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dossier
SANTé ET BIEN-êTRE DU CHEF D’ENTREPRISE
En France 97,6 % des entreprises sont des PME.
Elles représentent deux emplois sur trois et contribuent
à 60 % du PIB. On oublie trop souvent que
le capital santé du dirigeant est le premier capital
immatériel de ces sociétés. Au moment où la crise
éprouve particulièrement les petits patrons avec
une surdose de stress, maladies, surmenages voire
suicides, oscultons les bonnes pratiques et prescrivons-nous
quelques bonnes recettes.
Avoir la santé, un défi quotidien
Tout le problème, c’est de savoir gérer sa vie, trouver
des équilibres. Le premier clignotant, c’est le
sommeil. Quand vous n’arrivez pas à vous endormir,
ou à trois heures du matin à vous rendormir,
attention ! Pour l’entrepreneur, ce n’est jamais fini.
Les problèmes trottent dans votre tête, et, en pleine
nuit, vous vous faites votre paramount personnel.
Tous les jours, beaucoup de choses amènent les
déséquilibres : l’alimentation quand vous avez des
repas à l’extérieur, souvent lourds, longs et riches.
De même avec la sédentarité : la vie au bureau
conjuguée au stress, voire au tabac, sont les ennemis
numéro un de votre cœur. À partir de 50 ans, les
choses se compliquent, vous récupérez moins vite.
Couper les ponts un moment pour des congés, d’accord.
Mais c’est souvent pour retrouver, au retour
des vacances, une masse d’informations, difficultés
et problèmes qui se sont accumulés. Et c’est pire.
Téléphone mobile, mails chronophages, évolutions
technologiques peuvent vous montrer que vous
n’êtes pas bon ni efficace partout, que vous vous
usez. Alors imaginez le stress supplémentaire si vous
intériorisez que vous êtes dépassé.
C’est peut-être facile, mais veiller à son équilibre et
le cultiver, c’est disposer de temps, et le plus souvent
nous n’en avons pas assez.
PHILIPPE TARABBIA, cardiogue :
« Le problème de santé
est plus qu’un épisode »
Un présent pas toujours gratifiant, un vaste éventail de
qualités attendues, un rôle central dans les équipes, mais
comment donner le goût de poursuivre ?
Sommeil difficile, manque d’appétit, prise de poids,
migraines ont un sens. Ce ne sont pas seulement des maux,
des soucis d’un moment. Ils signifient que l’organisme
ne fonctionne pas de manière équilibrée. C’est vrai chez
n’importe quel être humain, autant sinon plus chez un
responsable.
Par exemple, souvent le mal au dos est aussi un clignotant :
en réalité, c’est tout le corps qui est contracté, les muscles
qui sont tendus parce que, peut-être, il y a du stress. Ce
mal de dos a des raisons psychologiques autant que
physiologiques. Même chose : vous avez des problèmes
relationnels avec votre comptable ou du mal à boucler
les fins de mois, n’est-ce pas aussi des symptômes ? Plus
profondément, ne montrent-ils pas que vous, dirigeants,
avez un organisme qui approche de la zone rouge ?
Le chef d’entreprise doit se
soucier du temps voué au
relâchement. L’organisme peut
fonctionner à 200 à l’heure,
mais sur une période donnée.
Sinon c’est l’infarctus, la maladie,
la crise. Ils arriveront et
fructifieront sur un terrain déjà
prédisposé. Du moins si l’organisme
n’a pas été ménagé
avant.
Stress au menu de tous les jours,
temps qui défile sans le maîtriser,
équilibre souvent hors de portée,
autant de maux inévitables ?
Gérer le stress, faire avec…
Nous ne sommes pas les seuls à le subir, mais le stress est le
lot des chefs d’entreprises. Le stress, c’est une pression mentale,
qui envahit tout votre corps. Le cerveau est pris par un souci,
professionnel ou pas, et voilà que cela devient une oppression
physique. C’est un état qui peut être permanent, mais qui
s’ajoute à des moments obligés de notre responsabilité : prendre
la parole en public avec le trac en prime, préparer des réunions
stratégiques ou anticiper les discussions qui s’annoncent dans
l’entreprise.