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PanserFootball_#3_Janvier2022

Football féminin, faire plus avec moins ! Le football se décline de plus en plus au féminin. Son essor est indéniable. Joueuses, entraineuses, arbitres… la gent féminine est sur tous les fronts et revendique sa passion pour ce sport populaire ! Panser Football a donc décidé de faire la part belle à nos Dames adeptes du ballon rond. Une belle reconnaissance pour toutes celles qui, au quotidien, pratiquent leur passion. Et il en faut parfois du courage pour ne pas abandonner ce sport quand on est une femme. On ne va pas se mentir, même si les choses évoluent, le football féminin est encore bien souvent le parent pauvre de l’histoire et doit se contenter des miettes laissées par la gent masculine. Entre interviews, enquête, chronique et séance façon #Panseur, délectez-vous de ce 3ème numéro spécial #FootballFéminin.

Football féminin, faire plus avec moins !

Le football se décline de plus en plus au féminin. Son essor est indéniable. Joueuses, entraineuses, arbitres… la gent féminine est sur tous les fronts et revendique sa passion pour ce sport populaire ! Panser Football a donc décidé de faire la part belle à nos Dames adeptes du ballon rond. Une belle reconnaissance pour toutes celles qui, au quotidien, pratiquent leur passion. Et il en faut parfois du courage pour ne pas abandonner ce sport quand on est une femme. On ne va pas se mentir, même si les choses évoluent, le football féminin est encore bien souvent le parent pauvre de l’histoire et doit se contenter des miettes laissées par la gent masculine.

Entre interviews, enquête, chronique et séance façon #Panseur, délectez-vous de ce 3ème numéro spécial #FootballFéminin.

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LE 1ER E-MÉDIA RÉFLEXIF DU FOOTBALL AMATEUR

JANVIER 2022 NUMÉRO 3

P A N S E R

FOOTBALL

FACE2FACE

Interviews croisées

Alice Fougeray

Vice championne du monde de

football freestyle

Hayat Hakmi

Football freestyleuse et

joueuse amatrice

Inès Hoang

Éducatrice U13 F - US GRIGNY

LA SÉANCE DU

PANSEUR

FOOTBALL FAÇON

PANSEUR

ENTRETIEN

MAGUY NESTORET

ONTANON

CO-AUTEURE DU LIVRE :

LA FEMME EST L'AVENIR DU FOOT

Aline Zeler

Entraîneuse de football et

ex-internationale Belge

ENQUÊTE

LA CHRONIQUE DU

PANSEUR

LES FFF...OU LES FEMMES

DANS LE FOOT FRANÇAIS...

CHRONIQUE D’UN AMOUR CONTRARIÉ.

LE FOOTBALL AMATEUR AU FÉMININ,

QU'EN PENSENT LES JEUNES

D'AUJOURD'HUI ?



PANSERFOOTBALL

LE 1ER E-MÉDIA RÉFLEXIF DU FOOTBALL AMATEUR

S P É C I A L F O O T B A L L F É M I N I N



NOTE

# P A N S E R F O O T B A L L L E 1 E R E - M É D I A

R É F L E X I F D U F O O T B A L L A M A T E U R

P a n s e r F o o t b a l l , m é d i a i n d é p e n d a n t e t n o n s u b v e n t i o n n é a v u l e j o u r e n d é c e m b r e

2 0 1 9 s o u s l a h o u l e t t e d e C h a f i k Z a g h d o u d i , s o n f o n d a t e u r .

D e p u i s , l ' é q u i p e s ' e s t é t o f f é e p o u r l e p l a i s i r d e n o s l e c t e u r s . A i n s i , n o u s a v o n s l a

v o l o n t é d e v o u s f o u r n i r u n e e x p é r i e n c e d e l e c t u r e a g r é a b l e a l l i a n t d é b a t e t

p a r t a g e d e r é f l e x i o n .

N o u s v e i l l o n s p a r t i c u l i è r e m e n t à l a p e r t i n e n c e e t à l a q u a l i t é d e s s u j e t s t r a i t é s

p a r n o t r e é q u i p e d e r é d a c t i o n . À c e j o u r v o u s ê t e s p l u s d e 5 0 0 0 # P a n s e u r s à

s u i v r e n o t r e a c t u a l i t é e t n o u s v o u s e n r e m e r c i o n s .

P a r c e q u e v o u s ê t e s l e f o o t b a l l a m a t e u r . O n n e s e c o n n a i t p a s , m a i s c ' e s t l e

f o o t b a l l q u i n o u s l i e !

R e m e r c i e m e n t s : L ' é q u i p e P a n s e r F o o t b a l l r e m e r c i e l ' e n s e m b l e d e s p e r s o n n e s q u i o n t

c o n t r i b u é à l ' é l a b o r a t i o n d e c e t r o i s i è m e n u m é r o . N o u s r e m e r c i o n s p a r t i c u l i è r e m e n t

l e s i n v i t é s ; A l i c e F o u g e r a y , H a y a t H a k m i , I n è s H o a n g , M a g u y N e s t o r e t O n t a n o n e t

A l i n e Z e l e r . U n p l a t e a u 1 0 0 % f é m i n i n p o u r c e 3 è m e n u m é r o !

T o u t e r e p r o d u c t i o n , m ê m e p a r t i e l l e p a r q u e l q u e m o y e n q u e c e s o i t , e s t i n t e r d i t e o u

c o n d i t i o n n é e à l ' a u t o r i s a t i o n é c r i t e d u m é d i a P a n s e r F o o t b a l l . M e r c i d ' a d r e s s e r v o s

d e m a n d e s à c o n t a c t @ p a n s e r f o o t b a l l . f r .

E D I T E U R : P a n s e r F o o t b a l l . F O N D A T E U R E T D I R E C T E U R D E P U B L I C A T I O N : C h a f i k

Z a g h d o u d i , P a n s e r F o o t b a l l , c o n t a c t @ p a n s e r f o o t b a l l . f r . R É D A C T I O N : S a n d r i n e V a n

H e r z e e l , S é b a s t i e n R o c h e , A d r i a n o T a n c r e d i , J e n n y f e r H o t , N i c o l a s H u e , N a i m a

Z a h r a n , C h a f i k Z a g h d o u d i . D I R E C T I O N A R T I S T I Q U E E T C O N C E P T I O N G R A P H I Q U E : C h a f i k

Z a g h d o u d i . C R É D I T S P H O T O S : F a c e b o o k A l i c e F o u g e r a y , R é s e a u x s o c i a u x H a y a t

H a k m i , P h i l i p p e M i l l e r e a u - K M S P , S p o r t p i x e t C a r m e n D e V o s , G o o g l e i m a g e , C A N V A

i m a g e s l i b r e s d e d r o i t .



ÉDITO

Par Sandrine Van Herzeele

Football féminin, faire plus avec moins !

Le football se décline de plus en plus au

féminin. Son essor est indéniable. Joueuses,

entraineuses, arbitres… la gent féminine est

sur tous les fronts et revendique sa passion

pour ce sport populaire ! Panser Football a

donc décidé de faire la part belle à nos

Dames adeptes du ballon rond. Une belle

reconnaissance pour toutes celles qui, au

quotidien, pratiquent leur passion. Et il en

faut parfois du courage pour ne pas

abandonner ce sport quand on est une

femme. On ne va pas se mentir, même si les

choses évoluent, le football féminin est

encore bien souvent le parent pauvre de

l’histoire et doit se contenter des miettes

laissées par la gent masculine.

Ils sont rares les clubs qui donnent les

mêmes moyens, les mêmes infrastructures,

la même considération aussi bien aux

femmes qu’aux hommes. Si en France, un

club comme l’Olympique lyonnais

s’apparente à une locomotive du football

féminin, le reste des wagons est encore à la

traine, voire parfois totalement décroché.

Elles sont encore bien rares les femmes qui

vivent à 100% de leur passion que ce soit

comme joueuse ou comme coach. Le football

féminin reste majoritairement amateur. Il faut

donc souvent faire preuve d’inventivité pour le

développer au mieux. L’avantage, non

négligeable, reste que la passion reste plus

forte que tout. Jouer uniquement pour la beauté

du sport est omniprésent chez les filles.

Même si l’envie de réclamer des moyens

équivalent aux hommes est bien présente et

tout à fait compréhensible, ne perdons pas

notre authenticité. Ne sacrifions pas nos valeurs

sur l’autel de la course au développement.

Gardons nos racines bien ancrées dans tout ce

que le football amateur a de plus beau : la

passion, le vivre ensemble, le plaisir et le jeu.

On a peu d’argent, mais des valeurs et du cœur

dans le football féminin !

Sandrine Van Herzeele

Entraîneuse d’Havinnes

D2 nationale Belge

PANSERFOOTBALL

| 07



ALICE FOUGERAY RÉPOND AU MAGAZINE PANSERFOOTBALL !

PEUX-TU TE PRÉSENTER EN QUELQUES MOTS ?

DEPUIS COMBIEN DE TEMPS PRATIQUES-TU LE FOOT

FREESTYLE ?

Fougeray Alice, freestyleuse pro. 27 ans. Je suis née à Paris mais j’ai grandi à Nice.

Je coache. Je fais du marketing digital et j’ai ma petite boutique en ligne. Mon

quotidien est rythmé par ma passion.

Je faisais déjà un peu de Freestyle quand j’étais en club à L’OGC Nice (à l’âge de 12

ans)

TU AS UN ACCIDENT IL Y A QUELQUES ANNÉES ET TU TE

CASSES LA CHEVILLE. COMMENT AS-TU FAIT POUR

T’ADAPTER APRÈS TOUT ÇA ?

Depuis l’accident et les soucis de santé ça fait 7-8ans que je pratique sérieusement.

Pour ma cheville fracturée ça a été une grosse claque au début. J'ai eu du mal à m'en

remettre et je souffrais beaucoup physiquement et moralement. Avec le temps j'ai

fini par accepter mon accident et j'en ai surtout fait une force. Le fait d'être active,

de faire attention à mon alimentation et de pratiquer la méditation atténue mes

douleurs. J'adapte mes mouvements et j'écoute mon corps.

QUAND ON EST JOUEUSE FREESTYLE EST-CE QUE C’EST

PLUS FACILE DE JOUER SUR UN GRAND TERRAIN À 11

OU SUR UN TERRAIN DE FUTSAL ?

Une freestyleuse n'est pas forcément une bonne footballeuse. Je dirai que le

Freestyle te permet d'avoir un très bon bagage technique et d'être plus à l'aise avec

ton ballon sur le terrain. Mais si à côté de ça tu ne travailles pas sur ton endurance,

ta rapidité, tes passes, tes frappes etc. tu ne seras pas une joueuse complète.

"POUR MA CHEVILLE FRACTURÉE ÇA A ÉTÉ

UNE GROSSE CLAQUE AU DÉBUT. J'AI EU

DU MAL À M'EN REMETTRE ET JE

SOUFFRAIS BEAUCOUP PHYSIQUEMENT

ET MORALEMENT."

PANSERFOOTBALL | 09 JANVIER 2022


WWW.PANSERFOOTBALL.FR

ALICE

FOUGERAY

"NEVER

GIVE UP"

"JE DIRAI QUE LA

MEILLEURE FORMATION

EST CELLE DE LA RUE ;)

CAR POUR MOI LES

MEILLEURS VIENNENT

DE LÀ"

INTERVIEW MENÉE PAR JENNYFER HOT

PANSERFOOTBALL | 10


EST-CE QUE TU SUIS LE FOOTBALL AMATEUR ET LE

FUTSAL ? SI OUI QUELLE VISION PORTES-TU DESSUS ?

Pour être honnête je ne regarde pas le foot. Ça m'arrive pour le foot féminin ou bien

quand je suis sollicitée pour faire des shows dans les stades. Si je devais en regarder

un des deux, j'aurais plus tendance à regarder du futsal pour le côté spectacle. Pour ma

part, je ne suis pas une grande fan des valeurs du football, surtout professionnel. Il y a

une phrase de Pedri (jeune joueur du FC Barcelone) que j'aime bien et qui résume ce que

je pense : « Nous avons perdu le vrai football, celui qui vient de la rue. Maintenant, tout

est organisé pour l'argent. Le football n'appartient plus au peuple. »

SELON TOI, LA FORMATION EST-ELLE UN PASSAGE

OBLIGÉE DANS LE CURSUS DES

FOOTBALLEURS/FOOTBALLEUSES ?

Je dirai que la meilleure formation est celle de la rue ;) Car pour moi les meilleurs

viennent de là.

TOI QUI AS PRATIQUÉ À UN CERTAIN NIVEAU, AS-TU UN

COUP DE CŒUR POUR UNE OU DES JOUEUSES DE

FOOTBALL ?

J'aimais bien Louisa Necib à l'époque :) C'était un peu comme la Zizou au féminin si je

me souviens bien.

PENSES-TU QUE LE FOOTBALL FÉMININ EST MÉDIATISÉ À

SA JUSTE VALEUR ?

Concernant la médiatisation du football féminin je trouve qu'il y a une belle mise en

avant. J'ai adoré les matchs de la coupe du monde. Il faut continuer sur cette lancée !

Continuer de se battre car il y a encore pas mal de progrès à faire au niveau de

certaines mentalités.

DEPUIS QUE TU PRATIQUES LE FOOTBALL AS-TU

CONSTATÉ UNE ÉVOLUTION EN TERME DE NIVEAU ?

Honnêtement je n'ai jamais regardé le niveau. Il y a surement une évolution, moi ce que

je ressens et ce qui me fait kiffer, contrairement au football masculin, c'est que les

filles jouent vraiment par passion. Ce n'est pas théâtralisé, il y a de la technique et pas

de chichi !

PANSERFOOTBALL

| 11 JANVIER 2022


WWW.PANSERFOOTBALL.FR

ALICE

FOUGERAY

"NEVER

GIVE UP"

INTERVIEW MENÉE PAR JENNYFER HOT



N U M É R O 3

P A N S E R F O O T B A L L - M A G A Z I N E

H A Y A T H A K M I

F o o t b a l l e u s e a m a t r i c e

e t f r e e s t y l e u s e p a s s i o n n é e


PEUX-TU TE PRÉSENTER ? DEPUIS COMBIEN DE TEMPS ?

ET LE FOOT FREESTYLE ?

Bonjour je m’appelle Hayat, j’ai 21 ans, je suis étudiante et j’habite en banlieue parisienne.

Cela fait 10 ans que je joue au football et j’ai commencé à en pratiquer en club à l’âge de

12 ans. Pour le football freestyle, j’ai commencé beaucoup plus tard, cela fait 3 ans que

j’en fais.

COMMENT AS-TU DÉCOUVERT CETTE DISCIPLINE ?

J’ai découvert le football freestyle par hasard sur les réseaux sociaux. Mon fil

d’actualité n’était rempli principalement que de football jusqu’au jour où je suis

tombée sur une vidéo d’une freestyleuse. J’ai été fascinée par son talent et son

travail. J’ai alors commencé à regarder plein d’autre vidéos et j’ai découvert tout un

monde.

AS-TU ÉTÉ INSPIRÉE PAR CERTAINES PERSONNALITÉS ?

Beaucoup de personnalités m’ont inspirée telles que Lisa Zimouche, Sofiane Touzani,

Soufiane Bencok, Sean Garnier ; ce sont tous des freestylers qui ont débuté très tôt,

quand le freestyle football était encore inconnu. Ce sont eux qui ont en quelque

sorte inspiré par leurs styles et leurs techniques le monde du freestyle.

PENSES-TU QUE LE FREESTYLE EST MÉDIATISÉ À SA

JUSTE VALEUR ?

Aujourd’hui je trouve que le freestyle est plutôt bien mis en avant grâce aux réseaux

sociaux qui ne cessent d’évoluer. Mais je trouve qu’on ne considère pas cette

discipline comme un sport à part entière. En effet, contrairement à ce qu’on pourrait

croire, ce n’est pas une discipline facile ; c’est un sport physique qui demande

beaucoup de travail, d’énergie, de concentration, de persévérance, de créativité et

une bonne hygiène de vie.

PRATIQUES-TU ENCORE DU FOOT SUR TERRAIN ? SI OUI

OÙ ?

Aujourd’hui je suis joueuse futsal au Aulnay futsal féminin, mais j’ai arrêté le football sur

grand terrain il y a 2 ans.

PANSERFOOTBALL | 15 JANVIER 2022


"MON FIL D’ACTUALITÉ

N’ÉTAIT REMPLI

PRINCIPALEMENT QUE

DE FOOTBALL JUSQU’AU

JOUR OÙ JE SUIS

TOMBÉE SUR UNE VIDÉO

D’UNE FREESTYLEUSE."

HAYAT

HAKMI

"ENTRE

PERSEVERANCE

ET CRÉATIVITÉ"

INTERVIEW MÉNÉE PAR JENNYFER HOT


QUAND ON EST JOUEUSE FREESTYLE EST-CE QUE C’EST

PLUS FACILE DE JOUER SUR UN GRAND TERRAIN À 11

OU SUR UN TERRAIN DE FUTSAL ?

Personnellement depuis que j’ai commencé le freestyle, j’ai senti une réelle différence

sur le terrain. Grâce à cette discipline j’ai une meilleure maitrise du ballon, un meilleur

contrôle, une meilleure anticipation et précision, mes dribbles sont beaucoup plus nets

qu’auparavant ; c’est pour cela que certains d’entre nous organisent des séances de

freestyle auprès des clubs.

DEPUIS QUE TU PRATIQUES LE FOOTBALL AS-TU

CONSTATÉ UNE ÉVOLUTION EN TERME DE NIVEAU CHEZ

LES FÉMININES ?

Absolument, le niveau ne cesse d’évoluer chez les féminines car nous avons

aujourd’hui autant de droits que les hommes. Les moyens sont plus facilement

déployés qu’avant malgré certaines inégalités qui continuent de persister. Les

femmes au fil du temps ont su s’imposer dans le sport et particulièrement dans le

football.

QUE PEUX-TU CONSEILLER AUX FILLES QUI VEULENT

PRATIQUER MAIS QUI N’OSENT PAS ?

Le monde du football que ce soit celui du futsal ou du freestyle est un univers

incroyable. C’est un mélange entre liberté et plaisir ; ce sont des disciplines qui ne

peuvent qu’être positives à la vie. Car le sport c’est plus qu’une activité physique,

c’est un état d’esprit, un moyen de communication, une liberté d’expression, une

éducation, un art et surtout une belle expérience. Vraiment n’hésitez plus !

UN MOT POUR LA FIN ?

Je remercie PanserFootball pour cette interview, j’ai vraiment été ravie de pouvoir

partager d’une autre manière ma passion.

Merci beaucoup.

PANSERFOOTBALL | 17

" GRÂCE À CETTE DISCIPLINE J’AI UNE

MEILLEURE MAITRISE DU BALLON, UN

MEILLEUR CONTRÔLE, UNE

MEILLEURE ANTICIPATION ET

PRÉCISION, MES DRIBBLES SONT

BEAUCOUP PLUS NETS

QU’AUPARAVANT "



I N È S H O A N G

É d u c a t r i c e U 1 3 F - U S G R I G N Y

Portrait :

Inès Hoang

Éducatrice

de football

Direction Grigny à la rencontre d'Inès, 21 ans

qui fait le bonheur de ses joueuses, de leurs

parents et de son club.

Très investie au quotidien dans ses missions

d'éducatrice, Inès ne compte plus les heures

qu’elle passe à fouler les pelouses.

Entre vestiaire, séances, matchs et débrief,

zoom sur le quotidien d'une #Panseuse des

stades.

PAR CHAFIK ZAGHDOUDI

PANSERFOOTBALL | 19

JANVIER 2022




Si tu devais te décrire en tant

qu’éducatrice, que dirais-tu ?

Si je devais me décrire en tant

qu’éducatrice, je me décrirais comme

étant motivée, dynamique et très à

l’écoute de mon public. Je suis très

expressive, assez directive quand il

le faut. J’essaie de maintenir un

excellent relationnel avec les

membres de mon club, les joueuses

que j’encadre, les parents. Je suis en

constante recherche de projets à

construire. Je ne reste pas sur mes

acquis, je me documente, je me

remets constamment en question.

J’ai beaucoup à donner à mon club et

je suis très soutenue.

Quelle est ta philosophie de jeu ?

En ce qui concerne ma philosophie de

jeu, j’ai un effectif assez offensif. Je

suis plus axée sur le jeu direct, j’ai un

effectif qui maîtrise relativement bien

le jeu long.

Comment prépares-tu tes saisons ?

Je prépare mes saisons à l’avance,

j’effectue une planification annuelle

relativement adaptée à mon public

avec mon directeur technique et mon

adjoint. Je planifie des réunions de

préparation de pré-saison, afin de

commencer correctement celle qui

vient.

PANSERFOOTBALL

| 22

JANVIER 2022









E N Q U Ê T E

LE FOOTBALL AMATEUR AU FÉMININ,

QU'EN PENSENT LES JEUNES D'AUJOURD'HUI ?

P a r N a i m a Z a h r a n

C o a c h m e n t a l

PANSERFOOTBALL | 30

JANVIER 2022


P A N S E R

F O O T B A L L

LE FOOTBALL AMATEUR AU FÉMININ,

QU'EN PENSENT LES JEUNES D'AUJOURD'HUI ?

www.panserfootball.fr

Par Naima Zahran

Coach mental

"La pratique du jeu est aussi

révélatrice d’un clivage

hommes/femmes. La

définition

de la compétitivité diffère

selon qu’on appartienne à la

gente masculine ou féminine.

Pour les filles compétitivité

est synonyme de plaisir dans

le jeu."

D

ans le cadre de mes études en

psychologie et particulièrement en

psychologie sociale, j’ai eu la chance

de pouvoir mener une enquête sur le

football féminin et la place qu’il

occupe dans le football amateur.

J’ai tout d’abord conduit des

recherches statistiques sur la vision

qu’ont les jeunes (filles et garçons)

sur le foot féminin en Bretagne.`

Ensuite, j’ai pu réaliser, dans un club

de foot amateur de Marseille, une

enquête au plus près des acteurs. Elle

a été encadrée par le responsable

technique qui était en place à l'époque

et nous avons donc pu mener cette

observation sur des enfants âgés

entre 10 et 12 ans.

Le club comportait 450 licenciés

pour seulement 28 filles. L’étude

remonte à 2018 ; depuis cette date

j’ai observé de légers

changements, mais rien de

vraiment significatif.

Il est nécessaire de préciser pour

les personnes qui ne le sauraient

pas, que le football est un sport

populaire ; il est un véritable fait

social qui est à l'image de la

société́ dans laquelle nous vivons

mais il est aussi le reflet des

différentes cultures dont sont

issus les enfants.

73% des enquêtés à Marseille

dans un groupe de U11, filles et

garçons mélangés étaient

favorables à un encadrement

féminin afin de pouvoir « parler

plus facilement », « pour avoir un

avis féminin », pour « être plus à

l’aise ».

En préambule, il est intéressant de

noter qu’on assiste à une remise en

cause progressive de

l’omniprésence masculine dans les

rôles à responsabilité́ des clubs.

73% des enquêtés à Marseille dans

un groupe de U11, filles et garçons

mélangés étaient favorables à un

encadrement féminin afin de

pouvoir « parler plus facilement », «

pour avoir un avis féminin », pour «

être plus à l’aise ».

Malgré tout, seule une minorité́ de

joueuses estime qu’une femme est

«aussi capable qu’un homme » et

revendique une dirigeante « pour

représenter les joueuses »

(respectivement 3 et 7 %).

PANSERFOOTBALL | 31

JANVIER 2022


P A N S E R

F O O T B A L L

On a constaté que la pratique du jeu est

aussi révélatrice d’un clivage

hommes/femmes. La définition de la

compétitivité diffère selon qu’on

appartienne à la gent masculine ou

féminine.

Pour les filles compétitivité est

synonyme de plaisir dans le jeu. En

effet celles-ci privilégient le collectif,

ce dernier étant encouragé́ par

l'entraineur (« les filles, parlez- vous !

»). Alors que le football masculin serait

plus enclin à un rapport de forces entre

les joueurs.

« J’estime que les garçons... c’est

devenu beaucoup trop physique

presque à la limite de la

méchanceté et...pour moi le foot

c’est pas ça. (...) On n’a pas

besoin de s’imposer

physiquement, mais plutôt

techniquement... »

(Manon, U12)

Chez les benjamins (13 ans), en

Bretagne, le taux de renouvellement

des licences est sensiblement plus

faible chez les filles (seulement

65%) que chez les garçons (81%) au

cours de l’année 2003. Des études

ont cherché́ la cause de ce

« désengagement ».

Le premier point cité serait ce que

Bourdieu appelle la « théorie de la

domination Masculine », c’est à dire,

un « habitus donnant aux femmes et

aux hommes un rôle prédéterminé́ ».

Les femmes et les filles seraient

donc moins encouragées par leurs

proches dans des activités dites

masculines et ce, dans de nombreux

domaines tels que les loisirs ou les

études.

Cependant, le nombre de joueuses

a augmenté́ de façon significative

puisque nous nous retrouvons avec

plus de 200 000 joueuses

licenciées en 2020 alors qu'en 2010

il y en avait que 90000.

Toujours dans le cadre de notre

recherche, on s'est rendu compte

qu’en Bretagne 70% d'entre elles

se sentaient seules dans une

équipe mixte bien que certaines

voient positivement cet isolement.

C'est donc en se basant sur ces

recherches et sur notre

questionnement qu’avec mes

camarades de fac, on s'est rendu

compte que le regard des jeunes

sur le foot féminin, d'un point de

vue social, était encore à l'image de

ce que l'on retrouve dans la

société́.

À MARSEILLE, AU PLUS PRÈS DES JOUEURS ET JOUEUSES

À Marseille, l’étude que nous avons

menée, était basée sur un

questionnaire que nous avons

élaboré. Ce qui était important pour

moi lors de cette observation, c'était

de pouvoir être au plus près des

enfants pour voir leur

comportement, entendre les mots

utilisés, observer les attitudes qu'ils

avaient vis à vis des filles mais aussi

des filles vis à vis des garçons.

Il est important de noter que j’ai pu

mener cette étude en étant sur le

terrain au côté des joueurs et des

joueuses. J’ai eu la chance d’avoir

accès au stade et j’ai pu donc

observer les attitudes et les

comportements.

Lors de cette investigation, nous

avons pu observer une joueuse

qui sortait du lot.

Cette joueuse avait un

comportement très agressif. Elle

était considérée comme un

élément perturbateur du groupe.

Son attitude était en réalité un

moyen de défense mais aussi une

manière de s’intégrer en adoptant

ce qui était, selon elle, le

comportement des garçons.

Pour autant, les comportements

verbaux négatifs venaient des 2

côtés. Seuls 9 garçons sur les 14

étaient prêts à jouer avec les

filles et leur faisaient des passes

régulièrement. Lors d’une perte

de balle, les filles étaient

systématiquement montrées du

doigt.

Toujours dans le cadre de cette

observation, nous avons pu

remarquer que les filles semblaient

plus délaissées sur le terrain que

les garçons. Les garçons leur

faisaient moins de passes ou

s’énervaient plus facilement si

elles perdaient le ballon.

Nous avons aussi observé́ que

l'entraineur avait tendance à

davantage encourager les garçons

et leur faire des remarques

positives.

Ainsi, il a été comptabilisé 2

encouragements pour les filles

contre 15 pour les garçons.

PANSERFOOTBALL | 32

JANVIER 2022


P A N S E R

F O O T B A L L

Le rapport entre l'entraineur et les

filles était pourtant très bon. La

conséquence positive d'avoir relevé́

ce genre de comportement et de

l'avoir notifié́ à l'entraineur a permis

un changement d'attitude de celui-ci

puisqu’il s'est remis en question.

Concernant les compétitions et les

matchs, elles auraient préféré en

faire avec des équipes féminines.

De leur côté, une majorité de

garçons auraient préféré que les

filles retournent dans une équipe

spécifiquement féminine.

Ce qui a semblé, en conclusion, le

plus important à retenir, c'est que

malgré́ toutes ces observations les

filles ne se sentent pas mises à

l'écart. Cette différence n'est pas

perçue par les filles ou en tout cas,

elles semblent s'en accommoder.

Toujours dans le cadre de cette

observation et contrairement à tout

ce qu’on a pu penser, les filles se

disaient à l'aise dans leur poste et

intégrées dans l'équipe, et ce malgré

les reproches répétés des garçons

quant à leur façon de jouer.

Par ailleurs, on relève une

contradiction dans nos sondages ;

certains d’entre eux privilégient la

mixité dans le foot mais ne

préfèrent jouer qu’avec des garçons

pour avoir un meilleur niveau de jeu

(« si une fille ne sait pas jouer, on

perd tous les matchs ») nous dit

Amine, U11.

De plus, tous préfèrent avoir un

coach masculin pour diverses

raisons (intimité́ dans les

vestiaires/douches, fermeté du

coach...).

Cependant, il y a bien une réelle

différence dans l'intégration de ces

dernières au sein des équipes de

foot.

Finalement, même si les filles ont

leur place dans le groupe, il n’en

reste pas moins que leur

adaptation n’est pas simple sauf

quand elles sont « très fortes »

comme le disent si bien les

garçons.

Par Naima Zahran

Coach mental

(...) "on relève une

contradiction dans nos

sondages ; « certains

d’entre eux privilégient

la mixité dans le foot

mais ne préfèrent jouer

qu’avec des garçons

pour avoir un meilleur

niveau de jeu »

PANSERFOOTBALL | 33

JANVIER 2022



M A G U Y N E S T O R E T

O N T A N O N

CRÉDIT PHOTO

PHILIPPE MILLEREAU - KMSP

Rencontre :

Maguy

Nestoret

Ontanon

Ancienne athlète de haut niveau, Maguy Nestoret

Ontanon remporte notamment le titre du 200 m

lors des championnats de France 1993.

Responsable commerciale dans un premier temps

post carrière sportive, elle devient, entre 2005 et

2013, conseillère Sports et Outre-mer de Bertrand

Delanoë, le maire de Paris. Elle occupe ensuite,

entre 2013 et 2014, le poste de DTN (Directrice

Technique Nationale) au sein de la Fédération

Française de Pentathlon Moderne.

En 2014, Madame Nestoret Ontanon fait ses

premiers pas en politique. À la demande de la

Ministre Najat Vallaud-Belkacem, elle devient

chargée de mission ministérielle sur la lutte contre

les discriminations dans le sport. Aujourd’hui, et ce

PAR SÉBASTIEN ROCHE

depuis 2019, elle occupe le poste de Conseillère

Haute Performance à l’Agence nationale du Sport.

Elle publie avec Audrey keysers, en 2012, La femme

PANSERFOOTBALL | 35

est l’avenir du foot.

JANVIER 2022


(...) C’est un

phénomène de société

qu’on traine derrière

nous depuis des

générations ; il y a des

sports dits « virils »,

réservés aux hommes,

les autres sont laissés

aux femmes.

Maguy Nestoret Ontanon

Conseillère Haute Performance à l’Agence

nationale du Sport

SR : Bonjour Madame Nestoret Ontanon, vous publiez avec

Audrey Keysers, en 2012, La femme est l’avenir du foot. Dans

cet ouvrage, vous abordez la discrimination liée au sexe, la

très lente intégration des femmes dans le football, les

obstacles rencontrés et les énormes progrès qu’il reste à

faire dans un domaine dominé par les hommes et l’argent.

MNO : C’est exact.

PANSERFOOTBALL | 36

JANVIER 2022


SR : En quoi le modèle patriarcal des sociétés dans lesquelles

nous vivons est-il responsable de la vision qu’a une majorité

des hommes sur les femmes dans le foot ? Et par voie de

conséquence sur les réticences que peuvent avoir certains

parents (pères et mères) de voir leur fille jouer au foot ?

MNO : Oui, je pense en effet que ce modèle est en grande partie responsable de la vision

qu’ont les hommes sur le foot au féminin et le sport en général. Parce qu’on a été élevé

dans et par ce modèle, certains considèrent qu’il y a des sports pour les garçons et

d’autres pour les filles. C’est un phénomène de société qu’on traine derrière nous depuis

des générations ; il y a des sports dits « virils », réservés aux hommes, les autres sont

laissés aux femmes. On constate cependant une évolution ces dernières années. Mais

vous savez, contrairement à ce qu’on pourrait croire, une étude a montré que beaucoup de

mamans sont aussi réticentes à l’idée de voir leur fille jouer au football.

Toute notre société est construite sur des codes que nous retrouvons jusque dans les

couleurs ; le bleu est réservé aux garçons, le rose aux filles par exemple. Je me souviens

même de publicités qui étaient faites dans cet esprit. Je pense notamment à celle de la

Société Générale qui mettait en scène d’un côté des jeunes garçons au sortir d’un match,

portant des maillots salis par la boue, et de l’autre des jeunes filles dans une salle de

danse, toutes vêtues en tutu. Ce qu’on oublie de dire, et c’est ce que rappellent certains

sociologues, c’est que les garçons n’ont pas plus envie que les filles de sortir jouer dans la

boue le dimanche matin.

Autre exemple, dans les cours d’école, quand une fille bat un garçon à la course, ce

dernier se fait souvent réprimander ou railler car il s’est fait battre par le sexe opposé. En

revanche la fille n’est pas félicitée pour sa performance...

Et quand les parents ne sont pas opposés, voire même enthousiastes à l’idée de voir leur

fille jouer au foot, ils se heurtent à un autre problème, celui des capacités d’accueil des

clubs de foot. Elles sont assez inégales quand il s’agit de recevoir des fillettes désireuses

de pratiquer ce sport. Même si la mixité est souvent de mise chez les jeunes, il est plus

compliqué de l’imposer à l’adolescence, quand les aptitudes physiques entrent en jeu.

PAR SÉBASTIEN ROCHE

PANSERFOOTBALL | 37

JANVIER 2022


SR : Le rôle assigné aux femmes, celui de génitrice,

responsable de l’enfantement, rôle hautement indispensable

quant au renouvellement des générations, ce rôle-là existe-til

encore ? Constitue-t-il encore un frein à l’épanouissement

des femmes dans le football ?

MNO : On a quand même évolué depuis Pierre de Coubertin qui pensait que les femmes

n’avaient pas leur place dans le sport. Les femmes étaient souvent reléguées à un rôle

subalterne où elles remettaient les médailles aux athlètes. Aujourd’hui cette vision n’est

plus prégnante ; des femmes occupent des postes à responsabilités.

Alors oui, les postes de gouvernance sont majoritairement occupés par la gent masculine

mais on a des contre-exemples comme Brigitte Henriques (qui a beaucoup œuvré pour le

foot au féminin quand elle était au PSG), devenue présidente du CNOSF (comité national

olympique français) il y a quelques mois. Il reste bien évidemment des reliquats de

machisme. Rappelez-vous cette phrase de Bernard Lacombe qui conseillait aux femmes

de « s’occuper de leurs casseroles » plutôt que de parler de foot.

Mais globalement et heureusement d’ailleurs, la femme n’est plus vue comme une simple

génitrice. Certaines ont d’ailleurs contribué à accélérer ce changement de mentalité. Je

pense notamment à Megan Rapinoe, championne olympique en 2012 et sacrée

championne du monde à deux reprises avec les Etats-Unis, qui a porté jusqu’à la Maison

Blanche le combat des inégalités salariales.

SR : Et pourtant quand les femmes sportives sont

confrontées à la maternité, elles rencontrent dix fois plus de

difficultés pour revenir au haut niveau...

MNO : C’est compliqué c’est vrai. Là, c’est le rôle de chacun (Agence nationale du Sport,

Ministère, fédérations) de les accompagner. D’abord, ce n’est pas une maladie d’être

enceinte. C’est un moment qui doit bien s’appréhender dans une carrière afin de ne pas

trop perdre physiquement. On a beaucoup d’exemples de femmes qui sont revenues au

premier plan après avoir accouché ; il y a Christine Arron, Estelle Mosley, Laura Flessel,

Mélina Robert-Michon et j’en passe. Les mentalités évoluent. Ces femmes ont montré

qu’on peut être sportive et maman. En revanche le sujet reste tabou et il faut que l’on

entende de moins en moins de femmes qui renoncent à leur désir de maternité de peur de

perdre leur place dans leur équipe, leurs contrats... C’est le témoignage poignant qu’avait

notamment livré Valérie Nicolas (gardienne de l’équipe de France de Handball entre 1995

et 2008) dans le documentaire « Championne, sa mère »

PANSERFOOTBALL

| 38


SR : L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a

préconisé, à l’attention des médias, au début des années

2000, de « décrire avec équité » les performances des

athlètes hommes et femmes, sans tenir compte du genre ni

des orientations sexuelles, mais aussi d’instaurer « un code

de conduite des commentateurs ». Qu’en est-il aujourd’hui ?

A-t- on définitivement tourné la page des commentaires

sexistes et homophobes tel que pouvait les énoncer feu

Thierry Roland ?

MNO : On a effectivement connu des commentaires et commentateurs sexistes,

homophobes et racistes très difficiles à entendre. C’est vrai que Thierry Roland excellait

dans ce domaine ; entre le Coréen qu’on ne pouvait « distinguer d’un autre Coréen », et

l’arbitre Tunisien forcément incompétent « ne croyez-vous pas qu’il y a autre chose qu’un

arbitre tunisien pour arbitrer un match de cette importance », on était clairement dans

des propos de racisme ordinaire et décomplexé. C’était aussi une époque où la seule

femme commentatrice était Marianne Mako, elle faisait figure d’exception.

Je pense que ça n’a pas dû être facile pour elle. Aujourd’hui, il y a encore des propos à la

limite de l’audible et je pense à ceux tenus par Pierre Ménès qui a été évincé depuis.

Heureusement il existe des journalistes et commentateurs qui font office de garde-fou

contre le sexisme et l’intégration de femmes sur les plateaux de télévision fait avancer

les choses. On reste cependant encore dans des représentations très européennes avec

peu de diversité.

SR : Depuis la mise en place du plan de féminisation en 2012,

le nombres de femmes licenciées a explosé en France. Les

postes administratifs sont aussi brigués par plus de femmes.

Mais les instances sont toujours dirigées par des

hommes...que ce soit à la FFF ou à la FIFA Pourquoi selon

vous ? Doit-on imposer des quotas ?

MNO : On a souvent tapé sur la fédé de foot, mais cette dernière a été une des premières à

mettre des femmes sur des vrais postes à responsabilités. Je pense à Brigitte Henriques,

Florence Hardouin (directrice générale de la Fédération française de football depuis 2013),

Laura Georges (secrétaire générale de la FFF depuis 2017)... Néanmoins j’ai quand même le

sentiment que le monde du sport n’est pas vraiment prêt à confier davantage ce genre de

fonctions aux femmes, et aux personnes issues de la diversité. Il n’y a qu’à voir les

compositions des instances dirigeantes où la norme est plutôt l’homme blanc.

PANSERFOOTBALL | 39

JANVIER 2022


Personnellement, je ne suis pas pour mettre des femmes aux commandes juste pour

mettre des femmes ; ce qui doit primer ce sont les compétences. Alors les quotas,

pourquoi pas si cela peut faire avancer les choses. Mais il ne faudrait pas que ce soit

contre-productif car l’objectif, je le répète est d’atteindre un niveau où les critères de

sélection s’appuient sur les compétences et non sur le genre, la couleur de peau, le

handicap, les origines ou l’orientation sexuelle. Je pense qu’il faut surtout changer la

matrice de recrutement des décideurs pour qu’ils voient justement les compétences avant

tout le reste.

Et je trouve enfin que l’appellation « plan de féminisation » est dépassé et notamment

quand on y met des programmes d’accompagnement. Ce dernier point suppose que les

femmes ont besoin d’être accompagnées pour accéder à des postes à responsabilités.

Pourquoi en auraient-elles plus besoin sur les hommes ? Je verrais plutôt des plans

d’inclusion ou quelque chose qui y ressemble.

SR : Que pourraient apporter des femmes à ces postes clés ?

MNO : Encore une fois, je ne considère pas forcément qu’une femme est meilleure qu’un

homme au même poste. En revanche, une femme aurait une vision différente sur la place

que les femmes elles-mêmes occupent dans le sport, et ça c’est fondamental. Pendant de

très longues années ce sont les hommes qui ont porté un regard sur la pratique des

femmes. Ces dernières, par leur représentation de l’organisation, de la performance

apporteraient probablement un regard neuf en accédant à ce genre de postes clés. Cela

permettrait également de crever certains plafonds de verre, ce qui serait une bonne chose

car il reste beaucoup de chemin à parcourir.

SR : Les dinosaures masculins des fédérations ne devraientils

pas céder leur place non pas pour respecter une certaine

équité, mais véritablement par conviction et dans l’intérêt

même du foot ?

MNO : Si seulement les hommes pouvaient en prendre conscience (rires), mais je crois

qu’on n’en est pas encore là ! Mais comme je le disais tout à l’heure le foot n’est pas le

seul concerné. Si vous établissez un parallèle avec la gouvernance dans nos sociétés,

vous vous rendrez-compte que les dirigeants sont des hommes blancs, âgés en moyenne

de plus de 60 ans, c’est un constat éloquent. Le signal envoyé aux femmes et aux

personnes issues de la diversité vise à les dissuader d’occuper de telles responsabilités.

PANSERFOOTBALL | 40

JANVIER 2022


PANSERFOOTBALL | 41

JANVIER 2022

SR : Existe-t-il une différence de traitement du foot féminin

entre les différents pays ? Je pense notamment aux EU et à

l’Allemagne qui sont en avance. La manière dont est abordé

le foot aux EU n’est-il pas révélateur d’un sexisme latent ? Le

foot féminin est très développé car il est considéré comme «

non viril », comme un sport « de femmes », qu’en pensez-vous

MNO : Oui je suis d’accord et d’ailleurs le niveau des hommes au foot aux EU est moins

élevé que celui des femmes ! L’équipe féminine a remporté 4 coupes du monde... J’ai

évoqué Megan Rapinoe tout à l’heure, mais seriez-vous capable de citer un seul joueur

homme qui appartient à la sélection US ?

SR : Ne faudrait-il pas, du coup, repenser le culte de la

performance ? Repenser la façon dont on éduque, transmet

les valeurs du sport ? Car aujourd’hui c’est ce dernier qui

guide la majorité des spectateurs...

MNO : C’est difficile pour moi d’aller dans votre sens ! Je travaille au Pôle Haute

Performance et pour nous la performance n’a pas de sexe. Je suis persuadée de la

nécessité d’être performant dans la vie de tous les jours, que ce soit dans le sport ou dans

le travail ; sans quoi vous risquez de ne pas trouver votre place. Et ce que vous soyez un

homme ou une femme. En revanche, et c’est peut-être ce que vous sous-entendez, la

performance dans l’esprit collectif est « genrée » ; si je vous demandais quel est le dernier

français à avoir remporté Roland Garros, vous me diriez ?

SR : Yannick Noah ?...alors qu’il s’agit de Mary Pearce.

MNO : Oui, absolument. Automatiquement quand on parle de performances, on évoque

celles des hommes. Les filles de Lyon ont gagné 7 fois la Ligue des Champions, ce qui est

tout simplement phénoménal non ? Et bien sur leur dernier trophée, le cinquième d’affilée

en 2020, elles n’ont droit qu’à un tout petit bandeau dans L’Equipe...Ce jour-là, la Une était

occupée par une énorme photo de Julian Alaphilippe qui venait de décrocher une étape du

Tour. Ce qui est d’autant plus contradictoire c’est que le titre qui accompagne la photo des

lyonnaises est « Les Légendaires » !! pas assez visiblement pour faire la Une. À la limite si

Julian Alaphilippe avait remporté le Tour ce jour-là...La grande majorité de la société a

donc une vision « genrée » dans le domaine du sport. Dans notre travail au quotidien on ne

fait pas de distinguo entre les performances masculines et féminines. Une médaille

olympique ou paralympique, un titre mondial, qu’ils soient décrochés par des hommes ou

par des femmes, ont la même valeur à nos yeux.


SR : Le statut professionnel des joueuses ? Les primes ? Les

sponsors ? Devrait-on selon-vous tendre vers une égalité des

salaires hommes/femmes dans le foot ? Sachant par exemple

que dans le tennis les gains pour les tournois du Grand

Chelem sont les mêmes depuis 2007.

MNO : Bien sûr qu’on devrait ! D’ailleurs les joueuses américaines étaient montées au

créneau afin d’obtenir les mêmes primes et salaires que les hommes. Probablement que

les clubs de foot français et européens rétorqueraient que c’est compliqué...Mais il serait

intéressant de connaître la politique de la fédération en matière de primes lors des

compétitions internationales par exemple.

SR : Est-ce selon vous une nécessité de faire

en sorte que les jeunes filles s’identifient à

des stars féminines du foot plutôt qu’à des

stars masculines ?

MNO : Oui évidemment, parce que si on a des stars féminines

auxquelles s’identifient de jeunes filles, tout devient possible pour

ces dernières. Il est même souhaitable qu’on voit fleurir, dans les

cours de récréations, autant de maillots floqués Messi que Wendy

Renard ou d’autres.

SR : Le monde du foot tend vers une équité hommes/femmes

jusque dans les émissions sportives. Mais ne pensez-vous pas

qu’on n’assiste malheureusement, et ce souvent sur les

chaines payantes, qu’à l’intégration de personnalités très

télégéniques, répondant souvent aux standards de la

politique de ce genre de médias ?

Oui, je suis d’accord avec vous. D’ailleurs le documentaire de Marie Portolano "Je ne suis

pas une salope, je suis une journaliste", le montre très bien. Elle y dénonce le sexisme

sous toutes ses formes dans le milieu du journalisme sportif ; j’ai cependant trouvé

dommage qu’elle ne soit pas allée un peu plus loin. J’ai en effet été déçue de ne pas voir

une seule journaliste noire ou issue de la diversité. J’aurais aimé que cet aspect-là soit

développé. Pour en revenir à votre question, oui on assiste sur certaines chaines à la mise

en scène de l’archétype de la jolie fille blonde, les cheveux longs, en talons aiguilles.

Et sur les terrains, on a longtemps, moins aujourd’hui c’est vrai, plus tenu compte de la

tenue vestimentaire, de l’allure générale des filles plutôt que de leur façon de jouer.

Évidemment on n’a pas le même genre d’exigences avec les hommes...On ne leur demande

pas d’être beaux mais juste de bien jouer.

PANSERFOOTBALL | 42

JANVIER 2022


SR : Quid de la stratégie commerciale des grandes marques

sportives quant à leurs publicités représentant le foot

comme un sport d’hommes ? Ont-elles évolué ?

Oui, elles ont évolué c’est certain. Nike et les autres équipementiers s’appuient de plus en

plus sur le sport au féminin. On sait aussi que cette évolution est liée au marketing, il ne

faut pas se voiler la face ; mais bon, ça reste positif.

SR : Connaissez-vous la chanson la chanson d’Eddy de Pretto

« tu seras viril mon kid » ? Peut-on établir un parallèle avec

le sous-titre de votre premier chapitre « tu seras footballeur

mon fils ? ». Et par conséquent dans quelle mesure les

femmes sont-elles concernées par cela ?

MNO : Oui je la connais bien sûr. Il nous a plagiées !! (rires). Il est évident que dans l’esprit

des gens quand on a un petit garçon, c’est plus facile de le mettre au foot. Pour certains

parents, un petit garçon ça ne pleure pas, ça ne joue pas à la poupée, ça se bagarre et ça

joue au ballon ! La petite fille, c’est tout le contraire ; elle ne patauge pas dans la boue, elle

pratique la danse classique, des « trucs de filles » quoi ! On a trouvé intéressant de titrer

notre chapitre ainsi car il était assez représentatif de l’éducation que pouvaient recevoir

certains enfants.

SR : Dans quelle mesure sexisme et

homophobie sont-ils liés dans le foot ?

En réalité, le socle des discriminations est le même. Pensezvous

qu’il soit normal aujourd’hui qu’aucun joueur de foot n’ait

encore fait son coming-out ? Tout le monde le sait, il y a

forcément des joueurs gays dans le foot de haut niveau. Mais

dans l’esprit des gens c’est tout simplement inconcevable ; il y

a une espèce de chape de plomb sur cette réalité ; le foot est

encore trop plein d’hormones masculines.

SR : Merci de nous avoir accordé cette interview Madame

Nestoret Ontanon.

MNO : De rien, c’était un plaisir et si cela peut faire un peu avancer les choses ce sera déjà

cela de gagné sur le chemin qu’il nous reste à parcourir collectivement !

PAR SÉBASTIEN ROCHE

PANSERFOOTBALL | 43

JANVIER 2022



CHRONIQUE

LES FFF...OU LES

FEMMES DANS LE

FOOT FRANÇAIS...

chronique d’un amour contrarié.

PAR SÉBASTIEN ROCHE

PANSERFOOTBALL | 45

JANVIER 2022


P A N S E R

F O O T B A L L

L

es plus jeunes d’entre vous pensent certainement que l’histoire qui lie les femmes et le

foot est assez récente. Or il n’en est rien. La présence des femmes dans le sport le plus

populaire de France remonte au début du XXe siècle. Mais elle est tributaire, bien souvent,

des contextes politiques qui l’entourent et bien entendu assujettie au modèle patriarcal

des sociétés dans lesquelles nous vivons depuis plus de 2000 ans. Difficile de faire

changer les mentalités..

Quand les femmes jouent au foot durant la Première Guerre mondiale (1914-1918) dans le

but de récolter des fonds pour les blessés revenant du front, personne n’est choqué. Il

s’agit alors d’assister à un spectacle à but caritatif. Le public est composé exclusivement

d’hommes, ceux qui ne sont pas mobilisés, qui sont restés à l’arrière. Les femmes, elles,

ont accès au terrain, aux crampons et au ballon parce que la majorité des hommes est à la

guerre. Elles occupent à ce moment-là les usines et remplacent les ouvriers partis sur les

champs de bataille, on les appelle les « munitionnettes » car elles fabriquent les obus et

autres munitions.

Cette première incursion dans le monde du foot est stoppée assez rapidement aprèsguerre.

Le rôle prépondérant joué par les femmes, leur « effort de guerre » est jeté aux

oubliettes. Les femmes redeviennent les victimes d’une société machiste régit par le Code

Napoléon.

Le rôle assigné aux femmes est celui de génitrice, responsable de l’enfantement, rôle

hautement indispensable quant au renouvellement des générations. La femme doit être

une bonne épouse, une bonne mère qui s’échine à tenir propre et en ordre son foyer pour

des maris qui travaillent dur toute la semaine... Difficile dans ces conditions de s’épanouir

sur un terrain de foot quand, en plus, dès l’enfance, elles sont conditionnées à devenir une

personne qu’elles n’ont pas, au fond d’elles, envie de devenir. La recherche de soi ne date

pas d’aujourd’hui. À l’école, alors que les garçons jouent avec un ballon dans la cour, les

instituteurs remettent dans les mains des filles des landaus et des poupons...

Évidemment, le régime de Vichy (1940-1944), dans le cadre de sa doctrine « travail, famille,

patrie » met un terme à toute ambition du développement du foot féminin. Si l’activité

sportive est recommandée pour les femmes, elle ne doit pas endommager son appareil

reproductif. Le foot, en plus d’être trop viril, est considéré comme n’étant pas assez

gracieux, ne répondant pas aux canons de la féminité. Le volley-ball, le basket, au début

des années 50 sont préférés par les pouvoirs publics car, dans leur représentation et leurs

pratiques, il y a une forme d’ascension vers le ciel.

PANSERFOOTBALL | 46

JANVIER 2022


P A N S E R

F O O T B A L L

Les prémices du véritable essor du foot féminin apparaissent dans les années 1970.

Profitant de la mouvance féministe de l’époque, le sport devient un vecteur

d’émancipation. On voit émerger quelques rares équipes féminines comme celle du stade

de Reims. Mais les matchs joués restent assez rares. Seule une poignée d’équipes,

constituée de manière très aléatoire sur le territoire, voit le jour. Les compétitions

disputées sont très disparates. On assiste à quelques matchs ici et là. Malheureusement

on est davantage dans de l’exhibition que du sport à proprement parler. Quelques

promoteurs, poussés par l’appât de gains potentiels présentant un spectacle nouveau,

organisent même une coupe du monde au Mexique en 1971. Près de 90 000 personnes

assistent à la finale, inimaginable en France même encore de nos jours !

Les années 80 sont la véritable rampe de lancement des footballeuses. La grande nation

qui y contribue, ce sont les États-Unis. Aujourd’hui on compte, dans ce pays, autant de

licenciés hommes que femmes. Le « soccer » a une histoire à part entière.C’est d’abord le

sport des immigrants, notamment ceux originaires de l’Amérique latine. Ensuite, il arrive

après les sports rois tels que le football américain, la base-ball ou encore le basket. Pour

finir il n’est pas considéré comme un sport viril. Il est donc considéré comme plus « adapté

» aux femmes. C’est sur cette contradiction, que pourraient dénoncer plus d’une féministe,

que s’est bâtie le « football association soccer ».

Ce dernier offre aux femmes, à ce moment-là de l’histoire, la possibilité d’enfin s’épanouir

sportivement. Évidemment, cet épanouissement n’aurait pas été possible sans

l’accompagnement, la promotion et l’injection massive d’argent dans les universités par

les politiques. Il y a, à ce moment-là, une volonté affichée de la part du gouvernement

américain de développer ce sport. C’est pour ces raisons que le nombre des adhérentes a

explosé. Le soft power américain a fait le reste sur le vieux continent.

Tout doucement donc, trop doucement au grand dam de toutes les footballeuses

françaises, le foot féminin s’est enfin incorporé dans notre paysage sportif et nos

mentalités. Les sportives et certains sportifs de haut niveau au premier plan, ont contribué

activement à son déploiement. Les élus, membres du gouvernement, les ligue et

fédération ont appuyé, aidé afin de favoriser sa croissance. Les années 90-2000 sont

probablement les plus décisives pour le foot féminin français. La politique volontariste

vise à le promouvoir coûte que coûte. Ainsi, entre 2010 et 2014, à l’initiative du Ministère

chargé des sports, des conventions sont passées avec les fédérations sportives.

Ces dernières se voient donc contraintes d’accentuer la pratique sportive des filles, la

formation des entraineurs, des arbitres, des encadrants et encadrantes du foot féminin. De

quoi rassurer Marilou Duringer, figure incontournable du foot féminin, qui déplorait en

2011 le nombre trop peu élevé de licenciées femmes ainsi que le manque de considération

envers le foot féminin.

PANSERFOOTBALL | 47

JANVIER 2022


P A N S E R

F O O T B A L L

La FFF a ainsi mis en place un plan de féminisation en 2012. Depuis cette date, le nombres de

femmes licenciées a explosé en France. On est passé de 90 000 en 2010-2011 à plus de 200

000 en 2020. On constate également que les postes administratifs sont aussi brigués par

plus de femmes.

On a par exemple environ 34 000 dirigeantes contre 27 000 en 2012, plus de 1000 arbitres

femmes en 2021, le nombre des éducatrices a été multiplié par 2, les matchs féminins sont

diffusés à la TV. En 2020, malgré une augmentation du nombre de femmes dans les comités

directeurs, aucune ne préside une ligue régionale, et seulement deux dirigent un district

départemental.

Les instances sont toujours dirigées par des hommes...que ce soit à la FFF ou à la FIFA. Quel

bilan peut-on alors tirer en 2021 ? Les mentalités, fruit de l’histoire de notre pays, sont très

compliquées à déconstruire. C’est un travail de longue haleine, que les responsables du foot

français, les politiques, éducateurs et l’ensemble des passionnés doivent entreprendre sans

relâche. Encore aujourd’hui, peut-on vraiment affirmer qu’il existe une parité garçons/filles

dans l’accès à ce sport ? Peut-on affirmer que tous les parents réagissent avec

enthousiasme quand leur fille leur annonce vouloir jouer au foot ?

Combien de jeunes de filles passent à côté d’une vocation, d’un sport, pour lesquels elles ne

sont pas censées être destinées ? À l’évidence, un palier a été franchi. Les efforts entrepris

sont réels, les progrès sont éloquents mais le combat n’est pas terminé. Aujourd’hui par

exemple, seuls les mêmes gros clubs sont des viviers de la formation féminine, tels Lyon et

le PSG.

La planète foot tend vers une équité hommes/femmes jusque dans les émissions sportives.

Au bord des terrains, sur les plateaux de télévision, les journalistes, consultantes ou

anciennes joueuses professionnelles s’intègrent peu à peu dans le décor audiovisuel.

Mais « tendre vers » ne veut pas dire que l’égalité n’est pas à parfaire. La proportion de la

gent féminine par rapport à celle des hommes est encore trop faible. On n’assiste

malheureusement, fréquemment sur les chaines payantes, qu’à l’intégration de

personnalités très télégéniques, répondant aux standards esthétiques de la politique de ce

genre de médias. Il faut des femmes-mannequins, blanches de préférence, des paillettes, du

tape à l’œil et des sourires bright, et ce trop souvent au détriment d’une véritable expertise

de « femme de terrain ». Le chemin est donc encore long...

PANSERFOOTBALL | 48

JANVIER 2022



RENCONTRE

AVEC ALINE ZELLER

"PARCOURS DE

JOUEUSE"

Par Sandrine Van Herzeele

J’ai d'abord joué avec les garçons jusqu’à l’âge de

15 ans puis en première provinciale

luxembourgeoise jusqu’à 18 ans. Ensuite je suis

partie jouer en D3 (3 ème nationale belge) jusqu’à

mes 21 ans et enfin j’ai franchi le pas et joué en D1

(la division belge la plus haute à l’époque) au

Standard de Liège. J’ai fait des passages à

Anderlecht et Saint-Trond. J’ai été 9 fois d’affilée

championne de Belgique avec ces 3 clubs. J’ai joué

une saison au PSV Eindhoven avant d’y devenir

coach.

NB : Elle ne l’a pas mentionné mais Aline compte

111 sélections en équipe nationale belge.

PANSERFOOTBALL | 50

JANVIER 2022


ALINE ZELER | PANSERFOOTBALL

"PARCOURS

DE COACH"

Pour ma première saison comme coach j’ai entrainé les espoirs

féminins du PSV Eindhoven. J’ai aussi été coach des WU16 belges en

même temps (Equipe nationale féminine des moins de 16 ans). Et

maintenant je suis coach de la Super League du Sporting de Charleroi* .

*La Super League est la division la plus haute du football féminin belge et compte actuellement 12 équipes.

PANSERFOOTBALL | 51

JANVIER 2022


PANSERFOOTBALL | 52

JANVIER 2022

ALINE ZELER | PANSERFOOTBALL

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TU N’AS JAMAIS ÉTÉ JOUEUSE

PROFESSIONNELLE, QUELS SONT LES

INCONVÉNIENTS ?

C’est un gros inconvénient au niveau de la fatigue et de la récupération. Le fait

déjà de s’entrainer le soir, de rentrer chez soi vers 22/23h n’est pas idéal. Les

joueuses doivent assumer soit l’école, soit un travail avant de venir à leur séance

d’entrainement. Il faudrait faire en sorte que tout le monde puisse s’entrainer en

journée et ainsi pouvoir récupérer le soir, que ce soit pour les garçons ou pour les

filles. C’est le cas dans le projet Foot-Élite-Études mais ça reste une exception*.

*Ce sont des jeunes filles ou garçons qui ont des entrainements en journée avec des formateurs de la

fédération et jouent le week-end dans un club.

QU’EST-CE QUE LE FOOT AMATEUR PEUT

« APPRENDRE » AU FOOT PROFESSIONNEL ?

L’accessibilité des personnes et la passion de jouer uniquement pour la beauté

du sport. Dans ce football de proximité, on va avant tout sur le terrain pour

s’amuser et jouer.

L’aspect financier vient au second plan, par exemple pour récupérer l’argent des

déplacements, même si sur l’ensemble de ma carrière, j’ai perdu plus d’argent

que je n’en ai gagné et c’est quelque chose qui n’est pas normal.


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TU AS COACHÉ AUX PAYS BAS, QU’AS-TU

RETIRÉ DE CETTE EXPÉRIENCE ?

Aux Pays-Bas on laisse beaucoup apprendre par « essai-erreur ». On pose le

problème mais on ne donne pas directement la solution. On laisse le jeune joueur

trouver comment il peut s’améliorer. Souvent les coachs aux Pays Bas sont très

calmes sur le bord du terrain. Il y a un côté plus zen, c’est une autre forme de

communication que j’aime beaucoup et qui passait vraiment bien avec moi. J’ai

remarqué aussi quand j’étais en équipe nationale que les francophones sont moins

ouverts à la critique par rapport aux néerlandophones. Lorsque les choses ne

tournent pas bien celles et ceux qui parlent français vont moins facilement

rebondir. On sent que la mentalité entre les deux cultures est différente.

QUELLES SONT POUR TOI LES ACTIONS

PRIORITAIRES À MENER POUR DÉVELOPPER LE

FOOTBALL FÉMININ ?

Il faudrait parler plus des différentes bonnes joueuses, donner plus de visibilité

dans les médias. Pourquoi ne pas créer un magazine sur le football féminin ou

utiliser les magazines déjà existants. Faire rentrer la Super League dans la Pro

League. Si on veut professionnaliser le football féminin il faut l’intégrer dans une

structure professionnelle même si on sait que le football masculin est sur un îlot,

que c’est un monde à part. On ne demande pas la même chose, il y a tellement

d’argent dans le football masculin, mais on devrait pouvoir faire du football un

métier pour les joueuses de haut niveau et les staffs aussi. Ici à Charleroi, le staff

de la Super League n’est pas professionnel. Idem à la fédération pour les équipes

nationales de jeunes filles. Aux Pays Bas par exemple, tous les staffs des équipes

nationales de jeunes sont engagés en temps plein par la fédération. Ça leur laisse

beaucoup de temps pour interagir avec les filles en dehors des matchs

internationaux, donner des feedbacks aux coachs des clubs, divers contacts etc.

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PETIT MOT SUR LES RED FLAMES, QUE

PENSES-TU DE L’ÉVOLUTION DE L’ÉQUIPE ?

Je trouve que la crise du Covid a stoppé le bon élan. La fédération veut qu’elles

entrent dans le top 8 mais pour moi on est encore loin du compte. Elles font de

gros scores contre des pays qu’on dominait déjà largement il y a 10 ans donc ça

ne veut pas dire grand-chose malheureusement. S’ils veulent atteindre cet

objectif du top 8, il y a encore du travail. Je trouve aussi que l’attitude, l’envie de

faire les efforts n’est pas encore assez présente. Les Red Flames ne font pas

encore la différence sur le plan collectif et manquent de joueuses qui peuvent

faire vraiment la différence individuellement.

CONNAISSAIS-TU LE MÉDIA « PANSER

FOOTBALL » ? QUE PENSES-TU DE CE TYPE

D’INITIATIVE ?

Non je ne connaissais pas. C’est une très bonne initiative et il y a toujours de

bonnes choses à tirer des personnes qui sont sur le terrain. Par exemple, les

règlements sont souvent rédigés par des personnes qui sont dans des bureaux

mais qui ne sont pas au bord du terrain pour vivre réellement les situations. C’est

donc très bien de pouvoir s’exprimer au travers de médias indépendants.

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TU AS TOI-MÊME ÉCRIT UN LIVRE, PEUX-TU

NOUS EN PARLER ET NOUS DIRE EN QUOI

ÉTAIT-CE IMPORTANT DE LE FAIRE ?

C’était important de pouvoir partager les difficultés de pratiquer un sport dans

un milieu masculin. Je voulais parler des obstacles, des transitions par

lesquelles je suis passée. D’abord j’étais dans un milieu de garçons en jeunes. Je

suis ensuite passée dans un milieu plus récréatif et fêtard avec de grandes

différences d’âge car j’avais 15 ans et j’avais des équipières de 45 ans. Pour

terminer je suis partie jouer à un plus haut niveau mais qui restait amateur.

Je voulais surtout montrer qu’une fille a tout à fait sa place dans le football. Les

gens ont besoin d’exemples, de personnes qui vont en parler. En Wallonie, il n’y

en a pas encore beaucoup qui servent de modèles aux jeunes filles. C’est très

important de pouvoir s’identifier.

Quatrième de couverture du livre "Le Foot féminin de A à Z"

Lefevre Thierry - Édition : MEMORY PRESS

"Comment une jeune Ardennaise dont rien ne prédestinait à une carrière dans Le

football est-elle devenue la joueuse la plus capée en équipe nationale ? Une force de

caractère et de travail, une volonté inébranlable à dépasser tous les obstacles, mais

surtout une passion à toute épreuve pour le ballon rond a poussé Aline Zéler à

réaliser une carrière exemplaire qui l'a menée à porter des vareuses aussi

prestigieuses que celle du Standard, d'Anderlecht, du PSV et de Genk pour un dernier

challenge."

« Au fil des années, ce qui m'a motivée, c'est de faire respecter la place des femmes

dans tous les domaines. C'est pour cela que j'ai endossé le maillot d'ambassadrice. »

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SI TU AVAIS UN CONSEIL À DONNER AUX

JEUNES JOUEUSES QUEL SERAIT-IL ?

Je le dis même à mes joueuses de Super League : le fun, le plaisir sont super

importants quel que soit le niveau. Que ce soit quand je jouais à bas niveau ou à

plus haut niveau je prenais toujours du plaisir quel que soit l’enjeu. Il faut

toujours s’amuser avant tout plutôt que de faire passer plein d’autres objectifs

en priorité.

Il y a aussi trop de joueurs ou joueuses qui veulent se montrer avant de penser à

faire jouer le collectif. Je vais toujours plus remarquer une joueuse qui fait jouer

les autres plutôt qu’une qui essaye de faire 50 dribbles parce qu’elle est

visionnée.

ET AUX COACHS DES ÉQUIPES FÉMININES ?

Il faut connaître la psychologie féminine. On ne vient pas coacher des femmes

comme on coache des hommes. Sinon il faut avoir l’esprit ouvert et être prêt à

apprendre.

Il ne faut surtout pas vouloir utiliser un ton de voix autoritaire. C’est inutile, il

faut se faire respecter sans crier. Il faut aussi penser que la récupération n’est

pas la même. Ça parait simple mais ce n’est pas le même corps. C’est aussi

intéressant de mélanger hommes et femmes dans les staffs, il faut apprendre à

vivre ensemble et apprendre les uns des autres.

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#LASÉANCEDUPANSEUR

Proposée par Adriano Tancredi

Éducateur-Formateur de football et chroniqueur #PanserFootball

L'ÉCHAUFFEMENT

1. L’échauffement vise

deux objectifs :

Chauffer et préparer les muscles et

ligaments aux efforts du match ou à

ceux de l’entrainement.

Préparer la tête aux efforts du

match ou à ceux de l’entrainement.

Il est donc nécessaire d’être prêt

physiquement et mentalement afin

de réaliser un bel échauffement.

Pour l'aspect physique :

Vous devez réfléchir à des exercices qui

consistent à varier l’intensité au fur et à

mesure de l’échauffement. Passez de «

moins intense » à « intense » pour

ensuite revenir à « moins intense ».

Pour ces exercices, il y a plusieurs

manières de voir les choses. De

l’analytique et/ou du global. Avec ou

sans ballon. Avec ou sans opposition.

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Pour l'aspect mental :

Il faut stimuler le cerveau des joueurs, de la même manière qu’il faut

échauffer les muscles. Je vous déconseille de donner un exercice avec

trop de consignes comme par exemple un jeu de possession avec 3

équipes, 5 zones, 10 règles…

Je vous déconseille également de proposer un exercice trop simple où le

joueur fera, par exemple, une passe à un endroit pour aller à un autre tout

l’échauffement.

Il faut trouver l’exercice qui convient à votre équipe pour que vos joueurs

soient dans une réflexion optimale. Ni trop faible, ni trop intense.

2. Faut-il s’échauffer ?

Avant de parler plus précisément de l’échauffement et de donner des

conseils, j’aimerais aborder la réflexion suivante. Pensez-vous qu’il soit

utile de s’échauffer ? et pourquoi ?

Pour ce qui va être écrit ci-dessous, je parle surtout du football amateur

enfants et adultes. Certaines personnes seront d’accord avec moi,

d’autres non ; mais il est toujours important d’avoir toutes les approches

possibles en tête pour créer sa propre manière de faire.

S’échauffer pour ne pas se blesser ?

Prenez un enfant par exemple. Il va prendre un ballon, aller jouer dans

son jardin. Il ne se blessera pas musculairement et pourtant aucun enfant

ne fera des talons/fesses avant de jouer ou de faire des frappes chez lui.

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Prenez un adulte maintenant, qui joue en provinciale pour les belges ou

en district pour les français. Est-ce que l’échauffement fait le long du

terrain est vraiment bien réalisé et permet de ne pas se blesser ? Vous

savez, cet échauffement où on passe une partie du temps à faire

semblant et à regarder les actions en attendant l’appel du coach ?

Alors oui, je sais, il y a des blessures musculaires ou ligamentaires au

football. Mais il faut différencier les blessures dues à un mauvais contact,

à un mauvais mouvement répété, à une surcharge sportive ou à une

mauvaise hygiène de vie (peu de sommeil,…) d’une blessure due à un

mauvais échauffement.

L’échauffement est donc quelque chose de particulier. D’un côté on ne

saurait pas faire sans parce que on a peur de se blesser. Mais d’un autre,

il y a tellement de sportifs qui font des efforts après un mauvais

échauffement ou même sans échauffement du tout et qui ne se blessent

pas (ou du moins pas à cause de ça) qu’on pourrait se demander si c’est

vraiment nécessaire.

On devrait plutôt réfléchir à comment optimiser ce temps d’avant-match

prévu pour l’échauffement !

S’échauffer pour réaliser de meilleures performances ?

Là on y est. C’est plus pour ça qu’est utile l’échauffement. Il n’est donc pas

vraiment là pour éviter la blessure (ça aide quand même, mais ce n’est

pas son objectif) mais pour réaliser de meilleures choses une fois le

match démarré.

À nous donc de réfléchir de quelle manière nous pouvons préparer au

mieux nos joueurs à être performants en match et/ou à l’entrainement.

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3. L’échauffement d’avant-match

L’échauffement traditionnel :

Si nous devions décrire un échauffement traditionnel, il serait comme ceci :

1. 2 files qui font des exercices d’échauffement (talons fesses, élévation des

genoux, …).

Parfois avec ballon, parfois non (10min).

2. Exercice de passes (5min)

3. Possession (10min)

4. Frappes (5min)

5. Des étirements par-ci par-là.

À quelques détails près, c’est l’échauffement qu’on peut voir chez au moins

8 coaches sur 10.

Il peut être intéressant de s’interroger sur l’utilité de certains

échauffements : est-ce que consacrer 10 mn, voire plus et parfois sans

toucher la balle, à ne travailler qu’un seul muscle à la fois est vraiment

pertinent ? Un joueur de foot ne se déplacera pas en utilisant un muscle à la

fois, alors pourquoi l’échauffer ainsi uniquement ?

Et je ne parlerais même pas des étirements qui sont mis un peu au hasard

dans l’échauffement, souvent mal utilisés, mal choisis et mal réalisés. On

m’a même parlé d’un coach u11 qui faisait faire des abdominaux à ses

joueurs...Un échauffement dit traditionnel ne préparera pas bien vos

joueurs à la performance.

L’échauffement que je conseille :

Je propose ici un plan type d’échauffement à mettre en place.

Ce n’est pas la seule et unique manière de faire mais ce plan est très

efficace, pour chaque étape, j’explique pourquoi (en vert ci-après).


L’échauffement ici dure de 30 à 40min

par Adriano Tancredi

1. 5-10min. Les joueurs prennent un ballon. Ils se mettent par

deux ou trois et se font des passes ou jonglent.

Intérêts : Toucher le ballon, parler entre eux, se concentrer,

petite période décontractée avant de démarrer

l’échauffement.

2. 10min : Faites 2 à 4 zones où vos joueurs feront un rondo

(3v1, 4v2, … en fonction du nombre de joueurs).

Toutes les 1 min/1min30, vous demandez à vos joueurs de

laisser le ballon et de passer à une autre zone pour continuer

un nouveau rondo. Ce passage d’une zone à l’autre se fait en

réalisant un exercice d’échauffement (talons fesses,

élévation genoux, pas latéraux etc.).

Intérêts : Jeu sur petit espace, ce qui évite des longs efforts

trop tôt. L’équipe qui a le ballon est en grande supériorité

numérique ce qui donne la possibilité d’avoir plus de temps

dans les décisions. Mais, comme il n’y a pas autant de choix

qu’en match, la réflexion du joueur est moins intense.

Le passage rondo/échauffement muscle/rondo permet de

passer d’un échauffement ciblé du muscle à un échauffement

global du corps de manière alternée.

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L’échauffement ici dure de 30 à 40min

par Adriano Tancredi

3. 10- 15min : Possession. C’est à vous de choisir la possession

que vous voulez mettre en place. Cela nécessite un peu de

réflexion si vous souhaitez mettre en place vos principes de

jeu. Vous pouvez par exemple opposer vos attaquants et vos

défenseurs.

Intérêt : Mise en situation du match, les joueurs vivent le

match entre eux avant de le vivre contre l’adversaire.

Exemple personnel : J’ai des u10 (qui jouent en 8v8). 11

joueurs pour le match font cette exercice. C’est un mini match

sur un peu moins de la moitié du terrain 8v8. 1 équipe avec

gardien doit garder la possession, l’autre équipe doit

récupérer la balle et marquer. Je change les rôles à la moitié

du temps.

4. 2-3min. Frappes sans opposition

Intérêt : Chacun peut frapper au but et le gardien est sûr de

faire des arrêts.

5.2-3min. Frappes en en 1v1

Intérêt : Dribbler l’adversaire pour un joueur, position de

défense pour l’autre. Lors de la possession, certains joueurs

n’auront peut-être pas beaucoup touché le ballon. Ici chacun

vivra des confrontations.

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L’échauffement ici dure de 30 à 40min

par Adriano Tancredi

6.2-3min. Frappe en 2v1

Intérêt : Le foot est une perpétuelle recherche de 2v1 partout

sur le terrain. Finir l’échauffement en appliquant ce principe

est constructif.

Je ne mets pas d’étirements dans mon plan parce que j’ai des

U10 et que je ne trouve pas cela nécessaire, mais ils pourraient

être ajoutés.

Pour des plus âgés, vous pouvez mettre les étirements après

les rondos et avant la possession (entre 2 et 3). Choisissez des

étirements balistiques. Cela signifie faire un mouvement de

balancier avec la jambe.

10x avant/arrière pour chaque jambe et 10x droite-gauche. La

jambe doit être tendue et le mouvement en amplitude jusqu’à

ressentir une très légère douleur.

Retrouvez nos fiches détaillées sur les

rondos dans le magazine #PanserFootball

n°1 à la rubrique #SéanceDuPanseur et sur

notre site internet www.panserfootball.fr


4. Pour les échauffement d’entrainements

L’échauffement à l’entrainement peut être utile pour 3 raisons :

- Démarrer le thème prévu : échauffement en lien avec ce qui va être

travaillé.

Exemple : mouvement en match, contrôle orienté, déplacement, dribble..

- Travailler la proprioception (équilibre), coordination et l’agilité.

Exemple : corde à sauter, travail d’un geste technique, travail à l’échelle,

jonglage, …

- Jouer sans vraiment faire du football. C’est le principe que nous utilisons

en Belgique sous le terme de Multiskilz (Il n’est pas utilisé uniquement à

l’échauffement et peut être mis en séance). Très apprécié chez les plus

jeunes bien sûr, il fera tout aussi plaisir aux adultes. Il consiste à faire des

jeux avec ou sans ballon qui échaufferont vos joueurs tout en les amusant.

L’échauffement en plateau :

Ce que j’aime particulièrement c’est découper l’échauffement en plateaux

de plusieurs exercices. Vos joueurs touchent un peu à tout ; cela permet de

varier fortement vos séances.

Exemple : 1 zone toro, 1 zone jonglage (le plus de jongles possible), 1

zone travail à l’échelle.

Vous répartissez vos joueurs sur 3 zones, 5min par zone. Ces zones

peuvent même par la suite être utilisées pour garder vos joueurs en

mouvement si vous devez placer du matériel entre deux exercices au sein

de la séance.

5. Conclusion

Ne vous méprenez pas sur l’utilité de l’échauffement. Il n’est pas vraiment

là pour prévenir les blessures mais plutôt pour préparer à la performance.

Pensez à travailler l’aspect mental tout aussi bien que l’aspect physique, le

tout progressivement.

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