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ART VISUEL ET ANIMATION SOCIOCULTURELLE : VERS ... - HEVs

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<strong>ART</strong> <strong>VISUEL</strong> <strong>ET</strong> <strong>ANIMATION</strong> <strong>SOCIOCULTURELLE</strong> :<br />

<strong>VERS</strong> UNE TYPOLOGIE DE PROJ<strong>ET</strong>S COMMUNS<br />

DANS L’ESPACE PUBLIC<br />

Barbara Waldis et Nicole Fumeaux<br />

Barbara.Waldis@hevs.ch, Nicole.Fumeaux@hevs.ch<br />

HES-SO VALAIS/WALLIS 3960 SIERRE - SUISSE<br />

En Suisse, le champ de l’art s’associant à l’animation socioculturelle<br />

(ASC) est émergeant. Une professionnalisation passe aussi par une<br />

définition et une promotion des postures et positionnements<br />

appropriés. Notre recherche s’inscrit dans ce cadre et vise – à terme –<br />

de mettre à disposition des ASC une modélisation de la collaboration<br />

participative favorisant une démarche citoyenne.<br />

L’approche de la recherche se fait par la notion de participation. En<br />

lien avec cette notion et en amont de notre recherche une typologie<br />

provisoire a été définie.<br />

En étudiant les différents projets impliquant l’ASC et l’art, trois axes<br />

ont été décelés. Le premier met en évidence l’art comme instrument à<br />

visée sociale. C'est-à-dire comment l’art peut être au service de l’ASC<br />

pour créer, renforcer le lien social. Un second axe montre comment<br />

rendre l’art accessible à tous par un processus d’ASC. C'est-à-dire<br />

comment la fonction de militant de l’ASC peut être au service de la<br />

démocratisation de l’art. Le troisième permet une approche coconstruite<br />

de l’art et de l’ASC comme collaboration alliant esthétique<br />

et démarche conscientisante.<br />

Nous allons mettre en débat les axes que nous illustreront par trois<br />

projets, en faisant un parallèle avec les pôles professionnels de l’ASC<br />

selon Gillet: Dans quelle mesure ces axes peuvent être pertinente pour<br />

une modélisation professionnelle ?<br />

Mots-clés : Art, animation socioculturelle, espace public, participation,<br />

projet


« Je suis un artiste, je ne suis pas un travailleur social, le<br />

musée précaire à Albinet est une œuvre d’art, ce n’est pas un<br />

projet socioculturel… le musée précaire à Albinet est une<br />

affirmation, cette affirmation est que seul l’art en tant qu’art<br />

peut obtenir une vraie importance et avoir un sens politique. »<br />

Thomas Hirschhorn<br />

Art visuel et animation socioculturelle : vers une typologie de projets<br />

communs dans l’espace public<br />

Depuis deux décennies, l’art visuel 1<br />

s’associe de plus en plus à l’animation socioculturelle<br />

pour des projets interdisciplinaires. L’art visuel a pris, à partir des années 1990, une place<br />

grandissante dans les projets de développement local et de revalorisation des quartiers, menés<br />

au travers de l’animation socioculturelle. Les artistes, quant à eux, travaillent de plus en plus<br />

dans le champ du travail social et interviennent dans l’espace public social.<br />

La citation de Thomas Hirschhorn<br />

2<br />

suggère que les artistes connaîtraient leur place et le rôle<br />

qu’ils auraient envie de prendre. En même temps, la citation esquisse un espace possible voire<br />

nécessaire pour l’expertise de l’animation socioculturelle : la conceptualisation du social dans<br />

des actions d’art dans l’espace public ne va pas de soi et nécessite un savoir spécifique dont<br />

dispose l’animation socioculturelle. Ce besoin de conceptualisation nous accompagne depuis<br />

trois ans. Il est la base de notre conviction qu’une collaboration dans l’espace public entre art<br />

et animation socioculturelle mérite une approche spécifique.<br />

Mise à part la médiation culturelle, les collaborations et les projets dans ce champ très<br />

dynamique manquent de structuration au niveau des approches et au niveau de la<br />

conceptualisation. C’est pourquoi ce texte tente d’apporter du point de vue des concepts de<br />

l’animation socioculturelle une typologie structurant les projets et les collaborations entre l’art<br />

et l’animation socioculturelle.<br />

La création d’une telle typologie est importante non pas parce que celle-ci serait parfaite, mais<br />

parce qu’elle permet de réfléchir aux postures de l’animation socioculturelle et aux types<br />

1 Nous travaillons avec des artistes du visuel, donc « art » signifie pour nous « art visuel » si ce n’est pas spécifié<br />

différemment, ceci pour distinguer les arts de la scène des arts visuels (Arendt, 2001).<br />

2 PROA TV. Trailer de Jours tranquilles au Musée Précaire Albinet de Thomas Hirschorn


d’interventions souhaitées. Son application comme instrument dans l’enseignement contribue<br />

de ce fait à la professionnalisation du champ de l’art visuel et de l’animation socioculturelle<br />

dans l’espace public. Depuis trois ans, nous enseignons et nous expérimentons avec les<br />

étudiantes la thématique art et travail social 3<br />

. La typologie élaborée est le fruit de ces<br />

échanges lors des séminaires et des colloques avec des étudiantes, des animatrices<br />

socioculturelles, des artistes du visuel et des enseignantes. Les exemples illustratifs ont été<br />

choisis en Valais, région rurale, périphérique et touristique de la Suisse.<br />

Fondement de la typologie : projets d’animation socioculturelle et<br />

participation dans l’espace public<br />

L’objectif du texte étant de conceptualiser les projets d’art et d’animation socioculturelle dans<br />

l’espace public, c’est du point de vue de l’animation socioculturelle que nous construisons la<br />

typologie et que l’art et sa fonction sont abordées. Dans cette perspective, les concepts clés<br />

sont donc : l’espace public et son approche par l’animation socioculturelle ; la notion de projet<br />

et la notion de participation.<br />

La notion de l’espace public<br />

Pour l’animation socioculturelle comme pour l’art visuel, l’espace public 4<br />

est un espace<br />

physique et social. Mais l’importance des deux dimensions comme leur traitement divergent.<br />

Pour l’art visuel, l’accès à l’espace public est fortement lié au lieu physique et à sa<br />

contextualisation (Kwon, 2004). L’artiste dans l’espace public est conscient que l’art<br />

interpelle non seulement un contexte artistique (comme un musée ou un off space), mais aussi<br />

une zone hybride avec des acteurs différents : pour l’art, l’espace public est un espace hybride<br />

(Omlin, 2003) : il est une invitation à la communication. L’art conçoit l’espace comme un<br />

3 En novembre 2008, Barbara Waldis participait en tant que membre de la HES-SO Valais Travail Social avec<br />

des collègues de l’Ecole Cantonale d’Art du Valais (ECAV) à un colloque sur « art et travail social » organisé à<br />

Johannesburg, Université de Witwatersrand par les Departments of Social Work and Visual Arts. En décembre<br />

2008, Barbara Waldis participe à un colloque à la Schule für Gestaltung de la Haute Ecole de Lucerne. En<br />

octobre 2009, Barbara Waldis écrit avec Sarah Jurisch Praz un texte « la quête d’un language commun de<br />

l’animation socioculturelle et de l’art pour pour des projets socio-artistiques dans l’espace public ». En<br />

septembre 2010, Barbara Waldis participe dans une table ronde sur la thématique de l’art et l’art brut. Depuis<br />

2009, Barbara Waldis enseigne cette thématique dans un module « art et travail social » à des futures<br />

travailleuses sociales (de la HES-SO) et des artistes (de l’ECAV).<br />

4 Une perspective actuelle sur l’espace public part des changements sociétaux postmodernes et transnationaux,<br />

tient compte des processus multiples se déployant et engageant les pluralités, les fragmentations et les<br />

entrelacements des mondes de vie et des systèmes politiques et économiques et inclut un regard pluriel,<br />

fragmenté, voire éphémère ; cf.à ce propos p.ex. Lyotard (1979) ; Beck (2003) ; Honneth, Fraser (2003) ;<br />

Dumazedier (2000), Ion (2001), Moser (2010) pour le travail social ou Lacy (1995) ou Mitchell (1992) pour<br />

l’art.


espace réel et comme un lieu de jeu et d’action publique et sociale (projets conceptuels et<br />

relationnels) ayant un public éphémère (Fischer-Lichte, 2004). Tenant compte de la pluralité<br />

et de la fragmentation, l’art dans l’espace public est un interstice social permettant de<br />

questionner et de reformuler des idées reçues (Guérin, 2009).<br />

L’animation socioculturelle tend vers une démocratisation quotidienne de l’espace public.<br />

Elle consiste à favoriser et à soigner une infrastructure de la communication et des liens<br />

sociaux dans l’espace public (Gillet 1995). Au-delà de la dimension physique de passage et de<br />

rassemblement, voire même avant, la notion d’espace public consiste en une dimension<br />

sociale et communicationnelle : l’espace public social est un processus abordé à partir des<br />

actions des personnes 5<br />

. Cette perspective sur l’espace public comme arène de débat<br />

(Habermas, 1962) doit être adaptée aux contextes sociétaux pluriels et fragmentés et aux<br />

besoins de démocratisation de l’animation socioculturelle. Une conception postmoderne et<br />

démocratique de l’espace public (Fraser, 2001) repose sur la conscience de la différence et de<br />

l’inégalité, sur la fragmentation de l’espace public permettant une plus grande<br />

démocratisation par la multiplication des plateformes et sur la pertinence potentielle de toutes<br />

les thématiques pour un débat dans l’espace public.<br />

L’animation socioculturelle et l’espace public<br />

Une intervention professionnelle en animation socioculturelle dans l’espace public doit<br />

prendre en compte les différentes exigences des acteurs concernés. C’est-à-dire les tensions<br />

émergentes dues aux différences d’intérêt (besoins, ressources, engagement) des groupes<br />

engagés, de la population et des institutions sociales et politiques.<br />

Le travail de l’animation socioculturelle est orienté vers l’espace public et il présuppose une<br />

prise de position en faveur de la justice sociale et de l’égalité de chances. Ainsi, le métier de<br />

l’animation socioculturelle est décomposé, selon Gillet (1995), en trois dimensions :<br />

militance, technique et médiaction.<br />

L’animatrice devient en sorte créatrice d’espace, elle devient l’interface par lequel les groupes<br />

ou les personnes sont promus et reconnus par la société. Elle se distingue dans son approche<br />

par cette possibilité de créer des espaces, par cette position intermédiaire, mais aussi par la<br />

recherche du « sens de l’action », de la fonctionnalité de l’intervention qui favorise un<br />

changement social (par exemple d’intégration, de socialisation, d’autonomie).<br />

5 A propos de l’espace public social cf. p.ex. Lefèvbre (1974), De Certeau (2008).


La notion de projet en animation socioculturelle<br />

Une demande politique, un potentiel de changement de la part des personnes et des<br />

associations concernées ou d’institutions publiques et une prise en considération des besoins<br />

des habitantes et leur participation, sont les fondamentaux d’un projet 6 d’animation<br />

socioculturelle. Il est important de générer un agir communicationnel (Habermas 1962) qui<br />

part des groupes et des personnes cibles. Ceci permet l’expression et la réflexion de leurs<br />

besoins pour qu’ils soient pris en compte dans l’espace public (y compris dans les institutions<br />

administratives et politiques). Ceci favorise une autodétermination de la population concernée<br />

et une démocratisation de l’espace public. Cette façon de considérer le contexte du projet<br />

comme local, spécifique et disposant des ressources nécessaires 7<br />

nourrit notre typologie.<br />

La notion de participation<br />

En animation socioculturelle, la participation dans l’espace public se conceptualise à partir<br />

des actions des personnes concernées. Le défi principal de tout projet est le maillage<br />

nécessaire et significatif dans la mise en réseau de tous les acteurs et participantes du terrain.<br />

La participation est donc l’élément clé sur lequel repose tout processus mis en place par<br />

l’animation socioculturelle. Le degré de participation dépend des potentialités de la<br />

population. Moser et al. 8<br />

Le déclinent en trois catégories : l’autonomie, l’accompagnement et<br />

la mobilisation/la motivation. Suivant la catégorie, l’animatrice socioculturelle engage un<br />

processus adapté. Plus le processus demande des stratégies de mobilisation de la part de<br />

l’animatrice socioculturelle, plus il est qualifié de type froid ou concret, selon Gillet. Au<br />

contraire, plus il y a d’autonomie de la part des personnes concernées dans le processus, plus<br />

l’animation socioculturelle se trouve dans le type chaud ou abstrait, toujours selon Gillet<br />

(1995).<br />

6 Le « projet » se définit comme suit : « Le projet est un processus planifié d’interaction entre partenaires<br />

fonctionnant selon des logiques différentes » (Gillet, 1998(1995) : 87). Du point de vue de l’animation<br />

socioculturelle, la méthodologie du projet est appropriée quand les cinq éléments suivants sont présents ou<br />

possibles : un potentiel de changement, la singularité d’une situation à aménager, la complexité de la situation et<br />

l’insécurité du changement, l’exploration d’opportunités, et l’existence d’auteurs et d’acteurs (Boutinet 2005 :<br />

252 sq.) ; pour la notion de projet cf. également Willener (2006) .<br />

7 Pour le contexte cf. Kwon (2004) ; Rode, Wanschura, Kubesch (2010) ; pour les ressources cf. p.ex. Freire<br />

(1974) ; Hall (1981) ; Fiske (1989), Bourdieu (1993).<br />

8 Heinz Moser, Emanuel Müller, Heinz Wettstein, Alex Williner, (2004)


Vers une typologie de projets d’art et d’animation socioculturelle<br />

A partir de ce cadre conceptuel (espace public, animation socioculturelle, projet et<br />

participation) nous allons analyser la fonction et la place de l’art dans des collaborations entre<br />

artistes et animatrices socioculturelles 9<br />

.<br />

Dans un premier temps nous allons décrire la typologie qui perçoit l’art dans les fonctions<br />

d’instrumentalisation, de démocratisation et de co-construction. Ensuite, nous allons présenter<br />

trois projets illustrant cette typologie. La conclusion permet de relever les contradictions et les<br />

différences entre la typologie et les projets concrets.<br />

Les différentes fonctions de l’art dans des projets d’animation<br />

socioculturelle<br />

Le cadre conceptuel comportant la participation des personnes concernées, l’action de<br />

l’animatrice socioculturelle et le projet dans l’espace public sert de structure pour la<br />

présentation de la typologie 10 des projets impliquant l’animation socioculturelle et l’art. Les<br />

sources utilisées pour formuler la typologie sont les périodiques de travail social et les<br />

recueils de textes francophones 11<br />

. L’ensemble des projets a abouti à des actions diverses,<br />

dépendantes de l’initiative, du contexte, des groupes concernés, des moyens utilisés et de la<br />

finalité visée. La description de la typologie part de la participation des groupes et des<br />

personnes concernées. Elle fait référence aux pôles de l’animation socioculturelle et au degré<br />

de participation. Elle se termine par la présentation de la fonction de l’art. Ceci nous amène à<br />

construire trois types:<br />

Un premier type est l’art utilisé par l’animation socioculturelle pour créer du lien social avec<br />

et au sein d’un groupe; un deuxième type est la médiation culturelle qui rend accessible les<br />

œuvres d’art à un public; un troisième type est celui dans lequel l’art et l’animation<br />

socioculturelle se mettent ensemble pour favoriser la participation dans l’espace public social<br />

et/ou la revalorisation du quartier.<br />

9 La majorité des personnes dans cette profession en Suisse sont des femmes, nous utilisons donc le feminin.<br />

10 C’est une typologie de type idéal, dans le sens de Weber, ce qui signifie que les types sont des tendances et ne<br />

sont jamais représentés tels quels dans la réalité sociale. Chaque exemple attribué à un type peut également<br />

contenir certains traits mineurs d’un autre type.<br />

11 Il est à noter qu’il n’existe, ni en Suisse romande ni en Suisse alémanique, de plateforme recensant les projets<br />

dans l’espace public combinant art visuel et animation socioculturelle. Le site officiel de l’animation<br />

socioculturelle renvoie à la publication actualités sociales, où, du coté germanophone comme du coté<br />

francophone, certains projets ayant suscité notre intérêt sont présentés.


L’art instrumentalisé par l’animation socioculturelle<br />

Ce type de projet se distingue par l’utilisation de l’art pour créer, maintenir et/ou développer<br />

le lien social au sein d’un environnement. Plus précisément c’est créer des liens entre les<br />

différents membres d’un groupe, avec un voisinage ou encore (mais pas toujours) avec des<br />

structures de l’espace public en question. Parfois, c’est aussi les sensibiliser à différentes<br />

problématiques, inciter le débat autour d’une thématique. C’est aussi permettre l’expression<br />

d’une population qui n’a habituellement pas de voix et ainsi rendre un espace à la population.<br />

L’animatrice socioculturelle met en place de stratégies de mobilisation et de motivation<br />

importantes pour répondre à la perspective d’une animation socioculturelle concrète ou froide.<br />

Le processus, soit l’action, portée par l’animatrice socioculturelle technicienne vise une<br />

reconnaissance, une valorisation, une socialisation des personnes concernées par l’activité. Et<br />

c’est dans cette activité que l’on retrouve le pôle de la militance.<br />

La fonction de l’art, ou plus exactement l’expression de type artistique et créatif, dans ce type<br />

de projet est utilitaire 12<br />

. Les projets (photographie, peinture, ateliers de création) servent à<br />

entrer en contact avec les personnes concernées, à proposer un positionnement différent. En<br />

faisant appel à l’art ou à des artistes, les animatrices socioculturelles s’intéressent dans ces<br />

projets à l’art comme un outil leur permettant d’atteindre leurs objectifs. Elles construisent<br />

l’art dans sa valeur d’usage.<br />

L’art démocratisé par l’animation socioculturelle<br />

Ce type de projet permet à l’animatrice socioculturelle d’apporter à un public aussi large que<br />

possible une nouvelle perspective sociale à propos de l’art. C'est-à-dire, l’animation<br />

socioculturelle crée un lien entre l’art et la population, de manière à sensibiliser celle-ci aux<br />

aspects parfois très élitistes de l’art 13<br />

. Cela permet un échange entre la population et l’art en<br />

permettant à chacun de vivre une expérience de rencontre face à l’art : c’est ouvrir les espaces<br />

artistiques au public. Cette action favorise l’envie de découvrir et de créer des synergies au<br />

sein de l’espace public.<br />

12 Cf. à ce propos Le Sociographe, N°6 et N°7 (sept 2001 et janvier 2002) mais aussi actualité social, no 26,<br />

juillet-aout 2010, Pittet Christophe “Quand les pratiques artistiques participant au passage à la vie autonome » ou<br />

encore « Prélude ou les enjeux d’une action artistique en milieu carcéral » Joëlle Chablot, actualité sociale no 19,<br />

2009, les articles témoigne de l’attitude de partir de la problématique sociale, de prévoir pour les groupes cibles.<br />

13 Si la démocratisation de l’art concerne l’art visuel dans les musées, les performances et des expositions, il est<br />

vrai qu’en Suisse Romande (Cf. archives d’actualité sociale, p.ex. nos 27, 26 (2010) ; no 19 (2009), no 10<br />

(2007); Sozialaktuell no 6(2010), no 4(2009) (El Maawi) ou en Belgique (Cf. p.ex. Laboratoire des innovations<br />

sociales, cahiers 103-104, 2009), beaucoup de projets se situent du coté du théâtre ou de la musique.


L’animatrice socioculturelle se sert de son savoir technique et organisationnel pour créer des<br />

espaces de démocratisation de l’art. Cette démarche se reflète dans une animation<br />

socioculturelle qui n’est ni abstraite ni concrète, mais une animation socioculturelle de<br />

médiation. La médiation culturelle est l’orchestration d’une rencontre entre les projets<br />

artistiques et le public (Liot 2005) qui fait l’expérience de l’œuvre d’art de manière<br />

accompagnée. L’art est ainsi rendu accessible ou démocratisé par la médiation culturelle.<br />

Avec cette posture l’animatrice socioculturelle se trouve face à un public aux degrés multiples<br />

de participation.<br />

L’art trouve l’importance de sa fonction au niveau du projet sociétaire global, au sein même<br />

de l’importance qu’on lui accorde. L’animation socioculturelle veut rendre l’art accessible,<br />

parce qu’elle permet les rencontres inédites et l’échange en général au sein de la société. C’est<br />

à ce niveau que se situe la militance professionnelle des animatrices socioculturelles, c’est-àdire<br />

la conviction que l’art doit être démocratisé et être à portée de tous dans un projet<br />

sociétaire plus global.<br />

L’art dans une co-construction avec l’animation socioculturelle<br />

Dans ce type de projet l’animatrice socioculturelle et l’artiste co-conceptualisent un projet<br />

d’art à caractère social dans l’espace public qui vise un changement social avec la<br />

population 14 . C'est-à-dire que la population est impliquée dans le processus de la création et<br />

devient acteur de l’action elle-même. La logique qui se dégage de ce type de projet est celle<br />

de concevoir et d’habiter l’espace public social en tant que processus 15 . Pour cela et dans une<br />

optique d’animation socioculturelle, l’intervention professionnelle fait émerger les besoins,<br />

envies de la population concernée. Les thématiques traitées permettent une reconnaissance et<br />

une valorisation du potentiel des personnes. Par la mise en réseau et création des liens<br />

sociaux, l’animation socioculturelle favorise la participation et l’autodétermination des<br />

populations concernées au sein de l’espace public 16<br />

.<br />

L’animatrice socioculturelle fait face à un travail complexe, car en tant que co-auteure du<br />

processus d’art à caractère social dans l’espace public elle est médiactrice dans le sens le plus<br />

complet du terme. Non seulement elle doit activer son savoir et sa conviction de militante,<br />

mais également celui de technicienne. Dans le cas le plus exigeant, elle est appelée à faire de<br />

14 Cf. Rode, Wanschura, Kubesch dans « Kunst macht Stadt », 2009 p.25, c’est dans le sens de new genre public<br />

art.<br />

15 Cf. sous-chapitre sur la notion de l’espace public.<br />

16 Cf. Moser et al. L’animation socioculturelle, 2004, une artiste qui procède de cette manière est Spalinger,<br />

2008..


l’animation abstraite avec des personnes qui demandent d’abord de la motivation et de la<br />

mobilisation.<br />

La fonction de l’art dans ce type de projet est celle de créer, en imaginant le sens de l’action,<br />

avec l’animation socioculturelle et les groupes et les personnes concernés des espaces de<br />

reconnaissance en vue d’un changement social souhaité (d’intégration, d’autonomie). Deux<br />

projets, chaque fois initié par des animatrices socioculturelles qui ont impliqué des artistes<br />

dans le processus de création, visaient à augmenter la sociabilité et la mise en réseau 17 et à<br />

favoriser l’autonomie et la prise en charge des personnes concernées 18 . Un projet, initié par un<br />

artiste collaborant avec des institutions sociales et ses publics, renforce le lien social comme<br />

art relationnel (Bourriaud, 1998) par une participation et une visibilité dans l’espace public<br />

sur la base d’une analyse sociale. 19 Trois autres projets 20<br />

visaient la conscientisation en<br />

matière de discrimination et en termes du positionnement social. Ils ont été réalisés par des<br />

artistes, mais nous aurions pu imaginer la participation de l’animation socioculturelle.<br />

17 Cf. Rahel El-Maawi dans Sozialaktuell : Der Faktor Kunst in der Soziokultur, nr. 4, 2009, 22-25. D’autres<br />

projets sous cette rubrique sont «Les Salons de Modestes» à Fribourg (http://student.unifr.ch/spectrum/post/211)<br />

18 Dans le quartier « Bassena » à Vienne (AU), une équipe de travailleurs sociaux travaille pour réaliser un<br />

climat social dans lequel les habitant·e·s s’engagent eux-mêmes pour l’amélioration de leurs qualité de vie<br />

(Schnee 2010). Une intention similaire se trouve aussi dans l’article de Christine Guinard Dumas, actualité<br />

social, (19, 2009), quand elle parle de l’architecture/l’urbanisme et le social, une dynamique constructive<br />

etcréatrice ». Son propos est de rendre la ville plus vivable pour les enfants, et le projet, comme celui développé<br />

à Bassena, sera encore à construire. Le projet FUGE revalorise l’espace en y installant temporairement des<br />

artistes (http://www.fuge.ch), « Le festival des 5 continents » à Martigny vise plus la participation citoyenne des<br />

habitant.e.s.<br />

19 « allumer le lac bleu » ou « allumer Lausanne », l’artiste Muma Soler se limite à produire une seule chose :<br />

permettre un processus mis en mouvement par un groupe (Christine Guinard Dumas, actualité sociale no 10,<br />

2007). Il argumenta avec l’importance du lien social et il se base sur l’art relationnel : « il est plus important de<br />

savoir pourquoi on allume des bougies, avec qui, qu’est-ce qu’on veut dire par là, que le fait concret de les<br />

allumer.<br />

20 www.significans.de (belluard fribourg 2003), « 1 Pain / 2 Prix - Vous vous sentez aisé ou modeste ? » projet<br />

de Jean-Damien Fleury, réalisé à Fribourg en 1998 (Stadtgalerie bern, échanges, 2003). Un projet semblable est<br />

celui de Nika Spalinger « travel agency » (2004, para site), qui vise la réflexion sur les stéréotypes qu’on a soimême<br />

à travers des récits documentés à propos d’un voyage imaginaire, de l’altérité, de relations sociales<br />

imaginées.


L’illustration de la typologie par les projets<br />

Pour la description des notions clés à la base de la typologie, développées ci-dessus, l’espace<br />

public, la participation, les pôles de l’animatrice socioculturelle et la fonction de l’art, nous<br />

nous sommes inspirées de l’évaluation interactive et dynamique développée par Vuille<br />

(1994).<br />

Cette méthode met en évidence une description par exemple de l’espace, du contexte, des<br />

finalités permettant de donner un sens à l’action entreprise. Les moyens mis en place<br />

permettent de définir les ressources mobilisées, dans le but de maintenir ou d’améliorer la<br />

qualité de vie des populations concernées. La réalisation de l’action met en évidence<br />

l’activité. Le positionnement et la posture de l’animatrice socioculturelle se retrouvent dans<br />

un pôle prédominant suivant le processus mis en place. L’évaluation de ce processus<br />

démontre la réflexivité de la mise en place de l’action et les différentes fonctions de l’art dans<br />

ses projets.<br />

Utilisation de l’art : Exposition « Clichés » à Monthey<br />

Suite à une vague de violence à Monthey, ville industrielle de 15’000 habitant.e.s du bas<br />

Valais, les animatrices socioculturelles du service jeunesse de la ville, Soluna, se sont<br />

mobilisées autour d’une action visant à recréer le lien social entre la population montheysanne<br />

et sa jeunesse. L’animatrice responsable et un photographe artiste ont créé un projet. Des<br />

photographies mettant en scène des jeunes engagés dans le monde associatif, la culture ou le<br />

sport ont été exposées en ville de Monthey pour démontrer la place constructive que ces<br />

jeunes occupent au sein de la ville.<br />

Ce projet découle des observations faites par les animatrices socioculturelles et est clairement<br />

apparenté à la volonté institutionnelle de faire évoluer la perception de la population. Ce<br />

projet s’apparente au modèle d’animation concrète. La population concernée se retrouve par<br />

ce processus dans un rôle de consommation de l’information et d’une position réflexive<br />

souhaitée mais non mesurée.<br />

Le pôle de technicienne est prédominant dans le processus de mise en place de cette activité.<br />

L’animatrice socioculturelle, garante du cadre de l’exécutif communale, va par son action<br />

répondre aux attentes de son employeur. Elle devient garante de l’activité pour le bien de la<br />

population concernée.


L’art est dans ce projet un outil permettant d’instituer une activité. L’art est au service de<br />

l’animation socioculturelle et lui permet par son utilisation stratégique d’influer sur le regard<br />

de l’autre dans une optique de changement social. La population placée dans un rôle de<br />

consommateur perçoit l’information et n’est pas appelée à construire une démarche.<br />

Démocratisation de l’art : Le manoir à Martigny<br />

Martigny, une ville avec 16 000 habitant.e.s est à cheval entre le Valais central et le bas<br />

Valais. Le Manoir est un musée d’art contemporain de la ville. « Décomplexé… » est la<br />

définition que son directeur Mads Oleson, artiste des arts de la scène et animateur<br />

socioculturel, met en avant lorsqu’il parle de ce lieu. Il le qualifie aussi de lieu de vie où<br />

artisanat, ethnographie et art contemporain se côtoient et se mélangent.<br />

Mads Olesen, dès son engagement par l’exécutif communal met sur pied le service de<br />

médiation culturelle. Ce nouveau service a comme finalité la démocratisation de l’art et plus<br />

particulièrement de l’art contemporain. Les visites guidées et interactives invitent la<br />

population à découvrir l’art sous une forme ludique qui en vulgarise les aspects élitistes.<br />

L’animateur socioculturel en charge de ce projet en est l’investigateur. L’institution répond<br />

favorablement à ce projet et encourage le développement de celui-ci. Le défi de l’animateur<br />

socioculturel est d’accompagner la population dans une découverte de l’art. Son action initiée<br />

dans un processus de participation permet à la population d’investir le lieu d’une manière<br />

dynamique et interactive. L’animateur socioculturel crée un espace, devient l’interface entre<br />

l’art et la population. L’action est une animation abstraite impliquant un transfert, un échange<br />

autour de l’art. La population devient actrice de ce processus initiant un changement social :<br />

la démocratisation de l’art.<br />

L’animateur socioculturel se trouve dans des fonctions de conscientisation, de transmission du<br />

savoir, de vulgarisation de l’information. Le pôle militant est prédominant dans ce projet. La<br />

population se trouve non plus dans une position de sujet, mais bien dans une dynamique de<br />

participation. L’animateur socioculturel est le garant du cadre, de l’organisation. La<br />

population, par son implication, fait évoluer le contenu selon ses besoins et ses envies.<br />

L’art, ou plus précisément sa démocratisation est la finalité de l’action, son sens dans le<br />

processus initié. Le processus permet une compréhension, une réflexion de l’art par la<br />

population elle-même. Le processus de démocratisation de l’art participe du changement<br />

social.


Co-construction d’action entre animation socioculturelle et art : Conthey et son histoire<br />

Conthey avec 7000 habitant.e.s est une commune du Valais central, s’étendant de la plaine du<br />

Rhône aux sommets montagneux et comprend dix villages. La maison bourgeoisiale où<br />

travaille l’animatrice se trouve à mi-coteaux et est co-administrée par la bourgeoisie et par<br />

l’exécutif communal. Travaillant dans un lieu de promotion du patrimoine l’animatrice<br />

socioculturelle observe que les moyens utilisés pour promouvoir l’histoire de la commune ne<br />

sont pas adaptés au public familial fréquentant les lieux. Par son intervention, elle propose à la<br />

population de revisiter l’histoire communale à travers une action co-construite. Elle fait<br />

appelle aux artistes locaux et avec eux met sur pied des ateliers pour les enfants des écoles<br />

primaires. Les enfants doivent à partir d’un conte relatant les faits historiques de la commune<br />

créer des supports visuels. Ces supports visuels sont imaginés par les enfants et co-produits<br />

avec les artistes. Les œuvres complètent sont insérées dans un livre grand format et mis à<br />

disposition du lieu pour les futures visites.<br />

La co-construction s’est faite à travers des réflexions communes entre la population<br />

concernée, les artistes et l’animatrice socioculturelle. La nécessité de lire collectivement les<br />

épisodes de ce patrimoine historique et se l’approprier s’est imposée comme une évidence aux<br />

enfants et aux différents acteurs. La co-construction de cette œuvre artistique fut animée de<br />

débats, de réflexions. Les choix finaux ont donné lieu à de nombreuses discussions, échanges<br />

autour de la compréhension de l’histoire du patrimoine et de l’art. En devenant des sujets<br />

actifs dans une prise de décision, la population réinterprète l’histoire et retrouve l’exercice du<br />

pouvoir. Ici l’action porte en elle une valeur d’échange et devient un espace de création. Cette<br />

action permet à chacun de lire l’histoire d’une manière collective et d’en co-construire le sens.<br />

La population induit de par son investissement un changement social. La participation se fait<br />

au niveau de la compréhension de l’art et de son interprétation collective au sein de l’action.<br />

Le pôle prédominant dans cette action est le pôle du médiacteur. Le processus mise en action<br />

met en visibilité les échanges ; la communication ; la négociation entre les acteurs et leur<br />

environnement. La prise en compte du vécu des acteurs, aussi que celui bien des artistes, de<br />

l’animatrice socioculturelle ainsi que de la population concernée, est rendue visible dans ce<br />

processus et fait partie intégrante de son déroulement.<br />

L’art est l’action pensée, réfléchie, réalisée, évaluée, réorientée par le collectif. L’animatrice<br />

socioculturelle, les artistes et la population concernée sont là pour valoriser et visibiliser par<br />

l’art l’appropriation de cette démarche.


Conclusion<br />

En résumé, l’animation socioculturelle en lien avec l’art, illustrée dans la typologie Waldis,<br />

permet d’esquisser le champ art visuel et animation socioculturelle dans l’espace public :<br />

Cette typologie se décline en trois types : le type instrumentalisant l’art, le type démocratisant<br />

l’art et le type co-construisant l’art. Cette typologie se caractérise non seulement en fonction<br />

de la place occupée par l’art, mais également par le pôle occupé par l’animatrice<br />

socioculturelle et faisant émerger des places spécifiques à la militance, ainsi que par les<br />

spécificités des modes de participation.<br />

La question de départ était : peut-on faire une typologie de projets communs entre art et<br />

animation socioculturelle à partir des différentes fonctions que peut prendre l’art dans ces<br />

projets. La deuxième question était : comment peuvent s’articuler les pôles (militant,<br />

technicien et médiacteur) développés par Gillet avec notre typologie. Nous avons répondu à<br />

ces questions en posant un cadre conceptuel, en décrivant une typologie et en l’illustrant par<br />

trois projets réalisés dans le contexte valaisan.<br />

La construction de la typologie rend compte de la complexité rencontrée dans les projets<br />

réalisés. Dans ce sens-là, elle est un outil de discussion pertinent et elle a confirmé<br />

l’adaptabilité des pôles de l’animation socioculturelle. L’idée de l’art instrumentalisé, de l’art<br />

démocratisé de l’art co-construit demeure pour nous la base de la typologie d’un point de vue<br />

de l’animation socioculturelle. La difficulté dans l’application de la typologie n’est pas<br />

d’identifier la fonction de l’art mais d’analyser celle-ci avec justesse.<br />

Pour approfondir la typologie et investiguer sa pertinence, nous allons d’abord discuter cette<br />

typologie dans le colloque de Saragosse, nous allons approfondir les trois exemples illustrés,<br />

nous allons demander à cinq professionnels de l’animation socioculturelle d’appliquer la<br />

typologie et de rendre compte de cette expérience. A la suite de ce processus, nous allons<br />

formuler la typologie en modèle d’analyse pour ensuite, la mettre à l’épreuve de projets alliant<br />

art et animation socioculturelle.


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