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GéoVision Mieux comprendre l’espace N° 002 _Volume 2 _ Juin 2020

GéoVision, Revue du Laboratoire Africain de Démographie et des Dynamiques Spatiales, Département de Géographie

_Université Alassane Ouattara _ ISSN : 2707– 0395 Copyright @ Juin 2020_Tous droits réservés

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GéoVision Mieux comprendre l’espace N° 002 _Volume 2 _ Juin 2020

Administration de la revue

Directeur de publication : Dr. MOUSSA Diakité, Maître de Conférences, Université Alassane

Ouattara (Bouaké-Côte d’Ivoire)

Rédacteur en chef : Dr. LOUKOU Alain François, Maître de Conférences, Université Alassane

Ouattara (Bouaké-Côte d’Ivoire)

Rédacteur en chef adjoint : Dr. ZAH Bi Tozan, Maître de Conférences, Université Alassane Ouattara

(Bouaké-Côte d’Ivoire)

Secrétariat de rédaction

Dr. LOUKOU Alain François, Maître de Conférences, Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte

d’Ivoire) Dr. ZAH Bi Tozan, Maître de Conférences, Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte

d’Ivoire)

Dr. SORO Nabegue, Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte d’Ivoire)

Dr. DIARRASSOUBA Bazoumana, Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte d’Ivoire)

Dr. DOHO Bi Tchan André, Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte d’Ivoire)

Dr. DJAH Josué Armand, Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte d’Ivoire)

Dr. KOFFI Kan Émile, Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte d’Ivoire)

Dr. ETTIEN Dadja Zenobe, Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte d’Ivoire)

Comité scientifique et de lecture

Pr. BÉCHI Grah Félix, Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte d’Ivoire)

PhD : Inocent MOYO, University of Zululand (Afrique du Sud) / Président de la Commission des études

africaines de l’Union Géographique Internationale (UGI)

Pr. AFFOU Yapi Simplice, Université Félix Houphouët Boigny Cocody-Abidjan (Côte d’Ivoire)

Pr. ALOKO N’guessan Jérôme, Université Félix Houphouët Boigny Cocody-Abidjan (Côte d’Ivoire)

Pr. ASSI-KAUDJHIS Joseph P., Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte d’Ivoire)

Pr. BIGOT Sylvain, Université Grenoble Alpes (France)

Professor J.A. BINNS, Géographe, University of Otago (Nouvelle-Zélande)

Pr. BOUBOU Aldiouma, Université Gaston Berger (Sénégal)

Pr. BROU Yao Télésphore, Université de La Réunion (La Réunion-France)

Pr. Momar DIONGUE, Université Cheick Anta Diop (Dakar-Sénégal)

Pr. Emmanuel EVENO, Université Toulouse 2 (France)

Pr. KOFFI Brou Émile, Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte d’Ivoire)

Pr. KONÉ Issiaka, Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte d’Ivoire)

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Pr. Nathalie LEMARCHAND, Université Paris 8 (France)

Pr. Pape SAKHO, Université Cheick Anta Diop, (Dakar-Sénégal)

SOKEMAWU Koudzo Yves, Université de Lomé (Togo)

Dr. Ibrahim SYLLA, MC Université Cheick Anta Diop, (Dakar-Sénégal)

Dr. MOUSSA Diakité, Maître de Conférences, Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte d’Ivoire)

Dr. LOUKOU Alain François, Maître de Conférences, Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte

d’Ivoire)

Dr. VEI Kpan Noel, Maître de Conférences, Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte d’Ivoire)

Dr. ZAH Bi Tozan, Maître de Conférences, Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte d’Ivoire)

Dr. DIOMANDÉ Béh Ibrahim, MC, Université Alassane Ouattara (Bouaké- Côte d’Ivoire)

Instructions aux auteurs

Dans le souci d’uniformiser la rédaction des communications, les auteurs doivent se référer aux normes

du Comité Technique Spécialisé (CTS) de Lettres et Sciences Humaines/CAMES. En effet, le texte doit

comporter un titre (Times New Roman, taille 12, Lettres capitales, Gras), les Prénom(s) et NOM de

l’auteur ou des auteurs, l’institution d’attache, l’adresse électronique de (des) auteur(s), le résumé en

français (250 mots), les mots-clés (cinq), le résumé en anglais (du même volume), les keywords (même

nombre que les mots-clés). Le résumé doit synthétiser la problématique, la méthodologie et les

principaux résultats. Le manuscrit doit respecter la structure d’un texte scientifique comportant :

Introduction (Problématique ; Hypothèse compris) ; Approche méthodologique ; Résultats et Analyse ;

Discussion ; Conclusion ; Références bibliographiques. Le volume du manuscrit ne doit pas excéder 15

pages, illustrations comprises. Les textes proposés doivent être saisis à l’interligne 1, Times New

Roman, taille 11.

1. Les titres des sections du texte doivent être numérotés de la façon suivante : 1. Premier niveau

(Times New Roman, Taille de police 12, gras) ; 1.1. Deuxième niveau (Times New Roman, Taille de

police 12, gras, italique) ; 1.2.1. Troisième niveau (Times New Roman, Taille de police 11, gras,

italique).

2. Les illustrations : les tableaux, les cartes, les figures, les graphiques, les schémas et les photos

doivent être numérotés (numérotation continue) en chiffres arabes selon l’ordre de leur apparition dans

le texte. Ils doivent comporter un titre concis, placé au-dessus de l’élément d’illustration (centré ; taille

de police 11, gras). La source (centrée) est indiquée en dessous de l’élément d’illustration (Taille de

police 10). Ces éléments d’illustration doivent être annoncés, insérés puis commentés dans le corps du

texte.

3. Notes et références : 3.1. Éviter les références de bas de pages ; 3.2. Les références de citation sont

intégrées au texte citant, selon les cas, ainsi qu’il suit : -Initiale (s) du Prénom ou des Prénoms et Nom

de l’auteur, année de publication, pages citées. Exemple : (D. MOUSSA, 2018, p. 10) ; -Initiale (s) du

Prénom ou des Prénoms et Nom de l’Auteur (année de publication, pages citées). Exemple : D.

MOUSSA (2018, p. 10).

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4. La bibliographie : elle doit comporter : le nom et le (les) prénom (s) de (des) auteur(s) entièrement

écrits, l’année de publication de l’ouvrage, le titre, le lieu d’édition, la maison d’édition et le nombre de

pages de l’ouvrage. Elle peut prendre diverses formes suivant le cas :

- pour un article : LOUKOU Alain François, 2012, « La diffusion globale de l’Internet en Côte d’Ivoire.

Évaluation à partir du modèle de Larry Press », in Netcom, vol. 19, n°1-2, pp. 23-42.

- pour un ouvrage : HAUHOUOT Asseypo Antoine, 2002, Développement, aménagement,

régionalisation en Côte d’Ivoire, EDUCI, Abidjan, 364 p.

- un chapitre d’ouvrage collectif : CHATRIOT Alain, 2008, « Les instances consultatives de la politique

économique et sociale », in Morin, Gilles, Richard, Gilles (dir.), Les deux France du Front populaire,

Paris, L’Harmattan, « Des poings et des roses », pp. 255-266.

- pour les mémoires et les thèses : DIARRASSOUBA Bazoumana, 2013, Dynamique territoriale des

collectivités locales et gestion de l’environnement dans le département de Tiassalé, Thèse de Doctorat

unique, Université Félix Houphouët Boigny, Abidjan, 489 p.

- pour un chapitre des actes des ateliers, séminaires, conférences et colloque : BECHI Grah Felix,

DIOMANDE Beh Ibrahim et GBALOU De Sahi Junior, 2019, Projection de la variabilité climatique à

l’horizon 2050 dans le district de la vallée du Bandama, Acte du colloque international sur « Dynamique

des milieux anthropisés et gouvernance spatiale en Afrique subsaharienne depuis les indépendances »

11-13 juin 2019, Bouaké, Côte d’Ivoire, pp. 72-88

- Pour les documents électroniques : INS, 2010, Enquête sur le travail des enfants en Côte d’Ivoire.

Disponible à : http://www.ins.ci/n/documents/travail_enfant/Rapport%202008-ENV%202008.pdf,

consulté le 12 avril 2019, 80 p.

Éditorial

Comme intelligence de l’espace et savoir stratégique au service de tous, la géographie œuvre

constamment à une meilleure compréhension du monde à partir de ses approches et ses méthodes, en

recourant aux meilleurs outils de chaque époque. Pour les temps modernes, elle le fait à l’aide des

technologies les plus avancées (ordinateurs, technologies géospatiales, à savoir les SIG, la télédétection,

le GPS, les drones, etc.) fournissant des données de haute précision sur la localisation, les objets et les

phénomènes. Dans cette quête, les dynamiques multiformes que subissent les espaces, du fait

principalement des activités humaines, offrent en permanence aux géographes ainsi qu’à d’autres

scientifiques des perspectives renouvelées dans l’appréciation approfondie des changements opérés ici

et là. Ainsi, la ruralité, l’urbanisation, l’industrialisation, les mouvements migratoires de populations, le

changement climatique, la déforestation, la dégradation de l’environnement, la mondialisation, etc. sont

autant de processus et de dynamiques qui modifient nos perceptions et vécus de l’espace. Beaucoup plus

récemment, la transformation numérique et ses enjeux sociaux et spatiaux ont engendré de nouvelles

formes de territorialité et de mobilité jusque-là inconnues, ou renforcé celles qui existaient au préalable.

Les logiques sociales, économiques et technologiques produisant ces processus démographiques et ces

dynamiques spatiales ont toujours constitué un axe structurant de la pensée et de la vision géographique.

Mais, de plus en plus, les sciences connexes (sciences sociales, sciences économiques, sciences de la

nature, etc.) s’intéressent elles aussi à l’analyse de ces dynamiques, contribuant ainsi à l’enrichissement

de la réflexion sur ces problématiques. Dans cette perspective, la revue Géovision qui appelle à observer

attentivement le monde en vue de mieux en comprendre les évolutions, offre aux chercheurs intéressés

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par ces dynamiques, un cadre idéal de réflexions et d’analyses pour la production d’articles originaux.

Résolument multidisciplinaire, elle publie donc, outre des travaux géographiques et démographiques,

des travaux provenant d’autres disciplines des sciences humaines et naturelles. Géovision est éditée sous

les auspices de la Commission des Études Africaines de l’Union Géographique Internationale (UGI),

une instance spécialement créée par l’UGI pour promouvoir le débat académique et scientifique sur les

enjeux, les défis et les problèmes spécifiques de développement à l'Afrique. La revue est semestrielle,

et parait donc deux fois par an.

Bouaké, le 16 Septembre 2019

La rédaction

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SOMMAIRE

1) PROXIMITÉ DES DÉPÔTS SAUVAGES ET SANTÉ DES POPULATIONS DE LA

VILLE DE BONOUA, KOUAME CARINE NATACHA 1 , KAKOU GOLLY

MATHIEU 2 , AMAND M’BOH SERGE 3 , .................................................................... 9

2) MORPHODYNAMIQUE DES PETITES FLÈCHES SABLEUSES ET DES

EMBOUCHURES ASSOCIÉES DU LITTORAL DE LA CASAMANCE (SÉNÉGAL)

, Mamadou THIOR 1* Tidiane SANE 1 , Amadou A SY 2 , Dome TINE 3 Yancouba

SANE 1 , Bouly SANE 1 , Joseph S GOMIS 1 , Seydou A SOW 4 , .................................... 23

3) CONNAISSANCES ET PRATIQUES PAYSANNES DE GESTION DE LA

FERTILITÉ DES SOLS DES SYSTÈMES DE PRODUCTION AGRICOLE DANS

LA RÉGION DES SAVANES AU NORD-TOGO, LARE Konnegbéne

...................................................................................................................................... 35

4) ANALYSE DE L’IMPACT SOCIO-ÉCONOMIQUE DU TRANSPORT

LAGUNAIRE ARTISANAL À ABIDJAN (CÔTE D’IVOIRE) , Kouassi Ernest YAO 1 ,

Médé Roger DINDJI 2 , N’guessan Séraphin BOHOUSSOU 3 ................................... 55

5) LES VILLES SECONDAIRES DU MALI À L’ÉPREUVE DE LA GESTION DES

ORDURES MÉNAGÈRES, CAS DE LA VILLE DE SAN, DJAKANIBE DÉSIRÉ

TRAORE 1* , MOUSSA DIT MARTIN TESSOUGUE 1 , DJOUMA NAYETE 2 ......... 67

6) EFFETS ENVIRONNEMENTAUX DE L’UTILISATION DES INTRANTS

CHIMIQUES AGRICOLES DANS LA COMMUNE DE KALALE AU NORD DU

BENIN, Awali ABDOULAYE 1 , Louis Dèdègbè AHOMADIKPOHOU 2 , Aboudou

Ramanou YACOUBOU MAMA ABOUDOU 2 , Janvier Dèhou GUEDENON 2 , Abdou-

Madjidou MAMAM TONDRO 2 , Sylvestre Bio DAKOU 2 ,Moussa ADAM GIBIGAYE 2

...................................................................................................................................... 83

7) LA PRÉCARITÉ HYDRAULIQUE DES MÉNAGES DANS LA VILLE DE GUIGLO

(OUEST DE LA CÔTE D’IVOIRE), ZOMBO Jean Philippe 1 , ALOKO –N’GUESSAN

Jérôme 2 ........................................................................................................................ 97

8) LA PRÉ-COLLECTE DES ORDURES MÉNAGÈRES DANS LA VILLE DE

GRAND-BASSAM À L’ÉPREUVE DE L’OBJECTIF DE DÉVELOPPEMENT

DURABLE 8, Aka Alexandre Vivien N’GUESSAN 1 , Anselme Beugré N’DRIN 2 . 113

9) REPRÉSENTATIONS SOCIALES ET APPORTS DES PRATIQUES

TRADITIONNELLES DANS LA PROTECTION DE LA NATURE : L’EXEMPLE

DES COMMUNAUTÉS NIOMINKA DANS LE DELTA DU SALOUM ET DIOLA

DE LA BASSE CASAMANCE AU SÉNÉGA, Claudette Soumbane DIATTA 1 ,

Edmée MBAYE 2 , Barnabé Ephrem Apollinaire DIEMÉ 3 , Marie Louise Aly SÉNE 4 ,

Malick DIOUF 5 ......................................................................................................... 124

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10) CRISE DE L’EMPLOI FORMEL ET DYNAMIQUE DU SECTEUR INFORMEL

DANS LA VILLE DE TIASSALÉ (CÔTE D’IVOIRE), Matthieu Ettien Afforo GUY 1 ,

Kobenan Christian Venance KOUASSI 2 , Yao Jean-Aimé ASSUE 3 ....................... 141

11) PRÉCARITÉ DE L’ASSAINISSEMENT DE BASE DANS LES ÉTABLISSEMENTS

SCOLAIRES DE LA COMMUNE D’ALLADA AU BENIN, Romaric OGOUWALE,

Grégoire A. BEWA & Brice Saturnin DANSOU ..................................................... 155

12) ANALYSE DE LA DYNAMIQUE DE L’EROSION PAR RAVINEMENT DURANT

LA PERIODE 2015-2017 DANS LE BASSIN VERSANT DE OGO, NORD-EST DU

SENEGAL, Amadou Tidiane DIA 1 , Seydou Alassane SOW 1 et Amadou Abou SY 2

.................................................................................................................................... 167

13) IMPLICATIONS SOCIO-ÉCONOMIQUES DE LA COMMERCIALISATION DU

CHARBON DE BOIS POUR LES MÉNAGES VENDEURS : CAS DE LA VILLE

D’ADZOPÉ, Abe Pierre Achoukou 1 , Cyrille Sanlé 2 , Noël Kpan Vei 3 , Joseph

Kaudjhis Assi 4 ............................................................................................................ 185

14) LA DISTRIBUTION COMMERCIALE DU MANIOC ET DE L’IGNAME DANS LE

BASSIN DE PRODUCTION DU PLATEAU DE NSAH-NGO (REPUBLIQUE DU

CONGO), Pépin Hippolyte NDEY NGANDZO ....................................................... 196

15) LE SIG, OUTIL DE GESTION DES COMPETENCES TRANSFEREES :

L’EXEMPLE DES COLLEGES D’ENSEIGNEMENT MOYEN DE GUEDIAWAYE

(DAKAR), Mor FAYE .............................................................................................. 214

16) INCIDENCES SOCIO-ENVIRONNEMENTALES DES EAUX PLUVIALES DANS

LA COMMUNE D’ABOMEY AU BENIN, CHABI Ayédêguê Biaou Philippe .... 232

17) ÉTUDE COMPARATIVE DU RENDEMENT SCOLAIRE DES ÉCOLES

PUBLIQUES ET PRIVÉES LAÏQUES DANS LE DISTRICT DE BAMAKO ............ ,

Gaoussou DEMBELE ............................................................................................... 245

18) PROLIFÉRATION DES QUARTIERS PRÉCAIRES DANS LA VILLE DE SAN-

PÉDRO (CÔTE D’IVOIRE) : UN REVERS DE L’ESSOR INDUSTRIEL LOCAL ?,

TANOH Kouamé Perèze 1 , DIARRASSOUBA Bazoumana 2 , VEI Kpan Noël 3 ..... 258

19) SITUATION DE L’ACCÈS A L’EAU POTABLE DANS LES COMMUNAUTES

RURALES DES PREFECTURES DE TCHAOUDJO ET DE TCHAMBA AU TOGO,

Abasse TCHAGBELE ............................................................................................... 272

20) EFFETS DES SITES NATURELS SUR LA DYNAMIQUE SPATIALE DE LA

VILLE DE KOULIKORO (MALI), SANGARE Youssouf 1 , DIARRA Balla 2 ,

SAMAKE Charles 3 ................................................................................................... 288

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21) DYNAMIQUE DE L’OCCUPATION DE L’ESPACE ET ETALEMENT DE LA

VILLE DE KOULIKORO AU MALI, Youssouf SANGARE 1 , Balla DIARRA 2 ,

Moriké DIAWARA 3 .................................................................................................. 304

22) DÉCENTRALISATION ET STRATÉGIES D’ASSAINISSEMENT URBAIN DANS

LA VILLE DE BOHICON EN RÉPUBLIQUE DU BÉNIN, Sandé ZANNOU ...... 319

23) LES DÉTERMINANTS SOCIOÉCONOMIQUES ET DÉMOGRAPHIQUES DE

L’ACCÈS À L’ÉLECTRICITÉ DANS LA VILLE DE GUIGLO (OUEST DE LA

CÔTE D’IVOIRE), MAI Gilles-Harold Wilfried ..................................................... 334

24) MIGRATIONS SANITAIRES AU CONGO BRAZZAVILLE : CAUSES ET

CONSÉQUENCES, Jovial KOUA OBA ................................................................... 348

25) PRODUCTION DE LOGEMENTS SOCIAUX DANS LE DISTRICT D’ABIDJAN

EN CÔTE D’IVOIRE : ENTRE ESPOIR ET DESESPOIR, Frédéric Armel MEMEL

.................................................................................................................................... 363

26) DE L’EXPLOITATION ARTISANALE DU GRAVIER AUX MUTATIONS SOCIO-

ÉCONOMIQUES CHEZ LES COMMUNAUTÉS SAHOUÈDE DRÈ ETADJA DE

DÉVÉ DANS LES DÉPARTEMENTS DU MONO-COUFFO AU BENIN, Josué

Ahouélété C. Sossou 1 , Bruno Montcho 2 , Félix Kossouoh 3 Sidonie Hèdiblè 4 ........ 380

27) EXPANSION DES CULTURES D’EXPORTATION : QUELS ENJEUX POUR LA

SÉCURITÉ ALIMENTAIRE DANS LE DÉPARTEMENT DE DIANRA (CÔTE

D’IVOIRE) ?, KONE Mamadou 1 , OUATTARA Zana Souleymane 2 , YEO Lanzéni 3

.................................................................................................................................... 397

28) LES ENJEUX FONCIERS ET TERRITORIAUX DE L’AMÉNAGEMENT DE LA

CENTRALE À CHARBON DE BARGNY DANS LE PÉRIURBAIN DAKAROIS,

Ibrahima Faye DIOUF 1 , Aminata NDOUR 2 , Momar DIONGUE 3 .................... 409

29) ÉVOLUTION DE LA MORTALITÉ INFANTO-JUVÉNILE DANS LE SERVICE DE

LA PÉDIATRIE MÉDICALE DES CHU DE BOUAKÉ ET DE COCODY DE 2014 À

2018, BLE Veh Romaric ¹, ZAH BI Tozan ², KOFFI Brou Emile³ ........................ 420

30) INÉGALITÉS DANS L’ACCÈS AUX MOYENS DE CONTRACEPTION

MODERNE AU BÉNIN : ÉVOLUTION DES MODÈLES D’UTILISATION CHEZ

LES ADOLESCENTES ET DÉFIS, Alihonou Sèdjro Achille TOKIN 1 , Mouftaou

AMADOU SANNI 2 ……………………………………………………….....………..433

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REPRÉSENTATIONS SOCIALES ET APPORTS DES PRATIQUES

TRADITIONNELLES DANS LA PROTECTION DE LA NATURE : L’EXEMPLE

DES COMMUNAUTÉS NIOMINKA DANS LE DELTA DU SALOUM ET DIOLA DE

LA BASSE CASAMANCE AU SÉNÉGAL

Claudette Soumbane DIATTA 1 , Edmée MBAYE 2 , Barnabé Ephrem Apollinaire

DIEMÉ 3 , Marie Louise Aly SÉNE 4 , Malick DIOUF 5

1. Département de Géographie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Sénégal,

claudettediatta@gmail.com

2. Département de Géographie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Sénégal,

edmeediouf1@gmail.com

3. Laboratoire des Sciences et Techniques de l’Eau et de l’Environnement (LaSTEE), Université de

Thiès, Sénégal, ephremedieme2@gmail.com

4. Département de Géographie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Sénégal,

benedicteaida@gmail.com

5. Département de Biologie Animale, Faculté des Sciences et Techniques, Université Cheikh Anta

Diop de Dakar (UCAD), Sénégal, malicknem@gmail.com

Résumé :

Depuis des millénaires, le rapport entre l’homme et la nature est bâti sur des représentations mesurées

à leur juste valeur. Dans cet article, nous cherchons à démontrer cette relation à travers des pratiques

écologiques marquant le quotidien des communautés locales de Bassoul et d’Oukout. Les connaissances

que les populations ont de leur environnement immédiat, des espèces animales et végétales, sonnent

comme une revendication d’un patrimoine qui fait appel à une protection prônée par toutes les religions

révélées. Les communautés étudiées développent des croyances de causalité vis-à-vis des ancêtres, des

esprits, des génies tutélaires, etc. La nature dégage une spiritualité qui explique les rites, les offrandes,

les tabous ou la sacralité de certains sites. Elle permet de même, à travers ses services écosystémiques,

la satisfaction de divers types de besoins. Cette étude essentiellement qualitative est basée sur une

approche participative. Un questionnaire semi-structuré administré à 87 ménages a permis de collecter

les informations relatives aux croyances et pratiques traditionnelles locales.

Mots-clés : nature – représentations – pratiques écologiques – protection – communautés locales.

Abstract :

For millennia, the relationship between man and nature has been built on representations measured at

their true value. In this article, we seek to demonstrate this relationship through ecological practices

that mark the daily lives of local communities in Bassoul and Oukout. The knowledge of these

populations, of their immediate environment, of animal and plant species, sounds like a claim to a

heritage which calls for protection advocated by all the revealed religions. The communities studied

develop causal beliefs with regard to ancestors, spirits, guardian geniuses, etc. Nature exudes a

spirituality which explains the rites, the offerings, the taboos or the sacredness of certain sites. It also

allows, through its ecosystem services, the satisfaction of various types of needs. This essentially

qualitative study is based on a participatory approach. A semi-structured questionnaire administered

to 87 households allowed collectors to obtain information relating to local traditional beliefs and

practices.

Keywords: nature - representations - ecological practices –protection - local communities

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GéoVision Mieux comprendre l’espace N° 002 _Volume 2 _ Juin 2020

Introduction

L’homme est en interaction perpétuelle avec l’environnement Depuis des millénaires, ce dernier

exploite son environnement en pour satisfaire ses besoins vitaux. Cette activité s’est intensifiée au cour

du temps. Elle a abouti à des transformations majeures rompant l’équilibre des écosystèmes. Des forêts

disparaissent (FAO, 2016, p.8), des écosystèmes marins perdent leur productivité (Reveret J. P. et

Dancette R., 2010, p 89), des terres sont impropres à l’agriculture et les populations dépendantes de ces

milieux sont menacées par la faim et la pauvreté (TEEB, 2010, p. 20).

De plus les perturbations climatiques introduisent de nouveaux facteurs de complications. Les

activités humaines ont contribué à dérégler la machine climatique. Celle-ci s’emballe et se manifeste

par une hausse des températures, la fréquence des pluies destructrices ou des sécheresses sévères. Enfin,

la perte de biodiversité à travers la planète s’accroît (S. Lavorel et al., 2017, p. 6) et 60 % des services

rendus par les écosystèmes sont en déclin (G. Ribière, 2013, p. 37). La monospécification liées à des

choix économiques (cultures commerciales et agricultures industrielles) appauvrie la biodiversité

naturelle.

Aujourd’hui, l’environnement est en crise et l’existence de l’homme est menacée. Il faut réagir

pour sauver la planète et surtout les populations rurales qui en dépendent exclusivement. Il faut bien

compter sur l’homme pour renverser la tendance. C’est pourquoi, des solutions ingénieuses sont

entreprises dans le monde entier et l’on oublie souvent que dans les sociétés traditionnelles, des solutions

locales, des savoirs endogènes ont existé et ont servi pendant longtemps à maintenir l’équilibre entre

l’Homme et environnement.

La communauté scientifique prend conscience les représentations sociales, les savoirs, les savoirfaire

traditionnelles ne peuvent pas être soustraites des questions de conservation de l’environnement

(M.C. Cormier-Salem et al., 2002, p. 17 ; K. Wala et al., 2003, p. 131 ; B. Roussel, 2005, p. 84 ; M. C.

Da cunha, 2012, p. 730 ; M. Roué, 2012, p. 11 ; A. Maindo et al. 2017, p. 31). La réflexion autour des

représentations sociales des populations et leur prise en compte apparaît ainsi comme une solution à la

dégradation des milieux naturels (S. Dugast, 2002, p. 32).

L’objectif de cette étude est de mettre en évidence les pratiques traditionnelles permettant une

meilleure conservation de l’environnement et de la biodiversité.

1. La zone de l’étude

La zone d’étude couvre deux communes à savoir Bassoul et Oukout. La Commune de Bassoul

est située au centre-ouest du pays, au sud de la région de Fatick et précisément dans l’arrondissement

de Niodior. Elle est limitée par les communes rurales de Diossong et de Djilor à l’est, par Dionewar à

l’ouest, au nord par celle de Djirnda et enfin Toubacouta au sud. Elle couvre une superficie de 305 km²

soit 32,48 % de la superficie totale de l’arrondissement de Niodior. Elle comprend cinq villages

insulaires dont Bassoul et Bassar qui constituent les sites d’intérêt pour cette étude.

Les Niominka constituent le groupe ethnique majoritaire. Ils vivent de de la pêche, la cueillette

de mollusques et des produits forestiers non ligneux en particulier le Detarium senegalensis.

La commune rurale d’Oukout est située au sud-ouest de la région de Ziguinchor dans

l’arrondissement de Loudia Ouolof (département d’Oussouye). Elle appartient à la zone écogéographique

de la Casamance maritime. Les communes rurales de Nyassia et Enampore constituent

ses limites est, Djembéring à l’ouest, Mlomp au nord et Santhiaba Manjacque au sud. La commune

couvre une superficie de 180 km² soit 35% de la superficie totale de l’arrondissement. Le groupe

ethnique Diola est majoritaire (98%) et vit de la riziculture et de l’exploitation de produits forestiers. La

commune compte 19 villages parmi lesquels Kahinda et Siganar qui ont été choisis pour abriter l’étude.

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Carte 1 : Localisation des Communes de la zone d’étude

Approche méthodologique

La méthodologie utilisée part d’un exercice de recherche empirique et qualitative de l’information

à travers des entretiens et des observations sur le terrain. Un seul objectif est visé ; la collecte des

données relatives aux pratiques écologiques et savoirs des communautés autochtones du Saloum et de

la Casamance.

La collecte de l’information s’est déroulée en 3 phases : la revue documentaire, les enquêtes

auprès des populations et les entretiens avec les personnes ressources (chefs coutumiers/religieux, chefs

de village, etc.).

L’étude cible quatre (04) villages au total dont 2 (Kahinda et Siganar) dans la commune rurale

d’Oukout (Basse Casamance) et 2 autres à Bassoul (Bassoul et Bassar (Saloum). Le choix de ces villages

repose sur la survivance des pratiques et de croyances traditionnelles de nature à protéger

l’environnement dans ces villages et par extension dans les communes rurales d’Oukout et de Bassoul.

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L’échantillonnage est fondé sur la méthode probabiliste des quotas. Ainsi, 10% des ménages de chaque

localité sont ciblés. Au total, 87 ménages sont concernés et répartis dans les 4 villages de l’étude en

fonction de leur poids démographique (Tableau 1). Ces ménages sont soumis à un questionnaire relatif

aux pratiques et croyances susceptibles de préserver la nature. Concernant les personnes ressources, la

méthode « boule de neige » est utilisée. Elle a consisté à identifier une personne ressource qui aide à

découvrir d’autres du même statut. L’entretien avec ces personnes ressources au nombre de 5 (3 à

Oukout et 2 à Bassoul) a permis de recueillir de précieuses informations sur les croyances locales.

Communes

Bassoul

Oukout

Tableau 1: Choix des ménages à enquêter

Villages

Taille de la Taux de Taille de

Population l’échantillon l'échantillon

(Ménages)

N T n

Bassoul 391 10% 39

Bassar 148 10% 15

Siganar 271 10% 27

Kahinda 60 10% 6

Total 870 --- 87

(Source : Investigations, 2019)

Analyse des résultats

1. Les croyances des communautés locales, base de l’écologie traditionnelle

1.1. La nature un don divin

Dans un contexte d’immersion des pratiques locales, le recensement des sources orales s’avère

important. Elles permettent de plonger dans l’imaginaire des populations et de comprendre l’influence

de celui-ci dans la préservation d’une partie (un site, un arbre, un bosquet, un animal etc.) ou de

l’ensemble de l’environnement. Ainsi, les résultats de cette investigation, laissent apparaître chez les

communautés autochtones Niominka des villages de Bassoul et Bassar (commune de Bassoul, Delta du

Saloum) et Diola de Kahinda et de Siganar (commune rurale d’Oukout, Basse Casamance), une vision

assez particulière de la nature.

Pour ces derniers, la nature dans sa globalité est un don de Ata Émit, le Dieu du ciel ou de la pluie.

L’existence des éléments naturels qu'il soit animal ou végétal est justifiée par la volonté de Ata Émit.

Par conséquent, l’homme qui fait également partie de sa création, a le devoir de respecter et de préserver

cette nature dont il dépend pour sa survie.

Les communautés Diola comme Sérère Niominka perçoivent la nature comme un don et une

œuvre de Dieu, Roog Sene ou Ata Émit 4 . Ils y trouvent l’essence même de leur survie. Ils pensent que

Dieu a créé les éléments de la nature (plantes, mer, ressources animales comme les huitres, arches,

poissons …). Leurs ancêtres les ont trouvés sur place. Ils ont commencé à les utiliser, les exploiter, donc

à en tirer profit. L’homme en tant que créature ne fait que profiter de son contenu du fait de ses nombreux

services. D’ailleurs, des témoignages de personnes ressources vont dans ce sens.

« Il nous est impossible de lister tous les bienfaits qu’on peut tirer des arbres,

tellement ils sont nombreux. Par exemple, tout ce que nous consommons vient des

arbres (nourriture, mobilier, etc.), le fourrage des animaux. Tout ceci implique donc

sa protection et sa préservation » (témoignage population d’une personne ressource).

4

Roog Sene chez les sérères et Ata Émit chez les diolas sont les dénominations de Dieu.

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Cette perception crée un rapport particulier entre les sociétés encrées dans la tradition et leur

environnement. En réalité, la nature est considérée dans ses moindres détails comme une manifestation

de ces divinités. Elle inspire par conséquent le respect et la crainte d’où cette préservation de la nature.

1.2. Le siège des êtres surnaturels

La vision de la nature portant sur l’acceptation de son essence divine s'enrichit d'une dimension

surnaturelle. La nature s’avère être un sanctuaire peuplé de puissances invisibles qui protègent et parfois

même châtient sévèrement en cas de profanation ou de non-respect des règles établies. Les ressources

naturelles composantes de cette nature et éléments essentiels à la survie sont considérées comme étant

sous la protection de ces puissances qui peuplent le milieu. Ainsi, la quasi-totalité des personnes (99%)

interviewées reconnaissent l’existence de forces surnaturelles dans la nature notamment les génies. Ils

affirment « il est envident que la forêt abrite des êtres surnaturels qui s’activent à certaines heures.

D’ailleurs, à cause de ces êtres surnaturels, personnes ne se rend dans la forêt la nuit au risque de les

rencontrer ou de les importuner ».

De même, certains arbres sont considérés comme la demeure privilégiée des génies et sont par

conséquent sujet à des restrictions d’accès ou d’usage (Tableau 2). C’est dans ce sens qu’avant d’abattre

certains arbres (Andansonia digitata, Ceiba pentandra, Tamarindus indica, Anogeissus leiocarpus, etc.)

ou d’en exploiter les produits à des fins médicinales, il est nécessaire de faire un rituel pour obtenir

l’accord des propriétaires invisibles dont c’est la demeure. Les personnes qui ne prennent pas ces

précautions au sérieux risquent de subir les conséquences fâcheuses de la colère des génies.

Tableau 2 : Arbres abritant souvent des génies dans les communes de Bassoul et d’Oukout

Noms français Noms scientifiques Nom vernaculaire Terroir

Sérère Diola Bassoul Oukout

Baobab Adansonia digitata Bak Bubak

Fromager Ceiba pentandra Mbuday Busana

Tamarinier Tamarindus indica Sob Budahar

Caïlcédrat Kaya senegalensis Ngarigne Bukay

(Source : Investigations, 2019)

Les génies apparaissent comme les protecteurs des communautés. Dans cette logique, Segn Walo

Sène, Mama Djionk Kayong 5 apparaissent comme les génies protecteurs du village de Bassar. Le premier

demeure dans la forêt de Bassar tandis que le second a élu domicile dans un baobab situé en face des

tannes du bolong du village. Le site où se situe le baobab est le lieu de culte dédié aux femmes du village.

Cet arbre est la demeure du génie. Elles viennent chercher la faveur des génies pour le succès dans leurs

entreprises, pour la protection contre les évènements sociaux malheureux (décès, maladie, mauvais sort,

etc.) et contre les calamités naturelles (sécheresse, inondation, invasion d’insectes, etc.). Le culte de

Segn walo Sène se tient aussi les Lundi ou Jeudi. Les hommes ainés de la lignée des Wagadou en sont

les dépositaires. Celui de Mama Djionk Kayong a également lieu les lundis ou jeudis. Les femmes aînées

de la lignée des Wagadou perpétuent la tradition. Toujours à Bassar, un culte exécuté par les hommes

de la famille Diop est voué génie dénommé Ndofné Diogou. Le droit d’officier lors du culte n’est permis

qu’aux membres de la famille résidents dans le village.

A Bassoul, Marame Sahané de la lignée des Faata-faata est le génie protecteur du village. Tous

les ans, généralement un lundi ou un jeudi, il est célébré par les villageois et des offrandes de galettes

de riz lui sont offertes. L’habitat de ce génie était représenté par un arbre que l’on appelle « Benténier »

(fromager/Ceiba pentadra). De nos jours, il ne reste de cet arbre qu’un bâton permettant de reconnaitre

le lieu sacré. Les prières à l’endroit du génie, uniquement exécutées par les membres de la lignée des

Faata-Faata, sont à l’intention de tout le village.

5

Mama Djionk Kayong signifie « grand-mère soit en paix » dans la langue locale.

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Chez les populations d’Oukout comme du reste dans la société Diola de manière générale, Ata

Émit et les divinités représentées par les esprits ancêtres, les esprits de la nature et les ukíin sont ceux à

qui un culte est rendu. Ata Émit l’Etre suprême assure par le biais des divinités (esprit des ancêtres,

génies, ukíin) la surveillance des hommes ainsi que des autres êtres de la création. Par exemple, chez les

Houlouf de Kahinda, cette mission de surveillance est confiée aux génies Ann mal et Akouche (C.

Diabone, 2010, p. 45). Les cultes se tiennent au niveau des ukíin qui assurent la médiation avec Ata Émit

par le truchement des ancêtres. Les cultes visent à avoir les faveurs de la providence pour avoir des

pluies en abondance, de bonnes récoltes, la santé, etc. Cette cérémonie est accompagnée de sacrifices

(porc, bœuf, volaille), d’offrandes (riz) et de libations (vin de palme).

Il faut remarquer que ces génies bienfaiteurs, si essentiels dans la conscience des sociétés

traditionnelles habitent des forêts ou des arbres particuliers (Baobab, Fromager, Tamarinier, etc.)

(Tableau 3). Pour cette raison ces forêts et arbres sont relativement bien protégés ou font l’objet d’une

exploitation très contrôlée.

Tableau 3 : Êtres surnaturels dénombrés

Villages Divinités Plénipotentiaires Sites

Bassoul

Marame Sahané Lignée Faata-Faata Dans la nature

Ndoyoy Tchoura Famille Ndong Bâton entouré d’un tas

de pierre

Mama Ndiok Famille Wagadou Baobab

Kayong

Bassar Segn Walo Sène Famille Wagadou Forêt de Bassar

Ndofné Diogou Famille Diop Rônier (mort)

Coumba Diogou Famille Diop Rônier (mort)

Ukíin Village/Famille Village/Famille

Kahinda Ann mal Personne Eau ou arbre

Akouche Personne Forêt

Siganar Ukíin Village/Famille Village/Famille

(Source : Investigations, 2019)

2. Les éléments connecteurs entre l’homme et la nature

Les perceptions et les croyances des populations incluent ainsi des liens de causalité surtout

fondée sur une alliance très étroite avec la nature et les puissances qui le peuplent. Il vise à préserver un

équilibre durable. Ces liens entre l’homme et des espèces animales et végétales de la nature (totems,

sanctuaire, habitacle de génie, etc.) déterminent les attitudes, les croyances et les pratiques sociales des

communautés locales. Les génies et les ancêtres défunts incarnent les puissances médiatrices entre le

Dieu Suprême et les villageois. Les prêtres chargés du culte ou les devins demeurent les interlocuteurs

avec ces puissances (Ibo, 1994, p. 2).

Les populations des villages de Bassoul et d’Oukout partagent un lien profond avec la nature. Le

symbole de ce lien est un animal, une plante, un minéral, un génie et l’esprit des ancêtres). Cela se

traduit par un profond respect pour la vie (génies, mânes des ancêtres) ou de l’être suprême (Ata Émit

ou Roog Sene) par l’accomplissement de gestes rituels.

Grâce aux liens avec certaines espèces animales et végétales, aux prohibitions et aux restrictions,

les communautés locales ont su prélever raisonnablement, sans outrance les ressources naturelles.

Toutefois, même si la tendance à la sacralisation n’est plus la même au regard des mutations survenue

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avec les nouvelles religions, la montée de l’économie de marché, le modernisme, etc., on retrouve encore

des pratiques d’antan jugées comme écologiques.

3. Des pratiques traditionnelles écologiques

Dans les villages de l’étude, les pratiques traditionnelles écologiques sont variées. Certaines

d’entre elles sont encore vivaces. Entre autres pratiques nous avons noté le totémisme, le respect voué

à certaines espèces végétales, les sites sacrés et les rites

2.1. La symbolique des espèces animales et végétales

Les totems figurent parmi les espèces qui appartiennent au domaine de la symbolique. Ils

présentent un caractère quasi sacré, et d’importantes prérogatives religieuses leur sont accordées. Pour

les populations des villages de l’étude, les totems présentent une valeur symbolique particulière (cf.

Tableau 4). L’espèce totémique est associée à un ancêtre ou constitue la réplique d’un tiers dans le

monde animal. Il parraine une famille ou une localité. Ce lien fait qu’une espèce totémique (animal ou

plante) jouit d’une certaine protection ou d’une certaine indulgence même s’il commet des dommages.

En réalité, porter atteinte à l’intégrité du totem a des répercussions fâcheuses sur cette famille ou la

localité. Dans ce cas, la communauté veille sur ce totem. Les espèces sur lesquelles le totémisme

s’applique sont épargnées de la destruction. Plusieurs espèces animales sont considérées comme totem

dans les villages de l’étude. Le tableau 4 présente la liste des quelques espèces totémiques des

communautés de l’étude.

Autrefois, à Bassoul et Bassar, la chèvre (Capra hircus) est l’animale totémique des patronymes

Ndong tandis que le lièvre/Lepus crawshayi est celui des Sène. La Gazelle et le Charognard sont

intouchables car le génie Segn Walo Sène prend parfois cette apparence. L’interdiction de chasser ces

deux espèces animales concerne toute la communauté et la transgression de cet interdit ne reste pas sans

conséquence. On raconte :

« qu’un jour, un étranger est venu dans le village dans l’intention de chasser du gibier

dans la forêt avoisinante. Il est averti que le génie de Segn Walo Sène n’aime pas les

coups de fusils. Mais, il s’est entêté. Une fois dans la forêt de Bassar, il a tiré sur un et

tous les autres charognards sont venus l’attaquer. Il venait de toucher un totem sans le

savoir. Il tombe gravement malade. Pour le guérir il a fallu faire un rituel pour implorer

le pardon du génie ».

Tableau 4 : Espèces animales totémiques à Bassoul et à Oukout

Noms français

Noms scientifiques

Noms Vernaculaires

Diola Sérère

Familles dépositaire

Varan Varanuis niloticuis Gaparah, Ebalass --- Non identifiée (Kahinda)

Caméléon Chamaeleo senegalensis Agnegneugueu --- Non identifiée (Kahinda)

Crabe violoniste Afruca tangeri Éguel ---

Non identifiée

(Kahinda)-

Requin Sphyrna sp. Fuñiong --- Non identifiée (Siganar)-

Hippopotame Hippopotamus amphibius Écaw --- Non identifiée (Siganar)-

Caïman

Espèce non identifiée

Yonne, Écaleubeu,

Érigueu

--- Non identifiée (Siganar)-

Vautour (Charognard) Necrosyrtesg monachus

Égutumay, Suul ou

Égutoum Atuub

---

Chèvre Capra hircus Édjamène Fa-mbé Ndong

Lièvre

Lepus europaus

Ka guérou,

A moulone

I ndol

Séne

(Source : Investigations, 2019)

La liste des espèces animales dans le tableau 4 ci-dessus considérées comme tabou est loin d’être

exhaustive. En effet, en dehors des totems, plusieurs animaux sont interdits de consommation pour des

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raisons d’ordre religieux : ces restrictions concernent particulièrement les musulmans chez qui la

consommation de la viande des animaux à canine (porc, phacochère, cheval, etc.) est prohibée. Par

ailleurs, des animaux comme le chat, le chien ou l’âne ne font pas partie des habitudes alimentaires.

2.2. Le respect voué à certaines plantes

Pour les espèces végétales, le schéma de l’ethnie ou du nom de famille n’est plus valable. Quand

elles sont protégées culturellement, personne n’échappe aux interdits qui pèsent sur elles surtout quand

elles abritent des djinns et autres mystères qui guident la vie des populations. Dans la commune de

Bassoul le Baobab (Adansonia digitata), le Ditakh (Detarium senegalense), et la mangrove sont

particulièrement protégés par les populations locales vues leur intérêt socoéconomique. Le « Ngane »

(Ficus dekdekena), un arbre multiséculaire est strictement interdit de coupe, car c’est sous son ombre

que le fondateur dudit village se serait arrêté. Delà naquis le village de Bassoul. Cependant, en dehors

de cet individu, les autres espèces du même genre présentes ne jouissent pas d’une protection

particulière. Detarium senegalense dans la commune de Bassoul est une espèce préservée pour son

utilité économique. Aussi, son exploitation rapporte des revenus significatifs aux populations. C’est

pourquoi on interdit de le couper ou d’élaguer ses branches. Le Baobab, le Tamarinier et le Caïlcédrat

sont par nature considérés comme des habitacles de génies.

Les arbres culturellement protégés de la commune d’Oukout sont entre autres ceux qui abritent

un autel (boekin ou ukíin 6 au pluriel) ou les arbres fétiches qui sont supposés abriter des génies puissants

(C. D. Diatta, 2018, p. 222). Les autres arbres protégés sont le fromager (Ceiba pentandra), Carapa

(Carapa procera) et certains endroits de la mangrove réservés aux pratiques rituelles (Tableau 5).

Tableau 5 : Quelques espèces végétales culturellement protégées

Noms locaux

Noms français Noms scientifiques

Diola Sérère

Baobab Adansonia digitata Bubak Bak

Tamarinier Tamarindus indica Budahar Sob

Caïlcédrat Khaya senegalensis Bukay Ngarigne

Palmier à huile Elaeis guineensis Bubekel I guedj

Fromager ou kapokier Ceiba pentadra Busana Mbuday

Bouleau d’Afrique Anogeissus leiocarpus --- Ngodjil

Doussié Afzelia africana Boulew Mbeling

Borassus akeassii ou

Palmier rônier

Burapaay Ndoff

aethiopum

Carapa Carapa procera Bukounoume ---

Ficus Ficus dekdekena, --- Ngane ou loro

(Source : Investigations, 2019)

Carapa procera est une espèce fortement dégradée et la plupart des plants qui subsistent de nos

jours sont des héritages familiaux jalousement protégés. Les grandes vertus médicinales médicomystiques

et économiques des dérivées (son huile en particulier) de cet arbre expliquent sa préservation.

Quant au fromager, son tronc sert de civière pour l’enterrement d’un animiste. Il est également utilisé

comme abris de fétiche ou lieux de réunion. En dehors de cette protection socioculturelle, dans cette

zone d’Oukout, les grands arbres sont généralement interdits de coupe pour les fonctions écologiques

qu’ils remplissent. Ils sont considérés comme porteurs de pluies.

6

Boekin représente à la fois un sanctuaire, une institution traditionnelle ou une divinité qui permet d’atteindre Ata

Emit

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Tout compte fait, malgré l’influence énorme de la modernisation, des pratiques ou « civilisations

locales » perdurent encore. La place qu’occupent les génies tutélaires ou les ancêtres responsables des

valeurs pour lesquelles ces territoires restent spécifiques, est encore vivace dans le quotidien des

populations. On comprend aisément que la relation avec les ancêtres ou génies peut aller au-delà des

espèces animales ou végétales pour toucher par exemple les voies d’eau (lac, rivière, lagune, bolong) ou

tout un espace forestier (bois sacré en Casamance).

2.3. Les mis en défend : les sites sacrés

Les sites sacrés sont l’endroit où l’accès est réglementé. Ce sont ainsi des mécanismes

traditionnels de protection de l’environnement. Il peut s’agir de forêts ou de bois (cf. Tableau

6), de cours d’eau (Kasambita dans le village de Siganar). Compte tenu de leur caractère sacré,

ces endroits sont sujets à de nombreuses restrictions d’accès ou d’usage. Certains, notamment

les sites hantés sont préservés de façon naturelle. Grâce aux mystères qui les entourent et aux

croyances qui leur sont associées, ces espaces sacrés sont le centre de connaissances hybrides

et alimentent un ensemble de pratiques à l'origine des règles garantissant la conservation des

ressources. Le non-respect des règles conduit à des sanctions qui sont proportionnelles à la

gravité de la faute commise. Les sacrifices ou les libations permettent de réparer le tort causé

et apaiser la colère des génies ou des ancêtres de la famille offensée. Il convient de retenir donc

que la sacralité d’un site implique tout ce qui s’y trouve (êtres vivants, animaux et végétaux).

Le recensement dans les sites sacrés ou des zones mises en défends encore existantes

révèlent que 79 % de ceux-ci sont entre les Kahinda et Siganar (Basse Casamance) contre 21%

dans le Bassoul et le Bassar (Saloum) (Figure 2). Ceci traduit que ces pratiques traditionnelles

sont encore vivaces dans le sud alors dans le Saloum, elles s’amenuisent de plus en plus.

21%

79%

Commune Bassoul

Commune Oukout

Figure 2 : classification des sites sacrés dans les communes de Bassoul et d’Oukout

(Source : Investigations, 2019)

Par contre, à Bassoul et Bassar beaucoup d’espaces sacrés ont complétement disparu. Il

s’agit des sites de Dioum Sombel, Waynouck, Etchoup localisés dans le village de Bassoul. Les

sites de Dioum Sombel, Waynouck furent jadis liés au rituel initiatique. Les 3 sites sacrés qui

subsistent encore sont A pa-ndat et O’yendan dans le village de Bassoul et Yooka-Maak dans

celui de Bassar (Tableau 6). A pa-ndat est un espace aménagé qui sert de lieu de prière pour les

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femmes du village, tandis que Yooka-Maak est un bosquet dans lequel il y a un puits dont l’eau

est utilisée par les jeunes mariées pour leur premier linge. C’est aussi dans ce lieu, qu’elles

reçoivent des conseils sur le mariage.

Tableau 6 : Quelques sites sacrés répertoriés dans les communes Bassoul et d'Oukout

Villages Dénomination Statut Raison de la Sacralité

Effectif

SNS

A pa-ndat Sanctuaire Lieu de prière femme 1

Bassoul

Baobab des

O’yendan

Faata-Faata

Cimetière des Faata-Faata 1

Total par village 2

Bassar

Yooka-Maak Bosquet avec

Lieu de rites des jeunes mariées

(grand ombre) un puits

1

Total par villages 3

Hakiting

Bois sacré

homme

Initiation royal 1

Kalilou

Bois sacré

homme

Initiation royal 1

Akéléb

Bois sacré

homme

Fétiche de forge 1

Siganar Eloughoun

Bois sacré

femme

Maternité 1

Salo

Bois sacré

homme

Initiation royal 1

Ebileu

Bois sacré

homme

Initiation/circoncision 1

Ehunia

Bois sacré

femme

Initiation des femmes 1

Total par village 7

Kakiloum

Bois sacré

homme

Initiation/Circoncision 1

Bois sacré Lieu où les Kukula

Ewokaye

se retrouvent pour

Kahinda

homme

prendre le repas

1

Kalembachine

Bois sacré

homme

Fétiche des hommes 1

Sifaye Cimetière Cimetière 1

Total 4

Total général 14

(Source : Investigations, 2019)

L’institution de mise en défens dans certaines espaces ainsi que des reboisements

favorisent la préservation, la régénération et la réhabilitation des espèces animales et végétales.

Notons cependant, le reboisement concerne surtout l’écosystème de mangrove dont dépend

grandement la population. En outre, si du côté du groupe Niominka, le pouvoir sacré n’a plus

le même poids, il reste encore vivace chez les Diola d’Oukout.

7 Kukula est le nom donné aux hommes qui sont en cours d’initiation, c’est différent de Kumbath qui fait référence

aux non-initiés.

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Photo 1: Ancien lieu d'initiation à Bassar

(Source : Investigations, 2019)

2.4. Les rites et les offrandes à Dieu et aux divinités de la nature

Les rites exécutés sont destinés à solliciter la générosité de Dieu ou des divinités et favoriser

l’abondance. D’autres par contre donnent accès à la ressource ou permettent de préparer une sortie pour

la chasse, la pêche et la semence afin, d’avoir une bonne prise ou une bonne récolte. À propos de l’accès

à certaines ressources naturelles végétales, il existe des essences (plantes médicinales notamment) dont

l’utilisation fait appel à des rites avant le prélèvement. Ce rite est la garantie qui permet au préleveur

d’avoir l’accord de l’entité tutélaire. Notons que le recours aux plantes médicinales pour recouvrer une

bonne santé est encore vivace chez les communautés locales en générale. Au-delà des aspects

thérapeutiques, les produits de certaines plantes (poudre, racines, écorces) sont utilisés pour conjurer le

malheur et attirer la baraka. La baraka signifie en arabe, l’abondance dans l’argent, les biens, la

bénédiction

Chez les sérères Niominka comme chez les Diola d’Oukout des rites sont exécutés à l’approche

de l’hivernage pour une bonne saison. Ce rite appelé dans la langue sérère « sadakh roogue » ou

littéralement aumône pour Dieu se tient à la place publique du village. Chaque membre de la

communauté apporte son plat de couscous et avant la dégustation, des prières sont formulées pour un

bon hivernage. Le rite de Bawnane 8 commun aux sérères niominka, exécuté lorsque les pluies tardaient,

a pratiquement disparue dans la commune de Bassoul. Pour les gens d’Oukouk cependant, l’offrande

est constituée principalement de vin de palme versé à l’autel du boekin. Après l’hivernage, un autre rite

est célébré en action de grâce à Ata Emit pour la bonne récolte. Il s’agit du Kamaghen qui est un

événement traditionnel ancestral très important dans le Kassa. C’est également l’occasion pour les diolas

du Kassa de renouveler leur reconnaissance envers leur Dieu pour tous ses bienfaits. Le rite du

Kamaghen ou fête de la récolte a lieu entre le mois de février et le mois de mars. L’événement est décrété par

le prêtre traditionnel de ce fétiche.

Les procédés rituels les plus communs en milieu diola sont les offrandes de mil, de tabac, de riz

ou pièce d’argent. Si l’arbre est logé dans un endroit sacré qui abrite un fétiche, l’offrande est constituée

de vin de palme. Chez les Nominka du delta Saloum, il n’est pas rare pour certaines espèces, d’observer

des incantations avant de se lancer au prélèvement de la partie de l’espèce concernée. Les incantations

8

Pratique traditionnelle/rituel qui consiste après rareté des précipitations, à sillonner les lieux sacrés des villages

en chantant et dansant. Les femmes, principales initiatrices portent des habits d’homme mais cette pratique n’est

pas une obligation. La particularité est que la cérémonie continue chaque jour tant que la pluie est bloquée.

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peuvent être issues de la culture locale dont le dialecte serait difficile à déterminer ou tout simplement

des versets coraniques mélangés à leurs savoirs propres. En termes d’importance socioculturelle, les

rites sont révélateurs d’un attachement collectif aux divinités intermédiaires et aux esprits.

Discussion

L’attachement des populations à la nature engendrent des processus magico-religieux, impliquant

des actions de la part des populations locales. La nature est perçue comme pleine de vie. Elle est le

produit de l’œuvre de création de Dieu « Gnamien » pour les Akan, « Gnonsoa » et « Lagô » chez les

Krou (G. J. Ibo, 1994, p. 2). Tel est aussi le cas chez les Diola de la Basse Casamance et les sérères du

Sine-Saloum (L. V. Thomas, 1959, p. ; P. Palméri, 1995, p. 60 ; C. Diabone, 2010, p. 45 ; C. Séne et al.,

2013, p. 5 ; C. S. Diatta, 2018, p. 120). Cette perception des communautés la sacralise et entraîne des

interdits (totémisme) sur certaines ressources, presque vénérées. Ces interdits ont participé à diminuer

la pression dans certains endroits (G. H. Gome, 2003, p. 42 ; S. D. Badiane, 2012, p. 163 ; P. R. Oyono

et al., 2012 ; C. S. Diatta, 2017, p. 12 ; A. S. Affessi, 2017, p. 91). Le totémisme est un exemple assez

illustratif de toutes ces pratiques et croyances. Dans la société traditionnelle Diola en particulier, le totem

ou ewuum garde une place privilégiée. Il est formellement interdit de porter atteinte à la vie d’un totem.

Toutefois, la consommation de l'espèce animale en question n’est pas interdite même si certains se

l’interdisent. Par exemple chez les Diola de la Pointe St-Georges, O. Journet-Diallo (1998, p. 210) écrit :

« ceux qui ont pour ewuum le poisson mulet en pêchent et en mangent. Car, sous l'apparence du mulet,

l'ewuum n'est pas un poisson ordinaire et sait se dissimuler ». Cette même remarque est faite chez les

Felup 9 , où les totems « de forêt ne se laissent guère chasser [….]».

Dans le Saloum, le génie tutélaire de la ville de Kaolack, connu sous le nom de Mbossé se

manifeste sous l’apparence du varan. Ce statut confère à cet animal un caractère sacré qui fait que des

rites et offrandes sont réalisés en son honneur. On interdit aux gens de lui faire du mal encore moins de

le tuer. Selon J. P. Chrétien et al. (1999, p. 85), « si par mégarde on les frappe ou les blesse, on peut

devenir infirme, ou le corps se couvre d’écailles. On tombe en crise de folie, on crache du sang, et la

mort survient si, rapidement, la prêtresse ne fait pas les rites appropriés pour purifier le délinquant. Si

enfin le varan est tué, nul ne pourra sauver le responsable de la morsure du serpent, double du paisible

petit saurien. Bien entendu, il est aussi interdit de manger le varan à Kaolack ». Le constat est le même

en pays Ndut, où les totems des patriclans sont également liés à des interdits en reconnaissance à un

service rendu par le charognard (M. Dupire, 1991, p. 50).

Il faut se souvenir que les sociétés ont des trajectoires historiques singulières, en interaction avec

leur environnement naturel et social, et qu’elles se traduisent par des contextes locaux (Karsenty, 2008,

p. 280). La relation homme/nature est basée sur des représentations qui sont plurielles et traduit les

interactions et interrelations des individus vis à vis de leur environnement (Fairhead et al, 1994, p. 19 ;

D. M. Gadou 2003, 52).

Du Saloum à la Casamance, on s’aperçoit que les représentations autour de la nature sont

quasiment les mêmes. La cosmogonie des communautés locales montre bien que la nature n’est pas

imaginée en dehors des êtres vivants qui la façonnent (D. M. Gadou, 2003, p. 53 ; C. Diabone, 2010, p.

45 ; Nguyễn Quốc-Thanh, 2016, p. 133). En effet, la manière dont les sociétés traditionnelles africaines

conçoivent leur rapport à la nature se fonde sur une idéologie religieuse qui vise avant tout, à promouvoir

des rapports harmonieux entre l'homme et la nature, surtout au bénéfice de celui-ci. Cet ordre ne doit

jamais être troublé (D. M. Gadou, 2003, p. 61), car Dieu, puissance invisible et maître de l’univers,

l’omnipotent et l’omniscient réside dans tout ce qui existe. Des entités surnaturelles (génies et mâne des

ancêtres) veillent au maintien d’un équilibre durable (J. Ibo, 1994, p. 3). Ainsi, chez les communautés

de l’étude, la nature représente un espace fondamental, centre des relations historiques, matérielles et

9

Les Felup ou Floup sont les gens habitant dans la région d’Oussouye, dans la partie méridionale de la Casamance

(P. Pélissier, 1966, p. 870).

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symboliques. Chez les Diola où la religion traditionnelle tient encore un grand rôle, l'ensemble des

obligations s'appuient sur des prescriptions religieuses placées sous la surveillance des divinités ou des

ukíin, mais aussi sur des pratiques intrinsèques soutenues par les logiques endogènes.

L’idée que des puissances surnaturelles peuplent la nature entraîne de nombreuses dispositions

ou pratiques traditionnelles qui révèlent une relation socio-environnementale assez forte. La présence

en pays sérère et diola d’autels de pangols et de ukíin, incarnation des ancêtres ou forces spirituelles

intermédiaires, témoigne de ces croyances (L. V. Thomas, 1959, p. ; C. Séne et al., 2013, p. 5 ; I. Diouf,

2011, p. 115). Ces institutions traditionnelles sont à la base de l’organisation institutionnelle et

religieuse. Néanmoins, au sommet du panthéon sérère, il y a deux grands pangool ; Laga Ndong o

Taaþoor et Xarwak o Coofaan qui sont les chefs (I. Diouf, 2011, p. 78).

D’ailleurs, dans les sociétés traditionnelles en générale, des règles et valeurs édictent un rapport

harmonieux et équilibré avec la nature (physique, animale et végétale) 10 . Ces croyances religieuses, et

les pratiques rituelles (prières, offrandes, sacrifices, respect des interdits, etc.) associées ont des

incidences notables sur l’équilibre de la nature. À ce propos, A. T. Cissé et al., (2004, p. 308) remarque

que « l’injonction du génie protecteur du Loog, Laga ndong, de ne parler que le sérère dans la zone de

pêche Niominka dans un pays où l’écrasante majorité parle wolof a favorisé le contrôle du bolong par

les Niominkas et la limitation de l’exploitation de ses ressources aux autochtones ».

Aujourd’hui, les cultes animistes ont perdu beaucoup de terrain surtout à Bassoul où l’islam a

quasiment étouffé ces pratiques. En effet, avec l’avènement de la religion musulmane, les cultes

animistes se sont transformés et adaptées aux exigences de celles dites révélées. Les offrandes, les

recueillements, les célébrations à l’honneur des ancêtres sont de plus en plus rares à Bassoul. C. S. Diatta

(2018, p. 237) signale ces changements dans le déroulement des rites ou des substances utilisées pour la

cérémonie chez les Diolas islamisés du nord de la Basse Casamance. Les rituels ne sont plus pratiqués

à la manière des ancêtres. L’eau a remplacé le vin de palme et le porc (prohibé pour les croyants

musulmans) sont bannis des rites chez ces adeptes de l’islam. Les offrandes sont généralement

constituées de biscuits, de boulette de riz ou d’animaux comme la chèvre et le mouton. Cependant,

même si on assiste de plus en plus à une désacralisation de la nature qui comme signalé par G. H. Gome,

(2003, p. 43) ; C. Séne et al. (2013, p.14) ; A. Djigo, (2015, p. 319 ; C. D. Diatta (2017, p. 12), est le fait

des religions révélées et de la modernité entre autres. Toutefois, il n’en demeure pas moins que les

pratiques des populations sont révélatrices d’un souci de protection. A cet égard, force est de reconnaître

que la morale véhiculée par les religions révélées (islam, christianisme, etc.) traduit un rapport qui

permet le respect de la nature. Notons que dans la religion chrétienne par exemple, l’homme apparaît

comme le maître de toute la création (texte de la Genèse 1, Bible, Laodato si’, mi Signore 2015) 11 .

L’homme doit donc jouir du fruit de la nature mais en se comportant en sage gestionnaire de celle-ci.

Chez les musulmans, « le fait de couper un arbre ou tout simplement des feuilles d’arbres sans en avoir

besoin est associé à un péché. Celui qui abuse de la ressource végétale est selon le Coran un pécheur.

En planter, c’est attirer la miséricorde divine sur soi, dit-on dans le texte sacré des musulmans » (A. T.

Cissé et al. 2004, p. 308). De plus, beaucoup d’autres religions également font appel à la sauvegarde et

au maintien de la nature. Ces différentes morales religieuses (bouddhisme, hindouisme, mazdéisme,

l’animisme, le Judaïsme etc.) cultivent toutes le culte du sacré et de la relation avec l’homme (M. Amisi,

2009).

10

Massaer Diallo, anthropologue sénégalais, Séminaire sur les « pratiques éclairées » en vue du développement

durable des régions côtières et des petites îles, Dakar, Sénégal, 14 mai 1998.

11

Laudato si’ est la seconde encyclique du Pape François. Ayant pour sous-titre « sur la sauvegarde de

la maison commune », elle est consacrée aux questions environnementales et sociales, à l'écologie

intégrale, et de façon générale à la sauvegarde de la création.

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Par conséquent, même si le contact avec ces religions a favorisé de nouvelles pratiques surtout

dans la commune de Bassoul, la protection de la nature reste une priorité pour les communautés.

D’ailleurs, les arbres ne sont quasiment pas coupés.

En territoire Niominka comme à Oukout, les croyances et perceptions ont eu un impact positif

sur la protection de l’environnement. Les comportements et pratiques observés chez les populations

locales participent d’une façon ou d’une autre au maintien de la faune, de la flore et des écosystèmes.

Ces comportements se lisent aussi à travers la phytothérapie qui traduit l’usage des plantes pour guérir

certains maux. Les plantes que les populations utilisent pour se soigner sont nombreuses. Les usages

faits de la nature dans ses potentialités écosystémiques, quel que soit le besoin pour l’usager, traduisent

à juste titre l’identité et l’appartenance culturelle. Le risque va aussi dans le sens de l’érosion des

connaissances locales qui tournent autour des plantes, connaissances acquises depuis des millénaires.

Au Saloum, nous avons remarqué un fort recul ou méconnaissance des pratiques traditionnelles liées à

la protection de la nature.

Les représentations diverses, les us et coutumes constituent le fondement même de l’écologie

traditionnelle de ces communautés. Toutefois, la grande limite de ces perceptions réside dans le fait que

ce qui est tabou pour une ethnie ou une famille n’est pas généralisé au sein de toute une communauté.

A cela, s’ajoute les menaces qui pèsent sur certaines pratiques à cause de la modernité, phénomène qui

tend un peu vers une « déculturation » et une érosion des savoirs endogènes. On note aussi la religion,

l’urbanisation et les politiques nationales dont le maillage reste encore limité.

Ainsi, au regard de leur impact, ces pratiques séculaires transmises de génération en génération,

méritent d’être conservées et valorisées, voire répandues car elles sont durables et concernent la

conservation de la biodiversité (B. Roussel, 2005, p. 85). La question est de savoir comment justement

les intégrer dans le circuit de la conservation dans un système qui n’intègre pas forcément les

communautés, même si de plus en plus l’on tend vers l’inclusion des communautés qui vivent avec la

nature depuis des millénaires.

Conclusion

L’analyse des représentions des Niominka de Bassoul et Diola d’Oukout montre que la nature

relève certes de la création divine, mais les actions humaines assujetties à des croyances magico

religieuses et aux services rendus contribuent d’une certaine manière à sa préservation. Il convient de

retenir que ce symbolisme autour de la nature considérée comme un don de Dieu et un sanctuaire peuplé

de puissances surnaturelles est à la base des pratiques écologiques qui marquent le quotidien des

communautés locales. Ces pratiques sont diversifiées et utilisées en fonction des différents types de

besoins qui rythment leurs représentations de la nature.

Ces dernières nées de ces liens avec les espèces animales ou végétales tendent de nos jours à se

détériorer sous l’influence énorme de l’acculturation, les nouvelles religions, la modernité entre autres.

Nonobstant cette réalité, la protection de la nature et de ces composantes subsiste à travers les sites

naturels sacrés, le totémisme et les tabous entre autres, soutenus par des pratiques très anciennes. Toutes

les croyances, et pratiques interprétées constituent la base de l’écologie en milieu rural aboutissant à des

conceptions plus ou moins complexes. A cet égard, il paraît de nos jours opportun d’avoir recours aux

méthodes locales pour améliorer les techniques conventionnelles de gestion de l’environnement (K.

Wala et al., 2003, p. 131 ; C. S. Diatta, 2018, p. 298).

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