4_Equipe maintien - Cdg-64
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4. Maintien dans l'emploi / Reclassement professionnel<br />
Présentation de l'équipe pluridisciplinaire du CDG<br />
Table ronde animée par M. De LAAGE, journaliste indépendant :<br />
- Mle CHITTI, Assistante sociale au Centre de gestion<br />
- Mle GROSJEAN, Psychologue du travail au Centre de gestion<br />
- Dr BERRA, médecin de prévention du Centre de gestion<br />
- M. BIDART, ingénieur prévention et coordonnateur de l'équipe Maintien dans l'emploi /<br />
Reclassement professionnelle<br />
- M. PARRAS, juriste au Centre de gestion<br />
Mme UHALDEBORDE (MNT); M. LIBGOT (ergonome); M. PARRAS; M. BIDART; Dr. BERRA; Mle CHITTI; Mle GROSJEAN<br />
M. De LAAGE : au-delà du document unique qui va permettre d'observer et évaluer les conditions de travail il<br />
existe une équipe au sein du CDG qui va intervenir une fois que des problèmes de santé apparaissent. Cette<br />
équipe va accompagner les collectivités et les agents qui le souhaitent à chercher des solutions pour le <strong>maintien</strong><br />
au poste ou au reclassement si le <strong>maintien</strong> avec aménagements n'est pas possible.<br />
Hervé BIDART vous êtes ingénieur prévention et coordonnateur de la prestation Maintien dans l'emploi.<br />
Vous, votre observation quelle est-elle ?<br />
Hervé BIDART : tout d'abord le maître mot est travail en équipe. En effet, les difficultés rencontrées par les<br />
agents ne peuvent être gérées par une approche purement technique ou juridique par exemple. L'équipe est<br />
composée de juriste, assistante sociale, psychologue du travail, médecin et ingénieur pour la partie un peu plus<br />
technique. Elle intervient dans des situations de handicap que celui-ci soit de naissance comme dans 15% des<br />
cas mais aussi pour les 17% de personnes qui deviennent handicapées du fait de leur travail. On intervient<br />
beaucoup en prévention par rapport à ce qui peut se passer au cours de la vie professionnelle.<br />
Dr. BERRA, est-ce qu'on peut dire que vous êtes la porte d'entrée parce que vous rencontrez les agents<br />
et ils vous font part de ce qui va, de ce qui ne va pas ? Vous êtes le confident et ensuite vous allez<br />
rencontrer les autres membres de l'équipe ?<br />
Dr. BERRA : on a en effet ce rôle central dans la détection et la prise en charge des agents qui ont des difficultés<br />
dans le milieu du travail et que ce soit d'ailleurs des problèmes physiques ou psychologiques. On constitue le joint<br />
entre la partie médicale et le monde du travail et dans ce contexte on est des acteurs privilégiés.<br />
Le rôle le plus connu du médecin du travail (appelé médecin de prévention dans la fonction publique territoriale)<br />
est celui des visites médicales qui sont depuis 2008 obligatoires tous les 2 ans et restent annuelles pour des<br />
personnes placées en Surveillance Médicale Renforcée (SMR) selon une liste établie d'exposition à certains<br />
risques (travail en hauteur, exposition à des machines bruyantes, manipulation de certains produits chimiques…).<br />
Notre travail consiste à s'assurer qu'il y a un <strong>maintien</strong> de l'intégrité de la santé de l'agent sur le poste de travail et<br />
que celui-ci n'impacte pas sa santé. On peut diligenter des analyses, des examens cliniques pour dépister des<br />
problèmes de santé liés à une exposition professionnelle.<br />
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Résumé de la 4 ème partie du colloque "SANTE SECURITE AU TRAVAIL : UNE DEMARCHE PLURIDISCIPLINAIRE" du 10<br />
novembre 2011 à SALIES-DE-BEARN.<br />
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Est-ce qu'on ne s'aperçoit pas avec la prise en compte de risques qu'on ne prenait pas en compte il y a<br />
quelques années que toutes les populations d'une façon ou d'une autre sont à risque ?<br />
Dr. BERRA : on a parlé ce matin des RPS, qui sont des risques qui peuvent toucher aussi bien des personnels<br />
administratifs comme des personnels techniques et il s'agit là d'un risque que nous sommes obligés d'incorporer.<br />
Donc si un agent administratif est exposé à des RPS on va prévoir une visite médicale annuelle, voire plus<br />
régulière si besoin quand bien même il ne rentre pas dans le cadre de la SMR.<br />
Le 2 ème volet, moins connu de la fonction du médecin de prévention est l'action sur le milieu professionnel<br />
communément appelé tiers temps. Le médecin peut être amené à aller sur site pour faire des études de poste qui<br />
lui permettent d'appréhender les conditions de travail des agents. C'est là où nous avons besoin des ingénieurs<br />
prévention avec qui nous effectuons ces études de poste, nous avons aussi besoin d'ergonomes et d'assistantes<br />
sociales pour des agents qui sont en difficulté. Et là nous rentrons dans la pluridisciplinarité qui va ouvrir sur la<br />
prise en charge globale.<br />
En tant que médecin on est au centre du dépistage mais il y a d'autres portes d'entrée, notamment l'employeur,<br />
les membres du CHSCT ou l'agent lui-même, toutes ces personnes peuvent rentrer en contact avec nous ou<br />
avec l'équipe <strong>maintien</strong> à travers le service santé sécurité afin de mettre en place un accompagnement pour un<br />
agent qui a des problèmes de santé qui peut déboucher sur un handicap.<br />
Au sein du CDG, une fois que vous avez fait un constat, quelle est la démarche ? Je me tourne vers Hervé<br />
BIDART coordinateur de l'équipe.<br />
Hervé BIDART : il existe un fonctionnement historique du CDG avec des juristes, des médecins et des ingénieurs<br />
qui travaillent déjà ensemble. Tout cela a été accéléré par le biais d'un conventionnement avec le FIPHFP il y a<br />
trois ans qui fixait trois axes d'intervention :<br />
1. L'information la sensibilisation des acteurs, et c'est ce qu'on fait aujourd'hui à l'attention des agents, des<br />
DRH, des élus etc.<br />
2. Accompagnement au recrutement avec notamment les Cap Emploi<br />
3. La mise en place d'une cellule dite d'"Aide au <strong>maintien</strong> dans l'emploi et au reclassement professionnel"<br />
qui s'est mise en place en 2008. Il y avait donc déjà une approche pluridisciplinaire mais il manquait des<br />
choses. très vite une assistante sociale, Emilie CHITTI est venue renforcer l'équipe il y a deux ans<br />
puisque il est nécessaire de prendre en compte l'aspect vie privée des personnes en difficulté. Les<br />
agents c'est un tout et on ne vient évidemment pas au travail en laissant de côté sa vie personnelle. Et<br />
ensuite une psychologue du travail a été recrutée, Séverine GROSJEAN, il y a un an pour proposer un<br />
autre type de soutien aux collectivités, aux personnes en souffrance et parfois aux collègues.<br />
Dr. BERRA : et au-delà de l'équipe ce qui compte c'est l'employeur et l'agent, c'est vraiment le binôme essentiel.<br />
L'ensemble des acteurs de l'équipe joue un rôle facilitateur, on va amener des compétences pour aider à la prise<br />
en charge mais le binôme reste toujours l'employeur et l'agent, s'il n'y a aucune volonté des deux pour arriver à<br />
quelque chose on sera aussi en difficulté pour amener des solutions.<br />
Quand vous parler d'employeur vous pensez à qui ? A l'élu ? Au référent ? Au chef de service ? Car on a<br />
déjà entendu ce matin que l'élu avec les nombreuses tâches, obligations et responsabilités oublie parfois<br />
qu'il est lui-même employeur.<br />
Dr. BERRA : l'employeur c'est toujours l'élu et il y a évidemment les responsables de service avec lesquels nous<br />
travaillons pour la mise en place de conditions de travail adaptées. C'est aussi une partie du rôle du médecin :<br />
s'assurer que le poste est en adéquation avec l'état de santé et si ce n'est pas le cas de demander des<br />
aménagements du poste ou alors prononcer des restrictions ou des inaptitudes temporaires ou définitives.<br />
Etes-vous vous-même amenez à prononcer des arrêts de travail ?<br />
Dr. BERRA : non, ce n'est pas notre rôle de la même façon que nous ne sommes pas là non plus pour contrôler<br />
la véracité des arrêts de travail des agents. Nous sommes des conseillers de l'autorité territoriale et nous<br />
accompagnons les agents tout au long de leur parcours professionnel afin que celui-ci ne dégrade pas ou<br />
dégrade le moins possible leur état de santé.<br />
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Emilie CHITTI, assistante sociale, vous avez intégré l'équipe il y a deux ans, Quel est votre rôle ?<br />
Comment vous le concevez, comment vous le pratiquez ?<br />
Emilie CHITTI : on va souvent avoir une approche administrative, médicale de la situation d'un agent, mon<br />
approche va permettre d'apporter des éléments de la vie personnelle de l'agent qui vont amener une meilleure<br />
compréhension de la situation. Si une personne est en arrêt depuis un certain temps et qu'elle doit reprendre il<br />
est important de comprendre les freins, les attentes que celle-ci va avoir. Je suis donc amenée à rencontrer<br />
l'agent.<br />
C'est une rencontre systématique ou à la demande du médecin ?<br />
Emilie CHITTI : quand on est saisi pour la prestation que ce soit par la collectivité ou par le médecin une<br />
rencontre est prévue avec le médecin, l'ingénieur et la collectivité et en parallèle une rencontre est<br />
systématiquement prévue entre l'agent et l'assistante sociale. Même si cela représente du travail l'avantage c'est<br />
que cet accompagnement est compris par les collectivités et reconnu par les collègues : cela constitue un<br />
contexte de travail agréable. Je rencontre donc l'agent pendant la période de travail ou alors pendant l'arrêt pour<br />
faire un point global sur sa situation : logement, gestion budgétaire…<br />
Vous prenez la personne comme un être humain avec la vie dans sa globalité.<br />
Emilie CHITTI : comme cela a été dit la vie professionnelle et la vie privée sont fortement liées et la sphère privée<br />
a forcément des répercussions sur le milieu professionnel. Il est donc important que l'agent puisse partager ses<br />
difficultés surtout s'il a du mal à les communiquer à son employeur : c'est pour cela que dans la plupart de cas les<br />
agents se saisissent de cette rencontre.<br />
Vous êtes le porteur de la parole de la personne qui ne s'exprime pas auprès de son employeur et elle<br />
vous le dit sachant que ce qu'elle vous dit va remonter ?<br />
Emilie CHITTI : Comme mes collègues médecins et psychologue du travail je suis soumise au secret<br />
professionnel, par contre j'identifie les éléments qui peuvent être importants à la compréhension du dossier et je<br />
vois s'il est d'accord pour les faire remonter. Si jamais il ne le souhaite pas je n'en fait pas part ni à l'équipe, ni à<br />
la collectivité. A l'issu de ce premier entretien je décide avec l'agent s'il y a besoin de mettre en place un<br />
accompagnement à plus long terme, cet accompagnement peut se faire sous forme d'entretiens individuels ou<br />
téléphoniques.<br />
En complément à votre activité il y a également Séverine GROSJEAN qui est psychologue du travail. A<br />
votre niveau quand est-ce que vous intervenez ?<br />
Généralement j'interviens dans un 2 ème temps une fois que la collectivité et l'agent ont été rencontrés et qu'un<br />
premier bilan de la situation a été effectué au cours des réunions de l'équipe. Je peux intervenir par exemple<br />
dans le cadre d'un reclassement professionnel : j'accompagne la personne à faire le deuil d'un métier qu'elle a pu<br />
exercer durant plusieurs années et à l'aider à élaborer un nouveau projet professionnel. Parmi les outils que je<br />
peux mettre en œuvre il y a les entretiens de soutien, des bilans professionnels qui permettent à la personne de<br />
poser les éléments de son parcours professionnel et de mobiliser les compétences transférables dans le cadre<br />
d’une reconversion professionnelles.<br />
Vous êtes psychologue et non pas psychiatre, j'aimerai qu'on fasse la différence.<br />
Séverine GROSJEAN : Le psychiatre est avant tout médecin, il peut prescrire des médicaments et est spécialisé<br />
dans des pathologies mentales. Le psychologue a aussi un cursus universitaire il va aussi s'occuper de la santé<br />
mentale et du mieux-être de manière générale, le psychologue du travail quant à lui il a la spécificité de faire le<br />
lien entre la personne et l'organisation du travail.<br />
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Et quelle est la différence entre l'assistante sociale et la psychologue ?<br />
Séverine GROSJEAN : Le psychologue s'attache à l'accompagnement du travailleur dans son milieu<br />
professionnel mais il est certain que lors d'entretiens l'agent peut me faire part de problématiques personnelles,<br />
familiales, financières, dans ces cas-là l'important est de trouver la limite et d'orienter vers ma collègue assistante<br />
sociale.<br />
Emilie CHITTI : Je vais accompagner l'agent dans sa sphère privée mais si je vois qu'il existe une difficulté sur<br />
son lieu de travail, un conflit ce sera ma collègue qui peut être amenée à intervenir.<br />
Alexandre PARRAS vous êtes juriste. Comment est-ce que vous intervenez dans cet univers-là où on<br />
parle de psychologie, de médecine, de handicap ?<br />
Alexandre PARRAS : j'interviens en support à travers un rôle de conseil sur les procédures administratives. On se<br />
trouve dans le cadre de la fonction publique ce qui suppose de respecter un certain nombre de procédures. Mon<br />
apport au niveau de l'équipe se situe de par mes fonctions à différents niveaux :<br />
- ma connaissance du statut me permet d'informer l'équipe lorsqu'un agent, en arrêt de travail va tomber<br />
à demi-traitement et va donc perdre la moitié (voire plus) de son salaire. Cette durée est variable selon si l'arrêt<br />
est dû à un accident, une maladie etc… Afin de se prémunir contre cela des demandes doivent être effectuées<br />
selon une procédure auprès d'instances spécifiques afin que l'agent bénéficie d'un congé longue maladie (jusqu'à<br />
trois ans) ou plus long d'un congé longue durée (jusqu'à cinq ans)<br />
- d'autre part le centre de gestion a repris en 2002 la gestion de la commission de réforme et depuis le<br />
1 er avril 2010 celle du comité médical et j'en assure le secrétariat. La commission de réforme est chargée de ce<br />
qui est reconnaissance d'accident ou de maladie. Lorsqu'un agent est victime d'un accident ou présente une<br />
maladie professionnelle un dossier de demande doit être adressé à cette commission qui va émettre un avis sur<br />
le lien entre le travail et l'accident ou la pathologie. Il s'agit d'une reconnaissance administrative qui va déterminer<br />
le régime de rémunération de l'agent. Dans le cas d'un accident de travail l'agent va bénéficier d'un salaire à plein<br />
traitement pendant toute la durée de l'arrêt quelle qu'elle soit et les frais médicaux vont être pris en charge à vie<br />
par la collectivité (même au–delà de la retraite). Le comité médical va traiter tout ce qui n'est pas imputable au<br />
service : lorsque l'agent présente une maladie (cancer, problème psychiatrique..) il peut demander à bénéficier<br />
d'un congé maladie de 3 ans voire de 5 ans.<br />
Ce positionnement nous permet au sein de l'équipe de faire le lien entre les niveaux de rémunération de l'agent,<br />
ses droits ou l'avancement de son dossier de demande de congé longue maladie ou congé longue durée.<br />
Concernant le risque de perte de salaire ou de remboursement de frais il est important de rappeler qu'il existe,<br />
pour les agents, un contrat au CDG conclu avec la MNT qui permet aux agents des collectivités de plus de 10<br />
agents de se prémunir contre cette baisse de rémunération. Du côté de l'employeur la collectivité peut prendre un<br />
contrat auprès d'un assureur qui lui remboursera en cas d'accident de service, la collectivité peut se faire<br />
rembourser une partie des rémunérations versées par un assureur.<br />
- un autre point sur lequel je peux intervenir est l'aspect retraite puisque le CDG est correspondant<br />
retraite de la CNRACL : à ce titre on estime les droits aux pensions des agents et le cas échéant les droits aux<br />
pensions d'invalidité qui, je le rappelle peut être très faible. A titre d'exemple j'ai estimé dernièrement une pension<br />
de retraite pour invalidité pour un agent ayant 47 ans et 5 ans de cotisation à la CNRACL (en terme d'invalidité il<br />
n'y a aucune condition d'âge ni de durée de cotisation), cette personne touchera une pension de 184 euros<br />
mensuel. D'où l'importance des contrats <strong>maintien</strong> de salaire et de l'accompagnement social de notre équipe.<br />
Nous avons vu que les approches possibles d'un dossier sont très diverses, comment faites-vous Hervé<br />
BIDART pour qu'une voix ne soit pas prédominante?<br />
Hervé BIDART : selon la situation des tendances vont se dégager, malheureusement si un agent arrive en fin de<br />
droits l'accompagnement qu'on va mettre en place va être un accompagnement social pour l'agent et juridique<br />
pour la collectivité. L'ingénieur et le médecin vont être en retrait et vont subir la situation pour laquelle on aura<br />
était saisi trop tard pour être utile. Ce qu'il est aussi important de préciser c'est qu'on ne travaille pas dans<br />
l'urgence : souvent des collectivités nous appellent lorsqu'un agent arrive au bout de ses droits et c'est dommage<br />
car si la question avait été posée plus tôt suite à des problèmes de santé récurrents (avec ou sans arrêt d'ailleurs)<br />
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l'ingénieur, le médecin, l'ergonome peuvent intervenir pour envisager un <strong>maintien</strong> au poste. On a encore trop de<br />
d'accompagnements juridiques sur des reclassements ou de mise en retraite pour invalidité.<br />
Afin d'éviter ces situations on connait les gages de réussite : il faut qu'il y ait une implication de la collectivité et<br />
aussi de l'agent. Le CDG apporte une expertise mais il faut que l'agent soit moteur, qu'il accepte son problème de<br />
santé, son handicap. On a du mal à construire des solutions avec un agent qui a des difficultés à accepter sa<br />
situation. Et concernant la collectivité pour être très franc lors des premières minutes d'entretien avec l'autorité<br />
territoriale ou son représentant on sait déjà s'il existe une réceptivité par rapport à un travail de réflexion collectif<br />
et constructif.<br />
Vous pouvez influer, vous?<br />
On essaye évidemment et c'est pour ça que toutes les approches sont intéressantes : des données que va<br />
recueillir Emilie CHITTI vont nous aider à mieux appréhender une situation et à être plus convaincant vis-à-vis de<br />
la collectivité.<br />
La Reconnaissance Travailleur Handicapé (RQTH) ne doit pas être une chose évidente pour la personne<br />
concernée. Vous sentez qu'il y a des cas où l'agent n'a pas envie qu'un handicap naissant ou existant soit<br />
reconnu et que cela bloque dans l'avancement d'un dossier?<br />
Emilie CHITTI : concernant la RQTH l'information des personnes est primordiale parce qu'elle permet d'aider les<br />
personnes à aller au-delà des peurs et des à priori liés à la notion de handicap. On signale par exemple que<br />
devant ce mot handicap il y a le mot travailleur ce qui aide les personnes à dépasser ces craintes et à s'y<br />
retrouver. On explique également les avantages que cela a pour eux mais aussi pour l'employeur. Mais cette<br />
acceptation est variable et il y a des personnes avec qui il faut travailler plus longuement cette notion de handicap<br />
et de deuil d'un état de santé "idéal" ou "idéalisé" que la personne ne retrouvera plus mais que ce n'est pas pour<br />
autant que la vie professionnelle s'arrête !<br />
Dr. BERRA : en effet, l'information joue un rôle essentiel à tous les niveaux, la méconnaissance des solutions<br />
ainsi que des aides qui existent pour les employeurs créent souvent des freins ce qui fait que trop souvent les<br />
situations ne sont pas traitées. Toutes les informations apportées par les différents membres de l'équipe sont<br />
essentielles car elles permettent à l'autorité territoriale d'envisager des perspectives avec l'agent en difficulté,<br />
elles contribuent à débloquer les rouages et d'aller vers une analyse du problème et une recherche de solutions<br />
(aménagements de poste, reclassement…)<br />
Hervé BIDART : on a quelques chiffres à présenter par rapport au recul qu'on peut avoir au niveau de la<br />
prestation et plus particulièrement par rapport aux 12 derniers mois.<br />
Il y a des tendances nettes qui se dégagent :<br />
� c'est un public jeune : 48 ans en moyenne et avec l'allongement de la durée de vie au travail on ne peut<br />
donc pas ne pas se poser les bonnes questions par rapport à des agents si jeunes.<br />
� 2/3 sont des femmes qui sont majoritaires à être sur des postes difficiles avec des horaires particuliers et<br />
sur des tâches physiques. Ce contexte fait que les pathologies apparaissent plus facilement.<br />
� 94% des agents sont de catégorie C<br />
� les pathologies que nous retrouvons le plus ce sont les TMS d'où l'importance avec l'évaluation des<br />
risques dont nous avons parlé ce matin qui permet de repérer et de proposer des aménagements avant<br />
que des troubles graves apparaissent<br />
� 2/3 des saisis de l'équipe se fait par les médecins et c'est une proportion qu'on retrouve depuis le début<br />
de la prestation.<br />
� on intervient sur des longues durées, on ne peut pas résoudre une situation en 2/3 semaines, ce sont<br />
des solutions qui se construisent avec l'agent et avec la collectivité.<br />
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Au niveau du type d'intervention il y a des tendances :<br />
� la courte majorité c'est le <strong>maintien</strong> au poste avec des aménagements<br />
� 4% de reclassements réussis : un nouveau poste dans la collectivité pour l'agent<br />
� par contre un chiffre qui est préoccupant et qu'on aimerait voir diminuer par les messages qu'on vous<br />
délivre aujourd'hui c'est la proportion importante de retraites pour invalidité, de licenciement pour<br />
inaptitude voire même des démissions comme cela a été le cas dans un dossier que nous avons suivi.<br />
Nous avons présenté ici notre manière de voir les choses mais il faut signaler qu'il y a déjà des collectivités qui<br />
disposent de leur propre structure leur permettant d'aborder ces problématiques.<br />
Et pour revenir rapidement aux conditions de réussite il faut l'implication de l'agent et il faut que la collectivité<br />
comprenne qu'à un moment donné un agent qui a 40/50 ans ne peut pas tenir le même poste qu'à 20 ans. Qu'il<br />
s'agisse d'un ripeur, d'un agent sur un poste physique, un agent d'entretien… il faut admettre la réalité de l'usure<br />
au travail et se poser les bonnes questions sur les parcours professionnels pour le <strong>maintien</strong> au poste dans la<br />
durée.<br />
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