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Les Essais Tome II 1737 pages

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FRANCK LOZAC’H

Les Essais

Tome II

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FRANCK LOZAC’H

L'ACTE POÉTIQUE

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CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

Ce petit essai affirme la certitude de la sublimation poétique et veut déterminer

les différents mécanismes cérébraux permettant de comprendre l'acte de

création. Il ne prétend pas pour autant accéder à une synthèse de vérité

infaillible. Il envisage du moins les rapports complexes de la mémoire, d'un

certain subconscient et de la conscience de l'esprit. Il espère mieux faire

assimiler les différentes étapes mécaniques et psychiques de la créativité

poétique. Cet aspect primordial de la conception littéraire a rarement

suscité l'intérêt chez l'analyste.

Ce refus tient le plus souvent à la certitude quasi insignifiante et méprisable que

l'on se fait de la poésie. L'objet de cet essai est avant tout de prouver que

critique et créativité sont phases qui se succèdent simultanément dans la

conscience du producteur, qu'il est faux de limiter l'acte d'écriture à une

sorte d'exploitation du réservoir de la mémoire et que des connexions fort

difficiles à percevoir transmettent des informations de synthèses,

condensées ou dérivées par différents travaux de l'esprit.

La matière que nous exploitons n'est pas seulement un ensemble d'images prêtes à

l'emploi, mises en prescience pour un exercice de l'intelligence. Par

"image" nous supposons qu'il n'y a pas constamment représentation d'une

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forme donnée, mais qu'il peut y avoir fabrication immédiate du matériel

pour une exploitation utile sur l'instant.

Cette détermination du matériel poétique est tout simplement de la fabrication

d'outils d'écriture. On étonnerait l'homme de la rue en le soumettant à ces

sortes de spéculations insignifiantes et ridicules. On ne pourrait provoquer

chez lui que le rejet immédiat d'une telle constatation. Ce qui touche ou

charme son esprit est en réelle contradiction avec ce genre d'analyse. Mais,

d'autre part, nous pourrions susciter chez ce critique l'éveil d'une certaine

curiosité en lui prouvant que les différents arts utilisent des mécanismes de

la reconnaissance identiques, et que les arts et les sciences exploitent eux

aussi des directives communes pour accéder à leur propre système de

vérités.

Ce schéma commun qu'exploiteraient les sciences et les arts, et les techniques

appliquées découleront de la faculté propre à l'espèce humaine qu'est l'acte

de créativité par l'intelligence.

L'objet obtenu, tout aussi spécifique qu'il soit ne serait qu'une variante appliquée

de la capacité intellectuelle humaine.

Cela est précisément le sens où nous devons entendre le mot "poésie", pour cesser

de le rendre dérisoire ou de faible nature auprès du public et même auprès

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d'une critique avertie. Nous essayons donc de nous situer dans un contexte

qui ignorerait la polémique élémentaire sur le bon goût et sur la capacité

d'analyser la valeur du produit. Cet essai tente de vouloir comprendre le

phénomène "image" en tant que perception de matière transformée, mais il

ne saurait déterminer la qualité de l'image créée. Il est certes difficile de

rejeter cette association de message obtenu et sens du message, mais je

demanderai toutefois au lecteur d'éviter cet assemblage.

Il se peut également que des objections d'analyse éveillent sa conscience et lui

offrent des réflexions divergentes de ce qui est proposé. Il est dans la

nature de l'homme de penser autrement ce que tel autre s'est évertué à

prouver. C'est avec l'opposition et le doute que la pensée évolue. Le

progrès y gagne dans le débat.

Mais est-ce un tort que de vouloir comprendre comment s'organise la matière

poétique à l'intérieur de l'esprit et d'essayer de s'en faire une idée plus

précise ? Une chose simple acquise : il serait vain de confondre sa nature

avec l'étendue géométrique. Quoique... Il paraît difficile d'ignorer le

relationnel sensoriel, émotif avec la perception de la nature. Le phénomène

poétique, s'il est bien un travail de l'esprit, puise sa vérité en tenant compte

des informations extérieures, qu'il reçoit. La mémoire de la nature devient

alors nécessaire pour déterminer l'origine poétique et pour lui constituer un

fondement solide. Sa volonté de transformer sa perception n'est pas

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toujours comprise et son efficacité sur notre entendement ne porte pas à

tout coup. Il s'agit ici d'un décalage de sensibilité entre l'exécutant et le

receveur. Le mariage semble parfait quand l'exécutant et le receveur sont

de même perception, ou cohabitent en un seul individu. Nous avons essayé

non pas de déterminer sa valeur en nous basant sur une critique unitaire

mais bien générale.

Nous n'aborderons le problème de cette poétique que dans la mesure où elle

essaie d'analyser l'épineuse difficulté de sa sublimation et des origines de

sa créativité. Il n'est pas question ici d'aborder l'étude comparative de la

valeur poétique, mais de comprendre les mécanismes de sa sublimation.

Ces mécanismes de l'intelligence à travers les générations littéraires ont été que

très peu étudiés. Plusieurs raisons peuvent justifier ce désintéressement.

Son étude en elle-même qui nécessite une bonne connaissance du

fonctionnement subliminal. Son utilité qui semble contestable auprès des

professionnels de l'écriture. Les poètes eux-mêmes, possédaient-ils

suffisamment de capacité analytique pour proposer une interprétation

solide du phénomène ?

La compréhension de ce phénomène particulier, peut selon diverses analyses

déboucher sur des conclusions différentes. Que l'on vienne à considérer la

sublimation comme un simple transfert d'énergie sexuelle, ou comme un

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état activé ou latent selon les individus répondant à des capacités

intellectuelles, nous devons reconnaître que ces deux traductions de l'acte

créatif ne sauraient en rien nous satisfaire. Dans un cas comme dans l'autre,

la clé de la compréhension passe par l'étude interne du cerveau. Il faudrait

pour cela que nous possédions un moyen pour assister au travail cérébral

de l'intelligence. Dans le domaine médical, les derniers outils (scanner,

résonance magnétique) sont de faibles utilités pour véritablement

comprendre ce qui se passe à l'état de conscience. Encore faudrait-il

prétendre que c'est seulement à l'état d'éveil que doit se concevoir son

étude et son interprétation. Le matériel utilisé peut tout aussi bien

s'accumuler durant la période de rêve, de sommeil, ou de conscience

dérivée ? Où puise-t-elle réellement son origine ? D'où provient l'acte

subliminal et pourquoi cette aptitude plutôt qu'une

autre ?

L'essence même de l'acte subliminal est une aptitude difficilement cernable, - et

c'est une vérité communément admise par les psychologues aussi bien que

par les savants. On pourrait toutefois se demander si une analyse examinant

les faits par l'exécutant lui-même, permettrait d'exprimer une autre

hypothèse. Ce parti pris, cette option de l'intérieur fausse le résultat

observé mais prétend être au cœur du problème.

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Il y a donc une connexion puissante entre l'état de conscience et l'intelligence

créatrice. Cela se situe au niveau de la capacité inventive. Il y a une

solidarité incontestable entre le créateur et l'œuvre obtenue. Il nous faut

donc comprendre comment le travail réalisé nous permettra d'interpréter les

mécanismes sublimes de l'artiste. Le dessein et sa forme nous offriront-ils

les moyens de pressentir le déroulement de la tâche exécutée ? Si le fait

psychologique tire son origine d'un certain type de conscience cérébrale,

peut-on en exploitant une sorte de parallélisme entre le comportement de

l'exécutant et l'œuvre réalisée obtenir de ces séries d'analyse une réponse à

l'acte subliminal ?

Le psychologue cherche à s'appuyer sur des informations biologiques précises

pour comprendre le fait intellectuel et exploite des données sur la science

de l'esprit pour en extraire la capacité subliminale. On exige donc des faits

rapportés qu'ils donnent des informations suffisamment précises pour

exprimer des hypothèses ou tirer des vérités. Nous allons montrer dans ce

petit essai que le résultat artistique exploite la valeur du souvenir et cherche

à le transformer. Nous nous situerons donc dans l'espace de la mémoire. Et

c'est encore l'utilisation d'une certaine matière par l'esprit que nous nous

efforcerons de démontrer. Sans nul doute, la mémoire des mots ne suffit

pas à elle seule à découvrir les mécanismes de l'acte créatif. Il faudra

étudier la capacité à symboliser que possède le poète, son aptitude à

condenser, à dériver, à mêler images, sons et situations. C'est en parvenant

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à étudier de manière systématique les aspects obscurs de ce problème que

nous parviendrons à l'aborder plus lucidement.

Nous essayerons de l'expliquer. D'une manière plus générale, l'acte créatif nous

semble aller bien au-delà de la conscience cérébrale. J'entends que les

sensations perçues de l'extérieur entrent pour une grande part dans la

production poétique.

Une pensée complexe créée par le cerveau s'accompagne de charges émotives,

d'informations sensorielles qui tirent leur origine de la conscience, ellemême,

mais peuvent provenir de la perception extérieure également.

C'est dire que différentes relations externes et internes entrent en considération

pour la production d'images mentales. Le comportement accompli est loin

d'être simple.

Il y a donc des perceptions nuancées dans cette vie mentale, et notre analyse

critique s'effectuera à différentes hauteurs, tout au plus près de l'action -

comme participant et agissant - tantôt de manière assez éloignée, selon le

degré et l'intensité de concentration. Là est l'une des idées principales de

l'analyse poétique : cet état psychologique d'une assez grande complexité

nécessite une concentration extrême pour pouvoir déceler quelque chose.

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De nombreux retours s'avèrent indispensables pour percevoir

convenablement le produit poétique obtenu.

À vrai dire, le lecteur ne paraît pas avoir tout à fait tort de rejeter cette perception

difficile de l'art. Sans conteste, elle nécessite de grandes opérations de

l'esprit, un effort toujours renouvelé, avec une jouissance rarement atteinte

comparable à celle que l'on peut éprouver dans les autres disciplines. Peuton

toutefois aider le lecteur à résoudre cette difficulté ? Est-il possible de

proposer autrement l'exercice poétique ?

Nous n'avons jamais cru, au début de cette recherche, qu'il pût y avoir une

possible connexion entre la signification intérieure proposée par le poète, et

la perception de cette signification reçue par le lecteur. Il nous semblait

impossible de rendre réaliste ce que ce poète s'était évertué à idéaliser.

Cette connexion n'est jamais tout à fait réalisable quand bien même elle

s'effectuerait par un esprit intime et d'une sensibilité proche de celle de

l'auteur.

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L'ÉVOLUTION POÉTIQUE

Les anthologies de notre poésie, si incomplètes qu'elles soient, nous laissent

entrevoir le dessein de l'évolution créative à travers une adaptation

ininterrompue depuis des millénaires. Il est trop tôt encore pour savoir si

cette ligne se brisera, si elle monte encore, si elle tend à se stabiliser, voire

à décroître. Elles nous montrent une étonnante sensibilité de la conscience

du poète, à l'invention souple ou complexe qui cherche à exprimer une

émotion en exploitant des mots chargés de signifiants. Cette volonté de

créer s'est constamment développée dans des environnements culturels ou

sociologiques précis. De là a certainement résulté cette conséquence

d'adaptation littéraire à une situation déterminée. Il sera peut-être difficile

de tenter de comprendre les apports des éléments extérieurs dans l'acte

créatif final. Nous essayerons toutefois d'analyser le comportement de

l'acte créatif dans sa logique avec les mots, les sensations et les perceptions

extérieures.

L'intelligence poétique baigne dans un espace de mots, d'images et de syllabes.

Elle s'élance et se laisse emporter de découverts en certitudes,

d'expériences en nouvelles spéculations. Elle progresse en exploitant la

raison, sa logique et sa propre détermination spatiale ou géométrique.

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Notre pensée est rarement apte à exploiter le champ poétique de l'inspiré. Elle

pénètre peu dans la vraie nature de l'autre, et ne saisit que de manière

insignifiante le message profond remis.

Conçue pour la nourriture de l'imaginaire, dans des situations impalpables, créée

pour agir sur du matériel délétère, comment s'adapterait-elle à une

perception quantifiable et aisément déterminée ? Le plus souvent exclue,

délaissée et marginalisée, par le mouvement évolutif lui-même, révélera-telle

le défi du troisième millénaire ? Cela est peut-être faire preuve d'esprit

chimérique que de prétendre qu'elle sera apte à résoudre ce difficile

problème.

Nous comprenons aisément que cet état d'esprit, cette conception de la réalité qui

entre dans le principe de notre pensée, répond que fort peu aux aspirations

et directions du plus grand nombre.

S'adapte-t-elle réellement aux certitudes d'existence ? En a-t-elle perçu le

fondement et son avenir ? En vain, le poète cherche à plaire, poussant

l'autre dans son espace imaginatif, sans grand succès le plus souvent. Le

message est trop complexe, n'a pas d'impact direct, mais est reçu après

travail de l'intelligence, recomposition de la faculté créatrice, c'est-à-dire

avec des moyens que très peu possèdent. Le poète ne doute pas de son

propre raisonnement, il avance rempli de confiance, assuré de sa bonne

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route. Il jure de ne pas pousser autrui dans un labyrinthe fangeux, aux

ténèbres obscures, pourtant nul ne veut le suivre ou se risquer à emprunter

son chemin.

L'expérience prouve qu'un décalage conséquent de génération a rendu crédible la

voie tracée par l'innovateur. Elle démontre que sa méthode d'investigation,

les supports imagés exploités, la stylistique permettant l'assemblage de ces

mots, ce langage en quelque sorte différent et inconnu était le bon, et

s'avéra des plus utiles.

Pourtant la poésie contemporaine prétend avec aplomb s'intégrer dans la réalité du

quotidien, que cela soit par les poètes de la résistance ou du spatialisme, de

la nature ou de la modernité.

Elle avait montré autrefois, sachant se mettre au service des grands pour glorifier

leur règne, sa qualité d'esthétique dans la grâce de son discours. Saura-telle

s'adapter aujourd'hui à l'évolution de notre société et éclairer les êtres

vivants sur leurs comportements et leurs actions ? Là voilà encore, agitant

son immense phosphore, manœuvrant sa lumière au fond des ténèbres

obscures pour illuminer la conscience du monde. Elle exploite la mémoire

de son passé et prétend par la force de sa pensée participer à la

considération idéale du comportement humain. Il est vrai qu'elle subit des

blocages, des interdits quand ce ne sont des mépris et des quolibets. Elle

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voit sa logique imaginative rejetée au rang dernier. Etouffée, asphyxiée,

confrontée à d'incroyables difficultés, elle renonce le plus souvent à sa

volonté première.

Elle n'a pas les moyens d'entrer dans la réalité matérielle. Son espace est

l'imagination. C'est avec des mots qu'elle recompose une imitation du réel,

en exploitant la symbolique et l'analogie. Elle essaie de pénétrer dans

l'essence de l'inconnu qui lui échappe, qui est fluide à sa manière, elle veut

en déterminer les relations et accéder à sa nature. À la fois remplie

d'orgueil et de génie, la voilà soumise à une immense humilité. Sa forme

intellectuelle est le plus souvent inaccessible, à l'exploitation délicate. Elle

ne peut pénétrer dans certains corps jalousement protégés par une barrière

matérielle. Son champ d'action est bien l'irréel et l'impalpable. Elle spécule

sur des images en utilisant une rigueur mathématique et morphologique

indiscutable. S'il y a déformation de la réalité, interprétation autre du réel

quantifiable, c'est que le poète ou l'artiste en général prétend voir

autrement, avec un œil différent. Vrai, il déforme, il transforme, il crée.

Mais cette création s'avère curieusement coller à la réalité future. Le poète

est bien celui qui anticipe.

Il est pourvu d'une intelligence qui tend vers l'action intérieure, il veut analyser la

réaction qui s'ensuit. Il produit un objet chargé d'émotions, il en reçoit le

message. Y a-t-il contradictions, aberrations qui heurtent sa spéculation ?

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Quand bien même il ne pourrait atteindre son but, sa volonté d'agir ne

serait être méprisable. Appliquer sa capacité intellectuelle à ce genre

d'exercice révèle d'une audace de l'esprit. Le poète prend le risque d'être

rejeté, méprisé, incompris. Il n'a aucune finalité financière. Il va chercher le

bâton et peut se faire frapper. Telle est sa gloire !

Cette aberration vient du fait que le poète applique sa force créatrice sur des

objets rarement reconnus par le plus grand nombre. La capacité

imaginative de l'ensemble s'exerce sur des supports plus grossiers,

nécessitant moins de décomposition, moins de travail en quelque sorte. Il

n'est pas question de transmettre une valeur artistique pour que l'autre en

perçoive fidèlement le message. Non, l'autre doit fabriquer par lui-même

l'image à travers le matériel reçu. Jamais le poète ne pourra prétendre

transmettre avec exactitude l'impression du produit. On comprend

l'immense difficulté que peut engendrer sur notre esprit la nécessité de

transformer des objets pour les rendre comestibles à notre intelligence. Il y

a volonté d'animer de la matière dite morte.

Faut-il cesser d'approfondir la possibilité poétique ? Faut-il s'en tenir à une

représentation lyrique de l'émotion qui emporte les sens, exalte ou enivre et

disparaît ? Nous verrons à travers les différentes analyses qui ont été

proposées dans ce petit essai que nulle solution plausible n'a pu être

envisagée. Une sorte de fatalité de l'incompréhension semble régner.

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L'avenir ne laisse rien espérer. L'hégémonie de l'image télévisuelle

soumettra l'image à concevoir à l'état de misérable mendiant. Mais l'activité

de cette forme de vie sous-jacente, nombriliste, autarcique doit toutefois

être menée encore.

Il le faut, si l'on ne veut pas que la capacité intellectuelle rejette tout ce qu'elle

possède de rêve et d'imagination pour uniquement se consacrer à former

des esprits de rigueur et de logique. La ligne de progrès qu'emprunte

l'homme semble se développer sur d'autres aspects de la conscience. Cela

serait erreur de mépriser tout un pan de notre activité humaine prétextant

que l'essentiel se situe ailleurs, car la poésie doit participer au mouvement

évolutif de notre civilisation. En se rapprochant des nouvelles techniques et

technologies, en fusionnant avec elles, la poésie doit coexister et tendre

vers le haut, poussée par ce progrès vital.

Car il s'agit encore ici de développer une forme de l'intelligence qui n'est pas

uniquement évanouissante ou nébuleuse, mais qui est une partie

complémentaire des autres formes de pensées logiques ou rationnelles. Là

s'imposent des puissances de l'esprit et de l'entendement dont le grand

public n'a souvent qu'un aperçu confus et superficiel, mais qui doit être

éclairé pour accéder à l'œuvre.

C'est dire si la connaissance artistique et le savoir scientifique nous paraissent

intimement mêlés l'un à l'autre. Un principe d'existence terrestre qui

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rejetterait cette connaissance serait comparable à l'acte d'un homme qui se

crèverait les yeux, prétendant qu'il n'a pas besoin de voir. Le savoir

scientifique doit lui aussi admettre le bon fondement de l'art mis à sa

disposition. Il ne peut ignorer des faits prétextant qu'ils n'entrent pas dans

son cadre d'existence.

Ces deux formes d'intelligence pourront par une méthode plus rapprochée,

accéder aux grands problèmes que se pose l'humanité. Mises au service de

la philosophie, elles parviendront à faire avancer la pensée. Elles réussiront

aussi à nous instruire sur l'origine de notre intelligence, sa genèse et son

dessein initial. Par une analyse fractionnée, ou un plan d'ensemble, elles

nous permettront de mieux comprendre la nature même de notre esprit.

Mais cette conception de l'entendement a peu de chances de se crédibiliser

immédiatement. Chaque système de pensées se présente avec sa différence

et sa spécificité. L'effort sera collectif et interactif entre des hommes qui

accepteront de se compléter, et de dépendre les uns des autres. Il faudra

définir ce que l'on cherche à comprendre et la méthode que l'on désire

employer.

Le mouvement de ce petit essai ne prétend pas résoudre de telles difficultés. Il

cherche à mieux comprendre le mécanisme cérébral qui découle d'un acte

créatif, et vise à valoriser une discipline souvent méprisée et rejetée par le

public.

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LE CHOIX DES IMAGES

Nous allons prétendre pour un instant que nous ignorons tout des techniques

poétiques et de la maîtrise des règles, que nous ne possédons aucune

certitude concernant le rythme et l'accent, le compte et le chiffrage.

Nous voici donc en présence d'images, confrontés à des sortes de formes vagues

et délétères auxquelles nous essayons de donner une contenance. Ces

images semblent perceptibles peut-être pas dans leur essence totale, mais

toutefois leur nature est transformable par le moyen des sens. L'ensemble

de ces images peut former une sorte de cohésion ou être lu de manière

indépendante. Elles agissent encore les unes sur les autres par une loi que

l'on appellera synergique. Leur actif émotif se mêle, s'engendre et se

fortifie au contact de leurs parties élémentaires, cela peut se comparer au

mélange des différentes couleurs qu'offre la palette du peintre pour obtenir

des tons nuancés.

Le poète utilisera donc son matériel de mots, qui formeront immédiatement des

images ou des possibilités d'images, et se fera fort en exploitant la

technique d'écriture, le sens de l'organisation et sa sensibilité esthétique,

d'obtenir un produit musical de qualité certaine.

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L'avenir de ses images est déterminé par son degré de critique. Il y a le j'accepte

ou je refuse, le je prends ou je jette. On veut supposer que cette perception

de choix provient de son sens esthétique raffiné, ou de son expérience dans

l'étude des anciens.

Mais il y a encore une raison qui peut justifier cette sélection d'images, c'est la

volonté de produire des combinaisons ou d'accéder à des solutions que nul

avant lui n'avait osé mémoriser sur le papier. Il s'agit ici de l'acte créatif,

par excellence. Il est à remarquer que ce n'est pas seulement la nouveauté

de l'image qui justifie de l'innovation, mais cela peut tout aussi bien

découler du matériel grammatical et de son agencement.

Je reçois donc des informations qui proviennent de l'extérieur que je dois mêler,

mélanger à des affections dont l'origine est interne. J'examine plus ou

moins, en fonction de mon degré de critique, le pourcentage que je

donnerai aux uns et aux autres, et ce dosage, ou cet excès de dosage me

permettra d'accéder à une combinaison écrite. Ces perceptions externes et

internes sont constamment critiquées, acceptées ou refusées mais elles sont

accompagnées d'un matériel de langage qui correspondrait à du ciment

pour la construction d'un mur. Je balance ou je spécule entre des

mouvements d'informations perçues du dehors ou produits par le dedans. Je

détermine mal l'influence des uns et des autres, la résistance de la critique,

ou l'aberration de la solution pour la technique d'écriture. Ces différents

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paramètres jouent un rôle plus ou moins prépondérant en fonction de la

valeur du moment que je leur accorde.

Je passe en revue les diverses invitations à agir ou à ne pas produire de coups, car

la critique est parfois revêche et s'entête à refuser toute offre de départ.

J'écoute de très près, je veux dire : mon attention est à son extrême, ma

communication est parfaite. Que vais-je faire ? J'observe des mouvements

à peine perceptibles, des sortes de propositions basées dont l'exécution est

encore à déterminer. Je puis avoir l'indication d'une solution à extraire, -

son acceptation ou son refus sera fonction de l'exigence du choix.

J'invoque, j'évoque, je plonge dans ma mémoire. Je dois encore en quelque

sorte organiser un monde, produire dans un espace. Mais je n'en connais ni

ses limites ni ses fondements. Je me dédouble et mon critique va

déambuler ou se mouvoir dans cet ensemble, jugeant de ses effets et de ses

propriétés.

J'interroge cette conscience sur ce qu'elle décide dans le choix des solutions : elle

me répond en tachant de proposer la combinaison idéale. Elle hésite

parfois, et offre plusieurs coups. Ses solutions s'expriment sous forme de

sentiments, d'émotions ou de sensations. Je suis le critique, donc je

prétends détenir l'initiative. Mais la conscience est toujours présente -

jamais ne s'enfuit, jamais ne disparaît tout à fait - du moins pour demander

des associations nouvelles après mes refus.

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Tout se passe comme si critique et conscience se juxtaposaient dans la

simultanéité du temps pour prélever, combiner, associer des groupements

de mots puisés dans un immense réservoir. Rien ne pourrait réellement se

produire sans la capacité phénoménale que détient la mémoire.

LE SENTIMENT DU BEAU

Il faut reconnaître que le sentiment du beau, que sa détermination même soumis à

une analyse rigoureuse ne peut pas pour autant être décelé. Peut-être que la

difficulté que l'on éprouve à le déterminer vient surtout du fait que l'état du

beau est défini d'après un état antérieur reconnu dans l'Art. Les références

des générations passées sont alors les moyens qu'emploie le critique pour

justifier de l'essence du beau. On pourrait se demander si le critique ne

saurait pas aller au-delà de sa propre mémoire, de son propre système de

références culturelles - sauter le pas en quelque sorte - et tenter de

comprendre dans l'audacieux, dans la nouveauté et l'original. Et ce n'est pas

raisonner bien loin que de s'imposer une stricte méthode d'analyse pour

étudier le beau et son évolutionnisme dans les œuvres produites. Par un

effort de transitions possibles, de l'art à l'art, le critique parviendrait du

moins à comprendre le système d'évolution transformelle.

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L'on comprendrait peut-être un peu mieux comment les générations d'artistes qui

se sont succédé ont pu activer leur capacité créatrice pour modifier de

manière significative l'acquis imposé par les anciens.

Dans les procédés couramment employés par les artistes, on trouve l'aptitude de

dériver le travail final de l'autre, - un peu comme s’il y avait cette volonté

de perfectionner une invention ou une découverte en y ajoutant des

ingrédients inconnus. Il y aurait donc un système de variables plus qui

modifierait de manière significative le contenu et la forme de l'autre.

Chez le poète, l'actif qui produit des images nouvelles impose au lecteur la

perception d'un sentiment émotionnel inconnu. C'est le plus souvent la

création d'images qui en perturbe l'assimilation facile. C'est parfois la

structure grammaticale audacieuse ou carrément différente qui opère par la

résistance un effet négatif. Le rythme, l'accent ou la musique offrirait

pourtant des supports pour mieux favoriser la nouvelle reconnaissance.

Si des œuvres poétiques de la période antique expriment des sentiments

superficiels, des émotions lyriques qui caressent et exaltent une âme prête à

s'emporter, en opposition des exercices symboliques et obscurs, des

tentatives audacieuses d'associations surréalistes donnent un sentiment

d'hermétisme et de blocage. L'émotion rendue à je ne sais quoi de

désertique ou d'infranchissable et la volonté du lecteur se perd dans cette

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résistance. On trouvera dans la sculpture, dans la peinture ou la musique

contemporaine certains effets analogues perçus par le critique. L'asymétrie

des formes, l'association de matériaux indépendants, le déplacement du

centre font que notre capacité de percevoir hésite et refuse de proposer à la

conscience ces changements significatifs. C'est toute notre personnalité qui

en est perturbée. L'hésitation même légère concernant un trait, une courbe

ou une couleur suffit à remplir en nous cette idée de refus. Ainsi l'œuvre

qui suggère en nous des sentiments nouveaux à développer peut provoquer

son effet contraire : le refus définitif.

Le seul moyen efficace pour crédibiliser un exercice nouveau serait de l'imposer

avec insistance, à nombreuses reprises, dans l'esprit du critique. Le poète

est rarement compris à la première écoute, et c'est le plus souvent une

longue amitié auprès d'une communauté de confrères qui tend à crédibiliser

le produit poétique ainsi obtenu. Cette communauté d'ailleurs, à son tour,

peut exercer une influence heureuse ou néfaste sur le poète, et l'induire en

erreur. La capacité de percevoir est alors perturbée de manière négative par

le milieu.

Il résulte que cette analyse du beau est un sentiment spécial, déterminé par la

caractéristique que lui confère le critique. Il suggère une valeur, mais ne

peut en déterminer la raison. L'émotion paraît fixée dans la mémoire sous

l'effet de la culture assimilée dans le passé.

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UTILITÉ DU BEAU

L'acte créatif artistique s'avère-t-il réellement indispensable ? Est-il nécessaire

qu'il y ait cet habillage de la matière, cette organisation choisie et non pas

aléatoire ? Cette question peut, en vérité, se poser si l'on oppose l'art à la

science. Il faudrait prétendre que l'utilité du beau est seulement d'ordre

admiratif et ne possède nulle fonction efficace entrant dans un principe

organisé. Il est une sorte de statue unique, se suffisant de soi-même, que

l'on contemple telle une image qui peut apparaître et disparaître à tout

instant, sans lien quelconque avec une action d'utilité "dite" matérielle.

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L'ESTHÉTISME POÉTIQUE

Les structures esthétiques nous offrent des exemples assez frappants de cette

évolution progressive d'éléments nouveaux dans l'émotion fondamentale

qui, si elles ne semblent pas toujours en accroître la grandeur, en modifient

du moins de manière radicale la nature. Voulons considérer la plus

controversée d'entre elles, je veux dire la sensation poétique. Ce n'est

d'abord qu'une perception visible de quantité morphologique, puis c'est une

volonté d'accomplir un effort de lecture pour produire un état

psychologique d'élévation, de charme ou d'émotion. Il y a donc une

quantification visuelle qui permet d'identifier le produit à lire. Il peut y

avoir blocage ou refus devant l'exercice à accomplir. Une production

importante peut provoquer un rejet catégorique de la part du lecteur. C'est

donc la perception d'une certaine difficulté, d'une certaine résistance dans

l'exécution de l'effort. Et comme la recherche immédiate du comportement

consiste à préférer la facilité à l'attitude d'effort, l'objet poétique peut

engendrer une sorte d'exclusion.

L'amateur tendra vers l'aisance supérieure, et préférera à cet exercice de résistance

visuelle un accompagnement dans la ligne qui peut produire le danseur, le

sculpteur ou le peintre. Le premier mouvement manque de grâce et impose

un exercice saccadé de lecture, de combinaisons et d'associations. La

réceptivité de la discipline est indirecte - il n'y a pas message immédiat

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d'une substance à recevoir, mais bel et bien une volonté de travail de la part

du lecteur. Il lui faut devenir actif pour comprendre et assimiler. Et cet

effort ne peut pas se fondre dans le plaisir. On voudrait toutefois croire que

le rythme et la musique qui accompagnent le vers en faveur de l'amateur

portent la grâce et le mouvement. Cela ne paraît pas suffire. La

décomposition saccadée du vers casse cette espèce de communication entre

le lecteur et le poète, qui ne veut plus suivre la nouvelle proposition offerte.

Les structures esthétiques ont connu une évolution considérable sur ce dernier

siècle, et l'artiste a imposé à son public de concevoir et de penser autrement

l'objet reçu.

Il serait vain ici de vouloir analyser en quelques coups de crayon le transformisme

constant qu'a subi l'art sur ces dernières décennies, mais pour en revenir à

la coordination poétique, nous devons remarquer que tous les efforts

réalisés par les poètes n'ont pu engendrer chez le lecteur un quelconque

intérêt.

26


LA PERCEPTION DU LECTEUR

Toute la difficulté du problème qui travaille l'esprit du lecteur vient de ce qu'il

doit se représenter une perception pour ensuite en tirer du plaisir. L'image

ne lui est pas mâchée, décortiquée pour être prête à consommer. Il lui faut

la concrétiser. La perversité de cet art vient de ce que le lecteur doit penser

à la manière du poète. S'il ne peut "coller" à son système de pensées ou de

fabrication de perception, l'effet est nul. La poésie devient une langue à

part, une sorte de langage compris par l'inventeur et quelques initiés. Il

faudrait supposer que le système de perception associé à l'activité cérébrale

offrent quelques possibilités d'émotion et d'élévation. Le poème ne peut pas

être compris à la première lecture. Le premier passage ne permet que de

faire un repérage grossier, une sorte de détermination globale. C'est

pourquoi de nombreux retours s'avèrent nécessaires pour tenter d'attraper

ou de communiquer avec la pensée de l'auteur. Mais qui accepterait de

s'imposer un effort de l'intelligence pour capturer une substance qui donne

qu'un intérêt de second ordre ? Qui ?

L'élan refuse d'aller à l'action. Il rejette même le texte à lire, prétextant qu'il ne

pourra rien y déceler, que sa structure mentale ne lui permet pas de

l'intégrer. Et que faire ? Il faut donc rendre accessible le produit poétique.

Le seul moyen, c'est encore de le simplifier, de le rendre abordable

immédiatement.

27


MÉTHODE DE LECTURE

Quand je lis les vers d'un poète, je ne peux prétendre posséder la capacité de

pénétrer dans sa raison, d'intégrer les différents états de sentiments qu'il a

cherché à insérer, de recomposer dans l'ordre du déroulement les moments

très complexes qu'il a désiré exprimer.

Je sais seulement qu'il a prétendu faire vivre des impressions, et que le matériel

utilisé est composé de mots, de sons, de phrases et de structures. J'entre

alors dans son inspiration, essayant de ne pas trop me hâter de crainte

d'analyser faussement l'effet désiré par l'auteur. Je puis aisément couper le

mouvement continu du poème, car je prétends que l'inspiration est un acte -

la plupart du temps - divisé. Mais je dois le plus souvent rechercher cet état

de conscience vaporeuse ou relâcher quelque peu ma concentration pour

que l'exercice sonore du produit poétique devienne bercement musical

agréable à percevoir. J'en oublie alors le sens des mots pour focaliser mon

attention sur leur effet instrumental.

Je préfère prononcer à voix basse le texte plutôt que de le lire avec mes yeux ou

de le déclamer fortement. L'effet poétique me semble plus vrai, je deviens

un prêtre dans une cathédrale conscient de la propriété acoustique du lieu,

j'essaie de me transformer en ingénieur du son dans ma chambre d'échos.

28


Bien au centre du poème, les sons successifs prennent de l'ampleur, l'intensité du

travail musical atteint son point maximum.

L'analyse de l'écriture poétique est un tout autre exercice de la pensée qui

nécessite une décomposition grammaticale des mots, des signifiants, et de

leur complexe organisation. Que puis-je observer ? Je vois un assemblage

de lettres, et je dois savoir si le poète s'y est pris de manière réfléchie ou si

cet ensemble de signes est fils du hasard. Il me suffit de compter la

distribution voyelles/consonnes pour savoir s'il y a travail du poète ou

volonté de liberté. Je puis poursuivre l'investigation des lois et apprécier le

degré de résistance de l'exercice en fonction du nombre d'ingrédients

invisibles intégrés dans la tentative. Je sais toutefois apprécier un texte dit

libre, il n'est pas nécessaire que le travail réponde à un nombre de lois

obligatoires pour que l'auteur suscite chez moi de l'estime. Ma critique peut

se concevoir au-delà de cette ligne de démarcation. Et heureusement

d'ailleurs !

29


LA RIGUEUR ET LE LAISSER-ALLER

Si l'on considère l'ordre admirable de certains sonnets, l'agencement quasimathématique

sur de nombreuses propositions versifiées, les étonnantes

correspondances de nombres et de figures ainsi obtenues, on ne peut

prétendre que seules les combinaisons heureuses du hasard ont permis

d'obtenir une telle fréquence de gains. Il est certitude qu'un travail

volontaire et non pas inconscient du poète a permis de réaliser cette

addition de coups satisfaisants. Je ne prétends pas que tous les poètes

agissent de cette sorte, loin s'en faut, puisque beaucoup se laissent aller au

courant de la plume, guider par le simple loisir d'une Muse à suivre. Mais

d'autres, exigeants et responsables devant les vertus d'un art, s'essaient à la

maîtrise d'eux-mêmes, et tentent de contrôler avec plus ou moins de

réussite, leur capacité à produire.

Et c'est bien notre intelligence qui nous offre cette conscience de perception.

Nous ne prétendons pas que le tout est musical, et satisfait à des lois

acoustiques. Mais nous pouvons décomposer le vers en groupes de tierces

ou de couplages et apprécier de manière mécanique la correspondance des

voyelles et leur modulation au sein du groupe. Une lecture hâtive ne

permettrait pas cette appréciation.

30


LES IMAGES D'AUTRUI

I

J'étudie maintenant des images différentes des miennes, je les emprunte à autrui.

Ces configurations particulières auxquelles mon cerveau n'avait jamais

songé, je vais les intégrer dans ma conscience pour accomplir un travail de

l'esprit. Je décide donc de mettre ces images en rapport avec ma sensibilité

afin de vérifier ce que je puis éprouver. J'interroge l'amateur du poème et le

producteur de vers sur la valeur et l'ivresse à accorder au message reçu. Ils

peuvent répondre de manière courtoise ou agressive en fonction de leur

disposition d'esprit. Ils sont capables d'ignorer l'autre avec sa différence,

avec sa sensibilité nouvelle, ou avec sa technique inconnue.

Accepteront-ils s'ils sont excités par une autre raison, accepteront-ils de délaisser

l'endroit et d'y revenir un peu plus tard, conscients de leur inaptitude du

moment à bien juger ? Comment se comporte le critique ? A quelles

raisons glorifie-t-il l'endroit, ou le méprise-t-il dans les rencards de

l'indifférence ? Que faut-il en penser ?

Je reçois des images, l'esprit est en images. Toutes les informations qui circulent,

qui se condensent ou se développent dans mon cerveau sont perçues sous

forme d'images encore. Ma capacité s'adapte à ce produit matériel qu'est le

poème. Je dois faire apparaître à travers une représentation de mots,

31


d'accidents ou de coïncidences des figures, des comportements de figures

portés par des sensations ou chargés de sentiments.

Voici du matériel inanimé, amorphe, à l'état de lettres, qui renferme certes un

sens, mais qui doit subir une transformation considérable pour devenir

opérationnel. Cette modification ou cette mise en vie du poème nécessite

un travail intellectuel du lecteur.

Je dois tout d'abord comprendre, faire exister les premières propositions de mots,

donner vie en quelque sorte à des idées ou bribes d'associations - l'on voit

aisément toute la fatigue que peut engendrer un tel travail, sans oublier

l'aptitude ou non du lecteur à accomplir correctement l'exercice imposé.

L'intensité de cet effort justifie le plus souvent le refus du lecteur

d'assimiler tout nouveau paragraphe. Cela explique aussi sa quantité

homéopathique et son refus d'ingurgiter des masses énormes d'alexandrins.

II

J'étudie un quatrain, et pour tenter de le mieux imprégner, je lis lentement en

articulant chaque syllabe, en mâchant le vin du poème : je l'intègre, je bois

(un certain nombre de fois) à petites gorgées. À chaque nouvelle lecture,

une perception lucide éclaire ma cervelle. Je prétends mieux saisir. Les

mots apparaissent alors à l'état d'images, d'organisation de mouvements. Ils

32


offrent des possibilités à caractère cinématographique ; les solutions

s'enchaînent. J'intègre des formes de souvenirs qui parviennent à

s'architecturer dans ma mémoire. À toute nouvelle lecture, j'y ajoute des

ornements, des détails qui m'avaient échappé lors des assimilations

précédentes.

Je désire maintenant comprendre comment ce procédé d'intégration s'est opéré.

J'essaie de me représenter les différentes phases qui se sont succédé pour

obtenir cette perception. La compréhension des lectures successives ne sera

pas suffisante. Mais il me faut assimiler ce que le travail de l'esprit a pu

accomplir. Je considère le poème reçu avec les doutes, les conséquences,

les interrogations qui l'encadraient. Difficile de retrouver les différentes

phases, de les distinguer, - celles qui précèdent et celles qui se suivent sont

à présent mêlées dans un même temps ! Ces lectures passent devant mes

yeux, et cette réorganisation m'apparaît délicate.

La relecture du poème me semble correspondre à un principe d'habitude. Par

habitude, j'entends qu'il y a volonté d'accomplir un même effort, avec

passages sur certains endroits et reconsidération de la perception

fragmentée ou totale. L'exercice est réalisé dans une sorte de mécanisme

cérébral qui lisant et relisant produit des espèces de comportements

automatiques par la perception. Il est à supposer que ce travail répétitif

nécessite moins d'effort, et qu'une plus grande partie de la quantité

33


d'énergie est alors employée pour mieux assimiler d'autres endroits du

poème.

On conçoit tout l'intérêt que représente pour un amateur la volonté de lire à

plusieurs fois le passage proposé. Car la seconde et la troisième lecture

offrent des capacités de perceptions ignorées à la première assimilation. Un

poème y gagne à être revu. Sa charge trop complexe ne saurait être

intégrée à la première lecture. Il lui faut s'y reprendre à plusieurs fois pour

se prévaloir de pénétrer correctement le texte. L'image ne peut être

comprise du premier coup, les correspondances toutes reconnues avec un

léger survol. Les autres passages favorisent la constitution de souvenirs qui

rendent le poème plus familier. Les nouvelles lectures ajoutent et font

varier la perception première.

Les perceptions successives développées après chaque lecture pénètrent les unes

dans les autres et sont comparables à différents éléments d'un puzzle pour

obtenir une figure générale. La compréhension affinée résulte d'une

superposition d'analyses et de synthèses. Ainsi l'on voit que la lecture

unique du poème ne saurait se suffire à elle-même, il faut l'accompagner

par d'autres informations.

Le lecteur est confronté à une immense difficulté, - celle d'imaginer pour

percevoir. Sa mémoire ne lui permet pas d'exploiter une situation connue.

Il n'y a aucun acte de reconnaissance l'autorisant à évoquer le passé pour se

34


trouver face à une situation déjà intégrée. Il n'y a pas exploitation d'actionssouvenirs.

Tout se passe dans le présent avec la nécessité d'accomplir des

associations d'idées pour évoquer ou recevoir, percevoir ou sentir. La

mémoire ne peut pas retenir du passé des actes ou des situations

parfaitement coordonnées qui en allégeraient l'effort à accomplir. Il lui faut

éprouver ou ressentir immédiatement une émotion qui n'aurait aucun

caractère avec le souvenir.

35


PERCEPTION DU POÈME PAR LE LECTEUR

I

Nous nous sommes jusqu'à présent efforcés d'exprimer des états, des sentiments

assez complexes que tentait de transmettre l'artiste. Il serait bon de

chercher à comprendre comment le produit poétique est enfin reçu par le

lecteur. Nous devons admettre que cette réceptivité s'accomplit avec des

résultats jugés très insatisfaisants. Peut-on en déceler les causes, et

chercher les origines et les raisons d'un tel désaveu ?

La justification fondamentale expliquant le blocage où le refus du public viendrait

de l'étonnante difficulté de percevoir un message complexe nourri

d'images, de perceptions subtiles, d'arrangements audacieux nécessitant un

effort maximum de l'intelligence. La transmission de sensations nous

apparaît comme un état complexe de la perception. L'intensité du sentiment

exprimé peut varier de manière significative et une puissance de poème est

parfois reçue avec une indifférence quasi totale.

Il faut préciser qu'un lent processus de sélection du poème permet d'intégrer, tout

en conservant la mémoire des lectures passées, une quantité plus

importante de sentiments, de sensations ou d'images. Ce qui tend à prouver

qu'un poète ne peut être admis ou compris au premier passage, mais que

des retours successifs s'avèrent indispensables pour accéder à l'art poétique.

36


Et l'on peut ainsi prétendre qu'un effet maximum sera atteint à sa lecture,

puis qu'un comportement d'indifférence animera la conscience de

l'amateur. Il lui faudra alors cesser la lecture de cet artiste, l'esprit étant

arrivé à une phase dite de saturation.

Le lecteur doit recevoir un produit poétique composé d'images et de sensations,

les deux étant intimement mêlées. Il paraît difficile de rendre divisibles ces

états de conscience, l'image participant à la sensation par sa représentation,

et la sensation étant supportée par un actif imagé.

Quand j'écris : le ciel bleu, ceci est une image et peut susciter un schéma

représentatif. Si j'ajoute se déchire, j'exploite une possibilité émotive qui

provoquera une sensation. Par cet exemple, on voit bien que les deux

éléments sont liés et paraissent difficilement séparables. Un seul est peu, et

l'autre est un actif sans support - une sorte de verbe en attente.

37


II

On admet le plus souvent que les états de conscience poétiques composés de

sentiments, de perception, d'excitations à l'âme sont peu susceptibles de

provoquer chez l'amateur une quelconque réceptivité. Il y a un mur, une

sorte de limite infranchissable, une muraille protégée et inviolée. Le poète

désire tant bien que mal, en usant de stratagèmes, de finesse ou

d'intelligence de pénétrer cette place forte du mépris populaire. Nous

devons reconnaître que nul n'est parvenu à crédibiliser son produit

poétique. Les collections regorgent de poètes exceptionnels, de génies

immortels qui donnent une image d'eux grandie mais dont la portée

universelle est quasi insignifiante. On suppose une valeur à travers une

personnalité littéraire, mais cette personnalité est rareté étudiée, lue ou

appréciée. Et c'est bien la transmission de l'émotion poétique qui ne passe

pas, qui n'est pas perçue ou qui engendre le refus. Oui, les hommes du

commun se prononcent sans hésitation sur cette discipline : ils ne sauraient

reconstituer à travers des mots renfermant des concepts sensibles, des

images de qualité. Ils préfèrent, - et cela peut s'entendre, recevoir des

images toute prêtes à la compréhension avec un effort minimal d'acuité

intellectuelle. La poésie ne peut donc être accessible à la masse. Elle

conservera son aspect élitique, rare et difficile. Sa résistance l'exclut, sa

profondeur l'enterre.

38


Il faut ici puisque l'opportunité s'y prête, apprécier avec quelle efficacité les

chanteurs poètes du vingtième siècle sont parvenus en usant de support musical et

de la prononciation des textes, à faire passer dans une large opinion publique des

contenus littéraires et poétiques d'une valeur indéniable.

On remarquera toutefois que la poésie pure, celle qui se suffit à elle-même par

son essence imagée a subi l'accompagnement d'effet musical et d'une

articulation exprimée. Le travail a donc été quelque peu mâché, facilité

pour permettre au plus grand nombre d'y accéder. Cette observation ne

saurait remettre en cause l'immense gain réalisé par ces chanteurs poètes.

Nous devons ici les en remercier.

39


LES INTENTIONS DU CRÉATEUR

La volonté d'accomplir un effort démontre déjà chez le lecteur, l'existence d'une

faculté esthétique qui s'associe avec la perception normale. L'intelligence

reçoit des messages organisés les uns avec les autres et exprimera un

jugement sur la nature de son beau. Je ne prétends pas que le lecteur qui

s'accouple à un critique décèle toutefois l'intention de l'artiste. De même

l'artiste ne peut déterminer exactement sa visée et parfois le but atteint n'est

pas le but escompté. D'autres fois encore, plusieurs pistes ou propositions

sont offertes au lecteur, il s'agit ici d'une conception multiréférentielle de

l'œuvre d'art : on dit d'un poème qu'il a plusieurs sens, d'un tableau qu'il a

plusieurs degrés de lecture. Cette intention est le plus souvent voulue par

l'artiste, et cette intuition du multiple fait partie intégrante de sa capacité à

exercer sa discipline. Mais il y a le plus souvent une volonté bien orientée

de lecture dite basée et la flèche doit atteindre telle cible.

Il faut toutefois reconnaître qu'il y a décalage dans quatre-vingt-dix pour cent des

cas entre le message envoyé et la perception reçue. L'appréciation

esthétique du lecteur est en réelle contradiction avec le travail exécuté par

l'artiste. On dirait qu'un apprentissage par l'effet répétitif s'avère

indispensable pour intégrer l'œuvre, pour l'admettre comestible.

40


Car l'intelligence créative est parfois sans concession : produire de nouvelles

formes, concevoir des œuvres révolutionnaires engendrent non pas un effet

de surprise, mais une situation d'incompréhension totale. Baudelaire et Van

Goth ont été victimes de leur génie, de leur avance temporelle - c'est encore

le fameux décalage. Mais que faire ? Faut-il délaisser son génie, et lui

substituer du talent pour plaire, ou faut-il, au-delà de la controverse

temporelle, accepter la non-crédibilité de l'œuvre en Alpha ? Le risque est

de se voir disparaître à tout jamais... Mais qu'importe ! Le génie même

incompris sera œuvre appréciée de Dieu.

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ANALYSE DE LA VALEUR

C'est donc une conception négative réduisant l'acte poétique à une valeur proche

de zéro qui est perçue par l'ensemble des lecteurs possibles. Cela consiste à

prétendre que le travail poétique ne débouche sur rien. C'est une sorte de

zéro inutile qui s'accole à l'Idée du poème connu un infiniment peu. La

matière même du poème porte une appréciation négative et non pas une

valeur d'indifférence. Il y a donc refus et exclusion du produit donné. Par le

recueil, par le poète, l'Idée d'un exercice poétique se transforme en

certitude de rejet. Le paradoxe du critique est dans la constance

d'appréciation négative que peut susciter la poésie à travers des générations

indépendantes et malgré un choix exceptionnel de textes majeurs. L'analyse

devient donc constante, il y a une forme d'immobilité de la critique, la

réflexion devient immuable. Les uns et les autres confrontés à l'ensemble

des poèmes à lire expriment le même dégoût. Pourquoi ? Ne faut-il pas

condamner la matière exploitée ?

Elle est l'argile qui se glissant entre deux Idées crée le matériel sonore qui sera

entendu par le lecteur. Or il refuse cette musique. Cette agitation de mots

collés provoque en lui un dégoût visuel et acoustique. Sa démarche

intellectuelle de fabrication d'images se heurte à un refus.

42


LIRE ET RELIRE

Nous nous plaçons dans l'hypothèse poétique. Il est nécessaire au lecteur de se

représenter une association d'images sans avoir pour autant intégrer le flot

d'images en lui-même. Il a une indication plus ou moins sommaire dans

son acte pensé de ce qui lui est représenté, et cette partie de la

représentation du poème devra lui suffire pour recevoir l'émotion

recherchée. Il ne détiendra en quelque sorte qu'une quantité réduite de

l'objet proposé. Mais à travers cette détermination, il lui faudra accéder au

charme désiré. On voit aisément qu'il lui manquera beaucoup

d'informations pour apprécier cet objet. Il peut ou il doit, s'il veut faire

preuve d'honnêteté intellectuelle, opérer à nouveau une lecture du passage

pour mieux comprendre. Sa réceptivité est donc fragmentaire. Il ne pourra

mémoriser qu'un nombre limité d'informations dans la perception première.

Lors de son opération de relecture une représentation du souvenir immédiat

surgira, s'associera à de nouvelles informations, et imposera des

modifications suffisamment significatives pour exciter autrement la

perception du poème.

La conscience peut se sentir nourrie par l'épargne poétique passée et encore

s'enrichira de nouvelles informations perçues. Des excitations nouvelles

viennent actualiser la représentation déjà intégrée. L'endroit poétique

apparaît toutefois actualisé. On ressent fortement qu'il est plus présent

43


encore. L'intelligence a toutefois opéré un travail d'association de mémoire

et d'excitations nouvelles.

On voit évidemment tout l'intérêt que peut représenter la volonté pour un lecteur

d'accepter de lire plusieurs fois le même passage pour tenter de l'intégrer.

On conçoit aisément qu'un tel exercice pût susciter chez l'amateur de

poèmes le désir de comprendre, d'assimiler et non pas de rejeter

immédiatement le texte lu.

Il faut donc intégrer du temps, de l'espace et du blanc en durée plus ou moins

significative pour prétendre assimiler un produit à caractère poétique. Les

comités de lecture des maisons d'éditions n'opèrent pourtant pas de cette

manière. Ils cherchent ce qu'on appelle "le coup de foudre", c'est-à-dire la

satisfaction immédiate, prétendant imiter le pseudo-lecteur qui a besoin

d'une réceptivité d'instant.

Ce qui engendre que des œuvres dites difficiles seront irrémédiablement rejetées,

méprisées et retournées comme un vilain tissu rempli de crasses. On se

souvient de la fameuse phrase d'Anatole France condamnant le manuscrit

de Stéphane Mallarmé, L’après midi d'un faune en ces termes "On se

moquerait de nous ?"

44


L'EFFORT DE SUBLIMATION

Il faudrait aborder cette fois le véritable problème de la sublimation intellectuelle,

qui est l'une des représentations les plus élevées de l'effort de conscience.

Peut-on réellement dire que la volonté de créer avec l'emploi de

l'imaginaire suppose la capacité de résolution du problème ? Autrement

écrit, que l'artiste avant d'avoir entamé l'exécution de son acte a déjà

prétendu qu'il était apte à le résoudre ? Il y aurait capacité immédiate

d'accéder à la réalisation du travail définitif, et toute la volonté de l'artiste

consisterait à confirmer par la réalisation de l'exécution ce qu'il avait

supposé ou prétendu être capable d'obtenir.

L'aberration de cette hypothèse est dans le privilège que posséderait l'exécuteur

d'accéder à une finalité d'œuvre sans même réellement connaître les

moyens pour y parvenir, le temps nécessaire à son obtention et la taille de

l'objet. Cet effet de conscience ou de principe synthétique ne peut

s'exprimer que sous la forme d'une perception d'image impalpable - cela

semblerait plutôt découler d'une impression. Nous parviendrons donc à

admettre que la volonté de créer s'offre à l'esprit comme une capacité

d'action et que le travail de l'exécutant consiste à transformer l'image

perçue en réalité quantifiable.

Le créateur qui veut accéder à une forme se représente le travail à exécuter. La

représentation concrète de ce qu'il avance s'obtient au fur et à mesure que

45


la tâche s'élabore par refus, doutes et coups d'audace. À cet instant de

sublimation, l'objet prend corps et l'hypothèse retenue peut être alors

vérifiée.

Il est à remarquer qu'à l'instant même de l'exécution d'autres états de conscience

s'offre à la raison de l'artiste, et le schéma initial peut subir des variantes

d'appréciation, de choix ou de goût. C'est encore une projection de la

réalisation qui s'exprime dans sa conscience mais variant à un autre temps

de l'élaboration.

Il lui faut d'ailleurs constamment intégrer ces variables d'exécution pour en

parfaire le dessin initial. Henri Bergson dans l'effort d'invention (L'énergie

spirituelle) rappelle comment M. Paulhan a montré sur des exemples du

plus haut intérêt comment l'invention littéraire et poétique va ainsi "de

l'abstrait au concret", c'est-à-dire, en somme, du tout aux parties et du

schéma à l'image.

Il a pourtant une objection concernant l'analyse finale de ce procédé. Comme il

arrive dans grand nombre de cas, le but à réaliser par l'artiste n'a pu être

atteint. Il y a, malgré sa volonté délibérée d'accéder à sa forme finale,

incapacité de l'exécutant à se satisfaire du résultat obtenu. Et malgré de

nombreuses tentatives pour en parfaire la forme, l'objet est loin de répondre

aux critères de la première impulsion de l'image projetée. Cette conscience

46


de perte peut engendrer chez le créateur le désir d'en cesser là l'expérience.

Il cherchait et n'a pu. Généralement, il tente d'extraire de cet échec les

éléments gains qu'il pourra intégrer dans une nouvelle tentative

d'exécution.

47


LES MODÈLES DE SUBLIMATION

Lors d'un acte créatif, les images qui se proposent, les structures grammaticales

qui viennent à la conscience de l'écrivain se succèdent par un fil invisible

qui le relie. Le à quoi tu penses, pourquoi te vient-il ceci résultent de

connexions toute intérieures. Leur ressemblance est le plus souvent

inconnue du lecteur. Elle est parfois ignorée même du créateur qui ne se

soucie pas de la façon dont le résultat a été obtenu, mais s'évertue plutôt à

comprendre quel charme peut opérer son poème sur sa personne ou sur

celle d'autrui.

Cette recherche de signification correspond à une volonté d'introspection qui

suscite que très peu la curiosité des poètes. Ils demandent souvent par une

sorte de boutade de langage qu'on leur explique ce qu'ils ont voulu dire,

étant incapables de comprendre ce qu'ils ont cherché à y mettre.

Mais il faut bien que l'image présentée à l'esprit résulte d'un travail cérébral

précis. Le souvenir obtenu doit avoir une origine dans la mémoire du

créateur, quand bien même cette image aurait subi des modifications

importantes lors du travail de sublimation.

Est-il possible d'écrire que l'image appelle l'image, que le mot engendre le mot et

que ces matériaux de l'esprit animés par une force spirituelle élabore la

48


construction du poème ? Peut-on dire que l'image produit une action en

favorisant l'émergence d'une autre image ? D'ailleurs, à quelles raisons

cette nouvelle image est-elle activée ?

On connaît bien les procédés littéraires qu'exploitent les poètes pour produire de

nouvelles solutions : ils travaillent par le principe analogique, par la

représentation symbolique. Ils exploitent le raisonnement et son contraire,

ils tirent de la condensation des nouveautés de forme jusqu'ici jamais

autorisées ou soupçonnées.

Le mot lui-même par son aimantation, par son frottement produit un autre mot et

conçoit des structures grammaticales. C'est ici un procédé distinct de

l'utilisation imagée bien qu'il puisse se définir par rapport à sa

représentation, formant les éléments même de cette représentation : les

voyelles et les consonnes produisent des mots qui définissent des sens et

conçoivent des images.

On observe donc une influence de l'image sur l'image, du mot sur le mot. Mais

faut-il ignorer pour autant l'influence des images sur le schéma poétique en

cours, le flot reçu dans sa quantité pour engendrer chez le poète une

perception générale du prochain mouvement à décider ?

49


À côté de l'attraction ou de l'excitation exercée par l'image sur l'image, par le mot

sur le mot, il peut y avoir une globalisation morphologique de l'avalanche

d'images qui engendre un nouveau dessein à suivre. Nous passons donc

d'un esprit analytique décortiquant voyelles et consonnes, travaillant en

cherchant l'emplacement et le bon agencement des lettres, à un état de

conscience imaginatif favorisant la création ou l'émergence de souvenirs,

puis à un comportement synthétique du poète accomplissant une

appréciation générale du résultat obtenu.

L'esprit agit sur trois axes du support mental. Le premier mouvement est

mouvement de translation sur la surface plane du papier. L'intelligence va

du point A au point B par le jeu des mots, des syllabes, ou des images à

écrire. Le second plan se situe dans l'esprit du producteur, et le travail est

en profondeur, l'effort mental est dit vertical. Il consiste à puiser, à

chercher au fond de soi les solutions d'images à produire. La troisième

activité dite de synthèse enveloppe l'ensemble des informations perçues ou

lues et décide de la nouvelle marche à suivre.

Les forces qui travaillent dans les différents cas peuvent varier en intensité. Si la

direction semble opposée, c'est leur complémentarité qui permet la

construction du poème à obtenir.

50


vertical o

profondeur

linéaire. Translation

Les 3 D

globalisation

Mais prétendre savoir de quelle façon travaillent les différentes forces paraît étude

assez délicate. Leur intensité est modifiée par la valeur de l'instant que leur

accorde l'exécutant. Si celui-ci focalise son effort sur le travail vertical, la

globalisation sera inexistante et l'exercice sur les mots relégué au deuxième

plan. S'il est en phase d'analyse approfondie, de recherche musicale, de

comptes de signes, sa conscience de synthèse sera rejetée et sa recherche

d'inspiré minimisée.

Il peut toutefois sans qu'il y ait interférence entre les différentes dimensions,

passer de l'une à l'autre dans une fraction temporelle relativement courte.

L'impulsion, le rejet, la synthèse, l'analyse quoique étant des activités

indépendantes sont hautement complémentaires, la cause finale étant

d'obtenir un produit satisfaisant.

51


LA SÉLECTION DES PROPOSITIONS

L'un des problèmes majeurs de la création poétique est de savoir comment

l'exécutant accomplit ses opérations de l'esprit pour sélectionner et prélever

telle solution plutôt que telle autre. Car cette sélection s'opère dans un

choix relativement étoffé de propositions possibles. À moins qu'il faille y

voir la capacité immédiate de doute et d'hésitation entre seulement deux ou

trois combinaisons. Du moins pourquoi ces traces de mémoire, ces

impressions de souvenirs s'offrent-elles à la perception présente ?

Il semble difficile de parvenir à séparer bien nettement la notion d'idées et

d'images aléatoires quand bien même un schéma directeur de situations

permettrait d'expliquer le choix de telle association au profit de telle autre.

Si les souvenirs sont mémorisés de manière relativement ordonnée, il faut

bien que l'intelligence créatrice passe par une opération de brassage, de

transformation, d'accouplement facultatif proposé par le hasard pour

obtenir des solutions de combinaisons.

C'est bien une classe de souvenirs sélectionnée par le principe analogique qui

s'offre à la raison de l'inspiré et lui permet de puiser une solution dite

acceptable. Car son jugement est personnel et la critique d'autrui sait

parfaitement remettre en cause son principe choisi.

52


Une association proposée engendre immédiatement une autre interrogation de

choix - elle engendre une nouvelle volonté de combinaisons à trouver, en

fonction d'ailleurs d'une nouvelle classe analogue.

Quand j'écris : la fleur bleue, que puis-je ensuite proposer ? Qu'est-ce qui se passe

dans ma raison ? À quelle obligation vais-je proposer une nouvelle

association ? Dans ce cas précis, la loi grammaticale du verbe s'impose.

Exemple : la fleur bleue est perchée sur le toit. C'est bien la combinaison

"est perchée", qui est rare, étonnante, curieuse, etc... qui provoque un effet

associatif avec la première proposition la fleur bleue.

Ce qui permettrait d'aller de "la fleur bleue" à "est perchée", pourrait s'appeler

énergie mentale, un peu comme une source électrique nourrit de pulsions

un ordinateur et fait fonctionner la machine.

Mais le travail analogique, cette symbolique de l'esprit, ou cette capacité que

possède l'esprit à purifier, à comparer, à supposer "ressemblant" semble

assez mystérieux. Il pourrait découler de la volonté de l'intelligence à

simplifier l'information à traiter, en la mettant dans une classe

d'équivalence : Le ventre d'une femme enceinte est une mandore par

représentation de la forme. Il y aurait donc volonté de mémoriser par

synthèse de l'image, aussi. J'ajoute aussi, car il est évident que c'est là un

53


des travaux de la mémoire - très important pour l'explication de la raison

créatrice - mais ce n'est pas le seul travail de l'intelligence pour autant.

54


NATURE DE L'INSPIRATION

Le problème que nous souhaitons aborder ici est le problème de la maîtrise de

l'imagination, s'il n'est pas audacieux de vouloir prétendre le résoudre.

Quand nous allons chercher au plus profond de nous-mêmes des éléments

présents, quand nous désirons les combiner, quand nous exploitons des

lectures immédiates ou de passé proche, quand nous imitons le mécanisme

de la pensée d'autrui, enfin quand des systèmes complexes de proposition

d'images et de mots s'offrent à notre personne et qu'elles nourrissent notre

intelligence, que se passe-t-il réellement en nous ? Est-il possible

d'analyser l'effort ou la tension nécessaire à cet exercice cérébral ? Peut-on

comprendre le jeu et l'enchaînement des mécanismes de représentations ?

Comment ces possibilités intellectuelles s'organisent-elles les unes les

autres pour entretenir des rapports ?

Ne serait-il pas raisonnable de bien vouloir différencier le matériel employé -

j'entends les mots, les images, les souvenirs, donc matériel de travail, du

travail lui-même c'est-à-dire l'effort de la pensée qui se concentre et

accomplit la tâche ?

Toutes ces questions que l'on cherche à se poser, se réduisent en une seule : quelle

est la nature de l'inspiration ?

55


Quelle que soit la méthode employée pour tenter de répondre à cette délicate

question, on laissera de côté le problème dit du génie, qui en vérité semble

impossible à comprendre. Il correspondrait grosso modo à une aptitude

supérieure satisfaisant aux exigences d'admiration d'une population choisie.

En effet, les critiques se sont surtout préoccupés du besoin de satisfaire un

goût d'après un système de valeurs bien déterminé, sans se soucier de la

marginalisation du produit obtenu qui peut être un véritable paramètre

d'exclusion d'une œuvre d'art pourtant réelle. N'y a-t-il pas de chefsd'œuvre

inconnus ? Des génies à tout jamais incompris et exclus, qui

n'ayant pu crédibiliser la qualité de leur discipline auprès de leurs

contemporains sont à tout jamais tombés dans les oubliettes de la postérité

? La réponse semble affirmative.

56


RAISONS DE LA CRÉATION

Quant à la création proprement dite, qui est pourtant l'essence même de la poésie,

notre analyse prétendra qu'elle est en grande partie issue de la mémoire

d'autrui. Le créateur est celui qui produit quelque chose de neuf,

d'inexploré et d'utile. À savoir si son degré d'invention correspond à ce que

recherche une collectivité ou une future société d'hommes... Le

jaillissement est le propre du génie. Tout inventeur, petit ou grand,

connaîtra des phrases d'exaltations, de découvertes ou de trouvailles. La

connexion s'opère entre ce que pense et produit l'inventif, et ce dont a

besoin un système d'hommes.

L'intelligence refuse donc de reproduire ce qui déjà a été fait. Elle ressent le

besoin d'évoluer dans un espace nouveau. Elle ne peut se suffire de la

proposition passée. Elle cherchera le plus souvent à la faire varier, évoluer

ou changer. Elle ne reconnaît que l'imprévisible. C'est bien à une raison

antécédente qu'elle se détermine de cette façon. Il y a analyse de la

situation passée et volonté de la reconsidérer.

C'est une synthèse de situations qui engendrera un acte créatif nouveau.

Quel est ce privilège dont bénéficie l'artiste qui peut, par son esprit de synthèse,

ou d'analyse d'une situation passée, proposer une combinaison subliminale

57


issue pourtant d'une mémoire active ? Qu'est-ce qui lui permet de penser

autrement, là où toute capacité antérieure n'avait pu y déceler une nouvelle

porte ou un nouvel espace ? La sublimation serait donc facteur d'une

variante, d'un concepteur différent, d'une perception dite anormale qui peut

exploiter l'insolite ou le bizarre, le choquant, l'interdit ou l'audacieux.

Cette forme d'intelligence ne peut pas avoir un but déterminé. Elle ne sait où elle

va, imitant à merveille l'explorateur d'une région inconnue qui dit à ses

porteurs, "Continuons, continuons". Il faut donc posséder une immense

capacité d'étude de soi pour prétendre être apte à poursuivre dans cette

action. Le créateur est celui qui s'est pesé, et qui ne s'est pas trouvé à

défaut. Il se sait capable d'atteindre un but. J'écris un but - car en vérité, il

ignore totalement la finalité de son acte.

D'où tire-t-il son invention ? Il construit sa mémoire avec le matériel d'autrui.

Mais il emmagasine peut-être avec sa propre méthode les informations

perçues de l'extérieur. Et c'est bien sa conception différente, sa spécificité

d'être humain, cette espèce de variable de comportement et d'analyse qui

lui permet dans son acte créatif d'accéder à un produit nouveau. Il faudrait

donc étudier l'industrie elle-même, et non pas son jaillissement. Le

jaillissement peut se rapporter à l'énergie subliminale, mais elle ne

permettrait pas de comprendre le contenu du travail obtenu.

58


LES DIRECTIONS DU CRÉATEUR

Cette forme d'intelligence poétique qui pense à concevoir autrement la matière

des mots possède une aptitude qui lui permet de remettre en cause le

résultat obtenu. La solution n'est jamais finale, elle ne s'arrête jamais à une

situation définitive. Elle voudrait penser à volonté, et toujours évoluer. Le

poète évolue en cherchant constamment de nouvelles formes d'inspiration,

en remettant en cause la finalité perçue. Il tire de son pseudo-échec une

capacité à reconsidérer sa matière extraite. Le peintre, le sculpteur,

hommes qui travaillent dans la transformation de la matière éprouvent un

sentiment similaire. Une œuvre, un tableau sont lus, reconnus, analysés et

subissent un feu de critique.

On peut toutefois observer que la capacité créatrice d'un être humain imitant une

courbe logarithmique connaîtra une rapide aptitude de croissance, puis

tendra vers une sorte de maximum pour redescendre lentement. Telle est la

loi inéluctable de la vie qui passe par différentes

phases de croissance, de développement, de maturité et de

dégénérescence.

Il y a donc une activité qui se situe dans la production de solutions, et une autre

activité orientée sur l'analyse des rapports. L'on peut appeler cette analyse

de rapports, l'étude de la critique.

59


Ce que nous devons déterminer, c'est le point d'équilibre entre ces deux

connaissances, entre ces deux aspects de l'activité créatrice. Il est à

supposer que l'entente ou que la contradiction qui tire l'un vers le refus et

l'autre vers la production nouvelle doit tendre vers un point d'équilibre. Ce

conflit intérieur peut tourner à l'avantage du producteur, et le critique

bouche cousue, laissera l'accumulation de coups s'accomplir. Le cas

extrême semble l'écriture automatique. Dans ce cas, le critique est

inexistant. Seule l'accumulation de combinaisons sans l'ombre d'un choix

est opérée.

En pensée inverse, un poète peut décider d'être un chasseur foudroyant, de refuser

toutes les propositions qui se construisent dans son intelligence, d'aller vers

une forme de blocage, d'interdit et d'en tirer cette sorte de stérilité qui a si

longtemps accompagné la poétique Mallarméenne.

60


ANALYSE DE L'EFFORT D'INVENTION

Il serait bon d'examiner avec attention les différentes catégories de travail de

l'inspiration et de les bien séparer en allant du plus facile d'accès au plus

complexe d'invention. Le plus simple semble le travail d'imitation et le plus

complexe, le travail de création. Il est vrai que le tout semble parfois

intimement mêlé et l'influence agit de manière synergique avec l'acte

créatif.

Il faut dans un premier temps distinguer différentes intensités de la réminiscence

ou du souvenir. La mémoire pure peut rapporter de manière lucide et claire

une information stockée et prête à l'emploi, sans modification aucune du

contenu. Son utilité est directe. Le souvenir est actualisé sans variante

aucune. La représentation est volontaire, et son exploitation totalement

conforme à sa mémorisation. Le cas rappelle assez sensiblement

l'apprentissage scolaire d'une fable ou d'une récitation. L'ensemble est fixé

dans la mémoire de façon satisfaisante et peut resurgir ou être donné à la

conscience sans modification aucune. Le travail du rappel n'est d'aucun

intérêt, l'indispensable étant de faire surgir l'information au moment

souhaité.

L'invention complexe ou acte créatif emploie des moyens autrement sophistiqués

pour accéder à son principe subliminal. Les procédés exploités ne font plus

61


appel à une mémoire répétitive mais développent le principe d'une

mémoire active, connectant et combinant des informations auditives,

visuelles, de lecture et de perceptions sensitives. Son travail consiste à

mélanger, reproduire, dériver, varier l'ensemble de ces ingrédients, un peu

comme un peintre s'essaye par le jeu des couleurs à obtenir des solutions

nouvelles pour sa palette. Aussi quand l'inspiré exige de son intelligence

des propositions de rappel, celles-ci ne viennent pas s'offrir à la conscience

de manière automatique, mais elles subissent des variables de travail qui en

perturbent le sens. Mais il est très difficile d'examiner avec exactitude le

travail subliminal de l'artiste, car il faudrait pour cela pouvoir pénétrer dans

les souvenirs de sa mémoire, et lui seul a la clé de son esprit. Il s'agit ici

d'une opération qui relève davantage de la détermination psychanalytique

que d'un acte hypothétique analysable par tous.

62


LA DIFFICULTÉ D'ANALYSE

La connaissance poétique ainsi analysée y gagne en crédit. Les origines de sa

sublimation l'élèvent quelque peu. L'on s'aperçoit toutefois que

l'explication relative à ses mécanismes de sublimation est une entreprise

extrêmement difficile, qui passe par la pénétration dans la pure

intelligence. Il ne suffit plus de déterminer une masse de souvenirs de

lecture, des sensations mémorisées ou des condensations de mots pour

déterminer avec raison les différentes catégories de l'acte créatif. Il s'agit de

pénétrer dans les mécanismes mêmes de la conscience, de la préconscience

ou de l'inconscient et d'y intégrer la volonté de l'effort propre à l'esprit, sans

laquelle nulle œuvre ne pourrait exister. Cette détermination est travail

d'introspection difficilement réalisable par une autre personne que le poète

lui-même.

Voudra-t-il toutefois s'y essayer ? Sera-t-il assez motivé pour tenter de

comprendre les différentes étapes de son acte créatif ? Quand bien même

nous voudrions nous placer aussi haut que possible dans la conscience

d'autrui pour s'y laisser redescendre doucement, étape par étape, degré par

degré, il est à reconnaître que jamais nous ne parviendrons à assimiler

toutes les finesses et les subtilités cachées ou inconscientes, mais intégrées

dans l'œuvre de l'artiste. Sentiments et souvenirs ne sauraient tous nous

apparaître.

63


Certains ont essayé d'étudier le mécanisme intellectuel d'un artiste, ce qui semble

assez plaisant puisqu'une étude s'accomplit à travers une œuvre

divertissante pour l'esprit. En revanche, peu ont tenté d'analyser le procédé

cérébral d'un homme de science permettant d'accéder à une découverte

fondamentale. Elle est reconsidérée, - cette découverte - dans une époque,

dans un système de pensées, mais son étude pour elle-même n'a jamais été

envisagée.

Si notre capacité veut en esquisser le mouvement, nous nous sentons comme

bloqués devant la difficulté de la tâche. Elle ne peut pas aller bien loin.

64


L'ORIGINE DE L'ÉLAN

Maintenant d'où vient l'élan ? À quelles raisons la volonté subliminale

s'opère-t-elle ? Il ne s'agit pas de l'assimilation alimentaire dont je fais

allusion, qui est toutefois nécessaire au travail cérébral, car l'aliment est

source d'énergie indispensable à la bonne marche du cerveau. J'entends ce

besoin, ce désir de produire ou de créer. Peut-on le comparer à un don mis

en sommeil, à une source latente qui ne demande qu'à exister ?

Cette exigence de création est-elle absolument nécessaire parce que l'esprit

rencontre la matière ? Se trouve-t-il dans l'indispensable besoin de

transformer la matière par nécessité d'acte de vie ? Pourquoi ne pourrait-il

se suffire d'une spéculation cérébrale plutôt que d'intégrer sa capacité

intellectuelle dans de la matière artistique ?

L'homme manuel dit : "En exploitant une grande quantité de force musculaire, et

une faible quantité d'énergie intellectuelle, j'accomplis mon travail."

L'homme cérébral dit : "Je produis des actes utiles à la collectivité. Mon travail

satisfait des besoins sociaux."

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L'homme subliminal dit : "Je conçois en utilisant ma mémoire de nouvelles

solutions auxquelles vous n'aviez jamais pensées. Je crée des produits dont

l'utilité est encore incertaine. Je dois vous convaincre."

L'homme pensant dit : "Je ne veux pas intégrer dans la matière de nouvelles

formes de pensées. Je me refuse de vous les transmettre. Je les conserve

uniquement pour ma propre personne."

Et c'est acte de sagesse.

La perfection de l'être pensant serait de refuser l'existence la considérant encore

comme actions d'impuretés.

Nous sommes donc dans la situation de l'homme subliminal. Il exploite de la

matière et cherche à la transformer le plus audacieusement possible. On

pourrait prétendre qu'au commencement sa fonction créatrice est encore

latente ou de faible envergure. Et c'est la reconnaissance de son gain, sa

satisfaction à s'y essayer qui engendre chez lui le désir de poursuivre

l'exécution de sa tâche.

Il y a donc appréciation du progrès. La capacité se développera entre une

considération de la mémoire obtenue et la volonté de pénétrer dans de

l'inexploité. L'aptitude ainsi se développe. Le plaisir trouvé, peut-on dire,

66


construit le mécanisme et enclenche le besoin de produire de nouveaux

actes. C'est bien le progrès ou la croyance en une aptitude de progrès qui

assure un nouvel acte subliminal qui à son tour augmentera la précision, la

force ou l'efficacité dans la tentative.

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LE TRAVAIL DE DÉRIVATION

Qu'est-ce que le travail de dérivation ? On peut mieux dire, en quoi consiste son

acte ? On parcourt quelques fois des textes ou des poèmes, comme si lire et

recevoir n'était qu'un travail de vague reconnaissance, comme si l'effort de

conscience réduit à un strict minimum exploitait cette suffisance pour

mettre en éveil un état de perception utile pour l'imaginaire ou la

sublimation. La conscience prélève des mots lus ou entr'aperçus et se

permet par un acte de travail de leur juxtaposer d'autres mots, d'autres

concepts, qui sont en pré-attente dans la mémoire immédiate. On comprend

par ce moyen que l'emploi d'un substantif ou d'une réflexion, peut subir

une modification certaine. L'élément offert est transformé de toute autre

manière. Nous voyons que ce qui a été lu d'un terme ou d'une expression

par cet exercice de mutation réduit la signification première à peu de chose.

Parfois ce ne sont que quelques lettres ; parfois c'est un effet sonore qui par

la raison du poète engendre une nouvelle combinaison. De toute évidence,

il y a jeu de cache-cache, volonté d'éveil, et emploi du matériel nouveau

pour l'exercice dit d'écriture.

68


LA RATURE

I

Je veux maintenant toucher à certaines images, en modifier légèrement le sens, ou

changer de manière significative la proposition basée. J'observe ce groupe

de mots, j'analyse sa pseudo-valeur, c'est-à-dire la valeur personnelle que je

lui attribue. Que va-t-il se passer ? À quelles raisons cette volonté de

changement s'opérera-t-elle ? Quelles variantes me faudra-t-il choisir ? Car

le bon déroulement du texte peut en pâtir, le sens du poème subira un

changement qui en modifiera de manière décisive la portée. Ma perception

est concernée avec une intensité maximale, je sais trop l'importance de la

transformation écrite. Essayons de comprendre ce qui se produit. Voici

donc des images qui ne sont proposées par un état de conscience, ou

obtenues grâce à la perception du monde extérieur.

Il y aura volonté de rupture, décision d'interrompre le message transmis et

nécessité d'en substituer un autre. J'impose donc à ma conscience

l'interdiction de continuer de puiser, de caramboler ou de condenser. Mais

j'exige d'elle de rectifier. S'agit-il encore d'un principe dérivé d'inspiration

puisque la substitution d'une solution à une autre engendrera un

comportement cérébral quasi identique à celui qu'exige l'inspiration ? Je

puis dire que j'accomplis un acte similaire. On en tire que la modification

69


est une situation de l'inspiration décidée par la volonté du critique, mais

elle est travail de sublimation toutefois.

Essayons de proposer autrement cette synthèse difficile. On dira que la rature est

le résultat d'une critique, mais que la nouvelle solution proposée est

comportement d'inspiration. Les deux états pouvant cohabiter dans la

même fraction temporelle, mais ces données de la conscience quoique

subtiles et proches sont pourtant distinctes.

70


II

Je veux donc supprimer une chose pour lui en substituer une autre, et j'appelle cet

acte, acte de rature. Il y a bien destruction d'une proposition par la pensée

et volonté de lui en imposer une autre. Passage d'une action ancienne à une

action nouvelle. Il y a risque, transformation audacieuse, car la forme est

encore délétère et indéterminée, à peine proposée et encore confuse, et

j'ignore réellement si cette solution conviendra ou non.

Pourtant ce travail qui consiste à extraire des coups est sensiblement comparable

au travail d'inspiration. Je substitue une combinaison à une autre. Dans le

premier cas, nulle représentation ancienne n'était perçue par mon esprit,

puisque la page était blanche et nul texte n'y était encore inscrit. Le

fragment en lui-même de quelques syllabes ou de quelques mots a décidé

de jaillir. Vient-il du Néant ou du Rien ? Certainement pas. Il est extrait par

imitation, par aimantation. Cette analyse a déjà été proposée dans différents

fragments de ledit essai. On pourra prétendre que la représentation de cette

première image qui se produit dans l'espace créatif puise toutefois son

origine de l'évocation d'une autre image ou d'une condensation de

fragments d'images.

J'ai donc accompli une destruction d'une pensée passée, et la rature en est sa

preuve physique. La première offre a été abolie, effacée. Elle s'en retourne

71


à son inexistence. Cet endroit a agi dans un temps précis, dans un espace

déterminé, mais sa substitution le fait disparaître pour être remplacé par un

autre objet. Nous pouvons toutefois par un effort de représentation, tenter

de retrouver la trace de cet endroit disparu. Parfois la rature elle-même est

encore visible, et l'on peut assez facilement recomposer l'endroit biffé.

Tout en accomplissant cet exercice, je récupère sur l'œuvre de jeunesse des

passages que j'appelle Primitifs. En vérité, je propose un relevé de

variantes de nombreux textes en prose et poésie libres ou mesurées. La

pensée d'autrefois n'est donc pas totalement oubliée, elle est sous-jacente et

peut à nouveau se proposer à la conscience.

Une analyse utile consisterait à différencier les deux choix, les deux

combinaisons, et d'en tirer le système de fonctionnement de l'écrivain.

72


DISCONTINUITÉ DANS L'ACTE D'INSPIRATION

L'acte d'inspiration ne peut se concevoir sans discontinuité. L'acte a besoin de

bénéficier d'un ensemble de temps du moins pour s'évaluer avec exactitude,

se reconsidérer, donc se penser avec lucidité. Les éléments de briques

fabriquant le puzzle du poème sont de même nature puisqu'ils sont formés

de mots. Mais les concepts sont le plus souvent indépendants les uns des

autres comparables à des strates, à des étages ou à des niveaux où pourrait

se situer chaque spécificité du vocabulaire. Tout en appartenant au même

ensemble, ils sont placés à des endroits différents, ils sont mémorisés dans

des niches indépendantes.

Le poète ou l'écrivain devra aller de l'un à l'autre, ouvrir une porte, passer par un

couloir... en vérité accomplir un travail de déplacement. À moins qu'il

trouve l'astuce ou la méthode pour déplacer les objets de mots, les faire

apparaître, exiger d'eux qu'ils arrivent accompagnés de toute une charge

analogique, symbolique dans laquelle il pourra puiser de nouveaux

messages.

Prenons un exemple.

Le Moi écrit. Il va se déplacer pour aller chercher en A un ensemble d'éléments

consacrés à la beauté des mots, ou une charge de valeurs équivalentes. J'ai

73


dans cette niche A : La beauté d'Hélène, La mémoire de Porphyre, Initial

BB. Voilà ce que me propose la mémoire actuelle. Je veux lui associer la

notion de pureté. Je vais voir dans la niche B. Il y a : voilures légères,

cygne blanc, ailes pures, transparence inouïe, etc...

On a donc M (A + B) --) S (A + B)

M = le moi écrit

A = niche A

S = Sublimation

B = Niche B

J'en tire donc :

La beauté d'Hélène

De transparence inouïe etc.

et je puis attaquer mon poème.

Ce qui semble utile de comprendre, ce sont ces parcours P1 et P2 que

l'intelligence a opéré pour accomplir son travail d'exploitation et

d'association. La discontinuité de l'acte créatif se situe là aussi. Pourtant

l'intelligence se prolonge et accomplit un acte lui donnant prise sur une

prochaine action.

74


La modification d'un objet, la remise en cause d'une combinaison proposée

engendreront de même une discordance dans le principe actif de

l'inspiration.

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TRANSFORMER LA MATIÈRE

Ainsi toute la force poétique de l'intelligence cherche à transformer la matière des

mots inertes en capacité d'actions. L'inspiré ne se limite pas uniquement à

l'accumulation linéaire de mots ou de signifiants. Il cherche encore à

organiser, à emboîter, à encastrer les différents objets les uns dans les

autres afin de produire des éléments de vie. Tel est le travail qu'elle

s'impose. C'est pourquoi l'analyse critique constamment intervient dans

cette matière inerte pour participer à sa transformation. Il faut choisir,

décider, réfuter afin d'obtenir la meilleure organisation possible. Il est peutêtre

audacieux de le prétendre, mais la force poétique cherche à donner vie

à des objets inanimés. Elle désire organiser. Elle tend constamment vers

cette vérité : décider d'une direction en accumulant de la matière de mots.

Elle sait douter, refuser, revenir, mais sa mobilité est réelle, il y a

continuité dans son champ d'investigation. Elle n'est pas uniquement dans

une constance de continuité. Elle sait rompre, couper, cesser et revenir un

peu plus tard.

Son intelligence se prolonge toutefois en dehors de l'acte de production.

Constamment elle cherche à modifier son contenu pour en parfaire le fond

et la forme. Elle remet en cause la matière exprimée et intègre du travail

nouveau dans la solution proposée. Il y a étude, spéculation, volonté

d'accomplir des progrès. On a vu à travers les différentes études la

76


complexité de son activité à mesure que l'on approfondit sa méthode de

recherche. Plus on avance dans sa pénétration, plus on comprend qu'elle

juxtapose, qu'elle condense, impose des variables de valeur aux éléments

qu'elle associe les uns aux autres.

Elle désire obtenir un objet acoustique de qualité certaine.

77


L'APTITUDE CRÉATRICE

L'aptitude créatrice pour engendrer, exploiter, développer, douter est donc une

activité hautement dynamique qui accompagne le produit dans son

élaboration. C'est une volonté continue de substituer, de suggérer par des

traces de mémoire des objets immatériels pour les transformer en images

concrètes. Le rendement intellectuel et le sentiment de l'effort sont donc

grandement perceptibles lors de cette exécution. Il est plus difficile de

déterminer le seuil de satisfaction du produit obtenu. Il répondrait à une

appréciation personnelle qui peut s'avérer totalement erronée.

78


LES IMAGES

Le problème semble complexe et vouloir le résoudre, c'est souvent aller à la

difficulté. Voilà un monde d'images en attente, à organiser, à composer ;

d'autres sont souvenirs éteints, exploitation d'hier. J'avance dans ce système

intérieur, et je vais percevoir des informations. Les unes au contact des

autres vont subir des modifications sensibles ou légères. D'autres encore

subiront des variations importantes liées à la présence de mon corps. Il n'y

a pas de centre. Il y a dédale sirupeux où jaillissent çà et là des torches de

lumière. Je dois accéder à des effets disproportionnés à leur capacité

explosive. Ce qui semble peu ou insignifiant par le principe associatif ou

synergique devra engendrer des gains formidables.

À quelle raison d'ailleurs, puis-je prétendre que le carambolage d'accents,

d'hexamètres, de vers blancs ou rimés formera une solution dite gagnante ?

On sait pertinemment que le poète doté d'un critique commet le plus

souvent des erreurs de détermination concernant la valeur de sa production

obtenue. Il lui arrive même de mépriser ou de délaisser des endroits qui

mériteraient d'être travaillés.

D'autres passages constamment raturés, surchargés ne sont pourtant que de

vulgaires morceaux infâmes. Enfin, nous avons déjà, abordé le problème

79


de la visibilité d'une œuvre d'art et devons reconnaître notre incapacité à

proposer un jugement raisonnable sur un résultat nouveau.

Les mots, les images sont bien des variables de valeur qui constamment évoluent

ou changent en fonction de l'humeur ou de l'état d'esprit de l'écrivain. La

mémoire elle-même dont le rôle est fondamental, - et ce sujet a déjà été

abordé dans cet essai - subissant le facteur temps perçoit de manière

totalement différente une référence nouvelle ou une information éloignée.

L'image unique, par soi-même, possède une charge émotive, une représentation

quelconque. Associée à d'autres images, elle participe à la construction du

poème. Il est évident que la perception de cette image peut à elle seule

modifier le parcours du poème et décider de la nouvelle voie à suivre. On

conçoit l'importance de l'image unique dans l'élaboration du travail réalisé.

Je vais ici prendre un exemple. J'écris :

Le ciel bleu déchire la voûte céleste ;

A1 + A2

Elle s'écrase dans les lueurs rouges.

A3 + A4

80


Le ciel bleu représente la première image ; déchire la voûte céleste est la seconde

image ; elle s'écrase, la troisième, et dans les lueurs rouges, la quatrième.

Ce sont des exemples. Il n'est pas question ici d'analyser la valeur insignifiante du

contenu.

Le poète peut choisir la combinaison - le ciel bleu et en tirer une autre proposition

d'écriture. Mais il peut exploiter aussi l'ensemble des images avoisinantes,

toutes vont influer sur une seule et accomplir une action possible sur la

nouvelle association à venir.

Les mêmes images peuvent donc s'activer dans deux systèmes différents, l'un où

l'image va agir par elle-même et en modifie la marche à suivre pour

l'ensemble des images avoisinantes, et l'autre système où l'ensemble des

images obtenues va décider de la poursuite à tenir pour l'élaboration du

poème.

Quel choix faut-il faire ? Quelle décision ? D'après quel critère la solution retenue

sera un principe d'analyse ou une perception de synthèse ?

81


PROPRIÉTÉ DE L'IMAGE

Voici l'image que je détermine comme étant objet matériel. Je puis avancer cette

hypothèse puisque j'en possède la représentation. J'ai pu prouver qu'elle

existait de manière individuelle, mais qu'elle était toutefois solidaire des

autres images qui la précédaient et jouait un rôle actif dans la fabrication

d'images à venir. L'on conçoit aisément qu'il me suffit de raturer ce qui

précède et d'en faire disparaître son continu pour prouver son existence

autarcique.

Elle peut agir sur une partie, sur une détermination, ou devenir une précision qui

qualifiera les autres images.

82


LE CHOIX

Lors d'une opération de création artistique, l'intérêt est aussi de savoir comment

s'accomplit le choix entre un nombre relativement élevé de propositions

qui toutes possèdent des particularités intéressantes et une seule qui

satisfera aux exigences du poète, et viendra éclairer sa conscience comme

une réelle vérité. Car le poète avait le choix entre différents mots,

différentes solutions. Les images, même à l'état insoupçonné, se sont

proposées. Elles étaient sous-jacentes, ou évoluaient ici et là et cherchaient

à se rapprocher, à s'associer pour former de beaux accords ou des

combinaisons satisfaisantes.

Peut-on prétendre que seul le hasard a amené ces éléments à s'influencer de

manière attractive dans l'espace imaginaire du poète ? L'erreur consisterait

à prétendre que le poète a cherché avant tout à exprimer une idée, alors que

sa volonté aura certainement été d'associer des éléments de mots pour

accéder à des solutions musicales. L'idée en poésie ne peut pas exister que

pour elle-même. Le mot s'identifie à d'autres propriétés acoustiques,

étymologistes ou buccales.

Il faut bien qu'il y ait un schème directeur pour organiser ces images errantes, car

elles évoluent dans une conscience active. La volonté présente décide de

leur carambolage ou de leur rencontre. Ces différents états de conscience

83


seront liés les uns aux autres à des raisons précises. Le choix ne peut

révéler du hasard.

Essayons de comprendre comment fonctionne ce mécanisme d'association. Seule

la ressemblance d'un objet à un autre objet ne peut expliquer en totalité le

procédé de création. Car il y a des refus, des rejets, des arrêts d'inspiration,

des changements considérables, des sortes de hors-texte, hors sujet, "plus

rien à voir", des "c'est autre chose". L'ensemble est dissocié et ne répond

plus à la loi analogique.

84


LE SPECTRE D'IDÉE

Dans l'image, la forme ne peut pas être considérée comme simple prise de vue

pour l'esprit, sa mission est une mission de présent et de devenir. Elle sert

de caution à la symbolique et d'explication relative de ce qu'elle représente.

Elle n'a pas qu'une existence en soi, mais elle est moyen permettant de

confirmer l'idée exprimée. Son dessein précis ou impalpable sert

d'explication ou de suggestion. Sa valeur intrinsèque est relative, car seule

elle ne peut déterminer nettement ce que le poète s'évertue à faire sentir. Il

lui faut préciser, déterminer son contour, lui associer des éléments

grammaticaux ou suggestifs pour en parfaire le signifiant.

Mais son but est le plus souvent tout autre pour le travail subliminal du poète.

Cette image qui renferme une forme peut signifier un ensemble étonnant de

messages. Mais seul l'artiste peut en déterminer les sens. En exploitant une

signification, le tire aussi bien une autre forme d'image, qu'un outil

grammatical pour la rendre plus exploitable.

Il faut donc que son spectre d'idée existe du moins pour suggérer de nouvelles

propositions dans l'esprit du poète. Et nul ne peut s'y soustraire, s'il

souhaite poursuivre l'exécution de son travail. Vouloir refuser une

proposition de forme, c'est du moins en chercher une autre, ou en cesser là

avec son écrit. On comprend que l'image imprécise contient du moins une

85


forme qui nécessitera une précision visuelle. Cette précision s'opérera avec

l'aide d'autres mots tels des adjectifs, des substantifs ou des verbes. Ceux-ci

permettront de construire, d'éclairer cette forme indistincte qui est née de

l'image délétère.

Le spectre d'idée retenu dans une image par l'énergie subliminale engendrera une

autre image. Ainsi le mécanisme créatif semble lancé.

S'il n'y avait pas le à quoi tu penses, d'où cela vient-il on pourrait supposer qu'une

machine tirant du hasard des mots se plaisant à les accoler les uns aux

autres, obtiendrait un ensemble incohérent de signifiants.

86


LE MALAXAGE

Considérons le matériel utilisé, je veux dire l'image. Toute image est antérieure à

certaines images et postérieures à d'autres. Il faudra donc connecter ces

différents états de matière qui se proposent à des moments différents.

Remarquons que ce léger différentiel temporel est à peine perceptible,

puisque les informations se succèdent dans une sorte de continuité et de

simultanéité. Ce qui semble plus vrai, c'est cette sorte de mélange à travers

les temps et les époques dont ne se soucie guère l'acte subliminal pour

combiner différentes formes de traces. Des informations venues des

profondeurs peuvent côtoyer des propositions fraîchement mémorisées. Le

temps de mémorisation ne serait pas un paramètre d'exploitation. Seule la

préconscience de l'artiste et son contenu détermineraient l'utilisation du

matériel.

87


LE POÈTE ET LE NÉANT

L'image du poète n'est pas toujours formée par la pensée. L'effort intellectuel

exploité pour parvenir à extraire cette image peut surgir d'un carambolage

heureux de solutions. Même si le but recherché consiste à suggérer une

vision dans l'esprit d'autrui, le moyen employé n'est pas toujours une image

en soi-même. Encore faudrait-il que le poète se fixant un lecteur éventuel, -

alors qu'il peut se suffire à soi-même, cherche à développer une

transmission d'image entre soi et l'autre, ce qui est loin d'être la finalité

poétique.

Est-ce la volonté d'extraire du Néant ? Ce n'est pas un Néant puisqu'il y a

réservoir ou mémoire de soi et d'autrui. Si la représentation du Néant

intervient - représentation à combler par la certitude de la feuille blanche -

il est évident que ce Néant-là ne peut s'opposer à la notion d'être, mais il

serait plutôt un sous-ensemble de Néant à combler par la production

d'images. Cette détermination peut d'ailleurs s'exprimer sous la forme

d'images à créer, de sons à fabriquer ou d'idées à appliquer. Le poète

exploite à moult raisons sa conscience du vide à remplir.

Le poète cherche désespérément à extraire ce qu'il avait prétendu entrevoir dans

l'idéal de sa sublimation. Il produit, il veut obtenir et quand l'acte d'écriture

est enfin achevé, il constate avec amertume que ce qu'il avait désiré est

88


éloigné de ce qu'il s'était promis. Alors il tente une deuxième fois, une

troisième fois de réaliser ou d'atteindre son objectif. Son espoir le plus

souvent est déçu. Il poursuit inlassablement la tâche, imitant quelque peu le

potier qui désire accéder avec son argile à une perfection de forme.

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L'EMPLOI D'AUTRUI

I

J'exploite un poème, et pour ce faire, je m'imprègne de la substance d'autrui, je lis

la ligne, les lignes, je l'observe dans son morphisme, je laisse mes yeux

vagabonder pour en caresser la substance, je papillonne, je fais la moue, -

est-il utile à mon principe d'inspiration ? Il est des auteurs dont je ne

saurais douter, parce qu'ils sont mes maîtres, ils sont les tuteurs et je suis la

jeune graine qui croît.

Je relis le poème. À chaque nouvelle lecture, une observation nouvelle se

manifeste à ma raison. Parfois c'est l'étude d'un point de phonétique,

parfois c'est un équilibre grammatical, une organisation de mots, ou

l'agencement d'un pseudo-désordre qui éveille en moi une curiosité. J'ai la

sensation ou l'impression de mieux posséder mon sujet, de mieux ouvrir ou

fermer les tiroirs de cette armoire, et d'en mieux connaître le contenu.

À cet instant de la conscience, peut s'opérer le travail de substitution si la capacité

créatrice est véritablement à l'état d'éveil. Je crois tenir le fil, la variable

d'inspiration qui me permettra d'extraire les premiers fragments d'écriture.

Je cherche maintenant à travers le poème d'autrui le support de ma propre

poétique. J'ai besoin de la présence de l'autre comme un marcheur pied

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droit, pied gauche a besoin d'un bâton pour s'accompagner durant son

trajet.

À présente la mémoire va agir en proposant des variables de lecture, comme si

elle refusait de se souvenir des solutions lues ou acquises, mais en

accomplissant un exercice de transformation, d'évolution, ou encore de

création. La mémoire de lecture a été en partie oubliée et subit une

modification profonde. Les lectures passées peuvent subir d'étonnants

coups de gomme, la mémoire s'efface, et ses blancs peuvent être remplacés

par d'autres produits de lecture, ou coups de la vie quotidienne, comme des

situations, des images mentales ou des souvenirs.

Ma production nouvelle est encore accompagnée, encadrée plus ou moins

nettement avec les circonstances d'autrui. Je ne veux pas toujours m'en

départir. Car l'exercice de l'autre peut être d'une indiscutable utilité. Il y a

encore emploi de la fonction de l'autre.

Mais mon travail peut se distinguer de manière totalement éclatante, et l'emprunt

passera quasi inaperçu. Bref, la lecture subit un étonnant travail de

condensation, de destruction, de transformation, et le matériel restant n'est

parfois plus reconnaissable. Les modifications subies sont étonnantes et

peuvent laisser le créateur dubitatif. On ne peut plus dire que ces images

mentales nouvellement créées ont quelque origine dans la mémoire.

91


Mais s'agit-il réellement du même travail ? Où se situe la ligne de démarcation

entre l'emploi du souvenir et la pure création issue de l'inconnu ? Faut-il

prétendre que tout n'est que mémoire ou que la substance subliminale

trouve son origine ailleurs ?

92


II

Essayons de comprendre ce qui se passe dans cet état de conscience. Demandonslui

ce qui se produit lorsque nous lisons le travail d'autrui avec la volonté

d'exploiter ses propositions offertes.

Notre capacité intellectuelle n'est pas à l'état passif de nonchalance ou de rêverie,

mais elle désire ardemment prélever des éléments ou la quasi-totalité des

éléments lus pour tenter de capter le passage reçu. Nous nous plaçons donc

dans une certaine disposition d'attention pour recevoir l'information. Cette

capacité de compréhension est une variable qui peut aller de la possibilité à

mémoriser totalement le message jusqu'à un infiniment rien ou seulement

une trace de compréhension.

Mais la perception de la phrase peut aller au-delà d'une reconnaissance intelligible

- elle consisterait par exemple à ne prélever qu'un nombre incohérent

d'informations ou de mots, à les mémoriser dans un ordre qui semblerait un

désordre pour l'esprit et à pouvoir les faire resurgir avec un travail de

variable pour l'exercice de sublimation. Il s'agit de l'emprunt, du dérivé, de

l'exploitation de la source d'autrui. Sans ce travail de variable, on peut dire

que la sublimation est quasi inexistante. Il faut prendre, tirer d'autrui un

savoir, des associations, des images, des constructions grammaticales pour

accomplir son propre exercice intellectuel. On voit ici toute l'importance de

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la lecture dans le pseudo-travail de créativité. Peut-on dire pour autant que

l'acte poétique ne soit qu'une mémoire différée d'autrui ? Cela semblerait

étonnant, puisqu'il y a activité cérébrale unique par laquelle la perception

de l'information condensée, pulvérisée, mâchée, associée autrement offre

un produit artistique nouveau.

94


L'ORDRE POÉTIQUE

Certes, si l'on considère l'agencement parfait de certains poèmes, l'organisation

quasi-mathématique de leur structure grammaticale, la logique permanente

des chiffres utilisés, on est dans l'obligation de reconsidérer la définition

élémentaire que l'on accorde au poète. Car ces propriétés bien visibles

recèlent chez l'inventeur de méthodes géométrique et arithmétique

certaines.

Il est vrai que grand nombre de poètes, peu soucieux de maîtriser leur technique

d'écriture se laissent aller au courant de la plume espérant, - je ne sais quel

prodige qui leur permettra de rééquilibrer leur syntaxe. L'on peut invoquer

ici la qualité classique, la patine dans le polissage du vers, et l'emplacement

maîtrisé de la correspondance des sons et des mots. Et ce sont des

propriétés visibles à l'œil sensible du critique.

L'absence de toutes contraintes, la volonté délibérée de passer outre quelconques

règles de métrique révèlent avant tout d'un esprit communiquant avec sa

matière sublime brutale. La jetée de la production surgit comme une

éruption volcanique. L'esprit condamne tout refus. Le système de négations

est inexistant, les propriétés des mots, des groupes de mots justifiant un

choix sont comme absentes, refusées systématiquement. On conçoit toute

la difficulté que pourrait éprouver un écrivain s'il devait reconsidérer son

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travail après l'exécution de celui-ci. Il serait comparable à un architecte qui

ayant délaissé les canalisations d'eau, d'électricité ou de gaz se verrait dans

l'obligation de casser le béton, ou de faire sauter des briques pour rendre la

maison conforme à la réglementation. Dans grand nombre de cas, l'absence

de règles est pourtant vraie.

Notre capacité de discernement qui constate cet agencement et sait l'apprécier

accomplit un travail d'analyse, de critique et de réceptivité d'une émotion

transmise. Il y a balayage visuel, considération décortiquée, et globalisation

morphologique de l'objet. L'observation précise du poème engendre une

complication d'analyse. Il faut déshabiller le mot, observer l'emplacement

des lettres, leur référence, leur correspondance, leur couplage ou leur

tierce. À présent, ce sont donc des lettres qui se distinguent les unes des

autres, ou qui s'accordent à une ou plusieurs raisons de lois appliquées. Et

l'on doit apprécier cet entrelacement qui défile sur la feuille de papier.

C'est le plus souvent un assemblage d'une qualité élevée qui est mis à la

disposition de l'œil du critique. Les éléments de base sont couplés, insérés

dans des syllabes, celles-ci forment des groupes sonores au sein de mots

qui participent à l'élaboration de la phrase. Refuser de se laisser emporter

par la rêverie vagabonde du poème, c'est rechercher l'étude analytique du

texte. Ainsi le produit littéraire possède différents étages de lecture. Mais

on peut passer de la complication à l'enchantement, délaisser la beauté de

96


l'ordre pour s'envoler dans l'ivresse de l'image. Les deux états pouvant se

succéder dans un temps relativement limité. Ils expriment un choix de

pouvoir. Que la volonté de complication soit mise en exergue et

l'enchantement sera quelque peu endormi.

Tous les comportements de notre intelligence ne tendent pas vers un ordre de

logique ou de rigueur. Il peut y avoir, cela est vrai, des opérations de valeur

rationnelle et géométrique, mais la rêverie et la nonchalance, le

délassement de l'esprit appartiennent aussi au travail de l'intelligence. Ces

comportements n'aboutiront pas sur une détermination de construction

spatiale mais permettront à de la matière imagée de se déplacer dans un

ensemble fini ou délétère.

97


FONCTION ÉVIDENTE DE L'INTELLIGENCE

Il est nécessaire ici de tenter de pénétrer les mécanismes de l'intelligence. Nous

avons constaté que l'intelligence avait aussi pour fonction de déterminer ou

d'établir des principes relationnels. Essayons de comprendre la nature de

ces rapports actifs. Nous nous plaçons dans la situation de la pure

spéculation de l'esprit, et voulons analyser les caractéristiques de cette

faculté. Sa compréhension s'avère indispensable. Il serait sot de vouloir se

suffire d'une constatation passive et bornée, prétendant que l'ensemble est

inexplicable et ne peut être décomposé.

L'ensemble fini est bien la résultante d'un travail élaboré, et sa forme achevée a

pour raison un nombre considérable de choix et de solutions. Il faut donc

décomposer à nouveau pour tenter de comprendre la manière employée par

le créateur. L'une des fonctions fondamentales de l'intelligence est

d'accomplir un travail d'assemblage, d'exploiter son vaste réservoir

composé de mots, de sensations, de souvenirs, et d'élaborer une sorte de

constructions de groupes pour obtenir ce qu'elle s'était fixé. On doit

comprendre l'importance primordiale du réservoir d'informations qui

correspondait à la connaissance ou à la culture cristallisée.

Nous voilà donc confrontés à une intelligence de mémoire, chargée d'une

immense capacité de stockage consciente ou inconsciente, plus ou moins

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organisée, dont le rangement est bien ordonné ou peut s'avérer être un

phénoménal capharnaüm. Le créateur va donc déambuler dans ce hangar,

se promener ou courir en poussant son chariot et y faire ses emplettes. Il va

y accumuler de la matière à associer, et ceci est comparable au bricoleur

qui passe dans les rayonnages et cherche les éléments nécessaires à

l'exécution de son travail.

Il faudra déterminer son degré de motivation, la limite de sa suffisance et sa

volonté active. Trop de créateurs faisant preuve de nonchalance et

d'insouciance ont laissé s'envoler des œuvres capitales, ou se sont suffis de

fort peu, prétendant qu'il n'y avait aucune utilité à aller au-delà.

Il faut donc poser la question de l'action, de l'élan vital, et de la suffisance

personnelle.

Je voudrais ici rappeler une anecdote concernant un poète toulousain. Ce

monsieur travaillant à l'éducation nationale, professeur de lettres, occupé

par sa charge, par la nécessité de suffire aux besoins de sa famille, ne

semblait posséder que fort peu de temps à consacrer à son œuvre poétique.

Je lui en fis la remarque, lui demandant s'il n'avait été frustré par cette

nécessité de corriger des dissertations de 4ème plutôt que de produire en

exploitant les œuvres de S. J. Perse ou de Ch. Baudelaire. Il n'y avait dans

ma remarque, aucune connotation péjorative qui aurait consisté à mépriser

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son activité et à surestimer l'écrivain à temps plein. Il me répliqua que non,

qu'il n'aurait de toute façon pas pu aller au-delà de ce qu'il obtenait.

Je rappelle cet exemple pour accompagner ma réflexion ci-dessus concernant la

détermination de la suffisance personnelle.

L'une des facultés de l'intelligence créatrice est d'opérer une action sur de la

matière délétère. Elle ne conçoit pas en utilisant des matériaux solides,

quantifiables, délimités. Son espace de vie est l'imaginaire où la trace du

souvenir subit une constante évolution comparable aux nuages dont les

formes et les constructions architecturales évoluent et changent par la

perturbation des souffles d'air. Appelons "Humeur de l'instant", c'est-à-dire

état d'esprit ou disposition cérébrale le déterminisme qui engendrera la

situation dans laquelle se placera l'artiste pour recevoir, décider, refuser, en

vérité agir et choisir ce que sera son mouvement poétique. L'on conçoit de

cette sorte l'importance capitale de la perception par les sens, et sa

conséquence sur le travail exécuté.

La rigueur arithmétique des opérations et des règles de l'écriture ne serait qu'une

mesure d'encadrement pour délimiter l'espace de liberté du créateur. Il est

vrai que l'application des règles de ses techniques et de son savoir-faire

peut engendrer dans l'appréciation de l'exécution un soigné et une qualité

de maîtrise favorisant l'admiration.

100


Quelle est la caractéristique de cette matière délétère ? Elle vagabonde, ne sait où

aller, se fixe parfois sur des résidus ou sur des souvenirs qui paraissent

importants. Difficile d'ailleurs de déterminer ce qui est essentiel de ce qui

est dérisoire. L'inutile - son matériel - pouvant s'avérer fort exploitable

dans une activité artistique. Elle va du moins subir une étrange

manipulation de simplification, de condensation, de symbolique,

d'association et d'analogie.

Est-il souhaitable de décomposer cette matière afin de pouvoir la mieux

considérer ? Parviendrons-nous d'ailleurs tandis que nous ne possédons que

des informations imparfaites concernant l'auteur, parviendrons-nous à

comprendre l'origine de sa créativité ?

Ce qui restera mystère, c'est la quantité du don, le surplein d'aptitudes naturelles

déterminant le surdoué et l'opposant à la masse moyenne. C'est un peu le

mystère de la beauté, de l'ampleur d'un gisement, ou la justification de

l'exception.

101


L'INTUITION ET L'INTELLIGENCE

L'intuition et l'intelligence représentent deux directions de travail

complémentaires, agissant l'une sur l'autre de manière inégale. L'intuition

agit dans le sens du gain et du choix, mais sa quantification, sa

détermination et son impact sur l'intelligence consciente semble difficile à

déterminer. Pourtant, à quelle raison peut-on prétendre que tel choix de

direction a été préféré à tel autre ? Quelle perception de la conscience a

favorisé tel chemin à emprunter plutôt que telle autre voie ?

Quand un artiste décide d'aller explorer un espace encore inconnu, quand il

poursuit irrésistiblement cette recherche sur une longue période de son

existence, quel indicateur le convainc de poursuivre ? Il est à supposer que

des traces de vérités apparaissent, comparables au chercheur d'or qui décèle

les premiers effets brillants de la mine à venir, comparables encore à cette

boue argileuse lors d'un carottage qui laisse envisager une forte hypothèse

d'hydrocarbures.

Tout pourrait apparaître aussi comme étant un vaste bricolage de l'intelligence,

qui aidée par une pseudo-intuition tenterait de se frayer un chemin dans

telle ou telle direction sans véritablement savoir si le but à atteindre

débouche sur la finalité intéressante. Il y aurait doutes, refus, embûches,

102


volonté de s'y prendre autrement, tentatives et risques - l'ensemble

favorisant la découverte ou la création.

Si l'on considère le nombre important d'humains travaillant et cherchant dans tel

ou tel secteur d'activité, le peu de résultats obtenus, la faible immortalité

octroyée à l'élite, l'on peut considérer qu'il y a une immense part de

déchets, d'erreurs et de refus.

Observez la poésie. Depuis ses origines, elle n'a engendré que quarante à

cinquante grands poètes français, ce qui semble insignifiant, si l'on

compare le chiffre aux trois cent mille poètes vivants recensés. Ce qui veut

dire que des millions et des millions de personnes ont taquiné la Muse, ont

produit des poèmes, ont fait preuve d'invention et de nouveautés. Il ne nous

reste qu'une poignée d'hommes.

L'intelligence qui procède dans l'acte poétique se tourne essentiellement vers la

spéculation de l'esprit. Elle ne peut se suffire de ce qui déjà a été produit,

l'acte répétitif est quasiment existant dans son principe de travail. Tout le

matériel poétique mis à sa disposition semble du provisoire, semble de la

matière à transformer. S'il utilise un ensemble de mots connus qui

appartient au vocabulaire - donc s'il exploite de la matière première

accessible à tous - on peut toutefois prétendre que le poète condamne les

solutions finales d'autrui, ou désire ardemment les voir évoluer. S'il fait

103


quelque emprunt, c'est encore pour reconsidérer le travail proposé et y

ajouter sa propre patine ou technique ou conception.

FONCTIONS DE L'INTELLIGENCE

L'une des fonctions essentielles de l'intelligence sera donc de résoudre, dans ces

circonstances créatives le problème qu'elle s'est posé. Elle cherchera à

utiliser l'énergie suffisante et nécessaire à la réalisation de son

interrogation. Elle peut rester dans le cadre imposé ou décider de s'en

éloigner. Tout dépendra de sa volonté ou de sa capacité à résoudre cette

résistance. Elle avance lentement ou prétend pouvoir aller très vite, elle

offre des solutions, en tire de nouvelles questions, va d'ouverture en

blocage, de portes à serrures en blindage épais. Telle réponse engendrera

de futures difficultés. Ainsi décidera-t-elle.

La spécificité de son activité se focalise donc sur sa capacité à fabriquer. Elle

accomplit des actes de rapports associatifs, elle construit de nouvelles

formes, qui par la qualité de leur propriété, s'apparentent ou sont des

images.

La possibilité intuitive doit entrer en liaison avec la lucidité intellectuelle pour

qu'une solution offerte ne soit pas immédiatement exploitée, mais pour

qu'elle soit reconsidérée par la critique et puisse subir de réelles

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transformations dans le sens du progrès. Il est toutefois vrai que le doute ne

peut constamment l'emporter, et qu'une solution satisfaisante vient parfois

à l'esprit immédiatement. Il serait sot de douter devant une vérité qui saute

aux yeux, … quoique.

L'intelligence qui conçoit ou fabrique refuse, le plus généralement, de s'arrêter à

un état définitif. Il y a constamment à refaire, à douter. Mais est-ce

réellement l'objet qui est à reconsidérer ou n'est-ce pas plutôt l'esprit qui

cherche une nouvelle forme pour déterminer l'étape nouvelle de sa

conscience ?

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INTELLIGENCE ET EFFORT

À présent, tachons de nous concentrer sur ce que nous avons de plus pénétrant

dans notre intelligence. Descendons au plus profond de nous-mêmes pour

en extraire le matériel indispensable à l'acte créatif. Nous exploitons tout

aussi bien une mémoire lointaine composée de traces et de souvenirs,

qu'une mémoire immédiate activée de perceptions récentes. Nous devons

tirer cette charge du passé, la proposer à notre conscience et l'expulser hors

de nous-mêmes par le ressort de la volonté. Il faut emmagasiner la matière

et la vouloir faire surgir à l'image d'une éjaculation sexuelle. Il s'agit ici

d'une micro-explosion de souvenirs, de mémoire et de matière.

L'intelligence aura pour mission de contrôler cette explosion, d'en déterminer le

contenu et ses effets, de lier les différents éléments pour les rendre

cohérents et animés d'une suite logique.

Essayons maintenant de comprendre cette volonté de l'effort qui fait surgir dans le

présent et dans le mémorisable par l'écrit cette quantité du passé.

Il est à signaler que si l'activité était passive, elle n'aurait guère souci de faire

accéder à la conscience cette volonté de travail. Elle pourrait rester dans sa

nonchalance de bien-être et refuser d'accomplir l'effort.

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S'il est un phénomène qui semble se présenter sous l'aspect d'une quantité

d'énergie quantifiable, c'est sans contexte la puissance musculaire. Nous

possédons des instruments efficaces pour déterminer sa capacité. Il en va

tout autrement de la force psychique. Elle se situe dans la maison de

l'esprit. Elle y demeure et semble posséder cette espèce d'énergie pour

maîtriser la quantité à sortir, le produit à concevoir et à combiner. Nous

sommes là dans une véritable petite usine avec matière première, travail

d'ouvrier et produit fini ou à achever. Cette conception assez économique

de la capacité à concevoir même si elle paraît amusante n'en demeure pas

moins un exemple intéressant à suivre.

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CONSCIENCE ET CRITIQUE

Essentielle est la critique à la bonne marche de l'inspiration. Si nos analyses sont

responsables, dotées de plus ou moins de pertinence, c'est la production de

mots qui en bénéficient pleinement. Critique ou critique extrême, aiguisée -

c'est bien elle qui décide de la qualité de l'endroit travaillé. Critique encore

est ce qui accepte ou refuse à une ou plusieurs raisons la combinaison

proposée. On peut l'appeler conscience ou supra conscience de l'inspiré. Il

est à remarquer que la critique peut être pleine ou tendre vers le zéro.

Stéphane Mallarmé est un chasseur redoutable, mais le médium sous

l'emprise de l'écriture automatique refuse toute analyse ou doute.

La critique a le privilège de casser la combinaison offerte, d'en conserver les

débris, de les réorganiser avec quelques matières nouvelles pour accéder à

une autre proposition. Cette exigence qui se manifeste à elle engendrera un

nouvel ordre de création. La critique décide parfois de s'endormir, de ne

plus être le gardien de la conscience. C'est alors que tout est possible, et

rien n'est interdit. D'étonnantes œuvres s'offrent parfois à l'oeil effrayé de

l'amateur. Les artistes ont toujours compris l'utilité des drogues et des

alcools annihilant tout refus objectif. Elle est pourtant constamment

présente et peut se mettre au garde à vous dès que l'intelligence suggère la

possibilité d'un choix. Il est à observer qu'elle varie de manière

considérable d'une conscience à l'autre. Sa capacité d'analyse subit parfois

108


d'étranges déformations. À quel degré de conscience faut-il la déterminer ?

Quelle est l'intensité relationnelle entre le critique et la créativité ?

Nous essayerons d'étudier avec rigorisme ces deux points que nous nous

promettons pourtant d'approfondir dans d'autres endroits de la présente

étude. Tachons toutefois de rappeler quel principe se rattacherait au degré

de conscience. Il serait travail associé à certains neurones du cerveau

permettant d'accéder à une intensité de lucidité. Le savant neurologue rirait

avec discrétion de cette définition. C'est pourtant une manière commode de

la proposer, quand bien même sa valeur biologique serait tout autre. Mais

ce n'est pas suffisant. Car un créatif possède en lui une usine active. Il peut

accomplir un nombre illimité d'actions. Son choix se portera sur sa volonté

d'actions possibles.

Cette quantité sera évidemment variable selon les individus et les capacités de

base cérébrale. Et c'est la potentialité du système nerveux qui pourrait

déterminer l'énergie créative ou critique dans l'acte possible.

Je crains en poursuivant cette spéculation sur la critique de me fourvoyer dans

l'étude biologique du cerveau, et cela n'est pas mon sujet. Pour résumer,

j'écrirai donc que le degré de conscience du créatif se porterait sur sa

volonté d'actions possibles, et que l'intensité relationnelle entre le critique

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et la créativité dépendrait de la potentialité du système nerveux à maîtriser

l'énergie active dans l'acte possible.

À quel degré de conscience faut-il la déterminer ?

Réponse : son choix se portera sur sa volonté d'actions possibles.

Quelle est l'intensité relationnelle entre le critique et la créativité ?

Réponse : C'est la potentialité du système nerveux qui paraît déterminer l'énergie

créatrice ou critique dans l'acte possible.

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DÉTERMINATION DE LA VALEUR POÉTIQUE

La qualité d'une œuvre poétique n'est pas déterminable. Je mets au défi

quelconque critique de prétendre posséder la certitude concernant la valeur

intrinsèque d'un poète. A quelles raisons peut-on certifier que tel auteur

possède une technique d'invisibles, un degré d'inspiration ou encore un

avenir d'écriture ? Qui se prévaut d'une lucidité intellectuelle quand tout

autour de soi n'est que brouillards épais et incertitude ? Il n'y a pas de

visibilité, de qualité critique permettant d'assurer avec réelle conviction. La

poésie est une discipline aléatoire où le bon et le mauvais se mêlent, où la

place et la situation prévalent mieux encore que le talent.

Il nous semble, cela est vrai, possible de distinguer des degrés de profondeur, de

charme ou de complexion. Mais l'on voit clairement que ces sentiments ou

ces réflexions qu'une œuvre d'art nous suggère sont présents dans une

époque avec un système de pensées bien définies.

L'on peut supposer qu'un grand artiste, un poète de qualité exceptionnelle jamais

ne parviendrait à pénétrer la crédibilité d'autrui. Une œuvre riche,

personnelle ou nouvelle pourrait tout aussi bien provoquer un

désintéressement général à travers de nombreuses générations et des

manuscrits jaunis et vieillissants disparaître à tout jamais dans une benne

d'ordures de la municipalité. Tout y est néant et s'en retourne au néant. Cela

111


n'est pas faire preuve d'un pessimisme aberrant que de s'exprimer de cette

sorte. C'est peut-être analyser avec objectivité la valeur d'une discipline

délaissée de tous. Ni le temps ni l'espace n'auront eu raison de l'œuvre

poétique. Reléguée, refusée, rejetée comme simple détritus, - la voilà

retournant dans son secret inutile, à l'état d'indifférence totale.

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LE SOLITAIRE

Nous avons tenté d'énumérer quelques traits déterminant l'acte poétique. Nous

avons pris le poète à l'état isolé, sans tenir compte de la vie en société. En

vérité, le poète est un homme qui vit en solitaire. S'il est vrai que le poète

exploite ou utilise pour produire son travail l'expérience d'autrui, il n'est

pas moins vrai que le résultat de son travail ne sera connu que de luimême.

La finalité de son action n'est donc pas partagée avec d'autres

intelligences. Nous voici donc dans une société composée d'un membre

unique, qui exploite et fabrique son propre langage. Ce langage n'a pas

besoin d'être adapté aux nécessités de la vie communautaire. Si le poète

cherche toutefois à séduire, il abaisse son art et n'écrit plus que pour autrui,

c'est-à-dire dans une langue commune de tous et perd de ce fait les

propriétés qu’il lui avait affublées. D'où cet étrange paradoxe : être pour

soi, c'est ne pas exister pour autrui ; être pour autrui, c'est ne pas exister

pour soi.

113


L'ILLUSION DE LA RECONNAISSANCE

L'illusion de la reconnaissance et de la non-reconnaissance nous est bien connue.

Tandis que l'on ouvre un livre, ou assiste à une conversation, la conviction

nous frappe l'esprit et nous assure posséder la vérité concernant la valeur

d'une œuvre ou le degré hiérarchique d'un artiste. L'illusion est parfois si

certaine, qu'il nous semble possible de prédire ce que sera l'avenir littéraire

d'untel. Comment pourrait-on le savoir, puisque la quantité d'informations

mise à notre disposition est assez insignifiante ? Il n'est pas rare que l'on

perçoive l'autre ou l'œuvre de l'autre sous un aspect définitif et

inchangeable. On est en accord parfait avec soi-même, et la certitude se

fortifie dans notre esprit. Cet état d'illusion poussé à son extrême engendre

le plus souvent une interprétation de fausse reconnaissance.

Le paradoxe de cet état, c'est que l'illusion se présente sous sa forme définitive.

Esquisse ou graffiti inachevé, elle possède sa détermination finale.

On possède à travers les époques ou les modes, des témoignages de fausse

reconnaissance. Ils imitent généralement les mêmes critères d'appréciation.

Il y a sublimation et enthousiasme excessifs. Nous avons souvent tenu

entre les mains des sortes de billet tracé par un critique compétent

encensant tel auteur ou tirant à boulets rouges sur tel autre. L'autorité de

certains leur permet d'imposer une vérité qu'ils sont souvent les seuls à

114


éprouver. La description se décompose en une douzaine de lignes : toutes

se retrouvent plus ou moins dans les critiques déjà publiées. L'auteur

semble dominer son sujet et assumer de son infaillibilité.

115


L'EXPLICATION DE LA RECONNAISSANCE

Où trouver l'explication de la reconnaissance ?

On peut prétendre que la perception du moment s'associe à une perception

antérieure qui lui ressemblerait véritablement par sa forme, son apparence

ou son contenu. Même si une nuance de choix, de goût peut intervenir dans

la variable acceptable.

Cette perception antérieure appartient donc à la mémoire, vaste réservoir de

sensations et d'images où se forment le goût et la critique. Dans tous les

cas, qu'il s'agisse de l'appréciation d'une chose vue ou d'une perception

sensorielle, il y aurait comparaison confuse ou incomplète avec la trace

d'un souvenir.

Cette explication peut se prévaloir d'être acceptable dans les limites où il y aurait

réservoir de souvenirs. Que se passe-t-il quand aucune information, aucun

savoir n'existe dans la mémoire d'autrui ? D'après quels critères, le goût

s'opérera-t-il ? Il s'opérera d'après une détermination binaire comparable à

celle du nourrisson : "J'aime, je crains le froid, j'apprécie la protection ; je

rejette le sel ; j'exprime mon contentement avec le sucre".

116


Il peut y avoir plagiat, imitation de capacité à ressembler à, - travail de faussaire

en quelque sorte, et seul l'œil aiguisé du critique averti saurait y déceler

l'intrus.

L'amateur recherche donc une situation analogique avec celles qui s'entassent

dans la conscience. Il désire que l'objet perçu offre des traits communs

avec les propositions mémorisées. C'est bien ce phénomène qui est ainsi

réalisé consciemment ou inconsciemment par le lecteur.

C'est pourquoi il semble plus facile de convaincre un esprit vierge de toute

connaissance poétique plutôt qu'une vieille cervelle nourrie de vérités et de

pseudo-certitudes. Les poètes l'ont bien compris à leurs dépens : ils se

tournent vers la jeunesse et parviennent parfois à se crédibiliser. L'exemple

de Stéphane Mallarmé, à cet égard est frappant. Il était dans l'incapacité de

convaincre Anatole France de son aptitude poétique et il avait à ses

Séances Du Mardi une assemblée de jeunes littérateurs dont Paul Valéry,

André Gide, et Paul Claudel !

117


LA CONNAISSANCE POÉTIQUE

Le poète n'est pas celui qui se suffit de sa personne. Il n'encense pas son Moi au

point de vivre dans une image déformée de son identité subliminale. Il

entretient sa capacité créatrice à travers l'exercice d'écriture, et à travers la

nourriture d'autrui - j'entends la lecture. Mais il exploite aussi sa

formidable machine comme cela lui plaît. Il le doit à l'aptitude rarissime de

son cerveau, qui fait de lui un être supérieur. Son mécanisme cérébral va

lui permettre de construire, d'inventer, de s'opposer continuellement à la

transmission de l'acquis des anciens, et de produire en proposant des

modèles d'aptitudes nouvelles. Sa technique consistera à tenter de maîtriser

son automatisme de langage et de le dominer afin d'accéder à une

obéissance totale.

Il veut comprendre son propre mécanisme de langage qui offre à sa créativité des

moyens extraordinaires de nouveautés. Il peut puiser dans les échanges de

la vie sociale, conserver, condenser et interpréter les messages reçus pour

les transmettre de manière différente.

Il est évident que cette conception élevée du poète ne peut convenir à tout

rimailleur ou poétereau de province. C'est dans l'élévation hiérarchique que

ces propositions d'expressions écrites s'entendent. Le niveau Grand poète

118


est indispensable pour répondre à ce qui a été produit ci-dessus. Et l'on

pense à Baudelaire, à Racine et aux meilleurs.

Le mécanisme intellectuel diffère de manière sensible entre un joueur débutant et

un maître échiquier. L'un tâtonne sans grande mémoire, et l'autre hésite

immédiatement entre deux ou trois solutions de coups très favorables. Cet

exemple illustre assez bien ce que je cherchais à écrire.

119


RECHERCHE DE LA PERFECTION

Le poète cherche désespérément à extraire ce qu'il avait prétendu entrevoir dans

l'idéal de sa sublimation. Il produit, il veut obtenir et quand l'acte d'écriture

est enfin achevé, il constate avec amertume que ce qu'il avait désiré est

éloigné de ce qu'il s'était promis. Alors il tente une deuxième fois, une

troisième fois de réaliser ou d'atteindre son objectif. Son espoir le plus

souvent est déçu. Il poursuit inlassablement la tâche, imitant quelque peu le

potier qui désire accéder avec son argile à une perfection de forme.

120


LE CRITIQUE ET L'INSPIRÉ

Il y aurait donc deux personnalités vivant et cohabitant avec plus ou moins de

bonheur dans l'espace du poète. L'une des personnalités serait créatrice

tandis que la seconde serait critique. Les auras de chacune sont

difficilement délimitables, l'une peut suppléer à l'autre sans qu'il y ait pour

autant une illusion d'interférence. Le passage d'une personnalité à l'autre

s'accomplissant dans un espace fréquentiel de temps relativement court, de

l'ordre du centième de seconde, il faudra pour cela connaître avec certitude

la vitesse d'exécution d'un ordre transmis par le cerveau. Je crois me

souvenir que l'énergie électrique se déplace à cent mètres à la seconde.

Voici une vague réminiscence de biologie scolaire !

Le critique accompagne donc l'inspiré, et tous deux vont en déambulant sur la

feuille de papier tenter d'obtenir le meilleur résultat possible. Paul Valéry

dans ses Cahiers précise avec insistance cette affirmation, il rappelle qu'il

s'est constamment observé produire le poème, il se voyait le faire et

assistait à l'exécution de son travail.

Le critique accomplit donc un acte de reconnaissance qui n'est pas toujours

l'analyse de l'évocation d'un souvenir passé. Car l'image peut être nouvelle,

novatrice et s'offrir pour la première fois à l'étude du critique. Cette image

ou cette combinaison de mots proposés à sa conscience, comment seront-

121


elles perçues ? Quelle vérification s'imposera-t-il ? À quelles raisons,

accordera-t-il du coup une position de gain ou une position de perte ?

Comment s'opère le travail du critique ? N'y a-t-il pas conflit avec le créatif ?

Nous reviendrons plus loin sur cette analyse intéressante.

122


DE LA RIGUEUR DANS L'ÉCRITURE

À travers les mots, les couples d'alexandrins, ou les quatrains réalisés, on

s'aperçoit que l'inspiration est loin d'être une fille légère qui court sur le

papier. Les éléments participant à l'élaboration du poème sont pour la

plupart mûrement choisis. La volonté d'exploiter tel ou tel substantif relève

d'un sens aigu de la critique. C'est à différentes raisons, conditions ou

paramètres d'écriture que le poète décidera de tel mot plutôt que d'un autre.

Il n'est pas toujours question d'écriture automatique ou de liberté au courant

de la plume.

Le poète recherchant l'unité de son texte, considérant les forces et les contre

forces, les antagonismes et les complémentarités décidera des solutions à

extraire pour résoudre le problème de son écrit. On est bien loin de penser

que le poète dépourvu de logique et de raisonnement, à l'écriture fantoche,

s'inspire en courant à travers la verte prairie. Nous sommes là confrontés à

une partie d'échecs où chaque coup doit porter, où les pièces s'influencent

les unes les autres, où la construction doit permettre d'accéder à une

victoire finale.

J'ai commencé par découvrir les lois invisibles en 1979. À cette époque, j'avais

pressenti à travers les écritures de Jean Cocteau et de Paul Valéry que des

chiffres, des rapports et des constructions grammaticales étaient imposés

123


dans les textes. Alors j'ai cherché et souvent trouvé des équilibres qui ne

pouvaient découler du hasard de l'arithmétique. Mais c'est surtout Jean

Racine qui m'a permis d'accomplir des progrès foudroyants dans la

découverte des lois. L'écriture classique, plus rigide peut être soumise à des

contraintes d'équilibres parfaits, offre des exemples évidents de loi

poétique.

Je ne prétends pas que tous les auteurs chiffrent leur texte. Et certains, allant au

courant de la plume, obtiennent toutefois des résultats très intéressants.

Je pense que cette information est indispensable, du moins pour situer le travail

du littéraire et pour démystifier la prétendue inspiration quasi mystique qui

descendrait du ciel pour se substituer à l'effort de l'intelligence.

124


RAPPEL

Le résultat poétique obtenu dans un système autarcique, fermé, quasi-nombriliste

peut apporter un immense contentement. Le poète sait se prévaloir de ses

coups obtenus - il se lit, se relit et semble satisfait. Sa grande difficulté

consiste à transmettre à autrui sa notion de valeur Autrui d'ailleurs n'en a

que faire, puisque les collections sont remplies de génies, de grands poètes

mâchés, compris, et tamponnés avec la mention bon pour la postérité. À

quoi peut servir l'effort de reconnaissance ? À quelle utilité, cette nécessité

de caresses sur un vivant ? Il y a d'ailleurs un étrange comportement du

public qui se plaît à encenser ce qui est mort et à mépriser ce qui est vivant.

Il faudrait comprendre le mécanisme de sublimation du mort, - mécanisme

psychanalytique que je n'ai pas étudié.

Le problème du résultat poétique obtenu dépend aussi de sa valeur marchande. Or

celle-ci est nulle, car le poète ne peut vendre sa production. Ce qui

engendre un désintéressement total de la part des professionnels de

l'écriture. Le poète ne peut espérer qu'un succès d'estime.

Il en va tout autrement avec un produit pictural qui lui est régi par des lois

économiques d'offre et de demande, de placement à court et long terme. Le

profit à en tirer suscite bien des convoitises, et peut justifier l'intérêt du

découvreur. Qui n'a jamais souhaité au fond de lui-même qu'une vieille

125


croûte qui gît là dans le grenier de sa grand-mère ne soit pas un Modigliani

oublié ou un Van Goth inconnu ? Mais qui se soucierait d'un manuscrit

délaissé, à l'écriture jaunie et illisible ? D'ailleurs le travail de récupération

serait des plus complexes et nécessiterait de nombreuses transformations

de dactylographie, d'impression, d'édition, etc. Le tableau, autre produit de

l'art, est immédiatement exploitable.

Mais le poète peut tout aussi bien surestimer sa valeur réelle, et se prétendre

sublimé, génial ou grand immortel. L'intoxication se répand rapidement

dans un cercle fermé. Une belle faconde, un semblant d'autorité habillent

joliment l'œuvre. Et tel directeur de revue festonne et se prévaut de détenir

quelque chose. Tel lecteur d'un grand comité de lecture fait autorité et

décide radicalement de l'avenir d'un auteur.

Mais comment juger ? Comment savoir ? Car il est sot de jurer de la mauvaise foi

de chacun. Et c'est en toute honnêteté intellectuelle que tel critique a pu

fustiger une œuvre aujourd'hui incontournable. C'est ce qu'on appelle la

non-visibilité de l'œuvre d'art et chacun en est atteint, à l'exception de Dieu

peut-être. Mais un produit littéraire peut échapper à son époque, être en

deçà ou en-avant de son temps, alors, comment faire ? Attendre, attendre

que les horloges du temps coïncident avec le goût du public ou du lecteur.

Mais l'œuvre peut disparaître et s'en retourner au néant.

126


DISCOURS FINAL

Je veux bien ici exprimer quelques mots concernant l'état actuel de la poésie, et

veux encore offrir des propositions pour la sortir de la piètre situation où

elle se trouve.

La poésie n'est jamais à l'honneur. L'écart semble s'accroître entre les motivations

et les recherches infructueuses du poète, et cette société de culture

sublimant la suprématie de l'image directe au détriment de l'image à

concevoir. Ce mépris non compris par le poète peut justifier de son

incapacité à relever le défi de l'écrit.

L'intelligence de l'homme de science aura avant tout consisté à proposer une

application efficace de sa recherche expérimentale, d'en concevoir l'utilité

pour le public et les conséquences financières et matérielles pour son

entreprise.

Car il n'est plus question ici d'honorer une pensée désintéressée, et de ne voir dans

l'acte poétique qu'une volonté autre d'accéder à un principe d'investigation

intellectuel.

Que l'on mesure le drame de l'insignifiance poétique, de son rejet par les plus

grandes maisons d'édition ; que l'on considère les immenses qualités de

127


certains humiliés et délaissés comme de simples torchons de pacotille ; que

l'on observe l'inaptitude de certains confrères aveugles ou inaptes à

comprendre, les yeux remplis de sombres ténèbres, cherchant à détruire par

manque de critique des œuvres littéraires de qualité indéniable. Oui,

faisons preuve de lucidité et tachons du moins d'expliquer les raisons de la

décadence poétique et de son incapacité à plaire.

Au demeurant, tout esprit "pensant", spéculant ou cherchant quelque possibilité

d'innovation n'accomplit pas pour autant un acte de pure imagination. Son

intelligence peut, tout aussi bien se focaliser sur une série de vérifications à

accomplir. Sa démarche est ainsi quantifiée, limitée à un champ

d'expériences déjà clôturé. La méthode d'investigation rationnelle et

adaptée à de la recherche programmée doit lui permettre d'accéder à un

ensemble de conclusions. De cette synthèse finale débouchera un

mouvement comportement conçu sur la rigueur.

Peut-on prétendre que le poète va plus loin que le savant ? Qu'une sorte

d'équivalence d'action s'opère dans des formes insoupçonnées et

spirituelles ? Que l'un équipé de l'outillage scientifique, que l'autre

pénétrant dans de fulgurantes traces de l'intuition accomplissent des actions

similaires ? Qui semble le mieux armé pour accéder au mystère de la

nature ?

128


Il est peut-être sot de parler d'une aventure poétique interne. L'immense aptitude

de la science moderne et de ses applications techniques laisse pantois tout

esprit délétère qui s'essaie à concevoir en exploitant l'image. L'écart paraît

s'accroître entre le vagabond de l'âme et le piocheur de la raison. Il semble

que la discipline poétique recule quand la science fait des bonds prodigieux

en envoyant des hommes sur la lune. La poésie n'est plus reléguée qu’au

rang de l'insolite et du dérisoire. Elle engendre le mépris, ou pire encore

l'indifférence. Elle est devenue "l'imaginaire médiocre", inutile et

détestable. Son contenu est ennuyeux, le public la fuit.

Il n'est pas question de remettre en cause son mécanisme cérébral sublimé ou de

condamner sa méthode d'investigation intellectuelle. Sa fine subtilité portée

par la pensée analogique, par la pureté du symbolique en fait une discipline

fort louable et reconnue de tous. Son système de correspondances, sa

qualité musicale et auditive, enfin la grâce de sa stylistique lui confère un

charme, une élégance et une élévation rarement égalée dans les autres

disciplines de l'art. Chez l'homme supérieur, cette étonnante dialectique

engendrera un plaisir des sens et de l'activité intérieure.

Ne faut-il toutefois pas s'inquiéter de la situation actuelle de la poésie, et

considérer avec quel mépris et quelle indifférence elle est perçue par les

nouvelles générations ? Le poète existant peu ou prou dans les périodes

129


lointaines et reculées, pourra-t-il exister et relever le défi du troisième

millénaire ?

Quand les techniques et les techniques appliquées s'imposent dans leur effrayante

suprématie, c'est la poésie qui s'effondre, devient résidu insignifiant et

semble disparaître. L'imagination poétique n'est plus qu'un instrument

dérisoire et folklorique, dépassé, à oublier. Ce que recherche l'homme, c'est

bien un maximum de jouissance dans un minimum d'effort. La poésie ne

saurait le satisfaire.

Il y a pourtant fierté du poète en marche, cherchant la grandeur de sa discipline,

volonté de l'artiste d'ajouter sur la compétence des anciens, en usant

d'intelligence et de perspicacité, de pénétration ou de profondeur. Car

l'homme qui cherche veut avant tout accéder au mystère de la divinité

même si l'âge moderne l'engage à satisfaire des plaisirs matériels.

La poésie ne saurait être l'art d'embaumer les restes, ou une messe funèbre en

l'honneur de gloires passées. Elle ne se résoudra pas non plus à se suffire

d'une qualité hautement esthétique. Elle ne surcharge pas la beauté pour la

dépareiller de son idéale de pureté. Si elle associe l'art à la vie, elle veut

intégrer l'émotion à la connaissance mêlant l'intelligence du cœur à la

conscience de l'esprit. Elle est l'invention dans sa demeure. Elle ne saurait

être absente quand bien même on voudrait l'ignorer, on refuserait de la

voir.

130


Elle saura exploiter les avancées de son siècle, utiliser les derniers moyens de

reproduction pour offrir son contenu en intégrant l'écran, l'énergie

téléphonique ou la transmission par câble. Les bibliothèques seront

connectées aux universités. Le poète sera accessible au grand public. De là

à prétendre qu'il sera lu... enfin ! ...

Dans un même élan, elle embrasse le passé, le présent et veut se projeter vers

l'avenir. Elle existe au-delà des idéologies politiques, des modes artistiques

ou des systèmes de penser. Elle est immense et vivante, chargée d'un

message universel. La méprise-t-on, l'ignore-t-on ? L'accuse-t-on de

nombrilisme et d'obscurité ? C'est vrai elle descend au fond des ténèbres,

accède à des escarpements encore inconnus, ouvre des portes condamnées

ou invisibles. C'est ce qui fait son mystère, sa singularité, et sa terrible

solitude. Elle extrait de la matière, celle des mots, pour accéder à des

nouveautés ou défaire les secrets qui règnent dans l'être humain.

Le poète n'est pas exclu du système de valeurs. Il est la liaison entre les

informations venues de l'extérieur et celles qui se conçoivent à l'intérieur

de l'homme. Il opère une étrange unité de l'être. Il scrute, cherche et veut

obtenir une loi universelle d'harmonie. Il essaie de reconstruire avec des

mots la bouleversante explosion de la matière répandue dans l'univers. Il

veut accéder au principe fondamental de l'état de nature. L'on peut souvent

condamner son exaltation, son manque de rigueur mathématique, sa

131


perception étrange qui lui interdisent de comprendre ou d'analyser avec

exactitude. Du moins, il s'y essaie en employant d'autres outils. S'il

spéculait sur la raison humaine ou exploitait les dernières connaissances

scientifiques mises à sa disposition, il serait accusé de philosopher en vers.

Poète est celui-là qui s'exalte par la nature.

Le poète se trouve intimement mêlé à l'événement futur. Il produit que très

rarement pour sa génération, le temps lui est un facteur d'avenir. Il ne lui

est pas étranger, il est intégré à son principe d'existence comme une

dimension au même titre que la longueur, la largeur ou la profondeur. Il

pense dans son présent en exploitant le passé pur un objectif d'avenir.

L'heure est pour plus tard. Comprendrons-nous enfin qu'il n'y a pas

d'honneur à attendre, que seule la mort lui offre son cortège de fleurs ?

"Tu dois craindre", nous certifie la Pythie, craindre de ne pouvoir plaire. Nourristoi

de doutes, car ce que tu chantes est vain, inutile et détesté quelle que

soit ta volonté de créer, d'innover ou d'ajouter sur la compétence des

anciens. Ecoute la certitude de la science, ta Sœur travailleuse, nourrie de

discernement qui cherche à comprendre l'explication du monde. Si tu

savais te nier, pourrais-tu accéder au progrès ? Ta demeure et ta forme ne

sauraient suffire. Appelle l'Etre Suprême, ou Supérieur et implore-le de te

souffler de l'esprit ! L'écart s'accroît entre Toi et ta Sœur splendide, discrète

et efficace. Cesse de te satisfaire de tes médiocrités, apprends à douter et

132


travaille. De cette nouvelle considération, peut-être génération après

génération, transmission du savoir des pères pour la compétence des fils,

peut-être l'immense défi de la science et de sa demi-sœur la science

appliquée, sera relevé ! Mais que dis-je ? Est-ce possible ? Sont-ce mes

oracles ? ...". Et la Pythie se tait, et semble pleurer...

C'est donc au poète de prouver sa capacité évolutive d'adaptation à un monde

nouveau où la chimère est dépassée, où l'image est projetée sur écran. C'est

encore à lui d'exploiter les coquilles technologiques et d'y intégrer des

programmes créatifs où la capacité débordante se mettra au service de

l'imagination universelle, où la pensée collective circulera à travers une

énergie spirituelle... Le poète et les artistes y parviendront-ils ? Relèverontils

le défi ?

N'est-ce pas assez d'être la risée et le mépris des hommes de son temps ?

133


L'ACTE POETIQUE

Considérations générales

L'évolution poétique

Le choix des images

Le sentiment du beau

Utilité du beau

L'esthétique poétique

La perception du lecteur

Méthode de lecture

La rigueur et le laisser-aller

Les images d'autrui

Perception du poème par le lecteur

Les intentions du créateur

Analyse de la valeur

Lire et relire

L'effort de sublimation

Les modèles de sublimation

La sélection des propositions

Nature de l'inspiration

Raisons de la création

134


Les directions du créateur

Analyse de l'effort d'invention

La difficulté d'analyse

L'origine de l'élan

Le travail de dérivation

La rature

Discontinuité dans l'acte d'inspiration

Transformer la matière

L'aptitude créatrice

Les images

Propriété de l'image

Le choix

Le spectre d'idée

Le malaxage

Le poète et le néant

L'emploi d'autrui

L'ordre poétique

Fonction évidente de l'intelligence

L'intuition et l'intelligence

Fonctions de l'intelligence

Intelligence et effort

Conscience et critique

Détermination de la valeur poétique

135


Le solitaire

L'illusion de la reconnaissance

L'explication de la reconnaissance

La connaissance poétique

Recherche de la perception

Le critique et l'inspiré

De la rigueur dans l'écriture

Rappel

Discours final

136


FRANCK LOZAC'H

CRITIQUE POéTIQUE

137


AVANT-PROPOS

Le présent ouvrage est une composition de morceaux tirés

ici et là du Journal de Franck Lozac’h consacré à la Critique

poétique. Ce qui explique le titre du volume. L’ensemble du

mouvement s’étale sur une période de vingt ans.

C’est encore un additionnel de fragments dont le schéma

conducteur est associé à l’analyse du produit imagé. Parfois l’endroit

peut paraître féroce, à la critique aiguisée ; en d’autres endroits,

l’admiration et le respect pour certains maîtres sont aisément

reconnaissables.

Le tout n’a pas été construit, mais a été constitué au fur et à

mesure que les passages s’offraient à la raison. C’est pourquoi, il

serait vain d’y chercher un principe quelconque architecturé. C’est

avant tout le fil des années qui a décidé du mouvement et de

l’ensemble.

Franck Lozac’h

138


Journal 78/79

Critique personnelle

Si je m'interroge sur certains de mes poèmes, je ne puis en

déceler le fond. Leur existence est indécise, leurs racines

insoupçonnées. J'ai beau m'enfermer dans ce moi intérieur à la

recherche de quelque réponse, rien.

J'avais espéré utilisant une psychanalyse adaptée, découvrir

les secrets de mon âme et ses profondeurs extrêmes. Malgré une

analyse substantielle, je n'ai pu arracher le moindre indice.

J'apprécie d'autant ce fameux "Je est un autre" que mon

expérience est identique, semblable aux perceptions que certains ont

reçues.

Il est vrai que ce non-moi est une source de réussites, de

bons poèmes ou de poèmes rares. Mais l'écriture est indéchiffrable. Il

faut souvent des jours ou des mois pour comprendre ce qui a été fait.

Les vers sont laissés au hasard dans quelque tiroir, et puis ils sont

relus et enfin compris.

139


Ne pas se comprendre soi-même, voilà la source d'une

voyance inconnue ! Cette voyance inquiétante car Hors du Moi

propose et soumet à l'esprit l'idée d'une puissance supérieure, d'une

manifestation extra naturelle. Une métaphysique en découle.

*

Si je m'interroge tout à coup sur ma véritable poétique, je ne

peux en déceler le sens, et parfois moins encore ses origines. Je pense

aux contorsions du mal, c'est l'acte créatif par excellence. Point de

correspondances, de rappels ou de transferts qui indiqueraient la trace

d'une voie suivie.

(Les contorsions du mal, recueil de cinquante poèmes en

prose écrit au mois de novembre 78 a été déchiré, hélas !)

*

Valéry à Gide : "Ces vers m'irritent car je ne comprends pas

comment j'ai pu les faire... Hier, j'ai fait brusquement une ode 10/8 de

70 vers, improvisés en un jour, ce qui ne m'est jamais arrivé.

(Cimetière marin)."

140


Attitudes de Valéry, réflexions concernant les récentes

découvertes freudiennes ?

*

Écrire un sonnet. Façonner un monument 4-4 3-3. Equilibre.

Bel édifice qui ne s'écroule pas. Synthèse des poètes penseurs, que

j'aime à te regarder ! Vibration de l'espace qui réjouit le noctambule

que je suis. Instant d'éternité, je le capte ! ... Là j'unis la saveur au

travail bien fait. Par ma bouche tes paroles confuses m'éclaircissent

tout à coup. Ame intime, respire sur mon cœur la force vitale d'un

sang nouveau. La raison t'appelle. Illumination et oxygène.

Resplendissons avec de paraboles dans les nuits obscures. Allons.

Evidence poétique

Justesse du mot. Accords parfaits et sonores. Musique

céleste. Excitation de l'âme.

141


Cantique de saint Jean

Le soleil que sa halte

Surnaturelle exalte

Aussitôt redescend

Incandescent.

Je sens comme aux vertèbres

S'éployer des ténèbres

Toutes dans un frisson

À l'unisson etc.

Stéphane Mallarmé.

Aurore

La confusion morose

Qui me servait de sommeil,

Se dissipe dès la rose

Apparence de son soleil.

Dans mon âme je m'avance,

Tout ailé de confiance,

C'est la première oraison !

A peine sorti des sables,

Je fais des pas admirables

142


Dans les pas de ma raison etc.

Paul Valéry.

143


*

de l'inutile.

Nécessité d'esprit de synthèse. Chaque mot est posé. Rejet

A l'oubli tendre défi d'ailes

Les instants qu'ils nous ont valu

Attardés, inquiets, fidèles

Voltigent autour des talus.

Tant que tarde la saison

De juger ce qu'on fait rance

Je voudrais à sa raison

Rendre cette conférence.

*

"Qu'est-ce qu'un classique ? Un vrai classique, comme

j'aimerais à l'entendre définir, c'est un auteur qui a enrichi l'esprit

humain, qui en a réellement augmenté le trésor, qui lui a fait faire un

pas de plus, qui a découvert quelque vérité morale non équivoque ou

ressaisi quelque passion éternelle dans ce cœur où tout semblait

connu et exploré ; qui a rendu sa pensée, son observation ou son

144


invention, sous une forme n'importe laquelle, mais large et grande,

fine et sensée, saine et belle en soi ; qui a parlé à tous dans un style à

lui et qui se trouve aussi celui de tout le monde, dans un style

nouveau, sans néologisme, nouveau et antique, aisément

contemporain de tous les âges."

Saint Beuve (Causeries du Lundi)

*

"Le prix de style coulant est donné indistinctement à tous les

écrivains connus, l'eau claire étant probablement le symbole le plus

clair de beauté pour les gens qui ne font pas profession de méditer."

Baudelaire "Théophile Gautier"

145


Angoisse de Stéphane Mallarmé (Résumé)

- Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps ô bête.

- Je demande à ton lit le lourd sommeil sans songe.

- Ayant peur de mourir lorsque je couche seul.

Critique

poètes.

Quelques morceaux d'écriture et quelques critiques de

Reverdy :

Le grand poète et le grand artiste en tout genre, du reste -

c'est celui dont l'œuvre, apportant quelque chose de neuf, augmente

et modifie les dimensions du domaine de la pensée poétique - celui

après qui on ne peut plus à la fois penser les choses comme avant que

son œuvre apparût, ni écrire de la même façon - celui dont la

présence, pour un temps, présidera dans l'esprit de ses contemporains

ou des générations suivantes à l'acte de penser et d'écrire -, celui

aussi par qui les personnalités fortes seront influencées et qu'elles

146


devront le plus se garder d'imiter. Par-là, d'ailleurs, s'exerce sa

meilleure influence, celle qui obligera quelques autres à chercher

pour leur propre compte le moyen d'expression nouveau, le mieux

adapté à leur propre personnalité. L'œuvre du grand poète est celle

dont l'influence s'étend en ondes centrifuges à travers les œuvres qui

lui succèdent à l'infini" - Rimbaud - Baudelaire - Hugo - Lautréamont

etc.

Hubert Juin dans la préface d'un recueil de Charles Gros

s'étonne : "... Verlaine, dans sa galerie des poètes maudits, ne lui

avait pas fait la place à laquelle il (Charles gros) pensait avoir droit.

C'était là le résultat d'une histoire complexe : il est vrai que Gros,

dans cette querelle de ménage, avait pris fait et cause pour la femme

du poète, et d'autant plus facilement - on peut le supposer - que ses

rapports avec Rimbaud ne lui avaient pas laissé le meilleur

"souvenir" - j'en viens - "C'est étrange, cette façon dont deux

hommes étroitement accordés par l'ambition poétique, si intimement

se désaccordèrent dans l'existence !" Fin de la citation ! De quel droit

ce préfacier ose-t-il comparer Rimbaud à Charles Gros. Remarques

stupides qui tombent sous le sens. Je ne répondrais pas à cette

question. Pourquoi un maître ne joue-t-il pas plus souvent aux échecs

avec un joueur classé en troisième catégorie ?

147


*

Paul Valéry : Tout poète vaudra enfin ce qu'il aura valu

comme critique (de soi). (Tel que)

Baudelaire : je ne suis donc pas partisan de la rature :

elle trouble le miroir de la pensée (L'art romantique).

Les jeunes écrivains qui, parlant d'un jeune confrère avec un

accent mêlé d'envie, disent : "C'est un beau début, il a eu fier bonheur !"

ne réfléchissent pas que tout début a toujours été précédé et qu'il est l'effet

de vingt autres débuts qu'ils n'ont pas connus.

Une nourriture très substantielle, mais régulière, est la seule

chose nécessaire, aux écrivains féconds. L'inspiration est décidément

la sœur du travail journalier.

romantique).

Pour écrire vite, il faut avoir beaucoup pensé. (L'art

148


*

Baudelaire : (L'art romantique) : "Sitôt que vous voulez me

donner l'idée du parfait artiste, mon esprit ne s'arrête pas à la

perfection dans un genre de sujets, mais il conçoit immédiatement la

nécessité de la perfection dans tous les genres. Il en est de même

dans la littérature en général et dans la poésie en particulier", et il

ajoute "celui qui n'est pas capable de tout perdre ..."

Freud : "Le don artistique et la capacité de travail étant

intimement liés à la sublimation, nous devons avouer que l'essence

de la fonction artistique nous reste aussi, psychanalytiquement,

inaccessible."

L'influence de Baudelaire sur la poésie contemporaine n'est

plus à démontrer. Valéry, Mallarmé pour prendre les illustres, ont

copié l'auteur des Fleurs du Mal. Baudelaire, par-delà le Mal qu'il a

travaillé toute sa vie, a inventé un nouveau rythme, un langage de la

Beauté. Et son vers est sonore, sa rime est magistrale.

Lire Baudelaire c'est l'aimer. Mais garde ! Le jeune poète

s'enchaîne à ce Maître de l'écriture et aura toutes les difficultés à

l'oublier.

149


Cocteau : "Comment expliquer que tant de jeunes

confondent l'organisme que doit être un poème avec une simple

allure poétique et ignorent l'ABC de la poésie, c'est à savoir qu'en

vertu de phénomènes auxquels j'ai fait allusion en prenant la parole,

l'invisibilité d'une discipline ne l'empêche pas d'être présente."

"Elle est une arme secrète. Une arme dangereuse, précise, au

tir rapide et qui parfois ne touche son but qu'à des distances

incalculables".

(Discours d'Oxford).

"D'où vient je le répète, que tant de jeunes se laissent

prendre à l'allure poétique et s'imaginent que la poésie consiste à

s'expirer en lignes inégales, alors qu'elle est un idiome, une langue à

part, que les peuples confondent avec une certaine manière cocasse

d'employer la leur ?"

(Discours d'Oxford).

Lautréamont : "Le plagiat est nécessaire. Le progrès

l'implique. Il serre de près la phrase d'un auteur, se sert de ses

expressions, efface une idée fausse, la remplace par l'idée juste".

(Poésies II).

150


Baudelaire : "Celui qui n'est pas capable de tout peindre, les

palais et les masures, les sentiments de tendresse et ceux de cruauté,

les affections limitées de la famille et la charité universelle, la grâce

du végétal et les miracles de l'architecture, tout ce qu'il y a de plus

doux et tout ce qui existe de plus horrible, le sens intime et la beauté

extérieure de chaque religion, la physionomie morale et physique de

chaque nation, tout enfin, depuis le visible jusqu'à l'invisible, depuis

le ciel jusqu'à l'enfer, celui-là dis-je, n'est vraiment pas poète dans

l'immense étendue du mot et selon le cœur de Dieu. (L'Art

Romantique, Hugo)

Vous dites de l'un c'est un poète intérieur, ou de famille ; de

l'autre, c'est un poète de la gloire. Mais de quel droit limitez-vous

ainsi la portée des talents de chacun ? Voulez-vous affirmer que celui

qui a chanté la gloire était, par cela même, inapte à célébrer l'amour ?

Vous infirmez aussi le sens universel du mot poésie. Si vous ne

voulez pas simplement faire entendre que ces circonstances, qui ne

viennent pas du poète, l'ont, jusqu'à présent, confirmé dans une

spécialité, je croirai toujours que vous parlez d'un pauvre poète, d'un

poète incomplet, si habile qu'il soit dans son genre.."

151


*

J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or. (Baudelaire)

*

Débordements et lyrisme. Faire palpiter son cœur à chaque

instant du jour et de la nuit. S'angoisser avec délectation, trembler sur

le détail, se rire de l'exactitude. Transférer les états d'inquiétude sur

l’insignifiant. Poursuivre son analyse dans les vicissitudes, -

labyrinthes de la vie. Enfin se refuser toute clarté, issue de secours.

*

La poésie ? Une affaire de spécialistes.

*

Quand je pense à Stéphane Mallarmé, je me dis que notre

homme n'a pas de talent, pas une poussière de talent. Mallarmé n'a

écrit qu'avec du génie. Voilà un beau compliment qui révèle une

véritable admiration. Je suis toujours ébloui par la densité et par la

force de l'écrivain.

152


difficiles".

Il est un poète obscur, peut-être l'un des poètes "les plus

Il a cherché toute sa vie à garder au secret ses mystères

d'ecclésiastique et à ne les dévoiler à personne.

Igitur, Le coup de dé, le fauve, La prose pour Des Esseintes

sont proposés à un public de connaisseurs, donc de spécialistes.

Quand il fut vraiment à court d'argent, il se décida à écrire

dans quelques revues, ce qui nous valut des articles comme, La

dernière mode.

En fait, je lance ici deux, trois réflexions sur Mallarmé. Mais

je compte revenir plus profondément sur cet auteur qui sut unir sa vie

durant le génie et l'humilité.

153


Journal 80

Réflexions. Correspondance de raisonnements

entre le poète et le joueur d’échecs.

Chaque vocable possède une charge émotionnelle que

j’appelle grain de pensée.

Un poème est une somme de vocables. Le poète les choisit

pour leur propriété acoustique.

Pourtant l’analogie n’est plus un travail phonique. Mais

plutôt un travail de pensée incomplet.

Il rétablit son texte pour lui donner un sens. Le poète se fait

mineur puis équilibriste.

La poésie multi-référentielle (le poème a plusieurs

interprétations) doit trouver ses raisons par le vocable qui signifie

plusieurs choses à la fois.

Il y a une analogie certaine entre un joueur d’échecs et un

poète !

154


Je vais recopier une remarque - longue - trouvée dans un

guide de jeu d’échecs.

“ Méthodes de jeu : l’arsenal du maître. ”

“ Ce sont les méthodes de jeu, celles d’ordre tactique et

stratégique, qui engendrent la “ force des grands joueurs. Ceux-ci

possèdent une gamme de connaissances et de réminiscences “

structurées, dérivées de l’expérience et qui leur permettent de “ situer

” la position et le traitement “ qu’elle réclame, ainsi que d’établir des

rapports entre une situation neuve et celle qui leur est “ connue par

des expériences antérieures. ”

Et plus loin,

“ L’auteur se l’explique par le fait que le meilleur coup

n’était point plausible ! mais “ aussi parce que ceux qui possèdent la

maîtrise voient d’entrée l’essentiel. Leurs calculs ne sont pas “ plus

profonds que ceux des joueurs de première mais plus efficaces

précisément parce qu’ils “ entament l’analyse de la position à un

niveau plus

élevé .”

155


La dernière phrase est très importante.

Et encore,

*

“ La recherche d’un coup à partir d’une situation donnée se

réduit en quelque sorte à “ un examen empirique de la position. Le

joueur procède par divers essais qui sont autant de “ tentatives de

solution, mais aussi un moyen de reconnaissance du terrain afin de

s’orienter sur les “ possibilités qu’ils s’offrent. L’essai constitue en

outre une opération d’appoint dans la mesure où “ il justifie ou

contredit un espoir quantitatif ou qualitatif.

Il continue

“ Le joueur ne considère qu’un faible nombre de coups par

rapport à ceux qui “ réglementairement sont autorisés. Cette sélection

s’explique par le fait qu’il cherche une solution “ dans une direction

déterminée. Après avoir établi un jugement de valeur sur la position,

il part à la “ recherche des possibilités qui la justifient quand ce n’est

pas celles qui la dépassent qui auront sa “ préférence. Cette ambition

dérive d’un fait psychologique. A la valeur estimative de la position

le “ joueur ajoute inconsciemment une plus-value, dite d’espoir.

(Très important ce passage). Leur “ addition conduit à une valeur

156


anticipative maximum, ordre de grandeur trop optimiste par rapport “

à ce qu’on peu attendre de la position. Lorsque l’examen d’une

possibilité déçoit ses “ espoirs ”, “ le joueur l’écarte en faveur de la

recherche d’une autre, susceptible de satisfaire ses perspectives. “ À

force de réexaminer la position, le joueur tend à renforcer les

différents coups qu’il a examinés “ afin de parvenir à une preuve

objective ou subjective au sujet de la meilleure continuation. ”

Exact ! Le poète est un joueur et un chasseur foudroyant, et

ce n’est pas Valéry qui me contredirait.

Jean Cocteau. La difficulté d’être.

Quand, j’ai lu son livre, j’ai pensé à un pianiste virtuose car

son style possède les qualités d’un merveilleux musicien. Il déplace

ses mains sur les touches d’un piano comme un musicien de génie. Il

excelle dans son art, n’hésite pas à croiser les doigts, à changer de

gammes et avec son sens des tonalités retrouve la mélodie qu’il

s’était imposé au début du morceau. Il étonne, séduit, émerveille,

paraît inimitable.

Je ne crois pas qu’il faille dire de lui qu’il est un grand

moraliste qui rejoint la lignée de Pascal et de Chamfort quoique

certaines idées s’en rapprochent !

157


Son génie éclate, il est phosphorescent. Il serait nécessaire à

tout jeune écrivain de baver devant ce maître de stylistique !

Valéry

Valéry le magnifique, Valéry le majestueux. Des vers d’une

exceptionnelle splendeur. Racine le plus grand vêtu d’or et de

pierreries. Beauté royale, Toi.

Réflexions

me l’expliquât.

J’eusse aimé que ma poésie fût multi-référentielle et qu’on

(Le poème renferme plusieurs significations.)

Les poésies de Paul Valéry, d’Arthur Rimbaud.

Que m’importe de beaucoup souffrir, et de ne pas jouir - je

trouverai plus aisément la porte étroite !

Je ne suis pas un vil travailleur, un homme de lettres

piocheur et stupide, je ne suis pas un ignorant.

J’exploite la fortune poétique que Dieu m’a concédée.

158


Est-ce une tare que de choisir le rendement à la pauvreté ?

Je préfère exploiter une production de roses sur un hectare

de serres plutôt que de bichonner un rosier à la manière d’un jardinier

à la retraite !

Qui est le plus grand ?

Paul Valéry est peut-être le plus grand poète du siècle. La

majesté de ces poèmes en fait foi. Pourtant je pose cette question.

Racine trône au XVIIe, Victor Hugo est empereur au XIXe, Valéry

serait-il le poète choisi du XXe ? J’en doute car Valéry n’est qu’une

partie améliorée de Racine ou de Corneille. Pour être le plus grand du

siècle cela ne me semble pas suffisant. Les Partisans d’Aragon

crieront : “ C’est lui le plus grand ! ” Je leur ferais remarquer

qu’Aragon a bénéficié de la fécondité de Victor Hugo.

son nom.

Un poète différent, un génie supérieur qui s’impose. Trouver

Dans le domaine de la peinture, Pablo Picasso écrase tout le

monde. Je cherche un poète supérieur aux autres. Aidez-moi !

159


Avoir sans savoir

Le poète est celui qui cherche ; qui trouve ; qui ne sait pas

qu’il a trouvé.

Lui demander ce qu’il cherche ; ce qu’il a trouvé, est

stupide.

*

Choisissons.

La poésie est habillage quand la philosophie est profondeur.

Stéphane Mallarmé

Ses théories poétiques sont inaccessibles aux hommes de

bonne intelligence. Paul Valéry =, génie lui-même, a taché de

réinsérer les théories du Maître. Sans grand succès, je le crains.

La lignée est connue. Poe le Principe poétique, Baudelaire,

Mallarmé, Valéry et qui ?

160


Rimbaud

Je relis à haute voix sept ou huit poèmes des Illuminations.

Rimbaud est un génie à l’état brut. Mais il surcharge. Il manque de

souplesse. Son génie étonnant fatigue et devient très vite illisible.

Rimbaud est de l’opium qu’il faut fumer en petite quantité.

Et pourtant Dieu sait si je me suis enivré de ses poèmes, inspiré de sa

démence spirituelle !

Il est le diamant extrait de la mine de charbon, brillant de

mille feux au soleil exalté de la postérité !

*

Tu auras toujours à t’instruire dans les grands poètes.

Tu t’en retourneras toujours dans tes maîtres de la Pléiade.

*

161


En tout poëte il y a un critique. Je dis : il faut se détruire

pour obtenir de nouveaux résultats, de nouvelles inspirations qui en

vérité, ne sont que les suites de nous-mêmes.

Toujours vers l’avenir - le présent, le passé nous excèdent.

Le grand poète

La nécessité du grand poète est de se détester, de se refuser,

de se nier. Je ne conçois pas une œuvre géniale réussie et assumée

sans une critique implacable, terrible allant jusqu’au dégoût et au

refus de soi-même.

Les hommes forts, énormes, gigantesques sont ceux qui se

haïssent.

Déchirons tous nos poëmes. Brûlons tous travaux réussis.

En soi

J’ai toujours pensé : le grand poète aujourd’hui, en 1980 est

celui qui s’enferme dans une chambre, ne vit que pour soi-même sans

se soucier des goûts et des modes qui l’environnent.

162


Les jeunes ignares mais tout émoussés répètent le mythe de

Rimbaud. Ils se révoltent, et dégagent - tentent l’aventure à Paris -

Aucune aventure.

Je veux une maison bourgeoise, de l’argent, de la solitude, et

composer mon œuvre poétique en toute quiétude.

Si je suis aimé de Dieu, il m’écoutera - là est l’originalité.

Le chêne

Pousser la tradition poétique des anciens, c’est donner à

l’arbre centenaire - au chêne - une branche nouvelle. C’est fortifier sa

grandeur, l’embellir.

À considérer que les branches ne forment pas un arbre, mais

une génération de nouvelles pousses.

Valéry

Mallarmé Aragon

Claudel

Baudelaire

Racine Hugo

163


Mallarmé

Char

Rimbaud.

Les héritiers, qui sont-ils, aujourd’hui ? J’ignore tout de la

poésie contemporaine. Je ne me suis attaché qu’à m’instruire dans les

anciens.

Encore, encore

Les vers de saint Valéry, d’une admirable splendeur.

Richesse, beauté, merveille de l’Art. Majesté des alexandrins.

Précocité

Ces génies littéraires, ces prodiges, ces adolescences

sublimes, comme je ne voudrais pas leur ressembler. Ceux qui

partagent le terrible privilège d’être des phénomènes des lettres

françaises sont foudroyés par l’ange destructeur et s’engouffrent dans

le tombeau béant de la postérité.

Quels souvenirs laissent-ils ? Quatre années de génie

incessant et après rien.

164


Il faut vivre, travailler trente ans, quarante ans son Art. Il

faut être académicien.

La Muse

C’est une idole vulgaire. Tous les hommes se sont damnés

pour elle, chevauchant ses fesses, malaxant son énorme poitrine,

hurlant des râles dans sa fange grotesque. C’est une catin ou une

prostituée. Les poètes l’appellent la Muse.

La difficulté d’être

Dans La difficulté d’être, Jean Cocteau est d’une

éblouissante santé intellectuelle. Génie brillant, diamant aux mille

facettes, je lui donne le nom de Pépite lumineuse.

La difficulté d’être est un chef-d'œuvre. Mais je crains que

jouer trop avec l’effet génial soit le travail d’un poète retourné en

enfance - manquant de maturité d’esprit et de profondeur - et se

plaisant plus à jouer avec les mots qu’à en tirer une substance de

penseur. L’originalité est surprenante et ne peut que séduire le

lecteur. Le jeune littérateur stupéfié de sa vivacité et de sa poétesse

165


tachera d’imiter cette exception. Bien mal lui en prendra car ce

Cocteau est inimitable.

En vérité, trop habiller ses phrases leur confèrent un autre

sens. Cacher une pensée, c’est précisément ne pas penser. Il faut

tâcher de s’exprimer simplement comme le veut le moraliste.

Le bateau ivre, le cimetière marin

À propos de deux grands poèmes qui forment la structure

poétique éducative de note temps, je dirai que le bateau ivre n’est en

aucun point imparable au Cimetière marin de Paul Valéry. Composer

le bateau ivre à dix-sept ans est un fantastique exploit, mais ne

dénigrons pas certains autres poèmes exceptionnels : Michel et

Christine, Mémoire, Jeune ménage, La rivière de Cassis, et dans les

Illuminations - Phrases, Aube, Génie, Après le déluge -

manifestations géniales à chaque ligne.

L’on me pardonnera ce choix restrictif, mais je n’ai pas le

volume des poésies complet sous les yeux.

166


Je reproche aux professeurs de Français d’initier leurs élèves

à l’étude poétique avec ces poèmes-ci : Voyelles, le Dormeur du Val.

Enfin le but cherché n’est-il pas de donner l’envie de lire ?

167


Principes analogiques

Fantôme Pucelle sang troupeaux

Araignée fileuse.

1- Fantômes - blancheur - vêtus de blancs (blanc virginité)

(pureté)

2 - Pucelle - À déflorer ? Sang - règles ?

(Pucelle - sang)

3 - Sang - eaux : rapport ? Liquide.

douteuse)

4 - Eaux - troupeaux ? Les troupeaux paissent (analogie

5 - Troupeaux - fileuse ? La laine des moutons.

d’Ovide)

6 - Fileuse - Araignée vient d’Arachné (les métamorphoses

Toiles d’araignée - Fileuse - laine.

168


Principes d’inspiration poétique

Ne pas douter : jeter quelques mots et poursuivre ses

phrases. Chercher les pensées dans les vocables, ne pas orner les

vocables de pensées.

Je note cet avant-propos de Paludes de Gide qui me semble

des plus intéressants :

“ Avant d’expliquer aux autres mon livre, j’attends que

d’autres me l’expliquent. Vouloir l’expliquer d’abord c’est en

restreindre aussitôt le sens ; car si nous avons ce que nous voulions

dire, nous ne savons pas si nous ne disions que cela. On dit toujours

plus que CELA. Et ce qui surtout m’y intéresse, c’est ce que j’y ai

mis sans le savoir, cette part d’inconscient, que je voudrais appeler la

part de Dieu. Un livre est toujours une collaboration, et tant plus le

livre vaut-il, que plus la part du scribe est petite, que plus l’accueil de

Dieu sera grand. Attendons de partout la révélation des choses ; du

public, la révélation de nos œuvres ! ”

169


Radiguet

Que tout jeune littérateur lise avec admiration l’œuvre de

Raymond Radiguet.

Radiguet est au roman ce que Rimbaud est à la poésie.

L’ignorance des lecteurs est désespérante. Qu’on lui rende la

place qu’il mérite dans la Pléiade et dans la littérature du vingtième

siècle !

plan.

Il est inadmissible qu’il soit rejeté ou relégué au second

Radiguet est un génie prodigieux, un phénomène des lettres

françaises a écrit Jean Cocteau. Sera-t-il enfin compris ?

Quand tel qu’en lui-même enfin

L’éternité le changera ?

170


De la jeunesse

De la jeunesse. Seules les enfances exceptionnelles laissent

à la postérité des chefs-d'œuvre. A moins d’avoir du génie, à vingt

ans on ne sait pas écrire.

La formation du métier d’écrivain demande une dizaine

d’années passées à gribouiller des feuilles vierges.

Je porte une admiration sans limite aux deux enfances

géniales de Radiguet et de Rimbaud. Concevoir Le Diable au corps,

et le bal du Comte d’Orgel entre 16 et 20 ans, est un tour de force que

peu d’hommes de lettres de cinquante pourraient se vanter d’avoir

bouclé. Écrire avec une telle maturité relève de l’exceptionnel.

171


Littéraire, à l’intérieur

Je ne conçois pas d’œuvre littéraire composée dans

l’entourage d’autrui.

L’écrivain est celui qui a choisi de s’enfermer en soi-même

afin d’obtenir la lumière intérieure.

Tous les commérages, tous les bavardages l’éloignent de sa

mission première qui est de créer un monde nouveau.

Le phosphore jaillit de son âme, les ténèbres sont dehors.

S’expliquer, se justifier, se raconter le condamnent à

s’épuiser. Les autres se nourrissent de la substance qui vivait en luimême.

Cinquième ode - La Maison Fermée (Paul Claudel)

Argument :

On reproche au poëte le caractère fermé de son art et son

insouciance des hommes qui l’entourent. Et la femme du poëte

répond : je sais que la clôture lui est nécessaire ; il est temps que

172


toute sa vie soit ordonnée vers l’intérieur ; et par moi il a cet

intérieur. Et le poëte : ma miséricorde est d’être utile et fidèle à mon

devoir. Mon devoir premier est Dieu et cette tâche qu’il m’a donnée à

faire qui est de réunir tout en lui. (...)

Vibrations gidiennes

Le génie poétique de Gide éclate dans ses Nourritures

terrestres et dans quelques pages de Journal. Je note un paragraphe.

Il se fait poète face à la nature en éveil. Il emploie toujours les

mêmes termes, les mêmes idées. Toujours la même vibration

poétique pour exprimer ses sentiments d’homme exalté.

(1903) août, 4 heures du matin.

En wagon : avant Rouen ; bords de la Seine emplis de

brume. Allégresse matinale. Je me redis ces mots pleins de saveur :

allégresse matinale. Les meules des champs plates n’émergent

encore, que de la cime, d’une mer de brouillard bleu rosé ; l’air est

ineffablement pur ; l’azur du ciel trempe la terre. Mon regard,

fatigué par la nuit d’insomnie, se lave à la surface vaporeuse du

fleuve et boit au penchant laiteux des collines. Tout ce que la nature

a de végétal se lave et se baigne dans l’aube, avant la chaleur du

173


jour. La rosée ici se fait suc ; la plus brûlée des herbes reverdit.

J’aurais perdu tout ce qui m’est cher sur la terre, je ne m’en

sentirais pas moins heureux, ce matin je deviens herbe entre les

herbes et prends part à la communion du réveil.

Critique

Il est aisé de comparer les destinées de Rimbaud et de

Radiguet. Je rappellerai toutefois que le poète a cessé toute activité

littéraire de son propre gré. Quant au romancier, c’est la mort qui lui

a interdit de poursuivre son œuvre créatrice. Radiguet était sous

contrat. Il devait fournir à Grasset un roman par an pendant dix

années.

Sans guère me tromper, je pense que Claudel est le plus

grand homme de théâtre du vingtième siècle. Ses chefs d’œuvre en

font foi. Qui peut jurer dépasser en valeur théâtrale ce grand poète ?

J’inscris ici la hiérarchie des auteurs de France depuis trois

siècles : Molière, Racine, Corneille, Claudel.

*

174


Des classiques - La Fontaine, Racine, Corneille qui ont

bénéficié de support imaginatif - créatif des anciens. 50 % du travail

était déjà acquis. Disons 9/10 d’où la perfection de style - seul

véritable travail.

Merci Esope, Euripide, Sophocle etc.

Considérer l’emprunt.

Des grands créateurs

stupidités aussi.

Victor Hugo, De très belles choses, mais d’admirables

J’eusse aimé donner un bout de terre à Stéphane Mallarmé,

perfection de sa ville.

Dieu tâche à s’imposer par sa grandeur. Ce n’est pas

l’étendue de l’œuvre qui “ impose ” mais sa perfection.

Je préfère à cent diamants bruts un seul mais taillé.

(Qui a produit le diamant ?)

175


Le génie

Le génie est un homme privilégié. Les défauts du génie sont

le plus souvent sublimés en son œuvre. Ils lui sont nécessaires pour

la construction de son Immortalité.

VIII

Le chien et le flacon

“- Mon beau chien, mon bon chien, mon cher toutou,

approchez et venez respirer un excellent parfum acheté chez le

meilleur parfumeur de la ville. ”

Et le chien, en frétillant de la queue, ce qui est, je crois chez

ces pauvres êtres, le signe correspondant du rire et du sourire,

s’approche et pose curieusement son nez humide sur le flacon

débouché puis, reculant soudainement avec effroi, il aboie contre

moi, en manière de reproche.

“- Ah ! misérable chien, si je vous avais offert un paquet

d’excréments, vous l’auriez flairé avec délices et peut-être dévoré.

176


Ainsi, vous-même, indigne compagnon de ma triste vie, vous

ressemblez au public, à qui il ne faut jamais présenter des parfums

délicats qui l’exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies. ”

Il faudrait longuement méditer sur ce petit poème en prose

de Charles Baudelaire. Mais adaptons la réflexion du poète au

critique littéraire, à l’éditeur et même aux membres de sa famille.

Claudel

Lui, Claudel, a composé Les cinq grandes Odes, le Soulier

de Satin. Des chefs d’œuvre très élevés.

La purification du poète.

Je lis moins le texte que sa nécessité (1).

177


Je

Je persiste à croire que Paul Valéry est le premier poète du

vingtième siècle comme le furent Victor Hugo et Racine, chacun à

leur époque.

Malgré l’admiration sans limite que je porte à Paul Valéry,

je dis : “ Hélas, c’est le premier ! ”

Je lui reproche de ne pas s’imposer, de ne pas écraser ses

contemporains comme le firent ses deux prédécesseurs.

Cette nuit, j’ai relu à voix haute La Jeune Parque. Toute la

connaissance de l’Art Poétique de Paul Valéry illumine la majesté de

son vers.

Je donne 30 ans à un poète. Jamais il ne sera capable de

composer la Jeune Parque.

L’on admirera avec quelle aigreur et méchanceté, ce petit

homme d’aspect si courtois s’en prend à Victor Hugo.

178


Cahiers

1096 Tome II).

Ici je recopie un passage inséré dans Les Cahiers. Pléiade (P

Sur les poèmes.

Grand poète est un titre qui se décerne assez aisément. On

dit : V(ictor) H(ugo) est un g(rand) poète.

Et cependant V(ictor) H(ugo) ne compte pas de composition

poétique véritable. C’est un grand faiseur de vers et de morceaux.

Détails. Sa composition est nulle. Et quand elle existe, elle n’est que

celle d’un récit.

Il existe en français extrêmement peu de poèmes composés -

c’est-à-dire composés de parties dont l’arrangement soit dû à des

considérations purement poétiques (1920-1921. M, VII, 760).

179


Démontrer que l’art déclamatoire est une utopie

Enregistrer sur disque Les Fleurs du Mal serait un échec.

Personne n’achèterait le produit. Le livre se vendrait mieux encore.

La poésie est envoûtement, effets magiques. Elle doit

ensorceler le lecteur comme un sujet obéit à son hypnotiseur.

Poètes d’hier - méfiez-vous ! La poésie de demain ne sera

certainement plus un Art déclamatoire. Elle se lira seulement avec les

yeux. Son but ne sera pas de charmer l’oreille, mais d’envahir l’esprit

comme une drogue ou de la fumée de nicotine.

Poésie sur échiquier

Le poète est un joueur d’échecs dont les pièces se déplacent

à volonté sur l’échiquier de l’infini langage.

Un poème est un puzzle dont les morceaux sont créés par le

poète. Ce dernier se doit d’obtenir une figure. Seule, intelligence

imaginative, surréaliste etc... Unique et inconnue.

180


Le génie du mot est de posséder une multitude de

connexions qui à son tour engendre une multitude d’idées. Chasser,

refuser, choisir la meilleure voie - travail arbitraire du poète.

Comment obtient-il le meilleur choix ? Pourquoi le grand maître aux

échecs hésite-t-il seulement entre trois ou quatre coups ?

*

langage.

Le grand poète sera celui qui découvrira un nouveau

*

Quand jettera-t-on les premières lignes d’un Art Poétique ?

Les poètes peu enclins à la méthode synthétique se sont mis à causer

comme de vulgaires littérateurs. Aucun n’a été apte à fragmenter ses

connaissances pour les réduire à l’état de leçons et de cours.

Il faut en un premier temps enseigner les règles classiques

de la poésie, du vers et de la prose. Imposer des exercices, multiplier

les problèmes, dévoiler les solutions.

181


Cessons de comparer Rimbaud à Mallarmé. L’un occupe le

15e rang dans la Pléiade, l’autre le 40e. Rimbaud est un bon poète,

un génie ; Mallarmé un grand poète.

Jean Cocteau

Ai commandé chez Deloche Le Journal d’un inconnu de J.

Cocteau. 27 F pour 240 pages. Somme modique. Le secret

professionnel n’était pas recensé dans le catalogue des libraires.

Il faut lire Cocteau, et apprécier son génie. C’est un

personnage extraordinaire doué d’un style brillant, étincelant.

Cocteau fascine, Cocteau intrigue. On croit le saisir, il nous échappe.

Un poète aux cent mille changements, qui a saisi toutes les situations

inconnues. Savoir l’écouter c’est avancer à grands pas dans

l’investigation poétique. Jean Cocteau m’a révélé des évidences que

même Valéry dans ses cahiers ne m’avait dévoilé. L’un a l’utilité du

professeur - connaissances immédiates appliquées à un raisonnement

-, l’autre est un penseur plus difficile à comprendre, s’expliquant

avec des insinuations ou des images abstraites.

182


L’utilité de la poésie

Je ne crois pas en l’utilité de la poésie. Elle touche l’élite ?

Oui, mais nos dirigeants s’inspirent uniquement des principes

philosophiques - c’est-à-dire de la poésie purifiée et réduite à un

système d’idées et de réflexions. L’erreur du poète est de cacher la

vérité. Mal lui en prend. Personne ne l’écoute.

La poésie est allusive, impalpable, spirituelle. Elle est un jeu

d’images. Comment discerner le vrai du faux ? L’impossible du réel

? La poète se retranche derrière son génie, et assure aux autres qu’il

est un incompris. Que fait-on d’un homme qui échappe ? On

l’évince, on l’oublie, on l’ignore. Voilà pourquoi la poésie est une

immense solitude. La faute en incombe à l’acteur lui-même qui

s’exprime dans un charabia mensonger - les spectateurs désertent la

salle, et lui préfère le dialogue de la rue, celui du camelot.

Le miel poétique

La jeunesse attend trop de ses pères. Elle veut s’instruire. Il

est de son légitime droit d’être avide, et de souhaiter en savoir

davantage. Mais je pense qu’elle commet une erreur fondamentale,

car l’adulte n’a que faire de donner ses conseils. Être entouré par une

183


horde de mouches tourbillonnantes l’agacera. Il balancera un

couvercle de pot de miel sur la table et les mouches agglutinées

suceront avec leur trompe la fausse nourriture. Du miel, vous parlez

quel nectar ! C’est par le travail besogneux que l’abeille butinant de

fleur en fleur pendant toute une saison (qui représente toute une vie

de réflexions et d’applications poétiques) obtiendra enfin, le fruit de

son labeur, c’est-à-dire son propre miel.

Brèves notes

À quoi peut servir la Poésie ? Elle confère au grand poète

l’immortalité, les honneurs, etc.

Elle est vapeurs, oublis, et ivresses chez le lecteur.

Elle ne peut faire avancer les mœurs. (Contient-elle un ordre ?),

ni faire évoluer les âmes, le philosophe s’en charge.

Le génie poétique ne flatte que celui qui en est pourvu. Elle

est un principe d’admiration pour les autres.

Celui qui inspire a le privilège d’être utile.

184


façon.

Le fonctionnaire, le reproducteur, la femme sont utiles à leur

Elle est un signe de ralliement pour les autres nations : je

veux être toi la France. Ton pays est éclairé par de grandes lumières

(intelligence) (patrimoine culturel). L’influence (dans le concert) des

échanges commerciaux - intérêts économiques (étiquette Made in

France).

Gérard de Nerval

Le poète maudit est apprécié de ses confrères. On aime à

prendre en pitié le malheur, la souffrance, le deuil etc. des autres.

Nerval n’a jamais écrit de “ Grandes choses ”. Il a écrit de

belles choses, de bonnes choses. Il était aussi pourvu de génie.

On appréciera avec étonnement voire avec admiration sa

merveille prose si pure, si parfaite. Je songe aux livres Les filles de

Feu, Les Nuits d’octobre.

185


Rimbaud, Radiguet

Comment expliquer que pendant cette tranche difficile à

vivre, ils aient pu assimiler autant de connaissances en si peu de

temps ?

Comment expliquer que l’application de cette connaissance

ait abouti à quatre chefs-d'œuvre ?

Le génie obtient des résultats surprenants.

*

poète, je dirai :

Pour en revenir à la similitude entre un joueur d’échecs et un

à jouer.

Un jeune joueur qui “ pige ” tout verra de suite le bon coup

Ainsi le jeune poète de génie possédant l’évidence poétique

trouvera lui aussi l’une des meilleures combinaisons à écrire. Son

choix accompli, il élaborera un texte de qualité.

186


Rim, Ra

Je me suis penché longtemps sur les œuvres phénoménales

de Rimbaud et de Radiguet. J’ai pu observer un fait curieux.

Rimbaud est un mythe, Radiguet un inconnu.

Le dictionnaire encense l’un : génie d’une précocité

extraordinaire etc. et l’autre le laisse dans l’oubli.

En vérité, la seule raison expliquant ce sectarisme est

l’influence de l’œuvre à travers l’homme.

Rimbaud inspire, Radiguet non.

Le poète est celui qui inspire beaucoup plus qu’il n’est

inspiré. (Réf. Valéry - Variétés)

Deux génies, deux destinées littéraires identiques et deux

jeunes hommes d’égale valeur dans la hiérarchie littéraire. Chacun

dans une discipline déterminée. L’un dans la poésie, l’autre dans le

roman.

(Je n’échappe pas à la littérature comparée et j’ai tort.)

187


Rim, Ra

Je me suis penché longtemps sur les œuvres phénoménales

de Rimbaud et de Radiguet. J’ai pu observer un fait curieux.

Rimbaud est un mythe, Radiguet un inconnu.

Le dictionnaire encense l’un : génie d’une précocité

extraordinaire etc... et l’autre le laisse dans l’oubli.

En vérité, la seule raison expliquant ce sectarisme est

l’influence de l’œuvre à travers l’homme.

Rimbaud inspire, Radiguet non.

Le poète est celui qui inspire beaucoup plus qu’il n’est

inspiré. (Réf. Valéry - Variétés).

Deux génies, deux destinées littéraires identiques et deux

jeunes hommes d’égale valeur dans la hiérarchie littéraire. Chacun

dans une discipline déterminée. L’un dans la poésie, l’autre dans le

roman.

(Je n’échappe pas à la littérature comparée et j’ai tort.)

188


Chercher

Trouver une prose souple, style Chateaubriand, avec une

écriture réfléchie d’une grande intelligence - par exemple André

Gide.

Ou attendre avec patience. Je découvrirai le maître sans le

savoir. Ai besoin d’être aidé pour continuer mon travail de prosateur.

Le Vers m’a éclairé - Baudelaire, Mallarmé, Valéry,

Rimbaud, Hugo et Claudel.

Autres admirations : Apollinaire et Cocteau.

Je parle évidemment des poètes utiles à ma formation.

Poète et joueur d’échecs

Il faut savoir qu’il y a plus d’une analogie entre un joueur

d’échecs et un poète.

Valéry a écrit qu’un chef-d’œuvre est une partie d’échecs

gagnée échec et mat.

189


Comme il n’est pas nécessaire d’avoir une connaissance

approfondie des ouvertures, des milieux de parties, des finales etc.

pour construire une bonne partie avec de très bons coups, il n’est pas

utile d’avoir pratiqué l’art d’écriture pendant un demi-siècle pour

élaborer un bon livre.

Un génie, un surdoué étonnera de vieux professionnels, et

qui sait peut-être sera-t-il supérieur à eux et en mesure de les battre.

Rimbaud et Radiguet ont tous deux partagé un étrange et en

certains points, un destin similaire. Tous deux n’ont donné qu’une

période tronquée de la vie à la littérature de quinze à vingt ans.

*

grain de l’ivraie.

Il y a beaucoup de déchets en poésie. L’Eternité sépare le

L’Impossible : résume-moi ce poème.

*

190


L’Art poétique - trop de mystificateurs, trop de poètes

amateurs stupides et gênants.

*

Quand cessera-t-on de considérer le poète incapable et

inutile ? Forçons-nous à lui donner un statut social ! Il est agaçant

qu’il soit la risée des pauvres âmes.

*

Poète ? Rêveur, fainéant, le sans le sou, l’idiot. Trois agents

sociaux qui par leur statut font mourir de rire les autres. L’homme

d’église (le curé), le soldat (l’engagé), et le poète.

Où est la vérité ?

L’art poétique est un art invisible. Seuls le maître et le poète

ont conscience de la valeur d’un poème. L’éditeur se trompe. Le

littérateur aussi. L’amateur de lettres est dans la déroute.

191


Celui qui est pourvu de génie ne l’ignore jamais. Mais il y a

des mystificateurs ou des gens de bonne foi qui prétendent en détenir.

René Char

Je feuillette La recherche de la base et du sommet de René

Char. Passages très intéressants sur Arthur Rimbaud. Je défriche le

livre, et n’ai pu encore l’embrasser dans son ensemble. Réflexions

poétiques, et poèmes en prose y sont mêlés. Quelques rares poèmes

en vers d’une facture assez médiocre. (1) Rien de comparable avec

Les Matinaux.

Je pense que René Char est le second poète contemporain

français derrière Aragon. Je puis me tromper. L’Éternité change tant

les poètes ! Après la mort, la hiérarchie est retrouvée. En toute chose,

le recul est nécessaire. La poésie n’échappe pas à cette observation.

13 juillet 1980

dimanche

(1) Je suis sévère. Et peut-être me tromperai-je ?

192


Hiérarchie

3 Racine

1 Victor Hugo

Villon Molière Lamartine

La Fontaine (4)

Vigny

Baudelaire (6) Musset

Nerval

Boileau

Chénier - Ronsard (5)

Du Bellay Aragon Eluard

Char

Prévert

2 Corneille Péguy Verlaine

Nerval

20 Mallarmé 35 Rimbaud

Malherbe

36 Lautréamont

Apollinaire

Cocteau

193


Tristan Corbière

St John Perse Charles Cros

A. D’Aubigné Claudel

Larbaud

Gide

194


Journal 81

Claudel

élevée.

Claudel enfante dix chefs d’œuvre. Grand génie - poésie très

Excepté Bréviaire poétique, peu lu de travail mystique

(éditions onéreuses, introuvables).

Claudel, Ionesco, Anouilh. Qui est le premier Homme de

théâtre du siècle ?

Claudel ? Le plus grand dramaturge français.

Non à La cantate à trois voix, Oui aux Cinq Grande Odes, à

Connaissance de l’Est Non, au Bréviaire.

*

195


J’en suis réduit à acheter du Guillevic ! Poète breton, sans

principe analogique. Actuellement les critiques le placent en

troisième position derrière René Char et Louis Aragon. Toute la

pauvreté de la poésie contemporaine des années 80 !

Tristan Corbière et Guillevic ! Merci Seigneur d’avoir

sublimer la Bretagne !

Henri Thomas

Je me suis procuré “ A quoi tu penses ” d’Henri Thomas,

recueil de poèmes assez faible et d’une facture simple.

d’écrire.

Je retiens toutefois deux jolis vers que j’aurais été flatté

Oublie la sève folle et les oiseaux qui plongent.

Vers ses fruits saignant

Un peu plus loin dans le même texte,

Ô sève de la chair si douce aux lèvres.

196


Poètes de chez Gallimard

Quatre-vingts pour cent des auteurs poètes de chez

Gallimard n’ont pas d’avenir. Pas un sur dix ne passera à la postérité.

Hélas ils sont publiés, choisis par le Lecteur. Leur génie est

inexistant. Accordons-leur seulement une application rationnelle des

règles de l’écriture.

*

tranquille !

De grâce, je vous en supplie : laissez enfin Rimbaud

Méthode différente

Je propose une anthologie de la Poésie française, en classant

les auteurs non pas par siècle ou par date de naissance, mais selon la

place hiérarchique qu’ils occupent dans la Pléiade.

197


Baudelaire/Hugo

Si Baudelaire était né au vingtième, il eût été le premier.

Mais Victor Hugo, empereur, l’a réduit à de la figuration poétique.

Victor Hugo écrase, Hugo domine. Tous se plient sous son joug, sous

sa puissance d’exilé.

Paul Valéry m’étonne. Je ne parviens pas à lui reconnaître

ses pièces. Lui-même s’inquiétait de son “ cimetière marin ”. Je me

trouve ébahi devant toute son œuvre.

Ni vu ni connu

Hasard ou génie ?

À peine venue

La tâche est finie !

La honte poétique

Il y a humiliation poétique à s’assumer avec cette profession

dans une société fondée sur la science. Honte de soi-même parmi les

autres. C’est l’inutilité artistique qui condamne le poète à ne

bénéficier que d’une place insignifiante dans la hiérarchie de la

valeur humaine.

198


S M

Mallarmé a eu le mérite de concevoir l’algèbre. Hélas son

niveau est seulement accessible à partir de la terminale.

P V

Tu réapparais toujours en moi, maître Valéry.

P V pour moi-même

“ Tout au plus une grosse loupe, et tant de défauts ! ”

“ Il en sait trop pour vivre. ”

Discutable

Aujourd’hui la poésie subit une profonde mutation dans son

principe d’inspiration. Le poète ne sera plus un récepteur sensitif ni

un capteur d’émotions, il sera un agent appliqué de la raison et de

l’intelligence.

199


Baudelaire, Mallarmé et Valéry sont les précurseurs de la

pensée réfléchie. Char a subi leurs influences mais travaille encore

par l’image.

Demain le poète sera un philosophe à l’état pur capable

d’éveiller la connaissance chez l’homme de science. Le divorce

millénaire de l’Art et de la Science sera rompu, chacun aidant l’autre,

étant utile à l’autre dans son système de pensées.

200


Journal 82

Pureté

Toujours nu, toujours vierge. Point d’habit ni d’apparat.

Chasser l’image de l’œil, et vibrer par le sentiment : le vers doit être

écrit pour l’âme et pour le cœur.

La beauté du vers très pur

Valéry, couturier, habille Racine.

Ha ! Mais demain, il y a Dieu !

Compose ce qui se propose le mieux à l’exécution - jamais !

*

Racine, le grand Racine. Sa postérité.

Baudelaire y ajoute volupté et sensualité.

Mallarmé surcharge son génie ; et diamantaire, ou

alchimiste transforme le charbon pur en facettes immortelles.

201


beauté.

Valéry habille la nudité de soie, et d’or précieux, voile la

Valéry

Valéry a écrit : “ Ce qui ne me coûte pas, n’a pas de

valeur.” Le travail est fonction ici de la conscience de l’artiste. Moi, je

dis : “ Ce que autrui peut faire à ma place, n’a pas de valeur. ”

L’activité est fonction de ma capacité à créer.

Géométrie et poésie

Exploiter la feuille blanche en temps que plan.

Oui, Mallarmé s’y essaya

Non, plus simple.

La construction architecturale (1)

Les morphismes.

(1) Armatures - correspondances - liens invisibles ;

Le téléphone permet de correspondre, mais les fils sont

invisibles.

202


Méthode

Il est impossible d’être reconnu a posteriori poète, si l’on ne

possède pas le génie.

Mais qu’est-ce que le génie ? Le principe de synthèse ne

saurait l’expliquer. Il s’agit ici de plusieurs composantes

complémentaires.

1°) L’inspiration : cette case ouverte dans la cervelle qui

permet d’expulser les coups.

2°) Le choix des coups : le grand poète ne refuse que

quelques fragments. Sa capacité inconsciente mémorise les

meilleures possibilités.

On naît poète, on ne le devient pas. Ensuite, tout n’est que

travail sérieux.

3°) L’emprunt d’autrui. C’est le : j’exploite l’autre. Je

m’évite à retrouver les choix meilleurs. Je les utilise.

203


4°) L’application des invisibles. Celui qui intelligent

appliquera vingt, vingt-cinq paramètres indispensables à l’écriture, à

l’âge de vingt ans.

Mais cela sera suffisant ? Que faut-il d’autre encore ?

Persévérer, travailler, y croire. Ne guère se soucier des

destructions médiocres. La critique est aisée. Pour faire un bon poète,

il faut compter dix, douze années de recherches intensives - l’édition

n’est prévue que pour plus tard ...

Je nie les jeunes têtes éphémères qui se sentent croître sur un

don. L’action poétique est interne, rien ne sert de montrer ses écrits.

Il faut partir du principe que tout ce qui sort hors de la

cervelle est médiocre - il faut être un critique terrible, inhumain avec

soi-même - se haïr, se détester - oserai-je dire se cracher au visage ?

Toujours déchirer, toujours détruire ?

*

Mallarmé, Valéry, Claudel, Char, Aragon, tous ont admiré

Rimbaud. Ils semblent ignorer qu’il ne fut que génial. Il n’a jamais

204


été un grand poète. Pourquoi ignorer Radiguet ? Parce qu’il n’inspire

pas ? Sa précocité est l’égale de celle de Rimbaud.

Je dis : le poète qui passera à la postérité s’inspirera

aujourd’hui de Virgile, Racine, Homère et de la Sainte Bible. Le

reste n’est qu’insignifiance (Conseils aux futurs grands immortels).

*

Plus je relis Racine, plus je le déshabille, plus puissants, plus

impressionnants m’animent les sentiments du génie et de la

perfection.

Moi.

Délires :

Celui qui s’aime plus que Moi-même n’est pas digne de

Celui qui tuera son Frère pour sauver sa vie ne peut être

digne d’une vie spirituelle.

cieux.

Je te donne une vie, toi qui engendres. Purifie-la vers mes

205


Hugo

Les 9/10 de la production Hugolienne sont détestables.

Le 1/10 qui reste de sa création est géniale.

Je relis “ Les chants du crépuscule ” et je tombe sur : Qu’on

voit sans entendre encore les marteaux ?

Cette incapacité à composer, on la subit - être stérile ; et l’on

est soumis à l’impuissance, poète fébrile. Et l’on supplie sa Muse,

immense à nous proposer, à nous invoquer ...

Ce romantisme, endormissement pour enfants crédules. Ce

romantisme, anti-force, anti-puissance. Fleurs lavées et rosées

célestes. J’imagine Victor Hugo courant à travers collines et vallées,

et ramassant marguerites et roses pour la jeune fille en fleurs.

Détestable candeur, pâle pureté. Je sais Virgile ...

*

Le sentiment le plus noble sera l’indifférence.

Sans fortune, l’artiste en est réduit à être un fonctionnaire.

Mallarmé, Valéry, Kafka.

206


Il y a malédiction du XIXe que je déteste dans mon système.

Il y a un Baudelaire que j’entends gémir dans mes écrits.

Le poète menteur

Mes plus beaux vers ont été composés au bord d’une piscine

somptueuse, dans une villa paradisiaque. J’étais entouré de Naïades,

de filles superbes aux seins bronzés, aux fesses bondissantes. Je

travaillais par le contraire, je créais le mensonge. Je prétendais

habiter une pauvre mansarde lézardée, aux tuiles percées qui

laissaient passer l’eau. J’écrivais ma détresse, mes angoisses. Je ne

faisais que mentir.

*

On ne joue pas aux échecs avec les règles du jeu de dames.

On n’écrit pas de philosophie avec les lois de la poésie.

Le vers doit être accessible à tous, comme aux plus savants.

S’en référer à La Fontaine.

Ravale ce que tu viens de dire.

Génie stérile.

“ Tu enfanteras dans la douleur ”

207


Paroles immortelles pour l’âme du poète.

*

La poésie est un placement post mortem dont seuls les

héritiers touchent le capital et les intérêts.

*

Je n’ai aucun souci de rencontrer autre que moi-même.

Je me satisfais de cet intérieur des plus désuets.

Le cadet des soucis du poète est bien le mensonge.

Le génie croit en lui. Lui seul croit en lui.

Le talent est plus monnayable que le génie.

208


Arithmétique et poésie

À la fin, je suis las de m’en remettre à l’arithmétique

primaire. Je suis las d’en être réduit à compter sur mes doigts. Je ne

peux plus au temps de l’ordinateur et de la calculatrice me soumettre

à gagatiser jusqu’à dix.

Je ne veux plus faire souffrir mes affreuses méninges pour

obtenir un douze, pour refuser un hémistiche. Que s’en vienne le

temps que la machine comptera mes coups, et mémorisera mes

fragments ! Que s’en vienne le temps qui me fera libre de

m’exprimer de ma sorte, et non pas selon des règles vieilles de trois

cents ans !

Quant au livre

Le livre de Mallarmé, une sorte de bible impossible à

réaliser, utopique dans sa création. La perfection de l’Art, le haut

degré poétique, quelconque chose à penser, irréelle à obtenir. Une

construction dans la cervelle, dont l’architecture s’écroule dans le

vrai. Recréer l’Univers Divin. Réorganiser ces milliards d’étoiles.

209


J’ai une certaine idée de la poésie, comme de Gaule avait

une certaine idée de la France. La poésie est un placement à long

terme dont seuls les héritiers touchent le capital et les intérêts.

On peut éprouver une grande satisfaction à écrire des

poèmes. C’est certes un rarissime privilège à essayer de travailler les

vers. Hélas, la déconvenue et la déception sont immédiates.

L’impossibilité à publier est réelle.

Qui peut prétendre aujourd’hui vivre de ses écrits, qui peut

se flatter de nourrir sa famille en publiant des vers ? Seuls René Char

et Louis Aragon y parviennent. Mais ils sont reconnus dans le monde

entier. Je ne conseille à personne de s’engager dans cette voie, et

moins encore de poursuivre obstinément ce chemin impossible.

Comment me serait-il possible d’accréditer un fragment que

je considère stupide ? Pourquoi m’imposerai-je à travailler des

syllabes qui me paraissent ridicules ? Jamais je n’ai pu apprécier une

seule de mes pages, ou moindre ligne manuscrite, comme j’ai

toujours douté de ma capacité à obtenir des passages satisfaisants.

210


Je me déteste, je déteste tout ce que j’entreprends. Je ne

peux que rejeter ma feuille noircie et la cacher à tout jamais dans mes

manuscrits d’imbécile.

*

La poésie sert aussi à instruire les grands hommes. Elle a un

pouvoir subtil au second degré. Elle cultive, instruit l’intelligence

supérieure. Il en est d’ailleurs de toute discipline inaccessible à l’être

vulgaire, au commun insensible.

211


Descendance

Journal 87

Racine, mon arrière, arrière-grand-père de la troisième

génération décadente des Euripidiens.

Le chétif avorton d’une race maudite etc.

Recherche

Quelque chose entre Baudelaire et Valéry. Je vois du bleu,

je vois du vert. À la fois femme et intelligence. J’ai trouvé : le

cantique des cantiques de Salomon.

L’utilisation du corps, la correspondance de l’esprit biblique

avec la maison d’Israël ! Il y a Dieu, il y a le territoire.

212


Le poids en feuillets

Toujours est-il, que Victor Hugo est inexplicable. On a beau

tourner, retourner, détruire, accuser, s’émerveiller, s’agenouiller, -

toujours inexplicable.

V. H.

Méthode. Il y a 6 ou 7 grands hommes dans Victor Hugo.

Pas 1, pas 2. Je dis 6 ou 7. C’est pourquoi il faut le couper. Il faut

avancer tout doucement et ne pas hésiter à consacrer des heures

entières à un fragment. Ne pas se dire : il a forcément été vite, donc

je l’étudierai vite. Ceci serait une erreur.

Que faire ?

Je ne pourrais jamais être étonné ni par le génie, ni par la

qualité, la quantité, ni par la technique. J’ai Victor Hugo, Racine,

Corneille, La Fontaine, Valéry, Baudelaire. Et j’ai toujours la

conscience de ma propre impuissance. Je suis Rien. Et je ne suis pas

indispensable.

Héritage trop riche ! Pays enfanté de splendides exceptions !

213


Qui fait un ?

- Est-ce Racine ? Est-ce Victor Hugo ?

- Victor Hugo.

Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là.

(Les Châtiments - Ultima Verba)

Certainement.

En résistance, il est le plus fort.

Baudelaire

On dit Baudelaire, la malédiction etc.

Mais si Baudelaire avait vécu jusqu’en 90, il n’aurait eu que

68 ans, j’ai à peu près la certitude qu’il aurait réussi avec sa

crédibilité. (Par Verlaine, Mallarmé, Valéry, Claudel, Gide etc.)

C’est difficile de demander à un poète de gagner à 50 ans.

214


Lamartine

Il est inconcevable de lire Lamartine dans son ensemble,

vers après vers, fatigue après fatigue. Il y a saturation.

Mais tirer quelques vers comme l’on pioche de la bonne

terre. Car Lamartine est un grand poète.

Eco-poétique

La fonction de production basée sur la production

Faire du cerveau une entreprise de production

La poétique - la fonction productique

*

En cesser avec les fainéants.

*

en alexandrins.

Quand le poète dit : j’ai compris - c’est qu’il peut le réécrire

215


Je dissèque la formation de l’habile faiseur de vers. L’école

poétique du XVIIe, - Jean Racine, Pierre Corneille, Boileau, La

Fontaine. Tous des instruits dans les Anciens. Trois socles

fondamentaux de notre poésie française.

*

Il faut

drait savoir comment Victor Hugo a pu être Victor Hugo.

Je suis effrayé par Balzac, Voltaire, Corneille.

Ces quelques monstres ou phares.

216


Journal 88-89

Critique

Baudelaire ne savait pas qui était Baudelaire. Il ne se prenait

que pour un génie. Il n’a jamais dû savoir qu’il était grand poète, ce

qui est curieux pour un homme d’une telle qualité critique.

Sa dédicace est navrante comme elle enorgueillit Gautier,

qui est un poète très inférieur.

Rimbaud possède aussi le privilège d’étonner les génies.

*

Combien Victor Hugo a-t-il écrit d’alexandrins ?

Combien Lamartine, Corneille etc.

Je ne dis pas que Victor Hugo a fait cette constatation, mais

il aurait pu savoir qu’il avait écrit plus d’alexandrins que l’ensemble

des grands poètes de la Pléiade réunis.

217


(Je ne dois pas être loin du compte en tout cas).

VH 220 000 als

200 000 Po + 20 000 Th

Plus complexe

Et si l’harmonie n’était pas une correspondance de sons,

mais une organisation d’un ensemble phonétique de voyelles, de

consonnes, de rythmes etc...

Palatal : se dit des voyelles ou des consonnes dont le point

d’articulation est dans région du palais : “ e ”, “ i ” sont des voyelles

palatales ; “ ch ”, “ j ”, “ qu ” sont des consonnes palatales.

218


Hiérarchie poétique

Cor, Rac, Hugo, La Font, Molière, - Ordre ?

Baudelaire 6ème ?

Balz Flau Stendhal

Rons, Volt, Valé ?

Des, Pas

*

insertion sociale.

La poésie marginalise, appauvrit, fragilise, interdit toute

219


Apprentissage

Prendre 1 alexandrin de Racine, l’étudier, le poser en tant

que base et proposer des équivalences d’emplacement à la

grammaire.

Frédéric chercherait à me parler dans ce boudoir ? Frédéric

me demande et veut me dire pourquoi ? Isabelle, es-tu certaine ?

N’es-tu pas égarée ?

Acte II Scène première Phèdre Aracie

N.P.

Du style

Proposer des constructions siennes, de qualité qui ne

puissent appartenir à aucun autre.

Poser lentement les structures. Les penser longuement.

Découvrir un mouvement.

Et le Système

*

220


Et qui est le plus grand des poètes dans le royaume des cieux :

Virgile ? Dieu ? Salomon ?

*

Je crois en la poésie *. Je ne crois pas aux structures

d’accueil de la poésie.

Idée de critique

“ La Maison d’Édition devrait être pénalisée pour le

préjudice social qu’elle impose à l’écrivain de génie de ne l’avoir pas

reconnu.

Elle a un devoir - celui de reconnaître les talents ”.

(À passer par Baudelaire - mon cœur).

À Paul Valéry

*

Jusqu’où faut-il aller dans la perfection de la forme ?

221


*

- Racine !

- Oui, mais Victor Hugo ?

- Racine, ça ne s’échange pas !

Les triplés

XVIIe siècle (Corneille, Racine, La Fontaine)

Romantisme (Musset, Vigny, Lamartine)

Surréalisme (Aragon, Prévert, Eluard)

Œuvres de jeunesse (Radiguet, Rimbaud ...)

.... Lautréamont.

VH

Tu coupes Victor Hugo en deux,

Il reste encore le 1er poète du siècle.

Tu coupes Baudelaire en deux,

Il n’est plus le second poète du siècle.

Victor Hugo assure avec 200 000 vers tandis que

Baudelaire n’en a écrit que 3 500 ...

Et oui ! ...

222


*

Imprègne-moi longtemps de tes rayons superbes !

Dressage

Il faut travailler, tout travailler, surtout ce qui paraît perte et

faiblesse.

Il faut savoir refaire, reconsidérer.

On tire une grande jouissance d’avoir mieux fait.

Du croquis, du poème, de trois lignes.

Ce n’est pas toujours aisé de récupérer les pertes, mais il

faut s’y astreindre du moins pour le dressage.

*

À quelle heure, tue-t-on Rimbaud et Baudelaire ?

Assez de mythe Rimbaldien,

Du mythe Baudelairien.

Il faut du neuf.

Chercher autrement.

La poésie est spatiale,

Je la ferai numérique, pour la coder correctement.

223


L’épopée du ver.

Au fond de la poussière inévitable, un être

Rampe et souffle un miasme ignoré qui pénètre

L’homme de toutes parts,

Qui noircit l’aube, éteint le feu, sèche la tige,

Et qui suffit pour faire avorter le prodige

Dans la nature éparse.

La puissance de V.H. dans la Légende des Siècles !

J’imagine Dieu lui donnant la possibilité d’écrire La Bible en

alexandrins ! On peut supposer l’immensité de son souffle au service

du poème épique ! Ce qu’il aurait pu en faire, Lui !

*

Je ne fais que chercher, disait le poète.

La poésie est un laboratoire de recherches.

La poésie est toujours en crise, toujours en mouvement.

Elle est en constante permutation, constante évolution. C’est

un bouillon de culture, avec l’œil du poète sur le microscope des

lettres. Comment sont-elles placées, comment s’arrangent-elles ? Etc.

224


C’est la révolution permanente.

Ou l’évolution constante.

P

Poésie commerciale Il faut la faire vivre

Poésie salon littéraire Disque

Poésie Gallimard vieille France

Poésie Écran Poésie chieuse

Poésie laboratoire

Poésie économique technicien

Math spatiale

Poésie utile

cercle, mystique appliquée

Poésie technique

Poète vivant de sa plume

Poésie peinture, musique, sculpture

Poésie + science Vois-tu quelque chose ?

Poésie + politique A quoi tu penses

+ homme politique

+ show bizz

+ résistance histoire

225


Je veux faire du poète un homme de son temps, inséré dans

le monde, et non pas un objet de curiosité.

*

Casser les images, les idées reçues

Un autre poète + racinien politique - affaires de l’Etat?

Il faut que le poète s’occupe de choses qui ne le regardent pas

Chansons

Il ne faut pas se dilapider. Éviter de rencontrer des inutiles.

Fais quelque chose de bien.

226


PV

Je disais de Paul Valéry, qu’il était parvenu à être le premier

poète du siècle avec 350 pages de poésie ! Ce qui est, en vérité, une

aberration.

Valéry a moins produit de poésie que Stéphane Mallarmé,

mais sa para-poésie, son intelligence, ses rencontres qui

confèrent une première place.

Place

Ce qui n’est pas supportable, c’est que Valéry arrive à être

le premier poète du siècle avec 350 pages de poésie.

(Plus !)

Franck, les fleurs du Mal ne représentent que 200 pages

dans la collection Garnier Flammarion, et Baudelaire est bien le

second derrière Hugo.

Oui.

227


Deguy ?

le problème.

Écrire autrement, comme personne n’a encore écrit. Là est

Problème d’intervention de style, de création.

sans Mallarmé.

Composer des phrases, inventer des phrases sans Rimbaud,

Produire autre chose. Oui, mais comment l’écrire ?

Un autre rythme Gaspard ! et Baudelaire !

R

Tu as maîtrisé ainsi ton énergie poétique.

Tu as fixé ces sujets d’inspiration,

Et tu en as tiré cette œuvre-là,

Sur l’espérance de vie qui t’était allouée, Racine.

228


Variantes

Le bernique est baisé, la tarte est hydraulique.

La critique est aisée mais l’art est difficile.

est au nombril.

- La critique est aisée ...

- ... Mais personne ne vous a demandé d’écrire !

GP

Comment faire de la grande poésie ?

(Faire beaucoup de bonne poésie et l’accumulation aidant...)

Formation poétique

Fabriquer des jeunes dès l’âge de huit, neuf ans. Qu’ils

puissent déjà écrire ; qu’ils s’essaient aux premières proses, aux tout

premiers poèmes. Les encourager dès l’école primaire.

Références, Sartre (les mots), Rimbaud (Charles d’Orléans à

Louis XI).

229


Donner les règles de l’écriture. Chiffres, rythmes, accents,

équilibre littéraire, musique, lois invisibles dès l’âge de 15 ans, - au

sortir de la troisième, comme l’analyse grammaticale est d’après les

programmes assimilée par des BEPC.

Imaginons des jeunes avec des logiciels, des écrans

construisant des phrases codées respectant des règles, mais libres de

poésie, d’association, d’inventions.

*

Ces jeunes seraient peut-être à la poésie ce que les groupes

de musique moderne sont à la musique classique.

Il leur faut des instruments à ces jeunes. Ces instruments

sont le clavier et l’écran.

À Valéry

*

enthousiasmes.

Tu as inspiré l’admiration, tu n’as pas déclenché les

Une formule Hugolienne : Tout à tous.

230


Les enfants ne t’aiment pas, ne te connaissent pas.

Jean de la Fontaine.

*

Poésie = émotion

Note

*

Voilà ce que je suis

Voilà ce que je fais

Et ainsi la personne montre son poème ...

Héritage surréaliste, Le Bœuf

Catastrophe.

*

L’art de faire des vers savants, Paul Valéry.

231


Conseils aux jeunes poètes

1) Faire de la mathématique - Bac + 3 IUT

BTS

2) Comprendre les tests d’intelligence. Donc travailler les

tests.

3) Travailler 8 heures par jour. 4 heures de lecture - 4 heures

d’écriture.

4) Ne s’en référer qu’à la Pléiade.

5) Beaucoup de livres techniques : collection points, traités

de versification, toujours des traités. Ne pas hésiter à rabâcher.

6) Exercices d’invisibles : chercher les chiffres, les

fréquences, les emplacements, les constructions invisibles, - c’est par

les livres techniques que l’on découvre les lois.

7) Avoir des amitiés complémentaires : électroniciens,

informaticiens. Leur demander leurs connaissances, et les instruire

dans la sienne.

8) Critique redoutable qui s’aiguisera dans les lectures de la

Pléiade.

9) Hygiène de vie : ne pas boire, ne pas se droguer. Se

fortifier par le sport qui équilibre une tendance trop émotive, trop

introvertie.

232


*

Loi de saturation - loi d’absorption

Mallar

VH

100 20 000 (X 200)

1 500 300 000 x 200

Fécondité doit être adaptée pour ne pas devenir ennuyeuse.

La répétitivité ?

Calcul/Rapport

Rimbaud/Hugo

On dit il faut 7 fois Rimbaud pour faire 1 Victor Hugo.

Mais il en faut plus !

J’en propose 11.

11 fois la quantité de Rimbaud, ça fait Victor Hugo ?

Ça paraît.

J’avais un autre calcul qui montrait qu’il fallait monter à 40.

233


Rimbaud a écrit pendant 5 ans.

Prenons le 1/5 de Rimbaud qui représente le travail sur 1

année.

Et bien Victor Hugo fait quatre fois plus de travail que

Rimbaud sur 1 année.

Et c’est vrai pour toutes ses années de travail à Victor Hugo,

soient 50 années.

Ce qui devient 4 fois 50 années = 200

c’est 200 par rapport à 5 (de Rimbaud), donc il faut pour

faire 200 :

5 x (40) soient 40 Rimbaud.

Disons qu’il en faudrait quand même un peu moins

*

Société technologique ! POÉSIE

Poésie inutile

Pas de sécurité sociale

pas d’emploi

Pas de salaire

Marginalisation

Travail inutile, jamais lu, jamais acheté

234


marginaux.

Impossibilité d’éditer.

Beaucoup d’inutiles : alcooliques, drogués, fainéants,

*

Vivre pour parler des arts, de la poésie !

Interdiction d’écrire, de produire, de travailler, de se former.

Interdiction de lire Dante, Corneille.

pertes de 50 % sur l’œuvre de jeunesse !

Romans !

235


Journal 90/91/92

Hiérarchie ?

Bons poètes : Bosquet, Cocteau, Gautier, Guillevic, De

Heredia, Leconte de Lisle, Lautréamont, Péguy, Ponge, Rimbaud,

Scève.

Jammes, La Tour du Pin, Louise Labé, Reverdy, Soupault,

Thomas.

Assez bons poètes : Cendrars, Corbière, Cros, Jacob,

Laforgue, Larbaud, Michaux, Morand, Fargue, Nouveau, Breton,

Supervielle.

Caillois ? Queneau ? Rutebeuf ?

*

Ordre XXe

Ordre XIXe

1) Valéry 1) Hugo

2) Char 2) Baudelaire

3) Aragon 3) Lamartine

4) Claudel 4) Verlaine

5) Perse 5) Mallarmé

236


6) Eluard 6) Vigny - Musset

7) Apoll 7) Nerval

8) Prévert

9) Jouve Ordre XVIIe

1) Corneille

2) Racine

3) La Fontaine

4) Boileau

(Pas évident)

Ronsard

Du Bellay

Villon

Malherbe

Chénier (GP) ? Grand poète ?

Marot (GP)

D’Aubigné

*

l’insignifiant.

La poésie fait partie du domaine du dérisoire et de

237


Analyse vraie

Louis XIV 1990

Poé 1 000 (Racine) Poé 650 Valéry

Méd 200 Méd 200 x 25

= 5 000

Méd = médecine

“ Nous sommes les médecins de Molière

nous les poètes d’aujourd’hui. ”

*

Complexes de résonance dans La Jeune Parque de Valéry

Poésie expérimentale - codification

numérique - explication

*

Ce que j’aurais aimé produire.

Racine

Athalie

238


Phèdre

Andromaque

Britannicus

Esther

Corneille

Valérie

Horace

Cinna

Pompée

Polyeucte

Cid

Cimetière

La J.P.

La Pythie

Claudel Cinq grandes odes Théâtre

Rimbaud

Illuminations

Perse

Vents - Amer

Char

Un ouvrage.

239


*

Mallarmé

Un coup de dé

Igitur

Hérodiade / L’après-midi

Virgile

Enéide

Bucoliques

Géorgiques

Homère

Iliade

L’Odyssée

Dante

La divine

V.H.

Les Contemplations

Les Châtiments

La Légende des Siècles

Baudelaire

Les Fleurs du Mal

240


*

Claudel - Orgueil ; Corneille - Vieillir ; Valéry - Moi ;

Baudelaire - Beau ; Racine - Pur ; Voltaire - Raillerie ; Rimbaud -

Précocité ; Sade - Vice ;

Les poètes, les mots les déterminant.

*

Être un grand poète c’est moins intéressant que d’être un

bon scientifique au niveau du Je sais.

Ce que j’aurais aimé produire chez les autres

Rimbaud :

Char :

Mallarmé :

Perse :

Claudel :

La Fontaine :

Racine :

Illuminations

L’œuvre

L’œuvre

L’œuvre

Les Cinq Odes

Les Fables

L’œuvre

241


Corneille :

etc.

V H

Légende des Siècles

Dante :

Virgile :

Homère :

Valéry :

Lautréamont :

Baudelaire :

Médée, Horace, Polyeucte, Cinna, Cid,

Les Contempl, les Châtiments, la

Toute l’œuvre

Toute l’œuvre

L’œuvre

Poésies + cahiers

L’œuvre

L’œuvre

A, B, G P

Gotha mondial :

Euripide, Sophocle, Eschyle, Sénèque

A : Virgile, Homère, Shakespeare, Dante, Ovide, Pindare

B : Racine, Hugo, Baudelaire, Corneille, La Fontaine,

Ronsard

Grands poètes : Eluard, Musset, Vigny, Verlaine, Valéry,

Jouve, Perse, Claudel, Lamartine, Prévert etc.

242


Journal 93

Poème ? Valeur du poème ?

Intensité ? Perceptivité de l’intensité ?

Quelle est ma réaction face à un produit poétique que je

possède ?

*

Valéry Baudelaire Racine

Virgile

XXe XIXe XVIIe Antiquité

Décadence poétique !

Hugo exception, le plus grand poète français.

Système d’accumulation. Mais si cela marche, pourquoi pas !

*

243


Je ne comprends toujours pas ce que Paul a pu trouver

d’utile dans l’acte décrire le poème. “ Capter les différents états de

l’inspiration (1), voir JP ? ”

Pourquoi travailler avec des mots, avec du matériel

variable, quand la mathématique propose des entités fixes, dont la

valeur et la raison sont les mêmes pour tous ? Pourquoi ? Par

faiblesse ?

(1) Comprendre la création ?

Ce que vaut le poème.

Le poème est détestable. Il n’a que la valeur de l’instant,

durée brève. Il est la preuve de mon échec, de mon incapacité à

obtenir ce que l’Esprit avait cru entrevoir. Il est rejeté, exclu, - il

disparaît dans les tiroirs et je prétendais chercher autrement ... Je

réutilise mon énergie, je la transpose sur un support - le sujet - je

cherche, je tire, j’obtiens puis le critique foudroyant, assassine le

texte obtenu : je meurs et tâche à renaître. Ad libitum.

244


*

- Que faites-vous ?

- Je produis de la pauvreté.

- Ce n’est pas possible ?

- Si, si, j’écris des poèmes.

Critique

- Il faudra apprendre à comprendre autrement, sans le beau.

- Pour quel intérêt ? Si cela ne me charme pas, vais-je me

forcer à trouver cela inutile ? Qu’est-ce qui peut exciter mon esprit ?

- L’originalité, la créativité etc. Même si cela est différent et

si cela dérange.

*

La poésie est un travail personnel, parfois lu par quelquesuns.

Hugo - Critique

Il a voulu philosopher lyriquement

245


tout en poétisant, ce qui donne :

Homme, tu es petit, l’univers est immense.

Ignorant que tu es, acclame sa puissance.

Reconnais le Seigneur qui a choisi les cieux,

Essaie de le trouver dans le ciel lumineux.

Etc.

*

Je ne comprends pas Racine

Corneille Technique Force style

Virgile Grandeur du poème

V H Puissance

Lafontaine ?

Ronsard ?

Baudelaire ?

Les poètes

Ils cherchent à crédibiliser leur propre immortalité, ils

veulent être reconnus de leur vivant. Toujours fous de gloire, de

246


caresses, d’admiration. Pourquoi ? Qui sont-ils ? Quel niveau ont-ils

atteint ? Ce n’est donc que cela ? Mais travaillez encore !

Ce n’est donc que cela ? L’œuvre était achevée

Et je cherchais encore !

Critique

Baudelaire, c’est un grand poète, c’est un grand critique,

c’est un grand écrivain, c’est un grand traducteur et c’est un grand

épistolier.

Évidemment il pèse, d’autant qu’il est mort à 45 ans.

Cela implique, sa sixième place poétique, derrière VH, Ra,

Cor, La F. et Ronsard.

Poésie

Environnement favorable

Inspiration des Dieux

Moi +Pléiade

+ temps + papier une œuvre

Je ne suis pas un “ poète ”

mais je fais une œuvre.

247


*

Virgile ?

Virgile Les Buco

Les Géo

L’Enéide

Virgile n° 1 de la poésie occidentale

Comment obtenir 1 résultat Virgile ?

Si Virgile = Ov ?

Comment Ox Ov

Mais OvH Ov

Prob !!

*

Si Racine avait écrit

80 000 à la manière de Racine

Oui /

R aurait été Virg

R = 20 000 alxS

248


Si R = 80 000 alx Racine Virgile

SI R avait produit la Qté de Cor

R Virgile

*

La poésie est un travail personnel lu parfois par quelquesuns.

Poésie

Aberrante réalité terrestre, détestable condition, médiocrité

de l’existence, - la charge du ridicule, le poids de la bêtise (le poète,

de quel savoir peut-il se prétendre ?) et puis, et puis.

Il y a cette certitude d’immortalité, de gloire, de Panthéon,

de place élevée, etc. faire très grand poète.

Quand une poésie est perte, il faut la passer en prose, la

transformer quelque peu, lui donner une allure plus souple, plus

pratique pour la lecture.

249


La mauvaise poésie dégoûte ; la mauvaise prose n’exige pas

l’effort de lecture, elle n’est donc pas condamnée ou rejetée avec

virulence par l’esprit critique. Il la méprise, son sentiment se

rapproche du sentiment d’indifférence.

Un mauvais poète est exécuté, un mauvais prosateur est

méprisé.

250


Poésie

Le poète se dit : qu’importe que ce mot si musical ne

signifie pas ce qu’il faudrait ! Je le prends, je l’utilise et je place

puisque c’est un bon coup. D’ailleurs ne s’accorde-t-il pas

admirablement avec cet adjectif ?

Poésie - Musique

La prononciation française manque de frappantes éclatantes.

Le B, D, G est doux, et P T C n’explose pas. Or je dis que le poème

doit frapper, comme une batterie moderne. La langue française ne

met à notre disposition qu’une espèce de boîte à farine, et le son est

assourdi.

C’est peut-être l’une des raisons qui explique que la poésie

française est peu prisée : l’association des mots n’offre que très peu

d’objets sonores efficaces.

À considérer, la langue anglaise, l’hégémonie de la chanson

anglo-saxonne. Traduire les Beatles avec les Lionceaux est un

désastre. L’adaptation fait échec.

251


Note - Poésie

Tout est rebutant en poésie, à l’exception de la satisfaction

finale, celle d’être un grand poète. Il peut y avoir jouissance à être un

génie lors de l’exécution de la tâche, et plaisir à lire autrui parfois, -

plaisir et désespoir intimement mêlés (la perfection du maître).

Critique

Je contredis Valéry. Je considère que La légende des siècles

est un ouvrage très difficile à exécuter. Il nécessite énormément de

puissance, de moyens mis à sa disposition, de force et de génie. Je ne

suis pas amoureux de La légende, comme j’aime Phèdre,

Andromaque, Esther, Athalie, Cinna etc... mais la tâche me semble

correspondre à l’un des exercices les plus monstrueux de la poésie

française.

*

Pouvoir des poètes. Parfois en dire plus qu’ils ne voulaient

en dire. Références multiples.

252


Pouvoir des poètes. Capacité de synthèse inconsciente

enfouie sous un pur langage et qui se propose à la raison. (Tout à

coup, je m’illumine ; j’avais à peine saisi, et voilà que je le conçois !)

*

Piaf. Vulgarité des mœurs, mais cette voix ! Cette voix ! ...

*

Et j’en sais d’immortels qui sont de purs nigauds. Valéry.

Et j’en sais de très grands qui ne sont que des sots ! Persifle,

Paul, et je pense à Racine. Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur

nos têtes ? Persifle et dédaigne !

Génie - Orgueil - Poésie - Science

Un jour que j’interrogeais un poète de cette façon : “ Mais,

Monsieur, n’en avez pas assez d’être considéré comme étant de la

sous-m… intellectuelle ? Vous êtes battu à plate couture par le travail

des hommes de science. Votre art est décadent. Eux ne font que

progresser, et vous, vous obtenez des résultats poétiques ou littéraires

inférieurs à ceux des anciens.

253


Imaginez qu’un technicien en 93 vous fabrique un poste de

télévision digne des années 60, et qu’il vous demande 4 fois votre

salaire mensuel pour acquérir ce pseudo bien de consommation ?

Que penseriez-vous de l’édit technicien ? Vous le mépriserez. Vous

en seriez à ironiser sur sa soi-disant compétence.

Et bien Monsieur ce travailleur, c’est vous. Vous n’êtes pas

capable d’ajouter sur la compétence d’autrefois, et vous voudriez que

l’on achetât vos recueils de poésie ! Mais pourquoi ? ”

Mon interlocuteur était éberlué, il tournait ses yeux dans

tous les sens, sa bouche ne prononçait plus aucune parole ; certes je

venais d’abattre ce qu’il avait mis trente ans à construire, c’est-à-dire

sa propre personnalité poétique.

Enfin, il put dans une sorte de bégaiement difficile, parvenir

à sortir quelques bribes :

“ Mais comment faire ? Comment ajouter sur Racine ou Hugo

? Comment ? Suis-je un surhomme ? ”

254


“ Monsieur lui répondis-je, ne croyez-vous pas qu’à

travailler à temps partiel, en fin de semaine, à vos heures libres vos

poésies, vous n’êtes qu’un pur amateur, tandis que la valeur du

travail de l’homme ne peut être accréditée que dans une constance de

formation. ”

“ Je n’ai pas le temps, j’ai une femme, des enfants à nourrir

et plus encore ... ”

“ Vous êtes à la poésie, ce que le joueur du jeu de paume est

au tennis moderne. Un amateur satisfait de ses résultats dans une

petite assemblée, tandis que la finale de Fushing Midow se joue en

mondio vision devant 800 millions de spectateurs ! ”

Ce que je crois, c’est que la formation poétique nécessite un

travail à temps plein, avec un bon système pédagogique, une bonne

transmission des invisibles, et des exercices quotidiens à appliquer.

Écrire, écrire, écrire, peindre, peindre, peindre, sculpter,

sculpter, sculpter, toujours et encore.

Le secret est dans le travail, et dans le travail de groupe, il se

peut ... ”

Mon poète semblait fort désarmé et me répliqua que la

paresse, l’ivresse, la solitude sont des ingrédients indispensables pour

former un Baudelaire, un Verlaine ou un Chénier.

Je répondis qu’il avait mis le doigt sur la décadence comme

ces trois exemples du XVIIIe ou du XIXe siècle ont obtenu des

255


œuvres inférieures à mon triumvirat Racine, Corneille, La Fontaine,

qui eux-mêmes ont moins bien produit que des Virgile, Homère et

Dante ...

“ - Que saurai-je ajouter ? ” Me dit mon homme.

- “ Mais plus rien, Monsieur, hélas ! ”

256


Journal 94

Poésies - Progrès

Il faudrait proposer une méthode d’investigation poétique,

une méthode efficace qui donnerait la certitude d’obtenir des résultats

supérieurs à ceux obtenus par les anciens. Et de ce fait, on ne pourrait

pas remettre en cause la véracité du moyen.

Le problème est de savoir si travaillant à temps partiel dans

une civilisation culturelle basée sur l’image et les communications,

travaillant dis-je pendant les fins de semaine, à ses heures libres, sans

formation soutenue, sans principe pédagogique quelconque, si l’on

peut parvenir à des résultats poétiques de meilleure qualité que ceux

des anciens.

On pourrait poser la question autrement. Comment ajouter

sur le premier, tandis que la tendance est dans cette discipline

caractérisée par la décadence ?

257


Poésie

Comment, dis-je, comment concevoir l’obtention d’un produit

poétique satisfaisant sans loi, sans règle, sans hygiène de vie ?

Comment produire dans un environnement défavorable en

usant de la souffrance, de la fatuité et de la bêtise ?

composer !

Jamais le poète n’a eu autant besoin d’intelligence pour

L’on continue pourtant à pousser le mythe rimbaldien, allant

dans les cafés, dans les lieux de perdition, dans la drogue, dans les

pseudo voyages. Pour obtenir quoi ? De bien faibles résultats en

vérité. Hélas, nous refusons d’appliquer les méthodes de gains des

autres disciplines ascendantes telles que le sport et la science.

Crit : Les Buco

Le choisi, le délicat, le précieux chez Paul pour traduire,

pour adapter son Virgile.

La finesse des traits, l’intelligence, l’ingéniosité des

solutions avec touches si légères !

258


souvent défaut.

Quel beau peintre quand bien même la traduction ferait

Bac ou Bac + 4 ?

Chez Apollinaire, chez Verlaine, la grande poésie est une

fin, un moyen d’être, une façon d’imposer sa personnalité.

Chez Valéry, elle est un moyen d’accéder à une compétence

autre, supérieure encore, plus fine. Elle est un instrument.

Exemple :

Devenir un grand poète, posséder cette science pour se faire

prophète ; alors la poésie est bien un moyen.

Papillon alcoolique et hoqueteux.

Des mots

Le “ Oui ” de Racine pour commencer une pièce avec

certitude d’un état développement etc.

Le “ Rien ” de Mallarmé, pure certitude du Néant.

259


Le “ Quoique ”, doute subtil, - que j’aime beaucoup. Même

la mathématique doit en être pourvue.

Je sais mais je doute.

Poésie - Place

Il n’est pas question d’accepter un compromis d’injustice en

fonction d’un classement, il faut obtenir ce qu’on mérite en fonction

de sa valeur réelle.

260


Aux poètes

Ces imaginatifs qui captent des instants, allons savoir

comment fonctionnent leurs cerveaux ...

M’éveillais-je ? Ainsi comme au plus pur moment de

m’entendre, je captais quelque fois des sonorités diverses que je

changeais en mots ... C’était au bord d’un songe.

Crédit poétique

On peut arriver à cette situation où un produit poétique peut

ne pas être crédible auprès de soi-même, auprès de l’éditeur, du

critique littéraire et pour finir du public quand bien même ce produit

aurait des vertus artistiques.

Produit poétique

( . soi-même

( . critique littéraire

( . éditeur

(. public

“ Il faut donner du temps au temps

261


Pour que Vincent ait du talent. ” (Barbelivien)

Mais maintenant Vincent

Tu vends... (Sardou)

Et Dieu, qu’en pense-t-il ?

*

Ce que je crois, c’est qu’il est peut-être possible d’ajouter

sur la compétence des anciens dans le secteur poétique, en travaillant

par le principe de quantité.

Jetons-nous dans le Moyen Âge ! La lecture y est peu

abondante. L’espérance de vie est courte. Le bagage culturel assez

bas.

Voyons Du Bellay (Poète que j’estime fort, j’en veux pour

preuve mes sonnets 84 qui ont été composés/construits avec ses

Regrets en référence), il meurt à 38 ans et laisse 200 pièces à 14. Sa

qualité est certaine. Il est grand poète.

Projetons-nous à présent dans le XIXe siècle. Ces décennies

produisent des Verlaine, des Lamartine *, des Nerval, des Musset et

262


des Vigny. Tous ces poètes, grossièrement ont produit un tome de

Pléiade en poésies, soit 40 000 vers. Ceci à comparer avec les

malheureux 3 000 vers de Du Bellay.

On ne va pas s’étendre pour tenter d’expliquer ce

multiplicateur par 13. Ceci peut être facile. On le constate, voilà tout.

* Lamartine - 72 000

Par extension de ce raisonnement, ne serait-il pas possible

de former des poètes pour qu’ils produisent 250 ou 300 000 vers ?

Soit un multiplicateur par 7 ou 8 comparé à la production obtenue par

les auteurs du XIXe ?

L’augmentation de l’espérance de vie nous permet d’écrire

fort tard sur une période plus longue.

L’excitation des lectures avec des collections relativement

complètes sont sources de nouvelles productions personnelles.

Je pense souvent à Jean Cocteau qui se flattait de produire

de la poésie de roman, de la poésie de théâtre, de la poésie critique,

peut-être aussi poésie et correspondance, qui est parfois de la poésie

mêlée vin et eau.

263


En appliquant son système et en le fortifiant, ne pourrait-on

pas obtenir une quantité poétique plus importante ?

Mais la fécondité a-t-elle le moyen de la crédibilité ?

L’œuvre de Cocteau est fragile. Elle est toile d’araignée. Il faut des

bases solides, des armatures et du bon béton pour que l’édifice ait

une durée.

Je sais, je vais agacer certains poètes, qui purs amateurs

considèrent que la poésie c’est tirer 400 lignes tous les quatre ans à

500 exemplaires, que la poésie est caviar, est délicate, est à

consommer avec modération, etc.

Mais enfin, j’exprime une idée.

On ne fait que relire les poètes. Pourquoi ? Parce qu’ils

n’ont que trop peu produit.

Poésie - Équivalence

Il faudra convertir l’intelligence poétique en intelligence

scientifique - convertir comme il est possible de convertir deux

monnaies.

264


Grande déception monnaie de singe, papier-poésie.

Le poète est faible depuis trois siècles - excepté VH.

Certitude de décadence depuis Racine.

Valéry Baudelaire Racine Dante Virgile

1er XXe 2e XIXe 1er XVIIe 1er poète du Moyen-âge

1er poète

265


Valéry = Perse ?

Cela glisse doucement vers une pente. La science est

ascendante. Mais comparons les méthodes employées.

La poésie est amateur, solitaire, repliée sur soi-même,

autodidacte, nombriliste.

Comment peut-on être un grand joueur de billard en

carambolant seulement 2 fois en fin de semaine ?

La science appliquée, les techniques appliquées - gros

investissements, matière grise - ordinateurs, puissance.

+ travail en collaboration.

Des chercheurs. Synergie de la recherche collective.

266


Ignorance, Ignorance, fléau

On peut se demander pourquoi les poètes du XVIIIe, du

XIXe et du XXe ont accepté comme le bétail va à l’abattoir,

d’obtenir des résultats inférieurs à ceux du XVIIe. Pourquoi n’y a-t-il

pas eu révolte, prise de conscience de son incapacité à faire mieux

que les anciens ?

Parallèlement les sciences et les sciences appliquées

faisaient gains, faisaient mieux quand les arts décevaient.

Un médecin du XXe en sait plus que son confrère du 18e.

Mais Baudelaire est moins bon que Racine.

Et il n’y a pas eu recherches de moyens pour faire mieux, la

recherche a consisté à produire autrement avec sa flopée d’écoles -

symbolisme, impressionnisme, surréalisme, spatialisme, l’invention

s’est faite dans le fond, mais la forme n’a pas pu suivre. Ainsi Eluard

produit des alexandrins inférieurs à ceux de Corneille, il est donc

moins bon, mais il fait quelque chose de différent.

267


Il se peut toutefois que quelqu’un ramasse toutes les mises,

et par fusion, par synthèse avec une mise en forme adaptée ajoute sur

ces inventions du XIXe et du XXe.

*

Poésie Matos de pacotilles.

Les petits oiseaux, les roses, les nuages etc.

Les poètes sont largués. Ils ne sont pas à niveau. Ils planent :

“ Le qui est-ce ? Où suis-je ? Ha ! Bon ! Je n’étais pas au courant de

la panne d’électricité etc. ”

*

- La poésie est à la science ce que la Traban est à la BMW.

- Je te ferai ingénieur chez Traban, j’ai décidé de faire de toi

un pur produit de l’élite communiste. Quoi ? Comment ? Tu te

révoltes ? Tu es vexé ? Je ne l’entends pas de cette sorte ! Allez

maudire ce sale petit breton, etc. Etc.

268


- Comment, trop conscient ...

*

Testez les valeurs

Convertissez les intelligences

K poétique comparer K domaine scientifique

domaine le + compétent

le - compétent

Valeur d’un poète

Prévert

Cocteau

Valéry

etc.

comparer avec homme de science

Critique

Les poètes disent : “ Nous sommes, mais autrement, et vous

ne le comprenez pas. ”

269


Ce qui est faux, - mais les poètes manquent de lucidité

intellectuelle, ils ont pour la poésie les yeux de Chimène et refusent

de voir avec objectivité la réalité poétique, la triste réalité d’une

discipline qui a été et qui est de moindre valeur de nos jours.

*

La discipline s’essouffle, n’a plus les ressources d’autrefois,

ni même l’environnement d’autrefois pour produire des poètes de

qualité supérieure que le dix-septième nous aura donnés, dont le dixneuvième

nous aura gratifiés aussi, mais dans une moindre mesure -

à l’exception d’Hugo toutefois.

*

J’ai toujours associé le mot poésie au mot peur. Peur de ne

rien détenir entre les mains, peur du ridicule, peur de l’exclusion.

J’ai beaucoup aimé la mathématique, qui elle m’assurait un

crédit, une force, une certitude.

La poésie est faiblesse, la mathématique est raison.

270


L’alcool est un mur liquide derrière lequel on se protège. En

vérité, c’est l’alcoolique qui tangue. Il se figure que ce sont les

autres, qui déambulent. Qui déambule véritablement ?

La poésie = alcool ?

*

Ma certitude n’est pas de crédibiliser mon produit poétique -

je ne le crois plus. Mon espoir est de me préparer à bien mourir,

c’est-à-dire à me faire immortel pour l’Au-delà. Mais je n’attends

rien ici-bas, ce n’est plus possible, cela ne fonctionnera pas.

*

Le crédit d’autrui n’est d’aucune utilité.

Il faut parvenir à exploiter, à potentialiser son moyen

poétique comme une machine, comme une palette, comme un sexe.

Extraire, produire, concevoir, puis aller au-delà de ce que l’on

appelle limite, car elle n’existe pas.

Mais les poètes se suffisent de peu, branche légère cassante,

satisfaits de leur amateurisme. Quand comprendrons-nous que le

271


génie, enfin ce qu’on appelle génie, car génie veut dire divinité, sans

le travail est strictement rien ? Quand le comprendrons-nous ?

De la visibilité

Il n’y a aucune visibilité en poésie. On ignore qui est qui, et

qui fait quoi. On suppute, on suppose sans réelle certitude, sans

principe exact d’appréciation.

L’amateurisme y règne. Les erreurs y sont nombreuses.

Mais n’est-ce pas délicat, voire impossible de prétendre détecter ceux

qui parviendront à remplir les fonds des collections ?

*

Il faut constamment changer le texte, éliminer, purifier,

proposer autrement les combinaisons que le cerveau avait offert il y a

déjà pas mal de lustres.

patine du temps.

Le poème se lit de façon différente, c’est ce qu’on appelle la

272


Fécondité – Génie

Ce qui est le plus exceptionnel dans Victor Hugo ce n’est

pas la qualité, la beauté, ou l’élévation du vers, ce qui étonne le plus,

c’est cette capacité à accumuler alexandrin après alexandrin, qui

ajouter les uns aux autres forment un poème d’une difficulté réelle.

Certains condamnent le matériel employé. Valéry critique

fortement V H. Évidemment il est aux antipodes du géant. Pourtant

l’accumulation nécessite une force et une résistance - des moyens

dont peu sont dotés.

Moi, j’aime V H, et je considère qu’il a eu raison d’être V H

avec ses accès, sa fécondité, son avidité sur l’insignifiant. On ne peut

comprendre l’homme que dans son ensemble, et non pas avec une

critique de détails qui est souvent méprisable et enfantine.

*

Être poète, quelle tristesse, et quel vœu d’impuissance ! Je

suis poète donc je ne suis pas économiste, je ne suis pas scientifique,

je n’ai pas l’intelligence des discernements etc. Je dois me suffire

273


d’images indistinctes, de pleurnicheries stupides, de malédictions

ridicules ...

Cela n’est pas une chose aisée que de transformer une

proposition en prose en segmentation d’alexandrin. Je m’évertue

depuis déjà pas mal d’années à transcrire des chefs-d’œuvre

classiques (Bible, Coran, l’Enéide, Phèdre, Andromaque, Iphigénie

etc.) en écriture de vers.

On prétendra que la substance n’est pas de ma personne, et

qu’en ce sens je ne fais que transposer un coup offert en

segmentation autre, ce qui est vrai. J’assume toutefois que l’exercice

nécessite un nombre impressionnant de choix, de combinaisons et de

refus. Ceci est une gymnastique intellectuelle, il n’est pas donné à

tout un chacun de parvenir à transformer aussi aisément des

propositions dites en prose en situation de 12.

Ma souffrance est perte. Elle absorbe trop d’énergie, trop de

coups, de spéculations, de solutions intéressantes que me propose

l’esprit. Je ne puis saisir car la douleur me fait lâcher les propositions

offertes.

274


*

La Société des poètes français. Ils jouent à la dînette et

prétendent faire un repas. Mais oui, Madame Untel, je vous assure

etc.

Jamais femme n’est parvenue en poésie française à atteindre

le niveau des Grands Poètes tels Racine, Corneille, Ronsard.

Où sont-ils les poètes ? Chez Gallimard, dans les revues,

dans leurs tiroirs. Il faut laisser le temps au temps, comme

d’habitude.

*

Si l’on pouvait apprendre aux jeunes poètes que seul le

travail permet d’obtenir des résultats, que seule la présence à sa table

environnée des plus grands génies favorisent l’acte créatif. Mais

comment leur expliquer ?

Il faudrait leur dire : travaillez, formez-vous, ne vous

satisfaisiez jamais de vos résultats obtenus. Tirez au maximum sur

votre potentiel intellectuel. Ne confondez pas une manière de vivre,

275


une façon d’être avec une réelle identité poétique. Non. Mais

travaillez, travaillez, travaillez encore.

C’est toujours la fable du laboureur.

Un jeune poète en première année de poésie doit s’imposer

un programme équivalent à un étudiant en première année de

médecine. Il lui faut donc étudier 16 heures par jour.

Poésie

Ma poésie. Il m’a toujours semblé que ce qui manquait le

plus au poète c’était le goût du travail, de la formation, de

l’apprentissage. Le parasitisme du poète m’a toujours paru

détestable, sa suffisance et son autosatisfaction idiotes et

prétentieuses.

*

Mallarmé. Qui comprend Mallarmé ? Moi, Claudel Valéry

et quelques autres. Personne ne peut savoir l’effet splendide que nous

recevons de ces poèmes faits chair d’obscurité et complexions dans

leur sonorité.

276


Il y a merveille à lire, à prononcer doucement entre le

silence et le mot bas. Il y a mastication et plaisir buccal, et belle

prononciation sonore comme un objet de musique.

Nous passons outre l’obscurité quoique nous y voyions très

clair. La critique détestable d’Anatole France est une misère pour

l’analyse. Mais enfin, le produit poétique datait d’une fin de siècle,

les concepts d’appréciation étaient autre ... que penser de Van Goth

aujourd’hui, lui le 330 millions-de-francs-Les-Tournesols ?

*

Ce qui me paraît primordial dans le domaine de la poésie,

c’est de permettre à cette discipline de retrouver son lustre

d’autrefois. Ce que je puis haïr, c’est la situation actuelle dans

laquelle se trouve cette activité.

Je ne critique pas - entendons-nous bien - je ne critique pas

les poètes, car je veux supposer qu’ils travaillent et se comportent le

mieux possible, et tentent par leur habileté et leurs sens de la

découverte de donner à la poésie un cachet redoré.

Je prétends toutefois qu’une discipline travaillée à temps

partiel, aux heures de loisir, quand plus aucune tâche cérébrale

277


n’active la raison, je prétends qu’une telle discipline ne se peut

obtenir qu’à l’état d’amateur.

Or, nous vivons dans un monde où le travail que nous

consommons des autres a été obtenu après une formation de qualité

et un savoir-faire dit de professionnel. Comment la poésie pourraitelle

se prévaloir, elle est pur état d’amateurisme délaissé, de

concurrencer des activités scientifiques ou technologiques qui elles

s’épanouissent dans des structures appropriées ?

*

Qui est riche ? Qui est pauvre ? Qu’en serait-il dans trente

ans quand l’heure aura sonné de s’en retourner vers le Père ?

Comment l’un sera jugé ? Et comment l’autre ?

*

En vérité, quelle est la certitude de mon avenir poétique. Je

l’ignore totalement. Toute cette quantité disparaîtra peut-être. Qui

pourrait s’en occuper ? Qui saurait la faire fructifier ? Moi qui ne

puis parvenir à me faire publier de mon vivant, comment espérer

durer au-delà de ma mort ?

278


Je sais ce que je fais, je sais à quoi cela correspond dans la

hiérarchie poétique. Pourtant quel humain le comprendra ? Quel

groupe d’hommes se penchera sur mon travail pour lui donner une

résistance au temps ?

*

Je suis allé, ce 29 novembre, chez Monsieur Demazet, poète

très aimable. J’ai rarement l’occasion de discuter avec des gens de

cette compagnie, et j’éprouve un certain plaisir à échanger quelques

propos concernant l’état de la poésie ou de ses faiseurs.

Il édite une petite revue qui en est à son vingtième numéro, - ce

qui n’est pas méprisable - le tirage tourne autour des deux cents

exemplaires. Voilà un apport certain pour une ville de 50 000 habitants

!

Nous parlons de chose et d’autre. Je lui apporte le germe et

la semence, l’huile fraîche, les Euménides, livres qui viennent à peine

d’être dactylographiés sur ordinateur.

279


*

Si Mallarmé avait tenu un journal ... Ce cerveau, qu’aurait-il

proposé ? Cette cervelle qu’aurait-elle produit ? Difficile de

prétendre que le texte ainsi obtenu eut pu satisfaire à la curiosité de

certains lecteurs. Du moins il nous reste sa correspondance, qui est

un formidable vivier d’informations.

Poursuivre ou fusionner

Gide c’est un savoir écrire, c’est une manière satisfaisante et

précise, c’est une sorte de qualité soignée dans le détail. Mais ce

n’est pas du tout une invention, une créativité, une poursuite de la

stylistique déjà existante. Il rajoute un peu de sucre sur les gâteaux

faits maison, sur les galettes pilées aux amandes et aux noisettes

sauvages, il y a raffinement et subtilité de style. Qu’a-t-il inventé ?

Rien. Mais devait-il inventer ?

Il y a des Rimbaud, des Mallarmé, des Van Gogh, des

Picasso, des créateurs par la forme, et il y a ceux qui passent derrière,

qui raflent la mise, mais qui n’ont rien inventé du tout.

280


À un certain temps, il faut faire synthèse, il faut se calmer, et

reconsidérer dans son ensemble le surréalisme ; il ne faut plus créer :

certains jeunes font fusion, et c’est indispensable. Parfois il y a

brassage, mélange, et cela donne Art.

La valeur poétique

Savoir s’estimer à son juste prix.

L’orgueil des poètes.

Leur prétention.

Il serait utile de pouvoir convertir le résultat poétique en

résultat scientifique.

Que vaut un recueil de poésies comparé à une thèse ou un

doctorat de science ?

Que pèse ceci ? Que vaut cela ?

Que représente la charge intellectuelle d’un livre ? D’un

roman ? Peut-on convertir cela en nombre de points ? Un peu comme

il est possible d’hiérarchiser les diplômes, les baccalauréats, ou le

281


BEP ?

Que représente ce patrimoine intellectuel ? etc.

De la critique littéraire

Est-ce vraiment raisonnable de s’essayer au jeu divertissant

de l’écriture ? De s’amuser à construire des structures, associant des

substantifs à des adjectifs pour obtenir de beaux accords ? Sont-ils

beaux d’ailleurs, ces accords ? Qui pourrait juger de la qualité

stylistique ainsi obtenue ? Quel artiste, grand amateur de beau, quel

critique à la plume virulente, pourra se prévaloir de posséder la vérité

dans l’exercice de l’art ?

Pourtant chacun se prétend pourvu d’une quantité

appréciable de vérité dans l’analyse d’autrui. “ Cette certitude est le

fruit de l’expérience, disent certains. Voilà, déjà trente ans que je lis

de la poésie, de la prose ou du roman. Je sais donc ce qui est bon et

ce qui est mauvais. Je puis aisément séparer le grain de l’ivraie, et je

vous certifie, mon cher ami etc. ” Combien de gens de bonne foi ai-je

pu entendre s’exprimer de la sorte, et tous avaient la conviction

comme une croix autour du cou.

282


J’ai appris qu’il était impossible de savoir qu’untel était

doué et que tel autre était un triple nigaud. Que l’œuvre de celui-ci

passera à la postérité tandis que l’œuvre de celui-là sera jetée au plus

profond des oubliettes.

L’histoire de la littérature est composée d’incapables, de

rejetés, d’ignorés de leur temps présent, qui aujourd’hui instruisent et

nourrissent les enfants de l’éducation nationale.

283


Journal 95

De la gloire

Je me pose parfois cette question, sans réelle angoisse

toutefois, de savoir ce que seront sur cette terre mes écrits d’ici à cent

ans. Je ne puis comprendre, alors que nulle édition n’a été possible,

alors que nul éditeur n’a daigné accorder quelque intérêt à ma

production, comment tout ce travail aurait quelque chance de durer

au-delà de ma mort.

Le relationnel poétique

Les conversations poétiques ne débouchent sur rien. Tout y

est affaire de civilités, d’affabilité, de caresses mielleuses et

courtoises. Tout sonne faux, tout est faux. Ce sont des risettes pardevant

et des “ quel connard ! ” par derrière. Ha ! Que je déteste me

frotter aux uns et aux autres. Cela m’est fort pénible, cela me coûte

tant. Quels déchets et quelle pourriture de contacts !

On ne peut accéder à une réflexion utile qu’en se regardant

dans la glace, car l’on pense à son “ propre niveau ”, avec son

matériel intellectuel, avec ses raccourcis et ses certitudes. Il n’y a pas

284


cette résistance de langage, ou cette nécessité de se mettre “ sur le

même plan que ”. Il y a donc gain de temps.

Ce qu’instruit, ce sont les Pléiades et la collection Poésie

Gallimard *. Le reste me semble d’un intérêt dérisoire hélas !

* ou équivalent.

Le poids du Génie

Je pèse Victor Hugo par la Collection Bouquins qui a édité

son œuvre complète.

Victor Hugo pèse 650 000 lignes. Ses carnets, sa

correspondance, ses écrits intimes ? difficile de donner un nombre

exact... Je propose : 800 000.

Comment peut-on résoudre le problème Hugolien ?

Comment faire plus qu’Hugo et mieux qu’Hugo ?

285


Utilité

Pour qui ? Pourquoi écrire toutes ces choses ? Qui les lira ?

Personne. Je le sais fortement. Nul lecteur ne voudrait se soucier de

ce que je pourrais bien produire. Et nul éditeur ne trouverait

quelconque intérêt à publier ce type d'âneries.

La théorie de la valeur

Que vaut un poète ? Que vaut le travail poétique ? Peut-on

le convertir en travail scientifi-

que ? Quand la science faut 100, la poésie est à 20 ?

Échanger la monnaie de singe du poète en dollar sonnant et

trébuchant du scientifi-

que ? Où est le poids ? Qui pèse quoi ? Qui est qui ? Que vaut untel ?

*

A mesure que l'intelligence s'éveille, croît et s'instruit, on

découvre plus de savoir dans la science, dans la science appliquée et

les hautes technologies et plus de faiblesse dans les arts et leurs

dérivés.

286


Les hommes les plus élevés chez les poètes s’émerveillent

de l'aptitude et du discernement nécessaires pour résoudre des

problèmes de plus en plus difficiles, et complexes.

Pourquoi s'étonner de ce que la science suscite de grands

espoirs dans l'humanité tandis que la poésie et les arts ne sont que de

la bouffonnerie et confrères de divertissements ?

*

Un poète de raison ou un mathématicien de l'imaginaire,

lequel des deux faut-il choisir pour être un homme de prospection et

de rigueur ? L'un et l’autre, me direz-vous - l’un avec l’autre, ou l'un

après l'autre ?

*

Il est nécessaire pour obtenir un résultat dans le secteur

poétique de travailler à 100 % de ses moyens. Il n'est pas question de

prétendre en usant de nonchalance et de dilettantisme d'accéder à une

œuvre de qualité.

On ne peut en agissant avec insignifiance et légèreté dans

quelconque domaine de la raison humaine - se prévaloir de faire

gains sans conscience ni sérieux.

287


Quand bien même un individu serait doté de dispositions

exceptionnelles, je prétends que son don laissé à l'état de nature ne

lui permettrait pas de rivaliser avec ceux qui se sont astreints à une

discipline et à un effort quotidiens.

*

En poésie, le vrai, le beau, ce qui plaît, etc. n’est pas

toujours le plus sûr. Il y a grand nombre de textes qui ne répondent à

aucune satisfaction du public, qui pourtant sont d'une indispensable

nécessité. Je ne pense pas spécialement à Mallarmé et confrères, à

l'effet de résistance. Je prends un exemple : à quoi peuvent servir

mes brouillons d'Alexandre ? Je les fais taper. Pour qui ? Pour vous ?

Vous ne lirez pas même la pièce. Que vous importent les

décompositions de ces différents actes ! Alors pour qui ? Peut-être

pour Moi et Dieu.

Le problème poétique

Je ne crois pas en la poésie, ni aux poètes, simplement parce

que la discipline vieille de milliers d'années n'a pas été capable de

progresser sensiblement, ou de se transformer. La mathématique a

connu de fortes évolutions, des concepts totalement nouveaux sont

288


venus proposer des ouvertures et des solutions inattendues. La poésie

conçue par des hommes indépendants les uns des autres, sans

synergie aucune, n'a fait que décroître. La technique et la technique

appliquée ont étouffé les dons. De jeunes auteurs ont délaissé l'art de

s'essayer au vers pour se plonger dans la science. Il y a eu transferts

de matière grise. Les jeunes ont fait S et ont délaissé A.

Il y a cette mentalité pourrie de médisance et de méchanceté,

de jalousie, de petite quantité de travail à temps partiel,

d'autosuffisance intellectuelle, de clans, de revues de genre etc... Tout

favorise le désenchantement, Le public en bout de chaîne dit “ non ”

Pas de cette poésie-là, de cette science-là, oui, de cette poésie-là,

non."

Les investissements en intelligence, en capital-travail sont

quasi-inexistants. Il faut supplier un éditeur pour se faire publier, et

encore ! veut-il accepter par profonde amitié de vous concéder le

droit à l'impression !

Nécessité et suffisance poétique

Sur 1 000 personnes, 750 ont écouté Brel, 50 ont lu

Baudelaire, une seule a ouvert Stéphane Mallarmé.

289


Les chanteurs poètes ont su transmettre le produit poétique

avec un support dit et chanté, d’une manière populaire peut-être,

mais remarquable en efficacité.

*

Je produis pour moi, et non pas pour les autres. Ce que

j'offre à autrui est au-delà du suffisant, je veux dire que le public, les

poètes etc... se saturent à partir de deux, trois bouquins. Je ne

travaille pas pour autrui, mais pour moi, pour Dieu.

Ego Scriptor - Valéry

Poète, me disent-ils - mais je ne comprends pas. (1925, 01,

Comme moi, X, 708).

Car Valéry décomposé, c’est - disons approximativement, et

cette méthode devra être affinée :

Poésie 17/20

Prose 14/20

Philo 14/20

290


Pensée 16/20

Etc.

*

Se former - se dresser.

Il faut être Rimbaud à vingt ans ;

Il faut écrire Andromaque à vingt-six ; Les Fleurs du Mal à

trente-six ; Phèdre à 37 ; les Châtiments à 39 ans ; etc.

Imiter le meilleur à son âge, et pouvoir le dépasser ...

J’en suis à 300 000 lignes ou vers. J'ai au minimum besoin

d’un 600 - 650 000 et encore... cela risque d'être peu.

Le nerf, la méthode, c’est l'emploi de Dieu et de son Saint. Il

faut travailler pour le Saint Esprit. Le reste est misère.

Disparais ou j’ t’éclate

Ce qui semble difficile en poésie, c’est de supporter cette

constance d’humiliation, de mépris, de désintérêt que peut susciter le

poète dans le public. Il y a rejet, sous-évaluation etc.

291


Mais ne peut-on pas condamner le poète incapable de

proposer à un public ouvert et intelligent un produit de culture et de

divertissement réunis ?

Ego

A quoi sert ma poésie ? Peu, très peu pour autrui, qui s’en

défait, qui s’en délaisse et la nie.

Cette éventualité de non-crédit, d’incapacité à séduire dans

un secteur fantoche et amateur était fortement probable.

Donc, pourquoi écrire ? Pour extraire de soi-même une mine

de solutions et pour construire un homme ?

La poésie est un moyen mauvais, délétère, usant trop de

l’inspiration et pas assez de la rigueur, et manquant de complexions

dans la pénétration du problème.

” qu’artiste.

Elle est trop forme et passez fond. Or je suis plus “ piocheur

*

292


“ J’habille la montagne d’herbe verte pour la rendre riante. ”

Voilà donc à quoi sert la poésie. C’est le rajout sur l’inutile,

la cerise sur le gâteau.

Ce qu’il faut, c’est connaître la composition géologique de

la montagne. Il faut donc de la science et non pas de la poésie. On

s’en retourne à la pénétration scientifique, à la volonté de savoir par

la raison.

Pourtant le doute, le supposé, cet impalpable d’intuition n’a

aucune légitimité dans la certitude mathématique. Ce sens subtil est

aiguisé par la sensibilité, par la variable d’appréciation inconnue.

Il y a le “ Je peux ”, le “ Je ne peux pas ”. Il y a aussi le “ Je

crois sentir ”, cet “ imperceptible presque ”, ce doute aérien et

délétère, ce souffle de coton qui glisse entre les doigts.

Et où se situe la raison avec cette spéculation intuitive ?

*

La poésie n’a été chez moi qu’un mauvais moyen de

transférer ma potentialité intellectuelle sur un objet. J’ai épousé la

poésie, mais elle n’est qu’une médiocre compagne, primaire dans sa

293


manière de faire l’amour. Elle m’a donné des mongoliens, des

débiles mentaux, des tarés de la cervelle, et elle prétend, cette

imbécile, que ses enfants sont beaux !

*

Orgueil de certains poètes à la recherche de quelque gloire,

de quelque distinction ... moi je puis les comprendre, car la

concupiscence et la bassesse sont richesses de l’homme.

*

C’est déjà chose extraordinaire que de posséder une identité

poétique crédible dans l’au-delà, quand bien même cette personnalité

connaîtrait moult difficultés à se justifier auprès de la critique

humaine. Cela certifie un avenir intellectuel certain. L’on voit trop

bien que nombre de zélés terrestres disparaissent à tout jamais avec

leur dernier souffle d’homme. Il est vrai toutefois que le bienséant

consiste à y gagner ici-bas et à assumer là-haut.

294


Littérature et poésie

Toujours chercher à plaire, à séduire, à être mielleux. Faire

œuvre de littéraire, ma plume est plus habile que la vôtre, appréciez

son caressé, n’est-ce point un délice ?

Et voilà en quoi consiste le travail de poète zélé !

Quémander des compliments !

Dieu sait trop bien que mon unique volonté s’est focalisée

sur le besoin de progresser et d’accéder à un niveau satisfaisant.

A l’instar des autres poètes, j’ai immédiatement compris que

l’instrument poétique était obsolète, dépassé et ridicule. Je n’avais

hélas pas le choix de désobéir à Dieu, et je devais me former par ce

moyen.

C’est une peur panique qui s’est emparée de ma personne.

Conscient ! trop conscient, peut-être de ce que “ valait ” la poésie, je

cherchais dans le travail une solution pour échapper à l’image

médiocre que cette discipline diffusait.

295


*

Chez moi, très tôt, je compris que la poésie n’offrait aucun

moyen réel d’élévation intellectuelle. Je considérai aussi le travail

d’autrui comme étant pure perte imaginative, risque insignifiant et

moyen dérisoire d’être ou de passer pour “ être ”.

Je l’appelais “ misérabilisme ” et quand j’osais la comparer

à la science, je n’y voyais que honte détournée, et pleurnicheries et

caquetteries de femmelettes en chaleur.

Je me répétais inlassablement : “ Mais pourquoi utiliser cet

instrument d’investigation quand tant d’autres, d’une efficacité et

d’une précision redoutable eussent pu être employées ? ” Et je

songeais à la mathématique ou à l’économie.

La certitude prétentieuse

Les poètes, dans leur ensemble, possèdent une suffisance et

une certitude prétentieuse, ils sont fats et remplis d’orgueil. Il y a

quelque chose au fond d’eux-mêmes qui pense : “ On me situe à tel

niveau, mais je sais très bien que je vaux plus. Pauvre critique

incapable etc. ”

296


Ils déterminent donc une vérité, leur vérité autarcique, qui

n’a nulle valeur universelle. Ils ont conçu un code hiérarchique dans

lequel ils se sont placés hautement ... mais sont étonnés de l’analyse

d’autrui qui ne les suit pas.

L’angoisse poétique

Je fus horrifié par la médiocrité de l’instrument que Dieu me

remettait ! Pourquoi utiliser un moyen obsolète et dépassé tandis que

la science m’ouvrait les bras ? J’ai donc obéi au Père à contre raison,

à contre conscience humaine. Et je continue à le regretter...

Et puis cette méthode d’investigation intellectuelle, ruineuse

en énergie, mangeuse de temps ! Quel environnement défavorable !

Quelle constance de présences invisibles, agressives, à la limite de la

mort, du décès, ou de la libération par le suicide !

De l’analogie

On voit très bien l’immense procédé utilisé par les poètes

pour avancer dans leur système d’écriture. Ils usent à merveille de

l’instrument analogique et parviennent ainsi à poursuivre un texte qui

297


ne trouverait pas de suite. André Gide dans son Journal, rappelle que

Francis James aime à employer ce principe et donne l’exemple du

pré rasé qu’il condamne d’ailleurs mollement. Stéphane Mallarmé

évoque le Démon de l’analogie dans Divagations. Ce grand poète

aime à comparer le ventre d’une femme à une mandore, ce qui

semble possible, en vérité.

L’analogie est un instrument de comparaisons, de

vraisemblances qu’il faut exploiter avec parcimonie. Son emploi

répétitif cause ennui et fait rater l’effet recherché. Il est vrai que la

poésie est avant tout un foisonnement d’images, d’accumulations

d’audaces visuelles, et le “ A quoi cela ressemble-t-il ? ”, “ A quoi tu

penses ? ” sont des questions sous-jacentes dans le principe de lecture

du poème.

Je regarde ce vase chinois qui est sur une étagère du petit

meuble. Il est décoré de motifs délicieux qui sont : barque légère,

montagne au loin, arbres feuillus, peints avec cette patine et ce goût

asiatique, et je songe tout à coup à l’Anthologie de la poésie chinoise,

puis vient à mon esprit “ Le don de vase rond ” de Paul Claudel, je

songe encore à Stéphane Mallarmé et à ses éventails, et ainsi

s’accomplit le travail de l’esprit qui court d’idée en idée, supporté par

298


des ressemblances, ou accompagné d’un ensemble suffisamment

important de déterminants pour en tirer une similitude.

On conçoit aisément par cet exemple que c’est bien l’ordre

de l’entendement et un ordre personnel susceptible de subir

d’étonnantes variables selon les individus, - à chacun ses images ! -

qui détermine le principe analogique.

Il y a donc raison mutante, dérivée, déplacée et propre à

chaque amateur qui peut justifier ce procédé d’inspiration.

Rejetés par autrui, effacés de l’utilité intellectuelle, les

amants de l’image produisent encore. Ils ne peuvent transmettre

quelque exercice crédible, mais ils insistent bêtement payant même la

sueur de leur travail !

Ils se suffisent de leur peu. Quand se révolteront-ils ? Quand

défileront-ils dans la rue pour exiger des autorités un statut valorisant ?

La poésie

Pourquoi utiliser un tel instrument ? Pourquoi écrire en

usant de cette manière ? Par faiblesse, peut-être

299


*

Poète, sois poète, fais poète etc... me répète inlassablement

l’ange de la mort qui gît à mes côtés, et je réponds : “ Je ne suis pas

poète, je produis de la poésie. Je ne suis pas jardinier, je ne choie pas

mes roses avec délicatesse et attention. Je produis cent mille roses,

car je suis maraîcher, mais je puis vous faire un bouquet ... je ne

saurais avoir le comportement du jardinier avec tablier, chapeau de

paille, sécateur, panier à la main, et grand-père gâteau. Accordez-moi

le droit d’être autrement, si cela est possible,

et la réponse est : Non !

*

Les poètes sont des déchets. Ce sont des sous-hommes,

inutiles, parasites et totalement dépassés par le savoir scientifique. Ils

poursuivent leur bêtise et enquiquinent tout le monde avec leurs

écrits. Alors on les jette, on les méprise, on a pitié : “ Mais enfin.

C’est bien de leur faute. Ils n’ont qu’à faire autre chose ! ”

*

300


Grande peur de la poésie, de son identité, de sa valeur, de

son utilité. Cherche désespérément à mieux faire, à obtenir plus, et

autrement. Mais de quelle manière se comporter dans un secteur

désuet, de vieille naissance, quatre fois millésimé ?

*

Le problème poétique n’est pas de savoir ce que peut

l’esprit, ce que peut l’intelligence, mais ce que peuvent les synergies

d’intelligence, l’union des inspirations et des forces pensantes.

Les poètes travaillent de manière nombriliste, se critiquent

et se détruisent les uns les autres, chacun craignant de partager avec

autrui son bout de gloire.

*

H > C > R > L > R > B

1er sd 3e 4e 5e 6e

Hugo, Corneille, Racine, La Fontaine, Ronsard, Baudelaire.

301


Je ne vois pas comment l’on peut résoudre le problème

hugolien ; je ne prétends pas pour autant être capable de résoudre les

autres problèmes.

*

Quelle place me promet-on enfin en vingt, trente ou

quarante ans de poésie ? Peut-être dois-je me suffire de mon amour

propre et de mon obtention personnelle ? Car tout cela, c’est bien

essayer de plaire sans y parvenir, en y intégrant des douleurs

certaines !

*

Chez Demazet, tout y est lecture de première évidence. Il

n’y a nulle profondeur. Tout s’entend, se comprend à la première

prononciation. Moi qui ai tant aimé la résistance, la difficulté

d’autrui, la symbolique de Mallarmé, la multiréférentialité de Valéry,

l’incohérence harmonique de Rimbaud. Mais que faire ? Faut-il

critiquer et condamner ? Non, car ceci est autrement et doit

s’entendre avec les moyens dont chacun dispose.

*

302


Le lecteur dit :

Quoi ? La poésie ? Il me faudrait donc avoir de l’estime

pour quelque chose que je considère médiocre et inutile ? Mais c’est

à vous, Monsieur, de me convaincre de sa valeur. Moi, j’ai fait

l’effort de la comprendre, j’ai connu l’effet de résistance, de non-sens

ou de symbolique. Cela ne me convient pas. Tâchez de vous y

prendre autrement. Peut-être ferez-vous des émules dans votre cercle

nombriliste !

*

Apollinaire - mort trop tôt. Mieux placé qu’Eluard *.

* si le destin lui eût permis de continuer.

*

Esprit par instant assez primaire, assez simple. Eut-il pu

accéder aux tragédies de Racine ? Quel théâtre ? Couleur du temps ?

Mamelles de Tirésias ? Assez faible. Mais remarquable critique d’art.

*

303


Plusieurs paramètres s’avèrent indispensables pour obtenir

un œuvre de qualité. Il faut un environnement professionnel très

allégé. Il est même préférable qu’il soit inexistant. Les plus grands

poètes : Victor Hugo, Pierre Corneille, Jean Racine, Jean de La

Fontaine, n’étaient pas dans l’obligation d’exercer une activité

professionnelle.

Il y faut une bonne santé également. Grand nombre de

poètes exceptionnels n’ont pu donner tout ce que renfermait leur

esprit, n’ont pu accéder à leur maximum de capacité intellectuelle :

des Verlaine, des Du Bellay, des Apollinaire, des Baudelaire, nous

ont quittés trop tôt, soumis à la destruction de la mort.

Le temps et l’argent ; l’argent et le temps.

*

Cette notion de GP est phase finale dans le principe évolutif

du littéraire. Il y a trois phases : génie, bon poète, grand poète. Le

génie sur sa période d’apprentissage est impulsif, source à canaliser,

gains foudroyants et pertes grossières. Puis, avec entraînement, se

construit le bon poète, qui est règles, maîtrise de rythmes, mais dont

l’inspiration manque de hauteur. Puis il y a le grand poète, plus élevé,

304


plus sûr de soi, sachant assez précisément sa place, son degré

d’élévation.

Certains grands poètes sont plus prêts en valeur réelle de

bons poètes que de leurs confrères.

Apollinaire est plus près de Péguy que de Virgile et pourtant

Apollinaire est un grand poète, et Péguy un bon poète.

Il faudrait mettre des points aux auteurs. On pourrait ainsi

différencier, comparer et peser...

*

Celui qui travaille dans le secteur poétique se dit : Quelle

misère de n’avoir pas été un homme de science !

*

Le poète dit : que m’importe après tout que ce terme ne

signifie pas ce que je voudrais ! Je vais le tordre, l’associer avec un

certain adjectif, et de ce frottement jaillira une étincelle. Je vais

305


dériver le sens de ce terme, l’entendrez-vous ? Ne voyez-vous pas

que cet accord forme une bonne combinaison ?

*

Le plus souvent, je trouve des vers, puis je les fais, je les

reprends, les calcule, les peaufine, les musicalise. Certains se

suffisent de leur première façon, me dis-je. En vérité, les années

s’écoulant, je m’aperçois qu’il y a travail, transformation, évolution

de la pensée, c’est-à-dire de l’instrument- inspiration. Et le précieux

douze pieds s’adapte, se tord pour devenir un autre.

*

Lundi après-midi, vers 17 H 30, nécessité d’aller visiter J.

Jacques Hetzel, poète montalbanais. Il prépare un recueil que je fais

taper par Maïté. Je lui rends donc ce service. Il a trop de retard. Tout

est dans des boîtes de chaussures, poèmes écrits à la va-vite sur des

dos d’enveloppes, de lettres, sur des coins de papier etc. Nulle

chronologie n’est respectée. L’ensemble se même et se chevauche

allègrement.

“ Pas de temps, pas d’argent. ” Etc. On connaît la rengaine. ”

306


Du 67 côtoie du 81, avec : “ Ce poème-là, je l’ai écrit en

prison, car j’étais objecteur de conscience. Et celui-là... alors

j’écoute... on pourrait peut-être le mettre dans le recueil ? ”

Je vais lui suggérer pour son ensemble de textes le titre :

Marines ou Aquarelles. Qu’en fera-t-il ? Il décidera autrement à n’en

point douter.

*

Je viens de voir J.J. Hetzel. Évidemment il n’a rien préparé,

en vérité, il avait une douzaine de poèmes. Je me suis déplacé pour

rien, j’aurais dû le dessécher pour le rendre stérile, imitant le Fils

avec le figuier. Il s’impose un dilettantisme de confort, et prétend par

cette tournure d’esprit accéder à un bien-être. Il s’en ira au trou, sans

avoir fait quoique ce soit de construit. Il attend peut-être qu’autrui

travaille à sa place.

Pléiade

Qui est au-delà de 80 000 en poésie ?

Ronsard, Corneille, Hugo, Aragon, Eluard.

Lamartine 70 000 ?

307


Prévert 80 000 ?

Eluard : non

*

La détermination de l’identité poétique doit passer par la

convertibilité de sa valeur en valeur scientifique.

Que vaut un coquillage ? Que vaut un tableau ?

l’utilité.

Il y a loi d’offre et de demande en fonction de la rareté et de

N’y a-t-il pas en poésie, un niveau abaissé et peu

comparable avec la compétence technologique ou scientifique ?

Que vaut L’Albatros de Baudelaire ? 5 millions de francs

lourds, dix millions ?

Que vaut un satellite dont la technologie transmet des

informations en numérique ?

A comparer.

308


Analyse

Au commencement, je ne reproche rien à l’Art. Après tout,

il y a peut-être des moyens, des aptitudes, des génies, que sais-je ?

Puis, il y a recherche, volonté de pénétrer, de comprendre, nécessité

d’assimiler... et ça se gâte ! ... Je le prends, le pèse et le compare à la

Science, et son poids est à défaut, sa capacité ridicule, bien audessous

de ce que possèdent les hommes de science. Je m’interroge

puis méprise, conscient en vérité de la valeur des choses...

*

Valéry ne pense qu’à Valéry. Il y a développement de l’ego. Je

ne critique pas. Il y a le : “ Que peut un homme ? ”. Je lui préférais :

“ Que peuvent les hommes, ensemble, les uns avec les autres ? ”

Quelle charge tire un cheval ?

Quelles charges tirent cent chevaux, ensemble ?

309


Hiérarchie

Grands premiers : V. H., Voltaire, Balzac, Corneille, Racine,

Dante, Zola, Goethe, La Fontaine, Molière, Montaigne.

Grands seconds : Baudelaire, Chateaubriand, Stendhal,

Flaubert, Montesquieu.

Lamartine.

Grands troisièmes : Valéry, Perse, Mauriac, Camus, Gide,

Grands écrivains, grands poètes : Verlaine, Eluard, Prévert,

Apollinaire, Agrippa d’Aubigné.

Ceci est une idée. Elle est à développer.

*

La poésie ne sert pratiquement à rien. Il n’est pas très utile

d’exploiter le principe d’inspiration pour développer la construction

et l’élaboration de son intelligence. Il est plus judicieux de se défaire

du langage impur - qui n’est qu’un dérivé de valeur - et de s’en

référer à la mathématique.

310


Poésie

En premier lieu, éviter l’humiliation et le ridicule associés à

cette discipline, fondés sur l’incompétence de la gent poétique. Donc

travailler, produire, se faire, devenir... et offrir l’exercice, le poème,

l’œuvre etc... et n’en rien attendre, car si l’incompétence du poète est

grande, l’indifférence est bien la première qualité du public.

Bachelard. La poétique de l’espace

- Comment cet événement éphémère qu’est l’apparition

d’une image poétique et singulière, peut-il réagir, sans aucune

préparation, sur d’autres âmes, dans d’autres cœurs, et cela, malgré

tous les barrages du sens commun, toutes les sages pensées,

heureuses de leur immobilité ?

- Il n’y a pas toujours image, mais fabrication d’un accident

de langage. Le poète n’est pas toujours celui qui voit, il est celui qui

associé, qui combine des solutions, qui propose des coups.

Quand j’écris - Le chien violet, il est certain que je n’ai

jamais vu de chien violet, mais exploitant deux solutions de langage

visibles, l’un animé, l’autre de couleurs, je sais par expérience que le

coup portera.

311


De moindre valeur

Ne peut-on pas espérer mieux faire, mieux produire ? N’y a-

t-il pas un moyen de rentabilité permettant d’optimiser la capacité

poétique ? Ou faut-il se résigner ou se suffire de nos médiocres

résultats ?

Pourquoi sommes-nous décadents ? Pourquoi Valéry est-il

inférieur à Baudelaire qui est inférieur à Racine, lui-même inférieur à

Dante, inférieur à Virgile ? Pourquoi la hiérarchie tend-t-elle vers le

moindre ?

*

Que seront les poètes dans cinq siècles ? Quel avenir pour

une discipline de moindre valeur ?

Et je n’ose pas le dire aux poètes qui ne veulent pas

comprendre, qui refusent d’ouvrir leur conscience et se prévalent

toutefois d’accéder à des résultats.

*

312


Travailler par l’instrument poétique a toujours été pour moi

un risque effrayant d’employer un mauvais outil de développement

intellectuel. Je craignais la poésie, sa pauvreté, sa faiblesse, je

craignais de me fragiliser, de me marginaliser. Mais ai-je eu vraiment

tort ?

*

Que peut un poète ? Que peuvent les poètes ? A quoi

servent-ils ? Quelle est leur utilité ? Divertir, instruire ?

- Là, Mademoiselle, goûtez la cerise sur le gâteau !

Hugo

Peut-on résoudre le problème Hugolien ? Je veux dire

“ Œuvre ”. Est-il possible d’accéder au niveau d’Hugo et d’ajouter

sur sa compétence ?

Il est celui qui a transmis, celui qui offre. Hugo dit aussi :

“ Voilà ce que j’ai fait. Voilà le point exact où j’ai fixé la limite de la

poésie. Nul poète n’a été capable d’obtenir une œuvre française

313


supérieure à la mienne. Je suis plus fort que Racine, que Corneille,

que Ronsard, que Baudelaire. Qui pourrait se prévaloir d’ajouter sur

moi ? Je le sais, je suis le premier. ”

*

Supérieure, l’homme du raffinement veut la considérer.

Chez l’homme simple, dénué de finesse, dans la majeure partie de la

population, son utilité et son emploi sont quasi-inexistants. La

production poétique s’accumule dans des tiroirs, à l’abri de tous et

semble inconnue. Son mouvement vital est sous-jacent, confidentiel.

Elle vit sans la contrainte du critique. Elle est dans l’esprit du poète,

se mâche dans la bouche, accède à son oreille puis retourne dans un

classeur. Voilà donc son courant créateur. Le poète fait constamment

resurgir son passé pour accéder à un nouvel avenir afin d’exprimer le

sens de la vie.

Il est l’inventeur par excellence. Il veut intensifier son

action. Mais elle est capable aussi d’un immense élan de générosité à

l’égard des autres hommes. Son foyer de lumière peut éclairer.

Les grands hommes de savoir, ceux dont la qualité inventive

a permis d’accéder à des voies nouvelles sont friands de sa vérité

314


intellectuelle et de sa discussion métaphysique. Tout en étant au faîte

de l’évolution scientifique, ils sont très près de l’origine de la

connaissance et trouvent dans la perception immédiate de

l’inspiration poétique une similitude avec leur impulsive découverte.

Rendons-leur quelque éloge et éprouvons de la sympathie

pour l’intérêt qu’ils lui accordent. Car c’est bien un acte d’intuition

qu’ils essaient d’exciter. Pour comprendre le sens de la raison, il faut

parfois passer par l’image et la chimère.

*

En poésie, personne ne peut discerner personne. Quelles

ténèbres ce sont ! La critique ne permet pas de savoir.

*

En poésie, personne ne peut discerner personne. Quelles

ténèbres ce sont ! La critique ne permet pas de savoir.

315


I

L’inspiration apparaît aussi comme un immense réservoir de

mots qui s’associent, se combinent et se multiplient. Il y a donc

interférence, - indispensable nécessité d’union, de frottements, de

refus, d’accouplements. Voilà ! Il y a acte physique entre les mots

qui doivent former un bel accord, comme deux êtres forment un beau

couple.

L’impulsion, l’élan vital de l’inspiré est passé par-là. Il

fallait bien qu’il eût ce que l’on peut appeler “ Énergie ” pour

favoriser cet accouplement. C’est vrai, de nombreux obstacles, des

retards, des blocages ont constamment tenté de condamner ce droit à

l’orgasme littéraire. Le plus virulent est certainement l’interdit du

critique, qui est un gendarme redoutable, doutant de tout, et réglant la

circulation du flux sans réellement connaître les règles du

déplacement. La conscience du poète le pousse le plus souvent vers

une impasse : pourquoi produire cela ? Quel intérêt y a-t-il à

caramboler de cette sorte ? Le raisonnement de la critique virulente

provoque en lui une volonté de refus, je dirai - de stérilité.

316


II

La poésie nous introduit dans le monde de l’imaginaire. Elle

nous montre la relation de non-vie à vie entre un mot, masse inerte

ou objet instrumental et un autre mot, qui associés formeront un bel

accord, ou une combinaison criarde. Tout dépendra de l’analyse

auditive du poète ou de sa volonté à obtenir l’effet recherché. Il suffit

d’écouter sa conscience, et de décider d’après le choix arrêté. Parfois

c’est une liberté absolue qui dicte la marche à suivre. Le poète

devient joueur de jazz, à l’inspiration vagabonde au plan indéterminé.

C’est juste une question de Feeling. L’exercice de poésie dite libre

s’apparente assez sensiblement à ce type de travail. L’auteur subit, ou

voltige papillon hoqueteux, de fleur en fleur, ou pour reprendre

l’exemple du pianiste, d’accord en accord, de combinaisons en

combinaisons. Mais la comparaison cesse là. Car le poète, à sa table,

possède ce que l’on appelle des blancs. Ce sont des laps de temps

d’une durée indéterminée qui vont de quelques secondes à deux ou

trois heures.

Les moments de blancs sont remplis de façon diverse :

lecture, doute, refus, activités autres, dessin, que sais-je encore ! Je

veux dire par-là que le poète travaille sans continuité à l’instar du

musicien de bar ou du jazzman qui par le son engendre du son.

317


III

La poésie doit le plus souvent abandonner cette conscience

de critique si elle veut poursuivre le chemin de l’écriture. Un écrivain

foudroyant tue tous les mots qui passent devant son regard. Il devient

le destructeur du soi-même, et sa tendance le poussera à la stérilité.

Il y a en tout poète un étrange mélange d’intelligence,

d’intuition et de critique. Pourtant ne peut-on pas considérer qu’il y a

une sorte d’incompatibilité dans la gestion de ces différents

paramètres ? Un poète bien fait semble pouvoir maîtriser ces divers

états de l’activité consciente, et en exploiter pleinement leur synergie.

Il y a d’ailleurs des variables de densité entre ces différents

ingrédients qui réclament des dosages entre l’instinct et

l’intelligence. Là est une part du travail de sublimation dans la

structure mentale du poète. Une gymnastique de l’entraînement peut

produire un développement de telle fonction au détriment de telle

autre. Il est difficile de prétendre savoir quelle partie de soi-même est

le plus apte à exploiter ou à maîtriser. Il semble acquis que la seule

conscience du poète peut lui permettre de savoir. Est-ce une lumière

intérieure plus ou moins intense, faible ou éblouissante qui éclaire la

conscience de son manque de lucidité ? La critique a besoin de

beaucoup d’intelligence.

318


*

Les poètes de second ordre :

Ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni ne recueillent.

*

L’image poétique est du langage vécu.

Phénomène : perçu par les sens.

Le coup poétique

Comment la production du coup poétique doit faire se

cohabiter ces deux capacités, qui sont l’inspiration et la technique

d’écriture ? Il y a deux déterminants bien délimités : l’instinct de

l’inspiration et l’intelligence de la maîtrise. Faute d’une distinction

ou d’une capacité d’organiser les deux éléments, on obtiendra soit

une liberté absolue de production et une technique d’application

quasi-nulle, soit une rugueuse discipline soldatesque avec un quasiinterdit

d’audace et de risque. Dans les deux cas, le produit poétique

obtenu ne serait qu’un phrasé musical sans technique aucune, ou une

musique carrée et tambourinante pour chevaux de bois.

319


Si la raison s’accorde sur la matière poétique, et si l’intuition

s’unit avec l’intelligence pour animer un objet d’écriture, l’efficacité

de l’un sur l’autre s’exerçant, l’on peut espérer obtenir un résultat

satisfaisant.

La quintessence de l’objet est fonction éminente de la

technique de l’inspiré, car l’un sans l’autre ne pourrait rien donner.

La conscience doit donc posséder ces deux versants de

l’intuition et de l’intelligence, c’est-à-dire extraire de la matière dans

un ordre plus ou moins heureux, et canaliser cette extraction par un

procédé de technique élaborée. On assistera donc à un dédoublement

de l’activité cérébrale pour obtenir une forme dans le réel.

La conscience du poète doit chercher à travers le dédale de

mots proposés ou à réfuter, il pénètre dans sa propre substance

d’inspiré pour décider.

Septembre 95

Bornons-nous à reconnaître que le problème hugolien est

actuellement insoluble, qu’il n’est pas dans la capacité poétique

vivante d’accéder à une quelconque équivalence de valeur, ou pour

320


mieux dire, qu’il semble utopique de vouloir y ajouter. Ce qui

confère à Victor Hugo une première place indiscutable, et cela lui

permet de prétendre la conserver pour quelque temps encore ...

*

Comme il y a le Qu’en dira-t-on, il y a le qu’en m’a-t-on dit,

et cela est encore transmission de critique, avec “ mais, je vous

assure que ce Monsieur est un grand poète, croyez-en, je ne puis me

tromper ”. Et cela engendre une réputation. Une fois que le pli est

fait, difficile de le reconsidérer, de l’imposer ailleurs.

Ainsi des êtres de qualité médiocre ont pu tenir le devant de

la scène avec beaucoup de zèle, de relations ou d’amitiés. Et tant

d’autres de qualités remarquables sont restées dans le pur anonymat.

Je prétends qu’il est quasi-impossible de détecter le poète,

de jurer savoir, de certifier, pour la simple et bonne raison que le

centre se déplace, ou que le poète déplace le centre.

321


La poésie

La poésie, qui a enrichi les âmes supérieures a contribué à

les instruire, et cette instruction a fortifié leur intelligence ; de là,

vient une vérité que ceux qui nous dominent et nous dirigent ont

intégré des valeurs élevées en science et en lettres.

C’est la poésie qui est le support incontournable de

l’imaginaire, et qui fait des poètes des hommes en décalage avec

leurs confrères. Ils ont le plus souvent une poétique possédant un

siècle d’avance sur les autres disciplines. La postérité s’est trop bien

rendre des comptes à ses illustres esprits et leur offre des hommages

et des carrières le plus souvent posthumes.

Comment se fait-il que des poètes obscurs et méprisés,

incompris de tous, à l’allure pataude, au gueuloir exorbitant

deviennent par leur puissance d’évocation, par la maîtrise de leur

langue et de leur technique, des références incontournables et

immortelles dont on s’inspire encore trois siècles après leur décès ?

Quand des écrivains-lecteurs de Grandes Maisons d’Éditions

Prix Nobel de littérature, ou futurs académiciens festonnaient en tête et se

prévalaient de mépriser des Stéphane Mallarmé, ou des Paul Verlaine,

322


quand des directeurs de revues ou de collections rejetaient avec dédain

des œuvres de Paul Claudel ou de Paul Valéry, ces derniers eurent

recours à leurs propres confrères qui comprirent aisément le degré de leur

valeur. Certains auraient pu dire : “ Maîtres, n’ayez crainte. Nous avons

considéré la valeur de vos œuvres. Nous serons faire fructifier vos images

immortelles, votre postérité déjà est assurée. ”

Tout cela peut rendre ridicule les structures littéraires actuelles si

l’on ose comparer le bouquet des écrivains de la postérité avec les

lamentables collections dont se prévalent et dont s’enorgueillissent des

présidents de groupes.

C’est pourquoi de très grands poètes ne dédaignent pas

travailler dans des revues que l’on ose parfois rejeter, considérant

avec dédain le faible tirage qu’elles engendrent.

Tandis que des André Gide et des Paul Valéry se formaient

pour accéder à la carrière que nous leur connaissons, ils n’hésitaient

pas à proposer leurs œuvres dans une revue aujourd’hui oubliée de

tous, -

323


La jeune conque.

Et cette coutume est loin de passer, si l’on en juge par les

centaines de feuillets imprimés qui fleurissent ici et là dans nos

régions et départements. Pourtant à Paris, tout semble impossible, - la

plus infime édition nécessite mille ans d’amitiés auprès des uns et

des autres. Et encore, cela paraît faveur de vous donner le droit

d’imprimer quelques endroits de votre personne ...

Dans cette Capitale, rien qui n’engendre l’argent ne saurait

être utile. Il faut se hâter de proposer une biographie sur un chanteur

ou un ouvrage de politique, si l’on veut voir son nom figurer sur un

livre. Le littéraire entend parler de soi avec mépris, il est assez sot

pour cacher sa production poétique de crainte de subir des lazzis.

J’ignore pourtant lequel est le plus utile à la postérité. Ou un

torche-cul qui fera quelque dix mille francs de droits d’auteur, ou un

poète immortel qui saura instruire des générations de têtes blondes et

contribuera ainsi à l’éducation de notre pays.

*

324


Le poète n’écrit que pour soi - il ne saurait écrire pour un

éventuel lecteur, donc il ne peut donner. C’est encore une jouissance

personnelle qu’il tente de s’offrir. Il doit se plaire, s’exalter par ses

propres sens. Il doit comprendre ce que l’action de son poème opère

sur sa personne.

Cette personne remarque n’est pas une nouveauté. Ceci est

conscience poétique depuis des millénaires. Mais il y a effet caillou

dans l’eau : je produis pour mon ego puis j’offre mon poème à un ou

deux amateurs, et si cela semble convenir à un petit cercle, deux

cercles, vingt lecteurs, etc. le cercle veut s’élargir. Y parvient-il ?

325


V.H.

Cela sera difficile d’avoir plus et mieux. Hugo possède un

rapport qualité/puissance d’œuvre qui lui confère une première place

indiscutable.

J’ai pesé Hugo à 200 000 alexandrins. Corneille plafonne à

70 000 et Aragon à 85 000 lignes et vers poétiques mêlés. Ronsard,

premier poète du Moyen Age, paraît éloigné toutefois.

*

Lamartine ne peut pas juger de haut Victor Hugo et

Chateaubriand. Il leur est inférieur. Il est toutefois l’un des plus

grands poètes du 19e siècle.

V. H.

On lit un vers de Victor Hugo, et l’on se dit : “ - Assez

facile, possible à faire, etc. ”, puis on lit le second vers, on dit : “ Oui,

la rime est bonne - c’est à peu près cela ”. Et l’esprit poursuit : il lit le

troisième, le quatrième, le cinquième et déjà cela semble assez

difficile. A dix, quinze, cinquante vers, cent vers, mille vers - plus

326


personne ne suit, plus personne n’est capable d’accéder à cette

résistance dans cette quantité.

Voilà encore une preuve qui confère à V. H. la première

place. Sa puissance écrase et soumet autrui.

Rimbaud

Quel gâchis, cette fuite ! Ce départ pour l’Abyssinie ! Si

seulement Rimbaud avait eu la capacité de résister, de tenir, de

comprendre autrement l’aventure de la vie ! S’il avait conservé

l’instrument poétique pour accomplir de l’introspection, s’il avait

compris que tout se situait à l’intérieur... Nous aurions eu un

immense poète majeur de la compétence de Ch. Baudelaire, mais

Rimbaud marchait avec ses pieds, et non pas dans sa tête.

*

- Tu veux franchir la montagne hugolienne ? Tu vas te

retrouver les quatre vers en l’air !

327


Enéide, Liv 10, 785

“ Je ne passerai point ici sous silence l’évènement d’une

dure mort, ton magnifique dévouement (si toutefois la postérité

lointaine veut ajouter foi à un si grand exploit) ni toi-même, jeune

homme digne de rester en mémoire ”

328


Journal 96

Existe-t-il ou peut-on prétendre qu’il existe un système

d’investigation poétique ? Une sorte de méthode exploitant un

principe organisé permettant d’accéder à une poésie supérieure ou à

une œuvre de qualité élevée ?

Valéry - Cahiers.

Je me pose parfois la question de savoir si Valéry est esprit

de synthèse ou impuissance de développement. Tous ces bouts, tous

ces fragments accumulés pendant un demi-siècle, - pourquoi ?

Pourquoi le tout n’a-t-il pas été lié ? Car la pensée éjaculée sur dix,

vingt ou trente lignes n’a pas le moyen de se développer, d’exister et

de se fortifier dans la contradiction du débat. Le propos n’est pas

architecturé par le dialogue d’un grand livre, mais semble idée infuse

qui passe et que l’on capte,... puis l’on travaille à autre chose.

Le paradoxe de cette réflexion. Je suis persuadé à travers la

production de Variétés, de La méthode de Léonard écrite à vingttrois

ans que Paul avait aisément les moyens intellectuels d’unir ou

de développer ses morceaux accolés. Alors pourquoi n’a-t-il pas

souhaité organiser l’ensemble ?

329


Avais-je véritablement le temps et les moyens de tenter de

crédibiliser mon identité poétique ? J’ai délaissé tout le pan du

relationnel, de l’activité consultante pour focaliser mon attention sur

l’aptitude de production. Ai-je eu raison ? Car je n’ai pas appris à

caresser, à faire le délicat, l’attentif à la critique d’autrui. J’avoue

n’avoir jamais cru en la capacité de l’autre pour juger. Tous m’ont

conseillé d’en cesser là, de faire chose différente, de ne pas

entreprendre la traduction de la Bible, de synthétiser mon travail,

d’abolir cette quantité etc. Si je les avais écoutés, jamais je n’aurais

écrit ou si peu... quelques plaquettes, tout au plus. Ils m’ont conseillé

de bifurquer, de travailler à temps partiel, d’exercer une profession

adjacente. Et j’ai dû batailler ferme pour accomplir tant bien que mal

cette œuvre.

Est-il possible de se prévaloir d’être un grand poète ou un

grand écrivain s’il n’y a pas constance à sa table de travail ? Oh !

Certes, quelques-uns, très doués, sont parvenus à obtenir des

résultats, tout en pratiquant une autre discipline par convention

personnelle ou par nécessité familiale. Mais que n’ont-ils pas perdu

en œuvre, en travail, en affirmation du Moi, préoccupés qu’ils étaient

à exercer des tâches répétitives !

J’ai décidé la construction du Livre des sonnets. C’est un

ouvrage composé de l’ensemble des sonnets à l’exception des inédits,

330


produits de 1978 à 1995. Je dois en posséder aux alentours de deux

cents, ce qui est peu et beaucoup à la fois.

J’ai toujours été fasciné par le sonnet, - son architecture 4 - 4

- 3 - 3, m’a constamment semblé être une construction solide et

raisonnable. J’ai toujours considéré que l’utilisation d’un 14 pour

exprimer une réflexion était une distance courte mais idéale. Et puis

il y a tout cet héritage du sonnet qui va de Pétrarque à Shakespeare,

se poursuit dans Ronsard, Du Bellay, puis atteint le 19è siècle avec

Baudelaire, Mallarmé, De Heredia, Valéry.

“ Il faut faire des sonnets. ”, conseillait Valéry. Oui, c’est

étonnant ce que l’on peut apprendre en s’essayant à cet exercice.

Toujours effrayé par l’immense puissance de Victor Hugo.

Je le prends, le lis, le relis et ne sais comment en venir à bout. Je pèse

mon 55 000 et son 200 000, et je me dis : mais comment puis-je

accéder à sa quantité ? Où puis-je trouver la force ?

J’essaie de gérer la production poétique qu’il me reste à

nettoyer, rectifier, transformer, etc.

J’ai à faire :

1) P5 qui est composé de poésies 80

2) P6 (inédits de Louanges/Losanges/Collages)

331


3) JF 78 janvier - février 78

4) A. mai 78 avril - mai 78

5) Juillet - juin - août 78

6) Le Sac et la Cendre (7è recueil 78/79)

7) Les Interdits (4è recueil -poésies 80)

8) Sachet d’herbes (inédits 81)

9) Le Livre blanc (poésie 83-84) qui vient juste d’être

achevé ce 2 février 96

10) Les Sonnets/Les Lozes - poésies 84 et poésies 87

11) Grappillages - poésies d’ensemble 85 92

12) Souffles nouveaux I avec polissage

13) Souffles nouveaux II avec polissage Idem

14) M 3 Messages III (poésies O, N, D 95)

15) Primitif du Germe

16) Primitif du Moût

332


18) Primitif du Manuscrit

19) Primitif du Croît (si je parviens à le passer)

20) Primitif du Parfum d’apaisement (Est-ce possible ?)

21) Primitif du Sac (Possible ??)

22) Primitif Collages (???)

23) Primitif Losanges (???)

24) Le Livre des Sonnets, qui serait composé de l’ensemble

des sonnets produits de 78 à 95, ce qui représente à peu près 200

sonnets. Je ne puis y intégrer les inédits qui n’ont pas été corrigés.

25) Le Livre blanc (première version) [?]

26) M C P 1 : Morceaux choisis poésies I

27) M C P 2 : Morceaux choisis poésies II

28) M C P 3 : Morceaux choisis poésies III

29) M C P 4 : Morceaux choisis poésies IV.

Les quatre derniers livres ne sont pensés qu’à l’état de

projet. Ils constitueraient des morceaux choisis - chaque livre

comportant environ 4 000 lignes - retraçant les meilleurs endroits de

mon œuvre poétique. Seuls les recueils de poésies personnelles

seraient exploités.

L’on voit ainsi tout le travail qui m’attend en ce début

d’année. J’ignore si je pourrais résoudre ces problèmes.

333


Je n’aime pas les mots, je n’aime pas les poèmes ni la

poésie. Je produis par besoin. Je leur préfère les livres. La poésie me

semble faible, ridicule et dérisoire, incapable de rivaliser avec la

science ou la science appliquée. Elle signifie mépris, petitesse,

médiocrité. Bien sûr, il y a quelques poètes qui ont un niveau

intéressant, mais l’immense majorité est perte.

Comment pourrait-il en être autrement ? Ce ne sont que des

amateurs, des poètes du dimanche, des instituteurs. Ceci n’est pas

péjoratif. Une discipline qui s’accomplit à temps partiel, qui est

autofinancée ne peut rivaliser avec des branches de la société qui

investissent des sommes colossales sur des individus à la formation

spécialisée et pointue.

Mais que faire ? Comment sortir de cette impasse ? Ne fautil

pas se résigner et accepter cette vérité si difficile soit-elle ?

On peut opérer un raisonnement inverse. Imaginons un

homme féru de médecine, habitant le XVIIe siècle. Supposons-le

cherchant, travaillant, s’instruisant, potassant des ouvrages et

possédant de la sorte 15 ou 30 années d’expérience dans cette

discipline qu’il n’a pu exercer en tant que professionnel, mais qu’il

possède relativement bien. A quel niveau de compétence peut-on

334


situer cet homme ? Est-il erroné de prétendre que cet homme a

l’expérience pour décrocher son diplôme de médecine générale ?

Serait-il recalé ?

Transposons cet exemple sur la situation poétique. Telle

personne a déjà produit dix, vingt, trente recueils ou plaquettes. Elle

s’essaie à la discipline depuis de nombreux lustres, et connaît du

mieux qu’il se peut les auteurs, les œuvres et les techniques de

versification à appliquer. Faut-il la mépriser, et rire d’elle comme son

travail est peu entendu ? Ne lui doit-on pas respect et considération

quand bien même son activité serait assimilée à du dérisoire et de

l’insignifiant ?

La proposition poétique est avant tout un assemblage de

mots dont la construction se développe de manière aléatoire sans

plan, réellement défini. Elle est conduite par le principe d’inspiration

de l’écrivain qui ignore ce que deviendra la suite de son mouvement.

A quelle certitude, le poète conçoit-il ? Que sait-il réellement ?

Je crois que je ne parviendrais jamais à obtenir une édition.

Pourtant je ne puis faire plus, je ne puis faire mieux. Toutes mes

tentations se sont transformées en échecs réels. Je viens encore

d’envoyer aux Editions Actes Sud des traductions d’Eschyle,

335


d’Euripide et de Sénèque. Je crains bien que nul texte ne sera retenu.

Tout s’en retournera dans mon néant d’écrivain, - je veux dire dans

son armoire où s’accumule déjà un nombre considérable de livres,

jamais publiés, hélas !

Question test : - Reconnaissez-vous ce monsieur avec un

bandeau sur le visage et une barbe ?

- Oui, c’est Guillaume Apollinaire.

- Vous connaissez son œuvre ? Pourriez-vous me citer

quelques-uns de ses ouvrages ? Les avez-vous lus ?

- Non, mais je sais que c’est un grand poète !

Et voilà en vérité en quoi peut se résumer la compétence du

public dans la supra culture poétique : je n’ai pas lu, on m’a dit et je

reconnais le dessin.

Il ne reste plus qu’à produire une personnalité de grand

poète par l’emphase, le relationnel extraverti, la figure en quelque

sorte. Mais le contenu lui-même, c’est-à-dire l’œuvre peut sembler

inaccessible, inadaptée à l’utilité du lecteur, des goûts et besoins du

public. C’est ainsi ! Il faut faire avec ! ou plutôt, sans : sans édition,

sans lecteur, sans parcours professionnel. L’on voit l’importance de

la construction interne pour l’écrivain lui-même !

336


Produire par moi-même, sans le concours d’autrui, en

utilisant uniquement ma propre capacité intellectuelle, est-ce possible

? Pour qui ? Je désire obtenir quoi ? Je pense Hugo, son 200 000 par

bouquins I, II, III, IV, par Chantiers, Océan, Théâtre I et II, et je me

dis : mais comment accéder à cette quantité-là ? Car il y a dans ces

tomes édités par Laffont la complète versifiée de Hugo.

*

Ai passé un coup de fil à Rougerie - l’éditeur pour lui

demander s’il avait reçu mes recueils - j’en ai envoyé 8 - L’HF, le

Moût, MES I, MES II, Prières, Flori, Sueurs, et un dernier.

Il me dit d’une voix chevrotante (je suppose que c’est un

vieux Monsieur) mais fort aimable : “ Il est dommage que vous ne

sachiez pas ce que nous éditions. Cela vous aurait évité de nous

envoyer tous ces kilos de poésie. ”

Je réplique : “ Vous pouvez toujours extraire des endroits

qui vous conviendront, je vous assure je ne me suis pas moqué de

vous etc. etc. ”

337


Cela ne l’intéresse pas. Il me conseille de tenter ma chance

ailleurs et me rappelle le prix du port pour récupérer mes ouvrages ...

Que puis-je faire ? Comment travailler mieux ? Autrement ?

Me faut-il admettre l’idée que jamais, jamais je ne serai

édité, que jamais la moindre chance me sera offerte ? Que mon

avenir est au ciel, là-bas - derrière les nuages, seulement ?

*

Ecrire, écrire, mais quoi ? Voilà déjà vingt ans que je

m’essaie à ce type d’exercice. Pour obtenir quoi ? Rien. Du néant, de

la faiblesse certaine, de l’inutilité. Alors pourquoi poursuivre,

pourquoi continuer ce travail abrutissant ? Par besoin ? Par bêtise, je

crois bien.

Ils ont tous refusé la production la jugeant trop faible, en

dehors de la norme d’édition. Ils m’ont exclu, ont prétendu en mon

incapacité. Mais où trouver la force pour mener ce combat perdu,

perdu, pour toujours ? Où trouver ?

*

338


L’on prétend que j’écris beaucoup, en vérité je ne produis

que fort peu. Je n’obtiens pas 70 lignes en moyenne par jour, en

revanche je suis assis à ma table de travail, et j’espère, j’attends,

constamment.

convenir.

Je prétends obtenir l’inspiration satisfaisante qui saura me

Observez la morphologie de mes textes et poèmes, vous

vous apercevrez que l’inspiration ne coule pas, que la quantité par

segment est faible. Je n’ai certes pas l’aptitude d’un Proust ou d’un

Victor Hugo, qui lyriques et féconds, parvenaient à noircir des

montagnes de feuilles blanches. Je n’y intègre pas la qualité qui est

ridicule et méprisable chez moi.

*

Qu’est-ce que la réussite en poésie ? Parvenir à prendre un

siège à l’Académie Française ? Obtenir une œuvre éditée par la

Maison Gallimard ? En vérité, je l’ignore.

Faire Grand Poète est déjà une bonne chose avec sa liberté

d’homme, avec son aptitude d’actions. La vie impose de telles

339


contraintes, de telles obligations professionnelles et familiales que

réussir me semble l’appartenance au Gotha littéraire.

*

Toujours aux aguets, toujours prêt à bondir sur un poète

pour produire de l’écriture nouvelle. Je travaille par Roubaud,

Bernard Noël, ou Tardieu. Ces traductions de Bible, de Coran, et

d’œuvres grecques et latines ont puisé en moi-même une grande

partie de mon énergie. Je m’aperçois que de nombreuses années se

sont ainsi écoulées sans que je lise les poésies récentes qui sortaient

chez Gallimard. Aujourd’hui je découvre des auteurs de seconde

naissance et tache de m’en inspirer pour ne pas trop me laisser

décrocher par la locomotive moderne.

*

Depuis ses débuts, la poésie française doit posséder mille à

quinze cents poètes - grands, assez grands, utiles, différents,

originaux - que l’on peut donc déterminer avec une particularité, et le

paradoxe de cette vérité, c’est que seul un tout petit nombre est

parvenu à passer outre, et à s’assumer dans la postérité. Mais où sontils

? Comment les retrouver ? Quelle méthode employée pour activer

340


cette mémoire qui s’efface avec le temps ? Sans ignorer le coût d’une

telle recherche, et pour quelle réalité économique ou commerciale ?

*

Je m’aperçois qu’il n’y a nul espoir d’accéder à une

publication chez un grand éditeur ou dans une modeste maison de

province. J’en suis réduit à penser autrement l’œuvre poétique. Je

dois concevoir par la mémoire d’ordinateur, par le service connecté

entre différents centres. J’exploite donc le matériel moderne qui est

mis à ma disposition. Du moins, ai-je la satisfaction de travailler à

temps plein, en utilisant totalement ces heures ou ces années de vie

qui me sont offertes ! Voilà ! Je me forme, j’apprends à être, quand

bien même cette identité ne conviendrait à personne, n’intéresserait

nul lecteur ou éditeur, pourtant

Je dis qu’il est demain au plaisir de mon ange etc.

et je me cite, je prends un vers de 80, je crois.

*

341


Je dois donc produire pour accéder à 180 x 10 3 lignes en

poésie. J’en suis à 60 x 10 3 . Y parviendrai-je ? En suis-je réellement

capable ?

*

Demazet, voyant la décomposition de l’œuvre poétique de

jeunesse - le livre avec le manuscrit - ce qui représente 17 ou 19

volumes - je ne sais plus - sur la période 78/79 me dit : “ Mais c’est

la multiplication des livres ? ” En fait, j’ai un truc : la nuit, j’en mets

un sur l’autre, et le lendemain matin, il y a une plaquette en plus. Ils

coïtent et se reproduisent - voilà mon secret.

*

La poésie c’est l’insignifiant de l’inutile.

*

Grosses difficultés à trouver de nouvelles sources

d’inspiration. Je viens tout juste d’achever Messages IV et je cherche

des auteurs différents dans lesquels je pourrais puiser des idées

nouvelles, des solutions opportunistes.

342


Je profite de cette période relativement maigre pour préparer

les primitifs du Croît et de la Portée, et ceux de Parfums

d’apaisement.

Mon avenir d’écriture semble passer par l’informatique. Cet

outil de mémorisation remarquable me permettra peut-être de

maîtriser avec plus de facilité la quantité importante que je détiens

dans mes malles et petits meubles.

Je fais taper sur ordinateur le quatrième volume des Poésies

80 - son titre : les interdits. Certaines pièces sont hélas faibles et de

piètre qualité, mais elles participent à l’élaboration de l’ensemble de

l’exercice poétique 80. Je veux grosso modo tendre vers la complète,

et je dois accepter certains textes de second ou troisième ordre.

Ce qui m’amuse avec ces archives installées dans le grenier

de l’avenue Hamecher, c’est que cette quantité de livres est

composée de volumes tirés à un seul exemplaire. Ce qui représente

sous cette analyse une production importante et pléthorique.

Je suis encore bien loin des productions de Balzac ou de

Victor Hugo, si je n’ai pu faire preuve d’audace en osant se comparer

à ces monstres sacrés. J’en suis, je le pense, à 325 000 lignes

343


produites, et je ne compte pas les inédits - ce qui représente en sec,

au plus sec, 8 volumes de Pléiade en quantité.

*

En avant de l’en soi Char - Pléiade p 735.

*

Ai rendez-vous avec J. Jacques Hetzel pour 18 heures. Je

dois l’aider à produire un bouquin Arcanes du Vent. Ce livre attend

depuis des années dans les tiroirs de l’éditeur Castan, qui promet

toujours de l’imprimer et qui n’a pas les moyens de le faire. Il s’est

ruiné ou endetté fortement en publiant des poètes qui n’ont jamais pu

vendre et ne vendront jamais.

J. Jacques Hetzel un jour m’a dit : “ Je suis sûr de passer ... ”

- si cela était vrai et si je pouvais l’aider ... Il travaille sans

discontinuer semble-t-il, mais n’a pratiquement rien fait imprimer.

J’essaie de concevoir quelques exercices avec le support de

René Char - Le marteau sans maître, Dehors la nuit est gouvernée.

Les combinaisons algébriques proposées difficiles et surréalistes

344


offrent guère de marge d’exploitation. Le cerveau ne peut pas

travailler en utilisant le mouvement proposé par l’autre. Il y a doute,

hésitation, retenue, et la production se stérilise - l’esprit est en panne.

*

Je cherche à produire, mais quoi ? La pensée se situe entre le

bouquet d’yeux de Paz (Liberté sa parole) et les nouvelles

américaines ou anglaises d’Hemingway ou de Capote. Je songe

encore au procédé saynète, historiette, de 5 - 6 pages - quelque chose

de court intrigue, développement et chute - le tout est de savoir les

bien mener. Il y a les fameux poèmes en prose de Baudelaire qui sont

référentiels, dont le procédé est exploitable ... Donc c’est du souple,

car Stéphane est de trop complexe. Mais qui ? En suis-je réellement

capable ? Si je le pouvais, je ne l’écrirais pas - je le ferais ... Alors ? !

... J’attends car le poème en vers se fait rare. Ni Char, ni Noël et

moins encore Eluard dont j’ai les deux Pléiades par des prêts

bibliothèques ne me permettent de produire.

*

Jean Cocteau possédait de tels dons artistiques qu’il aurait

pu aisément s’il avait vécu de mes jours, créer des bandes dessinées

345


ou concevoir du design industriel. Ces deux branches de l’activité

créatrice, fortement développées aujourd’hui, n’existaient qu’à l’état

embryonnaire il y a quarante ans.

*

Le livre des sonnets a été sorti de l’ordinateur. Voilà donc

deux cents sonnets s’étalant sur une période 78-96. Les premiers sont

de facture personnelle ou subissent l’influence de Baudelaire,

Mallarmé, ou Valéry, Rimbaud etc... Les derniers ont été produits

avec le support de Roubaud. Cette modernité me choque et le travail

obtenu me semble de moins bonne composition que les textes de

jeunesse.

Vouloir faire moderne, n’est pas toujours faire bien.

Je retouche les productions de jeunesse, abruptes et

rugueuses, ne possédant nulle souplesse ou facilité de prononciation.

J’essaie de reprendre pour l’oreille ou pour l’œil, mais l’on sait la

difficulté à récupérer sans se tromper.

346


Poésie

Nécessite un travail de substitution, d’adaptation pour

comprendre, pénétrer, se sensibiliser à la poétique de l’autre.

Discipline se situant entre l’écriture et l’art, avec fond dérivé

par la technique de la forme.

Et comment s’adapter au principe de l’autre ? Comment varier sa

perception pour épouser son concept unique, sa particularité ?

Lire, lire et relire. OK, mais celui qui n’admet qu’une seule

lecture pour comprendre rejette le plus souvent l’objet offert, n’ayant

pu l’intégrer à sa situation de compréhension.

*

Dans Le glaneur des regards, il y a un Demazet nouveau,

épileptique, dyslexique, carambolant des relations risquées et

audacieuses, utilisant un vocabulaire très complexe, associé à un

choix traditionnel de solutions poétiques.

Le tout semble s’organiser pour frapper le lecteur, et

l’éveiller au problème de la technique et de la science appliquée dans

347


notre civilisation. L’outil est bigrement bien utilisé. A savoir si cela

sera compris, plaisant ou correspondra à ce que recherchent les

lecteurs ...

*

Il ne reste plus guère à l’amateur de poèmes qu’un seul

comportement à connaître : celui de l’immense solitude. Il doit

renoncer à la possibilité de plaire ou de séduire un hypothétique

lecteur. Il lui faut prévoir une structure unique d’existence dans

laquelle il pourra épanouir l’aptitude naturelle qu’il détient. En vérité

sa conscience le réduit à un état nombriliste de retour sur soi-même,

où la personnalité du Moi s’épanouit pleinement.

Poésie / Physique

Recherches.

“A titre indicatif, le dernier résultat mentionné a été établi

simultanément par quatre collaborations regroupant plus d’un millier

de physiciens. ”

p 14, Que sais-je, Les particules élémentaires.

348


constituants.

1989 LEP (CERN) il n’existe que trois générations de

Mille hommes tirent une charge. Un homme seul peut-il se

flatter du poids de la charge ?

Que vaut un physicien seul ?

Mais l’art est un travail d’hommes individualisés. Alors ?

L’artiste est-il un crétin ? ... Quand les artistes travaillent

ensemble ... allez au Musée !

Michel Deguy

L’inusable,

Le seul à seul

Ta réplique grise

Tendre la main dormante

Trêve intarissable

Le rangement

L’enfilade et l’empilement côte à côte

349


Le tri, le recel

Une à une confondue

Témoin de rien

Deguy poésies II

p 41 Gal

L’activité cérébrale de Michel Deguy est plus nourrie, plus

vivante que celle de Bernard Noël.

Deguy travaille avec des mots, mais semble parfois perdre le

contrôle de son mécanisme de production d’écriture. N’est-ce pas

simplement une apparence ?

*

Produire de la poésie me semble trop faible. J’ai beau

utiliser les uns et les autres pour tenter d’extraire des pensées

nouvelles. La proposition : poésie apparaît manquer de force et de

virilité. Elle est pleutre et insignifiante. Mais que faire ?

*

350


et ajouter.

Il faut aller outre, il faut utiliser le tremplin Valérien, penser

*

J’ai de grandes difficultés à imaginer St John Perse comme

étant le plus grand poète du vingtième siècle. Je ne condamne pas sa

technique ou son élévation, mais je ne puis croire que cet homme

doté de 4 à 500 pages dans la collection La Pléiade surpasse aisément

par le fond ou par la forme, un Valéry ou René Char, un Claudel ou

un Louis Aragon.

Son mérite est d’être Nobel - ce qui est déjà difficile -

puisque seul à travers le monde et par an, un seul se flatte d’être ainsi

reconnu. Perse est un grand poète. A-t-il tout fait, tout compris ? J’en

doute.

Je ne voudrais pas que l’on crût en une quelconque aversion

de ma part par ce Nobel, mais je ne le vois pas numéro 1 du

vingtième siècle.

351


*

L’immense difficulté en poésie est de parvenir à se

renouveler, à proposer constamment quelque chose de différent, à

faire évoluer son fond et sa forme, à penser autrement. Le plus

souvent on reste soi, c’est-à-dire un produit identique à hier, qu’on le

veuille ou non.

(L’homme aux cent visages ... David Bowie)

Il y a certes une évolution temporelle liée à l’âge ... mais

enfin.

*

Pourquoi les poètes ne sont-ils pas à niveau ? Pourquoi se

suffisent-ils de leur potentialité intellectuelle de travailleur de fin de

semaine ? de tirage à 300 lignes ?

Quand un poète pourra-t-il rivaliser avec un polytechnicien ?

N’est-il pas réellement là le drame de l’indifférence et de mépris ?

C’est la conscience du lecteur ...

Non, ceci est un faux procès, car Corneille vaut plus qu’un

polytechnicien et Corneille est peu lu toutefois.

352


Rimbaud, Œuvre de jeunesse

Produis plus peut-être, mais quels résultats face à l’efficacité

magnétique de ses poèmes ?

*

Poésie : il y avait des problèmes énormes à résoudre. Ils

n’ont pas été résolus, ces problèmes.

Belin. Poésie 77

La matière littéraire des développements semble mal

organisée. La pensée est synthétique, la proposition est difficile

d’accès. Mais faut-il condamner cette manière d’écrire ? N’accusaiton

pas Mallarmé il y a cent ans ?

353


*

M’aurait-il été possible de reconnaître un Jules Laforgue, un

Supervielle, un Jules Renard, s’ils n’avaient pas été édités par autrui ?

Si j’avais été confronté à leurs manuscrits, à leurs œuvres,

comment aurais-je réellement réagi face à leurs talents de littéraires ?

Je les aurais certainement rejetés, incompris car pensant

autrement, ma tournure d’esprit les aurait méprisés, peut-être.

*

J’ai Goethe - Pléiade - Théâtre complet. Le théâtre de

Goethe est-il joué ?

*

Remarquable soirée poétique passée chez Madame

Boucheron, 343 avenue Alsace Lorraine. Son appartement est décoré

avec un goût, un délicat et subtil délicieux. C’est une infirmière dotée

d’une finesse remarquable. Nous étions onze ou douze à discuter, à

parler Poésie - Le couple Demazet, Hetzel, Mazas - Bordas, n’avait

354


pu venir ayant eu encore des problèmes cardiaques. J.F. Richard, Elie

Veiss, le couple Andrée Vacquier - et.., ?

Je me présente vers les 18 H 15 - déjà quelques personnes

attendent le commencement de la soirée. J’en profite pour expliquer

aux commensaux la nécessité d’informatiser Poésie Montauriol. Je

leur montre le portefeuille à 6 disquettes, et le CD ROM avec le

livret. Cela semble les intéresser. Je propose de passer sur disquettes

les numéros spéciaux consacrés aux auteurs de l’association.

Le président Demazet n’arrive toujours pas ... Quinze, vingt

minutes de retard, puis Demazet tonitruant accompagné de son

épouse. Nous sommes tous assis. Madame Boucheron me demande

de l’aider à ouvrir des bouteilles. Ce sont des Mercier Brut

champagne ... (Pourquoi ?)

Sert-on du champagne à 18 H 30 ? Enfin ... Puis les canapés,

les amuse-gueule. On lit quelques textes d’une édition à compte

d’auteur que la fille a consacré à sa mère disparue. Quelques photos

etc.

355


Demazet nous lit un texte long et assez ennuyeux d’un

garnement qui ne fait que des bêtises ... Cela amuse l’instituteur et

l’assemblée de bon aloi. Les coupes de champagne rendant plus

sympathiques les uns et les autres.

Puis il faut partir, car vingt heures trente sonnent.

Il se dégage rarement un principe philosophique des œuvres

des poètes. Tout y est confusion et rien ne permet d’y déceler telle ou

telle certitude d’importance capitale.

Victor Hugo écrit : Je pense, mais à quoi ?

Humaniste, certitude de son génie et de l’immensité de

Dieu, voilà ce qui sort de son œuvre - mais ai-je tout lu ?

Paul Valéry semble le plus vrai, le plus possédant un

système d’investigation et d’utilité cérébrale.

*

Au commencement, Dieu créa Claudel.

356


Claudel : - Oui ... moi - Oui ...

René Char a écrit que Claudel était irresponsable. En vérité,

il tirait son immense prétentieux de sa certitude de Dieu.

Vous me direz que ce n’est pas une raison ...

est numéro 1.

Il reste à mes yeux, le plus grand dramaturge de France. Il

357


Éléments de réflexions

De l’invisible et de la rigueur

Je ne vis qu’avec des fantômes, des fantômes d’idées, des

sortes de spectres de l’impalpable et de l’invisible. Leurs formes

délétères se dérobent sous mes sens. Pourtant tel un apprenti

médium, je tente de les capturer, de les saisir pour les offrir à la

conscience de mon esprit. Je déteste ces brouillards vagues, ces

fumées incomprises manquant de rigueur et de rationalité. La

réflexion est détestable quand elle est constamment nourrie d’a peu

près et de perceptions insolites. Il est vrai que cet immense mélange

de la vie nous brasse une quantité considérable d’informations. Des

évènements imprévus à la raison humaine se combinent les uns aux

autres pour organiser ou troubler l’existence. Il ne s'agit pas ici de jeu

pour l’esprit, non, - nous subissons régulièrement des contraintes

dans notre quotidien.

Ma volonté recherche la rigueur et déteste se laisser

emporter à la dérive avec ce matériel d’imprécisions si volubile. Cela

ne pourrait me satisfaire. Comment parviendrais-je à accéder à

quelque chose de profond et de singulier si je me laisse bercer par

l’enchantement du jeu, ou par le dérisoire et l’insignifiant ? Je dois

358


les exclure de mon mode d’emploi ou de ma méthode personnelle.

Certains riront de moi prétendant qu’il n’est pas de bon ton pour un

poète de donner des leçons de rigueur quasi-militaires. Je connais

trop bien ces moments d’ivresse et de nonchalance, quand la pensée

flotte pour tenter d’accéder à quelque chose d’inconnu. L’âme s’y

complaît, et s’y baigne avec aisance.

Au seul nom de poésie, déjà je m’enivre et je crains de

perdre ma capacité d’analyse et de synthèse. Je crains de vagabonder

par monts et par vaux, cherchant je ne sais quoi, allant vers

l’insouciance et le hasard. Cela ne saurait me charmer, quand bien

même j’avoue éprouver du plaisir à caresser cette femme volage et

éphémère, qui s’enfuyant sans cesse, constamment désire me

rejoindre pour un ballet nuptial.

359


Le spectre d’autrefois

Le spectre d’autrefois vint visiter l’apprenti poète, rempli

d’élan et d’actions, aux yeux tournés vers l’avenir. Le spectre

feuilletait un livre consacré à l’art grec, à ses colonnes et au temple

du Panthéon. Au cours de cette cérémonie médiumnique, on sentait

pleinement toute l’activité intellectuelle qui animait encore l’esprit

échaudé et excité par cette rencontre. Cette petite boule verte de

phosphore allait et venait, enfin elle se mit à parler : “ Nourris-toi de

moi-même. Apprends et instruis-toi. Je suis venu te dire ce que tu

dois faire, ce qu’il te faut obtenir. Là sera ta suffisance. Il n’est pas

ici question d’ambition, de prétention ou de toutes sortes de termes

péjoratifs. Non, là est ton but. Et ta raison est de l’atteindre. ”

L’apprenti poète savait toutefois que les artistes et les

écrivains étaient soumis à nombreuses critiques, qu’une poignée très

réduite parvenait à crédibiliser sa capacité littéraire. Et s’ils avaient

quelque avenir, c’était surtout la mort que leur offrait ce privilège.

“ Il suffit, dit le jeune. Voilà, tu t’es déplacé pour rien. Tout

ce que tu pouvais me dire, je le savais déjà en prescience de bons

sens et de vérités. Tel est le privilège des âmes bien nées, - elles

360


possèdent cet extraordinaire don de connaissance sans l’usage de

l’expérience.

C’est vrai, je suis de bonne race comme toi. Mais je doute

de pouvoir atteindre cette place si hautement convoitée. Tu sais

comme je puis apprécier ces challenges de l’esprit. Je m’y

astreindrais par jeu de l’intelligence. ”

Le don de plaire

Un jeune poète qui se prévalait de posséder du génie, mais

qui pour l’instant était le seul à le prétendre tenta vainement de

rencontrer des hommes de lettres de qualité lui permettant de débuter

ou du moins de faire ses premiers pas dans la République des Lettres.

Le jeune auteur fit preuve d’un zèle remarquable, courant à droite,

courant à gauche, d’une amabilité, d’une affabilité exceptionnelles.

Avec ses petites plaquettes sous le bras, il résolut de faire la tournée

des directeurs de revues et des Comités de lecture.

Les directeurs de revues semblaient s’intéresser à sa

production, du moins l’assuraient-ils, mais tous exigeaient que le

jeune homme prît un abonnement d’un an à la revue pour espérer

figurer dans la modeste parution.

361


Ne se décourageant pas, il proposa ses manuscrits à

différentes maisons d’édition. Les plus sérieuses lui retournèrent ses

exercices accompagnés d’une lettre circulaire, le remerciant de son

envoi mais prétendant que sa poésie n’entrait pas dans le cadre de

leurs collections.

Il voulut forcer la main du destin. “ Par Dieu, se dit-il, si tu

ne vas pas à Lagardère, Lagardère ira à toi ! ”

Il envoya ses livres à des maisons spécialisées dans le

compte d’auteur. Illico, celles-ci lui firent un contrat basé sur l’article

57 de la protection littéraire, ce qui voulait dire en d’autres termes

que l’édition était à sa charge. On lui fit un tirage à mille exemplaires

d’un recueil qui jamais ne fut distribué ou si mal qu’il ne put avoir un

seul lecteur.

Il en était tout dépité : “ Quelle injustice, que cette soi-disant

structure poétique d’accueil ! J’ai dépensé toute une petite fortune

pour engraisser le compte bancaire d’un éditeur véreux ! Me voilà

retourné à mon point de départ. Mais que puis-je faire pour

crédibiliser mon identité poétique auprès d’autrui ? ”

362


Il osa se remettre en cause, décidant de repartir à zéro,

achetant traité de versification sur traité de versification, y appliquant

toute sa sève et toute sa force. Le travail ajouté sur le don de nature

fit croître son aptitude poétique. Le jeune homme allait bon train,

enfin je veux dire l’homme jeune, car de nombreuses années déjà

s’étaient écoulées sans qu’il ne pût accéder à l’édition.

Il poursuivit toutefois son œuvre entreprise. Il pouvait se

flatter d’avoir obtenu une bonne vingtaine de plaquettes, quelquesunes

éditées à compte d’auteur, d’autres fabriquées artisanalement

par ses propres soins ou par des amis.

Il frayait ici et là, se frottant à d’autres littéraires vus ou

entrevus à des Journées du Livre ou à des Fêtes de l’édition. Cela ne

permettait guère de percer dans le monde des lettres, mais du moins

cela correspondait à du zèle actif, et qui sait...

Le temps s’écoula, et toutes les tentatives entreprises

échouèrent. “ Quel sale destin ! pensa-t-il. Pas un éditeur, pas de

lecteur ! Quelques reconnaissances, quelques estimes, mais voilà qui

est fort peu. Je ne puis donc parvenir ? ”

363


Il se lamentait et poursuivait encore sa tâche animé par le

besoin d’écrire, sans grand succès toutefois !

Et voilà ce qui attend la quasi-totalité de ceux qui s’essaient

à l’art d’écrire. Car il ne suffit pas d’avoir du génie pour exister dans

cette discipline, non il faut quelque chose de bien plus important, et

cela s’appelle le don de plaire. L’on peut parfois l’assimiler à du

talent.

Il permet de pénétrer, de se crédibiliser immédiatement. Il

est l’énergie monnayable, achetable comme ces bons feuilletonistes

qui ont couvert des pages et des pages de journaux au grand bonheur

de leurs directeurs.

Qu’est donc devenu cet homme jeune, âgé aujourd’hui et sur

le point de passer à trépas ? Il a connu la destinée de dizaines de

milliers de littéraires. Plein de fougue et d’entrain, animé par l’idée

du génie, le voilà vieux, grommelant dans sa barbe blanche. Il finira

poète de famille. Quelques écrits seront transmis de fils à petit-fils

pour finir oublié sous le marbre du temps.

364


De l’œuvre

“ Jusqu’où Franck Lozac’h, irez-vous dans la recherche

désespérée de cette production pléthorique ? ” Ainsi s’étonnent la

plupart des personnes qui ont pu accéder à mon Œuvre. Ils n’y ont vu

qu’une immense quantité et n’ont pu y déceler une aptitude

quelconque d’écrivain. L’on prétend que je travaille grandement,

j’écrirai plus volontiers, que chaque jour qui passe me voit noircir

quelque vingt ou trente lignes. Et c’est l’accumulation de cette

fréquence qui engendre la détermination d’une quantité importante.

Je suis bien loin des œuvres immenses d’un Victor Hugo,

d’un Voltaire ou d’un Balzac. Et c’est encore manquer de modestie

que d’oser user de leurs noms pour se permettre une comparaison. Je

crois toutefois que le lecteur comprendra ce que je souhaitais

signifier.

“ Mon cher Franck Lozac’h, vous ressemblez à Mickey

Mouse dans l’apprenti sorcier, le dessin animé de Walt Disney sur

une musique de Paul Ducat. Vous accumulez, accumulez de la

quantité, et êtes débordé par votre propre abondance. Jusqu’où ira

votre folie ? ”

365


Tels sont à peu près les extraits des discours dont se glose la

compagnie de gens qui me critiquent. Leur analyse est parfois

judicieuse, mais elle semble ignorer que j’agis pour accomplir une

Œuvre - a Work - en quelque sorte. Je travaille pour ma propre

personne conscient que nul lecteur n’aura la capacité de lire tout ce

que j’ai pu produire ou concevoir sur ces quelques décennies.

Je ne suis aucun plan général, ne sachant réellement où je

vais, comparable à ce héron au long cou qui terminera son festin avec

un ridicule vermisseau, il se peut. Si je prétends posséder un

semblant d’organisation, c’est du moins pour produire et ranger mes

ouvrages par ordre de composition. Cette petite société paraît

toutefois se construire, et si je ne sais en concevoir la finalité,

certains traits de l’esquisse semblent apparaître çà et là.

Il me semble que cette société est en marche, qu’elle évolue,

se développe par besoin, par prospérité, et commerce. N’est-ce pas à

moi, en vérité, de la savoir bien gouvernée ? Je dois donc y mettre

des lois et des décrets.

Voilà très sommairement, sans poursuivre une analyse

précise, ce que je puis penser de ce travail et de cette quantité.

Parviendrai-je à obtenir un ensemble cohérent où chacun pourra s’y

366


déplacer avec aisance, allant où bon lui semble, y découvrant ce qui

l’intéresse ?

Plaise à Dieu - ou du moins à ma raison - que cet espoir se

réalise, et que j’obtienne ce que je m’étais promis - une

représentation de qualité de ma propre personne, voilà tout.

De l’association poétique

Il y a ici une petite assemblée composée de littéraires de

qualité, et de personnes fort savantes exerçant dans l’enseignement

qui appartiennent à une communauté poétique, mais qui ne sont point

du tout du même avis concernant la valeur à accorder aux uns et aux

autres.

Certains se prévalent de posséder un avenir littéraire quand

la plupart ne croit ni en leur talent ni en leur génie.

Je me souviens de quelques anecdotes et réflexions

disposées çà et là dans le feu de la conversation pour tenter de limiter

l’influence grandissante de l’un des adhérents. Cette société

comparable à une mutuelle veut niveler les valeurs en haussant les

plus défavorisés et en coupant les têtes de ceux qui sortent de

367


l’alignement. Après tout, cette conception sociale est fort égalitaire et

sa philosophie est défendable.

Du moins tous sont d’accord pour reconnaître l’immense

qualité du poète Arthur Rimbaud. Il est devenu un Dieu et chacun

s’extasie devant sa précocité et son œuvre exceptionnelles.

Cela semble toutefois aller très lentement dans cette

assemblée. Certains poètes zélés dont l’œuvre tient dans deux boîtes

de chaussures, n’ont édité qu’une mince plaquette de cinq cents vers.

D’autres n’ont pas même de quoi construire un recueil. Mais, enfin,

l’ensemble spécule, certifie et jure posséder la vérité. Car l’on parle

ici de l’expérience accumulée depuis trente années de poésie. Cela

serait une preuve irréfutable de sa compétence pour juger.

Il faut user de politesse et de courtoisie, car la conversation

ne doit employer de termes violents. L’on pourrait se fâcher et ces

messieurs étant d’une sensibilité extrême, les pots de porcelaine ne

sauraient résister.

Vous voyez quelle ambiance circule dans cette compagnie.

Tout y est courtoisie, amabilité et quantité insignifiante. La qualité

des auteurs ne pourrait pourtant être remise en cause. Il n’y a pas de

368


belles disputes ou de clans franchement séparés. Si ce n’est du

mépris qui détermine la valeur que l’on accorde à autrui, c’est du

moins de l’indifférence, qui est l’anti-sentiment par excellence.

Cette assemblée est encore trop petite pour jouir de la

renommée de certaines consœurs, mais elle l’obtiendra sans doute.

Les adhérents y sont au nombre de deux cents, ce qui est loin d’être

ridicule.

L’on commence à lire dans cette revue les meilleures

plumes du temps passé, et l’on se plaît à imaginer que l’immortalité

de jadis côtoie déjà de superbes avenirs.

Si Charles Baudelaire renaissait, l’on peut supposer qu’il

parviendrait à se faire imprimer dans cette revue, à la condition

toutefois qu’il n’oublie pas de payer sa cotisation comme tout un

chacun, grand poète ou pas.

369


De la critique poétique

Je sais assez bien lire les poètes. Je connais les

combinaisons, les analogies, les principes symboliques. Je puis

décomposer un poème par un système de technique analytique. Je les

ai compris en les lisant longtemps. J’avoue pourtant être assez

déconcerté par un auteur inconnu. Je dois m’appliquer à le découvrir,

à l’intégrer. Ne possédant que très peu de repères le concernant, je

dois spéculer, envisager et douter. Il faut que je me fasse pardonner

ma faible aptitude à savoir discerner. Je préfère le plus souvent

m’abstenir que de prendre le risque de mépriser une personne douée,

faute de visibilité intellectuelle. Certes, je puis m’enthousiasmer,

acclamer certains auteurs, me désespérer devant la perfection de

chefs-d’œuvre. Mais ce sont toujours des auteurs célèbres, dont la

renommée a passé des décennies ou des siècles. Quel mérite peut-on

avoir d’acclamer l’œuvre de Baudelaire ou de tomber des nues

devant la pureté de Racine ?

Ainsi il me faut tout découvrir. Ma sensibilité avec son

éventail d’émotions s’adapte que très difficilement à de nouvelles

propositions artistiques. Je dois recommencer et tenter de percevoir

la fréquence poétique de l’autre.

370


Ce que je veux détester c’est cette sorte de suffisance dont

s’habillent les littéraires, prétendant avec un pseudo esprit de

synthèse être parvenus en quelques secondes à détruire ou mépriser

le travail d’autrui. C’est le genre : “ Je sais que cela vaut peu. Allez

voir ailleurs, monsieur ! ” Il y a là un manque total d’honnêteté

intellectuelle.

Le poète se trouve donc dans l’obligation de caresser, de

faire le joli cœur, d’aller chercher la considération élégante ou polie

du critique. Il lui faut parfois des années d’insistance, de civilités

pour parvenir à crédibiliser son aptitude littéraire. Quelle galère ! Et

combien de difficultés pour s’entendre dire deux ou trois mots

flatteurs !

Comprendre les poètes

J’étudie souvent les recueils de poésie. Je les lis rarement

avec l’œil du lecteur ; non, je les lis avec l’œil de l’analyste. Je

décompose le vers, je compte les signes, je vérifie le rapport

voyelles/consonnes, j’observe la technique de l’harmonie musicale,

et je sais rapidement si je suis confronté à un écrivain au courant de

la plume, ou à un technicien de l’écriture.

371


Je puis toutefois aller outre, et me laisser emporter par

l’ivresse de l’image, ou de l’ensemble produit. Je me dis que très

rarement le texte, je préfère le murmurer, le prononcer à voix basse,

et accomplir un effort de mastication. Car il y a plaisir buccal à

prononcer un vers, et l’on peut en cela le comparer au plaisir de

mâcher du vin.

“ Le poème est fait pour être dit ”, répète-t-on. Je douterais

aisément de cette vérité, sachant pertinemment qu’une avalanche de

structures, d’images complexes, de retours sonores ne peut être

assimilée par une bonne intelligence. Trop d’éléments s’opposent ou

réagissent par interférence, et ne facilitent en rien la compréhension

de l’endroit.

Quel plaisir peut-on éprouver à écouter un orateur ? Que

demande la conscience pour être bien charmée ?

Elle désire bien entendre ce que la voix propose. Je prétends

que l’on reçoit une grande satisfaction à écouter des textes ou des

poèmes que l’on connaît déjà. L’intelligence s’arrête alors sur

d’autres considérations que la seule compréhension du texte. L’esprit

ne se limite pas à la transformation cérébrale pour intégrer des mots.

372


Non, il possède déjà le contenu du message. Alors l’oreille se fait

plus experte, elle apprécie le rythme, l’intonation, et la hauteur.

Il faut dire que l’une des caractéristiques du produit poétique

c’est d’être capable de répondre à grand nombre de considérations :

un poème est multiréférentiel. Comment alors qu’il possède cette

propriété, prétendre qu’un auditeur quelconque peut recevoir du

plaisir lors de son écoute ? L’encombrement des raisons brouille sa

lucidité intellectuelle.

Mais que faire ? Dire le texte sur enregistrement avec

musique et bruitage, dire le texte avec de grandes respirations et de

nombreux silences, et proposer à l’éventuel auditeur la possibilité de

suivre le poème avec un support écrit.

Poésie, rigueur et liberté

La poésie ne repose sur aucune connaissance systématique,

elle ne peut donc être assimilée à une sorte de science quand bien

même elle serait régie par des lois strictes de rythmiques, d’accents et

de chiffres. La poésie libre, celle qui est au courant de la plume a

décidé d’abolir les derniers diktats de l’harmonie musicale, du

compte de signes et de syllabes. Nous voilà donc confrontés à un

373


espace exceptionnel de liberté où tout peut être dit, où rien n’est

interdit.

La poésie épouse une forme qui pourrait s’apparenter à une

conception individuelle d’interpréter un contenu. Les écrits poétiques

n’embrassent que des secteurs isolés de son vaste éventail. De

nombreuses sensibilités cohabitent, sont parfois contradictoires, ou

en opposition farouche. Il y a donc sections, classes, écoles et s’il

n’est pas possible d’embrasser l’ensemble des techniques offertes, les

plus grands spécialistes ont une vaste palette d’émotions et de

sentiments mis à leur disposition. Aucun poète ne pourra renfermer

en lui-même l’ensemble des procédés ou des techniques qui

découlent des différentes écoles. Il est ridicule d’exiger d’un sprinter

de 100 mètres plat de concourir sur un Marathon ou sur une distance

de demi-fond. Il est ridicule de prétendre qu’un sonnettiste

parviendra à proposer des développements de plusieurs milliers

d’alexandrins. Charles Baudelaire en ce sens s’oppose de manière

significative à Victor Hugo. Quand l’un produit trois à quatre mille

vers sur toute sa carrière, l’autre impose plus de deux cent mille

alexandrins, et exploite à merveille des procédés de développement

où son génie abonde.

374


Le choix de la jeunesse

Il est peu de temps où des circonstances semblent favorables

au milieu desquelles la poésie peut espérer attirer la curiosité du

public et se voir estimer de la même estime que celle d’autrefois. Là

voilà encore retournée belle femme muette et silencieuse au mépris

que l’on éprouve la concernant. Les intérêts de notre temps, le

développement des sciences et des technologies, les obligations

mesquines de notre réalité ont absorbé tous les instants de puissance

que possédait l’esprit, toute l’énergie et les divertissements octroyés

à chaque humain. Ainsi la vie intérieure se nourrit d’une autre forme

de culture plus axée sur l’image à recevoir que sur l’image à

fabriquer avec des signes. L’esprit se contente d’une certaine forme

de réalité, et soutenue par le concours d’autrui l’intelligence n’a plus

besoin de jouir par elle-même pour éprouver de la satisfaction. Elle

se contente de gérer, de sélectionner le flot d’images que l’on met à

sa disposition. On est loin de penser que le temps est enfin arrivé où

le royaume de l’imaginaire instaurera à nouveau sa suprématie. Notre

jeunesse a déjà manifesté son choix, et semble irrésistiblement attirée

par l’image offerte. Mais son choix est peut-être plus judicieux qu’on

ne le pense, car si elle exploite un support imagé déjà proposé, il lui

faudra utiliser toute son intelligence et sa pensée pour remplir ces

coquilles de programmes vides.

375


Elle devra du moins faire preuve d’une forte vie spirituelle

qui est l’élément fondamental de son existence. Il lui faudra aussi

savoir lutter pour s’imposer une indépendance et une capacité libre

de penser. Elle ne doit pas se soumettre, mais bien dominer

l’effrayante puissance que peut représenter la machine. Tout

dépendra encore de sa capacité autonome d’esprit, de son énergie

intérieure mise au service de sa propre personnalité.

Quelle place accordera cette génération au produit poétique

? Ne le méprisera-t-elle pas comme une vulgaire discipline d’hier,

dépassée, à oublier ? Le poète ne sera-t-il pas rangé au patrimoine

artistique comme le maréchal ferrant et le sabotier, le sont au musée

de l’artisanat ?

C’est pourtant dans ces immenses entreprises de l’esprit que

la pensée s’élève pour accéder à une dignité, qui l’éloigne du

vulgaire et de l’insignifiant pour s’emporter dans des espaces où

s’épanouit la grandeur de l’homme.

376


I

L’inspiration apparaît aussi comme un immense réservoir de

mots qui s’associent, se combinent et se multiplient. Il y a donc

interférence, - indispensable nécessité d’union, de frottements, de

refus, d’accouplements. Voilà ! Il y a acte physique entre les mots

qui doivent former un bel accord, comme deux êtres forment un beau

couple.

L’impulsion, l’élan vital de l’inspiré est passé par-là. Il

fallait bien qu’il eût ce que l’on peut appeler “ Énergie ” pour

favoriser cet accouplement. C’est vrai, de nombreux obstacles, des

retards, des blocages ont constamment tenté de condamner ce droit à

l’orgasme littéraire. Le plus virulent est certainement l’interdit du

critique, qui est un gendarme redoutable, doutant de tout, et réglant la

circulation du flux sans réellement connaître les règles du

déplacement. La conscience du poète le pousse le plus souvent vers

une impasse : pourquoi produire cela ? Quel intérêt y a-t-il à

caramboler de cette sorte ? Le raisonnement de la critique virulente

provoque en lui une volonté de refus, je dirai - de stérilité.

377


II

La poésie nous introduit dans le monde de l’imaginaire. Elle

nous montre la relation de non-vie entre un mot, masse inerte ou

objet instrumental et un autre mot, qui associés formeront un bel

accord, ou une combinaison criarde. Tout dépendra de l’analyse

auditive du poète ou de sa volonté à obtenir l’effet recherché. Il suffit

d’écouter sa conscience, et de décider d’après le choix arrêté. Parfois

c’est une liberté absolue qui dicte la marche à suivre. Le poète

devient joueur de jazz, à l’inspiration vagabonde au plan indéterminé.

C’est juste une question de feeling. L’exercice de poésie dite libre

s’apparente assez sensiblement à ce type de travail. L’auteur subit, ou

voltige papillon hoqueteux, de fleur en fleur, ou pour reprendre

l’exemple du pianiste, d’accords en accords, de combinaisons en

combinaisons. Mais la comparaison cesse là. Car le poète, à sa table,

possède ce que l’on appelle des blancs. Ce sont des laps de temps

d’une certaine durée qui vont de quelques secondes à deux ou trois

heures ...

Les moments de blancs sont remplis de façon diverse :

lecture, doute, refus, activités autres, dessin, que sais-je encore ! Je

veux dire par-là que le poète travaille sans continuité à l’instar du

musicien de bar ou du jazzman qui par le son engendre le son.

378


III

La poésie doit le plus souvent abandonner cette conscience

de critique si elle veut poursuivre le chemin de l’écriture. Un écrivain

foudroyant tue tous les mots qui passent devant son regard. Il devient

le destructeur du soi-même, et sa tendance le poussera à la stérilité.

Il y a en tout poète un étrange mélangeur d’intelligence,

d’intuition et de critique. Pourtant ne peut-on pas considérer qu’il y a

une sorte d’incompatibilité dans la gestion de ces différents

paramètres ? Un poète bien fait semble pouvoir maîtriser ces divers

états de l’activité consciente, et en exploiter pleinement leur synergie.

Il y a d’ailleurs des variables de densité entre ces différents

ingrédients qui réclament des dosages entre l’instinct et

l’intelligence. Là est une part du travail de sublimation dans la

structure mentale du poète. Une gymnastique de l’entraînement peut

produire un développement de telle fonction au détriment de telle

autre. Il est difficile de prétendre savoir quelle partie de soi-même est

la plus apte à exploiter ou à maîtriser. Il semble acquis que la seule

conscience du poète peut lui permettre de savoir. Est-ce une lumière

intérieure plus ou moins intense, faible ou éblouissante qui éclaire la

conscience de son manque de lucidité ? La critique a besoin de

beaucoup d’intelligence.

379


La poésie

La poésie, qui a enrichi les âmes supérieures a contribué à

les instruire, et cette instruction a fortifié leur intelligence ; de là,

vient une vérité que ceux qui nous dominent et nous dirigent ont

intégré des valeurs élevées en science et en lettres.

C’est la poésie qui est le support incontournable de

l’imaginaire, et qui fait des poètes des hommes en décalage avec

leurs confrères. Ils ont le plus souvent une poétique possédant un

siècle d’avance sur les autres disciplines. La postérité s’est trop bien

rendre des comptes à ses illustres esprits et leur offre des hommages

et des carrières le plus souvent posthumes.

Comment se fait-il que des poètes obscurs et méprisés

incompris de tous, à l’allure pataude, au gueuloir exorbitant

deviennent par leur puissance d’évocation, par la maîtrise de leur

langue et de leur technique, des références incontournables et

immortelles dont on s’inspire encore trois siècles après leur décès ?

380


Quand des écrivains-lecteurs de Grandes Maisons d’Éditions

Prix Nobel de littérature, ou futurs académiciens festonnaient en tête et

se prévalaient de mépriser des Stéphane Mallarmé ou des Paul Verlaine,

quand des directeurs de revues ou de collections rejetaient avec dédain

des œuvres de Paul Claudel ou de Paul Valéry, ces derniers eurent

recours à leurs propres confrères qui comprirent aisément le degré de

leur valeur. Certains auraient pu dire : “ Maîtres, n’ayez crainte. Nous

avons considéré la valeur de vos œuvres. Nous serons faire fructifier vos

images immortelles, votre postérité déjà est assurée. ”

Tout cela peut rendre ridicule les structures littéraires

actuelles si l’on ose comparer le bouquet des écrivains de la postérité

avec les lamentables collections dont se prévalent et dont

s’enorgueillissent des présidents de groupes.

C’est pourquoi de très grands poètes ne dédaignent pas de

travailler dans des revues que l’on ose parfois rejeter, considérant

avec dédain le faible tirage qu’elles engendrent.

Tandis que des André Gide et des Paul Valéry se formaient

pour accéder à la carrière que nous leur connaissons, ils n’hésitaient

pas à proposer leurs œuvres dans une revue aujourd’hui oubliée de

tous, - La jeune conque.

381


Et cette coutume est loin de passer, si l’on en juge par les

centaines de feuillets imprimés qui fleurissent ici et là dans nos

régions et départements. Pourtant à Paris, tout semble impossible, - la

plus infime édition nécessite mille ans d’amitiés auprès des uns et

des autres. Et encore, cela paraît faveur de vous donner le droit

d’imprimer quelques endroits de votre personne ...

Dans cette Capitale, rien qui n’engendre l’argent ne saurait

être utile. Il faut se hâter de proposer une biographie sous un chanteur

ou un ouvrage de politique, si l’on veut voir son nom figurer sur un

livre. Le littéraire entend parler de soi avec mépris, il est assez sot

pour cacher sa production poétique de crainte de subir des lazzis.

J’ignore pourtant lequel est le plus utile à la postérité. Ou un

torche-cul qui fera quelque dix mille francs de droits d’auteur, ou un

poète immortel qui saura instruire des générations de têtes blondes et

contribuera ainsi à l’éducation de notre pays.

382


Stylistique en prose et stylistique poétique

La stylistique en prose permet de recevoir l’objet à

transformer de manière réelle, sans nécessité aucune d’adaptabilité de

la capacité intellectuelle à la proposition offerte. L’entendement est

direct, et la cause suit l’effet. Il y a pourtant une substitution

d’éléments écrits en images à produire. Le roman en est une parfaite

illustration. D’ailleurs, s’il y avait une étude réelle du psychisme qui

transforme les caractères écrits, l’on observerait des différences et

des écarts considérables dans la mutation de l’expression écrite.

Pourtant les types d’individus qui lisent le roman parviennent à se

mettre d’accord sur l’extériorité du produit et sa finitude interne.

L’intelligence est collective, et reçoit grosso modo le même message.

La capacité particulière ne se différencie que très peu de la

conscience collective, le contenu étant unique quoique possédant des

ramifications et des détails spécifiques. Il y aura selon les individus

plus ou moins d’aptitude à tout recevoir ou à recevoir une grande

partie de la proposition écrite. L’ensemble des lecteurs peut donc se

prévaloir de s’être mis d’accord sur le message reçu.

Il faut bien que cette conscience soit ordinaire, satisfaisante

à l’ensemble, sinon elle ne pourrait pas être assimilée par la grande

383


majorité. Ce qui lui arrive a peu de chances d’être singulier ou de

s’habiller de solutions rares. Il n’y a pas résistance à l’entendement.

Qu’en est-il réellement de la stylistique poétique ? La

pensée poétique construit son système de valeur sans exploiter la

rationalité du langage et en faisant varier la signification des choses.

Elle devient alors inutilisable pour l’immense majorité des lecteurs

qui exigent de leur conscience une application de la réalité, du moins

d’une certaine réalité. Aussi la compréhension d’un univers construit

sur du délétère, aux lois variables, aux signifiants dénaturés de leur

réel contenu engendre un refus catégorique de la plupart des lecteurs.

Cette juxtaposition d’éléments indépendants fabriquent, il est vrai,

une vitalité créative et inventive, mais peut sembler totalement

inadaptée à un esprit authentique. Pour l’esprit à la pensée profonde,

la vie extérieure revêt une apparence d’intérêt moindre.

L’épanouissement de l’âme peut s’accomplir en employant

l’imagerie poétique.

Cet espace de variantes, d’associations délétères est le

royaume de l’aptitude spéculative qui combine, additionne de

l’invraisemblable pour obtenir du possible. Ce ne sont pas des

défauts de l’entendement qui engendrent cette aptitude à varier, à

déplacer le sens commun, - cela découle de la vitalité de

l’intelligence à concevoir autrement ce que l’ensemble ne voit que

384


d’une seule manière. Ceci est donc un privilège, ... inutile hélas, et le

plus souvent rejeté de l’ensemble. Il s’agit encore de capter la forme

de la réalité pour la transformer en principe idéalisé et supérieur. La

stylistique poétique veut donc élever l’entendement, mais elle ne peut

prétendre épouser la perception exacte de la vérité. Elle ne saurait

être une conciliation du vrai et de l’imaginaire, quoi que parfois son

assise se manifeste dans la réalité du quotidien.

De la critique de soi

Qui peut se prévaloir d’avoir obtenu un résultat digne de sa

compétence, qui peut ? On est rarement soi-même, on travaille en

dessous. Il y a une constance de déception, une vérité critique à

l’intérieur de soi qui murmure : “ Tu étais capable d’accéder à

quelque chose de bien meilleur. Regarde, observe où tu en es à

présent ! Le temps, ton ennemi, aura bien su te ronger et te détruire

lentement. ” Pourtant l’analyse se veut impartiale. Elle ne recherche

pas à distribuer des éloges, ou à rosser à coups de trique.

Quand on a la certitude d’avoir accompli correctement sa

tâche, l’on peut encore se dire : “ Oui, j’aurais pu toutefois ajouter

ceci, j’avais la potentialité pour trouver cela, hélas, le temps m’a

385


détruit. ” Il est pénible de se déplaire, mais il est détestable de faire

preuve d’une avidité maladive.

Certains hommes toutefois recherchent des caresses et des

flatteries. Les littéraires sont des gens de politesse et de courtoisie,

toujours enclins à obtenir quelque faveur. Mais tout est gratuité, et cela

ne coûte rien de s’entendre dire : “ Monsieur, vous êtes un grand poète ”,

ou encore “ Ce jeune artiste a un bel avenir ”. Certains rétorqueront que

la belle critique est agréable à l’oreille, et peut engendrer un vif élan

d’actions. Il est pourtant plus puissant de se nourrir de soi-même et

d’extirper de sa propre négation de l’énergie et de la volonté de gains.

D’ailleurs l’outil de mesure qu’emploie autrui est rarement

le vôtre. Il détermine votre suffisance en fonction de sa propre

aptitude à agir. Ainsi des poètes peu féconds condamnent votre

opulence et votre générosité. Et ceci vous porte encore préjudice.

L’on appelle excès ce qui fait votre force, et votre abondance se

transforme en obésité.

Il faut parfois penser en égoïste car ce n’est pas toujours mal

penser. Faut-il être aux yeux d’autrui ? Faut-il que l’autre se pose en

tant que juge ? Je ne saurais condamner l’acuité critique, cette sorte

de lucidité qui fait souvent défaut à l’homme qui ne peut être et se

386


voir sous toutes ses dimensions. Je conseillerai toutefois de se fier à

son propre sérieux, qui est le plus souvent un superbe ange gardien.

Certains appellent cette sorte d’allégorie, la conscience, tout

simplement.

387


Fragment sur la poésie

Rester en soi, au plus profond de son aptitude, et ne jamais

faire sortir l’activité de son génie, même dans une société limitée à

quelques initiés, voilà l’une des caractéristiques de ce genre

particulier qu’est la poésie. Cette création libre, en dehors de toute

contrainte sociale ou de règles établies ne peut s’épanouir dans une

situation extérieure.

L’homme et le poète, deux personnes en une seule, capable

de se dédoubler, d’échapper à la préoccupation pratique peut donc

penser ou concevoir par l’observation du monde extérieur ou par

l’activité créatrice interne. Son aptitude directrice qui le pousse à

écrire lui offre un immense sentiment de liberté mêlée à une vérité

autarcique et personnelle. Il n’est donc pas affranchi de toute

nécessité matérielle, mais il lui faut trouver des espaces temporels de

liberté durant lesquels il pourra développer son aptitude inventive.

Difficile de prétendre connaître la courbe évolutive de

l’intelligence poétique, et certifier que telle période de l’existence est

plus favorable que telle autre pour obtenir une production de qualité.

La raison voudrait que la période de jeunesse associée à la maîtrise

de la bouillonnante activité offrît les meilleures conditions pour

388


l’écriture. Mais cette vérité peut être objectée par grand nombre

d’autres considérations. Si la vieillesse est dépourvue d’intuition et

d’énergie, elle possède du moins la maturité et l’expérience lui

permettant d’avancer à pas assurés dans l’élaboration de son œuvre.

Et l’on peut songer à l’admirable poème conçu par le vieil Homère,

ou relire des œuvres de Goethe obtenues à l’apogée de sa vie.

Blocage de la transmission poétique

La poésie a perdu son caractère initial qui est de fabriquer

des images. Elle ne peut plus rivaliser avec les nouvelles formes des

techniques modernes, qui elles sans difficulté aucune offrent à

l’intelligence la certitude d’une évasion à moindre effort.

L’association audacieuse, au-delà du réel, du possible ou de

l’imaginable pénalise et interdit à la capacité poétique de l’amateur

de pénétrer le plus souvent le monde créé par l’auteur. Il y a une sorte

de barrage, de blocage, et le texte donné reste hermétique, en quelque

sorte inaccessible. Il ne peut donc y avoir plaisir immédiat ni plaisir

retardé, car la dialectique proposée interdit toute communication

entre le poète et l’amateur. Elle n’a plus aucune vérité, pas même

onirique. Son essence abstraite ne saurait être transmise et comprise.

Elle a une apparence de fausseté, de mensonge et d’invraisemblance.

389


Le public lui préfère d’autres modes d’expression. Ce n’est pas

seulement au niveau de la lecture que s’opère le blocage. Il serait

identique dans le parlé, dans le transmis à l’oreille : l’intelligence ne

saurait convertir des solutions d’images en images émotives pour

l’esprit.

Morceau

Difficile de prétendre savoir quel est le but de la poésie.

Certains assurent que la poésie n’a pour but qu’elle-même, et ceci est

pensée de parnassien. D’autres qu’elle doit charmer, élever ou

instruire. Qui a raison ? Qui peut se prévaloir d’en tirer son essence

réelle ?

Il est plus délicat de lui conférer une existence pratique, utile

à l’ensemble. Elle nourrit l’élite, instruit l’esprit supérieur. L’homme,

au for de lui-même, cherche à purifier sa pensée, et l’expression

poétique lui offre un instrument parfait de sanctification.

L’association de vocables employée veut atteindre une hauteur et son

mode d’expression se distingue de tout autre.

390


Journal 97

Franck Lozac’h, c’est avant tout une méthode, un système

d’investigation, un principe d’apprentissage assez efficace, productif,

de rentabilité - économique, d’élans sportifs, d’imitation des

meilleurs.

Mais ce n’est plus de la poésie de salon ni de la littérature de

petits fours. Ceci est du folklore - du ridicule.

Il faut mettre la poésie au niveau de la science, de la

meilleure performance du sportif, de l’invention technique, de

l’efficacité économique.

Mais personne ne me croira.

Quantité

À l’exception de V.H., de Pierre Corneille, de Pierre

Ronsard et de Louis Aragon, tous les poètes de la Pléiade tiennent en

un seul volume leurs œuvres poétiques complètes.

391


Difficile de juger une personne sur un poème court, à

l’exception de Mallarmé qui est infiniment grand sur un produit

unique - (Baudelaire ? - L’albatros.)

Poésie

Pour moi, certitude de faiblesse et de médiocrité. La honte

s’en empare, le ridicule aussi.

la petite ...

Beaucoup se pavanent, se prennent et quoi ? ... Rien que de

A.R.

Rimbaud a été le premier à dire : “ Il est possible de

produire une œuvre de jeunesse. Vous prétendez que l’écriture est

réservée à l’âge adulte - cela est faux. Je peux vous le prouver. Je

vous remets Le Bateau ivre - et encore, voici ce qui suit : Poésies,

Une saison, les Illuminations, un style, une technique, un système

d’investigations, une construction de personnalité, un nouveau type

d’artiste, de poète etc... et tout ça en 4/5 ans. Alors - Voyez. Eh bien !

Je me jette. Je poursuis mon audace, mon risque, ma vie, en vérité. ”

392


Et cela est très fort.

Quel héritage ! Quelle postérité !

Demazet

Ce que j’apprécie chez Demazet, c’est sa souplesse d’esprit

lui permettant de comprendre l’autre avec sa différence, avec sa

spécificité. Chez lui, nul mépris d’autrui mais volonté d’intégrer une

poétique risquée, audacieuse, classique, simplifiée, féminine, du

terroir etc.

Cocteau

Cocteau n’a jamais fait de photos ?

Il aurait pu avoir un œil en bandoulière.

*

Tu prends Mallarmé, Char, Perse, mais je trouve que la

Science va plus loin. Le problème est là. Comment convertir la

poésie en Science ! Roubaud a-t-il résolu le problème ? La poésie est

en dessous. Ça c’est une certitude, une évidence.

393


L’infiniment peu

Oui, j’espère tout en sachant avec certitude que l’ensemble

ira mourir dans les rencards de l’indifférence. Car personne ne lira. À

moins que... la civilisation étant exceptionnelle, d’une richesse

inouïe, la valeur d’un humain quel qu’il soit est infiniment peu.

Et cela, on le voit au décès des grandes célébrités - quelques

éloges funèbres, puis la fin, le regard, et l’oubli.

Mais que faire ! Ainsi passe l’immortalité de l’homme !

Il faut donc être très fort - il faut penser Hugo, Racine,

Goethe, etc... Car grand poète, cela ne sera pas suffisant, cela sera 1

parmi X - cela s’intégrera dans un ensemble littéraire dans le meilleur

des cas. Voilà tout.

*

La poésie, c’est de l’homosexualité cérébrale.

394


Critique

Le problème poétique n’est pas de se faire connaître, mais

de ne pas être humilié, rejeté et méprisé par la personne qui juge.

impossible.

Car l’indifférence engendre du mépris, et le crédit est

*

C’est donc le :

va te faire exclure

va te faire ridiculiser

et après par ricanement :

alors tu as raté ?

raté ! Ha ! Ha !

Et la boucle est bouclée.

Il faut que la réputation soit telle, et immédiatement pour

que la personne n’ait pas à prouver, à démontrer etc.

À l’image de Baudelaire face à un élève de première.

Car le temps usera l’élan de crédit.

395


Pindare

Pindare - complexité de l’écriture, maître es langage, inventeur,

technique condensée - proposition complexe et difficile à comprendre.

Beaucoup de noms propres, - et si l’on ignore l’origine ... (??) - le texte se

surcharge rapidement.

Apprendre à lire avec lenteur.

Immense vide

J’éprouve un immense sentiment de vide, d’impuissance,

d’impossibilité à crédibiliser mon produit poétique à travers le

support traditionnel (papier), ou le support nouveau (informatique).

Je ne vois plus aucune solution. Le seul espace que j’ai pu ouvrir,

c’est la médiathèque et là je dois reconnaître qu’un nombre

considérable de ces structures sur le territoire français offre des

possibilités de dons et de crédit.

396


L’œuvre avance, l’œuvre déjà représente une importante

quantité. Je persiste à croire que ces exercices sont dotés d’une

qualité certaine et désire poursuivre mon travail.

Fécondité

C’est vrai, le plus souvent, on a l’étrange impression que le

travail accompli, le travail obtenu ne sert strictement à rien. Nul ne

lira, nul ne saura s’intéresser à ce type d’exercice. C’est une vérité, -

la quantité ne pourra être absorbée par autrui.

Mais il est rare d’intégrer la complète d’auteurs féconds.

Qui a lu tout Simenon, tout Balzac, tout Voltaire, tout Hugo ? Alors

on prétend déterminer, savoir et peser en exploitant un

échantillonnage que l’on projette sur l’ensemble globalisé.

Si cette quantité n’existait pas, quelle valeur accorderonsnous

à Simenon ayant produit une quinzaine d’ouvrages ? À un

Victor Hugo ayant composé quelques milliers d’alexandrins ? L’un

serait oublié et l’autre n’aurait que trois lignes dans une anthologie

d’autrefois.

397


Il faut donc poursuivre son œuvre quand bien même cette

production-là n’aurait pas d’utilité immédiate.

*

La poésie, ce n’est pas le problème de X ou Y qui n’est pas

reconnu ou édité. C’est le problème de l’ensemble, avec des

structures littéraires incapables d’absorber une quantité de qualité.

Po

La poésie, c’est de la galère médiocre. C’est du trois fois

peu pour trois badauds. Ça rame, dur - dur. Difficile de se crédibiliser

dans ce secteur d’activité. Les gens, ça ne les intéresse pas. Ils ont

autre chose à faire, à penser. Il y a le travail, les gosses, le chômage,

la voiture, la télé, etc. Ils ont autre chose à faire.

pour les autres.

Les poètes écrivent en nombriliste. Chacun pour soi. Dieu

*

398


Être poète, quelle piètre chose ! Quelle faiblesse de l’esprit !

La consolation de Dieu serait de donner au poète un chapitre de

mathématique comme une semence que l’on n’aurait pu faire germer,

que l’on aurait pu toutefois transmettre à autrui. Et c’est apporter sa

contribution à l’édifice mathématique que de posséder cela !

Analyse

1°) Beauté poet Beaut géométrique, beauté médicale

2°) mais ; ? géo : axio, Thé etc.

Médi : guérison,

Beauté poétique ? Agrément

siècle d’or, merveille de nos jours, fatale merveille etc...

Exemple : la femme :

Femme = modèle - là ?

avec éclats, petits miroirs, chaînes etc.

voilà de l’agrément

Imaginons cette femme équipée de la sorte allant dans un

village - on l’imagine reine avec cet attirail

399


C’est pourquoi nous donnons à certains sonnets qui ne sont

qu’habillage, attirail, environnement, bel attrait est ... le titre de

reines de village

Beauté poétique 33

Pascal Pensées

Il fallait donc que la poétique ne fût que cela, qu’un bel

attrait d’apparat, qu’une manière clinquante de plaire, nourrie peutêtre

d’artifice, de mensonge, de truquage, c’était du maquillage et

cela pouvait suffire ?

Non ! Car c’est ignorer tous nos Grecs et Latins à la pensée

épurée, à la vérité stoïque au dosage imagé parfait.

400


Puissance

Je ne vois vraiment pas l’utilité de s’appeler Virgile quand

on s’appelle Victor Hugo.

Hugo, c’est du 180 - 200 000 alexandrins, du théâtre, du

roman, de la critique, etc.

de la puissance, du génie

c’est une phénoménale capacité poétique

On lui reprochera son manque de finesse, de subtilité, le

poids de sa puissance en vérité.

pointes.

On ne peut pas demander à un hippopotame de faire des

Virgile c’est du trois - de l’Enéide dont j’ai proposé une

version en alexandrins - des Buco, et des Géorgiques - exceptionnels

évidemment, mais Hugo !

Plus on pense VH, ou Corneille ou Ronsard, et plus on

s’aperçoit de quelle puissance, de quelles ressources, de quelles

401


capacités et aptitudes à penser, à créer, il est nécessaire de posséder

pour accéder à ce type de résultats.

*

Paul n’a pas de spiritualité, il a tenté d’ouvrir des portes, il

avait des clés, elles ne fonctionnaient pas, il a proposé Thêta.

Paul, critique.

*

Ce n’est pas ça - Les Cahiers - il manque l’explosion du

chef-d’œuvre. Et pourtant toute la matière y est, semble vouloir

s’organiser.

Et il me dira : “ C’est ça, mon chef-d'œuvre ! Car la matière

y est, et je l’ai organisée autrement, tu n’as donc pas compris ? ”

Bergson est d’une dimension autre - D1 - D2. Pourtant Paul

fait des trucs que Bergson est incapable de faire, et s’il les avait faits,

il ne les renierait pas - exemple Le Cimetière - La jeune Parque - etc.

Sa stylistique en prose ?

402


Bergson contient Valéry avec ses Cahiers, il a plus - quand

bien même il n’aurait pas développé tous ses sujets.

Mais il doit se méfier, car la sensibilité de Paul, sa technique

d’écriture, son mécanisme cérébral appliqué à la poésie - et bien

d’autres choses encore, font de lui une tête rare, et de qualité

supérieure.

*

Actuellement, cela est certain, le problème Hugolien est

impossible à résoudre. Je ne vois personne ni dans hier, ni dans

aujourd’hui possédant les moyens pour accéder à une capitalisation

poétique supérieure à celle de Victor Hugo.

Les cahiers de Valéry

On ne peut, Paul, faire seulement un additionnel de bouts. Il

faut architecturer l’ensemble, lui donner une cohésion intellectuelle,

car cette façon de penser heurte la continuité, la certitude dans sa

démonstration totale sur le chapitre.

Et Il me répondra : “ Mais c’est un ensemble de vérités !

J’avais évidemment l’aptitude d’agir comme n’importe quel

philosophe - tu le sais bien. ”

403


Il ajoutera : “ J’ai même construit de cette façon. ”

Le sauvageon

Le relationnel poétique ne m’a jamais intéressé. Je préférais

lui substituer, la capacité de travail, d’apprentissage, de lecture,

d’imitation de l’œuvre.

Quand j’aurais épuisé tous les moyens - mailing, téléphone,

correspondance, éditeurs, etc... autres communications, je serais peutêtre

dans l’obligation de côtoyer X ou Y. Mais j’avoue que cela ne

suscite guère l’enthousiasme de ma personne.

Je me gaspille avec autrui,

tandis que j’amasse avec moi-même.

404


Je comprends toutefois fort bien que l’on puisse penser de

manière différente et que l’on tire un grand intérêt par frottement à

autrui, par l’œil extérieur qui travaille, par le besoin ou le paresse

Baudelairienne.

Poésie

Petitesse de l’intelligence poétique - ne peut rivaliser avec la

science - semble très en dessous et ne peut faire plus - progrès de

faibles valeurs.

Emploie des aptitudes du professeur de français ou

d’instituteurs qu’elle fait travailler à temps partiel.

Moyens de compte d’auteurs, en quantité réduite, exercices

de fin de semaine, athlètes de week-end.

Sera-ce suffisant pour être, paraître, se prétendre l’égal de la

discipline scientifique ?

405


*

Je me suis parfois senti plus proche d’un Baudelaire, d’un

Mallarmé, d’un Rimbaud, etc. d’un poète mort depuis des décennies

ou des siècles que de la plupart des poètes vivants. Je pense que

grand nombre de littéraires perçoivent la vérité poétique de cette

sorte. Leur bureau est un musée vivant où pourraient surgir les

spectres d’autrefois.

Deguy

Je lis Deguy et je me dis : Cet homme a une chance

extraordinaire. Comment peut-il avec cette forme d’originalité se

crédibiliser à ce point auprès des autorités littéraires ou des Comités

de Lecture ?

Que vaut-il réellement sur un sonnet ? sur une imitation

Baudelairienne, Racinienne ? Qu’est-il capable de produire en

comparaison avec Victor Hugo ?

Est-il Mallarméen ? J’ai l’impression de détenir un ouvrage

d’un poète cubiste, audacieux, autrement, nouveau, très moderne en

406


vérité. Mais cette modernité-là a-t-elle quelque chance de posséder

une postérité ?

Entendez-moi - je ne suis pas contre Deguy - loin s’en faut,

puisque je l’utilise pour lire, écrire ou produire. Mais je m’interroge.

*

Quelles difficultés n’éprouve-t-on dans le milieu des Lettres !

Rien n’y semble possible ! C’est une montagne d’efforts pour déplacer un

petit pois. Une édition ? Quelle édition ? Le temps passe, l’homme vieillit,

et il doit se satisfaire de ses trois fois riens retenus.

Alain Bosquet

J’ai sous les yeux - je ne suis pas un poète d’eau douce

d’Alain Bosquet, poésies complètes (1945-1994) n r f, Gallimard - je

connaissais auparavant l’auteur avec Sonnets pour une fin de siècle

et, Poèmes.

Difficile en première lecture de prétendre posséder une

vérité concernant un auteur. Plus délicat encore d’oser se lancer dans

une critique stupide, voire audacieuse.

407


Je le crois au maximum - bon poète - je ne le vois pas -

grand poète. Commettrais-je une erreur ? Suis-je dans la vérité ?

*

Yeats coud avec une aiguille de dentellière, finesse et

subtilité, haute précision dans son langage. Subtile complexité de

combinaisons, de solutions élaborées.

Son style me rappelle celui de Gide parfois. Il y a un sens

tactile de délicat et de choisi que le Prix Nobel ne possède pas, - ou

s’il le possède, c’est d’une autre manière - moins pénétrante.

408


Encore !

On me prétendra lourd peut-être, mais je veux encore

insister. Cette question m’obsède, y répondre me serait d’un grand

soulagement.

Comment les poètes en travaillant à temps partiel, de

manière individuelle pourront rivaliser avec les réalisations obtenus

par des équipes dans le domaine scientifique ou de la technique

appliquée ?

Exemple :

Un poète seul en dix ans, c’est 3-4 recueils produits.

Une équipé de quarante scientifiques dotée de 100 millions

de $ fabrique un robot ressemblant à un humain et possédant des

propriétés ou des qualités remarquables.

*

... et pourtant - un pianiste soliste est bien un travailleur

indépendant, unique, il est un, reconnu et apprécié par un ensemble

de spectateurs qui viennent l’applaudir.

409


Comprendre Racine

L’intérêt est de comprendre comment Racine est parvenu à

devenir Racine, l’intérêt est de comprendre son mécanisme cérébral,

sa perception, sa capacité, ses moyens, cet ensemble est difficile à

saisir, à décomposer.

Il en est d’ailleurs pour tous les grands poètes, car la finalité

consiste à savoir utiliser autrui.

L’idéal est de pouvoir ajouter sur autrui, et c’est progrès de

société, de civilisation. Oui, c’est avancée toutefois.

*

Je n’ai jamais réellement été un poète artiste avec amitiés,

relations littéraires, échanges, appartenance à un groupe, à une

association, à un mouvement etc. J’ai plutôt été quelqu’un qui a

produit, qui a produit

de la poésie

du Théâtre

de la Bible

410


qui a fait des exercices

des traductions

du Journal etc.

Et cela s’est retourné contre moi, car l’on m’a reproché

d’être casanier, d’être sauvage, d’agir en égocrate - de ne penser qu’à

Moi.

Autrui m’agaçait très vite, ne m’apportait que peu, je n’ai

jamais su exploiter le relationnel, le plan humain pour avancer. En

vérité je travaillais, et je continue d’ailleurs à agir de la sorte, avec

des livres, mes chers livres - Pléiades et autres génies.

En revanche, le mépris de l’écrit n’existe pratiquement

jamais. Même une petite tentative, un quatrain, un fragment, un

brouillon peut m’apparaître utile.

Je déteste juger, je ne veux pas juger de crainte de

commettre une erreur, de me fourvoyer sur la qualité, car je ne

possède pas la vérité ni la perception de toutes les nuances de la

sensibilité artistique. Je m’en voudrais de commettre une grosse

bourde, et de rejeter quelqu’un possédant une quelconque valeur.

411


*

Je préfère le plus souvent être seul, l’autre me ralentit,

m’impose de l’attente. Mais j’aime le travail des autres, leurs livres,

leurs réalisations, leur expérience. L’expérience de l’autre, c’est un

gain de temps considérable pour soi. L’autre sait le chemin et me

permet de l’emprunter.

*

Il me semble qu’aucun poète ne pourra renfermer en son

œuvre toutes les possibilités, toutes les nuances, toutes les écoles et

leurs variations que possède la Poésie.

Mais l’on suppose que cela n’est pas une nécessité, l’on

prétend que telle école englobe telle école, qui n’est qu’une

ramification insignifiante de la première.

D’autres cherchent dans le premier la puissance quand les

plus subtils déterminent la valeur en analysant le parfait équilibre.

Ainsi Hugo s’oppose à Virgile.

412


*

Le problème de Péguy, c’est le problème de la répétitivité,

de l’insistance, - c’est cette foi catholique de perroquet dérivée avec

du + 1 ou du - 1 en fonction du vers, du distique ou du quatrain

précédent.

Péguy devint vite ennuyeux.

Cette constance dans le doublon parallélismique, une sorte

d’écho amplifié ou diminué, qu’en dire ?

Ce procédé quoique intéressant ne peut à mes yeux devenir

être un moyen fondamental dans la construction d’un écrit qui dure,

et moins encore dans une œuvre totale.

*

Je ne parviens pas à résoudre le problème de la poésie, je

veux dire celui de sa valeur, de sa convertibilité en résultats

scientifiques ou technologiques. La science me paraît bien complexe,

possédant beaucoup plus d’avenir et exploitant des intelligences en

synergie qui élaborent des problèmes financièrement viables et

débouchant sur des utilités sociales.

413


J’ai peut-être tort de raisonner de cette sorte. Cela pourrait

en choquer plus d’en. Et pourtant ! S’il s’avérait que ce que

j’avançais était exact. Cela expliquerait l’immense désert poétique, le

refus du lecteur de s’intéresser à quelque chose de bien médiocre. Le

comportement du public serait la justification, la preuve de ce que

j’ose écrire.

Rentabilité poétique

Que deviendrait la poésie, l’esprit poétique, si l’on y

intégrait des méthodes d’investigation, de rentabilité, de productivité

comme un vulgaire bien de consommation du vingtième siècle ? Si

l’on recherchait le zéro de perte, l’optimisation ? - tous ces concepts

un peu barbares qui rappellent le Talorisme, le Fordisme, le

Stakhanovisme ...

Peut-on imaginer une intelligence poétique refusant

l’insouciance, la rêverie, l’évasion, l’ivresse, mais cherchant par

avidité arriviste à se réaliser pour obtenir un résultat satisfaisant.

Supposons que cette méthode permette de faire 1 ou premier ?

Que penser de ce poète ? Ho ! La ! La ! Quelle horreur ! s’esclafferaient

414


certains. Pourtant les temps ont changé, et rien ne prouve que d’appliquer

des principes du XVIIe ou du XIXe permettent de se crédibiliser auprès

d’un public qui lui consomme des produits du XXe siècle, donc des

produits qui intègrent ces propriétés énumérées ci-dessus.

F. Jammes

Je rêve de ... Francis Jammes. Il me dit “ Je pensais faire 16

(16ème) dans la hiérarchie poétique française. Ma foi m’avait donné

des voix. J’avais la quasi-certitude, révélation mystique, d’être un

grand poète. Voilà d’où j’ai tiré ma prétention. La foi m’a en quelque

sorte grandi. ”

Je ne lui réponds pas. Je crois un peu en ce qu’il me dit. Je

me souviens des éloges de Mauriac, de Gide. Je pense Tarbes, la

statue sur la grande place, mais crains pour son premier degré. Sa

poétique de l’immédiat, sans complexité, sans profondeur, directe et

aisée à assimiler, ne peut longtemps résister à des analyses poussées.

Il se dit grand ... je le crois peut-être. Au réveil, je décide de

récupérer toutes les poésies concernant cet auteur. Je n’ai plus que Le

415


deuil des primevères, et encore au grenier de la rue Hamecher, que je

n’ai pas ouvert depuis quinze ans, certainement.

Le Nobel

Ces gens du Nobel ayant raté Valéry et Claudel, se sont

précipités sur Perse de crainte de commettre un nouvel “ oubli ”

irréparable.

Malraux balançait avec Beckett -, Beckett fut primé. Et

Malraux est aux Invalides, avec les plus grands hommes.

Analyse de la poésie

Pour Valéry, la poésie est une application particulière des

puissances de l’esprit. Pour moi, elle n’est qu’un faible moyen

d’exploiter la potentialité intellectuelle de l’homme, qui peut

s’exprimer autrement, avec plus d’efficacité, de profondeur, de

raison, de ... conscience, par la philosophie, la mathématique ou la

science et science appliquée.

416


Le poète serait une sorte de handicapé intellectuel

n’exploitant guère qu’une restriction de l’aptitude de penser qui régit

l’esprit. De grandes vérités rationnelles, quantifiables, spatiales ou

physiques seraient totalement exclues du mécanisme cérébral du

poète.

En ce sens, sa vision, son outillage réduit, faux, trompeur, ne

lui permettrait pas d’accéder à la vérité, et moins encore de proposer

à autrui un angle vrai, différent, des choses de l’existence. J’emploie

volontairement ces termes car leur imprécision permet de généraliser

leur signifiant.

Poursuivant ce raisonnement, la certitude d’autrui

concernant le mauvais moyen poétique le convaincrait de rejeter cet

outil obsolète, dépassé, calculant mal, offrant des vérités trompeuses,

aléatoires et douteuses. Ce qui pourrait expliquer le refus, le non du

public face à la poésie.

Difficile d’en parler aux poètes eux-mêmes, qui rejettent

tout Mea Culpa, et se prétendent d’essence supérieure, incompris.

Le contenu serait non et la façon de le dire non.

417


Hiérarchie

Je vois Baudelaire en 6. J’ai VH, Cor, Raci, La Font et

Ronsard - très important Ronsard. Le plus grand poète du Moyen

Age, qualité, quantité, puissance et maîtrise, vraiment très fort.

Baudelaire, père de la poésie moderne, inspirant plus

qu’inspiré, avec 3 450 vers par Les fleurs (léger ? Léger !) et 50

petits poëmes en prose.

*

Les nobellisables - les ratés - Malraux, Claudel, Valéry. Il

est vrai qu’un et un seul par an sur la planète sera primé, alors que

penser des autres hommes qui n’ont pu obtenir la suprême

considération ?

*

Comment la forme peut-elle avoir plus de valeur que le fond ?

Comment l’art qui est une mise en forme peut-il aujourd’hui

accéder à la complexité du fond scientifique ? Comment 500

418


tableaux font-ils pour rivaliser avec la haute technologie que requiert

une centrale nucléaire ?

*

Le fond et la forme - la science et l’art

Dante s’est évertué à posséder les deux. La divine, Léonard,

Goethe, Valéry, le Grec.

Quand la technique scientifique se complique, l’art se met à

côté, mais ne peut pas intégrer ses nouvelles possibilités dans

l’application de son œuvre.

La science à l’exception de l’élégante démonstration

mathématique ne possède aucune façon.

*

Plutôt que de se mentir, plutôt que de prétendre ... en allant

chercher des arguments indéfendables, il faudrait mieux accepter de

comprendre, de voir avec objectivité la situation actuelle de la poésie

française.

419


Un chiffre significatif. La presse, toutes parutions

confondues propose 3 000 titres, journalière, hebdomadaire,

mensuelle, et dans cette surabondance de choix, il n’est pas possible

de trouver une seule revue traitant de la poésie.

Ceci plaide en faveur d’un immense désert poétique, d’une

indifférence totale de la part du public pour ce genre d’écriture.

Pourtant les poètes insistent, prétendent que leur discipline

existe, qu’elle s’exprime autrement à travers des conférences, des

revues d’initiatives privées, des associations locales ou régionales.

Que dire ? Que leur dire ? Savent-ils réellement ce que représente

cette part insignifiante dans le PIB de la France ? Veulent-ils analyser

avec exactitude son importance dans la culture d’aujourd’hui ?

Il n’y a pas de secret. Si la poésie présente est raillée,

méprisée, humiliée, c’est aussi parce qu’elle n’a pas su s’adapter à

l’évolution de notre société, avec ses nouvelles sciences et ses

techniques appliquées. Son résultat apparaît de qualité moindre aux

yeux du lecteur qui lui préfère les technologies avancées de l’image

et du son.

*

420


Francis Jammes - sa poésie non-évolutive, qui ignore

Rimbaud, Baudelaire, Racine.

confrères.

Francis Jammes, un néoromantique par Lamartine, V. H. et

Ne possède pas l’extrême sensibilité ni la subtile musique de

Verlaine. Combinaisons et solutions de nature. N’a jamais pensé

construire des structures grammaticales nouvelles, vit sur l’acquis

d’autrui, ne peut pas ajouter. Appartient à une nuance entre deux

couleurs basiques, basées.

Très proche de la nature, la comprend, l’épouse, baigne dans

du Manet, mais n’a pu réécrire l’impressionnisme. Prie Dieu avec la

ferveur du catholique. Ne sait pas repenser Dieu, ouvre un livre de

messe.

Ne peut rivaliser avec Metterlink.

L’échec

J’ai raté, échoué, n’ayant pu m’intégrer à la structure

littéraire d’accueil. Mais en vérité avais-je le souci d’y glisser même

421


le premier orteil ? N’ai-je pas feint de le faire, tout en sachant

pertinemment que le travail avait fort peu de chances de séduire ?

Je crois avant tout m’être consacré à l’œuvre, à la

transformation du manuscrit en dactylographié, du dactylographié en

maquette et de la maquette en pseudo livre. Ce qui a nécessité

énormément de travail, de récupération, de nettoyage. Les inédits

eux-mêmes qui me semblaient inexploitables ont engendré des livres

nouveaux.

Faut-il véritablement s’en offusquer de cet échec ? et

prétendre qu’une atroce malédiction avait plané sur mon crâne ? ... Il

faut accepter avec résignation et objectivité ce ratage, et prétendre

que d’autres avant moi, possédant des qualités littéraires infiniment

supérieures aux miennes ont connu des refus cinglants.

*

Je n’ai jamais été spécialement artiste ou littéraire, vivant

avec la nécessité de produire ou d’échanger avec autrui, faisant du

zèle à droite, à gauche pour rencontrer X ou Y. D’ailleurs, je dois

reconnaître qu’autrui s’est très peu soucié de moi. J’ai offert,

proposé, donné des plaquettes, des manuscrits, des dactylographiés,

422


des spécimens, jamais ô grand jamais, je n’ai vu chez l’interlocuteur

un quelconque intérêt pour ce que je lui soumettais. Les écrivains

doivent avant tout se soucier d’eux-mêmes, de leur gloire, de leur

génie, de leur immortalité - c’est le : moi, je sais ce que je vaux, mais

l’autre m’indiffère. Le contact assez difficile, mais courtois le plus

souvent, n’engendrait pas une volonté chez l’autre de me revoir, de

discuter encore, de relancer ou de lancer un début d’amitié. Je n’en ai

par souffert réellement, travaillant avec des Ombres, avec leur

grandeur, je veux dire Les Pléiades. Et j’avoue qu’un Rimbaud,

qu’un Baudelaire avec leurs écrits, avec leurs biographies, leur

contact quotidien de bureau ou de table me semblaient plus proches,

plus vrais qu’un grand nombre de littéraires dont j’avais pu serrer la

main.

423


Nobel

Valéry était un Nobel tout désigné. Son œuvre, sa

symbolique dégagée de toute considération financière méritait

quelque part l’intérêt du jury de Stockholm. Claudel, plus dirigé, à

l’influence religieuse certaine, était beaucoup plus discutable quoique

... ce qu’il a fait pour le théâtre sa puissance et son génie, aurait pu lui

conférer l’attribution royale. Et le jury ayant pris conscience, un peu

tard, de ses deux bévues n’aurait pas balancé longtemps en résignant

Perse de crainte de se tromper une nouvelle fois. Quant à Malraux,

balançant avec Beckett, le jury a préféré l’audace et le risque à la

sécurité qu’offrait notre grand écrivain.

Littérature comparée

Les comparaisons ne se font pas à travers les siècles, mais

ce font sur des époques identiques

Vir-Homè

Ra - Cor

Radi - Rim

Sten - Flau

Pas - Des

Euripide - Sophocle

424


ce qui veut dire ...

qu’à certaines périodes, il est possible de développer son

cerveau d’une certaine manière.

D’où l’importance de l’aspect extérieur, du contexte.

Confession

Il est vrai, je n’ai jamais été capable sur la période de

jeunesse, et sur la période adulte quelques années plus tard d’associer

l’acte d’écriture au comportement artistique voulu. Côtoyer autrui,

discuter, appartenir à des clubs où à des associations, partager en

quelque sorte son quotidien avec l’ami, le confident ou le frère m’a

toujours semblé quelque chose de puéril et d’inconvenant. Je n’ai

jamais ressenti le besoin d’échanger, d’exprimer la réalité du moment

ou d’étudier le concept littéraire de l’autre. Car mon immense pâture

a toujours été la lecture des chefs-d’œuvre classiques. J’ai vécu en

quelque sorte avec des auteurs morts et me suis imprégné de leurs

œuvres, plus d’ailleurs que de leurs biographies qui me semblaient le

plus souvent incongrues de pénétrer. Je n’y voyais qu’un effet de

voyeurisme déplacé et refusais d’aller outre. En revanche, l’étude du

poète Arthur Rimbaud est difficile à séparer de son comportement de

425


vie. Mais j’avoue que le pinaillage dans le détail où des analyse

sordides sont possibles, me laissent assez indifférent.

Je suis donc resté assez sauvage, assez offside c’est-à-dire à

côté, sans véritablement m’engager auprès de personnes physiques.

J’ai vécu dans une sorte de cocon ou tour d’ivoire pour employer une

expression connue.

Inflation de G.P.

Demazet parle de Heurtebise* et lui décerne l’identité de

grand poète, idem avec Hetzel, Clairvaux, et Franck Lozac’h.

Ma liste semble plus restrictive, j’ignore même si des “

arrivées ” comme Roubaud, Deguy, sont en vérité des G.P.

C’est le temps, c’est l’utilité, l’emploi d’autrui qui décidera

de cette pseudo certitude.

Il faut être Grand poète devant l’Éternel. Est-ce suffisant

pour être édité par Gallimard ? ...

plus sûr.

Deux Dieux valent mieux qu’un. Dieu et le St Esprit ... c’est

426


Ça risque d’être un peu court pour Gallimard ... toutefois.

*Vital.

*

Je n’ai jamais été spécialement distant, sauvage, refusant à

tout prix quelconque relationnel poétique ou artistique, mais je dois

reconnaître que je n’étais pas un homme de mon temps, intégré dans

un principe littéraire déterminé, désireux de participer à tel ou tel

mouvement de mon époque. J’ai essentiellement produit en

exploitant les auteurs de La Bibliothèque de la Pléiade, c’est-à-dire,

des ultras classiques, des gens tombés dans l’immortalité de

l’écriture. J’y ai ajouté tous les autres classiques exploitables ou

possibles à trouver dans les collections basiques bon marché. Cela

représentait déjà des centaines d’ouvrages, de chefs-d’œuvre à lire ou

à intégrer.

Vingt ans après se sont écoulés et je puis dire

qu’aujourd’hui je travaille avec des auteurs confirmés mais vivants,

tels Roubaud, Deguy et Bernard Noël. J’ai même téléphoné à

l’Académie Française pour qu’ils m’envoient la liste des quinze

derniers lauréats du Grand prix de poésie.

427


Demain, parviendrai-je peut-être à écrire avec de jeunes

auteurs remplis de zèle et de vitesse, quand je ne serais plus qu’un

vieux monsieur gris et tremblant ?

La grande poésie

ou du moins ce que prétendent les critiques en analysant la

poésie moderne - la définition qu’ils en donnent n’a que peu

d’importance. Ils disent : Monsieur Untel est - grand poète, il produit

de la grande poésie.

Le problème réel est de savoir ce que vaut son travail -

exemple. Que vaut Guillevic face au Directeur du CERN, face à un

Nobel de Physique, - quelle est sa compétence, son aptitude, ses

limites, ses potentialités ? Qu’a-t-il réellement fait ? À quoi sert-il ?

Son utilité ? Sa convertibilité ou utilité sociale, en création de

richesse ?

Lui-même quand il pense, que vaut-il ? Le poids de son

esprit, de son âme pour employer un langage poétique ?

Moi, je le prétends, le poète est peu, est faible, se situe en

dessous, et jamais on pourra intégrer la complexité du haut technicien

428


ou de l’homme de science. Ce qu’il fait est quasiment inutile. Il

prétend, il croit, mais cela est de la prétention stupide. En vérité, il est

assez nul, et est jugé comme tel par le public, par les médias qui le

rejettent, et n’en ont que faire !

Il y a pourtant une solution, c’est le travail, c’est l’emploi de

lettrés à temps plein dans le secteur poétique.

valeurs.

C’est l’exploitation de leur intelligence en synergie de

Lisez un poème, où est la difficulté ? En quoi cela peut-il se

comparer avec un téléphone numérique ? C’est en dessous, n’est-ce

pas ? C’est Moyen Âge, c’est passé, c’est dépassé, c’est sabots ou

fer-à-cheval, c’était utile, comparable autrefois, mais aujourd'hui cela

n’est plus, fini, ne m’intéresse plus, etc.

Autrui

L’outil autrui ne m’est guère utile. Je n’ai pas besoin de

l’autre dans sa façon, dans son apparat, sa manière d’être ou de se

comporter. Je ne l’utilise qu’à des fins d’écriture, de production,

d’extractions. Cela est détestable de penser de la sorte, d’oser

429


l’inscrire ... et pourtant. Je ne parviens pas lors du contact de la

conversation, à comprendre, à m’imprégner de sa substance, il n’y a

que superficialité, qu’insignifiance, qu’apparat, que volonté de

statuer sur une pseudo personnalité. C’est le plus souvent une image

détestable et fausse. Ma préférence va au livre, et la capacité

personnelle pour tenter d’intégrer sa propre vérité.

Avec la parlote, il y a gaspillage ; avec l’écrit, il y a

l’instruction. Et je ne parviens pas à comprendre comment le

relationnel artistique s’avère si nécessaire pour la grande majorité de

mes contemporains.

Bis repetita

Ce que je puis détester, c’est cette mauvaise foi devant la

vérité, c’est l’accumulation évidente de preuves, de constructions

impeccables, responsables et certaines, et toujours le mensonge en

échange. Le non, non, discret et moqueur, “ il se trompe, cela n’est

pas ”, et pourtant c’est l’œuf et le bœuf, c’est gros, c’est énorme. Je

le répète, la poésie obtient des résultats inférieurs aux résultats

mathématiques. Elle si situe en dessous, ne peut comprendre, ne peut

suivre, n’offre pas les mêmes possibilités de développements

intellectuels.

430


Et les poètes festonnent, ricanent, ondulent, continuent à se

prendre, se surestiment dans leur prétention circulaire,

s’autoproclament, se gargarisent d’eux-mêmes, se lisent et se relisent.

Aucun ne peut envoyer un homme sur la lune quand toute la NASA

résoudrait le problème du sonnet.

Mais comment leur dire ? Comment oser penser froisser les

ailes de ces papillons ? Car ces messieurs sont ultrasensibles, se

vexeraient. Pourtant l’immense majorité des gens prétend qu’ils

écrivent des conneries, des fadaises et des insignifiances. Mais

taisez-vous. Il se pourrait qu’un inconnu se soit glissé dans votre

entourage, et vous en veule d’oser vous exprimer de la sorte ...

Note poétique

Eluard le grand poète, avait en lui une équivalence de grand

peintre surréaliste.

La pensée de René Char intègre une vérité, une analyse, une

nouvelle définition de la réalité, de sa réalité et en ce sens, le poète

431


égale le philosophe. Il perçoit une vérité, et il l’exprime dans un

nouveau langage.

Aragon était un intellectuel.

Je veux dire : le G. P. n’a pas constamment une personnalité

méprisable, et pourtant le public le rejette et l’ignore. Ce qui est

dommageable pour l’image de la discipline littéraire.

*

Se prévaloir d’obtenir un résultat extraverti dans le secteur

poétique découle d’une fable utopique.

En poésie, rien n’est possible. Nul ne veut éditer, nul ne veut

lire, cela n’intéresse personne. C’est le “ Allez voir ailleurs, cela ne

me convient pas ”, c’est le “ Je ne lis pas, j’ai autre chose à faire. ”

Courir, faire du zèle, avoir la bouche en cœur, faire le gentil,

le caressant, ses civilités, etc. Pourquoi ? Se transformer en un petit

télégraphiste zélé ! Pourquoi ?

432


Je dis : il faut considérer les structures réelles de la poésie,

n’en rien attendre, mais travailler pour soi avec l’espoir, l’espoir que

quelqu’un daigne un jour jeter un regard condescendant sur votre

travail. Et cela est bien suffisant.

Ce n’est pas raté : c’était impossible. C’est traverser un

désert de 500 km avec une cruche d’eau dans la main. C’est la mort

assurée, c’est l’échec de Baudelaire, de Mallarmé et confrères. Mais

leurs vraies réussites, c’est encore leur ouvre, leur postérité, leur

génie reconnu, utile, transmis, puits de pétrole, moyens

d’apprentissage et de pénétration.

*

C’est vrai, je n’ai jamais pu réellement être un artiste, un

poète vagabond, un être léger insouciant, rêveur, cherchant amitiés et

longues conversations pour débattre sur tel ou tel auteur.

J’ai travaillé avec des livres - rarement avec des biographies

de littéraires morts. Et le paradoxe de mon écriture, c’est que je n’ai

eu besoin d’accomplir des relations artistiques pour développer mon

aptitude. Le progrès s’obtenait par analyse comparative, par volonté

utopique d’imiter les meilleurs, pas cette constance de désir de

433


produire, de changer, - transformer, en vérité par le souhait incessant

de se construire.

J’ai donc délaissé tout le volet relationnel. Mais sur

Montauban, sur Toulouse, aurai-je réellement eu la possibilité de

côtoyer des littéraires utiles à ma formation ? Entendez-moi, je ne

critique pas leur potentialité, je ne sais pas la juger.

Mon système basé sur une maximisation de soi, sur un effort

soutenu et constant d’apprentissage, de productivité, de rentabilité,

un jargon détestable qui aurait fait se hisser les cheveux sur la tête de

plus d’un poète, ne répondait en rien aux critères, aux méthodes

d’autrui. Je l’ai très vite compris, et j’ai préféré appliquer mon

principe détestable peut-être égocentrique, mais que voulez-vous ! Il

me fallait agir. Et le temps, la vitesse de l’autre ne répondait en rien à

mes exigences.

J’étais un auteur d’abondance et non pas de relationnel, de

causeries, d’échanges. J’étais dans l’action de moi-même, accaparé

par mes propres problèmes de formation, de déshabillage de

structures, de compréhension de l’invisible. J’avais besoin de

découvrir, et je savais qu’aucun poète ne m’aurait aidé à pénétrer les

434


lois et les règles cachées. La plupart ignoraient totalement à quoi je

faisais allusion lorsque j’essayais de leur en parler.

435


Journal 98

La poésie n’y parviendra pas, elle n’en a pas les moyens.

Son écriture complexe, fermée, élitique, inaccessible, ne peut

s’ouvrir au plus offrant.

Elle est à côté, agréable divertissement, oui, oui, on sait,

essayez-vous à quelque chose, nous vous comprenons, et nulle vérité,

nulle utilité réelle. Vœux du baptême.

Je me sais impuissant, incapable, inapte. Même en

poursuivant les meilleurs, je ne puis. Et je comprends la

mathématique, et là, c’est atroce, horrible. L’écart est trop important

si je puis comparer les deux disciplines.

*

Ce qui m’angoisse ou me laisse perplexe, c’est encore cette

analyse détestable que je puis avoir de la poésie, la toisant fort en

dessous de ce que l’on peut faire aujourd’hui dans notre civilisation.

Il s’agit peut-être d’une gageure de ma part, d’une incapacité réelle à

discerner avec objectivité la réalité de la chose, mais j’insiste, et ne

436


vois dans la poésie aucune possibilité réelle à concurrencer les autres

secteurs de l’intelligence ou de la créativité humaine.

Comme l’on parle de “ vieille race ”, “ de décadence ”, je ne

puis voir dans la poésie de moyens d’aller outre. Je ne prétends pas

que la poésie n’avance pas, elle avance mais certainement pas à la

vitesse de la science ou de la technique appliquée. Sa croissance est

fort raisonnable, cela va doucement, cela s’essouffle et le progrès est

le plus souvent imperceptible.

*

L’art poétique se caractérise selon Valéry par une

“ Sensation d’univers [, par] une tendance à percevoir un monde ou

un système complet de rapports. ”

Le poème prétend aussi intérioriser le réel, et le transformer

à sa convenance, selon son ordre, sa vérité et son système - principes

dont on pourra douter qui ne reposeront sur aucune vérité rationnelle,

mais qui seront perçus par la confraternité sensitive.

“ Je perçois les mêmes choses que vous ”,

et ils sont peu les amateurs d’art à s’exprimer de la sorte.

437


*

Comment les poètes amateurs pourront-ils relever le défi des

scientifiques professionnels ! Quand le moment sera donné de

comparer les valeurs réelles, absolues, comment l’intelligence

poétique pourra prétendre accéder aux complexités de l’aptitude

scientifique ?

Les produits organisés, obtenus, de la technologie auront

atteint un degré tel que les plaquettes des artistiques seront des pets

de lapin, des résultats insignifiants, en comparaison.

*

L’aptitude poétique ne permet pas de pénétrer la complexité

scientifique, comment pourrait-elle ajouter sur la science ? Elle se

situe en dessous, hélas !

*

Le poète ne possède pas la complexité de la pensée propre

au philosophe. Discours plus simple qui passe par le sensible, le plus

souvent, proche des peintres, fabrique des images.

438


Le philosophe au langage plus difficile.

Le poète produit un fruit, esthétique, sucré, rempli de soleil,

avec une structure interne complexe. Le lecteur mange le fruit, en tire

de la saveur, et cette saveur déterminée est nourriture indirecte,

nourriture toutefois.

(CF les Grenades PV)

*

Le jeu d’épreuves des Fleurs du Mal annoté

substantiellement de la main de Baudelaire est monté à 3, 2 millions

de francs 98 à Drouot. L’État a prélevé.

Il y a quelques semaines sur une télévision française, l’on a

vu une machine capable de reproduire à 1 ou 2 exemplaires des

ouvrages rares et fragiles. Ces copies sont mises à la disposition des

chercheurs ou des universitaires.

439


Rajouts 99, 00 et 01

La poésie m’est toujours apparue :

Marginale, inutile et de faible portée.

Cet outil “ obligatoire ” m’a constamment apparu d’une faiblesse

sociale aberrante. Est-ce seulement un agréable divertissement pour

les beaux esprits ?

*

Rencontré Demazet que je n’avais pas vu depuis près d’une

année. N’a que fort peu changé, a un peu grisonné, du poids peutêtre.

J’essaie de lui montrer mon CD ROM 98, fait semblant de ne pas

le voir, se tourne vers son armoire et en sort des livres édités par

ROUGERIE, qui ne sont pas même massicotés. Cherche

véritablement à évincer les techniques nouvelles d’édition, et se

positionne sur la façon ancestrale d’imprimer des textes. Considère

toujours le livre comme étant un bel objet, mais ne semble pas se

soucier de savoir si le contenu vaut l’habillage :

440


Pourquoi mettre un petit pois dans un écrin de satin ?

Vient tout juste de sortir un nouveau bouquin à compte d’auteur

que j’ai entrevu dans son armoire, dont il n’a pas voulu me faire la

primeur. La fixation sur son nouvel objet doit expliquer le rejet qu’il

s’impose concernant un produit autre et différent.

“ Le mien est bien, le vôtre ne m’intéresse pas. ”

Difficile d’engager la conversation sur les grands poètes, me

parle de Patout et de Christine Mottey auxquels il consacrera un

numéro spécial Montauriol. La prétend “ grande ”.

Je l’interroge sur le problème des banlieues, des arabes, et lui

demande ce qu’il en pense. Se positionne sur la raison de

Chevènement et dit qu’il faut punir. N’envisage pas le retour, mais

parle d’une république en danger, toutefois.

L’heure tourne, arrivé à 18 h 15, j’en ressors à 19 h 10, lui jurant

de payer ma cotisation de 100 F pour la revue.

441


Jabès

L’œil de l’aiguille est crevé par un fil.

L’étang invente la volupté de dormir sur soi-même.

Rivés à elle, les forçats, en marchant, font tourner la terre. On

reconnaît le mort à l’arrêt qu’il provoque en tombant.

Une ombre dans le désert est synonyme de vie.

Et tant d’autres. Superbes idées ou remarquables aphorismes.

Production

Ce qui semble difficile avec la production poétique, c’est de

constamment parvenir à renouveler son système d’inspiration. Quoi

que l’on fasse, quoi que l’on essaie d’obtenir, on ne propose le plus

souvent que des variables ou des dérivées de soi-même. Les grands

thèmes de son écriture sont déjà exploités, et penser, repenser

autrement c’est toutefois travailler dans une même tendance, avec

une même couleur. Il faut donc éviter d’être ennuyeux, et cela est

quasiment impossible.

442


L’on prend véritablement conscience que le système

d’exploitation ou d’extraction de la pensée obéit à des règles et des

lois totalement différentes de celles employées pour l’écriture de

roman ou de la prose. Il y a principe de synthétisation de conglomérat

intérieur qui permet à la structure de sortir ou d’arriver quasi

nettoyée. C’est une sorte de miracle qui n’en est toutefois pas un,

mais doit obéir à des principes cachés encore inconnus.

Ce qui peut expliquer les faibles quantités proposées par les

poètes. J’étais sidéré d’entendre Philippe Sollers, prétendre que

Dante était le plus grand écrivain Italien, tandis que ce dernier ne

possède en quantité qu’un seul volume de Pléiade. L’on me

rétorquera que la quantité ne fait jamais bon poids, ce qui est parfois

vrai, l’on observe toutefois une inspiration exceptionnelle chez les

numéros 1 tels Balzac, Hugo, Picasso, Mozart, Einstein. Il y a à la

fois richesse et variété dans l’œuvre obtenue.

*

Comment eût été considéré Balzac s’il n’avait produit que 5 livres ?

Et Victor Hugo si son œuvre poétique s’était limitée à 10 000 vers ?

443


Je vais vous le dire : on aurait comparé Balzac à l’auteur des

Diaboliques en prétendant que l’autre était plus pénétrant, plus subtil

dans son écriture. Et Victor Hugo à Leconte de Lisle, mais il n’aurait

pas été possible de prétendre VH à la première place de la poésie

Française.

Certains s’offusquent de l’abondance, mais l’abondance associée

à la diversité dénote un esprit puissant et riche, inspiré, solide et

travailleur. Il ne faut donc rejeter et mépriser comme un dandy du

XIXe ou comme un nobliau tuberculeux et fragile s’essayant à l’art

de l’escrime ou face à un pirate assoiffé de sang.

*

La suffisance d’autrui n’est pas ta nécessité. Ne t’en réfère pas à

la capacité de lecture, ou d’assimilation de l’autre pour déterminer ce

qui doit être ton travail, ta production ou ton Œuvre.

Car l’Autre prétendra toujours que tu as bien assez, s’en référant

essentiellement à sa capacité de mémorisation. Car pour l’Autre, ta

place dans son estime, c’est 1 parmi 100 000. Il ne t’accorderait que

quelques pages, ce qui, en vérité, est logique, si l’on considère ce

qu’il lui faut savoir, apprendre et utiliser.

444


Gide

A-t-on proposé une étude psychanalytique de la sexualité de Gide ?

Espace du multiple, du dialogique, de l’ambivalence œuvre-vie.

Madeleine : passion exclusive qui passe par la dénégation de

toute relation sexuelle.

L’originalité du roman, qu’on retrouvera de manière presque

analogue dans La Porte étroite, c’est le pari par lequel le

renoncement du désir apparaît non point comme refoulement du

corps mais comme demande d’une relation d’autant plus absolue et

totale qu’elle évite la dimension sexuelle.

Autre événement radical : Madeleine brûlera toutes ses lettres

(ce qu’il avait de plus précieux au monde) en apprenant le départ de

son mari pour l’Angleterre en 1917 avec son amant, Marc Allegret.

Les Faux Monnayeurs : le livre se caractérise surtout par la

technique radicale de la “ mise en abysse ”, déjà expérimentée

précédemment : le roman dans le roman. La narration tourne

circulairement sur elle-même puisque son personnage principal,

Edouard, écrit une fiction, - Les Faux Monnayeurs - sans y parvenir.

445


Ce jeu de miroirs n’a rien de gratuit ; il a pour but d’introduire dans

l’univers romanesque ce que Gide appelle : “ indice de réfraction ”

qui permet à la fois de déjouer la linéarité de l’intègre et

d’introduire tout un jeu de distanciation dans la perception du

lecteur. Cette technique fait de Gide le véritable fondateur du roman

moderne, tout à l’opposé du roman psychologique ou naturaliste.

Elle sera reprise par le nouveau roman, qui en fera le moteur d’une

révolution esthétique.

L’écriture couchée revient à Eric Marty, chercheur au C.N.R.S.

Ce que les contemporains peuvent retrouver en lui, c’est, audelà

du moraliste et de l’immoraliste, une écriture totalement ouverte

à l’énigme du désir, au questionnement sur soi et à la mobilité

perpétuelle de l’être.

*

Deguy - un cérébral incohérent, mallarméen, philosophique.

Mécanisme cérébral totalement nouveau.

N’est pas capable de faire du beau.

N’en a pas besoin.

446


Construit de nouvelles phases, de nouveaux concepts.

Créer un centre d’études poétiques

Deguy

Mallarmé

Valéry

Rimbaud jeunesse, audace, risque

Le son, la grammaire, le plan P, l’espace d’écriture.

La convertibilité en d’autres arts,

en d’autres sciences,

etc.

Aller outre, ajouter

La poésie est :

marginale, obsolète et inadaptable.

*

passée et dépassée - has been

*

447


Plus producteur d’écriture que poète. Peu enclin au relationnel

artistique. Y perd son temps. Fadaises et niaiseries. Petits souliers et

politesse, courtoisie de salon.

Travaille avec le Livre, les livres, les livres d’autrui, leur

substance, pompe, dérive, prolonge, poursuit, construit, développe,

envisage, suppose, prétend, investit, vérifie, se déplace, se redéplace,

prétend concevoir, cherche ailleurs, en math, veut un principe

évolutif, pense rock, punk, grunch pour ajouter, déplacer, voudrait

transférer cela sur le principe poétique, admire Van Gogh et Sex

Pistols, eux au-delà, différents, sait Rimbaud, rêve d’un nouvel

espace en mathématique, quelque chose d’énorme comme les

probabilités de Pascal.

*

Je ne me suis jamais réellement senti poète à rencontrer des

artistes, à vivre d'une certaine manière etc. J'ai essentiellement

produit ou travaillé de l'écriture, et dans cette écriture il y avait

également de la poésie. C'est assez subtil, je crois qu’il est toutefois

aisé de comprendre ce que cela signifie.

J'aurais pu tout aussi bien travailler de l'économie, du roman

ou de la mathématique,- c'est acte d'intelligence, d'élan mental.

448


Egalement - Le contenu des poètes du vingtième siècle ne

m'était pas utile. J'étais plus enclin à étudier de l'Antiquité, de la

Bible, du Coran, du dix-septième ou du dix-neuvième... Alors ?

Pourquoi s'encombrer d'outils que l'on n'utilisera pas ? Ou dans la

suite peut-être, mais dans l'instant - non ! Alors pourquoi ?

*

Est-il réaliste d'espérer obtenir un résultat dans le domaine artistique ?

Ma poésie a-t-elle un avenir terrestre ? La réponse semble "non", hélas !

Je m'en irai, en laissant peut-être sur le WEB ma complète accessible à

tous, en supposant que le Site ne sera pas évincé rapidement. L'ensemble

est à la Bibliothèque Nationale de France. Je trouverai d'autres structures

d'accueil, -des Médiathèques- certainement. Mais que faire ? Subir !

Comme tant d'autres ! Qu'en sera-t-il de la distribution et de la

hiérarchie, là-haut, plus loin ? Une immense révolution avec de

monstrueux oublis, en espérant d'exceptionnelles séances de rattrapage...

*

Que peuvent les poètes face aux hommes de science ?

Intelligence pure.

449


Comment les hommes de science considèrent-ils le travail des poètes ?

*

La théorie des Oubliés

Existe-t-il un patrimoine littéraire, pictural, musical, scientifique qui

croupirait chez les particuliers dans des caves ou des greniers, et

n'aurait jamais pu être accessible à l'ensemble - refusé, rejeté par la

critique, oublié dans les aléas de l'existence ?

Pour les poètes, cela semble possible. Mais pour les mathématiciens

? Pour les inventeurs, certainement. De grandes idées n'ont peut-être

pas connu les applications quelles méritaient.

Ô génies inconnus !

*

La puissance d'écriture est en contradiction avec le relationnel

poétique.

D'un côté, l'on déploie une force cérébrale imposante avec des

applications lourdes, de l'autre il ne s'agit que de civilités, de grâces

aimables et sourires courtois

450


*

Des poètes. Chacun bat sa propre monnaie, et se prétend riche

comme un petit seigneur dans sa Cité. Mais nul ne veut de sa

monnaie, et elle n'est pas convertible en quoi que ce soit.

*

Je n'ai jamais spécialement dû apprécier le relationnel artistique - les

uns, les autres, les discussions insignifiantes, les paroles de salon, les

m'as-tu vu, les petites phrases, etc. J'y perds mon temps, je m'y

agace, - c'est du maniérisme de préciosité, de la fausse éducation

avec des " Je vous présente "... Ha ! bonjour... enchanté etc.

Je travaille avec des auteurs - des livres - des Pléiades, des

Collections construites, je prends, j'exploite, j'applique, je dérive -

activité cérébrale -

*

Plus producteur d'écriture que poète. Ne ressens pas l'utilité du

relationnel.

451


Me gaspille avec autrui, me construis avec les Livres.

Côté littérature, battre des ailes ou faire le pan... Pas tellement mon

truc.

Cherche essentiellement à ajouter, extraire, dériver, condenser,

déplacer, reconsidérer, prétendre.

Avec du risque, de l'audace intellectuelle, du " autrement ", du" plus

loin ".

*

Quelle affreuse incompréhension ! Ce rejet éternel, cette incapacité à

offrir un travail poétique aux éditeurs qui puissent leur plaire. Je

n'aurais jamais cru que le domaine littéraire était si difficile à percer.

Je pensais qu'une sorte de logique basique de vérités et de bon sens

aurait suffit à crédibiliser son aptitude. Je n'ai jamais connu un si

grand décalage entre une vérité et une perception de vérité. C'est

Brigitte Bardot qui passe pour un laideron. Inexplicable !

Misère de l'être humain qui quémande le savoir et constate son

impuissance !

452


Nature de l'homme : - que puis-je ? et c'est la fin.

L'immense désarroi : cela et rien de plus.

Douleur, tristesse et conscience du rien, de l'insignifiance, du peu.

Grand Cri de désespoir.

*

- Que peut-on faire ?

- Il n'y a à rien à faire ! C'est passé, dépassé, cela n'intéresse plus

personne.

Vouloir s'activer, courir à droite, à gauche, - cela n'engendre rien.

C'est la poule qui bat des ailes et veut apprendre à voler ! Nulle

possibilité, nulle chance !

Ca ne marchera pas. C'est la galère inutile. C'est agir pour ne rien

obtenir. Il suffit de comprendre. C'est simple.

*

453


Relationnel poétique : maniérisme et courtisanat de salon. J'y perds

mon temps. De plus, ils n'ont aucun pouvoir. Cela ne débouche sur

rien de concret. Et le niveau de discussions est faible. Alors ?

Le problème est de parvenir à crédibiliser sa vérité poétique.

Comment mettre dans la cervelle l'Autre la perception vraie de

l'objet littéraire ? Comment peut-il se dire : " Bien sûr, cela est. Il n'y

a pas de doute. Je suis dans l'évidence. " Car il prétend le contraire, il

lit, analyse, réfute le texte proposé.

*

Tu veux te soustraire de l'obligation poétique, de

l'affreuse nécessité de rencontrer les uns et les autres, d'accumuler les

niaiseries et sourires de politesse, d'aller la bouche en fleur, gentil et

bien propret. Toi, ton principe, c'est de produire, de travailler par

frottements, d'exploiter l'autre, le génie - le grand frère, ou le maître

es lettres. Tu en as tiré des livres avec le concours indirect d'autrui.

Ce sont des béquilles ou c'est un chevalet !

Te voilà donc satisfait dans l'immense solitude de toimême,

jouissant uniquement de ce monologue de circonstance !

bravant tes interdits, te permettant d'aller outre sans être dans la

454


nécessité de devoir la moindre justification à quiconque ! Mais cet

isolement, ce principe autarcique dont tu te repais t’éloigne du monde

vaste et coloré de la littérature française ! tu perds des amis d'une

importance extrême, qui te conseillant, t'expliquant

tes défauts t'auraient permis de rectifier le sens de ton travail !...

Rien n'éveille en toi la soif de partager, de donner, de lire,

d'assister à des réunions, - de t'investir auprès d'autrui. C'est ça : tu es

un autocrate, un nombriliste satisfait d'un onanisme cérébral.

Tu devras payer. Le prix ? - L'immense oubli, le rejet, le

livre fermé, le cédérom dans son emballage, le" Je-ne-veux-pascliquer,

cela ne m'intéresse pas ", et toi sur ton rock de solitude,

tambourinant avec tes petits poings de poète, tu soupireras : " Je suis

un incompris ! je suis un incompris ! "

*

Me prétendre posséder des idées serait fort audacieux de ma

part ; je n'ose écrire que des lancées giclent ici et là, et m'imposent à

appliquer les faibles ressources dont la nature m'a doté. Je n'existe

que par mes incapacités : - incapacité à obtenir un bonne page

littéraire ; - incapacité à crédibiliser mon produit auprès d'autrui. Je

455


suis un détestable raté, nourri à la sève de l'égocentrisme,

constamment absent. Et voilà pour la malédiction ! et la damnation,

peut-être !

Je n'ai donc nul espoir, nulle possibilité de me mieux

faire - têtu et breton, je le resterai !

Pourtant combien d'années d'abstinence, de nuits dans

l'espoir utopique d'obtenir un quelconque résultat ! Et pour toute

réponse - le rejet, le refus, le mépris de l'autre ! Quel autre ? -

L'éditeur, évidemment !

Voilà un mal désespéré qui continue à se nourrir de

sa propre souffrance. Il n'a rien à écrire, disent-ils indirectement.

Tout cela n'est que foutaises et insignifiance ! Qu'il aille voir

ailleurs !

Je me mets à côté, en marge, - j'avance à ma vitesse,

je ne pénètre pas la stuc ture littéraire d'accueil. Je vis dans mon

délire poétique, piétinant, prétendant, supposant je ne sais quelle

aptitude ou capacité dont nul n'a que faire. Je me gave de mes livres

pour finir par une indigestion de moi-même ! Encore de pures pertes,

et des attentes infinies !

456


L'indifférence de l'autre ?... Je parviens à m'y

habituer. Je détermine les faiblesses de mon pouvoir. Suis-je naïf ou

cynique ? N'ai-je pas uniquement décidé de m'en référer à ma propre

logique, sans l'autre, sans les autres, sans les critiques ?

*

Il est facile d'être un grand poète, il est difficile de

transmettre cette vérité à autrui.

Facilité d'être, difficulté d'apparaître.

Je n'étais pas artiste, relations de salons, contacts avec

les uns et les autres, potinière et concierges, - j'étais celui qui produit,

qui extrait hors de soi de la substance d'écriture.

Autrui existait évidemment mais par son Œuvre, par

son Génie, par son aptitude à m'offrir des références d'imitations et

d'apprentissage.

Je ne tirais aucune utilité du relationnel littéraire, seule

la Pléiade était moyen d'avancée personnelle. Je dis Pléiade, mais

457


j'entends également Gallimard, ou tout nom important de la

littérature française ou mondiale.

Je travaille avec - Paz, Celan, Zanzotto, Borges, Cluny

etc. avec des ouvrages, des recueils, mais les hommes m'indiffèrent.

La Muse du poète ne se soucie guère de la réalité. Le

poète moins encore. C'est essentiellement la partie imaginative,

audacieuse et risquée qu'il doit exploiter. La redite de la Nature,

l'observation du vrai et son application par l'écriture, même dotée

d'un style remarquable ne sont que des représentations d'imitation.

Cela est compris et entendu mais la matière ainsi redéfinie n'a guère

d'avenir de lecteurs.

Il faut supposer de nouveaux concepts, inventer, quitte à

passer pour un incompris. Ça casse ? - Tant pis ! Vers la tentative

intellectuelle. " La volonté d'ajouter et d'aller outre. " Personne ne

comprend, personne ne suit ? Qu'importe ! Sont ici les changements

et de l'évolution.

*

Mauriac écrivait que la vanité des poètes venait de leur

incapacité auprès d'autrui à se crédibiliser à leur juste valeur. C'était

458


effet de compensation - volonté de faire voir - se placer au-dessus

pour trouver sa place réelle.

Un environnement défavorable annihile une œuvre, la

réduit aux fruits de l'arbre torve, - maigreur du tronc, acidité des

fruits, produits ratatinés sur eux-mêmes. La grasse terre, le bon

jardinier c'est la certitude et la jouissance de l'abondance - c'est la

beauté de l'équilibre ! Le règne d'un Parfait. Bel arbre, je te

contemple !

Les bons écrivains font de bons livres

Les grands écrivains font des chefs-d'œuvre

Les génies n'écrivent pas toujours de bons livres,

pas toujours de chefs-d'œuvre, mais la patine de leurs

écrits se transmet aux générations futures qui s'instruisent,

s'aiguisent, ajoutent sur ce qui est.

*

Quel est le but de la fausse sympathie dans le relationnel

poétique ? Elle est un masque mensonger, et ceci est très loin de la

pureté de l'âme, du vrai littéraire, de la pensée la plus claire pour

accéder à l'idéal d'écrit.

459


Faut-il se complaire d'un jeu absurde, de faux semblants

? Est-ce là la seule possibilité du relationnel de l'un à l'autre ?

Je rencontrais des auteurs, - je veux dire des livres. Mais

le contact poétique ne m'était d'aucune utilité.

Autre vitesse, autre quantité, autres objectifs.

*

Le poète, petit, chicane, se prévaut, persifle et méprise. Il

prétend à un rapport de force à l'idem du lutteur qui s'échauffe, se

gonfle, et veut par une impression s'imposer face à l'adversaire. Belle

intox ! qui ne dure guère, car la construction d'un combat ou d'une

œuvre nécessite de bien plus imposantes qualités.

L'isolement

S'isoler et prétendre savoir, prétendre savoir ce qu'est la vérité, ce

qu'est le réel système, la meilleure méthode d'investigation

intellectuelle ----) le prouver par l'application qui fait gain - voyez :

j'ai raison, -mais jusqu'à quand ? Car s'isoler, c'est ignorer ce qui se

460


passe à l'extérieur, c'est recevoir les informations autres de manière

ouateuse, édulcorée, aseptisée.

Quelle alarme intérieure peut prévenir pour signifier : " À présent,

c'est assez ! Retourne !

Va vers les autres. Au contact ! Côtoie. Frotte-toi ! Repense par

l'autre "

Car c'est remettre en cause le modèle fondamental que l'on s'était

construit, c'est bousculer une prétendue sagesse.

*

Faut-il côtoyer les poètes ? Les avoir pour amis ? Écouter leurs

dires ? Leurs méthodes de vie, de travail ? Leur façon de concevoir le

vrai ? - Quel vrai ? - Le leur !

Si certains accèdent au sublime du langage, l'immense majorité

patauge dans la médiocrité de l'écrit. Mais les pataugeurs se prévalent

d'être d'excellents nageurs. Et comme l'opacité entoure le critique, - il

ne peut apprécier le vrai et commet des erreurs de jugement.

461


Le temps sur le temps, critique après critique, analyse après

analyse - un certain dévoilement - mais est-ce certain ? - permet de

dégager une forme de vérité. Car des écrits d'une immense

importance demeurent, il se peut, cachés à tout jamais dans l'antre de

l'oubli. Et derrière ces écrits étaient les " vrais poètes ", je veux dire

ceux dont la postérité aurait dû être assurée.

Comment faire ? Que décider ? Il faut aimer. Aimer les rencontrer

au-delà de l'inutilité, du vrai - par amitié - pour le contact ? Mais le

public pense-t-il de cette sorte ? La désaffection pour la poésie

prouve le contraire.

*

Je peux écrire de la poésie mais j'ai de grosses difficultés à faire "

poète ", à vivre avec des artistes, à lire mes textes, à exister en public.

Je me sens " mal " avec les autres. Le contact poétique m'apparaît un

bassin rempli de couleuvres d'eau, où tout est donné à la fluidité, à la

fuite. Rien n'est rationnel, quantifiable, évident, clair. Tout est

interprétable, variable à l'infini, personne n'a réellement raison ou

réellement tord. Tout est possible dans la détermination du vrai, et le

vrai se déplace.

462


Ecrire de la poésie, produire une œuvre ne m'ont pas permis de me

fortifier en vérité. Je suis dans la crainte, dans le " mal " être, - je n'ai

absolument pas confiance en moi.

M'exprimer en public m'apparaît épreuve insurmontable. Ce qui

pose de réels problèmes puisque la poésie ne s'achète pas mais

s'écoute parfois dans des espaces clos. Je dois contourner le problème

en utilisant un diseur...

*

Je suis essentiellement un poète de chambre, un poète de bureau, et

je travaille avec les œuvres d'Autrui. Je lis Autrui, j'aime le toiser, le

quantifier avec sa complète, j'ai besoin de le tenir entre mes doigts

pour le comprendre. Toute sa substance créatrice est fixée là,

à l'intérieur. De nombreuses années ont été nécessaires pour obtenir

ce résultat, et j'essaie de l'accompagner dans sa démarche

intellectuelle et artistique.

Rencontrer un poète une heure, - dépenser 300-400 francs de

déplacement, aller sur Toulouse ou Bordeaux, accumuler de la

fatigue pour le plus souvent communiquer difficilement est de faible

intérêt.

463


J'espère peut-être par le NET et l’e-mail obtenir de nouveaux

contacts. Mais cela me semble peu. J'ai constamment eu devant mes

yeux la Pléiade ou la collection Bouquins, qui offraient des

possibilités étonnantes de quantification d'autrui. L'écrivain, le poète

ou le philosophe apparaissent avec leur vérité de vie, leur panorama

d'œuvre. On y trouve un ramassé, un condensé vrai qui propose le

meilleur de l'auteur. Le relationnel littéraire exprime l'indifférence, le

rejet ou le mépris. L'auteur vous ignore ne vous connaissant pas ou

étant dans le besoin de s'assumer soi-même n'accorde que peu

d'attrait à votre personnalité.

*

Je ne crois pas avoir été capable un jour d'écrire un bon livre. Ce

qu'on appelle " le bon livre ", bien vendable, conforme, construit, prêt

pour l'édition, et méritant un succès de librairie.

*

Je ne suis pas un poète de l'amitié, d'un mouvement artistique,

d'une association, - je suis essentiellement un poète d'œuvre, et j'aime

les œuvres d'autrui.

464


Rencontrer un poète, ce n'est pas comprendre un demi pour cent de

ce qu'il est, mais le lire, intégrer sa poétique, c'est le mieux pénétrer,

c'est aller dans sa sensibilité, dans son mécanisme cérébral d'action.

L'intelligence artistique est de second ordre. Ce qui importe, c'est

l'objet poétique - CAD le poème.

Il est vrai que le copinage, la présentation, la préférentialité ne

peuvent s'obtenir que dans le contexte du contact humain. Autrui

pense différemment, et intentionnellement ou pas essaie de vous

limiter à son propre système - le plus souvent attentisme et plaquette

de 200 vers tous les quatre ans.

J'évite le tortillard de la poésie pour prendre le TGV de l'efficacité.

J'aurais certainement tord quelque part, car je risque de rater des

relations importantes mais j'au un tel travail à accomplir... je suis

dans l'obligation de choisir, de décider et de sélectionner.

Il reste 80 000 lignes dactylographiées - en comptant petitement - à

numériser. Disons 24 à 30 mois de travail. Je possède encore des

centaines de feuilles manuscrites à transformer. Je souhaiterais

également produire de nouveaux concepts, agir avec des auteurs

inconnus, exploiter des sources intimes qui n'ont pas pu être captées.

465


Je poursuis l'évolution de l'œuvre, et je prépare mon Site WEB sue

lequel je vais proposer une quarantaine d'ouvrages.

Où trouver le temps de la causette ?

*

Faut-il vivre avec les poètes ? Appartenir à des associations ?

Accomplir de l'action littéraire ? Être, développer un mouvement ou

se construire soi-même ?

Faut-il faire Œuvre, ou appartenir à son temps ?

Dépendance ou indépendance - l'un et l'autre par alternance ? Estce

compatible ?

Les îlotiers, les nombrilistes, les masturbateurs cérébraux.

Toute grande œuvre se conçoit dans la solitude.

*

466


Faut-il converser avec les poètes ? Et avec lesquels d'ailleurs ?

Quand je songe à mon ignorance, à mon passé avec ses trous de

gruyère ...

L'esprit me dit : jette-toi vers l'avenir. Conçois avec des supports

nouveaux. Discute, vis, rencontre...

La pensée synthétique répond : Comment, avec qui et pourquoi ?

*

Un poète ne pourrait-il pas signer des lithos de poèmes à un nombre

limité ?

Wislawa Szymborska

*

- Aimable badinage - le plus souvent esprit prose - C'est

l'organisation du texte qui prétend vers*. Mais l'ordre des mots, le

contenu ne semblent pas poétiques. Esprit de travail de manchettes,

de " et toc ", - billet pour périodiques.

467


*Écrit en lignes inégales. De grammaire, de composition

littéraire, il n'en est point.

Je ne sais quelles gens, De la mort sans exagérer.

*

J'ignore véritablement ce qui resterait de mon travail, si je venais

à disparaître. La complète serait du moins accessible - enfin la

complète ou sa restriction. La poésie,

CAD le cœur vibrant de l'œuvre conviendrait peut-être. Mais nul

ne lit ce genre littéraire, alors ?

Je crois posséder actuellement 5400 poèmes :

J'entends tous recueils confondus : de L'huile fraîche à Suites/

Relances IV ~ 45 recueils

Période 1978-2000

+ Psaumes 1ère version 150

Psaumes Seconde version 150

Sourates 100

Divers 50

468


Poèmes de L'Ancien Testament 150

soit 600

Oui, une quantité religieuse importante existe également.

*

Conceptions de singularités

Qui possède le vrai ?

Le moi, le monde, les mots

C'est la manière dont est traitée la thématique qui détermine la

spécificité de l'auteur.

Cette accumulation de coups a-t-elle permis d'accéder à un niveau

dit de " Grand Poète " ?

Le poète lui-même généralement le prétend, la critique parfois.

- Le coup poétique

*

469


Une charge combinatoire synthétisée d'évocation et de sensibilité.

Le vrai sur du court ---)

Le oui-autrement.

Nécessite une grande part d'intuition et de travail de l'inconscient.

Action de l'esprit.

L'identité personnelle liée à l'introspection.

*

Les ratés prédestinés dont parlait Stéphane Mallarmé...Il est

quasiment impossible d'espérer en utilisant l'outil poétique de

parvenir à crédibiliser son œuvre auprès d'autrui. Par autrui, j'entends

le public, l'éditeur, la famille, les proches ou soi-même également.

En vérité consciemment ou à notre insu s'opère l'œuvre qui elle

prouve avec certitude et de manière irréfutable que les applications

littéraires ont fait gain.

La transmission du produit n'assure en aucun cas la crédibilité de

l'auteur. Mais que faire ? Faut-il se lamenter, se plaindre ou gémir ? Ou

470


puiser en soi une énergie toujours renouvelée qui offre une construction

durable et certaine du travail obtenu ?

Poésie : faible et peu.

*

Accélère et amplifie.

*

The poetry attitude. L'esprit de la poésie ! Quelle audace ! Quelle

outrecuidance ! Comment peut-on se prévaloir d'en pouvoir discourir ? La

poésie aux mille têtes, aux mille faces, d'hier, d'aujourd'hui et de demain.

Au-delà des temps, des civilisations, des frontières - s'associant à la

peinture, à la philosophie, à tant d'autres disciplines encore, si libre et

mouvante, rigoriste ou lyrique. Qu'est-ce que la poésie ?

Il faut donc ouvrir les Pléiades, les Collections, écouter les

chanteurs, écrire soi-même des poèmes. Car la poésie est affaire

d'ensemble - elle est une immense mosaïque mondiale.

*

471


La poésie de la fin des années 70 n'était pas spécialement une poésie

de l'amitié ou du relationnel. Elle était une poésie de la formation, de

l'extraction et de l'apprentissage dans les Anciens.

Je fouille sur Internet, et je trouve un article d'Esteban consacré à la

poésie Française 50, 60,70. S'y débattent plus d'une centaine de

poètes publiés. Que seront-ils dans 30 ans ? Dans un siècle ?

Des milliers de personnes ont participé directement ou indirectement

à l'activité littéraire contemporaine en France. Elles prétendaient,

savaient, persiflaient, ironisaient, rejetaient les petits médiocres qui

honteux ou piteux leur offraient leurs recueils. Quelles traces

laisseront ces personnes ?

Puis une liste de 120 poètes plus solide composée de valeurs certifiées :

Bonnefoy, Bosquet, Butor, Césaire, Chédid, Deguy, Esteban, Frénaud,

Glissant, Guillevic, Jaccottet, Bernard Noël, Pichette, Pleynet, Reda,

Jean-claude Renard, Claude Roy, Sabatier, Stéphan, Tardieu, Thomas

etc.

Qui seront les grands poètes ? Utiles, indispensables ? Qui ?

472


Et d'autres peut-être, rejetés, oubliés, seulement connus de l'Au-delà

possédant la certitude du futur...

*

Nul résultat poétique n'est possible sans assistance financière. Il est

vrai que certains poètes n'écrivent que fort peu, et sans difficulté

aucune peuvent exercer une activité autre.

*

Poète travaillant avec des livres - des Pléiades, des génies, de grands

auteurs, du phosphore concentré dans un volume, mais pas poète de

civilités, de causeries, de relations artistiques -

- poète de chambre, de tour d'ivoire, replié sur soi-même, à la pensée

réflective - Avec le temps, mon comportement changera-t-il ?

*

J’ai trouvé sur Internet l’esquisse d’un travail d’étudiant qui cherche

à classifier les différentes formes de l’imagination. Il s’appuie

également sur un ouvrage assez complexe : Les structures

473


anthropologiques de l’imaginaire chez Denod. Je reproduis ici

l’endroit référencé.

1992 Les Structures anthropologiques de l’imaginaire, Dunod, 11ème

édition, Paris, pp.480-491 La thèse de Durand est ambiguë : à la fois il

dit que le matériau qui porte les images, est inerte "le sémantique se

défait, ou se durcit en sémiologique" et aussi il dit que les figures de

style participent au dynamisme général. "La rhétorique est bien cette prélogique,

intermédiaire entre l'imagination et la raison" Voici quelques

citations donc, qui vont structurer mon travail :

"Il nous faut revenir maintenant sur ce trajet, dans lequel le

sémantique se défait, ou se durcit en sémiologique, dans lequel la

pensée se fige et se formalise. Nous avions déjà remarqué la place

qu'occupe le langage dans ce processus de formalisation, nous avons

vu que la syntaxe est au fond inséparable du sémantisme des mots.

Mais c'est maintenant que nous pouvons dégager la signification

d'un tel phénomène : le discours nous apparaît entre l'image pure et

le système de cohérence logico-philosophique qu'elle promeut,

comme un moyen terme constituant ce que nous pouvons appeler,

puisque nous avons adopté une terminologie Kantienne, un "

schématisme transcendantal ". Autrement dit, c'est la rhétorique qui

assure le passage entre le sémantisme des symboles et le formalisme

474


de la logique ou le sens propre des signes. Mais ce schématisme,

bien loin d'être selon la définition kantienne une " détermination a

priori du temps " est au contraire une détermination a priori de

l'anti-destin, de l'euphémisme qui va teinter, dans son ensemble,

toutes les démarches de formalisation de la pensée. La rhétorique est

bien cette prélogique, intermédiaire entre l'imagination et la raison.

Et ce rôle d'intermédiaire entre le luxe de l'imagination et la

sécheresse syntaxique et conceptuelle se manifeste par la richesse de

la rhétorique. […] Autrement dit, le mot n'est réel que parce que

vécu dans un contexte expressif, engagé dans un rôle métaphorique,

le sémiologique n'a de valeur que par référence au stylistique

d'abord, et finalement au sémantisme, non l'inverse. Et cette "

translation " élémentaire de toute rhétorique n'est rien d'autre que la

propriété euclidienne de translation, car la rhétorique comme la

logique s'exprime et se pense en termes d'espace. Comme c'est

l'espace qui est la forme de l'imaginaire, de l'anti-destin, c'est la

métaphore qui en est le processus d'expression, ce pouvoir qu'a

l'esprit, chaque fois qu'il pense, de rénover la terrminologie, de

l'arracher à son destin étymologique. Arrêtons-nous de nouveau à

l'antithèse et à son corollaire rhétorique l'hyperbole et son cortège

de pléonasmes. Nous avions déjà montré comment au sein des

structures schizomorphes s'esquisse cette rhétorique antithétique et

la logique diaïrétique de l'exclusive 1. Nous avions vu que l'exclusive

475


antithétique s'installe dans la représentation par grossissement,

hyperbolisation des symboles figuratifs des " Visages du temps ".

Cette exclusive issue d'un régime polémique de la représentation,

fondé sur la Spaltung, est l'âme de l'argumentation socratique,

platonicienne, aristotélicienne aussi bien que cartésienne 2, et hante

de son manichéisme implicite la majeure partie de la pensée de

l'Occident C'est pour cette raison de coutume et d'autorité que

Bleuler considère le style dualiste du " malgré que" comme normal

par rapport aux autres styles de pensée. Mais nous allons une fois de

plus montrer que le processus euphémisant par antithèse et

hyperbole n'est pas l'apanage de la saine raison. N'avions-nous pas

déjà constaté les penchants pathologiques du rationalisme 4? Nous

allons voir comment, en s'exprimant, le Régime Diurne de

l'imagination achemine l'expression vers une rhétorique dont les

figures classiques d'antithèse et d'hyperbole ne sont qu'une espèce de

condensé formel. […] La figure expressive, et spécialement la figure

de rhétorique, est la réduction à une simple syntaxe, de cette

inspiration fantastique profonde, dans laquelle le sémantisme se

dépouille peu à peu du contenu vécu qui l'anime pour se réduire

progressivement à un pur procédé sémiologique et à la limite forme

l: car un " dessin" est déjà sur les marches du signe et l'on sait

comment on glisse de l'expression pictographique à des moyens

d'expression de plus en plus formalisés. Quant aux structures

476


mystiques elles nous dévoilent le style de l'antiphrase, de

l'euphémisme proprement dit. Nous ne reviendrons pas sur la genèse

de l'antiphrase par le procédé de redoublement des images et la

syntaxe de double négation. Alors que le style de l'antithèse

découpait dans l'espace fantastique le schème du retournement, c'està-dire

de la symétrie simple par rapport à un axe, le style de

l'antiphrase et la syntaxe de double négation dessinent le schème de

la symétrie dans la similitude : L'on peut induire en effet toute une

géométrie du redoublement des figures à partir de l'imagination de

l'emboîtement des images. Mais le style de l'antiphrase garde la

trace sémantique du processus de double négation, il est le triomphe

stylistique de l'ambivalence, du double sens. C'est en même temps et

sous le même rapport que les épines de la rose deviennent

messagères du parfum. Il n'est pas besoin d'insister sur les esquisses

pathologiques d'un tel style que Bleuler admet d'emblée comme le

style pathologique par excellence.[…] Ainsi par la rhétorique et ses

figures nous voyons peu à peu se défaire le sémantisme du figuré.

Domaine intermédiaire, la rhétorique est elle aussi le lieu de toutes

les ambiguïtés. C'est peut-être la raison pour laquelle son étude a été

négligée au profit des épistémologies qui semblaient s'intéresser aux

processus formels dépositaires de l'exclusive, à la logique et aux

mathématiques. Et c'est au moment même où l'imagination tombait

en discrédit dans la pensée occidentale que le terme de rhéteur

477


devenait lui aussi péjoratif..." Gibert DURAND 1992 Les Structures

anthropologiques de l’imaginaire, Dunod, 11ème édition, Paris,

pp.480-491

*

Autant produire, travailler, écrire me semblaient fonctions utiles,

autant rencontrer, tournoyer autour des uns et des autres

m'apparaissaient actions superficielles ne débouchant jamais sur

quelque chose de concret.

*

Peu de littérature étrangère, peu d'antiquité, peu de XVIIe siècle dans

les Lettrines de Gracq.

*

Je suis avec les poètes, avec leurs œuvres, avec leurs génies mais je

ne suis pas avec leurs personnes. Ce qu'ils sont m'indiffèrent. Ce qui

m'importe, c'est ce qu'ils font.

478


L'état poétique se caractérise par une excitation de l'esprit nécessitant

des applications de langage - c'est un besoin d'applications.

Percevoir le monde par la sensation est un principe incomplet - ce

rapport entre les choses ne s'obtient pas dans la lucidité réelle mais

dans une approximation de vibrations.

Les choses telles qu'elles m'apparaissent.

En vérité, je fabrique de nouveaux rapports entre les choses - c'est

audace, risque, extrapolations. Je n'ai aucune certitude que ces

combinaisons de langage, d'accords nouveaux puissent plaire, -

répondent à un possible reconnu par Autrui.

- Ceci est tentative, du donner à voir. Je vous l'offre, cela vous

conviendra-t-il ?

Déterminer les limites de ses forces cérébrales.

L'outil poétique ne serait qu'un moyen d'applications et de

vérifications.

479


La nature ou le support étudié, un prétexte assez insignifiant. Le

contenu poétique serait de faible portée. L'intérêt résiderait dans la

valeur du résultat obtenu.

Actuellement la poésie m'apparaît comme étant affaire de langage -

c'est-à-dire de constructions grammaticales autres, elle n'est plus

analogie, correspondance, substitution d'un monde observé à un

monde idéal.

Ma pensée va aux algébristes - et je pense à Pindare, Rimbaud,

Mallarmé, Char, Celan, Zanzotto, Deguy et autres...

Je pense Post-Mallarméens.

De grands espaces de croissance m'apparaissent possibles.

Poésie serait la fabrication d'un monde possible, impossible, - serait

une extrapolation de l'imaginaire. Elle propose la vision d'un monde

reconstruit avec du langage humain.

Elle est une situation pensée par l'application humaine. Elle n'est en

rien une vérité - c'est un principe de subjectivité.

480


Elle est caresse, évasion, délire, extrapolation etc.

Elle se définit par le langage, par le rapport des mots aux autres mots

dans le champ limité du poème. Au-delà de ce champ, le vrai peut

être différent.

Le lecteur est celui qui dit : oui à cette vérité limitée.

Si le lecteur dit non, le poète peut toutefois avoir raison.

Elle serait l'expression de

---) L'Unité fondée sur l'analogie (?) Elle exploiterait le principe des

correspondances pour la déterminer et l'expliquer ? Cette théorie

romantique reprise par Baudelaire m'apparaît aujourd'hui avec les

progrès réalisés dans les découvertes de la physique totalement

obsolète.

Le langage complexe serait plus encore la représentation de l'activité

mentale des neurones et des synapses - c'est-à-dire du système

nerveux - langage parfois incohérent, difficile avec des sauts, des

illusions, des structures étonnantes encore à considérer.

481


Dédale verbeux : quels sont les mots qui peuvent s'associer les uns

aux autres ?

Travail de la mémoire avec incohérence pour prendre le risque

d'arranger après sélection différents éléments.

Le langage complexe serait une représentation de l'activité de l'esprit.

19 02 2001

*

Mort de Charles Trenet.

Essentiellement sa période 36 - 58, puis la créativité devient moins

crédible

Le père de la chanson qui a été cherché le Swing, là-bas.

Immense poète populaire.

La mer : 4 000 versions !

482


L'Académie française a refusé Charles Trenet !!! Quand je considère

l'amour qu'il a prodigué à la France, à ses villages, à son patrimoine,

à ses traditions, ce refus est misérable.

*

Le vrai des entités - des poètes de la Pléiade qui jamais ne m'ont

quitté. Les œuvres constamment devant mes yeux - à comprendre, à

reproduire, - s'inspirer de, dans -

*

Problème de jeunesse - 78 ----) Comment Rimbaud, Radiguet,

Lautréamont ? Comment ?

Produire, extraire, appliquer, imiter et survivre à la mort,

poursuivre au-delà. Comment ?

*

L'idée serait d'avoir à sa disposition les cinq cents plus grands

poètes du monde, les cinq cents plus grands écrivains, romanciers,

philosophes etc.

483


Un immense patchwork - œuvres principales ou complètes - et

de travailler avec ces outils exceptionnels - pour comprendre,

apprendre et appliquer.

*

Le talent est de l'habillage. Le génie doit être débarrassé de sa

gangrène pour être mieux utilisé par les générations futures.

Il faut transmettre du dépouillé nouveau, utile.

*

Écrire est essentiel, paraître poète ridicule. Paraître ? - Ce sont des

foutaises de représentations, des amabilités de civilités. En vérité,

ceux qui ne possèdent qu'une faible énergie mentale se divertissent

de l'habillage littéraire, mais de fond cérébral il n'en est point.

Cette réflexion est à nuancer car grand nombre de littéraires

parviennent dans le relationnel à extraire quantités d'informations

utiles à l'élaboration de leurs propres œuvres.

*

484


Bukowki, c'est un libérateur,

Tu te laisses aller

Tu ne t'occupes pas de savoir si ça te gène ou non,

si ça te bloque

Voilà tu écris - sans te soucier du refus,

de ta morale, de ton interdit - tu y vas

et justement parce que tu y vas, tu trouves

des choses différentes, nouvelles -

Bukowki, c'est Céline en plus -

C'est également la pensée brute de l'esprit

sans nettoyage, sans refonte, sans reconsidération.

Bukowki, une sorte de Villon des temps modernes -

un cousin d'Amérique de Gainsbourg.

*

Je n'étais pas un poète de l'amitié, du relationnel artistique, de la

fréquentation. Je ne vivais pas au milieu d'une cour d'artistes. Ma

poésie n'était pas contemporaine - c'était essentiellement une volonté

485


d'obtenir une œuvre ----) CAD la recherche d'une puissance

d'applications avec ses forces et ses faiblesses.

Mon royaume était la Pléiade, les génies, les grands poètes morts

et contemporains du monde entier. C'était une immense fresque

composée d'êtres exceptionnels.

On me taxera de sauvage, de casanier - j'ai aimé les poètes mais

autrement pour les résultats obtenus et non pas pour le copinage

poétique. Je ne parvenais pas dans la discussion

à trouver du matériel intellectuel intéressant, matériel que j'obtenais

aisément dans les ouvrages ou les recueils.

*

Écrire de la poésie quand les autres travaillent... Sentiment

d'inutilité, de culpabilité, de honte.

Encore... Comment transmettre son produit poétique à autrui ?

*

486


J'imagine une anthologie de la poésie mondiale qui comporterait -

disons - 500 grands poètes -

Latins, Espagnols, Français, Anglais etc. depuis le début des temps.

*

Le rapport à autrui.

La considération de l'autre dans le développement du Moi.

Moi sans l'Autre n'existe pas.

Recherche du Moi sur l'Autre.

" Assis sur les épaules des géants "

Les combinaisons, les synthétisassions, les exploitations des Autres

pour devenir Soi.

Prélever des parts d'Autrui, - les dériver, se les approprier.

Mais est-ce Autrui, ce mâché remâché reconsidéré ? N'est-ce point

travail de l'esprit

avec rejet, dérivabilité, symbolisation, simplification, rajout ?

----) La part de l'Autre !

487


*

Rien ne distingue un poète d'un autre poète. Qui est-il ? Que vaut-il ?

C'est l'expectative

la plus absolue, l'ignorance totale.

Certes il y a quelques plaquettes. Mais est-ce possible de juger de son

aptitude avec ces trois essais ? C'est donc l'amitié, le degré de

sympathie qui permettra de prétendre déterminer la capacité de

l'auteur.

Certains, séducteurs, se frottant avec beaucoup d'amabilité

parviennent à se crédibiliser auprès d'autrui. Combien de temps dure

la rosée ? car tout s'évapore aux premiers rayons de soleil, à la

lumière du temps.

*

Moi qui ai tant aimé les œuvres, je me demande encore pourquoi je

n'ai jamais su attacher de l'importance aux hommes ! Je veux dire aux

poètes, à leur personne, à leur contact, à leur 3D.

488


Baudelaire vivait parfois à mes côtés quand tel poète montalbanais

n'était qu'un quidam.

Des catalogues, des Pléiades, des collections mais de littéraires

jamais ! - Pourquoi ?

*

Que puis-je espérer ? Quelles sont les limites permises par ma

potentialité ? Ici-bas, qu'est-ce ?

En synergies d'intelligence avec sélection.

Le chemin, le choix, l'utile - malaxés dans une variabilité

personnelle.

*

Poète de l'ombre, poète de l'œuvre, caché, en dehors de la structure

littéraire d'accueil - cherchant à construire - à se construire.

Poète ou écrivain travaillant avec des outils-Pléiades, des listings de

catalogues, essayant d'exploiter l'énergie d'autrui, se frottant - c'est çà :

489


agissant également par aimantation - synthétisant, dérivant, proposant

une condensation de la page relue.

Je crains le plus souvent de m'embourber dans des structures

littéraires où il faut se taire, se faire discret, attendre poliment, ne pas

être tireur de couverture, rester humble, modeste, - en rien se

prévaloir de sa personnalité, écraser en vérité.

Jamais sur ma première période, je n'ai souhaité rencontrer de jeunes

poètes ou de jeunes écrivains. Le tutoiement y est de rigueur. : " Tu

as tort. Tu es comme nous. Tu te prends, mais en vérité, il n'y a rien

dans ton travail. Reste modeste " etc.

J'avais besoin d'appliquer avec des auteurs exceptionnels - Rimbaud,

Radiguet, Lautréamont et d'obtenir à ma manière des résultats

littéraires. L'œuvre de jeunesse est faite :

Une vingtaine de recueils, un Journal, un roman, une pièce de théâtre,

des exercices techniques.

Sera-t-elle comprise ? Est-ce réellement l'essentiel ? Un autre travail

m'attend - c'est l'œuvre de l'adulte, et je m'y attelle sérieusement.

490


*

La crédibilité de la compétence passe par la reconnaissance de l'écrit.

*

En poésie, le talent n'a pas d'avenir. En revanche, le génie a de la

durée - une certaine durée.

*

Je viens d'apprendre la mort d'André du Bouchet par Internet. Aucun

média n'en avait ailleurs fait allusion. J'attache une grande

importance à sa disparition. Je travaille actuellement sur un recueil

dont le titre pourrait être Pensées sculptées influencé par son style et

son contenu : l'ajour.

Page d'accueil d'un site consacré à André du Bouchet :

D’entrée de jeu, quand on ouvre les livres de poésie d’André du

Bouchet, une certaine logique de l’objet imprimé surprend : le

format du livre, exceptionnellement vaste : le blanc des pages occupé

par le texte de façon lacunaire, une apparence de blanc inondant,

491


couvrant - entre les lignes, entre les mots, entre les lettres même - ;

l’absence d’indication de genre littéraire et de pagination... De cette

première vision procède le sentiment que, sur ces pages, ce sont des

restes du poème qui ont traversé on ne sait quels conflits. En même

temps, ces “ vestiges ” construisent l’espace de la page, ils lui

donnent sa monumentalité propre.

Cette impression court tout au long de l’œuvre : Dans la chaleur

vacante (1961), Ou le soleil (1968), Qui n’est pas tourné vers nous

(1972), Laisses (1979), L’Incohérence (1979), Rapides (1980), Ici en

deux (1986),...désaccordée comme par de la neige (1989), Axiales

(1992).

On sait d’André du Bouchet que son activité universitaire, qui s’est un

temps exercée aux États-Unis, n’a pas été possible sans le maniement

conceptuel de la langue anglaise. La langue française, en revanche, qui

est celle de sa poésie, serait celle du “ rapport sensible. ”

“ En français, dit-il dans un entretien, collant à ce que j’éprouve, je suis

sans maîtrise. ”

Il s’agit là d’une volonté de quitter le texte discursif et clos, pour

aller “ vers (son) risque ” selon le mot de René Char, et selon le

désir fréquemment exprimé par les auteurs contemporains. Citons un

492


morceau de Laisses qu’il est possible de reproduire sans trop de

trahison typographique : J’aime / la hauteur qu’en te parlant / j’ai

prise / sans avoir / pied.

La syntaxe, ici, n’est qu’à peine rompue par le découpage des vers.

Ailleurs, elle est, le plus souvent, mise à mal par la fragmentation,

par la fulgurance lacunaire qui peut être le propre d’un éclair de

langage ou bien l’effet d’un retranchement - écart, déchirure, éclat,

perte : J’écarte - pour l’éclat. / [...] / ... coupant dans le muet.

L’écriture d’André du Bouchet, comme le dit Pierre Chapuis, “ est

concentration et abandon, action tant menée que subie, présente et

non représentée, incontrôlée foncièrement, quelque désir qu’on en

ait, hâtive et exigeante, toujours en avant d’elle-même ”. Une

écriture aux antipodes de la spontanéité ou de l’automatisme, bien

qu’elle revendique l’absence de contrôle. Cette contradiction fait

tout le prix des textes d’André du Bouchet qui sont bien à l’image du

mode de lecture qu’ils exigent : moment d’affût, de marche et de

vacance, de retour, d’arrêt (au sens de la tension maximale du chien

de chasse, ou de celle de la main du dessinateur).

Mais c’est là surtout une poésie du concret, de la matière brute, des

éléments et de leur relation : la terre, l’air, la pierre sèche, la

lumière, l’eau. Le monde se fonde sur des constituants tenus pour

493


essentiels et qui incluent dans leur substance les mots qui les

nomment. Ces derniers sont traqués, dirait-on, jusqu’à ces instants

où ils cessent précisément d’être signes, pour incarner une recherche

prométhéenne de la poésie (songeons à Francis Ponge) qui n’est pas

sans dispenser quelque effroi : ... poème qui effraie comme l’air.

Cette avancée dans le vide propre à l’espace poétique est

constamment doublée par une méditation sur l’art (Giacometti dans

Qui n’est pas tourné vers nous , Tal Coat dans peinture , 1983) et

par une pratique de la traduction (le Joyce de Finnegans Wake ,

mais surtout Hölderlin et Celan).

Une écriture aux antipodes de la spontanéité ou de l’automatisme...

...une poésie du concret, de la matière brute, des éléments et de leur

relation : la terre, l’air, la pierre sèche, la lumière, l’eau.

19 avril 2001, 21 h 17

La ministre de la Culture Catherine Tasca a salué jeudi en André du

Bouchet, décédé jeudi dans la Drôme à l'âge de 77 ans, ''l'un de nos

plus grands poètes'' et un ''admirable serviteur de la langue

française''.

494


''Il y a maintenant un demi-siècle, ce grand ami de Reverdy, de Tal

Coat, de Giacometti, s'était lancé à corps perdu dans l'aventure

poétique'', souligne la ministre. ''Depuis son premier recueil, il n'aura

cessé d'approfondir le mystère de la parole, et de l'éclairer pour nous

dans une oeuvre dont l'exigence l'apparente bien souvent à Mallarmé. ''

Rappelant également son travail de traducteur, Mme Tasca observe

qu'André du Bouchet était ''un poète sans cesse à l'écoute de cette

voix unique qui, par-delà les siècles et les frontières, parle aux

poètes du monde entier.''

Né en 1924 à Paris, André du Bouchet, partageait son temps entre

Paris et la Drôme, délivrant une oeuvre rigoureuse, mariant une

écriture opposée à la spontanéité à une poésie sensible.

En 1966, il avait également participé à la création de la revue

L'Ephémère qu’il dirigera jusqu’à son ultime numéro en compagnie,

d’abord, de Yves Bonnefoy, Jacques Dupin, Louis-René des Forêts et

Gaétan Picon, que rejoindront Paul Celan et Michel Leiris.

Outre des écrits poétiques, notamment ''Dans la chaleur vacante''

(1962), il avait publié des traductions, allant de Shakespeare à

Joyce, en passant par Holderlin, et des méditations sur l'art

(Giacometti dans ''Qui n’est pas tourné vers nous'', Tal Coat dans

''Peinture'').

495


André du Bouchet, de la "poésie suspendue" au fracas des mots

PARIS, 19 avr (AFP) - Une parole tantôt suspendue, tantôt roulant

en éboulis jusqu'au fracassement, telle est la poésie abrupte,

émaciée, "montagnarde" d'André du Bouchet, Grand prix national de

la poésie (1983), mort jeudi à l'âge de 77 ans.

Auteur de quelque 25 recueils d'une rare exigence, assumant le

risque d'être incompris du plus grand nombre, André du Bouchet

était aussi un traducteur respecté de l'anglais (Shakespeare, Joyce),

de l'allemand (Holderlin, Celan) et du russe (Mandelstam).

Considéré par ses pairs comme le vrai continuateur de Mallarmé par

la signification de sa démarche qui faisait de la poésie "non le

poème, mais la tension même vers une parole", il évoquait le silence,

la tension sourde ou le fracas des éléments.

Dans sa vie, comme dans ses livres, le verbe était rare, précis.

Depuis la publication de son premier recueil, "Air", en 1951, André

du Bouchet était hanté par le souci de "peser de tout son poids sur le

mot le plus faible jusqu'à ce qu'il éclate et livre tout son ciel".

Ami du poète Reverdy, il était aussi l'intercesseur des peintres Bram

Van Velde, de Tal Coat et de Giacometti, avec la conscience aiguë

que l'évidement des formes, les blancs, les espaces, rendaient ces

formes plus percutantes encore.

496


D'où des recueils, non paginés, ponctués de blancs pour évoquer le

cheminement de mots, parfois isolés, qu'il lançait comme des flèches,

avant de les faire éclater, en constellations, ou en "éboulis".

De "L'Incohérence" à "Laissés", en passant par "Dans la chaleur

vacante" (Prix des critiques en 1961) ou ses "Carnets", les images

empruntent au mouvement et aux éléments leur "pouvoir

rudimentaire": l'eau, le glacier, la paille, les cailloux, l'air, la masse

terreuse.

Le mot, la langue ou plutôt les langues (apprises auprès de

gouvernantes allemandes, d'un grand-père paternel américain, d'une

grand-mère maternelle ne parlant que le russe et le yiddish) s'étaient

emparés dès l'enfance d'André du Bouchet, né à Paris le 7 mars

1924. En 1940, il fuit la Normandie pour Pau, emportant pour seule

lecture le dictionnaire de grec "le Bailly".

Puis, il s'installe aux Etats-Unis, devient bachelor, puis master of

arts à Harvard en 1948, rencontre Reverdy, dont l'influence marque

ses premiers pas en écriture. De retour en France, il participe, de

1966 à 1971, à la revue l'Ephémère dont le premier numéro est

consacré à Giacometti, un ami proche.

Au début du mois d'avril, alors qu'il était alité, sa femme, la poétesse

Anne de Staël, avait fait une lecture publique de son dernier poème,

un hommage à Louis-René Des Forêts, disparu en janvier.

497


"S'il happe le mot, s'il se prend ou s'il s'en prend au mot en

l'émaciant, disait-elle alors, ce n'est pas pour le garder pour lui,

mais pour le rendre, le tendre au lecteur. Et pour lui, le don n'a de

sens que s'il est reçu, pleinement reçu."

*

" La figure mythique de l'éditeur toutes antennes déployées vers un

balbutiement littéraire est un vestige " - Jean-Marc Roberts Pratique

et métiers de l'édition.

Si le nouveau est dans l'écrivant, comment fait-on pour le reconnaître ?

L'expérience ne permet pas de critiquer de nouvelles singularités.

Il y a des viviers de singularités où les esprits underground

convergent.

*

La poésie est également un extraordinaire laboratoire de langage où

le doute, le risque et l'interdit sont de mise. Le poète, dans sa liberté

absolue, associe, déplace et repense l'ordre de son vrai - vrai qu'il

sera le plus souvent le seul à comprendre. Génie parfois pour les

498


générations futures, ennemi de ses contemporains, il dirige son

propre orchestre de son idéal réinventé, chef d'orchestre sans public

aucun.

Le grand malade, le grand souffrant, l'éternel incompris etc...Mais

certains atteignent l'essence du langage et se placent dans la

hiérarchie des littéraires aux premières places, devant les romanciers

et les écrivains qui passent pour des baratineurs ou des accumulateurs

de lignes.

Pindare, Baudelaire, Mallarmé, Verlaine, Valéry, Perse - essence de

langage, lente macération pour accéder à un objet unique et sublime !

Et quel esprit de sélection, de choix, de refus - conscient ou

inconscient - de subtile application pour enfin obtenir dans quelques

occasions de leur vie le joyau hautement ciselé !

*

La crédibilité contemporaine est-elle gage de haute poésie ?

Paroles de sauvage

499


Ce n'est pas un problème de relationnel avec les poètes, c'est un

problème d'utilité du contenu.

La question se pose de cette façon : avec quels auteurs de qualité

puis-je travailler ? J'ai besoin de leur substance pour comprendre,

appliquer, dériver, exploiter. Quel langage me permettra de trouver

des solutions de progrès ou d'avancée poétique ? Puis-je prétendre

d'ailleurs en être capable ? Ne suis-je pas avant tout un piètre

applicateur de troisième catégorie ?

*

Faut-il se complaire d'un m'as-tu vu, d'un oui, je fais des ronds de

jambes, de sourires faussement naturels ?

Quand je considère la richesse inépuisable de la civilisation, -génies

de toutes sortes - grands scientifiques, grands artistes et grands

hommes - je m'inquiète de savoir ce que je puis tirer de

communications locales et de manifestations littéraires qui en

découlent.

Comment gérer cette immensité ? Cette richesse inouïe ? Tous ces

êtres remarquables qui mériteraient quelque attention, l'on ne peut

500


leur concéder que quelques instants de reconnaissance. Faut-il

espérer tout lire, tout comprendre, tout intégrer ? Quel chemin

personnel balisé par sa propre expérience semblerait le plus judicieux

à emprunter ?

Que représente la biographie dans l'œuvre d'un auteur ? Trois fois

rien. L'on ne s'inquiète pas de savoir si tel poète, dans l'obligation

d'exercer une activité professionnelle a pu en faire pâtir son œuvre.

Ne restent que les recueils.

*

Pourquoi préfère-t-on s'intéresser à un poète mort ? Tout simplement

parce qu'il est plus aisé de le toiser avec sa complète, avec ses forces

et ses faiblesses, avec sa finitude en réalité. De son vivant, l'on ignore

ses limites, ses aptitudes réelles.

*

Déstructurer, restructurer le langage autrement.

*

501


Les poètes se prétendent exclus, - ils ne le sont pas. Les éditeurs ont

fait des efforts surprenants pour mettre à la disposition du public des

œuvres exceptionnelles à prix modique. Mais le public ne lit que fort

peu, ou lit à sa suffisance. Quand ont été intégrés les grands poètes de

la Pléiade, écouté les poètes chanteurs, -quand les autres façons de

concevoir la poésie - cinéma, publicité, nature, revues etc.. ont été

exploitées, les amateurs de lecture saturés d'images n'ont plus guère

envie d'acheter encore de nouvelles structures grammaticales

compliquées et illisibles.

Avec 200/300 poètes, l'on parvient à construire sa suffisante bibliothèque

mentale. Quelle place reste-t-il pour les nouveaux auteurs ?

*

" dans le calme écrasé des cavernes et des naufrages

phosphorescents, où fusent et lévitent des soleils captifs " (Georges

Duthuit)

Les livres m'ont considérablement instruit. Le contact des poètes ne

m'a été d'aucune utilité. Le génie, la richesse, l'essence optimisée se

trouvaient dans les recueils pour un prix modique.

502


*

Le critique dit à l'artiste : que votre pensée tende vers la mienne.

Frayer avec des poétereaux et des écrivaillons. Va te frotter à la

canaille littéraire !

*

Poulet-Malassis a trouvé Baudelaire, mais a refusé Lautréamont qui

souhaitait que ce dernier voulût se charger de la vente du Premier

chant en Belgique et en Suisse.

Sur les traces de Lautréamont, en Uruguay de Mai à Octobre 1867 -

il ne reste rien.

Satanisme, cruauté, vices, exhibitions délirantes et démoniaques, -

Maldoror, l'antihéros, pervers et démoniaque !

L'on pense parfois à Goya, à Sade, à Baudelaire, à Nietzsche, à

Bacon pour comprendre le personnage Lautréamont.

Existe-il une étude psychanalytique de Lautréamont ?

503


*

Faire poète : se fourvoyer dans l'inutile pour y chercher le mépris et

l'humiliation.

Agiter une paille dans un verre d'eau :

- Regarde, on dirait des vagues !

(Avec de l'eau gazifiée, le problème ne se pose pas.)

La supplique littéraire :

*

Va-t-il me reconnaître ? Ai-je ? Sera-ce suffisant ? Comment faut-il

faire ? Supplier, espérer ?

...Le zèle avec de la retenue.

504


Poésie

Bien malin qui pourra prétendre savoir ce qu'il en sera de la poésie,

de son avenir, de ses sujets, de ses techniques d'applications et mieux

encore des poètes qui la produiront.

Je crains que les structures poétiques lentes et incapables, écrasées

par l'opacité de la critique évincent des auteurs de haute qualité

quand certains esprits remplis de zèle littéraire mais dotés de faible

compétence parviendront à se glisser dans le gotha du moment.

Il va s'en dire que cette canaille littéraire, sobriquet dont les affublait

Baudelaire n'a la durée que de la rosée et disparaît au premier soleil

de la vérité.

Mais la place est prise, la parole acerbe, et celui qui n'est pas doté

d'un pourtour de langage ou qui préfère ne pas polémiquer se

retrouve exclus ou renvoyer aux rencards de l'indifférence.

*

Le milieu poétique ne m'attire pas du tout. La structure poétique

m'apparaît obsolète, remplie de maniérisme, se caractérisant par ses

insuffisances d'actions. Tout y est difficile, rien n'est possible.

505


Lenteurs, butées, blocage, système hiérarchique interdisant l'avancée

rapide, l'extension ou la croissance. Principe de préférencialité basée

sur le vieil âge etc.

Mon parcours solitaire se nourrit des plus grands génies de la

Pléiade, et non pas de cette solidité de sable contemporaine.

Il est vrai que quelques personnes vivantes demain seront

immortelles - il serait bon de les côtoyer - mais qu'importe ! Où sontelles

? Qui sont-elles ? Le travail de recherche risque de me coûter

fort en servitude zélée. Tant d'êtres supérieurs ayant produit hier ou

avant-hier m'attendent et sont prêts à m'offrir leurs œuvres pour

quelque francs !

Pourquoi irai-je m'enquérir de ces êtres vivants tandis que ma poésie

se nourrit exclusivement de poètes morts ?

Mais j'avance, et d'ici à peu les auteurs contemporains m'apporteront

certainement ce qu'aujourd'hui je trouve indispensable dans la

Pléiade ou dans ses éditions consœurs.

*

506


Notes pour Pensées Sculptées

Comment fonctionne l'imaginaire ?

le cerveau ?

Retour vers Neurosciences ---)

Comment perçoit-on son inspiration ?

Les applications poétiques sont-elles judicieuses ?

---) Meilleurs auteurs

---) Mécanisme cérébral optimisé ---) Peut-on changer son mécanisme ?

Dupin ? Char ?

Mieux cerner les mécanismes de l'imaginaire.

Essayer d'approfondir. Eviter la superficialité.

Je propose également : comment j'organise la variabilité

d'applications.

Surgissements ~ lancées mentales - sorties hors du cerveau pour des

applications d'écriture.

507


Notions d'éjaculations mentales.

Mais Surgissements serait aussi la constatation d'ostensions de

résultats à l'insu du créatif lui-même.

Il recevrait un ordre envoyé par une partie de son cerveau, il serait

donc obéissant ---) ne ferait que constater la finalité obtenue.

*

Toutes ces poésies au mètre, au kilomètre, - les mêmes roses, les

mêmes structures grammaticales - je pense aux peintres du dimanche

- Mais que faire ? Comment déstructurer ou restructurer le langage ?

Comment proposer une nouvelle poétique ?

"...Les épées étincelantes constellent mon Aura. Le Moi s'impose ou

dort dans les méandres de la nuit. Jaillissent encore les feux

insoupçonnés de la Raison qui véhiculent çà et là de rougeoyantes

couleurs. Et moi dans le Néant de mon impureté, je jouis

cyniquement espérant encore quelques éclats d'humeur..."

Faut-il proposer de la Symbolique abstraite ?

*

508


À quoi peut bien servir de tenter de se crédibiliser auprès des hommes ?

Quel privilège réel puis-je espérer en tirer ? Je crains de devoir tourner,

tourbillonner, agir avec zèle pour trois pacotilles insignifiantes.

Je focalise mon attention et je persévère avec cette volonté de

construire mon œuvre, d'en solidifier les parties faibles et d'en

espérer de nouvelles extensions.

Je vois les uns et les autres s'escrimant à plaire avec trois petites

plaquettes entre les pinces, souriant, essayant de séduire l'Autre -

CAD l'éditeur bourreau ou critique foudroyant - mais plus reconnu

par sa force extérieure que par son contenu en vérité.

Il est vrai que mon tout s'en retournera au rencard de l'indifférence,

dans les oubliettes du mépris. Mais que fallait-il faire ?

C'est avant tout un bilan d'œuvre que je puis justifier : 5 500 poèmes,

24 anthologies, une Bible de 100 000 alexandrins, un Coran, du

théâtre, un Journal important, des traductions latines, grecques et

religieuses.

*

509


Ce n'était pas une poésie de l'amitié, du relationnel ou de la

communication que je cherchais. Non, je travaillais avec des auteurs

décédés, disparus depuis fort longtemps, mais ô combien présents

dans mon âme. Il s'agissait pour moi d'apprendre, de comprendre, de

m'instruire, d'imiter, de déplacer, de repenser d'une nouvelle manière

ce qui avait déjà été accompli par d'autres.

Je n'étais point sauvage, coupable de marginalisation. Non, j'étais

préoccupé quotidiennement par mes exercices littéraires. Je n'habitais

pas le présent ni l'avant-garde. Je voulais embrasser l'ensemble de la

poésie qui commence mille ans avant Jésus-Christ et qui s'étale

jusqu'à aujourd'hui, au-delà de toute frontière et de toute civilisation.

- l'immense patchwork mondial !

Je cherchais à comprendre, à en tirer des forces, à en rejeter les

faiblesses.

*

En poésie, il n'y a pas de lecteurs, pas de spectateurs, pas d'auditeurs,

pas d'éditeurs - il n'y a que des poètes à peine imprimés, jamais lus -

et essentiellement des œuvres tombées dans le domaine public.

510


Les grands vainqueurs - ce sont les poètes chanteurs qui ont compris

ce qu'était la suffisance sentimentale perçue par tout un chacun.

*

Quand on entre dans le monde de la communication poétique, on se

trouve confronté à des problèmes de suffisance, de susceptibilité, de

préciosité, de mépris, de rejet, d'indifférence...

C'est un poison littéraire.

Les œuvres sont plus intéressantes que les auteurs. Elles sont

dépourvues de scories. Elles sont l'élixir, la synthèse, la purification,

l'optimisation de la potentialité intellectuelle du littéraire.

*

La dextérité du style de La Fontaine

*

Difficultés à extraire de nouvelles inspirations pour remplir

Résidences. Je m'appuie sur Paul Celan. Je prends l'habitude de ces

511


difficultés. L'esprit synthétise, dérive, rejette, refuse - et choisit

parfois des solutions fort déroutantes - faibles ou mièvres - mais cela

a été mâché, sélectionné par l'esprit ! - Je garde, mets de côté et

prétends que plus tard la critique personnelle comprendra ces choix.

*

Poésie d'œuvre mais non pas poésie d'amitiés, de rencontres ou de

relationnels ; poésie de livres, de génies.

Volonté de compréhension, de pénétration.

La méthode appliquée par l'Autre - par les Autres ?

*

Poésie personnelle. - Décoration de sa propre maison.

Comment faire un château digne d'être visité ?

*

Œuvre de jeunesse 78-79

512


Mon problème n'était pas de rencontrer des étudiants en première

année de Lettres ou de côtoyer n'importe quel écrivaillon sous

prétexte qu'il avait édité à compte d'auteur une plaquette poétique.

Non, mon problème était le suivant : comment Rimbaud, Radiguet et

Lautréamont s'y sont-ils pris pour obtenir un tel résultat en si peu de

temps ? Que puis-je espérer moi de ma jeunesse ?

Je devais donc imiter les meilleurs, tout en me souciant des résultats

obtenus par d'autres monstres de la littérature - Camus L'envers et

l'endroit, Gide avec ses débuts prometteurs, Valéry et Mallarmé avec

leurs poésies etc. J'étudiais les mécanismes de développements de ces

intelligences-là, tout en sachant qu'un coureur de fond n'a pas le

départ tonitruant d'un sprinter, que les courses et les rythmes sont

totalement différents.

*

Le système critique :

X pense X en regardant Y, et reproche à Y les paramètres manquant

en X.

*

513


Pas poète de public, pas poète de l'amitié. Poète admirant les œuvres

et le génie des autres, cherchant à imiter, à comprendre, à appliquer.

Poète de l'écriture avec les recueils-frères à mes côtés - références,

petits manuels d'imitation - sortes d'ouvrages de prières - bibles

restrictives...

J'avais tant à faire avec les génies et les grands poètes ! Il fallait

comprendre, intégrer, extrapoler, aller au-delà en mastiquant leurs

substances... mais de relationnels d'actualités, il n'en était point. Je

craignais trop de me fourvoyer avec de l'inutilité.

*

La toise du poète : le nuage qui passe.

*

Les pots valent plus que le potier. À quelles raisons faut-il rencontrer

les poètes et les écrivains ? Quels profits peut-on tirer de leur

relationnel ? Car tout est affaire de maniérisme, de suffisance et de

fabrication de personnage.

514


Je gerboie, tu gerboies, nous gerboyons...vouloir paraître, se donner

des façons et des apparences...Le livre est moins compliqué. Il est ce

qu'il est sans la poudre, sans l'habillage ou le zèle artistique.

Simple, épuré et droit...

*

Toutes ces manières superficielles qui cachent des fonds

insignifiants. L'apparat, le vernis, la prestance - la présence de la

prestance, - vouloir être là afin d'y être ! On ne sait jamais !

Quand donc comprendrez-vous qu'une œuvre bien pensée s'écrit dans

un bureau, dans une chambre fortifiée par une muraille de livres, loin

des regards incongrus ?

*

A la bibliothèque - ai pris deux ou trois exercices de Journal : Le lys

et la cendre de Bernard-Henri Lévy, Carnets en marge de Roland Du

billard et Avec le temps de Jean Daniel.

515


Ce qui différencie essentiellement les écrivains des poètes : les

premiers sont des expansionnistes, des conteurs, des hommes de style

à la plume qui coule ou court sur la feuille de papier. Tout est dans la

manière, le fond est le plus souvent anecdotique, et cela se lit

agréablement.

Les poètes compressent la pensée, la synthétisent, la contractent. Ils

sont donc plus difficiles à lire. Leur manière est plus rare, moins

facile d'accès. Ils veulent employer une grammaire nouvelle - l'ordre

des mots est appliqué autrement.

*

Comment peut-on réellement gérer l'immensité de la création

littéraire ? Cela semble impossible ! Des milliers et des milliers

d'auteurs ici et là produisent, éditent, appliquent des systèmes de

vérités d'écriture - On appelle l'ensemble - et cette désignation est

générique - La littérature contemporaine ! Cela est grandiose, audelà

des aptitudes de compréhension de stockage d’une âme

humaine.

*

516


Le temps passé à crédibiliser sa capacité poétique use l’aptitude

créatrice. L’intelligence consiste à comprendre l’inutilité de

l’impasse.

Aller, venir, rencontrer, papillonner autour des uns et des autres. Et

pour quelles finalités ? Que puis-je espérer d’autrui ?

*

Éditer des poètes, c’est imprimer du papier qui ne sera jamais ouvert.

Qui s’y essayerait ?

Il ne reste qu’à colporter une personnalité pour se prévaloir auprès

d’autrui d’être quelque chose ou quelqu’un.

L’habillage prévaut sur le contenu, et le fort en gueule s’esclaffe et se

prétend quand le discret ou le timoré pourvu de quelque valeur

s’éclipse et disparaît.

*

Le futur est-il post-Mallarméen ? N’est-ce qu’une ramification du futur ?

517


Le relationnel poétique m’est toujours apparu comme une sorte

d’emballage inutile, de pacotille de maniéré - de suffisance des uns et

des autres - de vernis de personnalité. Tout est donné à la façon mais

de fond il n’en est pas.

Celui-là se prévaut, se prétend, se croit grand et considère autrui avec

suffisance et mépris mijotant en lui-même : “ Je sais qui je suis. Celui

qui est à mes côtés est peu. Quelques brins de rejets, je juge avec

hauteur. ”

Tout est dans la parade et dans la façon. L’orgueil est affûté. Où cela

mène-t-il ? À des conflits superficiels de personnalité.

*

Ne pas être plutôt que d’être que cela - c’est-à-dire peu dans la

considération sociale. Alors le refus, le repliement, l’exclusion, le

choix du en dehors de. Et quoi ? Une immense activité intérieure.

Usines, ville, cité ou petite civilisation.

La volonté de progrès est plus difficile à atteindre que la volonté de

l’autrement. Le progrès en art, c’est ajouter sur le premier.

L’autrement c’est proposer une nuance variable dans un contexte

518


culturel. C’est un rajout de quantité mais de dépassement sur le

meilleur, il n’en est point.

S’estimer soi-même sans la considération d’autrui. - poètes, peintres,

artistes maudits et rejetés. Et constamment puiser au plus profond

l’énergie créatrice permettant de se surpasser, d’aller outre pour

accroître l’écart entre soi et la capacité de compréhension de l’autre.

*

Faut-il reproduire les caractéristiques de la poésie du XIXe siècle - le

grand malade, le maudit, l’exclus, l’incompris ?

Les poètes aujourd’hui sont certes marginalisés, mais ce sont des

îlotiers qui pensent. S’ils cherchent en eux-mêmes, les objectifs sont

publics : offrir une variable de sensibilité en exploitant un espace

personnalisé et unique.

A savoir si cette “ variable ” de perception convient aux autres, car

Autrui répond le plus souvent : Non à cette nuance poétique nouvelle.

519


TABLE DES MATIèRES

Avant-propos

Extraits du journal 78-79

Extraits du Journal 80

Extraits du Journal 81

Extraits du Journal 82

Extraits du Journal 87

Extraits du Journal 88/89

Extraits du Journal 90/91/92

Extraits du Journal 93

520


Extraits du Journal 94

Extraits du Journal 95

Extraits du Journal 96

Éléments de réflexion

Extraits du Journal 97

Extraits du Journal 98

Rajouts 99, 00 et 01

521


FRANCK LOZAC’H

LE POETE INTERNE

522


Journal 2002

Étais-je absent ? Du moins j'étais présent et accessible sur Internet.

...Peut-être des lointains incompris cherchant des évanescences

de l'être ~ des poètes désireux de capturer des formes d'intemporel ou des

substances rares émises par la conscience...

*

Le refus, le rejet de l'autre, des autres avec d'immenses pertes

certainement ! - mais avec l'application d'un principe, d'un système ou d'une

méthode toute personnelle qui fera gain ou se trouvera misérablement

oubliée dans les rencards du mépris. Mais que faire ? S'entendre

constamment dire : " Vous vous trompez. Demandez conseil ailleurs. ",

avec courtoisie certes mais cela est dit. Ou poursuivre en soi-même

l'aventure absurde ou audacieuse. Cela passe, cela casse. Mais il fallait

tenter et aller à fond. Nul reproche à se faire du coup - oui, il fallait tenter.

*

Proposer une Anthologie de la grande poésie mondiale - disons

700 poètes avec un poème par auteur accompagné d'une notice

biographique succincte.

523


Également un Dictionnaire des poètes du monde entier –

10 - 20 000 noms sans poème mais avec un résumé de la personne et de son

œuvre dont le volume serait fonction de la place que l'on accorderait à

l'auteur.

*

Paul Valéry est un grand poète, un excellent écrivain et un fin

penseur.

Charles Baudelaire est un grand poète, un excellent traducteur, un

grand critique, un remarquable épistolier et un grand écrivain également.

*

Essaie de travailler avec Denis Roche. Difficile. N'est pas

algébriste. Possède une sorte d'incohérence mentale avec sauts, humeurs et

reprise du fil. Mais l'ensemble laisse pantois. Pourtant on comprend qu'il a

tenté d'aller outre, avec de la folie et un risque logique. Je cherche à

m'accorder à son audace. Y parviendrai-je ?

*

524


Comment peut-on gérer cette immensité littéraire ? Qui pourra se

prévaloir d'avoir lu ce qu'il devait lire ? Embrasser la vaste collection de la

Pléiade, qui n'est en vérité qu'une réduction élitiste guère représentative de

l'offre totale. Cela semble impossible.

Il faut donc baliser son propre chemin en choisissant un nombre

limité d'auteurs, de génies, de philosophes ou de grands poètes. C'est déjà

un principe de spécialisation, d'évictions et de refus. Mais comment faire ?

Il est certain que des êtres exceptionnels seront perdus, oubliés, jamais lus

mais l'âme a ses limites. - L’intelligence se sature et ne peut demander plus.

*

Ne vous satisfaisiez jamais de ce que vous possédez. Vous avez les

moyens et les possibilités d'aller outre. Agissez.

Qui prétend se suffire, stagne. Et stagner c'est régresser.

Quel monde ? Quel royaume puis-je espérer ? Qu'en est-il de cet

Au-delà ?

Tant de questions qui tambourinent aux portes de mon âme, et

seule la mort me permettra d'accéder à leurs réponses !

*

525


Le génie, c'est de l'énergie supplémentaire sur de l'intelligence de

surdoué.

Il y a donc quelque chose d'exaltant en soi, de vitesse

phosphorescente, de jouissance supérieure.

*

Comment choisir les meilleurs outils exploitables ? Avec qui puisje

travailler ? Est-ce le goût qui déterminera mon choix ?

Avec quels auteurs ? Pourquoi ?

- Mieux activer la matrice cérébrale ?

Passer par les fondamentaux extraordinaires : exemples : Rimbaud,

Nietzsche, Baudelaire, Platon etc. Cela implique un retour vers les Pléiades.

*

Certains poètes possèdent d'autres espaces.

Toi, tu en es au dé, à la cathédrale de papier, au monologue, au

tutoiement.

Mais c'est autre chose qui engendrera une production nouvelle.

Cherche de nouveaux auteurs.

526


Régénère-toi.

*

Je viens de tirer le second tome du Livre des Sonnets - j'espère sur

toute ma vie littéraire atteindre le nombre de 1 000 sonnets - j'en suis

actuellement à 840 - mais cette quantité ne me choque pas. Il est vrai que le

volume semble important... Idem avec Mille poèmes en prose - l'ouvrage

comporte 885 pages 21 X 29, c'est un double pavé mais pourquoi ? Car

l'ensemble n'a pas d'harmonie de construction. Cela forme une somme de

structures prosaïques certes sélectionnées mais je n'en vois pas l'agencement

total. Pourtant toutes mes forces, toutes mes applications sont ici présentes

et définies. Je suis cela : c'est-à-dire petits fragments disparates - jetées

nouvelles associées à autrui, producteur influencé au quotidien. Le chefd’œuvre

ou le travail majeur ne semble pas évident ici.

*

Il faut élever le degré de composition. Non ? Je cherche de

l'autrement un peu brut. Perse ou Roubaud ? - Roubaud.

*

527


Toute grande œuvre se conçoit dans la solitude.

*

Denis Roche superpose les lignes d'inspiration - obtient des lignes

d'incohérences fragmentées en logique possible. Le tout permet d'accéder à

une sorte de sensibilité évasive, des limbes, ~ être peut-être sans être,

suivez-moi, suis-je une filante ? (Éros énergumène)

*

Le problème est de savoir comment faire TGP c'est-à-dire Très

Grand Poète.

Il faut constamment penser Hugo, Virgile, Homère, Dante,

Sophocle, Euripide, Shakespeare etc.

Se construire dans du très grand ? Et combien d'années de travail ?

Et pour quel résultat ?

*

système sélectif.

La créativité serait une revisualisation personnelle issue d'un

528


l'applicateur.

- Importance du choix, du rejet et de la variabilité unique de

Chaque cerveau pense à sa façon et ce serait la spécificité reconnue

de la dérivabilité personnelle qui déterminerait auprès d'autrui l'aptitude

créatrice.

*

Le génie

Il y a bien un dérèglement du jugement pour penser autrement, voir

de cette façon, appliquer ailleurs et s'entendre dire : c'est ma foi, vrai ! - Je

vous distingue et vous honore.

*

Système à penser et système à produire feront peut-être bons amis.

L'identité de "grand poète" impose-t-elle des obligations

d'applications de relationnels artistiques auprès des autres littéraires ?

La réponse peut être : pas nécessairement.

*

529


Ce n'est pas un besoin de relations poétiques qui m'anime - non -

ce qui excite mon désir, c'est la possibilité de découvrir de nouveaux

auteurs, pères ou frères - ouvrages d'appui - de références ou d'amitié.

Je cherche de nouveaux Zanzotto ou Celan - des œuvres maîtresses

pour produire en synergie d'applications.

À quoi peut bien servir la communication superficielle avec

Monsieur X ou Madame Y ? Je dois laisser cela à ceux qui se suffisent

d'insignifiance.

*

Pourrait-on appliquer le principe du plaisir dans l'extraction des

structures poétiques ? ~ sans se soucier de la cohérence des propos ?

Processus de jouissance cérébrale en quelque sorte. J'applique ce

qui me plaît. Et quelle obtention ?

*

530


Comment peut-on résoudre le problème hugolien ? Sa force, ses

ressources, la puissance de ses applications, son énergie constamment

renouvelée et ce vaste édifice qu'est son œuvre poétique ?

*

Le temps passe, je ne vois pas l'utilité de côtoyer des poètes.

Je vieillis, la vérité des œuvres, des sensibilités, de toutes les sensibilités

m'apparaît essentielle.

Toutes ces sensibilités, ce sont des façons de penser différentes, et ce sont

des autrement qui sont vrais.

*

La communication poétique n'est que de l'aimable babillage -

tout est donné à la superficialité - il n'y a nulle profondeur. Les uns et les

autres essaient de se crédibiliser en prenant des poses - ils se prévalent

d'être avec des attitudes. Il y a suffisance, certitude de soi, mépris de l'autre

etc.

J'ai délaissé depuis fort longtemps l'utilité de ce type de relations.

Je travaille avec des livres - des amis - qui me parlent et avec lesquels une

communication profonde et affective s'accomplit.

531


Le livre - le recueil est la quintessence de l'auteur. Y est replié

une vingtaine d'années d'applications poétiques. La saisie des meilleurs

instants, des plus intenses inspirations y est conservée. Et le tout peut être

redéployé selon le bon vouloir du lecteur.

*

Le relationnel poétique est également de la superficialité irritable.

Rien n'est donné au fond. L'agacement surgit rapidement. J'ai délaissé les

rencontres poétiques. Je cherche de nouveaux auteurs - de nouvelles

sensibilités de langage - des écritures différentes, autres.

Il me faudra certainement aller à Toulouse, place du Capitole pour

trouver des ouvrages satisfaisants.

*

Je dois avant tout obtenir un bon résultat dans le domaine poétique.

Il y a si peu à espérer que l'extrovertisme n'est d'aucune utilité.

Je vois tout pour l'intérieur : les livres, les œuvres, les applications

personnelles.

532


Il ne faut pas voir en moi uniquement un arriviste mais également quelqu'un

qui chercher à mieux faire, - à produire mieux et autrement.

Je veux donner à Autrui sans contrepartie.

*

L’Absent : Être qui je suis sans être là.

L’une des possibilités est peut-être de tenter d’ajouter sur Char - de

faire du Post-Char. Il est un poète dominant du XXe siècle français.

Pourtant mon cerveau globalise et je pense Titien, Napoléon, Newton etc.

En vérité des génies universels.

*

Rapide visite à la MJC de Rodez ce 18 mai 2002. 12 H 45 - 15 H

15. En tout, 12 exposants dont l’éditeur de La Tour de Babel. Sur les

étalages, des livres de poésie (S’en vend-il ?) Rien. Peu. Aimables

discussions.

Ma poésie ne se situe pas là. C’est avant tout un travail

d’applications, de recherches, de variabilités, de sensibilités. Ma poésie,

c’est de l’écriture. Mais ce n’est pas du relationnel humain.

533


*

Faut-il se soucier d’être lu, d’être connu ou d’avoir un

quelconque crédit ? Car cela est efforts et usure. Il importe de se faire, de se

construire, et c’est déjà grand courage !

La structure poétique est un système paralysant, bloquant et

bridant. La dynamique littéraire se situe dans l’individualisme actif.

*

Je ne rencontre guère de poètes. Je travaille avec leurs livres.

J’avoue n’avoir jamais trouvé quelconque utilité à côtoyer des littéraires. Je

ne tire rien de leur contact. Ceci est une triste constatation mais c’est la

vérité.

Je ne suis pas dans une phase de communication poétique, je suis

constamment dans la phase d'applications d'écriture.

*

La vérité est dans le fondement des œuvres.

534


Je crains essentiellement de perdre mon temps et d'accomplir

des actions inutiles dans des secteurs totalement dépassés. Je préfère

m'abstenir plutôt que de rentrer dans cette logique aberrante d'attentisme, de

supputations et d'aumônes poétiques ou littéraires.

Les écrits resteront

Paul Celan - L'écriture désarticulée -

Tony Harrison (poésie savante)

Je désire trouver de nouvelles sensibilités poétiques susceptibles

d'accompagner mon travail d'écriture. J'espère que la littérature étrangère

parviendra à satisfaire à toute cette nécessité.

Ce qui m'intéresse : trouver des auteurs utiles.

Le poète est une sorte de masochiste qui se fait humilier par la

Société. La Société le dénigre, le rejette, le méprise - refuse de reconnaître

la valeur de son travail. Il tente de séduire mais se rabaisse, il implore mais

pour rien. Il souffre, il se prétend - de cent façons il essaie encore de

proposer ses exercices. Il est constamment exclu, il insiste toutefois.

535


Le voilà réduit à l'état de prostitué qui paie des éditions à compte

d'auteur pour se faire reconnaître. Nenni ! Tous et toutes le dénigrent - nul

ne veut de sa substance créative. Il se morfond, gémit, pleure - appelle la

mort, se suicide. Ou se glose de soi-même, se glorifie dans son petit État

personnel - fait le roitelet en quelque sorte.

*

Tolkien Birage Diop - joli !

Ivan Goll

Violeta Parra Chili Vinicius de Moraes Brésil

Nicola Guillén Cuba Marina Szymborska Pologne

Ana Blandiana Roumanie Diane Burns Amérique du nord

Katherine Mansfield Nouvelle Zélande

Hafiz Perse

Sage Essenine Anna Akhmatova

Robert Graves - génie 130 livres La déesse blanche

Ezra Pound - le vers projectif Los Cantos

Marina Tsvetaieva

*

536


Y a-t-il un patrimoine poétique enfoui, - qui n'a pas été mis à la

disposition des lecteurs ? Refus des éditeurs, surabondance offerte ou

lassitude des poètes eux-mêmes ? Sont-ce des auteurs de qualité ? Peut-on

remédier à ses " oublis" ? Internet propose-t-il une opportunité à saisir ?

Ces produits littéraires inconnus seraient peut-être des outils utiles

à la formation des auteurs majeurs de demain.

Comment gérer le génie des autres, comment travailler en cosubstance

d'écriture, en synergie d'actions ? Quels auteurs empruntés ? Que doit-on espérer

obtenir ? Quelles seront les limites de nos potentialités ?

*

L'insignifiance des structures poétiques d'accueil rend inutile tout

effort de communication.

Je prétends insister : les poètes sont des œuvres dans lesquelles il

faut s'instruire et se déplacer.

C'est certes une poésie de l'introvertisme et de l'unicité qui ainsi se

développera, mais c'est une réalité d'œuvre qui sera obtenue.

Être pour soi par soi avec autrui - avec l'œuvre d'autrui - je dis.

Certains s'indigneront : quelle tristesse que de fuir le contact ! Et

ils auront raison. Mais cela est poudre de superficialité et de médiocrité.

537


- Lire, écrire et se faire connaître.

Je lui préfère : lire et écrire. La crédibilité poétique auprès d'autrui

m'apparaît saugrenue, inutile, stupide, lente et impossible.

Je ne prétends pas que le produit fini – c’est-à-dire le Cédérom

offert ne parviendra pas à plaire mais le relationnel semble de troisième

ordre.

*

Mes cadeaux, mes chefs-d’œuvre comme promis à l'art [---]

Et toi le premier, sois généreux.

Virgile

Devenir un classique ! Le si peu de la terre et la civilisation du ciel !

sens des choses.

L'extrapolation, la transposition, la surdimension réinterprètent le

*

La présomption est une maladie poétique : Voilà qui je suis mais

vous l'ignorez. Ceci est ma grandeur intime.

*

538


- Maniérisme du relationnel - poudre de noblesse -

- Vernis poétique - aimable babillage - mais rien n'est donné à la

profondeur. L'expression orale ne s'y prête pas. Vitesse - légèreté - bâtons

rompus - brio.

Que puis-je tirer du paralittéraire ?

Acméisme. Prolongement.

Nul mouvement poétique n'a de limite.

L'espace poétique m'apparaît insuffisant. Nul ne peut y pénétrer

sans maniérisme détestable. Il faut donc créer un nouvel espace souple.

L'Internet me semble tout indiqué.

Vouloir pénétrer les structures poétiques d'accueil, c'est

s'embourber dans un attentisme inutile.

*

Il est impossible de gérer le génie d'Autrui. L'on prend un peu.

L'on prétend connaître. L'on se suffit de cela. Notre potentialité

intellectuelle bridée, bloquée, interdite de pénétrer avec véracité nous rend

un produit aléatoire de l'Autre.

539


Se limiter au Gotha mondial : Virgile, Homère, Goethe, Dante,

Horace, Euripide, Sophocle, Eschyle, Corneille, Racine, Cervantès,

Shakespeare etc.

Puisque l'on est confronté à une restriction obligatoire, quel

choix dans cette restriction ?

*

Ils ne veulent pas le parfum, ils ne veulent pas l'essence, ils

veulent une senteur - dans une fiole et pour quelques instants - et que cela

leur convienne ! Ta personne peut faire l'affaire, dit le Ciel ! Qu'attends-tu ?

*

- Faites poète, Lozac'h !

- Oui, mon Général. Mon Général ? 6500 ---) 10 000 ? Cela est

autrement important.

- Travaillez Lozac'h !

*

Pound - Browning - Swinburne

540


T.E. Hulme Harriet Monroe Wadsworth

Pound - 1913 : « Il se peut qu'on en vienne à croire que ce qui est

important en art, c'est une sorte d'énergie, quelque chose qui serait plus ou

moins comparable à l'électricité ou à la radio - activité, une force de

transfusion et d'unification... Une " image" est ce qui présente

instantanément une somme intellectuelle et affective. »

Liste poétique

Valimir Khebnikov Joyce Ruben Dario Gerard Manley Hopkins

Thomas Hardy Marcel Schwob W.B. Yeats F.T. Marinetti

Henry James Kamiensky Bourliouk Gottfried Benn

William Carlos Williams Georg Trakl Georg Heym TS Eliot

Harrier Monroe Gertrude Stein Dino Campana Charles Reznikoff

Wyndham Lewis Gerad Manley Hopkins Vicente Huidobro Karel Teige

Marianne Moore Paul Van Ostaijen E.E. Cummings Mona Loy

Vicente Huidobro Basil Bunting Odilon-Jean Périer

Williams Zukofsky Olson Duncan Rotenberg

Ezra Pound - Los Cantos - du Post-Dante

Segments additionnels en prose, à lire

Etonnant mécanisme cérébral qui relit l'incohérence -

À couper, sectionner, décomposer

541


La lecture linéaire est difficile. De l'à-coup.

Contemporains

Denis Roche Michel Butor Dominique de Roux Paul Louis Rossi

Marc Cholodenko Jude Stefan Claude Minière Yves Di Manno

Auxeméry

*

Je dois en cesser avec ma pensée 2002. Ma poésie n'évolue plus.

J'extrapole

sur Denis Roche - La poésie est inadmissible, oeuvre complète - sur

Michel Deguy ---) 90-00, poésie, sur Jacques Roubaud ---) Poésie

américaine contemporaine, sur Michel Deguy à nouveau ---) Anthologie

contemporaine

Je ne possède pas encore ces ouvrages. Pourtant je les prétends

indispensables à ma production future. Je me positionne sur le travail 2003.

*

Vingt poètes américains

Deguy : se reconnaître dans l'être-autre.

542


*

Produire, construire, œuvrer, contrôler, élaborer, canaliser,

appliquer, nettoyer, rewriter, récupérer, associer, penser, s'inspirer, aller

outre, grandir, fuir, mourir, exister - là-bas. Là-bas, peut-être...

El camino. Le chemin. Le parcours sur le temps de la vie.

Ceux qui me sont utiles : Du Bouchet, Char, Valéry, Paul Celan,

Deguy, Roubaud, Racine etc.

Ceux qui possèdent des qualités littéraires indéniables mais que

je n'utiliserai pas : Dupin, Camus, Morand, Audiberti, Larbaud, Michaux

etc.

*

La crédibilité auprès de ses contemporains est de second ordre.

Ce qui importe c'est de savoir comment l'on doit s'y prendre pour obtenir le

résultat escompté. Les références sont séculaires, bien au-delà des

générations vivantes et rencontrables.

*

543


Observations et conseils

En quoi la Poésie peut-elle rivaliser avec la Science ? N'estelle

pas en dessus ?

Extractions maximisées et non pas états d'âmes poétiques.

Ce qui implique : logique, rationalité, efficacité, maîtrise,

travail, applications, volonté, formation.

Habite les œuvres des génies plutôt que de visiter les poètes.

Travaille et laisse tomber. Ne commence pas à tenter de

pénétrer des structures impossibles. Tu vas y laisser ta sève créatrice. Tes

résultats seront insignifiants. Produis, transforme, applique, essaie d'offrir

via un cédérom ou l'Internet. Cela et rien de plus.

Veux-tu jacasser ? Te perdre en propos inutiles ? Veux-tu

gigoter de la gigue, gigoter du mollet, Va, tes civilités poétiques t'appellent.

- Bonjour, j'm présente, j'm'appelle Ben Saïd et j'te donne mon tapis.

- Va te faire foutre.

- J'te le vends pas, j'te donne !

- Va te faire foutre quand même.

544


Le repoussoir poétique - le rejet - le refus. Le " Ne m'intéresse

pas", " Allez voir ailleurs" - et l'on y va. Et c'est encore la même réponse.

L'on vous colporte de X en Y, d'Y en Z, de Z en A. Et tel est votre parcours.

*

Deguy ---) un pro-poète

Un poète proche mais avec un langage à caractère

philosophique, d'analyste qui se déplace dans son complexe, qui produit son

complexe comme lumière pour avancer. Mais rien n'est clair, tout y est

biscornu. De fluidité, de simplicité rien n'apparaît. Il n'y a pas de

dégagement vrai au sens logique ou mathématique du terme. Deguy se

complaît dans la complexité, il s'y répand, il s'y noie peut-être. En ce sens, il

épouse la pensée mallarméenne. Doit-on lui faire confiance ? Évidemment !

Qu'il poursuive ainsi selon son schéma d'œuvre. Voilà certainement un

système qui là se dégage et apparaît.

*

Un chemin du langage

- 1 - Sortir du Moyen âge

545


- 2 - Simplification Malherbe Du Bellay

- 3 - Purification Racine

- 4 - Nouveau langage Mallarmé Rimbaud

- 5 - Symbolisation

- 6 - Abstraction

- 7 - Destruction Celan

- 8 - Poésie contemporaine Deguy Roubaud Zanzotto Du Bouchet

Je cherche un nouveau mode d'écriture ---)

une sorte de mon âme mise à nu - les applications de la pensée - est-ce

réellement intéressant ?

Journal 2003

Relationnel poétique - principe de restriction -

Une œuvre est un homme et un homme est une heure :

Je le vois - je le méprise car je suis, Moi !

*

Robert Burns (1759-1796) - le plus grand poète écossais.

Auld Lang Syne

546


*

Tu cherches de grands poètes français du XVIIIe, mais va vers les poètes

étrangers - tu feras de la croissance.

*

Ekelöf Gunnar (1907-1968) - poète suédois - entreprise mallarméenne -

l'une des œuvres les plus importantes de ce siècle ---) Diwan sur le prince

d'Emgion

Relationnel poétique

Comment savoir qui est qui ? Et pour quelle utilité ? - Aucune.

Bavasseries et jacasseries. Abaissement de la capacité poétique et

intellectuelle. Suffisance du peu et du presque rien. Maniérisme de façade.

Amabilité etc. Cela n'est que faible intérêt. Méfie-toi. Instruis-toi dans les

poètes, applique et travaille. Ne va pas te gaspiller auprès de

l'Incompétence.

*

Aimer la culture c'est se nourrir de chefs-d’œuvre.

Il faut comprendre les chefs-d’œuvre.

547


Les œuvres ne sont que rébellion.

*

Ma logique est une logique d'écriture, d'applications, de bureau, de livres,

d'ordinateur, de moi vers moi ~ mais de poésie extérieure il n'en est point -

ou fort peu.

Poésie anglaise

John Donne Milton Shakespeare T.S. Eliot

Thomas Gray Chatterton William Wordsworth

Samuel Taylor Coleridge Shelley Baron Keats

Francis Thompson Alfred Tennyson Swinburne

Robert Browing WH Pater GM Hopkins James Joyce

WH Auden Dylan Thomas Stephen Spender

Day Lewis

Poésie contemporaine

Michael Hamburger T E Hulme Basil Bunting

Donald Davie Philip Larkin Spender Neice

Day Lewis Auden John Hayvard Zukofsky

Chistopher Middleton (26) Nathaniel Tarn (28)

548


Tom Raworth (40) Jeremy Prynne Kenneth White

Hugh Mac Diarmid Sorley Mac Lean David Jones

Robert Graves Tonny Harrison (poésie savante)

Littérature allemande

Hofmannsthal Trakl Musil Broch Stephan Zweig

Hermann Hesse Ingeborg Bachmann Karl Krolow

Nelly Sachs Hilde Domin Marie-Louise Kaschnitz

Helmut Heissenbüttel Oswald Wierner

Graz H.C. Artmann Elfrieds Jelinek

Klopstock 1724

Kant Fichte Spinoza Kleist

Georg Herwegh (1817-1875) Henrich Heine (1797- 185 )

Büchner ouvre la voie du théâtre moderne

"La littérature de grande diffusion sans véritable ambition artistique"

Theodor Fontane (1819-1898)

Conrad Ferdinand Meyer (1825-1898)

Norvégien Ibsen Suédois Strindberg

*

Pâques.

Je travaille essentiellement avec Andrea Zanzotto - La Beauté - Les

549


Je vais commander Météo et Sécheresse de St John Perse édité par La

Tour de Babel.

C'est constamment une poésie de l'application, de la dérivabilité et de la

condensation ;

C'est encore une recherche de sensibilité autre - mais comment faire

évoluer la plume ? Comment déplacer le vrai ?

*

L'opiniâtreté des grands solitaires.

Le problème n'est pas de rencontrer constamment des poètes

d'actualités - de communiquer avec les uns et les autres pour échanger des

niaiseries et des insignifiances -

Non - il faut comprendre - comprendre les Génies, les grands poètes -

intégrer leur substance et travailler en exploitant également leur énergie.

*

Je déroule une écriture de Journal à la plume facile. Je préférerais

intensifier ma concentration pour produire ou déplacer Zanzotto et Denis

Roche.

550


N'est-ce pas plutôt Denis Roche qu'il faille amplifier ? Quel est le

contenu de ses autres ouvrages ? - La liste : " du même auteur", avec

perspectives poétiques

ou encore : proses Zanzotto et Denis Roche.

*

L'incohérence cérébrale ~ sorte de poème-lavabo mais relié par un fil

conducteur ~ fréquence associative de la pensée.

*

Dans deux mille ans, la planète comptera 8 000 grands poètes

supplémentaires ~ Asie, Afrique, Amérique latine, etc.

- Que signifiera : Monsieur Untel est grand poète ?

- Cela correspondra à un sauteur en hauteur à 2 m c’est-à-dire rien du

tout. Il faudra donc relever les minima, et dire : sautez 2,28 et là vous

m'intéressez.

Le problème est donc de faire très grand poète, problème résolu par

une vingtaine d'hommes depuis le début de l'humanité :

551


Hugo, Shakespeare, Goethe, Virgile, Dante, Cervantès etc.

Comment faire très grand poète ? Il faut tout d'abord être grand poète,

puis accumuler de la matière poétique en abondance : trois fois grand

poète en soi correspondrait à très grand poète...

*

Y a-t-il de nouveaux espaces pour l'intelligence ? Faut-il poursuivre les

voies déjà existantes ?

La poésie - chacun construit sa maison mais ne visite guère celle de son

voisin.

Est ce qui est en soi.

Être de soi à soi

*

Le problème n'est pas de rencontrer des poètes - il est de travailler avec

des œuvres - de comprendre, d'interpréter, de synthétiser des produits

littéraires offerts - d'en tirer une sorte de suc que l'on mêle avec sa propre

substance pour espérer extraire quelque chose de nouveau, de différent du

moins. Il s'agit d'appliquer. L'idéal serait de parvenir à trouver un langage

552


nouveau, une langue différente, une sorte de style comparable à ceux de

Rimbaud ou de Mallarmé.

*

Comment eux ? Que puis-je moi ?

Le problème est de faire TGP.

*

Je vois deux mondes :

Celui des applications c’est-à-dire : Œuvre, livres, lectures, catalogues,

génies, grands poètes, culture, Internet, bibliothèques, librairies,

transformations, imprimerie, cédéroms, informatique, feuillets noircis.

En vérité, le monde de l'efficacité, de l'écriture.

Celui des relations CAD : éditeurs, lettres de refus, paralittéraire,

activités, ventes, auteurs contemporains, salons, ateliers d'écriture.

Le QE et le QL : quotient d'écriture et quotient littéraire.

Le QE permet d'œuvrer et le QL de se faire connaître.

553


Il y a peut-être un savant dosage de l'un et de l'autre - ou est-ce l'Un

puis l'Autre ?

*

Je persiste à croire que la Poésie est une collection d'individualités - le

travail poétique étant travail de solitaire. Se parachever c'est être dans une

liste de catalogue et pouvoir se spécifier dans une catégorie : bon poète,

singularité littéraire, grand poète, génie etc. C'est faire partie de l'édifice

mais le relationnel est de faible portée.

*

Ne pas rencontrer, ne pas bavasser mais travailler avec, avec les génies,

les grands poètes et les êtres exceptionnels. Le temps est trop court pour se

perdre dans l'inutile. Délaisser les contacts - la suffisance, les prétentions

intérieures.

Le réel problème est de savoir comment Racine a écrit Esther ou

Athalie, et ce que l'on peut espérer en regard de ces chefs-d’œuvre.

J'écris Racine, mais je pense Pléiade, toute la Pléiade - et je considère

également les Pléiades étrangères : Italie, Espagne, Royaume-Uni,

Allemagne, États-Unis d'Amérique, Japon etc.

554


Il y a un énorme travail à accomplir avec ses applications, ses

transformations et la sauvegarde de son œuvre - le relationnel n'est pas

d'actualité.

*

Quel espace ? Quel contenu ? Quelle manière d'écrire ?

*

Nous devons convertir la peinture abstraite en poésie abstraite - suivre

l'ordre des peintres. Leur champ visuel est certain. À nous de convertir.

Pauvreté de la poésie. Impossibilité de trouver une revue poétique dans

une Maison de la Presse. 3000 revues et journaux sont accessibles mais pas

une seule revue n'est vendue.

Le mois d'août s'achève - nous sommes le 21 - je voudrais également

finir de remplir le second recueil de l'année. Titre provisoire : Les miroirs

obliques.

*

Liste des livres achetés depuis le début de l'année 2003

555


- Anthologie de la Poésie tchèque contemporaine 1995-2000 - Poésie

Gallimard

- Anthologie de la Poésie russe - Poésie Gallimard

- Yves Bonnefoy les planches courbes - Poésie Gallimard

- Marguerite Yourcenar La Couronne et la Lyre - Poésie Gallimard

- Jean-Paul Dadelsen Jonas - Poésie Gallimard

- Michel Deguy Aux heures d'affluences Poèmes et proses Seuil

- Michel Deguy L'énergie du désespoir PUF

- Michel Deguy Poèmes en pensées

- Zanzotto Les Pâques

- Zanzotto La Beauté

- Zanzotto Météo

- Denis Roche La poésie est inadmissible

- Denis Roche Louve basse

- Denis Roche

- Po&sie Numéro 95

- Po&sie Numéro 101

- André du Bouchet Pourquoi si calmes

556


- André du Bouchet Aujourd'hui c'est

- Paul Celan Renverse du Souffle

- Bernard Noël Le Château de Cène

- Salomé Soumise

Je n'y intègre pas, évidemment ! tous les autres ouvrages, prêts de la

Bibliothèque. Je m'y rends toutes les six semaines et choisis une dizaine de

bouquins - peinture, sculpture, philosophie, littératures françaises et

étrangères etc.

[Nouvelles acquisitions depuis août -

Paul Celan : La rose de personne - Contrainte de lumière

Pavot et mémoire -

André du Bouchet : Airs suivi de Défets

Po&sie Numéro 96

Fantasmes de femmes]

Ma quête : trouver de nouveaux Zanzotto, Paul Celan ou Denis Roche -

Penser post-Mallarméen, essayer de faire avancer mon langage et parvenir à

exploiter des espaces d'écriture jusqu'à ce jour inconnus.

557


Je suis dans l'obligation de passer par Internet pour acheter des

ouvrages épuisés par les voies traditionnelles de commande.

*

La symbolique abstraite

L'extrapolation

*

Fus-je absent ? Du moins, j'étais avec les Immortels.

*

Ce qui m'importe, ce n'est pas de réussir - car la réussite poétique est

dérisoire - ce qui m'importe c'est d'œuvrer c'est-à-dire de travailler et

d'appliquer - d'exploiter le meilleur matériel littéraire mis à ma disposition

- recueils, poètes, revues etc.. - et de créer un environnement optimisé pour

développer dans les meilleures conditions possibles mon potentiel

d'écriture.

*

558


La structure poétique d'accueil étant quasi inexistante, il est impératif

de se faire en dehors de toute tentative de crédibilité auprès d'un public

quelconque - éditeurs, lecteurs etc. C'est misérable d'être dans l'obligation

de penser ainsi, c'est pourtant la raison et le bon sens qui m'imposent à

analyser de cette façon.

*

Petite avancée sur les Fichiers Word - Le Grand Livre des Sonnets est

passé et compte quelque mille sonnets écrits depuis un quart de siècle.

J'ai commandé un du Bouchet et un Paul Celan chez Deloche. Je

cherche désespérément Le Galatée aux bois de Zanzotto.

*

Certains Poètes-impasses - grosses difficultés pour les intégrer :

Audiberti, Queneau, Ponge, Desnos, Leyris, Reverdy, Michaux dans une

moindre mesure.

Pourquoi ? Est-ce Surréalisme ?

Pourtant j'ai Aragon.

Ponge m'apparaît toutefois très intéressant.

559


*

Critique : L'autre n'est pas toi, et toi tu n'es pas l'autre.

Le critique dit indirectement : Soyez qui je suis ou qui je voudrais être.

Il ne s'agit pas de sauvagerie, de refus de rencontrer l'autre, - il est

question d'œuvres, de génies, de grands auteurs. Ceci est en 2D et non pas

en 3D.

Je cherche à œuvrer c’est-à-dire à construire, à déployer, à travailler. Je

crains de me limiter à du courtisanat d'opérette, à du déballage de bonni

menteur. Je ne suis pas le représentant du produit Franck Lozac'h. Je n'ai

pas non plus envie d'attendre désespéramment quelconque lueur de

reconnaissance. Mon souhait est d'appliquer, de découvrir, d'exploiter de

nouvelles tendances - du moins je le prétends - mais n'est-ce pas

présomptueux que de penser de la sorte ?

L'idée serait de considérer l'Internet comme étant un support

comparable au Salon des Indépendants du XIXe siècle, lieu où nombre de

refusés trouvait une place de choix et de qualité auprès de futurs géants de

la peinture.

560


Sur le Net, publier est possible. Être lu est possible. Se faire référencer

est possible. L'édition traditionnelle nécessite un public payant et impose

une rentabilité que les lecteurs ne peuvent fournir.

L'on pourrait avoir :

Les Littéraires-papier

Les Chanteurs-microsillon

et les Écrivains-Poètes numérisés.

culturel.

Il faudrait donc envisager différents supports pour véhiculer un savoir

*

Diverses étapes évolutives du signe écrit

1 Manuscrit 2 Photocopie du manuscrit 3 Le rewriting du manuscrit

4 La dactylographie du manuscrit 5 Les corrections sur la

dactylographie 6 La numérisation de la page dactylographiée 7 Disquette

8 Le Cédérom 9 L'Internet

Comment peut-on se priver de l'édition électronique ? Ne sera-ce pas

une formidable erreur que d'avoir évincé tout un nouveau système de la

561


représentation de l'écrit sous prétexte que la rentabilité immédiate n’est pas

au rendez-vous ?

Imaginons les œuvres des géants : Simenon, San Antonio, Victor Hugo,

Balzac etc. Pourquoi ces œuvres qui représentent des centaines d'ouvrages

par auteur ne sont-elles pas supportées par le CD Rom et le DVD, - ce qui

favoriserait leur stockage et la réduction de leur coût ?

Et les Pléiades - à 500 francs - édition de luxe, en fait ! - Pourquoi le

support électronique n'a-t-il pas été pensé pour ces auteurs classiques ?

Chaque année, une nouvelle version aurait permis d'enrichir le contenu

avec un apport supplémentaire.

*

L'écriture antique L'écriture moyenâgeuse L'écriture classique XVIe-

XVII- XVIIIe siècles

L'écriture moderne XIX- XXe L'écriture contemporaine

1950-2000 et + ?

562


L'écriture électronique SMS Internet PC

Mallarmé ne serait-il pas un précurseur de l'écriture contemporaine ? -

Celan, du Bouchet, Deguy, Zanzotto, etc.

*

1 Samuel 23, 23

Parmi

Les trente, il se fit un nom, et plus que les trente

Il fut illustre, mais il ne parvint pas au rang

Des trois.

Peut-on hiérarchiser la poésie française, la poésie planétaire ? Qui sont

les trois premiers ? - Hugo, Corneille et Racine ? Qui sont-ils ?

*

Je ne cherche pas à me focaliser sur le carriérisme artistique - je désire

appliquer, comprendre, lire, exploiter et construire. - Les uns, les autres, le

maniérisme, mais oui, mais non, Madame etc.

Je crains le temps - et la Cigale...

563


C'est de l'amabilité de façade pour un jugement sur l'apparence. N'entre

pas dans ce système. Laisse tomber, c'est de l'insignifiance.

- Rencontre-les.

- Pervertir mon génie sur des faces d'abrutis ! (On dirait chanceler de

noires loupes à vos yeux !) – Je plaisante, évidemment.

*

L'écriture mallarméenne commence à être exploitée un siècle après son

invention. Qu'en sera-t-il de la sensibilité de Valéry ? De ses Cahiers et de

son système à penser ? Pourra-t-on convertir son mécanisme cérébral en

dernières découvertes neurologiques ? Y aura-t-il convertibilités d'actions

entre ses différents fragments et la logique active de l'intelligence de

demain ?

*

Yahoo US. Mettons une liste de 700 poètes avec des manques évidents

: Hugo, Claudel, Racine, Corneille etc.

Pourquoi ? Comme gérer ces immensités ? Est-ce possible d'ailleurs ?

Quel chemin ? Quels chemins ?

564


*

Critique de l'Internet

Exploiter la classification des répertoires fournis par les moteurs de

recherche.

Qu'entend-on par "Tout le savoir humain" ? Est-ce réaliste ? N'est-ce

pas plutôt pathétique car l'intelligence humaine est incapable de tout

rassembler.

La méthode consistera donc à pouvoir cheminer à travers cette foison

de forêt amazonienne que représente la mise-à-la-disposition de l'Internet.

Mais quoi ? Le savoir fragmenté, échantillonné représentera-t-il le

nécessaire à posséder ?

Esprit curieux qui surfe, qui va et revient pourra-t-il dégager un

système à exploiter, à penser ? En définitive, que fera-t-il de ces données ?

Ce que l'on croit connaître est faible chose. J'observe une liste de poètes

que propose un éditeur - 250 noms et je n'en connais correctement qu'une

petite dizaine. Combien d'auteurs parmi ces inconnus me permettraient en

langage consubstantiel de produire, d'écrire ou de composer ?

*

565


Combien de temps encore les éditeurs ignoreront-ils l'édition

électronique ? Ont-ils d'ailleurs la compétence pour s'y intéresser ? N'est-ce

pas plutôt à la nouvelle génération de construire avec ces auteurs inconnus ?

J'aime à comparer les écrivains-Internet avec le Salon des

Indépendants. D'un côté la sélection officielle, de l'autre des Monet, des

Manet etc.

*

Sur un air de Monsieur Jourdain

- À quoi est-on écrivain ?

- On est écrivain à la rature.

- On est écrivain à la rature ?

- Oui, Monsieur, à la rature.

- Si je dis à ma femme de ménage : Ninette, inscrivez sur votre liste de

commissions : deux kilos de carottes, et si je me rétracte : non, raturez :

trois kilos de pomme de terre je suis écrivain ? !

- Oui, Monsieur : vous êtes écrivain.

- Quelle belle chose que de connaître les clés de la littérature !

*

566


Petits et grands - canards et cygnes.

*

Pas de poésie militante, pas de poésie de spectacle mais poésie

d’œuvre, de génies, de grands poètes – admiration mais guère de

communication.

Journal 2004

Comment sera-t-il possible de gérer l'immensité de cette richesse littéraire ?

Quel parcours ? Quels auteurs ? Et quels oublis ?

La gestion de la poésie mondiale est une utopie inaccessible à la possibilité

humaine. Un trop grand nombre d'œuvres et d'auteurs est mis à la

disposition du lecteur, qui n'ayant qu'une paire d'yeux et qu'une seule

capacité intellectuelle ne peut maîtriser l'ensemble proposé.

Que reste-t-il à espérer ? Il faut trouver les auteurs-clé avec lesquels l'œuvre

personnelle parviendra à se déployer. Chercher les utilitaires en quelque

sorte.

567


Le problème ne sera peut-être pas de gérer la poésie contemporaine dans sa

totalité - car cela semble une utopie - non, la difficulté sera de savoir quels

auteurs, quelles œuvres participeront de manière active et efficace à sa

propre formation et à ses applications.

Il ne s'agit pas de côtoyer des poètes pour du relationnel superficiel et stupide -

non, il s'agit de savoir quelles œuvres seront indispensables pour se former

et appliquer de manière satisfaisante.

*

Poésie antique

moyen-âge

classique

romantique

moderne

symboliste

surréaliste

Contemporaine

Romain, Grec

Du Bellay, Villon

Racine, Corneille

Hugo, Lamartine

Baudelaire, Rimbaud

Mallarmé, Apollinaire

Aragon, Eluard

Char, du Bouchet

La nouvelle poésie

*

Poétiques de l'ambivalence

568


Edmudson Northrop Frye Krysinski Eco Tiercelin C S Pierce

Dellade Chauviré Larochelle E. Alliez Guattari Nicanor Parra

José Lezama Lima Elvio Romero Ida Vitale Dario Enrique Gonzalez

Martinez

Lugonos Enrique Banchs Vicente Huidobro Juana di Ibarbourou

Alfonso Reyes Auerbach

*

Je poursuis mon travail poétique avec Zanzotto. J'essaie de repenser l'ordre, le

désordre, les combinaisons, les applications - je veux déplacer autrement.

Mais je reste désespérément dans une sorte de symbolisme d'autrefois.

L'extrapolation serait peut-être la solution. Je dois inventer de nouveaux

verbes - de nouvelles opérations de l'esprit. Mais comment agir, comment

procéder ?

J'ai cru un instant que Deguy pouvait être la solution. La solution est en moi, il

se peut.

*

Valéry aurait dû dégager de tous ses cahiers un Principe - un système décrivant

avec logique et rationalité les mécanismes ou les applications de ses

tentatives mentales - une sorte de Méthode pour intellectuels ou

universitaires applicable à toute forme d'esprit.

569


Un modèle cérébral ?

*

Quand un texte est trop faible pour le vers, il faut le repasser en prose avec

quelques aménagements - cela permet parfois de le sauver.

La lecture en vers est impitoyable - en prose, la critique délaisse, se pose

ailleurs et dit : non, merci.

*

Tout art nouveau semble une imposture.

Qui peut prétendre savoir ce qu'il en sera de la poésie ? Vers quels lieux

inconnus se dirigera-t-elle ? Quelles lignes de force empruntera-t-elle ? Nul

ne le sait et ne peut prétendre ce que sera son avenir.

Critiquez ! Réfutez ! Méprisez ! Rejetez ! Non ! Cela est absurde. Car de la

connaissance à venir, nul n'en est pourvu.

*

Faire commerce avec autrui ! mais c'est essayer de plaire, de séduire, de

s'amouracher en quelque sorte, - c'est effet de comédien - et quelle pitié

570


pour soi-même ! - tandis que l'esprit profond cherchera toujours à se

parfaire - mais de superficialité, il n'en sera pas question.

*

Je me suis toujours demandé à quoi pouvait bien servir de rencontrer des

poètes - cela me semblait acte de second ordre - pipelettage et conciergerie -

vernis et superficialité. De profondeur, il n'en est point et l'autre est jugé sur

ses apparences style : " J'lai vu, c'est le Monsieur... Ha ! Oui ! Et que fait-il

dans la vie ? Etc."

Mais demander à ces mêmes personnes de vous lire, de pénétrer votre recueil -

il n'en est pas question - ils n'ont pas le temps. Autres choses à faire sans

doute !

Je dis - quitte à me répéter - l'essentiel - l'Essence est de s'imprégner des

œuvres, de les comprendre, de les intégrer pour produire soi-même, - pour

être par autrui, également.

*

571


La méga méthode. Soi en soi pour soi. Écrire, produire, appliquer, construire,

élaborer, se développer.

D'autrui. Guère à attendre. Les œuvres essentiellement. Certains exploitent les

rencontres. D'autres se font des amis.

Maximiser son potentiel. Offrir son œuvre, la préparer pour l'immortalité. Cela

peut sembler prétentieux, pourtant.

*

Qu'appelle-t-on se faire poète ?

Se faire poète consiste à développer le potentiel caché au fond de soi, à

l'optimiser, à l'épanouir. Faire le poète est une manière extérieure

d'apparaître pour se donner une certaine consistance artistique d'avantage

orientée sur la superficialité du vernis que sur la profondeur de sa nature

littéraire.

C'est le toc, c'est l'effet qui est recherché - théâtre ou défense de palais de

justice. La forme habille le fond - le fond est insignifiant mais l'assistance

savoure les succulents morceaux !

Construis-toi !

*

*

572


Le poète interne - celui qui travaille pour œuvrer - celui qui ne cherche pas

l'effet immédiat - la communication insignifiante ou la parade littéraire -

non - celui qui produit, pense, construit, élabore, agit.

- Cela ne fait pas grand bruit - cela est pour l'intelligence, la discrétion et

l'efficacité - mais cela doit tendre vers la profondeur - du moins il l'espère.

*

Poésie. Ingérable, trop immense ! Comment savoir qui est qui et qui vaut quoi ?

N'accuse pas les autres de ne pouvoir te comprendre car tu ne peux comprendre

autrui.

*

Que serait la poésie abstraite ? Quels en seraient les leaders ?

Quels poètes pourraient se prévaloir de convertir leurs images en applications

d'écriture audacieuse ? Quels ?

Mais comment ! Comment produire des écrits évolutifs ? Comment ! Comment

gérer le génie d'autrui ?

Tant d'œuvres fécondes et exceptionnelles !

573


Le temps passe, le temps court - écrivait Michel Sardou dans L'autre femme -

cela est vrai.

Je tiens entre mes doigts Le Folio Catalogue général 2004 : - Quelle nourriture

! Quelle richesse ! Et cette pauvreté cérébrale qui jamais n'aura la capacité

de gérer l'immensité littéraire mise à notre disposition !

Le relationnel poétique :

*

- De la mascarade superficielle. Rien n'est donné au fond. Totalement inutile.

Perte de temps. Jugé sur les apparences...

La seule chose à faire, c'est se faire c’est-à-dire travailler, lire, produire, se

former. Mais il n'y a rien à attendre de l'extérieur.

*

Qu'est-ce que la poésie pour Franck Lozac'h ? Fade et stupide question ! La

réponse sera réactive, sans pensée profonde, sans massage de la cervelle.

Allez sur Yahoo qui essaie de posséder l'ensemble des cas possibles...

574


Y a-t-il une poétique de Franck Lozac'h ? Question plus fine et plus

intéressante. J'essaie aujourd'hui de concevoir un produit post-mallarméen,

et pour ce faire j'exploite les écrits de Paul Celan, d'Andrea Zanzotto, de du

Bouchet, de Denis Roche, de Deguy, de Roubaud et de Pound - ma pensée

est essentiellement algébrique.

*

Tenter de se crédibiliser est complexe, difficile et contraignant. Il est peut-être

préférable de se construire, de travailler et d'aller en soi.

J'observe la liste Internet du CIPM. Des centaines de poètes et de poétesses

cohabitent. Quels sont ceux qui demain passeront à la postérité ? Sont-ils

sur cette liste d'ailleurs ?

Et voilà pour l'immensité littéraire face à cette petite goutte d'eau poétique !

Mais comment faire ?

Substituts d'algèbre

*

Pindare, Mallarmé, Rimbaud, du Bouchet, Pound, Zanzotto, Deguy, Roubaud,

Denis Roche

----) algébristes

575


----) penser épurer - autre langage

----) mathématiques

Mathématiques dérivées

Je suis essentiellement attiré par les Mathématiques mais étant cul-de-jatte je

fais poète par les poètes algébristes.

*

Robert Ducan George Oppen Jérôme Rothenberg (publie 60 recueils de

poésie) Charles Reznikoff

La structure poétique : ça ne m'intéresse pas, ça n'avance pas et ça ne sert à

rien.

Je rejette, je m'exclus, je cherche autrement.

*

Les gens disent oui à Rimbaud et pourtant sa poésie date de 130 ans.

Comment peut-on supporter sa nature humaine ? Cela est peu - cela est si peu !...

576


*

"Ils" de Cocteau. Dessins érotiques de jeunes hommes - que j'aime sans aimer

car je ne vois pas de la sorte le désir ou la beauté masculine.

Je pense fists - éjacs - érotisme - non pas volume de l'appareil sexuel.

Les sexes me paraissent surdimensionnés d'au moins 20 %. Mais n'est-ce point

le désir ?

Je considère "Ils" comme faisant partie de son œuvre - œuvre totale et pleine.

*

Allez vers les poètes ! Allez vers les éditeurs ! Vous ne recevrez que mépris et

indifférence !

Il faut donc travailler en soi, pour soi sans se soucier de l'autre, sans l'intégrer à

son principe d'application - l'autre doit être ignoré.

En revanche il faut travailler avec les œuvres des génies et toujours s'en référer.

*

Ne faut-il pas penser post-mallarméen ? Écriture algébrique ou projective (1)

ou désarticulée (2) ? Comment transformer la peinture abstraite en poésie ?

577


Quels produits serons-nous capables d'extraire ? Et d'autres encore :

Zanzotto, du Bouchet, Deguy, Roubaud, Denis Roche, Dupin peut-être

doivent participer à l'évolution de l'application poétique.

La première troïka, celle qui nous tire : Baudelaire, Rimbaud, Mallarmé.

La seconde est composée de : Celan, Zanzotto, du Bouchet.

(1) Le vers projectif de Ezdra Pound

(2) La technique de Paul Celan

*

Mercredi - retour à Ombres Blanches. Recherche d'écriture nouvelle. (Vais-je

pouvoir trouver quelque chose d'utile ?) (1)

(1) Je cherche un auteur qui me permettra de produire en langage

consubstantiel. Qui est-il ? Réponse : Roberto Juarroz.

*

Je suis allé à Ombres Blanches - librairie toulousaine très intéressante. J'y ai

trouvé Initiation à la méthode philosophique de Karl Jaspers et Idées

578


d'Alain que je crois avoir déjà acheté dans les années 96... ( Mais je ne m'en

souviens plus) Ai pris le numéro 107 de la collection Po&sie de Deguy.

De grosses difficultés pour trouver un ouvrage qui me permettrait d'écrire

quelque chose. Du Borges, il se peut, au prochain retour. Paz est dépassé

dans ma cervelle et je ne puis travailler avec. Jiménez également mais

aucune vibration poétique ne paraît possible pour produire le moindre

semblant insignifiant.

Je suis désolé et cherche un produit post-mallarméen : mais qui ? Avec quel

ouvrage puis-je espérer travailler ?

*

Comment faire avancer mon écriture ? Je ne peux toutefois pas en rester là ! Et

que produire ? Que proposer ? Avec quels poètes, vais-je agir et progresser ?

*

Il va falloir revisiter le statut du poète - car pour le moment, c'est pourri et

détestable.

---) à chercher, de nouvelles structures. - Gros travail à accomplir

579


*

La représentation La symbolisation L'abstraction L'extrapolation

*

Rimbaud est étonnant. Quel génie !

Zèle poétique

*

- Faire des circonvolutions dans les arcanes de la littérature pour ne rien

obtenir.

- On t'aurait vu ! Tu aurais discuté !

*

Quel espoir de pouvoir de son vivant crédibiliser son identité poétique ? Tout

est long, bloqué, impossible. Il faut donc œuvrer pour soi, pour son avenir

peut-être - oui, œuvrer pour son Au-delà.

Craindre ! Craindre le temps car tout va très vite. Savoir choisir - rejeter

certaines offres terrestres car il est impossible de tout faire et de tout

maîtriser. Oui, refuser - se limiter à quelques choix.

580


*

Ne pas attendre quoi que ce soit dans le domaine poétique. Mais être pour soi,

pour l'Au-delà, et cela est certitude et raison.

*

Je dois aller outre - aller au-delà de Zanzotto. Comment y parviendrai-je ?

Avec quels auteurs ? Avec quels outils ? Toujours chercher. Et pour obtenir

quels résultats ?

*

Exceptés Corneille et Racine, quels sont les autres dramaturges français du

XVIIe ?

*

Sans une once de talent, le génie ne saurait être visible de l'extérieur.

Faut-il s'abaisser à avoir du talent quand on a du génie ? Car le talent, c'est

l'habillage du moment, c'est la sauce qui accompagne la viande - mais ce

talent se démode quand le génie se cristallise dans le diamant.

581


Ainsi de nombreux auteurs qui ont eu leur récompense - prix, félicitations,

rémunérations financières - sont tombés aujourd'hui au plus profond des

oubliettes.

Ce qui importe, c'est de se faire mais plaire est peu de chose.

Il n'y a rien à espérer en poésie - cela est peu, insignifiant, ridicule en vérité. Il

s'agit ensuite d'une réputation colportée avec acquiescements d'autrui.

*

Le recueil. X préfère tels poèmes, Y tels autres et Z pense encore

différemment.

Le privilège de la complète. C'est un choix, une sélection visuelle : j'aime,

j'aime pas - je gomme, je jette, je prends.

Le lecteur dans un rayonnage de supermarché. Va vers l'objet convoité.

D'autres cherchent de nouvelles saveurs.

*

Critique. Poésies 2004 Essences et apparences : un foyer de conjonctures

582


Essences et apparences, et quelles

Fuyant la vague morne profondément en soi

L’être, balançant en non-être et déviances sans questionner son infini

Vain centre crépusculaire en lassitudes inassouvies dans la mesure du

déroulement tout en glissant

Quel fameux bruissement d’ailes là-haut emporté par ce vent qui vivifie

tandis qu’une plainte maladive semble encore supplier

Les souffles frôlés s’élèvent insensiblement

Ce qu’il croyait toujours évanoui dans l’ombre de son ombre, en

poussières de lumière, en déchets entassés

l’éther

Et les présences émerveillées qui trament et retrament dans le sein de

583


Combien encore de marches inutiles, de conquêtes limpides dans le

foyer boréal du Moi !

Endormi sous le charme mensonger de quelque vaine idole et

contemplant les astres parfaitement posés

Je, et quelle fraîcheur claire éparpille mes pas, je léger d’hypnoses

neigeuses, m’élevant encore, là et là-bas dans l’errance où je diverge

immensément ~ elles, sont des féeries dansantes

σ

vois

L’impensable dans la sphère pure

: je me désespère

mille éclats éclairés de lune affaiblie

s'émerveillant sur le diamant

activant son souffle

en abondance de rêves

là s'y essayant encore

pour le comble du désir

Δ

584


qui s'étire vers de vaines directions entremêlées de spasmes suffocants,

fuyant de pâles divagations inconnues

et encore : pour quelles perspectives ?

Finalement aveuglées là dans le tréfonds de l'âme

sublimes oublis espérant malgré tout...

*

Quelle nouvelle écriture ? Quoi et pourquoi ? Quels auteurs ? Quelles

applications non définies avec nécessités de construire sur de l'inexistant ?

La poésie - planétairement ingérable - trop d'auteurs, de génies, de langues etc..

*

Larbaud, Ponge, Audiberti, Queneau, Breton et de nombreux encore m'ont

échappé. Je n'ai pas su les intégrer pour produire et travailler. Je les sais

avec leur autrement mais ne puis les utiliser pour appliquer mes différents

principes.

585


*

Il me faut trouver une solution d'écriture - je dois produire autrement - penser

différemment. Mais quoi et avec qui ?

Je travaille avec Roberto Juarroz et essaie de trouver une poésie autre.

*

Nous sommes le 16 juillet. J'écris sur la table de la salle à manger de Marie.

Elle s'est endormie et je noircis ces quelques lignes en lisant l'œuvre de

Roberto Juarroz. Avec quel livre, quel auteur vais-je pouvoir poursuivre

mon œuvre ?

*

C'est avant tout un mécanisme cérébral d'écriture. Est-ce action poétique ? -

J'en doute fort. Le principe est là. La substance, un prétexte.

Poétiser n'est pas jouir de la Nature et de son dehors - Écrire c'est appliquer,

combiner, penser autrement, découvrir de nouvelles solutions - déplacer. Ce

sont donc des verbes nouveaux que j'essaie d'instaurer dans ma cervelle, et

c'est grand effort !

586


Savoure-t-il le sens de son mystère ? Que comprend-il de l'intérieur ?

Tout chemin est vérité.

" Je voyage ! Je voyage ! " - Mais comment posséder le vrai ? Aller ! Aller

outre et pénétrer l'être au plus profond.

*

Poésie - Qui sème l'indifférence, récolte le mépris.

*

Je travaille en principe consubstantiel - je suis avec le produit de l'autre. Je

l'entends, le conçois, le dérive, le reprends - en extrais certains germes, y

associe ma singularité, et j'essaie d'obtenir un objet différent, nouveau que

l'autre CAD le lecteur devra intégrer.

*

Je crains de perdre des œuvres essentielles, des auteurs remarquables avec

lesquels j'aurais pu produire des choses nouvelles, des produits littéraires ou

587


poétiques différents - mais que faire ? Constamment renifler à droite, à

gauche comme un chien en manque ?

*

Vous m'avez pris pour un artiste - un être de zèle prêt à courir à droite, à

gauche à la moindre obéissance. Non ! Je courrais dans mon âme et c'était

déjà grande distance à parcourir.

*

Ma crainte : de n'avoir pu développer efficacement le potentiel proposé.

Autres craintes : avoir perdu des auteurs exceptionnels à la Mallarmé ou à la

Rimbaud qui m'auraient permis d'ouvrir des espaces nouveaux intérieurs.

Le paralittéraire

*

Instituteur Professeur de Lettres Agrégé de Lettres Journaliste Critique

littéraire Professionnel de l'édition

Libraire Bibliothécaire Universitaire

*

588


L'homme presque n'existe pas.

Mais il peut collaborer avec son absence.

Roberto Juarroz Poésie verticale

*

Il faut symboliser, faire des allégories et extrapoler.

*

La crainte du maniérisme, de l'habillage au détriment du fond - de la prise de

conscience extérieure maximisée, flouée par l'autre avec son apparat - sa

présentation.

*

Il ne peut en être autrement - sachez que je n'y suis pour rien.

La fatalité du négativisme poétique m'interdisant quelconque possibilité de

réussite littéraire - tout effort est vain. L'action s'en retournant à son échec -

les volontés de crédibilité étant automatiquement vouées aux échecs les plus

cuisants, j'avais beau me dépêtrer pour obtenir le moindre souffle de valeur

- c'était nenni - nenni. Allez voir ailleurs. Alors j'y allais. Et j'entendais

encore la même rengaine : Non ! Ne m'intéresse pas.

589


*

Pourquoi les bonnes manières dans les activités artistiques ? - Car l'on essaie

d'approcher l'autre tout en tachant de respecter sa personne et sa sensibilité.

Il faut donc s'y prendre avec du maniérisme, et c'est susceptibilité difficile

que d'oser agir de la sorte.

*

Je ne me soucie pas de savoir si je plais ou non, si ce travail convient ou non -

je vais outre - j'agis, j'accomplis - je fais fructifier mon potentiel - l'autre,

Autrui m'indiffère - j'essaie avant tout d'obtenir un résultat.

*

Roberto Juarroz est difficile à saisir car il est image et profondeur - pourtant

l'intelligence croit le comprendre ou pénétrer cette double face sudaméricaine

qui échappe parfois à la raison française cartésienne.

Il est là et à côté - parfois ces deux lieux s'organisent, se fondent et créent un

espace où le vrai se déploie.

*

590


Parlons franchement

La poésie - Soit : ça marche et c'est OK. Exemple : tu te fais éditer par

Gallimard. Soit tu fais : chapeau pointu turlututu en gigotant de la gigue

dans les arcanes des labyrinthes littéraires avec circonvolutions de zélé :

Très bien…la Poézie, c'est très zoli !

En vérité, cela n'avance pas.

Ou encore. Jette tout ça, et tu te construis. Car le temps est ennemi. Et si ton

travail est valable, autrui le reconnaîtra.

*

Être en poésie auprès d'autrui est une immense politique de

communication. Il faut transporter son 3D est toujours le crédibiliser. Le

marché est inexistant - le produit

n'étant d'aucune utilité est automatiquement rejeté.

*

Comment concevoir une pensée créatrice contemporaine ? Les poètes

et les écrivains qui se sont succédé ne pouvaient guère concevoir leur degré

de parenté. Il faut encore être doté d'une puissance inventive interne et

591


opéré par la transmutation un nouvel exercice d'un langage déjà institué.

C'est un jeu d'applications à travers un art et un principe encore contenus

qui ne saurait se concilier avec une expression moderne déjà intégrée. La

finalité étant de concilier avec la conscience moderne conçue un nouveau

mode contemporain incompris ou à peine aperçu.

Car toute ébauche vaine exige un nouveau déploiement intérieur. Le

portrait contemporain est la seule manière de voir le nouvel homme. Il

faudra toutefois aller outre. Seule la non-représentation commune

m'apparaît l'unique possibilité de crédibilité visuelle.

*

Rimbaud : configuration mentale exceptionnellement rare. Par

quelles opérations cérébrales a-t-il pu accomplir une telle compression de la

structure et de la phrase ?

Le cerveau dit oui à cette algèbre littéraire.

*

Comment vais-je faire pour trouver ou inventer quelque chose dans

le domaine poétique ? Que puis-je espérer dans l'espace philosophie ?

592


Est-ce la construction de l'œuvre qui contient en elle-même son originalité ?

*

Quand on remontera au Ciel et quand on verra l'indice poétique de

Dieu, l'on s'apercevra que cela n'a rien à voir avec le catalogue Gallimard.

Il y a certainement des surestimations et des sous-estimations

terrestres. Quant à certains poètes - grands peut-être - ils n'ont jamais été

édités et sont tombés dans les oubliettes.

*

La critique c'est : ce que je crois, ce n'est pas ce qui est.

*

La transcendance poétique

*

Le critique doit dire : moi, je n'existe plus. Je me réduis. En

revanche je vous intègre.

- C'est la seule manière pour admettre l'auteur avec sa différence et son

autrement.

593


*

Il y a les cygnes (CAD les grands poètes) et les vilains petits

canards barbotant dans la mare (Ce sont les poètes d'aujourd'hui se

prévalant d'être quelque chose).

Les cygnes et les canards

Les canards font : « Coin ! Coin ! » et discutent entre eux. Les

grands poètes passent à côté de ces oiseaux inférieurs, les méprisent et

poursuivent leur avancée sur le lac.

*

Faut-il s'évertuer à côtoyer des poètes qui délaissent absolument

votre présence quand la formation exige l'obéissance et l'admiration des

plus grands d'autrefois qui ne sont plus ?

nouveau !

Prends pitié de ma pauvre intelligence et veuille la sublimer à

*

594


Et pourquoi devrais-je me suffire de niaiseries inutiles, de paroles

d'à-propos, de circonvolutions littéraires pour ne plaire à personne en vérité

! Quel jeu m'imposez-vous à jouer ? Quelle bêtise primaire ne forcez-vous à

faire transparaître ? Tout cela est ridicule. Plus personne ne vous suit. Plus

personne n'exige cela. Ces propositions font partie des aberrations

d'autrefois.

Aujourd'hui, il faut travailler, appliquer, penser et croître. Oui, se

développer et obtenir des résultats poétiques - mais de tafiolages

d'opérettes, il n'en est plus question. Délaissez toutes vos fantaisies

d'approche. Vos ordres insensés sont totalement dépassés.

*

Y a-t-il un vecteur oublié qui se situerait entre la philosophie et la

poésie ? - Ce ne sera pas une réflexion bigarrée d'images extraites ici et là -

ce serait un véritable vecteur - certain qui ne permettrait pas de faire

avancer la pensée mais... Qui aurait l'audace d'aller au-delà en se défaisant

de la raison par la spéculation imaginative.

*

595


Avec les poètes

Il faut se suffire de leur peu - se prévaloir de leur suffisance - se

prétendre en deçà. Ils vous reconnaîtront - vous réduiront à leur état.

Acceptez ! Acceptez ! Cela vient d'eux. Ce seront des circonstances autres,

extérieures qui vous grandiront ou vous rapetisseront.

Faut-il longtemps courir après l'éditeur pour obtenir une pacotille

de réussite ? Ne faut-il pas en cesser et tenter de se former dans sa parfaite

indépendance ? Et qui sait ? L'Internet semble un possible - un moyen

d'offrir son travail à une masse exceptionnelle de lecteurs à l'échelle

planétaire pour un coût totalement insignifiant.

La poésie

Renoncer un droit quand cela était aumône et basse richesse, quand

cela était soumission et humiliation vaine pour presque rien. Que pouvais-je

espérer ?

*

Le héron : " Oui. Moi. Solitaire et tel ! Indépendant, ne

recherchant nulle nourriture auprès d'autrui. C'est ainsi. Je fais le tour du

lac, je côtoie l'ancienne rivière, et je me suffis de mon rien. Je n'ai que faire

596


de vos pacotilles de tanches, de gardons ou de vermisseaux - j'irai vers de

nouveaux festins là-bas de l'autre côté, car j'ai trouvé un poissonnier et la

prestation de ma présence semble hautement l'amuser. Encore, je suis aimé

auprès des hommes. Ils me nourrissent grassement. Qu'ai-je donc à

regretter ?"

*

Il faut donc apprendre à mourir - il faut se former, se développer,

s'épurer - implorer, supplier, prier - croire, espérer, invoquer - se

débarrasser, s'alléger, évincer ses scories - et glisser hors de son corps pour

enfin accéder à la lumière là-haut.

*

N'est-il pas utopique d'escompter proposer un produit poétique

capable de satisfaire à l'ensemble du public, d'offrir un texte écrit apprécié

et reconnu méritant quelque louange financière ?

Il me faudra donc faire des pieds et des mains auprès d'autrui pour

obtenir une reconnaissance insignifiante ? Vous exigez du zèle de prêtraille

pour convaincre la Structure

de s'intéresser quelque peu à ma personne ?

597


N'avez-vous pas songé aux nombreuses heures perdues pour subir

des refus et des crachats, et se voir bassement humilié par des êtres

méprisants ?

*

Je suis bien au-delà de ce que prétend autrui. Mais a-t-il été

capable de me juger réellement ? Dois-je me suffire de sa critique ? Cette

analyse semble-t-elle justifiée ?

Combien se trompent certains hommes qui prétendent savoir avec

leurs compétences mais qui sont si loin de la Vérité. Et de poursuivre

encore pour leur Néant, hélas !

Le poète ne pense pas - il gobe des images et se prévaut d'être

savant. Penser est au-delà de cette puérile compétence, elle confère le droit

à la philosophie.

*

Je suis allé chez Demazet ce soir de 18 heures à 19 h 30 - lundi 15

novembre - Sa compagne, très gracieuse, m'explique que deux personnes de

l'Association se sont épousées à Bordeaux.

598


Puis Demazet - qui essaie de se crédibiliser via l'édition - s'investit

très intelligemment - côtoie, rencontre, transmet son capital-livres - en a

assez de Poésie-Montauriol, la trouve trop pesante - poursuit encore...

A raté le virage informatique - n'a pas l'ordinateur ni le Web - ne

voit pas le problème, évidemment ! - craint de ne pas savoir utiliser le PC -

ce qui est stupide !

Voit Ferrer grand poète quand je le vois petit ou local ou

signifiant. Sa notion de grand est plus généreuse que la mienne.

Moi, grand : c'est Baudelaire, Char, Racine etc.

Lui, grand : c'est également Ferrer, Hetzel, Hélène de Miras - etc.

Je ne comprends pas - qu'importe !

*

Les animations de la poésie d'aujourd'hui, qu'est-ce que cela a à

voir avec l'immortalité des grands poètes ? Faut-il passer par là ?

Poètes, le combat est pour des broutilles, le zèle pour des

insignifiances - mais l'avenir est au Ciel. Ici-bas, tout est ridicule - tant de

mièvreries, de foutaises, d'insistances auprès d'autrui pour peu, pour rien, en

599


vérité. Non, le vrai futur est là-haut avec les ombres, avec les spectres et les

réalités littéraires célestes.

L'Au-delà sait déjà pertinemment notre degré de compétence. Tout

s'en retourne au vrai et l'ordre est respecté.

Sur cette basse Terre, c'est la foire d'empoigne - les coups dans les

pattes - le mépris, le rejet. Attendons de mourir et enfin nous serons !

Tel qu'en lui-même enfin !

*

Je ne lis pas - je transforme - je transforme les propos - J'en tire

quelques-uns. J'extrais des pensées que je re-pense, malaxe et déplace. C'est

un travail de transfert.

Les hérons

Poésie : il y a les grands et les petits. Les petits sont fort

nombreux. Ils excellent et se multiplient aisément. Les grands sont rares,

cachés, repliés en eux-mêmes - le plus souvent rejetés, ignorés, méprisés -

ils conçoivent en silence. Leurs produits ne sont guère intégrés.

600


Dans la mare à la jactance : s'y côtoient les canards et les cygnes.

Les canards sont bavards et se prévalent d'être des grands poètes. Les

cygnes sont des poètes reconnus, - ils méprisent ces outrepassants. Et

d'autres encore sont à l'orée de la mare - ce sont les hérons qui n'ont pas

même un chétif morceau à quémander. Ce sont des incompris, des

inconnus, des rejetés mais leur panse est sublime - elle intègre l'ensemble de

l'inconnu qui gît au plus profond dans la mare.

Puis d'autres petits oiseaux s'étonnent, battent des ailes et restent au

bord de la mare pour se nourrir des rots et propos incompris de ces hérons -

ce sont ceux-là qui passent à la postérité, sont enfin compris et servent à

produire quelque chose de neuf.

*

Suis allé ce soir jeudi 25 novembre à la Bibliothèque de

Montauban à 18 h 45. Siméon et une amie de la DRAC présentaient la

maison d'édition Ducheyne. J'ignore si les auteurs du catalogue auront

quelque avenir.

Il reste aujourd'hui 50 poètes de la Pléiade française de Gallimard.

Siméon ignore la composition, les chiffres et l'équilibre grammatical.

601


Je pense qu'il est sot de s'intéresser à ces êtres-là. L'avenir est dans

les différentes Pléiades européennes ou mondiales. Si l'on parvenait à

connaître les 50 plus grands poètes espagnols, italiens, allemands, anglais,

américains - etc. du monde entier - cela représenterait une richesse inouïe

incapable d'être assouvie, et l'on aurait que faire de ces broutilles ou de ces

tentatives de percées locales. Mais cet homme sera peut-être quelqu'un.

C'est du moins ce que je lui souhaite.

A-t-on le temps de s'occuper de cela quand on a du travail ? Ne

doit-on pas se préoccuper de ses propres applications plutôt que d'essayer

d'être auprès d'autrui ?

J'ai 46 ans. Il me reste 25 ans à vivre dans le meilleur des cas - puis

tout sera décadent et décevant - perdu - en lignes faibles. Que dois-je donc

faire pour obtenir le meilleur potentiel, les meilleures applications auprès de

cette immense richesse que représente la civilisation ?

Que faut-il lire ? Quels auteurs ? Quels livres ? Et quels sucs tirer

de ces substances pour moi-même parvenir à écrire quelque produit utile ou

intéressant ?

602


Je plonge fortuitement dans l'âme des philosophes et espère retirer

des substances intellectuelles utiles à mes applications.

L'instinct est d'aimer les Mathématiques, la raison, le savoir, les

philosophes, les poètes, les saints - ceci n'est pas dans l'ordre - les

prophètes, les Dieux, les saintes, les pèlerinages, les livres sacrés etc.

*

quel ? - Lequel ?

Il faut ajouter sur l'Abstrait - faire du post-contemporain - mais

Penser, agir, fusionner avec matériel informatique - Yahoo,

Google etc. Sélectionner dans la liste puis appliquer.

Ne plus se soucier de l'éditeur - cela est caduc (- Essentiellement

pour les poètes) mais travailler avec les listes littéraires et en tirer des

ouvrages à exploiter (Italiens, Allemands, Anglais, Espagnols etc.)

*

Samedi soir. Chez Deloche. Une heure de six à sept. Assez grosse

effervescence. Recherche de nouveaux auteurs. Je visite Cheyne - certains

603


bons poèmes de Siméon en prose. Puis d'autres éditeurs. J'essaie d'ouvrir

une cinquantaine de recueils - difficile d'en exploiter un d'utile. Puis je

tombe sur Deluy – Potlatch[es] son anthologie à 25 €. La présentation des

textes m'apparaît satisfaisante et je parviendrai certainement à extraire

quelque chose de ces applications.

*

Il faut créer un langage novateur - parvenir à produire des

structures grammaticales jamais conçues par autrui - inventer un nouvel

ordre avec des concepts inconnus. Comme tout cela semble difficile !

*

Inventer de nouveaux espaces. Mais quels ?

Rôle mineur du relationnel - rôle majeur des lecteurs et auteurs.

Peu pour la communication - tout pour les applications - écritures

essentiellement.

Et aujourd'hui Yahoo,Google... au mot littérature.

Il faut constamment chercher et déplacer les substances des autres.

604


Quel rapport le génie a-t-il avec l'art ? Il voit - il comprend - il

pénètre - il prend et se nourrit.

Quand l'âme atteindra l'au-delà, la science ne sera qu'une illusion.

Le réconfort de la médecine n'est que provisoire quand l'avenir est

dans l'immortalité.

Poésie des limites et des expériences - du plus loin créatif, de l'en

deçà - en laboratoire d'écriture. Zanzotto est remarquable. Et d'autres encore

- inconnus - jamais édités, hélas ! Qui sont les nouveaux Mallarmé ? Car ce

sont les fondateurs des nouvelles applications avec variabilités audacieuses

et inventives. Qui sont-ils - je répète ?

Il faut donc trouver de nouvelles limites poétiques et

philosophiques, et les exploiter en tant que potentiels sûrs.

Quelle est donc cette écriture contemporaine ? - 6 décembre 2004

Je ne vais toutefois pas en rester là avec cette pensée médiocre.

*

605


La chose la plus difficile en poésie, c'est de parvenir à relancer son

inspiration interne, c'est de trouver le moyen de produire quelque chose de

nouveau et de différent. Après des milliers et des milliers de pages, tout

semble bloqué et répétitif. On a impression que ce que l'on écrit a été

maintes fois proposé et l'on ne sait plus comment s'y prendre autrement.

*

Il n'y a pas de solitude infinie de la pensée - il y a un espace

poétique qui se déploie - il y a un espace philosophique qui est là, qui

entend et comprend. Les pensées sont des signes mais ne sauraient mourir,

folies de mon esprit. Tout est rationnel et logique. Je cherche donc des

images vraies - des pensées possibles et construites - j'avance dans la vérité

en espérant que tout cela pourra s'avérer exact demain.

Je répète : il ne s'agit pas d'images fantomatiques qui animent ma

cervelle mais des audaces susceptibles d'être vraies.

J'émets des sons, des pauvretés, des absurdités - je prends des

risques - je suis un miroir déformé du monde. Je dois trouver des

combinaisons nouvelles. Je sais que j'y parviendrai. Croyez-en moi. Croyez.

*

606


Poésie

Éviter le compte d'auteur qui est cher et ne débouche sur rien. Aller

sur le Web - s'y référencer, y offrir ses produits gratuitement.

Se former, s'instruire dans les Anciens et travailler avec les

nouveaux auteurs - produire, penser, appliquer.

*

La solution est peut-être de trouver des revues adaptées à ton

principe d'écriture - des revues très contemporaines. Quelles seraient-elles ?

Je me demande parfois ce que je puis trouver avec ma piètre

cervelle. Mon intelligence me semble de qualité inférieure. Je cherche -

cherche et ne puis découvrir.

*

La poésie de contact, de discussion, de communication peut-elle

réellement déboucher sur quelque chose d'utile ? Que doit-on espérer

attendre de ce type de contact ? Effectivement cela est très sympathique,

très courtois - mais, en vérité cela permet-il de faire avancer son propre

potentiel ou encore sa carrière littéraire ?

*

607


Jusqu'où ira cette nullité ? Jusqu'où faudra-t-il plonger au plus

profond de soi pour en remonter le suc libérateur de la poésie crédible ?

*

Est-ce une erreur ? Je ne m'inquiète que fort peu de l'édition, de

ma crédibilité auprès d'autrui. Je produis, je travaille mais je ne tente guère

les contacts - les discussions - ou les palabres. J'ai tellement à gérer par

moi-même...

*

Ce que je crains : - c'est de perdre des poètes exceptionnels avec

lesquels j'aurais pour produire des textes utiles ou intéressants et qui hélas

ne m'apparaîtront jamais. J'ai eu le privilège d'exploiter un Paul Celan, un

du Bouchet, un Zanzotto (D'autres noms sont encore dans ma mémoire),

mais de véritables réalités poétiques me semblent perdues hélas.

Je parle également de Poètes-Outils capables de faire évoluer mes

applications d'écriture.

*

608


Il se prétend poète mais il n'est rien. Il est peu, il est inutile. Il

méprise, - il joue un rôle local ou national - appartient à une Maison - sa

disparition est certaine. En vérité, tout se passera au Ciel, et le vrai sera

enfin dégagé.

Qu'est-ce qu'un poète ?

- Est-ce celui qui associe applications poétiques et comportements

externes ? Celui qui se prévaut d'être sur une petite estrade et a été édité à

400 exemplaires par une maison régionale ?

- Tout cela ne saurait durer. Ceci est de la poésie d'aujourd'hui.

Mais où est Baudelaire ? Rimbaud ou Lautréamont ?

Et le public qui se prévaut d'être averti écoute, encense, se nourrit

de balivernes et d'inutilités !

Ceci est plaire à une intelligence simple d'instituteurs, de

professeurs de lettres ou d'amateurs encore.

Mais le génie - je dis - le vrai génie, où est-il ? Se frotte-t-il à ces

miasmes ? Non, il cherche, conçoit, applique en dehors de ces présences

sommaires.

609


*

Le poète ne m'intéresse guère - seule l'œuvre m'apparaît utile.

Je délaisse les rencontres préférant me concentrer sur les

applications d'écriture.

En revanche, je travaille là en langage consubstantiel - CAD que

j'exploite des fragments, des éléments d'autrui pour produire mes propres

écrits.

*

Qu'est-ce qu'un poète ? Qui est le poète ? Tout cela est impossible.

Trop de génies, trop de réalités indépendantes pour former l'ensemble dit

Univers poétique.

.

610


Algébristes

Miscellanées

Mallarmé Rimbaud

Pound Paul Celan Zanzotto

Denis Roche Deguy Roubaud

? Juarroz du Bouchet Pasolini

Autres algébristes

Poètes projectionnistes - Zukofsky - Charles Olson - Pound - Robert

Creeley - Bunting

Chaucer - Oppen - Reznikoff

*

Louis-René Desforêts - Pringent

L'observatoire de poésie contemporaine

*

Grand poète : ----) distinction dans l'élaboration mentale

611


----) conception et spécificité rares

particularisme supérieur qui offre une distinction de qualité

Grands poètes principaux : inspireraient - œuvre fondatrice ou

fondamentale -

créer un mouvement etc.

Verbalités : problèmes du langage poétique.

Journal 2005

Considérer le rapport entre la poésie et la philosophie - rendre clairs les

points de cobordisme et d'équations d'applications - c'est encore s'essayer à

de la spéculation audacieuse mentale. Il est vrai que la philosophie peut

avoir besoin de la poésie en exploitant ses qualités propres pour penser et

avancer. Comme la poésie ne saurait s'interdire l'accès à la philosophie pour

construire et progresser dans ses résultats mouvants.

*

612


Pourquoi le laboratoire ? - Car le laboratoire est en avance sur son temps. Il

spécule, il prétend, essaie avec l'audace. Il veut offrir le futur, il assure de le

posséder.

*

En poésie - ce qui plaît n'est pas toujours ce qui est bon. Mon jugement et

ma critique ne sont pas des biens fondés de certitude. J'interprète, je

prétends - mais de vérité indiscutable, il n'en est point.

Cet Autrement n'est pas toujours compris. Difficile parfois d'imposer sa

propre personnalité. Faut-il d'ailleurs se soucier de se crédibiliser auprès

d'autrui ? Être Soi pour Soi, - n'est-ce pas suffisant ?

*

Quelle est la finalité objective utile d'un relationnel avec un poète ?

Si je rencontre des gens, je vais rencontrer qui, et cela va m'apporter quoi ?

Le plaisir du contact ---) très sympthatique.

613


Toi, mon rare

Toi, mon rare, mon avare mais d'eux-mêmes à éviter

Pour le non-utile - le facile acquiescement de

Dire oui. Le beau de la politesse ! Quel sympathique !

Quelle mesquinerie ! Encore de s'attrouper autour !

" Écrivez-vous le soir ? Le bleu est subsonique ! Je

M'entremêle dans mes délires fangeux. La beauté est

Croissance de chair. Finissons-en. "

En discrétion

Enracinée, de poète à l'écart travaillant dans, -

Travaillant avec - avec génies et sur-génies pour

La recherche impossible, inouïe, au-delà, pour.

Oui, délaisse mais forme-toi avec lumières, éternités,

Fluidités équivoques dans lesquelles est ton bien - Re-

Viens, retourne.

De jamais éprouvées, en évoquées,

En confusion, j'enfle dans mon mystère et reste moi.

614


*

Voici le temps de l'inspiration, sublime moment où le génie se déploie.

*

L'Autre - est l'ami, le frère, le père, l'Alter ego dans lequel on se régénère,

on s'instruit, on apprend, on applique.

Il autorise ce langage consubstantiel ou fusionnel CAD une sorte de Moipar-Lui,

Moi-avec-Lui, Moi-sans-lui-je-ne-suis-rien.

Il s'appelle : Rimbaud, Racine, Baudelaire, Valéry, Mallarmé, Deguy, du

Bouchet, Zanzotto, Celan, Pound etc.

À la fin de mon existence, des centaines d'hommes, - poètes, peintres,

philosophes, scientifiques etc. auront participé à ma formation ou à la

production de mon œuvre.

*

615


La poétique de l'espace

L'analyse du post-Bachelard - c'est-à-dire : un nouvel espace inconnu et

pourtant exploitable où la pensée poétique se construit

ou encore

L'écriture post-Celan - Pound ou Zanzotto - mélange de tous - car d'autres

existent évidemment.

Mais le subtil serait de combiner les deux - intelligences de forme et de

fond.

Et quel produit le cerveau serait-il capable d'extraire ? Car il faut concevoir

un objet cérébral nouveau.

*

L'intelligence poétique doit également trouver de nouveaux espaces (Audelà

de l'analyse de Bachelard) où elle pourra déployer de nouveaux vrais

sensés ou insensés - qu'importe ! - mais des vrais possibles ou inconnus.

Rester là en soi, en prétendant poursuivre Autrui est certes louable mais

n'est guère progressiste.

*

Denis Roche ---) 2003

Zanzotto ---) 2004

Pound ---) 2005

616


CAD

Moi-même + audace de l'autre - de son écriture. Ou repartir avec Roche et

Zanzotto.

*

Je me demande réellement quelle compagne aurait pu me suffire, car l'autre

à mes côtés m'apparaît idéale perdue. À moins que tout cela ne soit qu'une

chimère impossible, que folie de réalité et invraisemblance.

Produire et produire pour son temps. Sorte d'utilité de journaliste. Avoir sa

récompense avec son salaire. Mais comment durer ? Un peintre dure cinq

siècles. Un musicien trois. Mais un écrivain, si grand soit-il se démode

assez rapidement.

Il doit accepter d'être et de n'être plus. Il passe, est immortel. Mais son

œuvre n'est plus d'aucune utilité. Ce grand poète Clément Marot disparaît

petit à petit. Mais Virgile et Homère semblent graver dans les stèles des

millénaires. Alors ?

Je crains l'autre, les autres, Autrui - les circonvolutions, les tentations de

séduction, le paralittéraire.

617


Je cherche les applications, les résultats, les optimisations, les nouveaux

espaces.

*

Nous sommes samedi soir, et je travaille sur la table de la salle à manger de

Marie. Nul livre n'est mis à ma disposition. Je produis sans, sans ce

déclencheur d'énergie, sans ce petit fragment qui opère hors de la cervelle la

sortie du produit intellectuel. Je m'aperçois - mais je le savais pertinemment

que l'Autre est indispensable à mes applications. J'appelle l'Autre, le livre -

le philosophe - le poète - le penseur - l'Internet ou l'Encyclopédie.

Pourvu que cela passe ! Pourvu que ce produit cérébral puisse se

crédibiliser auprès des autorités compétentes ! Je crains l'espace littéraire

humain avec ses rejets, ses refus, ses abnégations.

*

Ce que je crains, c'est d’être dans l'obligation de rencontrer des gens de

toutes sortes pour des petitesses et des insignifiances - d'agir - d'aller à

droite et à gauche pour ne rien obtenir.

Ce que je cherche - l'efficacité poétique - le relationnel-gain - Rencontrer,

offrir et se crédibiliser.

618


*

Il ne s'agit pas de lire - il s'agit de s'instruire - de prendre, de se nourrir,

d'extrapoler, d'aller outre - d'ajouter sur la pensée des Anciens et c'est acte

de progrès.

*

Le parrainage poétique - méfions-nous des uns et des autres qui cherchent à

s'associer par frottement, par gentillesse de comportement. Le génie est

unique - est un et ne saurait nécessiter la présence d'autrui pour exister.

Je veux dire : à quoi peut bien servir de se coller ? Tout ce zèle littéraire,

pourquoi ? N'est-ce point du temps perdu pour des peccadilles

insignifiantes.

*

Je crains l'autre, les autres, Autrui - les circonvolutions - les tentatives de

séduction - le paralittéraire.

Je cherche les applications, les résultats, les optimisations, les nouveaux

espaces.

619


*

Marie qui est à Paris est parvenue à obtenir Le Galaté aux bois d'Andrea

Zanzotto. Cet ouvrage - majeur - fait considérablement évoluer la verbalité

et le langage.

J'espère qu'il me sera utile pour produire. Du moins, je tenterai de le

scanner.

*

Rencontres. Qui voir ? Qui rencontrer ? Avec qui discuter ? Et pour quel

contenu ? Cela permet-il de faire avancer les choses ou n'est-ce que de

l'aimable communication d'opérette ?

*

Il n'est certes pas possible de maîtriser l'ensemble de la production poétique

offerte à notre intelligence, - nous devons nous résigner à travailler ou à

produire avec seulement quelques auteurs offerts ici et là au hasard des

rencontres ou des errances d'écriture.

Évidemment la logique d'applications - une exploitation systématique de

produit d'autrui nous paraîtrait plus raisonnable - mais la réalité semble tout

620


autre, et une grande part de chance et d'heureuses conjonctures semble

prévaloir dans notre mécanisme littéraire.

O Œuvre

Il y a tant à lire ! Cela n'est plus possible ! Il faut donc rechercher un niveau

- une valeur - une correspondance comprise par Autrui qui dira : "Moi, je ne

vous ai pas lu, mais je sais que vous valez tant. Vous vous situez là."

D'autres, plus subtils, prétendront : "Nous vous analysons avec tels

ouvrages, tels poèmes, tels extraits. Il est vrai, votre production va au-delà

de nos capacités synthétiques. En cela, nous laissons aux générations

futures le soin de vous comprendre autrement. Nous ne prélèverons qu'une

infime quantité de votre œuvre géante."

Et que dire ? Et que dire, pourquoi s'indigner ? Est-il possible de tout gérer -

de tout comprendre ? Cela n'est-il pas suffisant, en vérité ?

*

J'ai achevé le scann du Galaté aux bois de Zanzotto. J'attaque Vingt Poètes

américains. Je dois rendre l'ouvrage pour le 12 ou le 13 février 2005. Le

retour se fera à la Bibliothèque Vaugirard à Paris.

621


Marie est parvenue à trouver les rares bouquins...Elle s'est inscrite et a pu

m'apporter les précieux ouvrages avec lesquels je puis produire

actuellement

*

Vingt poètes américains Zukofsky page 57

Ce sont des applications remarquables !

Objectivistes

*

Pound WCW Gertrude Stein

Zukofsky Carl Rákosi

Basil Bunting Lorine Niedecker

*

La production des années 30 a-t-elle été un levier pour l'écriture poétique

contemporaine ? On sait l'influence de la troïka Baudelaire, Rimbaud,

Mallarmé sur la poésie de du Bouchet ou de Paul Celan. Qu'en est-il des

années 30 ?

622


*

La poésie française contemporaine : il serait préférable de parvenir à

dégager ceux qui des génies ou des grands poètes. Le reste étant peu de

chose. Ce sont les génies et les grands poètes qui inspireront les auteurs

d'aujourd'hui et de demain.

*

Est-il véritablement agréable de s'entendre dire : " Non ! Non ! Monsieur !

Allez voir ailleurs. De tout ce magasin, je n'en ai que faire ! Cela ne saurait

me convenir. Comment avez-vous eu l'audace de me présenter cette

quantité innommable ?"

- Que faire ? Que faut-il répondre ? - Cela sert-il à quelque chose

d'enflammer la polémique ?

L'on se retire et l'on produit pour soi. Pour sa propre postérité ou

immortalité...

*

623


Déjà 300 000 poètes français édités en ce jour, à compte d'éditeur. Peut-être

d'avantage ! Combien, en vérité, en restera-t-il ? Seront-ils d'ailleurs là les

poètes qui passeront à la postérité ? Ne sont-ils que les poètes d'aujourd'hui

? Faut-il appartenir à cet espace ?

*

Étonnant site trouvé sur Internet permettant d'accéder à la poésie planétaire

contemporaine. Cela permet l'édition de 28 feuilles au format 21 X 29. Un

nombre considérable d'auteurs inconnus apparaît. Espérons que certains

parviendront à faire évoluer ma verbalité et l'espace dans lequel je tente de

me déployer.

*

---) Vidéos-lectures

---) Écritures électroniques

François Lunven/ Olivier Debré

Robert Davreu - membre de Po&sie

*

624


La poésie : ce n'est pas côtoyer X ou Y - discuter quelques instants pour des

facéties insignifiantes - non ! Le poète est celui qui écrit, applique et obtient

un résultat nouveau, inconnu d'autrui et utile à la Communauté.

*

De tous ces gens d'aujourd'hui qui animent La Poésie française ~ dans un

siècle, combien en restera-t-il ?

Ni Mallarmé ni Rimbaud ni Baudelaire ni Verlaine n'étaient édités.

Cependant ce sont eux qui ont fait la poésie du XIXe siècle !

Ils sont nombreux à prétendre savoir...

*

Tout poète authentique est un fondement nouveau.

Seront-ce de nouveaux espaces ? Des associations de langage inconnues ?

Comment peut-on déterminer la poésie nouvelle utile ?

*

Je crains essentiellement de parvenir de ne pas trouver.

625


Mes applications poétiques parviendront-elles à se situer dans un autrement

utile ? Vais-je pouvoir obtenir une nouvelle verbalité comprise, débouchant

sue quelque finalité objective ?

*

Les poètes n'ont guère intérêt à se côtoyer car ils pensent, songent,

appliquent des produits totalement différents et peu compatibles.

Quand on rencontre son contemporain, il pense inconsciemment : " Qu'il

soit Moi ! Qu'il fasse ce que j'ai produit car j'ai la certitude que ce que je

fais est bon, grand voire génial. Moi, je suis un grand poète. Ce qu'il produit

n'est pas ce que je fais. Donc je le méprise. Je puis le rejeter ou le juger d'en

haut. J'ai expérience, j'ai compétence."

Or il en est de la poésie comme il en est de la musique. Des milliers de

ramifications se croisent et s'entrecroisent, mais une tendance musicale ne

saurait posséder le vrai.

*

Quelle est la probabilité en France de trouver un grand poète avec qui l'on

puisse communiquer ?

626


Faut-il courir comme un malade pour se forcer à en trouver un ? Dans quel

but ? Pour causer cinq minutes avec lui ? Ou le supplier de nous dédicacer

un ouvrage payable 20 euros ?

Tout cela est ridicule ! L'on s'aperçoit aisément que c'est chacun pour soi.

Mais de relationnel, il n'en est point !

Je dis : il faut produire et travailler - se construire et œuvrer, et non point se

soucier d'autrui.

*

Plaire, exister, s'assumer auprès d'autrui ! Quelle fatigue ! Quelle usure ! Un

bon patronyme fait gagner vingt ans, assurait Pascal.

*

Concevoir de nouvelles formes - penser d'autres contenus.

Plus le temps passe, moins je me sens capable d'obtenir quoi que ce soit.

*

627


La poésie est un outil d'applications de forces mentales. C'est un support

pour extraire, extirper, plonger là au plus profond et tenter d'y remonter des

vérités nouvelles, autres, différentes - audacieuses.

*

- Pourquoi écrivez-vous ?

- Certains peignent, d'autres font des mathématiques, d'autres encore du

crochet ou des muretins de pierre. Pourquoi ne pas écrire ? Il y a des

millions de personnes qui en France écrivent leur journal. Ceci n'est pas

acte de rareté.

Écrire serait un langage, supérieur à du langage parlé qui mériterait une

retenue sur du papier.

- Pourquoi écrivez-vous ?

- Je suis incapable de produire de la mathématique, de la physique ou de

l'économie à un niveau supérieur. Je dois me suffire d'images vaines, de

pensées chimériques, d'audaces aléatoires bariolées de langage obscur ou de

propositions absurdes et folles.

- Pourquoi écrivez-vous ?

- J'obéis à Dieu. Dieu me l'a imposé et infligé. Le résultat ne me semble

guère crédible chez les humains... Le tout est refusé et méprisé allégrement.

Il se peut que le travail convienne là-bas, là-haut - au ciel !

628


- Pourquoi écrivez-vous ?

- J'essaie d'extraire de ma cervelle des concepts, des propositions nouvelles

issues d'un travail intellectuel. Je prétends que le tout forme un poème utile

ou exploitable pour mon œuvre déjà obtenue.

Cela est vrai - vous posez une bonne question. Pourquoi écrire ? Il s'agit

certainement d'un surplus cérébral canalisable par l'expression appliquée.

*

Que puis-je trouver ? Que puis-je comprendre, exploiter, découvrir, inventer

? Quel monde invisible s'offrira à ma science, à ma connaissance interdite ?

Je plonge dans l'infiniment-rien espérant y extraire un suc d'intelligence

nouveau - je plonge dans les méandres de mon intime car un pur savoir

semble y exister.

Malgré cela, c'est le rien qui m'habite tout à coup. Qu'était-ce ? Que

prétends-tu avoir obtenu ? Tu es encore dans le Néant de toi-même

incapable et inutile - malfaisant et stupide.

Tente. Tente encore d'obtenir un autre produit. Cela du moins te sera

profitable. Mais de vérité nouvelle crédible, il n'en est point.

629


*

Ce qui importe avant tout, c'est de posséder un nouveau langage, un nouvel

espace d'écriture, de produire des images autres avec des contenus vrais et

crédibles.

Il faut ajouter sur le vrai des Anciens, et c'est belle avancée !

*

Il faut ajouter sur la compétence de ses pères. En ce sens, la science

progresse et propose des applications supérieures.

En revanche, le poète propose un autrement vrai. Mais cet autrement vrai

permet-il d'ajouter sur la compétence des Anciens ?

Le vrai poète est celui qui ajoute et obtient un résultat supérieur.

*

Ma verbalité n'évolue pas.

*

630


Certains lisent peu : la quantité rimbaldienne ou baudelairienne leur suffise.

*

Il a tant inspiré moi qui n'ai servi à rien !

Il avait 130 ans d'avance sur moi !

Rimbaud

*

Constamment chercher de nouveaux auteurs pour relancer sa machine

interne et travailler pour obtenir des résultats satisfaisants.

*

Ces milliers et ces milliers de poètes, aujourd'hui ! Puis l'écrémage sur la

première génération. La plupart disparaissent - un, deux, trois semblent

résister toutefois. Pourquoi ? Est-ce une politique des maisons d'édition qui

privilégie tels plutôt que tels autres ? Le choix est-il fondé sur des qualités

intrinsèquement reconnues ?

Il s'agit donc d'une immense roue de la fortune ou de l'infortune où des

trésors poétiques sont à tout jamais enfouis ou détruits quand des œuvres

631


cahotantes parviennent toutefois à faire leur chemin vers la lumière ou la

postérité.

*

Les poètes caquettent et le génie produit. Choisissons.

*

L'écart qui sépare un blog de poésie avec un recueil de poèmes, c'est l'écart

qui sépare des brèves de comptoir avec un discours politique...

Il n'y a rien là-dedans - que du primaire insignifiant. Bas - bas - basse-cour.

C'est un outil permettant aux gens de délirer, de déconner mais en rien de

construire. Enfin, attendons que le temps passe ou fasse son affaire.

*

Je disais : il y a le QE et le QL. Le QE, c'est le quotient d'écriture - CAD

l'application, le crayon, le papier, l'ordinateur, l'obtention d'une œuvre. C'est

le poète ou l'écrivain seul à sa table pour produire et penser, extraire de son

cerveau et obtenir, obtenir un produit satisfaisant.

632


Il y a le QL - CAD le Quotient littéraire, la capacité à parler, à rencontrer, à

discuter, à appartenir à des groupes, à faire preuve de subtilité,

d'intelligence, paraître en fait auprès d'autrui.

J'ai à ce jour produit plus de 200 livres, mais je n'ai pas rencontré 10 poètes

dans ma vie. Mon QE est très élevé quand mon QL touche les bas-fonds du

Néant...

*

Il semblerait judicieux d'utiliser Gleize ou Philippe Beck ou La collection

Al Dante pour aller outre la poésie d'aujourd'hui, dans l'extrême

contemporain.

Il faut donc lors de la prochaine visite acheter ces auteurs et travailler en

cosubstance.

En revanche le Numéro 110 de Po&sie me semble inutile - idem des

numéros du Nouveau recueil.

La revue Nioques également.

Ai vérifié Azul de Ruben Dario qui ne m'apparaît pas évolutif ou

exploitable.

633


Ai caressé une belle anthologie de Bénezet - complète retraçant plusieurs

décennies de poésie - assez, oui, évidemment - n'ai pas acheté.

Ai pris Nietzsche Le crépuscule des idoles (je crois l'avoir déjà acheté),

Seconde considération intempestive, Henri Bergson de Jankélévitch et Trois

leçons de ténèbres de José Angel Valente.

Ombres blanches 26 avril 2005

*

Le poète n'a pas à plaire, à satisfaire à un éditeur, à vivre de sa plume. Le

poète pense : je ne dois rien à personne. Je puis produire ce qui me

convient. Mon acte créatif est total. Que m'importe qu'ils comprennent,

qu'ils aiment ou qu'ils m'approuvent ! J'agis selon ma volonté, et cela est

grande liberté.

L'architecte obéit, se réduit, se limite, offre un objet acceptable. Le poète n'a

que faire de cette obligation. Il est souverain et peut écrire ce que bon lui

semble. N'ayant nulle obéissance financière, il est souverain et se veut

émancipé.

634


Cette liberté engendre une exceptionnelle audace cérébrale qui a pour

finalité d'obtenir un produit littéraire d'une créativité extrême -

considérablement en avance sur son époque - guère comprise (il va de soi)

mais évolutive et reconnue par les générations futures.

*

Les poètes ont été de véritables référentiels avec l'immense respect que l'on

doit rendre à ces êtres de l'Au-delà qui m'ont tant appris. Puis grand nombre

ont été des pères, des aides, des inspirateurs, des déclencheurs d'énergie ou

d'applications.

*

Comment m'aurait-il été possible d'être la somme de 6 500 poèmes ? Tout

n'était que mensonges, qu'invention verbale. Il pouvait y avoir ici ou là

quelques éléments biographiques - mais terriblement dilués. Non, c'était

affaire de mots et de langage, mais guère de références personnelles.

*

Comment ? Tu cherches ! Mais n'as-tu pas déjà trouvé ? Et qui peut

prétendre que tu n'as pas trouvé puisque personne ne t'a lu ! Tu détiens des

635


trésors de créativités et d'inventions inouïs - enfouis à tout jamais peutêtre...

*

More genuis, my God !

*

Craindre d'être en décalage avec son contemporain. D'être en deçà. Ailleurs.

Où se situe le vrai d'aujourd'hui ? Qui peut prétendre posséder la vérité ?

Y a-t-il stimulation intellectuelle locale permettant de fabriquer un nouveau

vrai ? Ce nouveau vrai de synthèse est-il une restriction du schème

conducteur ?

*

Qui prétendra obtenir la solution s'il considère son résultat et celui obtenu

par Hugo ?

*

Que je puisse accéder au vrai contemporain !

636


La question est également de savoir si l'on a mis à sa disposition les

meilleurs ouvrages permettant de former son intelligence et d'obtenir des

applications satisfaisantes. Car certains travailleront médiocrement avec

Baudelaire quand d'autres se sublimeront avec des auteurs mineurs.

Comment savoir ? Que faut-il lire ? Quelle méthode pour s'instruire ? Car

tout cela est encore affaire personnelle.

Il faut lister les catalogues des éditeurs poètes : 50 - 80 - 100 - 150

ouvrages, et déterminer ceux qui permettent réellement de progresser en

écriture. Systématiquement chercher.

*

La sympathie est une stupide aumône - des facéties de langage et de

manière - mais cette courtoisie sociale s'avère indispensable pour réagir les

rapports entre les humains.

*

- Ses parents ont-ils suffisamment d'argent pour en faire un fainéant ?

- Non pas ! Mais lui est suffisamment fou pour être poète !

637


*

Éditeurs de poésie contemporaine

POL Théâtre typographique Éditions de l'Attente

Le bleu du ciel Al Dante Seuil

*

Tant de poèmes produits ! Seule une poignée passe à la postérité !

*

À nouveau à Ombres blanches.

17 mai 2005

De grosses difficultés pour trouver des auteurs avec lesquels je vais pouvoir

produire des objets différents. Je cherche dans l'Extrême contemporain

français.

J'interroge les employés de la librairie - ils me proposent : Théâtre

typographique, Éditions de l'Attente, POL et Le Seuil.

638


Je connaissais : Le bleu du ciel et Al Dante.

POL et Corti ne sont pas toujours évidents.

En revanche Verdier édite Marion Luzi.

J'ai acheté la revue Grèges n° 9 Printemps 2004, Mario Luzi, A l'image de

l'homme et Georg C Lichtenberg, Pensées.

*

L'exploitation d'autrui pour produire

Il y a certes le support avec lequel on écrit - et l'on peut supposer que sans

ce support le produit d'écriture serait moindre ou de faible qualité. Mais il y

a également la capacité cérébrale du poète qui rejette, combine, associe,

exploite sa mémoire pour obtenir le meilleur objet possible.

*

" Me remplir d'autrui, c'est me vider de ma personne" : Olivier Demazet

Trop lire autrui lui interdit de développer son propre potentiel - annihile sa

créativité.

639


*

Très peu consacré de temps, de persistance à l'éditeur, au milieu vivant des

Lettres, à la crédibilité auprès d'autrui et des lecteurs. Ai focalisé

essentiellement mon potentiel cérébral sur les applications d'écriture en

exploitant systématiquement les œuvres d'autrui.

Raccourcis remarquables - recherches du fond ou de l'œuvre, mais

habillages ridicules, inexistants. La plupart des écrivains naviguent avec

bâbord et tribord - moi, j'avançais droit devant !

*

Je ne parviens toujours pas à comprendre l'utilité du relationnel poétique.

Permet-il d'avancer dans la Société des Lettres ? Sont-ce des facéties de

mondanité ? Ou offre-t-il la possibilité d'accéder à de nouvelles

connaissances littéraires ?

*

Semaine passée en Espagne à Port de Selva. Assez agréable. Beau temps.

Plage. Travail. Lecture. Sans mes 400 chaînes et sans Internet, le niveau

baisse...La stimulation mentale est sacrifiée. Il faut s'en retourner au vieux

640


mécanisme d'autrefois avec quelques livres et cent feuilles de papier à

noircir.

Je crois abandonner Zanzotto et Juarroz. Je travaille depuis le début du mois

avec L'Extrême contemporain français. Le livre de Philippe Beck Aux

recensions m'apparaît d'aucune utilité. J'exploite Grèges N° 9 revue, Modèle

habitacle de Pierre Parlant Au bleu du ciel et L'épreuve du Prussien de

David Lespiau.

*

L'environnement optimisé

Ce que je crains, c'est de ne pas mettre à ma disposition tout le matériel

nécessaire à mes applications.

*

Je ne serai jamais parvenu à entrer dans ma tête l'utilité du relationnel

poétique.

*

641


Il faut travailler Mario Luzi sur deux pages - un seul poème semble trop

court.

*

Il taquine la Muse - puis prétend que cela doit suffire pour un compte

d'auteur.

*

Quand seras-tu ? Sera-ce suffisant ?

B, M, R feront autorité au moins pour deux siècles - ce qui paraît déjà

considérable. Comment une société se prévalant d'évoluer peut-elle instruire

ses bacheliers dans cette troïka ?

*

Rimbaud, Mallarmé - des configurations cérébrales extraordinaires.

*

Il faut se faire, et pour cela l'intelligence d'autrui est indispensable. Mais se

faire n'est pas se coller à l'autre ! Se faire, - c'est se former, se construire,

642


comprendre, exploiter, déduire, développer, ajouter, proposer, - appliquer

également et offrir enfin ! le contenu de ses expériences.

*

À nouveau à Ombres Blanches - 3 ouvrages de philosophie : Histoire de

mes pensées de Russel, Profils philosophiques et politiques de Habermas et

Dialectique négative d'Adorno. Un Dominique Fourcade chez POL.

Il faut avant tout relancer la matrice interne, parvenir à concevoir des

nouveaux possibles, déplacer l'application de l'Autre, extraire, synthétiser,

être-là, ailleurs et posséder un Vrai exact, compris, incompris, qu'importe ! -

un Vrai toutefois !

*

Comment prétendre savoir avec quels auteurs l'on va pouvoir obtenir de

nouveaux objets poétiques ? Quels seront les déclencheurs du la favorisant

une symphonie d'écriture contemporaine ?

*

643


Il faut essentiellement parvenir à découvrir de nouveaux espaces où

l'intelligence parviendra à extraire des sucs inconnus. Il s'agit d'exploiter, de

pénétrer des structures invisibles encore à la capacité cérébrale.

La grande difficulté est de tirer de l'environnement proposé la substance ou

l'unification des substances avec choix et rejets apte à produire l'objet à

créer.

Tu dors ? Réveille-toi. Conçois quelque substance nouvelle qui se placera

dans le paysage existant.

Si tu te satisfais de ce que tu as obtenu, c'est que tu étais incapable d'aller

au-delà de ce que tu as créé.

Maudis-toi. Déteste-toi ! Va au-delà de ton potentiel développé. Tu en es

capable. Ton génie sublimé te remerciera de l'effort accompli.

Toi, oui. Toi, certainement. Mais sans autrui, qui serais-tu ? Un miasme

rampant, un moins que rien soumis à l'ignorance.

Glorifie l'Autre, remercie-Le. Il est le catalyseur, l'énergie sachante.

Gérer - comprendre certains auteurs, en rejeter d'autres - travailler en

synergie d'intelligence avec l'extrême contemporain, chercher et appliquer.

644


Mais comment l'intelligence doit-elle penser pour obtenir des objets

nouveaux ? Comment choisir, décider, rejeter et posséder le nouveau vrai ?

Oui, comment posséder le nouveau vrai ?

Faut-il synthétiser les différentes formes de sciences artistiques mises à sa

disposition ? Qui vont de la danse jusqu'à la philosophie ? Extraire,

mépriser, rejeter, condenser ou agir autrement encore ?

Car il s'agit peut-être de configuration personnelle qui offre des produits

cérébraux uniques, rares, utiles pour autrui...

Mais comment déterminer cette configuration personnelle ?

Si je ne trouve pas, je suis un Néant - un inutile - un incapable à rejeter. J'ai

besoin d'une personnalité vraie, reconnue d'Autrui - que ce soit dans ce

monde ou dans l'autre.

Il faut être. Mais comment faire ? Qu'obtenir et pourquoi ?

*

Je pensais : la poésie est une immense frustration ! Elle ne permet pas

d'accéder à la Science, à la Connaissance ou à la Mathématique. Son

645


langage est certes subtil et créatif, mais l'intelligence poétique offre-t-elle la

possibilité d'accéder à la compétence des Sciences ?

L'aptitude cérébrale semble inférieure. Comment redorer la réalité poétique

pour lui conférer une vérité inattaquable ?

*

Ça redevient de la qualité (avec Marion Luzi) mais ce n'est pas du Hard

créatif...

*

C'est la volonté commerciale qui interdit à l'éditeur de considérer le travail

électronique. Il veut vendre du papier. Ceci est peut-être une erreur. Il doit

être un bon support publicitaire et proposer également des messages à

intégrer.

*

Quel est l'avenir de ma poésie ? Puis-je espérer être chez les hommes ?

Serai-je là-haut ? L'échec terrestre sera-t-il condamné par le Ciel ?

646


J'en suis à 33 anthologies et 49 recueils - rien ne s'édite. L'espoir est dans la

numérisation des écrits. Mais les éditeurs ne semblent guère intéressés ou

craignent que l'ère informatique ne réduise leur chiffre d'affaires à une peau

de chagrin.

*

Poésie : Le plus grand des Seigneurs peut passer pour le dernier des

manants, et le dernier des manants peut passer pour le plus grand des

Seigneurs.

*

Relationnel : est-ce comprendre d'après l'apparence pour mieux pénétrer les

fondements du contenu ? Si c'est cela, la psychologie littéraire est une belle

affaire !

*

La symbolique abstraite ---) le tableau

L'extrapolation ---) La nouvelle Bible

La poésie du non-sens ---) Poésies 78

Le symbolisme ---) Mallarmé etc.

647


L'écriture désarticulée ---) Paul Celan

Le Post-Mallarméen ---) du Bouchet

L'hermétisme ---) Mario Luzi et Co

La verbalité ---) Zanzotto

Ungaretti Montale Penna Caproni

Sabarbaro Onofri Quasimodo Camprana

Mallarmé Eloits Yeats

Joyce Cummings Pound

Betocchi Alfonso Gatto Piero Bigongiari

Elio Fillipo Accrocca Rocco Scotellaro

Quatre poètes majeurs : Sandro Penna Bertolucci Caproni Sereni

*

Et moi, moi ! - Le cerveau, la capacité créatrice. L'aptitude à concevoir, à

extraire, à combiner, à produire des objets récents.

Il faut penser "intelligence propre", et non pas uniquement attendre d'autrui

les applications à obtenir. Certes le langage consubstantiel, mais également

la capacité à créer par soi-même des écrits inédits. Il y a un temps de

648


malaxage, d'actions internes, de réflexions vers soi pour ensuite projeter

hors de soi l'objet mental nouveau.

*

Comment optimiser sa potentialité poétique ? Quelle méthode individuelle

doit favoriser l'obtention d'un maximum cérébral ? Quel principe

d'investigation personnel permettra un déploiement personnel littéraire utile

à la collectivité ?

*

La poésie n'a jamais été chez moi une poésie d'amitiés, de communications,

de petits spectacles, de fraternités, de "Je-vais-vous-présenter", - non - là -

elle ne m'intéressait pas. Ce n'était pas une poésie de contacts mais une

poésie d'œuvre, de génies, de grands poètes, d'applications, de Maisons

d'Edition, de catalogues, de librairies, de bibliothèques également.

*

Comment choisir le meilleur chemin ? Produire, travailler, penser - certes -

mais avec qui ? Quels auteurs ? Quelles applications ? Quelle méthode

649


cérébrale ? Comment peut-on exiger du cerveau qu'il propose les meilleures

applications possibles ?

Les poètes sont satisfaits de leurs résultats ? - C'est leur affaire ! La vérité

est autre. Il faut faire preuve d'intelligence aiguë et choisir la solution

optimisée.

11 août

Déplacement à Agen. Trois librairies. Martin Delberg, Majuscule et une

troisième, Place des Laitiers. faiblement achalandées en poésie - qui ne se

lit pas, ne s'achète pas, et ne sort pas même des bibliothèques !

Il me reste à faire Bordeaux, La Bibliothèque de Toulouse Le Mirail et Des

Jeux Floraux.

L'idéal serait d'aller à Paris deux/trois jours, d'entrer dans un grand nombre

de librairies spécialisées et d'en tirer les ouvrages utiles à mes applications.

*

Mario Luzi - plus images que langage

Andrea Zanzotto - plus langage qu'images

650


La voie poétique est catastrophique

*

Je ne tairai point ici ton nom ni ta mort

Prématurée ni ton dévouement admirable

Si toutefois la lointaine postérité

Peut croire à un aussi bel exploit, ô jeune homme

Digne de rester en mémoire.

Virgile L'Enéide Chapitre X

*

Comment vais-je pouvoir résoudre le problème des applications d'écriture ?

Tout semble vain et inutile ! Le cerveau cherche et ne peut trouver. (Je dois

retourner à Toulouse cette semaine pour acheter de nouveaux auteurs)

Il s'agit de travailler par aimantation, par synthèse, par principe dérivé. Je

dois progresser.

*

651


Les faisceaux de convergence

Associer, intégrer, tendre vers un centre, synthétiser avec du vrai pour tirer

une réelle conséquence

*

Il y a un gros réservoir d'ouvrages refusés par les Maisons d'édition qui

pourrait atterrir dans le gratuit d'Internet...

*

Je n'ai jamais trouvé intérêt dans le relationnel - seules, les applications

paraissaient cruciales et indispensables.

Il fallait lire essentiellement et découvrir des auteurs à exploiter.

*

Le relationnel est vain. Le vecteur de croissance poétique, c'est le catalogue,

les applications de l'Autre - les écrits à intégrer.

652


La richesse poétique est dans l'application que chacun possède à écrire -

c'est une sorte de maximisation de sa potentialité créatrice. Et cette

potentialité demande à sortir (Les poètes cherchent à être édités)

Il faut donc lire - lire et appliquer - appliquer avec la référence de l'Autre

pour intégrer des variabilités nouvelles d'écriture, pour comprendre des

principes ou des concepts littéraires inédits - et Soi avec Autrui produiront

des objets littéraires rares, utiles, intéressants et exploitables.

Ainsi la croissance pourra s'opérer.

L'on pourrait procéder pour l'Internet. Chacun offrirait X poèmes de sa

création. Cette création serait accessible à tous via le WEB. Les poètes

exploiteraient les références mises à leur disposition pour comprendre,

intégrer, appliquer et obtenir des objets nouveaux à travers leur créativité :

" Prendre, comprendre, exploiter, appliquer, rendre et donner"

Ajouter, synthétiser, pousser.

Cela s'appelle quelque peu le sens de la vie avec les générations qui se

succèdent, et la génétique qui tente d'offrir le meilleur de soi à la génération

future tout en disparaissant après le court instant d'existence vécue.

653


*

Saisir des moments et se positionner sur des vitesses - vitesses cérébrales,

essentiellement.

*

La rareté de ma personnalité rend difficile toute complémentarité.

La mémoire défaillait parfois

Les rêves ardents trépassaient en nuages

Ni mémoire ni songe ni possible

Hors de toute existence

Au plus profond du sommeil, - l'opacité mentale !

*

Roberto Juarroz : une méthode, un espace, un raisonnement

Antonio Ramos Rosa : de l'image envolée, endiablée

654


Zanzotto : verbalité, contenus, de l'audace, du risque

*

Je masse lentement l'offre - je veux dire les mille ou deux mille recueils de

littérature mis à ma disposition. J'en maîtrise deux cents, trois cents - une

assez grande quantité peut-être, - je dois trouver le ou les auteurs qui

participeront à ma progression poétique. La finalité étant de trouver une

variabilité de langage validée par autrui.

*

Tu seras loin, au-delà du regret.

Mario Luzi

*

L'Absence ?! Mais qui ? Qui voir, qui rencontrer ? - Pourquoi ?

Tout était dans les Œuvres - dans les Génies - dans les Grands - poètes,

écrivains, romanciers, philosophes, peintres, et sculpteurs !

655


Mais que pouvais-je accorder au relationnel ? L'offre était si riche, la

potentialité humaine si faible !

Le mépris - incapable de discernement - répandait sa substance sur toute

vérité.

- Fais poète !

- Aiguiser ma sagacité auprès d'autrui !

*

Élaborer un contenu dans du supérieur. Conceptions du langage haut,

complexe, inaccessible/difficile. L'ensemble des éléments.

Les fondements. L'organisation des objets - la mise en vie de ces différents

objets.

*

Homologuer son vrai auprès d'autorités non compétentes qui disparaîtront

dans leur génération, pourquoi faire ?

CCP et compagnie

*

656


Le "branché" de la poésie, l'Underground poétique n'est pas forcément le

lieu du savoir, du vrai futur - là ne sont pas Stones ou Les Beatles

d'aujourd'hui.

- C'est un lieu, c'est un risque - ce n'est pas la certitude toutefois.

Il faut se souvenir que seuls deux ou trois poètes par génération passent à la

postérité. Le reste est balayé, jeté dans les oubliettes du déchet éternel...

*

Il ne s'agit pas de rencontrer des poètes - il s'agit d'obtenir une œuvre. Le

relationnel est insignifiant quand l'œuvre est essentielle.

Penser - produire - appliquer.

Batifoler- converser - rencontrer.

Choisissons.

*

Comment prétendre que le résultat poétique sera suffisant ? Que les

applications obtenues seront validées par la critique d'autrui ?

Faut-il supposer une poésie de l'Internet ?

*

657


Que puis-je espérer obtenir ? Quelles finalités de comportement exigera-ton

de ma personne ?

Rencontres - communications - transmissions du souhait, du désir, de

l'envie.

Communications dans la ville. Comment ?

*

La poésie est inadmissible a titré Denis Roche ? - Je dis et prétends :

l'espace poétique est en expansion - l'exercice poétique est personnel, libre,

inconnu, risqué et novateur.

L'invention, le génie, la créativité n'ont nul besoin de se déployer dans les

structures littéraires d'accueil.

Il se pourrait tout aussi bien que dans les prochaines décennies, une certaine

poésie sur le WEB voit le jour, se développe et connaisse un franc succès

au-delà d'une ligne éditoriale imposée par des rédacteurs soucieux de tirer

profit d'applications nouvelles.

Le "tout gratuit", CAD l'Internet serait un merveilleux espace de

nouveautés, d'audace et de créativité. Il n'imposerait nulle raison financière

et offrirait à tout un chacun la possibilité d'exprimer son talent artistique.

658


Souvenons-nous du Salon des Indépendants au XIXe siècle, composé de

peintres refusés par la critique officielle qui sont devenus les phares du

Louvre d'aujourd'hui.

*

En littérature, n'étant que fort peu loquace je n'avais pas d'amis. En

revanche, mon admiration était sans limite, et des maîtres exceptionnels ont

gravité autour de mon âme pendant des décennies.

*

La finalité du travail était de déplacer le langage, de proposer de nouvelles

images et de concevoir des espaces d'écriture, des applications jusqu'à ce

jour impensées, créer un autre vrai validé par la critique d'autrui, hautement

situé.

*

Accumulation de poèmes n'est pas élaboration de langage.

*

659


Le concentré Pléiade avec ses génies, ses grands poètes - le Gotha

international. Puis des cercles autour qui vont en se diluant jusqu'aux poètes

insignifiants, vivants, d'aujourd'hui et qui disparaîtront bien vite.

Disons 1 500 poètes à l'échelle planétaire depuis le début des temps, et

seulement 3 - 400 seront utiles à la formation et aux applications d'écriture.

Le reste sera : "Oui, oui, j'ai lu mais je ne puis en tirer profit. Cela est mais

non pas pour ma personne. "

*

Vendredi 30 septembre - à Ombres Blanches. Ouvert une quarantaine

d'ouvrages de poésie - ai trouvé Le sillon des sens Jacques Clauzel et

Bernard Noël et Ce que je raconte aux chaises de Miro de Angelis.

Ai délaissé les revues poétiques - Po&sie 112-113 consacré à Blanchot, Le

CCP, - en vérité, la quasi-totalité des revues mises à ma disposition.

J'essaie tant bien que mal de gérer l'offre poétique d'Ombres blanches –

1 000 ou 1 500 ouvrages - espaces français et étranger. Petit à petit, l'esprit

conçoit et cherche à maîtriser.

Léger retour vers le Théâtre - mais quels contenus ? Le Théâtre de l'absurde

ne me paraît pas être la solution.

660


*

Jeunesse : génie - jaillissement - spontanéité

Maturité : raison - élaboration - conception - profondeur - difficultés - pensé

et repensé - opérations mentales autres.

Évolution ou maîtrise de l'activité cérébrale.

*

Le livre - est essence de contenus - synthétisations approfondies - a nettoyé

ses impuretés - certifie la qualité du langage.

Qu'appelle-t-on "grand écrivain" ? Qu'entend-on désigner sous cette

appellation ?

- J'appelle grand écrivain celui qui a été apte à produire plusieurs chefsd’œuvre

en prose. A différencier du prosateur qui produit une bonne vente

et disparaît sous 24 mois.

*

Le génie est celui qui également a la capacité d'ouvrir un nouvel espace

inconnu, inédit, jamais pensé par Autrui. C'est une École, un principe, un

661


système d'investigation, c'est une synthèse, une audace de culture. Il doit

posséder une configuration mentale propre, are, unique, reconnue toutefois

par Autrui comme étant gain et vérité.

Le nouveau vrai doit être validé par la critique d'Autrui.

*

Rencontrer. La gente littéraire me fait perdre mon temps. J'agis, pense audessous.

Je sais et connais déjà. Cela est fort aimable, sympathique. Mais

quelle en est la finalité objective ?

*

La logique ?... L'Alogique : admettre les incompatibles.

*

Que sera la nouvelle poésie ? Quel sera le rapport du média Internet dans la

formation de la nouvelle intelligence ? Cette mise à la disposition

immédiate, sublime encyclopédie, engendrera-t-elle des objets appliqués

évolués ? La réponse est oui.

662


*

Ce qui étonne, c'est que Cocteau ne soit pas parvenu à faire "grand poète" -

il a fait bon poète. Le contenu de son œuvre ne peut lui permettre d'accéder

à l'identité de GP.

Le génie de sa diversification en est-il le coupable ?

*

En panne de production. Pas le moindre vers poétique, pas la plus infime

ligne de journal. Ni Jaccottet ni Luzi ne me permettent d'extraire quoi que

ce soit.

Tout est affaire de logique et de compléments de fichiers. Je poursuis Pièces

courtes, j'attaque Quatrains, Quatre lignes et je tape la chemise Août-

Septembre du Journal 2005.

Je viens d'acheter un DVD double épaisseur (12 euros) et j'y ai mis une

assez grande quantité d'œuvre numérique. Tout l'ancien CD avec en plus : le

grand scanne (70 000 feuillets ~ 5 gigas) - des poèmes enregistrés et

quelques vidéos médiocres obtenus avec l'appareil photo...

663


J'attends Noël pour acheter le caméscope (300 - 400 euros) et j'espère

obtenir des vidéos de qualité pour compléter avec de l'image animée le

prochain DVD 2006.

L'on peut considérer les progrès accomplis depuis août 2000. Mon dossier

Word comportait 172 références et pesait 55 mo. Le même dossier

aujourd'hui contient 250 références et pèse 85 mo. Ce qui veut dire que 85

livres nouveaux ont été numérisés et que le poids total de l'œuvre a

augmenté de 60% en cinq ans.

Faut-il retourner à Ombres blanches pour essayer de trouver des auteurs

susceptibles de m'inspirer ? J'ai le sentiment que quelque chose se trame à

mon insu dans certaines parties du cerveau, et qu'une nouvelle donne

d'écriture va bientôt apparaître pour m'offrir des concepts inconnus.

*

Côtoyer des personnes, ce n'est pas rencontrer des œuvres importantes.

*

Je délaisse les poètes, plus soucieux de leurs œuvres que de leurs apparats.

664


La conversation poétique, même avec les plus grands, peut-elle déboucher

sur des applications utiles ?

- Non ! Mais il y a le plaisir de la rencontre, n'est-ce pas ?

*

Je ne lis pas, j'utilise - j'exploite, j'applique, je transforme.

Lire est une fonction cérébrale aisée.

Exploiter, extraire, penser nécessitent d'autres qualités.

*

Ce soir, lundi 6 novembre 2005. Chez Demazet - 2 heures. Me présente ses

différentes toiles. A acquis deux tableaux à Collioure d'une femme peintre

montalbanaise. A quatre Dautry. Une sculpture de son propre buste

également par Dautry.

Madame Demazet, fort aimable, me propose un thé que je décline...

Lui, semble bloqué à Char que je n'utilise plus depuis 83...Ne connaît pas

même Ombres Blanches. Il est né en 30 et a 75 ans. Semble dépassé par la

poésie contemporaine. Comprend à peine Boulez... Je lui parle de Philippe

Beck - connaît pas - de Chambaz, de Bénezet - connaît pas etc.

665


Craint l'oubli. Sa fille ne s'intéresse absolument pas à ce qu'il fait. Comment

durer ? Rêve d'un livre culte - d'une anthologie...Je voudrais l'aider via

Internet. N'a pas d'ordinateur

*

Trouver les moyens de progresser.

" Je suis cela et cela me suffit. Voyez : je me présente. Reconnaissez-moi."

Telle est la satisfaction de l'apprenti-poète.

*

De plus en plus de difficultés pour obtenir un poème de trois fois rien.

*

Ce n'est plus la mise à la disposition qui fait défaut, c'est le manque

d'énergie interne qui interdit l'obtention de l'application.

Try to excite my mind !

*

*

666


Les Maisons d'édition ont craint la numérisation des œuvres et la

reproduction de ces dernières d'un simple clic. C'était ignorer que les plus

grosses fortunes proviennent de l'informatique. Bill Gates en est une

réussite incontestable.

C'est certain - il y a un grand nombre de copies illégales - mais il y a vente,

utilisations pratiques pour une majorité de clients qui n'hésitent pas à

certifier honnêtement leur achat.

Prenons une Pléiade de Pascal qui se vend tant bien que mal à 5 000

exemplaires par an. Une version DVD de l'ouvrage avec rajouts et contenus

variés aurait très facilement atteint les 15 000 copies. Particuliers,

Universités, Facultés, Bibliothèques, Lycées eurent été fortement intéressés

par ce nouveau produit. Le chiffre d'affaires aurait bondi, et la Maison se

serait enrichie.

*

En poésie, ce sont essentiellement les compresseurs qui tiennent et non pas

les narratifs. Pourquoi ? Car les narratifs exploitent un style qui correspond

à une époque. Or, il faut une synthèse. Et le style se démode. La synthèse

est substance épurée avec contenu et non pas manière.

667


*

Rencontrer n'est pas connaître.

Nous avons des générations de poètes - il ne restera que quelques poètes.

Seront-ils français, de nationalité étrangère ? Peu seront.

Faut-il lire les poètes de la génération ? La réponse est non. Il faut exploiter

les poètes qui passeront. Qui seront-ils ?

*

Il ne connaît pas les hommes - mais il connaît les génies, les êtres

exceptionnels, les Dieux, les Saints et les Prophètes. Et vous voudriez le

plaindre parce qu'il ne s'est pas plongé dans la vile bassesse humaine ?

*

Faire un journal poétique, c'est une bonne idée. J'ai : La seconde semaison

de Philippe Jaccottet. Mais on tombe facilement dans la recherche de

l'émotion avec la lecture de l'Autre. Et si l'on recherche l'analyse pertinente,

on se retrouve dans la volonté de l'essai - ce qui est autre chose.

Il y a encore la préface au recueil avec pénétration subtile et démonstration

prouvée d'un certain vrai.

668


Faut-il tourner autour ? Proposer du para ? - Parapoétique, paralittéraire

etc. ?

Je persiste à croire qu'il est essentiel d'appliquer CAD de trouver des

poèmes nouveaux avec une sensibilité inconnue.

*

Si j'en reste à la représentation des choses par les choses, je n'aurai jamais

de contenus.

Peut-on transposer et déterminer un contenu vrai ?

Faut-il rester dans l'extrapolation qui permet une autre interprétation ou

offre une supériorité de valeurs ou de vérités ?

*

L'esprit refuse le ça pour ça - mais j'ignore quelle opération poétique le

cerveau prépare à mon insu ?

Poétique

*

Conduite du mouvement avec de l'incompatible qui soit "vrai", acceptable

pour le lecteur.

669


*

Toujours chercher pour appliquer. Il faut obtenir des productions cérébrales

poétiques nouvelles.

*

Poète-fourmi mais pas poète-cigale, poète de chambre, de l'ombre, de tour

d'ivoire accumulant des applications, cherchant de nouveau espaces,

poète maudit de l'Au-delà - incompris - tant pis !

*

Coup de fil passé Au bleu du ciel, maison d'édition sur Bordeaux. Je lui

propose Prismes de Sonnets. "Pourquoi pas ! me dit-il, nous recevons huit

cents manuscrits par an et n'en éditons qu'une dizaine. Soyez patient. Six

mois parfois sont nécessaires pour une réponse. Certaines maisons exigent

deux ans..."

J'envoie également Évanescences et L'Infini-en à Flammarion et Au

Mercure de France. Certainement des frais de colis inutiles et dispendieux...

*

670


Je n'étais qu'un poète de l'application et non pas un poète de la

communication.

Je persiste à croire que l'essentiel - que la finalité du créatif est de trouver.

Les discours, les structures artistiques, les relations etc. tout cela, ce sont

des feuilles de salade assaisonnées de patati et de patata.

Il faut travailler avec des Œuvres - des génies - des grands poètes - penser,

extraire, ajouter, comprendre, appliquer.

*

Combien de grands poètes nous ignorent !

Et combien de grands poètes nous ignorons !

Être pour soi, être pour Dieu mais être pour Autrui, c'est perdre vingt ans

dans des pérégrinations littéraires, dans des arcanes et des labyrinthes

impossibles.

Ou alors c'est chercher le plaisir dans le vernis - la suffisance dans le

superficiel. Être auprès d'autrui, c'est se chauffer à la flamme de Jean

pendant une heure. Car de contenus, il n'en est point.

671


Moi qui ai tant craint le temps, la maladie, la sénilité, la bêtise, la vitesse de

l'existence, peu me chaut le contact des littéraires pour se complaire de tocs :

"Je sais cela ! - Je vous le donne !"

*

Je ne crois pas en l'utilité du relationnel poétique. Pourquoi ? Grand nombre

se targuent de savoir, de posséder, de connaître le vrai littéraire. Ils ont

pouvoir et critique - leur suffisance ne saurait faire défaut - ils président

donc ils sont ! En réalité, des êtres bouffis, gonflés ou repus de vérités

apprises et redites. De perspicacité propre, il n'en est point. Et l'esprit fait le

reste - je veux dire l'habillage par la parole. Pourtant être loquace n'est pas

posséder le vrai. Mais qu'importe ! Ils sont - ne les dérange pas. D'ici à une

décennie, leur tombe ne sera même plus fleurie.

*

Le poète n'est pas celui qui existe auprès d'autrui. Il est celui qui est pour

soi.

Chercher crédit auprès d'autrui est faible chose. Il faut être pour soi.

Celui qui dira : oui, j'ai - oui, je suis - sera réellement très grand. Il méritera

tous les honneurs.

672


Mais qui en s'élevant pourra se flatter d'orgueil. Le progrès élève la

conscience mais réduit l'homme a sa plus simple réalité.

Critique poétique

*

J'ai proposé une sorte de déplacement - une sorte de ça pour ça - de ça avec

ça en produisant de manière consubstantielle avec les applications d'autrui.

Il est vrai que l'emploi d'autrui semble de second ordre - une espèce de fil

conducteur à peine décelable. Il s'agit encore de productions finalisées

personnelles. (Substances et Distances - Variances)

Il faut trouver un vrai validé par Autrui -

un vrai utile pour Autrui ?

*

Dans la hiérarchie de l'Intelligence, Valéry a développé un principe vrai

inférieur. Inférieur à qui ? - Inférieur à Husserl, à Heidegger, Bergson,

Nietzsche etc.

- On le savait ! On s'en serait douté !

- Valéry est-il exploitable ?

673


*

Travail de soi à soi pour construire une personnalité qui répondra à une

certaine valeur auprès d'Autrui. Puis l'Autre exploite un principe de

synthèse - sorte de : je sais, je situe sans avoir lu, je détermine l'individu.

Enfin : tendresse, affection, je vous aime, soyez des nôtres etc. T'es mon

frère...

*

Journal 2006

Combien de sensibilités nous sont offertes ! Tant d'auteurs ! De variabilités

d'applications ! Où sont-ils ? Qui sont-ils ?

Il faut faire chefs-d'œuvre et très grand poète pour se distinguer d'autrui, et

être au-dessus de la surabondance proposée.

*

La Dogama Jacottet

D'autres astres, plus loin, épars

674


André ADY Giuseppe UNGARETTI Vladimir HOLAN Sandro

PENNA

Kathleen RAINE Vittorio SERENI Piero BIGONGIARI Christine

LAVANT

Jan SKACEL Zliguiev HERBERT Ingeborg BACHMANN

RABONI

Giovanni

Constellation

Jean de BOSCHERE Charles-Ferdinand RAMUZ Pierre-Louis

MATTHEY

Edmond-Henri CRISINEL Jean-Michel FRANCK Pierre-Albert

JOURDAN

Nicolas BOUVIER Christian G GUEZ-RICORD Bernard SIMEONE

*

Beck Gleuze Seithé Stéphan FL ?

675


Il faut peut-être attendre d'intégrer de nouvelles sensibilités (Gleize, Beck) -

donc revenir un peu plus tard et produire en sachant les exploiter.

*

Grand poète - définition : un cliquant superficiel de nomination qui ne

répond à aucune utilité concrète.

- C'est votre présence, votre bel esprit qui nous incombe, dira la haute

noblesse.

*

Aller régulièrement à OB pour y apprécier les variabilités, les sensibilités et

les modulations de langage.

Char et Malherbe, âpreté, amertume. La tige, la racine bien accrochées au

sol sablonneux - forte résistance.

Janvier 2006 1-15

*

Finalisation de Variances

Finalisation du Journal 2005

676


Gravure de Panorama numérique 4,7 gigas + 8,7 gigas

Extractions de Journal 2002-2005 pour composer Le poète interne

Ombres blanches : Martra Petrou Poèmes sans vergogne

Alain Propos sur la nature

Deloche : Dominique Fourcade Sans lasso et sans flash

Quelques scannes de différents fichiers 2005 et 2006 ~ 200 scannes

Applications poétiques avec Malek Alloula - L'accès au corps

*

Il ne s'agit pas de comportements, il s'agit d'applications poétiques.

Ce qui importe, c'est de toujours s'en retourner vers Racine. C'est de

comprendre Esther et Athalie.

L' nce critique doit penser de la sorte : Comment puis-je écrire Athalie ?

Est-ce possible ? Quel est mon niveau réel ?Que suis-je moi si je me

compare à Racine ou à Corneille ?

- Valéry avec La jeune Parque, Claudel avec Cinq grands odes, Perse avec

Oiseaux sont de dignes successeurs.

677


*

Lire et relire, réfuter et choisir

*

Comment peut-on se complaire de superficialités et d'insignifiances ? Tout

doit être donné aux applications et à l'obtention de résultats poétiques.

Les actions biographiques sont vaines quand les produits s'immortalisent

dans la durée.

Pour autant les actions biographiques permettent de se faire connaître, et

parfois cette reconnaissance peut déboucher sur un crédit artistique.

*

Poète à la bonne franquette comme Norge :

-T'as fait combien de rimes ce week-end ?

- 100 !

- Moi 200 !

678


- Ho !

Pas poète de l'amitié ni du frottement.

- Vas'y - commence - discute !

- Poète d'œuvre, d'applications, de chefs-d’œuvre etc.

*

Le tafiolage poétique. Les uns, les autres, discuter etc. ça n'en finit pas, ça

ne débouche pas sur des vérités objectives. Tout est affaire de maniérisme -

rien n'est donné à l'efficacité. Tourner, tourner, tourner ! Et quels résultats ?

- On t'aurait vu ! T'aurais discuté !

- Et pour quelle finalité objective ?

*

Plus je cherche, moins je trouve. Immense est mon désespoir.

Lectures - Henri de Régnier - Les Cahiers Inédits 1887-1936

*

679


Poète, hâte-toi. Le temps poursuit tes pas.

*

Travaille, applique, produis, élabore pense.

Délaisse, conçois, construis.

*

Le critique dit : "Soyez qui je suis" et Jean Cocteau dit : "Quel est cet

autrement ?"

*

Toutes les fois que tu écris, impose un coup. Fabrique, invente, déplace,

pense autrement.

*

Comment vais-je pouvoir faire ? Comment trouver ? Sera-ce trouver

d'ailleurs ?

Et quels contenus ? Quelle forme ? Avec quels auteurs ?

680


*

Comment ? Avec qui ?

Le avec qui engendrera le oui et le pourquoi.

Création : le Avec qui et le Moi engendreront le oui.

Il faut mettre à ma disposition une bibliothèque ; c'est le avec qui.

Où est cette bibliothèque ?

Avec qui CAD des auteurs, des livres, des œuvres. Et je dois exploiter ces

êtres-là avec mon potentiel d'applications.

Donc lire ! Quels auteurs ? Où les trouver ? Dans Le Contemporain. Est-ce

Ombres Blanches ? Il faut chercher là-bas.

Exact.

*

681


Soigné supérieur que l'on trouve chez Maulpoix, Conort ----) Universitaire

et Poésie

*

Basho Matsmo Munefusa Benjamin Walter Thomas Bernard

Andréï Biély, ami de Blok Robert Browing (1855)

Lord Byron - Don Juan, chef-d'oeuvre (1788-1824)

Catulle (82-52) Coleridge (Samuel Taylor) (1722-1834)

Ruben Dario - chercher autre chose qu'Azul

Robert Desnos John Donne (1572-1631)

Carlos Drummond de Audrade T S Eliot Nobel 47

Théodor Fontane (1819-1898) Edouard Glissant

Henri Heine(1797-1856) Hésiode Théogonie

Volpone (1572-1637)

682


Kawabata (1899-1972) Prix Nobel 68 ~ Érotisme

Penthésilée ---) Kleist Léopardi (1798-1837)

Mikhaïl Lourevitch Lermoutov (1814-1841)

Gotthold Ephraïm Lessing (1729-1781)

De la nature Lucrèce

J'en suis à : Mahtuz Encyclopédie Universalis

*

Les manquants qui sont des fondamentaux.

Morphème ou morène

*

allomorphe // polysémie

683


Poésie : si tu mets des protéines dans les pâtes, c'est pas de la viande tout de

même !

*

Quand on lit Les Princesses de de Banville, on a quelque part du de Heredia

avec cette façon somptueuse de verser le décor. Tout cela se prête à la

peinture, au descriptif, à la scène mythologique. C'est vrai, il manque

parfois cette combinaison supérieure qui donne au poème un ton sacré que

l'on trouve dans Les trophées. Mais la base essentielle est présente et l'on

songe au tableau rempli de sensualité Les Chérifats de Benjamin Constant.

*

Faire de la recherche poétique, c'est penser ou produire en dehors de toute

réalité d'applications ou d'utilité professionnelle - c'est investir dans

l'aléatoire encore inconnu - c'est exploiter l'instinct ou l'intuition et

prétendre avancer.

Et combien d'échecs et d'erreurs à subir !

*

684


Ma poésie n'est pas une poésie de communications, d'édition à compte

d'auteur - c'est une poésie d'applications, d'écritures, d'œuvre, d'auteurs, de

génies, d'imitation - de synthétisation - voilà : je me situe au carrefour - à un

certain carrefour et j'essaie de prélever des substances nouvelles que je

digère, que j'assimile. Je prétends obtenir un objet nouveau.

*

Ressources WEB - Éditions électroniques

L'éditeur-papier craint le tout gratuit de l'Internet et y voit un concurrent

déloyal. Mais il utilise cette vitrine pour tenter de vendre ses produits - ses

produits papier - fort chers (15 à 20 euros le livre) quand le fournisseur

d'accès offre pour 30 euros Le WEB 24/24 heures, la téléphonie gratuite

locale et nationale à durée indéterminée et 100 chaînes de télévision...

Comment lutter ? Le prix du papier est élevé et l'éditeur n'a pas informatisé

ses produits. Que va-t-il se passer ?

Que se passe-t-il actuellement au Japon et aux USA (Nous sommes le 14

mars 2006) ? Le tout semble tenir et grand nombre achète encore du

papier...

Mais notre jeunesse - ces jeunes qui lisent - que lisent-ils? Achètent-ils la

biographie de Rimbaud quand elle est gratuite sur le WEB ? Ils utilisent le

685


WEB pour le scolaire et le culturel mais achètent des bandes dessinées

inaccessibles sur le Net.

Tant que l'éditeur anticipera de nouveaux contenus, des variables nonpensées

par le Webmaster, il offrira un désir que certains chercheront à

satisfaire.

S'il informatise ses produits, ces derniers seront immédiatement copiés, et

c'en sera fini de l'éditeur.

A moins qu'il impose sur ses sites des présences publicitaires à l'instar des

Journaux et que ces dernières payent des sommes importantes pour être

visibles sur les pages.

*

Philippe Beck : déplace-t-il le vrai ? Le possède-t-il ?

Beck a un élément mais il n'a pas tous les éléments.

*

686


Mon cerveau 2006 ne pense plus comme mon cerveau 78, cela n'a plus rien

à voir. Le système d'écriture, d'explosion, d'application diffère totalement.

Qui a raison ? Est-ce évolution ?

*

- Interroge-toi sur ta capacité à produire des structures construites sur toute

grammaire cartésienne.

- Oui, mais j'ai besoin du risque, du doute et de l'ivresse pour que ma raison

avance.

*

Philosopher en poésie, c'est encore utiliser des pièces du jeu d'échecs et se

déplacer en respectant les règles du jeu de dames.

La poésie est en deçà quand bien même elle ose là où la logique

philosophique ne veut s'y risquer.

Avec des vertiges poétiques desséchés, l'on peut supposer de nouvelles

racines philosophiques.

*

687


Ici ce sont des phrases qui sont consignées, mais rien n'est donné à la

construction cérébrale. Des fragments disparates jetés ici et là dans l'éveil

de la raison - de cela que pourrait-il jaillir ?

Il n'y a nulle perspective d'avenir dans mes propos exprimés. Ceci ne saurait

durer. La faiblesse constamment m'accapare - je reste coït.

Je crains essentiellement de n'être pas capable d'aller outre - de concevoir

ou de percevoir de nouveaux contenus. Ma faiblesse d'intelligence sature

trop rapidement et ne déploie nulle aptitude supérieure.

*

Un principe d'actions peut régenter tout un système de vie. Si ce principe

s'accompagne de faits validés par sa propre conscience ou par l'intelligence

d'Autrui le nouveau vrai est acclamé.

*

Exister auprès d'Autrui, c'est user ses forces - c'est fatiguer son aptitude et

c'est ne rien obtenir. L'objectif étant de produire, de travailler et d'appliquer

assidûment.

*

688


L'éditeur ne s'inquiète guère de la rareté, de l'intelligence ou du génie. Cela

est relégué au comptoir des inutiles. Il cherche l'appât ou la rentabilité

immédiate. Qu'importe la construction, l'élaboration de l'œuvre - je suis un

marchand !

*

Je n'ai jamais su en quoi pouvait m'être utile le contact poétique, la

communication artistique ou les manifestations de rencontres.

Je focalise essentiellement sur le parcours de mon Œuvre, de mes

applications, de mes espoirs.

*

Pourras-tu accéder à mon Vrai ? - Mon Vrai te sera-t-il accessible ?

*

Aller en poésie, c'est aller vers le rejet, le mépris, l'incompréhension.

Un poète est moins utile qu'un rempailleur de chaise.

Et les poètes se détestent entre eux.

689


*

Le génie Le talent Le commercial Le plaisir immédiat - différents

degrés pour approcher une œuvre artistique

*

Il faut se faire - CAD produire, penser, appliquer, construire. Être auprès

d'Autrui est de second ordre. Il faut se préparer à la Mort, au Ciel et pouvoir

figurer parmi les Immortels. Là est le seul avenir.

*

Bilan révélateur : de qui étais-je l'esclave ? Qui était mon Maître. Ma

pensée courrait et se dispersait dans les méandres de mon âme.

Il connaît trop les hommes pour s'en faire des amis. Il aime trop les Œuvres

et les désire pour maîtresses.

*

Comment peut-on gérer la pensée poétique planétaire ?

690


Vanité des poètes à se retenir pour prétendre n'être pas tout en espérant être

auprès d'autrui..Je suis, je le sais, moi etc.

Avez-vous expérimenté ? Qu'avez-vous tenté d'obtenir ? Pouvez-vous vous

satisfaire de votre résultat ?

Il faut aller là-bas, plus loin, outre, dans le risque, l'interdit, la folie

maîtrisée.

Je ne lis pas - j'écris.

*

*

La gloire du médiocre - être et n'être pas - se suffire de son peu.

Travailler, produire, être pour soi - qu'importe autrui !

*

Je regardais la possibilité de proposer le P7 en primitif CAD La première

version de La racine et la source - mais cela me semble trop difficile à

obtenir. La lecture est impossible. Que faire ? Attendre. D'autres sauront

peut-être passer après moi.

691


*

Éditer ! Éditer ! Éditer quoi et pour qui ?

Je pensais proposer sur un nouveau site :

Le Grand Livre des Sonnets

Mille Poèmes en prose

Pièces courtes

Femmes de papier

~ 1 000 pièces

~ 1000 pièces

~ 600 pièces

~ 500 pièces

Ce qui offrirait une quantité assez considérable avec le référencement Liste

Yahoo en contrepartie.

Pourquoi pas. A voir.

*

J'aurais souhaité également que l'Internet pût recevoir sur ses sites de

nombreux écrivains, romanciers, poètes, essayistes ou philosophes refusés

systématiquement par le principe d'édition traditionnel.

Tant d'ouvrages rejetés, méprisés, oubliés par les spécialistes de la langue

française ! Je crois que ces manuscrits méritent autre chose que de terminer

692


leur vie dans les tiroirs de l'indifférence. L'Internet serait une sorte de

résurrection pour tous ces livres enterrés injustement, produits par des

personnes fort savantes et compétentes.

Il est vrai que dans un premier temps ces ouvrages ne recevraient aucune

récompense financière. Mais qu'importe ! L'essentiel étant d'être lu et

reconnu avec ses applications. Le nombre de visiteurs permettant

d'apprécier son crédit auprès d'autrui.

*

Je pense la poésie à deux vitesses.

La réalité terrestre où rien n'est possible, où tout est difficile et

La vérité céleste où le vrai apparaît dans toute sa splendeur.

Ce qui veut dire :

Le temps humain sert à appliquer, produire, obtenir, transmettre.

Le temps céleste sert aux civilités, au relationnel. La reconnaissance étant

déjà admise.

*

693


Combien peu est la communication poétique ! Comme de s'entendre dire

des insignifiances de mondanités de basse femelle ! Et il faut se complaire

de cela ou se suffire de niaiseries et de stupides civilités ! Mais c'est

littérature, n'est-ce pas ? Alors que faire ! Observons les usages.

Être si mal placé pour prétendre savoir et commettre des erreurs effrayantes

après analyses erronées et injustifiées !

Pourquoi être auprès d'Autrui quand l'essence de la raison est d'ajouter

sur Soi !

*

Critique - L'autre n'est pas Moi, et je l'accuse. Mais qui est Moi ? Moi, c'est

une variable, une variante, une couleur parmi des millions d'offres

possibles. Je ne saurais déterminer le Vrai. C'est justement l'ensemble de la

Communauté qui possède le Vrai avec son offre totale.

Il faut comprendre l'Autre avec son Autrement.

*

694


Poésie - Je me demandais même ce que j'avais à faire dans ce milieu. C'était

pas moi, c'était pas là, c'était ailleurs et jamais de cette sorte !

La solution, c'est d'offrir gratuitement son œuvre complète sur le NET

*

- Surtout, essaie d'exister auprès d'autrui.

- Autrui, je n'en fais cas. Être pour moi, être par Dieu. Délaisse la basse

réalité terrestre et prétends là-bas, plus haut.

- Et si Dieu condamne tes faits, t'accusant de m'avoir pas assumé chez

l'homme ?...

- ...Je ne puis être au four et au moulin, ici-bas et là-haut - il faut choisir.

*

Les repas littéraires. Pourquoi ne pas fréquenter Autrui ? L'Autre n'offre

qu'une mise de second ordre; que des relents faciles sans contenu aucun.

Tout y est affaire de civilités et d'habillage, de subtilités cachées. Mais de

savoirs et d'apprentissage, il n'en est point.

*

695


Poésie. Le milieu est tellement bloqué-bloquant qu'il faut retrouver son

indépendance pour être.

Il ne faut pas essayer d'être auprès d'autrui. Il faut être pour soi. En espérant

que le résultat sera toutefois crédible dans l'esprit de certains lecteurs.

De trouver de nouvelles sources d'exploitation - de penser et d'appliquer.

*

Aurai-je le temps de produire mon Œuvre ? Aurai-je la capacité de déployer

le potentiel intellectuel mis à ma disposition ?

Tant de livres inédits - de constructions nouvelles à déployer ! Et le Temps

est revêche, ennemi terrible !

*

Capable essentiellement de n'avoir pas été capable d'aller très loin dans son

aptitude poétique et intellectuelle. Avait le potentiel pour aller au-delà et

plus loin, mais n'a jamais trouvé le principe pour ajouter sur sa base

existante. S'est noyé dans sa pauvreté cérébrale, tristement.

696


Je m'inquiète à savoir si je parviendrai à venir à bout de mon Œuvre - tant

de livres restent à faire ! Tant d'inédits ou d'ouvrages en construction

espèrent misérablement de voir le jour !

Le livre engendre le livre ! De nouvelles idées naissent - mais il faut

parvenir à les appliquer, à les transformer CAD à en faire des formes

littéraires vivantes !

*

Qu'importe d'être compris ! Seule l'approbation divine est à requérir !

La profession poétique doit s'accorder une forte marge d'incompréhension -

le langage étant chose fort délicate à intégrer.

*

Certains accordent un grand intérêt au relationnel artistique quand d'autres

considèrent que les applications d'écriture sont les seules possibilités

d'obtenir un bon résultat.

*

697


J'ai vu Guy Goffette à Albi au moins d'avril 2006 - qui est certainement bon

poète. Mais je songe tout à coup à l'immense réservoir poétique que m'offre

la librairie Ombres blanches et surgit en mon esprit cette évidence littéraire

: mais pourquoi ? Pourquoi s'inquiéter de ce personnage quand de grands

génies du monde entier mettent leur production à ma disposition pour une

somme insignifiante ?

- C'est vrai il y a plaisir. Plaisir à voir l'homme parler, s'exprimer, séduire ou

amuser. Mais n'est-ce que cela la poésie ? Ou cet aspect de l'approche

littéraire sera-t-il indispensable voire considérable ?

Je crains - je crains le temps. J'ai peur de Dieu. J'ai peur qu'Il me rappelle

rapidement là-haut. Et quoi ? Quelle sera ma compétence ? Mon bilan

d'humain. N'aurai-je que cette médiocrité terrestre à lui remettre ?

Je dis ou du moins je crois : il faut travailler, appliquer, obtenir les meilleurs

résultats poétiques possibles. Et demain, là-haut de nouveaux rapports

seront promis. Oui, des applications supérieures se réaliseront.

Le livre. Les livres.

*

Et je songe à tous ces génies à l'échelle planétaire. Chacun ayant été capable

de produire un nombre assez imposant de chefs-d’œuvre.

698


Comment gérer ? Comment maîtriser cette immense connaissance, cette

impressionnante potentialité ?

Il faut donc faire un chemin - le chemin - choisir, balancer, exploiter et

travailler avec certains auteurs quand la critique (sa critique !...) doit en

refuser d'autres.

Cette immensité est effrayante - l'esprit délaisse des êtres exceptionnels et

peut se suffire de productions de second ordre.

*

Plaire, c'est être avec l'Autre. Le génie est unique donc solitaire.

Le critique, le public peuvent-ils reconnaître le génie ? Oui, si celui-ci

possède suffisamment de talent pour habiller son exceptionnalité.

*

Parfois l'esprit est saturé - offert aux nombreuses stimulations de lecture, il

ne saurait produire quelconque fragment.

En d'autres moments, l'intelligence prompte et apte, exploite quelqu'une

raison pour extraire de soi des capacités littéraires créatrices.

699


Il s'agit ici de fatigue cérébrale, et la conscience ne peut déterminer la

situation réelle de la potentialité.

*

Produire, c'est également "se construire soi", - cela n'a pas toujours l'utilité

de la masse.

Être pour soi, en soi avec l'espoir d'un avenir meilleur car la récompense

peut être individualisée.

Certains sont faits pour être connus ou lus. D'autres produisent pour se

construire. Dieu appliquera la répartition des livres utiles et des livres

inutiles.

*

Les livres - 30 000 - 50 000 livres utiles à notre formation. Et encore ! Cela

serait si peu. Comment gérer, maîtriser l'ensemble ?

Faut-il s'en référer à la critique, et choisir parmi ?...

Quelle méthode d'investigation ? Faut-il aller vite ? Et pourquoi ?

700


*

Aurai-je le temps de maîtriser l'ensemble de ma production ? Je dois

posséder actuellement 17 000 feuillets inédits. J'essaie d'extraire ce qui

m'apparaît essentiel ou aisé à reconsidérer.

J'ignore même si tous ces inédits sont sur mon disque dur, car les feuillets

sont entassés les uns sur les autres dans le garage arrière de la maison

familiale - et le tout cohabite tant bien que mal, et se juxtapose dans des

dizaines de boîtes en plastique.

Ai-je oublié des dossiers, des fragments, des extraits ? Nous devons

construire prochainement deux nouveaux garages. Ma quantité totale y sera

entreposée.

Je tenterai de vérifier très sérieusement l'ensemble. Enfin, une grande partie

de mes manuscrits 78-05 a été scannée sur mon PC et en DVD double

couche ( ~ 100 000 feuillets).

*

La grande révolution de l'édition électronique permettra une mise à la

disposition quasi immédiate. Une bibliothèque sur un disque dur ou en ligne

! Les maisons traditionnelles sont réticentes. Il semblerait que Google a déjà

701


numérisé 15 millions d'ouvrages. Le temps des procès s'en vient, puis des

accords commerciaux se signeront.

Les maisons ne prennent pas conscience qu'éditer, c'est produire un objet le

livre quand la saisie du texte est largement suffisante. Le livre est

encombrant, se dégrade rapidement, cher à produire et coûteux à l'achat.

Les maisons pourraient sur un site avoir une ligne éditoriale plus

conséquente.

*

Catalogue, librairie, espace culturel, musée, ligne éditoriale, j'appelle cela

l'endroit-où-il-y-a-quelque-chose c'est-à-dire un principe de choix, de

sélection.

*

Ai-je obtenu le résultat escompté ? Ma méthode d'investigation

intellectuelle a-t-elle réellement été efficace ? Ma méthode a-t-elle

réellement été efficace ? N'ai-je pas commis des erreurs inadmissibles ?

Que pouvais-je espérer de meilleur ?

*

702


Le relationnel poétique - la recherche du public - tous ces effets, toutes ces

actions qui sont, ma foi, fort louables, ne se font-elles pas au détriment des

applications pures ? - Je veux dire L'Écriture ? Il est beau de parler, de

tergiverser - cela semble belle chose pour le lecteur. Mais

fondamentalement, le contact permet-il d'extraire de nouveau contenus

essentiels qui permettront d'accéder à l'évolution ?

*

Lire. Que faut-il lire ? Il faut lire ce qui est utile à ses applications. Il faut

lire pour l'utilité. L'endroit de l'Autre doit servir à produire, à s'instruire, à

évoluer.

*

Bernard Noël sera à Rodez en Juin pour des soirées poétiques. Je tacherai

d'y être.

*

Comment dynamiser l'écriture pour lui offrir des applications nouvelles ?

*

703


Pourquoi ai-je si peu rencontrer de poètes ? Tout se situait dans les

applications. Il fallait obtenir des résultats poétiques ou littéraires. Le reste

semblait peu de chose. Les poètes, c'était discuter, parler, palabrer CAD des

comportements inutiles quand l'Œuvre devait se développer. Oui, je devais

choisir. Hélas ! Je devais choisir de cette sorte.

*

J'écris de moins en moins. Mon cerveau ne peut plus combiner des solutions

satisfaisantes. J'extrais seulement deux ou trois poèmes intéressants par

mois.

Je cherche à me stimuler avec de nouvelles lectures et des contenus

différents. Mais que puis-je ? Tout cela me paraît insuffisant. Je dois aller

outre et découvrir encore.

*

Du confort intellectuel de façade auprès d'autrui.

Vas'y. Commence. Fais poète. Discute.

*

704


Et quand vieillissant nous irons vers la décadence, que restera-t-il pour la

cervelle ?

Les Inédits, n'est-ce pas ? Qu'un secrétaire zélé acceptera de comprendre et

de décoder - et de proposer en livres ou en recueils à notre place.

Il y aura le Catalogue avec tous les projets, les offres nouvelles, les audaces.

Espérons qu'Autrui comprendra ce qu'on aura désiré faire.

*

Je me demande parfois ce que j'avais à faire dans ces milieux littéraires -

quelle était ma place réelle - ce que je pouvais en espérer ?

Et la peur - la peur du temps. Produire, obtenir, appliquer.

Try to find.

*

Do what you want but do your best

Do your best

*

705


La politique dynamique d'une librairie - ses parutions, ses présentations.

Sorte de vie de nouveau-nés. Mais combien d'enfants, de génies, de futurs

immortels ?

Quand on ouvre un recueil, peut-on réellement savoir que le livre sera un

chef-d’œuvre utile à la postérité ?

*

Ne faut-il pas s'en retourner à Goethe, Shakespeare, Hugo, Eschyle

etc...pour repenser la poésie à un autre niveau CAD "très grand poète" car

on ne lit que des GP. Cela est constant mais ne semble pas suffisant.

*

Eussé-je pu, une seule fois, soupçonner l'identité poétique qui allait

m'échoir ? Cette aptitude à produire et extraire hors de ma cervelle cette

quantité littéraire importante ? Non, Jamais. J'imaginais plus aisément une

capacité économique ou mathématique - cela semblait aller dans le bon sens

de mes études secondaires.

706


J'ai su appliquer - c'est-à-dire produire des objets littéraires qui ajoutés les

uns aux autres ont formé ce qu'on appelle des livres. Mais je n'ai jamais su

posséder l'aptitude artistique - le besoin de rencontrer et de communiquer.

Je n'en ai pas ressenti un quelconque désarroi. Cela semblait indépendant de

mon œuvre à construire. Les poètes étaient des entités à admirer, à imiter.

Tant bien que mal, il va de soi - mais côtoyer X ou Y vivant m'apparaissait

peine stupide.

*

Produire avec Autrui me permet d'obtenir des objets que je n'aurais jamais

supposé être capable d'extraire.

*

Je dois me coucher, repu et fatigué, espérant qu'une inspiration plus claire

vienne chatouiller mes capacités productives. Certes, je deviens vieux mais

j'espère qu'une giclée me permettra d'extraire des possibilités poétiques

évolutives.

*

707


Pourra-t-on résoudre le problème hugolien ? Qui le résoudra ? Qui

parviendra à produire plus et à obtenir un résultat supérieur ? Qui ?

*

- Votre livre ne saurait me plaire.

- Je l'ai écrit pour ma personne.

- Oui, mais son contenu ne me convient pas toutefois.

- J'aspire au progrès - ceci est une marche pour avancer encore.

*

Il faudrait de l'invention. Mais comment la trouver ?

*

Je crains, en vieillissant, le manque de créativité. Je crains de devenir un

être stupide à la parole répétitive, à la capacité stérile.

Je considère mes Inédits. ~ 17 000 feuillets m'attendent ! En vérité, tout

cela m'apparaît fadasse ou faible production.

708


J'ai calculé que 80 fichiers Word inédits pourraient être convertis en livres

si je venais à les transformer. Mais cela est loin, très loin, impossible peutêtre.

*

En vieillissant, on y perd en applications pures - on y gagne en aptitude de

récupérations - et tout ce qui semblait perdu à jamais peut être ressuscité par

l'aptitude de réécriture.

*

Quel intérêt peut-on trouver à faire 150 kms pour voir un poète invité à des

Journées de la poésie quand un ouvrage à 30 euros nourrira toute une

potentialité cérébrale pendant un mois ?

Il y a certes le plaisir de la rencontre. Mais cela est-il suffisant ? Cela

répondra-t-il à ce que

l'on recherche ?

*

Un tel se prend pour un grand poète. Chacun a le droit de s'atttribuer

l'ascendance qui lui convient, prétend Cioran.

709


*

Je suis très pessimiste - je n'ai aucun espoir. Tout va échouer

lamentablement chez les hommes. Et l'Au-delà prétend que je devais

m'animer, agir, aller, rencontrer tandis que l'ensemble ne pouvait qu'être

rejeté avec médiocrité.

*

Sera-t-il possible en poésie de déterminer le Vrai ? Faudra-t-il accepter

l'aberrante contradiction de l'incompréhension ? Tant de poètes sont ignorés

quand d'autres de qualité inférieure sont adulés et reconnus.

Mais comment faire ? Comment rendre compatible le Vrai avec la réalité

humaine ?

Les lecteurs, les éditeurs jettent et rejettent des produits d'intelligence

supérieure et apprécient des êtres de qualité seconde.

Faut-il attendre le repêchage céleste, seule sortie acceptable après sa mort ?

*

710


Certains poètes se côtoient, se rencontrent, discutent - cela est leur affaire.

Que tirent-ils de ces communications physiques ?

Je dis : l'essentiel est d'appliquer, de trouver de nouvelles solutions

d'écriture. Le reste étant chimère littéraire, pacotilles de bavardages inutiles.

Non. - Il faut appliquer.

*

Pousser sur la cervelle, sur la capacité cérébrale - aller outre - plus loin, plus

fort.

La jeunesse est la période propice. Il en sortira de nouvelles intelligences.

Agissez. Au-delà. Vous en êtes capables.

Liste importante de poètes

Vladimir Holan André Ady Sandro Penna Kathleen Raine

Vittorio Sereni Piero Bigongiari Christine Lavant Jan Skacel

Zbigniev Herbert Ingeborg Bachmannn giovanni Raboni

Jean de Boschère Charles-Ferdinand Ramuz Edmond-Henri Crisinel

Armen Lubin Jean-Michel Franck Pierre-Albert Jourdan

Nicolas bouvier Christian Guez-Ricord Bernard Simeone

711


Floétrie - Floésie -

*

La gloire de l'illimité

*

Il faut constamment dériver sa pensée, dériver la pensée de l'autre pour

obtenir son propre objet.

Autrui est une source régénératrice de concepts, d'applications d'écriture

poétique, sapientiale ou philosophique.

Sans l'Autre, l'Intelligence ne peut découvrir de nouvelles potentialités.

Ishitawa Takuboku

*

Journal intime - Une poignée de sable - Jouets tristes - Editions Arfuyen

Le Rimbaud japonais, mort à 26 ans de la tuberculose.

*

712


Poésie : comment peut-on se tromper à ce point ? Comment peut-on

commettre de telles absurdités ? L'on encense certains crétins et l'on

méprise de grands génies. La compétence est vaine. Le vrai constamment se

déplace et jamais l'on ne sait, jamais l'on ne peut prétendre.

Il faut donc attendre la Mort où le Vrai se déploie avec exactitude.

On dit Baudelaire, Lautréamont ou Verlaine. Soit ! Mais combien de poètes

sont oubliés à tout jamais ? Combien croupissent dans le Néant de

l'inexistence pour l'Éternité. Et pourtant ils possédaient des aptitudes et des

capacités certaines.

Alors que dire ? Que faire ? Faut-il tenter d'être de son vivant pour ne pas

disparaître à tout jamais dans l'oubli de la littérature contemporaine ?

*

Poésie - Critique -

"Je suis poète. Je sais lire. Je sais ce qui est vrai. Ton produit ne saurait me

plaire. Va t'en. Je te considère comme étant un incapable."

*

713


J'ajoute. Je pense. Je progresse. J'obtiens sur moi-même. Mais en vérité -

qu'est-ce que cela ? Peu et insignifiant.

*

Une transposition des fonctions du cerveau dans le langage poétique.

L'espace serait en soi et la volonté serait d'obtenir un poème de qualité.

*

Se faire et se construire. Énorme travail de poète et d'écrivain. Extraire,

expulser hors de soi toute la substance créative. Et pour quels résultats ?

Quels accessits ? L'indifférence, le mépris le plus souvent. Mais qu'importe

! L'aventure était interne, et l'œuvre obtenue est preuve indéniable du

produit escompté.

*

J'ignore qui sera quoi - quel sera l'avenir réel de certains écrivains quand

d'autres, sublimes inconnus, réussiront ou disparaîtront à tout jamais.

Parfois je m'interroge : la donne poétique terrestre, est-ce la bonne ? N'y a-til

pas de profonds oublis ? De grandes œuvres, n'ont-elles pas été perdues

pour l'éternité ? Existe-t-il des Baudelaire, des Rimbaud, des Hugo - que

714


sais-je - dans l'antre du Néant - peut-être seulement ressuscités au Ciel, làhaut

?

Le système hiérarchique poétique terrestre est-il objectif ? Alors un

immense doute envahit ma personne, et je prétends avec certitude que des

erreurs monumentales ont été commises, que des œuvres considérables sont

durablement évincées comme des trésors introuvables ou des chefs-d’œuvre

picturaux brûlés, en cendres dispersés.

Nous devons faire preuve d'humilité et reconnaître humblement que notre

capacité d'analyse ne nous permet pas de juger avec véracité la valeur d'une

œuvre proposée. Cinq, dix, quinze éditeurs ne parviendraient pas à

déterminer avec objectivité l'aptitude réelle de certains poètes ou écrivains.

Cela ressemble fort à l'élection des Miss : toutes sont plus jolies les unes

que les autres, mais le choix se fait sur une et une seule quand toutes plus

ou moins mériteraient d'être couronnées.

Alors que faire des beautés rejetées et proposées au rebut ? Les mépriser et

les bannir avec dédain ? Ou leur conférer une autre voie avec nouvelle

chance dans un autre lieu ? Cette dernière proposition semble la plus

souhaitable.

715


Quand je songe aux œuvres poétiques ou littéraires, l'Internet m'apparaît

être un lieu extraordinaire où la seconde chance peut être offerte aux ratés

de l'édition traditionnelle.

*

Le rêve poétique : être jugé à sa juste valeur.

*

Je ne recherche pas les littéraires, la foule ou les hommes. Je cherche à être

auprès de ma personne. Je crains de perdre mon temps dans des

pérégrinations inutiles pour des résultats futiles ou insignifiants.

Je dois trouver...et pour cela, le produit poétique de l'Autre s'avère

indispensable.

Qu'est-ce que je prétends chercher ? - Des espaces, des structures, du

langage, des images, une sensibilité, une École, un principe, un vecteur

directeur, une vérité pour le futur, une méthode, un système, des

variabilités, des applications, des présentations etc.

- C'est encore un poète nouveau que je souhaite faire apparaître.

716


*

En vieillissant le cerveau se fait d'avantage paralittéraire que littéraire

créatif pur.

*

C'est encore un principe, un système de formation cérébrale qu'il est ici utile

d'exprimer.

- L'autre ! - Côtoyer l'autre, certes cela peut paraître utile, mais il faut que le

contenu prévale sur la forme. Il ne faut pas que l'apparence, que le jugement

de l'apparence néglige le fond et l'enveloppe même.

Conseil patriarcal

*

En vieillissant l'on s'aperçoit que pour accomplir certaines actions (

Voyages, rencontres etc.) l'argent est nécessaire.

En revanche, pour œuvrer et produire cela n'est pas le cas.

Voilà pour rassurer les âmes jeunes et pures !...Vous pouvez obtenir de

superbes résultats sans le contact, sans L'autre.

717


Si vous cherchez à agir, tachez de fusionner CAD d'être au confluent de

plusieurs tendances, d'intégrer ces tendances et d'ajouter sur elles.

A moins que vous ayez la possibilité de proposer par vous-mêmes un

nouveau principe, une nouvelle certitude à l'image des Punks à la fin des

années 70. Mais cela est fort difficile, quasiment impossible - du moins

essayez.

*

Faire grand poète ! Mais jamais ils n'acceptent ! C'est seulement une fois

mort qu'ils reconnaissent l'identité comme telle.

*

Échafauder de nouvelles façons de penser.

*

Je suis fou du génie claudélien.

*

Jack Spicer - Le Rimbaud américain

718


Nakahara Chûya - le Rimbaud japonais

Takuboku - autre Rimbaud japonais.

*

J'écoute Nirvana et je pense Rimbaud - mais chez Kurt Curbain, il y a

destruction puis suicide. Chez Rimbaud, il y a fuite, départ, autres terres,

autres lieux, autres hommes - l'esprit aventurier du XIXe siècle.

*

Combien peu d'écrivains se sont nourris de philosophes pour écrire leur

journal !

Le poète se déplace, s'esclaffe, butine, conçoit autrement et ne travaille que

très rarement avec des œuvres philosophiques.

*

C'est un principe de formation, d'applications, d'obtentions de résultats

poétiques ou littéraires.

Il s'agit également de travailler avec, par, en exploitant l'Autre, Autrui, le

grand frère, le Maître, le génie ou l'être exceptionnel.

719


C'est donc un langage consubstantiel - je suis car tu es - tu m'apportes, tu

m'instruis et je t'aime.

Poursuivons ensemble ce travail.

*

Il faut constamment pousser sur sa cervelle pour aller outre, pour trouver

des solutions nouvelles - il faut ajouter avec Autrui et prétendre obtenir

l'objet rare et inconnu - l'objet idyllique en quelque sorte.

*

Toujours cette conscience de mon impuissance - je suis peu - je ne suis rien.

Le "que puis-je avec cette cervelle ?" et "Comment faire mieux ?" ont

constamment animé ma piètre possibilité.

*

Je suis plus producteur de poèmes que poètes. Poète signifie : contacts,

amitiés, relations, dictions, petite estrade, Madame Untel, Mademoiselle

Autre, Professeur de Lettres, instituteur etc.

- Tout cela m'était fort agaçant.

720


Je pensais : Pléiade, Internet, Collection, poésie planétaire,Génies, Grands

poètes de Virgile à Beck avec les applications - les Peintres, les Musiciens,

les Sculpteurs etc.

C'était deux mondes totalement opposés - Je cherchais à œuvrer, à

travailler, en vérité.

*

La poésie pour moi est volonté de chercher, d'appliquer, de trouver des

substances nouvelles, d'obtenir des objets d'écriture autres. C'est un espace

de création et d'invention. L'imaginaire y règne avec grandeur.

*

La poésie planétaire est ingérable - trop d'ouvrages, trop d'auteurs ! Il faut

donc faire sa route, se faire un chemin dans cette immensité offerte.

*

La poésie pour moi est volonté de chercher, d'appliquer, de trouver des

substances nouvelles, d'obtenir des objets d'écriture autres. C'est un espace

de création et d'invention. L'imaginaire y règne avec grandeur.

721


*

La poésie planétaire est ingérable - trop d'ouvrages, trop d'auteurs ! Il faut

donc faire sa route, se faire un chemin dans cette immensité offerte.

*

Pour moi – du moins en cet instant car la pensée se déplace constamment -

la poésie est un moyen d'extraire hors de soi un principe créatif.

Mais cela est une fonction, et cette réduction ne saurait suffire ?

Car la Poésie possède d'autres et de nombreuses qualités et propriétés qui se

déplacent avec le temps et l'humeur de l'analyste.

*

Le relationnel poétique est peu ou rien. On ne saurait comprendre ou saisir

l'intelligence de l'autre sur de la communication à bâtons rompus. Nulle

fiche n'est préparée et l'on s'attend à tout. L'on se base sur cette expérience

insignifiante pour prétendre à un certain vrai littéraire - alors la critique y va

de son droit - et que j'attaque, que je méprise ou rejette - mais n'étais-je pas

le même aux yeux des autres d'une certaine manière ?

722


*

La meilleure synthétisation externe,

la meilleure exploitation interne

et le meilleur produit possible.

Franck Lozac'h a inventé la productique poétique !

*

Combien de génies poétiques inconnus ! La nouvelle donne de l'Au-delà

risque de nous apparaître étonnante !

*

Va te faire cracher à la gueule ! Comment ? Il ne sait pas fait cracher à la

gueule ? Il n'a pas été chercher le mépris et l'humiliation ? - Il n'a donc pas

voulu faire le poète ? Va en Enfer ! Cela t'apprendra à ne pas obéir à mon

ordre !

*

723


Je persiste à croire que le relationnel poétique est de peu de chose - que

seule l'application d'écriture semble utile. Voir l'Autre, le côtoyer, lui parler

quelque temps est certes action facile, agréable parfois - mais cela ne

débouche que très rarement sur des résultats tangibles. Tout est affaire

apparat et de maniérisme. Mais de finalité objective, il n'en est point

question. Parler, bavasser - voilà le plaisir ! Mais construire, aller outre,

penser au-delà, cela ne serait ! Alors l'Intelligence se rétracte, reconsidère la

proposition offerte, doute et préfère se réduire à elle-même, souhaite se

replier dans son alcôve pour tirer ou déduire de nouvelles choses, utiles à

son œuvre future !

*

Pourquoi Rimbaud a-t-il cessé d'écrire ?

Quand Rimbaud cesse d'écrire, il sait pertinemment qu'il n'est pas Hugo,

qu'il n'est pas Racine, qu'il n'est pas Corneille, qu'il n'est pas Virgile - alors !

Pourquoi ?

Est-ce un génie, un surdoué qui n'a pas les moyens d'aller outre - d'aller audelà

CAD d'ajouter sur soi pour poursuivre l'aventure de l'investigation

interne ?

*

724


Le poète est un chercheur - mais dans le domaine du langage.

Il cherche, il élabore des concepts nouveaux - incompris - inconnus peutêtre

- du moins il cherche.

*

J'aurais apparemment trouvé sur le net Poets.org, site américain consacré

aux poètes, à leur école - je découvre Misty poets, école rebelle chinoise et

New York School.

*

J'ai besoin de penser, d'appliquer, d'exploser, de gémir, d'écrire. Mon

triomphe est dans l'anéantissement de moi-même.

*

Mis à l'écart, je crains essentiellement de perdre des mouvements

fondateurs qui participent à l'élaboration de mon œuvre.

Faut-il chercher à durer dans le temps humain ? Ne faut-il pas être pour

le ciel ?

725


*

Écritures contemporaines

Comment avec du retard synthétiser dans le vrai ? Comment tandis que je

ne suis pas à la pointe, pouvoir ajouter sans crainte d'erreur ?

Être à la croisée de toutes les interactions - nouveaux objets à concevoir, à

développer -

Avoir raison et ne point se tromper -

*

On ne pourra jamais tout comprendre, tout intégrer, tout lire - il s'agit de

faire un chemin, son chemin.

*

Les grands poètes :

Fais ce que je fais et tu seras qui je suis.

726


*

La grosse difficulté est de relancer sa matrice interne - de constamment

renouveler sa capacité d'écriture. Il faut obtenir de nouveaux objets

poétiques. Mais quels objets ?

*

Du relationnel artistique, poétique etc.

Se rencontrer ne sert à rien. On ne peut donner à l'Autre par l'entremise de

la discussion le moyen de comprendre le moi littéraire interne. Ceci est

affaire de lecture et non pas de relation.

Il serait d'ailleurs stupide de dire : je l'ai vu, je le connais, rejetez-le. C'est

un pédant. Il est comme ci, il est comme ça.

Je le répète inlassablement. Il faut juger l'écrivain, le poète, le philosophe, le

romancier d'après ses applications. L'homme de la rue n'existe pas.

*

- Pourquoi écrivez-vous ?

727


- Pour mieux vivre. Saint-John Perse

*

Critique analytique objective

Il est très difficile de savoir séparer les bonnes des mauvaises choses - ce

qui paraît satisfaisant à l'esprit de l'écrivain sera médiocrement rejeté par

l'analyse du critique, - et chose inverse - ce qui semble ridicule à la raison

de l'écrivain sera adulé ou apprécié par l'intelligence du critique. Alors qui

croire ?

L'éditeur n'est pas le censeur sacré et sa compétence peur être le plus

souvent remise en cause. Il croit, prétend, veut publier et se plante. Il ne

dépasse pas six cents exemplaires, et encore après avoir claironné l'ouvrage

sur tous les tons !

*

Il ne s'agit pas d'avoir du goût. Il s'agit de comprendre la claire créativité qui

régira le vrai de demain.

Le génie créateur n'est pas affaire de goût. Ce terme cache un concept

totalement dépassé.

728


Il ne faut plus être étonné, il faut choquer ou provoquer le dégoût.

L'on s'habitue à ce qui au départ répugne ou scandalise - voire les Punks ou

les Rappeurs.

*

Il te faut aller plus loin, au-delà de ce qui te paraissait possible, là est la

seule solution cérébrale, - ajouter, découvrir, déplacer, concevoir, prétendre

et faire valider par Autrui.

*

Il faut être prudent en poésie. Toute offre nouvelle est médiocrement

rejetée. Tout effort de crédibilité est relégué avec un mépris dédaigneux.

Tenter d'exister déclenche de terribles foudres. L'on ne vous connaît pas

mais on vous rejette impitoyablement.

Dans cette discipline, rien n'est possible. Il faut être l'ami de l'ami de l'ami...

- et encore ! Sera-ce suffisant ?

729


Vous pouvez en dépenser des sommes pour tenter de vous faire éditer dans

une revue. Cela est très lent et ne sert à rien. Insistez, quémandez, implorez

et vous n'aurez que peu de chose.

Toutes les façons pour être dans ce secteur se transforment en échec

lamentable et vous vous retrouvez horriblement débité.

Alors comment tenter sa fortune ailleurs ? Comment essayer d'être au-delà

de ce système abject ? Il faut se suffire de soi, produire pour sa propre

estime et délaisser les structures qui sont des ponctionneurs financiers.

Mais que craindre ? Si véritablement la capacité littéraire peut se

développer, elle se développera - si l'aptitude poétique doit se dévoiler, elle

se dévoilera fort bien. Certes petit à petit, lentement, elle se dévoilera

toutefois.

Délaissez tous ces voleurs, tous ces séducteurs qui n'ont qu'un seul souci -

vous prendre votre argent.

*

Shakespeare est exceptionnel avec ses drames - mais les jouer les habille

d'un vêtement somptueux.

730


*

Poètes rock H-F Thiéfaine - Lou Reed - Capdevielle - Jim Morrison -

Leonard Cohen -

Poètes chanteurs Francis Cabrel - Francis Lalanne

Poétesse - Barbara - Patty Smith

*

On affuble aisément de gratifications poétiques et l'on dit : Monsieur Untel

est un grand poète - alors qu'il n'a jamais prouvé auprès des Autorités

littéraires.

On ne se permet pas de dire d'un inconnu : c'est un grand philosophe, c'est

un grand écrivain, c'est un grand romancier essentiellement s'il n'a jamais

publié la moindre ligne à compte d'éditeur.

*

Comment dans la surabondance de l'offre parvenir à trouver ses objets ?

731


Langage

1

*

Hier, il fallait ordre, organisations, système d'applications, aptitude à

chiffrer, à composer, à inventer, à déplacer - cela permettait d'être auprès de

la gente capable de comprendre votre autrement. Aujourd'hui les règles,

l'ensemble des règles a disparu. Écrire n'est plus un métier - écrire consiste

à offrir une nouveauté crédible auprès d'un éditeur mais rarement auprès

d'un lecteur.

Mais est-ce une faute ? Est-ce déplacé que de penser ainsi ? L'opération

faussement littéraire ou nouvellement littéraire débouche sur un autre vrai.

Et un certain public peut accréditer l'objet différemment présenté.

2

Faire se caramboler des audaces incompatibles, des solutions de mots

totalement absurdes, aller dans l'inexpérience pour imposer un nouveau

vrai, et s'entendre dire : c'est ma foi certitude - et je puis comprendre ainsi.

Oui, cela est belle affaire et suffit à me satisfaire.

3

732


Il faut s'en retourner à une pensée brute, violente, vulgaire, agressive, à une

jetée de phrases certes par sa critique qui condamne l'audace excessive mais

qui tire de son expulsion les structures nouvelles de ses applications.

4

La société paralyse l'évolution.

En un est le phénomène mental, en deux est le langage qui n'est qu'une sorte

de réception conceptualisée d'une émission mentale perçue.

Il faut déplacer le vrai.

5

J'ai désiré l'audace, le risque, l'impossible - j'ai tenté d'aller au-delà. Je

n'avais besoin d'Autrui que pour m'aider à expérimenter ces nouvelles

applications d'écriture.

Certains avant moi m'ont paru exceptionnels : Rimbaud, Mallarmé, Char,

Celan, Pound, Roche, Zanzotto, Deguy, Roubaud. Mais qu'étais-je moi

auprès de ces précurseurs ?

733


Et combien de poètes étrangers n'ai-je perdu ? Qu'aurais-je pu obtenir si

j'avais pu travailler avec leurs ouvrages ?!

6

Déplace le langage, repense-le autrement, offre de nouvelles applications -

fortifie-toi dans l'audace.

Change le fond, la forme et la présentation. Offre-leur ces contenus, ces

révolutions pensées - peut-être finiront-ils par te comprendre !

7

Je n'ai pas besoin du langage pour tenter de percevoir l'Autre.

La perception. Que puis-je en tirer. Dois-je me baser sur cette référence

pour chercher à juger l'Autre ?

8

Les mots fournis traitent de séquences impropres. On patauge dans l'idéal

ou dans l'absurde. On essaie de construire une suite possible, aberrante,

totalement audacieuse mais qui sera comprise demain.

734


Il y a la notion de risque, de folie, ...il faut aller de l'avant. Qu'importe le

manquant qui s'associe au passé. La créativité doit tendre vers le futur.

9

Grosses difficultés pour avancer sur "Apparences" - le relire et le numériser

est difficile. Je ne comprends toujours pas la pertinence du contenu et je

dois lui subsister une autre solution. Et tant de redites, de retours sur moimême.

Parfois je prétends : "Petit à petit, tu avances - l'évolution de ton

écriture se détermine sur plusieurs mois - il s'agit encore d'une synthèse

complète. Tu comprendras plus tard.

10

De ce langage ! - Mais permettez-moi : il n'y a plus de chiffres, plus de

composition, plus d'harmonie musicale ou d'ordre organisé, et je devrais

prétendre que cet ensemble engendrera un nouvel édifice ! Mais c'est une

folle anarchie que vous m'infligez là !

735


11

Il s'agit de délire, de risque, d'audace, d'interdits à expliquer, d'aberrations

appliquées sur la feuille de papier. L'on doit produire des monstres

d'écriture et prétendre que ces fragments seront vérités futures. Mais qui

accepterait de le croire ?

12

Ce mot, cette construction sont fous - mais je dois passer outre. Que

m'importent cette audace et ce

risque ! - Délibérément, j'ai à extraire des applications nouvelles, - je dois

plonger dans l'impossible, dans cette invraisemblance chaotique. Il faut

trouver.

13

Nous n'avons plus besoin de comprendre le texte - il doit suffire avec sa

vibration, son incohérence, son impossible - l'intelligence doit aller au-delà.

Il y a abstraction du langage, écrivait Paul Valéry dans Cahiers I, p 450.

C'est évidemment une nouvelle association, un principe d'applications

inouï. Après ? ...Après, c'est l'organisation de l'ensemble avec son

déplacement, sa destruction qui convaincra le lecteur.

736


Quand dix, cent, mille diront : "Cela est ma fois vrai", alors le contenu

détiendra sa légitimité et pourra se présenter comme Vérité abstraite

reconnue.

*

Systématiquement le principe s'opère de la sorte : de cette foule de poètes se

prétendant, se prévalant, sachant avec certitude, la postérité délibère et n'en

garde que deux par génération.

Le XIXe - l'immense XIXe ! - n'a enfanté qu'une quinzaine de grands poètes

français. Qu'est-ce à dire ? Il faut également comprendre ainsi : beaucoup

s'activent, se déploient, agissent et tentent de convaincre. Certains sont

édités, d'autres reçoivent des Prix. C'est ce qu'on appelle La poésie

d'aujourd'hui - et puis un, deux sont acceptés et idéalisés.

Et l'on dit à la génération future : les voilà vos maîtres ! - Ce sont eux qui

doivent vous inspirer. Nous avons sélectionné et prétendu connaître les

Immortels à glorifier.

*

Que représente le premier jet ? La jetée, la base ! Des fragments sans

chiffres, le vomi sans la composition !

737


Il faut repasser 3,4,5,7 fois dessus pour enfin trouver une application

satisfaisante.

*

Je ne crois pas avoir aimé le contact poétique ou littéraire - voir, rencontrer,

discuter m'apparaissaient chimères inutiles, qu'insignifiances de

comportements de second ordre.

L'essentiel était de comprendre, d'intégrer et d'appliquer.

*

Plus rien - plus rien pour me relancer. Tout est amorphe et tout semble

perdu.

*

Je n'écris plus - je ne saurais produire plus. L'esprit semble saturé. Il y a une

sorte de blocage de l'intelligence qui ne peut aller outre. Vais-je exploiter le

temps restant pour refaire les morceaux existants ? Ou encore nettoyer des

fragments délaissés qui toutefois ont quelque teneur ?

Ceci est un grand enjeu car 20 000 feuillets inédits attendent que je les

récupère pour participer à l'élaboration d'ouvrages nouveaux.

738


*

Je n'ai aucune ambition littéraire. Je cherche à me faire, à obtenir. Être

auprès d'Autrui m'apparaît artifice stupide, voire inconvenant. J'ai tant à

apprendre, à découvrir -

*

L

Nous cherchons la folie, la loi illégitime, l'audace perverse pour accéder à

un principe d'écriture inconnue.

*

Il y a peut-être d'autres solutions qui tournent autour de l'identité littéraire.

Il y a également un paralittéraire à développer. Mais quel paralittéraire ?

*

Je suis allé à Ombres blanches. J'y ai ouvert un grand nombre de recueils -

suis reparti avec Kiril Kadieski - Nouveaux sonnets - et une traduction

récente de RM Rilke (Elégies de Duino). Ai pris également Structures du

langage poétique de J. Cohen chez Flammarion - Collection Champs.

739


Je rêve des Fragments posthumes de Nietzsche chez Gallimard ? Je les

prendrai sûrement.

*

Ceci est dans la synthèse - c'est décidé, c'est entre nous. Il faut aller au-delà

et percevoir de nouveaux intimes.

*

Il fuit - il fuit les hommes mais il court après leurs œuvres. Le génie se situe

dans les livres immortels. Qu'importe les présences !

*

Faire poète - communiquer avec Autrui pour ne rien obtenir !

Il y a tant à trouver dans les ouvrages ! Pourquoi s'inquiéter de telles

gageures ?

740


Journal 2007

Il fuit - il fuit les hommes mais il court après leurs œuvres. Le génie se situe

dans les livres immortels. Qu'importe les présences !

*

Chez Demazet, il y a une dizaine d'années.

Le premier : Moi, j'en ai écrit 11 cette année.

Le second : Moi, deux !

Le troisième : C'est pas la quantité qui compte.

Etc.

*

Je dois constamment insister, et c'est en insistant constamment que

j'obtiendrai ce qui m'est chu.

*

741


"Comment puis-je trouver ? Comment puis-je ajouter sur ma personne ?"

Voilà l'unique question que doit se poser l'intelligence - je veux dire le réel

cerveau - la véritable conscience - et de cela l'on tirera la belle avancée

cérébrale, sociale, encyclopédique, universelle - ...en bénéficiera la

Civilisation.

*

Je t'offre un contenu - il représente une certaine vérité à un certain moment.

Je prétendais posséder le vrai. Mais le vrai se déplace - la chose évolue -

que conserveras-tu de mon vrai pour ajouter sur ta vérité ? Quelle infime

part conserveras-tu ?

*

J'essaie de construire ma composition numérique - chaque icône de DVD

correspond à une phase représentative de ma production, de mon écriture ou

de ma personnalité. Je crains essentiellement d'oublier des dossiers

importants - l'informatique va vite, très vite et rejette des choses

considérables. Il est impossible de s'en souvenir. Il faut revenir doucement

dossier après dossier, lentement pour retrouver le contenu tel quel.

742


Le paradoxe du relationnel

- Vous pouvez vous méprendre stupidement et encenser des êtres médiocres

tandis que des génies exceptionnels vivants à vos côtés sont misérablement

rejetés.

- Oui, mais c'est dans la manière, l'élan, la faconde extrême qui priment en

ces instants. Nous ne savons discerner, et la façon suffit pour nous séduire.

Nous jugeons d'après l'apparence - le fond étant chose de second ordre.

*

Être pour Autrui est impossible

*

L'apparence - On se côtoie par politesse - on ne se comprend pas - on se

méprise, se sous-estime - l'on prétend l'autre médiocre.

Le jugement est effectué sur l'apparence, sur la manière, sur l'apparat, sur le

sentiment hiérarchique ou social.

743


C'est ainsi que le système poétique opère - sur le rien, sur le peu, sur

l'insignifiant. Et la pauvre cloche de Verlaine passe pour un imbécile ou le

dernier des manants quand tel autre, usant de façons peut intéresser la

galerie et se prévaloir d'être quelque chose.

*

Toujours pousser vers l'avant pour y trouver une vérité certaine.

*

De la certitude. La Poésie n'est Rien, - est Néant, inexistante, invendable ~

nul ne s'y intéresse. Certains diront : nous sommes là dans l'ombre - mais

nous sommes ! Or il n'y a nul marché - les ventes sont insignifiantes, les

lecteurs peu nombreux.

Ce n'est pas faire offense à la discipline que de dénoncer cette vérité. En

revanche, la poésie est inventive, créative, audacieuse. Elle se déploie mais

son développement est souterrain.

*

Qu'avez-vous à attendre ? - Vous n'avez rien à attendre. Travaillez,

produisez, délaissez la structure d'accueil. Jamais vous ne serez reçu.

744


*

Ils veulent des poètes posthumes, des poètes de l'Au-delà. Pourquoi ? Ils

refusent de faire l'effort de les comprendre de leur vivant. Ils sont en

décalage de compréhension - et lisent avec 20 ou 40 ans de retard.

Ce ne sont que des lecteurs et non des poètes. Le décalage leur suffit, leur

convient. Ils suivent loin derrière. Ceci est souvent pour du posthume.

Et ils admirent, se glosent, sont satisfaits de la chose...Mais que dire ?

Laissons-les. Le vrai poète - celui qui travaille, pense, exploite doit agir

différemment. Il lui faut prendre, extraire et ajouter.

*

J'en suis à chercher de nouvelles thématiques qui pourraient se dégager de

l'œuvre principale pour produire des espaces littéraires à exploiter.

Actuellement, l'ensemble n'est pas clair mais je dois trouver.

*

Je suis reparti hier encore en exploitant un texte de Zanzotto - Idiome -

recueil depuis longtemps intégré. Je plonge à nouveau.

745


Maulpoix - Critique - La recherche du parallélisme chez cet auteur ne se

fait-elle pas au détriment du contenu et de l'efficacité de la structure ? Fautil

constamment rechercher "la phrase", "le compte des mots" pour être

certain...de quoi ? D'être un littéraire ?

*

Enregistrements sons poésies pour un site Internet

Il faut y ajouter des images, de la musique, un texte sous-titré puis le poème

entier 4433 qui se désintègre à la fin du sonnet...

*

Obtenir le résultat de Zanzotto ! Comment l'obtenir ?

*

Toujours chercher la pointe d'aujourd'hui.

1

Affaire Molière/Corneille Quand on compare le Psyché de Molière au

Psyché de Corneille, l'on s'aperçoit que Molière est plus souple, moins

rigoriste, plus comédien en quelque sorte.

746


Je me souviens également de La suivante, - et de ses comédies de jeunesse

et je ne puis y trouver le ton enlevé, facile, agréable qui s'adapte à l'effet

théâtral de mise en scène que l'on rencontre chez Molière. C'est pourquoi

avec cette première étude, je doute que Molière ne soit pas le père de son

œuvre littéraire. Je ne vois pas en Corneille l'ombre d'un nègre inconnu.

2

Je viens de tester Don Garcia de Navarre et j'avoue n'y rien y déceler qui

put en quelque point ressembler à la technique d'écriture ou de composition

de Corneille.

Les invisibles n'y sont pas présents de la même manière, et leur fréquence

est moindre. Je puis croire en cela que Molière a produit ses propres pièces

et que Corneille n'y est pour rien.

Je veux toutefois poursuivre mes investigations avant de tirer une

conclusion définitive car l'affaire semble inquiétante et pourrait faire

vaciller un pan entier de notre littérature et de notre histoire.

747


3

Les vers de Corneille sont frappés par une métrique courte, serrée, rigoriste.

Je vois en Molière un comédien plus souple, plus libre avec les règles du

XVIIe - c'est pourquoi je doute que Corneille soit intervenu dans l'œuvre de

Molière.

4

Ce qui étonne, c'est cette prose sans contrainte, libre en quelque sorte - non

soumise à des lois - et en ce sens, je prétendrais que le travail revient à

Molière sans hésiter.

Puis il y a un grand nombre de pièces en vers qui sont organisés, qui

répondent à des lois techniques et à des contraintes d'ordre supérieur - et je

ne parviens pas à comprendre comment les deux systèmes ont pu cohabiter.

Mais je n'en suis qu'à mes premières investigations. je dois décomposer,

analyser, décortiquer les ensembles pour enfin expliquer ce que mes sens

entendent.

Du relationnel poétique

*

748


Certes ! de l'éducation, de la critique mais des applications utiles, il n'en est

point !

Côtoyer ces gens une heure, deux heures, deux fois, x fois, qu'apprenez-

vous ? Des bonnes manières, des principes distingués mais de la poésie

pure, vous n'en trouverez pas. Que pouvez-vous espérer ?

*

Allez-vous rester à désirer sans jamais posséder ? Hâtez-vous ! Le temps

est court, le temps fuit.

*

La poésie est difficile, compliquée et impossible.

Elle n'est pas un système de relationnel de A vers B - de B vers C - de

discussions, d'éducation et de politesse.

Elle m'apparaît comme étant une nécessité de production interne, de soi vers

soi, - un principe d'applications cérébrales.

749


Vouloir être auprès d'Autrui m'apparaît stupidité insignifiante. Il faut être

pour soi et ne pas se soucier de l'Autre - je veux dire le lecteur, le poète ou

l'éditeur. Car c'est usure de temps, action inintelligente, perte de vie.

*

Se baigner dans la Pléiade pour se nourrir de tous ses sublimes génies.

Implorer, lire, apprendre et quémander le droit à la formation.

Qui comprendre ce que tu as souhaité faire ?

*

Toujours au plus profond chercher en soi pour trouver, pour découvrir,

exploiter un nouveau vrai - là est la certitude de l'avenir.

Celui qui dit : je me satisfais de cela, je ne saurais aller outre, je tire grand

plaisir de ma situation actuelle, celui-là refuse le progrès, l'avancée,

l'élévation. Son erreur est extrême : l'intelligence de l'homme doit tendre

vers le progrès.

*

750


Les émissions littéraires proposées à la télévision (Campus, Vol de nuit)

cherchent à exciter l'actualité présente. Elles se situent fort loin de la réalité

poétique, artistique ou créative - ceci est pour le décalage.

*

Pourquoi ces purgatoires pour Sully Prud'homme et de Pompignan ? Que

leur reproche-t-on réellement ? L'un d'avoir obtenu le premier prix Nobel de

littérature du XXe siècle, l'autre d'avoir obtenu un siège extraordinaire à

l'Académie française ?

Je les ai relus avec attention et puis prétendre que les distinctions ne sont en

rien usurpées. Leur aptitude ne fait aucun doute.

*

Le relationnel littéraire

Les visites sont certes courtoises, de bon aloi - aimables mais elles donnent

une apparence trompeuse de la personnalité. Elles ne permettent en rien de

pénétrer ou de mêler deux substances pour en extraire une troisième. Les

coups inutiles sont perdus quand le maniérisme semble l'unique gagnant.

751


*

Trouve. Cherche. Lance-toi dans le Néant. Impose-toi une nouvelle

certitude.

Ceci est la seule solution pour extraire une substance pure. Ton intelligence

te permet d'extraire. Car tu conçois sous des angles inconnus.

Viens, viens et exprime-toi. J'ai besoin de ta différence, de ton autrement.

Tu te dois de l'exprimer.

Me faut-il proclamer à Autrui ma poésie, mon identité poétique ? Autrui ne

saurait comprendre - ceci serait perte de temps et action inutile. Non ! Je

dois exister par moi-même, au-delà des convenances et de la crédibilité.

*

Je ne crois pas en une poésie générationnelle - je ne crois pas que les

contacts soient possibles - et s'ils deviennent possibles, les échanges sont

insignifiants et ne débouchent sur aucune utilité littéraire.

Ceci est une belle affaire de présences, mais de contenus il n'en est point.

752


Je leur préfère la question de l'ensemble - c'est-à-dire la compréhension

poétique planétaire, la maîtrise des différentes pléiades européennes et la

synthèse pour le progrès.

*

Plus loin ! Plus grand ! Là-bas vers les hauteurs !

*

Le problème est de trouver de nouveaux espaces de croissance - la

psychologie, l'intelligence etc. Mais quels espaces ?

*

- À quoi sert la réputation ?

- À se gloser de soi-même, à se suffire de sa petitesse, à exceller auprès

d'autrui pour des broutilles insignifiantes, pour des jouissances de second

ordre ? Que nenni !

*

Char : énergie, chaleur et douleur

753


*

Coincé. Incapable de produire quoi que ce soit d'intéressant. Je suis

décomposé en moi-même cherchant stupidement des solutions nouvelles

d'applications.

Le cerveau ne peut aller outre - il se déploie avec pertes et inutilités.

*

Travaille médiocrement. Essaie constamment de relancer la matrice

cérébrale sans résultat réel.

*

Ne pas hésiter à extraire des bouts, des fragments pour construire un

nouveau livre. Ne pas craindre la fragmentation. Car lire aujourd'hui, c'est

se suffire de quelques lignes.

Offrir des fragments incohérents - ils seront reliés par un système de

pensées précis. La raison de l'écrivain l'imposera.

*

754


Peu rencontré de poètes mais pénétré, compris, intégré un

nombre considérable d'auteurs, d'écrivains, de philosophes qui ont participé

de manières significatives à l'élaboration de mon Œuvre.

Alors que dire ? Le relationnel physique a certes été rare mais

la communication intellectuelle s'est déployée avec magnificence.

*

Lecture. En vérité, tu t'aperçois que c'est toi qui écris. Autrui est le la, le

déclencheur d'applications.

*

Je persiste à croire qu'un poète est un applicateur et non pas un

communicateur. C'est à Autrui de transformer l'Œuvre en perception pour

l'ensemble des Auditeurs.

Je travaille faiblement. Plus aucune inspiration poétique ne vient animer

cette cervelle, et c'est avec grande difficulté que je parviens à extraire ces

quelques lignes pour noircir cette page. Je dois lundi aller à Ombres

755


blanches pour y trouver des auteurs qui me permettront de produire de

futures pages d'écriture.

*

Vais-je dire le vrai ? Cela sera peut-être une trace inutile.

Pouvoir travailler dans de bonnes conditions, quel rêve !

Je lis mais très peu. J'essaie d'exploiter, de transformer le produit intégré. Je

vais de A vers B. Ou de A vers A'. Ou encore A est un déclencheur de

pensées et de réflexions.

12 mars 2007

*

De retour - après une visite à la librairie Ombres blanches. Je vois un gars

en faction un peu avant la Rue du Périgord - on est dans la rue du Taur - qui

propose quatre recueils de poésie sur un petit tréteau. Mais il est fou !

Qu'espère-t-il ? Qu'attend-il ? Que veut-il ? Veut-il vendre ? À qui ?

Il attend accroupi que quelqu'un s’intéresse à sa prestation. N'est-ce pas

utopique, délirant ou triste encore ?

756


Je poursuis ma route sans me soucier de son cas. Il sera peut-être un futur

grand poète, qui sait ! C'est tout le mal que je lui souhaite.

Le sérieux est toutefois de travailler chez soi et d'avoir une activité lucrative

autre ailleurs. Cela est le plus raisonnable.

*

Effectivement dans ces générations qui cohabitent 20-80 ans, certains

poètes doivent posséder génie ou talent ! Mais l'échange ou la rencontre

n'offrent rien d'utile. Alors que faire ? Insister et insister ? - Pour rien, pour

du faible et de l'insignifiant ?

Être poète, c'est vivre dans un double décalage temporel. D'une main, l'on

admire ses anciens qui ne sont plus. De l'autre la réalité de l'Au-delà

déterminera de nouvelles vérités considérées comme évidentes. Entre les

deux, le temps humain, période de rejet et d'incompréhension, de mépris et

d'impuissance.

Il faut donc attendre : l'Intelligence consiste à se former avec le Passé et le

Présent pour être dans le Futur.

*

757


Ni la composition poétique ni la composition picturale ni la composition

musicale ne sont affaires de femme.

Dali a dit : les femmes ne savent pas peindre, elles savent faire des enfants.

*

La difficulté va en augmentant et le produit se conçoit au-delà du sens. Je

dois appliquer avec l'A-logique, espérant que cette conscience obtiendra des

fruits certains d'écriture.

*

Le relationnel poétique- ce ne sont que des simagrées et de la courtoisie

d'opérette.

L'essentiel réside dans les applications.

*

Ce n'est plus une poésie de relationnel, c'est une poésie d'applications.

*

758


Être "Un", c'est appliquer, trouver des solutions d'écriture. C'est également

ne rien espérer d'Autrui. C'est être Soi pour Soi par Soi.

En revanche, il faut savoir beaucoup donner à Autrui. Soi sans l'Autre

n'existe pas. Se prétendre être Soi, c'est n'être rien.

Génies inconnus - Blog 1 - Premier billet

Je suis sur Youtube et je regarde Dance To The Bop - ce qui semble ridicule.

Je suis avec Vince Taylor. Et tout à coup je pense à Ozzy Ozbourne - Paranoïd

- qui est une révélation - l'un des pères fondateurs du Hard Rock. L'un 58 et

l'autre 69 - seulement onze années les séparent. Quelle évolution ! Quelle

révolution ! Black Sabbath déterminera également ce qui sera la nouvelle face

du Rock And Roll, c'est-à-dire le Hard, le Hard Rock.

Pour en revenir à la poésie, je me demande qui sont les nouveaux Rimbaud,

Baudelaire ou Mallarmé. Sont-ils édités d'ailleurs ? Sont-ils accessibles sur

le Marché ? Généralement les grandes figures de la Poésie sont rejetées et

méprisées - réduites à l'état de déchets.

Qu'en est-il réellement ? Qui croit en qui ? Qui croit en quoi ? Je serai très

intéressé d'entendre des personnes m'offrir des propositions de génies

759


inconnus ou de grands poètes utiles, rejetés par le principe littéraire

d'aujourd'hui.

Utilité du système littéraire - Blog 2 - Second billet

Parfois je me demande quelle peut être l'utilité du relationnel poétique. L'on

s'y croise, l'on s'y côtoie pour y échanger des insignifiances ou des

insuffisances. Mais cela ne débouche guère sur quelconque utilité

d'applications.

Tout y est affaire d'amabilité et d'artifice. Là est la belle courtoisie

d'aujourd'hui avec éducation et correction. Mais les réels problèmes de

l'écriture - je veux dire : L'Évolution de la langue, L'Application, L'Édition,

la crédibilité auprès du lecteur, cela ne serait être des sujets ou des pôles

d'intérêt.

Le pauvre chercheur s'en retourne à sa morne solitude, dépité et déçu

s'inquiétant de la manière dont il doit s'y prendre pour faire avancer son

principe stylistique littéraire.

Avez-vous perçu parfois cet immense vide ou cette incompréhension où

vous plongeait la sinistre réalité littéraire ou poétique ?

760


Merci de bien vouloir me répondre.

Sources d'inspiration - Blog 3 - Troisième billet

Voilà donc un nouveau billet pour écrire quoi et sur qui ? Il faut susciter la

volonté de communication, de discussion - il faut trouver dans l'Autre son

intelligence, sa pertinence, sa capacité à concevoir de nouvelles réflexions,

à déplacer le vrai quand on le considère ailleurs

J'ai tant aimé l'Autre - son génie, sa capacité à m'aider pour travailler ou

produire - et je pense à Valéry, à Baudelaire ou à Rimbaud.(D'autres noms

plus récents m'ont également permis de progresser ou de me former.) Mais

je m'interroge et je souhaiterais que vous puissiez me dire qui vous inspire,

vous aide et vous permet de trouver de nouvelles solutions d'écriture.

Quelles sont vos sources ou vos substances littéraires ?

*

Phillipe Beck - système assez séquentiel - l'à-coup - l'avancée ne

s'accomplit pas uniquement avec le principe analogique. Le raisonnement

littéraire 'La reproduction par le contraire après un léger blanc) n'est pas non

plus le principe imposé.

29 Solidarité - Chants populaires - Cela a-t-il un sens ?

761


*

Mallarmé : j'ai trouvé avec cent ans d'avance !

*

Être auprès des humains - pour quelle gloire, quel espoir, quelle finalité ?

Toujours poursuivre, toujours chercher, toujours appliquer.

Et si Dieu le veut, le produit aura un avenir certain. Mais là n'est pas

l'essentiel. Ce qui importe, c'est la validation du Ciel puis de se cacher dans

la masse pour ne pas chercher à être.

La pensée se veut humble.

*

- À quoi est-on écrivain ?

- Il faut écrire des ouvrages pour se prétendre écrivain. Se prévaloir d'être

écrivain à la rature, cela ne saurait suffire. Composer des ouvrages impose

la rature, la remise en cause, le doute, le refus, et cela englobe la première

fonctionnalité de la rature.

*

762


Produire - extraire - penser - appliquer - Exploiter Autrui - son intelligence,

son aptitude, ses applications.

Le cerveau. Que faire avec ce cerveau ? Est-ce une centrale ? Une capacité

d'applications ?

Que faut-il donner à Autrui ? Autrui sera-t-il comprendre ?

*

Le système littéraire - Vous êtes grand poète et le Système vous utilise,

vous exploite à des fins de jouissances ou de curiosités. L'on veut vous voir,

vous rencontrer, discuter avec vous pour des fadaises ou de insignifiances.

Mais cela ne permet pas de vendre. Cela ne vous permet en rien de

progresser.

*

Rencontrer, communiquer avec Autrui qui vous ignore, qui ne vous connaît

pas est inutile. Autrui vous rejette, vous méprise - les contenus échangés

sont insignifiants. Pourquoi ? À quoi bon ?

*

763


Le problème est d'optimiser sa potentialité intellectuelle. Pour se faire, le

cerveau nécessite l'aide d'autrui. Qui est Autrui ?

Quel fond ? Quelle écriture ? Tant de points d'interrogation et si peu de

réponses !

*

Po : Beck est-il la solution ? Ou est-ce un savant mélange de X, Y, Z

dérivés par la pensée lozachienne ?

*

Le premier : Laissons-les se chamailler ! Ils sont entre eux !

*

Il faut constamment ajouter sur soi. La est l'unique raison. Se satisfaire de

son état, de sa personne est peu de chose. La recherche du progrès est l'un

des moteurs de l'évolution de l'homme.

*

764


Que peut-on espérer d'autrui ? Quelle est réellement la qualité de sa critique

? Faut-il réellement se bercer de douces folies ou comprendre sciemment

que l'Autre est objet de refus ?

Je dis : de son vivant, rien n'est possible. Mort, le Ciel peut reconnaître

l'œuvre mais peut condamner l'esprit de n'avoir pas agi avec tout le zèle

voulu.

*

On ne peut pas non plus passer sa vie à tenter de se crédibiliser auprès

d'autrui - l'on doit essayer d'agir, de produire ou d'appliquer - l'Autre

n'étant pas la finalité essentielle.

Dire : j'abandonne tout et je veux être, c'est perdre sa fonctionnalité

créative. Le compromis n'est certes pas la solution. Le compromis balance

entre les deux et ne permet pas de poursuivre l'objectif à atteindre.

Il faut être grand poète pour soi, - puis Autrui comprendra. Cela est peu de

chose. Mais faire GP,signifie : obtenir des poèmes dignes de haute poésie,

et nécessite travail, application, présence, efficacité, génie, intelligence,

créativité etc...d'imposantes qualités, en vérité.

765


*

C'est avant tout un système de formation, de production, d'application. Il

s'agit d'obtenir un résultant en exploitant sa propre expérience associée à

l'intelligence d'Autrui. En revanche, cela ne permet en rien de savoir si les

contenus obtenus sont validés. Car il peut y avoir erreurs, faussetés ou

insuffisances. Ou refus systématique de la critique interrogée.

*

Le temps est l'ennemi redoutable. Il faut aller vite, très vite et surtout ne pas

se tromper.

*

Je délaisse la crédibilité poétique ou littéraire auprès de mes confrères. Je

focalise sur mon aptitude à produire, à obtenir, à appliquer.

Je sais pertinemment que ce que j'obtiens ne sera jamais compris ou intégré,

- je poursuis toutefois sans me soucier de la critique ou de la pseudo analyse

- l'essentiel étant de posséder le résultat.

*

766


Le Je poétique est un je qui cherche, qui prétend trouver de nouveaux

espaces, contenus ou manières. C'est un Je qui seul n'existe pas, - il doit

s'associer avec Autrui - Autrui, c'est le frère, l'ami, le moyen d'avancer et

d'appliquer.

Il n'y a ni frontière ni âge ni civilisation - le passé, le présent, le lieu autre

sont des moyens indispensables pour trouver.

*

Qui seront les futurs Denis Roche, Paul Celan, André du Bouchet, Andrea

Zanzotto ou Roberto Juarroz de mon écriture ?

Sera-ce Philippe Beck ?

*

- Je ne vous aime pas !

- Mais il faut s'y reprendre cinq ou six fois pour commencer à intégrer !

Vous êtes confronté également à ce décalage générationnel. Si l'on vous

avait dit : "Il est - comprends-le.", votre intelligence obéissante se serait

adaptée à ce nouveau vrai obligatoire !

767


*

La paralittérature, est-ce de la littérature ? Certes pas ! Mais la critique qui

est de la paralittérature essayée par les meilleurs, permet de faire avancer la

littérature elle-même. Et je pense à Baudelaire, à Valéry ou à Sartre.

*

Tu te prétends en abondance. Mais cette abondance est veule, stupide,

inutile. Il faut trouver de nouvelles symphonies d'écriture, de sublimes

vérités poétiques - ceci fait partie de l'impossible...Rêve encore.

*

Sauras-tu ajouter sur l'Autre, sur ton frère ? Pourras-tu synthétiser son

principe ? Lis-le. Que comprendras-tu de cette lecture ? Qu'exploiteras-tu

de cette application ? Tu te sens stupide et inerte, désireux d'objets

littéraires inédits. Mais les mérites-tu ?

*

Écrire est un besoin stupide ! Écrire, c'est ajouter sur Soi et sur ses Pères.

Le génie créatif offre des fonds et des formes inconnues.

768


Et puis des millions, des centaines de millions de lignes reconnues par des

éditeurs qui disent oui à de la lecture immédiate, qui désirent vendre...pour

faire de l'argent...et cela, le plus souvent, ne fonctionne pas.

Différentes éditions

*

Il m'arrive parfois de lire dans différentes éditions l'ouvrage d'un même

auteur. J'en ignore la raison - est-ce la pagination, la présentation, mon

visuel il se peut ? - Mais le contenu du livre m'apparaît bien singulier.

Certains endroits sont en pleine lumière quand d'autres sont plongés dans

l'ombre.

Je pense à Tel que de Paul Valéry Points/Livre de poche contre Pléiade, à

Écartèlement de Cioran qui est une synthèse de plusieurs ouvrages, à

Mauvaises pensées de Nietzsche qui est également une réduction de ses

réflexions ou encore à Blaise Pascal quand ses Pensées sont

systématiquement numérotées.

Je relis un ouvrage et semble le découvrir à nouveau. J'en tire un grand

profit : exploitant des contenus inédits à ma personne, je puis accompagner

mon inspiration avec des produits d'écriture innovants - du moins, je le

prétends... Qu'en est-il réellement ?

769


*

Tant de ramifications, de courants littéraires ou poétiques qui se croisent et

s'entrecroisent ! Comment sera-t-il possible de déterminer le nouveau vrai

artistique ?

Que se passe-t-il en fait ? Le temps faisant son affaire et l'utilité étant

réductrice, seuls deux ou trois poètes par génération sont exploités par

l'héritage à suivre.

Les Éditeurs que l'on critique et condamne proposent des centaines

d'auteurs nouveaux - proposent certes une restriction poétique mais offrent

un nombre considérable d'écrivains que l'intelligence ne serait apte à lire ou

à intégrer.

Alors que dire ? Et comment s'y prendre ? C'est encore le chemin - LE

CHEMIN - c'est-à-dire la capacité à naviguer cérébralement entre toutes ces

possibilités pour obtenir le choix poétique le plus judicieux.

*

Le problème n'est pas d'œuvrer - je possède l'œuvre - le problème est de

crédibiliser

770


son identité - il est de parvenir à injecter dans l'Autre mon vrai poétique, et

c'est grande besogne !

*

Sinistre constatation. Seulement 8 000 ouvrages sont édités en moyenne en

France sur 40 000 manuscrits achevés. Ce qui semble peu en vérité.

Pourtant les libraires croulent sous la quantité de livres proposés. Quelquesuns

parviennent à faire une petite carrière, se vendent tant bien que mal, et

permettent à l'éditeur de récupérer les sommes investies.

Que deviendront les 32 000 manuscrits refusés ? Car certains sont de très

bonne facture mais ne connaîtront jamais de carrière éditoriale. Ils gisent au

fond des tiroirs comme des trésors superbement protégés par des auteurs qui

prétendent détenir des chefs-d’œuvre.

Pourquoi ne pas en faire profiter le lectorat d'Internet qui certes ne payera

pas l'ouvrage mais pourra exprimer son opinion ou sa critique concernant

l'écrit offert ? Et qui sait ! Un bon lecteur d'une collection parisienne

intéressé par la qualité de l'ouvrage n’a pas la stylistique de l'écrivain

tentera peut-être de repêcher le manuscrit stupidement oublié.

*

771


Quelle est la part du comportement poétique dans l'œuvre d'un poète ? Estelle

essentielle à son principe de crédibilité ? Est-elle de second ordre, qu'un

piètre moyen accompagnant le génie réel de l'individu ? Faut-il cautionner

le relationnel, lui accorder une part primordiale ou prétendre qu'elle n'est

qu'un pourboire d'amitié ?

On voit l'immense richesse que pouvait représenter la communauté

surréaliste. Cette mouvance artistique frottant des intelligences

exceptionnelles a certainement dû faire se caramboler des idées, des

concepts ou des notions qui jamais n'auraient pu s'associer sans la présence

des uns à côté des autres. Très délicat donc de prétendre savoir quelle est la

bonne démarche à suivre.

*

Le contact. Quel contact ? Et pour quelle utilité ? La mort qui est à mes

côtés me glisse à l'oreille : "T'as pas une heure ?" - Une heure, certes ! Serace

suffisant ? Que faire de cet instant ? Quelle valeur lui accorder ? Quels

contenus pourrons-nous échanger ?

*

L'essentiel étant de produire des concepts nouveaux.

772


*

Comme rien n'est établi, personne n'a réellement tord mais nul ne possède

par là même la vérité.

*

Je crains essentiellement de ne pas parvenir à récupérer l'ensemble de mon

œuvre et de laisser des Inédits que nul n'aura le courage de récupérer

prétextant que cela est suffisant, que cela n'est d'aucune utilité.

*

L'entretien est un moyen remarquable de mise en communication avec

Autrui. L'Écrit est terne, froid, quasiment glacial. Il ne permet en rien de

connaître l'auteur. Il y a contact nouveau, discussion directe, presque

fraternelle

*

Rimbaud et Brel

Brel, c'est derrière. Brel, c'est Frida - une belle fille rustique ; Brel, ce sont

des bourgeois, des notaires, des caricatures - c'est du XIXe. Bruxelles,

l'avant-guerre, ce sont des images typiques d'autrefois - Les Flamandes.

773


Rimbaud, ce sont Les Assis, - des chaisières, des grenouilles de bénitier,

c'est une charge, une satire, c'est un square à musique, c'est un jardin où tout

est correct.

Rimbaud et Brel, c'est acerbe, c'est une critique de la société du XIXe. En

ce sens, je les rassemble, je les assemble. Je souhaite que beaucoup me

comprennent.

*

Production - productivité - optimisation de sa potentialité cérébrale. Obtenir

le résultat ? Pouvoir se satisfaire d'avoir plus, d'être au-delà. Telles sont les

clés de la réussite.

Se plaire, se complaire de son peu est stagnant donc déficient.

*

En vérité, la Littérature a toujours été et sera toujours à plusieurs vitesses.

Quelques auteurs de leur vivant parviennent à vendre, à vivre de leur plume

et à s'immortaliser. D'autres vendent et sont vite oubliés. D'autres n'ont

jamais publié mais sont repêchés in extremis. D 'autres encore seront au ciel

et systématiquement rejetés sur Terre.

774


*

Récupérer le million de manuscrits refusés par les Éditeurs, les proposer en

diffusion gratuite, mettre de la publicité sur le site et rémunérer l'auteur

d'après le nombre d'internautes-lecteurs.

*

Il aurait pu se comporter différemment : voir, rencontrer, exister, construire

avec Autrui. Mais il a préféré produire, penser, agir avec soi-même pour

accéder à l'épanouissement total - interne. Cela n'était-il pas folie ?

*

La matrice a donné. Donnera-t-elle encore ? Ce temps fut vaste autrefois.

*

L'affaire Corneille/Molière

- Pourquoi nulle personne n'a ébruité la vérité dans l'entourage de ce XVIIe

que Molière n'était pas le père de son théâtre ?

775


- Pourquoi nulle autorité après la mort de Molière n'a dénoncé son

imposture d'auteur ?

- Pourquoi dans leurs testaments ou dans leurs écrits - notes,

correspondance etc. - les frères Corneille n'en font point allusion ?

- Pourquoi les auteurs nécessiteux qui auraient écrit pour Molière n'ont-ils

pas revendiqué la paternité de leurs pièces ? (Boursault, Dassoucy, Donneau

de Visé etc.)

Pour une pièce, le secret peut être gardé mais pour 33, cela semble difficile.

On n'a jamais non plus trouvé de manuscrits signés de la main de Corneille

prouvant qu'il était l'auteur des pièces de Molière.

*

Synthèse : l'un de mes termes préférés.

*

Œuvre de jeunesse - Poésie du non-sens. Mais les termes ont des valeurs

symboliques, allégoriques ou psychanalytiques, c'est le ça pour ça qui

prédomine et l'intelligence poétique qui applique se comprend parfaitement.

776


Florian - Parny -

*

*

Jeunesse - Période d'expectatives où je ne sais ce que je dois écrire.

De la diction

*

Il va sans dire que la façon dont j'interprète ma poésie est absolument

arbitraire. Je n'ai aucune compétence de comédien ou de tragédien. J'ignore

même s'il faut entendre le texte dit de cette sorte. Je propose l'objet tel quel

sans l'avoir lu ou relu .Ceci n'est pas mon affaire. Je ne crois pas le poète

apte à dire ses prestations. (Molière peut-être s'il est vraiment l'auteur de

son théâtre -c'est un problème récurrent depuis Louÿs - cessons de faire de

l'esprit)

*

450 poètes se sont déclarés au CIPM - ce qui ma fois paraît un grand

nombre. Combien parmi ces gens- là agissant passeront à la postérité ?

777


8 ou 10 peut-être. Et ceci serait belle chance ! Alors que faire ? Qui

rencontrer, qui côtoyer ? Est-ce chemin individuel avec vicissitudes,

difficultés et autre joie ?

*

L'impossible communication poétique - l'Autre incapable de comprendre ce

qui est offert. N'y attache guère d'importance. L'objet n'est pas utile.

*

Amphitryon et Agésilas - ces deux pièces semblent se confondre en un seul

auteur selon Louÿs.

*

La poésie : travaille avec les Anciens - produis, pense, applique. Délaisse

l'habillage. Conçois, évolue, ajoute.

Interroge-toi : comment Hugo a-t-il fait pour être Hugo ? Idem de Racine et

des autres. Le reste est méprisable. Ne rentre pas dans ce manège. Ne te fais

pas embarquer stupidement.

*

778


En vérité, il faut tenter de maîtriser la Pléiade et ses consœurs italienne,

espagnole, allemande, anglaise etc. .pousser vers le Contemporain et

l'Extrême contemporain français et planétaire. Appliquer, obtenir, ajouter et

transmettre. Puis disparaître...pour réapparaître là-haut. Et c'est déjà grande

affaire !

Samedi 16 juin 2007

A la Librairie TSCHANN - c'est vrai : grand choix de poésie. Rangé par

ordre alphabétique sans ses soucier du siècle ou de la période antique ou

moyenâgeuse - ce qui rend difficile l'effort de recherche : Arendt côtoie

Aristote.

*

ABU ATHENA GALLICA WIKISOURCES quatre moyens d'accéder

au domaine public.

*

Zanzotto Deguy Celan du Bouchet Beck Denis Roche Pound

Mario Luzi Roberto Juarroz et....mystère !

*

779


L'incohérence, est-ce une nouvelle possibilité ?

*

Je ne me soucie plus d'Autrui pour tenter d'être moi-même. J'agis selon ma

volonté et veux obtenir un résultat digne de mes espérances. Qu'importe

qu'il soit détesté ou aimé !

Je me demande si un jour les chiffres, les volontés d'équilibre et de

composition ne seront pas des pitreries refusées mêmes par l'oreille du

lecteur. Ne recherchera-t-il pas l'efficacité de la compréhension au

détriment de ces rondondades usées et dépassées ?

*

Le milieu n'est pas assez efficace. On piétine. On attend. Tout y est affaire

de courtoisie. Taisons-nous et travaillons. J'ai tant à fournir.

*

Je ne m'accuse pas d'avoir 49 ans. je voudrais y gagner en maturité pour

écrire des œuvres plus profondes, plus riches, plus fortes en vérité.

780


Vieillir ne m'inquiète pas, vieillir est naturel. Cela fait partie du mouvement

du temps.

Je crains de perdre des espaces cérébraux indispensables à mes applications

d'écriture.

*

Ai-je fait preuve de profondeur ? J'ai certes possédé la fécondité, mais la

création, l'invention, la pure intelligence - tout cela m'était interdit.

Fécondité, certes. Inspiration, évidemment. Religion également.

Je dois donc passer de 6 500 à 10 000 poèmes, et un certain objectif sera

atteint.

*

Il faut parvenir à rendre possible l'incohérence.

TGP ---)

*

781


Faut-il posséder tout Hugo, Shakespeare, Goethe, Dante, Pétrarque,

Cervantès, Pouchkine* etc. afin d'avoir des références, des certitudes ?

Car là est le but, la finitude.

*Et Racine, et Corneille ! Corneille essentiellement - mal maîtrisé.

*

Il ne s'agit pas de savoir comment il faut s'y prendre pour faire TGP, il s'agit

de prétendre avoir le potentiel pour y parvenir ?

Il est nécessaire de développer des inspirations puissantes et profondes.

*

Quel principe Philippe Beck exploite-t-il pour parvenir à avancer avec sa

logique d'écriture ?

Une femme est négative.

C'est la fée inverse.

Fille Suivante et morale.

Mère suivante a une fille première.

782


Entière et négative.

Etc.

Ce sont des centaines et des centaines d'avancées logiques proposées de

cette sorte. Je n'ai jamais connu d'applications progressives offrant ce

principe de production.

*

Du style. Pourquoi la composition ? Pourquoi cette volonté systématique de

maîtriser, de régulariser le paragraphe, la phrase ou la page encore ?

Si j'ai besoin de A et de B, pourquoi m'imposerais-je A' et B' pour équilibrer

mes structures ? La mise en forme, est-ce un principe littéraire

indispensable ou n'est-ce pas un mécanisme obsolète m'imposant à doubler

tout en dérivant ma logique d'applications ?

*

Poète ne signifie pas côtoyer des poètes.

Poète signifie chez moi : produire, penser, appliquer, exploiter les Œuvres

d'Autrui, synthétiser leurs compréhension et ajouter sur leurs compétences.

783


Il s'agit de comprendre et de sommer des fragments d'intelligence autres -

mais la présence, le contact ne s'avèrent d'aucune utilité.

*

Poésie - du moins accomplir les actions utiles - non pas toutes les actions -

les actions"exploitables", qui ont un sens, une finalité objective.

*

Zanzotto - quelles sont les structures absolument, réellement évolutives ?

Zanzotto - et l'ensemble lu - la poème dans la page, dans les deux pages -

l'ensemble : n'est-ce pas cela "l'objet nouveau " ?

Lui : logique d'avancée structurelle - grammaticale. compose peu - compose

toutefois. Légèrement. Conserve des restes.

*

Il faudrait interroger les mathématiciens algébristes et leur demander s'ils

sont aptes à comprendre :

784


Mallarmé, Rimbaud, Zanzotto, Celan, du Boucher et Deguy dans une

moindre mesure.

*

Je crois de moins en moins en la capacité de communication poétique.

Mais l'aptitude d'applications m'apparaît essentielle.

Après les poèmes de Paul Celan, sortes de simplifications articulées

remplies d'amertume

*

Olivier Cadiot Pierre Alféri Vincent Tholomé

Christian Prigent

*

C'est à la fois une structure médiocrissime et un refus systématique de

l'Autre. Pourquoi tendre vers ces deux espaces bloquant et refusant ?

L'idea ~ la finalité de la pensée est d'aboutir à l'épanouissement de soi après

développement intérieur. Ce qui n'interdit pas d'offrir l'objet obtenu si

l'Autre souhaite le recevoir.

*

785


Lundi 23 juillet à OB. Ville assez clairsemée - vacances.

Ouvert 200 ouvrages. Assez éreintant. Premières percées vers la prose

contemporaine - qui n'est pas poétique.

Ai pris : Lionel Ray L'invention des bibliothèques

Etienne Faur Légèrement frôlée

et Propos sur la nature d'Alain

Impressionné par une nouvelle édition de 8 à 10 volumes consacrés aux

œuvres d'Husserl (toujours aussi difficile à suivre)

*

Liste d'auteurs de littérature expérimentale

Sorrentino Mulligan Gass Le tunnel Cadiot Sophie Maurer Frédéric

Léal Selva

Jean-Charles Massera United Emmerdements Of New Orde

Takios Anachronisme Raymond Federman Quitte ou double

786


Pynchon Gaddis Flammm O'Brien Laurence Sterne

Don Delillo Philip Roth Cormac Mc Carthy

*

Journées mondiales de la Poésie 20/03/07 UNESCO Salle XI

A Molière

*

Ôte-moi d'un doute ? Es-tu vraiment qui tu es ?

Il ne reste qu'un papier biffé avec faute d'orthographe - est-ce du grand

Molière ? Est-ce ?

D'un autre côté : les manuscrits - où sont les manuscrits prouvant que tu n'es

pas ?

Pierre Louÿs a-t-il mis le doigt sur ? S'est-il trompé ? A-t-il commis des

erreurs ?

Les outils-statistiques d'aujourd'hui sont-ils fiables ?

787


*

La poésie, c'est du bluff de poker. L'on ignore qui est qui et qui vaut quoi.

C'est celui qui a la plus grande gueule qui est quelqu'un. Le discret ou

l'effacé n'existent pas.

*

L'on veut que je fasse du relationnel poétique, que je rencontre les uns et les

autres, que je m'essaye à des efforts pour séduire et plaire, pour convaincre

Autrui de ma bienséance littéraire ou artistique ?

Mais que puis-je tirer de tous ces rapports, de tous ces efforts et tentatives

diverses ?

Le peu, le rien, l'inutile.

Je dis : constamment s'en retourner dans ses applications, imiter les maîtres

et tenter de créer quelque chose de rare, de subtile et de supérieur ~ là me

semble la seule vérité.

*

788


Il y a risque. Il faut penser différemment. En cesseras-tu avec ce principe

qui ne consiste à voir les choses que de cette manière

*

On peut être Prix Nobel de Littérature et ne pas savoir qu'une phrase se

chiffre...

De la littérature

Savez-vous que certains auteurs comptent leurs syllabes, leurs signes,

équilibrent leur rapport voyelle/consonne ? N'avez-vous jamais compté le

nombre de mots chez Hugo, chez Cocteau ou chez Valéry ? Ne vous a-t-on

jamais dit que cela se faisait ?

Voilà trente ans que vous vous prévalez d'être un critique littéraire, et votre

intelligence n'a jamais compris qu'il y avait des chiffres en littérature ? Qu'il

y avait des invisibles, des structures, de la composition et d'autres choses

encore ? Et bien ! Cherchez : vous trouverez !

Éditeurs

Vous éditez qui vous voulez et moi je suis qui je suis.

*

789


*

Concernant les manuscrits de jeunesse - L'Huile, Le Moût etc. Peut-on

exploiter ces contenus pour trouver de nouvelles solutions - ou cela n'est-il

pas un combat d'arrière-garde avec matière obsolète ? Faut-il réécrire les

textes déjà offerts pour les repenser sous un autre angle ?

*

J'ai été pensé pour écrire mais je ne suis pas fait pour exister auprès d'autrui

en tant qu'écrivain.

Je possède des capacités d'applications mais non pas des aptitudes de

communications.

*

Créativité - la matrice doit offrir un produit poétique nouveau.

*

790


L'écrivain est celui qui aide. Il dit indirectement : "Exploite-moi, nourris-toi

de ma substance, essaie de prendre, dérive-moi. Que mon peu puisse t'être

utile !

Voilà ! Je t'offre ! Ce que je possède est à toi. Montre-toi digne de ma

compétence. Je suis ton maître, tu es mon élève."

*

Je ne lis que fort peu - deux, trois pages par jour. Le reste est mélange,

aptitude cérébrale. Élans intérieurs et aptitudes de combinaisons. Le

cerveau pense : "Que vais-je obtenir ?"

*

Le relationnel générationnel n'est d'aucun intérêt.

*

Beaucoup se font plaisir en écrivant mais peu son utiles.

791


Un joueur de football de quatrième division a un meilleur statut social qu'un

grand poète.

Écrire, c'est expérimenter.

Que représente le livre aujourd'hui ? N'est-ce pas un simple petit fragment, une

parcelle infime ? Oui, qu'est-il comparé à l'immensité de la Civilisation ?

Prétendre écrire : je publie mon premier jet, c'est indirectement ignoré les

lois, les chiffres, les invisibles - en vérité, les principes d'applications.

*

Comment ajouter sur soi-même, sur sa propre aptitude ? Certes il y a

l'apport d'autrui, mais comment optimiser son potentiel d'applications

cérébrales ?

Écrire est une logique quotidienne.

*

792


Par le moyen des prêts inter-bibliothèques, je suis parvenu à obtenir La

veillée d'Andrea Zanzotto, ouvrage qui m'apparaît de faible utilité

d'exploitation.

En revanche, je n'ai pu obtenir Vers, dans le paysage, exemplaire unique en

France et référencé à Châlons-sur-Saône.

*

Je crains essentiellement de n'avoir pu aller au fond de mes pensées - de

n'avoir que fort peu exploité mes possibilités cérébrales - d'avoir évincé des

principes et des théories indispensables - de n'avoir été que moi-même, en

vérité ! Comment pouvais-je faire mieux ?

*

Nous sommes fin 2007. L'Internet, outil remarquable, intègre l'imprimerie,

la radio, la télévision et offre de nouvelles possibilités extraordinaires.

Devra proposer demain les ouvrages inconnus des uns et des autres. Tout le

refusé des éditeurs devra être accessible librement et gratuitement sur la

toile.

793


Tant de chefs-d’œuvre et de bons livres rejetés pourront enfin avoir une

seconde vie ! Il est vrai que ces ouvrages ne créeront aucune richesse

financière auprès des auteurs. Mais quelle offre exceptionnelle pour les

lecteurs en ligne ! Et qui sait ! Des espaces publicitaires se positionneront,

derechef !

*

Je ne crois pas en un dressage de l'esprit avec Principe, École, - Système

d'application et d'orientation. Je crois en une liberté individuelle avec

audace et folie, risques dans l'écriture.

Nous sommes dans une sorte de nébuleuse où nul encore ne peut prétendre

posséder le vrai, où la certitude se déplace ici et là, où la tentative d'écriture

peut se prévaloir d'être possible. Alors qui croire ? Qui suivre ? Et que

supposer ?

C'est donc un espace de liberté absolue, et l'Intelligence se déploie faculté

parfaite.

*

794


Je crois en moi mais non pas en ma capacité de me crédibiliser auprès

d'Autrui.

*

Toute personne régulièrement refusée par les Éditeurs devrait proposer son

ouvrage gracieusement sur Internet. Qu'aurait-elle à perdre ? - Rien ! Il va

de soi ! L'édition électronique lui permettrait de relancer sa chance ou sa

crédibilité.

*

Je voudrais :

Récupérer tous les manuscrits rejetés par les Maisons d'Édition et les

proposer sur l'Internet gratuitement. Ainsi je pourrais concurrencer le

payant 15/20 euros l'ouvrage. L'offre serait exceptionnelle et phénoménale.

Dans un second mouvement, la publicité étant présente sur le Site payerait

au prorata des clics les auteurs les plus visités.

Dans un troisième état, quelques éditeurs conscients de la crédibilité et de la

valeur accordées à certains auteurs désireraient toutefois publiés ces

derniers, les sachant aptes à vendre puisque aptes à être lus.

*

795


Tant de génies, d'œuvres perdues à tout jamais ! Il nous reste Rimbaud,

Lautréamont et Mallarmé. Mais n'existe-t-il pas des génies du XIXe

inconnus, ignorés ?

Ces êtres-là nous auraient certainement permis de penser autrement notre

écriture, d'orienter différemment notre aptitude à appliquer !

Qui sont-ils ? Où sont-ils ? Jamais personne peut-être ne le saura.

Nous prétendons : voilà la vérité - c'est X, Y et Z. Mais est-ce certitude ?

est-ce la certitude ?

*

Quel mouvement au-delà de la contemporanéité ?

*

796


Comment peut-on trouver et inventer ? Il faut penser :

Post-contemporanéité. Mais en vérité, la Contemporanéité dans laquelle je

suis depuis la fin de La Seconde Guerre mondiale a-t-elle cessé de proposer

des choses nouvelles ? Tous ces courants créatifs ou inventifs, tout ce

foisonnement artistique doit-il en cesser là ? Y a-t-il un autre mouvement

capable de supplanter ce qui est proposé aujourd'hui ?

*

Il faudrait gérer Ombres blanches CAD les 1 600-2 000 recueils

nouvellement remis dans l'ordre alphabétique puis Le Théâtre - puis

Gallimard en NRF et l'ensemble poche. Également pour ma personne

l'espace philosophique et pictural. Soit en vérité 7 000 à 8 000 ouvrages. Je

ne dis pas à lire, je dis à gérer, à vérifier, à connaître, à refuser ou à aimer.

*

L'affaire Corneille/Molière - la distance intertextuelle doit être > 0,2 sinon,

l'outil statistique prétend que les deux ouvrages sont du même auteur.

797


Certains voient également dans le nom de Molière un dérivé du nom de

Corneille avec un déplacement de lettres dans un système élémentaire

alphanumérique à +1.

Jean-Baptiste Molière soit JBM avec J changé en L, B changé en C et M

changé en N. On obtient donc : LC NOLIERE qui deviendrait

CORNEILLE.

Les deux protagonistes appartenaient à une famille de bons vivants qui

s'intéressaient à l'alchimie et aux écritures secrètes...Je ne parviens plus à

me souvenir du nom de cette confrérie. J'essayerai de la préciser dans un

autre moment.

Autres petits titillements - jamais Molière n'a souhaité donner l'explication

de l'origine de son nom. Il a habité pendant six mois près de la maison de

Corneille...Sont-ce des débuts de faisceaux convergents ?...

*

- Parle ! Parle !

- Mais les paroles ne contiennent nul contenu. Le tout est affaire de façade,

et le cœur s'envole stupidement.

798


*

Rimbaud est devant, Rimbaud est en avance - et cela va durer 100ans.

En 1873 avec Illuminations, nul grand ne peut prétendre l'approcher. Ni

Hugo, ni X ou Y ne sauront ajouter sur sa compétence.

En 1874, Il a vingt ans - il est devant, et c'est son génie ~ fécond universel

qui sera exploité par l'ensemble de la Communauté littéraire sur de

nombreuses générations.

*

Ma poésie ne consiste pas à rencontrer des littéraires, à discuter, à voir, à

être vu, - non ! Ma poésie consiste à trouver, à chercher, à appliquer, à

comprendre. Ce sont des actions de soi vers soi ~ mais de relationnel, il n'en

est point.

*

Page parlant de l'écrivain : "L'autarcie autistique".

799


*

Poésie : réorganiser autrement le langage et que cette organisation soit

vraie.

Exploiter son cerveau pour intégrer les variabilités d'Autrui et y ajouter sa

spécificité personnelle.

*

On se demande parfois à quoi peut bien servir d'aller dans ces milieux

littéraires. Que peut-on y gagner ? - Cela semble tellement lamentable. On y

condamne des formes car l'on ne peut y juger des fonds.

*

Travailler, obtenir un résultat sans se soucier d'autrui.

Les uns, les autres ! La critique ! Les histoires ! Qu'en est-il réellement des

contenus ?

Le sportif juge sur le résultat, sur le chrono. Le littéraire juge sur la

manière, sur l'apparence. Il ne peut comprendre le fond.

800


Ou encore il l'interprète maladroitement. Et que dire ? Que faire ? Rentrer

dans le système pour se justifier ? Déplorable médiocrité !

*

Je ne lis pas, j'exploite ! J'utilise, je prends, j'applique.

*

Certes la prose contemporaine. Mais elle ne doit pas être un déversoir de

rejets ou d'écritures absurdes.

Je n'interdis pas. Je dis : il faut réfléchir un peu avant d'appliquer. Oui,

réfléchir un peu.

Je ne crains l'audace, le risque, la folie, l'ivresse, la drogue - mais il faut

penser - trouver des applications vraies, réelles auxquelles on puisse dire :

oui.

*

Ombres blanches - Toulouse - Librairie -

801


En supposant que l'on y parvienne, cela ne représenterait qu'un quart de la

maîtrise... Il faut comprendre "le 1 600 recueils offert". Il faut posséder

l'offre. Il est vrai que cette fameuse quantité proposée par ordre

alphabétique est arbitrairement agencée. Ni les éditeurs, ni les genres ni les

contenus ni le domaine étranger ne sont intégrés.

*

La hiérarchie. Mais que pourront prouver les Maisons d'Éditions ? Que

parviendront-elles à démontrer réellement ? Qu'elles avaient choisi des

auteurs qui leur semblaient gain. Et si cette analyse s'avérait totalement

absurde, que resterait-il ?

Alors que penser ? - C'était de cette sorte et il n'y avait rien à y ajouter, rien

à critiquer. Cela était ainsi ! La belle chose ! Et que dire des refusés qui

avaient peut-être des capacités remarquables ?

- Non ! Non ! Ils devaient aller voir ailleurs !...Moi, je ne les avais pas

compris. Il leur fallait se crédibiliser plus loin...

*

802


Le milieu littéraire ne m'attire pas du tout. J’ai l'impression d'y perdre mon

temps, d'agir pour ne rien obtenir. On patine, on patine. A droite, à gauche

pour des insignifiances. Voilà : on court dans le vent.

*

Ne m'accusez pas. N'oubliez jamais qu'aucun lecteur, qu'aucun éditeur n'a

souhaité reconnaître mes écrits. C'était : "Ne m'intéresse pas. Allez tenter

votre chance ailleurs."

Que fallait-il faire ? Courir désespérément en tout sens pour être critiquer,

rejeter, mépriser ?

J'ai choisi d'appliquer, de produire, penser, écrire. Étais-je dans l'erreur ?

N'était-ce pas raisonnable ?

*

Mieux vaut tenter de gérer l'immense offre planétaire qui se développe sur

trois millénaires que de côtoyer chichement un fragment méconnaissable de

sa génération.

803


Le milieu littéraire ne m'attire pas du tout. J'ai l'impression d'y perdre mon

temps, d'agir pour ne rien obtenir. On patine, on patine à droite, à gauche

pour des insignifiances. Voilà : on court dans le vent.

La hiérarchie.

Mais que pourront prouver les Maisons Édition ? Que pourront-elles

démontrer réellement ? Qu'elles ont choisi des auteurs qui leur semblaient

gain. Et si cette analyse s'avère totalement absurde ? - Que reste-t-il ?

Alors que penser ? - C'était de la sorte - et il n'y avait rien à y ajouter - rien

à critiquer. Cela était ainsi ! La belle chose !

Et que dire des refusés qui avaient certainement des capacités remarquables ?

- Non ! Non ! Ils devaient aller voir ailleurs !...Moi, je ne les avais pas

compris. Il leur fallait se crédibiliser plus loin...

804


FRANCK LOZAC’H

FRAGMENTS POéTIQUES

805


Récupération d'ensemble

Je serais 5 fois plus grand que Virgile ou qu'Homère, je supplierais à

genoux le Christ pour qu'il ajoute une once de savoir sur ma propre

compétence.

Je sais qu'éternellement je ne serai rien.

*

La poésie scaldique

Marcel Béalu - Marcelin Pleynet - William Cliff

Emmanuel Hocquard - Marc Cholodenko -

Yves Di Manno - Patrick Laupin -

Philippe Delaveau - Dominique Preschez -

*

Mandelstam considéré comme étant le plus grand poète russe du XXe

Anna AKhmatova - poétesse russe importante

Goumiliov

806


L'opiniâtreté des grands solitaires..

.

*

La pensée contemporaine

Badiou

Apoète poésophe philopoète

Blanchot

Vanité et ridicule -----------Poètes !

Vide d'une pensée de langage

Comment produire de la poésie abstraite ?

contemporaine ?

Jean-Claude Pinson Habiter en poète - essai

Delaveau Beck Janet

Althusser

Le Sycophante, accusateur professionnel, sachant qu'il ne serait jamais

Périclès accusait Périclès.

Christian Pringent - Claude Royet-Journaud - Dominique Fourcade -

807


*

Grand poète, prophète et saint.

*

Les meilleurs choisissent la gloire immortelle ; la plupart d'entre nous se

gave comme des bêtes.

*

Apollonios de Rhodes Les Argonautes

*

Milieux poétiques : Quand j'y suis, je m'y sens mal et il me tarde de

disparaître.

Le cerveau génère des envies d'abondance et non pas de relationnels.

*

Ezdra Pound Michel Deguy Jacques Roubaud Denis Roche Jude

808


Stéphan

*

Le meilleur matériel contemporain possible via

Deguy Anthologie de la poésie contemporaine

Roubaud Vingt poètes américains

Ce qui a été produit après 1950 - ce qui signifie : 150 auteurs utiles à tes

applications -

*

Test Franck Lozac'h - chasser l'intrus :

Poète, Danseur, Coiffeur, Haltérophile, Chasseur de papillons -

*

Marina Tsvetaeva Mandelstam Pringent Alvaro Mutis

Frénaud Elskamp Dadelsen Vladimir Holan Sylvia Plath

Pentis Holappa Seféris Gaspara Stampa Torreilles

Velter José Angel Valente

809


Bernard Grégory 1919-1977

Jude Stephan Laures

*

Brodsky Auster Zanzotto Paz Pasolini Borges

Roche Roubaud Deguy

*

Le scriptorium - lieu qui détient les manuscrits

*

Poésie officielle : Claude Roy, Jean-François Maulpoix

Poésie de groupe : Le Club des Poètes

Poésie revue : Action poétique, Po&sie

Poésie régionale : Demazet, Heurtébise

Poésie associative : Société des Poètes, CIPM

Poésie Internet : Sites personnels, Biographie auteurs célèbres etc.

*

810


Vicente Aleixandre Prix Nobel 77

Rafaël Alberti - considéré comme étant le plus grand et le plus fécond

des poètes espagnols vivants

*

Diane Burns Violetta Parra Vicinius de Moraes

Katherine Mansfield Vadim Cherchinievich

Ana Blandina Omar Khayyâm Hafiz

Anfré Dhôtel Larand Gaspa Jourdan Juliet Siméon

Riffaterre Ben Jalloum

Dominique Fourcade Robert Marteau

Rozewiez Lacoue-Labarthe, philosophe

*

Grands poètes - Hésiode - Orphée -

*

Antonio Gonçalves Dias 1823-1864 Brésil GP

Mahaïlovki GP bulgare

811


William Wordsworth GP anglais

Burns le plus grand poète écossais

Leopardi le plus grand poète après Dante

Amir Hamzah 1937

Maragall Espagne

John Ashbery Grand poète américain

Vidyapati ---) GP indou - André Calvos ---) Grand poète grec

Mag Diarnid ---) Grand poète écossais du XXe

Mir Tagi Mir GP indou - Ménandre -

Nezval Grand poète XXe

Atterbom Grand poète suédois - Nur le plus grand poète vivant -

Weores Le plus grand poète hongrois moderne -

*

Nathalie Quintane 64

Christophe Tarkos 64

Aferno - John Donne - Anfré Ajens -

La revue Quaderno ---) Fondateur Beck

*

Dans le délire sans obtenir quoi que ce soit

812


De rejets en dépits, brûlant des feux encore

*

Sully Prud'homme et de Pompignan - mais pourquoi ces deux auteurs

sont-ils au purgatoire ?

*

Entretiens imaginaires

- Comment pourriez-vous concevoir la nouvelle poésie, la poésie

post-moderne, la poésie contemporaine ?

- Il est très difficile de prétendre savoir ce qu'il en sera de la

poésie future. Elle sera certainement autre, différente - elle pénétrera des

espaces, des contenus et des formes encore inexplorées. Je crois

sincèrement que la rime, que le vers fixe n'appartiendront plus aux

applications nouvelles. Le vers libre décidera, et quand je dis vers libre

je pense aux fragments non chiffrés et posés tels quels sur la feuille de

papier.

813


- Qu'appelle-t-on écrire ?

- Voilà une exceptionnelle et immense question ! "Qu'appelle-t-on

écrire ? " Qu'est-ce que la beauté ? Qu'est-ce que l'intelligence ? Il y a

dix mille façons d'être belle, il y a dix mille façons d'être intelligent....

Concernant l'écriture - l'expérience d'écriture, je ne puis parler que pour

ma personne et cette réflexion sera hélas ! incomplète, mensongère ou

restrictive.

En premier lieu, vous êtes confrontés à différents fonds : le

Roman, le Poème, la Nouvelle, le Théâtre et d'autres encore. Chaque

principe impose des comportements indépendants. Mais au sein de ces

départements, les façons de s'y prendre divergent considérablement.

Des lustres seraient nécessaires pour exprimer les principes et

logiques utilisés par les uns et les autres.

Pour simplifier, pour schématiser aujourd'hui au 20 avril 2007, je

lis Claire caisse d'Antoine Emaz - je le pense, je l'exploite, le déplace et

j'en tire certains poèmes. Je travaille également avec des philosophes, et

je pense à Cioran, à Nietzsche et confrères.

- Avez-vous déjà été déçu par la Littérature ?

814


- Vous posez là une question très intéressante parce que je ne suis

jamais parvenu à trouver un éditeur, un vrai avec lequel j'aurais pu

travailler sérieusement. Tous m'ont refusé, rejeté prétendant que ce que

je proposais ne répondaient pas à ce qu'ils recherchaient pour leur ligne

éditoriale selon la formule éternelle et lapidaire.

Je n'ai que fort peu insisté, cherchant de nouvelles possibilités pour

exister ou pour être. En revanche, j'ai pu trouver un espace, d'une

richesse inouïe que l'on appelle Internet. Et l'espoir pour ce nouveau

média a été extraordinaire. J'ai pu offrir, lire, recevoir du courrier,

connaître des auteurs ignorés. Ce média a été fantastique et m'apparaît

sans nul doute le premier outil de communication de la fin du XXe

siècle.

- Quels ont été les poètes qui vous ont inspirés ?

- Difficile à brûle-pourpoint de déterminer les poètes qui ont

participé à ma formation ou à mes applications. Ils sont certainement une

grosse centaine ayant offert leurs écrits pour me permettre d'avancer. Si

je devais offrir des noms, La Pléiade entière serait référentielle. La

Collection NRF Gallimard a été essentielle dans ma formation poétique.

Aujourd'hui la collection Le Bleu du Ciel et Poésie Flammarion

m'apparaissent indispensables. Mais je ne puis réduire encore à cela mon

815


apprentissage littéraire. D'autres poètes dans d'autres collections m'ont

été indispensables.

- Quelle question aimeriez-vous que l'on vous pose ?

- Demandez-moi : Que pensez-vous de la poésie ?

- Que pensez-vous de la poésie ?

- La poésie m'apparaît être d'une richesse extraordinaire de fonds, de

formes, de présentations, d'expériences scéniques ou d'applications. Elle

s'adapte à tous les âges, toutes les périodes ou mouvements de l'histoire.

Elle est certes peu appréciée car difficile d'aspect. Ses contenus sont

élitiques voire expérimentaux, et donc peu crédibles auprès de la masse.

La poésie nourrit, instruit, élève l'esprit, lui confère une certitude

première, s'avère être une grâce des Dieux.

Et quel langage ! Quelles évolutions dans les contenus ! C'est certes

un extraordinaire laboratoire d'expression orale !

816


- Revenons à des considérations plus matérielles, si j'ose dire, plus

terrestres en tout cas et parlons de votre fécondité. Comment pouvezvous

justifier d'une telle quantité d'ouvrages ?

- Tout d'abord autant que cela puisse paraître étrange, je ne me suis

jamais considéré comme étant un auteur fécond. Je puis me considérer

comme un auteur présent à sa table, exploitant le peu que sa cervelle lui

concède.

Je n'ai jamais écrit plus de cinq ou six feuillets par jour - mais il est

vrai que j'écris tous les jours. Ma présence à ma table ne me permet

certes pas d'écrire une grande quantité. J'ai la certitude de n'être pas

capable d'aller au-delà de 60-70 lignes en moyenne sur une période bien

précise. Est-ce cela la fécondité ? À vous de le prétendre.

- Qu'en est-il de vos relations poétiques ?

- Cela vous paraîtra certainement étrange mais le contact poétique me

semble le plus souvent délicat. Ho ! Certes ! Il est possible d'échanger

des propos, des sortes d'insignifiances d'apparences ou de superficialités.

Mais de réels contenus, riches, intéressants et nourris - il n'en est point.

817


Je ne pense pas que l'expression orale favorise la communication

pointue, affinée ou subtile.

Il peut y avoir plaisir de l'Autre, de sa présence de ses paroles

prononcées. Mais cela ne saurait rivaliser avec un essai, un recueil ou

une biographie.

- Comment pourriez-vous définir votre Œuvre ?

- Je possède en premier lieu de la Poésie. De 1978 à 2006, j'ai pu

extraire 52 recueils. Tous ne sont pas de valeur égale. Je regrette

essentiellement les 4,5,6 recueils de la période 80.

J'ai écrit également un Journal, un peu de Théâtre, j'ai fait des

Traductions grecques et latines, j'ai de la Religion.

Il y a quelques essais, si l'on peut oser employer ce terme. J'ai un grand

nombre de Copier/Coller qui sont des livres de synthèse obtenus avec

des ouvrages de base. Voilà le tout représente au 27 avril 2007 267

fichiers Word - ce qui est beaucoup, toutefois.

Je détiens encore 20 000 feuillets inédits, et lentement, au fur et à

818


mesure que ma configuration cérébrale me le permet, je tente de

récupérer ce travail mais la route est longue !

Je poursuis ma production. Régulièrement je vais à Ombres Blanches,

librairie toulousaine pour y trouver des ouvrages utiles à mes

applications. J'exploite ainsi de nouvelles synergies d'écriture.

Mais il y a Internet qui est une source quasi-inépuisable - j'essaie de

l'utiliser de mon mieux.

- Que lisez-vous actuellement ?

- Dernièrement, je suis allé à Ombres blanches - j'y ai trouvé Méditations

érotiques, un essai sur Emmanuel Levinas de Marc Alain Ouakmin, puis

Écrits logiques et philosophiques de Frege, Caisse claire d'Antoine

Emaz m'a également intéressé. Je l'ai acheté.

Vous voyez que Poésie et Philosophie se mêlent subtilement. Il ne faut

non plus oublier l'importance de l'Internet qui est une source

exceptionnelle d'informations. Cela au quotidien, à raison de plusieurs

heures par jour.

Je ne lis pas - j'intègre - je comprends - j'exploite - je déplace - je

819


prélève. Je comprends autrement. Il y a une vérité - un principe

d'écriture. Mon cerveau le conçoit, le repense, le reconsidère. C'est Toi et

Moi - Je Suis avec Toi. Tu es mon déplacé, mon repensé. Un fragment

de ta personne se repensera avec moi. J'appelle cela : écrire.

Sans l'Autre, sans l'écrivain, je ne suis Rien. Il me donne le La, il est

mon aide. Jeune, c'était une sorte de tuteur. Aujourd'hui, c'est un frère, un

complice.

- Votre œuvre religieuse est importante : vous avez traduit La Bible, Le

Coran, Qumrân et d'autres encore ! L'on peut dire qu'un certain

mysticisme vous anime. En ce sens, êtes-vous dans l'héritage de

Claudel ou de Péguy ...

- ... Je vous coupe immédiatement. Certes je m'associe à ces fervents

auteurs catholiques que je respecte profondément. Paul Claudel est un

génie exceptionnel, il est peut-être le plus grand dramaturge français - et

Péguy est certes un bon poète, un véritable intellectuel qui n'a pas pu

déployer sa capacité littéraire étant parti trop tôt. Un bel avenir, hélas !

lui était promis.

Je me considère d'avantage dans la lignée post-symbolique de Mallarmé

accompagné de l'algèbre rimbaldien ou encore de la modernité

baudelairienne avec une touche cérébrale valéryenne, si l'on veut.

820


- Que faîtes-vous actuellement Franck Lozac'h ?

- J'accumule des poèmes 2007 pour produire un nouveau recueil. Nous

ne sommes qu'en avril. J’écris également un Journal que je vais

m'empresser de transformer en écriture numérique.

Je planche sur un texte qui ne comporte que peu de lignes : Certitudes,

une sorte d'essai philosophique écrit de novembre à décembre 2006,

assez bref - 500 lignes. J'espère le fortifier avec des écrits antérieurs

concernant La Logique, Le Vrai, L'Évidence etc. d'autres concepts

développés quelques années auparavant.

- Pourquoi communiquez-vous si mal ? Etes-vous misanthrope ?

- La communication poétique ou littéraire m'apparaît certes délicate. Le

relationnel est difficile, et chacun semble replié sur sa ligne de défense.

Quand X s'exprime, Y ne le comprend pas, le rejette ou le méprise...

Voilà pourquoi j'ai décidé d'être sans être - j'ai crée depuis longtemps

deux sites sur Internet et j'offre à tout venant la possibilité de me

connaître et de communiquer avec moi. Et le succès de cette entreprise

ne s'est pas fait attendre. Des centaines et des milliers d'Internautes sont

venus se connecter sur mes sites. Les statistiques de fréquences en sont

des preuves indéniables

821


Je suis une vitrine où j'offre des ouvrages, du son, des vidéos et des

photos. Chacun y trouve son compte. C’est certes une relation aseptisée

entre moi et le lecteur, mais cela me semble quelque part exceptionnel.

- Vous ne rencontrez que fort peu les poètes ?

- Vous savez : il est très difficile de rencontrer des poètes. Ils sont

fuyants, obsédés par d'autres raisons; - ils sont certains de leurs aptitudes

et de la valeur de leur personnalité. C’est un peu le : moi, je sais qui je

suis - mais vous, vous n'êtes rien. Ils ne parviennent pas à intégrer un

langage autre que le leur. Il y a mépris, indifférence ou encore critique

farouche. Les échanges proposés sont de faible valeur. Non. Pour moi,

un poète c'est un recueil - et le comprendre, c'est désirer intégrer son

œuvre. Je ne dois pas le juger sur des propos prononcés ici et là, et moins

encore sur une apparence extérieure.

- Comment voudriez-vous que l'on vous définisse ?

- Cela est une question curieuse et la réponse semble difficile. C'est à

chacun en lisant, en intégrant mes contenus de définir ma personnalité ou

du moins un fragment de moi-même. Mais cela est de faible importance.

Je préférerais que l'on lise ou choisisse un recueil : Florilège, Femmes de

822


papier, Mille poèmes en prose ou Le Grand Livre des Sonnets pour

parvenir à me déterminer. Oui, lire un ouvrage accessible sur le Net et

mis gracieusement à la disposition de n'importe quel internaute.

- La Littérature s'immortalise-t-elle au-delà du présent ?

- La Littérature ne saurait être une création sur un temps déterminé. La

Littérature ne saurait non plus se prévaloir d'un éternel intemporel.

Pourquoi ? Tout simplement parce que ce qui est vieillit : les mœurs, les

pensées, les comportements se déplacent - et la référence d'autrefois n'a

plus aucun fondement dans le vrai d'aujourd'hui.

En revanche, une certaine mémoire admirable, honorifique agite encore

ici et là les nostalgiques du temps passé. Je ne prétends pas qu'Hier soit

désuet et ridicule car l'on doit s'asseoir sur le passé pour concevoir le

futur. Mais Hier n'est plus. Seuls le Présent et l'Avenir sont référencés,

évidemment. Ce jugement peut être nuancé et sujet à débat.

- La Littérature a-t-elle un fondement éternel ? Voire immortel ?

- Plusieurs systèmes de littérature cohabitent les uns à côté des autres. Il

823


peut y avoir une littérature d'actualités comme il existe des chefsd’œuvre

immortels. Certains ouvrages ne connaitront que le Présent

quand d'autres exerceront une fascination sur plusieurs siècles. Notre

littérature plonge ses racines dans trois mille ans d'Histoire.

20 avril 2007

824


Journal 2008

Comment radicaliser la poésie ?

*

Oui. Pousser. Pousser à l'extrême de soi-même en y ajoutant sa

sensibilité, sa capacité créative. Se situer au faîte du vrai, y

proposer sa substance novatrice si cela est possible.

*

L'éditeur refuse un génie et se défausse sur son collègue : "Allez

voir ailleurs. Ceci n'est point pour moi."

Mais cet éditeur-là n'est-il pas quelque part responsable de son

erreur irrécupérable ? Cela doit-il se limiter à la perte de quelques

exemplaires ? N'est-ce pas trop facile : ce qui est est méprisé -

c'est son métier pourtant !

*

L'écrivain ne saurait être philosophe ni le poète d'ailleurs. Tout au

825


plus se permet-il de penser ! Le philosophe est celui qui ajoute sur

la certitude, sur le vrai connu.

L'écrivain n'est qu'un papillonneur futile.

*

Que l'art du discernement poétique est chose difficile !

*

Les conceptuels - Boulatov -

*

Encore à produire ces petites vidéos pour Internet et pour mes

archives personnelles. J'ignore si cela donnera quelque chose. Un

exercice consacré à Valéry, Claudel, Perse et Char ?

J'utilise essentiellement cette période de l'année 2008 pour

replacer les fichiers défectueux, fortifier les livres existants ou

encore proposer des prolongements à mes copier/coller.

826


*

Le poète s'accouple avec sa muse - l'épouse insoupçonnée - il

espère obtenir un orgasme : le poème.

*

Existe-t-il des philosophes, des peintres, des poètes etc. qui n'ont

pu percer et qui pourtant étaient des êtres importants ?

Je réponds par l'affirmative.

Une Intelligence sous-jacente, ignorée, refusée, supérieure peutêtre,

possédant des moyens extraordinaires ou des aptitudes

extrêmes a été certainement barrée ou bannie.

Détenait-elle quelque chose qui s'apparente au mot génie ? - Je

certifie à nouveau. Aurait-elle pu inspirer ? - Oui, évidemment.

Est-il possible de retrouver ces êtres compétents ? Où sont-ils

aujourd'hui ? Ils sont oubliés à l'image des grottes préhistoriques

détentrices encore de chefs-d’œuvre d'autrefois.

C'est pourquoi l'offre numérique qui se situerait en marge de

l'édition papier permettrait à tous ces êtres ignorés,

827


systématiquement rejetés d'exister quelque part. Et qui sait si leur

autrement, leur distinction ne parviendrait pas à séduire certaines

personnes et à charmer un nouveau public.

*

L'édition numérique serait la fin d'une certaine édition papier.

Mais dans un sens, pourquoi payer et payer pour du papier qui

jaunit, va en vieillissant, et encombrant et ne sert plus à rien ?

En revanche, l'édition électronique permettrait à tous d'être

immédiatement accessibles, proposables, vendables directement -

un génie ne perdrait pas son temps à se crédibiliser auprès des uns

et des autres - auprès de pseudo spécialistes - il donnerait, il

offrirait, proposerait ses applications.

L'édition reconnue.

*

Je prétends qu'il y a d'avantage de poètes inconnus que de poètes

connus. Pourquoi ? Car le système de sélection est drastique et de

grands poètes n'ont jamais été édités quand des écrivains de

second ordre avec un médiocre talent ont pu modestement se

crédibiliser.

828


Musique

*

Edgar Varèse - Ionisation (Merci Zappa !)

Xenakis - Varèse - Le Corbusier - Poème électronique

Xenakis - Metastasis

Michelle Grangaud - Jacques-Henri Michot - Jacques Sivan -

Thibault Baldacci - Jean-Jacques Viton - Julien Blaine -

Est-ce agitation générationnelle ? Qu'en est-il de l'immortalité ? ~

De la Pléiade céleste ?

*

- Quand il dit : génie ! qu'engendre l'appel ?

- Médiocrissime imbécile se prétendant être, retourne dans ton

Néant !

*

Ils me prétendent médiocre, stupide, inutile. Ils ne voient en moi

qu'un poète à rejeter, à mépriser. Ils se demandent même comment

829


j'ai pu oser leur envoyé mon manuscrit. Je suis un incapable

inexistant..

Le temps fera son affaire - du moins là-bas car ici je n'ai aucune

certitude de ma destinée.

*

Philippe Beck - est-il en train de construire un nouveau grand

poète ? N'est-ce qu'une intelligence audacieuse capable d'inventer

?

*

Christian Gabriel/le 48-88 - Guez Ricord - qui est réellement ce

poète ?

*

Faut-il être présenté quand on est grand poète inconnu ? À quoi cela

sert-il ? Et quelle en est la portée ?

La communication se réduit à de l'insignifiance, à une sorte de

parodie d'apparat - mais d'applications réelles, il n'en est point.

830


*

Poésie, sorte de stupide arithmétique avec ses fragments

incertains.

*

Il faut trouver de nouveaux livres et de futurs auteurs car le tout

s'épuise humblement.

Pénétrer de nouvelles substances est difficile.

Je cherche : Sexe - École poétique - Écriture -

Mais comment progresser ? Et que peut-on ajouter ?

*

Pourquoi ne trouve-t-on pas chez les écrivains des brouillons

remplis de chiffres ? Car ces opérations ne peuvent s'accomplir de

tête !

Claudel, Valéry, Hugo, Baudelaire, Cocteau etc.

Aujourd'hui Maulpoix, Andrée Chédid, Robert Sabatier et

d'autres.

831


*

Anna de Noailles L'offrande lyrique - poème avec quelques

retouches personnelles

Il fera longtemps clair je crois, les jours allongent,

La rumeur du soleil se disperse et s'enfuit,

Et les arbres, surpris de ne pas voir la nuit,

Demeurent éveillés dans le grand vent et songent...

Là-bas, les marronniers, pleins d'or et de splendeur,

Répandent leurs parfums et semblent les étendre ;

On n'ose pas marcher ni remuer l'air tendre

De peur de déranger le sommeil des odeurs.

De lointains roulements arrivent de la ville...

La poussière, qu'un peu de brise soulevait,

Quittant l'arbre mouvant et las qu'elle revêt,

Redescend doucement sur les chemins tranquilles.

Nous avons très souvent l'habitude de voir

Cette route si simple et si souvent suivie,

832


Et pourtant quelque chose est changé dans la vie,

Nous n'aurons plus jamais notre âme de ce soir.

*

Il faut avant tout parvenir à obtenir le résultat poétique au-delà de

la critique, au-delà de l'autre avec la certitude de son vrai.

*

L'Autre ? - N'est-ce pas se gaspiller en parapoésie ?

*

Écrivains, poètes ou philosophes qui ne m'ont été d'aucun secours mais

qui étaient d'une importance certaine : Barthes, Bataille, Onfray,

Audiberti, Ponge, Guillevic.

Les auteurs humoristiques également n'ont pu avec leurs substances

s'associer à la mienne.

833


*

Il faudra inventer le post contemporain. Mais de quoi sera-t-il fait ? Et

quel en sera le contenu ?

*

Salons littéraires - Dames de compagnie - cherchent à jouir de la

présence d'un génie contre quatre petits fours et un verre de porto.

Désirent gratter le vernis de l'écrivain quand la pénétration doit scruter

l'œuvre.

Affaire de risettes et de courtoisie. Milieu pensant mal, jugeant sur

l'apparence. Mais cela est mitaines de femelles ! Quelle erreur

stratégique !

-Chez moi, il y a un bonus : c'est mon trou du c..!

-... Dans ce cas !

*

Je n'ai pas trouvé la solution poétique.

834


*

Mallarmé. Stérile, qu'ils disent ! Il est plus difficile d'écrire un vers

mallarméen que quarante à la manière de n'importe qui !

*

Système d'extraction de poésie - Méthode :

Esprit algébrique CAD Mallarmé, Rimbaud, Zanzotto etc.

+ Esprit logique ---) Wittgenstein

+ Esprit de finesse ---) Merleau-Ponty, Teilhard de Chardin

Ce qui veut dire :

Poésie expérimentale contemporaine

+ Mais... Journal de Teilhard de Chardin à vérifier et certains

autres écrits également

Il y a toutefois toute la Mathématique, toute l'Astrophysique...

---) donc en Philo - les Logiciens

835


Mais Langage- audace - alors ?

-----------------------------------------

A B C D

Quelle logique ? À quelles raisons ?

Quelles opérations mentales exiger de son cerveau pour valider la suite

offerte ?

*

Philosophie ---) ?

Mathématique ---) Cercle-étalon

Religion ---) D et SE

Poésie ---) Evolution du langage - contenus -

Eros ---) + autrement

- Fais poète !

- Évitons-nous la honte !

*

836


*

20 juin 2008

Préparation de la vidéo Arthur Rimbaud. J'y ai mis Le rêve de Bismarck,

inédit 2008 et une variante de "Mémoire" retrouvée en 2004 appartenant

à la famille du côté de la femme de Verlaine. Y ai proposé également un

fragment du Journal d'André Gide qui offre un portrait peu flatteur du

Rimbaud d'Afrique.

J'ignore si la bande me permettra de construire un enregistrement

satisfaisant.

*

Quant à ceux qu'il est convenu d'appeler les "génies inconnus", ils sont

fort suspects. Le plus souvent ce sont des incapables à la recherche

d'une apaisante explication d'eux-mêmes, prétend C G Jung dans "L'âme

et la vie".

C'est ignorer, hélas ! que de considérables gisements miniers sont

systématiquement ignorés par des spécialistes de la science géologique !

tandis que des raisons financières en justifieraient sans conteste leur

découverte et leur exploitation.

837


*

Y être, en avoir la certitude et pouvoir progresser.

À la pointe de l'épée.

*

Je lisais La princesse lointaine de Rostand. Je ne comprends pas Rostand.

Le vers m'apparaît si faible - Ho ! Certes exploitable, audible par

quelconque public, mais quelle valeur réelle poétique ?

C'est enlevé, léger, facile, divertissant, amusant - n'est-ce donc que cela ?

Je souhaiterais consulter ses pages manuscrites. Je le soupçonne

d'appliquer ses premières jetées et de les conserver.

Je l'entends un peu de la sorte :

-Vous l'aimez, dîtes-vous ? Aimez-la d'avantage

Car cela n'est pas faire à sa beauté d'outrage.

- Pourtant elle me dédaigne et ses yeux furibonds

838


Sont ceux de la gazelle qui s'éloigne à grands bonds.

ou encore :

Habiles et trop subtiles à pratiquer leur art

Ils mêlent au mensonge remèdes du hasard,

Potions excentriques capables de donner

De sinistres coliques à tout chocolatier !

*

Guère de choses intéressantes. L'esprit ne semble plus avancer.

Poésie X - cette dénomination tient-elle ?

*

*

839


Po 2008 - Errances -

50% des coups sont refaits - ce qui veut dire que le manuscrit comportera

un nombre élevé de variantes - cela signifie également que les

propositions basées ne m'apparaissent guère satisfaisantes.

- T'es poète !

- J'arrive. J'y cours. J'en suis.

*

*

Faire poète, être un enfant dans une cour de récréation.

Le premier de la classe s'inquiète de ce qui se passe au CES. Il recherche

le progrès.

*

Chez moi n'existent pas :

- Le Spectacle poétique - La revue ---) très peu : Po&sie 5-6 numéros

840


- L'Anthologie ---) très peu (mais cela a tendance à changer)

- La Rencontre physique - les Poètes eux-mêmes -

- France-Culture - Le Magazine littéraire - l'Actualité -

Chez moi sont :

- Les Oeuvres - Les Bibliothèques - Les Musées - L'Internet -

- L'Informatique - Le développement personnel - Les Librairies -

*

New Sessions comporte aujourd'hui

17 poèmes produits avec L'Huile fraîche et 3 produits avec Le Moût et

Le Froment

*

Ô Fortune ! Ô Génie attaché à mes pas !

Iphigénie à Aulis – Euripide

841


*

Poésie pour le néophyte signifie : bienséance auprès d'autrui.

Le vrai poète pense : de quoi sera fait mon nouveau contenu ?

*

Poète ---) Etre auprès d'Autrui

Poète ---) Augmenter pour soi

Personnalité poétique extravertie ---) 0

Action intravertie poétique ---) 100

FL : (0,100)

*

Poésie

L'associatif audacieux y est - la nouvelle grammaire n'y est pas.

Il faut déplacer la grammaire, concevoir des structures inédite. Comment

construire ou dé-construire un nouveau langage ?

Faut-il penser à l'A-grammaire ? À moins qu'il faille revenir vers

842


Mallarmé.

*

Titre pour le recueil 2008 : ERRANCES

*

Différentes étapes chaotiques littéraires

Tout d'abord le travail en chambre

puis les exercices transformés

encore le travail refusé

et le vieillissement

dans la lente reconnaissance...

En fin de parcours, le poète officiel !- Invité - les repas - le temps

consacré aux autres !

"Autres et Soi" nécessitent 40 heures par jour pour satisfaire aux

exigences...

En avant vers la tombe.

843


*

La Beauce et le Désert

La Beauce c'est en soi, c'est 302, c'est agir pour produire, pour

construire, pour œuvrer.

Le Désert, c'est Autrui, c'est le refus, le rejet, le mépris.

Planter dans le désert, c'est une graine brûlée par le soleil, c'est un

rendement inutile. C'est Néant. Pertes de temps inutiles et problèmes.

Jalousies, indifférences etc.

En soi, c'est un possible de progrès, d'ajouts - de je peux plus, je veux

mieux.

*

Avec l'Autre, je ne trouve pas. Je trouve dans l'Œuvre, dans le Livre mais

jamais "en compagnie de".

*

844


Car tel est ton triomphe : cela et rien de plus !

*

Poésie d'apparat : roucoulades et lissages de plumage.

*

Être grand poète reconnu doit engendrer plus d'obligations que de réels

avantages.

Les uns, les autres, les présentations, les oui-oui, les risettes, les oui-

Madames, le temps perdu, l'action superficielle au détriment des

applications, de la recherche pure et de la production.

Puis le temps s'écoule - les plaisantins qui ont tiré sur les ficelles du

génie se sont volatilisés. Un réel goût d'amertume envahit la bouche,

l'Autre part en râlant : "Ha ! Si j'avais su. Le grain, l'ivraie, les fadaises !

Mais l'homme est devenu vieux, le cerveau est en liquéfaction,

l'intelligence est ruinée.

Parfois Dieu pousse un soupir : "Te voilà enfin, l'homme !", et ce dernier

845


tendant une main tremblante fait briller une lueur dans ses yeux...

*

Ne faut-il pas s'en retourner vers les Grands poètes ? - Pourquoi ? Car ils

ont géré un impressionnant système de nettoyage et de purification dans

le langage, le principe associatif et les applications.

Là où les autres font de "tout bois du feu», eux choisissent, réfutent,

sélectionnent, évincent à l'image des grands maîtres aux échecs n'optant

que pour quelques coups d'exception.

*

Je voudrais parvenir à récupérer tous les manuscrits inédits et les mettre

en ligne. J'ai la certitude que grand nombre non seulement rivaliserait

avec l'édition courante, mais beaucoup d'amateurs dits éclairés

proposeraient des ouvrages et des contenus de qualité supérieure à ce qui

est proposé par le diktat des professionnels.

Le coût de fabrication du livre est trop élevé. La chaîne est longue, lente,

complexe et coûteuse. Il faut réduire les intermédiaires - de l'écrivain au

846


lecteur en consultation directe via le Net.

Autre contradiction. Pourquoi avec un chiffre d'affaires dépassant les 4

milliards d'euros, le secteur ne reconnaît que deux écrivains

professionnels ?

*

Ai-je échoué ? Quand ai-je compris que cela ne pouvait pas fonctionner ?

- Je l'ai intégré très vite ? J'ai opté pour les applications, le travail

intérieur, la construction cérébrale avec en point de mire la finalité

humaine CAD l'acceptation et la réception céleste de l'Au-delà.

*

Le problème du vieillissement : l'unité de stockage est limitée - il est plus

aisé de retrouver du passé que d'intégrer de la vérité ou de l'information

nouvelle.

*

Il faut ajouter sur Hugo. C'est une certitude. Il faut ajouter sur Rimbaud.

847


C'est également une certitude.

Mais il faut amasser, assembler, récupérer tous ceux qui ont produit

quelque chose d'important, d'autrement, de différent dans le secteur

poétique - et c'est la somme de ces singularités mineures et majeures qui

participera de manière active à la construction de l'édifice littéraire.

De la première sépulture datant de 80 000 à 100 000 ans avant notre ère

à la plus haute tour située à Singapour.

Des premières fondations des villages de pierre en Mésopotamie aux

projets virtuels d'habitat permanent sur la planète Mars.

*

Je cherche à proposer sur un site Internet tous les manuscrits refusés,

oubliés, rejetés et pourtant de qualité certaine - ce qui offrirait une

concurrence stimulante aux éditeurs papier et leur imposerait à trouver

de nouvelles solutions.

I Meridiani = Pléiade

Bigongiari ---) hermétique

Sereni ---) ?

848


Brault - Reznikoff - R. Frost - André Salmon - Marc Chénetier -

Jean-Yves Masson - Venus Khoury-Ghata - Jean-Pierre Lemaire -

*

Le Clézio, Prix Nobel 2008. Je suis content pour lui.

*

Chez moi, le problème n'est pas un problème de relationnel poétique

mais d'applications d'écriture - de trouvailles et de découvertes.

*

Poésie contemporaine - On édite la page telle quelle avec ses sauts, ses

rejets et ses ratures.

*

849


Le bateau ivre - écrit à 17 ans.

Rimbaud - configuration cérébrale unique qui produit un objet

exceptionnel.

*

Le problème poétique est de trouver de nouveaux espaces d'écriture, de

nouvelles audaces d'applications. Qu'écrire et pourquoi ?

*

Dit autrement : que peut-on proposer en postsymbolisme ?

*

Paul Valéry - Poète, épistémologue -

Nombres plus subtils, Robinson ---) Projets de livres

Penseur éminent du constructionisme

Les principes d'anarchie pure et appliquée (1984)

850


Les Cahiers - totalité --) Centre Georges Pompidou

Catherine Pozzi ?

Gustave Fourment Correspondance - et combien d'autres !

UQAC ---) Université - Textes téléchargeables -

*

Mieux vaut savoir chiffrer que raturer.

*

La théorie de Manhattan

Théorie des gratte-ciel ---) un nombre important de grands poètes les uns

à côté des autres rangés dans La Bibliothèque de la Pléiade. Certains

immeubles plus haut, d'autres plus anciens, d'autres encore

médiocrement agencés et certains possédant la climatisation. Le tout

cohabite dans un espace réduit. La diversité y est abondante.

851


*

Je n'ai jamais rien pu tirer de la communication poétique qui vaille. Tout

y était affaire de façons, de degrés de culture, de subtilités. De fonds

évolutifs, il n'y en avait point. Je préférais m'en retourner à mes chers

livres y décelant des contenus meilleurs.

Mais le système condamne ce type de comportements. L'on vous taxe de

sauvage et l'on maudit allégrement.

*

Critique poétique : Je ne suis Rien à vos yeux, mais j'existe pour le

Seigneur ! Vous, vous n'êtes que des grains de sable quand Dieu a rempli

l'Univers.

*

Paul Valéry - 67 ans - Jean Voilier (Jeanne) - Corona et Coronilla -

Editions de Fallois -

Hervé Guibert - Articles intrépides -

852


*

Fusionner l'irréel

Y a-t-il un nombre suffisant de poèmes pour expliquer les fonctionnalités

du Moi cherchant, du Moi créatif ? Etc.

Conscience et impuissance

*

Le cerveau de Baudelaire doit produire des opérations synthétiques - ce

qui peut expliquer ses coups foudroyants. (La beauté qui fascine et le

plaisir qui tue)

Obtenait-il ces solutions par travail cérébral conscient ou n'était-ce que la

conséquence de son génie intuitif ?

*

Centre d'Etudes Poétiques - ENS - LSH

Ecole normale supérieure des Lettres et des Sciences humaines

853


*

Transcriptions CAD la page manuscrite reproduite à l’identique en

caractères imprimés -

voir le travail accompli sur les feuillets mallarméens dans la collection

de La Bibliothèque de la Pléiade, est-ce possible ou cela sera-t-il possible

avec mes nombreux manuscrits inédits ?

854


Journal 2009

De se dire en soi-même qu'il n'est pas impossible...

*

Les Éditions Tristam. Communication téléphonique. M'a conseillé de

télécharger son catalogue en PDF. Serait intéressé par mes manuscrits.

M'a demandé de lui en envoyer. Littérature générale. Grand nombre

d'auteurs étrangers.

*

Poésie : de soi en soi pour soi

*

Poésie : Il ne faut pas anticiper sur une valeur qui n'est pas validée.

Il faut attendre son heure, comme on dit.

Avant ce sont les quolibets. Pendant c'est la reconnaissance. Après ce

855


sont les hommages et la gloire.

*

Les simagrées littéraires et les risettes obséquieuses.

*

- Le fruit est-il mûr pour la consommation ?

- Nul ne voudra consommer le fruit.

*

Aux poètes : Faites une bonne œuvre...pour vous-mêmes !

*

Je ne connais pas de chef-d’œuvre de vieillesse. La poésie s'octroie dans

la jeunesse. Le principe associatif de haut langage nécessite un cerveau

frais, vif, alerte.

Le grand Corneille sur sa période finissante construisait avec des coups

856


complexes à la portée moindre et à l'efficacité douteuse.

Mais avoir 60 ans au XVIIe siècle, c'est avoir 85 ans aujourd'hui.

Il est à reconnaître également que l'espérance de vie des poètes a toujours

été très courte (Suicide, alcoolisme etc.) - il est donc difficile de juger un

auteur sur ses derniers écrits.

Valéry appréciait L'Art d'être grand-père de Victor Hugo. Moi, je n'y

voyais que douceurs de Papy gâteau. Enfin, c'est à relire.

*

Le titre Pierre tombale peut servir pour une œuvre posthume qui rappelle

quelque peu Tas de pierres de Victor Hugo.

*

Baudelaire - génie de la synthèse qui foudroie

D'autres : Voltaire, Balzac raturent sur ratures - reviennent, nettoient,

purifient, trouvent, déplacent, repensent - sont dans le vrai également.

857


*

Il vaut mieux être clair si l'on veut chiffrer.

*

Il faut donc trouver une nouvelle logique dans un système associatif.

*

Je suis allé à Ombres Blanches il y a quelques jours. J'y ai vu Les

psaumes de Claudel, des poésies de jeunesse de Valéry ~ autour de 84 -

la correspondance Cela/Sachs - qui est très importante et significative

pour Celan. J'y ai dégoté également deux Bleu du ciel (inutiles pour ma

personne mais la présentation y est évolutive) - le Jacques Reda :

Physique amusante qui peut rappeler quelque part mon recueil : Poèmes

de l'A-science. Là s'arrête la comparaison. Margeries de Tardieu.

Quelques Serge Pey, un Antoine Emaz - un Franck Venaille Au Seuil et

Clancier chez NRF Je n'ai rien acheté.

858


La poésie semble s'en retourner vers de l'élémentaire ou vers une écriture

simple, non hermétique, moins expérimentale. Puis au premier étage,

Waterhouse et Lippi - peintures.

*

On ne peut pas tout avoir :

Du commercial, du talent, du génie et de l'immortalité.

Baudelaire avait du génie, de l'immortalité et de la postérité mais aucun

crédit de son vivant.

*

Poésie - Je poursuis quelques textes avec Huguette Champroux. Je me

dois d'aller à Toulouse pour y découvrir de nouveaux auteurs.

*

859


Tu sais comment on fait Led Zep en poésie ?

*

Un poète, un prophète, un messie, un génie.

*

Sur les flots azurés, illustres de censure,

Dans des barques incertaines où vogue l'A-raison

Un esprit délibère, questionne et demande

Et s'adjuge le droit de statut éternel.

*

GLANES - titre pour un ensemble de bribes

860


*

On s'intéresse aux poèmes recopiés de Mallarmé pour apprécier son

système cérébral évolutif, poétique - de formation.

*

Journées du patrimoine à Montauban. 20 septembre 2009.

Serge Pey - dit des poèmes. Personnage révolté contre la nature, l'homme

etc. en écrasant des tomates. Assez lourdingue. Peu d'esprit de finesse.

Du moins crache, fait passer grossièrement le message. Fatiguant. Casse

des vitres sur lesquelles sont écrits ses poèmes à la fin de la performance.

Qu'en penser ? Oui. Oui-non. Pourquoi pas !

Cherche à défendre une cause humano-écologique avec virulence et

fracas pour interpeller. Le message est-il reçu ?

Tout un chacun sait pertinemment qu'il existe des structures politiques

aptes à recevoir ce type d'individus pour défendre ce type de causes.

Alors pourquoi passer par la poésie ? Pour le dire ? Pour s'exalter ?

861


*

Je puis certes apprécier les charmes de la conversation mais je n'en vois

guère l'utilité profonde. C'est une sorte de va-et-vient, de l'un à l'autre

avec des contenus que l'on soupçonne, qui proviennent d'une

personnalité mais ne sont jamais synthèse parfaite de l'objet étudié - c'est

cela : l'on tourne autour en s'appropriant quelques éclats de vérité.

Mais cela est fort aimable et anime délicieusement les âmes

superficielles. Les contenus lus dans les livres sont toutefois d'une autre

teneur...

*

En vérité, Théodore de Banville, Théophile Gauthier et Leconte de Lisle

étaient de bons poètes et de bons professionnels. Mais ils ont été balayé

par Baudelaire, Rimbaud et Mallarmé.

De Heredia a plutôt mieux survécu grâce à l'extrême qualité de ses

sonnets antiques.

*

862


Le plus lucide : Mallarmé !

Le plus vrai avec 100 ans d'avance !

*

Je suis incapable de créer du langage, je ne puis que déplacer les images.

Tel est mon triste sort !

*

Élaborer un nouveau langage.

Algébrique

D'associatifs interdits

De grammaire

De fond de forme

Le syncopé

Le vrai-faux

Combiner l'inventif d'Autrui par une lente mutation de l'esprit // de

863


l'intelligence //

Synthétiser le créatif d'Autrui en y ajoutant sa propre substance;

Somme de petits acquis - les poèmes - aller en avançant - 7 200 ---) 7

2001 ---) 7002 etc.

Et quoi ? Sera-ce entendu, lu, compris ?

Qu'importe !

*

Le système poétique consiste à dire : " Non ! Vous n'existez pas.

D'ailleurs, je ne veux pas même m'abaisser à vous lire."

*

Le système poétique consiste à dire : "Non ! Vous n'existez pas. Je ne

vous reconnais pas. D'ailleurs, je ne veux pas même m'abaisser à vous

lire."

Pensant ainsi, comment est-il possible d'être d'Autrui ?

Mais cette mauvaise critique, cette stupide intelligence n'a pas les

moyens de comprendre.

Sauter 2,30 en hauteur est une preuve. Frapper de volée une balle à 35 m

864


pour la glisser dans un but est une certitude, mais en poésie qu'en est-il ?

- La quantité n'est pas suffisante.

- La qualité ? - Quelle qualité ? Votre langage ne saurait me

correspondre ! Non ! Allez voir ailleurs. De cela, je n'en ai que faire !

Il faut donc petit à petit expliquer, expliciter X ou Y de votre valeur et

cela coûte en temps et en heures d'ignorance.

*

Dante Rime Banquet De l'éloge de la langue vulgaire

Monarchie Épîtres Églogues Querelle de l'eau et de la terre

*

Trouver si possible des solutions pour placer sa bio et quelques ouvrages

sur Wikipedia. A la recherche également d'un logiciel style Calaméo me

permettant de visualiser mes fichiers Word dans un autre format, -

format catalogue.

865


*

Mallarmé : c'est compresser 4 en 1! Voilà pour la stérilité.

*

Pour être le premier.

*

- Pourquoi ne faites-vous pas poète ?

- Poésie ou l’art de tourner une cuiller dans une tasse de thé.

*

Langage : ajouter sur Mallarmé.

866


*

Comment ajouter sur Mallarmé ?

*

Le recueil Illuminations est fascinant. J’adore également Divagations.

Comment peut-on inventer un langage nouveau ?

*

Synthèse finissante.

867


Journal 2010-11

Je cherche à mettre 7 à 800 000 ouvrages refusés par les Éditeurs,

croupissant dans des tiroirs en accès libre sur Internet.

Je veux dans un premier temps concurrencer l'édition papier puis devenir

un partenaire complémentaire à l'image de la télévision qui avec la radio

forment aujourd'hui un couple audiovisuel inséparable.

*

Le Cicep, créé depuis 1992, agréé par le ministère de la Recherche,

fédère le 'Master Poétique et Esthétique de Paris VIII'. Il regroupe une

cinquantaine de chercheurs (universitaires, artistes, scientifiques,

créateurs) autour de la poésie en tant qu'elle est un art participant au

même titre que les autres arts et sciences à la formation de la pensée, à

l'enrichissement du champ de la sensibilité, de la connaissance humaine

et à l'éveil des potentialités créatrices. Tous les ans, autour des

programmes de recherche, se constituent des équipes mobiles travaillant

à la réalisation de créations originales expérimentales et à la

communication de recherches dans des espaces originaux : Lieux

publics et de circulations, galeries, théâtres, salles de concerts, cryptes,

868


temples, espaces de déambulation, etc. Les programmes se poursuivent à

travers trois espaces :

1) Espace théorique et de réflexion dont le compte-rendu constitue la

revue du Centre intitulée 'Cahier de poétique'.

2) Espace pédagogique : ateliers de création poétique et recherche en

milieux universitaire, secondaire, carcéral, psychiatrique, sociaux de

réinsertion.

3) Espace de pratique créatrice : lectures et créations expérimentales

entre la poésie et les autres arts (Danse, chant, peinture, photographie,

théâtre, arts du virtuel) en partenariat avec des villes, des régions, leurs

théâtres, galeries, centres culturels.

Ces différentes activités (rencontres, manifestations, performances,

créations) sont menées entre poètes chercheurs universitaires et

créateurs artistes, elles sont stimulées par les thématiques définies au

sein du projet global de recherches. Elles font l'objet d'enregistrements,

de dossiers spécifiques et de publications originales. Les trois espaces

nommés sont en interaction permanente. Les doctorants et postdoctorants

sont accueillis dans chacun des espaces de la recherche et

sont intéressés à l'élaboration des différents projets de réalisation.

Certains travaux de doctorants se consacrent déjà à la mémoire de la

recherche du centre.

*

869


Poésie : Applications de champs mentaux

Force cérébrale

Extraction maximisée

Le service d'Autrui. L'Accompagnemen

*

Au mot "chair", il semblerait qu'il y eût un nombre considérable de

possibilités pour construire de nouveaux recueils ou d'anthologies.

*

Quelques problèmes concernant la paternité des œuvres.

- Homère avec l'Iliade et l'Odyssée

- Molière avec l'Affaire Molière/Corneille

-Shakespeare avec grand nombre de pièces

- Dumas et Maquet

Concernant Maquet. Comment cet homme aurait-il osé inscrire sur sa

pierre tombale : Ci-gît celui qui a écrit Les trois mousquetaires, Le

Comte de Monté Christo etc.

Sans oublier La Biche et Feydeau

Quant à Paulo Sulitzer...

870


- Il ne faut pas dire du mal de Monsieur de Molière, m'a soufflé Louis

XIV. Accordons-lui alors la paternité de son ensemble et faisons amande

honorable.

*

Du moins le talent permet de se faire éditer...

Le Génie jamais.

A moins de trouver un éditeur précurseur, anticipateur, à moins...

15 mars 2010. Maison de retraite protestante. Maurice Petit dit des textes

d'Andrée Chédid. 4 à 6 textes et poèmes. Assez bien dit, ma foi. Public

de personnes âgées. Des femmes essentiellement. Parfois à mobilité

réduite. L'établissement est de bonne qualité, et le personnel jeune

attentif.

C'est incroyable comme ces romanciers savent exploiter le détail pour le

faire fructifier ! Le poète et le philosophe synthétisent quand le

romancier ou le nouvelliste déploie par l'art de la plume une stylistique

explicative de l'insignifiant.

*

871


Alerte cavalier, va et poursuis ta route !

*

Rimbaud dit indirectement :

N'essaie pas d'ajouter sur toi mais consolide sur ta personne.

Tu as déjà tout le matériel pour faire Un.

Il y a une forme de déception chez Rimbaud.

Tu es Un, assume.

Je lui réponds : Non ! J'ajoute. Car je ne puis être crédible.

En vérité, je ne cherche nulle grandeur extrovertie.

Un bon peu ...

*

Sophocle Eschyle Sénèque Virgile Euripide Plaute Térence

Shakespeare

Dante Ovide Pindare Goethe Pouchkine Crevantes Lope de Vega

872


Aristophane

Hérodote Thucydide Polybe Lafontaine Rousseau Voltaire

Tolstoï

*

Mars-Avril 79, période durant la quelle je n'ai pu écrire - période de

quarante jours - je voulais produire un héros entre Le Cid de Corneille et

Maldoror de Lautréamont.

Je cherchais une jeunesse impétueuse, fougueuse, pleine d'éclats et de

prouesses, - une sorte d'Alexandre vainqueur. Oui, une allégorie glorifiée

du Printemps.

*

- Pourquoi recherchez-vous constamment la représentation du Moi

poétique auprès d'Autrui tandis qu'Autrui refuse de valider la vérité de

l'évidence ?

Je vous propose de pénétrer, d'intégrer, d'ajouter, de comprendre, d'aller

873


outre et d'obtenir enfin le produit majeur que l'intelligence avait espéré

entrevoir.

*

La bonne question : "Arthur ! Comment écrit-on Illuminations en 2010?"

*

La poésie ou l'Art de serrer le sphincter pour éviter de se faire empaler

par une allumette...

La poézie, c'est très zoli !

*

Elaborer du langage nouveau.

*

Comment puis-je avoir 130 d'avance sur 2010 ?

874


Rimbaud - Illuminations +

Hey ! Winner !

*

*

Ce que l'on peut reprocher à Saint-John Perse - mais ceci est affaire

personnelle et ne sera accepté que par peu de lecteurs - ce que l'on peut

lui reprocher, disais-je, c'est sa faiblesse de genres abordés durant sa

longue carrière d'écrivain. Il n'exploite que la strophe. L'alexandrin lui

est totalement inconnu. Il n'existe pas un seul sonnet de Perse. Le

Théâtre est absent. Le Roman également. La réflexion philosophique ne

sera jamais abordée. Quant au Journal... sait-il du moins ce qui se cache

sous ce

terme ?

Il est vrai que sa strophe a atteint un sommet de la littérature mondiale.

Sa stylistique admirable est un chef-d’œuvre abouti. Alors lui était-il

nécessaire d'aborder d'autres genres d'écriture

*

875


La critique littéraire ne sert qu'à déterminer une certaine vérité de

l'immédiat - vérité qui se déplace avec le temps.

*

Kid Douglas ~ : Je bondis hors du lit, je cours dans le parc et je vais

secouer les arbres pour réveiller les oiseaux.

*

Œuvre de Jeunesse

78-79 ----) Rimbaud

80 ----) Radiguet

81-82 ----) Lautréamont

La passe de 3 ! Rêve !

20-24

67 ---) 80 ---) 100 ---) 120

876


? ?

*

Ne pas entrer dans ces simagrées d'opérette qui ne sont que pertes de

temps, qu'hypocrisie d'éducation. Ne faut-il pas Œuvrer ? CAD appliquer

fortement sans se soucier d'Autrui. Oui, Agir cérébralement et obtenir.

*

Faut-il s'occuper des poètes ou de sa spiritualité ?

*

Il est impossible d'étonner Mallarmé.

*

Ce qui caractérise également le comportement du littéraire c'est sa

877


volonté consciente ou inconsciente d'exploiter certains auteurs et d'en

refuser d'autres.

Dans ma sphère mentale circulent des Mallarmé, des Baudelaire, Racine,

Claudel, Hugo, Valéry quand ni Sabatier ni Andrée Chédid ou Jacques

Attali ne m'ont été d'aucune utilité. Et pourtant Dieu le sait fort bien : je

respecte cérémonieusement ces différents écrivains.

*

Rimbaud - les Sœurs/Demoiselles Gindre -

Stefan Zweig possédait le recueil de Douai de 14 jusqu'à 42 - c'est-à-dire

jusqu'à la date de sa mort.

Pétition Arthur Rimbaud conservée au musée à Charleville-Mézières

adressée au maire de Douai.

Mariam, compagne abyssine d'Arthur Rimbaud.

Lettre de protestation,

20 septembre 1870

Autographe.

Musée-Bibliothèque Arthur Rimbaud de Charleville.

878


Ce projet de pétition qui, si l'on en croit Jean-Jacques Lefrère (Arthur

Rimbaud, Fayard, p.167-168), n'a pas été diffusé, a été rédigé par

Rimbaud à l'issue d'une réunion de la Garde nationale de Douai. Il

aurait été ensuite soumis à Izambard qui aurait décidé de ne pas

l'exploiter pour une raison que l'on ignore, mais l'aurait conservé dans

ses archives rimbaldiennes. Selon Lefrère, le signataire virtuel "F.Petit"

serait sans doute un garde national ; selon Louis Forestier, un

pseudonyme habituellement employé par Izambard lui-même dans son

journal Le Libéral du Nord (LF, 523).

LETTRE DE PROTESTATION

Douai, 20 septembre 1870.

Nous soussignés, membres de la Légion de la Garde nationale

sédentaire de Douai, protestons contre la lettre de monsieur Maurice,

maire de Douai, portée à l'ordre du jour du 18 septembre 1870.

Pour répondre aux nombreuses réclamations des gardes nationaux non

armés, Monsieur le Maire nous renvoie aux consignes données par le

ministre de la Guerre ; dans cette lettre insinuante, il semble accuser de

mauvaise volonté ou d'imprévoyance le ministre de la Guerre et celui de

l'Intérieur. Sans nous ériger en défenseurs d'une cause gagnée, nous

avons le droit de remarquer que l'insuffisance des armes en ce moment

879


doit être imputée seulement à l'imprévoyance et à la mauvaise volonté du

gouvernement déchu, dont nous subissons encore les conséquences.

Nous devons tous comprendre les motifs qui déterminent le

Gouvernement de la Défense nationale à réserver les armes qui lui

restent encore aux soldats de l'armée active, ainsi qu'aux gardes mobiles

: ceux-là, évidemment, doivent être armés avant nous par le

Gouvernement. Est-ce à dire que l'on ne pourra pas donner des armes

aux trois-quarts des gardes nationaux, pourtant bien décidés à se

défendre en cas d'attaque ? Non pas : ils ne veulent pas rester inutiles :

il faut à tout prix qu'on leur trouve des armes. C'est aux Conseils

municipaux, élus par eux, qu'il appartient de leur en procurer. Le maire,

en pareil cas, doit prendre l'initiative et, comme on l'a fait déjà dans

mainte commune de France, il doit spontanément mettre en œuvre tous

les moyens dont il dispose, pour l'achat et la distribution les armes dans

sa

commune.

Nous aurons à voter dimanche prochain pour les élections municipales,

et nous ne voulons accorder nos voix qu'à ceux qui, dans leurs paroles et

dans leurs actes, se seront montrés dévoués à nos intérêts. Or, selon

nous, la lettre du maire de Douai, lue publiquement, dimanche dernier,

après la revue, tendait, volontairement ou non, à jeter le discrédit sur le

Gouvernement de la Défense nationale, à semer le découragement dans

nos rangs, comme s'il ne restait plus rien à faire à l'initiative municipale

: c'est pourquoi nous avons cru devoir protester contre les intentions

880


apparentes de cette lettre.

F. Petit.

*

Je ne vois aucun intérêt dans la communication.

Tout me semble application.

*

- Tu ne veux pas occuper le terrain ?

- Le bourbier, la vase, les sables mouvants ! Je ne risque pas d'en avoir

jusque-là.

*

Poésie

- Il est impossible de transmettre. Pourquoi aller vers Autrui ?

- Il y a des formules de politesse. Cela semble très intéressant.

*

881


Les mondanités, ne sont-ce pas quelque par les vanités des hommes qui

ont réussi ?

*

La réalité du fait n'est pas déterminable en poésie.

L'analyse de la valeur réelle de l'Autre est inexacte.

La détermination du vrai n'a pas de fondement objectif.

La communication s'opère de manière incorrecte.

La relation A-B s'en trouve considérablement faussée.

Le mépris et le rejet sont engendrés par ces faits mêmes.

*

Pourquoi devrais-je me modéliser sur vous ? Considérez mon travail, et

non pas les éléments soi-disant manquants !

Ecrivez mes mille poèmes en prose, mes mille sonnets !

Faites une traduction de la Bible en alexandrins blancs !

Essayez-vous à la Prophétie ! Ceci n'est pas un genre mineur.

882


A chacun son époque. Si vous êtes en décalage, lisez l'Ancien. Je n'y suis

pour rien.

*

Peut-on prétendre que Françoise Sagan a produit une œuvre de jeunesse

au même titre que Raymond Radiguet ou qu'Arthur Rimbaud ?

Il faudrait vérifier la chronologie et le travail accompli durant la période

17-25 ans.

*

Françoise Sagan est née en 1935

Bonjour tristesse 54

Un certain sourire 56

Dans un mois, dans un an 57

Agée de 22 ans, elle a déjà édité trois ouvrages.

Aimez-vous Brahms ? 24 ans (1959)

Les merveilleux nuages 26 ans (1961)

Est-ce du génie de jeunesse ? - Bienvenue au club !

883


Valéry Valère ? Cyril Collard ? Florian Zeller ?

*

4

4

3

~~~~~~~~~~~~~~ centre 20

3

4

4

*

Claudel : L'orgueil de Dieu

*

Toute gloire ! de n'être pas auprès d'Autrui. Toute gloire !

- Fais poète.

*

884


- Impatients désirs jamais inassouvis.

J'y cours, j'y vole, j'en suis.

-

- On t'avait dit de faire poète.

Le plaquettiste : avec zèle et empressement.

-

- Ça ne marchera pas.

*

- Moi, je sexe. S Freud

- Moi, je sais. M Curie

- Moi, j'applique. F Lozac'h

L'on ne peut plaire. Il faut appliquer. Là est la seule solution.

885


*

Dans mon for intérieur, Georges Brassens eut été un grand poète. Mais il

a abaissé son Art pour le rendre accessible à tous.

Il a sacrifié ses Ecrits et a transmis par la Voix.

*

Françoise Sagan - en 65 son 6ème livre et sa 4ème pièce de Théâtre

TSR Archives audiovisuelles

Toxique ---) Journal de sa désintoxication

25 ans Un Château en Suède

26 ans Les violons parfois

28 ans La robe mauve de Valentine

29 ans Bonheur, impair et passe

Nouvelles - Autobiographie - Chansons -

Bonjour Tristesse 19

Un certain sourire 21

886


Dans un mois 22

Aimez-vous Brahms ? 24

Les merveilleux nuages 26

La chamade 30

Le rendez-vous manqué en 58 à 23 ans

*

Critique : Ignore-le. Il n'existe pas.

*

Revenir sur les auteurs du XVIIe qui sont dans la Pléiade - les chercher

sur Wikisource

Racan - Théophile de Viau - Regnard - Mairet - Montfleury - Rotrou -

Tristan L'Hermite -

Scudéry - Scarron - Cyrano de Bergerac - Thomas Corneille - Antoinette

Deshoulières -

887


*

De grands joueurs de football, on en cherche. De grands poètes, on en a.

*

Séduire les courtisans - La gente ailée - Le dessus du panier - Les ragots

-

*

Œuvre de Jeunesse

-1- Le Primitif

-2- The Naked Version

-3- Rewriting 88

- 4- Corrections sur Livre blanc

*

888


Poésie : langage épuré pour des êtres spirituels - langage des anges -

Substance aérienne -

*

Ce n'est donc que cela ? - L'œuvre était achevée

Et j'attendais encore

*

Le caravanier jette des épices et poursuit sa route.

*

Poésie : La Demande est nulle, la Visibilité inexistante.

- Sans Toi, qui serai-je ? AR

*

889


*

Boutade

Au commencement, j'étais Rimbaud. Sur ma fin, je serai Hugo.

*

Les trois couleurs : gris, tanné, noir ~ Clément Marot

*

Poésie - Pourquoi n'es-tu pas premier ?

- Le Ciel a l'Anticipation.

- La Terre a la Négation.

- Le Futur a la Postérité.

*

890


- Qu'appelle-t-on être premier ?

- C'est peut-être trouver une méthode permettant d'ajouter sur Hugo de

son vivant.

*

9 000 ! 9001 ?

*

Une femme de ménage vaut 10 euros de l'heure.

Un texte de chanson peut valoir 10, 20 ou 30 000 euros.

Un poème d'un grand poète vivant ne vaut rien - pas un centime.

*

Comment peut-on faire son travail correctement sans être dans

l'obligation d'accomplir ces simagrées de civilité ?

891


*

Les gosses - créez, inventez, ajoutez - Toujours plus. Allez à fond.

N'hésitez pas.

*

Je veux en découdre avec Virgile et Dante essentiellement concernant la

finesse du point.

*

---) Poésie Vers et Prose

---) Essais

---) Exercices techniques

---) Traductions grecques et latines

---) Traductions Bible, Coran, Qumran, ET3

---) Prophéties

---) Théâtre

892


78-95 ---) 37 ans

*

Rimbaud - L'Aventurier - 1875-79 et après ...

On a l'impression que c'est un touche-à-tout inapte à décider de ce qu'il

veut réellement.

Idem sur le plan géographique. Va de ville en ville, de pays en pays -

revient.

Apprend tant de langues.

Sont-ce des transpositions de vagabondages cérébraux ? Des transpositions

de l'aptitude littéraire ?

Analyse psychanalytique de ces comportements erratiques ?

Pourquoi Rimbaud se comporte-t-il de la sorte?

Ernest Delahaye (1853-1930) - tampon entre Rimbaud et Verlaine.

*

893


Anthologie contemporaine - Maulpoix et Compagnie

Ivan Alechine - Patrick Amstutz - Jacques Ancet - Françoise Asso -

Jacques Borel - Miguel Casado - Judth Chavanne - Thierry Clermont -

Coscuelluela - Hélène Dorion - Anthony Dufraise - Paul Fournel -

Nils Frank - Bénédicte Gorillot - Pierre Grouix - Marc Le Bot -

Yves Leclair - Claude Louis-Combet -

*

Non : Essais - Biographies - Revues - Festivals - Réunions - Rencontres -

Oui : Production - Transformation - Œuvrer - Auteurs - Collections -

Listes - Encyclopédie -

Oui : Internet - Informatique - Musées - Librairies - Bibliothèques -

Expositions -

*

Perroquets et flamands décorent les riches tables.

894


*

Mon intelligence ne me permet pas de maîtriser les contours de ma

discipline.

*

Correspondance Mallarmé-Morisot

*

Le poème musical - un poème dit avec fond musical par un comédien

professionnel.

*

Il s'imaginent qu'être grand poète, c'est discuter les uns avec les autres ;

que c'est d'être présenté à Madame X ou à Monsieur Y.

Tous n'y voient que des manières d'apparaître, que des simagrées de

politesse.

895


Quand ? - Quand parviendrai-je à leur faire comprendre que la poésie - la

réelle poésie - la vraie poésie est un travail interne - que le problème est

d'écrire Athalie, Esther, ou La jeune Parque ?

Mais tous m'ignorent et feignent à des salutations. Tous me méprisent.

Pourtant j'ai la certitude de posséder la raison.

Qu'en sera-t-il de ces fragments dans trois siècles ?

*

Mardi à Ombres blanches.

Peu de clients dans la librairie. Philippe de Chez Deloche m'avait parlé

d'une chute vertigineuse des ventes d'ouvrages. Nul ne sait comment

enrayer ce phénomène. On le constate impuissant à agir ou à réagir.

Danielle Deloche me faisait cette confidence : "J'ignore si ma fille

exercera la même profession que moi..."

Actuellement, en France, seuls 30 écrivains gagnent leur vie - très

confortablement - plusieurs millions d'euros encaissés ; mais le reste - le

troupeau bêlant - ne gagne rien.

Le Bleu du Ciel et Flammarion semblent avoir une actualité très légère.

Peu de parutions récentes. Je trouve trois ouvrages. Je prends Trakl de

896


Gallimard en NRF.

*

En 78-79, j'aurais certainement aimé produire entre Trakl et Rimbaud.

A l'époque, je ne le connaissais pas et il n'était pas sorti en petite

collection.

25 juin 2011

*

Racine - Les pièces les plus difficiles - a l'intrigue obscure - Mithridate

et Bajazet -

Les plus sublimes - Esther et Athalie -

La plus facile - Iphigénie -

La trilogie - Andromaque, Iphigénie et Phèdre -

*

Déplacement symbolique avec Trakl

897


*

Nouvelle ramification de l'arbre poétique : la chanson française

Brassens - Brel - Léo Ferré - Jean Ferrat - Charles Trenet - Barbara - et

d'autres...

Cabrel - Francis Lalanne -

"Elle a cette assurance inaccessible

De ceux qu'on de la chance de naissance"

=

Haute, distinguée, sûre d'elle-même

*

Quatrain sibyllin

C'est pourtant vrai qu'ici il ne faut point paraître,

Mais vouloir exister au-delà du meilleur ;

De sembler à chacun un merveilleux veilleur,

De seulement du ciel vouloir se faire connaître.

898


*

Vous allez m'infliger des simagrées et des jérémiades auprès d'Autrui.

Non ! Cela ne saurait aller !

Travaillons. La chose semble plus sûre.

*

Pas-poète ---) poésie d'accompagnement

Ce n'est pas de la poésie créatrice - c'est de la présence de politesse

auprès d'Autrui.

*

78-79

Poésie-raison - Poésie-rattrapage - Poésie-production - Poésie-écriture -

Poésie-apprentissage -

pas : Poésie-passion - Poésie-relationnel - Poésie-amitiés -

Le Ciel a maudit !

899


*

Faire poète, c'est faire le zigoto auprès d'Autrui - c'est aller-et-venir -

faire des simagrées et des révérences - faire de la pédérastie cérébrale -

c'est détestable, en vérité !

Comment pouvez-vous persécuter un humain pour cela ? Essayez par

vous-même d'accomplir la chose, vous entendrez mieux par cela ma

défense.

5 H 36 8 juillet 2011

*

Maria Esperanza - Biancini Betania -

Liste de poètes italiens

Attilio Bertolucci - Santagata - Di Giacono - Gozzano -

Antonio Machado - Marino Moretti - Pascoli Giovanni -

*

900


La première facture est adaptée au lectorat. Ce qui suit est plus délicat.

- Poète !

*

- N'était-ce donc que cela ? - Le voile était tombé et j'attendais encore.

- T'es poète.

- J'y cours. Je vole. J'en suis.

*

Isabelle Rimbaud

*

*

The Naked Version = 78 1 Rewrités

901


*

Brassens a chanté Paul Fort, Villon, Hugo, Corneille et Léo Ferré

Rimbaud et Baudelaire.

*

Les mondains exploitent ceux qui ont obtenu des résultats pour se

divertir de leur présence. Ils vous jugent sur la façon. Eux n'ont que la

façon. Ils n'ont pas de fond. La volaille dans la cour.

"Tu n'as pas voulu faire poète"

Pour vous, Poésie = Divertissement mondain

Pour moi, Poésie = Pléiade = Œuvre

*

Asselineau - Baudelaire -

*

- Tu le regretteras en Littérature parce que tu n'as pas commencé.

902


Les 8 fonctionnalités de la poésie. Je n'en exploite que 3.

Poésie : Lire, Dire, Appliquer, Ecouter, Rencontrer, Vivre-voyager,

Associer, Conserver.

Je lis, j'applique et je conserve. Il doit pourtant exister d'autres

fonctionnalités.

*

Trakl ---) agressif ----) proche de Van Goth

Bien après Rimbaud

Trakl ---) Œuvre complète ?

*

Jean Voilier - Jeanne Lovaton s'est tapé Valéry, Perse, Giraudoux et Paul

Morand. Elle brode dans la dentelle. Le point est fin, ma foi !

*

Trois livres de Brassens : Poèmes - La tour des miracles - Les chemins

903


qui ne mènent pas à Rome - Les trois 12 euros -

*

Baudelaire... 136 poèmes ! dans Les Fleurs.

Baudelaire n'a pas écrit 200 poèmes dans sa vie en y intégrant Le

Spleen...

[Il y a très peu de relevés de variantes, également]

*

2010-2011 Auteurs importants

Rimbaud, Trakl, Cummings, Pessoa et Marilyn.

*

Bouillane de Lacoste - Georges Izambart - Paterne Berrichon -

904


*

Mallarmé, c'est un joaillier, c'est un tailleur de diamants. Il conçoit des

objets parfaitement ciselés, - ces poèmes.

*

Le Mallarméisme sorte d'Hermétisme algébrique.

L'Art éphémère

*

Mardi soir ai vu Vénus Khoury-Ghata accompagné de Jean-Baptiste

Pana qui a travaillé pendant dix ans sur France Inter. On dit des poèmes

qui entrent par une oreille et qui ressortent par l'autre.

Je ne suis absolument pas poète de la rencontre, de la présentation ou des

festivités.

En revanche, Philippe et Dany étaient présents et offraient sur leur stand

des ouvrages de poésies - deux ont attiré m'ont attention : Les Poètes de

la Méditerranée et un florilège de poétesses planétaires.

*

905


J'ai immédiatement 150 auteurs à découvrir. Je suis donc dans une poésie

de lecture et non pas dans une poésie de rencontre.

Le cerveau doit faire CAD appliquer et obtenir.

Le relationnel, c'est de l'emballage - du superficiel.

Le grand risque du relationnel : l'on ne côtoie que certains éléments de sa

génération à raison d'une heure ou deux. Qu'en est-il de La Vérité ? Et

l'on prétend que La Chose se situe là.

Difficultés

*

- Obtenir le résultat

- Transmettre le résultat

- Violence des Dieux

- Violence des morts

- Gérer son niveau

La contrition

- La relance poétique

- La Gestion de l'œuvre

906


*

Corti : Essais critiques Zanzotto

2001 Souimpressioni

2009 Conglomerati

*

Rencontrer des poètes n'entrait pas dans mon schéma mental.

*

Faire Poète, c'est une heure - être poète, c'est pour l'Eternité.

*

Poésie : 4 + 4 + 3 + 3 = 14

Octosyllabe + Hexamètre

ou 6 + 8

ou 7 + 7

907


*

Je m'inquiète pour Demazet - c'est vraiment de la déchéance - il faut

l'aider - son épouse également -

*

Chez vous : Poésie = présence auprès d'Autrui - aimable conversation

Chez moi : Poésie = Œuvrer

J'ai préféré faire mon travail.

*

Ne confondez pas le Poétique et le Para-poétique : il est un temps pour le

divertissement mais il est un temps pour le travail.

*

Jules Mary - Arthur Rimbaud -

*

C'est à vous, jeunes d'aujourd'hui d'apporter du neuf.

908


*

Fallait-il aller chercher la souillure poétique ?

Fallait-il s'entendre dire : Monsieur, vous n'êtes rien ?

*

Florence Pazottu

Flammarion Idée d'achat

*

Série - enregistrer des auteurs contemporains - Zanzotto - Beck - Isabelle

Garron -

*

Musée Pierre Corneille à Rouen - Le conservateur certifie que Corneille

serait intervenu dans 15 pièces attribuées à Molière. Une université ( Je

ne sais plus laquelle) le prétend également. Le malade imaginaire et Les

femmes savantes seraient de Corneille. Je doute fortement...

*

909


Note de lecture - Phosphènes en page 111 semble exploitable pour écrire

un poème.

A chaque vers, il faut inventer un coup.

Projet 3ème site à 12 livres donnés et 3 vidéos accessibles.

Femmes de papier - Florilège - Mille poèmes en prose - Le Grand livre

des sonnets -

Femmes de la Bible - Résonances - Souffles nouveaux - Messages -

Suites et Relances - Poèmes de l'Ancien Testament - Eléments de réflexion

-

*

La Poésie, ce n'est pas vivre avec l'Autre. La Poésie est Solitude.

*

Je vois cinq catégories de littéraires :

Les Singularités tel Fromentin - ils écrivent une ou deux bonnes choses

- passent à la postérité - cela et rien de plus.

Les assez bons poètes tel Charles Cros - ils possèdent une certaine

910


compétence, obtiennent des résultats jugés convenables - ils ne font

guère évoluer La chose mais peuvent se targuer d'avoir participer à

l'évolution du contenu même faiblement.

Les bons poètes tels Leconte de l'Isle ou De Heredia - ce sont des

auteurs de bonne qualité mais leur don est insuffisant pour leur permettre

de se prévaloir d'appartenir à l'élite poétique - ils se situent légèrement en

deçà. Leur travail est toutefois très intéressant à lire ou à étudier -

Les grands poètes - leur nombre ne cesse de croître pour plusieurs

raisons - c'est l'effet mécanique de l'accroissement de la population - c'est

également lié à l'évolution de l'éducation - moins d'analphabètes

engendre in fine plus de grands écrivains ou de grands poètes. Je pense à

Guillaume Apollinaire, à Paul Verlaine et à tant d'autres.

Les très grands poètes - ce sont généralement les premiers de leur pays

- c'est l'élite, la crème, l'inaccessible - leur don est fabuleux - ce sont de

grands génies - et je pense à Hugo, à Dante, à Goethe, à Virgile, à

Euripide, à Sophocle etc.

*

Nombre de pages obtenues dans la catégorie Poésies au format PDF

911


L'Huile fraîche 223 - Le Germe et la Semence 228 - Le Manuscrit

inachevé 255 -

Le Moût et le Froment 367 - Le Croît et La Portée 186 - Parfums

d'apaisement 171 -

La Racine et La Source 180 - Le Sac et La Cendre 134 - Le Buis et Le

Houx 152 -

Le Grain et Le regain 151 - Le Lin et La Laine 97 - La Manne et La

Rosée 63 -

Collages 258 - Losanges 227 - Louanges du Feu 171 - Les Interdits

196 -

Les Oubliés 127 - Les rejetés 78 - Poïétique 72 - Prières/Phrases/Exil

103 -

Ombres bleues 112 - Sachets d'herbes 134 - Douleurs extrêmes 189 -

Sueurs sacrées 91 - Le Livre blanc 156 - Sonnets 84 106 - Grappillages

189 -

Souffles nouveaux 374 - Messages 936 - Résonances 763 - Suites et

Relances 378 -

Pensées sculptées 162 - Endormies sur le feu 150 - Les Roses

ensevelies 217 -

Substances et Distances 247 - Variances 227 - Apparences 213 -

Approches mutantes 189 - New Sessions 71 - Errances 139 -

Dissipations 100 -

Ads And More 32 - Diaphanes 84 - Cotangentes 116 -

912


On a donc 8 814 pages de poésies personnelles au format PDF

*

Relire Trakl - essentiellement les poèmes en prose -

*

Misérable poète! Vois ce que l'on t'afflige !

*

Autrui t'appauvrit. Seul, tu progresses.

*

En poésie, il y a des cycles et des fins de cycles.

Il est peut-être urgent de retourner à Ombres blanches pour y chercher de

913


nouveaux auteurs.

*

J'ai préféré œuvrer plutôt que de communiquer.

Il faut penser prolongements via Internet. Mais quoi ?

*

Deux poétesses

Catherine d'Amboise 1481-1549 - Chant royal de la plus belle qui jamais

fut au monde -

Antoinette Deshoulières - Femme académicienne -

*

Rimbaud

Quand on a atteint les limites de ce que l'on pouvait espérer, que reste-t-il

à concevoir ?

*

914


Ils disent constamment :"- Rencontre ! Rencontre !"

Il faut toutefois que la rencontre débouche sur quelque chose d'utile ou

porte encore à intérêt.

*

Alacrement = avec vivacité

Il faut peut-être repasser par Rimbaud.

*

Chez Demazet. Bronchite. Assez malade. Difficultés dans le genou droit.

Reconnait l'incompétence de Florence Delbart-Faure. Regrette de lui

avoir remis Poésie-Montauriol. Comprend que cela sera fini dans deux

trois ans. De 1990 à 2010, 80 recueils avaient été publiés par sa

personne.

*

Ai-je à présent l'envie d'écrire des poèmes ? - Je ne le crois pas.

915


Le Journal, certainement. Le Religieux, oui encore. Mais le Poétique

semble plus faible.

Il y a au fil des décennies des fréquences, des choix, des rejets ~ le

mécanisme d'inspiration semble plus complexe.

*

Le caravanier jette quelques épices et poursuit son chemin. Quelques

chiens aboient.

*

Difficultés poétiques : dégager le vrai.

916


Journal 2012

Projets - Dire avec un appareil numérique l'une des Cinq grandes odes de

Claudel - Puis par extension, La vision de Victor Hugo concernant

l'introduction de La légende des Siècles -

S'intéresser à Racine et à Corneille - Esther et Cinna, Horace peut-être.

*

Coventry Patmore a été traduit par Paul Claudel - ses poèmes sont

accessibles dans l'œuvre complète de la collection de la Bibliothèque de

la Pléiade.

*

Le poème en prose rimé proposant des sonorités de reprises à l'intérieur

du texte favoriserait peut-être une meilleure lecture de l'objet ...

*

Repérages pour enregistrer quelques poèmes de Paul Valéry

917


L'enfance aux cygnes - Chanson à part - Palme - Le rameur - Intérieur

(L'esclave) -

Hélène - Episode - Narcisse parle -

*

- Grand poète.

- Ritournelles ! Le beau parleur épate l'assemblée. Quel hâbleur !

*

Appolonie Sabatier - magnifique marbre d'Auguste Clésinger - Ô Muse

de Baudelaire -

*

Festival international de la poésie à Paris

www.poetsaparis.fr 0614321836

Œuvre

*

Enregistrer Claudel - une ou deux grandes odes - J'aime énormément La

918


maison fermée - du moins en partie car un enregistrement total serait trop

long. Puis Hugo - Peut-être La vision d'où est sorti ce livre -

L'introduction de La légende des Siècles - Et Corneille Horace ou Cinna

- Sans oublier Racine Esther ou Athalie - Phèdre ? - Plus facile de le dire

car le sentiment y est exalté ?

*

L’affaire Corneille/Molière

Corneille : Le malade imaginaire, Les femmes savantes et d'autres pièces

encore … auraient été écrites de sa main …

Nulle pièce, nulle comédie n'égale le style de Molière. Corneille n'avait

pas ce brio.

Accordons à Molière la paternité de son œuvre.

*

De se dire toutefois qu'il n'est pas impossible ...

*

Le talent est peu. Je ne vis qu'avec des Génies.

919


*

On me répète inlassablement : - Fais poète.

Deux voies s'offrent à moi :

Celle du pantin articulé orienté vers l'extrovertisme ou celle du cérébral

cherchant à obtenir le meilleur résultat possible.

Je crois avoir déjà choisi.

*

Poèmes dits par Luchini - Léotard - Gérard Philippe - Reggiani - Et quels

sont les autres comédiens à s'être essayé à ce délicat exercice ?

*

Le para-poétique consiste à gérer les entretiens, les communications, les

présentations, les invitations, les spectacles, les réunions etc.

Est-il raisonnable de vouloir tout entreprendre ? Ne risque-t-on pas d'y

920


perdre un temps considérable qui aurait pu tout aussi bien servir

l'Œuvre ?

*

Ecrire 9 000 poèmes pendant 30 ans CAD 300 poèmes chaque année ...

Charles Baudelaire a composé 8 poèmes par an pendant 25 ans. Soient

200 poèmes pour simplifier ...

Ni la quantité ni le temps nécessaire à son exécution ne sont des

paramètres dans le domaine poétique.

*

Rosa, la femme abyssine de Rimbaud. Il la rencontre en 80 ou 82 puis

s'embarque à bord d'un boutre en 85-86 pour rejoindre la région du Chao.

Françoise Grisard, dans une lettre à Berrichon laisse quelques

informations :" Elle était très douce, mais elle parlait si peu le français

que nous ne pouvions guère causer. Elle était grande et très mince ; une

assez jolie figure, des traits assez réguliers ; pas trop noire (...) elle était

catholique (...) elle aimait fumer la cigarette." Tout ce passage a été

trouvé sur Internet.

921


*

Moi qui me suis dit : Mage ou ange.

Moi, je suis intact, et ça m'est égal.

AR

*

La Structure poétique d'accueil ne m'intéresse pas. Je lui préfère le

travail éditorialiste des Maisons d'édition. L'énergie poétique se situe

dans la politique éditoriale qui est multiple, riche, indépendante et offre

des écrivains de tout horizon, aux contenus variés.

*

Ne faut-il pas trouver ? N'est-ce pas la seule chose à entreprendre ? Le

reste s'en ira dans le tonneau de l'oubli. Tant de livres, tant de recueils

jamais réédités et seulement une poignée de chef-d’œuvre qui passe à la

postérité.

- Ecrire ou sauver son âme ?

- Sauver son âme ...

922


Zweiss ; Pirandello ; Braque ;

Que de noms célèbres ! Que d'hommes ayant accompli une œuvre

importante dans des domaines si éloignés les uns des autres ! Et nous,

pauvres de nous avec ces quelque 30 000 jours donnés en gage de vie il

nous faut connaître, savoir, aimer, comprendre, se cultiver et plus encore

se préparer à l'Au-delà avec un implacable jugement à la clef ...

*

- Tu n'es pas poète ?

- Non. Ma poésie si situe en dessous de ma Conscience. Elle est un sousélément.

Ce n'est pas une vérité essentielle et quotidienne. Pourtant je

m'efforce de la rendre indispensable.

Il faut reconnaître que La Poésie est un langage complexe comme un

alcool fort - l'on ne peut en boire toute la journée. La Prose est plus

divertissante. C'est une eau qui court ou vagabonde ...

*

Le grand XIXe siècle n'a laissé qu'une quinzaine de poètes essentiels ou

immortels à la postérité de Gallimard. Le XXe en voit ou en prétend une

bonne quarantaine indispensables à la compréhension des Lettres de ce

siècle. Qui sera qui ? Qui aura fait quoi ? - C'est un mystère, et nul ne

923


peut prétendre posséder la liste des élus ...

Quelle est la probabilité de rencontrer un auteur digne de cette liste ?

Quelle serait la valeur des contenus échangés ?

De la piètre présence avec jugement sur l'apparence de l'Autre ...

S'abstenir de rencontrer pour ne pas juger faussement est peut-être

sagesse de poète ...

*

Une centaine de poèmes sont d'influence rimbaldienne.

*

Soligo, poète italien dans l'ère de Zanzotto.

*

Louise Collet, poétesse. Maîtresse de Gustave Flaubert.

Revenir sur ses livres et sur sa biographie.

*

924


L'on ne s'invente pas grand poète - cela n'est pas digne d'un tour de

magicien : " - Hé quoi ! Il n'y a rien dans le chapeau ? Ho ! Le beau lapin

que voilà !"

Il s'agit encore d'un long parcours cérébral de coups positifs, de lectures,

de rejets. Le hasard n'y est pour rien. C'est avant tout un don qui se

travaille.

Poésie

*

Certains environnements négatifs ont dû détruire des dons. Des

personnes farouchement critiquées ont dû abandonner du coup leur

travail.

*

Œuvres de Jeunesse

Rimbaud : a décidé de cesser toute activité littéraire

Radiguet : a été emporté par la fièvre typhoïde

Sagan : a pu œuvrer selon ses humeurs

Sainte Thérèse de Lisieux : est Docteur de L'Eglise

925


*

Journal de Séféris - Nobel 63

*

Trois librairies : Mollat, Ombres blanches, Sauramps.

*

Les tables tournantes - Victor Hugo note le procès-verbal mais ne

participe en rien aux séances de spiritisme.

On ne peut lui imputer ni les vers scandés ni une quelconque tricherie.

*

En poésie, avec Autrui c'est un sentiment de figuration superficielle et de

présence de l'inutile.

Assis à sa table de travail, l'esprit est prêt à agir, à lire, à chercher, à

écrire. Le poète opérationnel.

926


A l'extérieur sont des choses : Musées, Expositions, Bibliothèques,

Librairies - mais la communication y est faible toutefois.

*

J'ai l'impression qu'un nouveau langage est en train de s'élaborer quelque

peu - le langage poétique, j'entends.

Je n'ai que fort peu produis cette année. Seuls trois ou quatre poèmes

traînent dans mes piètres chemises.

Je prends conscience qu’il sera extrêmement difficile d'atteindre le

nombre de 10 000 poèmes obtenus.

*

Penser Virgile ou Euripide CAD une éternité de 2 000 ans. Être là dans

la dimension humaine.

*

- J'fais des points à l'écrit. J'délaisse l'oral.

Franck Lozac'h à l'oral ? - Vous plaisantez sans doute !

927


*

Le poétique pur est volonté d'applications - La communication est du

ressort du para poétique. Elle se situe fort en-dessous et n'a que peu

d'impact sur l'évolution de l'œuvre accomplie. Elle pourrait ralentir ou

stopper le mécanisme cérébral et intellectuel nécessaire pour obtenir un

résultat de tout premier ordre.

8 000 ---) 8 001 ----) 8 002 etc.

*

Autres grosses librairies françaises : Mollat - Le Furet du Nord - Le

Bleuet (7ème en taille, possédant 110 000 titres) - La FNAC des Ternes -

*

Ce n'est pas une poésie de participation. C'est une poésie d'application.

*

928


Les poètes sont médisants les uns envers les autres.

Poésie de contact : fumisteries et fourberies.

Le relationnel poétique sert à quoi ?

*

Les poètes sont médisants les uns envers les autres.

Poésie de contact : fumisteries et fourberies.

Le relationnel poétique sert à quoi ?

*

Ecrire - Appliquer - Chercher - Donner - Construire - Editer -

Sauvegarder -

Œuvres - Listes - Lignées éditoriales -

La rencontre physique, peu ou pas - La rencontre cérébrale, oui.

*

929


Je pense que la poésie est essentiellement de l'écriture et de la lecture

interne.

Les poètes ne savent ni se juger, se comprendre ou s'accorder."C'est un

peu le chacun pour soi", disait Demazet.

*

Anthologies 59 - Poésies 59 - Poésies religieuses, Premières version 46 -

X : - Pas poète !

Franck : - Choisissez !

Les Trois corbeilles

*

Michel Collot est un littéraire très averti. Son travail mérite une attention

soutenue.

Je ne suis pas trop Supervielle ni trop Reverdy.

*

Dans le cerveau, au moment de l'écriture :

930


P .... M ... Pas possible. Cette combinaison est inacceptable.

Ouais, ce coup est correct. Il manque un pied. J'ai pas l'équilibre

grammatical.

La phrase n'a pas d'analogie. Ce terme est trop faible. On le changera

plus tard.

Cherche encore.

Des langues de feu. Mais tout le monde connaît ça. Change. Trouve autre

chose. Avance.

Des fuites cérébrales. Si tu veux. Féminin pluriel. Ajoute. Fais gaffe.

Cérébrales fait trois pieds. Il faudra que tu le couvres avec un adjectif

composé de signes équivalent. Pas facile. Mais Fuites cérébrales est

bien.

Composées de lancées boréales. Trop tôt. Ce second adjectif, c'est une

rime interne immédiatement. Et puis c'est A avec A' au niveau du

concept exprimé. Tu réécris la même chose par l'image et le mouvement.

Non ! Cela ne va pas.

Des fuites cérébrales composées de lancées boréales ...

Le laisser-aller - Ecrire au courant de la plume sans trop se soucier du

rythme, de l'accent, des reprises, des structures, des équilibres, de la

grammaire etc. pourquoi pas !

931


4-7 Maisons d'Edition en France totalement convaincues que l'écriture

expérimentale a un avenir ...

Il y a tout un contexte de traductions à éditer. Mais les chefs le feront-ils

? Quelle est la demande du lectorat ?

Encore La Verbalité ! Trouver de nouvelles syntaxes.

Quel est le rapport M/P CAD Manuscrits achevés et Manuscrits édités ?

*

L'Epouse insoupçonnée - Le rapport à la Muse puis à une femme

imaginaire avec laquelle on expérimente de nouvelles solutions

poétiques a permis de déplacer d'une façon significative le sens que l'on

veut bien donner au mot : Inspiratrice.

*

Le rapport à L'Autre

La relance poétique

La gestion des Inédits

932


Grand nombre d'actions sont d'ordre intérieur quand d'autres nécessitent

la présence d'une tierce personne.

*

Les sollicitations

- Vous êtes premier.

- Je n'ai envie de faire de la représentation de moi-même pour un apéritif

ou un repas.

*

Pour la plupart des gens la poésie est pure à 5%, le 95% restant étant du

bavardage, de la conversation, des festivités ...

Chez moi, si mon cerveau a atteint son 100, il cherche le 101, le 102, le

103 etc.

Il n'est jamais satisfait de son résultat obtenu. Il veut aller outre. Il y va.

*

Ma poésie s'étale sur une période qui va des Psaumes de David à

l'Extrême contemporain d'aujourd'hui.

933


C'est une poésie d'écriture mais le relationnel littéraire n'est guère

présent.

En revanche les lieux culturels sont très importants : Musées,

Bibliothèques, Librairies etc.

Internet est capital - toutes les fois que je décide d'écrire sur tel ou tel

sujet, une vérification systématique s'impose.

AR

*

Mariam aurait été la compagne de Rimbaud de 82 à 86. Cela est attesté

par Jeanne Bardey, Horino Rosa, et par Bardey lui-même.

Poésies sur paroles - Joyce Mansour -

*

*

Comparaison

Une Pléiade possède de la profondeur, des écrits, des annotations - elle

est une somme d'érudits qui se prétendent à la pointe de la compétence.

Une conversation littéraire est une joute polie de traits d'esprit. Il y faut

934


de la vitesse cérébrale, de la contrepartie. Elle exploite la mémoire vive

du cerveau. Elle juge la forme de l'autre, son apparence etc.

Que choisir ? Quel exercice préférez-vous ?

*

On pourrait proposer une forme nouvelle qui consisterait à écrire deux

quatrains puis deux tercets suivis à nouveau de deux quatrains.

4 4 33 44Ce serait une sorte de sonnet amplifié - l'on partirait d'un

sonnet basé et l'on y ajouterait deux quatrains.

*

- Fais poète.

- Il n'y a pas de personnage. Il n'y a que de l'écrit.

*

Quelle sera la place du poète dans une société qui prône le téléphone

mobile ?

Je n'en sais rien.

Ridicule, je crois.

935


L'Internet n'a jamais remis en cause La Poésie. L'Internet a permis à la

poésie d'y être amplifiée, d'exister.

Le trafic est très faible - peu de personnes se connectent sur ce genre de

sites.

*

Extase de satin

J'ignore si c'est effet de saturation mais je ne parviens que très

difficilement à extraire de nouveaux poèmes.

Il s'agit parfois de cycles de création d'écriture. Le Vocabulaire, à mon

insu, n'est pas encore fixé dans le cerveau, et seules des combinaisons

anciennes s'offrent à la conscience.

*

Le grand poète élabore dans du supérieur.

J'organise du langage avec mes fonctionnalités mentales. C'est un

principe associatif unique et vrai.

Il faut extraire hors de soi de nouveaux contenus. Poésie, c'est acte de

faire.

*

936


Exploitation du génie

Utilisation de son potentiel maximal

Ne peut exercer d'autres activités

Doit se libérer du joug humain

Faire son œuvre - La conserver - La transmettre - Lui donner une durée -

*

Rimbaud meurt à 37 ans ... S'il avait atteint l'âge de 46 ans, il eût été un

XXe ...

Il n'aurait eu que 65 ans en 1919 ... Il est vraiment parti très tôt.

*

Je pense essentiellement Lectures et Applications.

La poésie est composée d'un grand nombre de départements que je vais

énumérés ici mais dont je ne me soucie guère.

Conversations - Festivités - Récitals - Présentations - Revues -

Spectacles - Amitiés - Voyages - Préfaces pour autrui - Articles de

journaux -

937


J'ai : Œuvrer, Conserver et Transmettre.

*

Poètes vus : Khoury-Ghata - Siméon - Goffette - Cluny - Serge Pey -

Cela ne m'a strictement servi à rien ...

*

Recherche d'un modèle poétique.

Le Copier/Coller est un véritable outil dans l'élaboration de mon œuvre.

L'Info et l'Internet seraient de puissants soutiens également.

*

Poésie : Charmer, purifier, élever.

*

Corneille est né en 1606 et meut en 1684 quand Racine nait en 1639 et

meurt en 1699.

L'un évolue sous Louis XIII, l'autre sous Louis XIV.

938


Petit à petit le public a délaissé les œuvres lourdes de Corneille au profit

d'une stylistique et d'une l'intrigue épurée et novatrice.

Les piliers fondamentaux de ma poésie classique française sont :

Ronsard, Jean de la Fontaine, Corneille et Racine.

D'autres évidemment restent des tenants de très haute valeur. Je ne puis

ici en faire une liste exhaustive.

*

Rimbaud n'a pas eu même la nostalgie de la plume.

*

Exister auprès d'Autrui me semble peu.

Ce qui m'importe, c'est d'œuvrer.

*

Un génie d'autrefois se souvient que c'est lui - Mallarmé -

*

939


Relationnel poétique

L'amabilité de façade et le front solide.

Je cherche le front solide.

*

Rimbaud : un touche-à-tout qui change tout le temps.

*

L'on pourrait développer cette nouvelle forme de poème fixe.

Le vers comporterait 14 pieds - pourraient alterner un 6+8 et un 8+6.

La structure du poème commencerait par un quatrain puis un second

quatrain puis un troisième quatrain suivis d'un premier ensemble de 6

vers puis d'un second ensemble de 6 vers. La pièce s'achèverait par deux

quatrains. Le nombre total de vers de 14 pieds serait de 30.

A la réflexion cela m'apparaît être une pièce fort longue ...

940


Année 2012 2016

Poète non pas pour la génération présente mais poète pour la génération

future. Il y a donc décalage - ce qui explique L'Incompréhension.

*

Chez Valéry, il y a CEM c'est-à-dire Corps Esprit et Monde.

Chez moi, le Corps appartient au Monde et serait la prison de l'Ame.

Nous serions donc prisonniers dans notre propre chair.

*

Logique poétique - Plutôt que de chercher de nouveaux auteurs, on s'en

retourne vers les Anciens.

On reprend les coups d'autrefois, on les transforme, les repense

autrement

.

*

J'ignore s'il me sera possible d'écrire 10 000 poèmes. Actuellement je

941


n'en suis qu'à 8 000.

*

Œuvre

Faut-il faire le prolongement de Bleuités qui a été stoppé en Variances ?

Cela représente 40 fragments supplémentaires.

Azurs s'arrête à Substances et Distances, soient 23 fragments inédits.

Chevelures claires, non plus.

*

La poésie ... Chacun dans son bocal.

*

The Naked Version - recueil de poèmes 78 -

A cette époque, je ne pouvais aller au-delà. J'étais un peu au maximum

de ce qu'il m'était possible de faire.

C'est pourquoi votre analyse est désynchronisée. La comparaison est

absurde.

Ce qui n'était pas ne pouvait être.

*

942


Maurice Nadeau - Une biographie - Quel investissement dans La

Littérature !

*

Le bateau ivre : Arthur, un miracle !

*

Denis Boissier

« Aucun comédien de l’époque n’a été l’auteur de ses farces ou de ses

satyres. »

« Comme il en est aujourd’hui - Les comédiens sont comédiens et les

auteurs sont auteurs. »

78 signatures de Molière toutes très changeantes.

Pas de correspondance. Or à cette époque, le genre existe pleinement.

*

Le Bourgeois et Don Juan sont des pièces en prose. Or Corneille n’a

jamais écrit de théâtre en prose. Seul son Discours sur les trois unités …

*

943


Créer un alexandrin avec un adverbe comportant 7 syllabes

3 2 7

*

Pierre-Jean Jouve Journal En miroir

Eros : - Les beaux masques - Obscénité -

*

Le Moi interne correspondrait à La Conscience poétique.

Il y aurait également L’Application d’écriture et l’Ecran d’ordinateur

L’Espace externe aurait engendré le recueil Azurs CAD un espace bleu

et vierge où se projetterait

La Pensée.

L’Inconscient est un Moi qui fermente et qui participe de manière très significative

à l’obtention de l’objet.

*

20 juillet 73, le bras en écharpe, Rimbaud, le retour.

*

« Rimbaud a renié son pays, sa langue, sa poésie. » Yoam Lemoine

944


*

Maulpoix 1950 : Habiter

1960 : Figurer

1970 : Décanter

1980 : Articuler

1990 : Aggraver

Lozac’h 2000 : Aveugler

2010 : Prétendre

Pères fondateurs de la Poésie contemporaine ?

Les poètes américains des années 30 ?

*

Divers couples

Le poète et l’exécutant

Le poète et son lectorat

Le poète et lecteur de soi-même

Analyse de l’exécution

Critique du résultat

*

945


Je pense être capable d’écrire de nouveaux sonnets. Seront-ils créatifs ? -

Je l’ignore.

*

Le Grand Ouvoir : Baudelaire, Verlaine etc.

La somme des personnalités signifiantes.

*

Paramètres ici-bas : Le Temps, Le Travail, La Terre, Le Résultat, La

Production.

Eviter : Le Sympathique, La Discussion.

Nous en sommes à 8 000 poèmes. Atteignons le 10 000.

*

Le successeur - Les dix secondes flottantes durant lesquelles il y a eu

transmission du pouvoir -

VH dès août 78 l’avait annoncé.

*

Les Gros Travaux

1978-1987 Accumulation de manuscrits

946


1987 Photocopie à deux exemplaires de toute l’œuvre manuscrite

1987-1993 Les dactylogrammes - 22 000 feuillets

1987- 1996 - Les Traductions - 190 000 alexandrins blancs

Depuis 1993 - La numérisation de l’œuvre - 200 000 feuillets

2007-2008 -Les corrections sur livres blancs

2011-2013 - La mise au format PDF - 350 livres

1978-2013 - Les Inédits - 40 000 feuillets

*

Le quatrième site, sera-ce un site consacrée à la poésie traduite en

anglais, en espagnol, en cantonnais et en indou ? Plus tourné vers

l’International ?

*

Créations et Récréations : Travailler, œuvrer ou rencontrer, être présenté

à.

La rencontre est de faible portée.

*

Poésie de territoire - Chacun possède son propre espace limité sans

chercher vraiment à communiquer avec l’Autre.

947


*

L’animation littéraire ne m’intéresse pas.

Je suis un poète de l’écrit et non pas de l’oral.

L’écriture n’est qu’une lente progression.

*

*

Paul Valéry

Le son m’enfante et la flèche me tue.

Zénon d’Elée

Explications de PV dans ses Cahiers.

*

Molière

- Vous parlez d’un cancre : commencer à écrire sa première pièce de

théâtre à 46 ans !

Et Sacha Guitry encore en 6 ème à 19 ans …

Et Cocteau n’a pas eu son Bac …

On va lui inventer un Bac : Le Bac des Arts plastiques.

*

948


Apollonios de Rhodes Les Argonautes

Qu’en est-il de la cinquième épopée ?

*

Nous en sommes à 8 000 poèmes. Pour atteindre le total de 10 000

poèmes, il me faudra produire jusqu’en 2024.

*

Poésie : Douze pies sur un petit pois.

*

VH a régné pendant 150 ans …

*

Richepin, Théodore de Banville, Verlaine, Les Philistins, le Verger du

roi, Colombine.

*

949


Tentative pour monter une nouvelle boutique avec un informaticien

montalbanais. J’en suis au code barre des bouquins. L’AFNIL m’a

envoyé les 50 premiers codes.

Si je dois intégrer le code sur 390 fichiers Word … j’ai du travail …

De plus toute édition récente doit être accompagnée d’un nouveau code

barre.

*

8 000 ---) 10 000 poèmes

77 000 ---) 100 000 pages au format PDF

390 ---) 500 livres ou fichiers Word

*

Le Grand Livre des Sonnets 1185 Morceaux choisis 1596 Femmes de

papier 721

Mille poèmes en prose 1682 Messages 936 Résonances 736

Avec ces six livres, j’obtiens 6 856 pages … Ce qui représente un bon

peu de mon Œuvre poétique.

*

BEQ Athéna ABU Wikisources Bibliothèque de Lisieux

950


Plates-formes françaises et américaines

Européana Project Gutemberg

*

Le problème poétique, c’est de ne pas enquiquiner les gens. Ils vous

considèrent comme inexistants. Quand bien même vous seriez premier.

Laissez-les tomber et poursuivez votre Œuvre.

*

C’est toutefois curieux … Voltaire écrit 56 pièces. Aucune ne passe à la

postérité.

Le théâtre de Voltaire en quantité est plus important que celui de

Corneille … qui a malgré cela produit 39 pièces …

*

A vingt ans, Rimbaud n’a plus d’inspiration. La source est tarie.

A 17 ans et 9 mois, en mai 1872, il écrit ses derniers vers. Puis Une

saison, Illuminations. Rien que de la prose.

The K-Solution Poetry ?

*

951


---) Appliquer Ecrire

---) Lire Ombres blanches

---) Transmettre Internet

---) Demeurer Numériser

Communiquer. Etre compris ? … Difficile …

*

La Poésie : Douze pies sur une madeleine. Il y a des plumes qui volent

*

Je vois dans Trakl l’un des pères du Symbolisme et de la première

psychanalyse.

Révélation et Anéantissement. Le Père, la Mère, la Sœur …

*

AR Seconde fugue avec une fille ? Henri Guillemin

*

952


Racine me sidère. Cette accumulation de coups exceptionnels !

*

Montant du prix national des Lettres ? Du grand prix de la Poésie de la

ville de Paris, s’il existe encore ?

*

Valéry premier poète du XXe siècle ? - Pourquoi pas !

*

Rencontrer des gens, c’est faire le beau-parleur.

Ce n’est rien d’autre. Ce n’est pas utile. Ce n’est pas intéressant.

Il faut travailler l’écriture. Allez dans ces milieux-là, non !

*

Lignée de style épuré

Malherbe ---) Jean Racine ---) Voltaire ---) Anatole France ---) Bergson

Lignée de fécondité d’écriture chantée

953


Vincent Scotto ---) Delanoë ---) Barbelivien

*

Iconographie - Trombinoscope - Transcription -

Autres plates-formes

Traducteurs en diverses langues

*

Poésie : - Tu fais partie des cinq.

*

Essais Biographie Festivals Journée du Livre Librairies

Bibliothèques

Numérisation Livres blancs Archives La Vie après La vie Rafraîchir

les sites

*

Homo poeticus numerus

*

J’écoutais une anecdote sur Youtube concernant Arthur Rimbaud … qui

permet de se faire une idée de son côté prodigieux.

Tous les élèves étaient convoqués à huit heures pour composer une

dissertation. Rimbaud arrive à 9 heures et prétend avoir faim. On lui

trouve un morceau de pain. Il fait son devoir et le rend avec une heure

d’avance.

Il se dirige vers le pion et lui donne une première feuille vierge puis une

seconde feuille vierge.

954


Le type est interloqué. Rimbaud d’insister : - Je crois en avoir une

autre ! Et il lui remet une dissertation non pas en Français mais écrite en

Latin.

Il raflera le premier prix devant tous les lycéens …

*

Arthur Rimbaud et Paul Verlaine rencontrent des Communards en exil à

Londres.

*

Il n’est pas toujours nécessaire d’accumuler, d’accumuler de nouveaux

poètes. Parfois les compléments philosophie et peinture offrent des

perceptives de croissance autrement bien utiles.

*

Charles Trenet

Rachel, dans ta maison Samedi rangé Le revenant L’oiseau de

vacances

Ne cherchez pas dans les pianos Les chiens loups Les oiseaux me

donnent envie de chanter

La dame au piano Le gros Bill

*

162 QI Rimbaud soufllé par le SE

*

Quelques auteurs inconnus trouvés dans les anthologies de Philippe

Jaccotet

955


Kathleen Kaïne Jan Skacel Giavanni Raboni Mac Holan

Angel Valente Ramuz Edmond-Henri Crismel Jean-Michel Ran

Ouvier Des Forêts Christiane G Cuez-Ricord

*

Il n'est pas même possible de trouver en Collection Poésie Gallimard un

recueil de Sully Prud’homme ... Je trouve cela navrant qu'un Prix Nobel

de Littérature soit systématiquement évincé de La Poésie française. Il est

toutefois un digne représentant de cette discipline avec une sensibilité et

une stylistique que l'on ne peut mépriser.

*

Rimbaud a-t-il eu des petits béguins sur sa période 10-16 ans ?

Personne ne pourra répondre à cette question ...

*

Ce n'était pas une poésie de tissage avec Autrui. C'était le Vol de

l'Albatros.

*

956


L'Académie des refusés serait plus intéressante que l'Académie

française :

Voltaire, Baudelaire, Eluard, Aragon, Mallarmé, Diderot etc.

J'ai toujours considéré que l'Académie interdisait l'expérimentation qui

est inhérente à l'évolution poétique. Elle conserve en, elle demeure telle

et n'offre aucune solution progressive.

*

Fuyez d'ici, hordes célestes ! où ci-git la volonté implacable de n'être

pas.

*

Paul Valéry, écrivain malgré lui

Hors-série Magazine littéraire

*

Félix Devers - le sonnet le plus célèbre du XIXe siècle

957


« Mon âme a son secret, ma vie a son mystère :

Un amour éternel en un moment conçu.

Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,

Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.

Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu,

Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire,

Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,

N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.

Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,

Elle ira son chemin, distraite, et sans entendre

Ce murmure d'amour élevé sur ses pas ;

À l'austère devoir pieusement fidèle,

Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle :

« Quelle est donc cette femme ? » et ne comprendra pas. »

Fond musical Lettre à Elise Beethoven

Certains prétendent que la fameuse épouse serait Madame Hugo

elle-même.

Etait-elle dans l'entourage de Félix Devers ?

*

958


Recueils de Victor Hugo - Ordre d'appréciation -

-1- La Légende des Siècles

-2- Les Contemplations

-3- Les Châtiments

-4- Les Orientales

-5- Les voix intérieures

-6- Les Chants du Crépuscule

-7-Les Feuilles d'Automne

-8- Les Chansons des Rues et des Bois

-9- Odes et Ballades

Valéry considérait le recueil L'art d'être grand-père. Moi, je n'y

voyais que des écrits de papi-gâteau avec chapeau de paille, panier

en osier, sécateur, tablier et quelques roses ramassées dans le jardin

...

*

L'évolution des comportements poétiques

XIXe et XXe siècles : Recueils, amitiés, salons, conversation,

voyages.

959


XXIe siècle : Numérique, PC, mailing, modélisation financière,

sauvegarde, Facebook, AFNIL, Wikipedia, plates-formes, Youtube

etc.

*

Victor Hugo vivement affecté par la mort à 22 ans de Claire

Pradier, fille de Juliette Drouet. (1846)

Claire Pradier est une sorte de réplique de la mort de Léopoldine

(1843) pour qui Victor Hugo avait beaucoup d'affection.

*

Poésie : élaborer dans un langage encore inconnu.

*

Ô triomphe éphémère !

A AR

*

- Que penses-tu de la place que tu occupes à l'échelle française et

mondiale ?

960


- Tu trouves que c'est justifié ?

*

Œuvre de jeunesse

FL : - La passe de 3 CAD 78-82 : R,R, L ... Etait-ce possible ?

*

JB

LC

CORNEILLE

MOLIERE

NPMJ

La douceur azurée avec piano - Chopin

*

*

J'ai envoyé Morceaux choisis de I à XI à Maurice Petit. Il a bien reçu le

message mais n'a pas répondu. Il est submergé par le travail.

*

961


Hérodiade. Stéphane Mallarmé. 64-67

Mallarmé alors âgé de 24 ans était déjà un grand poète. Première version.

*

Œuvre

Tu n'as donné aucune vidéo, consacrée au Théâtre ni aux Essais

d'ailleurs. Uniquement Poésie et Religion.

*

Aller au Département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de

France.

Ramuz

*

*

Comment fait-on pour obtenir une œuvre d'exception ?

Génie Travail Inspiration Durée Environnement favorable

Cinq conditions

*

Le Prix Nobel de Littérature pourrait être sous-diviser en cinq sessions :

962


Philosophie, Poésie, Roman, Théâtre, Littérature générale.

Il faudrait passer de 1 à 5 millions de dollars.

Chaque année connaitrait son élu dans sa spécialité ...

*

Idées d'enregistrements sonores : - Corneille, Racine, Molière.

*

Poésie : - Purifier, charmer, élever.

Le poème A1 permet de produire le poème A2 qui permet de produire le

poème A3. Ainsi de suite. Il y a une sorte de chaîne logique qui participe

à l'avancée cérébrale.

*

Comment Rimbaud a-t-il pu écrire Le bateau ivre à 17 ans ?

C'est incroyable !

*

963


Paterne Berrichon La vie de Jean-Arthur Rimbaud

Maison de la Poésie à Montpellier

*

Les chanteurs-poètes ont été les seuls à trouver des auditeurs potentiels.

Ils ont apporté une esthétique, une élégance, une profondeur, une

interprétation remarquables.

Ils ont popularisé cette discipline qui s'encroûtait dans son verbiage

incompréhensible.

Charles Trenet est sans doute le père de la chanson poétique.

Les chanteurs-poètes ont développé une nouvelle ramification sur l'arbre

millénaire de la poésie traditionnelle.

*

Trakl, Lautréamont, Baudelaire, Rimbaud ---) Poètes du Mal

*

The American poetry review

964


Wikipédia : liste ! poétesse française

Maurice Nadeau, un grand ami de la Poésie ...

*

*

Quelques poétesses françaises contemporaines appréciées :

Anne-Marie Albiach Salah Stétié Martine Broda Ariane Dreyfus

Marie-Claire Branquart

*

Gaston Couté, je vois en lui un père refondateur de la chanson populaire

- arrivé bien avant les Cabarets où les premières prestations scéniques

auront lieu.

*

Matthieu Bénazet Flammarion, le dernier - Anne Camos -

Je suis présent sur cinq plateformes numériques, j'ai une boutique, un site

poétique, Facebook, un blog également.

965


Ma composition comporte 250 gigas. Comment pourrais-je l'exporter sur

Le Web demain ?

*

Chansonnier - Jacques Debronkart - Maurice Fanon - L'écharpe 1964

*

Je lis Anne-Marie Albiach. Je la considère. Mais c'est Mallarmé le plus

fort. Oui.

*

L'Art ne consiste pas à opposer deux peintres ou deux poètes. Non, l'Art

consiste à intégrer la somme des différences et de savoir s'en réjouir.

*

Le relationnel poétique a été pour moi médiocre, lamentable et inutile. Je

continue à le prétendre.

Personne ne sait qui est qui.

C'est le rejet. L'insulte.

966


Il faut donc travailler, soi.

Œuvre

*

Une anthologie de poèmes liés au langage ... Oui, cela serait intéressant.

*

Kant et Bach ---) La rencontre

Boulez et Deguy ---) Travailler ensemble

*

La fin du règne papier

Les éditeurs conventionnels craignaient que l'édition à compte d'auteur

ne leur fasse ombrage ... Ils ont convaincu les libraires de retirer de leurs

rayonnages les ouvrages délinquants.

Depuis le milieu des années 2000, fleurissent sur la toile des plates-formes

numériques qui offrent des millions de titres dont la grande majorité est

accessible et téléchargeable gratuitement : Scribd, Issuu, BEQ, Youscribe

967


pour les plus connues.

Va-t-on assister à un combat de géants entre l'Edition traditionnelle et les

nouveaux vecteurs de l'information ? Cette lutte acharnée enverra-t-elle à

la mort l'un ou l'autre de ces adversaires ?

"Je ne crois pas que ma fille exercera la même profession que moi", me

souffla tristement une libraire de ma ville ... Aura-t-elle raison ? Je le

crains avec certitude.

Du moins en sortira gagnant le lecteur qui disposera de plates-formes

digitalisées 24/7 à des prix défiants toute concurrence car libres de droit

et accessibles gracieusement.

*

Poésie contemporaine.

Après La Seconde guerre mondiale, il était possible de créer une

nouvelle poésie en utilisant les poètes américains des années 30 et

Stéphane Mallarmé. Cela engendrait une écriture déstructurée autre.

Mais ces poètes n'étaient pas traduits, alors ... Se tourner vers l'Espagne,

L'Italie, Le Royaume-Uni ... Ch'ais pas.

*

968


4 4 3 3 4 4 Les tercets représentants des centres et le premier 10 devant

être recouvert par le second 10.

C'est une sorte de sonnet à rallonge.

On passe de 14 à 20.

*

Je vois une lignée épurée dans la littérature française :

Malherbe Racine Voltaire Anatone France Bergson

*

L'importance de l'œuvre d'Anne-Marie Albiach.

Flammarion prépare son œuvre complète ...

*

La Déconvenue.

C'est un peu comme si Robert Manuel apprenait que Molière n'était pas

l'auteur de ses pièces ...

Je plains les religieux. Les civils, bon ... Mais les religieux, ça doit être

difficile ...

*

969


Nulle trace du moindre manuscrit signé de la main de Corneille ne vient

étayer la mise en doute de la présence de Corneille derrière Molière.

Pourquoi les langues ne se sont-elles pas déliées après le décès de

Poquelin pour enfin faire jaillir la vérité ?

Poésie et Mathématiques ...

Pelletier Dumans - Stendhal - Paul Valéry - Queneau - Roubaud –

Franck Lozac'h -

Hugo, accessit de Physique au Concours général -

Charles Cros, inventeur.

Giacomo Casanova Démonstration géométrique de la duplication du

cube

*

Jacques Delille. L'Histoire a défait son homme que l'on glorifiait comme

étant le Virgile français ...

Depuis les choses ont bien changé. Il est une incontestable erreur.

L'estimation du moment ...

970


*

Rimbaud est un mythe génial. Mais les grands poètes ne sont pas des

mythes. Ce qui fait que Rimbaud peut être considéré comme un grand

poète. Ses poèmes sont très originaux - à ce titre , on peut prétendre qu'il

est un grand poète.

*

XIXe siècle Melle Bistouri Le Spleen de Paris

XXI e siècle Hard Nurse Histoires érotiques Franck Lozac'h.

Choisissons.

Hugo n'a pas de textes ou de poèmes érotiques. Il était pourtant un grand

amant et avait des besoins sexuels importants.

Nulle trace de transfert ou de sublimation vers l'écrit. Etonnant.

Car c'est une tradition dans la Littérature de composer au moins un texte

érotique. Ala même enseigne, tout peintre a au moins peint un nu dans sa

carrière à l'exception de Van Gogh.

*

Ma poésie c'est Ombres blanches, L'Internet, La numérisation, Le

971


sérieux, les applications.

Mais la poésie de soirées, de rencontres, de conversations, je ne parviens

pas pour l'instant à en trouver l'utilité.

*

D'autres plateformes ; les traductions ; le rafraîchissement des sites ; Les

inédits 40 000 feuillets ; La traduction automatique ;

Poeticus numerus

*

Jean-Claude Pinson CIPM Philosophie et poésie - A télécharger –

*

Jean-Marc Tennberg, jamais remplacé ...

*

La Couronne et Le Laurier, autre titre pour un recueil de jeunesse ...

972


*

Département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France

*

Avec Mallarmé et Rimbaud et Les Poètes américains des années 30, il

était possible de trouver un nouveau langage poétique qui se serait

apparenté à la poésie contemporaine d'après-guerre.

*

Brel disait avoir été dans l'obligation d'écrire cent chansons avant de

savoir en composer une. Ce qui est vrai. René Char avait rencontré le

même problème de formation. Son œuvre démarre avec Les Matinaux.

Les premiers poèmes de Rimbaud sont des poèmes de réglages. Puis le

génie ... etc.

*

Gallimard est passé à côté de La Poésie contemporaine. Ils se sont

trompés grave. (...)

973


*

9287 poèmes répertoriés.

+ Po 2013 = 50

+ Po 2014 = 50

+ La Manne = 20

+ Anatoles 50-80 ?

+ Bécaud 16 ~ 9 500 ...

*

Dire des poèmes de Verlaine - Une grande dame - Green - etc.

*

Œuvre

Vais-je enregistrer des poèmes d'Anne-Marie Albiach ?

*

Ecrire - nouvelle définition - se hâter lentement - dandysme cérébral -

plaire au lecteur qui avance doucement –

974


*

Arthur Rimbaud, était-il grand poète à 17 ans ?

Daniel était-il grand prophète à 14,5 ans ?

Jerry Lee Lewis New Orleans Boogie 17 ans.

Et Jésus parmi les Docteurs prophète de lui-même …

*

La poésie expérimentale ne cesse de croître. Sa volonté de génie est sa

constance de progression au-delà de l’interdit, au-delà de l’utile. Elle ne

veut qu’avancer. Elle doit parvenir à trouver des concepts nouveaux et

des situations de langages inédites.

*

Hugo était un grand amoureux pourtant jamais dans ses poésies il ne

parle de la femme - très rarement. Dans ses romans, il n’y a pas de

scènes érotiques tandis que Flaubert et Stendhal ont dépeint les passions

sentimentales.

2 février 2015

*

975


A Ombres blanches. Ai acheté Bénazet. Articuler.

La Poésie contemporaine-extrême existera encore dans dix ans. Il

s’agit de pénétrations, d’évolutions de langage.

Certains avancent dans le dédale souterrain.

Ils avancent sachant que la lumière fera défaut, les réserves en

nourritures également. Ils avancent alors que leurs forcent s’épuisent.

Ils vont vers la mort et implorent d’être sauvés.

*

Paul Valéry n’a que fort peu analysé Le Divertissement.

Cette thématique ne l’intéressait peut-être pas …

*

Juifs :

Grands poètes ? Grands musiciens ? Grands philosophes ? Grands

peintres ?

*

Cocteau - Chapelle Saint-Blaise des Simples - Milly la Forêt

Décoration …

*

976


Ce qui caractérise également la poésie contemporaine, c’est son manque

de beauté. La qualité du langage y est absente. Seules demeurent des

combinaisons de techniques audacieuses.

Si la poésie post-surréaliste avait utilisé les poètes américains des années

30 et Stéphane Mallarmé, le langage eut été semblablement le même,

mais orné de la technique du Parnasse il eut été plus agréable à lire et à

comprendre.

*

Baudelaire n’est pas entré dans des manufactures. Verhaeren, si. Dans

des usines. Qu’en aurait-il fait ?

Baudelaire écrit des poèmes remarquables sans brouillons ni ratures.

C’est peut-être la marque du génie.

*

Ce qui caractérise la poésie de l’après-guerre, c’est son athéisme. Seuls

Cocteau, Marie Noël, Pierre Jean-Jouve et Claudel croient.

Le reste pensant ne croit pas …

*

1828 La légende la none

VH Grand poète à 26 ans ?

*

977


Jean-Claude Renard - Andrée Chédid - leurs renommées s’éloignent

petit à petit comme des cercles concentriques sur l’eau. L’éloignement

représentant le Temps.

*

A Arthur

FL : - Regrettes-tu tes déplacements ?

*

La poésie, c’est élaborer du langage qui sera vrai dans 150 ans.

*

Maison de la poésie à Paris, Rennes, Annecy, Nantes.

*

AR

Force créatrice pure, virginale, insolente.

A mis de l’acide phosphorique dans le verre de Forain.

Guy Charles Cros : « Mon père a logé Rimbaud dans son laboratoire., et

Rimbaud a cassé toutes les fioles des produits chimiques.

Mon oncle Antoine Cros l’a logé chez lui. Il avait

des médailles en terre cuite - de belles choses. Rimbaud écrivait le mot

de Cambronne sur tous les médaillons au dos, au crayon.

978


Il a été accueilli par Théodore de Banville. Il était

couvert de poux. Il s’est amusé à mettre des poux dans le lit de Madame

de Banville. »

Il a poursuivi Cajarc avec un couteau à l’âge de

16 ans parce que celui-ci faisait de mauvais vers.

Delahaye, ami d’enfance.

Les veilleurs (125 hexamètres) La chasse

spirituelle poèmes non-accrédités par Rimbaud.

*

Un savoir évident se montra à lui sans brouillard. René Char Le

nu perdu

*

Après 72, il aurait été corrigé par Verlaine. AR

*

AR

Paterne Berrichon épouse Isabelle Rimbaud.

Rimbaud demande que l’on lui envoie des ouvrages techniques de

charpentier, de maçonnerie etc. Ce sont 70 ouvrages qui lui seront

expédiés. Le musée de Charleville a reconstitué en se basant sur sa

correspondance les ouvrages reçus.

979


Il a également demandé qu’on lui fasse parvenir tout un ensemble lui

permettant de réaliser et de développer des photos. L’affaire ne sera

guère fameuse.

*

Lautréamont - Chef-d’œuvre du Romantisme noir

A-t-il été analysé par Freud ?

Percée géniale du subconscient, sadisme primitif de l’enfance,

cauchemars, rêves, obsession, ressentiments.

Lucidité

Œuvre déconcertante, originale, neuve.

Ces quelques remarques ont été saisies dans une émission animée par

Julien Gracq sur France culture.

*

Je ne suis après tout qu’un Homo poeticus numerus

*

Prix mondial Cino Del Duca

*

Valade parlant de Rimbaud : « - C’est un môme qui vous fascine et qui

vous terrifie, plein de puissance et de corruption. »

*

Racine

Comment faire Esther ou Athalie ? Le reste ne compte vraiment pas.

980


*

Humour

- Et toi, Franck, tu préfères La Médaille Fields ou Le Prix Nobel de

Littérature ?

- Les Deux ! Galois et Rimbaud sur l’œuvre de jeunesse …

*

… Stratégie poétique – ne pas se tromper, ne pas naviguer dans l’erreur.

*

Je vois trois groupes importants concernant l’activité littéraire

-1- Lire, écrire, construire, se former, transmettre

-2- Bibliothèques, Expositions, librairies

-3- Rencontres, amitiés, salons, éditeurs

Le troisième cercle ne m’a que fort peu intéressé. J’avais tant de travail à

accomplir !

*

Florilège Le Grand Livre des Sonnets Mille poèmes en prose La

pute La Genèse L’Exode Les Psaumes Eléments de réflexion

Eléments biographiques Marie de Magdala sont présents sur la toile en

livre entier.

*

Arthur Adanov

*

981


Le problème n’est pas d’ajouter sur Rimbaud, il est d’ajouter sur Led

Zeppelin.

*

Lettre de suicide de Baudelaire

*

La Bibliothèque africaine de Rimbaud reconstituée au Musée à

Charleville.

*

Paul Valéry

Faussaire de lui-même. Besoins financiers. Refait ses poèmes. Vend de

faux manuscrits de lui-même. Côtoyait des gens au-dessus de son niveau.

*

Catherine Pozzi Paul Valéry, leur liaison durera 8 ans.

*

L’édition numérique permet de supprimer l’éditeur, le diffuseur,

l’imprimeur, le libraire.

Le relationnel, les salons et les lectures commencent à être dépassés.

En revanche, le développement des réseaux tel Facebook ou Twitter

s’avère aujourd’hui considérable.

*

Léonie Biard, maîtresse de Victor Hugo.

982


*

Que pourrait bien penser Rimbaud de l’œuvre de Lautréamont ? De

Galois ?

*

Esther Tellermann

Est-ce qu’un maniérisme littéraire ne consiste pas à cacher un fond

poétique ?

N’est-ce pas de la fausse noblesse de littérature ?

(Je ne vois pas pourquoi j’ai pu écrire cela la concernant)

*

Version Papier Version Internet

Editeur sécateur Aucune censure

Diffuseur

Aucun coût

Libraire

Aucun coût

Imprimeur

Aucun coût

Durée de l’ouvrage Temps illimité

Un ou deux ans

Nulle modification Edition très souple, modifiable à souhait

n’est possible

Coût : entre 300 et 2 000 euros

Aucun coût

983


On apprécie l’immense écart qui sépare l’édition papier et l’édition

électronique.

*

Boutade

- Quoi la poésie ? C’est très joli !

- Surtout qu’entre le trouvère et le troubadour, il y a le trou du cul.

(A dire avec l’accent d’Audiard)

*

La Poésie, ce sont les semences. La Philosophie, c’est la charrue.

Pour quelles récoltes ? Quelle abondance ?

*

Robert Musil a un journal

Canetti ---) Romancier

Georges Steiner Blanchot Barthes

Lyothard ---) Philosophe américain

Héraclite

984


« La marche pour René Char, c’est le mouvement même de la

pensée. »

« Poésie et Philosophie deviennent synonymes. »

Musique : Art des fiançailles perpétuelles.

168 philosophes cités par Borgès.

*

La collection italienne I Meridiani serait un peu l’équivalent de

la prestigieuse Bibliothèque de La Pléiade.

La Maison d’édition allemande Shirkamp correspondrait quant à

elle à Gallimard.

*

C’est vrai : tout peut s’en retourner au Néant. Le résultat

poétique peut ne jamais être validé. Mais que faire ? Comment expliquer

à Autrui son potentiel, son niveau ou encore la qualité de son œuvre ?

Est-ce le prix de la vie ? - L’offre immense et la faible

reconnaissance ?

Denis Roche est mort. Qui s’en souvient ?

Andrée Chédid, également. Qui ?

Michel Tournier ! Yves Bonnefoy !

Ils étaient. Ils ne sont plus.

*

985


C’est une sacrée chance de parvenir à passer à la Postérité. Il ne

s’agit pas d’œuvre ni de résultats littéraires. Non. Il faut y intégrer Le

don de plaire posthume.

C’est un peu le spermatozoïde qui frappe contre la paroi de

l’ouvrage qui enfin s’ouvre et le laisse passer. Et la danse sexuelle des

autres spermatozoïdes se réduit à Néant.

Tant de livres ! Tant d’auteurs ! Et qui sera ? Qui ?

*

Apollonie Sabatier by Auguste Clésinger as woman, bitten by a

Snacke 1847

*

Nous ne sommes jamais assez poète - Esther Tellermann

C’est un recueil ou un essai sur la poésie. Je lui aurais préféré ces

autres titres.

Poetry Attitude

L’esprit de La Poésie

La Poésie : toujours et encore

La révolte des poètes

*

Ce que l’on peut craindre en poésie, c’est de côtoyer des poètes

mineurs quand La Pléiade vous est entièrement ouverte.

Et le temps littéraire est court, comme la vie d’ailleurs. Et se

coiffer d’une collection d’auteurs insignifiants n’a que peu de sens.

986


tromper ?

Comment agir ? Comment posséder la certitude de ne pas se

Il faut agir en soi, et se nourrir de l’excellence d’Autrui.

*

Date de naissances

Buchner 1813 Lautréamont 1846 Rimbaud 1854 Sainte-

Thérèse 1873

Trackl 1887 Radiguet 1903 Sagan 1935 Lozac’h 1958

Floran Zeller, le Radiguet d’aujourd’hui

*

Eros

Gamiani Alfred de Musset - à lire ou à relire

Orgies soldatesques Renée Vivien Poèmes 1901-1910

*

Je me suis réjouis que Le Prix Nobel de Littérature ait été décerné à Bob

Dylan. C’est également reconnaître l’importance de la poésie chantée

dans la culture populaire. C’est comprendre le poids énorme de la pensée

véhiculée par les supports de l’interprétation et de la musique.

Car les chanteurs écrivent en octosyllabes ou en alexandrins. Certains

codent leurs textes. Tous sont dans l’obligation d’offrir au vers une rime.

987


Le XXe siècle a connu un essor considérable de l’Industrie musicale, et

cela dans le monde entier. Des inventions - le microsillon, le micro, la

radio, la chaîne HI FI, la télévision, la presse spécialisée - ont participé

de façon active au développement de ce genre musical nouveau.

*

Peut-on réellement convertir un Poète en Philosophe ?

Un poète en musicien, certes.

Un poète en peintre, oui.

Mais un poète en philosophe, est-ce possible ?

*

Goethe : « C’est vrai que j’ai fait aussi l’amour avec des garçons, mais je

leur préférais les filles, car quand elles me lassaient en tant que filles, je

pouvais encore m’en servir en tant que garçons. »

Christine Vulpins

*

Salle des mariages de Menton, décoration Jean Cocteau.

*

A OB lundi 14 novembre 2016.

Je n’ai pas pu trouver le moindre auteur pour me faire avancer dans ma

Poétique. Suis-je las d’écrire ? Ne puis-je inventer de nouvelles

solutions ?

Il faut peut-être s’en retourner vers les auteurs d’autrefois - Zanzotto, du

Bouchet, Mario Luzi, Octavio Paz ? !

988


J’en suis à 9 350 poèmes, et ma cervelle se fatigue… se fatigue …Je

crois toutefois à une sorte d’essoufflement dans L’Extrême

contemporain. Les solutions offertes semblent plus faibles et de moindre

efficacité.

Mes ouvrages(Quelques-uns), mes échantillons sont proposés sur des

plateformes numériques. Je crois comme un insensé que l’avenir sera

également numérique. Je crois encore …

J’éprouve encore de très grandes difficultés à côtoyer les auteurs de ma

génération. Ces jours-ci, à Montauban, se déroule un festival littéraire.

J’ai beau consulter et consulter encore le catalogue des Animations, - je

ne puis trouver quelconque activité susceptible de m’intéresser.

Deux cents ou trois cents mille poètes cohabitent aujourd’hui en France

sur le territoire. Seuls deux ou trois parviendront à passer à la postérité.

Comment les déterminer ? Comment les reconnaître ? Et le tout s’en

retournera à son sinistre néant.

Je viens d’achever le premier recueil Les soupirs de la chair - c’est

encore une anthologie poétique Un second tome est en préparation.

J’ignore si je parviendrai à aller jusqu’à son point final. Les contenus me

semblent en réel décalage avec le tome premier.

Je lis l’œuvre érotique de Pierre Louÿs. Le tout est surprenant et bien

entrain. C’est très XIXe siècle moins l’intelligence de Sacher Masoch

avec La Vénus à la fourrure ou Les batteuses d’hommes.

989


Nul n’a pu trouver une nouvelle sexualité depuis de Sade et Sacher

Masoch. Quoique le BDSM pourrait être une solution évolutive.

Nous avons tous été étonnés par l’élection de Donald Tromp à la

présidence américaine. Nous pensions que la candidate démocrate allait

passer sans la moindre difficulté. Nous ignorons tout de sa capacité à

agir et à gouverner. Moins encore de son aptitude à proposer une

politique étrangère cohérente.

*

Lettre de Paul Valéry à Jean Voilier

Je déborde. Tu ne peux pas imaginer tout ce qui m’étouffe de tendresse

dans ces retours. Rien n’est déchirant comme le passage de la lourde

machine devant la petite bergerie jaunisse. Il fait si doucement beau, et

s’en aller…

Aujourd’hui, très spécialement ému je me suis senti d’une absurde

jeunesse. Ne ris, ne souris pas… Je te le défends?

Mais quel avantage que de ne pas se voir, et qui permet de ne plus savoir

que l’on est ce que l’on est…

Je me demande avec inquiétude si je deviens idiot. Mais tant pis, tant

mieux. AMOR est un élixir extraordinaire. Je te bois, ma beauté.

Et je t’attrape de l’autre côté. Tous les côtés sont bons, mon doux

cochon de lait…

990


*

La Pléiade peut se targuer de posséder une soixantaine de grands poètes

français. A l’International, le nombre serait multiplié par 20. Soient 1200

grands poètes.

Ce qui signifie que la discipline est incontrôlable. Mais ouvrir 1 200

poètes, c’est toutefois possible. J’ai essentiellement craint de perdre un

Mario Luigi ou un Paul Celan CAD des littéraires indispensables à ma

formation et à mes applications d’écriture.

*

Les années 78-79 ont été des années de défi intellectuel. La question qui

sans cesse agitait mon esprit était la suivante : « Comment sont-ils

parvenus à obtenir ce résultat ? » Et je pensais à Rimbaud, à Radiguet et

à Lautréamont. Une seconde question corolaire à la première se posait

également : « Que puis-je espérer obtenir face à ces génies de la

littérature française ? »

Le challenge était ambitieux. Mais à ce jour 76 ouvrages ont été écrits

sur la période 20-24 ans.

*

Le relationnel poétique m’a toujours paru de faible visée.

Je lui préférais les lectures et les applications d’écriture.

Voir Autrui ne me semblait d’aucun intérêt quelconque.

*

991


Autres contemporains

Vadim Kosovoz Jean-Pierre Lemaire Christian Pringent Dupin -

Gravir

Jean-Faye Juan Dave

*

SM

Qu’entendait Stéphane concernant « Le livre » ? - Une sorte d’idéal de

perfection impossible à atteindre ? Que voulait-il y mettre ? Quels

contenus ?

*

Comment avec un cerveau de 58 ans peut-on trouver des solutions

poétiques nouvelles ?

Que puis-je aujourd’hui espérer inventer ?

*

Rimbaud remporte le premier prix de Latin du Concours général à 15 ans

en 1869.

Baudelaire également.

*

Y a-t-il des littéraires qui se soient intéressés à la Mathématique ?

Roubaud, Valéry, Queneau. Dans son journal Choses vues, Victor Hugo

note toutes les découvertes ou progrès scientifiques. Il a obtenu un

accessit de Physique au Concours général.

*

992


Racine, orphelin. Se brouille avec Corneille.

*

Bob Perelman - Isodore Isou -

Zanzotto Surimpressiosns - Vocatif

Benoite Groult

Roger Gilbert-Leconte

*

Les Géorgiques de Delille, - plus un travail d’adaptation qu’une

traduction scrupuleuse.

La rime interdisait une traduction exacte.

C’est toutefois un tour de force difficile mais très éloigné du texte initial.

*

J’ouvre Les ombres errantes de Pascal Quignard. J’estime que c’est un

ouvrage qui peut être remarqué mais il ne mérite en rien Le Goncourt ni

par sa forme ni par son fond.

L’ouvrage s’est vendu à 80 000 exemplaires. (Généralement le prix

attient 350 000 ventes). Mais le public essentiellement constitué de

personnes lisant le roman a été déstabilisé par le choix du jury.

*

Primitifs 5192

HF 1009 - GS 1347 - Moût 704 - Manus 989 - Croît 571 - Parf 478 -

Nombre de variantes dans mes six premiers recueils de poésie.

*

993


Pour produire une nouvelle poésie, j’aurai pu exploiter Mallarmé et les

Objectivistes américains. Ou encore Les illuminations de Rimbaud

couplé à l’Apocalypse de Jean. C’eût pu créer des images folles et

nouvelles.

J’avais envisagé en 79 de produire un personnage représentant l’allégorie

du printemps tout en utilisant Le cid de Corneille et les Chants de

Maldoror de Lautréamont.

J’ai trouvé la poésie du non-sens qui permettait de combiner des images

totalement inconnues. Le moteur de la phrase, sa grammaire, permettant

de faire passer ces solutions audacieuses.

*

994


FRANCK LOZAC'H

QUESTIONS DE RELIGION

995


AVANT-PROPOS

Cette réflexion sur la religion est composée d’un ensemble de

textes hétéroclite s’étalant sur une période de vingt ans.

Je souhaite que l’ensemble ne paraisse pas totalement inégal ou

incohérent, mais que le lecteur puisse accompagner son effort avec des

tentatives de spéculations dans une analyse contradictoire.

Cet ensemble en vrac rappelle parfois l’étrange agencement des

Cahiers de Paul Valéry dont les fragments sont reliés les uns aux autres

par une trame thématique et chronologique.

Là s’arrête évidemment la comparaison. Je ne saurais prétendre

avec ces quelques endroits de réflexion élémentaire accéder à la

pénétration et à l’intelligence supérieure de cet écrivain.

Franck Lozac’h

996


Descendance

Jo 78/79

Adam + Eve: Caïn + Abel + Seth

Seth : Enosh - Enosh : Quenân

Quenân : Mahalaleel - Mahalaleel : Yered

Yered : Herok : Henosh : Mathusaleem

Mathusaleem : Lamek - Lamek : Noé

Noé : Sem - Sem : Arpakshad

Arpakshad : Shélah. Shélah : Eber

Eber : Peleg - Peleg : Réu

Réu : Serug - Serug : Nahor

Nahor : Terah - Terah : Abraham

Abraham : Isaac + Ismaël (avec la servante)

Isaac : Esaü et Jacob = Israël.

Moïse : (Sauvé des eaux) libéra son peuple des mains de pharaon

(avec écartement de la mer Rouge).

Josué : (Les remparts de Jérico) (Une génération après Moïse).

Sanson et Dalila (Il périt avec les Philistins dans leur temple)

997


*

l'homme.

La connaissance de Dieu est l'unique but vers lequel doit tendre

Mystère de la création.

Moi

Le reste est gaspillage donc inutilités. Un dialogue entre Dieu et

998


Le mystique

Jo 80

J’ignorais qu’un grand mystique se cachait en moi.

Quatre prières quotidiennes à heures fixes.

genoux !

À quarante ans, je passerai le plus clair de mon temps sur les

Réincarnation

Si les hommes s’en référaient à Dieu, au principe de la

réincarnation et de la purification peut-être comprendraient-ils un peu

mieux le mystère de la naissance.

L’âme revit, et l’âme existe déjà. La femme conçoit le corps, mais

Dieu crée l’âme.

uniquement.

La fortune de la naissance est un bien donné à l’homme par Dieu

3 mars 1980

999


Mystique, couard, douleurs

Il vaut mieux ne pas avoir la conscience de Dieu et du Christ

plutôt que d’être un mystique persécuté. La souffrance est toujours

détestable même si elle assure une bonne place “ au paradis par

l’épreuve de la purification ”.

24 avril 1980

Apparition de la Vierge

Je note le passage d’un rêve à caractère mystique. Je suis dans une

chambre minuscule (deux mètres sur trois). Une femme apparaît. C’est

une sœur ou une mère. Son apparition prouve qu’elle vient de l’au-delà.

Elle tient dans la main gauche un bougeoir avec une bougie, dans l’autre

un livre. La mèche de la bougie n’est pas enflammée. Par son pouvoir

mystique, elle allume la bougie ce qui signifie : “ Si tu t’instruis dans

mon livre, tu seras éclairé. ” Elle pose les deux accessoires sur la table

de chevet, se dirige vers la porte, et à un mètre de celle-ci disparaît. Fin

du rêve.

28 mai 1980

1000


Réincarnation

“ Mourir pauvre pour obtenir son paradis. ” Voilà la plus sotte des

affirmations qu’il m’ait été permis d’entendre jusqu’à ce jour.

70 % des catholiques ignorent qu’il leur sera indispensable de

renaître. La réincarnation est nécessaire du moins pour se purifier. Tous

ces pauvres gens qui espèrent en avoir fini avec leurs souffrances,

comme je les plains ! La plupart d’entre eux seront séparés de leurs

amis, de leur famille et recommenceront une autre vie ailleurs.

4 juin 1980

*

Laissez venir à moi les petits esprits.

Lecture

Achevé l’Évangile selon saint Matthieu.

La transfiguration est aussi de l’imagination poétique sublimée.

(Très difficile à saisir - moi seul puis me comprendre.)

1001


Hugo - esprits frappeurs :

Cette nuit, je me suis réveillé. J’avais dans l’oreille, tout près de

moi, de sourds frappements à mon chevet. C’étaient des coups lents et

réguliers. Cela a duré un quart d’heure. J’écoutais. Cela ne

discontinuait pas. J’ai prié. Cela a cessé.

J’ai dit : “ Si c’est toi, ma fille, ou toi, mon fils, frappe deux

coups ”. Au bout de dix minutes environ, deux coups ont été frappés ...

J’ai dit toujours mentalement : “ Est-ce un conseil que tu m’apportes ?

Dois-je quitter Paris ? Si je dois partir frappe trois coups ”. J’ai écouté.

Silence. Plus de réponse.

Réflexions

À chaque instant, je suis prêt à mourir et me détacherais de ce

monde matérialiste sans remords aucun. Mais plaise à Dieu que je ne

souffre pas. Le pleutre est en moi qui craint la douleur.

1002


ABC chrétien

Prends ton mal en patience et résigne-toi à aimer ton Dieu avec

toute la foi qui se dégage de ton coeur.

Le fils du maître est battu. Mais après le décès de son père, il sera

maître à son tour. Ceux qui lui donnaient violence s’agenouilleront et

s’inclineront devant sa puissance.

*

L’adultère, au vingtième siècle est le péché le plus risible du

Christianisme.

Dieu me hait.

*

Prières

Je salue ton courage, ton abnégation et ta foi en Dieu.

Justice.

Plus qu’hier encore, j’ai besoin d’aimer Dieu, sa Puissance et sa

1003


Ne jamais désespérer. Oublier sa vie.

Je n’ai même plus la force de prier Dieu.

Et délivre-nous du Mal !

Amen.

Fatalité

“Aide-toi et le Ciel t’aidera.”

Je me suis aidé, le ciel ne m’a jamais aidé.

Mais je préfère ne rien devoir à personne.

Conte biblique

Je doute - donc je ne concevrai aucun monde - pensait Dieu.

Folie

L’homme qui avait rendu Dieu incroyant.

système.

L’homme qui avait démontré à Dieu ses erreurs, l’erreur de son

1004


Dieu s’incline et lui remet tous ses pouvoirs.

Fusée

Il y a un cannibalisme assez choquant pour l’homme civilisé dans

le mysticisme chrétien. (Le sang et le pain, la chair et le corps).

Je lui préférerais celui qui me touche est sauvé - Porter la croix.

Boire le sang du Christ, manger le corps d’un Dieu (?)

Que les femmes s’accouplent à mon image, elles enfanteront des

progénitures purifiées !

Utiliser les fonctions du corps (manger, boire) pour glorifier un

Dieu. Il y a une contradiction entre le corps qui est périssable et l’âme

qui est immortelle (but de la venue du Christ sur la terre - la

Résurrection)

La messe dominicale : la cantine spirituelle

Samedi 29 mars 1980

1005


Le mouvement

Le génie de Dieu c’est d’obliger de qui il a créé à travailler, à

vivre, à agir, à se reproduire, sans oublier les interactions entre les

hommes, les choses et la nature.

Rajout avril 97

Jean XXIII lors de son intronisation se retrouve sur la place St

Pierre et il croit voir une foule gigantesque. Avec les lumières et les

contre lumières, il ne voit rien qu’un troupeau glauque de monde.

À cet instant, il entend une voix divine lui dire : “ Si tu ne te fais

pas humble, tu seras aveugle, et tu ne verras point. ”

*

C’est dans la patience et la foi que je retrouverai le chemin qui me

mènera au sauveur ! C’est dans l’abnégation de ma vie, [je la donne à la

Mort], que je me rapprocherai de Dieu.

Ces paroles ne sont pas proférées par la bouche d’un croyant,

elles découlent d’un raisonnement abstrait ou métaphysique.

1006


Après tout ne suis-je pas qu’une larve de poète, un insignifiant

d’homme qui subit la loi de son maître ? Qui obéit au zèle de son

supérieur ! Que m’importe de gâcher cette vie, si elle m’assure le repos

de l’esprit pour l’éternité ! Je ne puis que m’incliner, et me dire que

Dieu a toujours raison même si comme ce soir il m’arrache des sanglots

et des pleurs qui rouleraient sur la feuille de papier si je ne les essuyais.

Mon infortune est d’être mystique. Je pense en veuf, en poète qui

refuse la douleur.

*

La fantastique publicité du Christ - des mirages pour rassembler,

pour unir. De l’inquiétude, du conte, de l’Espoir. Un sacré magicien

celui-là ! De l’eau transformée en vin.

Que est l’homme (?) le plus populaire au monde ? Par bleu ! C’est

le Christ !

Dutour a eu la révélation divine tandis qu’il était dans une église

(Pour quelles raisons était-il rentré dans la maison de Dieu, je

l’ignore.).Il ne parvenait pas à achever son bouquin (Les taxis de la

Marne, je crois) et Dieu lui a dicté la fin de son volume. C’est pourquoi

il a écrit dans Carnet d’un émigré.

1007


Si Dieu n’existe pas, je n’écris plus une ligne. Je suppose qu’il a

reçu de Dieu un faisceau d’amour. On remarquera que la force divine ne

se manifeste pas toujours aux plus croyants. Dieu est insondable, et

personne ne pourra expliquer pourquoi il a choisi tel élu plutôt que tel

mystique. Toujours est-il que Dutour est un génie littéraire.

*

Je pense encore à Claudel. Le grand poète a écrit dans un de ces

poèmes que Dieu l’avait appelé par son nom : Claudel ! Claudel !

M’entends-tu ? (Je raconte l’anecdote de mémoire, et mes sources sont

évidemment inexactes, mais l’idée y est respectée.)

Parfois, je croise dans les rues de Montauban de pauvres vieux

curés portant encore la soutane, ou des religieuses aux cheveux blancs.

Et je pense : ces êtres qui se sont dévoués pour l’amour de Dieu, ne sont

que des petits serviteurs de la Force Divine. Ils croient de toute leur âme,

ils ont sacrifié leur vie et jamais ils n’ont été éclairés par le Père Éternel.

1008


André Gide

9 janvier 1933

Journal

Oui, ce sont des raisons sentimentales qui me font m’efforcer de

trouver un terrain de conciliation, d’accord possible, entre le

Christianisme et le Communisme. Mais je ne vois que trop hélas !

comment et pourquoi le capitalisme et le catholicisme ont liée partie et

tout l’avantage que le capitalisme peut trouver dans une religion qui

enseigne à celui que la société frappe sur la joue droite, à tendre la

gauche ; qui engourdit l’opprimé et le berce d’espoirs d’outre-tombe,

transporte la “récompense” sur le plan mystique et abandonne aux

oppresseurs un triomphe qu’elle persuade à l’opprimé n’être

qu’illusoire. Comment ne profiterait-il pas du catholicisme celui qui sait

que Christ dit : “Heureux ceux qui pleurent” et comment “Ceux qui

pleurent” n’accepteraient-ils pas de se soumettre, s’ils se laissent

persuadé que “Les derniers seront les premiers”. À eux le royaume de

Dieu ; les possédant le leur laissent, s’il est bien entendu que ceux qui

pleurent laissent aux possédants le royaume de cette terre. Tout est donc

ainsi pour le mieux et personne n’a plus à se plaindre. Le Christ reste

du côté des pauvres, c’est entendu ; les riches le leur laissent pour

compte. Pour un peu, les pauvres leur diraient merci. Ils savent qu’ils

1009


ont “la bonne part”. Et sans doute le Christ n’a pas voulu cela. De son

temps la question sociale ne pouvait être posée. Répondant à une

question spécieuse, il a dit : “Rendez à César ...”. On a tant rendu à

César qu’il n’y en a plus que pour lui. Mais les pauvres savent que tout

ce qu’ils cèdent en ce bas monde leur sera “rendu plus tard au

centuple”. On n’imagine pas meilleur placement !

Et les riches trouvent encore le moyen de se concilier le Christ

(ou de se réconcilier avec lui) en se piquant d’être “ charitables ”. Car

ils ont tout de même de la bonté, ce qui leur permettra, espèrent-ils, tout

en conservant “ ici-bas ” tous les avantages, de ne se laisser déposséder

point de l’espoir de se trouver encore, après la mort, du bon côté.

J’ai pensé qu’il fallait recopier ce passage étonnant dans sa

conception, et plus étonnant encore par son sujet. Je ne ferai aucun

commentaire. Je risquerai de détruire la vibration qui se dégage de

l’ensemble du texte. Mais que les réflexions de Gide sont originales, et

que cette vision biaisée du sujet est propre à un homme dont l’optique

est hors du commun.

1010


*

Jo 81

Et l’homme dit à Dieu : j’ai soif de ton sang, Seigneur.

Saints et grands poètes

Depuis la mort du Christ on constate que la France a engendré

plus de saints que de grands poètes.

Il y a toutefois certainement davantage de grands artistes (tous les

arts réunis) que d’Hommes d’Église immortels.

Cette remarque me vient à l’esprit par rapprochement à la mort de

Marthe Robin.

Thêta - Cahiers

Valéry écrit au chapitre Têta (p 705 Pléiade).

Ni l’amour, ni la science, ni l’art n’existent pour le Christ.

(Ce qui est sensé pour la science et l’art)

Un peu plus haut :

1011


Absence remarquable de toute allusion à la vie intellectuelle.

D’autres raisonnements sont fort judicieux : (P 711).

Tout est économique en morale et les 2 colonnes du bilan - Mal et

bien, châtiment et récompense - opérations au comptant et à terme -

compensations - échanges - rachats.

La morale daterait-elle (dans sa figure traditionnelle et ses

symétries) d’après la comptabilité inventée ?

Du reste, les religions elles-mêmes sont une organisation

d’échange entre Dieu et hommes.

*

Trinité : Trois fois un font un

1012


Principes du christianisme - Maître - esclaves

A - Mon chien frétille du derrière. Brave toutou, bon toutou. Pour

ta récompense, pour avoir aimé ton maître, je vais te fouetter. M’aimestu

encore ? Le chien lui lèche la main. Tiens, prends voici une boîte de

sucre.

B - La mère de l’aveugle - Pourquoi mon fils a-t-il perdu la vue ?

Parce qu’il a péché ?

Christ : Non. Pour que je lui rendre la vue.

C’est l’histoire du magicien qui met un lapin dans un chapeau et

en ressort un lapin. La foule, bêtement, applaudit.

Interrogation

Dieu ? Qui est-ce ? ...

L’état premier

Que s’est-il passé ? Il y avait Dieu.

1013


L’espace nul.

Je suis un mouvement perpétuel et je m’ignore. Donc je ne peux

rien créer. L’insouciance éternelle. Idem : un homme dans un bloc de

glace.

Éternelle ? Pourquoi le temps existe-t-il ?

Il faut que je me place en dehors de l’univers. Les mouches

marchent pendant des heures sur les vitres et tâchent de trouver la sortie

comme la vitre semble transparente.

Un homme se dit la terre est plate. Il entreprend d’aller droit

devant lui. Après des années de route, il retourne à son point de départ.

Il n’y comprend rien.

*

L’accouplement sexuel rabaisse-t-il l’homme vers l’impur ? Il y a

nécessités à satisfaire ces besoins terrestres, et non pas vices à en jouir.

L’homme qui a soif, ou faim, est-il impur ? Absurdités du

principe chrétien.

1014


L’injustice, la souffrance etc. élèvent-elles l’homme vers Dieu ?

Seul, le mystique peut recevoir la douleur sans désirer la rendre.

De quoi suis-je coupable ?

Ce n’était pas un brin de paille, c’était un cil ... dans mon oeil.

Heureux le cœur pur, car il n’a jamais aimé, et trouvera mon Père.

*

L’insouciance du mystique. A expliquer - idée de non-doute.

*

La religion est par essence contre le progrès, car elle préconise

l’acceptation d’un état social. Elle prétend par son futur satisfaire aux

besoins de l’humain. Or si l’âme se détache du corps, principe de la

Mort, le besoin terrestre est inutile à satisfaire.

Il faut penser que les grands hommes qui ont fait avancer la

civilisation possédaient en eux-mêmes une partie du doute, d’incrédulité,

sinon le monde en serait à l’état passif, à l’état d’insouciance mystique !

1015


Interpréter

Il faut savoir interpréter les textes sacrés. L’histoire de Noé

assimilée au premier degré est impossible. Qui pourrait prétendre qu’il

fut possible à Noé de rassembler par couple toutes les espèces animales

vivant sur terre ? Aucun musée au monde ne serait apte à contenir dans

ses tiroirs ces dizaines de milliers d’insectes différents. De plus, il existe

certaines espèces qui habitent et habitent seulement sous certains climats

précis, qui ne se reproduisent qu’en certains lieux géographiques. A

l’époque de Noé, le Groenland, l’Amérique ou l’Asie étaient inconnus.

Ces animaux auraient été dans l’incapacité physique, même animés par

une force spirituelle d’entreprendre un si long voyage pour embarquer

sur l’Arche Sainte. Avec un raisonnement primaire, je dis que Noé aurait

été dans l’obligation de construire un bateau de plusieurs centaines de

mères pour engranger toute cette survivance. Mais à l’époque, les

navires n’étaient que de bois.

Physique et croyance

Celui qui croit en Dieu, ne peut prétendre que la vitesse de la

lumière soit la vitesse maxima dans l’univers. Pourquoi ? Parce qu’il

serait sot de croire que Dieu ne puisse accomplir la longueur de sa

1016


création qu’en plusieurs milliards d’années. Il doit pouvoir parcourir son

monde très rapidement.

Supposons le Président X comme étant le président de tous les

terriens. Par quel moyen peut-il se rendre sur tous les endroits de la

planète ? Einstein répondrait en utilisant le moyen de déplacement le

plus rapide, le cheval. Hélas aujourd’hui il y a l’invention du téléphone

qui lui permet d’être informé de tout ce qui se passe en n’importe quel

endroit du monde, à n’importe quel instant. De plus le cheval est

ridicule. La France a construit le supersonique Concorde.

L’utilité de la souffrance

Il y a cruauté sexuelle, satisfaction à créer le Mal. Je crois que

Dieu se trompe en élevant l’être qui a été battu. Car il juge en ce cas, le

Mal utile.

Le Mal

céleste.

C’est la constance dans la haine que j’admire chez le bourreau

1017


Si homme, tu possédais telle volonté, tu renverserais telle

montagne.

Vice, sadisme, jouissance à faire le Mal, compositions ignobles,

tortures sexuelles - quelle puissance satanique !

Et la bêtise alors ?

Le principe de justice

Le principe de justice est inadmissible car il sous-entend

l’injustice, la récupération, l’indemnisation etc ... Or cela est en

contradiction avec l’état de pureté - l’état divin.

La religion castratrice

Débilité sexuelle. Chacun espère, rêve de pénétrer sa prochaine, et

chacune désire, vampe discrètement son mâle. La faute en incombe au

principe chrétien, à cette morale chrétienne inadaptée à notre temps.

Le sexe et la religion

Aucune organisation sexuelle. Le sexe naturel bafoué ; péché de

la masse - d’où la prolifération de tous les vices. L’homme ne pense

qu’à foutre comme il est interdit de l’acte charnel.

1018


Pendant la Deuxième guerre, restriction de nourriture. Aujourd’hui

y a-t-il vols de pain, de fruits, de légumes dans cette société de

consommation ?

bête.

Le principe Judéo-chrétien. Le sexe est un péché. Faux, absurde,

Je prétends que le vice naît avec l’interdiction.

R

De la tolérance

Des horreurs terrestres

Du commerce de l’âme

Tout n’est que rachat, indemnisation etc ...

S’il y a indemnisation, c’est qu’il y a erreur, mauvais jugement.

Or Dieu prétend être infaillible.

Christ

Comment un homme qui se déguise en singe, peut-il être

considéré par les singes comme étant un homme ?

1019


Je pense au Christ. Mais il y a les miracles qui lui confèrent un

pouvoir divin. Preuve spirituelle.

Vie mystique

purification - Saint

+ martyre - souffrances brèves 2 jours

Hygiène de vie pendant 40 ans

- Pureté

- Hygiène de vie

- Souffrances sur la fin (Mort tragique)

Il y a beaucoup de saints

La certitude divine abolit le hasard

Si Dieu est, le hasard est aboli.

Pourquoi souffrirai-je puisque le Christ est venu ici-bas chasser le

péché du monde ?

1020


N’invoquez jamais la raison poétique pour torturer un innocent.

Seigneur, je te sais le maître de l’Univers, mais je puis concevoir

un système supérieur au tien où la violence et la torture seraient exclues.

Crise de vocation

Soumets-toi à mon traité ! Je t’imposerai la tolérance. Je te donne

la liberté d’agir selon mes ordres divins.

On appréciera la baisse des vocations ecclésiastiques. On croit de

moins en moins en Dieu. L’homme nie l’existence de l’au-delà et

préfère s’en référer à la Science qui satisfait ses besoins terrestres.

Si Dieu

Si Dieu existe, pourquoi ne s’est-il pas suffit à soi-même ?

Pourquoi a-t-il créé autrui ? Pourquoi l’Univers ?

N’admires-tu pas la création divine ?

1021


Grandeurs

1 Galaxie - 100 milliards d’étoiles.

Il y a cent milliards de galaxies dans l’univers.

Petitesse de l’homme, l’homme microbien !

et génie de Dieu - l’immensité divine !

J’eusse préféré l’invisible et son étrange au vice stupide de la

mort endiablée.

1022


Jo 82/83

*

Ne reproche pas au mystique de se nourrir d’invisible : c’est son

pain quotidien.

Réflexions

Car pour le chérir,

Nous en périssons.

- À Jésus-Christ.

Nul n’est génie en sa famille.

Le tutoiement n’y arrange rien. L’autorité hiérarchique non plus.

Punition, justice, vengeance, dû, indemnisation.

Il n’y a pas de pardon s’il y a punition.

Dieu est. Toute la question est de savoir pourquoi nous existons.

1023


(Pourquoi Dieu ne s’est-il pas suffit à soi-même ?)

L’ombre blanche est toujours sombre sous l’aile de Satan.

*

Principe divin.

Je te rends plus que ça ne t’a coûté.

D’où la bourgeoisie céleste

Aucun être ne se révolte,

Satisfait de la place que Dieu

Lui a pour toujours conférée.

Il s’agit encore de l’État égoïste,

Du moi sublimé en fonction

D’un moi qu’on espérait.

*

Subissez les conditions que l’on m’a imposées, il vous sera très

difficile d’obtenir mes résultats poétiques...

1024


Quel naïf pourrait prétendre que Dieu par son silence (qui se tait

consent) n’approuve pas la souffrance humaine ?

Réponse du crétin mystique : Les voix de Dieu sont

impénétrables.

*

Dans le principe Divin d’indemnisation, il y a le système de

corruptions des âmes : Que t’importent la torture et la souffrance

humaines, puisque tu jouis du bonheur céleste que je te procure.

La mathématique est à l’homme de science ce que la religion est

au croyant : Un principe absolu de vérité.

Le mystique jouit d’une expérience vécue qu’il ne peut renouveler

à l’instar du physicien ou du chimiste.

Religion

Christ a-t-il menti quand il a prétendu être le Fils de Dieu, seule

question que doit se poser l’athée.

1025


douter).

(Christ a-t-il existé ? De la référence historique, on ne peut

Foi

Qu’est-ce que la vie ? Le mouvement, peut-être.

“ Que m’importe qu’il souffre puisque je le soulagerais ”.

Interprétation humaine de l’acte Divin : comportement indifférent en

Alpha.

Si Dieu inflige de telles tortures aux innocents, à quelles

souffrances condamne-t-il les coupables ?

Les actes de foi

Jamais, en alpha, tu ne donneras raison au Mal. Ton devoir sera

de le détruire et de le réduire en cendres.

Poussière, il était, poussière il sera - pour l’éternité.

Tu ne frapperas pas l’innocent pour le récompenser. Tu chasseras

toujours le Mal en Alpha, en Oméga et pour l’éternité.

1026


Ton devoir sera de te manifester avec conscience pour tous, à tous

les hommes. Ainsi ils agiront selon ta volonté qui sera bonne.

*

Le sang, les torrents d’impurs ne seront car tu es puissant.

Tous te connaîtront, car tu te manifesteras à tous.

manifestes.

L’invisible, et les paraboles sont mortes, car tu existes et tu te

Tu ne planteras pas la graine de l’arbre du Mal, car l’homme est

impur, et tenterait de manger de son fruit. Tu n’infligeras pas à l’homme

la tentation du péché, car tu connais sa conséquence.

*

Le sang, les torrents d’impurs ne seront car tu es puissant.

Tous te connaîtront, car tu te manifesteras à tous.

1027


manifestes.

L’invisible, et les paraboles sont mortes, car tu existes et tu te

Tu ne planteras pas la graine de l’arbre du Mal, car l’homme est

impur, et tenterait de manger de son fruit. Tu n’infligeras pas à l’homme

la tentation du péché, car tu connais sa conséquence.

*

La fameuse question : “ Crois-tu en Dieu ? ” est absurde. On

demande à un être de répondre avec des lois arithmétiques à une raison

métaphysique. Et cela est incompatible.

Si Dieu est, le hasard est aboli.

Que penser d’un homme qui arrache les pattes d’une fourmi et

l’assoie sur un monticule de sucre ?

La constance de la torture engendre cet état second proche de la

vision mystique. Il y a un martyre silencieux appelant la présence

Divine.

1028


Tu m’as jeté dans un bain d’excréments, moi qui ne buvais que de

l’eau purifiée. Ton principe d’indemnisation te permet tous les excès,

Seigneur.

Dieu : je feins de te haïr, mais je t’aimerai plus encore.

Dieu : Si piètres violences et si grandes jouissances !

Conte Divin

Eudi, Dieu, Edui, Idue.

*

Au commencement, Dieu créa la femme. Il la féconda, par son

Esprit Saint, d’un couple de jumeaux. Cette femme était l’épouse de

Dieu, les enfants étaient les fils de Dieu.

Eudi aimait sa Force et le priait chaque jour. Elle le remerciait des

bienfaits de la terre, et le glorifiait pour l’ardeur de ses petits nés.

1029


“ Rends-moi grâce, Seigneur, et partage ma couche ! ” “ Je ne

puis te satisfaire, ô femme d’entre toutes les femmes. Ta postérité déjà

est assurée ! ”

Eudi, d’un geste naturel, donna son sein gauche à Edui, et offrit sa

tétine droite à Idue. Elle les berçait d’un amour profond, et les aimait

d’une ardeur redoublée.

Exterminer les Juifs

“ On doit de tous les Juifs exterminer la race. ” (Esther acte I,

scène III). Hitler aurait pu s’inspirer dans Racine, il s’est inspiré dans

Nietzsche.

Tu y gagneras au change. Principe Divin.

Misérable existence poétique, réalité médiocre par cette infortune

! Mais il la faut passer, s’appliquer à la vivre ! C’est un ordre, obéir à

Dieu !

1030


Arpèges

Si je crois en Dieu, je suis un fou. Car du moins j’accrédite la

torture en Alpha sur un innocent.

Il n’importe pas de jouir de la bonté, si pour se faire il faut subir

la souffrance.

La première des justices est de ne pas laisser s’accomplir

l’injustice.

Je torture mais j’indemnise : principe divin.

Le Milliardaire Éternel achète les âmes avec le Temps.

L’âme en feu.

(A mémoriser)

Lorsque je dis : Je crois en Dieu. Je pense : il a créé le meilleur

des systèmes. Qui peut prétendre à cette vérité ? Qui est apte à jurer sur

cette citation ?

*

Au Divin : je puis créer un système supérieur au tien. C’est ton

système moins ma torture.

Il faut s’en référer aux faits historiques et se remémorer l’autorité

étatique du roi soleil contre sa noblesse de cour. Celle-ci a été réduite à

1031


une sorte de soumission passive, interdite de s’exprimer et de contredire

la puissance du roi. Elle bénéficiait en contrepartie de larges sommes

données pour qu’elle se tût.

Le saint

L’épreuve infligée par ce Dieu est inaccessible au pouvoir

humain. La torture trop violente est horreur dans le cœur de l’homme.

Il faut croire, croire et être soumis pendant des années à la volonté

du Mal. Il faut ne pas désespérer et recevoir l’envoûtement comme désir

Divin pour un proche futur.

Qu’importe de hurler ses douleurs, de supplier l’injustice, si l’on

est innocent ! Qu’importe d’implorer toutes ses prières, d’invoquer la

mort des atrocités, si l’on est non coupable !

Il y a ce demain, ce paradis d’espoir. Mais il y a cette cicatrice,

marque d’injustice à jamais dans le corps.

*

1032


Saints et apôtres, prédicateurs et cardinaux ne cessent d’encenser

un Dieu dans la torture, dans l’horreur de la soumission. Ces purifiés ne

font que prétendre en une justice inaccessible aux humains. Prêcheurs,

hommes de charité, purifiés du corps et de l’âme veulent donner l’espoir

au torturé dans les supplices et les terreurs de la damnation !

Lecture de quelques pages du Coran. Ouvrage plus simple et plus

accessible à l’intelligence humaine.

La pensée biblique et la pensée musulmane se confondent : nous

ne croyons qu’en un seul Dieu et nous tâchons de faire le bien, et évitons

de faire le Mal.

(Note : Le Coran nie la divinité de Jésus).

Variations religieuses

“ - Vois comme j’ai été injuste avec toi, mais vois comme j’ai été

bon avec les autres. ” Paraboles du vigneron, dont je serai la victime.

Tout s’est accompli en ma défaveur.

Que ta sagesse serait parfois d’entendre la raison des humains !

Que ne pourrais-tu écouter parfois leurs plaintes et lamentations !

*

1033


Celui qui cherchera sera le grand savant, l’intelligence

monstrueuse. Il éprouvera toutes les jouissances et tous les maux.

C’est l’affirmation mystique de l’Arbre de la Connaissance.

Rétrogression

Le chien possède une âme qui a été punie, et qui a été soumise à

régresser. Il s’agit ici du principe de réincarnation chrétienne.

chien. ”

Cent fois, Dieu a dit : “ Tu n’es qu’un chien, retourne à l’état de

Notes

Vie mystique

+ martyre souffrances brèves 2 jours

purification - Saint

Hygiène de vie pendant 40 ans

1034


- Pureté Homme

- Hygiène de vie

- Souffrances sur la fin

(Mort tragique)

Il y a beaucoup de saints

1035


Idée de tableau

Eve sur le sol, jambes écartées, en position de femme ayant

expulsé son enfant. Adam debout, puissant et fort, sur la même ligne

qu’Eve, tenant un enfant dans sa main gauche. Tendu vers l’objectif,

Adam regarde avec satisfaction mêlée à de la violence contrôlée l’enfant

naissant. Eve a le sexe sanglant. Elle doit exprimer la fatigue et la

satisfaction. (Tu enfanteras dans la douleur). La main droite d’Adam est

sanglante. Il a aidé l’enfant à sortir. Son index se lève vers le ciel. “

C’est le Père qui a voulu notre union, cette fécondation ” (Voir l’index

de Léonard de Vinci). Titre : “ Le premier d’homme ”.

bébé

Adam

Index. Vénération vers Dieu.

Jambes écartées

Eve

Jambes écartées.

Jésus-Christ lave plus blanc

J’observe avec une certaine délectation le comportement des

chrétiens qui chaque dimanche matin vont purger leurs âmes dans la

1036


maison de Dieu. Ils se dirigent avec détermination dans le lieu du

repentir et en ressortent une heure plus tard en poursuivant leurs actions

mauvaises durant la semaine à venir.

*

Le Saint. (Raisonnement) : je sais Dieu ; les hommes me torturent

; demain, au ciel, je serai indemnisé. C’est de la bonne épargnedouleurs.

Plus je pardonne le comportement de l’humain, plus mon

élévation spirituelle est assurée.

Je suis le symbole de l’innocence. Ma souffrance a pour but

d’initier l’homme à la non-violence par sa propre conscience de

l’injustice accomplie sur ma personne.

Le saint. Apprentissage

Un état de tolérance supportant jusqu’ici son extrême la torture

infligée par l’horreur. Et toujours croire en Dieu malgré son abandon,

malgré sa volonté de laisser s’accomplir le Mal. C’est cela

l’envoûtement, la soumission à une force néfaste. Mais quel homme,

quelle âme mystique se satisferait encore du plaisir de la haine ? Qui

recevrait la souffrance pour devenir un martyre purifié ?

1037


*

L’homme le plus grand sera celui qui subissant le couteau du

Christ, infligé dans son corps, sera lui pardonner la violence prodiguée.

Le sublime de l’homme purifié sera d’être torturé par Dieu luimême,

et de pardonner à la Force unique le Mal infligé ; je ne te hais

point, Seigneur, d’avoir créé la torture sur ma personne.

1038


Jo 87

Jacob et Esaü

Jamais la naissance jumelaire n’a été glorifiée. Or elle double la joie de la

naissance. Et elle n’est pas si rare. Pourquoi ? (Droit d’aînesse ?)

La Mort, le Mal

Cruauté, vice, torture, souffrance, malignité, singerie,

condamnation, méchanceté, violence morale, destruction de

l’intelligence, destruction du don, interdiction d’agir, persécution,

intromission, haine, jouissance du mal, soumission, acharnement,

mensonge, transformation temporelle, inquisition, persécution.

Silence, résignation, volonté du mal, puissance de l’injustice,

oubli volontaire, acceptation, création artificielle de l’injustice, barbarie,

traîtrise, reniement, baiser de Judas, idée du mal, conception,

application, Dieu ?

1039


*

Il n’y a rien de plus sourd qu’un dieu qui ne veut pas entendre.

doute.

L’essence de la sagesse est la crainte de Dieu.

Il n’y aurait pas de crainte s’il n’y avait pas de méfiance, donc de

Si l’on doit craindre Dieu parce qu’il a la possibilité de faire le

Mal, c’est que l’homme ne le considère pas comme étant Force d’amour.

Il n’est pas qu’amour.

L’apprenti béatifié

Soeur, ma Sœur Jeanne,

Ne me sais-tu souffrir ?

C’est Bernadette, ta cousine !

1040


ABBA

Pourquoi Dieu ne s’est-il pas détruit ?

“Je” sera non. Je me détruis donc.

On peut tuer la vie.

Dieu peut se tuer.

Pourquoi a-t-il dit “oui ” à la vie ?

Dieu

V de la particule pour une rotation totale.

18 V 54 s

11 h 12 h V’ 30

12 h 1 h V’ = V’’

Luminosité 3 h = luminosité 9 h

lum 12 h 0

1041


lum 6 h maxi

DIEU

Du métier

Oui, c’est un dur métier que celui d’être saint !

On est soumis au Mal. On subit l’abstinence,

Dieu se cache de vous : la violence s’accomplit.

Intronisations anales, persécutions sexuelles,

Toutes les parties du corps sont hélas torturées

Il faut de l’invisible : cela n’est jamais su.

On vous traite de fou, la famille se tait.

Ce que voit le voyant, n’est jamais vu des autres

Ou trop de temps après : le Mal est déjà fait.

1042


Note biblique

Le roi d’Assur attaque la ville de Jérusalem. Nous sommes en

quatorzième année du roi Ezéchias.

Le roi d’Assur envoie le grand échanson avec un corps de troupe.

Ils s’installent sur le chemin de Foulon.

Trois hommes : - Elyaquim, Qhebna (le scribe) et Yoah, vont

discuter avec le grand échanson.

Il est en position de force : le grand échanson parle au nom de son

roi pour le roi Ezéchias.

Insignifiance

Je me pose cette question.

Une note p 108 du livre d’Isaïe par la Pléiade :

L’événement lui donnera raison lors de la campagne assyrienne de 701.

Donc Isaïe le prophète a eu raison.

1043


Mais quelle est la valeur de sa prophétie à l’échelle historique ?

Quelle comparaison avec le génocide Juif qui fit 6 millions de gens

gazés par les Nazis ?

1987.

Autant faire des prévisions sur le conflit Chadien, ce 13 juillet

Mais il y a l’Emmanuel !

C’est quand même décevant ! Un livre de code de vie semble plus

utilisable. (Salomon, le Siracide).

*

Ne plus avoir la force de prier Dieu, c’est souffrir.

Le désespoir du Saint.

La certitude de ses années d’injustice.

*

C’est transvaser le volume d’une jarre

1044


Dans une bouteille de vin ! Elle déborde.

De l’abondance des Bibles :

Comment pourraient-elles nuire à l’esprit éclairé ?

LA CRAINTE - Sagesse

humaine.

Épousez les thèses de l’athéisme, et conformez-vous à la morale

Soyez en paix avec vous-même :

Droiture, honnêteté, loyauté etc.

Car chercher Dieu,

C’est se soumettre à l’esclavage de la peur.

Ce n’est certainement pas un principe de vie terrestre.

N’oubliez jamais que Dieu est déraisonnable

Voyez l’immensité de l’Univers.

Rendez-vous compte du risque qu’il représente.

Si vous croyez être avec lui, vous subirez l’épreuve.

1045


Courage car violences.

Méfiez-vous de Dieu !

Si vous avez la certitude de son existence,

Baissez la tête. Ne parlez pas trop fort.

Instruisez-vous. Jouez petit, minuscule.

Que l’on ne vous voit pas.

Différentes références bibliques

Texte massorétique

Texte de Qumrân (1947 ?)

Les Septante

Targum

Vulgate

Hébreu

Grec

1046


Symmaque ?

Syr ?

Judéo araméen.

Codex alexandrinus

Les 3 grands onciaux :

Vaticanus, Sinaïticus, Alexandrinus

Théophanique

Prodromes

Aquila

Vulgate

Massorétique

Explications

Qumrân le texte Massorétique :

Textes hébreux.

DSIa

DSIa - ce sigle désigne l’un des manuscrits, mss d’Isaïe

découverte à Qumrân en 1947.

1047


DSIb ? Je suppose idem.

L’Ecclésiastique

Jésus, fils de Sirach - l’auteur.

Nombreux manuscrits découverts dans la Géniza (dépôt des livres

sacrés hors d’usage), de la synagogue du Vieux Claire.

livre.

Publié en 1931 - Il y a 1 090 versets sur 1 616 soient les 3/5 du

C’est une version grecque.

D’après l’édition des Septante de Rahlfs.

Jésus Josué nom très répandu, parmi les Juifs durant les siècles

précédant l’ère chrétienne.

132 av. J.C.

1048


Bible

La prostitution sur les hauts lieux et sous les arbres sacrés fait

partie des cultes idolâtriques.

L’incubation est un moyen pour entrer en communication avec les

Esprits des morts.

Variables

Jr ch11 v 15

Orty : Elle a commis la fourberie.

Jérusalem : Sa façon d’agir est fourberie !

TOB : Sa manière d’agir est pleine de finesse.

Pléiade : Elle a conçu de mauvais desseins ...

Versions d’un même passage. Et ils osent me dire qu’ils s’en

réfèrent à l’exactitude de l’Hébreu. C’est impossible. Ce sont des

versions.

1049


Contre l’avortement. Slogan - Idée

Sœur Térésa.

“ Le ventre d’une mère n’est pas un tombeau pour son enfant. ” :

Note biblique

Dans Jérémie trois faux prophètes.

28-1 Le prophète Hananya

29-21-23 Les prophètes Ahad, fils de Qsloya et

Cidqiyyahu, fils de Maaséya.

roi de Juda.

Dhorme mêle Ahad et Sédécias. Or Sédécias est le fils de Josias,

Une note d’Osty. “ Ces deux prophètes ne reparaissent nulle part. ”

Voire note de Dhorme p 336 - 21

Confirmation.

Jérémie

L’invasion venant du Nord 4 - 5

1050


Le jeune prophète lance un cri d’alarme. Immense exagération. 25

siècles se sont écoulés. Je n’entends pas, et je ne veux pas entendre la

multiréférence. En vérité, cette invasion des Scythes est ridicule, stupide

et insignifiante.

Quand je songe aux six millions de Juifs qui ont subi la plus

ignoble, la plus condamnable des ignominies humaines !

Nul prophète pour l’annoncer ! Et là : trois lances, deux cavaliers !

Commentaire. 32-12 Jé

J’ai volontairement évincé des passages qui me semblaient

surcharger le texte et en rendre la lecture pénible. La versification ne se

prête guère à cette accumulation, de noms propres et de substantifs

souvent d’une orthographe ardue. La Sainte Bible propose dans sa

totalité le passage suivant : “ Et je remis l’acte d’acquisition à Baruch,

fils de Nériyya, en présence de mon cousin Hanaméel, des témoins

signataires de l’acte d’acquisition et en présence de tous les juifs qui se

trouvaient dans la cour de la garde. ”

1051


Commentaires Jérémie 29-22

Avec quelles joies enfantines, quelles joies de fiancé Yahvé

retrouve Israël, son épouse tant aimée !

Jé 31-22. On dirait qu’il la gronde, comme un amoureux épris de

sa conquête. Sorte de jeu amoureux - de vrais petits fiancés. C’en est

même adorable.

“ Jusques à quand tourneras-tu de-ci de-là fille rebelle ? ”

Valeurs des termes

Visiter signifie souvent que Dieu va accomplir un acte de

violence. “ Je vais les visiter. ” Ça signifie généralement la destruction

d’un peuple ennemi, ou du premier d’un royaume.

Crimes - signifie souvent péchés.

Donc euphémisme pour “ visiter ” et excès pour “ crime ”.

1052


Commentaire : 33-4-6 Jé

Passage obscur proposé par les différentes versions. Le mot “

Épée ” a été évincé. Mais l’ensemble est cohérent et accessible.

Jé 33.11

Car je veux rétablir l’ensemble du pays

Comme à son origine a déclaré Yahvé.

“ Car je ramènerai les captifs ”, ah

Qui est Condamin ? Est-ce un commentateur de la Bible ?

Osty y fait allusion du moins en note p 1724 - 33-18.

*

“ Les brebis paisseront ” fragment doublé uniquement dans ce

travail pour annoncer avec instance le thème pastoral indiscernable de

l’ère messianique.

1053


Jé 33-13

contenus ?

Rq : Quelquefois 7, 8 notes suffisent par page. Quels sont leurs

Jé 36. 11-14

La versification ne se prête guère à l’accumulation exceptionnelle

de termes dont l’écriture est difficile. Pour faciliter un confort de lecture,

il a été évincé quelques noms propres dans ces versets et suivants. Est

reproduit ici le passage exact proposé par la Sainte Bible :

“ Or Mikayehu, fils de Gémaryahu, fils de Shaphân, ayant écouté

les paroles de Yahvé, tirées du livre, descendit au palais royal, à la salle

du secrétaire. Là tous les dignitaires tenaient séance : Elishama, le

secrétaire : Delayahu, fils de Shemayahu ; Elnatân, fils de Akbor ;

Gemaryahu, fils de Shaphân ; Cidquyyahu, fils de Hananyahu ; et tous

les autres dignitaires. Mikayehu leur rapporta toutes les paroles qu’il

avait entretenues quand Baruch en faisait lecture aux oreilles du peuple.

Alors, à l’unanimité, les dignitaires envoyèrent à Baruch Yehudi, fils de

Netanyahu, et Shélémyahu, fils de Kushi, pour lui dire : “ Ce rouleau où

tu as lu pour le peuple, prends-le et viens ! ”

1054


*

L’alliance. L’explication du Veau s’impose.

*

Fils de Yiqdalyahu 6 syllabes ?

7 syllabes ?

si 7 syllabes De Yiqdalyahu (variante)

*

Ce Sédécias porte le même nom que celui du roi et du prophète.

Aucune confusion n’est à faire. Ces hommes étant distincts.

Jé 36 21

On passe de Baruch à Yéhudi.

Or Baruch est Yéhudi.

Verset précédent les princes conseillent à Baruch et à Jérémie

d’aller se cacher. Or celui-ci (?) apparaît devant le roi.

1055


Mais il change de nom : Baruch

Yéhudi ce qui rend plus

vraisemblable cet invraisemblable. (Je sais toutefois le verset 14).

Jé 37-21

Je ne comprends pas le sens de ce verset.

*

En contradiction avec 39 - 11 - 12.

L’ensemble des fragments comporte des pertes. Bénéficiant d’un

traitement de faveur décidé par Nabuchodonosor, en 39-11-12, Jérémie

est parmi les captifs et le bas peuple en 40-1. Ne pas oublier ce vers.

“ C’est ainsi qu’il choisit de rester chez le peuple. ”

*

Anagogie : interprétation des Écritures par laquelle on s’élève

d’un sens littéral au sens mystique.

1056


Écritures.

Anagogiste : celui qui s’occupe de l’interprétation des Saintes

*

Osty :

j’étendrai ma main contre toi

Pléiade :

j’ai étendu ma main contre toi

Tob :

je pointe la main contre toi

Cerf :

je vais étendre contre toi la main

problème !

Quel temps choisir :

Et ce n’est pas la première fois que je suis confronté à ce

j’ai : futur, passé composé, présent ; présent proche.

Quelle ponctuation choisir ?

1057


Jé 44-16

La Reine des cieux est la planète Vénus (explication à étoffer).

Jé 41-11-16

Il y a un caractère répétitif de certains fragments qu’il semble

inutile d’imposer au lecteur. Les passages sont allégés de ce style

perroquet sans que le sens et la richesse des passages en soient pénalisés.

Elucubrations mystiques

esprit.

Dieu peut se proposer des problèmes qui seront absurdes à son

assimiler.

Dieu peut se fabriquer une puissance supérieure qu’il ne pourra

Alors ! Qu’il ne demande pas à l’homme de le comprendre.

Oui, mais si cette force supérieure lui en faisait voir de toutes les

couleurs ? Qu’en dirait-il ?

1058


“ - Je t’impose une éternité de souffrance. Je maîtrise le temps.

Crois en moi. ” Dieu, que répond-il ?

Il faut se taire.

l’homme !

Dieu finira peut-être par comprendre dans quelle...il a foutu

“ Je vais détruire tout ce que tu as conçu. Je te demande sans me

voir de croire en moi. ”

Dieu possède un Dieu qui lui est supérieur. Ce Dieu-plus détruit

ses cent milliards de galaxies. Il ne se manifeste qu’après 30 milliards

d’années d’existence. Qu’en tire mon Dieu, de ce Dieu supérieur, et de

la destruction et de son travail ?

Mes cercles ne tourbillonnent plus. Ma mécanique se casse. La

cybernétique va en tous sens. Je ne contrôle plus ce moi-même.

J’en arrive à en tirer l’existence d’une force supérieure. Incapable,

impuissant à me dominer, j’invente un Dieu suprême. Je l’invoque. Je

l’implore. Aucune réponse. Je me dis : est-ce Moi ? Est-ce Lui ? C’est

1059


Lui qui dans son immense silence m’impose l’épreuve. Attendons.

Fabriquons de l’espoir ...

- Dieu, je veux savoir d’où tu es né.

femme.

- Maigrichon, va voir ce qui se passe entre les cuisses de ta

(J’ai quand même l’impression que Dieu a un début).

Comment veux-tu accéder à ma naissance, alors que tu n’es pas

capable de faire un enfant ? (Mieux encore). Et de la génétique ?

Dieu ; trente milliards d’années le contemplent !

Une heure de réflexion, il abolit mon existence !

l’homme.

Rien ne prouve que Dieu ne souffre pas de l’indifférence de

- Où est Dieu ?

A quinze secondes, sortie hors du corps, par le bon tunnel.

1060


immense !

Si Dieu est triste de l’indifférence de l’homme, sa douleur est

Il te frappe, il te bafoue. Il te domine. Il t’impose les tortures les

plus ignobles, et tu le plains encore !

Quelle sorte de crétin mystique, es-tu ? Il te faut enrichir Salomon ?

plaindre.

Ne t’apitoie pas trop sur mon sort. Je ne suis pas le plus à

- Si tu t’es fabriqué cent milliards de galaxies, tu t’es donné une

bonne part du gâteau ...

- À chacun selon ses besoins.

Particularisme de ses prophètes

Le faux dieu ne peut prétendre à la connaissance de l’avenir.

C’est par cela que Dieu est unique.

Méthode pour traduire la Bible

Il faudrait une heure de lecture par jour.

1061


Cela devrait être suffisant, mais par jour.

Le système consiste aussi à lire par 4 plutôt qu’à chercher par soimême

la combinaison.

Conserve le livre qui indique l’hémistiche. Pousse-le ! Quand les

combinaisons ne fonctionnent plus, change de livre. Passe du Cerf à la

Pléiade.

Ping, ping, pong, pong, etc.

Droite, droite, gauche, gauche, etc, etc.

Variantes Daniel

Si vous ne l’aimez pas, vous serez sur l’instant

Jeté dans la fournaise d’un feu vous dévorant.

Et quel est donc le Dieu qui pourrait vous sauver ? ”

Shadraq, Méshak, Abed-Nego prirent la parole

Et répondirent au roi Nabuchodonosor :

Nul n’est besoin pour nous de devoir justifier

Si notre Dieu que nous servons veut nous sauver

1062


Il pourra nous sauver de la fournaise du feu

S’il est pour notre Dieu de vouloir nous sauver

Il pourra nous sauver de la fournaise du feu.

Jo 88/89

Messianisme

- Que reste-t-il à faire ?

- Manipuler génétiquement le lion pour qu’il mange de la paille

aux côtés de la brebis.

On s’en retournait au paradis terrestre.

Demande

Que la Providence inspire ceux qui nous gouvernent.

Abondance de Providence ne saurait nous nuire.

*

À la recherche de l’Éternel

1063


(Variante sur Proust)

Dieu

- Ô soleil de justice ! ...

- Ne serai-je que cela ? Il en est des millions

de part mon univers

*

Il se gave de soleil sur le marbre royal. -

Le lézard

Béatification

Par la chimie du saint, je transforme le sang putride, le venin de

l’impur en élixir royal.

Deux versions

PS 40,4

1064


Héb : Beaucoup s’en aperçoivent, éprouvent de la vénération, et

mettent leur confiance en l’Éternel.

Pl : Beaucoup le verront, ils craindront et auront confiance en

Yahvé.

Versions bibliques

siècles.

La septante 285 246 av. JC

La Hexapla version de l’ère chrétienne durant les premiers

Mets en // le texte Hébreu,

Le septante,

La version d’Aquilé

De Symmaque

De Théodotion

Dictionnaire

PS 89-1 : Ezrakhite : aborigène (hébreu)

PS 89-11 : Rephraïm : les ombres (hébreu)

PS 89-12 : Abaddon : le royaume des morts (hébreu)

1065


Note biblique

Les Apocryphes ne sont pas dans les éditions protestantes.

Les catholiques appellent les apocryphes, les deutérocanoniques.

Ils appellent pseudépigraphes les livres que les protestants

appellent “ Apocryphes ”.

Apocryphes : 3 Esdras

4 Esdras

Tobie

La prière de Manassé

*

Pseudépigraphes

- Odes de Salomon

- Règles de la communauté et de la guerre sainte.

Qu’est-ce que la “ revue biblique ? ”

Esdras I :

Esdras II :

Esdras III :

Esdras IV :

Esdras

Néhémie

Esdras dans les Septante

Chapitres 3 te 4 du livre

1066


Esdras V :

Note de lecture

Aperçus préliminaires sur les manuscrits de la mer Morte, paris,

1950 p 115-116

Qoumrân

Les morceaux de la grotte II, III, V ... X

dit “ petites grottes ” ont été publiés sous le titre

“ Discoveries in the Judaean Desert ”

Ces morceaux sont-ils dans la Pléiade III ?

Tous les écrits retrouvés ont été publiés par Maurice Baillet et

Joseph T. Milik (en français ?)

Il y a 1A

grottes.

Pas le quatrième livre des Maccabées.

Autres pseudépigraphes

Tous les écrits qoumrâniens ont-ils été publiés. Par qui ?

1067


Textes qoumrân.

*

Et tous ces textes, on peut les trouver traduits en Français ?

*

Qourân ?

Y a-t-il une édition qui a proposé les découvertes complètes de

André Dupont - Sommer.

Les Écrits esséniens découverts près de la Mer Morte, 1er ed.

Paris 1959, 4e ed. Paris 1980. PAYOT.

1957.

J.T. Milik, dix ans de découvertes dans le désert de Juda, Paris,

A.M. Denis, introduction aux Pseudépigraphes grecs d’Ancien

Testament, Leyde, 1970.

Variante bible

En présence de Yahvé,

1068


Car il vient, car il vient pour gouverner la terre.

Il jugera le monde avec toute sa justice,

Et les nations entières par son intégrité.

Psaume 98 (97)

Le juge de la terre

Psaume

Célébrez à Yahvé un cantique nouveau !

Il a fait des merveilles soutenu par sa droite,

Soutenu par sa droite et par son bras auguste

Il a fait des merveilles.

Questions

Dans quels livres s’instruisait le Christ ?

Que penser des Écrits Intertestamentaires ?

Existe-t-il des Livres Sacrés Juifs ? Hébreux, etc.

1069


Talmud ?

*

Pourquoi Dieu n’a pas donné la suffisance de nourriture ?

- A savoir par la Bible.

“ Je nourris qui me craint. ”

*

1 livre religieux - Talmud

- Qourmân complet

Recherches de livres religieux

“ Le livret des réponses ”

Le martyrologue

*

En hébreu, les juifs désignent chaque livre par le premier mot, ou

par le premier mot important de son texte.

1070


Shoa

- Pourquoi le génocide juif ?

- Dieu était en colère.

- Pourquoi Dieu était-il en colère ?

“ Je tourne ma face contre eux. Ils sont sortis du feu.

Le feu les brûlera. Et vous saurez enfin

Que je suis le Seigneur. Oui, vous le comprendrez

Je tournerai ma face, comme ils sont infidèles. ”

Pourquoi payer une infidélité par le crime le plus atroce de

l’histoire de l’humanité ?

La vengeance de Yahvé est-elle à la mesure de l’infidélité des

siens ?

Que sais-tu du pardon toujours recommencé ?

“ Je tourne ma face contre eux. Ils sont sortis du feu.

Le feu les brûlera. Et vous saurez enfin

Que je suis le Seigneur. Oui, vous le comprendrez

Je tournerai ma face, comme ils sont infidèles. ”

1071


Pourquoi payer une infidélité par le crime le plus atroce de

l’histoire de l’humanité ?

La vengeance de Yahvé est-elle à la mesure de l’infidélité des

siens ?

Que sais-tu du pardon toujours recommencé ?

L’Enfer

Il n’y a pas beaucoup de descriptions de l’Enfer dans la bible.

- Description visuelle.

Le sacré

p 778 Coran

J’ai la certitude que ces livres sont sacrés. TOB les caresse en

abréviations !

Bibliothèques Ils sont bien dans une collection,

Deloche Ils ont bien été réunis !

Librairie religieuse ?

Les Apocryphes ?

Ne m’en cache pas.

1072


Où sont-ils ?

Question

Comment peut-on construire un système favorisant de la violence

sur des innocents, quand bien même cela s’accomplirait en Alpha ?

Demande de lecture

Une table analytique me permettant de connaître la totalité des

pseudépigraphes. (Apocryphes).

- Bibliothèque Vatican

- Y a-t-il une Édition qui s’est occupée de tout cela ?

Y en a d’autres, lesquels ?

*

et s’impose.

C’est par-delà la stupéfaction humaine, que la foi en Dieu se forge

Comment un Dieu qui pardonne, peut organiser le génocide Juif ?

1073


Contre la bigamie

Dieu n’a pas placé

deux cœurs dans la poitrine de l’homme.

(Co, S 33, v 4).

À Dieu

Savoir ce que tu veux, et pourvoir s’y tenir !

Futur

Quand tu feras des lois tu seras sage.

Quand tu seras conseiller les monarques, tu seras sage.

Profusion de sagesse,

Abondante, que tu coules, éternelle en mon âme !

*

Mazdéisme : religion des Iraniens (Mèdes, anciens Perses etc ...)

qui admettrait deux principes : le Bon, Ormuzd, qui a créé le monde, et

1074


le Mauvais, Ahriman, qui cherche à détruire l’œuvre d’Ormuzd. La lutte

doit se terminer par la défaite d’Ahriman et le triomphe de la perfection.

Interprétation

Les nazis n’ont été que les instruments de la colère de Dieu au

même titre que Nabuchodonosor.

Les juifs ont été passés par le feu comme ils se nourrissaient

d’athéisme (à développer).

(Je dois être le premier à comprendre différemment le génocide

juif).

“ Dieu était en colère. ”

Salomon

Regarde ton Bien-Aimé : il dort.

Il obtient des choses extraordinaires sans le poids du travail. Toi

aussi d’ailleurs.

Et moi je suis fatigué. Mais je veux travailler !

+ ma prose - commentaires.

Ou d’autres réflexions religieuses

1075


As-tu des idées ?

Le serviteur

En vertu de ton nom, Yahvé, fais que je vive.

Fais-moi sortir par ta justice de ma détresse.

Tire mon âme. Par ta grâce, détruis mes ennemis.

Oui, tu feras périr les nombreux adversaires

De mon esprit. Car moi je suis ton serviteur.

*

Salomon a écrit : Job, Proverbes, Ecclésiaste, Cantique, sagesse,

Ecclésiastique, Odes.

Je dis : tes sentences (3 000)

tes psaumes 1 500

tes poèmes ?

Ô Salomon

Ids de lecture

R. Basset, les Apocryphes Éthiopiens,

1076


Targums, Mishma, Talmud ;

Qui édite ce genre de livres ?

Verdier

Cerf

Talmud de Jérusalem.

Textes à caractères poétiques ?

Recherche de lecture

Pseudépigraphes.

(Voir note Coran, p 805, Plé, note 37).

- Protévangile de Jacques ?

- Pseudo - Matthieu

- Synaxaire éthiopien

- Synaxaire arménien

*

Quand tu feras des lois, tu seras sage

1077


Quand tu seras conseiller des monarques, tu seras sage.

*

Profusion de sagesse,

Abondante, que tu coules, éternelle en mon âme !

*

St Jérôme a mis un instrument, la Vulgate, à la disposition de

l’église catholique, instrument de référence pendant dix siècles.

Supplique

Pardonne-moi, Yahvé, de mon péché commis

Et veuille me purifier de mon iniquité

Suscite chez moi l’esprit de foi et de savoir.

Point de mépris en moi pour ma perversité !

Ne laisse pas Satan dominer sur mon âme !

Ni même l’esprit impur ! Que jamais la douleur

Et le mauvais penchant ne s’emparent de mes os !

Toi, ô Yahvé, tu es l’objet de ma louange,

1078


En toi, j’espère le jour. Oui.

Le char de Yahvé

Zency Merkabah : ordres, aspects du Char.

Tosephta supplément

Tosephta Hagigah

Halakhah

Tosephta Megillah

Pardes : verger

Re’uyot Yehezqel : les visions d’Ezéchiel.

*

Merkabah : Char divin

Mishnah

Hagigah

Heykhalot : Palais divins

Ma’aseh : science

Derashôt : exposés

Unification

1079


La Foi du Musulman

La Foi du Chrétien

La Foi du Juif

*

- Et que devient l’hostie quand on l’a avalée ?

- Elle va nourrir ton sang dont tu feras ta vie.

*

La fortune du riche voilà sa citadelle !

Elle est dans son esprit un rempart élevé !

*

Comment te laves-tu ? La prière fait ses délices

Qu’est-ce que tu manges ? La prière fait ses délices

Comment jouis-tu ? La prière fait ses délices

À qui prends-tu ? La prière fait ses délices

Qui t’instruit ? etc.

*

1080


Tu m’effraies !

*

La religion étant un code de morale, est restrictive et punitive.

Au Saint-Esprit

Si tu pouvais sur nous

Répandre ta sagesse,

Toi l’Esprit Sanctifié !

Si tu voulais encore

Nous instruire dans la crainte

Et nous faire adorer

Et nous faire travailler

Pour le Père et le Fils,

Sur cette basse terre !

Nous pourrions récolter,

Moissonner par nos bras

Pour nos âmes et nos cœurs !

Et prévoir notre pain,

1081


La nourriture céleste

Pour les siècles éternels !

Le père, le fils

Vous les Dieux qui êtes aux cieux

Que vos noms soient sanctifiés

Que vos règnes viennent

Que votre volonté soit faite

Sur la terre et au ciel

Donnez-nous nos nourritures

D’aujourd’hui et de demain.

Délivrez-nous de nos dettes

Comme nous délivrons nos débiteurs.

Ne nous soumettez pas à la tentation

Mais délivrez-nous du mal !

*

- Livre sur Salomon.

- Livre sur les prophètes.

1082


- Livre sur la canonisation.

À quoi est-on Saint ? (1)

Messe etc ...

Mécanisme religieux.

La connaissance du Saint, c’est la souffrance.

88-9-4

Re’uyot Yehezqel :

Les visions d’Ezéchiel.

Recherches

1) La vie du Christ de 0 à 33 ans

2) Le Martyrologe.

3) La vie des Saints.

4) Le Talmud / Il y en a 11 volumes.

5) Écrits sacrés : juifs, chrétiens, arabes.

6) Pseudépigraphes - édition complète.

7) Qourâm - édition complète.

1083


*

Question : ma phrase “ Comment cette Petite Force a-t-elle pu

faire de si grandes choses ? ”, a-t-elle une valeur révélatrice pour mon

travail comme la pomme de Newton ?

Moi, c’est un souffle d’amour qui m’asperge !

Rapport avec la cosmologie ?

Question aux Juifs

Sur quoi vous basez-vous pour nier le Messianisme du Christ ?

Michée l’annonce. Il dit qu’il naîtra à Bethléem.

Comment Jésus de Nazareth lui qui a fait des prodiges, aurait-il

osé s’attribuer une identité mensongère ?

R :

Il a prétendu être le Fils de Dieu.

Lui, de descendance davidique, n’a pu chasser le Romain hors de

Galilée.

1084


*

Remplissez de vos présences les lieux religieux et vous réjouirez

le coeur de Dieu.

Si tu veux acquérir la sagesse, instruis-toi dans la Thora.

(La crainte suffit).

Quantités - Le Talmud

Il faut se dire en vérité que cela fait 25 volumes de Pléiade.

Que c’est assimilable ! Etc. Etc.

(Je pense au Talmud).

Rapports anormaux

J’ai décidé d’expliquer le génie de Dieu. Je vais tâcher de le

prendre, de le mettre contre moi comme un amant tirerait le suc de sa

maîtresse.

1085


Ô génie créateur, imprègne-moi de ton souffle divin que je puisse

m’inspirer de ta lumière éternelle !

Lecture. Recherches Livres.

Sur Toulouse

Juive.

Le nom d’une Librairie Juive

Susceptible d’avoir le Talmud, le Zohar - les livres de la Mystique

1) Michna.

2) Commentaire de la Tora.

3) Talmud de Babylone.

4) Talmud de Palestine

.

Jeannot ? Rue des Arts

*

Zohar - 5 volumes :

1086


1) Le Sefer ha - Zohar - Le livre de la

splendeur. 2 suppléments s’y ajoutent.

2) Tiqqûney Zohar, Les compléments de

Zohar.

Zohar Hadash, Le nouveau Zohar.

Recherches, lecture, livres.

II Bar

IIe livre de Baruch (Apocryphe)

IV Es

IVe livre d’Esdras (Apocryphe)

I Hén

Version éthiopienne du Livre d’Hénoch.

Jos

le livre de Josué.

P.G

Patrologie grecque de Miche.

P.L.

Patrologie latine de Migne.

P.O

Patrologie Orientale.

P.S.

Patrologie syriaque.

Pseudépigraphes de A T ?

Apocryphes

Il existe des apocryphes juifs.

Ascension d’Isaïe, Testament de Lévi, III B,

Les livres des secrets d’Hénoch.

1087


*

Testament.

A-M Denis, Introduction aux Pseudépigraphes grecs de l’Ancien

Le Mal

Toutes les fois que je souffre, que je suis ralenti ou retardé,

j’obéis au Mal, contre ma volonté, mais j’obéis hélas !

- Vérité.

Remarque

En vérité, ces psaumes * ne sont qu’une transposition fausse.

D’autres versions seront utiles. Je ne prétends pas proposer les

meilleures combinaisons. Les mots ne sont pas pesés. Je n’ai pas le

temps. Je trouve ça relativement médiocre.

*

Si Dieu m’assurait que je n’y perdrais rien ...,

Irais-je ? ... Pour mon malheur, cela ne m’intéresse pas !

1088


Ô la sainte inspiration !

*

Coran, Sunna

Imitation du Prophète.

La SUNNA - Vie du prophète - Hadîth

La pensée arabe - Histoire universelle de At-Tabari

Lecture

L’Eglise éthiopienne à rechercher

LA SUNNA ?

IMITATION DU PROPHÈTE

“La vie du prophète”

- Librairie - Association étudiante Islamique de France

61.41.53.88

Librairie FNAC 16 passage Jérusalem

31000 Belfontaine

1089


*

Imprègne-moi longtemps de tes rayons superbes !

*

Dieu.

La souffrance et la misère humaines abolissent l’existence de

laissent.

*

Si tu savais ce qu’ils m’ont pris, tu mépriserais ce qu’ils me

*

Dans la main droite, l’amour, dans la main gauche, la

connaissance. Il faut tendre ses deux mains vers Dieu.

*

coupable.

Tu me pénalises d’une façon écrasante, pourtant je ne suis pas

*

1090


Ne faut-il pas commander La Bible d’Alexandrie ?

La Genèse Harl. M. (344 pages)

L’exode ? (À paraître) (Paru ?

Le Lévitique

Les nombres

Le Deutéronome Le Prix ?

*

Qu’est-ce que Le Coran ? C’est un deuxième coeur qui bat !

*

Qui coupait les cheveux du Christ ?

*

La rétrogression est une loi inexistante dans La Bible.

Un homme réincarné en cheval, par exemple.

*

1091


venu.

Fabriquer un prophète est une aberration comme le Christ est déjà

Or un prophète annonce.

*

Dieu + l’Homme = Dieu

Dieu - l’Homme = Dieu

T (de l’homme) = Nul

Tout n’est que vanité sous le soleil !

Conception aussi de l’Ecclésiaste.

*

Dans le Décalogue, il est interdit de faire des représentations

sculptées de Yahvé,

mais peindre le Christ, le sculpter sur un bois n’est-ce pas aller

contre ce commandement ?

*

1092


... Ce qu’a cherché Einstein avec son équation unique pouvant

intégrer toutes les forces de la nature, l’électrolyse, la gravitation etc. en

vérité il cherchait le Verbe de Dieu, ou Dieu soi-même qui est une

Force. De Lui, découlent les autres lois.

*

Qui renaît de soi-même.

Toujours à te suffire.

Circulez mes lumières,

Mes forces de lumières !

Mes forces lumineuses !

Dieu, Sizains

*

Et toi, Seigneur, si tu voulais développer ton rire, ton

sympathique que ferais-tu ?

Crise de vocation

On parle de la crise de vocation ... S’il en était de la volonté de

Dieu de susciter chez les jeunes hommes et les jeunes femmes, une

1093


volonté religieuse, s’il souhaitait augmenter le nombre de ses serviteurs,

je ne vois pas qui pourrait l’en empêcher. Tout s’accomplit selon la

volonté de Dieu.

*

Postologue de Job.

Comment peut-on appauvrir quelqu’un en doublant ce qu’il

possède ?

Il suffit qu’il soit endetté, on double sa dette.

*

Instruis-toi dans le Christ !

Déception

Je voulais proposer à Desclée le Livre de la Sagesse de Salomon.

Je pensais que la version était correcte. Quelle ne fut pas ma déception

de m’apercevoir que pratiquement un alexandrin sur deux était faux,

passablement corrompu ! J’en suis actuellement à refondre les premières

pages de la version ! ... Hélas pour les autres livres (Jérémie, Isaïe,

1094


Ezéchiel ! ...) je me suis aperçu que le travail était pertes ! Soient 14 000

vers, tout simplement ! ...

C’est vrai cela ne fait toutefois qu’une version comme ils sont

proposés en alexandrins. C’est un meilleur support basé, c’est toutefois

décevant. Enfin je me mettrai à ce travail.

Je n’ai guère le temps de batifoler, et moins encore de récupérer

mon oeuvre de jeunesse. J’avais le 78-3 à reprendre, les 78-5 et 78-6 à

chercher, à piocher.

Sans oublier la lecture de la Guemara et celle des Sourates dans

lesquelles je m’instruis en tant que “ voyant ” (Hé ! Oui, moi aussi

Arthur !)

Travail

Lire, s’instruire, réécrire, refondre, ordonner, classer, acheter,

commander, envoyer.

La Guémara, le Coran, le Livre de la Sagesse, le 78-3, le 78-4, le

78-5, la numérotation, mon oeuvre complète, ma commande à Colbo,

mon 79-1 à Gallimard, Daniel que je rectifie.

1095


Il y a de quoi faire !

Je viens d’achever Job à 3 h du matin. Il est 3 h 45. Et j’ai attaqué

le Cantique à 3 h.

Je n’ai plus que 200 pages sur La Pléiade de Gallimard (Le tome

II commencé le 6 avril 87), soit de la page 1446 à la page 1653. Tout le

reste a été passé en alexandrins.

Question

Le système te semble satisfaisant tel que tu l’as engendré ?

Il y a toujours des conflits entre toi et l’homme.

C’est une constance de luttes, de punitions et de pardons.

Cela te semble-t-il l’idéal des relations entre l’homme et son Dieu ?

*

Est-ce que ça va pour le travail biblique ? Les hémistiches te vont-ils ?

As-tu des conseils en fonction de mon potentiel intellectuel ?

Il ne faut pas mélanger : Coran, 151 etc.

1096


sacré.

Apaise la nuit et la violence des tortionnaires.

Je veux le sacré religieux et non pas le parareligieux. Mais ton

Pléiade Histoire des Religions - Institut

Qu’est-ce que tu penses des autres religions ?

Redonnez-moi de la force ! Je suis fatigué.

*

21 juillet 1988

TALMUD Joseph, utilité.

Autres livres Juifs religieux

Exemples Bibles. Livre pour le Culte.

*

Rechercher dans les notes du Coran les autres références des

Apocryphes, car ils sont certainement vrais.

Références d’Apocryphes juifs

Ils sont vrais !

1097


Note biblique

Les proverbes représentent 27 pages

3 Pléiades

1 ET

1 Kor

1 Tal

1 ES

1 juif Joseph

1 bible - Lieu commun

6 Que sais-je

3 Sagesse

18 livres religieux

+ TOB, ST BIB, Chouraqui, Rabbinat 8 août 1988

+ Darby, Osty

Lectures

France Quéré

Apocryphes

+ Une traduction nouvelle, l’intégrale des textes grecs.

1098


Irénée a écrit.

Recherche livres religieux

Talmud

Zohar

Mystique juive ?

Généra - dans le Talmud - autres chapitres

Le Talmud de Jérusalem traduit, 11 volumes

Paris 1878 - 1889

Verdier ? Éditions Mystique juive

Tél : 61 52 67 99

Spécialisé dans la mystique juive 9 rue Richer éditeur, librairie

Talmud : Pessarin Verdier

Kéren Asésem

COLBO

Catalogue libraire

*

Y a-t-il un livre d’essence pure ?

Le Coran

1099


L’AT1

L’AT2

ET

Évangiles apocryphes

Y a-t-il une autre religion ?

Sunna

Talmud

Kabbale

Zohar

Bible apocryphe

Ajouter

Il faudrait être au Christ

ce que Einstein fut à Newton.

C’est à dire ajouter sur le NT,

mais quoi ?

Proposer un troisième Testament.

Si la planète avait la certitude

de l’existence de Dieu,

1100


les comportements entre les hommes

en seraient-ils changés ?

Bible - Thora

On ne peut utiliser le code du cheval pour le déplacement de

l’automobile.

Les 7 prophétesses

Sarah f d’A

Myriam Sœur d’Aaron

Sœur de Moïse

Débora

Anna

Abigaïl ?

Houlda ?

Esther

Références

(PG) Patrologie grecque de Migne

1101


(PS) Patrologie siriaque

(PL) Patrologie latine de Migne

(PO) Patrologie orientale

(II Bar) IIe Livre de Baruch

(IVe Esd) IV Livre d’Esdras

I Hén Version Éthiopienne du Livre Hénoch

Jos Le livre de Josué.

Chercher encore !

Recueil authentique d’al-Bukhâri.

Figh “ Imitation de Mahomet ”

Références arabes

Encyclopédie de Islam.

Références de lecture.

Sunna ; “ Imitation du prophète ”

“ La vie du prophète ”.

1102


Interrogations

Mais qu’est-ce que veut ce Dieu ?

Qu’on le craigne ?

Qu’on respecte ses commandements ?

Mais que veux-tu au juste ?

Premières Prières du matin

Loué sois-tu Éternel, notre Dieu,

Roi de l’univers, qui nous as sanctifiés

Par ses préceptes,

Et nous as ordonné sur l’ablution des mains.

La Loi que nous a donnée Moïse

Est un héritage pour l’assemblée.

Jacob, que les bénédictions

Reposent sur ma tête.

Amen !

Écoute, Israël. L’Éternel est notre Dieu,

L’Éternel est Un.

1103


Loué soit le nom, la gloire de son règne

À jamais.

Et vous qui êtes attachés à l’Éternel,

Votre Dieu, vivants, vous tous,

Aujourd’hui.

2

Loué sois-tu, Éternel, notre Dieu,

Roi de l’univers, qui nous as sanctifiés

Par ses commandements

Et nous as ordonnés sur le précepte de Tsitsith.

3

Que sont belles tes tentes, Jacob !

Tes demeures, Israël !

Et moi, par la grandeur de ta miséricorde

J’entre dans ta maison,

Je me prosterne dans le temple de ta sainteté

Avec la crainte.

1104


*

Éternel, j’aime le séjour de ta maison

Et le lieu de résidence de ta gloire.

Je me prosterne et m’agenouille

Et m’incline devant l’Éternel,

Mon créateur.

Et moi, que ma prière te parvienne,

Éternel, dans un temps de faveur.

Ô Dieu, dans la grandeur de ta bonté,

Exauce-moi par l’efficacité

De ton secours.

4

En entrant au temple, on s’incline

Et l’on récite les versets suivants :

5

1105


En sortant du temple, on dit :

Éternel, conduis-moi dans ta justice

En dépit de mes ennemis.

Aplanis devant moi ta voie.

Avant de mettre le taleth, on dit :

Je suis prêt à me couvrir d’un taleth de Tsisith pour accomplir le

commandement :

Qu’ils mettent pour eux des Tsitsith sur les coins de leurs

vêtements dans leurs générations.

On fait ensuite la prière suivante :

Loué sois-tu, Éternel, notre Dieu,

Roi de l’univers qui nous a sanctifiés

Par ses préceptes,

Et nous as ordonné de nous revêtir de tsitsith.

*

On se couvre la tête avec le taleth, et l’on dit :

1106


“Que (est) précieuse ta bonté, ô Dieu,

Et les fils de l’homme

À l’ombre de tes ailes, s’abritent !

Ils se délectent de l’abondance de ta maison,

Et au torrent de tes délices, tu les abreuves.

Chez toi est la source de vie.

Dans ta lumière, nous voyons la vraie lumière.

Étends ta bonté sur ceux qui te connaissent,

Et ta bienveillance sur les hommes droits de cœur.”

Avant de mettre les thephilin, on dit :

Je suis prêt à accomplir

Le commandement de (les) thephilin

Selon ce qui est écrit dans la Thora :

Tu les liras en signe sur ta main,

Et elles seront comme fronton entre tes yeux.

89-2-11

1107


La Guémara.

Tome 1 Roch Hachana (cycle) Bof Chapitre 1

Tome 1 Roche Hachana Bof Chapitre 2

Tome 2 Chabbat précision : sur un fourneau (double) chauffé

avec de la paille ou avec des saules Chabbat Chapitre 3

Tome 2 Il est interdit d’enfouir dans du tourteau du

fumier, du sel Chapitre 4

Tome 2 Le chameau pour sortir avec le lion Chapitre 5

Tome 3 Chabbat Chapitre 6

Avec quoi une femme peut-elle sortir ?

Tome 3 Le samedi Chapitre 7

Tome 3 Culpabilité à sortir un volume de vin Chapitre 8

Tome 3 L’écriture sainte/Idole Chapitre 9

Tome 3 Grains en réserve, volume Chapitre 10

Tome 4 Domaine privé/Domaine public Chapitre 11

Tome 4 Combien faut-il bâtir pour être coupable

Chapitre 12

Tome 4 Celui qui tisse dans le sens de la chaîne

Chapitre 13

Tome 4 Reptiles dans la Tora Chapitre 14

1108


Tome 4 Des noeuds de chameliers, des nœuds de bateliers

Chapitre 15

Tome 4 Écrits saints à sauver de l’incendie Chapitre 16

Tome 4 Déplacement des ustensiles le jour de Chabbat

Chapitre 17

Le Michna

Tome 12

Tome 12

Péa le coin du champ laissé pour le pauvre

Démaï.

Lectures juives

Sanhédrin I Oui Affaire-argent/crimes

Sanhédrin II Bof (Prêtre)

Sanhédrin III Oui Affaires argent

Sanhédrin IV Oui Procès d’argent/Procès criminels

Sanhédrin V Bof (Cycles)

Sanhédrin VI Oui Lapidation

Sanhédrin VII Oui Condamnation à mort (90 pages)

Sanhédrin VIII Bof Fils déployé et rebelle

Sanhédrin IX Oui Condamnation à mort

1109


(130 pages)

Sanhédrin X Oui Strangulation

Sanhédrin XI Oui Tout Israël a part au monde futur

Prière Judéo-chrétienne

Notre père qui es aux cieux

Que ton nom soit sanctifié

Que ton règne vienne

Que ta volonté soit faite

Sur la terre comme au ciel

Donne-nous aujourd’hui

Notre pain de ce jour

(le Saint béni soit-il)

(et nourris les nécessiteux)

Principe associatif

Comment peut-on faire ça ?

Tirer un fragment de psaume 69, 23,

Tirer un autre segment des proverbes 25, 21,

accoupler les deux morceaux donc de deux livres complètement

différents pour parvenir à un raisonnement.

1110


De cette sorte on peut faire dire n’importe quoi à n’importe qui.

Pourquoi ? Comment est-ce possible.

(Réf Méguilla 1 p 83)

*

“ J’apprenais pourtant à marcher à Éphraïm. ”

Ce tétramètre fonctionne

32 34 (Os, 11,3)

La césure n’est pas à la sixième, mais à la cinquième.

*

Plé. Es 17 q

Variantes

“ De celui qui a pris l’initiative d’agir contre nous ”

qui devient par la Saint Bible,

“ Le premier de nos assaillants ”;

Franck : “ Celui qui nous a fait la guerre ”

1111


La Sainte Bible,

“ Notre ennemi ”

Variantes

*

Chouraqui : Oui, Elohim, qui gouverne tout, a permis cette joie au

lieu de la perte de son peuple élu.

La Sainte Bible : la suprême souveraineté de Dieu vient de le

changer en un jour d’allégresse en faveur de la race choisie.

(Es, 8, 12)

Livres religieux

La Michna

Le Coran

Écrits Intertestamentaires

Évangiles Apocryphes

La Bible Apocryphe

Évangiles de l’Ombre.

Le Talmud

La Bible

1112


*

Que font les Juifs Orthodoxes dans la Communauté Juive ?

Note Bible

*

En vérité, réécrire la Bible en alexandrins est imbécile ! Pourquoi ?

Parce qu’un écrit prose n’a jamais été conçu pour être offert en alexandrins.

Les psaumes, oui.

Le Cantique des cantiques, oui.

Tout ce qui est poésie, CAD 25 % de La Bible, oui mais le reste ?

Le style de Balzac eut été peut-être utile pour Ruth.

On aurait dû traiter en fonction de chaque livre.

Normand j’eusse fait les œufs à la crème fraîche, le gibier à la

crème fraîche, le saucisson à la crème fraîche ! etc ...

C’est bien, c’est pas bien, - ch’ais pas !

Remarques - références

p 146 Méguilla IV,

1113


Note 11. On écrit au traité talmudique.

Avoda Zara, 17, b Qu’est-ce que ce traité ? Il n’est pas indiqué

dans Cobbo.

p 145 - note 6. Dans un texte parallèle de la Tossephta de

Méguilla. Qu’est-ce que c’est ?

p 146 - note I - Michan Taanit ?

p 146 - note II - Au traité talmudique Houlin 57 b

p 147- Traité Middot.

*

Tobit, le désespoir de l’aveugle :

voir.

Je suis un enterré vivant. J’entends la voix des hommes sans les

Notre paix

Notre père qui es en feu

Que ta haine soit apaisée,

Que ta paix se répande,

Que ta douceur revienne,

Sur la terre comme au ciel.

1114


Donne-nous aujourd’hui

La fin de nos violences.

Remets-nous de nos haines,

Comme nous devons remettre,

À tous nos ennemis.

Ne nous suggère pas de gesticulations

Mais tue pour nous le Mal.

*

divine.

La naissance du conflit est l’un des déterminants de la création

Commentaire - Pesher

Lecture

Commentaire d’Abacuq Bible

saint

commentaires saints

Guemara - Talmud Commentaires saint

Commentaire NT ? Saints ?

1115


Par le Christianisme.

*

Se soumettre, le craindre et le glorifier.

*

On pourrait faire une pièce où l’on dénoncerait les créateurs

d’idoles, où l’on devrait adorer Dieu d’une façon immatérielle, et non

pas avec un support sculpté.

Ceci pour obéir au premier commandement :

Tu ne feras pas de représentation de ton Dieu.

Métamorphose

Si le principe de réincarnation est,

Il faudrait savoir comment fonctionne son système.

Pourquoi la rétrogression animale ?

En fonction de quelles fautes, de quels péchés, etc.

La réincarnation n’existe pas pour Jésus-Christ.

1116


“ ‘légion’ dans les porcs ” NT

*

Vos femmes enfanteront des rois et des prophètes.

Abra + Sarah + Haga

Isaac + Rebecca

Jacob + Rachel + Léa

Versions

Pléiade Donne-moi ma femme car les jours que je devais

Sont accomplis. Alors je veux venir vers elle.

Osty

Donne-moi ma femme car mon temps est accompli.

Je veux aller vers elle.

(Subtil distingo !)

*

Institut Arabe sur Paris

Demande

Charia

Sunna

1117


L’imitation du prophète

Livres sacrés – Prières

*

Abraham

Isaac

Ismaël

Jacob Esaü Nebayot

Esaü épouse sa cousine

1118


Jo 90 - 91 - 92

Enchristie-toi !

*

*

Vous êtes des humains. Nous, nous sommes des Dieux.

*

Qui est monté au ciel et qui en est redescendu ?

Qui a contemplé le Père ? Qui est entré dans son Saint Sanctuaire

? Qui a entendu la voix du Père ? Qui a reçu l’Onction du Seigneur ?

Qui a vu le Saint-Esprit ? Qui a vu des Saintes en état de béatification au

ciel ?

Le connais-tu celui-là ? Veux-tu l’instruire en sagesse ?

1119


Présentation

C’est une situation hasardeuse qui m’a fait passer en alexandrin

certains livres de la Bible. J’étais en train de lire certains Proverbes, et je

les trouvais assez proches de certains vers de Jean de La Fontaine, parce

qu’ils étaient sentences, parce qu’ils étaient conseils. Je les regardais de

près et je me disais : tiens, on pourrait les passer en alexandrin, et en six

jours, j’ai passé 720 vers des Proverbes donc 120 vers par jour. Ça a été

rapide. Et c’est comme ça que le système s’est enclenché.

La première année enfin en 9 mois, j’en ai fait 19 000

La deuxième année en 12 mois, j’en ai fait 15 000

La troisième année en 12 mois, j’en ai fait 12 000.

J’ai à peu près 50 000.

D’après mon dernier pointage, La Bible comporte 110 000.

1120


Disposition

Coran : ----------------------

----------------------------------------

------------

--------------------------------

Coran idéal : ----------------------------------------

12 Lozac’h :----------------------------------------

----------------------------------------

----------------------------------------

----------------------------------------

Coran Lozac’h : ----------------------------------------

----------------------------------------

------------------------------------------

----------------------------------------

Projection par Pléiade afin de déterminer le jour

De l’achèvement de la Thora

%.

J’ai 622 pages par la Pléiade pour faire la Thora. Cela représente 100

1121


J’ai fait 327 pages du 1er juin 89 au 26 février 90 soient 8 mois et

26 jours,

ou 266 jours.

327 pages par rapport à 622, cela représente 52,57 % de la Thora.

Donc pour écrire 52,57 il m’a fallu 266 jours

Pour écrire toute la Thora, il me faudra

266 x 100 = 506 jours

52,57

Il me reste donc 506 - 266 = 240 jours.

La date d’aujourd’hui est le 26 février 90. Je lui rajoute 240 jours.

Ce qui donne 26 septembre 90.

Le jour où la Thora sera achevée par la projection de la Pléiade

donne le 26 septembre 1990.

*

Pourquoi le frappe-t-on ? Pourquoi l’accompagne-t-on ?

Je ne sais pas.

1122


Goûts du moment

1) Isaïe

2) Genèse

3) Ezéchiel

4) Psaumes

5) Jérémie

6) Lévitique

7) Exode au 5 avril 90

8) Proverbes

9) Job

passés.

L’ordre de mes livres préférés dans la Bible parmi ceux que j’ai

Concordance biblique

Si j’ai :

Aaron vint avec ses fils

Loth arriva avec ses filles

Ai-je la concordance des structures grammaticales ?

1123


Les traductions de La Bible

Pléiade Gallimard

Esdras

(Michièli)

Esdras

(Michièli)

Ma I

(Guillaumont)

Ma II

(Guillaumont)

Isaie

(Jean Koening)

Ezéchiel

(Jean Koening)

Le Livre de Daniel (Michièli)

Proverbes

(Guillaumont)

L’ecclésiaste (Guillaumont)

Esther

(Michièli)

Tobit

(Guillaumont)

Baruch

(Hadot)

Lettre de Jérémie (Hadot)

La Sagesse de Salomon (Guillaumont)

L’Ecclésiastique (Hadot)

*

Retourne d’où tu t’en viens

1124


RE/TO/UR/NE/DO/UT/UT/EN/VI/EN/S

10 10 01 10 10 01 01 01 10

CV CV VC CV CV VC VC VC CV VC

Hymne

Je glorifie la Trinité.

Je La demande en puissance, en miséricorde et amour en tout

instant et en tout lieu de mon existence pour mon coeur et pour mon

esprit. Je veux vivre par elle et pour elle.

Nourrissez-moi de vos substances !

Que les visions, que l’onction soient dignes de vos volontés. Que

tout s’accomplisse en bien selon vos pouvoirs.

*

Les Dieux m’ont inspiré, les livres m’ont appris, les hommes

m’ont trompé.

1125


*

1) Mérab

2) Mical Filles de Saül

3) Akhinoam

4) Abigaïl

5) Maakah, fille de Talmaï, roi de Geshon

6) Haggith

7) Bethsabée, épouse d’Urie

Femmes de David

Notes Bible.

*

Notes lecture

Lectionnaire sanctorial

Lectionnaire férial

Missel Romain.

1126


COM

- Allô ! La Maison d’Édition St Paul,

Nouvelle Cité ?

Pourrai-je parler à quelqu’un qui s’occupe des collections ? Voilà

je suis auteur, et j’ai transcrit en alexandrins certains livres de l’Ancien

testament. J’ai en outre la Genèse et les Psaumes en version poétique.

Les textes sont écrits avec la concordance de la Pléiade. Cela vous

intéresse-t-il ?

La Genèse fait à peu près 5 000 vers et

Les Psaumes 4 800 ?

St Paul

Nouvelle Cité - 131 rue Castagnary - 75015

16 1 48 28 94 - M. CHADOURNE

*

La sublime puissance de la force divine m’éclaire tout à coup sur

mon néant d’humain.

1127


La matière infinie se répand dans l’espace.

Échappée de mon corps, l’âme vaporeuse et fluide s’engage tout à

coup dans son tunnel de rêve.

De Newton à Einstein, de la gravitation à la quatrième dimension,

je regagne toujours le ciel pour retrouver mes Dieux.

Sublimation du Christ

Mon esprit, tu te plais au-delà des tourments

De ta noire destinée à recueillir le fruit

De ses purs aliments dont te gavent les Dieux.

Seras-tu te nourrir à la lumière divine ?

T’abreuvant des rayons qui règnent dans les cieux ?

Et par ce saint breuvage jouiras-tu du nectar

Qui coule dans leur panse pareil au nard mielleux ?

Ta substance est sublime, elle purifie ton coeur

Où siège le savoir des génies et des oints.

1128


Et tel un vrai Messie engendré par les Cieux

Tu pourras accomplir ton superbe destin.

Notes

Thêta. Dieu ?

Onction de l’Esprit Onction de Dieu

Onction de l’Esprit Saint de Dieu ?

Saint de Dieu Oint de Dieu

Dieu Esprit

2 esprits = Dieu en volume.

Supplique

Mon coeur est dans une grande tristesse, ma connaissance d’Israël

se réduit à rien. Ô toi Dieu de leurs pères, Dieu de Moïse, d’Abraham et

d’Isaac, veuille m’instruire et ouvre mon intelligence à la culture

d’Israël.

Thêta.

*

1129


Ne m’épargne pas. Investis en moi, fais-moi fructifier !

Te manque-t-il des lettres, toi ?

- Lozaï, Olivier Franc.

Elles étaient belles et pures, comme des hosties vivantes.

*

Ne vous suffisez jamais de ce que vous possédez. Enrichissezvous

toujours ! Ce que vous avez est peu, trop peu. Nourrissez votre âme

avec les nourritures des trois Dieux.

Ne demande que l’Imitation du Fils si tu peux t’y essayer. Sinon

instruis-toi dans son enseignement.

1130


Élan en prose

I

Moissonnées les puretés célestes dans les airs cristallins !

Brassées les gerbes d’or au-delà des soleils et des pensées légères ! Ô

mon esprit subtil envole-toi là-bas où les Dieux t’appellent.

Débarrasse-toi de ta carapace de chair et regagne le sanctuaire

interdit ! J’y ai vu des hosties vivantes et des foyers de lumière

tourbillonnant dans des espaces si clairs ! J’y ai vu la voûte obscurcie

dans l’ombre du savoir, pour la parfaite connaissance de la vérité !

À moins que ta mission soit encore t’obéir ! de t’abrutir

cyniquement avec les livres sacrés qui encombrent ta tête ! à moins que

le chemin à suivre soit cette présence parfaite d’un Christ en

apprentissage ...

Ho ! La plus atroce et la plus belle des tentations pour l’amour des

trois Dieux, pour l’amour de ta propre pureté humaine !

*

1131


Je ne comprends pas pourquoi Dieu m’a interdit l’objectivité et

m’a imposé l’expression du délire.

La poésie, c’est du langage imagé.

*

Tu fais ce que tu veux : je ne peux rien pour toi.

Mais si je m’en croyais, je ne descendrais pas.

*

Ô toi qui vois Seigneur cette souffrance extrême

Ne veux-tu pas ce soir, moi toi pur diadème

Élever plus encore cet écrin de satin ?

1132


Élan en prose

II

Mais dans les temps meilleurs, le monde sera-t-il vicieux, ô mon

oint ? Propose-moi tes prophéties et les paroles de ton Dieu pour me

tirer de la liturgie où mon âme s’était mise ! Sache délirer, toi le voyant !

Tu m’offres toutes les structures de la pensée passéiste, tu

t’inspires de la Loi ancestrale sans même vouloir y changer la plus basse

syllabe !

Tu prétends pourtant convoler à la plus sublime des autorités.

Toutes tes images ne sont que des leurres, des conceptions intérieures de

tes délires nocturnes et tu jures encore d’épouser l’invisible !

Qu’en sera-t-il de ta crédibilité ! Une honte et un mépris des

autorités ecclésiastiques, un refus réel de croire en ta vérité, en ta propre

vérité.

Thêta

*

1133


l’exécutif.

Quand tu seras nourri de science et de savoir, tu pourras accéder à

Mission messianique, homo divinus.

Qui connaît l’Esprit si ce n’est celui à qui le Père veut le révéler ?

Mystique juive

Comment pouvez-vous extraire des morceaux de Bible, de demiversets,

des quarts de versets, les sortir hors de leur contexte, les

réorganiser à votre façon puis prétendre en tirer une vérité de

commentaire biblique ?

Par quelle alchimie de l’esprit, de votre esprit pouvez-vous

certifier de la véracité de votre transformation ?

Ceci est trop audacieux ! Purifiez-vous, et peut-être saurez-vous

déterminer la vérité.

*

1134


Beauté, sagesse et gloire.

Sont-ce par les présents dont jouissait Salomon ?

Comblé par son Seigneur, adulé par les anges.

Enrichi par son Dieu, adulé par les anges.

Communication

Institut du monde arabe. Pourriez-vous me redonner le numéro de

téléphone de la Librairie Islamique ?

Allô ! La Librairie Islamique ?

J’aurais voulu savoir s’il existe une Charia en français, et si vous

aviez d’autres textes sacrés référentiels comme des livres de prières qui

auraient une valeur canonique.

Moi j’habite la province, et j’aurai voulu me procurer des livres.

Vendez-vous par correspondance ? Dans ce cas, pourriez-vous

m’envoyer un catalogue ?

Librairie Antoine : 16 1 42 60 62 96

1135


COM

Allô ! La librairie Antoine ?

J’aurai voulu savoir si vous faisiez des ventes par correspondance.

J’aurai voulu me procurer des textes sacrés.

Librairie Orientaliste

16 1 45 35 80 28

16 1 46 34 71 30

COM

Allô ! La Grande Mosquée de Paris ?

Pourriez-vous me mettre en contact avec quelqu’un m’indiquant

le nom d’une librairie sur Paris ou en Province concernant des livres

religieux islamiques ?

Je cherche à me procurer la SUNNA, la Charia, des poésies

persanes, ou des textes d’autres prophètes Islamiques, - je ne peux me

procurer que le Coran, et j’aurais voulu d’autres textes importants ou

fondamentaux.

1136


Vous pourriez me donner le nom d’une librairie ?

(Le droit islamique)

16 1 45 35 97 33

El Najah 93 rue Jean Pierre Timbaud

43 57 85 50 11e

*

Préparez-vous à rentrer dans le royaume de Dieu.

Vous serez aussi jugés sur votre miséricorde à l’égard des pauvres

et des nécessiteux. Prenez en considération le sort des plus défavorisés.

Je ne vous demande pas de juger le Père sur sa volonté ou non de

soulager les plus pauvres.

*

Jésus a dit : “ Il n’y a pas Un il y a Trois.

Je suis Un des Trois. ”

1137


*

As-tu eu comme moi la vision subliminale

De pouvoir accéder à la venue des Dieux ?

1138


Jo 93

Prière

Voudras-tu me protéger, ô Seigneur ? Les assaillants m’ont

entouré, et je n’ai plus d’issue.

*

Je ne vois plus même l’utilité de m’écrire, de me disserter, de

m’analyser. Rien à dire d’important. Tout me semble insignifiant à

l’exception de :

prophéties

formation dans ET3

pénétration par livres sacrés

Moi. Que peut le Moi ? Je suis l’instrument de mes Dieux (le Père

et le Saint). A quoi veulent-ils donc que j’accède ?

2/2/93

1139


*

J’ai achevé la rédaction de La Bible le 10 décembre 92. Il me

faudra réécrire Les Proverbes, le Siracide, Job, les cinq rouleaux, Tobie,

Judith, Baruch et Esther. Ce sont des livres qui ont été produits avec

quatre références de version. Or, une seule est autorisée. Ces écrits ne

répondent pas au mot “ Concordance ”. Ce qui représente un ensemble

de 12 496 alexandrins à reconsidérer.

Notes d’achats de livres

La Bible grecque des Septante, 368 p, 194 F, Cerf, Marguerite

Harl (?)

La Bible confisquée, par Michael Baigent et Richard Leigh, Plon,

1992.

Qumran Grotte 4, M Baillet

*

L’intelligence par le Saint t’a donné l’éveil du minuit, et ton esprit

s’imprègne de substances autres. Fils ingrat, sauras-tu remercier ?

1140


*

Allô ! Les Éditions St Paul ? Bonjour Monsieur. Voilà je vous

passe un petit coup de fil pour savoir si vous seriez intéressé pour un

projet de livre.

Je viens d’achever une traduction de la Bible en alexandrins. J’ai

utilisé la concordance de la Pléiade pour faire ce travail. Serez-vous

intéressé par les Psaumes, la Genèse ou le Cantique, ou l’Évangile selon

Marc ? Ou tout autre livre ?

Eco

Un Messie économique. Créer des millions d’emplois dans le

monde occidental. Une sorte de Keynes, pour un nouveau New Deal,

etc. Un sauveur, quoi !

*

Que peux-tu faire pour moi, ô mon Dieu.

Que peux-tu faire pour moi ?

1141


*

Moïse Nombres

S’il y a parmi vous un prophète,

c’est en vision que je me relève à lui,

c’est dans un songe que je lui parle,

il n’en est pas ainsi de mon serviteur.

Michée, 7,18

3,1 C

Jonas 2,1

Amos 8,4

*

Ô sainte vérité, pensée spirituelle

L’on peut apercevoir vaguement dans le bleu

La sainte vérité, l’onde spirituelle

La divine pensée

Qui se conçoit soi-même colombe aux blanches ailes

1142


*

l’Univers.

Vous êtes les plus Grandes Intelligences qui avez conçu

Puis-je avoir quelques miettes du Festin de l’Intelligence ?

Comportement terrestre à appliquer

L’homme doit tendre vers le bien

et délaisser la vérité du mal

Volonté personnelle pour bien agir (Rf Christ)

Prescience

1ère époque vie terrestre

2ème époque passage de l’homme devant Dieu

3ème analyse du comportement de l’homme par Dieu

Réponse H, vie terrestre

Analyse divine

Bilan divin - grâce - damnation.

*

J’ai réécrit des livres Juifs ...... mais ça ne rend pas plus intelligent

1143


*

Au commencement était Claudel.

Bible - Le chantier

J’ai commencé à traduire la Bible en alexandrins le 5 avril 87. A

cette date, j’étais imprégné de l’idéal racinien, de la pensée poétique

classique. Les premiers textes traduits ont été : Les proverbes (762 vers),

l’Ecclésiastique suivis du Livre de la sagesse de Salomon. J’ai imposé à

la proposition “ Bible ” de s’adapter, de se soumettre à la vérité

tétramétique, à la césure indispensables dans tout bon vers dit “

classique ”. Imposant ces lois, j’ai souvent délaissé le sens exact donné

par la version, pour exploiter une variante de signifiant. Cette variante

était, dans bien des cas très proche de la proposition offerte.

Aujourd’hui, pourtant je me reproche, ces audaces - elles me

choquent, me sautent aux yeux comme étant des interventions de

traducteur intempestives. Voilà pourquoi, je cherche à repenser le texte,

à concevoir à nouveau ces 100 000 alexandrins en étant le plus fidèle

possible au texte original.

1144


Thêta

- Que vas-tu me donner ? Où prétends-tu ma suffisance ? Où as-tu

fixé mes limites, mes potentialités ? Quels moyens mets-tu à ma

disposition ?

- Je sais, je t’ai pensé - voilà ce que tu vaux et voilà qui tu es.

Comment douter de son Éminence, de sa compétence, etc.

Orgueil

L’orgueil de l’homme. Satisfait de ses réalisations, de ces

centrales nucléaires, de ses navettes spatiales etc. Mais qu’il contemple

le soleil ! Là est son ridicule, sa petitesse, son insignifiance.

Il y a 100 milliards de galaxies dans l’univers, chaque galaxie

comporte 100 milliards d’étoiles. Celui qui a produit cela - Dieu - dit : “

Faites ceci, ne faites pas cela. C’est inscrit dans un Livre, - je vous

donne la Bible. Telle est la morale, voilà mon code de vie. ” C’est

pourtant facile ! Et nous, nous doutons, nous condamnons. Mais enfin,

comparons l’homme à Dieu !

Et Paul dans son carré de cervelle, pense, creuse. Va, mon bon

chien cherche, renifle.

Insignifiance de l’homme !

1145


Religion

Il n’y a pas dressage, soumission, obéissance ... À qui, pourquoi ?

Il y a grande liberté de formation, hélas ! David est libre. Christ est un

Dieu.

Comment se forme-t-on ?

On apprend dans les livres sacrés.

On forme soi-même son glaive sa Bible,

son Coran.

On produit des prophéties par l’Esprit.

On scrute les Écritures comme un joueur d’échecs étudie des

combinaisons avec la même fascination, avec la même concentration.

On parie, on spécule avec les choses de La Bible.

Etc.

Formation

Apprentissage. Oint de Dieu.

Tout doit tendre vers cette vérité : se faire Christ, c’est-à-dire

l’homme le plus parfait que la terre ait produit.

Mieux comprendre la certitude des Dieux, leurs natures, leurs

origines, leurs possibilités.

1146


Travailler pour les Dieux, par les Dieux. Être un instrument à leur

service, être le Serviteur.

Mais il y a aberration à oser penser de la sorte, car que vaut la

nature humaine ? N’est-elle pas méprisable, ridicule ? N’est-ce point de

la prétention que de vouloir écrire de telles réflexions ?

Thêta

D

S E

La nature de Dieu est une double sphère lumineuse de soixante à

quatre-vingts centimètres de hauteur. Chaque sphère est composée de

milliers de cercles lumineux. Le Saint-Esprit est de même nature que

Dieu, mais Il ne comprend qu’une seule sphère.

Dieu existe. Que veux-tu que je sois ?

Inspiré

Je n’écris pas ou peu, je ne suis qu’un moyen, qu’un instrument

du Père, je suis le Calame.

Je cherche ce qui est prévu d’écrire, je recopie ce qui déjà a été

pensé ailleurs, là-bas, là-haut.

1147


Je m’impose en médium, en intermédiaire, je capte le passé pour

le jeter dans l’avenir. Mais n’est-ce pas Prophétie ?

Paul et la fourmi

La fourmi entre dans une cité et regarde tout autour d’elle. La

ville dort, elle dit : “ Il n’y a pas ici de présence d’homme, d’ailleurs

l’homme n’a jamais existé et n’existera jamais. ” Idem de Paul quand il

contemple l’univers, quand il spécule sur Dieu : “ D’ailleurs si Dieu

existait, je le sentirai. ”

1148


Jo 94

Décollage - Productivité du soi

Ce que je suis me semble si peu, si faible, si puéril. Mes livres

m’agacent. Quand je considère une quantité, je l’embrasse un peu avec

tous mes membres, je me sais. Je me voudrais autre, plus peut-être. À

moi de passer par la Science et la Philosophie.

La seule possibilité de gains efficaces et réels est dans l’emploi de

l’Esprit du Père, le Frère de Dieu.

Ce qu’il y a de plus beau, de plus pur, de plus intelligent etc. c’est

l’Esprit de Dieu. À moi de savoir l’utiliser.

Sans cesse à mes côtés, etc.

Comment récupérer les pertes imposées par la présence du Mal à

mes côtés ? Un tel racket, un tel vol ! Que de douleurs ! Que de

violences ! Et personne n’en saura jamais rien.

1149


laissent ...

Si tu savais ce qu’ils me prennent, tu mépriserais ce qu’ils me

Droits sacrés

Ô de mes droits, le plus pur de mon chrême.

Se répand sur ma chair comme offrande suprême.

J’ai été empoisonné par le mal. On m’a tellement mis de poison

dans ma mixture que la potion est difficile à avaler. Le temps fera peutêtre

son affaire, mais je regrette d’avoir perdu autant dans le secteur de

la formation, de la lecture et de l’application d’écriture.

Je pense que sans le Mal de 78 à 82 je n’aurai pas écrit 9 072

feuillets, mais 13 ou 14 000 avec une autre technique d’écriture. Tant pis

pour moi, tant mieux pour les autres ... J’espère que Dieu acceptera

toutefois de m’indemniser, parce que ce que je suis n’est vraiment pas ce

que je devrais être.

Et l’empoisonnement n’a jamais cessé ... depuis 78. Imaginons la

quantité de pertes subie, la qualité envolée, la technique d’écriture

bafouée ...

1150


Le mal est racket, torture, cruauté, vice, violence, mensonge ...

toute la panoplie de Satan - un Satan possédant tout pouvoir même celui

de sodomiser, de frapper sexuellement un humain, - l’horreur quoi !

Prières à Dieu

des livres.

Un niveau, une valeur, une compétence, un style, une formation,

Prophéties lozachiennes

Sourates 2269 Prophéties 2764 Psaumes 1805

Prov 684 + 178 Fig 759 + 128 ? Jé 1355

Isaïe 946 Fragments div ?

huit livres

Blanc

- Autorités divines (D + SE)

- Autorités religieuses

- Autorités morales / philosophiques / médicales

- Prêtre exorciste

- Comportement personnel

- Comportement familial

- Aucun membre de ma famille

1151


(GP, P, C, GM, A)

- La profession paranormale - rien

- Lieux de paix (églises, cathédrales - rien)

(Loze, Mire, Gla, Mercé, Co, Boho etc.)

Toujours la violence. Sont-ce les affres de la Sainteté ?

Le plus beau des hexamètres

Le plus court des hexamètres

zéro zéro zéro

6c 6v 3z

12 s 3o

3r

3e

CV CV CV CV CV CV

10 10 10 10 10 10

ZE RO ZE // RO ZE RO

1152


Parabole

Je donne 1, je donne 5 je donne 10

On me rend 2, on me rend 7, on me rend 15

Je récupère la mise et à 1 je donne 39.

*

- Cent milliards de soleils ...

- Et si je n’avais produit que cela, cela serait peu.

Je vaux bien plus que cela, et tu le sais, toi mon oint ?

*

Plaise aux Dieux que je sois jugé avec mes intentions et non pas

avec les résultats déplorables que j’ai pu obtenir. Évidemment, si je

compare ce que je fais avec ce que font les autres, je pourrais toujours

prétendre que mon résultat est satisfaisant. Mais si je compare le résultat

obtenu avec ce que ma potentialité intellectuelle m’aurait permis

d’obtenir, je ne peux que déplorer humblement le bilan détestable

accompli.

1153


Id

Psaumes, Sourates, odes, hymnes etc.

Id Job 9,9

Il a fait l’Ourse et Orion,

Les Pléiades et les Chambres du Sud.

Il est l’auteur d’œuvres grandioses et insondables.

“ Chambres du Sud ” collection pour les y mettre les nouveaux

immortels refusés par Gallimard ?

Génie Messie

Aptitude d’un messie ? D’un humain que Dieu aurait oint ? C’est

ignorer les ravages du Diable et de ses sbires ...

Le Fils de Dieu était Fils de Dieu avant d’être Christ.

(Où étais-tu ? Dans la maison de mon Père).

1154


Ego sublimé

Seras-tu un jour un Christ coulant d’huile sainte et divine, repu de

souffle seigneurial en toi ?

Y aura-t-il un temps où tu seras Ange, Esprit élevé, aimé du Père,

là-haut, là-bas ?

L’onction est un choix de Dieu. L’homme se complaît de

richesses matérielles et corporelles ou faussement intellectuelles.

L’homme se suffit de peu, comme l’enfant d’un jouet.

Le primordial c’est la certitude de la Divinité Trinité, un point

c’est tout. Le reste est misère et chimère.

Mais Soi qui est-on ? Un observateur, un contemplateur

fabriquant des bulles de savon, glorifiant la réalité divine ?

Pur

Se faire pur, du moins suffisamment pur pour convenir à la

satisfaction de l’homme. Se faire aimer, adorer, aduler.

1155


Quelle étrange pensée !

Le problème du Fils n’a pas été de se faire aimer, mais de

crédibiliser son identité divine et sa mission messianique.

Intelligence

Qu’est-ce que l’intelligence quand on a vu le Saint-Esprit ?

Est-il chose dans l’univers plus belle, plus pure ?

Qui pourrait comprendre ?

S’imaginer participer à la création, à l’extension de l’univers. Que

faut-il savoir ? Qui donc faut-il être ? Quelle beauté d’esprit de Dieu ?

Mais quelle ?

Intelligence de l’homme. Pourboire d’Einstein, le nanti. Du don

des Dieux : “ Lui peut savoir cette chose-là ! ” Et c’est le cerveau du

siècle !

*

1156


Que me fais-tu produire, ô mon cerveau ? Ô ma petite centrale ?

Que serai-je au seuil de la mort ? 400, 500 volumes ? Une capacité à

écrire, une aptitude à produire ? Que sera cette quantité et quelle qualité

? Le sais-tu ?

Il faut passer par les Dieux, c’est le seul espoir, espoir d’obtenir

quelque chose de satisfaisant, car l’homme est peu, trop peu - il est

ridicule. Oui, par les dieux, cela est certitude.

*

accompli.

Étonnante efficacité du Christ qui a trente-trois ans avait tout

*

La Bible représente 100 000 vers,

Le Coran représente 20 000 vers.

Note biblique

Prophétesse Débora J9 4,5

puis prophète anonyme J9 4,6

1157


Puis Samuel prophète et voyant 1S 3 20 ; 9,9 ; 2 ch 35 18

puis groupes d’inspirés 1 S 105 ; 19 20

puis frères prophètes 2 R 2

puis retour de l’Exil et prophètes Za 7 3

et Gad prophète de David 1 S 22 ; 2 S 24 11

Nathan prophète de David 2 S 7 2 S ; 12 1 S ;

Ahiyya sous Jéroboam 1 R 11 29 S ,

Jéhu, fils de Hamari, sous Basha

Elie et Elisée sous Achab et ses successeurs

Jonas sous Jéroboam II

La prophétesse Hulda sous Josias

Uriyya sous Joiaqim

Shemaya sous Roboam

Azaryahu sous Asa 2 ch 15

Oded sous Achaz

*

Mais comment pourrait-on honorer la sagesse

De ce Dieu éternel quand on est un humain ?

1158


Confession

Je suis peu, trop peu. Je dois valoir plus. A moi de produire pour

obtenir mieux. Comment puis-je me suffire de cela ? J’ai constamment

été arrêté, interdit de produire, de travailler. Cela n’est pas possible.

C’est presque visible, si le rire n’était pas un moyen de cacher son

angoisse.

Je n’ai pas d’ambition vis-à-vis d’autrui. Je cherche seulement à

obtenir un résultat qui pourra satisfaire à une nécessité.

Limites de ma nécessité.

Que veut Dieu de moi ?

L’angoisse. Il n’y a pas angoisse en moi. Il y a certitude de

médiocrité. Est-ce angoisse que de s’effrayer quand un enfant est prêt à

basculer d’un balcon ? Est-ce conscience ? Voilà, je suis conscient. Et je

sais pertinemment ce que vaut la poésie, ce que vaut ma poésie, ce

qu’intellectuellement possède autrui avec sa compétence.

*

Je travaille vite, mal, je me précipite préférant venir et revenir

plutôt que d’attendre dans des moments retenus. Avec mon cerveau qui

1159


dicte à cette main, avec mes yeux, véritables gardiens de la raison - je

devrais dire “ nous travaillons ”.

Parfois l’on m’ordonne de produire ceci et de délaisser cela, et je

deviens prophète obéissant aux voix des Dieux, scrutant les Écritures,

composant par Jérémie ou Isaïe etc.

*

Intelligence etc ... Je ris. Qu’est-ce que l’intelligence de l’homme ?

Que peut-il ? Poser des questions et rarement y répondre.

L’homme, l’animal le plus intelligent dans le monde visible et

connu. Et pourtant ! Quelle insignifiance de moyens, de possibilités, de

capacités !

La fourmi ne peut atteindre la première pomme du premier arbre,

et l’homme la première étoile de sa galaxie ... Quel ridicule !

“ Moi, j’ai créé cent milliards de galaxies, et chaque galaxie

comporte cent milliards d’étoiles. Craignez-moi ! Avez-vous entendu ?

Craignez-moi ! Vous ai-je demandé autre chose ? Craignez-moi ! ”

1160


Penser, oui mais pour tirer quoi ? Que peut cette cervelle ? Dans

quel recoin de l’esprit faut-il chercher ?

En vérité, il faut être à l’écoute de sa propre messianité et

s’écouter, grandir.

Toutes les fibres de la cervelle, toutes les possibilités de l’esprit,

du coeur, et des reins doivent tendre vers cette vérité : “ Obéir aux Dieux

le mieux possible ”. Le reste est vraiment affaire d’insignifiance et de

dérision.

Si du moins il m’avait été possible de produire dans des

conditions optimales, dans un environnement favorable, avec des

structures d’accueil satisfaisantes, que serait véritablement devenue mon

oeuvre ? Mon oeuvre ! Ce travail de jeunesse, cette production au

quotidien, cette sorte d’oeuvre littéraire que je n’ai pu étreindre comme

je le souhaitais.

J’essaie tout en poursuivant ces exercices de livres d’analyser

avec le meilleur discernement mon aptitude à écrire. J’accomplis une

sorte de critique, le plus souvent destructrice de cette potentialité de

poète ou d’écrivain.

1161


*

Dieu existe. Dieu n’existe pas etc. Quelle fatigue ! Cela va-t-il

durer longtemps ? N’en avez vous pas assez de ce pseudo-mystère ?

D’ici peu, très peu de temps, vous aurez des témoignages qui accumulés

les uns aux autres, proposés par des personnes de conditions différentes,

vivant sous des latitudes indépendantes, ayant des couleurs de peau

blanches ou noires répondront toutes par l’affirmative. Je prétends que

des milliers de témoignages de personnes considérées comme mortes

cliniquement et revenues à la vie avec les techniques sophistiquées de

réanimation, témoigneront d’une vie après la mort. Il faudra cesser d’y

voir une dérive de l’imagination, mais bel et bien une preuve

convergente d’existence de l’au-delà.

D’avenir

Il faut se préparer à bien mourir. Le pire, c’est que l’on ignore

d’après quels critères de valeur, l’âme sera jugée. Doit-on apprendre,

s’instruire, faire la charité, se comporter par le coeur, par la raison ?

Faut-il être pauvre ? Le riche est-il coupable ?

1162


Vivre, c’est jouer à un jeu dont on ignore les règles et dont on

croit supposer les finalités. Paradis, Enfer, Purgatoire, Réincarnation,

Rétrogression etc...

La puissance du Mal

Que peut-on faire contre la puissance effrayante du Mal ? Contre

l’atroce pouvoir remis entre ses mains ? Satan est un Dieu, un Dieu de

l’horreur ayant la possibilité de détruire, de torturer, de faire

abominablement souffrir. Comment échapper à l’immense cruauté de ce

tortionnaire ? Comment le fuir ? Où aller ? Il poursuit l’innocent dans

les églises, il le frappe dans les lieux sacrés et s’acharne encore sur lui.

Le mal se nourrit d’injustice comme le loup boit le sang de la

brebis. Le loup est dans la bergerie, que fait le berger ? Il y a urgence.

Que fait le berger ?

Muhammad

L’homme le plus important depuis la naissance de Jésus-Christ,

est Muhammad.

1163


Il indique actuellement à 1 200 millions d’humains le chemin à

suivre, et ils l’empruntent...

L’Islam est une religion d’avenir. Elle s’imposera dans certaines

régions de l’Inde.

Le Christianisme a des possibilités de croissance rapide dans les

pays asiatiques.

*

Être édité, ne pas être édité. En vérité, quelle importance ! Plus

encore si l’on se place dans le domaine poétique qui représente un tirage

limité voire ridicule.

Toute satisfaction doit être intérieure, tout plaisir doit venir de soi,

de cette constatation que l’on a bien fait, que l’on a obtenu une oeuvre

suffisante.

Car, que sera réellement le travail de l’homme devant la grandeur

de Dieu ? Il sera méprisable. Quémandons à Dieu le droit d’être jugé

avec miséricorde. Le reste est orgueil d’homme chez les hommes, donc

médiocrité.

1164


Mais je comprends qu’un grand sculpteur, qu’un grand peintre ne

puissent laisser des oeuvres dans l’oubli et dans l’ignorance des arts. Il y

a légitimité à transmettre son héritage, son savoir-faire dans la

communauté humaine.

*

Quand on dit que Dieu a créé l’homme à son image, cela n’a pas

grand sens. Il serait préférable de dire qu’Il l’a crée selon sa volonté,

selon ses goûts. Il n’est pas question d’y voir un anthropomorphisme

divin qui consisterait bêtement à se regarder dans un miroir pour

déterminer avec exactitude l’apparence divine. Cela est ridicule.

On peut toutefois prétendre que l’appariement, que la

reproduction par superposition à la manière d’une tache d’encre peut

rappeler la représentation divine.

Ainsi d’une feuille qui coupée en son milieu a deux moitiés dites

identiques, ainsi de l’animal, de l’insecte ou des mammifères, voire de

l’homme. D’une moitié - supposons une ligne partant de la tête et

passant par le nombril, les deux demies sont identiques.

1165


*

Pascal - Pensée - II Vanité

13

Persée, roi de Macédoine. Paul Émile.

On reprochait à Persée de ce qu’il ne tuait pas.

Dieu a reproché à David de ce qu’il tuait. Il avait du sang sur ses

mains, tandis que Salomon le poète, avait les mains pures. Il lui échut la

charge de construire le Temple de Yahvé.

Pascal - Pensée - II Vanité

17

Il a quatre laquais

... et les valets le labouraient de coups. NT

39

Combien de royaumes nous ignorent !

1166


... Et combien nous ignorons de royaumes !

Combien d’espaces sont inclus les uns dans les autres !

Combien de civilisations disparues et à venir, qui sont déjà

inscrites dans la mémoire de l’univers ! Et quel univers ? Combien

d’univers ont existé avant celui-là ! Etc. Les questions engendrent des

questions. La certitude de l’ignorance est totale.

Les limites de la conscience reculent. Pour le Juif d’avant Jésus-

Christ, le bout de la terre était la colonie de Tharsis. Pour l’homme

moderne, le bout de l’univers est à 100 milliards de galaxies d’ici. Et

dans trois siècles, cette réflexion paraîtra ridicule.

*

Qui est riche ? Qui est pauvre ? Qu’en serait-il dans trente ans

quand l’heure aura sonné de s’en retourner vers le Père ? Comment l’un

sera jugé ? Et comment l’autre ?

Grandeur

Dieu m’aurait fait génie, grand poète ou Messie, j’en serais

encore à considérer ma petitesse et mon insignifiance. Combien

1167


d’empereurs, de rois, de princes de tous ordres, de toute origine sont

passés, et qu’en reste-t-il ?

Quelle mémoire sous le soleil ?

Les civilisations disparaissent. Carthage ? Trois ruines ? Ses rois,

ses princes, ses poètes, ses habiles artisans, ses architectures ? ... RIEN.

Non, de la gloire, je n’en ai que faire.

*

Dieu dit dans l’Ancien Testament :

Vous serez mon peuple et je serai votre Dieu, en s’adressant à la

communauté juive.

Le Fils nous dit dans le Nouveau Testament : oui, ceci est vrai,

mais transmettez ma vérité à l’ensemble des nations alentour.

Faut-il toutefois mépriser le reste de l’humanité ? Car Dieu

connaît chaque seconde, chaque image de la vie d’un petit chinois, d’un

petit sénégalais ou d’un petit hindou.

“ Je connais chaque oiseau par son prénom. ”

1168


Limites spatiales

L’homme méditerranéen dit : “ Les limites du monde sont cette

mer. Il n’y a rien au-delà de Tarsis. ”

L’homme Galaxus dit : “ il y a cent milliards de galaxies, et rien

au-delà. ”

À rire. À rire.

L’œil de l’homme : cet instrument lui permet de voir du

millimètre jusqu’à des masses imprécises de trente kilomètres.

Et l’œil de Dieu ? “ J’ai crée l’électron, j’ai crée la galaxie. Et

encore je te montre ce que je veux bien te montrer. ”

La sortie

Quelle faiblesse d’existence ! Cette nuit, vers les quatre heures sur

le point de m’endormir, j’ai senti tout à coup un corps astral vibrer dans

mon corps physique, et une voix d’esprit à mes côtés a dit : “ Il part ”.

Puis le corps a réintégré sa place. Je ne dormais pas, je ne rêvais pas, ma

conscience était certaine.

1169


Avoir la certitude de l’insignifiance des choses terrestres - pourtant

bien utiles, voire responsables, et être sur le point de mourir ! Mais quelle

âme, quelle mémoire humaine rapporterai-je à Dieu ? Comment serai-je

jugé ? Comment fallait-il s’y prendre pour se mieux préparer à mourir ?

Pour rendre opérationnelle sa cervelle dans cet autre espace-temps là-haut ?

Oui, j’ai vraiment eu l’impression de partir. Que resterait-il de

moi sur cette basse terre, puisque je ne suis pas même parvenu à éditer la

moindre ligne ? “Tout s’oublie ”, il ne resterait “Rien”.

S’il venait à m’arriver malheur, il serait toutefois facile aux

membres de ma famille d’utiliser les textes dactylographiés qui sont

placés dans les armoires, et d’en faire des photocopies. Puis avec ces

photocopies, d’aller voir l’imprimeur de la rue de la Comédie, et de lui

demander d’y mettre une couverture et un titre. Et voilà comment des

maquettes peuvent encore être offertes à des éditeurs ou des membres de

sociétés diverses.

Une fois disparu, l’œuvre pourrait exister. Elle n’en cesserait pas

là avec mon décès.

1170


La misère

Le fardeau du mal sur le dos, quelle misère ! Et Dieu sait quelle

bêtise, quelle souffrance cela peut engendrer. À toujours prendre, à

toujours détruire. Coup sur coup, violence sur violence ! Et nul au ciel

ne veut intervenir pour alléger cette épreuve !

Qu’est-ce que l’intelligence ? Quand je songe à ces résidus de

miettes que nous concèdent les Dieux, je ne puis que déplorer l’état

méprisable dans lequel l’humanité survit.

Capacité humaine

Tout le malheur de l’homme réside dans sa médiocre capacité

intellectuelle, dans son ignorance totale du savoir et de sa compétence.

Nulle plaisanterie : comparez et comprenez. Dieu produit cent

milliards de galaxies, et l’homme appelle exploit sa capacité à marcher

sur la lune.

Pourquoi sommes-nous ridicules, insignifiants, sans aptitude

aucune ? En sommes-nous qu’aux prémices de l’évolution ? La

compétence s’épanouit-elle, là-bas plus loin dans l’autre espace-temps ?

1171


J’aime à répéter cette phrase : l’homme a suffisamment

d’intelligence pour poser des questions, mais il n’en a pas assez pour y

répondre.

*

Le chien est un frère inférieur. Qu’arrive-t-il après la mort du

chien ? Que devient ce qui l’animait ? Et de même d’un poulet, d’une

fourmi ?

Mais l’homme ne possède pas l’instrument lui permettant de peser

l’âme d’une fourmi. Alors il nie, il méprise l’utilité de la question.

Sur la mort

En vérité, il y a pour l’espèce humaine deux espaces - temps bien

définis. Le premier, qui se conçoit de lui-même, c’est celui dans lequel

nous vivons où le temps est mesuré de façon précise. Cet espace est

palpable, il est quadridimensionnel, et l’homme y est fait de chair. L’une

des caractéristiques de cet espace, c’est la difficulté que rencontre

l’homme à s’y mouvoir - difficultés de substances matérielles, difficultés

corporelles et difficultés spirituelles. On peut dire de façon amusante

1172


que l’homme est une tortue avec sa carapace, ses contraintes et son

poids. Mais que la tortue vienne à atteindre l’eau, et elle se déplacera à

la vitesse de trente-deux kilomètres/heure. Et nous voilà dans le

deuxième espace-temps, plus intéressant à pénétrer et à comprendre.

C’est encore l’image de la tortue mais sans sa carapace, ou l’image de

l’homme sans son enveloppe charnelle. Pour ce faire, pour atteindre ce

nouvel espace, il faut donc quitter son enveloppe charnelle, il faut

mourir dans la plupart des cas, car grand nombre de personnes sont déjà

parvenues à sortir hors de leur corps et à le réintégrer. Il doit y avoir des

techniques relativement simples de yoga permettant d’accomplir cette

sortie hors de soi.

Ce nouvel espace-temps peut être assimilé à l’idée simple que se

font les croyants de la vie après la vie, ou tout bêtement “ le ciel ”.

L’état prophétique

Il est assez humain de vouloir comparer la pensée philosophique à

l’image poétique et le lyrisme poétique à l’état prophétique. Le tout se

ressemble et paraît se mêler dans une mixture intellectuelle sublime ou

cocasse. L’accumulation de la raison s’associe au déversement de

l’image, et le tout relié par des éléments de coordination donne au chant,

au chapitre ou au poème un mouvement qui semble pouvoir s’entendre, -

1173


quoique des résistances de sens s’opèrent ici et là. Mais ne faut-il pas,

pense le lecteur, qu’il y ait en quelques endroits du moins de la difficulté

? Où serait le plaisir de la compréhension ?

Je prétends et je veux affirmer avec beaucoup de véhémence que

l’état prophétique n’est pas une chimère donnée à quelque inspiration

poétique débrayée, mais qu’il est un choix puissant et responsable de

l’Esprit de Dieu qui confère à l’homme prédestiné la capacité de servir

d’intermédiaire entre Dieu et le peuple. Entende qui voudra.

De bien mourir

Il faudrait trouver une méthode d’investigation humaine

permettant de se préparer à bien mourir, c’est-à-dire de se présenter

devant Dieu dans les meilleures conditions possibles de purification, de

formation, d’apprentissage et d’expériences terrestres positives.

Mais pour cela, il serait nécessaire tout d’abord de croire en la

certitude d’une vie après la mort. Car à quoi peut bien servir un système

d’apprentissage, de formation ou d’expérience si l’individu intéressé

prétend qu’il n’existe aucune forme de vie dite supérieure après la mort

? Ceci prouve que ce principe de vie n’est concevable qu’accompagné

d’une certitude de morale à appliquer.

1174


Il s’agirait toutefois pour l’homme rempli d’athéisme ou de

certitude du rien et du néant de se construire un système d’existence à

travers une multitude d’expériences - expériences susceptibles d’enrichir

son esprit et de favoriser ainsi son principe de vie et de pensées.

L’existence de Dieu

Pour démontrer l’existence de Dieu, il suffirait que Dieu se laissât

rendre accessible à nos sens, que l’on pût le voir, le toucher, discuter

avec lui - ceci serait une preuve, un état de certitude, et le grand

problème de la métaphysique serait ainsi révolu avec un peu de moyens,

avec une grande économie de tergiversations et de discussions. Mais

hélas pour l’intelligence humaine, ce Dieu est bien discret, et ne se veut

montrer qu’à quelques-uns - on les appelle mystiques, voyants ou

sanctifiés. C’est encore une démonstration par le Cercle. Or il faut être

en dehors du Cercle pour admettre ce type de vérités. Et celui qui croit

dans le périmètre... Il faudrait une certitude collective telle une vérité

mathématique, tandis que l’acte de foi consiste à se crédibiliser auprès

de chaque individu, de façon indépendante, - de façon unitaire. On

fabrique des prosélytes en vérité, touchés de manière indépendante.

1175


La croyance n’est pas basée sur des faits concrets. C’est un acte

de foi,... dommage.

1176


*

Jo 95

La plus grande des lumières de l'homme sera non pas de connaître

Dieu, ou le fils de Dieu, mais sera d’accéder à l'onction de l'Esprit.

l'Esprit ?

Le Fils de Dieu aurait-il été Christ s'il n'avait reçu l'Onction de

*

La chair est détestable, dans le sens qu'elle nous soumet et nous

impose à régler notre existence d'après sa nature. Nous focalisons notre

principe de vie d'après ses nécessités et ses obéissances : nos actes au

quotidien sont déterminés par sa satisfaction que cela soit boire, manger,

dormir, s'accoupler, ou se reproduire. La transmission même de la vie

impose de la part des géniteurs une attention quasi-constante de la

progéniture.

Que reste-t-il pour Dieu ? Pour l'élévation de l'esprit de l'homme ?

Quelques secondes, quelques minutes dans une journée, et encore cela

serait une belle chose, si autant d'instants lui étaient consacrés !

1177


*

Émission consacrée sur France 2, ce lundi soir à Shoa - rapportant

des témoignages et des documents du génocide Juif. Bouleversant,

horrible. Les qualificatifs manquent.

Et à la question : "Pourquoi ? ” puisque l'homme a suffisamment

d'intelligence pour poser des questions et pas suffisamment pour y

répondre.

On lit en scrutant les Écritures : "Dieu était en colère." Et requestion

:

“ Pourquoi ? ” et on ne sait : etc.

Le mal

Le diable ou ses représentants etc. Les tourments de Job. La

constante de persécution des émules de la pourriture. Hélas ! Hélas ! Il

faut vivre pourtant dans la violence, dans le flot d'aiguilles enfoncées

dans le corps, avec souffrance et indisposition journalière - douleurs et

inconfort de la chair. Il y a constamment message de coups, d'agression,

de volonté et de destruction.

1178


*

Il y a ce que l'on croit être, il y a ce que les autres prétendent que

l'on est ; et il y a ce que l'on est véritablement.

La certitude du moi ; le surmoi ; et le moi réel.

Que dit Dieu ?

*

Je produis pour moi, et non pas pour les autres. Ce que j'offre à

autrui est au-delà du suffisant, je veux dire que le public, les poètes etc...

se saturent à partir de deux, trois bouquins. Je ne travaille pas pour

autrui, mais pour moi, pour Dieu.

*

Vous, vous jugez de l’autre côté du miroir et vous dites : “

Comme tu seras, sois ! ”

Vous ajoutez : “ Il ne veut pas être ? Maudissons-le ! ”

Et autant d’aiguilles dans ma chair !

1179


Dressage

Il faut accéder à l’homme messianique,

CAD

Certitude de Dieu

Intelligence des choses invisibles et cachées

Pureté de soi

Préparation à l’au-delà.

*

Les sept dons du Saint-Esprit.

Poésie - triste moyen - mauvais moyen - faiblesse et ridicule.

*

L’idéal d’intelligence, Paul, consiste, - et cela est la vérité - à

imiter Dieu - dans son inaccessible perfection.

Il faut demander à Dieu l’Onction, la Prophétie, la Béatification,

la Purification, les armes du Saint-Esprit. Il faut se faire à l’image de

David, de Daniel, de Joseph, de Jésus. Et l’on intègre forcément les

1180


autres formes d’intelligences - mathématiques, psychologie, philosophie,

arts, techniques, techniques appliquées - qui sont en dessous, un peu

comme le bachelier a forcément le certificat d’études.

Traité de pureté

À genoux ! Et deux hosties par jour.

Par Dieu, par le rejet de la société de consommation, par le retour

à la sphère vide, y vivre, y prier, y penser.

Dieu, le Saint-Esprit.

Intelligence scientifique

Newton, Einstein

Mathématiciens

Biologistes, Prix Nobel, etc.

Chercheurs

Artistes ?

Léonard

Et d’autres, et d’autres...

1181


Modèles, Emplois, Énergie - Transmetteurs

Valéry

Pascal

Descartes

Mathématiques

L’intelligence philosophique : Voltaire, Rousseau, etc.

Nietzsche, Bergson, Alain

Énergie divine, Énergie du Paraclet

Comment faire Esprit ?

Comment construire son Esprit ?

Christ.

La Folie des grandeurs

Grosso modo, on peut dire que mon système a consisté à naviguer

entre la formation littéraire ou poétique poussée et la purification

messianique du moi.

1182


En vérité il fallait accéder à la vision divine à 19 ans, à l’onction

divine à 20 ans.

Il fallait être Rimbaud sur l’oeuvre de jeunesse, être un prophète

en 88 par la Présence du Saint-Esprit, être un Saint par la Parole de

Dieu,

il fallait posséder les Cahiers de Paul.

L’œuvre poétique de Victor Hugo et tendre vers l’apprentissage

davidique pour prendre des miettes à Jésus-Christ.

Voilà en folie ce qu’aurait dû être mon principe de formation.

*

Quand l’homme construit une maison, bâtit un pont, ou trace une

route, il fait des études, des plans pour amener à bien cette réalisation.

La précision de Dieu dans l’infiniment petit lui permet de certifier que

tout événement a déjà été mémorisé.

imprévues.

Donc l’existence de Dieu détruit la loi de production d’actions

1183


Homo messianus

Que peut un oint de Dieu (Un messie) après le passage du Fils,

après la certitude de Christ ?

Qui est-il ? Que peut-il ? Pourquoi est-il ? Que veut Dieu ?

Pourquoi Dieu descend-il du ciel pour répandre son huile sainte

dans la chair d’un homme ? Pourquoi ?

témoignage.

Apprendre à se former. Certifier le Fils. Rendre un authentique

Vanité des hommes

Désir constant de durer, de passer, de laisser une marque, une

trace, et pourtant... ! Tout esprit humain ne devrait tendre que vers cette

vérité :

se préparer à bien mourir pour accéder à l’autre espace-temps.

Je ne parviens toutefois pas à comprendre comment Dieu a pu

faire l’homme aussi petit, insignifiant et ridicule. J’arrive trop tôt... avec

trop peu de savoir et de connaissance. Je me compare à l’homme des

1184


cavernes sans héritage, sans acquis, dans la nécessité de satisfaire en

grande partie ses besoins naturels, et consacrant son temps à la

jouissance... bassesse du comportement humain, et pourtant corps,

esprit, chair, sensibilité. Le corps et la chair sont à bannir, à réduire, à

quasiment rien. Et la constance de penser doit tendre vers le

développement de l’esprit et de la sensibilité.

En vérité, il faut se purifier pour bien sortir de son corps.

*

La nature - Sa cruauté.

L’animé se nourrit de l’animé.

La pieuvre mange le crabe.

En revanche la girafe mâche les feuillus haut placés.

Aurait-on pu imaginer un monde de ruminants, s’alimentant de

céréales et d’herbe tendre ?

Is 11, 6 - 9

Le loup habite avec l’agneau,

La panthère se couche près du chevreau

1185


Veau et lionceau paissent ensemble

Sous la conduite d’un petit garçon.

La vache et l’ourse lient amitié,

Leurs petits gîtent ensemble

Le lion mange de la paille comme le bœuf.

Le nourrisson s’amuse sur le trou du cobra,

Sur le repaire de la vipère, L’enfant met la main.

L’ère messianique.

*

Orgueil de certains poètes à la recherche de quelque gloire, de

quelque distinction... moi je puis les comprendre, car la concupiscence et

la bassesse sont richesses de l’homme.

Le plus grand des témoignages est le témoignage de l’Esprit

Saint, le reste est méprisable et insignifiant.

*

Comment convaincre le peuple juif de la vérité du Fils de Dieu ?

1186


*

C’est déjà chose extraordinaire que de posséder une identité

poétique crédible dans l’au-delà, quand bien même cette personnalité

connaîtrait moult difficultés à se justifier auprès de la critique humaine.

Cela certifie un avenir intellectuel certain. L’on voit trop bien que

nombre de zélés terrestres disparaissent à tout jamais avec leur dernier

souffle d’homme. Il est vrai toutefois que le bienséant consiste à y

gagner ici-bas et à assumer là-haut.

Thêta

Que dis-je ? Qu’ai-je inlassablement répété ? J’ai dit : “ Vous êtes sur

terre chez les hommes. Que devez-vous faire ? Vous devez vous purifier, vous

nettoyer, vous instruire, pour accéder à l’autre espace-temps là-haut. Votre

conscience vous donnera Dieu et son Saint et son Fils. Purifiez-vous ! ”

*

Tant que vous ne verrez pas Dieu, vous ne pourrez pas prétendre

qu’Il existe. Vous suffirez-vous du pot pour admirer le potier ?

1187


Pourquoi Dieu existe-t-il ? Il est le seul à transmettre des

informations d’avenir par l’intermédiaire de ses prophètes et ces visions

s’accomplissent. Il est le seul à posséder le don de l’avenir, grosso

modo, c’est ce que nous enseigne le Livre.

Impuissance de l’homme

Imaginez une seconde, et cela est fort aisé que l’homme est une

fourmi. Avez-vous observé des fourmis d’en haut, de votre taille, de

votre un mètre quatre-vingts ? Vous êtes montagne. Croyez-vous

réellement que cette fourmi-là quand bien même elle disposerait de

l’intelligence de l’homme, croyez-vous que cette fourmi pourrait

toutefois comprendre ce que peut être le volume de la terre - qui est la

chose la plus simple à assimiler ?

Maintenant demandez-lui quelques explications sur la lumière, le

système solaire, la galaxie, le cent milliards de galaxies, son

commencement... Vous voyez bien que ces questions la dépassent. Elle

ne peut y répondre ! Comment peut-on l’interroger sur l’essence divine

tandis que ces bouts d’antenne ne lui permettent pas même de

comprendre le volume de la sphère. Reconnaissez le ridicule de cette

1188


question. Et bien ! L’homme est cette fourmi. Et autant pour la

spéculation métaphysique.

Mais je comprends que l’homme ait besoin de savoir et veuille

pénétrer ! Quelle n’est pas son impuissance, toutefois !

1

Apprendre à penser, voilà un bon apprentissage. Mais comment et

par qui, et dans quel but ?

Qu’ai-je demandé à Dieu pour mes 37 ans ?

Je lui ai demandé d’apprendre à penser. Acceptera-t-il de m’aider

? Et quelle méthode rapide et efficace me faudra-t-il exploiter ?

Comment peut-on se faire pensant ?

Sainteté

L’homme torturé, l’homme frappé par les laquais invisibles, par le

mal toujours accusateur, stupide et violent, en constance d’existence.

1189


Il faut pourtant construire sa propre personnalité, se laver, se

nettoyer, se rendre pur, ou du moins tenter d’y accéder.

*

Je ne fais que souffrir, qu’attendre la fin de mes tourments.

L’accusateur était à la droite de Josué, et accusait encore lorsque celui-ci

présenta sa vie à Dieu. Et Dieu dit : “ Qu’on lui retire ses habits sales,

qu’on le vêtisse d’habits blancs ”.

*

Si tu savais ce qu’ils me prennent,

Tu mépriserais ce qu’ils me laissent.

*

La sangsue a deux filles qui disent : “ Je prends ! Je prends ! ”

Psy

Un homme a l’expérience de phénomènes paranormaux.

Exemples, déplacement d’objets à distance, prémonition, connaissance

1190


d’événements futurs etc... que peut-il faire de cela ? Puisque la

vérification scientifique ne pourra s’opérer qu’au moyen de la preuve

répétitive.

Doit-il nier ces faits extraordinaires, les mépriser, les rejeter etc...

Que doit-il faire ?

Un homme voit Dieu, et il est bien le seul... Que faire de cela ? Il

augmente sa foi, sa croyance, mais il ne peut transmettre à autrui cette

information non renouvelable.

Les limites du paranormal. De l’inadaptabilité des instruments

scientifiques pour vérifier l’exactitude d’un événement non

renouvelable.

Thêta

Le sens de l’existence aurait pour but d’accéder au bonheur

céleste par le moyen de la purification.

Il faudrait donc se laver, s’instruire, apprendre à transformer le

singe en homme, le sauvage en être civilisé, en personnage raisonnable

pour monter, monter et enfin tendre vers Dieu, là-haut.

1191


Voilà ce que serait, grosso modo, le sens de la vie.

Le dressage de l’intellect

En vérité, vers quoi faut-il tendre ?

Il faut accéder à l’Esprit de Dieu. Alors on intègre toutes les lois,

tous les apprentissages, tous les savoirs.

On s’en retourne encore à de la pure mystique ! Mais enfin !

L’intelligence suprême c’est bien celle qui a tendu l’univers, n’est-ce pas ?

Les grandes intelligences : (1)

Moïse, David, Salomon, Joseph, Daniel, Jésus, Muhammad,

animées, intégrées par l’Esprit de Dieu.

Et Dieu ne pouvant jurer que par un plus grand que par soi-même,

le jura par son Saint-Esprit.

1192


(1)

Et d’autres, bien sûr !

*

Dieu.

L’homme “ supérieur ” est l’homme qui bénéficie des armes de

Dieu a armé Cyrus, il a fortifié son bras droit ; Dieu vérifie si son

oeil voit juste, il interroge Jérémie et lui demande ce qu’il voit.

Is 46, 10-11

Je dis : Mon projet tiendra,

Tout ce qui me plaît je l’exécuterai.

J’appelle de l’Orient un rapace

D’une terre lointaine, l’homme prédestiné.

Is 44, 28

C’est moi qui dis de Cyrus : “ Mon berger ! ”

Il accomplira mes volontés,

En disant de Jérusalem : ‘Qu’elle soit reconstruite’

1193


Et du Temple : ‘Sois rétabli’.

Je 1, 11 - 12

11 La parole de Yahvé me fut adressée en ces termes :

“ Que vois-tu, Jérémie ? ” Je répondis : “ Je vois une branche

de ‘veilleur’. Alors Yahvé me dit : “ Bien vu ! car je veille sur ma parole

pour l’accomplir. ”

*

Je ne sens que ma pauvreté, ma richesse est existante. Point

d’humour, ni de leurre. Je dis la vérité, trop conscient de mon ridicule

face à l’intelligence des hommes, et plus encore mon misérabilisme face

à l’immensité de Dieu. Mais que puis-je ? C’est un problème de nature !

Une calculette ne permet pas d’envoyer des hommes dans l’espace. Je

suis peu. Dieu voudrait m’élever qu’il n’y parviendrait pas.

*

Au fond, je suis en conflit avec moi-même m’accusant d’être peu

et de ne pouvoir mieux faire. Ma nature est insuffisante.

1194


*

Ma chair est vieille, hélas ! J’ai écrit tous mes livres.

Remonter ! Remonter ! Oui, je sais qu’on m’attend etc.

Preuve de Dieu

Comment prouver l’existence de Dieu ?

Par le témoignage.

Faites-moi passer par le pain total, faites-moi passer par le

détecteur de mensonges, utiliser toutes les méthodes scientifiques,

infaillibles mises à votre disposition, allez, interrogez-moi, et vous

verrez que je vous apporterai un témoignage véridique de l’existence de

Dieu, puisque je L’ai vu.

“ J’en apporte un authentique témoignage. Je ne démentirai pas ce

que mes yeux ont vu. ”

L’avoir vu et le faire savoir. Crédibiliser son expérience auprès

des autorités scientifiques.

1195


*

La pensée de l’homme est une chose admirable ! Non, car sa

potentialité est ridicule, ses limites vite déterminées. Ce que peut

l’homme est insignifiant, et ce qu’il pourra restera toujours dérisoire.

Il y a trois siècles, à l’époque de Pascal, l’homme se déplaçait à

cheval. Aujourd’hui, péniblement, il parvient à sortir, une fois, du système

solaire. Dans mille ans, sera-t-il parvenu à quitter notre galaxie ?

... Il y a cent milliards de galaxies.

J’accuse Dieu d’avoir produit l’homme petit ! Mais que faire ?

Car nous ignorons le parcours du progrès et le dessein final.

*

Il me faudra certainement reprendre toute La Bible pour

transformer, varier, changer, etc... Peut-être 20, 30 000 alexandrins (ou

plus ?) à revoir.

1196


L’insignifiance

La petitesse de l’homme, son insignifiance, et constamment cette

question frappe la voûte de ma cervelle : “ Pourquoi l’homme est-il si

ridicule ? Que peut faire un homme avec cela ? ”

Que reste-t-il ? Quels moyens sont donc à ma disposition ? Que je

sois sage, roi, messie ou mendiant, je ne puis que craindre Dieu. Mon

pouvoir est dans la crainte de Dieu.

Que pourrai-je comprendre avec cette capacité-là ?

Que peut déplacer une fourmi ?

Le cimetière

J’ai vraiment l’impression de construire un tombeau en

acheminant l’Oeuvre dans le nouveau grenier. La lumière y est faible,

les ombres y sont immenses.

Que serai-je dans cent ans ? Qui se souviendra de moi ? J’ai

l’étrange sentiment que tout disparaîtra, et s’en retournera au Néant.

Mon avenir me semble au ciel, là-haut, plus loin, là-bas.

1197


vérité ?

Il y a valeur réelle, mais comment prétendre transmettre cette

Être, le faire savoir, et convaincre !

*

Du demi-savant. Question - Boutade - Vérité - Connaissance.

1 et 1/2, ça fait combien ?

Dieu et le Saint-Esprit.

Voti : demi-savants ?

*

J’ai rêvé que j’assistais au procès de Jésus. Je supportais mal les

souffrances, les douleurs. J’étais moins apte que “ Lui ” à admettre ce

passivisme, cette construction d’injustice.

Au réveil, c’était la sixième heure.

1198


*

N’avez-vous pas lu ce passage de l’Évangile selon St Marc

“ La pierre qu’avaient rejetée les bâtisseurs *, Ps 118 22-23

c’est elle qui est devenue pierre de faîte ;

c’est là l’oeuvre du Seigneur

et elle est admirable à nos yeux ? ”

* bâtisseurs = éditeurs.

*

Le Seigneur a dit à mon Seigneur

Dieu a dit au Saint-Esprit

Puis

*

Siège à ma droite,

Jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis

dessous tes pieds.

1199


Rêve

Je rêve. Je parle avec Jean-Paul II et je lui dis : “ Votre dialectique

est de trop exacerbée. Votre sensibilité extrême vous empêche de

concevoir autrement. Si vous eussiez été Américain, vous eussiez pu

penser d’une autre manière : mais vous êtes Polonais ”.

Il prend la mouche et se retire. Je le vois partir, sa silhouette

blanche, un peu lourde, s’éloigne. Je le suis des yeux.

Boutade

- “ Deus creavit mundum ”, pourriez-vous penser ceci ?

- Évidemment. Il me l’a confirmé. Il s’est déclaré le créateur de

toutes ces grandes choses, lui Petite Force.

*

Et Dieu créa l’homme !

L’homme en vaut-il la peine ?

1200


*

La croix, infâme gibet de potence. Comment peut-on admirer un

instrument de torture ?

*

La belle chose que de pouvoir s’en retourner vers le Père avec

l’Oeuvre que l’on mérite, avec la mémoire juste et vraie que l’on a

échafaudée.

Moi, j’ai la certitude d’avoir été régulièrement, minute après

minute volé, prélevé par le Mal. Mais autrui dira de moi : “ Il vous reste

toutefois cela ! De quoi vous plaignez-vous ? Vous avez au-delà de ce

que nous possédons, alors ? ”

*

Pascal : Pour faire d’un homme un saint, il faut bien que ce soit la

grâce, et qui en doute ne sait que c’est que saint et qu’un homme.

“ Je sais ce que l’homme vaut, mais je lui laisse son libre-arbitre. ”

1201


Grosso modo, on peut dire que la destinée est tracée. Tout a déjà

été pensé en prescience. L’univers accomplit des événements déjà

programmés. La destinée est préétablie. Ce qui fatalise l’innocence, la

condamnation, la Rédemption.

Christ a dit : “ Tout est accompli. ” Ce qui prouve bien qu’il y

avait un nombre d’actions prévues à transformer.

La connaissance de l’avenir est le seul déterminisme qui

différencie Dieu des autres dieux. Voilà pourquoi ses prophètes sont

haut placés dans la hiérarchie spirituelle. Ils témoignent de la maîtrise

temporelle que ne possèdent pas les autres divinités.

*

Pascal !

La grandeur de l’homme. C’est à rire, et pourtant cela vient de

Il suffit d’ouvrir un ouvrage d’astrophysique avec photos, images,

schémas et explications pour s’effrayer de l’insignifiance de l’homme et

de l’immensité du Père.

L’homme est plus près de la fourmi qu’il n’est près de Dieu.

1202


*

Je regarde un drap, j’en ai besoin, je dis à ma mère : “ Est-il pur ? ”

Elle me répond : “ Comme toi. ”

Elle pensait à une boutade.

sur ta tête. ”

“ Porte toujours des habits blancs et que l’huile ne manque point

*

Règlement, développement de la pensée.

Maîtrise des notions.

*

Que pourront les hommes, ensemble ?

Il faudra dons se suffire de cette nature post mortem,

Esprit d’homme libéré de sa gangue de chair ?

Homme ou ange ?

1203


*

Un Q.I. à 500, 1 000, 10 000 ?

Quel Q.I. faut-il pour créer l’Univers ?

Quel est ton Q.I, Seigneur ?

Mysticisme - Élévation - Épreuves

Imaginons une jeune fille de 19 ans qui une nuit sort de son corps

et en passant par le tunnel étroit accède à la Vierge Marie. La déesse

l’oblige à réintégrer sa chair et à retourner sur terre.

Quelques mois plus tard, la Vierge descend du ciel et se pose sur

la tête de la jeune fille, répandant en elle son huile sainte.

Quelques temps s’écoulent encore. Elle a vingt ans, et elle sent la

présence de mauvaises femmes autour d’elle. Des sortes de sorcières,

spectres et fantômes, une quinzaine, l’entourent constamment et lui

enfoncent des aiguilles dans toutes les parties du corps, les seins, les

fesses, le clitoris, l’anus, le vagin, les pieds, les mains etc.

1204


- Elle supplie, elle implore, l’épreuve dure, les horreurs

continuent, constamment ces sorcières ...

Que dire de la jeune fille ? N’est-elle pas déjà une sainte éprouvée

par les forces du Mal ?

Puis la Vierge réapparaît avec la pureté de Jeanne d’Arc, etc ...

*

Que peut ma pensée ?

Qui suis-je sans les Dieux ?

Qu’aurais-je pu obtenir si Satan n’avait pas pris, ponctionné,

racketté, etc. ?

Que puis-je par moi-même ?

*

C’est la certitude de l’au-delà qui divise l’âme du corps durant la

vie. “ À quoi peut bien servir d’entretenir, de choyer un corps qui n’a pas

de durée, telle la mue d’un reptile ? pense le croyant. La chair ne sert à

rien. Elle est poids, ennui, soumission, nécessité, obéissance. Elle

disparaîtra, elle ne me suivra pas. Je la rejette, la méprise. Et je consacre

1205


mon existence à l’esprit, à mon esprit, précieux trésor qui renferme tout

mon passé, et peut-être mon avenir, trésor à remettre à Dieu qui le jugera

.”

*

Ma conscience m’a constamment été détestable. C’était le : “ Que

puis-je avec cette âme, avec cette cervelle, avec cette capacité ? ” Je me

voyais fourmi besogneuse décidée à agir pour n’obtenir qu’un résultat

insignifiant. J’enviais les Dieux, les Anges, parfois même la potentialité

des surdoués, des génies, des autres, ou des hommes de science.

Je devais me suffire d’être Moi avec le Mal à mes côtés qui

rackettait et prélevait ! Quelle aberration ! Quelle horrible situation !

*

L’intelligence n’est qu’un moyen pour accéder à une plus haute

pureté, elle n’a pas pour but elle-même. Elle permet de penser, de créer,

de s’élever. Mais elle n’est pas gargarisme cérébral. Car qu’est-ce que

l’intelligence sinon le Saint-Esprit ?

1206


*

Si Dieu du moins voulait m’indemniser, s’il voulait prendre en

considération le vol infligé de la Mort, s’il acceptait de me rembourser !

De combien de milliers de feuillets serais-je enrichi ? Quel serait mon

niveau d’écriture, de production ? Et toute cette construction interne

d’échafaudage, où en serait le monument ?

*

Ce que je crains, c’est d’être jugé avec mes résultats, avec mes

livres, avec mon Oeuvre. Ce que j’espère, c’est d’être considéré par

Dieu, avec mes intentions, avec mes réelles capacités.

Autrui dit : “ Voilà qui vous êtes, je vous connais, je vous ai lu, je

ne puis me tromper. J’ai des preuves : ce sont vos ouvrages ”.

À l’impossible, nul n’est tenu dit-on. Plaise à Dieu, que cette

vérité soit intégrée dans l’analyse post mortem.

1207


Tombeau

Si j’étais un Christ, j’aimerais être enterré dans une sphère, et être

enterré debout. La sphère serait blanche et lumineuse. La sphère serait

posée sur la terre et non pas dans la terre. Son diamètre serait : 1,72 (soit

ma taille) + 2 cm (chevelure) et 2 cm (talons chaussures) + 12 cm

(correspondance alexandrin au-dessus de ma tête) + 12 cm

(correspondance alexandrin au-dessous de ma tête).

ainsi diamètre de la sphère :

1,72 + O,02 + 0,02 + 0,12 = 0,12 = 2,00

ce qui correspond à deux Dieux (Dieu + Saint Esprit avec 00)

*

Enterré dans un cercle

1,72

+ 12

+ 12

1,96

12 cm

1208


Moi 1,72

12 cm

Affectivité

Guère eu souci de transmettre de l’affection, de donner la vie. Ma

certitude de l’au-delà est telle que je ne puis accorder quelconque intérêt

aux nécessités du corps. Je vis dans une chair, hélas. Mais je suis esprit.

Je suis Esprit qui habite un Corps. Et j’en suis bien attristé. Mon corps

est charge, carapace, perceptions erronées, nécessités charnelles etc...

bêtise.

L’Idéal

L’idéal intellectuel est la perfection de l’Esprit. La capacité

humaine doit tendre vers cette connaissance, apprendre à l’imiter, à

devenir son semblable, ce qui est utopique. Mais l’idéal est là.

L’homme supérieur est celui qui désire accéder au savoir de

l’ange, et souhaite changer de nature. Il faut monter, se débarrasser de

son enveloppe charnelle, et tout s’éclaire.

1209


*

L’homme pense de 0 à 1 000,

Dieu va de - à + .

*

J’étais à contempler le ciel allongé dans l’herbe tendre, vaste voie

lactée admirable. De temps à autre, quelque particule lumineuse que la

sagesse populaire assimile à l’étoile filante brûlait par frottement dans

l’atmosphère, et la même question frappait à la porte de ma voûte

humaine : “ Pourquoi sommes-nous si faibles, si peu ? Pourquoi ? ”

Je pensais : “ Dieu maîtrise le déplacement d’un électron sur telle

galaxie, sur telle étoile, dans telle construction de cristaux. Il peut

changer son cours ! ”

En vérité nous appartenons à un ensemble. Il suffit d’aller de

moins l’infini à plus l’infini, tandis que la capacité humaine permet

d’aller de 10 - 20 à 10 20, et encore... pour comprendre que nous

sommes éléments appartenant à un ensemble qui lui-même est inclus

etc.

1210


*

Mon zèle d’écriveur vise à obtenir une promotion post mortem,

pour accéder à un état d’esprit supérieur à celui que je possède :

Ange.

La marmotte veut devenir chien, le chien homme, et l’homme

*

L’homme doit se dire : “ Comment puis-je me préparer à bien

mourir ? Quelles actions, quels comportements me faut-il appliquer pour

accéder à l’Au-delà ? Suis-je réellement capable de comprendre la Bible,

le Nouveau Testament, le Fils ? Ses prêtres possèdent-ils la vérité ? Ne

sont-ils pas aveugles qui mènent un aveugle pour le faire tomber dans le

trou ? ”

Toute l’activité humaine doit tendre vers un seul but : “ Se

préparer à bien mourir ”.

*

Pari - Pascal - Gagnerez-vous ?

1211


Dieu existe-t-il ? Jette la pièce : face, il existe, pile, il existe.

L’éléphant voit l’homme, l’homme ne voit pas Dieu.

L’élévation

La seule pensée qui occupe l’esprit, c’est l’élévation de la volonté

d’intelligence. Car ce désir mène à Dieu, à Son Saint, à leur Fils. Il

engendre la sanctification qui n’est pas une constance de souffrance,

d’agenouillements, de soumission bête et stérile. Non ! Mais c’est un

besoin d’accéder à un principe supérieur : celui de savoir par la voie de

pureté.

*

L’idéal intellectuel, c’est la capacité du Fils de Dieu, un point

c’est tout. Cela est facile à comprendre. Le reste est dérisoire.

cause ?

Où Dieu a-t-il mis notre limite ? Qu’a-t-il prétendu pour notre

*

1212


Le problème messianique est de parvenir à convaincre le peuple

et les autorités juives de la certitude du Nazaréen, il est d’arriver à faire

intégrer dans la conscience des dirigeants et de la masse la vérité

chrétienne.

Cela paraît enfantin et puéril, mais c’est la seule manière

d’instaurer une ère messianique sur une grande partie de la planète. Je

puis dire que c’est le seul chemin salutaire pour une forte quantité de la

population mondiale.

Car la période messianique ne touchera pas l’ensemble des

habitants de la terre, mais se focalisera essentiellement sur les nations à

croyance chrétienne.

*

Pascal : Premier degré : être blâmé en faisant le mal et loué en

faisant le bien. Second degré : n’être ni loué ni blâmé.

Troisième degré : être blâmé en faisant le bien. Et c’est acte de

sainteté, car le diable aime à tourmenter les âmes purifiées et innocentes.

Quatrième degré : être passé au creuset par Dieu, et cela s’appelle

les restes du purifié.

1213


*

dit-on.

La grâce : “ Mauvaise graine ne saurait donner de bons fruits ”,

*

Il y a un Christ en moi, et il faut que je profite de son onction.

Dehors, je me dois de faire le poète, l’artiste ! ... Mais dedans, j’essaie

de l’éveiller, de le faire fructifier - il y a formation - volonté

d’apprentissage. C’est une constante dualité entre ces deux

personnalités. Les deux sont “ moi ”. Qui est le plus intéressant pour

vous, pour moi, pour Dieu ?

Mémorisation. Par cœur

On peut supposer que l’esprit loin de décomposer sur un plan

topologique les paragraphes ou de les sectionner afin de tenir compte de

leurs organisations visuelles, on peut supposer, dis-je qu’un autre

principe de mémorisation s’opère par le déroulement linéaire. Ainsi un

poème serait retenu comme un ensemble d’inscriptions sur une bande de

papier rempli de signes.

1214


Le Talmud veut que Moïse ait reçu la Tora comme un ensemble

de signes encastrés les uns dans les autres. Dieu lui aurait remis une

vision instantanée de la Loi, puis par l’opération de la séparation, les

mots seraient apparus, les verbes, les adjectifs, etc. comme un total de

signes à couper.

Phénomènes paranormaux

Tout était déjà intégré au sortir de l’adolescence : télépathie,

voyance, clairvoyance, Au-delà, “ psychokinèse ”, avenir, poltergeist,

etc...

Je rêvais de stimuler des zones cérébrales endormies pour

augmenter ma potentialité. Je savais que l’on exploitait seulement 10 %

de sa capacité psychique.

Le doute se portait sur l’organisation d’une vie intelligente

tridimensionnelle, ailleurs.

1215


Dieu m’obéit

Cette phrase “ Dieu m’obéit ” est comparable à la proposition

mathématique, je divise par zéro. Elle est impossible.

I

Non, le moment n’est pas venu de regarder cette hypothèse en

face et de se demander ce qu’elle vaut. Je suis trop conscient des

difficultés réelles et métaphysiques qu’elle engendre. D’ailleurs, elle ne

peut résister longtemps à une analyse rigoureuse. La prendre au mot, la

considérer dans ce qu’elle a de plus primaire ou immédiat la rend

absurde. J’ajoute que la nature de Dieu n’aurait pu se compromettre dans

une telle spéculation. Il n’aurait pas voulu répéter ce qu’il avait conçu en

temps que phénomène événementiel, unique et historique. Toute

tentative de compréhension se nie par elle-même, toute volonté

d’interprétation est réduite à l’état de néant.

Cette conscience qui est en soi, refuse tout compromis d’analyse

et de déduction. À supposer qu’un soupçon de doute eut dû traverser ma

conscience ! Non, je ne veux pas insister stupidement sur cet état de fait,

car sa nature me semble délétère. Ce que je puis lui préférer, ce sont des

1216


vérités quantifiables et appréciables par tout un chacun. Voilà une bonne

mesure de compte, autrui ! Le reste est dérisoire.

- Je veux prétendre qu’actuellement hypothèse de l’onction divine

et de sa conséquence réelle ne suggèrent aucun principe de messianité.

Et heureusement !

II

Est-ce raison de la faculté intellectuelle de se croire autorisé à

penser de la sorte ? Je fais allusion à la conscience et à la mémoire de

l’événement. Il n’est pas question ici de supposer un instant que cet acte

relève d’un comportement irrationnel ou à caractère “ dramatique ”. Au

contraire, il semblerait possible de trouver trace dans la conscience de ce

fait cérébral. Du moins, il y a mémoire du fait.

*

Quand on est dans l’obligation de quémander à Dieu un soupçon

de justice, c’est que le cas est vraiment désespéré.

*

1217


Tous ceux qui ont voulu spéculer sur la signification de la vie, sur

son sens, sur le destin de l’homme n’ont pas su lire assez simplement ce

que le Livre nous enseignait. Dieu, par l’intermédiaire de ses prophètes,

nous avertit que le sens de la vie c’est le plaisir. Je dis plaisir, c’est-àdire

jouissance, bien-être, bonheur, et toutes les variantes de sentiments

que sous-entend ce terme sacré. Le plaisir n’est pas seulement un instant

de satisfaction, un bref moment de valeur éphémère malignement conçu

par la nature comme la pulsion sexuelle pour engendrer et perpétuer la

vie. Non, il correspondait à une constante de satisfaction, à un état

généralisé de bien-être que l’on peut ressentir et que l’on ressent dans

cet autre espace-temps. La grande joie doit voir le triomphe de l’esprit.

Nous devons donc tenir compte de cette information pour nous

comporter de manière satisfaisante sur cette terre.

*

Dieu en fit un poète, l’ayant jugé peu digne de posséder l’art du

discernement.

Sanctification

“ Je suis mon propre patron. ”

1218


*

Quelle est la part de Dieu dans l’évolutionnisme ?

Thêta

Peut-on pénétrer le commencement de Dieu ?

Car il n’y a pas à dire : sa forme définitive ne peut pas être sa

forme initiale.

Le Néant peut-il rester Néant ?

Est-il possible qu’éternellement le néant soit. C’est-à-dire que

jamais, jamais, jamais il n’arrive un événement ?

Comment un événement pourrait-il survenir ?

Quel événement ?

Quoi ? Quand ? Comment ? Dans quel espace ?

événement.

Peut-être que le néant et la durée engendreront la fabrication d’un

1219


Comment peut-on faire disparaître l’univers ?

Puisqu’actuellement on a quelque chose qui existe... afin de s’en

retourner au néant ? Cela serait difficile...

Comment faire disparaître la matière ?

p 276).

Le néant était d’abord et l’être est venu par surcroît. (H. Bergson,

L’utilité de l’Univers

Univers : Je te vois !

Est-ce la raison de la matière ?

Sont-ce des objets utiles au même titre qu’une cuiller, un ballon

ou une chaussure ?

Ne servent-ils qu’à tourner ?

À quoi sert une planète ?

une étoile ?

une galaxie ?

1220


Seulement à glorifier la grandeur de Dieu ?

Intelligence

Qu’est-ce que l’intelligence ? Il n’y a d’Intelligence que l’Esprit

de Dieu. Le reste est ridicule. Mais l’homme peut s’essayer à spéculer

sur le reste.

- Que peut me donner l’Esprit de Dieu ? - L’annonce prophétique

et les sept dons du Saint-Esprit.

On va encore prétendre que c’est acte de mysticisme pour

résoudre un problème humain, que c’est attraper une perche trop facile,

c’est s’en sortir avec une pirouette. Pourtant je dis la vérité : “ Avec qui

croyez-vous, ai-je tendu l’univers ? ”

Obéissance

La certitude de l’obéissance à Dieu est pleinement ancrée dans ma

mémoire. Je le sais avec puissance, et nulle perception si forte soit-elle,

ne pourrait étouffer cette vérité-là. Que n’eût pas été mon existence si je

ne m’étais rapporté à cet ordre fatidique qui est l’impératif divin !

J’aurais été à droite, à gauche, batifolant bêtement de plaisirs en pertes

1221


de temps. Mais voici qu’une parole divine surgit, invisible et m’imposa

un chemin à emprunter : “ Celui de la poésie ! ” Pourquoi ne pas obéir ?

D’autant qu’il aurait pu m’en coûter de choisir une autre voie. Mais la

question ne se posait pas : j’avais pris l’habitude d’obéir aux autorités, -

parentales ou scolaires. Toutefois je savais bien que leur autorité

provenait d’un principe établi par la préférence de l’âge, donc de la

compétence.

*

- Pourquoi ce principe plutôt que rien ?

- Qu’est-ce qui prouve que cette phase d’existence, c’est-à-dire

cette production de matière à travers l’univers - qu’est-ce qui prouve que

justement, elle n’est pas phase de production suivie d’une phase de nonproduction

précédée d’une phase de non-production ?

Rien Univers Rien

x15

x

milliards milliards milliards

d’années d’années d’années

temps

1222


-------------------------------------------------------------------------------

-------------------------

Ce qui voudrait dire que cette fabrication de l’univers ne serait

qu’une parenthèse entre du Rien (1)

Le problème est de savoir comment Dieu s’est fabriqué. Il n’est

pas de savoir ce qu’il a fabriqué. L’homme est plus intéressant que la

maison qu’il a construite. La maison, c’est l’univers. Dieu est plus

intéressant que l’Univers.

(1) Une sorte d’expérience d’existence, de vie, d’organisation etc.

Comparable à un enfant qui construit un château de sable puis décide de

le faire disparaître.

*

Jésus-Christ a dit : “ Il n’est pas Un, nous sommes Trois. ”

*

Pourquoi Dieu exige-t-il de moi que je me suffise de si peu ?

Pourquoi prétend-il que ce qu’il m’a donné est représentatif de ma

valeur ? Où a-t-il mis ma limite ? Ma compétence ?

1223


- Vois ce que je suis. Ce n’est donc que cela ? Reconnais-le : je

suis à défaut ! Mon œuvre est faible, ma quantité méprisable. Quant à

ma connaissance ...

*

“ Silence éternel ” etc, il n’y a pas de jonglerie indigne, il y a

conscience réelle, pesante, et effrayante de l’immensité de Dieu. J’ai

connu cette formidable crainte et admiration à la fois.

*

L’espace est-il une forme de sensibilité ou une construction de

l’entendement ?

Âme

Enfin la Vie ! Je veux dire l’intelligence débarrassée de sa

carapace charnelle, qui est une contrainte à la purification, à l’élévation

de l’esprit.

L’homme est une tortue, son corps est sa carapace, mais il

l’ignore. Il fait la course avec sa chair, ridicule peine !

1224


Tout le concept de la vie doit tendre vers la vérité de l’âme. De là,

découle la certitude métaphysique. Le reste est chagrin dérisoire ou

concupiscence.

Arafat

C’est par le musulman que Jésus-Christ se libère du joug

israélien. Mais Bethléem (Ephrata) est le berceau de la naissance

davidique. Alors que dire ?

L’Arabe rend au Chrétien ce qu’abandonne le Juif. Mais le Fils de

Dieu est le messie d’Israël. Alors ? Après deux mille ans, la certitude du

Fils n’a toujours pas pénétré la conscience du Juif. Et nous toutes,

nations environnantes attendons que cette vérité-là soit effective pour

que l’ère messianique se répande de partout l’univers !

Boutade

- Pourquoi n’achètes-tu pas La Bible des Juifs ?

- Elle n’est pas complète, il manque le Nouveau Testament.

*

Get back, lo, lo, get back

1225


Retourne d’où tu t’en viens.

*

Doutes-tu de l’effet de l’onction sur toi ?

1226


Éléments de réflexion

De Dieu, de l’intelligence de coeur

Je ne sais plus quel homme stupide a osé dire que Dieu n’existait

pas, comme si c’était une raison d’être aveugle aux pays des voyants ;

comme s’il fallait se crever les pupilles pour se prétendre libre de penser

! Cette liberté-là ne permet pas de marcher, mais d’avancer en tâtonnant

pour tomber dans le précipice. S’il faut croire en Dieu, ce n’est certes

pas avec prudence, mais avec toute la puissance de conviction qui est en

soi. Il n’y a pas deux juges, il n’y en a qu’un, et c’est Dieu. Quant à

l’homme, s’il se prévaut de pouvoir choisir, il ignore qu’une immense

programmation a déjà balisé son chemin. Tout ce que nous

accomplissons a été pensé, préimaginé - nous ne sommes que la

confirmation d’une phénoménale loi planifiée dans les moindres détails.

Quand un homme construit un pont, érige un mur, il accomplit un

nombre considérable d’études et de vérifications. Il connaît avec

exactitude le coût du chantier, le but à atteindre, la finalité escomptée, -

et l’on voudrait que la sagesse divine n’atteigne pas le bout du nez de la

compétence humaine ! Comme cela paraît ridicule, et semble mépriser la

capacité d’un être doué d’une gigantesque compétence !

1227


Qui donc peut juger et considérer Dieu ? Peut-on juger Dieu et

prétendre savoir ce qu’il fallait faire ? Le pot dit-il au potier, - je vaux

plus que toi ? La prudence est de craindre les grands. C’est sagesse

d’homme et d’animal. Craindre, c’est se protéger de toutes les embûches

et de toutes les erreurs. La témérité mène tout droit au tombeau. L’acte

de bravoure est orgueil de soldat. Mais le soldat perd sa vie pour trois

fois rien, le plus souvent.

Mais Dieu est-il peut-être l’objet de sentiments opposés, de

conceptions critiquables car encore incomprises ? Je sais Dieu, et je vois

tant d’hommes souffrir, tant de femmes et d’enfants vivre dans des

conditions détestables, que j’en suis à condamner ces existences de

misère, sans parler de ces immenses guerres et du génocide du peuple

élu. Il n’est guère d’homme dont la conscience ne se révolte contre ces

abominations.

L’homme de religion, à cet égard, doit faire preuve d’une

formidable acceptation : glorifier une puissance sans en comprendre les

desseins fondamentaux. Il faut donc parvenir à servir sans connaître

réellement le sens de son travail. À travers la lecture des livres sacrés, la

pensée prétend se consolider, savoir et déduire. Mais le plus souvent elle

emprunte une voie qui la mène vers une interprétation douteuse ou

erronée. Parfois des fantaisies enfantines suffisent à engendrer des

1228


comportements dans le culte divin. La théologie prétend posséder la

vérité avec ces exégèses, ces savants qui ne sont que des hommes

s’essayant encore au jeu de l’interprétation. Mon Dieu, que ces hommes

prennent des risques ! Même doté

de la lumière du Saint-Esprit, je prétends qu’il est toutefois

difficile de ne pas commettre d’énormes bévues.

Ce monde dans lequel nous vivons, n’a jamais été véritablement

compris. Les plus grands physiciens, tous les deux siècles nous

apportent une loi fondamentale nouvelle. Nous sommes fascinés par le

travail de la nature et n’en connaissons que fort mal les mécanismes. Ce

spectacle nous émerveille, mais nous sommes incapables d’en découvrir

l’essence. Pourtant nous nous targuons en exploitant des livres difficiles

non seulement de spéculer sur l’au-delà, mais d’en connaître les

structures.

Voilà qui est audacieux ! Certains, fanatiques, exploitent des

pseudo-vérités pour torturer ou soumettre leurs congénères ! Jusqu’où

n’ira pas la folie de l’homme ! Mais cela a déjà été écrit par d’autres que

moi-même, avec une qualité de style plus brillante, à n’en pas douter.

1229


Pourtant il faut croire aux miracles. Cela confère à notre esprit un

espoir d’avenir après la mort. Et cette sécurité pour l’au-delà augmente

le plaisir de nos sens par la jouissance qu’il procure. Ainsi la nature nous

semble favorable et pleinement satisfaisante. Les bienfaits de l’homme

n’ont pas d’avenir. C’est peut-être de l’intelligence d’anticipation que de

se projeter vers le futur en méprisant le quotidien.

Et l’on voit peu l’intérêt de la femme dans ce cas de spéculation.

S’il est vrai que l’amitié disparaît, que les êtres chers s’éloignent les uns

des autres, que les enfants s’en vont ailleurs, plus loin, - le système de

valeurs et l’amour qui en découlent paraît bien incertain. On s’en

retourne encore à une situation égoïste où la seule Force à glorifier est

celle de Dieu.

Les épouses du Christ l’ont compris, elles qui délaissent leur

mission de femme, pour s’unir à un Dieu, éternellement. Elles ont

certainement pressenti cette nécessaire union entre les éléments de la

nature et leur créateur. Il s’agirait en quelque sorte de l’unification de

l’esprit de Dieu à travers l’univers. Un immense message de

communication et de fraternité entre les êtres et les choses visibles et

invisibles de l’espace.

1230


Il est toutefois difficile de déterminer le degré de parenté entre

toutes les formes de vie et d’esprit dans la nature. La communion

pourtant pourrait être parfaite à l’image d’une société où chaque élément

est une partie intégrante et indispensable à autrui.

Ainsi renaît l’espérance d’une immense osmose entre tous les

êtres vivants visibles ou non, du présent et de l’avenir. Il faut, je le

reconnais, faire toutefois preuve d’une grande foi et interpréter d’une

certaine manière les choses de la nature pour raisonner de la sorte.

La finalité de cette douteuse démonstration est encore de

convaincre l’homme d’aimer l’homme, - je dis aimer avec sincérité et

non pas avec la crainte du châtiment divin, malgré les excès et les

désordres, les passions dont toute société se sait ivre. Ceux qui

parviennent à aimer leurs ennemis vont au-delà de ce qui provoque la

répulsion et le dégoût. Ils sont pleinement dans le coeur de Jésus-Christ.

Cela dépasse la charité. La pensée théologique a rarement imposé à ses

adeptes d’atteindre ce degré de perfection. C’est pourquoi cette

conception de l’amour semble la plus belle. Elle est plus grande que la

charité, elle est l’intelligence du coeur, et peu se prévalent d’en être

pourvu.

1231


Pourtant toutes ces spéculations audacieuses sur Dieu, sur la foi,

l’espérance et la charité ne sont-elles pas de fausses lumières qui tentent

d’éclairer ici et là mais ne dirigent que vers l’ombre, en vérité ?

De la grandeur du Saint-Esprit

Les spécialistes de la religion chrétienne n’ont guère pu traiter de

la vérité de l’Esprit de Dieu, n’ayant à leur disposition qu’une quantité

infiniment ridicule d’informations concernant ce sujet. Le Talmud des

Juifs associe le Saint-Esprit à la Chekina, qui serait la présence de Dieu

à côté de Dieu. Lorsque Dieu au commencement de la Bible écrit : “

Faisons un homme à notre image. ” Il semble s’adresser à la

communauté d’Anges qui forme sa cour, mais en y réfléchissant de plus

près, on peut y déceler dans ce Faisons deux personnalités distinctes et

pourtant identiques, une sorte de dédoublement de soi-même, qui

pourrait indiquer la représentation du Saint Esprit à côté du Père. Cette

grandeur d’âme, cette sorte de supra-conscience à côté du Père étant

juge de tout, semble au-dessus de tout. Il aurait la capacité de mesurer

avec exactitude la valeur des choses, sans indulgence mais sans sévérité,

avec la raison parfaite de la pure intelligence. Cette supra-conscience de

Dieu semble moins active que le Père - car s’il n’est pas le créateur de

toutes choses, il en est la critique, l’observation et la parfaite analyse.

1232


J’y vois aussi une immense humilité, une volonté de retrait et de

discrétion que l’on ne trouve ni chez le Père ni chez le Fils. Sur les

tables de la Loi remises à Moïse, le Père indique clairement qu’il interdit

toute représentation de sa propre personne. Le Fils suivant l’exemple du

Père aurait dû interdire l’imitation de son image. Or, il n’est pas un

village reculé, une infime place d’un hameau, où l’on ne voit l’image

crucifiée du Fils. Le Père lui-même s’étale dans de nombreux musées,

tandis que personne ne semble l’avoir vu, et donc n’en peut prétendre la

reproduction. Il en va tout autrement du Saint-Esprit. On ne peut

l’identifier qu’à une colombe et là est son unique gloire ! Il est à

supposer qu’un Dieu vaut plus qu’un volatile.

On ne peut non plus prétendre connaître le timbre de sa voix. Il

est aisé d’imaginer le langage employé par le Christ - c’était l’araméen.

Il est plus audacieux de soupçonner connaître la voix du Père. On

l’associe à la colère, à la violence, au feu, au volcan, au chant délicat de

la source. On peut supposer que le Père exploite un autre mode

d’expression non pas imitant le langage des hommes, mais adapté à se

spécificité divine.

Que savons-nous réellement de l’Esprit de Dieu ? Il appartient à

la Trinité. Jésus-Christ en venant sur terre a dit : “ Il n’est pas UN, mais

nous sommes TROIS ”. Il est donc élément intégrant la famille divine.

1233


Dieu de lumière, Dieu de gloire, constitué des mêmes éléments que le

Père, c’est une Force qui a participé à la construction de l’espace. On

peut donc dire qu’il est le Frère de Dieu, le frère spirituel, ou le grand

frère. Le paradoxe de sa grandeur est d’obéir à la pensée du Fils. On

peut lire (Jean 16,7) :

“ Pourtant je vous dis la vérité :

il vaut mieux pour vous que je parte ;

car si je ne pars pas,

le Paraclet ne viendra pas à vous ;

mais si je pars,

je vous l’enverrai. ”

Le parfait

Dieu est donc la représentation du parfait. Il s’agit de le

considérer petit de taille, et immense dans sa réalisation. Il faut aussi

l’imaginer en un lieu qui pourrait s’apparenter au Saint Sanctuaire, et

tenter de supposer son rapport avec les choses visibles et invisibles qu’Il

prétend dominer. Il faudrait aussi tenter de comprendre quel est son

1234


rapport mécanique ou actif avec les objets qui l’entourent. Encore est-il

nécessaire de prétendre qu’il habite le même espace-temps que les objets

qu’il a produits. Et voilà la grande difficulté à laquelle est soumis tout

spéculateur. Il suppose d’après des éléments aléatoires mis à sa

disposition. S’il construit sur une théorie de l’erreur, il ne s’en doute pas

et ne veut en démentir. S’il travaille avec l’outil biblique, il jugera en la

vérité des Saintes Écritures. Alors que faire ?

Dieu est lumière, et tous s’accordent sur ce point. La lumière

serait donc un principe d’intelligence, de vie et d’immortalité. Cette

énergie-là conférerait des propriétés qui engendreraient du pouvoir.

Dieu n’est pas toujours dans l’âme ou dans le cœur, car il existe

autant d’hommes à ne rien croire que d’hommes à croire en quelque

chose. Si tous considèrent qu’il y a une organisation à l’échelle de la

nature, quand certains y voient la preuve de Dieu, d’autres n’y décèlent

qu’un élan vital biologique.

Le mystique

Le mystique est un homme de raison, qui a pu juger par ses sens

et accéder à une expérience paranormale unique, rarissime dans son fait

1235


et difficilement renouvelable. Et c’est la rareté de son expérience qui

engendre chez autrui le doute concernant la véracité de ce fait.

Imaginons un Papou indigène, ignorant tout de la civilisation

occidentale, - s’il aperçoit un objet volant tel un avion de transport, s’il

observe attentivement le déplacement de cet objet, il ne pourra prétendre

avoir été berné par la qualité de ses sens. De retour dans son village, s’il

raconte son histoire, il peut ne pas être cru par le reste de la

communauté, qui ne verra en lui qu’un sinistre fabulateur en proie à

l’ivresse de quelques champignons hallucinogènes.

Le mystique est donc un homme qui a une expérience

exceptionnelle avec l’inconnu, avec l’inexplicable. Il entend des voix,

assiste à des manifestations quasi-divines et choisit le plus souvent de

conserver le silence plutôt que de se savoir la risée de ses

contemporains. Il en arrive même à taire à ses supérieurs le phénomène

fantastique qu’il a éprouvé. Le silence, la certitude de Dieu en son for

intérieur lui semblent plus raisonnables : il craint parfois que

l’interprétation de son expérience ne soit jugée comme étant une volonté

délibérée de surestimer sa “ valeur humaine réelle ”. Car c’est bien se

grandir que de prétendre communier avec la Vierge, avec un Dieu ou

avec le Christ. Le voilà dans son immense solitude, enrichi d’une

1236


expérience phénoménale, qui grandit sa foi, mais le marginalise dans la

communauté.

Je ne suis pas loin de penser que nombre de sœurs qui ont épousé

Jésus-Christ, de prêtres qui ont fait vœu d’abstinence, ont quelque part

eu un rendez-vous pour un immense témoignage avec un principe de

l’Au-delà. Mais l’humilité de leur coeur a préféré ne rien dévoiler, ne

rien divulguer, n’imitant pas en cela un simple racontar de secrets.

Car il s’agit d’un secret qui veut certifier la vérité d’une vie après

la mort, d’une existence en dehors de l’enveloppe charnelle, là où règne

l’Esprit. Nous descendons à présent dans le commun des mortels. Grand

nombre de personnes, fort raisonnables, pourvues de bon sens populaire,

ont éprouvé lors d’un décès la certitude perceptible de phénomènes

paranormaux tels la présence à leurs côtés du proche disparu. L’analyse

médicale prétend que tout cela découle du travail du décès, qui ne

s’appuie sur aucune explication rationnelle.

Je prétends que c’est par cet endroit que l’on pénétrera le mystère

d’une possible survie après la mort. La religion a suscité autant de

vocations qu’elle a fabriqué d’incrédules.

Le mystique dit : “ je crois parce que j’ai vu, parce que je sais .”

1237


Le prêtre dit : “ Croyez car cela est écrit dans La Bible. ”

Pascal dit : “ Pariez pour Dieu, vous n’avez rien à perdre. ”

L’homme de science demain dira peut-être : “ Vous pouvez croire

en Dieu, car il y a une forme de vie après la mort. ”

Révélations sur l’au-delà

Il faut ici considérer la détermination divine avec un œil rationnel,

sans aucune concession pour la religion. Il la faut donc voir avec la

certitude et la logique des moyens dont nous disposons.

Jetons tout d’abord à la poubelle de la facilité la croyance sans la

preuve, la croyance du coeur ou de l’enfant. Je ne dispute point sur sa

beauté ni sur son fondement réel, mais je l’exclus car s’il est preuve en

soi, il ne serait être vérité universelle.

Les hommes de religion m’accorderont le droit pour le

développement de ce raisonnement, quand bien même il nierait dans un

premier temps l’existence du Fils et du Père, d’exploiter cette manœuvre

fort utile dans les démonstrations mathématiques.

1238


J’ai détenu entre mes mains, voilà déjà presque vingt ans, un livre

fort lumineux, traduit de l’américain et qui maintenant est accessible pur

les petites bourses en collection bon marché. Le titre de l’ouvrage : “ La

vie après la vie. ”

Je dois reconnaître que durant ma période d’adolescence, j’étais

curieux des choses inconnues et paranormales. Je m’intéressais à la

parapsychologie, au déplacement d’objet à distance, à la transmission

télépathique et autres étonnements. J’avais lu des endroits extraits d’une

revue, et la publicité ayant fait preuve d’efficacité, je décidai de

commander le livre.

Dans les années soixante-dix, soixante-quinze, aux États-Unis,

d’énormes progrès avaient été réalisés dans la réanimation des patients.

Il était déjà possible à cette époque de ramener à la conscience des

individus en situation de comas dépassés. Un médecin plus attentif que

les autres avait remarqué que d’étranges témoignages qui se recoupaient,

offraient des similitudes de détails et d’explications concernant des

histoires abracadabrantes.

La plupart de ces patients prétendaient être sortis hors de leur

corps physique, avoir entendu des voix les appelant, des voix de l’audelà

ou de proches disparus, s’être engouffrés dans une sorte de tunnel,

1239


et pour certains même avoir pu accéder à une source de lumière qu’ils

identifiaient à Dieu ou au Christ.

Il est évident que cela peut surprendre, et l’on prétend le plus

souvent que ces états hypnotiques engendrent par le travail du cerveau

des hallucinations bien connues. Mais les témoignages étaient

concordants et l’hallucination si elle se nourrit de la mémoire de l’esprit,

donc possède une valeur individuelle précise, ne peut revêtir un

habillage collectif.

Ce docteur a donc entrepris une enquête et n’a pas hésité à

questionner certaines personnes qui n’osaient, de crainte de passer pour

ridicules, de dévoiler leur témoignage. La recherche ne faisait que

confirmer ce qui déjà avait été dit.

Je n’ose croire que ce montage ne soit que pure fantaisie et qu’il

ait été inventé dans le but de vendre du papier. Je pense sincèrement

qu’un grand secteur d’investigation s’offre à l’intelligence humaine, et

lui permettra certainement de mieux pénétrer dans le mystère de la vie

après la vie, et de la métaphysique divine.

Nous voilà donc dépourvu de toute croyance sans preuve

quantifiable. Nous rejetons la certitude du cœur et pénétrons par la

1240


démonstration scientifique, dans l'un de nos plus éminents problèmes :

l’existence de Dieu.

Rappel

Je me suis évertué dans mes recherches personnelles à tenter

d’accéder au mystère et au paranormal, non pas que la curiosité me

poussait vers cette forme irrationnelle et inconnue, mais je pourrais dire

que le phénomène inexpliqué est venu à moi.

Emprunter cette voie est hautement difficile. Elle n’est composée

que d’indices, que de perceptions non renouvelables, et si elle possède

quelque intérêt pour un esprit, elle est toutefois rejetée par l’immense

majorité des rationalistes. La raison ne doit pas se laisser emporter par

de vaines apparences, non. Elle doit constamment faire preuve de

rigueur et de volonté pour ne pas s’embarquer vers des destinations sans

but. Une intelligence responsable s’aperçoit que seule cette méthode

peut le conduire à la vérité et à la connaissance.

Il faut donc employer l’esprit de science, le seul réellement

capable d’offrir une sécurité de certitude.

1241


L’expérience doit se concilier avec l’évidence absolue, et

constamment s’entretenir avec la raison.

Mysticisme et paranormal

La forme nouvelle dans laquelle la vérité doit exister, ne peut être

que le paranormal et le mysticisme.

Il est vrai que cela contredit la pensée fondamentale de la

certitude dite scientifique, qui dans ce siècle rationnel à la technique

appliquée n’a fait que d’affirmer le contraire. Il y a là tout un gisement

d’une richesse inouïe qui nécessite évidemment un nettoyage ou une

purification, - mais qui par son contenu et les questions qu’il pose - veut

offrir à l’intelligence rationnelle tout un espace d’apprentissage et de

compréhension. Ne peut-on pas aborder le problème de la voyance à

travers une étude scientifique circonspecte ? Vérifier aux moyens de

fréquences, de statistiques, de probabilité afin d’abolir la loi du hasard,

vérifier l’exactitude des faits avancés ? Dans le domaine du mysticisme,

serait-il stupide d’analyser avec rationalité des témoignages d’hommes

de bon sens, qui cent fois pourraient répondre parfaitement aux

questions ordinaires ou spécifiques, et qui affirment toutefois la vérité

d’une communication paranormale ? Ces cobayes accepteraient-ils de

1242


bonne grâce de se soumettre aux tests de détecteurs de mensonges ou de

“ pain ” total ?

La vérité biblique

Il ne faut pas confondre interprétation humaine d’un Livre

transmis par un Dieu, et vérité définitive et immuable. Il s’agit ici

d’intégrer le développement progressif de la vérité, et de comprendre

que la nature conserve un nombre considérable de secrets, que

l’intelligence humaine n’en est qu’à ses balbutiements dans la

connaissance, et que ce qui peut apparaître comme une contradiction

n’est qu’un passage de l’ombre à la lumière, du boisseau tamisé à la

réelle clarté.

La certitude qui s’en dégage n’est qu’une affirmation du moment.

En ce sens, le vrai et le faux ne s’opposent pas dans la détermination

commune, mais avancent tous deux dans la direction du progrès. Il n’est

donc pas question de rejeter en bloc l’ensemble de l’ouvrage sous

prétexte qu’une explication semble contredire l’usage donné à la vérité.

Ce n’est pas ainsi que l’on comprend la contraction dans le

système mathématique basé sur des 1 et des 0, des affirmations et des

1243


négations. Il n’est admis que l’une ou l’autre de ces attitudes, - ce qui

refuse le progrès dans le savoir et exclut toute évolution sensible.

1244


*

Jo 96

Mathématiques, Philosophie, Religion.

Les trois moyens pour accéder à la connaissance.

révélation.

La religion est le chemin le plus court si l’homme passe par la

La mathématique, c’est la science qui est lente mais vraie.

vérité.

La philosophie spécule et cherche, sa dialectique est un frein à la

Les trois ensembles sont rarement compatibles.

Savoir en religion, c’est posséder la vérité par le moyen des sens ;

mais les sens sont trompeurs. Alors qui croire ? Il faut donc ne pas

douter de ses sens, et c’est affaire personnelle.

Savoir en science, c’est posséder la vérité par l’expérience

renouvelable. Or il est des choses de finesse ou de subtilité qui sont

1245


instables, à fréquence variable, et leur observation n’est pas possible, en

sorte que certains nient toutes ces choses par rationalité et simplification.

Ce qui est pratique, mais délaisse des événements importants.

La philosophie est le vaste lieu où tout est permis, où nulle

spéculation n’est interdite. Elle est une immense ville de libertés où

chacun trouve une place pour construire une maison. Ce n’est point un

capharnaüm, c’est une cité cosmopolite où la passion et la raison

s’enchaînent et s’emmêlent. Elle a ses églises et ses temples et des lieux

où l’on ne croit en rien.

L’intelligence du philosophe est d’accéder à la métaphysique

vraie, celle en laquelle croient les monothéistes et qui jurent de la vie

après la mort.

*

La foi consiste avant tout à gagner du temps, à pénétrer une voie

droite, simple,

La foi n’est pas un hommage à une Force inconnue. L’esprit qui

pense ne peut croire que cette immense organisation soit le fait du

hasard, que le beau de la nature soit chance, probabilités, fréquences de

1246


statistiques. L’œil qui voit, la perception qui ressent, a l’étrange

impression que l’âme existe encore après la vie terrestre, que l’au-delà

spirituel est une vérité, quand bien même cette vérité-là, avec les

moyens scientifiques dont dispose l’homme, serait difficile à démontrer.

Il faut donc prouver scientifiquement l’existence de Dieu. Le

témoignage de l’homme qui a vu Dieu serait peut-être faible chose, et ne

serait pas preuve évidente pour la communauté rationnelle.

S’il y avait un Dieu, il n’y aurait que lui, et pas de monde. (Ibid,

VII, 659) p 602, P. Valéry. Cahiers II - Pléiade.

L’on peut supposer que la période précédant la création de

l’univers était période de divinité unique, d’éternelle solitude, de parfaite

contemplation du Moi, puis vint l’Idée de construire.

Mais le tout pourrait s’en retourner au Néant. Car ce qui a été

construit peut être démoli, et la matière créée disparaître.

On peut supposer pour comprendre l’immense principe de

réincarnation, de purification et d’élévation dont tout ce qui est vie est le

témoin et l’acteur, que réintégrer, revivre est du moins nécessaire pour

1247


l’accession à la sphère finale, c’est-à-dire le bien-être dans un autre

espace-temps.

Il en est de l’homme comme du microbe, de l’infiniment grand

comme de l’infiniment petit :

Il se meurt et renaît.

*

Christ : Il m’a oint, je suis rien.

*

L’homme est à quelques décennies de la vraie vie.

Enfin, mort !

*

L’abbé Pierre ou St Vincent de Paul - c’est le St Esprit qui met la

pitié dans les cœurs.

Les sept dons du St Esprit :

1248


Sagesse et intelligence de Salomon

Prudence et bravoure de David

Connaissance et crainte de Yahvé

Piété.

Qualités religieuses de Moïse et des Patriarches.

*

conscience.

On m’a fermé un œil, mais j’y vois avec l’autre et telle est ma

Les aveugles ont élu le roi, - il est borgne. Ils leur ressemblent un

peu, mais y voit bien de l’autre.

La logique floue - suite - Math.

qui Est.

Il ne reste plus que l’omniprésence de Dieu, qui elle décide de ce

Alors pourquoi le doute, le probable, le possible ?

1249


sont pas ?

Quelle est véritablement la valeur de ces intermédiaires qui n’en

Il n’y a pas le probable ou le non probable, il n’y a que ce qui Est.

Mais pourquoi l’homme intègre-t-il donc ces valeurs qui

n’existent pas ? Pourquoi les perçoit-il ?

Pourquoi l’homme intègre-t-il le doute, le probable, le possible

tandis que ce sont des valeurs qui n’existent pas à l’échelle divine ?

Parce que l’homme manque de ce sens : qui est ce qui est, il

l’ignore tandis que ce sens est le sens de la Vérité.

C’est encore un problème de qualités et de perceptions. Ne

possédant pas la connaissance de ce qui est, il invente la spéculation, le

doute, l’hésitation, le peut-être.

*

Ce qui est amusant, c’est que Dieu s’est présenté à Moïse en lui

disant : Yahvé, Yahvé

et la traduction de ce tétragramme Yahvé, signifie :

1250


1) je suis celui qui est

2) je suis qui je suis

3) je suis qui il est

J’avais déjà écrit, il y a fort longtemps :

L’existence de Dieu abolit le hasard

Quel que soit l’événement - infiniment petit comme (la collision

d’une particule sur un noyau d’hydrogène) un lancé de dé ou infiniment

grand comme une explosion de matière condensée pour produire

l’univers - tout a déjà été pensé, prévu et est su.

Ceci est une vaste et formidable programmation. On ne fait

qu’accomplir ce qui a déjà été pensé.

Je me souviens d’une des dernières phrases du Christ :

À présent, tout est accompli - et il se meurt sur la croix.

Science, prescience, abolition du hasard par l’existence même

d’un Dieu créateur de toutes choses.

L’homme possède trop peu de qualités et de connaissances ...

Mais l’Esprit dégagé de son corps, lui peut déjà prétendre à des

perceptions supérieures ... nécessaires à son principe d’existence ...

1251


Pourquoi l’Esprit possède-t-il des perceptions de prescience que

l’homme ne possède pas ?

Etc... Etc... et l’on s’en retourne encore sur de la spéculation de

compréhension.

Il est vrai qu’il faut spéculer pour avancer ...

L’Omniscience de Dieu fait horriblement peur ...

probable.

L’homme : ne sait pas, donc doute et intègre du possible et du

Ce qui est faut puisque n’existe que ce qui est.

Mais ne possédant pas le paramètre temporel d’avenir, est obligé

d’intégrer le doute, le probable, le possible dans son propre système

d’existence.

probabilités).

(Si Pascal n’avait pas aimé le jeu, il n’aurait pas inventé les

1) Ignorance (celle de l’animal par exemple)

2) Probabilités - possibilités, spéculation

1252


3) Certitude

La certitude en science, en mathématique, en connaissance

d’avenir.

Pourtant l’homme déterminant un événement peut arriver à la

certitude de 1, quand toutes les éventualités sont ajoutées.

Si la certitude est, pourquoi programmer des événements pour

qu’ils soient ?

Car la programmation engendre du doute, du choix, du oui, non, il

ne faut, peut-être, il faut etc.

Variables pascaliennes.

Avec tout ce que je vois et qui est obscur, ça serait effrayant qu’il

n’y ait pas Dieu.

Pariez sur la vie après la mort, vous n’avez rien à perdre.

Au commencement il y a Dieu

(on ne sait pas pourquoi, mais il y a Dieu)

1253


puis Il dit : je vais fabriquer l’Univers

alors Il pense à tout

puis Il accomplit ce qu’Il a pensé.

Je pense à tout ... donc Il a choisi, s’Il choisit, c’est qu’Il spécule,

refuse, prend, décide.

s’Il spécule c’est qu’Il doute etc ...

On se retrouve donc dans une situation de plausible, de possible et

d’arrêt sur choix.

Non. Pas obligatoire.

S’il va du point A au point B sans douter, et sans supposer le

passage par le point C.

Il peut donc programmer en état toujours sûr de soi comme un

élève de mathématique qui a tout bon à son devoir.

L’avant de Dieu

Est-ce que le Temps sur le non-événement engendre du nonévénement

à l’infini ?

1254


T + non-événement non-événement

infini

*

D + S E

L’envoi du la D + S E + Mal

F seul

Dénombrement des Juifs

1940 18 M de Juifs

1940 40 M de Français

1945 18-6 = 12

1995 18 M de Juifs

1995 60 de Français

projections du peuple juif :

18 + 50 % 18 27 Millions

Toutes les autres nations alentour ont cru ....

1255


Ce qu’il reste après Shoa.

Il en manquait 6 millions en 46 ; il en manque 9 millions en 95.

Quand on fait de la physique, on se rapproche de Dieu,

Quand on fait de l’économie, on se rapproche de Satan.

l’argent !

Quoi de plus impur que l’économie ? Tu plonges tes mains dans

*

L’intelligence du Juif consiste à reconnaître le Nazaréen comme

étant le Messie.

*

- L’homme veut diriger l’homme mais ne sait se gouverner soimême.

- Dieu fait des chefs et des princes ...

- ... pour qu’ils courbent l’échine et le craignent.

1256


Le sacre du Messie

J’avais imaginé ce tableau. Un Messie sur un trône à la manière

du sacre de Napoléon de David, mais peint par un Chagall avec autorités

juives et religieuses, et population triée sur le volet.

Petits personnages à la Chagall, belle technique de peintre précise

et soignée dans le détail.

Avec enfin, le visage du Fils apparaissant dans le Messie.

On pourrait appeler ce tableau le Sacre du Messie

Tableau

1 m, 1,2 m de longueur

et 0,6 - 0,8 m de hauteur

La scène se situe dans une salle ou dans une Synagogue

Le tableau se déroule au Moyen Âge.

Sd tableau

L’abondance messianique avec récoltes importantes, prospérité.

1257


On voit un tableau figurant la moisson, l’abondance dans des

paysages Israélites, le blé, le froment.

Autre tableau

Nouvelle idée

Prospérité avec vignes, figuiers et chevrettes

Voilà tout un triptyque à proposer.

*

Pierre.

Kouchner - Boyscout, toujours prêt ; c’est l’ neveu de l’Abbé

*

529 - Montesquieu : Cicéron, dans son livre De la nature des

dieux, dit : “ Si, dans la Bretagne on voyait des maisons, ne dirait-on pas

qu’il y a des hommes ? Et si on trouvait une horloge, ne dirait-on pas

1258


qu’il y a là d’habiles ouvriers ? Donc, lorsqu’on voit cet ordre de

l’univers ... ” (1)

Dieu a créé l’univers : oui, car Il me l’a dit.

(1) Dictionnaire : Physico-théologique. Preuve Physicothéologique,

l’une des “ preuves ” classiques de l’existence de Dieu. Elle

repose sur la considération de l’ordre et de la beauté qui règnent dans le

monde, et qui, affirme-t-elle, ne peuvent être dus au seul hasard. Cette

preuve doit être distinguée des preuves cosmologique et ontologique.

*

Au commencement, Dieu créa Claudel.

Claudel : - Oui ... moi - Oui ...

René Char a écrit que Claudel était irresponsable. En vérité, il

tirait son immense prétentieux de sa certitude de Dieu.

Vous me direz que ce n’est pas une raison …

Il reste à mes yeux, le plus grand dramaturge de France. Il est

1259


numéro 1.

*

- À quel public, as-tu songé ?

- Mais à personne ! À moi, à Dieu. Le professeur, l’élève - entre

les deux : la dissertation de français ... C'est-à-dire - l’œuvre.

*

La pensée la plus profonde consiste à vouloir se débarrasser de

son enveloppe charnelle pour accéder à un autre espace-temps - le ciel -

où l’esprit évoluera avec plus de savoir, de connaissance de certitude,

- c’est le suicide vrai - beau permettant d’attendre un nouvel

apprentissage

- Faire sauter la gangue.

- Je me suicide.

*

1260


- Pourquoi ?

- Pour accéder à une évolution supérieure de l’intelligence

débarrassée de sa gangue charnelle.

J’abolis le corps qui m’enveloppe pour devenir esprit.

Dieu dit : tu n’as le droit de te suicider, tu dois attendre.

- J’attends - je perds mon temps. Ce que j’apprends ici-bas est

faible comparé à ce que je saurais si j’étais là-haut. Alors ?

*

Travaille par les Dieux et tâche de progresser.

God is good

*

Dieu est parfait

*

Dieu : Je suis le dernier à m’éterniser

1261


*

- Vous croyez en Dieu ?

- Évidemment, je suis son Oint !

Et j’ai vu quelque fois ce qu’Arthur a cru voir...

*

Dieu sait, l’homme ne sait pas. Comment faut-il agir ?

*

L’ESPRIT DE SCIENCE

ET DE DISCERNEMENT

Messie, prophète

D

SE

*

Existe ! Sois enfin ! Invisible substance

1262


Conçue dans le plus pur espace temporel

*

Dieu ?

Comment le Fils a-t-il pu autant aimer l’homme, lui qui était un

Se pencher sur quelque chose de si misérable ?

1263


Jo 97

Bossuet

Quand Dieu ouvre la bouche de ses prédicateurs pour faire l’éloge

mortuaire de ses enfants disparus, ce n’est certes pas pour permettre à

ces derniers d’exploiter un art déclamatoire ni pour embaumer la douleur

de la famille souffrante. Cela serait contraire à l’espoir de vie après la

mort, et cela donnerait trop de grandeurs et de solennités sur les lèvres

de ses serviteurs.

Le but recherché est tout autre. Les ministres de Dieu doivent

faire entrer dans la conscience des auditeurs, la triste condition réservée

à tous les mortels, et en tirer le dégoût de l’existence terrestre. Ainsi la

vanité de l’homme se transforme en basse certitude humiliante et

honteuse.

Éternité

Élevons plus encore nos esprits et tâchons de comprendre ce que

peut signifier le mot éternité. Cette fixité, cette permanence infiniment

répétées ne permettent toutefois pas d’intégrer la définition exacte du

mot temps.

1264


Qu’est-ce que la constance ? Qu’est-ce que l’immuable ?

Isaïe

Tant de vers, d’alexandrins à reprendre, car oubliés, rajoutés,

volonté de proposer autrement. C’est certes une bible, mais à 80 %, 90

%, 100 ou 102 % de l’original, quand bien même des variations, des

propositions considérablement différentes s’observent d’une version à

l’autre.

Le Bible-Boom

Mes livres. Ma quantité dans l’armoire. Grand nombre de livres

de La Bible ont été proposés en format Italienne. Ce qui était pratique, et

n’utilisait que très peu de place. En un seul volume, j’offrais 15 000

alexandrins. Mais l’édition informatique reformulée sur papier 21 X 29

engendrera une augmentation de la quantité par la présentation réformée.

*

J’ai fait Bibeup a Lou Ah.

(La Bible en écoutant du rock et en glorifiant Dieu).

1265


Humour

Claudel, en prescience du Christ ...

Et Dieu dit au Saint-Esprit :

Faisons un homme à notre image.

*

Il n’y a rien de plus sourd qu’un Dieu qui ne veut pas entendre.

Dieu

donnes-tu ?

Mon univers a 15 milliards d’années, mais Moi, quel âge me

Isaïe

Isaïe semble une première version, et ne peut pas me suffire.

J’espère réduire, simplifier, alléger l’alexandrin.

R

Le Coran est algébrique,

1266


Le Talmud est souvent calcul infinitésimal où l’on va chercher

dans l’infiniment petit, une explication imperceptible et insoupçonnée

permettant de comprendre et de pouvoir faire varier la proposition

principale basée.

L’arabe encastre ses idées les unes dans les autres en accédant à

de la simplification. L’arabe ignore le lyrisme dans ce langage-ci.

Mallarmé et Char sont algébriques - Rimbaud assez. Pascal est

Algèbre par ses pensées.

Mon mécanisme cérébral est adapté au dictionnaire du Judaïsme.

Mystique

L’horreur de Dieu - La Choah

On ne peut ni comprendre Dieu,

ni lui pardonner.

Religion

Le Talmud est de la pénétration algébrique.

La pensée juive également.

1267


Il faut comprendre, combiner, aller dans l’audace, et là il y a

spéculation et risque, et de grandes fautes le plus souvent.

L’intelligence juive aiguise l’esprit.

Ou est-ce l’Esprit qui aiguise ?

L’Esprit aiguise.

Religion

Si la venue du Messie est considérée comme accomplie, peut-on

dire que l’ordre de la Grâce a dépassé l’Ordre de la Loi ? *

Dieu est corporel. Le Saint l’est également. Mais ils peuvent se

rendre incorporels si bon leur semble.

* Non, car pardonner n’est pas renoncer à punir.

*

Les juifs remontant au ciel, stupéfaits et comprenant enfin :

1268


C’était Lui ! (C’est-à-dire, c’était Lui, le Messie, le Nazaréen ! Et

l’on n’a pas compris ! C’était Lui notre Messie, hélas ! hélas !).

Et Dieu dans toute sa clémence : je t’avais dit que tu étais un

peuple à la nuque raide. Mais je sais ce que je fais, je fais ce que je veux.

Il n’était pas pour Toi. Il était pour la terre entière - ne l’avait-Il pas dit ?

Neviim

le sien.

Les Juifs ont des prophètes. C’est une spécificité juive. L’Islam a

Nul pays de l’occident n’a eu de prophète.

Il n’est pas toujours l’intermédiaire entre Dieu et les hommes.

Mais il est la conscience, la sagesse qui guide, il est l’avertisseur.

Voilà pourquoi Israël avec sa myriade de prophètes est bien le

peuple élu de Dieu.

Conscience : exhortations publiques des prophètes.

1269


Notes - Saints Maritins

Mont Gérizin : lieu sacré

Seulement les cinq premiers chapitres de la Bible.

Naissance de la communauté

Soldats Assyriens + Juifs non exilés de Babylone - 721

Arafat les protège.

Aujourd’hui une femme pour deux hommes - pas très optimiste.

La communauté risque de disparaître d’ici à 20 ans.

Saint Maritin signifie “ celui qui préserve la loi ”

Variations

dans son insignifiance.

La conscience de l’homme l’écrase

se sent écrasé par la certitude de Dieu.

Conscient de son insignifiance, l’homme

1270


La certitude de Dieu écrase l’homme à

le rendre insignifiant et ridicule.

Car enfin plus tu sais, plus tu as de lumière

Et plus lieu de trembler que de t’enorgueillir.

*

Corneille

Pléiade 883 - Tome III

La sainte : N’y voyant que des croix pour tout autre et pour elle

*

Pléiade

Variations sur Corneille. Instruction chrétienne p 888, Cor III

Il n’est emploi ni rang dont la grandeur se pare

C’est donc avec raison que l’âme s’humilie

Et que l’esprit s’abaisse

Que la conscience de la petitesse

réduit l’être humain à craindre la grandeur divine,

1271


et à le supplier de changer d’essence,

changer d’essence !

La conscience du Moi est détestable.

Que peut le Consolateur ?

N’est-ce pas une misère que d’avoir revêtu

l’apparence humaine ?

Que Dieu daigne t’écouter !

Mille peines suivront cet instant de plaisir !

Pourquoi donc rechercher la vaine jouissance ?

Fragile, sans savoir, sans pouvoir, misérable.,

Triste nature humaine !

Mais que peut le Seigneur pour soulager nos peines ?

Quelle magnificence ! Quelle grandeur extrême !

Je ne parviens toujours pas à comprendre pourquoi Dieu a fait

l’homme si petit. Quand j’y intégrerai de l’avenir infini, du singe à

1272


l’évolution de l’homme, des centaines de milliers d’années, je ne

trouverai toutefois pas la raison de cette insignifiance à comparer avec

l’immensité de l’univers.

Je ne sais même plus si l’homme m’est utile. Ne faut-il pas me

détacher hors de mon corps pour accéder à une autre forme de vérité ?

Le maximum d’hommes pensant au meilleur niveau possible, et

c’est clonage. Seule possibilité pour faire avancer la civilisation.

Bonheur - Eternité

La recherche du bonheur m’a toujours semblé quelque chose de

bien inutile. C’est un état de grâce qui n’a pas de durée, c’est un instant

à saisir, voilà tout. Je lui ai préféré le bien-être qui s’apparente

davantage à la notion économique et qui lui est quantifiable, et peut

s’obtenir réellement.

L’être qui travaille et désire se former veut parfois accéder à

quelque chose de supérieur, comme une préparation pour l’au-delà;

mieux savoir pour comprendre et être prêt...

Vivre c’est se purifier,

1273


Vivre c’est se former

Pour accéder, à l’éternité ? ...

*

En écrivant, je sais toute ma faiblesse, et je ne prétends pas y

remédier. Quel serait mon élan comparé à l’immensité de l’univers ? Il

me faut donc m’instruire et espérer que Dieu acceptera de changer ma

nature d’homme méprisable et insignifiante.

*

Toute la grandeur de l’homme est dans sa conscience de Dieu.

Encore faudrait-il que ce dernier prît la résolution de l’élever quelque

peu, d’y ajouter sur sa petitesse, de l’éloigner en quelque sorte de sa

nature de chair et de sa médiocre aptitude cervicale !

*

Que vais-je pouvoir devenir avec cette âme incomplète ? Avec

cette petitesse de l’intelligence quand l’immensité de l’univers - qui est

une partie de la représentation divine, m’écrase, m’asservit, me

ridiculise par son exceptionnelle grandeur.

1274


Pascal – Pastiche

Il fallait que les juifs fussent aveugles pour que la parole du Christ

s’accomplit, et ce n’est pas pour l’intérieur, mais pour l’ensemble des

peuples que l’universalisme du fils est reconnu.

L’intelligence de révélation

La religion est un raccourci. Elle permet immédiatement

d’accéder à Dieu par l’outil de la spiritualité, quand la science physique

ne peut démontrer encore l’existence de la Force divine.

Quand la science démontrera l’existence de Dieu, elle parviendra

à en comprendre son essence, quand la religion n’y parviendra pas.

De l’un sur l’autre. De l’un avec l’autre.

*

d’homme !

Avec crainte et tremblement - Timore et tremore - et c’est sagesse

1275


Psychologie

Dessine-moi un arbre

*

L’Être Suprême (P. Valéry),

est-ce la représentation de Dieu ?

Dessine-moi un poème ?

*

- Aimez-vous les hommes ?

- Je souffre assez d’être de condition humaine. J’aime les Dieux.

Religion

Être saint et craindre toutefois l’heure de la mort. Il peut y avoir

une peine là-haut, là-bas, plus loin.

*

Dieu abandonne toujours ses saints, car il faut se régénérer en soimême,

se fortifier et redévelopper sa propre énergie.

1276


Pour quelle gloire ?- Pour l’œuvre ? Loin s’en faut. La constance

était d’accéder à la loi de pureté par le travail de l’Esprit.

*

La vie mentale inférieure ne serait que la recherche de la

satisfaction des instincts primaires ou premiers - je veux dire - la

reproduction et l’alimentation.

La certitude spirituelle, qui serait l’un des stades ultimes de

l’élévation de l’esprit consisterait à se détacher de son corps pour

accéder à l’Être Suprême.

L’humain tend à chercher l’équilibre intellectuel. Où met-il sa

suffisance ? Où prétend-il se suffire de soi ? Comment décide-t-il, car il

prend sa décision.

*

Si Dieu a produit l’univers, n’est-il pas capable de rendre à

l’homme ce que l’homme a perdu ?

1277


*

Si Dieu a produit l’univers, n’est-il pas capable de rendre à

l’homme ce que l’homme a perdu ?

*

- Comment savais-tu que c’était Jésus-Christ ?

- Parce que je n’étais pas Juif.

*

Où tu es, je suis.

Christ de rien.

*

Bio

Le clonage. Que craint-on réellement ? L’on craint de voir

l’homme planétaire réduit à l’unité de soi-même. Voyons ! Quelle

naïveté ! Quelle peur !

1278


Si Dieu est de même essence que l’Esprit, si Dieu et l’Esprit se

confondent - l’Esprit ressemble à Dieu, est cloné sur le Père, ou viceversa.

Ce qui voudrait dire que les Dieux eux, ont choisi le clonage pour

s’identifier l’un à l’autre.

Si Dieu est cercles, l’Esprit est cercles.

*

Le ciel est beaucoup plus important que la terre

X25 minimum

Le diable

Il faut sortir de l’esclavage du diable, et cela est grande peine.

Le Nazaréen

Que faut-il faire ?

Attendre que chaque Juif remonte

et qu’il reçoive enfin la Révélation ?

1279


Que dit un Premier ministre d’Israël dans le saint Sanctuaire ?

- Il dit : C’était lui, c’est lui.

Avec de la déception parfois, car il conférait au Messie des vertus

davidiques guerrières.

Ils ont pensé en homme, avec la transmission de leur culture.

Parce que nous étions en dehors de l’état d’Israël, il nous était plus facile

de percevoir la Messianité de Jésus.

Variantes cérébrales

C’est à l’observation que l’on détermine l’intelligence

Vous êtes industriel. Vous avez réussi, - :

Vous êtes intelligent

etc.

Vous êtes polytechn ok - vous êtes

Vous construisez une œuvre importante ok

Vous participez à l’élaboration d’un projet ok

Vous faites de l’argent, vous êtes heureux forme d’intelligence

1280


Et Dieu dans tout ça ?

Vous êtes des fourmis - toi fourmi-infirmier toi fourmi -soldat

toi, fourmi-nourrice - etc.

Et Moi, Dieu créateur de l’univers, ce n’est que de l’intelligence

humaine - dérisoire et inutile - de piètre envergure - que vous me

proposez. Quand le comprendrez-vous ? Admirez-moi et je vous

donnerai.

Quotidien

Attentat.

30 juillet 97. 13 morts, 170 blessés, vieux marché de Jérusalem.

Jusqu’où Israël sera prêt à céder pour faire la paix avec

un ennemi ?

*

Nous savons qu’il y a un paradis où nos errances seront finies à

tout jamais. L’expatrié Green 1984

Des expatriés, des condamnés à mort... Encore faudrait-il qu’il

n’y eût pas nécessité de revivre pour certains, ce qui est loin d’être

1281


évident, la réincarnation serait peut-être un principe fondamental dans

l’évolution de la vie, de l’infiniment petit à l’exceptionnellement grand.

Phi

L’analyse de la spiritualité

L’esprit doit accéder à un évolutionnisme de purification.

Phi

Comment la conscience et le monde peuvent-ils être en unité et

préexister avant la conscience et le monde ?

On utilise du matériel du monde pour se faire de la conscience,

difficile de se faire de la conscience sans le monde.

Le non-monde est-il en soi ? Non. Il peut être ailleurs. Dans

l’invisible, par exemple.

L’en-soi et le pour-soi ne sont-ils pas les lieux de la créativité ?

1282


La mort de l’athée serait d’aller au fond de la néantisation du soi.

Le problème de la vie, de la mort

Le croyant pourrait se poser de cette sorte la question. Après la

vie, il y a la vie. Mais j’ignore tout de ce qui se passe là-haut - ce que

l’on y fait, ce que l’on y voit etc. c’est donc un autre monde totalement

inconnu. Comment dois-je me préparer pour le ciel ? J’emporterai mon

âme. De quelle manière devra-t-elle être construite, avec quelle

mémoire, quel passé, quelles actions, quelles intentions ? Etc... Difficile.

On ne sait - on suppose - on retranscrit la parole du Fils sans avoir la

certitude réelle de la véracité du propos transmis.

Et il faut faire avec ! On ne voit rien. On n’a rien vu. On ne sait

rien. On saura trop tard, après, quand le cordon d’argent sera coupé... et

là : l’étonnement, la béatitude, l’ha ! Si j’avais su...

*

La vérité religieuse est devenue pour moi une certitude depuis

longtemps. Ce qui m’intéresse, c’est de parvenir à me purifier, à

m’élever, à me laver pour accéder une fois mort, à une sorte d’état de

1283


spiritualité, d’élévation qui devrait me permettre d’abandonner toute

mémoire de mon existence d’homme, d’obtenir en quelque sorte, pour

écrire simplement, un état d’ange, de boule spirituelle dégagée de la

réminiscence humaine.

Je cherche donc à changer, à m’élever, à être autrement. Je veux

détruire l’identité d’homme, mon identité, et devenir ESPRIT.

Dans le mot homo divinus, c’est-à-dire l’homme, oint de Dieu,

l’homme Christus, il y a le premier terme homme qui est détestable.

Jésus-Christ veut dire Dieu sauve et oint de Dieu, - le mot homme

est banni de sa détermination.

Note coranique

Abd-el-Mottalib - grand père du prophète.

Mohammad

père - Abd-allah

mère - Amina

nourrice - Baraca

1284


Lundi 10e jour du mois de rebi el-aoual dans l’année de la guerre

de l’Éléphant.

Autre nourrice - Thouwaïba - qui allaita le prophète.

Halima - autre nourrice.

Ph

La pureté serait un complexe pur, qui pourrait se détacher de

l’impur, et l’analyser toutefois.

La pureté si elle s’apparente à Dieu, est une entité complexe. Ce

qui voudrait dire aussi que l’impur peut devenir pur. Cela veut dire aussi

que la pureté n’est pas seulement un état cellulaire, unique, clair,

limpide. Mais que la combinaison du pur avec du pur engendre encore

du pur.

En revanche, l’homme posséderait en lui un ensemble de

caractéristiques pures, assez pures, non-pures, totalement souillées,

caractéristiques pouvant se combiner, se dissocier, dans le temps, et

pouvant agir dans le même instant.

1285


Ce qui est pur ne saurait être, car être c’est intégrer des élans de

vie, or l’élan sous-entend des actions bonnes, mauvaises, des choix, des

refus... et il faut douter... et il y a corruption.

Ce qui n’est pas est pur.

La violence qui extermine est purifiante, du moins elle le prétend.

La force qui elle est maîtrisée, pense, et en pensant, elle fonde le droit.

Le droit construit et nettoie. Si la force devient violence, elle accélère le

processus de purification sans réellement discerner, en mêlant, ne

sachant conserver le “ punissable ”, du détritus à exterminer.

La force et la violence chez le nazi destructeur étaient intimement

mêlées. La finalité justifiant les moyens, cette force-violence capable

immédiatement de devenir barbare ou raffinée dans sa culture, s’adaptait

étrangement dans l’immédiat à toutes les phases possibles du

comportement humain.

L’après

S’il y a “ vie ” après la mort, il faudra certainement s’adapter

immédiatement aux principes existentiels de cet autre espace-temps. Il

faudra dire oui - oui et essayer de comprendre le système, les structures,

les lois, les déterminants et les valeurs.

1286


Posséder une forte potentialité intellectuelle ne sera peut-être pas

suffisant. Il faudra y ajouter l’intelligence du coeur, l’amour, que sais-je

encore ? La vérité du Fils, l’omnipotence de la religion, de l’église.

Le petit Juif

L’horreur de la crucifixion, l’extrême cruauté de ce châtiment.

Des dizaines de milliers de juifs ont certainement été crucifiés sous

l’autorité romaine qui n’acceptait aucune rébellion. Barrabas, sorte de

héros pour le peuple, avait tué un soldat romain.

L’immense douleur du peuple, des femmes, les trois jours, puis la

résurrection.

On se demande parfois commet ce petit juif, vivant il y a près de

2000 ans a pu laisser une telle empreinte, un tel chemin à suivre.

Et certains prétendront qu’il fallait bien qu’il fût Fils de Dieu pour

qu’une telle vérité s’épanouisse encore de nos jours.

Religion

Les Mormons : plutôt que de te soucier du passé de tes ancêtres,

préfère t’occuper de ton propre futur.

Les Mormons - la généalogie.

1287


Quant à la famille, une fois mort, chacun s’en retournera de son

côté - car vous serez tous à l’état d’anges.

Il n’y aura plus d’ami ni de famille.

Mais la rétribution sera individualisée.

Il y a d’abord la vérité de Jésus-Christ. Puis des sensibilités

diverses interprètent à leur guise, selon les humeurs ou les postulats

religieux. C’est une sorte de cacophonie où chacun prétend posséder sa

certitude. Faut-il condamner ? Faut-il critiquer ? La chape J. Christ est

splendide. Chacun y met sa morale. Cela est si court, la vie. Avons-nous

le temps de pinailler ? De critiquer ?

Le pape condamne le divorce, mais J. C n’a jamais imposé à un

homme de rester avec une femme s’ils ne s’entendaient plus l’un l’autre.

La Thora autorise le divorce. Or J.C. ne touche pas à la Thora. Il

ne fait que la confirmer. Alors que dire ?

La raison de la foi

La raison de la foi est liée à la perception de phénomènes

paranormaux non renouvelables, d’expériences vécues exceptionnelles

que la science est incapable aujourd’hui d’expliquer.

1288


C’est sentir une ombre à ses côtés, c’est avoir l’intime conviction

qu’un membre de sa famille s’est manifesté à soi au-delà de la

sublimation du deuil ; c’est avoir connu la sortie hors du corps ; etc.

Tout cela, et d’autres choses encore justifient la raison de la foi,

qui devient ; “oui, il se passe des événements curieux...” Peut-on

apparenter cela à de la vie après la vie ? Alors la vérité du Fils

transparaît dans ces réponses. Et c’est ainsi que la certitude de l’invisible

se fortifie.

Religion

Hassidout

Il est très difficile de pouvoir rendre compatible l’état de pureté et

la vie en communauté. Être pur, c’est être séparé, c’est être hors, c’est ne

plus être avec, car le mélange est impur.

Les Sœurs qui se cachent, qui vivent dans un lieu clos recherchent

la pureté, la séparation, et veulent tendre vers la spiritualité du Fils ou du

Père.

Comment peut-on vivre saintement son rapport avec le monde ?

Comment le sacré peut-il s’unifier au profane sans se souiller ?

1289


L’action basse auprès des plus humbles est-elle source de

sanctification ? C’est acte de Christ d’agir de la sorte, n’est-ce pas ?

(Mère Térésa, l’Abbé Pierre, St Vincent de Paul). La piété est-elle

sainteté ?

Religion

Shoah - la Catastrophe

Six millions de fois un assassinat et les négateurs tentent de

falsifier l’histoire !

Thêta

Si Dieu existe, il y a bien eu un début. D’où vient ce début ?

Est-ce que le temps associé avec du néant, constamment fabrique

du néant ? Est-ce qu’un événement ne peut pas se produire... à force ?

*

Dieu lui-même ayant connu une lente et constante évolution,

imposerait ce système à son principe de vie - CAD à l’univers. Ainsi le

monde serait à son image.

1290


Le problème : ne possédant que 4 dimensions, nous ne pouvons

raisonner sans commettre d’atroces bévues. Et quand nous penserions

justes, si notre perception est limitée, nos erreurs sont certaines.

Il doit y avoir plus de 4 dimensions, et là est le problème.

Lesquelles et pourquoi ? Peut-on soupçonner la cinquième ?

*

De la spéculation qui soit en dehors de tout intérêt matériel - voilà

qui semble fort pur.

Le Néant existe-t-il à l’état de rien ?

Notre perception de l’univers est totalement fausse.

Le Grec voit la terre comme une galette recourbée pour empêcher

la mer de déborder.

S’il suppose l’existence d’homme sous la galette, il prétend qu’ils

ont la tête à l’envers ou qu’ils tombent à moins d’être collés par en

dessous...

1291


*

Rien Existant

comment passer de Rien à l’Existant ? Comment

0 0,00000001

rien à l’infiniment peu qui est toutefois quelque chose

Dieu fabrique le monde

Ce qui va nous intéresser, c’est Dieu. Comment Dieu Est-Il ?

Comment Dieu, a-t-Il pu être Soi-même ? D’où vient-Il ?

Comment a-t-Il fait pour être ?

Rien + temps Rien sur l’infini ?

Rien + temps 1 événement ? = Quelque chose se produit

Quel événement ?

Méta

Que se passera-t-il après la Mort ?

1292


Seule question utile pour l’homme. Quelle structure d’accueil ?

Comment faut-il se préparer ? Suis-je dans l’erreur ? Ai-je raison ? Ai-je

fait le bon choix ? Comment cela sera-t-il ?

Je pense à un étudiant p réparant son concours, et ne sachant pas

même sur quoi il sera interrogé. Imaginons son angoisse...

Vie - Le sens

Ce serait donc une sorte de principe d’investigation intellectuelle,

une méthode de pénétration, d’extraction, d’exploitation de

l’intelligence de l’autre liée à sa propre potentialité. Le but serait

d’accéder à une forme de travail, de formation, d’aptitude ou d’œuvre.

Le but consisterait à laver, nettoyer, purifier pour enfin se préparer à

bien mourir, je veux dire avec la sérénité, la sagesse, la satisfaction du

devoir accompli.

Tirer, produire, être pour enfin se contempler et se satisfaire de

soi. C’est aller de A à Z, de l’enfance à la mort sur le chemin de la vie, -

avance, construire, offrir, donner et s’endormir dans la paix, accompli.

1293


Ce serait l’étrange mouvement de l’existence avec la volonté de

mieux maîtriser les actions imprévues, de tenter de les gérer, d’en

évincer certaines, d’en amplifier d’autres. Cela intégrerait la recherche

de la visibilité post mortem, puisque cela consisterait à se parfaire dans

sa propre fin.

Le travail de formation, d’apprentissage, d’élévation nécessite

évidemment une grande connaissance du passé. La formation présente

exploite les derniers outils mis à la disposition de l’homme, et le

vieillissement doit tendre vers un idéal de sagesse.

Thêta

Pour Dieu, Autrui n’existe pas, car autrui est d’essence inférieure.

L’Esprit et le Fils sont des concepts similaires qui pensent de manière

identique.

Donc Dieu est seul, car il n’a personne pour le contredire, pour le

contrecarrer, pour percevoir de manière différente à un niveau Divin.

Tandis que l’homme s’envisage soi-même, puis observe une

substance séparée, l’union de ces deux substances s’oppose, s’ajoute ou

s’amplifie. IL y a liaison fondamentale entre les différentes consciences,

et cet ajout engendre de la connaissance.

1294


Dieu n’a pas besoin du recours à Autrui pour concevoir le monde.

Autrui n’a jamais été là, lors de la construction du monde. Lui seul

prétend posséder suffisamment de sagesse pour être le garant de son

objectivité.

*

Accéder immédiatement à Dieu, supprime un nombre

considérable de problèmes ou de pseudo-problèmes philosophiques.

Tout est-il fixé ? La réponse est : oui.

*

Le joueur d’échecs propose une solution de déplacement sur

soixante-quatre cases. Peut-on prétendre qu’il est libre tandis que son

espace est contingenté et que son déplacement est soumis à des règles

strictes ?

Lui-même a-t-il la certitude d’être libre et de pouvoir décider de son action

? Pourtant des milliards de combinaisons s’offraient à son intelligence ?

1295


Comment concilier la fixité du déplacement avec la liberté

créatrice ? Il y a deux conditions. La première, l’intelligence est

contingentée dans un espace de définitions vraies, démontrées,

authentiques, (par des démonstrations certifiées) - puis l’esprit décide

d’aller outre, tout en respectant sa ligne de conduite, et c’est la seconde

condition. Il lui reste de l’élan, car il a mis moins de temps ou moins

d’énergie pour intégrer les vérités premières imposées.

*

L’homme selon Franck Lozac’h, c’est un homme qui en premier

lieu a la connaissance de Dieu. Il sait Dieu. Il le voit par le Fils, par

Jean-Paul, par la perfection du cercle, il en tire une spiritualité du Futur.

La vie terrestre n’a aucun sens, n’a aucune utilité réelle. Si elle sert à

quelque chose, elle sert à attendre, à attendre la mort, pour pouvoir se

libérer du corps, enfin mourir, pour être - être Soi - CAD, une entité

spirituelle de valeur.

Il est vrai que sur terre, l’Esprit, quoi qu’emprisonné dans un

corps, peut apprendre, progresser, tenter de se purifier, de s’élever. Cette

tentative a pour but de préparer l’Esprit à la vie dans l’Au-delà.

1296


Qu’est-ce que la Famille ? La Famille n’existe pas. Chacune s’en

retourne avec sa personnalité, son identité, son indépendance. La famille

n’est qu’un temps terrestre qui n’a pas d’avenir. Elle est association de

gens, mais rien ne prouve que ces gens-là se retrouveront à l’état

d’esprit, là-haut.

À l’état d’esprit, l’association des âmes se fait par accointances de

goûts, d’idées, de profession terrestre.

L’homme avec son athéisme

Il y aurait la philosophie et la mathématique - langages au service

des autres disciplines.

La politique - l’homme existe dans son contexte social. Le

religieux serait une application du philosophe. Il serait le j’ai trouvé mon

spirituel.

Si la philosophie reste philosophie, elle spécule, et ne sait rien.

Idem pour la mathématique.

La philosophie serait le langage de l’esprit quand la mathématique

serait le langage de la raison.

1297


*

Postulat divin

Dieu est en prescience de tout

Donc paradoxe entre les fonctions divines et humaines

Etapes

0) Rien ?

1) Dieu

2) Dieu crée l’univers

3) Dieu crée la vie

4) Vie .... engendre l’homme

5) L’homme pense. Il pense possibilité divine

6) Il change de nature à sa mort.

*

Le Juif : sa logique de culture lui donne le bon sens du non. S’il

est croyant, il dira non au fils. En vérité, il est croyant. Et l’empreinte de

la raison impose le non.

Le même Juif en Free Culture CAD hors de toute culture, son âme

seule, épurée, âme de croyant dira oui au Fils. Exemple, le Juif remonte

et il dit : exact, c’était, c’est, le Messie, c’était lui.

1298


La culture est donc une carapace, une gaine qui fausse, qui peut

être trompeuse. Comment faire ? Comment parvenir à juger, outre cela ?

L’intelligence sera de penser comme l’autre, en être capable, et

cela ne devra pas être seulement une situation éphémère, mais il y faudra

la durée.

Souplesse, adaptabilité de l’intelligence.

Mystique

Lois bibliques

Jéru Tal Michnah Tanaïn

Gemera Babyl Tal Anoraïn

Commentaires réécrits

Hiérarchie de Sainteté ?

Baraïot

Tossefta 57 57

15 tetsaweh

1299


Note par ARTE

Prêtre dévoyé

Jésus

Jean / Jésus Les 2 messies

Fils de la lumière Roi du monde

se seraient opposés

Jésus se serait moqué de la Thora,

pratique financière, ½ shegel

Mémore symbolise le Temple

Méthode Pecher .........

L’évangile de Philippe (?)

Barbara Ihiering - Interprétation – Théories

*

Jo 98

Dieu est-il Science ou Essence ?

Je répondrais : Dieu est Science, car Dieu est Force Spatiale. Dieu

est vérité physique.

1300


*

E. Brehier sépare la philosophie comme système rigoureux des

notions et le christianisme comme révélation d’une histoire surnaturelle

de l’homme.

Pour que l’homme puisse se libérer du joug de la pauvreté, il doit

s’instruire. L’effort doit être dans le travail de l’esprit.

L’homme pauvre est asservi à la nature, il ne la domine pas. Il la

subit et ne sait la maîtriser. L’homme va de la soumission aux choses de

la nature à la maîtrise de ses nécessités matérielles. La maîtrise de ses

nécessités matérielles doit lui permettre d’accéder à une forme de

spiritualité.

Le christianisme dit : “ Vous êtes pauvres - restez pauvres.

Attendez. Le Royaume du Ciel vous sera donné. ”

L’homme ne possède qu’un système fragmentaire imparfait. Et

jamais il ne parviendra à épuiser la vérité concernant une discipline. On

prétend toutefois qu’il y a des “ spécialistes ” CAD des êtres détenant le

maximum de vérités sur tel ou tel sujet.

1301


Admettons-nous une essence de la vie, une autre forme possible

de vie dans laquelle l’esprit pourrait exister ?

Il y a d’autres moyens que le fait historique, que l’analyse de la

création, ou que la subjectivité illimitée pour tenter de percevoir la vérité

de la vie dans son essence spirituelle, c’est

la perception d’événements paranormaux et non renouvelables, -

et il s’agit ici de sensibilité, d’exploitation de l’aptitude ultra-sensitive,

voire épidermique pour prétendre savoir.

Cette vérité-là n’est pas transmissible à autrui par la raison. C’est

affaire personnelle, - c’est acte individuel.

*

Christianisme géniteur des faits

*

Il faut agir pour le meilleur sur cette basse Terre, c'est-à-dire

tâcher de se former, d’apprendre, de percevoir, de s’affirmer. En vérité,

il faut s’entraîner comme un sportif qui ignore dans quelle discipline il

1302


sera convoqué, mais il sait qu’il sera convoqué pour participer à une

épreuve d’athlète.

L’autre vie, après la mort, de quoi sera-t-elle faite ? Nul ne le sait.

Pourtant il est nécessaire de s’y préparer.

*

“ D’après Boutroux et Meyerson le principe métaphysique de la

logique est l’affirmation de la permanence ou de l’intemporalité. Si le

fond de ce que nous appelons réalité est l’identité ou l’immutabilité, il

est naturel qu’une connaissance possède ce caractère de quelque façon. ”

La logique, Jean Largeault, Que sais-je ? p 114.

La vérité métaphysique échappe totalement à l’aptitude humaine.

Quels sont ses fondements, ses statuts, ses mécanismes et ses actions ?

Nul ne le sait. L’emploi même de la loi spirituelle ou religieuse laisse

l’homme de raison pantois et interrogateur.

Possédons-nous réellement le sens des mots temps, infini, univers ?

Je n’accuse pas l’homme de s’interroger, mais ses bases de travail et

d’analyses sont erronées, simplifiées, inexactes.

1303


Pourtant guère le choix. Il faut avancer, débroussailler du moins

pour permettre aux générations futures d’y voir un peu plus clair.

*

logicien (1)

S’il y a une logique de l’Univers, il faut bien qu’il y ait un

La mathématique n’existerait pas par elle-même. Elle ne serait

que l’instrument de calcul de la Physique.

la Physique.

La Biologie, c’est-à-dire la vie, ne serait qu’un prolongement de

Dieu Fabrication de la matière visible

de la non-matière invisible

Pour fabriquer la matière Mathématique CAD Calcul,

On parviendra à comprendre comment Dieu a fait l’Univers. Le

plus difficile sera de savoir d’où vient Dieu

D’OU VIENT DIEU ?

1304


Son application sera assez facile à comprendre. Son origine sera

plus difficile à percevoir.

(1) Par quelle bienséance, les lois de la nature pourraient-elles

s’organiser admirablement ?

La liberté, le su, le destin

non-prévues

Le défini + marge insignifiante et inutile de libertés ou d’actions

98 % 2 %

98 % Ce qui s’accomplira

2 % la liberté inutile

L’homme évoluerait dans un système où il prétendrait posséder

une liberté d’actions mais cela ne serait qu’une gageure car son destin

serait déjà défini.

actions.

Il faut définir une vérité nouvelle concernant le déroulement des

1305


Trois états

1°) Recherche de spiritualité,

d’avenir, d’au-delà.

2°) L’homme conscient

3°) L’homme tourné vers soi,

vers sa propre introspection.

Fondement, principe ..... Aristote

Le premier à partir duquel il y a

soit de l’être

soit de l’essence

soit du devenir

soit de la connaissance

Fondement : fondement de l’essence

fondement de l’être

fondement du devenir

fondement de la connaissance

1306


4 causes : matérielle

formelle

efficiente

finale

Chez moi : l’ESSENCE DIEU

D’OU VIENT DIEU ?

Il doit y avoir formation divine...

1) Comprendre la création de l’Univers.

2) Comprendre l’Invisible.

L’origine du Visible et de l’Invisible.

L’origine de Ce qui est

D’où vient Ce qui est ?

Est-ce celui que l’on appelle Dieu qui a produit Ce qui est ?

Où en est la physique ?

L’avancée de l’audace pour comprendre CAD la parapsychologie.

La parapsychologie doit associer la rigueur scientifique à la

perception non renouvelable pour aller au-delà du possible connu.

1307


Où place-t-on une Sainte qui voit une Vierge ?

Le croyant se bloque sur Dieu, sur le Mystère. Dieu a toujours

existé. Il existera toujours. Au commencement Dieu fit la terre et le ciel,

et cherche à sauver son âme, car il croit à La Vie après la Vie. Il

considère son incapacité à concevoir la création divine, et focalise sa

nécessité sur le principe religieux de sa confession.

Il prétend ne pas avoir les moyens pour comprendre. Ce n’est pas

son problème. Son problème, c’est : la Vie après la Vie avec un code de

comportements terrestres : La Bible ou Le Coran.

Le croyant dit : “ Mon problème est de bien agir, car je serai jugé.

Il n’est pas de prétendre comprendre quelque chose de transcendantal

qui me dépasse totalement, auquel je suis soumis. Je n’y parviendrai pas.

Là n’est pas mon Intelligence. Mon intelligence est de craindre Dieu, de

faire le Bien et d’éviter de faire le Mal ”.

Le croyant a l’intelligence de révélation. Il n’a pas à chercher. Ce

qu’on lui donne va au-delà de ce qu’il se serait évertué à comprendre sur

le chemin de sa vie.

1308


Nature

Le hasard ne fabrique pas le beau.

L’existence du beau questionne sur son origine.

Son origine serait liée à une action pensée.

L’action pensée engendre l’être pensant.

L’être pensant ouvre sur Dieu.

*

Pourquoi Dieu est-il ?

Qu’est-ce que la métaphysique ?

La métaphysique serait une croyance. Elle irait au-delà de la

possibilité d’un principe existant dans un espace invisible. Elle serait la

certitude inexplicable, perçue par une vérité illogique qui exploiterait le

sens pour extraire son vrai, en dehors de toute raison rationnelle.

E UNIVERSALIS - Dieu

(Preuves de l’existence de)

de Dieu.

Critique de la méthode téléologique pour déterminer l’existence

1309


L’existence réelle de Dieu n’est pas une vérité analytiquement

déductible, mais est une détermination extérieure au concept analysé et

d’un autre ordre que lui.

L’incroyant, peut-il être convaincu par une démarche rationnelle

qu’il voit chez le croyant ?

Pour rendre indiscutable l’existence de Dieu auprès des automates

scientifiques, il faudrait que l’homme ayant vu Dieu allât se déclarer et

acceptât de passer par une batterie de tests, de détecteur de mensonges

etc...jusqu’à certifier par la véracité de son témoignage son expérience

de voyant mystique.

Mais, en vérité, un homme de foi, une femme béatifiée,

accepteraient-ils, oseraient-ils dévoiler auprès de la communauté

rationnelle leur certitude perçue ?

*

Paraclet - parakalein, “appeler auprès de soi”, “inviter”, “i consoler”.

Chez Philon d’Alexandrie - “Médiateur”,

- “Intercesseur”

- “Aide”

1310


- “Conseiller”.

Figure identique à celle du Père - Saint-Esprit.

Ruah, pneuma “ Esprit ”

planait sur les eaux,

1311


Coran

ALLAH

ILAH - La divinité

Alaha - adorer

Définition d’Ibu ‘Abbas : “Il est Celui que toute chose adore, à

qui toute créature rend un culte.”

Le Rahman est Dieu en tant qu’il a pitié et prend soin de la

destinée de toutes les créatures

Le Rahim est Dieu en tant qu’il a pitié des hommes et en

particulier des croyants.

L’homme est un serviteur ‘abd

Il est ghani (riche), les créatures sont pauvres (fagir)

oh ! oh ! ho ! ho !

Haut ! Haut !

faire O avec la bouche c’est :

1312


stupéfaction vénération

cercle parfait.

*

Pourquoi le temps existe-t-il ?

S’il n’y a pas de monde, y a-t-il présent ?

C’est encore la question du chaos originel.

Swedenborg

“En somme, dans son développement logique même, un

admirable travail de sublimation. Trop de lucidité rationnelle ne peut

qu’entraîner ou le désespoir le plus noir ou la certitude bien rationnelle

que la solution ne peut être rationnelle et, dès lors, s’annonce le

mouvement de carthasis qui est si caractéristique de tous ces

hyperpassionnés que sont les génies mystiques.”

(Régis Boyer, Swedenborg, CD Universalis).

*

La matière attend d’être spiritualisée, car les “ esprits ” ont des

corps, des vêtements, des demeures, etc ... comme nous

1313


Note

Conversion de Constantin

suprême.

La réforme grégorienne (fin du XIe S)

fait du pape le chef

Première crise - conflit entre Philippe le Bel et Boniface VIII.

*

Église signifie (en hébreu qahal désigne le peuple de Dieu

rassemblé dans le désert après l’Exode.

*

Judas

Le groupe des Onze le chef est Pierre 11 + Mathias remplace

Église du grec ekklèsia, convocation.

1314


Miracle

Analyse

Gersonide

Maïmonide

Averroès

Swedenborg

La guerre du Seigneur

Le principe d’inertie inconnu d’Aristote.

Note

Silicon Valley

Théologie

Révélation coranique intellect Gazâli

Renan

Averroès offre le tableau d’un monde sans commencement ni fin

temporels, où les sphères tournent éternellement parce qu’elles

dépendent de l’activité éternelle du Premier Agent.

1315


On rappelle aux savants que leur intelligence est incapable de

saisir Dieu que les yeux des chauves-souris le sont de voir le soleil

(allusion à Aristote : Métaphysique : 11,1, 993b, 9-11)

*

L’obligation sociale réduit la liberté de l’homme. Son

existentialisme s’en trouve dépourvu. Il peut toutefois prétendre accéder

à une subjectivité et un choix personnels internes, à l’intérieur du Moi.

Pourtant cette liberté intérieure pourrait n’être qu’un leurre, car un

Grand Programmateur, organisateur aurait déjà décidé des limites, des

possibilités, des résistances de chacun. L’homme prétendrait être libre,

du moins à l’intérieur du Moi quand il ne serait qu’un objet déjà pensé

par un Dieu supérieur. Son chemin serait jalonné, mais lui individu à la

vue limitée n’aurait pas même conscience de son futur proche. Ne

possédant la connaissance de la quatrième dimension, le temps, le Ce -

SERA, l’avenir, il prétendrait avancer librement quand son futur serait

déjà su.

Et l’on en revient au problème de la Grâce. Car l’homme serait

coupable ou innocent avant d’avoir été, mais ne sachant pas lui-même ce

1316


qu’il en sera de son avenir, sa raison doit lui conseiller d’agir du mieux

possible dans la voie de la religion.

*

Je me croyais libre, je n’étais qu’un pion sur le grand échiquier du

maître divin !

*

Il semble difficile de retenir la dimension de l’apparaître comme

tel, car l’intelligence a besoin d’avancer, de progresser, d’analyser, en

vérité de décortiquer, d’aller du simple au plus difficile, et ce refus de

l’acte d’analyse semble quasi-impossible pour une intelligence

occidentale.

La révélation mystique qui est reçue comme une dimension

phénoménologique de l’esprit nécessite toutefois une reconstitution de

l’événement, une analyse pertinente de chaque instant, de chaque

moment crucial. Cette analyse s’accomplit dans le temps, avec retours,

perceptions passées, mélanges, déterminations des instants.

1317


Existentialisme et Théologie

Kahl Jaspers

Paul Tillich

Bultmann

Gabriel Mancel

Nikolaï Berdiaev

Martin Buber

*

Il n’y a qu’une seule chose à faire, c’est se faire,

et pour se faire,

il faut devenir force spatiale.

*

La prophétie est devant la mathématique.

La mathématique est logique qui essaie de comprendre, elle

permettra peut-être de mieux percevoir les mécanismes physiques du

temps, quand la prophétie prétend déjà intégrer la connaissance de

l’avenir, en tirer une vérité et un signal pour les hommes, la prophétie

1318


prétend déjà intégrer Dieu, l’intermédiaire, l’avenir, la vérité, c’est donc

de la phénométaphysique, c’est une distorsion temporelle, quand la

mathématique ou la physique n’en sont qu’à la déformation de l’espacetemps.

*

Dieu a fait tourner le peuple de Moïse pendant vingt ans, il fera

tourner pendant 200 mille ans le peuple Juif, jamais il ne pourra

comprendre que Jésus-Christ, fils de Dieu, est son Messie.

Quand je considère ses coutumes, sa pensée, sa différence, sa

spécificité, son unicité, sa nuque raide, jamais le peuple Juif ne pourra

intégrer le fils de Dieu et le déterminer comme étant son Messie.

*

Quelle était la définition religieuse d’Albert Einstein ? Qui était

pour lui Jésus-Christ ? Idem pour Bergson ? Ces Juifs occidentaux qui

pensent ...

1319


Bible

Évangile selon Jean

peut-être trois rédacteurs

1. Lazare

2. Jean l’Ancien

3. Jean

Matthieu, Marc, Luc ne seraient que des évangiles venus de Jean

et d’une source (Q)

(Hypothèse allemande source commence par Q en Allemand).

*

Je ne crois pas que Dieu ait utilisé la mathématique de l’homme

pour construire l’Univers.

Les mondes invisibles sont peut-être plus riches, plus

exceptionnels encore, plus curieux à visiter que les mondes qui semblent

apparaître à l’intelligence humaine.

1320


Religion

La résurrection a pris de revers les disciples ?

Est-ce une invention irréelle du christianisme ? Jésus-Christ

pouvait-il prétendre être capable de ressusciter.

Causerie sur ARTE - 18 avril 1998 rediffusion

[2000 se sont écoulés. Aujourd’hui le problème est de savoir si

Jésus-Christ est Fils de Dieu.

SAUVEUR OINT DE DIEU

FILS DE DIEU ET DIEU SOI-MÊME

AMEN !

C’est affaire de foi et de conviction]

Évangile de Pierre

Celse - auteur du discours vrai repris par Origène.

Objection spontanée des païens :

Pourquoi ne s’est-il montré qu’à certains de ses disciples ?

1321


Pourquoi ne s’est-il montré qu’à ses ennemis ?

Il ne s’est laissé voir qu’auprès d’une femmelette. Sa prédication

est donnée à la foule, au moment d’affiner sa foi ... il ne se montre qu’à

une seule femmelette.

La résurrection de Jésus est-elle un événement historique ?

Personne n’a vu la résurrection…Aucun des Évangiles ne la

raconte. L’Événement n’a pas été contrôlé. C’est une affirmation de type

théologique.

C’est un blanc du néant. C’est une lecture croyante, de foi, qui

n’est pas alignée avec les faits objectifs de la crucifixion.

2 Rois 20,9

Isaïe - L’ombre doit-elle avancer de dix degrés, ou reculer de dix

degrés ? Ezéchias, Fils de David dit : cela est peu de chose que l’ombre

recule en arrière de dix degrés.

Alors le prophète Isaïe invoqua Yahvé, celui-ci fit reculer l’ombre

en arrière de dix degrés sur les degrés qu’elle avait parcourus sur les

degrés d’Achaz.

1322


J’avais entendu dire qu’un événement astronomique voulait que la

terre cessât sa rotation dans un sens et s’en retournât dans l’autre pour

quelques instants - 1 ou 2 heures et que cet événement quantifiable par

les spécialistes se renouvelait tous les dix mille ans par exemple.

Le miracle serait que l’événement se déroulât au moment choisi

par le prophète. S’il s’agissait toutefois d’une situation possible dans le

système solaire, il est évident que sa prédiction découlerait d’une sorte

de miracle pour l’époque, et qu’il faudrait invoquer autre chose que la

possibilité astronomique vraie.

Thêta

Charger l’essence, la nature de ma condition, devenir un être

transcendé par la vérité divine et accéder à un savoir autre par la

révélation du mystère - l’idéal du mystique, quoi !

Il faut donc sortir de son espace vital traditionnel, voir autrement

ce qui fut interdit à autrui. Car l’idéal actuel ne saurait suffire.

L’appel désespéré qui hurle dans la partie “ spirituelle ” de l’esprit

exige un meilleur.

1323


Trois espaces : à l’intérieur, à l’extérieur, ailleurs.

Que m’apporte l’extérieur ? Peu, ou rien, enfin, à développer.

L’intérieur ? Une immense vie active et riche.

Et l’ailleurs ? L’espoir, l’avenir, le demain.

Ne faut-il pas chercher l’homme qui s’instruit, s’élève et se purifie ?

Le processus terrestre d’existence consisterait à apprendre, comprendre,

savoir, percevoir, transmettre, aimer, se préparer, mourir, sortir et regagner

l’autre espace.

Qu’est-ce que vivre pour l’homme ?

Quel est le terme qui intègre toutes ces fonctions ?

Est-ce l’homo biblio ?

CAD un homme qui au commencement est dans l’ignorance

totale qui a besoin de satisfaire ses nécessités matérielles, qui peut

commettre des erreurs, des fautes, qui apprend, est dans la nécessité de

savoir, d’évoluer, qui cherche à comprendre, qui prétend percevoir par

les sens, qui intègre de la sensibilité dans son principe et commence à

accéder à des informations délétères, imperceptibles, difficiles, qui émet

l’hypothèse de forces supérieures, inconnues, autres, qui accomplit des

1324


confusions de valeur, de vérités, dont la métaphysique commence à se

développer, qui transmet la vie et instruit à son tour, qui vieillit, qui est

en quête d’une forme de spiritualité, qui accède au monothéisme et

intègre le Fils de Dieu, puis meurt et se trouve sauver par sa croyance.

Le principe évolutif de l’homme suivrait le schéma des livres de

la bible avec :

Genèse magma d’homme ignorance

Satisfaction des besoins sortie hors du paradis

Perception des dieux cultes et idoles sacrifices confusion -

recherche d’un Dieu unique. Apprendre, savoir, évoluer, transmettre,

révélation du fils certitude post mortem - accession à l’autre espacetemps.

Fin du cycle humain - situation spirituelle, âme sans corps, là-bas,

plus haut, etc ...

*

Comment Dieu a-t-il pu résoudre le problème du stockage

d’informations ? Comment une si grande quantité dans un si petit

volume

1325


Mystique

Un mystique est un homme qui n’a pas été trompé par ses sens,

qui a perçu un phénomène non renouvelable mais vrai.

C’est donc du rationnel, de la raison dans l’irrationnel.

*

Dieu.

Dieu est devenu homme pour que l’homme puisse s’élever vers

Selon moi, le corps est une immense contrainte, une prison, une

carapace qui interdit à l’âme de s’élever vers l’Au-delà.

Le corps est la preuve de mon impureté. Il est une punition, un

boulet, une charge, une immense gène. Pourquoi suis-je chez les

hommes ? Ne suis-je pas en train d’y perdre mon temps ?

*

D’après la définition métaphysique,

comment se fabrique l’esprit de l’homme ?

1326


Principe de création de l’esprit ?

Principe de réincarnation de l’âme dans un corps autre avec

oublis, rappels d’enfance, etc.

Daili Lama réincarnations successives

L’enfant doit reconnaître des objets lui ayant appartenu dans sa

vie antérieure.

*

La révélation est un moyen offert par Dieu pour faire gagner du

temps à l’homme élu. Il accède immédiatement à une vérité qu’il ne

pourrait jamais atteindre. Sa nature d’homme, son manque de pureté lui

interdisent d’accéder à ce type de certitudes.

Il faudrait parler aussi des limites de l’intelligence humaine - ses

blocages, ses interdits, ses incapacités, ses inaptitudes. J’observe ce

papillon de nuit, comment pourra-t-il comprendre les Séries de Fourier.

Il ne le pourra jamais. Idem de l’homme pour certaines vérités.

Dieu est donc une aide par la Révélation, mais la nature de

l’intelligence humaine a des limites immédiates, bloquant, pénalisant,

1327


paralysant, totalement inadaptées à l’immensité de la création divine

dans le visible et l’invisible.

Docteurs de l’église

Saint Ambroise

Saint Augustin d’Hippone

Saint Jérôme

Grégoire 1er

Saint Basile

Saint Jean Chrysostome

Saint Grégoire de Nazianze

Saint Thomas d’Aquin

Sainte Catherine de Siene

Sainte Thérèse d’Avila.

Le désigné doit auparavant être saint canonisé.

Saint Thomas était de forte corpulence et d’humeur taciturne, ses

camarades novices lui donnèrent le surnom de “ Bœuf de Lucanie ”,

mais on raconte qu’Albert le Grand (son maître) aurait prédit que “ ce

bœuf emplirait un jour le monde de son meuglement ”.

1328


*

importance.

Il faut replacer l’homme dans l’univers, pour comprendre son

L’homme est faible parce qu’il ne mérite pas d’être plus.

Pourquoi ne mérite-t-il pas d’être plus ?

Car il est homme, avec ses désirs, ses attraits, ses imperfections,

ses vices, sa médiocrité.

Qu’il change de nature ! Qu’il prouve sa volonté de progrès ! Et

Dieu ajoutera sur Lui !

*

Comment peux-tu condamner une élévation dans l’instruction ?

On en tire toujours profit.

Il est plus facile pour Dieu de donner de l’intelligence à un

homme qu’à un roi d’enrichir un de ses sujets.

1329


*

La volonté occidentale de rechercher le Vrai au détriment du

Bien, dans son entendement oriental - a permis un développement

exceptionnel de la volonté de savoir avec une certitude quantifiée,

pesable, renouvelable et non pas aléatoire. Cette vérité a permis un

développement considérable de la technique et de la technique

appliquée.

*

Je ne me sens pas menacé par la toute-puissance de la technique

et de ses applications. La finalité de cet outil est bien de servir l’homme

et non pas de la soumettre à une force quelconque d’esclavage. Le

langage est devenu information et communication, mais les techniques

de transmission ont été pensées et réalisées par l’homme pour lui

permettre d’élargir son cercle, de déplacer ses messages, de les envoyer

ailleurs et d’être perçu par autrui quand autrui peut également lui faire

parvenir de nouvelles informations.

Ce n’est pas une détresse pour notre génération, ce sont de

formidables moyens, qui d’ailleurs, par le biais de l’informatique

apporte un complément à l’art traditionnel.

1330


*

Volonté de savoir, volonté de purification, d’élévation avec prise

de conscience des limites imposées par l’essence humaine et suppliques

vers le Dieu exceptionnel pour se nourrir d’une miette de l’intelligence

Divine.

Conscience de l’incapacité à aller véritablement outre. Il lui est

impossible de sortir hors de l’attraction terrestre, comment pourrait-il

sonder l’univers ? La taille de l’homme, sa capacité, ses faiblesses, son

peu, son rien.

Qoumrân et les manuscrits de la mer Morte

Un cinquantenaire - CERF - p 310

Loin d’avoir épuisé le sujet et fait le tour des rapports, influences,

ressemblances et différences entre les milieux esséniens et judéochrétiens,

entre les Manuscrits de la mer Morte et le Nouveau

Testament, ces pages ont voulu aborder après quelque cinquante ans de

recul, certains sujets sans cesse repris ou renouvelés. Il est apparu que

si Jean-Baptiste et Jésus ont pu et dû connaître l’Essénisme, ils n’ont

pas appartenu à ce mouvement religieux, trop de points importants les

séparent. Bien que le Maître de justice ait joué un grand rôle dans

1331


l’édification de la Communauté qoumrânienne, il ne peut être comparé

à Jésus, le Messie, Fils de Dieu, instituant l’Église des Apôtres, ainsi

que l’avaient entrevu certaines hypothèses prématurément avancées.

Enfin nul fragment publié à ce jour ne rapporte une mort violente

slavistique ou une crucifixion du Maître de justice ni sa résurrection ou

son apparition glorieuse ainsi que certains l’ont prétendu.

Il paraît définitivement acquis que si le Nouveau testament ne

mentionne jamais les esséniens, les Manuscrits de la mer Morte ne

parlent pas davantage de Jean-Baptiste ou de Jésus. En outre, malgré

des hypothèses hâtives, on n’a pas encore identifié de façon irréfutable

la présence de quelque écrit néotestamentaire parmi les dizaines de

milliers de fragments des grottes de Qoumrân. N’y sont pas non plus

attestés les thèmes chrétiens de l’engendrement du Messie par Dieu ou

de la filiation divine du Messie.

Émile Puech,

Directeur de recherche au CNRS,

Professeur à l’École biblique,

et archéologique française de Jérusalem,

Directeur de la Revue du Qumrân.

1332


Genèse

Notre univers est né d’une explosion, le Big Bang, il y a 15

milliards d’années, d’une densité inouïe : tout l’univers condensé tenait

dans un dé à coudre. La température atteignait plusieurs milliards de

milliards de degrés. Sous l’effet de l’explosion, la matière commence à

se disperser de son point initial, c’est le début de l’expansion de

l’univers.

Au commencement, il n’y avait rien. Le néant absolu.

Inimaginable par nos esprits humains.

Comment cette énergie a-t-elle pu s’accumuler ? D’où vient-elle ?

L’on a passé de :

Néant à énergie condensée à explosion à expansion.

Comment passe-t-on du Néant à énergie condensée ? Il faut bien

que cette énergie s’accumule. À quelles raisons ? Sous quels effets ? Et

pourquoi ?

*

Il y a donc une métaphysique transcendantale, celle qui permet

d’accéder par la sublimation, au-delà du possible, par une voie de

révélation, seulement accessible aux futurs béatifiés, canonisés ou

mystiques.

1333


Et je pense à Jeanne d’Arc, à Bernadette Soubirou, à Saint-

Martin, qui ont eu des visions vraies non renouvelables, guère

accessibles aux simples croyants.

Il y a donc une poussée de révélation qui transforme totalement la

vérité de la vie, qui change de manière non équivoque l’esprit de l’élu.

Il ne s’agit pas ici d’une spéculation audacieuse, d’une fausse

assise de la vérité, mais cette révélation perçue permet de produire des

jugements et des pensées fondés sur une perception sensible non

renouvelable.

Ce sont donc des jugements empiriques qui dépendent de la

perception des sens, de manière unitaire, unique, - et une seule personne.

Cet entendement n’est pas une synthèse du sujet offerte par l’intuition,

elle se fonde sur la certitude intime du “ Soi ”.

Teilhard de Chardin

Le Phénomène humain

Sri Aurobindo

José Van de Ghinste :

“ Toutes les caractéristiques que nous venons de souligner :

Gigantisme de l’Univers, solennité religieuse, amour pour la matière vue

1334


comme personnalisée, prédominance du concret sur l’abstrait, sens de la

cohésion des choses, dynamisme et orientation vers le futur [---] donnent

au lyrisme de Teilhard un accent jusqu’ici inconnu. La religion, la

science et l’art qui, normalement, recherchent séparément un Absolu,

sont ici synthétisés dans une vision poétique qui fait coïncider ces “

Absolus ” et en acquiert une richesse et une profondeur insoupçonnées ”.

La Cosmogenèse - (naissance et développement de l’Univers) La

Biogenèse (de la vie) la noogenèse (de l’esprit) le conduisirent à voir

une spiritualité progressive de la matière dont l’homme est la clé de

Dieu le point initial et final, l’Alpha et L’Oméga, comme il est écrit dans

le livre de l’Apocalypse (XXII, 13).

Il faudrait du moins savoir ce qui se passe en avant-de-l’univers si

Dieu se prétend le créateur, et ce qui se passera après.

L’Avant-Univers

L’après-Univers

Dieu

L’Avant-Univers - La Cosmogenèse - La Biogenèse - La

Noogenèse -L’Après-Univers

1335


Avant le second monde, avant la création de l’univers, il y a un

premier monde, ou trois phases ou états existent : RIEN - INVISIBLE -

et plus tard DIEU.

Et DIEU fabrique l’Univers : - c’est la Cosmogenèse

à un temps t - estimé à 15 milliards d’années, puis la Biogenèse,

puis la Noogenèse.

Avant ou dans le même temps, dans l’espace invisible, il y a

DIEU, qui avait créé ou qui créera des esprits et certains esprits

rentreront dans la chair (Biogenèse, à un stade évolué de la Biogenèse).

Puis certains esprits regagneront le monde de l’Invisible car ils

ont accompli leur purification ou sont “ prêts ” pour le ciel.

Dans l’Avant-Univers, il y a RIEN, L’INVISIBLE, et DIEU. Ou

Dieu vient après le RIEN, après l’INVISIBLE.

Puis DIEU devient Dieu par formation, apprentissage, évolution.

... Et il décide de créer l’Univers, il crée de la matière (la Cosmogenèse)

qui elle-même engendre la Biogenèse. La formation de la Noogenèse

doit après différents stades évolutifs permettre à l’esprit qui est

1336


emprisonné dans la matière, le corps, d’accéder à l’espace-invisible, qui

n’est perceptible qu’après la mort physique du vivant.

L’on ignore si c’est le principe de reproduction terrestre qui

fabrique l’âme

ou si cela découle d’un autre procédé.

Premier monde - Premier espace RIEN L’INVISIBLE DIEU

Premier espaceTemps t Second monde Matérialisme - Cosmogenèse

Spiritualité - Au-delà

RIEN - INVISIBLE - DIEU Dieu fabrique de la matière de

l’esprit dans la matière - L’esprit se purifie et monte au ciel = l’Invisible

La boucle

Avant-Dieu - Dieu

Avant Univers - La Cos - La Bio - La Noo - l’Après-Univers

- 15 Milliards d’années

Dieu - L’invisible - La Cosmogenèse - La Biogenèse - La Noo.

1337


Rapport

De l’homme à l’être, avec l’être qui aurait une dimension

spirituelle, de conscience d’après vie.

L’homme qui enterre l’homme possède déjà cette conscience,

l’homme des cavernes qui rend un culte, qui honore la mémoire des

anciens.

L’être ou l’essence de l’homme, sorte de rapport supérieurinférieur,

homme-pensant, homme-primaire.

L’homme ignore les facultés de l’être, s’en défend, est

constamment habité par la volonté charnelle, de reproduction, de

satisfaction, de violence, d’argent.

L’essence de l’être s’évanouit dans l’homme.

L’être - une réalité cachée, à purifier où se trouvent les véritables

aptitudes transcendantales dont l’homme/charnel interdit l’accès.

Comment améliorer la correspondance de l’homme à l’être : par

l’éducation, la purification, la spiritualité.

1338


*

Le Même et l’Autre : ESPRIT DE DIEU

*

N’essayons pas de comprendre le Monde ou les Mondes, car nous

n’y arriverons pas. Qui peut savoir si les Mondes ne sont pas inclus les

uns dans les autres ?

*

Qu’en est-il de la Grâce et d’Arnault ?

La fatalité

*

on est en A

et B est fini

Comment s’accomplit le parcours de A à B

Y a-t-il uniquement de la fatalité ?

Comment s’accomplit dans le détail l’accession à cette finalité ?

1339


*

C’est un peu la loi contraire de la loi du hasard.

Y a-t-il une part de liberté dans le parcours d’une vie pensée en A

et finissant en B ?

L’idée première est la toute puissance de Dieu, la Raison Divine

qui a créé toutes choses avec ordre.

Omnia creavit in ponderie, et numero et mensura

JEDP

La composition littéraire de la Thora est attribuée à Moïse par la

tradition. Le Christ et les Apôtres se conformèrent à cette tradition.

Des références plus anciennes n’ont jamais affirmé explicitement

que Moïse fût le rédacteur de tout le Pentateuque.

Sous l’influence des travaux de Graf et de Wellhausen le

Pentateuque serait la compilation de quatre documents, très postérieurs

à Moïse.

1340


Il y aurait eu d’abord deux ouvrages narratifs : le Yahviste (J) qui

emploie dès le récit de la Création le nom de Yahvé sous lequel Dieu

s’est révélé à Moïse, et l’Elohiste (E) qui désigne Dieu par le nom

commun d’Elohim ; le Yahviste aurait été mis par écrit au IXe siècle en

Juda, l’Elohiste un peu plus tard en Israël ; après la ruine du Royaume

du Nord, les deux documents auraient été fusionnés en un seul (JE) ;

après Josias Le Deutéronome (D) y aurait été ajouté (JED) ; après

l’Exil, le Code Sacerdotal (P), qui contenait surtout des lois avec

quelques narrations, aurait été uni à cette compilation à laquelle il

servit d’armature et de cadre (JEDP).

*

Tout cet endroit est un extrait de l’introduction au Pentateuque de

La Sainte Bible de Jérusalem.

Rêve mystique

J’ai rêvé que j’étais une prophétesse (Princesse Hulda). Ce cycle

de bonheur, de progrès, d’amélioration durait pendant dix ans dans la

communauté.

1341


Je suis à l’armée en tant qu’homme, et je dois subir un traitement

disciplinaire pour faute grave, mais je suis touché par la grâce et nul ne

veut me punir. Les adjudants disciplinaires se transforment à mon

contact en personnes douces et non violentes, aptes à comprendre.

Je deviens une personne mystique, une sorte de joyau, référentiel,

joyau de pureté, de douceur.

Je suis femme. J’habite un lieu, pour y accéder l’on passe par des

sortes de halls, de tunnels, clairs toutefois. Moi seul, pendant dix ans,

j’emprunterai ce lieu isolé.

Je réforme de manière profonde l’armée qui conserve sa structure,

mais peu à peu devient une structure d’aide, d’instruction, une école

d’apprentissage de la vie dans la correction et la construction de soi.

Je vois encore 2 990,00 F pour les pauvres.

Je vois une petite fille noire qui se lave les fesses, et dont les

fesses sont recouvertes de savon, symbolisant l’amélioration de la

condition de plus défavorisés (des noirs) propreté etc.

1342


Après ce cycle de dix ans, je sors de ce tunnel et j’accède à une

petite place où est une fontaine desséchée. Je tiens une feuille dans ma

main, et je dis : “ Cette feuille a de la valeur ” et la feuille se dessèche et

se pulvérise en miettes.

C’est à la fois une feuille divine mais en même temps cela permet

de mépriser les choses terrestres vaines.

En face, je vois un homme, il voulait m’épouser, mais Dieu lui a

remis une autre compagne avec laquelle il est heureux, et c’est bien

ainsi.

Donc Princesse Hulda est une femme grande, longue portant toge

blanche, claire, assez blonde, dont les cheveux sont cachés par la toge,

d’une douceur et d’une intelligence de profondeur hors du commun,

femme mystique touchée par la Grâce.

L’une des origines du rêve provient de l’émission Sagas diffusée

deux ou trois jours auparavant consacrée aux Grimaldi, ce qui explique

le mot Grâce et le modèle de Princesse par l’imitation de Grâce de

Monaco. Mais le reste du rêve est assez inexplicable, quoique...

1343


L’armée avec la discipline vient d’un reportage passé sur BBC

World consacré à la violence dans un camp d’élite russe.

*

Quand nous serons capables de produire des fragments d’univers,

alors nous serons des Dieux, et notre physique, notre mathématique

répondront aux outils divins.

Valeurs réelles du fondement des mathématiques ?

*

L’écriture et ses doubles

Genèse et variables textuelles

Sémiotique

*

Pourquoi l’énergie s’est-elle condensée ?

*

1344


Dieu est-il avant le Temps ?

Il faut du Temps pour faire un Dieu.

Nous voilà donc confrontés, butant face à de l’impossible, comme

le Grec qui voyant la terre comme une galette aux bords retournés. Je dis

: il nous manque des dimensions pour comprendre. Il nous faut du moins

une à deux dimensions nouvelles pour mieux comprendre. Quelles

seraient ces dimensions ? Nous devons utiliser le risque et l’audace des

physiciens pour aller outre.

*

L’homme regarde l’Univers,

La fourmi regarde N. Y.

Dans 5, 10 millions d’années l’homme ou sa descendance

parviendra peut-être à un peu mieux comprendre.

La capacité cérébrale de la fourmi, tête d’épingle, n’a pas les

moyens, les connexions pour comprendre.

1345


*

Gœthe déteste les fanatiques et les redoute : “ Vite, qu’on les

mette en croix, qu’ils passent l’âge de trente ans, et ce ne sont plus que

des imposteurs. ”

Persécution

Tu seras jugé par des êtres insignifiants qui pour des raisons

dérisoires auront le droit de te torturer pendant une période illimitée, et

jamais personne n’acceptera de te venir en aide. Tel est le prix à payer

de la malédiction religieuse pour t’élever saintement.

*

Le mystique est celui qui a été confronté à un événement

paranormal religieux non renouvelable, mais perçu comme quelque

chose de fondé et de réel.

La transmission de cette vérité est basée sur la foi et non sur la

certitude humaine quantifiable et renouvelable à souhait, à l’image d’une

expérience en physique appliquée.

1346


Il ne s’agit pas d’une intuition, d’une supposition étrangère à

l’entendement.

*

L’étant comme tel, par preuve ontologique permet de prouver

l’existence de Dieu.

Si Dieu est parfait, il lui faut l’existence pour être. S’il lui manque

l’existence, il ne peut être parfait.

Ce qui est pur n’existe pas.

La vie, l’action engendrent de l’impureté, du refus du doute, de

l’erreur, actions pertes, actions impures.

Duns Scot 1265-1266 - 1307 ?

Plus proche d’Avicenne (980-1037) que d’Averroès (1126-1198),

Duns Scot développe une métaphysique des essences. Sans feindre de

l’acte d’exister un accident, il se garde de concevoir le monde à la

manière d’une conséquence découlant d’un principe. Sa revendication

essentielle, celle de la “ liberté ”, l’a fait un peu se rapprocher de

1347


Descartes. Il reste que le Dieu de Duns Scot crée sans être soumis à la

règle du Bien, qu’il envoie son Fils indépendamment d’un péché

d’origine. Il reste que l’homme de Duns Scot aime son Dieu d’un

mouvement qui est entièrement sien et de doit rien, en tout cas, à

quelque raison nécessitante.

Il accorde une place aux décisions libres et contingentes du Toutpuissant,

- le péché originel limite les pouvoirs effectifs de la raison

humaine.

Précurseur de manières plus modernes de penser.

Religion

Je relisais Jonas

Chez moi * et je me disais

- cela me fait penser à Booz de VH

Jonas 1 - 1 - 16 … 2 - 3

(sortir l’endroit à 12 petits prophètes)

* c’est-à-dire - ma version biblique.

1348


*

Je rêve de l’Iman Khomeny. Il me dit : “ Il faut rendre possible

l’impossible ”. Et je considère son parcours allant de l’exil de Neuchâtel

jusqu’à son triomphal retour et à la chute du Chah. Le message est

également envoyé pour signifier : essaie de te crédibiliser dans ce

secteur que tu considères à tout jamais hermétique et impénétrable.

Mon doute engendre le non du résigné. Trop peu, trop faible : -

structures insignifiantes et ridicules. Nulle demande, nulle utilité. La

France est cartésienne, elle n’est pas poétique. Est-il possible de faire

manger du porc à un Musulman ? C’est un sacrilège, n’est-ce pas ? Chez

nous, la poésie est une aberration, une médiocrité détestable, à rejeter

quand la vigueur et la vérité scientifiques règnent en maîtres dans nos

esprits.

Numérisation de la Bible

Relecture d’Habacuc. Certains vers sont très lâches, c’est-à-dire

se lisent en 13.

Je les avais conçus pour une expression orale rapide, et je les

entendais à l’époque en 12.

1349


Sera-ce compris ? Car les gens pensent simplement, et disent

celui-là, celui-là n’est pas.

Demazet avait voulu refaire

Baignée en chevelure,

(A sortir ici le Livre des sonnets p 95)

et je lui avais répondu en lui proposant

Evolution du vers (p 30 - 31 - 32)

De souffles nouveaux II (extraire l’endroit ici)

Du coup, il m’a pris mon texte tel que et l’a glissé dans son

Florilège. Anthologie des poètes etc.

tri.

Juger très vite, prétendre savoir et mal sélectionner, faire un mauvais

Faible intelligence

Faux aux tests.

*

Je ne suis pas du tout satisfait des alexandrins d’Abacuc et de

Sophonie. Ils me paraissent trop longs, tirant au-delà du 12, et

totalement inadaptés à la lecture alexandrine.

1350


Religion

Ne pas confondre le souffle de Dieu et l’Esprit de Dieu. Le

souffle de Dieu est un souffle qui lorsqu’il prend le mystique l’emporte

dans un état béatifique, quand l’Esprit de Dieu s’apparente on est Le

Saint-Esprit.

Action de l’Esprit.

Est responsable de la conception de Jésus en Marie, descend sur

Jésus à son Baptême.

*

Le mot grec (Parousie), qui signifie “ Présence ”, désignait dans

le monde gréco-romain la visite officielle et solennelle d’un prince en

quelque lieu. Les Chrétiens l’ont adopté comme terme technique pour

signifier la venue glorieuse du Christ, cf 1 Co 15 23 +. Il n’est pas lié

nécessairement à son dernier avènement et peut désigner aussi la

manifestation puissante par laquelle il viendra établir son règne

messianique (l’Eglise) sur les ruines du Judaïsme.

Note de La Sainte Bible de Jérusalem.

1351


Co 15,28 :

Dieu : tout en tous.

*

S E

temps.

Oriente la prière de l’Eglise vers le retour du Christ à la fin des

C’est en lui qu’est sensé s’accomplir cette rencontre de Dieu et

des hommes qui est indissociablement révélation du mystère de Dieu et

réalisation du salut du monde.

*

Adventisme (venue - parousie - retour du Christ)

La Bible.

La date du retour du Christ est impossible à chiffrer en exploitant

Mrs White ?

1352


*

“ Est de tout son Esprit ”

Simultanéité des Dieux

D = SE

*

La théologie, l’intelligence de la foi.

Saint Thomas d’Aquin

Il était dans la logique de ce rationalisme chrétien de reconnaître

aux lois de la nature leur consistance scientifique, jusque dans la vie de

la grâce : c’est parce qu’il y a une phusis, avec la nécessité de ses lois,

que la science peut se construire en un logos. Telle est la cohérence de

toute renaissance, celle du XIIIe siècle, comme celle du Quattrocento.

Thomas écarte ainsi la tentation de sacraliser les forces de la nature,

dans une sensibilité ingénue aux merveilleux et dans un recours infantile

à la providence de Dieu. Tout un monde surnaturel qui projetait son

miracle sur les choses et sur les hommes, à travers l’art roman et les

mœurs sociales, s’estompe dans les imaginations ; c’est par d’autres

1353


voies que la nature, découverte en sa réalité profane, prendra sa valeur

religieuse et conduira à Dieu

Tout cet endroit revient à Maurice Dominique Chenu, docteur en

théologie, ancien professeur à l’université de Paris.

*

Sainte Brigitte. Le Christ lui apparaît et lui dit :

“ Tu es mon épouse et ma médiatrice auprès des hommes. Tu vas

entendre et voir les vérités spirituelles et mon esprit sera avec toi jusqu’à

ton dernier jour. ”

Swedenborg : “ car c’est Christus seul en qui toute divinité est

parfaite, qu’il faut adorer [---]. C’est lui le tout-puissant et l’unique

médiateur. ”

Michel en Hébreu, mi-ka-El, “ qui est comme Dieu ? ” le plus

grand des anges, lesquels sont classés selon une hiérarchie ordonnée. Le

représentant, le patron et le protecteur d’Israël.

*

1354


Sainte Brigitte de Vadstena :

“ La parole des mots pour le grain des choses. ”

Swedenborg :

“ La grandeur de l’homme est de tenter de comprendre et cela

suffit. ”

*

La mathématique, ses fondements, ses vérités, à rire peut-être, à

l’image de l’homme préhistorique qui me montre sa façon de faire le

feu, en frottant deux silex et me dit : “ Là est la vérité. Je suis dans mon

sublime de certitude. Ce que je fais est vrai. ”

Et je m’extrapole, je pense tout à coup à Moi, moi l’homme

moderne possédant ses fondements mathématiques, sa logique

aristotélicienne et méprisant cet être primaire pour lequel j’ai pourtant

une immense tendresse et un réel amour.

Oui, puis-je prétendre posséder Le fondement de la vérité ? Je

doute que Dieu ait utilisé la physique des hommes pour produire

l’Univers.

1355


Des hommes intelligents, pratiques, efficaces, sublimes, Léonard,

Archimède, Edison, aptes aux besoins humains, résolvant également des

problèmes concrets.

Puis des intelligences mystiques, phénoménales. Jésus-Christ,

Mahomet, Moïse qui n’écrivaient pas, qui faisaient peut-être écrire,

laissant leurs traces autrement, des Guides.

Entre les deux, Swedenborg, Augustin, à la fois sublimant la

rationalité humaine et percevant le paranormal, envahis, emportés,

élevés vers l’extase divine, comprenant.

Où faut-il aller ? Que faut-il être ?

Doit-on passer par les différentes phases du parcours subliminal ?

Faut-il gagner du temps ? Il faut gagner du temps, - Etre

immédiatement, et il s’agit du Fils. Car Il était à sa naissance … et

même en prescience.

*

Adéodat, compagne d’Augustin.

1356


Augustin : une voix entendue dans le jardin de la maison à Milan,

Tolle, Lege, lui intime l’ordre de suivre l’enseignement des Epîtres de

Paul.

L’œuvre est immense, - Possédius se demande si “ un seul

homme pourrait tout lire et tout connaître ” : 113 traités, certains de

dimension considérable comme La Cité de Dieu, le De Trinitate, 218

lettres, près de 500 Sermons nous ont été conservés.

Dès le XVIIe siècle, une statistique minutieuse révélait dans son

œuvre 42 816 versets scripturaires cités et commentés. En fait, beaucoup

plus …

Dans ses commentaires de l’Ecriture, Augustin a développé le

plus souvent une exégèse mystique et allégorique.

*

Des forces, des contre forces sont en nous, sont hors de nous,

agissent et nous influencent.

La notion de grâce, de repentir divin, de retour sur sa décision, ne

sont pas impossibles ni incompatibles les unes avec les autres.

1357


Il est vrai que ce mélange est difficile à comprendre, à percevoir

pour une intelligence humaine.

Quand un chat frotte son oreille sur un coussin, il laisse 40

indicateurs chimiques le déterminant. On apprécie la complexité et la

difficulté pour un odorat exceptionnel de comprendre le tout, ou encore

de le décomposer.

Que se passe-t-il avec l’action, avec l’homme et ses perceptions

avec Dieu, avec des changements possibles, avec la notion de la grâce,

de la culpabilité éternelle, du choix, du libre arbitre, etc … ? Difficile de

répondre à une telle question, d’autant que chaque humain proposera

une explication satisfaisante. Que faut-il faire, toutefois ?

Craindre et tendre vers le Bien en suppliant la Miséricorde

Divine, car ceci est très dangereux, et il en est de son avenir.

*

Jacques Attali attend le Messie … Cette grande intelligence subit

l’influence de sa culture, le sceau indélébile de son identité l’a formé à

tout jamais. Il lui est impossible de penser autrement, d’être un non juif

chez les juifs, d’être chrétien, à l’instar de Monseigneur Lustiger.

1358


*

Christ à St François

“ Reconstruis ma Maison. ”

Clarisse Franciscain

Le partage avec les pauvres plutôt que la recherche intellectuelle.

Reçoit du Christ les stigmates de la Passion, il chasse les démons.

3 octobre 1226 44 ans

“ François, va restaurer ma maison qui tombe en ruines. ”

*

Dieu créateur de l’Univers

Dieu crée l’U

Comment faire

1) Lois, Vérités, Certitudes

2) Matières

3) M + création de l’U

1359


L’home comprend la matière

Redécouvrir les lois qui existent pour la fabriquer ?

La loi préexiste.

Religion

Mani Elkhasïsme

(Krisma)

Hormizd 1er

Mazdeïsme

Mani successeur de Zoroastre en Iran, de Budda en Orient et de

Jésus en Occident.

L’Evangile vivant

Le Trésor de vie

Le Livre des secrets

Le Pragmateia

Le Livre des géants

1360


Lettres ou Epîtres

Le Livre des psaumes et prières

Dessin de deux grands principes

St Augustin - profondeur de la pensée

Ennéades de Plotin

Eckart

Eckhart

Boehme

Böhme

Manès Mani Manichéisme

Encratisme Diatessaron

Religion

Baal Shem Tob Mort en 1760

Fiebiq 1911

Le Zaddik - sorte de Tora vivante, une présence vitale de sainteté.

Taoïsme

Le Dao le Principe régulateur de l’Univers

*

1361


Ziran : “ Ainsi qu’il est par lui-même ”

Prob - Hasard - Certitude - Dieu

1) Supposons que Dieu soit.

Il donne le libre arbitre à l’homme.

L’homme jette la pièce et dit : j’avais 0,5 de pile ou de face

et Dieu - je t’ai laissé croire au hasard, car ma programmation est

certaine.

2) Dieu dit : ma programmation est certaine, il y a toutefois

encore, une petite part de hasard, de “Je ne m’en souviens plus”, de

“Tiens ! j’ croyais que c’était le dernier.”

importantes,

LE HASARD DIVIN qui ne peut être pour les choses

peut toutefois exister pour les insignifiances “oubliées”.

Comment quantifier mathématiquement cet infinitésimal du

hasard divin ?

(“ Tu m’as surpris ? ”

1362


Le chemin de l’âme

Résonances V

L’insecte misérable - le vers - l’homme. La conscience

D’un certain infini. Le plongeon - le vide - l’immensité

Stellaire. L’intelligence de Dieu, de son Saint -

La petitesse, le ridicule de l’homme sans faculté.

La mesure de l’univers. Que puis-je ? Qui suis-je ?

Quel est mon pouvoir ? Et pourtant ce cerveau, cet inconscient,

Ce réseau de neurones, de synapses, ces centres du savoir !

La modification proposée pour le Christ, le dessein,

La lumière complète. L’autre substance - la métaphysique.

Sur représentation est incomplète et insuffisante, pour... ?

La civilisation exacte de l’au-delà. L’action, le rela-

Tionnel. Les nouvelles formes de vérités, de savoir,

De perceptions, les rapports, les constructions etc.

Sa finitude, est-ce le plaisir, le bonheur, le bien-être ?

1363


La pauvreté

La pauvreté - en constance de manque, d’interdit,

De blocage - de privation, avec certitude

De faiblesse. Relation de l’homme à soi. La

Vertu est-elle une richesse ? Faut-il se dépouiller,

Se purifier, rejeter l’animal-subsistance ? La métaphysique

Exige la pauvreté. Dieu étant le fabricant,

Est-il le donnant ? À quoi possède-t-on ?

Où sera la suffisance de l’âme, de l’esprit,

De l’homme, de l’athé ? Jusqu’où iront les hommes ?

L’élévation. La finitude pour la perfection - l’espoir ;

À quelle extrémité de dénuement ? Dans le désarroi

De notre Néant, de notre sinistre profondeur ?

La pauvreté - l’homme sans facultés, l’homme avec

Dieu, mais toujours peu. Avec le Fils mais ignorant,

Avec l’Esprit mais impur. Faut-il faire l’Ange ?

1364


L’homo lozachus

Un homme qui pense sans fonctions biologiques, homme

Sans appartenance à la nature - la délaissant, la niant,

La refusant - Corps-prison - sexe bas - actions primaires

Rejetant la vie dite essentielle - homme parlant-écrivant,

Apte à percevoir le sensible - essence qui pense -

Pourquoi ? Pour sortir, s’élever - rejeter la chair.

Esprit aspirant à la liberté spirituelle, l’au-delà.

Être en attente de mort, soucieux de vie cérébrale,

Se préparant, se construisant - mystique-actif -

Désireux d’accéder au supérieur, le supposant -

Le pré-sachant - Existant sans les organes, toutefois.

Non pas le pari, mais la certitude - les preuves visuelles -

Se formant pour accéder au grand principe de compréhension

Universelle. Mais est-ce raisonnable ? Est-ce ?

1365


L’être subissant

Je suis l’être subissant la vie, qui ne comprend pas.

Je séjourne dans un monde familier - je suis-dans,

Mon corps, mon esprit dans cet espace - je cherche

Une nouvelle dimension, plus vaste, plus ample - autre

Accéder à un état purifié pour changer mes relations

Spirituelles, intellectuelles, de pénétration, de savoir.

Ailleurs - là-bas, peut-être ! En exploitant le vrai,

La logique, le sensible, le saut etc. les outils -

Rationalité, expérience, futur - le matériel, et

D’autres encore ! J’ai donc besoin d’une interprétation

Postérieure avec d’autres lieux et d’autres êtres.

Je dois me préparer - devenir apte - pour le vide.

Éclairer l’être par la Lumière, la Sagesse et l’Amour.

Finalité de l’homme - Est-ce but ultime de la vie ?

1366


Le temps et la mort

La mort. Quelle mort ? Terrestre, de présence, d’à-côté ?

Fait biologique ? Que craindre ? La vérité révélée,

Enfin ? D’avenir - d’existence - d’au-delà.

La mort possible à chaque instant. Suis-je menacé ?

Le temps peut-être qui condamne mon projet.

L’avant-mort avec déchéance de vieillissement.

L’être-pour-la-mort se projette en avant de soi.

Il devance son objectif.

La rupture - le changement

D’espace - d’autre vie. ESPOIRS ! Y a-t-il une chose ?

Quelque chose ? C’est affaire de croyance ou de foi.

L’immortalité rapatrie la vie auprès d’autres existences,

Mais quelle conscience pour l’élu ?

Qui dans son espace

D’homme s’est réalisé ? La certitude de l’ennemi, le temps.

Toujours à mes côtés. Augmenter le volume des jours.

1367


La stratégie

La stratégie - le but - l’objectif - le désir.

Que veut cette pensée humaine ? Comprendre l’Essence.

C’est-à-dire l’origine et la finalité. Est-ce

Les deux, il y a l’homme, donc Alpha et Oméga.

Le dessein de l’origine de Dieu, le dessein de la

Finalité de Dieu. L’homme se situe entre les deux,

À un temps défini. La pensée est dans l’homme. Cette

Pensée-là n’est peut-être qu’accident assez insignifiant.

Il faut se purifier. C’est donc un schéma mystique.

Il faut apprendre à déposséder pour nous jeter

Hors de nous-mêmes.

La finitude est dans l’être toutefois.

Il s’agit d’accéder au plaisir ou à la jouissance,

Une sorte de bonheur de vivre que l’on nous promet.

Ou l’éternelle douleur dans un profond Néant, peut-être.

1368


Le dépouillement

Le dépouillement - la destruction des valeurs,

Le renoncement à la chair - l’abolition financière,

La remise en cause de l’acquis. À poil ou

Ne passe pas. Votre savoir. Votre ignorance. Moi,

Dieu. Je détruis vos structures. J’abolis vos principes.

J’offre un nouveau destin - changez ! l’essence de la

Vérité. Achevez le schéma de la subsistance, de la

Jouissance. Vous appliquerez mes nouvelles lois.

Ce nouveau vrai dans un espace révélé, différent.

Ta valeur ne compte plus ; condamné à effacer

L’âme transcendée ; - le partage ; est-ce survivance

Élaborée dans époque future ? Abandon immédiat

De soi - autre logique - autre certitude, autre

Objectivité ? Pour quelle richesse, en vérité ?

1369


Le calcul

Le calcul. Le pari de Pascal. La garantie future,

La méthode de l’arriviste. La constance de

Certitude. La vérité dans l’invisible. La perception.

Rationalité et paranormal. Science et au-delà.

Se refaire. Se reconstruire avec du délétère,

De l’impalpable. Penser avec l’inconnu. Supposer.

Est-ce audace, risque ?

Une vérité unique,

Intransmissible, pour soi-même, - expérience personnelle

Volonté de rechercher avec l’objectivité.

Le doute. - La fiabilité de ses sons. - Les résultats.

Est-ce nouvelle essence métaphysique en auto-prospection ?

L’avenir. Le Dieu vrai. Le bonheur, le bien-être. L’utopie.

Ou l’éternel néant. La finalité du rien. De la mort

Totale, biologique, absolue. - Qu’en est-il de jouer ?

1370


La détresse

La détresse. La conscience du faible, du peu,

De l’insignifiant. La volonté, l’appel, la supplique.

Un Dieu ? Ce Dieu ! Lui peut prendre en pitié,

Aider, aimer, ajouter, - offrir des miettes - Lui peut.

Moi, nulle puissance, - nulle intelligence. La fourmi

Médiocre, au souffle insignifiant. Qui parle d’essence,

D’essence humaine ? Il faut donc changer de nature,

Passer à l’ange c’est-à-dire au Soi exalté sans la

Chair, la nourriture, les excréments, le sang, le sperme.

Délaisser l’habit de corps pour embrasser l’enveloppe

Spirituelle. Se transcender en force nouvelle, pure,

Élaborée, consciente, élevée, claire et sainte.

C’est cela : se sanctifier dans l’Élévation du Ciel,

Quelque chose de pur et de surnaturel...

1371


Topologies

Le rapport de l’homme à l’être. Vivre en soi,

Avec soi en exploitant Autrui. Se rencontrer

Sur son propre chemin. Croisements, lieux et

Espaces communs. Une contrée d’hommes, de savoirs,

De savants, d’expériences accumulées, de spiritualité.

Une surprenante topologie où l’on cherche sa localité.

Pour sa transcendance, il y a métamorphose, changement,

Brassage différent, reprises, apprentissages, audaces.

De Moi à Vous, de Moi à Moi, dans mes démarches.

Je m’en retourne à l’intérieur. En actions premières,

Dernières. Sortir hors de soi et mourir. Accéder

À l’Être Suprême. Chercher encore, Là-haut,

Connaître, comprendre, apprendre, le discernement,

Cette immense tolérance avec l’amour de l’autre.

1372


Les vêpres de la pensée

Sorte de religiosité interne. “ Les Vêpres de

La pensée ” dont parle Beaufret. Cette espèce d’essence

Eschatologique qui veut sacraliser l’instant.

Une perception pure permettant d’accéder au Suprême.

Pourtant nécessité, pour expliquer la chose de lui

Associer du matériel de mots, d’adjectifs, de verbes.

Dialogue conçu par Un, pour le Même, puis offert.

Linguistique supérieure, transe théologique maîtrisée.

Mais l’homme est homme et ne peut communiquer avec les

Dieux. Acte réflexif de Moi à Moi. Ou encore

De Moi au Frères - aux Hommes - aux Suprêmes qui jugent

De la médiocrité du langage. Écrire, est-ce détresse ?

Supplique, appel ? Transmission ? Poésie ; sens et essences ?

1373


La part du mystique

La part du mystique, les éléments sacrés, le destin

Religieux, la Quête du Sacré. La provenance

De l’être et sa finalité. L’acte de purification.

Accéder à l’Essence. Soi et l’Idéal. L’effrayante

Insignifiance de l’être. La conscience, les limites

De l’aptitude intellectuelle. La voie divine ! Les

Trois ne font qu’un. Accéder au monde spirituel.

Le savoir construit sur soi-même avec ses fautes, avec

Ses erreurs. Mais que faire ? Dans la solitude du vrai

Et du faux. Aller seul accompagné d’Autrui, des Maîtres,

Des Dieux, des livres, - réflexions et hardiesse.

L’extase dans la clarté. La manière dont Dieu doit

Traiter l’homme. L’espoir d’un au-delà supérieur

Où l’esprit pourra se débattre avec magnificence.

1374


Le challenge

Rendre possible ce qui n’est pas. Éloigner les limites

De ses actions et de sa pensée. Aller outre. Le

Pouvoir. Accomplir ce qui n’a pu être supposé. Aller

Au-delà de la finitude même. Créer. Un champ

D’élans, d’actions. Accéder au-delà. Imaginer et

Rendre pensable ce qui jamais ne s’est présenté à soi.

C’est une possibilité abstraite, - une aspiration de l’être.

Sans l’Autre, rien n’est possible. Le frère,

Le père, l’instructeur, - moi et le Monde. Et les hommes.

Moi seul je suis un subsistant.

Puis la dépossession,

L’aptitude à rejeter, à se vider, c’est un schéma

Mystique. De l’homme à Dieu. De l’âme au spirituel.

L’être détient-il suffisamment de cohérence et de

Puissance pour accéder à une vérité avec assises nouvelles ?

1375


La pauvreté

La pauvreté. Ce qu’a l’homme et ce qu’il est.

Le manque. Étant rien, c’est l’être même. De ne

Pas posséder. Faible langage, faible propriété,

Faible pensée. Les facultés traditionnelles dans la

Volonté de croissance. Le possible et son maximum.

L’atteindre, croître et le dépasser. Posséder et

Se mettre en position pour apprendre, comprendre et

Appliquer. Le rapport de l’homme au monde, à son monde,

Son peu, son rien, sa nature d’homme. La générosité

Divine, - à rire ? Dieu existe : débrouillez-vous tout seuls !

Détenir, vieillir. La durée de la propriété ? Une plaisanterie.

La potentialité, la substance, les échanges affectifs.

La richesse : la blancheur de pureté, l’élévation

Messianique, l’homme élu, l’homme - Christ - le Voyant.

1376


Du singe à l’ange

Une pensée de la purification. Du singe à l’ange.

Ce qui s’éclaire. De la caverne à la lumière.

La clarté intérieure de l’être, la conscience, par la

Sensibilité, d’un : autre chose, transcendant, supérieur ;

Par le culte des morts ? Nécessité logique d’élévation.

Car il faut accéder à l’Au-delà. Est-ce bonheur ?

Ce qui explique la captivité de l’âme dans l’homme,

De l’être dans l’homme, de l’essence dans l’être. Jaillit !

La vérité de son essence ! Vers l’ange ! Avec perceptions

Plus fortes, plus grandes, plus amples. Enfin il comprend

La possibilité mystérieuse et pénétrable. C’est déjà

Une métaphysique positive, d’espoir, d’avenir épurés.

Pourquoi cet abaissement ? Ce médiocre régime terrestre ?

Tout n’est pas explicité par les Livres Sacrés. Ces Dieux ! !

1377


Des vérités

I

La vérité en dehors de toute chose concrète est vraie.

Dans le vide universel, sous terre, dans l’espace, ailleurs.

Une vérité économique est une vérité locale avec du

Matériel d’homme. L’essence de la vérité serait divine.

Les trouvailles de vérités, des offres à l’homme, comme la

Mine d’or. Qui a fabriqué l’or ? L’essence de la vérité

Serait associée à Dieu, à la Shékina. L’action avec

Du rapport engendre de la vérité d’animal, d’homme,

De nature biologique, par exemple.

Elle

Serait à la droite de Dieu ou dans Dieu. Le vrai

Que l’on connaît, que nous ignorons. Ce qui peut agir,

Ce qui n’agit pas mais peut agir, peut “ être ”

Le non-vrai

Dure parfois, - le vrai n’est pas toujours l’étant, - la vérité est

Intemporelle. La vérité du moment d’après le matériel

Mis à la disposition, par analyse du moment.

1378


II

Il y a ce qui n’est pas créé et qui serait de la vérité

Toutefois ; il y a l’indémontrable ressenti comme étant

Du vrai. “ La loi de la gravitation ” était dans l’air du

Temps. C’est compatible avec l’idea de l’intellect ;

L’unité du plan divin serait inaccessible à la capacité

Humaine ; l’ordre du monde conçu par l’Esprit ;

“ Les voies de Dieu sont impénétrables ”. Il faudra penser,

Trouver dans tous les secteurs d’activités. Analyser.

Valeur du vrai dans l’imaginaire. Vérités avec temps,

Espaces, culture, époque ; le déplacement du vrai ;

La faillibilité de l’homme rend possible l’analyse du faux

En tant que détermination du vrai ; le vrai avec du

Manquant permet toutefois d’aller et de progresser.

Dévoiler lentement d’après sagesse, la science de l’homme.

1379


Nature de la substance

La nature de la substance que l’on possède, l’être.

Peut-on réellement le concevoir tel qu’il est ? Ceux

Qui possèdent l’existence. Ainsi de tous les vivants...

Ainsi de machines programmables et dotées d’une espérance

De vie. Y a-t-il des objections ? Vous avez raison.

L’accouplement sexuel fabrique le corps. L’enfant est animé,

Il a donc une âme. Origine de l’âme, car grosso modo

ÂME = ÊTRE.

Il faut repenser la substance de l’Être,

Si après la mort il y a la vie. L’être serait un prédicat

Réel, existant en son autonomie, mais étant inclus

Dans le corps. L’étant est inclus dans le corps.

Si l’Être

N’était qu’un effet vital articulé au corps, la définition

De l’étant n’aurait pas lieu. Mais l’intuition de sa vérité

Post mortem débouche sur sa liaison à Dieu ou au Divin.

1380


La mort

I

L’Être vers la mort - la fuite ou le devancement ?

Transmettre la vie, laisser une oeuvre pour accéder

Rapidement à l’extrême ? - Fuir la vie -, les drogues,

L’être vers la mort. L’attente du bon croyant...

Anticiper sur son futur, vouloir savoir, supposer.

Les outils religieux pour supposer. Les expériences para-

Normales. Les témoignages de vie après la vie. Ou

N’être plus rien. Anticiper, spéculer. La certitude

Du mystique. Qu’est-ce qui départage exactement

L’homme de l’homme ? L’athée du croyant ? À quelles

Raisons, deux pensées opposées certifient posséder leur

Vraie vérité ? L’un dit : limite, l’autre dit : éternité.

Est-ce finitude déterminée ? Simple acte biologique ?

Possibilité métaphysique, dimension autre de l’homme ?

1381


II

La fuite. S’éloigner hors de soi. Fuir son squelette.

La crainte, la recherche d’un avenir. La formation,

La préparation à l’inconnu, à l’autre espace. Qui croire ?

La mort. Suis-je à chaque instant menacé ? Est-ce une

Finitude naturelle de la présence de l’Être ? Je

Vis donc je suis là. Serai-je ailleurs ?

La mort :

Preuve du temps. Heidegger écrit : L’Etre-pour-la- mort

Est la médiation indispensable pour passer de la

Temporalité comme structure unitaire des trois dimensions

Du temps à la temporalité comme ouverture de soi à soi

En tant que projet.

Ouverture de soi vers ailleurs,

En tant que projet ? Sera-ce l’au-delà, le néant ?

Le retour, la réincarnation ? La rétrospective ? Le progrès ?

Faut-il aborder le problème de l’immortalité socratique ?

1382


L’A-près

La situation réflexive. La vie en boucle. “ Retourne à ”.

L’esprit rapatrié. Encore en bas ? Ce n’est plus : le trou

Mais la possibilité nouvelle au sein de l’existence.

Que disent les Guides ? Les prophètes ? Les hommes de Dieu ?

Sont-ils crédibles, et pourquoi ? La mort éclatante,

Belle, d’espoir, d’avenir, disent-ils. Qu’ai-je à perdre ?

Elle devient système, métamorphose, actions inconnues,

Espaces nouveaux, principes différents. Lesquels ? Lesquels ?

La surprise. Ou l’éternel rejet... Quelle valeur doit-on

Accorder au temps ? Les limites du temps ? L’immortalité !

Le pouvoir d’être constamment. Mais être différent car

Pensant, analysant avec un autre matériel. Le “ Moi ”

Subira des modifications liées à l’espace autre. Au soleil

De la mort, enfin savoir ! Je suis en sursis de curiosité.

1383


Acte de foi

Le péril de l’Être - ce qu’il est - ce qu’il a fait. La

Culpabilité, le système de valeurs incompris, autre, nouveau.

Le Livre, permet-il la mise en garde ? Son mode

D’actions est-il compatible avec la vue de l’Être Suprême ?

A-t-il été requis, pensé pour accomplir un dessein ?

La crainte du jugement. Comment se construire dans son vrai

Qui soit le vrai de l’Autre, des autres ?

Quel était l’essentiel ?

Le nécessaire, l’imposé, l’obligatoire ? Comment se mettre

En garde ? Qui est l’avertisseur de la conscience ? Y a-t-il

Suffisance à sa propre lumière ? Que faut-il savoir ?

Est-ce l’élan de curiosité, l’énergie du savoir, qui

Offrira à la conscience le doute ? Car le péril est bien

La disgrâce auprès du Meilleur.

The Key solution était

La mansuétude et le pardon auprès du Sauveur acte de foi.

1384


Rajouts 99, 00 et 01

La mort

Se préparer à la mort, - à la vie après la vie - consisterait également

à posséder plus de physique, plus de connaissance de la dimension

temporelle afin de s’adapter à de nouvelles propriétés dans un espace

inconnu.

Le travail terrestre consisterait à faire une sorte de débroussaillage

de notions, d’informations et de pseudo vérités, qui elles-mêmes seraient

remises totalement en cause par la connaissance de ce nouvel espace.

Mais du moins l’esprit “ préparé ” serait plus apte à recevoir les

modifications, les évolutions ou les transformations totales que peut

engendrer l’adaptation à ce nouvel espace.

Imperceptible force

Qu’est-ce qui m’oblige à accomplir certaines actions et à en évincer

d’autres ? Puis-je prétendre que tout vient de ma raison ? Parfois il

semblerait que des forces autres que nous-mêmes nous empêchent, nous

convainquent d’agir de telle ou telle autre sorte. Ho ! ceci est insidieux,

à peine perceptible, il y a toutefois Force et Contre-Force, et cela

1385


s’interprète dans le cerveau par : Ho ! Non pas ça cela ne me convient,

ou encore : je pense à autre chose, je vais faire autrement.

S’agit-il d’une sorte de fluide, d’envoi de directives percevables par

une partie du cerveau, et très faiblement accessibles à la conscience

humaine ?

Peut-on parler de la “ part de Dieu ”, de l’influence d’actions

supérieures relativement impossibles à déterminer par la raison logique.

Il est vrai que l’ensemble peu clair, peu net, se perçoit de manière

psychologique, sensible et n’est pas discernable par l’intelligence

cartésienne. Il y faut du sens, de l’écoute au mystère, au peut-être, au

bizarre, mais il y a toutefois quelque chose d’étonnant.

Dans quelques décennies, il se peut que cette perception à laquelle

je fais allusion, et que je définis fort mal sera mieux contenue et plus

facilement explicitée.

1386


L’Ecclésiaste

Je vois que tout effort

Que toute réussite ne sont que jalousie

Des uns envers les autres. Cela est vanité

Et poursuite du vent !

Il vaut mieux du repos

Plein le creux de la main que d’avoir dans la main

Deux poignées de fatigue, et poursuite de vent.

Qu’est-ce qui pousse l’homme à ajouter sur l’homme ?

Où trouve-t-il sa motivation ? Sa vie est courte, pourtant la civilisation

l’emporte et le convainc d’aller outre sa suffisance. Pourquoi ?

*

Ma mère, La Bible et mon père, Le Coran.

1387


*

Théologie - les mystiques - les plus aptes à parler de Dieu. Ont un

contact direct avec la divinité.

Sainte Bernadette a vu la vierge, peut la toiser, connaître sa couleur,

ses traits, sa taille, sa représentation, sa voix, sa gestuelle, ses

mouvements, etc.

Comment sont les Dieux ? Comment apparaissent-ils ?

utile.

Idem de certains saints. Leur témoignage serait exceptionnellement

Cette mystique-là - de révélation - se situe dans l’ordre des choses,

au-dessus de la physique et de la mathématique car elle intègre des

vérités fondamentales inconnues, incomprises, pourtant exactes mais

rejetées.

C’est pourquoi le CNRS devrait étudier très sérieusement les

témoignages des Saints et des Béatifiés, car ces mystiques détiennent

des vérités utiles pour la science qui ne sont pas encore admises par les

Autorités.

1388


Idem des personnes qui se prévalent d’être persécutées et la Science

n’y voit que de la fabulation ! Si la preuve de Force Mauvaise par le

témoignage avec détecteur de mensonge s’avérait exacte, la médecine

pourrait mieux aider tous ces malades que l’on traite autrement dans des

hôpitaux psychiatriques.

Homo messianus

Que doit-il savoir ? Que peut-il espérer ? Comment doit-il se former ?

Boèce

(En quoi l’Onction divine peut-elle influencer sur l’Oeuvre ?)

Ce qui semble le plus important, c’est la venue de l’Esprit de Dieu !

Kindi

L’essence créatrice intègre la science divine quand la science

humaine est trompeuse, car ne possédant pas toutes les raisons.

Averroès

Gersonide

1389


*

La science divine est inaccessible à l’intelligence humaine. Le chien

ne peut comprendre le fonctionnement d’une centrale nucléaire. Quand

bien même il se rapprocherait de l’homme, et rentrerait dans la Centrale.

(Le Saint - dans le saint sanctuaire), il voit mais ne comprend pas,

renifle.

Demander à Dieu les prémices de sa Science, c’est peut-être trop

demander. Il faut peut-être changer de nature.

*

Prophéties 97/98 est un ensemble de textes, de fragments, ou encore

de prélèvements que j’ai opérés au fur et à mesure de la relecture de La

Bible en vue de son informatisation.

Ce sont des endroits qui m’ont interpellé, que j’ai senti en quelque

sorte, comme m’apparaissant plus forts, plus vrais, plus chargés de sens.

Ceci s’accomplit par la sensibilité et non par la raison. C’est

pourquoi l’on peut souvent remettre en cause leur fondement ou leur

contenu. Il s’agit ici de sorte de “ voyance ” d’éléments qu’on extrait par

1390


sensation autre, mais j’ignore réellement si leur valeur transformée

trouve une quelconque origine.

Il faut laisser le temps s’accomplir et l’on appréciera à la lumière de

l’avenir la justification de ces nombreux endroits.

*

Cela correspondrait à une sorte de philosophie de l’impuissance,

impuissance à comprendre, petitesse de l’être humain, insignifiance de

son temps terrestre d’existence, faible potentialité cérébrale, place

ridicule dans l’espace rempli de galaxies.

C’est donc l’homme petit, très petit, et quoi ? Et Dieu ! Donc Dieu,

lui le créateur, lui la Force divine exceptionnelle.

Alors quoi ? Alors le chien, le nonosse, le morceau de sucre, le

brave toutou qui prend des coups de pied dans le derrière avec son

maître, qui aime son maître, mais ne le comprend pas, qui le suit où qu’il

aille.

1391


L’homme quémandant l’aumône divine, de savoir un peu plus, un

peu mieux, mais conscience extrême de son rien, de son “n’y parviendra

jamais”, “doit changer de nature”.

*

Le Tout-puissant, le Tout parfait et tout saint Verbe de Père

descendant sur toutes choses et sur elles étendant son énergie et

amenant à la lumière toutes choses visibles et invisibles, les unit et les

fond dans son propre Etre, ne laissant rien dénué de son opération. Et

une certaine merveilleuse et divine harmonie est ainsi amenée par lui à

l’existence (S. Athanase).

Au pied du Christ, je vois tout l’amas de mes anciennes confessions,

comme un ignoble tas de linges souillés de sang, d’excréments et de pus.

(P. Claudel - Oct 1926 - Journal)

Je lis ou regarde le Journal de Claudel. Comment cet homme eut-il

pu devenir Saint ? Foi trop grossière, à l’emporte-pièce, manque

absolu de finesse, de tolérance, de compréhension, cherche

une élévation. Gorille ou éléphant cherchant à voler. Trop de poids,

trop de grossièretés de l’esprit.

1392


Intelligence, goinfre, gros mangeur.

Moi qui ai tant aimé l’intelligence française

Montaigne, Descartes, Pascal, Bergson, Valéry,

puis des algébristes - Mallarmé, Char, Rimbaud

tant admiré des Poincaré, Langevin, Borel

Les autres me pardonneront, mais se situeront dans la lignée.

Comment Paul, parviendras-tu à te sanctifier ?

*

Claudel - Journal - Décembre 1937

(Pléiade p 217)

31 Xbre. Je cause avec l’Abbé Brunel, chapelain de N.D. du Salut,

Assomptionniste, q[ui] a vécu longtemps à Jérusalem et à

Constantinople. Il me dit qu’il y avait dans le rempart de J[érusalem]

une porte qu’on appelait la Porte de l’Aiguille ou le Trou de l’Aiguille :

parce qu’elle était si basse que les chameaux devaient s’y agenouiller et

être dépouillés de leur chargement.

1393


Ce q[ui] est d’un beau symbolisme pour l’explication de la

parabole.

*

Je recopie cet endroit du Journal de Paul Claudel concernant à

chaud les découvertes du Qumrân :

Une lettre de P[ère] A. Brunot du 9 janvier (1949) m’apporte une

nouvelle merveilleuse extraordinaire, une espèce de miracle comme la

révélation photographique en 1896 du S[aint] Suaire de Turin. Je copie :

“ Le R.P. Béa, recteur de l’Institut Biblique pontifical de Rome, la

présente comme une découverte d’une importance extraordinaire,

certainement la plus sensationnelle q[ui] ait été faite dans le domaine

biblique, dans les temps modernes (obs[ervatore] Romano, 25 juillet

1948). Des rouleaux furent découverts par un Bédouin, dans une caverne

près du littoral septentrional de la Mer Morte, au cours de l’hiver

dernier. Enveloppés de toile, ils avaient été cachés dans des jarres

enduites de poix. Ils ont été acquis par le Monastère syrien et par

l’Université Hébraïque de Jérusalem. Ces rouleaux sont datés par les

spécialistes du IIe siècle avant le Christ. Ils seraient donc d’un millier

d’années plus anciens que les m[anu]s[crit]s, des plus antiques rouleaux

1394


bibliques jusqu’à présent connus (m[anus]crit de la synagogue Karaïte

du Caire, daté de 95 de notre ère, Codex Babylonicus Petropolitanus,

daté de 916). C’est ainsi qu’on a le rouleau d’Isaïe, peut-être plus ancien

que l’époque macchabéenne ! Aussi M. Albright déclare que cette

découverte révolutionne les études bibliques et rendra bientôt périmés

tous les manuels actuels sur l’arrière-plan du N[ouveau] T(estament] et

ceux de la critique textuelle ou d’exégèse de l’A[ncien] T[estament]. “

Heureux les poètes ! Ils n’auront rien à changer ”. Mais malheur aux “

lettristes ”, à M. Gelin. D’aucun s’expliquent cette présence de rouleaux

dans une caverne par suite des autodafés (950) des lieux saints pendant

la période d’Antiochus Epiphane (1 Macch, I, 53-60).

Il s’agit donc d’un texte qui est antérieur à la traduction des

Septante ou du moins contemporain à cette traduction, dont on pouvait

jusqu’à présent tirer une conclusion concernant le texte biblique de cette

époque, mais sans la possibilité d’une contre-épreuve.

Les autres m[anu]s[crit]s promettent de nouvelles et importantes

contributions à l’histoire religieuse, littéraire et civile des derniers temps

du peuple juif avant la venue du Messie, ainsi qu’à la connaissance du

milieu juif dans le[quel] le Christ accomplit son œuvre. Espérons qu’il

n’arrivera rien pour empêcher l’entière préservation d’une découverte

1395


presque incroyable ” (Signé) : A. Brunot, des Prêtres du Sacré-Cœur de

Bétharram.

Pèlerinages et lieux sacrés

Lorette, Assise, Padoue

Saint-Jacques de Compostelle

Montaigu en Belgique

Echtermach au Luxembourg

Einsiedeln - Mariastein

Mariazell

Sainte Thérèse d’Avila

Al-Agsa

*

Dieu moins Dieu n'existe pas, car Dieu existe.

Dieu et Dieu

ou Dieu avec Dieu ça fait : Dieu confirme Dieu mais Dieu seul

suffirait.

1396


Dieu moins Dieu

Dieu moins

Dieu

correspond à

qui correspond à

*

Comment Dieu détermine-t-il les quantités et les distances ?

Comment mesure-t-il les grandeurs ?

L'année de la création se situe en 3761 ans avant notre ère.

Dans le calendrier juif l'année lunaire comportait douze mois de 29 ou

30 jours. Puis rééquilibrage par fêtes bibliques et saisons agricoles avec

rajout d'un treizième mois à certaines années.

Nous sommes donc en 5760.

"Plaie pour plaie, meurtrissure pour meurtrissure."

Articles de Foi

Maïmonide

-1- Existence de Dieu -2- Unicité de Dieu -3- Incorporéité de Dieu

-4-Eternité de Dieu -5- Dieu seul doit être adoré -6-Croire en la

1397


prophétie -7- Supériorité de Moïse sur les autres prophètes -8-Dieu a

révélé la Thora à Moïse -9-La Thora ne peut être changée

-10- Omniscience de Dieu -11- Rétribution et châtiment -12- Le

Messie

-13- Résurrection des morts

*

Fondements de ma foi

1 Existence de Dieu

2 Vérité de la Trinité

3 Jésus-Christ, fils de Dieu

4 Existence de l'Au-delà

5 La Bible, référence divine

6 Dieu, créateur du monde

7 Divinité du Saint-Esprit

8 Vérité du Coran

# Libre arbitre humain (?)

# Rétribution et châtiment(?)

# Les prophéties (?)

# Supériorité du Judaïsme (?

1398


*

Il y aurait le monde des hommes et le monde de la nature

Poids et mesures des hommes

Les fondements, les outils divins

J'exploite ici un endroit de Chantiers de Victor Hugo, Bouquins Robert

Lafond, p 364 :

Cinquante-quatre évangiles - réduits à quatre – pourquoi ? St Irénée

répond : parce qu'il y a quatre vents.- l'évangile de st Jean, rejeté

d'abord par l'église et attribuée à l'hérétique Cérinthe. - l'évangile de st

Matthieu, écrit en hébreu mêlé de chaldéen et de syriaque. - l'évangile

de st Marc muet sur l'incarnation de Dieu dans une Vierge. - l'évangile

de st Luc, fait de st Matthieu et de st Marc, et y mêlant une foule d'autres

légendes. -Mill note trente mille variantes dans le nouveau testament.

L'église accepte d'abord comme canoniques, puis rejette comme

apocryphes le Pasteur d'Hermas et l'Apocalypse de st Pierre

[1856]

V.H

1399


Plérôme ---) le monde spirituel

Les Gnoses -----) Que sais-je

La littérature gnostique. On a découvert vers 1945, près de

Nag'hammadi, en Haute-Egypte ( à 100 km au nord de Louskor ), une

jarre contenant treize volumes de papyrus. Leur publication est en cours.

Les textes déjà publiés et traduits sont d'un intérêt capital.

Evangiles apocryphes - le Christ y est censé révéler à un personnage

priviligié un enseignement secret.

Sagesse de Jésus-Christ

Dialogue du Sauveur

Pistis Sophia

Livre du grand traité initiatique etc...

L'évangile de la vérité ----) Valentin

Le gnostique Héracléon : " Ce n'est pas seulement le baptême qui est

libérateur, mais c'est aussi la gnose : " Qui étions-nous ? Vers quel but

nous hâtons-nous ? Qu'est-ce que la génération ? Et la régénération ? "

La gnose est donc bien une connaissance salvatrice qui révèle à l'homme

1400


le secret de sa descente ici-bas ( la génération ) et son retour à l'origine (

la régénération ).

*

Talmud. La loi orale

La chaîne de la tradition est ainsi établie :

Moïse, Josué, les Anciens, les Prophètes, la Grande Synagogue qui

comprenait les trois derniers d'entre eux : Aggée, Zacharie, Malachie -

Simon le juste, Antigone de Sokho, une suite de duumvirats jusqu'à

Hillel et Shammay sous ler règne d'Hérode I, puis Gamliel l'Ancien et

Yohanan ben Zakkay.

Leibniz : Dum Deus calculat et cogitationem exercet, fit mundus...

On ne peut plus penser en tant qu'homme, mais il faut : hommes avec

hommes -----) disons 40 hommes - en synergie d'intelligence, en

groupes, avec des machines, des ordinateurs, - une équipe, puis soi avec

l'autre - qui va à droite, à gauche, qui travaille en association de couple,

de tierce.

1401


Ou mille peut-être... reconsidération du travail supérieur.

Quand parviendra-t-on à toucher Dieu du doigt ? - Je veux dire, quand

trouvera-t-on le système vrai permettant de comprendre, de

communiquer avec la Force Suprême ?

Ce travail d'homme, méritant au demeurant, est tout à fait en deçà du

nécessaire pour intégrer la Vérité Divine.

Sera-ce un jour possible ? Je crois l'intelligence humaine dérisoire.

La Bible, Le Coran

*

Ma mère la Bible, mon père le Coran.

Ecrits Apocryphes

Sunna ; Talmud ;

La vie de Muhammad = Le Nouveau Testament

Lectionnaire sanctorial Lectionnaire férial Missel Romain

1402


La Bible correspond au Coran

Talmud correspond à la Sunna

La vie de Muhammad correspond au Nouveau Testament

*

La Science de Dieu : Le Saint-Esprit

*

CIEL

T,E,M

TERRE

T,E,M

Interactivités d'un espace-temps sur un autre.

Du Ciel, peut-on commander la Terre ?

Comment cela se ferait-il ?

Comment les Forces du Ciel (autre espace-temps) pourraient agir sur

l'espace-temps terrestre ?

Variabilités des propriétés.

1403


L'importance de l'Autre Monde.

Sa convertibilité CAD

toutes les hypothèses parapsychologiques appliquées à la possibilité

physique, à la vérité physique.

Qui saurait réécrire cela le plus logiquement possible, le plus

scientifiquement possible, avec une pléthore d'hypothèses ?

Il faudrait des physiciens croyants pouvant supposer ce qu'est le Ciel.

La Cyclomancie (?)

La science religieuse

*

Ce que l'on sait avec exactitude, mais qui dépasse l'entendement humain

tels les apparitions, les miracles, l'au-delà, le Mal, le paranormal, la Mort

etc.

Essayer de dégager une vérité fiable.

*

1404


Comprendre les forces non matérielles. Leurs actions : spectres,

fantômes, apparitions, âmes, Ciel.

Le monde du spirituel qui est quasi inexistant pour l'homme de science.

*

----) Zaddik

Baal Shem Tob

*

L'idéal monastique a longtemps dominé ; il consistait à vivre ici-bas la

vie céleste.

Les saints, canonisés ou non, proposent un type d'homme marqué par

l'intériorité, la liberté et, en même temps, le souci d'agir "pour les autres",

le bienfait d'œuvres rayonnantes. Leur liberté est spirituelle, indépendante

des conditionnements économiques et sociaux (c'est bien là un aspect de la

liberté), mais elle est aussi libératrice sur le plan social, soit par un

1405


rayonnement, soit par les œuvres et les options, éventuellement les

ruptures qui s'en suivent.

CD Universalis

Calvin, Luther

Les raisons de la foi

Le sens de l'absolu

Des inspirés - des sachants - des communicateurs avec

l'Au-delà recevraient des informations vraies qu'ils pourraient

transmettre aux uns et aux autres, ici-bas sur terre pour se mieux diriger

Théologie :

Propos sur Dieu, sur les Dieux. Qui peut se prévaloir de les

connaître, de les toiser, de pouvoir en parler avec certitude ? L'immense

soupe des

théologiens qui prétendent savoir connaître, et pour quelles applications,

quelles conséquences tirées, absurdes et faussées ?

Qui est monté au ciel et qui en est redescendu ? interroge Salomon.

1406


L'institution de Calvin, l'un des premiers monuments de la langue

française.

La pensée réformée

Commentaire des Psaumes

Saint Thomas III siècle

Karl Barth

XX siècle

Livres saints apocryphes

L'Evangile des Hébreux,

L'Evangile des Égyptiens,

L'Evangile des Ébionites,

L'Evangile de Pierre,

L'Evangile de Thomas

puis Actes, Épîtres, Apocalypses

*

1407


Liste - livres de tous les prêtres, de toutes les sœurs, qui

par ordre sont entrés dans l'obéissance de Dieu.

C'est peut-être un listing de personnes qui sont au Ciel.

+ Biographie sommaire de chacun.

*

Quels moyens avons-nous de nous élever ? Quelles

limites pouvons-nous atteindre ? Le Temps est-il un paramètre à intégrer

dans notre avancée ?

*

Le texte coranique est :

L'insurpassable expression de la transcendance ellemême.

philologiques

Commentaires grammaticaux et recherches

1408


délivré

isolée,

n'ont donc pas été dans l'Islam contemporain, des disciplines

marginales, simples auxiliaires de l'exégèse

théologique. Tout au contraire, ils furent partie intégrante d'une

interprétation globale, où la forme linguistique du message

ne pouvait être, par l'origine même qui lui était reconnue,

sans soupçon d'hétérodoxie, des thèmes de la prédication.

Blachère // Gillot CD Universalis

Généalogie

Omm-Salama, femme du prophète.

Abd-allah, père du prophète.

Abd-el-Mottalib, grand-père paternel du Prophète.

Amina mère du prophète.

Baraca, jeune esclave abyssine, nourrice du Prophète.

1409


Première nourrice, après sa mère : Thouwaïba.

Halima, nourrice du prophète.

Il y a un merveilleux passage dans la vie de Muhammed

(Mahomet) qui rappelle étrangement par sa similitude,

l'interprétation de Daniel concernant un rêve de Nabuchodonosor

:

"Dans la nuit de la naissance du prophète, le palais

de Tesra trembla, quatorze de ses tours s'écroulèrent, le feu sacré

des Perses s'éteignit, ce qui n'était pas arrivé en mille ans ; le lac

Sawa se dessécha, et le Moubedhan, c'est-à-dire le grand juge des

Perses, vit en songe des chameaux indomptés qui traînaient à la

suite des chevaux arabes, et qui, ayant traversé le Tigre, se

répandirent dans la campagne.

Aussitôt Kesra auprès de Satith, par

l'intermédiaire de Abd-el-Meçih, neveu de ce dernier, lui

interpréta son rêve , mais auparavant comme dans la tradition de

l'Ancien Testament pour intensifier la véracité de sa compétence,

il lui dit de quoi il avait rêvé, puis il en tira cette leçon :

"Abd-el-meçith, monté sur un chameau rapide, est

venu vers Satith déjà sur le bord de sa tombe : tu es envoyé par

1410


le roi des enfants de Sassan à cause des secousses qui ont ébranlé

son palais, des feux qui se sont éteints et de la vision du

moubedhan ( CAD le grand juge des Perses ) qui, dans son som

meil a vu des chameaux indomptés conduisant des chevaux

arabes, traverser

Le Tigre et se répandre dans la campagne. Ô Abdel-Meçith

! lorsque la récitation sera devenue fréquente, lorsque

aura paru le possesseur de l'Harawa, qu'un torrent débordera à

Semawa, et que le lac de sawa sera desséché, alors La Syrie ; on

verra, d'entre eux, régner un nombre de rois et de reines égal à

celui des tours, et tout ce qui doit arriver arrivera."

Kesra comprit : "Jusqu'à ce que quatorze d'entre

nous aient régné, il se passera bien des choses" ; et dix d'entre eux

régnèrent en quatre ans.

*

Le Bouddhisme, extrait - André Bareau CD Universalis

L'aspect philosophique ne saurait être dédaigné être

dédaigné pour autant, car il est essentiel. Grâce surtout au goût

1411


de

très développé des anciens Indiens pour les spéculations

abstraites, à l'entraînement intellectuel de leurs élites et à

l'absence de toute autorité définissant et maintenant une

orthodoxie dans le bouddhisme, celui-ci a produit une

philosophie dont la richesse, la diversité et l'audace mérite

l'admiration. L'ampleur des vues, la profondeur de la pensée,

qui ne connaît pas de limites à sa liberté, la virtuosité et la rigueur

raisonnements n'ont pourtant pas d'autre but que d'amener à

constater la réalité avec une froide lucidité, à se détacher du

monde trompeur et à avancer résolument sur la " Voie de la

Délivrance "

Entré dans l'insondable et définitive paix de l"Extinction

complète"

(parinirvana)

Buddha - Bienheureux,

" Celui qui est allé à la Vérité ",

" Celui qui a atteint son but "

*

1412


Si le Bouddhisme postule que le monde est vide

d'un Dieu éternel, créateur et omnipotent, source de salut, je ne

puis agréer cette forme de religion, quand bien même cette

spiritualité dégage des intérêts certains.

recherche du bien-être.

À l'abri de la douleur, de la crainte, du doute, -

*

Le croyant qui voit Dieu ne le voit que pour luimême.

La transmission à autrui de cette vérité-là est impossible.

(Bernadette est crédible)

À Dieu de convaincre chaque homme.

L'intelligence élective en tant que choix de Dieu

dans l'homme marque la prédestination.

L'intellect - lieu où sourdent les idées.

1413


Définition variable selon les époques et les

entendements. "L'ensemble" tourne autour, possède un vrai

modulable.

Le corps, cette punition terrestre, - cette

obligation d'accomplir des actes physiques de pénibilité,

d'applications sexuelles et humaines, de transmissions de vie,

puis l'éducation de la progéniture - comportements de

mammifères

en vérité.

Tendre vers les structures religieuses d'élévation,

de préparation, oui, l'au-delà - plus loin - autrement. J'attends et

j'espère.

*

L'Iran, le grand carrefour - voire le foyer des grandes

religions mondiales.

la religion des mages que ce soit sous la forme

du mazdéisme, du zoroastrisme, ou du zervanisme s'est

propagée jusqu'aux rivages de l'Asie Mineure

1414


Le Mithraïsme ne peut être séparé de l'Iran

Le Manichéisme (Prophète Mani)

Le Bouddhisme s'est avancé dans les territoires extrêmeorientaux

La prophétologie - l'imanologie

Zoroastre et l'Avesta (Héros de l'Avesta)

Le Soufisme

Le Shiisme ---) est centré sur le sens isotérique

d e la révélation coranique

Ismaéliens

Iman)"

Askevari, philosophe d'Ispahan, XVIIème siècle :

"Celui que les Zoroastriens appellent le Saoshyant, c'est

celui que nous, shi'ites, appelons l'Iman attendu (le douzième

Le douzième Iman = Paraclet

1415


*

aussi

6.4312 - L'immortalité de l'âme humaine, c'est-à-dire

sa survie éternelle après la mort, non seulement n'est en

aucune manière assurée, mais encore et surtout n'apporte

nullement ce qu'on a toujours voulu obtenir

en en recevant la croyance. Car quelle énigme n'est-elle pas

énigmatique que la vie présente ? La solution de l'énigme

de la vie dans le temps et dans l'espace se trouve en dehors

de l'espace et du temps. (Ce n'est pas la solution des problèmes

de la science de la nature qui est ici requise.)

Ludwig Wittgenstein

Tractatus Logico-philosophicus.

*

Je me demande s'il ne faudrait pas tenter de développer

la dimension spirituelle qui est dans l'homme, essayer

de comprendre comment l'homme du dedans sans rien,

sans nulle explication, sans justificatif quantifiable peut

développer

une "vérité" qui se situe hors lui dans l'invisible et l'après-vie.

1416


Pourquoi et comment ?

*

La Critique Divine

Où nous mène-t-Il ? Peut-on accepter l'injustice ? Le vrai de

l'Au-delà doit-il autoriser toutes les formes de cruauté, d'horreur et

d'ignominie que l'on observe sur cette basse terre ? Le bien-être futur

doit-il délaisser l'aberration terrestre puisque la temporalité de l'être

humain semble insignifiante ?

*

l'Au-delà ?

À quelles raisons logiques, pourrait-on justifier l'existence de

*

S'il existe un autre monde, celui-ci est-il régi par les lois

mathématiques que nous possédons ? Les applications de la physique

sont-elles les seules dont notre mathématique puisse se prévaloir ?

Imaginons que l'Au-delà soit - quelles sont

1417


les lois qui régissent son système ?

*

La logique divine -

Tu ne dois pas penser comme cela,

parce qu'il y a cela également.

C'est cet argument qu'il faut mettre en évidence (Le détail)

et c'est cela qui est à considérer.

J'ai décidé de me baser sur ce détail pour pardonner

ou condamner. CF Christ et la prostituée.

*

Déjà mort ! L'espoir de vie terrestre n'est plus. Tout doit se

situer dans l'Au-delà. Le possible d'Ici-bas a disparu. Il faut se préparer

pour le futur - le vrai - plus loin. Ici tout est faible, détestable et humain.

1418


L'homme de science matérialise, l'homme de religion sacralise.

L'homme de révélation accélère son savoir, se certifie outre,

obtient le droit à une compréhension future, met en suspens sa raison et

espère un avenir de jouissance spirituelle.

*

La Science : une matérialisation des faits.

La Philosophie : un lieu du questionnement.

La Théologie : une acceptation d'un vrai de l'Au-delà.

*

Comment la Science peut-elle expliquer l'Au-delà ?

La sorcellerie a-t-elle un fondement réel ?

*

Introduction à la vie dévote St François de Sales

Exercices spirituels

Loyola

1419


Méditations

L. de Grenad

*

Chez le philosophe Averroès, le 'Amr est le commandement par

lequel le Premier Moteur, immobile, met en mouvement la genèse de

l'univers.

'AMR

*

Le message coranique a-t-il un sens caché ?

*

Es-tu en sécurité, Israël ? Si tu n'es pas en sécurité, c'est que le messie

n'est pas chez toi.

*

LA VOLONTE DE DIEU

1420


Volonté législatrice : volonté du Décret et de la Prédestination

Volonté créatrice : avenir des êtres et des créatures

*

Leibniz - La Théodicée

Sur quels principes peut se baser un homme pour prétendre accéder à

la connaissance ?

Comment se construit-il pour établir des faits ?

La finalité de l'homme est de s'abandonner au profit du Christ, de

délaisser même la science qui ne serait qu'une pâle connaissance

comparée au Vrai Futur.

Ceci pourrait expliquer la conversion de Pascal et le don de soi de

Swedenborg, savants ayant accédé à un maxima humain, et ayant pris

conscience de la vérité du Fils.

*

Avant Jean-Paul II : 657 béatifications et 277 canonisations.

Après Jean-Paul II : ( fin 1997 ) 773 béatifications et 290 nouveaux

saints. Pourquoi ?

1421


*

À l'origine des croyances, il y aurait une perception paranormale des

phénomènes post mortem

-------) sensation du défunt au milieu des vivants

-------) fluides, froids, vapeurs, ectoplasmes

-------) volonté du mourrant de sortir hors de son corps en se grattant le

plexus solaire etc.

La croyance ne serait pas une réaction défensive de la nature contre le

découragement, mais une observation objective des phénomènes

inexplicables et perçus pourtant.

1422


RELIGION

Mère Yvonne-Aimée de Jésus

Premier Appel : 21 ans

Le 5, j'étais au lit depuis 10 minutes environ, quand j'entendis

distinctement mon nom : " Yvonne " !

Je tournai la tête vers la cheminée, d'où la voix semblait venir. Il n'y

avait personne. Pensant que je m'étais trompée, je me recouchai et

essayai de dormir. Une seconde fois, j'entendis : " Yvonne " ! J'eus peur,

très peur, et je mis la tête sous mes couvertures et je commençai à réciter

le " Notre Père "

tout haut.

Arrivée à ces paroles : " Pardonnez-nous nos offenses comme nous les

pardonnons à ceux qui nous ont offensés ", la voix se fit de nouveau

entendre : " Yvonne " !

Je me mis à genoux sur mon lit et du côté de la cheminée je vis une

lueur... rien de naturel ne la provoquait !

Puis une Croix se dessina pendant que la voix d'une extrême douceur

disait :

1423


- Veux-tu La porter ?

- Oh! Oui Seigneur, répondis-je.

Je me sentis à ce moment même envahie d'un bonheur immense. La voix

reprit :

- Sois une âme abandonnée. Accepte les épreuves que Je t'enverrai

comme la plus grande grâce et la plus grande faveur donnée aux âmes

que j'aime. Accepte-les sans t'en plaindre, sans en examiner la nature ou

la durée, sans t'en prévaloir. Ne prête pas attention à ce qui te mortifiera

ou t'humiliera. Regarde-Moi, je t'aime. Cela ne suffit-il pas à ton cœur ?

- Oh si, Seigneur, répondis-je, je Vous aime. Mais est-ce bien Vous qui

daignez me parler, et Vous occuper de votre petite créature ? Dites,

Seigneur Jésus, est-ce bien Vous ?

Alors je vis une main s'avancer près de la Croix, cueillir une fleur de lys

et me la donner.

À ce moment, j'éprouvai un transport de joie et d'amour qui me fit

presque défaillir ; mais cela me parut durer peu, seulement mon âme

était remplie de paix.

Autre témoignage de Paul Labutte

*

Elle marchait d'un pas très rapide, léger qui donnait parfois l'impression

de ne pas toucher terre.

1424


Dans sa jeunesse elle avait beaucoup aimé la danse, surtout les danses de

groupe et jusqu'à la fin de sa vie, elle conserva le sens du rythme. Il lui

est arrivé même au couvent d'esquisser quelques pas de danse...

Elle priait d'une façon assez sainte. Elle vivait en constante union avec le

Seigneur ! Sa prière s'exprimait tantôt par les mots, tantôt par le regard,

tantôt par le silence. On lui a demandé une fois, combien de temps elle

pouvait rester sans penser au Seigneur : "Quelques minutes..." Réponditelle

! Au milieu de ses occupations accaparantes, elle trouvait le moyen

de réciter un rosaire par jour. Durant la messe, à l'élévation, elle fixait le

pain et le vin d'un regard brillant, lumineux qui donnait l'impression de

voir l'invisible !

J'ai toujours été impressionné quand je lui donnais la Sainte Hostie par

son regard d'Amour et de Foi extraordinaire...

Comme les bonnes nuits étaient rares, elle les passait à prier ! Je lui ai

demandé une fois comment elle priait la nuit ! Elle me répondit que

parfois, avec la permission de Dieu, elle pouvait entendre les prières qui

montaient de tous les coins de la terre et elle s'y unissait.

Une autre fois elle me dit cette parole mystérieuse :"...la nuit, il m'arrive

de scruter les peuples..."

1425


Si ma mémoire est bonne, il me semble que les premières visites du

Seigneur ont eu lieu vers 21 ans, dans une période de sa vie, qu'ellemême

plus tard appellera "son printemps mystique" !

C'est à Malestroit, jeune fille qu'elle vit le Seigneur dans toute sa beauté.

Et plus tard au cours de ce même séjour elle eut plusieurs manifestations

du Seigneur. Sur ma demande, elle me les avait racontées. C'est ainsi

qu'elle allait sur les bords du canal à Malestroit, dans un petit bois et que

là sur un banc le Seigneur la rejoignait et l'instruisait ! D'autres fois, à

l'entrée d'un chemin, au bord de l'Ouste, le Seigneur l'attendait. Elle a

beaucoup plus appris du Seigneur directement que par les livres...

Souvent dans les comptes rendus donnés au Père Crêté son directeur

spirituel, on retrouvait ces expressions : " Le Seigneur m'a dit...Le

Seigneur m'a fait comprendre..." Elle était vraiment disciple du Seigneur

!

Il lui arrivait de se rendre à la Chapelle la nuit, et là le Seigneur

l'attendait pour une conversation nocturne.. J'essayais d'imaginer ce

qu'était la souffrance de ne plus le voir quand on l'avait vu...elle m'avait

dit... "Parfois le plein midi de la terre me semble ténèbres ! "

1426


Quand elle avait la visite du Seigneur il y avait des signes avantcoureurs

: un encens mystérieux qui emplissait la pièce et qui parfois

descendait en volutes du plafond accompagné d'un parfum que je n'ai

jamais senti ailleurs....un parfum qui n'était pas de la terre...

Quand Yvonne Aimée voyait ces spirales d'encens, elle exultait de joie

car c'était le signe que le Seigneur allait venir ! Elle a aimé le Seigneur

d'une façon inouïe...je crois pouvoir dire qu'elle ne lui a jamais rien

refusé, et en contrepartie le Seigneur Lui non plus ne lui refusait rien .

Elle a souvent vu aussi la Sainte Vierge. Du fait qu'elle n'avait pas de

messages à transmettre, comme Bernadette par exemple, elle n'en parlait

pas et il serait difficile de tenir des statistiques. C’étaient des apparitions

privées, mais elle m'avait permis de l'interroger et si je ne l'avais pas

interrogé il y aurait eu beaucoup de choses que nous n'aurions jamais su.

La veille ou le jour du 15 août, la Vierge lui apparaissait.

En août 1947, je me trouvais près d'elle. Après avoir célébré la messe,

nous avons pris le café et tout en la servant je lui demandai si elle avait

vu la Vierge. Elle sursauta et me répondit :"Oui...oui....". Je lui

demandai comment cela s'était passé.... "Oh d'une manière très simple.

Je dormais, puis tout à coup ouvrant les yeux, j'ai vu une grande lumière.

1427


Je me suis aussitôt levée et la Sainte Vierge m'apparut .Comme je

m'agenouillais elle me dit de remonter dans mon lit, ce que j'ai fait et

elle s'assit sur le rebord de mon lit et nous avons parlé durant une heure

environ. Nous avons parlé de la France. Elle me dit qu'en France nous

n'aimions pas assez son Fils et c'est pour cela que les choses allaient

mal. Nous avons aussi parlé des problèmes de l'Eglise.

La Sainte Vierge disait aussi que la consécration à son Cœur Immaculé

n'avait pas été suffisamment faite, à ce moment-là.

Voilà un exemple d'apparition ; le compte rendu qu'elle m'en faisait était

très laconique.

Quand elle faisait des conférences sur la Sainte Vierge elle donnait la

doctrine traditionnelle.

Elle ne faisait jamais état de la moindre apparition.

Une autre fois La Vierge lui apparut, il me semble que c'était en 1941.

Elle me disait :

" ..Je sentais la tiédeur de son corps, je pouvais toucher son vêtement,

j'entendais sa respiration...je voyais ses yeux.. A un moment Notre

Dame a relevé son voile par-dessus ma tête, à la manière juive, et sous

1428


son voile elle m'a embrassée. On ne pourrait pas dire ce qu'est la

simplicité de la Sainte Vierge tellement c'est beau, simple et humain...

En 1941 elle habitait cette pièce où nous sommes actuellement. Le

matin, elle faisait son ménage puis venait aider à la cuisine. Elle

préparait le dessert puis partait prier dans le petit bois de la propriété. Un

jour allant la chercher j'entendis un chœur chanter le "Gloria in Excelcis

Deo"....

J'aperçus Yvonne-Aimée qui venait à ma rencontre et dont le visage

s'illumina de joie.

En rentrant, je lui demandai ce qui s'était passé et elle m'expliqua que

lorsque j'avais entendu le Gloria, elle avait entendu son Ange qui disait

"....Venez vite au petit bois, notre sœur Yvonne Aimée est là" et le bois

s'est empli d'Anges.

Elle vivait en présence de ses Anges. Deux Anges, un grand et un petit,

si je puis dire. Le grand s'appelait "Lumen" et le petit "Laetare".

Malheureusement elle voyait aussi le démon. Elle l'a vu dans cette pièce

où nous sommes actuellement. Un soir, en 1941, nous sommes venus ma

tante et moi pour la voir et nous l'avons trouvée dans l'angle de cette

pièce, poussant devant elle un guéridon pour se protéger d'un adversaire

1429


qui pour nous était invisible. Elle avait un visage décomposé par la peur

alors que c'était une personne qui ordinairement n'avait pas peur. Même

les gens de la Gestapo qu'elle avait affrontées n'avaient pu l'effrayer. Là

nous avons vite compris qu'il s'agissait d'une agression satanique et nous

en avons eu la preuve. La pièce dans laquelle nous étions, généralement

toujours fraîche en Septembre s'est emplie d'une chaleur insoutenable,

peut-être 80°, et ma tante et moi nous nous sommes mis à transpirer

intensément...

Tout cela a duré environ un quart d'heure et Yvonne-Aimée le visage

marqué par la terreur se tenait toujours dans le coin de la pièce. Puis peu

à peu la température est redevenue normale....

J'ai alors demandé à Yvonne-Aimée, en sortant de la pièce, à mi-voix, si

c'était bien le démon ; elle m'a répondu "…Oui, c'était bien lui..."! Puis

elle a parlé d'autre chose. Elle passait d'un monde à l'autre avec une

facilité extraordinaire.

Je parlais avec elle de théologiens qui prétendaient que le démon n'avait

pas d'existence personnelle et que ce n'est que le symbole des forces du

mal, forces obscures... Elle m'avait répondu : " Si ces gens-là trouvaient

un jour en allant se coucher, le démon au pied de leur lit, peut-être y

croiraient-ils !"

1430


Je l'ai vue à Malestroit déchiré par le démon. J'étais avec elle, l'Évêque

de Bayeux-Lisieux et une autre religieuse. Notre conversation portait sur

des choses tout à fait matérielles. Nous parlions de l'envoi de colis aux

parisiens affamés. Tout en prenant part à la conversation je sentais qu'

Yvonne-Aimée était tendue, comme sur ses gardes. Tout à coup elle a

poussé un petit cri et ses bras sont tombés de chaque côté du fauteuil.

J'ai vu alors sur sa guimpe blanche se dessiner trois raies rouges de sang

qui se sont progressivement rejointes faisant une grosse tache.

Je me souviens que la religieuse qui était là, son assistante, a relevé le

haut de cette guimpe et j’ai pu voir les chairs déchirées comme par un

croc de boucher qui les aurait labourées...il y avait aussi les mêmes

cicatrices, mais dans l'autre sens !

J'ai assisté aussi à des exorcismes qui ont été faits pour elle par l'Évêque

de Bayeux.

L'Église ordonne à Satan de lâcher cette personne...C'est effrayant

comme liturgie. Elle avait été attaquée par le démon. L'Evêque était

présent ainsi que son assistante, l'infirmière et moi-même !

De 21 heures à 1h du matin, le combat a été terrible. Les blessures faites

traversaient les vêtements de part en part. Nous avons su le lendemain

1431


qu'elle avait reçu plus de quatre-vingts coups de griffes, profonds jusqu'à

l'os ! Tout cela formait, paraît-il, de gros bourrelets gros comme mon

petit doigt et que j'ai observé moi-même plus tard lors de son

exhumation.

Le lendemain, elle circulait dans son monastère comme si de rien n'était.

Après la mort d'Yvonne-Aimée j'ai eu l'occasion pendant plusieurs

années de rassembler sur elle, un certain nombre de témoignages de tous

ordres. J'ai essayé de constituer un dossier spirituel, un dossier

graphologique ainsi qu'un dossier médical et psychologique. Toutes ces

disciplines ne sont pas des sciences exactes, mais leurs convergences

étaient impressionnantes.

On peut dire que le résultat final de cette enquête pourrait être celui-ci :

elle était émotive, hypersensible. La moindre souffrance et la moindre

joie avaient un grand retentissement sur elle.

La conclusion est celle-ci : "... Aucune névrose, aucune simulation

même inconsciente, aucune hystérie, aucune pente hallucinatoire,

aucune divagation imaginaire, aucune trace de morcellement . La

tendance contraire dominait : discipline personnelle, solidité mentale,

1432


bel et constant équilibre nerveux, harmonie des facultés, unité de la

personnalité.

Tout cela ressort des différentes enquêtes médico-psychologiques et

graphologiques.

J'ai demandé à un professeur de Faculté, un grammairien, d'étudier la

syntaxe d'Yvonne-Aimée.

Le Père Roland de La Faculté Catholique d'Angers, m'a dit de sa

syntaxe, qu'on ne pouvait pas en déduire qu'elle était une sainte, mais

que c'était une femme admirablement équilibrée.

Mêmes conclusions de Mme Monnot qui a étudié l'écriture d'Yvonne-

Aimée. Cette personne nous avait été conseillée par le Carmel de

Lisieux car elle avait étudié tous les écrits de Ste Thérèse.

Yvonne-Aimée m'avait dit un jour : "…Tu sais, j'étais la personne la

moins prédisposée à ces affaires-là !" Elle n'était pas du tout

imaginative, mais au contraire concrète et pratique avant tout ! Voilà

l'essentiel de sa vie spirituelle.

Parmi les choses les plus étonnantes de la vie d'Yvonne-Aimée il y avait

les recherches d'Hosties profanées. Tout avait commencé en 1923

1433


approximativement. Elle était jeune fille et assistait à la messe à Notre

Dame des Victoires. Elle avait remarqué une personne qui ayant

communié avait repris l'hostie, l'avait mise dans son sac et était partie.

La jeune Yvonne-Aimée qui avait une foi immense en la présence réelle

du Seigneur dans l'Eucharistie fut bouleversée.

Elle fit des recherches durant deux jours et finalement retrouva et la

personne et l'hostie que cette dernière avait emportée. C'était le début de

ses recherches d'hosties profanées soit à Paris soit en Ile de France. Une

fois elle est allée jusqu'à Cologne pour rechercher une hostie profanée.

Tantôt elle devinait la profanation des hosties, tantôt elle était avertie

surnaturellement.

Plusieurs fois par an toute sa vie, mais occasionnellement elle faisait ces

recherches. Et l'histoire qui s'est passée à la Brardière se situe dans ce

contexte :

C'était le 16 septembre 1941. Yvonne-Aimée passait ici une quinzaine

de jours.

Après le déjeuner nous sommes allés nous promener vers le petit bois.

Arrivés vers la cabane qui à l'occasion nous servait d'ermitage, nous

1434


avons pris des photos de la cabane et de nous-mêmes avec un Kodak à

pied. Des photos inutiles mais nous étions en vacances... Nous avons

laissé l’appareil dans la cabane, puis nous sous sommes séparés. Elle est

restée là à prier dans l'ermitage et moi je me suis un peu éloignée mais

pas trop car j'avais toujours peur qu'il lui arrive quelque chose.

Et voici que vers 16 heures j'ai entendu Yvonne-Aimée pousser des

exclamations...comme quelqu'un qui assistait à un spectacle horrible et

qui manifestait sa peine, son chagrin et son étonnement. Je suis arrivé en

courant...elle continuait de s'exclamer, néanmoins les quelques paroles

qu'elle laissa échapper me permirent de comprendre qu'elle suivait de

loin

une scène de profanation d'hosties. Deux hommes me dit-elle

s'acharnaient sur une petite hostie.

Oh, disait-elle, ils la piétinent, ils la percent avec un poinçon...Oh ! Elle

saigne !

Je revois Yvonne-Aimée se redressant et disant à son Ange : "...Va me

chercher cette hostie, mon amour la réclame !"

Aussitôt nous avons vu elle et moi, un grand trait de lumière qui passait

au-dessus de nous semblant porter quelque chose de blanc... ce rayon est

1435


venu se poser sur un sapin...nous sommes accourus et avons trouvé,

posée à la verticale sur une branche de ce sapin, une petite hostie percée

en son centre et qui saignait....

Elle ou moi, je ne m'en rappelle plus, avons eu le réflexe d'aller chercher

l'appareil photo dans la cabane. Yvonne-Aimée a photographié cette

hostie "debout" sur la branche de l'arbre, après quoi j'ai saisi cette

hostie, ce n'est donc pas une hallucination, j'ai cueilli une feuille d'arbre

en guise de corporal et j'ai placé dessus l'hostie. Et comme le montre la

photo l'hostie se tient verticalement sur la feuille. Je l'ai transportée dans

l'ermitage aux pieds d'une statue de la Sainte Vierge. Il y avait dans cet

ermitage deux bougies et lorsque nous sommes entrés avec l'hostie

miraculeuse, ces deux bougies venaient d'être allumées ! Par qui ? Nous

ne le saurons jamais !

C’est là que le Seigneur lui a parlé de la valeur du silence, qu'il lui a

redit de ne pas raisonner les choses incompréhensibles et il a ajouté cette

parole de toute beauté :

" La nuit de ton esprit sera le soleil de ton âme."

J'ai invité ma tante à nous rejoindre et elle aussi a vu l'hostie qui

saignait. Puis après un temps d'adoration est repartie. Je suis resté

1436


quelques instants avec Yvonne-Aimée et je pense que c'est à cet instant

que sur la porte de la cabane une inscription s'est tracée sous nos yeux,

lettre après lettre : "Le Ciel a visité la terre"...Le soir à la nuit tombante,

je suis retourné au petit bois pour voir l'hostie et Yvonne-Aimée. Elle

me demanda de ramener l'hostie à la maison.

Ce qui s'est passé, je ne l'oublierai jamais : je portai l'hostie saignant

toujours, sur la feuille d'arbre, Yvonne-Aimée me suivait et tout le long

du chemin nous chantions des hymnes au Saint Sacrement. A un

moment donné je me suis retourné vers elle et sans réfléchir je lui ai

donné l'hostie (à cette époque-là, donner à porter le Saint Sacrement à un

laïc ou une religieuse était interdit)...

En approchant de la maison, nous fîmes silence pour ne pas attirer

l'attention de ma tante Catherine qui devait se trouver à la cuisine, et,

une fois arrivés, nous déposâmes avec respect l'hostie dans l'armoire de

la chambre de Mère Yvonne-Aimée, au rez-de-chaussée, près du salon,

parmi le linge bien blanc.

Au souper qui suivit dans la grande salle, il ne fut question de rien avec

ma tante Catherine qui continuait d'ignorer l'événement.

En sortant de table, Mère Yvonne-Aimée se retira. Je vins pour adorer

chez elle l'hostie profanée. Mère Yvonne-Aimée était déjà couchée, elle

1437


entrait dans une sorte d'agonie. À un moment donné, elle se pelotonna

sur elle-même, poussa un gémissement et me dit : " Va vite chercher ta

tante, je suis blessée au cœur ", puis elle retomba, étendue. Effrayé,

j'allai chercher ma tante Jeanne.

Viens, dis-je, parce que... Oh ! Son cœur saigne et elle te demande de

venir mettre un linge.

Ma tante accourut et posa directement sur le cœur de Mère Yvonne-

Aimée un morceau de vieille toile blanche qu'elle retira quelques

instants après et qu'elle me tendit : la plaie sanglante du cœur s'y était

imprimée. On y distinguait l'ouverture horizontale des chairs et l'auréole

du sang. Exactement la trace qu'aurait laissé un véritable fer de lance.

Ma tante Jeanne examina la plaie et posa sur celle-ci un second linge qui

s'imprima lui aussi. Nous voulûmes demeurer à veiller et à prier au

chevet de Mère Yvonne-Aimée, mais celle-ci murmura :

" Ce n'est pas la peine... Allez dormir.. Vous ne pouvez rien pour

moi...je souffre trop. Il faut que je souffre seule."

1438


Elle était livrée à une intense souffrance, elle s'enfonçait dans une

solitude désolée. Et, peut-être même, cessait-elle de nous voir et

entendre. J'avais l'impression qu'elle se trouvait isolée entre " ciel et

terre ".

Le lendemain, au cours de la Communion de la Messe, je donnai à Mère

Yvonne-Aimée l'hostie transpercée et sanglante.

Plus tard, je compris le parallélisme des deux mystérieux faits de ce 16

septembre 1941 : une hostie avait été percée de façon sacrilège et elle

avait saigné. Le soir, le "cœur" de Mère Yvonne-Aimée avait été lui

aussi transpercé et il saignait.

" Ce coup de lance, me suis-je dit n'était-il pas comme l'ouverture d'une

source de grâces pour la Brardière, pour l'Église ? "

J'ai aperçu un jour ses mains percées...on voyait à travers la paume. Si

l'on prenait sa paume entre pouce et index, les deux se rejoignaient...Du

fait qu'elle se déplaçait souvent je pense qu'elle a dû beaucoup souffrir

de marcher avec ses stigmates.

" Une épreuve " ? Ou un ensemble " d'épreuves " nouvelles qui

s'étaleront dans les années à venir et dont quelques-unes seulement

1439


seront connues ? Cette dernière hypothèse est la plus plausible. Épreuves

personnelles qui retentiront dans son âme, son esprit, son cœur, son

corps qui affecteront son bonheur, sa santé, mais qui s'imbriqueront

aussi dans les événements de l'Église et du monde. Depuis des années

déjà, ses missions d'ordre temporel ou spirituel " au service du Roi Jésus

" la mettaient, comme ses visions, au courant de bien des secrets.

À certains jours, elle paraissait écrasée, accablée sous un fardeau qui

n'était pas seulement celui d'âmes à soutenir, d'un monastère et d'un

Ordre à diriger. Un jour, n'en pouvant plus, elle m'écrivit : " Il me

semble que je porte le monde ! "

Le 6 décembre suivant, en arrivant à Solesmes pour une retraite, je

trouvai à la porterie de l'abbaye, une lettre de Mère Yvonne-Aimée '. En

la lisant, je communiai à l'extrême douleur qu'elle me confiait. Je me

souviens que la comparaison d'un oiseau pris dans un cyclone me vint à

l'esprit. Je devinai que Mère Yvonne-Aimée, là-bas, à Malestroit, se

tordait littéralement de douleurs et mendiait à ses amis un peu de

réconfort. L'annonce des épreuves avait provoqué en elle des doutes et

des ténèbres. Elle se demandait " si elle n'avait pas été trompée ", " si

elle ne m'avait pas trompé ". Je lui répondis sans hésiter qu'elle ne

m'avait jamais trompé, que je savais son absolue droiture, que je

possédais des preuves de l'authenticité de sa voie et au surplus que je

1440


pouvais reconnaître le bon arbre à ses fruits de vie chrétienne. Je

terminais en lui affirmant : " Je crois en vous, je suis sûr de vous. "

Cependant, que Mère Yvonne-Aimée soit si seule après avoir été si comblée

par Dieu, était pour moi une véritable surprise. Certes. Je l'avais vue souffrir

la "Passion". Mais aujourd'hui, c'était d'un autre ordre. Je constatai que, dans

ces heures de déréliction, le " merveilleux " de sa vie ne lui était d'aucun

secours. Je la voyais livrée à une solitude inexprimable, ne se souvenant plus

des grâces sensibles de jadis - je n'avais pas encore saisi que la pédagogie

divine, dans le but de détacher l'âme d'elle-même et de la livrer toujours plus

à l'Esprit Saint, est faite d'une alternance de consolations et de désolations -

que les chrétiens les plus favorisés de grâces sensibles exceptionnelles sont

aussi ceux qui doivent faire preuve de foi courageuse, héroïque, à certaines

périodes -, que leur déréliction qui les associe très étroitement au mystère

pascal, est en proportion des consolations qu'ils reçoivent. Dans ces heures

d'agonie, comment ne rechercheraient-ils pas l'appui et la prière de leurs

amis ?

1441


Religion

Articles provenant d'Internet

Le suaire de Turin échappe aux flammes

Le 12 avril 1997, un incendie a ravagé la cathédrale de Turin, détruisant

la chapelle Guarini, vieille de trois siècles, qui avait été construite tout

spécialement pour le Sindone, le " saint suaire " dans lequel, selon la

tradition, le corps de Jésus avait été enveloppé. Le suaire de Turin a été

sauvé du désastre par un pompier qui, comme s'il avait été en transe, est

parvenu à rompre une quadruple épaisseur de verre à l'épreuve des

balles, afin de sauver le coffret en argent contenant le suaire.

Ce pompier, Mario Trematore, les mains en sang, la peau ayant été

arrachée par la puissance de ses gestes, a déclaré par la suite : " C'est

Dieu qui m'a donné la force de briser ce verre. " En examinant le suaire,

l'Archevêque de Turin a déclaré " Il est intact. C'est un miracle. "

En échappant sans dommage à son troisième incendie au long de sa

mystérieuse existence, le suaire n'a pu qu'accroître son prestige - surtout

depuis que des scientifiques de diverses disciplines ont accumulé les

preuves permettant de le dater approximativement des années 30 ap. J-C.

1442


En 1988, quatre minuscules morceaux de toile avaient été découpés en

bordure du suaire pour être testés en laboratoire, afin de déterminer une

fois pour toutes son âge. La méthode de datation au carbone 14 avait

révélé que le suaire avait été tissé entre 1260 et 1390 ap. J.-C. Mais

aussitôt après la publication de ces résultats, d'autres scientifiques les ont

réfutés. En effet, la structure chimique du tissu s'est considérablement

altérée en raison de deux incendies. Au 6e ou 7e siècle, un moine avait

fait tomber un morceau d'encens incandescent sur le Suaire, et en 1532,

un incendie avait éclaté dans la chapelle des Ducs de Savoie à

Chambéry, en France, endommageant les bords du suaire. C'est cette

partie du tissu qui avait été utilisée pour la datation. Des experts du

laboratoire Sedov, à Moscou, ont simulé l'incendie de 1532 et étudié ses

effets sur un tissu dont on savait qu'il datait du ler ou du IIème siècle ap.

J.-C. Ils en ont conclu que la datation au carbone était inefficace pour

déterminer l'âge du suaire.

Deux microbiologistes de l'Université du Texas sont parvenus aux

mêmes conclusions, quoique pour d'autres raisons. Leoncio Garza

Valdes et Steve Mattingly ont découvert une très fine couche de

bactéries et de champignons sur les pièces de tissu provenant du suaire.

Il est inévitable que cette "couche biologique" ait eu une influence sur

les résultats de la méthode de datation au carbone. L. Garza Valdes et S.

Mattingly ont également découvert dans le tissu quatre types de

1443


bactéries dont on sait qu'elles se développent en milieu salin. Ces experts

ont rappelé qu'on utilisait, en Palestine, du sel pour blanchir les tissus et

pour la fabrication des parfums et des baumes destinés aux morts. Ils ont

achevé leurs recherches en 1996, concluant : " Nous ne voyons aucune

raison pour laquelle le suaire de Turin ne daterait pas du 1er siècle ap.J-

C. " Des arguments plus probants ont été apportés par des traces de

pollen de divers types de fleurs qui poussent encore de nos jours autour

de Jérusalem, ainsi que d'autres fleurs qui ne poussent que dans la

Turquie actuelle. Cela confirmerait la tradition qui veut que le suaire

avait été emporté de Jérusalem en Turquie, où il refit surface aux

environs du 10e siècle, à Constantinople.

Mais en février 1997, un autre expert, Pier Luigi Baima Bollone, a

découvert une preuve encore meilleure dans une pièce de monnaie

ancienne, le " lepton ", dont l'empreinte apparaît sur les yeux de l'homme

crucifié. Les deux pièces ont été frappées en Palestine en l'an 29, sous le

règne de Ponce Pilate. Ce qui est conforme à la tradition qui voulait qu'une

pièce de monnaie soit placée sur les yeux des morts. Bien que les

scientifiques ne comprennent toujours pas par quel procédé une image

photographique a pu être imprimée sur un tissu, que ce soit au ler, ou au

XIVe siècle, toutes les découvertes récentes apportent des preuves

suffisantes aux yeux de l'Archevêque de Turin, gardien officiel du suaire

désigné par le Pape, pour lui permettre de déclarer pour la première fois : "

1444


Je suis convaincu que le suaire de Turin est le suaire dans lequel Jésus a

été enveloppé, après qu'il soit mort sur la croix. "

Benjamin Creme fut le premier à expliquer la méthode par laquelle

l'image s'est imprimée sur le suaire. En 1979, il écrivait dans un ouvrage,

la Réapparition du Christ et des Maîtres de Sagesse : " Il existe en

photographie un procédé appelé ionisation. Quand un photographe

désire imprimer une image négative (à partir du négatif), il passe la

plaque aux rayons X. Ce bombardement de hautes fréquences ionise la

plaque, de sorte que, lors du développement, on obtient le contraire de

ce à quoi on pourrait s'attendre. Le blanc devient noir, et le noir devient

blanc.

Lorsque Maitreya réintégra le corps de Jésus, le troisième jour, l'énergie

hautement spirituelle du Christ, Maitreya, entrant dans le corps de Jésus,

provoqua un effet d’ionisation, faisant apparaître un négatif sur le suaire.

C'est ainsi que l'image s'est imprimée sur le tissu, comme une trace de

brûlure superficielle. Elle est plus précise que n'importe quelle

photographie, et elle s'est imprimée même là où le suaire ne touchait pas

le corps. Tous les détails du corps, avec ses plaies, le sang et tout le reste

ont été ionisés. C'est un fac-similé précis que des ingénieurs spécialistes

de l'espace, aux États-Unis, ont su reproduire sur ordinateur, sous la

forme d'une image tridimensionnelle. Elle obéit parfaitement aux lois

1445


des trois dimensions. Le fait que son existence soit portée à la

connaissance du public, à l'heure actuelle, est l'un des signes de la

présence du Christ, Maitreya, dans le monde, même si sa venue est

indépendante de ce signe. " (Source: De Volkskrant, P.-B.) [Le Maître

de Benjamin Creme a indiqué que Mario Trematore a bénéficié de l'aide

du Maître Jésus pour sauver le suaire.] (Partage international - juin

1997)

Les miracles du Saint Suaire

Selon le journal américain The Sun, il existerait dans les archives du

Vatican un dossier confidentiel selon lequel au moins une douzaine de

personnes auraient vu le Saint Suaire de Turin accomplir des miracles et

l'auraient même entendu parler. Parmi ces témoins figurent un évêque

important et trois prêtres, ainsi que trois Américains, tous trois

miraculeusement

guéris alors qu'ils contemplaient le Suaire. Tous reçurent du Christ une

mission d'assistance.

Selon cet article : Monseigneur Angelo Bartello, ancien archiviste à la

bibliothèque du Vatican, déclare : " Si le Vatican a tenu secrets ces

événements prodigieux au cours des soixante dernières années, c'est

faute d'avoir trouvé des témoins oculaires apportant une confirmation de

1446


ces événements. Cependant, ils ont été confirmés par d'autres voies,

notamment par les bénéficiaires de la mission d'aide, ainsi que par ceux

qui, en présence du Suaire, ont effectivement entendu parler le Christ. "

L'un de ceux-ci, Richard Munson, est un prêtre catholique qui vint à

Turin dans l'espoir de recouvrer la vue, perdue lors de la guerre du

Vietnam. Il raconte ainsi ce qui s'est passé : " Je priais lorsque soudain,

pour la première fois depuis 25 ans, je vis une lumière. Croyant qu'il

s'agissait de troubles oculaires, je clignai plusieurs fois des yeux pour la

chasser, avant de m'apercevoir qu'elle venait directement du Suaire qui

se trouvait devant moi, émanant d'un globe plus brillant que le soleil, au

centre duquel se tenait le Christ. " Seigneur, me suis-je écrié, je ne suis

pas digne ! " Le Christ leva alors la main en signe d'apaisement. Puis il

dit : " Richard, j'ai une mission pour toi. " Il me demanda d'aller à

Sarajevo, où s'affrontaient Serbes et Croates. J'y verrais un immeuble en

flammes. Je devais y pénétrer pour en évacuer les femmes et les enfants

que j'y trouverais. L'un d'eux, ajouta-t-il, était destiné à devenir un grand

médecin. "

Une semaine plus tard, à Sarajevo, Munson trouva l'immeuble en

flammes et, malgré la pluie d'obus qui s'abattait autour de lui, il remplit

sa mission de sauvetage auprès des femmes et des enfants.

1447


Les premiers comptes rendus de guérisons et de missions d'assistance

miraculeuse remontent à 1937. Selon l'article : " Le Vatican continue

d'enquêter sur ces événements stupéfiants. " (Source : The Sun, E.-U.)

(Partage international - juillet 1994)

Autre fragment concernant le suaire de Turin

"Je prétends que la conclusion du Professeur Hall, qui met un terme

aux recherches concernant l'origine du Suaire par cette simple

affirmation : 'Quelqu'un a simplement pris un morceau de tissu, l'a

maquillé et l'a revendu', est à la fois inappropriée et non scientifique.

Même s'il apparaît finalement que le Suaire date bel et bien du XIVème

siècle, on doit alors le considérer, ainsi qu'à pu l'écrire en des termes

mémorables l'auteur américain John Walsh, comme 'l'une des créations

les plus ingénieuses, les plus incroyablement astucieuses que l'esprit et

la main de l'homme aient jamais réalisées.' Et jusqu'à ce que quelqu'un

découvre des preuves totalement irréfutables de l'existence d'un tel

artiste, on devrait à tout le moins continuer à envisager l'authenticité du

Suaire comme une possibilité. Il ne me semble pas que ce soit trop

demander..."

1448


Le Voile de Manoppello

Ce voile est conservé, comme son nom l'indique, à Manoppello

(Pescara) en Italie. Son histoire est semblable à celle rapportée pour le

voile de Véronique. Le visage imprimé sur un tissu mince (24 sur 17,5

cm) est superposable à celui du Saint Suaire (sudarium) au point de ne

montrer qu'une seule image.

Cette relique serait considérée comme authentique par les experts du

Saint Suaire, c'est du moins la thèse soutenue par les défenseurs du

voile, auquel un site web est entièrement consacré :

Santuario del Volto Santo di Manoppello

<http://www.chieti.com/voltosanto/>

Le Voile d'Oviedo

Dans la cathédrale d'Oviedo, capitale de la Principauté des Asturies, on

vénère depuis le XI° siècle un tissu de lin qui, selon une tradition

ancienne, aurait été placé - soit sur le visage de Jésus-Christ à la

descente de la Croix et jusqu'à son enterrement - soit par-dessus le

Linceul lors de la mise au tombeau.

Le Suaire d'Oviedo est une toile de lin, blanche à l'origine, avec une

texture type taffetas, tachée, sale et froissée, qui mesure 82,1 sur 52,6

1449


centimètres. Les premières recherches scientifiques, débutées en 1955,

ont permis de révéler que le sang qui imprègne cette toile est de type

AB, et donc de même type que celui du Linceul de Turin. Les taches qui

figurent sur la toile sont moins accusées que sur le Linceul, ce qui

pourrait laisser penser que ce linge était bien posé au-dessus du Linceul.

Par ailleurs, les nombreuses marques, taches et lignes du Voile d'Oviedo

se superposent au millimètre près à celles du Linceul.

Padre Pio Paroles

Les tombeaux débordent de bonnes intentions...

Il arrive que les abeilles traversent de grandes distances dans les prés

avant de parvenir aux fleurs qu'elles ont choisies ; ensuite, fatiguées

mais satisfaites et chargées de pollen, elles rentrent à la ruche pour y

accomplir la transformation silencieuse, mais féconde, du nectar des

fleurs en nectar de vie.

Faites de même : après avoir écouté la Parole, méditez-la attentivement,

examinez ses divers éléments, cherchez sa signification profonde.

Alors elle vous deviendra claire et lumineuse elle aura le pouvoir de

transformer vos inclinations naturelles en une pure élévation de l'esprit ;

et votre cœur sera toujours plus étroitement uni au Cœur du Christ.

1450


Tu t'essouffles à la recherche du Bien suprême. Mais en réalité, il est à

l'intérieur de toi !

Il te tient étendu sur la Croix nue et son souffle te communique sa force

pour supporter ce martyre insupportable, ou encore pour aimer cet

Amour amer...

Autant tu crains de perdre Dieu ou de l'offenser, et autant il est proche

de toi.

L'angoisse de l'avenir est tout aussi vaine, puisque ton état présent est un

amour crucifié.

Reste humble en toute chose et garde toujours soigneusement ta pureté

de cœur et de corps, parce que ce sont là comme deux ailes qui nous

élèvent à Dieu et vont presque jusqu'à nous diviniser.

La prudence a les yeux, l'amour a les jambes.

Exerce-toi tout particulièrement à la douceur et à la soumission à la

volonté de Dieu, et cela non seulement dans les choses extraordinaires

de la vie, mais aussi dans toutes ces petites choses qui forment la trame

du quotidien.

Fais-le au matin, pendant la journée, et le soir, en gardant ta paix et ta

joie. Et s'il t'arrivait d'être pris en défaut, fais un acte d'humilité, prends

une nouvelle résolution, puis relève-toi et continue tout simplement ce

que tu étais en train de faire .

1451


C’est un bel acte de foi est celui qui jaillit sur tes lèvres en pleine

obscurité, parmi les sacrifices, les souffrances, le suprême effort d'une

ferme volonté de faire le bien ; comme la foudre, cet acte de foi déchire

les ténèbres de ton âme ; au milieu des éclairs de l'orage, il t'élève et te

conduit à Dieu.

As-tu déjà vu un champ de blé parvenu à maturité ?

Tu auras observé que certains épis sont grands et vigoureux, tandis que

d'autres penchent vers la terre.

Regarde les plus grands : tu verras qu'ils sont vides ; en revanche, si tu

prends les épis qui penchent vers le sol, ils sont lourds de grains.

Conclusion : la vanité est vide.

J'ai trouvé sur le Net un site islamiste consacré à un prophète. Voici

certaines paroles sélectionnées injustement. L'Imam Ali serait à

Mahomet ce qu'Aaron était à Moïse.

- Concernant sa prière constante de la nuit durant toute sa noble vie, Abu

Ja'la dans son “ Musnad ” nous dit qu'il entendit l'Imam Ali lui dire :

“ Je n'ai jamais abandonné la prière de la nuit depuis que j'ai entendu le

1452


messager d'Allah dire: “La prière de la nuit est une lumière.”

- Durant son califat, Amir al mouminin appliquait strictement la justice

entre les gens. Un jour, l'imam Ali a retrouvé son armure perdu chez

un homme chrétien et porta l'Affaire devant le juge. L'Imam dit au juge :

“ C'est mon armure, je ne l'ai jamais vendue." Le juge interrogea

l'homme chrétien : "Qu'as-tu à répondre à ce que l'Imam Ali dit ? ”

"C'est la mienne ", répondit-il " Amir al-Mouminin ment ”. Le juge se

tourna

vers Ali (p) et lui demanda de prouver son affirmation. Ali (p) sourit et

dit qu'il n'avait pas de preuve. Le juge conclu que l'armure appartenait

au chrétien. L'homme prit l'armure et partit pendant que l'Imam Ali (p)

resta debout à le regarder. À ce moment, le chrétien revint et dit au

juge : "Certainement c'est là un jugement des prophètes. Amir al

Mouminin a

soulevé l'affaire devant la justice mais le juge décida à son encontre....

L'armure par, Dieu est la sienne, Oh Amir al-Mouminin, j'ai menti dans

mon témoignage...”

Plus tard, l'homme embrassa l'Islam et servit avec loyauté sous la

bannière du Commandant des Croyants (p).

-

1453


- Il n'y avait alors qu'une seule maison musulmane qui abritait à la fois,

le Messager de Dieu, Khadidja (l'épouse du Messager de Dieu) et moi

qui étais le troisième.

Je voyais resplendir la lumière de la Révélation et du Message et je

respirais l'arôme de

l'inspiration divine. J'ai entendu le cri de Satan lorsque le Messager

recevait la Révélation.

Je lui dis alors : "Qu'est-ce que ce cri, Messager de Dieu ?” Il me dit :

"C'est là Satan qui désespère de n'être plus adoré ; tu entends ce que

j'entends, tu vois ce que je vois ; tu n'es pas un prophète, mais tu es

néanmoins dans le bien. ”

*

En accomplissant une recherche sur Yahoo, j'ai tapé "Apparitions

mariales". Une et une seule référence est sortie. Il s'agit d'apparitions, de

messages abondants et réguliers transmis dans un petit village de Croatie

- le village de Medjugorje - J'offre ici quelques teneurs exprimées par la

Vierge.

La Sainte Vierge commença à partir de Mars 1984, chaque jeudi, à

travers la

1454


voyante Marija Pavlovic à donner des messages pour la paroisse de

Medjugorje et pour "toute personne voulant marcher sur le chemin de la

sainteté"

À partir du 25 janvier 1987, la Sainte Vierge commença à donner le

message le 25 de chaque mois pour le monde entier, toujours par

l'intermédiaire de la voyante Marija Pavlovic. Cela continue encore

aujourd'hui.

"Chers enfants, je vous demande de vivre la sainte messe. Beaucoup

ont ressenti la beauté de la sainte messe. Mais il y en a d'autres qui n'y

viennent pas volontiers. Je vous ai choisis, chers enfants, et Jésus vous

donne ses grâces pendant la messe. C'est pourquoi, vivez lucidement la

sainte messe. Que chaque venue à la messe soit une joie. Venez-y avec

amour ! Acceptez la sainte messe.

Merci d'avoir répondu à mon appel."

3 avril 1986

"Chers enfants, aujourd'hui je vous demande de lire La Bible chaque

jour dans vos maisons et de la placer en évidence dans un endroit, pour

toujours vous inciter à la lire et à prier.

1455


Merci d'avoir répondu à mon appel."

18 octobre 1994

Message du 25 janvier 1998

"Chers enfants, aujourd'hui à nouveau, je vous appelle tous à la prière.

Seulement par la prière, chers enfants, vos cœurs seront-ils changés,

rendus meilleurs et sensibles à la parole de Dieu. Petits enfants, ne

permettez pas à Satan de vous écarteler, et de faire de vous ce qu'il veut.

Je vous invite à être responsables et déterminés, et à consacrer chaque

journée à Dieu dans la prière. Que la Sainte Messe, petits enfants, ne soit

pas pour vous une habitude, mais qu'elle soit vie. En vivant chaque jour

la Sainte Messe, vous ressentirez le besoin de sainteté, et vous croîtrez

en sainteté. Je suis proche de vous et j'intercède pour."

Message du 25 mai 1998

"Chers enfants, aujourd'hui je vous invite à vous préparer par la prière et

le sacrifice à la venue de l'Esprit Saint. Petits enfants, ceci est un temps

de grâce, c'est pourquoi je vous appelle à nouveau à vous décider pour

Dieu le Créateur. Permettez-lui de vous transformer et de vous changer.

Que votre cœur soit préparé à écouter et à vivre tout ce que l'Esprit saint

a dans son plan pour chacun d'entre vous. Petits enfants, permettez à

1456


l'Esprit Saint de vous conduire sur le chemin de la vérité et du salut vers

la vie éternelle. Merci d'avoir répondu à mon appel !"

Langage marial

Logique de récupération, d'implications, de complémentarité dans la

cohérence des différents éléments. Dans l'exemple ci-joint, on ignore

toutefois comment il faut s'y prendre pour "ouvrir" son coeur. Message

du 25 janvier 2000

"Chers enfants, je vous appelle, petits enfants, à la prière incessante. Si

vous priez, vous êtes plus proche de Dieu et Il vous conduira sur le

chemin de la paix et du salut. C'est pourquoi aujourd'hui je vous appelle

à donner la paix aux autres. Seulement en Dieu est la vraie paix. Ouvrez

vos cœurs et devenez les donateurs de paix et d'autres en vous et à

travers vous découvriront la paix et ainsi vous témoignerez de la paix et

de l'amour que Dieu vous donne. Merci d'avoir répondu à mon appel."

Message du 25 mai 2000

"Chers enfants, je me réjouis avec vous et, en ce temps de grâce, je vous

invite à un renouveau spirituel. Priez, petits enfants, afin que l'Esprit

Saint demeure en vous dans sa plénitude ; alors vous pourrez témoigner

1457


dans la joie à tous ceux qui sont loin de la foi. En particulier, petits

enfants, priez pour les dons de l'Esprit Saint afin que, dans un esprit

d'amour, vous soyez chaque jour et en chaque situation plus proches de

votre frère et que, dans la sagesse et l'amour, vous dépassiez chaque

difficulté. Je suis avec vous et j'intercède pour chacun de vous devant

Jésus. Merci d'avoir répondu à mon appel.

Il semble assez difficile de reproduire l'ensemble des messages offerts

par la Vierge Marie. Leur trop grand nombre en interdit la copie. Pour le

lecteur curieux une visite sur Internet paraît judicieuse...

Marie : La terre est le chemin qui mène à l'éternité, la demeure est aux

cieux.

*

SA SAINTETE LE PAPE SHENOUDA III

*

L'intangibilité du Coran

*

1458


Jésus-Christ signifie Dieu sauve et Oint de Dieu.

Mais ce mot Christ semble ne pas être suffisant pour exprimer la réalité

de la nature de cet homme. Il devrait s'appeler : Dieu lui-même.

Dieu sauve et Dieu lui-même.

Car Oint de Dieu - beaucoup ont été oints de Dieu, - Cyrus, David,

Samuel par exemple.

*

Avant de spéculer sur le terme "infini", il faudrait tenter de déterminer le

principe d'imbrication c'est-à-dire l'inclusion des mondes dans les

mondes - du plus petit au plus grand.

L'intuition métaphysique - c'est le bel imaginaire ! où tout est possible,

où rien n'est interdit. Nul ne peut attester de ses dires, mais nul ne peut

prétendre en leurs mensonges. Car qui est monté au ciel et qui en est

redescendu ?

*

1459


Parabole du figuier stérile. Luc 13 6-9

6 Il disait cette parabole : "Quelqu’un avait

Un figuier planté dans sa vigne. Aussi il vint

Y chercher du fruit et n’en trouva pas. 7 Il dit

Au vigneron : voilà trois années que je viens

Chercher du fruit sur ce figuier sans en trouver,

Coupe-le ; pourquoi donc encombre-t-il la terre ?

Mais celui-ci répondant, lui dit : laisse-le,

Seigneur encore cette année, le temps que je creuse

Autour et que je mette du fumier, 9 peut-être

Fera-t-il du fruit à l’avenir… Sinon, certes

Tu le couperas."

8 mars 2001

J'ai pu trouver sur le Net de nombreux sites consacrés à Emmanuel

Swedenborg, génie mystique qui me fascine. Il est, hélas difficile de se

procurer ses ouvrages dans les librairies. Le même problème se pose

avec le Prix Nobel de Littérature Churchill...

Je propose ici quelques endroits tirés du site :

1460


LA VOLONTE ET L'ENTENDEMENT

28. L'homme a deux facultés qui font sa vie ; l'une s'appelle la

volonté, et l'autre l'entendement. Elles sont distinctes l'une de l'autre,

mais créées de manière qu'elles soient un ; et quand elles sont un, elles

sont appelées le mental. Elles constituent donc le mental humain, et

toute la vie de l'homme réside en elles.

31. La volonté et l'entendement font aussi l'esprit de l'homme, car c'est

aussi dans ces deux facultés que résident sa sagesse et son intelligence,

et en général sa vie, le corps n'étant qu'un serviteur.

LE SEIGNEUR

280. Dieu est Un ; il est le Créateur et le Préservateur de l'univers, par

conséquent le Dieu du ciel et de la terre.

297. Qu'il y ait dans le Seigneur un Trine, à savoir : le Divin-même,

le Divin-Humain et le Divin procédant, c'est là un arcane venant du ciel,

à l'intention de ceux qui seront dans la Sainte Jérusalem.

1461


DE L'HOMME INTERNE ET DE L'HOMME EXTERNE

Maintenant, il sera parlé de l'homme Interne et de l'homme Externe.

Ceux qui n'ont de l'homme Interne et de l'homme Externe qu'une idée

commune croient que l'homme Interne est celui qui pense et qui veut, et

que l'homme Externe est celui qui parle et qui fait, parce que penser et

vouloir est l'interne, et que par suite parler et faire est l'externe.

Toutefois, il faut qu'on sache que non seulement l'homme Interne pense

et veut, mais aussi l'homme Externe ; néanmoins autrement quand ils

sont conjoints, et autrement quand ils sont séparés.

Quand l'homme pense avec intelligence et veut avec sagesse, il pense et

veut par l'Interne ; mais quand l'homme pense sans intelligence et veut

sans sagesse, il ne pense pas et ne veut pas par l'Interne.

Conséquemment, quand l'homme pense bien du Seigneur et des choses

qui appartiennent au Seigneur, et bien du prochain et des choses qui

appartiennent au prochain, et qu'il leur veut du bien, il pense et veut par

l'interne ; mais quand l'homme en pense mal et leur veut du mal, il ne

pense pas et ne veut pas par l'interne. Bien penser vient de la foi du vrai,

et bien vouloir vient de l'amour du bien ; mais mal penser vient de la foi

du faux, et mal vouloir vient de l'amour du mal.

1462


19 mars 2001

Je poursuis mes investigations sur Internet. J'y trouve trois ouvrages

intéressants : L'Evangile selon Thomas qui n'est qu'un simple apocryphe,

La Didachè et Le Pasteur d'Hermas deux références religieuses que

n'hésitaient pas à lire avec une attention soutenue les Premiers Pères de

l'Eglise. J'extrais ici quelques passages.

Évangile selon Thomas

8 Et il a dit : “L’homme est semblable à un pêcheur avisé, qui jeta son

filet à la mer et l’en retira plein de petits poissons ; parmi eux, le pêcheur

avisé trouva un gros et beau poisson ; il rejeta tous les petits à la mer, et

choisit le gros sans difficulté. Celui qui a des oreilles pour entendre,

qu’il entende !”

43 Ses disciples lui dirent : “Qui es-tu pour nous dire ces choses ?”

Jésus leur répondit : “Vous n’avez pas compris qui je suis à partir de ce

que je vous dis, mais vous êtes devenus comme les Juifs : en effet, ils

aiment l’arbre et ils haïssent son fruit, ou bien ils aiment le fruit et

haïssent l’arbre.”

49 Jésus a dit : “Heureux les solitaires et les élus, car vous trouverez le

Royaume. En effet, vous êtes issus de lui, et vous y retournerez.”

1463


66 Jésus a dit : “Montrez-moi la pierre que les bâtisseurs ont rejetée :

c’est elle, la pierre d’angle.”

87 Jésus a dit : “Misérable est le corps qui dépend d’un corps, et

misérable est l’âme qui dépend de ces deux corps.”

109 Jésus a dit : “Le Royaume est semblable à un homme qui avait un

trésor caché dans son champ, mais ne le savait pas. Après sa mort, il le

laissa à son fils. Le fils ne savait rien du trésor ; il hérita du champ et le

vendit. Celui qui l’avait acheté vint labourer et trouva le trésor. Il se mit

à prêter de l’argent à intérêt à qui il voulut.”

Il est évident que ce choix est totalement arbitraire. Ceux qui le

souhaiteront pourront toujours pour satisfaire leur curiosité aller sur le

WEB et charger l'ouvrage. Il contient 114 phrases attribuées au Christ.

La Didachè ou l'enseignement des douze apôtres

La Didachè est un petit livre qui fut écrit en langue grecque, sans doute

en Syrie, vers la fin du premier siècle ou au début du deuxième siècle de

notre ère. Elle a été de bonne heure l'objet d'une grande vénération, à tel

point que pendant un temps on la lisait, avec les Epîtres, aux cultes de la

1464


primitive Eglise. Les Pères de l'Eglise (Saint Irénée, Clément

d'Alexandrie, Athanase, Origène, etc.) l'ont très fréquemment citée, ainsi

qu’Eusèbe, l'auteur de l'Histoire ecclésiastique. Enfin elle fut traduite en

latin et en arabe.

Soudainement elle disparut et, pendant des siècles, on n'avait pas de

raison d'espérer la retrouver, lorsque M. Philothée Bryennios, patriarche

de Nicomédie, alors qu'il était évêque de Sérès (Macédoine) et doyen de

l'Ecole du Phanar, à Constantinople, en découvrit le manuscrit, vers

1873, dans la Bibliothèque du Saint-Sépulcre - laquelle se trouve dans le

palais du Phanar, bien qu'appartenant au patriarcat de Jérusalem.

Le manuscrit retrouvé, d'une belle écriture cursive, a été copié à

Jérusalem en 1056, par "Léon, scribe et pécheur". M. Bryennios en a

donné, en 1883, une édition très remarquable, avec introduction et

commentaires. La découverte a eu un retentissement énorme. Par la

suite, et jusqu'à ces derniers temps, il a paru sur la Didachè un nombre

considérable d'études, dont beaucoup sont accompagnées de traductions.

Ce qui fait le grand intérêt de la Didachè, c'est qu'elle est le premier

document extra-canonique du christianisme primitif, pratiquement

contemporain des livres qui composent le Nouveau Testament. Selon les

1465


historiens qui ont cherché à fixer la date de sa rédaction, celle-ci se

situerait entre les points extrêmes de 70 et 150.

Le mot grec Didachè, ou Didakhè, signifie Enseignement, ou Doctrine.

Le manuscrit retrouvé est intitulé : Enseignement des douze Apôtres. En

dehors de cette indication du titre, les douze apôtres ne sont jamais

mentionnés dans le texte lui-même. Cela fait supposer que ce titre est dû

à un copiste.

Émile Besson.

I 6. - Abstiens-toi des passions charnelles et mondaines !

II 1. - Voici maintenant le second commandement de l'enseignement :

Tu ne tueras point ; tu ne commettras point d'adultère ; tu ne souilleras

point les enfants ; tu ne seras point impudique ; tu ne déroberas point ; tu

ne t'adonneras point à la magie ; tu ne prépareras point de breuvages

empoisonnés ; tu ne tueras point l'enfant par avortement et tu ne le feras

pas mourir après sa naissance.

IX 1.2.3.4.5.

1466


1- Quant à l'eucharistie, faites ainsi vos actions de grâce. D'abord pour la

coupe :

2- " Nous Te rendons grâce, notre Père,

pour la sainte vigne de David Ton serviteur

que Tu nous a fait connaître par Jésus Ton Enfant.

À toi la gloire pour les siècles. "

3- Pour la fraction du pain :

" Nous Te rendons grâces, notre Père,

pour la vie et la connaissance que Tu nous a révélés par Jésus Ton

Enfant.

À toi la gloire pour les siècles.

4. - De même que ce pain rompu était dispersé sur les collines

et que, rassemblé, il est devenu un (seul tout), qu'ainsi soit rassemblée

ton Eglise des extrémités de la terre dans Ton Royaume.

Car à Toi sont la gloire et la puissance

Par Jésus-Christ pour les siècles. "

1467


5. - Que personne ne mange ni ne boive de votre eucharistie sinon ceux

qui ont été baptisés au nom du Seigneur; car c'est à ce sujet que le

Seigneur a dit : Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens.

*

Etat de sainteté : conscience de bien-être épurée.

...Qui ne possède pas la science, possède un vrai autre, se défait du

matérialisme, espère dans un au-delà spirituel, déplore mais accepte les

basses ou effrayantes vérités terrestres

(pédophilies, meurtres, corruptions etc.), parle de "passages" , de "

moments ", reconnaît le Mal comme étant une vérité incontournable,

délaisse la terre, aspire au spirituel,

----) simplification idéalisée ----) pureté.

*

Sainte Brigitte de Vadestena : Ne pas prendre la paille des mots pour le

grain des choses.

14 avril 2001 Pâques

1468


Grande tristesse de voir le Pape dans cette déchéance physique, dans

cette souffrance pesante pour un octogénaire !

Le voilà accablé de fatigue, de vieillissement et de maladie ! L'on

voudrait le voir transmettre le flambeau, offrir son spectre à un jeune

digne de respecter ses engagements et de marcher dans sa voie. Mais

l'Eglise craint le schisme, refuse que deux successeurs puissent proposer

deux doctrines simultanément, que les uns se reconnaissent dans tel pape

quand les autres n'entendront que celui-là. Alors le vieux guide poursuit

tant bien que mal son chemin et mène son troupeau débordant.

Que ces images sont poignantes ! Et c'est une immense pitié qui envahit

le cœur de chacun devant ce spectacle affligeant.

*

Il y aurait la liberté insignifiante qui permettrait à l'homme de prétendre

en son déterminisme. - Actions de second ordre mais la destinée de

l'homme serait déjà programmée. Il ne ferait qu'accomplir un nombre de

faits préétablis.

*

1469


Comment reconnaître l'ordre de Dieu - son classement - dans la nature

tandis que l'ensemble semble appartenir à l'aléatoire, au déplaçable, au

modulable etc. ?

L'outil de reconnaissance est humain et non pas divin.

Théorie des catastrophes de René Thom

Théorie des fractals de Benoît Mandelbrot

Théorie des Structures dissipatives d'Ilya Prigogine

Théorie du chaos et des attracteurs étranges de David Ruelle

*

Dieu révélant : je sais donc je donne.

L'homme lui avance à petits pas.

La microrévélation de l'homme :

" Qu'ai-je trouvé ? ! ", stupéfait.

1470


Révélation : accélération dans l'acquisition d'une partie de la vérité. Mise

à la disposition immédiate de l'esprit, de la conscience ou de

l'intelligence.

Sortie de Dieu hors de soi dans le monde. (CD Universalis)

*

Les choses immatérielles et invisibles.

Si le Ciel ou un Au-Delà existe, pourquoi ne parvient-on pas à le

détecter avec la Physique des particules ?

Si des millions et des millions d'âmes existent au Ciel, comment se faitil

qu'aucun instrument ne permette de détecter leur présence ?

Il doit bien y avoir une émission quelconque, une charge émise par l'Audelà.

Témoignages paranormaux, témoignages de mystiques. À étudier très

sérieusement. Proposer des regroupements, des fréquences

indépendantes les uns des autres.

L'Après vie, qu'est-ce ? Est-ce ?

1471


*

Visite de l'Abbaye de Baulieu. Visite du Vaisseau et du centre d'Art

contemporain.

Le site remarquable est classé monument historique.

*

Le monde peut-il exister par lui-même ?

*

- Ecritures, réécritures, revisitations etc. Voilà la Bible, mais Dieu

pourrait dire :

Ainsi cela est fait, et cela est fait comme je le veux.

- De savoir si les prophètes parlaient de leur propre chef ou s'ils étaient

véritablement inspirés par Dieu ; s'ils avaient vu ou pressenti Dieu à leur

côté ou au-dessus d'eux

Histoire du Peuple Juif

1472


Le soulèvement de Bar Kokhba (135

Rabbi Aqila incarcéré à Césarée

Antonin le Pieux (138 - 161)

Siméon ben Gamaliel

Moïse Maimonide (1135 - 1204)

puis La mystique thésophique et la Kabbale

Notes religieuses

À partir de 70 de notre ère, le Rabbinisme.

Philon d'Alexandrie

La destruction du Second Temple (70), seuls les Pharisiens survécurent.

7 siècles plus tard les " Karaïtes " (classe des rabbins)

= (scripturaire)

Le judaïsme postbiblique

1473


Interprétation de l'Ecriture visant à transmettre, en l'approfondissant la

Loi de Moïse - Loi qui doit modeler l'entière existence du Juif et aviver

sans cesse l'espérance messianique.

Le centre de la vie juive est l'étude de la Loi. Plus encore que la Bible la

tradition orale doit être enregistrée par la mémoire et être constamment

répétée. On discute les traditions divergentes et l'on détermine les

interprétations acceptables.

*

Ne faudrait-il pas réinitialiser le site de la Vierge à Moissac ? Si

véritablement elle s'est manifestée dans les parages, il serait bon que

l'ensemble en bénéficiât.

*

18 apparitions de la Vierge à Lourdes pour Bernadette !

Bauraing Banneux

15 juin

1474


Je trouve sur Internet un site consacré à Notre Dame d'Espis. Ces

apparitions ont eu lieu à quelques kilomètres de Moissac. Ma mère a

bien connu un fils Glaise qui a assisté à une manifestation surnaturelle.

Totalement traumatisé après ce phénomène extraordinaire, il est rentré

chez lui tout tremblant, dans la nécessité de s'aliter un ou deux jours. Il a

refusé de donner des informations concernant ce qu'il avait vu.

Il semblerait que les Autorités Ecclésiastiques aient souhaité en quelque

sorte étouffer l'importance de ces manifestations, craignant que ce

pèlerinage ne déteigne sur le célèbre site de Lourdes. Cela paraîtrait

aujourd'hui une aberration de se priver dans le grand Sud de la France

d'une telle possibilité touristique et spirituelle.

GILLES BOUHOURS

Gilles Bouhours est né le 27 novembre 1944, jour de la fête de la

Médaille Miraculeuse. Ses parents Gabriel Bouhours et Madeleine

Cornilleau auront 5 enfants : Thérèse, Jean-Claude, Marc, Michel et

Gilles. Dès son plus jeune âge Gilles fût favorisé de grâces particulières

par des visites de Notre Dame, accompagnées parfois d'admirables

messages. La première apparition a eu lieu le 30 septembre 1947 à

Arcachon (Gironde). "La Sainte Vierge avait une robe blanche, la tête

1475


recouverte d'un voile jaune." Le 2 octobre, C'est un premier dialogue :

"Tiens. Elle saigne la Sainte Vierge. Tu t'es fait bobo?... Tu as tombé

dans les bambous ? Tiens, mon mouchoir. Papa donne ton mouchoir.

Viens à côté de moi... Tiens, donne-moi la main... N'aie pas peur... Viens

à côté de moi...Papa et maman sont là !" D'Arcachon en passant par

Bouilhe-pereuil, puis Moissac et à Seilhan (Haute-Garonne) où la

famille s'installera définitivement Gilles aura une vie comblée de

Grâces, d'Amour, de Tendresse du Ciel. C'est à l'âge de 15 ans et 3 mois,

le 26 février 1960 que Gilles partit rejoindre sa Maman du Ciel.

Le Secret à donner à S.S. PIE XII

En décembre 1948, en revenant du bois d'Espis, Gilles dira : "Elle m'a

dit quelque chose. Mais si je le disais, ce serait deux péchés."

En février 1949, Gilles dira à son père : "Je dois aller à Rome pour lui

dire que la Sainte Vierge apparaît à Espis.".

Le 12 décembre 1949, une première rencontre eut lieu à Rome avec le

Saint-Père en audience semi-privée. Mais, Gilles ne voulut rien dire ;

son secret ne devait être délivré qu'à S.S. PIE XII et à lui seul, la Sainte

Vierge l'avait demandé.

Pourtant il fallait qu'il accomplisse sa mission. Quatre mois plus tard,

lors d'une seconde visite au Vatican, alors qu'il n'avait que 5 ans, il put

1476


enfin parler seul à seul en audience privée avec le Pape. Puis, libéré de

tout engagement, il pouvait révéler son secret à tous :

"La Sainte Vierge n'est pas morte, Elle est montée au Ciel en corps

et en âme"

C'était la confirmation que le Saint-Père avait demandée à la Reine du

Ciel avant qu'il ne proclame officiellement le dogme de l'Assomption de

la Vierge

Marie.

Ce fut Gilles, en toute simplicité qui confirma au Pape l'opportunité de

cet acte pontifical.

La Sainte Vierge se manifestera encore de nombreuses fois jusqu'au 15

août 1958. Le 15 août 1954, Marie dira à Gilles :

"Je suis la Reine du Sauveur, tu peux le dire à Monsieur le Curé."

plus tard elle lui confirma :

"Oui, Gilles, tu peux dire : Reine du Sauveur, priez pour nous."

le 11 octobre 1954, par son Encyclique : "Ad Coeli Regnum" S.S. PIE

XII proclamait la Royauté Universelle de Marie.

1477


*

Existe-t-il des Apocryphes juifs ? Comment le canon de la Bible

hébraïque a-t-il été constitué ?

Quelles sont les Autorités juives qui ont institué le Canon hébraïque ? À

quelle époque ? etc.

*

Adéotat, épouse de Saint Augustin

Lectures : Erasme

Les Confessions de St Augustin

*

Marc 16 1

Le Sabbat passé, Marie la Magdalénienne, Marie qui est mère de

Jacques, Salomé achetèrent pour venir l'embaumer des aromates.

1478


Embaumait-on les morts en Israël ? Etait-ce une tradition ? La réponse

est non. Ce détail serait donc mensonger.

*

La Thora n'a pas été écrite par Moïse, les Psaumes selon un critique du

XIXe auraient été composés plusieurs siècles après la mort de David, et

les Evangiles ne sont pas des Apôtres ! ...

Que reste-t-il de vrai dans la Bible ?

"On sait toutefois grâce aux analogies relevées avec d'autres littératures

du Moyen-Orient antique (au moins pour 74 psaumes portant son nom)

le fond du recueil remonte à David. Certains psaumes évoquant l'exil de

Babylone sont cependant postérieurs au Vème siècle avant J.C Gérard

Nahon

E Universalis.

*

Tour de David à Jérusalem

Tombeau de David

1479


La critique met en doute l'épisode de Goliath (dont la mort est attribuée

à Elhanan, II Sam, XXI, 19)

Traditionnellement attribués à David, les Psaumes auraient été composés

plusieurs siècles après sa mort.

*

Les Confessions St Augustin

Liv 1er, XXI

...ô Dieu, lumière de mon coeur, Paix de la bouche intérieure de mon

âme, Vertu qui fécondes mon intelligence et le sein de ma pensée !

Chez St Augustin, le fait est constamment corroboré à la substance

divine. L'analyse s'accompagne d'un Mea Culpa. Le fait est revisité,

pensé autrement à la lumière de la sainteté.

*

Marthe Robin

" Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il ne porte pas de fruit."

1480


" Si le grain tombé en terre meurt, il porte du fruit en abondance."

Thêta

*

Comment s'est constitué le canon du Rabbinat ? Sur quelles recensions

les Autorités juives se sont appuyées pour valider les ouvrages

référencés ?

*

29 juin 2001

J'ai trouvé dans un ouvrage de Jean-Jacques Antier - Le mysticisme

féminin - tout un endroit consacré à la pseudo-conversion d'Henri

Bergson. Lui et sa fille auraient eu des visions de la Vierge Marie. Je

reproduis ici le témoignage de sa fille Jeanne rendu par Jean Guitton.

" Lorsque nous étions boulevard de Montmorency, à Paris, j'avais neuf

ans, j'étais dans la salle à manger, j'ai vu soudain devant moi une forme

mince, très blanche, avec une tête de femme, une belle chevelure. C'était

merveilleux, merveilleux... Encore, le lendemain, le surlendemain...

Longtemps après, je m'en ouvris à mon père. Il me dit qu'il avait vu la

1481


même chose, mais avant moi. Il me demanda de n'en point parler à ma

mère, qui n'avait rien vu. À ce moment, je n'avais aucune religion. Je ne

savais rien du catholicisme. Plus tard après ma conversion, je m'en

ouvris à un prêtre qui me dit : " C'est un signe pour ceux qui, plus tard,

sont appelés à se convertir. " Quelques jours après la mort de mon père,

je m'ouvris à ma mère de mon intention de me convertir au catholicisme.

Elle me répondit : " Ton père me l'avait dit. Tout ce que tu feras me

rendra heureuse. "

" En parlant de cette vision, Jeanne Bergson articulait avec beaucoup de

force (elle qui sourde et muette) les syllabes de c'é-tait mer-veil-leux,

mer-veil-leux."

Jean Guitton rapporte que Georges Cattaui lui a raconté que Mlle

Bergson, le soir de sa confirmation, lui avait fait le même récit. Elle

avait ajouté quelques précisions. La salle à manger où elle se trouvait

était une ancienne chapelle. La " Dame" lui avait mis ma main sur

l'épaule, ce qui lui avait donné une impression de fraîcheur. Bergson

avait dit à sa fille : " Je l'ai vue aussi. C'est la Sainte Vierge. N'en parle

pas à ta mère."

" Je conclurai ainsi : tout se passe comme si la Vierge Marie, dans une

ancienne chapelle du boulevard de Monmorency, était apparue plusieurs

fois, sous forme d'une femme enveloppée de lumière, à Bergson et à

1482


Jeanne Bergson, indépendamment l'un de l'autre; et comme si ce

phénomène mystique avait été la Source de leur double conversion au

catholicisme, la Source, aussi, de l'inspiration (secrète) de Bergson et de

tout ce qui est sorti dans le monde de cette inspiration."

*

Aux Autorités Juives :

La spiritualité de l'Occident pourrait-elle être construite sur l'imposture

de Jésus-Christ ?

*

Saint Jean de la Croix - faire l'aveugle intérieur - se purifier - être rien -

et devenir un objet propre pour Dieu.

La nuit - la vraie nuit - rien.

L'idée est de blanchir également - c'est-à-dire être hostie, mouton, blanc,

épuré - nettoyé - clair, débarrasser des scories.

Ceci rejoint le Christ.

1483


L'ÉLOGE DU NON-SAVOIR

CROIX

CANTIQUE SPIRITUEL DE SAINT JEAN DE LA

Je pénétrai où je ne savais

Et je demeurai ne sachant ;

Toute science dépassant.

Je ne sus pas où j'entrai,

Mais lorsque là je me vis

Sans savoir où j'étais,

Grandes choses je compris,

Ne dirai ce que je sentis;

Car je demeurai ne sachant,

Toute science dépassant.

En paix et en pitié

La science était accomplie,

En profonde solitude,

Comprise sans détour;

C'était chose si secrète

Que je demeurai bégayant,

1484


Toute science dépassant.

J'étais tant pénétré,

Tant absorbé, tant ravi

Que mon sens demeura

De tout sentir privé,

Et mon esprit doté

D'un comprendre sans comprendre,

Toute science dépassant.

Celui qui parvient là vraiment,

Il s'évanouit à soi-même,

Tout ce qu'avant il savait

Grande bassesse lui paraît

Et sa science tant s'accroît

Qu'il demeure ne sachant,

Toute science dépassant.

D'autant plus haut il s'élève

Et d'autant moins il comprend,

Car c'est la nuée ténébreuse

Qui rendait claire la nuit ;

C'est pourquoi qui le savait

Demeure toujours ne sachant,

1485


Toute science dépassant.

Ce savoir ne sachant

Est de si haute puissance

Que les sages raisonnant

Jamais ne le peuvent vaincre,

Car leur savoir n'atteint pas

À comprendre sans comprendre,

Toute science dépassant.

Et de si haute excellence

Est ce savoir suprême

Qu'il n'est ni faculté, ni science

Qui puisse y prétendre.

Quiconque aura su se vaincre

Par un savoir ne sachant

Ira toujours dépassant.

Et si vous le voulez ouïr,

Elle consiste, cette science,

En un sentir élevé de la divine essence;

C'est l'oeuvre de sa clémence

De faire demeurer sans comprendre,

Toute science dépassant.

1486


*

Saint Augustin Les Confessions

Bien trop étroite est la demeure de mon âme pour que tu y pénètres :

agrandis-la.

*

Ne t'illusionne pas. Suffis-toi de toi-même. Demande toutefois à Dieu de

progresser et d'ajouter sur toi.

Implore la vérité. C'est l'unique savoir, le beau savoir, pur.

Va dénoncer tes fautes et tes délits. Mais comment parviendras-tu à n'en

plus produire ?

Qu'attend le mort vivant car il n'a pas de présent ? Il n'espère qu'en

l'avenir.

Le lait de Dieu.

1487


*

Tertullien, converti attiré sur la plan de l'éthique par l'ascétisme de

l'hérésie montaniste.

Thêta

*

L'itinéraire mystique s'accomplirait sous une forme quaternaire :

Dieu est le créateur et le régulateur de l'Univers

Le Saint-Esprit est l'Essence de Dieu, sa supra conscience épurée

Le Fils s'apparente au mot Amour

La Vierge serait l'intercesseur terrestre, l'Appel.

Ceci est une base jetée.

Une Reine est de valeur inférieure et ne peut rivaliser avec des Dieux.

Mais elle occupe une place aujourd'hui essentielle dans la mystique

chrétienne.

1488


1er août

J'ai trouvé à la bibliothèque de Montauban une biographie consacrée à

Marthe Robin - femme exceptionnelle et hautement remarquable s'il est

possible à une âme d'atteindre ce paroxysme de pureté, de souffrance et

d'abnégation dans la Passion du Christ.

Il y a un passage que je souhaiterais recopier : Marthe reçoit du Christ

une nouvelle conception extensive de son ancienne Eglise. Elle se

réaliserait de cette sorte :

" C'est alors que Jésus me parla de l'œuvre splendide qu'il voulait

réaliser ici à la gloire de son Père, pour l'extension de son règne dans

toute l'Eglise et pour la régénération du monde tout entier, par

l'enseignement religieux qui y serait donné et dont l'action surnaturelle

et divine s'étendrait dans tout l'univers. Oeuvre à laquelle je devrais tout

spécialement travailler et me donner, suivant son commandement et ses

divins conseils, sous la direction du prêtre que de tout temps il avait

choisi et élu dans son coeur pour son édification et auquel il donnerait

un jour des collaborateurs fidèles et dévoués pour l'aider à absoudre, à

instruire et nourrir les âmes et les conduire à son amour.

1489


A la suite d'autres visions, d'autres précisions lui furent données : Ni

école, ni mission, mais " un foyer de mon amour ", " quelque chose de

nouveau ", une oeuvre dont " tous les membres soient de saints,

rayonnant par l'exemple d'une vie surnaturelle et l'exercice incessant de

la charité ", impliquant " le don de soi à chacun dans un don total à

Dieu ". " Marie en sera la reine aimée et écoutée." Ce " foyer " sera

connu des points les plus reculés de la terre ", " refuge des grandes

détresses humaines ", mais aussi " des pécheurs innombrables ".

Pour la première fois, le nom était prononcé : " Je veux qu'il soit un

foyer éclatant de lumière, de charité, d'amour ; le centre unique des

grandes résurrections spirituelles, après la défaite matérielle des

peuples et de leurs erreurs sataniques, l'oasis vivifiante aux âmes de

bonne volonté, aux âmes anxieuses et découragées, aux pécheurs

endurcis et sceptiques, la maison de mon coeur ouvert à tous. Son

rayonnement grandira à la mesure de l'infini et de l'éternel. "

Mais pas seulement des pêcheurs : " Des prêtres nombreux, animés de

l'ardent désir de la perfection, viendront s'y édifier, s'y instruire et s'y

sanctifier. j'y attirerai de mêmes des personnalités de divers peuples qui

recevront ici, par tout ce qu'ils verront et apprendront, le sens véritable

et la sublime grandeur de la vie et les vraies voies du salut."

1490


Marthe entendit encore : " Chaque foyer aura son caractère particuliers

pour diviniser les hommes, en faire des temples vivants de Dieu. "

Chaque foyer sera indépendant, " tous unis dans un seul esprit pour

former une seule famille", en union avec le foyer-centre établi à

Châteauneuf, qui devra être " édifié sans arrêt malgré les difficultés de

l'heure et les angoisses croissantes".

*

Fait-il se débarrasser de ses scories sexuelles pour accéder à la

purification vers Dieu ?

N'y a-t-il pas indépendances des états ?

Etat de sommeil

Etat de vieille, - état nutritionnel

- état sexuel

- état d'hygiène corporel

puis

Etat de spiritualité

1491


La prison du corps, certes. Mais corps à satisfaire : - sommeil,

nourriture, sexe. etc.

Bases variables

Ce qui veut dire :

24 h : 8 h de sommeil

1h de sexe

1 h de propreté

2 h de nourriture puis

travail

puis

spiritualité

*

Marthe Robin : " J'ai compris le rôle de la souffrance au lieu de m'en

révolter. "

Pourquoi le Christ refuse-t-il d'apparaître en Israël auprès des Autorités

Juives ?

1492


Pourquoi la Vierge refuse-t-elle de manifester sa présence en Israël ?

- Elle serait la Vérité de son Fils.

Marthe Robin nous parle d'une nouvelle Eglise - d'une nouvelle

fraternité universelle

*

Le Curé d'Ars - ST Jean-Marie Vianney

Catherine de Sienne - docteur

Christine de Stumbele (1267)

Marie-Julie Jahenny, la stigmatisée de la Fraudais (1873)

Catherine Emmerich

Sainte Gemma Galgani

Battista Varani

Faustine de Cracavie

1493


Saint Benoît Les frères Cyrille et Méthode

Sainte Brigitte de Suède, Sainte Bénédicte de la Croix

*

Travailler, obtenir son résultat, transmettre sa vérité et disparaître à tout

jamais - voilà le sens de la vie d'un écrivain athée.

*

Le saint dans son langage a des applications de redondances - il tourne

autour - explique - insiste en réutilisant le terme.

Le prophète a une serpe dans la main, il coupe, passe, simplifie - va à

l'essentiel.

*

" ... Ma vie de sainte douleur, constamment aiguillonnée par le Mal.

Entourée par l'âme maléfique, priant et suppliant le départ de l'engeance

mauvaise. Toujours puissante depuis tant d'années !

1494


Ma sortie hors du corps, ma vision divine, mon onction, la visite du

Paraclet, les paroles prononcées par le Père ! Et quoi en échange ? La

constante présence du mal à mes côtés. Les indécrottables !

L'épreuve ! L'épreuve du mal ! Les aiguillons dans la chair !

Constamment ! O sinistre douleur ! Ô douleur du petit oint qui se

révolte, crie, prie, supplie et nul ne veut entendre ! Tous se taisent ! ..."

*

Le cloisonnement en soi.

Le corps et l'esprit.

Les satisfactions du corps. Le verrouillage du corps. L'oubli de la prison.

La liberté de l'âme. L'âme pour se purifier. Pour se préparer à la mort.

L'âme pour l'Au-delà.

L'apprentissage spirituel. De l'intelligence de l'âme. L'intelligence

innocente, pure, prête à prendre, à recevoir, à partager, à donner

également.

1495


Se préparer à la séparation. Se nourrir de tous les sucs spirituels,

religieux, divins. Attendre, attendre la mort. Puis la sortie. La montée.

L'élévation. Dieu, enfin !

Le cloisonnement pour accepter la vérité du corps. Non pas se haïr, le

détester ou le refuser. Mais le vivre modestement, simplement. Satisfaire

discrètement ses désirs.

Trop punir le corps, c'est exciter un Démon dans sa cage. Nourrir le lion

pour apaiser sa violence.

À la limite, il serait mieux qu'une religieuse eût des relations sexuelles

avec une religieuse, plutôt que d'avoir des relations sexuelles avec un

homme. Car elle est au Christ. Les caresses avec une autre femme

seraient plus supportables.

L'isolement, le dépouillement, le vide en soi. Puis la prière, la Bible, les

Saints, les Docteurs, l'Eglise. Toute nourriture spirituelle prépare l'âme à

l'Au-delà.

De l'abondance des richesses spirituelles.

Il n'est qu'une seule chose à faire, c'est se purifier - se préparer à la

vision divine et atteindre sa sainteté.

1496


Le problème est de savoir à quel degré d'élévation Dieu jugera l'âme

remise. Sera-ce suffisant ? Le travail de purification accompli sur terre

sera-t-il considéré satisfaisant ?

Sainteté

*

Fait-il exiger de soi une sorte de sacrifice expiatoire pour accéder à un

nouvel être ?

L'Ancien Testament reconnaît l'homme avec ses forces et ses faiblesses,

mais accorde à Dieu essentiellement par le biais de la grâce la

bénédiction de l'Elu.

Il faut se préparer aux degrés les plus élevés de la spiritualité. Mais estce

par son travail que l'on peut espérer y parvenir ? Ou n'est-ce pas par

l'action de la grâce divine que l'âme désignée parvient à s'élever ?

Le fondement de l'élévation est toutefois la qualité reconnue de l'âme,

n'est-ce pas ?

Devons-nous passer par la douleur ou par l'intelligence supérieure pour

comprendre ce qu'est l'expiation du péché ? La recherche de l'état de

1497


pureté et de sagesse engendre cette compréhension mais évince la

réplique de la Passion, c'est-à-dire la soumission à la souffrance.

Marthe Robin :

*

Apparition de la Vierge le 20 mai 1921

puis trois fois, apparitions de Sainte Thérèse de Lisieux le 3 octobre

1926.

Le premier octobre 1927, nouvelle vision de Sainte Thérèse.

*

En vérité, il suffirait que Jésus apparût aux Autorités juives compétentes

pour crédibiliser son messianisme ; ou encore que sa mère se manifestât

dans quelques visions auprès de religieux purs et durs pour que le culte

de son fils devint une réalité.

Les apparitions sont multiples et planétaires, mais en Israël il n'en est

point.

1498


Je relisais un passage extrait d'une biographie de Marthe Robin. Elle

reçoit du Fils une nouvelle conception évolutive de son Eglise. A aucun

moment il n'est question de messianisme en Israël. Pourquoi ? (Voir

Journal 2001, Ier août)

*

Platon ---) Plotin ---) Denys l'Aéropagiste ---) Damascius ---) St Jean de

la Croix

Jacob Boehme, Nicolas de Cues

*

Notre Dame de Coromoto ---) 1652 apparaît au cacique indien.

Conversion des Indiens au Christianisme. Venezuela

Au Mexique, également.

Juan Diego, le voyant de Guadalupe.

1499


*

Docteurs. Saint Ambroise Saint Augustin Saint Jérôme Grégoire

1er

Saint Jean Chrysostome Saint Grégoire de Nazianze

Saint Thomas d'Aquin

Sainte Thérèse d'Avila

Sainte Catherine Sainte Thérèse

Pierre Damien, docteur de l'Eglise (1007 - 1072)

Pierre Canisius (1521 - 1597)

Saint François de Sales

*

Sainte Gertrude la Grande : plusieurs fois voit le Christ - l'une des plus

grandes mystiques qu'ait connue l'Eglise catholique.

Son œuvre : Exercices, Le Héraut de l'amour divin.

1500


Edith Stein ---)

*

Un Christ est un surhomme, un saint est un autre homme.

Le Pape Jean-Paul II n'est pas un homme. Il est la représentation sur

terre d'une vérité céleste religieuse. C'est un intercédant - une sorte

d'intermédiaire. Mais il a perdu ses fonctions humaines.

*

Crise de vocations.

Cent ordinations cette année.

L'on fait venir des prêtres de l'étranger - Espagne, Italie, Afrique etc...

L'Eglise, incapable de comprendre l'évolution sexuelle, les

manipulations génétiques, l'utilité du préservatif, l'avortement, la mort

assistée par la Médecine, l'homosexualité.

1501


*

Que l'âme humaine est petite !

Si tu prenais conscience de tes péchés, tu accuserais Dieu de t'avoir

conçu avec ta basse nature.

Quels moyens as-tu pour te purifier ?

Premier degré : être blâmé en faisant le mal.

Second degré : être blâmé en faisant le bien, et c'est acte de sainteté

quand le diable persécute l'âme innocente !

Troisième degré : revivre la Passion du Christ en état de sainteté.

*

Hypothèse d'un candide.

Si le ciel existe - s'il est composé de millions et de millions d'âmes - il

doit bien émettre des ondes quelconques, des vibrations.

1502


Le paradoxe - les médiums, les voyants, les croyants - certaines

personnes ayant subi l'épreuve du deuil - prétendent recevoir des

informations de l'Au-delà.

Si cela s'avérait plausible - le cerveau pourrait donc recevoir des

émissions qu'un appareillage scientifique ne pourrait déceler. En quoi et

pourquoi ? Faut-il rechercher également dans cet axe ?

Il s'agirait ici de rayonnements ou d'ondes quelconques - d'une autre

"Matière". Il doit y avoir des champs porteurs d'énergie quantifiables et

percevables avec un outillage autre.

*

Pensée. L'existence terrestre est de faible durée. Hâtons-nous d'agir !

Préparons-nous à la Mort. La vraie - belle - je l'espère - là-haut, là-bas -

demain !

Il faut se préparer à changer de nature et espérer essentiellement que

Dieu nous dotera d'une nature meilleure.

Si Dieu ne pardonnait pas, son paradis resterait vide.

arabe

Proverbe

1503


Ne jette pas de pierre dans la source où tu t'es désaltéré. Le Talmud

De se bien préparer à la mort. Mais non de l'anticiper. Avec crainte et

ravissement.

O

*

À peine te reste-t-il une lumière confuse de l'auteur ! Mais cela te

semble suffisant, n'est-ce pas ?

À se demander si la capacité intellectuelle que nous possédons sera

suffisante pour accéder éternellement au royaume de Dieu. Ne faudra-til

pas y ajouter un principe de formation évolutive, là-haut ?

*

Que puis-je espérer comprendre ?

Oui, Dieu. Mais l'homme est peu. Donc se préparer à la mort pour

changer de nature. Pour mieux comprendre, voir " Au-delà ".

L'homme est petit parmi les hommes. Qu'est-il face à Dieu ?

1504


Il n'est point de grandeur.

*

Avec quelle théorie physique parviendrait-on à expliquer l'existence de

l'Autre Monde ? Quelle théorie mathématique en serait la représentation

planifiée ?

Débat Physique/ Mathématique.

Pourquoi Dieu a-t-il choisi l'application à la spéculation intellectuelle ?

La Physique serait-elle devant la Mathématique ?

*

1505


Journal 2002

---) Q I de Dieu ?

---) Certainement des milliards de points

L'homme va de 0 à 240

mot milliard ?

Il faut certainement compter en milliard. Que met-on devant le

Est-ce l'outil pour toiser ?

*

Intelligence : savoir que l'on ne peut comprendre.

Voilà la mèche de la connaissance. Tout savoir humain de

pénétration sera voué à des limites.

Le chien comprend quelques informations prononcées par

l'homme, puis comprend que jamais son intelligence ne lui permettra

d'accéder aux plans d'une ville ou d'une centrale nucléaire. Tel est

l'homme face à Dieu.

1506


Formalisme et formalisation.

*

Dieu : Tends vers moi, il n'y a que cela et fais-moi confiance.

Ne passe pas par le chemin des hommes.

Entéléchie : première pensée parfaite : La Thora de Moïse.

*

La Philosophie ne serait qu'un sous-produit de la Pensée et la

Pensée tendrait vers la Spiritualité.

Le Philosophe est celui qui cherche et n'a pas trouvé.

L'homme de religion applique un principe spirituel, croit en un

Dieu unique, certifie la vie après la mort. Sa Philosophie est faite chair.

*

et jeté au feu.

Tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits va être coupé

Evangile selon Luc 3,9

1507


*

Sexe et spiritualité.

Les deux sont-ils compatibles ? Comment peut-on adorer Dieu

et la chair de la femme ? L'élévation vers l'un est-elle possible avec

l'application physique quotidienne ?

Le tantra

*

Codex I

L'Evangile selon Philippe

Lettre de Pierre à Philippe

Témoignage de la vérité

L'interprétation de la connaissance

Nag Hammadi

*

De l'abstraction : du second au troisième degré.

La Cabale : le sens mystérieux des Ecritures.

Le sens caché du Coran.

L'essence de l'essence.

1508


Passer de la loupe (1) au microscope (2). Abandonner le

microscope pour comprendre le matériel basique de la construction de la

matière - Physique élémentaire (3).

Le prophète comprend et se situe en (2). Faut-il aller en (3) ?

La Théorie des Cordes - l'unification des forces de la nature.

*

L'immense solitude de Dieu avant de créer l'homme...

Univers, je te vois ! Est-ce là le sens de l'Univers ? Je ne suis pas plus

malin qu'une fourmi sur un clavier d'ordinateur.

Raël est un faux prophète. Il tient cela de sa propre autorité. Dieu ne

ressemble pas à une tête de martien UFO !

Représentations du Christ

L'on voit essentiellement le Fils crucifié - mais il était guide et

instructeur. L'on pourrait le montrer marchant - indiquant la voie à

suivre - ou assis, enseignant le contenu de son Père.

Que faut-il posséder ?

1509


Est-ce de l’élection ou de l’intelligence ?

L’élection serait supérieure à l’intelligence. Elle intégrerait le choix de

Dieu.

Les hommes premiers seraient les prophètes, et parmi ceux-ci trois guides

fondamentaux s’en dégageraient : Moïse, Jésus-Christ et Muhammad.-

Les fondateurs des spiritualités majeures monothéistes.

L’élection serait devant l’intelligence mais il faudrait y reconnaître la part

de Dieu.

David, Salomon, Jésus-Christ etc.

Mysticisme

Je me pose la question de savoir si l’intelligence ne serait pas plus

intéressante à posséder que la souffrance. La cruauté corporelle ne mène

à rien quand l’intelligence permet d’accéder à l’élévation supérieure.

Souffrir par le Diable c’est donner la chair des purifiés à des êtres

immondes - c’est annihiler la capacité cérébrale et la réduire à un état de

béatitude de douleurs.

En vérité, ne sont-ce pas des simagrées que toutes ces montagnes de

1510


péchés, d’expiations, de saints torturés, de diables actifs ? Faut-il rentrer

dans ce système ? Ne peut-on concevoir autrement ?

*

Au commencement, la Vierge est vierge. Elle enfante Jésus par la

semence divine. Puis Jésus a des frères et des sœurs, et Marie connaît le

spasme. Son culte au Ciel lui octroie sa dimension première - celle de

Vierge - et la voilà aujourd’hui Reine du Ciel.

Ce qui signifie également que des principes évolutifs sont éminemment

possibles et qu’ils engendrent des situations nouvelles.

*

Krisna, le Bienheureux Seigneur, en tant qu’Absolu origine de toutes

choses, semble très éloigné de notre représentation divine.

*

Jean Guitton - un philosophe exalté.

1511


*

Simone Weil est étrangement faite. C’est du Vrai/Faux. Elle semble

raisonner tout à côté et obtient du bizarre. Pourtant cette « sensibilité »

autre ne fonctionne pas. Elle reste au seuil de l’Eglise sans pénétrer dans

la Maison.

Entrez dans la Maison !

*

Faire défiler le film de sa vie au Ciel - Le panorama -

Le rappel immédiat - le retour avec justification du passé - cette

compression temporelle est-elle suffisante pour permettre de justifier le

comportement éternel ?

Le jugement sur ce passé autorise-t-il toutefois la détermination de

l’éternel futur de l’individu ?

C’est prétendre en une fixation de la nature de l’âme, en un blocage

cérébral, en une incapacité de progrès.

*

Mère, mets en moi cet amour qui brûlait en ton cœur pour ton Fils. Moi

1512


qui suis si faible, j'admire le mystère de ton Immaculée Conception. Je

le désire ardemment : purifie mon cœur pour qu'il puisse mieux aimer

Dieu ; purifie mon esprit pour qu'il puisse s'élever à lui et le contempler,

l'adorer et le servir en esprit et en vérité ; purifie mon corps pour qu'il

devienne un tabernacle moins indigne de le recevoir, lorsqu'il vient à

moi dans l'Eucharistie !. (Padre Pio)

*

Le réconfort de la science.

Puisque la souffrance n’est d’aucune importance, redescendez et faitesvous

torturer - cela ne compte pas !

L’humble capucin - Padre Pio -

Padre Pio à Jean-Paul II :

« Un jour tes vêtements seront tachés de ton sang. » 1948

« Je salue en vous le grand pape de Marie. »

Liste

Saint François d’Assise - stigmatisé.

Assise, Lorette, Padoue, Montaigu, Echtermach

1513


Canterbury de Chaucer

Purgatoire de saint Patrick

Einsiedeln, Mariastein ---) Suisse

Mariazell

La Vierge de Kazan, Sainte Anne de Beaupré au Québec

Sainte Rose à Lima

Chiquinquira Colombie

L’Oropa prémontais

L’insigne Gargano dans les Pouilles

Le Maria Waldrast

Le Prjibram

Le Ziteil des Grisons

Le mont sainte Odile en Alsace

Notre-Dame de Vassivière

Le Laus ou La Salette

Amator ou Zachée Rocamadour - les corps des familiers du Dieu-homme

Sainte Anne et Joachim

*

Le théologien analytique scrute l’Ancien et le Nouveau Testament - mais

il n’a aucune vision du Saint-Esprit et ne peut objectivement en parler.

Ses déductions sont pointues et fines, mais c’est une connaissance de

1514


papier sans réelle expérience. Les Saints ont des visions, voient, peuvent

certifier, - ils préfèrent se taire refusant de dévoiler ceux qui les ont

béatifiés.

*

Totalement impossible de savoir ce qui se passe au Ciel. Il faut y être

monté et y être resté pour en parler. Qu’en est-il de cette immense

civilisation ? L’homme est aveugle, sourd et emmuré.

Le Saint-Esprit scrute les profondeurs de Dieu - je l’appelle La Science

de Dieu.

Le Paraclet - Le Saint-Esprit

Anne (26 juillet) (26 juillet), mère de la Vierge, épouse de saint

Joachim. Quoique n'étant pas en âge d'avoir un enfant, elle fut avertie

par un ange qu'elle en aurait un, qui fut Marie. Patronne des menuisiers,

des dentellières, des femmes enceintes, des mères de famille et des

veuves. Non citée par les évangiles, si ce n'est par l'évangile apocryphe

de Jacques, son culte ne s'établit en Occident qu'au XIVe siècle. Elle est

représentée avec sa fille Marie dans les bras, ou en train de lui apprendre

à lire. Des reliques sont conservées dans l'abbaye cistercienne

1515


d'Ourscamp (Oise), fondée par saint Bernard en 1129, et à Apt

(Vaucluse), où un reliquaire contient un voile provenant du butin de la

bataille d'Ascalon, en Palestine, en 1097. Patronne des femmes en

couche, des mères de famille, des veuves, des fripiers, des lingères, des

dentellières, des ménagères, des tourneurs, des ébénistes, des valets

d'écurie, des menuisiers, des fabricants de balais. Elle est invoquée

contre la pauvreté et pour les accouchements.

Patronne de la Bretagne depuis 1914, car selon une légende, elle serait

une bretonne transportée par les anges en Palestine. Pardons et

pèlerinages à Sainte-Anne-la-Palud et à Sainte-Anne d'Auray. Elle

apparut en 1624 à Yves Nicolazic, paysan d'Auray, et lui demanda de

faire construire une chapelle au champ de Bocenno, où elle avait

autrefois été honorée. L'année d'après, elle lui fit découvrir une ancienne

statue. Un sanctuaire fut construit par Rosmadec, évêque de Vannes,

remplacé par une basilique construite de 1865 à 1877.

Patronne du Canada. Nom issu de l'hébreu "Hannah" (grâce). Dictons :

"Mais pluie à Sainte-Anne, Pour le paysan c'est la manne", "Pour la

Sainte-Anne, s'il pleut, Trente jours seront pluvieux". Fête le 26 juillet,

avec saint Joachim.

1516


Généralités historiques

Sainte Anne d’Auray : l’histoire

Un Jour de l'année 1625, un conseiller au Parlement de Bretagne mène

une enquête en son manoir de Saint Jean Brévelay. Il interroge un

paysan nommé Nicolazic. Notre magistrat a l'expérience des instructions

civiles par auditions de témoins, et il procède avec prudence. Mais le cas

n'est pas ordinaire. C'est l'Evêque de Vannes, son beau-frère, qui lui a

demandé de l'aider de sa sagesse : Nicolazic a vu une pluie d'étoiles

tomber sur son champ du Bocenno et sainte Anne lui est apparue pour

lui faire retrouver une statue millénaire, et construire une chapelle.

L'évêque et le conseiller au Parlement sont finalement convaincus de la

véracité du récit de Nicolazic. Il est d'ailleurs confirmé par des témoins

dans ses parties essentielles, et la statue annoncée a été retrouvée. Tous

les éléments de l'enquête préalable que l'évêque avait fait effectuer

concordent avec les déclarations du voyant. Alors, estimant les faits

établis, Mgr de Rosmadec ordonne une seconde enquête sur les aspects

théologiques et spirituels des apparitions de sainte Anne, et sur la

personnalité de Nicolazic. Cette seconde enquête, confiée aux Pères

Capucins, est également favorable, et l'évêque autorise pour le 26 juillet

1625, la première messe du pèlerinage. Une foule immense, évaluée à

100.00 personnes, y participe.

1517


Depuis lors, les foules n'ont jamais cessé de venir à Sainte Anne

d'Auray. Avant la visite du Pape en 1996, on estimait le nombre des

pèlerins à 800. 000 par an. Et il est rare encore aujourd'hui que dans une

famille bretonne quelqu'un n'ait pas fait le pèlerinage. Pour le pèlerinage

de Jean Paul II, 150.000 personnes étaient là. Ces apparitions et ces faits

reconnus par l'Église, n'étaient pas destinés aux seuls pèlerins bretons.

Le message confié à Nicolazic s'adresse à tous. C'est pourquoi Jean-Paul

II a considéré Sainte-Anne d'Auray comme un lieu important à visiter.

Mais avant de tenter de saisir la signification de ces apparitions,

reprenons-en l'histoire.

En ce début du XVIIe siècle, Nicolazic est un paysan du “ Broérec ” - le

Vannetais - qui ne parle que le breton et ne sait ni lire ni écrire. C'est

cependant un agriculteur capable, aisé, de bon conseil. Mais c'est aussi

un homme de vie spirituelle simple et profonde. Priant, aidant les autres,

charitable. Enfin comme le diront ses historiens Buléon et Le Garrec un

saint laïc. Il faut noter que Nicolazic et sa femme - ils n'ont pas d'enfants

encore - habitaient le village de Ker Anna, “ village d'Anne ” en breton,

et leur champ du Bocenno selon une ancienne tradition aurait autrefois

contenu une chapelle dédiée à sainte Anne. On avait des difficultés à

travailler ce champ où les bœufs ne pouvaient entrer avec la charrue. Le

père de Nicolazic en avait, quinze ans plus tôt, retiré certaines pierres de

granit taillées pour construire une grange. Au commencement d'août

1518


1623 donc, au soir d'une journée de travail, et alors qu'il pensa

spécialement à sainte Anne "sa bonne patronne", une lumière très vive

éclaira la chambre de Nicolazic et une main apparut tenant dans la nuit

un flambeau de cire.

A plusieurs reprises, Nicolazic dans la suite, se verra reconduit la nuit,

au long des chemins creux, par un flambeau qui le précède. Un soir avec

son beau-frère, ils verront une Dame blanche avec un cierge à la main au

fameux champ du Bocenno. Une autre fois, c’est une pluie d'étoiles qui

tombe dans le champ. Mais tous ces événements se déroulent

paisiblement, lentement. Et Nicolazic qui s'interroge ne change rien à sa

vie, sinon prier encore plus. Le 25 juillet 1624, veille de la sainte Anne,

la Dame apparaît à nouveau le soir sur le chemin, lui dit des paroles pour

le rassurer et le conduit chez lui, un flambeau à la main. Nicolazic

cependant ne peut rester avec les siens.

S'interrogeant sur ces événements, il s'en va prier dans sa grange. C'est

alors qu'il entend sur le chemin “le bruit d'une grande multitude en

marche ”. Mais il n'y a personne sur le chemin ! Puis dans la clarté, la

Dame mystérieuse apparaît et voici qu'elle lui parle : “ Yves Nicolazic,

ne craignez pas. Je suis Anne, mère de Marie. Dites à votre recteur que

dans la pièce de terre appelée le Bocenno, il y a eu autrefois, même

avant qu'il n'y eut aucun village, une chapelle dédiée en mon nom. “

1519


C'était la première de tout le pays. Il y a 924 ans et 6 mois qu'elle est

ruinée. Je désire qu'elle soit rebâtie au plus tôt et que vous en preniez

soin parce que Dieu veut que j'y sois honorée. ”

Nicolazic, disent les historiens, s'endormit tranquille : le mystère

s'éclairait et les choses prenaient leur juste place, au ciel comme sur la

terre. Pourtant il allait falloir encore un an avant la première messe de

sainte Anne au Bocenno. Les prêtres à l'époque n'étaient pas plus

prompts qu'aujourd'hui à croire aux apparitions. Et, n'était-ce pas le plan

de Dieu d'augmenter le dossier de faits concrets pour donner à la

chapelle de sainte Anne le caractère le plus authentique en même temps

que merveilleux ? Le recteur réprimandait donc sévèrement le bon Yves

Nicolazic. Mais deux chrétiens laïcs l'encouragèrent, M.M. de Kermedio

et de Kerloguen : ce dernier, propriétaire foncier du champ du Bocenno

promet de le donner pour la chapelle, et il lui conseille de prendre des

témoins des faits merveilleux.

Quand dans la nuit du 7 au 8 mars 1625 sainte Anne apparaît une

nouvelle fois, elle recommande à Yves de prendre ses voisins avec lui : “

Menez-les avec vous au lieu où ce flambeau vous conduira, vous

trouverez l'image (la statue) qui vous mettra à couvert du monde, lequel

connaîtra enfin la vérité de ce que je vous ai promis ”. Quelques

moments plus tard, les paysans déterraient au pied du flambeau une

1520


vieille statue de bois rongée, avec cependant encore des traces de blanc

et d'azur. Trois jours plus tard, les pèlerins commençaient à arriver en

foule pour prier sainte Anne devant la statue.

C'était la réalisation de cette prophétie à Nicolazic de la multitude en

marche. Multitude qui ne s'est pas arrêtée jusqu'à nos jours. Malgré les

réserves du curé- qui finira par faire amende honorable - l'enquête se

déroule comme nous l'avons indiqué au début, et la première messe

officielle sera célébrée, par décision de l'évêque de Vannes, le 26 juillet

1625.

Le paysan bâtisseur A partir de ce jour, Yves Nicolazic devient

bâtisseur. Il dirige les travaux, conduit les charrois volontaires de pierre

ou d'ardoise, les abattages de bois, paie les entrepreneurs, et tout cela

avec sagesse et probité, lui qui ne sait ni lire, ni écrire, ni parler autre

chose que le breton. La chapelle construite, il s'efface, quitte le village

de Keranna pour laisser toute la place à sainte Anne et aux pèlerins

innombrables.

Jean Loguevel

*

1521


Un saint poète, sera-ce suffisant ?

*

Je vois mais n'ai pas, et désire ardemment sans jamais obtenir.

Bouddha Confucius Mahomet Moïse Jésus-Christ Krisna

QI < Talent < Génie < Choix de Dieu

*

Une image m'est apparue durant ma période de pré-sommeil

Je suis dans une salle d'un château moyenâgeux. Je pense au Château de

Foix - à la pièce principale. Je regarde au-dessus de moi, sur ma gauche

et je vois Sainte Thérèse d'Avila tenant une pelote de laine grosse

comme un ballon de volley. Elle lâche la pelote que je saisis, mais elle

conserve un morceau du fil de laine qu'elle commence doucement à

rembobiner. Je tiens la pelote avec mes deux mains de chaque côté et je

ne compresse pas trop la pelote de crainte de casser le fil. Petit à petit,

ma pelote se déconstitue tandis que la sienne se reforme. À la fin, je

lâche le fil restant, elle finit la pelote, me sourit et disparaît. Fin de

1522


l'image.

Comment s'est constituée cette image ?

Château de Foix ---) Château de foi

Ballon de volley ---) coupe du monde de football

Sainte Thérèse d'Avila ---) Le château de l'âme

Le montage du petit scénario n'est toutefois pas explicable. C'est peut-être

uniquement un travail de l'inconscient. Ou de mystique zélé...

Accepter de voir le Christ dans son propre frère, c'est difficile - car dans

son propre frère l'on voit ses défauts.

-Veux-tu être riche ?

- Riche de quoi ? De sainteté, de pureté, d'intelligence ?

Souvent je me dis : mais où sont-ils ? - Jérémie, Salomon, David, Moïse.

Toutes ces figures exceptionnelles de l'Ancien Testament semblent avoir

disparu avec la Venue du Fils.

Seuls la Vierge et le Fils se manifestent aux humains. Les Grandes

Représentations d'autrefois les ignorent. Ils semblent appartenir à

d'autres Cieux, plus loin... là-bas, ailleurs...

Un ouvrage avait paru consacré aux nouveaux prophètes. Il est vrai que

1523


cette considération était en ces temps inactuelle.

Ramakrishna

Vivekamanda

Tantrisme Religion japonaise/ Chinoise Spiritualités

L'intelligence humaine est totalement inadaptée aux grandeurs divines.

Si les Exigences divines avaient été : comprenez-moi jusqu'au fin fond

de l'Univers, nul ne pouvait être sanctifié. Mais sa suffisance a été de

proposer le mot Amour.

Apprends, enseigne, instruis, transmets.

Le Christ souffrant, le Christ enseignant.

Adomiram, architecte de Salomon

*

Le christianisme condamne la chair, condamne-t-il le fer ?

- CAD l'armement ?

La folle escalade des armements.

Cette course ? Ses quantités aberrantes ? Ses coûts prohibitifs !

1524


L'homme regarde la fourmi. Dieu s'abaisse-t-il à regarder l'homme ?

La spéculation théologique est toujours une audace de raisonnement

quand la révélation religieuse est une certitude de vérité - mais cette

vérité est le plus souvent unitaire - c'est-à-dire accessible à un seul

individu. Il s'agit ici du choix ou de l'élection d'un personnage par une

Autorité supérieure qui s'apparente à la famille divine.

*

L'élévation spirituelle.

Comment puis-je penser ? Mes pauvres limites. Votre Au-delà.

Le vrai Christ n'est pas celui qui s'inquiète de l'holocauste - mais celui qui

le comprend et approuve le Père.

Jésus s'inquiète des non-juifs. La Vierge également.

*

Les Epîtres de Paul, le cinquième évangile ?

Caresse et prière

Marina

Aimer Dieu avec douceur

1525


Etre sans être ~ être au Ciel et ne pas être considéré chez l'homme.

Le tiers inclus

Parvenir à comprendre les prémices de la logique divine - la gestion de

ses contradictions.

A quoi peut bien servir l'Univers ? Seulement à glorifier la grandeur

divine ? Comment fonctionne l'Univers - Mécanisme universel.

L'Election - serait fondée sur des qualités futures que déploiera

l'intéressé. Donc l'élection ne serait pas un choix arbitraire décidé de

manière injustifiée mais découlerait d'une anticipation de connaissances

futures vraies et certifiées. Il s'agirait ici de variabilités temporelles peu

perceptibles par l'être humain.

Psaume 128

2 Le labeur de tes mains,

Tu t’en nourriras. Heureux seras-tu, et tout

Ira bien pour toi, 3 ta femme sera une vigne

Féconde, à l’intérieur de ta maison, tes fils

Des plants d’oliviers, autour de ta table.

Le nouveau prophète est celui qui ajoute sur la pensée d'autrefois - il ne

1526


fait pas de paraphrase. Il ne répète pas ou n'interprète pas autrement ce

qui est déjà proposé - non - il fait avancer.

Le Ciel possède 100, la Terre possède 5. Le vrai prophète offre le 1

supplémentaire, et l'on passe de 5 à 6, et c'est déjà grande avancée !

Le livre de Mormon Joseph Smith

Est-il possible de retrouver l'ouvrage consacré aux nouveaux prophètes ?

Deux saints se croisent : - Donne-moi ta foi et reçois la mienne.

La part que vous sollicitiez vous est déjà acquise.

Que peut espérer l'Etre ? Non pas ici-bas mais là-bas ou là-haut ?

Etre au-delà.

Desclée ---) Petite vie

Benoît Agnès de Langeac Lacordaire Saint Paul Père Damien Père

Coudrin

Saint Norbert Saint Rémi Charles de Foucault Saint François d'Assise

Jean-Baptiste de la Salle Guillaume-Joseph Chaminade Sainte Claire

Madeleine Delbrel Jean-Baptiste Muand, fondateur de la Pierre-Qui-

1527


Vire

Jeanne de France Jean-Marie Vianney Saint Dominique Thérèse de

Lisieux

Saint Patrick Bernadette Catherine Laboure Grignion de Monfort

Jean-Baptiste Marie-Louise Trichet Saint Pierre Léon Dehon

Anne de Xainctonge Ignace de Loyola Sainte Colette Marie de la

Passion

Saint Jérôme Vincent de Paul Cardinal Bérulle Tertullien Thomas

d'Acquint

Pierre-Julien Eymard Jeanne d’Arc Marthe Robin Jean-Jacques Olier

Jeanne de Chantal Saint Martin Don Bosco Saint Augustin

Elisabeth de la Trinité François de Sales Jean de la Croix Thérèse

d'Avila

Antoine de Padoue Catherine de Sienne Père Anizan Sainte Foy

*

Pourquoi le Christ n’a-t-il pas voulu planter son germe en Israël ?

L’homme pose des questions mais ne peut y répondre - telle est sa

sagesse.

Méthodistes Baptistes Presbytériens Moroni Olivier Cowdery

1528


Adventistes

Messie.

: église évangélique attendant une nouvelle venue du

Messie juif postchrétien : Bar Kokhba

S'inquiéter du messianisme juif - Le retour en Judée, la reconstruction du

Temple.

Pascal - une sorte de David, un être élu de l'intelligence.

Spécialités

Saint Augustin ---) saint para bibliste

Sain Paul ---) Apôtre

Jérémie, Isaïe, Ezéquiel ---) Prophète

TGP : Très grand prophète ---) Muhammad

Moïse ---) Le grand guide

Jésus-Christ ---) Parole vivante du Père

*

Je suis profondément par ma nature humaine. Je ne suis que cela et rien

de plus. L'immensité du Père.

Dix mille fourmis ne pourraient soulever que le poids d'une perdrix

morte.

1529


Que pourront nos cerveaux reliés les uns aux autres ?

Ne te lamente pas sur ton sort mais demande à Dieu d'ajouter sur toi - de

t'ouvrir, de t'instruire - de te faire progresser.

Grand filet du diable, où beaucoup se laissaient piéger par les charmes

d'une suave éloquence. Les Confessions Saint Augustin Livre V,m,a

*

Abraham Le Bouddha Jésus Laozi (Taoïsme) Mahomet

Manès Nanak (Sikhs)

Jésus est probablement mort le 7 avril de l'an 30

Alexandre Jannée (103-76 av JC), le premier à prendre le titre de roi des

juifs, grand prêtre asmoéen.

*

On a dit oui au canon juif. Sur quelles recensions de l'Ancien

Testament s'est-on appuyé pour valider le choix ?

Je regardais une émission consacrée à Qumrân - les grottes se sont

1530


affaissées - 11 ont été découvertes - il pourrait en rester 20 encore à

déblayer.

De toutes ces polémiques concernant les vérités sur le Fils, je n'en ai

que faire. Moi, je m'en réfère à la Bible. Sera ce qui sera.

Dans la liturgie catholique, l'homme conscient de sa petitesse et de son

misérabilisme supplie Dieu de le juger avec sa miséricorde et non pas

avec son mérite - car de mérite, il n'en est point.

La taille de l'homme est ridicule.

C'est par la femme que le péché a commencé.

L'homme est un monstre pour l'homme.

1531


Journal 2003

La Bible - Dieu nous dit :

Ce vrai est suffisant - suffisez-vous de cela - tout en sachant fort

bien que ce vrai est faussement historique.

Son contenu permet d'accéder à l'Autre monde.

*

Antiochus IV Epiphane affecta le Temple de Jérusalem au culte des

idoles et défendit aux Juifs l'observation de la Loi.

*

Luxe, calme et volupté ---) Bien-être matériel

Sagesse, sérénité, contemplation ---) Bien-être spirituel

*

Marguerite-Marie Alacoque (1647- 1690)

1532


En 1673, elle eut ses premières apparitions - le Christ l'instruisait

sur sa Passion etc.

Instituer une fête en l'honneur du Sacré-cœur.

Fragments

un faux.

Il faudra signaler dans le Journal que le saint Suaire est évidemment

Atteindre des stades nouveaux d'élévation. Se dégager de son

enveloppe terrestre.

Santé et sainteté.

Un cœur saint dans un corps sain.

Tout ce que nous devons apprendre des âmes saintes !

Le mal est imbécile. C'est perdre son temps dans la douleur et les

atermoiements. Il faut élever son âme autrement.

Je vois tout un travail de purification à accomplir. Nous devons

1533


rejeter la base terrestre. La mémoire y accumule une charge inutile. Il

faut se construire ou élaborer pour un ailleurs, un autrement. Car ici ce

n'est rien.

plénitude "

" Dieu ne peut désirer car désirer c'est manquer. Or Dieu est

La philosophie doit tendre vers la religion, car la religion future est

le nouveau principe de vie ~ mais cela est affaire d'au-delà. Et l'homme

doit espérer et attendre.

De se former pour se préparer à la mort. Quelle fonction ? Que fautil

savoir ? De quelle manière faut-il se purifier ?

Règle de saint Benoît Ecrits des Saints Pères Lectio divin

Il y a les Dieux

*

Il y a le Christ ---) Homme-Dieu

Il y a les grands prophètes ---) Moïse, Muhammad, Bouddha

1534


Il y a les apôtres Paul, Jean, Pierre

Il y a le cerveau d'Einstein, de Napoléon, de Pascal

Les intelligences d'applications - Hugo, Picasso, Mozart

Les constructions d'ensemble - de Vinci, Goethe

Il y aura toutes les intelligences du Ciel, mais pour cela il faudra

attendre d'y être pour apprécier.

*

Je persiste à croire que la Poésie est une collection d'individualités -

Le travail poétique étant travail de solitaire. Se parachever c'est être dans

une liste de catalogue et pouvoir se spécifier dans une catégorie : bon

poète, singularité littéraire, grand poète, génie etc. C'est faire partie de

l'édifice mais le relationnel est de faible portée.

Le Christ dit : Etre c'est aimer.

Pourquoi sommes-nous dotés d'une si faible intelligence ? Que

pouvons-nous faire pour essayer de progresser ?

1535


Passer de l'allumette à la forêt canadienne d'un coup de baguette

magique !

Lui.

Pascal était en essence de sainteté, Dieu l'a rappelé fort rapidement à

Sagesse de jeunesse : j'ai vécu caché au fond de ma chambre mais le

Mal est venu m'y déloger.

Taoïsme

*

Le Dao, c'est-à-dire le Principe régulateur de l'Univers, et par

extension le système absolu de la perfection en toute chose.

Le Principe ultime a la qualité de Ziran :

" Ainsi qu'il est par lui-même ", donc tel quel, spontané.

Le Dao jiing

Le livre de Huangdi

Huangdi, Laozi --) Laazi (Internet )

*

1536


Visite du Sanctuaire à Espis. Les tables qui balisent les stations sont

ridicules et totalement inadaptées à l'esthétique et à la fonction du lieu. Il

faudrait investir 2 à 300 000 Francs pour proposer des petits autels de

pierre, des lieux de recueillements et un entretien adapté de jardinier. Le

lieu est à l'abandon - ce qui est détestable et injustifié. Car un site où la

Vierge est apparue doit être honoré et entretenu.

*

Ciel.

Essaie de comprendre l'intelligence de Marie car elle est Reine du

*

J'en suis à la correction des Psaumes en première version - phase de

scannérisation après la dactylographie de Marie. Cela avance

doucement, - je m'y attelle toutefois.

*

Éphéméride de l'Univers - Tous les événements qui se sont déroulés

dans l'Univers tel jour, à telle heure, à millionième de seconde !

Evénements principaux ?

1537


*

Aller au-delà de la Bible. - Je pense à Joseph et à la femme de

Pharaon. Peu de versets sont consacrés à cet épisode. En revanche, Les

Ecrits Intertestamentaires proposent une nouvelle version de l'épisode en

question.

Que peuvent représenter les affaires humaines pour Dieu si l'on

songe à l'immensité de l'univers ? De l'insignifiance en vérité.

- Je suis roi ! Je suis prince ! Je suis ministre !

- Qu'est-ce ?

*

Épîtres de Paul

- Ferveur, intelligence et logique de raisonnement. L'avancée

logique dans le discours.

La qualité du matériel animé/agité pour construire de cette sorte.

1538


La descente - l'expédition punitive -

Quel malheur ! Quelle bêtise ! Quelle injustice !

Journal 2004

*

Intentions - intuitions - expériences

Le monde est-il la somme des expériences ?

Le monde est une somme de choses.

*

Prière. Je souffre de ma petitesse. Permets-moi, Seigneur, de changer de

nature. Prends pitié de ma supplique car ceci est la vérité. Je suis peu, je

suis rien. Prends pitié de moi. Permets-moi d'évoluer !

*

Qui prétend savoir ? Qui prétend posséder ? Le "Je" est employé

faussement car la connaissance est ridicule.

La réalité terrestre - un insignifiant. La réalité de l'Au-delà j'appelle cela :

La Civilisation - c'est-à-dire le lieu où d'autres lois, d'autres fondements,

1539


d'autres vérités sont appliqués et sont référentiels. Quant à la fugitive

trace terrestre - cela n'a pas cours - cela est peu, est rien.

Il y a le "Je sais" de la certitude humaine qui est faible chose - il ne

détermine pas un principe fondamental réel - car le véritable avenir est

pour l'Au-delà. Mais nul homme n'en possède une perception claire.

Certains sont dans l'attente nébuleuse de la mort – c’est-à-dire croient

sans voir, et cela semble suffisant pour le Fils.

Ce que je sais par les sens est peu de chose. Ce que l'on saura avec les

nouveaux outils de l'homme éveillera la curiosité. Heureux celui qui sait

la vérité de l'Au-delà, mais celui-là n'est pas redescendu la dire.

L'homme se flatte et dit : je sais. Sa conscience lui intime l'ordre de dire : je

supplie, j'implore, je quémande à Dieu le droit au progrès car ma nature

est infiniment faible, médiocrement ridicule.

*

Le "Je sais" ne sert à rien. Seule l'espérance religieuse peut nous soulager de

l'immense tristesse où notre nature humaine nous a plongés.

1540


*

Élève-moi, prends pitié de ma petitesse. Permets-moi de progresser.

*

La Civilisation n'est pas ici mais Là-Haut. Ceci est une certitude.

Où peut-on trouver la bêtise de se prévaloir d'être quelque chose ou

quelqu'un ? L'immensité de l'Univers rend ridicule la nature humaine.

Seule la grandeur de Dieu est à admirer, à glorifier, à implorer.

*

Quand on considère la taille de l'Univers, l'on ne peut admettre que le Fils

soit cloué sur un gibet de potence. Ceci est trop cruel, trop injuste et

semble inutile.

On a l'impression que Dieu aurait pu s'y prendre autrement. - Cela - cette

façon paraît ou semble aberrante.

Le dimensionnel Père/Fils - créateur de l'Univers et le Fils-Dieu souffrant

pour quelque six milliards d'humains n'est pas respecté.

1541


Le rapport du dimensionnel Père/Fils n'est pas respecté.

Astrophysique/Religion

*

Comment peut-on accepter de vivre la nature que Dieu nous a donnée ?

Tout semble si confiné ! Il faut le supplier de changer de nature et de

pouvoir accéder à un espace meilleur.

Je suis sur terre écrasé par le poids de mon ignorance. Si je viens à mourir,

je suis une tortue sans carapace. Je reste tortue toutefois.

Que peut Dieu pour moi ? Que peut-il me faire espérer ?

Mais n'est-ce pas par la Providence ou L'Election que l'on devient savant ou

sachant ?

*

10/11 avril 2004 Déplacement avec Marie. Déplacement inutile. Village

de...et Notre Dame d'Espis - que j'ai apprécié.

1542


La Vierge est apparue douze fois en ce lieu, qui est à peine honoré par Les

Autorités Ecclésiastiques. Craignent-elles de faire ombrage à Lourdes ?

Ce lieu me plaît. Il est très proche de mon cadre d'habitation. En revanche,

les autels de pacotille sont détestables. J'espère que l'on saura en

proposer d'autres - en pierres épaisses et belles où l'âme pénitente pourra

se recueillir.

500 000 francs 2004 - 75 000 euros seraient suffisants pour offrir quelque

chose de beau et de propre. Mais comment faire ? Le temps saura, je

l'espère, honorer cet endroit remarquable.

*

Quelle honte ! Quelle faiblesse de nature humaine ! Pitié, Seigneur, pitié !

Permets-moi de progresser !

*

Il faut prier Dieu de nous aider à pouvoir car lui seul est capable de

produire cent milliards de galaxies quand nous sommes incapables de

maîtriser 10 000 ouvrages dans une collection. Oui, prions.

1543


*

Faut-il disserter sur l'aberration illogique du Ciel ? Accepter de comprendre

la folie irrationnelle qu'elle gère avec indifférence ?

Tout cela semble effrayant et absurde. L'on se dit : Comment Dieu autoriset-il

de telles monstruosités terrestres ?

La mort - c’est-à-dire l'attente vers un autre monde semble la seule

possibilité pour comprendre de telles injustices. Changeant de royaume,

de nature, de logique, de vérité et d'âme, le bien-être du Ciel - qui je

l'espère me sera accordé - me permettra d'aplanir - de délaisser ces

piètres supplications terrestres et de contempler avec mépris la bassesse

d'ici et là.

N'aurai-je pas du recul - une fois mort, dégagé de mon enveloppe charnelle,

n'aurai-je pas le mépris de ces faibles réalités humaines, - et raisonnant

encore ne penserais-je pas : ceci est peu - demain ils seront ici. Qu'ils

souffrent, peinent ou supplient - ceci est peu de chose car un autre

espace les attend déjà ?

La chair est de la viande, seul l'amour est pris en compte. Qu'importe les

gémissements et les hurlements. L'affaire est de sauver son âme, que l'on

1544


soit faible d'esprit ou intelligence supérieure.

*

Il faut posséder quatre espaces en soi : le poétique, le philosophique, le

spirituel, la mathématique - l'imaginaire, le pensé, l'Au-delà, le rationnel

et combiner l'ensemble selon les différents états de son esprit.

*

Paul serait le fondateur de la nouvelle religion - Le Christianisme -

Il faut pour fonder une nouvelle religion des écrits fondateurs.

Paul est un inspiré - c'est un instrument.

Qu'appelle-t-on penser ?

*

On appelle penser aujourd'hui l'interrogation sur l'existence ou non du Père.

*

Je vois Dieu - je vois l'homme - je vois le vide spatial qui les sépare. Que

Dieu prenne en pitié l'infinie petitesse de l'homme !

1545


Prière à Dieu

*

Je voudrais de la croissance intellectuelle -

Je voudrais progresser - ajouter - penser mieux - penser outre - perdre ma

nature humaine sans souffrir pour concevoir de manière supérieure ;

J'ai envie de pleurer parce que je ne suis Rien.

Ne te satisfais pas de ma pauvreté. Plains-moi ! Permets-moi de progresser !

Merci. Merci.

*

Pascal : 7 000 étoiles - l'astrophysicien : 100 milliards de galaxies. Qu'en

est-il réellement de l'immensité de l'Univers ?

*

Il faut habiter l'homme en tant que penseur, - avec réflexions et doutes -

mais certitudes de l'Au-delà - du vrai futur.

Il faut habiter l'homme en tant que spéculateur, audace évolutive, risque à

penser, savoir aller outre dans l'irréel et l'impossible.

1546


Mais l'intelligence consiste également à agir avec autrui en sélectionnant, en

réfutant, en produisant un concept nouveau

La poésie n'est pas ici une plaisanterie.

*

Le potentiel que l'homme déploie lui permettra d'accéder à quel monde ? À

quelle valeur ? À quel progrès ?

Dieu offre-t-il des possibilités d'évolution ? Que pouvons-nous espérer ?

Y a-t-il jouissance et bien-être avec piètre cerveau là-haut ?

Si nous restons hommes - hommes sans corps c’est-à-dire âmes avec raison

humaine - que pourrons-nous comprendre ?

Quelle sera la miséricorde humaine ?

*

Qu'il me tarde d'accéder à cet autre espace ! Plaise à Dieu de n'en être pas

rejeté !

Ai-je la certitude de ma liberté d'action ? La réponse est non. Un dieu toutpuissant

pourrait à mon insu agir sur les comportements et m'imposer à

1547


agir de telle ou de telle façon.

Mathématiques dérivées

Je suis essentiellement attiré par les Mathématiques mais étant cul-de-jatte

je fais poète par les poètes algébristes.

Il y a également des êtres supérieurs - Le Saint-Esprit et Le Coran qui sont

algébristes - ce sont des êtres purs par excellence.

*

Quelle est la véritable histoire de Jésus-Christ et de sa mère ?

*

Petitesse de l'intelligence humaine. Place ridicule dans l'univers. Immensité

divine. Que puis-je faire pour progresser ? Cela sera-t-il suffisant ? Les

limites de la potentialité humaine ?...

Le temps est-il un facteur dans le progrès de l'homme ?

1548


*

Que puis-je faire ? Que puis-je faire ? Ô impuissance !

L'immensité divine et mon insignifiance.

*

À quoi peut bien servir de souffrir ? Cela est une épreuve inutile - pour

nourrir le diable et ses sbires ?

*

La ziggourat - La tour de Babel

Y a-t-il une fonction mathématique capable de représenter cette forme en

spirale montante et décroissante toutefois ?

(De fortes chances...)

Ne jugez pas - ne lisez pas

*

Vous aussi vous en êtes ! Christ était coupable auprès des hommes et je le

1549


suis auprès des Esprits !

Dieu : l'Univers et plus encore.

Attendons de mourir car toute spéculation semble stupide. Une fois morts,

nous pourrons nous adapter à l'autre monde et nous épouserons ce fait

nouveau.

*

Quel espoir de pouvoir de son vivant crédibiliser son identité poétique ?

Tout est long, bloqué, impossible. Il faut donc oeuvrer pour soi, pour son

avenir peut-être - oui, oeuvrer pour son Au-Delà.

Craindre ! Craindre le temps car tout va très vite. Savoir choisir - rejeter

certaines offres terrestres car il est impossible de tout faire et de tout

maîtriser. Oui, refuser - se limiter à quelques choix.

*

Pour moi, souffrir est perdre mon temps - car je ne puis agir ou j'agis

maladroitement.

La souffrance n'est pas moyen de sublimation - mes hurlements

intempestifs ne sont d'aucune utilité

1550


Historiothèque céleste

Espérons qu'au Ciel, Dieu ait gardé l'historiothèque du temps, et qu'il soit

possible de revoir Ravaillac ou les Grecs, les Egyptiens, les

Magdaléniens ou Lucy !

Que le Christ ou que Sa Passion nous soient à tout jamais accessibles !

Merci Seigneur !

*

L'espoir de la mort pour enfin se libérer de sa triste réalité terrestre. Et quel

futur ? Quel avenir ? Tout n'est-il pas pour Là-Haut, je vous le demande

?!

*

Si Dieu dit : je vous jugerai également avec vos intuitions, quand sera-t-il

de nos fantasmes sexuels ?

*

1551


Congrégations

Les Dominicains Les Ursulines Les Carmélites Opus Dei Les Jésuites

Les Moines Les Bénédictins Les Lazaristes Les Chanoines Les

petites soeurs des pauvres Les Pères du Saint Esprit Les barnabites

Les Béats Les moines trappistes Les Assomptionnistes Compagnie

des Prêtres de Saint-Sulpice Filles de la Charité Pères de la Foi Les

Clarisses Les Franciscaines

Sainte Ursule Les Ursulines Virginia Centurione Bracelli

Marie, reine des Saints.

*

Comment peut penser un astrophysicien croyant ? Comment peut-il situer

sa place dans l'Univers ? Quelle valeur accorde-t-il à Dieu ?

Son degré de conscience - je voudrais une confession intellectuelle, morale,

de lucidité.

Il faut espérer accéder à l'Au-delà - mais il faut que Dieu permette à

l'homme de savoir.

1552


- Soyez heureux de votre bien-être végétatif !

Qu'il Lui plaise de ne pas raisonner de la sorte !

*

Craindre, craindre que le produit intellectuel ne soit pas suffisamment

élaboré - travailler et douter - mais que peut-on espérer avec sa piètre

potentialité ? Il faut croire que Dieu nous ouvrira vers un beau futur,

dégagé de toute médiocrité où le vrai se déploiera.

Dieu nous jugera d'après nos intentions ? Que nos intentions soient bonnes !

Mais pourquoi ma nature est-elle insignifiante?

*

Quelle profondeur ? Quelle hauteur ? Quelle étendue ? De là à là, qui suisje

?

Il faut être Freud, Rimbaud ou Levingstone c’est-à-dire trouver de

nouveaux espaces où l'intelligence humaine peut se déployer. Mais

l'idéal est d'ajouter sur Hobbes car ce nouveau télescope permet de

mieux percevoir l'immensité divine.

1553


Ou encore penser Spiritualités célestes - Prophète, Saint ou Fils CAD

concevoir une plus belle pénétration d'amour épuré.

*

Une conscience aimante - c'est ce qu'Il demande ! - En vérité, le problème

est dans l'obtention d'une intelligence supérieure capable d'intégrer et de

comprendre - de maîtriser une galaxie par exemple.

Y serai-je ? Qui pourra ? Qui peut ?

*

Sagesse de l'homme

L'homme de science pose une question et il y répond. Le monde crie hourra

! Il pose une seconde question et ne peut y répondre. Le souffle de la

mort l'emporte.

*

Quand il me faudra remonter, Dieu m'en voudra-t-il ? M'accusera-t-il de ne

pas avoir accompli certaines actions, d'en avoir développé d'autres de

1554


second ordre ? Cela peut être dit avec amour - : Tu vois, tu aurais

dû...mais cela sera peut-être dit. Et que faire ? Que vaut l'âme humaine ?

*

Les Dieux !

Le Génie L'Art La Culture L'intelligence La Science La

Beauté féminine La Pureté religieuse

Dieu est une Force à craindre constamment

Le travail est l'outil pour accéder à sa purification

La nature de l'homme est misérable. Que Dieu prenne en pitié notre

condition !

*

Religion. Cela veut dire : " Je crois assidûment et je vais m'en laisser conter

" - Qu'en est-il du vrai religieux ?

Pourquoi suis-je encore vivant ?

Science. C'est un degré de civilisation qui détermine le vrai ou la certitude -

ceux-ci se déplacent avec le principe évolutif de l'espèce humaine.

1555


L'objectivité n'est qu'une certitude momentanée.

Le pseudo-vrai est 1, le réel inconnu est 99 999. Nous sommes dans le

pseudo-vrai. C'est affaire d'évolution et de progrès de l'humanité. Allons

vers l'avant toutefois.

*

Regarde cette petite araignée au fond de la baignoire qui ne peut remonter.

Elle glisse, glisse désespérement. Cette araignée, c'est toi. Aime-la !

Respecte-la ! Viens-lui en aide ! Prends un peigne, parle-lui doucement.

Convainc la de se tenir sur les dents du plastic. La voilà qui t'obéit.

Ouvre la fenêtre et libère-la enfin.

Ne te flatte pas d'avoir accompli une bonne action. Demain ce sera toi

l'araignée et espère que Dieu te prenne en pitié pareillement. C'est cela :

épargne de bonnes actions pour ton futur toi l'infiniment petit car tu es

dérisoire et ton existence humaine ridicule.

Demain sur l'immense Océan, naufragé tu supplieras dans cette coquille de

noix et peut-être te souviendras-tu de cette minuscule araignée qui

craignait le pommeau de la douche comme une gigantesque sortie d'eau

1556


effrayante qui allait la submerger.

*

Le non-savoir philosophique est en vérité la croyance en l'existence de

Dieu. Celui qui sait Dieu - qui l'implore et le vénère - ne cherche en vain

quelconque solution biscornue et inaudible. Il va vers le vrai c’est-à-dire

vers Dieu ou son Fils.

La philosophie serait donc une sorte de pré-entrée ou d'entre-salle vers la

vérité divine ou vers le saint sanctuaire.

Sachez penser autrement - débarrassez-vous de toute audace mentale et

tendez vers le Fils - là est l'unique certitude.

*

Je suis constamment effrayé par l'immense intelligence du Père - et je ne

puis que mépriser la petitesse de ma capacité humaine. Je ne suis rien -

je suis une fourmi - un être infiniment médiocre et je le sais.

Mais Dieu ! Seigneur ! Que puis-je ? Permets-moi de me développer !

Prends pitié de ma misère ! Je ne peu en rester à cela. Car jamais avec ce

1557


piètre potentiel, je ne parviendrai à comprendre tes merveilles ni le génie

de ta création.

*

L'orgueil ? Quel orgueil ? Que représente l'homme comparé à Dieu ? Est-il

une fourmi, un grain de sable dans l'Univers ? Un électron ? N'est-il pas

plus petit encore ?

*

Ce saint sanctuaire chiite, quelle beauté ! Quelle splendeur, ce toit recouvert

de feuilles d'or ! Et l'ensemble posséderait parfaitement gardé des trésors

de l'Islam accumulés depuis le VIIe siècle.

Les résistants veulent à présent le protéger jusqu'à la mort. Les Américains

demandent aux milices de rendre le contrôle du lieu saint.

Si Nadjaf était attaqué, c'est l'ensemble de la communauté chiite qui serait

choquée sur le territoire irakien.

*

1558


Moins tu te considères et plus Dieu te donne !

Il ne s'agit pas de se sous-estimer mais de ne tirer aucune gloire, gloriole

etc...De ce que l'on fait - de ne pas s'en réjouir. Ne pas se prendre pour

quelque chose ou quelque personnage important. Rester modeste.

Simple. Mais le penser réellement, de tout son cœur.

Cessez de mépriser mon œuvre dite de second ordre car l'astéroïde

aujourd'hui est étudié avec une attention accrue.

*

Toutes ces contradictions religieuses - toutes ces aberrations scientifiques et

rigoristes peuvent nous faire douter de la réalité biblique du Fils telle

quelle - mais je prétends que nous devons aller outre - que nous n'avons

pas le temps de critiquer ou de contredire car il en est de notre âme - et

cet Etre là - Jésus - semble une opportunité extraordinaire à saisir malgré

les contradictions historiques et les vérités ecclésiastiques.

*

La philosophie est un immense questionnement qui ne peut résoudre aucun

1559


problème.

La Vierge dans un de ses messages disait : " La terre est le marchepied du

Ciel ". Je crois que la philosophie est l'extraordinaire vivier de

l'interrogation mais la religion monothéiste est la solution de la Pensée

philosophique.

Le philosophe se situe sous le religieux ou le théologien - et la réalité

inattaquable est dans la religion monothéiste.

Nous Chrétiens prétendons que le Fils est l'unique solution. Cela sera

certainement plus modulable et de nombreux principes pourront

probablement coexister Là-Haut.

*

Qu'il me tarde de mourir pour enfin être Là-bas, ailleurs débarrassé de

toutes mes carences et scories ! Sans cette chair purulente et détestable,

fille de tous mes maux et insuffisances.

Mais Là-bas, pourrai-je développer un nouveau potentiel cérébral ou

devrai-je me suffire de mes faiblesses terrestres certes dégagées de mon

enveloppe humaine, mais faiblesses toutefois ? Et comment serai-je

1560


considéré ? Innocent ou coupable ?

*

Délaisse la recherche de l'Immortalité terrestre, soucie-toi de ton avenir au

Ciel.

*

J'écris en espérant ma mort - en espérant l'avenir de l'Au-Delà et en

supposant Dieu suffisamment bon pour me pardonner mes faiblesses ou

mes méfaits.

Je désire accéder à cette nouvelle civilisation du Ciel qui me semble

exceptionnelle comparée à la bassesse terrestre.

*

L'homme en attente de Dieu. Car l'homme doit mourir. Doit-il se taire et

disparaître ? Et en finir à tout jamais ?À quoi doit-il penser ? Qui est

l'Espoir ? Qui est l'Avenir ?

Est-ce le trou - le néant - la parenthèse de vie ?

1561


Christ en vérité - cela est simple. Mais quelle civilisation autre - Là-bas ?

Quel principe de vie ? La fausse intelligence possède si peu.

*

Toujours effrayé par l'immensité divine.

Recherche désespérément à me mieux faire pour accéder à quelque

chose de supérieur. Trop faible potentialité terrestre. Atteindre l'Ange, -

cela sera-ce suffisant, en vérité ?

Je veux bien être saint - mais qui serai-je ? Un petit pion sur l'éternel

échiquier du Père ?

Seigneur ! Seigneur ! Je te sais avec ma maximisation humaine - Que doisje

faire ? Accorde-moi le droit de progresser !

Comment faut-il agir ? Nous sommes peu - si peu...

*

Cette connaissance de la sensibilité, est-elle utile ? Débouche-t-elle sur

quelque chose d'exploitable et de concret ? Ne faut-il pas s'interroger sur

1562


l'après-vie - l'après-mort ? Sur la métaphysique, en vérité ? - Car ceci

semble l'essentiel du futur éternel.

Et de la construction de l'Autre monde ? - Nul n'en est pourvu. Nul ne sait

réellement ce qu'il en est. Est-ce plaisir et bonheur, essence de bien-être

? Quel monde ? Quelle civilisation ? - Je parle de Civilisation.

Cet Au-delà prétend posséder dans sa grossièreté la connaissance du futur

terrestre - est-ce une spontanéité enseignée ? Ce perçu permet-il de

constituer un véritable savoir ?

*

Je sais - c'est facile mais j'abandonne toute audace téméraire de tentative

philosophique - je me résigne à croire en Dieu - au Christ. Je n'ai plus

que 10 - 20 ans à vivre et je tends vers le génie de la religion chrétienne.

Ceci est ma foi, - ma logique également. Je prétends en l'existence de

l'Au-delà. Et si cela s'avère vérité, reconnaissez que cette option est utile

à ma raison et indispensable pour mon immortalité...

*

Si la philosophie tendait vers la religion, elle parviendrait - même en

1563


esquisse de pointillés - à tenter de résoudre le problème de l'Au-delà et

de l'Immortalité.

Elle serait capable aidée peut-être de la Mathématique à construire cette

folie inconnue que l'on appelle le Ciel - et pourvue d'audace et de

témérité, elle élaborerait de nouveaux paysages inconnus à l'espèce

humaine

*

Le philosophe pense résoudre de nouvelles questions. Il est pourtant celui

qui n'a pas compris la vérité de l'Au-delà. Il s'interroge sur de l'inutile

terrestre. Son intelligence est remarquable mais son athéisme le dessert.

*

C'est avant tout un questionnement pour l'Avenir - pour le Demain. Que

pouvons-nous espérer de ce splendide Au-delà ? Devons-nous nous

résigner à la pensée mystique ou supputer plus loin - là-bas ?

Et quelles formes de pensées nouvelles tout à coup surgiront de notre

mémoire ? L'Ame - oui, l'Ame avec sa potentialité épurée mais

possédant également la mémoire de son passé - de son sexe - pourquoi

pas !

1564


*

Ame, esprit, saint, ange, prophète, messie, - quelles sont donc les autres

catégories spirituelles célestes ?

Reine du ciel ----) La Vierge Marie.

*

Serai-je saint, prophète ou ange ? Quel est mon espoir post mortem ?

Que mon avenir spirituel ?

*

Le postulat de l'Eternité

Quel nouvel espace ? Quels principes de vie ? Quelles lois réagissent le

système de l'Etre ? Qu'appelle-t-on "Bonheur" ? Ce terme a-t-il un sens ?

Des milliers de questions viennent consteller ma cervelle, et nul ne

semble capable de répondre à quelconque interrogation.

La nouvelle philosophie pourrait considérer la connaissance de l'au-delà.

C'est un pas vers la métaphysique.

1565


*

J'ignore même ce que je puis trouver ou chercher. Tout me semble

ailleurs.

Pourquoi les poètes m'ont-ils oublié ?

Il faut tendre vers l'ange et tenter de trouver de nouvelles espèces

spirituelles autres que le béatifié, le saint, le prophète ou l'esprit -

qu'existe-t-il encore ?

Seigneur, cela sera-t-il assez ? Mon niveau te conviendra-t-il ? Juge-moi

selon ta miséricorde ! Sache me pardonner. Prends pitié de ma petitesse.

*

Philosophie ---) métaphysique ---) astrophysique de --- )

Repenser l'Univers pour mieux comprendre Dieu par la Science

Physique ---) concevoir un nouveau monde inconnu que l'on pourra

apparenter au Ciel.

1566


Christ : Franck, viens immédiatement. Délaisse la science humaine.

Prends mon raccourci. Ceci te sera salutaire.

*

Beaucoup de sexe et beaucoup de religion. Ne pas rendre incompatible

les deux. Ne pas craindre que l'application physique ne s'accomplisse au

détriment de l'idéal spirituel. Aimer l'autre ce n'est pas refuser Dieu ou le

Fils.

Il est même certainement possible de considérer le sexe comme un

accomplissement physique proche du sport et cela ne saurait remettre en

cause la plus haute pensée spirituelle de l'intelligence.

*

L'on essaie d'améliorer le sort de l'humanité quand La Vierge nous

impose à nous dénuder et à nous appauvrir.

*

Quand on remontera au Ciel et quand on verra l'indice poétique de Dieu,

l'on s'apercevra que cela n'a rien à voir avec le catalogue Gallimard.

Il y a certainement des surestimations et des sous-estimations terrestres.

1567


Quant à certains poètes - grands peut-être - ils n'ont jamais été édités et

sont tombés dans les oubliettes.

*

À la limite, je préfère une femme qui se fait prendre par un chien à un

homme qui spécule pour fabriquer une arme dévastatrice.

La Bible condamne la bestialité. Condamne-t-elle le fer ?

*

L'Univers est fini. Il semble infini à l'oeil de l'homme. Mais il est fini

pour Dieu c’est-à-dire que Dieu en connaît les limites.

*

Il y a ce sentiment de culpabilité et d'impuissance - de non-possibilité à

atteindre le résultat escompté. Il faut gérer cette frustration cérébrale car

l'intelligence ne saurait aller outre. Se suffire de son maigre résultat et

pleurer ou implorer Dieu de pouvoir nous améliorer. Oui, pleurer.

*

1568


Qu'en est-il réellement de la religion primitive chrétienne ? Qu'en ont

fait les hommes d'église qui se sont succédé ?

Ce qui m'importe, c'est la place de l'homme dans l'univers - son réel

potentiel d'actions.

Passer sans être auprès d'autrui. Être pour soi et transmettre. Être pour

l'au-delà toutefois.

- En cela, il n'est pas passé.

- Eut-il été reconnu ?

*

À quoi doit penser une cervelle ? À Dieu ? À sa place dans l'univers ? À

son avenir ?

*

Antélapsaire - période avant le péché originel

Domition - mort de la Vierge

1569


*

La Bible pourrait s'intituler La Destinée c'est-à-dire de La Genèse -

création du monde, de l'univers jusqu'à l'Apocalypse en passant par le

Fils qui est la solution post mortem.

La Destinée pour exprimer le mouvement du monde.

L'origine de Dieu est toutefois inconnue.

*

Astrophysique

Comprendre l'univers - c'est aller plus encore dans la compréhension

divine.

*

Il faut donc apprendre à mourir - il faut se former, se développer,

s'épurer - implorer, supplier, prier - croire, espérer, invoquer - se

débarrasser, s'alléger, évincer ses scories - et glisser hors de son corps

pour enfin accéder à la lumière là-haut.

*

1570


Le Mal

Voilà un sentiment de puissance ! Frapper et soumettre - imposer sa

médiocrité et se prévaloir de sa force.

Mais tant que Le Ciel ne condamne pas cette injustice, l'on peut

poursuivre encore, n'est-ce pas ?

La morale ? Quelle morale ? La morale, c'est ma force, et je frappe qui

je veux - qu'il soit saint, génie, prophète ou messie. Je frappe, vous disje,

car je suis le Mal est ceci est mon pouvoir.

*

Poètes, le combat est pour des broutilles, le zèle pour des insignifiances -

mais l'avenir est au Ciel. Ici-bas, tout est ridicule - tant de mièvreries, de

foutaises, d'insistances auprès d'autrui pour peu, pour rien, en vérité.

Non, le vrai futur est là-haut avec les ombres, avec les spectres et les

réalités littéraires célestes.

L'Au-delà sait déjà pertinemment notre degré de compétence. Tout s'en

retoune au vrai et l'ordre est respecté.

1571


Sur cette basse Terre, c'est la foire d'empoigne - les coups dans les pattes

- le mépris, le rejet. Attendons de mourir et enfin nous serons !

Tel qu'en lui-même enfin !

*

Le problème de la grâce. Au ciel - le présent, le passé et le futur sont

intimement liés et mêlés par les âmes y vivant.

Sur terre, l'être humain est ignorant. Il ne possède que son passé et

présuppose un présent proche.

Il doit donc tendre vers le meilleur et implorer le pardon.

*

Je plonge fortuitement dans l'âme des philosophes et espère retirer des

substances intellectuelles utiles à mes applications.

L'instinct est d'aimer les Mathématiques, la raison, le savoir, les

philosophes, les poètes, les saints - ceci n'est pas dans l'ordre - les

prophètes, les Dieux, les saintes, les pèlerinages, les livres sacrés etc.

1572


Je devrais refaire cinq à sept ans de mathématiques et de physique ---)

aller à la spéculation essentiellement, mais aurai-je le temps ? - Ne doisje

pas me concentrer sur La Vierge et sur Bernadette ? L'impasse

scientifique et pourtant l'appel du coeur et du cerveau est grand ! Non, il

faut se concentrer sur les Eglises, les Temples et les Synagogues ! Mais

vrai ! Tant de beautés spirituelles, scientifiques ou artistiques - et que

puis-je ?

*

Se préparer pour l'au-delà

Je crois que le véritable problème est de se préparer pour l'au-delà -

d'atteindre l'autre vie là-haut mais la vérité terrestre matérielle

m'apparaît, hélas, totalement insignifiante.

Il faut donc se préparer à mourir - non pas dans le rejet de la vie - car

l'Obligation actuelle est toutefois d'accomplir des actions humaines -

mais dans l'espoir d'une vérité de l'âme après le souffle humain achevé.

Chacun, peut-être, y trouvera son compte : le chrétien, le musulman, le

bouddhiste, le juif ou d'autres. Que chacun croie à sa manière avec son

principe

1573


De la prière

*

La prière - qui est répétitive et constante - n'est-ce pas un asservissement

spirituel ? Elle impose la répétition des mêmes propos - il n'y a nulle

créativité, nulle invention. Tout est donné à la reproduction identique

avec litanies et gémissements.

Car Dieu est l'Univers c'est-à-dire - création, nouveauté, génie

hautement inventif - et l'homme dans tout cela avec ses sempiternelles

suppliques désespérantes ? L'homme est aumône.

Je ne remets pas en cause la prière c'est-à-dire la liaison entre l'homme et

l'Au-delà, son utilité : être entendu et se voir soulagé (Actions du ciel),

mais cette supplique répétitive, est-ce cela ? Est-elle réellement ainsi

nécessaire ?

*

Quanq est-il du sexe ? Qu'en est-il de pureté ? Faut-il s'accoupler ou

s'abstenir d'accomplissements physiques pour accéder à l'autre état ? -

C'est selon chacun mais l'abstinence semble toutefois chose meilleure.

1574


Le sexe ne saurait rendre pur car il faut se détacher du corps et penser

hors souillures par l'esprit. Mais l'acte charnel interdit toute élévation

divine. Oui, il faut se détacher au sens propre et figuré.

*

Toujours tendre vers la religion - vers Le Créateur de l'Univers - vers sa

divinité. Le comment ! Comment ! Et encore ! Supplier et admirer. Oui,

vouloir en cesser avec cette stupide réalité humaine, parvenir à quitter ce

bas corps terrestre et se préparer pour l'autre monde. L'autre monde,

enfin !

*

Quand l'âme atteindra l'au-delà, la science ne sera qu'une illusion.

Le réconfort de la médecine n'est que provisoire quand l'avenir est dans

l'immortalité.

*

Il n'existe pas un lieu où le Saint-Esprit soit apparu.

1575


La Vierge, oui. Le Christ, parfois.

Dieu, parfois. Le Saint-Esprit, jamais.

Dieu et le Saint-Esprit - jamais jamais.

*

Ce qui paraît phénoménal, c'est la progression spirituelle et intellectuelle

de la Vierge. Il y a 2000 ans, elle n'était qu'une simple jeune fille et

aujourd'hui, la voilà Merveille et Reine du Ciel. Je crois en sa vérité.

Mais j'admire cette croissance exceptionnelle.

*

Tout doit tendre vers l'Au-delà. Il faut penser fin de la chair - préparation

mentale à la mort et sortie hors du corps. J'ignore réellement ce qui se

passe après ces différentes phases.

- Ce que je souhaite - c'est d'obtenir un potentiel mental crédible pour le

1576


Ciel. Et j'espère parvenir à progresser grandement Là-Haut.

*

La philosophie est un lieu de questionnement, la religion est le lieu des

réponses.

1577


TABLE DES MATIERES

Avant propos

Jo 78/79

Jo 80

Jo 81

Jo 82/83

Jo 87

Jo88/89

Jo 90/91/92

Jo 93

Jo 94

1578


Jo 95

Éléments de réflexion

Jo 96

Jo 97

Jo 98

Resonances V

Rajouts 99, 00 et 01

Jo 02

Jo 03

Jo 04

1579


1580


Il en est donc, mes chers confrères, qui se flattent de jouir de cette

sublimation extrême qui confère à l’homme la notion d’immortalité. En

vérité, je vous préviens, seul Dieu décide de celui qui sera apte à satisfaire à

cette loi.

Seul Dieu dans son immense sagesse sait reconnaître le génie de son

inférieur comme il sait également éloigner le purifié du mauvais pêcheur.

Hélas ! Dieu dans son impénétrable vérité se rit de l’homme, du génie

et de l’intrus. Il les fait se confondre, se mêler et se rencontrer. Il aime à

nouer ce que l’homme de conscience s’essaie à dénouer.. Tel est le Divin

dans sa toute puissance invisible.

Laissons-les, mes pieux amis. Ce sont eux qui décident par leur critique

subtile que ce pauvre de tête s’exprime dans le plus clair des langages, que

son parler est châtié quand bien même il s’accompagnerait de rots de vin et

de bières ; ce sont eux qui prétendent que tel autre provincial est gauche et de

faible mise, ridicule, à la glose hilarante, dont l’accent laisse du moins à se

moquer.

1581


Ainsi de leur jugement ici bas. Quand sera-t-il dans l'au-delà ? Car telle

oeuvre dont on prétend se rire, pousse et croît pareille à la graine incertaine

qui devient léger roseau, puis arbrisseau éclatant. Les oiseaux s'exaltent, s'y

reproduisent et dès l'aube du premier souvenir...

(Inachevé)

En quoi le génie est immortel

De ceux qui se prévalent d'en posséder, je leur conseillerai d'en user

avec simplicité et de ne point le faire savoir alentour. Il suffit pour cela de

s'identifier à l'autre CAD au vulgaire. Il faut s'effacer, abattre son insolence,

courber l'échine, être humble ; en rien exploiter sa verve subtile pour obtenir

des effets dans la société. Point d'à propos, point de mots d'esprit favorisant

le rire ou le rictus. La modestie doit prôner dans toute sa splendeur là à

l'ombre dans la crainte de Dieu...

Du génie

Autre remarques et définitions

Certains se prévalent d'en posséder. Laissons-les le prétendre. Ils se

nourrissent d'un impalpable invisible.

1582


La jouissance du génie est faible. Au commencement, c'est une fonction

qui distingue l'homme des autres hommes. Celui qui la possède l'exploite

comme une fonction naturelle et la satisfaction première décroît pour devenir

un moyen ou un sens supplémentaire.

Le génie et l'amour sont deux devoirs faciles.

Charles Baudelaire

Ils ne sont que cinq cents vivants à pouvoir se prévaloir de posséder cette

aptitude. Les cinq mille autres n'ont que du talent. Ils ne passeront pas à la

postérité.

A-t-on le droit moral de s'abaisser à posséder du talent quand on détient

du génie ?

De cette jeunesse impulsive

La hâte engendre la précipitation qui elle-même ne peut virevolter sans

la vitesse...Hors cette dernière engendre l'erreur. La patiente et l'attente sont

les meilleures certitudes pour un bon lendemain.

1583


Du génie et du talent

Celui qui possède du génie doit apprendre à posséder du talent. Seul ce

dernier lui permettra d'exister. Ainsi fait, il pourra imposer son génie.

Si tu es soleil, épouse la nuit. Le jour se lèvera.

Notes 87 1

Le génie poétique

Le génie poétique est un devoir facile

Donné comme eau qui coule au sublime imbécile

Qui se plaisant d’écrire des vers à étaler

Se réjouit de soi le regard étoilé.

Et la muse admirant ses nobles révérences

Voulant d’un pas rythmé lui jouer les cadences

S’amuse à tournoyer dans des dédales impurs

1584


Entraînant l’inconscient dans les voies du Futur !

Notes 87 2 87 4

Quatrain

Et s'il te faut lutter, ne choisis point la force :

Un homme pourvu de science vaincra tout animal ;

S'il te faut faire la guerre, instruis-toi de calculs :

Le génie militaire est un grand stratagème.

T 42

Vendre son génie dans les salons littéraires contre des

petits fours, j'appelle cela de la prostitution alimentaire.

1585


Journal 87

Le désespéré

Tu es toujours désespéré par l’absolu poétique des autres. Le bien et

le mal : tu sais ce que tu dois faire, et tu es dans l’impuissance la plus totale.

Oui, son génie abonde.

Je purifie ta perfection.

*

Le génie dont l’âme est soumise à des fous.

Le génie purifié enchaîné par des fous.

Peu agile est l’esprit quand le corps l’emprisonne.

1586


Bribes

Des méandres obscurs sillonnent mon impur

Dans cette pauvreté de l’esprit et de l’âme

Ô génie purifié, sois l’égal de toi-même !

Vainement tu te cherches dans tes pensées extrêmes.

Engouffré dans ton corps, asservi par ta chair,

Prie ton Dieu supérieur.

Il m’aime de violences. Et me sait de souffrance

Est-ce plaisir de silence ?

Je te sais je te veux tu me dois

Infiniment mes plaintes m’arrachent des soupirs

Je le sais qui se meurt dans son pur impalpable.

Dans l’azur le plus clair le souffle de l’amour

1587


Journal 88

Ô génie créateur, imprègne-moi de ton souffle divin que je puisse

m’inspirer de ta lumière éternelle !

Sublimation du Christ

Mon esprit, tu te plais au-delà des tourments

De ta noire destinée à recueillir le fruit

De ses purs aliments dont te gavent les Dieux.

Sauras-tu te nourrir à la lumière divine ?

T’abreuvant des rayons qui règnent dans les cieux ?

Et par ce saint breuvage jouiras-tu du nectar

Qui coule dans leur panse pareil au nard mielleux ?

Ta substance est sublime, elle purifie ton coeur

Où siège le savoir des génies et des oints.

1588


Et tel un vrai Messie engendré par les Cieux

Tu pourras accomplir ton superbe destin.

Éléments de réflexion

De l’art

L’esprit supérieur, détaché de toute contrainte matérielle, étant

parvenu à créer des espaces temporels de liberté cherche une essence élevée

où sa conscience pourra jouir d’un bien-être. Cet espace n’est pas un espace

de vérité et de certitude où les oppositions et les contradictions cessent enfin

de se confronter, non. La certitude y est relative, le savoir et son objet ne

détiennent qu’une partie infime du vrai. Quelle que soit la forme qu’elle

dégage ou le fond qu’elle renferme, elle ne peut prétendre valider sa vérité.

Cette matière du génie humain est évidemment l’art.

La conscience du vulgaire ne se soucie que fort peu de cette

discipline. Elle éprouve d’étonnantes difficultés à intégrer sa valeur et lui

préfère des considérations d’ordre primaire. Elle la rejette ou cherche un

autre support pour satisfaire ses désirs immédiats. Elle résoudra des

problèmes proches des besoins suscités par la survivance à la nature.

1589


L’esprit va donc pénétrer une forme qui sera chargée d’un signifiant

à travers un objet. L’esprit portera à sa conscience la vérité de cet objet.

Ayant considéré la valeur de son contenu, il en déterminera son utilité.

Il veut saisir ou pénétrer avec profondeur une perception de forme à

travers une sensibilité, il veut comprendre l’absolu qui se présente à sa

conscience, et en exploitant son intuition accouplée à sa raison, il

déterminera la jouissance et l’utilité qu’il peut en tirer.

La réaction peut dans un premier temps être nourrie de sensibilité.

C’est une sorte de perception immédiate qui engendre parfois l’acceptation

ou le refus. Dans le second temps, l’intelligence décide d’associer une

représentation de l’objet offert tirée de sa mémoire. La troisième phase de

l’analyse de ce produit artistique consiste à construire une critique raisonnée

qui provient de l’esprit.

1590


Le don de plaire

Un jeune poète qui se prévalait de posséder du génie, mais qui pour

l’instant était le seul à le prétendre tenta vainement de rencontrer des

hommes de lettres de qualité lui permettant de débuter ou du moins de faire

ses premiers pas dans la République des Lettres. Le jeune auteur fit preuve

d’un zèle remarquable, courant à droite, courant à gauche, d’une amabilité,

d’une affabilité exceptionnelles. Avec ses petites plaquettes sous le bras, il

résolut de faire la tournée des directeurs de revues et des Comités de lecture.

Les directeurs de revues semblaient s’intéresser à sa production, du

moins l’assuraient-ils, mais tous exigeaient que le jeune homme prît un

abonnement d’un an à la revue pour espérer figurer dans la modeste parution.

Ne se décourageant pas, il proposa ses manuscrits à différentes

maisons d’édition. Les plus sérieuses lui retournèrent ses exercices

accompagnés d’une lettre circulaire, le remerciant de son envoi mais

prétendant que sa poésie n’entrait pas dans le cadre de leurs collections.

1591


Il voulut forcer la main du destin. “ Par Dieu, se dit-il, si tu ne vas

pas à Lagardère, Lagardère ira à toi ! ”

Il envoya ses livres à des maisons spécialisées dans le compte

d’auteur. Illico, celles-ci lui firent un contrat basé sur l’article 57 de la

protection littéraire, ce qui voulait dire en d’autres termes que l’édition était

à sa charge. On lui fit un tirage à mille exemplaires d’un recueil qui jamais

ne fut distribué ou si mal qu’il ne put avoir un seul lecteur.

Il en était tout dépité : “ Quelle injustice, que cette soi-disant

structure poétique d’accueil ! J’ai dépensé toute une petite fortune pour

engraisser le compte bancaire d’un éditeur véreux ! Me voilà retourné à mon

point de départ. Mais que puis-je faire pour crédibiliser mon identité

poétique auprès d’autrui ? ”

Il osa se remettre en cause, décidant de repartir à zéro, achetant

traité de versification sur traité de versification, y appliquant toute sa sève et

toute sa force. Le travail ajouté sur le don de nature fit croître son aptitude

poétique. Le jeune homme allait bon train, enfin je veux dire l’homme jeune,

car de nombreuses années déjà s’étaient écoulées sans qu’il ne pût accéder à

l’édition.

1592


Il poursuivit toutefois son œuvre entreprise. Il pouvait se flatter

d’avoir obtenu une bonne vingtaine de plaquettes, quelques-unes éditées à

compte d’auteur, d’autres fabriquées artisanalement par ses propres soins ou

par des amis.

Il frayait ici et là, se frottant à d’autres littéraires vus ou entrevus à

des Journées du Livre ou à des Fêtes de l’édition. Cela ne permettait guère de

percer dans le monde des lettres, mais du moins cela correspondait à du zèle

actif, et qui sait...

Le temps s’écoula, et toutes les tentatives entreprises échouèrent. “

Quel sale destin ! pensa-t-il. Pas un éditeur, pas de lecteur ! Quelques

reconnaissances, quelques estimes, mais voilà qui est fort peu. Je ne puis

donc parvenir ? ”

Il se lamentait et poursuivait encore sa tâche animé par le besoin

d’écrire, mais sans grand succès !

Et voilà ce qui attend la quasi-totalité de ceux qui s’essaient à l’art

d’écrire. Car il ne suffit pas d’avoir du génie pour exister dans cette

discipline, non il faut quelque chose de bien plus important, et cela s’appelle

le don de plaire. L’on peut parfois l’assimiler à du talent.

Il permet de pénétrer, de se crédibiliser immédiatement. Il est

l’énergie monnayable, achetable comme ces bons feuilletonistes qui ont

1593


couvert des pages et des pages de journaux au grand bonheur de leurs

directeurs.

Qu’est donc devenu cet homme jeune, âgé aujourd’hui et sur le

point de passer à trépas ? Il a connu la destinée de dizaines de milliers de

littéraires. Plein de fougue et d’entrain, animé par l’idée du génie, le voilà

vieux, grommelant dans sa barbe blanche. Il finira poète de famille.

Quelques écrits seront transmis de fils à petit-fils pour finir oublié sous le

marbre du temps.

1594


Le génie

Le génie est rarement cette impulsion inexplicable qui surgirait d’un

inconnu créatif dont on serait l’instrument et en même temps la victime

passive. Le génie n’est pas seulement le médium entre un inconscient qui

dicte et une feuille de papier qui reçoit des informations. Je dis feuille de

papier, mais j’entends aussi bien le maillet du sculpteur, le pinceau du

peintre ou le piano du compositeur.

Je pense que l’artiste se nourrit de toutes sortes d’informations qu’il

ingurgite, avale, assimile, consciemment ou inconsciemment, je prétends que

son cerveau travaille et peut lui enseigner une manière, un tour, des refus,

des choix de combinaisons qu’il aura vite fait d’utiliser pour appliquer son

principe de création.

Alain dans ses Eléments de philosophie tente dans son chapitre X

du quatrième livre de mieux cerner la spécificité du génie. Il lui accorde une

facilité dans l’exécution, une vitesse et une précision rares. Il y voit la

marque de la spontanéité dans l’improvisation. D’après cela, la raison et la

mesure, la maîtrise de soi seraient assez éloignées de la définition qu’il

pourrait revêtir.

1595


Ne faut-il pas au-delà de cette difficulté certaine à comprendre le

mécanisme fondamental de la création humaine, y voir une association entre

une impulsion cérébrale et mémorisation d’expériences qui combinées l’une

à l’autre permet d’engendrer un acte inventif de qualité supérieure ?

Comprendre comment fonctionne le cerveau sublimé, est-ce

réellement nécessaire ? Qu’est-ce qui sépare Picasso d’un enfant de six ans ?

C’est un rapport de 1 à 1 milliard pour ce qui est de l’aptitude à peindre.

C’est la bille et la planète. Comprendre la bille n’est pas un échantillonnage

suffisant pour comprendre la planète ?

Pourquoi s’intéresser à la sublimation de l’artiste ? N’est-ce pas plus

raisonnable de tenter de savoir comment fonctionne ce cerveau humain ?

C’est peut-être la machine la plus extraordinaire mise à la disposition de

l’homme. C’est un instrument bien plus complexe encore que la meilleure de

nos navettes spatiales, car son tableau de bord nous est à 90 % inconnu.

1596


L'acte poétique

États de conscience poétiques

On admet le plus souvent que les états de conscience poétiques

composés de sentiments, de perception, d'excitations à l'âme sont peu

susceptibles de provoquer chez l'amateur une quelconque réceptivité. Il y a

un mur, une sorte de limite infranchissable, une muraille protégée et inviolée.

Le poète désire tant bien que mal, en usant de stratagèmes, de finesse ou

d'intelligence de pénétrer cette place forte du mépris populaire. Nous devons

reconnaître que nul n'est parvenu à crédibiliser son produit poétique. Les

collections regorgent de poètes exceptionnels, de génies immortels qui

donnent une image d'eux grandie mais dont la portée universelle est quasi

insignifiante. On suppose une valeur à travers une personnalité littéraire,

mais cette personnalité est rareté étudiée, lue ou appréciée. Et c'est bien la

transmission de l'émotion poétique qui ne passe pas, qui n'est pas perçue ou

qui engendre le refus. Oui, les hommes du commun se prononcent sans

hésitation sur cette discipline : ils ne sauraient reconstituer à travers des mots

renfermant des concepts sensibles, des images de qualité. Ils préfèrent, - et

cela peut s'entendre, recevoir des images toute prêtes à la compréhension

avec un effort minimal d'acuité intellectuelle. La poésie ne peut donc être

accessible à la masse. Elle conservera son aspect élitique, rare et difficile. Sa

résistance l'exclut, sa profondeur l'enterre.

1597


Il faut ici puisque l'opportunité s'y prête, apprécier avec quelle

efficacité les chanteurs poètes du vingtième siècle sont parvenus en usant de

support musical et de la prononciation des textes, à faire passer dans une

large opinion publique des contenus littéraires et poétiques d'une valeur

indéniable.

On remarquera toutefois que la poésie pure, celle qui se suffit à ellemême

par son essence imagée a subi l'accompagnement d'effet musical et

d'une articulation exprimée. Le travail a donc été quelque peu mâché, facilité

pour permettre au plus grand nombre d'y accéder. Cette observation ne

saurait remettre en cause l'immense gain réalisé par ces chanteurs poètes.

Nous devons ici les en remercier.

1598


Les intentions du créateur

La volonté d'accomplir un effort démontre déjà chez le lecteur,

l'existence d'une faculté esthétique qui s'associe avec la perception normale.

L'intelligence reçoit des messages organisés les uns avec les autres et

exprimera un jugement sur la nature de son beau. Je ne prétends pas que le

lecteur qui s'accouple à un critique décèle toutefois l'intention de l'artiste. De

même l'artiste ne peut déterminer exactement sa visée et parfois le but atteint

n'est pas le but escompté. D'autres fois encore, plusieurs pistes ou

propositions sont offertes au lecteur, il s'agit ici d'une conception

multiréférentielle de l'œuvre d'art : on dit d'un poème qu'il a plusieurs sens,

d'un tableau qu'il a plusieurs degrés de lecture. Cette intention est le plus

souvent voulue par l'artiste, et cette intuition du multiple fait partie intégrante

de sa capacité à exercer sa discipline. Mais il y a le plus souvent une volonté

bien orientée de lecture dite basée et la flèche doit atteindre telle cible.

Il faut toutefois reconnaître qu'il y a décalage dans quatre-vingt-dix

pour cent des cas entre le message envoyé et la perception reçue.

L'appréciation esthétique du lecteur est en réelle contradiction avec le travail

exécuté par l'artiste. On dirait qu'un apprentissage par l'effet répétitif s'avère

indispensable pour intégrer l'œuvre, pour l'admettre comestible.

1599


Car l'intelligence créative est parfois sans concession : produire de

nouvelles formes, concevoir des œuvres révolutionnaires engendrent non pas

un effet de surprise, mais une situation d'incompréhension totale. Baudelaire

et Van Goth ont été victimes de leur génie, de leur avance temporelle - c'est

encore le fameux décalage. Mais que faire ? Faut-il délaisser son génie, et lui

substituer du talent pour plaire, ou faut-il, au-delà de la controverse

temporelle, accepter la non-crédibilité de l'œuvre en Alpha ? Le risque est de

se voir disparaître à tout jamais... Mais qu'importe ! Le génie même

incompris sera œuvre appréciée de Dieu.

1600


Nature de l’inspiration

Le problème que nous souhaitons aborder ici est le problème de la

maîtrise de l'imagination, s'il n'est pas audacieux de vouloir prétendre le

résoudre. Quand nous allons chercher au plus profond de nous-mêmes des

éléments présents, quand nous désirons les combiner, quand nous exploitons

des lectures immédiates ou de passé proche, quand nous imitons le

mécanisme de la pensée d'autrui, enfin quand des systèmes complexes de

proposition d'images et de mots s'offrent à notre personne et qu'elles

nourrissent notre intelligence, que se passe-t-il réellement en nous ? Est-il

possible d'analyser l'effort ou la tension nécessaire à cet exercice cérébral ?

Peut-on comprendre le jeu et l'enchaînement des mécanismes de

représentations ? Comment ces possibilités intellectuelles s'organisent-elles

les unes les autres pour entretenir des rapports ?

Ne serait-il pas raisonnable de bien vouloir différencier le matériel

employé - j'entends les mots, les images, les souvenirs, donc matériel de

travail, du travail lui-même c'est-à-dire l'effort de la pensée qui se concentre

et accomplit la tâche ?

Toutes ces questions que l'on cherche à se poser, se réduisent en une

seule : quelle est la nature de l'inspiration ?

1601


Quelle que soit la méthode employée pour tenter de répondre à cette

délicate question, on laissera de côté le problème dit du génie, qui en vérité

semble impossible à comprendre. Il correspondrait grosso modo à une

aptitude supérieure satisfaisant aux exigences d'admiration d'une population

choisie. En effet, les critiques se sont surtout préoccupés du besoin de

satisfaire un goût d'après un système de valeurs bien déterminé, sans se

soucier de la marginalisation du produit obtenu qui peut être un véritable

paramètre d'exclusion d'une œuvre d'art pourtant réelle. N'y a-t-il pas de

chefs-d'œuvre inconnus ? Des génies à tout jamais incompris et exclus, qui

n'ayant pu crédibiliser la qualité de leur discipline auprès de leurs

contemporains sont à tout jamais tombés dans les oubliettes de la postérité ?

La réponse semble affirmative.

1602


Raisons de la création

Quant à la création proprement dite, qui est pourtant l'essence même

de la poésie, notre analyse prétendra qu'elle est en grande partie issue de la

mémoire d'autrui. Le créateur est celui qui produit quelque chose de neuf,

d'inexploré et d'utile. À savoir si son degré d'invention correspond à ce que

recherche une collectivité ou une future société d'hommes... Le jaillissement

est le propre du génie. Tout inventeur, petit ou grand, connaîtra des phrases

d'exaltations, de découvertes ou de trouvailles. La connexion s'opère entre ce

que pense et produit l'inventif, et ce dont a besoin un système d'hommes.

L'intelligence refuse donc de reproduire ce qui déjà a été fait. Elle

ressent le besoin d'évoluer dans un espace nouveau. Elle ne peut se suffire de

la proposition passée. Elle cherchera le plus souvent à la faire varier, évoluer

ou changer. Elle ne reconnaît que l'imprévisible. C'est bien à une raison

antécédente qu'elle se détermine de cette façon. Il y a analyse de la situation

passée et volonté de la reconsidérer.

nouveau.

C'est une synthèse de situations qui engendrera un acte créatif

Quel est ce privilège dont bénéficie l'artiste qui peut, par son esprit

de synthèse, ou d'analyse d'une situation passée, proposer une combinaison

1603


subliminale issue pourtant d'une mémoire active ? Qu'est-ce qui lui permet

de penser autrement, là où toute capacité antérieure n'avait pu y déceler une

nouvelle porte ou un nouvel espace ? La sublimation serait donc facteur

d'une variante, d'un concepteur différent, d'une perception dite anormale qui

peut exploiter l'insolite ou le bizarre, le choquant, l'interdit ou l'audacieux.

Cette forme d'intelligence ne peut pas avoir un but déterminé. Elle

ne sait où elle va, imitant à merveille l'explorateur d'une région inconnue qui

dit à ses porteurs, "Continuons, continuons". Il faut donc posséder une

immense capacité d'étude de soi pour prétendre être apte à poursuivre dans

cette action. Le créateur est celui qui s'est pesé, et qui ne s'est pas trouvé à

défaut. Il se sait capable d'atteindre un but. J'écris un but - car en vérité, il

ignore totalement la finalité de son acte.

D'où tire-t-il son invention ? Il construit sa mémoire avec le matériel

d'autrui. Mais il emmagasine peut-être avec sa propre méthode les

informations perçues de l'extérieur. Et c'est bien sa conception différente, sa

spécificité d'être humain, cette espèce de variable de comportement et

d'analyse qui lui permet dans son acte créatif d'accéder à un produit nouveau.

Il faudrait donc étudier l'industrie elle-même, et non pas son jaillissement. Le

jaillissement peut se rapporter à l'énergie subliminale, mais elle ne

permettrait pas de comprendre le contenu du travail obtenu.

1604


Rappel

Le résultat poétique obtenu dans un système autarcique, fermé,

quasi-nombriliste peut apporter un immense contentement. Le poète sait se

prévaloir de ses coups obtenus - il se lit, se relit et semble satisfait. Sa grande

difficulté consiste à transmettre à autrui sa notion de valeur Autrui d'ailleurs

n'en a que faire, puisque les collections sont remplies de génies, de grands

poètes mâchés, compris, et tamponnés avec la mention bon pour la postérité.

À quoi peut servir l'effort de reconnaissance ? À quelle utilité, cette nécessité

de caresses sur un vivant ? Il y a d'ailleurs un étrange comportement du

public qui se plaît à encenser ce qui est mort et à mépriser ce qui est vivant.

Il faudrait comprendre le mécanisme de sublimation du mort, - mécanisme

psychanalytique que je n'ai pas étudié.

Le problème du résultat poétique obtenu dépend aussi de sa valeur

marchande. Or celle-ci est nulle, car le poète ne peut vendre sa production.

Ce qui engendre un désintéressement total de la part des professionnels de

l'écriture. Le poète ne peut espérer qu'un succès d'estime.

Il en va tout autrement avec un produit pictural qui lui est régit par

des lois économiques d'offre et de demande, de placement à court et long

terme. Le profit à en tirer suscite bien des convoitises, et peut justifier

l'intérêt du découvreur. Qui n'a jamais souhaité au fond de lui-même qu'une

1605


vieille croûte qui gît là dans le grenier de sa grand-mère ne soit pas un

Modigliani oublié ou un Van Goth inconnu ? Mais qui se soucierait d'un

manuscrit délaissé, à l'écriture jaunie et illisible ? D'ailleurs le travail de

récupération serait des plus complexes et nécessiterait de nombreuses

transformations de dactylographie, d'impression, d'édition, etc... Le tableau,

autre produit de l'art, est immédiatement exploitable.

Mais le poète peut tout aussi bien surestimer sa valeur réelle, et se

prétendre sublimé, génial ou grand immortel. L'intoxication se répand

rapidement dans un cercle fermé. Une belle faconde, un semblant d'autorité

habillent joliment l'œuvre. Et tel directeur de revue festonne et se prévaut de

détenir quelque chose. Tel lecteur d'un grand comité de lecture fait autorité et

décide radicalement de l'avenir d'un auteur.

Mais comment juger ? Comment savoir ? Car il est sot de jurer de la

mauvaise foi de chacun. Et c'est en toute honnêteté intellectuelle que tel

critique a pu fustiger une œuvre aujourd'hui incontournable. C'est ce qu'on

appelle la non-visibilité de l'œuvre d'art et chacun en est atteint, à l'exception

de Dieu peut-être. Mais un produit littéraire peut échapper à son époque, être

en deçà ou en-avant de son temps, alors, comment faire ? Attendre, attendre

que les horloges du temps coïncident avec le goût du public ou du lecteur.

Mais l'œuvre peut disparaître et s'en retourner au néant.

1606


Journal 93

La femme a du génie, le siège se situe dans le bas des reins.

À la recherche d’Albert, ou comment devenir un génie ?

*

Le talent, c’est une adaptation immédiate à la demande de l’autre.

Le génie donne le moyen de créer autre chose.

La difficulté est de convaincre l’autre de l’utilité de cette création-là.

Génie.

*

Critique :

analyse par

l’acquis

Le Génie :

Mémorise l’acquis

y ajoute son

propre savoir

Ce qui implique un décalage considérable entre le Critique et le

1607


*

Génie supérieur que je ne puis atteindre,

Que je crains ta puissance Toi qui as su tout peindre !

Toi qui as su écrire ce qu’enferme le vent,

L’immense tourbillon arraché au néant,

La formidable course des étoiles filantes

Venues de l’infini en gerbes éblouissantes

Toi qui es su transcrire le souffle du divin !

Ce n’est pas le hasard et ce n’est pas en vain

Si Dieu t’a désigné pour être le premier

Sur la douzième marche du superbe escalier

Ô Victor etc.

Note - Poésie

Tout est rebutant en poésie, à l’exception de la satisfaction finale,

celle d’être un grand poète. Il peut y avoir jouissance à être un génie lors de

l’exécution de la tâche, et plaisir à lire autrui parfois, - plaisir et désespoir

intimement mêlés (la perfection du maître).

1608


Critique

Je contredis Valéry. Je considère que La légende des siècles est un

ouvrage très difficile à exécuter. Il nécessite énormément de puissance, de

moyens mis à sa disposition, de force et de génie. Je ne suis pas amoureux de

La légende, comme j’aime Phèdre, Andromaque, Esther, Athalie, Cinna etc

... mais la tâche me semble correspondre à l’un des exercices les plus

monstrueux de la poésie française.

Génie - Orgueil - poésie - science

Un jour que j’interrogeais un poète de cette façon : “ Mais,

Monsieur, n’en avez pas assez d’être considéré comme étant de la sousmerde

intellectuelle ? Vous êtes battu à plate couture par le travail des

hommes de science. Votre art est décadent. Eux ne font que progresser, et

vous, vous obtenez des résultats poétiques ou littéraires inférieurs à ceux des

anciens.

Imaginez qu’un technicien en 93 vous fabrique un poste de

télévision digne des années 60, et qu’il vous demande 4 fois votre salaire

mensuel pour acquérir ce pseudo-bien de consommation ? Que penseriezvous

de l’édit technicien ? Vous le mépriserez. Vous en seriez à ironiser sur

sa soi-disant compétence.

1609


Et bien Monsieur ce travailleur, c’est vous. Vous n’êtes pas capable

d’ajouter sur la compétence d’autrefois, et vous voudriez que l’on achetât

vos recueils de poésie ! Mais pourquoi ? ”

Mon interlocuteur était éberlué, il tournait ses yeux dans tous les

sens, sa bouche ne prononçait plus aucune parole ; certes, je venais d’abattre

ce qu’il avait mis trente ans à construire, c'est-à-dire sa propre personnalité

poétique.

Enfin, il put dans une sorte de bégaiement difficile, parvenir à sortir

quelques bribes :

“ Mais comment faire ? Comment ajouter sur Racine ou Hugo ?

Comment ? Suis-je un surhomme ? ”

“ Monsieur lui répondis-je, ne croyez-vous pas qu’à travailler à

temps partiel, en fin de semaine, à vos heures libres vos poésies, vous n’êtes

qu’un pur amateur, tandis que la valeur du travail de l’homme ne peut être

accréditée que dans une constance de formation. ”

“ Je n’ai pas le temps, j’ai une femme, des enfants à nourrir et plus

encore... ”.

“ Vous êtes à la poésie, ce que le joueur du jeu de paume est au

tennis moderne. Un amateur satisfait de ses résultats dans une petite

assemblée, tandis que la finale de Fushing Midow se joue en mondio vision

devant 800 millions de spectateurs ! ”

1610


Ce que je crois, c’est que la formation poétique nécessite un travail

à temps plein, avec un bon système pédagogique, une bonne transmission

des invisibles, et des exercices quotidiens à appliquer.

Écrire, écrire, écrire, peindre, peindre, peindre, sculpter, sculpter,

sculpter, toujours et encore.

Le secret est dans le travail, et dans le travail de groupe, il se peut ... ”

Mon poète semblait fort désarmé et me répliqua que la paresse,

l’ivresse, la solitude sont des ingrédients indispensables pour former un

Baudelaire, un Verlaine ou un Chénier.

Je répondis qu’il avait mis le doigt sur la décadence comme ces trois

exemples du XVIIIe ou du XIXe siècle ont obtenu des œuvres inférieures à

mon triumvirat Racine, Corneille, La Fontaine, qui eux-mêmes ont moins

bien produit que des Virgile, Homère et Dante ...

“ - Que saurai-je ajouter ? ” Me dit mon homme.

- “ Mais plus rien, Monsieur, hélas ! ”

1611


Intelligence individuelle,

intelligence collective

L’un des grands défis de l’art sera de convaincre les artistes de

travailler les uns avec les autres, et non pas les uns contre les autres.

Une maison d’édition prestigieuse est composée de Prix Nobel,

d’Académiciens, de génies. On en tire une collection de qualité

exceptionnelle, mais leur matière grise n’est pas interactive.

Idem d’une pinacothèque. Le musée du Louvre est composé de

chefs-d’œuvre. Mais les artistes n’ont pas produit ensemble.

Les hommes de science sont parvenus non seulement à transmettre

leur savoir (principe pédagogique très efficace, classes de préparation, écoles

d’ingénieurs, grandes écoles, etc.) mais ils sont capables de produire

collectivement.

Un laboratoire de recherches, un centre d’études spatiales, la

programmation des ordinateurs de la NASA intelligence collective.

1612


Et les poètes sont des femmes qui se chamaillent, qui se critiquent,

qui persiflent. Comment voulez-vous dans ces conditions que l’art soit

collectif ?

Mais l’acte de créativité est le travail d’un seul. La collection de

l’oeuvre obtenue peut s’accomplir à plusieurs, alors ? ...

important.

Je développerai dans quelque jour ce passage qui me paraît

1613


Journal 94

Le mal

On n’a jamais eu aussi peu besoin du mal pour écrire de la poésie. Il

faut lui substituer de l’intelligence. L’intelligence doit surpasser le mal. Le

mal est détestable. Le mal est haïssable.

Il faut de la matière grise, du travail et du génie.

G T I

Génie, travail, inspiration.

Il y a le Gatt, il y a le Gitt.

Gitt : génie, inspiration, travail et talent.

*

Le génie de l’homme - une fourmi à six pattes.

1614


*

Il faudrait trouver une méthode d’investigation intellectuelle, une

sorte de principe permettant de potentialiser l’énergie cérébrale mise à notre

disposition.

Une méthode d’apprentissage adaptée tout aussi bien à la capacité

courante qu’aux moyens d’exception - du primaire au génie.

*

génie

Les dévoreuses de temps, les pipeuses d’énergie, les voleuses de

*

Un talent met cinq ans,

Un génie met trente ans.

1615


Visite à la fondation Joan Miro - Barcelone

Ce que j’aime chez Miro, c’est son étonnante capacité à simplifier le

trait, à purifier la ligne jusqu’à l’obtention d’un retour au signe primitif.

Son génie n’est ni dans la technique ni dans la couleur, il réside

essentiellement dans l’invention, dans la purification de la ligne.

Miro dit aussi : voilà ce que je produis, voilà ce que je simplifie, et

c’est à vous, jeunes de travailler sur mon écriture pour l’habiller, pour y

mettre une autre forme, une autre littérature.

J’aurais voulu dans le domaine de la poésie parvenir moi aussi à

trouver les premières propositions justes après le chaos, juste au moment où

Dieu a commencé à remplir le vide avec sa courbe, avec sa sphère, avec ses

spirales.

de se taire.

La pureté dans l’écriture, c’est de ne pas écrire ; dans la parole, c’est

Ce qui est détestable chez Miro, c’est son matériel souvent

rudimentaire, impur et souillé. Où est le Christ ? Où est la transparence ?

1616


*

Le crédit d’autrui n’est d’aucune utilité.

Il faut parvenir à exploiter, à potentialiser son moyen poétique

comme une machine, comme une palette, comme un sexe. Extraire, produire,

concevoir, puis aller au-delà de ce que l’on appelle limite, car elle n’existe

pas.

Mais les poètes se suffisent de peu, branche légère cassante,

satisfaits de leur amateurisme. Quand comprendrons-nous que le génie, enfin

ce qu’on appelle génie, car génie veut dire divinité, sans le travail est

strictement rien ? Quand le comprendrons-nous ?

Fécondité - Génie

Ce qui est le plus exceptionnel dans Victor Hugo ce n’est pas la

qualité, la beauté, ou l’élévation du vers, ce qui étonne le plus, c’est cette

capacité à accumuler alexandrin après alexandrin, qui ajoutés les uns aux

autres forment un poème d’une difficulté réelle.

Certains condamnent le matériel employé. Valéry critique fortement

V H. Évidemment il est aux antipodes du géant. Pourtant l’accumulation

nécessite une force et une résistance - des moyens dont peu sont dotés.

Moi, j’aime V H, et je considère qu’il a eu raison d’être V H avec

ses accès, sa fécondité, son avidité sur l’insignifiant. On ne peut comprendre

1617


l’homme que dans son ensemble, et non pas avec une critique de détails qui

est souvent méprisable et enfantine.

*

Il existe des métiers qui font extrêmement peur. On a l’impression

de tenir du vent entre les doigts.

Ce sont des métiers méprisés, rejetés par les autres, ignorés. Après

tant d’années d’efforts, d’apprentissage et de lutte, on prétend toujours être

rien. La poésie répond à ce type d’exemple.

Qu’est-ce qu’un poète ? C’est un paria, un exclu social, un inutile,

un rêveur, un être qui vit dans un monde imaginaire où rien n’est donné à la

raison ou à la logique. Il suppose, enfin il croit supposer posséder ce qu’on

appelle le génie, ou un don quelconque. Alors il méprise, il a un sentiment de

supériorité parce qu’il a écrit trois poèmes. En vérité trois fois rien.

Il paie sa dette de parasite avec son immortalité - “ Nourrissez-moi,

je vous rembourserai plus tard ” etc.

*

1618


Si l’on pouvait apprendre aux jeunes poètes que seul le travail permet

d’obtenir des résultats, que seule la présence à sa table environnée des plus

grands génies favorisent l’acte créatif. Mais comment leur expliquer ?

Il faudrait leur dire : travaillez, formez-vous, ne vous satisfaisiez

jamais de vos résultats obtenus. Tirez au maximum sur votre potentiel

intellectuel. Ne confondez pas une manière de vivre, une façon d’être avec

une réelle identité poétique. Non. Mais travaillez, travaillez, travaillez

encore.

C’est toujours la fable du laboureur.

Un jeune poète en première année de poésie doit s’imposer un

programme équivalent à un étudiant en première année de médecine. Il lui

faut donc étudier 16 heures par jour.

Grandeur

Dieu m’aurait fait génie, grand poète ou Messie, j’en serais encore à

considérer ma petitesse et mon insignifiance. Combien d’empereurs, de rois,

de princes de tous ordres, de toute origine sont passés, et qu’en reste-t-il ?

Quelle mémoire sous le soleil ?

1619


Les civilisations disparaissent. Carthage ? Trois ruines ? Ses rois,

ses princes, ses poètes, ses habiles artisans, ses architectures ? ... RIEN.

Non, de la gloire, je n’en ai que faire.

Le génie

Le génie est rarement cette impulsion inexplicable qui surgirait d’un

inconnu créatif dont on serait l’instrument et en même temps la victime

passive. Le génie n’est pas seulement le médium entre un inconscient qui

dicte et une feuille de papier qui reçoit des informations. Je dis feuille de

papier, mais j’entends aussi bien le maillet du sculpteur, le pinceau du

peintre ou le piano du compositeur.

Je pense que l’artiste se nourrit de toutes sortes d’informations qu’il

ingurgite, avale, assimile, consciemment ou inconsciemment, je prétends que

son cerveau travaille et peut lui enseigner une manière, un tour, des refus,

des choix de combinaisons qu’il aura vite fait d’utiliser pour appliquer son

principe de création.

Alain dans ses Éléments de philosophie tente dans son chapitre X

du quatrième livre de mieux cerner la spécificité du génie. Il lui accorde une

facilité dans l’exécution, une vitesse et une précision rares. Il y voit la

1620


marque de la spontanéité dans l’improvisation. D’après cela, la raison et la

mesure, la maîtrise de soi seraient assez éloignées de la définition qu’il

pourrait revêtir.

Ne faut-il pas au-delà de cette difficulté certaine à comprendre le

mécanisme fondamental de la création humaine, y voir une association entre

une impulsion cérébrale et mémorisation d’expériences qui combinées l’une

à l’autre permet d’engendrer un acte inventif de qualité supérieure ?

Comprendre comment fonctionne le cerveau sublimé, est-ce

réellement nécessaire ? Qu’est-ce qui sépare Picasso d’un enfant de six ans ?

C’est un rapport de 1 à 1 milliard pour ce qui est de l’aptitude à peindre.

C’est la bille et la planète. Comprendre la bille n’est pas un échantillonnage

suffisant pour comprendre la planète ?

Pourquoi s’intéresser à la sublimation de l’artiste ? N’est-ce pas plus

raisonnable de tenter de savoir comment fonctionne ce cerveau humain ?

C’est peut-être la machine la plus extraordinaire mise à la disposition de

l’homme. C’est un instrument bien plus complexe encore que la meilleure de

nos navettes spatiales, car son tableau de bord nous est à 90 % inconnu.

1621


Journal 95

Le poids du Génie

oeuvre complète.

Je pèse Victor Hugo par la Collection Bouquins qui a édité son

Victor Hugo pèse 650 000 lignes. Ses carnets, sa correspondance,

ses écrits intimes ? Difficile de donner un nombre exact... Je propose :

800 000.

Comment peut-on résoudre le problème hugolien ? Comment faire

plus qu’Hugo et mieux qu’Hugo ?

Écrire

Se suffire du fond sans se soucier de la forme. Extraire de sa

cervelle ce qui vient de se former par association. Mais pourquoi ?

La page, le rectangle blanc, est-ce support de la pensée ? Moyen de

coordonner, d’organiser.

1622


Il peut y avoir toutefois plaisir dans la volonté d’exécution, et cela

est la forme. Mais c’est autre travail. Parfois les deux, fond et forme,

s’entendent et dansent, d’où belles pages.

Le génie est densité de coups favorables. Il y faut donc une quantité

importante de gains.

Un ami géologue me disait que l’or était distribué sur l’ensemble de

la planète de façon homogène. Il y avait donc de l’or partout, mais en

quantité insignifiante. Toute rivière était aurifère, mais d’un gramme à la

tonne, ce qui est dérisoire et évidemment inexploitable.

Tandis que les mines d’Afrique du Sud possèdent des taux de 40

grammes à la tonne, ce qui est faramineux.

Pour en revenir aux poètes, je dirai qu’un grand nombre possède du

génie, mais en petite quantité, donc de manière insignifiante, tandis qu’un

Rimbaud ou un Victor Hugo ont une densité de dons considérable.

*

Cette notion de GP est phase finale dans le principe évolutif du

littéraire. Il y a trois phases : Génie, bon poète, grand poète. Le génie sur sa

1623


période d’apprentissage est impulsif, source à canaliser, gains foudroyants et

pertes grossières. Puis, avec entraînement, se construit le bon poète, qui est

règles, maîtrise de rythmes, mais dont l’inspiration manque de hauteur. Puis

il y a le grand poète, plus élevé, plus sûr de soi, sachant assez précisément sa

place, son degré d’élévation.

Certains grands poètes sont plus prêts en valeur réelle de bons

poètes que de leurs confrères.

Apollinaire est plus près de Péguy que de Virgile et pourtant

Apollinaire est un grand poète, et Péguy un bon poète.

Il faudrait mettre des points aux auteurs. On pourrait ainsi

différencier, comparer et peser ...

*

Ma conscience m’a constamment été détestable. C’était le : “ Que

puis-je avec cette âme, avec cette cervelle, avec cette capacité ? ” Je me

voyais fourmi besogneuse décidée à agir pour n’obtenir qu’un résultat

insignifiant. J’enviais les Dieux, les Anges, parfois même la potentialité des

surdoués, des génies, des autres, ou des hommes de science.

1624


Je devais me suffire d’être Moi avec le Mal à mes côtés qui

rackettait et prélevait ! Quelle aberration ! Quelle horrible situation !

*

Autrui fut pour moi le seul espoir de gain. Je ne pouvais imaginer

progresser sans l’apport de l’autre, des autres. Tel qu’en moi-même, je me

sentais ridicule, insignifiant et inutile. La vigueur, la synergie intellectuelles

ne se pouvaient concevoir sans autrui. Qu’aurai-je donné pour travailler avec

les autres ? Ma satisfaction fut de me nourrir des écrits de la Pléiade, des

Collections classiques et des génies immortels.

L’union fait bien la force.

Analyse

Au commencement, je ne reproche rien à l’Art. Après tout, il y a

peut-être des moyens, des aptitudes, des génies, que sais-je ? Puis, il y a

recherche, volonté de pénétrer, de comprendre, nécessité d’assimiler ... et ça

se gâte ! ... Je le prends, le pèse et le compare à la Science, et son poids est à

défaut, sa capacité ridicule, bien au-dessous de ce que possèdent les hommes

1625


de science. Je m’interroge puis méprise, conscient en vérité de la valeur des

choses ...

*

L’intelligence ne peut être que collective. L’homme seul se sature,

se bloque. Le projet est d’ensemble. Toutes les grandes réalisations humaines

sont l’oeuvre de cohabitations intellectuelles, de synergies d’esprit,

d’associations.

En contre. Le génie pur à lui seul peut rafler la mise, Archimède,

Newton, Einstein.

*

Il n’y a qu’une chose à faire : mourir pour ne pas exister. Et c’est

sagesse de désespéré.

L’homme de génie est celui qui en donne (P. Valéry).

Un fou bien déplacé peut rendre diablement efficace un simple pion.

Platini par sa distribution impeccable a fait marquer beaucoup de

buts.

1626


Intelligence - Aptitude - Détermination

Objection des tests.

Parfois la spécialisation est dans un sous-groupe et n’est pas

décelable dans l’aptitude générale.

Exemple : tel individu qui possède une aptitude dans la

compréhension des vecteurs, sera un cancre médiocrissime dans la

mathématique élémentaire.

L’intelligence saute, le don devient invisible car il ne passe pas par

la porte aptitudes mathématiques.

Le test permettra de déterminer la valeur base de l’individu et non

pas le don caché dans une niche.

Le paradoxe de notre société, c’est qu’elle est composée non pas de

compétences générales, mais d’aptitudes de précision. Alors comment faire ?

Le génie utilise le principe de synthèse, de globalisation, il saute les

étapes, tandis que l’apprentissage est pédagogique : “ Commence par faire cela,

1627


après tu feras ce que tu voudras. Obéis d’abord. Mémorise des bases. ”Et si

l’enfant est rebelle ...

Finalité de l’inventeur

Contraindre certaines aptitudes naturelles de l’intelligence, voilà

bien le travail du dressage, de la discipline et de l’obéissance.

Il faut donc normaliser l’aptitude, la rendre conforme à l’exigence

d’autrui, capable de se déplacer uniquement dans le cadre qu’impose la loi

de l’autre.

Il est du grand nombre d’accepter de se soumettre, de se tordre, de

s’adapter en quelque sorte à la pensée générale.

Il est pourtant de l’inventeur, de chercher, du créatif de proposer une

solution à un problème que personne n’avait pu soupçonner. De là découle

cet étonnant décalage entre le génie et la masse, l’élite et l’ensemble. Mais

que faire ? Si le résultat obtenu suscite un nouveau besoin pour l’ensemble,

la cause est entendue, et le travail est crédible. Que se passe-t-il si la finalité

ne débouche pas sur une utilité même pour un groupe d’individus restreint ?

Le travail est rejeté, et le produit nouveau méprisé

1628


Journal 96

Il est assez facile de déterminer le génie comme étant une rareté

inexplicable que l’on reçoit d’un bloc, qui passe outre l’apprentissage et

s’achève par la production de chefs-d’œuvre. L’on y voit l’emprise de Dieu

qui dotant un humain d’une capacité exceptionnelle lui permet sans effort

apparent d’accomplir des œuvres d’art magnifiques, et l’on pense à Mozart et

l’on pense à Michel Ange.

*

J’ai entre les mains le Journal d’un écrivain de Dostoïevski, et je

suis évidemment fasciné par ce génie russe qui exploite à merveille ses

qualités de romancier pour exprimer des faits et des situations.

Éros

On parle assez souvent de la frigidité féminine, mais on oublie

d’intégrer une notion plus subtile de frigidité masculine, ou de manque

d’orgasme lors de l’éjaculation. Car la perception de la sensibilité sexuelle

peut varier de manière significative d’un individu à l’autre. Et la réception du

spasme s’étale sur une échelle allant de 1 à 10.

1629


Certains hommes ne jouissant que fort peu lors de l’éjaculation,

pourraient prétendre que le jeu n’en vaut pas la chandelle, que l’organisation

de l’acte - séduction, mise en train, contraintes temporelles etc... ne saurait

compenser l’intensité du plaisir obtenu. Ils, ayant pesé ou accompli cette

analyse, délaisseraient la chasse à la femelle considérant l’intérêt de second

ordre.

Par extension, l’on peut supposer que certains génies ou surdoués de

l’intelligence auraient abandonné l’hypothèse féminine, percevant une

excitation plus importante par l’activité cérébrale que par la stimulation

épidermique.

Ce qui pourrait contredire l’hypothèse avancée selon laquelle les

coefficients élevés échouent dans leur vie sentimentale. Ils choisiraient

sciemment le renoncement à l’activité physique ou sexuelle, tirant plus grand

profit de l’aptitude intellectuelle.

Évidemment cette avancée est modulable dans son analyse. Des

grands et des premiers ont souvent mis à leur disposition du plaisir sexuel

pour épanouir leur existence humaine. Et des intelligences primaires ont

délaissé l’acte physique n’y trouvant que piètre intérêt.

1630


Journal 97

Napoléon

Napoléon - règne désastreux. Génie exceptionnel. Oui, son génie !

Le plus efficace, pénétrant, performant, inventif, intuitif, calculateur, etc...

J’aime son intelligence. Je déteste son ambition européenne. Une

analyse politico-historique aurait dû le faire douter de la possibilité de

dominer constamment une zone aussi exceptionnelle que l’Europe. N’est-ce

pas de la pure fiction que de vouloir s’imposer en Autriche, en Allemagne,

en Angleterre, en Italie, en Espagne, en Russie ! - Puis Hitler - même

paranoïa dévastatrice.

Test d’intelligence

De l’intérêt de savoir utiliser autrui !

La Culture Free rend inexistante l’emploi d’autrui.

Car il y a mieux que le test ... c’est l’obtention d’un résultat - la

réussite - qui prouve qu’un éventail important de qualités étaient dans la

personne.

1631


Mais que représente l’obstination d’un résultat s’il est un décalage

avec autrui ? Imaginons le génie incompris. Que vaut un Van Gogh en 1895 ?

Rien.

Faut-il avoir l’intelligence de son temps ? Qu’importe en vérité !

Car au-dessus il y a Dieu - maître du temps et de l’espace ... Ainsi le

décalage humain est insignifiant. Il engendre des rejets, des refus etc... des

quolibets ... des choses faibles en réalité. Pourquoi s’offusquer ? Pourquoi

s’en inquiéter ? Il faut poursuivre, travailler ... bénéficier de son don, de sa

différence.

Du meilleur emploi possible de Dieu et de son Saint.

*

Voltaire. La plus grande correspondance du siècle

- Grand épistolier

- Grand écrivain - 1er écrivain français ?

- Grand philosophe - 1er philosophe français ?

- Génie fait de lumière

- Inspirateur de la Ré Fera, agitateur d’idées - père

- Défenseur - Avocat

- Grand amateur de poésie

- Peut-être bon poète

1632


- Homme de théâtre etc.

- Habille, fait fructifier ses biens.

Voltaire !

Puissance

Je ne vois vraiment pas l’utilité de s’appeler Virgile quand on

s’appelle Victor Hugo.

Hugo, c’est du 180 - 200 000 alexandrins, du théâtre, du roman, de

la critique, etc.

de la puissance, du génie

c’est une phénoménale capacité poétique

On lui reprochera son manque de finesse, de subtilité, le poids de sa

puissance en vérité.

On ne peut pas demander à un hippopotame de faire des pointes.

Virgile c’est du trois - de l’Enéide dont j’ai proposé une version en

alexandrins - des Buco, et des Géorgiques - exceptionnels évidemment, mais

Hugo !

1633


Plus on pense VH, ou Corneille ou Ronsard, et plus on s’aperçoit de

quelle puissance, de quelles ressources, de quelles capacités et aptitudes à

penser, à créer, il est nécessaire de posséder pour accéder à ce type de

résultats.

Histoire

Napoléon, la plus forte tête mise au pouvoir, la plus efficace des

intelligences (n’a-t-il pas été déterminé à 180 en QI ?).

Génie, oui, génie, mais apothéoses suivies d’échecs, d’humiliation,

d’attentes ridicules dans un carré d’île !

Napoléon - erreur : vouloir imiter César, Rome, vaincre l’Europe et

l’Angleterre - l’Angleterre !

Que n’eut-il pensé à l’instar d’Alexandre et d’aller, outre répandre

notre culture au-delà du Pirée ! *

1634


Après l’Égypte, il fallait penser Afrique, Asie, Amérique, que saisje

! Il a pensé Europe, qui possédait les plus fortes concentrations militaires

et culturelles possibles.

Mais comment à l’époque n’ayant nul recul, savoir réellement la

manière dont il fallait s’y prendre ? Comment ?

Charlemagne est plus sage, plus maître de soi-même, plus grand

peut-être, car n’ayant jamais connu l’humiliation, n’ayant jamais été abaissé

et ridiculisé, il a pu s’imposer dans son règne avec hauteur !

L’empire Napoléonien est éphémère - Charlemagne a eu la durée.

* Pour être maître du monde, il fallait vaincre l’Angleterre

Homo

Le talent sans génie est peu de chose. Le génie sans talent n’est rien

(Ibid, XVI, 271, P. Valéry, Cahiers II, Pléiade).

Le génie vers l’Esprit - Sur terre à 130, au ciel quémander le 450.

Est-ce possible, est-ce cela, est-ce suffisant ?

1635


*

Le plus grand “ génie ” est nécessairement une alliance du

maximum d’analyse au maximum de constructivité (1928 , XII, 797, P.

Valéry Homo, Cahiers II, Pléiade).

Le génie est la caractéristique claudélienne.

*

éphémères,

Je devins terriblement moi-même, élixir de génies, scrutant ses

Nobel

Valéry était un Nobel tout désigné. Son œuvre, sa symbolique

dégagée de toute considération financière méritait quelque part l’intérêt du

jury de Stockholm. Claudel, plus dirigé, à l’influence religieuse certaine,

était beaucoup plus discutable quoique... ce qu’il a fait pour le théâtre sa

puissance et son génie, aurait pu lui conférer l’attribution royale. Et le jury

ayant pris conscience, un peu tard, de ses deux bévues n’aurait pas balancé

longtemps en désignant Perse de crainte de se tromper une nouvelle fois.

1636


Quant à Malraux, balançant avec Becket, le jury a préféré l’audace et le

risque à la sécurité qu’offrait notre grand écrivain.

Journal 98

Swedenborg

“ En somme, dans son développement logique même, un admirable

travail de sublimation. Trop de lucidité rationnelle ne peut qu’entraîner ou le

désespoir le plus noir ou la certitude bien rationnelle que la solution ne peut

être rationnelle et, dès lors, s’annonce le mouvement de carthasis qui est si

caractéristique de tous ces hyper passionnés que sont les génies mystiques ”.

(Régis Boyer, Swedenborg, CD Universalis).

Simenon

Je me demande si l’aptitude de Simenon qui est toutefois répétitive,

sans réelle créativité, et correspond assez bien à l’acte d’écriture du

feuilletoniste est réel don littéraire de génie exceptionnel, car la quantité est

remarquable mais elle n’est pas riche, quand Einstein et Picasso sont très

diversifiés et changeants.

1637


Était-ce vrai ?

Gide a dit en parlant de Simenon : “ C’est le plus grand d’entre tous.”

Paramètres

L’environnement

Le travail

Le temps

L’aptitude

Le don

G Tr I E Temps

Génie, travail, inspiration, environnement, temps

Famille, sexe, femme, argent,

Personnalité

Limites intellectuelles le don

Arrivisme - Avidité - Potentialité cérébrale - Puissance.

1638


Génie - CD Universalis

L’homme de génie trouve des motivations d’un autre ordre que le

reste des hommes. L’universalisation de la sensibilité, l’amplification de la

mémoire et de l’imagination, l’exaspération de la vision engendrent chez lui

le désir de “ donner corps aux fantômes ” qui le hantent.

Le Génie selon Diderot, possède quatre caractères : la spontanéité,

la divination, la diversification, la fiabilité.

Le génie échappe à toute comparaison pour devenir modèle en son

genre - donne ses règles à l’art.

Il faut soumettre l’imagination au jugement.

Schopenhauer affirme le primat de la connaissance intuitive sur la

connaissance discutive. Il est contraint d’élaborer les concepts d’“excédent

de force”, d’“anormalité”, de “faculté contre nature ”

*

Supporter constamment l’humiliation, le mépris d’autrui, le ne

travaille pas, ne sert à rien, est inutile, c’est un incapable, n’accomplit pas

un acte économique débouchant sur une vérité financière immédiate.

1639


Et je pense à Van Gogh, je le vois partir à travers champ pour

chercher la lumière avec son tréteau sur le dos, sa palette de peinture et ses

brosses. Et lui sachant, sachant qu’il était l’un des pères fondateurs de l’Art

Moderne, méprisé, ignoré, considéré comme un imbécile par tous à

l’exception de son frère Théo, et aujourd’hui, une toile évaluée à 250

millions de francs lourds, soit 25 milliards de centimes, peinte en deux

heures, le génie exceptionnel, en fait !

Et tous ces gens qui n’ont pas compris, qui méprisent, et d’autres

gens qui continuent à mépriser, qui ne comprendront jamais, car ils ne voient

qu’une seule sorte de travail, le leur, valeur économique en francs ou en

Euro, qui rejettent l’abondance, qui se basent sur leur propre vérité, leur

unique système de valeur pour déterminer le vrai !

Mais que croyez-vous ? Qu’il est plus difficile de dire : je me lève le

matin et je fais mes huit heures ou je produis toute ma vie et je ne gagne

rien.

Avez-vous considéré la difficulté que pouvait engendrer une telle

analyse ? L’échec social qu’il en découlerait ? La honte, la culpabilité d’un

individu non intégré socialement ? Son exclusion, sa marginalisation ? Le

coût de son audace ? Il devient un banni, un coupable, un salaud, un

1640


profiteur, voilà l’analyse qu’accomplit autrui sur la personnalité de l’écrivain

qui ne vend pas, du peintre dont les toiles dorment pour un musée futur, sur

la personnalité du musicien qui ne produit pas de la musique de chevaux de

bois pour les chansons de Sheila !

Le philosophe, un imbécile, le poète, un imbécile, le sage, un

imbécile, le peintre, un connard, le prêtre un inutile (et quand l’heure de mort

aura sonné, l’on sera bien content de se prétendre de la religion de Jésus, et

l’on se souviendra d’avoir été baptisé dans la Trinité...).

Mais que faire ? Est-ce le prix à payer ?

Un Baudelaire qui n’a pas vendu Une Fleur du Mal durant son

existence, en a vendu des millions et des millions depuis cent cinquante ans à

travers la planète ! Et risque d’en vendre longtemps encore ...

Alors quoi ? Vous, vous avez votre salaire, et votre récompense.

Très bien. De grâce cessez de condamner ou de rejeter autrui, parce qu’il

donne ou offre un produit artistique, scientifique, technologique d’avenir et

non pas de présent immédiat.

Que valait le pétrole au Moyen Âge ? Ce n’était qu’une substance

d’alchimiste ! Que vaut le pétrole aujourd’hui ?

1641


Mais certaines personnes ne voient pas plus loin que le bout de leur

nez, quand d’autres - monarques et présidents n’hésitent pas à s’entourer

d’artistes et de penseurs, pour leur plus grand bien d’ailleurs, car ils savent

en tirer profit.

Paramètres indispensables pour l’œuvre

Génie, travail, inspiration, temps, santé, environnement favorable,

Dieu, références littéraires, promiscuité du lieu d’activités, argent.

*

“ Le génie donne ses règles à l’art. ”

*

Je suis une sorte d’anti-Cocteau qui lui était un génie aux mille

facettes, allant à droite et à gauche, parlant, discutant, argumentant. Punir

Jean Cocteau, c’était lui imposer à vivre dans une ferme du Larzac, punir

Franck Lozac’h c’est lui imposer à courir, à rencontrer, à se familiariser.

J’aime l’autre pour son Œuvre, rarement pour sa personne.

1642


Journal 99

Le temps. Il faut donc choisir, sélectionner, décider. Obtenir la meilleure

action, le meilleur travail.

G T I E D D

Génie Travail Inspiration Environnement Durée Dieu

GTIEDD

*

Perfectionnistes / Ajouter sur de connu.

Découvreurs / Créateurs

Fusionneurs / Synthétiseurs

Obéissants très supérieurs non sublimés :

Polytechniciens, grandes écoles.

Découvreurs/Créateurs Niveau : A - B - C - D - E

1643


5 niveaux d’aptitude :

A - Génie - très grand - grand 20 19 18 17 16 15

B - Grand - assez grand - bon 14 13 12

C - Moyen + moyen - moyen 11 9 10

D - Insuffisant plus insuffisant moins 8 7 6 5

E - Médiocre ou faible 5 - 0

Hiérarchie dans le système

*

Un tel : j’ai du génie,

mais fragmenté insuffisant :

Or dans rivière en quantité insuffisante,

non exploitable.

Les aptitudes. Degré de créativité, d’invention, d’obéissance.

Fonctions de l’intelligence.

*

Le génie veut comprendre, ajouter, s'y prendre seul ou travailler avec autrui.

Il sait qu'il a les moyens de synthétiser, d'extraire, de déplacer, d'analyser, de

choisir, de refuser, de prétendre -

1644


qu'il a la possibilité de critiquer - quand bien même la critique lui semble peu

- malice de propos.

- Rassembler et extraire - progresser, offrir un vrai accessible à Autrui.

La théorie des Oubliés

Existe-t-il un patrimoine littéraire, pictural, musical, scientifique qui

croupirait chez les particuliers dans des caves ou des greniers, et n'aurait

jamais pu être accessible à l'ensemble - refusé, rejeté par la critique, oublié

dans les aléas de l'existence ?

Pour les poètes, cela semble possible. Mais pour les mathématiciens ? Pour

les inventeurs, certainement. De grandes idées n'ont peut-être pas connu les

applications quelles méritaient.

Ô génies inconnus !

Si je considère les évolutions considérables dans le domaine de la physique

aux XIXe et XXe siècles, je prétends que ces esprits-là possèdent

l'intelligence, l'audace et des applications d'une importance extrême. Je vois

1645


en eux les nouvelles capacités de perceptions, de déductions et de

compréhensions de l'infiniment petit et de l'infiniment grand.

L'intelligence s'est déplacée du philosophique au XVIIIe à la physique aux

XIXe et XXe siècles. L'inspiration a animé plus encore les physiciens que les

mathématiciens.

Trop de matériel " manquant " au XXe ne leur permit toutefois pas d'accéder

à la certitude de la dimension spirituelle, qui a su s'inscrire dans l'esprit des

génies du XVIIe nourris encore à la sève moyenâgeuse de la croyance en

Dieu.

1646


Journal 2000

Les bons écrivains font de bons livres

Les grands écrivains font des chefs-d'œuvre

Les génies n'écrivent pas toujours de bons livres,

pas toujours de chefs-d'œuvre, mais la patine de leurs écrits se transmet aux

générations futures qui s'instruisent, s'aiguisent, ajoutent sur ce qui est lu.

*

Toute la substance cérébrale appliquée se trouve dans les livres,

dans les recueils. La sublimation du génie créatif se situe dans les

applications poétiques et non pas dans les discours ou la conversation

d'aimable babillage.

*

Tu veux te soustraire de l'obligation poétique, de l'affreuse

nécessité de rencontrer les uns et les autres, d'accumuler les niaiseries et

sourires de politesse, d'aller la bouche en fleur, gentil et bien propret. Toi,

ton principe, c'est de produire, de travailler par frottements, d'exploiter

1647


l'autre, le génie - le grand frère, ou le maître es lettres. Tu en as tiré des livres

avec le concours indirect d'autrui. Ce sont des béquilles ou c'est un chevalet !

Te voilà donc satisfait dans l'immense solitude de toi-même,

jouissant uniquement de ce monologue de circonstance ! bravant tes

interdits, te permettant d'aller outre sans être dans la nécessité de devoir la

moindre justification à quiconque ! Mais cet isolement, ce principe

autarcique dont tu te repais t'éloigne du monde vaste et coloré de la

littérature française ! tu perds des amis d'une importance extrême, qui te

conseillant, t'expliquant tes défauts t'auraient permis de rectifier le sens de

ton travail !...

Rien n'éveille en toi la soif de partager, de donner, de lire,

d'assister à des réunions, - de t'investir auprès d'autrui. C'est ça : tu es un

autocrate, un nombriliste satisfait d'un onanisme cérébral.

Tu devras payer. Le prix ? - L'immense oubli, le rejet, le livre fermé,

le cédérom dans son emballage, le" Je-ne-veux-pas-cliquer, cela ne m'intéresse

pas ", et toi sur ton rock de solitude, tambourinant avec tes petits poings de

poète, tu soupireras : " Je suis un incompris ! Je suis un incompris ! "

1648


*

Je n'étais pas artiste, relations de salons, contacts avec les uns

et les autres, potinière et concierges, - j'étais celui qui produit, qui extrait

hors de soi de la substance d'écriture.

Autrui existait évidemment mais par son Oeuvre, par son

Génie, par son aptitude à m'offrir des références d'imitations et

d'apprentissage.

Je ne tirais aucune utilité du relationnel littéraire, seule la

Pléiade était moyen d'avancée personnelle. Je dis Pléiade, mais j'entends

également Gallimard, ou tout nom important de la littérature française ou

mondiale.

Je travaille avec - Paz, Celan, Zanzotto, Borges, Cluny etc.

avec des ouvrages, des recueils, mais les hommes m'indiffèrent.

1649


Journal 2001

Je suis avec les poètes, avec leurs œuvres, avec leurs génies

mais je ne suis pas avec leurs personnes. Ce qu'ils sont m'indiffère. Ce qui

m'importe, c'est ce qu'ils font.

*

J'ai pu trouver sur le Net de nombreux sites consacrés à Emmanuel

Swedenborg, génie mystique qui me fascine. Il est, hélas difficile de se

procurer ses ouvrages dans les librairies. Le même problème se pose avec le

Prix Nobel de Littérature Churchill...

Je propose ici quelques endroits tirés du site :

La volonté et l’entendement

28. L'homme a deux facultés qui font sa vie ; l'une s'appelle la volonté, et

l'autre l'entendement. Elles sont distinctes l'une de l'autre, mais créées de

manière qu'elles soient un ; et quand elles sont un, elles sont appelées le

1650


mental. Elles constituent donc le mental humain, et toute la vie de l'homme

réside en elles.

31. La volonté et l'entendement font aussi l'esprit de l'homme, car c'est aussi

dans ces deux facultés que résident sa sagesse et son intelligence, et en

général sa vie, le corps n'étant qu'un serviteur.

Le Seigneur

280. Dieu est Un ; il est le Créateur et le Préservateur de l'univers, par

conséquent le Dieu du ciel et de la terre.

297. Qu'il y ait dans le Seigneur un Trine, à savoir : le Divin-même, le

Divin-Humain et le Divin procédant, c'est là un arcane venant du ciel, à

l'intention de ceux qui seront dans la Sainte Jérusalem.

De l’homme interne et de l’homme externe

Maintenant, il sera parlé de l'homme Interne et de l'homme Externe.

Ceux qui n'ont de l'homme Interne et de l'homme Externe qu'une idée

commune croient que l'homme Interne est celui qui pense et qui veut, et que

1651


l'homme Externe est celui qui parle et qui fait, parce que penser et vouloir est

l'interne, et que par suite parler et faire est l'externe.

Toutefois, il faut qu'on sache que non seulement l'homme Interne pense et

veut, mais aussi l'homme Externe ; néanmoins autrement quand ils sont

conjoints, et autrement quand ils sont séparés.

Quand l'homme pense avec intelligence et veut avec sagesse, il

pense et veut par l'Interne ; mais quand l'homme pense sans intelligence et

veut sans sagesse, il ne pense pas et ne veut pas par l'Interne.

Conséquemment, quand l'homme pense bien du Seigneur et des choses qui

appartiennent au Seigneur, et bien du prochain et des choses qui

appartiennent au prochain, et qu'il leur veut du bien, il pense et veut par

l'interne; mais quand l'homme en pense mal et leur veut du mal, il ne pense

pas et ne veut pas par l'interne. Bien penser vient de la foi du vrai, et bien

vouloir vient de l'amour du bien ; mais mal penser vient de la foi du faux, et

mal vouloir vient de l'amour du mal..

*

Quand je songe au XVIIIe siècle, je me dis : il semble aberrant que ce siècle

n'ait pu produire que le grand poète André Chénier. Le XVIIe avec une

population moins nombreuse a enfanté Racine, Boileau, Corneille etc. Le

XVIIIe : rien ! Alors ?

1652


N'existerait-il pas au fond de vieux greniers des écrits de poètes marseillais,

nancéens, toulousains, parisiens ou d'autres encore qui à cette époque

appartenaient à des Académies locales, accomplissaient une activité

artistique, produisaient dans des revues et dont les œuvres oubliées

pourraient resurgir à tout moment ? Des sortes de grands poètes ou Génies

oubliés ?

*

Le talent est de l'habillage. Le génie doit être débarrassé de sa gangrène

pour être mieux utilisé par les générations futures.

Il faut transmettre du dépouillé nouveau, utile.

*

Je n'étais pas un poète de l'amitié, du relationnel artistique, de la

fréquentation. Je ne vivais pas au milieu d'une cour d'artistes. Ma poésie

n'était pas contemporaine - c'était essentiellement

une volonté d'obtenir une oeuvre ----) CAD la recherche d'une puissance

d'applications avec ses forces et ses faiblesses.

1653


Mon royaume était la Pléiade, les génies, les grands poètes morts et

contemporains du monde entier. C'était une immense fresque composée

d'êtres exceptionnels.

On me taxera de sauvage, de casanier - j'ai aimé les poètes mais autrement

pour les résultats obtenus et non pas pour le copinage poétique. Je ne

parvenais pas dans la discussion à trouver du matériel intellectuel intéressant,

matériel que j'obtenais aisément dans les ouvrages ou les recueils.

*

En poésie, le talent n'a pas d'avenir. En revanche, le génie a de la durée - une

certaine durée.

*

La poésie est également un extraordinaire laboratoire de langage où le doute,

le risque et l'interdit sont de mise. Le poète, dans sa liberté absolue, associe,

déplace et repense l'ordre de son vrai - vrai qu'il sera le plus souvent le seul à

comprendre. Génie parfois pour les générations futures, ennemi de ses

contemporains, il dirige son propre orchestre de son idéal réinventé, chef

d'orchestre sans public aucun.

1654


Le grand malade, le grand souffrant, l'éternel incompris etc... mais certains

atteignent l'essence du langage et se placent dans la hiérarchie des littéraires

aux premières places, devant les romanciers et les écrivains qui passent pour

des baratineurs ou des accumulateurs de lignes.

Pindare, Baudelaire, Mallarmé, Verlaine, Valéry, Perse - essence de langage,

lente macération pour accéder à un objet unique et sublime !

Et quel esprit de sélection, de choix, de refus - conscient ou inconscient - de

subtile application pour enfin obtenir dans quelques occasions de leur vie le

joyau hautement ciselé !

*

Faut-il se complaire d'un m'as-tu vu, d'un oui, je fais des ronds de jambes, de

sourires faussement naturels ?

Quand je considère la richesse inépuisable de la civilisation, - génies de

toutes sortes - grands scientifiques, grands artistes et grands hommes - je

m'inquiète de savoir ce que je puis tirer de communications locales et de

manifestations littéraires qui en découlent.

1655


Comment gérer cette immensité ? Cette richesse inouïe ? Tous ces êtres

remarquables qui mériteraient quelque attention, l'on ne peut leur concéder

que quelques instants de reconnaissance. Faut-il espérer tout lire, tout

comprendre, tout intégrer ? Quel chemin personnel balisé par sa propre

expérience semblerait le plus judicieux à emprunter ?

Que représente la biographie dans l'oeuvre d'un auteur ? Trois fois rien. L'on

ne s'inquiète pas de savoir si tel poète, dans l'obligation d'exercer une activité

professionnelle a pu en faire pâtir son oeuvre. Ne restent que les recueils.

*

Les livres m'ont considérablement instruit. Le contact des poètes ne m'a été

d'aucune utilité. Le génie, la richesse, l'essence optimisée se trouvaient dans

les recueils pour un prix modique.

*

Le milieu poétique ne m'attire pas du tout. La structure poétique m'apparaît

obsolète, remplie de maniérisme, se caractérisant par ses insuffisances

d'actions. Tout y est difficile, rien n'est possible. Lenteurs, butées, blocage,

1656


système hiérarchique interdisant l'avancée rapide, l'extension ou la

croissance. Principe de préférencialité basée sur le vieil âge etc.

Mon parcours solitaire se nourrit des plus grands génies de la Pléiade, et non

pas de cette solidité de sable contemporaine.

Il est vrai que quelques personnes vivantes demain seront immortelles - il

serait bon de les côtoyer - mais qu'importe ! Où sont-elles ? Qui sont-elles ?

Le travail de recherche risque de me coûter fort en servitude zélée. Tant

d'êtres supérieurs ayant produit hier ou avant-hier m'attendent et sont prêts à

m'offrir les œuvres pour quelques francs !

Pourquoi irai-je m'enquérir de ces êtres vivants tandis que ma poésie se

nourrit exclusivement de poètes morts ?

Mais j'avance, et d'ici à peu les auteurs contemporains m'apporteront

certainement ce qu'aujourd'hui je trouve indispensable dans la Pléiade ou

dans ses éditions consœurs.

*

1657


Paul Morand : " Mort, si on n'a pas de génie, il ne reste rien de votre œuvre ;

on s'en va avec sa génération. Restent quelques débris pour les chiffonniers

amateurs ou universitaires américains. " Journal inutile 19 septembre 1970

Test d'intelligence

*

L'intelligence pure n'est pas chargée. Elle est légère, zélée et obéie avec

facilité.

La charge créative alourdie l'intelligence, la ralentit. Le génie artistique

pourtant va très vite, cavalier solitaire libre de tout joug et de toute

obligation.

Faut-il une société composée de très haut QI ?

Noesis

*

Quand je songe au génie créatif de Picasso...Effrayé par l'immense catalogue

de son génie pictural. Picasso ignore ce que veut dire le mot fatigue.

*

1658


Poésie d'œuvre mais non pas poésie d'amitiés, de rencontres ou de

relationnels ; poésie de livres, de génies.

Volonté de compréhension, de pénétration.

La méthode appliquée par l'Autre - par les Autres ?

*

Pas poète de public, pas poète de l'amitié. Poète admirant les œuvres et le

génie des autres, cherchant à imiter, à comprendre, à appliquer. Poète de

l'écriture avec les recueils-frères à mes côtés - références, petits manuels

d'imitation - sortes d'ouvrages de prières - bibles restrictives...

J'avais tant à faire avec les génies et les grands poètes ! Il fallait comprendre,

intégrer, extrapoler, aller au-delà en mastiquant leurs substances... mais de

relationnels d'actualités, il n'en était point. Je craignais trop de me fourvoyer

avec de l'inutilité.

*

La puissance et la force de Nietzsche - son génie.

1659


Faut-il rechercher une volonté de puissance, une augmentation de sa

conscience ? Car il s'agit encore d'apprendre à mourir, de se préparer à

l'Autre Monde, à l'autre espace là-haut, tout à côté. Que pourra-t-on espérer ?

Quels y seront les devoirs et les droits ?

*

La poésie d'opérette - la poésie de relationnel - la poésie-travail - la poésiegénie

- la poésie-niaise etc.

De cent mille façons de la déterminer. Chacun se prétend maître étalon

référentiel. De la critique.

Journal 2002

Comment peut-on gérer cette immensité littéraire ? Qui pourra se

prévaloir d'avoir lu ce qu'il devait lire ? Embrasser la vaste collection de la

Pléiade, qui n'est en vérité qu'une réduction élitiste guère représentative de

l'offre totale. Cela semble impossible.

Il faut donc baliser son propre chemin en choisissant un nombre

limité d'auteurs, de génies, de philosophes ou de grands poètes. C'est déjà un

1660


principe de spécialisation, d'évictions et de refus. Mais comment faire ? Il est

certains que des êtres exceptionnels seront perdus, oubliés, jamais lus mais

l'âme a ses limites. - L’intelligence se sature et ne peut demander plus.

*

Le génie, c'est de l'énergie supplémentaire sur de l'intelligence de

surdoué.

Il y a donc quelque chose d'exaltant en soi, de vitesse

phosphorescente, de jouissance supérieure.

*

Qu'est-ce que le génie ?

C'est de jouir avec une femme splendide qui t'amène à l'apothéose

cérébrale. Il y a plaisir, spasme, capacité à recommencer - orgasmes de

l'intelligence. Tout se situe à l'intérieur.

Le génie sait qu'il est un génie.

Mais méfiance.

1661


Le surdoué, ignorant l'acte de sublimation artistique ou scientifique,

prétend le posséder. Or il n'a nulle application permettant de le prouver.

*

Le corrompu au pouvoir est un impuissant qui ne peut résoudre les

problèmes économiques et s'empare du bien d'autrui.

Le Prince au pouvoir, déjà riche n'a nul besoin de s'enrichir étant

satisfait. Son tour et sa façon sont le plus souvent détestables. Il est haï de ses

suivants. Incompétent il ne résout rien.

Celui qui vient du peuple prétend en la révolution, casse le système,

détruit bases et fondations, détient un nouvel ordre et engloutit le peuple

dans l'horreur et ses aberrations.

Il faut donc une avancée lente et régulière, - une écoute singulière

des uns et des autres, un contrat d'audaces et de raisons sous l'auspice du

génie entourée de gens de talent avec la bienveillance divine qui instruit.

Sera-ce suffisant ?

*

1662


Le génie

Il y a bien un dérèglement du jugement pour penser autrement, voir

de cette façon, appliquer ailleurs et s'entendre dire : c'est ma foi, vrai ! - Je

vous distingue et vous honore.

*

L'intelligence pure n'est pas chargée. Elle peut se flatter de vélocité.

Génies Universels : Da Vinci, Pascal, Leibniz, Newton

Great Geniuses : Kant, Kepler, Spinoza, Descartes, Michel Angelo, Victor

Hugo, Dickens, Byron

Génie : L'homme se flatte de l'homme. Qu'en serait-il s'il prenait conscience

de la réalité divine ? Où se situerait-il ?

IQ societies : s'adapter à la capacité mentale de ses pairs. D'autres, individus

obsédés cherchant des performances olympiques.

Toutes les variabilités de l'intelligence sont-elles évaluées ici ? Est-ce se

donner les moyens de les évaluer ?

1663


Do what you want but do a Work.

Invent

Intelligences supérieures, vous êtes seulement capables de résoudre des

problèmes hautement épurés, mais que pouvez-vous faire d'autre ?

Montrez-nous vos applications. Pouvez-vous construire une oeuvre ? A quel

degré d'invention vous situez-vous ?

*

L’Absent : Etre qui je suis sans être là.

L’une des possibilités est peut-être de tenter d’ajouter sur Char - de faire du

Post-Char. Il est un poète dominant du XXe siècle français. Pourtant mon

cerveau globalise et je pense Titien, Napoléon, Newton etc. En vérité des

génies universels.

*

1664


La géométrie en peinture. Plutôt que d’utiliser une mathématique primaire,

exploitez une mathématique supérieure et travaillez avec des hommes de

science.

Lignes de fonctions

Aires sous les fonctions avec association de mélanges.

Délaisser la couleur. Travailler les lignes. Graphes.

*

Arthur ! Que de frères ! Que des fils !

Eiclordorff Lenau

Holmannsthal Rilke

Ludwig von Ficker

*

Je vois mais n'ai pas, et désire ardemment sans jamais obtenir.

Bouddha Confucius Mahomet Moïse Jésus-Christ Krisna

1665


Je ne suis pas dans une phase de communication poétique, je suis

constamment dans la phase d'applications d'écriture.

Note - Demander aux hommes de science d'augmenter la perception de la

stimulation et de l'orgasme

Il doit bien y avoir un truc supérieur au QI mais quoi ?

QI < Talent < Génie < Choix de Dieu

Le but de l'herméneutique est de dépasser la simple critique et l'interprétation

des textes et de viser à constituer une théorie générale de l'inspiration.

L'objectivité scientifique n'est que l'aptitude adéquate pour résoudre des

problèmes particuliers.

CD Universalis

Paul Ricoeur : " Il n'y a pas d'herméneutique générale, pas de canon universel

de l'exégèse, mais des théories séparées et opposées concernant les règles de

l'inspiration."

Hypopoétique

Delaunay

*

1666


En mai 1969, enfin, une grande exposition de collages à Zurich révélera un

nouvel aspect de son génie d'invention à la fois imaginatif et technique

unissant intimement forme et matière.

*

Robert Graves - génie 130 livres La déesse blanche

Ezra Pound - le vers projectif Los Cantos

*

Comment gérer le génie des autres, comment travailler en consubstance

d'écriture, en synergie d'actions ? Quels auteurs empruntés ? Que doit-on

espérer obtenir ? Quelles seront les limites de nos potentialités ?

*

L'on pourrait tous les jours découvrir l'Oeuvre d'un génie ou d'un grand.

- Poète, mystique, romancier, homme de science, peintre, sculpteur etc.

Comment gérer sur terre le poids de cette richesse ?

70 ans de vie X 365 jours = 25550 personnalités.

1667


Et de se former, de produire, de se reproduire, de penser, d'aimer, d'agir.

Le choix - la voie - quel chemin balisé par sa propre expérience ou son désir ?

Que peut espérer l'Etre ? Non pas ici-bas mais là-bas ou là-haut ?

Etre au-delà.

*

La perception trompeuse pour le Moi. La critique du perceptif.

Le Songe-creux a des filles, ce sont les Chimères.

Il est impossible de gérer le génie d'Autrui. L'on prend un peu. L'on prétend

connaître. L'on se suffit de cela. Notre potentialité intellectuelle bridée,

bloquée, interdite de pénétrer avec véracité nous rend un produit aléatoire de

l'Autre.

Se limiter au Gotha mondial : Virgile, Homère, Goethe, Dante, Horace,

Euripide, Sophocle, Eschyle, Corneille, Racine, Cervantès, Shakespeare etc.

Puisque l'on est confronté à une restriction obligatoire, quel choix dans cette

restriction ?

*

Humour : Franck présentant son bureau :

1668


« Voilà le saint scriptorium, lieu où des chefs-d’œuvre ont été enfantés, lieu

de génie et de douleurs aussi. »

Observations et conseils

En quoi la Poésie peut-elle rivaliser avec la Science ? N'est-elle pas en

dessus ?

Extractions maximisées et non pas états d'âmes poétiques.

Ce qui implique : logique, rationalité, efficacité, maîtrise, travail,

applications, volonté, formation.

Habite les œuvres des génies plutôt que de visiter les poètes.

Travaille et laisse tomber. Ne commence pas à tenter de pénétrer des

structures impossibles. Tu vas y laisser ta sève créatrice. Tes résultats seront

insignifiants. Produis, transforme, applique, essaie d'offrir via un cédérom ou

l'Internet. Cela et rien de plus.

Veux-tu jacasser ? Te perdre en propos inutiles ? Veux-tu gigoter de la

gigue, gigoter du mollet, Va, tes civilités poétiques t'appellent.

- Bonjour, j'm présente, j'm'appelle Ben Saïd et j'te donne mon tapis.

1669


- Va te faire foutre.

- J'te le vends pas, j'te donne !

- Va te faire foutre quand même.

Le repoussoir poétique - le rejet - le refus. Le "Ne m'intéresse pas", "Allez

voir ailleurs" - et l'on y va. Et c'est encore la même réponse. L'on vous

colporte de X en Y, d'Y en Z, de Z en A. Et tel est votre parcours.

1670


Vrac

Génétique Biologie moléculaire

Hérédité ---) Bactéries

---) Virus

Génie génétique Génome Protéines Acide nucléique

Bricolage cosmique // Mécano géant

Gènes, protéines ---) Combinaisons des motifs, structures en mosaïque

Organisation/ Distribution des constituants

Duplicata

*

Pervertir mon génie dans des matrices de basses femelles !

Turbulences du génie

Fluides d'intelligence

1671


Les soupirs de l'esprit

Les affres de l'âme

L'esprit = conscience

L'âme = sensibilité

Génie = action créatrice

Intelligence = raison, réflexion

*

Génie Travail Inspiration Environnement favorable

Durée Dieu Talent Crédibilité Santé Argent quiétude

Trop faible et si peu. On a l'impression de se cogner la tête dans le vide.

*

Projet d’ouvrage

L'acquit de conscience ? Serait-ce le titre qui pourrait se substituer à Divers

états de la conscience ?

1672


La connaissance du mot "conscience" permet la réorientation de la définition

du mot ---) avec

- CD Universalis

- Biologie de la conscience PUF

- PV conscience

et autres...

==) Nouvelle base --) besoin de 50 fragments nouveaux

Synthèse de soi - Conscience - Génie - Intuition

puis retourner vers autrui : CD Universalis

Cahiers de Paul

Internet

Editions du CNRS

Yahoo US

Et ?...

Recherches complémentaires et Lumières autres

Conscience Via Bibliothèque - Librairie

Derniers essais accessibles

1673


Conscience Construction d'un ouvrage avec différents fragments du Journal

Même principe avec le mot Intuition

Au commencement sortir des fragments. Puis aller sur certains liens

corollaires. Et travailler avec autrui et avec les nouveaux médias.

1674


Journal 2003

L'opiniâtreté des grands solitaires.

Le problème n'est pas de rencontrer constamment des poètes d'actualités

- de communiquer avec les uns et les autres pour échanger des niaiseries et

des insignifiances -

Non - il faut comprendre - comprendre les Génies, les Grands poètes -

intégrer leur substance et travailler en exploitant également leur énergie.

*

Comment les déterminer ? Comment prétendre que tel poète a une

certitude d'immortalité ? Où est l'outil pour toiser ? Comment faut-il s'y

prendre ?

Et tant d'erreurs ! Tant d'imbéciles sacralisés par la critique avertie !

Tant de génies rejetés, méprisés, humiliés, réduits à l'état de médiocres !

juger ?

Que savons-nous réellement ? Comment pouvons-nous prétendre savoir

1675


*

Le talent vend, le génie s'immortalise.

J'ignore ce que vaudront les livres ou essais de Michel Jobert et de

Jacques Chancel. Ce sont des personnes fort intelligentes, à la compétence

reconnue, - mais que représenteront ces littératures demain ?

Que valent aujourd'hui les Prix Nobel Sully Prud'homme et Churchill ?

La même observation sera peut-être observée avec l'excellent travail

d'Alain Peyrefitte.

*

Je vois deux mondes :

Celui des applications CAD : Oeuvre, livres, lectures, catalogues,

génies, grands poètes, culture, Internet, bibliothèques, librairies,

transformations, imprimerie, cédéroms, informatique, feuillets noircis.

En vérité, le monde de l'efficacité, de l'écriture.

1676


Celui des relations CAD : éditeurs, lettres de refus, paralittéraire,

activités, ventes, auteurs contemporains, salons, ateliers d'écriture.

Le QE et le QL : quotient d'écriture et quotient littéraire.

Le QE permet d'oeuvrer et le QL de se faire connaître.

l'Autre ?

Il y a peut-être un savant dosage de l'un et de l'autre - ou est-ce l'Un puis

*

Je persiste à croire que la Poésie est une collection d'individualités - Le

travail poétique étant travail de solitaire. Se parachever c'est être dans une

liste de catalogue et pouvoir se spécifier dans une catégorie : bon poète,

singularité littéraire, grand poète, génie etc. C'est faire partie de l'édifice mais

le relationnel est de faible portée.

*

Ne pas rencontrer, ne pas bavasser mais travailler avec, avec les génies,

les grands poètes et les êtres exceptionnels. Le temps est trop court pour se

1677


perdre dans l'inutile. Délaisser les contacts - La suffisance, les prétentions

intérieures.

Le réel problème est de savoir comment Racine a écrit Esther ou

Athalie, et ce que l'on peut espérer en regard de ces chefs-d'oeuvre.

J'écris Racine, mais je pense Pléiade, toute la Pléiade - et je considère

également les Pléiades étrangères : Italie, Espagne, Royaume-Uni,

Allemagne, Etats-Unis d'Amérique, Japon etc.

Il y a un énorme travail à accomplir avec ses applications, ses

transformations et la sauvegarde de son oeuvre - le relationnel n'est pas

d'actualité.

Critique : L'autre n'est pas toi, et toi tu n'es pas l'autre.

Le critique dit indirectement : Soyez qui je suis ou qui je voudrais être.

Il ne s'agit pas de sauvagerie, de refus de rencontrer l'autre, - il est

question d'oeuvres, de génies, de grands auteurs. Ceci est en 2D et non pas

en 3D.

Je cherche à oeuvrer CAD à construire, à déployer, à travailler. Je crains

1678


de me limiter à du courtisanat d'opérette, à du déballage de bonni menteur. Je

ne suis pas le représentant du produit Franck Lozac'h. Je n'ai pas non plus

envie d'attendre désespéramment quelconque lueur de reconnaissance. Mon

souhait est d'appliquer, de découvrir, d'exploiter de nouvelles tendances - du

moins je le prétends - mais n'est-ce pas présomptueux que de penser de la

sorte ?

L'idée serait de considérer l'Internet comme étant un support comparable

au Salon de Indépendants du XIXe siècle, lieu où nombre de refusés trouvait

une place de choix et de qualité auprès de futurs géants de la peinture.

Sur le Net, publier est possible. Etre lu est possible. Se faire référencer

est possible. L'édition traditionnelle nécessite un public payant et impose une

rentabilité que les lecteurs ne peuvent fournir.

L'on pourrait avoir :

Les Littéraires-papier

Les Chanteurs-microssilon

et les Ecrivains-Poètes numérisés.

culturel.

Il faudrait donc envisager différents supports pour véhiculer un savoir

1679


*

Je ne cherche pas à me focaliser sur le carriérisme artistique - je désire

appliquer, comprendre, lire, exploiter et construire. - Les uns, les autres, le

maniérisme, mais oui, mais non, Madame etc.

Je crains le temps - et la Cigale...

C'est de l'amabilité de façade pour un jugement sur l'apparence. N'entre

pas dans ce système. Laisse tomber, c'est de l'insignifiance.

- Rencontre-les.

- Pervertir mon génie sur des faces d'abrutis ! (On dirait chanceler de

noires loupes à vos yeux !) – Je plaisante, évidemment.

*

La créativité musicale n'a-t-elle pas été freinée par les lois de la

commercialisation ?

1680


Le génie accomplit des choses remarquables qu'Autrui ne peut atteindre.

Et c'est l'appréciation de ces applications qui confère à l'individu la définition

d'exception.

Ils sont désespérés - ils se jettent dans l'extrémisme religieux prétendant

y trouver une solution - la solution est un développement économique stable

basé sur l'investissement.

Petits et grands - canards et cygnes.

Le génie humain

*

Pas de poésie militante, pas de poésie de spectacle mais poésie d’œuvre,

de génies, de grands poètes – admiration mais guère de communication.

1681


Journal 2004

L sensibilité de la femme apporte-t-elle une variabilité nouvelle inconnue à

l'homme ? - Si cela était vrai, le déploiement de ses capacités d'applications

s'avérerait nécessaire et judicieux.

La femme a le génie sexuel.

*

Passer de I à TI, cela permet-il de dégager des produits cérébraux de meilleure

qualité ?

- Génie supérieur à TI ?

- Oui ?

TI : Plus d'analyse, de subtilité, de finesse. Mais pas plus d'énergie, de créativité

ou d'invention.

*

Mais comment ! Comment produire des écrits évolutifs ? Comment ! Comment

gérer le génie d'autrui ?

Tant d'œuvres fécondes et exceptionnelles !

1682


Le temps passe, le temps court - écrivait Michel Sardou dans L'autre femme -

cela est vrai.

Je tiens entre mes doigts Le Folio Catalogue général 2004 : - Quelle nourriture !

Quelle richesse ! Et cette pauvreté cérébrale qui jamais n'aura la capacité de

gérer l'immensité littéraire mise à notre disposition !

Il faut prier Dieu de nous aider à pouvoir car lui seul est capable de produire

cent milliards de galaxies quand nous sommes incapables de maîtriser 10

000 ouvrages dans une collection. Oui, prions.

*

Allez vers les poètes ! Allez vers les éditeurs ! Vous ne recevrez que mépris et

indifférence !

Il faut donc travailler en soi, pour soi sans se soucier de l'autre, sans l'intégrer à

son principe d'application - l'autre doit être ignoré.

En revanche il faut travailler avec les œuvres des génies et toujours s'en référer.

*

1683


Rimbaud est étonnant. Quel génie !

*

L'énergie créatrice - comment peut-on la détecter ? Un grand peintre ? Un grand

poète ? Comment peut-on les soupçonner ? Cela semble impossible.

Et l'énergie créatrice pourrait s'apparenter au "génie".

*

Cioran est une singularité de pensées mais il n'est pas la Vérité. Le suit-on

constamment dans son système d'applications ? Non. Mais parfois son génie

éclate comme un autrement possible.

Variante

*

Vous entrez dans le Saint Scriptorium, haut lieu où le génie se déploie.

*

1684


Sans une once de talent, le génie ne saurait être visible de l'extérieur.

Faut-il s'abaisser à avoir du talent quand on a du génie ? Car le talent, c'est

l'habillage du moment, c'est la sauce qui accompagne la viande - mais ce

talent se démode quand le génie se cristallise dans le diamant.

Ainsi de nombreux auteurs qui ont eu leur récompense - prix, félicitations,

rémunérations financières - sont tombés aujourd'hui au plus profond des

oubliettes.

Ce qui importe, c'est de se faire mais plaire est peu de chose.

Il n'y a rien à espérer en poésie - cela est peu, insignifiant, ridicule en vérité. Il

s'agit ensuite d'une réputation colportée avec acquiescements d'autrui.

*

Quelle nouvelle écriture ? Quoi et pourquoi ? Quels auteurs ? Quelles

applications non-définies avec nécessités de construire sur de l'inexistant ?

La poésie - planétairement ingérable - trop d'auteurs, de génies, de langues etc.

*

1685


Le génie a toujours raison.

La chair, au seul service de la beauté !

Explique-leur, ils t'écraseront.

Quand il me faudra remonter, Dieu m'en voudra-t-il ? M'accusera-t-il de ne pas

avoir accompli certaines actions, d'en avoir développé d'autres de second

ordre ? Cela peut être dit avec amour - : tu vois, tu aurais dû...Mais cela sera

peut-être dit. Et que faire ? Que vaut l'âme humaine ?

*

Les Dieux !

Le Génie L'Art La Culture L'intelligence La Science La

Beauté féminine La Pureté religieuse

*

Le génie n'est pas affaire de femme.

Si l'homme a plus de résistance avec sa condition physique, s'il possède un

cerveau 10 % plus important que celui de la femme* - cela peut expliquer en

partie le différentiel social et cérébral qui les distingue.

1686


Mais méfions-nous d'oser développer de telles affirmations.

*Objection - le rapport poids/cerveau est le même chez les deux sexes car les

femmes sont plus légères.

*

Contemple l'homme à travers la préhistoire - admire son génie - essaie de

comprendre - car ceci est fascinant. Pourquoi ces fresques, pourquoi ces

signes, pourquoi ces traits ?

Il y a un besoin de visiter de nouvelles grottes, d'aller plus loin... Pour se bloquer

contre une paroi incomprise.

Quel mystère ! Qu'ont-ils voulu exprimer ? Qu'ont-ils dit ? Que d'interrogations

et peu de réponses. Nous cherchons à transcrire, à déterminer, à savoir.

Nos ancêtres nous fascinent et toujours nous les implorons de vouloir nous

éclairer de leur passé.

*

Je suis constamment effrayé par l'immense intelligence du Père - et je ne puis

que mépriser la petitesse de ma capacité humaine. Je ne suis rien - je suis une

fourmi - un être infiniment médiocre et je le sais.

1687


Mais Dieu ! Seigneur ! Que puis-je ? Permets-moi de me développer ! Prends

pitié de ma misère ! Je ne peux en rester à cela. Car jamais avec ce piètre

potentiel, je ne parviendrai à comprendre tes merveilles ni le génie de ta

création.

*

Le génie - ou que peut un homme si l'on compare son potentiel à l'immensité

divine - rien, n'est-ce pas ou si peu ? Mais étant nous-mêmes hommes,

Mozart nous charme et Picasso subjugue. Deux fourmis supérieures

divertissant des fourmis inférieures, en vérité.

*

Je sais - c'est facile mais j'abandonne toute audace téméraire de tentative

philosophique - je me résigne à croire en Dieu - au Christ. Je n'ai plus que 10

- 20 ans à vivre et je tends vers le génie de la religion chrétienne. Ceci est ma

foi, - ma logique également. Je prétends en l'existence de l'Au-delà. Et si cela

s'avère vérité, reconnaissez que cette option est utile à ma raison et

indispensable pour mon immortalité...

1688


Le Mal

Voilà un sentiment de puissance ! Frapper et soumettre - imposer sa

médiocrité et se prévaloir de sa force.

Mais tant que Le Ciel ne condamne pas cette injustice, l'on peut poursuivre

encore, n'est-ce pas ?

La morale ? Quelle morale ? La morale, c'est ma force, et je frappe qui je

veux - qu'il soit saint, génie, prophète ou messie. Je frappe, vous dis-je, car je

suis le Mal est ceci est mon pouvoir.

De la prière

La prière - qui est répétitive et constante - n'est-ce pas un asservissement

spirituel ? Elle impose la répétition des mêmes propos - il n'y a nulle

créativité, nulle invention. Tout est donné à la reproduction identique avec

litanies et gémissements.

Car Dieu est l'Univers c'est-à-dire - création, nouveauté, génie hautement

inventif - et l'homme dans tout cela avec ses sempiternelles suppliques

désespérantes ? L'homme est aumône.

1689


Je ne remets pas en cause la prière c'est-à-dire la liaison entre l'homme et

l'Au-delà, son utilité : être entendu et se voir soulagé (Actions du ciel), mais

cette supplique répétitive, est-ce cela ? Est-elle réellement ainsi nécessaire ?

*

Inventer de nouveaux espaces. Mais quels ?

Rôle mineur du relationnel - rôle majeur des lecteurs et auteurs. Peu pour la

communication - tout pour les applications - écritures essentiellement.

Et aujourd'hui Yahoo,Google... au mot littérature.

Il faut constamment chercher et déplacer les substances des autres.

Quel rapport le génie a-t-il avec l'art ? Il voit - il comprend - il pénètre - il

prend et se nourrit.

Quand l'âme atteindra l'au-delà, la science ne sera qu'une illusion.

Le réconfort de la médecine n'est que provisoire quand l'avenir est dans

l'immortalité.

Poésie des limites et des expériences - du plus loin créatif, de l'en-deçà - en

1690


laboratoire d'écriture. Zanzotto est remarquable. Et d'autres encore -

inconnus - jamais édités, hélas ! Qui sont les nouveaux Mallarmé ? Car ce

sont les fondateurs des nouvelles applications avec variabilités audacieuses

et inventives. Qui sont-ils - je répète ?

Il faut donc trouver de nouvelles limites poétiques et philosophiques, et les

exploiter en tant que potentiels sûrs.

Quelle est donc cette écriture contemporaine ? - 6 décembre 2004

Je ne vais toutefois pas en rester là avec cette pensée médiocre.

Intuition

*

Projection hors de soi à son insu - avec produit cérébral quasiment parfait,

prêt à la compréhension pour l'autre.

L'intuition est toutefois une définition de l'intelligence en deçà de la réalité

qui enveloppe le terme de "génie".

Qu'est-ce qu'un poète ?

1691


- Est-ce celui qui associe applications poétiques et comportements externes ?

Celui qui se prévaut d'être sur une petite estrade et a été édité à 400

exemplaires par une maison régionale ?

- Tout cela ne saurait durer. Ceci est de la poésie d'aujourd'hui. Mais où est

Baudelaire ? Rimbaud ou Lautréamont ?

Et le public qui se prévaut d'être averti écoute, encense, se nourrit de

balivernes et d'inutilités !

Ceci est plaire à une intelligence simple d'instituteurs, de professeurs de

lettres ou d'amateurs encore.

Mais le génie - je dis - le vrai génie, où est-il ? Se frotte-t-il à ces miasmes ?

Non, il cherche, conçoit, applique en dehors de ces présences sommaires.

*

Qu'est-ce qu'un poète ? Qui est le poète ? Tout cela est impossible. Trop de

génies, trop de réalités indépendantes pour former l'ensemble dit Univers

poétique.

1692


Miscellanées

Hiérachie de valeur

1 Le QI 2 Le talent 3 Le génie 4 L'élection

L’on voit aisément que le choix de Dieu – l’élection – est la plus belle des

récompenses…

*

Que peut-on espérer face au génie hugolien ?

Je crains essentiellement de perdre des auteurs exceptionnels, indispensables,

en consusbtance d'énergie d'écriture.

*

Génie, au travail !

*

Un génie, un poète, un prophète, un messie.

1693


*

Du singe à l'Ange

Génie Grand poète Saint Prophète Oint de Dieu

Changer de nature pour progresser

1694


Journal 2005

Le talent n'a pas d'avenir quand le génie s'immortalise.

*

Voici le temps de l'inspiration, sublime moment où le génie se déploie.

*

Le parrainage poétique - méfions-nous des uns et des autres qui cherchent à

s'associer par frottement, par gentillesse de comportement. Le génie est

unique - est un et ne saurait nécessité la présence d'autrui pour exister.

Je veux dire : à quoi peut bien servir de se coller ? Tout ce zèle littéraire,

pourquoi ? N'est-ce point du temps perdu pour des peccadilles insignifiantes.

*

La poésie française contemporaine : il serait préférable de parvenir à dégager

ceux qui des génies ou des grands poètes. Le reste étant peu de chose. Ce

1695


sont les génies et les grands poètes qui inspireront les auteurs d'aujourd'hui et

de demain.

*

Son talent est bigrement visible parce qu'il n'a pas une once de génie !

*

- Qu'aimes-tu chez autrui ?

- Son génie, sa beauté, son intelligence, sa pitié, sa croyance.

*

Éros - Musée - Femmes nues -

Il faudrait proposer soit un petit film soit construire un ensemble de

photographies visant à placer des femmes nues dans un musée des Beaux-

Arts.

L'intelligence consisterait à rendre compatibles ces différentes formes de

beautés - la beauté des oeuvres d'art - sculptures et peintures - et ces superbes

femmes nues contemplant des toiles ou circulant dans les couloirs.

1696


L'œil de l'observateur doit s'y perdre, et ne plus distinguer la beauté en trois

D avec les chefs-d'oeuvre des artistes.

Cette chose inouïe n'a jamais été pensée, mais pourrait confondre

étonnement l'observation du critique.

La nouvelle femme inventée par Helmut Hilton pourrait aisément circuler

dans ces allées et ces couloirs. Elle serait également accompagnée d'autres

femmes ou d'autres hommes, pourquoi pas - qui apprécieraient ou

s'inquiéteraient du génie pictural des artistes.

Certains actes érotiques esthétiques telles des fellations, des pénétrations

raffinées seraient possibles encore dans ce monde où tout est beau et

sublime.

*

...En outre, les enfants créatifs se comportent de plus en plus mal, à mesure

que l'âge vient, dans les besognes du groupe : ils tiennent absolument à

travailler seuls (c'est la caractéristique peut-être la plus importante de la

créativité). Et rien n'est pire qu'un groupe de créatifs, dont on pourrait

pourtant penser que les capacités vont s'additionner. Bien au contraire, ils

ne cherchent qu'à se brimer mutuellement, et les membres du groupe que l'on

contrarie se réfugient bien vite dans l'agressivité, l'entêtement, le silence ou

1697


l'apathie.

Comme le disait William Jame (1911) : " L'humanité ne fait rien que par

l'initiative des inventeurs, grands ou petits, que le reste d'entre nous imite :

c'est le seul facteur actif dans le progrès humain. Les individus de génie

montrent la voie et établissent les schémas que les gens du commun adoptent

et suivent."

Les extrasensoriels

Professeur Rémy Chauvin

*

Trop conscient de ma petitesse. N'ayant nulle capacité pour progresser,

cherche en Dieu le droit à l'évolution.

Toujours fasciné par les images d'astrophysique qui prouvent le génie créatif

divin. Certains diront : Mais non ! Mais non ! Tout cela est naturel, et il est

nulle affaire mystique dans ce travail !

Attendez de mourir. Enfin vous saurez ! saurez que mes propos étaient justes

1698


et sensés.

*

Les poètes caquettent et le génie produit. Choisissons.

*

Concernant le travail intellectuel - ce qui importe, c'est sa spontanéité, son

indépendance, sa capacité spéculative autonome - au-delà de toute directive

et de tout diktat social, économique ou encore universitaire.

Le génie ne saurait s'imposer des carcans, des principes obligatoires, des

soumissions sociales.

Il est vrai que le travail à grand nombre est un paramètre indispensable pour

la recherche future. Mais cela est pour la science ou pour la raison

économique, et non pas pour la vérité artistique.

*

Je suis fasciné par tous les objets qui peuplent l'Univers. J'admire

immensément le génie créateur divin.

1699


Nous qui avons tant besoin de savoir, qui sommes si faibles, pourquoi nous

laisse-t-Il dans une telle

misère ?

*

Il faut essentiellement parvenir à découvrir de nouveaux espaces où

l'intelligence parviendra à extraire des sucs inconnus. Il s'agit d'exploiter, de

pénétrer des structures invisibles encore à la capacité cérébrale.

La grande difficulté est de tirer de l'environnement proposé la substance ou

l'unification des substances avec choix et rejets apte à produire l'objet à créer.

Tu dors ? Réveille-toi. Conçois quelque substance nouvelle qui se placera

dans le paysage existant.

Si tu te satisfais de ce que tu as obtenu, c'est que tu étais incapable d'aller audelà

de ce que tu as créé.

Maudis-toi. Déteste-toi ! Va au-delà de ton potentiel développé. Tu en es

capable. Ton génie sublimé te remerciera de l'effort accompli.

Toi, oui. Toi, certainement. Mais sans autrui, qui serais-tu ? Un miasme

rampant, un moins que rien soumis à l'ignorance.

1700


Glorifie l'Autre, remercie-Le. Il est le catalyseur, l'énergie sachante.

Gérer - comprendre certains auteurs, en rejeter d'autres - travailler en

synergie d'intelligence avec l'extrême contemporain, chercher et appliquer.

Mais comment l'intelligence doit-elle penser pour obtenir des objets

nouveaux ? Comment choisir, décider, rejeter et posséder le nouveau vrai ?

Oui, comment posséder le nouveau vrai ?

Faut-il synthétiser les différentes formes de sciences artistiques mises à sa

disposition ? Qui vont de la danse jusqu'à la philosophie ? Extraire, mépriser,

rejeter, condenser ou agir autrement encore ?

Car il s'agit peut-être de configuration personnelle qui offre des produits

cérébraux uniques, rares, utiles pour autrui...

Mais comment déterminer cette configuration personnelle ?

Si je ne trouve pas, je suis un Néant - un inutile - un incapable à rejeter. J'ai

besoin d'une personnalité vraie, reconnue d'Autrui - que ce soit dans ce

monde ou dans l'autre.

Il faut être. Mais comment faire ? Qu'obtenir et pourquoi ?

1701


*

La poésie n'a jamais été chez moi une poésie d'amitiés, de communications,

de petits spectacles, de fraternités, de "Je-vais-vous-présenter", - non - là -

elle ne m'intéressait pas. Ce n'était pas une poésie de contacts mais une

poésie d'oeuvres, de génies, de grands poètes, d'applications, de Maisons

d'Edition, de catalogues, de librairies, de bibliothèques également.

*

L'Absence ?! Mais qui ? Qui voir, qui rencontrer ? - Pourquoi ?

Tout était dans les Oeuvres - dans les Génies - dans les Grands - poètes,

écrivains, romanciers, philosophes, peintres, et sculpteurs !

Mais que pouvais-je accorder au relationnel ? L'offre était si riche, la

potentialité humaine si faible !

Le mépris - incapable de discernement - répandait sa substance sur toute

vérité.

- Fais poète !

- Aiguiser ma sagacité auprès d'autrui !

1702


*

La poésie est inadmissible a titré Denis Roche ? - Je dis et prétends : l'espace

poétique est en expansion - l'exercice poétique est personnel, libre, inconnu,

risqué et novateur.

L'invention, le génie, la créativité n'ont nul besoin de se déployer dans les

structures littéraires d'accueil.

Il se pourrait tout aussi bien que dans les prochaines décennies, une certaine

poésie sur le WEB voit le jour, se développe et connaisse un franc succès audelà

d'une ligne éditoriale imposée par des rédacteurs soucieux de tirer profit

d'applications nouvelles.

Le "tout gratuit", CAD l'Internet serait un merveilleux espace de nouveautés,

d'audace et de créativité. Il n'imposerait nulle raison financière et offrirait à

tout un chacun la possibilité d'exprimer son talent artistique.

Souvenons-nous du Salon des Indépendants au XIXe siècle, composé de

peintres refusés par la critique officielle qui sont devenus les phares du

Louvre d'aujourd'hui.

*

1703


Le concentré Pléiade avec ses génies, ses grands poètes - le Gotha

international. Puis des cercles autour qui vont en se diluant jusqu'aux poètes

insignifiants, vivants, d'aujourd'hui et qui disparaîtront bien vite.

Disons 1 500 poètes à l'échelle planétaire depuis le début des temps, et

seulement 3 - 400 seront utiles à la formation et aux applications d'écriture.

Le reste sera : " Oui, oui, j'ai lu mais je ne puis en tirer profit. Cela est mais

non pas pour ma personne.

*

Jeunesse : génie - jaillissement - spontanéité

Maturité : raison - élaboration - conception - profondeur - difficultés - pensé

et repensé - opérations mentales autres.

Évolution ou maîtrise de l'activité cérébrale.

*

Le génie est celui qui également a la capacité d'ouvrir un nouvel espace

inconnu, inédit, jamais pensé par Autrui. C'est une Ecole, un principe, un

système d'investigation, c'est une synthèse, une audace de culture. Il doit

1704


posséder une configuration mentale propre, are, unique, reconnue toutefois

par Autrui comme étant gain et vérité.

Le nouveau vrai doit être validé par la critique d'Autrui.

*

Ce qui étonne, c'est que Cocteau ne soit pas parvenu à faire "grand poète" - il

a fait bon poète. Le contenu de son oeuvre ne peut lui permettre d'accéder à

l'identité de GP.

Le génie de sa diversification en est-il le coupable ?

*

Il ne connaît pas les hommes - mais il connaît les génies, les êtres

exceptionnels, les Dieux, les Saints et les Prophètes. Et vous voudriez le

plaindre parce qu'il ne s'est pas plongé dans la vile bassesse humaine ?

*

Je n'étais qu'un poète de l'application et non pas un poète de la

communication.

1705


Je persiste à croire que l'essentiel - que la finalité du créatif est de trouver.

Les discours, les structures artistiques, les relations etc. tout cela, ce sont des

feuilles de salade assaisonnées de patati et de patata.

Il faut travailler avec des Oeuvres - des génies - des grands poètes - penser,

extraire, ajouter, comprendre, appliquer.

1706


Journal 2006 Janvier-Juillet

J'ouvre La Henriade - Les dialogues sur la science - Quelques pages de

théâtre - Le génie de Voltaire est éclatant, brillant, lumineux, facile, presque

mozartien.

Ce XVIII fait d'élégance, de délicatesse et d'intelligence spirituelle...Je lui

préfère la profondeur d'un Montaigne ou la construction géométrique d'un

Descartes. Mais c'est affaire de raison.

Voltaire reste le plus grand écrivain français. Combien de contes et de

romans et de pièces de théâtre ! Mais peu de chefs-d'œuvre passés à la

postérité, en vérité, si l'on pense à Hugo, Balzac ou Zola.

*

Dieu a l'immense sérénité de son accomplissement futur. Son dessein est

conçu. Tout s'applique selon. Ne pas avoir crainte. S'en référer à son Génie.

1707


*

Ma poésie n'est pas une poésie de communications, d'édition à compte

d'auteur - c'est une poésie d'applications, d'écritures, d'oeuvre, d'auteurs, de

génies, d'imitation - de synthétisation - voilà : je me situe au carrefour - à un

certain carrefour et j'essaie de prélever des substances nouvelles que je

digère, que j'assimile. Je prétends obtenir un objet nouveau.

*

L'éditeur ne s'inquiète guère de la rareté, de l'intelligence ou du génie. Cela

est relégué au comptoir des inutiles. Il cherche l'appât ou la rentabilité

immédiate. Qu'importe la construction, l'élaboration de l'oeuvre - je suis un

marchand !

*

Le génie Le talent Le commercial Le plaisir immédiat - différents degrés

pour approcher une oeuvre artistique

1708


*

Le football produit régulièrement des génies exceptionnels : Pelé, Maradona,

Cruff, Ronaldino. Et j'en oublie de très grands - ils me pardonneront. Ce sont

des êtres uniques à l'échelle planétaire.

*

Celui-là prétend avoir du génie, mais peut-il se flatter de produire même

l'ébauche d'une toile de Raphaël ?

- Il répondra : cela est autrement. Vous ne pouvez comprendre. Les vérités et

les valeurs se déplacent. Mon génie est pour la postérité. Je ne vous accuse

pas de ne rien entendre à mon Art.

*

Penser plus, penser mieux.

Si l'intelligence possède du génie, qu'elle ne s'en jouisse pas auprès d'autrui,

mais qu'elle poursuive, amplifie le don qui lui a été remis par la nature ou par

Dieu.

1709


*

J'ai vu Guy Goffette à Albi au moins d'avril 2006 - qui est certainement bon

poète. Mais je songe tout à coup à l'immense réservoir poétique que m'offre

la librairie Ombres blanches et surgit en mon esprit cette évidence littéraire :

mais pourquoi ? Pourquoi s'inquiéter de ce personnage quand de grands

génies du monde entier mettent leur production à ma disposition pour une

somme insignifiante ?

- C'est vrai il y a plaisir. Plaisir à voir l'homme parler, s'exprimer, séduire ou

amuser. Mais n'est-ce que cela la poésie ? Ou cet aspect de l'approche

littéraire sera-t-il indispensable voire considérable ?

Je crains - je crains le temps. J'ai peur de Dieu. J'ai peur qu'Il me rappelle

rapidement là-haut. Et quoi ? Quelle sera ma compétence ? Mon bilan

d'humain. N'aurai-je que cette médiocrité terrestre à lui remettre ?

Je dis ou du moins je crois : il faut travailler, appliquer, obtenir les meilleurs

résultats poétiques possibles. Et demain, là-haut de nouveaux rapports seront

promis. Oui, des applications supérieures se réaliseront.

1710


*

Le talent est également de l'habillage quand le génie est de l'énergie.

Qu'importe la parure ! Le génie est du phosphore intemporel.

L'éditeur ne recherche pas même le talent. Il ne se soucie que du commercial.

D'autres plus bassement cherchent le scandale pour provoquer, choquer...et

vendre.

*

Le livre. Les livres.

Et je songe à tous ces génies à l'échelle planétaire. Chacun ayant été capable

de produire un nombre assez imposant de chefs-d'oeuvre.

Comment gérer ? Comment maîtriser cette immense connaissance, cette

impressionnante potentialité ?

Il faut donc faire un chemin - le chemin - choisir, balancer, exploiter et

travailler avec certains auteurs quand la critique (sa critique !...) doit en

refuser d'autres.

1711


Cette immensité est effrayante - l'esprit délaisse des êtres exceptionnels et

peut se suffire de productions de second ordre.

*

Plaire, c'est être avec l'Autre. Le génie est unique donc solitaire.

Le critique, le public peuvent-ils reconnaître le génie ? Oui, si celui-ci

possède suffisamment de talent pour habiller son exceptionnalité.

*

Je pense également au génie interne - à celui qui n'a pas besoin d'être dans un

contexte historique particuliers pour faire exploser sa capacité unique.

Et me vient à l'esprit les intelligences savantes à qui on remet un matériel

présent et qui parviennent à tirer des vérités et des conclusions nouvelles.

Mais qui avec un autre matériel - plus élaboré, appartenant à une autre

époque seraient toutefois parvenues à des résultats étonnants.

Il s'agit ici de cerveaux avec des capacités intrinsèques, indépendantes,

capables de s'adapter à tout nouveau terrain scientifique.

1712


*

Chez moi, le génie n'est que de l'énergie supplémentaire sur de l'intelligence

de surdoué. Cette aptitude-là ne permet en rien d'éprouver un sentiment

quelconque de supériorité.

Produire un chef-d'oeuvre est certes quelque chose d'honorable, mais il y a

tant de chefs-d’œuvre dans la civilisation humaine que cela serait encore peu

de chose.

Etre le premier, cela est fort louable. Mais le premier a conscience de

l'existence divine, et sa place dans l'immensité de l'Univers lui semblera

insignifiante. Alors comment se considérer, se voir réellement ?

Il faut s'estimer à sa juste valeur - petitesse de l'être humain et souffle court

dans l'Eternité du temps.

Je dis : il faut craindre, craindre Dieu qui que l'on soit - génie, chef ou roi et

implorer le créateur d'augmenter sur son potentiel.

1713


*

La politique dynamique d'une librairie - ses parutions, ses présentations.

Sorte de vie de nouveau-nés. Mais combien d'enfants, de génies, de futurs

immortels ?

Quand on ouvre un recueil, peut-on réellement savoir que le livre sera un

chef-d'oeuvre utile à la postérité ?

*

Poésie : comment peut-on se tromper à ce point ? Comment peut-on

commettre de telles absurdités ? L'on encense certains crétins et l'on méprise

de grands génies. La compétence est vaine. Le vrai constamment se déplace

et jamais l'on ne sait, jamais l'on ne peut prétendre.

Il faut donc attendre la Mort où le Vrai se déploie avec exactitude.

On dit Baudelaire, Lautréamont ou Verlaine. Soit ! Mais combien de poètes

sont oubliés à tout jamais ? Combien croupissent dans le Néant de

l'inexistence pour l'Eternité. Et pourtant ils possédaient des aptitudes et des

capacités certaines.

1714


Alors que dire ? Que faire ? Faut-il tenter d'être de son vivant pour ne pas

disparaître à tout jamais dans l'oubli de la littérature contemporaine ?

*

Les Beatles ont plus de facilités de génie, d'aisance de surdoués mais

l'ensemble est moins soigné, moins précis, moins musicien que Les Stones.

*

Je suis fou du génie claudélien.

1715


Journal Août 2006 - Journal Mars 2010

C'est un principe de formation, d'applications, d'obtentions de résultats

poétiques ou littéraires.

Il s'agit également de travailler avec, par, en exploitant l'Autre, Autrui, le

grand frère, le Maître, le génie ou l'être exceptionnel.

C'est donc un langage consubstantiel - je suis car tu es - tu m'apportes, tu

m'instruis et je t'aime.

Poursuivons ensemble ce travail.

*

Je suis plus producteur de poèmes que poètes. Poète signifie : contacts,

amitiés, relations, dictions, petite estrade, Madame Untel, Mademoiselle

Autre, Professeur de Lettres, instituteur etc.

- Tout cela m'était fort agaçant.

Je pensais : Pléiade, Internet, Collection, poésie planétaire, Génies,

1716


Grands poètes de Virgile à Beck avec les applications - les Peintres, les

Musiciens, les Sculpteurs etc.

C'était deux mondes totalement opposés - Je cherchais à œuvrer, à

travailler, en vérité.

*

Vas-tu enfin cesser d'espérer quelque chose dans l'Au-delà ! Humble et

sacré. Beau mariage de mots !

Combien de génies poétiques inconnus ! La nouvelle donne de l'Au-delà

risque de nous apparaître étonnante !

*

Pourquoi Rimbaud a-t-il cessé d'écrire ?

Quand Rimbaud cesse d'écrire, il sait pertinemment qu'il n'est pas Hugo,

qu'il n'est pas Racine, qu'il n'est pas Corneille, qu'il n'est pas Virgile -

alors ! Pourquoi ?

1717


Est-ce un génie, un surdoué qui n'a pas les moyens d'aller outre - d'aller

au-delà CAD d'ajouter sur soi pour poursuivre l'aventure de

l'investigation interne ?

*

Il faut penser Picasso - CAD son génie, sa relance, sa capacité de visiter,

de revisiter, de pénétrer encore pour trouver avec un autrement.

*

Les quatre grandes sources d'inspiration - je dirais Gallimard,

essentiellement sur la période 78-79-80 - une immense richesse avec

cette fameuse collection NRF à coût relativement réduit, permettant

d'exploiter le génie de la poésie française et planétaire - puis la

Bibliothèque de Montauban avec ses ressources, ses écrits, ses tentatives

de modernités et de contemporanéités. Entre-temps, il serait injuste

d'oublier la Librairie Deloche qui a constamment été admirable pour ma

personne - j'y ai puisé une quantité impressionnante d'écrits et de

productions.

Enfin j'ai trouvé la Librairie Ombres blanches à Toulouse qui possède un

renouvellement poétique exceptionnel. Je suis allé à Agen, à Bordeaux, à

1718


Rennes mais je puis prétendre que cette maison possède les structures

poétiques les plus intéressantes et les plus innovantes dans le domaine de

la création contemporaine.

Je dois y ajouter l'Internet - extraordinaire source d'offre littéraire

constamment à la mémoire inépuisable.

*

Il ne s'agit pas d'avoir du goût. Il s'agit de comprendre la claire créativité

qui régira le vrai de demain.

Le génie créateur n'est pas affaire de goût. Ce terme cache un concept

totalement dépassé.

Il ne faut plus être étonné, il faut choquer ou provoquer le dégoût.

L'on s'habitue à ce qui au départ répugne ou scandalise - voire les Punks

ou les Rappeurs.

1719


*

Il fuit - il fuit les hommes mais il court après leurs œuvres.

Le génie se situe dans les livres immortels. Qu'importe les présences !

*

Le paradoxe du relationnel - Vous pouvez vous

méprendre stupidement et encenser des êtres médiocres tandis que des

génies exceptionnels vivants à vos côtés sont misérablement rejetés.

- Oui, mais c'est dans la manière, l'élan, la faconde extrême

qui priment en ces instants. Nous ne savons discerner, et la façon suffit

pour nous séduire. Nous jugeons d'après l'apparence - le fond étant chose

de second ordre.

*

Se baigner dans la Pléiade pour se nourrir de tous ses

sublimes génies. Implorer, lire, apprendre et quémander le droit à la

formation.

Qui comprendre ce que tu as souhaité faire ?

1720


*

Effectivement dans ces générations qui cohabitent 20-80

ans, certains poètes doivent posséder génie ou talent ! Mais l'échange ou

la rencontre n'offrent rien d'utile. Alors que faire ? Insister et insister ? -

Pour rien, pour du faible et de l'insignifiant ?

Être poète, c'est vivre dans un double décalage temporel.

D'une main, l'on admire ses anciens qui ne sont plus. De l'autre la réalité

de l'Au-delà déterminera de nouvelles vérités considérées comme

évidentes. Entre les deux, le temps humain, période de rejet et

d'incompréhension, de mépris et d'impuissance.

Il faut donc attendre : l'Intelligence consiste à se former avec

le Passé et le Présent pour être dans le Futur.

Génies inconnus - Blog 1 - Premier billet

Je suis sur Youtube et je regarde Dance To The Bop - ce qui semble

ridicule. Je suis avec Vince Taylor. Et tout à coup je pense à Ozzy

Ozbourne - Paranoïd - qui est une révélation - l'un des pères fondateurs

du Hard Rock. L'un 58 et l'autre 69 - seulement onze années les séparent.

1721


Quelle évolution ! Quelle révolution ! Black Sabbath déterminera

également ce qui sera la nouvelle face du Rock And Roll, c'est-à-dire le

Hard, le Hard Rock.

Pour en revenir à la poésie, je me demande qui sont les nouveaux

Rimbaud, Baudelaire ou Mallarmé. Sont-ils édités d'ailleurs ? Sont-ils

accessibles sur le Marché ? Généralement les grandes figures de la

Poésie sont rejetées et méprisées - réduites à l'état de déchets.

Qu'en est-il réellement ? Qui croit en qui ? Qui croit en quoi ? Je serai

très intéressé d'entendre des personnes m'offrir des propositions de

génies inconnus ou de grands poètes utiles, rejetés par le principe

littéraire d'aujourd'hui.

Sources d'inspiration - Blog 3 - Troisième billet

Voilà donc un nouveau billet pour écrire quoi et sur qui ? Il faut susciter

la volonté de communication, de discussion - il faut trouver dans l'Autre

son intelligence, sa pertinence, sa capacité à concevoir de nouvelles

réflexions, à déplacer le vrai quand on le considère ailleurs.

J'ai tant aimé l'Autre - son génie, sa capacité à m'aider pour travailler ou

1722


produire - et je pense à Valéry, à Baudelaire ou à Rimbaud.(D'autres noms

plus récents m'ont également permis de progresser ou de me former.) Mais

je m'interroge et je souhaiterais que vous puissiez me dire qui vous inspire,

vous aide et vous permet de trouver de nouvelles solutions d'écriture.

Quelles sont vos sources ou vos substances littéraires ?

*

On ne peut pas non plus passer sa vie à tenter de se

crédibiliser auprès d'autrui - l'on doit essayer d'agir, de produire ou

d'appliquer - l'Autre n'étant pas la finalité essentielle.

Dire : j'abandonne tout et je veux être, c'est perdre sa

fonctionnalité créative. Le compromis n'est certes pas la solution. Le

compromis balance entre les deux et ne permet pas de poursuivre

l'objectif à atteindre.

Il faut être grand poète pour soi, - puis Autrui comprendra.

Cela est peu de chose. Mais faire GP, cela veut dire : obtenir des poèmes

dignes de haute poésie, et cela nécessite travail, application, présence,

efficacité, génie, intelligence, créativité etc. d'imposantes qualités, en

vérité.

1723


*

sur ses Pères.

Écrire est un besoin stupide ! Écrire, c'est ajouter sur Soi et

Le génie créatif offre des fonds et des formes inconnues.

Et puis des millions, des centaines de millions de lignes

reconnues par des éditeurs qui disent oui à de la lecture immédiate, qui

désirent vendre...pour faire de l'argent...et cela, le plus souvent, ne

fonctionne pas.

*

Quelle est la part du comportement poétique dans l'œuvre

d'un poète ? Est-elle essentielle à son principe de crédibilité ? Est-elle de

second ordre, qu'un piètre moyen accompagnant le génie réel de

l'individu ? Faut-il cautionner le relationnel, lui accorder une part

primordiale ou prétendre qu'elle n'est qu'un pourboire d'amitié ?

On voit l'immense richesse que pouvait représenter la

communauté surréaliste. Cette mouvance artistique frottant des

intelligences exceptionnelles a certainement dû faire se caramboler des

1724


idées, des concepts ou des notions qui jamais n'auraient pu s'associer

sans la présence des uns à côté des autres. Très délicat donc de prétendre

savoir quelle est la bonne démarche à suivre.

*

Tant de génies, d'œuvres perdues à tout jamais ! Il nous reste

Rimbaud, Lautréamont et Mallarmé. Mais n'existe-t-il pas des génies du

XIXe inconnus, ignorés ?

Ces êtres-là nous auraient certainement permis de penser

autrement notre écriture, d'orienter différemment notre aptitude à

appliquer !

saura.

Qui sont-ils ? Où sont-ils ? Jamais personne peut-être ne le

Nous prétendons : voilà la vérité - c'est X, Y et Z. Mais estce

certitude ? est-ce la certitude ?

*

Les génies se donnent du bonheur.

1725


*

100 ans.

Rimbaud est devant, Rimbaud est en avance - et cela va durer

En 1873 avec Illuminations, nul grand ne peut prétendre

l'approcher. Ni Hugo, ni X ou Y ne sauront ajouter sur sa compétence.

En 1874Il a vingt ans - il est devant, et c'est son génie ~

fécond universel qui sera exploité par l'ensemble de la Communauté

littéraire sur de nombreuses générations.

Musique

Au commencement Piaf n'a pas de génie. "J'ai dansé avec l'amour

1941." Son génie vient et se manifeste après. Pourquoi ?

*

L'éditeur refuse un génie et se défalque sur son collègue : "Allez

voir ailleurs. Ceci n'est point pour moi."

Mais cet éditeur-là n'est-il pas quelque part responsable de son

erreur irrécupérable ? Cela doit-il se limiter à la perte de quelques

exemplaires ? N'est-ce pas trop facile : ce qui est est méprisé -

1726


c'est son métier pourtant !

Histoire

Baden Baden Mai 68

Je pense que le Général a pris la poudre d'escampette - puis il est

parvenu à retourner la situation en sa faveur avec son discours

contre le communisme.

Et tout cela est très fort ! Car tant d'Intelligences en action -

analystes politiques - auraient pu comprendre et soupçonner un

parfait simulacre pour reprendre les rênes du pouvoir - or des

millions sont tombés dans son piège et dans son mensonge...

Ce qui prouve que De Gaulle était un homme doté d'un véritable

sens de la stratégie politique - superbe coup de génie.

Baden Baden, c'est une fuite pour le Général.

*

Existe-t-il des philosophes, des peintres, des poètes etc. qui n'ont

pu percer et qui pourtant étaient des êtres importants ?

1727


Je réponds par l'affirmative.

Une Intelligence sous-jacente, ignorée, refusée, supérieure peutêtre,

possédant des moyens extraordinaires ou des aptitudes

extrêmes a été certainement barrée ou bannie.

Détenait-elle quelque chose qui s'apparente au mot génie ? - Je

certifie à nouveau. Aurait-elle pu inspirer ? - Oui, évidemment.

Est-il possible de retrouver ces êtres compétents ? Où sont-ils

aujourd'hui ? Ils sont oubliés à l'image des grottes préhistoriques

détentrices encore de chefs-d’œuvre d'autrefois.

C'est pourquoi l'offre numérique qui se situerait en marge de

l'édition papier permettrait à tous ces êtres ignorés,

systématiquement rejetés d'exister quelque part. Et qui sait si leur

autrement, leur distinction ne parviendrait pas à séduire certaines

personnes et à charmer un nouveau public.

*

L'édition numérique serait la fin d'une certaine édition papier.

Mais dans un sens, pourquoi payer et payer pour du papier qui

jaunit, va en vieillissant, et encombrant et ne sert plus à rien ?

1728


En revanche, l'édition électronique permettrait à tous d'être

immédiatement accessibles, proposables, vendables directement -

un génie ne perdrait pas son temps à se crédibiliser auprès des uns

et des autres - auprès de pseudo spécialistes - il donnerait, il

offrirait, proposerait ses applications.

*

Il n'est pas utile d'être un homme supérieur - il faut être supérieurs

à plusieurs CAD travailler ensemble, car l'homme seul ne peut

pratiquement plus rien obtenir.

Le génie - l'intelligence, le résultat ne peuvent s'obtenir qu'en

synergie d'actions - il s'agit du travail de groupe ou collectif.

Ainsi de la possibilité scientifique - mais également de la solution

poétique, artistique ou littéraire.

*

Nietzsche est un génie qui me sidère.

1729


*

Répétition avec l'appareil photo de Génies de jeunesse - car la

caméra prétend à de la condensation et se met en pause. Plusieurs

fois, l'appareil a refusé de fonctionner - que faire ?

Les photos 2007 sont à sélectionner.

*

- Quand il dit : génie ! qu'engendre l'appel ?

- Médiocrissime imbécile se prétendant être, retourne dans ton

Néant !

Musique

Toute la musique que j'aime - Malory - le génie de cette chanson,

c'est son adaptabilité - c'est sa capacité à se tourner vers le Rock

ou vers le Blue's traditionnel - et toutes les fois, la proposition est

comprise, acceptée, intégrée.

1730


*

Il faut exploiter Led Zeppelin et être capable d'ajouter sur ce

groupe de l'espace poétique - littéraire - ou d'invention. Mais qui

en sera capable ?

Ce n'est pas du talent - c'est du génie - ils trouvent trop ! - Rock

And Roll - Black Dog - etc.

*

Le diamant de Dieu : Pascal

Claudel ! Vous êtes un génie irresponsable !

Musique

*

Marlène de Noir Désir et les hommes qui passent de Patricia Kas -

chansons pour Édith Piaf avec son génie et sa puissance vocale.

1731


*

Salons littéraires - Dames de compagnie - cherchent à jouir de la

présence d'un génie contre quatre petits fours et un verre de porto.

Désirent gratter le vernis de l'écrivain quand la pénétration doit scruter

l'œuvre.

Affaire de risettes et de courtoisie. Milieu pensant mal, jugeant sur l'apparence.

Mais cela est mitaines de femelles ! Quelle erreur stratégique !

-Chez moi, il y a un bonus : c'est mon trou du c..!

-... Dans ce cas !

*

Tant que l'on connaîtra mal le cerveau, son mécanisme de

fonctionnement et les propriétés spécifiques à chaque zone ou région, il

sera difficile d'aborder les raisons de la sublimation, de la création, du

génie voire des pathologies spécifiques à l'être humain.

Nous devons progresser. Mais toute spéculation est encore aujourd'hui

pour le moins audacieuse.

1732


*

Quant à ceux qu'il est convenu d'appeler les "génies inconnus", ils sont

fort suspects. le plus souvent ce sont des incapables à la recherche d'une

apaisante explication d'eux-mêmes, prétend C G Jung dans "L'âme et la

vie".

C'est ignorer, hélas ! que de considérables gisements miniers sont

systématiquement ignorés par des spécialistes de la science géologique !

tandis que des raisons financières en justifieraient sans conteste leur

découverte et leur exploitation.

*

Je ne me suis que fort peu intéressé à La folie sachant la grande difficulté

de donner une bonne définition au terme. J'ai préféré focaliser mon

attention sur la douance, le génie ou la créativité.

C'est un peu la zone opposée à la niaiserie sur la courbe de Gauss : 70 et

moins contre 130 et plus.

Il existe grosso modo 2% de la population qui éprouve de sérieuses

difficultés cérébrales comme il existe un pourcentage quasi-similaire qui

posséderait des capacités intellectuelles hors normes.

1733


Ô Fortune ! Ô Génie attaché à mes pas !

Iphigénie à Aulis – Euripide

*

*

Si l'on considère ce que laisse échapper l'Inconscient (Mots d'esprit,

lapsus etc.) l'on ne peut prétendre que ce lieu soit un lieu de Grande

Instance digne de maîtriser ou de dominer le complexe neurosystème de

l'intelligence.

Il semble peu probable que le génie intuitif ou la sublimation elle-même,

le plus souvent haut langage structuré, viennent de cette région certes

très mystérieuse mais ne possédant pas un outil de communication

complexe.

*

Être grand poète reconnu doit engendrer plus d'obligations que de réels

avantages.

Les uns, les autres, les présentations, les oui-oui, les risettes, les oui-

Madames, le temps perdu, l'action superficielle au détriment des

applications, de la recherche pure et de la production.

Puis le temps s'écoule - les plaisantins qui ont tiré sur les ficelles du

1734


génie se sont volatilisés. Un réel goût d'amertume envahit la bouche,

l'Autre part en râlant : "Ha ! Si j'avais su. Le grain, l'ivraie, les fadaises !

Mais l'homme est devenu vieux, le cerveau est en liquification,

l'intelligence est ruinée.

Parfois Dieu pousse un soupir : "Te voilà enfin, l'homme !", et ce dernier

tendant une main tremblante fait briller une lueur dans ses yeux...

*

Le cerveau de Baudelaire doit produire des opérations synthétiques - ce

qui peut expliquer ses coups foudroyants. (La beauté qui fascine et le

plaisir qui tue)

Obtenait-il ces solutions par travail cérébral conscient ou n'était-ce que la

conséquence de son génie intuitif ?

*

Bardot - Monroe - Sharon Stone : génies sexuels.

*

1735


Napoléon est un génie mais il se trompe. Il est vrai jusqu'à un certain

point puis il va trop loin. Son besoin de conquérir est irresponsable.

Même folie hitlérienne sans le génie toutefois.

*

Sade, génie sexuel incomparable - le premier dans son genre.

*

Baudelaire - génie de la synthèse qui foudroie

D'autres : Voltaire, Balzac raturent sur ratures - reviennent, nettoient,

purifient, trouvent, déplacent, repensent - sont dans le vrai également.

*

Génie ---) Talent ---) Commercial ---) Plaisir immédiat

*

On ne peut pas tout avoir :

Du commercial, du talent, du génie et de l'immortalité.

Baudelaire avait du génie, de l'immortalité et de la postérité mais aucun

1736


crédit de son vivant.

Un poète, un prophète, un messie, un génie.

*

*

1737


1738

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