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FRANCK LOZAC’H
Les Essais
Tome II
1
FRANCK LOZAC’H
L'ACTE POÉTIQUE
2
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
Ce petit essai affirme la certitude de la sublimation poétique et veut déterminer
les différents mécanismes cérébraux permettant de comprendre l'acte de
création. Il ne prétend pas pour autant accéder à une synthèse de vérité
infaillible. Il envisage du moins les rapports complexes de la mémoire, d'un
certain subconscient et de la conscience de l'esprit. Il espère mieux faire
assimiler les différentes étapes mécaniques et psychiques de la créativité
poétique. Cet aspect primordial de la conception littéraire a rarement
suscité l'intérêt chez l'analyste.
Ce refus tient le plus souvent à la certitude quasi insignifiante et méprisable que
l'on se fait de la poésie. L'objet de cet essai est avant tout de prouver que
critique et créativité sont phases qui se succèdent simultanément dans la
conscience du producteur, qu'il est faux de limiter l'acte d'écriture à une
sorte d'exploitation du réservoir de la mémoire et que des connexions fort
difficiles à percevoir transmettent des informations de synthèses,
condensées ou dérivées par différents travaux de l'esprit.
La matière que nous exploitons n'est pas seulement un ensemble d'images prêtes à
l'emploi, mises en prescience pour un exercice de l'intelligence. Par
"image" nous supposons qu'il n'y a pas constamment représentation d'une
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forme donnée, mais qu'il peut y avoir fabrication immédiate du matériel
pour une exploitation utile sur l'instant.
Cette détermination du matériel poétique est tout simplement de la fabrication
d'outils d'écriture. On étonnerait l'homme de la rue en le soumettant à ces
sortes de spéculations insignifiantes et ridicules. On ne pourrait provoquer
chez lui que le rejet immédiat d'une telle constatation. Ce qui touche ou
charme son esprit est en réelle contradiction avec ce genre d'analyse. Mais,
d'autre part, nous pourrions susciter chez ce critique l'éveil d'une certaine
curiosité en lui prouvant que les différents arts utilisent des mécanismes de
la reconnaissance identiques, et que les arts et les sciences exploitent eux
aussi des directives communes pour accéder à leur propre système de
vérités.
Ce schéma commun qu'exploiteraient les sciences et les arts, et les techniques
appliquées découleront de la faculté propre à l'espèce humaine qu'est l'acte
de créativité par l'intelligence.
L'objet obtenu, tout aussi spécifique qu'il soit ne serait qu'une variante appliquée
de la capacité intellectuelle humaine.
Cela est précisément le sens où nous devons entendre le mot "poésie", pour cesser
de le rendre dérisoire ou de faible nature auprès du public et même auprès
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d'une critique avertie. Nous essayons donc de nous situer dans un contexte
qui ignorerait la polémique élémentaire sur le bon goût et sur la capacité
d'analyser la valeur du produit. Cet essai tente de vouloir comprendre le
phénomène "image" en tant que perception de matière transformée, mais il
ne saurait déterminer la qualité de l'image créée. Il est certes difficile de
rejeter cette association de message obtenu et sens du message, mais je
demanderai toutefois au lecteur d'éviter cet assemblage.
Il se peut également que des objections d'analyse éveillent sa conscience et lui
offrent des réflexions divergentes de ce qui est proposé. Il est dans la
nature de l'homme de penser autrement ce que tel autre s'est évertué à
prouver. C'est avec l'opposition et le doute que la pensée évolue. Le
progrès y gagne dans le débat.
Mais est-ce un tort que de vouloir comprendre comment s'organise la matière
poétique à l'intérieur de l'esprit et d'essayer de s'en faire une idée plus
précise ? Une chose simple acquise : il serait vain de confondre sa nature
avec l'étendue géométrique. Quoique... Il paraît difficile d'ignorer le
relationnel sensoriel, émotif avec la perception de la nature. Le phénomène
poétique, s'il est bien un travail de l'esprit, puise sa vérité en tenant compte
des informations extérieures, qu'il reçoit. La mémoire de la nature devient
alors nécessaire pour déterminer l'origine poétique et pour lui constituer un
fondement solide. Sa volonté de transformer sa perception n'est pas
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toujours comprise et son efficacité sur notre entendement ne porte pas à
tout coup. Il s'agit ici d'un décalage de sensibilité entre l'exécutant et le
receveur. Le mariage semble parfait quand l'exécutant et le receveur sont
de même perception, ou cohabitent en un seul individu. Nous avons essayé
non pas de déterminer sa valeur en nous basant sur une critique unitaire
mais bien générale.
Nous n'aborderons le problème de cette poétique que dans la mesure où elle
essaie d'analyser l'épineuse difficulté de sa sublimation et des origines de
sa créativité. Il n'est pas question ici d'aborder l'étude comparative de la
valeur poétique, mais de comprendre les mécanismes de sa sublimation.
Ces mécanismes de l'intelligence à travers les générations littéraires ont été que
très peu étudiés. Plusieurs raisons peuvent justifier ce désintéressement.
Son étude en elle-même qui nécessite une bonne connaissance du
fonctionnement subliminal. Son utilité qui semble contestable auprès des
professionnels de l'écriture. Les poètes eux-mêmes, possédaient-ils
suffisamment de capacité analytique pour proposer une interprétation
solide du phénomène ?
La compréhension de ce phénomène particulier, peut selon diverses analyses
déboucher sur des conclusions différentes. Que l'on vienne à considérer la
sublimation comme un simple transfert d'énergie sexuelle, ou comme un
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état activé ou latent selon les individus répondant à des capacités
intellectuelles, nous devons reconnaître que ces deux traductions de l'acte
créatif ne sauraient en rien nous satisfaire. Dans un cas comme dans l'autre,
la clé de la compréhension passe par l'étude interne du cerveau. Il faudrait
pour cela que nous possédions un moyen pour assister au travail cérébral
de l'intelligence. Dans le domaine médical, les derniers outils (scanner,
résonance magnétique) sont de faibles utilités pour véritablement
comprendre ce qui se passe à l'état de conscience. Encore faudrait-il
prétendre que c'est seulement à l'état d'éveil que doit se concevoir son
étude et son interprétation. Le matériel utilisé peut tout aussi bien
s'accumuler durant la période de rêve, de sommeil, ou de conscience
dérivée ? Où puise-t-elle réellement son origine ? D'où provient l'acte
subliminal et pourquoi cette aptitude plutôt qu'une
autre ?
L'essence même de l'acte subliminal est une aptitude difficilement cernable, - et
c'est une vérité communément admise par les psychologues aussi bien que
par les savants. On pourrait toutefois se demander si une analyse examinant
les faits par l'exécutant lui-même, permettrait d'exprimer une autre
hypothèse. Ce parti pris, cette option de l'intérieur fausse le résultat
observé mais prétend être au cœur du problème.
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Il y a donc une connexion puissante entre l'état de conscience et l'intelligence
créatrice. Cela se situe au niveau de la capacité inventive. Il y a une
solidarité incontestable entre le créateur et l'œuvre obtenue. Il nous faut
donc comprendre comment le travail réalisé nous permettra d'interpréter les
mécanismes sublimes de l'artiste. Le dessein et sa forme nous offriront-ils
les moyens de pressentir le déroulement de la tâche exécutée ? Si le fait
psychologique tire son origine d'un certain type de conscience cérébrale,
peut-on en exploitant une sorte de parallélisme entre le comportement de
l'exécutant et l'œuvre réalisée obtenir de ces séries d'analyse une réponse à
l'acte subliminal ?
Le psychologue cherche à s'appuyer sur des informations biologiques précises
pour comprendre le fait intellectuel et exploite des données sur la science
de l'esprit pour en extraire la capacité subliminale. On exige donc des faits
rapportés qu'ils donnent des informations suffisamment précises pour
exprimer des hypothèses ou tirer des vérités. Nous allons montrer dans ce
petit essai que le résultat artistique exploite la valeur du souvenir et cherche
à le transformer. Nous nous situerons donc dans l'espace de la mémoire. Et
c'est encore l'utilisation d'une certaine matière par l'esprit que nous nous
efforcerons de démontrer. Sans nul doute, la mémoire des mots ne suffit
pas à elle seule à découvrir les mécanismes de l'acte créatif. Il faudra
étudier la capacité à symboliser que possède le poète, son aptitude à
condenser, à dériver, à mêler images, sons et situations. C'est en parvenant
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à étudier de manière systématique les aspects obscurs de ce problème que
nous parviendrons à l'aborder plus lucidement.
Nous essayerons de l'expliquer. D'une manière plus générale, l'acte créatif nous
semble aller bien au-delà de la conscience cérébrale. J'entends que les
sensations perçues de l'extérieur entrent pour une grande part dans la
production poétique.
Une pensée complexe créée par le cerveau s'accompagne de charges émotives,
d'informations sensorielles qui tirent leur origine de la conscience, ellemême,
mais peuvent provenir de la perception extérieure également.
C'est dire que différentes relations externes et internes entrent en considération
pour la production d'images mentales. Le comportement accompli est loin
d'être simple.
Il y a donc des perceptions nuancées dans cette vie mentale, et notre analyse
critique s'effectuera à différentes hauteurs, tout au plus près de l'action -
comme participant et agissant - tantôt de manière assez éloignée, selon le
degré et l'intensité de concentration. Là est l'une des idées principales de
l'analyse poétique : cet état psychologique d'une assez grande complexité
nécessite une concentration extrême pour pouvoir déceler quelque chose.
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De nombreux retours s'avèrent indispensables pour percevoir
convenablement le produit poétique obtenu.
À vrai dire, le lecteur ne paraît pas avoir tout à fait tort de rejeter cette perception
difficile de l'art. Sans conteste, elle nécessite de grandes opérations de
l'esprit, un effort toujours renouvelé, avec une jouissance rarement atteinte
comparable à celle que l'on peut éprouver dans les autres disciplines. Peuton
toutefois aider le lecteur à résoudre cette difficulté ? Est-il possible de
proposer autrement l'exercice poétique ?
Nous n'avons jamais cru, au début de cette recherche, qu'il pût y avoir une
possible connexion entre la signification intérieure proposée par le poète, et
la perception de cette signification reçue par le lecteur. Il nous semblait
impossible de rendre réaliste ce que ce poète s'était évertué à idéaliser.
Cette connexion n'est jamais tout à fait réalisable quand bien même elle
s'effectuerait par un esprit intime et d'une sensibilité proche de celle de
l'auteur.
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L'ÉVOLUTION POÉTIQUE
Les anthologies de notre poésie, si incomplètes qu'elles soient, nous laissent
entrevoir le dessein de l'évolution créative à travers une adaptation
ininterrompue depuis des millénaires. Il est trop tôt encore pour savoir si
cette ligne se brisera, si elle monte encore, si elle tend à se stabiliser, voire
à décroître. Elles nous montrent une étonnante sensibilité de la conscience
du poète, à l'invention souple ou complexe qui cherche à exprimer une
émotion en exploitant des mots chargés de signifiants. Cette volonté de
créer s'est constamment développée dans des environnements culturels ou
sociologiques précis. De là a certainement résulté cette conséquence
d'adaptation littéraire à une situation déterminée. Il sera peut-être difficile
de tenter de comprendre les apports des éléments extérieurs dans l'acte
créatif final. Nous essayerons toutefois d'analyser le comportement de
l'acte créatif dans sa logique avec les mots, les sensations et les perceptions
extérieures.
L'intelligence poétique baigne dans un espace de mots, d'images et de syllabes.
Elle s'élance et se laisse emporter de découverts en certitudes,
d'expériences en nouvelles spéculations. Elle progresse en exploitant la
raison, sa logique et sa propre détermination spatiale ou géométrique.
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Notre pensée est rarement apte à exploiter le champ poétique de l'inspiré. Elle
pénètre peu dans la vraie nature de l'autre, et ne saisit que de manière
insignifiante le message profond remis.
Conçue pour la nourriture de l'imaginaire, dans des situations impalpables, créée
pour agir sur du matériel délétère, comment s'adapterait-elle à une
perception quantifiable et aisément déterminée ? Le plus souvent exclue,
délaissée et marginalisée, par le mouvement évolutif lui-même, révélera-telle
le défi du troisième millénaire ? Cela est peut-être faire preuve d'esprit
chimérique que de prétendre qu'elle sera apte à résoudre ce difficile
problème.
Nous comprenons aisément que cet état d'esprit, cette conception de la réalité qui
entre dans le principe de notre pensée, répond que fort peu aux aspirations
et directions du plus grand nombre.
S'adapte-t-elle réellement aux certitudes d'existence ? En a-t-elle perçu le
fondement et son avenir ? En vain, le poète cherche à plaire, poussant
l'autre dans son espace imaginatif, sans grand succès le plus souvent. Le
message est trop complexe, n'a pas d'impact direct, mais est reçu après
travail de l'intelligence, recomposition de la faculté créatrice, c'est-à-dire
avec des moyens que très peu possèdent. Le poète ne doute pas de son
propre raisonnement, il avance rempli de confiance, assuré de sa bonne
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route. Il jure de ne pas pousser autrui dans un labyrinthe fangeux, aux
ténèbres obscures, pourtant nul ne veut le suivre ou se risquer à emprunter
son chemin.
L'expérience prouve qu'un décalage conséquent de génération a rendu crédible la
voie tracée par l'innovateur. Elle démontre que sa méthode d'investigation,
les supports imagés exploités, la stylistique permettant l'assemblage de ces
mots, ce langage en quelque sorte différent et inconnu était le bon, et
s'avéra des plus utiles.
Pourtant la poésie contemporaine prétend avec aplomb s'intégrer dans la réalité du
quotidien, que cela soit par les poètes de la résistance ou du spatialisme, de
la nature ou de la modernité.
Elle avait montré autrefois, sachant se mettre au service des grands pour glorifier
leur règne, sa qualité d'esthétique dans la grâce de son discours. Saura-telle
s'adapter aujourd'hui à l'évolution de notre société et éclairer les êtres
vivants sur leurs comportements et leurs actions ? Là voilà encore, agitant
son immense phosphore, manœuvrant sa lumière au fond des ténèbres
obscures pour illuminer la conscience du monde. Elle exploite la mémoire
de son passé et prétend par la force de sa pensée participer à la
considération idéale du comportement humain. Il est vrai qu'elle subit des
blocages, des interdits quand ce ne sont des mépris et des quolibets. Elle
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voit sa logique imaginative rejetée au rang dernier. Etouffée, asphyxiée,
confrontée à d'incroyables difficultés, elle renonce le plus souvent à sa
volonté première.
Elle n'a pas les moyens d'entrer dans la réalité matérielle. Son espace est
l'imagination. C'est avec des mots qu'elle recompose une imitation du réel,
en exploitant la symbolique et l'analogie. Elle essaie de pénétrer dans
l'essence de l'inconnu qui lui échappe, qui est fluide à sa manière, elle veut
en déterminer les relations et accéder à sa nature. À la fois remplie
d'orgueil et de génie, la voilà soumise à une immense humilité. Sa forme
intellectuelle est le plus souvent inaccessible, à l'exploitation délicate. Elle
ne peut pénétrer dans certains corps jalousement protégés par une barrière
matérielle. Son champ d'action est bien l'irréel et l'impalpable. Elle spécule
sur des images en utilisant une rigueur mathématique et morphologique
indiscutable. S'il y a déformation de la réalité, interprétation autre du réel
quantifiable, c'est que le poète ou l'artiste en général prétend voir
autrement, avec un œil différent. Vrai, il déforme, il transforme, il crée.
Mais cette création s'avère curieusement coller à la réalité future. Le poète
est bien celui qui anticipe.
Il est pourvu d'une intelligence qui tend vers l'action intérieure, il veut analyser la
réaction qui s'ensuit. Il produit un objet chargé d'émotions, il en reçoit le
message. Y a-t-il contradictions, aberrations qui heurtent sa spéculation ?
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Quand bien même il ne pourrait atteindre son but, sa volonté d'agir ne
serait être méprisable. Appliquer sa capacité intellectuelle à ce genre
d'exercice révèle d'une audace de l'esprit. Le poète prend le risque d'être
rejeté, méprisé, incompris. Il n'a aucune finalité financière. Il va chercher le
bâton et peut se faire frapper. Telle est sa gloire !
Cette aberration vient du fait que le poète applique sa force créatrice sur des
objets rarement reconnus par le plus grand nombre. La capacité
imaginative de l'ensemble s'exerce sur des supports plus grossiers,
nécessitant moins de décomposition, moins de travail en quelque sorte. Il
n'est pas question de transmettre une valeur artistique pour que l'autre en
perçoive fidèlement le message. Non, l'autre doit fabriquer par lui-même
l'image à travers le matériel reçu. Jamais le poète ne pourra prétendre
transmettre avec exactitude l'impression du produit. On comprend
l'immense difficulté que peut engendrer sur notre esprit la nécessité de
transformer des objets pour les rendre comestibles à notre intelligence. Il y
a volonté d'animer de la matière dite morte.
Faut-il cesser d'approfondir la possibilité poétique ? Faut-il s'en tenir à une
représentation lyrique de l'émotion qui emporte les sens, exalte ou enivre et
disparaît ? Nous verrons à travers les différentes analyses qui ont été
proposées dans ce petit essai que nulle solution plausible n'a pu être
envisagée. Une sorte de fatalité de l'incompréhension semble régner.
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L'avenir ne laisse rien espérer. L'hégémonie de l'image télévisuelle
soumettra l'image à concevoir à l'état de misérable mendiant. Mais l'activité
de cette forme de vie sous-jacente, nombriliste, autarcique doit toutefois
être menée encore.
Il le faut, si l'on ne veut pas que la capacité intellectuelle rejette tout ce qu'elle
possède de rêve et d'imagination pour uniquement se consacrer à former
des esprits de rigueur et de logique. La ligne de progrès qu'emprunte
l'homme semble se développer sur d'autres aspects de la conscience. Cela
serait erreur de mépriser tout un pan de notre activité humaine prétextant
que l'essentiel se situe ailleurs, car la poésie doit participer au mouvement
évolutif de notre civilisation. En se rapprochant des nouvelles techniques et
technologies, en fusionnant avec elles, la poésie doit coexister et tendre
vers le haut, poussée par ce progrès vital.
Car il s'agit encore ici de développer une forme de l'intelligence qui n'est pas
uniquement évanouissante ou nébuleuse, mais qui est une partie
complémentaire des autres formes de pensées logiques ou rationnelles. Là
s'imposent des puissances de l'esprit et de l'entendement dont le grand
public n'a souvent qu'un aperçu confus et superficiel, mais qui doit être
éclairé pour accéder à l'œuvre.
C'est dire si la connaissance artistique et le savoir scientifique nous paraissent
intimement mêlés l'un à l'autre. Un principe d'existence terrestre qui
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rejetterait cette connaissance serait comparable à l'acte d'un homme qui se
crèverait les yeux, prétendant qu'il n'a pas besoin de voir. Le savoir
scientifique doit lui aussi admettre le bon fondement de l'art mis à sa
disposition. Il ne peut ignorer des faits prétextant qu'ils n'entrent pas dans
son cadre d'existence.
Ces deux formes d'intelligence pourront par une méthode plus rapprochée,
accéder aux grands problèmes que se pose l'humanité. Mises au service de
la philosophie, elles parviendront à faire avancer la pensée. Elles réussiront
aussi à nous instruire sur l'origine de notre intelligence, sa genèse et son
dessein initial. Par une analyse fractionnée, ou un plan d'ensemble, elles
nous permettront de mieux comprendre la nature même de notre esprit.
Mais cette conception de l'entendement a peu de chances de se crédibiliser
immédiatement. Chaque système de pensées se présente avec sa différence
et sa spécificité. L'effort sera collectif et interactif entre des hommes qui
accepteront de se compléter, et de dépendre les uns des autres. Il faudra
définir ce que l'on cherche à comprendre et la méthode que l'on désire
employer.
Le mouvement de ce petit essai ne prétend pas résoudre de telles difficultés. Il
cherche à mieux comprendre le mécanisme cérébral qui découle d'un acte
créatif, et vise à valoriser une discipline souvent méprisée et rejetée par le
public.
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LE CHOIX DES IMAGES
Nous allons prétendre pour un instant que nous ignorons tout des techniques
poétiques et de la maîtrise des règles, que nous ne possédons aucune
certitude concernant le rythme et l'accent, le compte et le chiffrage.
Nous voici donc en présence d'images, confrontés à des sortes de formes vagues
et délétères auxquelles nous essayons de donner une contenance. Ces
images semblent perceptibles peut-être pas dans leur essence totale, mais
toutefois leur nature est transformable par le moyen des sens. L'ensemble
de ces images peut former une sorte de cohésion ou être lu de manière
indépendante. Elles agissent encore les unes sur les autres par une loi que
l'on appellera synergique. Leur actif émotif se mêle, s'engendre et se
fortifie au contact de leurs parties élémentaires, cela peut se comparer au
mélange des différentes couleurs qu'offre la palette du peintre pour obtenir
des tons nuancés.
Le poète utilisera donc son matériel de mots, qui formeront immédiatement des
images ou des possibilités d'images, et se fera fort en exploitant la
technique d'écriture, le sens de l'organisation et sa sensibilité esthétique,
d'obtenir un produit musical de qualité certaine.
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L'avenir de ses images est déterminé par son degré de critique. Il y a le j'accepte
ou je refuse, le je prends ou je jette. On veut supposer que cette perception
de choix provient de son sens esthétique raffiné, ou de son expérience dans
l'étude des anciens.
Mais il y a encore une raison qui peut justifier cette sélection d'images, c'est la
volonté de produire des combinaisons ou d'accéder à des solutions que nul
avant lui n'avait osé mémoriser sur le papier. Il s'agit ici de l'acte créatif,
par excellence. Il est à remarquer que ce n'est pas seulement la nouveauté
de l'image qui justifie de l'innovation, mais cela peut tout aussi bien
découler du matériel grammatical et de son agencement.
Je reçois donc des informations qui proviennent de l'extérieur que je dois mêler,
mélanger à des affections dont l'origine est interne. J'examine plus ou
moins, en fonction de mon degré de critique, le pourcentage que je
donnerai aux uns et aux autres, et ce dosage, ou cet excès de dosage me
permettra d'accéder à une combinaison écrite. Ces perceptions externes et
internes sont constamment critiquées, acceptées ou refusées mais elles sont
accompagnées d'un matériel de langage qui correspondrait à du ciment
pour la construction d'un mur. Je balance ou je spécule entre des
mouvements d'informations perçues du dehors ou produits par le dedans. Je
détermine mal l'influence des uns et des autres, la résistance de la critique,
ou l'aberration de la solution pour la technique d'écriture. Ces différents
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paramètres jouent un rôle plus ou moins prépondérant en fonction de la
valeur du moment que je leur accorde.
Je passe en revue les diverses invitations à agir ou à ne pas produire de coups, car
la critique est parfois revêche et s'entête à refuser toute offre de départ.
J'écoute de très près, je veux dire : mon attention est à son extrême, ma
communication est parfaite. Que vais-je faire ? J'observe des mouvements
à peine perceptibles, des sortes de propositions basées dont l'exécution est
encore à déterminer. Je puis avoir l'indication d'une solution à extraire, -
son acceptation ou son refus sera fonction de l'exigence du choix.
J'invoque, j'évoque, je plonge dans ma mémoire. Je dois encore en quelque
sorte organiser un monde, produire dans un espace. Mais je n'en connais ni
ses limites ni ses fondements. Je me dédouble et mon critique va
déambuler ou se mouvoir dans cet ensemble, jugeant de ses effets et de ses
propriétés.
J'interroge cette conscience sur ce qu'elle décide dans le choix des solutions : elle
me répond en tachant de proposer la combinaison idéale. Elle hésite
parfois, et offre plusieurs coups. Ses solutions s'expriment sous forme de
sentiments, d'émotions ou de sensations. Je suis le critique, donc je
prétends détenir l'initiative. Mais la conscience est toujours présente -
jamais ne s'enfuit, jamais ne disparaît tout à fait - du moins pour demander
des associations nouvelles après mes refus.
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Tout se passe comme si critique et conscience se juxtaposaient dans la
simultanéité du temps pour prélever, combiner, associer des groupements
de mots puisés dans un immense réservoir. Rien ne pourrait réellement se
produire sans la capacité phénoménale que détient la mémoire.
LE SENTIMENT DU BEAU
Il faut reconnaître que le sentiment du beau, que sa détermination même soumis à
une analyse rigoureuse ne peut pas pour autant être décelé. Peut-être que la
difficulté que l'on éprouve à le déterminer vient surtout du fait que l'état du
beau est défini d'après un état antérieur reconnu dans l'Art. Les références
des générations passées sont alors les moyens qu'emploie le critique pour
justifier de l'essence du beau. On pourrait se demander si le critique ne
saurait pas aller au-delà de sa propre mémoire, de son propre système de
références culturelles - sauter le pas en quelque sorte - et tenter de
comprendre dans l'audacieux, dans la nouveauté et l'original. Et ce n'est pas
raisonner bien loin que de s'imposer une stricte méthode d'analyse pour
étudier le beau et son évolutionnisme dans les œuvres produites. Par un
effort de transitions possibles, de l'art à l'art, le critique parviendrait du
moins à comprendre le système d'évolution transformelle.
21
L'on comprendrait peut-être un peu mieux comment les générations d'artistes qui
se sont succédé ont pu activer leur capacité créatrice pour modifier de
manière significative l'acquis imposé par les anciens.
Dans les procédés couramment employés par les artistes, on trouve l'aptitude de
dériver le travail final de l'autre, - un peu comme s’il y avait cette volonté
de perfectionner une invention ou une découverte en y ajoutant des
ingrédients inconnus. Il y aurait donc un système de variables plus qui
modifierait de manière significative le contenu et la forme de l'autre.
Chez le poète, l'actif qui produit des images nouvelles impose au lecteur la
perception d'un sentiment émotionnel inconnu. C'est le plus souvent la
création d'images qui en perturbe l'assimilation facile. C'est parfois la
structure grammaticale audacieuse ou carrément différente qui opère par la
résistance un effet négatif. Le rythme, l'accent ou la musique offrirait
pourtant des supports pour mieux favoriser la nouvelle reconnaissance.
Si des œuvres poétiques de la période antique expriment des sentiments
superficiels, des émotions lyriques qui caressent et exaltent une âme prête à
s'emporter, en opposition des exercices symboliques et obscurs, des
tentatives audacieuses d'associations surréalistes donnent un sentiment
d'hermétisme et de blocage. L'émotion rendue à je ne sais quoi de
désertique ou d'infranchissable et la volonté du lecteur se perd dans cette
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résistance. On trouvera dans la sculpture, dans la peinture ou la musique
contemporaine certains effets analogues perçus par le critique. L'asymétrie
des formes, l'association de matériaux indépendants, le déplacement du
centre font que notre capacité de percevoir hésite et refuse de proposer à la
conscience ces changements significatifs. C'est toute notre personnalité qui
en est perturbée. L'hésitation même légère concernant un trait, une courbe
ou une couleur suffit à remplir en nous cette idée de refus. Ainsi l'œuvre
qui suggère en nous des sentiments nouveaux à développer peut provoquer
son effet contraire : le refus définitif.
Le seul moyen efficace pour crédibiliser un exercice nouveau serait de l'imposer
avec insistance, à nombreuses reprises, dans l'esprit du critique. Le poète
est rarement compris à la première écoute, et c'est le plus souvent une
longue amitié auprès d'une communauté de confrères qui tend à crédibiliser
le produit poétique ainsi obtenu. Cette communauté d'ailleurs, à son tour,
peut exercer une influence heureuse ou néfaste sur le poète, et l'induire en
erreur. La capacité de percevoir est alors perturbée de manière négative par
le milieu.
Il résulte que cette analyse du beau est un sentiment spécial, déterminé par la
caractéristique que lui confère le critique. Il suggère une valeur, mais ne
peut en déterminer la raison. L'émotion paraît fixée dans la mémoire sous
l'effet de la culture assimilée dans le passé.
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UTILITÉ DU BEAU
L'acte créatif artistique s'avère-t-il réellement indispensable ? Est-il nécessaire
qu'il y ait cet habillage de la matière, cette organisation choisie et non pas
aléatoire ? Cette question peut, en vérité, se poser si l'on oppose l'art à la
science. Il faudrait prétendre que l'utilité du beau est seulement d'ordre
admiratif et ne possède nulle fonction efficace entrant dans un principe
organisé. Il est une sorte de statue unique, se suffisant de soi-même, que
l'on contemple telle une image qui peut apparaître et disparaître à tout
instant, sans lien quelconque avec une action d'utilité "dite" matérielle.
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L'ESTHÉTISME POÉTIQUE
Les structures esthétiques nous offrent des exemples assez frappants de cette
évolution progressive d'éléments nouveaux dans l'émotion fondamentale
qui, si elles ne semblent pas toujours en accroître la grandeur, en modifient
du moins de manière radicale la nature. Voulons considérer la plus
controversée d'entre elles, je veux dire la sensation poétique. Ce n'est
d'abord qu'une perception visible de quantité morphologique, puis c'est une
volonté d'accomplir un effort de lecture pour produire un état
psychologique d'élévation, de charme ou d'émotion. Il y a donc une
quantification visuelle qui permet d'identifier le produit à lire. Il peut y
avoir blocage ou refus devant l'exercice à accomplir. Une production
importante peut provoquer un rejet catégorique de la part du lecteur. C'est
donc la perception d'une certaine difficulté, d'une certaine résistance dans
l'exécution de l'effort. Et comme la recherche immédiate du comportement
consiste à préférer la facilité à l'attitude d'effort, l'objet poétique peut
engendrer une sorte d'exclusion.
L'amateur tendra vers l'aisance supérieure, et préférera à cet exercice de résistance
visuelle un accompagnement dans la ligne qui peut produire le danseur, le
sculpteur ou le peintre. Le premier mouvement manque de grâce et impose
un exercice saccadé de lecture, de combinaisons et d'associations. La
réceptivité de la discipline est indirecte - il n'y a pas message immédiat
25
d'une substance à recevoir, mais bel et bien une volonté de travail de la part
du lecteur. Il lui faut devenir actif pour comprendre et assimiler. Et cet
effort ne peut pas se fondre dans le plaisir. On voudrait toutefois croire que
le rythme et la musique qui accompagnent le vers en faveur de l'amateur
portent la grâce et le mouvement. Cela ne paraît pas suffire. La
décomposition saccadée du vers casse cette espèce de communication entre
le lecteur et le poète, qui ne veut plus suivre la nouvelle proposition offerte.
Les structures esthétiques ont connu une évolution considérable sur ce dernier
siècle, et l'artiste a imposé à son public de concevoir et de penser autrement
l'objet reçu.
Il serait vain ici de vouloir analyser en quelques coups de crayon le transformisme
constant qu'a subi l'art sur ces dernières décennies, mais pour en revenir à
la coordination poétique, nous devons remarquer que tous les efforts
réalisés par les poètes n'ont pu engendrer chez le lecteur un quelconque
intérêt.
26
LA PERCEPTION DU LECTEUR
Toute la difficulté du problème qui travaille l'esprit du lecteur vient de ce qu'il
doit se représenter une perception pour ensuite en tirer du plaisir. L'image
ne lui est pas mâchée, décortiquée pour être prête à consommer. Il lui faut
la concrétiser. La perversité de cet art vient de ce que le lecteur doit penser
à la manière du poète. S'il ne peut "coller" à son système de pensées ou de
fabrication de perception, l'effet est nul. La poésie devient une langue à
part, une sorte de langage compris par l'inventeur et quelques initiés. Il
faudrait supposer que le système de perception associé à l'activité cérébrale
offrent quelques possibilités d'émotion et d'élévation. Le poème ne peut pas
être compris à la première lecture. Le premier passage ne permet que de
faire un repérage grossier, une sorte de détermination globale. C'est
pourquoi de nombreux retours s'avèrent nécessaires pour tenter d'attraper
ou de communiquer avec la pensée de l'auteur. Mais qui accepterait de
s'imposer un effort de l'intelligence pour capturer une substance qui donne
qu'un intérêt de second ordre ? Qui ?
L'élan refuse d'aller à l'action. Il rejette même le texte à lire, prétextant qu'il ne
pourra rien y déceler, que sa structure mentale ne lui permet pas de
l'intégrer. Et que faire ? Il faut donc rendre accessible le produit poétique.
Le seul moyen, c'est encore de le simplifier, de le rendre abordable
immédiatement.
27
MÉTHODE DE LECTURE
Quand je lis les vers d'un poète, je ne peux prétendre posséder la capacité de
pénétrer dans sa raison, d'intégrer les différents états de sentiments qu'il a
cherché à insérer, de recomposer dans l'ordre du déroulement les moments
très complexes qu'il a désiré exprimer.
Je sais seulement qu'il a prétendu faire vivre des impressions, et que le matériel
utilisé est composé de mots, de sons, de phrases et de structures. J'entre
alors dans son inspiration, essayant de ne pas trop me hâter de crainte
d'analyser faussement l'effet désiré par l'auteur. Je puis aisément couper le
mouvement continu du poème, car je prétends que l'inspiration est un acte -
la plupart du temps - divisé. Mais je dois le plus souvent rechercher cet état
de conscience vaporeuse ou relâcher quelque peu ma concentration pour
que l'exercice sonore du produit poétique devienne bercement musical
agréable à percevoir. J'en oublie alors le sens des mots pour focaliser mon
attention sur leur effet instrumental.
Je préfère prononcer à voix basse le texte plutôt que de le lire avec mes yeux ou
de le déclamer fortement. L'effet poétique me semble plus vrai, je deviens
un prêtre dans une cathédrale conscient de la propriété acoustique du lieu,
j'essaie de me transformer en ingénieur du son dans ma chambre d'échos.
28
Bien au centre du poème, les sons successifs prennent de l'ampleur, l'intensité du
travail musical atteint son point maximum.
L'analyse de l'écriture poétique est un tout autre exercice de la pensée qui
nécessite une décomposition grammaticale des mots, des signifiants, et de
leur complexe organisation. Que puis-je observer ? Je vois un assemblage
de lettres, et je dois savoir si le poète s'y est pris de manière réfléchie ou si
cet ensemble de signes est fils du hasard. Il me suffit de compter la
distribution voyelles/consonnes pour savoir s'il y a travail du poète ou
volonté de liberté. Je puis poursuivre l'investigation des lois et apprécier le
degré de résistance de l'exercice en fonction du nombre d'ingrédients
invisibles intégrés dans la tentative. Je sais toutefois apprécier un texte dit
libre, il n'est pas nécessaire que le travail réponde à un nombre de lois
obligatoires pour que l'auteur suscite chez moi de l'estime. Ma critique peut
se concevoir au-delà de cette ligne de démarcation. Et heureusement
d'ailleurs !
29
LA RIGUEUR ET LE LAISSER-ALLER
Si l'on considère l'ordre admirable de certains sonnets, l'agencement quasimathématique
sur de nombreuses propositions versifiées, les étonnantes
correspondances de nombres et de figures ainsi obtenues, on ne peut
prétendre que seules les combinaisons heureuses du hasard ont permis
d'obtenir une telle fréquence de gains. Il est certitude qu'un travail
volontaire et non pas inconscient du poète a permis de réaliser cette
addition de coups satisfaisants. Je ne prétends pas que tous les poètes
agissent de cette sorte, loin s'en faut, puisque beaucoup se laissent aller au
courant de la plume, guider par le simple loisir d'une Muse à suivre. Mais
d'autres, exigeants et responsables devant les vertus d'un art, s'essaient à la
maîtrise d'eux-mêmes, et tentent de contrôler avec plus ou moins de
réussite, leur capacité à produire.
Et c'est bien notre intelligence qui nous offre cette conscience de perception.
Nous ne prétendons pas que le tout est musical, et satisfait à des lois
acoustiques. Mais nous pouvons décomposer le vers en groupes de tierces
ou de couplages et apprécier de manière mécanique la correspondance des
voyelles et leur modulation au sein du groupe. Une lecture hâtive ne
permettrait pas cette appréciation.
30
LES IMAGES D'AUTRUI
I
J'étudie maintenant des images différentes des miennes, je les emprunte à autrui.
Ces configurations particulières auxquelles mon cerveau n'avait jamais
songé, je vais les intégrer dans ma conscience pour accomplir un travail de
l'esprit. Je décide donc de mettre ces images en rapport avec ma sensibilité
afin de vérifier ce que je puis éprouver. J'interroge l'amateur du poème et le
producteur de vers sur la valeur et l'ivresse à accorder au message reçu. Ils
peuvent répondre de manière courtoise ou agressive en fonction de leur
disposition d'esprit. Ils sont capables d'ignorer l'autre avec sa différence,
avec sa sensibilité nouvelle, ou avec sa technique inconnue.
Accepteront-ils s'ils sont excités par une autre raison, accepteront-ils de délaisser
l'endroit et d'y revenir un peu plus tard, conscients de leur inaptitude du
moment à bien juger ? Comment se comporte le critique ? A quelles
raisons glorifie-t-il l'endroit, ou le méprise-t-il dans les rencards de
l'indifférence ? Que faut-il en penser ?
Je reçois des images, l'esprit est en images. Toutes les informations qui circulent,
qui se condensent ou se développent dans mon cerveau sont perçues sous
forme d'images encore. Ma capacité s'adapte à ce produit matériel qu'est le
poème. Je dois faire apparaître à travers une représentation de mots,
31
d'accidents ou de coïncidences des figures, des comportements de figures
portés par des sensations ou chargés de sentiments.
Voici du matériel inanimé, amorphe, à l'état de lettres, qui renferme certes un
sens, mais qui doit subir une transformation considérable pour devenir
opérationnel. Cette modification ou cette mise en vie du poème nécessite
un travail intellectuel du lecteur.
Je dois tout d'abord comprendre, faire exister les premières propositions de mots,
donner vie en quelque sorte à des idées ou bribes d'associations - l'on voit
aisément toute la fatigue que peut engendrer un tel travail, sans oublier
l'aptitude ou non du lecteur à accomplir correctement l'exercice imposé.
L'intensité de cet effort justifie le plus souvent le refus du lecteur
d'assimiler tout nouveau paragraphe. Cela explique aussi sa quantité
homéopathique et son refus d'ingurgiter des masses énormes d'alexandrins.
II
J'étudie un quatrain, et pour tenter de le mieux imprégner, je lis lentement en
articulant chaque syllabe, en mâchant le vin du poème : je l'intègre, je bois
(un certain nombre de fois) à petites gorgées. À chaque nouvelle lecture,
une perception lucide éclaire ma cervelle. Je prétends mieux saisir. Les
mots apparaissent alors à l'état d'images, d'organisation de mouvements. Ils
32
offrent des possibilités à caractère cinématographique ; les solutions
s'enchaînent. J'intègre des formes de souvenirs qui parviennent à
s'architecturer dans ma mémoire. À toute nouvelle lecture, j'y ajoute des
ornements, des détails qui m'avaient échappé lors des assimilations
précédentes.
Je désire maintenant comprendre comment ce procédé d'intégration s'est opéré.
J'essaie de me représenter les différentes phases qui se sont succédé pour
obtenir cette perception. La compréhension des lectures successives ne sera
pas suffisante. Mais il me faut assimiler ce que le travail de l'esprit a pu
accomplir. Je considère le poème reçu avec les doutes, les conséquences,
les interrogations qui l'encadraient. Difficile de retrouver les différentes
phases, de les distinguer, - celles qui précèdent et celles qui se suivent sont
à présent mêlées dans un même temps ! Ces lectures passent devant mes
yeux, et cette réorganisation m'apparaît délicate.
La relecture du poème me semble correspondre à un principe d'habitude. Par
habitude, j'entends qu'il y a volonté d'accomplir un même effort, avec
passages sur certains endroits et reconsidération de la perception
fragmentée ou totale. L'exercice est réalisé dans une sorte de mécanisme
cérébral qui lisant et relisant produit des espèces de comportements
automatiques par la perception. Il est à supposer que ce travail répétitif
nécessite moins d'effort, et qu'une plus grande partie de la quantité
33
d'énergie est alors employée pour mieux assimiler d'autres endroits du
poème.
On conçoit tout l'intérêt que représente pour un amateur la volonté de lire à
plusieurs fois le passage proposé. Car la seconde et la troisième lecture
offrent des capacités de perceptions ignorées à la première assimilation. Un
poème y gagne à être revu. Sa charge trop complexe ne saurait être
intégrée à la première lecture. Il lui faut s'y reprendre à plusieurs fois pour
se prévaloir de pénétrer correctement le texte. L'image ne peut être
comprise du premier coup, les correspondances toutes reconnues avec un
léger survol. Les autres passages favorisent la constitution de souvenirs qui
rendent le poème plus familier. Les nouvelles lectures ajoutent et font
varier la perception première.
Les perceptions successives développées après chaque lecture pénètrent les unes
dans les autres et sont comparables à différents éléments d'un puzzle pour
obtenir une figure générale. La compréhension affinée résulte d'une
superposition d'analyses et de synthèses. Ainsi l'on voit que la lecture
unique du poème ne saurait se suffire à elle-même, il faut l'accompagner
par d'autres informations.
Le lecteur est confronté à une immense difficulté, - celle d'imaginer pour
percevoir. Sa mémoire ne lui permet pas d'exploiter une situation connue.
Il n'y a aucun acte de reconnaissance l'autorisant à évoquer le passé pour se
34
trouver face à une situation déjà intégrée. Il n'y a pas exploitation d'actionssouvenirs.
Tout se passe dans le présent avec la nécessité d'accomplir des
associations d'idées pour évoquer ou recevoir, percevoir ou sentir. La
mémoire ne peut pas retenir du passé des actes ou des situations
parfaitement coordonnées qui en allégeraient l'effort à accomplir. Il lui faut
éprouver ou ressentir immédiatement une émotion qui n'aurait aucun
caractère avec le souvenir.
35
PERCEPTION DU POÈME PAR LE LECTEUR
I
Nous nous sommes jusqu'à présent efforcés d'exprimer des états, des sentiments
assez complexes que tentait de transmettre l'artiste. Il serait bon de
chercher à comprendre comment le produit poétique est enfin reçu par le
lecteur. Nous devons admettre que cette réceptivité s'accomplit avec des
résultats jugés très insatisfaisants. Peut-on en déceler les causes, et
chercher les origines et les raisons d'un tel désaveu ?
La justification fondamentale expliquant le blocage où le refus du public viendrait
de l'étonnante difficulté de percevoir un message complexe nourri
d'images, de perceptions subtiles, d'arrangements audacieux nécessitant un
effort maximum de l'intelligence. La transmission de sensations nous
apparaît comme un état complexe de la perception. L'intensité du sentiment
exprimé peut varier de manière significative et une puissance de poème est
parfois reçue avec une indifférence quasi totale.
Il faut préciser qu'un lent processus de sélection du poème permet d'intégrer, tout
en conservant la mémoire des lectures passées, une quantité plus
importante de sentiments, de sensations ou d'images. Ce qui tend à prouver
qu'un poète ne peut être admis ou compris au premier passage, mais que
des retours successifs s'avèrent indispensables pour accéder à l'art poétique.
36
Et l'on peut ainsi prétendre qu'un effet maximum sera atteint à sa lecture,
puis qu'un comportement d'indifférence animera la conscience de
l'amateur. Il lui faudra alors cesser la lecture de cet artiste, l'esprit étant
arrivé à une phase dite de saturation.
Le lecteur doit recevoir un produit poétique composé d'images et de sensations,
les deux étant intimement mêlées. Il paraît difficile de rendre divisibles ces
états de conscience, l'image participant à la sensation par sa représentation,
et la sensation étant supportée par un actif imagé.
Quand j'écris : le ciel bleu, ceci est une image et peut susciter un schéma
représentatif. Si j'ajoute se déchire, j'exploite une possibilité émotive qui
provoquera une sensation. Par cet exemple, on voit bien que les deux
éléments sont liés et paraissent difficilement séparables. Un seul est peu, et
l'autre est un actif sans support - une sorte de verbe en attente.
37
II
On admet le plus souvent que les états de conscience poétiques composés de
sentiments, de perception, d'excitations à l'âme sont peu susceptibles de
provoquer chez l'amateur une quelconque réceptivité. Il y a un mur, une
sorte de limite infranchissable, une muraille protégée et inviolée. Le poète
désire tant bien que mal, en usant de stratagèmes, de finesse ou
d'intelligence de pénétrer cette place forte du mépris populaire. Nous
devons reconnaître que nul n'est parvenu à crédibiliser son produit
poétique. Les collections regorgent de poètes exceptionnels, de génies
immortels qui donnent une image d'eux grandie mais dont la portée
universelle est quasi insignifiante. On suppose une valeur à travers une
personnalité littéraire, mais cette personnalité est rareté étudiée, lue ou
appréciée. Et c'est bien la transmission de l'émotion poétique qui ne passe
pas, qui n'est pas perçue ou qui engendre le refus. Oui, les hommes du
commun se prononcent sans hésitation sur cette discipline : ils ne sauraient
reconstituer à travers des mots renfermant des concepts sensibles, des
images de qualité. Ils préfèrent, - et cela peut s'entendre, recevoir des
images toute prêtes à la compréhension avec un effort minimal d'acuité
intellectuelle. La poésie ne peut donc être accessible à la masse. Elle
conservera son aspect élitique, rare et difficile. Sa résistance l'exclut, sa
profondeur l'enterre.
38
Il faut ici puisque l'opportunité s'y prête, apprécier avec quelle efficacité les
chanteurs poètes du vingtième siècle sont parvenus en usant de support musical et
de la prononciation des textes, à faire passer dans une large opinion publique des
contenus littéraires et poétiques d'une valeur indéniable.
On remarquera toutefois que la poésie pure, celle qui se suffit à elle-même par
son essence imagée a subi l'accompagnement d'effet musical et d'une
articulation exprimée. Le travail a donc été quelque peu mâché, facilité
pour permettre au plus grand nombre d'y accéder. Cette observation ne
saurait remettre en cause l'immense gain réalisé par ces chanteurs poètes.
Nous devons ici les en remercier.
39
LES INTENTIONS DU CRÉATEUR
La volonté d'accomplir un effort démontre déjà chez le lecteur, l'existence d'une
faculté esthétique qui s'associe avec la perception normale. L'intelligence
reçoit des messages organisés les uns avec les autres et exprimera un
jugement sur la nature de son beau. Je ne prétends pas que le lecteur qui
s'accouple à un critique décèle toutefois l'intention de l'artiste. De même
l'artiste ne peut déterminer exactement sa visée et parfois le but atteint n'est
pas le but escompté. D'autres fois encore, plusieurs pistes ou propositions
sont offertes au lecteur, il s'agit ici d'une conception multiréférentielle de
l'œuvre d'art : on dit d'un poème qu'il a plusieurs sens, d'un tableau qu'il a
plusieurs degrés de lecture. Cette intention est le plus souvent voulue par
l'artiste, et cette intuition du multiple fait partie intégrante de sa capacité à
exercer sa discipline. Mais il y a le plus souvent une volonté bien orientée
de lecture dite basée et la flèche doit atteindre telle cible.
Il faut toutefois reconnaître qu'il y a décalage dans quatre-vingt-dix pour cent des
cas entre le message envoyé et la perception reçue. L'appréciation
esthétique du lecteur est en réelle contradiction avec le travail exécuté par
l'artiste. On dirait qu'un apprentissage par l'effet répétitif s'avère
indispensable pour intégrer l'œuvre, pour l'admettre comestible.
40
Car l'intelligence créative est parfois sans concession : produire de nouvelles
formes, concevoir des œuvres révolutionnaires engendrent non pas un effet
de surprise, mais une situation d'incompréhension totale. Baudelaire et Van
Goth ont été victimes de leur génie, de leur avance temporelle - c'est encore
le fameux décalage. Mais que faire ? Faut-il délaisser son génie, et lui
substituer du talent pour plaire, ou faut-il, au-delà de la controverse
temporelle, accepter la non-crédibilité de l'œuvre en Alpha ? Le risque est
de se voir disparaître à tout jamais... Mais qu'importe ! Le génie même
incompris sera œuvre appréciée de Dieu.
41
ANALYSE DE LA VALEUR
C'est donc une conception négative réduisant l'acte poétique à une valeur proche
de zéro qui est perçue par l'ensemble des lecteurs possibles. Cela consiste à
prétendre que le travail poétique ne débouche sur rien. C'est une sorte de
zéro inutile qui s'accole à l'Idée du poème connu un infiniment peu. La
matière même du poème porte une appréciation négative et non pas une
valeur d'indifférence. Il y a donc refus et exclusion du produit donné. Par le
recueil, par le poète, l'Idée d'un exercice poétique se transforme en
certitude de rejet. Le paradoxe du critique est dans la constance
d'appréciation négative que peut susciter la poésie à travers des générations
indépendantes et malgré un choix exceptionnel de textes majeurs. L'analyse
devient donc constante, il y a une forme d'immobilité de la critique, la
réflexion devient immuable. Les uns et les autres confrontés à l'ensemble
des poèmes à lire expriment le même dégoût. Pourquoi ? Ne faut-il pas
condamner la matière exploitée ?
Elle est l'argile qui se glissant entre deux Idées crée le matériel sonore qui sera
entendu par le lecteur. Or il refuse cette musique. Cette agitation de mots
collés provoque en lui un dégoût visuel et acoustique. Sa démarche
intellectuelle de fabrication d'images se heurte à un refus.
42
LIRE ET RELIRE
Nous nous plaçons dans l'hypothèse poétique. Il est nécessaire au lecteur de se
représenter une association d'images sans avoir pour autant intégrer le flot
d'images en lui-même. Il a une indication plus ou moins sommaire dans
son acte pensé de ce qui lui est représenté, et cette partie de la
représentation du poème devra lui suffire pour recevoir l'émotion
recherchée. Il ne détiendra en quelque sorte qu'une quantité réduite de
l'objet proposé. Mais à travers cette détermination, il lui faudra accéder au
charme désiré. On voit aisément qu'il lui manquera beaucoup
d'informations pour apprécier cet objet. Il peut ou il doit, s'il veut faire
preuve d'honnêteté intellectuelle, opérer à nouveau une lecture du passage
pour mieux comprendre. Sa réceptivité est donc fragmentaire. Il ne pourra
mémoriser qu'un nombre limité d'informations dans la perception première.
Lors de son opération de relecture une représentation du souvenir immédiat
surgira, s'associera à de nouvelles informations, et imposera des
modifications suffisamment significatives pour exciter autrement la
perception du poème.
La conscience peut se sentir nourrie par l'épargne poétique passée et encore
s'enrichira de nouvelles informations perçues. Des excitations nouvelles
viennent actualiser la représentation déjà intégrée. L'endroit poétique
apparaît toutefois actualisé. On ressent fortement qu'il est plus présent
43
encore. L'intelligence a toutefois opéré un travail d'association de mémoire
et d'excitations nouvelles.
On voit évidemment tout l'intérêt que peut représenter la volonté pour un lecteur
d'accepter de lire plusieurs fois le même passage pour tenter de l'intégrer.
On conçoit aisément qu'un tel exercice pût susciter chez l'amateur de
poèmes le désir de comprendre, d'assimiler et non pas de rejeter
immédiatement le texte lu.
Il faut donc intégrer du temps, de l'espace et du blanc en durée plus ou moins
significative pour prétendre assimiler un produit à caractère poétique. Les
comités de lecture des maisons d'éditions n'opèrent pourtant pas de cette
manière. Ils cherchent ce qu'on appelle "le coup de foudre", c'est-à-dire la
satisfaction immédiate, prétendant imiter le pseudo-lecteur qui a besoin
d'une réceptivité d'instant.
Ce qui engendre que des œuvres dites difficiles seront irrémédiablement rejetées,
méprisées et retournées comme un vilain tissu rempli de crasses. On se
souvient de la fameuse phrase d'Anatole France condamnant le manuscrit
de Stéphane Mallarmé, L’après midi d'un faune en ces termes "On se
moquerait de nous ?"
44
L'EFFORT DE SUBLIMATION
Il faudrait aborder cette fois le véritable problème de la sublimation intellectuelle,
qui est l'une des représentations les plus élevées de l'effort de conscience.
Peut-on réellement dire que la volonté de créer avec l'emploi de
l'imaginaire suppose la capacité de résolution du problème ? Autrement
écrit, que l'artiste avant d'avoir entamé l'exécution de son acte a déjà
prétendu qu'il était apte à le résoudre ? Il y aurait capacité immédiate
d'accéder à la réalisation du travail définitif, et toute la volonté de l'artiste
consisterait à confirmer par la réalisation de l'exécution ce qu'il avait
supposé ou prétendu être capable d'obtenir.
L'aberration de cette hypothèse est dans le privilège que posséderait l'exécuteur
d'accéder à une finalité d'œuvre sans même réellement connaître les
moyens pour y parvenir, le temps nécessaire à son obtention et la taille de
l'objet. Cet effet de conscience ou de principe synthétique ne peut
s'exprimer que sous la forme d'une perception d'image impalpable - cela
semblerait plutôt découler d'une impression. Nous parviendrons donc à
admettre que la volonté de créer s'offre à l'esprit comme une capacité
d'action et que le travail de l'exécutant consiste à transformer l'image
perçue en réalité quantifiable.
Le créateur qui veut accéder à une forme se représente le travail à exécuter. La
représentation concrète de ce qu'il avance s'obtient au fur et à mesure que
45
la tâche s'élabore par refus, doutes et coups d'audace. À cet instant de
sublimation, l'objet prend corps et l'hypothèse retenue peut être alors
vérifiée.
Il est à remarquer qu'à l'instant même de l'exécution d'autres états de conscience
s'offre à la raison de l'artiste, et le schéma initial peut subir des variantes
d'appréciation, de choix ou de goût. C'est encore une projection de la
réalisation qui s'exprime dans sa conscience mais variant à un autre temps
de l'élaboration.
Il lui faut d'ailleurs constamment intégrer ces variables d'exécution pour en
parfaire le dessin initial. Henri Bergson dans l'effort d'invention (L'énergie
spirituelle) rappelle comment M. Paulhan a montré sur des exemples du
plus haut intérêt comment l'invention littéraire et poétique va ainsi "de
l'abstrait au concret", c'est-à-dire, en somme, du tout aux parties et du
schéma à l'image.
Il a pourtant une objection concernant l'analyse finale de ce procédé. Comme il
arrive dans grand nombre de cas, le but à réaliser par l'artiste n'a pu être
atteint. Il y a, malgré sa volonté délibérée d'accéder à sa forme finale,
incapacité de l'exécutant à se satisfaire du résultat obtenu. Et malgré de
nombreuses tentatives pour en parfaire la forme, l'objet est loin de répondre
aux critères de la première impulsion de l'image projetée. Cette conscience
46
de perte peut engendrer chez le créateur le désir d'en cesser là l'expérience.
Il cherchait et n'a pu. Généralement, il tente d'extraire de cet échec les
éléments gains qu'il pourra intégrer dans une nouvelle tentative
d'exécution.
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LES MODÈLES DE SUBLIMATION
Lors d'un acte créatif, les images qui se proposent, les structures grammaticales
qui viennent à la conscience de l'écrivain se succèdent par un fil invisible
qui le relie. Le à quoi tu penses, pourquoi te vient-il ceci résultent de
connexions toute intérieures. Leur ressemblance est le plus souvent
inconnue du lecteur. Elle est parfois ignorée même du créateur qui ne se
soucie pas de la façon dont le résultat a été obtenu, mais s'évertue plutôt à
comprendre quel charme peut opérer son poème sur sa personne ou sur
celle d'autrui.
Cette recherche de signification correspond à une volonté d'introspection qui
suscite que très peu la curiosité des poètes. Ils demandent souvent par une
sorte de boutade de langage qu'on leur explique ce qu'ils ont voulu dire,
étant incapables de comprendre ce qu'ils ont cherché à y mettre.
Mais il faut bien que l'image présentée à l'esprit résulte d'un travail cérébral
précis. Le souvenir obtenu doit avoir une origine dans la mémoire du
créateur, quand bien même cette image aurait subi des modifications
importantes lors du travail de sublimation.
Est-il possible d'écrire que l'image appelle l'image, que le mot engendre le mot et
que ces matériaux de l'esprit animés par une force spirituelle élabore la
48
construction du poème ? Peut-on dire que l'image produit une action en
favorisant l'émergence d'une autre image ? D'ailleurs, à quelles raisons
cette nouvelle image est-elle activée ?
On connaît bien les procédés littéraires qu'exploitent les poètes pour produire de
nouvelles solutions : ils travaillent par le principe analogique, par la
représentation symbolique. Ils exploitent le raisonnement et son contraire,
ils tirent de la condensation des nouveautés de forme jusqu'ici jamais
autorisées ou soupçonnées.
Le mot lui-même par son aimantation, par son frottement produit un autre mot et
conçoit des structures grammaticales. C'est ici un procédé distinct de
l'utilisation imagée bien qu'il puisse se définir par rapport à sa
représentation, formant les éléments même de cette représentation : les
voyelles et les consonnes produisent des mots qui définissent des sens et
conçoivent des images.
On observe donc une influence de l'image sur l'image, du mot sur le mot. Mais
faut-il ignorer pour autant l'influence des images sur le schéma poétique en
cours, le flot reçu dans sa quantité pour engendrer chez le poète une
perception générale du prochain mouvement à décider ?
49
À côté de l'attraction ou de l'excitation exercée par l'image sur l'image, par le mot
sur le mot, il peut y avoir une globalisation morphologique de l'avalanche
d'images qui engendre un nouveau dessein à suivre. Nous passons donc
d'un esprit analytique décortiquant voyelles et consonnes, travaillant en
cherchant l'emplacement et le bon agencement des lettres, à un état de
conscience imaginatif favorisant la création ou l'émergence de souvenirs,
puis à un comportement synthétique du poète accomplissant une
appréciation générale du résultat obtenu.
L'esprit agit sur trois axes du support mental. Le premier mouvement est
mouvement de translation sur la surface plane du papier. L'intelligence va
du point A au point B par le jeu des mots, des syllabes, ou des images à
écrire. Le second plan se situe dans l'esprit du producteur, et le travail est
en profondeur, l'effort mental est dit vertical. Il consiste à puiser, à
chercher au fond de soi les solutions d'images à produire. La troisième
activité dite de synthèse enveloppe l'ensemble des informations perçues ou
lues et décide de la nouvelle marche à suivre.
Les forces qui travaillent dans les différents cas peuvent varier en intensité. Si la
direction semble opposée, c'est leur complémentarité qui permet la
construction du poème à obtenir.
50
vertical o
profondeur
linéaire. Translation
Les 3 D
globalisation
Mais prétendre savoir de quelle façon travaillent les différentes forces paraît étude
assez délicate. Leur intensité est modifiée par la valeur de l'instant que leur
accorde l'exécutant. Si celui-ci focalise son effort sur le travail vertical, la
globalisation sera inexistante et l'exercice sur les mots relégué au deuxième
plan. S'il est en phase d'analyse approfondie, de recherche musicale, de
comptes de signes, sa conscience de synthèse sera rejetée et sa recherche
d'inspiré minimisée.
Il peut toutefois sans qu'il y ait interférence entre les différentes dimensions,
passer de l'une à l'autre dans une fraction temporelle relativement courte.
L'impulsion, le rejet, la synthèse, l'analyse quoique étant des activités
indépendantes sont hautement complémentaires, la cause finale étant
d'obtenir un produit satisfaisant.
51
LA SÉLECTION DES PROPOSITIONS
L'un des problèmes majeurs de la création poétique est de savoir comment
l'exécutant accomplit ses opérations de l'esprit pour sélectionner et prélever
telle solution plutôt que telle autre. Car cette sélection s'opère dans un
choix relativement étoffé de propositions possibles. À moins qu'il faille y
voir la capacité immédiate de doute et d'hésitation entre seulement deux ou
trois combinaisons. Du moins pourquoi ces traces de mémoire, ces
impressions de souvenirs s'offrent-elles à la perception présente ?
Il semble difficile de parvenir à séparer bien nettement la notion d'idées et
d'images aléatoires quand bien même un schéma directeur de situations
permettrait d'expliquer le choix de telle association au profit de telle autre.
Si les souvenirs sont mémorisés de manière relativement ordonnée, il faut
bien que l'intelligence créatrice passe par une opération de brassage, de
transformation, d'accouplement facultatif proposé par le hasard pour
obtenir des solutions de combinaisons.
C'est bien une classe de souvenirs sélectionnée par le principe analogique qui
s'offre à la raison de l'inspiré et lui permet de puiser une solution dite
acceptable. Car son jugement est personnel et la critique d'autrui sait
parfaitement remettre en cause son principe choisi.
52
Une association proposée engendre immédiatement une autre interrogation de
choix - elle engendre une nouvelle volonté de combinaisons à trouver, en
fonction d'ailleurs d'une nouvelle classe analogue.
Quand j'écris : la fleur bleue, que puis-je ensuite proposer ? Qu'est-ce qui se passe
dans ma raison ? À quelle obligation vais-je proposer une nouvelle
association ? Dans ce cas précis, la loi grammaticale du verbe s'impose.
Exemple : la fleur bleue est perchée sur le toit. C'est bien la combinaison
"est perchée", qui est rare, étonnante, curieuse, etc... qui provoque un effet
associatif avec la première proposition la fleur bleue.
Ce qui permettrait d'aller de "la fleur bleue" à "est perchée", pourrait s'appeler
énergie mentale, un peu comme une source électrique nourrit de pulsions
un ordinateur et fait fonctionner la machine.
Mais le travail analogique, cette symbolique de l'esprit, ou cette capacité que
possède l'esprit à purifier, à comparer, à supposer "ressemblant" semble
assez mystérieux. Il pourrait découler de la volonté de l'intelligence à
simplifier l'information à traiter, en la mettant dans une classe
d'équivalence : Le ventre d'une femme enceinte est une mandore par
représentation de la forme. Il y aurait donc volonté de mémoriser par
synthèse de l'image, aussi. J'ajoute aussi, car il est évident que c'est là un
53
des travaux de la mémoire - très important pour l'explication de la raison
créatrice - mais ce n'est pas le seul travail de l'intelligence pour autant.
54
NATURE DE L'INSPIRATION
Le problème que nous souhaitons aborder ici est le problème de la maîtrise de
l'imagination, s'il n'est pas audacieux de vouloir prétendre le résoudre.
Quand nous allons chercher au plus profond de nous-mêmes des éléments
présents, quand nous désirons les combiner, quand nous exploitons des
lectures immédiates ou de passé proche, quand nous imitons le mécanisme
de la pensée d'autrui, enfin quand des systèmes complexes de proposition
d'images et de mots s'offrent à notre personne et qu'elles nourrissent notre
intelligence, que se passe-t-il réellement en nous ? Est-il possible
d'analyser l'effort ou la tension nécessaire à cet exercice cérébral ? Peut-on
comprendre le jeu et l'enchaînement des mécanismes de représentations ?
Comment ces possibilités intellectuelles s'organisent-elles les unes les
autres pour entretenir des rapports ?
Ne serait-il pas raisonnable de bien vouloir différencier le matériel employé -
j'entends les mots, les images, les souvenirs, donc matériel de travail, du
travail lui-même c'est-à-dire l'effort de la pensée qui se concentre et
accomplit la tâche ?
Toutes ces questions que l'on cherche à se poser, se réduisent en une seule : quelle
est la nature de l'inspiration ?
55
Quelle que soit la méthode employée pour tenter de répondre à cette délicate
question, on laissera de côté le problème dit du génie, qui en vérité semble
impossible à comprendre. Il correspondrait grosso modo à une aptitude
supérieure satisfaisant aux exigences d'admiration d'une population choisie.
En effet, les critiques se sont surtout préoccupés du besoin de satisfaire un
goût d'après un système de valeurs bien déterminé, sans se soucier de la
marginalisation du produit obtenu qui peut être un véritable paramètre
d'exclusion d'une œuvre d'art pourtant réelle. N'y a-t-il pas de chefsd'œuvre
inconnus ? Des génies à tout jamais incompris et exclus, qui
n'ayant pu crédibiliser la qualité de leur discipline auprès de leurs
contemporains sont à tout jamais tombés dans les oubliettes de la postérité
? La réponse semble affirmative.
56
RAISONS DE LA CRÉATION
Quant à la création proprement dite, qui est pourtant l'essence même de la poésie,
notre analyse prétendra qu'elle est en grande partie issue de la mémoire
d'autrui. Le créateur est celui qui produit quelque chose de neuf,
d'inexploré et d'utile. À savoir si son degré d'invention correspond à ce que
recherche une collectivité ou une future société d'hommes... Le
jaillissement est le propre du génie. Tout inventeur, petit ou grand,
connaîtra des phrases d'exaltations, de découvertes ou de trouvailles. La
connexion s'opère entre ce que pense et produit l'inventif, et ce dont a
besoin un système d'hommes.
L'intelligence refuse donc de reproduire ce qui déjà a été fait. Elle ressent le
besoin d'évoluer dans un espace nouveau. Elle ne peut se suffire de la
proposition passée. Elle cherchera le plus souvent à la faire varier, évoluer
ou changer. Elle ne reconnaît que l'imprévisible. C'est bien à une raison
antécédente qu'elle se détermine de cette façon. Il y a analyse de la
situation passée et volonté de la reconsidérer.
C'est une synthèse de situations qui engendrera un acte créatif nouveau.
Quel est ce privilège dont bénéficie l'artiste qui peut, par son esprit de synthèse,
ou d'analyse d'une situation passée, proposer une combinaison subliminale
57
issue pourtant d'une mémoire active ? Qu'est-ce qui lui permet de penser
autrement, là où toute capacité antérieure n'avait pu y déceler une nouvelle
porte ou un nouvel espace ? La sublimation serait donc facteur d'une
variante, d'un concepteur différent, d'une perception dite anormale qui peut
exploiter l'insolite ou le bizarre, le choquant, l'interdit ou l'audacieux.
Cette forme d'intelligence ne peut pas avoir un but déterminé. Elle ne sait où elle
va, imitant à merveille l'explorateur d'une région inconnue qui dit à ses
porteurs, "Continuons, continuons". Il faut donc posséder une immense
capacité d'étude de soi pour prétendre être apte à poursuivre dans cette
action. Le créateur est celui qui s'est pesé, et qui ne s'est pas trouvé à
défaut. Il se sait capable d'atteindre un but. J'écris un but - car en vérité, il
ignore totalement la finalité de son acte.
D'où tire-t-il son invention ? Il construit sa mémoire avec le matériel d'autrui.
Mais il emmagasine peut-être avec sa propre méthode les informations
perçues de l'extérieur. Et c'est bien sa conception différente, sa spécificité
d'être humain, cette espèce de variable de comportement et d'analyse qui
lui permet dans son acte créatif d'accéder à un produit nouveau. Il faudrait
donc étudier l'industrie elle-même, et non pas son jaillissement. Le
jaillissement peut se rapporter à l'énergie subliminale, mais elle ne
permettrait pas de comprendre le contenu du travail obtenu.
58
LES DIRECTIONS DU CRÉATEUR
Cette forme d'intelligence poétique qui pense à concevoir autrement la matière
des mots possède une aptitude qui lui permet de remettre en cause le
résultat obtenu. La solution n'est jamais finale, elle ne s'arrête jamais à une
situation définitive. Elle voudrait penser à volonté, et toujours évoluer. Le
poète évolue en cherchant constamment de nouvelles formes d'inspiration,
en remettant en cause la finalité perçue. Il tire de son pseudo-échec une
capacité à reconsidérer sa matière extraite. Le peintre, le sculpteur,
hommes qui travaillent dans la transformation de la matière éprouvent un
sentiment similaire. Une œuvre, un tableau sont lus, reconnus, analysés et
subissent un feu de critique.
On peut toutefois observer que la capacité créatrice d'un être humain imitant une
courbe logarithmique connaîtra une rapide aptitude de croissance, puis
tendra vers une sorte de maximum pour redescendre lentement. Telle est la
loi inéluctable de la vie qui passe par différentes
phases de croissance, de développement, de maturité et de
dégénérescence.
Il y a donc une activité qui se situe dans la production de solutions, et une autre
activité orientée sur l'analyse des rapports. L'on peut appeler cette analyse
de rapports, l'étude de la critique.
59
Ce que nous devons déterminer, c'est le point d'équilibre entre ces deux
connaissances, entre ces deux aspects de l'activité créatrice. Il est à
supposer que l'entente ou que la contradiction qui tire l'un vers le refus et
l'autre vers la production nouvelle doit tendre vers un point d'équilibre. Ce
conflit intérieur peut tourner à l'avantage du producteur, et le critique
bouche cousue, laissera l'accumulation de coups s'accomplir. Le cas
extrême semble l'écriture automatique. Dans ce cas, le critique est
inexistant. Seule l'accumulation de combinaisons sans l'ombre d'un choix
est opérée.
En pensée inverse, un poète peut décider d'être un chasseur foudroyant, de refuser
toutes les propositions qui se construisent dans son intelligence, d'aller vers
une forme de blocage, d'interdit et d'en tirer cette sorte de stérilité qui a si
longtemps accompagné la poétique Mallarméenne.
60
ANALYSE DE L'EFFORT D'INVENTION
Il serait bon d'examiner avec attention les différentes catégories de travail de
l'inspiration et de les bien séparer en allant du plus facile d'accès au plus
complexe d'invention. Le plus simple semble le travail d'imitation et le plus
complexe, le travail de création. Il est vrai que le tout semble parfois
intimement mêlé et l'influence agit de manière synergique avec l'acte
créatif.
Il faut dans un premier temps distinguer différentes intensités de la réminiscence
ou du souvenir. La mémoire pure peut rapporter de manière lucide et claire
une information stockée et prête à l'emploi, sans modification aucune du
contenu. Son utilité est directe. Le souvenir est actualisé sans variante
aucune. La représentation est volontaire, et son exploitation totalement
conforme à sa mémorisation. Le cas rappelle assez sensiblement
l'apprentissage scolaire d'une fable ou d'une récitation. L'ensemble est fixé
dans la mémoire de façon satisfaisante et peut resurgir ou être donné à la
conscience sans modification aucune. Le travail du rappel n'est d'aucun
intérêt, l'indispensable étant de faire surgir l'information au moment
souhaité.
L'invention complexe ou acte créatif emploie des moyens autrement sophistiqués
pour accéder à son principe subliminal. Les procédés exploités ne font plus
61
appel à une mémoire répétitive mais développent le principe d'une
mémoire active, connectant et combinant des informations auditives,
visuelles, de lecture et de perceptions sensitives. Son travail consiste à
mélanger, reproduire, dériver, varier l'ensemble de ces ingrédients, un peu
comme un peintre s'essaye par le jeu des couleurs à obtenir des solutions
nouvelles pour sa palette. Aussi quand l'inspiré exige de son intelligence
des propositions de rappel, celles-ci ne viennent pas s'offrir à la conscience
de manière automatique, mais elles subissent des variables de travail qui en
perturbent le sens. Mais il est très difficile d'examiner avec exactitude le
travail subliminal de l'artiste, car il faudrait pour cela pouvoir pénétrer dans
les souvenirs de sa mémoire, et lui seul a la clé de son esprit. Il s'agit ici
d'une opération qui relève davantage de la détermination psychanalytique
que d'un acte hypothétique analysable par tous.
62
LA DIFFICULTÉ D'ANALYSE
La connaissance poétique ainsi analysée y gagne en crédit. Les origines de sa
sublimation l'élèvent quelque peu. L'on s'aperçoit toutefois que
l'explication relative à ses mécanismes de sublimation est une entreprise
extrêmement difficile, qui passe par la pénétration dans la pure
intelligence. Il ne suffit plus de déterminer une masse de souvenirs de
lecture, des sensations mémorisées ou des condensations de mots pour
déterminer avec raison les différentes catégories de l'acte créatif. Il s'agit de
pénétrer dans les mécanismes mêmes de la conscience, de la préconscience
ou de l'inconscient et d'y intégrer la volonté de l'effort propre à l'esprit, sans
laquelle nulle œuvre ne pourrait exister. Cette détermination est travail
d'introspection difficilement réalisable par une autre personne que le poète
lui-même.
Voudra-t-il toutefois s'y essayer ? Sera-t-il assez motivé pour tenter de
comprendre les différentes étapes de son acte créatif ? Quand bien même
nous voudrions nous placer aussi haut que possible dans la conscience
d'autrui pour s'y laisser redescendre doucement, étape par étape, degré par
degré, il est à reconnaître que jamais nous ne parviendrons à assimiler
toutes les finesses et les subtilités cachées ou inconscientes, mais intégrées
dans l'œuvre de l'artiste. Sentiments et souvenirs ne sauraient tous nous
apparaître.
63
Certains ont essayé d'étudier le mécanisme intellectuel d'un artiste, ce qui semble
assez plaisant puisqu'une étude s'accomplit à travers une œuvre
divertissante pour l'esprit. En revanche, peu ont tenté d'analyser le procédé
cérébral d'un homme de science permettant d'accéder à une découverte
fondamentale. Elle est reconsidérée, - cette découverte - dans une époque,
dans un système de pensées, mais son étude pour elle-même n'a jamais été
envisagée.
Si notre capacité veut en esquisser le mouvement, nous nous sentons comme
bloqués devant la difficulté de la tâche. Elle ne peut pas aller bien loin.
64
L'ORIGINE DE L'ÉLAN
Maintenant d'où vient l'élan ? À quelles raisons la volonté subliminale
s'opère-t-elle ? Il ne s'agit pas de l'assimilation alimentaire dont je fais
allusion, qui est toutefois nécessaire au travail cérébral, car l'aliment est
source d'énergie indispensable à la bonne marche du cerveau. J'entends ce
besoin, ce désir de produire ou de créer. Peut-on le comparer à un don mis
en sommeil, à une source latente qui ne demande qu'à exister ?
Cette exigence de création est-elle absolument nécessaire parce que l'esprit
rencontre la matière ? Se trouve-t-il dans l'indispensable besoin de
transformer la matière par nécessité d'acte de vie ? Pourquoi ne pourrait-il
se suffire d'une spéculation cérébrale plutôt que d'intégrer sa capacité
intellectuelle dans de la matière artistique ?
L'homme manuel dit : "En exploitant une grande quantité de force musculaire, et
une faible quantité d'énergie intellectuelle, j'accomplis mon travail."
L'homme cérébral dit : "Je produis des actes utiles à la collectivité. Mon travail
satisfait des besoins sociaux."
65
L'homme subliminal dit : "Je conçois en utilisant ma mémoire de nouvelles
solutions auxquelles vous n'aviez jamais pensées. Je crée des produits dont
l'utilité est encore incertaine. Je dois vous convaincre."
L'homme pensant dit : "Je ne veux pas intégrer dans la matière de nouvelles
formes de pensées. Je me refuse de vous les transmettre. Je les conserve
uniquement pour ma propre personne."
Et c'est acte de sagesse.
La perfection de l'être pensant serait de refuser l'existence la considérant encore
comme actions d'impuretés.
Nous sommes donc dans la situation de l'homme subliminal. Il exploite de la
matière et cherche à la transformer le plus audacieusement possible. On
pourrait prétendre qu'au commencement sa fonction créatrice est encore
latente ou de faible envergure. Et c'est la reconnaissance de son gain, sa
satisfaction à s'y essayer qui engendre chez lui le désir de poursuivre
l'exécution de sa tâche.
Il y a donc appréciation du progrès. La capacité se développera entre une
considération de la mémoire obtenue et la volonté de pénétrer dans de
l'inexploité. L'aptitude ainsi se développe. Le plaisir trouvé, peut-on dire,
66
construit le mécanisme et enclenche le besoin de produire de nouveaux
actes. C'est bien le progrès ou la croyance en une aptitude de progrès qui
assure un nouvel acte subliminal qui à son tour augmentera la précision, la
force ou l'efficacité dans la tentative.
67
LE TRAVAIL DE DÉRIVATION
Qu'est-ce que le travail de dérivation ? On peut mieux dire, en quoi consiste son
acte ? On parcourt quelques fois des textes ou des poèmes, comme si lire et
recevoir n'était qu'un travail de vague reconnaissance, comme si l'effort de
conscience réduit à un strict minimum exploitait cette suffisance pour
mettre en éveil un état de perception utile pour l'imaginaire ou la
sublimation. La conscience prélève des mots lus ou entr'aperçus et se
permet par un acte de travail de leur juxtaposer d'autres mots, d'autres
concepts, qui sont en pré-attente dans la mémoire immédiate. On comprend
par ce moyen que l'emploi d'un substantif ou d'une réflexion, peut subir
une modification certaine. L'élément offert est transformé de toute autre
manière. Nous voyons que ce qui a été lu d'un terme ou d'une expression
par cet exercice de mutation réduit la signification première à peu de chose.
Parfois ce ne sont que quelques lettres ; parfois c'est un effet sonore qui par
la raison du poète engendre une nouvelle combinaison. De toute évidence,
il y a jeu de cache-cache, volonté d'éveil, et emploi du matériel nouveau
pour l'exercice dit d'écriture.
68
LA RATURE
I
Je veux maintenant toucher à certaines images, en modifier légèrement le sens, ou
changer de manière significative la proposition basée. J'observe ce groupe
de mots, j'analyse sa pseudo-valeur, c'est-à-dire la valeur personnelle que je
lui attribue. Que va-t-il se passer ? À quelles raisons cette volonté de
changement s'opérera-t-elle ? Quelles variantes me faudra-t-il choisir ? Car
le bon déroulement du texte peut en pâtir, le sens du poème subira un
changement qui en modifiera de manière décisive la portée. Ma perception
est concernée avec une intensité maximale, je sais trop l'importance de la
transformation écrite. Essayons de comprendre ce qui se produit. Voici
donc des images qui ne sont proposées par un état de conscience, ou
obtenues grâce à la perception du monde extérieur.
Il y aura volonté de rupture, décision d'interrompre le message transmis et
nécessité d'en substituer un autre. J'impose donc à ma conscience
l'interdiction de continuer de puiser, de caramboler ou de condenser. Mais
j'exige d'elle de rectifier. S'agit-il encore d'un principe dérivé d'inspiration
puisque la substitution d'une solution à une autre engendrera un
comportement cérébral quasi identique à celui qu'exige l'inspiration ? Je
puis dire que j'accomplis un acte similaire. On en tire que la modification
69
est une situation de l'inspiration décidée par la volonté du critique, mais
elle est travail de sublimation toutefois.
Essayons de proposer autrement cette synthèse difficile. On dira que la rature est
le résultat d'une critique, mais que la nouvelle solution proposée est
comportement d'inspiration. Les deux états pouvant cohabiter dans la
même fraction temporelle, mais ces données de la conscience quoique
subtiles et proches sont pourtant distinctes.
70
II
Je veux donc supprimer une chose pour lui en substituer une autre, et j'appelle cet
acte, acte de rature. Il y a bien destruction d'une proposition par la pensée
et volonté de lui en imposer une autre. Passage d'une action ancienne à une
action nouvelle. Il y a risque, transformation audacieuse, car la forme est
encore délétère et indéterminée, à peine proposée et encore confuse, et
j'ignore réellement si cette solution conviendra ou non.
Pourtant ce travail qui consiste à extraire des coups est sensiblement comparable
au travail d'inspiration. Je substitue une combinaison à une autre. Dans le
premier cas, nulle représentation ancienne n'était perçue par mon esprit,
puisque la page était blanche et nul texte n'y était encore inscrit. Le
fragment en lui-même de quelques syllabes ou de quelques mots a décidé
de jaillir. Vient-il du Néant ou du Rien ? Certainement pas. Il est extrait par
imitation, par aimantation. Cette analyse a déjà été proposée dans différents
fragments de ledit essai. On pourra prétendre que la représentation de cette
première image qui se produit dans l'espace créatif puise toutefois son
origine de l'évocation d'une autre image ou d'une condensation de
fragments d'images.
J'ai donc accompli une destruction d'une pensée passée, et la rature en est sa
preuve physique. La première offre a été abolie, effacée. Elle s'en retourne
71
à son inexistence. Cet endroit a agi dans un temps précis, dans un espace
déterminé, mais sa substitution le fait disparaître pour être remplacé par un
autre objet. Nous pouvons toutefois par un effort de représentation, tenter
de retrouver la trace de cet endroit disparu. Parfois la rature elle-même est
encore visible, et l'on peut assez facilement recomposer l'endroit biffé.
Tout en accomplissant cet exercice, je récupère sur l'œuvre de jeunesse des
passages que j'appelle Primitifs. En vérité, je propose un relevé de
variantes de nombreux textes en prose et poésie libres ou mesurées. La
pensée d'autrefois n'est donc pas totalement oubliée, elle est sous-jacente et
peut à nouveau se proposer à la conscience.
Une analyse utile consisterait à différencier les deux choix, les deux
combinaisons, et d'en tirer le système de fonctionnement de l'écrivain.
72
DISCONTINUITÉ DANS L'ACTE D'INSPIRATION
L'acte d'inspiration ne peut se concevoir sans discontinuité. L'acte a besoin de
bénéficier d'un ensemble de temps du moins pour s'évaluer avec exactitude,
se reconsidérer, donc se penser avec lucidité. Les éléments de briques
fabriquant le puzzle du poème sont de même nature puisqu'ils sont formés
de mots. Mais les concepts sont le plus souvent indépendants les uns des
autres comparables à des strates, à des étages ou à des niveaux où pourrait
se situer chaque spécificité du vocabulaire. Tout en appartenant au même
ensemble, ils sont placés à des endroits différents, ils sont mémorisés dans
des niches indépendantes.
Le poète ou l'écrivain devra aller de l'un à l'autre, ouvrir une porte, passer par un
couloir... en vérité accomplir un travail de déplacement. À moins qu'il
trouve l'astuce ou la méthode pour déplacer les objets de mots, les faire
apparaître, exiger d'eux qu'ils arrivent accompagnés de toute une charge
analogique, symbolique dans laquelle il pourra puiser de nouveaux
messages.
Prenons un exemple.
Le Moi écrit. Il va se déplacer pour aller chercher en A un ensemble d'éléments
consacrés à la beauté des mots, ou une charge de valeurs équivalentes. J'ai
73
dans cette niche A : La beauté d'Hélène, La mémoire de Porphyre, Initial
BB. Voilà ce que me propose la mémoire actuelle. Je veux lui associer la
notion de pureté. Je vais voir dans la niche B. Il y a : voilures légères,
cygne blanc, ailes pures, transparence inouïe, etc...
On a donc M (A + B) --) S (A + B)
M = le moi écrit
A = niche A
S = Sublimation
B = Niche B
J'en tire donc :
La beauté d'Hélène
De transparence inouïe etc.
et je puis attaquer mon poème.
Ce qui semble utile de comprendre, ce sont ces parcours P1 et P2 que
l'intelligence a opéré pour accomplir son travail d'exploitation et
d'association. La discontinuité de l'acte créatif se situe là aussi. Pourtant
l'intelligence se prolonge et accomplit un acte lui donnant prise sur une
prochaine action.
74
La modification d'un objet, la remise en cause d'une combinaison proposée
engendreront de même une discordance dans le principe actif de
l'inspiration.
75
TRANSFORMER LA MATIÈRE
Ainsi toute la force poétique de l'intelligence cherche à transformer la matière des
mots inertes en capacité d'actions. L'inspiré ne se limite pas uniquement à
l'accumulation linéaire de mots ou de signifiants. Il cherche encore à
organiser, à emboîter, à encastrer les différents objets les uns dans les
autres afin de produire des éléments de vie. Tel est le travail qu'elle
s'impose. C'est pourquoi l'analyse critique constamment intervient dans
cette matière inerte pour participer à sa transformation. Il faut choisir,
décider, réfuter afin d'obtenir la meilleure organisation possible. Il est peutêtre
audacieux de le prétendre, mais la force poétique cherche à donner vie
à des objets inanimés. Elle désire organiser. Elle tend constamment vers
cette vérité : décider d'une direction en accumulant de la matière de mots.
Elle sait douter, refuser, revenir, mais sa mobilité est réelle, il y a
continuité dans son champ d'investigation. Elle n'est pas uniquement dans
une constance de continuité. Elle sait rompre, couper, cesser et revenir un
peu plus tard.
Son intelligence se prolonge toutefois en dehors de l'acte de production.
Constamment elle cherche à modifier son contenu pour en parfaire le fond
et la forme. Elle remet en cause la matière exprimée et intègre du travail
nouveau dans la solution proposée. Il y a étude, spéculation, volonté
d'accomplir des progrès. On a vu à travers les différentes études la
76
complexité de son activité à mesure que l'on approfondit sa méthode de
recherche. Plus on avance dans sa pénétration, plus on comprend qu'elle
juxtapose, qu'elle condense, impose des variables de valeur aux éléments
qu'elle associe les uns aux autres.
Elle désire obtenir un objet acoustique de qualité certaine.
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L'APTITUDE CRÉATRICE
L'aptitude créatrice pour engendrer, exploiter, développer, douter est donc une
activité hautement dynamique qui accompagne le produit dans son
élaboration. C'est une volonté continue de substituer, de suggérer par des
traces de mémoire des objets immatériels pour les transformer en images
concrètes. Le rendement intellectuel et le sentiment de l'effort sont donc
grandement perceptibles lors de cette exécution. Il est plus difficile de
déterminer le seuil de satisfaction du produit obtenu. Il répondrait à une
appréciation personnelle qui peut s'avérer totalement erronée.
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LES IMAGES
Le problème semble complexe et vouloir le résoudre, c'est souvent aller à la
difficulté. Voilà un monde d'images en attente, à organiser, à composer ;
d'autres sont souvenirs éteints, exploitation d'hier. J'avance dans ce système
intérieur, et je vais percevoir des informations. Les unes au contact des
autres vont subir des modifications sensibles ou légères. D'autres encore
subiront des variations importantes liées à la présence de mon corps. Il n'y
a pas de centre. Il y a dédale sirupeux où jaillissent çà et là des torches de
lumière. Je dois accéder à des effets disproportionnés à leur capacité
explosive. Ce qui semble peu ou insignifiant par le principe associatif ou
synergique devra engendrer des gains formidables.
À quelle raison d'ailleurs, puis-je prétendre que le carambolage d'accents,
d'hexamètres, de vers blancs ou rimés formera une solution dite gagnante ?
On sait pertinemment que le poète doté d'un critique commet le plus
souvent des erreurs de détermination concernant la valeur de sa production
obtenue. Il lui arrive même de mépriser ou de délaisser des endroits qui
mériteraient d'être travaillés.
D'autres passages constamment raturés, surchargés ne sont pourtant que de
vulgaires morceaux infâmes. Enfin, nous avons déjà, abordé le problème
79
de la visibilité d'une œuvre d'art et devons reconnaître notre incapacité à
proposer un jugement raisonnable sur un résultat nouveau.
Les mots, les images sont bien des variables de valeur qui constamment évoluent
ou changent en fonction de l'humeur ou de l'état d'esprit de l'écrivain. La
mémoire elle-même dont le rôle est fondamental, - et ce sujet a déjà été
abordé dans cet essai - subissant le facteur temps perçoit de manière
totalement différente une référence nouvelle ou une information éloignée.
L'image unique, par soi-même, possède une charge émotive, une représentation
quelconque. Associée à d'autres images, elle participe à la construction du
poème. Il est évident que la perception de cette image peut à elle seule
modifier le parcours du poème et décider de la nouvelle voie à suivre. On
conçoit l'importance de l'image unique dans l'élaboration du travail réalisé.
Je vais ici prendre un exemple. J'écris :
Le ciel bleu déchire la voûte céleste ;
A1 + A2
Elle s'écrase dans les lueurs rouges.
A3 + A4
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Le ciel bleu représente la première image ; déchire la voûte céleste est la seconde
image ; elle s'écrase, la troisième, et dans les lueurs rouges, la quatrième.
Ce sont des exemples. Il n'est pas question ici d'analyser la valeur insignifiante du
contenu.
Le poète peut choisir la combinaison - le ciel bleu et en tirer une autre proposition
d'écriture. Mais il peut exploiter aussi l'ensemble des images avoisinantes,
toutes vont influer sur une seule et accomplir une action possible sur la
nouvelle association à venir.
Les mêmes images peuvent donc s'activer dans deux systèmes différents, l'un où
l'image va agir par elle-même et en modifie la marche à suivre pour
l'ensemble des images avoisinantes, et l'autre système où l'ensemble des
images obtenues va décider de la poursuite à tenir pour l'élaboration du
poème.
Quel choix faut-il faire ? Quelle décision ? D'après quel critère la solution retenue
sera un principe d'analyse ou une perception de synthèse ?
81
PROPRIÉTÉ DE L'IMAGE
Voici l'image que je détermine comme étant objet matériel. Je puis avancer cette
hypothèse puisque j'en possède la représentation. J'ai pu prouver qu'elle
existait de manière individuelle, mais qu'elle était toutefois solidaire des
autres images qui la précédaient et jouait un rôle actif dans la fabrication
d'images à venir. L'on conçoit aisément qu'il me suffit de raturer ce qui
précède et d'en faire disparaître son continu pour prouver son existence
autarcique.
Elle peut agir sur une partie, sur une détermination, ou devenir une précision qui
qualifiera les autres images.
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LE CHOIX
Lors d'une opération de création artistique, l'intérêt est aussi de savoir comment
s'accomplit le choix entre un nombre relativement élevé de propositions
qui toutes possèdent des particularités intéressantes et une seule qui
satisfera aux exigences du poète, et viendra éclairer sa conscience comme
une réelle vérité. Car le poète avait le choix entre différents mots,
différentes solutions. Les images, même à l'état insoupçonné, se sont
proposées. Elles étaient sous-jacentes, ou évoluaient ici et là et cherchaient
à se rapprocher, à s'associer pour former de beaux accords ou des
combinaisons satisfaisantes.
Peut-on prétendre que seul le hasard a amené ces éléments à s'influencer de
manière attractive dans l'espace imaginaire du poète ? L'erreur consisterait
à prétendre que le poète a cherché avant tout à exprimer une idée, alors que
sa volonté aura certainement été d'associer des éléments de mots pour
accéder à des solutions musicales. L'idée en poésie ne peut pas exister que
pour elle-même. Le mot s'identifie à d'autres propriétés acoustiques,
étymologistes ou buccales.
Il faut bien qu'il y ait un schème directeur pour organiser ces images errantes, car
elles évoluent dans une conscience active. La volonté présente décide de
leur carambolage ou de leur rencontre. Ces différents états de conscience
83
seront liés les uns aux autres à des raisons précises. Le choix ne peut
révéler du hasard.
Essayons de comprendre comment fonctionne ce mécanisme d'association. Seule
la ressemblance d'un objet à un autre objet ne peut expliquer en totalité le
procédé de création. Car il y a des refus, des rejets, des arrêts d'inspiration,
des changements considérables, des sortes de hors-texte, hors sujet, "plus
rien à voir", des "c'est autre chose". L'ensemble est dissocié et ne répond
plus à la loi analogique.
84
LE SPECTRE D'IDÉE
Dans l'image, la forme ne peut pas être considérée comme simple prise de vue
pour l'esprit, sa mission est une mission de présent et de devenir. Elle sert
de caution à la symbolique et d'explication relative de ce qu'elle représente.
Elle n'a pas qu'une existence en soi, mais elle est moyen permettant de
confirmer l'idée exprimée. Son dessein précis ou impalpable sert
d'explication ou de suggestion. Sa valeur intrinsèque est relative, car seule
elle ne peut déterminer nettement ce que le poète s'évertue à faire sentir. Il
lui faut préciser, déterminer son contour, lui associer des éléments
grammaticaux ou suggestifs pour en parfaire le signifiant.
Mais son but est le plus souvent tout autre pour le travail subliminal du poète.
Cette image qui renferme une forme peut signifier un ensemble étonnant de
messages. Mais seul l'artiste peut en déterminer les sens. En exploitant une
signification, le tire aussi bien une autre forme d'image, qu'un outil
grammatical pour la rendre plus exploitable.
Il faut donc que son spectre d'idée existe du moins pour suggérer de nouvelles
propositions dans l'esprit du poète. Et nul ne peut s'y soustraire, s'il
souhaite poursuivre l'exécution de son travail. Vouloir refuser une
proposition de forme, c'est du moins en chercher une autre, ou en cesser là
avec son écrit. On comprend que l'image imprécise contient du moins une
85
forme qui nécessitera une précision visuelle. Cette précision s'opérera avec
l'aide d'autres mots tels des adjectifs, des substantifs ou des verbes. Ceux-ci
permettront de construire, d'éclairer cette forme indistincte qui est née de
l'image délétère.
Le spectre d'idée retenu dans une image par l'énergie subliminale engendrera une
autre image. Ainsi le mécanisme créatif semble lancé.
S'il n'y avait pas le à quoi tu penses, d'où cela vient-il on pourrait supposer qu'une
machine tirant du hasard des mots se plaisant à les accoler les uns aux
autres, obtiendrait un ensemble incohérent de signifiants.
86
LE MALAXAGE
Considérons le matériel utilisé, je veux dire l'image. Toute image est antérieure à
certaines images et postérieures à d'autres. Il faudra donc connecter ces
différents états de matière qui se proposent à des moments différents.
Remarquons que ce léger différentiel temporel est à peine perceptible,
puisque les informations se succèdent dans une sorte de continuité et de
simultanéité. Ce qui semble plus vrai, c'est cette sorte de mélange à travers
les temps et les époques dont ne se soucie guère l'acte subliminal pour
combiner différentes formes de traces. Des informations venues des
profondeurs peuvent côtoyer des propositions fraîchement mémorisées. Le
temps de mémorisation ne serait pas un paramètre d'exploitation. Seule la
préconscience de l'artiste et son contenu détermineraient l'utilisation du
matériel.
87
LE POÈTE ET LE NÉANT
L'image du poète n'est pas toujours formée par la pensée. L'effort intellectuel
exploité pour parvenir à extraire cette image peut surgir d'un carambolage
heureux de solutions. Même si le but recherché consiste à suggérer une
vision dans l'esprit d'autrui, le moyen employé n'est pas toujours une image
en soi-même. Encore faudrait-il que le poète se fixant un lecteur éventuel, -
alors qu'il peut se suffire à soi-même, cherche à développer une
transmission d'image entre soi et l'autre, ce qui est loin d'être la finalité
poétique.
Est-ce la volonté d'extraire du Néant ? Ce n'est pas un Néant puisqu'il y a
réservoir ou mémoire de soi et d'autrui. Si la représentation du Néant
intervient - représentation à combler par la certitude de la feuille blanche -
il est évident que ce Néant-là ne peut s'opposer à la notion d'être, mais il
serait plutôt un sous-ensemble de Néant à combler par la production
d'images. Cette détermination peut d'ailleurs s'exprimer sous la forme
d'images à créer, de sons à fabriquer ou d'idées à appliquer. Le poète
exploite à moult raisons sa conscience du vide à remplir.
Le poète cherche désespérément à extraire ce qu'il avait prétendu entrevoir dans
l'idéal de sa sublimation. Il produit, il veut obtenir et quand l'acte d'écriture
est enfin achevé, il constate avec amertume que ce qu'il avait désiré est
88
éloigné de ce qu'il s'était promis. Alors il tente une deuxième fois, une
troisième fois de réaliser ou d'atteindre son objectif. Son espoir le plus
souvent est déçu. Il poursuit inlassablement la tâche, imitant quelque peu le
potier qui désire accéder avec son argile à une perfection de forme.
89
L'EMPLOI D'AUTRUI
I
J'exploite un poème, et pour ce faire, je m'imprègne de la substance d'autrui, je lis
la ligne, les lignes, je l'observe dans son morphisme, je laisse mes yeux
vagabonder pour en caresser la substance, je papillonne, je fais la moue, -
est-il utile à mon principe d'inspiration ? Il est des auteurs dont je ne
saurais douter, parce qu'ils sont mes maîtres, ils sont les tuteurs et je suis la
jeune graine qui croît.
Je relis le poème. À chaque nouvelle lecture, une observation nouvelle se
manifeste à ma raison. Parfois c'est l'étude d'un point de phonétique,
parfois c'est un équilibre grammatical, une organisation de mots, ou
l'agencement d'un pseudo-désordre qui éveille en moi une curiosité. J'ai la
sensation ou l'impression de mieux posséder mon sujet, de mieux ouvrir ou
fermer les tiroirs de cette armoire, et d'en mieux connaître le contenu.
À cet instant de la conscience, peut s'opérer le travail de substitution si la capacité
créatrice est véritablement à l'état d'éveil. Je crois tenir le fil, la variable
d'inspiration qui me permettra d'extraire les premiers fragments d'écriture.
Je cherche maintenant à travers le poème d'autrui le support de ma propre
poétique. J'ai besoin de la présence de l'autre comme un marcheur pied
90
droit, pied gauche a besoin d'un bâton pour s'accompagner durant son
trajet.
À présente la mémoire va agir en proposant des variables de lecture, comme si
elle refusait de se souvenir des solutions lues ou acquises, mais en
accomplissant un exercice de transformation, d'évolution, ou encore de
création. La mémoire de lecture a été en partie oubliée et subit une
modification profonde. Les lectures passées peuvent subir d'étonnants
coups de gomme, la mémoire s'efface, et ses blancs peuvent être remplacés
par d'autres produits de lecture, ou coups de la vie quotidienne, comme des
situations, des images mentales ou des souvenirs.
Ma production nouvelle est encore accompagnée, encadrée plus ou moins
nettement avec les circonstances d'autrui. Je ne veux pas toujours m'en
départir. Car l'exercice de l'autre peut être d'une indiscutable utilité. Il y a
encore emploi de la fonction de l'autre.
Mais mon travail peut se distinguer de manière totalement éclatante, et l'emprunt
passera quasi inaperçu. Bref, la lecture subit un étonnant travail de
condensation, de destruction, de transformation, et le matériel restant n'est
parfois plus reconnaissable. Les modifications subies sont étonnantes et
peuvent laisser le créateur dubitatif. On ne peut plus dire que ces images
mentales nouvellement créées ont quelque origine dans la mémoire.
91
Mais s'agit-il réellement du même travail ? Où se situe la ligne de démarcation
entre l'emploi du souvenir et la pure création issue de l'inconnu ? Faut-il
prétendre que tout n'est que mémoire ou que la substance subliminale
trouve son origine ailleurs ?
92
II
Essayons de comprendre ce qui se passe dans cet état de conscience. Demandonslui
ce qui se produit lorsque nous lisons le travail d'autrui avec la volonté
d'exploiter ses propositions offertes.
Notre capacité intellectuelle n'est pas à l'état passif de nonchalance ou de rêverie,
mais elle désire ardemment prélever des éléments ou la quasi-totalité des
éléments lus pour tenter de capter le passage reçu. Nous nous plaçons donc
dans une certaine disposition d'attention pour recevoir l'information. Cette
capacité de compréhension est une variable qui peut aller de la possibilité à
mémoriser totalement le message jusqu'à un infiniment rien ou seulement
une trace de compréhension.
Mais la perception de la phrase peut aller au-delà d'une reconnaissance intelligible
- elle consisterait par exemple à ne prélever qu'un nombre incohérent
d'informations ou de mots, à les mémoriser dans un ordre qui semblerait un
désordre pour l'esprit et à pouvoir les faire resurgir avec un travail de
variable pour l'exercice de sublimation. Il s'agit de l'emprunt, du dérivé, de
l'exploitation de la source d'autrui. Sans ce travail de variable, on peut dire
que la sublimation est quasi inexistante. Il faut prendre, tirer d'autrui un
savoir, des associations, des images, des constructions grammaticales pour
accomplir son propre exercice intellectuel. On voit ici toute l'importance de
93
la lecture dans le pseudo-travail de créativité. Peut-on dire pour autant que
l'acte poétique ne soit qu'une mémoire différée d'autrui ? Cela semblerait
étonnant, puisqu'il y a activité cérébrale unique par laquelle la perception
de l'information condensée, pulvérisée, mâchée, associée autrement offre
un produit artistique nouveau.
94
L'ORDRE POÉTIQUE
Certes, si l'on considère l'agencement parfait de certains poèmes, l'organisation
quasi-mathématique de leur structure grammaticale, la logique permanente
des chiffres utilisés, on est dans l'obligation de reconsidérer la définition
élémentaire que l'on accorde au poète. Car ces propriétés bien visibles
recèlent chez l'inventeur de méthodes géométrique et arithmétique
certaines.
Il est vrai que grand nombre de poètes, peu soucieux de maîtriser leur technique
d'écriture se laissent aller au courant de la plume espérant, - je ne sais quel
prodige qui leur permettra de rééquilibrer leur syntaxe. L'on peut invoquer
ici la qualité classique, la patine dans le polissage du vers, et l'emplacement
maîtrisé de la correspondance des sons et des mots. Et ce sont des
propriétés visibles à l'œil sensible du critique.
L'absence de toutes contraintes, la volonté délibérée de passer outre quelconques
règles de métrique révèlent avant tout d'un esprit communiquant avec sa
matière sublime brutale. La jetée de la production surgit comme une
éruption volcanique. L'esprit condamne tout refus. Le système de négations
est inexistant, les propriétés des mots, des groupes de mots justifiant un
choix sont comme absentes, refusées systématiquement. On conçoit toute
la difficulté que pourrait éprouver un écrivain s'il devait reconsidérer son
95
travail après l'exécution de celui-ci. Il serait comparable à un architecte qui
ayant délaissé les canalisations d'eau, d'électricité ou de gaz se verrait dans
l'obligation de casser le béton, ou de faire sauter des briques pour rendre la
maison conforme à la réglementation. Dans grand nombre de cas, l'absence
de règles est pourtant vraie.
Notre capacité de discernement qui constate cet agencement et sait l'apprécier
accomplit un travail d'analyse, de critique et de réceptivité d'une émotion
transmise. Il y a balayage visuel, considération décortiquée, et globalisation
morphologique de l'objet. L'observation précise du poème engendre une
complication d'analyse. Il faut déshabiller le mot, observer l'emplacement
des lettres, leur référence, leur correspondance, leur couplage ou leur
tierce. À présent, ce sont donc des lettres qui se distinguent les unes des
autres, ou qui s'accordent à une ou plusieurs raisons de lois appliquées. Et
l'on doit apprécier cet entrelacement qui défile sur la feuille de papier.
C'est le plus souvent un assemblage d'une qualité élevée qui est mis à la
disposition de l'œil du critique. Les éléments de base sont couplés, insérés
dans des syllabes, celles-ci forment des groupes sonores au sein de mots
qui participent à l'élaboration de la phrase. Refuser de se laisser emporter
par la rêverie vagabonde du poème, c'est rechercher l'étude analytique du
texte. Ainsi le produit littéraire possède différents étages de lecture. Mais
on peut passer de la complication à l'enchantement, délaisser la beauté de
96
l'ordre pour s'envoler dans l'ivresse de l'image. Les deux états pouvant se
succéder dans un temps relativement limité. Ils expriment un choix de
pouvoir. Que la volonté de complication soit mise en exergue et
l'enchantement sera quelque peu endormi.
Tous les comportements de notre intelligence ne tendent pas vers un ordre de
logique ou de rigueur. Il peut y avoir, cela est vrai, des opérations de valeur
rationnelle et géométrique, mais la rêverie et la nonchalance, le
délassement de l'esprit appartiennent aussi au travail de l'intelligence. Ces
comportements n'aboutiront pas sur une détermination de construction
spatiale mais permettront à de la matière imagée de se déplacer dans un
ensemble fini ou délétère.
97
FONCTION ÉVIDENTE DE L'INTELLIGENCE
Il est nécessaire ici de tenter de pénétrer les mécanismes de l'intelligence. Nous
avons constaté que l'intelligence avait aussi pour fonction de déterminer ou
d'établir des principes relationnels. Essayons de comprendre la nature de
ces rapports actifs. Nous nous plaçons dans la situation de la pure
spéculation de l'esprit, et voulons analyser les caractéristiques de cette
faculté. Sa compréhension s'avère indispensable. Il serait sot de vouloir se
suffire d'une constatation passive et bornée, prétendant que l'ensemble est
inexplicable et ne peut être décomposé.
L'ensemble fini est bien la résultante d'un travail élaboré, et sa forme achevée a
pour raison un nombre considérable de choix et de solutions. Il faut donc
décomposer à nouveau pour tenter de comprendre la manière employée par
le créateur. L'une des fonctions fondamentales de l'intelligence est
d'accomplir un travail d'assemblage, d'exploiter son vaste réservoir
composé de mots, de sensations, de souvenirs, et d'élaborer une sorte de
constructions de groupes pour obtenir ce qu'elle s'était fixé. On doit
comprendre l'importance primordiale du réservoir d'informations qui
correspondait à la connaissance ou à la culture cristallisée.
Nous voilà donc confrontés à une intelligence de mémoire, chargée d'une
immense capacité de stockage consciente ou inconsciente, plus ou moins
98
organisée, dont le rangement est bien ordonné ou peut s'avérer être un
phénoménal capharnaüm. Le créateur va donc déambuler dans ce hangar,
se promener ou courir en poussant son chariot et y faire ses emplettes. Il va
y accumuler de la matière à associer, et ceci est comparable au bricoleur
qui passe dans les rayonnages et cherche les éléments nécessaires à
l'exécution de son travail.
Il faudra déterminer son degré de motivation, la limite de sa suffisance et sa
volonté active. Trop de créateurs faisant preuve de nonchalance et
d'insouciance ont laissé s'envoler des œuvres capitales, ou se sont suffis de
fort peu, prétendant qu'il n'y avait aucune utilité à aller au-delà.
Il faut donc poser la question de l'action, de l'élan vital, et de la suffisance
personnelle.
Je voudrais ici rappeler une anecdote concernant un poète toulousain. Ce
monsieur travaillant à l'éducation nationale, professeur de lettres, occupé
par sa charge, par la nécessité de suffire aux besoins de sa famille, ne
semblait posséder que fort peu de temps à consacrer à son œuvre poétique.
Je lui en fis la remarque, lui demandant s'il n'avait été frustré par cette
nécessité de corriger des dissertations de 4ème plutôt que de produire en
exploitant les œuvres de S. J. Perse ou de Ch. Baudelaire. Il n'y avait dans
ma remarque, aucune connotation péjorative qui aurait consisté à mépriser
99
son activité et à surestimer l'écrivain à temps plein. Il me répliqua que non,
qu'il n'aurait de toute façon pas pu aller au-delà de ce qu'il obtenait.
Je rappelle cet exemple pour accompagner ma réflexion ci-dessus concernant la
détermination de la suffisance personnelle.
L'une des facultés de l'intelligence créatrice est d'opérer une action sur de la
matière délétère. Elle ne conçoit pas en utilisant des matériaux solides,
quantifiables, délimités. Son espace de vie est l'imaginaire où la trace du
souvenir subit une constante évolution comparable aux nuages dont les
formes et les constructions architecturales évoluent et changent par la
perturbation des souffles d'air. Appelons "Humeur de l'instant", c'est-à-dire
état d'esprit ou disposition cérébrale le déterminisme qui engendrera la
situation dans laquelle se placera l'artiste pour recevoir, décider, refuser, en
vérité agir et choisir ce que sera son mouvement poétique. L'on conçoit de
cette sorte l'importance capitale de la perception par les sens, et sa
conséquence sur le travail exécuté.
La rigueur arithmétique des opérations et des règles de l'écriture ne serait qu'une
mesure d'encadrement pour délimiter l'espace de liberté du créateur. Il est
vrai que l'application des règles de ses techniques et de son savoir-faire
peut engendrer dans l'appréciation de l'exécution un soigné et une qualité
de maîtrise favorisant l'admiration.
100
Quelle est la caractéristique de cette matière délétère ? Elle vagabonde, ne sait où
aller, se fixe parfois sur des résidus ou sur des souvenirs qui paraissent
importants. Difficile d'ailleurs de déterminer ce qui est essentiel de ce qui
est dérisoire. L'inutile - son matériel - pouvant s'avérer fort exploitable
dans une activité artistique. Elle va du moins subir une étrange
manipulation de simplification, de condensation, de symbolique,
d'association et d'analogie.
Est-il souhaitable de décomposer cette matière afin de pouvoir la mieux
considérer ? Parviendrons-nous d'ailleurs tandis que nous ne possédons que
des informations imparfaites concernant l'auteur, parviendrons-nous à
comprendre l'origine de sa créativité ?
Ce qui restera mystère, c'est la quantité du don, le surplein d'aptitudes naturelles
déterminant le surdoué et l'opposant à la masse moyenne. C'est un peu le
mystère de la beauté, de l'ampleur d'un gisement, ou la justification de
l'exception.
101
L'INTUITION ET L'INTELLIGENCE
L'intuition et l'intelligence représentent deux directions de travail
complémentaires, agissant l'une sur l'autre de manière inégale. L'intuition
agit dans le sens du gain et du choix, mais sa quantification, sa
détermination et son impact sur l'intelligence consciente semble difficile à
déterminer. Pourtant, à quelle raison peut-on prétendre que tel choix de
direction a été préféré à tel autre ? Quelle perception de la conscience a
favorisé tel chemin à emprunter plutôt que telle autre voie ?
Quand un artiste décide d'aller explorer un espace encore inconnu, quand il
poursuit irrésistiblement cette recherche sur une longue période de son
existence, quel indicateur le convainc de poursuivre ? Il est à supposer que
des traces de vérités apparaissent, comparables au chercheur d'or qui décèle
les premiers effets brillants de la mine à venir, comparables encore à cette
boue argileuse lors d'un carottage qui laisse envisager une forte hypothèse
d'hydrocarbures.
Tout pourrait apparaître aussi comme étant un vaste bricolage de l'intelligence,
qui aidée par une pseudo-intuition tenterait de se frayer un chemin dans
telle ou telle direction sans véritablement savoir si le but à atteindre
débouche sur la finalité intéressante. Il y aurait doutes, refus, embûches,
102
volonté de s'y prendre autrement, tentatives et risques - l'ensemble
favorisant la découverte ou la création.
Si l'on considère le nombre important d'humains travaillant et cherchant dans tel
ou tel secteur d'activité, le peu de résultats obtenus, la faible immortalité
octroyée à l'élite, l'on peut considérer qu'il y a une immense part de
déchets, d'erreurs et de refus.
Observez la poésie. Depuis ses origines, elle n'a engendré que quarante à
cinquante grands poètes français, ce qui semble insignifiant, si l'on
compare le chiffre aux trois cent mille poètes vivants recensés. Ce qui veut
dire que des millions et des millions de personnes ont taquiné la Muse, ont
produit des poèmes, ont fait preuve d'invention et de nouveautés. Il ne nous
reste qu'une poignée d'hommes.
L'intelligence qui procède dans l'acte poétique se tourne essentiellement vers la
spéculation de l'esprit. Elle ne peut se suffire de ce qui déjà a été produit,
l'acte répétitif est quasiment existant dans son principe de travail. Tout le
matériel poétique mis à sa disposition semble du provisoire, semble de la
matière à transformer. S'il utilise un ensemble de mots connus qui
appartient au vocabulaire - donc s'il exploite de la matière première
accessible à tous - on peut toutefois prétendre que le poète condamne les
solutions finales d'autrui, ou désire ardemment les voir évoluer. S'il fait
103
quelque emprunt, c'est encore pour reconsidérer le travail proposé et y
ajouter sa propre patine ou technique ou conception.
FONCTIONS DE L'INTELLIGENCE
L'une des fonctions essentielles de l'intelligence sera donc de résoudre, dans ces
circonstances créatives le problème qu'elle s'est posé. Elle cherchera à
utiliser l'énergie suffisante et nécessaire à la réalisation de son
interrogation. Elle peut rester dans le cadre imposé ou décider de s'en
éloigner. Tout dépendra de sa volonté ou de sa capacité à résoudre cette
résistance. Elle avance lentement ou prétend pouvoir aller très vite, elle
offre des solutions, en tire de nouvelles questions, va d'ouverture en
blocage, de portes à serrures en blindage épais. Telle réponse engendrera
de futures difficultés. Ainsi décidera-t-elle.
La spécificité de son activité se focalise donc sur sa capacité à fabriquer. Elle
accomplit des actes de rapports associatifs, elle construit de nouvelles
formes, qui par la qualité de leur propriété, s'apparentent ou sont des
images.
La possibilité intuitive doit entrer en liaison avec la lucidité intellectuelle pour
qu'une solution offerte ne soit pas immédiatement exploitée, mais pour
qu'elle soit reconsidérée par la critique et puisse subir de réelles
104
transformations dans le sens du progrès. Il est toutefois vrai que le doute ne
peut constamment l'emporter, et qu'une solution satisfaisante vient parfois
à l'esprit immédiatement. Il serait sot de douter devant une vérité qui saute
aux yeux, … quoique.
L'intelligence qui conçoit ou fabrique refuse, le plus généralement, de s'arrêter à
un état définitif. Il y a constamment à refaire, à douter. Mais est-ce
réellement l'objet qui est à reconsidérer ou n'est-ce pas plutôt l'esprit qui
cherche une nouvelle forme pour déterminer l'étape nouvelle de sa
conscience ?
105
INTELLIGENCE ET EFFORT
À présent, tachons de nous concentrer sur ce que nous avons de plus pénétrant
dans notre intelligence. Descendons au plus profond de nous-mêmes pour
en extraire le matériel indispensable à l'acte créatif. Nous exploitons tout
aussi bien une mémoire lointaine composée de traces et de souvenirs,
qu'une mémoire immédiate activée de perceptions récentes. Nous devons
tirer cette charge du passé, la proposer à notre conscience et l'expulser hors
de nous-mêmes par le ressort de la volonté. Il faut emmagasiner la matière
et la vouloir faire surgir à l'image d'une éjaculation sexuelle. Il s'agit ici
d'une micro-explosion de souvenirs, de mémoire et de matière.
L'intelligence aura pour mission de contrôler cette explosion, d'en déterminer le
contenu et ses effets, de lier les différents éléments pour les rendre
cohérents et animés d'une suite logique.
Essayons maintenant de comprendre cette volonté de l'effort qui fait surgir dans le
présent et dans le mémorisable par l'écrit cette quantité du passé.
Il est à signaler que si l'activité était passive, elle n'aurait guère souci de faire
accéder à la conscience cette volonté de travail. Elle pourrait rester dans sa
nonchalance de bien-être et refuser d'accomplir l'effort.
106
S'il est un phénomène qui semble se présenter sous l'aspect d'une quantité
d'énergie quantifiable, c'est sans contexte la puissance musculaire. Nous
possédons des instruments efficaces pour déterminer sa capacité. Il en va
tout autrement de la force psychique. Elle se situe dans la maison de
l'esprit. Elle y demeure et semble posséder cette espèce d'énergie pour
maîtriser la quantité à sortir, le produit à concevoir et à combiner. Nous
sommes là dans une véritable petite usine avec matière première, travail
d'ouvrier et produit fini ou à achever. Cette conception assez économique
de la capacité à concevoir même si elle paraît amusante n'en demeure pas
moins un exemple intéressant à suivre.
107
CONSCIENCE ET CRITIQUE
Essentielle est la critique à la bonne marche de l'inspiration. Si nos analyses sont
responsables, dotées de plus ou moins de pertinence, c'est la production de
mots qui en bénéficient pleinement. Critique ou critique extrême, aiguisée -
c'est bien elle qui décide de la qualité de l'endroit travaillé. Critique encore
est ce qui accepte ou refuse à une ou plusieurs raisons la combinaison
proposée. On peut l'appeler conscience ou supra conscience de l'inspiré. Il
est à remarquer que la critique peut être pleine ou tendre vers le zéro.
Stéphane Mallarmé est un chasseur redoutable, mais le médium sous
l'emprise de l'écriture automatique refuse toute analyse ou doute.
La critique a le privilège de casser la combinaison offerte, d'en conserver les
débris, de les réorganiser avec quelques matières nouvelles pour accéder à
une autre proposition. Cette exigence qui se manifeste à elle engendrera un
nouvel ordre de création. La critique décide parfois de s'endormir, de ne
plus être le gardien de la conscience. C'est alors que tout est possible, et
rien n'est interdit. D'étonnantes œuvres s'offrent parfois à l'oeil effrayé de
l'amateur. Les artistes ont toujours compris l'utilité des drogues et des
alcools annihilant tout refus objectif. Elle est pourtant constamment
présente et peut se mettre au garde à vous dès que l'intelligence suggère la
possibilité d'un choix. Il est à observer qu'elle varie de manière
considérable d'une conscience à l'autre. Sa capacité d'analyse subit parfois
108
d'étranges déformations. À quel degré de conscience faut-il la déterminer ?
Quelle est l'intensité relationnelle entre le critique et la créativité ?
Nous essayerons d'étudier avec rigorisme ces deux points que nous nous
promettons pourtant d'approfondir dans d'autres endroits de la présente
étude. Tachons toutefois de rappeler quel principe se rattacherait au degré
de conscience. Il serait travail associé à certains neurones du cerveau
permettant d'accéder à une intensité de lucidité. Le savant neurologue rirait
avec discrétion de cette définition. C'est pourtant une manière commode de
la proposer, quand bien même sa valeur biologique serait tout autre. Mais
ce n'est pas suffisant. Car un créatif possède en lui une usine active. Il peut
accomplir un nombre illimité d'actions. Son choix se portera sur sa volonté
d'actions possibles.
Cette quantité sera évidemment variable selon les individus et les capacités de
base cérébrale. Et c'est la potentialité du système nerveux qui pourrait
déterminer l'énergie créative ou critique dans l'acte possible.
Je crains en poursuivant cette spéculation sur la critique de me fourvoyer dans
l'étude biologique du cerveau, et cela n'est pas mon sujet. Pour résumer,
j'écrirai donc que le degré de conscience du créatif se porterait sur sa
volonté d'actions possibles, et que l'intensité relationnelle entre le critique
109
et la créativité dépendrait de la potentialité du système nerveux à maîtriser
l'énergie active dans l'acte possible.
À quel degré de conscience faut-il la déterminer ?
Réponse : son choix se portera sur sa volonté d'actions possibles.
Quelle est l'intensité relationnelle entre le critique et la créativité ?
Réponse : C'est la potentialité du système nerveux qui paraît déterminer l'énergie
créatrice ou critique dans l'acte possible.
110
DÉTERMINATION DE LA VALEUR POÉTIQUE
La qualité d'une œuvre poétique n'est pas déterminable. Je mets au défi
quelconque critique de prétendre posséder la certitude concernant la valeur
intrinsèque d'un poète. A quelles raisons peut-on certifier que tel auteur
possède une technique d'invisibles, un degré d'inspiration ou encore un
avenir d'écriture ? Qui se prévaut d'une lucidité intellectuelle quand tout
autour de soi n'est que brouillards épais et incertitude ? Il n'y a pas de
visibilité, de qualité critique permettant d'assurer avec réelle conviction. La
poésie est une discipline aléatoire où le bon et le mauvais se mêlent, où la
place et la situation prévalent mieux encore que le talent.
Il nous semble, cela est vrai, possible de distinguer des degrés de profondeur, de
charme ou de complexion. Mais l'on voit clairement que ces sentiments ou
ces réflexions qu'une œuvre d'art nous suggère sont présents dans une
époque avec un système de pensées bien définies.
L'on peut supposer qu'un grand artiste, un poète de qualité exceptionnelle jamais
ne parviendrait à pénétrer la crédibilité d'autrui. Une œuvre riche,
personnelle ou nouvelle pourrait tout aussi bien provoquer un
désintéressement général à travers de nombreuses générations et des
manuscrits jaunis et vieillissants disparaître à tout jamais dans une benne
d'ordures de la municipalité. Tout y est néant et s'en retourne au néant. Cela
111
n'est pas faire preuve d'un pessimisme aberrant que de s'exprimer de cette
sorte. C'est peut-être analyser avec objectivité la valeur d'une discipline
délaissée de tous. Ni le temps ni l'espace n'auront eu raison de l'œuvre
poétique. Reléguée, refusée, rejetée comme simple détritus, - la voilà
retournant dans son secret inutile, à l'état d'indifférence totale.
112
LE SOLITAIRE
Nous avons tenté d'énumérer quelques traits déterminant l'acte poétique. Nous
avons pris le poète à l'état isolé, sans tenir compte de la vie en société. En
vérité, le poète est un homme qui vit en solitaire. S'il est vrai que le poète
exploite ou utilise pour produire son travail l'expérience d'autrui, il n'est
pas moins vrai que le résultat de son travail ne sera connu que de luimême.
La finalité de son action n'est donc pas partagée avec d'autres
intelligences. Nous voici donc dans une société composée d'un membre
unique, qui exploite et fabrique son propre langage. Ce langage n'a pas
besoin d'être adapté aux nécessités de la vie communautaire. Si le poète
cherche toutefois à séduire, il abaisse son art et n'écrit plus que pour autrui,
c'est-à-dire dans une langue commune de tous et perd de ce fait les
propriétés qu’il lui avait affublées. D'où cet étrange paradoxe : être pour
soi, c'est ne pas exister pour autrui ; être pour autrui, c'est ne pas exister
pour soi.
113
L'ILLUSION DE LA RECONNAISSANCE
L'illusion de la reconnaissance et de la non-reconnaissance nous est bien connue.
Tandis que l'on ouvre un livre, ou assiste à une conversation, la conviction
nous frappe l'esprit et nous assure posséder la vérité concernant la valeur
d'une œuvre ou le degré hiérarchique d'un artiste. L'illusion est parfois si
certaine, qu'il nous semble possible de prédire ce que sera l'avenir littéraire
d'untel. Comment pourrait-on le savoir, puisque la quantité d'informations
mise à notre disposition est assez insignifiante ? Il n'est pas rare que l'on
perçoive l'autre ou l'œuvre de l'autre sous un aspect définitif et
inchangeable. On est en accord parfait avec soi-même, et la certitude se
fortifie dans notre esprit. Cet état d'illusion poussé à son extrême engendre
le plus souvent une interprétation de fausse reconnaissance.
Le paradoxe de cet état, c'est que l'illusion se présente sous sa forme définitive.
Esquisse ou graffiti inachevé, elle possède sa détermination finale.
On possède à travers les époques ou les modes, des témoignages de fausse
reconnaissance. Ils imitent généralement les mêmes critères d'appréciation.
Il y a sublimation et enthousiasme excessifs. Nous avons souvent tenu
entre les mains des sortes de billet tracé par un critique compétent
encensant tel auteur ou tirant à boulets rouges sur tel autre. L'autorité de
certains leur permet d'imposer une vérité qu'ils sont souvent les seuls à
114
éprouver. La description se décompose en une douzaine de lignes : toutes
se retrouvent plus ou moins dans les critiques déjà publiées. L'auteur
semble dominer son sujet et assumer de son infaillibilité.
115
L'EXPLICATION DE LA RECONNAISSANCE
Où trouver l'explication de la reconnaissance ?
On peut prétendre que la perception du moment s'associe à une perception
antérieure qui lui ressemblerait véritablement par sa forme, son apparence
ou son contenu. Même si une nuance de choix, de goût peut intervenir dans
la variable acceptable.
Cette perception antérieure appartient donc à la mémoire, vaste réservoir de
sensations et d'images où se forment le goût et la critique. Dans tous les
cas, qu'il s'agisse de l'appréciation d'une chose vue ou d'une perception
sensorielle, il y aurait comparaison confuse ou incomplète avec la trace
d'un souvenir.
Cette explication peut se prévaloir d'être acceptable dans les limites où il y aurait
réservoir de souvenirs. Que se passe-t-il quand aucune information, aucun
savoir n'existe dans la mémoire d'autrui ? D'après quels critères, le goût
s'opérera-t-il ? Il s'opérera d'après une détermination binaire comparable à
celle du nourrisson : "J'aime, je crains le froid, j'apprécie la protection ; je
rejette le sel ; j'exprime mon contentement avec le sucre".
116
Il peut y avoir plagiat, imitation de capacité à ressembler à, - travail de faussaire
en quelque sorte, et seul l'œil aiguisé du critique averti saurait y déceler
l'intrus.
L'amateur recherche donc une situation analogique avec celles qui s'entassent
dans la conscience. Il désire que l'objet perçu offre des traits communs
avec les propositions mémorisées. C'est bien ce phénomène qui est ainsi
réalisé consciemment ou inconsciemment par le lecteur.
C'est pourquoi il semble plus facile de convaincre un esprit vierge de toute
connaissance poétique plutôt qu'une vieille cervelle nourrie de vérités et de
pseudo-certitudes. Les poètes l'ont bien compris à leurs dépens : ils se
tournent vers la jeunesse et parviennent parfois à se crédibiliser. L'exemple
de Stéphane Mallarmé, à cet égard est frappant. Il était dans l'incapacité de
convaincre Anatole France de son aptitude poétique et il avait à ses
Séances Du Mardi une assemblée de jeunes littérateurs dont Paul Valéry,
André Gide, et Paul Claudel !
117
LA CONNAISSANCE POÉTIQUE
Le poète n'est pas celui qui se suffit de sa personne. Il n'encense pas son Moi au
point de vivre dans une image déformée de son identité subliminale. Il
entretient sa capacité créatrice à travers l'exercice d'écriture, et à travers la
nourriture d'autrui - j'entends la lecture. Mais il exploite aussi sa
formidable machine comme cela lui plaît. Il le doit à l'aptitude rarissime de
son cerveau, qui fait de lui un être supérieur. Son mécanisme cérébral va
lui permettre de construire, d'inventer, de s'opposer continuellement à la
transmission de l'acquis des anciens, et de produire en proposant des
modèles d'aptitudes nouvelles. Sa technique consistera à tenter de maîtriser
son automatisme de langage et de le dominer afin d'accéder à une
obéissance totale.
Il veut comprendre son propre mécanisme de langage qui offre à sa créativité des
moyens extraordinaires de nouveautés. Il peut puiser dans les échanges de
la vie sociale, conserver, condenser et interpréter les messages reçus pour
les transmettre de manière différente.
Il est évident que cette conception élevée du poète ne peut convenir à tout
rimailleur ou poétereau de province. C'est dans l'élévation hiérarchique que
ces propositions d'expressions écrites s'entendent. Le niveau Grand poète
118
est indispensable pour répondre à ce qui a été produit ci-dessus. Et l'on
pense à Baudelaire, à Racine et aux meilleurs.
Le mécanisme intellectuel diffère de manière sensible entre un joueur débutant et
un maître échiquier. L'un tâtonne sans grande mémoire, et l'autre hésite
immédiatement entre deux ou trois solutions de coups très favorables. Cet
exemple illustre assez bien ce que je cherchais à écrire.
119
RECHERCHE DE LA PERFECTION
Le poète cherche désespérément à extraire ce qu'il avait prétendu entrevoir dans
l'idéal de sa sublimation. Il produit, il veut obtenir et quand l'acte d'écriture
est enfin achevé, il constate avec amertume que ce qu'il avait désiré est
éloigné de ce qu'il s'était promis. Alors il tente une deuxième fois, une
troisième fois de réaliser ou d'atteindre son objectif. Son espoir le plus
souvent est déçu. Il poursuit inlassablement la tâche, imitant quelque peu le
potier qui désire accéder avec son argile à une perfection de forme.
120
LE CRITIQUE ET L'INSPIRÉ
Il y aurait donc deux personnalités vivant et cohabitant avec plus ou moins de
bonheur dans l'espace du poète. L'une des personnalités serait créatrice
tandis que la seconde serait critique. Les auras de chacune sont
difficilement délimitables, l'une peut suppléer à l'autre sans qu'il y ait pour
autant une illusion d'interférence. Le passage d'une personnalité à l'autre
s'accomplissant dans un espace fréquentiel de temps relativement court, de
l'ordre du centième de seconde, il faudra pour cela connaître avec certitude
la vitesse d'exécution d'un ordre transmis par le cerveau. Je crois me
souvenir que l'énergie électrique se déplace à cent mètres à la seconde.
Voici une vague réminiscence de biologie scolaire !
Le critique accompagne donc l'inspiré, et tous deux vont en déambulant sur la
feuille de papier tenter d'obtenir le meilleur résultat possible. Paul Valéry
dans ses Cahiers précise avec insistance cette affirmation, il rappelle qu'il
s'est constamment observé produire le poème, il se voyait le faire et
assistait à l'exécution de son travail.
Le critique accomplit donc un acte de reconnaissance qui n'est pas toujours
l'analyse de l'évocation d'un souvenir passé. Car l'image peut être nouvelle,
novatrice et s'offrir pour la première fois à l'étude du critique. Cette image
ou cette combinaison de mots proposés à sa conscience, comment seront-
121
elles perçues ? Quelle vérification s'imposera-t-il ? À quelles raisons,
accordera-t-il du coup une position de gain ou une position de perte ?
Comment s'opère le travail du critique ? N'y a-t-il pas conflit avec le créatif ?
Nous reviendrons plus loin sur cette analyse intéressante.
122
DE LA RIGUEUR DANS L'ÉCRITURE
À travers les mots, les couples d'alexandrins, ou les quatrains réalisés, on
s'aperçoit que l'inspiration est loin d'être une fille légère qui court sur le
papier. Les éléments participant à l'élaboration du poème sont pour la
plupart mûrement choisis. La volonté d'exploiter tel ou tel substantif relève
d'un sens aigu de la critique. C'est à différentes raisons, conditions ou
paramètres d'écriture que le poète décidera de tel mot plutôt que d'un autre.
Il n'est pas toujours question d'écriture automatique ou de liberté au courant
de la plume.
Le poète recherchant l'unité de son texte, considérant les forces et les contre
forces, les antagonismes et les complémentarités décidera des solutions à
extraire pour résoudre le problème de son écrit. On est bien loin de penser
que le poète dépourvu de logique et de raisonnement, à l'écriture fantoche,
s'inspire en courant à travers la verte prairie. Nous sommes là confrontés à
une partie d'échecs où chaque coup doit porter, où les pièces s'influencent
les unes les autres, où la construction doit permettre d'accéder à une
victoire finale.
J'ai commencé par découvrir les lois invisibles en 1979. À cette époque, j'avais
pressenti à travers les écritures de Jean Cocteau et de Paul Valéry que des
chiffres, des rapports et des constructions grammaticales étaient imposés
123
dans les textes. Alors j'ai cherché et souvent trouvé des équilibres qui ne
pouvaient découler du hasard de l'arithmétique. Mais c'est surtout Jean
Racine qui m'a permis d'accomplir des progrès foudroyants dans la
découverte des lois. L'écriture classique, plus rigide peut être soumise à des
contraintes d'équilibres parfaits, offre des exemples évidents de loi
poétique.
Je ne prétends pas que tous les auteurs chiffrent leur texte. Et certains, allant au
courant de la plume, obtiennent toutefois des résultats très intéressants.
Je pense que cette information est indispensable, du moins pour situer le travail
du littéraire et pour démystifier la prétendue inspiration quasi mystique qui
descendrait du ciel pour se substituer à l'effort de l'intelligence.
124
RAPPEL
Le résultat poétique obtenu dans un système autarcique, fermé, quasi-nombriliste
peut apporter un immense contentement. Le poète sait se prévaloir de ses
coups obtenus - il se lit, se relit et semble satisfait. Sa grande difficulté
consiste à transmettre à autrui sa notion de valeur Autrui d'ailleurs n'en a
que faire, puisque les collections sont remplies de génies, de grands poètes
mâchés, compris, et tamponnés avec la mention bon pour la postérité. À
quoi peut servir l'effort de reconnaissance ? À quelle utilité, cette nécessité
de caresses sur un vivant ? Il y a d'ailleurs un étrange comportement du
public qui se plaît à encenser ce qui est mort et à mépriser ce qui est vivant.
Il faudrait comprendre le mécanisme de sublimation du mort, - mécanisme
psychanalytique que je n'ai pas étudié.
Le problème du résultat poétique obtenu dépend aussi de sa valeur marchande. Or
celle-ci est nulle, car le poète ne peut vendre sa production. Ce qui
engendre un désintéressement total de la part des professionnels de
l'écriture. Le poète ne peut espérer qu'un succès d'estime.
Il en va tout autrement avec un produit pictural qui lui est régi par des lois
économiques d'offre et de demande, de placement à court et long terme. Le
profit à en tirer suscite bien des convoitises, et peut justifier l'intérêt du
découvreur. Qui n'a jamais souhaité au fond de lui-même qu'une vieille
125
croûte qui gît là dans le grenier de sa grand-mère ne soit pas un Modigliani
oublié ou un Van Goth inconnu ? Mais qui se soucierait d'un manuscrit
délaissé, à l'écriture jaunie et illisible ? D'ailleurs le travail de récupération
serait des plus complexes et nécessiterait de nombreuses transformations
de dactylographie, d'impression, d'édition, etc. Le tableau, autre produit de
l'art, est immédiatement exploitable.
Mais le poète peut tout aussi bien surestimer sa valeur réelle, et se prétendre
sublimé, génial ou grand immortel. L'intoxication se répand rapidement
dans un cercle fermé. Une belle faconde, un semblant d'autorité habillent
joliment l'œuvre. Et tel directeur de revue festonne et se prévaut de détenir
quelque chose. Tel lecteur d'un grand comité de lecture fait autorité et
décide radicalement de l'avenir d'un auteur.
Mais comment juger ? Comment savoir ? Car il est sot de jurer de la mauvaise foi
de chacun. Et c'est en toute honnêteté intellectuelle que tel critique a pu
fustiger une œuvre aujourd'hui incontournable. C'est ce qu'on appelle la
non-visibilité de l'œuvre d'art et chacun en est atteint, à l'exception de Dieu
peut-être. Mais un produit littéraire peut échapper à son époque, être en
deçà ou en-avant de son temps, alors, comment faire ? Attendre, attendre
que les horloges du temps coïncident avec le goût du public ou du lecteur.
Mais l'œuvre peut disparaître et s'en retourner au néant.
126
DISCOURS FINAL
Je veux bien ici exprimer quelques mots concernant l'état actuel de la poésie, et
veux encore offrir des propositions pour la sortir de la piètre situation où
elle se trouve.
La poésie n'est jamais à l'honneur. L'écart semble s'accroître entre les motivations
et les recherches infructueuses du poète, et cette société de culture
sublimant la suprématie de l'image directe au détriment de l'image à
concevoir. Ce mépris non compris par le poète peut justifier de son
incapacité à relever le défi de l'écrit.
L'intelligence de l'homme de science aura avant tout consisté à proposer une
application efficace de sa recherche expérimentale, d'en concevoir l'utilité
pour le public et les conséquences financières et matérielles pour son
entreprise.
Car il n'est plus question ici d'honorer une pensée désintéressée, et de ne voir dans
l'acte poétique qu'une volonté autre d'accéder à un principe d'investigation
intellectuel.
Que l'on mesure le drame de l'insignifiance poétique, de son rejet par les plus
grandes maisons d'édition ; que l'on considère les immenses qualités de
127
certains humiliés et délaissés comme de simples torchons de pacotille ; que
l'on observe l'inaptitude de certains confrères aveugles ou inaptes à
comprendre, les yeux remplis de sombres ténèbres, cherchant à détruire par
manque de critique des œuvres littéraires de qualité indéniable. Oui,
faisons preuve de lucidité et tachons du moins d'expliquer les raisons de la
décadence poétique et de son incapacité à plaire.
Au demeurant, tout esprit "pensant", spéculant ou cherchant quelque possibilité
d'innovation n'accomplit pas pour autant un acte de pure imagination. Son
intelligence peut, tout aussi bien se focaliser sur une série de vérifications à
accomplir. Sa démarche est ainsi quantifiée, limitée à un champ
d'expériences déjà clôturé. La méthode d'investigation rationnelle et
adaptée à de la recherche programmée doit lui permettre d'accéder à un
ensemble de conclusions. De cette synthèse finale débouchera un
mouvement comportement conçu sur la rigueur.
Peut-on prétendre que le poète va plus loin que le savant ? Qu'une sorte
d'équivalence d'action s'opère dans des formes insoupçonnées et
spirituelles ? Que l'un équipé de l'outillage scientifique, que l'autre
pénétrant dans de fulgurantes traces de l'intuition accomplissent des actions
similaires ? Qui semble le mieux armé pour accéder au mystère de la
nature ?
128
Il est peut-être sot de parler d'une aventure poétique interne. L'immense aptitude
de la science moderne et de ses applications techniques laisse pantois tout
esprit délétère qui s'essaie à concevoir en exploitant l'image. L'écart paraît
s'accroître entre le vagabond de l'âme et le piocheur de la raison. Il semble
que la discipline poétique recule quand la science fait des bonds prodigieux
en envoyant des hommes sur la lune. La poésie n'est plus reléguée qu’au
rang de l'insolite et du dérisoire. Elle engendre le mépris, ou pire encore
l'indifférence. Elle est devenue "l'imaginaire médiocre", inutile et
détestable. Son contenu est ennuyeux, le public la fuit.
Il n'est pas question de remettre en cause son mécanisme cérébral sublimé ou de
condamner sa méthode d'investigation intellectuelle. Sa fine subtilité portée
par la pensée analogique, par la pureté du symbolique en fait une discipline
fort louable et reconnue de tous. Son système de correspondances, sa
qualité musicale et auditive, enfin la grâce de sa stylistique lui confère un
charme, une élégance et une élévation rarement égalée dans les autres
disciplines de l'art. Chez l'homme supérieur, cette étonnante dialectique
engendrera un plaisir des sens et de l'activité intérieure.
Ne faut-il toutefois pas s'inquiéter de la situation actuelle de la poésie, et
considérer avec quel mépris et quelle indifférence elle est perçue par les
nouvelles générations ? Le poète existant peu ou prou dans les périodes
129
lointaines et reculées, pourra-t-il exister et relever le défi du troisième
millénaire ?
Quand les techniques et les techniques appliquées s'imposent dans leur effrayante
suprématie, c'est la poésie qui s'effondre, devient résidu insignifiant et
semble disparaître. L'imagination poétique n'est plus qu'un instrument
dérisoire et folklorique, dépassé, à oublier. Ce que recherche l'homme, c'est
bien un maximum de jouissance dans un minimum d'effort. La poésie ne
saurait le satisfaire.
Il y a pourtant fierté du poète en marche, cherchant la grandeur de sa discipline,
volonté de l'artiste d'ajouter sur la compétence des anciens, en usant
d'intelligence et de perspicacité, de pénétration ou de profondeur. Car
l'homme qui cherche veut avant tout accéder au mystère de la divinité
même si l'âge moderne l'engage à satisfaire des plaisirs matériels.
La poésie ne saurait être l'art d'embaumer les restes, ou une messe funèbre en
l'honneur de gloires passées. Elle ne se résoudra pas non plus à se suffire
d'une qualité hautement esthétique. Elle ne surcharge pas la beauté pour la
dépareiller de son idéale de pureté. Si elle associe l'art à la vie, elle veut
intégrer l'émotion à la connaissance mêlant l'intelligence du cœur à la
conscience de l'esprit. Elle est l'invention dans sa demeure. Elle ne saurait
être absente quand bien même on voudrait l'ignorer, on refuserait de la
voir.
130
Elle saura exploiter les avancées de son siècle, utiliser les derniers moyens de
reproduction pour offrir son contenu en intégrant l'écran, l'énergie
téléphonique ou la transmission par câble. Les bibliothèques seront
connectées aux universités. Le poète sera accessible au grand public. De là
à prétendre qu'il sera lu... enfin ! ...
Dans un même élan, elle embrasse le passé, le présent et veut se projeter vers
l'avenir. Elle existe au-delà des idéologies politiques, des modes artistiques
ou des systèmes de penser. Elle est immense et vivante, chargée d'un
message universel. La méprise-t-on, l'ignore-t-on ? L'accuse-t-on de
nombrilisme et d'obscurité ? C'est vrai elle descend au fond des ténèbres,
accède à des escarpements encore inconnus, ouvre des portes condamnées
ou invisibles. C'est ce qui fait son mystère, sa singularité, et sa terrible
solitude. Elle extrait de la matière, celle des mots, pour accéder à des
nouveautés ou défaire les secrets qui règnent dans l'être humain.
Le poète n'est pas exclu du système de valeurs. Il est la liaison entre les
informations venues de l'extérieur et celles qui se conçoivent à l'intérieur
de l'homme. Il opère une étrange unité de l'être. Il scrute, cherche et veut
obtenir une loi universelle d'harmonie. Il essaie de reconstruire avec des
mots la bouleversante explosion de la matière répandue dans l'univers. Il
veut accéder au principe fondamental de l'état de nature. L'on peut souvent
condamner son exaltation, son manque de rigueur mathématique, sa
131
perception étrange qui lui interdisent de comprendre ou d'analyser avec
exactitude. Du moins, il s'y essaie en employant d'autres outils. S'il
spéculait sur la raison humaine ou exploitait les dernières connaissances
scientifiques mises à sa disposition, il serait accusé de philosopher en vers.
Poète est celui-là qui s'exalte par la nature.
Le poète se trouve intimement mêlé à l'événement futur. Il produit que très
rarement pour sa génération, le temps lui est un facteur d'avenir. Il ne lui
est pas étranger, il est intégré à son principe d'existence comme une
dimension au même titre que la longueur, la largeur ou la profondeur. Il
pense dans son présent en exploitant le passé pur un objectif d'avenir.
L'heure est pour plus tard. Comprendrons-nous enfin qu'il n'y a pas
d'honneur à attendre, que seule la mort lui offre son cortège de fleurs ?
"Tu dois craindre", nous certifie la Pythie, craindre de ne pouvoir plaire. Nourristoi
de doutes, car ce que tu chantes est vain, inutile et détesté quelle que
soit ta volonté de créer, d'innover ou d'ajouter sur la compétence des
anciens. Ecoute la certitude de la science, ta Sœur travailleuse, nourrie de
discernement qui cherche à comprendre l'explication du monde. Si tu
savais te nier, pourrais-tu accéder au progrès ? Ta demeure et ta forme ne
sauraient suffire. Appelle l'Etre Suprême, ou Supérieur et implore-le de te
souffler de l'esprit ! L'écart s'accroît entre Toi et ta Sœur splendide, discrète
et efficace. Cesse de te satisfaire de tes médiocrités, apprends à douter et
132
travaille. De cette nouvelle considération, peut-être génération après
génération, transmission du savoir des pères pour la compétence des fils,
peut-être l'immense défi de la science et de sa demi-sœur la science
appliquée, sera relevé ! Mais que dis-je ? Est-ce possible ? Sont-ce mes
oracles ? ...". Et la Pythie se tait, et semble pleurer...
C'est donc au poète de prouver sa capacité évolutive d'adaptation à un monde
nouveau où la chimère est dépassée, où l'image est projetée sur écran. C'est
encore à lui d'exploiter les coquilles technologiques et d'y intégrer des
programmes créatifs où la capacité débordante se mettra au service de
l'imagination universelle, où la pensée collective circulera à travers une
énergie spirituelle... Le poète et les artistes y parviendront-ils ? Relèverontils
le défi ?
N'est-ce pas assez d'être la risée et le mépris des hommes de son temps ?
133
L'ACTE POETIQUE
Considérations générales
L'évolution poétique
Le choix des images
Le sentiment du beau
Utilité du beau
L'esthétique poétique
La perception du lecteur
Méthode de lecture
La rigueur et le laisser-aller
Les images d'autrui
Perception du poème par le lecteur
Les intentions du créateur
Analyse de la valeur
Lire et relire
L'effort de sublimation
Les modèles de sublimation
La sélection des propositions
Nature de l'inspiration
Raisons de la création
134
Les directions du créateur
Analyse de l'effort d'invention
La difficulté d'analyse
L'origine de l'élan
Le travail de dérivation
La rature
Discontinuité dans l'acte d'inspiration
Transformer la matière
L'aptitude créatrice
Les images
Propriété de l'image
Le choix
Le spectre d'idée
Le malaxage
Le poète et le néant
L'emploi d'autrui
L'ordre poétique
Fonction évidente de l'intelligence
L'intuition et l'intelligence
Fonctions de l'intelligence
Intelligence et effort
Conscience et critique
Détermination de la valeur poétique
135
Le solitaire
L'illusion de la reconnaissance
L'explication de la reconnaissance
La connaissance poétique
Recherche de la perception
Le critique et l'inspiré
De la rigueur dans l'écriture
Rappel
Discours final
136
FRANCK LOZAC'H
CRITIQUE POéTIQUE
137
AVANT-PROPOS
Le présent ouvrage est une composition de morceaux tirés
ici et là du Journal de Franck Lozac’h consacré à la Critique
poétique. Ce qui explique le titre du volume. L’ensemble du
mouvement s’étale sur une période de vingt ans.
C’est encore un additionnel de fragments dont le schéma
conducteur est associé à l’analyse du produit imagé. Parfois l’endroit
peut paraître féroce, à la critique aiguisée ; en d’autres endroits,
l’admiration et le respect pour certains maîtres sont aisément
reconnaissables.
Le tout n’a pas été construit, mais a été constitué au fur et à
mesure que les passages s’offraient à la raison. C’est pourquoi, il
serait vain d’y chercher un principe quelconque architecturé. C’est
avant tout le fil des années qui a décidé du mouvement et de
l’ensemble.
Franck Lozac’h
138
Journal 78/79
Critique personnelle
Si je m'interroge sur certains de mes poèmes, je ne puis en
déceler le fond. Leur existence est indécise, leurs racines
insoupçonnées. J'ai beau m'enfermer dans ce moi intérieur à la
recherche de quelque réponse, rien.
J'avais espéré utilisant une psychanalyse adaptée, découvrir
les secrets de mon âme et ses profondeurs extrêmes. Malgré une
analyse substantielle, je n'ai pu arracher le moindre indice.
J'apprécie d'autant ce fameux "Je est un autre" que mon
expérience est identique, semblable aux perceptions que certains ont
reçues.
Il est vrai que ce non-moi est une source de réussites, de
bons poèmes ou de poèmes rares. Mais l'écriture est indéchiffrable. Il
faut souvent des jours ou des mois pour comprendre ce qui a été fait.
Les vers sont laissés au hasard dans quelque tiroir, et puis ils sont
relus et enfin compris.
139
Ne pas se comprendre soi-même, voilà la source d'une
voyance inconnue ! Cette voyance inquiétante car Hors du Moi
propose et soumet à l'esprit l'idée d'une puissance supérieure, d'une
manifestation extra naturelle. Une métaphysique en découle.
*
Si je m'interroge tout à coup sur ma véritable poétique, je ne
peux en déceler le sens, et parfois moins encore ses origines. Je pense
aux contorsions du mal, c'est l'acte créatif par excellence. Point de
correspondances, de rappels ou de transferts qui indiqueraient la trace
d'une voie suivie.
(Les contorsions du mal, recueil de cinquante poèmes en
prose écrit au mois de novembre 78 a été déchiré, hélas !)
*
Valéry à Gide : "Ces vers m'irritent car je ne comprends pas
comment j'ai pu les faire... Hier, j'ai fait brusquement une ode 10/8 de
70 vers, improvisés en un jour, ce qui ne m'est jamais arrivé.
(Cimetière marin)."
140
Attitudes de Valéry, réflexions concernant les récentes
découvertes freudiennes ?
*
Écrire un sonnet. Façonner un monument 4-4 3-3. Equilibre.
Bel édifice qui ne s'écroule pas. Synthèse des poètes penseurs, que
j'aime à te regarder ! Vibration de l'espace qui réjouit le noctambule
que je suis. Instant d'éternité, je le capte ! ... Là j'unis la saveur au
travail bien fait. Par ma bouche tes paroles confuses m'éclaircissent
tout à coup. Ame intime, respire sur mon cœur la force vitale d'un
sang nouveau. La raison t'appelle. Illumination et oxygène.
Resplendissons avec de paraboles dans les nuits obscures. Allons.
Evidence poétique
Justesse du mot. Accords parfaits et sonores. Musique
céleste. Excitation de l'âme.
141
Cantique de saint Jean
Le soleil que sa halte
Surnaturelle exalte
Aussitôt redescend
Incandescent.
Je sens comme aux vertèbres
S'éployer des ténèbres
Toutes dans un frisson
À l'unisson etc.
Stéphane Mallarmé.
Aurore
La confusion morose
Qui me servait de sommeil,
Se dissipe dès la rose
Apparence de son soleil.
Dans mon âme je m'avance,
Tout ailé de confiance,
C'est la première oraison !
A peine sorti des sables,
Je fais des pas admirables
142
Dans les pas de ma raison etc.
Paul Valéry.
143
*
de l'inutile.
Nécessité d'esprit de synthèse. Chaque mot est posé. Rejet
A l'oubli tendre défi d'ailes
Les instants qu'ils nous ont valu
Attardés, inquiets, fidèles
Voltigent autour des talus.
Tant que tarde la saison
De juger ce qu'on fait rance
Je voudrais à sa raison
Rendre cette conférence.
*
"Qu'est-ce qu'un classique ? Un vrai classique, comme
j'aimerais à l'entendre définir, c'est un auteur qui a enrichi l'esprit
humain, qui en a réellement augmenté le trésor, qui lui a fait faire un
pas de plus, qui a découvert quelque vérité morale non équivoque ou
ressaisi quelque passion éternelle dans ce cœur où tout semblait
connu et exploré ; qui a rendu sa pensée, son observation ou son
144
invention, sous une forme n'importe laquelle, mais large et grande,
fine et sensée, saine et belle en soi ; qui a parlé à tous dans un style à
lui et qui se trouve aussi celui de tout le monde, dans un style
nouveau, sans néologisme, nouveau et antique, aisément
contemporain de tous les âges."
Saint Beuve (Causeries du Lundi)
*
"Le prix de style coulant est donné indistinctement à tous les
écrivains connus, l'eau claire étant probablement le symbole le plus
clair de beauté pour les gens qui ne font pas profession de méditer."
Baudelaire "Théophile Gautier"
145
Angoisse de Stéphane Mallarmé (Résumé)
- Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps ô bête.
- Je demande à ton lit le lourd sommeil sans songe.
- Ayant peur de mourir lorsque je couche seul.
Critique
poètes.
Quelques morceaux d'écriture et quelques critiques de
Reverdy :
Le grand poète et le grand artiste en tout genre, du reste -
c'est celui dont l'œuvre, apportant quelque chose de neuf, augmente
et modifie les dimensions du domaine de la pensée poétique - celui
après qui on ne peut plus à la fois penser les choses comme avant que
son œuvre apparût, ni écrire de la même façon - celui dont la
présence, pour un temps, présidera dans l'esprit de ses contemporains
ou des générations suivantes à l'acte de penser et d'écrire -, celui
aussi par qui les personnalités fortes seront influencées et qu'elles
146
devront le plus se garder d'imiter. Par-là, d'ailleurs, s'exerce sa
meilleure influence, celle qui obligera quelques autres à chercher
pour leur propre compte le moyen d'expression nouveau, le mieux
adapté à leur propre personnalité. L'œuvre du grand poète est celle
dont l'influence s'étend en ondes centrifuges à travers les œuvres qui
lui succèdent à l'infini" - Rimbaud - Baudelaire - Hugo - Lautréamont
etc.
Hubert Juin dans la préface d'un recueil de Charles Gros
s'étonne : "... Verlaine, dans sa galerie des poètes maudits, ne lui
avait pas fait la place à laquelle il (Charles gros) pensait avoir droit.
C'était là le résultat d'une histoire complexe : il est vrai que Gros,
dans cette querelle de ménage, avait pris fait et cause pour la femme
du poète, et d'autant plus facilement - on peut le supposer - que ses
rapports avec Rimbaud ne lui avaient pas laissé le meilleur
"souvenir" - j'en viens - "C'est étrange, cette façon dont deux
hommes étroitement accordés par l'ambition poétique, si intimement
se désaccordèrent dans l'existence !" Fin de la citation ! De quel droit
ce préfacier ose-t-il comparer Rimbaud à Charles Gros. Remarques
stupides qui tombent sous le sens. Je ne répondrais pas à cette
question. Pourquoi un maître ne joue-t-il pas plus souvent aux échecs
avec un joueur classé en troisième catégorie ?
147
*
Paul Valéry : Tout poète vaudra enfin ce qu'il aura valu
comme critique (de soi). (Tel que)
Baudelaire : je ne suis donc pas partisan de la rature :
elle trouble le miroir de la pensée (L'art romantique).
Les jeunes écrivains qui, parlant d'un jeune confrère avec un
accent mêlé d'envie, disent : "C'est un beau début, il a eu fier bonheur !"
ne réfléchissent pas que tout début a toujours été précédé et qu'il est l'effet
de vingt autres débuts qu'ils n'ont pas connus.
Une nourriture très substantielle, mais régulière, est la seule
chose nécessaire, aux écrivains féconds. L'inspiration est décidément
la sœur du travail journalier.
romantique).
Pour écrire vite, il faut avoir beaucoup pensé. (L'art
148
*
Baudelaire : (L'art romantique) : "Sitôt que vous voulez me
donner l'idée du parfait artiste, mon esprit ne s'arrête pas à la
perfection dans un genre de sujets, mais il conçoit immédiatement la
nécessité de la perfection dans tous les genres. Il en est de même
dans la littérature en général et dans la poésie en particulier", et il
ajoute "celui qui n'est pas capable de tout perdre ..."
Freud : "Le don artistique et la capacité de travail étant
intimement liés à la sublimation, nous devons avouer que l'essence
de la fonction artistique nous reste aussi, psychanalytiquement,
inaccessible."
L'influence de Baudelaire sur la poésie contemporaine n'est
plus à démontrer. Valéry, Mallarmé pour prendre les illustres, ont
copié l'auteur des Fleurs du Mal. Baudelaire, par-delà le Mal qu'il a
travaillé toute sa vie, a inventé un nouveau rythme, un langage de la
Beauté. Et son vers est sonore, sa rime est magistrale.
Lire Baudelaire c'est l'aimer. Mais garde ! Le jeune poète
s'enchaîne à ce Maître de l'écriture et aura toutes les difficultés à
l'oublier.
149
Cocteau : "Comment expliquer que tant de jeunes
confondent l'organisme que doit être un poème avec une simple
allure poétique et ignorent l'ABC de la poésie, c'est à savoir qu'en
vertu de phénomènes auxquels j'ai fait allusion en prenant la parole,
l'invisibilité d'une discipline ne l'empêche pas d'être présente."
"Elle est une arme secrète. Une arme dangereuse, précise, au
tir rapide et qui parfois ne touche son but qu'à des distances
incalculables".
(Discours d'Oxford).
"D'où vient je le répète, que tant de jeunes se laissent
prendre à l'allure poétique et s'imaginent que la poésie consiste à
s'expirer en lignes inégales, alors qu'elle est un idiome, une langue à
part, que les peuples confondent avec une certaine manière cocasse
d'employer la leur ?"
(Discours d'Oxford).
Lautréamont : "Le plagiat est nécessaire. Le progrès
l'implique. Il serre de près la phrase d'un auteur, se sert de ses
expressions, efface une idée fausse, la remplace par l'idée juste".
(Poésies II).
150
Baudelaire : "Celui qui n'est pas capable de tout peindre, les
palais et les masures, les sentiments de tendresse et ceux de cruauté,
les affections limitées de la famille et la charité universelle, la grâce
du végétal et les miracles de l'architecture, tout ce qu'il y a de plus
doux et tout ce qui existe de plus horrible, le sens intime et la beauté
extérieure de chaque religion, la physionomie morale et physique de
chaque nation, tout enfin, depuis le visible jusqu'à l'invisible, depuis
le ciel jusqu'à l'enfer, celui-là dis-je, n'est vraiment pas poète dans
l'immense étendue du mot et selon le cœur de Dieu. (L'Art
Romantique, Hugo)
Vous dites de l'un c'est un poète intérieur, ou de famille ; de
l'autre, c'est un poète de la gloire. Mais de quel droit limitez-vous
ainsi la portée des talents de chacun ? Voulez-vous affirmer que celui
qui a chanté la gloire était, par cela même, inapte à célébrer l'amour ?
Vous infirmez aussi le sens universel du mot poésie. Si vous ne
voulez pas simplement faire entendre que ces circonstances, qui ne
viennent pas du poète, l'ont, jusqu'à présent, confirmé dans une
spécialité, je croirai toujours que vous parlez d'un pauvre poète, d'un
poète incomplet, si habile qu'il soit dans son genre.."
151
*
J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or. (Baudelaire)
*
Débordements et lyrisme. Faire palpiter son cœur à chaque
instant du jour et de la nuit. S'angoisser avec délectation, trembler sur
le détail, se rire de l'exactitude. Transférer les états d'inquiétude sur
l’insignifiant. Poursuivre son analyse dans les vicissitudes, -
labyrinthes de la vie. Enfin se refuser toute clarté, issue de secours.
*
La poésie ? Une affaire de spécialistes.
*
Quand je pense à Stéphane Mallarmé, je me dis que notre
homme n'a pas de talent, pas une poussière de talent. Mallarmé n'a
écrit qu'avec du génie. Voilà un beau compliment qui révèle une
véritable admiration. Je suis toujours ébloui par la densité et par la
force de l'écrivain.
152
difficiles".
Il est un poète obscur, peut-être l'un des poètes "les plus
Il a cherché toute sa vie à garder au secret ses mystères
d'ecclésiastique et à ne les dévoiler à personne.
Igitur, Le coup de dé, le fauve, La prose pour Des Esseintes
sont proposés à un public de connaisseurs, donc de spécialistes.
Quand il fut vraiment à court d'argent, il se décida à écrire
dans quelques revues, ce qui nous valut des articles comme, La
dernière mode.
En fait, je lance ici deux, trois réflexions sur Mallarmé. Mais
je compte revenir plus profondément sur cet auteur qui sut unir sa vie
durant le génie et l'humilité.
153
Journal 80
Réflexions. Correspondance de raisonnements
entre le poète et le joueur d’échecs.
Chaque vocable possède une charge émotionnelle que
j’appelle grain de pensée.
Un poème est une somme de vocables. Le poète les choisit
pour leur propriété acoustique.
Pourtant l’analogie n’est plus un travail phonique. Mais
plutôt un travail de pensée incomplet.
Il rétablit son texte pour lui donner un sens. Le poète se fait
mineur puis équilibriste.
La poésie multi-référentielle (le poème a plusieurs
interprétations) doit trouver ses raisons par le vocable qui signifie
plusieurs choses à la fois.
Il y a une analogie certaine entre un joueur d’échecs et un
poète !
154
Je vais recopier une remarque - longue - trouvée dans un
guide de jeu d’échecs.
“ Méthodes de jeu : l’arsenal du maître. ”
“ Ce sont les méthodes de jeu, celles d’ordre tactique et
stratégique, qui engendrent la “ force des grands joueurs. Ceux-ci
possèdent une gamme de connaissances et de réminiscences “
structurées, dérivées de l’expérience et qui leur permettent de “ situer
” la position et le traitement “ qu’elle réclame, ainsi que d’établir des
rapports entre une situation neuve et celle qui leur est “ connue par
des expériences antérieures. ”
Et plus loin,
“ L’auteur se l’explique par le fait que le meilleur coup
n’était point plausible ! mais “ aussi parce que ceux qui possèdent la
maîtrise voient d’entrée l’essentiel. Leurs calculs ne sont pas “ plus
profonds que ceux des joueurs de première mais plus efficaces
précisément parce qu’ils “ entament l’analyse de la position à un
niveau plus
élevé .”
155
La dernière phrase est très importante.
Et encore,
*
“ La recherche d’un coup à partir d’une situation donnée se
réduit en quelque sorte à “ un examen empirique de la position. Le
joueur procède par divers essais qui sont autant de “ tentatives de
solution, mais aussi un moyen de reconnaissance du terrain afin de
s’orienter sur les “ possibilités qu’ils s’offrent. L’essai constitue en
outre une opération d’appoint dans la mesure où “ il justifie ou
contredit un espoir quantitatif ou qualitatif.
Il continue
“ Le joueur ne considère qu’un faible nombre de coups par
rapport à ceux qui “ réglementairement sont autorisés. Cette sélection
s’explique par le fait qu’il cherche une solution “ dans une direction
déterminée. Après avoir établi un jugement de valeur sur la position,
il part à la “ recherche des possibilités qui la justifient quand ce n’est
pas celles qui la dépassent qui auront sa “ préférence. Cette ambition
dérive d’un fait psychologique. A la valeur estimative de la position
le “ joueur ajoute inconsciemment une plus-value, dite d’espoir.
(Très important ce passage). Leur “ addition conduit à une valeur
156
anticipative maximum, ordre de grandeur trop optimiste par rapport “
à ce qu’on peu attendre de la position. Lorsque l’examen d’une
possibilité déçoit ses “ espoirs ”, “ le joueur l’écarte en faveur de la
recherche d’une autre, susceptible de satisfaire ses perspectives. “ À
force de réexaminer la position, le joueur tend à renforcer les
différents coups qu’il a examinés “ afin de parvenir à une preuve
objective ou subjective au sujet de la meilleure continuation. ”
Exact ! Le poète est un joueur et un chasseur foudroyant, et
ce n’est pas Valéry qui me contredirait.
Jean Cocteau. La difficulté d’être.
Quand, j’ai lu son livre, j’ai pensé à un pianiste virtuose car
son style possède les qualités d’un merveilleux musicien. Il déplace
ses mains sur les touches d’un piano comme un musicien de génie. Il
excelle dans son art, n’hésite pas à croiser les doigts, à changer de
gammes et avec son sens des tonalités retrouve la mélodie qu’il
s’était imposé au début du morceau. Il étonne, séduit, émerveille,
paraît inimitable.
Je ne crois pas qu’il faille dire de lui qu’il est un grand
moraliste qui rejoint la lignée de Pascal et de Chamfort quoique
certaines idées s’en rapprochent !
157
Son génie éclate, il est phosphorescent. Il serait nécessaire à
tout jeune écrivain de baver devant ce maître de stylistique !
Valéry
Valéry le magnifique, Valéry le majestueux. Des vers d’une
exceptionnelle splendeur. Racine le plus grand vêtu d’or et de
pierreries. Beauté royale, Toi.
Réflexions
me l’expliquât.
J’eusse aimé que ma poésie fût multi-référentielle et qu’on
(Le poème renferme plusieurs significations.)
Les poésies de Paul Valéry, d’Arthur Rimbaud.
Que m’importe de beaucoup souffrir, et de ne pas jouir - je
trouverai plus aisément la porte étroite !
Je ne suis pas un vil travailleur, un homme de lettres
piocheur et stupide, je ne suis pas un ignorant.
J’exploite la fortune poétique que Dieu m’a concédée.
158
Est-ce une tare que de choisir le rendement à la pauvreté ?
Je préfère exploiter une production de roses sur un hectare
de serres plutôt que de bichonner un rosier à la manière d’un jardinier
à la retraite !
Qui est le plus grand ?
Paul Valéry est peut-être le plus grand poète du siècle. La
majesté de ces poèmes en fait foi. Pourtant je pose cette question.
Racine trône au XVIIe, Victor Hugo est empereur au XIXe, Valéry
serait-il le poète choisi du XXe ? J’en doute car Valéry n’est qu’une
partie améliorée de Racine ou de Corneille. Pour être le plus grand du
siècle cela ne me semble pas suffisant. Les Partisans d’Aragon
crieront : “ C’est lui le plus grand ! ” Je leur ferais remarquer
qu’Aragon a bénéficié de la fécondité de Victor Hugo.
son nom.
Un poète différent, un génie supérieur qui s’impose. Trouver
Dans le domaine de la peinture, Pablo Picasso écrase tout le
monde. Je cherche un poète supérieur aux autres. Aidez-moi !
159
Avoir sans savoir
Le poète est celui qui cherche ; qui trouve ; qui ne sait pas
qu’il a trouvé.
Lui demander ce qu’il cherche ; ce qu’il a trouvé, est
stupide.
*
Choisissons.
La poésie est habillage quand la philosophie est profondeur.
Stéphane Mallarmé
Ses théories poétiques sont inaccessibles aux hommes de
bonne intelligence. Paul Valéry =, génie lui-même, a taché de
réinsérer les théories du Maître. Sans grand succès, je le crains.
La lignée est connue. Poe le Principe poétique, Baudelaire,
Mallarmé, Valéry et qui ?
160
Rimbaud
Je relis à haute voix sept ou huit poèmes des Illuminations.
Rimbaud est un génie à l’état brut. Mais il surcharge. Il manque de
souplesse. Son génie étonnant fatigue et devient très vite illisible.
Rimbaud est de l’opium qu’il faut fumer en petite quantité.
Et pourtant Dieu sait si je me suis enivré de ses poèmes, inspiré de sa
démence spirituelle !
Il est le diamant extrait de la mine de charbon, brillant de
mille feux au soleil exalté de la postérité !
*
Tu auras toujours à t’instruire dans les grands poètes.
Tu t’en retourneras toujours dans tes maîtres de la Pléiade.
*
161
En tout poëte il y a un critique. Je dis : il faut se détruire
pour obtenir de nouveaux résultats, de nouvelles inspirations qui en
vérité, ne sont que les suites de nous-mêmes.
Toujours vers l’avenir - le présent, le passé nous excèdent.
Le grand poète
La nécessité du grand poète est de se détester, de se refuser,
de se nier. Je ne conçois pas une œuvre géniale réussie et assumée
sans une critique implacable, terrible allant jusqu’au dégoût et au
refus de soi-même.
Les hommes forts, énormes, gigantesques sont ceux qui se
haïssent.
Déchirons tous nos poëmes. Brûlons tous travaux réussis.
En soi
J’ai toujours pensé : le grand poète aujourd’hui, en 1980 est
celui qui s’enferme dans une chambre, ne vit que pour soi-même sans
se soucier des goûts et des modes qui l’environnent.
162
Les jeunes ignares mais tout émoussés répètent le mythe de
Rimbaud. Ils se révoltent, et dégagent - tentent l’aventure à Paris -
Aucune aventure.
Je veux une maison bourgeoise, de l’argent, de la solitude, et
composer mon œuvre poétique en toute quiétude.
Si je suis aimé de Dieu, il m’écoutera - là est l’originalité.
Le chêne
Pousser la tradition poétique des anciens, c’est donner à
l’arbre centenaire - au chêne - une branche nouvelle. C’est fortifier sa
grandeur, l’embellir.
À considérer que les branches ne forment pas un arbre, mais
une génération de nouvelles pousses.
Valéry
Mallarmé Aragon
Claudel
Baudelaire
Racine Hugo
163
Mallarmé
Char
Rimbaud.
Les héritiers, qui sont-ils, aujourd’hui ? J’ignore tout de la
poésie contemporaine. Je ne me suis attaché qu’à m’instruire dans les
anciens.
Encore, encore
Les vers de saint Valéry, d’une admirable splendeur.
Richesse, beauté, merveille de l’Art. Majesté des alexandrins.
Précocité
Ces génies littéraires, ces prodiges, ces adolescences
sublimes, comme je ne voudrais pas leur ressembler. Ceux qui
partagent le terrible privilège d’être des phénomènes des lettres
françaises sont foudroyés par l’ange destructeur et s’engouffrent dans
le tombeau béant de la postérité.
Quels souvenirs laissent-ils ? Quatre années de génie
incessant et après rien.
164
Il faut vivre, travailler trente ans, quarante ans son Art. Il
faut être académicien.
La Muse
C’est une idole vulgaire. Tous les hommes se sont damnés
pour elle, chevauchant ses fesses, malaxant son énorme poitrine,
hurlant des râles dans sa fange grotesque. C’est une catin ou une
prostituée. Les poètes l’appellent la Muse.
La difficulté d’être
Dans La difficulté d’être, Jean Cocteau est d’une
éblouissante santé intellectuelle. Génie brillant, diamant aux mille
facettes, je lui donne le nom de Pépite lumineuse.
La difficulté d’être est un chef-d'œuvre. Mais je crains que
jouer trop avec l’effet génial soit le travail d’un poète retourné en
enfance - manquant de maturité d’esprit et de profondeur - et se
plaisant plus à jouer avec les mots qu’à en tirer une substance de
penseur. L’originalité est surprenante et ne peut que séduire le
lecteur. Le jeune littérateur stupéfié de sa vivacité et de sa poétesse
165
tachera d’imiter cette exception. Bien mal lui en prendra car ce
Cocteau est inimitable.
En vérité, trop habiller ses phrases leur confèrent un autre
sens. Cacher une pensée, c’est précisément ne pas penser. Il faut
tâcher de s’exprimer simplement comme le veut le moraliste.
Le bateau ivre, le cimetière marin
À propos de deux grands poèmes qui forment la structure
poétique éducative de note temps, je dirai que le bateau ivre n’est en
aucun point imparable au Cimetière marin de Paul Valéry. Composer
le bateau ivre à dix-sept ans est un fantastique exploit, mais ne
dénigrons pas certains autres poèmes exceptionnels : Michel et
Christine, Mémoire, Jeune ménage, La rivière de Cassis, et dans les
Illuminations - Phrases, Aube, Génie, Après le déluge -
manifestations géniales à chaque ligne.
L’on me pardonnera ce choix restrictif, mais je n’ai pas le
volume des poésies complet sous les yeux.
166
Je reproche aux professeurs de Français d’initier leurs élèves
à l’étude poétique avec ces poèmes-ci : Voyelles, le Dormeur du Val.
Enfin le but cherché n’est-il pas de donner l’envie de lire ?
167
Principes analogiques
Fantôme Pucelle sang troupeaux
Araignée fileuse.
1- Fantômes - blancheur - vêtus de blancs (blanc virginité)
(pureté)
2 - Pucelle - À déflorer ? Sang - règles ?
(Pucelle - sang)
3 - Sang - eaux : rapport ? Liquide.
douteuse)
4 - Eaux - troupeaux ? Les troupeaux paissent (analogie
5 - Troupeaux - fileuse ? La laine des moutons.
d’Ovide)
6 - Fileuse - Araignée vient d’Arachné (les métamorphoses
Toiles d’araignée - Fileuse - laine.
168
Principes d’inspiration poétique
Ne pas douter : jeter quelques mots et poursuivre ses
phrases. Chercher les pensées dans les vocables, ne pas orner les
vocables de pensées.
Je note cet avant-propos de Paludes de Gide qui me semble
des plus intéressants :
“ Avant d’expliquer aux autres mon livre, j’attends que
d’autres me l’expliquent. Vouloir l’expliquer d’abord c’est en
restreindre aussitôt le sens ; car si nous avons ce que nous voulions
dire, nous ne savons pas si nous ne disions que cela. On dit toujours
plus que CELA. Et ce qui surtout m’y intéresse, c’est ce que j’y ai
mis sans le savoir, cette part d’inconscient, que je voudrais appeler la
part de Dieu. Un livre est toujours une collaboration, et tant plus le
livre vaut-il, que plus la part du scribe est petite, que plus l’accueil de
Dieu sera grand. Attendons de partout la révélation des choses ; du
public, la révélation de nos œuvres ! ”
169
Radiguet
Que tout jeune littérateur lise avec admiration l’œuvre de
Raymond Radiguet.
Radiguet est au roman ce que Rimbaud est à la poésie.
L’ignorance des lecteurs est désespérante. Qu’on lui rende la
place qu’il mérite dans la Pléiade et dans la littérature du vingtième
siècle !
plan.
Il est inadmissible qu’il soit rejeté ou relégué au second
Radiguet est un génie prodigieux, un phénomène des lettres
françaises a écrit Jean Cocteau. Sera-t-il enfin compris ?
Quand tel qu’en lui-même enfin
L’éternité le changera ?
170
De la jeunesse
De la jeunesse. Seules les enfances exceptionnelles laissent
à la postérité des chefs-d'œuvre. A moins d’avoir du génie, à vingt
ans on ne sait pas écrire.
La formation du métier d’écrivain demande une dizaine
d’années passées à gribouiller des feuilles vierges.
Je porte une admiration sans limite aux deux enfances
géniales de Radiguet et de Rimbaud. Concevoir Le Diable au corps,
et le bal du Comte d’Orgel entre 16 et 20 ans, est un tour de force que
peu d’hommes de lettres de cinquante pourraient se vanter d’avoir
bouclé. Écrire avec une telle maturité relève de l’exceptionnel.
171
Littéraire, à l’intérieur
Je ne conçois pas d’œuvre littéraire composée dans
l’entourage d’autrui.
L’écrivain est celui qui a choisi de s’enfermer en soi-même
afin d’obtenir la lumière intérieure.
Tous les commérages, tous les bavardages l’éloignent de sa
mission première qui est de créer un monde nouveau.
Le phosphore jaillit de son âme, les ténèbres sont dehors.
S’expliquer, se justifier, se raconter le condamnent à
s’épuiser. Les autres se nourrissent de la substance qui vivait en luimême.
Cinquième ode - La Maison Fermée (Paul Claudel)
Argument :
On reproche au poëte le caractère fermé de son art et son
insouciance des hommes qui l’entourent. Et la femme du poëte
répond : je sais que la clôture lui est nécessaire ; il est temps que
172
toute sa vie soit ordonnée vers l’intérieur ; et par moi il a cet
intérieur. Et le poëte : ma miséricorde est d’être utile et fidèle à mon
devoir. Mon devoir premier est Dieu et cette tâche qu’il m’a donnée à
faire qui est de réunir tout en lui. (...)
Vibrations gidiennes
Le génie poétique de Gide éclate dans ses Nourritures
terrestres et dans quelques pages de Journal. Je note un paragraphe.
Il se fait poète face à la nature en éveil. Il emploie toujours les
mêmes termes, les mêmes idées. Toujours la même vibration
poétique pour exprimer ses sentiments d’homme exalté.
(1903) août, 4 heures du matin.
En wagon : avant Rouen ; bords de la Seine emplis de
brume. Allégresse matinale. Je me redis ces mots pleins de saveur :
allégresse matinale. Les meules des champs plates n’émergent
encore, que de la cime, d’une mer de brouillard bleu rosé ; l’air est
ineffablement pur ; l’azur du ciel trempe la terre. Mon regard,
fatigué par la nuit d’insomnie, se lave à la surface vaporeuse du
fleuve et boit au penchant laiteux des collines. Tout ce que la nature
a de végétal se lave et se baigne dans l’aube, avant la chaleur du
173
jour. La rosée ici se fait suc ; la plus brûlée des herbes reverdit.
J’aurais perdu tout ce qui m’est cher sur la terre, je ne m’en
sentirais pas moins heureux, ce matin je deviens herbe entre les
herbes et prends part à la communion du réveil.
Critique
Il est aisé de comparer les destinées de Rimbaud et de
Radiguet. Je rappellerai toutefois que le poète a cessé toute activité
littéraire de son propre gré. Quant au romancier, c’est la mort qui lui
a interdit de poursuivre son œuvre créatrice. Radiguet était sous
contrat. Il devait fournir à Grasset un roman par an pendant dix
années.
Sans guère me tromper, je pense que Claudel est le plus
grand homme de théâtre du vingtième siècle. Ses chefs d’œuvre en
font foi. Qui peut jurer dépasser en valeur théâtrale ce grand poète ?
J’inscris ici la hiérarchie des auteurs de France depuis trois
siècles : Molière, Racine, Corneille, Claudel.
*
174
Des classiques - La Fontaine, Racine, Corneille qui ont
bénéficié de support imaginatif - créatif des anciens. 50 % du travail
était déjà acquis. Disons 9/10 d’où la perfection de style - seul
véritable travail.
Merci Esope, Euripide, Sophocle etc.
Considérer l’emprunt.
Des grands créateurs
stupidités aussi.
Victor Hugo, De très belles choses, mais d’admirables
J’eusse aimé donner un bout de terre à Stéphane Mallarmé,
perfection de sa ville.
Dieu tâche à s’imposer par sa grandeur. Ce n’est pas
l’étendue de l’œuvre qui “ impose ” mais sa perfection.
Je préfère à cent diamants bruts un seul mais taillé.
(Qui a produit le diamant ?)
175
Le génie
Le génie est un homme privilégié. Les défauts du génie sont
le plus souvent sublimés en son œuvre. Ils lui sont nécessaires pour
la construction de son Immortalité.
VIII
Le chien et le flacon
“- Mon beau chien, mon bon chien, mon cher toutou,
approchez et venez respirer un excellent parfum acheté chez le
meilleur parfumeur de la ville. ”
Et le chien, en frétillant de la queue, ce qui est, je crois chez
ces pauvres êtres, le signe correspondant du rire et du sourire,
s’approche et pose curieusement son nez humide sur le flacon
débouché puis, reculant soudainement avec effroi, il aboie contre
moi, en manière de reproche.
“- Ah ! misérable chien, si je vous avais offert un paquet
d’excréments, vous l’auriez flairé avec délices et peut-être dévoré.
176
Ainsi, vous-même, indigne compagnon de ma triste vie, vous
ressemblez au public, à qui il ne faut jamais présenter des parfums
délicats qui l’exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies. ”
Il faudrait longuement méditer sur ce petit poème en prose
de Charles Baudelaire. Mais adaptons la réflexion du poète au
critique littéraire, à l’éditeur et même aux membres de sa famille.
Claudel
Lui, Claudel, a composé Les cinq grandes Odes, le Soulier
de Satin. Des chefs d’œuvre très élevés.
La purification du poète.
Je lis moins le texte que sa nécessité (1).
177
Je
Je persiste à croire que Paul Valéry est le premier poète du
vingtième siècle comme le furent Victor Hugo et Racine, chacun à
leur époque.
Malgré l’admiration sans limite que je porte à Paul Valéry,
je dis : “ Hélas, c’est le premier ! ”
Je lui reproche de ne pas s’imposer, de ne pas écraser ses
contemporains comme le firent ses deux prédécesseurs.
Cette nuit, j’ai relu à voix haute La Jeune Parque. Toute la
connaissance de l’Art Poétique de Paul Valéry illumine la majesté de
son vers.
Je donne 30 ans à un poète. Jamais il ne sera capable de
composer la Jeune Parque.
L’on admirera avec quelle aigreur et méchanceté, ce petit
homme d’aspect si courtois s’en prend à Victor Hugo.
178
Cahiers
1096 Tome II).
Ici je recopie un passage inséré dans Les Cahiers. Pléiade (P
Sur les poèmes.
Grand poète est un titre qui se décerne assez aisément. On
dit : V(ictor) H(ugo) est un g(rand) poète.
Et cependant V(ictor) H(ugo) ne compte pas de composition
poétique véritable. C’est un grand faiseur de vers et de morceaux.
Détails. Sa composition est nulle. Et quand elle existe, elle n’est que
celle d’un récit.
Il existe en français extrêmement peu de poèmes composés -
c’est-à-dire composés de parties dont l’arrangement soit dû à des
considérations purement poétiques (1920-1921. M, VII, 760).
179
Démontrer que l’art déclamatoire est une utopie
Enregistrer sur disque Les Fleurs du Mal serait un échec.
Personne n’achèterait le produit. Le livre se vendrait mieux encore.
La poésie est envoûtement, effets magiques. Elle doit
ensorceler le lecteur comme un sujet obéit à son hypnotiseur.
Poètes d’hier - méfiez-vous ! La poésie de demain ne sera
certainement plus un Art déclamatoire. Elle se lira seulement avec les
yeux. Son but ne sera pas de charmer l’oreille, mais d’envahir l’esprit
comme une drogue ou de la fumée de nicotine.
Poésie sur échiquier
Le poète est un joueur d’échecs dont les pièces se déplacent
à volonté sur l’échiquier de l’infini langage.
Un poème est un puzzle dont les morceaux sont créés par le
poète. Ce dernier se doit d’obtenir une figure. Seule, intelligence
imaginative, surréaliste etc... Unique et inconnue.
180
Le génie du mot est de posséder une multitude de
connexions qui à son tour engendre une multitude d’idées. Chasser,
refuser, choisir la meilleure voie - travail arbitraire du poète.
Comment obtient-il le meilleur choix ? Pourquoi le grand maître aux
échecs hésite-t-il seulement entre trois ou quatre coups ?
*
langage.
Le grand poète sera celui qui découvrira un nouveau
*
Quand jettera-t-on les premières lignes d’un Art Poétique ?
Les poètes peu enclins à la méthode synthétique se sont mis à causer
comme de vulgaires littérateurs. Aucun n’a été apte à fragmenter ses
connaissances pour les réduire à l’état de leçons et de cours.
Il faut en un premier temps enseigner les règles classiques
de la poésie, du vers et de la prose. Imposer des exercices, multiplier
les problèmes, dévoiler les solutions.
181
Cessons de comparer Rimbaud à Mallarmé. L’un occupe le
15e rang dans la Pléiade, l’autre le 40e. Rimbaud est un bon poète,
un génie ; Mallarmé un grand poète.
Jean Cocteau
Ai commandé chez Deloche Le Journal d’un inconnu de J.
Cocteau. 27 F pour 240 pages. Somme modique. Le secret
professionnel n’était pas recensé dans le catalogue des libraires.
Il faut lire Cocteau, et apprécier son génie. C’est un
personnage extraordinaire doué d’un style brillant, étincelant.
Cocteau fascine, Cocteau intrigue. On croit le saisir, il nous échappe.
Un poète aux cent mille changements, qui a saisi toutes les situations
inconnues. Savoir l’écouter c’est avancer à grands pas dans
l’investigation poétique. Jean Cocteau m’a révélé des évidences que
même Valéry dans ses cahiers ne m’avait dévoilé. L’un a l’utilité du
professeur - connaissances immédiates appliquées à un raisonnement
-, l’autre est un penseur plus difficile à comprendre, s’expliquant
avec des insinuations ou des images abstraites.
182
L’utilité de la poésie
Je ne crois pas en l’utilité de la poésie. Elle touche l’élite ?
Oui, mais nos dirigeants s’inspirent uniquement des principes
philosophiques - c’est-à-dire de la poésie purifiée et réduite à un
système d’idées et de réflexions. L’erreur du poète est de cacher la
vérité. Mal lui en prend. Personne ne l’écoute.
La poésie est allusive, impalpable, spirituelle. Elle est un jeu
d’images. Comment discerner le vrai du faux ? L’impossible du réel
? La poète se retranche derrière son génie, et assure aux autres qu’il
est un incompris. Que fait-on d’un homme qui échappe ? On
l’évince, on l’oublie, on l’ignore. Voilà pourquoi la poésie est une
immense solitude. La faute en incombe à l’acteur lui-même qui
s’exprime dans un charabia mensonger - les spectateurs désertent la
salle, et lui préfère le dialogue de la rue, celui du camelot.
Le miel poétique
La jeunesse attend trop de ses pères. Elle veut s’instruire. Il
est de son légitime droit d’être avide, et de souhaiter en savoir
davantage. Mais je pense qu’elle commet une erreur fondamentale,
car l’adulte n’a que faire de donner ses conseils. Être entouré par une
183
horde de mouches tourbillonnantes l’agacera. Il balancera un
couvercle de pot de miel sur la table et les mouches agglutinées
suceront avec leur trompe la fausse nourriture. Du miel, vous parlez
quel nectar ! C’est par le travail besogneux que l’abeille butinant de
fleur en fleur pendant toute une saison (qui représente toute une vie
de réflexions et d’applications poétiques) obtiendra enfin, le fruit de
son labeur, c’est-à-dire son propre miel.
Brèves notes
À quoi peut servir la Poésie ? Elle confère au grand poète
l’immortalité, les honneurs, etc.
Elle est vapeurs, oublis, et ivresses chez le lecteur.
Elle ne peut faire avancer les mœurs. (Contient-elle un ordre ?),
ni faire évoluer les âmes, le philosophe s’en charge.
Le génie poétique ne flatte que celui qui en est pourvu. Elle
est un principe d’admiration pour les autres.
Celui qui inspire a le privilège d’être utile.
184
façon.
Le fonctionnaire, le reproducteur, la femme sont utiles à leur
Elle est un signe de ralliement pour les autres nations : je
veux être toi la France. Ton pays est éclairé par de grandes lumières
(intelligence) (patrimoine culturel). L’influence (dans le concert) des
échanges commerciaux - intérêts économiques (étiquette Made in
France).
Gérard de Nerval
Le poète maudit est apprécié de ses confrères. On aime à
prendre en pitié le malheur, la souffrance, le deuil etc. des autres.
Nerval n’a jamais écrit de “ Grandes choses ”. Il a écrit de
belles choses, de bonnes choses. Il était aussi pourvu de génie.
On appréciera avec étonnement voire avec admiration sa
merveille prose si pure, si parfaite. Je songe aux livres Les filles de
Feu, Les Nuits d’octobre.
185
Rimbaud, Radiguet
Comment expliquer que pendant cette tranche difficile à
vivre, ils aient pu assimiler autant de connaissances en si peu de
temps ?
Comment expliquer que l’application de cette connaissance
ait abouti à quatre chefs-d'œuvre ?
Le génie obtient des résultats surprenants.
*
poète, je dirai :
Pour en revenir à la similitude entre un joueur d’échecs et un
à jouer.
Un jeune joueur qui “ pige ” tout verra de suite le bon coup
Ainsi le jeune poète de génie possédant l’évidence poétique
trouvera lui aussi l’une des meilleures combinaisons à écrire. Son
choix accompli, il élaborera un texte de qualité.
186
Rim, Ra
Je me suis penché longtemps sur les œuvres phénoménales
de Rimbaud et de Radiguet. J’ai pu observer un fait curieux.
Rimbaud est un mythe, Radiguet un inconnu.
Le dictionnaire encense l’un : génie d’une précocité
extraordinaire etc. et l’autre le laisse dans l’oubli.
En vérité, la seule raison expliquant ce sectarisme est
l’influence de l’œuvre à travers l’homme.
Rimbaud inspire, Radiguet non.
Le poète est celui qui inspire beaucoup plus qu’il n’est
inspiré. (Réf. Valéry - Variétés)
Deux génies, deux destinées littéraires identiques et deux
jeunes hommes d’égale valeur dans la hiérarchie littéraire. Chacun
dans une discipline déterminée. L’un dans la poésie, l’autre dans le
roman.
(Je n’échappe pas à la littérature comparée et j’ai tort.)
187
Rim, Ra
Je me suis penché longtemps sur les œuvres phénoménales
de Rimbaud et de Radiguet. J’ai pu observer un fait curieux.
Rimbaud est un mythe, Radiguet un inconnu.
Le dictionnaire encense l’un : génie d’une précocité
extraordinaire etc... et l’autre le laisse dans l’oubli.
En vérité, la seule raison expliquant ce sectarisme est
l’influence de l’œuvre à travers l’homme.
Rimbaud inspire, Radiguet non.
Le poète est celui qui inspire beaucoup plus qu’il n’est
inspiré. (Réf. Valéry - Variétés).
Deux génies, deux destinées littéraires identiques et deux
jeunes hommes d’égale valeur dans la hiérarchie littéraire. Chacun
dans une discipline déterminée. L’un dans la poésie, l’autre dans le
roman.
(Je n’échappe pas à la littérature comparée et j’ai tort.)
188
Chercher
Trouver une prose souple, style Chateaubriand, avec une
écriture réfléchie d’une grande intelligence - par exemple André
Gide.
Ou attendre avec patience. Je découvrirai le maître sans le
savoir. Ai besoin d’être aidé pour continuer mon travail de prosateur.
Le Vers m’a éclairé - Baudelaire, Mallarmé, Valéry,
Rimbaud, Hugo et Claudel.
Autres admirations : Apollinaire et Cocteau.
Je parle évidemment des poètes utiles à ma formation.
Poète et joueur d’échecs
Il faut savoir qu’il y a plus d’une analogie entre un joueur
d’échecs et un poète.
Valéry a écrit qu’un chef-d’œuvre est une partie d’échecs
gagnée échec et mat.
189
Comme il n’est pas nécessaire d’avoir une connaissance
approfondie des ouvertures, des milieux de parties, des finales etc.
pour construire une bonne partie avec de très bons coups, il n’est pas
utile d’avoir pratiqué l’art d’écriture pendant un demi-siècle pour
élaborer un bon livre.
Un génie, un surdoué étonnera de vieux professionnels, et
qui sait peut-être sera-t-il supérieur à eux et en mesure de les battre.
Rimbaud et Radiguet ont tous deux partagé un étrange et en
certains points, un destin similaire. Tous deux n’ont donné qu’une
période tronquée de la vie à la littérature de quinze à vingt ans.
*
grain de l’ivraie.
Il y a beaucoup de déchets en poésie. L’Eternité sépare le
L’Impossible : résume-moi ce poème.
*
190
L’Art poétique - trop de mystificateurs, trop de poètes
amateurs stupides et gênants.
*
Quand cessera-t-on de considérer le poète incapable et
inutile ? Forçons-nous à lui donner un statut social ! Il est agaçant
qu’il soit la risée des pauvres âmes.
*
Poète ? Rêveur, fainéant, le sans le sou, l’idiot. Trois agents
sociaux qui par leur statut font mourir de rire les autres. L’homme
d’église (le curé), le soldat (l’engagé), et le poète.
Où est la vérité ?
L’art poétique est un art invisible. Seuls le maître et le poète
ont conscience de la valeur d’un poème. L’éditeur se trompe. Le
littérateur aussi. L’amateur de lettres est dans la déroute.
191
Celui qui est pourvu de génie ne l’ignore jamais. Mais il y a
des mystificateurs ou des gens de bonne foi qui prétendent en détenir.
René Char
Je feuillette La recherche de la base et du sommet de René
Char. Passages très intéressants sur Arthur Rimbaud. Je défriche le
livre, et n’ai pu encore l’embrasser dans son ensemble. Réflexions
poétiques, et poèmes en prose y sont mêlés. Quelques rares poèmes
en vers d’une facture assez médiocre. (1) Rien de comparable avec
Les Matinaux.
Je pense que René Char est le second poète contemporain
français derrière Aragon. Je puis me tromper. L’Éternité change tant
les poètes ! Après la mort, la hiérarchie est retrouvée. En toute chose,
le recul est nécessaire. La poésie n’échappe pas à cette observation.
13 juillet 1980
dimanche
(1) Je suis sévère. Et peut-être me tromperai-je ?
192
Hiérarchie
3 Racine
1 Victor Hugo
Villon Molière Lamartine
La Fontaine (4)
Vigny
Baudelaire (6) Musset
Nerval
Boileau
Chénier - Ronsard (5)
Du Bellay Aragon Eluard
Char
Prévert
2 Corneille Péguy Verlaine
Nerval
20 Mallarmé 35 Rimbaud
Malherbe
36 Lautréamont
Apollinaire
Cocteau
193
Tristan Corbière
St John Perse Charles Cros
A. D’Aubigné Claudel
Larbaud
Gide
194
Journal 81
Claudel
élevée.
Claudel enfante dix chefs d’œuvre. Grand génie - poésie très
Excepté Bréviaire poétique, peu lu de travail mystique
(éditions onéreuses, introuvables).
Claudel, Ionesco, Anouilh. Qui est le premier Homme de
théâtre du siècle ?
Claudel ? Le plus grand dramaturge français.
Non à La cantate à trois voix, Oui aux Cinq Grande Odes, à
Connaissance de l’Est Non, au Bréviaire.
*
195
J’en suis réduit à acheter du Guillevic ! Poète breton, sans
principe analogique. Actuellement les critiques le placent en
troisième position derrière René Char et Louis Aragon. Toute la
pauvreté de la poésie contemporaine des années 80 !
Tristan Corbière et Guillevic ! Merci Seigneur d’avoir
sublimer la Bretagne !
Henri Thomas
Je me suis procuré “ A quoi tu penses ” d’Henri Thomas,
recueil de poèmes assez faible et d’une facture simple.
d’écrire.
Je retiens toutefois deux jolis vers que j’aurais été flatté
Oublie la sève folle et les oiseaux qui plongent.
Vers ses fruits saignant
Un peu plus loin dans le même texte,
Ô sève de la chair si douce aux lèvres.
196
Poètes de chez Gallimard
Quatre-vingts pour cent des auteurs poètes de chez
Gallimard n’ont pas d’avenir. Pas un sur dix ne passera à la postérité.
Hélas ils sont publiés, choisis par le Lecteur. Leur génie est
inexistant. Accordons-leur seulement une application rationnelle des
règles de l’écriture.
*
tranquille !
De grâce, je vous en supplie : laissez enfin Rimbaud
Méthode différente
Je propose une anthologie de la Poésie française, en classant
les auteurs non pas par siècle ou par date de naissance, mais selon la
place hiérarchique qu’ils occupent dans la Pléiade.
197
Baudelaire/Hugo
Si Baudelaire était né au vingtième, il eût été le premier.
Mais Victor Hugo, empereur, l’a réduit à de la figuration poétique.
Victor Hugo écrase, Hugo domine. Tous se plient sous son joug, sous
sa puissance d’exilé.
Paul Valéry m’étonne. Je ne parviens pas à lui reconnaître
ses pièces. Lui-même s’inquiétait de son “ cimetière marin ”. Je me
trouve ébahi devant toute son œuvre.
Ni vu ni connu
Hasard ou génie ?
À peine venue
La tâche est finie !
La honte poétique
Il y a humiliation poétique à s’assumer avec cette profession
dans une société fondée sur la science. Honte de soi-même parmi les
autres. C’est l’inutilité artistique qui condamne le poète à ne
bénéficier que d’une place insignifiante dans la hiérarchie de la
valeur humaine.
198
S M
Mallarmé a eu le mérite de concevoir l’algèbre. Hélas son
niveau est seulement accessible à partir de la terminale.
P V
Tu réapparais toujours en moi, maître Valéry.
P V pour moi-même
“ Tout au plus une grosse loupe, et tant de défauts ! ”
“ Il en sait trop pour vivre. ”
Discutable
Aujourd’hui la poésie subit une profonde mutation dans son
principe d’inspiration. Le poète ne sera plus un récepteur sensitif ni
un capteur d’émotions, il sera un agent appliqué de la raison et de
l’intelligence.
199
Baudelaire, Mallarmé et Valéry sont les précurseurs de la
pensée réfléchie. Char a subi leurs influences mais travaille encore
par l’image.
Demain le poète sera un philosophe à l’état pur capable
d’éveiller la connaissance chez l’homme de science. Le divorce
millénaire de l’Art et de la Science sera rompu, chacun aidant l’autre,
étant utile à l’autre dans son système de pensées.
200
Journal 82
Pureté
Toujours nu, toujours vierge. Point d’habit ni d’apparat.
Chasser l’image de l’œil, et vibrer par le sentiment : le vers doit être
écrit pour l’âme et pour le cœur.
La beauté du vers très pur
Valéry, couturier, habille Racine.
Ha ! Mais demain, il y a Dieu !
Compose ce qui se propose le mieux à l’exécution - jamais !
*
Racine, le grand Racine. Sa postérité.
Baudelaire y ajoute volupté et sensualité.
Mallarmé surcharge son génie ; et diamantaire, ou
alchimiste transforme le charbon pur en facettes immortelles.
201
beauté.
Valéry habille la nudité de soie, et d’or précieux, voile la
Valéry
Valéry a écrit : “ Ce qui ne me coûte pas, n’a pas de
valeur.” Le travail est fonction ici de la conscience de l’artiste. Moi, je
dis : “ Ce que autrui peut faire à ma place, n’a pas de valeur. ”
L’activité est fonction de ma capacité à créer.
Géométrie et poésie
Exploiter la feuille blanche en temps que plan.
Oui, Mallarmé s’y essaya
Non, plus simple.
La construction architecturale (1)
Les morphismes.
(1) Armatures - correspondances - liens invisibles ;
Le téléphone permet de correspondre, mais les fils sont
invisibles.
202
Méthode
Il est impossible d’être reconnu a posteriori poète, si l’on ne
possède pas le génie.
Mais qu’est-ce que le génie ? Le principe de synthèse ne
saurait l’expliquer. Il s’agit ici de plusieurs composantes
complémentaires.
1°) L’inspiration : cette case ouverte dans la cervelle qui
permet d’expulser les coups.
2°) Le choix des coups : le grand poète ne refuse que
quelques fragments. Sa capacité inconsciente mémorise les
meilleures possibilités.
On naît poète, on ne le devient pas. Ensuite, tout n’est que
travail sérieux.
3°) L’emprunt d’autrui. C’est le : j’exploite l’autre. Je
m’évite à retrouver les choix meilleurs. Je les utilise.
203
4°) L’application des invisibles. Celui qui intelligent
appliquera vingt, vingt-cinq paramètres indispensables à l’écriture, à
l’âge de vingt ans.
Mais cela sera suffisant ? Que faut-il d’autre encore ?
Persévérer, travailler, y croire. Ne guère se soucier des
destructions médiocres. La critique est aisée. Pour faire un bon poète,
il faut compter dix, douze années de recherches intensives - l’édition
n’est prévue que pour plus tard ...
Je nie les jeunes têtes éphémères qui se sentent croître sur un
don. L’action poétique est interne, rien ne sert de montrer ses écrits.
Il faut partir du principe que tout ce qui sort hors de la
cervelle est médiocre - il faut être un critique terrible, inhumain avec
soi-même - se haïr, se détester - oserai-je dire se cracher au visage ?
Toujours déchirer, toujours détruire ?
*
Mallarmé, Valéry, Claudel, Char, Aragon, tous ont admiré
Rimbaud. Ils semblent ignorer qu’il ne fut que génial. Il n’a jamais
204
été un grand poète. Pourquoi ignorer Radiguet ? Parce qu’il n’inspire
pas ? Sa précocité est l’égale de celle de Rimbaud.
Je dis : le poète qui passera à la postérité s’inspirera
aujourd’hui de Virgile, Racine, Homère et de la Sainte Bible. Le
reste n’est qu’insignifiance (Conseils aux futurs grands immortels).
*
Plus je relis Racine, plus je le déshabille, plus puissants, plus
impressionnants m’animent les sentiments du génie et de la
perfection.
Moi.
Délires :
Celui qui s’aime plus que Moi-même n’est pas digne de
Celui qui tuera son Frère pour sauver sa vie ne peut être
digne d’une vie spirituelle.
cieux.
Je te donne une vie, toi qui engendres. Purifie-la vers mes
205
Hugo
Les 9/10 de la production Hugolienne sont détestables.
Le 1/10 qui reste de sa création est géniale.
Je relis “ Les chants du crépuscule ” et je tombe sur : Qu’on
voit sans entendre encore les marteaux ?
Cette incapacité à composer, on la subit - être stérile ; et l’on
est soumis à l’impuissance, poète fébrile. Et l’on supplie sa Muse,
immense à nous proposer, à nous invoquer ...
Ce romantisme, endormissement pour enfants crédules. Ce
romantisme, anti-force, anti-puissance. Fleurs lavées et rosées
célestes. J’imagine Victor Hugo courant à travers collines et vallées,
et ramassant marguerites et roses pour la jeune fille en fleurs.
Détestable candeur, pâle pureté. Je sais Virgile ...
*
Le sentiment le plus noble sera l’indifférence.
Sans fortune, l’artiste en est réduit à être un fonctionnaire.
Mallarmé, Valéry, Kafka.
206
Il y a malédiction du XIXe que je déteste dans mon système.
Il y a un Baudelaire que j’entends gémir dans mes écrits.
Le poète menteur
Mes plus beaux vers ont été composés au bord d’une piscine
somptueuse, dans une villa paradisiaque. J’étais entouré de Naïades,
de filles superbes aux seins bronzés, aux fesses bondissantes. Je
travaillais par le contraire, je créais le mensonge. Je prétendais
habiter une pauvre mansarde lézardée, aux tuiles percées qui
laissaient passer l’eau. J’écrivais ma détresse, mes angoisses. Je ne
faisais que mentir.
*
On ne joue pas aux échecs avec les règles du jeu de dames.
On n’écrit pas de philosophie avec les lois de la poésie.
Le vers doit être accessible à tous, comme aux plus savants.
S’en référer à La Fontaine.
Ravale ce que tu viens de dire.
Génie stérile.
“ Tu enfanteras dans la douleur ”
207
Paroles immortelles pour l’âme du poète.
*
La poésie est un placement post mortem dont seuls les
héritiers touchent le capital et les intérêts.
*
Je n’ai aucun souci de rencontrer autre que moi-même.
Je me satisfais de cet intérieur des plus désuets.
Le cadet des soucis du poète est bien le mensonge.
Le génie croit en lui. Lui seul croit en lui.
Le talent est plus monnayable que le génie.
208
Arithmétique et poésie
À la fin, je suis las de m’en remettre à l’arithmétique
primaire. Je suis las d’en être réduit à compter sur mes doigts. Je ne
peux plus au temps de l’ordinateur et de la calculatrice me soumettre
à gagatiser jusqu’à dix.
Je ne veux plus faire souffrir mes affreuses méninges pour
obtenir un douze, pour refuser un hémistiche. Que s’en vienne le
temps que la machine comptera mes coups, et mémorisera mes
fragments ! Que s’en vienne le temps qui me fera libre de
m’exprimer de ma sorte, et non pas selon des règles vieilles de trois
cents ans !
Quant au livre
Le livre de Mallarmé, une sorte de bible impossible à
réaliser, utopique dans sa création. La perfection de l’Art, le haut
degré poétique, quelconque chose à penser, irréelle à obtenir. Une
construction dans la cervelle, dont l’architecture s’écroule dans le
vrai. Recréer l’Univers Divin. Réorganiser ces milliards d’étoiles.
209
J’ai une certaine idée de la poésie, comme de Gaule avait
une certaine idée de la France. La poésie est un placement à long
terme dont seuls les héritiers touchent le capital et les intérêts.
On peut éprouver une grande satisfaction à écrire des
poèmes. C’est certes un rarissime privilège à essayer de travailler les
vers. Hélas, la déconvenue et la déception sont immédiates.
L’impossibilité à publier est réelle.
Qui peut prétendre aujourd’hui vivre de ses écrits, qui peut
se flatter de nourrir sa famille en publiant des vers ? Seuls René Char
et Louis Aragon y parviennent. Mais ils sont reconnus dans le monde
entier. Je ne conseille à personne de s’engager dans cette voie, et
moins encore de poursuivre obstinément ce chemin impossible.
Comment me serait-il possible d’accréditer un fragment que
je considère stupide ? Pourquoi m’imposerai-je à travailler des
syllabes qui me paraissent ridicules ? Jamais je n’ai pu apprécier une
seule de mes pages, ou moindre ligne manuscrite, comme j’ai
toujours douté de ma capacité à obtenir des passages satisfaisants.
210
Je me déteste, je déteste tout ce que j’entreprends. Je ne
peux que rejeter ma feuille noircie et la cacher à tout jamais dans mes
manuscrits d’imbécile.
*
La poésie sert aussi à instruire les grands hommes. Elle a un
pouvoir subtil au second degré. Elle cultive, instruit l’intelligence
supérieure. Il en est d’ailleurs de toute discipline inaccessible à l’être
vulgaire, au commun insensible.
211
Descendance
Journal 87
Racine, mon arrière, arrière-grand-père de la troisième
génération décadente des Euripidiens.
Le chétif avorton d’une race maudite etc.
Recherche
Quelque chose entre Baudelaire et Valéry. Je vois du bleu,
je vois du vert. À la fois femme et intelligence. J’ai trouvé : le
cantique des cantiques de Salomon.
L’utilisation du corps, la correspondance de l’esprit biblique
avec la maison d’Israël ! Il y a Dieu, il y a le territoire.
212
Le poids en feuillets
Toujours est-il, que Victor Hugo est inexplicable. On a beau
tourner, retourner, détruire, accuser, s’émerveiller, s’agenouiller, -
toujours inexplicable.
V. H.
Méthode. Il y a 6 ou 7 grands hommes dans Victor Hugo.
Pas 1, pas 2. Je dis 6 ou 7. C’est pourquoi il faut le couper. Il faut
avancer tout doucement et ne pas hésiter à consacrer des heures
entières à un fragment. Ne pas se dire : il a forcément été vite, donc
je l’étudierai vite. Ceci serait une erreur.
Que faire ?
Je ne pourrais jamais être étonné ni par le génie, ni par la
qualité, la quantité, ni par la technique. J’ai Victor Hugo, Racine,
Corneille, La Fontaine, Valéry, Baudelaire. Et j’ai toujours la
conscience de ma propre impuissance. Je suis Rien. Et je ne suis pas
indispensable.
Héritage trop riche ! Pays enfanté de splendides exceptions !
213
Qui fait un ?
- Est-ce Racine ? Est-ce Victor Hugo ?
- Victor Hugo.
Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là.
(Les Châtiments - Ultima Verba)
Certainement.
En résistance, il est le plus fort.
Baudelaire
On dit Baudelaire, la malédiction etc.
Mais si Baudelaire avait vécu jusqu’en 90, il n’aurait eu que
68 ans, j’ai à peu près la certitude qu’il aurait réussi avec sa
crédibilité. (Par Verlaine, Mallarmé, Valéry, Claudel, Gide etc.)
C’est difficile de demander à un poète de gagner à 50 ans.
214
Lamartine
Il est inconcevable de lire Lamartine dans son ensemble,
vers après vers, fatigue après fatigue. Il y a saturation.
Mais tirer quelques vers comme l’on pioche de la bonne
terre. Car Lamartine est un grand poète.
Eco-poétique
La fonction de production basée sur la production
Faire du cerveau une entreprise de production
La poétique - la fonction productique
*
En cesser avec les fainéants.
*
en alexandrins.
Quand le poète dit : j’ai compris - c’est qu’il peut le réécrire
215
Je dissèque la formation de l’habile faiseur de vers. L’école
poétique du XVIIe, - Jean Racine, Pierre Corneille, Boileau, La
Fontaine. Tous des instruits dans les Anciens. Trois socles
fondamentaux de notre poésie française.
*
Il faut
drait savoir comment Victor Hugo a pu être Victor Hugo.
Je suis effrayé par Balzac, Voltaire, Corneille.
Ces quelques monstres ou phares.
216
Journal 88-89
Critique
Baudelaire ne savait pas qui était Baudelaire. Il ne se prenait
que pour un génie. Il n’a jamais dû savoir qu’il était grand poète, ce
qui est curieux pour un homme d’une telle qualité critique.
Sa dédicace est navrante comme elle enorgueillit Gautier,
qui est un poète très inférieur.
Rimbaud possède aussi le privilège d’étonner les génies.
*
Combien Victor Hugo a-t-il écrit d’alexandrins ?
Combien Lamartine, Corneille etc.
Je ne dis pas que Victor Hugo a fait cette constatation, mais
il aurait pu savoir qu’il avait écrit plus d’alexandrins que l’ensemble
des grands poètes de la Pléiade réunis.
217
(Je ne dois pas être loin du compte en tout cas).
VH 220 000 als
200 000 Po + 20 000 Th
Plus complexe
Et si l’harmonie n’était pas une correspondance de sons,
mais une organisation d’un ensemble phonétique de voyelles, de
consonnes, de rythmes etc...
Palatal : se dit des voyelles ou des consonnes dont le point
d’articulation est dans région du palais : “ e ”, “ i ” sont des voyelles
palatales ; “ ch ”, “ j ”, “ qu ” sont des consonnes palatales.
218
Hiérarchie poétique
Cor, Rac, Hugo, La Font, Molière, - Ordre ?
Baudelaire 6ème ?
Balz Flau Stendhal
Rons, Volt, Valé ?
Des, Pas
*
insertion sociale.
La poésie marginalise, appauvrit, fragilise, interdit toute
219
Apprentissage
Prendre 1 alexandrin de Racine, l’étudier, le poser en tant
que base et proposer des équivalences d’emplacement à la
grammaire.
Frédéric chercherait à me parler dans ce boudoir ? Frédéric
me demande et veut me dire pourquoi ? Isabelle, es-tu certaine ?
N’es-tu pas égarée ?
Acte II Scène première Phèdre Aracie
N.P.
Du style
Proposer des constructions siennes, de qualité qui ne
puissent appartenir à aucun autre.
Poser lentement les structures. Les penser longuement.
Découvrir un mouvement.
Et le Système
*
220
Et qui est le plus grand des poètes dans le royaume des cieux :
Virgile ? Dieu ? Salomon ?
*
Je crois en la poésie *. Je ne crois pas aux structures
d’accueil de la poésie.
Idée de critique
“ La Maison d’Édition devrait être pénalisée pour le
préjudice social qu’elle impose à l’écrivain de génie de ne l’avoir pas
reconnu.
Elle a un devoir - celui de reconnaître les talents ”.
(À passer par Baudelaire - mon cœur).
À Paul Valéry
*
Jusqu’où faut-il aller dans la perfection de la forme ?
221
*
- Racine !
- Oui, mais Victor Hugo ?
- Racine, ça ne s’échange pas !
Les triplés
XVIIe siècle (Corneille, Racine, La Fontaine)
Romantisme (Musset, Vigny, Lamartine)
Surréalisme (Aragon, Prévert, Eluard)
Œuvres de jeunesse (Radiguet, Rimbaud ...)
.... Lautréamont.
VH
Tu coupes Victor Hugo en deux,
Il reste encore le 1er poète du siècle.
Tu coupes Baudelaire en deux,
Il n’est plus le second poète du siècle.
Victor Hugo assure avec 200 000 vers tandis que
Baudelaire n’en a écrit que 3 500 ...
Et oui ! ...
222
*
Imprègne-moi longtemps de tes rayons superbes !
Dressage
Il faut travailler, tout travailler, surtout ce qui paraît perte et
faiblesse.
Il faut savoir refaire, reconsidérer.
On tire une grande jouissance d’avoir mieux fait.
Du croquis, du poème, de trois lignes.
Ce n’est pas toujours aisé de récupérer les pertes, mais il
faut s’y astreindre du moins pour le dressage.
*
À quelle heure, tue-t-on Rimbaud et Baudelaire ?
Assez de mythe Rimbaldien,
Du mythe Baudelairien.
Il faut du neuf.
Chercher autrement.
La poésie est spatiale,
Je la ferai numérique, pour la coder correctement.
223
L’épopée du ver.
Au fond de la poussière inévitable, un être
Rampe et souffle un miasme ignoré qui pénètre
L’homme de toutes parts,
Qui noircit l’aube, éteint le feu, sèche la tige,
Et qui suffit pour faire avorter le prodige
Dans la nature éparse.
La puissance de V.H. dans la Légende des Siècles !
J’imagine Dieu lui donnant la possibilité d’écrire La Bible en
alexandrins ! On peut supposer l’immensité de son souffle au service
du poème épique ! Ce qu’il aurait pu en faire, Lui !
*
Je ne fais que chercher, disait le poète.
La poésie est un laboratoire de recherches.
La poésie est toujours en crise, toujours en mouvement.
Elle est en constante permutation, constante évolution. C’est
un bouillon de culture, avec l’œil du poète sur le microscope des
lettres. Comment sont-elles placées, comment s’arrangent-elles ? Etc.
224
C’est la révolution permanente.
Ou l’évolution constante.
P
Poésie commerciale Il faut la faire vivre
Poésie salon littéraire Disque
Poésie Gallimard vieille France
Poésie Écran Poésie chieuse
Poésie laboratoire
Poésie économique technicien
Math spatiale
Poésie utile
cercle, mystique appliquée
Poésie technique
Poète vivant de sa plume
Poésie peinture, musique, sculpture
Poésie + science Vois-tu quelque chose ?
Poésie + politique A quoi tu penses
+ homme politique
+ show bizz
+ résistance histoire
225
Je veux faire du poète un homme de son temps, inséré dans
le monde, et non pas un objet de curiosité.
*
Casser les images, les idées reçues
Un autre poète + racinien politique - affaires de l’Etat?
Il faut que le poète s’occupe de choses qui ne le regardent pas
Chansons
Il ne faut pas se dilapider. Éviter de rencontrer des inutiles.
Fais quelque chose de bien.
226
PV
Je disais de Paul Valéry, qu’il était parvenu à être le premier
poète du siècle avec 350 pages de poésie ! Ce qui est, en vérité, une
aberration.
Valéry a moins produit de poésie que Stéphane Mallarmé,
mais sa para-poésie, son intelligence, ses rencontres qui
confèrent une première place.
Place
Ce qui n’est pas supportable, c’est que Valéry arrive à être
le premier poète du siècle avec 350 pages de poésie.
(Plus !)
Franck, les fleurs du Mal ne représentent que 200 pages
dans la collection Garnier Flammarion, et Baudelaire est bien le
second derrière Hugo.
Oui.
227
Deguy ?
le problème.
Écrire autrement, comme personne n’a encore écrit. Là est
Problème d’intervention de style, de création.
sans Mallarmé.
Composer des phrases, inventer des phrases sans Rimbaud,
Produire autre chose. Oui, mais comment l’écrire ?
Un autre rythme Gaspard ! et Baudelaire !
R
Tu as maîtrisé ainsi ton énergie poétique.
Tu as fixé ces sujets d’inspiration,
Et tu en as tiré cette œuvre-là,
Sur l’espérance de vie qui t’était allouée, Racine.
228
Variantes
Le bernique est baisé, la tarte est hydraulique.
La critique est aisée mais l’art est difficile.
est au nombril.
- La critique est aisée ...
- ... Mais personne ne vous a demandé d’écrire !
GP
Comment faire de la grande poésie ?
(Faire beaucoup de bonne poésie et l’accumulation aidant...)
Formation poétique
Fabriquer des jeunes dès l’âge de huit, neuf ans. Qu’ils
puissent déjà écrire ; qu’ils s’essaient aux premières proses, aux tout
premiers poèmes. Les encourager dès l’école primaire.
Références, Sartre (les mots), Rimbaud (Charles d’Orléans à
Louis XI).
229
Donner les règles de l’écriture. Chiffres, rythmes, accents,
équilibre littéraire, musique, lois invisibles dès l’âge de 15 ans, - au
sortir de la troisième, comme l’analyse grammaticale est d’après les
programmes assimilée par des BEPC.
Imaginons des jeunes avec des logiciels, des écrans
construisant des phrases codées respectant des règles, mais libres de
poésie, d’association, d’inventions.
*
Ces jeunes seraient peut-être à la poésie ce que les groupes
de musique moderne sont à la musique classique.
Il leur faut des instruments à ces jeunes. Ces instruments
sont le clavier et l’écran.
À Valéry
*
enthousiasmes.
Tu as inspiré l’admiration, tu n’as pas déclenché les
Une formule Hugolienne : Tout à tous.
230
Les enfants ne t’aiment pas, ne te connaissent pas.
Jean de la Fontaine.
*
Poésie = émotion
Note
*
Voilà ce que je suis
Voilà ce que je fais
Et ainsi la personne montre son poème ...
Héritage surréaliste, Le Bœuf
Catastrophe.
*
L’art de faire des vers savants, Paul Valéry.
231
Conseils aux jeunes poètes
1) Faire de la mathématique - Bac + 3 IUT
BTS
2) Comprendre les tests d’intelligence. Donc travailler les
tests.
3) Travailler 8 heures par jour. 4 heures de lecture - 4 heures
d’écriture.
4) Ne s’en référer qu’à la Pléiade.
5) Beaucoup de livres techniques : collection points, traités
de versification, toujours des traités. Ne pas hésiter à rabâcher.
6) Exercices d’invisibles : chercher les chiffres, les
fréquences, les emplacements, les constructions invisibles, - c’est par
les livres techniques que l’on découvre les lois.
7) Avoir des amitiés complémentaires : électroniciens,
informaticiens. Leur demander leurs connaissances, et les instruire
dans la sienne.
8) Critique redoutable qui s’aiguisera dans les lectures de la
Pléiade.
9) Hygiène de vie : ne pas boire, ne pas se droguer. Se
fortifier par le sport qui équilibre une tendance trop émotive, trop
introvertie.
232
*
Loi de saturation - loi d’absorption
Mallar
VH
100 20 000 (X 200)
1 500 300 000 x 200
Fécondité doit être adaptée pour ne pas devenir ennuyeuse.
La répétitivité ?
Calcul/Rapport
Rimbaud/Hugo
On dit il faut 7 fois Rimbaud pour faire 1 Victor Hugo.
Mais il en faut plus !
J’en propose 11.
11 fois la quantité de Rimbaud, ça fait Victor Hugo ?
Ça paraît.
J’avais un autre calcul qui montrait qu’il fallait monter à 40.
233
Rimbaud a écrit pendant 5 ans.
Prenons le 1/5 de Rimbaud qui représente le travail sur 1
année.
Et bien Victor Hugo fait quatre fois plus de travail que
Rimbaud sur 1 année.
Et c’est vrai pour toutes ses années de travail à Victor Hugo,
soient 50 années.
Ce qui devient 4 fois 50 années = 200
c’est 200 par rapport à 5 (de Rimbaud), donc il faut pour
faire 200 :
5 x (40) soient 40 Rimbaud.
Disons qu’il en faudrait quand même un peu moins
*
Société technologique ! POÉSIE
Poésie inutile
Pas de sécurité sociale
pas d’emploi
Pas de salaire
Marginalisation
Travail inutile, jamais lu, jamais acheté
234
marginaux.
Impossibilité d’éditer.
Beaucoup d’inutiles : alcooliques, drogués, fainéants,
*
Vivre pour parler des arts, de la poésie !
Interdiction d’écrire, de produire, de travailler, de se former.
Interdiction de lire Dante, Corneille.
pertes de 50 % sur l’œuvre de jeunesse !
Romans !
235
Journal 90/91/92
Hiérarchie ?
Bons poètes : Bosquet, Cocteau, Gautier, Guillevic, De
Heredia, Leconte de Lisle, Lautréamont, Péguy, Ponge, Rimbaud,
Scève.
Jammes, La Tour du Pin, Louise Labé, Reverdy, Soupault,
Thomas.
Assez bons poètes : Cendrars, Corbière, Cros, Jacob,
Laforgue, Larbaud, Michaux, Morand, Fargue, Nouveau, Breton,
Supervielle.
Caillois ? Queneau ? Rutebeuf ?
*
Ordre XXe
Ordre XIXe
1) Valéry 1) Hugo
2) Char 2) Baudelaire
3) Aragon 3) Lamartine
4) Claudel 4) Verlaine
5) Perse 5) Mallarmé
236
6) Eluard 6) Vigny - Musset
7) Apoll 7) Nerval
8) Prévert
9) Jouve Ordre XVIIe
1) Corneille
2) Racine
3) La Fontaine
4) Boileau
(Pas évident)
Ronsard
Du Bellay
Villon
Malherbe
Chénier (GP) ? Grand poète ?
Marot (GP)
D’Aubigné
*
l’insignifiant.
La poésie fait partie du domaine du dérisoire et de
237
Analyse vraie
Louis XIV 1990
Poé 1 000 (Racine) Poé 650 Valéry
Méd 200 Méd 200 x 25
= 5 000
Méd = médecine
“ Nous sommes les médecins de Molière
nous les poètes d’aujourd’hui. ”
*
Complexes de résonance dans La Jeune Parque de Valéry
Poésie expérimentale - codification
numérique - explication
*
Ce que j’aurais aimé produire.
Racine
Athalie
238
Phèdre
Andromaque
Britannicus
Esther
Corneille
Valérie
Horace
Cinna
Pompée
Polyeucte
Cid
Cimetière
La J.P.
La Pythie
Claudel Cinq grandes odes Théâtre
Rimbaud
Illuminations
Perse
Vents - Amer
Char
Un ouvrage.
239
*
Mallarmé
Un coup de dé
Igitur
Hérodiade / L’après-midi
Virgile
Enéide
Bucoliques
Géorgiques
Homère
Iliade
L’Odyssée
Dante
La divine
V.H.
Les Contemplations
Les Châtiments
La Légende des Siècles
Baudelaire
Les Fleurs du Mal
240
*
Claudel - Orgueil ; Corneille - Vieillir ; Valéry - Moi ;
Baudelaire - Beau ; Racine - Pur ; Voltaire - Raillerie ; Rimbaud -
Précocité ; Sade - Vice ;
Les poètes, les mots les déterminant.
*
Être un grand poète c’est moins intéressant que d’être un
bon scientifique au niveau du Je sais.
Ce que j’aurais aimé produire chez les autres
Rimbaud :
Char :
Mallarmé :
Perse :
Claudel :
La Fontaine :
Racine :
Illuminations
L’œuvre
L’œuvre
L’œuvre
Les Cinq Odes
Les Fables
L’œuvre
241
Corneille :
etc.
V H
Légende des Siècles
Dante :
Virgile :
Homère :
Valéry :
Lautréamont :
Baudelaire :
Médée, Horace, Polyeucte, Cinna, Cid,
Les Contempl, les Châtiments, la
Toute l’œuvre
Toute l’œuvre
L’œuvre
Poésies + cahiers
L’œuvre
L’œuvre
A, B, G P
Gotha mondial :
Euripide, Sophocle, Eschyle, Sénèque
A : Virgile, Homère, Shakespeare, Dante, Ovide, Pindare
B : Racine, Hugo, Baudelaire, Corneille, La Fontaine,
Ronsard
Grands poètes : Eluard, Musset, Vigny, Verlaine, Valéry,
Jouve, Perse, Claudel, Lamartine, Prévert etc.
242
Journal 93
Poème ? Valeur du poème ?
Intensité ? Perceptivité de l’intensité ?
Quelle est ma réaction face à un produit poétique que je
possède ?
*
Valéry Baudelaire Racine
Virgile
XXe XIXe XVIIe Antiquité
Décadence poétique !
Hugo exception, le plus grand poète français.
Système d’accumulation. Mais si cela marche, pourquoi pas !
*
243
Je ne comprends toujours pas ce que Paul a pu trouver
d’utile dans l’acte décrire le poème. “ Capter les différents états de
l’inspiration (1), voir JP ? ”
Pourquoi travailler avec des mots, avec du matériel
variable, quand la mathématique propose des entités fixes, dont la
valeur et la raison sont les mêmes pour tous ? Pourquoi ? Par
faiblesse ?
(1) Comprendre la création ?
Ce que vaut le poème.
Le poème est détestable. Il n’a que la valeur de l’instant,
durée brève. Il est la preuve de mon échec, de mon incapacité à
obtenir ce que l’Esprit avait cru entrevoir. Il est rejeté, exclu, - il
disparaît dans les tiroirs et je prétendais chercher autrement ... Je
réutilise mon énergie, je la transpose sur un support - le sujet - je
cherche, je tire, j’obtiens puis le critique foudroyant, assassine le
texte obtenu : je meurs et tâche à renaître. Ad libitum.
244
*
- Que faites-vous ?
- Je produis de la pauvreté.
- Ce n’est pas possible ?
- Si, si, j’écris des poèmes.
Critique
- Il faudra apprendre à comprendre autrement, sans le beau.
- Pour quel intérêt ? Si cela ne me charme pas, vais-je me
forcer à trouver cela inutile ? Qu’est-ce qui peut exciter mon esprit ?
- L’originalité, la créativité etc. Même si cela est différent et
si cela dérange.
*
La poésie est un travail personnel, parfois lu par quelquesuns.
Hugo - Critique
Il a voulu philosopher lyriquement
245
tout en poétisant, ce qui donne :
Homme, tu es petit, l’univers est immense.
Ignorant que tu es, acclame sa puissance.
Reconnais le Seigneur qui a choisi les cieux,
Essaie de le trouver dans le ciel lumineux.
Etc.
*
Je ne comprends pas Racine
Corneille Technique Force style
Virgile Grandeur du poème
V H Puissance
Lafontaine ?
Ronsard ?
Baudelaire ?
Les poètes
Ils cherchent à crédibiliser leur propre immortalité, ils
veulent être reconnus de leur vivant. Toujours fous de gloire, de
246
caresses, d’admiration. Pourquoi ? Qui sont-ils ? Quel niveau ont-ils
atteint ? Ce n’est donc que cela ? Mais travaillez encore !
Ce n’est donc que cela ? L’œuvre était achevée
Et je cherchais encore !
Critique
Baudelaire, c’est un grand poète, c’est un grand critique,
c’est un grand écrivain, c’est un grand traducteur et c’est un grand
épistolier.
Évidemment il pèse, d’autant qu’il est mort à 45 ans.
Cela implique, sa sixième place poétique, derrière VH, Ra,
Cor, La F. et Ronsard.
Poésie
Environnement favorable
Inspiration des Dieux
Moi +Pléiade
+ temps + papier une œuvre
Je ne suis pas un “ poète ”
mais je fais une œuvre.
247
*
Virgile ?
Virgile Les Buco
Les Géo
L’Enéide
Virgile n° 1 de la poésie occidentale
Comment obtenir 1 résultat Virgile ?
Si Virgile = Ov ?
Comment Ox Ov
Mais OvH Ov
Prob !!
*
Si Racine avait écrit
80 000 à la manière de Racine
Oui /
R aurait été Virg
R = 20 000 alxS
248
Si R = 80 000 alx Racine Virgile
SI R avait produit la Qté de Cor
R Virgile
*
La poésie est un travail personnel lu parfois par quelquesuns.
Poésie
Aberrante réalité terrestre, détestable condition, médiocrité
de l’existence, - la charge du ridicule, le poids de la bêtise (le poète,
de quel savoir peut-il se prétendre ?) et puis, et puis.
Il y a cette certitude d’immortalité, de gloire, de Panthéon,
de place élevée, etc. faire très grand poète.
Quand une poésie est perte, il faut la passer en prose, la
transformer quelque peu, lui donner une allure plus souple, plus
pratique pour la lecture.
249
La mauvaise poésie dégoûte ; la mauvaise prose n’exige pas
l’effort de lecture, elle n’est donc pas condamnée ou rejetée avec
virulence par l’esprit critique. Il la méprise, son sentiment se
rapproche du sentiment d’indifférence.
Un mauvais poète est exécuté, un mauvais prosateur est
méprisé.
250
Poésie
Le poète se dit : qu’importe que ce mot si musical ne
signifie pas ce qu’il faudrait ! Je le prends, je l’utilise et je place
puisque c’est un bon coup. D’ailleurs ne s’accorde-t-il pas
admirablement avec cet adjectif ?
Poésie - Musique
La prononciation française manque de frappantes éclatantes.
Le B, D, G est doux, et P T C n’explose pas. Or je dis que le poème
doit frapper, comme une batterie moderne. La langue française ne
met à notre disposition qu’une espèce de boîte à farine, et le son est
assourdi.
C’est peut-être l’une des raisons qui explique que la poésie
française est peu prisée : l’association des mots n’offre que très peu
d’objets sonores efficaces.
À considérer, la langue anglaise, l’hégémonie de la chanson
anglo-saxonne. Traduire les Beatles avec les Lionceaux est un
désastre. L’adaptation fait échec.
251
Note - Poésie
Tout est rebutant en poésie, à l’exception de la satisfaction
finale, celle d’être un grand poète. Il peut y avoir jouissance à être un
génie lors de l’exécution de la tâche, et plaisir à lire autrui parfois, -
plaisir et désespoir intimement mêlés (la perfection du maître).
Critique
Je contredis Valéry. Je considère que La légende des siècles
est un ouvrage très difficile à exécuter. Il nécessite énormément de
puissance, de moyens mis à sa disposition, de force et de génie. Je ne
suis pas amoureux de La légende, comme j’aime Phèdre,
Andromaque, Esther, Athalie, Cinna etc... mais la tâche me semble
correspondre à l’un des exercices les plus monstrueux de la poésie
française.
*
Pouvoir des poètes. Parfois en dire plus qu’ils ne voulaient
en dire. Références multiples.
252
Pouvoir des poètes. Capacité de synthèse inconsciente
enfouie sous un pur langage et qui se propose à la raison. (Tout à
coup, je m’illumine ; j’avais à peine saisi, et voilà que je le conçois !)
*
Piaf. Vulgarité des mœurs, mais cette voix ! Cette voix ! ...
*
Et j’en sais d’immortels qui sont de purs nigauds. Valéry.
Et j’en sais de très grands qui ne sont que des sots ! Persifle,
Paul, et je pense à Racine. Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur
nos têtes ? Persifle et dédaigne !
Génie - Orgueil - Poésie - Science
Un jour que j’interrogeais un poète de cette façon : “ Mais,
Monsieur, n’en avez pas assez d’être considéré comme étant de la
sous-m… intellectuelle ? Vous êtes battu à plate couture par le travail
des hommes de science. Votre art est décadent. Eux ne font que
progresser, et vous, vous obtenez des résultats poétiques ou littéraires
inférieurs à ceux des anciens.
253
Imaginez qu’un technicien en 93 vous fabrique un poste de
télévision digne des années 60, et qu’il vous demande 4 fois votre
salaire mensuel pour acquérir ce pseudo bien de consommation ?
Que penseriez-vous de l’édit technicien ? Vous le mépriserez. Vous
en seriez à ironiser sur sa soi-disant compétence.
Et bien Monsieur ce travailleur, c’est vous. Vous n’êtes pas
capable d’ajouter sur la compétence d’autrefois, et vous voudriez que
l’on achetât vos recueils de poésie ! Mais pourquoi ? ”
Mon interlocuteur était éberlué, il tournait ses yeux dans
tous les sens, sa bouche ne prononçait plus aucune parole ; certes je
venais d’abattre ce qu’il avait mis trente ans à construire, c’est-à-dire
sa propre personnalité poétique.
Enfin, il put dans une sorte de bégaiement difficile, parvenir
à sortir quelques bribes :
“ Mais comment faire ? Comment ajouter sur Racine ou Hugo
? Comment ? Suis-je un surhomme ? ”
254
“ Monsieur lui répondis-je, ne croyez-vous pas qu’à
travailler à temps partiel, en fin de semaine, à vos heures libres vos
poésies, vous n’êtes qu’un pur amateur, tandis que la valeur du
travail de l’homme ne peut être accréditée que dans une constance de
formation. ”
“ Je n’ai pas le temps, j’ai une femme, des enfants à nourrir
et plus encore ... ”
“ Vous êtes à la poésie, ce que le joueur du jeu de paume est
au tennis moderne. Un amateur satisfait de ses résultats dans une
petite assemblée, tandis que la finale de Fushing Midow se joue en
mondio vision devant 800 millions de spectateurs ! ”
Ce que je crois, c’est que la formation poétique nécessite un
travail à temps plein, avec un bon système pédagogique, une bonne
transmission des invisibles, et des exercices quotidiens à appliquer.
Écrire, écrire, écrire, peindre, peindre, peindre, sculpter,
sculpter, sculpter, toujours et encore.
Le secret est dans le travail, et dans le travail de groupe, il se
peut ... ”
Mon poète semblait fort désarmé et me répliqua que la
paresse, l’ivresse, la solitude sont des ingrédients indispensables pour
former un Baudelaire, un Verlaine ou un Chénier.
Je répondis qu’il avait mis le doigt sur la décadence comme
ces trois exemples du XVIIIe ou du XIXe siècle ont obtenu des
255
œuvres inférieures à mon triumvirat Racine, Corneille, La Fontaine,
qui eux-mêmes ont moins bien produit que des Virgile, Homère et
Dante ...
“ - Que saurai-je ajouter ? ” Me dit mon homme.
- “ Mais plus rien, Monsieur, hélas ! ”
256
Journal 94
Poésies - Progrès
Il faudrait proposer une méthode d’investigation poétique,
une méthode efficace qui donnerait la certitude d’obtenir des résultats
supérieurs à ceux obtenus par les anciens. Et de ce fait, on ne pourrait
pas remettre en cause la véracité du moyen.
Le problème est de savoir si travaillant à temps partiel dans
une civilisation culturelle basée sur l’image et les communications,
travaillant dis-je pendant les fins de semaine, à ses heures libres, sans
formation soutenue, sans principe pédagogique quelconque, si l’on
peut parvenir à des résultats poétiques de meilleure qualité que ceux
des anciens.
On pourrait poser la question autrement. Comment ajouter
sur le premier, tandis que la tendance est dans cette discipline
caractérisée par la décadence ?
257
Poésie
Comment, dis-je, comment concevoir l’obtention d’un produit
poétique satisfaisant sans loi, sans règle, sans hygiène de vie ?
Comment produire dans un environnement défavorable en
usant de la souffrance, de la fatuité et de la bêtise ?
composer !
Jamais le poète n’a eu autant besoin d’intelligence pour
L’on continue pourtant à pousser le mythe rimbaldien, allant
dans les cafés, dans les lieux de perdition, dans la drogue, dans les
pseudo voyages. Pour obtenir quoi ? De bien faibles résultats en
vérité. Hélas, nous refusons d’appliquer les méthodes de gains des
autres disciplines ascendantes telles que le sport et la science.
Crit : Les Buco
Le choisi, le délicat, le précieux chez Paul pour traduire,
pour adapter son Virgile.
La finesse des traits, l’intelligence, l’ingéniosité des
solutions avec touches si légères !
258
souvent défaut.
Quel beau peintre quand bien même la traduction ferait
Bac ou Bac + 4 ?
Chez Apollinaire, chez Verlaine, la grande poésie est une
fin, un moyen d’être, une façon d’imposer sa personnalité.
Chez Valéry, elle est un moyen d’accéder à une compétence
autre, supérieure encore, plus fine. Elle est un instrument.
Exemple :
Devenir un grand poète, posséder cette science pour se faire
prophète ; alors la poésie est bien un moyen.
Papillon alcoolique et hoqueteux.
Des mots
Le “ Oui ” de Racine pour commencer une pièce avec
certitude d’un état développement etc.
Le “ Rien ” de Mallarmé, pure certitude du Néant.
259
Le “ Quoique ”, doute subtil, - que j’aime beaucoup. Même
la mathématique doit en être pourvue.
Je sais mais je doute.
Poésie - Place
Il n’est pas question d’accepter un compromis d’injustice en
fonction d’un classement, il faut obtenir ce qu’on mérite en fonction
de sa valeur réelle.
260
Aux poètes
Ces imaginatifs qui captent des instants, allons savoir
comment fonctionnent leurs cerveaux ...
M’éveillais-je ? Ainsi comme au plus pur moment de
m’entendre, je captais quelque fois des sonorités diverses que je
changeais en mots ... C’était au bord d’un songe.
Crédit poétique
On peut arriver à cette situation où un produit poétique peut
ne pas être crédible auprès de soi-même, auprès de l’éditeur, du
critique littéraire et pour finir du public quand bien même ce produit
aurait des vertus artistiques.
Produit poétique
( . soi-même
( . critique littéraire
( . éditeur
(. public
“ Il faut donner du temps au temps
261
Pour que Vincent ait du talent. ” (Barbelivien)
Mais maintenant Vincent
Tu vends... (Sardou)
Et Dieu, qu’en pense-t-il ?
*
Ce que je crois, c’est qu’il est peut-être possible d’ajouter
sur la compétence des anciens dans le secteur poétique, en travaillant
par le principe de quantité.
Jetons-nous dans le Moyen Âge ! La lecture y est peu
abondante. L’espérance de vie est courte. Le bagage culturel assez
bas.
Voyons Du Bellay (Poète que j’estime fort, j’en veux pour
preuve mes sonnets 84 qui ont été composés/construits avec ses
Regrets en référence), il meurt à 38 ans et laisse 200 pièces à 14. Sa
qualité est certaine. Il est grand poète.
Projetons-nous à présent dans le XIXe siècle. Ces décennies
produisent des Verlaine, des Lamartine *, des Nerval, des Musset et
262
des Vigny. Tous ces poètes, grossièrement ont produit un tome de
Pléiade en poésies, soit 40 000 vers. Ceci à comparer avec les
malheureux 3 000 vers de Du Bellay.
On ne va pas s’étendre pour tenter d’expliquer ce
multiplicateur par 13. Ceci peut être facile. On le constate, voilà tout.
* Lamartine - 72 000
Par extension de ce raisonnement, ne serait-il pas possible
de former des poètes pour qu’ils produisent 250 ou 300 000 vers ?
Soit un multiplicateur par 7 ou 8 comparé à la production obtenue par
les auteurs du XIXe ?
L’augmentation de l’espérance de vie nous permet d’écrire
fort tard sur une période plus longue.
L’excitation des lectures avec des collections relativement
complètes sont sources de nouvelles productions personnelles.
Je pense souvent à Jean Cocteau qui se flattait de produire
de la poésie de roman, de la poésie de théâtre, de la poésie critique,
peut-être aussi poésie et correspondance, qui est parfois de la poésie
mêlée vin et eau.
263
En appliquant son système et en le fortifiant, ne pourrait-on
pas obtenir une quantité poétique plus importante ?
Mais la fécondité a-t-elle le moyen de la crédibilité ?
L’œuvre de Cocteau est fragile. Elle est toile d’araignée. Il faut des
bases solides, des armatures et du bon béton pour que l’édifice ait
une durée.
Je sais, je vais agacer certains poètes, qui purs amateurs
considèrent que la poésie c’est tirer 400 lignes tous les quatre ans à
500 exemplaires, que la poésie est caviar, est délicate, est à
consommer avec modération, etc.
Mais enfin, j’exprime une idée.
On ne fait que relire les poètes. Pourquoi ? Parce qu’ils
n’ont que trop peu produit.
Poésie - Équivalence
Il faudra convertir l’intelligence poétique en intelligence
scientifique - convertir comme il est possible de convertir deux
monnaies.
264
Grande déception monnaie de singe, papier-poésie.
Le poète est faible depuis trois siècles - excepté VH.
Certitude de décadence depuis Racine.
Valéry Baudelaire Racine Dante Virgile
1er XXe 2e XIXe 1er XVIIe 1er poète du Moyen-âge
1er poète
265
Valéry = Perse ?
Cela glisse doucement vers une pente. La science est
ascendante. Mais comparons les méthodes employées.
La poésie est amateur, solitaire, repliée sur soi-même,
autodidacte, nombriliste.
Comment peut-on être un grand joueur de billard en
carambolant seulement 2 fois en fin de semaine ?
La science appliquée, les techniques appliquées - gros
investissements, matière grise - ordinateurs, puissance.
+ travail en collaboration.
Des chercheurs. Synergie de la recherche collective.
266
Ignorance, Ignorance, fléau
On peut se demander pourquoi les poètes du XVIIIe, du
XIXe et du XXe ont accepté comme le bétail va à l’abattoir,
d’obtenir des résultats inférieurs à ceux du XVIIe. Pourquoi n’y a-t-il
pas eu révolte, prise de conscience de son incapacité à faire mieux
que les anciens ?
Parallèlement les sciences et les sciences appliquées
faisaient gains, faisaient mieux quand les arts décevaient.
Un médecin du XXe en sait plus que son confrère du 18e.
Mais Baudelaire est moins bon que Racine.
Et il n’y a pas eu recherches de moyens pour faire mieux, la
recherche a consisté à produire autrement avec sa flopée d’écoles -
symbolisme, impressionnisme, surréalisme, spatialisme, l’invention
s’est faite dans le fond, mais la forme n’a pas pu suivre. Ainsi Eluard
produit des alexandrins inférieurs à ceux de Corneille, il est donc
moins bon, mais il fait quelque chose de différent.
267
Il se peut toutefois que quelqu’un ramasse toutes les mises,
et par fusion, par synthèse avec une mise en forme adaptée ajoute sur
ces inventions du XIXe et du XXe.
*
Poésie Matos de pacotilles.
Les petits oiseaux, les roses, les nuages etc.
Les poètes sont largués. Ils ne sont pas à niveau. Ils planent :
“ Le qui est-ce ? Où suis-je ? Ha ! Bon ! Je n’étais pas au courant de
la panne d’électricité etc. ”
*
- La poésie est à la science ce que la Traban est à la BMW.
- Je te ferai ingénieur chez Traban, j’ai décidé de faire de toi
un pur produit de l’élite communiste. Quoi ? Comment ? Tu te
révoltes ? Tu es vexé ? Je ne l’entends pas de cette sorte ! Allez
maudire ce sale petit breton, etc. Etc.
268
- Comment, trop conscient ...
*
Testez les valeurs
Convertissez les intelligences
K poétique comparer K domaine scientifique
domaine le + compétent
le - compétent
Valeur d’un poète
Prévert
Cocteau
Valéry
etc.
comparer avec homme de science
Critique
Les poètes disent : “ Nous sommes, mais autrement, et vous
ne le comprenez pas. ”
269
Ce qui est faux, - mais les poètes manquent de lucidité
intellectuelle, ils ont pour la poésie les yeux de Chimène et refusent
de voir avec objectivité la réalité poétique, la triste réalité d’une
discipline qui a été et qui est de moindre valeur de nos jours.
*
La discipline s’essouffle, n’a plus les ressources d’autrefois,
ni même l’environnement d’autrefois pour produire des poètes de
qualité supérieure que le dix-septième nous aura donnés, dont le dixneuvième
nous aura gratifiés aussi, mais dans une moindre mesure -
à l’exception d’Hugo toutefois.
*
J’ai toujours associé le mot poésie au mot peur. Peur de ne
rien détenir entre les mains, peur du ridicule, peur de l’exclusion.
J’ai beaucoup aimé la mathématique, qui elle m’assurait un
crédit, une force, une certitude.
La poésie est faiblesse, la mathématique est raison.
270
L’alcool est un mur liquide derrière lequel on se protège. En
vérité, c’est l’alcoolique qui tangue. Il se figure que ce sont les
autres, qui déambulent. Qui déambule véritablement ?
La poésie = alcool ?
*
Ma certitude n’est pas de crédibiliser mon produit poétique -
je ne le crois plus. Mon espoir est de me préparer à bien mourir,
c’est-à-dire à me faire immortel pour l’Au-delà. Mais je n’attends
rien ici-bas, ce n’est plus possible, cela ne fonctionnera pas.
*
Le crédit d’autrui n’est d’aucune utilité.
Il faut parvenir à exploiter, à potentialiser son moyen
poétique comme une machine, comme une palette, comme un sexe.
Extraire, produire, concevoir, puis aller au-delà de ce que l’on
appelle limite, car elle n’existe pas.
Mais les poètes se suffisent de peu, branche légère cassante,
satisfaits de leur amateurisme. Quand comprendrons-nous que le
271
génie, enfin ce qu’on appelle génie, car génie veut dire divinité, sans
le travail est strictement rien ? Quand le comprendrons-nous ?
De la visibilité
Il n’y a aucune visibilité en poésie. On ignore qui est qui, et
qui fait quoi. On suppute, on suppose sans réelle certitude, sans
principe exact d’appréciation.
L’amateurisme y règne. Les erreurs y sont nombreuses.
Mais n’est-ce pas délicat, voire impossible de prétendre détecter ceux
qui parviendront à remplir les fonds des collections ?
*
Il faut constamment changer le texte, éliminer, purifier,
proposer autrement les combinaisons que le cerveau avait offert il y a
déjà pas mal de lustres.
patine du temps.
Le poème se lit de façon différente, c’est ce qu’on appelle la
272
Fécondité – Génie
Ce qui est le plus exceptionnel dans Victor Hugo ce n’est
pas la qualité, la beauté, ou l’élévation du vers, ce qui étonne le plus,
c’est cette capacité à accumuler alexandrin après alexandrin, qui
ajouter les uns aux autres forment un poème d’une difficulté réelle.
Certains condamnent le matériel employé. Valéry critique
fortement V H. Évidemment il est aux antipodes du géant. Pourtant
l’accumulation nécessite une force et une résistance - des moyens
dont peu sont dotés.
Moi, j’aime V H, et je considère qu’il a eu raison d’être V H
avec ses accès, sa fécondité, son avidité sur l’insignifiant. On ne peut
comprendre l’homme que dans son ensemble, et non pas avec une
critique de détails qui est souvent méprisable et enfantine.
*
Être poète, quelle tristesse, et quel vœu d’impuissance ! Je
suis poète donc je ne suis pas économiste, je ne suis pas scientifique,
je n’ai pas l’intelligence des discernements etc. Je dois me suffire
273
d’images indistinctes, de pleurnicheries stupides, de malédictions
ridicules ...
Cela n’est pas une chose aisée que de transformer une
proposition en prose en segmentation d’alexandrin. Je m’évertue
depuis déjà pas mal d’années à transcrire des chefs-d’œuvre
classiques (Bible, Coran, l’Enéide, Phèdre, Andromaque, Iphigénie
etc.) en écriture de vers.
On prétendra que la substance n’est pas de ma personne, et
qu’en ce sens je ne fais que transposer un coup offert en
segmentation autre, ce qui est vrai. J’assume toutefois que l’exercice
nécessite un nombre impressionnant de choix, de combinaisons et de
refus. Ceci est une gymnastique intellectuelle, il n’est pas donné à
tout un chacun de parvenir à transformer aussi aisément des
propositions dites en prose en situation de 12.
Ma souffrance est perte. Elle absorbe trop d’énergie, trop de
coups, de spéculations, de solutions intéressantes que me propose
l’esprit. Je ne puis saisir car la douleur me fait lâcher les propositions
offertes.
274
*
La Société des poètes français. Ils jouent à la dînette et
prétendent faire un repas. Mais oui, Madame Untel, je vous assure
etc.
Jamais femme n’est parvenue en poésie française à atteindre
le niveau des Grands Poètes tels Racine, Corneille, Ronsard.
Où sont-ils les poètes ? Chez Gallimard, dans les revues,
dans leurs tiroirs. Il faut laisser le temps au temps, comme
d’habitude.
*
Si l’on pouvait apprendre aux jeunes poètes que seul le
travail permet d’obtenir des résultats, que seule la présence à sa table
environnée des plus grands génies favorisent l’acte créatif. Mais
comment leur expliquer ?
Il faudrait leur dire : travaillez, formez-vous, ne vous
satisfaisiez jamais de vos résultats obtenus. Tirez au maximum sur
votre potentiel intellectuel. Ne confondez pas une manière de vivre,
275
une façon d’être avec une réelle identité poétique. Non. Mais
travaillez, travaillez, travaillez encore.
C’est toujours la fable du laboureur.
Un jeune poète en première année de poésie doit s’imposer
un programme équivalent à un étudiant en première année de
médecine. Il lui faut donc étudier 16 heures par jour.
Poésie
Ma poésie. Il m’a toujours semblé que ce qui manquait le
plus au poète c’était le goût du travail, de la formation, de
l’apprentissage. Le parasitisme du poète m’a toujours paru
détestable, sa suffisance et son autosatisfaction idiotes et
prétentieuses.
*
Mallarmé. Qui comprend Mallarmé ? Moi, Claudel Valéry
et quelques autres. Personne ne peut savoir l’effet splendide que nous
recevons de ces poèmes faits chair d’obscurité et complexions dans
leur sonorité.
276
Il y a merveille à lire, à prononcer doucement entre le
silence et le mot bas. Il y a mastication et plaisir buccal, et belle
prononciation sonore comme un objet de musique.
Nous passons outre l’obscurité quoique nous y voyions très
clair. La critique détestable d’Anatole France est une misère pour
l’analyse. Mais enfin, le produit poétique datait d’une fin de siècle,
les concepts d’appréciation étaient autre ... que penser de Van Goth
aujourd’hui, lui le 330 millions-de-francs-Les-Tournesols ?
*
Ce qui me paraît primordial dans le domaine de la poésie,
c’est de permettre à cette discipline de retrouver son lustre
d’autrefois. Ce que je puis haïr, c’est la situation actuelle dans
laquelle se trouve cette activité.
Je ne critique pas - entendons-nous bien - je ne critique pas
les poètes, car je veux supposer qu’ils travaillent et se comportent le
mieux possible, et tentent par leur habileté et leurs sens de la
découverte de donner à la poésie un cachet redoré.
Je prétends toutefois qu’une discipline travaillée à temps
partiel, aux heures de loisir, quand plus aucune tâche cérébrale
277
n’active la raison, je prétends qu’une telle discipline ne se peut
obtenir qu’à l’état d’amateur.
Or, nous vivons dans un monde où le travail que nous
consommons des autres a été obtenu après une formation de qualité
et un savoir-faire dit de professionnel. Comment la poésie pourraitelle
se prévaloir, elle est pur état d’amateurisme délaissé, de
concurrencer des activités scientifiques ou technologiques qui elles
s’épanouissent dans des structures appropriées ?
*
Qui est riche ? Qui est pauvre ? Qu’en serait-il dans trente
ans quand l’heure aura sonné de s’en retourner vers le Père ?
Comment l’un sera jugé ? Et comment l’autre ?
*
En vérité, quelle est la certitude de mon avenir poétique. Je
l’ignore totalement. Toute cette quantité disparaîtra peut-être. Qui
pourrait s’en occuper ? Qui saurait la faire fructifier ? Moi qui ne
puis parvenir à me faire publier de mon vivant, comment espérer
durer au-delà de ma mort ?
278
Je sais ce que je fais, je sais à quoi cela correspond dans la
hiérarchie poétique. Pourtant quel humain le comprendra ? Quel
groupe d’hommes se penchera sur mon travail pour lui donner une
résistance au temps ?
*
Je suis allé, ce 29 novembre, chez Monsieur Demazet, poète
très aimable. J’ai rarement l’occasion de discuter avec des gens de
cette compagnie, et j’éprouve un certain plaisir à échanger quelques
propos concernant l’état de la poésie ou de ses faiseurs.
Il édite une petite revue qui en est à son vingtième numéro, - ce
qui n’est pas méprisable - le tirage tourne autour des deux cents
exemplaires. Voilà un apport certain pour une ville de 50 000 habitants
!
Nous parlons de chose et d’autre. Je lui apporte le germe et
la semence, l’huile fraîche, les Euménides, livres qui viennent à peine
d’être dactylographiés sur ordinateur.
279
*
Si Mallarmé avait tenu un journal ... Ce cerveau, qu’aurait-il
proposé ? Cette cervelle qu’aurait-elle produit ? Difficile de
prétendre que le texte ainsi obtenu eut pu satisfaire à la curiosité de
certains lecteurs. Du moins il nous reste sa correspondance, qui est
un formidable vivier d’informations.
Poursuivre ou fusionner
Gide c’est un savoir écrire, c’est une manière satisfaisante et
précise, c’est une sorte de qualité soignée dans le détail. Mais ce
n’est pas du tout une invention, une créativité, une poursuite de la
stylistique déjà existante. Il rajoute un peu de sucre sur les gâteaux
faits maison, sur les galettes pilées aux amandes et aux noisettes
sauvages, il y a raffinement et subtilité de style. Qu’a-t-il inventé ?
Rien. Mais devait-il inventer ?
Il y a des Rimbaud, des Mallarmé, des Van Gogh, des
Picasso, des créateurs par la forme, et il y a ceux qui passent derrière,
qui raflent la mise, mais qui n’ont rien inventé du tout.
280
À un certain temps, il faut faire synthèse, il faut se calmer, et
reconsidérer dans son ensemble le surréalisme ; il ne faut plus créer :
certains jeunes font fusion, et c’est indispensable. Parfois il y a
brassage, mélange, et cela donne Art.
La valeur poétique
Savoir s’estimer à son juste prix.
L’orgueil des poètes.
Leur prétention.
Il serait utile de pouvoir convertir le résultat poétique en
résultat scientifique.
Que vaut un recueil de poésies comparé à une thèse ou un
doctorat de science ?
Que pèse ceci ? Que vaut cela ?
Que représente la charge intellectuelle d’un livre ? D’un
roman ? Peut-on convertir cela en nombre de points ? Un peu comme
il est possible d’hiérarchiser les diplômes, les baccalauréats, ou le
281
BEP ?
Que représente ce patrimoine intellectuel ? etc.
De la critique littéraire
Est-ce vraiment raisonnable de s’essayer au jeu divertissant
de l’écriture ? De s’amuser à construire des structures, associant des
substantifs à des adjectifs pour obtenir de beaux accords ? Sont-ils
beaux d’ailleurs, ces accords ? Qui pourrait juger de la qualité
stylistique ainsi obtenue ? Quel artiste, grand amateur de beau, quel
critique à la plume virulente, pourra se prévaloir de posséder la vérité
dans l’exercice de l’art ?
Pourtant chacun se prétend pourvu d’une quantité
appréciable de vérité dans l’analyse d’autrui. “ Cette certitude est le
fruit de l’expérience, disent certains. Voilà, déjà trente ans que je lis
de la poésie, de la prose ou du roman. Je sais donc ce qui est bon et
ce qui est mauvais. Je puis aisément séparer le grain de l’ivraie, et je
vous certifie, mon cher ami etc. ” Combien de gens de bonne foi ai-je
pu entendre s’exprimer de la sorte, et tous avaient la conviction
comme une croix autour du cou.
282
J’ai appris qu’il était impossible de savoir qu’untel était
doué et que tel autre était un triple nigaud. Que l’œuvre de celui-ci
passera à la postérité tandis que l’œuvre de celui-là sera jetée au plus
profond des oubliettes.
L’histoire de la littérature est composée d’incapables, de
rejetés, d’ignorés de leur temps présent, qui aujourd’hui instruisent et
nourrissent les enfants de l’éducation nationale.
283
Journal 95
De la gloire
Je me pose parfois cette question, sans réelle angoisse
toutefois, de savoir ce que seront sur cette terre mes écrits d’ici à cent
ans. Je ne puis comprendre, alors que nulle édition n’a été possible,
alors que nul éditeur n’a daigné accorder quelque intérêt à ma
production, comment tout ce travail aurait quelque chance de durer
au-delà de ma mort.
Le relationnel poétique
Les conversations poétiques ne débouchent sur rien. Tout y
est affaire de civilités, d’affabilité, de caresses mielleuses et
courtoises. Tout sonne faux, tout est faux. Ce sont des risettes pardevant
et des “ quel connard ! ” par derrière. Ha ! Que je déteste me
frotter aux uns et aux autres. Cela m’est fort pénible, cela me coûte
tant. Quels déchets et quelle pourriture de contacts !
On ne peut accéder à une réflexion utile qu’en se regardant
dans la glace, car l’on pense à son “ propre niveau ”, avec son
matériel intellectuel, avec ses raccourcis et ses certitudes. Il n’y a pas
284
cette résistance de langage, ou cette nécessité de se mettre “ sur le
même plan que ”. Il y a donc gain de temps.
Ce qu’instruit, ce sont les Pléiades et la collection Poésie
Gallimard *. Le reste me semble d’un intérêt dérisoire hélas !
* ou équivalent.
Le poids du Génie
Je pèse Victor Hugo par la Collection Bouquins qui a édité
son œuvre complète.
Victor Hugo pèse 650 000 lignes. Ses carnets, sa
correspondance, ses écrits intimes ? difficile de donner un nombre
exact... Je propose : 800 000.
Comment peut-on résoudre le problème Hugolien ?
Comment faire plus qu’Hugo et mieux qu’Hugo ?
285
Utilité
Pour qui ? Pourquoi écrire toutes ces choses ? Qui les lira ?
Personne. Je le sais fortement. Nul lecteur ne voudrait se soucier de
ce que je pourrais bien produire. Et nul éditeur ne trouverait
quelconque intérêt à publier ce type d'âneries.
La théorie de la valeur
Que vaut un poète ? Que vaut le travail poétique ? Peut-on
le convertir en travail scientifi-
que ? Quand la science faut 100, la poésie est à 20 ?
Échanger la monnaie de singe du poète en dollar sonnant et
trébuchant du scientifi-
que ? Où est le poids ? Qui pèse quoi ? Qui est qui ? Que vaut untel ?
*
A mesure que l'intelligence s'éveille, croît et s'instruit, on
découvre plus de savoir dans la science, dans la science appliquée et
les hautes technologies et plus de faiblesse dans les arts et leurs
dérivés.
286
Les hommes les plus élevés chez les poètes s’émerveillent
de l'aptitude et du discernement nécessaires pour résoudre des
problèmes de plus en plus difficiles, et complexes.
Pourquoi s'étonner de ce que la science suscite de grands
espoirs dans l'humanité tandis que la poésie et les arts ne sont que de
la bouffonnerie et confrères de divertissements ?
*
Un poète de raison ou un mathématicien de l'imaginaire,
lequel des deux faut-il choisir pour être un homme de prospection et
de rigueur ? L'un et l’autre, me direz-vous - l’un avec l’autre, ou l'un
après l'autre ?
*
Il est nécessaire pour obtenir un résultat dans le secteur
poétique de travailler à 100 % de ses moyens. Il n'est pas question de
prétendre en usant de nonchalance et de dilettantisme d'accéder à une
œuvre de qualité.
On ne peut en agissant avec insignifiance et légèreté dans
quelconque domaine de la raison humaine - se prévaloir de faire
gains sans conscience ni sérieux.
287
Quand bien même un individu serait doté de dispositions
exceptionnelles, je prétends que son don laissé à l'état de nature ne
lui permettrait pas de rivaliser avec ceux qui se sont astreints à une
discipline et à un effort quotidiens.
*
En poésie, le vrai, le beau, ce qui plaît, etc. n’est pas
toujours le plus sûr. Il y a grand nombre de textes qui ne répondent à
aucune satisfaction du public, qui pourtant sont d'une indispensable
nécessité. Je ne pense pas spécialement à Mallarmé et confrères, à
l'effet de résistance. Je prends un exemple : à quoi peuvent servir
mes brouillons d'Alexandre ? Je les fais taper. Pour qui ? Pour vous ?
Vous ne lirez pas même la pièce. Que vous importent les
décompositions de ces différents actes ! Alors pour qui ? Peut-être
pour Moi et Dieu.
Le problème poétique
Je ne crois pas en la poésie, ni aux poètes, simplement parce
que la discipline vieille de milliers d'années n'a pas été capable de
progresser sensiblement, ou de se transformer. La mathématique a
connu de fortes évolutions, des concepts totalement nouveaux sont
288
venus proposer des ouvertures et des solutions inattendues. La poésie
conçue par des hommes indépendants les uns des autres, sans
synergie aucune, n'a fait que décroître. La technique et la technique
appliquée ont étouffé les dons. De jeunes auteurs ont délaissé l'art de
s'essayer au vers pour se plonger dans la science. Il y a eu transferts
de matière grise. Les jeunes ont fait S et ont délaissé A.
Il y a cette mentalité pourrie de médisance et de méchanceté,
de jalousie, de petite quantité de travail à temps partiel,
d'autosuffisance intellectuelle, de clans, de revues de genre etc... Tout
favorise le désenchantement, Le public en bout de chaîne dit “ non ”
Pas de cette poésie-là, de cette science-là, oui, de cette poésie-là,
non."
Les investissements en intelligence, en capital-travail sont
quasi-inexistants. Il faut supplier un éditeur pour se faire publier, et
encore ! veut-il accepter par profonde amitié de vous concéder le
droit à l'impression !
Nécessité et suffisance poétique
Sur 1 000 personnes, 750 ont écouté Brel, 50 ont lu
Baudelaire, une seule a ouvert Stéphane Mallarmé.
289
Les chanteurs poètes ont su transmettre le produit poétique
avec un support dit et chanté, d’une manière populaire peut-être,
mais remarquable en efficacité.
*
Je produis pour moi, et non pas pour les autres. Ce que
j'offre à autrui est au-delà du suffisant, je veux dire que le public, les
poètes etc... se saturent à partir de deux, trois bouquins. Je ne
travaille pas pour autrui, mais pour moi, pour Dieu.
Ego Scriptor - Valéry
Poète, me disent-ils - mais je ne comprends pas. (1925, 01,
Comme moi, X, 708).
Car Valéry décomposé, c’est - disons approximativement, et
cette méthode devra être affinée :
Poésie 17/20
Prose 14/20
Philo 14/20
290
Pensée 16/20
Etc.
*
Se former - se dresser.
Il faut être Rimbaud à vingt ans ;
Il faut écrire Andromaque à vingt-six ; Les Fleurs du Mal à
trente-six ; Phèdre à 37 ; les Châtiments à 39 ans ; etc.
Imiter le meilleur à son âge, et pouvoir le dépasser ...
J’en suis à 300 000 lignes ou vers. J'ai au minimum besoin
d’un 600 - 650 000 et encore... cela risque d'être peu.
Le nerf, la méthode, c’est l'emploi de Dieu et de son Saint. Il
faut travailler pour le Saint Esprit. Le reste est misère.
Disparais ou j’ t’éclate
Ce qui semble difficile en poésie, c’est de supporter cette
constance d’humiliation, de mépris, de désintérêt que peut susciter le
poète dans le public. Il y a rejet, sous-évaluation etc.
291
Mais ne peut-on pas condamner le poète incapable de
proposer à un public ouvert et intelligent un produit de culture et de
divertissement réunis ?
Ego
A quoi sert ma poésie ? Peu, très peu pour autrui, qui s’en
défait, qui s’en délaisse et la nie.
Cette éventualité de non-crédit, d’incapacité à séduire dans
un secteur fantoche et amateur était fortement probable.
Donc, pourquoi écrire ? Pour extraire de soi-même une mine
de solutions et pour construire un homme ?
La poésie est un moyen mauvais, délétère, usant trop de
l’inspiration et pas assez de la rigueur, et manquant de complexions
dans la pénétration du problème.
” qu’artiste.
Elle est trop forme et passez fond. Or je suis plus “ piocheur
*
292
“ J’habille la montagne d’herbe verte pour la rendre riante. ”
Voilà donc à quoi sert la poésie. C’est le rajout sur l’inutile,
la cerise sur le gâteau.
Ce qu’il faut, c’est connaître la composition géologique de
la montagne. Il faut donc de la science et non pas de la poésie. On
s’en retourne à la pénétration scientifique, à la volonté de savoir par
la raison.
Pourtant le doute, le supposé, cet impalpable d’intuition n’a
aucune légitimité dans la certitude mathématique. Ce sens subtil est
aiguisé par la sensibilité, par la variable d’appréciation inconnue.
Il y a le “ Je peux ”, le “ Je ne peux pas ”. Il y a aussi le “ Je
crois sentir ”, cet “ imperceptible presque ”, ce doute aérien et
délétère, ce souffle de coton qui glisse entre les doigts.
Et où se situe la raison avec cette spéculation intuitive ?
*
La poésie n’a été chez moi qu’un mauvais moyen de
transférer ma potentialité intellectuelle sur un objet. J’ai épousé la
poésie, mais elle n’est qu’une médiocre compagne, primaire dans sa
293
manière de faire l’amour. Elle m’a donné des mongoliens, des
débiles mentaux, des tarés de la cervelle, et elle prétend, cette
imbécile, que ses enfants sont beaux !
*
Orgueil de certains poètes à la recherche de quelque gloire,
de quelque distinction ... moi je puis les comprendre, car la
concupiscence et la bassesse sont richesses de l’homme.
*
C’est déjà chose extraordinaire que de posséder une identité
poétique crédible dans l’au-delà, quand bien même cette personnalité
connaîtrait moult difficultés à se justifier auprès de la critique
humaine. Cela certifie un avenir intellectuel certain. L’on voit trop
bien que nombre de zélés terrestres disparaissent à tout jamais avec
leur dernier souffle d’homme. Il est vrai toutefois que le bienséant
consiste à y gagner ici-bas et à assumer là-haut.
294
Littérature et poésie
Toujours chercher à plaire, à séduire, à être mielleux. Faire
œuvre de littéraire, ma plume est plus habile que la vôtre, appréciez
son caressé, n’est-ce point un délice ?
Et voilà en quoi consiste le travail de poète zélé !
Quémander des compliments !
Dieu sait trop bien que mon unique volonté s’est focalisée
sur le besoin de progresser et d’accéder à un niveau satisfaisant.
A l’instar des autres poètes, j’ai immédiatement compris que
l’instrument poétique était obsolète, dépassé et ridicule. Je n’avais
hélas pas le choix de désobéir à Dieu, et je devais me former par ce
moyen.
C’est une peur panique qui s’est emparée de ma personne.
Conscient ! trop conscient, peut-être de ce que “ valait ” la poésie, je
cherchais dans le travail une solution pour échapper à l’image
médiocre que cette discipline diffusait.
295
*
Chez moi, très tôt, je compris que la poésie n’offrait aucun
moyen réel d’élévation intellectuelle. Je considérai aussi le travail
d’autrui comme étant pure perte imaginative, risque insignifiant et
moyen dérisoire d’être ou de passer pour “ être ”.
Je l’appelais “ misérabilisme ” et quand j’osais la comparer
à la science, je n’y voyais que honte détournée, et pleurnicheries et
caquetteries de femmelettes en chaleur.
Je me répétais inlassablement : “ Mais pourquoi utiliser cet
instrument d’investigation quand tant d’autres, d’une efficacité et
d’une précision redoutable eussent pu être employées ? ” Et je
songeais à la mathématique ou à l’économie.
La certitude prétentieuse
Les poètes, dans leur ensemble, possèdent une suffisance et
une certitude prétentieuse, ils sont fats et remplis d’orgueil. Il y a
quelque chose au fond d’eux-mêmes qui pense : “ On me situe à tel
niveau, mais je sais très bien que je vaux plus. Pauvre critique
incapable etc. ”
296
Ils déterminent donc une vérité, leur vérité autarcique, qui
n’a nulle valeur universelle. Ils ont conçu un code hiérarchique dans
lequel ils se sont placés hautement ... mais sont étonnés de l’analyse
d’autrui qui ne les suit pas.
L’angoisse poétique
Je fus horrifié par la médiocrité de l’instrument que Dieu me
remettait ! Pourquoi utiliser un moyen obsolète et dépassé tandis que
la science m’ouvrait les bras ? J’ai donc obéi au Père à contre raison,
à contre conscience humaine. Et je continue à le regretter...
Et puis cette méthode d’investigation intellectuelle, ruineuse
en énergie, mangeuse de temps ! Quel environnement défavorable !
Quelle constance de présences invisibles, agressives, à la limite de la
mort, du décès, ou de la libération par le suicide !
De l’analogie
On voit très bien l’immense procédé utilisé par les poètes
pour avancer dans leur système d’écriture. Ils usent à merveille de
l’instrument analogique et parviennent ainsi à poursuivre un texte qui
297
ne trouverait pas de suite. André Gide dans son Journal, rappelle que
Francis James aime à employer ce principe et donne l’exemple du
pré rasé qu’il condamne d’ailleurs mollement. Stéphane Mallarmé
évoque le Démon de l’analogie dans Divagations. Ce grand poète
aime à comparer le ventre d’une femme à une mandore, ce qui
semble possible, en vérité.
L’analogie est un instrument de comparaisons, de
vraisemblances qu’il faut exploiter avec parcimonie. Son emploi
répétitif cause ennui et fait rater l’effet recherché. Il est vrai que la
poésie est avant tout un foisonnement d’images, d’accumulations
d’audaces visuelles, et le “ A quoi cela ressemble-t-il ? ”, “ A quoi tu
penses ? ” sont des questions sous-jacentes dans le principe de lecture
du poème.
Je regarde ce vase chinois qui est sur une étagère du petit
meuble. Il est décoré de motifs délicieux qui sont : barque légère,
montagne au loin, arbres feuillus, peints avec cette patine et ce goût
asiatique, et je songe tout à coup à l’Anthologie de la poésie chinoise,
puis vient à mon esprit “ Le don de vase rond ” de Paul Claudel, je
songe encore à Stéphane Mallarmé et à ses éventails, et ainsi
s’accomplit le travail de l’esprit qui court d’idée en idée, supporté par
298
des ressemblances, ou accompagné d’un ensemble suffisamment
important de déterminants pour en tirer une similitude.
On conçoit aisément par cet exemple que c’est bien l’ordre
de l’entendement et un ordre personnel susceptible de subir
d’étonnantes variables selon les individus, - à chacun ses images ! -
qui détermine le principe analogique.
Il y a donc raison mutante, dérivée, déplacée et propre à
chaque amateur qui peut justifier ce procédé d’inspiration.
Rejetés par autrui, effacés de l’utilité intellectuelle, les
amants de l’image produisent encore. Ils ne peuvent transmettre
quelque exercice crédible, mais ils insistent bêtement payant même la
sueur de leur travail !
Ils se suffisent de leur peu. Quand se révolteront-ils ? Quand
défileront-ils dans la rue pour exiger des autorités un statut valorisant ?
La poésie
Pourquoi utiliser un tel instrument ? Pourquoi écrire en
usant de cette manière ? Par faiblesse, peut-être
299
*
Poète, sois poète, fais poète etc... me répète inlassablement
l’ange de la mort qui gît à mes côtés, et je réponds : “ Je ne suis pas
poète, je produis de la poésie. Je ne suis pas jardinier, je ne choie pas
mes roses avec délicatesse et attention. Je produis cent mille roses,
car je suis maraîcher, mais je puis vous faire un bouquet ... je ne
saurais avoir le comportement du jardinier avec tablier, chapeau de
paille, sécateur, panier à la main, et grand-père gâteau. Accordez-moi
le droit d’être autrement, si cela est possible,
et la réponse est : Non !
*
Les poètes sont des déchets. Ce sont des sous-hommes,
inutiles, parasites et totalement dépassés par le savoir scientifique. Ils
poursuivent leur bêtise et enquiquinent tout le monde avec leurs
écrits. Alors on les jette, on les méprise, on a pitié : “ Mais enfin.
C’est bien de leur faute. Ils n’ont qu’à faire autre chose ! ”
*
300
Grande peur de la poésie, de son identité, de sa valeur, de
son utilité. Cherche désespérément à mieux faire, à obtenir plus, et
autrement. Mais de quelle manière se comporter dans un secteur
désuet, de vieille naissance, quatre fois millésimé ?
*
Le problème poétique n’est pas de savoir ce que peut
l’esprit, ce que peut l’intelligence, mais ce que peuvent les synergies
d’intelligence, l’union des inspirations et des forces pensantes.
Les poètes travaillent de manière nombriliste, se critiquent
et se détruisent les uns les autres, chacun craignant de partager avec
autrui son bout de gloire.
*
H > C > R > L > R > B
1er sd 3e 4e 5e 6e
Hugo, Corneille, Racine, La Fontaine, Ronsard, Baudelaire.
301
Je ne vois pas comment l’on peut résoudre le problème
hugolien ; je ne prétends pas pour autant être capable de résoudre les
autres problèmes.
*
Quelle place me promet-on enfin en vingt, trente ou
quarante ans de poésie ? Peut-être dois-je me suffire de mon amour
propre et de mon obtention personnelle ? Car tout cela, c’est bien
essayer de plaire sans y parvenir, en y intégrant des douleurs
certaines !
*
Chez Demazet, tout y est lecture de première évidence. Il
n’y a nulle profondeur. Tout s’entend, se comprend à la première
prononciation. Moi qui ai tant aimé la résistance, la difficulté
d’autrui, la symbolique de Mallarmé, la multiréférentialité de Valéry,
l’incohérence harmonique de Rimbaud. Mais que faire ? Faut-il
critiquer et condamner ? Non, car ceci est autrement et doit
s’entendre avec les moyens dont chacun dispose.
*
302
Le lecteur dit :
Quoi ? La poésie ? Il me faudrait donc avoir de l’estime
pour quelque chose que je considère médiocre et inutile ? Mais c’est
à vous, Monsieur, de me convaincre de sa valeur. Moi, j’ai fait
l’effort de la comprendre, j’ai connu l’effet de résistance, de non-sens
ou de symbolique. Cela ne me convient pas. Tâchez de vous y
prendre autrement. Peut-être ferez-vous des émules dans votre cercle
nombriliste !
*
Apollinaire - mort trop tôt. Mieux placé qu’Eluard *.
* si le destin lui eût permis de continuer.
*
Esprit par instant assez primaire, assez simple. Eut-il pu
accéder aux tragédies de Racine ? Quel théâtre ? Couleur du temps ?
Mamelles de Tirésias ? Assez faible. Mais remarquable critique d’art.
*
303
Plusieurs paramètres s’avèrent indispensables pour obtenir
un œuvre de qualité. Il faut un environnement professionnel très
allégé. Il est même préférable qu’il soit inexistant. Les plus grands
poètes : Victor Hugo, Pierre Corneille, Jean Racine, Jean de La
Fontaine, n’étaient pas dans l’obligation d’exercer une activité
professionnelle.
Il y faut une bonne santé également. Grand nombre de
poètes exceptionnels n’ont pu donner tout ce que renfermait leur
esprit, n’ont pu accéder à leur maximum de capacité intellectuelle :
des Verlaine, des Du Bellay, des Apollinaire, des Baudelaire, nous
ont quittés trop tôt, soumis à la destruction de la mort.
Le temps et l’argent ; l’argent et le temps.
*
Cette notion de GP est phase finale dans le principe évolutif
du littéraire. Il y a trois phases : génie, bon poète, grand poète. Le
génie sur sa période d’apprentissage est impulsif, source à canaliser,
gains foudroyants et pertes grossières. Puis, avec entraînement, se
construit le bon poète, qui est règles, maîtrise de rythmes, mais dont
l’inspiration manque de hauteur. Puis il y a le grand poète, plus élevé,
304
plus sûr de soi, sachant assez précisément sa place, son degré
d’élévation.
Certains grands poètes sont plus prêts en valeur réelle de
bons poètes que de leurs confrères.
Apollinaire est plus près de Péguy que de Virgile et pourtant
Apollinaire est un grand poète, et Péguy un bon poète.
Il faudrait mettre des points aux auteurs. On pourrait ainsi
différencier, comparer et peser...
*
Celui qui travaille dans le secteur poétique se dit : Quelle
misère de n’avoir pas été un homme de science !
*
Le poète dit : que m’importe après tout que ce terme ne
signifie pas ce que je voudrais ! Je vais le tordre, l’associer avec un
certain adjectif, et de ce frottement jaillira une étincelle. Je vais
305
dériver le sens de ce terme, l’entendrez-vous ? Ne voyez-vous pas
que cet accord forme une bonne combinaison ?
*
Le plus souvent, je trouve des vers, puis je les fais, je les
reprends, les calcule, les peaufine, les musicalise. Certains se
suffisent de leur première façon, me dis-je. En vérité, les années
s’écoulant, je m’aperçois qu’il y a travail, transformation, évolution
de la pensée, c’est-à-dire de l’instrument- inspiration. Et le précieux
douze pieds s’adapte, se tord pour devenir un autre.
*
Lundi après-midi, vers 17 H 30, nécessité d’aller visiter J.
Jacques Hetzel, poète montalbanais. Il prépare un recueil que je fais
taper par Maïté. Je lui rends donc ce service. Il a trop de retard. Tout
est dans des boîtes de chaussures, poèmes écrits à la va-vite sur des
dos d’enveloppes, de lettres, sur des coins de papier etc. Nulle
chronologie n’est respectée. L’ensemble se même et se chevauche
allègrement.
“ Pas de temps, pas d’argent. ” Etc. On connaît la rengaine. ”
306
Du 67 côtoie du 81, avec : “ Ce poème-là, je l’ai écrit en
prison, car j’étais objecteur de conscience. Et celui-là... alors
j’écoute... on pourrait peut-être le mettre dans le recueil ? ”
Je vais lui suggérer pour son ensemble de textes le titre :
Marines ou Aquarelles. Qu’en fera-t-il ? Il décidera autrement à n’en
point douter.
*
Je viens de voir J.J. Hetzel. Évidemment il n’a rien préparé,
en vérité, il avait une douzaine de poèmes. Je me suis déplacé pour
rien, j’aurais dû le dessécher pour le rendre stérile, imitant le Fils
avec le figuier. Il s’impose un dilettantisme de confort, et prétend par
cette tournure d’esprit accéder à un bien-être. Il s’en ira au trou, sans
avoir fait quoique ce soit de construit. Il attend peut-être qu’autrui
travaille à sa place.
Pléiade
Qui est au-delà de 80 000 en poésie ?
Ronsard, Corneille, Hugo, Aragon, Eluard.
Lamartine 70 000 ?
307
Prévert 80 000 ?
Eluard : non
*
La détermination de l’identité poétique doit passer par la
convertibilité de sa valeur en valeur scientifique.
Que vaut un coquillage ? Que vaut un tableau ?
l’utilité.
Il y a loi d’offre et de demande en fonction de la rareté et de
N’y a-t-il pas en poésie, un niveau abaissé et peu
comparable avec la compétence technologique ou scientifique ?
Que vaut L’Albatros de Baudelaire ? 5 millions de francs
lourds, dix millions ?
Que vaut un satellite dont la technologie transmet des
informations en numérique ?
A comparer.
308
Analyse
Au commencement, je ne reproche rien à l’Art. Après tout,
il y a peut-être des moyens, des aptitudes, des génies, que sais-je ?
Puis, il y a recherche, volonté de pénétrer, de comprendre, nécessité
d’assimiler... et ça se gâte ! ... Je le prends, le pèse et le compare à la
Science, et son poids est à défaut, sa capacité ridicule, bien audessous
de ce que possèdent les hommes de science. Je m’interroge
puis méprise, conscient en vérité de la valeur des choses...
*
Valéry ne pense qu’à Valéry. Il y a développement de l’ego. Je
ne critique pas. Il y a le : “ Que peut un homme ? ”. Je lui préférais :
“ Que peuvent les hommes, ensemble, les uns avec les autres ? ”
Quelle charge tire un cheval ?
Quelles charges tirent cent chevaux, ensemble ?
309
Hiérarchie
Grands premiers : V. H., Voltaire, Balzac, Corneille, Racine,
Dante, Zola, Goethe, La Fontaine, Molière, Montaigne.
Grands seconds : Baudelaire, Chateaubriand, Stendhal,
Flaubert, Montesquieu.
Lamartine.
Grands troisièmes : Valéry, Perse, Mauriac, Camus, Gide,
Grands écrivains, grands poètes : Verlaine, Eluard, Prévert,
Apollinaire, Agrippa d’Aubigné.
Ceci est une idée. Elle est à développer.
*
La poésie ne sert pratiquement à rien. Il n’est pas très utile
d’exploiter le principe d’inspiration pour développer la construction
et l’élaboration de son intelligence. Il est plus judicieux de se défaire
du langage impur - qui n’est qu’un dérivé de valeur - et de s’en
référer à la mathématique.
310
Poésie
En premier lieu, éviter l’humiliation et le ridicule associés à
cette discipline, fondés sur l’incompétence de la gent poétique. Donc
travailler, produire, se faire, devenir... et offrir l’exercice, le poème,
l’œuvre etc... et n’en rien attendre, car si l’incompétence du poète est
grande, l’indifférence est bien la première qualité du public.
Bachelard. La poétique de l’espace
- Comment cet événement éphémère qu’est l’apparition
d’une image poétique et singulière, peut-il réagir, sans aucune
préparation, sur d’autres âmes, dans d’autres cœurs, et cela, malgré
tous les barrages du sens commun, toutes les sages pensées,
heureuses de leur immobilité ?
- Il n’y a pas toujours image, mais fabrication d’un accident
de langage. Le poète n’est pas toujours celui qui voit, il est celui qui
associé, qui combine des solutions, qui propose des coups.
Quand j’écris - Le chien violet, il est certain que je n’ai
jamais vu de chien violet, mais exploitant deux solutions de langage
visibles, l’un animé, l’autre de couleurs, je sais par expérience que le
coup portera.
311
De moindre valeur
Ne peut-on pas espérer mieux faire, mieux produire ? N’y a-
t-il pas un moyen de rentabilité permettant d’optimiser la capacité
poétique ? Ou faut-il se résigner ou se suffire de nos médiocres
résultats ?
Pourquoi sommes-nous décadents ? Pourquoi Valéry est-il
inférieur à Baudelaire qui est inférieur à Racine, lui-même inférieur à
Dante, inférieur à Virgile ? Pourquoi la hiérarchie tend-t-elle vers le
moindre ?
*
Que seront les poètes dans cinq siècles ? Quel avenir pour
une discipline de moindre valeur ?
Et je n’ose pas le dire aux poètes qui ne veulent pas
comprendre, qui refusent d’ouvrir leur conscience et se prévalent
toutefois d’accéder à des résultats.
*
312
Travailler par l’instrument poétique a toujours été pour moi
un risque effrayant d’employer un mauvais outil de développement
intellectuel. Je craignais la poésie, sa pauvreté, sa faiblesse, je
craignais de me fragiliser, de me marginaliser. Mais ai-je eu vraiment
tort ?
*
Que peut un poète ? Que peuvent les poètes ? A quoi
servent-ils ? Quelle est leur utilité ? Divertir, instruire ?
- Là, Mademoiselle, goûtez la cerise sur le gâteau !
Hugo
Peut-on résoudre le problème Hugolien ? Je veux dire
“ Œuvre ”. Est-il possible d’accéder au niveau d’Hugo et d’ajouter
sur sa compétence ?
Il est celui qui a transmis, celui qui offre. Hugo dit aussi :
“ Voilà ce que j’ai fait. Voilà le point exact où j’ai fixé la limite de la
poésie. Nul poète n’a été capable d’obtenir une œuvre française
313
supérieure à la mienne. Je suis plus fort que Racine, que Corneille,
que Ronsard, que Baudelaire. Qui pourrait se prévaloir d’ajouter sur
moi ? Je le sais, je suis le premier. ”
*
Supérieure, l’homme du raffinement veut la considérer.
Chez l’homme simple, dénué de finesse, dans la majeure partie de la
population, son utilité et son emploi sont quasi-inexistants. La
production poétique s’accumule dans des tiroirs, à l’abri de tous et
semble inconnue. Son mouvement vital est sous-jacent, confidentiel.
Elle vit sans la contrainte du critique. Elle est dans l’esprit du poète,
se mâche dans la bouche, accède à son oreille puis retourne dans un
classeur. Voilà donc son courant créateur. Le poète fait constamment
resurgir son passé pour accéder à un nouvel avenir afin d’exprimer le
sens de la vie.
Il est l’inventeur par excellence. Il veut intensifier son
action. Mais elle est capable aussi d’un immense élan de générosité à
l’égard des autres hommes. Son foyer de lumière peut éclairer.
Les grands hommes de savoir, ceux dont la qualité inventive
a permis d’accéder à des voies nouvelles sont friands de sa vérité
314
intellectuelle et de sa discussion métaphysique. Tout en étant au faîte
de l’évolution scientifique, ils sont très près de l’origine de la
connaissance et trouvent dans la perception immédiate de
l’inspiration poétique une similitude avec leur impulsive découverte.
Rendons-leur quelque éloge et éprouvons de la sympathie
pour l’intérêt qu’ils lui accordent. Car c’est bien un acte d’intuition
qu’ils essaient d’exciter. Pour comprendre le sens de la raison, il faut
parfois passer par l’image et la chimère.
*
En poésie, personne ne peut discerner personne. Quelles
ténèbres ce sont ! La critique ne permet pas de savoir.
*
En poésie, personne ne peut discerner personne. Quelles
ténèbres ce sont ! La critique ne permet pas de savoir.
315
I
L’inspiration apparaît aussi comme un immense réservoir de
mots qui s’associent, se combinent et se multiplient. Il y a donc
interférence, - indispensable nécessité d’union, de frottements, de
refus, d’accouplements. Voilà ! Il y a acte physique entre les mots
qui doivent former un bel accord, comme deux êtres forment un beau
couple.
L’impulsion, l’élan vital de l’inspiré est passé par-là. Il
fallait bien qu’il eût ce que l’on peut appeler “ Énergie ” pour
favoriser cet accouplement. C’est vrai, de nombreux obstacles, des
retards, des blocages ont constamment tenté de condamner ce droit à
l’orgasme littéraire. Le plus virulent est certainement l’interdit du
critique, qui est un gendarme redoutable, doutant de tout, et réglant la
circulation du flux sans réellement connaître les règles du
déplacement. La conscience du poète le pousse le plus souvent vers
une impasse : pourquoi produire cela ? Quel intérêt y a-t-il à
caramboler de cette sorte ? Le raisonnement de la critique virulente
provoque en lui une volonté de refus, je dirai - de stérilité.
316
II
La poésie nous introduit dans le monde de l’imaginaire. Elle
nous montre la relation de non-vie à vie entre un mot, masse inerte
ou objet instrumental et un autre mot, qui associés formeront un bel
accord, ou une combinaison criarde. Tout dépendra de l’analyse
auditive du poète ou de sa volonté à obtenir l’effet recherché. Il suffit
d’écouter sa conscience, et de décider d’après le choix arrêté. Parfois
c’est une liberté absolue qui dicte la marche à suivre. Le poète
devient joueur de jazz, à l’inspiration vagabonde au plan indéterminé.
C’est juste une question de Feeling. L’exercice de poésie dite libre
s’apparente assez sensiblement à ce type de travail. L’auteur subit, ou
voltige papillon hoqueteux, de fleur en fleur, ou pour reprendre
l’exemple du pianiste, d’accord en accord, de combinaisons en
combinaisons. Mais la comparaison cesse là. Car le poète, à sa table,
possède ce que l’on appelle des blancs. Ce sont des laps de temps
d’une durée indéterminée qui vont de quelques secondes à deux ou
trois heures.
Les moments de blancs sont remplis de façon diverse :
lecture, doute, refus, activités autres, dessin, que sais-je encore ! Je
veux dire par-là que le poète travaille sans continuité à l’instar du
musicien de bar ou du jazzman qui par le son engendre du son.
317
III
La poésie doit le plus souvent abandonner cette conscience
de critique si elle veut poursuivre le chemin de l’écriture. Un écrivain
foudroyant tue tous les mots qui passent devant son regard. Il devient
le destructeur du soi-même, et sa tendance le poussera à la stérilité.
Il y a en tout poète un étrange mélange d’intelligence,
d’intuition et de critique. Pourtant ne peut-on pas considérer qu’il y a
une sorte d’incompatibilité dans la gestion de ces différents
paramètres ? Un poète bien fait semble pouvoir maîtriser ces divers
états de l’activité consciente, et en exploiter pleinement leur synergie.
Il y a d’ailleurs des variables de densité entre ces différents
ingrédients qui réclament des dosages entre l’instinct et
l’intelligence. Là est une part du travail de sublimation dans la
structure mentale du poète. Une gymnastique de l’entraînement peut
produire un développement de telle fonction au détriment de telle
autre. Il est difficile de prétendre savoir quelle partie de soi-même est
le plus apte à exploiter ou à maîtriser. Il semble acquis que la seule
conscience du poète peut lui permettre de savoir. Est-ce une lumière
intérieure plus ou moins intense, faible ou éblouissante qui éclaire la
conscience de son manque de lucidité ? La critique a besoin de
beaucoup d’intelligence.
318
*
Les poètes de second ordre :
Ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni ne recueillent.
*
L’image poétique est du langage vécu.
Phénomène : perçu par les sens.
Le coup poétique
Comment la production du coup poétique doit faire se
cohabiter ces deux capacités, qui sont l’inspiration et la technique
d’écriture ? Il y a deux déterminants bien délimités : l’instinct de
l’inspiration et l’intelligence de la maîtrise. Faute d’une distinction
ou d’une capacité d’organiser les deux éléments, on obtiendra soit
une liberté absolue de production et une technique d’application
quasi-nulle, soit une rugueuse discipline soldatesque avec un quasiinterdit
d’audace et de risque. Dans les deux cas, le produit poétique
obtenu ne serait qu’un phrasé musical sans technique aucune, ou une
musique carrée et tambourinante pour chevaux de bois.
319
Si la raison s’accorde sur la matière poétique, et si l’intuition
s’unit avec l’intelligence pour animer un objet d’écriture, l’efficacité
de l’un sur l’autre s’exerçant, l’on peut espérer obtenir un résultat
satisfaisant.
La quintessence de l’objet est fonction éminente de la
technique de l’inspiré, car l’un sans l’autre ne pourrait rien donner.
La conscience doit donc posséder ces deux versants de
l’intuition et de l’intelligence, c’est-à-dire extraire de la matière dans
un ordre plus ou moins heureux, et canaliser cette extraction par un
procédé de technique élaborée. On assistera donc à un dédoublement
de l’activité cérébrale pour obtenir une forme dans le réel.
La conscience du poète doit chercher à travers le dédale de
mots proposés ou à réfuter, il pénètre dans sa propre substance
d’inspiré pour décider.
Septembre 95
Bornons-nous à reconnaître que le problème hugolien est
actuellement insoluble, qu’il n’est pas dans la capacité poétique
vivante d’accéder à une quelconque équivalence de valeur, ou pour
320
mieux dire, qu’il semble utopique de vouloir y ajouter. Ce qui
confère à Victor Hugo une première place indiscutable, et cela lui
permet de prétendre la conserver pour quelque temps encore ...
*
Comme il y a le Qu’en dira-t-on, il y a le qu’en m’a-t-on dit,
et cela est encore transmission de critique, avec “ mais, je vous
assure que ce Monsieur est un grand poète, croyez-en, je ne puis me
tromper ”. Et cela engendre une réputation. Une fois que le pli est
fait, difficile de le reconsidérer, de l’imposer ailleurs.
Ainsi des êtres de qualité médiocre ont pu tenir le devant de
la scène avec beaucoup de zèle, de relations ou d’amitiés. Et tant
d’autres de qualités remarquables sont restées dans le pur anonymat.
Je prétends qu’il est quasi-impossible de détecter le poète,
de jurer savoir, de certifier, pour la simple et bonne raison que le
centre se déplace, ou que le poète déplace le centre.
321
La poésie
La poésie, qui a enrichi les âmes supérieures a contribué à
les instruire, et cette instruction a fortifié leur intelligence ; de là,
vient une vérité que ceux qui nous dominent et nous dirigent ont
intégré des valeurs élevées en science et en lettres.
C’est la poésie qui est le support incontournable de
l’imaginaire, et qui fait des poètes des hommes en décalage avec
leurs confrères. Ils ont le plus souvent une poétique possédant un
siècle d’avance sur les autres disciplines. La postérité s’est trop bien
rendre des comptes à ses illustres esprits et leur offre des hommages
et des carrières le plus souvent posthumes.
Comment se fait-il que des poètes obscurs et méprisés,
incompris de tous, à l’allure pataude, au gueuloir exorbitant
deviennent par leur puissance d’évocation, par la maîtrise de leur
langue et de leur technique, des références incontournables et
immortelles dont on s’inspire encore trois siècles après leur décès ?
Quand des écrivains-lecteurs de Grandes Maisons d’Éditions
Prix Nobel de littérature, ou futurs académiciens festonnaient en tête et se
prévalaient de mépriser des Stéphane Mallarmé, ou des Paul Verlaine,
322
quand des directeurs de revues ou de collections rejetaient avec dédain
des œuvres de Paul Claudel ou de Paul Valéry, ces derniers eurent
recours à leurs propres confrères qui comprirent aisément le degré de leur
valeur. Certains auraient pu dire : “ Maîtres, n’ayez crainte. Nous avons
considéré la valeur de vos œuvres. Nous serons faire fructifier vos images
immortelles, votre postérité déjà est assurée. ”
Tout cela peut rendre ridicule les structures littéraires actuelles si
l’on ose comparer le bouquet des écrivains de la postérité avec les
lamentables collections dont se prévalent et dont s’enorgueillissent des
présidents de groupes.
C’est pourquoi de très grands poètes ne dédaignent pas
travailler dans des revues que l’on ose parfois rejeter, considérant
avec dédain le faible tirage qu’elles engendrent.
Tandis que des André Gide et des Paul Valéry se formaient
pour accéder à la carrière que nous leur connaissons, ils n’hésitaient
pas à proposer leurs œuvres dans une revue aujourd’hui oubliée de
tous, -
323
La jeune conque.
Et cette coutume est loin de passer, si l’on en juge par les
centaines de feuillets imprimés qui fleurissent ici et là dans nos
régions et départements. Pourtant à Paris, tout semble impossible, - la
plus infime édition nécessite mille ans d’amitiés auprès des uns et
des autres. Et encore, cela paraît faveur de vous donner le droit
d’imprimer quelques endroits de votre personne ...
Dans cette Capitale, rien qui n’engendre l’argent ne saurait
être utile. Il faut se hâter de proposer une biographie sur un chanteur
ou un ouvrage de politique, si l’on veut voir son nom figurer sur un
livre. Le littéraire entend parler de soi avec mépris, il est assez sot
pour cacher sa production poétique de crainte de subir des lazzis.
J’ignore pourtant lequel est le plus utile à la postérité. Ou un
torche-cul qui fera quelque dix mille francs de droits d’auteur, ou un
poète immortel qui saura instruire des générations de têtes blondes et
contribuera ainsi à l’éducation de notre pays.
*
324
Le poète n’écrit que pour soi - il ne saurait écrire pour un
éventuel lecteur, donc il ne peut donner. C’est encore une jouissance
personnelle qu’il tente de s’offrir. Il doit se plaire, s’exalter par ses
propres sens. Il doit comprendre ce que l’action de son poème opère
sur sa personne.
Cette personne remarque n’est pas une nouveauté. Ceci est
conscience poétique depuis des millénaires. Mais il y a effet caillou
dans l’eau : je produis pour mon ego puis j’offre mon poème à un ou
deux amateurs, et si cela semble convenir à un petit cercle, deux
cercles, vingt lecteurs, etc. le cercle veut s’élargir. Y parvient-il ?
325
V.H.
Cela sera difficile d’avoir plus et mieux. Hugo possède un
rapport qualité/puissance d’œuvre qui lui confère une première place
indiscutable.
J’ai pesé Hugo à 200 000 alexandrins. Corneille plafonne à
70 000 et Aragon à 85 000 lignes et vers poétiques mêlés. Ronsard,
premier poète du Moyen Age, paraît éloigné toutefois.
*
Lamartine ne peut pas juger de haut Victor Hugo et
Chateaubriand. Il leur est inférieur. Il est toutefois l’un des plus
grands poètes du 19e siècle.
V. H.
On lit un vers de Victor Hugo, et l’on se dit : “ - Assez
facile, possible à faire, etc. ”, puis on lit le second vers, on dit : “ Oui,
la rime est bonne - c’est à peu près cela ”. Et l’esprit poursuit : il lit le
troisième, le quatrième, le cinquième et déjà cela semble assez
difficile. A dix, quinze, cinquante vers, cent vers, mille vers - plus
326
personne ne suit, plus personne n’est capable d’accéder à cette
résistance dans cette quantité.
Voilà encore une preuve qui confère à V. H. la première
place. Sa puissance écrase et soumet autrui.
Rimbaud
Quel gâchis, cette fuite ! Ce départ pour l’Abyssinie ! Si
seulement Rimbaud avait eu la capacité de résister, de tenir, de
comprendre autrement l’aventure de la vie ! S’il avait conservé
l’instrument poétique pour accomplir de l’introspection, s’il avait
compris que tout se situait à l’intérieur... Nous aurions eu un
immense poète majeur de la compétence de Ch. Baudelaire, mais
Rimbaud marchait avec ses pieds, et non pas dans sa tête.
*
- Tu veux franchir la montagne hugolienne ? Tu vas te
retrouver les quatre vers en l’air !
327
Enéide, Liv 10, 785
“ Je ne passerai point ici sous silence l’évènement d’une
dure mort, ton magnifique dévouement (si toutefois la postérité
lointaine veut ajouter foi à un si grand exploit) ni toi-même, jeune
homme digne de rester en mémoire ”
328
Journal 96
Existe-t-il ou peut-on prétendre qu’il existe un système
d’investigation poétique ? Une sorte de méthode exploitant un
principe organisé permettant d’accéder à une poésie supérieure ou à
une œuvre de qualité élevée ?
Valéry - Cahiers.
Je me pose parfois la question de savoir si Valéry est esprit
de synthèse ou impuissance de développement. Tous ces bouts, tous
ces fragments accumulés pendant un demi-siècle, - pourquoi ?
Pourquoi le tout n’a-t-il pas été lié ? Car la pensée éjaculée sur dix,
vingt ou trente lignes n’a pas le moyen de se développer, d’exister et
de se fortifier dans la contradiction du débat. Le propos n’est pas
architecturé par le dialogue d’un grand livre, mais semble idée infuse
qui passe et que l’on capte,... puis l’on travaille à autre chose.
Le paradoxe de cette réflexion. Je suis persuadé à travers la
production de Variétés, de La méthode de Léonard écrite à vingttrois
ans que Paul avait aisément les moyens intellectuels d’unir ou
de développer ses morceaux accolés. Alors pourquoi n’a-t-il pas
souhaité organiser l’ensemble ?
329
Avais-je véritablement le temps et les moyens de tenter de
crédibiliser mon identité poétique ? J’ai délaissé tout le pan du
relationnel, de l’activité consultante pour focaliser mon attention sur
l’aptitude de production. Ai-je eu raison ? Car je n’ai pas appris à
caresser, à faire le délicat, l’attentif à la critique d’autrui. J’avoue
n’avoir jamais cru en la capacité de l’autre pour juger. Tous m’ont
conseillé d’en cesser là, de faire chose différente, de ne pas
entreprendre la traduction de la Bible, de synthétiser mon travail,
d’abolir cette quantité etc. Si je les avais écoutés, jamais je n’aurais
écrit ou si peu... quelques plaquettes, tout au plus. Ils m’ont conseillé
de bifurquer, de travailler à temps partiel, d’exercer une profession
adjacente. Et j’ai dû batailler ferme pour accomplir tant bien que mal
cette œuvre.
Est-il possible de se prévaloir d’être un grand poète ou un
grand écrivain s’il n’y a pas constance à sa table de travail ? Oh !
Certes, quelques-uns, très doués, sont parvenus à obtenir des
résultats, tout en pratiquant une autre discipline par convention
personnelle ou par nécessité familiale. Mais que n’ont-ils pas perdu
en œuvre, en travail, en affirmation du Moi, préoccupés qu’ils étaient
à exercer des tâches répétitives !
J’ai décidé la construction du Livre des sonnets. C’est un
ouvrage composé de l’ensemble des sonnets à l’exception des inédits,
330
produits de 1978 à 1995. Je dois en posséder aux alentours de deux
cents, ce qui est peu et beaucoup à la fois.
J’ai toujours été fasciné par le sonnet, - son architecture 4 - 4
- 3 - 3, m’a constamment semblé être une construction solide et
raisonnable. J’ai toujours considéré que l’utilisation d’un 14 pour
exprimer une réflexion était une distance courte mais idéale. Et puis
il y a tout cet héritage du sonnet qui va de Pétrarque à Shakespeare,
se poursuit dans Ronsard, Du Bellay, puis atteint le 19è siècle avec
Baudelaire, Mallarmé, De Heredia, Valéry.
“ Il faut faire des sonnets. ”, conseillait Valéry. Oui, c’est
étonnant ce que l’on peut apprendre en s’essayant à cet exercice.
Toujours effrayé par l’immense puissance de Victor Hugo.
Je le prends, le lis, le relis et ne sais comment en venir à bout. Je pèse
mon 55 000 et son 200 000, et je me dis : mais comment puis-je
accéder à sa quantité ? Où puis-je trouver la force ?
J’essaie de gérer la production poétique qu’il me reste à
nettoyer, rectifier, transformer, etc.
J’ai à faire :
1) P5 qui est composé de poésies 80
2) P6 (inédits de Louanges/Losanges/Collages)
331
3) JF 78 janvier - février 78
4) A. mai 78 avril - mai 78
5) Juillet - juin - août 78
6) Le Sac et la Cendre (7è recueil 78/79)
7) Les Interdits (4è recueil -poésies 80)
8) Sachet d’herbes (inédits 81)
9) Le Livre blanc (poésie 83-84) qui vient juste d’être
achevé ce 2 février 96
10) Les Sonnets/Les Lozes - poésies 84 et poésies 87
11) Grappillages - poésies d’ensemble 85 92
12) Souffles nouveaux I avec polissage
13) Souffles nouveaux II avec polissage Idem
14) M 3 Messages III (poésies O, N, D 95)
15) Primitif du Germe
16) Primitif du Moût
332
18) Primitif du Manuscrit
19) Primitif du Croît (si je parviens à le passer)
20) Primitif du Parfum d’apaisement (Est-ce possible ?)
21) Primitif du Sac (Possible ??)
22) Primitif Collages (???)
23) Primitif Losanges (???)
24) Le Livre des Sonnets, qui serait composé de l’ensemble
des sonnets produits de 78 à 95, ce qui représente à peu près 200
sonnets. Je ne puis y intégrer les inédits qui n’ont pas été corrigés.
25) Le Livre blanc (première version) [?]
26) M C P 1 : Morceaux choisis poésies I
27) M C P 2 : Morceaux choisis poésies II
28) M C P 3 : Morceaux choisis poésies III
29) M C P 4 : Morceaux choisis poésies IV.
Les quatre derniers livres ne sont pensés qu’à l’état de
projet. Ils constitueraient des morceaux choisis - chaque livre
comportant environ 4 000 lignes - retraçant les meilleurs endroits de
mon œuvre poétique. Seuls les recueils de poésies personnelles
seraient exploités.
L’on voit ainsi tout le travail qui m’attend en ce début
d’année. J’ignore si je pourrais résoudre ces problèmes.
333
Je n’aime pas les mots, je n’aime pas les poèmes ni la
poésie. Je produis par besoin. Je leur préfère les livres. La poésie me
semble faible, ridicule et dérisoire, incapable de rivaliser avec la
science ou la science appliquée. Elle signifie mépris, petitesse,
médiocrité. Bien sûr, il y a quelques poètes qui ont un niveau
intéressant, mais l’immense majorité est perte.
Comment pourrait-il en être autrement ? Ce ne sont que des
amateurs, des poètes du dimanche, des instituteurs. Ceci n’est pas
péjoratif. Une discipline qui s’accomplit à temps partiel, qui est
autofinancée ne peut rivaliser avec des branches de la société qui
investissent des sommes colossales sur des individus à la formation
spécialisée et pointue.
Mais que faire ? Comment sortir de cette impasse ? Ne fautil
pas se résigner et accepter cette vérité si difficile soit-elle ?
On peut opérer un raisonnement inverse. Imaginons un
homme féru de médecine, habitant le XVIIe siècle. Supposons-le
cherchant, travaillant, s’instruisant, potassant des ouvrages et
possédant de la sorte 15 ou 30 années d’expérience dans cette
discipline qu’il n’a pu exercer en tant que professionnel, mais qu’il
possède relativement bien. A quel niveau de compétence peut-on
334
situer cet homme ? Est-il erroné de prétendre que cet homme a
l’expérience pour décrocher son diplôme de médecine générale ?
Serait-il recalé ?
Transposons cet exemple sur la situation poétique. Telle
personne a déjà produit dix, vingt, trente recueils ou plaquettes. Elle
s’essaie à la discipline depuis de nombreux lustres, et connaît du
mieux qu’il se peut les auteurs, les œuvres et les techniques de
versification à appliquer. Faut-il la mépriser, et rire d’elle comme son
travail est peu entendu ? Ne lui doit-on pas respect et considération
quand bien même son activité serait assimilée à du dérisoire et de
l’insignifiant ?
La proposition poétique est avant tout un assemblage de
mots dont la construction se développe de manière aléatoire sans
plan, réellement défini. Elle est conduite par le principe d’inspiration
de l’écrivain qui ignore ce que deviendra la suite de son mouvement.
A quelle certitude, le poète conçoit-il ? Que sait-il réellement ?
Je crois que je ne parviendrais jamais à obtenir une édition.
Pourtant je ne puis faire plus, je ne puis faire mieux. Toutes mes
tentations se sont transformées en échecs réels. Je viens encore
d’envoyer aux Editions Actes Sud des traductions d’Eschyle,
335
d’Euripide et de Sénèque. Je crains bien que nul texte ne sera retenu.
Tout s’en retournera dans mon néant d’écrivain, - je veux dire dans
son armoire où s’accumule déjà un nombre considérable de livres,
jamais publiés, hélas !
Question test : - Reconnaissez-vous ce monsieur avec un
bandeau sur le visage et une barbe ?
- Oui, c’est Guillaume Apollinaire.
- Vous connaissez son œuvre ? Pourriez-vous me citer
quelques-uns de ses ouvrages ? Les avez-vous lus ?
- Non, mais je sais que c’est un grand poète !
Et voilà en vérité en quoi peut se résumer la compétence du
public dans la supra culture poétique : je n’ai pas lu, on m’a dit et je
reconnais le dessin.
Il ne reste plus qu’à produire une personnalité de grand
poète par l’emphase, le relationnel extraverti, la figure en quelque
sorte. Mais le contenu lui-même, c’est-à-dire l’œuvre peut sembler
inaccessible, inadaptée à l’utilité du lecteur, des goûts et besoins du
public. C’est ainsi ! Il faut faire avec ! ou plutôt, sans : sans édition,
sans lecteur, sans parcours professionnel. L’on voit l’importance de
la construction interne pour l’écrivain lui-même !
336
Produire par moi-même, sans le concours d’autrui, en
utilisant uniquement ma propre capacité intellectuelle, est-ce possible
? Pour qui ? Je désire obtenir quoi ? Je pense Hugo, son 200 000 par
bouquins I, II, III, IV, par Chantiers, Océan, Théâtre I et II, et je me
dis : mais comment accéder à cette quantité-là ? Car il y a dans ces
tomes édités par Laffont la complète versifiée de Hugo.
*
Ai passé un coup de fil à Rougerie - l’éditeur pour lui
demander s’il avait reçu mes recueils - j’en ai envoyé 8 - L’HF, le
Moût, MES I, MES II, Prières, Flori, Sueurs, et un dernier.
Il me dit d’une voix chevrotante (je suppose que c’est un
vieux Monsieur) mais fort aimable : “ Il est dommage que vous ne
sachiez pas ce que nous éditions. Cela vous aurait évité de nous
envoyer tous ces kilos de poésie. ”
Je réplique : “ Vous pouvez toujours extraire des endroits
qui vous conviendront, je vous assure je ne me suis pas moqué de
vous etc. etc. ”
337
Cela ne l’intéresse pas. Il me conseille de tenter ma chance
ailleurs et me rappelle le prix du port pour récupérer mes ouvrages ...
Que puis-je faire ? Comment travailler mieux ? Autrement ?
Me faut-il admettre l’idée que jamais, jamais je ne serai
édité, que jamais la moindre chance me sera offerte ? Que mon
avenir est au ciel, là-bas - derrière les nuages, seulement ?
*
Ecrire, écrire, mais quoi ? Voilà déjà vingt ans que je
m’essaie à ce type d’exercice. Pour obtenir quoi ? Rien. Du néant, de
la faiblesse certaine, de l’inutilité. Alors pourquoi poursuivre,
pourquoi continuer ce travail abrutissant ? Par besoin ? Par bêtise, je
crois bien.
Ils ont tous refusé la production la jugeant trop faible, en
dehors de la norme d’édition. Ils m’ont exclu, ont prétendu en mon
incapacité. Mais où trouver la force pour mener ce combat perdu,
perdu, pour toujours ? Où trouver ?
*
338
L’on prétend que j’écris beaucoup, en vérité je ne produis
que fort peu. Je n’obtiens pas 70 lignes en moyenne par jour, en
revanche je suis assis à ma table de travail, et j’espère, j’attends,
constamment.
convenir.
Je prétends obtenir l’inspiration satisfaisante qui saura me
Observez la morphologie de mes textes et poèmes, vous
vous apercevrez que l’inspiration ne coule pas, que la quantité par
segment est faible. Je n’ai certes pas l’aptitude d’un Proust ou d’un
Victor Hugo, qui lyriques et féconds, parvenaient à noircir des
montagnes de feuilles blanches. Je n’y intègre pas la qualité qui est
ridicule et méprisable chez moi.
*
Qu’est-ce que la réussite en poésie ? Parvenir à prendre un
siège à l’Académie Française ? Obtenir une œuvre éditée par la
Maison Gallimard ? En vérité, je l’ignore.
Faire Grand Poète est déjà une bonne chose avec sa liberté
d’homme, avec son aptitude d’actions. La vie impose de telles
339
contraintes, de telles obligations professionnelles et familiales que
réussir me semble l’appartenance au Gotha littéraire.
*
Toujours aux aguets, toujours prêt à bondir sur un poète
pour produire de l’écriture nouvelle. Je travaille par Roubaud,
Bernard Noël, ou Tardieu. Ces traductions de Bible, de Coran, et
d’œuvres grecques et latines ont puisé en moi-même une grande
partie de mon énergie. Je m’aperçois que de nombreuses années se
sont ainsi écoulées sans que je lise les poésies récentes qui sortaient
chez Gallimard. Aujourd’hui je découvre des auteurs de seconde
naissance et tache de m’en inspirer pour ne pas trop me laisser
décrocher par la locomotive moderne.
*
Depuis ses débuts, la poésie française doit posséder mille à
quinze cents poètes - grands, assez grands, utiles, différents,
originaux - que l’on peut donc déterminer avec une particularité, et le
paradoxe de cette vérité, c’est que seul un tout petit nombre est
parvenu à passer outre, et à s’assumer dans la postérité. Mais où sontils
? Comment les retrouver ? Quelle méthode employée pour activer
340
cette mémoire qui s’efface avec le temps ? Sans ignorer le coût d’une
telle recherche, et pour quelle réalité économique ou commerciale ?
*
Je m’aperçois qu’il n’y a nul espoir d’accéder à une
publication chez un grand éditeur ou dans une modeste maison de
province. J’en suis réduit à penser autrement l’œuvre poétique. Je
dois concevoir par la mémoire d’ordinateur, par le service connecté
entre différents centres. J’exploite donc le matériel moderne qui est
mis à ma disposition. Du moins, ai-je la satisfaction de travailler à
temps plein, en utilisant totalement ces heures ou ces années de vie
qui me sont offertes ! Voilà ! Je me forme, j’apprends à être, quand
bien même cette identité ne conviendrait à personne, n’intéresserait
nul lecteur ou éditeur, pourtant
Je dis qu’il est demain au plaisir de mon ange etc.
et je me cite, je prends un vers de 80, je crois.
*
341
Je dois donc produire pour accéder à 180 x 10 3 lignes en
poésie. J’en suis à 60 x 10 3 . Y parviendrai-je ? En suis-je réellement
capable ?
*
Demazet, voyant la décomposition de l’œuvre poétique de
jeunesse - le livre avec le manuscrit - ce qui représente 17 ou 19
volumes - je ne sais plus - sur la période 78/79 me dit : “ Mais c’est
la multiplication des livres ? ” En fait, j’ai un truc : la nuit, j’en mets
un sur l’autre, et le lendemain matin, il y a une plaquette en plus. Ils
coïtent et se reproduisent - voilà mon secret.
*
La poésie c’est l’insignifiant de l’inutile.
*
Grosses difficultés à trouver de nouvelles sources
d’inspiration. Je viens tout juste d’achever Messages IV et je cherche
des auteurs différents dans lesquels je pourrais puiser des idées
nouvelles, des solutions opportunistes.
342
Je profite de cette période relativement maigre pour préparer
les primitifs du Croît et de la Portée, et ceux de Parfums
d’apaisement.
Mon avenir d’écriture semble passer par l’informatique. Cet
outil de mémorisation remarquable me permettra peut-être de
maîtriser avec plus de facilité la quantité importante que je détiens
dans mes malles et petits meubles.
Je fais taper sur ordinateur le quatrième volume des Poésies
80 - son titre : les interdits. Certaines pièces sont hélas faibles et de
piètre qualité, mais elles participent à l’élaboration de l’ensemble de
l’exercice poétique 80. Je veux grosso modo tendre vers la complète,
et je dois accepter certains textes de second ou troisième ordre.
Ce qui m’amuse avec ces archives installées dans le grenier
de l’avenue Hamecher, c’est que cette quantité de livres est
composée de volumes tirés à un seul exemplaire. Ce qui représente
sous cette analyse une production importante et pléthorique.
Je suis encore bien loin des productions de Balzac ou de
Victor Hugo, si je n’ai pu faire preuve d’audace en osant se comparer
à ces monstres sacrés. J’en suis, je le pense, à 325 000 lignes
343
produites, et je ne compte pas les inédits - ce qui représente en sec,
au plus sec, 8 volumes de Pléiade en quantité.
*
En avant de l’en soi Char - Pléiade p 735.
*
Ai rendez-vous avec J. Jacques Hetzel pour 18 heures. Je
dois l’aider à produire un bouquin Arcanes du Vent. Ce livre attend
depuis des années dans les tiroirs de l’éditeur Castan, qui promet
toujours de l’imprimer et qui n’a pas les moyens de le faire. Il s’est
ruiné ou endetté fortement en publiant des poètes qui n’ont jamais pu
vendre et ne vendront jamais.
J. Jacques Hetzel un jour m’a dit : “ Je suis sûr de passer ... ”
- si cela était vrai et si je pouvais l’aider ... Il travaille sans
discontinuer semble-t-il, mais n’a pratiquement rien fait imprimer.
J’essaie de concevoir quelques exercices avec le support de
René Char - Le marteau sans maître, Dehors la nuit est gouvernée.
Les combinaisons algébriques proposées difficiles et surréalistes
344
offrent guère de marge d’exploitation. Le cerveau ne peut pas
travailler en utilisant le mouvement proposé par l’autre. Il y a doute,
hésitation, retenue, et la production se stérilise - l’esprit est en panne.
*
Je cherche à produire, mais quoi ? La pensée se situe entre le
bouquet d’yeux de Paz (Liberté sa parole) et les nouvelles
américaines ou anglaises d’Hemingway ou de Capote. Je songe
encore au procédé saynète, historiette, de 5 - 6 pages - quelque chose
de court intrigue, développement et chute - le tout est de savoir les
bien mener. Il y a les fameux poèmes en prose de Baudelaire qui sont
référentiels, dont le procédé est exploitable ... Donc c’est du souple,
car Stéphane est de trop complexe. Mais qui ? En suis-je réellement
capable ? Si je le pouvais, je ne l’écrirais pas - je le ferais ... Alors ? !
... J’attends car le poème en vers se fait rare. Ni Char, ni Noël et
moins encore Eluard dont j’ai les deux Pléiades par des prêts
bibliothèques ne me permettent de produire.
*
Jean Cocteau possédait de tels dons artistiques qu’il aurait
pu aisément s’il avait vécu de mes jours, créer des bandes dessinées
345
ou concevoir du design industriel. Ces deux branches de l’activité
créatrice, fortement développées aujourd’hui, n’existaient qu’à l’état
embryonnaire il y a quarante ans.
*
Le livre des sonnets a été sorti de l’ordinateur. Voilà donc
deux cents sonnets s’étalant sur une période 78-96. Les premiers sont
de facture personnelle ou subissent l’influence de Baudelaire,
Mallarmé, ou Valéry, Rimbaud etc... Les derniers ont été produits
avec le support de Roubaud. Cette modernité me choque et le travail
obtenu me semble de moins bonne composition que les textes de
jeunesse.
Vouloir faire moderne, n’est pas toujours faire bien.
Je retouche les productions de jeunesse, abruptes et
rugueuses, ne possédant nulle souplesse ou facilité de prononciation.
J’essaie de reprendre pour l’oreille ou pour l’œil, mais l’on sait la
difficulté à récupérer sans se tromper.
346
Poésie
Nécessite un travail de substitution, d’adaptation pour
comprendre, pénétrer, se sensibiliser à la poétique de l’autre.
Discipline se situant entre l’écriture et l’art, avec fond dérivé
par la technique de la forme.
Et comment s’adapter au principe de l’autre ? Comment varier sa
perception pour épouser son concept unique, sa particularité ?
Lire, lire et relire. OK, mais celui qui n’admet qu’une seule
lecture pour comprendre rejette le plus souvent l’objet offert, n’ayant
pu l’intégrer à sa situation de compréhension.
*
Dans Le glaneur des regards, il y a un Demazet nouveau,
épileptique, dyslexique, carambolant des relations risquées et
audacieuses, utilisant un vocabulaire très complexe, associé à un
choix traditionnel de solutions poétiques.
Le tout semble s’organiser pour frapper le lecteur, et
l’éveiller au problème de la technique et de la science appliquée dans
347
notre civilisation. L’outil est bigrement bien utilisé. A savoir si cela
sera compris, plaisant ou correspondra à ce que recherchent les
lecteurs ...
*
Il ne reste plus guère à l’amateur de poèmes qu’un seul
comportement à connaître : celui de l’immense solitude. Il doit
renoncer à la possibilité de plaire ou de séduire un hypothétique
lecteur. Il lui faut prévoir une structure unique d’existence dans
laquelle il pourra épanouir l’aptitude naturelle qu’il détient. En vérité
sa conscience le réduit à un état nombriliste de retour sur soi-même,
où la personnalité du Moi s’épanouit pleinement.
Poésie / Physique
Recherches.
“A titre indicatif, le dernier résultat mentionné a été établi
simultanément par quatre collaborations regroupant plus d’un millier
de physiciens. ”
p 14, Que sais-je, Les particules élémentaires.
348
constituants.
1989 LEP (CERN) il n’existe que trois générations de
Mille hommes tirent une charge. Un homme seul peut-il se
flatter du poids de la charge ?
Que vaut un physicien seul ?
Mais l’art est un travail d’hommes individualisés. Alors ?
L’artiste est-il un crétin ? ... Quand les artistes travaillent
ensemble ... allez au Musée !
Michel Deguy
L’inusable,
Le seul à seul
Ta réplique grise
Tendre la main dormante
Trêve intarissable
Le rangement
L’enfilade et l’empilement côte à côte
349
Le tri, le recel
Une à une confondue
Témoin de rien
Deguy poésies II
p 41 Gal
L’activité cérébrale de Michel Deguy est plus nourrie, plus
vivante que celle de Bernard Noël.
Deguy travaille avec des mots, mais semble parfois perdre le
contrôle de son mécanisme de production d’écriture. N’est-ce pas
simplement une apparence ?
*
Produire de la poésie me semble trop faible. J’ai beau
utiliser les uns et les autres pour tenter d’extraire des pensées
nouvelles. La proposition : poésie apparaît manquer de force et de
virilité. Elle est pleutre et insignifiante. Mais que faire ?
*
350
et ajouter.
Il faut aller outre, il faut utiliser le tremplin Valérien, penser
*
J’ai de grandes difficultés à imaginer St John Perse comme
étant le plus grand poète du vingtième siècle. Je ne condamne pas sa
technique ou son élévation, mais je ne puis croire que cet homme
doté de 4 à 500 pages dans la collection La Pléiade surpasse aisément
par le fond ou par la forme, un Valéry ou René Char, un Claudel ou
un Louis Aragon.
Son mérite est d’être Nobel - ce qui est déjà difficile -
puisque seul à travers le monde et par an, un seul se flatte d’être ainsi
reconnu. Perse est un grand poète. A-t-il tout fait, tout compris ? J’en
doute.
Je ne voudrais pas que l’on crût en une quelconque aversion
de ma part par ce Nobel, mais je ne le vois pas numéro 1 du
vingtième siècle.
351
*
L’immense difficulté en poésie est de parvenir à se
renouveler, à proposer constamment quelque chose de différent, à
faire évoluer son fond et sa forme, à penser autrement. Le plus
souvent on reste soi, c’est-à-dire un produit identique à hier, qu’on le
veuille ou non.
(L’homme aux cent visages ... David Bowie)
Il y a certes une évolution temporelle liée à l’âge ... mais
enfin.
*
Pourquoi les poètes ne sont-ils pas à niveau ? Pourquoi se
suffisent-ils de leur potentialité intellectuelle de travailleur de fin de
semaine ? de tirage à 300 lignes ?
Quand un poète pourra-t-il rivaliser avec un polytechnicien ?
N’est-il pas réellement là le drame de l’indifférence et de mépris ?
C’est la conscience du lecteur ...
Non, ceci est un faux procès, car Corneille vaut plus qu’un
polytechnicien et Corneille est peu lu toutefois.
352
Rimbaud, Œuvre de jeunesse
Produis plus peut-être, mais quels résultats face à l’efficacité
magnétique de ses poèmes ?
*
Poésie : il y avait des problèmes énormes à résoudre. Ils
n’ont pas été résolus, ces problèmes.
Belin. Poésie 77
La matière littéraire des développements semble mal
organisée. La pensée est synthétique, la proposition est difficile
d’accès. Mais faut-il condamner cette manière d’écrire ? N’accusaiton
pas Mallarmé il y a cent ans ?
353
*
M’aurait-il été possible de reconnaître un Jules Laforgue, un
Supervielle, un Jules Renard, s’ils n’avaient pas été édités par autrui ?
Si j’avais été confronté à leurs manuscrits, à leurs œuvres,
comment aurais-je réellement réagi face à leurs talents de littéraires ?
Je les aurais certainement rejetés, incompris car pensant
autrement, ma tournure d’esprit les aurait méprisés, peut-être.
*
J’ai Goethe - Pléiade - Théâtre complet. Le théâtre de
Goethe est-il joué ?
*
Remarquable soirée poétique passée chez Madame
Boucheron, 343 avenue Alsace Lorraine. Son appartement est décoré
avec un goût, un délicat et subtil délicieux. C’est une infirmière dotée
d’une finesse remarquable. Nous étions onze ou douze à discuter, à
parler Poésie - Le couple Demazet, Hetzel, Mazas - Bordas, n’avait
354
pu venir ayant eu encore des problèmes cardiaques. J.F. Richard, Elie
Veiss, le couple Andrée Vacquier - et.., ?
Je me présente vers les 18 H 15 - déjà quelques personnes
attendent le commencement de la soirée. J’en profite pour expliquer
aux commensaux la nécessité d’informatiser Poésie Montauriol. Je
leur montre le portefeuille à 6 disquettes, et le CD ROM avec le
livret. Cela semble les intéresser. Je propose de passer sur disquettes
les numéros spéciaux consacrés aux auteurs de l’association.
Le président Demazet n’arrive toujours pas ... Quinze, vingt
minutes de retard, puis Demazet tonitruant accompagné de son
épouse. Nous sommes tous assis. Madame Boucheron me demande
de l’aider à ouvrir des bouteilles. Ce sont des Mercier Brut
champagne ... (Pourquoi ?)
Sert-on du champagne à 18 H 30 ? Enfin ... Puis les canapés,
les amuse-gueule. On lit quelques textes d’une édition à compte
d’auteur que la fille a consacré à sa mère disparue. Quelques photos
etc.
355
Demazet nous lit un texte long et assez ennuyeux d’un
garnement qui ne fait que des bêtises ... Cela amuse l’instituteur et
l’assemblée de bon aloi. Les coupes de champagne rendant plus
sympathiques les uns et les autres.
Puis il faut partir, car vingt heures trente sonnent.
Il se dégage rarement un principe philosophique des œuvres
des poètes. Tout y est confusion et rien ne permet d’y déceler telle ou
telle certitude d’importance capitale.
Victor Hugo écrit : Je pense, mais à quoi ?
Humaniste, certitude de son génie et de l’immensité de
Dieu, voilà ce qui sort de son œuvre - mais ai-je tout lu ?
Paul Valéry semble le plus vrai, le plus possédant un
système d’investigation et d’utilité cérébrale.
*
Au commencement, Dieu créa Claudel.
356
Claudel : - Oui ... moi - Oui ...
René Char a écrit que Claudel était irresponsable. En vérité,
il tirait son immense prétentieux de sa certitude de Dieu.
Vous me direz que ce n’est pas une raison ...
est numéro 1.
Il reste à mes yeux, le plus grand dramaturge de France. Il
357
Éléments de réflexions
De l’invisible et de la rigueur
Je ne vis qu’avec des fantômes, des fantômes d’idées, des
sortes de spectres de l’impalpable et de l’invisible. Leurs formes
délétères se dérobent sous mes sens. Pourtant tel un apprenti
médium, je tente de les capturer, de les saisir pour les offrir à la
conscience de mon esprit. Je déteste ces brouillards vagues, ces
fumées incomprises manquant de rigueur et de rationalité. La
réflexion est détestable quand elle est constamment nourrie d’a peu
près et de perceptions insolites. Il est vrai que cet immense mélange
de la vie nous brasse une quantité considérable d’informations. Des
évènements imprévus à la raison humaine se combinent les uns aux
autres pour organiser ou troubler l’existence. Il ne s'agit pas ici de jeu
pour l’esprit, non, - nous subissons régulièrement des contraintes
dans notre quotidien.
Ma volonté recherche la rigueur et déteste se laisser
emporter à la dérive avec ce matériel d’imprécisions si volubile. Cela
ne pourrait me satisfaire. Comment parviendrais-je à accéder à
quelque chose de profond et de singulier si je me laisse bercer par
l’enchantement du jeu, ou par le dérisoire et l’insignifiant ? Je dois
358
les exclure de mon mode d’emploi ou de ma méthode personnelle.
Certains riront de moi prétendant qu’il n’est pas de bon ton pour un
poète de donner des leçons de rigueur quasi-militaires. Je connais
trop bien ces moments d’ivresse et de nonchalance, quand la pensée
flotte pour tenter d’accéder à quelque chose d’inconnu. L’âme s’y
complaît, et s’y baigne avec aisance.
Au seul nom de poésie, déjà je m’enivre et je crains de
perdre ma capacité d’analyse et de synthèse. Je crains de vagabonder
par monts et par vaux, cherchant je ne sais quoi, allant vers
l’insouciance et le hasard. Cela ne saurait me charmer, quand bien
même j’avoue éprouver du plaisir à caresser cette femme volage et
éphémère, qui s’enfuyant sans cesse, constamment désire me
rejoindre pour un ballet nuptial.
359
Le spectre d’autrefois
Le spectre d’autrefois vint visiter l’apprenti poète, rempli
d’élan et d’actions, aux yeux tournés vers l’avenir. Le spectre
feuilletait un livre consacré à l’art grec, à ses colonnes et au temple
du Panthéon. Au cours de cette cérémonie médiumnique, on sentait
pleinement toute l’activité intellectuelle qui animait encore l’esprit
échaudé et excité par cette rencontre. Cette petite boule verte de
phosphore allait et venait, enfin elle se mit à parler : “ Nourris-toi de
moi-même. Apprends et instruis-toi. Je suis venu te dire ce que tu
dois faire, ce qu’il te faut obtenir. Là sera ta suffisance. Il n’est pas
ici question d’ambition, de prétention ou de toutes sortes de termes
péjoratifs. Non, là est ton but. Et ta raison est de l’atteindre. ”
L’apprenti poète savait toutefois que les artistes et les
écrivains étaient soumis à nombreuses critiques, qu’une poignée très
réduite parvenait à crédibiliser sa capacité littéraire. Et s’ils avaient
quelque avenir, c’était surtout la mort que leur offrait ce privilège.
“ Il suffit, dit le jeune. Voilà, tu t’es déplacé pour rien. Tout
ce que tu pouvais me dire, je le savais déjà en prescience de bons
sens et de vérités. Tel est le privilège des âmes bien nées, - elles
360
possèdent cet extraordinaire don de connaissance sans l’usage de
l’expérience.
C’est vrai, je suis de bonne race comme toi. Mais je doute
de pouvoir atteindre cette place si hautement convoitée. Tu sais
comme je puis apprécier ces challenges de l’esprit. Je m’y
astreindrais par jeu de l’intelligence. ”
Le don de plaire
Un jeune poète qui se prévalait de posséder du génie, mais
qui pour l’instant était le seul à le prétendre tenta vainement de
rencontrer des hommes de lettres de qualité lui permettant de débuter
ou du moins de faire ses premiers pas dans la République des Lettres.
Le jeune auteur fit preuve d’un zèle remarquable, courant à droite,
courant à gauche, d’une amabilité, d’une affabilité exceptionnelles.
Avec ses petites plaquettes sous le bras, il résolut de faire la tournée
des directeurs de revues et des Comités de lecture.
Les directeurs de revues semblaient s’intéresser à sa
production, du moins l’assuraient-ils, mais tous exigeaient que le
jeune homme prît un abonnement d’un an à la revue pour espérer
figurer dans la modeste parution.
361
Ne se décourageant pas, il proposa ses manuscrits à
différentes maisons d’édition. Les plus sérieuses lui retournèrent ses
exercices accompagnés d’une lettre circulaire, le remerciant de son
envoi mais prétendant que sa poésie n’entrait pas dans le cadre de
leurs collections.
Il voulut forcer la main du destin. “ Par Dieu, se dit-il, si tu
ne vas pas à Lagardère, Lagardère ira à toi ! ”
Il envoya ses livres à des maisons spécialisées dans le
compte d’auteur. Illico, celles-ci lui firent un contrat basé sur l’article
57 de la protection littéraire, ce qui voulait dire en d’autres termes
que l’édition était à sa charge. On lui fit un tirage à mille exemplaires
d’un recueil qui jamais ne fut distribué ou si mal qu’il ne put avoir un
seul lecteur.
Il en était tout dépité : “ Quelle injustice, que cette soi-disant
structure poétique d’accueil ! J’ai dépensé toute une petite fortune
pour engraisser le compte bancaire d’un éditeur véreux ! Me voilà
retourné à mon point de départ. Mais que puis-je faire pour
crédibiliser mon identité poétique auprès d’autrui ? ”
362
Il osa se remettre en cause, décidant de repartir à zéro,
achetant traité de versification sur traité de versification, y appliquant
toute sa sève et toute sa force. Le travail ajouté sur le don de nature
fit croître son aptitude poétique. Le jeune homme allait bon train,
enfin je veux dire l’homme jeune, car de nombreuses années déjà
s’étaient écoulées sans qu’il ne pût accéder à l’édition.
Il poursuivit toutefois son œuvre entreprise. Il pouvait se
flatter d’avoir obtenu une bonne vingtaine de plaquettes, quelquesunes
éditées à compte d’auteur, d’autres fabriquées artisanalement
par ses propres soins ou par des amis.
Il frayait ici et là, se frottant à d’autres littéraires vus ou
entrevus à des Journées du Livre ou à des Fêtes de l’édition. Cela ne
permettait guère de percer dans le monde des lettres, mais du moins
cela correspondait à du zèle actif, et qui sait...
Le temps s’écoula, et toutes les tentatives entreprises
échouèrent. “ Quel sale destin ! pensa-t-il. Pas un éditeur, pas de
lecteur ! Quelques reconnaissances, quelques estimes, mais voilà qui
est fort peu. Je ne puis donc parvenir ? ”
363
Il se lamentait et poursuivait encore sa tâche animé par le
besoin d’écrire, sans grand succès toutefois !
Et voilà ce qui attend la quasi-totalité de ceux qui s’essaient
à l’art d’écrire. Car il ne suffit pas d’avoir du génie pour exister dans
cette discipline, non il faut quelque chose de bien plus important, et
cela s’appelle le don de plaire. L’on peut parfois l’assimiler à du
talent.
Il permet de pénétrer, de se crédibiliser immédiatement. Il
est l’énergie monnayable, achetable comme ces bons feuilletonistes
qui ont couvert des pages et des pages de journaux au grand bonheur
de leurs directeurs.
Qu’est donc devenu cet homme jeune, âgé aujourd’hui et sur
le point de passer à trépas ? Il a connu la destinée de dizaines de
milliers de littéraires. Plein de fougue et d’entrain, animé par l’idée
du génie, le voilà vieux, grommelant dans sa barbe blanche. Il finira
poète de famille. Quelques écrits seront transmis de fils à petit-fils
pour finir oublié sous le marbre du temps.
364
De l’œuvre
“ Jusqu’où Franck Lozac’h, irez-vous dans la recherche
désespérée de cette production pléthorique ? ” Ainsi s’étonnent la
plupart des personnes qui ont pu accéder à mon Œuvre. Ils n’y ont vu
qu’une immense quantité et n’ont pu y déceler une aptitude
quelconque d’écrivain. L’on prétend que je travaille grandement,
j’écrirai plus volontiers, que chaque jour qui passe me voit noircir
quelque vingt ou trente lignes. Et c’est l’accumulation de cette
fréquence qui engendre la détermination d’une quantité importante.
Je suis bien loin des œuvres immenses d’un Victor Hugo,
d’un Voltaire ou d’un Balzac. Et c’est encore manquer de modestie
que d’oser user de leurs noms pour se permettre une comparaison. Je
crois toutefois que le lecteur comprendra ce que je souhaitais
signifier.
“ Mon cher Franck Lozac’h, vous ressemblez à Mickey
Mouse dans l’apprenti sorcier, le dessin animé de Walt Disney sur
une musique de Paul Ducat. Vous accumulez, accumulez de la
quantité, et êtes débordé par votre propre abondance. Jusqu’où ira
votre folie ? ”
365
Tels sont à peu près les extraits des discours dont se glose la
compagnie de gens qui me critiquent. Leur analyse est parfois
judicieuse, mais elle semble ignorer que j’agis pour accomplir une
Œuvre - a Work - en quelque sorte. Je travaille pour ma propre
personne conscient que nul lecteur n’aura la capacité de lire tout ce
que j’ai pu produire ou concevoir sur ces quelques décennies.
Je ne suis aucun plan général, ne sachant réellement où je
vais, comparable à ce héron au long cou qui terminera son festin avec
un ridicule vermisseau, il se peut. Si je prétends posséder un
semblant d’organisation, c’est du moins pour produire et ranger mes
ouvrages par ordre de composition. Cette petite société paraît
toutefois se construire, et si je ne sais en concevoir la finalité,
certains traits de l’esquisse semblent apparaître çà et là.
Il me semble que cette société est en marche, qu’elle évolue,
se développe par besoin, par prospérité, et commerce. N’est-ce pas à
moi, en vérité, de la savoir bien gouvernée ? Je dois donc y mettre
des lois et des décrets.
Voilà très sommairement, sans poursuivre une analyse
précise, ce que je puis penser de ce travail et de cette quantité.
Parviendrai-je à obtenir un ensemble cohérent où chacun pourra s’y
366
déplacer avec aisance, allant où bon lui semble, y découvrant ce qui
l’intéresse ?
Plaise à Dieu - ou du moins à ma raison - que cet espoir se
réalise, et que j’obtienne ce que je m’étais promis - une
représentation de qualité de ma propre personne, voilà tout.
De l’association poétique
Il y a ici une petite assemblée composée de littéraires de
qualité, et de personnes fort savantes exerçant dans l’enseignement
qui appartiennent à une communauté poétique, mais qui ne sont point
du tout du même avis concernant la valeur à accorder aux uns et aux
autres.
Certains se prévalent de posséder un avenir littéraire quand
la plupart ne croit ni en leur talent ni en leur génie.
Je me souviens de quelques anecdotes et réflexions
disposées çà et là dans le feu de la conversation pour tenter de limiter
l’influence grandissante de l’un des adhérents. Cette société
comparable à une mutuelle veut niveler les valeurs en haussant les
plus défavorisés et en coupant les têtes de ceux qui sortent de
367
l’alignement. Après tout, cette conception sociale est fort égalitaire et
sa philosophie est défendable.
Du moins tous sont d’accord pour reconnaître l’immense
qualité du poète Arthur Rimbaud. Il est devenu un Dieu et chacun
s’extasie devant sa précocité et son œuvre exceptionnelles.
Cela semble toutefois aller très lentement dans cette
assemblée. Certains poètes zélés dont l’œuvre tient dans deux boîtes
de chaussures, n’ont édité qu’une mince plaquette de cinq cents vers.
D’autres n’ont pas même de quoi construire un recueil. Mais, enfin,
l’ensemble spécule, certifie et jure posséder la vérité. Car l’on parle
ici de l’expérience accumulée depuis trente années de poésie. Cela
serait une preuve irréfutable de sa compétence pour juger.
Il faut user de politesse et de courtoisie, car la conversation
ne doit employer de termes violents. L’on pourrait se fâcher et ces
messieurs étant d’une sensibilité extrême, les pots de porcelaine ne
sauraient résister.
Vous voyez quelle ambiance circule dans cette compagnie.
Tout y est courtoisie, amabilité et quantité insignifiante. La qualité
des auteurs ne pourrait pourtant être remise en cause. Il n’y a pas de
368
belles disputes ou de clans franchement séparés. Si ce n’est du
mépris qui détermine la valeur que l’on accorde à autrui, c’est du
moins de l’indifférence, qui est l’anti-sentiment par excellence.
Cette assemblée est encore trop petite pour jouir de la
renommée de certaines consœurs, mais elle l’obtiendra sans doute.
Les adhérents y sont au nombre de deux cents, ce qui est loin d’être
ridicule.
L’on commence à lire dans cette revue les meilleures
plumes du temps passé, et l’on se plaît à imaginer que l’immortalité
de jadis côtoie déjà de superbes avenirs.
Si Charles Baudelaire renaissait, l’on peut supposer qu’il
parviendrait à se faire imprimer dans cette revue, à la condition
toutefois qu’il n’oublie pas de payer sa cotisation comme tout un
chacun, grand poète ou pas.
369
De la critique poétique
Je sais assez bien lire les poètes. Je connais les
combinaisons, les analogies, les principes symboliques. Je puis
décomposer un poème par un système de technique analytique. Je les
ai compris en les lisant longtemps. J’avoue pourtant être assez
déconcerté par un auteur inconnu. Je dois m’appliquer à le découvrir,
à l’intégrer. Ne possédant que très peu de repères le concernant, je
dois spéculer, envisager et douter. Il faut que je me fasse pardonner
ma faible aptitude à savoir discerner. Je préfère le plus souvent
m’abstenir que de prendre le risque de mépriser une personne douée,
faute de visibilité intellectuelle. Certes, je puis m’enthousiasmer,
acclamer certains auteurs, me désespérer devant la perfection de
chefs-d’œuvre. Mais ce sont toujours des auteurs célèbres, dont la
renommée a passé des décennies ou des siècles. Quel mérite peut-on
avoir d’acclamer l’œuvre de Baudelaire ou de tomber des nues
devant la pureté de Racine ?
Ainsi il me faut tout découvrir. Ma sensibilité avec son
éventail d’émotions s’adapte que très difficilement à de nouvelles
propositions artistiques. Je dois recommencer et tenter de percevoir
la fréquence poétique de l’autre.
370
Ce que je veux détester c’est cette sorte de suffisance dont
s’habillent les littéraires, prétendant avec un pseudo esprit de
synthèse être parvenus en quelques secondes à détruire ou mépriser
le travail d’autrui. C’est le genre : “ Je sais que cela vaut peu. Allez
voir ailleurs, monsieur ! ” Il y a là un manque total d’honnêteté
intellectuelle.
Le poète se trouve donc dans l’obligation de caresser, de
faire le joli cœur, d’aller chercher la considération élégante ou polie
du critique. Il lui faut parfois des années d’insistance, de civilités
pour parvenir à crédibiliser son aptitude littéraire. Quelle galère ! Et
combien de difficultés pour s’entendre dire deux ou trois mots
flatteurs !
Comprendre les poètes
J’étudie souvent les recueils de poésie. Je les lis rarement
avec l’œil du lecteur ; non, je les lis avec l’œil de l’analyste. Je
décompose le vers, je compte les signes, je vérifie le rapport
voyelles/consonnes, j’observe la technique de l’harmonie musicale,
et je sais rapidement si je suis confronté à un écrivain au courant de
la plume, ou à un technicien de l’écriture.
371
Je puis toutefois aller outre, et me laisser emporter par
l’ivresse de l’image, ou de l’ensemble produit. Je me dis que très
rarement le texte, je préfère le murmurer, le prononcer à voix basse,
et accomplir un effort de mastication. Car il y a plaisir buccal à
prononcer un vers, et l’on peut en cela le comparer au plaisir de
mâcher du vin.
“ Le poème est fait pour être dit ”, répète-t-on. Je douterais
aisément de cette vérité, sachant pertinemment qu’une avalanche de
structures, d’images complexes, de retours sonores ne peut être
assimilée par une bonne intelligence. Trop d’éléments s’opposent ou
réagissent par interférence, et ne facilitent en rien la compréhension
de l’endroit.
Quel plaisir peut-on éprouver à écouter un orateur ? Que
demande la conscience pour être bien charmée ?
Elle désire bien entendre ce que la voix propose. Je prétends
que l’on reçoit une grande satisfaction à écouter des textes ou des
poèmes que l’on connaît déjà. L’intelligence s’arrête alors sur
d’autres considérations que la seule compréhension du texte. L’esprit
ne se limite pas à la transformation cérébrale pour intégrer des mots.
372
Non, il possède déjà le contenu du message. Alors l’oreille se fait
plus experte, elle apprécie le rythme, l’intonation, et la hauteur.
Il faut dire que l’une des caractéristiques du produit poétique
c’est d’être capable de répondre à grand nombre de considérations :
un poème est multiréférentiel. Comment alors qu’il possède cette
propriété, prétendre qu’un auditeur quelconque peut recevoir du
plaisir lors de son écoute ? L’encombrement des raisons brouille sa
lucidité intellectuelle.
Mais que faire ? Dire le texte sur enregistrement avec
musique et bruitage, dire le texte avec de grandes respirations et de
nombreux silences, et proposer à l’éventuel auditeur la possibilité de
suivre le poème avec un support écrit.
Poésie, rigueur et liberté
La poésie ne repose sur aucune connaissance systématique,
elle ne peut donc être assimilée à une sorte de science quand bien
même elle serait régie par des lois strictes de rythmiques, d’accents et
de chiffres. La poésie libre, celle qui est au courant de la plume a
décidé d’abolir les derniers diktats de l’harmonie musicale, du
compte de signes et de syllabes. Nous voilà donc confrontés à un
373
espace exceptionnel de liberté où tout peut être dit, où rien n’est
interdit.
La poésie épouse une forme qui pourrait s’apparenter à une
conception individuelle d’interpréter un contenu. Les écrits poétiques
n’embrassent que des secteurs isolés de son vaste éventail. De
nombreuses sensibilités cohabitent, sont parfois contradictoires, ou
en opposition farouche. Il y a donc sections, classes, écoles et s’il
n’est pas possible d’embrasser l’ensemble des techniques offertes, les
plus grands spécialistes ont une vaste palette d’émotions et de
sentiments mis à leur disposition. Aucun poète ne pourra renfermer
en lui-même l’ensemble des procédés ou des techniques qui
découlent des différentes écoles. Il est ridicule d’exiger d’un sprinter
de 100 mètres plat de concourir sur un Marathon ou sur une distance
de demi-fond. Il est ridicule de prétendre qu’un sonnettiste
parviendra à proposer des développements de plusieurs milliers
d’alexandrins. Charles Baudelaire en ce sens s’oppose de manière
significative à Victor Hugo. Quand l’un produit trois à quatre mille
vers sur toute sa carrière, l’autre impose plus de deux cent mille
alexandrins, et exploite à merveille des procédés de développement
où son génie abonde.
374
Le choix de la jeunesse
Il est peu de temps où des circonstances semblent favorables
au milieu desquelles la poésie peut espérer attirer la curiosité du
public et se voir estimer de la même estime que celle d’autrefois. Là
voilà encore retournée belle femme muette et silencieuse au mépris
que l’on éprouve la concernant. Les intérêts de notre temps, le
développement des sciences et des technologies, les obligations
mesquines de notre réalité ont absorbé tous les instants de puissance
que possédait l’esprit, toute l’énergie et les divertissements octroyés
à chaque humain. Ainsi la vie intérieure se nourrit d’une autre forme
de culture plus axée sur l’image à recevoir que sur l’image à
fabriquer avec des signes. L’esprit se contente d’une certaine forme
de réalité, et soutenue par le concours d’autrui l’intelligence n’a plus
besoin de jouir par elle-même pour éprouver de la satisfaction. Elle
se contente de gérer, de sélectionner le flot d’images que l’on met à
sa disposition. On est loin de penser que le temps est enfin arrivé où
le royaume de l’imaginaire instaurera à nouveau sa suprématie. Notre
jeunesse a déjà manifesté son choix, et semble irrésistiblement attirée
par l’image offerte. Mais son choix est peut-être plus judicieux qu’on
ne le pense, car si elle exploite un support imagé déjà proposé, il lui
faudra utiliser toute son intelligence et sa pensée pour remplir ces
coquilles de programmes vides.
375
Elle devra du moins faire preuve d’une forte vie spirituelle
qui est l’élément fondamental de son existence. Il lui faudra aussi
savoir lutter pour s’imposer une indépendance et une capacité libre
de penser. Elle ne doit pas se soumettre, mais bien dominer
l’effrayante puissance que peut représenter la machine. Tout
dépendra encore de sa capacité autonome d’esprit, de son énergie
intérieure mise au service de sa propre personnalité.
Quelle place accordera cette génération au produit poétique
? Ne le méprisera-t-elle pas comme une vulgaire discipline d’hier,
dépassée, à oublier ? Le poète ne sera-t-il pas rangé au patrimoine
artistique comme le maréchal ferrant et le sabotier, le sont au musée
de l’artisanat ?
C’est pourtant dans ces immenses entreprises de l’esprit que
la pensée s’élève pour accéder à une dignité, qui l’éloigne du
vulgaire et de l’insignifiant pour s’emporter dans des espaces où
s’épanouit la grandeur de l’homme.
376
I
L’inspiration apparaît aussi comme un immense réservoir de
mots qui s’associent, se combinent et se multiplient. Il y a donc
interférence, - indispensable nécessité d’union, de frottements, de
refus, d’accouplements. Voilà ! Il y a acte physique entre les mots
qui doivent former un bel accord, comme deux êtres forment un beau
couple.
L’impulsion, l’élan vital de l’inspiré est passé par-là. Il
fallait bien qu’il eût ce que l’on peut appeler “ Énergie ” pour
favoriser cet accouplement. C’est vrai, de nombreux obstacles, des
retards, des blocages ont constamment tenté de condamner ce droit à
l’orgasme littéraire. Le plus virulent est certainement l’interdit du
critique, qui est un gendarme redoutable, doutant de tout, et réglant la
circulation du flux sans réellement connaître les règles du
déplacement. La conscience du poète le pousse le plus souvent vers
une impasse : pourquoi produire cela ? Quel intérêt y a-t-il à
caramboler de cette sorte ? Le raisonnement de la critique virulente
provoque en lui une volonté de refus, je dirai - de stérilité.
377
II
La poésie nous introduit dans le monde de l’imaginaire. Elle
nous montre la relation de non-vie entre un mot, masse inerte ou
objet instrumental et un autre mot, qui associés formeront un bel
accord, ou une combinaison criarde. Tout dépendra de l’analyse
auditive du poète ou de sa volonté à obtenir l’effet recherché. Il suffit
d’écouter sa conscience, et de décider d’après le choix arrêté. Parfois
c’est une liberté absolue qui dicte la marche à suivre. Le poète
devient joueur de jazz, à l’inspiration vagabonde au plan indéterminé.
C’est juste une question de feeling. L’exercice de poésie dite libre
s’apparente assez sensiblement à ce type de travail. L’auteur subit, ou
voltige papillon hoqueteux, de fleur en fleur, ou pour reprendre
l’exemple du pianiste, d’accords en accords, de combinaisons en
combinaisons. Mais la comparaison cesse là. Car le poète, à sa table,
possède ce que l’on appelle des blancs. Ce sont des laps de temps
d’une certaine durée qui vont de quelques secondes à deux ou trois
heures ...
Les moments de blancs sont remplis de façon diverse :
lecture, doute, refus, activités autres, dessin, que sais-je encore ! Je
veux dire par-là que le poète travaille sans continuité à l’instar du
musicien de bar ou du jazzman qui par le son engendre le son.
378
III
La poésie doit le plus souvent abandonner cette conscience
de critique si elle veut poursuivre le chemin de l’écriture. Un écrivain
foudroyant tue tous les mots qui passent devant son regard. Il devient
le destructeur du soi-même, et sa tendance le poussera à la stérilité.
Il y a en tout poète un étrange mélangeur d’intelligence,
d’intuition et de critique. Pourtant ne peut-on pas considérer qu’il y a
une sorte d’incompatibilité dans la gestion de ces différents
paramètres ? Un poète bien fait semble pouvoir maîtriser ces divers
états de l’activité consciente, et en exploiter pleinement leur synergie.
Il y a d’ailleurs des variables de densité entre ces différents
ingrédients qui réclament des dosages entre l’instinct et
l’intelligence. Là est une part du travail de sublimation dans la
structure mentale du poète. Une gymnastique de l’entraînement peut
produire un développement de telle fonction au détriment de telle
autre. Il est difficile de prétendre savoir quelle partie de soi-même est
la plus apte à exploiter ou à maîtriser. Il semble acquis que la seule
conscience du poète peut lui permettre de savoir. Est-ce une lumière
intérieure plus ou moins intense, faible ou éblouissante qui éclaire la
conscience de son manque de lucidité ? La critique a besoin de
beaucoup d’intelligence.
379
La poésie
La poésie, qui a enrichi les âmes supérieures a contribué à
les instruire, et cette instruction a fortifié leur intelligence ; de là,
vient une vérité que ceux qui nous dominent et nous dirigent ont
intégré des valeurs élevées en science et en lettres.
C’est la poésie qui est le support incontournable de
l’imaginaire, et qui fait des poètes des hommes en décalage avec
leurs confrères. Ils ont le plus souvent une poétique possédant un
siècle d’avance sur les autres disciplines. La postérité s’est trop bien
rendre des comptes à ses illustres esprits et leur offre des hommages
et des carrières le plus souvent posthumes.
Comment se fait-il que des poètes obscurs et méprisés
incompris de tous, à l’allure pataude, au gueuloir exorbitant
deviennent par leur puissance d’évocation, par la maîtrise de leur
langue et de leur technique, des références incontournables et
immortelles dont on s’inspire encore trois siècles après leur décès ?
380
Quand des écrivains-lecteurs de Grandes Maisons d’Éditions
Prix Nobel de littérature, ou futurs académiciens festonnaient en tête et
se prévalaient de mépriser des Stéphane Mallarmé ou des Paul Verlaine,
quand des directeurs de revues ou de collections rejetaient avec dédain
des œuvres de Paul Claudel ou de Paul Valéry, ces derniers eurent
recours à leurs propres confrères qui comprirent aisément le degré de
leur valeur. Certains auraient pu dire : “ Maîtres, n’ayez crainte. Nous
avons considéré la valeur de vos œuvres. Nous serons faire fructifier vos
images immortelles, votre postérité déjà est assurée. ”
Tout cela peut rendre ridicule les structures littéraires
actuelles si l’on ose comparer le bouquet des écrivains de la postérité
avec les lamentables collections dont se prévalent et dont
s’enorgueillissent des présidents de groupes.
C’est pourquoi de très grands poètes ne dédaignent pas de
travailler dans des revues que l’on ose parfois rejeter, considérant
avec dédain le faible tirage qu’elles engendrent.
Tandis que des André Gide et des Paul Valéry se formaient
pour accéder à la carrière que nous leur connaissons, ils n’hésitaient
pas à proposer leurs œuvres dans une revue aujourd’hui oubliée de
tous, - La jeune conque.
381
Et cette coutume est loin de passer, si l’on en juge par les
centaines de feuillets imprimés qui fleurissent ici et là dans nos
régions et départements. Pourtant à Paris, tout semble impossible, - la
plus infime édition nécessite mille ans d’amitiés auprès des uns et
des autres. Et encore, cela paraît faveur de vous donner le droit
d’imprimer quelques endroits de votre personne ...
Dans cette Capitale, rien qui n’engendre l’argent ne saurait
être utile. Il faut se hâter de proposer une biographie sous un chanteur
ou un ouvrage de politique, si l’on veut voir son nom figurer sur un
livre. Le littéraire entend parler de soi avec mépris, il est assez sot
pour cacher sa production poétique de crainte de subir des lazzis.
J’ignore pourtant lequel est le plus utile à la postérité. Ou un
torche-cul qui fera quelque dix mille francs de droits d’auteur, ou un
poète immortel qui saura instruire des générations de têtes blondes et
contribuera ainsi à l’éducation de notre pays.
382
Stylistique en prose et stylistique poétique
La stylistique en prose permet de recevoir l’objet à
transformer de manière réelle, sans nécessité aucune d’adaptabilité de
la capacité intellectuelle à la proposition offerte. L’entendement est
direct, et la cause suit l’effet. Il y a pourtant une substitution
d’éléments écrits en images à produire. Le roman en est une parfaite
illustration. D’ailleurs, s’il y avait une étude réelle du psychisme qui
transforme les caractères écrits, l’on observerait des différences et
des écarts considérables dans la mutation de l’expression écrite.
Pourtant les types d’individus qui lisent le roman parviennent à se
mettre d’accord sur l’extériorité du produit et sa finitude interne.
L’intelligence est collective, et reçoit grosso modo le même message.
La capacité particulière ne se différencie que très peu de la
conscience collective, le contenu étant unique quoique possédant des
ramifications et des détails spécifiques. Il y aura selon les individus
plus ou moins d’aptitude à tout recevoir ou à recevoir une grande
partie de la proposition écrite. L’ensemble des lecteurs peut donc se
prévaloir de s’être mis d’accord sur le message reçu.
Il faut bien que cette conscience soit ordinaire, satisfaisante
à l’ensemble, sinon elle ne pourrait pas être assimilée par la grande
383
majorité. Ce qui lui arrive a peu de chances d’être singulier ou de
s’habiller de solutions rares. Il n’y a pas résistance à l’entendement.
Qu’en est-il réellement de la stylistique poétique ? La
pensée poétique construit son système de valeur sans exploiter la
rationalité du langage et en faisant varier la signification des choses.
Elle devient alors inutilisable pour l’immense majorité des lecteurs
qui exigent de leur conscience une application de la réalité, du moins
d’une certaine réalité. Aussi la compréhension d’un univers construit
sur du délétère, aux lois variables, aux signifiants dénaturés de leur
réel contenu engendre un refus catégorique de la plupart des lecteurs.
Cette juxtaposition d’éléments indépendants fabriquent, il est vrai,
une vitalité créative et inventive, mais peut sembler totalement
inadaptée à un esprit authentique. Pour l’esprit à la pensée profonde,
la vie extérieure revêt une apparence d’intérêt moindre.
L’épanouissement de l’âme peut s’accomplir en employant
l’imagerie poétique.
Cet espace de variantes, d’associations délétères est le
royaume de l’aptitude spéculative qui combine, additionne de
l’invraisemblable pour obtenir du possible. Ce ne sont pas des
défauts de l’entendement qui engendrent cette aptitude à varier, à
déplacer le sens commun, - cela découle de la vitalité de
l’intelligence à concevoir autrement ce que l’ensemble ne voit que
384
d’une seule manière. Ceci est donc un privilège, ... inutile hélas, et le
plus souvent rejeté de l’ensemble. Il s’agit encore de capter la forme
de la réalité pour la transformer en principe idéalisé et supérieur. La
stylistique poétique veut donc élever l’entendement, mais elle ne peut
prétendre épouser la perception exacte de la vérité. Elle ne saurait
être une conciliation du vrai et de l’imaginaire, quoi que parfois son
assise se manifeste dans la réalité du quotidien.
De la critique de soi
Qui peut se prévaloir d’avoir obtenu un résultat digne de sa
compétence, qui peut ? On est rarement soi-même, on travaille en
dessous. Il y a une constance de déception, une vérité critique à
l’intérieur de soi qui murmure : “ Tu étais capable d’accéder à
quelque chose de bien meilleur. Regarde, observe où tu en es à
présent ! Le temps, ton ennemi, aura bien su te ronger et te détruire
lentement. ” Pourtant l’analyse se veut impartiale. Elle ne recherche
pas à distribuer des éloges, ou à rosser à coups de trique.
Quand on a la certitude d’avoir accompli correctement sa
tâche, l’on peut encore se dire : “ Oui, j’aurais pu toutefois ajouter
ceci, j’avais la potentialité pour trouver cela, hélas, le temps m’a
385
détruit. ” Il est pénible de se déplaire, mais il est détestable de faire
preuve d’une avidité maladive.
Certains hommes toutefois recherchent des caresses et des
flatteries. Les littéraires sont des gens de politesse et de courtoisie,
toujours enclins à obtenir quelque faveur. Mais tout est gratuité, et cela
ne coûte rien de s’entendre dire : “ Monsieur, vous êtes un grand poète ”,
ou encore “ Ce jeune artiste a un bel avenir ”. Certains rétorqueront que
la belle critique est agréable à l’oreille, et peut engendrer un vif élan
d’actions. Il est pourtant plus puissant de se nourrir de soi-même et
d’extirper de sa propre négation de l’énergie et de la volonté de gains.
D’ailleurs l’outil de mesure qu’emploie autrui est rarement
le vôtre. Il détermine votre suffisance en fonction de sa propre
aptitude à agir. Ainsi des poètes peu féconds condamnent votre
opulence et votre générosité. Et ceci vous porte encore préjudice.
L’on appelle excès ce qui fait votre force, et votre abondance se
transforme en obésité.
Il faut parfois penser en égoïste car ce n’est pas toujours mal
penser. Faut-il être aux yeux d’autrui ? Faut-il que l’autre se pose en
tant que juge ? Je ne saurais condamner l’acuité critique, cette sorte
de lucidité qui fait souvent défaut à l’homme qui ne peut être et se
386
voir sous toutes ses dimensions. Je conseillerai toutefois de se fier à
son propre sérieux, qui est le plus souvent un superbe ange gardien.
Certains appellent cette sorte d’allégorie, la conscience, tout
simplement.
387
Fragment sur la poésie
Rester en soi, au plus profond de son aptitude, et ne jamais
faire sortir l’activité de son génie, même dans une société limitée à
quelques initiés, voilà l’une des caractéristiques de ce genre
particulier qu’est la poésie. Cette création libre, en dehors de toute
contrainte sociale ou de règles établies ne peut s’épanouir dans une
situation extérieure.
L’homme et le poète, deux personnes en une seule, capable
de se dédoubler, d’échapper à la préoccupation pratique peut donc
penser ou concevoir par l’observation du monde extérieur ou par
l’activité créatrice interne. Son aptitude directrice qui le pousse à
écrire lui offre un immense sentiment de liberté mêlée à une vérité
autarcique et personnelle. Il n’est donc pas affranchi de toute
nécessité matérielle, mais il lui faut trouver des espaces temporels de
liberté durant lesquels il pourra développer son aptitude inventive.
Difficile de prétendre connaître la courbe évolutive de
l’intelligence poétique, et certifier que telle période de l’existence est
plus favorable que telle autre pour obtenir une production de qualité.
La raison voudrait que la période de jeunesse associée à la maîtrise
de la bouillonnante activité offrît les meilleures conditions pour
388
l’écriture. Mais cette vérité peut être objectée par grand nombre
d’autres considérations. Si la vieillesse est dépourvue d’intuition et
d’énergie, elle possède du moins la maturité et l’expérience lui
permettant d’avancer à pas assurés dans l’élaboration de son œuvre.
Et l’on peut songer à l’admirable poème conçu par le vieil Homère,
ou relire des œuvres de Goethe obtenues à l’apogée de sa vie.
Blocage de la transmission poétique
La poésie a perdu son caractère initial qui est de fabriquer
des images. Elle ne peut plus rivaliser avec les nouvelles formes des
techniques modernes, qui elles sans difficulté aucune offrent à
l’intelligence la certitude d’une évasion à moindre effort.
L’association audacieuse, au-delà du réel, du possible ou de
l’imaginable pénalise et interdit à la capacité poétique de l’amateur
de pénétrer le plus souvent le monde créé par l’auteur. Il y a une sorte
de barrage, de blocage, et le texte donné reste hermétique, en quelque
sorte inaccessible. Il ne peut donc y avoir plaisir immédiat ni plaisir
retardé, car la dialectique proposée interdit toute communication
entre le poète et l’amateur. Elle n’a plus aucune vérité, pas même
onirique. Son essence abstraite ne saurait être transmise et comprise.
Elle a une apparence de fausseté, de mensonge et d’invraisemblance.
389
Le public lui préfère d’autres modes d’expression. Ce n’est pas
seulement au niveau de la lecture que s’opère le blocage. Il serait
identique dans le parlé, dans le transmis à l’oreille : l’intelligence ne
saurait convertir des solutions d’images en images émotives pour
l’esprit.
Morceau
Difficile de prétendre savoir quel est le but de la poésie.
Certains assurent que la poésie n’a pour but qu’elle-même, et ceci est
pensée de parnassien. D’autres qu’elle doit charmer, élever ou
instruire. Qui a raison ? Qui peut se prévaloir d’en tirer son essence
réelle ?
Il est plus délicat de lui conférer une existence pratique, utile
à l’ensemble. Elle nourrit l’élite, instruit l’esprit supérieur. L’homme,
au for de lui-même, cherche à purifier sa pensée, et l’expression
poétique lui offre un instrument parfait de sanctification.
L’association de vocables employée veut atteindre une hauteur et son
mode d’expression se distingue de tout autre.
390
Journal 97
Franck Lozac’h, c’est avant tout une méthode, un système
d’investigation, un principe d’apprentissage assez efficace, productif,
de rentabilité - économique, d’élans sportifs, d’imitation des
meilleurs.
Mais ce n’est plus de la poésie de salon ni de la littérature de
petits fours. Ceci est du folklore - du ridicule.
Il faut mettre la poésie au niveau de la science, de la
meilleure performance du sportif, de l’invention technique, de
l’efficacité économique.
Mais personne ne me croira.
Quantité
À l’exception de V.H., de Pierre Corneille, de Pierre
Ronsard et de Louis Aragon, tous les poètes de la Pléiade tiennent en
un seul volume leurs œuvres poétiques complètes.
391
Difficile de juger une personne sur un poème court, à
l’exception de Mallarmé qui est infiniment grand sur un produit
unique - (Baudelaire ? - L’albatros.)
Poésie
Pour moi, certitude de faiblesse et de médiocrité. La honte
s’en empare, le ridicule aussi.
la petite ...
Beaucoup se pavanent, se prennent et quoi ? ... Rien que de
A.R.
Rimbaud a été le premier à dire : “ Il est possible de
produire une œuvre de jeunesse. Vous prétendez que l’écriture est
réservée à l’âge adulte - cela est faux. Je peux vous le prouver. Je
vous remets Le Bateau ivre - et encore, voici ce qui suit : Poésies,
Une saison, les Illuminations, un style, une technique, un système
d’investigations, une construction de personnalité, un nouveau type
d’artiste, de poète etc... et tout ça en 4/5 ans. Alors - Voyez. Eh bien !
Je me jette. Je poursuis mon audace, mon risque, ma vie, en vérité. ”
392
Et cela est très fort.
Quel héritage ! Quelle postérité !
Demazet
Ce que j’apprécie chez Demazet, c’est sa souplesse d’esprit
lui permettant de comprendre l’autre avec sa différence, avec sa
spécificité. Chez lui, nul mépris d’autrui mais volonté d’intégrer une
poétique risquée, audacieuse, classique, simplifiée, féminine, du
terroir etc.
Cocteau
Cocteau n’a jamais fait de photos ?
Il aurait pu avoir un œil en bandoulière.
*
Tu prends Mallarmé, Char, Perse, mais je trouve que la
Science va plus loin. Le problème est là. Comment convertir la
poésie en Science ! Roubaud a-t-il résolu le problème ? La poésie est
en dessous. Ça c’est une certitude, une évidence.
393
L’infiniment peu
Oui, j’espère tout en sachant avec certitude que l’ensemble
ira mourir dans les rencards de l’indifférence. Car personne ne lira. À
moins que... la civilisation étant exceptionnelle, d’une richesse
inouïe, la valeur d’un humain quel qu’il soit est infiniment peu.
Et cela, on le voit au décès des grandes célébrités - quelques
éloges funèbres, puis la fin, le regard, et l’oubli.
Mais que faire ! Ainsi passe l’immortalité de l’homme !
Il faut donc être très fort - il faut penser Hugo, Racine,
Goethe, etc... Car grand poète, cela ne sera pas suffisant, cela sera 1
parmi X - cela s’intégrera dans un ensemble littéraire dans le meilleur
des cas. Voilà tout.
*
La poésie, c’est de l’homosexualité cérébrale.
394
Critique
Le problème poétique n’est pas de se faire connaître, mais
de ne pas être humilié, rejeté et méprisé par la personne qui juge.
impossible.
Car l’indifférence engendre du mépris, et le crédit est
*
C’est donc le :
va te faire exclure
va te faire ridiculiser
et après par ricanement :
alors tu as raté ?
raté ! Ha ! Ha !
Et la boucle est bouclée.
Il faut que la réputation soit telle, et immédiatement pour
que la personne n’ait pas à prouver, à démontrer etc.
À l’image de Baudelaire face à un élève de première.
Car le temps usera l’élan de crédit.
395
Pindare
Pindare - complexité de l’écriture, maître es langage, inventeur,
technique condensée - proposition complexe et difficile à comprendre.
Beaucoup de noms propres, - et si l’on ignore l’origine ... (??) - le texte se
surcharge rapidement.
Apprendre à lire avec lenteur.
Immense vide
J’éprouve un immense sentiment de vide, d’impuissance,
d’impossibilité à crédibiliser mon produit poétique à travers le
support traditionnel (papier), ou le support nouveau (informatique).
Je ne vois plus aucune solution. Le seul espace que j’ai pu ouvrir,
c’est la médiathèque et là je dois reconnaître qu’un nombre
considérable de ces structures sur le territoire français offre des
possibilités de dons et de crédit.
396
L’œuvre avance, l’œuvre déjà représente une importante
quantité. Je persiste à croire que ces exercices sont dotés d’une
qualité certaine et désire poursuivre mon travail.
Fécondité
C’est vrai, le plus souvent, on a l’étrange impression que le
travail accompli, le travail obtenu ne sert strictement à rien. Nul ne
lira, nul ne saura s’intéresser à ce type d’exercice. C’est une vérité, -
la quantité ne pourra être absorbée par autrui.
Mais il est rare d’intégrer la complète d’auteurs féconds.
Qui a lu tout Simenon, tout Balzac, tout Voltaire, tout Hugo ? Alors
on prétend déterminer, savoir et peser en exploitant un
échantillonnage que l’on projette sur l’ensemble globalisé.
Si cette quantité n’existait pas, quelle valeur accorderonsnous
à Simenon ayant produit une quinzaine d’ouvrages ? À un
Victor Hugo ayant composé quelques milliers d’alexandrins ? L’un
serait oublié et l’autre n’aurait que trois lignes dans une anthologie
d’autrefois.
397
Il faut donc poursuivre son œuvre quand bien même cette
production-là n’aurait pas d’utilité immédiate.
*
La poésie, ce n’est pas le problème de X ou Y qui n’est pas
reconnu ou édité. C’est le problème de l’ensemble, avec des
structures littéraires incapables d’absorber une quantité de qualité.
Po
La poésie, c’est de la galère médiocre. C’est du trois fois
peu pour trois badauds. Ça rame, dur - dur. Difficile de se crédibiliser
dans ce secteur d’activité. Les gens, ça ne les intéresse pas. Ils ont
autre chose à faire, à penser. Il y a le travail, les gosses, le chômage,
la voiture, la télé, etc. Ils ont autre chose à faire.
pour les autres.
Les poètes écrivent en nombriliste. Chacun pour soi. Dieu
*
398
Être poète, quelle piètre chose ! Quelle faiblesse de l’esprit !
La consolation de Dieu serait de donner au poète un chapitre de
mathématique comme une semence que l’on n’aurait pu faire germer,
que l’on aurait pu toutefois transmettre à autrui. Et c’est apporter sa
contribution à l’édifice mathématique que de posséder cela !
Analyse
1°) Beauté poet Beaut géométrique, beauté médicale
2°) mais ; ? géo : axio, Thé etc.
Médi : guérison,
Beauté poétique ? Agrément
siècle d’or, merveille de nos jours, fatale merveille etc...
Exemple : la femme :
Femme = modèle - là ?
avec éclats, petits miroirs, chaînes etc.
voilà de l’agrément
Imaginons cette femme équipée de la sorte allant dans un
village - on l’imagine reine avec cet attirail
399
C’est pourquoi nous donnons à certains sonnets qui ne sont
qu’habillage, attirail, environnement, bel attrait est ... le titre de
reines de village
Beauté poétique 33
Pascal Pensées
Il fallait donc que la poétique ne fût que cela, qu’un bel
attrait d’apparat, qu’une manière clinquante de plaire, nourrie peutêtre
d’artifice, de mensonge, de truquage, c’était du maquillage et
cela pouvait suffire ?
Non ! Car c’est ignorer tous nos Grecs et Latins à la pensée
épurée, à la vérité stoïque au dosage imagé parfait.
400
Puissance
Je ne vois vraiment pas l’utilité de s’appeler Virgile quand
on s’appelle Victor Hugo.
Hugo, c’est du 180 - 200 000 alexandrins, du théâtre, du
roman, de la critique, etc.
de la puissance, du génie
c’est une phénoménale capacité poétique
On lui reprochera son manque de finesse, de subtilité, le
poids de sa puissance en vérité.
pointes.
On ne peut pas demander à un hippopotame de faire des
Virgile c’est du trois - de l’Enéide dont j’ai proposé une
version en alexandrins - des Buco, et des Géorgiques - exceptionnels
évidemment, mais Hugo !
Plus on pense VH, ou Corneille ou Ronsard, et plus on
s’aperçoit de quelle puissance, de quelles ressources, de quelles
401
capacités et aptitudes à penser, à créer, il est nécessaire de posséder
pour accéder à ce type de résultats.
*
Paul n’a pas de spiritualité, il a tenté d’ouvrir des portes, il
avait des clés, elles ne fonctionnaient pas, il a proposé Thêta.
Paul, critique.
*
Ce n’est pas ça - Les Cahiers - il manque l’explosion du
chef-d’œuvre. Et pourtant toute la matière y est, semble vouloir
s’organiser.
Et il me dira : “ C’est ça, mon chef-d'œuvre ! Car la matière
y est, et je l’ai organisée autrement, tu n’as donc pas compris ? ”
Bergson est d’une dimension autre - D1 - D2. Pourtant Paul
fait des trucs que Bergson est incapable de faire, et s’il les avait faits,
il ne les renierait pas - exemple Le Cimetière - La jeune Parque - etc.
Sa stylistique en prose ?
402
Bergson contient Valéry avec ses Cahiers, il a plus - quand
bien même il n’aurait pas développé tous ses sujets.
Mais il doit se méfier, car la sensibilité de Paul, sa technique
d’écriture, son mécanisme cérébral appliqué à la poésie - et bien
d’autres choses encore, font de lui une tête rare, et de qualité
supérieure.
*
Actuellement, cela est certain, le problème Hugolien est
impossible à résoudre. Je ne vois personne ni dans hier, ni dans
aujourd’hui possédant les moyens pour accéder à une capitalisation
poétique supérieure à celle de Victor Hugo.
Les cahiers de Valéry
On ne peut, Paul, faire seulement un additionnel de bouts. Il
faut architecturer l’ensemble, lui donner une cohésion intellectuelle,
car cette façon de penser heurte la continuité, la certitude dans sa
démonstration totale sur le chapitre.
Et Il me répondra : “ Mais c’est un ensemble de vérités !
J’avais évidemment l’aptitude d’agir comme n’importe quel
philosophe - tu le sais bien. ”
403
Il ajoutera : “ J’ai même construit de cette façon. ”
Le sauvageon
Le relationnel poétique ne m’a jamais intéressé. Je préférais
lui substituer, la capacité de travail, d’apprentissage, de lecture,
d’imitation de l’œuvre.
Quand j’aurais épuisé tous les moyens - mailing, téléphone,
correspondance, éditeurs, etc... autres communications, je serais peutêtre
dans l’obligation de côtoyer X ou Y. Mais j’avoue que cela ne
suscite guère l’enthousiasme de ma personne.
Je me gaspille avec autrui,
tandis que j’amasse avec moi-même.
404
Je comprends toutefois fort bien que l’on puisse penser de
manière différente et que l’on tire un grand intérêt par frottement à
autrui, par l’œil extérieur qui travaille, par le besoin ou le paresse
Baudelairienne.
Poésie
Petitesse de l’intelligence poétique - ne peut rivaliser avec la
science - semble très en dessous et ne peut faire plus - progrès de
faibles valeurs.
Emploie des aptitudes du professeur de français ou
d’instituteurs qu’elle fait travailler à temps partiel.
Moyens de compte d’auteurs, en quantité réduite, exercices
de fin de semaine, athlètes de week-end.
Sera-ce suffisant pour être, paraître, se prétendre l’égal de la
discipline scientifique ?
405
*
Je me suis parfois senti plus proche d’un Baudelaire, d’un
Mallarmé, d’un Rimbaud, etc. d’un poète mort depuis des décennies
ou des siècles que de la plupart des poètes vivants. Je pense que
grand nombre de littéraires perçoivent la vérité poétique de cette
sorte. Leur bureau est un musée vivant où pourraient surgir les
spectres d’autrefois.
Deguy
Je lis Deguy et je me dis : Cet homme a une chance
extraordinaire. Comment peut-il avec cette forme d’originalité se
crédibiliser à ce point auprès des autorités littéraires ou des Comités
de Lecture ?
Que vaut-il réellement sur un sonnet ? sur une imitation
Baudelairienne, Racinienne ? Qu’est-il capable de produire en
comparaison avec Victor Hugo ?
Est-il Mallarméen ? J’ai l’impression de détenir un ouvrage
d’un poète cubiste, audacieux, autrement, nouveau, très moderne en
406
vérité. Mais cette modernité-là a-t-elle quelque chance de posséder
une postérité ?
Entendez-moi - je ne suis pas contre Deguy - loin s’en faut,
puisque je l’utilise pour lire, écrire ou produire. Mais je m’interroge.
*
Quelles difficultés n’éprouve-t-on dans le milieu des Lettres !
Rien n’y semble possible ! C’est une montagne d’efforts pour déplacer un
petit pois. Une édition ? Quelle édition ? Le temps passe, l’homme vieillit,
et il doit se satisfaire de ses trois fois riens retenus.
Alain Bosquet
J’ai sous les yeux - je ne suis pas un poète d’eau douce
d’Alain Bosquet, poésies complètes (1945-1994) n r f, Gallimard - je
connaissais auparavant l’auteur avec Sonnets pour une fin de siècle
et, Poèmes.
Difficile en première lecture de prétendre posséder une
vérité concernant un auteur. Plus délicat encore d’oser se lancer dans
une critique stupide, voire audacieuse.
407
Je le crois au maximum - bon poète - je ne le vois pas -
grand poète. Commettrais-je une erreur ? Suis-je dans la vérité ?
*
Yeats coud avec une aiguille de dentellière, finesse et
subtilité, haute précision dans son langage. Subtile complexité de
combinaisons, de solutions élaborées.
Son style me rappelle celui de Gide parfois. Il y a un sens
tactile de délicat et de choisi que le Prix Nobel ne possède pas, - ou
s’il le possède, c’est d’une autre manière - moins pénétrante.
408
Encore !
On me prétendra lourd peut-être, mais je veux encore
insister. Cette question m’obsède, y répondre me serait d’un grand
soulagement.
Comment les poètes en travaillant à temps partiel, de
manière individuelle pourront rivaliser avec les réalisations obtenus
par des équipes dans le domaine scientifique ou de la technique
appliquée ?
Exemple :
Un poète seul en dix ans, c’est 3-4 recueils produits.
Une équipé de quarante scientifiques dotée de 100 millions
de $ fabrique un robot ressemblant à un humain et possédant des
propriétés ou des qualités remarquables.
*
... et pourtant - un pianiste soliste est bien un travailleur
indépendant, unique, il est un, reconnu et apprécié par un ensemble
de spectateurs qui viennent l’applaudir.
409
Comprendre Racine
L’intérêt est de comprendre comment Racine est parvenu à
devenir Racine, l’intérêt est de comprendre son mécanisme cérébral,
sa perception, sa capacité, ses moyens, cet ensemble est difficile à
saisir, à décomposer.
Il en est d’ailleurs pour tous les grands poètes, car la finalité
consiste à savoir utiliser autrui.
L’idéal est de pouvoir ajouter sur autrui, et c’est progrès de
société, de civilisation. Oui, c’est avancée toutefois.
*
Je n’ai jamais réellement été un poète artiste avec amitiés,
relations littéraires, échanges, appartenance à un groupe, à une
association, à un mouvement etc. J’ai plutôt été quelqu’un qui a
produit, qui a produit
de la poésie
du Théâtre
de la Bible
410
qui a fait des exercices
des traductions
du Journal etc.
Et cela s’est retourné contre moi, car l’on m’a reproché
d’être casanier, d’être sauvage, d’agir en égocrate - de ne penser qu’à
Moi.
Autrui m’agaçait très vite, ne m’apportait que peu, je n’ai
jamais su exploiter le relationnel, le plan humain pour avancer. En
vérité je travaillais, et je continue d’ailleurs à agir de la sorte, avec
des livres, mes chers livres - Pléiades et autres génies.
En revanche, le mépris de l’écrit n’existe pratiquement
jamais. Même une petite tentative, un quatrain, un fragment, un
brouillon peut m’apparaître utile.
Je déteste juger, je ne veux pas juger de crainte de
commettre une erreur, de me fourvoyer sur la qualité, car je ne
possède pas la vérité ni la perception de toutes les nuances de la
sensibilité artistique. Je m’en voudrais de commettre une grosse
bourde, et de rejeter quelqu’un possédant une quelconque valeur.
411
*
Je préfère le plus souvent être seul, l’autre me ralentit,
m’impose de l’attente. Mais j’aime le travail des autres, leurs livres,
leurs réalisations, leur expérience. L’expérience de l’autre, c’est un
gain de temps considérable pour soi. L’autre sait le chemin et me
permet de l’emprunter.
*
Il me semble qu’aucun poète ne pourra renfermer en son
œuvre toutes les possibilités, toutes les nuances, toutes les écoles et
leurs variations que possède la Poésie.
Mais l’on suppose que cela n’est pas une nécessité, l’on
prétend que telle école englobe telle école, qui n’est qu’une
ramification insignifiante de la première.
D’autres cherchent dans le premier la puissance quand les
plus subtils déterminent la valeur en analysant le parfait équilibre.
Ainsi Hugo s’oppose à Virgile.
412
*
Le problème de Péguy, c’est le problème de la répétitivité,
de l’insistance, - c’est cette foi catholique de perroquet dérivée avec
du + 1 ou du - 1 en fonction du vers, du distique ou du quatrain
précédent.
Péguy devint vite ennuyeux.
Cette constance dans le doublon parallélismique, une sorte
d’écho amplifié ou diminué, qu’en dire ?
Ce procédé quoique intéressant ne peut à mes yeux devenir
être un moyen fondamental dans la construction d’un écrit qui dure,
et moins encore dans une œuvre totale.
*
Je ne parviens pas à résoudre le problème de la poésie, je
veux dire celui de sa valeur, de sa convertibilité en résultats
scientifiques ou technologiques. La science me paraît bien complexe,
possédant beaucoup plus d’avenir et exploitant des intelligences en
synergie qui élaborent des problèmes financièrement viables et
débouchant sur des utilités sociales.
413
J’ai peut-être tort de raisonner de cette sorte. Cela pourrait
en choquer plus d’en. Et pourtant ! S’il s’avérait que ce que
j’avançais était exact. Cela expliquerait l’immense désert poétique, le
refus du lecteur de s’intéresser à quelque chose de bien médiocre. Le
comportement du public serait la justification, la preuve de ce que
j’ose écrire.
Rentabilité poétique
Que deviendrait la poésie, l’esprit poétique, si l’on y
intégrait des méthodes d’investigation, de rentabilité, de productivité
comme un vulgaire bien de consommation du vingtième siècle ? Si
l’on recherchait le zéro de perte, l’optimisation ? - tous ces concepts
un peu barbares qui rappellent le Talorisme, le Fordisme, le
Stakhanovisme ...
Peut-on imaginer une intelligence poétique refusant
l’insouciance, la rêverie, l’évasion, l’ivresse, mais cherchant par
avidité arriviste à se réaliser pour obtenir un résultat satisfaisant.
Supposons que cette méthode permette de faire 1 ou premier ?
Que penser de ce poète ? Ho ! La ! La ! Quelle horreur ! s’esclafferaient
414
certains. Pourtant les temps ont changé, et rien ne prouve que d’appliquer
des principes du XVIIe ou du XIXe permettent de se crédibiliser auprès
d’un public qui lui consomme des produits du XXe siècle, donc des
produits qui intègrent ces propriétés énumérées ci-dessus.
F. Jammes
Je rêve de ... Francis Jammes. Il me dit “ Je pensais faire 16
(16ème) dans la hiérarchie poétique française. Ma foi m’avait donné
des voix. J’avais la quasi-certitude, révélation mystique, d’être un
grand poète. Voilà d’où j’ai tiré ma prétention. La foi m’a en quelque
sorte grandi. ”
Je ne lui réponds pas. Je crois un peu en ce qu’il me dit. Je
me souviens des éloges de Mauriac, de Gide. Je pense Tarbes, la
statue sur la grande place, mais crains pour son premier degré. Sa
poétique de l’immédiat, sans complexité, sans profondeur, directe et
aisée à assimiler, ne peut longtemps résister à des analyses poussées.
Il se dit grand ... je le crois peut-être. Au réveil, je décide de
récupérer toutes les poésies concernant cet auteur. Je n’ai plus que Le
415
deuil des primevères, et encore au grenier de la rue Hamecher, que je
n’ai pas ouvert depuis quinze ans, certainement.
Le Nobel
Ces gens du Nobel ayant raté Valéry et Claudel, se sont
précipités sur Perse de crainte de commettre un nouvel “ oubli ”
irréparable.
Malraux balançait avec Beckett -, Beckett fut primé. Et
Malraux est aux Invalides, avec les plus grands hommes.
Analyse de la poésie
Pour Valéry, la poésie est une application particulière des
puissances de l’esprit. Pour moi, elle n’est qu’un faible moyen
d’exploiter la potentialité intellectuelle de l’homme, qui peut
s’exprimer autrement, avec plus d’efficacité, de profondeur, de
raison, de ... conscience, par la philosophie, la mathématique ou la
science et science appliquée.
416
Le poète serait une sorte de handicapé intellectuel
n’exploitant guère qu’une restriction de l’aptitude de penser qui régit
l’esprit. De grandes vérités rationnelles, quantifiables, spatiales ou
physiques seraient totalement exclues du mécanisme cérébral du
poète.
En ce sens, sa vision, son outillage réduit, faux, trompeur, ne
lui permettrait pas d’accéder à la vérité, et moins encore de proposer
à autrui un angle vrai, différent, des choses de l’existence. J’emploie
volontairement ces termes car leur imprécision permet de généraliser
leur signifiant.
Poursuivant ce raisonnement, la certitude d’autrui
concernant le mauvais moyen poétique le convaincrait de rejeter cet
outil obsolète, dépassé, calculant mal, offrant des vérités trompeuses,
aléatoires et douteuses. Ce qui pourrait expliquer le refus, le non du
public face à la poésie.
Difficile d’en parler aux poètes eux-mêmes, qui rejettent
tout Mea Culpa, et se prétendent d’essence supérieure, incompris.
Le contenu serait non et la façon de le dire non.
417
Hiérarchie
Je vois Baudelaire en 6. J’ai VH, Cor, Raci, La Font et
Ronsard - très important Ronsard. Le plus grand poète du Moyen
Age, qualité, quantité, puissance et maîtrise, vraiment très fort.
Baudelaire, père de la poésie moderne, inspirant plus
qu’inspiré, avec 3 450 vers par Les fleurs (léger ? Léger !) et 50
petits poëmes en prose.
*
Les nobellisables - les ratés - Malraux, Claudel, Valéry. Il
est vrai qu’un et un seul par an sur la planète sera primé, alors que
penser des autres hommes qui n’ont pu obtenir la suprême
considération ?
*
Comment la forme peut-elle avoir plus de valeur que le fond ?
Comment l’art qui est une mise en forme peut-il aujourd’hui
accéder à la complexité du fond scientifique ? Comment 500
418
tableaux font-ils pour rivaliser avec la haute technologie que requiert
une centrale nucléaire ?
*
Le fond et la forme - la science et l’art
Dante s’est évertué à posséder les deux. La divine, Léonard,
Goethe, Valéry, le Grec.
Quand la technique scientifique se complique, l’art se met à
côté, mais ne peut pas intégrer ses nouvelles possibilités dans
l’application de son œuvre.
La science à l’exception de l’élégante démonstration
mathématique ne possède aucune façon.
*
Plutôt que de se mentir, plutôt que de prétendre ... en allant
chercher des arguments indéfendables, il faudrait mieux accepter de
comprendre, de voir avec objectivité la situation actuelle de la poésie
française.
419
Un chiffre significatif. La presse, toutes parutions
confondues propose 3 000 titres, journalière, hebdomadaire,
mensuelle, et dans cette surabondance de choix, il n’est pas possible
de trouver une seule revue traitant de la poésie.
Ceci plaide en faveur d’un immense désert poétique, d’une
indifférence totale de la part du public pour ce genre d’écriture.
Pourtant les poètes insistent, prétendent que leur discipline
existe, qu’elle s’exprime autrement à travers des conférences, des
revues d’initiatives privées, des associations locales ou régionales.
Que dire ? Que leur dire ? Savent-ils réellement ce que représente
cette part insignifiante dans le PIB de la France ? Veulent-ils analyser
avec exactitude son importance dans la culture d’aujourd’hui ?
Il n’y a pas de secret. Si la poésie présente est raillée,
méprisée, humiliée, c’est aussi parce qu’elle n’a pas su s’adapter à
l’évolution de notre société, avec ses nouvelles sciences et ses
techniques appliquées. Son résultat apparaît de qualité moindre aux
yeux du lecteur qui lui préfère les technologies avancées de l’image
et du son.
*
420
Francis Jammes - sa poésie non-évolutive, qui ignore
Rimbaud, Baudelaire, Racine.
confrères.
Francis Jammes, un néoromantique par Lamartine, V. H. et
Ne possède pas l’extrême sensibilité ni la subtile musique de
Verlaine. Combinaisons et solutions de nature. N’a jamais pensé
construire des structures grammaticales nouvelles, vit sur l’acquis
d’autrui, ne peut pas ajouter. Appartient à une nuance entre deux
couleurs basiques, basées.
Très proche de la nature, la comprend, l’épouse, baigne dans
du Manet, mais n’a pu réécrire l’impressionnisme. Prie Dieu avec la
ferveur du catholique. Ne sait pas repenser Dieu, ouvre un livre de
messe.
Ne peut rivaliser avec Metterlink.
L’échec
J’ai raté, échoué, n’ayant pu m’intégrer à la structure
littéraire d’accueil. Mais en vérité avais-je le souci d’y glisser même
421
le premier orteil ? N’ai-je pas feint de le faire, tout en sachant
pertinemment que le travail avait fort peu de chances de séduire ?
Je crois avant tout m’être consacré à l’œuvre, à la
transformation du manuscrit en dactylographié, du dactylographié en
maquette et de la maquette en pseudo livre. Ce qui a nécessité
énormément de travail, de récupération, de nettoyage. Les inédits
eux-mêmes qui me semblaient inexploitables ont engendré des livres
nouveaux.
Faut-il véritablement s’en offusquer de cet échec ? et
prétendre qu’une atroce malédiction avait plané sur mon crâne ? ... Il
faut accepter avec résignation et objectivité ce ratage, et prétendre
que d’autres avant moi, possédant des qualités littéraires infiniment
supérieures aux miennes ont connu des refus cinglants.
*
Je n’ai jamais été spécialement artiste ou littéraire, vivant
avec la nécessité de produire ou d’échanger avec autrui, faisant du
zèle à droite, à gauche pour rencontrer X ou Y. D’ailleurs, je dois
reconnaître qu’autrui s’est très peu soucié de moi. J’ai offert,
proposé, donné des plaquettes, des manuscrits, des dactylographiés,
422
des spécimens, jamais ô grand jamais, je n’ai vu chez l’interlocuteur
un quelconque intérêt pour ce que je lui soumettais. Les écrivains
doivent avant tout se soucier d’eux-mêmes, de leur gloire, de leur
génie, de leur immortalité - c’est le : moi, je sais ce que je vaux, mais
l’autre m’indiffère. Le contact assez difficile, mais courtois le plus
souvent, n’engendrait pas une volonté chez l’autre de me revoir, de
discuter encore, de relancer ou de lancer un début d’amitié. Je n’en ai
par souffert réellement, travaillant avec des Ombres, avec leur
grandeur, je veux dire Les Pléiades. Et j’avoue qu’un Rimbaud,
qu’un Baudelaire avec leurs écrits, avec leurs biographies, leur
contact quotidien de bureau ou de table me semblaient plus proches,
plus vrais qu’un grand nombre de littéraires dont j’avais pu serrer la
main.
423
Nobel
Valéry était un Nobel tout désigné. Son œuvre, sa
symbolique dégagée de toute considération financière méritait
quelque part l’intérêt du jury de Stockholm. Claudel, plus dirigé, à
l’influence religieuse certaine, était beaucoup plus discutable quoique
... ce qu’il a fait pour le théâtre sa puissance et son génie, aurait pu lui
conférer l’attribution royale. Et le jury ayant pris conscience, un peu
tard, de ses deux bévues n’aurait pas balancé longtemps en résignant
Perse de crainte de se tromper une nouvelle fois. Quant à Malraux,
balançant avec Beckett, le jury a préféré l’audace et le risque à la
sécurité qu’offrait notre grand écrivain.
Littérature comparée
Les comparaisons ne se font pas à travers les siècles, mais
ce font sur des époques identiques
Vir-Homè
Ra - Cor
Radi - Rim
Sten - Flau
Pas - Des
Euripide - Sophocle
424
ce qui veut dire ...
qu’à certaines périodes, il est possible de développer son
cerveau d’une certaine manière.
D’où l’importance de l’aspect extérieur, du contexte.
Confession
Il est vrai, je n’ai jamais été capable sur la période de
jeunesse, et sur la période adulte quelques années plus tard d’associer
l’acte d’écriture au comportement artistique voulu. Côtoyer autrui,
discuter, appartenir à des clubs où à des associations, partager en
quelque sorte son quotidien avec l’ami, le confident ou le frère m’a
toujours semblé quelque chose de puéril et d’inconvenant. Je n’ai
jamais ressenti le besoin d’échanger, d’exprimer la réalité du moment
ou d’étudier le concept littéraire de l’autre. Car mon immense pâture
a toujours été la lecture des chefs-d’œuvre classiques. J’ai vécu en
quelque sorte avec des auteurs morts et me suis imprégné de leurs
œuvres, plus d’ailleurs que de leurs biographies qui me semblaient le
plus souvent incongrues de pénétrer. Je n’y voyais qu’un effet de
voyeurisme déplacé et refusais d’aller outre. En revanche, l’étude du
poète Arthur Rimbaud est difficile à séparer de son comportement de
425
vie. Mais j’avoue que le pinaillage dans le détail où des analyse
sordides sont possibles, me laissent assez indifférent.
Je suis donc resté assez sauvage, assez offside c’est-à-dire à
côté, sans véritablement m’engager auprès de personnes physiques.
J’ai vécu dans une sorte de cocon ou tour d’ivoire pour employer une
expression connue.
Inflation de G.P.
Demazet parle de Heurtebise* et lui décerne l’identité de
grand poète, idem avec Hetzel, Clairvaux, et Franck Lozac’h.
Ma liste semble plus restrictive, j’ignore même si des “
arrivées ” comme Roubaud, Deguy, sont en vérité des G.P.
C’est le temps, c’est l’utilité, l’emploi d’autrui qui décidera
de cette pseudo certitude.
Il faut être Grand poète devant l’Éternel. Est-ce suffisant
pour être édité par Gallimard ? ...
plus sûr.
Deux Dieux valent mieux qu’un. Dieu et le St Esprit ... c’est
426
Ça risque d’être un peu court pour Gallimard ... toutefois.
*Vital.
*
Je n’ai jamais été spécialement distant, sauvage, refusant à
tout prix quelconque relationnel poétique ou artistique, mais je dois
reconnaître que je n’étais pas un homme de mon temps, intégré dans
un principe littéraire déterminé, désireux de participer à tel ou tel
mouvement de mon époque. J’ai essentiellement produit en
exploitant les auteurs de La Bibliothèque de la Pléiade, c’est-à-dire,
des ultras classiques, des gens tombés dans l’immortalité de
l’écriture. J’y ai ajouté tous les autres classiques exploitables ou
possibles à trouver dans les collections basiques bon marché. Cela
représentait déjà des centaines d’ouvrages, de chefs-d’œuvre à lire ou
à intégrer.
Vingt ans après se sont écoulés et je puis dire
qu’aujourd’hui je travaille avec des auteurs confirmés mais vivants,
tels Roubaud, Deguy et Bernard Noël. J’ai même téléphoné à
l’Académie Française pour qu’ils m’envoient la liste des quinze
derniers lauréats du Grand prix de poésie.
427
Demain, parviendrai-je peut-être à écrire avec de jeunes
auteurs remplis de zèle et de vitesse, quand je ne serais plus qu’un
vieux monsieur gris et tremblant ?
La grande poésie
ou du moins ce que prétendent les critiques en analysant la
poésie moderne - la définition qu’ils en donnent n’a que peu
d’importance. Ils disent : Monsieur Untel est - grand poète, il produit
de la grande poésie.
Le problème réel est de savoir ce que vaut son travail -
exemple. Que vaut Guillevic face au Directeur du CERN, face à un
Nobel de Physique, - quelle est sa compétence, son aptitude, ses
limites, ses potentialités ? Qu’a-t-il réellement fait ? À quoi sert-il ?
Son utilité ? Sa convertibilité ou utilité sociale, en création de
richesse ?
Lui-même quand il pense, que vaut-il ? Le poids de son
esprit, de son âme pour employer un langage poétique ?
Moi, je le prétends, le poète est peu, est faible, se situe en
dessous, et jamais on pourra intégrer la complexité du haut technicien
428
ou de l’homme de science. Ce qu’il fait est quasiment inutile. Il
prétend, il croit, mais cela est de la prétention stupide. En vérité, il est
assez nul, et est jugé comme tel par le public, par les médias qui le
rejettent, et n’en ont que faire !
Il y a pourtant une solution, c’est le travail, c’est l’emploi de
lettrés à temps plein dans le secteur poétique.
valeurs.
C’est l’exploitation de leur intelligence en synergie de
Lisez un poème, où est la difficulté ? En quoi cela peut-il se
comparer avec un téléphone numérique ? C’est en dessous, n’est-ce
pas ? C’est Moyen Âge, c’est passé, c’est dépassé, c’est sabots ou
fer-à-cheval, c’était utile, comparable autrefois, mais aujourd'hui cela
n’est plus, fini, ne m’intéresse plus, etc.
Autrui
L’outil autrui ne m’est guère utile. Je n’ai pas besoin de
l’autre dans sa façon, dans son apparat, sa manière d’être ou de se
comporter. Je ne l’utilise qu’à des fins d’écriture, de production,
d’extractions. Cela est détestable de penser de la sorte, d’oser
429
l’inscrire ... et pourtant. Je ne parviens pas lors du contact de la
conversation, à comprendre, à m’imprégner de sa substance, il n’y a
que superficialité, qu’insignifiance, qu’apparat, que volonté de
statuer sur une pseudo personnalité. C’est le plus souvent une image
détestable et fausse. Ma préférence va au livre, et la capacité
personnelle pour tenter d’intégrer sa propre vérité.
Avec la parlote, il y a gaspillage ; avec l’écrit, il y a
l’instruction. Et je ne parviens pas à comprendre comment le
relationnel artistique s’avère si nécessaire pour la grande majorité de
mes contemporains.
Bis repetita
Ce que je puis détester, c’est cette mauvaise foi devant la
vérité, c’est l’accumulation évidente de preuves, de constructions
impeccables, responsables et certaines, et toujours le mensonge en
échange. Le non, non, discret et moqueur, “ il se trompe, cela n’est
pas ”, et pourtant c’est l’œuf et le bœuf, c’est gros, c’est énorme. Je
le répète, la poésie obtient des résultats inférieurs aux résultats
mathématiques. Elle si situe en dessous, ne peut comprendre, ne peut
suivre, n’offre pas les mêmes possibilités de développements
intellectuels.
430
Et les poètes festonnent, ricanent, ondulent, continuent à se
prendre, se surestiment dans leur prétention circulaire,
s’autoproclament, se gargarisent d’eux-mêmes, se lisent et se relisent.
Aucun ne peut envoyer un homme sur la lune quand toute la NASA
résoudrait le problème du sonnet.
Mais comment leur dire ? Comment oser penser froisser les
ailes de ces papillons ? Car ces messieurs sont ultrasensibles, se
vexeraient. Pourtant l’immense majorité des gens prétend qu’ils
écrivent des conneries, des fadaises et des insignifiances. Mais
taisez-vous. Il se pourrait qu’un inconnu se soit glissé dans votre
entourage, et vous en veule d’oser vous exprimer de la sorte ...
Note poétique
Eluard le grand poète, avait en lui une équivalence de grand
peintre surréaliste.
La pensée de René Char intègre une vérité, une analyse, une
nouvelle définition de la réalité, de sa réalité et en ce sens, le poète
431
égale le philosophe. Il perçoit une vérité, et il l’exprime dans un
nouveau langage.
Aragon était un intellectuel.
Je veux dire : le G. P. n’a pas constamment une personnalité
méprisable, et pourtant le public le rejette et l’ignore. Ce qui est
dommageable pour l’image de la discipline littéraire.
*
Se prévaloir d’obtenir un résultat extraverti dans le secteur
poétique découle d’une fable utopique.
En poésie, rien n’est possible. Nul ne veut éditer, nul ne veut
lire, cela n’intéresse personne. C’est le “ Allez voir ailleurs, cela ne
me convient pas ”, c’est le “ Je ne lis pas, j’ai autre chose à faire. ”
Courir, faire du zèle, avoir la bouche en cœur, faire le gentil,
le caressant, ses civilités, etc. Pourquoi ? Se transformer en un petit
télégraphiste zélé ! Pourquoi ?
432
Je dis : il faut considérer les structures réelles de la poésie,
n’en rien attendre, mais travailler pour soi avec l’espoir, l’espoir que
quelqu’un daigne un jour jeter un regard condescendant sur votre
travail. Et cela est bien suffisant.
Ce n’est pas raté : c’était impossible. C’est traverser un
désert de 500 km avec une cruche d’eau dans la main. C’est la mort
assurée, c’est l’échec de Baudelaire, de Mallarmé et confrères. Mais
leurs vraies réussites, c’est encore leur ouvre, leur postérité, leur
génie reconnu, utile, transmis, puits de pétrole, moyens
d’apprentissage et de pénétration.
*
C’est vrai, je n’ai jamais pu réellement être un artiste, un
poète vagabond, un être léger insouciant, rêveur, cherchant amitiés et
longues conversations pour débattre sur tel ou tel auteur.
J’ai travaillé avec des livres - rarement avec des biographies
de littéraires morts. Et le paradoxe de mon écriture, c’est que je n’ai
eu besoin d’accomplir des relations artistiques pour développer mon
aptitude. Le progrès s’obtenait par analyse comparative, par volonté
utopique d’imiter les meilleurs, pas cette constance de désir de
433
produire, de changer, - transformer, en vérité par le souhait incessant
de se construire.
J’ai donc délaissé tout le volet relationnel. Mais sur
Montauban, sur Toulouse, aurai-je réellement eu la possibilité de
côtoyer des littéraires utiles à ma formation ? Entendez-moi, je ne
critique pas leur potentialité, je ne sais pas la juger.
Mon système basé sur une maximisation de soi, sur un effort
soutenu et constant d’apprentissage, de productivité, de rentabilité,
un jargon détestable qui aurait fait se hisser les cheveux sur la tête de
plus d’un poète, ne répondait en rien aux critères, aux méthodes
d’autrui. Je l’ai très vite compris, et j’ai préféré appliquer mon
principe détestable peut-être égocentrique, mais que voulez-vous ! Il
me fallait agir. Et le temps, la vitesse de l’autre ne répondait en rien à
mes exigences.
J’étais un auteur d’abondance et non pas de relationnel, de
causeries, d’échanges. J’étais dans l’action de moi-même, accaparé
par mes propres problèmes de formation, de déshabillage de
structures, de compréhension de l’invisible. J’avais besoin de
découvrir, et je savais qu’aucun poète ne m’aurait aidé à pénétrer les
434
lois et les règles cachées. La plupart ignoraient totalement à quoi je
faisais allusion lorsque j’essayais de leur en parler.
435
Journal 98
La poésie n’y parviendra pas, elle n’en a pas les moyens.
Son écriture complexe, fermée, élitique, inaccessible, ne peut
s’ouvrir au plus offrant.
Elle est à côté, agréable divertissement, oui, oui, on sait,
essayez-vous à quelque chose, nous vous comprenons, et nulle vérité,
nulle utilité réelle. Vœux du baptême.
Je me sais impuissant, incapable, inapte. Même en
poursuivant les meilleurs, je ne puis. Et je comprends la
mathématique, et là, c’est atroce, horrible. L’écart est trop important
si je puis comparer les deux disciplines.
*
Ce qui m’angoisse ou me laisse perplexe, c’est encore cette
analyse détestable que je puis avoir de la poésie, la toisant fort en
dessous de ce que l’on peut faire aujourd’hui dans notre civilisation.
Il s’agit peut-être d’une gageure de ma part, d’une incapacité réelle à
discerner avec objectivité la réalité de la chose, mais j’insiste, et ne
436
vois dans la poésie aucune possibilité réelle à concurrencer les autres
secteurs de l’intelligence ou de la créativité humaine.
Comme l’on parle de “ vieille race ”, “ de décadence ”, je ne
puis voir dans la poésie de moyens d’aller outre. Je ne prétends pas
que la poésie n’avance pas, elle avance mais certainement pas à la
vitesse de la science ou de la technique appliquée. Sa croissance est
fort raisonnable, cela va doucement, cela s’essouffle et le progrès est
le plus souvent imperceptible.
*
L’art poétique se caractérise selon Valéry par une
“ Sensation d’univers [, par] une tendance à percevoir un monde ou
un système complet de rapports. ”
Le poème prétend aussi intérioriser le réel, et le transformer
à sa convenance, selon son ordre, sa vérité et son système - principes
dont on pourra douter qui ne reposeront sur aucune vérité rationnelle,
mais qui seront perçus par la confraternité sensitive.
“ Je perçois les mêmes choses que vous ”,
et ils sont peu les amateurs d’art à s’exprimer de la sorte.
437
*
Comment les poètes amateurs pourront-ils relever le défi des
scientifiques professionnels ! Quand le moment sera donné de
comparer les valeurs réelles, absolues, comment l’intelligence
poétique pourra prétendre accéder aux complexités de l’aptitude
scientifique ?
Les produits organisés, obtenus, de la technologie auront
atteint un degré tel que les plaquettes des artistiques seront des pets
de lapin, des résultats insignifiants, en comparaison.
*
L’aptitude poétique ne permet pas de pénétrer la complexité
scientifique, comment pourrait-elle ajouter sur la science ? Elle se
situe en dessous, hélas !
*
Le poète ne possède pas la complexité de la pensée propre
au philosophe. Discours plus simple qui passe par le sensible, le plus
souvent, proche des peintres, fabrique des images.
438
Le philosophe au langage plus difficile.
Le poète produit un fruit, esthétique, sucré, rempli de soleil,
avec une structure interne complexe. Le lecteur mange le fruit, en tire
de la saveur, et cette saveur déterminée est nourriture indirecte,
nourriture toutefois.
(CF les Grenades PV)
*
Le jeu d’épreuves des Fleurs du Mal annoté
substantiellement de la main de Baudelaire est monté à 3, 2 millions
de francs 98 à Drouot. L’État a prélevé.
Il y a quelques semaines sur une télévision française, l’on a
vu une machine capable de reproduire à 1 ou 2 exemplaires des
ouvrages rares et fragiles. Ces copies sont mises à la disposition des
chercheurs ou des universitaires.
439
Rajouts 99, 00 et 01
La poésie m’est toujours apparue :
Marginale, inutile et de faible portée.
Cet outil “ obligatoire ” m’a constamment apparu d’une faiblesse
sociale aberrante. Est-ce seulement un agréable divertissement pour
les beaux esprits ?
*
Rencontré Demazet que je n’avais pas vu depuis près d’une
année. N’a que fort peu changé, a un peu grisonné, du poids peutêtre.
J’essaie de lui montrer mon CD ROM 98, fait semblant de ne pas
le voir, se tourne vers son armoire et en sort des livres édités par
ROUGERIE, qui ne sont pas même massicotés. Cherche
véritablement à évincer les techniques nouvelles d’édition, et se
positionne sur la façon ancestrale d’imprimer des textes. Considère
toujours le livre comme étant un bel objet, mais ne semble pas se
soucier de savoir si le contenu vaut l’habillage :
440
Pourquoi mettre un petit pois dans un écrin de satin ?
Vient tout juste de sortir un nouveau bouquin à compte d’auteur
que j’ai entrevu dans son armoire, dont il n’a pas voulu me faire la
primeur. La fixation sur son nouvel objet doit expliquer le rejet qu’il
s’impose concernant un produit autre et différent.
“ Le mien est bien, le vôtre ne m’intéresse pas. ”
Difficile d’engager la conversation sur les grands poètes, me
parle de Patout et de Christine Mottey auxquels il consacrera un
numéro spécial Montauriol. La prétend “ grande ”.
Je l’interroge sur le problème des banlieues, des arabes, et lui
demande ce qu’il en pense. Se positionne sur la raison de
Chevènement et dit qu’il faut punir. N’envisage pas le retour, mais
parle d’une république en danger, toutefois.
L’heure tourne, arrivé à 18 h 15, j’en ressors à 19 h 10, lui jurant
de payer ma cotisation de 100 F pour la revue.
441
Jabès
L’œil de l’aiguille est crevé par un fil.
L’étang invente la volupté de dormir sur soi-même.
Rivés à elle, les forçats, en marchant, font tourner la terre. On
reconnaît le mort à l’arrêt qu’il provoque en tombant.
Une ombre dans le désert est synonyme de vie.
Et tant d’autres. Superbes idées ou remarquables aphorismes.
Production
Ce qui semble difficile avec la production poétique, c’est de
constamment parvenir à renouveler son système d’inspiration. Quoi
que l’on fasse, quoi que l’on essaie d’obtenir, on ne propose le plus
souvent que des variables ou des dérivées de soi-même. Les grands
thèmes de son écriture sont déjà exploités, et penser, repenser
autrement c’est toutefois travailler dans une même tendance, avec
une même couleur. Il faut donc éviter d’être ennuyeux, et cela est
quasiment impossible.
442
L’on prend véritablement conscience que le système
d’exploitation ou d’extraction de la pensée obéit à des règles et des
lois totalement différentes de celles employées pour l’écriture de
roman ou de la prose. Il y a principe de synthétisation de conglomérat
intérieur qui permet à la structure de sortir ou d’arriver quasi
nettoyée. C’est une sorte de miracle qui n’en est toutefois pas un,
mais doit obéir à des principes cachés encore inconnus.
Ce qui peut expliquer les faibles quantités proposées par les
poètes. J’étais sidéré d’entendre Philippe Sollers, prétendre que
Dante était le plus grand écrivain Italien, tandis que ce dernier ne
possède en quantité qu’un seul volume de Pléiade. L’on me
rétorquera que la quantité ne fait jamais bon poids, ce qui est parfois
vrai, l’on observe toutefois une inspiration exceptionnelle chez les
numéros 1 tels Balzac, Hugo, Picasso, Mozart, Einstein. Il y a à la
fois richesse et variété dans l’œuvre obtenue.
*
Comment eût été considéré Balzac s’il n’avait produit que 5 livres ?
Et Victor Hugo si son œuvre poétique s’était limitée à 10 000 vers ?
443
Je vais vous le dire : on aurait comparé Balzac à l’auteur des
Diaboliques en prétendant que l’autre était plus pénétrant, plus subtil
dans son écriture. Et Victor Hugo à Leconte de Lisle, mais il n’aurait
pas été possible de prétendre VH à la première place de la poésie
Française.
Certains s’offusquent de l’abondance, mais l’abondance associée
à la diversité dénote un esprit puissant et riche, inspiré, solide et
travailleur. Il ne faut donc rejeter et mépriser comme un dandy du
XIXe ou comme un nobliau tuberculeux et fragile s’essayant à l’art
de l’escrime ou face à un pirate assoiffé de sang.
*
La suffisance d’autrui n’est pas ta nécessité. Ne t’en réfère pas à
la capacité de lecture, ou d’assimilation de l’autre pour déterminer ce
qui doit être ton travail, ta production ou ton Œuvre.
Car l’Autre prétendra toujours que tu as bien assez, s’en référant
essentiellement à sa capacité de mémorisation. Car pour l’Autre, ta
place dans son estime, c’est 1 parmi 100 000. Il ne t’accorderait que
quelques pages, ce qui, en vérité, est logique, si l’on considère ce
qu’il lui faut savoir, apprendre et utiliser.
444
Gide
A-t-on proposé une étude psychanalytique de la sexualité de Gide ?
Espace du multiple, du dialogique, de l’ambivalence œuvre-vie.
Madeleine : passion exclusive qui passe par la dénégation de
toute relation sexuelle.
L’originalité du roman, qu’on retrouvera de manière presque
analogue dans La Porte étroite, c’est le pari par lequel le
renoncement du désir apparaît non point comme refoulement du
corps mais comme demande d’une relation d’autant plus absolue et
totale qu’elle évite la dimension sexuelle.
Autre événement radical : Madeleine brûlera toutes ses lettres
(ce qu’il avait de plus précieux au monde) en apprenant le départ de
son mari pour l’Angleterre en 1917 avec son amant, Marc Allegret.
Les Faux Monnayeurs : le livre se caractérise surtout par la
technique radicale de la “ mise en abysse ”, déjà expérimentée
précédemment : le roman dans le roman. La narration tourne
circulairement sur elle-même puisque son personnage principal,
Edouard, écrit une fiction, - Les Faux Monnayeurs - sans y parvenir.
445
Ce jeu de miroirs n’a rien de gratuit ; il a pour but d’introduire dans
l’univers romanesque ce que Gide appelle : “ indice de réfraction ”
qui permet à la fois de déjouer la linéarité de l’intègre et
d’introduire tout un jeu de distanciation dans la perception du
lecteur. Cette technique fait de Gide le véritable fondateur du roman
moderne, tout à l’opposé du roman psychologique ou naturaliste.
Elle sera reprise par le nouveau roman, qui en fera le moteur d’une
révolution esthétique.
L’écriture couchée revient à Eric Marty, chercheur au C.N.R.S.
Ce que les contemporains peuvent retrouver en lui, c’est, audelà
du moraliste et de l’immoraliste, une écriture totalement ouverte
à l’énigme du désir, au questionnement sur soi et à la mobilité
perpétuelle de l’être.
*
Deguy - un cérébral incohérent, mallarméen, philosophique.
Mécanisme cérébral totalement nouveau.
N’est pas capable de faire du beau.
N’en a pas besoin.
446
Construit de nouvelles phases, de nouveaux concepts.
Créer un centre d’études poétiques
Deguy
Mallarmé
Valéry
Rimbaud jeunesse, audace, risque
Le son, la grammaire, le plan P, l’espace d’écriture.
La convertibilité en d’autres arts,
en d’autres sciences,
etc.
Aller outre, ajouter
La poésie est :
marginale, obsolète et inadaptable.
*
passée et dépassée - has been
*
447
Plus producteur d’écriture que poète. Peu enclin au relationnel
artistique. Y perd son temps. Fadaises et niaiseries. Petits souliers et
politesse, courtoisie de salon.
Travaille avec le Livre, les livres, les livres d’autrui, leur
substance, pompe, dérive, prolonge, poursuit, construit, développe,
envisage, suppose, prétend, investit, vérifie, se déplace, se redéplace,
prétend concevoir, cherche ailleurs, en math, veut un principe
évolutif, pense rock, punk, grunch pour ajouter, déplacer, voudrait
transférer cela sur le principe poétique, admire Van Gogh et Sex
Pistols, eux au-delà, différents, sait Rimbaud, rêve d’un nouvel
espace en mathématique, quelque chose d’énorme comme les
probabilités de Pascal.
*
Je ne me suis jamais réellement senti poète à rencontrer des
artistes, à vivre d'une certaine manière etc. J'ai essentiellement
produit ou travaillé de l'écriture, et dans cette écriture il y avait
également de la poésie. C'est assez subtil, je crois qu’il est toutefois
aisé de comprendre ce que cela signifie.
J'aurais pu tout aussi bien travailler de l'économie, du roman
ou de la mathématique,- c'est acte d'intelligence, d'élan mental.
448
Egalement - Le contenu des poètes du vingtième siècle ne
m'était pas utile. J'étais plus enclin à étudier de l'Antiquité, de la
Bible, du Coran, du dix-septième ou du dix-neuvième... Alors ?
Pourquoi s'encombrer d'outils que l'on n'utilisera pas ? Ou dans la
suite peut-être, mais dans l'instant - non ! Alors pourquoi ?
*
Est-il réaliste d'espérer obtenir un résultat dans le domaine artistique ?
Ma poésie a-t-elle un avenir terrestre ? La réponse semble "non", hélas !
Je m'en irai, en laissant peut-être sur le WEB ma complète accessible à
tous, en supposant que le Site ne sera pas évincé rapidement. L'ensemble
est à la Bibliothèque Nationale de France. Je trouverai d'autres structures
d'accueil, -des Médiathèques- certainement. Mais que faire ? Subir !
Comme tant d'autres ! Qu'en sera-t-il de la distribution et de la
hiérarchie, là-haut, plus loin ? Une immense révolution avec de
monstrueux oublis, en espérant d'exceptionnelles séances de rattrapage...
*
Que peuvent les poètes face aux hommes de science ?
Intelligence pure.
449
Comment les hommes de science considèrent-ils le travail des poètes ?
*
La théorie des Oubliés
Existe-t-il un patrimoine littéraire, pictural, musical, scientifique qui
croupirait chez les particuliers dans des caves ou des greniers, et
n'aurait jamais pu être accessible à l'ensemble - refusé, rejeté par la
critique, oublié dans les aléas de l'existence ?
Pour les poètes, cela semble possible. Mais pour les mathématiciens
? Pour les inventeurs, certainement. De grandes idées n'ont peut-être
pas connu les applications quelles méritaient.
Ô génies inconnus !
*
La puissance d'écriture est en contradiction avec le relationnel
poétique.
D'un côté, l'on déploie une force cérébrale imposante avec des
applications lourdes, de l'autre il ne s'agit que de civilités, de grâces
aimables et sourires courtois
450
*
Des poètes. Chacun bat sa propre monnaie, et se prétend riche
comme un petit seigneur dans sa Cité. Mais nul ne veut de sa
monnaie, et elle n'est pas convertible en quoi que ce soit.
*
Je n'ai jamais spécialement dû apprécier le relationnel artistique - les
uns, les autres, les discussions insignifiantes, les paroles de salon, les
m'as-tu vu, les petites phrases, etc. J'y perds mon temps, je m'y
agace, - c'est du maniérisme de préciosité, de la fausse éducation
avec des " Je vous présente "... Ha ! bonjour... enchanté etc.
Je travaille avec des auteurs - des livres - des Pléiades, des
Collections construites, je prends, j'exploite, j'applique, je dérive -
activité cérébrale -
*
Plus producteur d'écriture que poète. Ne ressens pas l'utilité du
relationnel.
451
Me gaspille avec autrui, me construis avec les Livres.
Côté littérature, battre des ailes ou faire le pan... Pas tellement mon
truc.
Cherche essentiellement à ajouter, extraire, dériver, condenser,
déplacer, reconsidérer, prétendre.
Avec du risque, de l'audace intellectuelle, du " autrement ", du" plus
loin ".
*
Quelle affreuse incompréhension ! Ce rejet éternel, cette incapacité à
offrir un travail poétique aux éditeurs qui puissent leur plaire. Je
n'aurais jamais cru que le domaine littéraire était si difficile à percer.
Je pensais qu'une sorte de logique basique de vérités et de bon sens
aurait suffit à crédibiliser son aptitude. Je n'ai jamais connu un si
grand décalage entre une vérité et une perception de vérité. C'est
Brigitte Bardot qui passe pour un laideron. Inexplicable !
Misère de l'être humain qui quémande le savoir et constate son
impuissance !
452
Nature de l'homme : - que puis-je ? et c'est la fin.
L'immense désarroi : cela et rien de plus.
Douleur, tristesse et conscience du rien, de l'insignifiance, du peu.
Grand Cri de désespoir.
*
- Que peut-on faire ?
- Il n'y a à rien à faire ! C'est passé, dépassé, cela n'intéresse plus
personne.
Vouloir s'activer, courir à droite, à gauche, - cela n'engendre rien.
C'est la poule qui bat des ailes et veut apprendre à voler ! Nulle
possibilité, nulle chance !
Ca ne marchera pas. C'est la galère inutile. C'est agir pour ne rien
obtenir. Il suffit de comprendre. C'est simple.
*
453
Relationnel poétique : maniérisme et courtisanat de salon. J'y perds
mon temps. De plus, ils n'ont aucun pouvoir. Cela ne débouche sur
rien de concret. Et le niveau de discussions est faible. Alors ?
Le problème est de parvenir à crédibiliser sa vérité poétique.
Comment mettre dans la cervelle l'Autre la perception vraie de
l'objet littéraire ? Comment peut-il se dire : " Bien sûr, cela est. Il n'y
a pas de doute. Je suis dans l'évidence. " Car il prétend le contraire, il
lit, analyse, réfute le texte proposé.
*
Tu veux te soustraire de l'obligation poétique, de
l'affreuse nécessité de rencontrer les uns et les autres, d'accumuler les
niaiseries et sourires de politesse, d'aller la bouche en fleur, gentil et
bien propret. Toi, ton principe, c'est de produire, de travailler par
frottements, d'exploiter l'autre, le génie - le grand frère, ou le maître
es lettres. Tu en as tiré des livres avec le concours indirect d'autrui.
Ce sont des béquilles ou c'est un chevalet !
Te voilà donc satisfait dans l'immense solitude de toimême,
jouissant uniquement de ce monologue de circonstance !
bravant tes interdits, te permettant d'aller outre sans être dans la
454
nécessité de devoir la moindre justification à quiconque ! Mais cet
isolement, ce principe autarcique dont tu te repais t’éloigne du monde
vaste et coloré de la littérature française ! tu perds des amis d'une
importance extrême, qui te conseillant, t'expliquant
tes défauts t'auraient permis de rectifier le sens de ton travail !...
Rien n'éveille en toi la soif de partager, de donner, de lire,
d'assister à des réunions, - de t'investir auprès d'autrui. C'est ça : tu es
un autocrate, un nombriliste satisfait d'un onanisme cérébral.
Tu devras payer. Le prix ? - L'immense oubli, le rejet, le
livre fermé, le cédérom dans son emballage, le" Je-ne-veux-pascliquer,
cela ne m'intéresse pas ", et toi sur ton rock de solitude,
tambourinant avec tes petits poings de poète, tu soupireras : " Je suis
un incompris ! je suis un incompris ! "
*
Me prétendre posséder des idées serait fort audacieux de ma
part ; je n'ose écrire que des lancées giclent ici et là, et m'imposent à
appliquer les faibles ressources dont la nature m'a doté. Je n'existe
que par mes incapacités : - incapacité à obtenir un bonne page
littéraire ; - incapacité à crédibiliser mon produit auprès d'autrui. Je
455
suis un détestable raté, nourri à la sève de l'égocentrisme,
constamment absent. Et voilà pour la malédiction ! et la damnation,
peut-être !
Je n'ai donc nul espoir, nulle possibilité de me mieux
faire - têtu et breton, je le resterai !
Pourtant combien d'années d'abstinence, de nuits dans
l'espoir utopique d'obtenir un quelconque résultat ! Et pour toute
réponse - le rejet, le refus, le mépris de l'autre ! Quel autre ? -
L'éditeur, évidemment !
Voilà un mal désespéré qui continue à se nourrir de
sa propre souffrance. Il n'a rien à écrire, disent-ils indirectement.
Tout cela n'est que foutaises et insignifiance ! Qu'il aille voir
ailleurs !
Je me mets à côté, en marge, - j'avance à ma vitesse,
je ne pénètre pas la stuc ture littéraire d'accueil. Je vis dans mon
délire poétique, piétinant, prétendant, supposant je ne sais quelle
aptitude ou capacité dont nul n'a que faire. Je me gave de mes livres
pour finir par une indigestion de moi-même ! Encore de pures pertes,
et des attentes infinies !
456
L'indifférence de l'autre ?... Je parviens à m'y
habituer. Je détermine les faiblesses de mon pouvoir. Suis-je naïf ou
cynique ? N'ai-je pas uniquement décidé de m'en référer à ma propre
logique, sans l'autre, sans les autres, sans les critiques ?
*
Il est facile d'être un grand poète, il est difficile de
transmettre cette vérité à autrui.
Facilité d'être, difficulté d'apparaître.
Je n'étais pas artiste, relations de salons, contacts avec
les uns et les autres, potinière et concierges, - j'étais celui qui produit,
qui extrait hors de soi de la substance d'écriture.
Autrui existait évidemment mais par son Œuvre, par
son Génie, par son aptitude à m'offrir des références d'imitations et
d'apprentissage.
Je ne tirais aucune utilité du relationnel littéraire, seule
la Pléiade était moyen d'avancée personnelle. Je dis Pléiade, mais
457
j'entends également Gallimard, ou tout nom important de la
littérature française ou mondiale.
Je travaille avec - Paz, Celan, Zanzotto, Borges, Cluny
etc. avec des ouvrages, des recueils, mais les hommes m'indiffèrent.
La Muse du poète ne se soucie guère de la réalité. Le
poète moins encore. C'est essentiellement la partie imaginative,
audacieuse et risquée qu'il doit exploiter. La redite de la Nature,
l'observation du vrai et son application par l'écriture, même dotée
d'un style remarquable ne sont que des représentations d'imitation.
Cela est compris et entendu mais la matière ainsi redéfinie n'a guère
d'avenir de lecteurs.
Il faut supposer de nouveaux concepts, inventer, quitte à
passer pour un incompris. Ça casse ? - Tant pis ! Vers la tentative
intellectuelle. " La volonté d'ajouter et d'aller outre. " Personne ne
comprend, personne ne suit ? Qu'importe ! Sont ici les changements
et de l'évolution.
*
Mauriac écrivait que la vanité des poètes venait de leur
incapacité auprès d'autrui à se crédibiliser à leur juste valeur. C'était
458
effet de compensation - volonté de faire voir - se placer au-dessus
pour trouver sa place réelle.
Un environnement défavorable annihile une œuvre, la
réduit aux fruits de l'arbre torve, - maigreur du tronc, acidité des
fruits, produits ratatinés sur eux-mêmes. La grasse terre, le bon
jardinier c'est la certitude et la jouissance de l'abondance - c'est la
beauté de l'équilibre ! Le règne d'un Parfait. Bel arbre, je te
contemple !
Les bons écrivains font de bons livres
Les grands écrivains font des chefs-d'œuvre
Les génies n'écrivent pas toujours de bons livres,
pas toujours de chefs-d'œuvre, mais la patine de leurs
écrits se transmet aux générations futures qui s'instruisent,
s'aiguisent, ajoutent sur ce qui est.
*
Quel est le but de la fausse sympathie dans le relationnel
poétique ? Elle est un masque mensonger, et ceci est très loin de la
pureté de l'âme, du vrai littéraire, de la pensée la plus claire pour
accéder à l'idéal d'écrit.
459
Faut-il se complaire d'un jeu absurde, de faux semblants
? Est-ce là la seule possibilité du relationnel de l'un à l'autre ?
Je rencontrais des auteurs, - je veux dire des livres. Mais
le contact poétique ne m'était d'aucune utilité.
Autre vitesse, autre quantité, autres objectifs.
*
Le poète, petit, chicane, se prévaut, persifle et méprise. Il
prétend à un rapport de force à l'idem du lutteur qui s'échauffe, se
gonfle, et veut par une impression s'imposer face à l'adversaire. Belle
intox ! qui ne dure guère, car la construction d'un combat ou d'une
œuvre nécessite de bien plus imposantes qualités.
L'isolement
S'isoler et prétendre savoir, prétendre savoir ce qu'est la vérité, ce
qu'est le réel système, la meilleure méthode d'investigation
intellectuelle ----) le prouver par l'application qui fait gain - voyez :
j'ai raison, -mais jusqu'à quand ? Car s'isoler, c'est ignorer ce qui se
460
passe à l'extérieur, c'est recevoir les informations autres de manière
ouateuse, édulcorée, aseptisée.
Quelle alarme intérieure peut prévenir pour signifier : " À présent,
c'est assez ! Retourne !
Va vers les autres. Au contact ! Côtoie. Frotte-toi ! Repense par
l'autre "
Car c'est remettre en cause le modèle fondamental que l'on s'était
construit, c'est bousculer une prétendue sagesse.
*
Faut-il côtoyer les poètes ? Les avoir pour amis ? Écouter leurs
dires ? Leurs méthodes de vie, de travail ? Leur façon de concevoir le
vrai ? - Quel vrai ? - Le leur !
Si certains accèdent au sublime du langage, l'immense majorité
patauge dans la médiocrité de l'écrit. Mais les pataugeurs se prévalent
d'être d'excellents nageurs. Et comme l'opacité entoure le critique, - il
ne peut apprécier le vrai et commet des erreurs de jugement.
461
Le temps sur le temps, critique après critique, analyse après
analyse - un certain dévoilement - mais est-ce certain ? - permet de
dégager une forme de vérité. Car des écrits d'une immense
importance demeurent, il se peut, cachés à tout jamais dans l'antre de
l'oubli. Et derrière ces écrits étaient les " vrais poètes ", je veux dire
ceux dont la postérité aurait dû être assurée.
Comment faire ? Que décider ? Il faut aimer. Aimer les rencontrer
au-delà de l'inutilité, du vrai - par amitié - pour le contact ? Mais le
public pense-t-il de cette sorte ? La désaffection pour la poésie
prouve le contraire.
*
Je peux écrire de la poésie mais j'ai de grosses difficultés à faire "
poète ", à vivre avec des artistes, à lire mes textes, à exister en public.
Je me sens " mal " avec les autres. Le contact poétique m'apparaît un
bassin rempli de couleuvres d'eau, où tout est donné à la fluidité, à la
fuite. Rien n'est rationnel, quantifiable, évident, clair. Tout est
interprétable, variable à l'infini, personne n'a réellement raison ou
réellement tord. Tout est possible dans la détermination du vrai, et le
vrai se déplace.
462
Ecrire de la poésie, produire une œuvre ne m'ont pas permis de me
fortifier en vérité. Je suis dans la crainte, dans le " mal " être, - je n'ai
absolument pas confiance en moi.
M'exprimer en public m'apparaît épreuve insurmontable. Ce qui
pose de réels problèmes puisque la poésie ne s'achète pas mais
s'écoute parfois dans des espaces clos. Je dois contourner le problème
en utilisant un diseur...
*
Je suis essentiellement un poète de chambre, un poète de bureau, et
je travaille avec les œuvres d'Autrui. Je lis Autrui, j'aime le toiser, le
quantifier avec sa complète, j'ai besoin de le tenir entre mes doigts
pour le comprendre. Toute sa substance créatrice est fixée là,
à l'intérieur. De nombreuses années ont été nécessaires pour obtenir
ce résultat, et j'essaie de l'accompagner dans sa démarche
intellectuelle et artistique.
Rencontrer un poète une heure, - dépenser 300-400 francs de
déplacement, aller sur Toulouse ou Bordeaux, accumuler de la
fatigue pour le plus souvent communiquer difficilement est de faible
intérêt.
463
J'espère peut-être par le NET et l’e-mail obtenir de nouveaux
contacts. Mais cela me semble peu. J'ai constamment eu devant mes
yeux la Pléiade ou la collection Bouquins, qui offraient des
possibilités étonnantes de quantification d'autrui. L'écrivain, le poète
ou le philosophe apparaissent avec leur vérité de vie, leur panorama
d'œuvre. On y trouve un ramassé, un condensé vrai qui propose le
meilleur de l'auteur. Le relationnel littéraire exprime l'indifférence, le
rejet ou le mépris. L'auteur vous ignore ne vous connaissant pas ou
étant dans le besoin de s'assumer soi-même n'accorde que peu
d'attrait à votre personnalité.
*
Je ne crois pas avoir été capable un jour d'écrire un bon livre. Ce
qu'on appelle " le bon livre ", bien vendable, conforme, construit, prêt
pour l'édition, et méritant un succès de librairie.
*
Je ne suis pas un poète de l'amitié, d'un mouvement artistique,
d'une association, - je suis essentiellement un poète d'œuvre, et j'aime
les œuvres d'autrui.
464
Rencontrer un poète, ce n'est pas comprendre un demi pour cent de
ce qu'il est, mais le lire, intégrer sa poétique, c'est le mieux pénétrer,
c'est aller dans sa sensibilité, dans son mécanisme cérébral d'action.
L'intelligence artistique est de second ordre. Ce qui importe, c'est
l'objet poétique - CAD le poème.
Il est vrai que le copinage, la présentation, la préférentialité ne
peuvent s'obtenir que dans le contexte du contact humain. Autrui
pense différemment, et intentionnellement ou pas essaie de vous
limiter à son propre système - le plus souvent attentisme et plaquette
de 200 vers tous les quatre ans.
J'évite le tortillard de la poésie pour prendre le TGV de l'efficacité.
J'aurais certainement tord quelque part, car je risque de rater des
relations importantes mais j'au un tel travail à accomplir... je suis
dans l'obligation de choisir, de décider et de sélectionner.
Il reste 80 000 lignes dactylographiées - en comptant petitement - à
numériser. Disons 24 à 30 mois de travail. Je possède encore des
centaines de feuilles manuscrites à transformer. Je souhaiterais
également produire de nouveaux concepts, agir avec des auteurs
inconnus, exploiter des sources intimes qui n'ont pas pu être captées.
465
Je poursuis l'évolution de l'œuvre, et je prépare mon Site WEB sue
lequel je vais proposer une quarantaine d'ouvrages.
Où trouver le temps de la causette ?
*
Faut-il vivre avec les poètes ? Appartenir à des associations ?
Accomplir de l'action littéraire ? Être, développer un mouvement ou
se construire soi-même ?
Faut-il faire Œuvre, ou appartenir à son temps ?
Dépendance ou indépendance - l'un et l'autre par alternance ? Estce
compatible ?
Les îlotiers, les nombrilistes, les masturbateurs cérébraux.
Toute grande œuvre se conçoit dans la solitude.
*
466
Faut-il converser avec les poètes ? Et avec lesquels d'ailleurs ?
Quand je songe à mon ignorance, à mon passé avec ses trous de
gruyère ...
L'esprit me dit : jette-toi vers l'avenir. Conçois avec des supports
nouveaux. Discute, vis, rencontre...
La pensée synthétique répond : Comment, avec qui et pourquoi ?
*
Un poète ne pourrait-il pas signer des lithos de poèmes à un nombre
limité ?
Wislawa Szymborska
*
- Aimable badinage - le plus souvent esprit prose - C'est
l'organisation du texte qui prétend vers*. Mais l'ordre des mots, le
contenu ne semblent pas poétiques. Esprit de travail de manchettes,
de " et toc ", - billet pour périodiques.
467
*Écrit en lignes inégales. De grammaire, de composition
littéraire, il n'en est point.
Je ne sais quelles gens, De la mort sans exagérer.
*
J'ignore véritablement ce qui resterait de mon travail, si je venais
à disparaître. La complète serait du moins accessible - enfin la
complète ou sa restriction. La poésie,
CAD le cœur vibrant de l'œuvre conviendrait peut-être. Mais nul
ne lit ce genre littéraire, alors ?
Je crois posséder actuellement 5400 poèmes :
J'entends tous recueils confondus : de L'huile fraîche à Suites/
Relances IV ~ 45 recueils
Période 1978-2000
+ Psaumes 1ère version 150
Psaumes Seconde version 150
Sourates 100
Divers 50
468
Poèmes de L'Ancien Testament 150
soit 600
Oui, une quantité religieuse importante existe également.
*
Conceptions de singularités
Qui possède le vrai ?
Le moi, le monde, les mots
C'est la manière dont est traitée la thématique qui détermine la
spécificité de l'auteur.
Cette accumulation de coups a-t-elle permis d'accéder à un niveau
dit de " Grand Poète " ?
Le poète lui-même généralement le prétend, la critique parfois.
- Le coup poétique
*
469
Une charge combinatoire synthétisée d'évocation et de sensibilité.
Le vrai sur du court ---)
Le oui-autrement.
Nécessite une grande part d'intuition et de travail de l'inconscient.
Action de l'esprit.
L'identité personnelle liée à l'introspection.
*
Les ratés prédestinés dont parlait Stéphane Mallarmé...Il est
quasiment impossible d'espérer en utilisant l'outil poétique de
parvenir à crédibiliser son œuvre auprès d'autrui. Par autrui, j'entends
le public, l'éditeur, la famille, les proches ou soi-même également.
En vérité consciemment ou à notre insu s'opère l'œuvre qui elle
prouve avec certitude et de manière irréfutable que les applications
littéraires ont fait gain.
La transmission du produit n'assure en aucun cas la crédibilité de
l'auteur. Mais que faire ? Faut-il se lamenter, se plaindre ou gémir ? Ou
470
puiser en soi une énergie toujours renouvelée qui offre une construction
durable et certaine du travail obtenu ?
Poésie : faible et peu.
*
Accélère et amplifie.
*
The poetry attitude. L'esprit de la poésie ! Quelle audace ! Quelle
outrecuidance ! Comment peut-on se prévaloir d'en pouvoir discourir ? La
poésie aux mille têtes, aux mille faces, d'hier, d'aujourd'hui et de demain.
Au-delà des temps, des civilisations, des frontières - s'associant à la
peinture, à la philosophie, à tant d'autres disciplines encore, si libre et
mouvante, rigoriste ou lyrique. Qu'est-ce que la poésie ?
Il faut donc ouvrir les Pléiades, les Collections, écouter les
chanteurs, écrire soi-même des poèmes. Car la poésie est affaire
d'ensemble - elle est une immense mosaïque mondiale.
*
471
La poésie de la fin des années 70 n'était pas spécialement une poésie
de l'amitié ou du relationnel. Elle était une poésie de la formation, de
l'extraction et de l'apprentissage dans les Anciens.
Je fouille sur Internet, et je trouve un article d'Esteban consacré à la
poésie Française 50, 60,70. S'y débattent plus d'une centaine de
poètes publiés. Que seront-ils dans 30 ans ? Dans un siècle ?
Des milliers de personnes ont participé directement ou indirectement
à l'activité littéraire contemporaine en France. Elles prétendaient,
savaient, persiflaient, ironisaient, rejetaient les petits médiocres qui
honteux ou piteux leur offraient leurs recueils. Quelles traces
laisseront ces personnes ?
Puis une liste de 120 poètes plus solide composée de valeurs certifiées :
Bonnefoy, Bosquet, Butor, Césaire, Chédid, Deguy, Esteban, Frénaud,
Glissant, Guillevic, Jaccottet, Bernard Noël, Pichette, Pleynet, Reda,
Jean-claude Renard, Claude Roy, Sabatier, Stéphan, Tardieu, Thomas
etc.
Qui seront les grands poètes ? Utiles, indispensables ? Qui ?
472
Et d'autres peut-être, rejetés, oubliés, seulement connus de l'Au-delà
possédant la certitude du futur...
*
Nul résultat poétique n'est possible sans assistance financière. Il est
vrai que certains poètes n'écrivent que fort peu, et sans difficulté
aucune peuvent exercer une activité autre.
*
Poète travaillant avec des livres - des Pléiades, des génies, de grands
auteurs, du phosphore concentré dans un volume, mais pas poète de
civilités, de causeries, de relations artistiques -
- poète de chambre, de tour d'ivoire, replié sur soi-même, à la pensée
réflective - Avec le temps, mon comportement changera-t-il ?
*
J’ai trouvé sur Internet l’esquisse d’un travail d’étudiant qui cherche
à classifier les différentes formes de l’imagination. Il s’appuie
également sur un ouvrage assez complexe : Les structures
473
anthropologiques de l’imaginaire chez Denod. Je reproduis ici
l’endroit référencé.
1992 Les Structures anthropologiques de l’imaginaire, Dunod, 11ème
édition, Paris, pp.480-491 La thèse de Durand est ambiguë : à la fois il
dit que le matériau qui porte les images, est inerte "le sémantique se
défait, ou se durcit en sémiologique" et aussi il dit que les figures de
style participent au dynamisme général. "La rhétorique est bien cette prélogique,
intermédiaire entre l'imagination et la raison" Voici quelques
citations donc, qui vont structurer mon travail :
"Il nous faut revenir maintenant sur ce trajet, dans lequel le
sémantique se défait, ou se durcit en sémiologique, dans lequel la
pensée se fige et se formalise. Nous avions déjà remarqué la place
qu'occupe le langage dans ce processus de formalisation, nous avons
vu que la syntaxe est au fond inséparable du sémantisme des mots.
Mais c'est maintenant que nous pouvons dégager la signification
d'un tel phénomène : le discours nous apparaît entre l'image pure et
le système de cohérence logico-philosophique qu'elle promeut,
comme un moyen terme constituant ce que nous pouvons appeler,
puisque nous avons adopté une terminologie Kantienne, un "
schématisme transcendantal ". Autrement dit, c'est la rhétorique qui
assure le passage entre le sémantisme des symboles et le formalisme
474
de la logique ou le sens propre des signes. Mais ce schématisme,
bien loin d'être selon la définition kantienne une " détermination a
priori du temps " est au contraire une détermination a priori de
l'anti-destin, de l'euphémisme qui va teinter, dans son ensemble,
toutes les démarches de formalisation de la pensée. La rhétorique est
bien cette prélogique, intermédiaire entre l'imagination et la raison.
Et ce rôle d'intermédiaire entre le luxe de l'imagination et la
sécheresse syntaxique et conceptuelle se manifeste par la richesse de
la rhétorique. […] Autrement dit, le mot n'est réel que parce que
vécu dans un contexte expressif, engagé dans un rôle métaphorique,
le sémiologique n'a de valeur que par référence au stylistique
d'abord, et finalement au sémantisme, non l'inverse. Et cette "
translation " élémentaire de toute rhétorique n'est rien d'autre que la
propriété euclidienne de translation, car la rhétorique comme la
logique s'exprime et se pense en termes d'espace. Comme c'est
l'espace qui est la forme de l'imaginaire, de l'anti-destin, c'est la
métaphore qui en est le processus d'expression, ce pouvoir qu'a
l'esprit, chaque fois qu'il pense, de rénover la terrminologie, de
l'arracher à son destin étymologique. Arrêtons-nous de nouveau à
l'antithèse et à son corollaire rhétorique l'hyperbole et son cortège
de pléonasmes. Nous avions déjà montré comment au sein des
structures schizomorphes s'esquisse cette rhétorique antithétique et
la logique diaïrétique de l'exclusive 1. Nous avions vu que l'exclusive
475
antithétique s'installe dans la représentation par grossissement,
hyperbolisation des symboles figuratifs des " Visages du temps ".
Cette exclusive issue d'un régime polémique de la représentation,
fondé sur la Spaltung, est l'âme de l'argumentation socratique,
platonicienne, aristotélicienne aussi bien que cartésienne 2, et hante
de son manichéisme implicite la majeure partie de la pensée de
l'Occident C'est pour cette raison de coutume et d'autorité que
Bleuler considère le style dualiste du " malgré que" comme normal
par rapport aux autres styles de pensée. Mais nous allons une fois de
plus montrer que le processus euphémisant par antithèse et
hyperbole n'est pas l'apanage de la saine raison. N'avions-nous pas
déjà constaté les penchants pathologiques du rationalisme 4? Nous
allons voir comment, en s'exprimant, le Régime Diurne de
l'imagination achemine l'expression vers une rhétorique dont les
figures classiques d'antithèse et d'hyperbole ne sont qu'une espèce de
condensé formel. […] La figure expressive, et spécialement la figure
de rhétorique, est la réduction à une simple syntaxe, de cette
inspiration fantastique profonde, dans laquelle le sémantisme se
dépouille peu à peu du contenu vécu qui l'anime pour se réduire
progressivement à un pur procédé sémiologique et à la limite forme
l: car un " dessin" est déjà sur les marches du signe et l'on sait
comment on glisse de l'expression pictographique à des moyens
d'expression de plus en plus formalisés. Quant aux structures
476
mystiques elles nous dévoilent le style de l'antiphrase, de
l'euphémisme proprement dit. Nous ne reviendrons pas sur la genèse
de l'antiphrase par le procédé de redoublement des images et la
syntaxe de double négation. Alors que le style de l'antithèse
découpait dans l'espace fantastique le schème du retournement, c'està-dire
de la symétrie simple par rapport à un axe, le style de
l'antiphrase et la syntaxe de double négation dessinent le schème de
la symétrie dans la similitude : L'on peut induire en effet toute une
géométrie du redoublement des figures à partir de l'imagination de
l'emboîtement des images. Mais le style de l'antiphrase garde la
trace sémantique du processus de double négation, il est le triomphe
stylistique de l'ambivalence, du double sens. C'est en même temps et
sous le même rapport que les épines de la rose deviennent
messagères du parfum. Il n'est pas besoin d'insister sur les esquisses
pathologiques d'un tel style que Bleuler admet d'emblée comme le
style pathologique par excellence.[…] Ainsi par la rhétorique et ses
figures nous voyons peu à peu se défaire le sémantisme du figuré.
Domaine intermédiaire, la rhétorique est elle aussi le lieu de toutes
les ambiguïtés. C'est peut-être la raison pour laquelle son étude a été
négligée au profit des épistémologies qui semblaient s'intéresser aux
processus formels dépositaires de l'exclusive, à la logique et aux
mathématiques. Et c'est au moment même où l'imagination tombait
en discrédit dans la pensée occidentale que le terme de rhéteur
477
devenait lui aussi péjoratif..." Gibert DURAND 1992 Les Structures
anthropologiques de l’imaginaire, Dunod, 11ème édition, Paris,
pp.480-491
*
Autant produire, travailler, écrire me semblaient fonctions utiles,
autant rencontrer, tournoyer autour des uns et des autres
m'apparaissaient actions superficielles ne débouchant jamais sur
quelque chose de concret.
*
Peu de littérature étrangère, peu d'antiquité, peu de XVIIe siècle dans
les Lettrines de Gracq.
*
Je suis avec les poètes, avec leurs œuvres, avec leurs génies mais je
ne suis pas avec leurs personnes. Ce qu'ils sont m'indiffèrent. Ce qui
m'importe, c'est ce qu'ils font.
478
L'état poétique se caractérise par une excitation de l'esprit nécessitant
des applications de langage - c'est un besoin d'applications.
Percevoir le monde par la sensation est un principe incomplet - ce
rapport entre les choses ne s'obtient pas dans la lucidité réelle mais
dans une approximation de vibrations.
Les choses telles qu'elles m'apparaissent.
En vérité, je fabrique de nouveaux rapports entre les choses - c'est
audace, risque, extrapolations. Je n'ai aucune certitude que ces
combinaisons de langage, d'accords nouveaux puissent plaire, -
répondent à un possible reconnu par Autrui.
- Ceci est tentative, du donner à voir. Je vous l'offre, cela vous
conviendra-t-il ?
Déterminer les limites de ses forces cérébrales.
L'outil poétique ne serait qu'un moyen d'applications et de
vérifications.
479
La nature ou le support étudié, un prétexte assez insignifiant. Le
contenu poétique serait de faible portée. L'intérêt résiderait dans la
valeur du résultat obtenu.
Actuellement la poésie m'apparaît comme étant affaire de langage -
c'est-à-dire de constructions grammaticales autres, elle n'est plus
analogie, correspondance, substitution d'un monde observé à un
monde idéal.
Ma pensée va aux algébristes - et je pense à Pindare, Rimbaud,
Mallarmé, Char, Celan, Zanzotto, Deguy et autres...
Je pense Post-Mallarméens.
De grands espaces de croissance m'apparaissent possibles.
Poésie serait la fabrication d'un monde possible, impossible, - serait
une extrapolation de l'imaginaire. Elle propose la vision d'un monde
reconstruit avec du langage humain.
Elle est une situation pensée par l'application humaine. Elle n'est en
rien une vérité - c'est un principe de subjectivité.
480
Elle est caresse, évasion, délire, extrapolation etc.
Elle se définit par le langage, par le rapport des mots aux autres mots
dans le champ limité du poème. Au-delà de ce champ, le vrai peut
être différent.
Le lecteur est celui qui dit : oui à cette vérité limitée.
Si le lecteur dit non, le poète peut toutefois avoir raison.
Elle serait l'expression de
---) L'Unité fondée sur l'analogie (?) Elle exploiterait le principe des
correspondances pour la déterminer et l'expliquer ? Cette théorie
romantique reprise par Baudelaire m'apparaît aujourd'hui avec les
progrès réalisés dans les découvertes de la physique totalement
obsolète.
Le langage complexe serait plus encore la représentation de l'activité
mentale des neurones et des synapses - c'est-à-dire du système
nerveux - langage parfois incohérent, difficile avec des sauts, des
illusions, des structures étonnantes encore à considérer.
481
Dédale verbeux : quels sont les mots qui peuvent s'associer les uns
aux autres ?
Travail de la mémoire avec incohérence pour prendre le risque
d'arranger après sélection différents éléments.
Le langage complexe serait une représentation de l'activité de l'esprit.
19 02 2001
*
Mort de Charles Trenet.
Essentiellement sa période 36 - 58, puis la créativité devient moins
crédible
Le père de la chanson qui a été cherché le Swing, là-bas.
Immense poète populaire.
La mer : 4 000 versions !
482
L'Académie française a refusé Charles Trenet !!! Quand je considère
l'amour qu'il a prodigué à la France, à ses villages, à son patrimoine,
à ses traditions, ce refus est misérable.
*
Le vrai des entités - des poètes de la Pléiade qui jamais ne m'ont
quitté. Les œuvres constamment devant mes yeux - à comprendre, à
reproduire, - s'inspirer de, dans -
*
Problème de jeunesse - 78 ----) Comment Rimbaud, Radiguet,
Lautréamont ? Comment ?
Produire, extraire, appliquer, imiter et survivre à la mort,
poursuivre au-delà. Comment ?
*
L'idée serait d'avoir à sa disposition les cinq cents plus grands
poètes du monde, les cinq cents plus grands écrivains, romanciers,
philosophes etc.
483
Un immense patchwork - œuvres principales ou complètes - et
de travailler avec ces outils exceptionnels - pour comprendre,
apprendre et appliquer.
*
Le talent est de l'habillage. Le génie doit être débarrassé de sa
gangrène pour être mieux utilisé par les générations futures.
Il faut transmettre du dépouillé nouveau, utile.
*
Écrire est essentiel, paraître poète ridicule. Paraître ? - Ce sont des
foutaises de représentations, des amabilités de civilités. En vérité,
ceux qui ne possèdent qu'une faible énergie mentale se divertissent
de l'habillage littéraire, mais de fond cérébral il n'en est point.
Cette réflexion est à nuancer car grand nombre de littéraires
parviennent dans le relationnel à extraire quantités d'informations
utiles à l'élaboration de leurs propres œuvres.
*
484
Bukowki, c'est un libérateur,
Tu te laisses aller
Tu ne t'occupes pas de savoir si ça te gène ou non,
si ça te bloque
Voilà tu écris - sans te soucier du refus,
de ta morale, de ton interdit - tu y vas
et justement parce que tu y vas, tu trouves
des choses différentes, nouvelles -
Bukowki, c'est Céline en plus -
C'est également la pensée brute de l'esprit
sans nettoyage, sans refonte, sans reconsidération.
Bukowki, une sorte de Villon des temps modernes -
un cousin d'Amérique de Gainsbourg.
*
Je n'étais pas un poète de l'amitié, du relationnel artistique, de la
fréquentation. Je ne vivais pas au milieu d'une cour d'artistes. Ma
poésie n'était pas contemporaine - c'était essentiellement une volonté
485
d'obtenir une œuvre ----) CAD la recherche d'une puissance
d'applications avec ses forces et ses faiblesses.
Mon royaume était la Pléiade, les génies, les grands poètes morts
et contemporains du monde entier. C'était une immense fresque
composée d'êtres exceptionnels.
On me taxera de sauvage, de casanier - j'ai aimé les poètes mais
autrement pour les résultats obtenus et non pas pour le copinage
poétique. Je ne parvenais pas dans la discussion
à trouver du matériel intellectuel intéressant, matériel que j'obtenais
aisément dans les ouvrages ou les recueils.
*
Écrire de la poésie quand les autres travaillent... Sentiment
d'inutilité, de culpabilité, de honte.
Encore... Comment transmettre son produit poétique à autrui ?
*
486
J'imagine une anthologie de la poésie mondiale qui comporterait -
disons - 500 grands poètes -
Latins, Espagnols, Français, Anglais etc. depuis le début des temps.
*
Le rapport à autrui.
La considération de l'autre dans le développement du Moi.
Moi sans l'Autre n'existe pas.
Recherche du Moi sur l'Autre.
" Assis sur les épaules des géants "
Les combinaisons, les synthétisassions, les exploitations des Autres
pour devenir Soi.
Prélever des parts d'Autrui, - les dériver, se les approprier.
Mais est-ce Autrui, ce mâché remâché reconsidéré ? N'est-ce point
travail de l'esprit
avec rejet, dérivabilité, symbolisation, simplification, rajout ?
----) La part de l'Autre !
487
*
Rien ne distingue un poète d'un autre poète. Qui est-il ? Que vaut-il ?
C'est l'expectative
la plus absolue, l'ignorance totale.
Certes il y a quelques plaquettes. Mais est-ce possible de juger de son
aptitude avec ces trois essais ? C'est donc l'amitié, le degré de
sympathie qui permettra de prétendre déterminer la capacité de
l'auteur.
Certains, séducteurs, se frottant avec beaucoup d'amabilité
parviennent à se crédibiliser auprès d'autrui. Combien de temps dure
la rosée ? car tout s'évapore aux premiers rayons de soleil, à la
lumière du temps.
*
Moi qui ai tant aimé les œuvres, je me demande encore pourquoi je
n'ai jamais su attacher de l'importance aux hommes ! Je veux dire aux
poètes, à leur personne, à leur contact, à leur 3D.
488
Baudelaire vivait parfois à mes côtés quand tel poète montalbanais
n'était qu'un quidam.
Des catalogues, des Pléiades, des collections mais de littéraires
jamais ! - Pourquoi ?
*
Que puis-je espérer ? Quelles sont les limites permises par ma
potentialité ? Ici-bas, qu'est-ce ?
En synergies d'intelligence avec sélection.
Le chemin, le choix, l'utile - malaxés dans une variabilité
personnelle.
*
Poète de l'ombre, poète de l'œuvre, caché, en dehors de la structure
littéraire d'accueil - cherchant à construire - à se construire.
Poète ou écrivain travaillant avec des outils-Pléiades, des listings de
catalogues, essayant d'exploiter l'énergie d'autrui, se frottant - c'est çà :
489
agissant également par aimantation - synthétisant, dérivant, proposant
une condensation de la page relue.
Je crains le plus souvent de m'embourber dans des structures
littéraires où il faut se taire, se faire discret, attendre poliment, ne pas
être tireur de couverture, rester humble, modeste, - en rien se
prévaloir de sa personnalité, écraser en vérité.
Jamais sur ma première période, je n'ai souhaité rencontrer de jeunes
poètes ou de jeunes écrivains. Le tutoiement y est de rigueur. : " Tu
as tort. Tu es comme nous. Tu te prends, mais en vérité, il n'y a rien
dans ton travail. Reste modeste " etc.
J'avais besoin d'appliquer avec des auteurs exceptionnels - Rimbaud,
Radiguet, Lautréamont et d'obtenir à ma manière des résultats
littéraires. L'œuvre de jeunesse est faite :
Une vingtaine de recueils, un Journal, un roman, une pièce de théâtre,
des exercices techniques.
Sera-t-elle comprise ? Est-ce réellement l'essentiel ? Un autre travail
m'attend - c'est l'œuvre de l'adulte, et je m'y attelle sérieusement.
490
*
La crédibilité de la compétence passe par la reconnaissance de l'écrit.
*
En poésie, le talent n'a pas d'avenir. En revanche, le génie a de la
durée - une certaine durée.
*
Je viens d'apprendre la mort d'André du Bouchet par Internet. Aucun
média n'en avait ailleurs fait allusion. J'attache une grande
importance à sa disparition. Je travaille actuellement sur un recueil
dont le titre pourrait être Pensées sculptées influencé par son style et
son contenu : l'ajour.
Page d'accueil d'un site consacré à André du Bouchet :
D’entrée de jeu, quand on ouvre les livres de poésie d’André du
Bouchet, une certaine logique de l’objet imprimé surprend : le
format du livre, exceptionnellement vaste : le blanc des pages occupé
par le texte de façon lacunaire, une apparence de blanc inondant,
491
couvrant - entre les lignes, entre les mots, entre les lettres même - ;
l’absence d’indication de genre littéraire et de pagination... De cette
première vision procède le sentiment que, sur ces pages, ce sont des
restes du poème qui ont traversé on ne sait quels conflits. En même
temps, ces “ vestiges ” construisent l’espace de la page, ils lui
donnent sa monumentalité propre.
Cette impression court tout au long de l’œuvre : Dans la chaleur
vacante (1961), Ou le soleil (1968), Qui n’est pas tourné vers nous
(1972), Laisses (1979), L’Incohérence (1979), Rapides (1980), Ici en
deux (1986),...désaccordée comme par de la neige (1989), Axiales
(1992).
On sait d’André du Bouchet que son activité universitaire, qui s’est un
temps exercée aux États-Unis, n’a pas été possible sans le maniement
conceptuel de la langue anglaise. La langue française, en revanche, qui
est celle de sa poésie, serait celle du “ rapport sensible. ”
“ En français, dit-il dans un entretien, collant à ce que j’éprouve, je suis
sans maîtrise. ”
Il s’agit là d’une volonté de quitter le texte discursif et clos, pour
aller “ vers (son) risque ” selon le mot de René Char, et selon le
désir fréquemment exprimé par les auteurs contemporains. Citons un
492
morceau de Laisses qu’il est possible de reproduire sans trop de
trahison typographique : J’aime / la hauteur qu’en te parlant / j’ai
prise / sans avoir / pied.
La syntaxe, ici, n’est qu’à peine rompue par le découpage des vers.
Ailleurs, elle est, le plus souvent, mise à mal par la fragmentation,
par la fulgurance lacunaire qui peut être le propre d’un éclair de
langage ou bien l’effet d’un retranchement - écart, déchirure, éclat,
perte : J’écarte - pour l’éclat. / [...] / ... coupant dans le muet.
L’écriture d’André du Bouchet, comme le dit Pierre Chapuis, “ est
concentration et abandon, action tant menée que subie, présente et
non représentée, incontrôlée foncièrement, quelque désir qu’on en
ait, hâtive et exigeante, toujours en avant d’elle-même ”. Une
écriture aux antipodes de la spontanéité ou de l’automatisme, bien
qu’elle revendique l’absence de contrôle. Cette contradiction fait
tout le prix des textes d’André du Bouchet qui sont bien à l’image du
mode de lecture qu’ils exigent : moment d’affût, de marche et de
vacance, de retour, d’arrêt (au sens de la tension maximale du chien
de chasse, ou de celle de la main du dessinateur).
Mais c’est là surtout une poésie du concret, de la matière brute, des
éléments et de leur relation : la terre, l’air, la pierre sèche, la
lumière, l’eau. Le monde se fonde sur des constituants tenus pour
493
essentiels et qui incluent dans leur substance les mots qui les
nomment. Ces derniers sont traqués, dirait-on, jusqu’à ces instants
où ils cessent précisément d’être signes, pour incarner une recherche
prométhéenne de la poésie (songeons à Francis Ponge) qui n’est pas
sans dispenser quelque effroi : ... poème qui effraie comme l’air.
Cette avancée dans le vide propre à l’espace poétique est
constamment doublée par une méditation sur l’art (Giacometti dans
Qui n’est pas tourné vers nous , Tal Coat dans peinture , 1983) et
par une pratique de la traduction (le Joyce de Finnegans Wake ,
mais surtout Hölderlin et Celan).
Une écriture aux antipodes de la spontanéité ou de l’automatisme...
...une poésie du concret, de la matière brute, des éléments et de leur
relation : la terre, l’air, la pierre sèche, la lumière, l’eau.
19 avril 2001, 21 h 17
La ministre de la Culture Catherine Tasca a salué jeudi en André du
Bouchet, décédé jeudi dans la Drôme à l'âge de 77 ans, ''l'un de nos
plus grands poètes'' et un ''admirable serviteur de la langue
française''.
494
''Il y a maintenant un demi-siècle, ce grand ami de Reverdy, de Tal
Coat, de Giacometti, s'était lancé à corps perdu dans l'aventure
poétique'', souligne la ministre. ''Depuis son premier recueil, il n'aura
cessé d'approfondir le mystère de la parole, et de l'éclairer pour nous
dans une oeuvre dont l'exigence l'apparente bien souvent à Mallarmé. ''
Rappelant également son travail de traducteur, Mme Tasca observe
qu'André du Bouchet était ''un poète sans cesse à l'écoute de cette
voix unique qui, par-delà les siècles et les frontières, parle aux
poètes du monde entier.''
Né en 1924 à Paris, André du Bouchet, partageait son temps entre
Paris et la Drôme, délivrant une oeuvre rigoureuse, mariant une
écriture opposée à la spontanéité à une poésie sensible.
En 1966, il avait également participé à la création de la revue
L'Ephémère qu’il dirigera jusqu’à son ultime numéro en compagnie,
d’abord, de Yves Bonnefoy, Jacques Dupin, Louis-René des Forêts et
Gaétan Picon, que rejoindront Paul Celan et Michel Leiris.
Outre des écrits poétiques, notamment ''Dans la chaleur vacante''
(1962), il avait publié des traductions, allant de Shakespeare à
Joyce, en passant par Holderlin, et des méditations sur l'art
(Giacometti dans ''Qui n’est pas tourné vers nous'', Tal Coat dans
''Peinture'').
495
André du Bouchet, de la "poésie suspendue" au fracas des mots
PARIS, 19 avr (AFP) - Une parole tantôt suspendue, tantôt roulant
en éboulis jusqu'au fracassement, telle est la poésie abrupte,
émaciée, "montagnarde" d'André du Bouchet, Grand prix national de
la poésie (1983), mort jeudi à l'âge de 77 ans.
Auteur de quelque 25 recueils d'une rare exigence, assumant le
risque d'être incompris du plus grand nombre, André du Bouchet
était aussi un traducteur respecté de l'anglais (Shakespeare, Joyce),
de l'allemand (Holderlin, Celan) et du russe (Mandelstam).
Considéré par ses pairs comme le vrai continuateur de Mallarmé par
la signification de sa démarche qui faisait de la poésie "non le
poème, mais la tension même vers une parole", il évoquait le silence,
la tension sourde ou le fracas des éléments.
Dans sa vie, comme dans ses livres, le verbe était rare, précis.
Depuis la publication de son premier recueil, "Air", en 1951, André
du Bouchet était hanté par le souci de "peser de tout son poids sur le
mot le plus faible jusqu'à ce qu'il éclate et livre tout son ciel".
Ami du poète Reverdy, il était aussi l'intercesseur des peintres Bram
Van Velde, de Tal Coat et de Giacometti, avec la conscience aiguë
que l'évidement des formes, les blancs, les espaces, rendaient ces
formes plus percutantes encore.
496
D'où des recueils, non paginés, ponctués de blancs pour évoquer le
cheminement de mots, parfois isolés, qu'il lançait comme des flèches,
avant de les faire éclater, en constellations, ou en "éboulis".
De "L'Incohérence" à "Laissés", en passant par "Dans la chaleur
vacante" (Prix des critiques en 1961) ou ses "Carnets", les images
empruntent au mouvement et aux éléments leur "pouvoir
rudimentaire": l'eau, le glacier, la paille, les cailloux, l'air, la masse
terreuse.
Le mot, la langue ou plutôt les langues (apprises auprès de
gouvernantes allemandes, d'un grand-père paternel américain, d'une
grand-mère maternelle ne parlant que le russe et le yiddish) s'étaient
emparés dès l'enfance d'André du Bouchet, né à Paris le 7 mars
1924. En 1940, il fuit la Normandie pour Pau, emportant pour seule
lecture le dictionnaire de grec "le Bailly".
Puis, il s'installe aux Etats-Unis, devient bachelor, puis master of
arts à Harvard en 1948, rencontre Reverdy, dont l'influence marque
ses premiers pas en écriture. De retour en France, il participe, de
1966 à 1971, à la revue l'Ephémère dont le premier numéro est
consacré à Giacometti, un ami proche.
Au début du mois d'avril, alors qu'il était alité, sa femme, la poétesse
Anne de Staël, avait fait une lecture publique de son dernier poème,
un hommage à Louis-René Des Forêts, disparu en janvier.
497
"S'il happe le mot, s'il se prend ou s'il s'en prend au mot en
l'émaciant, disait-elle alors, ce n'est pas pour le garder pour lui,
mais pour le rendre, le tendre au lecteur. Et pour lui, le don n'a de
sens que s'il est reçu, pleinement reçu."
*
" La figure mythique de l'éditeur toutes antennes déployées vers un
balbutiement littéraire est un vestige " - Jean-Marc Roberts Pratique
et métiers de l'édition.
Si le nouveau est dans l'écrivant, comment fait-on pour le reconnaître ?
L'expérience ne permet pas de critiquer de nouvelles singularités.
Il y a des viviers de singularités où les esprits underground
convergent.
*
La poésie est également un extraordinaire laboratoire de langage où
le doute, le risque et l'interdit sont de mise. Le poète, dans sa liberté
absolue, associe, déplace et repense l'ordre de son vrai - vrai qu'il
sera le plus souvent le seul à comprendre. Génie parfois pour les
498
générations futures, ennemi de ses contemporains, il dirige son
propre orchestre de son idéal réinventé, chef d'orchestre sans public
aucun.
Le grand malade, le grand souffrant, l'éternel incompris etc...Mais
certains atteignent l'essence du langage et se placent dans la
hiérarchie des littéraires aux premières places, devant les romanciers
et les écrivains qui passent pour des baratineurs ou des accumulateurs
de lignes.
Pindare, Baudelaire, Mallarmé, Verlaine, Valéry, Perse - essence de
langage, lente macération pour accéder à un objet unique et sublime !
Et quel esprit de sélection, de choix, de refus - conscient ou
inconscient - de subtile application pour enfin obtenir dans quelques
occasions de leur vie le joyau hautement ciselé !
*
La crédibilité contemporaine est-elle gage de haute poésie ?
Paroles de sauvage
499
Ce n'est pas un problème de relationnel avec les poètes, c'est un
problème d'utilité du contenu.
La question se pose de cette façon : avec quels auteurs de qualité
puis-je travailler ? J'ai besoin de leur substance pour comprendre,
appliquer, dériver, exploiter. Quel langage me permettra de trouver
des solutions de progrès ou d'avancée poétique ? Puis-je prétendre
d'ailleurs en être capable ? Ne suis-je pas avant tout un piètre
applicateur de troisième catégorie ?
*
Faut-il se complaire d'un m'as-tu vu, d'un oui, je fais des ronds de
jambes, de sourires faussement naturels ?
Quand je considère la richesse inépuisable de la civilisation, -génies
de toutes sortes - grands scientifiques, grands artistes et grands
hommes - je m'inquiète de savoir ce que je puis tirer de
communications locales et de manifestations littéraires qui en
découlent.
Comment gérer cette immensité ? Cette richesse inouïe ? Tous ces
êtres remarquables qui mériteraient quelque attention, l'on ne peut
500
leur concéder que quelques instants de reconnaissance. Faut-il
espérer tout lire, tout comprendre, tout intégrer ? Quel chemin
personnel balisé par sa propre expérience semblerait le plus judicieux
à emprunter ?
Que représente la biographie dans l'œuvre d'un auteur ? Trois fois
rien. L'on ne s'inquiète pas de savoir si tel poète, dans l'obligation
d'exercer une activité professionnelle a pu en faire pâtir son œuvre.
Ne restent que les recueils.
*
Pourquoi préfère-t-on s'intéresser à un poète mort ? Tout simplement
parce qu'il est plus aisé de le toiser avec sa complète, avec ses forces
et ses faiblesses, avec sa finitude en réalité. De son vivant, l'on ignore
ses limites, ses aptitudes réelles.
*
Déstructurer, restructurer le langage autrement.
*
501
Les poètes se prétendent exclus, - ils ne le sont pas. Les éditeurs ont
fait des efforts surprenants pour mettre à la disposition du public des
œuvres exceptionnelles à prix modique. Mais le public ne lit que fort
peu, ou lit à sa suffisance. Quand ont été intégrés les grands poètes de
la Pléiade, écouté les poètes chanteurs, -quand les autres façons de
concevoir la poésie - cinéma, publicité, nature, revues etc.. ont été
exploitées, les amateurs de lecture saturés d'images n'ont plus guère
envie d'acheter encore de nouvelles structures grammaticales
compliquées et illisibles.
Avec 200/300 poètes, l'on parvient à construire sa suffisante bibliothèque
mentale. Quelle place reste-t-il pour les nouveaux auteurs ?
*
" dans le calme écrasé des cavernes et des naufrages
phosphorescents, où fusent et lévitent des soleils captifs " (Georges
Duthuit)
Les livres m'ont considérablement instruit. Le contact des poètes ne
m'a été d'aucune utilité. Le génie, la richesse, l'essence optimisée se
trouvaient dans les recueils pour un prix modique.
502
*
Le critique dit à l'artiste : que votre pensée tende vers la mienne.
Frayer avec des poétereaux et des écrivaillons. Va te frotter à la
canaille littéraire !
*
Poulet-Malassis a trouvé Baudelaire, mais a refusé Lautréamont qui
souhaitait que ce dernier voulût se charger de la vente du Premier
chant en Belgique et en Suisse.
Sur les traces de Lautréamont, en Uruguay de Mai à Octobre 1867 -
il ne reste rien.
Satanisme, cruauté, vices, exhibitions délirantes et démoniaques, -
Maldoror, l'antihéros, pervers et démoniaque !
L'on pense parfois à Goya, à Sade, à Baudelaire, à Nietzsche, à
Bacon pour comprendre le personnage Lautréamont.
Existe-il une étude psychanalytique de Lautréamont ?
503
*
Faire poète : se fourvoyer dans l'inutile pour y chercher le mépris et
l'humiliation.
Agiter une paille dans un verre d'eau :
- Regarde, on dirait des vagues !
(Avec de l'eau gazifiée, le problème ne se pose pas.)
La supplique littéraire :
*
Va-t-il me reconnaître ? Ai-je ? Sera-ce suffisant ? Comment faut-il
faire ? Supplier, espérer ?
...Le zèle avec de la retenue.
504
Poésie
Bien malin qui pourra prétendre savoir ce qu'il en sera de la poésie,
de son avenir, de ses sujets, de ses techniques d'applications et mieux
encore des poètes qui la produiront.
Je crains que les structures poétiques lentes et incapables, écrasées
par l'opacité de la critique évincent des auteurs de haute qualité
quand certains esprits remplis de zèle littéraire mais dotés de faible
compétence parviendront à se glisser dans le gotha du moment.
Il va s'en dire que cette canaille littéraire, sobriquet dont les affublait
Baudelaire n'a la durée que de la rosée et disparaît au premier soleil
de la vérité.
Mais la place est prise, la parole acerbe, et celui qui n'est pas doté
d'un pourtour de langage ou qui préfère ne pas polémiquer se
retrouve exclus ou renvoyer aux rencards de l'indifférence.
*
Le milieu poétique ne m'attire pas du tout. La structure poétique
m'apparaît obsolète, remplie de maniérisme, se caractérisant par ses
insuffisances d'actions. Tout y est difficile, rien n'est possible.
505
Lenteurs, butées, blocage, système hiérarchique interdisant l'avancée
rapide, l'extension ou la croissance. Principe de préférencialité basée
sur le vieil âge etc.
Mon parcours solitaire se nourrit des plus grands génies de la
Pléiade, et non pas de cette solidité de sable contemporaine.
Il est vrai que quelques personnes vivantes demain seront
immortelles - il serait bon de les côtoyer - mais qu'importe ! Où sontelles
? Qui sont-elles ? Le travail de recherche risque de me coûter
fort en servitude zélée. Tant d'êtres supérieurs ayant produit hier ou
avant-hier m'attendent et sont prêts à m'offrir leurs œuvres pour
quelque francs !
Pourquoi irai-je m'enquérir de ces êtres vivants tandis que ma poésie
se nourrit exclusivement de poètes morts ?
Mais j'avance, et d'ici à peu les auteurs contemporains m'apporteront
certainement ce qu'aujourd'hui je trouve indispensable dans la
Pléiade ou dans ses éditions consœurs.
*
506
Notes pour Pensées Sculptées
Comment fonctionne l'imaginaire ?
le cerveau ?
Retour vers Neurosciences ---)
Comment perçoit-on son inspiration ?
Les applications poétiques sont-elles judicieuses ?
---) Meilleurs auteurs
---) Mécanisme cérébral optimisé ---) Peut-on changer son mécanisme ?
Dupin ? Char ?
Mieux cerner les mécanismes de l'imaginaire.
Essayer d'approfondir. Eviter la superficialité.
Je propose également : comment j'organise la variabilité
d'applications.
Surgissements ~ lancées mentales - sorties hors du cerveau pour des
applications d'écriture.
507
Notions d'éjaculations mentales.
Mais Surgissements serait aussi la constatation d'ostensions de
résultats à l'insu du créatif lui-même.
Il recevrait un ordre envoyé par une partie de son cerveau, il serait
donc obéissant ---) ne ferait que constater la finalité obtenue.
*
Toutes ces poésies au mètre, au kilomètre, - les mêmes roses, les
mêmes structures grammaticales - je pense aux peintres du dimanche
- Mais que faire ? Comment déstructurer ou restructurer le langage ?
Comment proposer une nouvelle poétique ?
"...Les épées étincelantes constellent mon Aura. Le Moi s'impose ou
dort dans les méandres de la nuit. Jaillissent encore les feux
insoupçonnés de la Raison qui véhiculent çà et là de rougeoyantes
couleurs. Et moi dans le Néant de mon impureté, je jouis
cyniquement espérant encore quelques éclats d'humeur..."
Faut-il proposer de la Symbolique abstraite ?
*
508
À quoi peut bien servir de tenter de se crédibiliser auprès des hommes ?
Quel privilège réel puis-je espérer en tirer ? Je crains de devoir tourner,
tourbillonner, agir avec zèle pour trois pacotilles insignifiantes.
Je focalise mon attention et je persévère avec cette volonté de
construire mon œuvre, d'en solidifier les parties faibles et d'en
espérer de nouvelles extensions.
Je vois les uns et les autres s'escrimant à plaire avec trois petites
plaquettes entre les pinces, souriant, essayant de séduire l'Autre -
CAD l'éditeur bourreau ou critique foudroyant - mais plus reconnu
par sa force extérieure que par son contenu en vérité.
Il est vrai que mon tout s'en retournera au rencard de l'indifférence,
dans les oubliettes du mépris. Mais que fallait-il faire ?
C'est avant tout un bilan d'œuvre que je puis justifier : 5 500 poèmes,
24 anthologies, une Bible de 100 000 alexandrins, un Coran, du
théâtre, un Journal important, des traductions latines, grecques et
religieuses.
*
509
Ce n'était pas une poésie de l'amitié, du relationnel ou de la
communication que je cherchais. Non, je travaillais avec des auteurs
décédés, disparus depuis fort longtemps, mais ô combien présents
dans mon âme. Il s'agissait pour moi d'apprendre, de comprendre, de
m'instruire, d'imiter, de déplacer, de repenser d'une nouvelle manière
ce qui avait déjà été accompli par d'autres.
Je n'étais point sauvage, coupable de marginalisation. Non, j'étais
préoccupé quotidiennement par mes exercices littéraires. Je n'habitais
pas le présent ni l'avant-garde. Je voulais embrasser l'ensemble de la
poésie qui commence mille ans avant Jésus-Christ et qui s'étale
jusqu'à aujourd'hui, au-delà de toute frontière et de toute civilisation.
- l'immense patchwork mondial !
Je cherchais à comprendre, à en tirer des forces, à en rejeter les
faiblesses.
*
En poésie, il n'y a pas de lecteurs, pas de spectateurs, pas d'auditeurs,
pas d'éditeurs - il n'y a que des poètes à peine imprimés, jamais lus -
et essentiellement des œuvres tombées dans le domaine public.
510
Les grands vainqueurs - ce sont les poètes chanteurs qui ont compris
ce qu'était la suffisance sentimentale perçue par tout un chacun.
*
Quand on entre dans le monde de la communication poétique, on se
trouve confronté à des problèmes de suffisance, de susceptibilité, de
préciosité, de mépris, de rejet, d'indifférence...
C'est un poison littéraire.
Les œuvres sont plus intéressantes que les auteurs. Elles sont
dépourvues de scories. Elles sont l'élixir, la synthèse, la purification,
l'optimisation de la potentialité intellectuelle du littéraire.
*
La dextérité du style de La Fontaine
*
Difficultés à extraire de nouvelles inspirations pour remplir
Résidences. Je m'appuie sur Paul Celan. Je prends l'habitude de ces
511
difficultés. L'esprit synthétise, dérive, rejette, refuse - et choisit
parfois des solutions fort déroutantes - faibles ou mièvres - mais cela
a été mâché, sélectionné par l'esprit ! - Je garde, mets de côté et
prétends que plus tard la critique personnelle comprendra ces choix.
*
Poésie d'œuvre mais non pas poésie d'amitiés, de rencontres ou de
relationnels ; poésie de livres, de génies.
Volonté de compréhension, de pénétration.
La méthode appliquée par l'Autre - par les Autres ?
*
Poésie personnelle. - Décoration de sa propre maison.
Comment faire un château digne d'être visité ?
*
Œuvre de jeunesse 78-79
512
Mon problème n'était pas de rencontrer des étudiants en première
année de Lettres ou de côtoyer n'importe quel écrivaillon sous
prétexte qu'il avait édité à compte d'auteur une plaquette poétique.
Non, mon problème était le suivant : comment Rimbaud, Radiguet et
Lautréamont s'y sont-ils pris pour obtenir un tel résultat en si peu de
temps ? Que puis-je espérer moi de ma jeunesse ?
Je devais donc imiter les meilleurs, tout en me souciant des résultats
obtenus par d'autres monstres de la littérature - Camus L'envers et
l'endroit, Gide avec ses débuts prometteurs, Valéry et Mallarmé avec
leurs poésies etc. J'étudiais les mécanismes de développements de ces
intelligences-là, tout en sachant qu'un coureur de fond n'a pas le
départ tonitruant d'un sprinter, que les courses et les rythmes sont
totalement différents.
*
Le système critique :
X pense X en regardant Y, et reproche à Y les paramètres manquant
en X.
*
513
Pas poète de public, pas poète de l'amitié. Poète admirant les œuvres
et le génie des autres, cherchant à imiter, à comprendre, à appliquer.
Poète de l'écriture avec les recueils-frères à mes côtés - références,
petits manuels d'imitation - sortes d'ouvrages de prières - bibles
restrictives...
J'avais tant à faire avec les génies et les grands poètes ! Il fallait
comprendre, intégrer, extrapoler, aller au-delà en mastiquant leurs
substances... mais de relationnels d'actualités, il n'en était point. Je
craignais trop de me fourvoyer avec de l'inutilité.
*
La toise du poète : le nuage qui passe.
*
Les pots valent plus que le potier. À quelles raisons faut-il rencontrer
les poètes et les écrivains ? Quels profits peut-on tirer de leur
relationnel ? Car tout est affaire de maniérisme, de suffisance et de
fabrication de personnage.
514
Je gerboie, tu gerboies, nous gerboyons...vouloir paraître, se donner
des façons et des apparences...Le livre est moins compliqué. Il est ce
qu'il est sans la poudre, sans l'habillage ou le zèle artistique.
Simple, épuré et droit...
*
Toutes ces manières superficielles qui cachent des fonds
insignifiants. L'apparat, le vernis, la prestance - la présence de la
prestance, - vouloir être là afin d'y être ! On ne sait jamais !
Quand donc comprendrez-vous qu'une œuvre bien pensée s'écrit dans
un bureau, dans une chambre fortifiée par une muraille de livres, loin
des regards incongrus ?
*
A la bibliothèque - ai pris deux ou trois exercices de Journal : Le lys
et la cendre de Bernard-Henri Lévy, Carnets en marge de Roland Du
billard et Avec le temps de Jean Daniel.
515
Ce qui différencie essentiellement les écrivains des poètes : les
premiers sont des expansionnistes, des conteurs, des hommes de style
à la plume qui coule ou court sur la feuille de papier. Tout est dans la
manière, le fond est le plus souvent anecdotique, et cela se lit
agréablement.
Les poètes compressent la pensée, la synthétisent, la contractent. Ils
sont donc plus difficiles à lire. Leur manière est plus rare, moins
facile d'accès. Ils veulent employer une grammaire nouvelle - l'ordre
des mots est appliqué autrement.
*
Comment peut-on réellement gérer l'immensité de la création
littéraire ? Cela semble impossible ! Des milliers et des milliers
d'auteurs ici et là produisent, éditent, appliquent des systèmes de
vérités d'écriture - On appelle l'ensemble - et cette désignation est
générique - La littérature contemporaine ! Cela est grandiose, audelà
des aptitudes de compréhension de stockage d’une âme
humaine.
*
516
Le temps passé à crédibiliser sa capacité poétique use l’aptitude
créatrice. L’intelligence consiste à comprendre l’inutilité de
l’impasse.
Aller, venir, rencontrer, papillonner autour des uns et des autres. Et
pour quelles finalités ? Que puis-je espérer d’autrui ?
*
Éditer des poètes, c’est imprimer du papier qui ne sera jamais ouvert.
Qui s’y essayerait ?
Il ne reste qu’à colporter une personnalité pour se prévaloir auprès
d’autrui d’être quelque chose ou quelqu’un.
L’habillage prévaut sur le contenu, et le fort en gueule s’esclaffe et se
prétend quand le discret ou le timoré pourvu de quelque valeur
s’éclipse et disparaît.
*
Le futur est-il post-Mallarméen ? N’est-ce qu’une ramification du futur ?
517
Le relationnel poétique m’est toujours apparu comme une sorte
d’emballage inutile, de pacotille de maniéré - de suffisance des uns et
des autres - de vernis de personnalité. Tout est donné à la façon mais
de fond il n’en est pas.
Celui-là se prévaut, se prétend, se croit grand et considère autrui avec
suffisance et mépris mijotant en lui-même : “ Je sais qui je suis. Celui
qui est à mes côtés est peu. Quelques brins de rejets, je juge avec
hauteur. ”
Tout est dans la parade et dans la façon. L’orgueil est affûté. Où cela
mène-t-il ? À des conflits superficiels de personnalité.
*
Ne pas être plutôt que d’être que cela - c’est-à-dire peu dans la
considération sociale. Alors le refus, le repliement, l’exclusion, le
choix du en dehors de. Et quoi ? Une immense activité intérieure.
Usines, ville, cité ou petite civilisation.
La volonté de progrès est plus difficile à atteindre que la volonté de
l’autrement. Le progrès en art, c’est ajouter sur le premier.
L’autrement c’est proposer une nuance variable dans un contexte
518
culturel. C’est un rajout de quantité mais de dépassement sur le
meilleur, il n’en est point.
S’estimer soi-même sans la considération d’autrui. - poètes, peintres,
artistes maudits et rejetés. Et constamment puiser au plus profond
l’énergie créatrice permettant de se surpasser, d’aller outre pour
accroître l’écart entre soi et la capacité de compréhension de l’autre.
*
Faut-il reproduire les caractéristiques de la poésie du XIXe siècle - le
grand malade, le maudit, l’exclus, l’incompris ?
Les poètes aujourd’hui sont certes marginalisés, mais ce sont des
îlotiers qui pensent. S’ils cherchent en eux-mêmes, les objectifs sont
publics : offrir une variable de sensibilité en exploitant un espace
personnalisé et unique.
A savoir si cette “ variable ” de perception convient aux autres, car
Autrui répond le plus souvent : Non à cette nuance poétique nouvelle.
519
TABLE DES MATIèRES
Avant-propos
Extraits du journal 78-79
Extraits du Journal 80
Extraits du Journal 81
Extraits du Journal 82
Extraits du Journal 87
Extraits du Journal 88/89
Extraits du Journal 90/91/92
Extraits du Journal 93
520
Extraits du Journal 94
Extraits du Journal 95
Extraits du Journal 96
Éléments de réflexion
Extraits du Journal 97
Extraits du Journal 98
Rajouts 99, 00 et 01
521
FRANCK LOZAC’H
LE POETE INTERNE
522
Journal 2002
Étais-je absent ? Du moins j'étais présent et accessible sur Internet.
...Peut-être des lointains incompris cherchant des évanescences
de l'être ~ des poètes désireux de capturer des formes d'intemporel ou des
substances rares émises par la conscience...
*
Le refus, le rejet de l'autre, des autres avec d'immenses pertes
certainement ! - mais avec l'application d'un principe, d'un système ou d'une
méthode toute personnelle qui fera gain ou se trouvera misérablement
oubliée dans les rencards du mépris. Mais que faire ? S'entendre
constamment dire : " Vous vous trompez. Demandez conseil ailleurs. ",
avec courtoisie certes mais cela est dit. Ou poursuivre en soi-même
l'aventure absurde ou audacieuse. Cela passe, cela casse. Mais il fallait
tenter et aller à fond. Nul reproche à se faire du coup - oui, il fallait tenter.
*
Proposer une Anthologie de la grande poésie mondiale - disons
700 poètes avec un poème par auteur accompagné d'une notice
biographique succincte.
523
Également un Dictionnaire des poètes du monde entier –
10 - 20 000 noms sans poème mais avec un résumé de la personne et de son
œuvre dont le volume serait fonction de la place que l'on accorderait à
l'auteur.
*
Paul Valéry est un grand poète, un excellent écrivain et un fin
penseur.
Charles Baudelaire est un grand poète, un excellent traducteur, un
grand critique, un remarquable épistolier et un grand écrivain également.
*
Essaie de travailler avec Denis Roche. Difficile. N'est pas
algébriste. Possède une sorte d'incohérence mentale avec sauts, humeurs et
reprise du fil. Mais l'ensemble laisse pantois. Pourtant on comprend qu'il a
tenté d'aller outre, avec de la folie et un risque logique. Je cherche à
m'accorder à son audace. Y parviendrai-je ?
*
524
Comment peut-on gérer cette immensité littéraire ? Qui pourra se
prévaloir d'avoir lu ce qu'il devait lire ? Embrasser la vaste collection de la
Pléiade, qui n'est en vérité qu'une réduction élitiste guère représentative de
l'offre totale. Cela semble impossible.
Il faut donc baliser son propre chemin en choisissant un nombre
limité d'auteurs, de génies, de philosophes ou de grands poètes. C'est déjà
un principe de spécialisation, d'évictions et de refus. Mais comment faire ?
Il est certain que des êtres exceptionnels seront perdus, oubliés, jamais lus
mais l'âme a ses limites. - L’intelligence se sature et ne peut demander plus.
*
Ne vous satisfaisiez jamais de ce que vous possédez. Vous avez les
moyens et les possibilités d'aller outre. Agissez.
Qui prétend se suffire, stagne. Et stagner c'est régresser.
Quel monde ? Quel royaume puis-je espérer ? Qu'en est-il de cet
Au-delà ?
Tant de questions qui tambourinent aux portes de mon âme, et
seule la mort me permettra d'accéder à leurs réponses !
*
525
Le génie, c'est de l'énergie supplémentaire sur de l'intelligence de
surdoué.
Il y a donc quelque chose d'exaltant en soi, de vitesse
phosphorescente, de jouissance supérieure.
*
Comment choisir les meilleurs outils exploitables ? Avec qui puisje
travailler ? Est-ce le goût qui déterminera mon choix ?
Avec quels auteurs ? Pourquoi ?
- Mieux activer la matrice cérébrale ?
Passer par les fondamentaux extraordinaires : exemples : Rimbaud,
Nietzsche, Baudelaire, Platon etc. Cela implique un retour vers les Pléiades.
*
Certains poètes possèdent d'autres espaces.
Toi, tu en es au dé, à la cathédrale de papier, au monologue, au
tutoiement.
Mais c'est autre chose qui engendrera une production nouvelle.
Cherche de nouveaux auteurs.
526
Régénère-toi.
*
Je viens de tirer le second tome du Livre des Sonnets - j'espère sur
toute ma vie littéraire atteindre le nombre de 1 000 sonnets - j'en suis
actuellement à 840 - mais cette quantité ne me choque pas. Il est vrai que le
volume semble important... Idem avec Mille poèmes en prose - l'ouvrage
comporte 885 pages 21 X 29, c'est un double pavé mais pourquoi ? Car
l'ensemble n'a pas d'harmonie de construction. Cela forme une somme de
structures prosaïques certes sélectionnées mais je n'en vois pas l'agencement
total. Pourtant toutes mes forces, toutes mes applications sont ici présentes
et définies. Je suis cela : c'est-à-dire petits fragments disparates - jetées
nouvelles associées à autrui, producteur influencé au quotidien. Le chefd’œuvre
ou le travail majeur ne semble pas évident ici.
*
Il faut élever le degré de composition. Non ? Je cherche de
l'autrement un peu brut. Perse ou Roubaud ? - Roubaud.
*
527
Toute grande œuvre se conçoit dans la solitude.
*
Denis Roche superpose les lignes d'inspiration - obtient des lignes
d'incohérences fragmentées en logique possible. Le tout permet d'accéder à
une sorte de sensibilité évasive, des limbes, ~ être peut-être sans être,
suivez-moi, suis-je une filante ? (Éros énergumène)
*
Le problème est de savoir comment faire TGP c'est-à-dire Très
Grand Poète.
Il faut constamment penser Hugo, Virgile, Homère, Dante,
Sophocle, Euripide, Shakespeare etc.
Se construire dans du très grand ? Et combien d'années de travail ?
Et pour quel résultat ?
*
système sélectif.
La créativité serait une revisualisation personnelle issue d'un
528
l'applicateur.
- Importance du choix, du rejet et de la variabilité unique de
Chaque cerveau pense à sa façon et ce serait la spécificité reconnue
de la dérivabilité personnelle qui déterminerait auprès d'autrui l'aptitude
créatrice.
*
Le génie
Il y a bien un dérèglement du jugement pour penser autrement, voir
de cette façon, appliquer ailleurs et s'entendre dire : c'est ma foi, vrai ! - Je
vous distingue et vous honore.
*
Système à penser et système à produire feront peut-être bons amis.
L'identité de "grand poète" impose-t-elle des obligations
d'applications de relationnels artistiques auprès des autres littéraires ?
La réponse peut être : pas nécessairement.
*
529
Ce n'est pas un besoin de relations poétiques qui m'anime - non -
ce qui excite mon désir, c'est la possibilité de découvrir de nouveaux
auteurs, pères ou frères - ouvrages d'appui - de références ou d'amitié.
Je cherche de nouveaux Zanzotto ou Celan - des œuvres maîtresses
pour produire en synergie d'applications.
À quoi peut bien servir la communication superficielle avec
Monsieur X ou Madame Y ? Je dois laisser cela à ceux qui se suffisent
d'insignifiance.
*
Pourrait-on appliquer le principe du plaisir dans l'extraction des
structures poétiques ? ~ sans se soucier de la cohérence des propos ?
Processus de jouissance cérébrale en quelque sorte. J'applique ce
qui me plaît. Et quelle obtention ?
*
530
Comment peut-on résoudre le problème hugolien ? Sa force, ses
ressources, la puissance de ses applications, son énergie constamment
renouvelée et ce vaste édifice qu'est son œuvre poétique ?
*
Le temps passe, je ne vois pas l'utilité de côtoyer des poètes.
Je vieillis, la vérité des œuvres, des sensibilités, de toutes les sensibilités
m'apparaît essentielle.
Toutes ces sensibilités, ce sont des façons de penser différentes, et ce sont
des autrement qui sont vrais.
*
La communication poétique n'est que de l'aimable babillage -
tout est donné à la superficialité - il n'y a nulle profondeur. Les uns et les
autres essaient de se crédibiliser en prenant des poses - ils se prévalent
d'être avec des attitudes. Il y a suffisance, certitude de soi, mépris de l'autre
etc.
J'ai délaissé depuis fort longtemps l'utilité de ce type de relations.
Je travaille avec des livres - des amis - qui me parlent et avec lesquels une
communication profonde et affective s'accomplit.
531
Le livre - le recueil est la quintessence de l'auteur. Y est replié
une vingtaine d'années d'applications poétiques. La saisie des meilleurs
instants, des plus intenses inspirations y est conservée. Et le tout peut être
redéployé selon le bon vouloir du lecteur.
*
Le relationnel poétique est également de la superficialité irritable.
Rien n'est donné au fond. L'agacement surgit rapidement. J'ai délaissé les
rencontres poétiques. Je cherche de nouveaux auteurs - de nouvelles
sensibilités de langage - des écritures différentes, autres.
Il me faudra certainement aller à Toulouse, place du Capitole pour
trouver des ouvrages satisfaisants.
*
Je dois avant tout obtenir un bon résultat dans le domaine poétique.
Il y a si peu à espérer que l'extrovertisme n'est d'aucune utilité.
Je vois tout pour l'intérieur : les livres, les œuvres, les applications
personnelles.
532
Il ne faut pas voir en moi uniquement un arriviste mais également quelqu'un
qui chercher à mieux faire, - à produire mieux et autrement.
Je veux donner à Autrui sans contrepartie.
*
L’Absent : Être qui je suis sans être là.
L’une des possibilités est peut-être de tenter d’ajouter sur Char - de
faire du Post-Char. Il est un poète dominant du XXe siècle français.
Pourtant mon cerveau globalise et je pense Titien, Napoléon, Newton etc.
En vérité des génies universels.
*
Rapide visite à la MJC de Rodez ce 18 mai 2002. 12 H 45 - 15 H
15. En tout, 12 exposants dont l’éditeur de La Tour de Babel. Sur les
étalages, des livres de poésie (S’en vend-il ?) Rien. Peu. Aimables
discussions.
Ma poésie ne se situe pas là. C’est avant tout un travail
d’applications, de recherches, de variabilités, de sensibilités. Ma poésie,
c’est de l’écriture. Mais ce n’est pas du relationnel humain.
533
*
Faut-il se soucier d’être lu, d’être connu ou d’avoir un
quelconque crédit ? Car cela est efforts et usure. Il importe de se faire, de se
construire, et c’est déjà grand courage !
La structure poétique est un système paralysant, bloquant et
bridant. La dynamique littéraire se situe dans l’individualisme actif.
*
Je ne rencontre guère de poètes. Je travaille avec leurs livres.
J’avoue n’avoir jamais trouvé quelconque utilité à côtoyer des littéraires. Je
ne tire rien de leur contact. Ceci est une triste constatation mais c’est la
vérité.
Je ne suis pas dans une phase de communication poétique, je suis
constamment dans la phase d'applications d'écriture.
*
La vérité est dans le fondement des œuvres.
534
Je crains essentiellement de perdre mon temps et d'accomplir
des actions inutiles dans des secteurs totalement dépassés. Je préfère
m'abstenir plutôt que de rentrer dans cette logique aberrante d'attentisme, de
supputations et d'aumônes poétiques ou littéraires.
Les écrits resteront
Paul Celan - L'écriture désarticulée -
Tony Harrison (poésie savante)
Je désire trouver de nouvelles sensibilités poétiques susceptibles
d'accompagner mon travail d'écriture. J'espère que la littérature étrangère
parviendra à satisfaire à toute cette nécessité.
Ce qui m'intéresse : trouver des auteurs utiles.
Le poète est une sorte de masochiste qui se fait humilier par la
Société. La Société le dénigre, le rejette, le méprise - refuse de reconnaître
la valeur de son travail. Il tente de séduire mais se rabaisse, il implore mais
pour rien. Il souffre, il se prétend - de cent façons il essaie encore de
proposer ses exercices. Il est constamment exclu, il insiste toutefois.
535
Le voilà réduit à l'état de prostitué qui paie des éditions à compte
d'auteur pour se faire reconnaître. Nenni ! Tous et toutes le dénigrent - nul
ne veut de sa substance créative. Il se morfond, gémit, pleure - appelle la
mort, se suicide. Ou se glose de soi-même, se glorifie dans son petit État
personnel - fait le roitelet en quelque sorte.
*
Tolkien Birage Diop - joli !
Ivan Goll
Violeta Parra Chili Vinicius de Moraes Brésil
Nicola Guillén Cuba Marina Szymborska Pologne
Ana Blandiana Roumanie Diane Burns Amérique du nord
Katherine Mansfield Nouvelle Zélande
Hafiz Perse
Sage Essenine Anna Akhmatova
Robert Graves - génie 130 livres La déesse blanche
Ezra Pound - le vers projectif Los Cantos
Marina Tsvetaieva
*
536
Y a-t-il un patrimoine poétique enfoui, - qui n'a pas été mis à la
disposition des lecteurs ? Refus des éditeurs, surabondance offerte ou
lassitude des poètes eux-mêmes ? Sont-ce des auteurs de qualité ? Peut-on
remédier à ses " oublis" ? Internet propose-t-il une opportunité à saisir ?
Ces produits littéraires inconnus seraient peut-être des outils utiles
à la formation des auteurs majeurs de demain.
Comment gérer le génie des autres, comment travailler en cosubstance
d'écriture, en synergie d'actions ? Quels auteurs empruntés ? Que doit-on espérer
obtenir ? Quelles seront les limites de nos potentialités ?
*
L'insignifiance des structures poétiques d'accueil rend inutile tout
effort de communication.
Je prétends insister : les poètes sont des œuvres dans lesquelles il
faut s'instruire et se déplacer.
C'est certes une poésie de l'introvertisme et de l'unicité qui ainsi se
développera, mais c'est une réalité d'œuvre qui sera obtenue.
Être pour soi par soi avec autrui - avec l'œuvre d'autrui - je dis.
Certains s'indigneront : quelle tristesse que de fuir le contact ! Et
ils auront raison. Mais cela est poudre de superficialité et de médiocrité.
537
- Lire, écrire et se faire connaître.
Je lui préfère : lire et écrire. La crédibilité poétique auprès d'autrui
m'apparaît saugrenue, inutile, stupide, lente et impossible.
Je ne prétends pas que le produit fini – c’est-à-dire le Cédérom
offert ne parviendra pas à plaire mais le relationnel semble de troisième
ordre.
*
Mes cadeaux, mes chefs-d’œuvre comme promis à l'art [---]
Et toi le premier, sois généreux.
Virgile
Devenir un classique ! Le si peu de la terre et la civilisation du ciel !
sens des choses.
L'extrapolation, la transposition, la surdimension réinterprètent le
*
La présomption est une maladie poétique : Voilà qui je suis mais
vous l'ignorez. Ceci est ma grandeur intime.
*
538
- Maniérisme du relationnel - poudre de noblesse -
- Vernis poétique - aimable babillage - mais rien n'est donné à la
profondeur. L'expression orale ne s'y prête pas. Vitesse - légèreté - bâtons
rompus - brio.
Que puis-je tirer du paralittéraire ?
Acméisme. Prolongement.
Nul mouvement poétique n'a de limite.
L'espace poétique m'apparaît insuffisant. Nul ne peut y pénétrer
sans maniérisme détestable. Il faut donc créer un nouvel espace souple.
L'Internet me semble tout indiqué.
Vouloir pénétrer les structures poétiques d'accueil, c'est
s'embourber dans un attentisme inutile.
*
Il est impossible de gérer le génie d'Autrui. L'on prend un peu.
L'on prétend connaître. L'on se suffit de cela. Notre potentialité
intellectuelle bridée, bloquée, interdite de pénétrer avec véracité nous rend
un produit aléatoire de l'Autre.
539
Se limiter au Gotha mondial : Virgile, Homère, Goethe, Dante,
Horace, Euripide, Sophocle, Eschyle, Corneille, Racine, Cervantès,
Shakespeare etc.
Puisque l'on est confronté à une restriction obligatoire, quel
choix dans cette restriction ?
*
Ils ne veulent pas le parfum, ils ne veulent pas l'essence, ils
veulent une senteur - dans une fiole et pour quelques instants - et que cela
leur convienne ! Ta personne peut faire l'affaire, dit le Ciel ! Qu'attends-tu ?
*
- Faites poète, Lozac'h !
- Oui, mon Général. Mon Général ? 6500 ---) 10 000 ? Cela est
autrement important.
- Travaillez Lozac'h !
*
Pound - Browning - Swinburne
540
T.E. Hulme Harriet Monroe Wadsworth
Pound - 1913 : « Il se peut qu'on en vienne à croire que ce qui est
important en art, c'est une sorte d'énergie, quelque chose qui serait plus ou
moins comparable à l'électricité ou à la radio - activité, une force de
transfusion et d'unification... Une " image" est ce qui présente
instantanément une somme intellectuelle et affective. »
Liste poétique
Valimir Khebnikov Joyce Ruben Dario Gerard Manley Hopkins
Thomas Hardy Marcel Schwob W.B. Yeats F.T. Marinetti
Henry James Kamiensky Bourliouk Gottfried Benn
William Carlos Williams Georg Trakl Georg Heym TS Eliot
Harrier Monroe Gertrude Stein Dino Campana Charles Reznikoff
Wyndham Lewis Gerad Manley Hopkins Vicente Huidobro Karel Teige
Marianne Moore Paul Van Ostaijen E.E. Cummings Mona Loy
Vicente Huidobro Basil Bunting Odilon-Jean Périer
Williams Zukofsky Olson Duncan Rotenberg
Ezra Pound - Los Cantos - du Post-Dante
Segments additionnels en prose, à lire
Etonnant mécanisme cérébral qui relit l'incohérence -
À couper, sectionner, décomposer
541
La lecture linéaire est difficile. De l'à-coup.
Contemporains
Denis Roche Michel Butor Dominique de Roux Paul Louis Rossi
Marc Cholodenko Jude Stefan Claude Minière Yves Di Manno
Auxeméry
*
Je dois en cesser avec ma pensée 2002. Ma poésie n'évolue plus.
J'extrapole
sur Denis Roche - La poésie est inadmissible, oeuvre complète - sur
Michel Deguy ---) 90-00, poésie, sur Jacques Roubaud ---) Poésie
américaine contemporaine, sur Michel Deguy à nouveau ---) Anthologie
contemporaine
Je ne possède pas encore ces ouvrages. Pourtant je les prétends
indispensables à ma production future. Je me positionne sur le travail 2003.
*
Vingt poètes américains
Deguy : se reconnaître dans l'être-autre.
542
*
Produire, construire, œuvrer, contrôler, élaborer, canaliser,
appliquer, nettoyer, rewriter, récupérer, associer, penser, s'inspirer, aller
outre, grandir, fuir, mourir, exister - là-bas. Là-bas, peut-être...
El camino. Le chemin. Le parcours sur le temps de la vie.
Ceux qui me sont utiles : Du Bouchet, Char, Valéry, Paul Celan,
Deguy, Roubaud, Racine etc.
Ceux qui possèdent des qualités littéraires indéniables mais que
je n'utiliserai pas : Dupin, Camus, Morand, Audiberti, Larbaud, Michaux
etc.
*
La crédibilité auprès de ses contemporains est de second ordre.
Ce qui importe c'est de savoir comment l'on doit s'y prendre pour obtenir le
résultat escompté. Les références sont séculaires, bien au-delà des
générations vivantes et rencontrables.
*
543
Observations et conseils
En quoi la Poésie peut-elle rivaliser avec la Science ? N'estelle
pas en dessus ?
Extractions maximisées et non pas états d'âmes poétiques.
Ce qui implique : logique, rationalité, efficacité, maîtrise,
travail, applications, volonté, formation.
Habite les œuvres des génies plutôt que de visiter les poètes.
Travaille et laisse tomber. Ne commence pas à tenter de
pénétrer des structures impossibles. Tu vas y laisser ta sève créatrice. Tes
résultats seront insignifiants. Produis, transforme, applique, essaie d'offrir
via un cédérom ou l'Internet. Cela et rien de plus.
Veux-tu jacasser ? Te perdre en propos inutiles ? Veux-tu
gigoter de la gigue, gigoter du mollet, Va, tes civilités poétiques t'appellent.
- Bonjour, j'm présente, j'm'appelle Ben Saïd et j'te donne mon tapis.
- Va te faire foutre.
- J'te le vends pas, j'te donne !
- Va te faire foutre quand même.
544
Le repoussoir poétique - le rejet - le refus. Le " Ne m'intéresse
pas", " Allez voir ailleurs" - et l'on y va. Et c'est encore la même réponse.
L'on vous colporte de X en Y, d'Y en Z, de Z en A. Et tel est votre parcours.
*
Deguy ---) un pro-poète
Un poète proche mais avec un langage à caractère
philosophique, d'analyste qui se déplace dans son complexe, qui produit son
complexe comme lumière pour avancer. Mais rien n'est clair, tout y est
biscornu. De fluidité, de simplicité rien n'apparaît. Il n'y a pas de
dégagement vrai au sens logique ou mathématique du terme. Deguy se
complaît dans la complexité, il s'y répand, il s'y noie peut-être. En ce sens, il
épouse la pensée mallarméenne. Doit-on lui faire confiance ? Évidemment !
Qu'il poursuive ainsi selon son schéma d'œuvre. Voilà certainement un
système qui là se dégage et apparaît.
*
Un chemin du langage
- 1 - Sortir du Moyen âge
545
- 2 - Simplification Malherbe Du Bellay
- 3 - Purification Racine
- 4 - Nouveau langage Mallarmé Rimbaud
- 5 - Symbolisation
- 6 - Abstraction
- 7 - Destruction Celan
- 8 - Poésie contemporaine Deguy Roubaud Zanzotto Du Bouchet
Je cherche un nouveau mode d'écriture ---)
une sorte de mon âme mise à nu - les applications de la pensée - est-ce
réellement intéressant ?
Journal 2003
Relationnel poétique - principe de restriction -
Une œuvre est un homme et un homme est une heure :
Je le vois - je le méprise car je suis, Moi !
*
Robert Burns (1759-1796) - le plus grand poète écossais.
Auld Lang Syne
546
*
Tu cherches de grands poètes français du XVIIIe, mais va vers les poètes
étrangers - tu feras de la croissance.
*
Ekelöf Gunnar (1907-1968) - poète suédois - entreprise mallarméenne -
l'une des œuvres les plus importantes de ce siècle ---) Diwan sur le prince
d'Emgion
Relationnel poétique
Comment savoir qui est qui ? Et pour quelle utilité ? - Aucune.
Bavasseries et jacasseries. Abaissement de la capacité poétique et
intellectuelle. Suffisance du peu et du presque rien. Maniérisme de façade.
Amabilité etc. Cela n'est que faible intérêt. Méfie-toi. Instruis-toi dans les
poètes, applique et travaille. Ne va pas te gaspiller auprès de
l'Incompétence.
*
Aimer la culture c'est se nourrir de chefs-d’œuvre.
Il faut comprendre les chefs-d’œuvre.
547
Les œuvres ne sont que rébellion.
*
Ma logique est une logique d'écriture, d'applications, de bureau, de livres,
d'ordinateur, de moi vers moi ~ mais de poésie extérieure il n'en est point -
ou fort peu.
Poésie anglaise
John Donne Milton Shakespeare T.S. Eliot
Thomas Gray Chatterton William Wordsworth
Samuel Taylor Coleridge Shelley Baron Keats
Francis Thompson Alfred Tennyson Swinburne
Robert Browing WH Pater GM Hopkins James Joyce
WH Auden Dylan Thomas Stephen Spender
Day Lewis
Poésie contemporaine
Michael Hamburger T E Hulme Basil Bunting
Donald Davie Philip Larkin Spender Neice
Day Lewis Auden John Hayvard Zukofsky
Chistopher Middleton (26) Nathaniel Tarn (28)
548
Tom Raworth (40) Jeremy Prynne Kenneth White
Hugh Mac Diarmid Sorley Mac Lean David Jones
Robert Graves Tonny Harrison (poésie savante)
Littérature allemande
Hofmannsthal Trakl Musil Broch Stephan Zweig
Hermann Hesse Ingeborg Bachmann Karl Krolow
Nelly Sachs Hilde Domin Marie-Louise Kaschnitz
Helmut Heissenbüttel Oswald Wierner
Graz H.C. Artmann Elfrieds Jelinek
Klopstock 1724
Kant Fichte Spinoza Kleist
Georg Herwegh (1817-1875) Henrich Heine (1797- 185 )
Büchner ouvre la voie du théâtre moderne
"La littérature de grande diffusion sans véritable ambition artistique"
Theodor Fontane (1819-1898)
Conrad Ferdinand Meyer (1825-1898)
Norvégien Ibsen Suédois Strindberg
*
Pâques.
Je travaille essentiellement avec Andrea Zanzotto - La Beauté - Les
549
Je vais commander Météo et Sécheresse de St John Perse édité par La
Tour de Babel.
C'est constamment une poésie de l'application, de la dérivabilité et de la
condensation ;
C'est encore une recherche de sensibilité autre - mais comment faire
évoluer la plume ? Comment déplacer le vrai ?
*
L'opiniâtreté des grands solitaires.
Le problème n'est pas de rencontrer constamment des poètes
d'actualités - de communiquer avec les uns et les autres pour échanger des
niaiseries et des insignifiances -
Non - il faut comprendre - comprendre les Génies, les grands poètes -
intégrer leur substance et travailler en exploitant également leur énergie.
*
Je déroule une écriture de Journal à la plume facile. Je préférerais
intensifier ma concentration pour produire ou déplacer Zanzotto et Denis
Roche.
550
N'est-ce pas plutôt Denis Roche qu'il faille amplifier ? Quel est le
contenu de ses autres ouvrages ? - La liste : " du même auteur", avec
perspectives poétiques
ou encore : proses Zanzotto et Denis Roche.
*
L'incohérence cérébrale ~ sorte de poème-lavabo mais relié par un fil
conducteur ~ fréquence associative de la pensée.
*
Dans deux mille ans, la planète comptera 8 000 grands poètes
supplémentaires ~ Asie, Afrique, Amérique latine, etc.
- Que signifiera : Monsieur Untel est grand poète ?
- Cela correspondra à un sauteur en hauteur à 2 m c’est-à-dire rien du
tout. Il faudra donc relever les minima, et dire : sautez 2,28 et là vous
m'intéressez.
Le problème est donc de faire très grand poète, problème résolu par
une vingtaine d'hommes depuis le début de l'humanité :
551
Hugo, Shakespeare, Goethe, Virgile, Dante, Cervantès etc.
Comment faire très grand poète ? Il faut tout d'abord être grand poète,
puis accumuler de la matière poétique en abondance : trois fois grand
poète en soi correspondrait à très grand poète...
*
Y a-t-il de nouveaux espaces pour l'intelligence ? Faut-il poursuivre les
voies déjà existantes ?
La poésie - chacun construit sa maison mais ne visite guère celle de son
voisin.
Est ce qui est en soi.
Être de soi à soi
*
Le problème n'est pas de rencontrer des poètes - il est de travailler avec
des œuvres - de comprendre, d'interpréter, de synthétiser des produits
littéraires offerts - d'en tirer une sorte de suc que l'on mêle avec sa propre
substance pour espérer extraire quelque chose de nouveau, de différent du
moins. Il s'agit d'appliquer. L'idéal serait de parvenir à trouver un langage
552
nouveau, une langue différente, une sorte de style comparable à ceux de
Rimbaud ou de Mallarmé.
*
Comment eux ? Que puis-je moi ?
Le problème est de faire TGP.
*
Je vois deux mondes :
Celui des applications c’est-à-dire : Œuvre, livres, lectures, catalogues,
génies, grands poètes, culture, Internet, bibliothèques, librairies,
transformations, imprimerie, cédéroms, informatique, feuillets noircis.
En vérité, le monde de l'efficacité, de l'écriture.
Celui des relations CAD : éditeurs, lettres de refus, paralittéraire,
activités, ventes, auteurs contemporains, salons, ateliers d'écriture.
Le QE et le QL : quotient d'écriture et quotient littéraire.
Le QE permet d'œuvrer et le QL de se faire connaître.
553
Il y a peut-être un savant dosage de l'un et de l'autre - ou est-ce l'Un
puis l'Autre ?
*
Je persiste à croire que la Poésie est une collection d'individualités - le
travail poétique étant travail de solitaire. Se parachever c'est être dans une
liste de catalogue et pouvoir se spécifier dans une catégorie : bon poète,
singularité littéraire, grand poète, génie etc. C'est faire partie de l'édifice
mais le relationnel est de faible portée.
*
Ne pas rencontrer, ne pas bavasser mais travailler avec, avec les génies,
les grands poètes et les êtres exceptionnels. Le temps est trop court pour se
perdre dans l'inutile. Délaisser les contacts - la suffisance, les prétentions
intérieures.
Le réel problème est de savoir comment Racine a écrit Esther ou
Athalie, et ce que l'on peut espérer en regard de ces chefs-d’œuvre.
J'écris Racine, mais je pense Pléiade, toute la Pléiade - et je considère
également les Pléiades étrangères : Italie, Espagne, Royaume-Uni,
Allemagne, États-Unis d'Amérique, Japon etc.
554
Il y a un énorme travail à accomplir avec ses applications, ses
transformations et la sauvegarde de son œuvre - le relationnel n'est pas
d'actualité.
*
Quel espace ? Quel contenu ? Quelle manière d'écrire ?
*
Nous devons convertir la peinture abstraite en poésie abstraite - suivre
l'ordre des peintres. Leur champ visuel est certain. À nous de convertir.
Pauvreté de la poésie. Impossibilité de trouver une revue poétique dans
une Maison de la Presse. 3000 revues et journaux sont accessibles mais pas
une seule revue n'est vendue.
Le mois d'août s'achève - nous sommes le 21 - je voudrais également
finir de remplir le second recueil de l'année. Titre provisoire : Les miroirs
obliques.
*
Liste des livres achetés depuis le début de l'année 2003
555
- Anthologie de la Poésie tchèque contemporaine 1995-2000 - Poésie
Gallimard
- Anthologie de la Poésie russe - Poésie Gallimard
- Yves Bonnefoy les planches courbes - Poésie Gallimard
- Marguerite Yourcenar La Couronne et la Lyre - Poésie Gallimard
- Jean-Paul Dadelsen Jonas - Poésie Gallimard
- Michel Deguy Aux heures d'affluences Poèmes et proses Seuil
- Michel Deguy L'énergie du désespoir PUF
- Michel Deguy Poèmes en pensées
- Zanzotto Les Pâques
- Zanzotto La Beauté
- Zanzotto Météo
- Denis Roche La poésie est inadmissible
- Denis Roche Louve basse
- Denis Roche
- Po&sie Numéro 95
- Po&sie Numéro 101
- André du Bouchet Pourquoi si calmes
556
- André du Bouchet Aujourd'hui c'est
- Paul Celan Renverse du Souffle
- Bernard Noël Le Château de Cène
- Salomé Soumise
Je n'y intègre pas, évidemment ! tous les autres ouvrages, prêts de la
Bibliothèque. Je m'y rends toutes les six semaines et choisis une dizaine de
bouquins - peinture, sculpture, philosophie, littératures françaises et
étrangères etc.
[Nouvelles acquisitions depuis août -
Paul Celan : La rose de personne - Contrainte de lumière
Pavot et mémoire -
André du Bouchet : Airs suivi de Défets
Po&sie Numéro 96
Fantasmes de femmes]
Ma quête : trouver de nouveaux Zanzotto, Paul Celan ou Denis Roche -
Penser post-Mallarméen, essayer de faire avancer mon langage et parvenir à
exploiter des espaces d'écriture jusqu'à ce jour inconnus.
557
Je suis dans l'obligation de passer par Internet pour acheter des
ouvrages épuisés par les voies traditionnelles de commande.
*
La symbolique abstraite
L'extrapolation
*
Fus-je absent ? Du moins, j'étais avec les Immortels.
*
Ce qui m'importe, ce n'est pas de réussir - car la réussite poétique est
dérisoire - ce qui m'importe c'est d'œuvrer c'est-à-dire de travailler et
d'appliquer - d'exploiter le meilleur matériel littéraire mis à ma disposition
- recueils, poètes, revues etc.. - et de créer un environnement optimisé pour
développer dans les meilleures conditions possibles mon potentiel
d'écriture.
*
558
La structure poétique d'accueil étant quasi inexistante, il est impératif
de se faire en dehors de toute tentative de crédibilité auprès d'un public
quelconque - éditeurs, lecteurs etc. C'est misérable d'être dans l'obligation
de penser ainsi, c'est pourtant la raison et le bon sens qui m'imposent à
analyser de cette façon.
*
Petite avancée sur les Fichiers Word - Le Grand Livre des Sonnets est
passé et compte quelque mille sonnets écrits depuis un quart de siècle.
J'ai commandé un du Bouchet et un Paul Celan chez Deloche. Je
cherche désespérément Le Galatée aux bois de Zanzotto.
*
Certains Poètes-impasses - grosses difficultés pour les intégrer :
Audiberti, Queneau, Ponge, Desnos, Leyris, Reverdy, Michaux dans une
moindre mesure.
Pourquoi ? Est-ce Surréalisme ?
Pourtant j'ai Aragon.
Ponge m'apparaît toutefois très intéressant.
559
*
Critique : L'autre n'est pas toi, et toi tu n'es pas l'autre.
Le critique dit indirectement : Soyez qui je suis ou qui je voudrais être.
Il ne s'agit pas de sauvagerie, de refus de rencontrer l'autre, - il est
question d'œuvres, de génies, de grands auteurs. Ceci est en 2D et non pas
en 3D.
Je cherche à œuvrer c’est-à-dire à construire, à déployer, à travailler. Je
crains de me limiter à du courtisanat d'opérette, à du déballage de bonni
menteur. Je ne suis pas le représentant du produit Franck Lozac'h. Je n'ai
pas non plus envie d'attendre désespéramment quelconque lueur de
reconnaissance. Mon souhait est d'appliquer, de découvrir, d'exploiter de
nouvelles tendances - du moins je le prétends - mais n'est-ce pas
présomptueux que de penser de la sorte ?
L'idée serait de considérer l'Internet comme étant un support
comparable au Salon des Indépendants du XIXe siècle, lieu où nombre de
refusés trouvait une place de choix et de qualité auprès de futurs géants de
la peinture.
560
Sur le Net, publier est possible. Être lu est possible. Se faire référencer
est possible. L'édition traditionnelle nécessite un public payant et impose
une rentabilité que les lecteurs ne peuvent fournir.
L'on pourrait avoir :
Les Littéraires-papier
Les Chanteurs-microsillon
et les Écrivains-Poètes numérisés.
culturel.
Il faudrait donc envisager différents supports pour véhiculer un savoir
*
Diverses étapes évolutives du signe écrit
1 Manuscrit 2 Photocopie du manuscrit 3 Le rewriting du manuscrit
4 La dactylographie du manuscrit 5 Les corrections sur la
dactylographie 6 La numérisation de la page dactylographiée 7 Disquette
8 Le Cédérom 9 L'Internet
Comment peut-on se priver de l'édition électronique ? Ne sera-ce pas
une formidable erreur que d'avoir évincé tout un nouveau système de la
561
représentation de l'écrit sous prétexte que la rentabilité immédiate n’est pas
au rendez-vous ?
Imaginons les œuvres des géants : Simenon, San Antonio, Victor Hugo,
Balzac etc. Pourquoi ces œuvres qui représentent des centaines d'ouvrages
par auteur ne sont-elles pas supportées par le CD Rom et le DVD, - ce qui
favoriserait leur stockage et la réduction de leur coût ?
Et les Pléiades - à 500 francs - édition de luxe, en fait ! - Pourquoi le
support électronique n'a-t-il pas été pensé pour ces auteurs classiques ?
Chaque année, une nouvelle version aurait permis d'enrichir le contenu
avec un apport supplémentaire.
*
L'écriture antique L'écriture moyenâgeuse L'écriture classique XVIe-
XVII- XVIIIe siècles
L'écriture moderne XIX- XXe L'écriture contemporaine
1950-2000 et + ?
562
L'écriture électronique SMS Internet PC
Mallarmé ne serait-il pas un précurseur de l'écriture contemporaine ? -
Celan, du Bouchet, Deguy, Zanzotto, etc.
*
1 Samuel 23, 23
Parmi
Les trente, il se fit un nom, et plus que les trente
Il fut illustre, mais il ne parvint pas au rang
Des trois.
Peut-on hiérarchiser la poésie française, la poésie planétaire ? Qui sont
les trois premiers ? - Hugo, Corneille et Racine ? Qui sont-ils ?
*
Je ne cherche pas à me focaliser sur le carriérisme artistique - je désire
appliquer, comprendre, lire, exploiter et construire. - Les uns, les autres, le
maniérisme, mais oui, mais non, Madame etc.
Je crains le temps - et la Cigale...
563
C'est de l'amabilité de façade pour un jugement sur l'apparence. N'entre
pas dans ce système. Laisse tomber, c'est de l'insignifiance.
- Rencontre-les.
- Pervertir mon génie sur des faces d'abrutis ! (On dirait chanceler de
noires loupes à vos yeux !) – Je plaisante, évidemment.
*
L'écriture mallarméenne commence à être exploitée un siècle après son
invention. Qu'en sera-t-il de la sensibilité de Valéry ? De ses Cahiers et de
son système à penser ? Pourra-t-on convertir son mécanisme cérébral en
dernières découvertes neurologiques ? Y aura-t-il convertibilités d'actions
entre ses différents fragments et la logique active de l'intelligence de
demain ?
*
Yahoo US. Mettons une liste de 700 poètes avec des manques évidents
: Hugo, Claudel, Racine, Corneille etc.
Pourquoi ? Comme gérer ces immensités ? Est-ce possible d'ailleurs ?
Quel chemin ? Quels chemins ?
564
*
Critique de l'Internet
Exploiter la classification des répertoires fournis par les moteurs de
recherche.
Qu'entend-on par "Tout le savoir humain" ? Est-ce réaliste ? N'est-ce
pas plutôt pathétique car l'intelligence humaine est incapable de tout
rassembler.
La méthode consistera donc à pouvoir cheminer à travers cette foison
de forêt amazonienne que représente la mise-à-la-disposition de l'Internet.
Mais quoi ? Le savoir fragmenté, échantillonné représentera-t-il le
nécessaire à posséder ?
Esprit curieux qui surfe, qui va et revient pourra-t-il dégager un
système à exploiter, à penser ? En définitive, que fera-t-il de ces données ?
Ce que l'on croit connaître est faible chose. J'observe une liste de poètes
que propose un éditeur - 250 noms et je n'en connais correctement qu'une
petite dizaine. Combien d'auteurs parmi ces inconnus me permettraient en
langage consubstantiel de produire, d'écrire ou de composer ?
*
565
Combien de temps encore les éditeurs ignoreront-ils l'édition
électronique ? Ont-ils d'ailleurs la compétence pour s'y intéresser ? N'est-ce
pas plutôt à la nouvelle génération de construire avec ces auteurs inconnus ?
J'aime à comparer les écrivains-Internet avec le Salon des
Indépendants. D'un côté la sélection officielle, de l'autre des Monet, des
Manet etc.
*
Sur un air de Monsieur Jourdain
- À quoi est-on écrivain ?
- On est écrivain à la rature.
- On est écrivain à la rature ?
- Oui, Monsieur, à la rature.
- Si je dis à ma femme de ménage : Ninette, inscrivez sur votre liste de
commissions : deux kilos de carottes, et si je me rétracte : non, raturez :
trois kilos de pomme de terre je suis écrivain ? !
- Oui, Monsieur : vous êtes écrivain.
- Quelle belle chose que de connaître les clés de la littérature !
*
566
Petits et grands - canards et cygnes.
*
Pas de poésie militante, pas de poésie de spectacle mais poésie
d’œuvre, de génies, de grands poètes – admiration mais guère de
communication.
Journal 2004
Comment sera-t-il possible de gérer l'immensité de cette richesse littéraire ?
Quel parcours ? Quels auteurs ? Et quels oublis ?
La gestion de la poésie mondiale est une utopie inaccessible à la possibilité
humaine. Un trop grand nombre d'œuvres et d'auteurs est mis à la
disposition du lecteur, qui n'ayant qu'une paire d'yeux et qu'une seule
capacité intellectuelle ne peut maîtriser l'ensemble proposé.
Que reste-t-il à espérer ? Il faut trouver les auteurs-clé avec lesquels l'œuvre
personnelle parviendra à se déployer. Chercher les utilitaires en quelque
sorte.
567
Le problème ne sera peut-être pas de gérer la poésie contemporaine dans sa
totalité - car cela semble une utopie - non, la difficulté sera de savoir quels
auteurs, quelles œuvres participeront de manière active et efficace à sa
propre formation et à ses applications.
Il ne s'agit pas de côtoyer des poètes pour du relationnel superficiel et stupide -
non, il s'agit de savoir quelles œuvres seront indispensables pour se former
et appliquer de manière satisfaisante.
*
Poésie antique
moyen-âge
classique
romantique
moderne
symboliste
surréaliste
Contemporaine
Romain, Grec
Du Bellay, Villon
Racine, Corneille
Hugo, Lamartine
Baudelaire, Rimbaud
Mallarmé, Apollinaire
Aragon, Eluard
Char, du Bouchet
La nouvelle poésie
*
Poétiques de l'ambivalence
568
Edmudson Northrop Frye Krysinski Eco Tiercelin C S Pierce
Dellade Chauviré Larochelle E. Alliez Guattari Nicanor Parra
José Lezama Lima Elvio Romero Ida Vitale Dario Enrique Gonzalez
Martinez
Lugonos Enrique Banchs Vicente Huidobro Juana di Ibarbourou
Alfonso Reyes Auerbach
*
Je poursuis mon travail poétique avec Zanzotto. J'essaie de repenser l'ordre, le
désordre, les combinaisons, les applications - je veux déplacer autrement.
Mais je reste désespérément dans une sorte de symbolisme d'autrefois.
L'extrapolation serait peut-être la solution. Je dois inventer de nouveaux
verbes - de nouvelles opérations de l'esprit. Mais comment agir, comment
procéder ?
J'ai cru un instant que Deguy pouvait être la solution. La solution est en moi, il
se peut.
*
Valéry aurait dû dégager de tous ses cahiers un Principe - un système décrivant
avec logique et rationalité les mécanismes ou les applications de ses
tentatives mentales - une sorte de Méthode pour intellectuels ou
universitaires applicable à toute forme d'esprit.
569
Un modèle cérébral ?
*
Quand un texte est trop faible pour le vers, il faut le repasser en prose avec
quelques aménagements - cela permet parfois de le sauver.
La lecture en vers est impitoyable - en prose, la critique délaisse, se pose
ailleurs et dit : non, merci.
*
Tout art nouveau semble une imposture.
Qui peut prétendre savoir ce qu'il en sera de la poésie ? Vers quels lieux
inconnus se dirigera-t-elle ? Quelles lignes de force empruntera-t-elle ? Nul
ne le sait et ne peut prétendre ce que sera son avenir.
Critiquez ! Réfutez ! Méprisez ! Rejetez ! Non ! Cela est absurde. Car de la
connaissance à venir, nul n'en est pourvu.
*
Faire commerce avec autrui ! mais c'est essayer de plaire, de séduire, de
s'amouracher en quelque sorte, - c'est effet de comédien - et quelle pitié
570
pour soi-même ! - tandis que l'esprit profond cherchera toujours à se
parfaire - mais de superficialité, il n'en sera pas question.
*
Je me suis toujours demandé à quoi pouvait bien servir de rencontrer des
poètes - cela me semblait acte de second ordre - pipelettage et conciergerie -
vernis et superficialité. De profondeur, il n'en est point et l'autre est jugé sur
ses apparences style : " J'lai vu, c'est le Monsieur... Ha ! Oui ! Et que fait-il
dans la vie ? Etc."
Mais demander à ces mêmes personnes de vous lire, de pénétrer votre recueil -
il n'en est pas question - ils n'ont pas le temps. Autres choses à faire sans
doute !
Je dis - quitte à me répéter - l'essentiel - l'Essence est de s'imprégner des
œuvres, de les comprendre, de les intégrer pour produire soi-même, - pour
être par autrui, également.
*
571
La méga méthode. Soi en soi pour soi. Écrire, produire, appliquer, construire,
élaborer, se développer.
D'autrui. Guère à attendre. Les œuvres essentiellement. Certains exploitent les
rencontres. D'autres se font des amis.
Maximiser son potentiel. Offrir son œuvre, la préparer pour l'immortalité. Cela
peut sembler prétentieux, pourtant.
*
Qu'appelle-t-on se faire poète ?
Se faire poète consiste à développer le potentiel caché au fond de soi, à
l'optimiser, à l'épanouir. Faire le poète est une manière extérieure
d'apparaître pour se donner une certaine consistance artistique d'avantage
orientée sur la superficialité du vernis que sur la profondeur de sa nature
littéraire.
C'est le toc, c'est l'effet qui est recherché - théâtre ou défense de palais de
justice. La forme habille le fond - le fond est insignifiant mais l'assistance
savoure les succulents morceaux !
Construis-toi !
*
*
572
Le poète interne - celui qui travaille pour œuvrer - celui qui ne cherche pas
l'effet immédiat - la communication insignifiante ou la parade littéraire -
non - celui qui produit, pense, construit, élabore, agit.
- Cela ne fait pas grand bruit - cela est pour l'intelligence, la discrétion et
l'efficacité - mais cela doit tendre vers la profondeur - du moins il l'espère.
*
Poésie. Ingérable, trop immense ! Comment savoir qui est qui et qui vaut quoi ?
N'accuse pas les autres de ne pouvoir te comprendre car tu ne peux comprendre
autrui.
*
Que serait la poésie abstraite ? Quels en seraient les leaders ?
Quels poètes pourraient se prévaloir de convertir leurs images en applications
d'écriture audacieuse ? Quels ?
Mais comment ! Comment produire des écrits évolutifs ? Comment ! Comment
gérer le génie d'autrui ?
Tant d'œuvres fécondes et exceptionnelles !
573
Le temps passe, le temps court - écrivait Michel Sardou dans L'autre femme -
cela est vrai.
Je tiens entre mes doigts Le Folio Catalogue général 2004 : - Quelle nourriture
! Quelle richesse ! Et cette pauvreté cérébrale qui jamais n'aura la capacité
de gérer l'immensité littéraire mise à notre disposition !
Le relationnel poétique :
*
- De la mascarade superficielle. Rien n'est donné au fond. Totalement inutile.
Perte de temps. Jugé sur les apparences...
La seule chose à faire, c'est se faire c’est-à-dire travailler, lire, produire, se
former. Mais il n'y a rien à attendre de l'extérieur.
*
Qu'est-ce que la poésie pour Franck Lozac'h ? Fade et stupide question ! La
réponse sera réactive, sans pensée profonde, sans massage de la cervelle.
Allez sur Yahoo qui essaie de posséder l'ensemble des cas possibles...
574
Y a-t-il une poétique de Franck Lozac'h ? Question plus fine et plus
intéressante. J'essaie aujourd'hui de concevoir un produit post-mallarméen,
et pour ce faire j'exploite les écrits de Paul Celan, d'Andrea Zanzotto, de du
Bouchet, de Denis Roche, de Deguy, de Roubaud et de Pound - ma pensée
est essentiellement algébrique.
*
Tenter de se crédibiliser est complexe, difficile et contraignant. Il est peut-être
préférable de se construire, de travailler et d'aller en soi.
J'observe la liste Internet du CIPM. Des centaines de poètes et de poétesses
cohabitent. Quels sont ceux qui demain passeront à la postérité ? Sont-ils
sur cette liste d'ailleurs ?
Et voilà pour l'immensité littéraire face à cette petite goutte d'eau poétique !
Mais comment faire ?
Substituts d'algèbre
*
Pindare, Mallarmé, Rimbaud, du Bouchet, Pound, Zanzotto, Deguy, Roubaud,
Denis Roche
----) algébristes
575
----) penser épurer - autre langage
----) mathématiques
Mathématiques dérivées
Je suis essentiellement attiré par les Mathématiques mais étant cul-de-jatte je
fais poète par les poètes algébristes.
*
Robert Ducan George Oppen Jérôme Rothenberg (publie 60 recueils de
poésie) Charles Reznikoff
La structure poétique : ça ne m'intéresse pas, ça n'avance pas et ça ne sert à
rien.
Je rejette, je m'exclus, je cherche autrement.
*
Les gens disent oui à Rimbaud et pourtant sa poésie date de 130 ans.
Comment peut-on supporter sa nature humaine ? Cela est peu - cela est si peu !...
576
*
"Ils" de Cocteau. Dessins érotiques de jeunes hommes - que j'aime sans aimer
car je ne vois pas de la sorte le désir ou la beauté masculine.
Je pense fists - éjacs - érotisme - non pas volume de l'appareil sexuel.
Les sexes me paraissent surdimensionnés d'au moins 20 %. Mais n'est-ce point
le désir ?
Je considère "Ils" comme faisant partie de son œuvre - œuvre totale et pleine.
*
Allez vers les poètes ! Allez vers les éditeurs ! Vous ne recevrez que mépris et
indifférence !
Il faut donc travailler en soi, pour soi sans se soucier de l'autre, sans l'intégrer à
son principe d'application - l'autre doit être ignoré.
En revanche il faut travailler avec les œuvres des génies et toujours s'en référer.
*
Ne faut-il pas penser post-mallarméen ? Écriture algébrique ou projective (1)
ou désarticulée (2) ? Comment transformer la peinture abstraite en poésie ?
577
Quels produits serons-nous capables d'extraire ? Et d'autres encore :
Zanzotto, du Bouchet, Deguy, Roubaud, Denis Roche, Dupin peut-être
doivent participer à l'évolution de l'application poétique.
La première troïka, celle qui nous tire : Baudelaire, Rimbaud, Mallarmé.
La seconde est composée de : Celan, Zanzotto, du Bouchet.
(1) Le vers projectif de Ezdra Pound
(2) La technique de Paul Celan
*
Mercredi - retour à Ombres Blanches. Recherche d'écriture nouvelle. (Vais-je
pouvoir trouver quelque chose d'utile ?) (1)
(1) Je cherche un auteur qui me permettra de produire en langage
consubstantiel. Qui est-il ? Réponse : Roberto Juarroz.
*
Je suis allé à Ombres Blanches - librairie toulousaine très intéressante. J'y ai
trouvé Initiation à la méthode philosophique de Karl Jaspers et Idées
578
d'Alain que je crois avoir déjà acheté dans les années 96... ( Mais je ne m'en
souviens plus) Ai pris le numéro 107 de la collection Po&sie de Deguy.
De grosses difficultés pour trouver un ouvrage qui me permettrait d'écrire
quelque chose. Du Borges, il se peut, au prochain retour. Paz est dépassé
dans ma cervelle et je ne puis travailler avec. Jiménez également mais
aucune vibration poétique ne paraît possible pour produire le moindre
semblant insignifiant.
Je suis désolé et cherche un produit post-mallarméen : mais qui ? Avec quel
ouvrage puis-je espérer travailler ?
*
Comment faire avancer mon écriture ? Je ne peux toutefois pas en rester là ! Et
que produire ? Que proposer ? Avec quels poètes, vais-je agir et progresser ?
*
Il va falloir revisiter le statut du poète - car pour le moment, c'est pourri et
détestable.
---) à chercher, de nouvelles structures. - Gros travail à accomplir
579
*
La représentation La symbolisation L'abstraction L'extrapolation
*
Rimbaud est étonnant. Quel génie !
Zèle poétique
*
- Faire des circonvolutions dans les arcanes de la littérature pour ne rien
obtenir.
- On t'aurait vu ! Tu aurais discuté !
*
Quel espoir de pouvoir de son vivant crédibiliser son identité poétique ? Tout
est long, bloqué, impossible. Il faut donc œuvrer pour soi, pour son avenir
peut-être - oui, œuvrer pour son Au-delà.
Craindre ! Craindre le temps car tout va très vite. Savoir choisir - rejeter
certaines offres terrestres car il est impossible de tout faire et de tout
maîtriser. Oui, refuser - se limiter à quelques choix.
580
*
Ne pas attendre quoi que ce soit dans le domaine poétique. Mais être pour soi,
pour l'Au-delà, et cela est certitude et raison.
*
Je dois aller outre - aller au-delà de Zanzotto. Comment y parviendrai-je ?
Avec quels auteurs ? Avec quels outils ? Toujours chercher. Et pour obtenir
quels résultats ?
*
Exceptés Corneille et Racine, quels sont les autres dramaturges français du
XVIIe ?
*
Sans une once de talent, le génie ne saurait être visible de l'extérieur.
Faut-il s'abaisser à avoir du talent quand on a du génie ? Car le talent, c'est
l'habillage du moment, c'est la sauce qui accompagne la viande - mais ce
talent se démode quand le génie se cristallise dans le diamant.
581
Ainsi de nombreux auteurs qui ont eu leur récompense - prix, félicitations,
rémunérations financières - sont tombés aujourd'hui au plus profond des
oubliettes.
Ce qui importe, c'est de se faire mais plaire est peu de chose.
Il n'y a rien à espérer en poésie - cela est peu, insignifiant, ridicule en vérité. Il
s'agit ensuite d'une réputation colportée avec acquiescements d'autrui.
*
Le recueil. X préfère tels poèmes, Y tels autres et Z pense encore
différemment.
Le privilège de la complète. C'est un choix, une sélection visuelle : j'aime,
j'aime pas - je gomme, je jette, je prends.
Le lecteur dans un rayonnage de supermarché. Va vers l'objet convoité.
D'autres cherchent de nouvelles saveurs.
*
Critique. Poésies 2004 Essences et apparences : un foyer de conjonctures
582
∂
Essences et apparences, et quelles
Fuyant la vague morne profondément en soi
L’être, balançant en non-être et déviances sans questionner son infini
Vain centre crépusculaire en lassitudes inassouvies dans la mesure du
déroulement tout en glissant
Quel fameux bruissement d’ailes là-haut emporté par ce vent qui vivifie
tandis qu’une plainte maladive semble encore supplier
Les souffles frôlés s’élèvent insensiblement
Ce qu’il croyait toujours évanoui dans l’ombre de son ombre, en
poussières de lumière, en déchets entassés
l’éther
Et les présences émerveillées qui trament et retrament dans le sein de
583
Combien encore de marches inutiles, de conquêtes limpides dans le
foyer boréal du Moi !
Endormi sous le charme mensonger de quelque vaine idole et
contemplant les astres parfaitement posés
Je, et quelle fraîcheur claire éparpille mes pas, je léger d’hypnoses
neigeuses, m’élevant encore, là et là-bas dans l’errance où je diverge
immensément ~ elles, sont des féeries dansantes
σ
vois
L’impensable dans la sphère pure
: je me désespère
mille éclats éclairés de lune affaiblie
s'émerveillant sur le diamant
activant son souffle
en abondance de rêves
là s'y essayant encore
pour le comble du désir
Δ
584
qui s'étire vers de vaines directions entremêlées de spasmes suffocants,
fuyant de pâles divagations inconnues
et encore : pour quelles perspectives ?
Finalement aveuglées là dans le tréfonds de l'âme
sublimes oublis espérant malgré tout...
*
Quelle nouvelle écriture ? Quoi et pourquoi ? Quels auteurs ? Quelles
applications non définies avec nécessités de construire sur de l'inexistant ?
La poésie - planétairement ingérable - trop d'auteurs, de génies, de langues etc..
*
Larbaud, Ponge, Audiberti, Queneau, Breton et de nombreux encore m'ont
échappé. Je n'ai pas su les intégrer pour produire et travailler. Je les sais
avec leur autrement mais ne puis les utiliser pour appliquer mes différents
principes.
585
*
Il me faut trouver une solution d'écriture - je dois produire autrement - penser
différemment. Mais quoi et avec qui ?
Je travaille avec Roberto Juarroz et essaie de trouver une poésie autre.
*
Nous sommes le 16 juillet. J'écris sur la table de la salle à manger de Marie.
Elle s'est endormie et je noircis ces quelques lignes en lisant l'œuvre de
Roberto Juarroz. Avec quel livre, quel auteur vais-je pouvoir poursuivre
mon œuvre ?
*
C'est avant tout un mécanisme cérébral d'écriture. Est-ce action poétique ? -
J'en doute fort. Le principe est là. La substance, un prétexte.
Poétiser n'est pas jouir de la Nature et de son dehors - Écrire c'est appliquer,
combiner, penser autrement, découvrir de nouvelles solutions - déplacer. Ce
sont donc des verbes nouveaux que j'essaie d'instaurer dans ma cervelle, et
c'est grand effort !
586
Savoure-t-il le sens de son mystère ? Que comprend-il de l'intérieur ?
Tout chemin est vérité.
" Je voyage ! Je voyage ! " - Mais comment posséder le vrai ? Aller ! Aller
outre et pénétrer l'être au plus profond.
*
Poésie - Qui sème l'indifférence, récolte le mépris.
*
Je travaille en principe consubstantiel - je suis avec le produit de l'autre. Je
l'entends, le conçois, le dérive, le reprends - en extrais certains germes, y
associe ma singularité, et j'essaie d'obtenir un objet différent, nouveau que
l'autre CAD le lecteur devra intégrer.
*
Je crains de perdre des œuvres essentielles, des auteurs remarquables avec
lesquels j'aurais pu produire des choses nouvelles, des produits littéraires ou
587
poétiques différents - mais que faire ? Constamment renifler à droite, à
gauche comme un chien en manque ?
*
Vous m'avez pris pour un artiste - un être de zèle prêt à courir à droite, à
gauche à la moindre obéissance. Non ! Je courrais dans mon âme et c'était
déjà grande distance à parcourir.
*
Ma crainte : de n'avoir pu développer efficacement le potentiel proposé.
Autres craintes : avoir perdu des auteurs exceptionnels à la Mallarmé ou à la
Rimbaud qui m'auraient permis d'ouvrir des espaces nouveaux intérieurs.
Le paralittéraire
*
Instituteur Professeur de Lettres Agrégé de Lettres Journaliste Critique
littéraire Professionnel de l'édition
Libraire Bibliothécaire Universitaire
*
588
L'homme presque n'existe pas.
Mais il peut collaborer avec son absence.
Roberto Juarroz Poésie verticale
*
Il faut symboliser, faire des allégories et extrapoler.
*
La crainte du maniérisme, de l'habillage au détriment du fond - de la prise de
conscience extérieure maximisée, flouée par l'autre avec son apparat - sa
présentation.
*
Il ne peut en être autrement - sachez que je n'y suis pour rien.
La fatalité du négativisme poétique m'interdisant quelconque possibilité de
réussite littéraire - tout effort est vain. L'action s'en retournant à son échec -
les volontés de crédibilité étant automatiquement vouées aux échecs les plus
cuisants, j'avais beau me dépêtrer pour obtenir le moindre souffle de valeur
- c'était nenni - nenni. Allez voir ailleurs. Alors j'y allais. Et j'entendais
encore la même rengaine : Non ! Ne m'intéresse pas.
589
*
Pourquoi les bonnes manières dans les activités artistiques ? - Car l'on essaie
d'approcher l'autre tout en tachant de respecter sa personne et sa sensibilité.
Il faut donc s'y prendre avec du maniérisme, et c'est susceptibilité difficile
que d'oser agir de la sorte.
*
Je ne me soucie pas de savoir si je plais ou non, si ce travail convient ou non -
je vais outre - j'agis, j'accomplis - je fais fructifier mon potentiel - l'autre,
Autrui m'indiffère - j'essaie avant tout d'obtenir un résultat.
*
Roberto Juarroz est difficile à saisir car il est image et profondeur - pourtant
l'intelligence croit le comprendre ou pénétrer cette double face sudaméricaine
qui échappe parfois à la raison française cartésienne.
Il est là et à côté - parfois ces deux lieux s'organisent, se fondent et créent un
espace où le vrai se déploie.
*
590
Parlons franchement
La poésie - Soit : ça marche et c'est OK. Exemple : tu te fais éditer par
Gallimard. Soit tu fais : chapeau pointu turlututu en gigotant de la gigue
dans les arcanes des labyrinthes littéraires avec circonvolutions de zélé :
Très bien…la Poézie, c'est très zoli !
En vérité, cela n'avance pas.
Ou encore. Jette tout ça, et tu te construis. Car le temps est ennemi. Et si ton
travail est valable, autrui le reconnaîtra.
*
Être en poésie auprès d'autrui est une immense politique de
communication. Il faut transporter son 3D est toujours le crédibiliser. Le
marché est inexistant - le produit
n'étant d'aucune utilité est automatiquement rejeté.
*
Comment concevoir une pensée créatrice contemporaine ? Les poètes
et les écrivains qui se sont succédé ne pouvaient guère concevoir leur degré
de parenté. Il faut encore être doté d'une puissance inventive interne et
591
opéré par la transmutation un nouvel exercice d'un langage déjà institué.
C'est un jeu d'applications à travers un art et un principe encore contenus
qui ne saurait se concilier avec une expression moderne déjà intégrée. La
finalité étant de concilier avec la conscience moderne conçue un nouveau
mode contemporain incompris ou à peine aperçu.
Car toute ébauche vaine exige un nouveau déploiement intérieur. Le
portrait contemporain est la seule manière de voir le nouvel homme. Il
faudra toutefois aller outre. Seule la non-représentation commune
m'apparaît l'unique possibilité de crédibilité visuelle.
*
Rimbaud : configuration mentale exceptionnellement rare. Par
quelles opérations cérébrales a-t-il pu accomplir une telle compression de la
structure et de la phrase ?
Le cerveau dit oui à cette algèbre littéraire.
*
Comment vais-je faire pour trouver ou inventer quelque chose dans
le domaine poétique ? Que puis-je espérer dans l'espace philosophie ?
592
Est-ce la construction de l'œuvre qui contient en elle-même son originalité ?
*
Quand on remontera au Ciel et quand on verra l'indice poétique de
Dieu, l'on s'apercevra que cela n'a rien à voir avec le catalogue Gallimard.
Il y a certainement des surestimations et des sous-estimations
terrestres. Quant à certains poètes - grands peut-être - ils n'ont jamais été
édités et sont tombés dans les oubliettes.
*
La critique c'est : ce que je crois, ce n'est pas ce qui est.
*
La transcendance poétique
*
Le critique doit dire : moi, je n'existe plus. Je me réduis. En
revanche je vous intègre.
- C'est la seule manière pour admettre l'auteur avec sa différence et son
autrement.
593
*
Il y a les cygnes (CAD les grands poètes) et les vilains petits
canards barbotant dans la mare (Ce sont les poètes d'aujourd'hui se
prévalant d'être quelque chose).
Les cygnes et les canards
Les canards font : « Coin ! Coin ! » et discutent entre eux. Les
grands poètes passent à côté de ces oiseaux inférieurs, les méprisent et
poursuivent leur avancée sur le lac.
*
Faut-il s'évertuer à côtoyer des poètes qui délaissent absolument
votre présence quand la formation exige l'obéissance et l'admiration des
plus grands d'autrefois qui ne sont plus ?
nouveau !
Prends pitié de ma pauvre intelligence et veuille la sublimer à
*
594
Et pourquoi devrais-je me suffire de niaiseries inutiles, de paroles
d'à-propos, de circonvolutions littéraires pour ne plaire à personne en vérité
! Quel jeu m'imposez-vous à jouer ? Quelle bêtise primaire ne forcez-vous à
faire transparaître ? Tout cela est ridicule. Plus personne ne vous suit. Plus
personne n'exige cela. Ces propositions font partie des aberrations
d'autrefois.
Aujourd'hui, il faut travailler, appliquer, penser et croître. Oui, se
développer et obtenir des résultats poétiques - mais de tafiolages
d'opérettes, il n'en est plus question. Délaissez toutes vos fantaisies
d'approche. Vos ordres insensés sont totalement dépassés.
*
Y a-t-il un vecteur oublié qui se situerait entre la philosophie et la
poésie ? - Ce ne sera pas une réflexion bigarrée d'images extraites ici et là -
ce serait un véritable vecteur - certain qui ne permettrait pas de faire
avancer la pensée mais... Qui aurait l'audace d'aller au-delà en se défaisant
de la raison par la spéculation imaginative.
*
595
Avec les poètes
Il faut se suffire de leur peu - se prévaloir de leur suffisance - se
prétendre en deçà. Ils vous reconnaîtront - vous réduiront à leur état.
Acceptez ! Acceptez ! Cela vient d'eux. Ce seront des circonstances autres,
extérieures qui vous grandiront ou vous rapetisseront.
Faut-il longtemps courir après l'éditeur pour obtenir une pacotille
de réussite ? Ne faut-il pas en cesser et tenter de se former dans sa parfaite
indépendance ? Et qui sait ? L'Internet semble un possible - un moyen
d'offrir son travail à une masse exceptionnelle de lecteurs à l'échelle
planétaire pour un coût totalement insignifiant.
La poésie
Renoncer un droit quand cela était aumône et basse richesse, quand
cela était soumission et humiliation vaine pour presque rien. Que pouvais-je
espérer ?
*
Le héron : " Oui. Moi. Solitaire et tel ! Indépendant, ne
recherchant nulle nourriture auprès d'autrui. C'est ainsi. Je fais le tour du
lac, je côtoie l'ancienne rivière, et je me suffis de mon rien. Je n'ai que faire
596
de vos pacotilles de tanches, de gardons ou de vermisseaux - j'irai vers de
nouveaux festins là-bas de l'autre côté, car j'ai trouvé un poissonnier et la
prestation de ma présence semble hautement l'amuser. Encore, je suis aimé
auprès des hommes. Ils me nourrissent grassement. Qu'ai-je donc à
regretter ?"
*
Il faut donc apprendre à mourir - il faut se former, se développer,
s'épurer - implorer, supplier, prier - croire, espérer, invoquer - se
débarrasser, s'alléger, évincer ses scories - et glisser hors de son corps pour
enfin accéder à la lumière là-haut.
*
N'est-il pas utopique d'escompter proposer un produit poétique
capable de satisfaire à l'ensemble du public, d'offrir un texte écrit apprécié
et reconnu méritant quelque louange financière ?
Il me faudra donc faire des pieds et des mains auprès d'autrui pour
obtenir une reconnaissance insignifiante ? Vous exigez du zèle de prêtraille
pour convaincre la Structure
de s'intéresser quelque peu à ma personne ?
597
N'avez-vous pas songé aux nombreuses heures perdues pour subir
des refus et des crachats, et se voir bassement humilié par des êtres
méprisants ?
*
Je suis bien au-delà de ce que prétend autrui. Mais a-t-il été
capable de me juger réellement ? Dois-je me suffire de sa critique ? Cette
analyse semble-t-elle justifiée ?
Combien se trompent certains hommes qui prétendent savoir avec
leurs compétences mais qui sont si loin de la Vérité. Et de poursuivre
encore pour leur Néant, hélas !
Le poète ne pense pas - il gobe des images et se prévaut d'être
savant. Penser est au-delà de cette puérile compétence, elle confère le droit
à la philosophie.
*
Je suis allé chez Demazet ce soir de 18 heures à 19 h 30 - lundi 15
novembre - Sa compagne, très gracieuse, m'explique que deux personnes de
l'Association se sont épousées à Bordeaux.
598
Puis Demazet - qui essaie de se crédibiliser via l'édition - s'investit
très intelligemment - côtoie, rencontre, transmet son capital-livres - en a
assez de Poésie-Montauriol, la trouve trop pesante - poursuit encore...
A raté le virage informatique - n'a pas l'ordinateur ni le Web - ne
voit pas le problème, évidemment ! - craint de ne pas savoir utiliser le PC -
ce qui est stupide !
Voit Ferrer grand poète quand je le vois petit ou local ou
signifiant. Sa notion de grand est plus généreuse que la mienne.
Moi, grand : c'est Baudelaire, Char, Racine etc.
Lui, grand : c'est également Ferrer, Hetzel, Hélène de Miras - etc.
Je ne comprends pas - qu'importe !
*
Les animations de la poésie d'aujourd'hui, qu'est-ce que cela a à
voir avec l'immortalité des grands poètes ? Faut-il passer par là ?
Poètes, le combat est pour des broutilles, le zèle pour des
insignifiances - mais l'avenir est au Ciel. Ici-bas, tout est ridicule - tant de
mièvreries, de foutaises, d'insistances auprès d'autrui pour peu, pour rien, en
599
vérité. Non, le vrai futur est là-haut avec les ombres, avec les spectres et les
réalités littéraires célestes.
L'Au-delà sait déjà pertinemment notre degré de compétence. Tout
s'en retourne au vrai et l'ordre est respecté.
Sur cette basse Terre, c'est la foire d'empoigne - les coups dans les
pattes - le mépris, le rejet. Attendons de mourir et enfin nous serons !
Tel qu'en lui-même enfin !
*
Je ne lis pas - je transforme - je transforme les propos - J'en tire
quelques-uns. J'extrais des pensées que je re-pense, malaxe et déplace. C'est
un travail de transfert.
Les hérons
Poésie : il y a les grands et les petits. Les petits sont fort
nombreux. Ils excellent et se multiplient aisément. Les grands sont rares,
cachés, repliés en eux-mêmes - le plus souvent rejetés, ignorés, méprisés -
ils conçoivent en silence. Leurs produits ne sont guère intégrés.
600
Dans la mare à la jactance : s'y côtoient les canards et les cygnes.
Les canards sont bavards et se prévalent d'être des grands poètes. Les
cygnes sont des poètes reconnus, - ils méprisent ces outrepassants. Et
d'autres encore sont à l'orée de la mare - ce sont les hérons qui n'ont pas
même un chétif morceau à quémander. Ce sont des incompris, des
inconnus, des rejetés mais leur panse est sublime - elle intègre l'ensemble de
l'inconnu qui gît au plus profond dans la mare.
Puis d'autres petits oiseaux s'étonnent, battent des ailes et restent au
bord de la mare pour se nourrir des rots et propos incompris de ces hérons -
ce sont ceux-là qui passent à la postérité, sont enfin compris et servent à
produire quelque chose de neuf.
*
Suis allé ce soir jeudi 25 novembre à la Bibliothèque de
Montauban à 18 h 45. Siméon et une amie de la DRAC présentaient la
maison d'édition Ducheyne. J'ignore si les auteurs du catalogue auront
quelque avenir.
Il reste aujourd'hui 50 poètes de la Pléiade française de Gallimard.
Siméon ignore la composition, les chiffres et l'équilibre grammatical.
601
Je pense qu'il est sot de s'intéresser à ces êtres-là. L'avenir est dans
les différentes Pléiades européennes ou mondiales. Si l'on parvenait à
connaître les 50 plus grands poètes espagnols, italiens, allemands, anglais,
américains - etc. du monde entier - cela représenterait une richesse inouïe
incapable d'être assouvie, et l'on aurait que faire de ces broutilles ou de ces
tentatives de percées locales. Mais cet homme sera peut-être quelqu'un.
C'est du moins ce que je lui souhaite.
A-t-on le temps de s'occuper de cela quand on a du travail ? Ne
doit-on pas se préoccuper de ses propres applications plutôt que d'essayer
d'être auprès d'autrui ?
J'ai 46 ans. Il me reste 25 ans à vivre dans le meilleur des cas - puis
tout sera décadent et décevant - perdu - en lignes faibles. Que dois-je donc
faire pour obtenir le meilleur potentiel, les meilleures applications auprès de
cette immense richesse que représente la civilisation ?
Que faut-il lire ? Quels auteurs ? Quels livres ? Et quels sucs tirer
de ces substances pour moi-même parvenir à écrire quelque produit utile ou
intéressant ?
602
Je plonge fortuitement dans l'âme des philosophes et espère retirer
des substances intellectuelles utiles à mes applications.
L'instinct est d'aimer les Mathématiques, la raison, le savoir, les
philosophes, les poètes, les saints - ceci n'est pas dans l'ordre - les
prophètes, les Dieux, les saintes, les pèlerinages, les livres sacrés etc.
*
quel ? - Lequel ?
Il faut ajouter sur l'Abstrait - faire du post-contemporain - mais
Penser, agir, fusionner avec matériel informatique - Yahoo,
Google etc. Sélectionner dans la liste puis appliquer.
Ne plus se soucier de l'éditeur - cela est caduc (- Essentiellement
pour les poètes) mais travailler avec les listes littéraires et en tirer des
ouvrages à exploiter (Italiens, Allemands, Anglais, Espagnols etc.)
*
Samedi soir. Chez Deloche. Une heure de six à sept. Assez grosse
effervescence. Recherche de nouveaux auteurs. Je visite Cheyne - certains
603
bons poèmes de Siméon en prose. Puis d'autres éditeurs. J'essaie d'ouvrir
une cinquantaine de recueils - difficile d'en exploiter un d'utile. Puis je
tombe sur Deluy – Potlatch[es] son anthologie à 25 €. La présentation des
textes m'apparaît satisfaisante et je parviendrai certainement à extraire
quelque chose de ces applications.
*
Il faut créer un langage novateur - parvenir à produire des
structures grammaticales jamais conçues par autrui - inventer un nouvel
ordre avec des concepts inconnus. Comme tout cela semble difficile !
*
Inventer de nouveaux espaces. Mais quels ?
Rôle mineur du relationnel - rôle majeur des lecteurs et auteurs.
Peu pour la communication - tout pour les applications - écritures
essentiellement.
Et aujourd'hui Yahoo,Google... au mot littérature.
Il faut constamment chercher et déplacer les substances des autres.
604
Quel rapport le génie a-t-il avec l'art ? Il voit - il comprend - il
pénètre - il prend et se nourrit.
Quand l'âme atteindra l'au-delà, la science ne sera qu'une illusion.
Le réconfort de la médecine n'est que provisoire quand l'avenir est
dans l'immortalité.
Poésie des limites et des expériences - du plus loin créatif, de l'en
deçà - en laboratoire d'écriture. Zanzotto est remarquable. Et d'autres encore
- inconnus - jamais édités, hélas ! Qui sont les nouveaux Mallarmé ? Car ce
sont les fondateurs des nouvelles applications avec variabilités audacieuses
et inventives. Qui sont-ils - je répète ?
Il faut donc trouver de nouvelles limites poétiques et
philosophiques, et les exploiter en tant que potentiels sûrs.
Quelle est donc cette écriture contemporaine ? - 6 décembre 2004
Je ne vais toutefois pas en rester là avec cette pensée médiocre.
*
605
La chose la plus difficile en poésie, c'est de parvenir à relancer son
inspiration interne, c'est de trouver le moyen de produire quelque chose de
nouveau et de différent. Après des milliers et des milliers de pages, tout
semble bloqué et répétitif. On a impression que ce que l'on écrit a été
maintes fois proposé et l'on ne sait plus comment s'y prendre autrement.
*
Il n'y a pas de solitude infinie de la pensée - il y a un espace
poétique qui se déploie - il y a un espace philosophique qui est là, qui
entend et comprend. Les pensées sont des signes mais ne sauraient mourir,
folies de mon esprit. Tout est rationnel et logique. Je cherche donc des
images vraies - des pensées possibles et construites - j'avance dans la vérité
en espérant que tout cela pourra s'avérer exact demain.
Je répète : il ne s'agit pas d'images fantomatiques qui animent ma
cervelle mais des audaces susceptibles d'être vraies.
J'émets des sons, des pauvretés, des absurdités - je prends des
risques - je suis un miroir déformé du monde. Je dois trouver des
combinaisons nouvelles. Je sais que j'y parviendrai. Croyez-en moi. Croyez.
*
606
Poésie
Éviter le compte d'auteur qui est cher et ne débouche sur rien. Aller
sur le Web - s'y référencer, y offrir ses produits gratuitement.
Se former, s'instruire dans les Anciens et travailler avec les
nouveaux auteurs - produire, penser, appliquer.
*
La solution est peut-être de trouver des revues adaptées à ton
principe d'écriture - des revues très contemporaines. Quelles seraient-elles ?
Je me demande parfois ce que je puis trouver avec ma piètre
cervelle. Mon intelligence me semble de qualité inférieure. Je cherche -
cherche et ne puis découvrir.
*
La poésie de contact, de discussion, de communication peut-elle
réellement déboucher sur quelque chose d'utile ? Que doit-on espérer
attendre de ce type de contact ? Effectivement cela est très sympathique,
très courtois - mais, en vérité cela permet-il de faire avancer son propre
potentiel ou encore sa carrière littéraire ?
*
607
Jusqu'où ira cette nullité ? Jusqu'où faudra-t-il plonger au plus
profond de soi pour en remonter le suc libérateur de la poésie crédible ?
*
Est-ce une erreur ? Je ne m'inquiète que fort peu de l'édition, de
ma crédibilité auprès d'autrui. Je produis, je travaille mais je ne tente guère
les contacts - les discussions - ou les palabres. J'ai tellement à gérer par
moi-même...
*
Ce que je crains : - c'est de perdre des poètes exceptionnels avec
lesquels j'aurais pour produire des textes utiles ou intéressants et qui hélas
ne m'apparaîtront jamais. J'ai eu le privilège d'exploiter un Paul Celan, un
du Bouchet, un Zanzotto (D'autres noms sont encore dans ma mémoire),
mais de véritables réalités poétiques me semblent perdues hélas.
Je parle également de Poètes-Outils capables de faire évoluer mes
applications d'écriture.
*
608
Il se prétend poète mais il n'est rien. Il est peu, il est inutile. Il
méprise, - il joue un rôle local ou national - appartient à une Maison - sa
disparition est certaine. En vérité, tout se passera au Ciel, et le vrai sera
enfin dégagé.
Qu'est-ce qu'un poète ?
- Est-ce celui qui associe applications poétiques et comportements
externes ? Celui qui se prévaut d'être sur une petite estrade et a été édité à
400 exemplaires par une maison régionale ?
- Tout cela ne saurait durer. Ceci est de la poésie d'aujourd'hui.
Mais où est Baudelaire ? Rimbaud ou Lautréamont ?
Et le public qui se prévaut d'être averti écoute, encense, se nourrit
de balivernes et d'inutilités !
Ceci est plaire à une intelligence simple d'instituteurs, de
professeurs de lettres ou d'amateurs encore.
Mais le génie - je dis - le vrai génie, où est-il ? Se frotte-t-il à ces
miasmes ? Non, il cherche, conçoit, applique en dehors de ces présences
sommaires.
609
*
Le poète ne m'intéresse guère - seule l'œuvre m'apparaît utile.
Je délaisse les rencontres préférant me concentrer sur les
applications d'écriture.
En revanche, je travaille là en langage consubstantiel - CAD que
j'exploite des fragments, des éléments d'autrui pour produire mes propres
écrits.
*
Qu'est-ce qu'un poète ? Qui est le poète ? Tout cela est impossible.
Trop de génies, trop de réalités indépendantes pour former l'ensemble dit
Univers poétique.
.
610
Algébristes
Miscellanées
Mallarmé Rimbaud
Pound Paul Celan Zanzotto
Denis Roche Deguy Roubaud
? Juarroz du Bouchet Pasolini
Autres algébristes
Poètes projectionnistes - Zukofsky - Charles Olson - Pound - Robert
Creeley - Bunting
Chaucer - Oppen - Reznikoff
*
Louis-René Desforêts - Pringent
L'observatoire de poésie contemporaine
*
Grand poète : ----) distinction dans l'élaboration mentale
611
----) conception et spécificité rares
particularisme supérieur qui offre une distinction de qualité
Grands poètes principaux : inspireraient - œuvre fondatrice ou
fondamentale -
créer un mouvement etc.
Verbalités : problèmes du langage poétique.
Journal 2005
Considérer le rapport entre la poésie et la philosophie - rendre clairs les
points de cobordisme et d'équations d'applications - c'est encore s'essayer à
de la spéculation audacieuse mentale. Il est vrai que la philosophie peut
avoir besoin de la poésie en exploitant ses qualités propres pour penser et
avancer. Comme la poésie ne saurait s'interdire l'accès à la philosophie pour
construire et progresser dans ses résultats mouvants.
*
612
Pourquoi le laboratoire ? - Car le laboratoire est en avance sur son temps. Il
spécule, il prétend, essaie avec l'audace. Il veut offrir le futur, il assure de le
posséder.
*
En poésie - ce qui plaît n'est pas toujours ce qui est bon. Mon jugement et
ma critique ne sont pas des biens fondés de certitude. J'interprète, je
prétends - mais de vérité indiscutable, il n'en est point.
Cet Autrement n'est pas toujours compris. Difficile parfois d'imposer sa
propre personnalité. Faut-il d'ailleurs se soucier de se crédibiliser auprès
d'autrui ? Être Soi pour Soi, - n'est-ce pas suffisant ?
*
Quelle est la finalité objective utile d'un relationnel avec un poète ?
Si je rencontre des gens, je vais rencontrer qui, et cela va m'apporter quoi ?
Le plaisir du contact ---) très sympthatique.
613
Toi, mon rare
Toi, mon rare, mon avare mais d'eux-mêmes à éviter
Pour le non-utile - le facile acquiescement de
Dire oui. Le beau de la politesse ! Quel sympathique !
Quelle mesquinerie ! Encore de s'attrouper autour !
" Écrivez-vous le soir ? Le bleu est subsonique ! Je
M'entremêle dans mes délires fangeux. La beauté est
Croissance de chair. Finissons-en. "
En discrétion
Enracinée, de poète à l'écart travaillant dans, -
Travaillant avec - avec génies et sur-génies pour
La recherche impossible, inouïe, au-delà, pour.
Oui, délaisse mais forme-toi avec lumières, éternités,
Fluidités équivoques dans lesquelles est ton bien - Re-
Viens, retourne.
De jamais éprouvées, en évoquées,
En confusion, j'enfle dans mon mystère et reste moi.
614
*
Voici le temps de l'inspiration, sublime moment où le génie se déploie.
*
L'Autre - est l'ami, le frère, le père, l'Alter ego dans lequel on se régénère,
on s'instruit, on apprend, on applique.
Il autorise ce langage consubstantiel ou fusionnel CAD une sorte de Moipar-Lui,
Moi-avec-Lui, Moi-sans-lui-je-ne-suis-rien.
Il s'appelle : Rimbaud, Racine, Baudelaire, Valéry, Mallarmé, Deguy, du
Bouchet, Zanzotto, Celan, Pound etc.
À la fin de mon existence, des centaines d'hommes, - poètes, peintres,
philosophes, scientifiques etc. auront participé à ma formation ou à la
production de mon œuvre.
*
615
La poétique de l'espace
L'analyse du post-Bachelard - c'est-à-dire : un nouvel espace inconnu et
pourtant exploitable où la pensée poétique se construit
ou encore
L'écriture post-Celan - Pound ou Zanzotto - mélange de tous - car d'autres
existent évidemment.
Mais le subtil serait de combiner les deux - intelligences de forme et de
fond.
Et quel produit le cerveau serait-il capable d'extraire ? Car il faut concevoir
un objet cérébral nouveau.
*
L'intelligence poétique doit également trouver de nouveaux espaces (Audelà
de l'analyse de Bachelard) où elle pourra déployer de nouveaux vrais
sensés ou insensés - qu'importe ! - mais des vrais possibles ou inconnus.
Rester là en soi, en prétendant poursuivre Autrui est certes louable mais
n'est guère progressiste.
*
Denis Roche ---) 2003
Zanzotto ---) 2004
Pound ---) 2005
616
CAD
Moi-même + audace de l'autre - de son écriture. Ou repartir avec Roche et
Zanzotto.
*
Je me demande réellement quelle compagne aurait pu me suffire, car l'autre
à mes côtés m'apparaît idéale perdue. À moins que tout cela ne soit qu'une
chimère impossible, que folie de réalité et invraisemblance.
Produire et produire pour son temps. Sorte d'utilité de journaliste. Avoir sa
récompense avec son salaire. Mais comment durer ? Un peintre dure cinq
siècles. Un musicien trois. Mais un écrivain, si grand soit-il se démode
assez rapidement.
Il doit accepter d'être et de n'être plus. Il passe, est immortel. Mais son
œuvre n'est plus d'aucune utilité. Ce grand poète Clément Marot disparaît
petit à petit. Mais Virgile et Homère semblent graver dans les stèles des
millénaires. Alors ?
Je crains l'autre, les autres, Autrui - les circonvolutions, les tentations de
séduction, le paralittéraire.
617
Je cherche les applications, les résultats, les optimisations, les nouveaux
espaces.
*
Nous sommes samedi soir, et je travaille sur la table de la salle à manger de
Marie. Nul livre n'est mis à ma disposition. Je produis sans, sans ce
déclencheur d'énergie, sans ce petit fragment qui opère hors de la cervelle la
sortie du produit intellectuel. Je m'aperçois - mais je le savais pertinemment
que l'Autre est indispensable à mes applications. J'appelle l'Autre, le livre -
le philosophe - le poète - le penseur - l'Internet ou l'Encyclopédie.
Pourvu que cela passe ! Pourvu que ce produit cérébral puisse se
crédibiliser auprès des autorités compétentes ! Je crains l'espace littéraire
humain avec ses rejets, ses refus, ses abnégations.
*
Ce que je crains, c'est d’être dans l'obligation de rencontrer des gens de
toutes sortes pour des petitesses et des insignifiances - d'agir - d'aller à
droite et à gauche pour ne rien obtenir.
Ce que je cherche - l'efficacité poétique - le relationnel-gain - Rencontrer,
offrir et se crédibiliser.
618
*
Il ne s'agit pas de lire - il s'agit de s'instruire - de prendre, de se nourrir,
d'extrapoler, d'aller outre - d'ajouter sur la pensée des Anciens et c'est acte
de progrès.
*
Le parrainage poétique - méfions-nous des uns et des autres qui cherchent à
s'associer par frottement, par gentillesse de comportement. Le génie est
unique - est un et ne saurait nécessiter la présence d'autrui pour exister.
Je veux dire : à quoi peut bien servir de se coller ? Tout ce zèle littéraire,
pourquoi ? N'est-ce point du temps perdu pour des peccadilles
insignifiantes.
*
Je crains l'autre, les autres, Autrui - les circonvolutions - les tentatives de
séduction - le paralittéraire.
Je cherche les applications, les résultats, les optimisations, les nouveaux
espaces.
619
*
Marie qui est à Paris est parvenue à obtenir Le Galaté aux bois d'Andrea
Zanzotto. Cet ouvrage - majeur - fait considérablement évoluer la verbalité
et le langage.
J'espère qu'il me sera utile pour produire. Du moins, je tenterai de le
scanner.
*
Rencontres. Qui voir ? Qui rencontrer ? Avec qui discuter ? Et pour quel
contenu ? Cela permet-il de faire avancer les choses ou n'est-ce que de
l'aimable communication d'opérette ?
*
Il n'est certes pas possible de maîtriser l'ensemble de la production poétique
offerte à notre intelligence, - nous devons nous résigner à travailler ou à
produire avec seulement quelques auteurs offerts ici et là au hasard des
rencontres ou des errances d'écriture.
Évidemment la logique d'applications - une exploitation systématique de
produit d'autrui nous paraîtrait plus raisonnable - mais la réalité semble tout
620
autre, et une grande part de chance et d'heureuses conjonctures semble
prévaloir dans notre mécanisme littéraire.
O Œuvre
Il y a tant à lire ! Cela n'est plus possible ! Il faut donc rechercher un niveau
- une valeur - une correspondance comprise par Autrui qui dira : "Moi, je ne
vous ai pas lu, mais je sais que vous valez tant. Vous vous situez là."
D'autres, plus subtils, prétendront : "Nous vous analysons avec tels
ouvrages, tels poèmes, tels extraits. Il est vrai, votre production va au-delà
de nos capacités synthétiques. En cela, nous laissons aux générations
futures le soin de vous comprendre autrement. Nous ne prélèverons qu'une
infime quantité de votre œuvre géante."
Et que dire ? Et que dire, pourquoi s'indigner ? Est-il possible de tout gérer -
de tout comprendre ? Cela n'est-il pas suffisant, en vérité ?
*
J'ai achevé le scann du Galaté aux bois de Zanzotto. J'attaque Vingt Poètes
américains. Je dois rendre l'ouvrage pour le 12 ou le 13 février 2005. Le
retour se fera à la Bibliothèque Vaugirard à Paris.
621
Marie est parvenue à trouver les rares bouquins...Elle s'est inscrite et a pu
m'apporter les précieux ouvrages avec lesquels je puis produire
actuellement
*
Vingt poètes américains Zukofsky page 57
Ce sont des applications remarquables !
Objectivistes
*
Pound WCW Gertrude Stein
Zukofsky Carl Rákosi
Basil Bunting Lorine Niedecker
*
La production des années 30 a-t-elle été un levier pour l'écriture poétique
contemporaine ? On sait l'influence de la troïka Baudelaire, Rimbaud,
Mallarmé sur la poésie de du Bouchet ou de Paul Celan. Qu'en est-il des
années 30 ?
622
*
La poésie française contemporaine : il serait préférable de parvenir à
dégager ceux qui des génies ou des grands poètes. Le reste étant peu de
chose. Ce sont les génies et les grands poètes qui inspireront les auteurs
d'aujourd'hui et de demain.
*
Est-il véritablement agréable de s'entendre dire : " Non ! Non ! Monsieur !
Allez voir ailleurs. De tout ce magasin, je n'en ai que faire ! Cela ne saurait
me convenir. Comment avez-vous eu l'audace de me présenter cette
quantité innommable ?"
- Que faire ? Que faut-il répondre ? - Cela sert-il à quelque chose
d'enflammer la polémique ?
L'on se retire et l'on produit pour soi. Pour sa propre postérité ou
immortalité...
*
623
Déjà 300 000 poètes français édités en ce jour, à compte d'éditeur. Peut-être
d'avantage ! Combien, en vérité, en restera-t-il ? Seront-ils d'ailleurs là les
poètes qui passeront à la postérité ? Ne sont-ils que les poètes d'aujourd'hui
? Faut-il appartenir à cet espace ?
*
Étonnant site trouvé sur Internet permettant d'accéder à la poésie planétaire
contemporaine. Cela permet l'édition de 28 feuilles au format 21 X 29. Un
nombre considérable d'auteurs inconnus apparaît. Espérons que certains
parviendront à faire évoluer ma verbalité et l'espace dans lequel je tente de
me déployer.
*
---) Vidéos-lectures
---) Écritures électroniques
François Lunven/ Olivier Debré
Robert Davreu - membre de Po&sie
*
624
La poésie : ce n'est pas côtoyer X ou Y - discuter quelques instants pour des
facéties insignifiantes - non ! Le poète est celui qui écrit, applique et obtient
un résultat nouveau, inconnu d'autrui et utile à la Communauté.
*
De tous ces gens d'aujourd'hui qui animent La Poésie française ~ dans un
siècle, combien en restera-t-il ?
Ni Mallarmé ni Rimbaud ni Baudelaire ni Verlaine n'étaient édités.
Cependant ce sont eux qui ont fait la poésie du XIXe siècle !
Ils sont nombreux à prétendre savoir...
*
Tout poète authentique est un fondement nouveau.
Seront-ce de nouveaux espaces ? Des associations de langage inconnues ?
Comment peut-on déterminer la poésie nouvelle utile ?
*
Je crains essentiellement de parvenir de ne pas trouver.
625
Mes applications poétiques parviendront-elles à se situer dans un autrement
utile ? Vais-je pouvoir obtenir une nouvelle verbalité comprise, débouchant
sue quelque finalité objective ?
*
Les poètes n'ont guère intérêt à se côtoyer car ils pensent, songent,
appliquent des produits totalement différents et peu compatibles.
Quand on rencontre son contemporain, il pense inconsciemment : " Qu'il
soit Moi ! Qu'il fasse ce que j'ai produit car j'ai la certitude que ce que je
fais est bon, grand voire génial. Moi, je suis un grand poète. Ce qu'il produit
n'est pas ce que je fais. Donc je le méprise. Je puis le rejeter ou le juger d'en
haut. J'ai expérience, j'ai compétence."
Or il en est de la poésie comme il en est de la musique. Des milliers de
ramifications se croisent et s'entrecroisent, mais une tendance musicale ne
saurait posséder le vrai.
*
Quelle est la probabilité en France de trouver un grand poète avec qui l'on
puisse communiquer ?
626
Faut-il courir comme un malade pour se forcer à en trouver un ? Dans quel
but ? Pour causer cinq minutes avec lui ? Ou le supplier de nous dédicacer
un ouvrage payable 20 euros ?
Tout cela est ridicule ! L'on s'aperçoit aisément que c'est chacun pour soi.
Mais de relationnel, il n'en est point !
Je dis : il faut produire et travailler - se construire et œuvrer, et non point se
soucier d'autrui.
*
Plaire, exister, s'assumer auprès d'autrui ! Quelle fatigue ! Quelle usure ! Un
bon patronyme fait gagner vingt ans, assurait Pascal.
*
Concevoir de nouvelles formes - penser d'autres contenus.
Plus le temps passe, moins je me sens capable d'obtenir quoi que ce soit.
*
627
La poésie est un outil d'applications de forces mentales. C'est un support
pour extraire, extirper, plonger là au plus profond et tenter d'y remonter des
vérités nouvelles, autres, différentes - audacieuses.
*
- Pourquoi écrivez-vous ?
- Certains peignent, d'autres font des mathématiques, d'autres encore du
crochet ou des muretins de pierre. Pourquoi ne pas écrire ? Il y a des
millions de personnes qui en France écrivent leur journal. Ceci n'est pas
acte de rareté.
Écrire serait un langage, supérieur à du langage parlé qui mériterait une
retenue sur du papier.
- Pourquoi écrivez-vous ?
- Je suis incapable de produire de la mathématique, de la physique ou de
l'économie à un niveau supérieur. Je dois me suffire d'images vaines, de
pensées chimériques, d'audaces aléatoires bariolées de langage obscur ou de
propositions absurdes et folles.
- Pourquoi écrivez-vous ?
- J'obéis à Dieu. Dieu me l'a imposé et infligé. Le résultat ne me semble
guère crédible chez les humains... Le tout est refusé et méprisé allégrement.
Il se peut que le travail convienne là-bas, là-haut - au ciel !
628
- Pourquoi écrivez-vous ?
- J'essaie d'extraire de ma cervelle des concepts, des propositions nouvelles
issues d'un travail intellectuel. Je prétends que le tout forme un poème utile
ou exploitable pour mon œuvre déjà obtenue.
Cela est vrai - vous posez une bonne question. Pourquoi écrire ? Il s'agit
certainement d'un surplus cérébral canalisable par l'expression appliquée.
*
Que puis-je trouver ? Que puis-je comprendre, exploiter, découvrir, inventer
? Quel monde invisible s'offrira à ma science, à ma connaissance interdite ?
Je plonge dans l'infiniment-rien espérant y extraire un suc d'intelligence
nouveau - je plonge dans les méandres de mon intime car un pur savoir
semble y exister.
Malgré cela, c'est le rien qui m'habite tout à coup. Qu'était-ce ? Que
prétends-tu avoir obtenu ? Tu es encore dans le Néant de toi-même
incapable et inutile - malfaisant et stupide.
Tente. Tente encore d'obtenir un autre produit. Cela du moins te sera
profitable. Mais de vérité nouvelle crédible, il n'en est point.
629
*
Ce qui importe avant tout, c'est de posséder un nouveau langage, un nouvel
espace d'écriture, de produire des images autres avec des contenus vrais et
crédibles.
Il faut ajouter sur le vrai des Anciens, et c'est belle avancée !
*
Il faut ajouter sur la compétence de ses pères. En ce sens, la science
progresse et propose des applications supérieures.
En revanche, le poète propose un autrement vrai. Mais cet autrement vrai
permet-il d'ajouter sur la compétence des Anciens ?
Le vrai poète est celui qui ajoute et obtient un résultat supérieur.
*
Ma verbalité n'évolue pas.
*
630
Certains lisent peu : la quantité rimbaldienne ou baudelairienne leur suffise.
*
Il a tant inspiré moi qui n'ai servi à rien !
Il avait 130 ans d'avance sur moi !
Rimbaud
*
Constamment chercher de nouveaux auteurs pour relancer sa machine
interne et travailler pour obtenir des résultats satisfaisants.
*
Ces milliers et ces milliers de poètes, aujourd'hui ! Puis l'écrémage sur la
première génération. La plupart disparaissent - un, deux, trois semblent
résister toutefois. Pourquoi ? Est-ce une politique des maisons d'édition qui
privilégie tels plutôt que tels autres ? Le choix est-il fondé sur des qualités
intrinsèquement reconnues ?
Il s'agit donc d'une immense roue de la fortune ou de l'infortune où des
trésors poétiques sont à tout jamais enfouis ou détruits quand des œuvres
631
cahotantes parviennent toutefois à faire leur chemin vers la lumière ou la
postérité.
*
Les poètes caquettent et le génie produit. Choisissons.
*
L'écart qui sépare un blog de poésie avec un recueil de poèmes, c'est l'écart
qui sépare des brèves de comptoir avec un discours politique...
Il n'y a rien là-dedans - que du primaire insignifiant. Bas - bas - basse-cour.
C'est un outil permettant aux gens de délirer, de déconner mais en rien de
construire. Enfin, attendons que le temps passe ou fasse son affaire.
*
Je disais : il y a le QE et le QL. Le QE, c'est le quotient d'écriture - CAD
l'application, le crayon, le papier, l'ordinateur, l'obtention d'une œuvre. C'est
le poète ou l'écrivain seul à sa table pour produire et penser, extraire de son
cerveau et obtenir, obtenir un produit satisfaisant.
632
Il y a le QL - CAD le Quotient littéraire, la capacité à parler, à rencontrer, à
discuter, à appartenir à des groupes, à faire preuve de subtilité,
d'intelligence, paraître en fait auprès d'autrui.
J'ai à ce jour produit plus de 200 livres, mais je n'ai pas rencontré 10 poètes
dans ma vie. Mon QE est très élevé quand mon QL touche les bas-fonds du
Néant...
*
Il semblerait judicieux d'utiliser Gleize ou Philippe Beck ou La collection
Al Dante pour aller outre la poésie d'aujourd'hui, dans l'extrême
contemporain.
Il faut donc lors de la prochaine visite acheter ces auteurs et travailler en
cosubstance.
En revanche le Numéro 110 de Po&sie me semble inutile - idem des
numéros du Nouveau recueil.
La revue Nioques également.
Ai vérifié Azul de Ruben Dario qui ne m'apparaît pas évolutif ou
exploitable.
633
Ai caressé une belle anthologie de Bénezet - complète retraçant plusieurs
décennies de poésie - assez, oui, évidemment - n'ai pas acheté.
Ai pris Nietzsche Le crépuscule des idoles (je crois l'avoir déjà acheté),
Seconde considération intempestive, Henri Bergson de Jankélévitch et Trois
leçons de ténèbres de José Angel Valente.
Ombres blanches 26 avril 2005
*
Le poète n'a pas à plaire, à satisfaire à un éditeur, à vivre de sa plume. Le
poète pense : je ne dois rien à personne. Je puis produire ce qui me
convient. Mon acte créatif est total. Que m'importe qu'ils comprennent,
qu'ils aiment ou qu'ils m'approuvent ! J'agis selon ma volonté, et cela est
grande liberté.
L'architecte obéit, se réduit, se limite, offre un objet acceptable. Le poète n'a
que faire de cette obligation. Il est souverain et peut écrire ce que bon lui
semble. N'ayant nulle obéissance financière, il est souverain et se veut
émancipé.
634
Cette liberté engendre une exceptionnelle audace cérébrale qui a pour
finalité d'obtenir un produit littéraire d'une créativité extrême -
considérablement en avance sur son époque - guère comprise (il va de soi)
mais évolutive et reconnue par les générations futures.
*
Les poètes ont été de véritables référentiels avec l'immense respect que l'on
doit rendre à ces êtres de l'Au-delà qui m'ont tant appris. Puis grand nombre
ont été des pères, des aides, des inspirateurs, des déclencheurs d'énergie ou
d'applications.
*
Comment m'aurait-il été possible d'être la somme de 6 500 poèmes ? Tout
n'était que mensonges, qu'invention verbale. Il pouvait y avoir ici ou là
quelques éléments biographiques - mais terriblement dilués. Non, c'était
affaire de mots et de langage, mais guère de références personnelles.
*
Comment ? Tu cherches ! Mais n'as-tu pas déjà trouvé ? Et qui peut
prétendre que tu n'as pas trouvé puisque personne ne t'a lu ! Tu détiens des
635
trésors de créativités et d'inventions inouïs - enfouis à tout jamais peutêtre...
*
More genuis, my God !
*
Craindre d'être en décalage avec son contemporain. D'être en deçà. Ailleurs.
Où se situe le vrai d'aujourd'hui ? Qui peut prétendre posséder la vérité ?
Y a-t-il stimulation intellectuelle locale permettant de fabriquer un nouveau
vrai ? Ce nouveau vrai de synthèse est-il une restriction du schème
conducteur ?
*
Qui prétendra obtenir la solution s'il considère son résultat et celui obtenu
par Hugo ?
*
Que je puisse accéder au vrai contemporain !
636
La question est également de savoir si l'on a mis à sa disposition les
meilleurs ouvrages permettant de former son intelligence et d'obtenir des
applications satisfaisantes. Car certains travailleront médiocrement avec
Baudelaire quand d'autres se sublimeront avec des auteurs mineurs.
Comment savoir ? Que faut-il lire ? Quelle méthode pour s'instruire ? Car
tout cela est encore affaire personnelle.
Il faut lister les catalogues des éditeurs poètes : 50 - 80 - 100 - 150
ouvrages, et déterminer ceux qui permettent réellement de progresser en
écriture. Systématiquement chercher.
*
La sympathie est une stupide aumône - des facéties de langage et de
manière - mais cette courtoisie sociale s'avère indispensable pour réagir les
rapports entre les humains.
*
- Ses parents ont-ils suffisamment d'argent pour en faire un fainéant ?
- Non pas ! Mais lui est suffisamment fou pour être poète !
637
*
Éditeurs de poésie contemporaine
POL Théâtre typographique Éditions de l'Attente
Le bleu du ciel Al Dante Seuil
*
Tant de poèmes produits ! Seule une poignée passe à la postérité !
*
À nouveau à Ombres blanches.
17 mai 2005
De grosses difficultés pour trouver des auteurs avec lesquels je vais pouvoir
produire des objets différents. Je cherche dans l'Extrême contemporain
français.
J'interroge les employés de la librairie - ils me proposent : Théâtre
typographique, Éditions de l'Attente, POL et Le Seuil.
638
Je connaissais : Le bleu du ciel et Al Dante.
POL et Corti ne sont pas toujours évidents.
En revanche Verdier édite Marion Luzi.
J'ai acheté la revue Grèges n° 9 Printemps 2004, Mario Luzi, A l'image de
l'homme et Georg C Lichtenberg, Pensées.
*
L'exploitation d'autrui pour produire
Il y a certes le support avec lequel on écrit - et l'on peut supposer que sans
ce support le produit d'écriture serait moindre ou de faible qualité. Mais il y
a également la capacité cérébrale du poète qui rejette, combine, associe,
exploite sa mémoire pour obtenir le meilleur objet possible.
*
" Me remplir d'autrui, c'est me vider de ma personne" : Olivier Demazet
Trop lire autrui lui interdit de développer son propre potentiel - annihile sa
créativité.
639
*
Très peu consacré de temps, de persistance à l'éditeur, au milieu vivant des
Lettres, à la crédibilité auprès d'autrui et des lecteurs. Ai focalisé
essentiellement mon potentiel cérébral sur les applications d'écriture en
exploitant systématiquement les œuvres d'autrui.
Raccourcis remarquables - recherches du fond ou de l'œuvre, mais
habillages ridicules, inexistants. La plupart des écrivains naviguent avec
bâbord et tribord - moi, j'avançais droit devant !
*
Je ne parviens toujours pas à comprendre l'utilité du relationnel poétique.
Permet-il d'avancer dans la Société des Lettres ? Sont-ce des facéties de
mondanité ? Ou offre-t-il la possibilité d'accéder à de nouvelles
connaissances littéraires ?
*
Semaine passée en Espagne à Port de Selva. Assez agréable. Beau temps.
Plage. Travail. Lecture. Sans mes 400 chaînes et sans Internet, le niveau
baisse...La stimulation mentale est sacrifiée. Il faut s'en retourner au vieux
640
mécanisme d'autrefois avec quelques livres et cent feuilles de papier à
noircir.
Je crois abandonner Zanzotto et Juarroz. Je travaille depuis le début du mois
avec L'Extrême contemporain français. Le livre de Philippe Beck Aux
recensions m'apparaît d'aucune utilité. J'exploite Grèges N° 9 revue, Modèle
habitacle de Pierre Parlant Au bleu du ciel et L'épreuve du Prussien de
David Lespiau.
*
L'environnement optimisé
Ce que je crains, c'est de ne pas mettre à ma disposition tout le matériel
nécessaire à mes applications.
*
Je ne serai jamais parvenu à entrer dans ma tête l'utilité du relationnel
poétique.
*
641
Il faut travailler Mario Luzi sur deux pages - un seul poème semble trop
court.
*
Il taquine la Muse - puis prétend que cela doit suffire pour un compte
d'auteur.
*
Quand seras-tu ? Sera-ce suffisant ?
B, M, R feront autorité au moins pour deux siècles - ce qui paraît déjà
considérable. Comment une société se prévalant d'évoluer peut-elle instruire
ses bacheliers dans cette troïka ?
*
Rimbaud, Mallarmé - des configurations cérébrales extraordinaires.
*
Il faut se faire, et pour cela l'intelligence d'autrui est indispensable. Mais se
faire n'est pas se coller à l'autre ! Se faire, - c'est se former, se construire,
642
comprendre, exploiter, déduire, développer, ajouter, proposer, - appliquer
également et offrir enfin ! le contenu de ses expériences.
*
À nouveau à Ombres Blanches - 3 ouvrages de philosophie : Histoire de
mes pensées de Russel, Profils philosophiques et politiques de Habermas et
Dialectique négative d'Adorno. Un Dominique Fourcade chez POL.
Il faut avant tout relancer la matrice interne, parvenir à concevoir des
nouveaux possibles, déplacer l'application de l'Autre, extraire, synthétiser,
être-là, ailleurs et posséder un Vrai exact, compris, incompris, qu'importe ! -
un Vrai toutefois !
*
Comment prétendre savoir avec quels auteurs l'on va pouvoir obtenir de
nouveaux objets poétiques ? Quels seront les déclencheurs du la favorisant
une symphonie d'écriture contemporaine ?
*
643
Il faut essentiellement parvenir à découvrir de nouveaux espaces où
l'intelligence parviendra à extraire des sucs inconnus. Il s'agit d'exploiter, de
pénétrer des structures invisibles encore à la capacité cérébrale.
La grande difficulté est de tirer de l'environnement proposé la substance ou
l'unification des substances avec choix et rejets apte à produire l'objet à
créer.
Tu dors ? Réveille-toi. Conçois quelque substance nouvelle qui se placera
dans le paysage existant.
Si tu te satisfais de ce que tu as obtenu, c'est que tu étais incapable d'aller
au-delà de ce que tu as créé.
Maudis-toi. Déteste-toi ! Va au-delà de ton potentiel développé. Tu en es
capable. Ton génie sublimé te remerciera de l'effort accompli.
Toi, oui. Toi, certainement. Mais sans autrui, qui serais-tu ? Un miasme
rampant, un moins que rien soumis à l'ignorance.
Glorifie l'Autre, remercie-Le. Il est le catalyseur, l'énergie sachante.
Gérer - comprendre certains auteurs, en rejeter d'autres - travailler en
synergie d'intelligence avec l'extrême contemporain, chercher et appliquer.
644
Mais comment l'intelligence doit-elle penser pour obtenir des objets
nouveaux ? Comment choisir, décider, rejeter et posséder le nouveau vrai ?
Oui, comment posséder le nouveau vrai ?
Faut-il synthétiser les différentes formes de sciences artistiques mises à sa
disposition ? Qui vont de la danse jusqu'à la philosophie ? Extraire,
mépriser, rejeter, condenser ou agir autrement encore ?
Car il s'agit peut-être de configuration personnelle qui offre des produits
cérébraux uniques, rares, utiles pour autrui...
Mais comment déterminer cette configuration personnelle ?
Si je ne trouve pas, je suis un Néant - un inutile - un incapable à rejeter. J'ai
besoin d'une personnalité vraie, reconnue d'Autrui - que ce soit dans ce
monde ou dans l'autre.
Il faut être. Mais comment faire ? Qu'obtenir et pourquoi ?
*
Je pensais : la poésie est une immense frustration ! Elle ne permet pas
d'accéder à la Science, à la Connaissance ou à la Mathématique. Son
645
langage est certes subtil et créatif, mais l'intelligence poétique offre-t-elle la
possibilité d'accéder à la compétence des Sciences ?
L'aptitude cérébrale semble inférieure. Comment redorer la réalité poétique
pour lui conférer une vérité inattaquable ?
*
Ça redevient de la qualité (avec Marion Luzi) mais ce n'est pas du Hard
créatif...
*
C'est la volonté commerciale qui interdit à l'éditeur de considérer le travail
électronique. Il veut vendre du papier. Ceci est peut-être une erreur. Il doit
être un bon support publicitaire et proposer également des messages à
intégrer.
*
Quel est l'avenir de ma poésie ? Puis-je espérer être chez les hommes ?
Serai-je là-haut ? L'échec terrestre sera-t-il condamné par le Ciel ?
646
J'en suis à 33 anthologies et 49 recueils - rien ne s'édite. L'espoir est dans la
numérisation des écrits. Mais les éditeurs ne semblent guère intéressés ou
craignent que l'ère informatique ne réduise leur chiffre d'affaires à une peau
de chagrin.
*
Poésie : Le plus grand des Seigneurs peut passer pour le dernier des
manants, et le dernier des manants peut passer pour le plus grand des
Seigneurs.
*
Relationnel : est-ce comprendre d'après l'apparence pour mieux pénétrer les
fondements du contenu ? Si c'est cela, la psychologie littéraire est une belle
affaire !
*
La symbolique abstraite ---) le tableau
L'extrapolation ---) La nouvelle Bible
La poésie du non-sens ---) Poésies 78
Le symbolisme ---) Mallarmé etc.
647
L'écriture désarticulée ---) Paul Celan
Le Post-Mallarméen ---) du Bouchet
L'hermétisme ---) Mario Luzi et Co
La verbalité ---) Zanzotto
Ungaretti Montale Penna Caproni
Sabarbaro Onofri Quasimodo Camprana
Mallarmé Eloits Yeats
Joyce Cummings Pound
Betocchi Alfonso Gatto Piero Bigongiari
Elio Fillipo Accrocca Rocco Scotellaro
Quatre poètes majeurs : Sandro Penna Bertolucci Caproni Sereni
*
Et moi, moi ! - Le cerveau, la capacité créatrice. L'aptitude à concevoir, à
extraire, à combiner, à produire des objets récents.
Il faut penser "intelligence propre", et non pas uniquement attendre d'autrui
les applications à obtenir. Certes le langage consubstantiel, mais également
la capacité à créer par soi-même des écrits inédits. Il y a un temps de
648
malaxage, d'actions internes, de réflexions vers soi pour ensuite projeter
hors de soi l'objet mental nouveau.
*
Comment optimiser sa potentialité poétique ? Quelle méthode individuelle
doit favoriser l'obtention d'un maximum cérébral ? Quel principe
d'investigation personnel permettra un déploiement personnel littéraire utile
à la collectivité ?
*
La poésie n'a jamais été chez moi une poésie d'amitiés, de communications,
de petits spectacles, de fraternités, de "Je-vais-vous-présenter", - non - là -
elle ne m'intéressait pas. Ce n'était pas une poésie de contacts mais une
poésie d'œuvre, de génies, de grands poètes, d'applications, de Maisons
d'Edition, de catalogues, de librairies, de bibliothèques également.
*
Comment choisir le meilleur chemin ? Produire, travailler, penser - certes -
mais avec qui ? Quels auteurs ? Quelles applications ? Quelle méthode
649
cérébrale ? Comment peut-on exiger du cerveau qu'il propose les meilleures
applications possibles ?
Les poètes sont satisfaits de leurs résultats ? - C'est leur affaire ! La vérité
est autre. Il faut faire preuve d'intelligence aiguë et choisir la solution
optimisée.
11 août
Déplacement à Agen. Trois librairies. Martin Delberg, Majuscule et une
troisième, Place des Laitiers. faiblement achalandées en poésie - qui ne se
lit pas, ne s'achète pas, et ne sort pas même des bibliothèques !
Il me reste à faire Bordeaux, La Bibliothèque de Toulouse Le Mirail et Des
Jeux Floraux.
L'idéal serait d'aller à Paris deux/trois jours, d'entrer dans un grand nombre
de librairies spécialisées et d'en tirer les ouvrages utiles à mes applications.
*
Mario Luzi - plus images que langage
Andrea Zanzotto - plus langage qu'images
650
La voie poétique est catastrophique
*
Je ne tairai point ici ton nom ni ta mort
Prématurée ni ton dévouement admirable
Si toutefois la lointaine postérité
Peut croire à un aussi bel exploit, ô jeune homme
Digne de rester en mémoire.
Virgile L'Enéide Chapitre X
*
Comment vais-je pouvoir résoudre le problème des applications d'écriture ?
Tout semble vain et inutile ! Le cerveau cherche et ne peut trouver. (Je dois
retourner à Toulouse cette semaine pour acheter de nouveaux auteurs)
Il s'agit de travailler par aimantation, par synthèse, par principe dérivé. Je
dois progresser.
*
651
Les faisceaux de convergence
Associer, intégrer, tendre vers un centre, synthétiser avec du vrai pour tirer
une réelle conséquence
*
Il y a un gros réservoir d'ouvrages refusés par les Maisons d'édition qui
pourrait atterrir dans le gratuit d'Internet...
*
Je n'ai jamais trouvé intérêt dans le relationnel - seules, les applications
paraissaient cruciales et indispensables.
Il fallait lire essentiellement et découvrir des auteurs à exploiter.
*
Le relationnel est vain. Le vecteur de croissance poétique, c'est le catalogue,
les applications de l'Autre - les écrits à intégrer.
652
La richesse poétique est dans l'application que chacun possède à écrire -
c'est une sorte de maximisation de sa potentialité créatrice. Et cette
potentialité demande à sortir (Les poètes cherchent à être édités)
Il faut donc lire - lire et appliquer - appliquer avec la référence de l'Autre
pour intégrer des variabilités nouvelles d'écriture, pour comprendre des
principes ou des concepts littéraires inédits - et Soi avec Autrui produiront
des objets littéraires rares, utiles, intéressants et exploitables.
Ainsi la croissance pourra s'opérer.
L'on pourrait procéder pour l'Internet. Chacun offrirait X poèmes de sa
création. Cette création serait accessible à tous via le WEB. Les poètes
exploiteraient les références mises à leur disposition pour comprendre,
intégrer, appliquer et obtenir des objets nouveaux à travers leur créativité :
" Prendre, comprendre, exploiter, appliquer, rendre et donner"
Ajouter, synthétiser, pousser.
Cela s'appelle quelque peu le sens de la vie avec les générations qui se
succèdent, et la génétique qui tente d'offrir le meilleur de soi à la génération
future tout en disparaissant après le court instant d'existence vécue.
653
*
Saisir des moments et se positionner sur des vitesses - vitesses cérébrales,
essentiellement.
*
La rareté de ma personnalité rend difficile toute complémentarité.
La mémoire défaillait parfois
Les rêves ardents trépassaient en nuages
Ni mémoire ni songe ni possible
Hors de toute existence
Au plus profond du sommeil, - l'opacité mentale !
*
Roberto Juarroz : une méthode, un espace, un raisonnement
Antonio Ramos Rosa : de l'image envolée, endiablée
654
Zanzotto : verbalité, contenus, de l'audace, du risque
*
Je masse lentement l'offre - je veux dire les mille ou deux mille recueils de
littérature mis à ma disposition. J'en maîtrise deux cents, trois cents - une
assez grande quantité peut-être, - je dois trouver le ou les auteurs qui
participeront à ma progression poétique. La finalité étant de trouver une
variabilité de langage validée par autrui.
*
Tu seras loin, au-delà du regret.
Mario Luzi
*
L'Absence ?! Mais qui ? Qui voir, qui rencontrer ? - Pourquoi ?
Tout était dans les Œuvres - dans les Génies - dans les Grands - poètes,
écrivains, romanciers, philosophes, peintres, et sculpteurs !
655
Mais que pouvais-je accorder au relationnel ? L'offre était si riche, la
potentialité humaine si faible !
Le mépris - incapable de discernement - répandait sa substance sur toute
vérité.
- Fais poète !
- Aiguiser ma sagacité auprès d'autrui !
*
Élaborer un contenu dans du supérieur. Conceptions du langage haut,
complexe, inaccessible/difficile. L'ensemble des éléments.
Les fondements. L'organisation des objets - la mise en vie de ces différents
objets.
*
Homologuer son vrai auprès d'autorités non compétentes qui disparaîtront
dans leur génération, pourquoi faire ?
CCP et compagnie
*
656
Le "branché" de la poésie, l'Underground poétique n'est pas forcément le
lieu du savoir, du vrai futur - là ne sont pas Stones ou Les Beatles
d'aujourd'hui.
- C'est un lieu, c'est un risque - ce n'est pas la certitude toutefois.
Il faut se souvenir que seuls deux ou trois poètes par génération passent à la
postérité. Le reste est balayé, jeté dans les oubliettes du déchet éternel...
*
Il ne s'agit pas de rencontrer des poètes - il s'agit d'obtenir une œuvre. Le
relationnel est insignifiant quand l'œuvre est essentielle.
Penser - produire - appliquer.
Batifoler- converser - rencontrer.
Choisissons.
*
Comment prétendre que le résultat poétique sera suffisant ? Que les
applications obtenues seront validées par la critique d'autrui ?
Faut-il supposer une poésie de l'Internet ?
*
657
Que puis-je espérer obtenir ? Quelles finalités de comportement exigera-ton
de ma personne ?
Rencontres - communications - transmissions du souhait, du désir, de
l'envie.
Communications dans la ville. Comment ?
*
La poésie est inadmissible a titré Denis Roche ? - Je dis et prétends :
l'espace poétique est en expansion - l'exercice poétique est personnel, libre,
inconnu, risqué et novateur.
L'invention, le génie, la créativité n'ont nul besoin de se déployer dans les
structures littéraires d'accueil.
Il se pourrait tout aussi bien que dans les prochaines décennies, une certaine
poésie sur le WEB voit le jour, se développe et connaisse un franc succès
au-delà d'une ligne éditoriale imposée par des rédacteurs soucieux de tirer
profit d'applications nouvelles.
Le "tout gratuit", CAD l'Internet serait un merveilleux espace de
nouveautés, d'audace et de créativité. Il n'imposerait nulle raison financière
et offrirait à tout un chacun la possibilité d'exprimer son talent artistique.
658
Souvenons-nous du Salon des Indépendants au XIXe siècle, composé de
peintres refusés par la critique officielle qui sont devenus les phares du
Louvre d'aujourd'hui.
*
En littérature, n'étant que fort peu loquace je n'avais pas d'amis. En
revanche, mon admiration était sans limite, et des maîtres exceptionnels ont
gravité autour de mon âme pendant des décennies.
*
La finalité du travail était de déplacer le langage, de proposer de nouvelles
images et de concevoir des espaces d'écriture, des applications jusqu'à ce
jour impensées, créer un autre vrai validé par la critique d'autrui, hautement
situé.
*
Accumulation de poèmes n'est pas élaboration de langage.
*
659
Le concentré Pléiade avec ses génies, ses grands poètes - le Gotha
international. Puis des cercles autour qui vont en se diluant jusqu'aux poètes
insignifiants, vivants, d'aujourd'hui et qui disparaîtront bien vite.
Disons 1 500 poètes à l'échelle planétaire depuis le début des temps, et
seulement 3 - 400 seront utiles à la formation et aux applications d'écriture.
Le reste sera : "Oui, oui, j'ai lu mais je ne puis en tirer profit. Cela est mais
non pas pour ma personne. "
*
Vendredi 30 septembre - à Ombres Blanches. Ouvert une quarantaine
d'ouvrages de poésie - ai trouvé Le sillon des sens Jacques Clauzel et
Bernard Noël et Ce que je raconte aux chaises de Miro de Angelis.
Ai délaissé les revues poétiques - Po&sie 112-113 consacré à Blanchot, Le
CCP, - en vérité, la quasi-totalité des revues mises à ma disposition.
J'essaie tant bien que mal de gérer l'offre poétique d'Ombres blanches –
1 000 ou 1 500 ouvrages - espaces français et étranger. Petit à petit, l'esprit
conçoit et cherche à maîtriser.
Léger retour vers le Théâtre - mais quels contenus ? Le Théâtre de l'absurde
ne me paraît pas être la solution.
660
*
Jeunesse : génie - jaillissement - spontanéité
Maturité : raison - élaboration - conception - profondeur - difficultés - pensé
et repensé - opérations mentales autres.
Évolution ou maîtrise de l'activité cérébrale.
*
Le livre - est essence de contenus - synthétisations approfondies - a nettoyé
ses impuretés - certifie la qualité du langage.
Qu'appelle-t-on "grand écrivain" ? Qu'entend-on désigner sous cette
appellation ?
- J'appelle grand écrivain celui qui a été apte à produire plusieurs chefsd’œuvre
en prose. A différencier du prosateur qui produit une bonne vente
et disparaît sous 24 mois.
*
Le génie est celui qui également a la capacité d'ouvrir un nouvel espace
inconnu, inédit, jamais pensé par Autrui. C'est une École, un principe, un
661
système d'investigation, c'est une synthèse, une audace de culture. Il doit
posséder une configuration mentale propre, are, unique, reconnue toutefois
par Autrui comme étant gain et vérité.
Le nouveau vrai doit être validé par la critique d'Autrui.
*
Rencontrer. La gente littéraire me fait perdre mon temps. J'agis, pense audessous.
Je sais et connais déjà. Cela est fort aimable, sympathique. Mais
quelle en est la finalité objective ?
*
La logique ?... L'Alogique : admettre les incompatibles.
*
Que sera la nouvelle poésie ? Quel sera le rapport du média Internet dans la
formation de la nouvelle intelligence ? Cette mise à la disposition
immédiate, sublime encyclopédie, engendrera-t-elle des objets appliqués
évolués ? La réponse est oui.
662
*
Ce qui étonne, c'est que Cocteau ne soit pas parvenu à faire "grand poète" -
il a fait bon poète. Le contenu de son œuvre ne peut lui permettre d'accéder
à l'identité de GP.
Le génie de sa diversification en est-il le coupable ?
*
En panne de production. Pas le moindre vers poétique, pas la plus infime
ligne de journal. Ni Jaccottet ni Luzi ne me permettent d'extraire quoi que
ce soit.
Tout est affaire de logique et de compléments de fichiers. Je poursuis Pièces
courtes, j'attaque Quatrains, Quatre lignes et je tape la chemise Août-
Septembre du Journal 2005.
Je viens d'acheter un DVD double épaisseur (12 euros) et j'y ai mis une
assez grande quantité d'œuvre numérique. Tout l'ancien CD avec en plus : le
grand scanne (70 000 feuillets ~ 5 gigas) - des poèmes enregistrés et
quelques vidéos médiocres obtenus avec l'appareil photo...
663
J'attends Noël pour acheter le caméscope (300 - 400 euros) et j'espère
obtenir des vidéos de qualité pour compléter avec de l'image animée le
prochain DVD 2006.
L'on peut considérer les progrès accomplis depuis août 2000. Mon dossier
Word comportait 172 références et pesait 55 mo. Le même dossier
aujourd'hui contient 250 références et pèse 85 mo. Ce qui veut dire que 85
livres nouveaux ont été numérisés et que le poids total de l'œuvre a
augmenté de 60% en cinq ans.
Faut-il retourner à Ombres blanches pour essayer de trouver des auteurs
susceptibles de m'inspirer ? J'ai le sentiment que quelque chose se trame à
mon insu dans certaines parties du cerveau, et qu'une nouvelle donne
d'écriture va bientôt apparaître pour m'offrir des concepts inconnus.
*
Côtoyer des personnes, ce n'est pas rencontrer des œuvres importantes.
*
Je délaisse les poètes, plus soucieux de leurs œuvres que de leurs apparats.
664
La conversation poétique, même avec les plus grands, peut-elle déboucher
sur des applications utiles ?
- Non ! Mais il y a le plaisir de la rencontre, n'est-ce pas ?
*
Je ne lis pas, j'utilise - j'exploite, j'applique, je transforme.
Lire est une fonction cérébrale aisée.
Exploiter, extraire, penser nécessitent d'autres qualités.
*
Ce soir, lundi 6 novembre 2005. Chez Demazet - 2 heures. Me présente ses
différentes toiles. A acquis deux tableaux à Collioure d'une femme peintre
montalbanaise. A quatre Dautry. Une sculpture de son propre buste
également par Dautry.
Madame Demazet, fort aimable, me propose un thé que je décline...
Lui, semble bloqué à Char que je n'utilise plus depuis 83...Ne connaît pas
même Ombres Blanches. Il est né en 30 et a 75 ans. Semble dépassé par la
poésie contemporaine. Comprend à peine Boulez... Je lui parle de Philippe
Beck - connaît pas - de Chambaz, de Bénezet - connaît pas etc.
665
Craint l'oubli. Sa fille ne s'intéresse absolument pas à ce qu'il fait. Comment
durer ? Rêve d'un livre culte - d'une anthologie...Je voudrais l'aider via
Internet. N'a pas d'ordinateur
*
Trouver les moyens de progresser.
" Je suis cela et cela me suffit. Voyez : je me présente. Reconnaissez-moi."
Telle est la satisfaction de l'apprenti-poète.
*
De plus en plus de difficultés pour obtenir un poème de trois fois rien.
*
Ce n'est plus la mise à la disposition qui fait défaut, c'est le manque
d'énergie interne qui interdit l'obtention de l'application.
Try to excite my mind !
*
*
666
Les Maisons d'édition ont craint la numérisation des œuvres et la
reproduction de ces dernières d'un simple clic. C'était ignorer que les plus
grosses fortunes proviennent de l'informatique. Bill Gates en est une
réussite incontestable.
C'est certain - il y a un grand nombre de copies illégales - mais il y a vente,
utilisations pratiques pour une majorité de clients qui n'hésitent pas à
certifier honnêtement leur achat.
Prenons une Pléiade de Pascal qui se vend tant bien que mal à 5 000
exemplaires par an. Une version DVD de l'ouvrage avec rajouts et contenus
variés aurait très facilement atteint les 15 000 copies. Particuliers,
Universités, Facultés, Bibliothèques, Lycées eurent été fortement intéressés
par ce nouveau produit. Le chiffre d'affaires aurait bondi, et la Maison se
serait enrichie.
*
En poésie, ce sont essentiellement les compresseurs qui tiennent et non pas
les narratifs. Pourquoi ? Car les narratifs exploitent un style qui correspond
à une époque. Or, il faut une synthèse. Et le style se démode. La synthèse
est substance épurée avec contenu et non pas manière.
667
*
Rencontrer n'est pas connaître.
Nous avons des générations de poètes - il ne restera que quelques poètes.
Seront-ils français, de nationalité étrangère ? Peu seront.
Faut-il lire les poètes de la génération ? La réponse est non. Il faut exploiter
les poètes qui passeront. Qui seront-ils ?
*
Il ne connaît pas les hommes - mais il connaît les génies, les êtres
exceptionnels, les Dieux, les Saints et les Prophètes. Et vous voudriez le
plaindre parce qu'il ne s'est pas plongé dans la vile bassesse humaine ?
*
Faire un journal poétique, c'est une bonne idée. J'ai : La seconde semaison
de Philippe Jaccottet. Mais on tombe facilement dans la recherche de
l'émotion avec la lecture de l'Autre. Et si l'on recherche l'analyse pertinente,
on se retrouve dans la volonté de l'essai - ce qui est autre chose.
Il y a encore la préface au recueil avec pénétration subtile et démonstration
prouvée d'un certain vrai.
668
Faut-il tourner autour ? Proposer du para ? - Parapoétique, paralittéraire
etc. ?
Je persiste à croire qu'il est essentiel d'appliquer CAD de trouver des
poèmes nouveaux avec une sensibilité inconnue.
*
Si j'en reste à la représentation des choses par les choses, je n'aurai jamais
de contenus.
Peut-on transposer et déterminer un contenu vrai ?
Faut-il rester dans l'extrapolation qui permet une autre interprétation ou
offre une supériorité de valeurs ou de vérités ?
*
L'esprit refuse le ça pour ça - mais j'ignore quelle opération poétique le
cerveau prépare à mon insu ?
Poétique
*
Conduite du mouvement avec de l'incompatible qui soit "vrai", acceptable
pour le lecteur.
669
*
Toujours chercher pour appliquer. Il faut obtenir des productions cérébrales
poétiques nouvelles.
*
Poète-fourmi mais pas poète-cigale, poète de chambre, de l'ombre, de tour
d'ivoire accumulant des applications, cherchant de nouveau espaces,
poète maudit de l'Au-delà - incompris - tant pis !
*
Coup de fil passé Au bleu du ciel, maison d'édition sur Bordeaux. Je lui
propose Prismes de Sonnets. "Pourquoi pas ! me dit-il, nous recevons huit
cents manuscrits par an et n'en éditons qu'une dizaine. Soyez patient. Six
mois parfois sont nécessaires pour une réponse. Certaines maisons exigent
deux ans..."
J'envoie également Évanescences et L'Infini-en à Flammarion et Au
Mercure de France. Certainement des frais de colis inutiles et dispendieux...
*
670
Je n'étais qu'un poète de l'application et non pas un poète de la
communication.
Je persiste à croire que l'essentiel - que la finalité du créatif est de trouver.
Les discours, les structures artistiques, les relations etc. tout cela, ce sont
des feuilles de salade assaisonnées de patati et de patata.
Il faut travailler avec des Œuvres - des génies - des grands poètes - penser,
extraire, ajouter, comprendre, appliquer.
*
Combien de grands poètes nous ignorent !
Et combien de grands poètes nous ignorons !
Être pour soi, être pour Dieu mais être pour Autrui, c'est perdre vingt ans
dans des pérégrinations littéraires, dans des arcanes et des labyrinthes
impossibles.
Ou alors c'est chercher le plaisir dans le vernis - la suffisance dans le
superficiel. Être auprès d'autrui, c'est se chauffer à la flamme de Jean
pendant une heure. Car de contenus, il n'en est point.
671
Moi qui ai tant craint le temps, la maladie, la sénilité, la bêtise, la vitesse de
l'existence, peu me chaut le contact des littéraires pour se complaire de tocs :
"Je sais cela ! - Je vous le donne !"
*
Je ne crois pas en l'utilité du relationnel poétique. Pourquoi ? Grand nombre
se targuent de savoir, de posséder, de connaître le vrai littéraire. Ils ont
pouvoir et critique - leur suffisance ne saurait faire défaut - ils président
donc ils sont ! En réalité, des êtres bouffis, gonflés ou repus de vérités
apprises et redites. De perspicacité propre, il n'en est point. Et l'esprit fait le
reste - je veux dire l'habillage par la parole. Pourtant être loquace n'est pas
posséder le vrai. Mais qu'importe ! Ils sont - ne les dérange pas. D'ici à une
décennie, leur tombe ne sera même plus fleurie.
*
Le poète n'est pas celui qui existe auprès d'autrui. Il est celui qui est pour
soi.
Chercher crédit auprès d'autrui est faible chose. Il faut être pour soi.
Celui qui dira : oui, j'ai - oui, je suis - sera réellement très grand. Il méritera
tous les honneurs.
672
Mais qui en s'élevant pourra se flatter d'orgueil. Le progrès élève la
conscience mais réduit l'homme a sa plus simple réalité.
Critique poétique
*
J'ai proposé une sorte de déplacement - une sorte de ça pour ça - de ça avec
ça en produisant de manière consubstantielle avec les applications d'autrui.
Il est vrai que l'emploi d'autrui semble de second ordre - une espèce de fil
conducteur à peine décelable. Il s'agit encore de productions finalisées
personnelles. (Substances et Distances - Variances)
Il faut trouver un vrai validé par Autrui -
un vrai utile pour Autrui ?
*
Dans la hiérarchie de l'Intelligence, Valéry a développé un principe vrai
inférieur. Inférieur à qui ? - Inférieur à Husserl, à Heidegger, Bergson,
Nietzsche etc.
- On le savait ! On s'en serait douté !
- Valéry est-il exploitable ?
673
*
Travail de soi à soi pour construire une personnalité qui répondra à une
certaine valeur auprès d'Autrui. Puis l'Autre exploite un principe de
synthèse - sorte de : je sais, je situe sans avoir lu, je détermine l'individu.
Enfin : tendresse, affection, je vous aime, soyez des nôtres etc. T'es mon
frère...
*
Journal 2006
Combien de sensibilités nous sont offertes ! Tant d'auteurs ! De variabilités
d'applications ! Où sont-ils ? Qui sont-ils ?
Il faut faire chefs-d'œuvre et très grand poète pour se distinguer d'autrui, et
être au-dessus de la surabondance proposée.
*
La Dogama Jacottet
D'autres astres, plus loin, épars
674
André ADY Giuseppe UNGARETTI Vladimir HOLAN Sandro
PENNA
Kathleen RAINE Vittorio SERENI Piero BIGONGIARI Christine
LAVANT
Jan SKACEL Zliguiev HERBERT Ingeborg BACHMANN
RABONI
Giovanni
Constellation
Jean de BOSCHERE Charles-Ferdinand RAMUZ Pierre-Louis
MATTHEY
Edmond-Henri CRISINEL Jean-Michel FRANCK Pierre-Albert
JOURDAN
Nicolas BOUVIER Christian G GUEZ-RICORD Bernard SIMEONE
*
Beck Gleuze Seithé Stéphan FL ?
675
Il faut peut-être attendre d'intégrer de nouvelles sensibilités (Gleize, Beck) -
donc revenir un peu plus tard et produire en sachant les exploiter.
*
Grand poète - définition : un cliquant superficiel de nomination qui ne
répond à aucune utilité concrète.
- C'est votre présence, votre bel esprit qui nous incombe, dira la haute
noblesse.
*
Aller régulièrement à OB pour y apprécier les variabilités, les sensibilités et
les modulations de langage.
Char et Malherbe, âpreté, amertume. La tige, la racine bien accrochées au
sol sablonneux - forte résistance.
Janvier 2006 1-15
*
Finalisation de Variances
Finalisation du Journal 2005
676
Gravure de Panorama numérique 4,7 gigas + 8,7 gigas
Extractions de Journal 2002-2005 pour composer Le poète interne
Ombres blanches : Martra Petrou Poèmes sans vergogne
Alain Propos sur la nature
Deloche : Dominique Fourcade Sans lasso et sans flash
Quelques scannes de différents fichiers 2005 et 2006 ~ 200 scannes
Applications poétiques avec Malek Alloula - L'accès au corps
*
Il ne s'agit pas de comportements, il s'agit d'applications poétiques.
Ce qui importe, c'est de toujours s'en retourner vers Racine. C'est de
comprendre Esther et Athalie.
L' nce critique doit penser de la sorte : Comment puis-je écrire Athalie ?
Est-ce possible ? Quel est mon niveau réel ?Que suis-je moi si je me
compare à Racine ou à Corneille ?
- Valéry avec La jeune Parque, Claudel avec Cinq grands odes, Perse avec
Oiseaux sont de dignes successeurs.
677
*
Lire et relire, réfuter et choisir
*
Comment peut-on se complaire de superficialités et d'insignifiances ? Tout
doit être donné aux applications et à l'obtention de résultats poétiques.
Les actions biographiques sont vaines quand les produits s'immortalisent
dans la durée.
Pour autant les actions biographiques permettent de se faire connaître, et
parfois cette reconnaissance peut déboucher sur un crédit artistique.
*
Poète à la bonne franquette comme Norge :
-T'as fait combien de rimes ce week-end ?
- 100 !
- Moi 200 !
678
- Ho !
Pas poète de l'amitié ni du frottement.
- Vas'y - commence - discute !
- Poète d'œuvre, d'applications, de chefs-d’œuvre etc.
*
Le tafiolage poétique. Les uns, les autres, discuter etc. ça n'en finit pas, ça
ne débouche pas sur des vérités objectives. Tout est affaire de maniérisme -
rien n'est donné à l'efficacité. Tourner, tourner, tourner ! Et quels résultats ?
- On t'aurait vu ! T'aurais discuté !
- Et pour quelle finalité objective ?
*
Plus je cherche, moins je trouve. Immense est mon désespoir.
Lectures - Henri de Régnier - Les Cahiers Inédits 1887-1936
*
679
Poète, hâte-toi. Le temps poursuit tes pas.
*
Travaille, applique, produis, élabore pense.
Délaisse, conçois, construis.
*
Le critique dit : "Soyez qui je suis" et Jean Cocteau dit : "Quel est cet
autrement ?"
*
Toutes les fois que tu écris, impose un coup. Fabrique, invente, déplace,
pense autrement.
*
Comment vais-je pouvoir faire ? Comment trouver ? Sera-ce trouver
d'ailleurs ?
Et quels contenus ? Quelle forme ? Avec quels auteurs ?
680
*
Comment ? Avec qui ?
Le avec qui engendrera le oui et le pourquoi.
Création : le Avec qui et le Moi engendreront le oui.
Il faut mettre à ma disposition une bibliothèque ; c'est le avec qui.
Où est cette bibliothèque ?
Avec qui CAD des auteurs, des livres, des œuvres. Et je dois exploiter ces
êtres-là avec mon potentiel d'applications.
Donc lire ! Quels auteurs ? Où les trouver ? Dans Le Contemporain. Est-ce
Ombres Blanches ? Il faut chercher là-bas.
Exact.
*
681
Soigné supérieur que l'on trouve chez Maulpoix, Conort ----) Universitaire
et Poésie
*
Basho Matsmo Munefusa Benjamin Walter Thomas Bernard
Andréï Biély, ami de Blok Robert Browing (1855)
Lord Byron - Don Juan, chef-d'oeuvre (1788-1824)
Catulle (82-52) Coleridge (Samuel Taylor) (1722-1834)
Ruben Dario - chercher autre chose qu'Azul
Robert Desnos John Donne (1572-1631)
Carlos Drummond de Audrade T S Eliot Nobel 47
Théodor Fontane (1819-1898) Edouard Glissant
Henri Heine(1797-1856) Hésiode Théogonie
Volpone (1572-1637)
682
Kawabata (1899-1972) Prix Nobel 68 ~ Érotisme
Penthésilée ---) Kleist Léopardi (1798-1837)
Mikhaïl Lourevitch Lermoutov (1814-1841)
Gotthold Ephraïm Lessing (1729-1781)
De la nature Lucrèce
J'en suis à : Mahtuz Encyclopédie Universalis
*
Les manquants qui sont des fondamentaux.
Morphème ou morène
*
allomorphe // polysémie
683
Poésie : si tu mets des protéines dans les pâtes, c'est pas de la viande tout de
même !
*
Quand on lit Les Princesses de de Banville, on a quelque part du de Heredia
avec cette façon somptueuse de verser le décor. Tout cela se prête à la
peinture, au descriptif, à la scène mythologique. C'est vrai, il manque
parfois cette combinaison supérieure qui donne au poème un ton sacré que
l'on trouve dans Les trophées. Mais la base essentielle est présente et l'on
songe au tableau rempli de sensualité Les Chérifats de Benjamin Constant.
*
Faire de la recherche poétique, c'est penser ou produire en dehors de toute
réalité d'applications ou d'utilité professionnelle - c'est investir dans
l'aléatoire encore inconnu - c'est exploiter l'instinct ou l'intuition et
prétendre avancer.
Et combien d'échecs et d'erreurs à subir !
*
684
Ma poésie n'est pas une poésie de communications, d'édition à compte
d'auteur - c'est une poésie d'applications, d'écritures, d'œuvre, d'auteurs, de
génies, d'imitation - de synthétisation - voilà : je me situe au carrefour - à un
certain carrefour et j'essaie de prélever des substances nouvelles que je
digère, que j'assimile. Je prétends obtenir un objet nouveau.
*
Ressources WEB - Éditions électroniques
L'éditeur-papier craint le tout gratuit de l'Internet et y voit un concurrent
déloyal. Mais il utilise cette vitrine pour tenter de vendre ses produits - ses
produits papier - fort chers (15 à 20 euros le livre) quand le fournisseur
d'accès offre pour 30 euros Le WEB 24/24 heures, la téléphonie gratuite
locale et nationale à durée indéterminée et 100 chaînes de télévision...
Comment lutter ? Le prix du papier est élevé et l'éditeur n'a pas informatisé
ses produits. Que va-t-il se passer ?
Que se passe-t-il actuellement au Japon et aux USA (Nous sommes le 14
mars 2006) ? Le tout semble tenir et grand nombre achète encore du
papier...
Mais notre jeunesse - ces jeunes qui lisent - que lisent-ils? Achètent-ils la
biographie de Rimbaud quand elle est gratuite sur le WEB ? Ils utilisent le
685
WEB pour le scolaire et le culturel mais achètent des bandes dessinées
inaccessibles sur le Net.
Tant que l'éditeur anticipera de nouveaux contenus, des variables nonpensées
par le Webmaster, il offrira un désir que certains chercheront à
satisfaire.
S'il informatise ses produits, ces derniers seront immédiatement copiés, et
c'en sera fini de l'éditeur.
A moins qu'il impose sur ses sites des présences publicitaires à l'instar des
Journaux et que ces dernières payent des sommes importantes pour être
visibles sur les pages.
*
Philippe Beck : déplace-t-il le vrai ? Le possède-t-il ?
Beck a un élément mais il n'a pas tous les éléments.
*
686
Mon cerveau 2006 ne pense plus comme mon cerveau 78, cela n'a plus rien
à voir. Le système d'écriture, d'explosion, d'application diffère totalement.
Qui a raison ? Est-ce évolution ?
*
- Interroge-toi sur ta capacité à produire des structures construites sur toute
grammaire cartésienne.
- Oui, mais j'ai besoin du risque, du doute et de l'ivresse pour que ma raison
avance.
*
Philosopher en poésie, c'est encore utiliser des pièces du jeu d'échecs et se
déplacer en respectant les règles du jeu de dames.
La poésie est en deçà quand bien même elle ose là où la logique
philosophique ne veut s'y risquer.
Avec des vertiges poétiques desséchés, l'on peut supposer de nouvelles
racines philosophiques.
*
687
Ici ce sont des phrases qui sont consignées, mais rien n'est donné à la
construction cérébrale. Des fragments disparates jetés ici et là dans l'éveil
de la raison - de cela que pourrait-il jaillir ?
Il n'y a nulle perspective d'avenir dans mes propos exprimés. Ceci ne saurait
durer. La faiblesse constamment m'accapare - je reste coït.
Je crains essentiellement de n'être pas capable d'aller outre - de concevoir
ou de percevoir de nouveaux contenus. Ma faiblesse d'intelligence sature
trop rapidement et ne déploie nulle aptitude supérieure.
*
Un principe d'actions peut régenter tout un système de vie. Si ce principe
s'accompagne de faits validés par sa propre conscience ou par l'intelligence
d'Autrui le nouveau vrai est acclamé.
*
Exister auprès d'Autrui, c'est user ses forces - c'est fatiguer son aptitude et
c'est ne rien obtenir. L'objectif étant de produire, de travailler et d'appliquer
assidûment.
*
688
L'éditeur ne s'inquiète guère de la rareté, de l'intelligence ou du génie. Cela
est relégué au comptoir des inutiles. Il cherche l'appât ou la rentabilité
immédiate. Qu'importe la construction, l'élaboration de l'œuvre - je suis un
marchand !
*
Je n'ai jamais su en quoi pouvait m'être utile le contact poétique, la
communication artistique ou les manifestations de rencontres.
Je focalise essentiellement sur le parcours de mon Œuvre, de mes
applications, de mes espoirs.
*
Pourras-tu accéder à mon Vrai ? - Mon Vrai te sera-t-il accessible ?
*
Aller en poésie, c'est aller vers le rejet, le mépris, l'incompréhension.
Un poète est moins utile qu'un rempailleur de chaise.
Et les poètes se détestent entre eux.
689
*
Le génie Le talent Le commercial Le plaisir immédiat - différents
degrés pour approcher une œuvre artistique
*
Il faut se faire - CAD produire, penser, appliquer, construire. Être auprès
d'Autrui est de second ordre. Il faut se préparer à la Mort, au Ciel et pouvoir
figurer parmi les Immortels. Là est le seul avenir.
*
Bilan révélateur : de qui étais-je l'esclave ? Qui était mon Maître. Ma
pensée courrait et se dispersait dans les méandres de mon âme.
Il connaît trop les hommes pour s'en faire des amis. Il aime trop les Œuvres
et les désire pour maîtresses.
*
Comment peut-on gérer la pensée poétique planétaire ?
690
Vanité des poètes à se retenir pour prétendre n'être pas tout en espérant être
auprès d'autrui..Je suis, je le sais, moi etc.
Avez-vous expérimenté ? Qu'avez-vous tenté d'obtenir ? Pouvez-vous vous
satisfaire de votre résultat ?
Il faut aller là-bas, plus loin, outre, dans le risque, l'interdit, la folie
maîtrisée.
Je ne lis pas - j'écris.
*
*
La gloire du médiocre - être et n'être pas - se suffire de son peu.
Travailler, produire, être pour soi - qu'importe autrui !
*
Je regardais la possibilité de proposer le P7 en primitif CAD La première
version de La racine et la source - mais cela me semble trop difficile à
obtenir. La lecture est impossible. Que faire ? Attendre. D'autres sauront
peut-être passer après moi.
691
*
Éditer ! Éditer ! Éditer quoi et pour qui ?
Je pensais proposer sur un nouveau site :
Le Grand Livre des Sonnets
Mille Poèmes en prose
Pièces courtes
Femmes de papier
~ 1 000 pièces
~ 1000 pièces
~ 600 pièces
~ 500 pièces
Ce qui offrirait une quantité assez considérable avec le référencement Liste
Yahoo en contrepartie.
Pourquoi pas. A voir.
*
J'aurais souhaité également que l'Internet pût recevoir sur ses sites de
nombreux écrivains, romanciers, poètes, essayistes ou philosophes refusés
systématiquement par le principe d'édition traditionnel.
Tant d'ouvrages rejetés, méprisés, oubliés par les spécialistes de la langue
française ! Je crois que ces manuscrits méritent autre chose que de terminer
692
leur vie dans les tiroirs de l'indifférence. L'Internet serait une sorte de
résurrection pour tous ces livres enterrés injustement, produits par des
personnes fort savantes et compétentes.
Il est vrai que dans un premier temps ces ouvrages ne recevraient aucune
récompense financière. Mais qu'importe ! L'essentiel étant d'être lu et
reconnu avec ses applications. Le nombre de visiteurs permettant
d'apprécier son crédit auprès d'autrui.
*
Je pense la poésie à deux vitesses.
La réalité terrestre où rien n'est possible, où tout est difficile et
La vérité céleste où le vrai apparaît dans toute sa splendeur.
Ce qui veut dire :
Le temps humain sert à appliquer, produire, obtenir, transmettre.
Le temps céleste sert aux civilités, au relationnel. La reconnaissance étant
déjà admise.
*
693
Combien peu est la communication poétique ! Comme de s'entendre dire
des insignifiances de mondanités de basse femelle ! Et il faut se complaire
de cela ou se suffire de niaiseries et de stupides civilités ! Mais c'est
littérature, n'est-ce pas ? Alors que faire ! Observons les usages.
Être si mal placé pour prétendre savoir et commettre des erreurs effrayantes
après analyses erronées et injustifiées !
Pourquoi être auprès d'Autrui quand l'essence de la raison est d'ajouter
sur Soi !
*
Critique - L'autre n'est pas Moi, et je l'accuse. Mais qui est Moi ? Moi, c'est
une variable, une variante, une couleur parmi des millions d'offres
possibles. Je ne saurais déterminer le Vrai. C'est justement l'ensemble de la
Communauté qui possède le Vrai avec son offre totale.
Il faut comprendre l'Autre avec son Autrement.
*
694
Poésie - Je me demandais même ce que j'avais à faire dans ce milieu. C'était
pas moi, c'était pas là, c'était ailleurs et jamais de cette sorte !
La solution, c'est d'offrir gratuitement son œuvre complète sur le NET
*
- Surtout, essaie d'exister auprès d'autrui.
- Autrui, je n'en fais cas. Être pour moi, être par Dieu. Délaisse la basse
réalité terrestre et prétends là-bas, plus haut.
- Et si Dieu condamne tes faits, t'accusant de m'avoir pas assumé chez
l'homme ?...
- ...Je ne puis être au four et au moulin, ici-bas et là-haut - il faut choisir.
*
Les repas littéraires. Pourquoi ne pas fréquenter Autrui ? L'Autre n'offre
qu'une mise de second ordre; que des relents faciles sans contenu aucun.
Tout y est affaire de civilités et d'habillage, de subtilités cachées. Mais de
savoirs et d'apprentissage, il n'en est point.
*
695
Poésie. Le milieu est tellement bloqué-bloquant qu'il faut retrouver son
indépendance pour être.
Il ne faut pas essayer d'être auprès d'autrui. Il faut être pour soi. En espérant
que le résultat sera toutefois crédible dans l'esprit de certains lecteurs.
De trouver de nouvelles sources d'exploitation - de penser et d'appliquer.
*
Aurai-je le temps de produire mon Œuvre ? Aurai-je la capacité de déployer
le potentiel intellectuel mis à ma disposition ?
Tant de livres inédits - de constructions nouvelles à déployer ! Et le Temps
est revêche, ennemi terrible !
*
Capable essentiellement de n'avoir pas été capable d'aller très loin dans son
aptitude poétique et intellectuelle. Avait le potentiel pour aller au-delà et
plus loin, mais n'a jamais trouvé le principe pour ajouter sur sa base
existante. S'est noyé dans sa pauvreté cérébrale, tristement.
696
Je m'inquiète à savoir si je parviendrai à venir à bout de mon Œuvre - tant
de livres restent à faire ! Tant d'inédits ou d'ouvrages en construction
espèrent misérablement de voir le jour !
Le livre engendre le livre ! De nouvelles idées naissent - mais il faut
parvenir à les appliquer, à les transformer CAD à en faire des formes
littéraires vivantes !
*
Qu'importe d'être compris ! Seule l'approbation divine est à requérir !
La profession poétique doit s'accorder une forte marge d'incompréhension -
le langage étant chose fort délicate à intégrer.
*
Certains accordent un grand intérêt au relationnel artistique quand d'autres
considèrent que les applications d'écriture sont les seules possibilités
d'obtenir un bon résultat.
*
697
J'ai vu Guy Goffette à Albi au moins d'avril 2006 - qui est certainement bon
poète. Mais je songe tout à coup à l'immense réservoir poétique que m'offre
la librairie Ombres blanches et surgit en mon esprit cette évidence littéraire
: mais pourquoi ? Pourquoi s'inquiéter de ce personnage quand de grands
génies du monde entier mettent leur production à ma disposition pour une
somme insignifiante ?
- C'est vrai il y a plaisir. Plaisir à voir l'homme parler, s'exprimer, séduire ou
amuser. Mais n'est-ce que cela la poésie ? Ou cet aspect de l'approche
littéraire sera-t-il indispensable voire considérable ?
Je crains - je crains le temps. J'ai peur de Dieu. J'ai peur qu'Il me rappelle
rapidement là-haut. Et quoi ? Quelle sera ma compétence ? Mon bilan
d'humain. N'aurai-je que cette médiocrité terrestre à lui remettre ?
Je dis ou du moins je crois : il faut travailler, appliquer, obtenir les meilleurs
résultats poétiques possibles. Et demain, là-haut de nouveaux rapports
seront promis. Oui, des applications supérieures se réaliseront.
Le livre. Les livres.
*
Et je songe à tous ces génies à l'échelle planétaire. Chacun ayant été capable
de produire un nombre assez imposant de chefs-d’œuvre.
698
Comment gérer ? Comment maîtriser cette immense connaissance, cette
impressionnante potentialité ?
Il faut donc faire un chemin - le chemin - choisir, balancer, exploiter et
travailler avec certains auteurs quand la critique (sa critique !...) doit en
refuser d'autres.
Cette immensité est effrayante - l'esprit délaisse des êtres exceptionnels et
peut se suffire de productions de second ordre.
*
Plaire, c'est être avec l'Autre. Le génie est unique donc solitaire.
Le critique, le public peuvent-ils reconnaître le génie ? Oui, si celui-ci
possède suffisamment de talent pour habiller son exceptionnalité.
*
Parfois l'esprit est saturé - offert aux nombreuses stimulations de lecture, il
ne saurait produire quelconque fragment.
En d'autres moments, l'intelligence prompte et apte, exploite quelqu'une
raison pour extraire de soi des capacités littéraires créatrices.
699
Il s'agit ici de fatigue cérébrale, et la conscience ne peut déterminer la
situation réelle de la potentialité.
*
Produire, c'est également "se construire soi", - cela n'a pas toujours l'utilité
de la masse.
Être pour soi, en soi avec l'espoir d'un avenir meilleur car la récompense
peut être individualisée.
Certains sont faits pour être connus ou lus. D'autres produisent pour se
construire. Dieu appliquera la répartition des livres utiles et des livres
inutiles.
*
Les livres - 30 000 - 50 000 livres utiles à notre formation. Et encore ! Cela
serait si peu. Comment gérer, maîtriser l'ensemble ?
Faut-il s'en référer à la critique, et choisir parmi ?...
Quelle méthode d'investigation ? Faut-il aller vite ? Et pourquoi ?
700
*
Aurai-je le temps de maîtriser l'ensemble de ma production ? Je dois
posséder actuellement 17 000 feuillets inédits. J'essaie d'extraire ce qui
m'apparaît essentiel ou aisé à reconsidérer.
J'ignore même si tous ces inédits sont sur mon disque dur, car les feuillets
sont entassés les uns sur les autres dans le garage arrière de la maison
familiale - et le tout cohabite tant bien que mal, et se juxtapose dans des
dizaines de boîtes en plastique.
Ai-je oublié des dossiers, des fragments, des extraits ? Nous devons
construire prochainement deux nouveaux garages. Ma quantité totale y sera
entreposée.
Je tenterai de vérifier très sérieusement l'ensemble. Enfin, une grande partie
de mes manuscrits 78-05 a été scannée sur mon PC et en DVD double
couche ( ~ 100 000 feuillets).
*
La grande révolution de l'édition électronique permettra une mise à la
disposition quasi immédiate. Une bibliothèque sur un disque dur ou en ligne
! Les maisons traditionnelles sont réticentes. Il semblerait que Google a déjà
701
numérisé 15 millions d'ouvrages. Le temps des procès s'en vient, puis des
accords commerciaux se signeront.
Les maisons ne prennent pas conscience qu'éditer, c'est produire un objet le
livre quand la saisie du texte est largement suffisante. Le livre est
encombrant, se dégrade rapidement, cher à produire et coûteux à l'achat.
Les maisons pourraient sur un site avoir une ligne éditoriale plus
conséquente.
*
Catalogue, librairie, espace culturel, musée, ligne éditoriale, j'appelle cela
l'endroit-où-il-y-a-quelque-chose c'est-à-dire un principe de choix, de
sélection.
*
Ai-je obtenu le résultat escompté ? Ma méthode d'investigation
intellectuelle a-t-elle réellement été efficace ? Ma méthode a-t-elle
réellement été efficace ? N'ai-je pas commis des erreurs inadmissibles ?
Que pouvais-je espérer de meilleur ?
*
702
Le relationnel poétique - la recherche du public - tous ces effets, toutes ces
actions qui sont, ma foi, fort louables, ne se font-elles pas au détriment des
applications pures ? - Je veux dire L'Écriture ? Il est beau de parler, de
tergiverser - cela semble belle chose pour le lecteur. Mais
fondamentalement, le contact permet-il d'extraire de nouveau contenus
essentiels qui permettront d'accéder à l'évolution ?
*
Lire. Que faut-il lire ? Il faut lire ce qui est utile à ses applications. Il faut
lire pour l'utilité. L'endroit de l'Autre doit servir à produire, à s'instruire, à
évoluer.
*
Bernard Noël sera à Rodez en Juin pour des soirées poétiques. Je tacherai
d'y être.
*
Comment dynamiser l'écriture pour lui offrir des applications nouvelles ?
*
703
Pourquoi ai-je si peu rencontrer de poètes ? Tout se situait dans les
applications. Il fallait obtenir des résultats poétiques ou littéraires. Le reste
semblait peu de chose. Les poètes, c'était discuter, parler, palabrer CAD des
comportements inutiles quand l'Œuvre devait se développer. Oui, je devais
choisir. Hélas ! Je devais choisir de cette sorte.
*
J'écris de moins en moins. Mon cerveau ne peut plus combiner des solutions
satisfaisantes. J'extrais seulement deux ou trois poèmes intéressants par
mois.
Je cherche à me stimuler avec de nouvelles lectures et des contenus
différents. Mais que puis-je ? Tout cela me paraît insuffisant. Je dois aller
outre et découvrir encore.
*
Du confort intellectuel de façade auprès d'autrui.
Vas'y. Commence. Fais poète. Discute.
*
704
Et quand vieillissant nous irons vers la décadence, que restera-t-il pour la
cervelle ?
Les Inédits, n'est-ce pas ? Qu'un secrétaire zélé acceptera de comprendre et
de décoder - et de proposer en livres ou en recueils à notre place.
Il y aura le Catalogue avec tous les projets, les offres nouvelles, les audaces.
Espérons qu'Autrui comprendra ce qu'on aura désiré faire.
*
Je me demande parfois ce que j'avais à faire dans ces milieux littéraires -
quelle était ma place réelle - ce que je pouvais en espérer ?
Et la peur - la peur du temps. Produire, obtenir, appliquer.
Try to find.
*
Do what you want but do your best
Do your best
*
705
La politique dynamique d'une librairie - ses parutions, ses présentations.
Sorte de vie de nouveau-nés. Mais combien d'enfants, de génies, de futurs
immortels ?
Quand on ouvre un recueil, peut-on réellement savoir que le livre sera un
chef-d’œuvre utile à la postérité ?
*
Ne faut-il pas s'en retourner à Goethe, Shakespeare, Hugo, Eschyle
etc...pour repenser la poésie à un autre niveau CAD "très grand poète" car
on ne lit que des GP. Cela est constant mais ne semble pas suffisant.
*
Eussé-je pu, une seule fois, soupçonner l'identité poétique qui allait
m'échoir ? Cette aptitude à produire et extraire hors de ma cervelle cette
quantité littéraire importante ? Non, Jamais. J'imaginais plus aisément une
capacité économique ou mathématique - cela semblait aller dans le bon sens
de mes études secondaires.
706
J'ai su appliquer - c'est-à-dire produire des objets littéraires qui ajoutés les
uns aux autres ont formé ce qu'on appelle des livres. Mais je n'ai jamais su
posséder l'aptitude artistique - le besoin de rencontrer et de communiquer.
Je n'en ai pas ressenti un quelconque désarroi. Cela semblait indépendant de
mon œuvre à construire. Les poètes étaient des entités à admirer, à imiter.
Tant bien que mal, il va de soi - mais côtoyer X ou Y vivant m'apparaissait
peine stupide.
*
Produire avec Autrui me permet d'obtenir des objets que je n'aurais jamais
supposé être capable d'extraire.
*
Je dois me coucher, repu et fatigué, espérant qu'une inspiration plus claire
vienne chatouiller mes capacités productives. Certes, je deviens vieux mais
j'espère qu'une giclée me permettra d'extraire des possibilités poétiques
évolutives.
*
707
Pourra-t-on résoudre le problème hugolien ? Qui le résoudra ? Qui
parviendra à produire plus et à obtenir un résultat supérieur ? Qui ?
*
- Votre livre ne saurait me plaire.
- Je l'ai écrit pour ma personne.
- Oui, mais son contenu ne me convient pas toutefois.
- J'aspire au progrès - ceci est une marche pour avancer encore.
*
Il faudrait de l'invention. Mais comment la trouver ?
*
Je crains, en vieillissant, le manque de créativité. Je crains de devenir un
être stupide à la parole répétitive, à la capacité stérile.
Je considère mes Inédits. ~ 17 000 feuillets m'attendent ! En vérité, tout
cela m'apparaît fadasse ou faible production.
708
J'ai calculé que 80 fichiers Word inédits pourraient être convertis en livres
si je venais à les transformer. Mais cela est loin, très loin, impossible peutêtre.
*
En vieillissant, on y perd en applications pures - on y gagne en aptitude de
récupérations - et tout ce qui semblait perdu à jamais peut être ressuscité par
l'aptitude de réécriture.
*
Quel intérêt peut-on trouver à faire 150 kms pour voir un poète invité à des
Journées de la poésie quand un ouvrage à 30 euros nourrira toute une
potentialité cérébrale pendant un mois ?
Il y a certes le plaisir de la rencontre. Mais cela est-il suffisant ? Cela
répondra-t-il à ce que
l'on recherche ?
*
Un tel se prend pour un grand poète. Chacun a le droit de s'atttribuer
l'ascendance qui lui convient, prétend Cioran.
709
*
Je suis très pessimiste - je n'ai aucun espoir. Tout va échouer
lamentablement chez les hommes. Et l'Au-delà prétend que je devais
m'animer, agir, aller, rencontrer tandis que l'ensemble ne pouvait qu'être
rejeté avec médiocrité.
*
Sera-t-il possible en poésie de déterminer le Vrai ? Faudra-t-il accepter
l'aberrante contradiction de l'incompréhension ? Tant de poètes sont ignorés
quand d'autres de qualité inférieure sont adulés et reconnus.
Mais comment faire ? Comment rendre compatible le Vrai avec la réalité
humaine ?
Les lecteurs, les éditeurs jettent et rejettent des produits d'intelligence
supérieure et apprécient des êtres de qualité seconde.
Faut-il attendre le repêchage céleste, seule sortie acceptable après sa mort ?
*
710
Certains poètes se côtoient, se rencontrent, discutent - cela est leur affaire.
Que tirent-ils de ces communications physiques ?
Je dis : l'essentiel est d'appliquer, de trouver de nouvelles solutions
d'écriture. Le reste étant chimère littéraire, pacotilles de bavardages inutiles.
Non. - Il faut appliquer.
*
Pousser sur la cervelle, sur la capacité cérébrale - aller outre - plus loin, plus
fort.
La jeunesse est la période propice. Il en sortira de nouvelles intelligences.
Agissez. Au-delà. Vous en êtes capables.
Liste importante de poètes
Vladimir Holan André Ady Sandro Penna Kathleen Raine
Vittorio Sereni Piero Bigongiari Christine Lavant Jan Skacel
Zbigniev Herbert Ingeborg Bachmannn giovanni Raboni
Jean de Boschère Charles-Ferdinand Ramuz Edmond-Henri Crisinel
Armen Lubin Jean-Michel Franck Pierre-Albert Jourdan
Nicolas bouvier Christian Guez-Ricord Bernard Simeone
711
Floétrie - Floésie -
*
La gloire de l'illimité
*
Il faut constamment dériver sa pensée, dériver la pensée de l'autre pour
obtenir son propre objet.
Autrui est une source régénératrice de concepts, d'applications d'écriture
poétique, sapientiale ou philosophique.
Sans l'Autre, l'Intelligence ne peut découvrir de nouvelles potentialités.
Ishitawa Takuboku
*
Journal intime - Une poignée de sable - Jouets tristes - Editions Arfuyen
Le Rimbaud japonais, mort à 26 ans de la tuberculose.
*
712
Poésie : comment peut-on se tromper à ce point ? Comment peut-on
commettre de telles absurdités ? L'on encense certains crétins et l'on
méprise de grands génies. La compétence est vaine. Le vrai constamment se
déplace et jamais l'on ne sait, jamais l'on ne peut prétendre.
Il faut donc attendre la Mort où le Vrai se déploie avec exactitude.
On dit Baudelaire, Lautréamont ou Verlaine. Soit ! Mais combien de poètes
sont oubliés à tout jamais ? Combien croupissent dans le Néant de
l'inexistence pour l'Éternité. Et pourtant ils possédaient des aptitudes et des
capacités certaines.
Alors que dire ? Que faire ? Faut-il tenter d'être de son vivant pour ne pas
disparaître à tout jamais dans l'oubli de la littérature contemporaine ?
*
Poésie - Critique -
"Je suis poète. Je sais lire. Je sais ce qui est vrai. Ton produit ne saurait me
plaire. Va t'en. Je te considère comme étant un incapable."
*
713
J'ajoute. Je pense. Je progresse. J'obtiens sur moi-même. Mais en vérité -
qu'est-ce que cela ? Peu et insignifiant.
*
Une transposition des fonctions du cerveau dans le langage poétique.
L'espace serait en soi et la volonté serait d'obtenir un poème de qualité.
*
Se faire et se construire. Énorme travail de poète et d'écrivain. Extraire,
expulser hors de soi toute la substance créative. Et pour quels résultats ?
Quels accessits ? L'indifférence, le mépris le plus souvent. Mais qu'importe
! L'aventure était interne, et l'œuvre obtenue est preuve indéniable du
produit escompté.
*
J'ignore qui sera quoi - quel sera l'avenir réel de certains écrivains quand
d'autres, sublimes inconnus, réussiront ou disparaîtront à tout jamais.
Parfois je m'interroge : la donne poétique terrestre, est-ce la bonne ? N'y a-til
pas de profonds oublis ? De grandes œuvres, n'ont-elles pas été perdues
pour l'éternité ? Existe-t-il des Baudelaire, des Rimbaud, des Hugo - que
714
sais-je - dans l'antre du Néant - peut-être seulement ressuscités au Ciel, làhaut
?
Le système hiérarchique poétique terrestre est-il objectif ? Alors un
immense doute envahit ma personne, et je prétends avec certitude que des
erreurs monumentales ont été commises, que des œuvres considérables sont
durablement évincées comme des trésors introuvables ou des chefs-d’œuvre
picturaux brûlés, en cendres dispersés.
Nous devons faire preuve d'humilité et reconnaître humblement que notre
capacité d'analyse ne nous permet pas de juger avec véracité la valeur d'une
œuvre proposée. Cinq, dix, quinze éditeurs ne parviendraient pas à
déterminer avec objectivité l'aptitude réelle de certains poètes ou écrivains.
Cela ressemble fort à l'élection des Miss : toutes sont plus jolies les unes
que les autres, mais le choix se fait sur une et une seule quand toutes plus
ou moins mériteraient d'être couronnées.
Alors que faire des beautés rejetées et proposées au rebut ? Les mépriser et
les bannir avec dédain ? Ou leur conférer une autre voie avec nouvelle
chance dans un autre lieu ? Cette dernière proposition semble la plus
souhaitable.
715
Quand je songe aux œuvres poétiques ou littéraires, l'Internet m'apparaît
être un lieu extraordinaire où la seconde chance peut être offerte aux ratés
de l'édition traditionnelle.
*
Le rêve poétique : être jugé à sa juste valeur.
*
Je ne recherche pas les littéraires, la foule ou les hommes. Je cherche à être
auprès de ma personne. Je crains de perdre mon temps dans des
pérégrinations inutiles pour des résultats futiles ou insignifiants.
Je dois trouver...et pour cela, le produit poétique de l'Autre s'avère
indispensable.
Qu'est-ce que je prétends chercher ? - Des espaces, des structures, du
langage, des images, une sensibilité, une École, un principe, un vecteur
directeur, une vérité pour le futur, une méthode, un système, des
variabilités, des applications, des présentations etc.
- C'est encore un poète nouveau que je souhaite faire apparaître.
716
*
En vieillissant le cerveau se fait d'avantage paralittéraire que littéraire
créatif pur.
*
C'est encore un principe, un système de formation cérébrale qu'il est ici utile
d'exprimer.
- L'autre ! - Côtoyer l'autre, certes cela peut paraître utile, mais il faut que le
contenu prévale sur la forme. Il ne faut pas que l'apparence, que le jugement
de l'apparence néglige le fond et l'enveloppe même.
Conseil patriarcal
*
En vieillissant l'on s'aperçoit que pour accomplir certaines actions (
Voyages, rencontres etc.) l'argent est nécessaire.
En revanche, pour œuvrer et produire cela n'est pas le cas.
Voilà pour rassurer les âmes jeunes et pures !...Vous pouvez obtenir de
superbes résultats sans le contact, sans L'autre.
717
Si vous cherchez à agir, tachez de fusionner CAD d'être au confluent de
plusieurs tendances, d'intégrer ces tendances et d'ajouter sur elles.
A moins que vous ayez la possibilité de proposer par vous-mêmes un
nouveau principe, une nouvelle certitude à l'image des Punks à la fin des
années 70. Mais cela est fort difficile, quasiment impossible - du moins
essayez.
*
Faire grand poète ! Mais jamais ils n'acceptent ! C'est seulement une fois
mort qu'ils reconnaissent l'identité comme telle.
*
Échafauder de nouvelles façons de penser.
*
Je suis fou du génie claudélien.
*
Jack Spicer - Le Rimbaud américain
718
Nakahara Chûya - le Rimbaud japonais
Takuboku - autre Rimbaud japonais.
*
J'écoute Nirvana et je pense Rimbaud - mais chez Kurt Curbain, il y a
destruction puis suicide. Chez Rimbaud, il y a fuite, départ, autres terres,
autres lieux, autres hommes - l'esprit aventurier du XIXe siècle.
*
Combien peu d'écrivains se sont nourris de philosophes pour écrire leur
journal !
Le poète se déplace, s'esclaffe, butine, conçoit autrement et ne travaille que
très rarement avec des œuvres philosophiques.
*
C'est un principe de formation, d'applications, d'obtentions de résultats
poétiques ou littéraires.
Il s'agit également de travailler avec, par, en exploitant l'Autre, Autrui, le
grand frère, le Maître, le génie ou l'être exceptionnel.
719
C'est donc un langage consubstantiel - je suis car tu es - tu m'apportes, tu
m'instruis et je t'aime.
Poursuivons ensemble ce travail.
*
Il faut constamment pousser sur sa cervelle pour aller outre, pour trouver
des solutions nouvelles - il faut ajouter avec Autrui et prétendre obtenir
l'objet rare et inconnu - l'objet idyllique en quelque sorte.
*
Toujours cette conscience de mon impuissance - je suis peu - je ne suis rien.
Le "que puis-je avec cette cervelle ?" et "Comment faire mieux ?" ont
constamment animé ma piètre possibilité.
*
Je suis plus producteur de poèmes que poètes. Poète signifie : contacts,
amitiés, relations, dictions, petite estrade, Madame Untel, Mademoiselle
Autre, Professeur de Lettres, instituteur etc.
- Tout cela m'était fort agaçant.
720
Je pensais : Pléiade, Internet, Collection, poésie planétaire,Génies, Grands
poètes de Virgile à Beck avec les applications - les Peintres, les Musiciens,
les Sculpteurs etc.
C'était deux mondes totalement opposés - Je cherchais à œuvrer, à
travailler, en vérité.
*
La poésie pour moi est volonté de chercher, d'appliquer, de trouver des
substances nouvelles, d'obtenir des objets d'écriture autres. C'est un espace
de création et d'invention. L'imaginaire y règne avec grandeur.
*
La poésie planétaire est ingérable - trop d'ouvrages, trop d'auteurs ! Il faut
donc faire sa route, se faire un chemin dans cette immensité offerte.
*
La poésie pour moi est volonté de chercher, d'appliquer, de trouver des
substances nouvelles, d'obtenir des objets d'écriture autres. C'est un espace
de création et d'invention. L'imaginaire y règne avec grandeur.
721
*
La poésie planétaire est ingérable - trop d'ouvrages, trop d'auteurs ! Il faut
donc faire sa route, se faire un chemin dans cette immensité offerte.
*
Pour moi – du moins en cet instant car la pensée se déplace constamment -
la poésie est un moyen d'extraire hors de soi un principe créatif.
Mais cela est une fonction, et cette réduction ne saurait suffire ?
Car la Poésie possède d'autres et de nombreuses qualités et propriétés qui se
déplacent avec le temps et l'humeur de l'analyste.
*
Le relationnel poétique est peu ou rien. On ne saurait comprendre ou saisir
l'intelligence de l'autre sur de la communication à bâtons rompus. Nulle
fiche n'est préparée et l'on s'attend à tout. L'on se base sur cette expérience
insignifiante pour prétendre à un certain vrai littéraire - alors la critique y va
de son droit - et que j'attaque, que je méprise ou rejette - mais n'étais-je pas
le même aux yeux des autres d'une certaine manière ?
722
*
La meilleure synthétisation externe,
la meilleure exploitation interne
et le meilleur produit possible.
Franck Lozac'h a inventé la productique poétique !
*
Combien de génies poétiques inconnus ! La nouvelle donne de l'Au-delà
risque de nous apparaître étonnante !
*
Va te faire cracher à la gueule ! Comment ? Il ne sait pas fait cracher à la
gueule ? Il n'a pas été chercher le mépris et l'humiliation ? - Il n'a donc pas
voulu faire le poète ? Va en Enfer ! Cela t'apprendra à ne pas obéir à mon
ordre !
*
723
Je persiste à croire que le relationnel poétique est de peu de chose - que
seule l'application d'écriture semble utile. Voir l'Autre, le côtoyer, lui parler
quelque temps est certes action facile, agréable parfois - mais cela ne
débouche que très rarement sur des résultats tangibles. Tout est affaire
apparat et de maniérisme. Mais de finalité objective, il n'en est point
question. Parler, bavasser - voilà le plaisir ! Mais construire, aller outre,
penser au-delà, cela ne serait ! Alors l'Intelligence se rétracte, reconsidère la
proposition offerte, doute et préfère se réduire à elle-même, souhaite se
replier dans son alcôve pour tirer ou déduire de nouvelles choses, utiles à
son œuvre future !
*
Pourquoi Rimbaud a-t-il cessé d'écrire ?
Quand Rimbaud cesse d'écrire, il sait pertinemment qu'il n'est pas Hugo,
qu'il n'est pas Racine, qu'il n'est pas Corneille, qu'il n'est pas Virgile - alors !
Pourquoi ?
Est-ce un génie, un surdoué qui n'a pas les moyens d'aller outre - d'aller audelà
CAD d'ajouter sur soi pour poursuivre l'aventure de l'investigation
interne ?
*
724
Le poète est un chercheur - mais dans le domaine du langage.
Il cherche, il élabore des concepts nouveaux - incompris - inconnus peutêtre
- du moins il cherche.
*
J'aurais apparemment trouvé sur le net Poets.org, site américain consacré
aux poètes, à leur école - je découvre Misty poets, école rebelle chinoise et
New York School.
*
J'ai besoin de penser, d'appliquer, d'exploser, de gémir, d'écrire. Mon
triomphe est dans l'anéantissement de moi-même.
*
Mis à l'écart, je crains essentiellement de perdre des mouvements
fondateurs qui participent à l'élaboration de mon œuvre.
Faut-il chercher à durer dans le temps humain ? Ne faut-il pas être pour
le ciel ?
725
*
Écritures contemporaines
Comment avec du retard synthétiser dans le vrai ? Comment tandis que je
ne suis pas à la pointe, pouvoir ajouter sans crainte d'erreur ?
Être à la croisée de toutes les interactions - nouveaux objets à concevoir, à
développer -
Avoir raison et ne point se tromper -
*
On ne pourra jamais tout comprendre, tout intégrer, tout lire - il s'agit de
faire un chemin, son chemin.
*
Les grands poètes :
Fais ce que je fais et tu seras qui je suis.
726
*
La grosse difficulté est de relancer sa matrice interne - de constamment
renouveler sa capacité d'écriture. Il faut obtenir de nouveaux objets
poétiques. Mais quels objets ?
*
Du relationnel artistique, poétique etc.
Se rencontrer ne sert à rien. On ne peut donner à l'Autre par l'entremise de
la discussion le moyen de comprendre le moi littéraire interne. Ceci est
affaire de lecture et non pas de relation.
Il serait d'ailleurs stupide de dire : je l'ai vu, je le connais, rejetez-le. C'est
un pédant. Il est comme ci, il est comme ça.
Je le répète inlassablement. Il faut juger l'écrivain, le poète, le philosophe, le
romancier d'après ses applications. L'homme de la rue n'existe pas.
*
- Pourquoi écrivez-vous ?
727
- Pour mieux vivre. Saint-John Perse
*
Critique analytique objective
Il est très difficile de savoir séparer les bonnes des mauvaises choses - ce
qui paraît satisfaisant à l'esprit de l'écrivain sera médiocrement rejeté par
l'analyse du critique, - et chose inverse - ce qui semble ridicule à la raison
de l'écrivain sera adulé ou apprécié par l'intelligence du critique. Alors qui
croire ?
L'éditeur n'est pas le censeur sacré et sa compétence peur être le plus
souvent remise en cause. Il croit, prétend, veut publier et se plante. Il ne
dépasse pas six cents exemplaires, et encore après avoir claironné l'ouvrage
sur tous les tons !
*
Il ne s'agit pas d'avoir du goût. Il s'agit de comprendre la claire créativité qui
régira le vrai de demain.
Le génie créateur n'est pas affaire de goût. Ce terme cache un concept
totalement dépassé.
728
Il ne faut plus être étonné, il faut choquer ou provoquer le dégoût.
L'on s'habitue à ce qui au départ répugne ou scandalise - voire les Punks ou
les Rappeurs.
*
Il te faut aller plus loin, au-delà de ce qui te paraissait possible, là est la
seule solution cérébrale, - ajouter, découvrir, déplacer, concevoir, prétendre
et faire valider par Autrui.
*
Il faut être prudent en poésie. Toute offre nouvelle est médiocrement
rejetée. Tout effort de crédibilité est relégué avec un mépris dédaigneux.
Tenter d'exister déclenche de terribles foudres. L'on ne vous connaît pas
mais on vous rejette impitoyablement.
Dans cette discipline, rien n'est possible. Il faut être l'ami de l'ami de l'ami...
- et encore ! Sera-ce suffisant ?
729
Vous pouvez en dépenser des sommes pour tenter de vous faire éditer dans
une revue. Cela est très lent et ne sert à rien. Insistez, quémandez, implorez
et vous n'aurez que peu de chose.
Toutes les façons pour être dans ce secteur se transforment en échec
lamentable et vous vous retrouvez horriblement débité.
Alors comment tenter sa fortune ailleurs ? Comment essayer d'être au-delà
de ce système abject ? Il faut se suffire de soi, produire pour sa propre
estime et délaisser les structures qui sont des ponctionneurs financiers.
Mais que craindre ? Si véritablement la capacité littéraire peut se
développer, elle se développera - si l'aptitude poétique doit se dévoiler, elle
se dévoilera fort bien. Certes petit à petit, lentement, elle se dévoilera
toutefois.
Délaissez tous ces voleurs, tous ces séducteurs qui n'ont qu'un seul souci -
vous prendre votre argent.
*
Shakespeare est exceptionnel avec ses drames - mais les jouer les habille
d'un vêtement somptueux.
730
*
Poètes rock H-F Thiéfaine - Lou Reed - Capdevielle - Jim Morrison -
Leonard Cohen -
Poètes chanteurs Francis Cabrel - Francis Lalanne
Poétesse - Barbara - Patty Smith
*
On affuble aisément de gratifications poétiques et l'on dit : Monsieur Untel
est un grand poète - alors qu'il n'a jamais prouvé auprès des Autorités
littéraires.
On ne se permet pas de dire d'un inconnu : c'est un grand philosophe, c'est
un grand écrivain, c'est un grand romancier essentiellement s'il n'a jamais
publié la moindre ligne à compte d'éditeur.
*
Comment dans la surabondance de l'offre parvenir à trouver ses objets ?
731
Langage
1
*
Hier, il fallait ordre, organisations, système d'applications, aptitude à
chiffrer, à composer, à inventer, à déplacer - cela permettait d'être auprès de
la gente capable de comprendre votre autrement. Aujourd'hui les règles,
l'ensemble des règles a disparu. Écrire n'est plus un métier - écrire consiste
à offrir une nouveauté crédible auprès d'un éditeur mais rarement auprès
d'un lecteur.
Mais est-ce une faute ? Est-ce déplacé que de penser ainsi ? L'opération
faussement littéraire ou nouvellement littéraire débouche sur un autre vrai.
Et un certain public peut accréditer l'objet différemment présenté.
2
Faire se caramboler des audaces incompatibles, des solutions de mots
totalement absurdes, aller dans l'inexpérience pour imposer un nouveau
vrai, et s'entendre dire : c'est ma foi certitude - et je puis comprendre ainsi.
Oui, cela est belle affaire et suffit à me satisfaire.
3
732
Il faut s'en retourner à une pensée brute, violente, vulgaire, agressive, à une
jetée de phrases certes par sa critique qui condamne l'audace excessive mais
qui tire de son expulsion les structures nouvelles de ses applications.
4
La société paralyse l'évolution.
En un est le phénomène mental, en deux est le langage qui n'est qu'une sorte
de réception conceptualisée d'une émission mentale perçue.
Il faut déplacer le vrai.
5
J'ai désiré l'audace, le risque, l'impossible - j'ai tenté d'aller au-delà. Je
n'avais besoin d'Autrui que pour m'aider à expérimenter ces nouvelles
applications d'écriture.
Certains avant moi m'ont paru exceptionnels : Rimbaud, Mallarmé, Char,
Celan, Pound, Roche, Zanzotto, Deguy, Roubaud. Mais qu'étais-je moi
auprès de ces précurseurs ?
733
Et combien de poètes étrangers n'ai-je perdu ? Qu'aurais-je pu obtenir si
j'avais pu travailler avec leurs ouvrages ?!
6
Déplace le langage, repense-le autrement, offre de nouvelles applications -
fortifie-toi dans l'audace.
Change le fond, la forme et la présentation. Offre-leur ces contenus, ces
révolutions pensées - peut-être finiront-ils par te comprendre !
7
Je n'ai pas besoin du langage pour tenter de percevoir l'Autre.
La perception. Que puis-je en tirer. Dois-je me baser sur cette référence
pour chercher à juger l'Autre ?
8
Les mots fournis traitent de séquences impropres. On patauge dans l'idéal
ou dans l'absurde. On essaie de construire une suite possible, aberrante,
totalement audacieuse mais qui sera comprise demain.
734
Il y a la notion de risque, de folie, ...il faut aller de l'avant. Qu'importe le
manquant qui s'associe au passé. La créativité doit tendre vers le futur.
9
Grosses difficultés pour avancer sur "Apparences" - le relire et le numériser
est difficile. Je ne comprends toujours pas la pertinence du contenu et je
dois lui subsister une autre solution. Et tant de redites, de retours sur moimême.
Parfois je prétends : "Petit à petit, tu avances - l'évolution de ton
écriture se détermine sur plusieurs mois - il s'agit encore d'une synthèse
complète. Tu comprendras plus tard.
10
De ce langage ! - Mais permettez-moi : il n'y a plus de chiffres, plus de
composition, plus d'harmonie musicale ou d'ordre organisé, et je devrais
prétendre que cet ensemble engendrera un nouvel édifice ! Mais c'est une
folle anarchie que vous m'infligez là !
735
11
Il s'agit de délire, de risque, d'audace, d'interdits à expliquer, d'aberrations
appliquées sur la feuille de papier. L'on doit produire des monstres
d'écriture et prétendre que ces fragments seront vérités futures. Mais qui
accepterait de le croire ?
12
Ce mot, cette construction sont fous - mais je dois passer outre. Que
m'importent cette audace et ce
risque ! - Délibérément, j'ai à extraire des applications nouvelles, - je dois
plonger dans l'impossible, dans cette invraisemblance chaotique. Il faut
trouver.
13
Nous n'avons plus besoin de comprendre le texte - il doit suffire avec sa
vibration, son incohérence, son impossible - l'intelligence doit aller au-delà.
Il y a abstraction du langage, écrivait Paul Valéry dans Cahiers I, p 450.
C'est évidemment une nouvelle association, un principe d'applications
inouï. Après ? ...Après, c'est l'organisation de l'ensemble avec son
déplacement, sa destruction qui convaincra le lecteur.
736
Quand dix, cent, mille diront : "Cela est ma fois vrai", alors le contenu
détiendra sa légitimité et pourra se présenter comme Vérité abstraite
reconnue.
*
Systématiquement le principe s'opère de la sorte : de cette foule de poètes se
prétendant, se prévalant, sachant avec certitude, la postérité délibère et n'en
garde que deux par génération.
Le XIXe - l'immense XIXe ! - n'a enfanté qu'une quinzaine de grands poètes
français. Qu'est-ce à dire ? Il faut également comprendre ainsi : beaucoup
s'activent, se déploient, agissent et tentent de convaincre. Certains sont
édités, d'autres reçoivent des Prix. C'est ce qu'on appelle La poésie
d'aujourd'hui - et puis un, deux sont acceptés et idéalisés.
Et l'on dit à la génération future : les voilà vos maîtres ! - Ce sont eux qui
doivent vous inspirer. Nous avons sélectionné et prétendu connaître les
Immortels à glorifier.
*
Que représente le premier jet ? La jetée, la base ! Des fragments sans
chiffres, le vomi sans la composition !
737
Il faut repasser 3,4,5,7 fois dessus pour enfin trouver une application
satisfaisante.
*
Je ne crois pas avoir aimé le contact poétique ou littéraire - voir, rencontrer,
discuter m'apparaissaient chimères inutiles, qu'insignifiances de
comportements de second ordre.
L'essentiel était de comprendre, d'intégrer et d'appliquer.
*
Plus rien - plus rien pour me relancer. Tout est amorphe et tout semble
perdu.
*
Je n'écris plus - je ne saurais produire plus. L'esprit semble saturé. Il y a une
sorte de blocage de l'intelligence qui ne peut aller outre. Vais-je exploiter le
temps restant pour refaire les morceaux existants ? Ou encore nettoyer des
fragments délaissés qui toutefois ont quelque teneur ?
Ceci est un grand enjeu car 20 000 feuillets inédits attendent que je les
récupère pour participer à l'élaboration d'ouvrages nouveaux.
738
*
Je n'ai aucune ambition littéraire. Je cherche à me faire, à obtenir. Être
auprès d'Autrui m'apparaît artifice stupide, voire inconvenant. J'ai tant à
apprendre, à découvrir -
*
L
Nous cherchons la folie, la loi illégitime, l'audace perverse pour accéder à
un principe d'écriture inconnue.
*
Il y a peut-être d'autres solutions qui tournent autour de l'identité littéraire.
Il y a également un paralittéraire à développer. Mais quel paralittéraire ?
*
Je suis allé à Ombres blanches. J'y ai ouvert un grand nombre de recueils -
suis reparti avec Kiril Kadieski - Nouveaux sonnets - et une traduction
récente de RM Rilke (Elégies de Duino). Ai pris également Structures du
langage poétique de J. Cohen chez Flammarion - Collection Champs.
739
Je rêve des Fragments posthumes de Nietzsche chez Gallimard ? Je les
prendrai sûrement.
*
Ceci est dans la synthèse - c'est décidé, c'est entre nous. Il faut aller au-delà
et percevoir de nouveaux intimes.
*
Il fuit - il fuit les hommes mais il court après leurs œuvres. Le génie se situe
dans les livres immortels. Qu'importe les présences !
*
Faire poète - communiquer avec Autrui pour ne rien obtenir !
Il y a tant à trouver dans les ouvrages ! Pourquoi s'inquiéter de telles
gageures ?
740
Journal 2007
Il fuit - il fuit les hommes mais il court après leurs œuvres. Le génie se situe
dans les livres immortels. Qu'importe les présences !
*
Chez Demazet, il y a une dizaine d'années.
Le premier : Moi, j'en ai écrit 11 cette année.
Le second : Moi, deux !
Le troisième : C'est pas la quantité qui compte.
Etc.
*
Je dois constamment insister, et c'est en insistant constamment que
j'obtiendrai ce qui m'est chu.
*
741
"Comment puis-je trouver ? Comment puis-je ajouter sur ma personne ?"
Voilà l'unique question que doit se poser l'intelligence - je veux dire le réel
cerveau - la véritable conscience - et de cela l'on tirera la belle avancée
cérébrale, sociale, encyclopédique, universelle - ...en bénéficiera la
Civilisation.
*
Je t'offre un contenu - il représente une certaine vérité à un certain moment.
Je prétendais posséder le vrai. Mais le vrai se déplace - la chose évolue -
que conserveras-tu de mon vrai pour ajouter sur ta vérité ? Quelle infime
part conserveras-tu ?
*
J'essaie de construire ma composition numérique - chaque icône de DVD
correspond à une phase représentative de ma production, de mon écriture ou
de ma personnalité. Je crains essentiellement d'oublier des dossiers
importants - l'informatique va vite, très vite et rejette des choses
considérables. Il est impossible de s'en souvenir. Il faut revenir doucement
dossier après dossier, lentement pour retrouver le contenu tel quel.
742
Le paradoxe du relationnel
- Vous pouvez vous méprendre stupidement et encenser des êtres médiocres
tandis que des génies exceptionnels vivants à vos côtés sont misérablement
rejetés.
- Oui, mais c'est dans la manière, l'élan, la faconde extrême qui priment en
ces instants. Nous ne savons discerner, et la façon suffit pour nous séduire.
Nous jugeons d'après l'apparence - le fond étant chose de second ordre.
*
Être pour Autrui est impossible
*
L'apparence - On se côtoie par politesse - on ne se comprend pas - on se
méprise, se sous-estime - l'on prétend l'autre médiocre.
Le jugement est effectué sur l'apparence, sur la manière, sur l'apparat, sur le
sentiment hiérarchique ou social.
743
C'est ainsi que le système poétique opère - sur le rien, sur le peu, sur
l'insignifiant. Et la pauvre cloche de Verlaine passe pour un imbécile ou le
dernier des manants quand tel autre, usant de façons peut intéresser la
galerie et se prévaloir d'être quelque chose.
*
Toujours pousser vers l'avant pour y trouver une vérité certaine.
*
De la certitude. La Poésie n'est Rien, - est Néant, inexistante, invendable ~
nul ne s'y intéresse. Certains diront : nous sommes là dans l'ombre - mais
nous sommes ! Or il n'y a nul marché - les ventes sont insignifiantes, les
lecteurs peu nombreux.
Ce n'est pas faire offense à la discipline que de dénoncer cette vérité. En
revanche, la poésie est inventive, créative, audacieuse. Elle se déploie mais
son développement est souterrain.
*
Qu'avez-vous à attendre ? - Vous n'avez rien à attendre. Travaillez,
produisez, délaissez la structure d'accueil. Jamais vous ne serez reçu.
744
*
Ils veulent des poètes posthumes, des poètes de l'Au-delà. Pourquoi ? Ils
refusent de faire l'effort de les comprendre de leur vivant. Ils sont en
décalage de compréhension - et lisent avec 20 ou 40 ans de retard.
Ce ne sont que des lecteurs et non des poètes. Le décalage leur suffit, leur
convient. Ils suivent loin derrière. Ceci est souvent pour du posthume.
Et ils admirent, se glosent, sont satisfaits de la chose...Mais que dire ?
Laissons-les. Le vrai poète - celui qui travaille, pense, exploite doit agir
différemment. Il lui faut prendre, extraire et ajouter.
*
J'en suis à chercher de nouvelles thématiques qui pourraient se dégager de
l'œuvre principale pour produire des espaces littéraires à exploiter.
Actuellement, l'ensemble n'est pas clair mais je dois trouver.
*
Je suis reparti hier encore en exploitant un texte de Zanzotto - Idiome -
recueil depuis longtemps intégré. Je plonge à nouveau.
745
Maulpoix - Critique - La recherche du parallélisme chez cet auteur ne se
fait-elle pas au détriment du contenu et de l'efficacité de la structure ? Fautil
constamment rechercher "la phrase", "le compte des mots" pour être
certain...de quoi ? D'être un littéraire ?
*
Enregistrements sons poésies pour un site Internet
Il faut y ajouter des images, de la musique, un texte sous-titré puis le poème
entier 4433 qui se désintègre à la fin du sonnet...
*
Obtenir le résultat de Zanzotto ! Comment l'obtenir ?
*
Toujours chercher la pointe d'aujourd'hui.
1
Affaire Molière/Corneille Quand on compare le Psyché de Molière au
Psyché de Corneille, l'on s'aperçoit que Molière est plus souple, moins
rigoriste, plus comédien en quelque sorte.
746
Je me souviens également de La suivante, - et de ses comédies de jeunesse
et je ne puis y trouver le ton enlevé, facile, agréable qui s'adapte à l'effet
théâtral de mise en scène que l'on rencontre chez Molière. C'est pourquoi
avec cette première étude, je doute que Molière ne soit pas le père de son
œuvre littéraire. Je ne vois pas en Corneille l'ombre d'un nègre inconnu.
2
Je viens de tester Don Garcia de Navarre et j'avoue n'y rien y déceler qui
put en quelque point ressembler à la technique d'écriture ou de composition
de Corneille.
Les invisibles n'y sont pas présents de la même manière, et leur fréquence
est moindre. Je puis croire en cela que Molière a produit ses propres pièces
et que Corneille n'y est pour rien.
Je veux toutefois poursuivre mes investigations avant de tirer une
conclusion définitive car l'affaire semble inquiétante et pourrait faire
vaciller un pan entier de notre littérature et de notre histoire.
747
3
Les vers de Corneille sont frappés par une métrique courte, serrée, rigoriste.
Je vois en Molière un comédien plus souple, plus libre avec les règles du
XVIIe - c'est pourquoi je doute que Corneille soit intervenu dans l'œuvre de
Molière.
4
Ce qui étonne, c'est cette prose sans contrainte, libre en quelque sorte - non
soumise à des lois - et en ce sens, je prétendrais que le travail revient à
Molière sans hésiter.
Puis il y a un grand nombre de pièces en vers qui sont organisés, qui
répondent à des lois techniques et à des contraintes d'ordre supérieur - et je
ne parviens pas à comprendre comment les deux systèmes ont pu cohabiter.
Mais je n'en suis qu'à mes premières investigations. je dois décomposer,
analyser, décortiquer les ensembles pour enfin expliquer ce que mes sens
entendent.
Du relationnel poétique
*
748
Certes ! de l'éducation, de la critique mais des applications utiles, il n'en est
point !
Côtoyer ces gens une heure, deux heures, deux fois, x fois, qu'apprenez-
vous ? Des bonnes manières, des principes distingués mais de la poésie
pure, vous n'en trouverez pas. Que pouvez-vous espérer ?
*
Allez-vous rester à désirer sans jamais posséder ? Hâtez-vous ! Le temps
est court, le temps fuit.
*
La poésie est difficile, compliquée et impossible.
Elle n'est pas un système de relationnel de A vers B - de B vers C - de
discussions, d'éducation et de politesse.
Elle m'apparaît comme étant une nécessité de production interne, de soi vers
soi, - un principe d'applications cérébrales.
749
Vouloir être auprès d'Autrui m'apparaît stupidité insignifiante. Il faut être
pour soi et ne pas se soucier de l'Autre - je veux dire le lecteur, le poète ou
l'éditeur. Car c'est usure de temps, action inintelligente, perte de vie.
*
Se baigner dans la Pléiade pour se nourrir de tous ses sublimes génies.
Implorer, lire, apprendre et quémander le droit à la formation.
Qui comprendre ce que tu as souhaité faire ?
*
Toujours au plus profond chercher en soi pour trouver, pour découvrir,
exploiter un nouveau vrai - là est la certitude de l'avenir.
Celui qui dit : je me satisfais de cela, je ne saurais aller outre, je tire grand
plaisir de ma situation actuelle, celui-là refuse le progrès, l'avancée,
l'élévation. Son erreur est extrême : l'intelligence de l'homme doit tendre
vers le progrès.
*
750
Les émissions littéraires proposées à la télévision (Campus, Vol de nuit)
cherchent à exciter l'actualité présente. Elles se situent fort loin de la réalité
poétique, artistique ou créative - ceci est pour le décalage.
*
Pourquoi ces purgatoires pour Sully Prud'homme et de Pompignan ? Que
leur reproche-t-on réellement ? L'un d'avoir obtenu le premier prix Nobel de
littérature du XXe siècle, l'autre d'avoir obtenu un siège extraordinaire à
l'Académie française ?
Je les ai relus avec attention et puis prétendre que les distinctions ne sont en
rien usurpées. Leur aptitude ne fait aucun doute.
*
Le relationnel littéraire
Les visites sont certes courtoises, de bon aloi - aimables mais elles donnent
une apparence trompeuse de la personnalité. Elles ne permettent en rien de
pénétrer ou de mêler deux substances pour en extraire une troisième. Les
coups inutiles sont perdus quand le maniérisme semble l'unique gagnant.
751
*
Trouve. Cherche. Lance-toi dans le Néant. Impose-toi une nouvelle
certitude.
Ceci est la seule solution pour extraire une substance pure. Ton intelligence
te permet d'extraire. Car tu conçois sous des angles inconnus.
Viens, viens et exprime-toi. J'ai besoin de ta différence, de ton autrement.
Tu te dois de l'exprimer.
Me faut-il proclamer à Autrui ma poésie, mon identité poétique ? Autrui ne
saurait comprendre - ceci serait perte de temps et action inutile. Non ! Je
dois exister par moi-même, au-delà des convenances et de la crédibilité.
*
Je ne crois pas en une poésie générationnelle - je ne crois pas que les
contacts soient possibles - et s'ils deviennent possibles, les échanges sont
insignifiants et ne débouchent sur aucune utilité littéraire.
Ceci est une belle affaire de présences, mais de contenus il n'en est point.
752
Je leur préfère la question de l'ensemble - c'est-à-dire la compréhension
poétique planétaire, la maîtrise des différentes pléiades européennes et la
synthèse pour le progrès.
*
Plus loin ! Plus grand ! Là-bas vers les hauteurs !
*
Le problème est de trouver de nouveaux espaces de croissance - la
psychologie, l'intelligence etc. Mais quels espaces ?
*
- À quoi sert la réputation ?
- À se gloser de soi-même, à se suffire de sa petitesse, à exceller auprès
d'autrui pour des broutilles insignifiantes, pour des jouissances de second
ordre ? Que nenni !
*
Char : énergie, chaleur et douleur
753
*
Coincé. Incapable de produire quoi que ce soit d'intéressant. Je suis
décomposé en moi-même cherchant stupidement des solutions nouvelles
d'applications.
Le cerveau ne peut aller outre - il se déploie avec pertes et inutilités.
*
Travaille médiocrement. Essaie constamment de relancer la matrice
cérébrale sans résultat réel.
*
Ne pas hésiter à extraire des bouts, des fragments pour construire un
nouveau livre. Ne pas craindre la fragmentation. Car lire aujourd'hui, c'est
se suffire de quelques lignes.
Offrir des fragments incohérents - ils seront reliés par un système de
pensées précis. La raison de l'écrivain l'imposera.
*
754
Peu rencontré de poètes mais pénétré, compris, intégré un
nombre considérable d'auteurs, d'écrivains, de philosophes qui ont participé
de manières significatives à l'élaboration de mon Œuvre.
Alors que dire ? Le relationnel physique a certes été rare mais
la communication intellectuelle s'est déployée avec magnificence.
*
Lecture. En vérité, tu t'aperçois que c'est toi qui écris. Autrui est le la, le
déclencheur d'applications.
*
Je persiste à croire qu'un poète est un applicateur et non pas un
communicateur. C'est à Autrui de transformer l'Œuvre en perception pour
l'ensemble des Auditeurs.
Je travaille faiblement. Plus aucune inspiration poétique ne vient animer
cette cervelle, et c'est avec grande difficulté que je parviens à extraire ces
quelques lignes pour noircir cette page. Je dois lundi aller à Ombres
755
blanches pour y trouver des auteurs qui me permettront de produire de
futures pages d'écriture.
*
Vais-je dire le vrai ? Cela sera peut-être une trace inutile.
Pouvoir travailler dans de bonnes conditions, quel rêve !
Je lis mais très peu. J'essaie d'exploiter, de transformer le produit intégré. Je
vais de A vers B. Ou de A vers A'. Ou encore A est un déclencheur de
pensées et de réflexions.
12 mars 2007
*
De retour - après une visite à la librairie Ombres blanches. Je vois un gars
en faction un peu avant la Rue du Périgord - on est dans la rue du Taur - qui
propose quatre recueils de poésie sur un petit tréteau. Mais il est fou !
Qu'espère-t-il ? Qu'attend-il ? Que veut-il ? Veut-il vendre ? À qui ?
Il attend accroupi que quelqu'un s’intéresse à sa prestation. N'est-ce pas
utopique, délirant ou triste encore ?
756
Je poursuis ma route sans me soucier de son cas. Il sera peut-être un futur
grand poète, qui sait ! C'est tout le mal que je lui souhaite.
Le sérieux est toutefois de travailler chez soi et d'avoir une activité lucrative
autre ailleurs. Cela est le plus raisonnable.
*
Effectivement dans ces générations qui cohabitent 20-80 ans, certains
poètes doivent posséder génie ou talent ! Mais l'échange ou la rencontre
n'offrent rien d'utile. Alors que faire ? Insister et insister ? - Pour rien, pour
du faible et de l'insignifiant ?
Être poète, c'est vivre dans un double décalage temporel. D'une main, l'on
admire ses anciens qui ne sont plus. De l'autre la réalité de l'Au-delà
déterminera de nouvelles vérités considérées comme évidentes. Entre les
deux, le temps humain, période de rejet et d'incompréhension, de mépris et
d'impuissance.
Il faut donc attendre : l'Intelligence consiste à se former avec le Passé et le
Présent pour être dans le Futur.
*
757
Ni la composition poétique ni la composition picturale ni la composition
musicale ne sont affaires de femme.
Dali a dit : les femmes ne savent pas peindre, elles savent faire des enfants.
*
La difficulté va en augmentant et le produit se conçoit au-delà du sens. Je
dois appliquer avec l'A-logique, espérant que cette conscience obtiendra des
fruits certains d'écriture.
*
Le relationnel poétique- ce ne sont que des simagrées et de la courtoisie
d'opérette.
L'essentiel réside dans les applications.
*
Ce n'est plus une poésie de relationnel, c'est une poésie d'applications.
*
758
Être "Un", c'est appliquer, trouver des solutions d'écriture. C'est également
ne rien espérer d'Autrui. C'est être Soi pour Soi par Soi.
En revanche, il faut savoir beaucoup donner à Autrui. Soi sans l'Autre
n'existe pas. Se prétendre être Soi, c'est n'être rien.
Génies inconnus - Blog 1 - Premier billet
Je suis sur Youtube et je regarde Dance To The Bop - ce qui semble ridicule.
Je suis avec Vince Taylor. Et tout à coup je pense à Ozzy Ozbourne - Paranoïd
- qui est une révélation - l'un des pères fondateurs du Hard Rock. L'un 58 et
l'autre 69 - seulement onze années les séparent. Quelle évolution ! Quelle
révolution ! Black Sabbath déterminera également ce qui sera la nouvelle face
du Rock And Roll, c'est-à-dire le Hard, le Hard Rock.
Pour en revenir à la poésie, je me demande qui sont les nouveaux Rimbaud,
Baudelaire ou Mallarmé. Sont-ils édités d'ailleurs ? Sont-ils accessibles sur
le Marché ? Généralement les grandes figures de la Poésie sont rejetées et
méprisées - réduites à l'état de déchets.
Qu'en est-il réellement ? Qui croit en qui ? Qui croit en quoi ? Je serai très
intéressé d'entendre des personnes m'offrir des propositions de génies
759
inconnus ou de grands poètes utiles, rejetés par le principe littéraire
d'aujourd'hui.
Utilité du système littéraire - Blog 2 - Second billet
Parfois je me demande quelle peut être l'utilité du relationnel poétique. L'on
s'y croise, l'on s'y côtoie pour y échanger des insignifiances ou des
insuffisances. Mais cela ne débouche guère sur quelconque utilité
d'applications.
Tout y est affaire d'amabilité et d'artifice. Là est la belle courtoisie
d'aujourd'hui avec éducation et correction. Mais les réels problèmes de
l'écriture - je veux dire : L'Évolution de la langue, L'Application, L'Édition,
la crédibilité auprès du lecteur, cela ne serait être des sujets ou des pôles
d'intérêt.
Le pauvre chercheur s'en retourne à sa morne solitude, dépité et déçu
s'inquiétant de la manière dont il doit s'y prendre pour faire avancer son
principe stylistique littéraire.
Avez-vous perçu parfois cet immense vide ou cette incompréhension où
vous plongeait la sinistre réalité littéraire ou poétique ?
760
Merci de bien vouloir me répondre.
Sources d'inspiration - Blog 3 - Troisième billet
Voilà donc un nouveau billet pour écrire quoi et sur qui ? Il faut susciter la
volonté de communication, de discussion - il faut trouver dans l'Autre son
intelligence, sa pertinence, sa capacité à concevoir de nouvelles réflexions,
à déplacer le vrai quand on le considère ailleurs
J'ai tant aimé l'Autre - son génie, sa capacité à m'aider pour travailler ou
produire - et je pense à Valéry, à Baudelaire ou à Rimbaud.(D'autres noms
plus récents m'ont également permis de progresser ou de me former.) Mais
je m'interroge et je souhaiterais que vous puissiez me dire qui vous inspire,
vous aide et vous permet de trouver de nouvelles solutions d'écriture.
Quelles sont vos sources ou vos substances littéraires ?
*
Phillipe Beck - système assez séquentiel - l'à-coup - l'avancée ne
s'accomplit pas uniquement avec le principe analogique. Le raisonnement
littéraire 'La reproduction par le contraire après un léger blanc) n'est pas non
plus le principe imposé.
29 Solidarité - Chants populaires - Cela a-t-il un sens ?
761
*
Mallarmé : j'ai trouvé avec cent ans d'avance !
*
Être auprès des humains - pour quelle gloire, quel espoir, quelle finalité ?
Toujours poursuivre, toujours chercher, toujours appliquer.
Et si Dieu le veut, le produit aura un avenir certain. Mais là n'est pas
l'essentiel. Ce qui importe, c'est la validation du Ciel puis de se cacher dans
la masse pour ne pas chercher à être.
La pensée se veut humble.
*
- À quoi est-on écrivain ?
- Il faut écrire des ouvrages pour se prétendre écrivain. Se prévaloir d'être
écrivain à la rature, cela ne saurait suffire. Composer des ouvrages impose
la rature, la remise en cause, le doute, le refus, et cela englobe la première
fonctionnalité de la rature.
*
762
Produire - extraire - penser - appliquer - Exploiter Autrui - son intelligence,
son aptitude, ses applications.
Le cerveau. Que faire avec ce cerveau ? Est-ce une centrale ? Une capacité
d'applications ?
Que faut-il donner à Autrui ? Autrui sera-t-il comprendre ?
*
Le système littéraire - Vous êtes grand poète et le Système vous utilise,
vous exploite à des fins de jouissances ou de curiosités. L'on veut vous voir,
vous rencontrer, discuter avec vous pour des fadaises ou de insignifiances.
Mais cela ne permet pas de vendre. Cela ne vous permet en rien de
progresser.
*
Rencontrer, communiquer avec Autrui qui vous ignore, qui ne vous connaît
pas est inutile. Autrui vous rejette, vous méprise - les contenus échangés
sont insignifiants. Pourquoi ? À quoi bon ?
*
763
Le problème est d'optimiser sa potentialité intellectuelle. Pour se faire, le
cerveau nécessite l'aide d'autrui. Qui est Autrui ?
Quel fond ? Quelle écriture ? Tant de points d'interrogation et si peu de
réponses !
*
Po : Beck est-il la solution ? Ou est-ce un savant mélange de X, Y, Z
dérivés par la pensée lozachienne ?
*
Le premier : Laissons-les se chamailler ! Ils sont entre eux !
*
Il faut constamment ajouter sur soi. La est l'unique raison. Se satisfaire de
son état, de sa personne est peu de chose. La recherche du progrès est l'un
des moteurs de l'évolution de l'homme.
*
764
Que peut-on espérer d'autrui ? Quelle est réellement la qualité de sa critique
? Faut-il réellement se bercer de douces folies ou comprendre sciemment
que l'Autre est objet de refus ?
Je dis : de son vivant, rien n'est possible. Mort, le Ciel peut reconnaître
l'œuvre mais peut condamner l'esprit de n'avoir pas agi avec tout le zèle
voulu.
*
On ne peut pas non plus passer sa vie à tenter de se crédibiliser auprès
d'autrui - l'on doit essayer d'agir, de produire ou d'appliquer - l'Autre
n'étant pas la finalité essentielle.
Dire : j'abandonne tout et je veux être, c'est perdre sa fonctionnalité
créative. Le compromis n'est certes pas la solution. Le compromis balance
entre les deux et ne permet pas de poursuivre l'objectif à atteindre.
Il faut être grand poète pour soi, - puis Autrui comprendra. Cela est peu de
chose. Mais faire GP,signifie : obtenir des poèmes dignes de haute poésie,
et nécessite travail, application, présence, efficacité, génie, intelligence,
créativité etc...d'imposantes qualités, en vérité.
765
*
C'est avant tout un système de formation, de production, d'application. Il
s'agit d'obtenir un résultant en exploitant sa propre expérience associée à
l'intelligence d'Autrui. En revanche, cela ne permet en rien de savoir si les
contenus obtenus sont validés. Car il peut y avoir erreurs, faussetés ou
insuffisances. Ou refus systématique de la critique interrogée.
*
Le temps est l'ennemi redoutable. Il faut aller vite, très vite et surtout ne pas
se tromper.
*
Je délaisse la crédibilité poétique ou littéraire auprès de mes confrères. Je
focalise sur mon aptitude à produire, à obtenir, à appliquer.
Je sais pertinemment que ce que j'obtiens ne sera jamais compris ou intégré,
- je poursuis toutefois sans me soucier de la critique ou de la pseudo analyse
- l'essentiel étant de posséder le résultat.
*
766
Le Je poétique est un je qui cherche, qui prétend trouver de nouveaux
espaces, contenus ou manières. C'est un Je qui seul n'existe pas, - il doit
s'associer avec Autrui - Autrui, c'est le frère, l'ami, le moyen d'avancer et
d'appliquer.
Il n'y a ni frontière ni âge ni civilisation - le passé, le présent, le lieu autre
sont des moyens indispensables pour trouver.
*
Qui seront les futurs Denis Roche, Paul Celan, André du Bouchet, Andrea
Zanzotto ou Roberto Juarroz de mon écriture ?
Sera-ce Philippe Beck ?
*
- Je ne vous aime pas !
- Mais il faut s'y reprendre cinq ou six fois pour commencer à intégrer !
Vous êtes confronté également à ce décalage générationnel. Si l'on vous
avait dit : "Il est - comprends-le.", votre intelligence obéissante se serait
adaptée à ce nouveau vrai obligatoire !
767
*
La paralittérature, est-ce de la littérature ? Certes pas ! Mais la critique qui
est de la paralittérature essayée par les meilleurs, permet de faire avancer la
littérature elle-même. Et je pense à Baudelaire, à Valéry ou à Sartre.
*
Tu te prétends en abondance. Mais cette abondance est veule, stupide,
inutile. Il faut trouver de nouvelles symphonies d'écriture, de sublimes
vérités poétiques - ceci fait partie de l'impossible...Rêve encore.
*
Sauras-tu ajouter sur l'Autre, sur ton frère ? Pourras-tu synthétiser son
principe ? Lis-le. Que comprendras-tu de cette lecture ? Qu'exploiteras-tu
de cette application ? Tu te sens stupide et inerte, désireux d'objets
littéraires inédits. Mais les mérites-tu ?
*
Écrire est un besoin stupide ! Écrire, c'est ajouter sur Soi et sur ses Pères.
Le génie créatif offre des fonds et des formes inconnues.
768
Et puis des millions, des centaines de millions de lignes reconnues par des
éditeurs qui disent oui à de la lecture immédiate, qui désirent vendre...pour
faire de l'argent...et cela, le plus souvent, ne fonctionne pas.
Différentes éditions
*
Il m'arrive parfois de lire dans différentes éditions l'ouvrage d'un même
auteur. J'en ignore la raison - est-ce la pagination, la présentation, mon
visuel il se peut ? - Mais le contenu du livre m'apparaît bien singulier.
Certains endroits sont en pleine lumière quand d'autres sont plongés dans
l'ombre.
Je pense à Tel que de Paul Valéry Points/Livre de poche contre Pléiade, à
Écartèlement de Cioran qui est une synthèse de plusieurs ouvrages, à
Mauvaises pensées de Nietzsche qui est également une réduction de ses
réflexions ou encore à Blaise Pascal quand ses Pensées sont
systématiquement numérotées.
Je relis un ouvrage et semble le découvrir à nouveau. J'en tire un grand
profit : exploitant des contenus inédits à ma personne, je puis accompagner
mon inspiration avec des produits d'écriture innovants - du moins, je le
prétends... Qu'en est-il réellement ?
769
*
Tant de ramifications, de courants littéraires ou poétiques qui se croisent et
s'entrecroisent ! Comment sera-t-il possible de déterminer le nouveau vrai
artistique ?
Que se passe-t-il en fait ? Le temps faisant son affaire et l'utilité étant
réductrice, seuls deux ou trois poètes par génération sont exploités par
l'héritage à suivre.
Les Éditeurs que l'on critique et condamne proposent des centaines
d'auteurs nouveaux - proposent certes une restriction poétique mais offrent
un nombre considérable d'écrivains que l'intelligence ne serait apte à lire ou
à intégrer.
Alors que dire ? Et comment s'y prendre ? C'est encore le chemin - LE
CHEMIN - c'est-à-dire la capacité à naviguer cérébralement entre toutes ces
possibilités pour obtenir le choix poétique le plus judicieux.
*
Le problème n'est pas d'œuvrer - je possède l'œuvre - le problème est de
crédibiliser
770
son identité - il est de parvenir à injecter dans l'Autre mon vrai poétique, et
c'est grande besogne !
*
Sinistre constatation. Seulement 8 000 ouvrages sont édités en moyenne en
France sur 40 000 manuscrits achevés. Ce qui semble peu en vérité.
Pourtant les libraires croulent sous la quantité de livres proposés. Quelquesuns
parviennent à faire une petite carrière, se vendent tant bien que mal, et
permettent à l'éditeur de récupérer les sommes investies.
Que deviendront les 32 000 manuscrits refusés ? Car certains sont de très
bonne facture mais ne connaîtront jamais de carrière éditoriale. Ils gisent au
fond des tiroirs comme des trésors superbement protégés par des auteurs qui
prétendent détenir des chefs-d’œuvre.
Pourquoi ne pas en faire profiter le lectorat d'Internet qui certes ne payera
pas l'ouvrage mais pourra exprimer son opinion ou sa critique concernant
l'écrit offert ? Et qui sait ! Un bon lecteur d'une collection parisienne
intéressé par la qualité de l'ouvrage n’a pas la stylistique de l'écrivain
tentera peut-être de repêcher le manuscrit stupidement oublié.
*
771
Quelle est la part du comportement poétique dans l'œuvre d'un poète ? Estelle
essentielle à son principe de crédibilité ? Est-elle de second ordre, qu'un
piètre moyen accompagnant le génie réel de l'individu ? Faut-il cautionner
le relationnel, lui accorder une part primordiale ou prétendre qu'elle n'est
qu'un pourboire d'amitié ?
On voit l'immense richesse que pouvait représenter la communauté
surréaliste. Cette mouvance artistique frottant des intelligences
exceptionnelles a certainement dû faire se caramboler des idées, des
concepts ou des notions qui jamais n'auraient pu s'associer sans la présence
des uns à côté des autres. Très délicat donc de prétendre savoir quelle est la
bonne démarche à suivre.
*
Le contact. Quel contact ? Et pour quelle utilité ? La mort qui est à mes
côtés me glisse à l'oreille : "T'as pas une heure ?" - Une heure, certes ! Serace
suffisant ? Que faire de cet instant ? Quelle valeur lui accorder ? Quels
contenus pourrons-nous échanger ?
*
L'essentiel étant de produire des concepts nouveaux.
772
*
Comme rien n'est établi, personne n'a réellement tord mais nul ne possède
par là même la vérité.
*
Je crains essentiellement de ne pas parvenir à récupérer l'ensemble de mon
œuvre et de laisser des Inédits que nul n'aura le courage de récupérer
prétextant que cela est suffisant, que cela n'est d'aucune utilité.
*
L'entretien est un moyen remarquable de mise en communication avec
Autrui. L'Écrit est terne, froid, quasiment glacial. Il ne permet en rien de
connaître l'auteur. Il y a contact nouveau, discussion directe, presque
fraternelle
*
Rimbaud et Brel
Brel, c'est derrière. Brel, c'est Frida - une belle fille rustique ; Brel, ce sont
des bourgeois, des notaires, des caricatures - c'est du XIXe. Bruxelles,
l'avant-guerre, ce sont des images typiques d'autrefois - Les Flamandes.
773
Rimbaud, ce sont Les Assis, - des chaisières, des grenouilles de bénitier,
c'est une charge, une satire, c'est un square à musique, c'est un jardin où tout
est correct.
Rimbaud et Brel, c'est acerbe, c'est une critique de la société du XIXe. En
ce sens, je les rassemble, je les assemble. Je souhaite que beaucoup me
comprennent.
*
Production - productivité - optimisation de sa potentialité cérébrale. Obtenir
le résultat ? Pouvoir se satisfaire d'avoir plus, d'être au-delà. Telles sont les
clés de la réussite.
Se plaire, se complaire de son peu est stagnant donc déficient.
*
En vérité, la Littérature a toujours été et sera toujours à plusieurs vitesses.
Quelques auteurs de leur vivant parviennent à vendre, à vivre de leur plume
et à s'immortaliser. D'autres vendent et sont vite oubliés. D'autres n'ont
jamais publié mais sont repêchés in extremis. D 'autres encore seront au ciel
et systématiquement rejetés sur Terre.
774
*
Récupérer le million de manuscrits refusés par les Éditeurs, les proposer en
diffusion gratuite, mettre de la publicité sur le site et rémunérer l'auteur
d'après le nombre d'internautes-lecteurs.
*
Il aurait pu se comporter différemment : voir, rencontrer, exister, construire
avec Autrui. Mais il a préféré produire, penser, agir avec soi-même pour
accéder à l'épanouissement total - interne. Cela n'était-il pas folie ?
*
La matrice a donné. Donnera-t-elle encore ? Ce temps fut vaste autrefois.
*
L'affaire Corneille/Molière
- Pourquoi nulle personne n'a ébruité la vérité dans l'entourage de ce XVIIe
que Molière n'était pas le père de son théâtre ?
775
- Pourquoi nulle autorité après la mort de Molière n'a dénoncé son
imposture d'auteur ?
- Pourquoi dans leurs testaments ou dans leurs écrits - notes,
correspondance etc. - les frères Corneille n'en font point allusion ?
- Pourquoi les auteurs nécessiteux qui auraient écrit pour Molière n'ont-ils
pas revendiqué la paternité de leurs pièces ? (Boursault, Dassoucy, Donneau
de Visé etc.)
Pour une pièce, le secret peut être gardé mais pour 33, cela semble difficile.
On n'a jamais non plus trouvé de manuscrits signés de la main de Corneille
prouvant qu'il était l'auteur des pièces de Molière.
*
Synthèse : l'un de mes termes préférés.
*
Œuvre de jeunesse - Poésie du non-sens. Mais les termes ont des valeurs
symboliques, allégoriques ou psychanalytiques, c'est le ça pour ça qui
prédomine et l'intelligence poétique qui applique se comprend parfaitement.
776
Florian - Parny -
*
*
Jeunesse - Période d'expectatives où je ne sais ce que je dois écrire.
De la diction
*
Il va sans dire que la façon dont j'interprète ma poésie est absolument
arbitraire. Je n'ai aucune compétence de comédien ou de tragédien. J'ignore
même s'il faut entendre le texte dit de cette sorte. Je propose l'objet tel quel
sans l'avoir lu ou relu .Ceci n'est pas mon affaire. Je ne crois pas le poète
apte à dire ses prestations. (Molière peut-être s'il est vraiment l'auteur de
son théâtre -c'est un problème récurrent depuis Louÿs - cessons de faire de
l'esprit)
*
450 poètes se sont déclarés au CIPM - ce qui ma fois paraît un grand
nombre. Combien parmi ces gens- là agissant passeront à la postérité ?
777
8 ou 10 peut-être. Et ceci serait belle chance ! Alors que faire ? Qui
rencontrer, qui côtoyer ? Est-ce chemin individuel avec vicissitudes,
difficultés et autre joie ?
*
L'impossible communication poétique - l'Autre incapable de comprendre ce
qui est offert. N'y attache guère d'importance. L'objet n'est pas utile.
*
Amphitryon et Agésilas - ces deux pièces semblent se confondre en un seul
auteur selon Louÿs.
*
La poésie : travaille avec les Anciens - produis, pense, applique. Délaisse
l'habillage. Conçois, évolue, ajoute.
Interroge-toi : comment Hugo a-t-il fait pour être Hugo ? Idem de Racine et
des autres. Le reste est méprisable. Ne rentre pas dans ce manège. Ne te fais
pas embarquer stupidement.
*
778
En vérité, il faut tenter de maîtriser la Pléiade et ses consœurs italienne,
espagnole, allemande, anglaise etc. .pousser vers le Contemporain et
l'Extrême contemporain français et planétaire. Appliquer, obtenir, ajouter et
transmettre. Puis disparaître...pour réapparaître là-haut. Et c'est déjà grande
affaire !
Samedi 16 juin 2007
A la Librairie TSCHANN - c'est vrai : grand choix de poésie. Rangé par
ordre alphabétique sans ses soucier du siècle ou de la période antique ou
moyenâgeuse - ce qui rend difficile l'effort de recherche : Arendt côtoie
Aristote.
*
ABU ATHENA GALLICA WIKISOURCES quatre moyens d'accéder
au domaine public.
*
Zanzotto Deguy Celan du Bouchet Beck Denis Roche Pound
Mario Luzi Roberto Juarroz et....mystère !
*
779
L'incohérence, est-ce une nouvelle possibilité ?
*
Je ne me soucie plus d'Autrui pour tenter d'être moi-même. J'agis selon ma
volonté et veux obtenir un résultat digne de mes espérances. Qu'importe
qu'il soit détesté ou aimé !
Je me demande si un jour les chiffres, les volontés d'équilibre et de
composition ne seront pas des pitreries refusées mêmes par l'oreille du
lecteur. Ne recherchera-t-il pas l'efficacité de la compréhension au
détriment de ces rondondades usées et dépassées ?
*
Le milieu n'est pas assez efficace. On piétine. On attend. Tout y est affaire
de courtoisie. Taisons-nous et travaillons. J'ai tant à fournir.
*
Je ne m'accuse pas d'avoir 49 ans. je voudrais y gagner en maturité pour
écrire des œuvres plus profondes, plus riches, plus fortes en vérité.
780
Vieillir ne m'inquiète pas, vieillir est naturel. Cela fait partie du mouvement
du temps.
Je crains de perdre des espaces cérébraux indispensables à mes applications
d'écriture.
*
Ai-je fait preuve de profondeur ? J'ai certes possédé la fécondité, mais la
création, l'invention, la pure intelligence - tout cela m'était interdit.
Fécondité, certes. Inspiration, évidemment. Religion également.
Je dois donc passer de 6 500 à 10 000 poèmes, et un certain objectif sera
atteint.
*
Il faut parvenir à rendre possible l'incohérence.
TGP ---)
*
781
Faut-il posséder tout Hugo, Shakespeare, Goethe, Dante, Pétrarque,
Cervantès, Pouchkine* etc. afin d'avoir des références, des certitudes ?
Car là est le but, la finitude.
*Et Racine, et Corneille ! Corneille essentiellement - mal maîtrisé.
*
Il ne s'agit pas de savoir comment il faut s'y prendre pour faire TGP, il s'agit
de prétendre avoir le potentiel pour y parvenir ?
Il est nécessaire de développer des inspirations puissantes et profondes.
*
Quel principe Philippe Beck exploite-t-il pour parvenir à avancer avec sa
logique d'écriture ?
Une femme est négative.
C'est la fée inverse.
Fille Suivante et morale.
Mère suivante a une fille première.
782
Entière et négative.
Etc.
Ce sont des centaines et des centaines d'avancées logiques proposées de
cette sorte. Je n'ai jamais connu d'applications progressives offrant ce
principe de production.
*
Du style. Pourquoi la composition ? Pourquoi cette volonté systématique de
maîtriser, de régulariser le paragraphe, la phrase ou la page encore ?
Si j'ai besoin de A et de B, pourquoi m'imposerais-je A' et B' pour équilibrer
mes structures ? La mise en forme, est-ce un principe littéraire
indispensable ou n'est-ce pas un mécanisme obsolète m'imposant à doubler
tout en dérivant ma logique d'applications ?
*
Poète ne signifie pas côtoyer des poètes.
Poète signifie chez moi : produire, penser, appliquer, exploiter les Œuvres
d'Autrui, synthétiser leurs compréhension et ajouter sur leurs compétences.
783
Il s'agit de comprendre et de sommer des fragments d'intelligence autres -
mais la présence, le contact ne s'avèrent d'aucune utilité.
*
Poésie - du moins accomplir les actions utiles - non pas toutes les actions -
les actions"exploitables", qui ont un sens, une finalité objective.
*
Zanzotto - quelles sont les structures absolument, réellement évolutives ?
Zanzotto - et l'ensemble lu - la poème dans la page, dans les deux pages -
l'ensemble : n'est-ce pas cela "l'objet nouveau " ?
Lui : logique d'avancée structurelle - grammaticale. compose peu - compose
toutefois. Légèrement. Conserve des restes.
*
Il faudrait interroger les mathématiciens algébristes et leur demander s'ils
sont aptes à comprendre :
784
Mallarmé, Rimbaud, Zanzotto, Celan, du Boucher et Deguy dans une
moindre mesure.
*
Je crois de moins en moins en la capacité de communication poétique.
Mais l'aptitude d'applications m'apparaît essentielle.
Après les poèmes de Paul Celan, sortes de simplifications articulées
remplies d'amertume
*
Olivier Cadiot Pierre Alféri Vincent Tholomé
Christian Prigent
*
C'est à la fois une structure médiocrissime et un refus systématique de
l'Autre. Pourquoi tendre vers ces deux espaces bloquant et refusant ?
L'idea ~ la finalité de la pensée est d'aboutir à l'épanouissement de soi après
développement intérieur. Ce qui n'interdit pas d'offrir l'objet obtenu si
l'Autre souhaite le recevoir.
*
785
Lundi 23 juillet à OB. Ville assez clairsemée - vacances.
Ouvert 200 ouvrages. Assez éreintant. Premières percées vers la prose
contemporaine - qui n'est pas poétique.
Ai pris : Lionel Ray L'invention des bibliothèques
Etienne Faur Légèrement frôlée
et Propos sur la nature d'Alain
Impressionné par une nouvelle édition de 8 à 10 volumes consacrés aux
œuvres d'Husserl (toujours aussi difficile à suivre)
*
Liste d'auteurs de littérature expérimentale
Sorrentino Mulligan Gass Le tunnel Cadiot Sophie Maurer Frédéric
Léal Selva
Jean-Charles Massera United Emmerdements Of New Orde
Takios Anachronisme Raymond Federman Quitte ou double
786
Pynchon Gaddis Flammm O'Brien Laurence Sterne
Don Delillo Philip Roth Cormac Mc Carthy
*
Journées mondiales de la Poésie 20/03/07 UNESCO Salle XI
A Molière
*
Ôte-moi d'un doute ? Es-tu vraiment qui tu es ?
Il ne reste qu'un papier biffé avec faute d'orthographe - est-ce du grand
Molière ? Est-ce ?
D'un autre côté : les manuscrits - où sont les manuscrits prouvant que tu n'es
pas ?
Pierre Louÿs a-t-il mis le doigt sur ? S'est-il trompé ? A-t-il commis des
erreurs ?
Les outils-statistiques d'aujourd'hui sont-ils fiables ?
787
*
La poésie, c'est du bluff de poker. L'on ignore qui est qui et qui vaut quoi.
C'est celui qui a la plus grande gueule qui est quelqu'un. Le discret ou
l'effacé n'existent pas.
*
L'on veut que je fasse du relationnel poétique, que je rencontre les uns et les
autres, que je m'essaye à des efforts pour séduire et plaire, pour convaincre
Autrui de ma bienséance littéraire ou artistique ?
Mais que puis-je tirer de tous ces rapports, de tous ces efforts et tentatives
diverses ?
Le peu, le rien, l'inutile.
Je dis : constamment s'en retourner dans ses applications, imiter les maîtres
et tenter de créer quelque chose de rare, de subtile et de supérieur ~ là me
semble la seule vérité.
*
788
Il y a risque. Il faut penser différemment. En cesseras-tu avec ce principe
qui ne consiste à voir les choses que de cette manière
*
On peut être Prix Nobel de Littérature et ne pas savoir qu'une phrase se
chiffre...
De la littérature
Savez-vous que certains auteurs comptent leurs syllabes, leurs signes,
équilibrent leur rapport voyelle/consonne ? N'avez-vous jamais compté le
nombre de mots chez Hugo, chez Cocteau ou chez Valéry ? Ne vous a-t-on
jamais dit que cela se faisait ?
Voilà trente ans que vous vous prévalez d'être un critique littéraire, et votre
intelligence n'a jamais compris qu'il y avait des chiffres en littérature ? Qu'il
y avait des invisibles, des structures, de la composition et d'autres choses
encore ? Et bien ! Cherchez : vous trouverez !
Éditeurs
Vous éditez qui vous voulez et moi je suis qui je suis.
*
789
*
Concernant les manuscrits de jeunesse - L'Huile, Le Moût etc. Peut-on
exploiter ces contenus pour trouver de nouvelles solutions - ou cela n'est-il
pas un combat d'arrière-garde avec matière obsolète ? Faut-il réécrire les
textes déjà offerts pour les repenser sous un autre angle ?
*
J'ai été pensé pour écrire mais je ne suis pas fait pour exister auprès d'autrui
en tant qu'écrivain.
Je possède des capacités d'applications mais non pas des aptitudes de
communications.
*
Créativité - la matrice doit offrir un produit poétique nouveau.
*
790
L'écrivain est celui qui aide. Il dit indirectement : "Exploite-moi, nourris-toi
de ma substance, essaie de prendre, dérive-moi. Que mon peu puisse t'être
utile !
Voilà ! Je t'offre ! Ce que je possède est à toi. Montre-toi digne de ma
compétence. Je suis ton maître, tu es mon élève."
*
Je ne lis que fort peu - deux, trois pages par jour. Le reste est mélange,
aptitude cérébrale. Élans intérieurs et aptitudes de combinaisons. Le
cerveau pense : "Que vais-je obtenir ?"
*
Le relationnel générationnel n'est d'aucun intérêt.
*
Beaucoup se font plaisir en écrivant mais peu son utiles.
791
Un joueur de football de quatrième division a un meilleur statut social qu'un
grand poète.
Écrire, c'est expérimenter.
Que représente le livre aujourd'hui ? N'est-ce pas un simple petit fragment, une
parcelle infime ? Oui, qu'est-il comparé à l'immensité de la Civilisation ?
Prétendre écrire : je publie mon premier jet, c'est indirectement ignoré les
lois, les chiffres, les invisibles - en vérité, les principes d'applications.
*
Comment ajouter sur soi-même, sur sa propre aptitude ? Certes il y a
l'apport d'autrui, mais comment optimiser son potentiel d'applications
cérébrales ?
Écrire est une logique quotidienne.
*
792
Par le moyen des prêts inter-bibliothèques, je suis parvenu à obtenir La
veillée d'Andrea Zanzotto, ouvrage qui m'apparaît de faible utilité
d'exploitation.
En revanche, je n'ai pu obtenir Vers, dans le paysage, exemplaire unique en
France et référencé à Châlons-sur-Saône.
*
Je crains essentiellement de n'avoir pu aller au fond de mes pensées - de
n'avoir que fort peu exploité mes possibilités cérébrales - d'avoir évincé des
principes et des théories indispensables - de n'avoir été que moi-même, en
vérité ! Comment pouvais-je faire mieux ?
*
Nous sommes fin 2007. L'Internet, outil remarquable, intègre l'imprimerie,
la radio, la télévision et offre de nouvelles possibilités extraordinaires.
Devra proposer demain les ouvrages inconnus des uns et des autres. Tout le
refusé des éditeurs devra être accessible librement et gratuitement sur la
toile.
793
Tant de chefs-d’œuvre et de bons livres rejetés pourront enfin avoir une
seconde vie ! Il est vrai que ces ouvrages ne créeront aucune richesse
financière auprès des auteurs. Mais quelle offre exceptionnelle pour les
lecteurs en ligne ! Et qui sait ! Des espaces publicitaires se positionneront,
derechef !
*
Je ne crois pas en un dressage de l'esprit avec Principe, École, - Système
d'application et d'orientation. Je crois en une liberté individuelle avec
audace et folie, risques dans l'écriture.
Nous sommes dans une sorte de nébuleuse où nul encore ne peut prétendre
posséder le vrai, où la certitude se déplace ici et là, où la tentative d'écriture
peut se prévaloir d'être possible. Alors qui croire ? Qui suivre ? Et que
supposer ?
C'est donc un espace de liberté absolue, et l'Intelligence se déploie faculté
parfaite.
*
794
Je crois en moi mais non pas en ma capacité de me crédibiliser auprès
d'Autrui.
*
Toute personne régulièrement refusée par les Éditeurs devrait proposer son
ouvrage gracieusement sur Internet. Qu'aurait-elle à perdre ? - Rien ! Il va
de soi ! L'édition électronique lui permettrait de relancer sa chance ou sa
crédibilité.
*
Je voudrais :
Récupérer tous les manuscrits rejetés par les Maisons d'Édition et les
proposer sur l'Internet gratuitement. Ainsi je pourrais concurrencer le
payant 15/20 euros l'ouvrage. L'offre serait exceptionnelle et phénoménale.
Dans un second mouvement, la publicité étant présente sur le Site payerait
au prorata des clics les auteurs les plus visités.
Dans un troisième état, quelques éditeurs conscients de la crédibilité et de la
valeur accordées à certains auteurs désireraient toutefois publiés ces
derniers, les sachant aptes à vendre puisque aptes à être lus.
*
795
Tant de génies, d'œuvres perdues à tout jamais ! Il nous reste Rimbaud,
Lautréamont et Mallarmé. Mais n'existe-t-il pas des génies du XIXe
inconnus, ignorés ?
Ces êtres-là nous auraient certainement permis de penser autrement notre
écriture, d'orienter différemment notre aptitude à appliquer !
Qui sont-ils ? Où sont-ils ? Jamais personne peut-être ne le saura.
Nous prétendons : voilà la vérité - c'est X, Y et Z. Mais est-ce certitude ?
est-ce la certitude ?
*
Quel mouvement au-delà de la contemporanéité ?
*
796
Comment peut-on trouver et inventer ? Il faut penser :
Post-contemporanéité. Mais en vérité, la Contemporanéité dans laquelle je
suis depuis la fin de La Seconde Guerre mondiale a-t-elle cessé de proposer
des choses nouvelles ? Tous ces courants créatifs ou inventifs, tout ce
foisonnement artistique doit-il en cesser là ? Y a-t-il un autre mouvement
capable de supplanter ce qui est proposé aujourd'hui ?
*
Il faudrait gérer Ombres blanches CAD les 1 600-2 000 recueils
nouvellement remis dans l'ordre alphabétique puis Le Théâtre - puis
Gallimard en NRF et l'ensemble poche. Également pour ma personne
l'espace philosophique et pictural. Soit en vérité 7 000 à 8 000 ouvrages. Je
ne dis pas à lire, je dis à gérer, à vérifier, à connaître, à refuser ou à aimer.
*
L'affaire Corneille/Molière - la distance intertextuelle doit être > 0,2 sinon,
l'outil statistique prétend que les deux ouvrages sont du même auteur.
797
Certains voient également dans le nom de Molière un dérivé du nom de
Corneille avec un déplacement de lettres dans un système élémentaire
alphanumérique à +1.
Jean-Baptiste Molière soit JBM avec J changé en L, B changé en C et M
changé en N. On obtient donc : LC NOLIERE qui deviendrait
CORNEILLE.
Les deux protagonistes appartenaient à une famille de bons vivants qui
s'intéressaient à l'alchimie et aux écritures secrètes...Je ne parviens plus à
me souvenir du nom de cette confrérie. J'essayerai de la préciser dans un
autre moment.
Autres petits titillements - jamais Molière n'a souhaité donner l'explication
de l'origine de son nom. Il a habité pendant six mois près de la maison de
Corneille...Sont-ce des débuts de faisceaux convergents ?...
*
- Parle ! Parle !
- Mais les paroles ne contiennent nul contenu. Le tout est affaire de façade,
et le cœur s'envole stupidement.
798
*
Rimbaud est devant, Rimbaud est en avance - et cela va durer 100ans.
En 1873 avec Illuminations, nul grand ne peut prétendre l'approcher. Ni
Hugo, ni X ou Y ne sauront ajouter sur sa compétence.
En 1874, Il a vingt ans - il est devant, et c'est son génie ~ fécond universel
qui sera exploité par l'ensemble de la Communauté littéraire sur de
nombreuses générations.
*
Ma poésie ne consiste pas à rencontrer des littéraires, à discuter, à voir, à
être vu, - non ! Ma poésie consiste à trouver, à chercher, à appliquer, à
comprendre. Ce sont des actions de soi vers soi ~ mais de relationnel, il n'en
est point.
*
Page parlant de l'écrivain : "L'autarcie autistique".
799
*
Poésie : réorganiser autrement le langage et que cette organisation soit
vraie.
Exploiter son cerveau pour intégrer les variabilités d'Autrui et y ajouter sa
spécificité personnelle.
*
On se demande parfois à quoi peut bien servir d'aller dans ces milieux
littéraires. Que peut-on y gagner ? - Cela semble tellement lamentable. On y
condamne des formes car l'on ne peut y juger des fonds.
*
Travailler, obtenir un résultat sans se soucier d'autrui.
Les uns, les autres ! La critique ! Les histoires ! Qu'en est-il réellement des
contenus ?
Le sportif juge sur le résultat, sur le chrono. Le littéraire juge sur la
manière, sur l'apparence. Il ne peut comprendre le fond.
800
Ou encore il l'interprète maladroitement. Et que dire ? Que faire ? Rentrer
dans le système pour se justifier ? Déplorable médiocrité !
*
Je ne lis pas, j'exploite ! J'utilise, je prends, j'applique.
*
Certes la prose contemporaine. Mais elle ne doit pas être un déversoir de
rejets ou d'écritures absurdes.
Je n'interdis pas. Je dis : il faut réfléchir un peu avant d'appliquer. Oui,
réfléchir un peu.
Je ne crains l'audace, le risque, la folie, l'ivresse, la drogue - mais il faut
penser - trouver des applications vraies, réelles auxquelles on puisse dire :
oui.
*
Ombres blanches - Toulouse - Librairie -
801
En supposant que l'on y parvienne, cela ne représenterait qu'un quart de la
maîtrise... Il faut comprendre "le 1 600 recueils offert". Il faut posséder
l'offre. Il est vrai que cette fameuse quantité proposée par ordre
alphabétique est arbitrairement agencée. Ni les éditeurs, ni les genres ni les
contenus ni le domaine étranger ne sont intégrés.
*
La hiérarchie. Mais que pourront prouver les Maisons d'Éditions ? Que
parviendront-elles à démontrer réellement ? Qu'elles avaient choisi des
auteurs qui leur semblaient gain. Et si cette analyse s'avérait totalement
absurde, que resterait-il ?
Alors que penser ? - C'était de cette sorte et il n'y avait rien à y ajouter, rien
à critiquer. Cela était ainsi ! La belle chose ! Et que dire des refusés qui
avaient peut-être des capacités remarquables ?
- Non ! Non ! Ils devaient aller voir ailleurs !...Moi, je ne les avais pas
compris. Il leur fallait se crédibiliser plus loin...
*
802
Le milieu littéraire ne m'attire pas du tout. J’ai l'impression d'y perdre mon
temps, d'agir pour ne rien obtenir. On patine, on patine. A droite, à gauche
pour des insignifiances. Voilà : on court dans le vent.
*
Ne m'accusez pas. N'oubliez jamais qu'aucun lecteur, qu'aucun éditeur n'a
souhaité reconnaître mes écrits. C'était : "Ne m'intéresse pas. Allez tenter
votre chance ailleurs."
Que fallait-il faire ? Courir désespérément en tout sens pour être critiquer,
rejeter, mépriser ?
J'ai choisi d'appliquer, de produire, penser, écrire. Étais-je dans l'erreur ?
N'était-ce pas raisonnable ?
*
Mieux vaut tenter de gérer l'immense offre planétaire qui se développe sur
trois millénaires que de côtoyer chichement un fragment méconnaissable de
sa génération.
803
Le milieu littéraire ne m'attire pas du tout. J'ai l'impression d'y perdre mon
temps, d'agir pour ne rien obtenir. On patine, on patine à droite, à gauche
pour des insignifiances. Voilà : on court dans le vent.
La hiérarchie.
Mais que pourront prouver les Maisons Édition ? Que pourront-elles
démontrer réellement ? Qu'elles ont choisi des auteurs qui leur semblaient
gain. Et si cette analyse s'avère totalement absurde ? - Que reste-t-il ?
Alors que penser ? - C'était de la sorte - et il n'y avait rien à y ajouter - rien
à critiquer. Cela était ainsi ! La belle chose !
Et que dire des refusés qui avaient certainement des capacités remarquables ?
- Non ! Non ! Ils devaient aller voir ailleurs !...Moi, je ne les avais pas
compris. Il leur fallait se crédibiliser plus loin...
804
FRANCK LOZAC’H
FRAGMENTS POéTIQUES
805
Récupération d'ensemble
Je serais 5 fois plus grand que Virgile ou qu'Homère, je supplierais à
genoux le Christ pour qu'il ajoute une once de savoir sur ma propre
compétence.
Je sais qu'éternellement je ne serai rien.
*
La poésie scaldique
Marcel Béalu - Marcelin Pleynet - William Cliff
Emmanuel Hocquard - Marc Cholodenko -
Yves Di Manno - Patrick Laupin -
Philippe Delaveau - Dominique Preschez -
*
Mandelstam considéré comme étant le plus grand poète russe du XXe
Anna AKhmatova - poétesse russe importante
Goumiliov
806
L'opiniâtreté des grands solitaires..
.
*
La pensée contemporaine
Badiou
Apoète poésophe philopoète
Blanchot
Vanité et ridicule -----------Poètes !
Vide d'une pensée de langage
Comment produire de la poésie abstraite ?
contemporaine ?
Jean-Claude Pinson Habiter en poète - essai
Delaveau Beck Janet
Althusser
Le Sycophante, accusateur professionnel, sachant qu'il ne serait jamais
Périclès accusait Périclès.
Christian Pringent - Claude Royet-Journaud - Dominique Fourcade -
807
*
Grand poète, prophète et saint.
*
Les meilleurs choisissent la gloire immortelle ; la plupart d'entre nous se
gave comme des bêtes.
*
Apollonios de Rhodes Les Argonautes
*
Milieux poétiques : Quand j'y suis, je m'y sens mal et il me tarde de
disparaître.
Le cerveau génère des envies d'abondance et non pas de relationnels.
*
Ezdra Pound Michel Deguy Jacques Roubaud Denis Roche Jude
808
Stéphan
*
Le meilleur matériel contemporain possible via
Deguy Anthologie de la poésie contemporaine
Roubaud Vingt poètes américains
Ce qui a été produit après 1950 - ce qui signifie : 150 auteurs utiles à tes
applications -
*
Test Franck Lozac'h - chasser l'intrus :
Poète, Danseur, Coiffeur, Haltérophile, Chasseur de papillons -
*
Marina Tsvetaeva Mandelstam Pringent Alvaro Mutis
Frénaud Elskamp Dadelsen Vladimir Holan Sylvia Plath
Pentis Holappa Seféris Gaspara Stampa Torreilles
Velter José Angel Valente
809
Bernard Grégory 1919-1977
Jude Stephan Laures
*
Brodsky Auster Zanzotto Paz Pasolini Borges
Roche Roubaud Deguy
*
Le scriptorium - lieu qui détient les manuscrits
*
Poésie officielle : Claude Roy, Jean-François Maulpoix
Poésie de groupe : Le Club des Poètes
Poésie revue : Action poétique, Po&sie
Poésie régionale : Demazet, Heurtébise
Poésie associative : Société des Poètes, CIPM
Poésie Internet : Sites personnels, Biographie auteurs célèbres etc.
*
810
Vicente Aleixandre Prix Nobel 77
Rafaël Alberti - considéré comme étant le plus grand et le plus fécond
des poètes espagnols vivants
*
Diane Burns Violetta Parra Vicinius de Moraes
Katherine Mansfield Vadim Cherchinievich
Ana Blandina Omar Khayyâm Hafiz
Anfré Dhôtel Larand Gaspa Jourdan Juliet Siméon
Riffaterre Ben Jalloum
Dominique Fourcade Robert Marteau
Rozewiez Lacoue-Labarthe, philosophe
*
Grands poètes - Hésiode - Orphée -
*
Antonio Gonçalves Dias 1823-1864 Brésil GP
Mahaïlovki GP bulgare
811
William Wordsworth GP anglais
Burns le plus grand poète écossais
Leopardi le plus grand poète après Dante
Amir Hamzah 1937
Maragall Espagne
John Ashbery Grand poète américain
Vidyapati ---) GP indou - André Calvos ---) Grand poète grec
Mag Diarnid ---) Grand poète écossais du XXe
Mir Tagi Mir GP indou - Ménandre -
Nezval Grand poète XXe
Atterbom Grand poète suédois - Nur le plus grand poète vivant -
Weores Le plus grand poète hongrois moderne -
*
Nathalie Quintane 64
Christophe Tarkos 64
Aferno - John Donne - Anfré Ajens -
La revue Quaderno ---) Fondateur Beck
*
Dans le délire sans obtenir quoi que ce soit
812
De rejets en dépits, brûlant des feux encore
*
Sully Prud'homme et de Pompignan - mais pourquoi ces deux auteurs
sont-ils au purgatoire ?
*
Entretiens imaginaires
- Comment pourriez-vous concevoir la nouvelle poésie, la poésie
post-moderne, la poésie contemporaine ?
- Il est très difficile de prétendre savoir ce qu'il en sera de la
poésie future. Elle sera certainement autre, différente - elle pénétrera des
espaces, des contenus et des formes encore inexplorées. Je crois
sincèrement que la rime, que le vers fixe n'appartiendront plus aux
applications nouvelles. Le vers libre décidera, et quand je dis vers libre
je pense aux fragments non chiffrés et posés tels quels sur la feuille de
papier.
813
- Qu'appelle-t-on écrire ?
- Voilà une exceptionnelle et immense question ! "Qu'appelle-t-on
écrire ? " Qu'est-ce que la beauté ? Qu'est-ce que l'intelligence ? Il y a
dix mille façons d'être belle, il y a dix mille façons d'être intelligent....
Concernant l'écriture - l'expérience d'écriture, je ne puis parler que pour
ma personne et cette réflexion sera hélas ! incomplète, mensongère ou
restrictive.
En premier lieu, vous êtes confrontés à différents fonds : le
Roman, le Poème, la Nouvelle, le Théâtre et d'autres encore. Chaque
principe impose des comportements indépendants. Mais au sein de ces
départements, les façons de s'y prendre divergent considérablement.
Des lustres seraient nécessaires pour exprimer les principes et
logiques utilisés par les uns et les autres.
Pour simplifier, pour schématiser aujourd'hui au 20 avril 2007, je
lis Claire caisse d'Antoine Emaz - je le pense, je l'exploite, le déplace et
j'en tire certains poèmes. Je travaille également avec des philosophes, et
je pense à Cioran, à Nietzsche et confrères.
- Avez-vous déjà été déçu par la Littérature ?
814
- Vous posez là une question très intéressante parce que je ne suis
jamais parvenu à trouver un éditeur, un vrai avec lequel j'aurais pu
travailler sérieusement. Tous m'ont refusé, rejeté prétendant que ce que
je proposais ne répondaient pas à ce qu'ils recherchaient pour leur ligne
éditoriale selon la formule éternelle et lapidaire.
Je n'ai que fort peu insisté, cherchant de nouvelles possibilités pour
exister ou pour être. En revanche, j'ai pu trouver un espace, d'une
richesse inouïe que l'on appelle Internet. Et l'espoir pour ce nouveau
média a été extraordinaire. J'ai pu offrir, lire, recevoir du courrier,
connaître des auteurs ignorés. Ce média a été fantastique et m'apparaît
sans nul doute le premier outil de communication de la fin du XXe
siècle.
- Quels ont été les poètes qui vous ont inspirés ?
- Difficile à brûle-pourpoint de déterminer les poètes qui ont
participé à ma formation ou à mes applications. Ils sont certainement une
grosse centaine ayant offert leurs écrits pour me permettre d'avancer. Si
je devais offrir des noms, La Pléiade entière serait référentielle. La
Collection NRF Gallimard a été essentielle dans ma formation poétique.
Aujourd'hui la collection Le Bleu du Ciel et Poésie Flammarion
m'apparaissent indispensables. Mais je ne puis réduire encore à cela mon
815
apprentissage littéraire. D'autres poètes dans d'autres collections m'ont
été indispensables.
- Quelle question aimeriez-vous que l'on vous pose ?
- Demandez-moi : Que pensez-vous de la poésie ?
- Que pensez-vous de la poésie ?
- La poésie m'apparaît être d'une richesse extraordinaire de fonds, de
formes, de présentations, d'expériences scéniques ou d'applications. Elle
s'adapte à tous les âges, toutes les périodes ou mouvements de l'histoire.
Elle est certes peu appréciée car difficile d'aspect. Ses contenus sont
élitiques voire expérimentaux, et donc peu crédibles auprès de la masse.
La poésie nourrit, instruit, élève l'esprit, lui confère une certitude
première, s'avère être une grâce des Dieux.
Et quel langage ! Quelles évolutions dans les contenus ! C'est certes
un extraordinaire laboratoire d'expression orale !
816
- Revenons à des considérations plus matérielles, si j'ose dire, plus
terrestres en tout cas et parlons de votre fécondité. Comment pouvezvous
justifier d'une telle quantité d'ouvrages ?
- Tout d'abord autant que cela puisse paraître étrange, je ne me suis
jamais considéré comme étant un auteur fécond. Je puis me considérer
comme un auteur présent à sa table, exploitant le peu que sa cervelle lui
concède.
Je n'ai jamais écrit plus de cinq ou six feuillets par jour - mais il est
vrai que j'écris tous les jours. Ma présence à ma table ne me permet
certes pas d'écrire une grande quantité. J'ai la certitude de n'être pas
capable d'aller au-delà de 60-70 lignes en moyenne sur une période bien
précise. Est-ce cela la fécondité ? À vous de le prétendre.
- Qu'en est-il de vos relations poétiques ?
- Cela vous paraîtra certainement étrange mais le contact poétique me
semble le plus souvent délicat. Ho ! Certes ! Il est possible d'échanger
des propos, des sortes d'insignifiances d'apparences ou de superficialités.
Mais de réels contenus, riches, intéressants et nourris - il n'en est point.
817
Je ne pense pas que l'expression orale favorise la communication
pointue, affinée ou subtile.
Il peut y avoir plaisir de l'Autre, de sa présence de ses paroles
prononcées. Mais cela ne saurait rivaliser avec un essai, un recueil ou
une biographie.
- Comment pourriez-vous définir votre Œuvre ?
- Je possède en premier lieu de la Poésie. De 1978 à 2006, j'ai pu
extraire 52 recueils. Tous ne sont pas de valeur égale. Je regrette
essentiellement les 4,5,6 recueils de la période 80.
J'ai écrit également un Journal, un peu de Théâtre, j'ai fait des
Traductions grecques et latines, j'ai de la Religion.
Il y a quelques essais, si l'on peut oser employer ce terme. J'ai un grand
nombre de Copier/Coller qui sont des livres de synthèse obtenus avec
des ouvrages de base. Voilà le tout représente au 27 avril 2007 267
fichiers Word - ce qui est beaucoup, toutefois.
Je détiens encore 20 000 feuillets inédits, et lentement, au fur et à
818
mesure que ma configuration cérébrale me le permet, je tente de
récupérer ce travail mais la route est longue !
Je poursuis ma production. Régulièrement je vais à Ombres Blanches,
librairie toulousaine pour y trouver des ouvrages utiles à mes
applications. J'exploite ainsi de nouvelles synergies d'écriture.
Mais il y a Internet qui est une source quasi-inépuisable - j'essaie de
l'utiliser de mon mieux.
- Que lisez-vous actuellement ?
- Dernièrement, je suis allé à Ombres blanches - j'y ai trouvé Méditations
érotiques, un essai sur Emmanuel Levinas de Marc Alain Ouakmin, puis
Écrits logiques et philosophiques de Frege, Caisse claire d'Antoine
Emaz m'a également intéressé. Je l'ai acheté.
Vous voyez que Poésie et Philosophie se mêlent subtilement. Il ne faut
non plus oublier l'importance de l'Internet qui est une source
exceptionnelle d'informations. Cela au quotidien, à raison de plusieurs
heures par jour.
Je ne lis pas - j'intègre - je comprends - j'exploite - je déplace - je
819
prélève. Je comprends autrement. Il y a une vérité - un principe
d'écriture. Mon cerveau le conçoit, le repense, le reconsidère. C'est Toi et
Moi - Je Suis avec Toi. Tu es mon déplacé, mon repensé. Un fragment
de ta personne se repensera avec moi. J'appelle cela : écrire.
Sans l'Autre, sans l'écrivain, je ne suis Rien. Il me donne le La, il est
mon aide. Jeune, c'était une sorte de tuteur. Aujourd'hui, c'est un frère, un
complice.
- Votre œuvre religieuse est importante : vous avez traduit La Bible, Le
Coran, Qumrân et d'autres encore ! L'on peut dire qu'un certain
mysticisme vous anime. En ce sens, êtes-vous dans l'héritage de
Claudel ou de Péguy ...
- ... Je vous coupe immédiatement. Certes je m'associe à ces fervents
auteurs catholiques que je respecte profondément. Paul Claudel est un
génie exceptionnel, il est peut-être le plus grand dramaturge français - et
Péguy est certes un bon poète, un véritable intellectuel qui n'a pas pu
déployer sa capacité littéraire étant parti trop tôt. Un bel avenir, hélas !
lui était promis.
Je me considère d'avantage dans la lignée post-symbolique de Mallarmé
accompagné de l'algèbre rimbaldien ou encore de la modernité
baudelairienne avec une touche cérébrale valéryenne, si l'on veut.
820
- Que faîtes-vous actuellement Franck Lozac'h ?
- J'accumule des poèmes 2007 pour produire un nouveau recueil. Nous
ne sommes qu'en avril. J’écris également un Journal que je vais
m'empresser de transformer en écriture numérique.
Je planche sur un texte qui ne comporte que peu de lignes : Certitudes,
une sorte d'essai philosophique écrit de novembre à décembre 2006,
assez bref - 500 lignes. J'espère le fortifier avec des écrits antérieurs
concernant La Logique, Le Vrai, L'Évidence etc. d'autres concepts
développés quelques années auparavant.
- Pourquoi communiquez-vous si mal ? Etes-vous misanthrope ?
- La communication poétique ou littéraire m'apparaît certes délicate. Le
relationnel est difficile, et chacun semble replié sur sa ligne de défense.
Quand X s'exprime, Y ne le comprend pas, le rejette ou le méprise...
Voilà pourquoi j'ai décidé d'être sans être - j'ai crée depuis longtemps
deux sites sur Internet et j'offre à tout venant la possibilité de me
connaître et de communiquer avec moi. Et le succès de cette entreprise
ne s'est pas fait attendre. Des centaines et des milliers d'Internautes sont
venus se connecter sur mes sites. Les statistiques de fréquences en sont
des preuves indéniables
821
Je suis une vitrine où j'offre des ouvrages, du son, des vidéos et des
photos. Chacun y trouve son compte. C’est certes une relation aseptisée
entre moi et le lecteur, mais cela me semble quelque part exceptionnel.
- Vous ne rencontrez que fort peu les poètes ?
- Vous savez : il est très difficile de rencontrer des poètes. Ils sont
fuyants, obsédés par d'autres raisons; - ils sont certains de leurs aptitudes
et de la valeur de leur personnalité. C’est un peu le : moi, je sais qui je
suis - mais vous, vous n'êtes rien. Ils ne parviennent pas à intégrer un
langage autre que le leur. Il y a mépris, indifférence ou encore critique
farouche. Les échanges proposés sont de faible valeur. Non. Pour moi,
un poète c'est un recueil - et le comprendre, c'est désirer intégrer son
œuvre. Je ne dois pas le juger sur des propos prononcés ici et là, et moins
encore sur une apparence extérieure.
- Comment voudriez-vous que l'on vous définisse ?
- Cela est une question curieuse et la réponse semble difficile. C'est à
chacun en lisant, en intégrant mes contenus de définir ma personnalité ou
du moins un fragment de moi-même. Mais cela est de faible importance.
Je préférerais que l'on lise ou choisisse un recueil : Florilège, Femmes de
822
papier, Mille poèmes en prose ou Le Grand Livre des Sonnets pour
parvenir à me déterminer. Oui, lire un ouvrage accessible sur le Net et
mis gracieusement à la disposition de n'importe quel internaute.
- La Littérature s'immortalise-t-elle au-delà du présent ?
- La Littérature ne saurait être une création sur un temps déterminé. La
Littérature ne saurait non plus se prévaloir d'un éternel intemporel.
Pourquoi ? Tout simplement parce que ce qui est vieillit : les mœurs, les
pensées, les comportements se déplacent - et la référence d'autrefois n'a
plus aucun fondement dans le vrai d'aujourd'hui.
En revanche, une certaine mémoire admirable, honorifique agite encore
ici et là les nostalgiques du temps passé. Je ne prétends pas qu'Hier soit
désuet et ridicule car l'on doit s'asseoir sur le passé pour concevoir le
futur. Mais Hier n'est plus. Seuls le Présent et l'Avenir sont référencés,
évidemment. Ce jugement peut être nuancé et sujet à débat.
- La Littérature a-t-elle un fondement éternel ? Voire immortel ?
- Plusieurs systèmes de littérature cohabitent les uns à côté des autres. Il
823
peut y avoir une littérature d'actualités comme il existe des chefsd’œuvre
immortels. Certains ouvrages ne connaitront que le Présent
quand d'autres exerceront une fascination sur plusieurs siècles. Notre
littérature plonge ses racines dans trois mille ans d'Histoire.
20 avril 2007
824
Journal 2008
Comment radicaliser la poésie ?
*
Oui. Pousser. Pousser à l'extrême de soi-même en y ajoutant sa
sensibilité, sa capacité créative. Se situer au faîte du vrai, y
proposer sa substance novatrice si cela est possible.
*
L'éditeur refuse un génie et se défausse sur son collègue : "Allez
voir ailleurs. Ceci n'est point pour moi."
Mais cet éditeur-là n'est-il pas quelque part responsable de son
erreur irrécupérable ? Cela doit-il se limiter à la perte de quelques
exemplaires ? N'est-ce pas trop facile : ce qui est est méprisé -
c'est son métier pourtant !
*
L'écrivain ne saurait être philosophe ni le poète d'ailleurs. Tout au
825
plus se permet-il de penser ! Le philosophe est celui qui ajoute sur
la certitude, sur le vrai connu.
L'écrivain n'est qu'un papillonneur futile.
*
Que l'art du discernement poétique est chose difficile !
*
Les conceptuels - Boulatov -
*
Encore à produire ces petites vidéos pour Internet et pour mes
archives personnelles. J'ignore si cela donnera quelque chose. Un
exercice consacré à Valéry, Claudel, Perse et Char ?
J'utilise essentiellement cette période de l'année 2008 pour
replacer les fichiers défectueux, fortifier les livres existants ou
encore proposer des prolongements à mes copier/coller.
826
*
Le poète s'accouple avec sa muse - l'épouse insoupçonnée - il
espère obtenir un orgasme : le poème.
*
Existe-t-il des philosophes, des peintres, des poètes etc. qui n'ont
pu percer et qui pourtant étaient des êtres importants ?
Je réponds par l'affirmative.
Une Intelligence sous-jacente, ignorée, refusée, supérieure peutêtre,
possédant des moyens extraordinaires ou des aptitudes
extrêmes a été certainement barrée ou bannie.
Détenait-elle quelque chose qui s'apparente au mot génie ? - Je
certifie à nouveau. Aurait-elle pu inspirer ? - Oui, évidemment.
Est-il possible de retrouver ces êtres compétents ? Où sont-ils
aujourd'hui ? Ils sont oubliés à l'image des grottes préhistoriques
détentrices encore de chefs-d’œuvre d'autrefois.
C'est pourquoi l'offre numérique qui se situerait en marge de
l'édition papier permettrait à tous ces êtres ignorés,
827
systématiquement rejetés d'exister quelque part. Et qui sait si leur
autrement, leur distinction ne parviendrait pas à séduire certaines
personnes et à charmer un nouveau public.
*
L'édition numérique serait la fin d'une certaine édition papier.
Mais dans un sens, pourquoi payer et payer pour du papier qui
jaunit, va en vieillissant, et encombrant et ne sert plus à rien ?
En revanche, l'édition électronique permettrait à tous d'être
immédiatement accessibles, proposables, vendables directement -
un génie ne perdrait pas son temps à se crédibiliser auprès des uns
et des autres - auprès de pseudo spécialistes - il donnerait, il
offrirait, proposerait ses applications.
L'édition reconnue.
*
Je prétends qu'il y a d'avantage de poètes inconnus que de poètes
connus. Pourquoi ? Car le système de sélection est drastique et de
grands poètes n'ont jamais été édités quand des écrivains de
second ordre avec un médiocre talent ont pu modestement se
crédibiliser.
828
Musique
*
Edgar Varèse - Ionisation (Merci Zappa !)
Xenakis - Varèse - Le Corbusier - Poème électronique
Xenakis - Metastasis
Michelle Grangaud - Jacques-Henri Michot - Jacques Sivan -
Thibault Baldacci - Jean-Jacques Viton - Julien Blaine -
Est-ce agitation générationnelle ? Qu'en est-il de l'immortalité ? ~
De la Pléiade céleste ?
*
- Quand il dit : génie ! qu'engendre l'appel ?
- Médiocrissime imbécile se prétendant être, retourne dans ton
Néant !
*
Ils me prétendent médiocre, stupide, inutile. Ils ne voient en moi
qu'un poète à rejeter, à mépriser. Ils se demandent même comment
829
j'ai pu oser leur envoyé mon manuscrit. Je suis un incapable
inexistant..
Le temps fera son affaire - du moins là-bas car ici je n'ai aucune
certitude de ma destinée.
*
Philippe Beck - est-il en train de construire un nouveau grand
poète ? N'est-ce qu'une intelligence audacieuse capable d'inventer
?
*
Christian Gabriel/le 48-88 - Guez Ricord - qui est réellement ce
poète ?
*
Faut-il être présenté quand on est grand poète inconnu ? À quoi cela
sert-il ? Et quelle en est la portée ?
La communication se réduit à de l'insignifiance, à une sorte de
parodie d'apparat - mais d'applications réelles, il n'en est point.
830
*
Poésie, sorte de stupide arithmétique avec ses fragments
incertains.
*
Il faut trouver de nouveaux livres et de futurs auteurs car le tout
s'épuise humblement.
Pénétrer de nouvelles substances est difficile.
Je cherche : Sexe - École poétique - Écriture -
Mais comment progresser ? Et que peut-on ajouter ?
*
Pourquoi ne trouve-t-on pas chez les écrivains des brouillons
remplis de chiffres ? Car ces opérations ne peuvent s'accomplir de
tête !
Claudel, Valéry, Hugo, Baudelaire, Cocteau etc.
Aujourd'hui Maulpoix, Andrée Chédid, Robert Sabatier et
d'autres.
831
*
Anna de Noailles L'offrande lyrique - poème avec quelques
retouches personnelles
Il fera longtemps clair je crois, les jours allongent,
La rumeur du soleil se disperse et s'enfuit,
Et les arbres, surpris de ne pas voir la nuit,
Demeurent éveillés dans le grand vent et songent...
Là-bas, les marronniers, pleins d'or et de splendeur,
Répandent leurs parfums et semblent les étendre ;
On n'ose pas marcher ni remuer l'air tendre
De peur de déranger le sommeil des odeurs.
De lointains roulements arrivent de la ville...
La poussière, qu'un peu de brise soulevait,
Quittant l'arbre mouvant et las qu'elle revêt,
Redescend doucement sur les chemins tranquilles.
Nous avons très souvent l'habitude de voir
Cette route si simple et si souvent suivie,
832
Et pourtant quelque chose est changé dans la vie,
Nous n'aurons plus jamais notre âme de ce soir.
*
Il faut avant tout parvenir à obtenir le résultat poétique au-delà de
la critique, au-delà de l'autre avec la certitude de son vrai.
*
L'Autre ? - N'est-ce pas se gaspiller en parapoésie ?
*
Écrivains, poètes ou philosophes qui ne m'ont été d'aucun secours mais
qui étaient d'une importance certaine : Barthes, Bataille, Onfray,
Audiberti, Ponge, Guillevic.
Les auteurs humoristiques également n'ont pu avec leurs substances
s'associer à la mienne.
833
*
Il faudra inventer le post contemporain. Mais de quoi sera-t-il fait ? Et
quel en sera le contenu ?
*
Salons littéraires - Dames de compagnie - cherchent à jouir de la
présence d'un génie contre quatre petits fours et un verre de porto.
Désirent gratter le vernis de l'écrivain quand la pénétration doit scruter
l'œuvre.
Affaire de risettes et de courtoisie. Milieu pensant mal, jugeant sur
l'apparence. Mais cela est mitaines de femelles ! Quelle erreur
stratégique !
-Chez moi, il y a un bonus : c'est mon trou du c..!
-... Dans ce cas !
*
Je n'ai pas trouvé la solution poétique.
834
*
Mallarmé. Stérile, qu'ils disent ! Il est plus difficile d'écrire un vers
mallarméen que quarante à la manière de n'importe qui !
*
Système d'extraction de poésie - Méthode :
Esprit algébrique CAD Mallarmé, Rimbaud, Zanzotto etc.
+ Esprit logique ---) Wittgenstein
+ Esprit de finesse ---) Merleau-Ponty, Teilhard de Chardin
Ce qui veut dire :
Poésie expérimentale contemporaine
+ Mais... Journal de Teilhard de Chardin à vérifier et certains
autres écrits également
Il y a toutefois toute la Mathématique, toute l'Astrophysique...
---) donc en Philo - les Logiciens
835
Mais Langage- audace - alors ?
-----------------------------------------
A B C D
Quelle logique ? À quelles raisons ?
Quelles opérations mentales exiger de son cerveau pour valider la suite
offerte ?
*
Philosophie ---) ?
Mathématique ---) Cercle-étalon
Religion ---) D et SE
Poésie ---) Evolution du langage - contenus -
Eros ---) + autrement
- Fais poète !
- Évitons-nous la honte !
*
836
*
20 juin 2008
Préparation de la vidéo Arthur Rimbaud. J'y ai mis Le rêve de Bismarck,
inédit 2008 et une variante de "Mémoire" retrouvée en 2004 appartenant
à la famille du côté de la femme de Verlaine. Y ai proposé également un
fragment du Journal d'André Gide qui offre un portrait peu flatteur du
Rimbaud d'Afrique.
J'ignore si la bande me permettra de construire un enregistrement
satisfaisant.
*
Quant à ceux qu'il est convenu d'appeler les "génies inconnus", ils sont
fort suspects. Le plus souvent ce sont des incapables à la recherche
d'une apaisante explication d'eux-mêmes, prétend C G Jung dans "L'âme
et la vie".
C'est ignorer, hélas ! que de considérables gisements miniers sont
systématiquement ignorés par des spécialistes de la science géologique !
tandis que des raisons financières en justifieraient sans conteste leur
découverte et leur exploitation.
837
*
Y être, en avoir la certitude et pouvoir progresser.
À la pointe de l'épée.
*
Je lisais La princesse lointaine de Rostand. Je ne comprends pas Rostand.
Le vers m'apparaît si faible - Ho ! Certes exploitable, audible par
quelconque public, mais quelle valeur réelle poétique ?
C'est enlevé, léger, facile, divertissant, amusant - n'est-ce donc que cela ?
Je souhaiterais consulter ses pages manuscrites. Je le soupçonne
d'appliquer ses premières jetées et de les conserver.
Je l'entends un peu de la sorte :
-Vous l'aimez, dîtes-vous ? Aimez-la d'avantage
Car cela n'est pas faire à sa beauté d'outrage.
- Pourtant elle me dédaigne et ses yeux furibonds
838
Sont ceux de la gazelle qui s'éloigne à grands bonds.
ou encore :
Habiles et trop subtiles à pratiquer leur art
Ils mêlent au mensonge remèdes du hasard,
Potions excentriques capables de donner
De sinistres coliques à tout chocolatier !
*
Guère de choses intéressantes. L'esprit ne semble plus avancer.
Poésie X - cette dénomination tient-elle ?
*
*
839
Po 2008 - Errances -
50% des coups sont refaits - ce qui veut dire que le manuscrit comportera
un nombre élevé de variantes - cela signifie également que les
propositions basées ne m'apparaissent guère satisfaisantes.
- T'es poète !
- J'arrive. J'y cours. J'en suis.
*
*
Faire poète, être un enfant dans une cour de récréation.
Le premier de la classe s'inquiète de ce qui se passe au CES. Il recherche
le progrès.
*
Chez moi n'existent pas :
- Le Spectacle poétique - La revue ---) très peu : Po&sie 5-6 numéros
840
- L'Anthologie ---) très peu (mais cela a tendance à changer)
- La Rencontre physique - les Poètes eux-mêmes -
- France-Culture - Le Magazine littéraire - l'Actualité -
Chez moi sont :
- Les Oeuvres - Les Bibliothèques - Les Musées - L'Internet -
- L'Informatique - Le développement personnel - Les Librairies -
*
New Sessions comporte aujourd'hui
17 poèmes produits avec L'Huile fraîche et 3 produits avec Le Moût et
Le Froment
*
Ô Fortune ! Ô Génie attaché à mes pas !
Iphigénie à Aulis – Euripide
841
*
Poésie pour le néophyte signifie : bienséance auprès d'autrui.
Le vrai poète pense : de quoi sera fait mon nouveau contenu ?
*
Poète ---) Etre auprès d'Autrui
Poète ---) Augmenter pour soi
Personnalité poétique extravertie ---) 0
Action intravertie poétique ---) 100
FL : (0,100)
*
Poésie
L'associatif audacieux y est - la nouvelle grammaire n'y est pas.
Il faut déplacer la grammaire, concevoir des structures inédite. Comment
construire ou dé-construire un nouveau langage ?
Faut-il penser à l'A-grammaire ? À moins qu'il faille revenir vers
842
Mallarmé.
*
Titre pour le recueil 2008 : ERRANCES
*
Différentes étapes chaotiques littéraires
Tout d'abord le travail en chambre
puis les exercices transformés
encore le travail refusé
et le vieillissement
dans la lente reconnaissance...
En fin de parcours, le poète officiel !- Invité - les repas - le temps
consacré aux autres !
"Autres et Soi" nécessitent 40 heures par jour pour satisfaire aux
exigences...
En avant vers la tombe.
843
*
La Beauce et le Désert
La Beauce c'est en soi, c'est 302, c'est agir pour produire, pour
construire, pour œuvrer.
Le Désert, c'est Autrui, c'est le refus, le rejet, le mépris.
Planter dans le désert, c'est une graine brûlée par le soleil, c'est un
rendement inutile. C'est Néant. Pertes de temps inutiles et problèmes.
Jalousies, indifférences etc.
En soi, c'est un possible de progrès, d'ajouts - de je peux plus, je veux
mieux.
*
Avec l'Autre, je ne trouve pas. Je trouve dans l'Œuvre, dans le Livre mais
jamais "en compagnie de".
*
844
Car tel est ton triomphe : cela et rien de plus !
*
Poésie d'apparat : roucoulades et lissages de plumage.
*
Être grand poète reconnu doit engendrer plus d'obligations que de réels
avantages.
Les uns, les autres, les présentations, les oui-oui, les risettes, les oui-
Madames, le temps perdu, l'action superficielle au détriment des
applications, de la recherche pure et de la production.
Puis le temps s'écoule - les plaisantins qui ont tiré sur les ficelles du
génie se sont volatilisés. Un réel goût d'amertume envahit la bouche,
l'Autre part en râlant : "Ha ! Si j'avais su. Le grain, l'ivraie, les fadaises !
Mais l'homme est devenu vieux, le cerveau est en liquéfaction,
l'intelligence est ruinée.
Parfois Dieu pousse un soupir : "Te voilà enfin, l'homme !", et ce dernier
845
tendant une main tremblante fait briller une lueur dans ses yeux...
*
Ne faut-il pas s'en retourner vers les Grands poètes ? - Pourquoi ? Car ils
ont géré un impressionnant système de nettoyage et de purification dans
le langage, le principe associatif et les applications.
Là où les autres font de "tout bois du feu», eux choisissent, réfutent,
sélectionnent, évincent à l'image des grands maîtres aux échecs n'optant
que pour quelques coups d'exception.
*
Je voudrais parvenir à récupérer tous les manuscrits inédits et les mettre
en ligne. J'ai la certitude que grand nombre non seulement rivaliserait
avec l'édition courante, mais beaucoup d'amateurs dits éclairés
proposeraient des ouvrages et des contenus de qualité supérieure à ce qui
est proposé par le diktat des professionnels.
Le coût de fabrication du livre est trop élevé. La chaîne est longue, lente,
complexe et coûteuse. Il faut réduire les intermédiaires - de l'écrivain au
846
lecteur en consultation directe via le Net.
Autre contradiction. Pourquoi avec un chiffre d'affaires dépassant les 4
milliards d'euros, le secteur ne reconnaît que deux écrivains
professionnels ?
*
Ai-je échoué ? Quand ai-je compris que cela ne pouvait pas fonctionner ?
- Je l'ai intégré très vite ? J'ai opté pour les applications, le travail
intérieur, la construction cérébrale avec en point de mire la finalité
humaine CAD l'acceptation et la réception céleste de l'Au-delà.
*
Le problème du vieillissement : l'unité de stockage est limitée - il est plus
aisé de retrouver du passé que d'intégrer de la vérité ou de l'information
nouvelle.
*
Il faut ajouter sur Hugo. C'est une certitude. Il faut ajouter sur Rimbaud.
847
C'est également une certitude.
Mais il faut amasser, assembler, récupérer tous ceux qui ont produit
quelque chose d'important, d'autrement, de différent dans le secteur
poétique - et c'est la somme de ces singularités mineures et majeures qui
participera de manière active à la construction de l'édifice littéraire.
De la première sépulture datant de 80 000 à 100 000 ans avant notre ère
à la plus haute tour située à Singapour.
Des premières fondations des villages de pierre en Mésopotamie aux
projets virtuels d'habitat permanent sur la planète Mars.
*
Je cherche à proposer sur un site Internet tous les manuscrits refusés,
oubliés, rejetés et pourtant de qualité certaine - ce qui offrirait une
concurrence stimulante aux éditeurs papier et leur imposerait à trouver
de nouvelles solutions.
I Meridiani = Pléiade
Bigongiari ---) hermétique
Sereni ---) ?
848
Brault - Reznikoff - R. Frost - André Salmon - Marc Chénetier -
Jean-Yves Masson - Venus Khoury-Ghata - Jean-Pierre Lemaire -
*
Le Clézio, Prix Nobel 2008. Je suis content pour lui.
*
Chez moi, le problème n'est pas un problème de relationnel poétique
mais d'applications d'écriture - de trouvailles et de découvertes.
*
Poésie contemporaine - On édite la page telle quelle avec ses sauts, ses
rejets et ses ratures.
*
849
Le bateau ivre - écrit à 17 ans.
Rimbaud - configuration cérébrale unique qui produit un objet
exceptionnel.
*
Le problème poétique est de trouver de nouveaux espaces d'écriture, de
nouvelles audaces d'applications. Qu'écrire et pourquoi ?
*
Dit autrement : que peut-on proposer en postsymbolisme ?
*
Paul Valéry - Poète, épistémologue -
Nombres plus subtils, Robinson ---) Projets de livres
Penseur éminent du constructionisme
Les principes d'anarchie pure et appliquée (1984)
850
Les Cahiers - totalité --) Centre Georges Pompidou
Catherine Pozzi ?
Gustave Fourment Correspondance - et combien d'autres !
UQAC ---) Université - Textes téléchargeables -
*
Mieux vaut savoir chiffrer que raturer.
*
La théorie de Manhattan
Théorie des gratte-ciel ---) un nombre important de grands poètes les uns
à côté des autres rangés dans La Bibliothèque de la Pléiade. Certains
immeubles plus haut, d'autres plus anciens, d'autres encore
médiocrement agencés et certains possédant la climatisation. Le tout
cohabite dans un espace réduit. La diversité y est abondante.
851
*
Je n'ai jamais rien pu tirer de la communication poétique qui vaille. Tout
y était affaire de façons, de degrés de culture, de subtilités. De fonds
évolutifs, il n'y en avait point. Je préférais m'en retourner à mes chers
livres y décelant des contenus meilleurs.
Mais le système condamne ce type de comportements. L'on vous taxe de
sauvage et l'on maudit allégrement.
*
Critique poétique : Je ne suis Rien à vos yeux, mais j'existe pour le
Seigneur ! Vous, vous n'êtes que des grains de sable quand Dieu a rempli
l'Univers.
*
Paul Valéry - 67 ans - Jean Voilier (Jeanne) - Corona et Coronilla -
Editions de Fallois -
Hervé Guibert - Articles intrépides -
852
*
Fusionner l'irréel
Y a-t-il un nombre suffisant de poèmes pour expliquer les fonctionnalités
du Moi cherchant, du Moi créatif ? Etc.
Conscience et impuissance
*
Le cerveau de Baudelaire doit produire des opérations synthétiques - ce
qui peut expliquer ses coups foudroyants. (La beauté qui fascine et le
plaisir qui tue)
Obtenait-il ces solutions par travail cérébral conscient ou n'était-ce que la
conséquence de son génie intuitif ?
*
Centre d'Etudes Poétiques - ENS - LSH
Ecole normale supérieure des Lettres et des Sciences humaines
853
*
Transcriptions CAD la page manuscrite reproduite à l’identique en
caractères imprimés -
voir le travail accompli sur les feuillets mallarméens dans la collection
de La Bibliothèque de la Pléiade, est-ce possible ou cela sera-t-il possible
avec mes nombreux manuscrits inédits ?
854
Journal 2009
De se dire en soi-même qu'il n'est pas impossible...
*
Les Éditions Tristam. Communication téléphonique. M'a conseillé de
télécharger son catalogue en PDF. Serait intéressé par mes manuscrits.
M'a demandé de lui en envoyer. Littérature générale. Grand nombre
d'auteurs étrangers.
*
Poésie : de soi en soi pour soi
*
Poésie : Il ne faut pas anticiper sur une valeur qui n'est pas validée.
Il faut attendre son heure, comme on dit.
Avant ce sont les quolibets. Pendant c'est la reconnaissance. Après ce
855
sont les hommages et la gloire.
*
Les simagrées littéraires et les risettes obséquieuses.
*
- Le fruit est-il mûr pour la consommation ?
- Nul ne voudra consommer le fruit.
*
Aux poètes : Faites une bonne œuvre...pour vous-mêmes !
*
Je ne connais pas de chef-d’œuvre de vieillesse. La poésie s'octroie dans
la jeunesse. Le principe associatif de haut langage nécessite un cerveau
frais, vif, alerte.
Le grand Corneille sur sa période finissante construisait avec des coups
856
complexes à la portée moindre et à l'efficacité douteuse.
Mais avoir 60 ans au XVIIe siècle, c'est avoir 85 ans aujourd'hui.
Il est à reconnaître également que l'espérance de vie des poètes a toujours
été très courte (Suicide, alcoolisme etc.) - il est donc difficile de juger un
auteur sur ses derniers écrits.
Valéry appréciait L'Art d'être grand-père de Victor Hugo. Moi, je n'y
voyais que douceurs de Papy gâteau. Enfin, c'est à relire.
*
Le titre Pierre tombale peut servir pour une œuvre posthume qui rappelle
quelque peu Tas de pierres de Victor Hugo.
*
Baudelaire - génie de la synthèse qui foudroie
D'autres : Voltaire, Balzac raturent sur ratures - reviennent, nettoient,
purifient, trouvent, déplacent, repensent - sont dans le vrai également.
857
*
Il vaut mieux être clair si l'on veut chiffrer.
*
Il faut donc trouver une nouvelle logique dans un système associatif.
*
Je suis allé à Ombres Blanches il y a quelques jours. J'y ai vu Les
psaumes de Claudel, des poésies de jeunesse de Valéry ~ autour de 84 -
la correspondance Cela/Sachs - qui est très importante et significative
pour Celan. J'y ai dégoté également deux Bleu du ciel (inutiles pour ma
personne mais la présentation y est évolutive) - le Jacques Reda :
Physique amusante qui peut rappeler quelque part mon recueil : Poèmes
de l'A-science. Là s'arrête la comparaison. Margeries de Tardieu.
Quelques Serge Pey, un Antoine Emaz - un Franck Venaille Au Seuil et
Clancier chez NRF Je n'ai rien acheté.
858
La poésie semble s'en retourner vers de l'élémentaire ou vers une écriture
simple, non hermétique, moins expérimentale. Puis au premier étage,
Waterhouse et Lippi - peintures.
*
On ne peut pas tout avoir :
Du commercial, du talent, du génie et de l'immortalité.
Baudelaire avait du génie, de l'immortalité et de la postérité mais aucun
crédit de son vivant.
*
Poésie - Je poursuis quelques textes avec Huguette Champroux. Je me
dois d'aller à Toulouse pour y découvrir de nouveaux auteurs.
*
859
Tu sais comment on fait Led Zep en poésie ?
*
Un poète, un prophète, un messie, un génie.
*
Sur les flots azurés, illustres de censure,
Dans des barques incertaines où vogue l'A-raison
Un esprit délibère, questionne et demande
Et s'adjuge le droit de statut éternel.
*
GLANES - titre pour un ensemble de bribes
860
*
On s'intéresse aux poèmes recopiés de Mallarmé pour apprécier son
système cérébral évolutif, poétique - de formation.
*
Journées du patrimoine à Montauban. 20 septembre 2009.
Serge Pey - dit des poèmes. Personnage révolté contre la nature, l'homme
etc. en écrasant des tomates. Assez lourdingue. Peu d'esprit de finesse.
Du moins crache, fait passer grossièrement le message. Fatiguant. Casse
des vitres sur lesquelles sont écrits ses poèmes à la fin de la performance.
Qu'en penser ? Oui. Oui-non. Pourquoi pas !
Cherche à défendre une cause humano-écologique avec virulence et
fracas pour interpeller. Le message est-il reçu ?
Tout un chacun sait pertinemment qu'il existe des structures politiques
aptes à recevoir ce type d'individus pour défendre ce type de causes.
Alors pourquoi passer par la poésie ? Pour le dire ? Pour s'exalter ?
861
*
Je puis certes apprécier les charmes de la conversation mais je n'en vois
guère l'utilité profonde. C'est une sorte de va-et-vient, de l'un à l'autre
avec des contenus que l'on soupçonne, qui proviennent d'une
personnalité mais ne sont jamais synthèse parfaite de l'objet étudié - c'est
cela : l'on tourne autour en s'appropriant quelques éclats de vérité.
Mais cela est fort aimable et anime délicieusement les âmes
superficielles. Les contenus lus dans les livres sont toutefois d'une autre
teneur...
*
En vérité, Théodore de Banville, Théophile Gauthier et Leconte de Lisle
étaient de bons poètes et de bons professionnels. Mais ils ont été balayé
par Baudelaire, Rimbaud et Mallarmé.
De Heredia a plutôt mieux survécu grâce à l'extrême qualité de ses
sonnets antiques.
*
862
Le plus lucide : Mallarmé !
Le plus vrai avec 100 ans d'avance !
*
Je suis incapable de créer du langage, je ne puis que déplacer les images.
Tel est mon triste sort !
*
Élaborer un nouveau langage.
Algébrique
D'associatifs interdits
De grammaire
De fond de forme
Le syncopé
Le vrai-faux
Combiner l'inventif d'Autrui par une lente mutation de l'esprit // de
863
l'intelligence //
Synthétiser le créatif d'Autrui en y ajoutant sa propre substance;
Somme de petits acquis - les poèmes - aller en avançant - 7 200 ---) 7
2001 ---) 7002 etc.
Et quoi ? Sera-ce entendu, lu, compris ?
Qu'importe !
*
Le système poétique consiste à dire : " Non ! Vous n'existez pas.
D'ailleurs, je ne veux pas même m'abaisser à vous lire."
*
Le système poétique consiste à dire : "Non ! Vous n'existez pas. Je ne
vous reconnais pas. D'ailleurs, je ne veux pas même m'abaisser à vous
lire."
Pensant ainsi, comment est-il possible d'être d'Autrui ?
Mais cette mauvaise critique, cette stupide intelligence n'a pas les
moyens de comprendre.
Sauter 2,30 en hauteur est une preuve. Frapper de volée une balle à 35 m
864
pour la glisser dans un but est une certitude, mais en poésie qu'en est-il ?
- La quantité n'est pas suffisante.
- La qualité ? - Quelle qualité ? Votre langage ne saurait me
correspondre ! Non ! Allez voir ailleurs. De cela, je n'en ai que faire !
Il faut donc petit à petit expliquer, expliciter X ou Y de votre valeur et
cela coûte en temps et en heures d'ignorance.
*
Dante Rime Banquet De l'éloge de la langue vulgaire
Monarchie Épîtres Églogues Querelle de l'eau et de la terre
*
Trouver si possible des solutions pour placer sa bio et quelques ouvrages
sur Wikipedia. A la recherche également d'un logiciel style Calaméo me
permettant de visualiser mes fichiers Word dans un autre format, -
format catalogue.
865
*
Mallarmé : c'est compresser 4 en 1! Voilà pour la stérilité.
*
Pour être le premier.
*
- Pourquoi ne faites-vous pas poète ?
- Poésie ou l’art de tourner une cuiller dans une tasse de thé.
*
Langage : ajouter sur Mallarmé.
866
*
Comment ajouter sur Mallarmé ?
*
Le recueil Illuminations est fascinant. J’adore également Divagations.
Comment peut-on inventer un langage nouveau ?
*
Synthèse finissante.
867
Journal 2010-11
Je cherche à mettre 7 à 800 000 ouvrages refusés par les Éditeurs,
croupissant dans des tiroirs en accès libre sur Internet.
Je veux dans un premier temps concurrencer l'édition papier puis devenir
un partenaire complémentaire à l'image de la télévision qui avec la radio
forment aujourd'hui un couple audiovisuel inséparable.
*
Le Cicep, créé depuis 1992, agréé par le ministère de la Recherche,
fédère le 'Master Poétique et Esthétique de Paris VIII'. Il regroupe une
cinquantaine de chercheurs (universitaires, artistes, scientifiques,
créateurs) autour de la poésie en tant qu'elle est un art participant au
même titre que les autres arts et sciences à la formation de la pensée, à
l'enrichissement du champ de la sensibilité, de la connaissance humaine
et à l'éveil des potentialités créatrices. Tous les ans, autour des
programmes de recherche, se constituent des équipes mobiles travaillant
à la réalisation de créations originales expérimentales et à la
communication de recherches dans des espaces originaux : Lieux
publics et de circulations, galeries, théâtres, salles de concerts, cryptes,
868
temples, espaces de déambulation, etc. Les programmes se poursuivent à
travers trois espaces :
1) Espace théorique et de réflexion dont le compte-rendu constitue la
revue du Centre intitulée 'Cahier de poétique'.
2) Espace pédagogique : ateliers de création poétique et recherche en
milieux universitaire, secondaire, carcéral, psychiatrique, sociaux de
réinsertion.
3) Espace de pratique créatrice : lectures et créations expérimentales
entre la poésie et les autres arts (Danse, chant, peinture, photographie,
théâtre, arts du virtuel) en partenariat avec des villes, des régions, leurs
théâtres, galeries, centres culturels.
Ces différentes activités (rencontres, manifestations, performances,
créations) sont menées entre poètes chercheurs universitaires et
créateurs artistes, elles sont stimulées par les thématiques définies au
sein du projet global de recherches. Elles font l'objet d'enregistrements,
de dossiers spécifiques et de publications originales. Les trois espaces
nommés sont en interaction permanente. Les doctorants et postdoctorants
sont accueillis dans chacun des espaces de la recherche et
sont intéressés à l'élaboration des différents projets de réalisation.
Certains travaux de doctorants se consacrent déjà à la mémoire de la
recherche du centre.
*
869
Poésie : Applications de champs mentaux
Force cérébrale
Extraction maximisée
Le service d'Autrui. L'Accompagnemen
*
Au mot "chair", il semblerait qu'il y eût un nombre considérable de
possibilités pour construire de nouveaux recueils ou d'anthologies.
*
Quelques problèmes concernant la paternité des œuvres.
- Homère avec l'Iliade et l'Odyssée
- Molière avec l'Affaire Molière/Corneille
-Shakespeare avec grand nombre de pièces
- Dumas et Maquet
Concernant Maquet. Comment cet homme aurait-il osé inscrire sur sa
pierre tombale : Ci-gît celui qui a écrit Les trois mousquetaires, Le
Comte de Monté Christo etc.
Sans oublier La Biche et Feydeau
Quant à Paulo Sulitzer...
870
- Il ne faut pas dire du mal de Monsieur de Molière, m'a soufflé Louis
XIV. Accordons-lui alors la paternité de son ensemble et faisons amande
honorable.
*
Du moins le talent permet de se faire éditer...
Le Génie jamais.
A moins de trouver un éditeur précurseur, anticipateur, à moins...
15 mars 2010. Maison de retraite protestante. Maurice Petit dit des textes
d'Andrée Chédid. 4 à 6 textes et poèmes. Assez bien dit, ma foi. Public
de personnes âgées. Des femmes essentiellement. Parfois à mobilité
réduite. L'établissement est de bonne qualité, et le personnel jeune
attentif.
C'est incroyable comme ces romanciers savent exploiter le détail pour le
faire fructifier ! Le poète et le philosophe synthétisent quand le
romancier ou le nouvelliste déploie par l'art de la plume une stylistique
explicative de l'insignifiant.
*
871
Alerte cavalier, va et poursuis ta route !
*
Rimbaud dit indirectement :
N'essaie pas d'ajouter sur toi mais consolide sur ta personne.
Tu as déjà tout le matériel pour faire Un.
Il y a une forme de déception chez Rimbaud.
Tu es Un, assume.
Je lui réponds : Non ! J'ajoute. Car je ne puis être crédible.
En vérité, je ne cherche nulle grandeur extrovertie.
Un bon peu ...
*
Sophocle Eschyle Sénèque Virgile Euripide Plaute Térence
Shakespeare
Dante Ovide Pindare Goethe Pouchkine Crevantes Lope de Vega
872
Aristophane
Hérodote Thucydide Polybe Lafontaine Rousseau Voltaire
Tolstoï
*
Mars-Avril 79, période durant la quelle je n'ai pu écrire - période de
quarante jours - je voulais produire un héros entre Le Cid de Corneille et
Maldoror de Lautréamont.
Je cherchais une jeunesse impétueuse, fougueuse, pleine d'éclats et de
prouesses, - une sorte d'Alexandre vainqueur. Oui, une allégorie glorifiée
du Printemps.
*
- Pourquoi recherchez-vous constamment la représentation du Moi
poétique auprès d'Autrui tandis qu'Autrui refuse de valider la vérité de
l'évidence ?
Je vous propose de pénétrer, d'intégrer, d'ajouter, de comprendre, d'aller
873
outre et d'obtenir enfin le produit majeur que l'intelligence avait espéré
entrevoir.
*
La bonne question : "Arthur ! Comment écrit-on Illuminations en 2010?"
*
La poésie ou l'Art de serrer le sphincter pour éviter de se faire empaler
par une allumette...
La poézie, c'est très zoli !
*
Elaborer du langage nouveau.
*
Comment puis-je avoir 130 d'avance sur 2010 ?
874
Rimbaud - Illuminations +
Hey ! Winner !
*
*
Ce que l'on peut reprocher à Saint-John Perse - mais ceci est affaire
personnelle et ne sera accepté que par peu de lecteurs - ce que l'on peut
lui reprocher, disais-je, c'est sa faiblesse de genres abordés durant sa
longue carrière d'écrivain. Il n'exploite que la strophe. L'alexandrin lui
est totalement inconnu. Il n'existe pas un seul sonnet de Perse. Le
Théâtre est absent. Le Roman également. La réflexion philosophique ne
sera jamais abordée. Quant au Journal... sait-il du moins ce qui se cache
sous ce
terme ?
Il est vrai que sa strophe a atteint un sommet de la littérature mondiale.
Sa stylistique admirable est un chef-d’œuvre abouti. Alors lui était-il
nécessaire d'aborder d'autres genres d'écriture
*
875
La critique littéraire ne sert qu'à déterminer une certaine vérité de
l'immédiat - vérité qui se déplace avec le temps.
*
Kid Douglas ~ : Je bondis hors du lit, je cours dans le parc et je vais
secouer les arbres pour réveiller les oiseaux.
*
Œuvre de Jeunesse
78-79 ----) Rimbaud
80 ----) Radiguet
81-82 ----) Lautréamont
La passe de 3 ! Rêve !
20-24
67 ---) 80 ---) 100 ---) 120
876
? ?
*
Ne pas entrer dans ces simagrées d'opérette qui ne sont que pertes de
temps, qu'hypocrisie d'éducation. Ne faut-il pas Œuvrer ? CAD appliquer
fortement sans se soucier d'Autrui. Oui, Agir cérébralement et obtenir.
*
Faut-il s'occuper des poètes ou de sa spiritualité ?
*
Il est impossible d'étonner Mallarmé.
*
Ce qui caractérise également le comportement du littéraire c'est sa
877
volonté consciente ou inconsciente d'exploiter certains auteurs et d'en
refuser d'autres.
Dans ma sphère mentale circulent des Mallarmé, des Baudelaire, Racine,
Claudel, Hugo, Valéry quand ni Sabatier ni Andrée Chédid ou Jacques
Attali ne m'ont été d'aucune utilité. Et pourtant Dieu le sait fort bien : je
respecte cérémonieusement ces différents écrivains.
*
Rimbaud - les Sœurs/Demoiselles Gindre -
Stefan Zweig possédait le recueil de Douai de 14 jusqu'à 42 - c'est-à-dire
jusqu'à la date de sa mort.
Pétition Arthur Rimbaud conservée au musée à Charleville-Mézières
adressée au maire de Douai.
Mariam, compagne abyssine d'Arthur Rimbaud.
Lettre de protestation,
20 septembre 1870
Autographe.
Musée-Bibliothèque Arthur Rimbaud de Charleville.
878
Ce projet de pétition qui, si l'on en croit Jean-Jacques Lefrère (Arthur
Rimbaud, Fayard, p.167-168), n'a pas été diffusé, a été rédigé par
Rimbaud à l'issue d'une réunion de la Garde nationale de Douai. Il
aurait été ensuite soumis à Izambard qui aurait décidé de ne pas
l'exploiter pour une raison que l'on ignore, mais l'aurait conservé dans
ses archives rimbaldiennes. Selon Lefrère, le signataire virtuel "F.Petit"
serait sans doute un garde national ; selon Louis Forestier, un
pseudonyme habituellement employé par Izambard lui-même dans son
journal Le Libéral du Nord (LF, 523).
LETTRE DE PROTESTATION
Douai, 20 septembre 1870.
Nous soussignés, membres de la Légion de la Garde nationale
sédentaire de Douai, protestons contre la lettre de monsieur Maurice,
maire de Douai, portée à l'ordre du jour du 18 septembre 1870.
Pour répondre aux nombreuses réclamations des gardes nationaux non
armés, Monsieur le Maire nous renvoie aux consignes données par le
ministre de la Guerre ; dans cette lettre insinuante, il semble accuser de
mauvaise volonté ou d'imprévoyance le ministre de la Guerre et celui de
l'Intérieur. Sans nous ériger en défenseurs d'une cause gagnée, nous
avons le droit de remarquer que l'insuffisance des armes en ce moment
879
doit être imputée seulement à l'imprévoyance et à la mauvaise volonté du
gouvernement déchu, dont nous subissons encore les conséquences.
Nous devons tous comprendre les motifs qui déterminent le
Gouvernement de la Défense nationale à réserver les armes qui lui
restent encore aux soldats de l'armée active, ainsi qu'aux gardes mobiles
: ceux-là, évidemment, doivent être armés avant nous par le
Gouvernement. Est-ce à dire que l'on ne pourra pas donner des armes
aux trois-quarts des gardes nationaux, pourtant bien décidés à se
défendre en cas d'attaque ? Non pas : ils ne veulent pas rester inutiles :
il faut à tout prix qu'on leur trouve des armes. C'est aux Conseils
municipaux, élus par eux, qu'il appartient de leur en procurer. Le maire,
en pareil cas, doit prendre l'initiative et, comme on l'a fait déjà dans
mainte commune de France, il doit spontanément mettre en œuvre tous
les moyens dont il dispose, pour l'achat et la distribution les armes dans
sa
commune.
Nous aurons à voter dimanche prochain pour les élections municipales,
et nous ne voulons accorder nos voix qu'à ceux qui, dans leurs paroles et
dans leurs actes, se seront montrés dévoués à nos intérêts. Or, selon
nous, la lettre du maire de Douai, lue publiquement, dimanche dernier,
après la revue, tendait, volontairement ou non, à jeter le discrédit sur le
Gouvernement de la Défense nationale, à semer le découragement dans
nos rangs, comme s'il ne restait plus rien à faire à l'initiative municipale
: c'est pourquoi nous avons cru devoir protester contre les intentions
880
apparentes de cette lettre.
F. Petit.
*
Je ne vois aucun intérêt dans la communication.
Tout me semble application.
*
- Tu ne veux pas occuper le terrain ?
- Le bourbier, la vase, les sables mouvants ! Je ne risque pas d'en avoir
jusque-là.
*
Poésie
- Il est impossible de transmettre. Pourquoi aller vers Autrui ?
- Il y a des formules de politesse. Cela semble très intéressant.
*
881
Les mondanités, ne sont-ce pas quelque par les vanités des hommes qui
ont réussi ?
*
La réalité du fait n'est pas déterminable en poésie.
L'analyse de la valeur réelle de l'Autre est inexacte.
La détermination du vrai n'a pas de fondement objectif.
La communication s'opère de manière incorrecte.
La relation A-B s'en trouve considérablement faussée.
Le mépris et le rejet sont engendrés par ces faits mêmes.
*
Pourquoi devrais-je me modéliser sur vous ? Considérez mon travail, et
non pas les éléments soi-disant manquants !
Ecrivez mes mille poèmes en prose, mes mille sonnets !
Faites une traduction de la Bible en alexandrins blancs !
Essayez-vous à la Prophétie ! Ceci n'est pas un genre mineur.
882
A chacun son époque. Si vous êtes en décalage, lisez l'Ancien. Je n'y suis
pour rien.
*
Peut-on prétendre que Françoise Sagan a produit une œuvre de jeunesse
au même titre que Raymond Radiguet ou qu'Arthur Rimbaud ?
Il faudrait vérifier la chronologie et le travail accompli durant la période
17-25 ans.
*
Françoise Sagan est née en 1935
Bonjour tristesse 54
Un certain sourire 56
Dans un mois, dans un an 57
Agée de 22 ans, elle a déjà édité trois ouvrages.
Aimez-vous Brahms ? 24 ans (1959)
Les merveilleux nuages 26 ans (1961)
Est-ce du génie de jeunesse ? - Bienvenue au club !
883
Valéry Valère ? Cyril Collard ? Florian Zeller ?
*
4
4
3
~~~~~~~~~~~~~~ centre 20
3
4
4
*
Claudel : L'orgueil de Dieu
*
Toute gloire ! de n'être pas auprès d'Autrui. Toute gloire !
- Fais poète.
*
884
- Impatients désirs jamais inassouvis.
J'y cours, j'y vole, j'en suis.
-
- On t'avait dit de faire poète.
Le plaquettiste : avec zèle et empressement.
-
- Ça ne marchera pas.
*
- Moi, je sexe. S Freud
- Moi, je sais. M Curie
- Moi, j'applique. F Lozac'h
L'on ne peut plaire. Il faut appliquer. Là est la seule solution.
885
*
Dans mon for intérieur, Georges Brassens eut été un grand poète. Mais il
a abaissé son Art pour le rendre accessible à tous.
Il a sacrifié ses Ecrits et a transmis par la Voix.
*
Françoise Sagan - en 65 son 6ème livre et sa 4ème pièce de Théâtre
TSR Archives audiovisuelles
Toxique ---) Journal de sa désintoxication
25 ans Un Château en Suède
26 ans Les violons parfois
28 ans La robe mauve de Valentine
29 ans Bonheur, impair et passe
Nouvelles - Autobiographie - Chansons -
Bonjour Tristesse 19
Un certain sourire 21
886
Dans un mois 22
Aimez-vous Brahms ? 24
Les merveilleux nuages 26
La chamade 30
Le rendez-vous manqué en 58 à 23 ans
*
Critique : Ignore-le. Il n'existe pas.
*
Revenir sur les auteurs du XVIIe qui sont dans la Pléiade - les chercher
sur Wikisource
Racan - Théophile de Viau - Regnard - Mairet - Montfleury - Rotrou -
Tristan L'Hermite -
Scudéry - Scarron - Cyrano de Bergerac - Thomas Corneille - Antoinette
Deshoulières -
887
*
De grands joueurs de football, on en cherche. De grands poètes, on en a.
*
Séduire les courtisans - La gente ailée - Le dessus du panier - Les ragots
-
*
Œuvre de Jeunesse
-1- Le Primitif
-2- The Naked Version
-3- Rewriting 88
- 4- Corrections sur Livre blanc
*
888
Poésie : langage épuré pour des êtres spirituels - langage des anges -
Substance aérienne -
*
Ce n'est donc que cela ? - L'œuvre était achevée
Et j'attendais encore
*
Le caravanier jette des épices et poursuit sa route.
*
Poésie : La Demande est nulle, la Visibilité inexistante.
- Sans Toi, qui serai-je ? AR
*
889
*
Boutade
Au commencement, j'étais Rimbaud. Sur ma fin, je serai Hugo.
*
Les trois couleurs : gris, tanné, noir ~ Clément Marot
*
Poésie - Pourquoi n'es-tu pas premier ?
- Le Ciel a l'Anticipation.
- La Terre a la Négation.
- Le Futur a la Postérité.
*
890
- Qu'appelle-t-on être premier ?
- C'est peut-être trouver une méthode permettant d'ajouter sur Hugo de
son vivant.
*
9 000 ! 9001 ?
*
Une femme de ménage vaut 10 euros de l'heure.
Un texte de chanson peut valoir 10, 20 ou 30 000 euros.
Un poème d'un grand poète vivant ne vaut rien - pas un centime.
*
Comment peut-on faire son travail correctement sans être dans
l'obligation d'accomplir ces simagrées de civilité ?
891
*
Les gosses - créez, inventez, ajoutez - Toujours plus. Allez à fond.
N'hésitez pas.
*
Je veux en découdre avec Virgile et Dante essentiellement concernant la
finesse du point.
*
---) Poésie Vers et Prose
---) Essais
---) Exercices techniques
---) Traductions grecques et latines
---) Traductions Bible, Coran, Qumran, ET3
---) Prophéties
---) Théâtre
892
78-95 ---) 37 ans
*
Rimbaud - L'Aventurier - 1875-79 et après ...
On a l'impression que c'est un touche-à-tout inapte à décider de ce qu'il
veut réellement.
Idem sur le plan géographique. Va de ville en ville, de pays en pays -
revient.
Apprend tant de langues.
Sont-ce des transpositions de vagabondages cérébraux ? Des transpositions
de l'aptitude littéraire ?
Analyse psychanalytique de ces comportements erratiques ?
Pourquoi Rimbaud se comporte-t-il de la sorte?
Ernest Delahaye (1853-1930) - tampon entre Rimbaud et Verlaine.
*
893
Anthologie contemporaine - Maulpoix et Compagnie
Ivan Alechine - Patrick Amstutz - Jacques Ancet - Françoise Asso -
Jacques Borel - Miguel Casado - Judth Chavanne - Thierry Clermont -
Coscuelluela - Hélène Dorion - Anthony Dufraise - Paul Fournel -
Nils Frank - Bénédicte Gorillot - Pierre Grouix - Marc Le Bot -
Yves Leclair - Claude Louis-Combet -
*
Non : Essais - Biographies - Revues - Festivals - Réunions - Rencontres -
Oui : Production - Transformation - Œuvrer - Auteurs - Collections -
Listes - Encyclopédie -
Oui : Internet - Informatique - Musées - Librairies - Bibliothèques -
Expositions -
*
Perroquets et flamands décorent les riches tables.
894
*
Mon intelligence ne me permet pas de maîtriser les contours de ma
discipline.
*
Correspondance Mallarmé-Morisot
*
Le poème musical - un poème dit avec fond musical par un comédien
professionnel.
*
Il s'imaginent qu'être grand poète, c'est discuter les uns avec les autres ;
que c'est d'être présenté à Madame X ou à Monsieur Y.
Tous n'y voient que des manières d'apparaître, que des simagrées de
politesse.
895
Quand ? - Quand parviendrai-je à leur faire comprendre que la poésie - la
réelle poésie - la vraie poésie est un travail interne - que le problème est
d'écrire Athalie, Esther, ou La jeune Parque ?
Mais tous m'ignorent et feignent à des salutations. Tous me méprisent.
Pourtant j'ai la certitude de posséder la raison.
Qu'en sera-t-il de ces fragments dans trois siècles ?
*
Mardi à Ombres blanches.
Peu de clients dans la librairie. Philippe de Chez Deloche m'avait parlé
d'une chute vertigineuse des ventes d'ouvrages. Nul ne sait comment
enrayer ce phénomène. On le constate impuissant à agir ou à réagir.
Danielle Deloche me faisait cette confidence : "J'ignore si ma fille
exercera la même profession que moi..."
Actuellement, en France, seuls 30 écrivains gagnent leur vie - très
confortablement - plusieurs millions d'euros encaissés ; mais le reste - le
troupeau bêlant - ne gagne rien.
Le Bleu du Ciel et Flammarion semblent avoir une actualité très légère.
Peu de parutions récentes. Je trouve trois ouvrages. Je prends Trakl de
896
Gallimard en NRF.
*
En 78-79, j'aurais certainement aimé produire entre Trakl et Rimbaud.
A l'époque, je ne le connaissais pas et il n'était pas sorti en petite
collection.
25 juin 2011
*
Racine - Les pièces les plus difficiles - a l'intrigue obscure - Mithridate
et Bajazet -
Les plus sublimes - Esther et Athalie -
La plus facile - Iphigénie -
La trilogie - Andromaque, Iphigénie et Phèdre -
*
Déplacement symbolique avec Trakl
897
*
Nouvelle ramification de l'arbre poétique : la chanson française
Brassens - Brel - Léo Ferré - Jean Ferrat - Charles Trenet - Barbara - et
d'autres...
Cabrel - Francis Lalanne -
"Elle a cette assurance inaccessible
De ceux qu'on de la chance de naissance"
=
Haute, distinguée, sûre d'elle-même
*
Quatrain sibyllin
C'est pourtant vrai qu'ici il ne faut point paraître,
Mais vouloir exister au-delà du meilleur ;
De sembler à chacun un merveilleux veilleur,
De seulement du ciel vouloir se faire connaître.
898
*
Vous allez m'infliger des simagrées et des jérémiades auprès d'Autrui.
Non ! Cela ne saurait aller !
Travaillons. La chose semble plus sûre.
*
Pas-poète ---) poésie d'accompagnement
Ce n'est pas de la poésie créatrice - c'est de la présence de politesse
auprès d'Autrui.
*
78-79
Poésie-raison - Poésie-rattrapage - Poésie-production - Poésie-écriture -
Poésie-apprentissage -
pas : Poésie-passion - Poésie-relationnel - Poésie-amitiés -
Le Ciel a maudit !
899
*
Faire poète, c'est faire le zigoto auprès d'Autrui - c'est aller-et-venir -
faire des simagrées et des révérences - faire de la pédérastie cérébrale -
c'est détestable, en vérité !
Comment pouvez-vous persécuter un humain pour cela ? Essayez par
vous-même d'accomplir la chose, vous entendrez mieux par cela ma
défense.
5 H 36 8 juillet 2011
*
Maria Esperanza - Biancini Betania -
Liste de poètes italiens
Attilio Bertolucci - Santagata - Di Giacono - Gozzano -
Antonio Machado - Marino Moretti - Pascoli Giovanni -
*
900
La première facture est adaptée au lectorat. Ce qui suit est plus délicat.
- Poète !
*
- N'était-ce donc que cela ? - Le voile était tombé et j'attendais encore.
- T'es poète.
- J'y cours. Je vole. J'en suis.
*
Isabelle Rimbaud
*
*
The Naked Version = 78 1 Rewrités
901
*
Brassens a chanté Paul Fort, Villon, Hugo, Corneille et Léo Ferré
Rimbaud et Baudelaire.
*
Les mondains exploitent ceux qui ont obtenu des résultats pour se
divertir de leur présence. Ils vous jugent sur la façon. Eux n'ont que la
façon. Ils n'ont pas de fond. La volaille dans la cour.
"Tu n'as pas voulu faire poète"
Pour vous, Poésie = Divertissement mondain
Pour moi, Poésie = Pléiade = Œuvre
*
Asselineau - Baudelaire -
*
- Tu le regretteras en Littérature parce que tu n'as pas commencé.
902
Les 8 fonctionnalités de la poésie. Je n'en exploite que 3.
Poésie : Lire, Dire, Appliquer, Ecouter, Rencontrer, Vivre-voyager,
Associer, Conserver.
Je lis, j'applique et je conserve. Il doit pourtant exister d'autres
fonctionnalités.
*
Trakl ---) agressif ----) proche de Van Goth
Bien après Rimbaud
Trakl ---) Œuvre complète ?
*
Jean Voilier - Jeanne Lovaton s'est tapé Valéry, Perse, Giraudoux et Paul
Morand. Elle brode dans la dentelle. Le point est fin, ma foi !
*
Trois livres de Brassens : Poèmes - La tour des miracles - Les chemins
903
qui ne mènent pas à Rome - Les trois 12 euros -
*
Baudelaire... 136 poèmes ! dans Les Fleurs.
Baudelaire n'a pas écrit 200 poèmes dans sa vie en y intégrant Le
Spleen...
[Il y a très peu de relevés de variantes, également]
*
2010-2011 Auteurs importants
Rimbaud, Trakl, Cummings, Pessoa et Marilyn.
*
Bouillane de Lacoste - Georges Izambart - Paterne Berrichon -
904
*
Mallarmé, c'est un joaillier, c'est un tailleur de diamants. Il conçoit des
objets parfaitement ciselés, - ces poèmes.
*
Le Mallarméisme sorte d'Hermétisme algébrique.
L'Art éphémère
*
Mardi soir ai vu Vénus Khoury-Ghata accompagné de Jean-Baptiste
Pana qui a travaillé pendant dix ans sur France Inter. On dit des poèmes
qui entrent par une oreille et qui ressortent par l'autre.
Je ne suis absolument pas poète de la rencontre, de la présentation ou des
festivités.
En revanche, Philippe et Dany étaient présents et offraient sur leur stand
des ouvrages de poésies - deux ont attiré m'ont attention : Les Poètes de
la Méditerranée et un florilège de poétesses planétaires.
*
905
J'ai immédiatement 150 auteurs à découvrir. Je suis donc dans une poésie
de lecture et non pas dans une poésie de rencontre.
Le cerveau doit faire CAD appliquer et obtenir.
Le relationnel, c'est de l'emballage - du superficiel.
Le grand risque du relationnel : l'on ne côtoie que certains éléments de sa
génération à raison d'une heure ou deux. Qu'en est-il de La Vérité ? Et
l'on prétend que La Chose se situe là.
Difficultés
*
- Obtenir le résultat
- Transmettre le résultat
- Violence des Dieux
- Violence des morts
- Gérer son niveau
La contrition
- La relance poétique
- La Gestion de l'œuvre
906
*
Corti : Essais critiques Zanzotto
2001 Souimpressioni
2009 Conglomerati
*
Rencontrer des poètes n'entrait pas dans mon schéma mental.
*
Faire Poète, c'est une heure - être poète, c'est pour l'Eternité.
*
Poésie : 4 + 4 + 3 + 3 = 14
Octosyllabe + Hexamètre
ou 6 + 8
ou 7 + 7
907
*
Je m'inquiète pour Demazet - c'est vraiment de la déchéance - il faut
l'aider - son épouse également -
*
Chez vous : Poésie = présence auprès d'Autrui - aimable conversation
Chez moi : Poésie = Œuvrer
J'ai préféré faire mon travail.
*
Ne confondez pas le Poétique et le Para-poétique : il est un temps pour le
divertissement mais il est un temps pour le travail.
*
Jules Mary - Arthur Rimbaud -
*
C'est à vous, jeunes d'aujourd'hui d'apporter du neuf.
908
*
Fallait-il aller chercher la souillure poétique ?
Fallait-il s'entendre dire : Monsieur, vous n'êtes rien ?
*
Florence Pazottu
Flammarion Idée d'achat
*
Série - enregistrer des auteurs contemporains - Zanzotto - Beck - Isabelle
Garron -
*
Musée Pierre Corneille à Rouen - Le conservateur certifie que Corneille
serait intervenu dans 15 pièces attribuées à Molière. Une université ( Je
ne sais plus laquelle) le prétend également. Le malade imaginaire et Les
femmes savantes seraient de Corneille. Je doute fortement...
*
909
Note de lecture - Phosphènes en page 111 semble exploitable pour écrire
un poème.
A chaque vers, il faut inventer un coup.
Projet 3ème site à 12 livres donnés et 3 vidéos accessibles.
Femmes de papier - Florilège - Mille poèmes en prose - Le Grand livre
des sonnets -
Femmes de la Bible - Résonances - Souffles nouveaux - Messages -
Suites et Relances - Poèmes de l'Ancien Testament - Eléments de réflexion
-
*
La Poésie, ce n'est pas vivre avec l'Autre. La Poésie est Solitude.
*
Je vois cinq catégories de littéraires :
Les Singularités tel Fromentin - ils écrivent une ou deux bonnes choses
- passent à la postérité - cela et rien de plus.
Les assez bons poètes tel Charles Cros - ils possèdent une certaine
910
compétence, obtiennent des résultats jugés convenables - ils ne font
guère évoluer La chose mais peuvent se targuer d'avoir participer à
l'évolution du contenu même faiblement.
Les bons poètes tels Leconte de l'Isle ou De Heredia - ce sont des
auteurs de bonne qualité mais leur don est insuffisant pour leur permettre
de se prévaloir d'appartenir à l'élite poétique - ils se situent légèrement en
deçà. Leur travail est toutefois très intéressant à lire ou à étudier -
Les grands poètes - leur nombre ne cesse de croître pour plusieurs
raisons - c'est l'effet mécanique de l'accroissement de la population - c'est
également lié à l'évolution de l'éducation - moins d'analphabètes
engendre in fine plus de grands écrivains ou de grands poètes. Je pense à
Guillaume Apollinaire, à Paul Verlaine et à tant d'autres.
Les très grands poètes - ce sont généralement les premiers de leur pays
- c'est l'élite, la crème, l'inaccessible - leur don est fabuleux - ce sont de
grands génies - et je pense à Hugo, à Dante, à Goethe, à Virgile, à
Euripide, à Sophocle etc.
*
Nombre de pages obtenues dans la catégorie Poésies au format PDF
911
L'Huile fraîche 223 - Le Germe et la Semence 228 - Le Manuscrit
inachevé 255 -
Le Moût et le Froment 367 - Le Croît et La Portée 186 - Parfums
d'apaisement 171 -
La Racine et La Source 180 - Le Sac et La Cendre 134 - Le Buis et Le
Houx 152 -
Le Grain et Le regain 151 - Le Lin et La Laine 97 - La Manne et La
Rosée 63 -
Collages 258 - Losanges 227 - Louanges du Feu 171 - Les Interdits
196 -
Les Oubliés 127 - Les rejetés 78 - Poïétique 72 - Prières/Phrases/Exil
103 -
Ombres bleues 112 - Sachets d'herbes 134 - Douleurs extrêmes 189 -
Sueurs sacrées 91 - Le Livre blanc 156 - Sonnets 84 106 - Grappillages
189 -
Souffles nouveaux 374 - Messages 936 - Résonances 763 - Suites et
Relances 378 -
Pensées sculptées 162 - Endormies sur le feu 150 - Les Roses
ensevelies 217 -
Substances et Distances 247 - Variances 227 - Apparences 213 -
Approches mutantes 189 - New Sessions 71 - Errances 139 -
Dissipations 100 -
Ads And More 32 - Diaphanes 84 - Cotangentes 116 -
912
On a donc 8 814 pages de poésies personnelles au format PDF
*
Relire Trakl - essentiellement les poèmes en prose -
*
Misérable poète! Vois ce que l'on t'afflige !
*
Autrui t'appauvrit. Seul, tu progresses.
*
En poésie, il y a des cycles et des fins de cycles.
Il est peut-être urgent de retourner à Ombres blanches pour y chercher de
913
nouveaux auteurs.
*
J'ai préféré œuvrer plutôt que de communiquer.
Il faut penser prolongements via Internet. Mais quoi ?
*
Deux poétesses
Catherine d'Amboise 1481-1549 - Chant royal de la plus belle qui jamais
fut au monde -
Antoinette Deshoulières - Femme académicienne -
*
Rimbaud
Quand on a atteint les limites de ce que l'on pouvait espérer, que reste-t-il
à concevoir ?
*
914
Ils disent constamment :"- Rencontre ! Rencontre !"
Il faut toutefois que la rencontre débouche sur quelque chose d'utile ou
porte encore à intérêt.
*
Alacrement = avec vivacité
Il faut peut-être repasser par Rimbaud.
*
Chez Demazet. Bronchite. Assez malade. Difficultés dans le genou droit.
Reconnait l'incompétence de Florence Delbart-Faure. Regrette de lui
avoir remis Poésie-Montauriol. Comprend que cela sera fini dans deux
trois ans. De 1990 à 2010, 80 recueils avaient été publiés par sa
personne.
*
Ai-je à présent l'envie d'écrire des poèmes ? - Je ne le crois pas.
915
Le Journal, certainement. Le Religieux, oui encore. Mais le Poétique
semble plus faible.
Il y a au fil des décennies des fréquences, des choix, des rejets ~ le
mécanisme d'inspiration semble plus complexe.
*
Le caravanier jette quelques épices et poursuit son chemin. Quelques
chiens aboient.
*
Difficultés poétiques : dégager le vrai.
916
Journal 2012
Projets - Dire avec un appareil numérique l'une des Cinq grandes odes de
Claudel - Puis par extension, La vision de Victor Hugo concernant
l'introduction de La légende des Siècles -
S'intéresser à Racine et à Corneille - Esther et Cinna, Horace peut-être.
*
Coventry Patmore a été traduit par Paul Claudel - ses poèmes sont
accessibles dans l'œuvre complète de la collection de la Bibliothèque de
la Pléiade.
*
Le poème en prose rimé proposant des sonorités de reprises à l'intérieur
du texte favoriserait peut-être une meilleure lecture de l'objet ...
*
Repérages pour enregistrer quelques poèmes de Paul Valéry
917
L'enfance aux cygnes - Chanson à part - Palme - Le rameur - Intérieur
(L'esclave) -
Hélène - Episode - Narcisse parle -
*
- Grand poète.
- Ritournelles ! Le beau parleur épate l'assemblée. Quel hâbleur !
*
Appolonie Sabatier - magnifique marbre d'Auguste Clésinger - Ô Muse
de Baudelaire -
*
Festival international de la poésie à Paris
www.poetsaparis.fr 0614321836
Œuvre
*
Enregistrer Claudel - une ou deux grandes odes - J'aime énormément La
918
maison fermée - du moins en partie car un enregistrement total serait trop
long. Puis Hugo - Peut-être La vision d'où est sorti ce livre -
L'introduction de La légende des Siècles - Et Corneille Horace ou Cinna
- Sans oublier Racine Esther ou Athalie - Phèdre ? - Plus facile de le dire
car le sentiment y est exalté ?
*
L’affaire Corneille/Molière
Corneille : Le malade imaginaire, Les femmes savantes et d'autres pièces
encore … auraient été écrites de sa main …
Nulle pièce, nulle comédie n'égale le style de Molière. Corneille n'avait
pas ce brio.
Accordons à Molière la paternité de son œuvre.
*
De se dire toutefois qu'il n'est pas impossible ...
*
Le talent est peu. Je ne vis qu'avec des Génies.
919
*
On me répète inlassablement : - Fais poète.
Deux voies s'offrent à moi :
Celle du pantin articulé orienté vers l'extrovertisme ou celle du cérébral
cherchant à obtenir le meilleur résultat possible.
Je crois avoir déjà choisi.
*
Poèmes dits par Luchini - Léotard - Gérard Philippe - Reggiani - Et quels
sont les autres comédiens à s'être essayé à ce délicat exercice ?
*
Le para-poétique consiste à gérer les entretiens, les communications, les
présentations, les invitations, les spectacles, les réunions etc.
Est-il raisonnable de vouloir tout entreprendre ? Ne risque-t-on pas d'y
920
perdre un temps considérable qui aurait pu tout aussi bien servir
l'Œuvre ?
*
Ecrire 9 000 poèmes pendant 30 ans CAD 300 poèmes chaque année ...
Charles Baudelaire a composé 8 poèmes par an pendant 25 ans. Soient
200 poèmes pour simplifier ...
Ni la quantité ni le temps nécessaire à son exécution ne sont des
paramètres dans le domaine poétique.
*
Rosa, la femme abyssine de Rimbaud. Il la rencontre en 80 ou 82 puis
s'embarque à bord d'un boutre en 85-86 pour rejoindre la région du Chao.
Françoise Grisard, dans une lettre à Berrichon laisse quelques
informations :" Elle était très douce, mais elle parlait si peu le français
que nous ne pouvions guère causer. Elle était grande et très mince ; une
assez jolie figure, des traits assez réguliers ; pas trop noire (...) elle était
catholique (...) elle aimait fumer la cigarette." Tout ce passage a été
trouvé sur Internet.
921
*
Moi qui me suis dit : Mage ou ange.
Moi, je suis intact, et ça m'est égal.
AR
*
La Structure poétique d'accueil ne m'intéresse pas. Je lui préfère le
travail éditorialiste des Maisons d'édition. L'énergie poétique se situe
dans la politique éditoriale qui est multiple, riche, indépendante et offre
des écrivains de tout horizon, aux contenus variés.
*
Ne faut-il pas trouver ? N'est-ce pas la seule chose à entreprendre ? Le
reste s'en ira dans le tonneau de l'oubli. Tant de livres, tant de recueils
jamais réédités et seulement une poignée de chef-d’œuvre qui passe à la
postérité.
- Ecrire ou sauver son âme ?
- Sauver son âme ...
922
Zweiss ; Pirandello ; Braque ;
Que de noms célèbres ! Que d'hommes ayant accompli une œuvre
importante dans des domaines si éloignés les uns des autres ! Et nous,
pauvres de nous avec ces quelque 30 000 jours donnés en gage de vie il
nous faut connaître, savoir, aimer, comprendre, se cultiver et plus encore
se préparer à l'Au-delà avec un implacable jugement à la clef ...
*
- Tu n'es pas poète ?
- Non. Ma poésie si situe en dessous de ma Conscience. Elle est un sousélément.
Ce n'est pas une vérité essentielle et quotidienne. Pourtant je
m'efforce de la rendre indispensable.
Il faut reconnaître que La Poésie est un langage complexe comme un
alcool fort - l'on ne peut en boire toute la journée. La Prose est plus
divertissante. C'est une eau qui court ou vagabonde ...
*
Le grand XIXe siècle n'a laissé qu'une quinzaine de poètes essentiels ou
immortels à la postérité de Gallimard. Le XXe en voit ou en prétend une
bonne quarantaine indispensables à la compréhension des Lettres de ce
siècle. Qui sera qui ? Qui aura fait quoi ? - C'est un mystère, et nul ne
923
peut prétendre posséder la liste des élus ...
Quelle est la probabilité de rencontrer un auteur digne de cette liste ?
Quelle serait la valeur des contenus échangés ?
De la piètre présence avec jugement sur l'apparence de l'Autre ...
S'abstenir de rencontrer pour ne pas juger faussement est peut-être
sagesse de poète ...
*
Une centaine de poèmes sont d'influence rimbaldienne.
*
Soligo, poète italien dans l'ère de Zanzotto.
*
Louise Collet, poétesse. Maîtresse de Gustave Flaubert.
Revenir sur ses livres et sur sa biographie.
*
924
L'on ne s'invente pas grand poète - cela n'est pas digne d'un tour de
magicien : " - Hé quoi ! Il n'y a rien dans le chapeau ? Ho ! Le beau lapin
que voilà !"
Il s'agit encore d'un long parcours cérébral de coups positifs, de lectures,
de rejets. Le hasard n'y est pour rien. C'est avant tout un don qui se
travaille.
Poésie
*
Certains environnements négatifs ont dû détruire des dons. Des
personnes farouchement critiquées ont dû abandonner du coup leur
travail.
*
Œuvres de Jeunesse
Rimbaud : a décidé de cesser toute activité littéraire
Radiguet : a été emporté par la fièvre typhoïde
Sagan : a pu œuvrer selon ses humeurs
Sainte Thérèse de Lisieux : est Docteur de L'Eglise
925
*
Journal de Séféris - Nobel 63
*
Trois librairies : Mollat, Ombres blanches, Sauramps.
*
Les tables tournantes - Victor Hugo note le procès-verbal mais ne
participe en rien aux séances de spiritisme.
On ne peut lui imputer ni les vers scandés ni une quelconque tricherie.
*
En poésie, avec Autrui c'est un sentiment de figuration superficielle et de
présence de l'inutile.
Assis à sa table de travail, l'esprit est prêt à agir, à lire, à chercher, à
écrire. Le poète opérationnel.
926
A l'extérieur sont des choses : Musées, Expositions, Bibliothèques,
Librairies - mais la communication y est faible toutefois.
*
J'ai l'impression qu'un nouveau langage est en train de s'élaborer quelque
peu - le langage poétique, j'entends.
Je n'ai que fort peu produis cette année. Seuls trois ou quatre poèmes
traînent dans mes piètres chemises.
Je prends conscience qu’il sera extrêmement difficile d'atteindre le
nombre de 10 000 poèmes obtenus.
*
Penser Virgile ou Euripide CAD une éternité de 2 000 ans. Être là dans
la dimension humaine.
*
- J'fais des points à l'écrit. J'délaisse l'oral.
Franck Lozac'h à l'oral ? - Vous plaisantez sans doute !
927
*
Le poétique pur est volonté d'applications - La communication est du
ressort du para poétique. Elle se situe fort en-dessous et n'a que peu
d'impact sur l'évolution de l'œuvre accomplie. Elle pourrait ralentir ou
stopper le mécanisme cérébral et intellectuel nécessaire pour obtenir un
résultat de tout premier ordre.
8 000 ---) 8 001 ----) 8 002 etc.
*
Autres grosses librairies françaises : Mollat - Le Furet du Nord - Le
Bleuet (7ème en taille, possédant 110 000 titres) - La FNAC des Ternes -
*
Ce n'est pas une poésie de participation. C'est une poésie d'application.
*
928
Les poètes sont médisants les uns envers les autres.
Poésie de contact : fumisteries et fourberies.
Le relationnel poétique sert à quoi ?
*
Les poètes sont médisants les uns envers les autres.
Poésie de contact : fumisteries et fourberies.
Le relationnel poétique sert à quoi ?
*
Ecrire - Appliquer - Chercher - Donner - Construire - Editer -
Sauvegarder -
Œuvres - Listes - Lignées éditoriales -
La rencontre physique, peu ou pas - La rencontre cérébrale, oui.
*
929
Je pense que la poésie est essentiellement de l'écriture et de la lecture
interne.
Les poètes ne savent ni se juger, se comprendre ou s'accorder."C'est un
peu le chacun pour soi", disait Demazet.
*
Anthologies 59 - Poésies 59 - Poésies religieuses, Premières version 46 -
X : - Pas poète !
Franck : - Choisissez !
Les Trois corbeilles
*
Michel Collot est un littéraire très averti. Son travail mérite une attention
soutenue.
Je ne suis pas trop Supervielle ni trop Reverdy.
*
Dans le cerveau, au moment de l'écriture :
930
P .... M ... Pas possible. Cette combinaison est inacceptable.
Ouais, ce coup est correct. Il manque un pied. J'ai pas l'équilibre
grammatical.
La phrase n'a pas d'analogie. Ce terme est trop faible. On le changera
plus tard.
Cherche encore.
Des langues de feu. Mais tout le monde connaît ça. Change. Trouve autre
chose. Avance.
Des fuites cérébrales. Si tu veux. Féminin pluriel. Ajoute. Fais gaffe.
Cérébrales fait trois pieds. Il faudra que tu le couvres avec un adjectif
composé de signes équivalent. Pas facile. Mais Fuites cérébrales est
bien.
Composées de lancées boréales. Trop tôt. Ce second adjectif, c'est une
rime interne immédiatement. Et puis c'est A avec A' au niveau du
concept exprimé. Tu réécris la même chose par l'image et le mouvement.
Non ! Cela ne va pas.
Des fuites cérébrales composées de lancées boréales ...
Le laisser-aller - Ecrire au courant de la plume sans trop se soucier du
rythme, de l'accent, des reprises, des structures, des équilibres, de la
grammaire etc. pourquoi pas !
931
4-7 Maisons d'Edition en France totalement convaincues que l'écriture
expérimentale a un avenir ...
Il y a tout un contexte de traductions à éditer. Mais les chefs le feront-ils
? Quelle est la demande du lectorat ?
Encore La Verbalité ! Trouver de nouvelles syntaxes.
Quel est le rapport M/P CAD Manuscrits achevés et Manuscrits édités ?
*
L'Epouse insoupçonnée - Le rapport à la Muse puis à une femme
imaginaire avec laquelle on expérimente de nouvelles solutions
poétiques a permis de déplacer d'une façon significative le sens que l'on
veut bien donner au mot : Inspiratrice.
*
Le rapport à L'Autre
La relance poétique
La gestion des Inédits
932
Grand nombre d'actions sont d'ordre intérieur quand d'autres nécessitent
la présence d'une tierce personne.
*
Les sollicitations
- Vous êtes premier.
- Je n'ai envie de faire de la représentation de moi-même pour un apéritif
ou un repas.
*
Pour la plupart des gens la poésie est pure à 5%, le 95% restant étant du
bavardage, de la conversation, des festivités ...
Chez moi, si mon cerveau a atteint son 100, il cherche le 101, le 102, le
103 etc.
Il n'est jamais satisfait de son résultat obtenu. Il veut aller outre. Il y va.
*
Ma poésie s'étale sur une période qui va des Psaumes de David à
l'Extrême contemporain d'aujourd'hui.
933
C'est une poésie d'écriture mais le relationnel littéraire n'est guère
présent.
En revanche les lieux culturels sont très importants : Musées,
Bibliothèques, Librairies etc.
Internet est capital - toutes les fois que je décide d'écrire sur tel ou tel
sujet, une vérification systématique s'impose.
AR
*
Mariam aurait été la compagne de Rimbaud de 82 à 86. Cela est attesté
par Jeanne Bardey, Horino Rosa, et par Bardey lui-même.
Poésies sur paroles - Joyce Mansour -
*
*
Comparaison
Une Pléiade possède de la profondeur, des écrits, des annotations - elle
est une somme d'érudits qui se prétendent à la pointe de la compétence.
Une conversation littéraire est une joute polie de traits d'esprit. Il y faut
934
de la vitesse cérébrale, de la contrepartie. Elle exploite la mémoire vive
du cerveau. Elle juge la forme de l'autre, son apparence etc.
Que choisir ? Quel exercice préférez-vous ?
*
On pourrait proposer une forme nouvelle qui consisterait à écrire deux
quatrains puis deux tercets suivis à nouveau de deux quatrains.
4 4 33 44Ce serait une sorte de sonnet amplifié - l'on partirait d'un
sonnet basé et l'on y ajouterait deux quatrains.
*
- Fais poète.
- Il n'y a pas de personnage. Il n'y a que de l'écrit.
*
Quelle sera la place du poète dans une société qui prône le téléphone
mobile ?
Je n'en sais rien.
Ridicule, je crois.
935
L'Internet n'a jamais remis en cause La Poésie. L'Internet a permis à la
poésie d'y être amplifiée, d'exister.
Le trafic est très faible - peu de personnes se connectent sur ce genre de
sites.
*
Extase de satin
J'ignore si c'est effet de saturation mais je ne parviens que très
difficilement à extraire de nouveaux poèmes.
Il s'agit parfois de cycles de création d'écriture. Le Vocabulaire, à mon
insu, n'est pas encore fixé dans le cerveau, et seules des combinaisons
anciennes s'offrent à la conscience.
*
Le grand poète élabore dans du supérieur.
J'organise du langage avec mes fonctionnalités mentales. C'est un
principe associatif unique et vrai.
Il faut extraire hors de soi de nouveaux contenus. Poésie, c'est acte de
faire.
*
936
Exploitation du génie
Utilisation de son potentiel maximal
Ne peut exercer d'autres activités
Doit se libérer du joug humain
Faire son œuvre - La conserver - La transmettre - Lui donner une durée -
*
Rimbaud meurt à 37 ans ... S'il avait atteint l'âge de 46 ans, il eût été un
XXe ...
Il n'aurait eu que 65 ans en 1919 ... Il est vraiment parti très tôt.
*
Je pense essentiellement Lectures et Applications.
La poésie est composée d'un grand nombre de départements que je vais
énumérés ici mais dont je ne me soucie guère.
Conversations - Festivités - Récitals - Présentations - Revues -
Spectacles - Amitiés - Voyages - Préfaces pour autrui - Articles de
journaux -
937
J'ai : Œuvrer, Conserver et Transmettre.
*
Poètes vus : Khoury-Ghata - Siméon - Goffette - Cluny - Serge Pey -
Cela ne m'a strictement servi à rien ...
*
Recherche d'un modèle poétique.
Le Copier/Coller est un véritable outil dans l'élaboration de mon œuvre.
L'Info et l'Internet seraient de puissants soutiens également.
*
Poésie : Charmer, purifier, élever.
*
Corneille est né en 1606 et meut en 1684 quand Racine nait en 1639 et
meurt en 1699.
L'un évolue sous Louis XIII, l'autre sous Louis XIV.
938
Petit à petit le public a délaissé les œuvres lourdes de Corneille au profit
d'une stylistique et d'une l'intrigue épurée et novatrice.
Les piliers fondamentaux de ma poésie classique française sont :
Ronsard, Jean de la Fontaine, Corneille et Racine.
D'autres évidemment restent des tenants de très haute valeur. Je ne puis
ici en faire une liste exhaustive.
*
Rimbaud n'a pas eu même la nostalgie de la plume.
*
Exister auprès d'Autrui me semble peu.
Ce qui m'importe, c'est d'œuvrer.
*
Un génie d'autrefois se souvient que c'est lui - Mallarmé -
*
939
Relationnel poétique
L'amabilité de façade et le front solide.
Je cherche le front solide.
*
Rimbaud : un touche-à-tout qui change tout le temps.
*
L'on pourrait développer cette nouvelle forme de poème fixe.
Le vers comporterait 14 pieds - pourraient alterner un 6+8 et un 8+6.
La structure du poème commencerait par un quatrain puis un second
quatrain puis un troisième quatrain suivis d'un premier ensemble de 6
vers puis d'un second ensemble de 6 vers. La pièce s'achèverait par deux
quatrains. Le nombre total de vers de 14 pieds serait de 30.
A la réflexion cela m'apparaît être une pièce fort longue ...
940
Année 2012 2016
Poète non pas pour la génération présente mais poète pour la génération
future. Il y a donc décalage - ce qui explique L'Incompréhension.
*
Chez Valéry, il y a CEM c'est-à-dire Corps Esprit et Monde.
Chez moi, le Corps appartient au Monde et serait la prison de l'Ame.
Nous serions donc prisonniers dans notre propre chair.
*
Logique poétique - Plutôt que de chercher de nouveaux auteurs, on s'en
retourne vers les Anciens.
On reprend les coups d'autrefois, on les transforme, les repense
autrement
.
*
J'ignore s'il me sera possible d'écrire 10 000 poèmes. Actuellement je
941
n'en suis qu'à 8 000.
*
Œuvre
Faut-il faire le prolongement de Bleuités qui a été stoppé en Variances ?
Cela représente 40 fragments supplémentaires.
Azurs s'arrête à Substances et Distances, soient 23 fragments inédits.
Chevelures claires, non plus.
*
La poésie ... Chacun dans son bocal.
*
The Naked Version - recueil de poèmes 78 -
A cette époque, je ne pouvais aller au-delà. J'étais un peu au maximum
de ce qu'il m'était possible de faire.
C'est pourquoi votre analyse est désynchronisée. La comparaison est
absurde.
Ce qui n'était pas ne pouvait être.
*
942
Maurice Nadeau - Une biographie - Quel investissement dans La
Littérature !
*
Le bateau ivre : Arthur, un miracle !
*
Denis Boissier
« Aucun comédien de l’époque n’a été l’auteur de ses farces ou de ses
satyres. »
« Comme il en est aujourd’hui - Les comédiens sont comédiens et les
auteurs sont auteurs. »
78 signatures de Molière toutes très changeantes.
Pas de correspondance. Or à cette époque, le genre existe pleinement.
*
Le Bourgeois et Don Juan sont des pièces en prose. Or Corneille n’a
jamais écrit de théâtre en prose. Seul son Discours sur les trois unités …
*
943
Créer un alexandrin avec un adverbe comportant 7 syllabes
3 2 7
*
Pierre-Jean Jouve Journal En miroir
Eros : - Les beaux masques - Obscénité -
*
Le Moi interne correspondrait à La Conscience poétique.
Il y aurait également L’Application d’écriture et l’Ecran d’ordinateur
L’Espace externe aurait engendré le recueil Azurs CAD un espace bleu
et vierge où se projetterait
La Pensée.
L’Inconscient est un Moi qui fermente et qui participe de manière très significative
à l’obtention de l’objet.
*
20 juillet 73, le bras en écharpe, Rimbaud, le retour.
*
« Rimbaud a renié son pays, sa langue, sa poésie. » Yoam Lemoine
944
*
Maulpoix 1950 : Habiter
1960 : Figurer
1970 : Décanter
1980 : Articuler
1990 : Aggraver
Lozac’h 2000 : Aveugler
2010 : Prétendre
Pères fondateurs de la Poésie contemporaine ?
Les poètes américains des années 30 ?
*
Divers couples
Le poète et l’exécutant
Le poète et son lectorat
Le poète et lecteur de soi-même
Analyse de l’exécution
Critique du résultat
*
945
Je pense être capable d’écrire de nouveaux sonnets. Seront-ils créatifs ? -
Je l’ignore.
*
Le Grand Ouvoir : Baudelaire, Verlaine etc.
La somme des personnalités signifiantes.
*
Paramètres ici-bas : Le Temps, Le Travail, La Terre, Le Résultat, La
Production.
Eviter : Le Sympathique, La Discussion.
Nous en sommes à 8 000 poèmes. Atteignons le 10 000.
*
Le successeur - Les dix secondes flottantes durant lesquelles il y a eu
transmission du pouvoir -
VH dès août 78 l’avait annoncé.
*
Les Gros Travaux
1978-1987 Accumulation de manuscrits
946
1987 Photocopie à deux exemplaires de toute l’œuvre manuscrite
1987-1993 Les dactylogrammes - 22 000 feuillets
1987- 1996 - Les Traductions - 190 000 alexandrins blancs
Depuis 1993 - La numérisation de l’œuvre - 200 000 feuillets
2007-2008 -Les corrections sur livres blancs
2011-2013 - La mise au format PDF - 350 livres
1978-2013 - Les Inédits - 40 000 feuillets
*
Le quatrième site, sera-ce un site consacrée à la poésie traduite en
anglais, en espagnol, en cantonnais et en indou ? Plus tourné vers
l’International ?
*
Créations et Récréations : Travailler, œuvrer ou rencontrer, être présenté
à.
La rencontre est de faible portée.
*
Poésie de territoire - Chacun possède son propre espace limité sans
chercher vraiment à communiquer avec l’Autre.
947
*
L’animation littéraire ne m’intéresse pas.
Je suis un poète de l’écrit et non pas de l’oral.
L’écriture n’est qu’une lente progression.
*
*
Paul Valéry
Le son m’enfante et la flèche me tue.
Zénon d’Elée
Explications de PV dans ses Cahiers.
*
Molière
- Vous parlez d’un cancre : commencer à écrire sa première pièce de
théâtre à 46 ans !
Et Sacha Guitry encore en 6 ème à 19 ans …
Et Cocteau n’a pas eu son Bac …
On va lui inventer un Bac : Le Bac des Arts plastiques.
*
948
Apollonios de Rhodes Les Argonautes
Qu’en est-il de la cinquième épopée ?
*
Nous en sommes à 8 000 poèmes. Pour atteindre le total de 10 000
poèmes, il me faudra produire jusqu’en 2024.
*
Poésie : Douze pies sur un petit pois.
*
VH a régné pendant 150 ans …
*
Richepin, Théodore de Banville, Verlaine, Les Philistins, le Verger du
roi, Colombine.
*
949
Tentative pour monter une nouvelle boutique avec un informaticien
montalbanais. J’en suis au code barre des bouquins. L’AFNIL m’a
envoyé les 50 premiers codes.
Si je dois intégrer le code sur 390 fichiers Word … j’ai du travail …
De plus toute édition récente doit être accompagnée d’un nouveau code
barre.
*
8 000 ---) 10 000 poèmes
77 000 ---) 100 000 pages au format PDF
390 ---) 500 livres ou fichiers Word
*
Le Grand Livre des Sonnets 1185 Morceaux choisis 1596 Femmes de
papier 721
Mille poèmes en prose 1682 Messages 936 Résonances 736
Avec ces six livres, j’obtiens 6 856 pages … Ce qui représente un bon
peu de mon Œuvre poétique.
*
BEQ Athéna ABU Wikisources Bibliothèque de Lisieux
950
Plates-formes françaises et américaines
Européana Project Gutemberg
*
Le problème poétique, c’est de ne pas enquiquiner les gens. Ils vous
considèrent comme inexistants. Quand bien même vous seriez premier.
Laissez-les tomber et poursuivez votre Œuvre.
*
C’est toutefois curieux … Voltaire écrit 56 pièces. Aucune ne passe à la
postérité.
Le théâtre de Voltaire en quantité est plus important que celui de
Corneille … qui a malgré cela produit 39 pièces …
*
A vingt ans, Rimbaud n’a plus d’inspiration. La source est tarie.
A 17 ans et 9 mois, en mai 1872, il écrit ses derniers vers. Puis Une
saison, Illuminations. Rien que de la prose.
The K-Solution Poetry ?
*
951
---) Appliquer Ecrire
---) Lire Ombres blanches
---) Transmettre Internet
---) Demeurer Numériser
Communiquer. Etre compris ? … Difficile …
*
La Poésie : Douze pies sur une madeleine. Il y a des plumes qui volent
…
*
Je vois dans Trakl l’un des pères du Symbolisme et de la première
psychanalyse.
Révélation et Anéantissement. Le Père, la Mère, la Sœur …
*
AR Seconde fugue avec une fille ? Henri Guillemin
*
952
Racine me sidère. Cette accumulation de coups exceptionnels !
*
Montant du prix national des Lettres ? Du grand prix de la Poésie de la
ville de Paris, s’il existe encore ?
*
Valéry premier poète du XXe siècle ? - Pourquoi pas !
*
Rencontrer des gens, c’est faire le beau-parleur.
Ce n’est rien d’autre. Ce n’est pas utile. Ce n’est pas intéressant.
Il faut travailler l’écriture. Allez dans ces milieux-là, non !
*
Lignée de style épuré
Malherbe ---) Jean Racine ---) Voltaire ---) Anatole France ---) Bergson
Lignée de fécondité d’écriture chantée
953
Vincent Scotto ---) Delanoë ---) Barbelivien
*
Iconographie - Trombinoscope - Transcription -
Autres plates-formes
Traducteurs en diverses langues
*
Poésie : - Tu fais partie des cinq.
*
Essais Biographie Festivals Journée du Livre Librairies
Bibliothèques
Numérisation Livres blancs Archives La Vie après La vie Rafraîchir
les sites
*
Homo poeticus numerus
*
J’écoutais une anecdote sur Youtube concernant Arthur Rimbaud … qui
permet de se faire une idée de son côté prodigieux.
Tous les élèves étaient convoqués à huit heures pour composer une
dissertation. Rimbaud arrive à 9 heures et prétend avoir faim. On lui
trouve un morceau de pain. Il fait son devoir et le rend avec une heure
d’avance.
Il se dirige vers le pion et lui donne une première feuille vierge puis une
seconde feuille vierge.
954
Le type est interloqué. Rimbaud d’insister : - Je crois en avoir une
autre ! Et il lui remet une dissertation non pas en Français mais écrite en
Latin.
Il raflera le premier prix devant tous les lycéens …
*
Arthur Rimbaud et Paul Verlaine rencontrent des Communards en exil à
Londres.
*
Il n’est pas toujours nécessaire d’accumuler, d’accumuler de nouveaux
poètes. Parfois les compléments philosophie et peinture offrent des
perceptives de croissance autrement bien utiles.
*
Charles Trenet
Rachel, dans ta maison Samedi rangé Le revenant L’oiseau de
vacances
Ne cherchez pas dans les pianos Les chiens loups Les oiseaux me
donnent envie de chanter
La dame au piano Le gros Bill
*
162 QI Rimbaud soufllé par le SE
*
Quelques auteurs inconnus trouvés dans les anthologies de Philippe
Jaccotet
955
Kathleen Kaïne Jan Skacel Giavanni Raboni Mac Holan
Angel Valente Ramuz Edmond-Henri Crismel Jean-Michel Ran
Ouvier Des Forêts Christiane G Cuez-Ricord
*
Il n'est pas même possible de trouver en Collection Poésie Gallimard un
recueil de Sully Prud’homme ... Je trouve cela navrant qu'un Prix Nobel
de Littérature soit systématiquement évincé de La Poésie française. Il est
toutefois un digne représentant de cette discipline avec une sensibilité et
une stylistique que l'on ne peut mépriser.
*
Rimbaud a-t-il eu des petits béguins sur sa période 10-16 ans ?
Personne ne pourra répondre à cette question ...
*
Ce n'était pas une poésie de tissage avec Autrui. C'était le Vol de
l'Albatros.
*
956
L'Académie des refusés serait plus intéressante que l'Académie
française :
Voltaire, Baudelaire, Eluard, Aragon, Mallarmé, Diderot etc.
J'ai toujours considéré que l'Académie interdisait l'expérimentation qui
est inhérente à l'évolution poétique. Elle conserve en, elle demeure telle
et n'offre aucune solution progressive.
*
Fuyez d'ici, hordes célestes ! où ci-git la volonté implacable de n'être
pas.
*
Paul Valéry, écrivain malgré lui
Hors-série Magazine littéraire
*
Félix Devers - le sonnet le plus célèbre du XIXe siècle
957
« Mon âme a son secret, ma vie a son mystère :
Un amour éternel en un moment conçu.
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.
Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire,
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.
Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
Elle ira son chemin, distraite, et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas ;
À l'austère devoir pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle :
« Quelle est donc cette femme ? » et ne comprendra pas. »
Fond musical Lettre à Elise Beethoven
Certains prétendent que la fameuse épouse serait Madame Hugo
elle-même.
Etait-elle dans l'entourage de Félix Devers ?
*
958
Recueils de Victor Hugo - Ordre d'appréciation -
-1- La Légende des Siècles
-2- Les Contemplations
-3- Les Châtiments
-4- Les Orientales
-5- Les voix intérieures
-6- Les Chants du Crépuscule
-7-Les Feuilles d'Automne
-8- Les Chansons des Rues et des Bois
-9- Odes et Ballades
Valéry considérait le recueil L'art d'être grand-père. Moi, je n'y
voyais que des écrits de papi-gâteau avec chapeau de paille, panier
en osier, sécateur, tablier et quelques roses ramassées dans le jardin
...
*
L'évolution des comportements poétiques
XIXe et XXe siècles : Recueils, amitiés, salons, conversation,
voyages.
959
XXIe siècle : Numérique, PC, mailing, modélisation financière,
sauvegarde, Facebook, AFNIL, Wikipedia, plates-formes, Youtube
etc.
*
Victor Hugo vivement affecté par la mort à 22 ans de Claire
Pradier, fille de Juliette Drouet. (1846)
Claire Pradier est une sorte de réplique de la mort de Léopoldine
(1843) pour qui Victor Hugo avait beaucoup d'affection.
*
Poésie : élaborer dans un langage encore inconnu.
*
Ô triomphe éphémère !
A AR
*
- Que penses-tu de la place que tu occupes à l'échelle française et
mondiale ?
960
- Tu trouves que c'est justifié ?
*
Œuvre de jeunesse
FL : - La passe de 3 CAD 78-82 : R,R, L ... Etait-ce possible ?
*
JB
LC
CORNEILLE
MOLIERE
NPMJ
La douceur azurée avec piano - Chopin
*
*
J'ai envoyé Morceaux choisis de I à XI à Maurice Petit. Il a bien reçu le
message mais n'a pas répondu. Il est submergé par le travail.
*
961
Hérodiade. Stéphane Mallarmé. 64-67
Mallarmé alors âgé de 24 ans était déjà un grand poète. Première version.
*
Œuvre
Tu n'as donné aucune vidéo, consacrée au Théâtre ni aux Essais
d'ailleurs. Uniquement Poésie et Religion.
*
Aller au Département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de
France.
Ramuz
*
*
Comment fait-on pour obtenir une œuvre d'exception ?
Génie Travail Inspiration Durée Environnement favorable
Cinq conditions
*
Le Prix Nobel de Littérature pourrait être sous-diviser en cinq sessions :
962
Philosophie, Poésie, Roman, Théâtre, Littérature générale.
Il faudrait passer de 1 à 5 millions de dollars.
Chaque année connaitrait son élu dans sa spécialité ...
*
Idées d'enregistrements sonores : - Corneille, Racine, Molière.
*
Poésie : - Purifier, charmer, élever.
Le poème A1 permet de produire le poème A2 qui permet de produire le
poème A3. Ainsi de suite. Il y a une sorte de chaîne logique qui participe
à l'avancée cérébrale.
*
Comment Rimbaud a-t-il pu écrire Le bateau ivre à 17 ans ?
C'est incroyable !
*
963
Paterne Berrichon La vie de Jean-Arthur Rimbaud
Maison de la Poésie à Montpellier
*
Les chanteurs-poètes ont été les seuls à trouver des auditeurs potentiels.
Ils ont apporté une esthétique, une élégance, une profondeur, une
interprétation remarquables.
Ils ont popularisé cette discipline qui s'encroûtait dans son verbiage
incompréhensible.
Charles Trenet est sans doute le père de la chanson poétique.
Les chanteurs-poètes ont développé une nouvelle ramification sur l'arbre
millénaire de la poésie traditionnelle.
*
Trakl, Lautréamont, Baudelaire, Rimbaud ---) Poètes du Mal
*
The American poetry review
964
Wikipédia : liste ! poétesse française
Maurice Nadeau, un grand ami de la Poésie ...
*
*
Quelques poétesses françaises contemporaines appréciées :
Anne-Marie Albiach Salah Stétié Martine Broda Ariane Dreyfus
Marie-Claire Branquart
*
Gaston Couté, je vois en lui un père refondateur de la chanson populaire
- arrivé bien avant les Cabarets où les premières prestations scéniques
auront lieu.
*
Matthieu Bénazet Flammarion, le dernier - Anne Camos -
Je suis présent sur cinq plateformes numériques, j'ai une boutique, un site
poétique, Facebook, un blog également.
965
Ma composition comporte 250 gigas. Comment pourrais-je l'exporter sur
Le Web demain ?
*
Chansonnier - Jacques Debronkart - Maurice Fanon - L'écharpe 1964
*
Je lis Anne-Marie Albiach. Je la considère. Mais c'est Mallarmé le plus
fort. Oui.
*
L'Art ne consiste pas à opposer deux peintres ou deux poètes. Non, l'Art
consiste à intégrer la somme des différences et de savoir s'en réjouir.
*
Le relationnel poétique a été pour moi médiocre, lamentable et inutile. Je
continue à le prétendre.
Personne ne sait qui est qui.
C'est le rejet. L'insulte.
966
Il faut donc travailler, soi.
Œuvre
*
Une anthologie de poèmes liés au langage ... Oui, cela serait intéressant.
*
Kant et Bach ---) La rencontre
Boulez et Deguy ---) Travailler ensemble
*
La fin du règne papier
Les éditeurs conventionnels craignaient que l'édition à compte d'auteur
ne leur fasse ombrage ... Ils ont convaincu les libraires de retirer de leurs
rayonnages les ouvrages délinquants.
Depuis le milieu des années 2000, fleurissent sur la toile des plates-formes
numériques qui offrent des millions de titres dont la grande majorité est
accessible et téléchargeable gratuitement : Scribd, Issuu, BEQ, Youscribe
967
pour les plus connues.
Va-t-on assister à un combat de géants entre l'Edition traditionnelle et les
nouveaux vecteurs de l'information ? Cette lutte acharnée enverra-t-elle à
la mort l'un ou l'autre de ces adversaires ?
"Je ne crois pas que ma fille exercera la même profession que moi", me
souffla tristement une libraire de ma ville ... Aura-t-elle raison ? Je le
crains avec certitude.
Du moins en sortira gagnant le lecteur qui disposera de plates-formes
digitalisées 24/7 à des prix défiants toute concurrence car libres de droit
et accessibles gracieusement.
*
Poésie contemporaine.
Après La Seconde guerre mondiale, il était possible de créer une
nouvelle poésie en utilisant les poètes américains des années 30 et
Stéphane Mallarmé. Cela engendrait une écriture déstructurée autre.
Mais ces poètes n'étaient pas traduits, alors ... Se tourner vers l'Espagne,
L'Italie, Le Royaume-Uni ... Ch'ais pas.
*
968
4 4 3 3 4 4 Les tercets représentants des centres et le premier 10 devant
être recouvert par le second 10.
C'est une sorte de sonnet à rallonge.
On passe de 14 à 20.
*
Je vois une lignée épurée dans la littérature française :
Malherbe Racine Voltaire Anatone France Bergson
*
L'importance de l'œuvre d'Anne-Marie Albiach.
Flammarion prépare son œuvre complète ...
*
La Déconvenue.
C'est un peu comme si Robert Manuel apprenait que Molière n'était pas
l'auteur de ses pièces ...
Je plains les religieux. Les civils, bon ... Mais les religieux, ça doit être
difficile ...
*
969
Nulle trace du moindre manuscrit signé de la main de Corneille ne vient
étayer la mise en doute de la présence de Corneille derrière Molière.
Pourquoi les langues ne se sont-elles pas déliées après le décès de
Poquelin pour enfin faire jaillir la vérité ?
Poésie et Mathématiques ...
Pelletier Dumans - Stendhal - Paul Valéry - Queneau - Roubaud –
Franck Lozac'h -
Hugo, accessit de Physique au Concours général -
Charles Cros, inventeur.
Giacomo Casanova Démonstration géométrique de la duplication du
cube
*
Jacques Delille. L'Histoire a défait son homme que l'on glorifiait comme
étant le Virgile français ...
Depuis les choses ont bien changé. Il est une incontestable erreur.
L'estimation du moment ...
970
*
Rimbaud est un mythe génial. Mais les grands poètes ne sont pas des
mythes. Ce qui fait que Rimbaud peut être considéré comme un grand
poète. Ses poèmes sont très originaux - à ce titre , on peut prétendre qu'il
est un grand poète.
*
XIXe siècle Melle Bistouri Le Spleen de Paris
XXI e siècle Hard Nurse Histoires érotiques Franck Lozac'h.
Choisissons.
Hugo n'a pas de textes ou de poèmes érotiques. Il était pourtant un grand
amant et avait des besoins sexuels importants.
Nulle trace de transfert ou de sublimation vers l'écrit. Etonnant.
Car c'est une tradition dans la Littérature de composer au moins un texte
érotique. Ala même enseigne, tout peintre a au moins peint un nu dans sa
carrière à l'exception de Van Gogh.
*
Ma poésie c'est Ombres blanches, L'Internet, La numérisation, Le
971
sérieux, les applications.
Mais la poésie de soirées, de rencontres, de conversations, je ne parviens
pas pour l'instant à en trouver l'utilité.
*
D'autres plateformes ; les traductions ; le rafraîchissement des sites ; Les
inédits 40 000 feuillets ; La traduction automatique ;
Poeticus numerus
*
Jean-Claude Pinson CIPM Philosophie et poésie - A télécharger –
*
Jean-Marc Tennberg, jamais remplacé ...
*
La Couronne et Le Laurier, autre titre pour un recueil de jeunesse ...
972
*
Département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France
*
Avec Mallarmé et Rimbaud et Les Poètes américains des années 30, il
était possible de trouver un nouveau langage poétique qui se serait
apparenté à la poésie contemporaine d'après-guerre.
*
Brel disait avoir été dans l'obligation d'écrire cent chansons avant de
savoir en composer une. Ce qui est vrai. René Char avait rencontré le
même problème de formation. Son œuvre démarre avec Les Matinaux.
Les premiers poèmes de Rimbaud sont des poèmes de réglages. Puis le
génie ... etc.
*
Gallimard est passé à côté de La Poésie contemporaine. Ils se sont
trompés grave. (...)
973
*
9287 poèmes répertoriés.
+ Po 2013 = 50
+ Po 2014 = 50
+ La Manne = 20
+ Anatoles 50-80 ?
+ Bécaud 16 ~ 9 500 ...
*
Dire des poèmes de Verlaine - Une grande dame - Green - etc.
*
Œuvre
Vais-je enregistrer des poèmes d'Anne-Marie Albiach ?
*
Ecrire - nouvelle définition - se hâter lentement - dandysme cérébral -
plaire au lecteur qui avance doucement –
974
*
Arthur Rimbaud, était-il grand poète à 17 ans ?
Daniel était-il grand prophète à 14,5 ans ?
Jerry Lee Lewis New Orleans Boogie 17 ans.
Et Jésus parmi les Docteurs prophète de lui-même …
*
La poésie expérimentale ne cesse de croître. Sa volonté de génie est sa
constance de progression au-delà de l’interdit, au-delà de l’utile. Elle ne
veut qu’avancer. Elle doit parvenir à trouver des concepts nouveaux et
des situations de langages inédites.
*
Hugo était un grand amoureux pourtant jamais dans ses poésies il ne
parle de la femme - très rarement. Dans ses romans, il n’y a pas de
scènes érotiques tandis que Flaubert et Stendhal ont dépeint les passions
sentimentales.
2 février 2015
*
975
A Ombres blanches. Ai acheté Bénazet. Articuler.
La Poésie contemporaine-extrême existera encore dans dix ans. Il
s’agit de pénétrations, d’évolutions de langage.
Certains avancent dans le dédale souterrain.
Ils avancent sachant que la lumière fera défaut, les réserves en
nourritures également. Ils avancent alors que leurs forcent s’épuisent.
Ils vont vers la mort et implorent d’être sauvés.
*
Paul Valéry n’a que fort peu analysé Le Divertissement.
Cette thématique ne l’intéressait peut-être pas …
*
Juifs :
Grands poètes ? Grands musiciens ? Grands philosophes ? Grands
peintres ?
*
Cocteau - Chapelle Saint-Blaise des Simples - Milly la Forêt
Décoration …
*
976
Ce qui caractérise également la poésie contemporaine, c’est son manque
de beauté. La qualité du langage y est absente. Seules demeurent des
combinaisons de techniques audacieuses.
Si la poésie post-surréaliste avait utilisé les poètes américains des années
30 et Stéphane Mallarmé, le langage eut été semblablement le même,
mais orné de la technique du Parnasse il eut été plus agréable à lire et à
comprendre.
*
Baudelaire n’est pas entré dans des manufactures. Verhaeren, si. Dans
des usines. Qu’en aurait-il fait ?
Baudelaire écrit des poèmes remarquables sans brouillons ni ratures.
C’est peut-être la marque du génie.
*
Ce qui caractérise la poésie de l’après-guerre, c’est son athéisme. Seuls
Cocteau, Marie Noël, Pierre Jean-Jouve et Claudel croient.
Le reste pensant ne croit pas …
*
1828 La légende la none
VH Grand poète à 26 ans ?
*
977
Jean-Claude Renard - Andrée Chédid - leurs renommées s’éloignent
petit à petit comme des cercles concentriques sur l’eau. L’éloignement
représentant le Temps.
*
A Arthur
FL : - Regrettes-tu tes déplacements ?
*
La poésie, c’est élaborer du langage qui sera vrai dans 150 ans.
*
Maison de la poésie à Paris, Rennes, Annecy, Nantes.
*
AR
Force créatrice pure, virginale, insolente.
A mis de l’acide phosphorique dans le verre de Forain.
Guy Charles Cros : « Mon père a logé Rimbaud dans son laboratoire., et
Rimbaud a cassé toutes les fioles des produits chimiques.
Mon oncle Antoine Cros l’a logé chez lui. Il avait
des médailles en terre cuite - de belles choses. Rimbaud écrivait le mot
de Cambronne sur tous les médaillons au dos, au crayon.
978
Il a été accueilli par Théodore de Banville. Il était
couvert de poux. Il s’est amusé à mettre des poux dans le lit de Madame
de Banville. »
Il a poursuivi Cajarc avec un couteau à l’âge de
16 ans parce que celui-ci faisait de mauvais vers.
Delahaye, ami d’enfance.
Les veilleurs (125 hexamètres) La chasse
spirituelle poèmes non-accrédités par Rimbaud.
*
Un savoir évident se montra à lui sans brouillard. René Char Le
nu perdu
*
Après 72, il aurait été corrigé par Verlaine. AR
*
AR
Paterne Berrichon épouse Isabelle Rimbaud.
Rimbaud demande que l’on lui envoie des ouvrages techniques de
charpentier, de maçonnerie etc. Ce sont 70 ouvrages qui lui seront
expédiés. Le musée de Charleville a reconstitué en se basant sur sa
correspondance les ouvrages reçus.
979
Il a également demandé qu’on lui fasse parvenir tout un ensemble lui
permettant de réaliser et de développer des photos. L’affaire ne sera
guère fameuse.
*
Lautréamont - Chef-d’œuvre du Romantisme noir
A-t-il été analysé par Freud ?
Percée géniale du subconscient, sadisme primitif de l’enfance,
cauchemars, rêves, obsession, ressentiments.
Lucidité
Œuvre déconcertante, originale, neuve.
Ces quelques remarques ont été saisies dans une émission animée par
Julien Gracq sur France culture.
*
Je ne suis après tout qu’un Homo poeticus numerus
*
Prix mondial Cino Del Duca
*
Valade parlant de Rimbaud : « - C’est un môme qui vous fascine et qui
vous terrifie, plein de puissance et de corruption. »
*
Racine
Comment faire Esther ou Athalie ? Le reste ne compte vraiment pas.
980
*
Humour
- Et toi, Franck, tu préfères La Médaille Fields ou Le Prix Nobel de
Littérature ?
- Les Deux ! Galois et Rimbaud sur l’œuvre de jeunesse …
*
… Stratégie poétique – ne pas se tromper, ne pas naviguer dans l’erreur.
*
Je vois trois groupes importants concernant l’activité littéraire
-1- Lire, écrire, construire, se former, transmettre
-2- Bibliothèques, Expositions, librairies
-3- Rencontres, amitiés, salons, éditeurs
Le troisième cercle ne m’a que fort peu intéressé. J’avais tant de travail à
accomplir !
*
Florilège Le Grand Livre des Sonnets Mille poèmes en prose La
pute La Genèse L’Exode Les Psaumes Eléments de réflexion
Eléments biographiques Marie de Magdala sont présents sur la toile en
livre entier.
*
Arthur Adanov
*
981
Le problème n’est pas d’ajouter sur Rimbaud, il est d’ajouter sur Led
Zeppelin.
*
Lettre de suicide de Baudelaire
*
La Bibliothèque africaine de Rimbaud reconstituée au Musée à
Charleville.
*
Paul Valéry
Faussaire de lui-même. Besoins financiers. Refait ses poèmes. Vend de
faux manuscrits de lui-même. Côtoyait des gens au-dessus de son niveau.
*
Catherine Pozzi Paul Valéry, leur liaison durera 8 ans.
*
L’édition numérique permet de supprimer l’éditeur, le diffuseur,
l’imprimeur, le libraire.
Le relationnel, les salons et les lectures commencent à être dépassés.
En revanche, le développement des réseaux tel Facebook ou Twitter
s’avère aujourd’hui considérable.
*
Léonie Biard, maîtresse de Victor Hugo.
982
*
Que pourrait bien penser Rimbaud de l’œuvre de Lautréamont ? De
Galois ?
*
Esther Tellermann
Est-ce qu’un maniérisme littéraire ne consiste pas à cacher un fond
poétique ?
N’est-ce pas de la fausse noblesse de littérature ?
(Je ne vois pas pourquoi j’ai pu écrire cela la concernant)
*
Version Papier Version Internet
Editeur sécateur Aucune censure
Diffuseur
Aucun coût
Libraire
Aucun coût
Imprimeur
Aucun coût
Durée de l’ouvrage Temps illimité
Un ou deux ans
Nulle modification Edition très souple, modifiable à souhait
n’est possible
Coût : entre 300 et 2 000 euros
Aucun coût
983
On apprécie l’immense écart qui sépare l’édition papier et l’édition
électronique.
*
Boutade
- Quoi la poésie ? C’est très joli !
- Surtout qu’entre le trouvère et le troubadour, il y a le trou du cul.
(A dire avec l’accent d’Audiard)
*
La Poésie, ce sont les semences. La Philosophie, c’est la charrue.
Pour quelles récoltes ? Quelle abondance ?
*
Robert Musil a un journal
Canetti ---) Romancier
Georges Steiner Blanchot Barthes
Lyothard ---) Philosophe américain
Héraclite
984
« La marche pour René Char, c’est le mouvement même de la
pensée. »
« Poésie et Philosophie deviennent synonymes. »
Musique : Art des fiançailles perpétuelles.
168 philosophes cités par Borgès.
*
La collection italienne I Meridiani serait un peu l’équivalent de
la prestigieuse Bibliothèque de La Pléiade.
La Maison d’édition allemande Shirkamp correspondrait quant à
elle à Gallimard.
*
C’est vrai : tout peut s’en retourner au Néant. Le résultat
poétique peut ne jamais être validé. Mais que faire ? Comment expliquer
à Autrui son potentiel, son niveau ou encore la qualité de son œuvre ?
Est-ce le prix de la vie ? - L’offre immense et la faible
reconnaissance ?
Denis Roche est mort. Qui s’en souvient ?
Andrée Chédid, également. Qui ?
Michel Tournier ! Yves Bonnefoy !
Ils étaient. Ils ne sont plus.
*
985
C’est une sacrée chance de parvenir à passer à la Postérité. Il ne
s’agit pas d’œuvre ni de résultats littéraires. Non. Il faut y intégrer Le
don de plaire posthume.
C’est un peu le spermatozoïde qui frappe contre la paroi de
l’ouvrage qui enfin s’ouvre et le laisse passer. Et la danse sexuelle des
autres spermatozoïdes se réduit à Néant.
Tant de livres ! Tant d’auteurs ! Et qui sera ? Qui ?
*
Apollonie Sabatier by Auguste Clésinger as woman, bitten by a
Snacke 1847
*
Nous ne sommes jamais assez poète - Esther Tellermann
C’est un recueil ou un essai sur la poésie. Je lui aurais préféré ces
autres titres.
Poetry Attitude
L’esprit de La Poésie
La Poésie : toujours et encore
La révolte des poètes
*
Ce que l’on peut craindre en poésie, c’est de côtoyer des poètes
mineurs quand La Pléiade vous est entièrement ouverte.
Et le temps littéraire est court, comme la vie d’ailleurs. Et se
coiffer d’une collection d’auteurs insignifiants n’a que peu de sens.
986
tromper ?
Comment agir ? Comment posséder la certitude de ne pas se
Il faut agir en soi, et se nourrir de l’excellence d’Autrui.
*
Date de naissances
Buchner 1813 Lautréamont 1846 Rimbaud 1854 Sainte-
Thérèse 1873
Trackl 1887 Radiguet 1903 Sagan 1935 Lozac’h 1958
Floran Zeller, le Radiguet d’aujourd’hui
*
Eros
Gamiani Alfred de Musset - à lire ou à relire
Orgies soldatesques Renée Vivien Poèmes 1901-1910
*
Je me suis réjouis que Le Prix Nobel de Littérature ait été décerné à Bob
Dylan. C’est également reconnaître l’importance de la poésie chantée
dans la culture populaire. C’est comprendre le poids énorme de la pensée
véhiculée par les supports de l’interprétation et de la musique.
Car les chanteurs écrivent en octosyllabes ou en alexandrins. Certains
codent leurs textes. Tous sont dans l’obligation d’offrir au vers une rime.
987
Le XXe siècle a connu un essor considérable de l’Industrie musicale, et
cela dans le monde entier. Des inventions - le microsillon, le micro, la
radio, la chaîne HI FI, la télévision, la presse spécialisée - ont participé
de façon active au développement de ce genre musical nouveau.
*
Peut-on réellement convertir un Poète en Philosophe ?
Un poète en musicien, certes.
Un poète en peintre, oui.
Mais un poète en philosophe, est-ce possible ?
*
Goethe : « C’est vrai que j’ai fait aussi l’amour avec des garçons, mais je
leur préférais les filles, car quand elles me lassaient en tant que filles, je
pouvais encore m’en servir en tant que garçons. »
Christine Vulpins
*
Salle des mariages de Menton, décoration Jean Cocteau.
*
A OB lundi 14 novembre 2016.
Je n’ai pas pu trouver le moindre auteur pour me faire avancer dans ma
Poétique. Suis-je las d’écrire ? Ne puis-je inventer de nouvelles
solutions ?
Il faut peut-être s’en retourner vers les auteurs d’autrefois - Zanzotto, du
Bouchet, Mario Luzi, Octavio Paz ? !
988
J’en suis à 9 350 poèmes, et ma cervelle se fatigue… se fatigue …Je
crois toutefois à une sorte d’essoufflement dans L’Extrême
contemporain. Les solutions offertes semblent plus faibles et de moindre
efficacité.
Mes ouvrages(Quelques-uns), mes échantillons sont proposés sur des
plateformes numériques. Je crois comme un insensé que l’avenir sera
également numérique. Je crois encore …
J’éprouve encore de très grandes difficultés à côtoyer les auteurs de ma
génération. Ces jours-ci, à Montauban, se déroule un festival littéraire.
J’ai beau consulter et consulter encore le catalogue des Animations, - je
ne puis trouver quelconque activité susceptible de m’intéresser.
Deux cents ou trois cents mille poètes cohabitent aujourd’hui en France
sur le territoire. Seuls deux ou trois parviendront à passer à la postérité.
Comment les déterminer ? Comment les reconnaître ? Et le tout s’en
retournera à son sinistre néant.
Je viens d’achever le premier recueil Les soupirs de la chair - c’est
encore une anthologie poétique Un second tome est en préparation.
J’ignore si je parviendrai à aller jusqu’à son point final. Les contenus me
semblent en réel décalage avec le tome premier.
Je lis l’œuvre érotique de Pierre Louÿs. Le tout est surprenant et bien
entrain. C’est très XIXe siècle moins l’intelligence de Sacher Masoch
avec La Vénus à la fourrure ou Les batteuses d’hommes.
989
Nul n’a pu trouver une nouvelle sexualité depuis de Sade et Sacher
Masoch. Quoique le BDSM pourrait être une solution évolutive.
Nous avons tous été étonnés par l’élection de Donald Tromp à la
présidence américaine. Nous pensions que la candidate démocrate allait
passer sans la moindre difficulté. Nous ignorons tout de sa capacité à
agir et à gouverner. Moins encore de son aptitude à proposer une
politique étrangère cohérente.
*
Lettre de Paul Valéry à Jean Voilier
Je déborde. Tu ne peux pas imaginer tout ce qui m’étouffe de tendresse
dans ces retours. Rien n’est déchirant comme le passage de la lourde
machine devant la petite bergerie jaunisse. Il fait si doucement beau, et
s’en aller…
Aujourd’hui, très spécialement ému je me suis senti d’une absurde
jeunesse. Ne ris, ne souris pas… Je te le défends?
Mais quel avantage que de ne pas se voir, et qui permet de ne plus savoir
que l’on est ce que l’on est…
Je me demande avec inquiétude si je deviens idiot. Mais tant pis, tant
mieux. AMOR est un élixir extraordinaire. Je te bois, ma beauté.
Et je t’attrape de l’autre côté. Tous les côtés sont bons, mon doux
cochon de lait…
990
*
La Pléiade peut se targuer de posséder une soixantaine de grands poètes
français. A l’International, le nombre serait multiplié par 20. Soient 1200
grands poètes.
Ce qui signifie que la discipline est incontrôlable. Mais ouvrir 1 200
poètes, c’est toutefois possible. J’ai essentiellement craint de perdre un
Mario Luigi ou un Paul Celan CAD des littéraires indispensables à ma
formation et à mes applications d’écriture.
*
Les années 78-79 ont été des années de défi intellectuel. La question qui
sans cesse agitait mon esprit était la suivante : « Comment sont-ils
parvenus à obtenir ce résultat ? » Et je pensais à Rimbaud, à Radiguet et
à Lautréamont. Une seconde question corolaire à la première se posait
également : « Que puis-je espérer obtenir face à ces génies de la
littérature française ? »
Le challenge était ambitieux. Mais à ce jour 76 ouvrages ont été écrits
sur la période 20-24 ans.
*
Le relationnel poétique m’a toujours paru de faible visée.
Je lui préférais les lectures et les applications d’écriture.
Voir Autrui ne me semblait d’aucun intérêt quelconque.
*
991
Autres contemporains
Vadim Kosovoz Jean-Pierre Lemaire Christian Pringent Dupin -
Gravir
Jean-Faye Juan Dave
*
SM
Qu’entendait Stéphane concernant « Le livre » ? - Une sorte d’idéal de
perfection impossible à atteindre ? Que voulait-il y mettre ? Quels
contenus ?
*
Comment avec un cerveau de 58 ans peut-on trouver des solutions
poétiques nouvelles ?
Que puis-je aujourd’hui espérer inventer ?
*
Rimbaud remporte le premier prix de Latin du Concours général à 15 ans
en 1869.
Baudelaire également.
*
Y a-t-il des littéraires qui se soient intéressés à la Mathématique ?
Roubaud, Valéry, Queneau. Dans son journal Choses vues, Victor Hugo
note toutes les découvertes ou progrès scientifiques. Il a obtenu un
accessit de Physique au Concours général.
*
992
Racine, orphelin. Se brouille avec Corneille.
*
Bob Perelman - Isodore Isou -
Zanzotto Surimpressiosns - Vocatif
Benoite Groult
Roger Gilbert-Leconte
*
Les Géorgiques de Delille, - plus un travail d’adaptation qu’une
traduction scrupuleuse.
La rime interdisait une traduction exacte.
C’est toutefois un tour de force difficile mais très éloigné du texte initial.
*
J’ouvre Les ombres errantes de Pascal Quignard. J’estime que c’est un
ouvrage qui peut être remarqué mais il ne mérite en rien Le Goncourt ni
par sa forme ni par son fond.
L’ouvrage s’est vendu à 80 000 exemplaires. (Généralement le prix
attient 350 000 ventes). Mais le public essentiellement constitué de
personnes lisant le roman a été déstabilisé par le choix du jury.
*
Primitifs 5192
HF 1009 - GS 1347 - Moût 704 - Manus 989 - Croît 571 - Parf 478 -
Nombre de variantes dans mes six premiers recueils de poésie.
*
993
Pour produire une nouvelle poésie, j’aurai pu exploiter Mallarmé et les
Objectivistes américains. Ou encore Les illuminations de Rimbaud
couplé à l’Apocalypse de Jean. C’eût pu créer des images folles et
nouvelles.
J’avais envisagé en 79 de produire un personnage représentant l’allégorie
du printemps tout en utilisant Le cid de Corneille et les Chants de
Maldoror de Lautréamont.
J’ai trouvé la poésie du non-sens qui permettait de combiner des images
totalement inconnues. Le moteur de la phrase, sa grammaire, permettant
de faire passer ces solutions audacieuses.
*
994
FRANCK LOZAC'H
QUESTIONS DE RELIGION
995
AVANT-PROPOS
Cette réflexion sur la religion est composée d’un ensemble de
textes hétéroclite s’étalant sur une période de vingt ans.
Je souhaite que l’ensemble ne paraisse pas totalement inégal ou
incohérent, mais que le lecteur puisse accompagner son effort avec des
tentatives de spéculations dans une analyse contradictoire.
Cet ensemble en vrac rappelle parfois l’étrange agencement des
Cahiers de Paul Valéry dont les fragments sont reliés les uns aux autres
par une trame thématique et chronologique.
Là s’arrête évidemment la comparaison. Je ne saurais prétendre
avec ces quelques endroits de réflexion élémentaire accéder à la
pénétration et à l’intelligence supérieure de cet écrivain.
Franck Lozac’h
996
Descendance
Jo 78/79
Adam + Eve: Caïn + Abel + Seth
Seth : Enosh - Enosh : Quenân
Quenân : Mahalaleel - Mahalaleel : Yered
Yered : Herok : Henosh : Mathusaleem
Mathusaleem : Lamek - Lamek : Noé
Noé : Sem - Sem : Arpakshad
Arpakshad : Shélah. Shélah : Eber
Eber : Peleg - Peleg : Réu
Réu : Serug - Serug : Nahor
Nahor : Terah - Terah : Abraham
Abraham : Isaac + Ismaël (avec la servante)
Isaac : Esaü et Jacob = Israël.
Moïse : (Sauvé des eaux) libéra son peuple des mains de pharaon
(avec écartement de la mer Rouge).
Josué : (Les remparts de Jérico) (Une génération après Moïse).
Sanson et Dalila (Il périt avec les Philistins dans leur temple)
997
*
l'homme.
La connaissance de Dieu est l'unique but vers lequel doit tendre
Mystère de la création.
Moi
Le reste est gaspillage donc inutilités. Un dialogue entre Dieu et
998
Le mystique
Jo 80
J’ignorais qu’un grand mystique se cachait en moi.
Quatre prières quotidiennes à heures fixes.
genoux !
À quarante ans, je passerai le plus clair de mon temps sur les
Réincarnation
Si les hommes s’en référaient à Dieu, au principe de la
réincarnation et de la purification peut-être comprendraient-ils un peu
mieux le mystère de la naissance.
L’âme revit, et l’âme existe déjà. La femme conçoit le corps, mais
Dieu crée l’âme.
uniquement.
La fortune de la naissance est un bien donné à l’homme par Dieu
3 mars 1980
999
Mystique, couard, douleurs
Il vaut mieux ne pas avoir la conscience de Dieu et du Christ
plutôt que d’être un mystique persécuté. La souffrance est toujours
détestable même si elle assure une bonne place “ au paradis par
l’épreuve de la purification ”.
24 avril 1980
Apparition de la Vierge
Je note le passage d’un rêve à caractère mystique. Je suis dans une
chambre minuscule (deux mètres sur trois). Une femme apparaît. C’est
une sœur ou une mère. Son apparition prouve qu’elle vient de l’au-delà.
Elle tient dans la main gauche un bougeoir avec une bougie, dans l’autre
un livre. La mèche de la bougie n’est pas enflammée. Par son pouvoir
mystique, elle allume la bougie ce qui signifie : “ Si tu t’instruis dans
mon livre, tu seras éclairé. ” Elle pose les deux accessoires sur la table
de chevet, se dirige vers la porte, et à un mètre de celle-ci disparaît. Fin
du rêve.
28 mai 1980
1000
Réincarnation
“ Mourir pauvre pour obtenir son paradis. ” Voilà la plus sotte des
affirmations qu’il m’ait été permis d’entendre jusqu’à ce jour.
70 % des catholiques ignorent qu’il leur sera indispensable de
renaître. La réincarnation est nécessaire du moins pour se purifier. Tous
ces pauvres gens qui espèrent en avoir fini avec leurs souffrances,
comme je les plains ! La plupart d’entre eux seront séparés de leurs
amis, de leur famille et recommenceront une autre vie ailleurs.
4 juin 1980
*
Laissez venir à moi les petits esprits.
Lecture
Achevé l’Évangile selon saint Matthieu.
La transfiguration est aussi de l’imagination poétique sublimée.
(Très difficile à saisir - moi seul puis me comprendre.)
1001
Hugo - esprits frappeurs :
Cette nuit, je me suis réveillé. J’avais dans l’oreille, tout près de
moi, de sourds frappements à mon chevet. C’étaient des coups lents et
réguliers. Cela a duré un quart d’heure. J’écoutais. Cela ne
discontinuait pas. J’ai prié. Cela a cessé.
J’ai dit : “ Si c’est toi, ma fille, ou toi, mon fils, frappe deux
coups ”. Au bout de dix minutes environ, deux coups ont été frappés ...
J’ai dit toujours mentalement : “ Est-ce un conseil que tu m’apportes ?
Dois-je quitter Paris ? Si je dois partir frappe trois coups ”. J’ai écouté.
Silence. Plus de réponse.
Réflexions
À chaque instant, je suis prêt à mourir et me détacherais de ce
monde matérialiste sans remords aucun. Mais plaise à Dieu que je ne
souffre pas. Le pleutre est en moi qui craint la douleur.
1002
ABC chrétien
Prends ton mal en patience et résigne-toi à aimer ton Dieu avec
toute la foi qui se dégage de ton coeur.
Le fils du maître est battu. Mais après le décès de son père, il sera
maître à son tour. Ceux qui lui donnaient violence s’agenouilleront et
s’inclineront devant sa puissance.
*
L’adultère, au vingtième siècle est le péché le plus risible du
Christianisme.
Dieu me hait.
*
Prières
Je salue ton courage, ton abnégation et ta foi en Dieu.
Justice.
Plus qu’hier encore, j’ai besoin d’aimer Dieu, sa Puissance et sa
1003
Ne jamais désespérer. Oublier sa vie.
Je n’ai même plus la force de prier Dieu.
Et délivre-nous du Mal !
Amen.
Fatalité
“Aide-toi et le Ciel t’aidera.”
Je me suis aidé, le ciel ne m’a jamais aidé.
Mais je préfère ne rien devoir à personne.
Conte biblique
Je doute - donc je ne concevrai aucun monde - pensait Dieu.
Folie
L’homme qui avait rendu Dieu incroyant.
système.
L’homme qui avait démontré à Dieu ses erreurs, l’erreur de son
1004
Dieu s’incline et lui remet tous ses pouvoirs.
Fusée
Il y a un cannibalisme assez choquant pour l’homme civilisé dans
le mysticisme chrétien. (Le sang et le pain, la chair et le corps).
Je lui préférerais celui qui me touche est sauvé - Porter la croix.
Boire le sang du Christ, manger le corps d’un Dieu (?)
Que les femmes s’accouplent à mon image, elles enfanteront des
progénitures purifiées !
Utiliser les fonctions du corps (manger, boire) pour glorifier un
Dieu. Il y a une contradiction entre le corps qui est périssable et l’âme
qui est immortelle (but de la venue du Christ sur la terre - la
Résurrection)
La messe dominicale : la cantine spirituelle
Samedi 29 mars 1980
1005
Le mouvement
Le génie de Dieu c’est d’obliger de qui il a créé à travailler, à
vivre, à agir, à se reproduire, sans oublier les interactions entre les
hommes, les choses et la nature.
Rajout avril 97
Jean XXIII lors de son intronisation se retrouve sur la place St
Pierre et il croit voir une foule gigantesque. Avec les lumières et les
contre lumières, il ne voit rien qu’un troupeau glauque de monde.
À cet instant, il entend une voix divine lui dire : “ Si tu ne te fais
pas humble, tu seras aveugle, et tu ne verras point. ”
*
C’est dans la patience et la foi que je retrouverai le chemin qui me
mènera au sauveur ! C’est dans l’abnégation de ma vie, [je la donne à la
Mort], que je me rapprocherai de Dieu.
Ces paroles ne sont pas proférées par la bouche d’un croyant,
elles découlent d’un raisonnement abstrait ou métaphysique.
1006
Après tout ne suis-je pas qu’une larve de poète, un insignifiant
d’homme qui subit la loi de son maître ? Qui obéit au zèle de son
supérieur ! Que m’importe de gâcher cette vie, si elle m’assure le repos
de l’esprit pour l’éternité ! Je ne puis que m’incliner, et me dire que
Dieu a toujours raison même si comme ce soir il m’arrache des sanglots
et des pleurs qui rouleraient sur la feuille de papier si je ne les essuyais.
Mon infortune est d’être mystique. Je pense en veuf, en poète qui
refuse la douleur.
*
La fantastique publicité du Christ - des mirages pour rassembler,
pour unir. De l’inquiétude, du conte, de l’Espoir. Un sacré magicien
celui-là ! De l’eau transformée en vin.
Que est l’homme (?) le plus populaire au monde ? Par bleu ! C’est
le Christ !
Dutour a eu la révélation divine tandis qu’il était dans une église
(Pour quelles raisons était-il rentré dans la maison de Dieu, je
l’ignore.).Il ne parvenait pas à achever son bouquin (Les taxis de la
Marne, je crois) et Dieu lui a dicté la fin de son volume. C’est pourquoi
il a écrit dans Carnet d’un émigré.
1007
Si Dieu n’existe pas, je n’écris plus une ligne. Je suppose qu’il a
reçu de Dieu un faisceau d’amour. On remarquera que la force divine ne
se manifeste pas toujours aux plus croyants. Dieu est insondable, et
personne ne pourra expliquer pourquoi il a choisi tel élu plutôt que tel
mystique. Toujours est-il que Dutour est un génie littéraire.
*
Je pense encore à Claudel. Le grand poète a écrit dans un de ces
poèmes que Dieu l’avait appelé par son nom : Claudel ! Claudel !
M’entends-tu ? (Je raconte l’anecdote de mémoire, et mes sources sont
évidemment inexactes, mais l’idée y est respectée.)
Parfois, je croise dans les rues de Montauban de pauvres vieux
curés portant encore la soutane, ou des religieuses aux cheveux blancs.
Et je pense : ces êtres qui se sont dévoués pour l’amour de Dieu, ne sont
que des petits serviteurs de la Force Divine. Ils croient de toute leur âme,
ils ont sacrifié leur vie et jamais ils n’ont été éclairés par le Père Éternel.
1008
André Gide
9 janvier 1933
Journal
Oui, ce sont des raisons sentimentales qui me font m’efforcer de
trouver un terrain de conciliation, d’accord possible, entre le
Christianisme et le Communisme. Mais je ne vois que trop hélas !
comment et pourquoi le capitalisme et le catholicisme ont liée partie et
tout l’avantage que le capitalisme peut trouver dans une religion qui
enseigne à celui que la société frappe sur la joue droite, à tendre la
gauche ; qui engourdit l’opprimé et le berce d’espoirs d’outre-tombe,
transporte la “récompense” sur le plan mystique et abandonne aux
oppresseurs un triomphe qu’elle persuade à l’opprimé n’être
qu’illusoire. Comment ne profiterait-il pas du catholicisme celui qui sait
que Christ dit : “Heureux ceux qui pleurent” et comment “Ceux qui
pleurent” n’accepteraient-ils pas de se soumettre, s’ils se laissent
persuadé que “Les derniers seront les premiers”. À eux le royaume de
Dieu ; les possédant le leur laissent, s’il est bien entendu que ceux qui
pleurent laissent aux possédants le royaume de cette terre. Tout est donc
ainsi pour le mieux et personne n’a plus à se plaindre. Le Christ reste
du côté des pauvres, c’est entendu ; les riches le leur laissent pour
compte. Pour un peu, les pauvres leur diraient merci. Ils savent qu’ils
1009
ont “la bonne part”. Et sans doute le Christ n’a pas voulu cela. De son
temps la question sociale ne pouvait être posée. Répondant à une
question spécieuse, il a dit : “Rendez à César ...”. On a tant rendu à
César qu’il n’y en a plus que pour lui. Mais les pauvres savent que tout
ce qu’ils cèdent en ce bas monde leur sera “rendu plus tard au
centuple”. On n’imagine pas meilleur placement !
Et les riches trouvent encore le moyen de se concilier le Christ
(ou de se réconcilier avec lui) en se piquant d’être “ charitables ”. Car
ils ont tout de même de la bonté, ce qui leur permettra, espèrent-ils, tout
en conservant “ ici-bas ” tous les avantages, de ne se laisser déposséder
point de l’espoir de se trouver encore, après la mort, du bon côté.
J’ai pensé qu’il fallait recopier ce passage étonnant dans sa
conception, et plus étonnant encore par son sujet. Je ne ferai aucun
commentaire. Je risquerai de détruire la vibration qui se dégage de
l’ensemble du texte. Mais que les réflexions de Gide sont originales, et
que cette vision biaisée du sujet est propre à un homme dont l’optique
est hors du commun.
1010
*
Jo 81
Et l’homme dit à Dieu : j’ai soif de ton sang, Seigneur.
Saints et grands poètes
Depuis la mort du Christ on constate que la France a engendré
plus de saints que de grands poètes.
Il y a toutefois certainement davantage de grands artistes (tous les
arts réunis) que d’Hommes d’Église immortels.
Cette remarque me vient à l’esprit par rapprochement à la mort de
Marthe Robin.
Thêta - Cahiers
Valéry écrit au chapitre Têta (p 705 Pléiade).
Ni l’amour, ni la science, ni l’art n’existent pour le Christ.
(Ce qui est sensé pour la science et l’art)
Un peu plus haut :
1011
Absence remarquable de toute allusion à la vie intellectuelle.
D’autres raisonnements sont fort judicieux : (P 711).
Tout est économique en morale et les 2 colonnes du bilan - Mal et
bien, châtiment et récompense - opérations au comptant et à terme -
compensations - échanges - rachats.
La morale daterait-elle (dans sa figure traditionnelle et ses
symétries) d’après la comptabilité inventée ?
Du reste, les religions elles-mêmes sont une organisation
d’échange entre Dieu et hommes.
*
Trinité : Trois fois un font un
1012
Principes du christianisme - Maître - esclaves
A - Mon chien frétille du derrière. Brave toutou, bon toutou. Pour
ta récompense, pour avoir aimé ton maître, je vais te fouetter. M’aimestu
encore ? Le chien lui lèche la main. Tiens, prends voici une boîte de
sucre.
B - La mère de l’aveugle - Pourquoi mon fils a-t-il perdu la vue ?
Parce qu’il a péché ?
Christ : Non. Pour que je lui rendre la vue.
C’est l’histoire du magicien qui met un lapin dans un chapeau et
en ressort un lapin. La foule, bêtement, applaudit.
Interrogation
Dieu ? Qui est-ce ? ...
L’état premier
Que s’est-il passé ? Il y avait Dieu.
1013
L’espace nul.
Je suis un mouvement perpétuel et je m’ignore. Donc je ne peux
rien créer. L’insouciance éternelle. Idem : un homme dans un bloc de
glace.
Éternelle ? Pourquoi le temps existe-t-il ?
Il faut que je me place en dehors de l’univers. Les mouches
marchent pendant des heures sur les vitres et tâchent de trouver la sortie
comme la vitre semble transparente.
Un homme se dit la terre est plate. Il entreprend d’aller droit
devant lui. Après des années de route, il retourne à son point de départ.
Il n’y comprend rien.
*
L’accouplement sexuel rabaisse-t-il l’homme vers l’impur ? Il y a
nécessités à satisfaire ces besoins terrestres, et non pas vices à en jouir.
L’homme qui a soif, ou faim, est-il impur ? Absurdités du
principe chrétien.
1014
L’injustice, la souffrance etc. élèvent-elles l’homme vers Dieu ?
Seul, le mystique peut recevoir la douleur sans désirer la rendre.
De quoi suis-je coupable ?
Ce n’était pas un brin de paille, c’était un cil ... dans mon oeil.
Heureux le cœur pur, car il n’a jamais aimé, et trouvera mon Père.
*
L’insouciance du mystique. A expliquer - idée de non-doute.
*
La religion est par essence contre le progrès, car elle préconise
l’acceptation d’un état social. Elle prétend par son futur satisfaire aux
besoins de l’humain. Or si l’âme se détache du corps, principe de la
Mort, le besoin terrestre est inutile à satisfaire.
Il faut penser que les grands hommes qui ont fait avancer la
civilisation possédaient en eux-mêmes une partie du doute, d’incrédulité,
sinon le monde en serait à l’état passif, à l’état d’insouciance mystique !
1015
Interpréter
Il faut savoir interpréter les textes sacrés. L’histoire de Noé
assimilée au premier degré est impossible. Qui pourrait prétendre qu’il
fut possible à Noé de rassembler par couple toutes les espèces animales
vivant sur terre ? Aucun musée au monde ne serait apte à contenir dans
ses tiroirs ces dizaines de milliers d’insectes différents. De plus, il existe
certaines espèces qui habitent et habitent seulement sous certains climats
précis, qui ne se reproduisent qu’en certains lieux géographiques. A
l’époque de Noé, le Groenland, l’Amérique ou l’Asie étaient inconnus.
Ces animaux auraient été dans l’incapacité physique, même animés par
une force spirituelle d’entreprendre un si long voyage pour embarquer
sur l’Arche Sainte. Avec un raisonnement primaire, je dis que Noé aurait
été dans l’obligation de construire un bateau de plusieurs centaines de
mères pour engranger toute cette survivance. Mais à l’époque, les
navires n’étaient que de bois.
Physique et croyance
Celui qui croit en Dieu, ne peut prétendre que la vitesse de la
lumière soit la vitesse maxima dans l’univers. Pourquoi ? Parce qu’il
serait sot de croire que Dieu ne puisse accomplir la longueur de sa
1016
création qu’en plusieurs milliards d’années. Il doit pouvoir parcourir son
monde très rapidement.
Supposons le Président X comme étant le président de tous les
terriens. Par quel moyen peut-il se rendre sur tous les endroits de la
planète ? Einstein répondrait en utilisant le moyen de déplacement le
plus rapide, le cheval. Hélas aujourd’hui il y a l’invention du téléphone
qui lui permet d’être informé de tout ce qui se passe en n’importe quel
endroit du monde, à n’importe quel instant. De plus le cheval est
ridicule. La France a construit le supersonique Concorde.
L’utilité de la souffrance
Il y a cruauté sexuelle, satisfaction à créer le Mal. Je crois que
Dieu se trompe en élevant l’être qui a été battu. Car il juge en ce cas, le
Mal utile.
Le Mal
céleste.
C’est la constance dans la haine que j’admire chez le bourreau
1017
Si homme, tu possédais telle volonté, tu renverserais telle
montagne.
Vice, sadisme, jouissance à faire le Mal, compositions ignobles,
tortures sexuelles - quelle puissance satanique !
Et la bêtise alors ?
Le principe de justice
Le principe de justice est inadmissible car il sous-entend
l’injustice, la récupération, l’indemnisation etc ... Or cela est en
contradiction avec l’état de pureté - l’état divin.
La religion castratrice
Débilité sexuelle. Chacun espère, rêve de pénétrer sa prochaine, et
chacune désire, vampe discrètement son mâle. La faute en incombe au
principe chrétien, à cette morale chrétienne inadaptée à notre temps.
Le sexe et la religion
Aucune organisation sexuelle. Le sexe naturel bafoué ; péché de
la masse - d’où la prolifération de tous les vices. L’homme ne pense
qu’à foutre comme il est interdit de l’acte charnel.
1018
Pendant la Deuxième guerre, restriction de nourriture. Aujourd’hui
y a-t-il vols de pain, de fruits, de légumes dans cette société de
consommation ?
bête.
Le principe Judéo-chrétien. Le sexe est un péché. Faux, absurde,
Je prétends que le vice naît avec l’interdiction.
R
De la tolérance
Des horreurs terrestres
Du commerce de l’âme
Tout n’est que rachat, indemnisation etc ...
S’il y a indemnisation, c’est qu’il y a erreur, mauvais jugement.
Or Dieu prétend être infaillible.
Christ
Comment un homme qui se déguise en singe, peut-il être
considéré par les singes comme étant un homme ?
1019
Je pense au Christ. Mais il y a les miracles qui lui confèrent un
pouvoir divin. Preuve spirituelle.
Vie mystique
purification - Saint
+ martyre - souffrances brèves 2 jours
Hygiène de vie pendant 40 ans
- Pureté
- Hygiène de vie
- Souffrances sur la fin (Mort tragique)
Il y a beaucoup de saints
La certitude divine abolit le hasard
Si Dieu est, le hasard est aboli.
Pourquoi souffrirai-je puisque le Christ est venu ici-bas chasser le
péché du monde ?
1020
N’invoquez jamais la raison poétique pour torturer un innocent.
Seigneur, je te sais le maître de l’Univers, mais je puis concevoir
un système supérieur au tien où la violence et la torture seraient exclues.
Crise de vocation
Soumets-toi à mon traité ! Je t’imposerai la tolérance. Je te donne
la liberté d’agir selon mes ordres divins.
On appréciera la baisse des vocations ecclésiastiques. On croit de
moins en moins en Dieu. L’homme nie l’existence de l’au-delà et
préfère s’en référer à la Science qui satisfait ses besoins terrestres.
Si Dieu
Si Dieu existe, pourquoi ne s’est-il pas suffit à soi-même ?
Pourquoi a-t-il créé autrui ? Pourquoi l’Univers ?
N’admires-tu pas la création divine ?
1021
Grandeurs
1 Galaxie - 100 milliards d’étoiles.
Il y a cent milliards de galaxies dans l’univers.
Petitesse de l’homme, l’homme microbien !
et génie de Dieu - l’immensité divine !
J’eusse préféré l’invisible et son étrange au vice stupide de la
mort endiablée.
1022
Jo 82/83
*
Ne reproche pas au mystique de se nourrir d’invisible : c’est son
pain quotidien.
Réflexions
Car pour le chérir,
Nous en périssons.
- À Jésus-Christ.
Nul n’est génie en sa famille.
Le tutoiement n’y arrange rien. L’autorité hiérarchique non plus.
Punition, justice, vengeance, dû, indemnisation.
Il n’y a pas de pardon s’il y a punition.
Dieu est. Toute la question est de savoir pourquoi nous existons.
1023
(Pourquoi Dieu ne s’est-il pas suffit à soi-même ?)
L’ombre blanche est toujours sombre sous l’aile de Satan.
*
Principe divin.
Je te rends plus que ça ne t’a coûté.
D’où la bourgeoisie céleste
Aucun être ne se révolte,
Satisfait de la place que Dieu
Lui a pour toujours conférée.
Il s’agit encore de l’État égoïste,
Du moi sublimé en fonction
D’un moi qu’on espérait.
*
Subissez les conditions que l’on m’a imposées, il vous sera très
difficile d’obtenir mes résultats poétiques...
1024
Quel naïf pourrait prétendre que Dieu par son silence (qui se tait
consent) n’approuve pas la souffrance humaine ?
Réponse du crétin mystique : Les voix de Dieu sont
impénétrables.
*
Dans le principe Divin d’indemnisation, il y a le système de
corruptions des âmes : Que t’importent la torture et la souffrance
humaines, puisque tu jouis du bonheur céleste que je te procure.
La mathématique est à l’homme de science ce que la religion est
au croyant : Un principe absolu de vérité.
Le mystique jouit d’une expérience vécue qu’il ne peut renouveler
à l’instar du physicien ou du chimiste.
Religion
Christ a-t-il menti quand il a prétendu être le Fils de Dieu, seule
question que doit se poser l’athée.
1025
douter).
(Christ a-t-il existé ? De la référence historique, on ne peut
Foi
Qu’est-ce que la vie ? Le mouvement, peut-être.
“ Que m’importe qu’il souffre puisque je le soulagerais ”.
Interprétation humaine de l’acte Divin : comportement indifférent en
Alpha.
Si Dieu inflige de telles tortures aux innocents, à quelles
souffrances condamne-t-il les coupables ?
Les actes de foi
Jamais, en alpha, tu ne donneras raison au Mal. Ton devoir sera
de le détruire et de le réduire en cendres.
Poussière, il était, poussière il sera - pour l’éternité.
Tu ne frapperas pas l’innocent pour le récompenser. Tu chasseras
toujours le Mal en Alpha, en Oméga et pour l’éternité.
1026
Ton devoir sera de te manifester avec conscience pour tous, à tous
les hommes. Ainsi ils agiront selon ta volonté qui sera bonne.
*
Le sang, les torrents d’impurs ne seront car tu es puissant.
Tous te connaîtront, car tu te manifesteras à tous.
manifestes.
L’invisible, et les paraboles sont mortes, car tu existes et tu te
Tu ne planteras pas la graine de l’arbre du Mal, car l’homme est
impur, et tenterait de manger de son fruit. Tu n’infligeras pas à l’homme
la tentation du péché, car tu connais sa conséquence.
*
Le sang, les torrents d’impurs ne seront car tu es puissant.
Tous te connaîtront, car tu te manifesteras à tous.
1027
manifestes.
L’invisible, et les paraboles sont mortes, car tu existes et tu te
Tu ne planteras pas la graine de l’arbre du Mal, car l’homme est
impur, et tenterait de manger de son fruit. Tu n’infligeras pas à l’homme
la tentation du péché, car tu connais sa conséquence.
*
La fameuse question : “ Crois-tu en Dieu ? ” est absurde. On
demande à un être de répondre avec des lois arithmétiques à une raison
métaphysique. Et cela est incompatible.
Si Dieu est, le hasard est aboli.
Que penser d’un homme qui arrache les pattes d’une fourmi et
l’assoie sur un monticule de sucre ?
La constance de la torture engendre cet état second proche de la
vision mystique. Il y a un martyre silencieux appelant la présence
Divine.
1028
Tu m’as jeté dans un bain d’excréments, moi qui ne buvais que de
l’eau purifiée. Ton principe d’indemnisation te permet tous les excès,
Seigneur.
Dieu : je feins de te haïr, mais je t’aimerai plus encore.
Dieu : Si piètres violences et si grandes jouissances !
Conte Divin
Eudi, Dieu, Edui, Idue.
*
Au commencement, Dieu créa la femme. Il la féconda, par son
Esprit Saint, d’un couple de jumeaux. Cette femme était l’épouse de
Dieu, les enfants étaient les fils de Dieu.
Eudi aimait sa Force et le priait chaque jour. Elle le remerciait des
bienfaits de la terre, et le glorifiait pour l’ardeur de ses petits nés.
1029
“ Rends-moi grâce, Seigneur, et partage ma couche ! ” “ Je ne
puis te satisfaire, ô femme d’entre toutes les femmes. Ta postérité déjà
est assurée ! ”
Eudi, d’un geste naturel, donna son sein gauche à Edui, et offrit sa
tétine droite à Idue. Elle les berçait d’un amour profond, et les aimait
d’une ardeur redoublée.
Exterminer les Juifs
“ On doit de tous les Juifs exterminer la race. ” (Esther acte I,
scène III). Hitler aurait pu s’inspirer dans Racine, il s’est inspiré dans
Nietzsche.
Tu y gagneras au change. Principe Divin.
Misérable existence poétique, réalité médiocre par cette infortune
! Mais il la faut passer, s’appliquer à la vivre ! C’est un ordre, obéir à
Dieu !
1030
Arpèges
Si je crois en Dieu, je suis un fou. Car du moins j’accrédite la
torture en Alpha sur un innocent.
Il n’importe pas de jouir de la bonté, si pour se faire il faut subir
la souffrance.
La première des justices est de ne pas laisser s’accomplir
l’injustice.
Je torture mais j’indemnise : principe divin.
Le Milliardaire Éternel achète les âmes avec le Temps.
L’âme en feu.
(A mémoriser)
Lorsque je dis : Je crois en Dieu. Je pense : il a créé le meilleur
des systèmes. Qui peut prétendre à cette vérité ? Qui est apte à jurer sur
cette citation ?
*
Au Divin : je puis créer un système supérieur au tien. C’est ton
système moins ma torture.
Il faut s’en référer aux faits historiques et se remémorer l’autorité
étatique du roi soleil contre sa noblesse de cour. Celle-ci a été réduite à
1031
une sorte de soumission passive, interdite de s’exprimer et de contredire
la puissance du roi. Elle bénéficiait en contrepartie de larges sommes
données pour qu’elle se tût.
Le saint
L’épreuve infligée par ce Dieu est inaccessible au pouvoir
humain. La torture trop violente est horreur dans le cœur de l’homme.
Il faut croire, croire et être soumis pendant des années à la volonté
du Mal. Il faut ne pas désespérer et recevoir l’envoûtement comme désir
Divin pour un proche futur.
Qu’importe de hurler ses douleurs, de supplier l’injustice, si l’on
est innocent ! Qu’importe d’implorer toutes ses prières, d’invoquer la
mort des atrocités, si l’on est non coupable !
Il y a ce demain, ce paradis d’espoir. Mais il y a cette cicatrice,
marque d’injustice à jamais dans le corps.
*
1032
Saints et apôtres, prédicateurs et cardinaux ne cessent d’encenser
un Dieu dans la torture, dans l’horreur de la soumission. Ces purifiés ne
font que prétendre en une justice inaccessible aux humains. Prêcheurs,
hommes de charité, purifiés du corps et de l’âme veulent donner l’espoir
au torturé dans les supplices et les terreurs de la damnation !
Lecture de quelques pages du Coran. Ouvrage plus simple et plus
accessible à l’intelligence humaine.
La pensée biblique et la pensée musulmane se confondent : nous
ne croyons qu’en un seul Dieu et nous tâchons de faire le bien, et évitons
de faire le Mal.
(Note : Le Coran nie la divinité de Jésus).
Variations religieuses
“ - Vois comme j’ai été injuste avec toi, mais vois comme j’ai été
bon avec les autres. ” Paraboles du vigneron, dont je serai la victime.
Tout s’est accompli en ma défaveur.
Que ta sagesse serait parfois d’entendre la raison des humains !
Que ne pourrais-tu écouter parfois leurs plaintes et lamentations !
*
1033
Celui qui cherchera sera le grand savant, l’intelligence
monstrueuse. Il éprouvera toutes les jouissances et tous les maux.
C’est l’affirmation mystique de l’Arbre de la Connaissance.
Rétrogression
Le chien possède une âme qui a été punie, et qui a été soumise à
régresser. Il s’agit ici du principe de réincarnation chrétienne.
chien. ”
Cent fois, Dieu a dit : “ Tu n’es qu’un chien, retourne à l’état de
Notes
Vie mystique
+ martyre souffrances brèves 2 jours
purification - Saint
Hygiène de vie pendant 40 ans
1034
- Pureté Homme
- Hygiène de vie
- Souffrances sur la fin
(Mort tragique)
Il y a beaucoup de saints
1035
Idée de tableau
Eve sur le sol, jambes écartées, en position de femme ayant
expulsé son enfant. Adam debout, puissant et fort, sur la même ligne
qu’Eve, tenant un enfant dans sa main gauche. Tendu vers l’objectif,
Adam regarde avec satisfaction mêlée à de la violence contrôlée l’enfant
naissant. Eve a le sexe sanglant. Elle doit exprimer la fatigue et la
satisfaction. (Tu enfanteras dans la douleur). La main droite d’Adam est
sanglante. Il a aidé l’enfant à sortir. Son index se lève vers le ciel. “
C’est le Père qui a voulu notre union, cette fécondation ” (Voir l’index
de Léonard de Vinci). Titre : “ Le premier d’homme ”.
bébé
Adam
Index. Vénération vers Dieu.
Jambes écartées
Eve
Jambes écartées.
Jésus-Christ lave plus blanc
J’observe avec une certaine délectation le comportement des
chrétiens qui chaque dimanche matin vont purger leurs âmes dans la
1036
maison de Dieu. Ils se dirigent avec détermination dans le lieu du
repentir et en ressortent une heure plus tard en poursuivant leurs actions
mauvaises durant la semaine à venir.
*
Le Saint. (Raisonnement) : je sais Dieu ; les hommes me torturent
; demain, au ciel, je serai indemnisé. C’est de la bonne épargnedouleurs.
Plus je pardonne le comportement de l’humain, plus mon
élévation spirituelle est assurée.
Je suis le symbole de l’innocence. Ma souffrance a pour but
d’initier l’homme à la non-violence par sa propre conscience de
l’injustice accomplie sur ma personne.
Le saint. Apprentissage
Un état de tolérance supportant jusqu’ici son extrême la torture
infligée par l’horreur. Et toujours croire en Dieu malgré son abandon,
malgré sa volonté de laisser s’accomplir le Mal. C’est cela
l’envoûtement, la soumission à une force néfaste. Mais quel homme,
quelle âme mystique se satisferait encore du plaisir de la haine ? Qui
recevrait la souffrance pour devenir un martyre purifié ?
1037
*
L’homme le plus grand sera celui qui subissant le couteau du
Christ, infligé dans son corps, sera lui pardonner la violence prodiguée.
Le sublime de l’homme purifié sera d’être torturé par Dieu luimême,
et de pardonner à la Force unique le Mal infligé ; je ne te hais
point, Seigneur, d’avoir créé la torture sur ma personne.
1038
Jo 87
Jacob et Esaü
Jamais la naissance jumelaire n’a été glorifiée. Or elle double la joie de la
naissance. Et elle n’est pas si rare. Pourquoi ? (Droit d’aînesse ?)
La Mort, le Mal
Cruauté, vice, torture, souffrance, malignité, singerie,
condamnation, méchanceté, violence morale, destruction de
l’intelligence, destruction du don, interdiction d’agir, persécution,
intromission, haine, jouissance du mal, soumission, acharnement,
mensonge, transformation temporelle, inquisition, persécution.
Silence, résignation, volonté du mal, puissance de l’injustice,
oubli volontaire, acceptation, création artificielle de l’injustice, barbarie,
traîtrise, reniement, baiser de Judas, idée du mal, conception,
application, Dieu ?
1039
*
Il n’y a rien de plus sourd qu’un dieu qui ne veut pas entendre.
doute.
L’essence de la sagesse est la crainte de Dieu.
Il n’y aurait pas de crainte s’il n’y avait pas de méfiance, donc de
Si l’on doit craindre Dieu parce qu’il a la possibilité de faire le
Mal, c’est que l’homme ne le considère pas comme étant Force d’amour.
Il n’est pas qu’amour.
L’apprenti béatifié
Soeur, ma Sœur Jeanne,
Ne me sais-tu souffrir ?
C’est Bernadette, ta cousine !
1040
ABBA
Pourquoi Dieu ne s’est-il pas détruit ?
“Je” sera non. Je me détruis donc.
On peut tuer la vie.
Dieu peut se tuer.
Pourquoi a-t-il dit “oui ” à la vie ?
Dieu
V de la particule pour une rotation totale.
18 V 54 s
11 h 12 h V’ 30
12 h 1 h V’ = V’’
Luminosité 3 h = luminosité 9 h
lum 12 h 0
1041
lum 6 h maxi
DIEU
Du métier
Oui, c’est un dur métier que celui d’être saint !
On est soumis au Mal. On subit l’abstinence,
Dieu se cache de vous : la violence s’accomplit.
Intronisations anales, persécutions sexuelles,
Toutes les parties du corps sont hélas torturées
Il faut de l’invisible : cela n’est jamais su.
On vous traite de fou, la famille se tait.
Ce que voit le voyant, n’est jamais vu des autres
Ou trop de temps après : le Mal est déjà fait.
1042
Note biblique
Le roi d’Assur attaque la ville de Jérusalem. Nous sommes en
quatorzième année du roi Ezéchias.
Le roi d’Assur envoie le grand échanson avec un corps de troupe.
Ils s’installent sur le chemin de Foulon.
Trois hommes : - Elyaquim, Qhebna (le scribe) et Yoah, vont
discuter avec le grand échanson.
Il est en position de force : le grand échanson parle au nom de son
roi pour le roi Ezéchias.
Insignifiance
Je me pose cette question.
Une note p 108 du livre d’Isaïe par la Pléiade :
L’événement lui donnera raison lors de la campagne assyrienne de 701.
Donc Isaïe le prophète a eu raison.
1043
Mais quelle est la valeur de sa prophétie à l’échelle historique ?
Quelle comparaison avec le génocide Juif qui fit 6 millions de gens
gazés par les Nazis ?
1987.
Autant faire des prévisions sur le conflit Chadien, ce 13 juillet
Mais il y a l’Emmanuel !
C’est quand même décevant ! Un livre de code de vie semble plus
utilisable. (Salomon, le Siracide).
*
Ne plus avoir la force de prier Dieu, c’est souffrir.
Le désespoir du Saint.
La certitude de ses années d’injustice.
*
C’est transvaser le volume d’une jarre
1044
Dans une bouteille de vin ! Elle déborde.
De l’abondance des Bibles :
Comment pourraient-elles nuire à l’esprit éclairé ?
LA CRAINTE - Sagesse
humaine.
Épousez les thèses de l’athéisme, et conformez-vous à la morale
Soyez en paix avec vous-même :
Droiture, honnêteté, loyauté etc.
Car chercher Dieu,
C’est se soumettre à l’esclavage de la peur.
Ce n’est certainement pas un principe de vie terrestre.
N’oubliez jamais que Dieu est déraisonnable
Voyez l’immensité de l’Univers.
Rendez-vous compte du risque qu’il représente.
Si vous croyez être avec lui, vous subirez l’épreuve.
1045
Courage car violences.
Méfiez-vous de Dieu !
Si vous avez la certitude de son existence,
Baissez la tête. Ne parlez pas trop fort.
Instruisez-vous. Jouez petit, minuscule.
Que l’on ne vous voit pas.
Différentes références bibliques
Texte massorétique
Texte de Qumrân (1947 ?)
Les Septante
Targum
Vulgate
Hébreu
Grec
1046
Symmaque ?
Syr ?
Judéo araméen.
Codex alexandrinus
Les 3 grands onciaux :
Vaticanus, Sinaïticus, Alexandrinus
Théophanique
Prodromes
Aquila
Vulgate
Massorétique
Explications
Qumrân le texte Massorétique :
Textes hébreux.
DSIa
DSIa - ce sigle désigne l’un des manuscrits, mss d’Isaïe
découverte à Qumrân en 1947.
1047
DSIb ? Je suppose idem.
L’Ecclésiastique
Jésus, fils de Sirach - l’auteur.
Nombreux manuscrits découverts dans la Géniza (dépôt des livres
sacrés hors d’usage), de la synagogue du Vieux Claire.
livre.
Publié en 1931 - Il y a 1 090 versets sur 1 616 soient les 3/5 du
C’est une version grecque.
D’après l’édition des Septante de Rahlfs.
Jésus Josué nom très répandu, parmi les Juifs durant les siècles
précédant l’ère chrétienne.
132 av. J.C.
1048
Bible
La prostitution sur les hauts lieux et sous les arbres sacrés fait
partie des cultes idolâtriques.
L’incubation est un moyen pour entrer en communication avec les
Esprits des morts.
Variables
Jr ch11 v 15
Orty : Elle a commis la fourberie.
Jérusalem : Sa façon d’agir est fourberie !
TOB : Sa manière d’agir est pleine de finesse.
Pléiade : Elle a conçu de mauvais desseins ...
Versions d’un même passage. Et ils osent me dire qu’ils s’en
réfèrent à l’exactitude de l’Hébreu. C’est impossible. Ce sont des
versions.
1049
Contre l’avortement. Slogan - Idée
Sœur Térésa.
“ Le ventre d’une mère n’est pas un tombeau pour son enfant. ” :
Note biblique
Dans Jérémie trois faux prophètes.
28-1 Le prophète Hananya
29-21-23 Les prophètes Ahad, fils de Qsloya et
Cidqiyyahu, fils de Maaséya.
roi de Juda.
Dhorme mêle Ahad et Sédécias. Or Sédécias est le fils de Josias,
Une note d’Osty. “ Ces deux prophètes ne reparaissent nulle part. ”
Voire note de Dhorme p 336 - 21
Confirmation.
Jérémie
L’invasion venant du Nord 4 - 5
1050
Le jeune prophète lance un cri d’alarme. Immense exagération. 25
siècles se sont écoulés. Je n’entends pas, et je ne veux pas entendre la
multiréférence. En vérité, cette invasion des Scythes est ridicule, stupide
et insignifiante.
Quand je songe aux six millions de Juifs qui ont subi la plus
ignoble, la plus condamnable des ignominies humaines !
Nul prophète pour l’annoncer ! Et là : trois lances, deux cavaliers !
Commentaire. 32-12 Jé
J’ai volontairement évincé des passages qui me semblaient
surcharger le texte et en rendre la lecture pénible. La versification ne se
prête guère à cette accumulation, de noms propres et de substantifs
souvent d’une orthographe ardue. La Sainte Bible propose dans sa
totalité le passage suivant : “ Et je remis l’acte d’acquisition à Baruch,
fils de Nériyya, en présence de mon cousin Hanaméel, des témoins
signataires de l’acte d’acquisition et en présence de tous les juifs qui se
trouvaient dans la cour de la garde. ”
1051
Commentaires Jérémie 29-22
Avec quelles joies enfantines, quelles joies de fiancé Yahvé
retrouve Israël, son épouse tant aimée !
Jé 31-22. On dirait qu’il la gronde, comme un amoureux épris de
sa conquête. Sorte de jeu amoureux - de vrais petits fiancés. C’en est
même adorable.
“ Jusques à quand tourneras-tu de-ci de-là fille rebelle ? ”
Valeurs des termes
Visiter signifie souvent que Dieu va accomplir un acte de
violence. “ Je vais les visiter. ” Ça signifie généralement la destruction
d’un peuple ennemi, ou du premier d’un royaume.
Crimes - signifie souvent péchés.
Donc euphémisme pour “ visiter ” et excès pour “ crime ”.
1052
Commentaire : 33-4-6 Jé
Passage obscur proposé par les différentes versions. Le mot “
Épée ” a été évincé. Mais l’ensemble est cohérent et accessible.
Jé 33.11
Car je veux rétablir l’ensemble du pays
Comme à son origine a déclaré Yahvé.
“ Car je ramènerai les captifs ”, ah
Qui est Condamin ? Est-ce un commentateur de la Bible ?
Osty y fait allusion du moins en note p 1724 - 33-18.
*
“ Les brebis paisseront ” fragment doublé uniquement dans ce
travail pour annoncer avec instance le thème pastoral indiscernable de
l’ère messianique.
1053
Jé 33-13
contenus ?
Rq : Quelquefois 7, 8 notes suffisent par page. Quels sont leurs
Jé 36. 11-14
La versification ne se prête guère à l’accumulation exceptionnelle
de termes dont l’écriture est difficile. Pour faciliter un confort de lecture,
il a été évincé quelques noms propres dans ces versets et suivants. Est
reproduit ici le passage exact proposé par la Sainte Bible :
“ Or Mikayehu, fils de Gémaryahu, fils de Shaphân, ayant écouté
les paroles de Yahvé, tirées du livre, descendit au palais royal, à la salle
du secrétaire. Là tous les dignitaires tenaient séance : Elishama, le
secrétaire : Delayahu, fils de Shemayahu ; Elnatân, fils de Akbor ;
Gemaryahu, fils de Shaphân ; Cidquyyahu, fils de Hananyahu ; et tous
les autres dignitaires. Mikayehu leur rapporta toutes les paroles qu’il
avait entretenues quand Baruch en faisait lecture aux oreilles du peuple.
Alors, à l’unanimité, les dignitaires envoyèrent à Baruch Yehudi, fils de
Netanyahu, et Shélémyahu, fils de Kushi, pour lui dire : “ Ce rouleau où
tu as lu pour le peuple, prends-le et viens ! ”
1054
*
L’alliance. L’explication du Veau s’impose.
*
Fils de Yiqdalyahu 6 syllabes ?
7 syllabes ?
si 7 syllabes De Yiqdalyahu (variante)
*
Ce Sédécias porte le même nom que celui du roi et du prophète.
Aucune confusion n’est à faire. Ces hommes étant distincts.
Jé 36 21
On passe de Baruch à Yéhudi.
Or Baruch est Yéhudi.
Verset précédent les princes conseillent à Baruch et à Jérémie
d’aller se cacher. Or celui-ci (?) apparaît devant le roi.
1055
Mais il change de nom : Baruch
Yéhudi ce qui rend plus
vraisemblable cet invraisemblable. (Je sais toutefois le verset 14).
Jé 37-21
Je ne comprends pas le sens de ce verset.
*
En contradiction avec 39 - 11 - 12.
L’ensemble des fragments comporte des pertes. Bénéficiant d’un
traitement de faveur décidé par Nabuchodonosor, en 39-11-12, Jérémie
est parmi les captifs et le bas peuple en 40-1. Ne pas oublier ce vers.
“ C’est ainsi qu’il choisit de rester chez le peuple. ”
*
Anagogie : interprétation des Écritures par laquelle on s’élève
d’un sens littéral au sens mystique.
1056
Écritures.
Anagogiste : celui qui s’occupe de l’interprétation des Saintes
*
Osty :
j’étendrai ma main contre toi
Pléiade :
j’ai étendu ma main contre toi
Tob :
je pointe la main contre toi
Cerf :
je vais étendre contre toi la main
problème !
Quel temps choisir :
Et ce n’est pas la première fois que je suis confronté à ce
j’ai : futur, passé composé, présent ; présent proche.
Quelle ponctuation choisir ?
1057
Jé 44-16
La Reine des cieux est la planète Vénus (explication à étoffer).
Jé 41-11-16
Il y a un caractère répétitif de certains fragments qu’il semble
inutile d’imposer au lecteur. Les passages sont allégés de ce style
perroquet sans que le sens et la richesse des passages en soient pénalisés.
Elucubrations mystiques
esprit.
Dieu peut se proposer des problèmes qui seront absurdes à son
assimiler.
Dieu peut se fabriquer une puissance supérieure qu’il ne pourra
Alors ! Qu’il ne demande pas à l’homme de le comprendre.
Oui, mais si cette force supérieure lui en faisait voir de toutes les
couleurs ? Qu’en dirait-il ?
1058
“ - Je t’impose une éternité de souffrance. Je maîtrise le temps.
Crois en moi. ” Dieu, que répond-il ?
Il faut se taire.
l’homme !
Dieu finira peut-être par comprendre dans quelle...il a foutu
“ Je vais détruire tout ce que tu as conçu. Je te demande sans me
voir de croire en moi. ”
Dieu possède un Dieu qui lui est supérieur. Ce Dieu-plus détruit
ses cent milliards de galaxies. Il ne se manifeste qu’après 30 milliards
d’années d’existence. Qu’en tire mon Dieu, de ce Dieu supérieur, et de
la destruction et de son travail ?
Mes cercles ne tourbillonnent plus. Ma mécanique se casse. La
cybernétique va en tous sens. Je ne contrôle plus ce moi-même.
J’en arrive à en tirer l’existence d’une force supérieure. Incapable,
impuissant à me dominer, j’invente un Dieu suprême. Je l’invoque. Je
l’implore. Aucune réponse. Je me dis : est-ce Moi ? Est-ce Lui ? C’est
1059
Lui qui dans son immense silence m’impose l’épreuve. Attendons.
Fabriquons de l’espoir ...
- Dieu, je veux savoir d’où tu es né.
femme.
- Maigrichon, va voir ce qui se passe entre les cuisses de ta
(J’ai quand même l’impression que Dieu a un début).
Comment veux-tu accéder à ma naissance, alors que tu n’es pas
capable de faire un enfant ? (Mieux encore). Et de la génétique ?
Dieu ; trente milliards d’années le contemplent !
Une heure de réflexion, il abolit mon existence !
l’homme.
Rien ne prouve que Dieu ne souffre pas de l’indifférence de
- Où est Dieu ?
A quinze secondes, sortie hors du corps, par le bon tunnel.
1060
immense !
Si Dieu est triste de l’indifférence de l’homme, sa douleur est
Il te frappe, il te bafoue. Il te domine. Il t’impose les tortures les
plus ignobles, et tu le plains encore !
Quelle sorte de crétin mystique, es-tu ? Il te faut enrichir Salomon ?
plaindre.
Ne t’apitoie pas trop sur mon sort. Je ne suis pas le plus à
- Si tu t’es fabriqué cent milliards de galaxies, tu t’es donné une
bonne part du gâteau ...
- À chacun selon ses besoins.
Particularisme de ses prophètes
Le faux dieu ne peut prétendre à la connaissance de l’avenir.
C’est par cela que Dieu est unique.
Méthode pour traduire la Bible
Il faudrait une heure de lecture par jour.
1061
Cela devrait être suffisant, mais par jour.
Le système consiste aussi à lire par 4 plutôt qu’à chercher par soimême
la combinaison.
Conserve le livre qui indique l’hémistiche. Pousse-le ! Quand les
combinaisons ne fonctionnent plus, change de livre. Passe du Cerf à la
Pléiade.
Ping, ping, pong, pong, etc.
Droite, droite, gauche, gauche, etc, etc.
Variantes Daniel
Si vous ne l’aimez pas, vous serez sur l’instant
Jeté dans la fournaise d’un feu vous dévorant.
Et quel est donc le Dieu qui pourrait vous sauver ? ”
Shadraq, Méshak, Abed-Nego prirent la parole
Et répondirent au roi Nabuchodonosor :
Nul n’est besoin pour nous de devoir justifier
Si notre Dieu que nous servons veut nous sauver
1062
Il pourra nous sauver de la fournaise du feu
S’il est pour notre Dieu de vouloir nous sauver
Il pourra nous sauver de la fournaise du feu.
Jo 88/89
Messianisme
- Que reste-t-il à faire ?
- Manipuler génétiquement le lion pour qu’il mange de la paille
aux côtés de la brebis.
On s’en retournait au paradis terrestre.
Demande
Que la Providence inspire ceux qui nous gouvernent.
Abondance de Providence ne saurait nous nuire.
*
À la recherche de l’Éternel
1063
(Variante sur Proust)
Dieu
- Ô soleil de justice ! ...
- Ne serai-je que cela ? Il en est des millions
de part mon univers
*
Il se gave de soleil sur le marbre royal. -
Le lézard
Béatification
Par la chimie du saint, je transforme le sang putride, le venin de
l’impur en élixir royal.
Deux versions
PS 40,4
1064
Héb : Beaucoup s’en aperçoivent, éprouvent de la vénération, et
mettent leur confiance en l’Éternel.
Pl : Beaucoup le verront, ils craindront et auront confiance en
Yahvé.
Versions bibliques
siècles.
La septante 285 246 av. JC
La Hexapla version de l’ère chrétienne durant les premiers
Mets en // le texte Hébreu,
Le septante,
La version d’Aquilé
De Symmaque
De Théodotion
Dictionnaire
PS 89-1 : Ezrakhite : aborigène (hébreu)
PS 89-11 : Rephraïm : les ombres (hébreu)
PS 89-12 : Abaddon : le royaume des morts (hébreu)
1065
Note biblique
Les Apocryphes ne sont pas dans les éditions protestantes.
Les catholiques appellent les apocryphes, les deutérocanoniques.
Ils appellent pseudépigraphes les livres que les protestants
appellent “ Apocryphes ”.
Apocryphes : 3 Esdras
4 Esdras
Tobie
La prière de Manassé
*
Pseudépigraphes
- Odes de Salomon
- Règles de la communauté et de la guerre sainte.
Qu’est-ce que la “ revue biblique ? ”
Esdras I :
Esdras II :
Esdras III :
Esdras IV :
Esdras
Néhémie
Esdras dans les Septante
Chapitres 3 te 4 du livre
1066
Esdras V :
Note de lecture
Aperçus préliminaires sur les manuscrits de la mer Morte, paris,
1950 p 115-116
Qoumrân
Les morceaux de la grotte II, III, V ... X
dit “ petites grottes ” ont été publiés sous le titre
“ Discoveries in the Judaean Desert ”
Ces morceaux sont-ils dans la Pléiade III ?
Tous les écrits retrouvés ont été publiés par Maurice Baillet et
Joseph T. Milik (en français ?)
Il y a 1A
grottes.
Pas le quatrième livre des Maccabées.
Autres pseudépigraphes
Tous les écrits qoumrâniens ont-ils été publiés. Par qui ?
1067
Textes qoumrân.
*
Et tous ces textes, on peut les trouver traduits en Français ?
*
Qourân ?
Y a-t-il une édition qui a proposé les découvertes complètes de
André Dupont - Sommer.
Les Écrits esséniens découverts près de la Mer Morte, 1er ed.
Paris 1959, 4e ed. Paris 1980. PAYOT.
1957.
J.T. Milik, dix ans de découvertes dans le désert de Juda, Paris,
A.M. Denis, introduction aux Pseudépigraphes grecs d’Ancien
Testament, Leyde, 1970.
Variante bible
En présence de Yahvé,
1068
Car il vient, car il vient pour gouverner la terre.
Il jugera le monde avec toute sa justice,
Et les nations entières par son intégrité.
Psaume 98 (97)
Le juge de la terre
Psaume
Célébrez à Yahvé un cantique nouveau !
Il a fait des merveilles soutenu par sa droite,
Soutenu par sa droite et par son bras auguste
Il a fait des merveilles.
Questions
Dans quels livres s’instruisait le Christ ?
Que penser des Écrits Intertestamentaires ?
Existe-t-il des Livres Sacrés Juifs ? Hébreux, etc.
1069
Talmud ?
*
Pourquoi Dieu n’a pas donné la suffisance de nourriture ?
- A savoir par la Bible.
“ Je nourris qui me craint. ”
*
1 livre religieux - Talmud
- Qourmân complet
Recherches de livres religieux
“ Le livret des réponses ”
Le martyrologue
*
En hébreu, les juifs désignent chaque livre par le premier mot, ou
par le premier mot important de son texte.
1070
Shoa
- Pourquoi le génocide juif ?
- Dieu était en colère.
- Pourquoi Dieu était-il en colère ?
“ Je tourne ma face contre eux. Ils sont sortis du feu.
Le feu les brûlera. Et vous saurez enfin
Que je suis le Seigneur. Oui, vous le comprendrez
Je tournerai ma face, comme ils sont infidèles. ”
Pourquoi payer une infidélité par le crime le plus atroce de
l’histoire de l’humanité ?
La vengeance de Yahvé est-elle à la mesure de l’infidélité des
siens ?
Que sais-tu du pardon toujours recommencé ?
“ Je tourne ma face contre eux. Ils sont sortis du feu.
Le feu les brûlera. Et vous saurez enfin
Que je suis le Seigneur. Oui, vous le comprendrez
Je tournerai ma face, comme ils sont infidèles. ”
1071
Pourquoi payer une infidélité par le crime le plus atroce de
l’histoire de l’humanité ?
La vengeance de Yahvé est-elle à la mesure de l’infidélité des
siens ?
Que sais-tu du pardon toujours recommencé ?
L’Enfer
Il n’y a pas beaucoup de descriptions de l’Enfer dans la bible.
- Description visuelle.
Le sacré
p 778 Coran
J’ai la certitude que ces livres sont sacrés. TOB les caresse en
abréviations !
Bibliothèques Ils sont bien dans une collection,
Deloche Ils ont bien été réunis !
Librairie religieuse ?
Les Apocryphes ?
Ne m’en cache pas.
1072
Où sont-ils ?
Question
Comment peut-on construire un système favorisant de la violence
sur des innocents, quand bien même cela s’accomplirait en Alpha ?
Demande de lecture
Une table analytique me permettant de connaître la totalité des
pseudépigraphes. (Apocryphes).
- Bibliothèque Vatican
- Y a-t-il une Édition qui s’est occupée de tout cela ?
Y en a d’autres, lesquels ?
*
et s’impose.
C’est par-delà la stupéfaction humaine, que la foi en Dieu se forge
Comment un Dieu qui pardonne, peut organiser le génocide Juif ?
1073
Contre la bigamie
Dieu n’a pas placé
deux cœurs dans la poitrine de l’homme.
(Co, S 33, v 4).
À Dieu
Savoir ce que tu veux, et pourvoir s’y tenir !
Futur
Quand tu feras des lois tu seras sage.
Quand tu seras conseiller les monarques, tu seras sage.
Profusion de sagesse,
Abondante, que tu coules, éternelle en mon âme !
*
Mazdéisme : religion des Iraniens (Mèdes, anciens Perses etc ...)
qui admettrait deux principes : le Bon, Ormuzd, qui a créé le monde, et
1074
le Mauvais, Ahriman, qui cherche à détruire l’œuvre d’Ormuzd. La lutte
doit se terminer par la défaite d’Ahriman et le triomphe de la perfection.
Interprétation
Les nazis n’ont été que les instruments de la colère de Dieu au
même titre que Nabuchodonosor.
Les juifs ont été passés par le feu comme ils se nourrissaient
d’athéisme (à développer).
(Je dois être le premier à comprendre différemment le génocide
juif).
“ Dieu était en colère. ”
Salomon
Regarde ton Bien-Aimé : il dort.
Il obtient des choses extraordinaires sans le poids du travail. Toi
aussi d’ailleurs.
Et moi je suis fatigué. Mais je veux travailler !
+ ma prose - commentaires.
Ou d’autres réflexions religieuses
1075
As-tu des idées ?
Le serviteur
En vertu de ton nom, Yahvé, fais que je vive.
Fais-moi sortir par ta justice de ma détresse.
Tire mon âme. Par ta grâce, détruis mes ennemis.
Oui, tu feras périr les nombreux adversaires
De mon esprit. Car moi je suis ton serviteur.
*
Salomon a écrit : Job, Proverbes, Ecclésiaste, Cantique, sagesse,
Ecclésiastique, Odes.
Je dis : tes sentences (3 000)
tes psaumes 1 500
tes poèmes ?
Ô Salomon
Ids de lecture
R. Basset, les Apocryphes Éthiopiens,
1076
Targums, Mishma, Talmud ;
Qui édite ce genre de livres ?
Verdier
Cerf
Talmud de Jérusalem.
Textes à caractères poétiques ?
Recherche de lecture
Pseudépigraphes.
(Voir note Coran, p 805, Plé, note 37).
- Protévangile de Jacques ?
- Pseudo - Matthieu
- Synaxaire éthiopien
- Synaxaire arménien
*
Quand tu feras des lois, tu seras sage
1077
Quand tu seras conseiller des monarques, tu seras sage.
*
Profusion de sagesse,
Abondante, que tu coules, éternelle en mon âme !
*
St Jérôme a mis un instrument, la Vulgate, à la disposition de
l’église catholique, instrument de référence pendant dix siècles.
Supplique
Pardonne-moi, Yahvé, de mon péché commis
Et veuille me purifier de mon iniquité
Suscite chez moi l’esprit de foi et de savoir.
Point de mépris en moi pour ma perversité !
Ne laisse pas Satan dominer sur mon âme !
Ni même l’esprit impur ! Que jamais la douleur
Et le mauvais penchant ne s’emparent de mes os !
Toi, ô Yahvé, tu es l’objet de ma louange,
1078
En toi, j’espère le jour. Oui.
Le char de Yahvé
Zency Merkabah : ordres, aspects du Char.
Tosephta supplément
Tosephta Hagigah
Halakhah
Tosephta Megillah
Pardes : verger
Re’uyot Yehezqel : les visions d’Ezéchiel.
*
Merkabah : Char divin
Mishnah
Hagigah
Heykhalot : Palais divins
Ma’aseh : science
Derashôt : exposés
Unification
1079
La Foi du Musulman
La Foi du Chrétien
La Foi du Juif
*
- Et que devient l’hostie quand on l’a avalée ?
- Elle va nourrir ton sang dont tu feras ta vie.
*
La fortune du riche voilà sa citadelle !
Elle est dans son esprit un rempart élevé !
*
Comment te laves-tu ? La prière fait ses délices
Qu’est-ce que tu manges ? La prière fait ses délices
Comment jouis-tu ? La prière fait ses délices
À qui prends-tu ? La prière fait ses délices
Qui t’instruit ? etc.
*
1080
Tu m’effraies !
*
La religion étant un code de morale, est restrictive et punitive.
Au Saint-Esprit
Si tu pouvais sur nous
Répandre ta sagesse,
Toi l’Esprit Sanctifié !
Si tu voulais encore
Nous instruire dans la crainte
Et nous faire adorer
Et nous faire travailler
Pour le Père et le Fils,
Sur cette basse terre !
Nous pourrions récolter,
Moissonner par nos bras
Pour nos âmes et nos cœurs !
Et prévoir notre pain,
1081
La nourriture céleste
Pour les siècles éternels !
Le père, le fils
Vous les Dieux qui êtes aux cieux
Que vos noms soient sanctifiés
Que vos règnes viennent
Que votre volonté soit faite
Sur la terre et au ciel
Donnez-nous nos nourritures
D’aujourd’hui et de demain.
Délivrez-nous de nos dettes
Comme nous délivrons nos débiteurs.
Ne nous soumettez pas à la tentation
Mais délivrez-nous du mal !
*
- Livre sur Salomon.
- Livre sur les prophètes.
1082
- Livre sur la canonisation.
À quoi est-on Saint ? (1)
Messe etc ...
Mécanisme religieux.
La connaissance du Saint, c’est la souffrance.
88-9-4
Re’uyot Yehezqel :
Les visions d’Ezéchiel.
Recherches
1) La vie du Christ de 0 à 33 ans
2) Le Martyrologe.
3) La vie des Saints.
4) Le Talmud / Il y en a 11 volumes.
5) Écrits sacrés : juifs, chrétiens, arabes.
6) Pseudépigraphes - édition complète.
7) Qourâm - édition complète.
1083
*
Question : ma phrase “ Comment cette Petite Force a-t-elle pu
faire de si grandes choses ? ”, a-t-elle une valeur révélatrice pour mon
travail comme la pomme de Newton ?
Moi, c’est un souffle d’amour qui m’asperge !
Rapport avec la cosmologie ?
Question aux Juifs
Sur quoi vous basez-vous pour nier le Messianisme du Christ ?
Michée l’annonce. Il dit qu’il naîtra à Bethléem.
Comment Jésus de Nazareth lui qui a fait des prodiges, aurait-il
osé s’attribuer une identité mensongère ?
R :
Il a prétendu être le Fils de Dieu.
Lui, de descendance davidique, n’a pu chasser le Romain hors de
Galilée.
1084
*
Remplissez de vos présences les lieux religieux et vous réjouirez
le coeur de Dieu.
Si tu veux acquérir la sagesse, instruis-toi dans la Thora.
(La crainte suffit).
Quantités - Le Talmud
Il faut se dire en vérité que cela fait 25 volumes de Pléiade.
Que c’est assimilable ! Etc. Etc.
(Je pense au Talmud).
Rapports anormaux
J’ai décidé d’expliquer le génie de Dieu. Je vais tâcher de le
prendre, de le mettre contre moi comme un amant tirerait le suc de sa
maîtresse.
1085
Ô génie créateur, imprègne-moi de ton souffle divin que je puisse
m’inspirer de ta lumière éternelle !
Lecture. Recherches Livres.
Sur Toulouse
Juive.
Le nom d’une Librairie Juive
Susceptible d’avoir le Talmud, le Zohar - les livres de la Mystique
1) Michna.
2) Commentaire de la Tora.
3) Talmud de Babylone.
4) Talmud de Palestine
.
Jeannot ? Rue des Arts
*
Zohar - 5 volumes :
1086
1) Le Sefer ha - Zohar - Le livre de la
splendeur. 2 suppléments s’y ajoutent.
2) Tiqqûney Zohar, Les compléments de
Zohar.
Zohar Hadash, Le nouveau Zohar.
Recherches, lecture, livres.
II Bar
IIe livre de Baruch (Apocryphe)
IV Es
IVe livre d’Esdras (Apocryphe)
I Hén
Version éthiopienne du Livre d’Hénoch.
Jos
le livre de Josué.
P.G
Patrologie grecque de Miche.
P.L.
Patrologie latine de Migne.
P.O
Patrologie Orientale.
P.S.
Patrologie syriaque.
Pseudépigraphes de A T ?
Apocryphes
Il existe des apocryphes juifs.
Ascension d’Isaïe, Testament de Lévi, III B,
Les livres des secrets d’Hénoch.
1087
*
Testament.
A-M Denis, Introduction aux Pseudépigraphes grecs de l’Ancien
Le Mal
Toutes les fois que je souffre, que je suis ralenti ou retardé,
j’obéis au Mal, contre ma volonté, mais j’obéis hélas !
- Vérité.
Remarque
En vérité, ces psaumes * ne sont qu’une transposition fausse.
D’autres versions seront utiles. Je ne prétends pas proposer les
meilleures combinaisons. Les mots ne sont pas pesés. Je n’ai pas le
temps. Je trouve ça relativement médiocre.
*
Si Dieu m’assurait que je n’y perdrais rien ...,
Irais-je ? ... Pour mon malheur, cela ne m’intéresse pas !
1088
Ô la sainte inspiration !
*
Coran, Sunna
Imitation du Prophète.
La SUNNA - Vie du prophète - Hadîth
La pensée arabe - Histoire universelle de At-Tabari
Lecture
L’Eglise éthiopienne à rechercher
LA SUNNA ?
IMITATION DU PROPHÈTE
“La vie du prophète”
- Librairie - Association étudiante Islamique de France
61.41.53.88
Librairie FNAC 16 passage Jérusalem
31000 Belfontaine
1089
*
Imprègne-moi longtemps de tes rayons superbes !
*
Dieu.
La souffrance et la misère humaines abolissent l’existence de
laissent.
*
Si tu savais ce qu’ils m’ont pris, tu mépriserais ce qu’ils me
*
Dans la main droite, l’amour, dans la main gauche, la
connaissance. Il faut tendre ses deux mains vers Dieu.
*
coupable.
Tu me pénalises d’une façon écrasante, pourtant je ne suis pas
*
1090
Ne faut-il pas commander La Bible d’Alexandrie ?
La Genèse Harl. M. (344 pages)
L’exode ? (À paraître) (Paru ?
Le Lévitique
Les nombres
Le Deutéronome Le Prix ?
*
Qu’est-ce que Le Coran ? C’est un deuxième coeur qui bat !
*
Qui coupait les cheveux du Christ ?
*
La rétrogression est une loi inexistante dans La Bible.
Un homme réincarné en cheval, par exemple.
*
1091
venu.
Fabriquer un prophète est une aberration comme le Christ est déjà
Or un prophète annonce.
*
Dieu + l’Homme = Dieu
Dieu - l’Homme = Dieu
T (de l’homme) = Nul
Tout n’est que vanité sous le soleil !
Conception aussi de l’Ecclésiaste.
*
Dans le Décalogue, il est interdit de faire des représentations
sculptées de Yahvé,
mais peindre le Christ, le sculpter sur un bois n’est-ce pas aller
contre ce commandement ?
*
1092
... Ce qu’a cherché Einstein avec son équation unique pouvant
intégrer toutes les forces de la nature, l’électrolyse, la gravitation etc. en
vérité il cherchait le Verbe de Dieu, ou Dieu soi-même qui est une
Force. De Lui, découlent les autres lois.
*
Qui renaît de soi-même.
Toujours à te suffire.
Circulez mes lumières,
Mes forces de lumières !
Mes forces lumineuses !
Dieu, Sizains
*
Et toi, Seigneur, si tu voulais développer ton rire, ton
sympathique que ferais-tu ?
Crise de vocation
On parle de la crise de vocation ... S’il en était de la volonté de
Dieu de susciter chez les jeunes hommes et les jeunes femmes, une
1093
volonté religieuse, s’il souhaitait augmenter le nombre de ses serviteurs,
je ne vois pas qui pourrait l’en empêcher. Tout s’accomplit selon la
volonté de Dieu.
*
Postologue de Job.
Comment peut-on appauvrir quelqu’un en doublant ce qu’il
possède ?
Il suffit qu’il soit endetté, on double sa dette.
*
Instruis-toi dans le Christ !
Déception
Je voulais proposer à Desclée le Livre de la Sagesse de Salomon.
Je pensais que la version était correcte. Quelle ne fut pas ma déception
de m’apercevoir que pratiquement un alexandrin sur deux était faux,
passablement corrompu ! J’en suis actuellement à refondre les premières
pages de la version ! ... Hélas pour les autres livres (Jérémie, Isaïe,
1094
Ezéchiel ! ...) je me suis aperçu que le travail était pertes ! Soient 14 000
vers, tout simplement ! ...
C’est vrai cela ne fait toutefois qu’une version comme ils sont
proposés en alexandrins. C’est un meilleur support basé, c’est toutefois
décevant. Enfin je me mettrai à ce travail.
Je n’ai guère le temps de batifoler, et moins encore de récupérer
mon oeuvre de jeunesse. J’avais le 78-3 à reprendre, les 78-5 et 78-6 à
chercher, à piocher.
Sans oublier la lecture de la Guemara et celle des Sourates dans
lesquelles je m’instruis en tant que “ voyant ” (Hé ! Oui, moi aussi
Arthur !)
Travail
Lire, s’instruire, réécrire, refondre, ordonner, classer, acheter,
commander, envoyer.
La Guémara, le Coran, le Livre de la Sagesse, le 78-3, le 78-4, le
78-5, la numérotation, mon oeuvre complète, ma commande à Colbo,
mon 79-1 à Gallimard, Daniel que je rectifie.
1095
Il y a de quoi faire !
Je viens d’achever Job à 3 h du matin. Il est 3 h 45. Et j’ai attaqué
le Cantique à 3 h.
Je n’ai plus que 200 pages sur La Pléiade de Gallimard (Le tome
II commencé le 6 avril 87), soit de la page 1446 à la page 1653. Tout le
reste a été passé en alexandrins.
Question
Le système te semble satisfaisant tel que tu l’as engendré ?
Il y a toujours des conflits entre toi et l’homme.
C’est une constance de luttes, de punitions et de pardons.
Cela te semble-t-il l’idéal des relations entre l’homme et son Dieu ?
*
Est-ce que ça va pour le travail biblique ? Les hémistiches te vont-ils ?
As-tu des conseils en fonction de mon potentiel intellectuel ?
Il ne faut pas mélanger : Coran, 151 etc.
1096
sacré.
Apaise la nuit et la violence des tortionnaires.
Je veux le sacré religieux et non pas le parareligieux. Mais ton
Pléiade Histoire des Religions - Institut
Qu’est-ce que tu penses des autres religions ?
Redonnez-moi de la force ! Je suis fatigué.
*
21 juillet 1988
TALMUD Joseph, utilité.
Autres livres Juifs religieux
Exemples Bibles. Livre pour le Culte.
*
Rechercher dans les notes du Coran les autres références des
Apocryphes, car ils sont certainement vrais.
Références d’Apocryphes juifs
Ils sont vrais !
1097
Note biblique
Les proverbes représentent 27 pages
3 Pléiades
1 ET
1 Kor
1 Tal
1 ES
1 juif Joseph
1 bible - Lieu commun
6 Que sais-je
3 Sagesse
18 livres religieux
+ TOB, ST BIB, Chouraqui, Rabbinat 8 août 1988
+ Darby, Osty
Lectures
France Quéré
Apocryphes
+ Une traduction nouvelle, l’intégrale des textes grecs.
1098
Irénée a écrit.
Recherche livres religieux
Talmud
Zohar
Mystique juive ?
Généra - dans le Talmud - autres chapitres
Le Talmud de Jérusalem traduit, 11 volumes
Paris 1878 - 1889
Verdier ? Éditions Mystique juive
Tél : 61 52 67 99
Spécialisé dans la mystique juive 9 rue Richer éditeur, librairie
Talmud : Pessarin Verdier
Kéren Asésem
COLBO
Catalogue libraire
*
Y a-t-il un livre d’essence pure ?
Le Coran
1099
L’AT1
L’AT2
ET
Évangiles apocryphes
Y a-t-il une autre religion ?
Sunna
Talmud
Kabbale
Zohar
Bible apocryphe
Ajouter
Il faudrait être au Christ
ce que Einstein fut à Newton.
C’est à dire ajouter sur le NT,
mais quoi ?
Proposer un troisième Testament.
Si la planète avait la certitude
de l’existence de Dieu,
1100
les comportements entre les hommes
en seraient-ils changés ?
Bible - Thora
On ne peut utiliser le code du cheval pour le déplacement de
l’automobile.
Les 7 prophétesses
Sarah f d’A
Myriam Sœur d’Aaron
Sœur de Moïse
Débora
Anna
Abigaïl ?
Houlda ?
Esther
Références
(PG) Patrologie grecque de Migne
1101
(PS) Patrologie siriaque
(PL) Patrologie latine de Migne
(PO) Patrologie orientale
(II Bar) IIe Livre de Baruch
(IVe Esd) IV Livre d’Esdras
I Hén Version Éthiopienne du Livre Hénoch
Jos Le livre de Josué.
Chercher encore !
Recueil authentique d’al-Bukhâri.
Figh “ Imitation de Mahomet ”
Références arabes
Encyclopédie de Islam.
Références de lecture.
Sunna ; “ Imitation du prophète ”
“ La vie du prophète ”.
1102
Interrogations
Mais qu’est-ce que veut ce Dieu ?
Qu’on le craigne ?
Qu’on respecte ses commandements ?
Mais que veux-tu au juste ?
Premières Prières du matin
Loué sois-tu Éternel, notre Dieu,
Roi de l’univers, qui nous as sanctifiés
Par ses préceptes,
Et nous as ordonné sur l’ablution des mains.
La Loi que nous a donnée Moïse
Est un héritage pour l’assemblée.
Jacob, que les bénédictions
Reposent sur ma tête.
Amen !
Écoute, Israël. L’Éternel est notre Dieu,
L’Éternel est Un.
1103
Loué soit le nom, la gloire de son règne
À jamais.
Et vous qui êtes attachés à l’Éternel,
Votre Dieu, vivants, vous tous,
Aujourd’hui.
2
Loué sois-tu, Éternel, notre Dieu,
Roi de l’univers, qui nous as sanctifiés
Par ses commandements
Et nous as ordonnés sur le précepte de Tsitsith.
3
Que sont belles tes tentes, Jacob !
Tes demeures, Israël !
Et moi, par la grandeur de ta miséricorde
J’entre dans ta maison,
Je me prosterne dans le temple de ta sainteté
Avec la crainte.
1104
*
Éternel, j’aime le séjour de ta maison
Et le lieu de résidence de ta gloire.
Je me prosterne et m’agenouille
Et m’incline devant l’Éternel,
Mon créateur.
Et moi, que ma prière te parvienne,
Éternel, dans un temps de faveur.
Ô Dieu, dans la grandeur de ta bonté,
Exauce-moi par l’efficacité
De ton secours.
4
En entrant au temple, on s’incline
Et l’on récite les versets suivants :
5
1105
En sortant du temple, on dit :
Éternel, conduis-moi dans ta justice
En dépit de mes ennemis.
Aplanis devant moi ta voie.
Avant de mettre le taleth, on dit :
Je suis prêt à me couvrir d’un taleth de Tsisith pour accomplir le
commandement :
Qu’ils mettent pour eux des Tsitsith sur les coins de leurs
vêtements dans leurs générations.
On fait ensuite la prière suivante :
Loué sois-tu, Éternel, notre Dieu,
Roi de l’univers qui nous a sanctifiés
Par ses préceptes,
Et nous as ordonné de nous revêtir de tsitsith.
*
On se couvre la tête avec le taleth, et l’on dit :
1106
“Que (est) précieuse ta bonté, ô Dieu,
Et les fils de l’homme
À l’ombre de tes ailes, s’abritent !
Ils se délectent de l’abondance de ta maison,
Et au torrent de tes délices, tu les abreuves.
Chez toi est la source de vie.
Dans ta lumière, nous voyons la vraie lumière.
Étends ta bonté sur ceux qui te connaissent,
Et ta bienveillance sur les hommes droits de cœur.”
Avant de mettre les thephilin, on dit :
Je suis prêt à accomplir
Le commandement de (les) thephilin
Selon ce qui est écrit dans la Thora :
Tu les liras en signe sur ta main,
Et elles seront comme fronton entre tes yeux.
89-2-11
1107
La Guémara.
Tome 1 Roch Hachana (cycle) Bof Chapitre 1
Tome 1 Roche Hachana Bof Chapitre 2
Tome 2 Chabbat précision : sur un fourneau (double) chauffé
avec de la paille ou avec des saules Chabbat Chapitre 3
Tome 2 Il est interdit d’enfouir dans du tourteau du
fumier, du sel Chapitre 4
Tome 2 Le chameau pour sortir avec le lion Chapitre 5
Tome 3 Chabbat Chapitre 6
Avec quoi une femme peut-elle sortir ?
Tome 3 Le samedi Chapitre 7
Tome 3 Culpabilité à sortir un volume de vin Chapitre 8
Tome 3 L’écriture sainte/Idole Chapitre 9
Tome 3 Grains en réserve, volume Chapitre 10
Tome 4 Domaine privé/Domaine public Chapitre 11
Tome 4 Combien faut-il bâtir pour être coupable
Chapitre 12
Tome 4 Celui qui tisse dans le sens de la chaîne
Chapitre 13
Tome 4 Reptiles dans la Tora Chapitre 14
1108
Tome 4 Des noeuds de chameliers, des nœuds de bateliers
Chapitre 15
Tome 4 Écrits saints à sauver de l’incendie Chapitre 16
Tome 4 Déplacement des ustensiles le jour de Chabbat
Chapitre 17
Le Michna
Tome 12
Tome 12
Péa le coin du champ laissé pour le pauvre
Démaï.
Lectures juives
Sanhédrin I Oui Affaire-argent/crimes
Sanhédrin II Bof (Prêtre)
Sanhédrin III Oui Affaires argent
Sanhédrin IV Oui Procès d’argent/Procès criminels
Sanhédrin V Bof (Cycles)
Sanhédrin VI Oui Lapidation
Sanhédrin VII Oui Condamnation à mort (90 pages)
Sanhédrin VIII Bof Fils déployé et rebelle
Sanhédrin IX Oui Condamnation à mort
1109
(130 pages)
Sanhédrin X Oui Strangulation
Sanhédrin XI Oui Tout Israël a part au monde futur
Prière Judéo-chrétienne
Notre père qui es aux cieux
Que ton nom soit sanctifié
Que ton règne vienne
Que ta volonté soit faite
Sur la terre comme au ciel
Donne-nous aujourd’hui
Notre pain de ce jour
(le Saint béni soit-il)
(et nourris les nécessiteux)
Principe associatif
Comment peut-on faire ça ?
Tirer un fragment de psaume 69, 23,
Tirer un autre segment des proverbes 25, 21,
accoupler les deux morceaux donc de deux livres complètement
différents pour parvenir à un raisonnement.
1110
De cette sorte on peut faire dire n’importe quoi à n’importe qui.
Pourquoi ? Comment est-ce possible.
(Réf Méguilla 1 p 83)
*
“ J’apprenais pourtant à marcher à Éphraïm. ”
Ce tétramètre fonctionne
32 34 (Os, 11,3)
La césure n’est pas à la sixième, mais à la cinquième.
*
Plé. Es 17 q
Variantes
“ De celui qui a pris l’initiative d’agir contre nous ”
qui devient par la Saint Bible,
“ Le premier de nos assaillants ”;
Franck : “ Celui qui nous a fait la guerre ”
1111
La Sainte Bible,
“ Notre ennemi ”
Variantes
*
Chouraqui : Oui, Elohim, qui gouverne tout, a permis cette joie au
lieu de la perte de son peuple élu.
La Sainte Bible : la suprême souveraineté de Dieu vient de le
changer en un jour d’allégresse en faveur de la race choisie.
(Es, 8, 12)
Livres religieux
La Michna
Le Coran
Écrits Intertestamentaires
Évangiles Apocryphes
La Bible Apocryphe
Évangiles de l’Ombre.
Le Talmud
La Bible
1112
*
Que font les Juifs Orthodoxes dans la Communauté Juive ?
Note Bible
*
En vérité, réécrire la Bible en alexandrins est imbécile ! Pourquoi ?
Parce qu’un écrit prose n’a jamais été conçu pour être offert en alexandrins.
Les psaumes, oui.
Le Cantique des cantiques, oui.
Tout ce qui est poésie, CAD 25 % de La Bible, oui mais le reste ?
Le style de Balzac eut été peut-être utile pour Ruth.
On aurait dû traiter en fonction de chaque livre.
Normand j’eusse fait les œufs à la crème fraîche, le gibier à la
crème fraîche, le saucisson à la crème fraîche ! etc ...
C’est bien, c’est pas bien, - ch’ais pas !
Remarques - références
p 146 Méguilla IV,
1113
Note 11. On écrit au traité talmudique.
Avoda Zara, 17, b Qu’est-ce que ce traité ? Il n’est pas indiqué
dans Cobbo.
p 145 - note 6. Dans un texte parallèle de la Tossephta de
Méguilla. Qu’est-ce que c’est ?
p 146 - note I - Michan Taanit ?
p 146 - note II - Au traité talmudique Houlin 57 b
p 147- Traité Middot.
*
Tobit, le désespoir de l’aveugle :
voir.
Je suis un enterré vivant. J’entends la voix des hommes sans les
Notre paix
Notre père qui es en feu
Que ta haine soit apaisée,
Que ta paix se répande,
Que ta douceur revienne,
Sur la terre comme au ciel.
1114
Donne-nous aujourd’hui
La fin de nos violences.
Remets-nous de nos haines,
Comme nous devons remettre,
À tous nos ennemis.
Ne nous suggère pas de gesticulations
Mais tue pour nous le Mal.
*
divine.
La naissance du conflit est l’un des déterminants de la création
Commentaire - Pesher
Lecture
Commentaire d’Abacuq Bible
saint
commentaires saints
Guemara - Talmud Commentaires saint
Commentaire NT ? Saints ?
1115
Par le Christianisme.
*
Se soumettre, le craindre et le glorifier.
*
On pourrait faire une pièce où l’on dénoncerait les créateurs
d’idoles, où l’on devrait adorer Dieu d’une façon immatérielle, et non
pas avec un support sculpté.
Ceci pour obéir au premier commandement :
Tu ne feras pas de représentation de ton Dieu.
Métamorphose
Si le principe de réincarnation est,
Il faudrait savoir comment fonctionne son système.
Pourquoi la rétrogression animale ?
En fonction de quelles fautes, de quels péchés, etc.
La réincarnation n’existe pas pour Jésus-Christ.
1116
“ ‘légion’ dans les porcs ” NT
*
Vos femmes enfanteront des rois et des prophètes.
Abra + Sarah + Haga
Isaac + Rebecca
Jacob + Rachel + Léa
Versions
Pléiade Donne-moi ma femme car les jours que je devais
Sont accomplis. Alors je veux venir vers elle.
Osty
Donne-moi ma femme car mon temps est accompli.
Je veux aller vers elle.
(Subtil distingo !)
*
Institut Arabe sur Paris
Demande
Charia
Sunna
1117
L’imitation du prophète
Livres sacrés – Prières
*
Abraham
Isaac
Ismaël
Jacob Esaü Nebayot
Esaü épouse sa cousine
1118
Jo 90 - 91 - 92
Enchristie-toi !
*
*
Vous êtes des humains. Nous, nous sommes des Dieux.
*
Qui est monté au ciel et qui en est redescendu ?
Qui a contemplé le Père ? Qui est entré dans son Saint Sanctuaire
? Qui a entendu la voix du Père ? Qui a reçu l’Onction du Seigneur ?
Qui a vu le Saint-Esprit ? Qui a vu des Saintes en état de béatification au
ciel ?
Le connais-tu celui-là ? Veux-tu l’instruire en sagesse ?
1119
Présentation
C’est une situation hasardeuse qui m’a fait passer en alexandrin
certains livres de la Bible. J’étais en train de lire certains Proverbes, et je
les trouvais assez proches de certains vers de Jean de La Fontaine, parce
qu’ils étaient sentences, parce qu’ils étaient conseils. Je les regardais de
près et je me disais : tiens, on pourrait les passer en alexandrin, et en six
jours, j’ai passé 720 vers des Proverbes donc 120 vers par jour. Ça a été
rapide. Et c’est comme ça que le système s’est enclenché.
La première année enfin en 9 mois, j’en ai fait 19 000
La deuxième année en 12 mois, j’en ai fait 15 000
La troisième année en 12 mois, j’en ai fait 12 000.
J’ai à peu près 50 000.
D’après mon dernier pointage, La Bible comporte 110 000.
1120
Disposition
Coran : ----------------------
----------------------------------------
------------
--------------------------------
Coran idéal : ----------------------------------------
12 Lozac’h :----------------------------------------
----------------------------------------
----------------------------------------
----------------------------------------
Coran Lozac’h : ----------------------------------------
----------------------------------------
------------------------------------------
----------------------------------------
Projection par Pléiade afin de déterminer le jour
De l’achèvement de la Thora
%.
J’ai 622 pages par la Pléiade pour faire la Thora. Cela représente 100
1121
J’ai fait 327 pages du 1er juin 89 au 26 février 90 soient 8 mois et
26 jours,
ou 266 jours.
327 pages par rapport à 622, cela représente 52,57 % de la Thora.
Donc pour écrire 52,57 il m’a fallu 266 jours
Pour écrire toute la Thora, il me faudra
266 x 100 = 506 jours
52,57
Il me reste donc 506 - 266 = 240 jours.
La date d’aujourd’hui est le 26 février 90. Je lui rajoute 240 jours.
Ce qui donne 26 septembre 90.
Le jour où la Thora sera achevée par la projection de la Pléiade
donne le 26 septembre 1990.
*
Pourquoi le frappe-t-on ? Pourquoi l’accompagne-t-on ?
Je ne sais pas.
1122
Goûts du moment
1) Isaïe
2) Genèse
3) Ezéchiel
4) Psaumes
5) Jérémie
6) Lévitique
7) Exode au 5 avril 90
8) Proverbes
9) Job
passés.
L’ordre de mes livres préférés dans la Bible parmi ceux que j’ai
Concordance biblique
Si j’ai :
Aaron vint avec ses fils
Loth arriva avec ses filles
Ai-je la concordance des structures grammaticales ?
1123
Les traductions de La Bible
Pléiade Gallimard
Esdras
(Michièli)
Esdras
(Michièli)
Ma I
(Guillaumont)
Ma II
(Guillaumont)
Isaie
(Jean Koening)
Ezéchiel
(Jean Koening)
Le Livre de Daniel (Michièli)
Proverbes
(Guillaumont)
L’ecclésiaste (Guillaumont)
Esther
(Michièli)
Tobit
(Guillaumont)
Baruch
(Hadot)
Lettre de Jérémie (Hadot)
La Sagesse de Salomon (Guillaumont)
L’Ecclésiastique (Hadot)
*
Retourne d’où tu t’en viens
1124
RE/TO/UR/NE/DO/UT/UT/EN/VI/EN/S
10 10 01 10 10 01 01 01 10
CV CV VC CV CV VC VC VC CV VC
Hymne
Je glorifie la Trinité.
Je La demande en puissance, en miséricorde et amour en tout
instant et en tout lieu de mon existence pour mon coeur et pour mon
esprit. Je veux vivre par elle et pour elle.
Nourrissez-moi de vos substances !
Que les visions, que l’onction soient dignes de vos volontés. Que
tout s’accomplisse en bien selon vos pouvoirs.
*
Les Dieux m’ont inspiré, les livres m’ont appris, les hommes
m’ont trompé.
1125
*
1) Mérab
2) Mical Filles de Saül
3) Akhinoam
4) Abigaïl
5) Maakah, fille de Talmaï, roi de Geshon
6) Haggith
7) Bethsabée, épouse d’Urie
Femmes de David
Notes Bible.
*
Notes lecture
Lectionnaire sanctorial
Lectionnaire férial
Missel Romain.
1126
COM
- Allô ! La Maison d’Édition St Paul,
Nouvelle Cité ?
Pourrai-je parler à quelqu’un qui s’occupe des collections ? Voilà
je suis auteur, et j’ai transcrit en alexandrins certains livres de l’Ancien
testament. J’ai en outre la Genèse et les Psaumes en version poétique.
Les textes sont écrits avec la concordance de la Pléiade. Cela vous
intéresse-t-il ?
La Genèse fait à peu près 5 000 vers et
Les Psaumes 4 800 ?
St Paul
Nouvelle Cité - 131 rue Castagnary - 75015
16 1 48 28 94 - M. CHADOURNE
*
La sublime puissance de la force divine m’éclaire tout à coup sur
mon néant d’humain.
1127
La matière infinie se répand dans l’espace.
Échappée de mon corps, l’âme vaporeuse et fluide s’engage tout à
coup dans son tunnel de rêve.
De Newton à Einstein, de la gravitation à la quatrième dimension,
je regagne toujours le ciel pour retrouver mes Dieux.
Sublimation du Christ
Mon esprit, tu te plais au-delà des tourments
De ta noire destinée à recueillir le fruit
De ses purs aliments dont te gavent les Dieux.
Seras-tu te nourrir à la lumière divine ?
T’abreuvant des rayons qui règnent dans les cieux ?
Et par ce saint breuvage jouiras-tu du nectar
Qui coule dans leur panse pareil au nard mielleux ?
Ta substance est sublime, elle purifie ton coeur
Où siège le savoir des génies et des oints.
1128
Et tel un vrai Messie engendré par les Cieux
Tu pourras accomplir ton superbe destin.
Notes
Thêta. Dieu ?
Onction de l’Esprit Onction de Dieu
Onction de l’Esprit Saint de Dieu ?
Saint de Dieu Oint de Dieu
Dieu Esprit
2 esprits = Dieu en volume.
Supplique
Mon coeur est dans une grande tristesse, ma connaissance d’Israël
se réduit à rien. Ô toi Dieu de leurs pères, Dieu de Moïse, d’Abraham et
d’Isaac, veuille m’instruire et ouvre mon intelligence à la culture
d’Israël.
Thêta.
*
1129
Ne m’épargne pas. Investis en moi, fais-moi fructifier !
Te manque-t-il des lettres, toi ?
- Lozaï, Olivier Franc.
Elles étaient belles et pures, comme des hosties vivantes.
*
Ne vous suffisez jamais de ce que vous possédez. Enrichissezvous
toujours ! Ce que vous avez est peu, trop peu. Nourrissez votre âme
avec les nourritures des trois Dieux.
Ne demande que l’Imitation du Fils si tu peux t’y essayer. Sinon
instruis-toi dans son enseignement.
1130
Élan en prose
I
Moissonnées les puretés célestes dans les airs cristallins !
Brassées les gerbes d’or au-delà des soleils et des pensées légères ! Ô
mon esprit subtil envole-toi là-bas où les Dieux t’appellent.
Débarrasse-toi de ta carapace de chair et regagne le sanctuaire
interdit ! J’y ai vu des hosties vivantes et des foyers de lumière
tourbillonnant dans des espaces si clairs ! J’y ai vu la voûte obscurcie
dans l’ombre du savoir, pour la parfaite connaissance de la vérité !
À moins que ta mission soit encore t’obéir ! de t’abrutir
cyniquement avec les livres sacrés qui encombrent ta tête ! à moins que
le chemin à suivre soit cette présence parfaite d’un Christ en
apprentissage ...
Ho ! La plus atroce et la plus belle des tentations pour l’amour des
trois Dieux, pour l’amour de ta propre pureté humaine !
*
1131
Je ne comprends pas pourquoi Dieu m’a interdit l’objectivité et
m’a imposé l’expression du délire.
La poésie, c’est du langage imagé.
*
Tu fais ce que tu veux : je ne peux rien pour toi.
Mais si je m’en croyais, je ne descendrais pas.
*
Ô toi qui vois Seigneur cette souffrance extrême
Ne veux-tu pas ce soir, moi toi pur diadème
Élever plus encore cet écrin de satin ?
1132
Élan en prose
II
Mais dans les temps meilleurs, le monde sera-t-il vicieux, ô mon
oint ? Propose-moi tes prophéties et les paroles de ton Dieu pour me
tirer de la liturgie où mon âme s’était mise ! Sache délirer, toi le voyant !
Tu m’offres toutes les structures de la pensée passéiste, tu
t’inspires de la Loi ancestrale sans même vouloir y changer la plus basse
syllabe !
Tu prétends pourtant convoler à la plus sublime des autorités.
Toutes tes images ne sont que des leurres, des conceptions intérieures de
tes délires nocturnes et tu jures encore d’épouser l’invisible !
Qu’en sera-t-il de ta crédibilité ! Une honte et un mépris des
autorités ecclésiastiques, un refus réel de croire en ta vérité, en ta propre
vérité.
Thêta
*
1133
l’exécutif.
Quand tu seras nourri de science et de savoir, tu pourras accéder à
Mission messianique, homo divinus.
Qui connaît l’Esprit si ce n’est celui à qui le Père veut le révéler ?
Mystique juive
Comment pouvez-vous extraire des morceaux de Bible, de demiversets,
des quarts de versets, les sortir hors de leur contexte, les
réorganiser à votre façon puis prétendre en tirer une vérité de
commentaire biblique ?
Par quelle alchimie de l’esprit, de votre esprit pouvez-vous
certifier de la véracité de votre transformation ?
Ceci est trop audacieux ! Purifiez-vous, et peut-être saurez-vous
déterminer la vérité.
*
1134
Beauté, sagesse et gloire.
Sont-ce par les présents dont jouissait Salomon ?
Comblé par son Seigneur, adulé par les anges.
Enrichi par son Dieu, adulé par les anges.
Communication
Institut du monde arabe. Pourriez-vous me redonner le numéro de
téléphone de la Librairie Islamique ?
Allô ! La Librairie Islamique ?
J’aurais voulu savoir s’il existe une Charia en français, et si vous
aviez d’autres textes sacrés référentiels comme des livres de prières qui
auraient une valeur canonique.
Moi j’habite la province, et j’aurai voulu me procurer des livres.
Vendez-vous par correspondance ? Dans ce cas, pourriez-vous
m’envoyer un catalogue ?
Librairie Antoine : 16 1 42 60 62 96
1135
COM
Allô ! La librairie Antoine ?
J’aurai voulu savoir si vous faisiez des ventes par correspondance.
J’aurai voulu me procurer des textes sacrés.
Librairie Orientaliste
16 1 45 35 80 28
16 1 46 34 71 30
COM
Allô ! La Grande Mosquée de Paris ?
Pourriez-vous me mettre en contact avec quelqu’un m’indiquant
le nom d’une librairie sur Paris ou en Province concernant des livres
religieux islamiques ?
Je cherche à me procurer la SUNNA, la Charia, des poésies
persanes, ou des textes d’autres prophètes Islamiques, - je ne peux me
procurer que le Coran, et j’aurais voulu d’autres textes importants ou
fondamentaux.
1136
Vous pourriez me donner le nom d’une librairie ?
(Le droit islamique)
16 1 45 35 97 33
El Najah 93 rue Jean Pierre Timbaud
43 57 85 50 11e
*
Préparez-vous à rentrer dans le royaume de Dieu.
Vous serez aussi jugés sur votre miséricorde à l’égard des pauvres
et des nécessiteux. Prenez en considération le sort des plus défavorisés.
Je ne vous demande pas de juger le Père sur sa volonté ou non de
soulager les plus pauvres.
*
Jésus a dit : “ Il n’y a pas Un il y a Trois.
Je suis Un des Trois. ”
1137
*
As-tu eu comme moi la vision subliminale
De pouvoir accéder à la venue des Dieux ?
1138
Jo 93
Prière
Voudras-tu me protéger, ô Seigneur ? Les assaillants m’ont
entouré, et je n’ai plus d’issue.
*
Je ne vois plus même l’utilité de m’écrire, de me disserter, de
m’analyser. Rien à dire d’important. Tout me semble insignifiant à
l’exception de :
prophéties
formation dans ET3
pénétration par livres sacrés
Moi. Que peut le Moi ? Je suis l’instrument de mes Dieux (le Père
et le Saint). A quoi veulent-ils donc que j’accède ?
2/2/93
1139
*
J’ai achevé la rédaction de La Bible le 10 décembre 92. Il me
faudra réécrire Les Proverbes, le Siracide, Job, les cinq rouleaux, Tobie,
Judith, Baruch et Esther. Ce sont des livres qui ont été produits avec
quatre références de version. Or, une seule est autorisée. Ces écrits ne
répondent pas au mot “ Concordance ”. Ce qui représente un ensemble
de 12 496 alexandrins à reconsidérer.
Notes d’achats de livres
La Bible grecque des Septante, 368 p, 194 F, Cerf, Marguerite
Harl (?)
La Bible confisquée, par Michael Baigent et Richard Leigh, Plon,
1992.
Qumran Grotte 4, M Baillet
*
L’intelligence par le Saint t’a donné l’éveil du minuit, et ton esprit
s’imprègne de substances autres. Fils ingrat, sauras-tu remercier ?
1140
*
Allô ! Les Éditions St Paul ? Bonjour Monsieur. Voilà je vous
passe un petit coup de fil pour savoir si vous seriez intéressé pour un
projet de livre.
Je viens d’achever une traduction de la Bible en alexandrins. J’ai
utilisé la concordance de la Pléiade pour faire ce travail. Serez-vous
intéressé par les Psaumes, la Genèse ou le Cantique, ou l’Évangile selon
Marc ? Ou tout autre livre ?
Eco
Un Messie économique. Créer des millions d’emplois dans le
monde occidental. Une sorte de Keynes, pour un nouveau New Deal,
etc. Un sauveur, quoi !
*
Que peux-tu faire pour moi, ô mon Dieu.
Que peux-tu faire pour moi ?
1141
*
Moïse Nombres
S’il y a parmi vous un prophète,
c’est en vision que je me relève à lui,
c’est dans un songe que je lui parle,
il n’en est pas ainsi de mon serviteur.
Michée, 7,18
3,1 C
Jonas 2,1
Amos 8,4
*
Ô sainte vérité, pensée spirituelle
L’on peut apercevoir vaguement dans le bleu
La sainte vérité, l’onde spirituelle
La divine pensée
Qui se conçoit soi-même colombe aux blanches ailes
1142
*
l’Univers.
Vous êtes les plus Grandes Intelligences qui avez conçu
Puis-je avoir quelques miettes du Festin de l’Intelligence ?
Comportement terrestre à appliquer
L’homme doit tendre vers le bien
et délaisser la vérité du mal
Volonté personnelle pour bien agir (Rf Christ)
Prescience
1ère époque vie terrestre
2ème époque passage de l’homme devant Dieu
3ème analyse du comportement de l’homme par Dieu
Réponse H, vie terrestre
Analyse divine
Bilan divin - grâce - damnation.
*
J’ai réécrit des livres Juifs ...... mais ça ne rend pas plus intelligent
1143
*
Au commencement était Claudel.
Bible - Le chantier
J’ai commencé à traduire la Bible en alexandrins le 5 avril 87. A
cette date, j’étais imprégné de l’idéal racinien, de la pensée poétique
classique. Les premiers textes traduits ont été : Les proverbes (762 vers),
l’Ecclésiastique suivis du Livre de la sagesse de Salomon. J’ai imposé à
la proposition “ Bible ” de s’adapter, de se soumettre à la vérité
tétramétique, à la césure indispensables dans tout bon vers dit “
classique ”. Imposant ces lois, j’ai souvent délaissé le sens exact donné
par la version, pour exploiter une variante de signifiant. Cette variante
était, dans bien des cas très proche de la proposition offerte.
Aujourd’hui, pourtant je me reproche, ces audaces - elles me
choquent, me sautent aux yeux comme étant des interventions de
traducteur intempestives. Voilà pourquoi, je cherche à repenser le texte,
à concevoir à nouveau ces 100 000 alexandrins en étant le plus fidèle
possible au texte original.
1144
Thêta
- Que vas-tu me donner ? Où prétends-tu ma suffisance ? Où as-tu
fixé mes limites, mes potentialités ? Quels moyens mets-tu à ma
disposition ?
- Je sais, je t’ai pensé - voilà ce que tu vaux et voilà qui tu es.
Comment douter de son Éminence, de sa compétence, etc.
Orgueil
L’orgueil de l’homme. Satisfait de ses réalisations, de ces
centrales nucléaires, de ses navettes spatiales etc. Mais qu’il contemple
le soleil ! Là est son ridicule, sa petitesse, son insignifiance.
Il y a 100 milliards de galaxies dans l’univers, chaque galaxie
comporte 100 milliards d’étoiles. Celui qui a produit cela - Dieu - dit : “
Faites ceci, ne faites pas cela. C’est inscrit dans un Livre, - je vous
donne la Bible. Telle est la morale, voilà mon code de vie. ” C’est
pourtant facile ! Et nous, nous doutons, nous condamnons. Mais enfin,
comparons l’homme à Dieu !
Et Paul dans son carré de cervelle, pense, creuse. Va, mon bon
chien cherche, renifle.
Insignifiance de l’homme !
1145
Religion
Il n’y a pas dressage, soumission, obéissance ... À qui, pourquoi ?
Il y a grande liberté de formation, hélas ! David est libre. Christ est un
Dieu.
Comment se forme-t-on ?
On apprend dans les livres sacrés.
On forme soi-même son glaive sa Bible,
son Coran.
On produit des prophéties par l’Esprit.
On scrute les Écritures comme un joueur d’échecs étudie des
combinaisons avec la même fascination, avec la même concentration.
On parie, on spécule avec les choses de La Bible.
Etc.
Formation
Apprentissage. Oint de Dieu.
Tout doit tendre vers cette vérité : se faire Christ, c’est-à-dire
l’homme le plus parfait que la terre ait produit.
Mieux comprendre la certitude des Dieux, leurs natures, leurs
origines, leurs possibilités.
1146
Travailler pour les Dieux, par les Dieux. Être un instrument à leur
service, être le Serviteur.
Mais il y a aberration à oser penser de la sorte, car que vaut la
nature humaine ? N’est-elle pas méprisable, ridicule ? N’est-ce point de
la prétention que de vouloir écrire de telles réflexions ?
Thêta
D
S E
La nature de Dieu est une double sphère lumineuse de soixante à
quatre-vingts centimètres de hauteur. Chaque sphère est composée de
milliers de cercles lumineux. Le Saint-Esprit est de même nature que
Dieu, mais Il ne comprend qu’une seule sphère.
Dieu existe. Que veux-tu que je sois ?
Inspiré
Je n’écris pas ou peu, je ne suis qu’un moyen, qu’un instrument
du Père, je suis le Calame.
Je cherche ce qui est prévu d’écrire, je recopie ce qui déjà a été
pensé ailleurs, là-bas, là-haut.
1147
Je m’impose en médium, en intermédiaire, je capte le passé pour
le jeter dans l’avenir. Mais n’est-ce pas Prophétie ?
Paul et la fourmi
La fourmi entre dans une cité et regarde tout autour d’elle. La
ville dort, elle dit : “ Il n’y a pas ici de présence d’homme, d’ailleurs
l’homme n’a jamais existé et n’existera jamais. ” Idem de Paul quand il
contemple l’univers, quand il spécule sur Dieu : “ D’ailleurs si Dieu
existait, je le sentirai. ”
1148
Jo 94
Décollage - Productivité du soi
Ce que je suis me semble si peu, si faible, si puéril. Mes livres
m’agacent. Quand je considère une quantité, je l’embrasse un peu avec
tous mes membres, je me sais. Je me voudrais autre, plus peut-être. À
moi de passer par la Science et la Philosophie.
La seule possibilité de gains efficaces et réels est dans l’emploi de
l’Esprit du Père, le Frère de Dieu.
Ce qu’il y a de plus beau, de plus pur, de plus intelligent etc. c’est
l’Esprit de Dieu. À moi de savoir l’utiliser.
Sans cesse à mes côtés, etc.
Comment récupérer les pertes imposées par la présence du Mal à
mes côtés ? Un tel racket, un tel vol ! Que de douleurs ! Que de
violences ! Et personne n’en saura jamais rien.
1149
laissent ...
Si tu savais ce qu’ils me prennent, tu mépriserais ce qu’ils me
Droits sacrés
Ô de mes droits, le plus pur de mon chrême.
Se répand sur ma chair comme offrande suprême.
J’ai été empoisonné par le mal. On m’a tellement mis de poison
dans ma mixture que la potion est difficile à avaler. Le temps fera peutêtre
son affaire, mais je regrette d’avoir perdu autant dans le secteur de
la formation, de la lecture et de l’application d’écriture.
Je pense que sans le Mal de 78 à 82 je n’aurai pas écrit 9 072
feuillets, mais 13 ou 14 000 avec une autre technique d’écriture. Tant pis
pour moi, tant mieux pour les autres ... J’espère que Dieu acceptera
toutefois de m’indemniser, parce que ce que je suis n’est vraiment pas ce
que je devrais être.
Et l’empoisonnement n’a jamais cessé ... depuis 78. Imaginons la
quantité de pertes subie, la qualité envolée, la technique d’écriture
bafouée ...
1150
Le mal est racket, torture, cruauté, vice, violence, mensonge ...
toute la panoplie de Satan - un Satan possédant tout pouvoir même celui
de sodomiser, de frapper sexuellement un humain, - l’horreur quoi !
Prières à Dieu
des livres.
Un niveau, une valeur, une compétence, un style, une formation,
Prophéties lozachiennes
Sourates 2269 Prophéties 2764 Psaumes 1805
Prov 684 + 178 Fig 759 + 128 ? Jé 1355
Isaïe 946 Fragments div ?
huit livres
Blanc
- Autorités divines (D + SE)
- Autorités religieuses
- Autorités morales / philosophiques / médicales
- Prêtre exorciste
- Comportement personnel
- Comportement familial
- Aucun membre de ma famille
1151
(GP, P, C, GM, A)
- La profession paranormale - rien
- Lieux de paix (églises, cathédrales - rien)
(Loze, Mire, Gla, Mercé, Co, Boho etc.)
Toujours la violence. Sont-ce les affres de la Sainteté ?
Le plus beau des hexamètres
Le plus court des hexamètres
zéro zéro zéro
6c 6v 3z
12 s 3o
3r
3e
CV CV CV CV CV CV
10 10 10 10 10 10
ZE RO ZE // RO ZE RO
1152
Parabole
Je donne 1, je donne 5 je donne 10
On me rend 2, on me rend 7, on me rend 15
Je récupère la mise et à 1 je donne 39.
*
- Cent milliards de soleils ...
- Et si je n’avais produit que cela, cela serait peu.
Je vaux bien plus que cela, et tu le sais, toi mon oint ?
*
Plaise aux Dieux que je sois jugé avec mes intentions et non pas
avec les résultats déplorables que j’ai pu obtenir. Évidemment, si je
compare ce que je fais avec ce que font les autres, je pourrais toujours
prétendre que mon résultat est satisfaisant. Mais si je compare le résultat
obtenu avec ce que ma potentialité intellectuelle m’aurait permis
d’obtenir, je ne peux que déplorer humblement le bilan détestable
accompli.
1153
Id
Psaumes, Sourates, odes, hymnes etc.
Id Job 9,9
Il a fait l’Ourse et Orion,
Les Pléiades et les Chambres du Sud.
Il est l’auteur d’œuvres grandioses et insondables.
“ Chambres du Sud ” collection pour les y mettre les nouveaux
immortels refusés par Gallimard ?
Génie Messie
Aptitude d’un messie ? D’un humain que Dieu aurait oint ? C’est
ignorer les ravages du Diable et de ses sbires ...
Le Fils de Dieu était Fils de Dieu avant d’être Christ.
(Où étais-tu ? Dans la maison de mon Père).
1154
Ego sublimé
Seras-tu un jour un Christ coulant d’huile sainte et divine, repu de
souffle seigneurial en toi ?
Y aura-t-il un temps où tu seras Ange, Esprit élevé, aimé du Père,
là-haut, là-bas ?
L’onction est un choix de Dieu. L’homme se complaît de
richesses matérielles et corporelles ou faussement intellectuelles.
L’homme se suffit de peu, comme l’enfant d’un jouet.
Le primordial c’est la certitude de la Divinité Trinité, un point
c’est tout. Le reste est misère et chimère.
Mais Soi qui est-on ? Un observateur, un contemplateur
fabriquant des bulles de savon, glorifiant la réalité divine ?
Pur
Se faire pur, du moins suffisamment pur pour convenir à la
satisfaction de l’homme. Se faire aimer, adorer, aduler.
1155
Quelle étrange pensée !
Le problème du Fils n’a pas été de se faire aimer, mais de
crédibiliser son identité divine et sa mission messianique.
Intelligence
Qu’est-ce que l’intelligence quand on a vu le Saint-Esprit ?
Est-il chose dans l’univers plus belle, plus pure ?
Qui pourrait comprendre ?
S’imaginer participer à la création, à l’extension de l’univers. Que
faut-il savoir ? Qui donc faut-il être ? Quelle beauté d’esprit de Dieu ?
Mais quelle ?
Intelligence de l’homme. Pourboire d’Einstein, le nanti. Du don
des Dieux : “ Lui peut savoir cette chose-là ! ” Et c’est le cerveau du
siècle !
*
1156
Que me fais-tu produire, ô mon cerveau ? Ô ma petite centrale ?
Que serai-je au seuil de la mort ? 400, 500 volumes ? Une capacité à
écrire, une aptitude à produire ? Que sera cette quantité et quelle qualité
? Le sais-tu ?
Il faut passer par les Dieux, c’est le seul espoir, espoir d’obtenir
quelque chose de satisfaisant, car l’homme est peu, trop peu - il est
ridicule. Oui, par les dieux, cela est certitude.
*
accompli.
Étonnante efficacité du Christ qui a trente-trois ans avait tout
*
La Bible représente 100 000 vers,
Le Coran représente 20 000 vers.
Note biblique
Prophétesse Débora J9 4,5
puis prophète anonyme J9 4,6
1157
Puis Samuel prophète et voyant 1S 3 20 ; 9,9 ; 2 ch 35 18
puis groupes d’inspirés 1 S 105 ; 19 20
puis frères prophètes 2 R 2
puis retour de l’Exil et prophètes Za 7 3
et Gad prophète de David 1 S 22 ; 2 S 24 11
Nathan prophète de David 2 S 7 2 S ; 12 1 S ;
Ahiyya sous Jéroboam 1 R 11 29 S ,
Jéhu, fils de Hamari, sous Basha
Elie et Elisée sous Achab et ses successeurs
Jonas sous Jéroboam II
La prophétesse Hulda sous Josias
Uriyya sous Joiaqim
Shemaya sous Roboam
Azaryahu sous Asa 2 ch 15
Oded sous Achaz
*
Mais comment pourrait-on honorer la sagesse
De ce Dieu éternel quand on est un humain ?
1158
Confession
Je suis peu, trop peu. Je dois valoir plus. A moi de produire pour
obtenir mieux. Comment puis-je me suffire de cela ? J’ai constamment
été arrêté, interdit de produire, de travailler. Cela n’est pas possible.
C’est presque visible, si le rire n’était pas un moyen de cacher son
angoisse.
Je n’ai pas d’ambition vis-à-vis d’autrui. Je cherche seulement à
obtenir un résultat qui pourra satisfaire à une nécessité.
Limites de ma nécessité.
Que veut Dieu de moi ?
L’angoisse. Il n’y a pas angoisse en moi. Il y a certitude de
médiocrité. Est-ce angoisse que de s’effrayer quand un enfant est prêt à
basculer d’un balcon ? Est-ce conscience ? Voilà, je suis conscient. Et je
sais pertinemment ce que vaut la poésie, ce que vaut ma poésie, ce
qu’intellectuellement possède autrui avec sa compétence.
*
Je travaille vite, mal, je me précipite préférant venir et revenir
plutôt que d’attendre dans des moments retenus. Avec mon cerveau qui
1159
dicte à cette main, avec mes yeux, véritables gardiens de la raison - je
devrais dire “ nous travaillons ”.
Parfois l’on m’ordonne de produire ceci et de délaisser cela, et je
deviens prophète obéissant aux voix des Dieux, scrutant les Écritures,
composant par Jérémie ou Isaïe etc.
*
Intelligence etc ... Je ris. Qu’est-ce que l’intelligence de l’homme ?
Que peut-il ? Poser des questions et rarement y répondre.
L’homme, l’animal le plus intelligent dans le monde visible et
connu. Et pourtant ! Quelle insignifiance de moyens, de possibilités, de
capacités !
La fourmi ne peut atteindre la première pomme du premier arbre,
et l’homme la première étoile de sa galaxie ... Quel ridicule !
“ Moi, j’ai créé cent milliards de galaxies, et chaque galaxie
comporte cent milliards d’étoiles. Craignez-moi ! Avez-vous entendu ?
Craignez-moi ! Vous ai-je demandé autre chose ? Craignez-moi ! ”
1160
Penser, oui mais pour tirer quoi ? Que peut cette cervelle ? Dans
quel recoin de l’esprit faut-il chercher ?
En vérité, il faut être à l’écoute de sa propre messianité et
s’écouter, grandir.
Toutes les fibres de la cervelle, toutes les possibilités de l’esprit,
du coeur, et des reins doivent tendre vers cette vérité : “ Obéir aux Dieux
le mieux possible ”. Le reste est vraiment affaire d’insignifiance et de
dérision.
Si du moins il m’avait été possible de produire dans des
conditions optimales, dans un environnement favorable, avec des
structures d’accueil satisfaisantes, que serait véritablement devenue mon
oeuvre ? Mon oeuvre ! Ce travail de jeunesse, cette production au
quotidien, cette sorte d’oeuvre littéraire que je n’ai pu étreindre comme
je le souhaitais.
J’essaie tout en poursuivant ces exercices de livres d’analyser
avec le meilleur discernement mon aptitude à écrire. J’accomplis une
sorte de critique, le plus souvent destructrice de cette potentialité de
poète ou d’écrivain.
1161
*
Dieu existe. Dieu n’existe pas etc. Quelle fatigue ! Cela va-t-il
durer longtemps ? N’en avez vous pas assez de ce pseudo-mystère ?
D’ici peu, très peu de temps, vous aurez des témoignages qui accumulés
les uns aux autres, proposés par des personnes de conditions différentes,
vivant sous des latitudes indépendantes, ayant des couleurs de peau
blanches ou noires répondront toutes par l’affirmative. Je prétends que
des milliers de témoignages de personnes considérées comme mortes
cliniquement et revenues à la vie avec les techniques sophistiquées de
réanimation, témoigneront d’une vie après la mort. Il faudra cesser d’y
voir une dérive de l’imagination, mais bel et bien une preuve
convergente d’existence de l’au-delà.
D’avenir
Il faut se préparer à bien mourir. Le pire, c’est que l’on ignore
d’après quels critères de valeur, l’âme sera jugée. Doit-on apprendre,
s’instruire, faire la charité, se comporter par le coeur, par la raison ?
Faut-il être pauvre ? Le riche est-il coupable ?
1162
Vivre, c’est jouer à un jeu dont on ignore les règles et dont on
croit supposer les finalités. Paradis, Enfer, Purgatoire, Réincarnation,
Rétrogression etc...
La puissance du Mal
Que peut-on faire contre la puissance effrayante du Mal ? Contre
l’atroce pouvoir remis entre ses mains ? Satan est un Dieu, un Dieu de
l’horreur ayant la possibilité de détruire, de torturer, de faire
abominablement souffrir. Comment échapper à l’immense cruauté de ce
tortionnaire ? Comment le fuir ? Où aller ? Il poursuit l’innocent dans
les églises, il le frappe dans les lieux sacrés et s’acharne encore sur lui.
Le mal se nourrit d’injustice comme le loup boit le sang de la
brebis. Le loup est dans la bergerie, que fait le berger ? Il y a urgence.
Que fait le berger ?
Muhammad
L’homme le plus important depuis la naissance de Jésus-Christ,
est Muhammad.
1163
Il indique actuellement à 1 200 millions d’humains le chemin à
suivre, et ils l’empruntent...
L’Islam est une religion d’avenir. Elle s’imposera dans certaines
régions de l’Inde.
Le Christianisme a des possibilités de croissance rapide dans les
pays asiatiques.
*
Être édité, ne pas être édité. En vérité, quelle importance ! Plus
encore si l’on se place dans le domaine poétique qui représente un tirage
limité voire ridicule.
Toute satisfaction doit être intérieure, tout plaisir doit venir de soi,
de cette constatation que l’on a bien fait, que l’on a obtenu une oeuvre
suffisante.
Car, que sera réellement le travail de l’homme devant la grandeur
de Dieu ? Il sera méprisable. Quémandons à Dieu le droit d’être jugé
avec miséricorde. Le reste est orgueil d’homme chez les hommes, donc
médiocrité.
1164
Mais je comprends qu’un grand sculpteur, qu’un grand peintre ne
puissent laisser des oeuvres dans l’oubli et dans l’ignorance des arts. Il y
a légitimité à transmettre son héritage, son savoir-faire dans la
communauté humaine.
*
Quand on dit que Dieu a créé l’homme à son image, cela n’a pas
grand sens. Il serait préférable de dire qu’Il l’a crée selon sa volonté,
selon ses goûts. Il n’est pas question d’y voir un anthropomorphisme
divin qui consisterait bêtement à se regarder dans un miroir pour
déterminer avec exactitude l’apparence divine. Cela est ridicule.
On peut toutefois prétendre que l’appariement, que la
reproduction par superposition à la manière d’une tache d’encre peut
rappeler la représentation divine.
Ainsi d’une feuille qui coupée en son milieu a deux moitiés dites
identiques, ainsi de l’animal, de l’insecte ou des mammifères, voire de
l’homme. D’une moitié - supposons une ligne partant de la tête et
passant par le nombril, les deux demies sont identiques.
1165
*
Pascal - Pensée - II Vanité
13
Persée, roi de Macédoine. Paul Émile.
On reprochait à Persée de ce qu’il ne tuait pas.
Dieu a reproché à David de ce qu’il tuait. Il avait du sang sur ses
mains, tandis que Salomon le poète, avait les mains pures. Il lui échut la
charge de construire le Temple de Yahvé.
Pascal - Pensée - II Vanité
17
Il a quatre laquais
... et les valets le labouraient de coups. NT
39
Combien de royaumes nous ignorent !
1166
... Et combien nous ignorons de royaumes !
Combien d’espaces sont inclus les uns dans les autres !
Combien de civilisations disparues et à venir, qui sont déjà
inscrites dans la mémoire de l’univers ! Et quel univers ? Combien
d’univers ont existé avant celui-là ! Etc. Les questions engendrent des
questions. La certitude de l’ignorance est totale.
Les limites de la conscience reculent. Pour le Juif d’avant Jésus-
Christ, le bout de la terre était la colonie de Tharsis. Pour l’homme
moderne, le bout de l’univers est à 100 milliards de galaxies d’ici. Et
dans trois siècles, cette réflexion paraîtra ridicule.
*
Qui est riche ? Qui est pauvre ? Qu’en serait-il dans trente ans
quand l’heure aura sonné de s’en retourner vers le Père ? Comment l’un
sera jugé ? Et comment l’autre ?
Grandeur
Dieu m’aurait fait génie, grand poète ou Messie, j’en serais
encore à considérer ma petitesse et mon insignifiance. Combien
1167
d’empereurs, de rois, de princes de tous ordres, de toute origine sont
passés, et qu’en reste-t-il ?
Quelle mémoire sous le soleil ?
Les civilisations disparaissent. Carthage ? Trois ruines ? Ses rois,
ses princes, ses poètes, ses habiles artisans, ses architectures ? ... RIEN.
Non, de la gloire, je n’en ai que faire.
*
Dieu dit dans l’Ancien Testament :
Vous serez mon peuple et je serai votre Dieu, en s’adressant à la
communauté juive.
Le Fils nous dit dans le Nouveau Testament : oui, ceci est vrai,
mais transmettez ma vérité à l’ensemble des nations alentour.
Faut-il toutefois mépriser le reste de l’humanité ? Car Dieu
connaît chaque seconde, chaque image de la vie d’un petit chinois, d’un
petit sénégalais ou d’un petit hindou.
“ Je connais chaque oiseau par son prénom. ”
1168
Limites spatiales
L’homme méditerranéen dit : “ Les limites du monde sont cette
mer. Il n’y a rien au-delà de Tarsis. ”
L’homme Galaxus dit : “ il y a cent milliards de galaxies, et rien
au-delà. ”
À rire. À rire.
L’œil de l’homme : cet instrument lui permet de voir du
millimètre jusqu’à des masses imprécises de trente kilomètres.
Et l’œil de Dieu ? “ J’ai crée l’électron, j’ai crée la galaxie. Et
encore je te montre ce que je veux bien te montrer. ”
La sortie
Quelle faiblesse d’existence ! Cette nuit, vers les quatre heures sur
le point de m’endormir, j’ai senti tout à coup un corps astral vibrer dans
mon corps physique, et une voix d’esprit à mes côtés a dit : “ Il part ”.
Puis le corps a réintégré sa place. Je ne dormais pas, je ne rêvais pas, ma
conscience était certaine.
1169
Avoir la certitude de l’insignifiance des choses terrestres - pourtant
bien utiles, voire responsables, et être sur le point de mourir ! Mais quelle
âme, quelle mémoire humaine rapporterai-je à Dieu ? Comment serai-je
jugé ? Comment fallait-il s’y prendre pour se mieux préparer à mourir ?
Pour rendre opérationnelle sa cervelle dans cet autre espace-temps là-haut ?
Oui, j’ai vraiment eu l’impression de partir. Que resterait-il de
moi sur cette basse terre, puisque je ne suis pas même parvenu à éditer la
moindre ligne ? “Tout s’oublie ”, il ne resterait “Rien”.
S’il venait à m’arriver malheur, il serait toutefois facile aux
membres de ma famille d’utiliser les textes dactylographiés qui sont
placés dans les armoires, et d’en faire des photocopies. Puis avec ces
photocopies, d’aller voir l’imprimeur de la rue de la Comédie, et de lui
demander d’y mettre une couverture et un titre. Et voilà comment des
maquettes peuvent encore être offertes à des éditeurs ou des membres de
sociétés diverses.
Une fois disparu, l’œuvre pourrait exister. Elle n’en cesserait pas
là avec mon décès.
1170
La misère
Le fardeau du mal sur le dos, quelle misère ! Et Dieu sait quelle
bêtise, quelle souffrance cela peut engendrer. À toujours prendre, à
toujours détruire. Coup sur coup, violence sur violence ! Et nul au ciel
ne veut intervenir pour alléger cette épreuve !
Qu’est-ce que l’intelligence ? Quand je songe à ces résidus de
miettes que nous concèdent les Dieux, je ne puis que déplorer l’état
méprisable dans lequel l’humanité survit.
Capacité humaine
Tout le malheur de l’homme réside dans sa médiocre capacité
intellectuelle, dans son ignorance totale du savoir et de sa compétence.
Nulle plaisanterie : comparez et comprenez. Dieu produit cent
milliards de galaxies, et l’homme appelle exploit sa capacité à marcher
sur la lune.
Pourquoi sommes-nous ridicules, insignifiants, sans aptitude
aucune ? En sommes-nous qu’aux prémices de l’évolution ? La
compétence s’épanouit-elle, là-bas plus loin dans l’autre espace-temps ?
1171
J’aime à répéter cette phrase : l’homme a suffisamment
d’intelligence pour poser des questions, mais il n’en a pas assez pour y
répondre.
*
Le chien est un frère inférieur. Qu’arrive-t-il après la mort du
chien ? Que devient ce qui l’animait ? Et de même d’un poulet, d’une
fourmi ?
Mais l’homme ne possède pas l’instrument lui permettant de peser
l’âme d’une fourmi. Alors il nie, il méprise l’utilité de la question.
Sur la mort
En vérité, il y a pour l’espèce humaine deux espaces - temps bien
définis. Le premier, qui se conçoit de lui-même, c’est celui dans lequel
nous vivons où le temps est mesuré de façon précise. Cet espace est
palpable, il est quadridimensionnel, et l’homme y est fait de chair. L’une
des caractéristiques de cet espace, c’est la difficulté que rencontre
l’homme à s’y mouvoir - difficultés de substances matérielles, difficultés
corporelles et difficultés spirituelles. On peut dire de façon amusante
1172
que l’homme est une tortue avec sa carapace, ses contraintes et son
poids. Mais que la tortue vienne à atteindre l’eau, et elle se déplacera à
la vitesse de trente-deux kilomètres/heure. Et nous voilà dans le
deuxième espace-temps, plus intéressant à pénétrer et à comprendre.
C’est encore l’image de la tortue mais sans sa carapace, ou l’image de
l’homme sans son enveloppe charnelle. Pour ce faire, pour atteindre ce
nouvel espace, il faut donc quitter son enveloppe charnelle, il faut
mourir dans la plupart des cas, car grand nombre de personnes sont déjà
parvenues à sortir hors de leur corps et à le réintégrer. Il doit y avoir des
techniques relativement simples de yoga permettant d’accomplir cette
sortie hors de soi.
Ce nouvel espace-temps peut être assimilé à l’idée simple que se
font les croyants de la vie après la vie, ou tout bêtement “ le ciel ”.
L’état prophétique
Il est assez humain de vouloir comparer la pensée philosophique à
l’image poétique et le lyrisme poétique à l’état prophétique. Le tout se
ressemble et paraît se mêler dans une mixture intellectuelle sublime ou
cocasse. L’accumulation de la raison s’associe au déversement de
l’image, et le tout relié par des éléments de coordination donne au chant,
au chapitre ou au poème un mouvement qui semble pouvoir s’entendre, -
1173
quoique des résistances de sens s’opèrent ici et là. Mais ne faut-il pas,
pense le lecteur, qu’il y ait en quelques endroits du moins de la difficulté
? Où serait le plaisir de la compréhension ?
Je prétends et je veux affirmer avec beaucoup de véhémence que
l’état prophétique n’est pas une chimère donnée à quelque inspiration
poétique débrayée, mais qu’il est un choix puissant et responsable de
l’Esprit de Dieu qui confère à l’homme prédestiné la capacité de servir
d’intermédiaire entre Dieu et le peuple. Entende qui voudra.
De bien mourir
Il faudrait trouver une méthode d’investigation humaine
permettant de se préparer à bien mourir, c’est-à-dire de se présenter
devant Dieu dans les meilleures conditions possibles de purification, de
formation, d’apprentissage et d’expériences terrestres positives.
Mais pour cela, il serait nécessaire tout d’abord de croire en la
certitude d’une vie après la mort. Car à quoi peut bien servir un système
d’apprentissage, de formation ou d’expérience si l’individu intéressé
prétend qu’il n’existe aucune forme de vie dite supérieure après la mort
? Ceci prouve que ce principe de vie n’est concevable qu’accompagné
d’une certitude de morale à appliquer.
1174
Il s’agirait toutefois pour l’homme rempli d’athéisme ou de
certitude du rien et du néant de se construire un système d’existence à
travers une multitude d’expériences - expériences susceptibles d’enrichir
son esprit et de favoriser ainsi son principe de vie et de pensées.
L’existence de Dieu
Pour démontrer l’existence de Dieu, il suffirait que Dieu se laissât
rendre accessible à nos sens, que l’on pût le voir, le toucher, discuter
avec lui - ceci serait une preuve, un état de certitude, et le grand
problème de la métaphysique serait ainsi révolu avec un peu de moyens,
avec une grande économie de tergiversations et de discussions. Mais
hélas pour l’intelligence humaine, ce Dieu est bien discret, et ne se veut
montrer qu’à quelques-uns - on les appelle mystiques, voyants ou
sanctifiés. C’est encore une démonstration par le Cercle. Or il faut être
en dehors du Cercle pour admettre ce type de vérités. Et celui qui croit
dans le périmètre... Il faudrait une certitude collective telle une vérité
mathématique, tandis que l’acte de foi consiste à se crédibiliser auprès
de chaque individu, de façon indépendante, - de façon unitaire. On
fabrique des prosélytes en vérité, touchés de manière indépendante.
1175
La croyance n’est pas basée sur des faits concrets. C’est un acte
de foi,... dommage.
1176
*
Jo 95
La plus grande des lumières de l'homme sera non pas de connaître
Dieu, ou le fils de Dieu, mais sera d’accéder à l'onction de l'Esprit.
l'Esprit ?
Le Fils de Dieu aurait-il été Christ s'il n'avait reçu l'Onction de
*
La chair est détestable, dans le sens qu'elle nous soumet et nous
impose à régler notre existence d'après sa nature. Nous focalisons notre
principe de vie d'après ses nécessités et ses obéissances : nos actes au
quotidien sont déterminés par sa satisfaction que cela soit boire, manger,
dormir, s'accoupler, ou se reproduire. La transmission même de la vie
impose de la part des géniteurs une attention quasi-constante de la
progéniture.
Que reste-t-il pour Dieu ? Pour l'élévation de l'esprit de l'homme ?
Quelques secondes, quelques minutes dans une journée, et encore cela
serait une belle chose, si autant d'instants lui étaient consacrés !
1177
*
Émission consacrée sur France 2, ce lundi soir à Shoa - rapportant
des témoignages et des documents du génocide Juif. Bouleversant,
horrible. Les qualificatifs manquent.
Et à la question : "Pourquoi ? ” puisque l'homme a suffisamment
d'intelligence pour poser des questions et pas suffisamment pour y
répondre.
On lit en scrutant les Écritures : "Dieu était en colère." Et requestion
:
“ Pourquoi ? ” et on ne sait : etc.
Le mal
Le diable ou ses représentants etc. Les tourments de Job. La
constante de persécution des émules de la pourriture. Hélas ! Hélas ! Il
faut vivre pourtant dans la violence, dans le flot d'aiguilles enfoncées
dans le corps, avec souffrance et indisposition journalière - douleurs et
inconfort de la chair. Il y a constamment message de coups, d'agression,
de volonté et de destruction.
1178
*
Il y a ce que l'on croit être, il y a ce que les autres prétendent que
l'on est ; et il y a ce que l'on est véritablement.
La certitude du moi ; le surmoi ; et le moi réel.
Que dit Dieu ?
*
Je produis pour moi, et non pas pour les autres. Ce que j'offre à
autrui est au-delà du suffisant, je veux dire que le public, les poètes etc...
se saturent à partir de deux, trois bouquins. Je ne travaille pas pour
autrui, mais pour moi, pour Dieu.
*
Vous, vous jugez de l’autre côté du miroir et vous dites : “
Comme tu seras, sois ! ”
Vous ajoutez : “ Il ne veut pas être ? Maudissons-le ! ”
Et autant d’aiguilles dans ma chair !
1179
Dressage
Il faut accéder à l’homme messianique,
CAD
Certitude de Dieu
Intelligence des choses invisibles et cachées
Pureté de soi
Préparation à l’au-delà.
*
Les sept dons du Saint-Esprit.
Poésie - triste moyen - mauvais moyen - faiblesse et ridicule.
*
L’idéal d’intelligence, Paul, consiste, - et cela est la vérité - à
imiter Dieu - dans son inaccessible perfection.
Il faut demander à Dieu l’Onction, la Prophétie, la Béatification,
la Purification, les armes du Saint-Esprit. Il faut se faire à l’image de
David, de Daniel, de Joseph, de Jésus. Et l’on intègre forcément les
1180
autres formes d’intelligences - mathématiques, psychologie, philosophie,
arts, techniques, techniques appliquées - qui sont en dessous, un peu
comme le bachelier a forcément le certificat d’études.
Traité de pureté
À genoux ! Et deux hosties par jour.
Par Dieu, par le rejet de la société de consommation, par le retour
à la sphère vide, y vivre, y prier, y penser.
Dieu, le Saint-Esprit.
Intelligence scientifique
Newton, Einstein
Mathématiciens
Biologistes, Prix Nobel, etc.
Chercheurs
Artistes ?
Léonard
Et d’autres, et d’autres...
1181
Modèles, Emplois, Énergie - Transmetteurs
Valéry
Pascal
Descartes
Mathématiques
L’intelligence philosophique : Voltaire, Rousseau, etc.
Nietzsche, Bergson, Alain
Énergie divine, Énergie du Paraclet
Comment faire Esprit ?
Comment construire son Esprit ?
Christ.
La Folie des grandeurs
Grosso modo, on peut dire que mon système a consisté à naviguer
entre la formation littéraire ou poétique poussée et la purification
messianique du moi.
1182
En vérité il fallait accéder à la vision divine à 19 ans, à l’onction
divine à 20 ans.
Il fallait être Rimbaud sur l’oeuvre de jeunesse, être un prophète
en 88 par la Présence du Saint-Esprit, être un Saint par la Parole de
Dieu,
il fallait posséder les Cahiers de Paul.
L’œuvre poétique de Victor Hugo et tendre vers l’apprentissage
davidique pour prendre des miettes à Jésus-Christ.
Voilà en folie ce qu’aurait dû être mon principe de formation.
*
Quand l’homme construit une maison, bâtit un pont, ou trace une
route, il fait des études, des plans pour amener à bien cette réalisation.
La précision de Dieu dans l’infiniment petit lui permet de certifier que
tout événement a déjà été mémorisé.
imprévues.
Donc l’existence de Dieu détruit la loi de production d’actions
1183
Homo messianus
Que peut un oint de Dieu (Un messie) après le passage du Fils,
après la certitude de Christ ?
Qui est-il ? Que peut-il ? Pourquoi est-il ? Que veut Dieu ?
Pourquoi Dieu descend-il du ciel pour répandre son huile sainte
dans la chair d’un homme ? Pourquoi ?
témoignage.
Apprendre à se former. Certifier le Fils. Rendre un authentique
Vanité des hommes
Désir constant de durer, de passer, de laisser une marque, une
trace, et pourtant... ! Tout esprit humain ne devrait tendre que vers cette
vérité :
se préparer à bien mourir pour accéder à l’autre espace-temps.
Je ne parviens toutefois pas à comprendre comment Dieu a pu
faire l’homme aussi petit, insignifiant et ridicule. J’arrive trop tôt... avec
trop peu de savoir et de connaissance. Je me compare à l’homme des
1184
cavernes sans héritage, sans acquis, dans la nécessité de satisfaire en
grande partie ses besoins naturels, et consacrant son temps à la
jouissance... bassesse du comportement humain, et pourtant corps,
esprit, chair, sensibilité. Le corps et la chair sont à bannir, à réduire, à
quasiment rien. Et la constance de penser doit tendre vers le
développement de l’esprit et de la sensibilité.
En vérité, il faut se purifier pour bien sortir de son corps.
*
La nature - Sa cruauté.
L’animé se nourrit de l’animé.
La pieuvre mange le crabe.
En revanche la girafe mâche les feuillus haut placés.
Aurait-on pu imaginer un monde de ruminants, s’alimentant de
céréales et d’herbe tendre ?
Is 11, 6 - 9
Le loup habite avec l’agneau,
La panthère se couche près du chevreau
1185
Veau et lionceau paissent ensemble
Sous la conduite d’un petit garçon.
La vache et l’ourse lient amitié,
Leurs petits gîtent ensemble
Le lion mange de la paille comme le bœuf.
Le nourrisson s’amuse sur le trou du cobra,
Sur le repaire de la vipère, L’enfant met la main.
L’ère messianique.
*
Orgueil de certains poètes à la recherche de quelque gloire, de
quelque distinction... moi je puis les comprendre, car la concupiscence et
la bassesse sont richesses de l’homme.
Le plus grand des témoignages est le témoignage de l’Esprit
Saint, le reste est méprisable et insignifiant.
*
Comment convaincre le peuple juif de la vérité du Fils de Dieu ?
1186
*
C’est déjà chose extraordinaire que de posséder une identité
poétique crédible dans l’au-delà, quand bien même cette personnalité
connaîtrait moult difficultés à se justifier auprès de la critique humaine.
Cela certifie un avenir intellectuel certain. L’on voit trop bien que
nombre de zélés terrestres disparaissent à tout jamais avec leur dernier
souffle d’homme. Il est vrai toutefois que le bienséant consiste à y
gagner ici-bas et à assumer là-haut.
Thêta
Que dis-je ? Qu’ai-je inlassablement répété ? J’ai dit : “ Vous êtes sur
terre chez les hommes. Que devez-vous faire ? Vous devez vous purifier, vous
nettoyer, vous instruire, pour accéder à l’autre espace-temps là-haut. Votre
conscience vous donnera Dieu et son Saint et son Fils. Purifiez-vous ! ”
*
Tant que vous ne verrez pas Dieu, vous ne pourrez pas prétendre
qu’Il existe. Vous suffirez-vous du pot pour admirer le potier ?
1187
Pourquoi Dieu existe-t-il ? Il est le seul à transmettre des
informations d’avenir par l’intermédiaire de ses prophètes et ces visions
s’accomplissent. Il est le seul à posséder le don de l’avenir, grosso
modo, c’est ce que nous enseigne le Livre.
Impuissance de l’homme
Imaginez une seconde, et cela est fort aisé que l’homme est une
fourmi. Avez-vous observé des fourmis d’en haut, de votre taille, de
votre un mètre quatre-vingts ? Vous êtes montagne. Croyez-vous
réellement que cette fourmi-là quand bien même elle disposerait de
l’intelligence de l’homme, croyez-vous que cette fourmi pourrait
toutefois comprendre ce que peut être le volume de la terre - qui est la
chose la plus simple à assimiler ?
Maintenant demandez-lui quelques explications sur la lumière, le
système solaire, la galaxie, le cent milliards de galaxies, son
commencement... Vous voyez bien que ces questions la dépassent. Elle
ne peut y répondre ! Comment peut-on l’interroger sur l’essence divine
tandis que ces bouts d’antenne ne lui permettent pas même de
comprendre le volume de la sphère. Reconnaissez le ridicule de cette
1188
question. Et bien ! L’homme est cette fourmi. Et autant pour la
spéculation métaphysique.
Mais je comprends que l’homme ait besoin de savoir et veuille
pénétrer ! Quelle n’est pas son impuissance, toutefois !
1
Apprendre à penser, voilà un bon apprentissage. Mais comment et
par qui, et dans quel but ?
Qu’ai-je demandé à Dieu pour mes 37 ans ?
Je lui ai demandé d’apprendre à penser. Acceptera-t-il de m’aider
? Et quelle méthode rapide et efficace me faudra-t-il exploiter ?
Comment peut-on se faire pensant ?
Sainteté
L’homme torturé, l’homme frappé par les laquais invisibles, par le
mal toujours accusateur, stupide et violent, en constance d’existence.
1189
Il faut pourtant construire sa propre personnalité, se laver, se
nettoyer, se rendre pur, ou du moins tenter d’y accéder.
*
Je ne fais que souffrir, qu’attendre la fin de mes tourments.
L’accusateur était à la droite de Josué, et accusait encore lorsque celui-ci
présenta sa vie à Dieu. Et Dieu dit : “ Qu’on lui retire ses habits sales,
qu’on le vêtisse d’habits blancs ”.
*
Si tu savais ce qu’ils me prennent,
Tu mépriserais ce qu’ils me laissent.
*
La sangsue a deux filles qui disent : “ Je prends ! Je prends ! ”
Psy
Un homme a l’expérience de phénomènes paranormaux.
Exemples, déplacement d’objets à distance, prémonition, connaissance
1190
d’événements futurs etc... que peut-il faire de cela ? Puisque la
vérification scientifique ne pourra s’opérer qu’au moyen de la preuve
répétitive.
Doit-il nier ces faits extraordinaires, les mépriser, les rejeter etc...
Que doit-il faire ?
Un homme voit Dieu, et il est bien le seul... Que faire de cela ? Il
augmente sa foi, sa croyance, mais il ne peut transmettre à autrui cette
information non renouvelable.
Les limites du paranormal. De l’inadaptabilité des instruments
scientifiques pour vérifier l’exactitude d’un événement non
renouvelable.
Thêta
Le sens de l’existence aurait pour but d’accéder au bonheur
céleste par le moyen de la purification.
Il faudrait donc se laver, s’instruire, apprendre à transformer le
singe en homme, le sauvage en être civilisé, en personnage raisonnable
pour monter, monter et enfin tendre vers Dieu, là-haut.
1191
Voilà ce que serait, grosso modo, le sens de la vie.
Le dressage de l’intellect
En vérité, vers quoi faut-il tendre ?
Il faut accéder à l’Esprit de Dieu. Alors on intègre toutes les lois,
tous les apprentissages, tous les savoirs.
On s’en retourne encore à de la pure mystique ! Mais enfin !
L’intelligence suprême c’est bien celle qui a tendu l’univers, n’est-ce pas ?
Les grandes intelligences : (1)
Moïse, David, Salomon, Joseph, Daniel, Jésus, Muhammad,
animées, intégrées par l’Esprit de Dieu.
Et Dieu ne pouvant jurer que par un plus grand que par soi-même,
le jura par son Saint-Esprit.
1192
(1)
Et d’autres, bien sûr !
*
Dieu.
L’homme “ supérieur ” est l’homme qui bénéficie des armes de
Dieu a armé Cyrus, il a fortifié son bras droit ; Dieu vérifie si son
oeil voit juste, il interroge Jérémie et lui demande ce qu’il voit.
Is 46, 10-11
Je dis : Mon projet tiendra,
Tout ce qui me plaît je l’exécuterai.
J’appelle de l’Orient un rapace
D’une terre lointaine, l’homme prédestiné.
Is 44, 28
C’est moi qui dis de Cyrus : “ Mon berger ! ”
Il accomplira mes volontés,
En disant de Jérusalem : ‘Qu’elle soit reconstruite’
1193
Et du Temple : ‘Sois rétabli’.
Je 1, 11 - 12
11 La parole de Yahvé me fut adressée en ces termes :
“ Que vois-tu, Jérémie ? ” Je répondis : “ Je vois une branche
de ‘veilleur’. Alors Yahvé me dit : “ Bien vu ! car je veille sur ma parole
pour l’accomplir. ”
*
Je ne sens que ma pauvreté, ma richesse est existante. Point
d’humour, ni de leurre. Je dis la vérité, trop conscient de mon ridicule
face à l’intelligence des hommes, et plus encore mon misérabilisme face
à l’immensité de Dieu. Mais que puis-je ? C’est un problème de nature !
Une calculette ne permet pas d’envoyer des hommes dans l’espace. Je
suis peu. Dieu voudrait m’élever qu’il n’y parviendrait pas.
*
Au fond, je suis en conflit avec moi-même m’accusant d’être peu
et de ne pouvoir mieux faire. Ma nature est insuffisante.
1194
*
Ma chair est vieille, hélas ! J’ai écrit tous mes livres.
Remonter ! Remonter ! Oui, je sais qu’on m’attend etc.
Preuve de Dieu
Comment prouver l’existence de Dieu ?
Par le témoignage.
Faites-moi passer par le pain total, faites-moi passer par le
détecteur de mensonges, utiliser toutes les méthodes scientifiques,
infaillibles mises à votre disposition, allez, interrogez-moi, et vous
verrez que je vous apporterai un témoignage véridique de l’existence de
Dieu, puisque je L’ai vu.
“ J’en apporte un authentique témoignage. Je ne démentirai pas ce
que mes yeux ont vu. ”
L’avoir vu et le faire savoir. Crédibiliser son expérience auprès
des autorités scientifiques.
1195
*
La pensée de l’homme est une chose admirable ! Non, car sa
potentialité est ridicule, ses limites vite déterminées. Ce que peut
l’homme est insignifiant, et ce qu’il pourra restera toujours dérisoire.
Il y a trois siècles, à l’époque de Pascal, l’homme se déplaçait à
cheval. Aujourd’hui, péniblement, il parvient à sortir, une fois, du système
solaire. Dans mille ans, sera-t-il parvenu à quitter notre galaxie ?
... Il y a cent milliards de galaxies.
J’accuse Dieu d’avoir produit l’homme petit ! Mais que faire ?
Car nous ignorons le parcours du progrès et le dessein final.
*
Il me faudra certainement reprendre toute La Bible pour
transformer, varier, changer, etc... Peut-être 20, 30 000 alexandrins (ou
plus ?) à revoir.
1196
L’insignifiance
La petitesse de l’homme, son insignifiance, et constamment cette
question frappe la voûte de ma cervelle : “ Pourquoi l’homme est-il si
ridicule ? Que peut faire un homme avec cela ? ”
Que reste-t-il ? Quels moyens sont donc à ma disposition ? Que je
sois sage, roi, messie ou mendiant, je ne puis que craindre Dieu. Mon
pouvoir est dans la crainte de Dieu.
Que pourrai-je comprendre avec cette capacité-là ?
Que peut déplacer une fourmi ?
Le cimetière
J’ai vraiment l’impression de construire un tombeau en
acheminant l’Oeuvre dans le nouveau grenier. La lumière y est faible,
les ombres y sont immenses.
Que serai-je dans cent ans ? Qui se souviendra de moi ? J’ai
l’étrange sentiment que tout disparaîtra, et s’en retournera au Néant.
Mon avenir me semble au ciel, là-haut, plus loin, là-bas.
1197
vérité ?
Il y a valeur réelle, mais comment prétendre transmettre cette
Être, le faire savoir, et convaincre !
*
Du demi-savant. Question - Boutade - Vérité - Connaissance.
1 et 1/2, ça fait combien ?
Dieu et le Saint-Esprit.
Voti : demi-savants ?
*
J’ai rêvé que j’assistais au procès de Jésus. Je supportais mal les
souffrances, les douleurs. J’étais moins apte que “ Lui ” à admettre ce
passivisme, cette construction d’injustice.
Au réveil, c’était la sixième heure.
1198
*
N’avez-vous pas lu ce passage de l’Évangile selon St Marc
“ La pierre qu’avaient rejetée les bâtisseurs *, Ps 118 22-23
c’est elle qui est devenue pierre de faîte ;
c’est là l’oeuvre du Seigneur
et elle est admirable à nos yeux ? ”
* bâtisseurs = éditeurs.
*
Le Seigneur a dit à mon Seigneur
Dieu a dit au Saint-Esprit
Puis
*
Siège à ma droite,
Jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis
dessous tes pieds.
1199
Rêve
Je rêve. Je parle avec Jean-Paul II et je lui dis : “ Votre dialectique
est de trop exacerbée. Votre sensibilité extrême vous empêche de
concevoir autrement. Si vous eussiez été Américain, vous eussiez pu
penser d’une autre manière : mais vous êtes Polonais ”.
Il prend la mouche et se retire. Je le vois partir, sa silhouette
blanche, un peu lourde, s’éloigne. Je le suis des yeux.
Boutade
- “ Deus creavit mundum ”, pourriez-vous penser ceci ?
- Évidemment. Il me l’a confirmé. Il s’est déclaré le créateur de
toutes ces grandes choses, lui Petite Force.
*
Et Dieu créa l’homme !
L’homme en vaut-il la peine ?
1200
*
La croix, infâme gibet de potence. Comment peut-on admirer un
instrument de torture ?
*
La belle chose que de pouvoir s’en retourner vers le Père avec
l’Oeuvre que l’on mérite, avec la mémoire juste et vraie que l’on a
échafaudée.
Moi, j’ai la certitude d’avoir été régulièrement, minute après
minute volé, prélevé par le Mal. Mais autrui dira de moi : “ Il vous reste
toutefois cela ! De quoi vous plaignez-vous ? Vous avez au-delà de ce
que nous possédons, alors ? ”
*
Pascal : Pour faire d’un homme un saint, il faut bien que ce soit la
grâce, et qui en doute ne sait que c’est que saint et qu’un homme.
“ Je sais ce que l’homme vaut, mais je lui laisse son libre-arbitre. ”
1201
Grosso modo, on peut dire que la destinée est tracée. Tout a déjà
été pensé en prescience. L’univers accomplit des événements déjà
programmés. La destinée est préétablie. Ce qui fatalise l’innocence, la
condamnation, la Rédemption.
Christ a dit : “ Tout est accompli. ” Ce qui prouve bien qu’il y
avait un nombre d’actions prévues à transformer.
La connaissance de l’avenir est le seul déterminisme qui
différencie Dieu des autres dieux. Voilà pourquoi ses prophètes sont
haut placés dans la hiérarchie spirituelle. Ils témoignent de la maîtrise
temporelle que ne possèdent pas les autres divinités.
*
Pascal !
La grandeur de l’homme. C’est à rire, et pourtant cela vient de
Il suffit d’ouvrir un ouvrage d’astrophysique avec photos, images,
schémas et explications pour s’effrayer de l’insignifiance de l’homme et
de l’immensité du Père.
L’homme est plus près de la fourmi qu’il n’est près de Dieu.
1202
*
Je regarde un drap, j’en ai besoin, je dis à ma mère : “ Est-il pur ? ”
Elle me répond : “ Comme toi. ”
Elle pensait à une boutade.
sur ta tête. ”
“ Porte toujours des habits blancs et que l’huile ne manque point
*
Règlement, développement de la pensée.
Maîtrise des notions.
*
Que pourront les hommes, ensemble ?
Il faudra dons se suffire de cette nature post mortem,
Esprit d’homme libéré de sa gangue de chair ?
Homme ou ange ?
1203
*
Un Q.I. à 500, 1 000, 10 000 ?
Quel Q.I. faut-il pour créer l’Univers ?
Quel est ton Q.I, Seigneur ?
Mysticisme - Élévation - Épreuves
Imaginons une jeune fille de 19 ans qui une nuit sort de son corps
et en passant par le tunnel étroit accède à la Vierge Marie. La déesse
l’oblige à réintégrer sa chair et à retourner sur terre.
Quelques mois plus tard, la Vierge descend du ciel et se pose sur
la tête de la jeune fille, répandant en elle son huile sainte.
Quelques temps s’écoulent encore. Elle a vingt ans, et elle sent la
présence de mauvaises femmes autour d’elle. Des sortes de sorcières,
spectres et fantômes, une quinzaine, l’entourent constamment et lui
enfoncent des aiguilles dans toutes les parties du corps, les seins, les
fesses, le clitoris, l’anus, le vagin, les pieds, les mains etc.
1204
- Elle supplie, elle implore, l’épreuve dure, les horreurs
continuent, constamment ces sorcières ...
Que dire de la jeune fille ? N’est-elle pas déjà une sainte éprouvée
par les forces du Mal ?
Puis la Vierge réapparaît avec la pureté de Jeanne d’Arc, etc ...
*
Que peut ma pensée ?
Qui suis-je sans les Dieux ?
Qu’aurais-je pu obtenir si Satan n’avait pas pris, ponctionné,
racketté, etc. ?
Que puis-je par moi-même ?
*
C’est la certitude de l’au-delà qui divise l’âme du corps durant la
vie. “ À quoi peut bien servir d’entretenir, de choyer un corps qui n’a pas
de durée, telle la mue d’un reptile ? pense le croyant. La chair ne sert à
rien. Elle est poids, ennui, soumission, nécessité, obéissance. Elle
disparaîtra, elle ne me suivra pas. Je la rejette, la méprise. Et je consacre
1205
mon existence à l’esprit, à mon esprit, précieux trésor qui renferme tout
mon passé, et peut-être mon avenir, trésor à remettre à Dieu qui le jugera
.”
*
Ma conscience m’a constamment été détestable. C’était le : “ Que
puis-je avec cette âme, avec cette cervelle, avec cette capacité ? ” Je me
voyais fourmi besogneuse décidée à agir pour n’obtenir qu’un résultat
insignifiant. J’enviais les Dieux, les Anges, parfois même la potentialité
des surdoués, des génies, des autres, ou des hommes de science.
Je devais me suffire d’être Moi avec le Mal à mes côtés qui
rackettait et prélevait ! Quelle aberration ! Quelle horrible situation !
*
L’intelligence n’est qu’un moyen pour accéder à une plus haute
pureté, elle n’a pas pour but elle-même. Elle permet de penser, de créer,
de s’élever. Mais elle n’est pas gargarisme cérébral. Car qu’est-ce que
l’intelligence sinon le Saint-Esprit ?
1206
*
Si Dieu du moins voulait m’indemniser, s’il voulait prendre en
considération le vol infligé de la Mort, s’il acceptait de me rembourser !
De combien de milliers de feuillets serais-je enrichi ? Quel serait mon
niveau d’écriture, de production ? Et toute cette construction interne
d’échafaudage, où en serait le monument ?
*
Ce que je crains, c’est d’être jugé avec mes résultats, avec mes
livres, avec mon Oeuvre. Ce que j’espère, c’est d’être considéré par
Dieu, avec mes intentions, avec mes réelles capacités.
Autrui dit : “ Voilà qui vous êtes, je vous connais, je vous ai lu, je
ne puis me tromper. J’ai des preuves : ce sont vos ouvrages ”.
À l’impossible, nul n’est tenu dit-on. Plaise à Dieu, que cette
vérité soit intégrée dans l’analyse post mortem.
1207
Tombeau
Si j’étais un Christ, j’aimerais être enterré dans une sphère, et être
enterré debout. La sphère serait blanche et lumineuse. La sphère serait
posée sur la terre et non pas dans la terre. Son diamètre serait : 1,72 (soit
ma taille) + 2 cm (chevelure) et 2 cm (talons chaussures) + 12 cm
(correspondance alexandrin au-dessus de ma tête) + 12 cm
(correspondance alexandrin au-dessous de ma tête).
ainsi diamètre de la sphère :
1,72 + O,02 + 0,02 + 0,12 = 0,12 = 2,00
ce qui correspond à deux Dieux (Dieu + Saint Esprit avec 00)
*
Enterré dans un cercle
1,72
+ 12
+ 12
1,96
12 cm
1208
Moi 1,72
12 cm
Affectivité
Guère eu souci de transmettre de l’affection, de donner la vie. Ma
certitude de l’au-delà est telle que je ne puis accorder quelconque intérêt
aux nécessités du corps. Je vis dans une chair, hélas. Mais je suis esprit.
Je suis Esprit qui habite un Corps. Et j’en suis bien attristé. Mon corps
est charge, carapace, perceptions erronées, nécessités charnelles etc...
bêtise.
L’Idéal
L’idéal intellectuel est la perfection de l’Esprit. La capacité
humaine doit tendre vers cette connaissance, apprendre à l’imiter, à
devenir son semblable, ce qui est utopique. Mais l’idéal est là.
L’homme supérieur est celui qui désire accéder au savoir de
l’ange, et souhaite changer de nature. Il faut monter, se débarrasser de
son enveloppe charnelle, et tout s’éclaire.
1209
*
L’homme pense de 0 à 1 000,
Dieu va de - à + .
*
J’étais à contempler le ciel allongé dans l’herbe tendre, vaste voie
lactée admirable. De temps à autre, quelque particule lumineuse que la
sagesse populaire assimile à l’étoile filante brûlait par frottement dans
l’atmosphère, et la même question frappait à la porte de ma voûte
humaine : “ Pourquoi sommes-nous si faibles, si peu ? Pourquoi ? ”
Je pensais : “ Dieu maîtrise le déplacement d’un électron sur telle
galaxie, sur telle étoile, dans telle construction de cristaux. Il peut
changer son cours ! ”
En vérité nous appartenons à un ensemble. Il suffit d’aller de
moins l’infini à plus l’infini, tandis que la capacité humaine permet
d’aller de 10 - 20 à 10 20, et encore... pour comprendre que nous
sommes éléments appartenant à un ensemble qui lui-même est inclus
etc.
1210
*
Mon zèle d’écriveur vise à obtenir une promotion post mortem,
pour accéder à un état d’esprit supérieur à celui que je possède :
Ange.
La marmotte veut devenir chien, le chien homme, et l’homme
*
L’homme doit se dire : “ Comment puis-je me préparer à bien
mourir ? Quelles actions, quels comportements me faut-il appliquer pour
accéder à l’Au-delà ? Suis-je réellement capable de comprendre la Bible,
le Nouveau Testament, le Fils ? Ses prêtres possèdent-ils la vérité ? Ne
sont-ils pas aveugles qui mènent un aveugle pour le faire tomber dans le
trou ? ”
Toute l’activité humaine doit tendre vers un seul but : “ Se
préparer à bien mourir ”.
*
Pari - Pascal - Gagnerez-vous ?
1211
Dieu existe-t-il ? Jette la pièce : face, il existe, pile, il existe.
L’éléphant voit l’homme, l’homme ne voit pas Dieu.
L’élévation
La seule pensée qui occupe l’esprit, c’est l’élévation de la volonté
d’intelligence. Car ce désir mène à Dieu, à Son Saint, à leur Fils. Il
engendre la sanctification qui n’est pas une constance de souffrance,
d’agenouillements, de soumission bête et stérile. Non ! Mais c’est un
besoin d’accéder à un principe supérieur : celui de savoir par la voie de
pureté.
*
L’idéal intellectuel, c’est la capacité du Fils de Dieu, un point
c’est tout. Cela est facile à comprendre. Le reste est dérisoire.
cause ?
Où Dieu a-t-il mis notre limite ? Qu’a-t-il prétendu pour notre
*
1212
Le problème messianique est de parvenir à convaincre le peuple
et les autorités juives de la certitude du Nazaréen, il est d’arriver à faire
intégrer dans la conscience des dirigeants et de la masse la vérité
chrétienne.
Cela paraît enfantin et puéril, mais c’est la seule manière
d’instaurer une ère messianique sur une grande partie de la planète. Je
puis dire que c’est le seul chemin salutaire pour une forte quantité de la
population mondiale.
Car la période messianique ne touchera pas l’ensemble des
habitants de la terre, mais se focalisera essentiellement sur les nations à
croyance chrétienne.
*
Pascal : Premier degré : être blâmé en faisant le mal et loué en
faisant le bien. Second degré : n’être ni loué ni blâmé.
Troisième degré : être blâmé en faisant le bien. Et c’est acte de
sainteté, car le diable aime à tourmenter les âmes purifiées et innocentes.
Quatrième degré : être passé au creuset par Dieu, et cela s’appelle
les restes du purifié.
1213
*
dit-on.
La grâce : “ Mauvaise graine ne saurait donner de bons fruits ”,
*
Il y a un Christ en moi, et il faut que je profite de son onction.
Dehors, je me dois de faire le poète, l’artiste ! ... Mais dedans, j’essaie
de l’éveiller, de le faire fructifier - il y a formation - volonté
d’apprentissage. C’est une constante dualité entre ces deux
personnalités. Les deux sont “ moi ”. Qui est le plus intéressant pour
vous, pour moi, pour Dieu ?
Mémorisation. Par cœur
On peut supposer que l’esprit loin de décomposer sur un plan
topologique les paragraphes ou de les sectionner afin de tenir compte de
leurs organisations visuelles, on peut supposer, dis-je qu’un autre
principe de mémorisation s’opère par le déroulement linéaire. Ainsi un
poème serait retenu comme un ensemble d’inscriptions sur une bande de
papier rempli de signes.
1214
Le Talmud veut que Moïse ait reçu la Tora comme un ensemble
de signes encastrés les uns dans les autres. Dieu lui aurait remis une
vision instantanée de la Loi, puis par l’opération de la séparation, les
mots seraient apparus, les verbes, les adjectifs, etc. comme un total de
signes à couper.
Phénomènes paranormaux
Tout était déjà intégré au sortir de l’adolescence : télépathie,
voyance, clairvoyance, Au-delà, “ psychokinèse ”, avenir, poltergeist,
etc...
Je rêvais de stimuler des zones cérébrales endormies pour
augmenter ma potentialité. Je savais que l’on exploitait seulement 10 %
de sa capacité psychique.
Le doute se portait sur l’organisation d’une vie intelligente
tridimensionnelle, ailleurs.
1215
Dieu m’obéit
Cette phrase “ Dieu m’obéit ” est comparable à la proposition
mathématique, je divise par zéro. Elle est impossible.
I
Non, le moment n’est pas venu de regarder cette hypothèse en
face et de se demander ce qu’elle vaut. Je suis trop conscient des
difficultés réelles et métaphysiques qu’elle engendre. D’ailleurs, elle ne
peut résister longtemps à une analyse rigoureuse. La prendre au mot, la
considérer dans ce qu’elle a de plus primaire ou immédiat la rend
absurde. J’ajoute que la nature de Dieu n’aurait pu se compromettre dans
une telle spéculation. Il n’aurait pas voulu répéter ce qu’il avait conçu en
temps que phénomène événementiel, unique et historique. Toute
tentative de compréhension se nie par elle-même, toute volonté
d’interprétation est réduite à l’état de néant.
Cette conscience qui est en soi, refuse tout compromis d’analyse
et de déduction. À supposer qu’un soupçon de doute eut dû traverser ma
conscience ! Non, je ne veux pas insister stupidement sur cet état de fait,
car sa nature me semble délétère. Ce que je puis lui préférer, ce sont des
1216
vérités quantifiables et appréciables par tout un chacun. Voilà une bonne
mesure de compte, autrui ! Le reste est dérisoire.
- Je veux prétendre qu’actuellement hypothèse de l’onction divine
et de sa conséquence réelle ne suggèrent aucun principe de messianité.
Et heureusement !
II
Est-ce raison de la faculté intellectuelle de se croire autorisé à
penser de la sorte ? Je fais allusion à la conscience et à la mémoire de
l’événement. Il n’est pas question ici de supposer un instant que cet acte
relève d’un comportement irrationnel ou à caractère “ dramatique ”. Au
contraire, il semblerait possible de trouver trace dans la conscience de ce
fait cérébral. Du moins, il y a mémoire du fait.
*
Quand on est dans l’obligation de quémander à Dieu un soupçon
de justice, c’est que le cas est vraiment désespéré.
*
1217
Tous ceux qui ont voulu spéculer sur la signification de la vie, sur
son sens, sur le destin de l’homme n’ont pas su lire assez simplement ce
que le Livre nous enseignait. Dieu, par l’intermédiaire de ses prophètes,
nous avertit que le sens de la vie c’est le plaisir. Je dis plaisir, c’est-àdire
jouissance, bien-être, bonheur, et toutes les variantes de sentiments
que sous-entend ce terme sacré. Le plaisir n’est pas seulement un instant
de satisfaction, un bref moment de valeur éphémère malignement conçu
par la nature comme la pulsion sexuelle pour engendrer et perpétuer la
vie. Non, il correspondait à une constante de satisfaction, à un état
généralisé de bien-être que l’on peut ressentir et que l’on ressent dans
cet autre espace-temps. La grande joie doit voir le triomphe de l’esprit.
Nous devons donc tenir compte de cette information pour nous
comporter de manière satisfaisante sur cette terre.
*
Dieu en fit un poète, l’ayant jugé peu digne de posséder l’art du
discernement.
Sanctification
“ Je suis mon propre patron. ”
1218
*
Quelle est la part de Dieu dans l’évolutionnisme ?
Thêta
Peut-on pénétrer le commencement de Dieu ?
Car il n’y a pas à dire : sa forme définitive ne peut pas être sa
forme initiale.
Le Néant peut-il rester Néant ?
Est-il possible qu’éternellement le néant soit. C’est-à-dire que
jamais, jamais, jamais il n’arrive un événement ?
Comment un événement pourrait-il survenir ?
Quel événement ?
Quoi ? Quand ? Comment ? Dans quel espace ?
événement.
Peut-être que le néant et la durée engendreront la fabrication d’un
1219
Comment peut-on faire disparaître l’univers ?
Puisqu’actuellement on a quelque chose qui existe... afin de s’en
retourner au néant ? Cela serait difficile...
Comment faire disparaître la matière ?
p 276).
Le néant était d’abord et l’être est venu par surcroît. (H. Bergson,
L’utilité de l’Univers
Univers : Je te vois !
Est-ce la raison de la matière ?
Sont-ce des objets utiles au même titre qu’une cuiller, un ballon
ou une chaussure ?
Ne servent-ils qu’à tourner ?
À quoi sert une planète ?
une étoile ?
une galaxie ?
1220
Seulement à glorifier la grandeur de Dieu ?
Intelligence
Qu’est-ce que l’intelligence ? Il n’y a d’Intelligence que l’Esprit
de Dieu. Le reste est ridicule. Mais l’homme peut s’essayer à spéculer
sur le reste.
- Que peut me donner l’Esprit de Dieu ? - L’annonce prophétique
et les sept dons du Saint-Esprit.
On va encore prétendre que c’est acte de mysticisme pour
résoudre un problème humain, que c’est attraper une perche trop facile,
c’est s’en sortir avec une pirouette. Pourtant je dis la vérité : “ Avec qui
croyez-vous, ai-je tendu l’univers ? ”
Obéissance
La certitude de l’obéissance à Dieu est pleinement ancrée dans ma
mémoire. Je le sais avec puissance, et nulle perception si forte soit-elle,
ne pourrait étouffer cette vérité-là. Que n’eût pas été mon existence si je
ne m’étais rapporté à cet ordre fatidique qui est l’impératif divin !
J’aurais été à droite, à gauche, batifolant bêtement de plaisirs en pertes
1221
de temps. Mais voici qu’une parole divine surgit, invisible et m’imposa
un chemin à emprunter : “ Celui de la poésie ! ” Pourquoi ne pas obéir ?
D’autant qu’il aurait pu m’en coûter de choisir une autre voie. Mais la
question ne se posait pas : j’avais pris l’habitude d’obéir aux autorités, -
parentales ou scolaires. Toutefois je savais bien que leur autorité
provenait d’un principe établi par la préférence de l’âge, donc de la
compétence.
*
- Pourquoi ce principe plutôt que rien ?
- Qu’est-ce qui prouve que cette phase d’existence, c’est-à-dire
cette production de matière à travers l’univers - qu’est-ce qui prouve que
justement, elle n’est pas phase de production suivie d’une phase de nonproduction
précédée d’une phase de non-production ?
Rien Univers Rien
x15
x
milliards milliards milliards
d’années d’années d’années
temps
1222
-------------------------------------------------------------------------------
-------------------------
Ce qui voudrait dire que cette fabrication de l’univers ne serait
qu’une parenthèse entre du Rien (1)
Le problème est de savoir comment Dieu s’est fabriqué. Il n’est
pas de savoir ce qu’il a fabriqué. L’homme est plus intéressant que la
maison qu’il a construite. La maison, c’est l’univers. Dieu est plus
intéressant que l’Univers.
(1) Une sorte d’expérience d’existence, de vie, d’organisation etc.
Comparable à un enfant qui construit un château de sable puis décide de
le faire disparaître.
*
Jésus-Christ a dit : “ Il n’est pas Un, nous sommes Trois. ”
*
Pourquoi Dieu exige-t-il de moi que je me suffise de si peu ?
Pourquoi prétend-il que ce qu’il m’a donné est représentatif de ma
valeur ? Où a-t-il mis ma limite ? Ma compétence ?
1223
- Vois ce que je suis. Ce n’est donc que cela ? Reconnais-le : je
suis à défaut ! Mon œuvre est faible, ma quantité méprisable. Quant à
ma connaissance ...
*
“ Silence éternel ” etc, il n’y a pas de jonglerie indigne, il y a
conscience réelle, pesante, et effrayante de l’immensité de Dieu. J’ai
connu cette formidable crainte et admiration à la fois.
*
L’espace est-il une forme de sensibilité ou une construction de
l’entendement ?
Âme
Enfin la Vie ! Je veux dire l’intelligence débarrassée de sa
carapace charnelle, qui est une contrainte à la purification, à l’élévation
de l’esprit.
L’homme est une tortue, son corps est sa carapace, mais il
l’ignore. Il fait la course avec sa chair, ridicule peine !
1224
Tout le concept de la vie doit tendre vers la vérité de l’âme. De là,
découle la certitude métaphysique. Le reste est chagrin dérisoire ou
concupiscence.
Arafat
C’est par le musulman que Jésus-Christ se libère du joug
israélien. Mais Bethléem (Ephrata) est le berceau de la naissance
davidique. Alors que dire ?
L’Arabe rend au Chrétien ce qu’abandonne le Juif. Mais le Fils de
Dieu est le messie d’Israël. Alors ? Après deux mille ans, la certitude du
Fils n’a toujours pas pénétré la conscience du Juif. Et nous toutes,
nations environnantes attendons que cette vérité-là soit effective pour
que l’ère messianique se répande de partout l’univers !
Boutade
- Pourquoi n’achètes-tu pas La Bible des Juifs ?
- Elle n’est pas complète, il manque le Nouveau Testament.
*
Get back, lo, lo, get back
1225
Retourne d’où tu t’en viens.
*
Doutes-tu de l’effet de l’onction sur toi ?
1226
Éléments de réflexion
De Dieu, de l’intelligence de coeur
Je ne sais plus quel homme stupide a osé dire que Dieu n’existait
pas, comme si c’était une raison d’être aveugle aux pays des voyants ;
comme s’il fallait se crever les pupilles pour se prétendre libre de penser
! Cette liberté-là ne permet pas de marcher, mais d’avancer en tâtonnant
pour tomber dans le précipice. S’il faut croire en Dieu, ce n’est certes
pas avec prudence, mais avec toute la puissance de conviction qui est en
soi. Il n’y a pas deux juges, il n’y en a qu’un, et c’est Dieu. Quant à
l’homme, s’il se prévaut de pouvoir choisir, il ignore qu’une immense
programmation a déjà balisé son chemin. Tout ce que nous
accomplissons a été pensé, préimaginé - nous ne sommes que la
confirmation d’une phénoménale loi planifiée dans les moindres détails.
Quand un homme construit un pont, érige un mur, il accomplit un
nombre considérable d’études et de vérifications. Il connaît avec
exactitude le coût du chantier, le but à atteindre, la finalité escomptée, -
et l’on voudrait que la sagesse divine n’atteigne pas le bout du nez de la
compétence humaine ! Comme cela paraît ridicule, et semble mépriser la
capacité d’un être doué d’une gigantesque compétence !
1227
Qui donc peut juger et considérer Dieu ? Peut-on juger Dieu et
prétendre savoir ce qu’il fallait faire ? Le pot dit-il au potier, - je vaux
plus que toi ? La prudence est de craindre les grands. C’est sagesse
d’homme et d’animal. Craindre, c’est se protéger de toutes les embûches
et de toutes les erreurs. La témérité mène tout droit au tombeau. L’acte
de bravoure est orgueil de soldat. Mais le soldat perd sa vie pour trois
fois rien, le plus souvent.
Mais Dieu est-il peut-être l’objet de sentiments opposés, de
conceptions critiquables car encore incomprises ? Je sais Dieu, et je vois
tant d’hommes souffrir, tant de femmes et d’enfants vivre dans des
conditions détestables, que j’en suis à condamner ces existences de
misère, sans parler de ces immenses guerres et du génocide du peuple
élu. Il n’est guère d’homme dont la conscience ne se révolte contre ces
abominations.
L’homme de religion, à cet égard, doit faire preuve d’une
formidable acceptation : glorifier une puissance sans en comprendre les
desseins fondamentaux. Il faut donc parvenir à servir sans connaître
réellement le sens de son travail. À travers la lecture des livres sacrés, la
pensée prétend se consolider, savoir et déduire. Mais le plus souvent elle
emprunte une voie qui la mène vers une interprétation douteuse ou
erronée. Parfois des fantaisies enfantines suffisent à engendrer des
1228
comportements dans le culte divin. La théologie prétend posséder la
vérité avec ces exégèses, ces savants qui ne sont que des hommes
s’essayant encore au jeu de l’interprétation. Mon Dieu, que ces hommes
prennent des risques ! Même doté
de la lumière du Saint-Esprit, je prétends qu’il est toutefois
difficile de ne pas commettre d’énormes bévues.
Ce monde dans lequel nous vivons, n’a jamais été véritablement
compris. Les plus grands physiciens, tous les deux siècles nous
apportent une loi fondamentale nouvelle. Nous sommes fascinés par le
travail de la nature et n’en connaissons que fort mal les mécanismes. Ce
spectacle nous émerveille, mais nous sommes incapables d’en découvrir
l’essence. Pourtant nous nous targuons en exploitant des livres difficiles
non seulement de spéculer sur l’au-delà, mais d’en connaître les
structures.
Voilà qui est audacieux ! Certains, fanatiques, exploitent des
pseudo-vérités pour torturer ou soumettre leurs congénères ! Jusqu’où
n’ira pas la folie de l’homme ! Mais cela a déjà été écrit par d’autres que
moi-même, avec une qualité de style plus brillante, à n’en pas douter.
1229
Pourtant il faut croire aux miracles. Cela confère à notre esprit un
espoir d’avenir après la mort. Et cette sécurité pour l’au-delà augmente
le plaisir de nos sens par la jouissance qu’il procure. Ainsi la nature nous
semble favorable et pleinement satisfaisante. Les bienfaits de l’homme
n’ont pas d’avenir. C’est peut-être de l’intelligence d’anticipation que de
se projeter vers le futur en méprisant le quotidien.
Et l’on voit peu l’intérêt de la femme dans ce cas de spéculation.
S’il est vrai que l’amitié disparaît, que les êtres chers s’éloignent les uns
des autres, que les enfants s’en vont ailleurs, plus loin, - le système de
valeurs et l’amour qui en découlent paraît bien incertain. On s’en
retourne encore à une situation égoïste où la seule Force à glorifier est
celle de Dieu.
Les épouses du Christ l’ont compris, elles qui délaissent leur
mission de femme, pour s’unir à un Dieu, éternellement. Elles ont
certainement pressenti cette nécessaire union entre les éléments de la
nature et leur créateur. Il s’agirait en quelque sorte de l’unification de
l’esprit de Dieu à travers l’univers. Un immense message de
communication et de fraternité entre les êtres et les choses visibles et
invisibles de l’espace.
1230
Il est toutefois difficile de déterminer le degré de parenté entre
toutes les formes de vie et d’esprit dans la nature. La communion
pourtant pourrait être parfaite à l’image d’une société où chaque élément
est une partie intégrante et indispensable à autrui.
Ainsi renaît l’espérance d’une immense osmose entre tous les
êtres vivants visibles ou non, du présent et de l’avenir. Il faut, je le
reconnais, faire toutefois preuve d’une grande foi et interpréter d’une
certaine manière les choses de la nature pour raisonner de la sorte.
La finalité de cette douteuse démonstration est encore de
convaincre l’homme d’aimer l’homme, - je dis aimer avec sincérité et
non pas avec la crainte du châtiment divin, malgré les excès et les
désordres, les passions dont toute société se sait ivre. Ceux qui
parviennent à aimer leurs ennemis vont au-delà de ce qui provoque la
répulsion et le dégoût. Ils sont pleinement dans le coeur de Jésus-Christ.
Cela dépasse la charité. La pensée théologique a rarement imposé à ses
adeptes d’atteindre ce degré de perfection. C’est pourquoi cette
conception de l’amour semble la plus belle. Elle est plus grande que la
charité, elle est l’intelligence du coeur, et peu se prévalent d’en être
pourvu.
1231
Pourtant toutes ces spéculations audacieuses sur Dieu, sur la foi,
l’espérance et la charité ne sont-elles pas de fausses lumières qui tentent
d’éclairer ici et là mais ne dirigent que vers l’ombre, en vérité ?
De la grandeur du Saint-Esprit
Les spécialistes de la religion chrétienne n’ont guère pu traiter de
la vérité de l’Esprit de Dieu, n’ayant à leur disposition qu’une quantité
infiniment ridicule d’informations concernant ce sujet. Le Talmud des
Juifs associe le Saint-Esprit à la Chekina, qui serait la présence de Dieu
à côté de Dieu. Lorsque Dieu au commencement de la Bible écrit : “
Faisons un homme à notre image. ” Il semble s’adresser à la
communauté d’Anges qui forme sa cour, mais en y réfléchissant de plus
près, on peut y déceler dans ce Faisons deux personnalités distinctes et
pourtant identiques, une sorte de dédoublement de soi-même, qui
pourrait indiquer la représentation du Saint Esprit à côté du Père. Cette
grandeur d’âme, cette sorte de supra-conscience à côté du Père étant
juge de tout, semble au-dessus de tout. Il aurait la capacité de mesurer
avec exactitude la valeur des choses, sans indulgence mais sans sévérité,
avec la raison parfaite de la pure intelligence. Cette supra-conscience de
Dieu semble moins active que le Père - car s’il n’est pas le créateur de
toutes choses, il en est la critique, l’observation et la parfaite analyse.
1232
J’y vois aussi une immense humilité, une volonté de retrait et de
discrétion que l’on ne trouve ni chez le Père ni chez le Fils. Sur les
tables de la Loi remises à Moïse, le Père indique clairement qu’il interdit
toute représentation de sa propre personne. Le Fils suivant l’exemple du
Père aurait dû interdire l’imitation de son image. Or, il n’est pas un
village reculé, une infime place d’un hameau, où l’on ne voit l’image
crucifiée du Fils. Le Père lui-même s’étale dans de nombreux musées,
tandis que personne ne semble l’avoir vu, et donc n’en peut prétendre la
reproduction. Il en va tout autrement du Saint-Esprit. On ne peut
l’identifier qu’à une colombe et là est son unique gloire ! Il est à
supposer qu’un Dieu vaut plus qu’un volatile.
On ne peut non plus prétendre connaître le timbre de sa voix. Il
est aisé d’imaginer le langage employé par le Christ - c’était l’araméen.
Il est plus audacieux de soupçonner connaître la voix du Père. On
l’associe à la colère, à la violence, au feu, au volcan, au chant délicat de
la source. On peut supposer que le Père exploite un autre mode
d’expression non pas imitant le langage des hommes, mais adapté à se
spécificité divine.
Que savons-nous réellement de l’Esprit de Dieu ? Il appartient à
la Trinité. Jésus-Christ en venant sur terre a dit : “ Il n’est pas UN, mais
nous sommes TROIS ”. Il est donc élément intégrant la famille divine.
1233
Dieu de lumière, Dieu de gloire, constitué des mêmes éléments que le
Père, c’est une Force qui a participé à la construction de l’espace. On
peut donc dire qu’il est le Frère de Dieu, le frère spirituel, ou le grand
frère. Le paradoxe de sa grandeur est d’obéir à la pensée du Fils. On
peut lire (Jean 16,7) :
“ Pourtant je vous dis la vérité :
il vaut mieux pour vous que je parte ;
car si je ne pars pas,
le Paraclet ne viendra pas à vous ;
mais si je pars,
je vous l’enverrai. ”
Le parfait
Dieu est donc la représentation du parfait. Il s’agit de le
considérer petit de taille, et immense dans sa réalisation. Il faut aussi
l’imaginer en un lieu qui pourrait s’apparenter au Saint Sanctuaire, et
tenter de supposer son rapport avec les choses visibles et invisibles qu’Il
prétend dominer. Il faudrait aussi tenter de comprendre quel est son
1234
rapport mécanique ou actif avec les objets qui l’entourent. Encore est-il
nécessaire de prétendre qu’il habite le même espace-temps que les objets
qu’il a produits. Et voilà la grande difficulté à laquelle est soumis tout
spéculateur. Il suppose d’après des éléments aléatoires mis à sa
disposition. S’il construit sur une théorie de l’erreur, il ne s’en doute pas
et ne veut en démentir. S’il travaille avec l’outil biblique, il jugera en la
vérité des Saintes Écritures. Alors que faire ?
Dieu est lumière, et tous s’accordent sur ce point. La lumière
serait donc un principe d’intelligence, de vie et d’immortalité. Cette
énergie-là conférerait des propriétés qui engendreraient du pouvoir.
Dieu n’est pas toujours dans l’âme ou dans le cœur, car il existe
autant d’hommes à ne rien croire que d’hommes à croire en quelque
chose. Si tous considèrent qu’il y a une organisation à l’échelle de la
nature, quand certains y voient la preuve de Dieu, d’autres n’y décèlent
qu’un élan vital biologique.
Le mystique
Le mystique est un homme de raison, qui a pu juger par ses sens
et accéder à une expérience paranormale unique, rarissime dans son fait
1235
et difficilement renouvelable. Et c’est la rareté de son expérience qui
engendre chez autrui le doute concernant la véracité de ce fait.
Imaginons un Papou indigène, ignorant tout de la civilisation
occidentale, - s’il aperçoit un objet volant tel un avion de transport, s’il
observe attentivement le déplacement de cet objet, il ne pourra prétendre
avoir été berné par la qualité de ses sens. De retour dans son village, s’il
raconte son histoire, il peut ne pas être cru par le reste de la
communauté, qui ne verra en lui qu’un sinistre fabulateur en proie à
l’ivresse de quelques champignons hallucinogènes.
Le mystique est donc un homme qui a une expérience
exceptionnelle avec l’inconnu, avec l’inexplicable. Il entend des voix,
assiste à des manifestations quasi-divines et choisit le plus souvent de
conserver le silence plutôt que de se savoir la risée de ses
contemporains. Il en arrive même à taire à ses supérieurs le phénomène
fantastique qu’il a éprouvé. Le silence, la certitude de Dieu en son for
intérieur lui semblent plus raisonnables : il craint parfois que
l’interprétation de son expérience ne soit jugée comme étant une volonté
délibérée de surestimer sa “ valeur humaine réelle ”. Car c’est bien se
grandir que de prétendre communier avec la Vierge, avec un Dieu ou
avec le Christ. Le voilà dans son immense solitude, enrichi d’une
1236
expérience phénoménale, qui grandit sa foi, mais le marginalise dans la
communauté.
Je ne suis pas loin de penser que nombre de sœurs qui ont épousé
Jésus-Christ, de prêtres qui ont fait vœu d’abstinence, ont quelque part
eu un rendez-vous pour un immense témoignage avec un principe de
l’Au-delà. Mais l’humilité de leur coeur a préféré ne rien dévoiler, ne
rien divulguer, n’imitant pas en cela un simple racontar de secrets.
Car il s’agit d’un secret qui veut certifier la vérité d’une vie après
la mort, d’une existence en dehors de l’enveloppe charnelle, là où règne
l’Esprit. Nous descendons à présent dans le commun des mortels. Grand
nombre de personnes, fort raisonnables, pourvues de bon sens populaire,
ont éprouvé lors d’un décès la certitude perceptible de phénomènes
paranormaux tels la présence à leurs côtés du proche disparu. L’analyse
médicale prétend que tout cela découle du travail du décès, qui ne
s’appuie sur aucune explication rationnelle.
Je prétends que c’est par cet endroit que l’on pénétrera le mystère
d’une possible survie après la mort. La religion a suscité autant de
vocations qu’elle a fabriqué d’incrédules.
Le mystique dit : “ je crois parce que j’ai vu, parce que je sais .”
1237
Le prêtre dit : “ Croyez car cela est écrit dans La Bible. ”
Pascal dit : “ Pariez pour Dieu, vous n’avez rien à perdre. ”
L’homme de science demain dira peut-être : “ Vous pouvez croire
en Dieu, car il y a une forme de vie après la mort. ”
Révélations sur l’au-delà
Il faut ici considérer la détermination divine avec un œil rationnel,
sans aucune concession pour la religion. Il la faut donc voir avec la
certitude et la logique des moyens dont nous disposons.
Jetons tout d’abord à la poubelle de la facilité la croyance sans la
preuve, la croyance du coeur ou de l’enfant. Je ne dispute point sur sa
beauté ni sur son fondement réel, mais je l’exclus car s’il est preuve en
soi, il ne serait être vérité universelle.
Les hommes de religion m’accorderont le droit pour le
développement de ce raisonnement, quand bien même il nierait dans un
premier temps l’existence du Fils et du Père, d’exploiter cette manœuvre
fort utile dans les démonstrations mathématiques.
1238
J’ai détenu entre mes mains, voilà déjà presque vingt ans, un livre
fort lumineux, traduit de l’américain et qui maintenant est accessible pur
les petites bourses en collection bon marché. Le titre de l’ouvrage : “ La
vie après la vie. ”
Je dois reconnaître que durant ma période d’adolescence, j’étais
curieux des choses inconnues et paranormales. Je m’intéressais à la
parapsychologie, au déplacement d’objet à distance, à la transmission
télépathique et autres étonnements. J’avais lu des endroits extraits d’une
revue, et la publicité ayant fait preuve d’efficacité, je décidai de
commander le livre.
Dans les années soixante-dix, soixante-quinze, aux États-Unis,
d’énormes progrès avaient été réalisés dans la réanimation des patients.
Il était déjà possible à cette époque de ramener à la conscience des
individus en situation de comas dépassés. Un médecin plus attentif que
les autres avait remarqué que d’étranges témoignages qui se recoupaient,
offraient des similitudes de détails et d’explications concernant des
histoires abracadabrantes.
La plupart de ces patients prétendaient être sortis hors de leur
corps physique, avoir entendu des voix les appelant, des voix de l’audelà
ou de proches disparus, s’être engouffrés dans une sorte de tunnel,
1239
et pour certains même avoir pu accéder à une source de lumière qu’ils
identifiaient à Dieu ou au Christ.
Il est évident que cela peut surprendre, et l’on prétend le plus
souvent que ces états hypnotiques engendrent par le travail du cerveau
des hallucinations bien connues. Mais les témoignages étaient
concordants et l’hallucination si elle se nourrit de la mémoire de l’esprit,
donc possède une valeur individuelle précise, ne peut revêtir un
habillage collectif.
Ce docteur a donc entrepris une enquête et n’a pas hésité à
questionner certaines personnes qui n’osaient, de crainte de passer pour
ridicules, de dévoiler leur témoignage. La recherche ne faisait que
confirmer ce qui déjà avait été dit.
Je n’ose croire que ce montage ne soit que pure fantaisie et qu’il
ait été inventé dans le but de vendre du papier. Je pense sincèrement
qu’un grand secteur d’investigation s’offre à l’intelligence humaine, et
lui permettra certainement de mieux pénétrer dans le mystère de la vie
après la vie, et de la métaphysique divine.
Nous voilà donc dépourvu de toute croyance sans preuve
quantifiable. Nous rejetons la certitude du cœur et pénétrons par la
1240
démonstration scientifique, dans l'un de nos plus éminents problèmes :
l’existence de Dieu.
Rappel
Je me suis évertué dans mes recherches personnelles à tenter
d’accéder au mystère et au paranormal, non pas que la curiosité me
poussait vers cette forme irrationnelle et inconnue, mais je pourrais dire
que le phénomène inexpliqué est venu à moi.
Emprunter cette voie est hautement difficile. Elle n’est composée
que d’indices, que de perceptions non renouvelables, et si elle possède
quelque intérêt pour un esprit, elle est toutefois rejetée par l’immense
majorité des rationalistes. La raison ne doit pas se laisser emporter par
de vaines apparences, non. Elle doit constamment faire preuve de
rigueur et de volonté pour ne pas s’embarquer vers des destinations sans
but. Une intelligence responsable s’aperçoit que seule cette méthode
peut le conduire à la vérité et à la connaissance.
Il faut donc employer l’esprit de science, le seul réellement
capable d’offrir une sécurité de certitude.
1241
L’expérience doit se concilier avec l’évidence absolue, et
constamment s’entretenir avec la raison.
Mysticisme et paranormal
La forme nouvelle dans laquelle la vérité doit exister, ne peut être
que le paranormal et le mysticisme.
Il est vrai que cela contredit la pensée fondamentale de la
certitude dite scientifique, qui dans ce siècle rationnel à la technique
appliquée n’a fait que d’affirmer le contraire. Il y a là tout un gisement
d’une richesse inouïe qui nécessite évidemment un nettoyage ou une
purification, - mais qui par son contenu et les questions qu’il pose - veut
offrir à l’intelligence rationnelle tout un espace d’apprentissage et de
compréhension. Ne peut-on pas aborder le problème de la voyance à
travers une étude scientifique circonspecte ? Vérifier aux moyens de
fréquences, de statistiques, de probabilité afin d’abolir la loi du hasard,
vérifier l’exactitude des faits avancés ? Dans le domaine du mysticisme,
serait-il stupide d’analyser avec rationalité des témoignages d’hommes
de bon sens, qui cent fois pourraient répondre parfaitement aux
questions ordinaires ou spécifiques, et qui affirment toutefois la vérité
d’une communication paranormale ? Ces cobayes accepteraient-ils de
1242
bonne grâce de se soumettre aux tests de détecteurs de mensonges ou de
“ pain ” total ?
La vérité biblique
Il ne faut pas confondre interprétation humaine d’un Livre
transmis par un Dieu, et vérité définitive et immuable. Il s’agit ici
d’intégrer le développement progressif de la vérité, et de comprendre
que la nature conserve un nombre considérable de secrets, que
l’intelligence humaine n’en est qu’à ses balbutiements dans la
connaissance, et que ce qui peut apparaître comme une contradiction
n’est qu’un passage de l’ombre à la lumière, du boisseau tamisé à la
réelle clarté.
La certitude qui s’en dégage n’est qu’une affirmation du moment.
En ce sens, le vrai et le faux ne s’opposent pas dans la détermination
commune, mais avancent tous deux dans la direction du progrès. Il n’est
donc pas question de rejeter en bloc l’ensemble de l’ouvrage sous
prétexte qu’une explication semble contredire l’usage donné à la vérité.
Ce n’est pas ainsi que l’on comprend la contraction dans le
système mathématique basé sur des 1 et des 0, des affirmations et des
1243
négations. Il n’est admis que l’une ou l’autre de ces attitudes, - ce qui
refuse le progrès dans le savoir et exclut toute évolution sensible.
1244
*
Jo 96
Mathématiques, Philosophie, Religion.
Les trois moyens pour accéder à la connaissance.
révélation.
La religion est le chemin le plus court si l’homme passe par la
La mathématique, c’est la science qui est lente mais vraie.
vérité.
La philosophie spécule et cherche, sa dialectique est un frein à la
Les trois ensembles sont rarement compatibles.
Savoir en religion, c’est posséder la vérité par le moyen des sens ;
mais les sens sont trompeurs. Alors qui croire ? Il faut donc ne pas
douter de ses sens, et c’est affaire personnelle.
Savoir en science, c’est posséder la vérité par l’expérience
renouvelable. Or il est des choses de finesse ou de subtilité qui sont
1245
instables, à fréquence variable, et leur observation n’est pas possible, en
sorte que certains nient toutes ces choses par rationalité et simplification.
Ce qui est pratique, mais délaisse des événements importants.
La philosophie est le vaste lieu où tout est permis, où nulle
spéculation n’est interdite. Elle est une immense ville de libertés où
chacun trouve une place pour construire une maison. Ce n’est point un
capharnaüm, c’est une cité cosmopolite où la passion et la raison
s’enchaînent et s’emmêlent. Elle a ses églises et ses temples et des lieux
où l’on ne croit en rien.
L’intelligence du philosophe est d’accéder à la métaphysique
vraie, celle en laquelle croient les monothéistes et qui jurent de la vie
après la mort.
*
La foi consiste avant tout à gagner du temps, à pénétrer une voie
droite, simple,
La foi n’est pas un hommage à une Force inconnue. L’esprit qui
pense ne peut croire que cette immense organisation soit le fait du
hasard, que le beau de la nature soit chance, probabilités, fréquences de
1246
statistiques. L’œil qui voit, la perception qui ressent, a l’étrange
impression que l’âme existe encore après la vie terrestre, que l’au-delà
spirituel est une vérité, quand bien même cette vérité-là, avec les
moyens scientifiques dont dispose l’homme, serait difficile à démontrer.
Il faut donc prouver scientifiquement l’existence de Dieu. Le
témoignage de l’homme qui a vu Dieu serait peut-être faible chose, et ne
serait pas preuve évidente pour la communauté rationnelle.
S’il y avait un Dieu, il n’y aurait que lui, et pas de monde. (Ibid,
VII, 659) p 602, P. Valéry. Cahiers II - Pléiade.
L’on peut supposer que la période précédant la création de
l’univers était période de divinité unique, d’éternelle solitude, de parfaite
contemplation du Moi, puis vint l’Idée de construire.
Mais le tout pourrait s’en retourner au Néant. Car ce qui a été
construit peut être démoli, et la matière créée disparaître.
On peut supposer pour comprendre l’immense principe de
réincarnation, de purification et d’élévation dont tout ce qui est vie est le
témoin et l’acteur, que réintégrer, revivre est du moins nécessaire pour
1247
l’accession à la sphère finale, c’est-à-dire le bien-être dans un autre
espace-temps.
Il en est de l’homme comme du microbe, de l’infiniment grand
comme de l’infiniment petit :
Il se meurt et renaît.
*
Christ : Il m’a oint, je suis rien.
*
L’homme est à quelques décennies de la vraie vie.
Enfin, mort !
*
L’abbé Pierre ou St Vincent de Paul - c’est le St Esprit qui met la
pitié dans les cœurs.
Les sept dons du St Esprit :
1248
Sagesse et intelligence de Salomon
Prudence et bravoure de David
Connaissance et crainte de Yahvé
Piété.
Qualités religieuses de Moïse et des Patriarches.
*
conscience.
On m’a fermé un œil, mais j’y vois avec l’autre et telle est ma
Les aveugles ont élu le roi, - il est borgne. Ils leur ressemblent un
peu, mais y voit bien de l’autre.
La logique floue - suite - Math.
qui Est.
Il ne reste plus que l’omniprésence de Dieu, qui elle décide de ce
Alors pourquoi le doute, le probable, le possible ?
1249
sont pas ?
Quelle est véritablement la valeur de ces intermédiaires qui n’en
Il n’y a pas le probable ou le non probable, il n’y a que ce qui Est.
Mais pourquoi l’homme intègre-t-il donc ces valeurs qui
n’existent pas ? Pourquoi les perçoit-il ?
Pourquoi l’homme intègre-t-il le doute, le probable, le possible
tandis que ce sont des valeurs qui n’existent pas à l’échelle divine ?
Parce que l’homme manque de ce sens : qui est ce qui est, il
l’ignore tandis que ce sens est le sens de la Vérité.
C’est encore un problème de qualités et de perceptions. Ne
possédant pas la connaissance de ce qui est, il invente la spéculation, le
doute, l’hésitation, le peut-être.
*
Ce qui est amusant, c’est que Dieu s’est présenté à Moïse en lui
disant : Yahvé, Yahvé
et la traduction de ce tétragramme Yahvé, signifie :
1250
1) je suis celui qui est
2) je suis qui je suis
3) je suis qui il est
J’avais déjà écrit, il y a fort longtemps :
L’existence de Dieu abolit le hasard
Quel que soit l’événement - infiniment petit comme (la collision
d’une particule sur un noyau d’hydrogène) un lancé de dé ou infiniment
grand comme une explosion de matière condensée pour produire
l’univers - tout a déjà été pensé, prévu et est su.
Ceci est une vaste et formidable programmation. On ne fait
qu’accomplir ce qui a déjà été pensé.
Je me souviens d’une des dernières phrases du Christ :
À présent, tout est accompli - et il se meurt sur la croix.
Science, prescience, abolition du hasard par l’existence même
d’un Dieu créateur de toutes choses.
L’homme possède trop peu de qualités et de connaissances ...
Mais l’Esprit dégagé de son corps, lui peut déjà prétendre à des
perceptions supérieures ... nécessaires à son principe d’existence ...
1251
Pourquoi l’Esprit possède-t-il des perceptions de prescience que
l’homme ne possède pas ?
Etc... Etc... et l’on s’en retourne encore sur de la spéculation de
compréhension.
Il est vrai qu’il faut spéculer pour avancer ...
L’Omniscience de Dieu fait horriblement peur ...
probable.
L’homme : ne sait pas, donc doute et intègre du possible et du
Ce qui est faut puisque n’existe que ce qui est.
Mais ne possédant pas le paramètre temporel d’avenir, est obligé
d’intégrer le doute, le probable, le possible dans son propre système
d’existence.
probabilités).
(Si Pascal n’avait pas aimé le jeu, il n’aurait pas inventé les
1) Ignorance (celle de l’animal par exemple)
2) Probabilités - possibilités, spéculation
1252
3) Certitude
La certitude en science, en mathématique, en connaissance
d’avenir.
Pourtant l’homme déterminant un événement peut arriver à la
certitude de 1, quand toutes les éventualités sont ajoutées.
Si la certitude est, pourquoi programmer des événements pour
qu’ils soient ?
Car la programmation engendre du doute, du choix, du oui, non, il
ne faut, peut-être, il faut etc.
Variables pascaliennes.
Avec tout ce que je vois et qui est obscur, ça serait effrayant qu’il
n’y ait pas Dieu.
Pariez sur la vie après la mort, vous n’avez rien à perdre.
Au commencement il y a Dieu
(on ne sait pas pourquoi, mais il y a Dieu)
1253
puis Il dit : je vais fabriquer l’Univers
alors Il pense à tout
puis Il accomplit ce qu’Il a pensé.
Je pense à tout ... donc Il a choisi, s’Il choisit, c’est qu’Il spécule,
refuse, prend, décide.
s’Il spécule c’est qu’Il doute etc ...
On se retrouve donc dans une situation de plausible, de possible et
d’arrêt sur choix.
Non. Pas obligatoire.
S’il va du point A au point B sans douter, et sans supposer le
passage par le point C.
Il peut donc programmer en état toujours sûr de soi comme un
élève de mathématique qui a tout bon à son devoir.
L’avant de Dieu
Est-ce que le Temps sur le non-événement engendre du nonévénement
à l’infini ?
1254
T + non-événement non-événement
infini
*
D + S E
L’envoi du la D + S E + Mal
F seul
Dénombrement des Juifs
1940 18 M de Juifs
1940 40 M de Français
1945 18-6 = 12
1995 18 M de Juifs
1995 60 de Français
projections du peuple juif :
18 + 50 % 18 27 Millions
Toutes les autres nations alentour ont cru ....
1255
Ce qu’il reste après Shoa.
Il en manquait 6 millions en 46 ; il en manque 9 millions en 95.
Quand on fait de la physique, on se rapproche de Dieu,
Quand on fait de l’économie, on se rapproche de Satan.
l’argent !
Quoi de plus impur que l’économie ? Tu plonges tes mains dans
*
L’intelligence du Juif consiste à reconnaître le Nazaréen comme
étant le Messie.
*
- L’homme veut diriger l’homme mais ne sait se gouverner soimême.
- Dieu fait des chefs et des princes ...
- ... pour qu’ils courbent l’échine et le craignent.
1256
Le sacre du Messie
J’avais imaginé ce tableau. Un Messie sur un trône à la manière
du sacre de Napoléon de David, mais peint par un Chagall avec autorités
juives et religieuses, et population triée sur le volet.
Petits personnages à la Chagall, belle technique de peintre précise
et soignée dans le détail.
Avec enfin, le visage du Fils apparaissant dans le Messie.
On pourrait appeler ce tableau le Sacre du Messie
Tableau
1 m, 1,2 m de longueur
et 0,6 - 0,8 m de hauteur
La scène se situe dans une salle ou dans une Synagogue
Le tableau se déroule au Moyen Âge.
Sd tableau
L’abondance messianique avec récoltes importantes, prospérité.
1257
On voit un tableau figurant la moisson, l’abondance dans des
paysages Israélites, le blé, le froment.
Autre tableau
Nouvelle idée
Prospérité avec vignes, figuiers et chevrettes
Voilà tout un triptyque à proposer.
*
Pierre.
Kouchner - Boyscout, toujours prêt ; c’est l’ neveu de l’Abbé
*
529 - Montesquieu : Cicéron, dans son livre De la nature des
dieux, dit : “ Si, dans la Bretagne on voyait des maisons, ne dirait-on pas
qu’il y a des hommes ? Et si on trouvait une horloge, ne dirait-on pas
1258
qu’il y a là d’habiles ouvriers ? Donc, lorsqu’on voit cet ordre de
l’univers ... ” (1)
Dieu a créé l’univers : oui, car Il me l’a dit.
(1) Dictionnaire : Physico-théologique. Preuve Physicothéologique,
l’une des “ preuves ” classiques de l’existence de Dieu. Elle
repose sur la considération de l’ordre et de la beauté qui règnent dans le
monde, et qui, affirme-t-elle, ne peuvent être dus au seul hasard. Cette
preuve doit être distinguée des preuves cosmologique et ontologique.
*
Au commencement, Dieu créa Claudel.
Claudel : - Oui ... moi - Oui ...
René Char a écrit que Claudel était irresponsable. En vérité, il
tirait son immense prétentieux de sa certitude de Dieu.
Vous me direz que ce n’est pas une raison …
Il reste à mes yeux, le plus grand dramaturge de France. Il est
1259
numéro 1.
*
- À quel public, as-tu songé ?
- Mais à personne ! À moi, à Dieu. Le professeur, l’élève - entre
les deux : la dissertation de français ... C'est-à-dire - l’œuvre.
*
La pensée la plus profonde consiste à vouloir se débarrasser de
son enveloppe charnelle pour accéder à un autre espace-temps - le ciel -
où l’esprit évoluera avec plus de savoir, de connaissance de certitude,
- c’est le suicide vrai - beau permettant d’attendre un nouvel
apprentissage
- Faire sauter la gangue.
- Je me suicide.
*
1260
- Pourquoi ?
- Pour accéder à une évolution supérieure de l’intelligence
débarrassée de sa gangue charnelle.
J’abolis le corps qui m’enveloppe pour devenir esprit.
Dieu dit : tu n’as le droit de te suicider, tu dois attendre.
- J’attends - je perds mon temps. Ce que j’apprends ici-bas est
faible comparé à ce que je saurais si j’étais là-haut. Alors ?
*
Travaille par les Dieux et tâche de progresser.
God is good
*
Dieu est parfait
*
Dieu : Je suis le dernier à m’éterniser
1261
*
- Vous croyez en Dieu ?
- Évidemment, je suis son Oint !
Et j’ai vu quelque fois ce qu’Arthur a cru voir...
*
Dieu sait, l’homme ne sait pas. Comment faut-il agir ?
*
L’ESPRIT DE SCIENCE
ET DE DISCERNEMENT
Messie, prophète
D
SE
*
Existe ! Sois enfin ! Invisible substance
1262
Conçue dans le plus pur espace temporel
*
Dieu ?
Comment le Fils a-t-il pu autant aimer l’homme, lui qui était un
Se pencher sur quelque chose de si misérable ?
1263
Jo 97
Bossuet
Quand Dieu ouvre la bouche de ses prédicateurs pour faire l’éloge
mortuaire de ses enfants disparus, ce n’est certes pas pour permettre à
ces derniers d’exploiter un art déclamatoire ni pour embaumer la douleur
de la famille souffrante. Cela serait contraire à l’espoir de vie après la
mort, et cela donnerait trop de grandeurs et de solennités sur les lèvres
de ses serviteurs.
Le but recherché est tout autre. Les ministres de Dieu doivent
faire entrer dans la conscience des auditeurs, la triste condition réservée
à tous les mortels, et en tirer le dégoût de l’existence terrestre. Ainsi la
vanité de l’homme se transforme en basse certitude humiliante et
honteuse.
Éternité
Élevons plus encore nos esprits et tâchons de comprendre ce que
peut signifier le mot éternité. Cette fixité, cette permanence infiniment
répétées ne permettent toutefois pas d’intégrer la définition exacte du
mot temps.
1264
Qu’est-ce que la constance ? Qu’est-ce que l’immuable ?
Isaïe
Tant de vers, d’alexandrins à reprendre, car oubliés, rajoutés,
volonté de proposer autrement. C’est certes une bible, mais à 80 %, 90
%, 100 ou 102 % de l’original, quand bien même des variations, des
propositions considérablement différentes s’observent d’une version à
l’autre.
Le Bible-Boom
Mes livres. Ma quantité dans l’armoire. Grand nombre de livres
de La Bible ont été proposés en format Italienne. Ce qui était pratique, et
n’utilisait que très peu de place. En un seul volume, j’offrais 15 000
alexandrins. Mais l’édition informatique reformulée sur papier 21 X 29
engendrera une augmentation de la quantité par la présentation réformée.
*
J’ai fait Bibeup a Lou Ah.
(La Bible en écoutant du rock et en glorifiant Dieu).
1265
Humour
Claudel, en prescience du Christ ...
Et Dieu dit au Saint-Esprit :
Faisons un homme à notre image.
*
Il n’y a rien de plus sourd qu’un Dieu qui ne veut pas entendre.
Dieu
donnes-tu ?
Mon univers a 15 milliards d’années, mais Moi, quel âge me
Isaïe
Isaïe semble une première version, et ne peut pas me suffire.
J’espère réduire, simplifier, alléger l’alexandrin.
R
Le Coran est algébrique,
1266
Le Talmud est souvent calcul infinitésimal où l’on va chercher
dans l’infiniment petit, une explication imperceptible et insoupçonnée
permettant de comprendre et de pouvoir faire varier la proposition
principale basée.
L’arabe encastre ses idées les unes dans les autres en accédant à
de la simplification. L’arabe ignore le lyrisme dans ce langage-ci.
Mallarmé et Char sont algébriques - Rimbaud assez. Pascal est
Algèbre par ses pensées.
Mon mécanisme cérébral est adapté au dictionnaire du Judaïsme.
Mystique
L’horreur de Dieu - La Choah
On ne peut ni comprendre Dieu,
ni lui pardonner.
Religion
Le Talmud est de la pénétration algébrique.
La pensée juive également.
1267
Il faut comprendre, combiner, aller dans l’audace, et là il y a
spéculation et risque, et de grandes fautes le plus souvent.
L’intelligence juive aiguise l’esprit.
Ou est-ce l’Esprit qui aiguise ?
L’Esprit aiguise.
Religion
Si la venue du Messie est considérée comme accomplie, peut-on
dire que l’ordre de la Grâce a dépassé l’Ordre de la Loi ? *
Dieu est corporel. Le Saint l’est également. Mais ils peuvent se
rendre incorporels si bon leur semble.
* Non, car pardonner n’est pas renoncer à punir.
*
Les juifs remontant au ciel, stupéfaits et comprenant enfin :
1268
C’était Lui ! (C’est-à-dire, c’était Lui, le Messie, le Nazaréen ! Et
l’on n’a pas compris ! C’était Lui notre Messie, hélas ! hélas !).
Et Dieu dans toute sa clémence : je t’avais dit que tu étais un
peuple à la nuque raide. Mais je sais ce que je fais, je fais ce que je veux.
Il n’était pas pour Toi. Il était pour la terre entière - ne l’avait-Il pas dit ?
Neviim
le sien.
Les Juifs ont des prophètes. C’est une spécificité juive. L’Islam a
Nul pays de l’occident n’a eu de prophète.
Il n’est pas toujours l’intermédiaire entre Dieu et les hommes.
Mais il est la conscience, la sagesse qui guide, il est l’avertisseur.
Voilà pourquoi Israël avec sa myriade de prophètes est bien le
peuple élu de Dieu.
Conscience : exhortations publiques des prophètes.
1269
Notes - Saints Maritins
Mont Gérizin : lieu sacré
Seulement les cinq premiers chapitres de la Bible.
Naissance de la communauté
Soldats Assyriens + Juifs non exilés de Babylone - 721
Arafat les protège.
Aujourd’hui une femme pour deux hommes - pas très optimiste.
La communauté risque de disparaître d’ici à 20 ans.
Saint Maritin signifie “ celui qui préserve la loi ”
Variations
dans son insignifiance.
La conscience de l’homme l’écrase
se sent écrasé par la certitude de Dieu.
Conscient de son insignifiance, l’homme
1270
La certitude de Dieu écrase l’homme à
le rendre insignifiant et ridicule.
Car enfin plus tu sais, plus tu as de lumière
Et plus lieu de trembler que de t’enorgueillir.
*
Corneille
Pléiade 883 - Tome III
La sainte : N’y voyant que des croix pour tout autre et pour elle
*
Pléiade
Variations sur Corneille. Instruction chrétienne p 888, Cor III
Il n’est emploi ni rang dont la grandeur se pare
C’est donc avec raison que l’âme s’humilie
Et que l’esprit s’abaisse
Que la conscience de la petitesse
réduit l’être humain à craindre la grandeur divine,
1271
et à le supplier de changer d’essence,
changer d’essence !
La conscience du Moi est détestable.
Que peut le Consolateur ?
N’est-ce pas une misère que d’avoir revêtu
l’apparence humaine ?
Que Dieu daigne t’écouter !
Mille peines suivront cet instant de plaisir !
Pourquoi donc rechercher la vaine jouissance ?
Fragile, sans savoir, sans pouvoir, misérable.,
Triste nature humaine !
Mais que peut le Seigneur pour soulager nos peines ?
Quelle magnificence ! Quelle grandeur extrême !
Je ne parviens toujours pas à comprendre pourquoi Dieu a fait
l’homme si petit. Quand j’y intégrerai de l’avenir infini, du singe à
1272
l’évolution de l’homme, des centaines de milliers d’années, je ne
trouverai toutefois pas la raison de cette insignifiance à comparer avec
l’immensité de l’univers.
Je ne sais même plus si l’homme m’est utile. Ne faut-il pas me
détacher hors de mon corps pour accéder à une autre forme de vérité ?
Le maximum d’hommes pensant au meilleur niveau possible, et
c’est clonage. Seule possibilité pour faire avancer la civilisation.
Bonheur - Eternité
La recherche du bonheur m’a toujours semblé quelque chose de
bien inutile. C’est un état de grâce qui n’a pas de durée, c’est un instant
à saisir, voilà tout. Je lui ai préféré le bien-être qui s’apparente
davantage à la notion économique et qui lui est quantifiable, et peut
s’obtenir réellement.
L’être qui travaille et désire se former veut parfois accéder à
quelque chose de supérieur, comme une préparation pour l’au-delà;
mieux savoir pour comprendre et être prêt...
Vivre c’est se purifier,
1273
Vivre c’est se former
Pour accéder, à l’éternité ? ...
*
En écrivant, je sais toute ma faiblesse, et je ne prétends pas y
remédier. Quel serait mon élan comparé à l’immensité de l’univers ? Il
me faut donc m’instruire et espérer que Dieu acceptera de changer ma
nature d’homme méprisable et insignifiante.
*
Toute la grandeur de l’homme est dans sa conscience de Dieu.
Encore faudrait-il que ce dernier prît la résolution de l’élever quelque
peu, d’y ajouter sur sa petitesse, de l’éloigner en quelque sorte de sa
nature de chair et de sa médiocre aptitude cervicale !
*
Que vais-je pouvoir devenir avec cette âme incomplète ? Avec
cette petitesse de l’intelligence quand l’immensité de l’univers - qui est
une partie de la représentation divine, m’écrase, m’asservit, me
ridiculise par son exceptionnelle grandeur.
1274
Pascal – Pastiche
Il fallait que les juifs fussent aveugles pour que la parole du Christ
s’accomplit, et ce n’est pas pour l’intérieur, mais pour l’ensemble des
peuples que l’universalisme du fils est reconnu.
L’intelligence de révélation
La religion est un raccourci. Elle permet immédiatement
d’accéder à Dieu par l’outil de la spiritualité, quand la science physique
ne peut démontrer encore l’existence de la Force divine.
Quand la science démontrera l’existence de Dieu, elle parviendra
à en comprendre son essence, quand la religion n’y parviendra pas.
De l’un sur l’autre. De l’un avec l’autre.
*
d’homme !
Avec crainte et tremblement - Timore et tremore - et c’est sagesse
1275
Psychologie
Dessine-moi un arbre
*
L’Être Suprême (P. Valéry),
est-ce la représentation de Dieu ?
Dessine-moi un poème ?
*
- Aimez-vous les hommes ?
- Je souffre assez d’être de condition humaine. J’aime les Dieux.
Religion
Être saint et craindre toutefois l’heure de la mort. Il peut y avoir
une peine là-haut, là-bas, plus loin.
*
Dieu abandonne toujours ses saints, car il faut se régénérer en soimême,
se fortifier et redévelopper sa propre énergie.
1276
Pour quelle gloire ?- Pour l’œuvre ? Loin s’en faut. La constance
était d’accéder à la loi de pureté par le travail de l’Esprit.
*
La vie mentale inférieure ne serait que la recherche de la
satisfaction des instincts primaires ou premiers - je veux dire - la
reproduction et l’alimentation.
La certitude spirituelle, qui serait l’un des stades ultimes de
l’élévation de l’esprit consisterait à se détacher de son corps pour
accéder à l’Être Suprême.
L’humain tend à chercher l’équilibre intellectuel. Où met-il sa
suffisance ? Où prétend-il se suffire de soi ? Comment décide-t-il, car il
prend sa décision.
*
Si Dieu a produit l’univers, n’est-il pas capable de rendre à
l’homme ce que l’homme a perdu ?
1277
*
Si Dieu a produit l’univers, n’est-il pas capable de rendre à
l’homme ce que l’homme a perdu ?
*
- Comment savais-tu que c’était Jésus-Christ ?
- Parce que je n’étais pas Juif.
*
Où tu es, je suis.
Christ de rien.
*
Bio
Le clonage. Que craint-on réellement ? L’on craint de voir
l’homme planétaire réduit à l’unité de soi-même. Voyons ! Quelle
naïveté ! Quelle peur !
1278
Si Dieu est de même essence que l’Esprit, si Dieu et l’Esprit se
confondent - l’Esprit ressemble à Dieu, est cloné sur le Père, ou viceversa.
Ce qui voudrait dire que les Dieux eux, ont choisi le clonage pour
s’identifier l’un à l’autre.
Si Dieu est cercles, l’Esprit est cercles.
*
Le ciel est beaucoup plus important que la terre
X25 minimum
Le diable
Il faut sortir de l’esclavage du diable, et cela est grande peine.
Le Nazaréen
Que faut-il faire ?
Attendre que chaque Juif remonte
et qu’il reçoive enfin la Révélation ?
1279
Que dit un Premier ministre d’Israël dans le saint Sanctuaire ?
- Il dit : C’était lui, c’est lui.
Avec de la déception parfois, car il conférait au Messie des vertus
davidiques guerrières.
Ils ont pensé en homme, avec la transmission de leur culture.
Parce que nous étions en dehors de l’état d’Israël, il nous était plus facile
de percevoir la Messianité de Jésus.
Variantes cérébrales
C’est à l’observation que l’on détermine l’intelligence
Vous êtes industriel. Vous avez réussi, - :
Vous êtes intelligent
etc.
Vous êtes polytechn ok - vous êtes
Vous construisez une œuvre importante ok
Vous participez à l’élaboration d’un projet ok
Vous faites de l’argent, vous êtes heureux forme d’intelligence
1280
Et Dieu dans tout ça ?
Vous êtes des fourmis - toi fourmi-infirmier toi fourmi -soldat
toi, fourmi-nourrice - etc.
Et Moi, Dieu créateur de l’univers, ce n’est que de l’intelligence
humaine - dérisoire et inutile - de piètre envergure - que vous me
proposez. Quand le comprendrez-vous ? Admirez-moi et je vous
donnerai.
Quotidien
Attentat.
30 juillet 97. 13 morts, 170 blessés, vieux marché de Jérusalem.
Jusqu’où Israël sera prêt à céder pour faire la paix avec
un ennemi ?
*
Nous savons qu’il y a un paradis où nos errances seront finies à
tout jamais. L’expatrié Green 1984
Des expatriés, des condamnés à mort... Encore faudrait-il qu’il
n’y eût pas nécessité de revivre pour certains, ce qui est loin d’être
1281
évident, la réincarnation serait peut-être un principe fondamental dans
l’évolution de la vie, de l’infiniment petit à l’exceptionnellement grand.
Phi
L’analyse de la spiritualité
L’esprit doit accéder à un évolutionnisme de purification.
Phi
Comment la conscience et le monde peuvent-ils être en unité et
préexister avant la conscience et le monde ?
On utilise du matériel du monde pour se faire de la conscience,
difficile de se faire de la conscience sans le monde.
Le non-monde est-il en soi ? Non. Il peut être ailleurs. Dans
l’invisible, par exemple.
L’en-soi et le pour-soi ne sont-ils pas les lieux de la créativité ?
1282
La mort de l’athée serait d’aller au fond de la néantisation du soi.
Le problème de la vie, de la mort
Le croyant pourrait se poser de cette sorte la question. Après la
vie, il y a la vie. Mais j’ignore tout de ce qui se passe là-haut - ce que
l’on y fait, ce que l’on y voit etc. c’est donc un autre monde totalement
inconnu. Comment dois-je me préparer pour le ciel ? J’emporterai mon
âme. De quelle manière devra-t-elle être construite, avec quelle
mémoire, quel passé, quelles actions, quelles intentions ? Etc... Difficile.
On ne sait - on suppose - on retranscrit la parole du Fils sans avoir la
certitude réelle de la véracité du propos transmis.
Et il faut faire avec ! On ne voit rien. On n’a rien vu. On ne sait
rien. On saura trop tard, après, quand le cordon d’argent sera coupé... et
là : l’étonnement, la béatitude, l’ha ! Si j’avais su...
*
La vérité religieuse est devenue pour moi une certitude depuis
longtemps. Ce qui m’intéresse, c’est de parvenir à me purifier, à
m’élever, à me laver pour accéder une fois mort, à une sorte d’état de
1283
spiritualité, d’élévation qui devrait me permettre d’abandonner toute
mémoire de mon existence d’homme, d’obtenir en quelque sorte, pour
écrire simplement, un état d’ange, de boule spirituelle dégagée de la
réminiscence humaine.
Je cherche donc à changer, à m’élever, à être autrement. Je veux
détruire l’identité d’homme, mon identité, et devenir ESPRIT.
Dans le mot homo divinus, c’est-à-dire l’homme, oint de Dieu,
l’homme Christus, il y a le premier terme homme qui est détestable.
Jésus-Christ veut dire Dieu sauve et oint de Dieu, - le mot homme
est banni de sa détermination.
Note coranique
Abd-el-Mottalib - grand père du prophète.
Mohammad
père - Abd-allah
mère - Amina
nourrice - Baraca
1284
Lundi 10e jour du mois de rebi el-aoual dans l’année de la guerre
de l’Éléphant.
Autre nourrice - Thouwaïba - qui allaita le prophète.
Halima - autre nourrice.
Ph
La pureté serait un complexe pur, qui pourrait se détacher de
l’impur, et l’analyser toutefois.
La pureté si elle s’apparente à Dieu, est une entité complexe. Ce
qui voudrait dire aussi que l’impur peut devenir pur. Cela veut dire aussi
que la pureté n’est pas seulement un état cellulaire, unique, clair,
limpide. Mais que la combinaison du pur avec du pur engendre encore
du pur.
En revanche, l’homme posséderait en lui un ensemble de
caractéristiques pures, assez pures, non-pures, totalement souillées,
caractéristiques pouvant se combiner, se dissocier, dans le temps, et
pouvant agir dans le même instant.
1285
Ce qui est pur ne saurait être, car être c’est intégrer des élans de
vie, or l’élan sous-entend des actions bonnes, mauvaises, des choix, des
refus... et il faut douter... et il y a corruption.
Ce qui n’est pas est pur.
La violence qui extermine est purifiante, du moins elle le prétend.
La force qui elle est maîtrisée, pense, et en pensant, elle fonde le droit.
Le droit construit et nettoie. Si la force devient violence, elle accélère le
processus de purification sans réellement discerner, en mêlant, ne
sachant conserver le “ punissable ”, du détritus à exterminer.
La force et la violence chez le nazi destructeur étaient intimement
mêlées. La finalité justifiant les moyens, cette force-violence capable
immédiatement de devenir barbare ou raffinée dans sa culture, s’adaptait
étrangement dans l’immédiat à toutes les phases possibles du
comportement humain.
L’après
S’il y a “ vie ” après la mort, il faudra certainement s’adapter
immédiatement aux principes existentiels de cet autre espace-temps. Il
faudra dire oui - oui et essayer de comprendre le système, les structures,
les lois, les déterminants et les valeurs.
1286
Posséder une forte potentialité intellectuelle ne sera peut-être pas
suffisant. Il faudra y ajouter l’intelligence du coeur, l’amour, que sais-je
encore ? La vérité du Fils, l’omnipotence de la religion, de l’église.
Le petit Juif
L’horreur de la crucifixion, l’extrême cruauté de ce châtiment.
Des dizaines de milliers de juifs ont certainement été crucifiés sous
l’autorité romaine qui n’acceptait aucune rébellion. Barrabas, sorte de
héros pour le peuple, avait tué un soldat romain.
L’immense douleur du peuple, des femmes, les trois jours, puis la
résurrection.
On se demande parfois commet ce petit juif, vivant il y a près de
2000 ans a pu laisser une telle empreinte, un tel chemin à suivre.
Et certains prétendront qu’il fallait bien qu’il fût Fils de Dieu pour
qu’une telle vérité s’épanouisse encore de nos jours.
Religion
Les Mormons : plutôt que de te soucier du passé de tes ancêtres,
préfère t’occuper de ton propre futur.
Les Mormons - la généalogie.
1287
Quant à la famille, une fois mort, chacun s’en retournera de son
côté - car vous serez tous à l’état d’anges.
Il n’y aura plus d’ami ni de famille.
Mais la rétribution sera individualisée.
Il y a d’abord la vérité de Jésus-Christ. Puis des sensibilités
diverses interprètent à leur guise, selon les humeurs ou les postulats
religieux. C’est une sorte de cacophonie où chacun prétend posséder sa
certitude. Faut-il condamner ? Faut-il critiquer ? La chape J. Christ est
splendide. Chacun y met sa morale. Cela est si court, la vie. Avons-nous
le temps de pinailler ? De critiquer ?
Le pape condamne le divorce, mais J. C n’a jamais imposé à un
homme de rester avec une femme s’ils ne s’entendaient plus l’un l’autre.
La Thora autorise le divorce. Or J.C. ne touche pas à la Thora. Il
ne fait que la confirmer. Alors que dire ?
La raison de la foi
La raison de la foi est liée à la perception de phénomènes
paranormaux non renouvelables, d’expériences vécues exceptionnelles
que la science est incapable aujourd’hui d’expliquer.
1288
C’est sentir une ombre à ses côtés, c’est avoir l’intime conviction
qu’un membre de sa famille s’est manifesté à soi au-delà de la
sublimation du deuil ; c’est avoir connu la sortie hors du corps ; etc.
Tout cela, et d’autres choses encore justifient la raison de la foi,
qui devient ; “oui, il se passe des événements curieux...” Peut-on
apparenter cela à de la vie après la vie ? Alors la vérité du Fils
transparaît dans ces réponses. Et c’est ainsi que la certitude de l’invisible
se fortifie.
Religion
Hassidout
Il est très difficile de pouvoir rendre compatible l’état de pureté et
la vie en communauté. Être pur, c’est être séparé, c’est être hors, c’est ne
plus être avec, car le mélange est impur.
Les Sœurs qui se cachent, qui vivent dans un lieu clos recherchent
la pureté, la séparation, et veulent tendre vers la spiritualité du Fils ou du
Père.
Comment peut-on vivre saintement son rapport avec le monde ?
Comment le sacré peut-il s’unifier au profane sans se souiller ?
1289
L’action basse auprès des plus humbles est-elle source de
sanctification ? C’est acte de Christ d’agir de la sorte, n’est-ce pas ?
(Mère Térésa, l’Abbé Pierre, St Vincent de Paul). La piété est-elle
sainteté ?
Religion
Shoah - la Catastrophe
Six millions de fois un assassinat et les négateurs tentent de
falsifier l’histoire !
Thêta
Si Dieu existe, il y a bien eu un début. D’où vient ce début ?
Est-ce que le temps associé avec du néant, constamment fabrique
du néant ? Est-ce qu’un événement ne peut pas se produire... à force ?
*
Dieu lui-même ayant connu une lente et constante évolution,
imposerait ce système à son principe de vie - CAD à l’univers. Ainsi le
monde serait à son image.
1290
Le problème : ne possédant que 4 dimensions, nous ne pouvons
raisonner sans commettre d’atroces bévues. Et quand nous penserions
justes, si notre perception est limitée, nos erreurs sont certaines.
Il doit y avoir plus de 4 dimensions, et là est le problème.
Lesquelles et pourquoi ? Peut-on soupçonner la cinquième ?
*
De la spéculation qui soit en dehors de tout intérêt matériel - voilà
qui semble fort pur.
Le Néant existe-t-il à l’état de rien ?
Notre perception de l’univers est totalement fausse.
Le Grec voit la terre comme une galette recourbée pour empêcher
la mer de déborder.
S’il suppose l’existence d’homme sous la galette, il prétend qu’ils
ont la tête à l’envers ou qu’ils tombent à moins d’être collés par en
dessous...
1291
*
Rien Existant
comment passer de Rien à l’Existant ? Comment
0 0,00000001
rien à l’infiniment peu qui est toutefois quelque chose
Dieu fabrique le monde
Ce qui va nous intéresser, c’est Dieu. Comment Dieu Est-Il ?
Comment Dieu, a-t-Il pu être Soi-même ? D’où vient-Il ?
Comment a-t-Il fait pour être ?
Rien + temps Rien sur l’infini ?
Rien + temps 1 événement ? = Quelque chose se produit
Quel événement ?
Méta
Que se passera-t-il après la Mort ?
1292
Seule question utile pour l’homme. Quelle structure d’accueil ?
Comment faut-il se préparer ? Suis-je dans l’erreur ? Ai-je raison ? Ai-je
fait le bon choix ? Comment cela sera-t-il ?
Je pense à un étudiant p réparant son concours, et ne sachant pas
même sur quoi il sera interrogé. Imaginons son angoisse...
Vie - Le sens
Ce serait donc une sorte de principe d’investigation intellectuelle,
une méthode de pénétration, d’extraction, d’exploitation de
l’intelligence de l’autre liée à sa propre potentialité. Le but serait
d’accéder à une forme de travail, de formation, d’aptitude ou d’œuvre.
Le but consisterait à laver, nettoyer, purifier pour enfin se préparer à
bien mourir, je veux dire avec la sérénité, la sagesse, la satisfaction du
devoir accompli.
Tirer, produire, être pour enfin se contempler et se satisfaire de
soi. C’est aller de A à Z, de l’enfance à la mort sur le chemin de la vie, -
avance, construire, offrir, donner et s’endormir dans la paix, accompli.
1293
Ce serait l’étrange mouvement de l’existence avec la volonté de
mieux maîtriser les actions imprévues, de tenter de les gérer, d’en
évincer certaines, d’en amplifier d’autres. Cela intégrerait la recherche
de la visibilité post mortem, puisque cela consisterait à se parfaire dans
sa propre fin.
Le travail de formation, d’apprentissage, d’élévation nécessite
évidemment une grande connaissance du passé. La formation présente
exploite les derniers outils mis à la disposition de l’homme, et le
vieillissement doit tendre vers un idéal de sagesse.
Thêta
Pour Dieu, Autrui n’existe pas, car autrui est d’essence inférieure.
L’Esprit et le Fils sont des concepts similaires qui pensent de manière
identique.
Donc Dieu est seul, car il n’a personne pour le contredire, pour le
contrecarrer, pour percevoir de manière différente à un niveau Divin.
Tandis que l’homme s’envisage soi-même, puis observe une
substance séparée, l’union de ces deux substances s’oppose, s’ajoute ou
s’amplifie. IL y a liaison fondamentale entre les différentes consciences,
et cet ajout engendre de la connaissance.
1294
Dieu n’a pas besoin du recours à Autrui pour concevoir le monde.
Autrui n’a jamais été là, lors de la construction du monde. Lui seul
prétend posséder suffisamment de sagesse pour être le garant de son
objectivité.
*
Accéder immédiatement à Dieu, supprime un nombre
considérable de problèmes ou de pseudo-problèmes philosophiques.
Tout est-il fixé ? La réponse est : oui.
*
Le joueur d’échecs propose une solution de déplacement sur
soixante-quatre cases. Peut-on prétendre qu’il est libre tandis que son
espace est contingenté et que son déplacement est soumis à des règles
strictes ?
Lui-même a-t-il la certitude d’être libre et de pouvoir décider de son action
? Pourtant des milliards de combinaisons s’offraient à son intelligence ?
1295
Comment concilier la fixité du déplacement avec la liberté
créatrice ? Il y a deux conditions. La première, l’intelligence est
contingentée dans un espace de définitions vraies, démontrées,
authentiques, (par des démonstrations certifiées) - puis l’esprit décide
d’aller outre, tout en respectant sa ligne de conduite, et c’est la seconde
condition. Il lui reste de l’élan, car il a mis moins de temps ou moins
d’énergie pour intégrer les vérités premières imposées.
*
L’homme selon Franck Lozac’h, c’est un homme qui en premier
lieu a la connaissance de Dieu. Il sait Dieu. Il le voit par le Fils, par
Jean-Paul, par la perfection du cercle, il en tire une spiritualité du Futur.
La vie terrestre n’a aucun sens, n’a aucune utilité réelle. Si elle sert à
quelque chose, elle sert à attendre, à attendre la mort, pour pouvoir se
libérer du corps, enfin mourir, pour être - être Soi - CAD, une entité
spirituelle de valeur.
Il est vrai que sur terre, l’Esprit, quoi qu’emprisonné dans un
corps, peut apprendre, progresser, tenter de se purifier, de s’élever. Cette
tentative a pour but de préparer l’Esprit à la vie dans l’Au-delà.
1296
Qu’est-ce que la Famille ? La Famille n’existe pas. Chacune s’en
retourne avec sa personnalité, son identité, son indépendance. La famille
n’est qu’un temps terrestre qui n’a pas d’avenir. Elle est association de
gens, mais rien ne prouve que ces gens-là se retrouveront à l’état
d’esprit, là-haut.
À l’état d’esprit, l’association des âmes se fait par accointances de
goûts, d’idées, de profession terrestre.
L’homme avec son athéisme
Il y aurait la philosophie et la mathématique - langages au service
des autres disciplines.
La politique - l’homme existe dans son contexte social. Le
religieux serait une application du philosophe. Il serait le j’ai trouvé mon
spirituel.
Si la philosophie reste philosophie, elle spécule, et ne sait rien.
Idem pour la mathématique.
La philosophie serait le langage de l’esprit quand la mathématique
serait le langage de la raison.
1297
*
Postulat divin
Dieu est en prescience de tout
Donc paradoxe entre les fonctions divines et humaines
Etapes
0) Rien ?
1) Dieu
2) Dieu crée l’univers
3) Dieu crée la vie
4) Vie .... engendre l’homme
5) L’homme pense. Il pense possibilité divine
6) Il change de nature à sa mort.
*
Le Juif : sa logique de culture lui donne le bon sens du non. S’il
est croyant, il dira non au fils. En vérité, il est croyant. Et l’empreinte de
la raison impose le non.
Le même Juif en Free Culture CAD hors de toute culture, son âme
seule, épurée, âme de croyant dira oui au Fils. Exemple, le Juif remonte
et il dit : exact, c’était, c’est, le Messie, c’était lui.
1298
La culture est donc une carapace, une gaine qui fausse, qui peut
être trompeuse. Comment faire ? Comment parvenir à juger, outre cela ?
L’intelligence sera de penser comme l’autre, en être capable, et
cela ne devra pas être seulement une situation éphémère, mais il y faudra
la durée.
Souplesse, adaptabilité de l’intelligence.
Mystique
Lois bibliques
Jéru Tal Michnah Tanaïn
Gemera Babyl Tal Anoraïn
Commentaires réécrits
Hiérarchie de Sainteté ?
Baraïot
Tossefta 57 57
15 tetsaweh
1299
Note par ARTE
Prêtre dévoyé
Jésus
Jean / Jésus Les 2 messies
Fils de la lumière Roi du monde
se seraient opposés
Jésus se serait moqué de la Thora,
pratique financière, ½ shegel
Mémore symbolise le Temple
Méthode Pecher .........
L’évangile de Philippe (?)
Barbara Ihiering - Interprétation – Théories
*
Jo 98
Dieu est-il Science ou Essence ?
Je répondrais : Dieu est Science, car Dieu est Force Spatiale. Dieu
est vérité physique.
1300
*
E. Brehier sépare la philosophie comme système rigoureux des
notions et le christianisme comme révélation d’une histoire surnaturelle
de l’homme.
Pour que l’homme puisse se libérer du joug de la pauvreté, il doit
s’instruire. L’effort doit être dans le travail de l’esprit.
L’homme pauvre est asservi à la nature, il ne la domine pas. Il la
subit et ne sait la maîtriser. L’homme va de la soumission aux choses de
la nature à la maîtrise de ses nécessités matérielles. La maîtrise de ses
nécessités matérielles doit lui permettre d’accéder à une forme de
spiritualité.
Le christianisme dit : “ Vous êtes pauvres - restez pauvres.
Attendez. Le Royaume du Ciel vous sera donné. ”
L’homme ne possède qu’un système fragmentaire imparfait. Et
jamais il ne parviendra à épuiser la vérité concernant une discipline. On
prétend toutefois qu’il y a des “ spécialistes ” CAD des êtres détenant le
maximum de vérités sur tel ou tel sujet.
1301
Admettons-nous une essence de la vie, une autre forme possible
de vie dans laquelle l’esprit pourrait exister ?
Il y a d’autres moyens que le fait historique, que l’analyse de la
création, ou que la subjectivité illimitée pour tenter de percevoir la vérité
de la vie dans son essence spirituelle, c’est
la perception d’événements paranormaux et non renouvelables, -
et il s’agit ici de sensibilité, d’exploitation de l’aptitude ultra-sensitive,
voire épidermique pour prétendre savoir.
Cette vérité-là n’est pas transmissible à autrui par la raison. C’est
affaire personnelle, - c’est acte individuel.
*
Christianisme géniteur des faits
*
Il faut agir pour le meilleur sur cette basse Terre, c'est-à-dire
tâcher de se former, d’apprendre, de percevoir, de s’affirmer. En vérité,
il faut s’entraîner comme un sportif qui ignore dans quelle discipline il
1302
sera convoqué, mais il sait qu’il sera convoqué pour participer à une
épreuve d’athlète.
L’autre vie, après la mort, de quoi sera-t-elle faite ? Nul ne le sait.
Pourtant il est nécessaire de s’y préparer.
*
“ D’après Boutroux et Meyerson le principe métaphysique de la
logique est l’affirmation de la permanence ou de l’intemporalité. Si le
fond de ce que nous appelons réalité est l’identité ou l’immutabilité, il
est naturel qu’une connaissance possède ce caractère de quelque façon. ”
La logique, Jean Largeault, Que sais-je ? p 114.
La vérité métaphysique échappe totalement à l’aptitude humaine.
Quels sont ses fondements, ses statuts, ses mécanismes et ses actions ?
Nul ne le sait. L’emploi même de la loi spirituelle ou religieuse laisse
l’homme de raison pantois et interrogateur.
Possédons-nous réellement le sens des mots temps, infini, univers ?
Je n’accuse pas l’homme de s’interroger, mais ses bases de travail et
d’analyses sont erronées, simplifiées, inexactes.
1303
Pourtant guère le choix. Il faut avancer, débroussailler du moins
pour permettre aux générations futures d’y voir un peu plus clair.
*
logicien (1)
S’il y a une logique de l’Univers, il faut bien qu’il y ait un
La mathématique n’existerait pas par elle-même. Elle ne serait
que l’instrument de calcul de la Physique.
la Physique.
La Biologie, c’est-à-dire la vie, ne serait qu’un prolongement de
Dieu Fabrication de la matière visible
de la non-matière invisible
Pour fabriquer la matière Mathématique CAD Calcul,
On parviendra à comprendre comment Dieu a fait l’Univers. Le
plus difficile sera de savoir d’où vient Dieu
D’OU VIENT DIEU ?
1304
Son application sera assez facile à comprendre. Son origine sera
plus difficile à percevoir.
(1) Par quelle bienséance, les lois de la nature pourraient-elles
s’organiser admirablement ?
La liberté, le su, le destin
non-prévues
Le défini + marge insignifiante et inutile de libertés ou d’actions
98 % 2 %
98 % Ce qui s’accomplira
2 % la liberté inutile
L’homme évoluerait dans un système où il prétendrait posséder
une liberté d’actions mais cela ne serait qu’une gageure car son destin
serait déjà défini.
actions.
Il faut définir une vérité nouvelle concernant le déroulement des
1305
Trois états
1°) Recherche de spiritualité,
d’avenir, d’au-delà.
2°) L’homme conscient
3°) L’homme tourné vers soi,
vers sa propre introspection.
Fondement, principe ..... Aristote
Le premier à partir duquel il y a
soit de l’être
soit de l’essence
soit du devenir
soit de la connaissance
Fondement : fondement de l’essence
fondement de l’être
fondement du devenir
fondement de la connaissance
1306
4 causes : matérielle
formelle
efficiente
finale
Chez moi : l’ESSENCE DIEU
D’OU VIENT DIEU ?
Il doit y avoir formation divine...
1) Comprendre la création de l’Univers.
2) Comprendre l’Invisible.
L’origine du Visible et de l’Invisible.
L’origine de Ce qui est
D’où vient Ce qui est ?
Est-ce celui que l’on appelle Dieu qui a produit Ce qui est ?
Où en est la physique ?
L’avancée de l’audace pour comprendre CAD la parapsychologie.
La parapsychologie doit associer la rigueur scientifique à la
perception non renouvelable pour aller au-delà du possible connu.
1307
Où place-t-on une Sainte qui voit une Vierge ?
Le croyant se bloque sur Dieu, sur le Mystère. Dieu a toujours
existé. Il existera toujours. Au commencement Dieu fit la terre et le ciel,
et cherche à sauver son âme, car il croit à La Vie après la Vie. Il
considère son incapacité à concevoir la création divine, et focalise sa
nécessité sur le principe religieux de sa confession.
Il prétend ne pas avoir les moyens pour comprendre. Ce n’est pas
son problème. Son problème, c’est : la Vie après la Vie avec un code de
comportements terrestres : La Bible ou Le Coran.
Le croyant dit : “ Mon problème est de bien agir, car je serai jugé.
Il n’est pas de prétendre comprendre quelque chose de transcendantal
qui me dépasse totalement, auquel je suis soumis. Je n’y parviendrai pas.
Là n’est pas mon Intelligence. Mon intelligence est de craindre Dieu, de
faire le Bien et d’éviter de faire le Mal ”.
Le croyant a l’intelligence de révélation. Il n’a pas à chercher. Ce
qu’on lui donne va au-delà de ce qu’il se serait évertué à comprendre sur
le chemin de sa vie.
1308
Nature
Le hasard ne fabrique pas le beau.
L’existence du beau questionne sur son origine.
Son origine serait liée à une action pensée.
L’action pensée engendre l’être pensant.
L’être pensant ouvre sur Dieu.
*
Pourquoi Dieu est-il ?
Qu’est-ce que la métaphysique ?
La métaphysique serait une croyance. Elle irait au-delà de la
possibilité d’un principe existant dans un espace invisible. Elle serait la
certitude inexplicable, perçue par une vérité illogique qui exploiterait le
sens pour extraire son vrai, en dehors de toute raison rationnelle.
E UNIVERSALIS - Dieu
(Preuves de l’existence de)
de Dieu.
Critique de la méthode téléologique pour déterminer l’existence
1309
L’existence réelle de Dieu n’est pas une vérité analytiquement
déductible, mais est une détermination extérieure au concept analysé et
d’un autre ordre que lui.
L’incroyant, peut-il être convaincu par une démarche rationnelle
qu’il voit chez le croyant ?
Pour rendre indiscutable l’existence de Dieu auprès des automates
scientifiques, il faudrait que l’homme ayant vu Dieu allât se déclarer et
acceptât de passer par une batterie de tests, de détecteur de mensonges
etc...jusqu’à certifier par la véracité de son témoignage son expérience
de voyant mystique.
Mais, en vérité, un homme de foi, une femme béatifiée,
accepteraient-ils, oseraient-ils dévoiler auprès de la communauté
rationnelle leur certitude perçue ?
*
Paraclet - parakalein, “appeler auprès de soi”, “inviter”, “i consoler”.
Chez Philon d’Alexandrie - “Médiateur”,
- “Intercesseur”
- “Aide”
1310
- “Conseiller”.
Figure identique à celle du Père - Saint-Esprit.
Ruah, pneuma “ Esprit ”
planait sur les eaux,
1311
Coran
ALLAH
ILAH - La divinité
Alaha - adorer
Définition d’Ibu ‘Abbas : “Il est Celui que toute chose adore, à
qui toute créature rend un culte.”
Le Rahman est Dieu en tant qu’il a pitié et prend soin de la
destinée de toutes les créatures
Le Rahim est Dieu en tant qu’il a pitié des hommes et en
particulier des croyants.
L’homme est un serviteur ‘abd
Il est ghani (riche), les créatures sont pauvres (fagir)
oh ! oh ! ho ! ho !
Haut ! Haut !
faire O avec la bouche c’est :
1312
stupéfaction vénération
cercle parfait.
*
Pourquoi le temps existe-t-il ?
S’il n’y a pas de monde, y a-t-il présent ?
C’est encore la question du chaos originel.
Swedenborg
“En somme, dans son développement logique même, un
admirable travail de sublimation. Trop de lucidité rationnelle ne peut
qu’entraîner ou le désespoir le plus noir ou la certitude bien rationnelle
que la solution ne peut être rationnelle et, dès lors, s’annonce le
mouvement de carthasis qui est si caractéristique de tous ces
hyperpassionnés que sont les génies mystiques.”
(Régis Boyer, Swedenborg, CD Universalis).
*
La matière attend d’être spiritualisée, car les “ esprits ” ont des
corps, des vêtements, des demeures, etc ... comme nous
1313
Note
Conversion de Constantin
suprême.
La réforme grégorienne (fin du XIe S)
fait du pape le chef
Première crise - conflit entre Philippe le Bel et Boniface VIII.
*
Église signifie (en hébreu qahal désigne le peuple de Dieu
rassemblé dans le désert après l’Exode.
*
Judas
Le groupe des Onze le chef est Pierre 11 + Mathias remplace
Église du grec ekklèsia, convocation.
1314
Miracle
Analyse
Gersonide
Maïmonide
Averroès
Swedenborg
La guerre du Seigneur
Le principe d’inertie inconnu d’Aristote.
Note
Silicon Valley
Théologie
Révélation coranique intellect Gazâli
Renan
Averroès offre le tableau d’un monde sans commencement ni fin
temporels, où les sphères tournent éternellement parce qu’elles
dépendent de l’activité éternelle du Premier Agent.
1315
On rappelle aux savants que leur intelligence est incapable de
saisir Dieu que les yeux des chauves-souris le sont de voir le soleil
(allusion à Aristote : Métaphysique : 11,1, 993b, 9-11)
*
L’obligation sociale réduit la liberté de l’homme. Son
existentialisme s’en trouve dépourvu. Il peut toutefois prétendre accéder
à une subjectivité et un choix personnels internes, à l’intérieur du Moi.
Pourtant cette liberté intérieure pourrait n’être qu’un leurre, car un
Grand Programmateur, organisateur aurait déjà décidé des limites, des
possibilités, des résistances de chacun. L’homme prétendrait être libre,
du moins à l’intérieur du Moi quand il ne serait qu’un objet déjà pensé
par un Dieu supérieur. Son chemin serait jalonné, mais lui individu à la
vue limitée n’aurait pas même conscience de son futur proche. Ne
possédant la connaissance de la quatrième dimension, le temps, le Ce -
SERA, l’avenir, il prétendrait avancer librement quand son futur serait
déjà su.
Et l’on en revient au problème de la Grâce. Car l’homme serait
coupable ou innocent avant d’avoir été, mais ne sachant pas lui-même ce
1316
qu’il en sera de son avenir, sa raison doit lui conseiller d’agir du mieux
possible dans la voie de la religion.
*
Je me croyais libre, je n’étais qu’un pion sur le grand échiquier du
maître divin !
*
Il semble difficile de retenir la dimension de l’apparaître comme
tel, car l’intelligence a besoin d’avancer, de progresser, d’analyser, en
vérité de décortiquer, d’aller du simple au plus difficile, et ce refus de
l’acte d’analyse semble quasi-impossible pour une intelligence
occidentale.
La révélation mystique qui est reçue comme une dimension
phénoménologique de l’esprit nécessite toutefois une reconstitution de
l’événement, une analyse pertinente de chaque instant, de chaque
moment crucial. Cette analyse s’accomplit dans le temps, avec retours,
perceptions passées, mélanges, déterminations des instants.
1317
Existentialisme et Théologie
Kahl Jaspers
Paul Tillich
Bultmann
Gabriel Mancel
Nikolaï Berdiaev
Martin Buber
*
Il n’y a qu’une seule chose à faire, c’est se faire,
et pour se faire,
il faut devenir force spatiale.
*
La prophétie est devant la mathématique.
La mathématique est logique qui essaie de comprendre, elle
permettra peut-être de mieux percevoir les mécanismes physiques du
temps, quand la prophétie prétend déjà intégrer la connaissance de
l’avenir, en tirer une vérité et un signal pour les hommes, la prophétie
1318
prétend déjà intégrer Dieu, l’intermédiaire, l’avenir, la vérité, c’est donc
de la phénométaphysique, c’est une distorsion temporelle, quand la
mathématique ou la physique n’en sont qu’à la déformation de l’espacetemps.
*
Dieu a fait tourner le peuple de Moïse pendant vingt ans, il fera
tourner pendant 200 mille ans le peuple Juif, jamais il ne pourra
comprendre que Jésus-Christ, fils de Dieu, est son Messie.
Quand je considère ses coutumes, sa pensée, sa différence, sa
spécificité, son unicité, sa nuque raide, jamais le peuple Juif ne pourra
intégrer le fils de Dieu et le déterminer comme étant son Messie.
*
Quelle était la définition religieuse d’Albert Einstein ? Qui était
pour lui Jésus-Christ ? Idem pour Bergson ? Ces Juifs occidentaux qui
pensent ...
1319
Bible
Évangile selon Jean
peut-être trois rédacteurs
1. Lazare
2. Jean l’Ancien
3. Jean
Matthieu, Marc, Luc ne seraient que des évangiles venus de Jean
et d’une source (Q)
(Hypothèse allemande source commence par Q en Allemand).
*
Je ne crois pas que Dieu ait utilisé la mathématique de l’homme
pour construire l’Univers.
Les mondes invisibles sont peut-être plus riches, plus
exceptionnels encore, plus curieux à visiter que les mondes qui semblent
apparaître à l’intelligence humaine.
1320
Religion
La résurrection a pris de revers les disciples ?
Est-ce une invention irréelle du christianisme ? Jésus-Christ
pouvait-il prétendre être capable de ressusciter.
Causerie sur ARTE - 18 avril 1998 rediffusion
[2000 se sont écoulés. Aujourd’hui le problème est de savoir si
Jésus-Christ est Fils de Dieu.
SAUVEUR OINT DE DIEU
FILS DE DIEU ET DIEU SOI-MÊME
AMEN !
C’est affaire de foi et de conviction]
Évangile de Pierre
Celse - auteur du discours vrai repris par Origène.
Objection spontanée des païens :
Pourquoi ne s’est-il montré qu’à certains de ses disciples ?
1321
Pourquoi ne s’est-il montré qu’à ses ennemis ?
Il ne s’est laissé voir qu’auprès d’une femmelette. Sa prédication
est donnée à la foule, au moment d’affiner sa foi ... il ne se montre qu’à
une seule femmelette.
La résurrection de Jésus est-elle un événement historique ?
Personne n’a vu la résurrection…Aucun des Évangiles ne la
raconte. L’Événement n’a pas été contrôlé. C’est une affirmation de type
théologique.
C’est un blanc du néant. C’est une lecture croyante, de foi, qui
n’est pas alignée avec les faits objectifs de la crucifixion.
2 Rois 20,9
Isaïe - L’ombre doit-elle avancer de dix degrés, ou reculer de dix
degrés ? Ezéchias, Fils de David dit : cela est peu de chose que l’ombre
recule en arrière de dix degrés.
Alors le prophète Isaïe invoqua Yahvé, celui-ci fit reculer l’ombre
en arrière de dix degrés sur les degrés qu’elle avait parcourus sur les
degrés d’Achaz.
1322
J’avais entendu dire qu’un événement astronomique voulait que la
terre cessât sa rotation dans un sens et s’en retournât dans l’autre pour
quelques instants - 1 ou 2 heures et que cet événement quantifiable par
les spécialistes se renouvelait tous les dix mille ans par exemple.
Le miracle serait que l’événement se déroulât au moment choisi
par le prophète. S’il s’agissait toutefois d’une situation possible dans le
système solaire, il est évident que sa prédiction découlerait d’une sorte
de miracle pour l’époque, et qu’il faudrait invoquer autre chose que la
possibilité astronomique vraie.
Thêta
Charger l’essence, la nature de ma condition, devenir un être
transcendé par la vérité divine et accéder à un savoir autre par la
révélation du mystère - l’idéal du mystique, quoi !
Il faut donc sortir de son espace vital traditionnel, voir autrement
ce qui fut interdit à autrui. Car l’idéal actuel ne saurait suffire.
L’appel désespéré qui hurle dans la partie “ spirituelle ” de l’esprit
exige un meilleur.
1323
Trois espaces : à l’intérieur, à l’extérieur, ailleurs.
Que m’apporte l’extérieur ? Peu, ou rien, enfin, à développer.
L’intérieur ? Une immense vie active et riche.
Et l’ailleurs ? L’espoir, l’avenir, le demain.
Ne faut-il pas chercher l’homme qui s’instruit, s’élève et se purifie ?
Le processus terrestre d’existence consisterait à apprendre, comprendre,
savoir, percevoir, transmettre, aimer, se préparer, mourir, sortir et regagner
l’autre espace.
Qu’est-ce que vivre pour l’homme ?
Quel est le terme qui intègre toutes ces fonctions ?
Est-ce l’homo biblio ?
CAD un homme qui au commencement est dans l’ignorance
totale qui a besoin de satisfaire ses nécessités matérielles, qui peut
commettre des erreurs, des fautes, qui apprend, est dans la nécessité de
savoir, d’évoluer, qui cherche à comprendre, qui prétend percevoir par
les sens, qui intègre de la sensibilité dans son principe et commence à
accéder à des informations délétères, imperceptibles, difficiles, qui émet
l’hypothèse de forces supérieures, inconnues, autres, qui accomplit des
1324
confusions de valeur, de vérités, dont la métaphysique commence à se
développer, qui transmet la vie et instruit à son tour, qui vieillit, qui est
en quête d’une forme de spiritualité, qui accède au monothéisme et
intègre le Fils de Dieu, puis meurt et se trouve sauver par sa croyance.
Le principe évolutif de l’homme suivrait le schéma des livres de
la bible avec :
Genèse magma d’homme ignorance
Satisfaction des besoins sortie hors du paradis
Perception des dieux cultes et idoles sacrifices confusion -
recherche d’un Dieu unique. Apprendre, savoir, évoluer, transmettre,
révélation du fils certitude post mortem - accession à l’autre espacetemps.
Fin du cycle humain - situation spirituelle, âme sans corps, là-bas,
plus haut, etc ...
*
Comment Dieu a-t-il pu résoudre le problème du stockage
d’informations ? Comment une si grande quantité dans un si petit
volume
1325
Mystique
Un mystique est un homme qui n’a pas été trompé par ses sens,
qui a perçu un phénomène non renouvelable mais vrai.
C’est donc du rationnel, de la raison dans l’irrationnel.
*
Dieu.
Dieu est devenu homme pour que l’homme puisse s’élever vers
Selon moi, le corps est une immense contrainte, une prison, une
carapace qui interdit à l’âme de s’élever vers l’Au-delà.
Le corps est la preuve de mon impureté. Il est une punition, un
boulet, une charge, une immense gène. Pourquoi suis-je chez les
hommes ? Ne suis-je pas en train d’y perdre mon temps ?
*
D’après la définition métaphysique,
comment se fabrique l’esprit de l’homme ?
1326
Principe de création de l’esprit ?
Principe de réincarnation de l’âme dans un corps autre avec
oublis, rappels d’enfance, etc.
Daili Lama réincarnations successives
L’enfant doit reconnaître des objets lui ayant appartenu dans sa
vie antérieure.
*
La révélation est un moyen offert par Dieu pour faire gagner du
temps à l’homme élu. Il accède immédiatement à une vérité qu’il ne
pourrait jamais atteindre. Sa nature d’homme, son manque de pureté lui
interdisent d’accéder à ce type de certitudes.
Il faudrait parler aussi des limites de l’intelligence humaine - ses
blocages, ses interdits, ses incapacités, ses inaptitudes. J’observe ce
papillon de nuit, comment pourra-t-il comprendre les Séries de Fourier.
Il ne le pourra jamais. Idem de l’homme pour certaines vérités.
Dieu est donc une aide par la Révélation, mais la nature de
l’intelligence humaine a des limites immédiates, bloquant, pénalisant,
1327
paralysant, totalement inadaptées à l’immensité de la création divine
dans le visible et l’invisible.
Docteurs de l’église
Saint Ambroise
Saint Augustin d’Hippone
Saint Jérôme
Grégoire 1er
Saint Basile
Saint Jean Chrysostome
Saint Grégoire de Nazianze
Saint Thomas d’Aquin
Sainte Catherine de Siene
Sainte Thérèse d’Avila.
Le désigné doit auparavant être saint canonisé.
Saint Thomas était de forte corpulence et d’humeur taciturne, ses
camarades novices lui donnèrent le surnom de “ Bœuf de Lucanie ”,
mais on raconte qu’Albert le Grand (son maître) aurait prédit que “ ce
bœuf emplirait un jour le monde de son meuglement ”.
1328
*
importance.
Il faut replacer l’homme dans l’univers, pour comprendre son
L’homme est faible parce qu’il ne mérite pas d’être plus.
Pourquoi ne mérite-t-il pas d’être plus ?
Car il est homme, avec ses désirs, ses attraits, ses imperfections,
ses vices, sa médiocrité.
Qu’il change de nature ! Qu’il prouve sa volonté de progrès ! Et
Dieu ajoutera sur Lui !
*
Comment peux-tu condamner une élévation dans l’instruction ?
On en tire toujours profit.
Il est plus facile pour Dieu de donner de l’intelligence à un
homme qu’à un roi d’enrichir un de ses sujets.
1329
*
La volonté occidentale de rechercher le Vrai au détriment du
Bien, dans son entendement oriental - a permis un développement
exceptionnel de la volonté de savoir avec une certitude quantifiée,
pesable, renouvelable et non pas aléatoire. Cette vérité a permis un
développement considérable de la technique et de la technique
appliquée.
*
Je ne me sens pas menacé par la toute-puissance de la technique
et de ses applications. La finalité de cet outil est bien de servir l’homme
et non pas de la soumettre à une force quelconque d’esclavage. Le
langage est devenu information et communication, mais les techniques
de transmission ont été pensées et réalisées par l’homme pour lui
permettre d’élargir son cercle, de déplacer ses messages, de les envoyer
ailleurs et d’être perçu par autrui quand autrui peut également lui faire
parvenir de nouvelles informations.
Ce n’est pas une détresse pour notre génération, ce sont de
formidables moyens, qui d’ailleurs, par le biais de l’informatique
apporte un complément à l’art traditionnel.
1330
*
Volonté de savoir, volonté de purification, d’élévation avec prise
de conscience des limites imposées par l’essence humaine et suppliques
vers le Dieu exceptionnel pour se nourrir d’une miette de l’intelligence
Divine.
Conscience de l’incapacité à aller véritablement outre. Il lui est
impossible de sortir hors de l’attraction terrestre, comment pourrait-il
sonder l’univers ? La taille de l’homme, sa capacité, ses faiblesses, son
peu, son rien.
Qoumrân et les manuscrits de la mer Morte
Un cinquantenaire - CERF - p 310
Loin d’avoir épuisé le sujet et fait le tour des rapports, influences,
ressemblances et différences entre les milieux esséniens et judéochrétiens,
entre les Manuscrits de la mer Morte et le Nouveau
Testament, ces pages ont voulu aborder après quelque cinquante ans de
recul, certains sujets sans cesse repris ou renouvelés. Il est apparu que
si Jean-Baptiste et Jésus ont pu et dû connaître l’Essénisme, ils n’ont
pas appartenu à ce mouvement religieux, trop de points importants les
séparent. Bien que le Maître de justice ait joué un grand rôle dans
1331
l’édification de la Communauté qoumrânienne, il ne peut être comparé
à Jésus, le Messie, Fils de Dieu, instituant l’Église des Apôtres, ainsi
que l’avaient entrevu certaines hypothèses prématurément avancées.
Enfin nul fragment publié à ce jour ne rapporte une mort violente
slavistique ou une crucifixion du Maître de justice ni sa résurrection ou
son apparition glorieuse ainsi que certains l’ont prétendu.
Il paraît définitivement acquis que si le Nouveau testament ne
mentionne jamais les esséniens, les Manuscrits de la mer Morte ne
parlent pas davantage de Jean-Baptiste ou de Jésus. En outre, malgré
des hypothèses hâtives, on n’a pas encore identifié de façon irréfutable
la présence de quelque écrit néotestamentaire parmi les dizaines de
milliers de fragments des grottes de Qoumrân. N’y sont pas non plus
attestés les thèmes chrétiens de l’engendrement du Messie par Dieu ou
de la filiation divine du Messie.
Émile Puech,
Directeur de recherche au CNRS,
Professeur à l’École biblique,
et archéologique française de Jérusalem,
Directeur de la Revue du Qumrân.
1332
Genèse
Notre univers est né d’une explosion, le Big Bang, il y a 15
milliards d’années, d’une densité inouïe : tout l’univers condensé tenait
dans un dé à coudre. La température atteignait plusieurs milliards de
milliards de degrés. Sous l’effet de l’explosion, la matière commence à
se disperser de son point initial, c’est le début de l’expansion de
l’univers.
Au commencement, il n’y avait rien. Le néant absolu.
Inimaginable par nos esprits humains.
Comment cette énergie a-t-elle pu s’accumuler ? D’où vient-elle ?
L’on a passé de :
Néant à énergie condensée à explosion à expansion.
Comment passe-t-on du Néant à énergie condensée ? Il faut bien
que cette énergie s’accumule. À quelles raisons ? Sous quels effets ? Et
pourquoi ?
*
Il y a donc une métaphysique transcendantale, celle qui permet
d’accéder par la sublimation, au-delà du possible, par une voie de
révélation, seulement accessible aux futurs béatifiés, canonisés ou
mystiques.
1333
Et je pense à Jeanne d’Arc, à Bernadette Soubirou, à Saint-
Martin, qui ont eu des visions vraies non renouvelables, guère
accessibles aux simples croyants.
Il y a donc une poussée de révélation qui transforme totalement la
vérité de la vie, qui change de manière non équivoque l’esprit de l’élu.
Il ne s’agit pas ici d’une spéculation audacieuse, d’une fausse
assise de la vérité, mais cette révélation perçue permet de produire des
jugements et des pensées fondés sur une perception sensible non
renouvelable.
Ce sont donc des jugements empiriques qui dépendent de la
perception des sens, de manière unitaire, unique, - et une seule personne.
Cet entendement n’est pas une synthèse du sujet offerte par l’intuition,
elle se fonde sur la certitude intime du “ Soi ”.
Teilhard de Chardin
Le Phénomène humain
Sri Aurobindo
José Van de Ghinste :
“ Toutes les caractéristiques que nous venons de souligner :
Gigantisme de l’Univers, solennité religieuse, amour pour la matière vue
1334
comme personnalisée, prédominance du concret sur l’abstrait, sens de la
cohésion des choses, dynamisme et orientation vers le futur [---] donnent
au lyrisme de Teilhard un accent jusqu’ici inconnu. La religion, la
science et l’art qui, normalement, recherchent séparément un Absolu,
sont ici synthétisés dans une vision poétique qui fait coïncider ces “
Absolus ” et en acquiert une richesse et une profondeur insoupçonnées ”.
La Cosmogenèse - (naissance et développement de l’Univers) La
Biogenèse (de la vie) la noogenèse (de l’esprit) le conduisirent à voir
une spiritualité progressive de la matière dont l’homme est la clé de
Dieu le point initial et final, l’Alpha et L’Oméga, comme il est écrit dans
le livre de l’Apocalypse (XXII, 13).
Il faudrait du moins savoir ce qui se passe en avant-de-l’univers si
Dieu se prétend le créateur, et ce qui se passera après.
L’Avant-Univers
L’après-Univers
Dieu
L’Avant-Univers - La Cosmogenèse - La Biogenèse - La
Noogenèse -L’Après-Univers
1335
Avant le second monde, avant la création de l’univers, il y a un
premier monde, ou trois phases ou états existent : RIEN - INVISIBLE -
et plus tard DIEU.
Et DIEU fabrique l’Univers : - c’est la Cosmogenèse
à un temps t - estimé à 15 milliards d’années, puis la Biogenèse,
puis la Noogenèse.
Avant ou dans le même temps, dans l’espace invisible, il y a
DIEU, qui avait créé ou qui créera des esprits et certains esprits
rentreront dans la chair (Biogenèse, à un stade évolué de la Biogenèse).
Puis certains esprits regagneront le monde de l’Invisible car ils
ont accompli leur purification ou sont “ prêts ” pour le ciel.
Dans l’Avant-Univers, il y a RIEN, L’INVISIBLE, et DIEU. Ou
Dieu vient après le RIEN, après l’INVISIBLE.
Puis DIEU devient Dieu par formation, apprentissage, évolution.
... Et il décide de créer l’Univers, il crée de la matière (la Cosmogenèse)
qui elle-même engendre la Biogenèse. La formation de la Noogenèse
doit après différents stades évolutifs permettre à l’esprit qui est
1336
emprisonné dans la matière, le corps, d’accéder à l’espace-invisible, qui
n’est perceptible qu’après la mort physique du vivant.
L’on ignore si c’est le principe de reproduction terrestre qui
fabrique l’âme
ou si cela découle d’un autre procédé.
Premier monde - Premier espace RIEN L’INVISIBLE DIEU
Premier espaceTemps t Second monde Matérialisme - Cosmogenèse
Spiritualité - Au-delà
RIEN - INVISIBLE - DIEU Dieu fabrique de la matière de
l’esprit dans la matière - L’esprit se purifie et monte au ciel = l’Invisible
La boucle
Avant-Dieu - Dieu
Avant Univers - La Cos - La Bio - La Noo - l’Après-Univers
- 15 Milliards d’années
Dieu - L’invisible - La Cosmogenèse - La Biogenèse - La Noo.
1337
Rapport
De l’homme à l’être, avec l’être qui aurait une dimension
spirituelle, de conscience d’après vie.
L’homme qui enterre l’homme possède déjà cette conscience,
l’homme des cavernes qui rend un culte, qui honore la mémoire des
anciens.
L’être ou l’essence de l’homme, sorte de rapport supérieurinférieur,
homme-pensant, homme-primaire.
L’homme ignore les facultés de l’être, s’en défend, est
constamment habité par la volonté charnelle, de reproduction, de
satisfaction, de violence, d’argent.
L’essence de l’être s’évanouit dans l’homme.
L’être - une réalité cachée, à purifier où se trouvent les véritables
aptitudes transcendantales dont l’homme/charnel interdit l’accès.
Comment améliorer la correspondance de l’homme à l’être : par
l’éducation, la purification, la spiritualité.
1338
*
Le Même et l’Autre : ESPRIT DE DIEU
*
N’essayons pas de comprendre le Monde ou les Mondes, car nous
n’y arriverons pas. Qui peut savoir si les Mondes ne sont pas inclus les
uns dans les autres ?
*
Qu’en est-il de la Grâce et d’Arnault ?
La fatalité
*
on est en A
et B est fini
Comment s’accomplit le parcours de A à B
Y a-t-il uniquement de la fatalité ?
Comment s’accomplit dans le détail l’accession à cette finalité ?
1339
*
C’est un peu la loi contraire de la loi du hasard.
Y a-t-il une part de liberté dans le parcours d’une vie pensée en A
et finissant en B ?
L’idée première est la toute puissance de Dieu, la Raison Divine
qui a créé toutes choses avec ordre.
Omnia creavit in ponderie, et numero et mensura
JEDP
La composition littéraire de la Thora est attribuée à Moïse par la
tradition. Le Christ et les Apôtres se conformèrent à cette tradition.
Des références plus anciennes n’ont jamais affirmé explicitement
que Moïse fût le rédacteur de tout le Pentateuque.
Sous l’influence des travaux de Graf et de Wellhausen le
Pentateuque serait la compilation de quatre documents, très postérieurs
à Moïse.
1340
Il y aurait eu d’abord deux ouvrages narratifs : le Yahviste (J) qui
emploie dès le récit de la Création le nom de Yahvé sous lequel Dieu
s’est révélé à Moïse, et l’Elohiste (E) qui désigne Dieu par le nom
commun d’Elohim ; le Yahviste aurait été mis par écrit au IXe siècle en
Juda, l’Elohiste un peu plus tard en Israël ; après la ruine du Royaume
du Nord, les deux documents auraient été fusionnés en un seul (JE) ;
après Josias Le Deutéronome (D) y aurait été ajouté (JED) ; après
l’Exil, le Code Sacerdotal (P), qui contenait surtout des lois avec
quelques narrations, aurait été uni à cette compilation à laquelle il
servit d’armature et de cadre (JEDP).
*
Tout cet endroit est un extrait de l’introduction au Pentateuque de
La Sainte Bible de Jérusalem.
Rêve mystique
J’ai rêvé que j’étais une prophétesse (Princesse Hulda). Ce cycle
de bonheur, de progrès, d’amélioration durait pendant dix ans dans la
communauté.
1341
Je suis à l’armée en tant qu’homme, et je dois subir un traitement
disciplinaire pour faute grave, mais je suis touché par la grâce et nul ne
veut me punir. Les adjudants disciplinaires se transforment à mon
contact en personnes douces et non violentes, aptes à comprendre.
Je deviens une personne mystique, une sorte de joyau, référentiel,
joyau de pureté, de douceur.
Je suis femme. J’habite un lieu, pour y accéder l’on passe par des
sortes de halls, de tunnels, clairs toutefois. Moi seul, pendant dix ans,
j’emprunterai ce lieu isolé.
Je réforme de manière profonde l’armée qui conserve sa structure,
mais peu à peu devient une structure d’aide, d’instruction, une école
d’apprentissage de la vie dans la correction et la construction de soi.
Je vois encore 2 990,00 F pour les pauvres.
Je vois une petite fille noire qui se lave les fesses, et dont les
fesses sont recouvertes de savon, symbolisant l’amélioration de la
condition de plus défavorisés (des noirs) propreté etc.
1342
Après ce cycle de dix ans, je sors de ce tunnel et j’accède à une
petite place où est une fontaine desséchée. Je tiens une feuille dans ma
main, et je dis : “ Cette feuille a de la valeur ” et la feuille se dessèche et
se pulvérise en miettes.
C’est à la fois une feuille divine mais en même temps cela permet
de mépriser les choses terrestres vaines.
En face, je vois un homme, il voulait m’épouser, mais Dieu lui a
remis une autre compagne avec laquelle il est heureux, et c’est bien
ainsi.
Donc Princesse Hulda est une femme grande, longue portant toge
blanche, claire, assez blonde, dont les cheveux sont cachés par la toge,
d’une douceur et d’une intelligence de profondeur hors du commun,
femme mystique touchée par la Grâce.
L’une des origines du rêve provient de l’émission Sagas diffusée
deux ou trois jours auparavant consacrée aux Grimaldi, ce qui explique
le mot Grâce et le modèle de Princesse par l’imitation de Grâce de
Monaco. Mais le reste du rêve est assez inexplicable, quoique...
1343
L’armée avec la discipline vient d’un reportage passé sur BBC
World consacré à la violence dans un camp d’élite russe.
*
Quand nous serons capables de produire des fragments d’univers,
alors nous serons des Dieux, et notre physique, notre mathématique
répondront aux outils divins.
Valeurs réelles du fondement des mathématiques ?
*
L’écriture et ses doubles
Genèse et variables textuelles
Sémiotique
*
Pourquoi l’énergie s’est-elle condensée ?
*
1344
Dieu est-il avant le Temps ?
Il faut du Temps pour faire un Dieu.
Nous voilà donc confrontés, butant face à de l’impossible, comme
le Grec qui voyant la terre comme une galette aux bords retournés. Je dis
: il nous manque des dimensions pour comprendre. Il nous faut du moins
une à deux dimensions nouvelles pour mieux comprendre. Quelles
seraient ces dimensions ? Nous devons utiliser le risque et l’audace des
physiciens pour aller outre.
*
L’homme regarde l’Univers,
La fourmi regarde N. Y.
Dans 5, 10 millions d’années l’homme ou sa descendance
parviendra peut-être à un peu mieux comprendre.
La capacité cérébrale de la fourmi, tête d’épingle, n’a pas les
moyens, les connexions pour comprendre.
1345
*
Gœthe déteste les fanatiques et les redoute : “ Vite, qu’on les
mette en croix, qu’ils passent l’âge de trente ans, et ce ne sont plus que
des imposteurs. ”
Persécution
Tu seras jugé par des êtres insignifiants qui pour des raisons
dérisoires auront le droit de te torturer pendant une période illimitée, et
jamais personne n’acceptera de te venir en aide. Tel est le prix à payer
de la malédiction religieuse pour t’élever saintement.
*
Le mystique est celui qui a été confronté à un événement
paranormal religieux non renouvelable, mais perçu comme quelque
chose de fondé et de réel.
La transmission de cette vérité est basée sur la foi et non sur la
certitude humaine quantifiable et renouvelable à souhait, à l’image d’une
expérience en physique appliquée.
1346
Il ne s’agit pas d’une intuition, d’une supposition étrangère à
l’entendement.
*
L’étant comme tel, par preuve ontologique permet de prouver
l’existence de Dieu.
Si Dieu est parfait, il lui faut l’existence pour être. S’il lui manque
l’existence, il ne peut être parfait.
Ce qui est pur n’existe pas.
La vie, l’action engendrent de l’impureté, du refus du doute, de
l’erreur, actions pertes, actions impures.
Duns Scot 1265-1266 - 1307 ?
Plus proche d’Avicenne (980-1037) que d’Averroès (1126-1198),
Duns Scot développe une métaphysique des essences. Sans feindre de
l’acte d’exister un accident, il se garde de concevoir le monde à la
manière d’une conséquence découlant d’un principe. Sa revendication
essentielle, celle de la “ liberté ”, l’a fait un peu se rapprocher de
1347
Descartes. Il reste que le Dieu de Duns Scot crée sans être soumis à la
règle du Bien, qu’il envoie son Fils indépendamment d’un péché
d’origine. Il reste que l’homme de Duns Scot aime son Dieu d’un
mouvement qui est entièrement sien et de doit rien, en tout cas, à
quelque raison nécessitante.
Il accorde une place aux décisions libres et contingentes du Toutpuissant,
- le péché originel limite les pouvoirs effectifs de la raison
humaine.
Précurseur de manières plus modernes de penser.
Religion
Je relisais Jonas
Chez moi * et je me disais
- cela me fait penser à Booz de VH
Jonas 1 - 1 - 16 … 2 - 3
(sortir l’endroit à 12 petits prophètes)
* c’est-à-dire - ma version biblique.
1348
*
Je rêve de l’Iman Khomeny. Il me dit : “ Il faut rendre possible
l’impossible ”. Et je considère son parcours allant de l’exil de Neuchâtel
jusqu’à son triomphal retour et à la chute du Chah. Le message est
également envoyé pour signifier : essaie de te crédibiliser dans ce
secteur que tu considères à tout jamais hermétique et impénétrable.
Mon doute engendre le non du résigné. Trop peu, trop faible : -
structures insignifiantes et ridicules. Nulle demande, nulle utilité. La
France est cartésienne, elle n’est pas poétique. Est-il possible de faire
manger du porc à un Musulman ? C’est un sacrilège, n’est-ce pas ? Chez
nous, la poésie est une aberration, une médiocrité détestable, à rejeter
quand la vigueur et la vérité scientifiques règnent en maîtres dans nos
esprits.
Numérisation de la Bible
Relecture d’Habacuc. Certains vers sont très lâches, c’est-à-dire
se lisent en 13.
Je les avais conçus pour une expression orale rapide, et je les
entendais à l’époque en 12.
1349
Sera-ce compris ? Car les gens pensent simplement, et disent
celui-là, celui-là n’est pas.
Demazet avait voulu refaire
Baignée en chevelure,
(A sortir ici le Livre des sonnets p 95)
et je lui avais répondu en lui proposant
Evolution du vers (p 30 - 31 - 32)
De souffles nouveaux II (extraire l’endroit ici)
Du coup, il m’a pris mon texte tel que et l’a glissé dans son
Florilège. Anthologie des poètes etc.
tri.
Juger très vite, prétendre savoir et mal sélectionner, faire un mauvais
Faible intelligence
Faux aux tests.
*
Je ne suis pas du tout satisfait des alexandrins d’Abacuc et de
Sophonie. Ils me paraissent trop longs, tirant au-delà du 12, et
totalement inadaptés à la lecture alexandrine.
1350
Religion
Ne pas confondre le souffle de Dieu et l’Esprit de Dieu. Le
souffle de Dieu est un souffle qui lorsqu’il prend le mystique l’emporte
dans un état béatifique, quand l’Esprit de Dieu s’apparente on est Le
Saint-Esprit.
Action de l’Esprit.
Est responsable de la conception de Jésus en Marie, descend sur
Jésus à son Baptême.
*
Le mot grec (Parousie), qui signifie “ Présence ”, désignait dans
le monde gréco-romain la visite officielle et solennelle d’un prince en
quelque lieu. Les Chrétiens l’ont adopté comme terme technique pour
signifier la venue glorieuse du Christ, cf 1 Co 15 23 +. Il n’est pas lié
nécessairement à son dernier avènement et peut désigner aussi la
manifestation puissante par laquelle il viendra établir son règne
messianique (l’Eglise) sur les ruines du Judaïsme.
Note de La Sainte Bible de Jérusalem.
1351
Co 15,28 :
Dieu : tout en tous.
*
S E
temps.
Oriente la prière de l’Eglise vers le retour du Christ à la fin des
C’est en lui qu’est sensé s’accomplir cette rencontre de Dieu et
des hommes qui est indissociablement révélation du mystère de Dieu et
réalisation du salut du monde.
*
Adventisme (venue - parousie - retour du Christ)
La Bible.
La date du retour du Christ est impossible à chiffrer en exploitant
Mrs White ?
1352
*
“ Est de tout son Esprit ”
Simultanéité des Dieux
D = SE
*
La théologie, l’intelligence de la foi.
Saint Thomas d’Aquin
Il était dans la logique de ce rationalisme chrétien de reconnaître
aux lois de la nature leur consistance scientifique, jusque dans la vie de
la grâce : c’est parce qu’il y a une phusis, avec la nécessité de ses lois,
que la science peut se construire en un logos. Telle est la cohérence de
toute renaissance, celle du XIIIe siècle, comme celle du Quattrocento.
Thomas écarte ainsi la tentation de sacraliser les forces de la nature,
dans une sensibilité ingénue aux merveilleux et dans un recours infantile
à la providence de Dieu. Tout un monde surnaturel qui projetait son
miracle sur les choses et sur les hommes, à travers l’art roman et les
mœurs sociales, s’estompe dans les imaginations ; c’est par d’autres
1353
voies que la nature, découverte en sa réalité profane, prendra sa valeur
religieuse et conduira à Dieu
Tout cet endroit revient à Maurice Dominique Chenu, docteur en
théologie, ancien professeur à l’université de Paris.
*
Sainte Brigitte. Le Christ lui apparaît et lui dit :
“ Tu es mon épouse et ma médiatrice auprès des hommes. Tu vas
entendre et voir les vérités spirituelles et mon esprit sera avec toi jusqu’à
ton dernier jour. ”
Swedenborg : “ car c’est Christus seul en qui toute divinité est
parfaite, qu’il faut adorer [---]. C’est lui le tout-puissant et l’unique
médiateur. ”
Michel en Hébreu, mi-ka-El, “ qui est comme Dieu ? ” le plus
grand des anges, lesquels sont classés selon une hiérarchie ordonnée. Le
représentant, le patron et le protecteur d’Israël.
*
1354
Sainte Brigitte de Vadstena :
“ La parole des mots pour le grain des choses. ”
Swedenborg :
“ La grandeur de l’homme est de tenter de comprendre et cela
suffit. ”
*
La mathématique, ses fondements, ses vérités, à rire peut-être, à
l’image de l’homme préhistorique qui me montre sa façon de faire le
feu, en frottant deux silex et me dit : “ Là est la vérité. Je suis dans mon
sublime de certitude. Ce que je fais est vrai. ”
Et je m’extrapole, je pense tout à coup à Moi, moi l’homme
moderne possédant ses fondements mathématiques, sa logique
aristotélicienne et méprisant cet être primaire pour lequel j’ai pourtant
une immense tendresse et un réel amour.
Oui, puis-je prétendre posséder Le fondement de la vérité ? Je
doute que Dieu ait utilisé la physique des hommes pour produire
l’Univers.
1355
Des hommes intelligents, pratiques, efficaces, sublimes, Léonard,
Archimède, Edison, aptes aux besoins humains, résolvant également des
problèmes concrets.
Puis des intelligences mystiques, phénoménales. Jésus-Christ,
Mahomet, Moïse qui n’écrivaient pas, qui faisaient peut-être écrire,
laissant leurs traces autrement, des Guides.
Entre les deux, Swedenborg, Augustin, à la fois sublimant la
rationalité humaine et percevant le paranormal, envahis, emportés,
élevés vers l’extase divine, comprenant.
Où faut-il aller ? Que faut-il être ?
Doit-on passer par les différentes phases du parcours subliminal ?
Faut-il gagner du temps ? Il faut gagner du temps, - Etre
immédiatement, et il s’agit du Fils. Car Il était à sa naissance … et
même en prescience.
*
Adéodat, compagne d’Augustin.
1356
Augustin : une voix entendue dans le jardin de la maison à Milan,
Tolle, Lege, lui intime l’ordre de suivre l’enseignement des Epîtres de
Paul.
L’œuvre est immense, - Possédius se demande si “ un seul
homme pourrait tout lire et tout connaître ” : 113 traités, certains de
dimension considérable comme La Cité de Dieu, le De Trinitate, 218
lettres, près de 500 Sermons nous ont été conservés.
Dès le XVIIe siècle, une statistique minutieuse révélait dans son
œuvre 42 816 versets scripturaires cités et commentés. En fait, beaucoup
plus …
Dans ses commentaires de l’Ecriture, Augustin a développé le
plus souvent une exégèse mystique et allégorique.
*
Des forces, des contre forces sont en nous, sont hors de nous,
agissent et nous influencent.
La notion de grâce, de repentir divin, de retour sur sa décision, ne
sont pas impossibles ni incompatibles les unes avec les autres.
1357
Il est vrai que ce mélange est difficile à comprendre, à percevoir
pour une intelligence humaine.
Quand un chat frotte son oreille sur un coussin, il laisse 40
indicateurs chimiques le déterminant. On apprécie la complexité et la
difficulté pour un odorat exceptionnel de comprendre le tout, ou encore
de le décomposer.
Que se passe-t-il avec l’action, avec l’homme et ses perceptions
avec Dieu, avec des changements possibles, avec la notion de la grâce,
de la culpabilité éternelle, du choix, du libre arbitre, etc … ? Difficile de
répondre à une telle question, d’autant que chaque humain proposera
une explication satisfaisante. Que faut-il faire, toutefois ?
Craindre et tendre vers le Bien en suppliant la Miséricorde
Divine, car ceci est très dangereux, et il en est de son avenir.
*
Jacques Attali attend le Messie … Cette grande intelligence subit
l’influence de sa culture, le sceau indélébile de son identité l’a formé à
tout jamais. Il lui est impossible de penser autrement, d’être un non juif
chez les juifs, d’être chrétien, à l’instar de Monseigneur Lustiger.
1358
*
Christ à St François
“ Reconstruis ma Maison. ”
Clarisse Franciscain
Le partage avec les pauvres plutôt que la recherche intellectuelle.
Reçoit du Christ les stigmates de la Passion, il chasse les démons.
3 octobre 1226 44 ans
“ François, va restaurer ma maison qui tombe en ruines. ”
*
Dieu créateur de l’Univers
Dieu crée l’U
Comment faire
1) Lois, Vérités, Certitudes
2) Matières
3) M + création de l’U
1359
L’home comprend la matière
Redécouvrir les lois qui existent pour la fabriquer ?
La loi préexiste.
Religion
Mani Elkhasïsme
(Krisma)
Hormizd 1er
Mazdeïsme
Mani successeur de Zoroastre en Iran, de Budda en Orient et de
Jésus en Occident.
L’Evangile vivant
Le Trésor de vie
Le Livre des secrets
Le Pragmateia
Le Livre des géants
1360
Lettres ou Epîtres
Le Livre des psaumes et prières
Dessin de deux grands principes
St Augustin - profondeur de la pensée
Ennéades de Plotin
Eckart
Eckhart
Boehme
Böhme
Manès Mani Manichéisme
Encratisme Diatessaron
Religion
Baal Shem Tob Mort en 1760
Fiebiq 1911
Le Zaddik - sorte de Tora vivante, une présence vitale de sainteté.
Taoïsme
Le Dao le Principe régulateur de l’Univers
*
1361
Ziran : “ Ainsi qu’il est par lui-même ”
Prob - Hasard - Certitude - Dieu
1) Supposons que Dieu soit.
Il donne le libre arbitre à l’homme.
L’homme jette la pièce et dit : j’avais 0,5 de pile ou de face
et Dieu - je t’ai laissé croire au hasard, car ma programmation est
certaine.
2) Dieu dit : ma programmation est certaine, il y a toutefois
encore, une petite part de hasard, de “Je ne m’en souviens plus”, de
“Tiens ! j’ croyais que c’était le dernier.”
importantes,
LE HASARD DIVIN qui ne peut être pour les choses
peut toutefois exister pour les insignifiances “oubliées”.
Comment quantifier mathématiquement cet infinitésimal du
hasard divin ?
(“ Tu m’as surpris ? ”
1362
Le chemin de l’âme
Résonances V
L’insecte misérable - le vers - l’homme. La conscience
D’un certain infini. Le plongeon - le vide - l’immensité
Stellaire. L’intelligence de Dieu, de son Saint -
La petitesse, le ridicule de l’homme sans faculté.
La mesure de l’univers. Que puis-je ? Qui suis-je ?
Quel est mon pouvoir ? Et pourtant ce cerveau, cet inconscient,
Ce réseau de neurones, de synapses, ces centres du savoir !
La modification proposée pour le Christ, le dessein,
La lumière complète. L’autre substance - la métaphysique.
Sur représentation est incomplète et insuffisante, pour... ?
La civilisation exacte de l’au-delà. L’action, le rela-
Tionnel. Les nouvelles formes de vérités, de savoir,
De perceptions, les rapports, les constructions etc.
Sa finitude, est-ce le plaisir, le bonheur, le bien-être ?
1363
La pauvreté
La pauvreté - en constance de manque, d’interdit,
De blocage - de privation, avec certitude
De faiblesse. Relation de l’homme à soi. La
Vertu est-elle une richesse ? Faut-il se dépouiller,
Se purifier, rejeter l’animal-subsistance ? La métaphysique
Exige la pauvreté. Dieu étant le fabricant,
Est-il le donnant ? À quoi possède-t-on ?
Où sera la suffisance de l’âme, de l’esprit,
De l’homme, de l’athé ? Jusqu’où iront les hommes ?
L’élévation. La finitude pour la perfection - l’espoir ;
À quelle extrémité de dénuement ? Dans le désarroi
De notre Néant, de notre sinistre profondeur ?
La pauvreté - l’homme sans facultés, l’homme avec
Dieu, mais toujours peu. Avec le Fils mais ignorant,
Avec l’Esprit mais impur. Faut-il faire l’Ange ?
1364
L’homo lozachus
Un homme qui pense sans fonctions biologiques, homme
Sans appartenance à la nature - la délaissant, la niant,
La refusant - Corps-prison - sexe bas - actions primaires
Rejetant la vie dite essentielle - homme parlant-écrivant,
Apte à percevoir le sensible - essence qui pense -
Pourquoi ? Pour sortir, s’élever - rejeter la chair.
Esprit aspirant à la liberté spirituelle, l’au-delà.
Être en attente de mort, soucieux de vie cérébrale,
Se préparant, se construisant - mystique-actif -
Désireux d’accéder au supérieur, le supposant -
Le pré-sachant - Existant sans les organes, toutefois.
Non pas le pari, mais la certitude - les preuves visuelles -
Se formant pour accéder au grand principe de compréhension
Universelle. Mais est-ce raisonnable ? Est-ce ?
1365
L’être subissant
Je suis l’être subissant la vie, qui ne comprend pas.
Je séjourne dans un monde familier - je suis-dans,
Mon corps, mon esprit dans cet espace - je cherche
Une nouvelle dimension, plus vaste, plus ample - autre
Accéder à un état purifié pour changer mes relations
Spirituelles, intellectuelles, de pénétration, de savoir.
Ailleurs - là-bas, peut-être ! En exploitant le vrai,
La logique, le sensible, le saut etc. les outils -
Rationalité, expérience, futur - le matériel, et
D’autres encore ! J’ai donc besoin d’une interprétation
Postérieure avec d’autres lieux et d’autres êtres.
Je dois me préparer - devenir apte - pour le vide.
Éclairer l’être par la Lumière, la Sagesse et l’Amour.
Finalité de l’homme - Est-ce but ultime de la vie ?
1366
Le temps et la mort
La mort. Quelle mort ? Terrestre, de présence, d’à-côté ?
Fait biologique ? Que craindre ? La vérité révélée,
Enfin ? D’avenir - d’existence - d’au-delà.
La mort possible à chaque instant. Suis-je menacé ?
Le temps peut-être qui condamne mon projet.
L’avant-mort avec déchéance de vieillissement.
L’être-pour-la-mort se projette en avant de soi.
Il devance son objectif.
La rupture - le changement
D’espace - d’autre vie. ESPOIRS ! Y a-t-il une chose ?
Quelque chose ? C’est affaire de croyance ou de foi.
L’immortalité rapatrie la vie auprès d’autres existences,
Mais quelle conscience pour l’élu ?
Qui dans son espace
D’homme s’est réalisé ? La certitude de l’ennemi, le temps.
Toujours à mes côtés. Augmenter le volume des jours.
1367
La stratégie
La stratégie - le but - l’objectif - le désir.
Que veut cette pensée humaine ? Comprendre l’Essence.
C’est-à-dire l’origine et la finalité. Est-ce
Les deux, il y a l’homme, donc Alpha et Oméga.
Le dessein de l’origine de Dieu, le dessein de la
Finalité de Dieu. L’homme se situe entre les deux,
À un temps défini. La pensée est dans l’homme. Cette
Pensée-là n’est peut-être qu’accident assez insignifiant.
Il faut se purifier. C’est donc un schéma mystique.
Il faut apprendre à déposséder pour nous jeter
Hors de nous-mêmes.
La finitude est dans l’être toutefois.
Il s’agit d’accéder au plaisir ou à la jouissance,
Une sorte de bonheur de vivre que l’on nous promet.
Ou l’éternelle douleur dans un profond Néant, peut-être.
1368
Le dépouillement
Le dépouillement - la destruction des valeurs,
Le renoncement à la chair - l’abolition financière,
La remise en cause de l’acquis. À poil ou
Ne passe pas. Votre savoir. Votre ignorance. Moi,
Dieu. Je détruis vos structures. J’abolis vos principes.
J’offre un nouveau destin - changez ! l’essence de la
Vérité. Achevez le schéma de la subsistance, de la
Jouissance. Vous appliquerez mes nouvelles lois.
Ce nouveau vrai dans un espace révélé, différent.
Ta valeur ne compte plus ; condamné à effacer
L’âme transcendée ; - le partage ; est-ce survivance
Élaborée dans époque future ? Abandon immédiat
De soi - autre logique - autre certitude, autre
Objectivité ? Pour quelle richesse, en vérité ?
1369
Le calcul
Le calcul. Le pari de Pascal. La garantie future,
La méthode de l’arriviste. La constance de
Certitude. La vérité dans l’invisible. La perception.
Rationalité et paranormal. Science et au-delà.
Se refaire. Se reconstruire avec du délétère,
De l’impalpable. Penser avec l’inconnu. Supposer.
Est-ce audace, risque ?
Une vérité unique,
Intransmissible, pour soi-même, - expérience personnelle
Volonté de rechercher avec l’objectivité.
Le doute. - La fiabilité de ses sons. - Les résultats.
Est-ce nouvelle essence métaphysique en auto-prospection ?
L’avenir. Le Dieu vrai. Le bonheur, le bien-être. L’utopie.
Ou l’éternel néant. La finalité du rien. De la mort
Totale, biologique, absolue. - Qu’en est-il de jouer ?
1370
La détresse
La détresse. La conscience du faible, du peu,
De l’insignifiant. La volonté, l’appel, la supplique.
Un Dieu ? Ce Dieu ! Lui peut prendre en pitié,
Aider, aimer, ajouter, - offrir des miettes - Lui peut.
Moi, nulle puissance, - nulle intelligence. La fourmi
Médiocre, au souffle insignifiant. Qui parle d’essence,
D’essence humaine ? Il faut donc changer de nature,
Passer à l’ange c’est-à-dire au Soi exalté sans la
Chair, la nourriture, les excréments, le sang, le sperme.
Délaisser l’habit de corps pour embrasser l’enveloppe
Spirituelle. Se transcender en force nouvelle, pure,
Élaborée, consciente, élevée, claire et sainte.
C’est cela : se sanctifier dans l’Élévation du Ciel,
Quelque chose de pur et de surnaturel...
1371
Topologies
Le rapport de l’homme à l’être. Vivre en soi,
Avec soi en exploitant Autrui. Se rencontrer
Sur son propre chemin. Croisements, lieux et
Espaces communs. Une contrée d’hommes, de savoirs,
De savants, d’expériences accumulées, de spiritualité.
Une surprenante topologie où l’on cherche sa localité.
Pour sa transcendance, il y a métamorphose, changement,
Brassage différent, reprises, apprentissages, audaces.
De Moi à Vous, de Moi à Moi, dans mes démarches.
Je m’en retourne à l’intérieur. En actions premières,
Dernières. Sortir hors de soi et mourir. Accéder
À l’Être Suprême. Chercher encore, Là-haut,
Connaître, comprendre, apprendre, le discernement,
Cette immense tolérance avec l’amour de l’autre.
1372
Les vêpres de la pensée
Sorte de religiosité interne. “ Les Vêpres de
La pensée ” dont parle Beaufret. Cette espèce d’essence
Eschatologique qui veut sacraliser l’instant.
Une perception pure permettant d’accéder au Suprême.
Pourtant nécessité, pour expliquer la chose de lui
Associer du matériel de mots, d’adjectifs, de verbes.
Dialogue conçu par Un, pour le Même, puis offert.
Linguistique supérieure, transe théologique maîtrisée.
Mais l’homme est homme et ne peut communiquer avec les
Dieux. Acte réflexif de Moi à Moi. Ou encore
De Moi au Frères - aux Hommes - aux Suprêmes qui jugent
De la médiocrité du langage. Écrire, est-ce détresse ?
Supplique, appel ? Transmission ? Poésie ; sens et essences ?
1373
La part du mystique
La part du mystique, les éléments sacrés, le destin
Religieux, la Quête du Sacré. La provenance
De l’être et sa finalité. L’acte de purification.
Accéder à l’Essence. Soi et l’Idéal. L’effrayante
Insignifiance de l’être. La conscience, les limites
De l’aptitude intellectuelle. La voie divine ! Les
Trois ne font qu’un. Accéder au monde spirituel.
Le savoir construit sur soi-même avec ses fautes, avec
Ses erreurs. Mais que faire ? Dans la solitude du vrai
Et du faux. Aller seul accompagné d’Autrui, des Maîtres,
Des Dieux, des livres, - réflexions et hardiesse.
L’extase dans la clarté. La manière dont Dieu doit
Traiter l’homme. L’espoir d’un au-delà supérieur
Où l’esprit pourra se débattre avec magnificence.
1374
Le challenge
Rendre possible ce qui n’est pas. Éloigner les limites
De ses actions et de sa pensée. Aller outre. Le
Pouvoir. Accomplir ce qui n’a pu être supposé. Aller
Au-delà de la finitude même. Créer. Un champ
D’élans, d’actions. Accéder au-delà. Imaginer et
Rendre pensable ce qui jamais ne s’est présenté à soi.
C’est une possibilité abstraite, - une aspiration de l’être.
Sans l’Autre, rien n’est possible. Le frère,
Le père, l’instructeur, - moi et le Monde. Et les hommes.
Moi seul je suis un subsistant.
Puis la dépossession,
L’aptitude à rejeter, à se vider, c’est un schéma
Mystique. De l’homme à Dieu. De l’âme au spirituel.
L’être détient-il suffisamment de cohérence et de
Puissance pour accéder à une vérité avec assises nouvelles ?
1375
La pauvreté
La pauvreté. Ce qu’a l’homme et ce qu’il est.
Le manque. Étant rien, c’est l’être même. De ne
Pas posséder. Faible langage, faible propriété,
Faible pensée. Les facultés traditionnelles dans la
Volonté de croissance. Le possible et son maximum.
L’atteindre, croître et le dépasser. Posséder et
Se mettre en position pour apprendre, comprendre et
Appliquer. Le rapport de l’homme au monde, à son monde,
Son peu, son rien, sa nature d’homme. La générosité
Divine, - à rire ? Dieu existe : débrouillez-vous tout seuls !
Détenir, vieillir. La durée de la propriété ? Une plaisanterie.
La potentialité, la substance, les échanges affectifs.
La richesse : la blancheur de pureté, l’élévation
Messianique, l’homme élu, l’homme - Christ - le Voyant.
1376
Du singe à l’ange
Une pensée de la purification. Du singe à l’ange.
Ce qui s’éclaire. De la caverne à la lumière.
La clarté intérieure de l’être, la conscience, par la
Sensibilité, d’un : autre chose, transcendant, supérieur ;
Par le culte des morts ? Nécessité logique d’élévation.
Car il faut accéder à l’Au-delà. Est-ce bonheur ?
Ce qui explique la captivité de l’âme dans l’homme,
De l’être dans l’homme, de l’essence dans l’être. Jaillit !
La vérité de son essence ! Vers l’ange ! Avec perceptions
Plus fortes, plus grandes, plus amples. Enfin il comprend
La possibilité mystérieuse et pénétrable. C’est déjà
Une métaphysique positive, d’espoir, d’avenir épurés.
Pourquoi cet abaissement ? Ce médiocre régime terrestre ?
Tout n’est pas explicité par les Livres Sacrés. Ces Dieux ! !
1377
Des vérités
I
La vérité en dehors de toute chose concrète est vraie.
Dans le vide universel, sous terre, dans l’espace, ailleurs.
Une vérité économique est une vérité locale avec du
Matériel d’homme. L’essence de la vérité serait divine.
Les trouvailles de vérités, des offres à l’homme, comme la
Mine d’or. Qui a fabriqué l’or ? L’essence de la vérité
Serait associée à Dieu, à la Shékina. L’action avec
Du rapport engendre de la vérité d’animal, d’homme,
De nature biologique, par exemple.
Elle
Serait à la droite de Dieu ou dans Dieu. Le vrai
Que l’on connaît, que nous ignorons. Ce qui peut agir,
Ce qui n’agit pas mais peut agir, peut “ être ”
Le non-vrai
Dure parfois, - le vrai n’est pas toujours l’étant, - la vérité est
Intemporelle. La vérité du moment d’après le matériel
Mis à la disposition, par analyse du moment.
1378
II
Il y a ce qui n’est pas créé et qui serait de la vérité
Toutefois ; il y a l’indémontrable ressenti comme étant
Du vrai. “ La loi de la gravitation ” était dans l’air du
Temps. C’est compatible avec l’idea de l’intellect ;
L’unité du plan divin serait inaccessible à la capacité
Humaine ; l’ordre du monde conçu par l’Esprit ;
“ Les voies de Dieu sont impénétrables ”. Il faudra penser,
Trouver dans tous les secteurs d’activités. Analyser.
Valeur du vrai dans l’imaginaire. Vérités avec temps,
Espaces, culture, époque ; le déplacement du vrai ;
La faillibilité de l’homme rend possible l’analyse du faux
En tant que détermination du vrai ; le vrai avec du
Manquant permet toutefois d’aller et de progresser.
Dévoiler lentement d’après sagesse, la science de l’homme.
1379
Nature de la substance
La nature de la substance que l’on possède, l’être.
Peut-on réellement le concevoir tel qu’il est ? Ceux
Qui possèdent l’existence. Ainsi de tous les vivants...
Ainsi de machines programmables et dotées d’une espérance
De vie. Y a-t-il des objections ? Vous avez raison.
L’accouplement sexuel fabrique le corps. L’enfant est animé,
Il a donc une âme. Origine de l’âme, car grosso modo
ÂME = ÊTRE.
Il faut repenser la substance de l’Être,
Si après la mort il y a la vie. L’être serait un prédicat
Réel, existant en son autonomie, mais étant inclus
Dans le corps. L’étant est inclus dans le corps.
Si l’Être
N’était qu’un effet vital articulé au corps, la définition
De l’étant n’aurait pas lieu. Mais l’intuition de sa vérité
Post mortem débouche sur sa liaison à Dieu ou au Divin.
1380
La mort
I
L’Être vers la mort - la fuite ou le devancement ?
Transmettre la vie, laisser une oeuvre pour accéder
Rapidement à l’extrême ? - Fuir la vie -, les drogues,
L’être vers la mort. L’attente du bon croyant...
Anticiper sur son futur, vouloir savoir, supposer.
Les outils religieux pour supposer. Les expériences para-
Normales. Les témoignages de vie après la vie. Ou
N’être plus rien. Anticiper, spéculer. La certitude
Du mystique. Qu’est-ce qui départage exactement
L’homme de l’homme ? L’athée du croyant ? À quelles
Raisons, deux pensées opposées certifient posséder leur
Vraie vérité ? L’un dit : limite, l’autre dit : éternité.
Est-ce finitude déterminée ? Simple acte biologique ?
Possibilité métaphysique, dimension autre de l’homme ?
1381
II
La fuite. S’éloigner hors de soi. Fuir son squelette.
La crainte, la recherche d’un avenir. La formation,
La préparation à l’inconnu, à l’autre espace. Qui croire ?
La mort. Suis-je à chaque instant menacé ? Est-ce une
Finitude naturelle de la présence de l’Être ? Je
Vis donc je suis là. Serai-je ailleurs ?
La mort :
Preuve du temps. Heidegger écrit : L’Etre-pour-la- mort
Est la médiation indispensable pour passer de la
Temporalité comme structure unitaire des trois dimensions
Du temps à la temporalité comme ouverture de soi à soi
En tant que projet.
Ouverture de soi vers ailleurs,
En tant que projet ? Sera-ce l’au-delà, le néant ?
Le retour, la réincarnation ? La rétrospective ? Le progrès ?
Faut-il aborder le problème de l’immortalité socratique ?
1382
L’A-près
La situation réflexive. La vie en boucle. “ Retourne à ”.
L’esprit rapatrié. Encore en bas ? Ce n’est plus : le trou
Mais la possibilité nouvelle au sein de l’existence.
Que disent les Guides ? Les prophètes ? Les hommes de Dieu ?
Sont-ils crédibles, et pourquoi ? La mort éclatante,
Belle, d’espoir, d’avenir, disent-ils. Qu’ai-je à perdre ?
Elle devient système, métamorphose, actions inconnues,
Espaces nouveaux, principes différents. Lesquels ? Lesquels ?
La surprise. Ou l’éternel rejet... Quelle valeur doit-on
Accorder au temps ? Les limites du temps ? L’immortalité !
Le pouvoir d’être constamment. Mais être différent car
Pensant, analysant avec un autre matériel. Le “ Moi ”
Subira des modifications liées à l’espace autre. Au soleil
De la mort, enfin savoir ! Je suis en sursis de curiosité.
1383
Acte de foi
Le péril de l’Être - ce qu’il est - ce qu’il a fait. La
Culpabilité, le système de valeurs incompris, autre, nouveau.
Le Livre, permet-il la mise en garde ? Son mode
D’actions est-il compatible avec la vue de l’Être Suprême ?
A-t-il été requis, pensé pour accomplir un dessein ?
La crainte du jugement. Comment se construire dans son vrai
Qui soit le vrai de l’Autre, des autres ?
Quel était l’essentiel ?
Le nécessaire, l’imposé, l’obligatoire ? Comment se mettre
En garde ? Qui est l’avertisseur de la conscience ? Y a-t-il
Suffisance à sa propre lumière ? Que faut-il savoir ?
Est-ce l’élan de curiosité, l’énergie du savoir, qui
Offrira à la conscience le doute ? Car le péril est bien
La disgrâce auprès du Meilleur.
The Key solution était
La mansuétude et le pardon auprès du Sauveur acte de foi.
1384
Rajouts 99, 00 et 01
La mort
Se préparer à la mort, - à la vie après la vie - consisterait également
à posséder plus de physique, plus de connaissance de la dimension
temporelle afin de s’adapter à de nouvelles propriétés dans un espace
inconnu.
Le travail terrestre consisterait à faire une sorte de débroussaillage
de notions, d’informations et de pseudo vérités, qui elles-mêmes seraient
remises totalement en cause par la connaissance de ce nouvel espace.
Mais du moins l’esprit “ préparé ” serait plus apte à recevoir les
modifications, les évolutions ou les transformations totales que peut
engendrer l’adaptation à ce nouvel espace.
Imperceptible force
Qu’est-ce qui m’oblige à accomplir certaines actions et à en évincer
d’autres ? Puis-je prétendre que tout vient de ma raison ? Parfois il
semblerait que des forces autres que nous-mêmes nous empêchent, nous
convainquent d’agir de telle ou telle autre sorte. Ho ! ceci est insidieux,
à peine perceptible, il y a toutefois Force et Contre-Force, et cela
1385
s’interprète dans le cerveau par : Ho ! Non pas ça cela ne me convient,
ou encore : je pense à autre chose, je vais faire autrement.
S’agit-il d’une sorte de fluide, d’envoi de directives percevables par
une partie du cerveau, et très faiblement accessibles à la conscience
humaine ?
Peut-on parler de la “ part de Dieu ”, de l’influence d’actions
supérieures relativement impossibles à déterminer par la raison logique.
Il est vrai que l’ensemble peu clair, peu net, se perçoit de manière
psychologique, sensible et n’est pas discernable par l’intelligence
cartésienne. Il y faut du sens, de l’écoute au mystère, au peut-être, au
bizarre, mais il y a toutefois quelque chose d’étonnant.
Dans quelques décennies, il se peut que cette perception à laquelle
je fais allusion, et que je définis fort mal sera mieux contenue et plus
facilement explicitée.
1386
L’Ecclésiaste
Je vois que tout effort
Que toute réussite ne sont que jalousie
Des uns envers les autres. Cela est vanité
Et poursuite du vent !
Il vaut mieux du repos
Plein le creux de la main que d’avoir dans la main
Deux poignées de fatigue, et poursuite de vent.
Qu’est-ce qui pousse l’homme à ajouter sur l’homme ?
Où trouve-t-il sa motivation ? Sa vie est courte, pourtant la civilisation
l’emporte et le convainc d’aller outre sa suffisance. Pourquoi ?
*
Ma mère, La Bible et mon père, Le Coran.
1387
*
Théologie - les mystiques - les plus aptes à parler de Dieu. Ont un
contact direct avec la divinité.
Sainte Bernadette a vu la vierge, peut la toiser, connaître sa couleur,
ses traits, sa taille, sa représentation, sa voix, sa gestuelle, ses
mouvements, etc.
Comment sont les Dieux ? Comment apparaissent-ils ?
utile.
Idem de certains saints. Leur témoignage serait exceptionnellement
Cette mystique-là - de révélation - se situe dans l’ordre des choses,
au-dessus de la physique et de la mathématique car elle intègre des
vérités fondamentales inconnues, incomprises, pourtant exactes mais
rejetées.
C’est pourquoi le CNRS devrait étudier très sérieusement les
témoignages des Saints et des Béatifiés, car ces mystiques détiennent
des vérités utiles pour la science qui ne sont pas encore admises par les
Autorités.
1388
Idem des personnes qui se prévalent d’être persécutées et la Science
n’y voit que de la fabulation ! Si la preuve de Force Mauvaise par le
témoignage avec détecteur de mensonge s’avérait exacte, la médecine
pourrait mieux aider tous ces malades que l’on traite autrement dans des
hôpitaux psychiatriques.
Homo messianus
Que doit-il savoir ? Que peut-il espérer ? Comment doit-il se former ?
Boèce
(En quoi l’Onction divine peut-elle influencer sur l’Oeuvre ?)
Ce qui semble le plus important, c’est la venue de l’Esprit de Dieu !
Kindi
L’essence créatrice intègre la science divine quand la science
humaine est trompeuse, car ne possédant pas toutes les raisons.
Averroès
Gersonide
1389
*
La science divine est inaccessible à l’intelligence humaine. Le chien
ne peut comprendre le fonctionnement d’une centrale nucléaire. Quand
bien même il se rapprocherait de l’homme, et rentrerait dans la Centrale.
(Le Saint - dans le saint sanctuaire), il voit mais ne comprend pas,
renifle.
Demander à Dieu les prémices de sa Science, c’est peut-être trop
demander. Il faut peut-être changer de nature.
*
Prophéties 97/98 est un ensemble de textes, de fragments, ou encore
de prélèvements que j’ai opérés au fur et à mesure de la relecture de La
Bible en vue de son informatisation.
Ce sont des endroits qui m’ont interpellé, que j’ai senti en quelque
sorte, comme m’apparaissant plus forts, plus vrais, plus chargés de sens.
Ceci s’accomplit par la sensibilité et non par la raison. C’est
pourquoi l’on peut souvent remettre en cause leur fondement ou leur
contenu. Il s’agit ici de sorte de “ voyance ” d’éléments qu’on extrait par
1390
sensation autre, mais j’ignore réellement si leur valeur transformée
trouve une quelconque origine.
Il faut laisser le temps s’accomplir et l’on appréciera à la lumière de
l’avenir la justification de ces nombreux endroits.
*
Cela correspondrait à une sorte de philosophie de l’impuissance,
impuissance à comprendre, petitesse de l’être humain, insignifiance de
son temps terrestre d’existence, faible potentialité cérébrale, place
ridicule dans l’espace rempli de galaxies.
C’est donc l’homme petit, très petit, et quoi ? Et Dieu ! Donc Dieu,
lui le créateur, lui la Force divine exceptionnelle.
Alors quoi ? Alors le chien, le nonosse, le morceau de sucre, le
brave toutou qui prend des coups de pied dans le derrière avec son
maître, qui aime son maître, mais ne le comprend pas, qui le suit où qu’il
aille.
1391
L’homme quémandant l’aumône divine, de savoir un peu plus, un
peu mieux, mais conscience extrême de son rien, de son “n’y parviendra
jamais”, “doit changer de nature”.
*
Le Tout-puissant, le Tout parfait et tout saint Verbe de Père
descendant sur toutes choses et sur elles étendant son énergie et
amenant à la lumière toutes choses visibles et invisibles, les unit et les
fond dans son propre Etre, ne laissant rien dénué de son opération. Et
une certaine merveilleuse et divine harmonie est ainsi amenée par lui à
l’existence (S. Athanase).
Au pied du Christ, je vois tout l’amas de mes anciennes confessions,
comme un ignoble tas de linges souillés de sang, d’excréments et de pus.
(P. Claudel - Oct 1926 - Journal)
Je lis ou regarde le Journal de Claudel. Comment cet homme eut-il
pu devenir Saint ? Foi trop grossière, à l’emporte-pièce, manque
absolu de finesse, de tolérance, de compréhension, cherche
une élévation. Gorille ou éléphant cherchant à voler. Trop de poids,
trop de grossièretés de l’esprit.
1392
Intelligence, goinfre, gros mangeur.
Moi qui ai tant aimé l’intelligence française
Montaigne, Descartes, Pascal, Bergson, Valéry,
puis des algébristes - Mallarmé, Char, Rimbaud
tant admiré des Poincaré, Langevin, Borel
Les autres me pardonneront, mais se situeront dans la lignée.
Comment Paul, parviendras-tu à te sanctifier ?
*
Claudel - Journal - Décembre 1937
(Pléiade p 217)
31 Xbre. Je cause avec l’Abbé Brunel, chapelain de N.D. du Salut,
Assomptionniste, q[ui] a vécu longtemps à Jérusalem et à
Constantinople. Il me dit qu’il y avait dans le rempart de J[érusalem]
une porte qu’on appelait la Porte de l’Aiguille ou le Trou de l’Aiguille :
parce qu’elle était si basse que les chameaux devaient s’y agenouiller et
être dépouillés de leur chargement.
1393
Ce q[ui] est d’un beau symbolisme pour l’explication de la
parabole.
*
Je recopie cet endroit du Journal de Paul Claudel concernant à
chaud les découvertes du Qumrân :
Une lettre de P[ère] A. Brunot du 9 janvier (1949) m’apporte une
nouvelle merveilleuse extraordinaire, une espèce de miracle comme la
révélation photographique en 1896 du S[aint] Suaire de Turin. Je copie :
“ Le R.P. Béa, recteur de l’Institut Biblique pontifical de Rome, la
présente comme une découverte d’une importance extraordinaire,
certainement la plus sensationnelle q[ui] ait été faite dans le domaine
biblique, dans les temps modernes (obs[ervatore] Romano, 25 juillet
1948). Des rouleaux furent découverts par un Bédouin, dans une caverne
près du littoral septentrional de la Mer Morte, au cours de l’hiver
dernier. Enveloppés de toile, ils avaient été cachés dans des jarres
enduites de poix. Ils ont été acquis par le Monastère syrien et par
l’Université Hébraïque de Jérusalem. Ces rouleaux sont datés par les
spécialistes du IIe siècle avant le Christ. Ils seraient donc d’un millier
d’années plus anciens que les m[anu]s[crit]s, des plus antiques rouleaux
1394
bibliques jusqu’à présent connus (m[anus]crit de la synagogue Karaïte
du Caire, daté de 95 de notre ère, Codex Babylonicus Petropolitanus,
daté de 916). C’est ainsi qu’on a le rouleau d’Isaïe, peut-être plus ancien
que l’époque macchabéenne ! Aussi M. Albright déclare que cette
découverte révolutionne les études bibliques et rendra bientôt périmés
tous les manuels actuels sur l’arrière-plan du N[ouveau] T(estament] et
ceux de la critique textuelle ou d’exégèse de l’A[ncien] T[estament]. “
Heureux les poètes ! Ils n’auront rien à changer ”. Mais malheur aux “
lettristes ”, à M. Gelin. D’aucun s’expliquent cette présence de rouleaux
dans une caverne par suite des autodafés (950) des lieux saints pendant
la période d’Antiochus Epiphane (1 Macch, I, 53-60).
Il s’agit donc d’un texte qui est antérieur à la traduction des
Septante ou du moins contemporain à cette traduction, dont on pouvait
jusqu’à présent tirer une conclusion concernant le texte biblique de cette
époque, mais sans la possibilité d’une contre-épreuve.
Les autres m[anu]s[crit]s promettent de nouvelles et importantes
contributions à l’histoire religieuse, littéraire et civile des derniers temps
du peuple juif avant la venue du Messie, ainsi qu’à la connaissance du
milieu juif dans le[quel] le Christ accomplit son œuvre. Espérons qu’il
n’arrivera rien pour empêcher l’entière préservation d’une découverte
1395
presque incroyable ” (Signé) : A. Brunot, des Prêtres du Sacré-Cœur de
Bétharram.
Pèlerinages et lieux sacrés
Lorette, Assise, Padoue
Saint-Jacques de Compostelle
Montaigu en Belgique
Echtermach au Luxembourg
Einsiedeln - Mariastein
Mariazell
Sainte Thérèse d’Avila
Al-Agsa
*
Dieu moins Dieu n'existe pas, car Dieu existe.
Dieu et Dieu
ou Dieu avec Dieu ça fait : Dieu confirme Dieu mais Dieu seul
suffirait.
1396
Dieu moins Dieu
Dieu moins
Dieu
correspond à
qui correspond à
*
Comment Dieu détermine-t-il les quantités et les distances ?
Comment mesure-t-il les grandeurs ?
L'année de la création se situe en 3761 ans avant notre ère.
Dans le calendrier juif l'année lunaire comportait douze mois de 29 ou
30 jours. Puis rééquilibrage par fêtes bibliques et saisons agricoles avec
rajout d'un treizième mois à certaines années.
Nous sommes donc en 5760.
"Plaie pour plaie, meurtrissure pour meurtrissure."
Articles de Foi
Maïmonide
-1- Existence de Dieu -2- Unicité de Dieu -3- Incorporéité de Dieu
-4-Eternité de Dieu -5- Dieu seul doit être adoré -6-Croire en la
1397
prophétie -7- Supériorité de Moïse sur les autres prophètes -8-Dieu a
révélé la Thora à Moïse -9-La Thora ne peut être changée
-10- Omniscience de Dieu -11- Rétribution et châtiment -12- Le
Messie
-13- Résurrection des morts
*
Fondements de ma foi
1 Existence de Dieu
2 Vérité de la Trinité
3 Jésus-Christ, fils de Dieu
4 Existence de l'Au-delà
5 La Bible, référence divine
6 Dieu, créateur du monde
7 Divinité du Saint-Esprit
8 Vérité du Coran
# Libre arbitre humain (?)
# Rétribution et châtiment(?)
# Les prophéties (?)
# Supériorité du Judaïsme (?
1398
*
Il y aurait le monde des hommes et le monde de la nature
Poids et mesures des hommes
Les fondements, les outils divins
J'exploite ici un endroit de Chantiers de Victor Hugo, Bouquins Robert
Lafond, p 364 :
Cinquante-quatre évangiles - réduits à quatre – pourquoi ? St Irénée
répond : parce qu'il y a quatre vents.- l'évangile de st Jean, rejeté
d'abord par l'église et attribuée à l'hérétique Cérinthe. - l'évangile de st
Matthieu, écrit en hébreu mêlé de chaldéen et de syriaque. - l'évangile
de st Marc muet sur l'incarnation de Dieu dans une Vierge. - l'évangile
de st Luc, fait de st Matthieu et de st Marc, et y mêlant une foule d'autres
légendes. -Mill note trente mille variantes dans le nouveau testament.
L'église accepte d'abord comme canoniques, puis rejette comme
apocryphes le Pasteur d'Hermas et l'Apocalypse de st Pierre
[1856]
V.H
1399
Plérôme ---) le monde spirituel
Les Gnoses -----) Que sais-je
La littérature gnostique. On a découvert vers 1945, près de
Nag'hammadi, en Haute-Egypte ( à 100 km au nord de Louskor ), une
jarre contenant treize volumes de papyrus. Leur publication est en cours.
Les textes déjà publiés et traduits sont d'un intérêt capital.
Evangiles apocryphes - le Christ y est censé révéler à un personnage
priviligié un enseignement secret.
Sagesse de Jésus-Christ
Dialogue du Sauveur
Pistis Sophia
Livre du grand traité initiatique etc...
L'évangile de la vérité ----) Valentin
Le gnostique Héracléon : " Ce n'est pas seulement le baptême qui est
libérateur, mais c'est aussi la gnose : " Qui étions-nous ? Vers quel but
nous hâtons-nous ? Qu'est-ce que la génération ? Et la régénération ? "
La gnose est donc bien une connaissance salvatrice qui révèle à l'homme
1400
le secret de sa descente ici-bas ( la génération ) et son retour à l'origine (
la régénération ).
*
Talmud. La loi orale
La chaîne de la tradition est ainsi établie :
Moïse, Josué, les Anciens, les Prophètes, la Grande Synagogue qui
comprenait les trois derniers d'entre eux : Aggée, Zacharie, Malachie -
Simon le juste, Antigone de Sokho, une suite de duumvirats jusqu'à
Hillel et Shammay sous ler règne d'Hérode I, puis Gamliel l'Ancien et
Yohanan ben Zakkay.
Leibniz : Dum Deus calculat et cogitationem exercet, fit mundus...
On ne peut plus penser en tant qu'homme, mais il faut : hommes avec
hommes -----) disons 40 hommes - en synergie d'intelligence, en
groupes, avec des machines, des ordinateurs, - une équipe, puis soi avec
l'autre - qui va à droite, à gauche, qui travaille en association de couple,
de tierce.
1401
Ou mille peut-être... reconsidération du travail supérieur.
Quand parviendra-t-on à toucher Dieu du doigt ? - Je veux dire, quand
trouvera-t-on le système vrai permettant de comprendre, de
communiquer avec la Force Suprême ?
Ce travail d'homme, méritant au demeurant, est tout à fait en deçà du
nécessaire pour intégrer la Vérité Divine.
Sera-ce un jour possible ? Je crois l'intelligence humaine dérisoire.
La Bible, Le Coran
*
Ma mère la Bible, mon père le Coran.
Ecrits Apocryphes
Sunna ; Talmud ;
La vie de Muhammad = Le Nouveau Testament
Lectionnaire sanctorial Lectionnaire férial Missel Romain
1402
La Bible correspond au Coran
Talmud correspond à la Sunna
La vie de Muhammad correspond au Nouveau Testament
*
La Science de Dieu : Le Saint-Esprit
*
CIEL
T,E,M
TERRE
T,E,M
Interactivités d'un espace-temps sur un autre.
Du Ciel, peut-on commander la Terre ?
Comment cela se ferait-il ?
Comment les Forces du Ciel (autre espace-temps) pourraient agir sur
l'espace-temps terrestre ?
Variabilités des propriétés.
1403
L'importance de l'Autre Monde.
Sa convertibilité CAD
toutes les hypothèses parapsychologiques appliquées à la possibilité
physique, à la vérité physique.
Qui saurait réécrire cela le plus logiquement possible, le plus
scientifiquement possible, avec une pléthore d'hypothèses ?
Il faudrait des physiciens croyants pouvant supposer ce qu'est le Ciel.
La Cyclomancie (?)
La science religieuse
*
Ce que l'on sait avec exactitude, mais qui dépasse l'entendement humain
tels les apparitions, les miracles, l'au-delà, le Mal, le paranormal, la Mort
etc.
Essayer de dégager une vérité fiable.
*
1404
Comprendre les forces non matérielles. Leurs actions : spectres,
fantômes, apparitions, âmes, Ciel.
Le monde du spirituel qui est quasi inexistant pour l'homme de science.
*
----) Zaddik
Baal Shem Tob
*
L'idéal monastique a longtemps dominé ; il consistait à vivre ici-bas la
vie céleste.
Les saints, canonisés ou non, proposent un type d'homme marqué par
l'intériorité, la liberté et, en même temps, le souci d'agir "pour les autres",
le bienfait d'œuvres rayonnantes. Leur liberté est spirituelle, indépendante
des conditionnements économiques et sociaux (c'est bien là un aspect de la
liberté), mais elle est aussi libératrice sur le plan social, soit par un
1405
rayonnement, soit par les œuvres et les options, éventuellement les
ruptures qui s'en suivent.
CD Universalis
Calvin, Luther
Les raisons de la foi
Le sens de l'absolu
Des inspirés - des sachants - des communicateurs avec
l'Au-delà recevraient des informations vraies qu'ils pourraient
transmettre aux uns et aux autres, ici-bas sur terre pour se mieux diriger
Théologie :
Propos sur Dieu, sur les Dieux. Qui peut se prévaloir de les
connaître, de les toiser, de pouvoir en parler avec certitude ? L'immense
soupe des
théologiens qui prétendent savoir connaître, et pour quelles applications,
quelles conséquences tirées, absurdes et faussées ?
Qui est monté au ciel et qui en est redescendu ? interroge Salomon.
1406
L'institution de Calvin, l'un des premiers monuments de la langue
française.
La pensée réformée
Commentaire des Psaumes
Saint Thomas III siècle
Karl Barth
XX siècle
Livres saints apocryphes
L'Evangile des Hébreux,
L'Evangile des Égyptiens,
L'Evangile des Ébionites,
L'Evangile de Pierre,
L'Evangile de Thomas
puis Actes, Épîtres, Apocalypses
*
1407
Liste - livres de tous les prêtres, de toutes les sœurs, qui
par ordre sont entrés dans l'obéissance de Dieu.
C'est peut-être un listing de personnes qui sont au Ciel.
+ Biographie sommaire de chacun.
*
Quels moyens avons-nous de nous élever ? Quelles
limites pouvons-nous atteindre ? Le Temps est-il un paramètre à intégrer
dans notre avancée ?
*
Le texte coranique est :
L'insurpassable expression de la transcendance ellemême.
philologiques
Commentaires grammaticaux et recherches
1408
délivré
isolée,
n'ont donc pas été dans l'Islam contemporain, des disciplines
marginales, simples auxiliaires de l'exégèse
théologique. Tout au contraire, ils furent partie intégrante d'une
interprétation globale, où la forme linguistique du message
ne pouvait être, par l'origine même qui lui était reconnue,
sans soupçon d'hétérodoxie, des thèmes de la prédication.
Blachère // Gillot CD Universalis
Généalogie
Omm-Salama, femme du prophète.
Abd-allah, père du prophète.
Abd-el-Mottalib, grand-père paternel du Prophète.
Amina mère du prophète.
Baraca, jeune esclave abyssine, nourrice du Prophète.
1409
Première nourrice, après sa mère : Thouwaïba.
Halima, nourrice du prophète.
Il y a un merveilleux passage dans la vie de Muhammed
(Mahomet) qui rappelle étrangement par sa similitude,
l'interprétation de Daniel concernant un rêve de Nabuchodonosor
:
"Dans la nuit de la naissance du prophète, le palais
de Tesra trembla, quatorze de ses tours s'écroulèrent, le feu sacré
des Perses s'éteignit, ce qui n'était pas arrivé en mille ans ; le lac
Sawa se dessécha, et le Moubedhan, c'est-à-dire le grand juge des
Perses, vit en songe des chameaux indomptés qui traînaient à la
suite des chevaux arabes, et qui, ayant traversé le Tigre, se
répandirent dans la campagne.
Aussitôt Kesra auprès de Satith, par
l'intermédiaire de Abd-el-Meçih, neveu de ce dernier, lui
interpréta son rêve , mais auparavant comme dans la tradition de
l'Ancien Testament pour intensifier la véracité de sa compétence,
il lui dit de quoi il avait rêvé, puis il en tira cette leçon :
"Abd-el-meçith, monté sur un chameau rapide, est
venu vers Satith déjà sur le bord de sa tombe : tu es envoyé par
1410
le roi des enfants de Sassan à cause des secousses qui ont ébranlé
son palais, des feux qui se sont éteints et de la vision du
moubedhan ( CAD le grand juge des Perses ) qui, dans son som
meil a vu des chameaux indomptés conduisant des chevaux
arabes, traverser
Le Tigre et se répandre dans la campagne. Ô Abdel-Meçith
! lorsque la récitation sera devenue fréquente, lorsque
aura paru le possesseur de l'Harawa, qu'un torrent débordera à
Semawa, et que le lac de sawa sera desséché, alors La Syrie ; on
verra, d'entre eux, régner un nombre de rois et de reines égal à
celui des tours, et tout ce qui doit arriver arrivera."
Kesra comprit : "Jusqu'à ce que quatorze d'entre
nous aient régné, il se passera bien des choses" ; et dix d'entre eux
régnèrent en quatre ans.
*
Le Bouddhisme, extrait - André Bareau CD Universalis
L'aspect philosophique ne saurait être dédaigné être
dédaigné pour autant, car il est essentiel. Grâce surtout au goût
1411
de
très développé des anciens Indiens pour les spéculations
abstraites, à l'entraînement intellectuel de leurs élites et à
l'absence de toute autorité définissant et maintenant une
orthodoxie dans le bouddhisme, celui-ci a produit une
philosophie dont la richesse, la diversité et l'audace mérite
l'admiration. L'ampleur des vues, la profondeur de la pensée,
qui ne connaît pas de limites à sa liberté, la virtuosité et la rigueur
raisonnements n'ont pourtant pas d'autre but que d'amener à
constater la réalité avec une froide lucidité, à se détacher du
monde trompeur et à avancer résolument sur la " Voie de la
Délivrance "
Entré dans l'insondable et définitive paix de l"Extinction
complète"
(parinirvana)
Buddha - Bienheureux,
" Celui qui est allé à la Vérité ",
" Celui qui a atteint son but "
*
1412
Si le Bouddhisme postule que le monde est vide
d'un Dieu éternel, créateur et omnipotent, source de salut, je ne
puis agréer cette forme de religion, quand bien même cette
spiritualité dégage des intérêts certains.
recherche du bien-être.
À l'abri de la douleur, de la crainte, du doute, -
*
Le croyant qui voit Dieu ne le voit que pour luimême.
La transmission à autrui de cette vérité-là est impossible.
(Bernadette est crédible)
À Dieu de convaincre chaque homme.
L'intelligence élective en tant que choix de Dieu
dans l'homme marque la prédestination.
L'intellect - lieu où sourdent les idées.
1413
Définition variable selon les époques et les
entendements. "L'ensemble" tourne autour, possède un vrai
modulable.
Le corps, cette punition terrestre, - cette
obligation d'accomplir des actes physiques de pénibilité,
d'applications sexuelles et humaines, de transmissions de vie,
puis l'éducation de la progéniture - comportements de
mammifères
en vérité.
Tendre vers les structures religieuses d'élévation,
de préparation, oui, l'au-delà - plus loin - autrement. J'attends et
j'espère.
*
L'Iran, le grand carrefour - voire le foyer des grandes
religions mondiales.
la religion des mages que ce soit sous la forme
du mazdéisme, du zoroastrisme, ou du zervanisme s'est
propagée jusqu'aux rivages de l'Asie Mineure
1414
Le Mithraïsme ne peut être séparé de l'Iran
Le Manichéisme (Prophète Mani)
Le Bouddhisme s'est avancé dans les territoires extrêmeorientaux
La prophétologie - l'imanologie
Zoroastre et l'Avesta (Héros de l'Avesta)
Le Soufisme
Le Shiisme ---) est centré sur le sens isotérique
d e la révélation coranique
Ismaéliens
Iman)"
Askevari, philosophe d'Ispahan, XVIIème siècle :
"Celui que les Zoroastriens appellent le Saoshyant, c'est
celui que nous, shi'ites, appelons l'Iman attendu (le douzième
Le douzième Iman = Paraclet
1415
*
aussi
6.4312 - L'immortalité de l'âme humaine, c'est-à-dire
sa survie éternelle après la mort, non seulement n'est en
aucune manière assurée, mais encore et surtout n'apporte
nullement ce qu'on a toujours voulu obtenir
en en recevant la croyance. Car quelle énigme n'est-elle pas
énigmatique que la vie présente ? La solution de l'énigme
de la vie dans le temps et dans l'espace se trouve en dehors
de l'espace et du temps. (Ce n'est pas la solution des problèmes
de la science de la nature qui est ici requise.)
Ludwig Wittgenstein
Tractatus Logico-philosophicus.
*
Je me demande s'il ne faudrait pas tenter de développer
la dimension spirituelle qui est dans l'homme, essayer
de comprendre comment l'homme du dedans sans rien,
sans nulle explication, sans justificatif quantifiable peut
développer
une "vérité" qui se situe hors lui dans l'invisible et l'après-vie.
1416
Pourquoi et comment ?
*
La Critique Divine
Où nous mène-t-Il ? Peut-on accepter l'injustice ? Le vrai de
l'Au-delà doit-il autoriser toutes les formes de cruauté, d'horreur et
d'ignominie que l'on observe sur cette basse terre ? Le bien-être futur
doit-il délaisser l'aberration terrestre puisque la temporalité de l'être
humain semble insignifiante ?
*
l'Au-delà ?
À quelles raisons logiques, pourrait-on justifier l'existence de
*
S'il existe un autre monde, celui-ci est-il régi par les lois
mathématiques que nous possédons ? Les applications de la physique
sont-elles les seules dont notre mathématique puisse se prévaloir ?
Imaginons que l'Au-delà soit - quelles sont
1417
les lois qui régissent son système ?
*
La logique divine -
Tu ne dois pas penser comme cela,
parce qu'il y a cela également.
C'est cet argument qu'il faut mettre en évidence (Le détail)
et c'est cela qui est à considérer.
J'ai décidé de me baser sur ce détail pour pardonner
ou condamner. CF Christ et la prostituée.
*
Déjà mort ! L'espoir de vie terrestre n'est plus. Tout doit se
situer dans l'Au-delà. Le possible d'Ici-bas a disparu. Il faut se préparer
pour le futur - le vrai - plus loin. Ici tout est faible, détestable et humain.
1418
L'homme de science matérialise, l'homme de religion sacralise.
L'homme de révélation accélère son savoir, se certifie outre,
obtient le droit à une compréhension future, met en suspens sa raison et
espère un avenir de jouissance spirituelle.
*
La Science : une matérialisation des faits.
La Philosophie : un lieu du questionnement.
La Théologie : une acceptation d'un vrai de l'Au-delà.
*
Comment la Science peut-elle expliquer l'Au-delà ?
La sorcellerie a-t-elle un fondement réel ?
*
Introduction à la vie dévote St François de Sales
Exercices spirituels
Loyola
1419
Méditations
L. de Grenad
*
Chez le philosophe Averroès, le 'Amr est le commandement par
lequel le Premier Moteur, immobile, met en mouvement la genèse de
l'univers.
'AMR
*
Le message coranique a-t-il un sens caché ?
*
Es-tu en sécurité, Israël ? Si tu n'es pas en sécurité, c'est que le messie
n'est pas chez toi.
*
LA VOLONTE DE DIEU
1420
Volonté législatrice : volonté du Décret et de la Prédestination
Volonté créatrice : avenir des êtres et des créatures
*
Leibniz - La Théodicée
Sur quels principes peut se baser un homme pour prétendre accéder à
la connaissance ?
Comment se construit-il pour établir des faits ?
La finalité de l'homme est de s'abandonner au profit du Christ, de
délaisser même la science qui ne serait qu'une pâle connaissance
comparée au Vrai Futur.
Ceci pourrait expliquer la conversion de Pascal et le don de soi de
Swedenborg, savants ayant accédé à un maxima humain, et ayant pris
conscience de la vérité du Fils.
*
Avant Jean-Paul II : 657 béatifications et 277 canonisations.
Après Jean-Paul II : ( fin 1997 ) 773 béatifications et 290 nouveaux
saints. Pourquoi ?
1421
*
À l'origine des croyances, il y aurait une perception paranormale des
phénomènes post mortem
-------) sensation du défunt au milieu des vivants
-------) fluides, froids, vapeurs, ectoplasmes
-------) volonté du mourrant de sortir hors de son corps en se grattant le
plexus solaire etc.
La croyance ne serait pas une réaction défensive de la nature contre le
découragement, mais une observation objective des phénomènes
inexplicables et perçus pourtant.
1422
RELIGION
Mère Yvonne-Aimée de Jésus
Premier Appel : 21 ans
Le 5, j'étais au lit depuis 10 minutes environ, quand j'entendis
distinctement mon nom : " Yvonne " !
Je tournai la tête vers la cheminée, d'où la voix semblait venir. Il n'y
avait personne. Pensant que je m'étais trompée, je me recouchai et
essayai de dormir. Une seconde fois, j'entendis : " Yvonne " ! J'eus peur,
très peur, et je mis la tête sous mes couvertures et je commençai à réciter
le " Notre Père "
tout haut.
Arrivée à ces paroles : " Pardonnez-nous nos offenses comme nous les
pardonnons à ceux qui nous ont offensés ", la voix se fit de nouveau
entendre : " Yvonne " !
Je me mis à genoux sur mon lit et du côté de la cheminée je vis une
lueur... rien de naturel ne la provoquait !
Puis une Croix se dessina pendant que la voix d'une extrême douceur
disait :
1423
- Veux-tu La porter ?
- Oh! Oui Seigneur, répondis-je.
Je me sentis à ce moment même envahie d'un bonheur immense. La voix
reprit :
- Sois une âme abandonnée. Accepte les épreuves que Je t'enverrai
comme la plus grande grâce et la plus grande faveur donnée aux âmes
que j'aime. Accepte-les sans t'en plaindre, sans en examiner la nature ou
la durée, sans t'en prévaloir. Ne prête pas attention à ce qui te mortifiera
ou t'humiliera. Regarde-Moi, je t'aime. Cela ne suffit-il pas à ton cœur ?
- Oh si, Seigneur, répondis-je, je Vous aime. Mais est-ce bien Vous qui
daignez me parler, et Vous occuper de votre petite créature ? Dites,
Seigneur Jésus, est-ce bien Vous ?
Alors je vis une main s'avancer près de la Croix, cueillir une fleur de lys
et me la donner.
À ce moment, j'éprouvai un transport de joie et d'amour qui me fit
presque défaillir ; mais cela me parut durer peu, seulement mon âme
était remplie de paix.
Autre témoignage de Paul Labutte
*
Elle marchait d'un pas très rapide, léger qui donnait parfois l'impression
de ne pas toucher terre.
1424
Dans sa jeunesse elle avait beaucoup aimé la danse, surtout les danses de
groupe et jusqu'à la fin de sa vie, elle conserva le sens du rythme. Il lui
est arrivé même au couvent d'esquisser quelques pas de danse...
Elle priait d'une façon assez sainte. Elle vivait en constante union avec le
Seigneur ! Sa prière s'exprimait tantôt par les mots, tantôt par le regard,
tantôt par le silence. On lui a demandé une fois, combien de temps elle
pouvait rester sans penser au Seigneur : "Quelques minutes..." Réponditelle
! Au milieu de ses occupations accaparantes, elle trouvait le moyen
de réciter un rosaire par jour. Durant la messe, à l'élévation, elle fixait le
pain et le vin d'un regard brillant, lumineux qui donnait l'impression de
voir l'invisible !
J'ai toujours été impressionné quand je lui donnais la Sainte Hostie par
son regard d'Amour et de Foi extraordinaire...
Comme les bonnes nuits étaient rares, elle les passait à prier ! Je lui ai
demandé une fois comment elle priait la nuit ! Elle me répondit que
parfois, avec la permission de Dieu, elle pouvait entendre les prières qui
montaient de tous les coins de la terre et elle s'y unissait.
Une autre fois elle me dit cette parole mystérieuse :"...la nuit, il m'arrive
de scruter les peuples..."
1425
Si ma mémoire est bonne, il me semble que les premières visites du
Seigneur ont eu lieu vers 21 ans, dans une période de sa vie, qu'ellemême
plus tard appellera "son printemps mystique" !
C'est à Malestroit, jeune fille qu'elle vit le Seigneur dans toute sa beauté.
Et plus tard au cours de ce même séjour elle eut plusieurs manifestations
du Seigneur. Sur ma demande, elle me les avait racontées. C'est ainsi
qu'elle allait sur les bords du canal à Malestroit, dans un petit bois et que
là sur un banc le Seigneur la rejoignait et l'instruisait ! D'autres fois, à
l'entrée d'un chemin, au bord de l'Ouste, le Seigneur l'attendait. Elle a
beaucoup plus appris du Seigneur directement que par les livres...
Souvent dans les comptes rendus donnés au Père Crêté son directeur
spirituel, on retrouvait ces expressions : " Le Seigneur m'a dit...Le
Seigneur m'a fait comprendre..." Elle était vraiment disciple du Seigneur
!
Il lui arrivait de se rendre à la Chapelle la nuit, et là le Seigneur
l'attendait pour une conversation nocturne.. J'essayais d'imaginer ce
qu'était la souffrance de ne plus le voir quand on l'avait vu...elle m'avait
dit... "Parfois le plein midi de la terre me semble ténèbres ! "
1426
Quand elle avait la visite du Seigneur il y avait des signes avantcoureurs
: un encens mystérieux qui emplissait la pièce et qui parfois
descendait en volutes du plafond accompagné d'un parfum que je n'ai
jamais senti ailleurs....un parfum qui n'était pas de la terre...
Quand Yvonne Aimée voyait ces spirales d'encens, elle exultait de joie
car c'était le signe que le Seigneur allait venir ! Elle a aimé le Seigneur
d'une façon inouïe...je crois pouvoir dire qu'elle ne lui a jamais rien
refusé, et en contrepartie le Seigneur Lui non plus ne lui refusait rien .
Elle a souvent vu aussi la Sainte Vierge. Du fait qu'elle n'avait pas de
messages à transmettre, comme Bernadette par exemple, elle n'en parlait
pas et il serait difficile de tenir des statistiques. C’étaient des apparitions
privées, mais elle m'avait permis de l'interroger et si je ne l'avais pas
interrogé il y aurait eu beaucoup de choses que nous n'aurions jamais su.
La veille ou le jour du 15 août, la Vierge lui apparaissait.
En août 1947, je me trouvais près d'elle. Après avoir célébré la messe,
nous avons pris le café et tout en la servant je lui demandai si elle avait
vu la Vierge. Elle sursauta et me répondit :"Oui...oui....". Je lui
demandai comment cela s'était passé.... "Oh d'une manière très simple.
Je dormais, puis tout à coup ouvrant les yeux, j'ai vu une grande lumière.
1427
Je me suis aussitôt levée et la Sainte Vierge m'apparut .Comme je
m'agenouillais elle me dit de remonter dans mon lit, ce que j'ai fait et
elle s'assit sur le rebord de mon lit et nous avons parlé durant une heure
environ. Nous avons parlé de la France. Elle me dit qu'en France nous
n'aimions pas assez son Fils et c'est pour cela que les choses allaient
mal. Nous avons aussi parlé des problèmes de l'Eglise.
La Sainte Vierge disait aussi que la consécration à son Cœur Immaculé
n'avait pas été suffisamment faite, à ce moment-là.
Voilà un exemple d'apparition ; le compte rendu qu'elle m'en faisait était
très laconique.
Quand elle faisait des conférences sur la Sainte Vierge elle donnait la
doctrine traditionnelle.
Elle ne faisait jamais état de la moindre apparition.
Une autre fois La Vierge lui apparut, il me semble que c'était en 1941.
Elle me disait :
" ..Je sentais la tiédeur de son corps, je pouvais toucher son vêtement,
j'entendais sa respiration...je voyais ses yeux.. A un moment Notre
Dame a relevé son voile par-dessus ma tête, à la manière juive, et sous
1428
son voile elle m'a embrassée. On ne pourrait pas dire ce qu'est la
simplicité de la Sainte Vierge tellement c'est beau, simple et humain...
En 1941 elle habitait cette pièce où nous sommes actuellement. Le
matin, elle faisait son ménage puis venait aider à la cuisine. Elle
préparait le dessert puis partait prier dans le petit bois de la propriété. Un
jour allant la chercher j'entendis un chœur chanter le "Gloria in Excelcis
Deo"....
J'aperçus Yvonne-Aimée qui venait à ma rencontre et dont le visage
s'illumina de joie.
En rentrant, je lui demandai ce qui s'était passé et elle m'expliqua que
lorsque j'avais entendu le Gloria, elle avait entendu son Ange qui disait
"....Venez vite au petit bois, notre sœur Yvonne Aimée est là" et le bois
s'est empli d'Anges.
Elle vivait en présence de ses Anges. Deux Anges, un grand et un petit,
si je puis dire. Le grand s'appelait "Lumen" et le petit "Laetare".
Malheureusement elle voyait aussi le démon. Elle l'a vu dans cette pièce
où nous sommes actuellement. Un soir, en 1941, nous sommes venus ma
tante et moi pour la voir et nous l'avons trouvée dans l'angle de cette
pièce, poussant devant elle un guéridon pour se protéger d'un adversaire
1429
qui pour nous était invisible. Elle avait un visage décomposé par la peur
alors que c'était une personne qui ordinairement n'avait pas peur. Même
les gens de la Gestapo qu'elle avait affrontées n'avaient pu l'effrayer. Là
nous avons vite compris qu'il s'agissait d'une agression satanique et nous
en avons eu la preuve. La pièce dans laquelle nous étions, généralement
toujours fraîche en Septembre s'est emplie d'une chaleur insoutenable,
peut-être 80°, et ma tante et moi nous nous sommes mis à transpirer
intensément...
Tout cela a duré environ un quart d'heure et Yvonne-Aimée le visage
marqué par la terreur se tenait toujours dans le coin de la pièce. Puis peu
à peu la température est redevenue normale....
J'ai alors demandé à Yvonne-Aimée, en sortant de la pièce, à mi-voix, si
c'était bien le démon ; elle m'a répondu "…Oui, c'était bien lui..."! Puis
elle a parlé d'autre chose. Elle passait d'un monde à l'autre avec une
facilité extraordinaire.
Je parlais avec elle de théologiens qui prétendaient que le démon n'avait
pas d'existence personnelle et que ce n'est que le symbole des forces du
mal, forces obscures... Elle m'avait répondu : " Si ces gens-là trouvaient
un jour en allant se coucher, le démon au pied de leur lit, peut-être y
croiraient-ils !"
1430
Je l'ai vue à Malestroit déchiré par le démon. J'étais avec elle, l'Évêque
de Bayeux-Lisieux et une autre religieuse. Notre conversation portait sur
des choses tout à fait matérielles. Nous parlions de l'envoi de colis aux
parisiens affamés. Tout en prenant part à la conversation je sentais qu'
Yvonne-Aimée était tendue, comme sur ses gardes. Tout à coup elle a
poussé un petit cri et ses bras sont tombés de chaque côté du fauteuil.
J'ai vu alors sur sa guimpe blanche se dessiner trois raies rouges de sang
qui se sont progressivement rejointes faisant une grosse tache.
Je me souviens que la religieuse qui était là, son assistante, a relevé le
haut de cette guimpe et j’ai pu voir les chairs déchirées comme par un
croc de boucher qui les aurait labourées...il y avait aussi les mêmes
cicatrices, mais dans l'autre sens !
J'ai assisté aussi à des exorcismes qui ont été faits pour elle par l'Évêque
de Bayeux.
L'Église ordonne à Satan de lâcher cette personne...C'est effrayant
comme liturgie. Elle avait été attaquée par le démon. L'Evêque était
présent ainsi que son assistante, l'infirmière et moi-même !
De 21 heures à 1h du matin, le combat a été terrible. Les blessures faites
traversaient les vêtements de part en part. Nous avons su le lendemain
1431
qu'elle avait reçu plus de quatre-vingts coups de griffes, profonds jusqu'à
l'os ! Tout cela formait, paraît-il, de gros bourrelets gros comme mon
petit doigt et que j'ai observé moi-même plus tard lors de son
exhumation.
Le lendemain, elle circulait dans son monastère comme si de rien n'était.
Après la mort d'Yvonne-Aimée j'ai eu l'occasion pendant plusieurs
années de rassembler sur elle, un certain nombre de témoignages de tous
ordres. J'ai essayé de constituer un dossier spirituel, un dossier
graphologique ainsi qu'un dossier médical et psychologique. Toutes ces
disciplines ne sont pas des sciences exactes, mais leurs convergences
étaient impressionnantes.
On peut dire que le résultat final de cette enquête pourrait être celui-ci :
elle était émotive, hypersensible. La moindre souffrance et la moindre
joie avaient un grand retentissement sur elle.
La conclusion est celle-ci : "... Aucune névrose, aucune simulation
même inconsciente, aucune hystérie, aucune pente hallucinatoire,
aucune divagation imaginaire, aucune trace de morcellement . La
tendance contraire dominait : discipline personnelle, solidité mentale,
1432
bel et constant équilibre nerveux, harmonie des facultés, unité de la
personnalité.
Tout cela ressort des différentes enquêtes médico-psychologiques et
graphologiques.
J'ai demandé à un professeur de Faculté, un grammairien, d'étudier la
syntaxe d'Yvonne-Aimée.
Le Père Roland de La Faculté Catholique d'Angers, m'a dit de sa
syntaxe, qu'on ne pouvait pas en déduire qu'elle était une sainte, mais
que c'était une femme admirablement équilibrée.
Mêmes conclusions de Mme Monnot qui a étudié l'écriture d'Yvonne-
Aimée. Cette personne nous avait été conseillée par le Carmel de
Lisieux car elle avait étudié tous les écrits de Ste Thérèse.
Yvonne-Aimée m'avait dit un jour : "…Tu sais, j'étais la personne la
moins prédisposée à ces affaires-là !" Elle n'était pas du tout
imaginative, mais au contraire concrète et pratique avant tout ! Voilà
l'essentiel de sa vie spirituelle.
Parmi les choses les plus étonnantes de la vie d'Yvonne-Aimée il y avait
les recherches d'Hosties profanées. Tout avait commencé en 1923
1433
approximativement. Elle était jeune fille et assistait à la messe à Notre
Dame des Victoires. Elle avait remarqué une personne qui ayant
communié avait repris l'hostie, l'avait mise dans son sac et était partie.
La jeune Yvonne-Aimée qui avait une foi immense en la présence réelle
du Seigneur dans l'Eucharistie fut bouleversée.
Elle fit des recherches durant deux jours et finalement retrouva et la
personne et l'hostie que cette dernière avait emportée. C'était le début de
ses recherches d'hosties profanées soit à Paris soit en Ile de France. Une
fois elle est allée jusqu'à Cologne pour rechercher une hostie profanée.
Tantôt elle devinait la profanation des hosties, tantôt elle était avertie
surnaturellement.
Plusieurs fois par an toute sa vie, mais occasionnellement elle faisait ces
recherches. Et l'histoire qui s'est passée à la Brardière se situe dans ce
contexte :
C'était le 16 septembre 1941. Yvonne-Aimée passait ici une quinzaine
de jours.
Après le déjeuner nous sommes allés nous promener vers le petit bois.
Arrivés vers la cabane qui à l'occasion nous servait d'ermitage, nous
1434
avons pris des photos de la cabane et de nous-mêmes avec un Kodak à
pied. Des photos inutiles mais nous étions en vacances... Nous avons
laissé l’appareil dans la cabane, puis nous sous sommes séparés. Elle est
restée là à prier dans l'ermitage et moi je me suis un peu éloignée mais
pas trop car j'avais toujours peur qu'il lui arrive quelque chose.
Et voici que vers 16 heures j'ai entendu Yvonne-Aimée pousser des
exclamations...comme quelqu'un qui assistait à un spectacle horrible et
qui manifestait sa peine, son chagrin et son étonnement. Je suis arrivé en
courant...elle continuait de s'exclamer, néanmoins les quelques paroles
qu'elle laissa échapper me permirent de comprendre qu'elle suivait de
loin
une scène de profanation d'hosties. Deux hommes me dit-elle
s'acharnaient sur une petite hostie.
Oh, disait-elle, ils la piétinent, ils la percent avec un poinçon...Oh ! Elle
saigne !
Je revois Yvonne-Aimée se redressant et disant à son Ange : "...Va me
chercher cette hostie, mon amour la réclame !"
Aussitôt nous avons vu elle et moi, un grand trait de lumière qui passait
au-dessus de nous semblant porter quelque chose de blanc... ce rayon est
1435
venu se poser sur un sapin...nous sommes accourus et avons trouvé,
posée à la verticale sur une branche de ce sapin, une petite hostie percée
en son centre et qui saignait....
Elle ou moi, je ne m'en rappelle plus, avons eu le réflexe d'aller chercher
l'appareil photo dans la cabane. Yvonne-Aimée a photographié cette
hostie "debout" sur la branche de l'arbre, après quoi j'ai saisi cette
hostie, ce n'est donc pas une hallucination, j'ai cueilli une feuille d'arbre
en guise de corporal et j'ai placé dessus l'hostie. Et comme le montre la
photo l'hostie se tient verticalement sur la feuille. Je l'ai transportée dans
l'ermitage aux pieds d'une statue de la Sainte Vierge. Il y avait dans cet
ermitage deux bougies et lorsque nous sommes entrés avec l'hostie
miraculeuse, ces deux bougies venaient d'être allumées ! Par qui ? Nous
ne le saurons jamais !
C’est là que le Seigneur lui a parlé de la valeur du silence, qu'il lui a
redit de ne pas raisonner les choses incompréhensibles et il a ajouté cette
parole de toute beauté :
" La nuit de ton esprit sera le soleil de ton âme."
J'ai invité ma tante à nous rejoindre et elle aussi a vu l'hostie qui
saignait. Puis après un temps d'adoration est repartie. Je suis resté
1436
quelques instants avec Yvonne-Aimée et je pense que c'est à cet instant
que sur la porte de la cabane une inscription s'est tracée sous nos yeux,
lettre après lettre : "Le Ciel a visité la terre"...Le soir à la nuit tombante,
je suis retourné au petit bois pour voir l'hostie et Yvonne-Aimée. Elle
me demanda de ramener l'hostie à la maison.
Ce qui s'est passé, je ne l'oublierai jamais : je portai l'hostie saignant
toujours, sur la feuille d'arbre, Yvonne-Aimée me suivait et tout le long
du chemin nous chantions des hymnes au Saint Sacrement. A un
moment donné je me suis retourné vers elle et sans réfléchir je lui ai
donné l'hostie (à cette époque-là, donner à porter le Saint Sacrement à un
laïc ou une religieuse était interdit)...
En approchant de la maison, nous fîmes silence pour ne pas attirer
l'attention de ma tante Catherine qui devait se trouver à la cuisine, et,
une fois arrivés, nous déposâmes avec respect l'hostie dans l'armoire de
la chambre de Mère Yvonne-Aimée, au rez-de-chaussée, près du salon,
parmi le linge bien blanc.
Au souper qui suivit dans la grande salle, il ne fut question de rien avec
ma tante Catherine qui continuait d'ignorer l'événement.
En sortant de table, Mère Yvonne-Aimée se retira. Je vins pour adorer
chez elle l'hostie profanée. Mère Yvonne-Aimée était déjà couchée, elle
1437
entrait dans une sorte d'agonie. À un moment donné, elle se pelotonna
sur elle-même, poussa un gémissement et me dit : " Va vite chercher ta
tante, je suis blessée au cœur ", puis elle retomba, étendue. Effrayé,
j'allai chercher ma tante Jeanne.
Viens, dis-je, parce que... Oh ! Son cœur saigne et elle te demande de
venir mettre un linge.
Ma tante accourut et posa directement sur le cœur de Mère Yvonne-
Aimée un morceau de vieille toile blanche qu'elle retira quelques
instants après et qu'elle me tendit : la plaie sanglante du cœur s'y était
imprimée. On y distinguait l'ouverture horizontale des chairs et l'auréole
du sang. Exactement la trace qu'aurait laissé un véritable fer de lance.
Ma tante Jeanne examina la plaie et posa sur celle-ci un second linge qui
s'imprima lui aussi. Nous voulûmes demeurer à veiller et à prier au
chevet de Mère Yvonne-Aimée, mais celle-ci murmura :
" Ce n'est pas la peine... Allez dormir.. Vous ne pouvez rien pour
moi...je souffre trop. Il faut que je souffre seule."
1438
Elle était livrée à une intense souffrance, elle s'enfonçait dans une
solitude désolée. Et, peut-être même, cessait-elle de nous voir et
entendre. J'avais l'impression qu'elle se trouvait isolée entre " ciel et
terre ".
Le lendemain, au cours de la Communion de la Messe, je donnai à Mère
Yvonne-Aimée l'hostie transpercée et sanglante.
Plus tard, je compris le parallélisme des deux mystérieux faits de ce 16
septembre 1941 : une hostie avait été percée de façon sacrilège et elle
avait saigné. Le soir, le "cœur" de Mère Yvonne-Aimée avait été lui
aussi transpercé et il saignait.
" Ce coup de lance, me suis-je dit n'était-il pas comme l'ouverture d'une
source de grâces pour la Brardière, pour l'Église ? "
J'ai aperçu un jour ses mains percées...on voyait à travers la paume. Si
l'on prenait sa paume entre pouce et index, les deux se rejoignaient...Du
fait qu'elle se déplaçait souvent je pense qu'elle a dû beaucoup souffrir
de marcher avec ses stigmates.
" Une épreuve " ? Ou un ensemble " d'épreuves " nouvelles qui
s'étaleront dans les années à venir et dont quelques-unes seulement
1439
seront connues ? Cette dernière hypothèse est la plus plausible. Épreuves
personnelles qui retentiront dans son âme, son esprit, son cœur, son
corps qui affecteront son bonheur, sa santé, mais qui s'imbriqueront
aussi dans les événements de l'Église et du monde. Depuis des années
déjà, ses missions d'ordre temporel ou spirituel " au service du Roi Jésus
" la mettaient, comme ses visions, au courant de bien des secrets.
À certains jours, elle paraissait écrasée, accablée sous un fardeau qui
n'était pas seulement celui d'âmes à soutenir, d'un monastère et d'un
Ordre à diriger. Un jour, n'en pouvant plus, elle m'écrivit : " Il me
semble que je porte le monde ! "
Le 6 décembre suivant, en arrivant à Solesmes pour une retraite, je
trouvai à la porterie de l'abbaye, une lettre de Mère Yvonne-Aimée '. En
la lisant, je communiai à l'extrême douleur qu'elle me confiait. Je me
souviens que la comparaison d'un oiseau pris dans un cyclone me vint à
l'esprit. Je devinai que Mère Yvonne-Aimée, là-bas, à Malestroit, se
tordait littéralement de douleurs et mendiait à ses amis un peu de
réconfort. L'annonce des épreuves avait provoqué en elle des doutes et
des ténèbres. Elle se demandait " si elle n'avait pas été trompée ", " si
elle ne m'avait pas trompé ". Je lui répondis sans hésiter qu'elle ne
m'avait jamais trompé, que je savais son absolue droiture, que je
possédais des preuves de l'authenticité de sa voie et au surplus que je
1440
pouvais reconnaître le bon arbre à ses fruits de vie chrétienne. Je
terminais en lui affirmant : " Je crois en vous, je suis sûr de vous. "
Cependant, que Mère Yvonne-Aimée soit si seule après avoir été si comblée
par Dieu, était pour moi une véritable surprise. Certes. Je l'avais vue souffrir
la "Passion". Mais aujourd'hui, c'était d'un autre ordre. Je constatai que, dans
ces heures de déréliction, le " merveilleux " de sa vie ne lui était d'aucun
secours. Je la voyais livrée à une solitude inexprimable, ne se souvenant plus
des grâces sensibles de jadis - je n'avais pas encore saisi que la pédagogie
divine, dans le but de détacher l'âme d'elle-même et de la livrer toujours plus
à l'Esprit Saint, est faite d'une alternance de consolations et de désolations -
que les chrétiens les plus favorisés de grâces sensibles exceptionnelles sont
aussi ceux qui doivent faire preuve de foi courageuse, héroïque, à certaines
périodes -, que leur déréliction qui les associe très étroitement au mystère
pascal, est en proportion des consolations qu'ils reçoivent. Dans ces heures
d'agonie, comment ne rechercheraient-ils pas l'appui et la prière de leurs
amis ?
1441
Religion
Articles provenant d'Internet
Le suaire de Turin échappe aux flammes
Le 12 avril 1997, un incendie a ravagé la cathédrale de Turin, détruisant
la chapelle Guarini, vieille de trois siècles, qui avait été construite tout
spécialement pour le Sindone, le " saint suaire " dans lequel, selon la
tradition, le corps de Jésus avait été enveloppé. Le suaire de Turin a été
sauvé du désastre par un pompier qui, comme s'il avait été en transe, est
parvenu à rompre une quadruple épaisseur de verre à l'épreuve des
balles, afin de sauver le coffret en argent contenant le suaire.
Ce pompier, Mario Trematore, les mains en sang, la peau ayant été
arrachée par la puissance de ses gestes, a déclaré par la suite : " C'est
Dieu qui m'a donné la force de briser ce verre. " En examinant le suaire,
l'Archevêque de Turin a déclaré " Il est intact. C'est un miracle. "
En échappant sans dommage à son troisième incendie au long de sa
mystérieuse existence, le suaire n'a pu qu'accroître son prestige - surtout
depuis que des scientifiques de diverses disciplines ont accumulé les
preuves permettant de le dater approximativement des années 30 ap. J-C.
1442
En 1988, quatre minuscules morceaux de toile avaient été découpés en
bordure du suaire pour être testés en laboratoire, afin de déterminer une
fois pour toutes son âge. La méthode de datation au carbone 14 avait
révélé que le suaire avait été tissé entre 1260 et 1390 ap. J.-C. Mais
aussitôt après la publication de ces résultats, d'autres scientifiques les ont
réfutés. En effet, la structure chimique du tissu s'est considérablement
altérée en raison de deux incendies. Au 6e ou 7e siècle, un moine avait
fait tomber un morceau d'encens incandescent sur le Suaire, et en 1532,
un incendie avait éclaté dans la chapelle des Ducs de Savoie à
Chambéry, en France, endommageant les bords du suaire. C'est cette
partie du tissu qui avait été utilisée pour la datation. Des experts du
laboratoire Sedov, à Moscou, ont simulé l'incendie de 1532 et étudié ses
effets sur un tissu dont on savait qu'il datait du ler ou du IIème siècle ap.
J.-C. Ils en ont conclu que la datation au carbone était inefficace pour
déterminer l'âge du suaire.
Deux microbiologistes de l'Université du Texas sont parvenus aux
mêmes conclusions, quoique pour d'autres raisons. Leoncio Garza
Valdes et Steve Mattingly ont découvert une très fine couche de
bactéries et de champignons sur les pièces de tissu provenant du suaire.
Il est inévitable que cette "couche biologique" ait eu une influence sur
les résultats de la méthode de datation au carbone. L. Garza Valdes et S.
Mattingly ont également découvert dans le tissu quatre types de
1443
bactéries dont on sait qu'elles se développent en milieu salin. Ces experts
ont rappelé qu'on utilisait, en Palestine, du sel pour blanchir les tissus et
pour la fabrication des parfums et des baumes destinés aux morts. Ils ont
achevé leurs recherches en 1996, concluant : " Nous ne voyons aucune
raison pour laquelle le suaire de Turin ne daterait pas du 1er siècle ap.J-
C. " Des arguments plus probants ont été apportés par des traces de
pollen de divers types de fleurs qui poussent encore de nos jours autour
de Jérusalem, ainsi que d'autres fleurs qui ne poussent que dans la
Turquie actuelle. Cela confirmerait la tradition qui veut que le suaire
avait été emporté de Jérusalem en Turquie, où il refit surface aux
environs du 10e siècle, à Constantinople.
Mais en février 1997, un autre expert, Pier Luigi Baima Bollone, a
découvert une preuve encore meilleure dans une pièce de monnaie
ancienne, le " lepton ", dont l'empreinte apparaît sur les yeux de l'homme
crucifié. Les deux pièces ont été frappées en Palestine en l'an 29, sous le
règne de Ponce Pilate. Ce qui est conforme à la tradition qui voulait qu'une
pièce de monnaie soit placée sur les yeux des morts. Bien que les
scientifiques ne comprennent toujours pas par quel procédé une image
photographique a pu être imprimée sur un tissu, que ce soit au ler, ou au
XIVe siècle, toutes les découvertes récentes apportent des preuves
suffisantes aux yeux de l'Archevêque de Turin, gardien officiel du suaire
désigné par le Pape, pour lui permettre de déclarer pour la première fois : "
1444
Je suis convaincu que le suaire de Turin est le suaire dans lequel Jésus a
été enveloppé, après qu'il soit mort sur la croix. "
Benjamin Creme fut le premier à expliquer la méthode par laquelle
l'image s'est imprimée sur le suaire. En 1979, il écrivait dans un ouvrage,
la Réapparition du Christ et des Maîtres de Sagesse : " Il existe en
photographie un procédé appelé ionisation. Quand un photographe
désire imprimer une image négative (à partir du négatif), il passe la
plaque aux rayons X. Ce bombardement de hautes fréquences ionise la
plaque, de sorte que, lors du développement, on obtient le contraire de
ce à quoi on pourrait s'attendre. Le blanc devient noir, et le noir devient
blanc.
Lorsque Maitreya réintégra le corps de Jésus, le troisième jour, l'énergie
hautement spirituelle du Christ, Maitreya, entrant dans le corps de Jésus,
provoqua un effet d’ionisation, faisant apparaître un négatif sur le suaire.
C'est ainsi que l'image s'est imprimée sur le tissu, comme une trace de
brûlure superficielle. Elle est plus précise que n'importe quelle
photographie, et elle s'est imprimée même là où le suaire ne touchait pas
le corps. Tous les détails du corps, avec ses plaies, le sang et tout le reste
ont été ionisés. C'est un fac-similé précis que des ingénieurs spécialistes
de l'espace, aux États-Unis, ont su reproduire sur ordinateur, sous la
forme d'une image tridimensionnelle. Elle obéit parfaitement aux lois
1445
des trois dimensions. Le fait que son existence soit portée à la
connaissance du public, à l'heure actuelle, est l'un des signes de la
présence du Christ, Maitreya, dans le monde, même si sa venue est
indépendante de ce signe. " (Source: De Volkskrant, P.-B.) [Le Maître
de Benjamin Creme a indiqué que Mario Trematore a bénéficié de l'aide
du Maître Jésus pour sauver le suaire.] (Partage international - juin
1997)
Les miracles du Saint Suaire
Selon le journal américain The Sun, il existerait dans les archives du
Vatican un dossier confidentiel selon lequel au moins une douzaine de
personnes auraient vu le Saint Suaire de Turin accomplir des miracles et
l'auraient même entendu parler. Parmi ces témoins figurent un évêque
important et trois prêtres, ainsi que trois Américains, tous trois
miraculeusement
guéris alors qu'ils contemplaient le Suaire. Tous reçurent du Christ une
mission d'assistance.
Selon cet article : Monseigneur Angelo Bartello, ancien archiviste à la
bibliothèque du Vatican, déclare : " Si le Vatican a tenu secrets ces
événements prodigieux au cours des soixante dernières années, c'est
faute d'avoir trouvé des témoins oculaires apportant une confirmation de
1446
ces événements. Cependant, ils ont été confirmés par d'autres voies,
notamment par les bénéficiaires de la mission d'aide, ainsi que par ceux
qui, en présence du Suaire, ont effectivement entendu parler le Christ. "
L'un de ceux-ci, Richard Munson, est un prêtre catholique qui vint à
Turin dans l'espoir de recouvrer la vue, perdue lors de la guerre du
Vietnam. Il raconte ainsi ce qui s'est passé : " Je priais lorsque soudain,
pour la première fois depuis 25 ans, je vis une lumière. Croyant qu'il
s'agissait de troubles oculaires, je clignai plusieurs fois des yeux pour la
chasser, avant de m'apercevoir qu'elle venait directement du Suaire qui
se trouvait devant moi, émanant d'un globe plus brillant que le soleil, au
centre duquel se tenait le Christ. " Seigneur, me suis-je écrié, je ne suis
pas digne ! " Le Christ leva alors la main en signe d'apaisement. Puis il
dit : " Richard, j'ai une mission pour toi. " Il me demanda d'aller à
Sarajevo, où s'affrontaient Serbes et Croates. J'y verrais un immeuble en
flammes. Je devais y pénétrer pour en évacuer les femmes et les enfants
que j'y trouverais. L'un d'eux, ajouta-t-il, était destiné à devenir un grand
médecin. "
Une semaine plus tard, à Sarajevo, Munson trouva l'immeuble en
flammes et, malgré la pluie d'obus qui s'abattait autour de lui, il remplit
sa mission de sauvetage auprès des femmes et des enfants.
1447
Les premiers comptes rendus de guérisons et de missions d'assistance
miraculeuse remontent à 1937. Selon l'article : " Le Vatican continue
d'enquêter sur ces événements stupéfiants. " (Source : The Sun, E.-U.)
(Partage international - juillet 1994)
Autre fragment concernant le suaire de Turin
"Je prétends que la conclusion du Professeur Hall, qui met un terme
aux recherches concernant l'origine du Suaire par cette simple
affirmation : 'Quelqu'un a simplement pris un morceau de tissu, l'a
maquillé et l'a revendu', est à la fois inappropriée et non scientifique.
Même s'il apparaît finalement que le Suaire date bel et bien du XIVème
siècle, on doit alors le considérer, ainsi qu'à pu l'écrire en des termes
mémorables l'auteur américain John Walsh, comme 'l'une des créations
les plus ingénieuses, les plus incroyablement astucieuses que l'esprit et
la main de l'homme aient jamais réalisées.' Et jusqu'à ce que quelqu'un
découvre des preuves totalement irréfutables de l'existence d'un tel
artiste, on devrait à tout le moins continuer à envisager l'authenticité du
Suaire comme une possibilité. Il ne me semble pas que ce soit trop
demander..."
1448
Le Voile de Manoppello
Ce voile est conservé, comme son nom l'indique, à Manoppello
(Pescara) en Italie. Son histoire est semblable à celle rapportée pour le
voile de Véronique. Le visage imprimé sur un tissu mince (24 sur 17,5
cm) est superposable à celui du Saint Suaire (sudarium) au point de ne
montrer qu'une seule image.
Cette relique serait considérée comme authentique par les experts du
Saint Suaire, c'est du moins la thèse soutenue par les défenseurs du
voile, auquel un site web est entièrement consacré :
Santuario del Volto Santo di Manoppello
<http://www.chieti.com/voltosanto/>
Le Voile d'Oviedo
Dans la cathédrale d'Oviedo, capitale de la Principauté des Asturies, on
vénère depuis le XI° siècle un tissu de lin qui, selon une tradition
ancienne, aurait été placé - soit sur le visage de Jésus-Christ à la
descente de la Croix et jusqu'à son enterrement - soit par-dessus le
Linceul lors de la mise au tombeau.
Le Suaire d'Oviedo est une toile de lin, blanche à l'origine, avec une
texture type taffetas, tachée, sale et froissée, qui mesure 82,1 sur 52,6
1449
centimètres. Les premières recherches scientifiques, débutées en 1955,
ont permis de révéler que le sang qui imprègne cette toile est de type
AB, et donc de même type que celui du Linceul de Turin. Les taches qui
figurent sur la toile sont moins accusées que sur le Linceul, ce qui
pourrait laisser penser que ce linge était bien posé au-dessus du Linceul.
Par ailleurs, les nombreuses marques, taches et lignes du Voile d'Oviedo
se superposent au millimètre près à celles du Linceul.
Padre Pio Paroles
Les tombeaux débordent de bonnes intentions...
Il arrive que les abeilles traversent de grandes distances dans les prés
avant de parvenir aux fleurs qu'elles ont choisies ; ensuite, fatiguées
mais satisfaites et chargées de pollen, elles rentrent à la ruche pour y
accomplir la transformation silencieuse, mais féconde, du nectar des
fleurs en nectar de vie.
Faites de même : après avoir écouté la Parole, méditez-la attentivement,
examinez ses divers éléments, cherchez sa signification profonde.
Alors elle vous deviendra claire et lumineuse elle aura le pouvoir de
transformer vos inclinations naturelles en une pure élévation de l'esprit ;
et votre cœur sera toujours plus étroitement uni au Cœur du Christ.
1450
Tu t'essouffles à la recherche du Bien suprême. Mais en réalité, il est à
l'intérieur de toi !
Il te tient étendu sur la Croix nue et son souffle te communique sa force
pour supporter ce martyre insupportable, ou encore pour aimer cet
Amour amer...
Autant tu crains de perdre Dieu ou de l'offenser, et autant il est proche
de toi.
L'angoisse de l'avenir est tout aussi vaine, puisque ton état présent est un
amour crucifié.
Reste humble en toute chose et garde toujours soigneusement ta pureté
de cœur et de corps, parce que ce sont là comme deux ailes qui nous
élèvent à Dieu et vont presque jusqu'à nous diviniser.
La prudence a les yeux, l'amour a les jambes.
Exerce-toi tout particulièrement à la douceur et à la soumission à la
volonté de Dieu, et cela non seulement dans les choses extraordinaires
de la vie, mais aussi dans toutes ces petites choses qui forment la trame
du quotidien.
Fais-le au matin, pendant la journée, et le soir, en gardant ta paix et ta
joie. Et s'il t'arrivait d'être pris en défaut, fais un acte d'humilité, prends
une nouvelle résolution, puis relève-toi et continue tout simplement ce
que tu étais en train de faire .
1451
C’est un bel acte de foi est celui qui jaillit sur tes lèvres en pleine
obscurité, parmi les sacrifices, les souffrances, le suprême effort d'une
ferme volonté de faire le bien ; comme la foudre, cet acte de foi déchire
les ténèbres de ton âme ; au milieu des éclairs de l'orage, il t'élève et te
conduit à Dieu.
As-tu déjà vu un champ de blé parvenu à maturité ?
Tu auras observé que certains épis sont grands et vigoureux, tandis que
d'autres penchent vers la terre.
Regarde les plus grands : tu verras qu'ils sont vides ; en revanche, si tu
prends les épis qui penchent vers le sol, ils sont lourds de grains.
Conclusion : la vanité est vide.
J'ai trouvé sur le Net un site islamiste consacré à un prophète. Voici
certaines paroles sélectionnées injustement. L'Imam Ali serait à
Mahomet ce qu'Aaron était à Moïse.
- Concernant sa prière constante de la nuit durant toute sa noble vie, Abu
Ja'la dans son “ Musnad ” nous dit qu'il entendit l'Imam Ali lui dire :
“ Je n'ai jamais abandonné la prière de la nuit depuis que j'ai entendu le
1452
messager d'Allah dire: “La prière de la nuit est une lumière.”
- Durant son califat, Amir al mouminin appliquait strictement la justice
entre les gens. Un jour, l'imam Ali a retrouvé son armure perdu chez
un homme chrétien et porta l'Affaire devant le juge. L'Imam dit au juge :
“ C'est mon armure, je ne l'ai jamais vendue." Le juge interrogea
l'homme chrétien : "Qu'as-tu à répondre à ce que l'Imam Ali dit ? ”
"C'est la mienne ", répondit-il " Amir al-Mouminin ment ”. Le juge se
tourna
vers Ali (p) et lui demanda de prouver son affirmation. Ali (p) sourit et
dit qu'il n'avait pas de preuve. Le juge conclu que l'armure appartenait
au chrétien. L'homme prit l'armure et partit pendant que l'Imam Ali (p)
resta debout à le regarder. À ce moment, le chrétien revint et dit au
juge : "Certainement c'est là un jugement des prophètes. Amir al
Mouminin a
soulevé l'affaire devant la justice mais le juge décida à son encontre....
L'armure par, Dieu est la sienne, Oh Amir al-Mouminin, j'ai menti dans
mon témoignage...”
Plus tard, l'homme embrassa l'Islam et servit avec loyauté sous la
bannière du Commandant des Croyants (p).
-
1453
- Il n'y avait alors qu'une seule maison musulmane qui abritait à la fois,
le Messager de Dieu, Khadidja (l'épouse du Messager de Dieu) et moi
qui étais le troisième.
Je voyais resplendir la lumière de la Révélation et du Message et je
respirais l'arôme de
l'inspiration divine. J'ai entendu le cri de Satan lorsque le Messager
recevait la Révélation.
Je lui dis alors : "Qu'est-ce que ce cri, Messager de Dieu ?” Il me dit :
"C'est là Satan qui désespère de n'être plus adoré ; tu entends ce que
j'entends, tu vois ce que je vois ; tu n'es pas un prophète, mais tu es
néanmoins dans le bien. ”
*
En accomplissant une recherche sur Yahoo, j'ai tapé "Apparitions
mariales". Une et une seule référence est sortie. Il s'agit d'apparitions, de
messages abondants et réguliers transmis dans un petit village de Croatie
- le village de Medjugorje - J'offre ici quelques teneurs exprimées par la
Vierge.
La Sainte Vierge commença à partir de Mars 1984, chaque jeudi, à
travers la
1454
voyante Marija Pavlovic à donner des messages pour la paroisse de
Medjugorje et pour "toute personne voulant marcher sur le chemin de la
sainteté"
À partir du 25 janvier 1987, la Sainte Vierge commença à donner le
message le 25 de chaque mois pour le monde entier, toujours par
l'intermédiaire de la voyante Marija Pavlovic. Cela continue encore
aujourd'hui.
"Chers enfants, je vous demande de vivre la sainte messe. Beaucoup
ont ressenti la beauté de la sainte messe. Mais il y en a d'autres qui n'y
viennent pas volontiers. Je vous ai choisis, chers enfants, et Jésus vous
donne ses grâces pendant la messe. C'est pourquoi, vivez lucidement la
sainte messe. Que chaque venue à la messe soit une joie. Venez-y avec
amour ! Acceptez la sainte messe.
Merci d'avoir répondu à mon appel."
3 avril 1986
"Chers enfants, aujourd'hui je vous demande de lire La Bible chaque
jour dans vos maisons et de la placer en évidence dans un endroit, pour
toujours vous inciter à la lire et à prier.
1455
Merci d'avoir répondu à mon appel."
18 octobre 1994
Message du 25 janvier 1998
"Chers enfants, aujourd'hui à nouveau, je vous appelle tous à la prière.
Seulement par la prière, chers enfants, vos cœurs seront-ils changés,
rendus meilleurs et sensibles à la parole de Dieu. Petits enfants, ne
permettez pas à Satan de vous écarteler, et de faire de vous ce qu'il veut.
Je vous invite à être responsables et déterminés, et à consacrer chaque
journée à Dieu dans la prière. Que la Sainte Messe, petits enfants, ne soit
pas pour vous une habitude, mais qu'elle soit vie. En vivant chaque jour
la Sainte Messe, vous ressentirez le besoin de sainteté, et vous croîtrez
en sainteté. Je suis proche de vous et j'intercède pour."
Message du 25 mai 1998
"Chers enfants, aujourd'hui je vous invite à vous préparer par la prière et
le sacrifice à la venue de l'Esprit Saint. Petits enfants, ceci est un temps
de grâce, c'est pourquoi je vous appelle à nouveau à vous décider pour
Dieu le Créateur. Permettez-lui de vous transformer et de vous changer.
Que votre cœur soit préparé à écouter et à vivre tout ce que l'Esprit saint
a dans son plan pour chacun d'entre vous. Petits enfants, permettez à
1456
l'Esprit Saint de vous conduire sur le chemin de la vérité et du salut vers
la vie éternelle. Merci d'avoir répondu à mon appel !"
Langage marial
Logique de récupération, d'implications, de complémentarité dans la
cohérence des différents éléments. Dans l'exemple ci-joint, on ignore
toutefois comment il faut s'y prendre pour "ouvrir" son coeur. Message
du 25 janvier 2000
"Chers enfants, je vous appelle, petits enfants, à la prière incessante. Si
vous priez, vous êtes plus proche de Dieu et Il vous conduira sur le
chemin de la paix et du salut. C'est pourquoi aujourd'hui je vous appelle
à donner la paix aux autres. Seulement en Dieu est la vraie paix. Ouvrez
vos cœurs et devenez les donateurs de paix et d'autres en vous et à
travers vous découvriront la paix et ainsi vous témoignerez de la paix et
de l'amour que Dieu vous donne. Merci d'avoir répondu à mon appel."
Message du 25 mai 2000
"Chers enfants, je me réjouis avec vous et, en ce temps de grâce, je vous
invite à un renouveau spirituel. Priez, petits enfants, afin que l'Esprit
Saint demeure en vous dans sa plénitude ; alors vous pourrez témoigner
1457
dans la joie à tous ceux qui sont loin de la foi. En particulier, petits
enfants, priez pour les dons de l'Esprit Saint afin que, dans un esprit
d'amour, vous soyez chaque jour et en chaque situation plus proches de
votre frère et que, dans la sagesse et l'amour, vous dépassiez chaque
difficulté. Je suis avec vous et j'intercède pour chacun de vous devant
Jésus. Merci d'avoir répondu à mon appel.
Il semble assez difficile de reproduire l'ensemble des messages offerts
par la Vierge Marie. Leur trop grand nombre en interdit la copie. Pour le
lecteur curieux une visite sur Internet paraît judicieuse...
Marie : La terre est le chemin qui mène à l'éternité, la demeure est aux
cieux.
*
SA SAINTETE LE PAPE SHENOUDA III
*
L'intangibilité du Coran
*
1458
Jésus-Christ signifie Dieu sauve et Oint de Dieu.
Mais ce mot Christ semble ne pas être suffisant pour exprimer la réalité
de la nature de cet homme. Il devrait s'appeler : Dieu lui-même.
Dieu sauve et Dieu lui-même.
Car Oint de Dieu - beaucoup ont été oints de Dieu, - Cyrus, David,
Samuel par exemple.
*
Avant de spéculer sur le terme "infini", il faudrait tenter de déterminer le
principe d'imbrication c'est-à-dire l'inclusion des mondes dans les
mondes - du plus petit au plus grand.
L'intuition métaphysique - c'est le bel imaginaire ! où tout est possible,
où rien n'est interdit. Nul ne peut attester de ses dires, mais nul ne peut
prétendre en leurs mensonges. Car qui est monté au ciel et qui en est
redescendu ?
*
1459
Parabole du figuier stérile. Luc 13 6-9
6 Il disait cette parabole : "Quelqu’un avait
Un figuier planté dans sa vigne. Aussi il vint
Y chercher du fruit et n’en trouva pas. 7 Il dit
Au vigneron : voilà trois années que je viens
Chercher du fruit sur ce figuier sans en trouver,
Coupe-le ; pourquoi donc encombre-t-il la terre ?
Mais celui-ci répondant, lui dit : laisse-le,
Seigneur encore cette année, le temps que je creuse
Autour et que je mette du fumier, 9 peut-être
Fera-t-il du fruit à l’avenir… Sinon, certes
Tu le couperas."
8 mars 2001
J'ai pu trouver sur le Net de nombreux sites consacrés à Emmanuel
Swedenborg, génie mystique qui me fascine. Il est, hélas difficile de se
procurer ses ouvrages dans les librairies. Le même problème se pose
avec le Prix Nobel de Littérature Churchill...
Je propose ici quelques endroits tirés du site :
1460
LA VOLONTE ET L'ENTENDEMENT
28. L'homme a deux facultés qui font sa vie ; l'une s'appelle la
volonté, et l'autre l'entendement. Elles sont distinctes l'une de l'autre,
mais créées de manière qu'elles soient un ; et quand elles sont un, elles
sont appelées le mental. Elles constituent donc le mental humain, et
toute la vie de l'homme réside en elles.
31. La volonté et l'entendement font aussi l'esprit de l'homme, car c'est
aussi dans ces deux facultés que résident sa sagesse et son intelligence,
et en général sa vie, le corps n'étant qu'un serviteur.
LE SEIGNEUR
280. Dieu est Un ; il est le Créateur et le Préservateur de l'univers, par
conséquent le Dieu du ciel et de la terre.
297. Qu'il y ait dans le Seigneur un Trine, à savoir : le Divin-même,
le Divin-Humain et le Divin procédant, c'est là un arcane venant du ciel,
à l'intention de ceux qui seront dans la Sainte Jérusalem.
1461
DE L'HOMME INTERNE ET DE L'HOMME EXTERNE
Maintenant, il sera parlé de l'homme Interne et de l'homme Externe.
Ceux qui n'ont de l'homme Interne et de l'homme Externe qu'une idée
commune croient que l'homme Interne est celui qui pense et qui veut, et
que l'homme Externe est celui qui parle et qui fait, parce que penser et
vouloir est l'interne, et que par suite parler et faire est l'externe.
Toutefois, il faut qu'on sache que non seulement l'homme Interne pense
et veut, mais aussi l'homme Externe ; néanmoins autrement quand ils
sont conjoints, et autrement quand ils sont séparés.
Quand l'homme pense avec intelligence et veut avec sagesse, il pense et
veut par l'Interne ; mais quand l'homme pense sans intelligence et veut
sans sagesse, il ne pense pas et ne veut pas par l'Interne.
Conséquemment, quand l'homme pense bien du Seigneur et des choses
qui appartiennent au Seigneur, et bien du prochain et des choses qui
appartiennent au prochain, et qu'il leur veut du bien, il pense et veut par
l'interne ; mais quand l'homme en pense mal et leur veut du mal, il ne
pense pas et ne veut pas par l'interne. Bien penser vient de la foi du vrai,
et bien vouloir vient de l'amour du bien ; mais mal penser vient de la foi
du faux, et mal vouloir vient de l'amour du mal.
1462
19 mars 2001
Je poursuis mes investigations sur Internet. J'y trouve trois ouvrages
intéressants : L'Evangile selon Thomas qui n'est qu'un simple apocryphe,
La Didachè et Le Pasteur d'Hermas deux références religieuses que
n'hésitaient pas à lire avec une attention soutenue les Premiers Pères de
l'Eglise. J'extrais ici quelques passages.
Évangile selon Thomas
8 Et il a dit : “L’homme est semblable à un pêcheur avisé, qui jeta son
filet à la mer et l’en retira plein de petits poissons ; parmi eux, le pêcheur
avisé trouva un gros et beau poisson ; il rejeta tous les petits à la mer, et
choisit le gros sans difficulté. Celui qui a des oreilles pour entendre,
qu’il entende !”
43 Ses disciples lui dirent : “Qui es-tu pour nous dire ces choses ?”
Jésus leur répondit : “Vous n’avez pas compris qui je suis à partir de ce
que je vous dis, mais vous êtes devenus comme les Juifs : en effet, ils
aiment l’arbre et ils haïssent son fruit, ou bien ils aiment le fruit et
haïssent l’arbre.”
49 Jésus a dit : “Heureux les solitaires et les élus, car vous trouverez le
Royaume. En effet, vous êtes issus de lui, et vous y retournerez.”
1463
66 Jésus a dit : “Montrez-moi la pierre que les bâtisseurs ont rejetée :
c’est elle, la pierre d’angle.”
87 Jésus a dit : “Misérable est le corps qui dépend d’un corps, et
misérable est l’âme qui dépend de ces deux corps.”
109 Jésus a dit : “Le Royaume est semblable à un homme qui avait un
trésor caché dans son champ, mais ne le savait pas. Après sa mort, il le
laissa à son fils. Le fils ne savait rien du trésor ; il hérita du champ et le
vendit. Celui qui l’avait acheté vint labourer et trouva le trésor. Il se mit
à prêter de l’argent à intérêt à qui il voulut.”
Il est évident que ce choix est totalement arbitraire. Ceux qui le
souhaiteront pourront toujours pour satisfaire leur curiosité aller sur le
WEB et charger l'ouvrage. Il contient 114 phrases attribuées au Christ.
La Didachè ou l'enseignement des douze apôtres
La Didachè est un petit livre qui fut écrit en langue grecque, sans doute
en Syrie, vers la fin du premier siècle ou au début du deuxième siècle de
notre ère. Elle a été de bonne heure l'objet d'une grande vénération, à tel
point que pendant un temps on la lisait, avec les Epîtres, aux cultes de la
1464
primitive Eglise. Les Pères de l'Eglise (Saint Irénée, Clément
d'Alexandrie, Athanase, Origène, etc.) l'ont très fréquemment citée, ainsi
qu’Eusèbe, l'auteur de l'Histoire ecclésiastique. Enfin elle fut traduite en
latin et en arabe.
Soudainement elle disparut et, pendant des siècles, on n'avait pas de
raison d'espérer la retrouver, lorsque M. Philothée Bryennios, patriarche
de Nicomédie, alors qu'il était évêque de Sérès (Macédoine) et doyen de
l'Ecole du Phanar, à Constantinople, en découvrit le manuscrit, vers
1873, dans la Bibliothèque du Saint-Sépulcre - laquelle se trouve dans le
palais du Phanar, bien qu'appartenant au patriarcat de Jérusalem.
Le manuscrit retrouvé, d'une belle écriture cursive, a été copié à
Jérusalem en 1056, par "Léon, scribe et pécheur". M. Bryennios en a
donné, en 1883, une édition très remarquable, avec introduction et
commentaires. La découverte a eu un retentissement énorme. Par la
suite, et jusqu'à ces derniers temps, il a paru sur la Didachè un nombre
considérable d'études, dont beaucoup sont accompagnées de traductions.
Ce qui fait le grand intérêt de la Didachè, c'est qu'elle est le premier
document extra-canonique du christianisme primitif, pratiquement
contemporain des livres qui composent le Nouveau Testament. Selon les
1465
historiens qui ont cherché à fixer la date de sa rédaction, celle-ci se
situerait entre les points extrêmes de 70 et 150.
Le mot grec Didachè, ou Didakhè, signifie Enseignement, ou Doctrine.
Le manuscrit retrouvé est intitulé : Enseignement des douze Apôtres. En
dehors de cette indication du titre, les douze apôtres ne sont jamais
mentionnés dans le texte lui-même. Cela fait supposer que ce titre est dû
à un copiste.
Émile Besson.
I 6. - Abstiens-toi des passions charnelles et mondaines !
II 1. - Voici maintenant le second commandement de l'enseignement :
Tu ne tueras point ; tu ne commettras point d'adultère ; tu ne souilleras
point les enfants ; tu ne seras point impudique ; tu ne déroberas point ; tu
ne t'adonneras point à la magie ; tu ne prépareras point de breuvages
empoisonnés ; tu ne tueras point l'enfant par avortement et tu ne le feras
pas mourir après sa naissance.
IX 1.2.3.4.5.
1466
1- Quant à l'eucharistie, faites ainsi vos actions de grâce. D'abord pour la
coupe :
2- " Nous Te rendons grâce, notre Père,
pour la sainte vigne de David Ton serviteur
que Tu nous a fait connaître par Jésus Ton Enfant.
À toi la gloire pour les siècles. "
3- Pour la fraction du pain :
" Nous Te rendons grâces, notre Père,
pour la vie et la connaissance que Tu nous a révélés par Jésus Ton
Enfant.
À toi la gloire pour les siècles.
4. - De même que ce pain rompu était dispersé sur les collines
et que, rassemblé, il est devenu un (seul tout), qu'ainsi soit rassemblée
ton Eglise des extrémités de la terre dans Ton Royaume.
Car à Toi sont la gloire et la puissance
Par Jésus-Christ pour les siècles. "
1467
5. - Que personne ne mange ni ne boive de votre eucharistie sinon ceux
qui ont été baptisés au nom du Seigneur; car c'est à ce sujet que le
Seigneur a dit : Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens.
*
Etat de sainteté : conscience de bien-être épurée.
...Qui ne possède pas la science, possède un vrai autre, se défait du
matérialisme, espère dans un au-delà spirituel, déplore mais accepte les
basses ou effrayantes vérités terrestres
(pédophilies, meurtres, corruptions etc.), parle de "passages" , de "
moments ", reconnaît le Mal comme étant une vérité incontournable,
délaisse la terre, aspire au spirituel,
----) simplification idéalisée ----) pureté.
*
Sainte Brigitte de Vadestena : Ne pas prendre la paille des mots pour le
grain des choses.
14 avril 2001 Pâques
1468
Grande tristesse de voir le Pape dans cette déchéance physique, dans
cette souffrance pesante pour un octogénaire !
Le voilà accablé de fatigue, de vieillissement et de maladie ! L'on
voudrait le voir transmettre le flambeau, offrir son spectre à un jeune
digne de respecter ses engagements et de marcher dans sa voie. Mais
l'Eglise craint le schisme, refuse que deux successeurs puissent proposer
deux doctrines simultanément, que les uns se reconnaissent dans tel pape
quand les autres n'entendront que celui-là. Alors le vieux guide poursuit
tant bien que mal son chemin et mène son troupeau débordant.
Que ces images sont poignantes ! Et c'est une immense pitié qui envahit
le cœur de chacun devant ce spectacle affligeant.
*
Il y aurait la liberté insignifiante qui permettrait à l'homme de prétendre
en son déterminisme. - Actions de second ordre mais la destinée de
l'homme serait déjà programmée. Il ne ferait qu'accomplir un nombre de
faits préétablis.
*
1469
Comment reconnaître l'ordre de Dieu - son classement - dans la nature
tandis que l'ensemble semble appartenir à l'aléatoire, au déplaçable, au
modulable etc. ?
L'outil de reconnaissance est humain et non pas divin.
Théorie des catastrophes de René Thom
Théorie des fractals de Benoît Mandelbrot
Théorie des Structures dissipatives d'Ilya Prigogine
Théorie du chaos et des attracteurs étranges de David Ruelle
*
Dieu révélant : je sais donc je donne.
L'homme lui avance à petits pas.
La microrévélation de l'homme :
" Qu'ai-je trouvé ? ! ", stupéfait.
1470
Révélation : accélération dans l'acquisition d'une partie de la vérité. Mise
à la disposition immédiate de l'esprit, de la conscience ou de
l'intelligence.
Sortie de Dieu hors de soi dans le monde. (CD Universalis)
*
Les choses immatérielles et invisibles.
Si le Ciel ou un Au-Delà existe, pourquoi ne parvient-on pas à le
détecter avec la Physique des particules ?
Si des millions et des millions d'âmes existent au Ciel, comment se faitil
qu'aucun instrument ne permette de détecter leur présence ?
Il doit bien y avoir une émission quelconque, une charge émise par l'Audelà.
Témoignages paranormaux, témoignages de mystiques. À étudier très
sérieusement. Proposer des regroupements, des fréquences
indépendantes les uns des autres.
L'Après vie, qu'est-ce ? Est-ce ?
1471
*
Visite de l'Abbaye de Baulieu. Visite du Vaisseau et du centre d'Art
contemporain.
Le site remarquable est classé monument historique.
*
Le monde peut-il exister par lui-même ?
*
- Ecritures, réécritures, revisitations etc. Voilà la Bible, mais Dieu
pourrait dire :
Ainsi cela est fait, et cela est fait comme je le veux.
- De savoir si les prophètes parlaient de leur propre chef ou s'ils étaient
véritablement inspirés par Dieu ; s'ils avaient vu ou pressenti Dieu à leur
côté ou au-dessus d'eux
Histoire du Peuple Juif
1472
Le soulèvement de Bar Kokhba (135
Rabbi Aqila incarcéré à Césarée
Antonin le Pieux (138 - 161)
Siméon ben Gamaliel
Moïse Maimonide (1135 - 1204)
puis La mystique thésophique et la Kabbale
Notes religieuses
À partir de 70 de notre ère, le Rabbinisme.
Philon d'Alexandrie
La destruction du Second Temple (70), seuls les Pharisiens survécurent.
7 siècles plus tard les " Karaïtes " (classe des rabbins)
= (scripturaire)
Le judaïsme postbiblique
1473
Interprétation de l'Ecriture visant à transmettre, en l'approfondissant la
Loi de Moïse - Loi qui doit modeler l'entière existence du Juif et aviver
sans cesse l'espérance messianique.
Le centre de la vie juive est l'étude de la Loi. Plus encore que la Bible la
tradition orale doit être enregistrée par la mémoire et être constamment
répétée. On discute les traditions divergentes et l'on détermine les
interprétations acceptables.
*
Ne faudrait-il pas réinitialiser le site de la Vierge à Moissac ? Si
véritablement elle s'est manifestée dans les parages, il serait bon que
l'ensemble en bénéficiât.
*
18 apparitions de la Vierge à Lourdes pour Bernadette !
Bauraing Banneux
15 juin
1474
Je trouve sur Internet un site consacré à Notre Dame d'Espis. Ces
apparitions ont eu lieu à quelques kilomètres de Moissac. Ma mère a
bien connu un fils Glaise qui a assisté à une manifestation surnaturelle.
Totalement traumatisé après ce phénomène extraordinaire, il est rentré
chez lui tout tremblant, dans la nécessité de s'aliter un ou deux jours. Il a
refusé de donner des informations concernant ce qu'il avait vu.
Il semblerait que les Autorités Ecclésiastiques aient souhaité en quelque
sorte étouffer l'importance de ces manifestations, craignant que ce
pèlerinage ne déteigne sur le célèbre site de Lourdes. Cela paraîtrait
aujourd'hui une aberration de se priver dans le grand Sud de la France
d'une telle possibilité touristique et spirituelle.
GILLES BOUHOURS
Gilles Bouhours est né le 27 novembre 1944, jour de la fête de la
Médaille Miraculeuse. Ses parents Gabriel Bouhours et Madeleine
Cornilleau auront 5 enfants : Thérèse, Jean-Claude, Marc, Michel et
Gilles. Dès son plus jeune âge Gilles fût favorisé de grâces particulières
par des visites de Notre Dame, accompagnées parfois d'admirables
messages. La première apparition a eu lieu le 30 septembre 1947 à
Arcachon (Gironde). "La Sainte Vierge avait une robe blanche, la tête
1475
recouverte d'un voile jaune." Le 2 octobre, C'est un premier dialogue :
"Tiens. Elle saigne la Sainte Vierge. Tu t'es fait bobo?... Tu as tombé
dans les bambous ? Tiens, mon mouchoir. Papa donne ton mouchoir.
Viens à côté de moi... Tiens, donne-moi la main... N'aie pas peur... Viens
à côté de moi...Papa et maman sont là !" D'Arcachon en passant par
Bouilhe-pereuil, puis Moissac et à Seilhan (Haute-Garonne) où la
famille s'installera définitivement Gilles aura une vie comblée de
Grâces, d'Amour, de Tendresse du Ciel. C'est à l'âge de 15 ans et 3 mois,
le 26 février 1960 que Gilles partit rejoindre sa Maman du Ciel.
Le Secret à donner à S.S. PIE XII
En décembre 1948, en revenant du bois d'Espis, Gilles dira : "Elle m'a
dit quelque chose. Mais si je le disais, ce serait deux péchés."
En février 1949, Gilles dira à son père : "Je dois aller à Rome pour lui
dire que la Sainte Vierge apparaît à Espis.".
Le 12 décembre 1949, une première rencontre eut lieu à Rome avec le
Saint-Père en audience semi-privée. Mais, Gilles ne voulut rien dire ;
son secret ne devait être délivré qu'à S.S. PIE XII et à lui seul, la Sainte
Vierge l'avait demandé.
Pourtant il fallait qu'il accomplisse sa mission. Quatre mois plus tard,
lors d'une seconde visite au Vatican, alors qu'il n'avait que 5 ans, il put
1476
enfin parler seul à seul en audience privée avec le Pape. Puis, libéré de
tout engagement, il pouvait révéler son secret à tous :
"La Sainte Vierge n'est pas morte, Elle est montée au Ciel en corps
et en âme"
C'était la confirmation que le Saint-Père avait demandée à la Reine du
Ciel avant qu'il ne proclame officiellement le dogme de l'Assomption de
la Vierge
Marie.
Ce fut Gilles, en toute simplicité qui confirma au Pape l'opportunité de
cet acte pontifical.
La Sainte Vierge se manifestera encore de nombreuses fois jusqu'au 15
août 1958. Le 15 août 1954, Marie dira à Gilles :
"Je suis la Reine du Sauveur, tu peux le dire à Monsieur le Curé."
plus tard elle lui confirma :
"Oui, Gilles, tu peux dire : Reine du Sauveur, priez pour nous."
le 11 octobre 1954, par son Encyclique : "Ad Coeli Regnum" S.S. PIE
XII proclamait la Royauté Universelle de Marie.
1477
*
Existe-t-il des Apocryphes juifs ? Comment le canon de la Bible
hébraïque a-t-il été constitué ?
Quelles sont les Autorités juives qui ont institué le Canon hébraïque ? À
quelle époque ? etc.
*
Adéotat, épouse de Saint Augustin
Lectures : Erasme
Les Confessions de St Augustin
*
Marc 16 1
Le Sabbat passé, Marie la Magdalénienne, Marie qui est mère de
Jacques, Salomé achetèrent pour venir l'embaumer des aromates.
1478
Embaumait-on les morts en Israël ? Etait-ce une tradition ? La réponse
est non. Ce détail serait donc mensonger.
*
La Thora n'a pas été écrite par Moïse, les Psaumes selon un critique du
XIXe auraient été composés plusieurs siècles après la mort de David, et
les Evangiles ne sont pas des Apôtres ! ...
Que reste-t-il de vrai dans la Bible ?
"On sait toutefois grâce aux analogies relevées avec d'autres littératures
du Moyen-Orient antique (au moins pour 74 psaumes portant son nom)
le fond du recueil remonte à David. Certains psaumes évoquant l'exil de
Babylone sont cependant postérieurs au Vème siècle avant J.C Gérard
Nahon
E Universalis.
*
Tour de David à Jérusalem
Tombeau de David
1479
La critique met en doute l'épisode de Goliath (dont la mort est attribuée
à Elhanan, II Sam, XXI, 19)
Traditionnellement attribués à David, les Psaumes auraient été composés
plusieurs siècles après sa mort.
*
Les Confessions St Augustin
Liv 1er, XXI
...ô Dieu, lumière de mon coeur, Paix de la bouche intérieure de mon
âme, Vertu qui fécondes mon intelligence et le sein de ma pensée !
Chez St Augustin, le fait est constamment corroboré à la substance
divine. L'analyse s'accompagne d'un Mea Culpa. Le fait est revisité,
pensé autrement à la lumière de la sainteté.
*
Marthe Robin
" Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il ne porte pas de fruit."
1480
" Si le grain tombé en terre meurt, il porte du fruit en abondance."
Thêta
*
Comment s'est constitué le canon du Rabbinat ? Sur quelles recensions
les Autorités juives se sont appuyées pour valider les ouvrages
référencés ?
*
29 juin 2001
J'ai trouvé dans un ouvrage de Jean-Jacques Antier - Le mysticisme
féminin - tout un endroit consacré à la pseudo-conversion d'Henri
Bergson. Lui et sa fille auraient eu des visions de la Vierge Marie. Je
reproduis ici le témoignage de sa fille Jeanne rendu par Jean Guitton.
" Lorsque nous étions boulevard de Montmorency, à Paris, j'avais neuf
ans, j'étais dans la salle à manger, j'ai vu soudain devant moi une forme
mince, très blanche, avec une tête de femme, une belle chevelure. C'était
merveilleux, merveilleux... Encore, le lendemain, le surlendemain...
Longtemps après, je m'en ouvris à mon père. Il me dit qu'il avait vu la
1481
même chose, mais avant moi. Il me demanda de n'en point parler à ma
mère, qui n'avait rien vu. À ce moment, je n'avais aucune religion. Je ne
savais rien du catholicisme. Plus tard après ma conversion, je m'en
ouvris à un prêtre qui me dit : " C'est un signe pour ceux qui, plus tard,
sont appelés à se convertir. " Quelques jours après la mort de mon père,
je m'ouvris à ma mère de mon intention de me convertir au catholicisme.
Elle me répondit : " Ton père me l'avait dit. Tout ce que tu feras me
rendra heureuse. "
" En parlant de cette vision, Jeanne Bergson articulait avec beaucoup de
force (elle qui sourde et muette) les syllabes de c'é-tait mer-veil-leux,
mer-veil-leux."
Jean Guitton rapporte que Georges Cattaui lui a raconté que Mlle
Bergson, le soir de sa confirmation, lui avait fait le même récit. Elle
avait ajouté quelques précisions. La salle à manger où elle se trouvait
était une ancienne chapelle. La " Dame" lui avait mis ma main sur
l'épaule, ce qui lui avait donné une impression de fraîcheur. Bergson
avait dit à sa fille : " Je l'ai vue aussi. C'est la Sainte Vierge. N'en parle
pas à ta mère."
" Je conclurai ainsi : tout se passe comme si la Vierge Marie, dans une
ancienne chapelle du boulevard de Monmorency, était apparue plusieurs
fois, sous forme d'une femme enveloppée de lumière, à Bergson et à
1482
Jeanne Bergson, indépendamment l'un de l'autre; et comme si ce
phénomène mystique avait été la Source de leur double conversion au
catholicisme, la Source, aussi, de l'inspiration (secrète) de Bergson et de
tout ce qui est sorti dans le monde de cette inspiration."
*
Aux Autorités Juives :
La spiritualité de l'Occident pourrait-elle être construite sur l'imposture
de Jésus-Christ ?
*
Saint Jean de la Croix - faire l'aveugle intérieur - se purifier - être rien -
et devenir un objet propre pour Dieu.
La nuit - la vraie nuit - rien.
L'idée est de blanchir également - c'est-à-dire être hostie, mouton, blanc,
épuré - nettoyé - clair, débarrasser des scories.
Ceci rejoint le Christ.
1483
L'ÉLOGE DU NON-SAVOIR
CROIX
CANTIQUE SPIRITUEL DE SAINT JEAN DE LA
Je pénétrai où je ne savais
Et je demeurai ne sachant ;
Toute science dépassant.
Je ne sus pas où j'entrai,
Mais lorsque là je me vis
Sans savoir où j'étais,
Grandes choses je compris,
Ne dirai ce que je sentis;
Car je demeurai ne sachant,
Toute science dépassant.
En paix et en pitié
La science était accomplie,
En profonde solitude,
Comprise sans détour;
C'était chose si secrète
Que je demeurai bégayant,
1484
Toute science dépassant.
J'étais tant pénétré,
Tant absorbé, tant ravi
Que mon sens demeura
De tout sentir privé,
Et mon esprit doté
D'un comprendre sans comprendre,
Toute science dépassant.
Celui qui parvient là vraiment,
Il s'évanouit à soi-même,
Tout ce qu'avant il savait
Grande bassesse lui paraît
Et sa science tant s'accroît
Qu'il demeure ne sachant,
Toute science dépassant.
D'autant plus haut il s'élève
Et d'autant moins il comprend,
Car c'est la nuée ténébreuse
Qui rendait claire la nuit ;
C'est pourquoi qui le savait
Demeure toujours ne sachant,
1485
Toute science dépassant.
Ce savoir ne sachant
Est de si haute puissance
Que les sages raisonnant
Jamais ne le peuvent vaincre,
Car leur savoir n'atteint pas
À comprendre sans comprendre,
Toute science dépassant.
Et de si haute excellence
Est ce savoir suprême
Qu'il n'est ni faculté, ni science
Qui puisse y prétendre.
Quiconque aura su se vaincre
Par un savoir ne sachant
Ira toujours dépassant.
Et si vous le voulez ouïr,
Elle consiste, cette science,
En un sentir élevé de la divine essence;
C'est l'oeuvre de sa clémence
De faire demeurer sans comprendre,
Toute science dépassant.
1486
*
Saint Augustin Les Confessions
Bien trop étroite est la demeure de mon âme pour que tu y pénètres :
agrandis-la.
*
Ne t'illusionne pas. Suffis-toi de toi-même. Demande toutefois à Dieu de
progresser et d'ajouter sur toi.
Implore la vérité. C'est l'unique savoir, le beau savoir, pur.
Va dénoncer tes fautes et tes délits. Mais comment parviendras-tu à n'en
plus produire ?
Qu'attend le mort vivant car il n'a pas de présent ? Il n'espère qu'en
l'avenir.
Le lait de Dieu.
1487
*
Tertullien, converti attiré sur la plan de l'éthique par l'ascétisme de
l'hérésie montaniste.
Thêta
*
L'itinéraire mystique s'accomplirait sous une forme quaternaire :
Dieu est le créateur et le régulateur de l'Univers
Le Saint-Esprit est l'Essence de Dieu, sa supra conscience épurée
Le Fils s'apparente au mot Amour
La Vierge serait l'intercesseur terrestre, l'Appel.
Ceci est une base jetée.
Une Reine est de valeur inférieure et ne peut rivaliser avec des Dieux.
Mais elle occupe une place aujourd'hui essentielle dans la mystique
chrétienne.
1488
1er août
J'ai trouvé à la bibliothèque de Montauban une biographie consacrée à
Marthe Robin - femme exceptionnelle et hautement remarquable s'il est
possible à une âme d'atteindre ce paroxysme de pureté, de souffrance et
d'abnégation dans la Passion du Christ.
Il y a un passage que je souhaiterais recopier : Marthe reçoit du Christ
une nouvelle conception extensive de son ancienne Eglise. Elle se
réaliserait de cette sorte :
" C'est alors que Jésus me parla de l'œuvre splendide qu'il voulait
réaliser ici à la gloire de son Père, pour l'extension de son règne dans
toute l'Eglise et pour la régénération du monde tout entier, par
l'enseignement religieux qui y serait donné et dont l'action surnaturelle
et divine s'étendrait dans tout l'univers. Oeuvre à laquelle je devrais tout
spécialement travailler et me donner, suivant son commandement et ses
divins conseils, sous la direction du prêtre que de tout temps il avait
choisi et élu dans son coeur pour son édification et auquel il donnerait
un jour des collaborateurs fidèles et dévoués pour l'aider à absoudre, à
instruire et nourrir les âmes et les conduire à son amour.
1489
A la suite d'autres visions, d'autres précisions lui furent données : Ni
école, ni mission, mais " un foyer de mon amour ", " quelque chose de
nouveau ", une oeuvre dont " tous les membres soient de saints,
rayonnant par l'exemple d'une vie surnaturelle et l'exercice incessant de
la charité ", impliquant " le don de soi à chacun dans un don total à
Dieu ". " Marie en sera la reine aimée et écoutée." Ce " foyer " sera
connu des points les plus reculés de la terre ", " refuge des grandes
détresses humaines ", mais aussi " des pécheurs innombrables ".
Pour la première fois, le nom était prononcé : " Je veux qu'il soit un
foyer éclatant de lumière, de charité, d'amour ; le centre unique des
grandes résurrections spirituelles, après la défaite matérielle des
peuples et de leurs erreurs sataniques, l'oasis vivifiante aux âmes de
bonne volonté, aux âmes anxieuses et découragées, aux pécheurs
endurcis et sceptiques, la maison de mon coeur ouvert à tous. Son
rayonnement grandira à la mesure de l'infini et de l'éternel. "
Mais pas seulement des pêcheurs : " Des prêtres nombreux, animés de
l'ardent désir de la perfection, viendront s'y édifier, s'y instruire et s'y
sanctifier. j'y attirerai de mêmes des personnalités de divers peuples qui
recevront ici, par tout ce qu'ils verront et apprendront, le sens véritable
et la sublime grandeur de la vie et les vraies voies du salut."
1490
Marthe entendit encore : " Chaque foyer aura son caractère particuliers
pour diviniser les hommes, en faire des temples vivants de Dieu. "
Chaque foyer sera indépendant, " tous unis dans un seul esprit pour
former une seule famille", en union avec le foyer-centre établi à
Châteauneuf, qui devra être " édifié sans arrêt malgré les difficultés de
l'heure et les angoisses croissantes".
*
Fait-il se débarrasser de ses scories sexuelles pour accéder à la
purification vers Dieu ?
N'y a-t-il pas indépendances des états ?
Etat de sommeil
Etat de vieille, - état nutritionnel
- état sexuel
- état d'hygiène corporel
puis
Etat de spiritualité
1491
La prison du corps, certes. Mais corps à satisfaire : - sommeil,
nourriture, sexe. etc.
Bases variables
Ce qui veut dire :
24 h : 8 h de sommeil
1h de sexe
1 h de propreté
2 h de nourriture puis
travail
puis
spiritualité
*
Marthe Robin : " J'ai compris le rôle de la souffrance au lieu de m'en
révolter. "
Pourquoi le Christ refuse-t-il d'apparaître en Israël auprès des Autorités
Juives ?
1492
Pourquoi la Vierge refuse-t-elle de manifester sa présence en Israël ?
- Elle serait la Vérité de son Fils.
Marthe Robin nous parle d'une nouvelle Eglise - d'une nouvelle
fraternité universelle
*
Le Curé d'Ars - ST Jean-Marie Vianney
Catherine de Sienne - docteur
Christine de Stumbele (1267)
Marie-Julie Jahenny, la stigmatisée de la Fraudais (1873)
Catherine Emmerich
Sainte Gemma Galgani
Battista Varani
Faustine de Cracavie
1493
Saint Benoît Les frères Cyrille et Méthode
Sainte Brigitte de Suède, Sainte Bénédicte de la Croix
*
Travailler, obtenir son résultat, transmettre sa vérité et disparaître à tout
jamais - voilà le sens de la vie d'un écrivain athée.
*
Le saint dans son langage a des applications de redondances - il tourne
autour - explique - insiste en réutilisant le terme.
Le prophète a une serpe dans la main, il coupe, passe, simplifie - va à
l'essentiel.
*
" ... Ma vie de sainte douleur, constamment aiguillonnée par le Mal.
Entourée par l'âme maléfique, priant et suppliant le départ de l'engeance
mauvaise. Toujours puissante depuis tant d'années !
1494
Ma sortie hors du corps, ma vision divine, mon onction, la visite du
Paraclet, les paroles prononcées par le Père ! Et quoi en échange ? La
constante présence du mal à mes côtés. Les indécrottables !
L'épreuve ! L'épreuve du mal ! Les aiguillons dans la chair !
Constamment ! O sinistre douleur ! Ô douleur du petit oint qui se
révolte, crie, prie, supplie et nul ne veut entendre ! Tous se taisent ! ..."
*
Le cloisonnement en soi.
Le corps et l'esprit.
Les satisfactions du corps. Le verrouillage du corps. L'oubli de la prison.
La liberté de l'âme. L'âme pour se purifier. Pour se préparer à la mort.
L'âme pour l'Au-delà.
L'apprentissage spirituel. De l'intelligence de l'âme. L'intelligence
innocente, pure, prête à prendre, à recevoir, à partager, à donner
également.
1495
Se préparer à la séparation. Se nourrir de tous les sucs spirituels,
religieux, divins. Attendre, attendre la mort. Puis la sortie. La montée.
L'élévation. Dieu, enfin !
Le cloisonnement pour accepter la vérité du corps. Non pas se haïr, le
détester ou le refuser. Mais le vivre modestement, simplement. Satisfaire
discrètement ses désirs.
Trop punir le corps, c'est exciter un Démon dans sa cage. Nourrir le lion
pour apaiser sa violence.
À la limite, il serait mieux qu'une religieuse eût des relations sexuelles
avec une religieuse, plutôt que d'avoir des relations sexuelles avec un
homme. Car elle est au Christ. Les caresses avec une autre femme
seraient plus supportables.
L'isolement, le dépouillement, le vide en soi. Puis la prière, la Bible, les
Saints, les Docteurs, l'Eglise. Toute nourriture spirituelle prépare l'âme à
l'Au-delà.
De l'abondance des richesses spirituelles.
Il n'est qu'une seule chose à faire, c'est se purifier - se préparer à la
vision divine et atteindre sa sainteté.
1496
Le problème est de savoir à quel degré d'élévation Dieu jugera l'âme
remise. Sera-ce suffisant ? Le travail de purification accompli sur terre
sera-t-il considéré satisfaisant ?
Sainteté
*
Fait-il exiger de soi une sorte de sacrifice expiatoire pour accéder à un
nouvel être ?
L'Ancien Testament reconnaît l'homme avec ses forces et ses faiblesses,
mais accorde à Dieu essentiellement par le biais de la grâce la
bénédiction de l'Elu.
Il faut se préparer aux degrés les plus élevés de la spiritualité. Mais estce
par son travail que l'on peut espérer y parvenir ? Ou n'est-ce pas par
l'action de la grâce divine que l'âme désignée parvient à s'élever ?
Le fondement de l'élévation est toutefois la qualité reconnue de l'âme,
n'est-ce pas ?
Devons-nous passer par la douleur ou par l'intelligence supérieure pour
comprendre ce qu'est l'expiation du péché ? La recherche de l'état de
1497
pureté et de sagesse engendre cette compréhension mais évince la
réplique de la Passion, c'est-à-dire la soumission à la souffrance.
Marthe Robin :
*
Apparition de la Vierge le 20 mai 1921
puis trois fois, apparitions de Sainte Thérèse de Lisieux le 3 octobre
1926.
Le premier octobre 1927, nouvelle vision de Sainte Thérèse.
*
En vérité, il suffirait que Jésus apparût aux Autorités juives compétentes
pour crédibiliser son messianisme ; ou encore que sa mère se manifestât
dans quelques visions auprès de religieux purs et durs pour que le culte
de son fils devint une réalité.
Les apparitions sont multiples et planétaires, mais en Israël il n'en est
point.
1498
Je relisais un passage extrait d'une biographie de Marthe Robin. Elle
reçoit du Fils une nouvelle conception évolutive de son Eglise. A aucun
moment il n'est question de messianisme en Israël. Pourquoi ? (Voir
Journal 2001, Ier août)
*
Platon ---) Plotin ---) Denys l'Aéropagiste ---) Damascius ---) St Jean de
la Croix
Jacob Boehme, Nicolas de Cues
*
Notre Dame de Coromoto ---) 1652 apparaît au cacique indien.
Conversion des Indiens au Christianisme. Venezuela
Au Mexique, également.
Juan Diego, le voyant de Guadalupe.
1499
*
Docteurs. Saint Ambroise Saint Augustin Saint Jérôme Grégoire
1er
Saint Jean Chrysostome Saint Grégoire de Nazianze
Saint Thomas d'Aquin
Sainte Thérèse d'Avila
Sainte Catherine Sainte Thérèse
Pierre Damien, docteur de l'Eglise (1007 - 1072)
Pierre Canisius (1521 - 1597)
Saint François de Sales
*
Sainte Gertrude la Grande : plusieurs fois voit le Christ - l'une des plus
grandes mystiques qu'ait connue l'Eglise catholique.
Son œuvre : Exercices, Le Héraut de l'amour divin.
1500
Edith Stein ---)
*
Un Christ est un surhomme, un saint est un autre homme.
Le Pape Jean-Paul II n'est pas un homme. Il est la représentation sur
terre d'une vérité céleste religieuse. C'est un intercédant - une sorte
d'intermédiaire. Mais il a perdu ses fonctions humaines.
*
Crise de vocations.
Cent ordinations cette année.
L'on fait venir des prêtres de l'étranger - Espagne, Italie, Afrique etc...
L'Eglise, incapable de comprendre l'évolution sexuelle, les
manipulations génétiques, l'utilité du préservatif, l'avortement, la mort
assistée par la Médecine, l'homosexualité.
1501
*
Que l'âme humaine est petite !
Si tu prenais conscience de tes péchés, tu accuserais Dieu de t'avoir
conçu avec ta basse nature.
Quels moyens as-tu pour te purifier ?
Premier degré : être blâmé en faisant le mal.
Second degré : être blâmé en faisant le bien, et c'est acte de sainteté
quand le diable persécute l'âme innocente !
Troisième degré : revivre la Passion du Christ en état de sainteté.
*
Hypothèse d'un candide.
Si le ciel existe - s'il est composé de millions et de millions d'âmes - il
doit bien émettre des ondes quelconques, des vibrations.
1502
Le paradoxe - les médiums, les voyants, les croyants - certaines
personnes ayant subi l'épreuve du deuil - prétendent recevoir des
informations de l'Au-delà.
Si cela s'avérait plausible - le cerveau pourrait donc recevoir des
émissions qu'un appareillage scientifique ne pourrait déceler. En quoi et
pourquoi ? Faut-il rechercher également dans cet axe ?
Il s'agirait ici de rayonnements ou d'ondes quelconques - d'une autre
"Matière". Il doit y avoir des champs porteurs d'énergie quantifiables et
percevables avec un outillage autre.
*
Pensée. L'existence terrestre est de faible durée. Hâtons-nous d'agir !
Préparons-nous à la Mort. La vraie - belle - je l'espère - là-haut, là-bas -
demain !
Il faut se préparer à changer de nature et espérer essentiellement que
Dieu nous dotera d'une nature meilleure.
Si Dieu ne pardonnait pas, son paradis resterait vide.
arabe
Proverbe
1503
Ne jette pas de pierre dans la source où tu t'es désaltéré. Le Talmud
De se bien préparer à la mort. Mais non de l'anticiper. Avec crainte et
ravissement.
O
*
À peine te reste-t-il une lumière confuse de l'auteur ! Mais cela te
semble suffisant, n'est-ce pas ?
À se demander si la capacité intellectuelle que nous possédons sera
suffisante pour accéder éternellement au royaume de Dieu. Ne faudra-til
pas y ajouter un principe de formation évolutive, là-haut ?
*
Que puis-je espérer comprendre ?
Oui, Dieu. Mais l'homme est peu. Donc se préparer à la mort pour
changer de nature. Pour mieux comprendre, voir " Au-delà ".
L'homme est petit parmi les hommes. Qu'est-il face à Dieu ?
1504
Il n'est point de grandeur.
*
Avec quelle théorie physique parviendrait-on à expliquer l'existence de
l'Autre Monde ? Quelle théorie mathématique en serait la représentation
planifiée ?
Débat Physique/ Mathématique.
Pourquoi Dieu a-t-il choisi l'application à la spéculation intellectuelle ?
La Physique serait-elle devant la Mathématique ?
*
1505
Journal 2002
---) Q I de Dieu ?
---) Certainement des milliards de points
L'homme va de 0 à 240
mot milliard ?
Il faut certainement compter en milliard. Que met-on devant le
Est-ce l'outil pour toiser ?
*
Intelligence : savoir que l'on ne peut comprendre.
Voilà la mèche de la connaissance. Tout savoir humain de
pénétration sera voué à des limites.
Le chien comprend quelques informations prononcées par
l'homme, puis comprend que jamais son intelligence ne lui permettra
d'accéder aux plans d'une ville ou d'une centrale nucléaire. Tel est
l'homme face à Dieu.
1506
Formalisme et formalisation.
*
Dieu : Tends vers moi, il n'y a que cela et fais-moi confiance.
Ne passe pas par le chemin des hommes.
Entéléchie : première pensée parfaite : La Thora de Moïse.
*
La Philosophie ne serait qu'un sous-produit de la Pensée et la
Pensée tendrait vers la Spiritualité.
Le Philosophe est celui qui cherche et n'a pas trouvé.
L'homme de religion applique un principe spirituel, croit en un
Dieu unique, certifie la vie après la mort. Sa Philosophie est faite chair.
*
et jeté au feu.
Tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits va être coupé
Evangile selon Luc 3,9
1507
*
Sexe et spiritualité.
Les deux sont-ils compatibles ? Comment peut-on adorer Dieu
et la chair de la femme ? L'élévation vers l'un est-elle possible avec
l'application physique quotidienne ?
Le tantra
*
Codex I
L'Evangile selon Philippe
Lettre de Pierre à Philippe
Témoignage de la vérité
L'interprétation de la connaissance
Nag Hammadi
*
De l'abstraction : du second au troisième degré.
La Cabale : le sens mystérieux des Ecritures.
Le sens caché du Coran.
L'essence de l'essence.
1508
Passer de la loupe (1) au microscope (2). Abandonner le
microscope pour comprendre le matériel basique de la construction de la
matière - Physique élémentaire (3).
Le prophète comprend et se situe en (2). Faut-il aller en (3) ?
La Théorie des Cordes - l'unification des forces de la nature.
*
L'immense solitude de Dieu avant de créer l'homme...
Univers, je te vois ! Est-ce là le sens de l'Univers ? Je ne suis pas plus
malin qu'une fourmi sur un clavier d'ordinateur.
Raël est un faux prophète. Il tient cela de sa propre autorité. Dieu ne
ressemble pas à une tête de martien UFO !
Représentations du Christ
L'on voit essentiellement le Fils crucifié - mais il était guide et
instructeur. L'on pourrait le montrer marchant - indiquant la voie à
suivre - ou assis, enseignant le contenu de son Père.
Que faut-il posséder ?
1509
Est-ce de l’élection ou de l’intelligence ?
L’élection serait supérieure à l’intelligence. Elle intégrerait le choix de
Dieu.
Les hommes premiers seraient les prophètes, et parmi ceux-ci trois guides
fondamentaux s’en dégageraient : Moïse, Jésus-Christ et Muhammad.-
Les fondateurs des spiritualités majeures monothéistes.
L’élection serait devant l’intelligence mais il faudrait y reconnaître la part
de Dieu.
David, Salomon, Jésus-Christ etc.
Mysticisme
Je me pose la question de savoir si l’intelligence ne serait pas plus
intéressante à posséder que la souffrance. La cruauté corporelle ne mène
à rien quand l’intelligence permet d’accéder à l’élévation supérieure.
Souffrir par le Diable c’est donner la chair des purifiés à des êtres
immondes - c’est annihiler la capacité cérébrale et la réduire à un état de
béatitude de douleurs.
En vérité, ne sont-ce pas des simagrées que toutes ces montagnes de
1510
péchés, d’expiations, de saints torturés, de diables actifs ? Faut-il rentrer
dans ce système ? Ne peut-on concevoir autrement ?
*
Au commencement, la Vierge est vierge. Elle enfante Jésus par la
semence divine. Puis Jésus a des frères et des sœurs, et Marie connaît le
spasme. Son culte au Ciel lui octroie sa dimension première - celle de
Vierge - et la voilà aujourd’hui Reine du Ciel.
Ce qui signifie également que des principes évolutifs sont éminemment
possibles et qu’ils engendrent des situations nouvelles.
*
Krisna, le Bienheureux Seigneur, en tant qu’Absolu origine de toutes
choses, semble très éloigné de notre représentation divine.
*
Jean Guitton - un philosophe exalté.
1511
*
Simone Weil est étrangement faite. C’est du Vrai/Faux. Elle semble
raisonner tout à côté et obtient du bizarre. Pourtant cette « sensibilité »
autre ne fonctionne pas. Elle reste au seuil de l’Eglise sans pénétrer dans
la Maison.
Entrez dans la Maison !
*
Faire défiler le film de sa vie au Ciel - Le panorama -
Le rappel immédiat - le retour avec justification du passé - cette
compression temporelle est-elle suffisante pour permettre de justifier le
comportement éternel ?
Le jugement sur ce passé autorise-t-il toutefois la détermination de
l’éternel futur de l’individu ?
C’est prétendre en une fixation de la nature de l’âme, en un blocage
cérébral, en une incapacité de progrès.
*
Mère, mets en moi cet amour qui brûlait en ton cœur pour ton Fils. Moi
1512
qui suis si faible, j'admire le mystère de ton Immaculée Conception. Je
le désire ardemment : purifie mon cœur pour qu'il puisse mieux aimer
Dieu ; purifie mon esprit pour qu'il puisse s'élever à lui et le contempler,
l'adorer et le servir en esprit et en vérité ; purifie mon corps pour qu'il
devienne un tabernacle moins indigne de le recevoir, lorsqu'il vient à
moi dans l'Eucharistie !. (Padre Pio)
*
Le réconfort de la science.
Puisque la souffrance n’est d’aucune importance, redescendez et faitesvous
torturer - cela ne compte pas !
L’humble capucin - Padre Pio -
Padre Pio à Jean-Paul II :
« Un jour tes vêtements seront tachés de ton sang. » 1948
« Je salue en vous le grand pape de Marie. »
Liste
Saint François d’Assise - stigmatisé.
Assise, Lorette, Padoue, Montaigu, Echtermach
1513
Canterbury de Chaucer
Purgatoire de saint Patrick
Einsiedeln, Mariastein ---) Suisse
Mariazell
La Vierge de Kazan, Sainte Anne de Beaupré au Québec
Sainte Rose à Lima
Chiquinquira Colombie
L’Oropa prémontais
L’insigne Gargano dans les Pouilles
Le Maria Waldrast
Le Prjibram
Le Ziteil des Grisons
Le mont sainte Odile en Alsace
Notre-Dame de Vassivière
Le Laus ou La Salette
Amator ou Zachée Rocamadour - les corps des familiers du Dieu-homme
Sainte Anne et Joachim
*
Le théologien analytique scrute l’Ancien et le Nouveau Testament - mais
il n’a aucune vision du Saint-Esprit et ne peut objectivement en parler.
Ses déductions sont pointues et fines, mais c’est une connaissance de
1514
papier sans réelle expérience. Les Saints ont des visions, voient, peuvent
certifier, - ils préfèrent se taire refusant de dévoiler ceux qui les ont
béatifiés.
*
Totalement impossible de savoir ce qui se passe au Ciel. Il faut y être
monté et y être resté pour en parler. Qu’en est-il de cette immense
civilisation ? L’homme est aveugle, sourd et emmuré.
Le Saint-Esprit scrute les profondeurs de Dieu - je l’appelle La Science
de Dieu.
Le Paraclet - Le Saint-Esprit
Anne (26 juillet) (26 juillet), mère de la Vierge, épouse de saint
Joachim. Quoique n'étant pas en âge d'avoir un enfant, elle fut avertie
par un ange qu'elle en aurait un, qui fut Marie. Patronne des menuisiers,
des dentellières, des femmes enceintes, des mères de famille et des
veuves. Non citée par les évangiles, si ce n'est par l'évangile apocryphe
de Jacques, son culte ne s'établit en Occident qu'au XIVe siècle. Elle est
représentée avec sa fille Marie dans les bras, ou en train de lui apprendre
à lire. Des reliques sont conservées dans l'abbaye cistercienne
1515
d'Ourscamp (Oise), fondée par saint Bernard en 1129, et à Apt
(Vaucluse), où un reliquaire contient un voile provenant du butin de la
bataille d'Ascalon, en Palestine, en 1097. Patronne des femmes en
couche, des mères de famille, des veuves, des fripiers, des lingères, des
dentellières, des ménagères, des tourneurs, des ébénistes, des valets
d'écurie, des menuisiers, des fabricants de balais. Elle est invoquée
contre la pauvreté et pour les accouchements.
Patronne de la Bretagne depuis 1914, car selon une légende, elle serait
une bretonne transportée par les anges en Palestine. Pardons et
pèlerinages à Sainte-Anne-la-Palud et à Sainte-Anne d'Auray. Elle
apparut en 1624 à Yves Nicolazic, paysan d'Auray, et lui demanda de
faire construire une chapelle au champ de Bocenno, où elle avait
autrefois été honorée. L'année d'après, elle lui fit découvrir une ancienne
statue. Un sanctuaire fut construit par Rosmadec, évêque de Vannes,
remplacé par une basilique construite de 1865 à 1877.
Patronne du Canada. Nom issu de l'hébreu "Hannah" (grâce). Dictons :
"Mais pluie à Sainte-Anne, Pour le paysan c'est la manne", "Pour la
Sainte-Anne, s'il pleut, Trente jours seront pluvieux". Fête le 26 juillet,
avec saint Joachim.
1516
Généralités historiques
Sainte Anne d’Auray : l’histoire
Un Jour de l'année 1625, un conseiller au Parlement de Bretagne mène
une enquête en son manoir de Saint Jean Brévelay. Il interroge un
paysan nommé Nicolazic. Notre magistrat a l'expérience des instructions
civiles par auditions de témoins, et il procède avec prudence. Mais le cas
n'est pas ordinaire. C'est l'Evêque de Vannes, son beau-frère, qui lui a
demandé de l'aider de sa sagesse : Nicolazic a vu une pluie d'étoiles
tomber sur son champ du Bocenno et sainte Anne lui est apparue pour
lui faire retrouver une statue millénaire, et construire une chapelle.
L'évêque et le conseiller au Parlement sont finalement convaincus de la
véracité du récit de Nicolazic. Il est d'ailleurs confirmé par des témoins
dans ses parties essentielles, et la statue annoncée a été retrouvée. Tous
les éléments de l'enquête préalable que l'évêque avait fait effectuer
concordent avec les déclarations du voyant. Alors, estimant les faits
établis, Mgr de Rosmadec ordonne une seconde enquête sur les aspects
théologiques et spirituels des apparitions de sainte Anne, et sur la
personnalité de Nicolazic. Cette seconde enquête, confiée aux Pères
Capucins, est également favorable, et l'évêque autorise pour le 26 juillet
1625, la première messe du pèlerinage. Une foule immense, évaluée à
100.00 personnes, y participe.
1517
Depuis lors, les foules n'ont jamais cessé de venir à Sainte Anne
d'Auray. Avant la visite du Pape en 1996, on estimait le nombre des
pèlerins à 800. 000 par an. Et il est rare encore aujourd'hui que dans une
famille bretonne quelqu'un n'ait pas fait le pèlerinage. Pour le pèlerinage
de Jean Paul II, 150.000 personnes étaient là. Ces apparitions et ces faits
reconnus par l'Église, n'étaient pas destinés aux seuls pèlerins bretons.
Le message confié à Nicolazic s'adresse à tous. C'est pourquoi Jean-Paul
II a considéré Sainte-Anne d'Auray comme un lieu important à visiter.
Mais avant de tenter de saisir la signification de ces apparitions,
reprenons-en l'histoire.
En ce début du XVIIe siècle, Nicolazic est un paysan du “ Broérec ” - le
Vannetais - qui ne parle que le breton et ne sait ni lire ni écrire. C'est
cependant un agriculteur capable, aisé, de bon conseil. Mais c'est aussi
un homme de vie spirituelle simple et profonde. Priant, aidant les autres,
charitable. Enfin comme le diront ses historiens Buléon et Le Garrec un
saint laïc. Il faut noter que Nicolazic et sa femme - ils n'ont pas d'enfants
encore - habitaient le village de Ker Anna, “ village d'Anne ” en breton,
et leur champ du Bocenno selon une ancienne tradition aurait autrefois
contenu une chapelle dédiée à sainte Anne. On avait des difficultés à
travailler ce champ où les bœufs ne pouvaient entrer avec la charrue. Le
père de Nicolazic en avait, quinze ans plus tôt, retiré certaines pierres de
granit taillées pour construire une grange. Au commencement d'août
1518
1623 donc, au soir d'une journée de travail, et alors qu'il pensa
spécialement à sainte Anne "sa bonne patronne", une lumière très vive
éclaira la chambre de Nicolazic et une main apparut tenant dans la nuit
un flambeau de cire.
A plusieurs reprises, Nicolazic dans la suite, se verra reconduit la nuit,
au long des chemins creux, par un flambeau qui le précède. Un soir avec
son beau-frère, ils verront une Dame blanche avec un cierge à la main au
fameux champ du Bocenno. Une autre fois, c’est une pluie d'étoiles qui
tombe dans le champ. Mais tous ces événements se déroulent
paisiblement, lentement. Et Nicolazic qui s'interroge ne change rien à sa
vie, sinon prier encore plus. Le 25 juillet 1624, veille de la sainte Anne,
la Dame apparaît à nouveau le soir sur le chemin, lui dit des paroles pour
le rassurer et le conduit chez lui, un flambeau à la main. Nicolazic
cependant ne peut rester avec les siens.
S'interrogeant sur ces événements, il s'en va prier dans sa grange. C'est
alors qu'il entend sur le chemin “le bruit d'une grande multitude en
marche ”. Mais il n'y a personne sur le chemin ! Puis dans la clarté, la
Dame mystérieuse apparaît et voici qu'elle lui parle : “ Yves Nicolazic,
ne craignez pas. Je suis Anne, mère de Marie. Dites à votre recteur que
dans la pièce de terre appelée le Bocenno, il y a eu autrefois, même
avant qu'il n'y eut aucun village, une chapelle dédiée en mon nom. “
1519
C'était la première de tout le pays. Il y a 924 ans et 6 mois qu'elle est
ruinée. Je désire qu'elle soit rebâtie au plus tôt et que vous en preniez
soin parce que Dieu veut que j'y sois honorée. ”
Nicolazic, disent les historiens, s'endormit tranquille : le mystère
s'éclairait et les choses prenaient leur juste place, au ciel comme sur la
terre. Pourtant il allait falloir encore un an avant la première messe de
sainte Anne au Bocenno. Les prêtres à l'époque n'étaient pas plus
prompts qu'aujourd'hui à croire aux apparitions. Et, n'était-ce pas le plan
de Dieu d'augmenter le dossier de faits concrets pour donner à la
chapelle de sainte Anne le caractère le plus authentique en même temps
que merveilleux ? Le recteur réprimandait donc sévèrement le bon Yves
Nicolazic. Mais deux chrétiens laïcs l'encouragèrent, M.M. de Kermedio
et de Kerloguen : ce dernier, propriétaire foncier du champ du Bocenno
promet de le donner pour la chapelle, et il lui conseille de prendre des
témoins des faits merveilleux.
Quand dans la nuit du 7 au 8 mars 1625 sainte Anne apparaît une
nouvelle fois, elle recommande à Yves de prendre ses voisins avec lui : “
Menez-les avec vous au lieu où ce flambeau vous conduira, vous
trouverez l'image (la statue) qui vous mettra à couvert du monde, lequel
connaîtra enfin la vérité de ce que je vous ai promis ”. Quelques
moments plus tard, les paysans déterraient au pied du flambeau une
1520
vieille statue de bois rongée, avec cependant encore des traces de blanc
et d'azur. Trois jours plus tard, les pèlerins commençaient à arriver en
foule pour prier sainte Anne devant la statue.
C'était la réalisation de cette prophétie à Nicolazic de la multitude en
marche. Multitude qui ne s'est pas arrêtée jusqu'à nos jours. Malgré les
réserves du curé- qui finira par faire amende honorable - l'enquête se
déroule comme nous l'avons indiqué au début, et la première messe
officielle sera célébrée, par décision de l'évêque de Vannes, le 26 juillet
1625.
Le paysan bâtisseur A partir de ce jour, Yves Nicolazic devient
bâtisseur. Il dirige les travaux, conduit les charrois volontaires de pierre
ou d'ardoise, les abattages de bois, paie les entrepreneurs, et tout cela
avec sagesse et probité, lui qui ne sait ni lire, ni écrire, ni parler autre
chose que le breton. La chapelle construite, il s'efface, quitte le village
de Keranna pour laisser toute la place à sainte Anne et aux pèlerins
innombrables.
Jean Loguevel
*
1521
Un saint poète, sera-ce suffisant ?
*
Je vois mais n'ai pas, et désire ardemment sans jamais obtenir.
Bouddha Confucius Mahomet Moïse Jésus-Christ Krisna
QI < Talent < Génie < Choix de Dieu
*
Une image m'est apparue durant ma période de pré-sommeil
Je suis dans une salle d'un château moyenâgeux. Je pense au Château de
Foix - à la pièce principale. Je regarde au-dessus de moi, sur ma gauche
et je vois Sainte Thérèse d'Avila tenant une pelote de laine grosse
comme un ballon de volley. Elle lâche la pelote que je saisis, mais elle
conserve un morceau du fil de laine qu'elle commence doucement à
rembobiner. Je tiens la pelote avec mes deux mains de chaque côté et je
ne compresse pas trop la pelote de crainte de casser le fil. Petit à petit,
ma pelote se déconstitue tandis que la sienne se reforme. À la fin, je
lâche le fil restant, elle finit la pelote, me sourit et disparaît. Fin de
1522
l'image.
Comment s'est constituée cette image ?
Château de Foix ---) Château de foi
Ballon de volley ---) coupe du monde de football
Sainte Thérèse d'Avila ---) Le château de l'âme
Le montage du petit scénario n'est toutefois pas explicable. C'est peut-être
uniquement un travail de l'inconscient. Ou de mystique zélé...
Accepter de voir le Christ dans son propre frère, c'est difficile - car dans
son propre frère l'on voit ses défauts.
-Veux-tu être riche ?
- Riche de quoi ? De sainteté, de pureté, d'intelligence ?
Souvent je me dis : mais où sont-ils ? - Jérémie, Salomon, David, Moïse.
Toutes ces figures exceptionnelles de l'Ancien Testament semblent avoir
disparu avec la Venue du Fils.
Seuls la Vierge et le Fils se manifestent aux humains. Les Grandes
Représentations d'autrefois les ignorent. Ils semblent appartenir à
d'autres Cieux, plus loin... là-bas, ailleurs...
Un ouvrage avait paru consacré aux nouveaux prophètes. Il est vrai que
1523
cette considération était en ces temps inactuelle.
Ramakrishna
Vivekamanda
Tantrisme Religion japonaise/ Chinoise Spiritualités
L'intelligence humaine est totalement inadaptée aux grandeurs divines.
Si les Exigences divines avaient été : comprenez-moi jusqu'au fin fond
de l'Univers, nul ne pouvait être sanctifié. Mais sa suffisance a été de
proposer le mot Amour.
Apprends, enseigne, instruis, transmets.
Le Christ souffrant, le Christ enseignant.
Adomiram, architecte de Salomon
*
Le christianisme condamne la chair, condamne-t-il le fer ?
- CAD l'armement ?
La folle escalade des armements.
Cette course ? Ses quantités aberrantes ? Ses coûts prohibitifs !
1524
L'homme regarde la fourmi. Dieu s'abaisse-t-il à regarder l'homme ?
La spéculation théologique est toujours une audace de raisonnement
quand la révélation religieuse est une certitude de vérité - mais cette
vérité est le plus souvent unitaire - c'est-à-dire accessible à un seul
individu. Il s'agit ici du choix ou de l'élection d'un personnage par une
Autorité supérieure qui s'apparente à la famille divine.
*
L'élévation spirituelle.
Comment puis-je penser ? Mes pauvres limites. Votre Au-delà.
Le vrai Christ n'est pas celui qui s'inquiète de l'holocauste - mais celui qui
le comprend et approuve le Père.
Jésus s'inquiète des non-juifs. La Vierge également.
*
Les Epîtres de Paul, le cinquième évangile ?
Caresse et prière
Marina
Aimer Dieu avec douceur
1525
Etre sans être ~ être au Ciel et ne pas être considéré chez l'homme.
Le tiers inclus
Parvenir à comprendre les prémices de la logique divine - la gestion de
ses contradictions.
A quoi peut bien servir l'Univers ? Seulement à glorifier la grandeur
divine ? Comment fonctionne l'Univers - Mécanisme universel.
L'Election - serait fondée sur des qualités futures que déploiera
l'intéressé. Donc l'élection ne serait pas un choix arbitraire décidé de
manière injustifiée mais découlerait d'une anticipation de connaissances
futures vraies et certifiées. Il s'agirait ici de variabilités temporelles peu
perceptibles par l'être humain.
Psaume 128
2 Le labeur de tes mains,
Tu t’en nourriras. Heureux seras-tu, et tout
Ira bien pour toi, 3 ta femme sera une vigne
Féconde, à l’intérieur de ta maison, tes fils
Des plants d’oliviers, autour de ta table.
Le nouveau prophète est celui qui ajoute sur la pensée d'autrefois - il ne
1526
fait pas de paraphrase. Il ne répète pas ou n'interprète pas autrement ce
qui est déjà proposé - non - il fait avancer.
Le Ciel possède 100, la Terre possède 5. Le vrai prophète offre le 1
supplémentaire, et l'on passe de 5 à 6, et c'est déjà grande avancée !
Le livre de Mormon Joseph Smith
Est-il possible de retrouver l'ouvrage consacré aux nouveaux prophètes ?
Deux saints se croisent : - Donne-moi ta foi et reçois la mienne.
La part que vous sollicitiez vous est déjà acquise.
Que peut espérer l'Etre ? Non pas ici-bas mais là-bas ou là-haut ?
Etre au-delà.
Desclée ---) Petite vie
Benoît Agnès de Langeac Lacordaire Saint Paul Père Damien Père
Coudrin
Saint Norbert Saint Rémi Charles de Foucault Saint François d'Assise
Jean-Baptiste de la Salle Guillaume-Joseph Chaminade Sainte Claire
Madeleine Delbrel Jean-Baptiste Muand, fondateur de la Pierre-Qui-
1527
Vire
Jeanne de France Jean-Marie Vianney Saint Dominique Thérèse de
Lisieux
Saint Patrick Bernadette Catherine Laboure Grignion de Monfort
Jean-Baptiste Marie-Louise Trichet Saint Pierre Léon Dehon
Anne de Xainctonge Ignace de Loyola Sainte Colette Marie de la
Passion
Saint Jérôme Vincent de Paul Cardinal Bérulle Tertullien Thomas
d'Acquint
Pierre-Julien Eymard Jeanne d’Arc Marthe Robin Jean-Jacques Olier
Jeanne de Chantal Saint Martin Don Bosco Saint Augustin
Elisabeth de la Trinité François de Sales Jean de la Croix Thérèse
d'Avila
Antoine de Padoue Catherine de Sienne Père Anizan Sainte Foy
*
Pourquoi le Christ n’a-t-il pas voulu planter son germe en Israël ?
L’homme pose des questions mais ne peut y répondre - telle est sa
sagesse.
Méthodistes Baptistes Presbytériens Moroni Olivier Cowdery
1528
Adventistes
Messie.
: église évangélique attendant une nouvelle venue du
Messie juif postchrétien : Bar Kokhba
S'inquiéter du messianisme juif - Le retour en Judée, la reconstruction du
Temple.
Pascal - une sorte de David, un être élu de l'intelligence.
Spécialités
Saint Augustin ---) saint para bibliste
Sain Paul ---) Apôtre
Jérémie, Isaïe, Ezéquiel ---) Prophète
TGP : Très grand prophète ---) Muhammad
Moïse ---) Le grand guide
Jésus-Christ ---) Parole vivante du Père
*
Je suis profondément par ma nature humaine. Je ne suis que cela et rien
de plus. L'immensité du Père.
Dix mille fourmis ne pourraient soulever que le poids d'une perdrix
morte.
1529
Que pourront nos cerveaux reliés les uns aux autres ?
Ne te lamente pas sur ton sort mais demande à Dieu d'ajouter sur toi - de
t'ouvrir, de t'instruire - de te faire progresser.
Grand filet du diable, où beaucoup se laissaient piéger par les charmes
d'une suave éloquence. Les Confessions Saint Augustin Livre V,m,a
*
Abraham Le Bouddha Jésus Laozi (Taoïsme) Mahomet
Manès Nanak (Sikhs)
Jésus est probablement mort le 7 avril de l'an 30
Alexandre Jannée (103-76 av JC), le premier à prendre le titre de roi des
juifs, grand prêtre asmoéen.
*
On a dit oui au canon juif. Sur quelles recensions de l'Ancien
Testament s'est-on appuyé pour valider le choix ?
Je regardais une émission consacrée à Qumrân - les grottes se sont
1530
affaissées - 11 ont été découvertes - il pourrait en rester 20 encore à
déblayer.
De toutes ces polémiques concernant les vérités sur le Fils, je n'en ai
que faire. Moi, je m'en réfère à la Bible. Sera ce qui sera.
Dans la liturgie catholique, l'homme conscient de sa petitesse et de son
misérabilisme supplie Dieu de le juger avec sa miséricorde et non pas
avec son mérite - car de mérite, il n'en est point.
La taille de l'homme est ridicule.
C'est par la femme que le péché a commencé.
L'homme est un monstre pour l'homme.
1531
Journal 2003
La Bible - Dieu nous dit :
Ce vrai est suffisant - suffisez-vous de cela - tout en sachant fort
bien que ce vrai est faussement historique.
Son contenu permet d'accéder à l'Autre monde.
*
Antiochus IV Epiphane affecta le Temple de Jérusalem au culte des
idoles et défendit aux Juifs l'observation de la Loi.
*
Luxe, calme et volupté ---) Bien-être matériel
Sagesse, sérénité, contemplation ---) Bien-être spirituel
*
Marguerite-Marie Alacoque (1647- 1690)
1532
En 1673, elle eut ses premières apparitions - le Christ l'instruisait
sur sa Passion etc.
Instituer une fête en l'honneur du Sacré-cœur.
Fragments
un faux.
Il faudra signaler dans le Journal que le saint Suaire est évidemment
Atteindre des stades nouveaux d'élévation. Se dégager de son
enveloppe terrestre.
Santé et sainteté.
Un cœur saint dans un corps sain.
Tout ce que nous devons apprendre des âmes saintes !
Le mal est imbécile. C'est perdre son temps dans la douleur et les
atermoiements. Il faut élever son âme autrement.
Je vois tout un travail de purification à accomplir. Nous devons
1533
rejeter la base terrestre. La mémoire y accumule une charge inutile. Il
faut se construire ou élaborer pour un ailleurs, un autrement. Car ici ce
n'est rien.
plénitude "
" Dieu ne peut désirer car désirer c'est manquer. Or Dieu est
La philosophie doit tendre vers la religion, car la religion future est
le nouveau principe de vie ~ mais cela est affaire d'au-delà. Et l'homme
doit espérer et attendre.
De se former pour se préparer à la mort. Quelle fonction ? Que fautil
savoir ? De quelle manière faut-il se purifier ?
Règle de saint Benoît Ecrits des Saints Pères Lectio divin
Il y a les Dieux
*
Il y a le Christ ---) Homme-Dieu
Il y a les grands prophètes ---) Moïse, Muhammad, Bouddha
1534
Il y a les apôtres Paul, Jean, Pierre
Il y a le cerveau d'Einstein, de Napoléon, de Pascal
Les intelligences d'applications - Hugo, Picasso, Mozart
Les constructions d'ensemble - de Vinci, Goethe
Il y aura toutes les intelligences du Ciel, mais pour cela il faudra
attendre d'y être pour apprécier.
*
Je persiste à croire que la Poésie est une collection d'individualités -
Le travail poétique étant travail de solitaire. Se parachever c'est être dans
une liste de catalogue et pouvoir se spécifier dans une catégorie : bon
poète, singularité littéraire, grand poète, génie etc. C'est faire partie de
l'édifice mais le relationnel est de faible portée.
Le Christ dit : Etre c'est aimer.
Pourquoi sommes-nous dotés d'une si faible intelligence ? Que
pouvons-nous faire pour essayer de progresser ?
1535
Passer de l'allumette à la forêt canadienne d'un coup de baguette
magique !
Lui.
Pascal était en essence de sainteté, Dieu l'a rappelé fort rapidement à
Sagesse de jeunesse : j'ai vécu caché au fond de ma chambre mais le
Mal est venu m'y déloger.
Taoïsme
*
Le Dao, c'est-à-dire le Principe régulateur de l'Univers, et par
extension le système absolu de la perfection en toute chose.
Le Principe ultime a la qualité de Ziran :
" Ainsi qu'il est par lui-même ", donc tel quel, spontané.
Le Dao jiing
Le livre de Huangdi
Huangdi, Laozi --) Laazi (Internet )
*
1536
Visite du Sanctuaire à Espis. Les tables qui balisent les stations sont
ridicules et totalement inadaptées à l'esthétique et à la fonction du lieu. Il
faudrait investir 2 à 300 000 Francs pour proposer des petits autels de
pierre, des lieux de recueillements et un entretien adapté de jardinier. Le
lieu est à l'abandon - ce qui est détestable et injustifié. Car un site où la
Vierge est apparue doit être honoré et entretenu.
*
Ciel.
Essaie de comprendre l'intelligence de Marie car elle est Reine du
*
J'en suis à la correction des Psaumes en première version - phase de
scannérisation après la dactylographie de Marie. Cela avance
doucement, - je m'y attelle toutefois.
*
Éphéméride de l'Univers - Tous les événements qui se sont déroulés
dans l'Univers tel jour, à telle heure, à millionième de seconde !
Evénements principaux ?
1537
*
Aller au-delà de la Bible. - Je pense à Joseph et à la femme de
Pharaon. Peu de versets sont consacrés à cet épisode. En revanche, Les
Ecrits Intertestamentaires proposent une nouvelle version de l'épisode en
question.
Que peuvent représenter les affaires humaines pour Dieu si l'on
songe à l'immensité de l'univers ? De l'insignifiance en vérité.
- Je suis roi ! Je suis prince ! Je suis ministre !
- Qu'est-ce ?
*
Épîtres de Paul
- Ferveur, intelligence et logique de raisonnement. L'avancée
logique dans le discours.
La qualité du matériel animé/agité pour construire de cette sorte.
1538
La descente - l'expédition punitive -
Quel malheur ! Quelle bêtise ! Quelle injustice !
Journal 2004
*
Intentions - intuitions - expériences
Le monde est-il la somme des expériences ?
Le monde est une somme de choses.
*
Prière. Je souffre de ma petitesse. Permets-moi, Seigneur, de changer de
nature. Prends pitié de ma supplique car ceci est la vérité. Je suis peu, je
suis rien. Prends pitié de moi. Permets-moi d'évoluer !
*
Qui prétend savoir ? Qui prétend posséder ? Le "Je" est employé
faussement car la connaissance est ridicule.
La réalité terrestre - un insignifiant. La réalité de l'Au-delà j'appelle cela :
La Civilisation - c'est-à-dire le lieu où d'autres lois, d'autres fondements,
1539
d'autres vérités sont appliqués et sont référentiels. Quant à la fugitive
trace terrestre - cela n'a pas cours - cela est peu, est rien.
Il y a le "Je sais" de la certitude humaine qui est faible chose - il ne
détermine pas un principe fondamental réel - car le véritable avenir est
pour l'Au-delà. Mais nul homme n'en possède une perception claire.
Certains sont dans l'attente nébuleuse de la mort – c’est-à-dire croient
sans voir, et cela semble suffisant pour le Fils.
Ce que je sais par les sens est peu de chose. Ce que l'on saura avec les
nouveaux outils de l'homme éveillera la curiosité. Heureux celui qui sait
la vérité de l'Au-delà, mais celui-là n'est pas redescendu la dire.
L'homme se flatte et dit : je sais. Sa conscience lui intime l'ordre de dire : je
supplie, j'implore, je quémande à Dieu le droit au progrès car ma nature
est infiniment faible, médiocrement ridicule.
*
Le "Je sais" ne sert à rien. Seule l'espérance religieuse peut nous soulager de
l'immense tristesse où notre nature humaine nous a plongés.
1540
*
Élève-moi, prends pitié de ma petitesse. Permets-moi de progresser.
*
La Civilisation n'est pas ici mais Là-Haut. Ceci est une certitude.
Où peut-on trouver la bêtise de se prévaloir d'être quelque chose ou
quelqu'un ? L'immensité de l'Univers rend ridicule la nature humaine.
Seule la grandeur de Dieu est à admirer, à glorifier, à implorer.
*
Quand on considère la taille de l'Univers, l'on ne peut admettre que le Fils
soit cloué sur un gibet de potence. Ceci est trop cruel, trop injuste et
semble inutile.
On a l'impression que Dieu aurait pu s'y prendre autrement. - Cela - cette
façon paraît ou semble aberrante.
Le dimensionnel Père/Fils - créateur de l'Univers et le Fils-Dieu souffrant
pour quelque six milliards d'humains n'est pas respecté.
1541
Le rapport du dimensionnel Père/Fils n'est pas respecté.
Astrophysique/Religion
*
Comment peut-on accepter de vivre la nature que Dieu nous a donnée ?
Tout semble si confiné ! Il faut le supplier de changer de nature et de
pouvoir accéder à un espace meilleur.
Je suis sur terre écrasé par le poids de mon ignorance. Si je viens à mourir,
je suis une tortue sans carapace. Je reste tortue toutefois.
Que peut Dieu pour moi ? Que peut-il me faire espérer ?
Mais n'est-ce pas par la Providence ou L'Election que l'on devient savant ou
sachant ?
*
10/11 avril 2004 Déplacement avec Marie. Déplacement inutile. Village
de...et Notre Dame d'Espis - que j'ai apprécié.
1542
La Vierge est apparue douze fois en ce lieu, qui est à peine honoré par Les
Autorités Ecclésiastiques. Craignent-elles de faire ombrage à Lourdes ?
Ce lieu me plaît. Il est très proche de mon cadre d'habitation. En revanche,
les autels de pacotille sont détestables. J'espère que l'on saura en
proposer d'autres - en pierres épaisses et belles où l'âme pénitente pourra
se recueillir.
500 000 francs 2004 - 75 000 euros seraient suffisants pour offrir quelque
chose de beau et de propre. Mais comment faire ? Le temps saura, je
l'espère, honorer cet endroit remarquable.
*
Quelle honte ! Quelle faiblesse de nature humaine ! Pitié, Seigneur, pitié !
Permets-moi de progresser !
*
Il faut prier Dieu de nous aider à pouvoir car lui seul est capable de
produire cent milliards de galaxies quand nous sommes incapables de
maîtriser 10 000 ouvrages dans une collection. Oui, prions.
1543
*
Faut-il disserter sur l'aberration illogique du Ciel ? Accepter de comprendre
la folie irrationnelle qu'elle gère avec indifférence ?
Tout cela semble effrayant et absurde. L'on se dit : Comment Dieu autoriset-il
de telles monstruosités terrestres ?
La mort - c’est-à-dire l'attente vers un autre monde semble la seule
possibilité pour comprendre de telles injustices. Changeant de royaume,
de nature, de logique, de vérité et d'âme, le bien-être du Ciel - qui je
l'espère me sera accordé - me permettra d'aplanir - de délaisser ces
piètres supplications terrestres et de contempler avec mépris la bassesse
d'ici et là.
N'aurai-je pas du recul - une fois mort, dégagé de mon enveloppe charnelle,
n'aurai-je pas le mépris de ces faibles réalités humaines, - et raisonnant
encore ne penserais-je pas : ceci est peu - demain ils seront ici. Qu'ils
souffrent, peinent ou supplient - ceci est peu de chose car un autre
espace les attend déjà ?
La chair est de la viande, seul l'amour est pris en compte. Qu'importe les
gémissements et les hurlements. L'affaire est de sauver son âme, que l'on
1544
soit faible d'esprit ou intelligence supérieure.
*
Il faut posséder quatre espaces en soi : le poétique, le philosophique, le
spirituel, la mathématique - l'imaginaire, le pensé, l'Au-delà, le rationnel
et combiner l'ensemble selon les différents états de son esprit.
*
Paul serait le fondateur de la nouvelle religion - Le Christianisme -
Il faut pour fonder une nouvelle religion des écrits fondateurs.
Paul est un inspiré - c'est un instrument.
Qu'appelle-t-on penser ?
*
On appelle penser aujourd'hui l'interrogation sur l'existence ou non du Père.
*
Je vois Dieu - je vois l'homme - je vois le vide spatial qui les sépare. Que
Dieu prenne en pitié l'infinie petitesse de l'homme !
1545
Prière à Dieu
*
Je voudrais de la croissance intellectuelle -
Je voudrais progresser - ajouter - penser mieux - penser outre - perdre ma
nature humaine sans souffrir pour concevoir de manière supérieure ;
J'ai envie de pleurer parce que je ne suis Rien.
Ne te satisfais pas de ma pauvreté. Plains-moi ! Permets-moi de progresser !
Merci. Merci.
*
Pascal : 7 000 étoiles - l'astrophysicien : 100 milliards de galaxies. Qu'en
est-il réellement de l'immensité de l'Univers ?
*
Il faut habiter l'homme en tant que penseur, - avec réflexions et doutes -
mais certitudes de l'Au-delà - du vrai futur.
Il faut habiter l'homme en tant que spéculateur, audace évolutive, risque à
penser, savoir aller outre dans l'irréel et l'impossible.
1546
Mais l'intelligence consiste également à agir avec autrui en sélectionnant, en
réfutant, en produisant un concept nouveau
La poésie n'est pas ici une plaisanterie.
*
Le potentiel que l'homme déploie lui permettra d'accéder à quel monde ? À
quelle valeur ? À quel progrès ?
Dieu offre-t-il des possibilités d'évolution ? Que pouvons-nous espérer ?
Y a-t-il jouissance et bien-être avec piètre cerveau là-haut ?
Si nous restons hommes - hommes sans corps c’est-à-dire âmes avec raison
humaine - que pourrons-nous comprendre ?
Quelle sera la miséricorde humaine ?
*
Qu'il me tarde d'accéder à cet autre espace ! Plaise à Dieu de n'en être pas
rejeté !
Ai-je la certitude de ma liberté d'action ? La réponse est non. Un dieu toutpuissant
pourrait à mon insu agir sur les comportements et m'imposer à
1547
agir de telle ou de telle façon.
Mathématiques dérivées
Je suis essentiellement attiré par les Mathématiques mais étant cul-de-jatte
je fais poète par les poètes algébristes.
Il y a également des êtres supérieurs - Le Saint-Esprit et Le Coran qui sont
algébristes - ce sont des êtres purs par excellence.
*
Quelle est la véritable histoire de Jésus-Christ et de sa mère ?
*
Petitesse de l'intelligence humaine. Place ridicule dans l'univers. Immensité
divine. Que puis-je faire pour progresser ? Cela sera-t-il suffisant ? Les
limites de la potentialité humaine ?...
Le temps est-il un facteur dans le progrès de l'homme ?
1548
*
Que puis-je faire ? Que puis-je faire ? Ô impuissance !
L'immensité divine et mon insignifiance.
*
À quoi peut bien servir de souffrir ? Cela est une épreuve inutile - pour
nourrir le diable et ses sbires ?
*
La ziggourat - La tour de Babel
Y a-t-il une fonction mathématique capable de représenter cette forme en
spirale montante et décroissante toutefois ?
(De fortes chances...)
Ne jugez pas - ne lisez pas
*
Vous aussi vous en êtes ! Christ était coupable auprès des hommes et je le
1549
suis auprès des Esprits !
Dieu : l'Univers et plus encore.
Attendons de mourir car toute spéculation semble stupide. Une fois morts,
nous pourrons nous adapter à l'autre monde et nous épouserons ce fait
nouveau.
*
Quel espoir de pouvoir de son vivant crédibiliser son identité poétique ?
Tout est long, bloqué, impossible. Il faut donc oeuvrer pour soi, pour son
avenir peut-être - oui, oeuvrer pour son Au-Delà.
Craindre ! Craindre le temps car tout va très vite. Savoir choisir - rejeter
certaines offres terrestres car il est impossible de tout faire et de tout
maîtriser. Oui, refuser - se limiter à quelques choix.
*
Pour moi, souffrir est perdre mon temps - car je ne puis agir ou j'agis
maladroitement.
La souffrance n'est pas moyen de sublimation - mes hurlements
intempestifs ne sont d'aucune utilité
1550
Historiothèque céleste
Espérons qu'au Ciel, Dieu ait gardé l'historiothèque du temps, et qu'il soit
possible de revoir Ravaillac ou les Grecs, les Egyptiens, les
Magdaléniens ou Lucy !
Que le Christ ou que Sa Passion nous soient à tout jamais accessibles !
Merci Seigneur !
*
L'espoir de la mort pour enfin se libérer de sa triste réalité terrestre. Et quel
futur ? Quel avenir ? Tout n'est-il pas pour Là-Haut, je vous le demande
?!
*
Si Dieu dit : je vous jugerai également avec vos intuitions, quand sera-t-il
de nos fantasmes sexuels ?
*
1551
Congrégations
Les Dominicains Les Ursulines Les Carmélites Opus Dei Les Jésuites
Les Moines Les Bénédictins Les Lazaristes Les Chanoines Les
petites soeurs des pauvres Les Pères du Saint Esprit Les barnabites
Les Béats Les moines trappistes Les Assomptionnistes Compagnie
des Prêtres de Saint-Sulpice Filles de la Charité Pères de la Foi Les
Clarisses Les Franciscaines
Sainte Ursule Les Ursulines Virginia Centurione Bracelli
Marie, reine des Saints.
*
Comment peut penser un astrophysicien croyant ? Comment peut-il situer
sa place dans l'Univers ? Quelle valeur accorde-t-il à Dieu ?
Son degré de conscience - je voudrais une confession intellectuelle, morale,
de lucidité.
Il faut espérer accéder à l'Au-delà - mais il faut que Dieu permette à
l'homme de savoir.
1552
- Soyez heureux de votre bien-être végétatif !
Qu'il Lui plaise de ne pas raisonner de la sorte !
*
Craindre, craindre que le produit intellectuel ne soit pas suffisamment
élaboré - travailler et douter - mais que peut-on espérer avec sa piètre
potentialité ? Il faut croire que Dieu nous ouvrira vers un beau futur,
dégagé de toute médiocrité où le vrai se déploiera.
Dieu nous jugera d'après nos intentions ? Que nos intentions soient bonnes !
Mais pourquoi ma nature est-elle insignifiante?
*
Quelle profondeur ? Quelle hauteur ? Quelle étendue ? De là à là, qui suisje
?
Il faut être Freud, Rimbaud ou Levingstone c’est-à-dire trouver de
nouveaux espaces où l'intelligence humaine peut se déployer. Mais
l'idéal est d'ajouter sur Hobbes car ce nouveau télescope permet de
mieux percevoir l'immensité divine.
1553
Ou encore penser Spiritualités célestes - Prophète, Saint ou Fils CAD
concevoir une plus belle pénétration d'amour épuré.
*
Une conscience aimante - c'est ce qu'Il demande ! - En vérité, le problème
est dans l'obtention d'une intelligence supérieure capable d'intégrer et de
comprendre - de maîtriser une galaxie par exemple.
Y serai-je ? Qui pourra ? Qui peut ?
*
Sagesse de l'homme
L'homme de science pose une question et il y répond. Le monde crie hourra
! Il pose une seconde question et ne peut y répondre. Le souffle de la
mort l'emporte.
*
Quand il me faudra remonter, Dieu m'en voudra-t-il ? M'accusera-t-il de ne
pas avoir accompli certaines actions, d'en avoir développé d'autres de
1554
second ordre ? Cela peut être dit avec amour - : Tu vois, tu aurais
dû...mais cela sera peut-être dit. Et que faire ? Que vaut l'âme humaine ?
*
Les Dieux !
Le Génie L'Art La Culture L'intelligence La Science La
Beauté féminine La Pureté religieuse
Dieu est une Force à craindre constamment
Le travail est l'outil pour accéder à sa purification
La nature de l'homme est misérable. Que Dieu prenne en pitié notre
condition !
*
Religion. Cela veut dire : " Je crois assidûment et je vais m'en laisser conter
" - Qu'en est-il du vrai religieux ?
Pourquoi suis-je encore vivant ?
Science. C'est un degré de civilisation qui détermine le vrai ou la certitude -
ceux-ci se déplacent avec le principe évolutif de l'espèce humaine.
1555
L'objectivité n'est qu'une certitude momentanée.
Le pseudo-vrai est 1, le réel inconnu est 99 999. Nous sommes dans le
pseudo-vrai. C'est affaire d'évolution et de progrès de l'humanité. Allons
vers l'avant toutefois.
*
Regarde cette petite araignée au fond de la baignoire qui ne peut remonter.
Elle glisse, glisse désespérement. Cette araignée, c'est toi. Aime-la !
Respecte-la ! Viens-lui en aide ! Prends un peigne, parle-lui doucement.
Convainc la de se tenir sur les dents du plastic. La voilà qui t'obéit.
Ouvre la fenêtre et libère-la enfin.
Ne te flatte pas d'avoir accompli une bonne action. Demain ce sera toi
l'araignée et espère que Dieu te prenne en pitié pareillement. C'est cela :
épargne de bonnes actions pour ton futur toi l'infiniment petit car tu es
dérisoire et ton existence humaine ridicule.
Demain sur l'immense Océan, naufragé tu supplieras dans cette coquille de
noix et peut-être te souviendras-tu de cette minuscule araignée qui
craignait le pommeau de la douche comme une gigantesque sortie d'eau
1556
effrayante qui allait la submerger.
*
Le non-savoir philosophique est en vérité la croyance en l'existence de
Dieu. Celui qui sait Dieu - qui l'implore et le vénère - ne cherche en vain
quelconque solution biscornue et inaudible. Il va vers le vrai c’est-à-dire
vers Dieu ou son Fils.
La philosophie serait donc une sorte de pré-entrée ou d'entre-salle vers la
vérité divine ou vers le saint sanctuaire.
Sachez penser autrement - débarrassez-vous de toute audace mentale et
tendez vers le Fils - là est l'unique certitude.
*
Je suis constamment effrayé par l'immense intelligence du Père - et je ne
puis que mépriser la petitesse de ma capacité humaine. Je ne suis rien -
je suis une fourmi - un être infiniment médiocre et je le sais.
Mais Dieu ! Seigneur ! Que puis-je ? Permets-moi de me développer !
Prends pitié de ma misère ! Je ne peu en rester à cela. Car jamais avec ce
1557
piètre potentiel, je ne parviendrai à comprendre tes merveilles ni le génie
de ta création.
*
L'orgueil ? Quel orgueil ? Que représente l'homme comparé à Dieu ? Est-il
une fourmi, un grain de sable dans l'Univers ? Un électron ? N'est-il pas
plus petit encore ?
*
Ce saint sanctuaire chiite, quelle beauté ! Quelle splendeur, ce toit recouvert
de feuilles d'or ! Et l'ensemble posséderait parfaitement gardé des trésors
de l'Islam accumulés depuis le VIIe siècle.
Les résistants veulent à présent le protéger jusqu'à la mort. Les Américains
demandent aux milices de rendre le contrôle du lieu saint.
Si Nadjaf était attaqué, c'est l'ensemble de la communauté chiite qui serait
choquée sur le territoire irakien.
*
1558
Moins tu te considères et plus Dieu te donne !
Il ne s'agit pas de se sous-estimer mais de ne tirer aucune gloire, gloriole
etc...De ce que l'on fait - de ne pas s'en réjouir. Ne pas se prendre pour
quelque chose ou quelque personnage important. Rester modeste.
Simple. Mais le penser réellement, de tout son cœur.
Cessez de mépriser mon œuvre dite de second ordre car l'astéroïde
aujourd'hui est étudié avec une attention accrue.
*
Toutes ces contradictions religieuses - toutes ces aberrations scientifiques et
rigoristes peuvent nous faire douter de la réalité biblique du Fils telle
quelle - mais je prétends que nous devons aller outre - que nous n'avons
pas le temps de critiquer ou de contredire car il en est de notre âme - et
cet Etre là - Jésus - semble une opportunité extraordinaire à saisir malgré
les contradictions historiques et les vérités ecclésiastiques.
*
La philosophie est un immense questionnement qui ne peut résoudre aucun
1559
problème.
La Vierge dans un de ses messages disait : " La terre est le marchepied du
Ciel ". Je crois que la philosophie est l'extraordinaire vivier de
l'interrogation mais la religion monothéiste est la solution de la Pensée
philosophique.
Le philosophe se situe sous le religieux ou le théologien - et la réalité
inattaquable est dans la religion monothéiste.
Nous Chrétiens prétendons que le Fils est l'unique solution. Cela sera
certainement plus modulable et de nombreux principes pourront
probablement coexister Là-Haut.
*
Qu'il me tarde de mourir pour enfin être Là-bas, ailleurs débarrassé de
toutes mes carences et scories ! Sans cette chair purulente et détestable,
fille de tous mes maux et insuffisances.
Mais Là-bas, pourrai-je développer un nouveau potentiel cérébral ou
devrai-je me suffire de mes faiblesses terrestres certes dégagées de mon
enveloppe humaine, mais faiblesses toutefois ? Et comment serai-je
1560
considéré ? Innocent ou coupable ?
*
Délaisse la recherche de l'Immortalité terrestre, soucie-toi de ton avenir au
Ciel.
*
J'écris en espérant ma mort - en espérant l'avenir de l'Au-Delà et en
supposant Dieu suffisamment bon pour me pardonner mes faiblesses ou
mes méfaits.
Je désire accéder à cette nouvelle civilisation du Ciel qui me semble
exceptionnelle comparée à la bassesse terrestre.
*
L'homme en attente de Dieu. Car l'homme doit mourir. Doit-il se taire et
disparaître ? Et en finir à tout jamais ?À quoi doit-il penser ? Qui est
l'Espoir ? Qui est l'Avenir ?
Est-ce le trou - le néant - la parenthèse de vie ?
1561
Christ en vérité - cela est simple. Mais quelle civilisation autre - Là-bas ?
Quel principe de vie ? La fausse intelligence possède si peu.
*
Toujours effrayé par l'immensité divine.
Recherche désespérément à me mieux faire pour accéder à quelque
chose de supérieur. Trop faible potentialité terrestre. Atteindre l'Ange, -
cela sera-ce suffisant, en vérité ?
Je veux bien être saint - mais qui serai-je ? Un petit pion sur l'éternel
échiquier du Père ?
Seigneur ! Seigneur ! Je te sais avec ma maximisation humaine - Que doisje
faire ? Accorde-moi le droit de progresser !
Comment faut-il agir ? Nous sommes peu - si peu...
*
Cette connaissance de la sensibilité, est-elle utile ? Débouche-t-elle sur
quelque chose d'exploitable et de concret ? Ne faut-il pas s'interroger sur
1562
l'après-vie - l'après-mort ? Sur la métaphysique, en vérité ? - Car ceci
semble l'essentiel du futur éternel.
Et de la construction de l'Autre monde ? - Nul n'en est pourvu. Nul ne sait
réellement ce qu'il en est. Est-ce plaisir et bonheur, essence de bien-être
? Quel monde ? Quelle civilisation ? - Je parle de Civilisation.
Cet Au-delà prétend posséder dans sa grossièreté la connaissance du futur
terrestre - est-ce une spontanéité enseignée ? Ce perçu permet-il de
constituer un véritable savoir ?
*
Je sais - c'est facile mais j'abandonne toute audace téméraire de tentative
philosophique - je me résigne à croire en Dieu - au Christ. Je n'ai plus
que 10 - 20 ans à vivre et je tends vers le génie de la religion chrétienne.
Ceci est ma foi, - ma logique également. Je prétends en l'existence de
l'Au-delà. Et si cela s'avère vérité, reconnaissez que cette option est utile
à ma raison et indispensable pour mon immortalité...
*
Si la philosophie tendait vers la religion, elle parviendrait - même en
1563
esquisse de pointillés - à tenter de résoudre le problème de l'Au-delà et
de l'Immortalité.
Elle serait capable aidée peut-être de la Mathématique à construire cette
folie inconnue que l'on appelle le Ciel - et pourvue d'audace et de
témérité, elle élaborerait de nouveaux paysages inconnus à l'espèce
humaine
*
Le philosophe pense résoudre de nouvelles questions. Il est pourtant celui
qui n'a pas compris la vérité de l'Au-delà. Il s'interroge sur de l'inutile
terrestre. Son intelligence est remarquable mais son athéisme le dessert.
*
C'est avant tout un questionnement pour l'Avenir - pour le Demain. Que
pouvons-nous espérer de ce splendide Au-delà ? Devons-nous nous
résigner à la pensée mystique ou supputer plus loin - là-bas ?
Et quelles formes de pensées nouvelles tout à coup surgiront de notre
mémoire ? L'Ame - oui, l'Ame avec sa potentialité épurée mais
possédant également la mémoire de son passé - de son sexe - pourquoi
pas !
1564
*
Ame, esprit, saint, ange, prophète, messie, - quelles sont donc les autres
catégories spirituelles célestes ?
Reine du ciel ----) La Vierge Marie.
*
Serai-je saint, prophète ou ange ? Quel est mon espoir post mortem ?
Que mon avenir spirituel ?
*
Le postulat de l'Eternité
Quel nouvel espace ? Quels principes de vie ? Quelles lois réagissent le
système de l'Etre ? Qu'appelle-t-on "Bonheur" ? Ce terme a-t-il un sens ?
Des milliers de questions viennent consteller ma cervelle, et nul ne
semble capable de répondre à quelconque interrogation.
La nouvelle philosophie pourrait considérer la connaissance de l'au-delà.
C'est un pas vers la métaphysique.
1565
*
J'ignore même ce que je puis trouver ou chercher. Tout me semble
ailleurs.
Pourquoi les poètes m'ont-ils oublié ?
Il faut tendre vers l'ange et tenter de trouver de nouvelles espèces
spirituelles autres que le béatifié, le saint, le prophète ou l'esprit -
qu'existe-t-il encore ?
Seigneur, cela sera-t-il assez ? Mon niveau te conviendra-t-il ? Juge-moi
selon ta miséricorde ! Sache me pardonner. Prends pitié de ma petitesse.
*
Philosophie ---) métaphysique ---) astrophysique de --- )
Repenser l'Univers pour mieux comprendre Dieu par la Science
Physique ---) concevoir un nouveau monde inconnu que l'on pourra
apparenter au Ciel.
1566
Christ : Franck, viens immédiatement. Délaisse la science humaine.
Prends mon raccourci. Ceci te sera salutaire.
*
Beaucoup de sexe et beaucoup de religion. Ne pas rendre incompatible
les deux. Ne pas craindre que l'application physique ne s'accomplisse au
détriment de l'idéal spirituel. Aimer l'autre ce n'est pas refuser Dieu ou le
Fils.
Il est même certainement possible de considérer le sexe comme un
accomplissement physique proche du sport et cela ne saurait remettre en
cause la plus haute pensée spirituelle de l'intelligence.
*
L'on essaie d'améliorer le sort de l'humanité quand La Vierge nous
impose à nous dénuder et à nous appauvrir.
*
Quand on remontera au Ciel et quand on verra l'indice poétique de Dieu,
l'on s'apercevra que cela n'a rien à voir avec le catalogue Gallimard.
Il y a certainement des surestimations et des sous-estimations terrestres.
1567
Quant à certains poètes - grands peut-être - ils n'ont jamais été édités et
sont tombés dans les oubliettes.
*
À la limite, je préfère une femme qui se fait prendre par un chien à un
homme qui spécule pour fabriquer une arme dévastatrice.
La Bible condamne la bestialité. Condamne-t-elle le fer ?
*
L'Univers est fini. Il semble infini à l'oeil de l'homme. Mais il est fini
pour Dieu c’est-à-dire que Dieu en connaît les limites.
*
Il y a ce sentiment de culpabilité et d'impuissance - de non-possibilité à
atteindre le résultat escompté. Il faut gérer cette frustration cérébrale car
l'intelligence ne saurait aller outre. Se suffire de son maigre résultat et
pleurer ou implorer Dieu de pouvoir nous améliorer. Oui, pleurer.
*
1568
Qu'en est-il réellement de la religion primitive chrétienne ? Qu'en ont
fait les hommes d'église qui se sont succédé ?
Ce qui m'importe, c'est la place de l'homme dans l'univers - son réel
potentiel d'actions.
Passer sans être auprès d'autrui. Être pour soi et transmettre. Être pour
l'au-delà toutefois.
- En cela, il n'est pas passé.
- Eut-il été reconnu ?
*
À quoi doit penser une cervelle ? À Dieu ? À sa place dans l'univers ? À
son avenir ?
*
Antélapsaire - période avant le péché originel
Domition - mort de la Vierge
1569
*
La Bible pourrait s'intituler La Destinée c'est-à-dire de La Genèse -
création du monde, de l'univers jusqu'à l'Apocalypse en passant par le
Fils qui est la solution post mortem.
La Destinée pour exprimer le mouvement du monde.
L'origine de Dieu est toutefois inconnue.
*
Astrophysique
Comprendre l'univers - c'est aller plus encore dans la compréhension
divine.
*
Il faut donc apprendre à mourir - il faut se former, se développer,
s'épurer - implorer, supplier, prier - croire, espérer, invoquer - se
débarrasser, s'alléger, évincer ses scories - et glisser hors de son corps
pour enfin accéder à la lumière là-haut.
*
1570
Le Mal
Voilà un sentiment de puissance ! Frapper et soumettre - imposer sa
médiocrité et se prévaloir de sa force.
Mais tant que Le Ciel ne condamne pas cette injustice, l'on peut
poursuivre encore, n'est-ce pas ?
La morale ? Quelle morale ? La morale, c'est ma force, et je frappe qui
je veux - qu'il soit saint, génie, prophète ou messie. Je frappe, vous disje,
car je suis le Mal est ceci est mon pouvoir.
*
Poètes, le combat est pour des broutilles, le zèle pour des insignifiances -
mais l'avenir est au Ciel. Ici-bas, tout est ridicule - tant de mièvreries, de
foutaises, d'insistances auprès d'autrui pour peu, pour rien, en vérité.
Non, le vrai futur est là-haut avec les ombres, avec les spectres et les
réalités littéraires célestes.
L'Au-delà sait déjà pertinemment notre degré de compétence. Tout s'en
retoune au vrai et l'ordre est respecté.
1571
Sur cette basse Terre, c'est la foire d'empoigne - les coups dans les pattes
- le mépris, le rejet. Attendons de mourir et enfin nous serons !
Tel qu'en lui-même enfin !
*
Le problème de la grâce. Au ciel - le présent, le passé et le futur sont
intimement liés et mêlés par les âmes y vivant.
Sur terre, l'être humain est ignorant. Il ne possède que son passé et
présuppose un présent proche.
Il doit donc tendre vers le meilleur et implorer le pardon.
*
Je plonge fortuitement dans l'âme des philosophes et espère retirer des
substances intellectuelles utiles à mes applications.
L'instinct est d'aimer les Mathématiques, la raison, le savoir, les
philosophes, les poètes, les saints - ceci n'est pas dans l'ordre - les
prophètes, les Dieux, les saintes, les pèlerinages, les livres sacrés etc.
1572
Je devrais refaire cinq à sept ans de mathématiques et de physique ---)
aller à la spéculation essentiellement, mais aurai-je le temps ? - Ne doisje
pas me concentrer sur La Vierge et sur Bernadette ? L'impasse
scientifique et pourtant l'appel du coeur et du cerveau est grand ! Non, il
faut se concentrer sur les Eglises, les Temples et les Synagogues ! Mais
vrai ! Tant de beautés spirituelles, scientifiques ou artistiques - et que
puis-je ?
*
Se préparer pour l'au-delà
Je crois que le véritable problème est de se préparer pour l'au-delà -
d'atteindre l'autre vie là-haut mais la vérité terrestre matérielle
m'apparaît, hélas, totalement insignifiante.
Il faut donc se préparer à mourir - non pas dans le rejet de la vie - car
l'Obligation actuelle est toutefois d'accomplir des actions humaines -
mais dans l'espoir d'une vérité de l'âme après le souffle humain achevé.
Chacun, peut-être, y trouvera son compte : le chrétien, le musulman, le
bouddhiste, le juif ou d'autres. Que chacun croie à sa manière avec son
principe
1573
De la prière
*
La prière - qui est répétitive et constante - n'est-ce pas un asservissement
spirituel ? Elle impose la répétition des mêmes propos - il n'y a nulle
créativité, nulle invention. Tout est donné à la reproduction identique
avec litanies et gémissements.
Car Dieu est l'Univers c'est-à-dire - création, nouveauté, génie
hautement inventif - et l'homme dans tout cela avec ses sempiternelles
suppliques désespérantes ? L'homme est aumône.
Je ne remets pas en cause la prière c'est-à-dire la liaison entre l'homme et
l'Au-delà, son utilité : être entendu et se voir soulagé (Actions du ciel),
mais cette supplique répétitive, est-ce cela ? Est-elle réellement ainsi
nécessaire ?
*
Quanq est-il du sexe ? Qu'en est-il de pureté ? Faut-il s'accoupler ou
s'abstenir d'accomplissements physiques pour accéder à l'autre état ? -
C'est selon chacun mais l'abstinence semble toutefois chose meilleure.
1574
Le sexe ne saurait rendre pur car il faut se détacher du corps et penser
hors souillures par l'esprit. Mais l'acte charnel interdit toute élévation
divine. Oui, il faut se détacher au sens propre et figuré.
*
Toujours tendre vers la religion - vers Le Créateur de l'Univers - vers sa
divinité. Le comment ! Comment ! Et encore ! Supplier et admirer. Oui,
vouloir en cesser avec cette stupide réalité humaine, parvenir à quitter ce
bas corps terrestre et se préparer pour l'autre monde. L'autre monde,
enfin !
*
Quand l'âme atteindra l'au-delà, la science ne sera qu'une illusion.
Le réconfort de la médecine n'est que provisoire quand l'avenir est dans
l'immortalité.
*
Il n'existe pas un lieu où le Saint-Esprit soit apparu.
1575
La Vierge, oui. Le Christ, parfois.
Dieu, parfois. Le Saint-Esprit, jamais.
Dieu et le Saint-Esprit - jamais jamais.
*
Ce qui paraît phénoménal, c'est la progression spirituelle et intellectuelle
de la Vierge. Il y a 2000 ans, elle n'était qu'une simple jeune fille et
aujourd'hui, la voilà Merveille et Reine du Ciel. Je crois en sa vérité.
Mais j'admire cette croissance exceptionnelle.
*
Tout doit tendre vers l'Au-delà. Il faut penser fin de la chair - préparation
mentale à la mort et sortie hors du corps. J'ignore réellement ce qui se
passe après ces différentes phases.
- Ce que je souhaite - c'est d'obtenir un potentiel mental crédible pour le
1576
Ciel. Et j'espère parvenir à progresser grandement Là-Haut.
*
La philosophie est un lieu de questionnement, la religion est le lieu des
réponses.
1577
TABLE DES MATIERES
Avant propos
Jo 78/79
Jo 80
Jo 81
Jo 82/83
Jo 87
Jo88/89
Jo 90/91/92
Jo 93
Jo 94
1578
Jo 95
Éléments de réflexion
Jo 96
Jo 97
Jo 98
Resonances V
Rajouts 99, 00 et 01
Jo 02
Jo 03
Jo 04
1579
1580
Il en est donc, mes chers confrères, qui se flattent de jouir de cette
sublimation extrême qui confère à l’homme la notion d’immortalité. En
vérité, je vous préviens, seul Dieu décide de celui qui sera apte à satisfaire à
cette loi.
Seul Dieu dans son immense sagesse sait reconnaître le génie de son
inférieur comme il sait également éloigner le purifié du mauvais pêcheur.
Hélas ! Dieu dans son impénétrable vérité se rit de l’homme, du génie
et de l’intrus. Il les fait se confondre, se mêler et se rencontrer. Il aime à
nouer ce que l’homme de conscience s’essaie à dénouer.. Tel est le Divin
dans sa toute puissance invisible.
Laissons-les, mes pieux amis. Ce sont eux qui décident par leur critique
subtile que ce pauvre de tête s’exprime dans le plus clair des langages, que
son parler est châtié quand bien même il s’accompagnerait de rots de vin et
de bières ; ce sont eux qui prétendent que tel autre provincial est gauche et de
faible mise, ridicule, à la glose hilarante, dont l’accent laisse du moins à se
moquer.
1581
Ainsi de leur jugement ici bas. Quand sera-t-il dans l'au-delà ? Car telle
oeuvre dont on prétend se rire, pousse et croît pareille à la graine incertaine
qui devient léger roseau, puis arbrisseau éclatant. Les oiseaux s'exaltent, s'y
reproduisent et dès l'aube du premier souvenir...
(Inachevé)
En quoi le génie est immortel
De ceux qui se prévalent d'en posséder, je leur conseillerai d'en user
avec simplicité et de ne point le faire savoir alentour. Il suffit pour cela de
s'identifier à l'autre CAD au vulgaire. Il faut s'effacer, abattre son insolence,
courber l'échine, être humble ; en rien exploiter sa verve subtile pour obtenir
des effets dans la société. Point d'à propos, point de mots d'esprit favorisant
le rire ou le rictus. La modestie doit prôner dans toute sa splendeur là à
l'ombre dans la crainte de Dieu...
Du génie
Autre remarques et définitions
Certains se prévalent d'en posséder. Laissons-les le prétendre. Ils se
nourrissent d'un impalpable invisible.
1582
La jouissance du génie est faible. Au commencement, c'est une fonction
qui distingue l'homme des autres hommes. Celui qui la possède l'exploite
comme une fonction naturelle et la satisfaction première décroît pour devenir
un moyen ou un sens supplémentaire.
Le génie et l'amour sont deux devoirs faciles.
Charles Baudelaire
Ils ne sont que cinq cents vivants à pouvoir se prévaloir de posséder cette
aptitude. Les cinq mille autres n'ont que du talent. Ils ne passeront pas à la
postérité.
A-t-on le droit moral de s'abaisser à posséder du talent quand on détient
du génie ?
De cette jeunesse impulsive
La hâte engendre la précipitation qui elle-même ne peut virevolter sans
la vitesse...Hors cette dernière engendre l'erreur. La patiente et l'attente sont
les meilleures certitudes pour un bon lendemain.
1583
Du génie et du talent
Celui qui possède du génie doit apprendre à posséder du talent. Seul ce
dernier lui permettra d'exister. Ainsi fait, il pourra imposer son génie.
Si tu es soleil, épouse la nuit. Le jour se lèvera.
Notes 87 1
Le génie poétique
Le génie poétique est un devoir facile
Donné comme eau qui coule au sublime imbécile
Qui se plaisant d’écrire des vers à étaler
Se réjouit de soi le regard étoilé.
Et la muse admirant ses nobles révérences
Voulant d’un pas rythmé lui jouer les cadences
S’amuse à tournoyer dans des dédales impurs
1584
Entraînant l’inconscient dans les voies du Futur !
Notes 87 2 87 4
Quatrain
Et s'il te faut lutter, ne choisis point la force :
Un homme pourvu de science vaincra tout animal ;
S'il te faut faire la guerre, instruis-toi de calculs :
Le génie militaire est un grand stratagème.
T 42
Vendre son génie dans les salons littéraires contre des
petits fours, j'appelle cela de la prostitution alimentaire.
1585
Journal 87
Le désespéré
Tu es toujours désespéré par l’absolu poétique des autres. Le bien et
le mal : tu sais ce que tu dois faire, et tu es dans l’impuissance la plus totale.
Oui, son génie abonde.
Je purifie ta perfection.
*
Le génie dont l’âme est soumise à des fous.
Le génie purifié enchaîné par des fous.
Peu agile est l’esprit quand le corps l’emprisonne.
1586
Bribes
Des méandres obscurs sillonnent mon impur
Dans cette pauvreté de l’esprit et de l’âme
Ô génie purifié, sois l’égal de toi-même !
Vainement tu te cherches dans tes pensées extrêmes.
Engouffré dans ton corps, asservi par ta chair,
Prie ton Dieu supérieur.
Il m’aime de violences. Et me sait de souffrance
Est-ce plaisir de silence ?
Je te sais je te veux tu me dois
Infiniment mes plaintes m’arrachent des soupirs
Je le sais qui se meurt dans son pur impalpable.
Dans l’azur le plus clair le souffle de l’amour
1587
Journal 88
Ô génie créateur, imprègne-moi de ton souffle divin que je puisse
m’inspirer de ta lumière éternelle !
Sublimation du Christ
Mon esprit, tu te plais au-delà des tourments
De ta noire destinée à recueillir le fruit
De ses purs aliments dont te gavent les Dieux.
Sauras-tu te nourrir à la lumière divine ?
T’abreuvant des rayons qui règnent dans les cieux ?
Et par ce saint breuvage jouiras-tu du nectar
Qui coule dans leur panse pareil au nard mielleux ?
Ta substance est sublime, elle purifie ton coeur
Où siège le savoir des génies et des oints.
1588
Et tel un vrai Messie engendré par les Cieux
Tu pourras accomplir ton superbe destin.
Éléments de réflexion
De l’art
L’esprit supérieur, détaché de toute contrainte matérielle, étant
parvenu à créer des espaces temporels de liberté cherche une essence élevée
où sa conscience pourra jouir d’un bien-être. Cet espace n’est pas un espace
de vérité et de certitude où les oppositions et les contradictions cessent enfin
de se confronter, non. La certitude y est relative, le savoir et son objet ne
détiennent qu’une partie infime du vrai. Quelle que soit la forme qu’elle
dégage ou le fond qu’elle renferme, elle ne peut prétendre valider sa vérité.
Cette matière du génie humain est évidemment l’art.
La conscience du vulgaire ne se soucie que fort peu de cette
discipline. Elle éprouve d’étonnantes difficultés à intégrer sa valeur et lui
préfère des considérations d’ordre primaire. Elle la rejette ou cherche un
autre support pour satisfaire ses désirs immédiats. Elle résoudra des
problèmes proches des besoins suscités par la survivance à la nature.
1589
L’esprit va donc pénétrer une forme qui sera chargée d’un signifiant
à travers un objet. L’esprit portera à sa conscience la vérité de cet objet.
Ayant considéré la valeur de son contenu, il en déterminera son utilité.
Il veut saisir ou pénétrer avec profondeur une perception de forme à
travers une sensibilité, il veut comprendre l’absolu qui se présente à sa
conscience, et en exploitant son intuition accouplée à sa raison, il
déterminera la jouissance et l’utilité qu’il peut en tirer.
La réaction peut dans un premier temps être nourrie de sensibilité.
C’est une sorte de perception immédiate qui engendre parfois l’acceptation
ou le refus. Dans le second temps, l’intelligence décide d’associer une
représentation de l’objet offert tirée de sa mémoire. La troisième phase de
l’analyse de ce produit artistique consiste à construire une critique raisonnée
qui provient de l’esprit.
1590
Le don de plaire
Un jeune poète qui se prévalait de posséder du génie, mais qui pour
l’instant était le seul à le prétendre tenta vainement de rencontrer des
hommes de lettres de qualité lui permettant de débuter ou du moins de faire
ses premiers pas dans la République des Lettres. Le jeune auteur fit preuve
d’un zèle remarquable, courant à droite, courant à gauche, d’une amabilité,
d’une affabilité exceptionnelles. Avec ses petites plaquettes sous le bras, il
résolut de faire la tournée des directeurs de revues et des Comités de lecture.
Les directeurs de revues semblaient s’intéresser à sa production, du
moins l’assuraient-ils, mais tous exigeaient que le jeune homme prît un
abonnement d’un an à la revue pour espérer figurer dans la modeste parution.
Ne se décourageant pas, il proposa ses manuscrits à différentes
maisons d’édition. Les plus sérieuses lui retournèrent ses exercices
accompagnés d’une lettre circulaire, le remerciant de son envoi mais
prétendant que sa poésie n’entrait pas dans le cadre de leurs collections.
1591
Il voulut forcer la main du destin. “ Par Dieu, se dit-il, si tu ne vas
pas à Lagardère, Lagardère ira à toi ! ”
Il envoya ses livres à des maisons spécialisées dans le compte
d’auteur. Illico, celles-ci lui firent un contrat basé sur l’article 57 de la
protection littéraire, ce qui voulait dire en d’autres termes que l’édition était
à sa charge. On lui fit un tirage à mille exemplaires d’un recueil qui jamais
ne fut distribué ou si mal qu’il ne put avoir un seul lecteur.
Il en était tout dépité : “ Quelle injustice, que cette soi-disant
structure poétique d’accueil ! J’ai dépensé toute une petite fortune pour
engraisser le compte bancaire d’un éditeur véreux ! Me voilà retourné à mon
point de départ. Mais que puis-je faire pour crédibiliser mon identité
poétique auprès d’autrui ? ”
Il osa se remettre en cause, décidant de repartir à zéro, achetant
traité de versification sur traité de versification, y appliquant toute sa sève et
toute sa force. Le travail ajouté sur le don de nature fit croître son aptitude
poétique. Le jeune homme allait bon train, enfin je veux dire l’homme jeune,
car de nombreuses années déjà s’étaient écoulées sans qu’il ne pût accéder à
l’édition.
1592
Il poursuivit toutefois son œuvre entreprise. Il pouvait se flatter
d’avoir obtenu une bonne vingtaine de plaquettes, quelques-unes éditées à
compte d’auteur, d’autres fabriquées artisanalement par ses propres soins ou
par des amis.
Il frayait ici et là, se frottant à d’autres littéraires vus ou entrevus à
des Journées du Livre ou à des Fêtes de l’édition. Cela ne permettait guère de
percer dans le monde des lettres, mais du moins cela correspondait à du zèle
actif, et qui sait...
Le temps s’écoula, et toutes les tentatives entreprises échouèrent. “
Quel sale destin ! pensa-t-il. Pas un éditeur, pas de lecteur ! Quelques
reconnaissances, quelques estimes, mais voilà qui est fort peu. Je ne puis
donc parvenir ? ”
Il se lamentait et poursuivait encore sa tâche animé par le besoin
d’écrire, mais sans grand succès !
Et voilà ce qui attend la quasi-totalité de ceux qui s’essaient à l’art
d’écrire. Car il ne suffit pas d’avoir du génie pour exister dans cette
discipline, non il faut quelque chose de bien plus important, et cela s’appelle
le don de plaire. L’on peut parfois l’assimiler à du talent.
Il permet de pénétrer, de se crédibiliser immédiatement. Il est
l’énergie monnayable, achetable comme ces bons feuilletonistes qui ont
1593
couvert des pages et des pages de journaux au grand bonheur de leurs
directeurs.
Qu’est donc devenu cet homme jeune, âgé aujourd’hui et sur le
point de passer à trépas ? Il a connu la destinée de dizaines de milliers de
littéraires. Plein de fougue et d’entrain, animé par l’idée du génie, le voilà
vieux, grommelant dans sa barbe blanche. Il finira poète de famille.
Quelques écrits seront transmis de fils à petit-fils pour finir oublié sous le
marbre du temps.
1594
Le génie
Le génie est rarement cette impulsion inexplicable qui surgirait d’un
inconnu créatif dont on serait l’instrument et en même temps la victime
passive. Le génie n’est pas seulement le médium entre un inconscient qui
dicte et une feuille de papier qui reçoit des informations. Je dis feuille de
papier, mais j’entends aussi bien le maillet du sculpteur, le pinceau du
peintre ou le piano du compositeur.
Je pense que l’artiste se nourrit de toutes sortes d’informations qu’il
ingurgite, avale, assimile, consciemment ou inconsciemment, je prétends que
son cerveau travaille et peut lui enseigner une manière, un tour, des refus,
des choix de combinaisons qu’il aura vite fait d’utiliser pour appliquer son
principe de création.
Alain dans ses Eléments de philosophie tente dans son chapitre X
du quatrième livre de mieux cerner la spécificité du génie. Il lui accorde une
facilité dans l’exécution, une vitesse et une précision rares. Il y voit la
marque de la spontanéité dans l’improvisation. D’après cela, la raison et la
mesure, la maîtrise de soi seraient assez éloignées de la définition qu’il
pourrait revêtir.
1595
Ne faut-il pas au-delà de cette difficulté certaine à comprendre le
mécanisme fondamental de la création humaine, y voir une association entre
une impulsion cérébrale et mémorisation d’expériences qui combinées l’une
à l’autre permet d’engendrer un acte inventif de qualité supérieure ?
Comprendre comment fonctionne le cerveau sublimé, est-ce
réellement nécessaire ? Qu’est-ce qui sépare Picasso d’un enfant de six ans ?
C’est un rapport de 1 à 1 milliard pour ce qui est de l’aptitude à peindre.
C’est la bille et la planète. Comprendre la bille n’est pas un échantillonnage
suffisant pour comprendre la planète ?
Pourquoi s’intéresser à la sublimation de l’artiste ? N’est-ce pas plus
raisonnable de tenter de savoir comment fonctionne ce cerveau humain ?
C’est peut-être la machine la plus extraordinaire mise à la disposition de
l’homme. C’est un instrument bien plus complexe encore que la meilleure de
nos navettes spatiales, car son tableau de bord nous est à 90 % inconnu.
1596
L'acte poétique
États de conscience poétiques
On admet le plus souvent que les états de conscience poétiques
composés de sentiments, de perception, d'excitations à l'âme sont peu
susceptibles de provoquer chez l'amateur une quelconque réceptivité. Il y a
un mur, une sorte de limite infranchissable, une muraille protégée et inviolée.
Le poète désire tant bien que mal, en usant de stratagèmes, de finesse ou
d'intelligence de pénétrer cette place forte du mépris populaire. Nous devons
reconnaître que nul n'est parvenu à crédibiliser son produit poétique. Les
collections regorgent de poètes exceptionnels, de génies immortels qui
donnent une image d'eux grandie mais dont la portée universelle est quasi
insignifiante. On suppose une valeur à travers une personnalité littéraire,
mais cette personnalité est rareté étudiée, lue ou appréciée. Et c'est bien la
transmission de l'émotion poétique qui ne passe pas, qui n'est pas perçue ou
qui engendre le refus. Oui, les hommes du commun se prononcent sans
hésitation sur cette discipline : ils ne sauraient reconstituer à travers des mots
renfermant des concepts sensibles, des images de qualité. Ils préfèrent, - et
cela peut s'entendre, recevoir des images toute prêtes à la compréhension
avec un effort minimal d'acuité intellectuelle. La poésie ne peut donc être
accessible à la masse. Elle conservera son aspect élitique, rare et difficile. Sa
résistance l'exclut, sa profondeur l'enterre.
1597
Il faut ici puisque l'opportunité s'y prête, apprécier avec quelle
efficacité les chanteurs poètes du vingtième siècle sont parvenus en usant de
support musical et de la prononciation des textes, à faire passer dans une
large opinion publique des contenus littéraires et poétiques d'une valeur
indéniable.
On remarquera toutefois que la poésie pure, celle qui se suffit à ellemême
par son essence imagée a subi l'accompagnement d'effet musical et
d'une articulation exprimée. Le travail a donc été quelque peu mâché, facilité
pour permettre au plus grand nombre d'y accéder. Cette observation ne
saurait remettre en cause l'immense gain réalisé par ces chanteurs poètes.
Nous devons ici les en remercier.
1598
Les intentions du créateur
La volonté d'accomplir un effort démontre déjà chez le lecteur,
l'existence d'une faculté esthétique qui s'associe avec la perception normale.
L'intelligence reçoit des messages organisés les uns avec les autres et
exprimera un jugement sur la nature de son beau. Je ne prétends pas que le
lecteur qui s'accouple à un critique décèle toutefois l'intention de l'artiste. De
même l'artiste ne peut déterminer exactement sa visée et parfois le but atteint
n'est pas le but escompté. D'autres fois encore, plusieurs pistes ou
propositions sont offertes au lecteur, il s'agit ici d'une conception
multiréférentielle de l'œuvre d'art : on dit d'un poème qu'il a plusieurs sens,
d'un tableau qu'il a plusieurs degrés de lecture. Cette intention est le plus
souvent voulue par l'artiste, et cette intuition du multiple fait partie intégrante
de sa capacité à exercer sa discipline. Mais il y a le plus souvent une volonté
bien orientée de lecture dite basée et la flèche doit atteindre telle cible.
Il faut toutefois reconnaître qu'il y a décalage dans quatre-vingt-dix
pour cent des cas entre le message envoyé et la perception reçue.
L'appréciation esthétique du lecteur est en réelle contradiction avec le travail
exécuté par l'artiste. On dirait qu'un apprentissage par l'effet répétitif s'avère
indispensable pour intégrer l'œuvre, pour l'admettre comestible.
1599
Car l'intelligence créative est parfois sans concession : produire de
nouvelles formes, concevoir des œuvres révolutionnaires engendrent non pas
un effet de surprise, mais une situation d'incompréhension totale. Baudelaire
et Van Goth ont été victimes de leur génie, de leur avance temporelle - c'est
encore le fameux décalage. Mais que faire ? Faut-il délaisser son génie, et lui
substituer du talent pour plaire, ou faut-il, au-delà de la controverse
temporelle, accepter la non-crédibilité de l'œuvre en Alpha ? Le risque est de
se voir disparaître à tout jamais... Mais qu'importe ! Le génie même
incompris sera œuvre appréciée de Dieu.
1600
Nature de l’inspiration
Le problème que nous souhaitons aborder ici est le problème de la
maîtrise de l'imagination, s'il n'est pas audacieux de vouloir prétendre le
résoudre. Quand nous allons chercher au plus profond de nous-mêmes des
éléments présents, quand nous désirons les combiner, quand nous exploitons
des lectures immédiates ou de passé proche, quand nous imitons le
mécanisme de la pensée d'autrui, enfin quand des systèmes complexes de
proposition d'images et de mots s'offrent à notre personne et qu'elles
nourrissent notre intelligence, que se passe-t-il réellement en nous ? Est-il
possible d'analyser l'effort ou la tension nécessaire à cet exercice cérébral ?
Peut-on comprendre le jeu et l'enchaînement des mécanismes de
représentations ? Comment ces possibilités intellectuelles s'organisent-elles
les unes les autres pour entretenir des rapports ?
Ne serait-il pas raisonnable de bien vouloir différencier le matériel
employé - j'entends les mots, les images, les souvenirs, donc matériel de
travail, du travail lui-même c'est-à-dire l'effort de la pensée qui se concentre
et accomplit la tâche ?
Toutes ces questions que l'on cherche à se poser, se réduisent en une
seule : quelle est la nature de l'inspiration ?
1601
Quelle que soit la méthode employée pour tenter de répondre à cette
délicate question, on laissera de côté le problème dit du génie, qui en vérité
semble impossible à comprendre. Il correspondrait grosso modo à une
aptitude supérieure satisfaisant aux exigences d'admiration d'une population
choisie. En effet, les critiques se sont surtout préoccupés du besoin de
satisfaire un goût d'après un système de valeurs bien déterminé, sans se
soucier de la marginalisation du produit obtenu qui peut être un véritable
paramètre d'exclusion d'une œuvre d'art pourtant réelle. N'y a-t-il pas de
chefs-d'œuvre inconnus ? Des génies à tout jamais incompris et exclus, qui
n'ayant pu crédibiliser la qualité de leur discipline auprès de leurs
contemporains sont à tout jamais tombés dans les oubliettes de la postérité ?
La réponse semble affirmative.
1602
Raisons de la création
Quant à la création proprement dite, qui est pourtant l'essence même
de la poésie, notre analyse prétendra qu'elle est en grande partie issue de la
mémoire d'autrui. Le créateur est celui qui produit quelque chose de neuf,
d'inexploré et d'utile. À savoir si son degré d'invention correspond à ce que
recherche une collectivité ou une future société d'hommes... Le jaillissement
est le propre du génie. Tout inventeur, petit ou grand, connaîtra des phrases
d'exaltations, de découvertes ou de trouvailles. La connexion s'opère entre ce
que pense et produit l'inventif, et ce dont a besoin un système d'hommes.
L'intelligence refuse donc de reproduire ce qui déjà a été fait. Elle
ressent le besoin d'évoluer dans un espace nouveau. Elle ne peut se suffire de
la proposition passée. Elle cherchera le plus souvent à la faire varier, évoluer
ou changer. Elle ne reconnaît que l'imprévisible. C'est bien à une raison
antécédente qu'elle se détermine de cette façon. Il y a analyse de la situation
passée et volonté de la reconsidérer.
nouveau.
C'est une synthèse de situations qui engendrera un acte créatif
Quel est ce privilège dont bénéficie l'artiste qui peut, par son esprit
de synthèse, ou d'analyse d'une situation passée, proposer une combinaison
1603
subliminale issue pourtant d'une mémoire active ? Qu'est-ce qui lui permet
de penser autrement, là où toute capacité antérieure n'avait pu y déceler une
nouvelle porte ou un nouvel espace ? La sublimation serait donc facteur
d'une variante, d'un concepteur différent, d'une perception dite anormale qui
peut exploiter l'insolite ou le bizarre, le choquant, l'interdit ou l'audacieux.
Cette forme d'intelligence ne peut pas avoir un but déterminé. Elle
ne sait où elle va, imitant à merveille l'explorateur d'une région inconnue qui
dit à ses porteurs, "Continuons, continuons". Il faut donc posséder une
immense capacité d'étude de soi pour prétendre être apte à poursuivre dans
cette action. Le créateur est celui qui s'est pesé, et qui ne s'est pas trouvé à
défaut. Il se sait capable d'atteindre un but. J'écris un but - car en vérité, il
ignore totalement la finalité de son acte.
D'où tire-t-il son invention ? Il construit sa mémoire avec le matériel
d'autrui. Mais il emmagasine peut-être avec sa propre méthode les
informations perçues de l'extérieur. Et c'est bien sa conception différente, sa
spécificité d'être humain, cette espèce de variable de comportement et
d'analyse qui lui permet dans son acte créatif d'accéder à un produit nouveau.
Il faudrait donc étudier l'industrie elle-même, et non pas son jaillissement. Le
jaillissement peut se rapporter à l'énergie subliminale, mais elle ne
permettrait pas de comprendre le contenu du travail obtenu.
1604
Rappel
Le résultat poétique obtenu dans un système autarcique, fermé,
quasi-nombriliste peut apporter un immense contentement. Le poète sait se
prévaloir de ses coups obtenus - il se lit, se relit et semble satisfait. Sa grande
difficulté consiste à transmettre à autrui sa notion de valeur Autrui d'ailleurs
n'en a que faire, puisque les collections sont remplies de génies, de grands
poètes mâchés, compris, et tamponnés avec la mention bon pour la postérité.
À quoi peut servir l'effort de reconnaissance ? À quelle utilité, cette nécessité
de caresses sur un vivant ? Il y a d'ailleurs un étrange comportement du
public qui se plaît à encenser ce qui est mort et à mépriser ce qui est vivant.
Il faudrait comprendre le mécanisme de sublimation du mort, - mécanisme
psychanalytique que je n'ai pas étudié.
Le problème du résultat poétique obtenu dépend aussi de sa valeur
marchande. Or celle-ci est nulle, car le poète ne peut vendre sa production.
Ce qui engendre un désintéressement total de la part des professionnels de
l'écriture. Le poète ne peut espérer qu'un succès d'estime.
Il en va tout autrement avec un produit pictural qui lui est régit par
des lois économiques d'offre et de demande, de placement à court et long
terme. Le profit à en tirer suscite bien des convoitises, et peut justifier
l'intérêt du découvreur. Qui n'a jamais souhaité au fond de lui-même qu'une
1605
vieille croûte qui gît là dans le grenier de sa grand-mère ne soit pas un
Modigliani oublié ou un Van Goth inconnu ? Mais qui se soucierait d'un
manuscrit délaissé, à l'écriture jaunie et illisible ? D'ailleurs le travail de
récupération serait des plus complexes et nécessiterait de nombreuses
transformations de dactylographie, d'impression, d'édition, etc... Le tableau,
autre produit de l'art, est immédiatement exploitable.
Mais le poète peut tout aussi bien surestimer sa valeur réelle, et se
prétendre sublimé, génial ou grand immortel. L'intoxication se répand
rapidement dans un cercle fermé. Une belle faconde, un semblant d'autorité
habillent joliment l'œuvre. Et tel directeur de revue festonne et se prévaut de
détenir quelque chose. Tel lecteur d'un grand comité de lecture fait autorité et
décide radicalement de l'avenir d'un auteur.
Mais comment juger ? Comment savoir ? Car il est sot de jurer de la
mauvaise foi de chacun. Et c'est en toute honnêteté intellectuelle que tel
critique a pu fustiger une œuvre aujourd'hui incontournable. C'est ce qu'on
appelle la non-visibilité de l'œuvre d'art et chacun en est atteint, à l'exception
de Dieu peut-être. Mais un produit littéraire peut échapper à son époque, être
en deçà ou en-avant de son temps, alors, comment faire ? Attendre, attendre
que les horloges du temps coïncident avec le goût du public ou du lecteur.
Mais l'œuvre peut disparaître et s'en retourner au néant.
1606
Journal 93
La femme a du génie, le siège se situe dans le bas des reins.
À la recherche d’Albert, ou comment devenir un génie ?
*
Le talent, c’est une adaptation immédiate à la demande de l’autre.
Le génie donne le moyen de créer autre chose.
La difficulté est de convaincre l’autre de l’utilité de cette création-là.
Génie.
*
Critique :
analyse par
l’acquis
Le Génie :
Mémorise l’acquis
y ajoute son
propre savoir
Ce qui implique un décalage considérable entre le Critique et le
1607
*
Génie supérieur que je ne puis atteindre,
Que je crains ta puissance Toi qui as su tout peindre !
Toi qui as su écrire ce qu’enferme le vent,
L’immense tourbillon arraché au néant,
La formidable course des étoiles filantes
Venues de l’infini en gerbes éblouissantes
Toi qui es su transcrire le souffle du divin !
Ce n’est pas le hasard et ce n’est pas en vain
Si Dieu t’a désigné pour être le premier
Sur la douzième marche du superbe escalier
Ô Victor etc.
Note - Poésie
Tout est rebutant en poésie, à l’exception de la satisfaction finale,
celle d’être un grand poète. Il peut y avoir jouissance à être un génie lors de
l’exécution de la tâche, et plaisir à lire autrui parfois, - plaisir et désespoir
intimement mêlés (la perfection du maître).
1608
Critique
Je contredis Valéry. Je considère que La légende des siècles est un
ouvrage très difficile à exécuter. Il nécessite énormément de puissance, de
moyens mis à sa disposition, de force et de génie. Je ne suis pas amoureux de
La légende, comme j’aime Phèdre, Andromaque, Esther, Athalie, Cinna etc
... mais la tâche me semble correspondre à l’un des exercices les plus
monstrueux de la poésie française.
Génie - Orgueil - poésie - science
Un jour que j’interrogeais un poète de cette façon : “ Mais,
Monsieur, n’en avez pas assez d’être considéré comme étant de la sousmerde
intellectuelle ? Vous êtes battu à plate couture par le travail des
hommes de science. Votre art est décadent. Eux ne font que progresser, et
vous, vous obtenez des résultats poétiques ou littéraires inférieurs à ceux des
anciens.
Imaginez qu’un technicien en 93 vous fabrique un poste de
télévision digne des années 60, et qu’il vous demande 4 fois votre salaire
mensuel pour acquérir ce pseudo-bien de consommation ? Que penseriezvous
de l’édit technicien ? Vous le mépriserez. Vous en seriez à ironiser sur
sa soi-disant compétence.
1609
Et bien Monsieur ce travailleur, c’est vous. Vous n’êtes pas capable
d’ajouter sur la compétence d’autrefois, et vous voudriez que l’on achetât
vos recueils de poésie ! Mais pourquoi ? ”
Mon interlocuteur était éberlué, il tournait ses yeux dans tous les
sens, sa bouche ne prononçait plus aucune parole ; certes, je venais d’abattre
ce qu’il avait mis trente ans à construire, c'est-à-dire sa propre personnalité
poétique.
Enfin, il put dans une sorte de bégaiement difficile, parvenir à sortir
quelques bribes :
“ Mais comment faire ? Comment ajouter sur Racine ou Hugo ?
Comment ? Suis-je un surhomme ? ”
“ Monsieur lui répondis-je, ne croyez-vous pas qu’à travailler à
temps partiel, en fin de semaine, à vos heures libres vos poésies, vous n’êtes
qu’un pur amateur, tandis que la valeur du travail de l’homme ne peut être
accréditée que dans une constance de formation. ”
“ Je n’ai pas le temps, j’ai une femme, des enfants à nourrir et plus
encore... ”.
“ Vous êtes à la poésie, ce que le joueur du jeu de paume est au
tennis moderne. Un amateur satisfait de ses résultats dans une petite
assemblée, tandis que la finale de Fushing Midow se joue en mondio vision
devant 800 millions de spectateurs ! ”
1610
Ce que je crois, c’est que la formation poétique nécessite un travail
à temps plein, avec un bon système pédagogique, une bonne transmission
des invisibles, et des exercices quotidiens à appliquer.
Écrire, écrire, écrire, peindre, peindre, peindre, sculpter, sculpter,
sculpter, toujours et encore.
Le secret est dans le travail, et dans le travail de groupe, il se peut ... ”
Mon poète semblait fort désarmé et me répliqua que la paresse,
l’ivresse, la solitude sont des ingrédients indispensables pour former un
Baudelaire, un Verlaine ou un Chénier.
Je répondis qu’il avait mis le doigt sur la décadence comme ces trois
exemples du XVIIIe ou du XIXe siècle ont obtenu des œuvres inférieures à
mon triumvirat Racine, Corneille, La Fontaine, qui eux-mêmes ont moins
bien produit que des Virgile, Homère et Dante ...
“ - Que saurai-je ajouter ? ” Me dit mon homme.
- “ Mais plus rien, Monsieur, hélas ! ”
1611
Intelligence individuelle,
intelligence collective
L’un des grands défis de l’art sera de convaincre les artistes de
travailler les uns avec les autres, et non pas les uns contre les autres.
Une maison d’édition prestigieuse est composée de Prix Nobel,
d’Académiciens, de génies. On en tire une collection de qualité
exceptionnelle, mais leur matière grise n’est pas interactive.
Idem d’une pinacothèque. Le musée du Louvre est composé de
chefs-d’œuvre. Mais les artistes n’ont pas produit ensemble.
Les hommes de science sont parvenus non seulement à transmettre
leur savoir (principe pédagogique très efficace, classes de préparation, écoles
d’ingénieurs, grandes écoles, etc.) mais ils sont capables de produire
collectivement.
Un laboratoire de recherches, un centre d’études spatiales, la
programmation des ordinateurs de la NASA intelligence collective.
1612
Et les poètes sont des femmes qui se chamaillent, qui se critiquent,
qui persiflent. Comment voulez-vous dans ces conditions que l’art soit
collectif ?
Mais l’acte de créativité est le travail d’un seul. La collection de
l’oeuvre obtenue peut s’accomplir à plusieurs, alors ? ...
important.
Je développerai dans quelque jour ce passage qui me paraît
1613
Journal 94
Le mal
On n’a jamais eu aussi peu besoin du mal pour écrire de la poésie. Il
faut lui substituer de l’intelligence. L’intelligence doit surpasser le mal. Le
mal est détestable. Le mal est haïssable.
Il faut de la matière grise, du travail et du génie.
G T I
Génie, travail, inspiration.
Il y a le Gatt, il y a le Gitt.
Gitt : génie, inspiration, travail et talent.
*
Le génie de l’homme - une fourmi à six pattes.
1614
*
Il faudrait trouver une méthode d’investigation intellectuelle, une
sorte de principe permettant de potentialiser l’énergie cérébrale mise à notre
disposition.
Une méthode d’apprentissage adaptée tout aussi bien à la capacité
courante qu’aux moyens d’exception - du primaire au génie.
*
génie
Les dévoreuses de temps, les pipeuses d’énergie, les voleuses de
*
Un talent met cinq ans,
Un génie met trente ans.
1615
Visite à la fondation Joan Miro - Barcelone
Ce que j’aime chez Miro, c’est son étonnante capacité à simplifier le
trait, à purifier la ligne jusqu’à l’obtention d’un retour au signe primitif.
Son génie n’est ni dans la technique ni dans la couleur, il réside
essentiellement dans l’invention, dans la purification de la ligne.
Miro dit aussi : voilà ce que je produis, voilà ce que je simplifie, et
c’est à vous, jeunes de travailler sur mon écriture pour l’habiller, pour y
mettre une autre forme, une autre littérature.
J’aurais voulu dans le domaine de la poésie parvenir moi aussi à
trouver les premières propositions justes après le chaos, juste au moment où
Dieu a commencé à remplir le vide avec sa courbe, avec sa sphère, avec ses
spirales.
de se taire.
La pureté dans l’écriture, c’est de ne pas écrire ; dans la parole, c’est
Ce qui est détestable chez Miro, c’est son matériel souvent
rudimentaire, impur et souillé. Où est le Christ ? Où est la transparence ?
1616
*
Le crédit d’autrui n’est d’aucune utilité.
Il faut parvenir à exploiter, à potentialiser son moyen poétique
comme une machine, comme une palette, comme un sexe. Extraire, produire,
concevoir, puis aller au-delà de ce que l’on appelle limite, car elle n’existe
pas.
Mais les poètes se suffisent de peu, branche légère cassante,
satisfaits de leur amateurisme. Quand comprendrons-nous que le génie, enfin
ce qu’on appelle génie, car génie veut dire divinité, sans le travail est
strictement rien ? Quand le comprendrons-nous ?
Fécondité - Génie
Ce qui est le plus exceptionnel dans Victor Hugo ce n’est pas la
qualité, la beauté, ou l’élévation du vers, ce qui étonne le plus, c’est cette
capacité à accumuler alexandrin après alexandrin, qui ajoutés les uns aux
autres forment un poème d’une difficulté réelle.
Certains condamnent le matériel employé. Valéry critique fortement
V H. Évidemment il est aux antipodes du géant. Pourtant l’accumulation
nécessite une force et une résistance - des moyens dont peu sont dotés.
Moi, j’aime V H, et je considère qu’il a eu raison d’être V H avec
ses accès, sa fécondité, son avidité sur l’insignifiant. On ne peut comprendre
1617
l’homme que dans son ensemble, et non pas avec une critique de détails qui
est souvent méprisable et enfantine.
*
Il existe des métiers qui font extrêmement peur. On a l’impression
de tenir du vent entre les doigts.
Ce sont des métiers méprisés, rejetés par les autres, ignorés. Après
tant d’années d’efforts, d’apprentissage et de lutte, on prétend toujours être
rien. La poésie répond à ce type d’exemple.
Qu’est-ce qu’un poète ? C’est un paria, un exclu social, un inutile,
un rêveur, un être qui vit dans un monde imaginaire où rien n’est donné à la
raison ou à la logique. Il suppose, enfin il croit supposer posséder ce qu’on
appelle le génie, ou un don quelconque. Alors il méprise, il a un sentiment de
supériorité parce qu’il a écrit trois poèmes. En vérité trois fois rien.
Il paie sa dette de parasite avec son immortalité - “ Nourrissez-moi,
je vous rembourserai plus tard ” etc.
*
1618
Si l’on pouvait apprendre aux jeunes poètes que seul le travail permet
d’obtenir des résultats, que seule la présence à sa table environnée des plus
grands génies favorisent l’acte créatif. Mais comment leur expliquer ?
Il faudrait leur dire : travaillez, formez-vous, ne vous satisfaisiez
jamais de vos résultats obtenus. Tirez au maximum sur votre potentiel
intellectuel. Ne confondez pas une manière de vivre, une façon d’être avec
une réelle identité poétique. Non. Mais travaillez, travaillez, travaillez
encore.
C’est toujours la fable du laboureur.
Un jeune poète en première année de poésie doit s’imposer un
programme équivalent à un étudiant en première année de médecine. Il lui
faut donc étudier 16 heures par jour.
Grandeur
Dieu m’aurait fait génie, grand poète ou Messie, j’en serais encore à
considérer ma petitesse et mon insignifiance. Combien d’empereurs, de rois,
de princes de tous ordres, de toute origine sont passés, et qu’en reste-t-il ?
Quelle mémoire sous le soleil ?
1619
Les civilisations disparaissent. Carthage ? Trois ruines ? Ses rois,
ses princes, ses poètes, ses habiles artisans, ses architectures ? ... RIEN.
Non, de la gloire, je n’en ai que faire.
Le génie
Le génie est rarement cette impulsion inexplicable qui surgirait d’un
inconnu créatif dont on serait l’instrument et en même temps la victime
passive. Le génie n’est pas seulement le médium entre un inconscient qui
dicte et une feuille de papier qui reçoit des informations. Je dis feuille de
papier, mais j’entends aussi bien le maillet du sculpteur, le pinceau du
peintre ou le piano du compositeur.
Je pense que l’artiste se nourrit de toutes sortes d’informations qu’il
ingurgite, avale, assimile, consciemment ou inconsciemment, je prétends que
son cerveau travaille et peut lui enseigner une manière, un tour, des refus,
des choix de combinaisons qu’il aura vite fait d’utiliser pour appliquer son
principe de création.
Alain dans ses Éléments de philosophie tente dans son chapitre X
du quatrième livre de mieux cerner la spécificité du génie. Il lui accorde une
facilité dans l’exécution, une vitesse et une précision rares. Il y voit la
1620
marque de la spontanéité dans l’improvisation. D’après cela, la raison et la
mesure, la maîtrise de soi seraient assez éloignées de la définition qu’il
pourrait revêtir.
Ne faut-il pas au-delà de cette difficulté certaine à comprendre le
mécanisme fondamental de la création humaine, y voir une association entre
une impulsion cérébrale et mémorisation d’expériences qui combinées l’une
à l’autre permet d’engendrer un acte inventif de qualité supérieure ?
Comprendre comment fonctionne le cerveau sublimé, est-ce
réellement nécessaire ? Qu’est-ce qui sépare Picasso d’un enfant de six ans ?
C’est un rapport de 1 à 1 milliard pour ce qui est de l’aptitude à peindre.
C’est la bille et la planète. Comprendre la bille n’est pas un échantillonnage
suffisant pour comprendre la planète ?
Pourquoi s’intéresser à la sublimation de l’artiste ? N’est-ce pas plus
raisonnable de tenter de savoir comment fonctionne ce cerveau humain ?
C’est peut-être la machine la plus extraordinaire mise à la disposition de
l’homme. C’est un instrument bien plus complexe encore que la meilleure de
nos navettes spatiales, car son tableau de bord nous est à 90 % inconnu.
1621
Journal 95
Le poids du Génie
oeuvre complète.
Je pèse Victor Hugo par la Collection Bouquins qui a édité son
Victor Hugo pèse 650 000 lignes. Ses carnets, sa correspondance,
ses écrits intimes ? Difficile de donner un nombre exact... Je propose :
800 000.
Comment peut-on résoudre le problème hugolien ? Comment faire
plus qu’Hugo et mieux qu’Hugo ?
Écrire
Se suffire du fond sans se soucier de la forme. Extraire de sa
cervelle ce qui vient de se former par association. Mais pourquoi ?
La page, le rectangle blanc, est-ce support de la pensée ? Moyen de
coordonner, d’organiser.
1622
Il peut y avoir toutefois plaisir dans la volonté d’exécution, et cela
est la forme. Mais c’est autre travail. Parfois les deux, fond et forme,
s’entendent et dansent, d’où belles pages.
Le génie est densité de coups favorables. Il y faut donc une quantité
importante de gains.
Un ami géologue me disait que l’or était distribué sur l’ensemble de
la planète de façon homogène. Il y avait donc de l’or partout, mais en
quantité insignifiante. Toute rivière était aurifère, mais d’un gramme à la
tonne, ce qui est dérisoire et évidemment inexploitable.
Tandis que les mines d’Afrique du Sud possèdent des taux de 40
grammes à la tonne, ce qui est faramineux.
Pour en revenir aux poètes, je dirai qu’un grand nombre possède du
génie, mais en petite quantité, donc de manière insignifiante, tandis qu’un
Rimbaud ou un Victor Hugo ont une densité de dons considérable.
*
Cette notion de GP est phase finale dans le principe évolutif du
littéraire. Il y a trois phases : Génie, bon poète, grand poète. Le génie sur sa
1623
période d’apprentissage est impulsif, source à canaliser, gains foudroyants et
pertes grossières. Puis, avec entraînement, se construit le bon poète, qui est
règles, maîtrise de rythmes, mais dont l’inspiration manque de hauteur. Puis
il y a le grand poète, plus élevé, plus sûr de soi, sachant assez précisément sa
place, son degré d’élévation.
Certains grands poètes sont plus prêts en valeur réelle de bons
poètes que de leurs confrères.
Apollinaire est plus près de Péguy que de Virgile et pourtant
Apollinaire est un grand poète, et Péguy un bon poète.
Il faudrait mettre des points aux auteurs. On pourrait ainsi
différencier, comparer et peser ...
*
Ma conscience m’a constamment été détestable. C’était le : “ Que
puis-je avec cette âme, avec cette cervelle, avec cette capacité ? ” Je me
voyais fourmi besogneuse décidée à agir pour n’obtenir qu’un résultat
insignifiant. J’enviais les Dieux, les Anges, parfois même la potentialité des
surdoués, des génies, des autres, ou des hommes de science.
1624
Je devais me suffire d’être Moi avec le Mal à mes côtés qui
rackettait et prélevait ! Quelle aberration ! Quelle horrible situation !
*
Autrui fut pour moi le seul espoir de gain. Je ne pouvais imaginer
progresser sans l’apport de l’autre, des autres. Tel qu’en moi-même, je me
sentais ridicule, insignifiant et inutile. La vigueur, la synergie intellectuelles
ne se pouvaient concevoir sans autrui. Qu’aurai-je donné pour travailler avec
les autres ? Ma satisfaction fut de me nourrir des écrits de la Pléiade, des
Collections classiques et des génies immortels.
L’union fait bien la force.
Analyse
Au commencement, je ne reproche rien à l’Art. Après tout, il y a
peut-être des moyens, des aptitudes, des génies, que sais-je ? Puis, il y a
recherche, volonté de pénétrer, de comprendre, nécessité d’assimiler ... et ça
se gâte ! ... Je le prends, le pèse et le compare à la Science, et son poids est à
défaut, sa capacité ridicule, bien au-dessous de ce que possèdent les hommes
1625
de science. Je m’interroge puis méprise, conscient en vérité de la valeur des
choses ...
*
L’intelligence ne peut être que collective. L’homme seul se sature,
se bloque. Le projet est d’ensemble. Toutes les grandes réalisations humaines
sont l’oeuvre de cohabitations intellectuelles, de synergies d’esprit,
d’associations.
En contre. Le génie pur à lui seul peut rafler la mise, Archimède,
Newton, Einstein.
*
Il n’y a qu’une chose à faire : mourir pour ne pas exister. Et c’est
sagesse de désespéré.
L’homme de génie est celui qui en donne (P. Valéry).
Un fou bien déplacé peut rendre diablement efficace un simple pion.
Platini par sa distribution impeccable a fait marquer beaucoup de
buts.
1626
Intelligence - Aptitude - Détermination
Objection des tests.
Parfois la spécialisation est dans un sous-groupe et n’est pas
décelable dans l’aptitude générale.
Exemple : tel individu qui possède une aptitude dans la
compréhension des vecteurs, sera un cancre médiocrissime dans la
mathématique élémentaire.
L’intelligence saute, le don devient invisible car il ne passe pas par
la porte aptitudes mathématiques.
Le test permettra de déterminer la valeur base de l’individu et non
pas le don caché dans une niche.
Le paradoxe de notre société, c’est qu’elle est composée non pas de
compétences générales, mais d’aptitudes de précision. Alors comment faire ?
Le génie utilise le principe de synthèse, de globalisation, il saute les
étapes, tandis que l’apprentissage est pédagogique : “ Commence par faire cela,
1627
après tu feras ce que tu voudras. Obéis d’abord. Mémorise des bases. ”Et si
l’enfant est rebelle ...
Finalité de l’inventeur
Contraindre certaines aptitudes naturelles de l’intelligence, voilà
bien le travail du dressage, de la discipline et de l’obéissance.
Il faut donc normaliser l’aptitude, la rendre conforme à l’exigence
d’autrui, capable de se déplacer uniquement dans le cadre qu’impose la loi
de l’autre.
Il est du grand nombre d’accepter de se soumettre, de se tordre, de
s’adapter en quelque sorte à la pensée générale.
Il est pourtant de l’inventeur, de chercher, du créatif de proposer une
solution à un problème que personne n’avait pu soupçonner. De là découle
cet étonnant décalage entre le génie et la masse, l’élite et l’ensemble. Mais
que faire ? Si le résultat obtenu suscite un nouveau besoin pour l’ensemble,
la cause est entendue, et le travail est crédible. Que se passe-t-il si la finalité
ne débouche pas sur une utilité même pour un groupe d’individus restreint ?
Le travail est rejeté, et le produit nouveau méprisé
1628
Journal 96
Il est assez facile de déterminer le génie comme étant une rareté
inexplicable que l’on reçoit d’un bloc, qui passe outre l’apprentissage et
s’achève par la production de chefs-d’œuvre. L’on y voit l’emprise de Dieu
qui dotant un humain d’une capacité exceptionnelle lui permet sans effort
apparent d’accomplir des œuvres d’art magnifiques, et l’on pense à Mozart et
l’on pense à Michel Ange.
*
J’ai entre les mains le Journal d’un écrivain de Dostoïevski, et je
suis évidemment fasciné par ce génie russe qui exploite à merveille ses
qualités de romancier pour exprimer des faits et des situations.
Éros
On parle assez souvent de la frigidité féminine, mais on oublie
d’intégrer une notion plus subtile de frigidité masculine, ou de manque
d’orgasme lors de l’éjaculation. Car la perception de la sensibilité sexuelle
peut varier de manière significative d’un individu à l’autre. Et la réception du
spasme s’étale sur une échelle allant de 1 à 10.
1629
Certains hommes ne jouissant que fort peu lors de l’éjaculation,
pourraient prétendre que le jeu n’en vaut pas la chandelle, que l’organisation
de l’acte - séduction, mise en train, contraintes temporelles etc... ne saurait
compenser l’intensité du plaisir obtenu. Ils, ayant pesé ou accompli cette
analyse, délaisseraient la chasse à la femelle considérant l’intérêt de second
ordre.
Par extension, l’on peut supposer que certains génies ou surdoués de
l’intelligence auraient abandonné l’hypothèse féminine, percevant une
excitation plus importante par l’activité cérébrale que par la stimulation
épidermique.
Ce qui pourrait contredire l’hypothèse avancée selon laquelle les
coefficients élevés échouent dans leur vie sentimentale. Ils choisiraient
sciemment le renoncement à l’activité physique ou sexuelle, tirant plus grand
profit de l’aptitude intellectuelle.
Évidemment cette avancée est modulable dans son analyse. Des
grands et des premiers ont souvent mis à leur disposition du plaisir sexuel
pour épanouir leur existence humaine. Et des intelligences primaires ont
délaissé l’acte physique n’y trouvant que piètre intérêt.
1630
Journal 97
Napoléon
Napoléon - règne désastreux. Génie exceptionnel. Oui, son génie !
Le plus efficace, pénétrant, performant, inventif, intuitif, calculateur, etc...
J’aime son intelligence. Je déteste son ambition européenne. Une
analyse politico-historique aurait dû le faire douter de la possibilité de
dominer constamment une zone aussi exceptionnelle que l’Europe. N’est-ce
pas de la pure fiction que de vouloir s’imposer en Autriche, en Allemagne,
en Angleterre, en Italie, en Espagne, en Russie ! - Puis Hitler - même
paranoïa dévastatrice.
Test d’intelligence
De l’intérêt de savoir utiliser autrui !
La Culture Free rend inexistante l’emploi d’autrui.
Car il y a mieux que le test ... c’est l’obtention d’un résultat - la
réussite - qui prouve qu’un éventail important de qualités étaient dans la
personne.
1631
Mais que représente l’obstination d’un résultat s’il est un décalage
avec autrui ? Imaginons le génie incompris. Que vaut un Van Gogh en 1895 ?
Rien.
Faut-il avoir l’intelligence de son temps ? Qu’importe en vérité !
Car au-dessus il y a Dieu - maître du temps et de l’espace ... Ainsi le
décalage humain est insignifiant. Il engendre des rejets, des refus etc... des
quolibets ... des choses faibles en réalité. Pourquoi s’offusquer ? Pourquoi
s’en inquiéter ? Il faut poursuivre, travailler ... bénéficier de son don, de sa
différence.
Du meilleur emploi possible de Dieu et de son Saint.
*
Voltaire. La plus grande correspondance du siècle
- Grand épistolier
- Grand écrivain - 1er écrivain français ?
- Grand philosophe - 1er philosophe français ?
- Génie fait de lumière
- Inspirateur de la Ré Fera, agitateur d’idées - père
- Défenseur - Avocat
- Grand amateur de poésie
- Peut-être bon poète
1632
- Homme de théâtre etc.
- Habille, fait fructifier ses biens.
Voltaire !
Puissance
Je ne vois vraiment pas l’utilité de s’appeler Virgile quand on
s’appelle Victor Hugo.
Hugo, c’est du 180 - 200 000 alexandrins, du théâtre, du roman, de
la critique, etc.
de la puissance, du génie
c’est une phénoménale capacité poétique
On lui reprochera son manque de finesse, de subtilité, le poids de sa
puissance en vérité.
On ne peut pas demander à un hippopotame de faire des pointes.
Virgile c’est du trois - de l’Enéide dont j’ai proposé une version en
alexandrins - des Buco, et des Géorgiques - exceptionnels évidemment, mais
Hugo !
1633
Plus on pense VH, ou Corneille ou Ronsard, et plus on s’aperçoit de
quelle puissance, de quelles ressources, de quelles capacités et aptitudes à
penser, à créer, il est nécessaire de posséder pour accéder à ce type de
résultats.
Histoire
Napoléon, la plus forte tête mise au pouvoir, la plus efficace des
intelligences (n’a-t-il pas été déterminé à 180 en QI ?).
Génie, oui, génie, mais apothéoses suivies d’échecs, d’humiliation,
d’attentes ridicules dans un carré d’île !
Napoléon - erreur : vouloir imiter César, Rome, vaincre l’Europe et
l’Angleterre - l’Angleterre !
Que n’eut-il pensé à l’instar d’Alexandre et d’aller, outre répandre
notre culture au-delà du Pirée ! *
1634
Après l’Égypte, il fallait penser Afrique, Asie, Amérique, que saisje
! Il a pensé Europe, qui possédait les plus fortes concentrations militaires
et culturelles possibles.
Mais comment à l’époque n’ayant nul recul, savoir réellement la
manière dont il fallait s’y prendre ? Comment ?
Charlemagne est plus sage, plus maître de soi-même, plus grand
peut-être, car n’ayant jamais connu l’humiliation, n’ayant jamais été abaissé
et ridiculisé, il a pu s’imposer dans son règne avec hauteur !
L’empire Napoléonien est éphémère - Charlemagne a eu la durée.
* Pour être maître du monde, il fallait vaincre l’Angleterre
Homo
Le talent sans génie est peu de chose. Le génie sans talent n’est rien
(Ibid, XVI, 271, P. Valéry, Cahiers II, Pléiade).
Le génie vers l’Esprit - Sur terre à 130, au ciel quémander le 450.
Est-ce possible, est-ce cela, est-ce suffisant ?
1635
*
Le plus grand “ génie ” est nécessairement une alliance du
maximum d’analyse au maximum de constructivité (1928 , XII, 797, P.
Valéry Homo, Cahiers II, Pléiade).
Le génie est la caractéristique claudélienne.
*
éphémères,
Je devins terriblement moi-même, élixir de génies, scrutant ses
Nobel
Valéry était un Nobel tout désigné. Son œuvre, sa symbolique
dégagée de toute considération financière méritait quelque part l’intérêt du
jury de Stockholm. Claudel, plus dirigé, à l’influence religieuse certaine,
était beaucoup plus discutable quoique... ce qu’il a fait pour le théâtre sa
puissance et son génie, aurait pu lui conférer l’attribution royale. Et le jury
ayant pris conscience, un peu tard, de ses deux bévues n’aurait pas balancé
longtemps en désignant Perse de crainte de se tromper une nouvelle fois.
1636
Quant à Malraux, balançant avec Becket, le jury a préféré l’audace et le
risque à la sécurité qu’offrait notre grand écrivain.
Journal 98
Swedenborg
“ En somme, dans son développement logique même, un admirable
travail de sublimation. Trop de lucidité rationnelle ne peut qu’entraîner ou le
désespoir le plus noir ou la certitude bien rationnelle que la solution ne peut
être rationnelle et, dès lors, s’annonce le mouvement de carthasis qui est si
caractéristique de tous ces hyper passionnés que sont les génies mystiques ”.
(Régis Boyer, Swedenborg, CD Universalis).
Simenon
Je me demande si l’aptitude de Simenon qui est toutefois répétitive,
sans réelle créativité, et correspond assez bien à l’acte d’écriture du
feuilletoniste est réel don littéraire de génie exceptionnel, car la quantité est
remarquable mais elle n’est pas riche, quand Einstein et Picasso sont très
diversifiés et changeants.
1637
Était-ce vrai ?
Gide a dit en parlant de Simenon : “ C’est le plus grand d’entre tous.”
Paramètres
L’environnement
Le travail
Le temps
L’aptitude
Le don
G Tr I E Temps
Génie, travail, inspiration, environnement, temps
Famille, sexe, femme, argent,
Personnalité
Limites intellectuelles le don
Arrivisme - Avidité - Potentialité cérébrale - Puissance.
1638
Génie - CD Universalis
L’homme de génie trouve des motivations d’un autre ordre que le
reste des hommes. L’universalisation de la sensibilité, l’amplification de la
mémoire et de l’imagination, l’exaspération de la vision engendrent chez lui
le désir de “ donner corps aux fantômes ” qui le hantent.
Le Génie selon Diderot, possède quatre caractères : la spontanéité,
la divination, la diversification, la fiabilité.
Le génie échappe à toute comparaison pour devenir modèle en son
genre - donne ses règles à l’art.
Il faut soumettre l’imagination au jugement.
Schopenhauer affirme le primat de la connaissance intuitive sur la
connaissance discutive. Il est contraint d’élaborer les concepts d’“excédent
de force”, d’“anormalité”, de “faculté contre nature ”
*
Supporter constamment l’humiliation, le mépris d’autrui, le ne
travaille pas, ne sert à rien, est inutile, c’est un incapable, n’accomplit pas
un acte économique débouchant sur une vérité financière immédiate.
1639
Et je pense à Van Gogh, je le vois partir à travers champ pour
chercher la lumière avec son tréteau sur le dos, sa palette de peinture et ses
brosses. Et lui sachant, sachant qu’il était l’un des pères fondateurs de l’Art
Moderne, méprisé, ignoré, considéré comme un imbécile par tous à
l’exception de son frère Théo, et aujourd’hui, une toile évaluée à 250
millions de francs lourds, soit 25 milliards de centimes, peinte en deux
heures, le génie exceptionnel, en fait !
Et tous ces gens qui n’ont pas compris, qui méprisent, et d’autres
gens qui continuent à mépriser, qui ne comprendront jamais, car ils ne voient
qu’une seule sorte de travail, le leur, valeur économique en francs ou en
Euro, qui rejettent l’abondance, qui se basent sur leur propre vérité, leur
unique système de valeur pour déterminer le vrai !
Mais que croyez-vous ? Qu’il est plus difficile de dire : je me lève le
matin et je fais mes huit heures ou je produis toute ma vie et je ne gagne
rien.
Avez-vous considéré la difficulté que pouvait engendrer une telle
analyse ? L’échec social qu’il en découlerait ? La honte, la culpabilité d’un
individu non intégré socialement ? Son exclusion, sa marginalisation ? Le
coût de son audace ? Il devient un banni, un coupable, un salaud, un
1640
profiteur, voilà l’analyse qu’accomplit autrui sur la personnalité de l’écrivain
qui ne vend pas, du peintre dont les toiles dorment pour un musée futur, sur
la personnalité du musicien qui ne produit pas de la musique de chevaux de
bois pour les chansons de Sheila !
Le philosophe, un imbécile, le poète, un imbécile, le sage, un
imbécile, le peintre, un connard, le prêtre un inutile (et quand l’heure de mort
aura sonné, l’on sera bien content de se prétendre de la religion de Jésus, et
l’on se souviendra d’avoir été baptisé dans la Trinité...).
Mais que faire ? Est-ce le prix à payer ?
Un Baudelaire qui n’a pas vendu Une Fleur du Mal durant son
existence, en a vendu des millions et des millions depuis cent cinquante ans à
travers la planète ! Et risque d’en vendre longtemps encore ...
Alors quoi ? Vous, vous avez votre salaire, et votre récompense.
Très bien. De grâce cessez de condamner ou de rejeter autrui, parce qu’il
donne ou offre un produit artistique, scientifique, technologique d’avenir et
non pas de présent immédiat.
Que valait le pétrole au Moyen Âge ? Ce n’était qu’une substance
d’alchimiste ! Que vaut le pétrole aujourd’hui ?
1641
Mais certaines personnes ne voient pas plus loin que le bout de leur
nez, quand d’autres - monarques et présidents n’hésitent pas à s’entourer
d’artistes et de penseurs, pour leur plus grand bien d’ailleurs, car ils savent
en tirer profit.
Paramètres indispensables pour l’œuvre
Génie, travail, inspiration, temps, santé, environnement favorable,
Dieu, références littéraires, promiscuité du lieu d’activités, argent.
*
“ Le génie donne ses règles à l’art. ”
*
Je suis une sorte d’anti-Cocteau qui lui était un génie aux mille
facettes, allant à droite et à gauche, parlant, discutant, argumentant. Punir
Jean Cocteau, c’était lui imposer à vivre dans une ferme du Larzac, punir
Franck Lozac’h c’est lui imposer à courir, à rencontrer, à se familiariser.
J’aime l’autre pour son Œuvre, rarement pour sa personne.
1642
Journal 99
Le temps. Il faut donc choisir, sélectionner, décider. Obtenir la meilleure
action, le meilleur travail.
G T I E D D
Génie Travail Inspiration Environnement Durée Dieu
GTIEDD
*
Perfectionnistes / Ajouter sur de connu.
Découvreurs / Créateurs
Fusionneurs / Synthétiseurs
Obéissants très supérieurs non sublimés :
Polytechniciens, grandes écoles.
Découvreurs/Créateurs Niveau : A - B - C - D - E
1643
5 niveaux d’aptitude :
A - Génie - très grand - grand 20 19 18 17 16 15
B - Grand - assez grand - bon 14 13 12
C - Moyen + moyen - moyen 11 9 10
D - Insuffisant plus insuffisant moins 8 7 6 5
E - Médiocre ou faible 5 - 0
Hiérarchie dans le système
*
Un tel : j’ai du génie,
mais fragmenté insuffisant :
Or dans rivière en quantité insuffisante,
non exploitable.
Les aptitudes. Degré de créativité, d’invention, d’obéissance.
Fonctions de l’intelligence.
*
Le génie veut comprendre, ajouter, s'y prendre seul ou travailler avec autrui.
Il sait qu'il a les moyens de synthétiser, d'extraire, de déplacer, d'analyser, de
choisir, de refuser, de prétendre -
1644
qu'il a la possibilité de critiquer - quand bien même la critique lui semble peu
- malice de propos.
- Rassembler et extraire - progresser, offrir un vrai accessible à Autrui.
La théorie des Oubliés
Existe-t-il un patrimoine littéraire, pictural, musical, scientifique qui
croupirait chez les particuliers dans des caves ou des greniers, et n'aurait
jamais pu être accessible à l'ensemble - refusé, rejeté par la critique, oublié
dans les aléas de l'existence ?
Pour les poètes, cela semble possible. Mais pour les mathématiciens ? Pour
les inventeurs, certainement. De grandes idées n'ont peut-être pas connu les
applications quelles méritaient.
Ô génies inconnus !
Si je considère les évolutions considérables dans le domaine de la physique
aux XIXe et XXe siècles, je prétends que ces esprits-là possèdent
l'intelligence, l'audace et des applications d'une importance extrême. Je vois
1645
en eux les nouvelles capacités de perceptions, de déductions et de
compréhensions de l'infiniment petit et de l'infiniment grand.
L'intelligence s'est déplacée du philosophique au XVIIIe à la physique aux
XIXe et XXe siècles. L'inspiration a animé plus encore les physiciens que les
mathématiciens.
Trop de matériel " manquant " au XXe ne leur permit toutefois pas d'accéder
à la certitude de la dimension spirituelle, qui a su s'inscrire dans l'esprit des
génies du XVIIe nourris encore à la sève moyenâgeuse de la croyance en
Dieu.
1646
Journal 2000
Les bons écrivains font de bons livres
Les grands écrivains font des chefs-d'œuvre
Les génies n'écrivent pas toujours de bons livres,
pas toujours de chefs-d'œuvre, mais la patine de leurs écrits se transmet aux
générations futures qui s'instruisent, s'aiguisent, ajoutent sur ce qui est lu.
*
Toute la substance cérébrale appliquée se trouve dans les livres,
dans les recueils. La sublimation du génie créatif se situe dans les
applications poétiques et non pas dans les discours ou la conversation
d'aimable babillage.
*
Tu veux te soustraire de l'obligation poétique, de l'affreuse
nécessité de rencontrer les uns et les autres, d'accumuler les niaiseries et
sourires de politesse, d'aller la bouche en fleur, gentil et bien propret. Toi,
ton principe, c'est de produire, de travailler par frottements, d'exploiter
1647
l'autre, le génie - le grand frère, ou le maître es lettres. Tu en as tiré des livres
avec le concours indirect d'autrui. Ce sont des béquilles ou c'est un chevalet !
Te voilà donc satisfait dans l'immense solitude de toi-même,
jouissant uniquement de ce monologue de circonstance ! bravant tes
interdits, te permettant d'aller outre sans être dans la nécessité de devoir la
moindre justification à quiconque ! Mais cet isolement, ce principe
autarcique dont tu te repais t'éloigne du monde vaste et coloré de la
littérature française ! tu perds des amis d'une importance extrême, qui te
conseillant, t'expliquant tes défauts t'auraient permis de rectifier le sens de
ton travail !...
Rien n'éveille en toi la soif de partager, de donner, de lire,
d'assister à des réunions, - de t'investir auprès d'autrui. C'est ça : tu es un
autocrate, un nombriliste satisfait d'un onanisme cérébral.
Tu devras payer. Le prix ? - L'immense oubli, le rejet, le livre fermé,
le cédérom dans son emballage, le" Je-ne-veux-pas-cliquer, cela ne m'intéresse
pas ", et toi sur ton rock de solitude, tambourinant avec tes petits poings de
poète, tu soupireras : " Je suis un incompris ! Je suis un incompris ! "
1648
*
Je n'étais pas artiste, relations de salons, contacts avec les uns
et les autres, potinière et concierges, - j'étais celui qui produit, qui extrait
hors de soi de la substance d'écriture.
Autrui existait évidemment mais par son Oeuvre, par son
Génie, par son aptitude à m'offrir des références d'imitations et
d'apprentissage.
Je ne tirais aucune utilité du relationnel littéraire, seule la
Pléiade était moyen d'avancée personnelle. Je dis Pléiade, mais j'entends
également Gallimard, ou tout nom important de la littérature française ou
mondiale.
Je travaille avec - Paz, Celan, Zanzotto, Borges, Cluny etc.
avec des ouvrages, des recueils, mais les hommes m'indiffèrent.
1649
Journal 2001
Je suis avec les poètes, avec leurs œuvres, avec leurs génies
mais je ne suis pas avec leurs personnes. Ce qu'ils sont m'indiffère. Ce qui
m'importe, c'est ce qu'ils font.
*
J'ai pu trouver sur le Net de nombreux sites consacrés à Emmanuel
Swedenborg, génie mystique qui me fascine. Il est, hélas difficile de se
procurer ses ouvrages dans les librairies. Le même problème se pose avec le
Prix Nobel de Littérature Churchill...
Je propose ici quelques endroits tirés du site :
La volonté et l’entendement
28. L'homme a deux facultés qui font sa vie ; l'une s'appelle la volonté, et
l'autre l'entendement. Elles sont distinctes l'une de l'autre, mais créées de
manière qu'elles soient un ; et quand elles sont un, elles sont appelées le
1650
mental. Elles constituent donc le mental humain, et toute la vie de l'homme
réside en elles.
31. La volonté et l'entendement font aussi l'esprit de l'homme, car c'est aussi
dans ces deux facultés que résident sa sagesse et son intelligence, et en
général sa vie, le corps n'étant qu'un serviteur.
Le Seigneur
280. Dieu est Un ; il est le Créateur et le Préservateur de l'univers, par
conséquent le Dieu du ciel et de la terre.
297. Qu'il y ait dans le Seigneur un Trine, à savoir : le Divin-même, le
Divin-Humain et le Divin procédant, c'est là un arcane venant du ciel, à
l'intention de ceux qui seront dans la Sainte Jérusalem.
De l’homme interne et de l’homme externe
Maintenant, il sera parlé de l'homme Interne et de l'homme Externe.
Ceux qui n'ont de l'homme Interne et de l'homme Externe qu'une idée
commune croient que l'homme Interne est celui qui pense et qui veut, et que
1651
l'homme Externe est celui qui parle et qui fait, parce que penser et vouloir est
l'interne, et que par suite parler et faire est l'externe.
Toutefois, il faut qu'on sache que non seulement l'homme Interne pense et
veut, mais aussi l'homme Externe ; néanmoins autrement quand ils sont
conjoints, et autrement quand ils sont séparés.
Quand l'homme pense avec intelligence et veut avec sagesse, il
pense et veut par l'Interne ; mais quand l'homme pense sans intelligence et
veut sans sagesse, il ne pense pas et ne veut pas par l'Interne.
Conséquemment, quand l'homme pense bien du Seigneur et des choses qui
appartiennent au Seigneur, et bien du prochain et des choses qui
appartiennent au prochain, et qu'il leur veut du bien, il pense et veut par
l'interne; mais quand l'homme en pense mal et leur veut du mal, il ne pense
pas et ne veut pas par l'interne. Bien penser vient de la foi du vrai, et bien
vouloir vient de l'amour du bien ; mais mal penser vient de la foi du faux, et
mal vouloir vient de l'amour du mal..
*
Quand je songe au XVIIIe siècle, je me dis : il semble aberrant que ce siècle
n'ait pu produire que le grand poète André Chénier. Le XVIIe avec une
population moins nombreuse a enfanté Racine, Boileau, Corneille etc. Le
XVIIIe : rien ! Alors ?
1652
N'existerait-il pas au fond de vieux greniers des écrits de poètes marseillais,
nancéens, toulousains, parisiens ou d'autres encore qui à cette époque
appartenaient à des Académies locales, accomplissaient une activité
artistique, produisaient dans des revues et dont les œuvres oubliées
pourraient resurgir à tout moment ? Des sortes de grands poètes ou Génies
oubliés ?
*
Le talent est de l'habillage. Le génie doit être débarrassé de sa gangrène
pour être mieux utilisé par les générations futures.
Il faut transmettre du dépouillé nouveau, utile.
*
Je n'étais pas un poète de l'amitié, du relationnel artistique, de la
fréquentation. Je ne vivais pas au milieu d'une cour d'artistes. Ma poésie
n'était pas contemporaine - c'était essentiellement
une volonté d'obtenir une oeuvre ----) CAD la recherche d'une puissance
d'applications avec ses forces et ses faiblesses.
1653
Mon royaume était la Pléiade, les génies, les grands poètes morts et
contemporains du monde entier. C'était une immense fresque composée
d'êtres exceptionnels.
On me taxera de sauvage, de casanier - j'ai aimé les poètes mais autrement
pour les résultats obtenus et non pas pour le copinage poétique. Je ne
parvenais pas dans la discussion à trouver du matériel intellectuel intéressant,
matériel que j'obtenais aisément dans les ouvrages ou les recueils.
*
En poésie, le talent n'a pas d'avenir. En revanche, le génie a de la durée - une
certaine durée.
*
La poésie est également un extraordinaire laboratoire de langage où le doute,
le risque et l'interdit sont de mise. Le poète, dans sa liberté absolue, associe,
déplace et repense l'ordre de son vrai - vrai qu'il sera le plus souvent le seul à
comprendre. Génie parfois pour les générations futures, ennemi de ses
contemporains, il dirige son propre orchestre de son idéal réinventé, chef
d'orchestre sans public aucun.
1654
Le grand malade, le grand souffrant, l'éternel incompris etc... mais certains
atteignent l'essence du langage et se placent dans la hiérarchie des littéraires
aux premières places, devant les romanciers et les écrivains qui passent pour
des baratineurs ou des accumulateurs de lignes.
Pindare, Baudelaire, Mallarmé, Verlaine, Valéry, Perse - essence de langage,
lente macération pour accéder à un objet unique et sublime !
Et quel esprit de sélection, de choix, de refus - conscient ou inconscient - de
subtile application pour enfin obtenir dans quelques occasions de leur vie le
joyau hautement ciselé !
*
Faut-il se complaire d'un m'as-tu vu, d'un oui, je fais des ronds de jambes, de
sourires faussement naturels ?
Quand je considère la richesse inépuisable de la civilisation, - génies de
toutes sortes - grands scientifiques, grands artistes et grands hommes - je
m'inquiète de savoir ce que je puis tirer de communications locales et de
manifestations littéraires qui en découlent.
1655
Comment gérer cette immensité ? Cette richesse inouïe ? Tous ces êtres
remarquables qui mériteraient quelque attention, l'on ne peut leur concéder
que quelques instants de reconnaissance. Faut-il espérer tout lire, tout
comprendre, tout intégrer ? Quel chemin personnel balisé par sa propre
expérience semblerait le plus judicieux à emprunter ?
Que représente la biographie dans l'oeuvre d'un auteur ? Trois fois rien. L'on
ne s'inquiète pas de savoir si tel poète, dans l'obligation d'exercer une activité
professionnelle a pu en faire pâtir son oeuvre. Ne restent que les recueils.
*
Les livres m'ont considérablement instruit. Le contact des poètes ne m'a été
d'aucune utilité. Le génie, la richesse, l'essence optimisée se trouvaient dans
les recueils pour un prix modique.
*
Le milieu poétique ne m'attire pas du tout. La structure poétique m'apparaît
obsolète, remplie de maniérisme, se caractérisant par ses insuffisances
d'actions. Tout y est difficile, rien n'est possible. Lenteurs, butées, blocage,
1656
système hiérarchique interdisant l'avancée rapide, l'extension ou la
croissance. Principe de préférencialité basée sur le vieil âge etc.
Mon parcours solitaire se nourrit des plus grands génies de la Pléiade, et non
pas de cette solidité de sable contemporaine.
Il est vrai que quelques personnes vivantes demain seront immortelles - il
serait bon de les côtoyer - mais qu'importe ! Où sont-elles ? Qui sont-elles ?
Le travail de recherche risque de me coûter fort en servitude zélée. Tant
d'êtres supérieurs ayant produit hier ou avant-hier m'attendent et sont prêts à
m'offrir les œuvres pour quelques francs !
Pourquoi irai-je m'enquérir de ces êtres vivants tandis que ma poésie se
nourrit exclusivement de poètes morts ?
Mais j'avance, et d'ici à peu les auteurs contemporains m'apporteront
certainement ce qu'aujourd'hui je trouve indispensable dans la Pléiade ou
dans ses éditions consœurs.
*
1657
Paul Morand : " Mort, si on n'a pas de génie, il ne reste rien de votre œuvre ;
on s'en va avec sa génération. Restent quelques débris pour les chiffonniers
amateurs ou universitaires américains. " Journal inutile 19 septembre 1970
Test d'intelligence
*
L'intelligence pure n'est pas chargée. Elle est légère, zélée et obéie avec
facilité.
La charge créative alourdie l'intelligence, la ralentit. Le génie artistique
pourtant va très vite, cavalier solitaire libre de tout joug et de toute
obligation.
Faut-il une société composée de très haut QI ?
Noesis
*
Quand je songe au génie créatif de Picasso...Effrayé par l'immense catalogue
de son génie pictural. Picasso ignore ce que veut dire le mot fatigue.
*
1658
Poésie d'œuvre mais non pas poésie d'amitiés, de rencontres ou de
relationnels ; poésie de livres, de génies.
Volonté de compréhension, de pénétration.
La méthode appliquée par l'Autre - par les Autres ?
*
Pas poète de public, pas poète de l'amitié. Poète admirant les œuvres et le
génie des autres, cherchant à imiter, à comprendre, à appliquer. Poète de
l'écriture avec les recueils-frères à mes côtés - références, petits manuels
d'imitation - sortes d'ouvrages de prières - bibles restrictives...
J'avais tant à faire avec les génies et les grands poètes ! Il fallait comprendre,
intégrer, extrapoler, aller au-delà en mastiquant leurs substances... mais de
relationnels d'actualités, il n'en était point. Je craignais trop de me fourvoyer
avec de l'inutilité.
*
La puissance et la force de Nietzsche - son génie.
1659
Faut-il rechercher une volonté de puissance, une augmentation de sa
conscience ? Car il s'agit encore d'apprendre à mourir, de se préparer à
l'Autre Monde, à l'autre espace là-haut, tout à côté. Que pourra-t-on espérer ?
Quels y seront les devoirs et les droits ?
*
La poésie d'opérette - la poésie de relationnel - la poésie-travail - la poésiegénie
- la poésie-niaise etc.
De cent mille façons de la déterminer. Chacun se prétend maître étalon
référentiel. De la critique.
Journal 2002
Comment peut-on gérer cette immensité littéraire ? Qui pourra se
prévaloir d'avoir lu ce qu'il devait lire ? Embrasser la vaste collection de la
Pléiade, qui n'est en vérité qu'une réduction élitiste guère représentative de
l'offre totale. Cela semble impossible.
Il faut donc baliser son propre chemin en choisissant un nombre
limité d'auteurs, de génies, de philosophes ou de grands poètes. C'est déjà un
1660
principe de spécialisation, d'évictions et de refus. Mais comment faire ? Il est
certains que des êtres exceptionnels seront perdus, oubliés, jamais lus mais
l'âme a ses limites. - L’intelligence se sature et ne peut demander plus.
*
Le génie, c'est de l'énergie supplémentaire sur de l'intelligence de
surdoué.
Il y a donc quelque chose d'exaltant en soi, de vitesse
phosphorescente, de jouissance supérieure.
*
Qu'est-ce que le génie ?
C'est de jouir avec une femme splendide qui t'amène à l'apothéose
cérébrale. Il y a plaisir, spasme, capacité à recommencer - orgasmes de
l'intelligence. Tout se situe à l'intérieur.
Le génie sait qu'il est un génie.
Mais méfiance.
1661
Le surdoué, ignorant l'acte de sublimation artistique ou scientifique,
prétend le posséder. Or il n'a nulle application permettant de le prouver.
*
Le corrompu au pouvoir est un impuissant qui ne peut résoudre les
problèmes économiques et s'empare du bien d'autrui.
Le Prince au pouvoir, déjà riche n'a nul besoin de s'enrichir étant
satisfait. Son tour et sa façon sont le plus souvent détestables. Il est haï de ses
suivants. Incompétent il ne résout rien.
Celui qui vient du peuple prétend en la révolution, casse le système,
détruit bases et fondations, détient un nouvel ordre et engloutit le peuple
dans l'horreur et ses aberrations.
Il faut donc une avancée lente et régulière, - une écoute singulière
des uns et des autres, un contrat d'audaces et de raisons sous l'auspice du
génie entourée de gens de talent avec la bienveillance divine qui instruit.
Sera-ce suffisant ?
*
1662
Le génie
Il y a bien un dérèglement du jugement pour penser autrement, voir
de cette façon, appliquer ailleurs et s'entendre dire : c'est ma foi, vrai ! - Je
vous distingue et vous honore.
*
L'intelligence pure n'est pas chargée. Elle peut se flatter de vélocité.
Génies Universels : Da Vinci, Pascal, Leibniz, Newton
Great Geniuses : Kant, Kepler, Spinoza, Descartes, Michel Angelo, Victor
Hugo, Dickens, Byron
Génie : L'homme se flatte de l'homme. Qu'en serait-il s'il prenait conscience
de la réalité divine ? Où se situerait-il ?
IQ societies : s'adapter à la capacité mentale de ses pairs. D'autres, individus
obsédés cherchant des performances olympiques.
Toutes les variabilités de l'intelligence sont-elles évaluées ici ? Est-ce se
donner les moyens de les évaluer ?
1663
Do what you want but do a Work.
Invent
Intelligences supérieures, vous êtes seulement capables de résoudre des
problèmes hautement épurés, mais que pouvez-vous faire d'autre ?
Montrez-nous vos applications. Pouvez-vous construire une oeuvre ? A quel
degré d'invention vous situez-vous ?
*
L’Absent : Etre qui je suis sans être là.
L’une des possibilités est peut-être de tenter d’ajouter sur Char - de faire du
Post-Char. Il est un poète dominant du XXe siècle français. Pourtant mon
cerveau globalise et je pense Titien, Napoléon, Newton etc. En vérité des
génies universels.
*
1664
La géométrie en peinture. Plutôt que d’utiliser une mathématique primaire,
exploitez une mathématique supérieure et travaillez avec des hommes de
science.
Lignes de fonctions
Aires sous les fonctions avec association de mélanges.
Délaisser la couleur. Travailler les lignes. Graphes.
*
Arthur ! Que de frères ! Que des fils !
Eiclordorff Lenau
Holmannsthal Rilke
Ludwig von Ficker
*
Je vois mais n'ai pas, et désire ardemment sans jamais obtenir.
Bouddha Confucius Mahomet Moïse Jésus-Christ Krisna
1665
Je ne suis pas dans une phase de communication poétique, je suis
constamment dans la phase d'applications d'écriture.
Note - Demander aux hommes de science d'augmenter la perception de la
stimulation et de l'orgasme
Il doit bien y avoir un truc supérieur au QI mais quoi ?
QI < Talent < Génie < Choix de Dieu
Le but de l'herméneutique est de dépasser la simple critique et l'interprétation
des textes et de viser à constituer une théorie générale de l'inspiration.
L'objectivité scientifique n'est que l'aptitude adéquate pour résoudre des
problèmes particuliers.
CD Universalis
Paul Ricoeur : " Il n'y a pas d'herméneutique générale, pas de canon universel
de l'exégèse, mais des théories séparées et opposées concernant les règles de
l'inspiration."
Hypopoétique
Delaunay
*
1666
En mai 1969, enfin, une grande exposition de collages à Zurich révélera un
nouvel aspect de son génie d'invention à la fois imaginatif et technique
unissant intimement forme et matière.
*
Robert Graves - génie 130 livres La déesse blanche
Ezra Pound - le vers projectif Los Cantos
*
Comment gérer le génie des autres, comment travailler en consubstance
d'écriture, en synergie d'actions ? Quels auteurs empruntés ? Que doit-on
espérer obtenir ? Quelles seront les limites de nos potentialités ?
*
L'on pourrait tous les jours découvrir l'Oeuvre d'un génie ou d'un grand.
- Poète, mystique, romancier, homme de science, peintre, sculpteur etc.
Comment gérer sur terre le poids de cette richesse ?
70 ans de vie X 365 jours = 25550 personnalités.
1667
Et de se former, de produire, de se reproduire, de penser, d'aimer, d'agir.
Le choix - la voie - quel chemin balisé par sa propre expérience ou son désir ?
Que peut espérer l'Etre ? Non pas ici-bas mais là-bas ou là-haut ?
Etre au-delà.
*
La perception trompeuse pour le Moi. La critique du perceptif.
Le Songe-creux a des filles, ce sont les Chimères.
Il est impossible de gérer le génie d'Autrui. L'on prend un peu. L'on prétend
connaître. L'on se suffit de cela. Notre potentialité intellectuelle bridée,
bloquée, interdite de pénétrer avec véracité nous rend un produit aléatoire de
l'Autre.
Se limiter au Gotha mondial : Virgile, Homère, Goethe, Dante, Horace,
Euripide, Sophocle, Eschyle, Corneille, Racine, Cervantès, Shakespeare etc.
Puisque l'on est confronté à une restriction obligatoire, quel choix dans cette
restriction ?
*
Humour : Franck présentant son bureau :
1668
« Voilà le saint scriptorium, lieu où des chefs-d’œuvre ont été enfantés, lieu
de génie et de douleurs aussi. »
Observations et conseils
En quoi la Poésie peut-elle rivaliser avec la Science ? N'est-elle pas en
dessus ?
Extractions maximisées et non pas états d'âmes poétiques.
Ce qui implique : logique, rationalité, efficacité, maîtrise, travail,
applications, volonté, formation.
Habite les œuvres des génies plutôt que de visiter les poètes.
Travaille et laisse tomber. Ne commence pas à tenter de pénétrer des
structures impossibles. Tu vas y laisser ta sève créatrice. Tes résultats seront
insignifiants. Produis, transforme, applique, essaie d'offrir via un cédérom ou
l'Internet. Cela et rien de plus.
Veux-tu jacasser ? Te perdre en propos inutiles ? Veux-tu gigoter de la
gigue, gigoter du mollet, Va, tes civilités poétiques t'appellent.
- Bonjour, j'm présente, j'm'appelle Ben Saïd et j'te donne mon tapis.
1669
- Va te faire foutre.
- J'te le vends pas, j'te donne !
- Va te faire foutre quand même.
Le repoussoir poétique - le rejet - le refus. Le "Ne m'intéresse pas", "Allez
voir ailleurs" - et l'on y va. Et c'est encore la même réponse. L'on vous
colporte de X en Y, d'Y en Z, de Z en A. Et tel est votre parcours.
1670
Vrac
Génétique Biologie moléculaire
Hérédité ---) Bactéries
---) Virus
Génie génétique Génome Protéines Acide nucléique
Bricolage cosmique // Mécano géant
Gènes, protéines ---) Combinaisons des motifs, structures en mosaïque
Organisation/ Distribution des constituants
Duplicata
*
Pervertir mon génie dans des matrices de basses femelles !
Turbulences du génie
Fluides d'intelligence
1671
Les soupirs de l'esprit
Les affres de l'âme
L'esprit = conscience
L'âme = sensibilité
Génie = action créatrice
Intelligence = raison, réflexion
*
Génie Travail Inspiration Environnement favorable
Durée Dieu Talent Crédibilité Santé Argent quiétude
Trop faible et si peu. On a l'impression de se cogner la tête dans le vide.
*
Projet d’ouvrage
L'acquit de conscience ? Serait-ce le titre qui pourrait se substituer à Divers
états de la conscience ?
1672
La connaissance du mot "conscience" permet la réorientation de la définition
du mot ---) avec
- CD Universalis
- Biologie de la conscience PUF
- PV conscience
et autres...
==) Nouvelle base --) besoin de 50 fragments nouveaux
Synthèse de soi - Conscience - Génie - Intuition
puis retourner vers autrui : CD Universalis
Cahiers de Paul
Internet
Editions du CNRS
Yahoo US
Et ?...
Recherches complémentaires et Lumières autres
Conscience Via Bibliothèque - Librairie
Derniers essais accessibles
1673
Conscience Construction d'un ouvrage avec différents fragments du Journal
Même principe avec le mot Intuition
Au commencement sortir des fragments. Puis aller sur certains liens
corollaires. Et travailler avec autrui et avec les nouveaux médias.
1674
Journal 2003
L'opiniâtreté des grands solitaires.
Le problème n'est pas de rencontrer constamment des poètes d'actualités
- de communiquer avec les uns et les autres pour échanger des niaiseries et
des insignifiances -
Non - il faut comprendre - comprendre les Génies, les Grands poètes -
intégrer leur substance et travailler en exploitant également leur énergie.
*
Comment les déterminer ? Comment prétendre que tel poète a une
certitude d'immortalité ? Où est l'outil pour toiser ? Comment faut-il s'y
prendre ?
Et tant d'erreurs ! Tant d'imbéciles sacralisés par la critique avertie !
Tant de génies rejetés, méprisés, humiliés, réduits à l'état de médiocres !
juger ?
Que savons-nous réellement ? Comment pouvons-nous prétendre savoir
1675
*
Le talent vend, le génie s'immortalise.
J'ignore ce que vaudront les livres ou essais de Michel Jobert et de
Jacques Chancel. Ce sont des personnes fort intelligentes, à la compétence
reconnue, - mais que représenteront ces littératures demain ?
Que valent aujourd'hui les Prix Nobel Sully Prud'homme et Churchill ?
La même observation sera peut-être observée avec l'excellent travail
d'Alain Peyrefitte.
*
Je vois deux mondes :
Celui des applications CAD : Oeuvre, livres, lectures, catalogues,
génies, grands poètes, culture, Internet, bibliothèques, librairies,
transformations, imprimerie, cédéroms, informatique, feuillets noircis.
En vérité, le monde de l'efficacité, de l'écriture.
1676
Celui des relations CAD : éditeurs, lettres de refus, paralittéraire,
activités, ventes, auteurs contemporains, salons, ateliers d'écriture.
Le QE et le QL : quotient d'écriture et quotient littéraire.
Le QE permet d'oeuvrer et le QL de se faire connaître.
l'Autre ?
Il y a peut-être un savant dosage de l'un et de l'autre - ou est-ce l'Un puis
*
Je persiste à croire que la Poésie est une collection d'individualités - Le
travail poétique étant travail de solitaire. Se parachever c'est être dans une
liste de catalogue et pouvoir se spécifier dans une catégorie : bon poète,
singularité littéraire, grand poète, génie etc. C'est faire partie de l'édifice mais
le relationnel est de faible portée.
*
Ne pas rencontrer, ne pas bavasser mais travailler avec, avec les génies,
les grands poètes et les êtres exceptionnels. Le temps est trop court pour se
1677
perdre dans l'inutile. Délaisser les contacts - La suffisance, les prétentions
intérieures.
Le réel problème est de savoir comment Racine a écrit Esther ou
Athalie, et ce que l'on peut espérer en regard de ces chefs-d'oeuvre.
J'écris Racine, mais je pense Pléiade, toute la Pléiade - et je considère
également les Pléiades étrangères : Italie, Espagne, Royaume-Uni,
Allemagne, Etats-Unis d'Amérique, Japon etc.
Il y a un énorme travail à accomplir avec ses applications, ses
transformations et la sauvegarde de son oeuvre - le relationnel n'est pas
d'actualité.
Critique : L'autre n'est pas toi, et toi tu n'es pas l'autre.
Le critique dit indirectement : Soyez qui je suis ou qui je voudrais être.
Il ne s'agit pas de sauvagerie, de refus de rencontrer l'autre, - il est
question d'oeuvres, de génies, de grands auteurs. Ceci est en 2D et non pas
en 3D.
Je cherche à oeuvrer CAD à construire, à déployer, à travailler. Je crains
1678
de me limiter à du courtisanat d'opérette, à du déballage de bonni menteur. Je
ne suis pas le représentant du produit Franck Lozac'h. Je n'ai pas non plus
envie d'attendre désespéramment quelconque lueur de reconnaissance. Mon
souhait est d'appliquer, de découvrir, d'exploiter de nouvelles tendances - du
moins je le prétends - mais n'est-ce pas présomptueux que de penser de la
sorte ?
L'idée serait de considérer l'Internet comme étant un support comparable
au Salon de Indépendants du XIXe siècle, lieu où nombre de refusés trouvait
une place de choix et de qualité auprès de futurs géants de la peinture.
Sur le Net, publier est possible. Etre lu est possible. Se faire référencer
est possible. L'édition traditionnelle nécessite un public payant et impose une
rentabilité que les lecteurs ne peuvent fournir.
L'on pourrait avoir :
Les Littéraires-papier
Les Chanteurs-microssilon
et les Ecrivains-Poètes numérisés.
culturel.
Il faudrait donc envisager différents supports pour véhiculer un savoir
1679
*
Je ne cherche pas à me focaliser sur le carriérisme artistique - je désire
appliquer, comprendre, lire, exploiter et construire. - Les uns, les autres, le
maniérisme, mais oui, mais non, Madame etc.
Je crains le temps - et la Cigale...
C'est de l'amabilité de façade pour un jugement sur l'apparence. N'entre
pas dans ce système. Laisse tomber, c'est de l'insignifiance.
- Rencontre-les.
- Pervertir mon génie sur des faces d'abrutis ! (On dirait chanceler de
noires loupes à vos yeux !) – Je plaisante, évidemment.
*
La créativité musicale n'a-t-elle pas été freinée par les lois de la
commercialisation ?
1680
Le génie accomplit des choses remarquables qu'Autrui ne peut atteindre.
Et c'est l'appréciation de ces applications qui confère à l'individu la définition
d'exception.
Ils sont désespérés - ils se jettent dans l'extrémisme religieux prétendant
y trouver une solution - la solution est un développement économique stable
basé sur l'investissement.
Petits et grands - canards et cygnes.
Le génie humain
*
Pas de poésie militante, pas de poésie de spectacle mais poésie d’œuvre,
de génies, de grands poètes – admiration mais guère de communication.
1681
Journal 2004
L sensibilité de la femme apporte-t-elle une variabilité nouvelle inconnue à
l'homme ? - Si cela était vrai, le déploiement de ses capacités d'applications
s'avérerait nécessaire et judicieux.
La femme a le génie sexuel.
*
Passer de I à TI, cela permet-il de dégager des produits cérébraux de meilleure
qualité ?
- Génie supérieur à TI ?
- Oui ?
TI : Plus d'analyse, de subtilité, de finesse. Mais pas plus d'énergie, de créativité
ou d'invention.
*
Mais comment ! Comment produire des écrits évolutifs ? Comment ! Comment
gérer le génie d'autrui ?
Tant d'œuvres fécondes et exceptionnelles !
1682
Le temps passe, le temps court - écrivait Michel Sardou dans L'autre femme -
cela est vrai.
Je tiens entre mes doigts Le Folio Catalogue général 2004 : - Quelle nourriture !
Quelle richesse ! Et cette pauvreté cérébrale qui jamais n'aura la capacité de
gérer l'immensité littéraire mise à notre disposition !
Il faut prier Dieu de nous aider à pouvoir car lui seul est capable de produire
cent milliards de galaxies quand nous sommes incapables de maîtriser 10
000 ouvrages dans une collection. Oui, prions.
*
Allez vers les poètes ! Allez vers les éditeurs ! Vous ne recevrez que mépris et
indifférence !
Il faut donc travailler en soi, pour soi sans se soucier de l'autre, sans l'intégrer à
son principe d'application - l'autre doit être ignoré.
En revanche il faut travailler avec les œuvres des génies et toujours s'en référer.
*
1683
Rimbaud est étonnant. Quel génie !
*
L'énergie créatrice - comment peut-on la détecter ? Un grand peintre ? Un grand
poète ? Comment peut-on les soupçonner ? Cela semble impossible.
Et l'énergie créatrice pourrait s'apparenter au "génie".
*
Cioran est une singularité de pensées mais il n'est pas la Vérité. Le suit-on
constamment dans son système d'applications ? Non. Mais parfois son génie
éclate comme un autrement possible.
Variante
*
Vous entrez dans le Saint Scriptorium, haut lieu où le génie se déploie.
*
1684
Sans une once de talent, le génie ne saurait être visible de l'extérieur.
Faut-il s'abaisser à avoir du talent quand on a du génie ? Car le talent, c'est
l'habillage du moment, c'est la sauce qui accompagne la viande - mais ce
talent se démode quand le génie se cristallise dans le diamant.
Ainsi de nombreux auteurs qui ont eu leur récompense - prix, félicitations,
rémunérations financières - sont tombés aujourd'hui au plus profond des
oubliettes.
Ce qui importe, c'est de se faire mais plaire est peu de chose.
Il n'y a rien à espérer en poésie - cela est peu, insignifiant, ridicule en vérité. Il
s'agit ensuite d'une réputation colportée avec acquiescements d'autrui.
*
Quelle nouvelle écriture ? Quoi et pourquoi ? Quels auteurs ? Quelles
applications non-définies avec nécessités de construire sur de l'inexistant ?
La poésie - planétairement ingérable - trop d'auteurs, de génies, de langues etc.
*
1685
Le génie a toujours raison.
La chair, au seul service de la beauté !
Explique-leur, ils t'écraseront.
Quand il me faudra remonter, Dieu m'en voudra-t-il ? M'accusera-t-il de ne pas
avoir accompli certaines actions, d'en avoir développé d'autres de second
ordre ? Cela peut être dit avec amour - : tu vois, tu aurais dû...Mais cela sera
peut-être dit. Et que faire ? Que vaut l'âme humaine ?
*
Les Dieux !
Le Génie L'Art La Culture L'intelligence La Science La
Beauté féminine La Pureté religieuse
*
Le génie n'est pas affaire de femme.
Si l'homme a plus de résistance avec sa condition physique, s'il possède un
cerveau 10 % plus important que celui de la femme* - cela peut expliquer en
partie le différentiel social et cérébral qui les distingue.
1686
Mais méfions-nous d'oser développer de telles affirmations.
*Objection - le rapport poids/cerveau est le même chez les deux sexes car les
femmes sont plus légères.
*
Contemple l'homme à travers la préhistoire - admire son génie - essaie de
comprendre - car ceci est fascinant. Pourquoi ces fresques, pourquoi ces
signes, pourquoi ces traits ?
Il y a un besoin de visiter de nouvelles grottes, d'aller plus loin... Pour se bloquer
contre une paroi incomprise.
Quel mystère ! Qu'ont-ils voulu exprimer ? Qu'ont-ils dit ? Que d'interrogations
et peu de réponses. Nous cherchons à transcrire, à déterminer, à savoir.
Nos ancêtres nous fascinent et toujours nous les implorons de vouloir nous
éclairer de leur passé.
*
Je suis constamment effrayé par l'immense intelligence du Père - et je ne puis
que mépriser la petitesse de ma capacité humaine. Je ne suis rien - je suis une
fourmi - un être infiniment médiocre et je le sais.
1687
Mais Dieu ! Seigneur ! Que puis-je ? Permets-moi de me développer ! Prends
pitié de ma misère ! Je ne peux en rester à cela. Car jamais avec ce piètre
potentiel, je ne parviendrai à comprendre tes merveilles ni le génie de ta
création.
*
Le génie - ou que peut un homme si l'on compare son potentiel à l'immensité
divine - rien, n'est-ce pas ou si peu ? Mais étant nous-mêmes hommes,
Mozart nous charme et Picasso subjugue. Deux fourmis supérieures
divertissant des fourmis inférieures, en vérité.
*
Je sais - c'est facile mais j'abandonne toute audace téméraire de tentative
philosophique - je me résigne à croire en Dieu - au Christ. Je n'ai plus que 10
- 20 ans à vivre et je tends vers le génie de la religion chrétienne. Ceci est ma
foi, - ma logique également. Je prétends en l'existence de l'Au-delà. Et si cela
s'avère vérité, reconnaissez que cette option est utile à ma raison et
indispensable pour mon immortalité...
1688
Le Mal
Voilà un sentiment de puissance ! Frapper et soumettre - imposer sa
médiocrité et se prévaloir de sa force.
Mais tant que Le Ciel ne condamne pas cette injustice, l'on peut poursuivre
encore, n'est-ce pas ?
La morale ? Quelle morale ? La morale, c'est ma force, et je frappe qui je
veux - qu'il soit saint, génie, prophète ou messie. Je frappe, vous dis-je, car je
suis le Mal est ceci est mon pouvoir.
De la prière
La prière - qui est répétitive et constante - n'est-ce pas un asservissement
spirituel ? Elle impose la répétition des mêmes propos - il n'y a nulle
créativité, nulle invention. Tout est donné à la reproduction identique avec
litanies et gémissements.
Car Dieu est l'Univers c'est-à-dire - création, nouveauté, génie hautement
inventif - et l'homme dans tout cela avec ses sempiternelles suppliques
désespérantes ? L'homme est aumône.
1689
Je ne remets pas en cause la prière c'est-à-dire la liaison entre l'homme et
l'Au-delà, son utilité : être entendu et se voir soulagé (Actions du ciel), mais
cette supplique répétitive, est-ce cela ? Est-elle réellement ainsi nécessaire ?
*
Inventer de nouveaux espaces. Mais quels ?
Rôle mineur du relationnel - rôle majeur des lecteurs et auteurs. Peu pour la
communication - tout pour les applications - écritures essentiellement.
Et aujourd'hui Yahoo,Google... au mot littérature.
Il faut constamment chercher et déplacer les substances des autres.
Quel rapport le génie a-t-il avec l'art ? Il voit - il comprend - il pénètre - il
prend et se nourrit.
Quand l'âme atteindra l'au-delà, la science ne sera qu'une illusion.
Le réconfort de la médecine n'est que provisoire quand l'avenir est dans
l'immortalité.
Poésie des limites et des expériences - du plus loin créatif, de l'en-deçà - en
1690
laboratoire d'écriture. Zanzotto est remarquable. Et d'autres encore -
inconnus - jamais édités, hélas ! Qui sont les nouveaux Mallarmé ? Car ce
sont les fondateurs des nouvelles applications avec variabilités audacieuses
et inventives. Qui sont-ils - je répète ?
Il faut donc trouver de nouvelles limites poétiques et philosophiques, et les
exploiter en tant que potentiels sûrs.
Quelle est donc cette écriture contemporaine ? - 6 décembre 2004
Je ne vais toutefois pas en rester là avec cette pensée médiocre.
Intuition
*
Projection hors de soi à son insu - avec produit cérébral quasiment parfait,
prêt à la compréhension pour l'autre.
L'intuition est toutefois une définition de l'intelligence en deçà de la réalité
qui enveloppe le terme de "génie".
Qu'est-ce qu'un poète ?
1691
- Est-ce celui qui associe applications poétiques et comportements externes ?
Celui qui se prévaut d'être sur une petite estrade et a été édité à 400
exemplaires par une maison régionale ?
- Tout cela ne saurait durer. Ceci est de la poésie d'aujourd'hui. Mais où est
Baudelaire ? Rimbaud ou Lautréamont ?
Et le public qui se prévaut d'être averti écoute, encense, se nourrit de
balivernes et d'inutilités !
Ceci est plaire à une intelligence simple d'instituteurs, de professeurs de
lettres ou d'amateurs encore.
Mais le génie - je dis - le vrai génie, où est-il ? Se frotte-t-il à ces miasmes ?
Non, il cherche, conçoit, applique en dehors de ces présences sommaires.
*
Qu'est-ce qu'un poète ? Qui est le poète ? Tout cela est impossible. Trop de
génies, trop de réalités indépendantes pour former l'ensemble dit Univers
poétique.
1692
Miscellanées
Hiérachie de valeur
1 Le QI 2 Le talent 3 Le génie 4 L'élection
L’on voit aisément que le choix de Dieu – l’élection – est la plus belle des
récompenses…
*
Que peut-on espérer face au génie hugolien ?
Je crains essentiellement de perdre des auteurs exceptionnels, indispensables,
en consusbtance d'énergie d'écriture.
*
Génie, au travail !
*
Un génie, un poète, un prophète, un messie.
1693
*
Du singe à l'Ange
Génie Grand poète Saint Prophète Oint de Dieu
Changer de nature pour progresser
1694
Journal 2005
Le talent n'a pas d'avenir quand le génie s'immortalise.
*
Voici le temps de l'inspiration, sublime moment où le génie se déploie.
*
Le parrainage poétique - méfions-nous des uns et des autres qui cherchent à
s'associer par frottement, par gentillesse de comportement. Le génie est
unique - est un et ne saurait nécessité la présence d'autrui pour exister.
Je veux dire : à quoi peut bien servir de se coller ? Tout ce zèle littéraire,
pourquoi ? N'est-ce point du temps perdu pour des peccadilles insignifiantes.
*
La poésie française contemporaine : il serait préférable de parvenir à dégager
ceux qui des génies ou des grands poètes. Le reste étant peu de chose. Ce
1695
sont les génies et les grands poètes qui inspireront les auteurs d'aujourd'hui et
de demain.
*
Son talent est bigrement visible parce qu'il n'a pas une once de génie !
*
- Qu'aimes-tu chez autrui ?
- Son génie, sa beauté, son intelligence, sa pitié, sa croyance.
*
Éros - Musée - Femmes nues -
Il faudrait proposer soit un petit film soit construire un ensemble de
photographies visant à placer des femmes nues dans un musée des Beaux-
Arts.
L'intelligence consisterait à rendre compatibles ces différentes formes de
beautés - la beauté des oeuvres d'art - sculptures et peintures - et ces superbes
femmes nues contemplant des toiles ou circulant dans les couloirs.
1696
L'œil de l'observateur doit s'y perdre, et ne plus distinguer la beauté en trois
D avec les chefs-d'oeuvre des artistes.
Cette chose inouïe n'a jamais été pensée, mais pourrait confondre
étonnement l'observation du critique.
La nouvelle femme inventée par Helmut Hilton pourrait aisément circuler
dans ces allées et ces couloirs. Elle serait également accompagnée d'autres
femmes ou d'autres hommes, pourquoi pas - qui apprécieraient ou
s'inquiéteraient du génie pictural des artistes.
Certains actes érotiques esthétiques telles des fellations, des pénétrations
raffinées seraient possibles encore dans ce monde où tout est beau et
sublime.
*
...En outre, les enfants créatifs se comportent de plus en plus mal, à mesure
que l'âge vient, dans les besognes du groupe : ils tiennent absolument à
travailler seuls (c'est la caractéristique peut-être la plus importante de la
créativité). Et rien n'est pire qu'un groupe de créatifs, dont on pourrait
pourtant penser que les capacités vont s'additionner. Bien au contraire, ils
ne cherchent qu'à se brimer mutuellement, et les membres du groupe que l'on
contrarie se réfugient bien vite dans l'agressivité, l'entêtement, le silence ou
1697
l'apathie.
Comme le disait William Jame (1911) : " L'humanité ne fait rien que par
l'initiative des inventeurs, grands ou petits, que le reste d'entre nous imite :
c'est le seul facteur actif dans le progrès humain. Les individus de génie
montrent la voie et établissent les schémas que les gens du commun adoptent
et suivent."
Les extrasensoriels
Professeur Rémy Chauvin
*
Trop conscient de ma petitesse. N'ayant nulle capacité pour progresser,
cherche en Dieu le droit à l'évolution.
Toujours fasciné par les images d'astrophysique qui prouvent le génie créatif
divin. Certains diront : Mais non ! Mais non ! Tout cela est naturel, et il est
nulle affaire mystique dans ce travail !
Attendez de mourir. Enfin vous saurez ! saurez que mes propos étaient justes
1698
et sensés.
*
Les poètes caquettent et le génie produit. Choisissons.
*
Concernant le travail intellectuel - ce qui importe, c'est sa spontanéité, son
indépendance, sa capacité spéculative autonome - au-delà de toute directive
et de tout diktat social, économique ou encore universitaire.
Le génie ne saurait s'imposer des carcans, des principes obligatoires, des
soumissions sociales.
Il est vrai que le travail à grand nombre est un paramètre indispensable pour
la recherche future. Mais cela est pour la science ou pour la raison
économique, et non pas pour la vérité artistique.
*
Je suis fasciné par tous les objets qui peuplent l'Univers. J'admire
immensément le génie créateur divin.
1699
Nous qui avons tant besoin de savoir, qui sommes si faibles, pourquoi nous
laisse-t-Il dans une telle
misère ?
*
Il faut essentiellement parvenir à découvrir de nouveaux espaces où
l'intelligence parviendra à extraire des sucs inconnus. Il s'agit d'exploiter, de
pénétrer des structures invisibles encore à la capacité cérébrale.
La grande difficulté est de tirer de l'environnement proposé la substance ou
l'unification des substances avec choix et rejets apte à produire l'objet à créer.
Tu dors ? Réveille-toi. Conçois quelque substance nouvelle qui se placera
dans le paysage existant.
Si tu te satisfais de ce que tu as obtenu, c'est que tu étais incapable d'aller audelà
de ce que tu as créé.
Maudis-toi. Déteste-toi ! Va au-delà de ton potentiel développé. Tu en es
capable. Ton génie sublimé te remerciera de l'effort accompli.
Toi, oui. Toi, certainement. Mais sans autrui, qui serais-tu ? Un miasme
rampant, un moins que rien soumis à l'ignorance.
1700
Glorifie l'Autre, remercie-Le. Il est le catalyseur, l'énergie sachante.
Gérer - comprendre certains auteurs, en rejeter d'autres - travailler en
synergie d'intelligence avec l'extrême contemporain, chercher et appliquer.
Mais comment l'intelligence doit-elle penser pour obtenir des objets
nouveaux ? Comment choisir, décider, rejeter et posséder le nouveau vrai ?
Oui, comment posséder le nouveau vrai ?
Faut-il synthétiser les différentes formes de sciences artistiques mises à sa
disposition ? Qui vont de la danse jusqu'à la philosophie ? Extraire, mépriser,
rejeter, condenser ou agir autrement encore ?
Car il s'agit peut-être de configuration personnelle qui offre des produits
cérébraux uniques, rares, utiles pour autrui...
Mais comment déterminer cette configuration personnelle ?
Si je ne trouve pas, je suis un Néant - un inutile - un incapable à rejeter. J'ai
besoin d'une personnalité vraie, reconnue d'Autrui - que ce soit dans ce
monde ou dans l'autre.
Il faut être. Mais comment faire ? Qu'obtenir et pourquoi ?
1701
*
La poésie n'a jamais été chez moi une poésie d'amitiés, de communications,
de petits spectacles, de fraternités, de "Je-vais-vous-présenter", - non - là -
elle ne m'intéressait pas. Ce n'était pas une poésie de contacts mais une
poésie d'oeuvres, de génies, de grands poètes, d'applications, de Maisons
d'Edition, de catalogues, de librairies, de bibliothèques également.
*
L'Absence ?! Mais qui ? Qui voir, qui rencontrer ? - Pourquoi ?
Tout était dans les Oeuvres - dans les Génies - dans les Grands - poètes,
écrivains, romanciers, philosophes, peintres, et sculpteurs !
Mais que pouvais-je accorder au relationnel ? L'offre était si riche, la
potentialité humaine si faible !
Le mépris - incapable de discernement - répandait sa substance sur toute
vérité.
- Fais poète !
- Aiguiser ma sagacité auprès d'autrui !
1702
*
La poésie est inadmissible a titré Denis Roche ? - Je dis et prétends : l'espace
poétique est en expansion - l'exercice poétique est personnel, libre, inconnu,
risqué et novateur.
L'invention, le génie, la créativité n'ont nul besoin de se déployer dans les
structures littéraires d'accueil.
Il se pourrait tout aussi bien que dans les prochaines décennies, une certaine
poésie sur le WEB voit le jour, se développe et connaisse un franc succès audelà
d'une ligne éditoriale imposée par des rédacteurs soucieux de tirer profit
d'applications nouvelles.
Le "tout gratuit", CAD l'Internet serait un merveilleux espace de nouveautés,
d'audace et de créativité. Il n'imposerait nulle raison financière et offrirait à
tout un chacun la possibilité d'exprimer son talent artistique.
Souvenons-nous du Salon des Indépendants au XIXe siècle, composé de
peintres refusés par la critique officielle qui sont devenus les phares du
Louvre d'aujourd'hui.
*
1703
Le concentré Pléiade avec ses génies, ses grands poètes - le Gotha
international. Puis des cercles autour qui vont en se diluant jusqu'aux poètes
insignifiants, vivants, d'aujourd'hui et qui disparaîtront bien vite.
Disons 1 500 poètes à l'échelle planétaire depuis le début des temps, et
seulement 3 - 400 seront utiles à la formation et aux applications d'écriture.
Le reste sera : " Oui, oui, j'ai lu mais je ne puis en tirer profit. Cela est mais
non pas pour ma personne.
*
Jeunesse : génie - jaillissement - spontanéité
Maturité : raison - élaboration - conception - profondeur - difficultés - pensé
et repensé - opérations mentales autres.
Évolution ou maîtrise de l'activité cérébrale.
*
Le génie est celui qui également a la capacité d'ouvrir un nouvel espace
inconnu, inédit, jamais pensé par Autrui. C'est une Ecole, un principe, un
système d'investigation, c'est une synthèse, une audace de culture. Il doit
1704
posséder une configuration mentale propre, are, unique, reconnue toutefois
par Autrui comme étant gain et vérité.
Le nouveau vrai doit être validé par la critique d'Autrui.
*
Ce qui étonne, c'est que Cocteau ne soit pas parvenu à faire "grand poète" - il
a fait bon poète. Le contenu de son oeuvre ne peut lui permettre d'accéder à
l'identité de GP.
Le génie de sa diversification en est-il le coupable ?
*
Il ne connaît pas les hommes - mais il connaît les génies, les êtres
exceptionnels, les Dieux, les Saints et les Prophètes. Et vous voudriez le
plaindre parce qu'il ne s'est pas plongé dans la vile bassesse humaine ?
*
Je n'étais qu'un poète de l'application et non pas un poète de la
communication.
1705
Je persiste à croire que l'essentiel - que la finalité du créatif est de trouver.
Les discours, les structures artistiques, les relations etc. tout cela, ce sont des
feuilles de salade assaisonnées de patati et de patata.
Il faut travailler avec des Oeuvres - des génies - des grands poètes - penser,
extraire, ajouter, comprendre, appliquer.
1706
Journal 2006 Janvier-Juillet
J'ouvre La Henriade - Les dialogues sur la science - Quelques pages de
théâtre - Le génie de Voltaire est éclatant, brillant, lumineux, facile, presque
mozartien.
Ce XVIII fait d'élégance, de délicatesse et d'intelligence spirituelle...Je lui
préfère la profondeur d'un Montaigne ou la construction géométrique d'un
Descartes. Mais c'est affaire de raison.
Voltaire reste le plus grand écrivain français. Combien de contes et de
romans et de pièces de théâtre ! Mais peu de chefs-d'œuvre passés à la
postérité, en vérité, si l'on pense à Hugo, Balzac ou Zola.
*
Dieu a l'immense sérénité de son accomplissement futur. Son dessein est
conçu. Tout s'applique selon. Ne pas avoir crainte. S'en référer à son Génie.
1707
*
Ma poésie n'est pas une poésie de communications, d'édition à compte
d'auteur - c'est une poésie d'applications, d'écritures, d'oeuvre, d'auteurs, de
génies, d'imitation - de synthétisation - voilà : je me situe au carrefour - à un
certain carrefour et j'essaie de prélever des substances nouvelles que je
digère, que j'assimile. Je prétends obtenir un objet nouveau.
*
L'éditeur ne s'inquiète guère de la rareté, de l'intelligence ou du génie. Cela
est relégué au comptoir des inutiles. Il cherche l'appât ou la rentabilité
immédiate. Qu'importe la construction, l'élaboration de l'oeuvre - je suis un
marchand !
*
Le génie Le talent Le commercial Le plaisir immédiat - différents degrés
pour approcher une oeuvre artistique
1708
*
Le football produit régulièrement des génies exceptionnels : Pelé, Maradona,
Cruff, Ronaldino. Et j'en oublie de très grands - ils me pardonneront. Ce sont
des êtres uniques à l'échelle planétaire.
*
Celui-là prétend avoir du génie, mais peut-il se flatter de produire même
l'ébauche d'une toile de Raphaël ?
- Il répondra : cela est autrement. Vous ne pouvez comprendre. Les vérités et
les valeurs se déplacent. Mon génie est pour la postérité. Je ne vous accuse
pas de ne rien entendre à mon Art.
*
Penser plus, penser mieux.
Si l'intelligence possède du génie, qu'elle ne s'en jouisse pas auprès d'autrui,
mais qu'elle poursuive, amplifie le don qui lui a été remis par la nature ou par
Dieu.
1709
*
J'ai vu Guy Goffette à Albi au moins d'avril 2006 - qui est certainement bon
poète. Mais je songe tout à coup à l'immense réservoir poétique que m'offre
la librairie Ombres blanches et surgit en mon esprit cette évidence littéraire :
mais pourquoi ? Pourquoi s'inquiéter de ce personnage quand de grands
génies du monde entier mettent leur production à ma disposition pour une
somme insignifiante ?
- C'est vrai il y a plaisir. Plaisir à voir l'homme parler, s'exprimer, séduire ou
amuser. Mais n'est-ce que cela la poésie ? Ou cet aspect de l'approche
littéraire sera-t-il indispensable voire considérable ?
Je crains - je crains le temps. J'ai peur de Dieu. J'ai peur qu'Il me rappelle
rapidement là-haut. Et quoi ? Quelle sera ma compétence ? Mon bilan
d'humain. N'aurai-je que cette médiocrité terrestre à lui remettre ?
Je dis ou du moins je crois : il faut travailler, appliquer, obtenir les meilleurs
résultats poétiques possibles. Et demain, là-haut de nouveaux rapports seront
promis. Oui, des applications supérieures se réaliseront.
1710
*
Le talent est également de l'habillage quand le génie est de l'énergie.
Qu'importe la parure ! Le génie est du phosphore intemporel.
L'éditeur ne recherche pas même le talent. Il ne se soucie que du commercial.
D'autres plus bassement cherchent le scandale pour provoquer, choquer...et
vendre.
*
Le livre. Les livres.
Et je songe à tous ces génies à l'échelle planétaire. Chacun ayant été capable
de produire un nombre assez imposant de chefs-d'oeuvre.
Comment gérer ? Comment maîtriser cette immense connaissance, cette
impressionnante potentialité ?
Il faut donc faire un chemin - le chemin - choisir, balancer, exploiter et
travailler avec certains auteurs quand la critique (sa critique !...) doit en
refuser d'autres.
1711
Cette immensité est effrayante - l'esprit délaisse des êtres exceptionnels et
peut se suffire de productions de second ordre.
*
Plaire, c'est être avec l'Autre. Le génie est unique donc solitaire.
Le critique, le public peuvent-ils reconnaître le génie ? Oui, si celui-ci
possède suffisamment de talent pour habiller son exceptionnalité.
*
Je pense également au génie interne - à celui qui n'a pas besoin d'être dans un
contexte historique particuliers pour faire exploser sa capacité unique.
Et me vient à l'esprit les intelligences savantes à qui on remet un matériel
présent et qui parviennent à tirer des vérités et des conclusions nouvelles.
Mais qui avec un autre matériel - plus élaboré, appartenant à une autre
époque seraient toutefois parvenues à des résultats étonnants.
Il s'agit ici de cerveaux avec des capacités intrinsèques, indépendantes,
capables de s'adapter à tout nouveau terrain scientifique.
1712
*
Chez moi, le génie n'est que de l'énergie supplémentaire sur de l'intelligence
de surdoué. Cette aptitude-là ne permet en rien d'éprouver un sentiment
quelconque de supériorité.
Produire un chef-d'oeuvre est certes quelque chose d'honorable, mais il y a
tant de chefs-d’œuvre dans la civilisation humaine que cela serait encore peu
de chose.
Etre le premier, cela est fort louable. Mais le premier a conscience de
l'existence divine, et sa place dans l'immensité de l'Univers lui semblera
insignifiante. Alors comment se considérer, se voir réellement ?
Il faut s'estimer à sa juste valeur - petitesse de l'être humain et souffle court
dans l'Eternité du temps.
Je dis : il faut craindre, craindre Dieu qui que l'on soit - génie, chef ou roi et
implorer le créateur d'augmenter sur son potentiel.
1713
*
La politique dynamique d'une librairie - ses parutions, ses présentations.
Sorte de vie de nouveau-nés. Mais combien d'enfants, de génies, de futurs
immortels ?
Quand on ouvre un recueil, peut-on réellement savoir que le livre sera un
chef-d'oeuvre utile à la postérité ?
*
Poésie : comment peut-on se tromper à ce point ? Comment peut-on
commettre de telles absurdités ? L'on encense certains crétins et l'on méprise
de grands génies. La compétence est vaine. Le vrai constamment se déplace
et jamais l'on ne sait, jamais l'on ne peut prétendre.
Il faut donc attendre la Mort où le Vrai se déploie avec exactitude.
On dit Baudelaire, Lautréamont ou Verlaine. Soit ! Mais combien de poètes
sont oubliés à tout jamais ? Combien croupissent dans le Néant de
l'inexistence pour l'Eternité. Et pourtant ils possédaient des aptitudes et des
capacités certaines.
1714
Alors que dire ? Que faire ? Faut-il tenter d'être de son vivant pour ne pas
disparaître à tout jamais dans l'oubli de la littérature contemporaine ?
*
Les Beatles ont plus de facilités de génie, d'aisance de surdoués mais
l'ensemble est moins soigné, moins précis, moins musicien que Les Stones.
*
Je suis fou du génie claudélien.
1715
Journal Août 2006 - Journal Mars 2010
C'est un principe de formation, d'applications, d'obtentions de résultats
poétiques ou littéraires.
Il s'agit également de travailler avec, par, en exploitant l'Autre, Autrui, le
grand frère, le Maître, le génie ou l'être exceptionnel.
C'est donc un langage consubstantiel - je suis car tu es - tu m'apportes, tu
m'instruis et je t'aime.
Poursuivons ensemble ce travail.
*
Je suis plus producteur de poèmes que poètes. Poète signifie : contacts,
amitiés, relations, dictions, petite estrade, Madame Untel, Mademoiselle
Autre, Professeur de Lettres, instituteur etc.
- Tout cela m'était fort agaçant.
Je pensais : Pléiade, Internet, Collection, poésie planétaire, Génies,
1716
Grands poètes de Virgile à Beck avec les applications - les Peintres, les
Musiciens, les Sculpteurs etc.
C'était deux mondes totalement opposés - Je cherchais à œuvrer, à
travailler, en vérité.
*
Vas-tu enfin cesser d'espérer quelque chose dans l'Au-delà ! Humble et
sacré. Beau mariage de mots !
Combien de génies poétiques inconnus ! La nouvelle donne de l'Au-delà
risque de nous apparaître étonnante !
*
Pourquoi Rimbaud a-t-il cessé d'écrire ?
Quand Rimbaud cesse d'écrire, il sait pertinemment qu'il n'est pas Hugo,
qu'il n'est pas Racine, qu'il n'est pas Corneille, qu'il n'est pas Virgile -
alors ! Pourquoi ?
1717
Est-ce un génie, un surdoué qui n'a pas les moyens d'aller outre - d'aller
au-delà CAD d'ajouter sur soi pour poursuivre l'aventure de
l'investigation interne ?
*
Il faut penser Picasso - CAD son génie, sa relance, sa capacité de visiter,
de revisiter, de pénétrer encore pour trouver avec un autrement.
*
Les quatre grandes sources d'inspiration - je dirais Gallimard,
essentiellement sur la période 78-79-80 - une immense richesse avec
cette fameuse collection NRF à coût relativement réduit, permettant
d'exploiter le génie de la poésie française et planétaire - puis la
Bibliothèque de Montauban avec ses ressources, ses écrits, ses tentatives
de modernités et de contemporanéités. Entre-temps, il serait injuste
d'oublier la Librairie Deloche qui a constamment été admirable pour ma
personne - j'y ai puisé une quantité impressionnante d'écrits et de
productions.
Enfin j'ai trouvé la Librairie Ombres blanches à Toulouse qui possède un
renouvellement poétique exceptionnel. Je suis allé à Agen, à Bordeaux, à
1718
Rennes mais je puis prétendre que cette maison possède les structures
poétiques les plus intéressantes et les plus innovantes dans le domaine de
la création contemporaine.
Je dois y ajouter l'Internet - extraordinaire source d'offre littéraire
constamment à la mémoire inépuisable.
*
Il ne s'agit pas d'avoir du goût. Il s'agit de comprendre la claire créativité
qui régira le vrai de demain.
Le génie créateur n'est pas affaire de goût. Ce terme cache un concept
totalement dépassé.
Il ne faut plus être étonné, il faut choquer ou provoquer le dégoût.
L'on s'habitue à ce qui au départ répugne ou scandalise - voire les Punks
ou les Rappeurs.
1719
*
Il fuit - il fuit les hommes mais il court après leurs œuvres.
Le génie se situe dans les livres immortels. Qu'importe les présences !
*
Le paradoxe du relationnel - Vous pouvez vous
méprendre stupidement et encenser des êtres médiocres tandis que des
génies exceptionnels vivants à vos côtés sont misérablement rejetés.
- Oui, mais c'est dans la manière, l'élan, la faconde extrême
qui priment en ces instants. Nous ne savons discerner, et la façon suffit
pour nous séduire. Nous jugeons d'après l'apparence - le fond étant chose
de second ordre.
*
Se baigner dans la Pléiade pour se nourrir de tous ses
sublimes génies. Implorer, lire, apprendre et quémander le droit à la
formation.
Qui comprendre ce que tu as souhaité faire ?
1720
*
Effectivement dans ces générations qui cohabitent 20-80
ans, certains poètes doivent posséder génie ou talent ! Mais l'échange ou
la rencontre n'offrent rien d'utile. Alors que faire ? Insister et insister ? -
Pour rien, pour du faible et de l'insignifiant ?
Être poète, c'est vivre dans un double décalage temporel.
D'une main, l'on admire ses anciens qui ne sont plus. De l'autre la réalité
de l'Au-delà déterminera de nouvelles vérités considérées comme
évidentes. Entre les deux, le temps humain, période de rejet et
d'incompréhension, de mépris et d'impuissance.
Il faut donc attendre : l'Intelligence consiste à se former avec
le Passé et le Présent pour être dans le Futur.
Génies inconnus - Blog 1 - Premier billet
Je suis sur Youtube et je regarde Dance To The Bop - ce qui semble
ridicule. Je suis avec Vince Taylor. Et tout à coup je pense à Ozzy
Ozbourne - Paranoïd - qui est une révélation - l'un des pères fondateurs
du Hard Rock. L'un 58 et l'autre 69 - seulement onze années les séparent.
1721
Quelle évolution ! Quelle révolution ! Black Sabbath déterminera
également ce qui sera la nouvelle face du Rock And Roll, c'est-à-dire le
Hard, le Hard Rock.
Pour en revenir à la poésie, je me demande qui sont les nouveaux
Rimbaud, Baudelaire ou Mallarmé. Sont-ils édités d'ailleurs ? Sont-ils
accessibles sur le Marché ? Généralement les grandes figures de la
Poésie sont rejetées et méprisées - réduites à l'état de déchets.
Qu'en est-il réellement ? Qui croit en qui ? Qui croit en quoi ? Je serai
très intéressé d'entendre des personnes m'offrir des propositions de
génies inconnus ou de grands poètes utiles, rejetés par le principe
littéraire d'aujourd'hui.
Sources d'inspiration - Blog 3 - Troisième billet
Voilà donc un nouveau billet pour écrire quoi et sur qui ? Il faut susciter
la volonté de communication, de discussion - il faut trouver dans l'Autre
son intelligence, sa pertinence, sa capacité à concevoir de nouvelles
réflexions, à déplacer le vrai quand on le considère ailleurs.
J'ai tant aimé l'Autre - son génie, sa capacité à m'aider pour travailler ou
1722
produire - et je pense à Valéry, à Baudelaire ou à Rimbaud.(D'autres noms
plus récents m'ont également permis de progresser ou de me former.) Mais
je m'interroge et je souhaiterais que vous puissiez me dire qui vous inspire,
vous aide et vous permet de trouver de nouvelles solutions d'écriture.
Quelles sont vos sources ou vos substances littéraires ?
*
On ne peut pas non plus passer sa vie à tenter de se
crédibiliser auprès d'autrui - l'on doit essayer d'agir, de produire ou
d'appliquer - l'Autre n'étant pas la finalité essentielle.
Dire : j'abandonne tout et je veux être, c'est perdre sa
fonctionnalité créative. Le compromis n'est certes pas la solution. Le
compromis balance entre les deux et ne permet pas de poursuivre
l'objectif à atteindre.
Il faut être grand poète pour soi, - puis Autrui comprendra.
Cela est peu de chose. Mais faire GP, cela veut dire : obtenir des poèmes
dignes de haute poésie, et cela nécessite travail, application, présence,
efficacité, génie, intelligence, créativité etc. d'imposantes qualités, en
vérité.
1723
*
sur ses Pères.
Écrire est un besoin stupide ! Écrire, c'est ajouter sur Soi et
Le génie créatif offre des fonds et des formes inconnues.
Et puis des millions, des centaines de millions de lignes
reconnues par des éditeurs qui disent oui à de la lecture immédiate, qui
désirent vendre...pour faire de l'argent...et cela, le plus souvent, ne
fonctionne pas.
*
Quelle est la part du comportement poétique dans l'œuvre
d'un poète ? Est-elle essentielle à son principe de crédibilité ? Est-elle de
second ordre, qu'un piètre moyen accompagnant le génie réel de
l'individu ? Faut-il cautionner le relationnel, lui accorder une part
primordiale ou prétendre qu'elle n'est qu'un pourboire d'amitié ?
On voit l'immense richesse que pouvait représenter la
communauté surréaliste. Cette mouvance artistique frottant des
intelligences exceptionnelles a certainement dû faire se caramboler des
1724
idées, des concepts ou des notions qui jamais n'auraient pu s'associer
sans la présence des uns à côté des autres. Très délicat donc de prétendre
savoir quelle est la bonne démarche à suivre.
*
Tant de génies, d'œuvres perdues à tout jamais ! Il nous reste
Rimbaud, Lautréamont et Mallarmé. Mais n'existe-t-il pas des génies du
XIXe inconnus, ignorés ?
Ces êtres-là nous auraient certainement permis de penser
autrement notre écriture, d'orienter différemment notre aptitude à
appliquer !
saura.
Qui sont-ils ? Où sont-ils ? Jamais personne peut-être ne le
Nous prétendons : voilà la vérité - c'est X, Y et Z. Mais estce
certitude ? est-ce la certitude ?
*
Les génies se donnent du bonheur.
1725
*
100 ans.
Rimbaud est devant, Rimbaud est en avance - et cela va durer
En 1873 avec Illuminations, nul grand ne peut prétendre
l'approcher. Ni Hugo, ni X ou Y ne sauront ajouter sur sa compétence.
En 1874Il a vingt ans - il est devant, et c'est son génie ~
fécond universel qui sera exploité par l'ensemble de la Communauté
littéraire sur de nombreuses générations.
Musique
Au commencement Piaf n'a pas de génie. "J'ai dansé avec l'amour
1941." Son génie vient et se manifeste après. Pourquoi ?
*
L'éditeur refuse un génie et se défalque sur son collègue : "Allez
voir ailleurs. Ceci n'est point pour moi."
Mais cet éditeur-là n'est-il pas quelque part responsable de son
erreur irrécupérable ? Cela doit-il se limiter à la perte de quelques
exemplaires ? N'est-ce pas trop facile : ce qui est est méprisé -
1726
c'est son métier pourtant !
Histoire
Baden Baden Mai 68
Je pense que le Général a pris la poudre d'escampette - puis il est
parvenu à retourner la situation en sa faveur avec son discours
contre le communisme.
Et tout cela est très fort ! Car tant d'Intelligences en action -
analystes politiques - auraient pu comprendre et soupçonner un
parfait simulacre pour reprendre les rênes du pouvoir - or des
millions sont tombés dans son piège et dans son mensonge...
Ce qui prouve que De Gaulle était un homme doté d'un véritable
sens de la stratégie politique - superbe coup de génie.
Baden Baden, c'est une fuite pour le Général.
*
Existe-t-il des philosophes, des peintres, des poètes etc. qui n'ont
pu percer et qui pourtant étaient des êtres importants ?
1727
Je réponds par l'affirmative.
Une Intelligence sous-jacente, ignorée, refusée, supérieure peutêtre,
possédant des moyens extraordinaires ou des aptitudes
extrêmes a été certainement barrée ou bannie.
Détenait-elle quelque chose qui s'apparente au mot génie ? - Je
certifie à nouveau. Aurait-elle pu inspirer ? - Oui, évidemment.
Est-il possible de retrouver ces êtres compétents ? Où sont-ils
aujourd'hui ? Ils sont oubliés à l'image des grottes préhistoriques
détentrices encore de chefs-d’œuvre d'autrefois.
C'est pourquoi l'offre numérique qui se situerait en marge de
l'édition papier permettrait à tous ces êtres ignorés,
systématiquement rejetés d'exister quelque part. Et qui sait si leur
autrement, leur distinction ne parviendrait pas à séduire certaines
personnes et à charmer un nouveau public.
*
L'édition numérique serait la fin d'une certaine édition papier.
Mais dans un sens, pourquoi payer et payer pour du papier qui
jaunit, va en vieillissant, et encombrant et ne sert plus à rien ?
1728
En revanche, l'édition électronique permettrait à tous d'être
immédiatement accessibles, proposables, vendables directement -
un génie ne perdrait pas son temps à se crédibiliser auprès des uns
et des autres - auprès de pseudo spécialistes - il donnerait, il
offrirait, proposerait ses applications.
*
Il n'est pas utile d'être un homme supérieur - il faut être supérieurs
à plusieurs CAD travailler ensemble, car l'homme seul ne peut
pratiquement plus rien obtenir.
Le génie - l'intelligence, le résultat ne peuvent s'obtenir qu'en
synergie d'actions - il s'agit du travail de groupe ou collectif.
Ainsi de la possibilité scientifique - mais également de la solution
poétique, artistique ou littéraire.
*
Nietzsche est un génie qui me sidère.
1729
*
Répétition avec l'appareil photo de Génies de jeunesse - car la
caméra prétend à de la condensation et se met en pause. Plusieurs
fois, l'appareil a refusé de fonctionner - que faire ?
Les photos 2007 sont à sélectionner.
*
- Quand il dit : génie ! qu'engendre l'appel ?
- Médiocrissime imbécile se prétendant être, retourne dans ton
Néant !
Musique
Toute la musique que j'aime - Malory - le génie de cette chanson,
c'est son adaptabilité - c'est sa capacité à se tourner vers le Rock
ou vers le Blue's traditionnel - et toutes les fois, la proposition est
comprise, acceptée, intégrée.
1730
*
Il faut exploiter Led Zeppelin et être capable d'ajouter sur ce
groupe de l'espace poétique - littéraire - ou d'invention. Mais qui
en sera capable ?
Ce n'est pas du talent - c'est du génie - ils trouvent trop ! - Rock
And Roll - Black Dog - etc.
*
Le diamant de Dieu : Pascal
Claudel ! Vous êtes un génie irresponsable !
Musique
*
Marlène de Noir Désir et les hommes qui passent de Patricia Kas -
chansons pour Édith Piaf avec son génie et sa puissance vocale.
1731
*
Salons littéraires - Dames de compagnie - cherchent à jouir de la
présence d'un génie contre quatre petits fours et un verre de porto.
Désirent gratter le vernis de l'écrivain quand la pénétration doit scruter
l'œuvre.
Affaire de risettes et de courtoisie. Milieu pensant mal, jugeant sur l'apparence.
Mais cela est mitaines de femelles ! Quelle erreur stratégique !
-Chez moi, il y a un bonus : c'est mon trou du c..!
-... Dans ce cas !
*
Tant que l'on connaîtra mal le cerveau, son mécanisme de
fonctionnement et les propriétés spécifiques à chaque zone ou région, il
sera difficile d'aborder les raisons de la sublimation, de la création, du
génie voire des pathologies spécifiques à l'être humain.
Nous devons progresser. Mais toute spéculation est encore aujourd'hui
pour le moins audacieuse.
1732
*
Quant à ceux qu'il est convenu d'appeler les "génies inconnus", ils sont
fort suspects. le plus souvent ce sont des incapables à la recherche d'une
apaisante explication d'eux-mêmes, prétend C G Jung dans "L'âme et la
vie".
C'est ignorer, hélas ! que de considérables gisements miniers sont
systématiquement ignorés par des spécialistes de la science géologique !
tandis que des raisons financières en justifieraient sans conteste leur
découverte et leur exploitation.
*
Je ne me suis que fort peu intéressé à La folie sachant la grande difficulté
de donner une bonne définition au terme. J'ai préféré focaliser mon
attention sur la douance, le génie ou la créativité.
C'est un peu la zone opposée à la niaiserie sur la courbe de Gauss : 70 et
moins contre 130 et plus.
Il existe grosso modo 2% de la population qui éprouve de sérieuses
difficultés cérébrales comme il existe un pourcentage quasi-similaire qui
posséderait des capacités intellectuelles hors normes.
1733
Ô Fortune ! Ô Génie attaché à mes pas !
Iphigénie à Aulis – Euripide
*
*
Si l'on considère ce que laisse échapper l'Inconscient (Mots d'esprit,
lapsus etc.) l'on ne peut prétendre que ce lieu soit un lieu de Grande
Instance digne de maîtriser ou de dominer le complexe neurosystème de
l'intelligence.
Il semble peu probable que le génie intuitif ou la sublimation elle-même,
le plus souvent haut langage structuré, viennent de cette région certes
très mystérieuse mais ne possédant pas un outil de communication
complexe.
*
Être grand poète reconnu doit engendrer plus d'obligations que de réels
avantages.
Les uns, les autres, les présentations, les oui-oui, les risettes, les oui-
Madames, le temps perdu, l'action superficielle au détriment des
applications, de la recherche pure et de la production.
Puis le temps s'écoule - les plaisantins qui ont tiré sur les ficelles du
1734
génie se sont volatilisés. Un réel goût d'amertume envahit la bouche,
l'Autre part en râlant : "Ha ! Si j'avais su. Le grain, l'ivraie, les fadaises !
Mais l'homme est devenu vieux, le cerveau est en liquification,
l'intelligence est ruinée.
Parfois Dieu pousse un soupir : "Te voilà enfin, l'homme !", et ce dernier
tendant une main tremblante fait briller une lueur dans ses yeux...
*
Le cerveau de Baudelaire doit produire des opérations synthétiques - ce
qui peut expliquer ses coups foudroyants. (La beauté qui fascine et le
plaisir qui tue)
Obtenait-il ces solutions par travail cérébral conscient ou n'était-ce que la
conséquence de son génie intuitif ?
*
Bardot - Monroe - Sharon Stone : génies sexuels.
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1735
Napoléon est un génie mais il se trompe. Il est vrai jusqu'à un certain
point puis il va trop loin. Son besoin de conquérir est irresponsable.
Même folie hitlérienne sans le génie toutefois.
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Sade, génie sexuel incomparable - le premier dans son genre.
*
Baudelaire - génie de la synthèse qui foudroie
D'autres : Voltaire, Balzac raturent sur ratures - reviennent, nettoient,
purifient, trouvent, déplacent, repensent - sont dans le vrai également.
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Génie ---) Talent ---) Commercial ---) Plaisir immédiat
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On ne peut pas tout avoir :
Du commercial, du talent, du génie et de l'immortalité.
Baudelaire avait du génie, de l'immortalité et de la postérité mais aucun
1736
crédit de son vivant.
Un poète, un prophète, un messie, un génie.
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1737
1738