3_Jeunesse_d'esprit_cris

L E S C R I S - D ’ É C R I T
3
Les audaces de
la jeunesse d’esprit
T e x t e s e t d e s s i n s d e B e r n a r d l e b l a n c - H a l m o s
Jouvence neuronale et élixir de profonde vie
Plonger à la source vive les idées perlières

L E S A U D A C E S D E L A J E U N E S S E D ’ E S P R I T
• AVERTISSEMENT
Les textes qui suivent sont extraits des envois hebdomadaires de :
« La Cure de Profonde Bonne Humeur »… de manière à réveiller votre jeunesse d’esprit
et irriguer le jardin humoral commun.
Sur simple demande de votre part, tous les lundis, vous recevez vos 3 perles-audio casseroutine
et brise-ronron et un texte d’incitation. Une bonne dose de PBH* – de la dope, de
la vraie !
D’après les curistes, la cure de bonne humeur ne fait bon usage que si les perles-audio
sont écoutées avec une écoute très particulière : « une succulence auditive », une
attention particulière qui est elle-même « perlière ». Ça ne se fait pas à la va-vite. De
même, toujours d’après les auditeurs déjà abonnés et fins connaisseurs de l’inconnu, les
textes d’incitation ne se lisent pas sans surprise. Ils se blottissent au creux de l’être en train
de naître, entre le berceau de l’état naissant et l’abîme du trou noir. Jusqu’à ce qu’en lisant
entre les lignes, une compréhension nouvelle puisse subrepticement épouser l‘inconnu.
* Cliquez sur le lien suivant pour en savoir plus :
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* PBH : Profonde Bonne Humeur limpide et ressourçante en provenance de la nappe phréatique
psychique de l’inconscient collectif. Stimulation de l’hippocampe garantie !
DES ÉCLAIRCISSEMENTS SURVIENNENT INOPINÉMENT
DÈS QUE NOS NEURONES MIROIRS NOUS POUSSENT À L’ÉMERVEILLEMENT…
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« Si vous cherchez la source de jouvence, ne la cherchez plus au-dehors
ni au-delà, elle est là, dans votre âme native ».
1. À PROPOS DE LA NEURO-GÉNÈSE
(EXTRAIT DE L’ORACLE DES 3 PERLES)
La nouvelle théorie de la neuro-plasticité cérébrale suggère que la « jouvence neuronale* »
serait un capital biologique personnel et universel à entretenir et à sauvegarder. Un jardin
secret à irriguer. Les humeurs créatives qui nourrissent nos neurones-souches seraient
comme un vivier d’idées neuves, comme une floraison d’idées nouvelles… à condition que
nous ne piétinions pas ces parterres de pensées « éclosives ».
On n’est jamais au bout de nos possibilités d’évolution.
Le meilleur gage qu’un avenir puisse s’ouvrir devant nous… est en nous.
Nous héritons chaque jour d’un patrimoine commun de :
• 700 neurones-souches nouveau-nés, ça paraît peu, mais ça n’est pas rien !
• 700 déclics possibles en mémoire vive, un puissant potentiel à totale disposition !
• 700 neurones-souches en allocation universelle de revenu journalier !
L’ensemble de ces neurones souches du patrimoine mondial est attribué indifféremment à
chacun d’entre nous en particulier. On n’est jamais au bout de nos possibilités d’évolution.
Nos neurones-souches, réservoir d’idées neuves et pépinière de talents latents, sont notre
meilleur gage qu’un avenir en devenir est à même de s’ouvrir à nous.
Les neurones-souches, dont nous héritons et que nous pouvons entretenir, s’avèrent
capables à l’usage de nous réinventer…
• si on ne néglige pas de les pouponner…
• si nous en sommes curieux et enchantés…
• si nous les inondons de nos bonnes longueurs d’onde en partage…
• et un nectar d’humeur favorable baigne les neurotransmetteurs afin de
biberonner ces fragiles bébés idées.
Chaque fois que nous mettons en valeur des idées naissantes aperçues chez autrui, à
travers cette reconnaissance, nous honorons cette naissance.
D’où l’importance de la stupéfaction devant l’inédit, l’inouï, l’insu…
D’où la nécessité de se poser des questions inusitées et de deviner en elles des réponses
inédites…
D’où la considération vis-à-vis de l’origine des nouveaux germes et des nouvelles pousses
de création qui prolifèrent entre nous et pour nous.
* JOUVENCE NEURONALE : capacité spécifique du cerveau à développer des neurones-souches. En
conséquence de quoi, la genèse neuronale est une inappréciable ressource en chacun qui demande
à être dégagée. Un pouvoir de la genèse d’esprit pouvant aller, à l’usage, en se fructifiant. Ou en
dépérissant si on refuse de l’utiliser.
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Nous sommes les heureux bénéficiaires d’un arrivage quotidien de bébés-idées qui
peuvent changer le monde.
Écologie bien ordonnée commence par soi-même et se poursuit à travers nos échanges à
l’impromptu.
Comment ne pas gâcher le meilleur de nous-même : notre cerveau d’origine, garanti
« made in humanity ».
ŒIL NEUF !
Naître ou ne pas Naître, telle est la question.
Nous ne sommes pas uniquement le résultat invariable, continu et constant de
100 milliards de neurones génétiquement et culturellement programmés et installés.
Nous ne sommes ni complètement finis ni totalement déterminés.
Nous sommes une petite source originelle d’élans inconnus. Nous pouvons changer
notre façon d’envisager le cours des choses. Notre propre parcours d’avenir personnel
et mutuel, par le truchement de cette petite meute de 700 neurones-souches,
minuscule flottille de cellules-pilotes, n’est pas canalisé. Nous ne savons ni de quoi
nous sommes capables ni de quoi nous quoi nous sommes incapables. Une puissance
insoupçonnée réside dans les gouttes de rosée qui scintillent au fond de nos pupilles.
La destination de notre destinée peut évoluer selon le regard que l’on porte.
• Est-ce l’œil neuf qui aperçoit l’inaperçu ?
• Est-ce l’œil perclus d’habitudes de pensée qui revient au tout-vu tout-connu ?
• Y a-t-il du jeu sous nos voûtes crâniennes entre nos synapses ?
Les neurotransmetteurs de profonde bonne humeur, cette gelée royale pour les
neurones-souches, imbibent-ils nos rencontres pour favoriser la neuro-genèse et être
de très bon secours.
Il n’y a pas d’âge pour renouveler son capital jeunesse d’esprit.
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* L’oracle des 3 perles est divinatoire
Divinatoire, non pas dans le sens d’une prédiction de ce que nous pourrions devenir - en
continuité de ce que nous étions - mais divinatoire en ce sens que les questions
désarçonnantes vont, en créant comme une incision dans la conscience ordinaire, « faire
perler » des inspirations en provenance des idées-bébés.
Une question nouvelle suscite une forme de genèse de la conscience, une sécrétion
perlière.
L’oracle des 3 perles en appelle aux talents naissants de chacun, dans le respect des
sources vives de jouvence.
dans le temps, ne sont pas conçues pour formater, mais pour stimuler l’élargissement du
génie de chacun, qu’il soit familial, local, régional ou planétaire.
Grand bien nous fasse…
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2. À PROPOS DES BÉBÉS-IDÉES
« Personne ne m’empêchera de devenir vieux,
pourtant, peu à peu, je préfère devenir mieux » — Abel Leblanc.
Retour aux sources de jouvence, juste avant la naissance…
Je ne voudrais pas vous accabler avec l’interminable liste des symptômes du vieillissement
du type : « démotivation », « radotage », « stress », « morosité », « troubles de
l’humeur »… et tout ce qui résulte d’un inéluctable endommagement du disque dur
cérébral.
Je ne souhaiterais pas non plus vous décourager en insistant trop sur vos propres efforts
en vue de lutter contre une obsolescence programmée :
• Manger sain, c’est bien…
• Faire du sport, bravo…
• Pratiquer le bien-être, super…
• S’associer à la revanche des Bisounours, chapeau bas…
• Rester actif physiquement et intellectuellement, merci…
• Tenir la forme, garder la ligne et tenir bon…
Mais, dans le fond, pourquoi, malgré le mal qu’on se donne, la décrépitude nous pendelle
au nez, non seulement quand on devient vieillard, mais aussi quand on est jeune,
complètement appareillé et assisté par ordinateur ?
Le monde ne se rétrécit pas uniquement parce que, de manière fulgurante, les connexions
entre nos ordis le raccourcissent, mais également parce qu’à force de se gratter les puces
électroniques à longueur de temps, nos réactions deviennent automatiques et prévisibles.
* La fonction crée l’organe
Le cerveau est un organe comme un autre, il peut pourrir sur pied ou à l’inverse fleurir et
fructifier, telle est la question qui se pose à chacun.
Les neuroscientifiques du monde entier, qui recherchent les causes et les solutions du
problème de la dégénérescence cérébrale, affirment que nos cerveaux made in homo
sapiens, le vôtre, le mien, sont d’origine originale depuis des centaines de milliers d’années
et que le métabolisme de l’inventivité s’approfondit à l’usage.
Il est possible de ne pas tomber dans « l’enroutinement » des habitudes, d’éviter de
souffrir de callosités mentales et de racornissement du cortex à force de se répéter.
Chacun, seul ou ensemble, en exerçant ses curiosités, en explorant ce qu’il ne sait pas, en
s’aventurant plus loin que soi, peut se bonifier avec l’âge et apporter des étonnements,
des émerveillements, comme des premiers secours à espèces en danger.
Voulez-vous visiter cette crypte des idées naissantes et des mémoires vives ?
Voulez-vous vous pencher sur le berceau de notre humanité, dans le sanctuaire
cérébral des neurones souches ?
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ENTRE TEMPS, SE RÉGÉNÉRER…
Sous l’hippocampe, au centre exact de la cervelle, se trouve la pouponnière de la jeunesse
d’esprit que l’ordinateur nous envie. C’est là que naissent tous les jours, à la source de
jouvence, 700 « idées-bébés ».
Des idées sans nom ni forme. Des embryons qui envisagent ce qui n’a encore jamais été
envisagé. Des marges de manœuvre et de liberté qui s’insèrent dans le « juste avant ».
Juste avant l’espace-temps.
Juste avant le présent.
Juste avant toute conception préalable.
L’esprit de jouvence est notre chance de survie !
3. À PROPOS DU FONCTIONNEMENT DE LA « GÉNIALE BOX »
« Énigme nouvelle posée entre les pattes d’un sphinx
Réponse spontanée apportée par un homo sapiens. »
* Vous n’êtes pas un robot, quand même ?
Pas encore ?
Pas vraiment ?
Pas complètement ?
Plus d’une fois, vous avez certainement pu vérifier que le fonctionnement de votre cerveau
humain était très différent de celui d’un disque dur sous casque.
Nos synapses ont besoin de prendre leurs aises avec nos routines de pensée.
Ils ne répondent pas toujours en réflexes programmés sur commande.
Ils ne suivent pas obligatoirement les voies rationnelles.
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Ils usent de marges de manœuvres inconnues.
Parfois même, ils n’en font qu’à leur tête. C’est leur spécialité.
Ils s’écartent des réponses prévues pour frôler des limites inexplorées et prennent des
initiatives osées. Ils aiment surfer sur les idées nouvelles, jouer avec les mots et avec les
opportunités.
Ils se plaisent à utiliser des suspensions de séance et des retards à la solution.
Nos synapses, finalement, sont exactement comme nous.
Ils nous ressemblent trait pour trait. Il leur faut de l’espace et du temps libre pour se
déployer pleinement. C’est dans le fouillis des terrains vagues de leurs arborescences qu’ils
découvrent de nouveaux embranchements.
Évitons de les tailler sur pied pour les rendre conformes à nos exigences.
Ne leur coupons pas les ailes avant qu’ils prennent leur envol.
Autorisons-les à lâcher du lest pour les aider à décoller.
Ne leur interdisons pas de ne pas savoir où ils vont.
Les idées nouvelles, avant de naître, doivent jouir d’un climat de détente et de bonne
entente. Acceptons leurs hésitations et leurs désarrois.
Laissons-les en dehors de nos conflits.
Laissons-les se perdre hors des camps de base de nos mémoires.
* Entre nos synapses, les neurotransmetteurs sont toujours action
Ils peuvent être facilitateurs ou inhibiteurs pour cause de bonne ou mauvaise humeur.
Il y a du jeu entre eux.
La nouveauté qui vient nous visiter, au début, se sent un peu larguée.
Elle ne prend courage que si on ne la stresse pas.
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On peut avoir peur de faire des étincelles. Redouter de s’illuminer…
Patientez.
Ne quittez pas.
Ne cassez pas les premières tentatives.
Ne coupez pas les premiers souffles d’inspiration.
Respectez les premiers débuts, à la fois frileux et audacieux.
Disons-le, sans faux-fuyants, personne n’est condamné à devenir obtus. Obturé. Obstrué.
Renfermé sur lui-même. Rancunier. Ranci. Rassis et racorni.
L’individualisme, quelle plaie !
* Mais trêve de lamentos !
Nos synapses aiment nous offrir de nouvelles aptitudes.
C’est d’ailleurs l’une de leurs missions primordiales, ainsi que :
• connecter ce qui n’a jamais été connecté,
• mettre en lien de nouvelles capacités,
• inviter la curiosité à déceler des aptitudes inédites…
Nous ne sommes pas encore aboutis. Mais notre naissance est imminente.
D’ailleurs le nom de code : synapse (étym - latin, syn, « ensemble », aptus, « aptitude »)
annonce cette éventualité de création.
Une question incongrue soulève des anguilles sous roche ou plus exactement irrigue des
synapses dans le jardin de la nouveauté.
Qu’il est bon de changer d’idée !
4. À PROPOS DES HUMEURS NEURONALES
« L'origine de toute joie en ce monde est la quête du bonheur d'autrui.
L'origine de toute souffrance en ce monde
est la quête de mon propre bonheur » — Shantideva.
* Surfer en surface sur la bonne humeur superficielle
Bien sûr, en premier lieu, bonne humeur fait penser à une collecte de blagues, à des
motifs à rigolade ou à des galéjades à la régalade.
Dans ce cas, une « ciné-cure » consisterait à se tordre les boyaux en se gavant de vidéo clips
de gags poétiquement incorrects et d’images farces et attrapes d'un goût parfois douteux.
Mais…
• Tout ce qui est ordurier n’est pas toujours très marrant.
• Tout ce qui brille, bling bling et Cie, n'est pas toujours très brillant.
• Tout ce qui est mordant n’est pas toujours très attendrissant.
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Les apparences sont trompeuses. Les appâts rances égalem ent. Néanmoins une pincée de
gros rires rabelaisiens est aussi nécessaire qu’un peu gros sel dans un bon pot-au-feu.
Le rire est sain. Et la santé fait du bien.
On ne va pas chipoter ou se faire plus puritain qu’on ne l’est.
LE SOURIRE DE L’HIPPOCAMPE.
* Prendre un bon bain dans le Gange pour se purifier
D’autre part, la spiritualité que certains voudraient immaculée et virginale n’est jamais
complètement innocente. Ni toute blanche. Ni dépourvue de recoins sombres.
Près de 8 milliards de contemporains dans le même bain, tous autant que nous sommes
immergés dans une immense nappe phréatique souterraine qui se prolonge dans les eaux
et les airs, sans fin ni cesse, en va et vient, avec des résurgences partout de par le monde.
Chaque personne, chaque famille naturelle ou culturelle, chaque bassin de population…
autant de cuvettes de décantation. Nos sources de vie communes sont loin d’être claires
comme de l’eau de roche. Nos humaines humeurs nous plongent dans un même Gange
secret, mélange de sang, de terre, de nationalités, de compromis héréditaires et de rejets
de nos « tout-à-l’ego ». Nous nous battons pour défendre des idéaux et des superstitions
qui n’ont rien, absolument rien, de chimiquement pur.
Rien n’est tout blanc, tout noir. Tout bon, tout mauvais.
Tout beau, tout laid. Tout bien, tout mal. Tout propre, tout sale.
Transparence furtive de la fange. Invisible fontaine de jouvence des bas-fonds. Pureté
radieuse du lotus qui plonge dans la vase immonde. L'hypothèse de la santé des humeurs
à laquelle, en son temps, Hippocrate souscrivait, repose plus sur une continuelle
sublimation en mouvement que sur la défense d’une pureté initiale.
• Transmutation des défauts en aubaines.
• Transformation des tares en atouts.
• Reconversion des manques en talents.
• Passage des estuaires des mauvais caractères vers le grand large.
• Volte-face de la fin de la guerre.
• Prise de conscience des dévastations de la pollution et de la corruption.
Il n’est question que de trouver de nouvelles manières de recycler.
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* Le retour aux sources de la symbiose
Si la putréfaction du fumier peut produire cette mixture excellente pour les terreaux des
jardins, n’y aurait-il pas moyen de nous composter autrement ?
Comment fonctionne la fermentation de nos pensées individuelles et collectives ?
Comment font les humeurs de nos neurotransmetteurs pour passer de l’inhibition à
facilitation ?
Comment bat un cœur créateur ?
La vie n’est pas imputrescible. Elle ne survit pas sous vide. Je ne suis pas le seul à avoir
besoin d’humecter mon quotidien de gouttelettes d’humour non dénué d’humeurs
badines, un tantinet frondeur, avec un rien d’amertume et un soupçon de négativité. La
bonne humeur, la vraie, le côté le plus immergé de notre conscience, est une force vive
aussi invisible qu’imprévisible.
Insaisissable flexibilité d’esprit, à la fois fine, fluide, vive, alerte, commune et
incroyablement hors du commun.
Origine de toutes les origines…
Ouverture de voies de la permaculture sociale, familiale, relationnelle et vitale…
Nouvel art de vivre, d’aimer, d’entreprendre, de soigner et de transmettre qui répare
et prépare l’avenir.
5. À PROPOS DE LA GENÈSE D’ESPRIT
« Chaque matin nous renaissons à nouveau. Qui s’en souvient ?»
* La jeunesse d’esprit est là où elle est accueillie !
Mon jeune voisin Mathieu…
À peine arrivé de Belgique pour ses vacances…
A aussitôt traversé à pied la petite forêt attenante…
Et, après avoir enjambé l’escalier, furtivement et sans bruit…
A déboulé dans ma tanière comme une meute de gros bons chiens dans un jeu de quilles,
tout empressé et heureux qu’il était de me revoir et de me poser sa question rituelle…
Chaque année et à la même époque, pour une surprise, c’est toujours une surprise, dans
l’atelier où je sévis, il m’interroge :
« Tu écris encore ?»
Au fil des années, il semble de plus en plus étonné par la réponse :
« Oui, je continue.
– Un nouveau livre, un de plus ?… Et, c’est sur quoi cette fois ?…
– J’écris à propos de la jeunesse d’esprit.
– Je peux l’acheter ?
– J’en suis au début, je n’ai même pas fini l’introduction.
– Ah ! La genèse d’esprit ! », me reprend-il, tout en laissant passer un silence que je
respecte l’air de rien car je sais qu’il s’en nourrit.
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« La genèse d’esprit, ah oui… répète-t-il entre ses dents… Bon ! c’est bien là que tout
commence. Tout est lié. Gêne et Aise ! On l’oublie souvent. Ça en devient presque
gênant… »
Puis, au beau milieu d’une phrase sibylline, l’œil songeur, le sourire en coin suspendu à
d’étranges sous-entendus, Mathieu s’arrête net… Il n’en pense pas moins, mais ne dit plus
rien.
Il sourit, énigmatique. À l’écoute des échos de ce poète incognito qui murmure à l’oreille
des mots… face à ce devin anonyme qui lit dans les silences de l’oubli… devant ce
philosophe nomade qui, par inadvertance, dévoile les faces cachées de notre humanité…
je reste impressionné et surprenamment inspiré. Son regard de sphinx en vis-à-vis ne
semble plonger ni en moi ni en lui, il s’engouffre juste dans l’intervalle abasourdi qui à la
fois nous sépare et nous réunit…
« La genèse d’esprit… si on la perd, on devient vite vieux et confiné. »
La manière inégalable qu’a Mathieu d’exercer naturellement son droit de présomption
d’innocence m’encourage à quitter mes idées toutes faites, mes radotages et mes
vieilleries.
Ce maître ès abrupto ne se contente jamais de voir ce qu’il voit ou de répéter ce qu’il sait.
Sa jeunesse d’esprit, son œil neuf par excellence, son apanage de l’élégance de l’âme, ses
révélations soudaines intermittentes, nous ouvrent d’autres horizons.
Si vous aussi vous souhaitez récolter quelques secrets fugaces, des pensées interstitielles,
des vues insolites, faites comme lui ! Ne vous pressez pas. Glissez ça et là des points de
suspension. Recevez le silence créateur dans votre cœur.
Laissez parler l’inadvertance et dialoguez avec l’inconnu.
VOIR LE MONDE DU DEDANS.
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Entre les mondes du dehors et les mondes du dedans, entre ce que vous apercevez déjà et
ce que vous ne remarquez pas encore, entre l’ancien et le nouveau, des pans entiers de
conceptions nouvelles qui, jusqu’à aujourd’hui, restaient en bout de piste, en attente,
commencent à s’ébrouer.
Ça y est, ça va décoller…
Détachez les ceintures…
Penchez-vous par les hublots…
Le commandant de bord Mathieu, cuistot au restaurant de l’Atomium de Bruxelles, va
vous faire éclater les conversations hors des couloirs aériens routiniers.
Voltiges sur voltiges.
Vertiges sur vertiges.
Prodiges sur prodiges.
Paradoxes sur paradoxes.
Exceptions culturelles au décollage et à l’atterrissage.
Voilà ce qui se dévoile dans un début d’introduction, une première phrase, et là je cite du
Mathieu pur jus dans le texte :
« La jeunesse d’esprit, c’est ce qui permet de tourner la page, sinon on se racornit !»
6. À PROPOS DU TEMPS PRÉSENT
QUI N’EST PAS CHRONOLOGIQUE
« Toutes ces paroles que nous aurions dû dire, ces gestes que nous aurions dû faire,
ces kairos fulgurants qui ont un jour surgi, qu’on n’a pas su saisir
et qui se sont enfoncés pour toujours dans le néant… »
— Muriel Barbery (L'élégance du hérisson).
* La course fatidique du dieu Chronos…
En pleine nuit et sous écriture automatique, je me suis mis à m’interpeller vertement sur
clavier :
« Quand tu n’as pas le temps, tu n’as pas le temps. Le plus souvent, même si tu ne
t’attends à rien, tu es pris dans une course effrénée contre la mort et à tombeau
ouvert. Pire, lorsque tu t’attends à quelque chose, tu te précipites pour battre ton
propre record de temps passé sous écran. Tes destinations réelles ont disparu du
panneau d’affichage de ton existence sous assistance électronique. Ne reste que la
voracité machinale du dieu Chronos qui dévore chacun de ses enfants ».
À moins que, tiens… !
Ça débute par ta voûte plantaire, un début de frémissement au ras de terre.
Tes pieds, qui sont l’élément principal de la station debout se rebellent.
Ils n’en peuvent plus. Tu sors de ta matrice de fer et tu sautes te mettre sous la protection
des paysages de la vraie vie.
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Pas plus tard qu’aujourd’hui.
Sans avoir à courir plus loin qu’ici.
Sans nécessité de changer de tournure d’esprit.
Tout à coup ce n’est plus le dieu chronophage qui te harnache de ses hargnes.
C’est quoi ?
C’est qui ?
C’est toi !
C’est lui !
Kairos !
* La joie inventive du dieu ailé
Kairos, en Grèce Antique, était un petit dieu ailé avec sous ses pieds et dans le dos des
envolées comme pour saisir au bond les moindres subtilités. Kairos rompt les us et
coutumes. Il brise les routines. Il fend les temps et les parages.
Il n’y a pas d’impossibilité qui tienne en sa présence et ses présages. Les instants
d’inflexion au détour des rencontres, la création de présents inédits au moment où
personne ne s’y attend, les surprises suscitées par des questions ouvertes, les solutions
opportunes tirées par les cheveux…
Tout arrive en abondance pour être renouvelé.
D’ailleurs, ce petit dieu ailé qui saute dans l’inconnu et fracasse les impasses est représenté
sous la forme d’un jeune ado espiègle qui, en guise de chevelure, porte des touffes
ébouriffées, rehaussées d'une houppette hirsute.
De quoi déconcerter les gens hypersérieux et trop bien peignés.
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De manière désinvolte, ce lutin malin tient une balance de type jugement dernier, sauf
qu'entre ses mains, cet instrument divin n’est pas parfaitement équilibré ni même aligné.
Kairos appuie sur le fléau et fait basculer les perspectives. Les préjugés perdent de leur
aplomb et reprennent leur liberté. Kairos offre à tout instant trois propositions au choix :
1 Tu ne vois pas les opportunités d’un bon œil et tu t’en remets donc corps et âme à
Chronos.
2 Tu entrevois des possibilités et tu feins de les ignorer, les portes se referment sur toi.
3 Au moment impromptu où Kairos surgit, tu te laisses surprendre par lui et des idées
quelque peu tirées par les cheveux vont te mener là où rien ne te destinait.
Les deux premières propositions sont épuisantes et exténuantes. Seule la troisième
disposition accueille au milieu d’une foule d’habitudes coutumières, les instants nouveaunés.
Fini le Chronos des temps pressés et stressés !
Vive le Kairos des temps vivants !
Les instants présents à l’état naissant. Les équilibres en mouvement.
Les élans créateurs à toute heure. Les joies de traverser le mur du temps…
* Naître à nouveau…
En mettant au monde des occasions qui n’ont rien d’ordinaire, tu trouves des issues
inaperçues ; tu fais des percées pour extraire du silence des réponses inégalées ; tu libères
des nouvelles dispositions sans comparaison ; tu dégages des résultats étrangement avérés
à un cheveu près…
D’ailleurs, dans l’Antique légende, il est dit que Kairos captivait les étoiles filantes en les
tirant par les cheveux afin d’illuminer l’originalité naissante de la connaissance innée.
Dès que, dans les pensées les plus échevelées, dans les paroles les plus ébouriffantes, dans
les faits et gestes tout autrement peignés, dans la nouveauté apparaît ce goût inimitable
et unique des opportunités, sois aux aguets : le kairos va s’élancer…
Le carrosse des temps nouveau-nés est avancé !
Fouette cocher !
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Mise en textes et en images : Bernard Leblanc-Halmos
Mise en édition : Daniel Gliniewicz
Mise en finition : Mariann Halmos-Leblanc
© Bernard Leblanc-Halmos – 2021
Toute reproduction, même partielle, des textes et des dessins à des fins autres que personnelles
ne peut se faire sans l’autorisation écrite de l’auteur.
Merci à Toth
Bernard Leblanc-Halmos
Maison Neuve - 24290 Valojoulx – Tél : 05 53 50 79 73
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