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introduction<br />

Les familles à l’épreuve du mal-logement<br />

qu’ils ne sont pas insérés professionnellement (et n’ont pas les droits<br />

attachés au statut de salarié) et qu’ils sont à la marge des dispositifs<br />

d’aide (le rsa jeunes distribué sous des conditions très strictes n’en<br />

concerne qu’un petit nombre), est particulièrement préoccupante.<br />

Les jeunes sans réseau familial sont ainsi surreprésentés dans les<br />

foyers d’hébergement, les lieux d’accueil de jour ou la rue. la récente<br />

étude de l’observatoire national du 115 5 révèle qu’en 2010, les <strong>18</strong>-24<br />

ans ont représenté 20 % de la population ayant sollicité le service<br />

téléphonique d’aide à l’hébergement. parmi les causes évoquées, la<br />

rupture familiale est la raison la plus fréquemment citée. elle l’est par<br />

plus du quart de l’échantillon (26,4 %) 6 . ces données inquiétantes<br />

sous-estiment pourtant le phénomène, ne rendant pas compte des<br />

jeunes qui s’excluent eux-mêmes des dispositifs d’accueil d’urgence<br />

et des structures d’hébergement et qui sont en errance (au sens d’une<br />

absence de domicile administratif stable). même insuffisantes, elles<br />

illustrent malgré tout la situation de ceux qui ne peuvent compter ni<br />

sur les mécanismes collectifs de solidarité, ni sur la solidarité familiale.<br />

en attirant l’attention sur les « familles fragiles », la fondation abbé<br />

pierre souhaite mettre en lumière deux évolutions distinctes mais<br />

également préoccupantes. la première est due à la crise du logement<br />

qui déstabilise les familles, y compris celles qui appartiennent aux<br />

classes moyennes. pour elles, le logement apparaît comme un facteur<br />

de fragilisation, parce qu’il est trop cher, trop petit ou trop éloigné des<br />

pôles d’intérêt et des lieux de travail, ou parce qu’il fait obstacle au<br />

développement de la famille ou à l’autonomisation de ses membres. la<br />

seconde évolution inquiétante est liée à la profonde mutation en cours<br />

des structures familiales, qui élargit le cercle des ménages exposés<br />

au mal-logement et en fait apparaître de nouvelles manifestations.<br />

Les processus sociologiques et économiques se conjuguent alors<br />

pour devenir des facteurs de fragilité des ménages. dans un cas, le fait<br />

générateur des difficultés réside dans la crise du logement, dans l’autre,<br />

il trouve son origine dans la transformation de la famille. la première et<br />

la seconde partie de ce <strong>chapitre</strong> tentent de rendre compte de ces deux<br />

dynamiques et de leurs effets sociaux. une dernière partie évoquera<br />

la nécessaire adaptation de l’intervention publique et de la politique<br />

du logement à l’évolution des structures familiales et aux nouvelles<br />

fragilités qui en découlent.<br />

5 portant sur les 15 départements suivants : alpes-maritimes, ardennes, bouches-du-rhône, calvados,<br />

charente, drôme, Hérault, ille-et-vilaine, indre-et-loire, loire-atlantique, puy-de-dôme, pyrénées<br />

orientales, saône-et-loire, seine-maritime, val d’oise.<br />

6 loin derrière viennent d’autres causes : départ du pays d’origine (7,6 %), ou du département<br />

d’origine (6,2 %).<br />

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