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SPOTLIGHT SUR
ROBERT NZAOU
Robert Nzaou est artiste photographe
depuis 2012, basé à Pointe-Noire et a
exposé pour la première fois en 2015.
Comment décrirais-tu ton style
photographique ?
Je suis photographe de rue. C'est ce qui m'a
plongé dans la photographie.
J'ai découvert des photographes de grande
renommée comme Cartier Bresson, Robert
Franck... Je découvre ce style de
photographie {street photography} qui est
différent du documentaire ou du reportage.
Je suis tombé amoureux de ça.
Ces photographes racontaient leur ville, leur
quartier, ce qui se passait autour d'eux. J'avais
cette envie-là. À l'époque, j'étais en Afrique du
Sud, au Cap.
Dans ma tête, je me disais qu'il faut que
je rentre vite, comme ça, j'essaierai de
faire la même chose qu'eux. Il y avait de
la poésie dans leur travail.
À l'origine, je suis photographe de
rue, mais je fais aussi de l'abstrait,
de la mise en scène et du
surréalisme. Mais c'est la rue qui
m'a emmené dans la
photographie.
C'est ce qui m'a poussé à
sortir 3 livres sur la ville de
Pointe-Noire.
J'ai envie de la montrer
à ceux qui y vivent et à
ceux qui ne la
connaissent pas.
Qu'est-ce que
t'inspires la ville de
Pointe-Noire ?
Ce sont les couleurs.
Le mouvement des
gens et leur beauté.
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En quoi la photographie contribue à la
promotion et au tourisme de Pointe-Noire ?
La photographie, pour nous les Africains, va audelà
du tourisme ou représenter une ville. C'est
nous représenter nous-mêmes, en tant
qu'Africains ou Noirs.
C'est maintenant qu'on essaie de
photographier nos villes nous-mêmes. Avant,
ce n'était pas nous. C'était les gens d'ailleurs, ce
sont eux qui nous montraient. Personnellement,
ça ne me plaisait que certaines images soient
propagées ou privilégiées.
Je me dis que la photographie, surtout pour les
Africains en ce moment, est un outil qui nous
permet de reprendre en main notre histoire.
Pour moi, c'est au-delà de chercher à faire
venir les gens à Pointe-Noire.
La mission est plus grande que ça.
Vaut-il mieux montrer ce
qu'on ne voit pas ou les
réalités ?
Pour nous les artistes, on te montre
ce qu'on veut que tu voies. Je me
dis, ce qu'on appelle "la réalité", je
ne pense pas que les gens ont
besoin des artistes pour voir ça.
Je choisis de montrer ce
qui marche.
On a aussi besoin de se
sentir bien. Il ne faut
pas seulement pointer
du doigt ce qui ne
marche pas.