henri GREDER-Johnny RIVES<br />

sur Ford Mustang V8 4.7 litres, 2h52’26 (145 points), 5 e Tourisme<br />

4 e André SIMON-Lucien BARTHE<br />

sur Ford FALCON, 2h53’13, 6 e Tourisme<br />

5 e Andrea de ADAMICH-Luciano LOMBARDINI<br />

sur Alfa Romeo Giulia TI Super*, 2h53’51 (61 points),1 er Tourisme<br />

6 e Guy HOSPITALIER- Franck ALARD<br />

sur Porsche Carrera Abarth (206 points), 4 e GT<br />

7 e Fernand MASOERO-Jacqueline MASSAD<br />

sur Alfa Romeo Giulia TZ (242 points), 5 e GT<br />

8 e Franck RUATA-‘Pryscu’ Fred PRYSQUEL<br />

sur Fiat Abarth 1000 (190 points), 3 e GT<br />

9 e Pierre MAUBLANC-Serge ROUSSIN<br />

sur BMC Cooper S (112 points), 3e Tourisme<br />

10 e J.Louis MARNAT-Michèle DUBOSC<br />

sur BMC Cooper S (93 points), 2 e Tourisme<br />

11 e Martial DELALANDE-Jacques FERRAND<br />

sur Ford Cortina Lotus** (118 points), 4 e Tourisme,<br />

Les 8 Spéciales remportées au Scratch pour une 3 e victoire<br />

au Critérium (après 1959 et 1962) couronnent définitivement<br />

Jean Rolland ‘Roi des Cévennes’ et avec les Giulia TZ et<br />

TI Super, Alfa Romeo truste les victoires par marque avec le<br />

Scratch et les victoires GT et Tourisme. Lorsque la ‘Tubolare’<br />

rouge à triple bande blanche arriva à Montpellier, c’est à<br />

l’unanimité que pilotes, organisateurs et journalistes se sont<br />

réjouis de la réussite des très populaires Rolland-Augias, tant<br />

pour les talents de pilote de Jeannot que pour ceux de navigateur<br />

de Gaby, l’un et l’autre familiers du public cévenol<br />

et faisant preuve de gentillesse et modestie face au concert<br />

d’applaudissements confirmant leur popularité.<br />

*ALFA Ti Super 63/64, 22400Frs, Berline 4portes/4pl, 1570cc, 112cv DIN<br />

(>140cv), 960kg, km DA 32’’5, 185 km/h<br />

**FORD Cortina Lotus 65, 21400Frs, Berline 2portes/4pl, 1558cc, 105cv DIN<br />

(>140cv), 865kg, km DA 31’’6, 180 km/h<br />

Jean devient Champion de France GT 1964 sur<br />

Alfa Romeo, 2 e Robert Buchet sur Porsche, 3 e Jo<br />

Schlesser sur Cobra… Gaby, dont la place dans le<br />

baquet de droite devait lui procurer des sensations<br />

mêlées d’admiration et de crainte, écrira dans son<br />

carnet de bord : « Cette belle journée est l’aboutissement<br />

de six années de travail, de déceptions mais<br />

aussi de joies… Jean est entré parmi les Grands. »<br />

Henri Greder est Champion de France Tourisme<br />

sur Ford, 2 e René Trautmann sur Lancia, 3 e Francis<br />

TOMAS sur BMC…<br />

Claudine Bouchet est Championne de France<br />

‘Féminin’ sur Lancia, 2 e Thérèse Mahieuw sur<br />

Alfa Romeo, 3 e Annie Soisbault (Jaguar, Porsche,<br />

Ferrari)…<br />

Après les manifestations officielles et notamment les félicitations<br />

municipales de Monsieur le Maire, le Docteur<br />

Romieu, Digne honorera chaleureusement ses citoyens<br />

Rolland-Augias puis ce sera au tour des copains du<br />

Café de France d’arroser au champagne leurs champions,<br />

Jean pour la circonstance ayant préparé lui-même<br />

des pâtisseries… à son goût et en quantité suffisante !<br />

Il fit même un discours, démarche aussi brève qu’inédite.<br />

En réponse à la question posée par Jean Teyssier<br />

du Provençal : « Quelle impression cela te fait-il d’être<br />

Champion de France ? », Jean répondra avec sa simplicité<br />

habituelle : « Et vous, quelle impression avez-vous<br />

lorsque vous gagnez une partie de boules ? Moi c’est la<br />

même chose… Ce titre, je ne l’ai pas vraiment cherché<br />

mais il me fait plaisir.»<br />

Désormais Champion de France GT, ce titre vient<br />

opportunément soutenir l’ouverture du garage dédié<br />

aux Alfa Romeo, réalisation d’un projet qui tenait à cœur<br />

à Jean, attaché à la firme milanaise depuis l’enfance<br />

et fidèle à ses voitures avec lesquelles il a glané ses<br />

lauriers dans les compétitions les plus rudes. Dans sa<br />

communication relative au titre de champion de France<br />

GT 1964, Alfa Romeo publiera : Merci Rolland, ce titre<br />

de champion de France GT, vous l’avez largement mérité<br />

tant par vos exceptionnels talents de pilote que par<br />

les solides qualités de votre caractère. Alfa Romeo est<br />

particulièrement heureux que ce soit justement vous<br />

qui ayez si brillamment mis en valeur les qualités de ses<br />

voitures… De victoire en victoire vous emmeniez vos<br />

Alfa vers le titre envié de Champion de France, pour<br />

finalement le conquérir par un véritable feu d’artifice au<br />

Rallye des Cévennes où votre Giulia TZ raflait toutes les<br />

premières places devant des concurrentes beaucoup plus<br />

puissantes…<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae per<br />

haec quae strepit incusat<br />

iratus nimirum quod<br />

contumacem praefectum,<br />

ae per haec quae strepit.


156 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1959 157<br />

1965<br />

Année bien remplie<br />

avec intensification du nombre<br />

d’épreuves sur circuit<br />

et quelques déceptions…<br />

Nos tumore inusitato quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae per haec quae strepit<br />

incusat iratus nimirum quod contumacem


160 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1965 161<br />

12 Heures de Sebring<br />

le 27 Mars 65 avec Bernard CONSTEN<br />

sur Alfa TZ Autodelta 750108 105338-UD n°<br />

En ce début d’année 1965, Bernard Consten est triple<br />

Champion de France Tourisme après ses titres obtenus sur<br />

Alfa Giulietta Ti en 1958 et sur Jaguar 3,8 litres Mk2 en 1961<br />

et 62. Jean <strong>ROLLAND</strong> vient de remporter le championnat de<br />

France GT 1964 sur Alfa Giulia TZ, laquelle lui permet d’accroitre<br />

ses perspectives de réussite sur circuit. Conscient du<br />

potentiel de ces deux très bons pilotes français, Alfa Romeo<br />

met à leur disposition une TZ Autodelta pour Sebring où se<br />

déroule en mars la plus ancienne épreuve d’endurance américaine.<br />

Pour Bernard, cette proposition ne se refuse pas et<br />

tandis que Jean se demande pour combien de temps il doit<br />

faire ses valises, ses copains dignois enthousiasmés pour leur<br />

champion le poussent vivement à saisir cette opportunité…<br />

d’aller en Amérique !<br />

Le Sebring International Raceway, qui utilise en partie les<br />

pistes d’un ancien aérodrome militaire, présente un tracé<br />

triangulaire dont l’un des angles s’ouvre sur une boucle<br />

intérieure constituée de chicanes et de courbes rapides,<br />

l’ensemble développant 8,37 km. Cette 14 e édition des 12<br />

Heures compte pour le championnat du monde des voitures<br />

de sport et les 66 équipes au départ se répartissent<br />

en une trentaine de voitures américaines dont une majorité<br />

de Corvette et, toujours parmi les plus puissantes, deux<br />

Bizzarini Iso Grifo et une dizaine de Ferrari. Les plateaux<br />

officiels de voitures européennes comportent trois Porsche<br />

prototypes (une 8 cylindres et deux 904/914), quatre Alfa<br />

Romeo TZ Autodelta, six BMC (deux MGB -une engagée en<br />

GT l’autre en prototype- et une Midget en GT auxquelles<br />

s’ajoutent une Austin-Healey 3000 en GT et deux Sprite<br />

en prototype), trois Triumph (des Spitfire engagées en GT)<br />

et une Alpine. D’autres voitures européennes sont engagées<br />

par des équipages privés, Jaguar E, Porsche GTS, Lotus<br />

Elan, Volvo, Lancia, Abarth-Simca, une René Bonnet et une<br />

seconde Alpine... Autant de voitures si différentes qui, sur un<br />

même circuit vont contraindre les plus puissantes (Chaparral,<br />

Ford GT, Lola, Cobra, Bizzarini, Ferrari…) à tourner en dessous<br />

de leurs possibilités, circonstances réduisant en contrepartie<br />

leurs risques mécaniques.<br />

Les quatre équipes Autodelta sur Alfa GTZ sont constituées<br />

d’Andrey-Stoddard (n° 55), de Bussinello-De Adamich<br />

(n° 56), de Deserti-Zeccoli (n° 57) et de Rolland-Consten<br />

(n° 58). Ces derniers, amis et rarement concurrents, ont le<br />

même sens du pilotage et la même stratégie de course, aller<br />

le plus vite possible avec l’objectif prioritaire de rejoindre l’arrivée<br />

en ménageant la mécanique et en évitant la sortie de<br />

route. Les nuances se situent au niveau d’une préparation<br />

rigoureuse pour Bernard et du sens de l’improvisation pour<br />

Jean.<br />

Les favoris sont les sympathiques Jim Hall et Hap Charp dont<br />

Nos tumore inusitato quodam et<br />

novo ut rebellis et maieae per haec<br />

quae strepit incusat iratus nimirum<br />

quod contumacem praefectum, ae<br />

la carrure, la décontraction et la tenue assortie des incontournables<br />

chapeau et bottes de cow-boys témoignent de leur<br />

origine texane. Propriétaires de puits de pétrole, ces associés<br />

fortunés et passionnés de courses automobiles ont décidé<br />

de construire leur propre voiture de sport, la Chaparral avec<br />

laquelle ils ont pulvérisé le record de l’épreuve durant les<br />

essais. Le moteur d’origine GM est un Chevrolet ‘porc-épic’<br />

de 5370cc et 430cv pour 630 kg seulement.<br />

Au terme des séances d’essais, aucune voiture de moins de<br />

2 litres ne figure parmi les 25 meilleurs temps. Jim Hall et<br />

Hap Charp ont assemblé deux voitures, la seconde étant<br />

confiée à Ronnie Hissom et Bruce Jennings et ils occupent la<br />

première et la deuxième places de la grille de départ devant<br />

les Ford GT de Mclaren-Miles et de P.hill-Ginther. Se positionnent<br />

ensuite la Lotus Ford de Gurney-Grant, la Lola Ford<br />

de Cannon-Saunders, les Ferrari 330 P de G.Hill-P.rodriguez<br />

et de Grossman-Hudson…<br />

Plus de 50 000 spectateurs assistent à la course par une<br />

chaleur équatoriale, lourde et humide. Le départ et la première<br />

heure sont mouvementés et la température étouffante<br />

accable les pilotes qui se font presque tous relayer au premier<br />

ravitaillement.<br />

Après trois heures de course, la Chaparral de Hall-Charp<br />

possède trois tours d’avance sur la Ferrari 330P de G.hill-P.<br />

rodriguez, la deuxième Chaparral distancée étant néanmoins<br />

troisième devant la Ford GT de Mclaren-Miles…<br />

C’est alors que dans la quatrième heure de course l’équipe<br />

Triumph perd la Spitfire accidentée par l’anglais Peter Bolton<br />

(qui était associé à cinq américains) et que la Volvo de Nick<br />

Cone explose son moteur, laissant sur le tarmac une trainée<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae per<br />

haec quae strepit incusat<br />

iratus nimirum quod<br />

contumacem praefectum,<br />

ae per haec quae strepit.


186 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1965 187<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae per<br />

haec quae strepit incusat<br />

iratus nimirum quod<br />

contumacem praefectum,<br />

ae per haec quae strepit.<br />

Critérium des Cévennes<br />

les 27 et 28 Novembre 65 avec Gabriel AUGIAS<br />

sur Alfa TZ Conrero 750015 2945 QD 75 n°<br />

Cette année l’épreuve ne sera pas arbitre des championnats<br />

Tourisme, GT et Sport, les vainqueurs respectifs étant déjà<br />

connus, ce qui n’empêcha pas les organisateurs de faire le<br />

plein d’engagements. Le découpage des 570 km dont 228<br />

de chronos se présente encore plus sélectif que lors des<br />

éditions précédentes d’autant qu’avant le départ des 87<br />

concurrents le 27 en soirée, la neige tombe à gros flocons<br />

sur les Cévennes. En conséquence les organisateurs seront<br />

contraints de supprimer la fameuse étape de Peyregrosse-<br />

Mandagout pour cause d’enneigement aussi soudain<br />

qu’insurmontable.<br />

Avec 58 engagés, la catégorie Tourisme est la mieux représentée<br />

avec douze R8 Gordini dont celle de Larrousse-<br />

‘Chamain’ (Gérard Larrousse étant permissionnaire) et celle<br />

d’usine confiée à Piot-Jacob, quatre Alfa GTA dont deux<br />

Autodelta confiées à L.Bianchi-‘Vic’ et Masoero-Maurin, trois<br />

Cortina Lotus et en particulier celle de Garino-Delalande et<br />

cinq impeccables et très remarquées Abarth 1000 TC dont<br />

trois d’usine confiées à Maublanc-Roussin, Ruata-Mlle<br />

Dubosc et Ballot Lena-Benoit…<br />

Parmi les 22 engagés en GT, Rolland-Augias sont venus avec<br />

la fidèle TZ 750015 conscients que le Critérium constitue<br />

la dernière opportunité de sauver leur saison 1965 ; ou ils<br />

réussissent et l’année sera moyenne, ou ils échouent et l’année<br />

sera médiocre. Leurs principaux adversaires sont Rey-<br />

Guilhaudin et Meert-‘Anita’ sur Porsche 904 GTS ainsi que<br />

Billard-‘Hervé’ sur l’une des trois Alpine ‘GT’ sans oublier les<br />

Porsche Carrera et Lotus Elan.<br />

Parmi les 9 voitures engagées en Sport, on remarque le prototype<br />

Matra se présentant sous la forme d’une Djet élargie<br />

et à la garde au sol réduite, dotée de roues en alliage et d’un<br />

ensemble châssis-suspensions-freins profondément modifié.<br />

Équipée d’un moteur Ford-Lotus-Cosworth 1600cc d’une<br />

puissance de 145cv accouplé à une boite 5 Hewland aux<br />

rapports longs dont le choix surprend pour ne pas sembler<br />

bien adapté aux routes cévenoles, cette Matra type C est<br />

confiée à Farjon-Servoz Gavin. La seconde voiture attirant<br />

l’attention en Sport est l’Alpine 1500, dotée d’une évolution<br />

du moteur hémisphérique Gordini porté à 1440cc préparé<br />

et mis au point par Marc Mignotet et, que Jean Redele<br />

a engagé pour De Lageneste-Ferrand en complément des<br />

deux 1300 ‘Sport’ pour M.bianchi-Perramond et Hanrioud-<br />

Peray et de l’Alpine 1300 ‘Sport’ engagée par la Régie pour<br />

Orsini-Canonici.<br />

1- Secteur chronométré du col de la Bantarde (23 km) : Sous<br />

la pluie persistante et une route détrempée, Rolland-Augias<br />

réalisent le meilleur temps absolu (21’18’’) devant les Alpine<br />

1300 ‘Sport’ de M.Bianchi-Perramond (21’33’’) et d’Orsini-Canonici<br />

(21’41’’), 4 e et 5 e les R8 Gordini ‘Tourisme’ de<br />

LARROUSSE-‘Chamain’ et Piot-Jacob…<br />

2- Saint Jean du Gard (15,5 km) : A nouveau le plus rapide<br />

(13’38’’), Jean Rolland creuse l’écart devant l’Alpine ‘Sport’<br />

de Mauro Bianchi (13’51’’) et la Lotus Elan ‘GT’ des jeunes<br />

marseillais Pagnon-Jean (14’10’’), 4 e et 5 e l’Alpine ‘Sport’ de<br />

Pierre Orsini et l’Alpine 1440 de Roger De Lageneste…<br />

3- Secteur chronométré de l’Estrechure (11 km) : Toujours le<br />

plus rapide (9’46’’), Jean Rolland prend une minute d’avance<br />

au classement général. Le deuxième de l’étape est Michel<br />

Billard sur Alpine ‘GT’ (10’05’’) suivi de Pierre Orsini sur<br />

Alpine ‘Sport’ (10’09’’), 4 e et 5 e Pierre Maublanc sur Abarth<br />

1000 TC ‘Tourisme’ et Roger De Lageneste sur Alpine 1440<br />

…<br />

4- Col du Pas (14,5 km) : Pluie torrentielle et l’Alpine ‘GT’ de<br />

Michel Billard quitte la route et l’épreuve.<br />

4e victoire scratch de Jean Rolland (13’02’’) devant Pierre<br />

Orsini (13’13’’), Roger De Lageneste (13’25’’), Pierre<br />

Maublanc, Mauro Bianchi…<br />

Au classement général provisoire, domination de Rolland-<br />

Augias devant Orsini-Canonici, M.Bianchi-Perramond, De<br />

Lageneste-Ferrand, Larrousse-’Chamain’…<br />

5- Notre Dame de la Rouvière (24,4 km) : En abordant ce<br />

tronçon, les concurrents craignaient un maximum de pénalisations<br />

compte tenu des difficultés, la route passant par le col<br />

de la Tribale menant à Peyregrosse. Et si cette étape allonge<br />

effectivement la liste des pénalisés, elle met en évidence la<br />

catégorie Tourisme dont quatre voitures se classent aux cinq<br />

premières places. Pierre Maublanc sur Abarth 1000 TC y réa-<br />

lise le meilleur temps (24’50’’) devant Gérard Larrousse sur<br />

R8 Gordini (24’58’’) et Pierre Orsini sur Alpine 1300 ‘Sport’<br />

(24’59’’), 4 e et 5 e Jean-François Piot sur R8 Gordini et Lucien<br />

Bianchi sur Alfa GTA…<br />

Quant à Jean Rolland, il fut retardé par un problème d’essuie-glace<br />

comme à la Coupe des Alpes avec la TZ 750085<br />

Autodelta ! Problème heureusement sans conséquences,<br />

une grande partie de son avance lui permettant de préserver<br />

sa position cependant désormais moins confortable sous la<br />

pression de Pierre ORSINI, triple vainqueur de la Corse. Pierre<br />

ORSINI est venu pour gagner les Cévennes avec la même<br />

ambition qui anime Jean depuis qu’il court en Corse, y collectionnant<br />

les places d’honneur et les déceptions.<br />

6- Peyregrosse-Mandagout : C’est après les premiers départs<br />

que décision fut prise à regret d’annuler ce fameux secteur<br />

compte tenu de l’enneigement rendant impraticables les<br />

routes au fur et à mesure qu’elles s’élèvent. Avant de poursuivre<br />

directement vers le Col de la Tribale, les concurrents<br />

apprenaient les abandons de Piot-Jacob, pignon de différentiel<br />

cassé et de la Matra type C de Fajon-Servoz Gavin, sur<br />

rupture d’embrayage.<br />

7- Col de la Tribale (30 km) : Rare point d’assistance, le pied<br />

de la Tribale s’animait au gré des nécessaires interventions.<br />

Pour les Alfa GTA Autodelta, Carlo Chiti s’était déplacé<br />

avec l’assistance italienne et avait accordé aux dignois l’assistenzia<br />

clienti. Jean, serein de ce côté avec la présence de<br />

la SOFAR et stimulé par cette situation, était prêt à repartir<br />

et connaissant aussi bien sa bonne vieille Tubolare que les<br />

petites routes cévenoles, il s’emploie à creuser immédiatement<br />

l’écart sur la meute des Alpine pour reprendre une partie<br />

de l’avance perdue. Jean Rolland (28’13’’), Pierre Orsini<br />

(28’49), Roger De Lageneste (28’50’’), Mauro Bianchi, Jean-<br />

Pierre Hanrioud…<br />

8- Saint Roman de Tousque (9,5 km) : Aucun changement<br />

notable susceptible de modifier l’ordre du classement<br />

général. Jean Rolland (9’20’’) l’emporte devant Jean-Pierre<br />

Hanrioud (9’33), Pierre Orsini (9’34’’), Gérard Larrousse,<br />

Pierre Maublanc…<br />

9- Trèves-L’Espérou (27 km) : Puis la neige modifie de nouveau<br />

les conditions de course et à Trèves, terme de l’étape<br />

de liaison, Rolland-Augias qui avaient emporté dans la soute<br />

de la ‘Tube’ deux pneus à clous s’empressent de les monter<br />

en ne regrettant pas de les avoir emportés car l’abondance<br />

de neige perturbe l’assistance au point que la Giulia<br />

blanche du concessionnaire Montovani de Nîmes qui complétait<br />

le dispositif SOFAR sera bloquée toute la nuit. Avec<br />

le ravitaillement en essence, il en coûte 4 minutes de pénalités<br />

à l’équipage de la TZ qui cependant ne le regrettera<br />

pas car l’épaisseur de la couche de neige augmente avec<br />

le profil montant de la route. Dans ces conditions, Jean-<br />

Claude Ogier sur la 24 CT fit à nouveau la démonstration<br />

de son aisance, ces difficultés n’impactant cependant pas<br />

le classement général provisoire toujours mené par Rolland-<br />

Augias devant Orsini-Canonici. Mauro Bianchi (30’16’’) l’emporte<br />

à L’Espérou devant Jean Rolland (30’27’’), Pierre Orsini<br />

(30'55’’), Roger De Lageneste, Gérard Larrousse…<br />

10- Saint Julien De La Nef (10,5 km) : Au contrôle horaire<br />

de St Julien, les pénalisations routières s’accumulent comme<br />

la neige sur la route, frappant notamment l’Abarth 1000<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae per<br />

haec quae strepit incusat<br />

iratus nimirum quod<br />

contumacem praefectum,<br />

ae per haec quae strepit.


190 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1959 191<br />

1966<br />

Assiduité dans les engagements<br />

pour cette année GTA,<br />

avec quelques variantes dont<br />

un Grand Prix F2…<br />

Et un deuxième titre<br />

de champion de France.<br />

Nos tumore inusitato quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae per haec quae strepit<br />

incusat iratus nimirum quod contumacem


206 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1966 207<br />

636e kilomètre des 863 que comptent le rallye, 1 er Gaban,<br />

2 e M.Bianchi, 3 e Rolland, 4 e Patte et Larrousse aequo…<br />

8- L’épreuve de vitesse de la route Joffre entre Thann et<br />

Masevaux sur 7 km, en fin d’une nuit très éprouvante, 1 er<br />

Gabant, 2 e Dumousseau, 3 e M.Bianchi, 4 e Rolland, 5 e Patte…<br />

9- Et enfin la très attendue course de côte de Sewen de<br />

6 km, de retour au petit jour au pied du Ballon d’Alsace<br />

pour son ascension par le versant Est où le public est venu<br />

nombreux, 1 er Gaban, 2 e M.Bianchi, 3 e Rolland, 4 e Patte, 5 e<br />

Dumousseau…<br />

Puis c’est le retour vers Nancy, terme de ce très difficile rallye<br />

de Lorraine pour les 48 concurrents classés à l’arrivée.<br />

C’est ainsi que la lutte attendue entre Jean Rolland et René<br />

Trautmann tourna à l’avantage de Gérard Larrousse qui<br />

affirma ainsi ses prétentions dans les Vosges. Avec Guy<br />

Chasseuil, Gérard Larrousse sont alors de jeunes pilotes que<br />

Louis Meznarie avait ‘suggérés’ à la Ceida, l’importateur<br />

NSU en France.<br />

Le 8 Mai, Larrousse-Mechain sur NSU 1000 remportent le<br />

Scratch et le classement ‘Tourisme et Spéciales’ de ce 13 e<br />

rallye de Lorraine, victoire que l’on sentait venir depuis le<br />

début de l’année et, en ce qui concerne la petite et rapide<br />

NSU, depuis la performance de Guy Chasseuil au rallye de<br />

Limousin avant la sortie de route qui lui valut d’être hospitalisé<br />

à Issoire. Rolland-Augias n’ayant effectué qu’une<br />

reconnaissance sommaire se sont battus en étant toujours<br />

menaçants mais les conditions climatiques ne permirent pas<br />

à Jean d’exploiter la puissance de la GTA rouge à bandes<br />

blanches pour compenser son handicap dans les épreuves à<br />

moyennes imposées. S’il y avait eu un véritable classement<br />

scratch, les dignois l’auraient peut-être remporté.<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae<br />

per haec quae strepit<br />

incusat iratus nimirum<br />

quod contumacem<br />

En ce qui concerne Rolland-Augias qu’un journaliste de la<br />

presse régionale a vu arriver en fin d’après-midi la veille du<br />

départ et leur demandant s’ils avaient prévu de reconnaître<br />

de nuit, les méridionaux ont répondu : « Vous plaisantez, ce<br />

soir à 8 heures nous serons les pieds sous la table… Nous<br />

sommes de bons vivants, pas des travailleurs de force ».<br />

D’ailleurs un des favoris, René Trautmann, avait prévenu : «<br />

Ce diable de Rolland est capable de n’arriver que vendredi et<br />

gagner quand même ».<br />

Au programme après le départ de la Place Stanislas, 776 km<br />

de parcours de liaison et 9 épreuves de classement sont à<br />

effectuer essentiellement de nuit, le retour à Nancy étant<br />

prévu le 8 Mai avant 11 heures Place de la Carrière.<br />

Après 109 km, les concurrents abordent les Vosges et les<br />

épreuves des secteurs de Gérardmer et de La Bresse :<br />

1- Spéciale du Haut-du-Tôt de 12 km, 1 er Robert Barret<br />

sur Porsche 911, 2 e J.Pierre Gaban, 3 e Christian Poirot, 4 e<br />

Eddy Meert, tous trois sur Porsche GTS, 5 e Jacques Patte sur<br />

Alpine…<br />

2- Spéciale du lac des Corbeaux de 6 km, 1 er Jacques Patte,<br />

2 e Gérard Larrousse sur NSU, 3 e Jean Rolland, 4 e J.Pierre<br />

Gaban, 5 e Mauro Bianchi sur Alpine…<br />

3- Spéciale du col du Brabant de 7 km, 1 er Robert Barret,<br />

2 e Jean-Pierre Gaban, 3 e Jacques Patte, 4 e Jean Rolland, 5 e<br />

Gérard Larrousse…<br />

Les premiers au classement provisoire sont alors Patte-<br />

Courtois sur Alpine 1300 devant Larrousse-Mechain sur NSU<br />

1000, 3 e Barret-Chevin sur Porsche 911, 4 e Rolland-Augias<br />

sur Alfa GTA, 5 e Gaban-Gits sur Porsche GTS…<br />

Les pénalisations routières ainsi que les premiers abandons<br />

ont jalonné le secteur de liaison au départ de Xonrupt puis les<br />

spéciales du lac des Corbeaux et du Brabant dont les temps<br />

impartis rendirent difficiles les passages à zéro, d’autant que<br />

la densité du brouillard devenait un terrible handicap pour<br />

ceux qui n’étaient pas familiarisés avec le parcours…<br />

4- Après Le Thillot s’enchaine la course de côte du Ballon<br />

d’Alsace de 9 km remportée par Jean Rolland devant Franck<br />

Ruata également sur Alfa GTA, Philippe FARJON sur Cortina<br />

Lotus, René Trautmann sur Lancia Flavia Zagato, Robert<br />

Dutoit sur Jaguar Mk2…<br />

Puis les concurrents passent par le contrôle horaire de Sewen<br />

avant de remonter au Markstein où les organisateurs leur<br />

accordent plus que les 30 minutes de neutralisation prévues<br />

afin qu’ils réalisent leurs opérations d’assistance après quatre<br />

spéciales aux nombreux abandons et des secteurs de liaison<br />

aux non moins nombreuses pénalisations. Les changements<br />

de pneus et le remplacement des projecteurs longue-portée<br />

par des antibrouillards sont de rigueur.<br />

5- Lors de l’épreuve de vitesse de la route des crêtes sur<br />

21 km, outre le brouillard toujours plus épais, les rescapés<br />

sont désormais confrontés à la neige tombant en rafales.<br />

Jean-Claude Ogier sur sa Panhard 24 CT réalise le meilleur<br />

temps, et par conséquent une magnifique performance<br />

devant la 911 de Robert Barret, les Alpine de Jacques Patte<br />

et de Mauro Bianchi, la NSU de Gérard Larrousse…<br />

6- Après l’épreuve chronométrée du col de Fouchy de<br />

7,6 km, la NSU de Larrousse-Mechain est en tête du Général<br />

devant l’Alpine de Patte-Courtois, 3 e la Porsche 911 de<br />

Barret-Chevin, 4 e l’Alfa GTA de Rolland-Augias, 5 e la Lancia<br />

Flavia Zagato de Trautmann-Mantzer…<br />

7- L’épreuve de vitesse du col de Ribeauvillé sur 10 km, au<br />

Extrait du classement (48 classés/86 partants) :<br />

1 er Gérard LARROUSSE-Pierre MECHAIN sur NSU 1000,<br />

1 er Tourisme et Spéciales<br />

2 e Jacques PATTE-André COURTOIS sur Alpine A110 1300, 1 ers GT<br />

3 e Jean <strong>ROLLAND</strong>-Gabriel AuGiAS sur Alfa GtA,<br />

2 e Tourisme et Spéciales<br />

4 e Robert BARET-Christian CHAUVIN sur Porsche 911, 2 e GT<br />

5 e Mauro BIANCHI-Michel GAUVIN sur Alpine A110 1300, 3 e GT<br />

6 e Robert DUTOIS-Jacques MOREL sur Jaguar 3.8 litres Mk2,<br />

3 e Tourisme et Spéciales<br />

7 e Jean Claude OGIER-Lucette POINTET sur Panhard 24 CT,<br />

1 er Tourisme de série<br />

8 e Franck RUATA-E. De POLEON sur Alfa GTA<br />

9 e Gilbert STAEPELAERE-André AERTS sur Ford Cortina Lotus,<br />

2 e Tourisme de série<br />

10 e Guy VERRIER-J.Claude SYDA sur Alfa GT, 3 e Tourisme de série…<br />

Coupe des Dames Tourisme et Spéciale :<br />

Claudine TRAUTMANN-‘Colette’ sur Lancia<br />

Coupe des Dames Tourisme de série :<br />

Marie-Claude BEAUMONT-Ginette DE<strong>ROLLAND</strong> sur NSU<br />

gRand pRix<br />

de paRis<br />

LE 15 MAi 66<br />

SuR ALfA GtA<br />

AutODELtA<br />

120009 uD N°<br />

Organisé chaque année à Montlhéry par l’AGACI, le programme<br />

comporte sept courses regroupant toutes les catégories.<br />

Les différentes épreuves sont disputées sur 15 tours<br />

de circuit soit environ 50 km exceptée la course Sport et<br />

Sport-Prototypes qui se court sur 20 tours soit 67 km.<br />

Compte tenu du nombre d’engagements la catégorie F3<br />

est répartie en deux séries. Avec une météo prévoyant un<br />

chaud soleil le public est venu nombreux sur le plateau de<br />

Saint-Eutrope.<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae<br />

per haec quae strepit<br />

incusat iratus nimirum<br />

quod contumacem


214 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1966 215<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae<br />

per haec quae strepit<br />

incusat iratus nimirum<br />

quod contumacem<br />

Pour cette 27 e édition, deux conditions sont à remplir pour<br />

s’octroyer une Coupe des Alpes : Ne pas prendre de pénalisations<br />

routières et franchir les tronçons sélectifs à la minute<br />

dans les temps impartis. Quant au classement général et<br />

des différentes catégories, il dépend des pénalisations routières<br />

auxquelles s’ajoutent les temps scratch réalisés dans<br />

les épreuves de classement et les temps réels ou de base<br />

effectués dans les secteurs sélectifs à la seconde.<br />

Pour Rolland-Augias dont la GTA n° 61 voit sa célèbre triplebande<br />

centrale accompagnée par une autre bande blanche<br />

en haut de chacun de ses flancs, l’objectif est de remporter<br />

la Coupe d’Argent pour compenser l’échec à la Coupe<br />

d’Or 1965. Leurs atouts : Une auto préparée et assistée par<br />

les équipes Autodelta et SOFAR, l’expérience de l’épreuve<br />

et la connaissance du terrain… Et la complémentarité entre<br />

la maestria du pilote et la redoutable efficacité du navigateur<br />

se traduisant par de fréquentes attaques en douceur et<br />

finesse de Jean guidées par la pertinence des indications du<br />

calculateur Gaby Augias.<br />

. 1 ere Etape : Marseille-Aix les Bains, 1085 km, 4 épreuves de<br />

classement, 14 tronçons sélectifs à la minute et 4 secteurs<br />

sélectifs à la seconde (dont Mimet, Jouques, Riez, La Palud,<br />

Sigale, Rouaine, St Sauveur, col de la Lombarde, Chorges, col<br />

du Noyer, col de l’Holme, La Paute, col du Glandon).<br />

Face à cette concurrence relevée, l’équipage bas alpin s’engage<br />

d’abord prudemment dans les premières épreuves<br />

sélectives de la nuit tout en gardant le contact avec la tête,<br />

selon sa tactique habituelle… Les Cooper S (Makinen-<br />

Easter, Aaltonen-Liddon) et Cortina Lotus (Elford-Stone,<br />

Clark-Melia) se disputent les premières places devant les R8<br />

Gordini (Piot-Jacob, Toivonen-Salonen)… Puis arrivent les<br />

épreuves de classement :<br />

1.1- Col d’Allos : Jean Rolland réalise 7’16’’ devant Vic Elford<br />

(7’18’’2) et Roger Clark (7’27’’3), tous deux sur Cortina Lotus,<br />

suivis de Rauno Aaltonen et Paddy Hopkirk sur Cooper S…<br />

Rolland revient ainsi sur Elford devenu leader par son avance<br />

prise dans le dernier tronçon sélectif à la minute et après<br />

l’abandon de Timo Makinen dont le démarreur de la Cooper<br />

S fut endommagé par une pierre… Les Tourisme Gr2 enregistrent<br />

les meilleurs temps, Paul Toivonen sur R8 Gordini<br />

Proto réalisant 7’21 en GT-Sport-Proto… Guy Verrier étant<br />

crédité du meilleur temps de 8’16 sur DS21 en Tourisme de<br />

Série…<br />

1.2- Col de La Cayolle : Vic Elford réalise 9’39’’6 devant Jean<br />

Rolland (9’45’’1) qui reprend néanmoins du temps pour la<br />

deuxième place au classement de la 1 ere étape. En Gr2, tous<br />

deux enregistrent toujours de meilleurs temps que Jean-<br />

Pierre Hanrioud en GT sur son Alpine 1300 personnelle<br />

(9’56’’1), Guy Verrier étant de nouveau le plus rapide en<br />

Tourisme de Série (11’10’’3) … La malchance poursuit les<br />

BMC officielles avec l’abandon de Paddy Hopkirk, carter de<br />

boite de vitesses percé.<br />

1.3- Col de Valberg : Avec 7’09’’1, Vic Elford accentue son<br />

avance devançant Bengt Soderstrom sur Cortina Lotus et<br />

Rauno Aaltonen (tous deux en 7’18’’8), Roger Clark (7’19’’8)<br />

et Jean Rolland (7’20’’)… Avec 7’14’’9, Gunther Klass, sur<br />

une 911 d’usine bien placée au Championnat d’Europe des<br />

rallyes, est le plus rapide en GT-Sport-Proto, Paul Toivonen<br />

ne pointant pas ensuite au contrôle de La Paute, deuxième<br />

des quatre abandons de R8 Gordini 1440 ‘’alu’’ dans cette<br />

première étape, Pierre ORSINI n’ayant pu prendre le départ<br />

à Marseille… Et avec 7’54’’2, Lucien Bianchi sur DS21 est le<br />

plus rapide en Tourisme de Série…<br />

1.4- Col de Frêne : Jean Rolland reprend l’avantage avec 6’06<br />

devant Vic Elford (6’07’’4) et Roger Clark (6’13’’8)… Mais le<br />

meilleur temps est pour la première fois réalisé en GT-Sport-<br />

Proto par Jacques Rey sur Porsche 904 GTS en 6’02’’ devant<br />

Jean-Pierre Hanrioud parmi les favoris en 6’06’’3… Lucien<br />

Bianchi reste le plus rapide en Tourisme de Série…<br />

. À l’arrivée de la 1 ere étape, 54 voitures (à peine 70 %)<br />

parviennent au parc fermé d’Aix-les-Bains pour bénéficier<br />

des opérations d’assistance, les mécaniciens n’ayant que<br />

20 minutes pour intervenir sur les autos restant en course.<br />

Classement : 1 er Elford-Stone sur Cortina Lotus (78’37’’3),<br />

2 e Rolland-Augias sur Alfa GTA (79’09’’1), 3 e Clark-Melia sur<br />

Cortina Lotus (79’21’’1), 4 e Hanrioud-Sage sur Alpine 1300<br />

(79’26’’1, 1 er GT et 1 er privé), 5 e Aaltonen-Liddon sur Cooper<br />

S (79’35’’8)…<br />

. 2 e Etape : Aix les Bains-Aix les Bains, 1200 km, 4 épreuves<br />

de classement, 18 tronçons et secteurs sélectifs (dont col<br />

du Granier, col de la Charmette, St Sébastien, col de Festre,<br />

Digne, col de Fombelle, Buis les Baronnies, Saillans, St<br />

Jean en Royans, col des Limouches, St Michel des Portes,<br />

Chamrousse, Allevard, Chamonix).<br />

Après une nuit de repos et des pénalités consécutives à des<br />

problèmes de circulation pour rejoindre la ligne de départ<br />

au pied du Revard, cette deuxième étape forme une longue<br />

boucle dans les Alpes du Sud et, dans la perspective d’une<br />

lutte déterminante, Gaby reste serein, convaincu que Vic<br />

Elford aura du mal à tenir sa cadence jusqu’au retour à Aixles-Bains.<br />

En effet, du Revard au Ventoux via Digne, c’est<br />

autant de secteurs où Jeannot se sent chez lui et imposera<br />

son rythme malgré ses reconnaissances de faible ampleur.<br />

2.1- Mont Revard : Après neutralisation des pénalités dues<br />

à la circulation intense dans Aix-les-Bains et retour à l’apaisement,<br />

cet incident perturba la montée de Jean Vinatier<br />

que sa R8G termina en tonneaux. Toujours à l’attaque, Vic<br />

Elford réalise 6’45’’2 devant Jean Rolland (6’51’’) et Rauno<br />

Aaltonen (6’52’’5) suivis de Bengt Soderstrom et Henri<br />

Greder sur Cortina Lotus… Le meilleur temps est enregistré<br />

en GT-Sport-Proto par Gunther Klass (6’40’’5) tandis que<br />

Julien Vernaeve sur Cooper S réalise le meilleur temps en<br />

Tourisme de série (7’41’’6)…<br />

De nouveaux abandons, depuis le parc fermé d’Aix-les-Bains<br />

jusqu’au pied du Ventoux sont à déplorer, dont celui de Rey-<br />

Mercorelli sur rupture de la transmission de la 904 GTS et<br />

notamment celui de l’autre alfiste régional de l’étape et<br />

complice de Jean, Fernand Masoero dont l’embrayage de la<br />

GTA Gr5 a rendu l’âme.<br />

2.2- Mont Ventoux : Les rescapés arrivent à Bédoin pour<br />

escalader le Géant de Provence dans l’après-midi. Toujours<br />

surprenant par son pilotage tout en souplesse et ses trajec-<br />

toires tirées au cordeau, Jean Rolland en réalise l’ascension<br />

la plus rapide en 13’12’’ alors que la Cortina Lotus de Vic<br />

Elford montre des signes de fatigue et ne peux faire mieux<br />

que 14’24 derrière Roger Clark (13’34’’3), Rauno Aaltonen<br />

(13’41’’2), Alain Finkelstein ‘Finkel’ sur Alfa GTA (13’46’’1),<br />

Henri Greder (13’55’’2)… En GT-Sport-Proto, Gunther Klass<br />

réalise 13’16’’2 et en Tourisme de Série, Julien Vernaeve est<br />

à nouveau le plus rapide en 15’16’’ devant les DS 21…<br />

Rolland-Augias, désormais en tête du classement général,<br />

s’acheminent ensuite vers le secteur sélectif à la seconde de<br />

Bezaudun-Saillans par le Col de la Chaudière et sa descente<br />

impressionnante à réaliser de nuit en 16’16. Seuls J.Pierre<br />

Hanrioud, Roger Clark, Rauno Aaltonen, Sandro Munari<br />

sur Fulvia HF et Bengt Soderstrom y parviennent, ce dernier<br />

abandonnant peu après. Jean Rolland est crédité de 16’21’’3<br />

et Vic Elford de 16’56’’ handicapé par la perte de rendement<br />

de son moteur, ce qui semble donner tout son sens à la prédiction<br />

de Gaby au départ d’Aix-les-Bains.<br />

2.3- Col du Rousset : Avec 10’28’’2, Jean Rolland réalise<br />

le meilleur temps devant Roger Clark (10’33’’8), Rauno<br />

Aaltonen (10’40’’9), Henri Greder sur Cortina Lotus et<br />

Noël Labaune sur Alfa GTA… En GT-Sport-Proto, J.Pierre<br />

Hanrioud est crédité de 10’31’’1 et en Tourisme de série,<br />

Julien Vernaeve est toujours le plus rapide avec 11’48’’ ne<br />

laissant plus l’avantage aux Citroën depuis Aix-les-Bains…<br />

Dans le secteur sélectif à la seconde de Saint-Jean-en-<br />

Royans, Gaby lit mal les notes et la GTA sort… Un commissaire<br />

exige que l’on redresse l’aile avant et que l’on change<br />

la roue, ce que refuse Jean, cette attitude inhabituelle de<br />

sa part provoquant un conflit que Gaby s’empresse d’apai-<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae<br />

per haec quae strepit<br />

incusat iratus nimirum<br />

quod contumacem


228 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1959 229<br />

1967<br />

Reconduction du programme 1966<br />

en attendant la mise au point<br />

de l’Alfa 33 et les engagements<br />

en Sport correspondant<br />

aux aspirations de Jean…<br />

Nos tumore inusitato quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae per haec quae strepit<br />

incusat iratus nimirum quod contumacem


248 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1967 249<br />

Ronde Cévenole<br />

le 27 Mai 67 avec Jean-Claude GAMET<br />

sur Alfa GTA SOFAR 319 UD 75 n° <br />

Nos tumore inusitato quodam et novo ut rebellis et maieae per haec<br />

Progressivement, le Président Maurice Goutard fait évoluer<br />

la Ronde Cévenole du statut de rallye à celui d’une épreuve<br />

de vitesse, approuvé en cela par ses amis de l’Association<br />

Sportive Automobile des Cévennes et soutenu par l’enthousiasme<br />

de Maurice Trintignant. Toujours inspirée par la Targa<br />

Florio, la Ronde Cévenole se caractérise par une boucle<br />

de 45 km à parcourir 10 fois dans le magnifique secteur<br />

Mandagout-Aulas-L’Espérou près du Vigan et en partie sur<br />

les difficiles mais bonnes petites routes du fameux Critérium<br />

des Cévennes.<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae<br />

per haec quae strepit<br />

incusat iratus nimirum<br />

quod contumacem<br />

ment sur bris de suspension, côté avant gauche ! Après<br />

avoir tenu longtemps la 3e place au classement général, la<br />

33 de l’équipage franco-italien se trouvait alors à 1’52’’ de la<br />

Porsche 910-8 des futurs vainqueurs Hawkins-Stommelen !<br />

Lors de la Targa Florio comme aux 12 Heures de Sebring,<br />

les Alfa 33 démontrèrent leur potentiel mécanique… Hélas<br />

sans se classer ! Comme la voiture de De Adamich-Zecolli en<br />

Floride, la n° 190 de Bonnier-Baghetti abandonna en Sicile<br />

sur un problème de suspension avant ainsi que la n° 170<br />

de De Adamich-Rolland, Jeannot étant 2e au moment où la<br />

suspension lâcha. L’Alfa n° 200 de Russo-Todaro fut légèrement<br />

accidentée et seule la n°192 de Galli-Giunti terminera,<br />

mais hors-délai à un tour du vainqueur. Bien que remarquée,<br />

cette prestation des récentes Alfa Sport en Sicile est une<br />

nouvelle déception tant pour l’équipe Autodelta que pour<br />

Jean Rolland qui considère pourtant que la Tipo 33 constitue<br />

l’opportunité de donner une nouvelle orientation à sa<br />

carrière de pilote.<br />

En revanche, sur 17 classés, c’est une victoire toutes catégories<br />

pour Porsche :<br />

1 er Paul HAWKINS-Rolf STOMMELEN,<br />

Porsche 910-8/2.2 n°228, P+2.0<br />

2 e Leo CELLA-Giancarlo BISCALDI,<br />

Porsche 910-6/2.0 n°174, 1 er Prototype 2.0<br />

3 e Jochen NEERPASCH-Vic ELFORD, Porsche 910-6/2.0 n°166, P2.0<br />

4 e Jonathan WILLIAMS-Vittorio VENTURI,<br />

Dino-Ferrari V6/2.0 n°198, P2.0<br />

5 e Henri GREDER-J.Michel GIORGI,<br />

Ford GT 40 V8/4.7 n°130, 1 er Sport +2.0<br />

6 e Hans HERRMANN-Jo SIFFERT, Porsche 910-8/2.2 n°218, P+2.0<br />

7 e Bernard CAHIER-J.Claude KILLY,<br />

Porsche 911 S 6/2.0 n°46, 1 er Grand Tourisme 2.0<br />

8 e Alberto GIRARDINI-Zefferino FILIPPI,<br />

Lancia HF V4/1.3 n°14, 1 er Grand Tourisme 1.3<br />

9 e Ted WORSWICK-Richard BOND,<br />

Austin Healey 3000 Mk3 6/3.0 n°128, S+2.0<br />

10 e Raffaele RESTIVO-‘The Tortoise’,<br />

FIAT 124 Sport Spider 4/1.4 n°24, GT1.6…<br />

Mais si l’évènement pour Jeannot fut de participer au sein<br />

de l’équipe Autodelta sur une des nouvelles Alfa 33 Sport,<br />

celui largement commentée par la Presse fut l’engagement<br />

du champion de ski Jean-Claude Killy avec le journaliste<br />

Bernard Cahier sur une Porsche 911S (celle pilotée<br />

par Günther Klass au Monte Carlo), mise à disposition par<br />

Huschke von Hanstein (passionné de ski), venue et repartie<br />

par la route… Engagement par ailleurs diversement apprécié,<br />

certains y voyant davantage une opération de communication<br />

qu’un réel intérêt du skieur pour le sport automobile.<br />

Cependant, si la plupart des pilotes, concentrés sur leur<br />

objectif, ne prêtèrent pas grande attention au double champion<br />

du monde de Descente et Combiné, Jeannot reconnaissant<br />

en Killy un pilote appliqué l’encouragea par solidarité<br />

sportive. Et puis, le regretté Henri Oreiller n’avait-il pas fait<br />

la démonstration qu’un grand skieur pouvait aussi être un<br />

grand pilote ? L’inverse ne s’est cependant pas vérifié pour<br />

Jean, bien qu’à Chamrousse, Florence Bernard, son ancienne<br />

camarade du Lycée Gassendi et espoir de l’équipe de France<br />

ait été sa monitrice, il n’est pas parvenu à démontrer autant<br />

d’aptitude pour les descentes à ski que pour les glissades sur<br />

quatre roues.<br />

Nos tumore inusitato<br />

quodam et novo ut<br />

rebellis et maieae<br />

per haec quae strepit<br />

incusat iratus nimirum<br />

quod contumacem<br />

Nos tumore inusitato quodam et novo ut rebellis et maieae per haec


258 <strong>JEAN</strong> <strong>ROLLAND</strong><br />

L’épopée <strong>inachevée</strong> 1967 259<br />

Coupe des Alpes<br />

du 4 au 9 Septembre 67 avec Gabriel AUGIAS<br />

sur Alfa GTA SoFAR 7891 SS 75 n°<br />

ABANDON<br />

Nos tumore inusitato<br />

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incusat iratus nimirum<br />

quod contumacem<br />

Le week-end de Chamrousse précédant le départ de la<br />

Coupe des Alpes qui se déroulait début septembre, de nombreux<br />

pilotes restèrent sur place pour effectuer les reconnaissances<br />

durant la semaine. Ce fut le cas de Gérard Larrousse<br />

qui logeait à Uriage au même hôtel que Jean Rolland et à qui<br />

il demanda le lundi soir ce qu’il avait fait dans la journée :<br />

« J’ai reconnu tout le nord, demain je fais le sud et je rentre à<br />

Digne… », répondit Jean. Comme beaucoup de champions,<br />

le pilote Alpine, réputé pour son professionnalisme, admirait<br />

cette facilité permettant au dignois d’aller aussi vite que<br />

les meilleurs tout en ayant consacré le minimum de temps<br />

aux reconnaissances. Durant la semaine, le hasard fit que<br />

Gérard tombe en panne à Digne. Jean l’accueillit et à cette<br />

occasion Gérard apprécia la bonne ambiance de ce moment.<br />

Cependant Jeannot semblait affecté par les résultats de son<br />

année davantage jalonnée d’abandons que de réussites,<br />

doutant du potentiel à venir de la GTA SA en rallye et de<br />

la capacité de la 33 à évoluer rapidement en challenger des<br />

Porsche 910.<br />

Néanmoins, la Coupe des Alpes était le rendez-vous de l’année<br />

à ne pas manquer pour les dignois et c’est ce fabuleux<br />

marathon de la montagne que Gabriel Augias avait choisi<br />

pour reprendre sa place de navigateur, espérant y être<br />

plus en forme que le 1 er avril lors du Critérium Alpin qui<br />

s’est soldé par un abandon. Pour se rassurer et ne pas décevoir<br />

Jeannot, Gaby a pris le temps de se reposer tout en<br />

se concentrant sur la préparation de cette grande épreuve<br />

qu’ils ont remportée ensemble en 1963, 64 et 66.<br />

Outre l’Alfa GTA SOFAR 7891 SS 75 n° 62 de l’équipage<br />

Rolland-Augias, 3 autres GTA SOFAR figurent parmi les<br />

Nos tumore inusitato<br />

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quod contumacem<br />

la soirée en écoutant Jeannot raconter de rocambolesques<br />

anecdotes…. Jean-Claude Andruet exprimera plus tard :<br />

« Jean Rolland sortait de l’ordinaire avec sa curieuse et au<br />

fond très enviable philosophie ». Jeannot lui avait dit : « Je<br />

pourrais mieux jouer au tennis mais il faudrait que je m’astreigne<br />

à un entraînement suivi. Ce ne serait plus un plaisir<br />

mais un sport. L’auto, c’est pareil… ». En effet, le double<br />

champion de France ne considérait pas sa passion pour le<br />

sport automobile comme un métier mais comme un loisir, ce<br />

qui explique qu’il n’en acceptait pas spontanément toutes<br />

les obligations.<br />

En ce dimanche 27 Août, sur les 17,2 km de route élargie<br />

au revêtement refait à neuf, Jeannot fait preuve une nouvelle<br />

fois de l’efficacité de son pilotage en terminant 2 e au<br />

Scratch, derrière l’intouchable F2 de Johnny Servoz-Gavin, et<br />

1 er en Sport-Prototypes.<br />

Classement :<br />

1 er Johnny SERVOZ-GAVIN sur Matra-Cosworth MS7-F2 en 8’29’’2<br />

2 e Jean <strong>ROLLAND</strong> sur Alfa 33 en 8’50’’1, 1 er Prototypes<br />

3 e Robert BUCHET sur Porsche Carrera 6 en 8’59’’1, 1 er Sport<br />

4 e Pierre MAUBLANC sur Abarth 2000 OT en 9’05’’, 2 e Prototypes<br />

5 e Jean CLEMENT sur Porsche Carrera 6 en 9’06’’2, 2 e Sport<br />

6 e Jean FAURE sur Jefa Alfa Romeo 1600 en 9’15’’2<br />

7 e Jean MAX sur GRAC en 9’29’’2<br />

8 e Gérard LARROUSSE sur Alpine A110 1150 en 9’49’’3, 1 er GT<br />

9 e Robert BUCHER sur Porsche 911S en 9’51’’2, 2 e GT<br />

10 e Freddy CANIN sur Abarth 1300 en 9’57’’8, 3 e Prototypes…<br />

1 er Tourisme et Spécial Gr 2 et 5 Jean-Pierre GABAN sur Porsche 911<br />

1 er Tourisme de Série Gr1 Guy CHASSEUIL sur Ford Mustang<br />

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