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Paul Celan et notre quête de l'identité - Académie royale de langue ...

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Mais n’oublions pas non plus l’essentiel d’un poète : en définitive, seule son<br />

œuvre ou son poème nous importe vraiment. Qu’en est-il <strong>de</strong> l’œuvre poétique <strong>de</strong><br />

<strong>Paul</strong> <strong>Celan</strong> ? Nous ne parlerons pas ici <strong>de</strong> ses nombreuses traductions vers<br />

l’allemand qui font <strong>de</strong> lui l’un <strong>de</strong>s plus grands passeurs : il traduit Valéry, Char,<br />

Supervielle, André du Bouch<strong>et</strong>, Bonnefoy, Michaux, <strong>et</strong>c. Il traduit aussi <strong>de</strong>puis<br />

l’anglais ou le russe : Dickinson, Ossip Man<strong>de</strong>lstam, Marina Tsvétaïna, <strong>et</strong>c.).<br />

Qu’en est-il donc <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te œuvre <strong>et</strong> tout particulièrement <strong>de</strong> l’œuvre<br />

disponible aujourd’hui en français ?<br />

Aussi étonnant que soit la chose, aucun livre n’est paru en français du vivant<br />

<strong>de</strong> <strong>Celan</strong>. Il faudra attendre son suici<strong>de</strong> pour que paraisse au Mercure <strong>de</strong> France,<br />

en 1971, Str<strong>et</strong>te. Poèmes, suivis du Méridien <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Entr<strong>et</strong>ien dans la montagne, une<br />

traduction à plusieurs mains (André du Bouch<strong>et</strong>, Jean Daive, Jean-Pierre Burgart<br />

<strong>et</strong> John E. Jackson). En 1990, Jean Daive reprendra à son compte c<strong>et</strong>te édition au<br />

Mercure sous le titre Str<strong>et</strong>te & Autres Poèmes 1 .<br />

On commence en fait à parler un peu <strong>de</strong> <strong>Celan</strong> en France lorsqu’en 1968 il entre<br />

au comité <strong>de</strong> la Revue L’Ephémère (publiée entre 1967 <strong>et</strong> 1972), aux côtés d’Yves<br />

Bonnefoy, Jacques Dupin ou André du Bouch<strong>et</strong> qui y traduit Le Méridien <strong>et</strong> dont<br />

il sera l’ami le plus proche jusqu’à sa mort. (Au sommaire du numéro 4, paraît la<br />

traduction <strong>de</strong> Jean Daive.) C’est là que <strong>Celan</strong> trouvera sa première <strong>et</strong> véritable<br />

reconnaissance française.<br />

1<br />

UNE ÉTOILE DE BOIS bleue,<br />

c<strong>et</strong>te forme <strong>de</strong> fins losanges. Aujourd’hui, <strong>de</strong><br />

la plus jeune <strong>de</strong> nos mains.<br />

Le mot, tandis que<br />

tu précipites le sel <strong>de</strong> la nuit, le regard<br />

<strong>de</strong> nouveau cherche l’auvent vitré :<br />

-Une étoile, m<strong>et</strong>s-la,<br />

m<strong>et</strong>s l’étoile dans la nuit.<br />

<strong>Paul</strong> <strong>Celan</strong>, Str<strong>et</strong>te & Autres Poèmes, traduction <strong>de</strong> Jean Daive, Mercure <strong>de</strong> France, 1990.<br />

14

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