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Les premiers secours dans le contexte d'un conflit armé ou d'autres ...

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PREMIERS<br />

SECOURS<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> d’autres situations de vio<strong>le</strong>nce


Comité international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge<br />

19, avenue de la Paix<br />

1202 Genève, Suisse<br />

Tél. : + 41 22 734 60 01 Fax : + 41 22 733 20 57<br />

C<strong>ou</strong>rrier é<strong>le</strong>ctronique : icrc.gva@icrc.org <strong>ou</strong> shop.gva@icrc.org<br />

www.cicr.org<br />

© CICR, avril 2008


PREMIERS<br />

SECOURS<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> d’autres situations de vio<strong>le</strong>nce<br />

Cet <strong>ou</strong>vrage est dédié à t<strong>ou</strong>s ceux – hommes et<br />

femmes – qui se portent au <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> de <strong>le</strong>urs semblab<strong>le</strong>s.<br />

Par <strong>le</strong>ur action discrète et désintéressée, menée j<strong>ou</strong>r<br />

après j<strong>ou</strong>r et parfois au péril de <strong>le</strong>ur propre vie,<br />

ils démontrent à quel point <strong>le</strong> fait de prendre soin<br />

des autres et de <strong>le</strong>ur témoigner du respect contribue à<br />

donner du sens à la vie, offrant à chacun de n<strong>ou</strong>s<br />

de réel<strong>le</strong>s raisons d’espérer.


AvAnT-ProPos<br />

PREMIERS SECOURS<br />

Sec<strong>ou</strong>rir, ce n’est pas seu<strong>le</strong>ment pratiquer la respiration artificiel<strong>le</strong>, appliquer un bandage<br />

sur une plaie, <strong>ou</strong> évacuer un b<strong>le</strong>ssé. C’est tenir une main, rassurer celui qui a peur, lui offrir<br />

un peu de soi-même. Sec<strong>ou</strong>rir, au cœur des <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s <strong>ou</strong> <strong>dans</strong> d’autres situations de<br />

vio<strong>le</strong>nce, c’est prendre <strong>le</strong> risque d’être atteint lorsque <strong>le</strong>s tirs continuent, <strong>le</strong>s balcons à moitié<br />

détachés pendent <strong>dans</strong> <strong>le</strong> vide, <strong>le</strong>s voitures brû<strong>le</strong>nt, <strong>le</strong>s gravats sont instab<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s gaz<br />

lacrymogènes se répandent. Le sec<strong>ou</strong>riste va vers <strong>le</strong> b<strong>le</strong>ssé en situation de crise, alors que <strong>le</strong><br />

réf<strong>le</strong>xe <strong>le</strong> plus naturel est de s’enfuir. Sec<strong>ou</strong>rir enfin, c’est s’exposer, car nul ne sort indemne<br />

de la rencontre avec autrui, <strong>dans</strong> un moment de crise. S’exposer p<strong>ou</strong>r se sentir plus riche de<br />

cette rencontre, mais parfois aussi affronter <strong>le</strong> désespoir de n’avoir pas su, pas pu, pas réussi,<br />

et d’avoir vu fi<strong>le</strong>r entre ses mains <strong>le</strong> s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong> de vie qu’on v<strong>ou</strong>lait retenir. P<strong>ou</strong>r cet engagement,<br />

ce don de soi et cette exposition à la vulnérabilité physique et psychique, <strong>le</strong>s sec<strong>ou</strong>ristes<br />

sont des êtres humains au p<strong>le</strong>in sens du terme, à qui n<strong>ou</strong>s devons t<strong>ou</strong>s une immense<br />

reconnaissance. Et n<strong>ou</strong>s la <strong>le</strong>ur devons d’autant plus qu’ils agissent s<strong>ou</strong>vent <strong>dans</strong> l’ombre, ne<br />

recherchant pas <strong>le</strong>s honneurs, mais un sens à la vie.<br />

Sec<strong>ou</strong>rir au service de l’idéal du M<strong>ou</strong>vement international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge, <strong>dans</strong> des situations de vio<strong>le</strong>nce, a une signification particulière. Ce<br />

geste s’inscrit alors <strong>dans</strong> la vision humaniste d’un monde où la dignité de l’ennemi mérite<br />

autant de respect que cel<strong>le</strong> de l’ami et que la sienne propre. Le geste est désintéressé.<br />

Il n’est pas porteur d’une signification <strong>ou</strong> d’un message politique, même s’il peut avoir<br />

une portée politique, lorsqu’il symbolise une solidarité internationa<strong>le</strong>. Celui qui panse <strong>le</strong><br />

b<strong>le</strong>ssé, l’éc<strong>ou</strong>te, lui redonne l’espoir ne défend pas une cause. Somme t<strong>ou</strong>te, il est impartial,<br />

neutre, indépendant, volontaire et surt<strong>ou</strong>t humain, comme <strong>le</strong> fut Henry Dunant, <strong>le</strong> premier<br />

sec<strong>ou</strong>riste du M<strong>ou</strong>vement, sur <strong>le</strong> champ de batail<strong>le</strong> de Solférino, en 1859. S<strong>ou</strong>venons-n<strong>ou</strong>s<br />

de ces mots qu’il eut à propos de la détresse dont il était <strong>le</strong> témoin : «Le sentiment qu’on<br />

épr<strong>ou</strong>ve de sa grande insuffisance <strong>dans</strong> des circonstances si extraordinaires et si so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong>s<br />

est une indicib<strong>le</strong> s<strong>ou</strong>ffrance».<br />

On aurait tort de ne voir <strong>dans</strong> <strong>le</strong> sec<strong>ou</strong>riste que l’acteur local d’un drame qui se dér<strong>ou</strong><strong>le</strong><br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> microcosme humain <strong>dans</strong> <strong>le</strong>quel il évolue, que ce soit <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’un <strong>conflit</strong><br />

<strong>armé</strong>, d’une manifestation de rue <strong>ou</strong> d’une catastrophe naturel<strong>le</strong>. Son geste a une portée<br />

universel<strong>le</strong>, non seu<strong>le</strong>ment parce qu’il s’inscrit <strong>dans</strong> un M<strong>ou</strong>vement qui étend son action<br />

sec<strong>ou</strong>rab<strong>le</strong> à t<strong>ou</strong>te la planète, mais parce qu’il tisse, t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s j<strong>ou</strong>rs, des liens au-delà des<br />

différences, des préjugés, de l’intolérance. Le sec<strong>ou</strong>riste ne vit pas <strong>dans</strong> un monde de<br />

«guerres de civilisations», <strong>dans</strong> un univers manichéen où il faut choisir son camp. Il ne vit pas<br />

enfermé <strong>dans</strong> une culture qui va s’entrechoquer avec cel<strong>le</strong> du voisin. Bien sûr il a ses idées,<br />

opinions politiques, convictions laïques <strong>ou</strong> religieuses, sa construction identitaire, mais il<br />

arrive à <strong>le</strong>s transcender. Il construit des passerel<strong>le</strong>s. Ce n’est pas à la portée de t<strong>ou</strong>t<br />

être humain.


PREMIERS SECOURS<br />

Le sec<strong>ou</strong>riste est là quand on a besoin de lui, <strong>dans</strong> la durée. Il s’attache à prévenir l’urgence,<br />

par des activités de sensibilisation et de formation de la population <strong>ou</strong> par des campagnes<br />

de vaccination. Il se prépare à faire face à l’urgence <strong>ou</strong> à mobiliser autrui p<strong>ou</strong>r accomplir avec<br />

lui <strong>le</strong> geste humanitaire. Il interrompt ses tâches quotidiennes lorsqu’une situation de crise<br />

requiert son intervention et se dév<strong>ou</strong>e sans compter ni son temps, ni ses forces. <strong>Les</strong> sacrifices<br />

personnels qu’il fait avant, pendant <strong>ou</strong> après la crise sont largement compensés par ce que<br />

lui apportent <strong>le</strong>s hommes et <strong>le</strong>s femmes en détresse dont il croise la vie et avec <strong>le</strong>squels il<br />

chemine, <strong>le</strong> temps qu’il faut p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>ur apporter un réconfort physique et moral.<br />

P<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>t ce qu’il <strong>ou</strong> el<strong>le</strong> est, l’homme <strong>ou</strong> la femme qui s’engage <strong>dans</strong> <strong>le</strong> sec<strong>ou</strong>risme n<strong>ou</strong>s<br />

rassérène à l’heure où des combats ont lieu, par convoitise du p<strong>ou</strong>voir <strong>ou</strong> de biens matériels,<br />

au nom de convictions <strong>ou</strong> d’idéologies, en invoquant un nationalisme étroit <strong>ou</strong> p<strong>ou</strong>r tant<br />

d’autres raisons, s<strong>ou</strong>vent égoïstes. T<strong>ou</strong>tes ces logiques de vio<strong>le</strong>nce s’entremê<strong>le</strong>nt, laissant<br />

<strong>le</strong> commun des mortels effrayé, vulnérab<strong>le</strong>, abas<strong>ou</strong>rdi, choqué. On a peine à croire en l’être<br />

humain, à espérer un monde meil<strong>le</strong>ur p<strong>ou</strong>r nos enfants, à se réj<strong>ou</strong>ir de l’avenir qui sera <strong>le</strong> <strong>le</strong>ur.<br />

On se sent presque c<strong>ou</strong>pab<strong>le</strong> de <strong>le</strong>ur léguer un tel héritage de vio<strong>le</strong>nce et de menaces.<br />

Et puis, notre chemin croise celui d’un sec<strong>ou</strong>riste sur un champ de batail<strong>le</strong>, au cœur d’une<br />

émeute, <strong>dans</strong> notre rue <strong>ou</strong> t<strong>ou</strong>t simp<strong>le</strong>ment sur notre écran de télévision. On est t<strong>ou</strong>ché, on<br />

remarque <strong>le</strong> professionnalisme, la rapidité, la débr<strong>ou</strong>illardise, on s’inquiète des traits creusés<br />

par la fatigue, des visages s<strong>ou</strong>illés, des mains meurtries. L’espoir n<strong>ou</strong>s gagne. <strong>Les</strong> vies sur<br />

<strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s sec<strong>ou</strong>ristes laissent <strong>le</strong>ur empreinte d’humanité ne sont pas seu<strong>le</strong>ment cel<strong>le</strong>s<br />

des b<strong>le</strong>ssés et des malades. Ce sont aussi, d’une certaine façon, <strong>le</strong>s nôtres.<br />

Marion Harroff-Tavel<br />

Conseillère politique du CICR


Tab<strong>le</strong> des matières<br />

1. Introduction 5<br />

2. Conflits <strong>armé</strong>s et autres situations de vio<strong>le</strong>nce 15<br />

2.1 Types de situations 17<br />

2.2 Caractéristiques spécifiques 18<br />

3. Préparation des sec<strong>ou</strong>ristes 23<br />

3.1 Le rô<strong>le</strong> humanitaire des sec<strong>ou</strong>ristes 25<br />

3.1.1 <strong>Les</strong> emblèmes distinctifs et <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s<br />

fondamenta<strong>le</strong>s protégeant <strong>le</strong>s individus 25<br />

3.1.2 <strong>Les</strong> va<strong>le</strong>urs mora<strong>le</strong>s des sec<strong>ou</strong>ristes et l’image<br />

de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge 28<br />

3.2 <strong>Les</strong> devoirs et <strong>le</strong>s droits des sec<strong>ou</strong>ristes 30<br />

3.2.1 <strong>Les</strong> devoirs des sec<strong>ou</strong>ristes 30<br />

3.2.2 <strong>Les</strong> droits des sec<strong>ou</strong>ristes 31<br />

3.3 Programmes de formation spécifique 32<br />

3.3.1 Connaissances techniques 32<br />

3.3.2 Aptitudes personnel<strong>le</strong>s 33<br />

3.4 Équipement des sec<strong>ou</strong>ristes 40<br />

3.5 Plans de préparation 43<br />

3.5.1 En général 43<br />

3.5.2 Pendant la phase de mobilisation 43<br />

3.5.3 Sur place 44<br />

3.6 Faire face au stress 46<br />

PREMIERS SECOURS


PREMIERS SECOURS<br />

4. soins aux victimes 49<br />

4.1 Objectifs et responsabilités 51<br />

4.2 Contexte 52<br />

4.2.1 Menaces 52<br />

4.2.2 Problèmes de santé spécifiques 53<br />

4.3 Principes opérationnels essentiels<br />

en matière de soins 54<br />

4.3.1 La chaîne des soins aux victimes 54<br />

4.3.2 Communication, information<br />

et documentation 57<br />

4.4 Votre approche sur place 62<br />

5. Gestion de la situation 65<br />

5.1 Sécurité 69<br />

5.1.1 Votre sécurité personnel<strong>le</strong> 71<br />

5.1.2 Évaluation des conditions de sécurité<br />

sur <strong>le</strong> lieu d’intervention 75<br />

5.2 Protection des victimes 78<br />

5.2.1 Dégagements d’urgence 78<br />

5.3 Une <strong>ou</strong> plusieurs victimes ? 82<br />

5.4 Tr<strong>ou</strong>ver de l’aide 83<br />

5.5 Donner l’a<strong>le</strong>rte 84<br />

6. Prise en charge des victimes 87<br />

6.1 Examen initial et gestes d’urgence vita<strong>le</strong> 93<br />

6.2 Examen comp<strong>le</strong>t et mesures de stabilisation 100<br />

6.3 Cas spéciaux 105<br />

6.3.1 Mines antipersonnel et autres restes<br />

explosifs de guerre 105<br />

6.3.2 Gaz lacrymogènes 106<br />

6.3.3 <strong>Les</strong> m<strong>ou</strong>rants et <strong>le</strong>s morts 108<br />

6.3.4 Arrêt cardiaque 111<br />

7. situations impliquant de nombreuses victimes :<br />

opérations de triage 113<br />

8. Après avoir prodigué <strong>le</strong>s soins sur place 121<br />

8.1 Au point de rassemb<strong>le</strong>ment des victimes<br />

et aux étapes suivantes de la chaîne des soins 123<br />

8.2 Transport (évacuation) 124<br />

8.2.1 Conditions préalab<strong>le</strong>s 124<br />

8.2.2 Moyens et techniques de transport 126


9. Autres tâches des sec<strong>ou</strong>ristes 129<br />

Tab<strong>le</strong> des matières<br />

10. Après l’intervention 135<br />

10.1 Gestion de soi 137<br />

10.1.1 Débriefing 138<br />

10.1.2 Repos et détente 138<br />

10.2 Gestion de l’équipement et du matériel 139<br />

10.3 Sensibilisation aux dangers des restes explosifs<br />

de guerre 140<br />

10.4 Mesures et initiatives p<strong>ou</strong>r favoriser <strong>le</strong> ret<strong>ou</strong>r<br />

à la norma<strong>le</strong> 143<br />

10.4.1 Présence Croix-R<strong>ou</strong>ge/Croissant-R<strong>ou</strong>ge 143<br />

10.4.2 Promotion de l’action humanitaire 144<br />

10.4.3 Formation aux <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> 145<br />

TECHnIQUEs<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong> 149<br />

6.1.1 Voies aériennes : évaluation<br />

et prise en charge 151<br />

6.1.2 Respiration : évaluation et prise en charge 158<br />

6.1.3 Circulation : évaluation et prise en charge<br />

des hémorragies visib<strong>le</strong>s 164<br />

6.1.4 Incapacités : évaluation et prise en charge 172<br />

6.1.5 Exposition/extrémités : évaluation et<br />

prise en charge 178<br />

Techniques de stabilisation 181<br />

6.2.1 B<strong>le</strong>ssures à la tête et au c<strong>ou</strong> : évaluation<br />

et prise en charge 183<br />

6.2.2 B<strong>le</strong>ssures thoraciques : évaluation<br />

et prise en charge 188<br />

6.2.3 B<strong>le</strong>ssures à l’abdomen : évaluation<br />

et prise en charge 192<br />

6.2.4 B<strong>le</strong>ssures au dos du thorax et de l’abdomen :<br />

évaluation et prise en charge 197<br />

6.2.5 B<strong>le</strong>ssures aux membres : évaluation<br />

et prise en charge 199<br />

6.2.6 Plaies : évaluation et prise en charge 204


PREMIERS SECOURS<br />

AnnEXEs 213<br />

1. Glossaire 215<br />

2. <strong>Les</strong> mécanismes du traumatisme 219<br />

3. Tr<strong>ou</strong>sse de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> 225<br />

4. Diriger une équipe de sec<strong>ou</strong>ristes 229<br />

5. La chaîne des soins aux victimes 233<br />

6. Le poste de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> 237<br />

7. N<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong>s technologies 243<br />

8. Règ<strong>le</strong>s de sécurité en situation dangereuse 245<br />

9. Ramassage et inhumation des corps 257<br />

FICHEs CArTonnÉEs<br />

<strong>Les</strong> Principes fondamentaux du M<strong>ou</strong>vement international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge<br />

et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge<br />

Éléments essentiels du droit international humanitaire<br />

<strong>Les</strong> emblèmes distinctifs<br />

Transmission de message et alphabet radio international<br />

Fiche médica<strong>le</strong><br />

Va<strong>le</strong>urs norma<strong>le</strong>s (personnes au repos)<br />

Liste d’enregistrement des victimes<br />

Stress : test d’auto-évaluation<br />

Hygiène et autres mesures de prévention<br />

Comment produire de l’eau potab<strong>le</strong> ?<br />

Prévenir <strong>le</strong>s maladies transmises par l’eau<br />

Que faire en cas de diarrhée ?


PREMIERS SECOURS<br />

Introduction I<br />

5


Le M<strong>ou</strong>vement international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-<br />

R<strong>ou</strong>ge a été créé <strong>dans</strong> <strong>le</strong> but de porter <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> aux b<strong>le</strong>ssés sur<br />

<strong>le</strong> champ de batail<strong>le</strong>. P<strong>ou</strong>r accomplir cette tâche il faut avoir :<br />

• un libre accès aux victimes sur <strong>le</strong> champ de batail<strong>le</strong><br />

(de fait, en vertu des Conventions de Genève et de <strong>le</strong>urs<br />

Protoco<strong>le</strong>s additionnels, <strong>le</strong>s soldats b<strong>le</strong>ssés et malades<br />

ainsi que <strong>le</strong>s civils bénéficient d’une protection) ;<br />

• une identification claire du personnel, des équipes,<br />

des dispositifs et des établissements ainsi que de son<br />

matériel, grâce à un emblème distinctif ;<br />

• des compétences en matière de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>.<br />

À noter<br />

Au 31 décembre 2007, on dénombrait 186 Sociétés<br />

nationa<strong>le</strong>s de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge<br />

reconnues, et 194 États parties aux Conventions de Genève.<br />

À qui ce manuel s’adresse-t-il ?<br />

<strong>Les</strong> sec<strong>ou</strong>ristes de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge<br />

ayant déjà bénéficié d’une formation et intervenant en<br />

période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre situation de vio<strong>le</strong>nce<br />

constituent <strong>le</strong> public auquel est destiné cet <strong>ou</strong>vrage.<br />

<strong>Les</strong> connaissances de base qui y sont réunies seront<br />

aussi uti<strong>le</strong>s aux brancardiers et aux auxiliaires médicaux<br />

militaires qui sont rattachés aux postes de <strong>premiers</strong><br />

<strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> avancés. Ce manuel s’adresse éga<strong>le</strong>ment aux<br />

professionnels de la santé, militaires <strong>ou</strong> civils, qui travail<strong>le</strong>nt<br />

<strong>dans</strong> des établissements (hôpitaux de campagne <strong>ou</strong> de<br />

district) dont <strong>le</strong>s moyens en matière de soins médicaux et<br />

chirurgicaux sont limités, voire inexistants.<br />

En fait, chacun de n<strong>ou</strong>s étant capab<strong>le</strong> de protéger et de<br />

sauver des vies, n<strong>ou</strong>s sommes t<strong>ou</strong>s concernés par <strong>le</strong>s<br />

thèmes abordés <strong>dans</strong> cet <strong>ou</strong>vrage.<br />

Quel est <strong>le</strong> but de ce manuel ?<br />

<strong>Les</strong> <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s et autres situations de vio<strong>le</strong>nce, sont<br />

des phénomènes fréquents <strong>dans</strong> <strong>le</strong> monde d’auj<strong>ou</strong>rd’hui<br />

et <strong>le</strong>urs caractéristiques sont en constante mutation. <strong>Les</strong><br />

<strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> demeurent néanmoins l’une des activités<br />

qui correspond <strong>le</strong> mieux à la nature et aux ress<strong>ou</strong>rces<br />

d’une Société nationa<strong>le</strong>. Sauver des vies et venir en aide<br />

aux victimes restent des objectifs communs à t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s<br />

sec<strong>ou</strong>ristes de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge.<br />

I Introduction<br />

<strong>Les</strong> <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> sont<br />

assurés par <strong>le</strong>s sec<strong>ou</strong>ristes<br />

volontaires et <strong>le</strong> public,<br />

grâce aux programmes<br />

de formation proposés<br />

par <strong>le</strong>s Sociétés nationa<strong>le</strong>s<br />

de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge.<br />

7


PREMIERS SECOURS<br />

8<br />

Effectués à temps et de<br />

manière appropriée <strong>le</strong>s<br />

gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

(ces « gestes qui sauvent »)<br />

et <strong>le</strong>s mesures de<br />

stabilisation permettent<br />

de sauver des vies, d’éviter<br />

de futures infirmités et de<br />

s<strong>ou</strong>lager <strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>ffrances<br />

des victimes.<br />

Le Comité international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge (CICR) a acquis,<br />

à travers son action menée <strong>dans</strong> de nombreux pays, une<br />

grande expérience de la prise en charge pré-hospitalière<br />

et chirurgica<strong>le</strong> des personnes b<strong>le</strong>ssées en situation de<br />

<strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>. <strong>Les</strong> Sociétés nationa<strong>le</strong>s de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et<br />

du Croissant-R<strong>ou</strong>ge, <strong>le</strong>ur Fédération internationa<strong>le</strong> et <strong>le</strong><br />

CICR forment un réseau de sec<strong>ou</strong>ristes et de professionnels<br />

de la santé unique en son genre, bien ancré <strong>dans</strong> la<br />

communauté et qui mène son action à travers <strong>le</strong> monde<br />

entier. <strong>Les</strong> sec<strong>ou</strong>ristes interviennent non seu<strong>le</strong>ment lors<br />

de catastrophes, de <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s <strong>ou</strong> autres situations de<br />

vio<strong>le</strong>nce, mais aussi <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de la vie quotidienne.<br />

L’expérience du CICR et de beauc<strong>ou</strong>p d’autres instances<br />

montre que la prompte réalisation des gestes d’urgence<br />

vita<strong>le</strong> et des mesures de stabilisation permet d’éviter une<br />

issue fata<strong>le</strong> ainsi que de nombreuses complications et<br />

infirmités. La prise en charge chirurgica<strong>le</strong> ultérieure est plus<br />

faci<strong>le</strong> et plus efficace. L’expérience montre éga<strong>le</strong>ment que<br />

de tel<strong>le</strong>s mesures – complétées par un simp<strong>le</strong> antibiotique<br />

oral et un analgésique – permettent de répondre aux<br />

besoins de plus de 50 % des civils b<strong>le</strong>ssés pendant <strong>le</strong>s<br />

combats en milieu urbain et qui sont admis à l’hôpital. Ces<br />

patients n’ont pas vraiment besoin d’être hospitalisés : il <strong>le</strong>ur<br />

faut, sur place et <strong>le</strong> plus vite possib<strong>le</strong>, des soins d’urgence et<br />

des mesures complémentaires de stabilisation.<br />

Une bonne formation aux <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>, de même que<br />

l’expérience acquise au travers des activités quotidiennes,<br />

permettent aux communautés et aux Sociétés nationa<strong>le</strong>s<br />

de se préparer à intervenir avec efficacité en cas de<br />

catastrophe et de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre situation de<br />

vio<strong>le</strong>nce. Le fait que <strong>le</strong>s communautés concernées<br />

participent tant à la conception qu’à la réalisation des<br />

programmes est <strong>le</strong> gage :<br />

• d’une réponse appropriée aux besoins,<br />

• d’un état de préparation suffisant, et de la capacité à<br />

prévenir <strong>ou</strong> à gérer <strong>le</strong>s situations d’urgence (b<strong>le</strong>ssures,<br />

maladies),<br />

• du respect de la culture loca<strong>le</strong>, des convictions<br />

religieuses et des caractéristiques propres à la<br />

population concernée.<br />

De plus, du fait de <strong>le</strong>ur présence sur <strong>le</strong> terrain et de l’action<br />

qu’ils mènent au quotidien, <strong>le</strong>s sec<strong>ou</strong>ristes envoient un


message positif, attestant de l’esprit humanitaire qui relie<br />

entre eux <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s communautés. En faisant<br />

preuve d’un esprit d’entraide, <strong>le</strong>s sec<strong>ou</strong>ristes donnent<br />

l’exemp<strong>le</strong>.<br />

Que tr<strong>ou</strong>verez-v<strong>ou</strong>s <strong>dans</strong> ce manuel ?<br />

Ce manuel v<strong>ou</strong>s aidera à comprendre votre rô<strong>le</strong> en tant<br />

que sec<strong>ou</strong>riste, à prendre des décisions et à conduire vos<br />

activités en période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> face à t<strong>ou</strong>te autre<br />

situation de vio<strong>le</strong>nce. Une bonne expérience en matière<br />

d’assistance aux malades et aux b<strong>le</strong>ssés ne suffit pas : v<strong>ou</strong>s<br />

devez éga<strong>le</strong>ment comprendre l’importance des emblèmes<br />

distinctifs, des Principes fondamentaux du M<strong>ou</strong>vement<br />

international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge,<br />

et vos droits et vos devoirs en période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>,<br />

tels que <strong>le</strong>s prévoient <strong>le</strong>s Conventions de Genève et <strong>le</strong>urs<br />

Protoco<strong>le</strong>s additionnels.<br />

<strong>Les</strong> <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s et autres situations de vio<strong>le</strong>nce exigent<br />

des approches particulières, mais pas fondamenta<strong>le</strong>ment<br />

différentes. Dans l’ensemb<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s procédures et <strong>le</strong>s<br />

techniques sont similaires à cel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s sec<strong>ou</strong>ristes<br />

utilisent au quotidien p<strong>ou</strong>r protéger et sauver des vies.<br />

Gestion de la situation :<br />

> reconnaissance du lieu d’intervention ;<br />

> intervention sûre et en t<strong>ou</strong>te sécurité ;<br />

> évaluation, décision et action.<br />

Prise en charge des victimes :<br />

> examen de la victime ;<br />

> gestes d’urgence vita<strong>le</strong> : traitement des problèmes<br />

mettant immédiatement en danger la vie de la victime,<br />

stabilisation de son état, protection contre <strong>le</strong>s éléments<br />

(températures extrêmes, so<strong>le</strong>il, pluie, vent, etc.) ;<br />

> aide à la victime afin qu’el<strong>le</strong> se repose <strong>dans</strong> la<br />

position la plus confortab<strong>le</strong>, réhydratation et s<strong>ou</strong>tien<br />

psychologique ;<br />

> contrô<strong>le</strong> régulier de son état, jusqu’au moment où el<strong>le</strong><br />

p<strong>ou</strong>rra recevoir des soins avancés <strong>ou</strong> spécialisés, <strong>ou</strong><br />

n’aura plus besoin d’assistance.<br />

Même en période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre situation de<br />

vio<strong>le</strong>nce, la vie « norma<strong>le</strong> » continue. Le nombre d’accidents<br />

de la circulation <strong>ou</strong> de cas de maladie ne diminue pas.<br />

I Introduction<br />

Le sec<strong>ou</strong>risme favorise<br />

<strong>le</strong> développement du<br />

sens de la solidarité, de la<br />

générosité et de l’altruisme<br />

que chacun de n<strong>ou</strong>s porte<br />

en soi ; il confère aussi une<br />

autre dimension à l’esprit<br />

communautaire et à la<br />

notion de citoyenneté.<br />

9


PREMIERS SECOURS<br />

10<br />

Dans l’ensemb<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s procédures et <strong>le</strong>s techniques<br />

présentées ne sont pas différentes de cel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s<br />

sec<strong>ou</strong>ristes utilisent c<strong>ou</strong>ramment part<strong>ou</strong>t <strong>dans</strong> <strong>le</strong> monde<br />

en temps de paix. Néanmoins et, compte tenu des<br />

caractéristiques spécifiques des <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s et autres<br />

situations de vio<strong>le</strong>nce, ces modalités d’intervention doivent<br />

être adaptées grâce à :<br />

• une connaissance et un respect des règ<strong>le</strong>s essentiel<strong>le</strong>s<br />

du droit international humanitaire, applicab<strong>le</strong>s à l’activité<br />

des sec<strong>ou</strong>ristes en période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> ;<br />

• une attention étroite et constante aux questions<br />

de sécurité ainsi qu’à la protection – physique et<br />

psychologique – contre <strong>le</strong>s principaux dangers et risques ;<br />

• des compétences spécifiques p<strong>ou</strong>r soigner <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssures<br />

dues aux armes ;<br />

• un processus de triage p<strong>ou</strong>r fixer des priorités (en termes<br />

d’actions et de ress<strong>ou</strong>rces) <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s situations impliquant de<br />

nombreuses victimes alors que <strong>le</strong>s moyens sont limités ;<br />

• une f<strong>le</strong>xibilité et une débr<strong>ou</strong>illardise, face à la désorganisation<br />

et aux défaillances du système de soins de santé, allant<br />

de pair avec <strong>le</strong>s restrictions (en termes de disponibilité<br />

et/<strong>ou</strong> d’accès) qui affectent l’eau, la n<strong>ou</strong>rriture,<br />

<strong>le</strong> logement, etc.<br />

<strong>Les</strong> conditions de travail, la formation, l’équipement, etc.,<br />

des sec<strong>ou</strong>ristes varient d’une région à l’autre et <strong>le</strong>s <strong>conflit</strong>s<br />

<strong>armé</strong>s et autres situations de vio<strong>le</strong>nce présentent des<br />

caractéristiques loca<strong>le</strong>s particulières. Ce manuel ne peut<br />

donc c<strong>ou</strong>vrir que l’essentiel du sujet, à savoir un certain<br />

nombre d’éléments fondamentaux que chaque sec<strong>ou</strong>riste<br />

doit connaître et maîtriser. Il doit cependant permettre à<br />

chacun d’intervenir en prenant un minimum de risques et<br />

d’agir de manière aussi efficace que possib<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r remplir<br />

sa mission humanitaire et obtenir des résultats sur <strong>le</strong> plan<br />

technique. P<strong>ou</strong>r des raisons de méthodologie, certaines<br />

informations figurent à plusieurs reprises <strong>dans</strong> ce manuel.<br />

Le manuel est basé sur l’état des connaissances et des<br />

pratiques au sein des communautés scientifique et<br />

humanitaire à la date de la publication de sa version<br />

origina<strong>le</strong> (anglais), en avril 2006.<br />

Que ne tr<strong>ou</strong>verez-v<strong>ou</strong>s pas <strong>dans</strong> ce manuel ?<br />

Cet <strong>ou</strong>vrage n’est PAS un manuel sur <strong>le</strong>s gestes d’urgence<br />

vita<strong>le</strong> élémentaires et <strong>le</strong>s techniques de stabilisation.


Il s’adresse à des sec<strong>ou</strong>ristes déjà dûment formés qui<br />

maîtrisent bien <strong>le</strong>s procédures et techniques d’intervention<br />

utilisées c<strong>ou</strong>ramment en temps de paix. Chacun de v<strong>ou</strong>s<br />

est censé déjà connaître et savoir mettre en pratique<br />

ces notions de base. Le manuel ne porte que sur <strong>le</strong>s<br />

caractéristiques particulières des périodes de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong><br />

et autres situations de vio<strong>le</strong>nce. La prise en compte de<br />

ces spécificités exige généra<strong>le</strong>ment une adaptation des<br />

pratiques utilisées en temps de paix.<br />

Ce manuel ne c<strong>ou</strong>vre pas en détail <strong>le</strong>s thèmes qui sont<br />

présentés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s documents de référence disponib<strong>le</strong>s<br />

auprès de votre Société nationa<strong>le</strong>, de la Fédération<br />

internationa<strong>le</strong> des Sociétés de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge, <strong>ou</strong> du CICR. V<strong>ou</strong>s devrez v<strong>ou</strong>s reporter à<br />

ces documents p<strong>ou</strong>r obtenir des explications complètes<br />

concernant :<br />

• <strong>le</strong> droit international humanitaire (en particulier<br />

<strong>le</strong>s Conventions de Genève et <strong>le</strong>urs Protoco<strong>le</strong>s<br />

additionnels) ;<br />

• l’utilisation des emblèmes distinctifs ;<br />

• <strong>le</strong> M<strong>ou</strong>vement international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge<br />

et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge, son histoire, ses Principes<br />

fondamentaux, son organisation, ses politiques<br />

généra<strong>le</strong>s et ses activités.<br />

Par ail<strong>le</strong>urs, la prévention et <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des maladies<br />

et autres questions de santé ne sont pas abordés<br />

<strong>dans</strong> ce manuel. N<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s invitons à v<strong>ou</strong>s reporter aux<br />

informations et aux directives données à ce propos par<br />

votre Société nationa<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s autorités sanitaires loca<strong>le</strong>s <strong>ou</strong><br />

l’Organisation mondia<strong>le</strong> de la santé (OMS).<br />

Dans <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre situation de<br />

vio<strong>le</strong>nce, <strong>le</strong>s sec<strong>ou</strong>ristes sont parfois appelés à participer à<br />

d’autres activités (logistique, administration, etc.) qui ne<br />

sont pas non plus abordées en détail <strong>dans</strong> ce manuel.<br />

<strong>Les</strong> questions relatives aux armes non conventionnel<strong>le</strong>s<br />

(nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques)<br />

ne sont pas traitées ici. En effet, p<strong>ou</strong>r faire face aux<br />

conséquences de l’utilisation de tel<strong>le</strong>s armes, il<br />

faut disposer de moyens spécifiques en termes de<br />

connaissances, de pratiques, d’équipements et de matériel<br />

ainsi que de programmes de formation et de ress<strong>ou</strong>rces<br />

I Introduction<br />

11


PREMIERS SECOURS<br />

12<br />

qui excèdent de loin <strong>le</strong>s capacités habituel<strong>le</strong>s des Sociétés<br />

nationa<strong>le</strong>s. Ces situations sont traitées <strong>dans</strong> des documents<br />

spécialisés, publiés p<strong>ou</strong>r la plupart par <strong>le</strong>s organismes<br />

nationaux de défense civi<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s militaires : n<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s<br />

invitons à v<strong>ou</strong>s y reporter.<br />

Que contient ce manuel ?<br />

V<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>verez trois sections distinctes :<br />

• un texte composé de :<br />

– dix chapitres présentant ce qu’il faut savoir et ce qu’il<br />

faut faire avant, pendant et après t<strong>ou</strong>te intervention ;<br />

– une section intitulée « Techniques », consacrée<br />

aux adaptations devant être apportées aux gestes<br />

d’urgence vita<strong>le</strong> et aux mesures de stabilisation que<br />

v<strong>ou</strong>s utilisez c<strong>ou</strong>ramment ;<br />

– diverses annexes contenant de plus amp<strong>le</strong>s<br />

informations ;<br />

• des fiches cartonnées qui récapitu<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s éléments<br />

essentiels sur <strong>le</strong>s thèmes <strong>le</strong>s plus importants ; de format<br />

de poche, ces fiches sont faci<strong>le</strong>s à garder sur soi ;<br />

• un CD-ROM contenant la version é<strong>le</strong>ctronique du<br />

manuel et d’autres documents de référence énumérés<br />

sur l’étiquette du disque.<br />

Comment utiliser ce manuel ?<br />

<strong>Les</strong> informations contenues <strong>dans</strong> <strong>le</strong> présent <strong>ou</strong>vrage<br />

viennent compléter cel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s sec<strong>ou</strong>ristes et <strong>le</strong>s<br />

professionnels de la santé reçoivent <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de <strong>le</strong>ur<br />

formation.<br />

Comme ce manuel n’est pas une fin en soi, il doit al<strong>le</strong>r de<br />

pair avec :<br />

• la prise en compte tant des caractéristiques loca<strong>le</strong>s<br />

des communautés/col<strong>le</strong>ctivités concernées que des<br />

spécificités des <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s et autres situations de<br />

vio<strong>le</strong>nce ;<br />

• des séances de sensibilisation et de formation destinées<br />

au personnel et aux volontaires des Sociétés nationa<strong>le</strong>s<br />

ainsi qu’aux communautés loca<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> cas échéant ;<br />

• des mises en pratique sur <strong>le</strong> terrain et des exercices<br />

de simulation p<strong>ou</strong>r mettre à j<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s connaissances, si<br />

possib<strong>le</strong> avec <strong>le</strong> conc<strong>ou</strong>rs d’autres parties concernées<br />

tel<strong>le</strong>s que communautés loca<strong>le</strong>s, forces <strong>armé</strong>es, défense<br />

civi<strong>le</strong>, organisations non g<strong>ou</strong>vernementa<strong>le</strong>s (ONG)<br />

loca<strong>le</strong>s, etc.


T<strong>ou</strong>s ces efforts devraient :<br />

> garantir l’implication et la participation de t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s<br />

personnes concernées ;<br />

> al<strong>le</strong>r au-delà d’une simp<strong>le</strong> traduction de l’<strong>ou</strong>vrage <strong>dans</strong><br />

la (<strong>le</strong>s) langue(s) loca<strong>le</strong>(s) ;<br />

> créer des opportunités permettant de développer <strong>ou</strong><br />

de renforcer <strong>le</strong> dispositif organisationnel et opérationnel<br />

de la Société nationa<strong>le</strong>, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’un plan national<br />

de préparation et d’intervention en cas de <strong>conflit</strong> <strong>ou</strong> de<br />

catastrophe.<br />

Et ensuite ?<br />

L’utilisation du manuel sur <strong>le</strong> terrain viendra s<strong>ou</strong>tenir un<br />

processus évolutif : l’objectif est d’accroître la qualité de<br />

cet <strong>ou</strong>vrage ainsi que son utilité p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s sec<strong>ou</strong>ristes qui<br />

interviennent <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre<br />

situation de vio<strong>le</strong>nce. De plus, de temps en temps, une<br />

déc<strong>ou</strong>verte, une invention <strong>ou</strong> une innovation ont un<br />

impact sur notre vie, notre travail, etc. Cet <strong>ou</strong>vrage sera<br />

donc régulièrement mis à j<strong>ou</strong>r au c<strong>ou</strong>rs des années qui<br />

viennent. Chacun de v<strong>ou</strong>s est enc<strong>ou</strong>ragé à faire parvenir<br />

à l’adresse suivante ses commentaires et suggestions<br />

concernant cette première édition :<br />

Comité international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge (CICR)<br />

Division Assistance – Référentiel sur <strong>le</strong>s <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong><br />

19, avenue de la Paix<br />

CH – 1202 Genève (Suisse)<br />

Fax : + 41 22 733 96 74<br />

E-mail : firstaidmanual.gva@icrc.org<br />

À noter<br />

Ce manuel contient des informations et des directives<br />

s’appliquant au travail sur <strong>le</strong> terrain, avec un accent<br />

particulier sur la sécurité des sec<strong>ou</strong>ristes et des victimes.<br />

T<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s situations ne peuvent être c<strong>ou</strong>vertes, et<br />

<strong>le</strong>s conseils donnés ne peuvent avoir qu’une portée<br />

généra<strong>le</strong>. Le CICR décline donc t<strong>ou</strong>te responsabilité au<br />

cas où <strong>le</strong>s recommandations figurant <strong>dans</strong> ce manuel ne<br />

correspondraient pas à la meil<strong>le</strong>ure conduite à tenir <strong>dans</strong><br />

une situation donnée.<br />

Par s<strong>ou</strong>ci de lisibilité, <strong>le</strong> masculin a été employé p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s<br />

deux sexes, mais cette publication s’adresse naturel<strong>le</strong>ment<br />

tant aux hommes qu’aux femmes.<br />

I Introduction<br />

13


PREMIERS SECOURS<br />

14<br />

T<strong>ou</strong>te utilisation de noms de marques n’a ici qu’un but<br />

illustratif et n’implique aucune validation particulière de la<br />

part du CICR.<br />

<strong>Les</strong> illustrations présentées <strong>dans</strong> cet <strong>ou</strong>vrage :<br />

• ont une va<strong>le</strong>ur indicative, et<br />

• visent à refléter la diversité des <strong>contexte</strong>s locaux.<br />

<strong>Les</strong> illustrations présentant des techniques doivent<br />

être interprétées en fonction des exigences loca<strong>le</strong>s,<br />

<strong>le</strong> cas échéant.


Conflits <strong>armé</strong>s et<br />

autres situations<br />

de vio<strong>le</strong>nce<br />

PREMIERS SECOURS<br />

2<br />

15


2.1 Types de situations<br />

Ce manuel porte sur deux principaux types de situations :<br />

• <strong>le</strong>s <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s,<br />

de caractère international <strong>ou</strong> non<br />

international ;<br />

• <strong>le</strong>s autres situations de vio<strong>le</strong>nce : tr<strong>ou</strong>b<strong>le</strong>s intérieurs et<br />

tensions internes (émeutes, actes de vio<strong>le</strong>nce isolés <strong>ou</strong><br />

sporadiques) et autres faits de même nature, comme <strong>le</strong><br />

banditisme généralisé et autres crimes commis <strong>dans</strong> ces<br />

circonstances en tirant parti des situations de vio<strong>le</strong>nce.<br />

Sauf mention contraire, <strong>le</strong> contenu de ce manuel<br />

s’applique aux <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s et aux autres situations de<br />

vio<strong>le</strong>nce. Le manuel ne donne pas de conseils pratiques<br />

détaillés indiquant aux sec<strong>ou</strong>ristes comment s’acquitter de<br />

<strong>le</strong>urs tâches <strong>dans</strong> chaque type de situation. La conduite à<br />

tenir est largement tributaire des conditions loca<strong>le</strong>s ainsi<br />

que du niveau de formation et de préparation de chaque<br />

sec<strong>ou</strong>riste.<br />

2 Situations<br />

[Voir Annexe 1 – Glossaire]<br />

Chacun de v<strong>ou</strong>s doit<br />

être prêt à affronter des<br />

situations inattendues et<br />

imprévisib<strong>le</strong>s.<br />

17<br />

Anthony Duncan Dalziel/CICR


PREMIERS SECOURS<br />

Reuters -Daniel Aguilar, avec l’aimab<strong>le</strong> autorisation de www.a<strong>le</strong>rtnet.org Boris Heger/CICR<br />

[Voir Fiche – Éléments essentiels du<br />

droit international humanitaire]<br />

18<br />

2.2 Caractéristiques<br />

spécifiques<br />

<strong>Les</strong> <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s et autres situations de vio<strong>le</strong>nce<br />

présentent certaines caractéristiques particulières, à savoir :<br />

• l’applicabilité de règ<strong>le</strong>s et de lois spécifiques qui<br />

protègent <strong>le</strong>s individus en situation de vio<strong>le</strong>nce ;<br />

• l’existence de très graves dangers et risques dus aux<br />

armes et aux personnes ayant rec<strong>ou</strong>rs à la force <strong>ou</strong> à la<br />

vio<strong>le</strong>nce ;<br />

• des conséquences sur <strong>le</strong> plan humanitaire :<br />

désorganisation de la société en général et du système<br />

de soins de santé en particulier, et disponibilité réduite<br />

des infrastructures essentiel<strong>le</strong>s de santé publique (eau,<br />

n<strong>ou</strong>rriture, logement, etc.).<br />

Droit applicab<strong>le</strong><br />

Le droit international humanitaire (DIH) – uniquement<br />

applicab<strong>le</strong> en période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> – protège :<br />

• <strong>le</strong>s personnes qui ne participent pas aux hostilités (civils)<br />

<strong>ou</strong> <strong>le</strong>s combattants qui ne participent plus aux hostilités<br />

(soldats b<strong>le</strong>ssés <strong>ou</strong> malades, prisonniers de guerre) ;<br />

• <strong>le</strong>s personnes qui prennent soin des b<strong>le</strong>ssés et des<br />

malades, lorsqu’el<strong>le</strong>s s’acquittent de <strong>le</strong>urs tâches<br />

humanitaires. Cette « protection » s’applique au<br />

personnel médical, tant militaire que civil, y compris <strong>le</strong>s<br />

sec<strong>ou</strong>ristes, ainsi que <strong>le</strong>s équipes, moyens de transport,<br />

équipements et f<strong>ou</strong>rnitures sanitaires.<br />

Dans <strong>le</strong>s autres situations de vio<strong>le</strong>nce, la vie, la santé et la<br />

dignité des individus sont essentiel<strong>le</strong>ment protégées par :<br />

• <strong>le</strong>s lois nationa<strong>le</strong>s ;<br />

• <strong>le</strong> droit international des droits de l’homme ;<br />

• <strong>le</strong> droit international des réfugiés.


Boris Heger /CICR<br />

Principaux dangers et risques :<br />

nul n’est à l’abri des armes<br />

Par définition, <strong>le</strong>s armes sont faites p<strong>ou</strong>r b<strong>le</strong>sser <strong>ou</strong> tuer.<br />

Il arrive qu’el<strong>le</strong>s frappent sans aucune distinction si,<br />

par exemp<strong>le</strong>, el<strong>le</strong>s ratent <strong>le</strong>ur cib<strong>le</strong>, explosent plus tôt<br />

que prévu <strong>ou</strong> ricochent ; certaines armes sont parfois<br />

utilisées de manière indiscriminée et d’autres – <strong>le</strong>s mines,<br />

notamment – ne « choisissent » pas <strong>le</strong>ur cib<strong>le</strong>.<br />

<strong>Les</strong> « restes explosifs de guerre » abandonnés sur <strong>le</strong> terrain<br />

(bombes et grenades non explosées, <strong>ou</strong> mines terrestres,<br />

par exemp<strong>le</strong>) restent dangereux longtemps après la<br />

cessation des hostilités.<br />

En période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre situation de vio<strong>le</strong>nce,<br />

<strong>le</strong>s combats se p<strong>ou</strong>rsuivent et continuent à faire des<br />

dégâts bien après avoir provoqué <strong>le</strong>s dommages initiaux.<br />

<strong>Les</strong> <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s récents ont montré que nombre de<br />

combattants étaient de plus en plus réticents à reconnaître<br />

et à observer <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s de la guerre classique. De ce fait, <strong>le</strong>s<br />

conditions de sécurité se détériorent, et ceci a forcément<br />

une incidence sur <strong>le</strong> travail des sec<strong>ou</strong>ristes.<br />

2 Situations<br />

19


Marc B<strong>le</strong>ich/CICR<br />

PREMIERS SECOURS<br />

[Voir CD-ROM – Principa<strong>le</strong>s menaces liées<br />

aux armes ; Annexe 2 – <strong>Les</strong> mécanismes<br />

du traumatisme]<br />

20<br />

En plus des b<strong>le</strong>ssures qu’ils<br />

engendrent, <strong>le</strong>s <strong>conflit</strong>s<br />

<strong>armé</strong>s et autres situations<br />

de vio<strong>le</strong>nce sèment la<br />

confusion ; ils suscitent en<br />

<strong>ou</strong>tre de vives émotions<br />

en raison des atteintes<br />

portées au respect des<br />

normes habituel<strong>le</strong>s qui<br />

régissent <strong>le</strong>s sociétés et<br />

<strong>le</strong>urs dirigeants.<br />

<strong>Les</strong> actes terroristes présentent des dangers imprévisib<strong>le</strong>s<br />

quant à la nature de l’attaque et au moment et à l’endroit<br />

choisis p<strong>ou</strong>r frapper.<br />

Conséquences sur <strong>le</strong> plan humanitaire<br />

P<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> tissu social des communautés<br />

S<strong>ou</strong>vent, de tel<strong>le</strong>s situations impliquent des tr<strong>ou</strong>b<strong>le</strong>s<br />

intérieurs qui engendrent à <strong>le</strong>ur t<strong>ou</strong>r des actes de vio<strong>le</strong>nce<br />

criminel<strong>le</strong> tels que viols, pillages <strong>ou</strong> actes de banditisme.<br />

Une société peut être déchirée par des dissensions<br />

internes qui ab<strong>ou</strong>tissent à des règ<strong>le</strong>ments de compte et<br />

à des actes de sabotage, sans que personne ne sache<br />

vraiment qui est l’« ennemi ». Il arrive que de n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong>s<br />

« frontières » soient érigées à l’intérieur même d’un pays :<br />

<strong>le</strong> personnel et <strong>le</strong>s volontaires de la Société nationa<strong>le</strong><br />

doivent alors franchir ces lignes p<strong>ou</strong>r p<strong>ou</strong>voir accomplir<br />

<strong>le</strong>urs tâches, conformément aux principes de neutralité et<br />

d’impartialité.<br />

P<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s personnes vulnérab<strong>le</strong>s<br />

<strong>Les</strong> personnes déjà vulnérab<strong>le</strong>s <strong>le</strong> deviennent plus<br />

encore, et <strong>le</strong>ur nombre ne cesse de croître. L’état de<br />

vulnérabilité est aggravé par divers phénomènes tels que<br />

<strong>le</strong> harcè<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s déplacements de population, la disette,<br />

la dispersion des famil<strong>le</strong>s <strong>ou</strong> la disparition d’êtres chers.


Ursula Meissner/CICR<br />

P<strong>ou</strong>r la santé publique<br />

<strong>Les</strong> besoins essentiels en termes de santé publique<br />

(n<strong>ou</strong>rriture, eau, logement, etc.) ne peuvent pas être<br />

c<strong>ou</strong>verts <strong>ou</strong> sont très diffici<strong>le</strong>s à c<strong>ou</strong>vrir.<br />

La désorganisation du ministère de la Santé <strong>ou</strong> la<br />

destruction des centres de soins de santé et des hôpitaux<br />

compromettent la disponibilité des soins médicaux et<br />

d’autres composantes des soins de santé primaire.<br />

De mauvaises conditions de sécurité limitent l’accès<br />

aux structures médica<strong>le</strong>s et/<strong>ou</strong> <strong>le</strong>s déplacements des<br />

professionnels de la santé.<br />

2 Situations<br />

[Voir Section 4.2.2 – Problèmes de<br />

santé spécifiques]<br />

Votre capacité à surmonter <strong>le</strong>s difficultés et à sec<strong>ou</strong>rir des personnes en période<br />

de <strong>conflit</strong> <strong>ou</strong> autre situation de vio<strong>le</strong>nce dépend de deux facteurs : une bonne<br />

formation et une préparation adéquate.<br />

21


Préparation<br />

des sec<strong>ou</strong>ristes<br />

PREMIERS SECOURS<br />

3<br />

23


Un bon programme de préparation permet à chacun de<br />

v<strong>ou</strong>s d’avoir <strong>le</strong>s bons réf<strong>le</strong>xes, de manière à :<br />

• limiter <strong>le</strong>s effets de votre propre choc émotionnel ;<br />

• contribuer à votre protection <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un<br />

<strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> d’autres situations de vio<strong>le</strong>nce, malgré<br />

<strong>le</strong>s dangers et la peur que v<strong>ou</strong>s épr<strong>ou</strong>vez, et v<strong>ou</strong>s éviter<br />

d’être b<strong>le</strong>ssé <strong>ou</strong> malade ;<br />

• renforcer vos connaissances et compétences ainsi que<br />

votre f<strong>le</strong>xibilité, malgré la nature très spécifique des<br />

situations, des victimes et des tâches.<br />

N’<strong>ou</strong>bliez pas d’expliquer ce qui se passe à votre famil<strong>le</strong> et<br />

à vos amis. S’ils savent quels sont vos obligations, vos droits<br />

et vos tâches <strong>dans</strong> des situations aussi exceptionnel<strong>le</strong>s et<br />

aussi dangereuses, ils v<strong>ou</strong>s apporteront <strong>le</strong>ur s<strong>ou</strong>tien. Cette<br />

démarche ne diffère guère, du reste, des explications que<br />

v<strong>ou</strong>s donnez à propos de vos responsabilités et activités<br />

en temps de paix.<br />

3.1 Le rô<strong>le</strong> humanitaire<br />

des sec<strong>ou</strong>ristes<br />

3.1.1 <strong>Les</strong> emblèmes distinctifs et<br />

<strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s fondamenta<strong>le</strong>s<br />

protégeant <strong>le</strong>s individus<br />

Si v<strong>ou</strong>s êtes un sec<strong>ou</strong>riste de la Croix-R<strong>ou</strong>ge <strong>ou</strong> du<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge, il ne suffit pas de posséder une bonne<br />

expérience <strong>dans</strong> <strong>le</strong> domaine des <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> et<br />

des mesures de protection de la santé. Il v<strong>ou</strong>s incombe<br />

éga<strong>le</strong>ment de contribuer en t<strong>ou</strong>t temps à faire en sorte<br />

que l’ensemb<strong>le</strong> de la population comprenne et s<strong>ou</strong>tienne<br />

<strong>le</strong> droit des individus à être protégés et à recevoir<br />

des soins. La population doit aussi être sensibilisée à<br />

la nécessité de respecter <strong>le</strong>s emblèmes afin que l’aide<br />

humanitaire puisse être apportée de manière plus<br />

efficace, p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> bien de t<strong>ou</strong>s.<br />

3 Préparation<br />

Au cœur d’une situation de<br />

vio<strong>le</strong>nce, <strong>le</strong>s r<strong>ou</strong>tines et <strong>le</strong>s<br />

réf<strong>le</strong>xes « automatiques »<br />

appris et pratiqués en<br />

temps de paix v<strong>ou</strong>s<br />

permettront de travail<strong>le</strong>r<br />

de manière efficace.<br />

25


Luc Chessex/CICR<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge monégasque<br />

PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Fiche – <strong>Les</strong> Principes<br />

fondamentaux du M<strong>ou</strong>vement<br />

international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge)<br />

26<br />

Dans votre communauté (vil<strong>le</strong> <strong>ou</strong> village), chez v<strong>ou</strong>s et au<br />

travail, v<strong>ou</strong>s devez :<br />

> comprendre et respecter <strong>le</strong>s Principes fondamentaux<br />

et <strong>le</strong>s emblèmes du M<strong>ou</strong>vement international de<br />

la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge ainsi que <strong>le</strong>s<br />

règ<strong>le</strong>s essentiel<strong>le</strong>s du droit international humanitaire ;<br />

> signa<strong>le</strong>r à la Société nationa<strong>le</strong> de votre pays, au CICR,<br />

<strong>ou</strong> à la Fédération internationa<strong>le</strong> des Sociétés de la<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge, t<strong>ou</strong>t cas d’emploi<br />

abusif <strong>ou</strong> d’usurpation des emblèmes ;<br />

> démontrer de manière explicite – à travers vos<br />

actions – l’humanité, la neutralité et l’impartialité du<br />

M<strong>ou</strong>vement international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge.<br />

Till Mayer/Fédération internationa<strong>le</strong>


À noter<br />

Outre <strong>le</strong>s emblèmes de la croix r<strong>ou</strong>ge et du croissant<br />

r<strong>ou</strong>ge, <strong>le</strong>s Conventions de Genève reconnaissent<br />

éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> lion-et-so<strong>le</strong>il r<strong>ou</strong>ge sur fond blanc en<br />

tant que signe distinctif. En 1980, <strong>le</strong> g<strong>ou</strong>vernement de<br />

l’Iran (seul pays à avoir utilisé cet emblème) a informé<br />

<strong>le</strong> dépositaire des Conventions de Genève qu’il avait<br />

adopté <strong>le</strong> croissant r<strong>ou</strong>ge à la place de l’emblème<br />

précédent.<br />

Le 8 décembre 2005, une Conférence diplomatique<br />

a adopté un n<strong>ou</strong>veau Protoco<strong>le</strong> additionnel aux<br />

Conventions de Genève. Le Protoco<strong>le</strong> III reconnaît un<br />

signe distinctif additionnel. Cet « emblème du troisième<br />

Protoco<strong>le</strong> », éga<strong>le</strong>ment connu s<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> nom de cristal<br />

r<strong>ou</strong>ge, est constitué d’un carré r<strong>ou</strong>ge évidé et posé<br />

sur la pointe, sur fond blanc. Selon <strong>le</strong> Protoco<strong>le</strong> III, <strong>le</strong>s<br />

emblèmes distinctifs ont <strong>le</strong> même statut. <strong>Les</strong> conditions<br />

d’utilisation et de respect de l’emblème du troisième<br />

Protoco<strong>le</strong> sont identiques à cel<strong>le</strong>s établies p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s<br />

emblèmes distinctifs par <strong>le</strong>s Conventions de Genève et,<br />

<strong>le</strong> cas échéant, par <strong>le</strong>urs Protoco<strong>le</strong>s additionnels de 1977.<br />

C’est avant t<strong>ou</strong>t aux États qu’il incombe de superviser<br />

l’utilisation de l’emblème <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur pays et de prendre<br />

<strong>le</strong>s mesures nécessaires p<strong>ou</strong>r empêcher et réprimer en<br />

t<strong>ou</strong>t temps <strong>le</strong>s abus de l’emblème.<br />

<strong>Les</strong> Sociétés nationa<strong>le</strong>s sont autorisées à utiliser<br />

l’emblème à titre indicatif sur <strong>le</strong>urs installations de<br />

<strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>. Dans ce cas, l’emblème doit être de<br />

petite tail<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r éviter t<strong>ou</strong>te confusion avec l’emblème<br />

protecteur. Néanmoins, <strong>le</strong>s Sociétés nationa<strong>le</strong>s sont<br />

fortement enc<strong>ou</strong>ragées à arborer sur <strong>le</strong>urs installations<br />

de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> un signe alternatif, tel qu’une<br />

croix blanche sur fond vert (déjà en usage <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s<br />

pays de l’Union européenne et <strong>dans</strong> certains autres<br />

pays) : il s’agit d’éviter que <strong>le</strong>s emblèmes distinctifs<br />

deviennent trop étroitement identifiés avec <strong>le</strong>s services<br />

médicaux en général. Quand <strong>le</strong> signe alternatif des<br />

<strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> est utilisé en même temps que l’un<br />

des emblèmes, c’est <strong>le</strong> signe alternatif qui doit être mis<br />

en évidence, de manière à préserver la signification<br />

spécia<strong>le</strong> de l’usage protecteur de l’emblème. Dans <strong>le</strong>s<br />

situations de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, <strong>le</strong>s installations de <strong>premiers</strong><br />

3 Préparation<br />

[Voir Fiches – Éléments essentiels du<br />

droit international humanitaire ; <strong>Les</strong><br />

emblèmes distinctifs]<br />

À travers votre<br />

comportement et vos<br />

actions, v<strong>ou</strong>s donnez<br />

l’exemp<strong>le</strong>, et contribuez<br />

de manière importante<br />

à sauvegarder la va<strong>le</strong>ur<br />

protectrice des règ<strong>le</strong>s du<br />

droit humanitaire et des<br />

emblèmes. Cela peut v<strong>ou</strong>s<br />

sauver la vie, et éviter que<br />

d’autres soient perdues.<br />

27


Christopher Black /Fédération internationa<strong>le</strong><br />

PREMIERS SECOURS<br />

28<br />

<strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> de la Société nationa<strong>le</strong> sont autorisées à utiliser<br />

un emblème distinctif de grandes dimensions à des fins<br />

de protection, à condition que cette Société nationa<strong>le</strong><br />

soit dûment reconnue et autorisée par <strong>le</strong> g<strong>ou</strong>vernement<br />

à f<strong>ou</strong>rnir une assistance aux services de santé des<br />

forces <strong>armé</strong>es, et que ces structures soient employées<br />

exclusivement <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s mêmes buts que <strong>le</strong>s services<br />

médicaux militaires officiels, et qu’el<strong>le</strong>s soient s<strong>ou</strong>mises<br />

aux lois et règ<strong>le</strong>ments militaires.<br />

3.1.2 <strong>Les</strong> va<strong>le</strong>urs mora<strong>le</strong>s des<br />

sec<strong>ou</strong>ristes et l’image de la Croixr<strong>ou</strong>ge<br />

et du Croissant-r<strong>ou</strong>ge<br />

Lors de <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s et autres situations de vio<strong>le</strong>nce :<br />

• <strong>le</strong> droit international humanitaire et <strong>le</strong>s autres règ<strong>le</strong>s<br />

fondamenta<strong>le</strong>s qui protègent <strong>le</strong>s individus constituent<br />

un système de protection globa<strong>le</strong>, et<br />

• de façon généra<strong>le</strong>, chacun respecte <strong>le</strong> personnel qui<br />

tente de lui venir en aide <strong>ou</strong> d’aider <strong>le</strong>s autres.<br />

Néanmoins, à t<strong>ou</strong>t moment, par votre attitude et vos<br />

actions, v<strong>ou</strong>s devez v<strong>ou</strong>s efforcer de gagner <strong>le</strong> respect de<br />

vos interlocuteurs.<br />

Plus important encore, la manière dont la population<br />

perçoit la Société nationa<strong>le</strong>, ses dirigeants, son personnel<br />

et ses volontaires (v<strong>ou</strong>s compris), à t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s niveaux et en<br />

t<strong>ou</strong>t temps, peut constituer un facteur clé contribuant à<br />

une meil<strong>le</strong>ure protection. La Société nationa<strong>le</strong> est bien<br />

perçue quand la population commence à s’habituer à<br />

la voir venir en aide à t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s personnes, en t<strong>ou</strong>tes<br />

circonstances, sans discrimination, et quand ses dirigeants,<br />

son personnel et ses volontaires démontrent <strong>le</strong>ur intégrité<br />

mora<strong>le</strong>, tant <strong>dans</strong> l’action qu’ils mènent au quotidien que<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> d’autres situations de<br />

vio<strong>le</strong>nce.


Fiona Macd<strong>ou</strong>gall/CICR<br />

V<strong>ou</strong>s avez aussi un rô<strong>le</strong> à j<strong>ou</strong>er de par :<br />

• la connaissance intime que v<strong>ou</strong>s avez de votre pays et<br />

de ses diversités loca<strong>le</strong>s (ce qui v<strong>ou</strong>s aide à comprendre<br />

<strong>le</strong>s besoins et <strong>le</strong>s capacités d’une communauté, à<br />

expliquer correctement <strong>le</strong>s problèmes rencontrés<br />

et à mettre en place <strong>le</strong>s programmes d’assistance<br />

appropriés) ;<br />

• votre comportement personnel, en particulier quand<br />

v<strong>ou</strong>s arborez un emblème distinctif, en temps de paix<br />

comme <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre<br />

situation de vio<strong>le</strong>nce ;<br />

• la première action que v<strong>ou</strong>s entreprenez au t<strong>ou</strong>t début<br />

d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre situation de vio<strong>le</strong>nce ; en<br />

effet, cette action servira ensuite d’exemp<strong>le</strong> et donnera<br />

<strong>le</strong> ton aux contacts ultérieurs – suivant l’évolution de la<br />

situation – avec <strong>le</strong> grand public, <strong>le</strong>s personnes qui ont<br />

rec<strong>ou</strong>rs à la force <strong>ou</strong> à la vio<strong>le</strong>nce et <strong>le</strong>s autorités.<br />

V<strong>ou</strong>s représentez l’image que <strong>le</strong>s autres personnes ont<br />

de votre Société nationa<strong>le</strong> ainsi que de la Croix-R<strong>ou</strong>ge<br />

et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge. V<strong>ou</strong>s comprendrez aisément<br />

que <strong>le</strong>ur perception sera influencée négativement<br />

par t<strong>ou</strong>t comportement « déplacé » de votre part. <strong>Les</strong><br />

programmes d’assistance aux victimes, de même que<br />

votre Société nationa<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s autres composantes<br />

du M<strong>ou</strong>vement ne p<strong>ou</strong>rront qu’en s<strong>ou</strong>ffrir. <strong>Les</strong> effets<br />

peuvent, à c<strong>ou</strong>rt et à long terme, rapidement prendre<br />

de l’importance à l’échel<strong>le</strong> de t<strong>ou</strong>t un pays <strong>ou</strong> même<br />

du monde entier, en particulier lorsque la c<strong>ou</strong>verture<br />

médiatique est instantanée.<br />

3 Préparation<br />

En tant que sec<strong>ou</strong>riste,<br />

v<strong>ou</strong>s devez montrer <strong>dans</strong><br />

l’accomplissement de<br />

vos tâches quotidiennes<br />

votre respect des Principes<br />

fondamentaux du<br />

M<strong>ou</strong>vement international<br />

de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et<br />

du Croissant-R<strong>ou</strong>ge :<br />

humanité, impartialité,<br />

neutralité, indépendance,<br />

volontariat, unité et<br />

universalité.<br />

[Voir Fiche – <strong>Les</strong> Principes<br />

fondamentaux du M<strong>ou</strong>vement<br />

international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge]<br />

Dans l’accomplissement<br />

de vos tâches, v<strong>ou</strong>s devez<br />

être capab<strong>le</strong> de conserver<br />

la confiance de chacun,<br />

tant par rapport à votre<br />

engagement humanitaire<br />

que par rapport à<br />

vos connaissances et<br />

compétences.<br />

29


PREMIERS SECOURS<br />

30<br />

3.2 <strong>Les</strong> devoirs et <strong>le</strong>s droits<br />

des sec<strong>ou</strong>ristes<br />

<strong>Les</strong> devoirs et <strong>le</strong>s droits des sec<strong>ou</strong>ristes ont été définis de<br />

manière à mieux v<strong>ou</strong>s permettre de mener à bien votre<br />

tâche humanitaire qui consiste à venir en aide aux victimes<br />

de <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s et autres situations de vio<strong>le</strong>nce.<br />

3.2.1 <strong>Les</strong> devoirs des sec<strong>ou</strong>ristes<br />

En tant que sec<strong>ou</strong>riste, v<strong>ou</strong>s devez en t<strong>ou</strong>t temps :<br />

> aider à protéger et à sauver des vies, et aider d’autres<br />

personnes à <strong>le</strong> faire ;<br />

> ne pas « faire de mal », ne pas faire s<strong>ou</strong>ffrir ;<br />

> respecter et préserver la dignité des victimes ;<br />

> participer au contrô<strong>le</strong> des maladies ;<br />

> contribuer à l’éducation à la santé du grand public<br />

comme à d’autres programmes de prévention, et ainsi,<br />

prévenir <strong>le</strong>s accidents et la propagation des maladies ;<br />

> être suffisamment f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong> et polyva<strong>le</strong>nt p<strong>ou</strong>r répondre à<br />

différentes tâches (logistique, administration, etc.) allant<br />

au-delà des soins aux victimes.<br />

V<strong>ou</strong>s offrirez une tel<strong>le</strong> assistance :<br />

• uniquement sur la base des besoins des personnes à<br />

sec<strong>ou</strong>rir ;<br />

• sans discrimination fondée sur la race, la c<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur, <strong>le</strong><br />

sexe, la langue, la religion <strong>ou</strong> la croyance, <strong>le</strong>s opinions<br />

politiques <strong>ou</strong> autres, l’origine, la nationalité <strong>ou</strong> <strong>le</strong> statut<br />

social, la richesse, la naissance, <strong>ou</strong> sur t<strong>ou</strong>t autre critère<br />

de cette nature ;<br />

• conformément aux règ<strong>le</strong>s et directives de votre Société<br />

nationa<strong>le</strong> et en conformité avec <strong>le</strong> droit international<br />

applicab<strong>le</strong>, en particulier <strong>le</strong> droit international<br />

humanitaire.<br />

V<strong>ou</strong>s ne p<strong>ou</strong>vez pas refuser de f<strong>ou</strong>rnir <strong>le</strong>s services requis<br />

par l’éthique médica<strong>le</strong>.


Le personnel et <strong>le</strong>s volontaires de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge ne sont pas autorisés à recevoir, accepter<br />

<strong>ou</strong> solliciter de l’argent <strong>ou</strong> des cadeaux à titre de paiement<br />

<strong>ou</strong> de compensation, de la part des victimes <strong>ou</strong> de <strong>le</strong>urs<br />

famil<strong>le</strong>s, de <strong>le</strong>urs amis <strong>ou</strong> de <strong>le</strong>urs collègues.<br />

En temps de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, <strong>le</strong>s obligations qui v<strong>ou</strong>s<br />

incombent sont directement liées aux droits des<br />

personnes protégées par <strong>le</strong> droit international humanitaire<br />

et qui ont été confiées à vos soins.<br />

3.2.2 <strong>Les</strong> droits des sec<strong>ou</strong>ristes<br />

En période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, aussi longtemps que v<strong>ou</strong>s<br />

p<strong>ou</strong>rsuivez votre tâche humanitaire en sec<strong>ou</strong>rant <strong>le</strong>s<br />

b<strong>le</strong>ssés et <strong>le</strong>s malades, v<strong>ou</strong>s bénéficiez de la même<br />

protection juridique – déc<strong>ou</strong>lant du droit international<br />

humanitaire – que <strong>le</strong>s victimes el<strong>le</strong>s-mêmes. V<strong>ou</strong>s avez <strong>le</strong><br />

droit :<br />

• d’être respecté ;<br />

• de ne pas faire l’objet d’attaques ;<br />

• d’avoir accès aux lieux où vos services sont requis, cela<br />

<strong>dans</strong> certaines limites (imposées, par exemp<strong>le</strong>, par <strong>le</strong>s<br />

combats en c<strong>ou</strong>rs, la présence de mines sur <strong>le</strong> terrain,<br />

etc.) ;<br />

• de soigner <strong>le</strong>s malades et <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssés (qu’il s’agisse de<br />

civils <strong>ou</strong> de personnel militaire) et de <strong>le</strong>s évacuer vers un<br />

endroit où ils peuvent être traités ;<br />

• de f<strong>ou</strong>rnir une assistance conformément à votre<br />

formation et aux moyens disponib<strong>le</strong>s ;<br />

• de ne pas être contraint de f<strong>ou</strong>rnir des services qui<br />

contreviennent à l’éthique médica<strong>le</strong> ;<br />

• de ne pas être empêché de f<strong>ou</strong>rnir des services qui, au<br />

contraire, sont exigés par l’éthique médica<strong>le</strong> ;<br />

• d’être rapatrié si v<strong>ou</strong>s avez été capturé et si vos soins ne<br />

sont pas indispensab<strong>le</strong>s aux autres prisonniers.<br />

3 Préparation<br />

31


PREMIERS SECOURS<br />

32<br />

V<strong>ou</strong>s êtes sec<strong>ou</strong>riste de<br />

la Croix-R<strong>ou</strong>ge <strong>ou</strong> du<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge : v<strong>ou</strong>s<br />

devez savoir comment<br />

soigner <strong>le</strong>s personnes<br />

b<strong>le</strong>ssées, et pas seu<strong>le</strong>ment<br />

<strong>le</strong>urs b<strong>le</strong>ssures.<br />

3.3 Programmes<br />

de formation spécifique<br />

<strong>Les</strong> programmes de formation et de mise à j<strong>ou</strong>r des<br />

connaissances sont importants non seu<strong>le</strong>ment p<strong>ou</strong>r<br />

accroître vos compétences sur <strong>le</strong> plan technique, mais aussi<br />

p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s aider à acquérir et à développer des aptitudes<br />

personnel<strong>le</strong>s essentiel<strong>le</strong>s. Lors des séances de formation<br />

initia<strong>le</strong> <strong>ou</strong> continue, il est uti<strong>le</strong> de partager avec d’autres<br />

sec<strong>ou</strong>ristes des informations et d’analyser <strong>le</strong>s <strong>le</strong>çons tirées<br />

des expériences vécues, en particulier avec ceux qui<br />

appartiennent à des sections de votre Société nationa<strong>le</strong><br />

situées <strong>dans</strong> d’autres régions du pays.<br />

3.3.1 Connaissances techniques<br />

Votre formation doit être pratique et orientée vers<br />

l’action. Il est important :<br />

> de connaître et de comprendre ce que signifient, <strong>dans</strong><br />

la pratique, <strong>le</strong>s Principes fondamentaux du M<strong>ou</strong>vement<br />

international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge ;<br />

> de savoir et de comprendre quels sont, en tant que<br />

sec<strong>ou</strong>riste, vos devoirs et vos droits, établis par <strong>le</strong> droit<br />

international humanitaire (<strong>dans</strong> <strong>le</strong> cas où v<strong>ou</strong>s seriez<br />

confronté à une situation de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>) ;<br />

> d’adopter un comportement prudent et approprié<br />

quand v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>vez face aux dangers inhérents<br />

aux <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s et autres situations de vio<strong>le</strong>nce, et<br />

d’amener <strong>le</strong>s autres à agir à l’identique ;<br />

> de prendre <strong>le</strong>s précautions indispensab<strong>le</strong>s (par exemp<strong>le</strong>,<br />

porter un équipement de protection tel que des gants),<br />

et d’enc<strong>ou</strong>rager <strong>le</strong>s autres à faire de même ;<br />

> de maîtriser <strong>le</strong>s gestes élémentaires qui permettent de<br />

sauver des vies et d’éviter des amputations (transporter<br />

une victime <strong>dans</strong> une position de sécurité confortab<strong>le</strong><br />

sur une civière improvisée, etc.) ;<br />

> d’adapter <strong>le</strong>s procédures et techniques utilisées aux besoins<br />

spécifiques du traitement des b<strong>le</strong>ssures dues aux armes ;<br />

> de savoir improviser avec <strong>le</strong> matériel disponib<strong>le</strong> :<br />

confectionner une attel<strong>le</strong> (avec une branche d’arbre, des<br />

lanières en bamb<strong>ou</strong> <strong>ou</strong> en carton solide, par exemp<strong>le</strong>), utiliser<br />

des feuil<strong>le</strong>s de bananier p<strong>ou</strong>r protéger <strong>le</strong>s brûlures, <strong>ou</strong> des<br />

morceaux de tissu p<strong>ou</strong>r faire des bandages, réaliser une<br />

civière avec une porte <strong>ou</strong> une c<strong>ou</strong>verture et des bâtons, etc. ;


Christopher Black/Fédération internationa<strong>le</strong><br />

> de faire des exercices de simulation (travail d’équipe,<br />

obstac<strong>le</strong>s naturels, présence de badauds, avec la<br />

coopération des services publics et d’autres organisations,<br />

en utilisant <strong>le</strong>s <strong>ou</strong>tils de télécommunication, etc.).<br />

V<strong>ou</strong>s devriez éga<strong>le</strong>ment être en mesure d’effectuer<br />

d’autres tâches humanitaires, allant au-delà des soins aux<br />

victimes, tel<strong>le</strong>s que l’administration, la logistique, etc.<br />

3.3.2 Aptitudes personnel<strong>le</strong>s<br />

Anticiper <strong>le</strong> danger et y faire face<br />

Au-delà des connaissances techniques, v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rriez avoir<br />

besoin de développer certaines qualités, surt<strong>ou</strong>t en ce<br />

qui concerne la gestion des dangers et des risques. V<strong>ou</strong>s<br />

devriez être capab<strong>le</strong> de v<strong>ou</strong>s auto-évaluer.<br />

Entraînez-v<strong>ou</strong>s, de manière à avoir <strong>le</strong>s réf<strong>le</strong>xes suivants.<br />

> Évaluer rapidement une situation <strong>dans</strong> <strong>le</strong> feu de l’action<br />

et mesurer <strong>le</strong> danger. Par exemp<strong>le</strong>, lorsque v<strong>ou</strong>s<br />

regardez un film de guerre <strong>ou</strong> un reportage télévisé,<br />

demandez-v<strong>ou</strong>s où se tr<strong>ou</strong>vent <strong>le</strong>s dangers, et en quoi<br />

ils consistent.<br />

> Repérer à l’avance où v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rriez v<strong>ou</strong>s mettre à<br />

l’abri <strong>ou</strong> v<strong>ou</strong>s rendre si v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>viez menacé <strong>ou</strong><br />

confronté à un quelconque danger. La pratique aidant,<br />

il est parfaitement possib<strong>le</strong> de tr<strong>ou</strong>ver des réponses.<br />

Faites cet exercice lors de votre prochain déplacement<br />

(quand par exemp<strong>le</strong>, v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s rendrez à pied au<br />

marché, <strong>ou</strong> en voiture au centre de soins de santé, etc.).<br />

Sans p<strong>ou</strong>r autant devenir paranoïaque, demandez-v<strong>ou</strong>s<br />

3 Préparation<br />

[Voir Chapitre 9 – Autres tâches des<br />

sec<strong>ou</strong>ristes]<br />

Votre but ultime est de<br />

protéger et de sauver<br />

des vies en agissant de<br />

manière sûre, efficace<br />

et digne, et non pas<br />

d’apprendre des subtilités<br />

techniques hors <strong>contexte</strong>.<br />

33<br />

William Torres/CICR


PREMIERS SECOURS<br />

Pensez d’abord<br />

v<strong>ou</strong>s protéger;<br />

sachez v<strong>ou</strong>s maîtriser ;<br />

observez la situation avant<br />

d’agir ; intervenez s’il v<strong>ou</strong>s<br />

semb<strong>le</strong> que v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez<br />

réel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> faire en t<strong>ou</strong>te<br />

sécurité.<br />

Ayez conscience<br />

de vos limites.<br />

Savoir quand il est bon de<br />

ne pas intervenir – <strong>ou</strong> de<br />

cesser d’agir – constitue<br />

une aptitude personnel<strong>le</strong><br />

essentiel<strong>le</strong>.<br />

[Voir Chapitre 2 – Conflits <strong>armé</strong>s<br />

et autres situations de vio<strong>le</strong>nce,<br />

Section 3.6 – Faire face au stress]<br />

34<br />

tranquil<strong>le</strong>ment : « Et si on me tirait dessus maintenant ?<br />

Quel<strong>le</strong> serait ma réaction immédiate ? ». Regardez<br />

aut<strong>ou</strong>r de v<strong>ou</strong>s : « Bon, il semb<strong>le</strong> que cet endroit soit <strong>le</strong><br />

plus sûr – c’est donc là que j’irais en cas de danger ».<br />

Répétez plusieurs fois ce genre d’exercice lors de<br />

chaque déplacement, jusqu’à ce que cela devienne une<br />

habitude.<br />

En cas de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre situation de vio<strong>le</strong>nce,<br />

<strong>le</strong> danger est omniprésent. La confusion règne et <strong>le</strong>s<br />

émotions sont exacerbées ; bien s<strong>ou</strong>vent, <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s socia<strong>le</strong>s<br />

en vigueur en temps de paix cessent d’être respectées.<br />

Chacun doit :<br />

> apprendre à garder son calme, à rester maître de soi et à<br />

aider <strong>le</strong>s autres à en faire autant ;<br />

> apprendre à observer – regarder et éc<strong>ou</strong>ter – avant d’agir ;<br />

> chercher à comprendre ce qui se passe, où sont <strong>le</strong>s<br />

dangers, et ce qui peut être fait p<strong>ou</strong>r porter <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> aux<br />

victimes sans prendre de risques inconsidérés ;<br />

> suivre <strong>le</strong>s procédures loca<strong>le</strong>s en matière de sécurité ;<br />

> participer à t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s exercices de simulation qui sont<br />

organisés (comment atteindre un abri, réagir à un c<strong>ou</strong>p<br />

de feu, se mettre à c<strong>ou</strong>vert, etc.).<br />

Nul ne doit avoir honte de refuser de s’exposer au<br />

danger. Au contraire, un tel refus v<strong>ou</strong>s fait honneur.<br />

Savoir reconnaître que v<strong>ou</strong>s ne possédez pas – <strong>ou</strong><br />

n’avez pas encore – <strong>le</strong>s aptitudes requises est un acte<br />

sage et c<strong>ou</strong>rageux. Par manque d’expérience, certaines<br />

personnes ignorent comment el<strong>le</strong>s réagiront quand el<strong>le</strong>s<br />

seront confrontées à une situation dangereuse : el<strong>le</strong>s <strong>le</strong><br />

déc<strong>ou</strong>vrent au moment où cette éventualité se présente.<br />

Là encore, <strong>le</strong> plus important est de savoir quand il convient<br />

de s’abstenir d’agir.<br />

Résistance personnel<strong>le</strong><br />

Plusieurs types d’expériences sont de nature à désorienter<br />

même une personnalité t<strong>ou</strong>t à fait stab<strong>le</strong>. V<strong>ou</strong>s devez<br />

connaître certains des symptômes signalant une<br />

diminution de votre résistance ; v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rrez ainsi éviter<br />

<strong>le</strong>s problèmes dus au stress, et saurez en reconnaître <strong>le</strong>s<br />

symptômes chez vos collègues.


CICR<br />

Éthique personnel<strong>le</strong> et professionnel<strong>le</strong><br />

En tant que membre du M<strong>ou</strong>vement international de la<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge, v<strong>ou</strong>s êtes lié par ses<br />

Principes fondamentaux. Certes, il est diffici<strong>le</strong>, et parfois<br />

même impossib<strong>le</strong>, de maintenir votre neutralité et votre<br />

impartialité personnel<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> un <strong>contexte</strong> où vos amis<br />

<strong>ou</strong> votre famil<strong>le</strong> peuvent être t<strong>ou</strong>chés, <strong>ou</strong> lorsque v<strong>ou</strong>s<br />

êtes v<strong>ou</strong>s-même affecté par la situation. Il n’est pas rare<br />

que <strong>le</strong> personnel et <strong>le</strong>s volontaires des Sociétés nationa<strong>le</strong>s<br />

soient submergés par des émotions personnel<strong>le</strong>s qui<br />

risquent de <strong>le</strong>s empêcher de s’acquitter de <strong>le</strong>urs tâches<br />

de la manière prescrite par <strong>le</strong>s Principes fondamentaux de<br />

neutralité et d’impartialité. Une solide formation portant<br />

sur l’applicabilité des Principes fondamentaux et la mission<br />

de la Société nationa<strong>le</strong> est capita<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> v<strong>ou</strong>s permettra<br />

d’honorer votre engagement : accomplir vos tâches en<br />

agissant de manière neutre et impartia<strong>le</strong>.<br />

3 Préparation<br />

Même si <strong>le</strong>s conditions<br />

sont particulièrement<br />

diffici<strong>le</strong>s, s<strong>ou</strong>venez-v<strong>ou</strong>s à<br />

quel point il est gratifiant<br />

de voir <strong>le</strong> s<strong>ou</strong>rire revenir<br />

sur un visage.<br />

[Voir CD-ROM – Personnel sanitaire et<br />

unités, matériel et moyens de transport<br />

sanitaires]<br />

35


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir CD-ROM – Personnel sanitaire et<br />

unités, matériel et moyens de transport<br />

sanitaires]<br />

[Voir Chapitre 7 – Situations impliquant<br />

de nombreuses victimes : opérations<br />

de triage]<br />

36<br />

P<strong>ou</strong>r un sec<strong>ou</strong>riste, <strong>le</strong>s directives éthiques <strong>le</strong>s plus<br />

importantes sont <strong>le</strong>s suivantes :<br />

> agissez de manière consciencieuse et veil<strong>le</strong>z à respecter<br />

en t<strong>ou</strong>t temps la dignité des victimes ;<br />

> considérez la santé des victimes comme votre<br />

préoccupation majeure ;<br />

> protégez la confidentialité de t<strong>ou</strong>te information livrée<br />

par un patient ;<br />

> abstenez-v<strong>ou</strong>s de t<strong>ou</strong>te discrimination quand v<strong>ou</strong>s<br />

portez <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> aux victimes ;<br />

> faites preuve d’un respect absolu envers la vie, l’intégrité<br />

et la dignité des victimes – en d’autres termes : veil<strong>le</strong>z à<br />

ne pas faire s<strong>ou</strong>ffrir.<br />

En période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, en tant que sec<strong>ou</strong>riste, v<strong>ou</strong>s<br />

faites partie du « personnel sanitaire » auquel fait référence<br />

<strong>le</strong> droit international humanitaire ; v<strong>ou</strong>s êtes donc lié à la<br />

fois par <strong>le</strong> droit international humanitaire et par l’éthique<br />

médica<strong>le</strong>.<br />

V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez être confronté à des di<strong>le</strong>mmes personnels<br />

et déontologiques – des « problèmes de conscience » –<br />

en raison des conditions particulièrement dangereuses,<br />

<strong>ou</strong> quand v<strong>ou</strong>s devez faire face à un grand nombre de<br />

victimes. Il faut parfois prendre des décisions qui vont<br />

à l’encontre de vos convictions personnel<strong>le</strong>s <strong>ou</strong> des<br />

pratiques usuel<strong>le</strong>s (ce peut être <strong>le</strong> cas, notamment, lors des<br />

opérations de triage).<br />

V<strong>ou</strong>s devez donc :<br />

> comprendre que <strong>le</strong>s situations impliquant de<br />

nombreuses victimes imposent des choix (par exemp<strong>le</strong>,<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> cas de certaines personnes très grièvement<br />

b<strong>le</strong>ssées, ne pas commencer à <strong>le</strong>s soigner <strong>ou</strong>, parfois<br />

même, arrêter <strong>le</strong>s soins) – v<strong>ou</strong>s ne p<strong>ou</strong>vez pas sauver la<br />

vie de t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s victimes, ni « t<strong>ou</strong>t faire » p<strong>ou</strong>r chacune<br />

d’el<strong>le</strong>s ; v<strong>ou</strong>s devez seu<strong>le</strong>ment agir au mieux p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> plus<br />

grand nombre – et c’est déjà là un important résultat,<br />

méritant d’être salué;<br />

> apprendre à faire des choix et à prendre des décisions<br />

en fixant des priorités p<strong>ou</strong>r vos actions, compte tenu<br />

des ress<strong>ou</strong>rces mobilisées – v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s demanderez, par<br />

exemp<strong>le</strong> : « Qu’est-ce qui est <strong>le</strong> plus urgent ? En étant<br />

réaliste, qu’est-ce que je peux vraiment faire avec <strong>le</strong><br />

temps et <strong>le</strong>s ress<strong>ou</strong>rces dont je dispose ? ».


Didier Bregnard/CICR<br />

Il peut aussi arriver que v<strong>ou</strong>s soyez confronté, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre<br />

de vos activités c<strong>ou</strong>rantes, à une situation où <strong>le</strong> nombre<br />

de victimes et/<strong>ou</strong> <strong>le</strong>urs problèmes de santé excèdent<br />

vos capacités « habituel<strong>le</strong>s » : accident de la circulation<br />

impliquant un autobus bondé de passagers, effondrement<br />

d’un immeub<strong>le</strong> avec un grand nombre d’occupants à<br />

l’intérieur, etc. Par conséquent, t<strong>ou</strong>t savoir-faire en matière<br />

de triage peut aussi se révé<strong>le</strong>r uti<strong>le</strong> en temps de paix !<br />

Compétences en matière de communication<br />

Veil<strong>le</strong>z à accroître vos compétences en matière de<br />

communication p<strong>ou</strong>r établir des relations avec <strong>le</strong>s gens.<br />

Ce sera bénéfique tant p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s que p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s membres<br />

de votre équipe, <strong>le</strong>s victimes que v<strong>ou</strong>s soignez, et t<strong>ou</strong>tes<br />

<strong>le</strong>s personnes avec qui v<strong>ou</strong>s serez en contact (y compris<br />

des individus en colère <strong>ou</strong> effrayés ayant rec<strong>ou</strong>rs à la force<br />

<strong>ou</strong> à la vio<strong>le</strong>nce, des f<strong>ou</strong><strong>le</strong>s agressives, etc.).<br />

De bonnes compétences en matière de communication<br />

et une bonne maîtrise de soi v<strong>ou</strong>s aideront à ab<strong>ou</strong>tir à des<br />

accords et à obtenir un s<strong>ou</strong>tien et un engagement en faveur<br />

de vos actions. Vos efforts en matière de préparation aux<br />

situations d’urgence en seront facilités, et v<strong>ou</strong>s mobiliserez<br />

plus aisément <strong>le</strong>s capacités d’intervention des communautés.<br />

3 Préparation<br />

V<strong>ou</strong>s devez apprendre<br />

à fixer et à accepter<br />

des priorités.<br />

37


Société du Croissant-R<strong>ou</strong>ge du Kirghizistan<br />

PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Section 4.3.2 – Communication,<br />

information et documentation]<br />

38<br />

Montrez-v<strong>ou</strong>s t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs<br />

respectueux, et adaptez<br />

votre comportement<br />

et vos décisions en<br />

fonction de vos différents<br />

interlocuteurs et en<br />

réponse aux circonstances<br />

fluctuantes.<br />

En quoi consiste la communication ? Il s’agit de regarder,<br />

d’éc<strong>ou</strong>ter, de t<strong>ou</strong>cher et de par<strong>le</strong>r, t<strong>ou</strong>t en adoptant une<br />

attitude conforme à l’éthique et en respectant p<strong>le</strong>inement<br />

<strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s c<strong>ou</strong>tumes et <strong>le</strong>s croyances loca<strong>le</strong>s :<br />

> <strong>dans</strong> votre propre communauté, comme <strong>dans</strong> t<strong>ou</strong>t<br />

autre environnement familier, v<strong>ou</strong>s devez connaître la<br />

situation loca<strong>le</strong> ainsi que <strong>le</strong>s réseaux traditionnels de<br />

solidarité, et comprendre <strong>le</strong> mode de fonctionnement<br />

de la communauté ;<br />

> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s lieux et avec <strong>le</strong>s personnes qui ne v<strong>ou</strong>s sont pas<br />

familiers, vos rapports peuvent être limités par <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s<br />

loca<strong>le</strong>s (comme, par exemp<strong>le</strong>, cel<strong>le</strong>s qui interdisent t<strong>ou</strong>t<br />

contact physique et/<strong>ou</strong> verbal entre un homme et une<br />

femme n’ayant aucun lien de parenté). Une solution qui<br />

respecte <strong>le</strong>s limites imposées par ces règ<strong>le</strong>s peut être<br />

tr<strong>ou</strong>vée : v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rrez, par exemp<strong>le</strong>, enseigner à une<br />

personne « autorisée » <strong>ou</strong> « acceptée » la manière de<br />

mettre en œuvre tel<strong>le</strong> <strong>ou</strong> tel<strong>le</strong> technique. Dans t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s<br />

cas, <strong>le</strong> bon sens doit l’emporter.<br />

Au-delà de l’échange d’informations, <strong>le</strong> dialogue permet<br />

aux intervenants d’apprendre à mieux se connaître.<br />

Être membre d’une équipe<br />

Le travail d’équipe a beauc<strong>ou</strong>p de va<strong>le</strong>ur et d’importance<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre situation<br />

de vio<strong>le</strong>nce (peut-être même plus encore que <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s<br />

situations de r<strong>ou</strong>tine). Quiconque se consacre à aider <strong>le</strong>s<br />

personnes en détresse fait éga<strong>le</strong>ment partie de « votre<br />

équipe ». V<strong>ou</strong>s partagez t<strong>ou</strong>s non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s mêmes<br />

conditions diffici<strong>le</strong>s, mais aussi un dév<strong>ou</strong>ement identique<br />

et la satisfaction du devoir accompli.<br />

Pendant <strong>le</strong>s interventions, entraînez-v<strong>ou</strong>s à :<br />

> respecter <strong>le</strong>s Principes fondamentaux du M<strong>ou</strong>vement<br />

international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge (et<br />

à y faire explicitement référence) ainsi qu’à enc<strong>ou</strong>rager<br />

<strong>le</strong>s autres à faire de même ;<br />

> œuvrer uniquement <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de votre mission<br />

humanitaire ;<br />

> enc<strong>ou</strong>rager <strong>le</strong>s membres de l’équipe à observer des<br />

pratiques et un comportement prudent ;<br />

> prom<strong>ou</strong>voir, au sein de votre équipe, des séances<br />

d’information sur la sécurité et y participer (briefings,<br />

discussions, comptes rendus d’incidents, etc.) ;


Croix-R<strong>ou</strong>ge monégasque<br />

> prévenir vos collègues si v<strong>ou</strong>s apprenez qu’une situation<br />

est dangereuse, en utilisant des mots simp<strong>le</strong>s <strong>ou</strong> même<br />

un code précédemment établi (une fréquence radio<br />

d’urgence est s<strong>ou</strong>vent utilisée <strong>dans</strong> de tel<strong>le</strong>s situations) ;<br />

> respecter vos collègues, et à <strong>le</strong>ur apporter votre s<strong>ou</strong>tien<br />

quand il <strong>le</strong> faut ;<br />

> faire part de vos sentiments à des personnes de<br />

confiance ;<br />

> v<strong>ou</strong>s détendre après la mission.<br />

3 Préparation<br />

39


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Section 5.1 – Sécurité]<br />

40<br />

3.4 Équipement<br />

des sec<strong>ou</strong>ristes<br />

Chacun doit disposer de l’équipement personnel et<br />

professionnel nécessaire p<strong>ou</strong>r p<strong>ou</strong>voir accomplir ses tâches<br />

convenab<strong>le</strong>ment. Quels que soient <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s que v<strong>ou</strong>s<br />

emportez, ceux-ci ne doivent ni être f<strong>ou</strong>rnis par la police <strong>ou</strong> <strong>le</strong>s<br />

militaires ni même, par <strong>le</strong>ur aspect, évoquer un équipement<br />

policier <strong>ou</strong> militaire. C’est une simp<strong>le</strong> question de bon sens.<br />

Vos vêtements<br />

> Portez des vêtements appropriés à votre travail et au climat.<br />

> Portez des vêtements propres et corrects.<br />

> Montrez-v<strong>ou</strong>s respectueux de la culture, des traditions,<br />

des tab<strong>ou</strong>s et des codes vestimentaires locaux.<br />

> <strong>Les</strong> vêtements de travail doivent être solides et simp<strong>le</strong>s :<br />

soyez raisonnab<strong>le</strong>, évitez de « frimer ».<br />

> Emportez des vêtements imperméab<strong>le</strong>s.<br />

Chaussures et accessoires<br />

> Portez des chaussures solides <strong>ou</strong> des chaussures de sécurité.<br />

> Optez p<strong>ou</strong>r une montre en plastique aussi discrète que possib<strong>le</strong>.<br />

> Emportez un c<strong>ou</strong>teau de poche <strong>ou</strong> l’équiva<strong>le</strong>nt, sans<br />

<strong>ou</strong>blier que de tels artic<strong>le</strong>s ne sont pas autorisés en<br />

cabine sur <strong>le</strong>s vols commerciaux.<br />

> Prenez de quoi écrire (cahier <strong>ou</strong> bloc et crayons).<br />

> Évitez de porter des bij<strong>ou</strong>x <strong>ou</strong> d’avoir sur v<strong>ou</strong>s<br />

d’importantes sommes d’argent.<br />

> Évitez t<strong>ou</strong>t ce qui p<strong>ou</strong>rrait être associé à des activités<br />

d’espionnage (comme, par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s jumel<strong>le</strong>s,<br />

<strong>le</strong>s appareils photos et <strong>le</strong>s caméras ainsi que <strong>le</strong>s<br />

équipements d’enregistrement vidéo <strong>ou</strong> audio, etc.).<br />

Un équipement personnel de protection passive (casque<br />

de sécurité <strong>ou</strong> gi<strong>le</strong>t de protection, par exemp<strong>le</strong>) peut être<br />

nécessaire <strong>dans</strong> certaines circonstances <strong>ou</strong> p<strong>ou</strong>r des raisons<br />

de sécurité – travail de recherche et de sauvetage <strong>dans</strong> des<br />

édifices effondrés, <strong>ou</strong> en cas de chute de débris, de tirs, etc.<br />

P<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s reposer et v<strong>ou</strong>s détendre<br />

> Emportez quelque chose qui v<strong>ou</strong>s aide à v<strong>ou</strong>s détendre<br />

(des livres, par exemp<strong>le</strong>, <strong>ou</strong> une radio à ondes c<strong>ou</strong>rtes).<br />

> Emportez <strong>le</strong>s coordonnées des membres de votre<br />

famil<strong>le</strong> et de vos amis.


Patrick Richard/CICR<br />

Effets personnels<br />

> Portez t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs sur v<strong>ou</strong>s vos papiers d’identité, ainsi que<br />

votre carte de membre de la Société nationa<strong>le</strong>.<br />

> Comme votre séj<strong>ou</strong>r p<strong>ou</strong>rrait durer quelques j<strong>ou</strong>rs,<br />

prenez avec v<strong>ou</strong>s :<br />

• des artic<strong>le</strong>s de toi<strong>le</strong>tte et vos médicaments ;<br />

• des vêtements de rechange et un peu de produit de<br />

<strong>le</strong>ssive ;<br />

• de l’eau et de la n<strong>ou</strong>rriture (denrées non périssab<strong>le</strong>s,<br />

prêtes à l’emploi, ne nécessitant pas de réfrigération<br />

et seu<strong>le</strong>ment peu – <strong>ou</strong> pas – d’eau p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>ur<br />

préparation) ;<br />

• une lampe de poche, de préférence à manivel<strong>le</strong> <strong>ou</strong><br />

dynamo (sinon, prévoir des pi<strong>le</strong>s de rechange) ainsi<br />

qu’une amp<strong>ou</strong><strong>le</strong> de réserve.<br />

> Ce qu’il faut p<strong>ou</strong>r dormir (un sac de c<strong>ou</strong>chage et une<br />

m<strong>ou</strong>stiquaire, par exemp<strong>le</strong>).<br />

Certains artic<strong>le</strong>s non mentionnés ci-dessus peuvent être<br />

requis <strong>dans</strong> certaines situations.<br />

Tr<strong>ou</strong>sse de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong><br />

> Veil<strong>le</strong>z à ce que <strong>le</strong> contenu reste propre et en bon état.<br />

> Remplacez <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s utilisés <strong>ou</strong> périmés.<br />

> Utilisez <strong>le</strong> contenu de la tr<strong>ou</strong>sse et soyez prêt à<br />

improviser avec d’autres matériaux.<br />

Rappe<strong>le</strong>z-v<strong>ou</strong>s qu’un emblème distinctif figure sur la tr<strong>ou</strong>sse :<br />

> ne l’utilisez donc pas à d’autres fins que <strong>le</strong>s <strong>premiers</strong> soins ;<br />

> ne l’abandonnez pas sans surveillance car el<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>rrait<br />

être volée et utilisée de manière abusive.<br />

3 Préparation<br />

[Voir Annexe 3 – Tr<strong>ou</strong>sse de <strong>premiers</strong><br />

<strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>]<br />

41


Guntar Primagotama/CICR<br />

PREMIERS SECOURS<br />

42<br />

Matériel de diffusion<br />

> Si possib<strong>le</strong>, emportez avec v<strong>ou</strong>s une brochure décrivant<br />

<strong>le</strong>s Principes fondamentaux ainsi que la mission et <strong>le</strong>s<br />

activités du M<strong>ou</strong>vement international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge<br />

et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge. En situation de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>,<br />

aj<strong>ou</strong>tez un livret expliquant <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s fondamenta<strong>le</strong>s<br />

du droit international humanitaire. Une brochure<br />

attrayante, faci<strong>le</strong> à lire (tel<strong>le</strong> qu’une bande dessinée, par<br />

exemp<strong>le</strong>) est préférab<strong>le</strong> – spécia<strong>le</strong>ment là où <strong>le</strong> niveau<br />

d’instruction de vos interlocuteurs l’exige. Le texte<br />

doit être rédigé <strong>dans</strong> la (<strong>le</strong>s) langue(s) loca<strong>le</strong>(s) : il v<strong>ou</strong>s<br />

aidera à expliquer votre activité sur <strong>le</strong> terrain à vos divers<br />

interlocuteurs.<br />

5.5


3.5 Plans de préparation<br />

3.5.1 En général<br />

V<strong>ou</strong>s devez :<br />

> connaître <strong>le</strong> plan de préparation aux situations<br />

d’urgence et d’intervention de votre Société nationa<strong>le</strong>,<br />

savoir de quel<strong>le</strong> manière v<strong>ou</strong>s serez supervisé pendant<br />

la mise en œuvre de ce plan et, enfin, être informé des<br />

tâches qui v<strong>ou</strong>s seront confiées ;<br />

> être au c<strong>ou</strong>rant des plans d’évacuation d’urgence ;<br />

> bien connaître la géographie de la zone où v<strong>ou</strong>s vivez<br />

et/<strong>ou</strong> travail<strong>le</strong>z : v<strong>ou</strong>s devez savoir où se tr<strong>ou</strong>vent <strong>le</strong>s<br />

centres de soins de santé et <strong>le</strong>s hôpitaux (adresse<br />

et nom des personnes de contact) p<strong>ou</strong>r faciliter <strong>le</strong>s<br />

demandes d’aide et d’évacuation des victimes ;<br />

> savoir comment réagir si v<strong>ou</strong>s êtes malade <strong>ou</strong> b<strong>le</strong>ssé.<br />

3.5.2 Pendant la phase de mobilisation<br />

Chez v<strong>ou</strong>s<br />

> Lorsque v<strong>ou</strong>s êtes contacté par votre Société nationa<strong>le</strong>,<br />

et si <strong>le</strong>s conditions de sécurité <strong>le</strong> permettent, rendezv<strong>ou</strong>s<br />

à l’heure dite au point de rencontre mentionné<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> plan de <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> d’urgence.<br />

> Prenez avec v<strong>ou</strong>s vos papiers d’identité ainsi que votre<br />

carte de membre de la Société nationa<strong>le</strong>.<br />

> Prenez votre équipement et vos effets personnels ; si<br />

v<strong>ou</strong>s en avez, mettez votre vêtement <strong>ou</strong> votre dossard<br />

portant l’un des emblèmes distinctifs.<br />

> Rappe<strong>le</strong>z à vos proches <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s élémentaires de<br />

sécurité, ainsi que <strong>le</strong>s principaux gestes qui sauvent.<br />

Le plan de <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> d’urgence peut prévoir <strong>le</strong> cas où<br />

t<strong>ou</strong>t contact serait rompu avec votre Société nationa<strong>le</strong>.<br />

V<strong>ou</strong>s devrez alors v<strong>ou</strong>s rendre directement au point de<br />

rencontre, si <strong>le</strong>s conditions de sécurité <strong>le</strong> permettent.<br />

3 Préparation<br />

V<strong>ou</strong>s devriez v<strong>ou</strong>s<br />

préparer en temps de paix<br />

aux tâches et activités<br />

qui seront <strong>le</strong>s vôtres en<br />

période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong><br />

autre situation de vio<strong>le</strong>nce,<br />

<strong>ou</strong> en cas de catastrophe.<br />

43


Christopher Black/Fédération internationa<strong>le</strong><br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge suédoise<br />

PREMIERS SECOURS<br />

44<br />

Au point de rencontre<br />

> Suivez <strong>le</strong>s ordres de la personne responsab<strong>le</strong>.<br />

> Rejoignez une équipe (ne travail<strong>le</strong>z jamais seul, à moins<br />

qu’il n’ait été explicitement décidé que v<strong>ou</strong>s devez agir<br />

ainsi).<br />

> Si v<strong>ou</strong>s n’en avez pas encore, procurez-v<strong>ou</strong>s un vêtement<br />

<strong>ou</strong> un dossard portant l’un des emblèmes distinctifs.<br />

> Évaluez v<strong>ou</strong>s-même votre capacité à faire face aux<br />

menaces et aux situations diffici<strong>le</strong>s (où v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rrez être<br />

confronté à des dangers, à des cadavres, etc.). Si v<strong>ou</strong>s<br />

avez <strong>le</strong> moindre d<strong>ou</strong>te, v<strong>ou</strong>s devriez, <strong>dans</strong> l’immédiat,<br />

refuser d’al<strong>le</strong>r sur <strong>le</strong> terrain.<br />

> Attendez d’avoir reçu <strong>le</strong>s instructions avant de prendre<br />

t<strong>ou</strong>te initiative ; ensuite, agissez t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs de manière<br />

calme et ordonnée.<br />

À noter<br />

Quand il est utilisé à titre protecteur, l’emblème doit être<br />

bien en évidence et de grandes dimensions (par exemp<strong>le</strong>,<br />

un emblème de grande tail<strong>le</strong> sera porté sur la poitrine,<br />

un autre sur <strong>le</strong> dos). En période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, selon <strong>le</strong><br />

droit international humanitaire, <strong>le</strong> personnel médical des<br />

forces <strong>armé</strong>es ainsi que <strong>le</strong> personnel et <strong>le</strong>s volontaires<br />

des Sociétés nationa<strong>le</strong>s qui sont affectés à ces mêmes<br />

tâches ont <strong>le</strong> droit de porter des brassards blancs arborant<br />

l’emblème, à deux conditions : que la Société nationa<strong>le</strong><br />

soit dûment reconnue et autorisée par <strong>le</strong> g<strong>ou</strong>vernement à<br />

assister <strong>le</strong>s services de santé des forces <strong>armé</strong>es, et que <strong>le</strong>s<br />

membres de la Société nationa<strong>le</strong> soient s<strong>ou</strong>mis aux lois et<br />

règ<strong>le</strong>ments militaires. <strong>Les</strong> brassards doivent être f<strong>ou</strong>rnis et<br />

authentifiés par une autorité militaire officiel<strong>le</strong>.<br />

3.5.3 sur place<br />

> Lorsque v<strong>ou</strong>s y êtes autorisé, portez t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs un emblème<br />

distinctif de grandes dimensions et clairement visib<strong>le</strong>.<br />

> Prenez avec v<strong>ou</strong>s votre carte de membre de la Croix-<br />

R<strong>ou</strong>ge <strong>ou</strong> du Croissant-R<strong>ou</strong>ge ainsi que t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s<br />

documents requis et/<strong>ou</strong> délivrés par <strong>le</strong>s autorités (carte<br />

d’identité, passeports/laissez-passer, etc.).<br />

> Expliquez <strong>le</strong>s raisons de votre présence ainsi que, si cela<br />

est possib<strong>le</strong> <strong>ou</strong> nécessaire, <strong>le</strong>s Principes fondamentaux<br />

du M<strong>ou</strong>vement international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge.


Thierry Gassmann/ CICR<br />

> N’acceptez jamais que des personnes <strong>armé</strong>es montent<br />

avec v<strong>ou</strong>s à bord d’un véhicu<strong>le</strong> ; ne <strong>le</strong>ur offrez jamais un<br />

refuge. N’entreposez et ne transportez jamais des armes<br />

<strong>ou</strong> des munitions.<br />

> Ne permettez jamais que l’on se serve de v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>r<br />

atteindre des buts re<strong>le</strong>vant du renseignement : prenez<br />

garde à ce que l’on ne v<strong>ou</strong>s prenne p<strong>ou</strong>r un espion !<br />

> Réfléchissez à l’avance afin de savoir où v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rriez<br />

v<strong>ou</strong>s mettre à l’abri si v<strong>ou</strong>s étiez menacé <strong>ou</strong> en danger (si,<br />

par exemp<strong>le</strong>, des tirs étaient dirigés contre v<strong>ou</strong>s), que v<strong>ou</strong>s<br />

soyez à pied, à bord d’un véhicu<strong>le</strong> <strong>ou</strong> <strong>dans</strong> un édifice.<br />

3 Préparation<br />

[Voir Section 5.1.2 – Évaluation des<br />

conditions de sécurité sur <strong>le</strong> lieu<br />

d’intervention]<br />

45


PREMIERS SECOURS<br />

Si v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s sentez<br />

surmené, trop stressé,<br />

mieux vaut arrêter de<br />

travail<strong>le</strong>r et demander de<br />

l’aide et des conseils.<br />

[Voir Section 3.3.2 – Aptitudes<br />

personnel<strong>le</strong>s]<br />

46<br />

3.6 Faire face au stress<br />

Le stress est une réaction naturel<strong>le</strong> à une situation diffici<strong>le</strong>.<br />

Le « stress cumulatif » est discernab<strong>le</strong> principa<strong>le</strong>ment<br />

à travers des modifications de comportement qui<br />

peuvent être observées soit par v<strong>ou</strong>s-même soit par des<br />

membres de votre équipe. Ainsi, il importe de s’inquiéter si<br />

quelqu’un :<br />

• fait quelque chose qui ne rime à rien ;<br />

• agit de manière étrangère à son tempérament ;<br />

• se comporte de manière insolite.<br />

V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez faire beauc<strong>ou</strong>p p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s aider v<strong>ou</strong>s-même à<br />

lutter contre <strong>le</strong> stress.<br />

En termes de préparation<br />

> Veil<strong>le</strong>z à rester en bonne forme physique et psychique.<br />

> Adoptez un mode de vie sain (bonnes habitudes en<br />

matière d’alimentation, de boisson et de sommeil, etc.)<br />

et respectez <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s d’hygiène.<br />

> Gérez votre temps de travail ; accordez-v<strong>ou</strong>s des pauses<br />

régulières pendant votre travail et ménagez-v<strong>ou</strong>s des<br />

temps de repos et de détente.<br />

> Apprenez à v<strong>ou</strong>s accorder une pause et à marquer un<br />

temps d’arrêt avant t<strong>ou</strong>t engagement (p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s donner<br />

<strong>le</strong> temps de « respirer »).<br />

> Développez une solide résistance psychologique p<strong>ou</strong>r<br />

faire face aux situations diffici<strong>le</strong>s (graves vio<strong>le</strong>nces et<br />

s<strong>ou</strong>ffrances humaines ; menaces politiques et physiques ;<br />

manque de respect envers <strong>le</strong>s emblèmes ; critiques<br />

contre <strong>le</strong> M<strong>ou</strong>vement international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge<br />

et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge ; tensions au sein de la Société<br />

nationa<strong>le</strong> ; etc.).<br />

> Soyez prêt à demander – <strong>ou</strong> à accepter – des<br />

changements <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s tâches qui v<strong>ou</strong>s sont assignées.


Avant l’intervention<br />

> Reconnaissez et acceptez la situation, et dites-v<strong>ou</strong>s :<br />

« Il est normal et acceptab<strong>le</strong> que je me sente ainsi ».<br />

> Pensez à votre expérience et à la bonne préparation que<br />

v<strong>ou</strong>s avez : « Je suis bien préparé. Je peux gérer cela ».<br />

> Imaginez à quoi la situation risque de ressemb<strong>le</strong>r :<br />

des victimes en grand nombre, un environnement<br />

dangereux, des gens qui crient, etc. Dites-v<strong>ou</strong>s alors :<br />

« Je vais garder mon calme ; je commencerai par<br />

observer <strong>le</strong> lieu d’intervention, évaluer la sécurité et<br />

col<strong>le</strong>cter des informations ».<br />

Pendant l’intervention<br />

> Montrez-v<strong>ou</strong>s calme et confiant.<br />

> Maîtrisez vos impulsions (qui, par exemp<strong>le</strong>, v<strong>ou</strong>s<br />

p<strong>ou</strong>sseraient à c<strong>ou</strong>rir vers <strong>le</strong>s victimes sur <strong>le</strong> terrain avant<br />

d’évaluer la situation) ainsi que <strong>le</strong>s sentiments étranges,<br />

tels que fatalisme, prémonition de la mort, euphorie,<br />

impression d’invulnérabilité, etc.<br />

> Restez en liaison avec votre chef d’équipe, de manière<br />

à p<strong>ou</strong>voir exprimer vos sentiments à t<strong>ou</strong>t moment (y<br />

compris vos inquiétudes au sujet d’autres membres de<br />

l’équipe).<br />

3 Préparation<br />

Répétez-v<strong>ou</strong>s<br />

inlassab<strong>le</strong>ment :<br />

« Je suis calme, je peux<br />

gérer la situation ».<br />

Prenez soin de v<strong>ou</strong>s,<br />

même si p<strong>ou</strong>r cela, v<strong>ou</strong>s<br />

devez faire passer au<br />

deuxième plan certaines<br />

tâches urgentes. V<strong>ou</strong>s<br />

êtes important, et v<strong>ou</strong>s<br />

devez comprendre<br />

qu’un sec<strong>ou</strong>riste fatigué<br />

est inefficace, voire<br />

dangereux.<br />

47<br />

Ursula Meissner /CICR


PREMIERS SECOURS<br />

Donnez-v<strong>ou</strong>s du temps<br />

p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s détendre et<br />

« recharger vos batteries ».<br />

V<strong>ou</strong>s devez savoir<br />

reconnaître vos limites<br />

et communiquer<br />

<strong>ou</strong>vertement avec <strong>le</strong>s<br />

autres.<br />

[Voir Fiche – Stress : test d’autoévaluation<br />

]<br />

48<br />

Après l’intervention<br />

> Par<strong>le</strong>z de vos d<strong>ou</strong>tes, peurs, frustrations, cauchemars,<br />

etc. à une personne de confiance.<br />

> Veil<strong>le</strong>z à avoir un mode de vie sain et une bonne<br />

hygiène personnel<strong>le</strong>.<br />

> Assurez-v<strong>ou</strong>s que v<strong>ou</strong>s disposez d’assez de confort et<br />

d’intimité.<br />

> Faites des choses que v<strong>ou</strong>s aimez faire, mais sans excès !<br />

Si v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s sentez épuisé<br />

> Demandez à votre chef d’équipe de suspendre <strong>ou</strong> de<br />

modifier votre affectation, <strong>ou</strong> acceptez un changement<br />

si on v<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> propose.<br />

> Demandez, au besoin, une assistance psychologique.<br />

Dans <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre situation de vio<strong>le</strong>nce,<br />

<strong>le</strong>s environnements et <strong>le</strong>s problèmes de santé auxquels v<strong>ou</strong>s serez confronté<br />

seront parfois ordinaires, re<strong>le</strong>vant de la vie de t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s j<strong>ou</strong>rs, et parfois<br />

t<strong>ou</strong>t à fait n<strong>ou</strong>veaux, spécifiquement liés à la situation.<br />

V<strong>ou</strong>s ne p<strong>ou</strong>rrez gérer convenab<strong>le</strong>ment ces problèmes que si <strong>le</strong>s soins<br />

sont dispensés de manière organisée et si <strong>le</strong>s ress<strong>ou</strong>rces sont correctement gérées,<br />

en fonction des besoins et du <strong>contexte</strong>.


Soins<br />

aux victimes<br />

PREMIERS SECOURS<br />

4<br />

49


4.1 objectifs et<br />

responsabilités<br />

De manière généra<strong>le</strong>, vos activités sont s<strong>ou</strong>mises à la<br />

législation nationa<strong>le</strong>, en particulier aux lois relatives aux<br />

obligations des personnes engagées <strong>dans</strong> des activités<br />

de soins de santé et d’assistance. V<strong>ou</strong>s devez respecter <strong>le</strong>s<br />

décisions des autorités.<br />

Dans <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> d’autres situations de<br />

vio<strong>le</strong>nce, en tant que sec<strong>ou</strong>riste, v<strong>ou</strong>s devez :<br />

> t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs utiliser <strong>le</strong>s emblèmes distinctifs de manière<br />

appropriée, et respecter <strong>le</strong>s Principes fondamentaux<br />

du M<strong>ou</strong>vement international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge ;<br />

> t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs veil<strong>le</strong>r à ce que vos interventions se dér<strong>ou</strong><strong>le</strong>nt<br />

<strong>dans</strong> de bonnes conditions de sécurité ;<br />

> éviter de faire « du mal », ne pas faire s<strong>ou</strong>ffrir ;<br />

> f<strong>ou</strong>rnir la meil<strong>le</strong>ure assistance possib<strong>le</strong> au plus grand<br />

nombre de personnes ;<br />

> préserver la vie en apportant un s<strong>ou</strong>tien aux fonctions<br />

vita<strong>le</strong>s de la victime ;<br />

> contenir <strong>le</strong>s effets des b<strong>le</strong>ssures p<strong>ou</strong>r éviter que l’état de<br />

la victime ne s’aggrave (complications, etc.) ;<br />

> atténuer <strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>ffrances de la victime, et lui apporter un<br />

s<strong>ou</strong>tien moral ;<br />

> contrô<strong>le</strong>r et enregistrer régulièrement <strong>le</strong>s signes vitaux<br />

de la victime ainsi que l’efficacité des mesures prises ;<br />

> aider à transporter la victime, au besoin ;<br />

> remettre la victime au maillon suivant de la chaîne des<br />

soins et transmettre <strong>le</strong>s informations pertinentes ;<br />

> prendre soin de v<strong>ou</strong>s.<br />

En période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, chaque sec<strong>ou</strong>riste doit<br />

connaître et respecter rig<strong>ou</strong>reusement <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s du droit<br />

international humanitaire.<br />

À noter<br />

V<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>verez en annexe un document récapitulant<br />

<strong>le</strong>s points clés de la mission des chefs d’équipes<br />

sec<strong>ou</strong>ristes.<br />

4 Soins aux victimes<br />

Une pratique<br />

quotidienne, une bonne<br />

préparation et une<br />

approche opérationnel<strong>le</strong><br />

systématique v<strong>ou</strong>s<br />

donneront confiance en<br />

v<strong>ou</strong>s et v<strong>ou</strong>s permettront<br />

d’accomplir vos tâches<br />

avec efficacité.<br />

[Voir Annexe 4 – Diriger une équipe de<br />

sec<strong>ou</strong>ristes]<br />

51<br />

Ana Rosa Boyán/ Croix-R<strong>ou</strong>ge bolivienne


Reuters -George Esiri, avec l’aimab<strong>le</strong><br />

autorisation de www.a<strong>le</strong>rtnet.org<br />

PREMIERS SECOURS<br />

52<br />

Votre bon sens, votre<br />

dév<strong>ou</strong>ement, vos<br />

connaissances et vos<br />

compétences sont vos<br />

meil<strong>le</strong>urs guides lors de<br />

missions humanitaires<br />

p<strong>ou</strong>r venir en aide aux<br />

victimes de <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s<br />

et autres situations de<br />

vio<strong>le</strong>nce.<br />

4.2 Contexte<br />

4.2.1 Menaces<br />

T<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s situations de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> de vio<strong>le</strong>nce sont<br />

dangereuses ; el<strong>le</strong>s n’ont rien d’un jeu. Veil<strong>le</strong>z à votre<br />

propre sécurité – v<strong>ou</strong>s assurerez ainsi la sécurité de t<strong>ou</strong>tes<br />

<strong>le</strong>s personnes dont v<strong>ou</strong>s devez v<strong>ou</strong>s occuper. Comment<br />

p<strong>ou</strong>rriez-v<strong>ou</strong>s aider <strong>le</strong>s autres si v<strong>ou</strong>s êtes b<strong>le</strong>ssé <strong>ou</strong> tué ?<br />

Que v<strong>ou</strong>s soyez expérimenté <strong>ou</strong> non, v<strong>ou</strong>s n’échapperez<br />

pas aux chocs émotionnels et aux pressions<br />

psychologiques, car :<br />

• v<strong>ou</strong>s êtes v<strong>ou</strong>s-même en danger ;<br />

• <strong>le</strong>s membres de votre famil<strong>le</strong>, vos amis <strong>ou</strong> vos collègues<br />

p<strong>ou</strong>rraient être directement affectés (en étant b<strong>le</strong>ssés <strong>ou</strong><br />

malades, en perdant contact avec <strong>le</strong>urs proches, en se<br />

faisant vo<strong>le</strong>r des biens personnels, etc.) ;<br />

• votre espace de travail peut être restreint par une f<strong>ou</strong><strong>le</strong><br />

de badauds excités et en colère ainsi que par <strong>le</strong>s amis<br />

et <strong>le</strong>s parents d’une victime qui peuvent se montrer<br />

agressifs et, par <strong>le</strong>ur comportement, v<strong>ou</strong>s empêcher de<br />

prodiguer <strong>le</strong>s soins requis <strong>ou</strong> même de l’évacuer ;<br />

• <strong>le</strong>s scènes auxquel<strong>le</strong>s v<strong>ou</strong>s assistez, comme <strong>le</strong>s cris<br />

que v<strong>ou</strong>s entendez, sont terrib<strong>le</strong>s – comme <strong>le</strong> furent<br />

ceux qui, au soir de la batail<strong>le</strong> de Solférino en 1859 ont<br />

inspiré à Henry Dunant <strong>le</strong>s idées qui allaient conduire<br />

à la fondation du droit international humanitaire et<br />

du M<strong>ou</strong>vement international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge ;<br />

• votre mission est plus diffici<strong>le</strong> que t<strong>ou</strong>tes cel<strong>le</strong>s que<br />

v<strong>ou</strong>s avez connues jusqu’ici, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de vos tâches<br />

habituel<strong>le</strong>s en temps de paix : <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssures sont graves,<br />

<strong>le</strong>s victimes sont nombreuses, des priorités de soins<br />

doivent être établies, votre travail se prolonge pendant<br />

des heures sans que v<strong>ou</strong>s puissiez suffisamment manger,<br />

boire <strong>ou</strong> v<strong>ou</strong>s reposer, etc.<br />

La plupart du temps, la population, mais aussi <strong>le</strong>s<br />

personnes qui ont rec<strong>ou</strong>rs à la force <strong>ou</strong> à la vio<strong>le</strong>nce<br />

respectent <strong>le</strong>s sec<strong>ou</strong>ristes et <strong>le</strong>s autres membres du<br />

personnel médical sur <strong>le</strong> terrain : ils admirent <strong>le</strong>ur c<strong>ou</strong>rage<br />

(il n’est pas faci<strong>le</strong> de travail<strong>le</strong>r <strong>dans</strong> des situations aussi<br />

dangereuses) et reconnaissent l’importance de l’aide qu’ils<br />

apportent.


4.2.2 Problèmes de santé spécifiques<br />

Dans <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> d’autres situations<br />

de vio<strong>le</strong>nce, v<strong>ou</strong>s serez confronté à des types de b<strong>le</strong>ssures<br />

spécifiques : b<strong>le</strong>ssures pénétrantes, lésions par effet de<br />

s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong>, brûlures et traumatismes fermés.<br />

En raison de la dégradation du système de santé et<br />

des conditions de vie de la population, des « urgences<br />

si<strong>le</strong>ncieuses » apparaissent (maladies diarrhéiques,<br />

malnutrition, etc.), dont certaines peuvent entraîner des<br />

épidémies.<br />

V<strong>ou</strong>s rencontrerez aussi t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s types de b<strong>le</strong>ssures<br />

c<strong>ou</strong>rants en temps de paix (accidents de la r<strong>ou</strong>te et chutes ;<br />

accidents domestiques, accidents du travail et de chasse ;<br />

incendies et autres désastres).<br />

4 Soins aux victimes<br />

[Voir Annexe 2 – <strong>Les</strong> mécanismes du<br />

traumatisme]<br />

53<br />

Harold & Esther Edgerton F<strong>ou</strong>ndation, 2006, avec l’aimab<strong>le</strong> autorisation dePalm Press, Inc.


PREMIERS SECOURS<br />

54<br />

V<strong>ou</strong>s devez utiliser votre<br />

bon sens, acquérir des<br />

réf<strong>le</strong>xes automatiques,<br />

et adopter une approche<br />

humanitaire afin de<br />

travail<strong>le</strong>r de manière<br />

efficace, sans prendre<br />

de risques.<br />

[Voir Annexe 5 – La chaîne des soins<br />

aux victimes ; Annexe 6 – Le poste de<br />

<strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>]<br />

Selon <strong>le</strong>s besoins<br />

et vos aptitudes,<br />

v<strong>ou</strong>s interviendrez<br />

<strong>dans</strong> l’un <strong>ou</strong> l’autre des<br />

maillons de la chaîne<br />

des soins.<br />

4.3 Principes opérationnels<br />

essentiels en matière<br />

de soins<br />

Afin d’offrir <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs soins possib<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs<br />

délais, quatre principes opérationnels essentiels doivent<br />

être respectés, p<strong>ou</strong>r p<strong>ou</strong>voir prodiguer des soins et<br />

continuer de <strong>le</strong> faire <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong><br />

d’autres situations de vio<strong>le</strong>nce. Chaque sec<strong>ou</strong>riste doit :<br />

> intervenir <strong>dans</strong> de bonnes conditions de sécurité, grâce<br />

à un comportement approprié et à l’utilisation d’un<br />

équipement de protection adéquat (gants, par exemp<strong>le</strong>) ;<br />

> travail<strong>le</strong>r au sein d’une chaîne de soins aux victimes qui<br />

organise et répartit correctement <strong>le</strong>s compétences et <strong>le</strong>s<br />

moyens sur <strong>le</strong> terrain ;<br />

> fixer des priorités d’action et utiliser <strong>le</strong>s ress<strong>ou</strong>rces<br />

disponib<strong>le</strong>s – humaines et autres – pendant <strong>le</strong>s<br />

opérations de triage ;<br />

> partager <strong>le</strong>s informations et <strong>le</strong>s <strong>le</strong>çons apprises grâce à<br />

une communication efficace.<br />

T<strong>ou</strong>t cela doit être accompli en faisant en sorte que <strong>le</strong><br />

passage au niveau de soins suivant puisse se faire sans<br />

tarder et <strong>dans</strong> de bonnes conditions de sécurité.<br />

Le respect de ces principes se vérifie <strong>dans</strong> la gestion<br />

quotidienne et habituel<strong>le</strong> des situations d’urgence.<br />

4.3.1 La chaîne des soins aux victimes<br />

La chaîne des soins est <strong>le</strong> parc<strong>ou</strong>rs suivi par une personne<br />

b<strong>le</strong>ssée de l’endroit où el<strong>le</strong> a été b<strong>le</strong>ssée jusqu’à celui où el<strong>le</strong><br />

reçoit <strong>le</strong>s soins spécialisés exigés par son état. Ce manuel ne<br />

porte que sur la prise en charge pré-hospitalière.<br />

Dans des conditions optima<strong>le</strong>s, cette chaîne se compose<br />

des maillons suivants :<br />

1. soins donnés sur place ;<br />

2. point de rassemb<strong>le</strong>ment des victimes ;<br />

3. étape intermédiaire ;<br />

4. hôpital chirurgical ;<br />

5. centre de soins spécialisés (y compris services de<br />

rééducation physique).


4 Soins aux victimes<br />

55<br />

Thierry Gassmann/CICR<br />

Roland Big<strong>le</strong>r/CICR


Jean-Jacques Kurz/CICR<br />

PREMIERS SECOURS<br />

Parfois, <strong>le</strong>s victimes « sautent » l’une de ces étapes et <strong>dans</strong><br />

des conditions diffici<strong>le</strong>s, certains maillons de la chaîne ne<br />

fonctionnent pas.<br />

Un système de transport (ambulances, par exemp<strong>le</strong>) est<br />

utilisé p<strong>ou</strong>r transférer <strong>le</strong>s victimes d’un maillon à l’autre :<br />

il fait par conséquent partie intégrante de la chaîne.<br />

Un système de coordination reliant <strong>le</strong> centre de régulation<br />

<strong>ou</strong> de commandement aux chefs des équipes de<br />

sec<strong>ou</strong>ristes sur <strong>le</strong> terrain doit exister <strong>ou</strong> être mis en place.<br />

En période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, <strong>le</strong> personnel engagé <strong>dans</strong> la<br />

chaîne des soins est spécifiquement protégé par <strong>le</strong> droit<br />

international humanitaire. T<strong>ou</strong>t doit être fait p<strong>ou</strong>r s<strong>ou</strong>straire<br />

ce personnel aux dangers du combat pendant qu’il<br />

accomplit ses tâches humanitaires.<br />

56<br />

[Voir CD-ROM – Personnel sanitaire<br />

et unités, matériel, équipement et<br />

transport sanitaires]<br />

Robert Semeniuk/CICR


Luc Chessex/CICR<br />

4.3.2 Communication, information<br />

et documentation<br />

V<strong>ou</strong>s devez :<br />

> communiquer avec t<strong>ou</strong>t <strong>le</strong> monde ;<br />

> faire <strong>le</strong> compte rendu de vos activités ;<br />

> documenter l’état de chaque victime confiée à vos soins,<br />

de même que t<strong>ou</strong>t changement p<strong>ou</strong>vant intervenir <strong>dans</strong><br />

son état, et l’efficacité des mesures prises (état civil, bilan,<br />

soins, évolution, etc.).<br />

Quand v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>vez <strong>dans</strong> des lieux et/<strong>ou</strong> en présence de<br />

personnes que v<strong>ou</strong>s connaissez mal, veil<strong>le</strong>z à v<strong>ou</strong>s renseigner<br />

sur <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s, c<strong>ou</strong>tumes et croyances loca<strong>le</strong>s, et à <strong>le</strong>s respecter.<br />

4 Soins aux victimes<br />

[Voir Section 3.3.2 – Aptitudes<br />

personnel<strong>le</strong>s : compétences en matière<br />

de communication]<br />

57


PREMIERS SECOURS<br />

58<br />

N’<strong>ou</strong>bliez pas que v<strong>ou</strong>s<br />

soignez « une personne<br />

b<strong>le</strong>ssée, pas seu<strong>le</strong>ment<br />

une b<strong>le</strong>ssure ».<br />

[Voir Section 6.3.3 – <strong>Les</strong> m<strong>ou</strong>rants<br />

et <strong>le</strong>s morts]<br />

Communication avec vos principaux interlocuteurs<br />

Chacune des personnes avec qui v<strong>ou</strong>s êtes en contact<br />

a besoin d’informations spécifiques que v<strong>ou</strong>s devez lui<br />

communiquer ; ces personnes constituent éga<strong>le</strong>ment une<br />

s<strong>ou</strong>rce d’informations. Cela dit, prenez garde à ce que l’on<br />

ne v<strong>ou</strong>s prenne pas p<strong>ou</strong>r un espion !<br />

Communiquez avec la victime : v<strong>ou</strong>s devez aider la<br />

victime sur <strong>le</strong> plan psychologique par votre attitude, vos<br />

paro<strong>le</strong>s et vos actions. Par<strong>le</strong>z-lui, rassurez-la ; dites-lui qui<br />

v<strong>ou</strong>s êtes et ce que v<strong>ou</strong>s al<strong>le</strong>z faire.<br />

À noter<br />

La communication avec <strong>le</strong>s m<strong>ou</strong>rants est abordée <strong>dans</strong><br />

une section à part.<br />

Communiquez avec <strong>le</strong>s badauds ainsi qu’avec <strong>le</strong>s<br />

parents et <strong>le</strong>s amis de la victime : rassurez-<strong>le</strong>s par votre<br />

calme et votre sang-froid. Un bon contact avec eux v<strong>ou</strong>s<br />

permettra d’obtenir de précieuses informations sur <strong>le</strong>s<br />

conditions de sécurité ainsi que, parfois, sur la victime<br />

(identité, historique médical, etc.). De plus, v<strong>ou</strong>s aurez<br />

peut-être besoin de <strong>le</strong>ur aide p<strong>ou</strong>r déplacer <strong>ou</strong> soigner<br />

des victimes.<br />

Communiquez avec vos collègues : avant t<strong>ou</strong>t, partagez<br />

<strong>le</strong>s informations ayant trait à la sécurité. Faites part de<br />

vos ressentis concernant v<strong>ou</strong>s-même et <strong>le</strong>s autres, à des<br />

personnes de confiance.


4 Soins aux victimes<br />

59<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge de Somalie


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Section 5.1 – Sécurité]<br />

[Voir Section 10.1 – Gestion de soi]<br />

La communication<br />

constitue un vo<strong>le</strong>t<br />

essentiel de votre travail.<br />

[Voir Section 5.5 – Donner l’a<strong>le</strong>rte]<br />

60<br />

Communiquez avec <strong>le</strong>s autorités loca<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s forces<br />

impliquées <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s combats : si v<strong>ou</strong>s entrez en contact<br />

avec el<strong>le</strong>s, expliquez-<strong>le</strong>ur vos objectifs, <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s<br />

fondamenta<strong>le</strong>s qui protègent <strong>le</strong>s individus en situation<br />

de vio<strong>le</strong>nce, ainsi que <strong>le</strong>s principes humanitaires. Soyez à<br />

l’éc<strong>ou</strong>te et sollicitez des informations importantes p<strong>ou</strong>r<br />

votre sécurité et cel<strong>le</strong> de vos collègues ; prenez garde<br />

t<strong>ou</strong>tefois à ce que l’on ne v<strong>ou</strong>s prenne pas p<strong>ou</strong>r un espion !<br />

Communiquez avec <strong>le</strong>s médias : si des j<strong>ou</strong>rnalistes v<strong>ou</strong>s<br />

interpel<strong>le</strong>nt <strong>ou</strong> v<strong>ou</strong>s filment, interrompez-<strong>le</strong>s, et orientez<strong>le</strong>s<br />

vers votre chef d’équipe <strong>ou</strong> <strong>le</strong>s personnes qui sont<br />

chargées des contacts avec <strong>le</strong>s médias.<br />

« Communiquez » avec v<strong>ou</strong>s-même : n’<strong>ou</strong>bliez pas de<br />

v<strong>ou</strong>s montrer « humain » et « humanitaire » envers v<strong>ou</strong>smême<br />

!<br />

En règ<strong>le</strong> généra<strong>le</strong> :<br />

> envoyez régulièrement un maximum d’informations (ce<br />

que v<strong>ou</strong>s êtes en train de faire, et ce que v<strong>ou</strong>s avez déjà<br />

fait, ce qui s’est passé et ce qui se passe <strong>dans</strong> votre zone)<br />

à votre chef d’équipe <strong>ou</strong> au centre de coordination 1 ;<br />

v<strong>ou</strong>s devriez éga<strong>le</strong>ment recevoir, aussi s<strong>ou</strong>vent que<br />

possib<strong>le</strong>, des informations correctes et fiab<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s<br />

conditions de sécurité ;<br />

> <strong>dans</strong> vos messages :<br />

• restez factuel (évitez la subjectivité) ;<br />

• soyez bref;<br />

• al<strong>le</strong>z «droit au but », en donnant des informations<br />

claires et concises ;<br />

• limitez-v<strong>ou</strong>s à l’échange d’informations essentiel<strong>le</strong>s ;<br />

• ne donnez jamais de nom de victimes ni<br />

d’informations re<strong>le</strong>vant de la police <strong>ou</strong> de l’<strong>armé</strong>e.<br />

1 Centre de coordination : appelé aussi centre de régulation <strong>ou</strong><br />

centre de commandement.


P<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s communications radio, t<strong>ou</strong>t <strong>le</strong> monde doit utiliser<br />

un langage commun.<br />

En fonction des moyens disponib<strong>le</strong>s et des instructions<br />

reçues :<br />

> essayez de disposer de plusieurs moyens de<br />

communication (radio VHF et HF, téléphone mobi<strong>le</strong>,<br />

messagers, etc.) ;<br />

> testez vos moyens de communication ;<br />

> informez votre chef d’équipe <strong>ou</strong> <strong>le</strong> centre de<br />

coordination de t<strong>ou</strong>s vos m<strong>ou</strong>vements (départ et<br />

ret<strong>ou</strong>r) ainsi que de t<strong>ou</strong>te modification d’itinéraire,<br />

conformément aux procédures loca<strong>le</strong>s.<br />

Compte rendu d’incidents<br />

En cas d’incident :<br />

> transmettez rapidement <strong>le</strong>s informations à votre chef<br />

d’équipe <strong>ou</strong> au centre de coordination ;<br />

> donnez des informations précises – sans trop de<br />

détails – sur :<br />

• ce qui s’est passé (type d’incident, b<strong>le</strong>ssés<br />

éventuels, etc.) ;<br />

• vos intentions ainsi que vos besoins <strong>ou</strong> demandes ;<br />

> attendez <strong>le</strong>s instructions.<br />

Documentation<br />

Dès que possib<strong>le</strong>, v<strong>ou</strong>s devez remplir une « fiche médica<strong>le</strong> »<br />

p<strong>ou</strong>r chaque victime ; el<strong>le</strong> comportera au minimum <strong>le</strong>s<br />

indications suivantes :<br />

• lieu, j<strong>ou</strong>r et heure ;<br />

• coordonnées personnel<strong>le</strong>s ;<br />

• évaluation initia<strong>le</strong> des signes vitaux (état de conscience,<br />

p<strong>ou</strong>ls et respiration), b<strong>le</strong>ssures et autres graves<br />

problèmes de santé ;<br />

• mesures prises ;<br />

• état de santé juste avant la fin des <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> (par<br />

exemp<strong>le</strong>, avant l’évacuation).<br />

4 Soins aux victimes<br />

[Voir Fiche –Transmission de message et<br />

alphabet radio international]<br />

[Voir Annexe 7 – N<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong>s<br />

technologies]<br />

N’<strong>ou</strong>bliez pas que t<strong>ou</strong>te<br />

information transmise<br />

<strong>ou</strong> partagée peut être<br />

interceptée et avoir des<br />

incidences sur <strong>le</strong>s plans<br />

politique, stratégique<br />

<strong>ou</strong> de sécurité. T<strong>ou</strong>te<br />

information qui p<strong>ou</strong>rrait<br />

être mal comprise sera mal<br />

comprise.<br />

[Voir Section 5.5 – Donner l’a<strong>le</strong>rte]<br />

V<strong>ou</strong>s devez signa<strong>le</strong>r<br />

t<strong>ou</strong>t incident p<strong>ou</strong>vant<br />

avoir un impact sur<br />

la sécurité.<br />

[Voir Fiches – Fiche médica<strong>le</strong>; Va<strong>le</strong>urs<br />

norma<strong>le</strong>s (personnes au repos) ; Liste<br />

d’enregistrement des victimes]<br />

V<strong>ou</strong>s devez<br />

documenter l’état de la<br />

victime ainsi que t<strong>ou</strong>t<br />

changement intervenu ;<br />

v<strong>ou</strong>s devez indiquer ce<br />

que v<strong>ou</strong>s avez fait et, <strong>le</strong> cas<br />

échéant, <strong>le</strong> relais effectué.<br />

61


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Section 10.1 – Gestion de soi]<br />

CHECKLIST 2<br />

62<br />

4.4 votre approche sur place<br />

V<strong>ou</strong>s êtes prêt et équipé. V<strong>ou</strong>s devez maintenant assurer<br />

deux phases majeures de l’intervention :<br />

> la gestion de la situation ;<br />

> la prise en charge des victimes.<br />

Enfin, v<strong>ou</strong>s pensez à prendre soin de v<strong>ou</strong>s.<br />

2<br />

VOTRE ATTITUDE SUR PLACE<br />

1. Maîtrisez-v<strong>ou</strong>s : réfléchissez avant d’agir.<br />

2. Protégez-v<strong>ou</strong>s, et protégez <strong>le</strong>s autres :<br />

• agissez en respectant <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s fondamenta<strong>le</strong>s<br />

qui protègent <strong>le</strong>s individus en situation de<br />

vio<strong>le</strong>nce ;<br />

• utilisez l’emblème de manière appropriée ;<br />

• respectez <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s de sécurité.<br />

3. Proposez votre aide en fonction de vos capacités<br />

professionnel<strong>le</strong>s.<br />

4. Faites preuve d’humanité : soignez <strong>le</strong>s personnes<br />

b<strong>le</strong>ssées, pas seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>urs b<strong>le</strong>ssures.<br />

5. Utilisez votre bon sens et agissez en professionnel :<br />

utilisez des procédures et des techniques épr<strong>ou</strong>vées.<br />

6. Gérez correctement <strong>le</strong>s ress<strong>ou</strong>rces : enc<strong>ou</strong>ragez <strong>le</strong><br />

travail d’équipe et concentrez-v<strong>ou</strong>s sur <strong>le</strong>s priorités.<br />

7. Communiquez : partagez et apprenez.<br />

8. Détendez-v<strong>ou</strong>s : « rechargez vos batteries ».<br />

Vos pratiques de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> habituel<strong>le</strong>s doivent être adaptées<br />

et complétées au vu des besoins spécifiques rencontrés en période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong><br />

<strong>ou</strong> autre situation de vio<strong>le</strong>nce : en premier lieu il faut veil<strong>le</strong>r aux questions<br />

de sécurité et de protection.<br />

2 Liste <strong>ou</strong> aide-mémoire qui rappel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s points essentiels.


APProCHE DU sECoUrIsTE FACE À UnE sITUATIon<br />

n’IMPLIQUAnT PAs Un GrAnD noMBrE DE vICTIMEs<br />

Il faut donner l’a<strong>le</strong>rte <strong>le</strong> plus vite possib<strong>le</strong>, sitôt que <strong>le</strong>s circonstances <strong>le</strong> permettent.<br />

Existe-t-il une procédure standard p<strong>ou</strong>r donner l’a<strong>le</strong>rte ? <strong>Les</strong> informations col<strong>le</strong>ctées sont-el<strong>le</strong>s suffisantes ?<br />

Quels sont <strong>le</strong>s moyens de communication disponib<strong>le</strong>s ?<br />

GEsTIon<br />

DE LA sITUATIon<br />

PrIsE En CHArGE<br />

DEs vICTIMEs<br />

(à l’endroit <strong>le</strong> plus sûr<br />

et <strong>le</strong> mieux protégé<br />

possib<strong>le</strong>)<br />

GEsTIon DE soI<br />

Évaluez <strong>le</strong>s conditions de sécurité<br />

Faites une reconnaissance de la situation<br />

Cherchez de l’aide<br />

Dégagement(s) d’urgence<br />

Examen initial<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

Examen comp<strong>le</strong>t<br />

• Techniques de stabilisation<br />

• S<strong>ou</strong>tien psychologique<br />

• Réhydratation<br />

• Installation de la victime en position<br />

confortab<strong>le</strong><br />

Contrô<strong>le</strong>r et surveil<strong>le</strong>r :<br />

> l’état de la victime<br />

> l’efficacité des mesures prises<br />

Aucune autre assistance<br />

n’est requise<br />

Débriefing<br />

Récupération et relaxation<br />

4 Soins aux victimes<br />

Évacuation vers un niveau<br />

de soins plus spécialisé<br />

63


PREMIERS SECOURS<br />

Gestion<br />

de la situation 5<br />

65


Avant de v<strong>ou</strong>s précipiter <strong>dans</strong> l’action, v<strong>ou</strong>s devez réfléchir<br />

en termes de sécurité ; v<strong>ou</strong>s devez évaluer rapidement<br />

et précisément la nature et l’envergure de la situation à<br />

laquel<strong>le</strong> v<strong>ou</strong>s êtes confronté.<br />

GESTION DE LA SITUATION<br />

1. Évaluez rapidement t<strong>ou</strong>t danger potentiel : pensez<br />

d’abord à la sécurité sur <strong>le</strong> lieu d’intervention.<br />

2. Évaluez la situation en termes de victimes : une seu<strong>le</strong><br />

<strong>ou</strong> plusieurs ?<br />

3. Décidez : adoptez un comportement prudent et<br />

veil<strong>le</strong>z à v<strong>ou</strong>s munir de l’équipement de protection<br />

requis.<br />

4. Agissez au niveau de la sécurité : protégez-v<strong>ou</strong>s et<br />

protégez la(<strong>le</strong>s) victime(s).<br />

5. Mobilisez des ress<strong>ou</strong>rces ; donnez l’a<strong>le</strong>rte et, s’il y a<br />

lieu, cherchez de l’aide.<br />

5 Gestion de la situation<br />

CHECKLIST<br />

[Voir Section 5.5 – Donner l’a<strong>le</strong>rte]<br />

67<br />

Anthony Duncan Dalziel/CICR


PREMIERS SECOURS<br />

GESTION<br />

DE LA<br />

SITUATION<br />

Évaluer Décider Agir<br />

1. Votre sécurité estel<strong>le</strong><br />

menacée ?<br />

2. La sécurité des<br />

victimes est-el<strong>le</strong><br />

menacée ?<br />

3. Une victime <strong>ou</strong><br />

plusieurs ?<br />

4. Le personnel estil<br />

suffisant ?<br />

5. Faut-il donner<br />

l’a<strong>le</strong>rte ?<br />

Gérez votre propre sécurité<br />

(protection).<br />

Mettez-v<strong>ou</strong>s rapidement à l’abri.<br />

Protégez-v<strong>ou</strong>s en permanence.<br />

Gérez la sécurité des victimes. Identifiez un lieu sûr et accessib<strong>le</strong> sans<br />

prendre de risques.<br />

Procédez au(x) dégagement(s) d’urgence<br />

requis.<br />

Restez en lieu sûr, si possib<strong>le</strong> à l’abri de la<br />

vio<strong>le</strong>nce et des éléments (températures<br />

extrêmes, so<strong>le</strong>il, pluie, vent, etc.).<br />

Organisez <strong>le</strong>s soins aux victimes<br />

: catégorisez et établissez<br />

des priorités (triage).<br />

En lieu sûr :<br />

Assistez <strong>le</strong>s victimes nécessitant une aide<br />

immédiate (gestes d’urgence vita<strong>le</strong>).<br />

Demandez aux b<strong>le</strong>ssés p<strong>ou</strong>vant marcher<br />

de se rendre au point de rassemb<strong>le</strong>ment<br />

des b<strong>le</strong>ssés, <strong>ou</strong> de v<strong>ou</strong>s aider s’ils sont en<br />

état de <strong>le</strong> faire.<br />

Occupez-v<strong>ou</strong>s des autres victimes selon<br />

<strong>le</strong>s priorités.<br />

Cherchez de l’aide, si nécessaire. Mobilisez <strong>le</strong>s badauds, si possib<strong>le</strong>.<br />

Donnez l’a<strong>le</strong>rte*. Informez votre chef d’équipe <strong>ou</strong> <strong>le</strong> centre<br />

de coordination.<br />

Demandez une aide supplémentaire, si<br />

nécessaire.<br />

* L’a<strong>le</strong>rte doit être donnée dès que possib<strong>le</strong>, et sitôt que <strong>le</strong>s circonstances <strong>le</strong> permettent. Existe-t-il une procédure<br />

standard p<strong>ou</strong>r donner l’a<strong>le</strong>rte ? <strong>Les</strong> informations col<strong>le</strong>ctées sont-el<strong>le</strong>s suffisantes ? Quels sont <strong>le</strong>s moyens de<br />

communication disponib<strong>le</strong>s ?<br />

Le tab<strong>le</strong>au:<br />

Évaluer > Décider > Agir,<br />

ci-dessus, v<strong>ou</strong>s donne<br />

des conseils uti<strong>le</strong>s sur<br />

la manière de gérer la<br />

situation, mais il est t<strong>ou</strong>t<br />

aussi important d’utiliser<br />

vos propres sens (regarder,<br />

éc<strong>ou</strong>ter, t<strong>ou</strong>cher),<br />

et de par<strong>le</strong>r.<br />

68


En principe, votre mission sur <strong>le</strong> terrain – du déploiement<br />

au ret<strong>ou</strong>r – a été autorisée au terme de négociations avec<br />

<strong>le</strong>s autorités concernées et <strong>le</strong>s autres interlocuteurs sur<br />

<strong>le</strong> terrain. L’accès aux victimes, l’acheminement de l’aide<br />

humanitaire et la sécurité sont censés être garantis. V<strong>ou</strong>s<br />

devez cependant rester sur vos gardes.<br />

Un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, comme t<strong>ou</strong>te autre situation de vio<strong>le</strong>nce,<br />

n’est pas un jeu. V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez être b<strong>le</strong>ssé <strong>ou</strong> tué ; v<strong>ou</strong>s<br />

risquez de compromettre la sécurité des victimes et<br />

d’autres personnes. <strong>Les</strong> dangers peuvent être t<strong>ou</strong>t à fait<br />

visib<strong>le</strong>s <strong>ou</strong> s<strong>ou</strong>s-jacents et inhérents à la situation. Il est très<br />

diffici<strong>le</strong> d’évaluer et de prévoir correctement <strong>le</strong>s conditions<br />

de sécurité : une attention constante et une grande<br />

vigilance sont requises de la part de t<strong>ou</strong>s, en commençant<br />

par v<strong>ou</strong>s-même.<br />

Teun Anthony Voeten/CICR 5.1 sécurité<br />

N’<strong>ou</strong>bliez jamais de penser à votre propre sécurité, d’abord<br />

et avant t<strong>ou</strong>t.<br />

5 Gestion de la situation<br />

P<strong>ou</strong>voir se déplacer<br />

librement <strong>dans</strong> différentes<br />

zones d’un pays en proie à<br />

un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> à t<strong>ou</strong>te<br />

autre situation de vio<strong>le</strong>nce<br />

est la meil<strong>le</strong>ure indication<br />

que de bonnes conditions<br />

de sécurité sont réunies.<br />

[Voir Section 5.1.2 – Évaluation des<br />

conditions de sécurité sur <strong>le</strong> lieu<br />

d’intervention]<br />

69


A. Pérez/CICR<br />

PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Fiches – Hygiène et autres<br />

mesures de prévention ; Comment<br />

produire de l’eau potab<strong>le</strong> ? ; Prévenir <strong>le</strong>s<br />

maladies transmises par l’eau ? ;<br />

Que faire en cas de diarrhée ? ]<br />

Votre protection<br />

personnel<strong>le</strong> est fonction de :<br />

• la sécurité liée aux<br />

règ<strong>le</strong>s en vigueur et<br />

aux mesures prises<br />

p<strong>ou</strong>r protéger <strong>le</strong>s<br />

personnes (autant<br />

que faire se peut) des<br />

dangers inhérents aux<br />

<strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s et autres<br />

situations de vio<strong>le</strong>nce ;<br />

• la sécurité liée à votre<br />

propre personne et<br />

aux mesures que v<strong>ou</strong>s<br />

prenez p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s<br />

protéger des dangers,<br />

des b<strong>le</strong>ssures et de la<br />

maladie.<br />

70<br />

V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez v<strong>ou</strong>s mettre<br />

en danger si v<strong>ou</strong>s ne<br />

prenez pas suffisamment<br />

soin de v<strong>ou</strong>s !<br />

<strong>Les</strong> problèmes et <strong>le</strong>s directives ayant trait à la santé font<br />

l’objet de fiches séparées.<br />

À noter<br />

Dans <strong>le</strong>s situations extrêmes, quand la sécurité du<br />

personnel et des volontaires du M<strong>ou</strong>vement international<br />

de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge est menacée<br />

et que la va<strong>le</strong>ur protectrice de l’emblème n’est plus<br />

respectée, la question du rec<strong>ou</strong>rs à une protection<br />

<strong>armé</strong>e peut se poser. L’utilisation d’escortes <strong>armé</strong>es peut<br />

engendrer des dangers p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> personnel et <strong>le</strong>s volontaires<br />

du M<strong>ou</strong>vement (en faisant d’eux une cib<strong>le</strong> t<strong>ou</strong>te désignée) ;<br />

el<strong>le</strong> risque aussi d’avoir des conséquences à long terme en<br />

faisant planer un d<strong>ou</strong>te sur la neutralité et l’indépendance<br />

du M<strong>ou</strong>vement. En cas de rec<strong>ou</strong>rs à des escortes <strong>armé</strong>es,<br />

des directives précises et des procédures rig<strong>ou</strong>reuses<br />

doivent donc être observées en matière de sécurité au<br />

niveau local.


5.1.1 votre sécurité personnel<strong>le</strong><br />

Votre sécurité dépend <strong>dans</strong> une large mesure de<br />

votre propre comportement ainsi que de la manière<br />

dont v<strong>ou</strong>s évaluez <strong>le</strong>s dangers, effectifs <strong>ou</strong> potentiels.<br />

Il peut cependant être nécessaire, <strong>dans</strong> certaines<br />

circonstances (champs de mines, bâtiments en feu, etc.)<br />

et conformément aux procédures loca<strong>le</strong>s de sécurité, de<br />

demander la protection et/<strong>ou</strong> l’intervention des militaires,<br />

de la police, des pompiers, etc.<br />

<strong>Les</strong> autres jugeront votre comportement en fonction de<br />

votre attitude sur <strong>le</strong> terrain et de votre respect de certaines<br />

règ<strong>le</strong>s fondamenta<strong>le</strong>s de sécurité. Par la suite, et plus que<br />

jamais, ils v<strong>ou</strong>s feront confiance et compteront sur v<strong>ou</strong>s.<br />

Attitude<br />

> Sécurité d’abord : votre propre sécurité, cel<strong>le</strong> de la<br />

victime et cel<strong>le</strong> des badauds.<br />

> Comportez-v<strong>ou</strong>s et agissez de manière calme<br />

et systématique : ne confondez pas urgence et<br />

précipitation !<br />

> Gardez une attitude polie et respectueuse chaque fois<br />

que v<strong>ou</strong>s entrez en contact avec des individus ayant<br />

rec<strong>ou</strong>rs à la force <strong>ou</strong> à la vio<strong>le</strong>nce. Certains d’entre eux<br />

peuvent être « hors contrô<strong>le</strong> » (en état d’ébriété <strong>ou</strong><br />

s<strong>ou</strong>s l’effet de drogues). Essayez en ce cas d’éviter <strong>le</strong>s<br />

problèmes et montrez-v<strong>ou</strong>s accommodant – faites<br />

éventuel<strong>le</strong>ment un trait d’hum<strong>ou</strong>r <strong>ou</strong> proposez une<br />

cigarette – et quittez <strong>le</strong>s lieux avec tact.<br />

> Prenez <strong>le</strong> temps d’éc<strong>ou</strong>ter et d’expliquer ce que v<strong>ou</strong>s<br />

êtes en train de faire.<br />

> Soyez discipliné, observez <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s et suivez <strong>le</strong>s ordres<br />

de votre chef d’équipe.<br />

> Soyez un équipier exemplaire, et enc<strong>ou</strong>ragez un bon<br />

esprit d’équipe.<br />

> Ne p<strong>ou</strong>ssez jamais quelqu’un à accepter un risque qu’il<br />

préférerait refuser.<br />

> Montrez-v<strong>ou</strong>s respectueux de la culture loca<strong>le</strong>, des<br />

traditions, des tab<strong>ou</strong>s et des codes vestimentaires.<br />

Portez des vêtements simp<strong>le</strong>s et pratiques et évitez<br />

t<strong>ou</strong>te « frime ». Abordez avec tact <strong>le</strong>s questions<br />

personnel<strong>le</strong>s (problèmes liés au sexe, par exemp<strong>le</strong>).<br />

5 Gestion de la situation<br />

[Voir Section 3.3.2 – Aptitudes<br />

personnel<strong>le</strong>s]<br />

En période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong><br />

<strong>ou</strong> t<strong>ou</strong>t autre situation de<br />

vio<strong>le</strong>nce, la règ<strong>le</strong> d’or p<strong>ou</strong>r<br />

un sec<strong>ou</strong>riste consiste<br />

à « j<strong>ou</strong>er la carte de la<br />

sécurité » : protégez-v<strong>ou</strong>s<br />

d’abord, maîtrisez-v<strong>ou</strong>s,<br />

observez avant d’agir<br />

puis al<strong>le</strong>z de l’avant, mais<br />

seu<strong>le</strong>ment s’il v<strong>ou</strong>s semb<strong>le</strong><br />

que v<strong>ou</strong>s ne c<strong>ou</strong>rez<br />

vraiment aucun danger.<br />

En cas de danger,<br />

bien s<strong>ou</strong>vent, la meil<strong>le</strong>ure<br />

réaction est de cesser<br />

ce que v<strong>ou</strong>s êtes en train<br />

de faire.<br />

71


Thierry Gassmann/CICR<br />

PREMIERS SECOURS<br />

72<br />

Si v<strong>ou</strong>s ne respectez pas<br />

<strong>le</strong> droit et <strong>le</strong>s principes<br />

humanitaires et si v<strong>ou</strong>s ne<br />

prenez pas <strong>le</strong>s mesures de<br />

protection requises, v<strong>ou</strong>s<br />

mettez votre propre vie en<br />

danger, v<strong>ou</strong>s constituez<br />

une menace p<strong>ou</strong>r vos<br />

collègues et v<strong>ou</strong>s risquez<br />

de compromettre la<br />

mission t<strong>ou</strong>t entière.<br />

Règ<strong>le</strong>s<br />

> Connaissez et conformez-v<strong>ou</strong>s aux règ<strong>le</strong>s fondamenta<strong>le</strong>s<br />

qui protègent <strong>le</strong>s individus en situation de vio<strong>le</strong>nce ;<br />

respectez <strong>le</strong>s Principes fondamentaux du M<strong>ou</strong>vement<br />

international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge.<br />

> Obéissez scrupu<strong>le</strong>usement aux directives militaires<br />

relatives à la sécurité. N’enfreignez jamais <strong>le</strong>s ordres<br />

des autorités responsab<strong>le</strong>s de la zone où v<strong>ou</strong>s devez<br />

intervenir.<br />

> Arrêtez-v<strong>ou</strong>s aux points de contrô<strong>le</strong> et respectez <strong>le</strong>s<br />

c<strong>ou</strong>vre-feux, cessez-<strong>le</strong>-feu, trêves et autres directives<br />

(n’al<strong>le</strong>z pas à tel <strong>ou</strong> tel endroit, soyez de ret<strong>ou</strong>r à tel<strong>le</strong> <strong>ou</strong><br />

tel<strong>le</strong> heure, etc.).<br />

> <strong>Les</strong> missions de nuit sont autorisées, sauf si el<strong>le</strong>s sont<br />

spécifiquement interdites par <strong>le</strong>s autorités responsab<strong>le</strong>s,<br />

par votre chef d’équipe <strong>ou</strong> encore par <strong>le</strong> centre de<br />

coordination.<br />

> N’acceptez jamais que des personnes <strong>armé</strong>es prennent<br />

place avec v<strong>ou</strong>s à bord d’un véhicu<strong>le</strong> ; ne <strong>le</strong>ur offrez<br />

jamais un refuge. N’entreposez et ne transportez jamais<br />

des armes <strong>ou</strong> des munitions.<br />

> Ne résistez jamais à une tentative de vol.<br />

> Ne ramassez <strong>ou</strong> n’en<strong>le</strong>vez jamais v<strong>ou</strong>s-même des armes<br />

(en particulier des grenades <strong>ou</strong> des pisto<strong>le</strong>ts) sur une<br />

victime. Laissez faire cela à des personnes dûment<br />

qualifiées ! En période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, selon <strong>le</strong> droit<br />

international humanitaire, <strong>le</strong>s armes légères et <strong>le</strong>s<br />

munitions tr<strong>ou</strong>vées sur <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssés et <strong>le</strong>s malades <strong>dans</strong><br />

des unités <strong>ou</strong> des établissements médicaux ne privent<br />

pas ceux-ci de la protection prévue par <strong>le</strong> droit.<br />

> Ne t<strong>ou</strong>chez jamais des objets suspects <strong>ou</strong> inconnus, ni<br />

des cadavres, sans avoir reçu au préalab<strong>le</strong> <strong>le</strong> feu vert des<br />

démineurs.<br />

> Familiarisez-v<strong>ou</strong>s avec <strong>le</strong>s éventuels moyens d’alarme<br />

officiels (sirènes prévenant de l’imminence d’un raid<br />

aérien, par exemp<strong>le</strong>).


Par ail<strong>le</strong>urs, v<strong>ou</strong>s devez :<br />

> v<strong>ou</strong>s familiariser avec <strong>le</strong>s plans d’évacuation d’urgence<br />

et<br />

> savoir comment v<strong>ou</strong>s comporter :<br />

• si v<strong>ou</strong>s êtes b<strong>le</strong>ssé <strong>ou</strong> malade ;<br />

• lors d’opérations militaires <strong>ou</strong> de police.<br />

Dans <strong>le</strong>s situations dangereuses<br />

V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez être confronté à une <strong>ou</strong> plusieurs des<br />

situations suivantes, et v<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>ver :<br />

• interrogé par la police <strong>ou</strong> d’autres instances ;<br />

• pris s<strong>ou</strong>s des bombardements <strong>ou</strong> <strong>dans</strong> une fusillade ;<br />

• à proximité d’une explosion ;<br />

• <strong>dans</strong> un champ de mines (mines terrestres, engins<br />

explosifs improvisés, pièges, etc.) ;<br />

• <strong>dans</strong> un bâtiment en feu <strong>ou</strong> qui s’effondre ;<br />

• encerclé par une f<strong>ou</strong><strong>le</strong> de badauds.<br />

Des informations détaillées figurent <strong>dans</strong> l’annexe à ce<br />

sujet.<br />

Si v<strong>ou</strong>s êtes préoccupé par <strong>le</strong>s conditions de sécurité <strong>ou</strong> si<br />

des tirs sont vraiment dirigés contre v<strong>ou</strong>s :<br />

• cessez immédiatement ce que v<strong>ou</strong>s êtes en train de<br />

faire ;<br />

• mettez-v<strong>ou</strong>s rapidement à l’abri et ne b<strong>ou</strong>gez plus<br />

jusqu’à ce que t<strong>ou</strong>t danger soit passé.<br />

Quand la sécurité semb<strong>le</strong> rétablie :<br />

• regardez soigneusement aut<strong>ou</strong>r de v<strong>ou</strong>s ;<br />

• informez-v<strong>ou</strong>s ;<br />

• réévaluez <strong>le</strong> risque ; et<br />

• reprenez vos activités, mais seu<strong>le</strong>ment s’il v<strong>ou</strong>s semb<strong>le</strong><br />

que v<strong>ou</strong>s ne c<strong>ou</strong>rez vraiment aucun danger.<br />

Soyez prudent après une explosion (de quelque type<br />

que ce soit) : une deuxième bombe peut avoir été réglée<br />

de façon à exploser sur <strong>le</strong> lieu de la première explosion<br />

après l’arrivée des <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>. Attendez donc avant de v<strong>ou</strong>s<br />

approcher de la zone ; empêchez quiconque de s’en<br />

approcher.<br />

5 Gestion de la situation<br />

Sur votre lieu<br />

d’intervention, votre<br />

sécurité dépend de votre<br />

comportement et de<br />

vos relations avec <strong>le</strong>s<br />

personnes ayant rec<strong>ou</strong>rs<br />

à la force <strong>ou</strong> à la vio<strong>le</strong>nce<br />

ainsi qu’avec la population.<br />

[Voir Annexe 8 – Règ<strong>le</strong>s de sécurité en<br />

situation dangereuse]<br />

73


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Section 3.4 – Équipement des<br />

sec<strong>ou</strong>ristes]<br />

74<br />

À noter<br />

En plus de vos vêtements, un équipement personnel<br />

de protection passive peut être nécessaire <strong>dans</strong> certains<br />

<strong>contexte</strong>s. (Cela dit, si v<strong>ou</strong>s avez systématiquement rec<strong>ou</strong>rs<br />

à votre équipement personnel de protection passive p<strong>ou</strong>r<br />

agir, il vaudrait sans d<strong>ou</strong>te mieux cesser votre travail !).<br />

Cet équipement comprend notamment <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s<br />

suivants :<br />

• un gi<strong>le</strong>t pare-bal<strong>le</strong>s ; et<br />

• un casque de sécurité (à porter sans faute en même<br />

temps que <strong>le</strong> gi<strong>le</strong>t de protection qui c<strong>ou</strong>vre <strong>le</strong> thorax, <strong>le</strong><br />

dos et <strong>le</strong> c<strong>ou</strong>).<br />

Un mode d’emploi accompagne l’équipement. De façon<br />

généra<strong>le</strong>, si v<strong>ou</strong>s possédez un équipement personnel de<br />

protection passive :<br />

> prenez-<strong>le</strong> avec v<strong>ou</strong>s, p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> cas où v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s<br />

retr<strong>ou</strong>veriez <strong>dans</strong> une situation particulièrement<br />

dangereuse ;<br />

> soyez conscient que <strong>le</strong> fait de porter un tel équipement<br />

augmente t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs <strong>le</strong> risque que v<strong>ou</strong>s soyez pris p<strong>ou</strong>r un<br />

soldat, un policier, un membre de gr<strong>ou</strong>pe <strong>armé</strong>, etc.<br />

• Ne pensez pas que v<strong>ou</strong>s êtes invulnérab<strong>le</strong> et<br />

entièrement protégé.<br />

• N’utilisez cet équipement que lorsque cela est<br />

réel<strong>le</strong>ment indispensab<strong>le</strong>.


5.1.2 Évaluation des conditions de<br />

sécurité sur <strong>le</strong> lieu d’intervention<br />

P<strong>ou</strong>r évaluer <strong>le</strong>s conditions de sécurité sur votre lieu<br />

d’intervention, v<strong>ou</strong>s devez en t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s cas :<br />

> évaluer <strong>le</strong>s dangers,<br />

> repérer <strong>le</strong>s chemins d’accès sûrs, et<br />

> tr<strong>ou</strong>ver des refuges que v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rrez utiliser en cas de<br />

danger.<br />

V<strong>ou</strong>s devrez naturel<strong>le</strong>ment adapter et compléter <strong>le</strong>s<br />

recommandations ci-dess<strong>ou</strong>s en fonction de la situation.<br />

Dangers spécifiques, inhérents aux <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s et<br />

autres situations de vio<strong>le</strong>nce<br />

Ces dangers sont accompagnés de signaux d’a<strong>le</strong>rte. V<strong>ou</strong>s<br />

devez apprendre à être attentif, et à évaluer ce que v<strong>ou</strong>s<br />

entendez et ce que v<strong>ou</strong>s voyez.<br />

Avant d’arriver sur place<br />

> Essayez d’obtenir <strong>le</strong> plus possib<strong>le</strong> d’informations sur :<br />

• la géographie de la zone où <strong>le</strong>s vio<strong>le</strong>nces se<br />

produisent ;<br />

• <strong>le</strong>s voies de communication et <strong>le</strong>s transports ;<br />

• la localisation des structures de santé disponib<strong>le</strong>s ;<br />

• la localisation des zones dangereuses et des zones<br />

sûres (voir ci-dess<strong>ou</strong>s).<br />

> Renseignez-v<strong>ou</strong>s auprès :<br />

• de votre chef d’équipe <strong>ou</strong> de vos collègues;<br />

• du centre de coordination ;<br />

• des personnes que v<strong>ou</strong>s rencontrez en chemin <strong>ou</strong><br />

à proximité des combats (chauffeurs de taxi <strong>ou</strong> de<br />

camion, la population loca<strong>le</strong>, membres du personnel<br />

des organisations non g<strong>ou</strong>vernementa<strong>le</strong>s (ONG)<br />

loca<strong>le</strong>s, des Nations Unies, des forces <strong>armé</strong>es <strong>ou</strong> de<br />

police, etc.).<br />

5 Gestion de la situation<br />

Avant et pendant<br />

t<strong>ou</strong>te activité sur <strong>le</strong> terrain,<br />

v<strong>ou</strong>s devez évaluer<br />

<strong>le</strong>s dangers existants<br />

<strong>ou</strong> potentiels.<br />

75


William Torres/CICR<br />

PREMIERS SECOURS<br />

76<br />

Interrogez avec soin t<strong>ou</strong>te personne susceptib<strong>le</strong> de v<strong>ou</strong>s<br />

aider. V<strong>ou</strong>s êtes à la recherche d’informations d’importance<br />

vita<strong>le</strong>, relatives aux conditions de sécurité et destinées à<br />

v<strong>ou</strong>s permettre d’intervenir en t<strong>ou</strong>te sécurité. Prenez garde,<br />

t<strong>ou</strong>tefois, à ce que l’on ne v<strong>ou</strong>s prenne pas p<strong>ou</strong>r un espion !<br />

> Informations relatives à la sécurité que v<strong>ou</strong>s devez tenter<br />

d’obtenir :<br />

• comment se présente la situation ?<br />

• où se tr<strong>ou</strong>vent <strong>le</strong>s zones sûres et <strong>le</strong>s zones<br />

dangereuses ?<br />

• des combats ont-ils éclaté, <strong>ou</strong> peut-on craindre qu’ils<br />

éclatent prochainement ?<br />

• quel est <strong>le</strong> risque de bombardements aériens, de<br />

guet-apens, de tireurs embusqués ?<br />

• des objets sont-ils jetés par <strong>le</strong>s fenêtres, des gens<br />

lancent-ils des pierres, etc. ?<br />

• des champs de mines se tr<strong>ou</strong>vent-ils <strong>dans</strong> cette zone ?<br />

• <strong>le</strong>s commandants, dirigeants <strong>ou</strong> autres <strong>le</strong>aders peuventils<br />

garantir votre sécurité et votre accès aux victimes ?<br />

sur place<br />

V<strong>ou</strong>s devez être aux aguets et à l’éc<strong>ou</strong>te p<strong>ou</strong>r repérer :<br />

> <strong>le</strong>s personnes qui ont rec<strong>ou</strong>rs à la force <strong>ou</strong> à la vio<strong>le</strong>nce,<br />

<strong>ou</strong> se préparent à <strong>le</strong> faire (posture agressive, préparatifs<br />

p<strong>ou</strong>r <strong>ou</strong>vrir <strong>le</strong> feu, etc.) ;<br />

> la présence de fumée <strong>ou</strong> de gaz lacrymogènes ;<br />

> <strong>le</strong>s bombes non explosées, <strong>le</strong>s objets suspects <strong>ou</strong><br />

inconnus (surt<strong>ou</strong>t, n’y t<strong>ou</strong>chez pas !) ;<br />

> <strong>le</strong>s cris, <strong>le</strong>s tirs, <strong>le</strong>s explosions, etc.<br />

Recommandations de base : que faut-il faire – et ne pas faire ?<br />

> Évitez <strong>le</strong>s zones de vio<strong>le</strong>nce : avant de pénétrer <strong>dans</strong> ces<br />

zones p<strong>ou</strong>r aider <strong>le</strong>s personnes en détresse, attendez<br />

que la situation se calme.<br />

> Utilisez seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s chemins et <strong>le</strong>s r<strong>ou</strong>tes que v<strong>ou</strong>s<br />

connaissez bien, <strong>ou</strong> qui ont été récemment utilisés par<br />

d’autres personnes.<br />

> Repérez rapidement où v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rriez, au besoin, v<strong>ou</strong>s<br />

mettre à l’abri.<br />

> Déterminez rapidement <strong>le</strong> chemin <strong>le</strong> plus rapide et <strong>le</strong><br />

plus sûr p<strong>ou</strong>r atteindre <strong>le</strong>s victimes ; ensuite, mettez <strong>le</strong>s<br />

victimes à l’abri.<br />

> Afin d’obtenir davantage d’informations, restez en contact<br />

avec votre chef d’équipe (qui est lui-même en contact<br />

avec <strong>le</strong> centre de coordination de la chaîne des soins).


<strong>Les</strong> conditions de sécurité peuvent changer rapidement.<br />

V<strong>ou</strong>s devez être prêt à adapter votre action et votre<br />

déploiement en fonction de dangers qui n’étaient pas<br />

perceptib<strong>le</strong>s auparavant.<br />

À noter<br />

Ce manuel n’aborde pas <strong>le</strong>s dangers liés aux armes non<br />

conventionnel<strong>le</strong>s (nucléaires, radioactives, biologiques et<br />

chimiques).<br />

Autres dangers possib<strong>le</strong>s<br />

V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez aussi rencontrer des dangers qui existent<br />

éga<strong>le</strong>ment en temps de paix.<br />

Dangers « habituels » inhérents aux catastrophes naturel<strong>le</strong>s<br />

<strong>ou</strong> aux situations d’urgence :<br />

• bâtiments effondrés et chute de débris ;<br />

• bâtiments en feu <strong>ou</strong> envahis de fumée ;<br />

• espaces confinés ;<br />

• câb<strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctriques tombés à terre ;<br />

• accidents de la r<strong>ou</strong>te et risque supplémentaire de suraccidents<br />

;<br />

• émanations de gaz dangereux.<br />

Conditions environnementa<strong>le</strong>s épr<strong>ou</strong>vantes :<br />

• températures extrêmes ;<br />

• vent, pluie, neige ;<br />

•<br />

terrain accidenté, sab<strong>le</strong>.<br />

5 Gestion de la situation<br />

V<strong>ou</strong>s devez être<br />

prêt à affronter des<br />

situations inattendues et<br />

imprévisib<strong>le</strong>s.<br />

[Voir Section 2.2 – Caractéristiques<br />

spécifiques ; et CD-ROM – Principa<strong>le</strong>s<br />

menaces liées aux armes]<br />

N’<strong>ou</strong>bliez pas qu’en<br />

plus des risques et des<br />

dangers liés à la vio<strong>le</strong>nce<br />

et aux armes, v<strong>ou</strong>s<br />

p<strong>ou</strong>rriez éga<strong>le</strong>ment être<br />

victime d’un accident de<br />

la circulation <strong>ou</strong> d’une<br />

maladie.<br />

Il est important de veil<strong>le</strong>r<br />

à votre sécurité et à votre<br />

santé exactement comme<br />

en temps normal.<br />

77


Croix-R<strong>ou</strong>ge colombienne<br />

PREMIERS SECOURS<br />

Sécurité et protection<br />

doivent constituer des<br />

priorités permanentes et<br />

retenir constamment votre<br />

attention, ce qui exige un<br />

changement significatif<br />

de votre comportement<br />

et de votre mode de vie<br />

habituels.<br />

[Voir Fiche – Hygiène et autres<br />

mesures de prévention ]<br />

78<br />

5.2 Protection des victimes<br />

La protection d’une victime est assurée par :<br />

• un dégagement d’urgence, quand la victime ne<br />

peut rien faire el<strong>le</strong>-même p<strong>ou</strong>r se protéger (se<br />

mettre à c<strong>ou</strong>vert p<strong>ou</strong>r échapper à des tirs <strong>ou</strong> à un<br />

bombardement, etc.) ;<br />

• un abri offrant une certaine protection contre t<strong>ou</strong>te<br />

n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong> b<strong>le</strong>ssure due à la vio<strong>le</strong>nce, ainsi que contre<br />

l’exposition aux éléments (températures extrêmes, so<strong>le</strong>il,<br />

pluie, vent, etc.) ;<br />

• votre professionnalisme, qui permet d’éviter la<br />

transmission de maladies contagieuses.<br />

Le droit international humanitaire accorde une protection<br />

juridique spécifique aux b<strong>le</strong>ssés et aux malades <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s<br />

situations de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>.<br />

5.2.1 Dégagements d’urgence<br />

<strong>Les</strong> techniques présentées ici sont basées sur cel<strong>le</strong>s que<br />

v<strong>ou</strong>s utilisez habituel<strong>le</strong>ment : el<strong>le</strong>s v<strong>ou</strong>s aideront à tenir<br />

compte des spécificités des <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s et autres<br />

situations de vio<strong>le</strong>nce.<br />

Avant de procéder à un dégagement d’urgence, il faut<br />

impérativement avoir :<br />

> résolu <strong>le</strong>s problèmes de sécurité ;<br />

> identifié <strong>le</strong>s voies à suivre p<strong>ou</strong>r atteindre la victime et<br />

l’amener vers un lieu sûr en t<strong>ou</strong>te sécurité ;<br />

> préparé un abri p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s protéger, v<strong>ou</strong>s et la victime,<br />

contre t<strong>ou</strong>tes n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong>s vio<strong>le</strong>nces ainsi que contre <strong>le</strong>s<br />

éléments (températures extrêmes, so<strong>le</strong>il, pluie, vent, etc.).<br />

Si el<strong>le</strong>s ne sont pas évacuées, <strong>le</strong>s victimes risquent d’être<br />

b<strong>le</strong>ssées à n<strong>ou</strong>veau, et plus encore que quiconque,<br />

d’être tuées. El<strong>le</strong>s sont s<strong>ou</strong>vent incapab<strong>le</strong>s de se protéger<br />

(se mettre à l’abri des combats, par exemp<strong>le</strong>) et il est<br />

absolument nécessaire de <strong>le</strong>s dégager p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s « extraire »<br />

de situations dangereuses. Cependant, en faisant cela, v<strong>ou</strong>s<br />

risquez de v<strong>ou</strong>s mettre en danger. Le dégagement doit<br />

être réalisé avec précaution afin de minimiser <strong>le</strong>s risques<br />

p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s et éviter d’aggraver l’état de la victime.


Sortir une victime d’un champ de mines v<strong>ou</strong>s fait c<strong>ou</strong>rir<br />

des dangers spécifiques : veuil<strong>le</strong>z v<strong>ou</strong>s reporter au<br />

paragraphe ci-après («Si la victime se tr<strong>ou</strong>ve <strong>dans</strong> un<br />

champ de mines»).<br />

OBJECTIFS DU SECOURISTE<br />

T<strong>ou</strong>t en veillant d’abord à votre propre sécurité, éloigner la<br />

victime du danger.<br />

Sur place, il faut :<br />

> réunir <strong>le</strong>s conditions permettant de procéder<br />

rapidement et en sécurité au dégagement de la<br />

victime ;<br />

> intervenir seu<strong>le</strong>ment quand la sécurité est assurée<br />

pendant t<strong>ou</strong>t <strong>le</strong> temps nécessaire p<strong>ou</strong>r réaliser <strong>le</strong><br />

dégagement.<br />

ÉVALUATION DE LA SÉCURITÉ DE LA VICTIME<br />

À ce stade, <strong>le</strong>s conditions de sécurité préva<strong>le</strong>ntes ont été<br />

évaluées et v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez al<strong>le</strong>r de l’avant.<br />

Observez<br />

> Intéressez-v<strong>ou</strong>s aux victimes visib<strong>le</strong>s et qui peuvent être<br />

déplacées.<br />

> Cherchez un lieu sûr à l’abri de la vio<strong>le</strong>nce et des<br />

éléments (températures extrêmes, so<strong>le</strong>il, pluie, vent,<br />

etc.).<br />

> Choisissez la voie la plus c<strong>ou</strong>rte et la plus sûre p<strong>ou</strong>r<br />

atteindre la victime et <strong>le</strong> refuge.<br />

> Tr<strong>ou</strong>vez des personnes qui peuvent v<strong>ou</strong>s aider.<br />

Éc<strong>ou</strong>tez<br />

> T<strong>ou</strong>te remarque venant des témoins <strong>ou</strong> de la victime<br />

el<strong>le</strong>-même, si el<strong>le</strong> est consciente (par exemp<strong>le</strong>, mise en<br />

garde contre des dangers possib<strong>le</strong>s).<br />

Par<strong>le</strong>z<br />

> Déterminez <strong>le</strong> niveau de conscience de la victime.<br />

> Mobilisez de l’aide.<br />

Supposez<br />

> La victime est incapab<strong>le</strong> de faire quoi que ce soit<br />

p<strong>ou</strong>r se protéger (se mettre à l’abri de tirs <strong>ou</strong> d’un<br />

bombardement, par exemp<strong>le</strong>).<br />

5 Gestion de la situation<br />

[Voir Section 5.1 – Sécurité]<br />

79


Croix-R<strong>ou</strong>ge britannique<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge britannique<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge du Népal<br />

PREMIERS SECOURS<br />

80<br />

TECHNIQUES RECOMMANDÉES<br />

> Agen<strong>ou</strong>il<strong>le</strong>z-v<strong>ou</strong>s à la hauteur de la tête de la victime et<br />

<strong>dans</strong> l’axe de son corps.<br />

> Saisissez-la fermement s<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s aissel<strong>le</strong>s <strong>ou</strong> par <strong>le</strong>s<br />

vêtements près du c<strong>ou</strong> et des épau<strong>le</strong>s.<br />

> Re<strong>le</strong>vez-v<strong>ou</strong>s en partie, la tête de la victime sur l’un de vos<br />

avant-bras. V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez aussi rapprocher vos c<strong>ou</strong>des l’un<br />

contre l’autre et laisser la tête reposer sur vos deux avant-bras.<br />

> Tirez la victime en arrière <strong>le</strong> plus vite possib<strong>le</strong>.<br />

<strong>ou</strong><br />

> Tirez ses bras en arrière, de manière à ce qu’ils soient<br />

étendus bien droits sur <strong>le</strong> sol derrière la tête <strong>dans</strong> <strong>le</strong><br />

prolongement du corps.<br />

> Saisissez ses poignets.<br />

> Tirez la victime <strong>le</strong> plus vite possib<strong>le</strong>, ses bras é<strong>le</strong>vés audessus<br />

du sol.<br />

P<strong>ou</strong>r l’une comme p<strong>ou</strong>r l’autre de ces techniques,<br />

empruntez la voie repérée p<strong>ou</strong>r atteindre <strong>le</strong> refuge.<br />

Si la victime est allongée <strong>le</strong> visage t<strong>ou</strong>rné vers <strong>le</strong> sol :<br />

rotation en bloc<br />

> Agen<strong>ou</strong>il<strong>le</strong>z-v<strong>ou</strong>s à côté de la victime.<br />

> Placez <strong>le</strong>s bras de la victime derrière sa tête et <strong>dans</strong> <strong>le</strong><br />

prolongement du corps.<br />

> Croisez <strong>le</strong>s jambes de la victime, la chevil<strong>le</strong> la plus<br />

éloignée de v<strong>ou</strong>s sur la chevil<strong>le</strong> la plus proche de v<strong>ou</strong>s.<br />

> D’une main, saisissez l’épau<strong>le</strong> la plus éloignée de v<strong>ou</strong>s ;<br />

placez votre autre main sur la hanche de la victime.<br />

> Faites r<strong>ou</strong><strong>le</strong>r la victime d<strong>ou</strong>cement vers v<strong>ou</strong>s jusqu’à ce<br />

qu’el<strong>le</strong> se tr<strong>ou</strong>ve sur <strong>le</strong> dos.<br />

> Continuez <strong>le</strong> dégagement d’urgence en employant l’une<br />

des techniques décrites ci-dessus.


Si la victime se tr<strong>ou</strong>ve <strong>dans</strong> un champ de mines<br />

La victime est exposée à de graves dangers. V<strong>ou</strong>s devez<br />

être particulièrement attentif aux problèmes spécifiques<br />

de sécurité et de protection.<br />

> Ne v<strong>ou</strong>s précipitez pas vers la personne b<strong>le</strong>ssée : la zone<br />

est dangereuse et v<strong>ou</strong>s risqueriez d’être la prochaine<br />

victime.<br />

> Empêchez quiconque de s’approcher de la victime.<br />

> Demandez de l’aide aux démineurs <strong>ou</strong> aux militaires.<br />

> Si la victime est à proximité d’une r<strong>ou</strong>te <strong>ou</strong> d’un chemin<br />

sûrs et accessib<strong>le</strong>s :<br />

• n’essayez pas d’avancer jusqu’à la victime, sauf si v<strong>ou</strong>s<br />

avez été dûment formé p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> faire ;<br />

• assurez-v<strong>ou</strong>s t<strong>ou</strong>t d’abord que v<strong>ou</strong>s avez <strong>le</strong>s moyens<br />

nécessaires p<strong>ou</strong>r dégager la victime (<strong>ou</strong> que v<strong>ou</strong>s<br />

p<strong>ou</strong>rrez obtenir de l’aide) ;<br />

• lancez une corde à la victime <strong>ou</strong> une branche à<br />

laquel<strong>le</strong> el<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>rra s’agripper ; et<br />

• tirez la victime vers v<strong>ou</strong>s.<br />

• La rapidité d’intervention est une priorité au même<br />

titre que <strong>le</strong>s efforts visant à empêcher que la victime<br />

subisse d’autres b<strong>le</strong>ssures.<br />

• Si possib<strong>le</strong>, tirez la victime en la maintenant <strong>dans</strong> l’axe<br />

« tête-pieds » et en évitant t<strong>ou</strong>t m<strong>ou</strong>vement inuti<strong>le</strong><br />

<strong>dans</strong> d’autres directions.<br />

5 Gestion de la situation<br />

ÉLÉMENTS À RETENIR<br />

81


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Section 5.4 – Tr<strong>ou</strong>ver de l’aide ;<br />

Section 5.5 – Donner l’a<strong>le</strong>rte]<br />

[Voir Chapitre 7 – Situations impliquant<br />

de nombreuses victimes : opérations<br />

de triage]<br />

82<br />

5.3 Une <strong>ou</strong> plusieurs<br />

victimes ?<br />

V<strong>ou</strong>s devez déterminer rapidement combien il y a de<br />

victimes. S’il y a beauc<strong>ou</strong>p de victimes et que v<strong>ou</strong>s et votre<br />

équipe ne p<strong>ou</strong>vez pas assister t<strong>ou</strong>t <strong>le</strong> monde, cherchez de<br />

l’aide et donnez l’a<strong>le</strong>rte.<br />

Dans une situation impliquant de nombreuses victimes,<br />

la première phase consiste à catégoriser <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssés puis à<br />

établir des priorités de traitement en fonction de la gravité<br />

de <strong>le</strong>urs b<strong>le</strong>ssures.<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge espagno<strong>le</strong>


5.4 Tr<strong>ou</strong>ver de l’aide<br />

V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez solliciter l’aide de t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s personnes<br />

disponib<strong>le</strong>s (par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s badauds <strong>ou</strong> <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssés légers<br />

capab<strong>le</strong>s de marcher) p<strong>ou</strong>r :<br />

• obtenir des informations sur <strong>le</strong>s conditions de sécurité<br />

(veil<strong>le</strong>z cependant à ce que ces personnes ne soient pas<br />

prises p<strong>ou</strong>r des espions) ;<br />

• donner l’a<strong>le</strong>rte et faire appel à une aide plus<br />

compétente ;<br />

• tr<strong>ou</strong>ver du renfort <strong>dans</strong> d’autres domaines ;<br />

• aménager un abri sûr ;<br />

• apporter du matériel permettant d’improviser (comme,<br />

par exemp<strong>le</strong>, des branches d’arbre p<strong>ou</strong>r fabriquer des<br />

attel<strong>le</strong>s) ;<br />

• apporter un certain confort physique et un réconfort<br />

aux victimes ;<br />

• préparer des aliments ;<br />

et<br />

• éloigner rapidement <strong>le</strong>s victimes du danger ;<br />

• pratiquer <strong>le</strong>s gestes d’urgence vita<strong>le</strong> (si <strong>le</strong>s personnes qui<br />

v<strong>ou</strong>s aident ont reçu la formation nécessaire) ;<br />

• transporter la/<strong>le</strong>s victime/s sur une civière.<br />

Il faut :<br />

> enc<strong>ou</strong>rager <strong>le</strong>s personnes disponib<strong>le</strong>s à v<strong>ou</strong>s aider ;<br />

> v<strong>ou</strong>s assurer qu’ils sont réel<strong>le</strong>ment attentifs aux<br />

questions de sécurité ;<br />

> <strong>le</strong>ur expliquer ce que v<strong>ou</strong>s attendez d’eux et comment<br />

<strong>le</strong> faire (assurez-v<strong>ou</strong>s qu’ils comprennent vos instructions<br />

et sont prêts à <strong>le</strong>s suivre) ;<br />

> obtenir <strong>le</strong>ur engagement.<br />

N’<strong>ou</strong>bliez pas que <strong>le</strong>s personnes disponib<strong>le</strong>s ne se<br />

passent pas de la même façon que sur vos lieux<br />

d’intervention habituels en temps de paix (lors<br />

d’accidents de la circulation, par exemp<strong>le</strong>). Certains<br />

individus portent peut-être des armes, d’autres sont<br />

peu disposés à éc<strong>ou</strong>ter de « longues » explications sur<br />

ce que v<strong>ou</strong>s attendez d’eux, d’autres encore risquent<br />

d’abandonner <strong>le</strong>ur « poste », de quitter subitement <strong>le</strong>s<br />

lieux, etc.<br />

5 Gestion de la situation<br />

Faites preuve de<br />

diplomatie et restez calme.<br />

83<br />

Marko Kokic /Fédération internationa<strong>le</strong>


PREMIERS SECOURS<br />

84<br />

L’a<strong>le</strong>rte doit être donnée<br />

dès que possib<strong>le</strong>, sitôt<br />

que <strong>le</strong>s circonstances<br />

<strong>le</strong> permettent :<br />

procédure déjà mise<br />

en place, résultats de<br />

l’évaluation et moyens<br />

de communication<br />

disponib<strong>le</strong>s.<br />

5.5 Donner l’a<strong>le</strong>rte<br />

Donner correctement l’a<strong>le</strong>rte dépend :<br />

• de v<strong>ou</strong>s – <strong>le</strong>s informations que v<strong>ou</strong>s donnez, et à qui, la<br />

réponse que v<strong>ou</strong>s attendez <strong>ou</strong> sollicitez ;<br />

• du système de communication – quels sont <strong>le</strong>s moyens<br />

à disposition (plus ils sont variés, mieux cela vaut) et à<br />

quel point sont-ils fiab<strong>le</strong>s ; et<br />

• de celui qui reçoit votre message – comment votre<br />

message est compris, traité et suivi d’effets.<br />

La communication doit t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs fonctionner <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s<br />

deux sens.<br />

Communication entre v<strong>ou</strong>s et votre chef d’équipe<br />

> À moins d’être très près de votre chef d’équipe,<br />

choisissez <strong>le</strong> moyen de communication qui garantit<br />

que <strong>le</strong> message d’a<strong>le</strong>rte sera transmis rapidement et de<br />

manière fiab<strong>le</strong> (par exemp<strong>le</strong>, en envoyant un messager<br />

à la station de communication radio la plus proche).<br />

Si possib<strong>le</strong>, utilisez un système de communication<br />

permettant de dialoguer.<br />

> Après avoir rassemblé <strong>le</strong>s informations nécessaires, v<strong>ou</strong>s<br />

devez inclure <strong>dans</strong> votre message d’a<strong>le</strong>rte <strong>le</strong>s éléments<br />

énumérés <strong>dans</strong> la checklist ci-dess<strong>ou</strong>s.<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge de la République de Corée


MESSAGE D’ALERTE<br />

(soyez bref et précis)<br />

D’abord :<br />

• votre identité (par exemp<strong>le</strong>, indicatif d’appel radio);<br />

• l’endroit où v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>vez ;<br />

• <strong>le</strong>s informations relatives à la sécurité (dangers avérés<br />

et potentiels, et prévisions sur <strong>le</strong> plan de la sécurité) ;<br />

• votre analyse de la situation.<br />

Ensuite :<br />

• votre évaluation du nombre et de l’état des victimes ;<br />

• vos actions, <strong>le</strong>urs résultats, et ce que v<strong>ou</strong>s prévoyez<br />

de faire <strong>dans</strong> l’immédiat ;<br />

• vos besoins (sec<strong>ou</strong>ristes en renfort, soins spécialisés,<br />

ress<strong>ou</strong>rces matériel<strong>le</strong>s supplémentaires).<br />

En même temps <strong>ou</strong> plus tard, si <strong>le</strong> système de<br />

communication <strong>le</strong> permet, expliquez :<br />

• <strong>le</strong>s évacuations envisagées ;<br />

• l’aide dont v<strong>ou</strong>s avez besoin p<strong>ou</strong>r organiser <strong>ou</strong><br />

réaliser <strong>le</strong>s évacuations ;<br />

• <strong>le</strong>s conditions météorologiques, la voie d’accès et <strong>le</strong>s<br />

conditions de circulation ;<br />

• <strong>le</strong>s autres problèmes rencontrés.<br />

> Restez en contact avec votre chef d’équipe et tenez-<strong>le</strong><br />

au c<strong>ou</strong>rant de l’évolution de la situation, en particulier en<br />

ce qui concerne :<br />

• <strong>le</strong>s conditions de sécurité (intensification des combats,<br />

par exemp<strong>le</strong>) et <strong>le</strong>urs conséquences p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s et<br />

p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s autres personnes (nécessité d’envoyer du<br />

personnel en renfort <strong>ou</strong> des moyens de transport<br />

supplémentaires, par exemp<strong>le</strong>) ;<br />

• l’état des victimes p<strong>ou</strong>vant exiger de prendre<br />

de n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong>s mesures <strong>ou</strong> de modifier <strong>le</strong>s plans<br />

(changement de destination p<strong>ou</strong>r l’évacuation, par<br />

exemp<strong>le</strong>) ;<br />

• <strong>le</strong>s conditions météorologiques, la voie d’accès et <strong>le</strong>s<br />

conditions de circulation.<br />

5 Gestion de la situation<br />

CHECKLIST<br />

[Voir Section 4.3.2 – Communication,<br />

information et documentation]<br />

N’<strong>ou</strong>bliez pas que t<strong>ou</strong>te<br />

information transmise<br />

<strong>ou</strong> partagée peut être<br />

interceptée et avoir des<br />

incidences sur <strong>le</strong>s plans<br />

politique, stratégique <strong>ou</strong><br />

de sécurité.<br />

T<strong>ou</strong>te information qui<br />

p<strong>ou</strong>rrait être mal comprise<br />

sera mal comprise.<br />

85<br />

Thierry Gassmann/CICR


PREMIERS SECOURS<br />

86<br />

Communication entre votre chef d’équipe et v<strong>ou</strong>s<br />

V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez recevoir :<br />

• des informations relatives à la sécurité en général <strong>ou</strong><br />

particulière à votre zone ;<br />

• des conseils sur la manière de traiter <strong>le</strong>(s) b<strong>le</strong>ssé(s)<br />

confié(s) à vos soins ;<br />

• une confirmation :<br />

– de l’envoi de renforts en personnel et de ress<strong>ou</strong>rces<br />

supplémentaires ;<br />

– des destinations d’évacuation.<br />

Dans certaines circonstances, v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez être en contact<br />

direct avec <strong>le</strong> centre de coordination de la chaîne des soins<br />

<strong>ou</strong> avec <strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s d’évacuation. En ce cas, <strong>le</strong>s directives<br />

ci-dessus s’appliquent éga<strong>le</strong>ment.<br />

De bonnes conditions de sécurité et de bons moyens de communication v<strong>ou</strong>s<br />

permettent d’accorder davantage d’attention aux soins à prodiguer aux victimes.


PREMIERS SECOURS<br />

Prise en charge<br />

des victimes 6<br />

87


À ce stade, et en lieu sûr, v<strong>ou</strong>s portez <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> aux victimes<br />

dont l’état est <strong>le</strong> plus préoccupant (de première priorité).<br />

Au préalab<strong>le</strong> :<br />

• la sécurité a été évaluée et l’intervention peut avoir lieu ;<br />

• des mesures de sécurité ont été mises en place ;<br />

• un triage initial a été effectué et des catégories ont été<br />

établies afin de fixer <strong>le</strong>s priorités p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s soins.<br />

PRISE EN CHARGE DES VICTIMES<br />

Dans t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s cas :<br />

> soyez prudent et portez l’équipement de protection<br />

approprié ;<br />

> fixez des priorités p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s mesures à prendre.<br />

1. Évaluez l’état de la victime en procédant à un<br />

examen initial (séquence ABCDE*) : pensez aux cas<br />

mettant en jeu la vie de la victime.<br />

2. Entreprenez une réanimation d’urgence :<br />

accomplissez sans tarder <strong>le</strong>s gestes d’urgence vita<strong>le</strong>.<br />

3. Évaluez l’état de la victime en procédant à un examen<br />

comp<strong>le</strong>t (de la tête aux pieds) : pensez aux plaies,<br />

aux traumatismes des os et des articulations, aux<br />

brûlures, ainsi qu’aux affections dues aux éléments<br />

(températures extrêmes, so<strong>le</strong>il, pluie, vent, etc.).<br />

4. Efforcez-v<strong>ou</strong>s de stabiliser l’état de la victime (soins<br />

complémentaires) : pansements, immobilisations, etc.<br />

5. Évaluez la situation et prévoyez l’évacuation :<br />

déterminez l’état de la victime et préparez-la en vue<br />

de son évacuation.<br />

En même temps, v<strong>ou</strong>s devez v<strong>ou</strong>s efforcer :<br />

> de prévenir t<strong>ou</strong>te transmission d’infections entre<br />

v<strong>ou</strong>s-même et la victime ;<br />

> d’apporter un s<strong>ou</strong>tien psychologique ;<br />

> de protéger la victime contre <strong>le</strong>s éléments ;<br />

> de réhydrater la victime ;<br />

> de contrô<strong>le</strong>r régulièrement l’état de la victime ainsi<br />

que l’efficacité des mesures prises.<br />

* A = AIRWAY (voies aériennes) ; B = BREATHING<br />

(respiration) ; C = CIRCULATION (circulation) ;<br />

D = DISABILITY (incapacités) ; E = EXTREMITIES /<br />

EXPOSURE (extrémités/ exposition aux éléments)<br />

6 Prise en charge<br />

[Voir Chapitre 7 – Situations impliquant<br />

de nombreuses victimes : opérations<br />

de triage]<br />

CHECKLIST<br />

La sécurité doit être en<br />

permanence au premier<br />

rang de vos priorités et<br />

retenir constamment votre<br />

attention pendant que<br />

v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s occupez d’une<br />

victime.<br />

89


PREMIERS SECOURS<br />

PRISE EN CHARGE<br />

DES VICTIMES<br />

Examen initial et<br />

soins immédiats<br />

Examen comp<strong>le</strong>t<br />

et soins<br />

complémentaires<br />

Évaluer Décider Agir<br />

La victime est-el<strong>le</strong> décédée<br />

<strong>ou</strong> encore en vie ?<br />

La victime est-el<strong>le</strong> <strong>ou</strong><br />

non consciente ?<br />

Quel est <strong>le</strong> mécanisme<br />

du traumatisme :<br />

pénétrant <strong>ou</strong> fermé ?<br />

Évaluation des fonctions<br />

vita<strong>le</strong>s (en suivant la<br />

séquence ABCDE) :<br />

A = voies aériennes<br />

B = respiration<br />

C = circulation<br />

D = incapacités<br />

E = extrémités/<br />

exposition aux<br />

éléments.<br />

Examen visuel,<br />

questions et palpation<br />

de la tête aux pieds<br />

devant, derrière et sur<br />

<strong>le</strong>s côtés.<br />

Évacuation Une évacuation est-el<strong>le</strong><br />

nécessaire ? Quel degré<br />

de priorité faut-il donner<br />

à l’évacuation de la<br />

victime ? Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s<br />

possibilités en termes<br />

d’évacuation ?<br />

P<strong>ou</strong>rsuivez la prise en<br />

charge des victimes.<br />

Mobilisez <strong>le</strong>s témoins<br />

p<strong>ou</strong>r qu’ils v<strong>ou</strong>s aident.<br />

Fixez des priorités<br />

d’action.<br />

Recherchez d’autres<br />

problèmes de santé.<br />

Stabilisez l’état de la<br />

victime.<br />

Assistez la victime en<br />

fonction des ress<strong>ou</strong>rces<br />

disponib<strong>le</strong>s.<br />

Fixez des priorités p<strong>ou</strong>r<br />

<strong>le</strong>s évacuations.<br />

Transférez la victime en<br />

vue de la p<strong>ou</strong>rsuite du<br />

traitement <strong>ou</strong> terminez<br />

<strong>le</strong> traitement.<br />

Informez votre chef d’équipe des décès.<br />

Faites attention à la colonne cervica<strong>le</strong><br />

selon <strong>le</strong> mécanisme du traumatisme.<br />

Procédez à l’examen en suivant la<br />

séquence ABCDE.<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong> :<br />

(A) dégager <strong>le</strong>s voies aériennes de la<br />

victime ;<br />

(B) f<strong>ou</strong>rnir une assistance respiratoire ;<br />

(C) contrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s hémorragies externes<br />

(D) prévenir t<strong>ou</strong>te n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong> atteinte de la<br />

colonne vertébra<strong>le</strong> ;<br />

E) panser <strong>le</strong>s plaies des membres ;<br />

immobiliser <strong>le</strong>s traumatismes des<br />

os et des articulations ; réchauffer la<br />

victime.<br />

Terminez <strong>le</strong>s mesures de première<br />

urgence et prodiguez d’autres soins (en<br />

cas de plaies, brûlures, traumatismes des<br />

os, etc.).<br />

Apportez un s<strong>ou</strong>tien psychologique.<br />

Protégez la victime contre <strong>le</strong>s éléments<br />

(températures extrêmes, so<strong>le</strong>il, pluie,<br />

vent, etc.).<br />

Réhydratez-la.<br />

Administrez des médicaments*.<br />

Instal<strong>le</strong>z la victime <strong>dans</strong> une position<br />

confortab<strong>le</strong>.<br />

Contrô<strong>le</strong>z régulièrement l’état de la victime<br />

ainsi que l’efficacité des mesures prises.<br />

Préparez la victime en vue de son<br />

évacuation.<br />

Choisissez <strong>le</strong>s moyens de transport.<br />

Contrô<strong>le</strong>z l’état de la victime jusqu’au<br />

relais avec un autre maillon de la chaîne<br />

des soins, <strong>ou</strong> jusqu’à ce qu’aucun autre<br />

traitement ne soit nécessaire.<br />

* V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez être appelé à administrer (par voie ora<strong>le</strong> <strong>ou</strong> par injection) un analgésique et/<strong>ou</strong> un antibiotique,<br />

conformément aux protoco<strong>le</strong>s locaux, et en fonction des moyens à disposition et de votre formation.<br />

90


Croix-R<strong>ou</strong>ge sud-africaine<br />

V<strong>ou</strong>s devez être :<br />

• capab<strong>le</strong> d’évaluer l’état de la victime et d’agir<br />

conformément à vos connaissances et compétences ;<br />

• méthodique (en d’autres termes : franchir une étape<br />

après l’autre), soit :<br />

– examen initial et gestes d’urgence vita<strong>le</strong>, puis<br />

– examen comp<strong>le</strong>t et stabilisation de la victime ;<br />

• systématique (suivre la même procédure p<strong>ou</strong>r chaque<br />

victime) ;<br />

• exhaustif (examiner t<strong>ou</strong>t <strong>le</strong> corps de la victime) ;<br />

• rapide (p<strong>ou</strong>r gérer <strong>le</strong> temps limité et <strong>le</strong>s ress<strong>ou</strong>rces dont<br />

v<strong>ou</strong>s disposez).<br />

Des renforts supplémentaires – si v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez en<br />

obtenir – peuvent être précieux, spécia<strong>le</strong>ment p<strong>ou</strong>r<br />

certains aspects de votre travail.<br />

Quand v<strong>ou</strong>s examinez et soignez <strong>le</strong>s victimes, prenez des<br />

précautions :<br />

> évitez de contracter <strong>ou</strong> de propager une maladie ;<br />

> respectez <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s élémentaires d’hygiène et prenez des<br />

mesures de protection, t<strong>ou</strong>t comme v<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> faites en<br />

accomplissant vos tâches quotidiennes en temps de paix.<br />

6 Prise en charge<br />

Le tab<strong>le</strong>au:<br />

Évaluer > Décider > Agir<br />

v<strong>ou</strong>s aide à gérer la<br />

situation– vos sens et vos<br />

échanges aussi : regardez,<br />

t<strong>ou</strong>chez, éc<strong>ou</strong>tez, par<strong>le</strong>z …<br />

et utilisez votre bon sens.<br />

[Voir Section 5.4 – Tr<strong>ou</strong>ver de l’aide]<br />

[Voir Fiche – Hygiène et autres mesures<br />

de prévention]<br />

<strong>Les</strong> dangers et difficultés<br />

inhérents à une situation<br />

de vio<strong>le</strong>nce ne doivent<br />

pas v<strong>ou</strong>s servir d’excuses<br />

p<strong>ou</strong>r <strong>ou</strong>blier <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s<br />

essentiel<strong>le</strong>s en matière<br />

d’hygiène et de protection.<br />

91


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Section 6.2.4 – B<strong>le</strong>ssures au dos du<br />

thorax et de l’abdomen : évaluation et<br />

prise en charge]<br />

92<br />

EXAMEN<br />

P<strong>ou</strong>r p<strong>ou</strong>voir être examinée correctement, la victime doit<br />

être dévêtue. Sur <strong>le</strong> terrain et selon <strong>le</strong>s circonstances, il sera<br />

plus <strong>ou</strong> moins possib<strong>le</strong> de tenir compte de cette exigence.<br />

Veil<strong>le</strong>z en t<strong>ou</strong>t temps à :<br />

> respecter l’intimité et la pudeur de la victime ;<br />

> respecter <strong>le</strong>s religions et cultures loca<strong>le</strong>s ;<br />

> limiter <strong>le</strong>s m<strong>ou</strong>vements de la victime ;<br />

> éviter d’arracher des vêtements collés à une plaie <strong>ou</strong> une<br />

brûlure ;<br />

> empêcher la victime de prendre froid ;<br />

> mettre en lieu sûr <strong>le</strong>s effets personnels de la victime ;<br />

> éviter de mélanger <strong>le</strong>s vêtements d’une victime avec<br />

ceux d’une autre.<br />

À un moment donné, au c<strong>ou</strong>rs de l’examen, v<strong>ou</strong>s devez<br />

t<strong>ou</strong>rner la victime sur un côté p<strong>ou</strong>r p<strong>ou</strong>voir examiner<br />

son dos.


Teun Anthony Voeten/CICR<br />

6.1 Examen initial et gestes<br />

d’urgence vita<strong>le</strong><br />

<strong>Les</strong> techniques présentées ici sont basées sur cel<strong>le</strong>s que<br />

v<strong>ou</strong>s utilisez habituel<strong>le</strong>ment : el<strong>le</strong>s v<strong>ou</strong>s aideront à tenir<br />

compte des spécificités propres aux <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s et<br />

autres situations de vio<strong>le</strong>nce.<br />

6 Prise en charge<br />

L’examen initial<br />

et <strong>le</strong>s gestes de d’urgence<br />

vita<strong>le</strong> sont réalisés<br />

en même temps.<br />

Ils passent avant t<strong>ou</strong>t <strong>le</strong><br />

reste – mise à part<br />

la sécurité.<br />

93


PREMIERS SECOURS<br />

La victime est-el<strong>le</strong> décédée <strong>ou</strong> en vie ?<br />

La victime est-el<strong>le</strong> consciente <strong>ou</strong> non ?<br />

B<strong>le</strong>ssure pénétrante <strong>ou</strong> traumatisme<br />

fermé ?<br />

94<br />

EXAMEn InITIAL DAns LEs sITUATIons n’IMPLIQUAnT PAs<br />

Un GrAnD noMBrE DE vICTIMEs<br />

Agissez en fonction de la situation<br />

Voies aériennes compromises ?<br />

Détresse respiratoire ?<br />

Détresse circulatoire ?<br />

Détresse neurologique ?<br />

Traumatismes des extrémités ?<br />

Protection contre <strong>le</strong>s éléments<br />

EXAMEN COMPLET<br />

à effectuer <strong>dans</strong> un lieu aussi sûr et aussi abrité que possib<strong>le</strong><br />

• Informez votre chef des décès<br />

• Faites attention à la colonne cervica<strong>le</strong> en fonction du mécanisme de b<strong>le</strong>ssure<br />

• Mobilisez <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssés capab<strong>le</strong>s de marcher<br />

Contrô<strong>le</strong> des voies aériennes<br />

Contrô<strong>le</strong> de la respiration<br />

Contrô<strong>le</strong> des hémorragies<br />

Contrô<strong>le</strong> de l’état neurologique<br />

Sauvegarde des membres<br />

• C<strong>ou</strong>vrir la victime, l’envelopper<br />

<strong>dans</strong> une c<strong>ou</strong>verture<br />

si OUI<br />

si NON<br />

• Ouverture et dégagement des<br />

voies aériennes<br />

• Voies aériennes maintenues<br />

<strong>ou</strong>vertes.<br />

• Ventilation artificiel<strong>le</strong> s’il y a<br />

lieu<br />

• Pansement des b<strong>le</strong>ssures<br />

graves de la cage thoracique<br />

• Compression manuel<strong>le</strong><br />

• Pansement compressif<br />

• Prévention de l’état de choc<br />

• Immobilisation de la nuque<br />

• Position latéra<strong>le</strong> de sécurité<br />

• Pose d’une attel<strong>le</strong> en cas de<br />

fracture grave<br />

• Pansement compressif en cas<br />

d’amputation traumatique


V<strong>ou</strong>s devez accomplir un certain nombre de tâches<br />

RAPIDEMENT et SYSTÉMATIQUEMENT. P<strong>ou</strong>r ce faire, v<strong>ou</strong>s<br />

devez apprendre à v<strong>ou</strong>s poser automatiquement une série<br />

de questions.<br />

La victime est-el<strong>le</strong> décédée <strong>ou</strong> en vie ?<br />

Dans une situation norma<strong>le</strong> (en temps de paix), v<strong>ou</strong>s<br />

ne devriez pas, en tant que sec<strong>ou</strong>riste, avoir à poser un<br />

diagnostic de décès. Par contre, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un<br />

<strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> et éventuel<strong>le</strong>ment aussi <strong>dans</strong> certaines<br />

autres situations de vio<strong>le</strong>nce, <strong>le</strong>s victimes ont s<strong>ou</strong>vent<br />

subi des b<strong>le</strong>ssures mutilantes (décapitation, dislocation<br />

tota<strong>le</strong> du corps, plaies béantes très étendues, etc.) qui ne<br />

laissent aucun d<strong>ou</strong>te quant à <strong>le</strong>ur décès. Si v<strong>ou</strong>s n’êtes pas<br />

absolument sûr <strong>ou</strong> si <strong>le</strong>s directives loca<strong>le</strong>s <strong>le</strong> prévoient<br />

ainsi, partez du principe que la victime est t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs en vie<br />

– p<strong>ou</strong>rsuivez <strong>le</strong>s mesures de réanimation jusqu’à ce que <strong>le</strong><br />

décès soit diagnostiqué par un professionnel de la santé<br />

qualifié, <strong>ou</strong> jusqu’à ce qu’un examen effectué en suivant la<br />

séquence ABCDE v<strong>ou</strong>s donne <strong>le</strong>s résultats suivants :<br />

• pas d’entrée d’air (A = 0),<br />

• pas de ventilation des p<strong>ou</strong>mons (B = 0),<br />

• pas de p<strong>ou</strong>ls (C = 0),<br />

• pupil<strong>le</strong>s dilatées et absence de réaction à la lumière, pas<br />

de m<strong>ou</strong>vement des membres (D = 0), et<br />

• corps froid (E = 0).<br />

En cas de décès, veuil<strong>le</strong>z v<strong>ou</strong>s reporter à la section sur ce<br />

sujet.<br />

À noter<br />

Dans une situation impliquant de très nombreuses<br />

victimes, <strong>le</strong> triage peut v<strong>ou</strong>s amener à devoir prendre la<br />

décision de ne pas prodiguer de soins, <strong>ou</strong> de cesser de<br />

prodiguer des soins à une <strong>ou</strong> plusieurs des victimes.<br />

La victime est-el<strong>le</strong> consciente <strong>ou</strong> non ?<br />

Dans <strong>le</strong> cadre d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> d’autres situations de<br />

vio<strong>le</strong>nce, la plupart des victimes sont conscientes, effrayées,<br />

et el<strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>ffrent. El<strong>le</strong>s v<strong>ou</strong>s expliquent comment el<strong>le</strong>s ont<br />

été b<strong>le</strong>ssées et se plaignent des d<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs qu’el<strong>le</strong>s ressentent.<br />

El<strong>le</strong>s sont manifestement conscientes et peuvent par<strong>le</strong>r.<br />

V<strong>ou</strong>s devez cependant suivre rapidement la séquence<br />

ABCDE p<strong>ou</strong>r examiner <strong>le</strong>s victimes l’une après l’autre (« voies<br />

aériennes dégagées ? OUI » ; « respiration ? OUI » ; etc.).<br />

6 Prise en charge<br />

[Voir Section 6.3.3 – <strong>Les</strong> m<strong>ou</strong>rants et<br />

<strong>le</strong>s morts]<br />

[Voir Chapitre 7 – Situations impliquant<br />

de nombreuses victimes : opérations<br />

de triage]<br />

95


PREMIERS SECOURS<br />

<strong>Les</strong> victimes en vie, conscientes qui présentent des<br />

b<strong>le</strong>ssures légères et peuvent par<strong>le</strong>r et b<strong>ou</strong>ger : ce sont en<br />

fait des « b<strong>le</strong>ssés capab<strong>le</strong>s de marcher ». Ces personnes<br />

sont parfois en mesure de s’aider el<strong>le</strong>s-mêmes et de<br />

v<strong>ou</strong>s aider à soigner <strong>le</strong>urs propres b<strong>le</strong>ssures. Parfois, el<strong>le</strong>s<br />

p<strong>ou</strong>rront v<strong>ou</strong>s assister <strong>dans</strong> votre travail, pratiquer <strong>le</strong>s<br />

gestes d’urgence vita<strong>le</strong> que v<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>ur enseignerez, s’occuper<br />

des questions administratives et donner un c<strong>ou</strong>p de main<br />

p<strong>ou</strong>r transporter du matériel, dresser des tentes, etc.<br />

Quel est <strong>le</strong> mécanisme du traumatisme : pénétrant<br />

<strong>ou</strong> fermé ?<br />

En période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre situation de vio<strong>le</strong>nce,<br />

v<strong>ou</strong>s devez immédiatement déterminer si la victime<br />

s<strong>ou</strong>ffre d’une b<strong>le</strong>ssure pénétrante (<strong>ou</strong>verte) <strong>ou</strong> d’un<br />

traumatisme fermé au-dessus des clavicu<strong>le</strong>s. V<strong>ou</strong>s devez<br />

rapidement adapter votre approche en conséquence.<br />

Mécanisme Action<br />

Traumatisme fermé (non pénétrant)<br />

au-dessus des clavicu<strong>le</strong>s <strong>ou</strong> victime<br />

inconsciente<br />

Immédiatement, observation et immobilisation de la colonne cervica<strong>le</strong>.<br />

Veuil<strong>le</strong>z v<strong>ou</strong>s reporter à la Section 6.1.4.<br />

Plaie pénétrante à la tête Pas de prise en compte particulière de la colonne cervica<strong>le</strong>.<br />

Le cas échéant, la lésion de la moel<strong>le</strong> épinière a déjà eu lieu. V<strong>ou</strong>s ne<br />

Plaie pénétrante au c<strong>ou</strong><br />

p<strong>ou</strong>vez plus l’empêcher. V<strong>ou</strong>s devez immobiliser la colonne avec soin,<br />

mais <strong>le</strong> dommage est irréversib<strong>le</strong>.<br />

96<br />

Exemp<strong>le</strong>s pratiques<br />

• La victime d’un accident de la circulation qui présente<br />

une fracture de la mâchoire et saigne de la b<strong>ou</strong>che – ce<br />

qui compromet <strong>le</strong>s voies aériennes – nécessite que<br />

l’on fasse attention à sa colonne cervica<strong>le</strong>. En revanche,<br />

cela n’est pas nécessaire lors d’une plaie par bal<strong>le</strong> de<br />

la mâchoire qui compromet cependant aussi <strong>le</strong>s voies<br />

aériennes.<br />

• La victime d’un accident de la circulation qui est<br />

inconsciente mais ne présente pas de b<strong>le</strong>ssure<br />

apparente nécessite que l’on fasse attention à sa<br />

colonne cervica<strong>le</strong>. Ce n’est pas <strong>le</strong> cas p<strong>ou</strong>r une victime<br />

inconsciente ayant une plaie par bal<strong>le</strong> à la tête.


Croix-R<strong>ou</strong>ge du Népal<br />

La victime présente-t-el<strong>le</strong> un état qui met sa vie<br />

en danger ?<br />

V<strong>ou</strong>s devez apprendre à suivre systématiquement la<br />

séquence ABCDE. En d’autres termes, cela signifie que v<strong>ou</strong>s<br />

devez examiner successivement <strong>le</strong>s voies aériennes, la<br />

respiration, la circulation, l’état neurologique, <strong>le</strong>s extrémités<br />

et enfin l’exposition aux éléments. Une fois maîtrisée,<br />

cette séquence v<strong>ou</strong>s permettra de répondre à t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s<br />

questions ci-dessus. En fonction de chaque réponse, il<br />

v<strong>ou</strong>s faudra peut-être exécuter l’un <strong>ou</strong> l’autre des gestes<br />

d’urgence vita<strong>le</strong>, avant de passer à l’étape suivante.<br />

6 Prise en charge<br />

[Voir <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au ci-dessus – Examen<br />

initial <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s situations n’impliquant<br />

pas un grand nombre de victimes]<br />

V<strong>ou</strong>s devez commencer<br />

par une série de questions.<br />

• La victime est-el<strong>le</strong><br />

décédée <strong>ou</strong> en vie ?<br />

• La victime est-el<strong>le</strong><br />

consciente <strong>ou</strong> non ?<br />

• Quel est <strong>le</strong> mécanisme<br />

du traumatisme :<br />

pénétrant <strong>ou</strong> fermé ?<br />

V<strong>ou</strong>s devez procéder<br />

en suivant la séquence<br />

ABCDE (voies aériennes,<br />

respiration, circulation,<br />

état neurologique et<br />

extrémités/exposition<br />

aux éléments), et<br />

systématiquement<br />

« regarder, éc<strong>ou</strong>ter, par<strong>le</strong>r<br />

et t<strong>ou</strong>cher ».<br />

97


PREMIERS SECOURS<br />

98<br />

EXAMEN INITIAL (t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s vêtements gênants doivent être retirés)<br />

Voies aériennes > Identifiez rapidement une obstruction avérée <strong>ou</strong> potentiel<strong>le</strong> des voies aériennes :<br />

• perte de conscience <strong>ou</strong> altération du niveau de conscience ;<br />

• b<strong>le</strong>ssure à la tête, au visage, au c<strong>ou</strong> <strong>ou</strong> au haut du thorax (traumatisme<br />

fermé, lésion par effet de s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong>, plaie, brûlure, traumatisme des os).<br />

Respiration > Détectez <strong>le</strong>s problèmes respiratoires :<br />

• signes caractéristiques de détresse respiratoire; et/<strong>ou</strong><br />

• b<strong>le</strong>ssures thoraciques (hématomes, abrasions, plaies, b<strong>le</strong>ssures pénétrantes,<br />

vo<strong>le</strong>t costal, et autres lésions de la cage thoracique).<br />

Circulation > Recherchez t<strong>ou</strong>te hémorragie visib<strong>le</strong> :<br />

• sang s’éc<strong>ou</strong>lant des plaies ;<br />

• sang imprégnant <strong>le</strong>s vêtements de la victime;<br />

• sang sur vos mains gantées quand v<strong>ou</strong>s palpez la victime.<br />

> Reconnaissez un état de choc (conséquence d’une hémorragie interne non<br />

visib<strong>le</strong>).<br />

État neurologique > Déterminez <strong>le</strong> niveau d’altération de la conscience.<br />

(incapacités) > Suspectez une lésion de la colonne vertébra<strong>le</strong>, particulièrement en cas :<br />

• d’inconscience <strong>ou</strong> d’altération du niveau de conscience à la suite d’une<br />

b<strong>le</strong>ssure fermée à la tête, au visage, au c<strong>ou</strong> <strong>ou</strong> au haut du thorax ;<br />

• de b<strong>le</strong>ssures dues à la décélération (lors d’accidents de la r<strong>ou</strong>te, par ex.) <strong>ou</strong><br />

d’impact à grande vitesse.<br />

> Détectez une lésion de la colonne vertébra<strong>le</strong> en demandant à la victime de<br />

b<strong>ou</strong>ger ses membres et ses orteils, et de serrer vos doigts.<br />

Extrémités > Repérez <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s plaies, fractures et brûlures.<br />

Exposition aux éléments > N’<strong>ou</strong>bliez pas que la victime peut avoir froid <strong>ou</strong> prendre froid (t<strong>ou</strong>te personne<br />

b<strong>le</strong>ssée se refroidit).<br />

Catherine Peduzzi/CICR


Croix-R<strong>ou</strong>ge colombienne<br />

6.1.1 voies aériennes : évaluation et<br />

prise en charge<br />

6.1.2 respiration : évaluation et prise<br />

en charge<br />

6.1.3 Circulation : évaluation et prise<br />

en charge des hémorragies<br />

visib<strong>le</strong>s<br />

6.1.4 Incapacités : évaluation et prise<br />

en charge<br />

6.1.5 Exposition aux éléments/<br />

Extrémités : évaluation et prise<br />

en charge<br />

6 Prise en charge<br />

[Voir Techniques : Gestes d’urgence<br />

vita<strong>le</strong>]<br />

[Voir Techniques : Gestes d’urgence<br />

vita<strong>le</strong>]<br />

[Voir Techniques : Gestes d’urgence<br />

vita<strong>le</strong>]<br />

[Voir Techniques : Gestes d’urgence<br />

vita<strong>le</strong>]<br />

[Voir Techniques : Gestes d’urgence<br />

vita<strong>le</strong>]<br />

99


Jon Björgvinsson/CICR<br />

PREMIERS SECOURS<br />

100<br />

6.2 Examen comp<strong>le</strong>t et<br />

mesures de stabilisation<br />

<strong>Les</strong> techniques présentées ici sont basées sur cel<strong>le</strong>s que<br />

v<strong>ou</strong>s utilisez habituel<strong>le</strong>ment : el<strong>le</strong>s v<strong>ou</strong>s aideront à tenir<br />

compte des spécificités propres aux <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s et<br />

autres situations de vio<strong>le</strong>nce.<br />

P<strong>ou</strong>r procéder à l’examen comp<strong>le</strong>t d’une victime, v<strong>ou</strong>s<br />

devez suivre – comme lors de l’examen initial – une<br />

séquence systématique « de la tête aux pieds, devant,<br />

derrière et des deux côtés » :<br />

1. tête, cuir chevelu, oreil<strong>le</strong>s et visage (nez, b<strong>ou</strong>che,<br />

mâchoire et yeux compris) ;<br />

2. c<strong>ou</strong> ;<br />

3. thorax ;<br />

4. abdomen, bassin et périnée (zone entre l’anus et <strong>le</strong>s<br />

organes génitaux) ;<br />

5. épau<strong>le</strong>s et bras ;<br />

6. jambes ;<br />

7. dos.


1. tête et cuir chevelu<br />

oreil<strong>le</strong>s<br />

visage (y compris nez,<br />

b<strong>ou</strong>che, mâchoire et yeux)<br />

2. c<strong>ou</strong><br />

3. thorax<br />

4. abdomen, bassin et périnée<br />

5. épau<strong>le</strong>s, bras et mains<br />

6. jambes et pieds<br />

7. dos du thorax, abdomen<br />

et bassin<br />

EXAMEN COMPLET<br />

Palpez « de la tête aux pieds et devant,<br />

derrière et des deux côtés » :<br />

Utilisez <strong>le</strong>s techniques de stabilisation, s’il y a lieu<br />

Réconfortez la victime : apportez un s<strong>ou</strong>tien<br />

psychologique<br />

Veil<strong>le</strong>z à sa réhydratation<br />

Instal<strong>le</strong>z la victime <strong>dans</strong> une position confortab<strong>le</strong><br />

Contrô<strong>le</strong>z et surveil<strong>le</strong>z :<br />

• l’état de la victime<br />

• l’efficacité des mesures prises<br />

6 Prise en charge<br />

101


PREMIERS SECOURS<br />

Effectuez <strong>le</strong>s mesures<br />

de stabilisation après<br />

l’examen comp<strong>le</strong>t.<br />

[Voir Section 6.1 – Examen initial et<br />

gestes d’urgence vita<strong>le</strong>]<br />

102<br />

La plus grande partie de l’examen comp<strong>le</strong>t est consacrée<br />

à une palpation détaillée : <strong>le</strong> but est de détecter <strong>le</strong>s<br />

éventuel<strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssures p<strong>ou</strong>r n’en manquer aucune.<br />

<strong>Les</strong> victimes de bombardements <strong>ou</strong> d’explosions d’obus<br />

<strong>ou</strong> de grenades peuvent être b<strong>le</strong>ssées par des éclats de<br />

petite tail<strong>le</strong> qui provoquent un grand nombre de plaies<br />

cutanées minuscu<strong>le</strong>s, et des dommages bien plus grands à<br />

l’intérieur du corps. Une b<strong>le</strong>ssure par bal<strong>le</strong> peut éga<strong>le</strong>ment<br />

ne présenter qu’un petit point d’entrée cutané visib<strong>le</strong>. Ces<br />

plaies de petite tail<strong>le</strong> sont à rechercher pendant l’examen<br />

comp<strong>le</strong>t.<br />

N’<strong>ou</strong>bliez pas que pendant l’examen initial, v<strong>ou</strong>s avez<br />

évalué des victimes dont l’état est susceptib<strong>le</strong> de se<br />

dégrader. El<strong>le</strong>s nécessitent votre attention pendant<br />

l’examen comp<strong>le</strong>t, de même que la stabilisation de l’état<br />

de la victime. Un état qui s’aggrave peut atteindre un<br />

stade où la vie de la victime est en danger : voir la section<br />

consacrée à l’évaluation et à la gestion de ce type de<br />

situations.<br />

Observez<br />

> Examinez t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s zones du corps et sur t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s côtés.<br />

En particulier :<br />

• recherchez t<strong>ou</strong>te anomalie tel<strong>le</strong> que des déformations<br />

et des difficultés de m<strong>ou</strong>vement ;<br />

• utilisez <strong>le</strong> côté opposé comme point de comparaison<br />

(effet miroir).<br />

> Soyez attentif à t<strong>ou</strong>te réaction de la victime pendant la<br />

palpation.<br />

Éc<strong>ou</strong>tez<br />

> Éc<strong>ou</strong>tez <strong>le</strong>s plaintes de la victime (d<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs,<br />

eng<strong>ou</strong>rdissement d’un <strong>ou</strong> plusieurs membres, sensation<br />

de froid, etc.).<br />

Par<strong>le</strong>z<br />

> Essayez d’obtenir (de la victime et/<strong>ou</strong> de ses proches et<br />

des témoins) des informations sur :<br />

• comment et quand la b<strong>le</strong>ssure s’est produite ;<br />

• l’historique médical de la victime.<br />

> Demandez l’aide des personnes qui se tr<strong>ou</strong>vent à<br />

proximité.


T<strong>ou</strong>chez (palpation)<br />

> Reportez-v<strong>ou</strong>s au paragraphe sur la phase préparatoire<br />

de la palpation, ci-dess<strong>ou</strong>s.<br />

> Commencez par la tête et descendez systématiquement<br />

jusqu’aux orteils, devant, derrière et sur <strong>le</strong>s deux côtés.<br />

> Palpez t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s zones du corps.<br />

> Évitez t<strong>ou</strong>te manipulation et t<strong>ou</strong>t m<strong>ou</strong>vement superflus.<br />

> Localisez précisément <strong>le</strong>s éventuel<strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssures de<br />

la peau et <strong>le</strong>s fractures, en prenant note de t<strong>ou</strong>te<br />

déformation, plaie <strong>ou</strong> réaction à la pression.<br />

> Localisez t<strong>ou</strong>te crépitation (voir ci-dess<strong>ou</strong>s).<br />

> Estimez la température corporel<strong>le</strong> de la victime.<br />

> Inspectez vos mains gantées p<strong>ou</strong>r voir s’il y a du sang<br />

dessus.<br />

On appel<strong>le</strong> « crépitation » <strong>ou</strong> « crépitus » <strong>le</strong> son (crissement)<br />

s<strong>ou</strong>vent entendu et/<strong>ou</strong> la sensation s<strong>ou</strong>vent ressentie<br />

quand <strong>le</strong>s extrémités d’os cassés frottent l’une sur l’autre,<br />

<strong>ou</strong> quand il y a des bul<strong>le</strong>s d’air s<strong>ou</strong>s la peau.<br />

Phase préparatoire de la palpation<br />

> Renseignez-v<strong>ou</strong>s sur <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s, c<strong>ou</strong>tumes et croyances<br />

loca<strong>le</strong>s et respectez-<strong>le</strong>s.<br />

> Protégez vos mains avec des gants (<strong>ou</strong> une protection<br />

similaire : sac en plastique, etc.).<br />

> Agen<strong>ou</strong>il<strong>le</strong>z-v<strong>ou</strong>s à côté de la victime.<br />

> Expliquez vos gestes à la victime, et essayez d’obtenir sa<br />

coopération p<strong>ou</strong>r qu’el<strong>le</strong> :<br />

• ne b<strong>ou</strong>ge pas pendant la palpation (sauf sur<br />

demande, par exemp<strong>le</strong>, de remuer <strong>le</strong>s doigts<br />

p<strong>ou</strong>r permettre l’évaluation d’éventuels tr<strong>ou</strong>b<strong>le</strong>s<br />

neurologiques distaux) ;<br />

• v<strong>ou</strong>s dise quand la palpation est d<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>reuse.<br />

6 Prise en charge<br />

[Voir Section 3.3.2 – Aptitudes<br />

personnel<strong>le</strong>s : compétences en matière<br />

de communication]<br />

103<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge de Somalie


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Techniques de stabilisation]<br />

[Voir Techniques de stabilisation]<br />

[Voir Techniques de stabilisation]<br />

[Voir Techniques de stabilisation]<br />

[Voir Techniques de stabilisation]<br />

[Voir Techniques de stabilisation]<br />

104<br />

P<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s techniques présentées ci-dess<strong>ou</strong>s, la victime est<br />

censée être :<br />

• consciente ;<br />

• étendue sur <strong>le</strong> dos.<br />

Si la victime se tr<strong>ou</strong>ve <strong>dans</strong> une autre position, v<strong>ou</strong>s<br />

devriez être à même d’adapter <strong>le</strong>s techniques d’évaluation<br />

et d’intervention. Votre mission est de protéger et de<br />

sauver des vies en agissant de manière sûre, efficace et<br />

digne, et non pas d’apprendre des subtilités de techniques<br />

hors <strong>contexte</strong>.<br />

6.2.1 B<strong>le</strong>ssures à la tête et au c<strong>ou</strong> :<br />

évaluation et prise en charge<br />

6.2.2 B<strong>le</strong>ssures thoraciques :<br />

évaluation et prise en charge<br />

6.2.3 B<strong>le</strong>ssures à l’abdomen :<br />

évaluation et prise en charge<br />

6.2.4 B<strong>le</strong>ssures au dos du thorax et de<br />

l’abdomen : évaluation et prise<br />

en charge<br />

6.2.5 B<strong>le</strong>ssures aux membres :<br />

évaluation et prise en charge<br />

6.2.6 Plaies : évaluation et prise en<br />

charge


CICR<br />

6.3 Cas spéciaux<br />

Outre <strong>le</strong>s cas spéciaux présentés ci-dess<strong>ou</strong>s, <strong>le</strong>s problèmes<br />

de santé « ordinaires » tels que pneumonie, diarrhée, etc.<br />

persistent en période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre situation<br />

de vio<strong>le</strong>nce. Ces affections – t<strong>ou</strong>t comme <strong>le</strong> risque<br />

d’épidémies – peuvent croître s<strong>ou</strong>s l’effet de divers<br />

facteurs (déplacements de populations, destruction<br />

des infrastructures de santé, absence d’agents de santé<br />

communautaire, etc.). V<strong>ou</strong>s devez donc v<strong>ou</strong>s préparer à<br />

participer à la gestion de ces problèmes.<br />

6.3.1 Mines antipersonnel et autres<br />

restes explosifs de guerre<br />

V<strong>ou</strong>s devez être extrêmement attentif aux besoins de<br />

t<strong>ou</strong>te personne b<strong>le</strong>ssée par une mine antipersonnel <strong>ou</strong> par<br />

d’autres restes explosifs de guerre. Pensez aux problèmes<br />

de sécurité. La victime se tr<strong>ou</strong>ve <strong>dans</strong> un endroit très<br />

dangereux : une zone contaminée par des explosifs.<br />

> Ne pénétrez pas <strong>dans</strong> de tel<strong>le</strong>s zones.<br />

> Al<strong>le</strong>z chercher de l’aide. Accéder à la victime et lui<br />

porter <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> sont des tâches que seuls <strong>le</strong>s démineurs<br />

peuvent assumer.<br />

> Dans <strong>le</strong>s zones contaminées par des explosifs, il faut faire<br />

très attention à ne pas t<strong>ou</strong>cher <strong>ou</strong> déplacer <strong>le</strong>s objets<br />

suspects.<br />

6 Prise en charge<br />

[Voir Section 5.2.1 – Dégagements<br />

d’urgence]<br />

<strong>Les</strong> personnes b<strong>le</strong>ssées par<br />

<strong>le</strong>s mines antipersonnel<br />

sont t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs plus<br />

gravement atteintes qu’il<br />

n’y paraît de prime abord.<br />

105


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Section 5.1 – Sécurité ;<br />

Section 10.3 – Sensibilisation aux<br />

dangers des restes explosifs de guerre ;<br />

CD-ROM – Principa<strong>le</strong>s menaces liées<br />

aux armes ; Annexe 2 – <strong>Les</strong> mécanismes<br />

du traumatisme]<br />

106<br />

De manière généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s victimes de mines et autres restes<br />

explosifs s<strong>ou</strong>ffrent de multip<strong>le</strong>s de b<strong>le</strong>ssures :<br />

• une amputation traumatique, tota<strong>le</strong> <strong>ou</strong> partiel<strong>le</strong>, d’un <strong>ou</strong><br />

plusieurs membres (jambes, en général) ;<br />

• des b<strong>le</strong>ssures pénétrantes aux jambes, aux organes<br />

génitaux, parfois même à l’abdomen ;<br />

• des plaies très s<strong>ou</strong>illées (fragments de métal <strong>ou</strong> de<br />

plastique, pierres, herbe, morceaux de chaussure, etc.).<br />

Une seu<strong>le</strong> explosion peut b<strong>le</strong>sser un grand nombre de<br />

personnes en même temps.<br />

6.3.2 Gaz lacrymogènes<br />

Le nom de gaz lacrymogènes est communément donné<br />

à des substances qui, à faib<strong>le</strong>s concentrations, provoquent<br />

une gêne temporaire due à une irritation d<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>reuse<br />

des yeux et/<strong>ou</strong> du système respiratoire. En général, <strong>le</strong>s<br />

gaz lacrymogènes sont utilisés <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de la lutte<br />

antiémeute. Ils sont répandus à l’aide de grenades.<br />

Quand ces gaz sont lâchés <strong>dans</strong> un espace clos, la<br />

concentration peut devenir très forte et entraîner asphyxie<br />

et suffocation.<br />

L’exposition aux gaz lacrymogènes provoque :<br />

• une irritation et des sensations de brûlure (yeux, nez,<br />

b<strong>ou</strong>che et peau) ;<br />

• un larmoiement excessif, un éc<strong>ou</strong><strong>le</strong>ment nasal, une<br />

salivation accrue ;<br />

• des éternuements, une t<strong>ou</strong>x et même des difficultés<br />

respiratoires ;<br />

• une désorientation, une confusion et parfois la panique.<br />

Des nausées et des vomissements peuvent éga<strong>le</strong>ment<br />

survenir. <strong>Les</strong> personnes très âgées <strong>ou</strong> très jeunes, ainsi<br />

que <strong>le</strong>s personnes ayant des problèmes respiratoires, de la<br />

peau <strong>ou</strong> des yeux peuvent être spécia<strong>le</strong>ment sensib<strong>le</strong>s.


De manière généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s effets sont ressentis <strong>dans</strong><br />

<strong>le</strong>s secondes qui suivent <strong>le</strong> début de l’exposition ; <strong>le</strong>s<br />

symptômes disparaissent habituel<strong>le</strong>ment entre 10 et<br />

60 minutes après la fin de l’exposition. Chez certaines<br />

personnes, <strong>le</strong>s symptômes peuvent perdurer quelques<br />

j<strong>ou</strong>rs avant de disparaître complètement. <strong>Les</strong> effets sur la<br />

peau peuvent durer plus longtemps.<br />

Si v<strong>ou</strong>s voyez arriver des gaz lacrymogènes, <strong>ou</strong> si<br />

v<strong>ou</strong>s êtes prévenu du danger :<br />

> essayez de v<strong>ou</strong>s éloigner <strong>ou</strong> de v<strong>ou</strong>s placer face au vent ;<br />

> mettez votre équipement de protection, si v<strong>ou</strong>s en<br />

avez un à disposition, et réduisez <strong>le</strong> plus possib<strong>le</strong> votre<br />

exposition en c<strong>ou</strong>vrant votre peau et votre visage ;<br />

> un masque à gaz, s’il est convenab<strong>le</strong>ment mis et réglé<br />

(de manière à être parfaitement étanche), offre la<br />

meil<strong>le</strong>ure protection des voies respiratoires ;<br />

> à défaut, un f<strong>ou</strong>lard m<strong>ou</strong>illé et n<strong>ou</strong>é serré aut<strong>ou</strong>r du nez<br />

et de la b<strong>ou</strong>che peut être un bon moyen de se protéger<br />

contre <strong>le</strong>s gaz.<br />

<strong>Les</strong> recommandations suivantes visent à limiter <strong>le</strong>s effets<br />

des gaz lacrymogènes :<br />

> restez calme, respirez <strong>le</strong>ntement et s<strong>ou</strong>venez-v<strong>ou</strong>s que<br />

cette situation est temporaire ;<br />

> m<strong>ou</strong>chez-v<strong>ou</strong>s, rincez-v<strong>ou</strong>s la b<strong>ou</strong>che, t<strong>ou</strong>ssez et<br />

crachez ; essayez de ne pas ava<strong>le</strong>r votre salive ;<br />

> ne frottez ni votre peau ni vos yeux ;<br />

> afin d’éviter t<strong>ou</strong>te autre contamination, essayez de<br />

ne t<strong>ou</strong>cher ni votre visage ni vos yeux, ni d’autres<br />

personnes, ni des objets (équipement, f<strong>ou</strong>rnitures, etc.).<br />

Si une victime est gravement contaminée :<br />

> en<strong>le</strong>vez ses vêtements contaminés (en ayant soin de<br />

v<strong>ou</strong>s protéger <strong>le</strong>s mains au moyen, par exemp<strong>le</strong>, d’un<br />

sac en plastique, de gants jetab<strong>le</strong>s, etc.) ;<br />

> lavez la peau à fond avec du savon et de l’eau propre ;<br />

> si possib<strong>le</strong>, d<strong>ou</strong>chez la victime à l’eau froide ;<br />

> rincez <strong>le</strong>s yeux avec de l’eau propre, en allant du coin<br />

interne de l’œil vers l’extérieur, la tête de la victime étant<br />

inclinée en arrière et légèrement vers <strong>le</strong> côté que v<strong>ou</strong>s<br />

rincez ;<br />

> aidez <strong>le</strong>s victimes moins gravement atteintes à se<br />

soigner el<strong>le</strong>s-mêmes.<br />

6 Prise en charge<br />

107


PREMIERS SECOURS<br />

Porter <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> et soigner<br />

<strong>le</strong>s victimes encore en vie<br />

constitue votre première<br />

priorité et votre principa<strong>le</strong><br />

tâche. Des ress<strong>ou</strong>rces<br />

indispensab<strong>le</strong>s aux vivants<br />

ne devraient pas être<br />

consacrées aux personnes<br />

décédées.<br />

Réconforter <strong>le</strong>s m<strong>ou</strong>rants<br />

est un geste humain et<br />

humanitaire. Il est aussi<br />

important p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s de <strong>le</strong><br />

faire, car cela v<strong>ou</strong>s aidera<br />

à continuer de prodiguer<br />

vos soins à d’autres<br />

personnes.<br />

108<br />

Ces mesures permettront aux victimes de se sentir mieux<br />

plus rapidement, mais il <strong>le</strong>ur faudra du temps p<strong>ou</strong>r se<br />

remettre complètement.<br />

<strong>Les</strong> vêtements contaminés par des gaz lacrymogènes<br />

devront être lavés séparément du reste du linge.<br />

Si v<strong>ou</strong>s-même êtes contaminé :<br />

> appliquez <strong>le</strong>s mêmes mesures ;<br />

> attendez d’avoir t<strong>ou</strong>t à fait récupéré avant de reprendre<br />

votre travail.<br />

6.3.3 <strong>Les</strong> m<strong>ou</strong>rants et <strong>le</strong>s morts<br />

Dans ces circonstances particulières conformez-v<strong>ou</strong>s aux<br />

c<strong>ou</strong>tumes, pratiques et règ<strong>le</strong>mentations loca<strong>le</strong>s.<br />

Personnes à l’agonie<br />

Une simp<strong>le</strong> présence humaine fait t<strong>ou</strong>te la différence.<br />

> Demandez de l’aide à votre chef d’équipe, à un<br />

professionnel de la santé, etc.<br />

> Respectez <strong>le</strong> besoin d’intimité ainsi que t<strong>ou</strong>t <strong>le</strong> rituel<br />

local.<br />

> Demandez s’il y a quelque chose que v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez faire.<br />

> Éc<strong>ou</strong>tez et recueil<strong>le</strong>z t<strong>ou</strong>t message que la personne en<br />

train de m<strong>ou</strong>rir p<strong>ou</strong>rrait v<strong>ou</strong>loir transmettre.<br />

> Donnez au m<strong>ou</strong>rant t<strong>ou</strong>t ce qui est susceptib<strong>le</strong> de <strong>le</strong><br />

réconforter (boisson, bonbon, cigarette, etc.).<br />

> Par<strong>le</strong>z-lui, même si v<strong>ou</strong>s pensez qu’il ne v<strong>ou</strong>s entend<br />

pas.<br />

> Demandez-lui s’il a des parents <strong>ou</strong> des amis à proximité ;<br />

si c’est <strong>le</strong> cas, et s’il est d’accord, appe<strong>le</strong>z-<strong>le</strong>s et donnez<strong>le</strong>ur<br />

en t<strong>ou</strong>t temps des informations précises et (<strong>dans</strong><br />

t<strong>ou</strong>te la mesure du possib<strong>le</strong>) exactes.<br />

Dans <strong>le</strong>s cas de b<strong>le</strong>ssure <strong>ou</strong> de maladie graves, <strong>le</strong> décès<br />

peut survenir très subitement et à t<strong>ou</strong>t moment.


Roland Big<strong>le</strong>r/CICR<br />

À noter<br />

Le diagnostic <strong>ou</strong> la confirmation d’un décès sont des<br />

tâches qui relèvent de professionnels de santé qualifiés.<br />

Aussi longtemps que <strong>le</strong> décès n’est pas confirmé <strong>ou</strong><br />

véritab<strong>le</strong>ment évident, v<strong>ou</strong>s devez p<strong>ou</strong>rsuivre votre<br />

assistance.<br />

Personnes décédées<br />

Même décédée, une personne a droit à son identité et à<br />

un traitement digne de son corps.<br />

<strong>Les</strong> recommandations suivantes guideront t<strong>ou</strong>te votre<br />

action en relation avec <strong>le</strong>s personnes décédées et <strong>le</strong>s<br />

famil<strong>le</strong>s endeuillées :<br />

• tant <strong>le</strong>s défunts que <strong>le</strong>s personnes endeuillées doivent<br />

être respectées en t<strong>ou</strong>t temps ;<br />

• une attitude empreinte de compassion et de<br />

bienveillance est due aux parents et amis du défunt ;<br />

• <strong>le</strong>s convictions culturel<strong>le</strong>s et religieuses doivent être<br />

observées et respectées ;<br />

• la famil<strong>le</strong> du défunt a <strong>le</strong> droit :<br />

– de recevoir des informations exactes en t<strong>ou</strong>t temps et<br />

à chaque étape (y compris la reconnaissance officiel<strong>le</strong><br />

et la certification du décès ainsi que, s’il y a lieu, une<br />

investigation quant à la cause et <strong>le</strong>s circonstances du<br />

décès) ;<br />

– de voir <strong>le</strong> défunt ;<br />

– de récupérer la dép<strong>ou</strong>il<strong>le</strong> mortel<strong>le</strong>, de p<strong>le</strong>urer<br />

<strong>le</strong> défunt et d’accomplir <strong>le</strong>s rites funéraires<br />

conformément aux c<strong>ou</strong>tumes et aux obligations.<br />

6 Prise en charge<br />

109


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Annexe 9 – Ramassage et<br />

inhumation des corps]<br />

110<br />

Après <strong>le</strong> décès d’une personne, il importe de :<br />

> préserver la dignité de la dép<strong>ou</strong>il<strong>le</strong> mortel<strong>le</strong> ;<br />

> protéger <strong>le</strong> corps, y compris contre t<strong>ou</strong>te exposition<br />

inuti<strong>le</strong> au public (c’est-à-dire rec<strong>ou</strong>vrir complètement<br />

<strong>le</strong> corps et tenir <strong>le</strong>s badauds à distance) ;<br />

> éviter, autant que possib<strong>le</strong>, de déplacer <strong>le</strong> corps ;<br />

> placer t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s effets personnels du défunt <strong>dans</strong><br />

un sac en plastique clairement marqué à son nom,<br />

avec l’indication de la date et du lieu de décès (v<strong>ou</strong>s<br />

remettrez ensuite ces effets aux autorités compétentes) ;<br />

> notifier <strong>le</strong> décès <strong>ou</strong> la déc<strong>ou</strong>verte du corps à votre chef<br />

d’équipe <strong>ou</strong> aux autorités ;<br />

> enregistrer t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s informations nécessaires<br />

(date et lieu du décès/de la déc<strong>ou</strong>verte du corps ;<br />

témoins éventuels ; coordonnées personnel<strong>le</strong>s du<br />

défunt ; circonstances du décès/de la déc<strong>ou</strong>verte<br />

du corps, etc.) ; de tel<strong>le</strong>s informations faciliteront la<br />

certification du décès ainsi que t<strong>ou</strong>te investigation<br />

ultérieure.<br />

C’est aux seu<strong>le</strong>s autorités qu’incombent <strong>le</strong> devoir et la<br />

responsabilité de faire en sorte que <strong>le</strong>s restes humains<br />

soient traités convenab<strong>le</strong>ment et de manière digne, de<br />

prendre <strong>le</strong>s mesures nécessaires p<strong>ou</strong>r identifier et rendre<br />

la dép<strong>ou</strong>il<strong>le</strong> aux proches du défunt. P<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s, il<br />

importe avant t<strong>ou</strong>t de savoir ce qu’il est advenu de <strong>le</strong>urs<br />

êtres chers et de récupérer <strong>le</strong>ur dép<strong>ou</strong>il<strong>le</strong> <strong>le</strong> plus tôt<br />

possib<strong>le</strong>.<br />

À noter<br />

Dans certains <strong>contexte</strong>s et certaines situations de <strong>conflit</strong><br />

<strong>armé</strong>, <strong>le</strong>s cadavres peuvent être piégés (t<strong>ou</strong>t m<strong>ou</strong>vement<br />

déc<strong>le</strong>nche la détonation d’un engin explosif placé s<strong>ou</strong>s<br />

<strong>le</strong> corps). Évitez de t<strong>ou</strong>cher <strong>ou</strong> de déplacer des cadavres<br />

avant d’avoir reçu <strong>le</strong> feu vert des démineurs.


6.3.4 Arrêt cardiaque<br />

La réanimation cardio-pulmonaire (RCP) n’est pas traitée<br />

<strong>dans</strong> ce manuel. À quelques très rares exceptions près<br />

(voir ci-dess<strong>ou</strong>s), ces procédures ne sont pas reconnues<br />

comme ayant une importance capita<strong>le</strong>, sur place, p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s<br />

personnes victimes de traumatismes en période de <strong>conflit</strong><br />

<strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre situation de vio<strong>le</strong>nce. Chez t<strong>ou</strong>te victime de<br />

traumatisme, jusqu’à preuve du contraire, l’arrêt cardiaque<br />

est supposé être dû à une hémorragie massive. La RCP est<br />

inuti<strong>le</strong> s’il ne reste pas suffisamment de sang <strong>dans</strong> <strong>le</strong> corps<br />

p<strong>ou</strong>r que la circulation soit maintenue.<br />

La RCP ne devrait être réalisée que <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s cas<br />

exceptionnels suivants :<br />

Un médecin a établi que la cause de l’arrêt cardiaque n’est<br />

pas une hémorragie, et il a donné des instructions p<strong>ou</strong>r<br />

qu’une RCP soit effectuée. Un arrêt cardiaque peut être<br />

provoqué par divers facteurs, tels que déshydratation,<br />

brûlures graves et étendues, réactions al<strong>le</strong>rgiques et état<br />

de choc dû à une paralysie consécutive à une lésion de la<br />

moel<strong>le</strong> épinière.<br />

S’il a été décidé d’effectuer une RCP, v<strong>ou</strong>s devez la faire<br />

t<strong>ou</strong>t en respectant autant que possib<strong>le</strong> <strong>le</strong>s us et c<strong>ou</strong>tumes<br />

locaux, et :<br />

> expliquer rapidement ce que v<strong>ou</strong>s al<strong>le</strong>z faire, et<br />

p<strong>ou</strong>rquoi, aux témoins ainsi qu’aux amis et parents de la<br />

victime se tr<strong>ou</strong>vant sur place (par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> b<strong>ou</strong>cheà-b<strong>ou</strong>che<br />

est destiné à apporter de l’oxygène aux<br />

p<strong>ou</strong>mons de la victime afin de la garder en vie, etc.) ;<br />

> solliciter l’aide des personnes présentes.<br />

6 Prise en charge<br />

[Voir Section 3.3.2 – Aptitudes<br />

personnel<strong>le</strong>s : compétences en matière<br />

de communication]<br />

Donner des soins à une seu<strong>le</strong> victime représente un cas idéal. Dans <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> des<br />

<strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s <strong>ou</strong> d’autres situations de vio<strong>le</strong>nce, il y a parfois un grand nombre de<br />

victimes : <strong>le</strong> fait de v<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>ver <strong>dans</strong> une situation impliquant beauc<strong>ou</strong>p de victimes<br />

peut mettre à l’épreuve votre éthique. Fixer des priorités exige à la fois de bien<br />

comprendre la situation et de posséder <strong>le</strong>s aptitudes spécifiques requises.<br />

111


Situations<br />

impliquant<br />

de nombreuses<br />

victimes :<br />

opérations<br />

de triage<br />

PREMIERS SECOURS<br />

7<br />

113


Croix-R<strong>ou</strong>ge espagno<strong>le</strong><br />

Lorsque <strong>le</strong>s victimes sont très nombreuses, il y a un<br />

déséquilibre entre <strong>le</strong>s besoins et l’aide disponib<strong>le</strong>. Le<br />

nombre de victimes et la gravité de <strong>le</strong>urs b<strong>le</strong>ssures<br />

excèdent <strong>le</strong>s ress<strong>ou</strong>rces humaines et matériel<strong>le</strong>s que peut<br />

offrir la chaîne des soins. Seul <strong>le</strong> bon sens peut présider<br />

à la gestion d’une tel<strong>le</strong> situation et seu<strong>le</strong>s des directives<br />

généra<strong>le</strong>s peuvent être données.<br />

Une situation impliquant de nombreuses victimes évolue<br />

constamment, s<strong>ou</strong>s l’effet de divers facteurs, notamment :<br />

• <strong>le</strong> ratio entre <strong>le</strong> nombre et <strong>le</strong>s compétences des<br />

sec<strong>ou</strong>ristes, d’une part, et <strong>le</strong> nombre de victimes et la<br />

gravité de <strong>le</strong>urs b<strong>le</strong>ssures, d’autre part ;<br />

• <strong>le</strong> flux des n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong>s victimes arrivant sur <strong>le</strong> site et celui<br />

des personnes évacuées <strong>ou</strong> ne nécessitant plus de soins.<br />

V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rrez peut-être v<strong>ou</strong>s faire assister de manière<br />

importante, en sollicitant l’aide des personnes présentes<br />

y compris cel<strong>le</strong>s qui ne sont que légèrement b<strong>le</strong>ssées.<br />

Pendant que <strong>le</strong>s opérations de triage se p<strong>ou</strong>rsuivent, l’un<br />

de vos « assistants » p<strong>ou</strong>rra par exemp<strong>le</strong> rester auprès du<br />

b<strong>le</strong>ssé dont l’état est <strong>le</strong> plus alarmant.<br />

On appel<strong>le</strong> « triage » <strong>le</strong> processus de gestion consistant<br />

à catégoriser <strong>le</strong>s victimes en fonction du degré d’urgence<br />

de <strong>le</strong>ur cas et de <strong>le</strong>urs besoins en termes de traitement<br />

<strong>ou</strong> d’évacuation. Ce processus précède l’administration<br />

de soins plus avancés.<br />

7 Triage<br />

V<strong>ou</strong>s ne p<strong>ou</strong>vez pas<br />

« t<strong>ou</strong>t faire p<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>t<br />

<strong>le</strong> monde ».<br />

Votre but, c’est de<br />

« faire au mieux p<strong>ou</strong>r<br />

<strong>le</strong> plus grand nombre » en<br />

v<strong>ou</strong>s appuyant sur<br />

<strong>le</strong>s principes du triage.<br />

115


PREMIERS SECOURS<br />

L’objectif du triage est de<br />

parvenir à une utilisation<br />

optima<strong>le</strong> du personnel et<br />

des moyens à disposition,<br />

de manière à intervenir<br />

en faveur du plus grand<br />

nombre possib<strong>le</strong> de<br />

victimes ayant <strong>le</strong>s<br />

meil<strong>le</strong>ures chances<br />

de survie.<br />

[Voir Section 3.3.2 – Aptitudes<br />

personnel<strong>le</strong>s : éthique personnel<strong>le</strong> et<br />

professionnel<strong>le</strong>]<br />

Par conséquent :<br />

• des choix sont faits, de manière à obtenir <strong>le</strong> maximum<br />

de bienfaits non pas p<strong>ou</strong>r un individu en particulier,<br />

mais p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> plus grand nombre possib<strong>le</strong> de personnes ;<br />

• <strong>le</strong> temps et <strong>le</strong>s moyens étant limités, certaines victimes<br />

ne recevront aucun traitement ; p<strong>ou</strong>r d’autres, <strong>le</strong><br />

traitement sera interrompu <strong>ou</strong> une évacuation ne sera<br />

même pas envisagée.<br />

Le triage peut être une opération épr<strong>ou</strong>vante : <strong>le</strong>s<br />

décisions à prendre sont parmi <strong>le</strong>s plus diffici<strong>le</strong>s à assumer<br />

p<strong>ou</strong>r un soignant.<br />

<strong>Les</strong> opérations de triage<br />

Ces opérations de triage visent à fixer des priorités : el<strong>le</strong>s<br />

doivent être menées rapidement. El<strong>le</strong>s comportent deux<br />

étapes successives : catégoriser et établir des priorités.<br />

Catégoriser = repérer <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssés <strong>le</strong>s plus gravement atteints, puis repérer et éloigner :<br />

• <strong>le</strong>s morts<br />

• <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssés légers<br />

• <strong>le</strong>s personnes indemnes.<br />

Établir<br />

des priorités<br />

= répartir <strong>le</strong>s cas <strong>le</strong>s plus graves en diverses catégories en fonction à la fois :<br />

• de la nature du problème* et<br />

• du traitement possib<strong>le</strong> compte tenu des ress<strong>ou</strong>rces disponib<strong>le</strong>s (personnel et matériel).<br />

* Dans <strong>le</strong>s cas où la vie de la victime est en danger : <strong>le</strong>s problèmes t<strong>ou</strong>chant <strong>le</strong>s voies aériennes sont traités avant <strong>le</strong>s<br />

problèmes respiratoires qui, eux, sont traités avant <strong>le</strong>s problèmes circulatoires, conformément à la séquence ABCDE.<br />

116<br />

À noter<br />

Dans certaines circonstances, <strong>le</strong> triage tient compte de<br />

la localisation des victimes. Prenons, par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> cas<br />

où l’accès à une personne b<strong>le</strong>ssée est particulièrement<br />

diffici<strong>le</strong> en raison de la topographie des lieux. Son état<br />

aurait justifié qu’el<strong>le</strong> soit traitée en priorité mais il faudrait<br />

beauc<strong>ou</strong>p de temps et d’efforts p<strong>ou</strong>r arriver jusqu’à el<strong>le</strong>.<br />

Lui porter <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> étant de ce fait contraire à l’intérêt des<br />

autres victimes, un degré inférieur de priorité sera donc<br />

accordé à cette victime.


Le triage se dér<strong>ou</strong><strong>le</strong> en deux étapes successives, en fonction de :<br />

1. la priorité p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> traitement, et<br />

2. la priorité p<strong>ou</strong>r l’évacuation.<br />

CATÉGORIES<br />

Victimes à traiter<br />

PRIORITAIRES<br />

(sur place)<br />

1 Conditions mettant la vie de la victime en danger mais<br />

(urgent) « gérab<strong>le</strong>s », t<strong>ou</strong>t au moins pendant un certain temps, en<br />

rec<strong>ou</strong>rant à des gestes simp<strong>le</strong>s et immédiats.<br />

2<br />

(grave)<br />

3<br />

(attente/<br />

délai)<br />

4<br />

(à ne pas<br />

traiter ni<br />

déplacer)<br />

Problèmes graves mais ne mettant pas immédiatement<br />

la vie de la victime en danger – une certaine attente est<br />

acceptab<strong>le</strong>.<br />

B<strong>le</strong>ssures légères nécessitant des soins chirurgicaux minimes.<br />

B<strong>le</strong>ssures p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s un délai d’attente indéfini est<br />

possib<strong>le</strong>, même s’il n’est pas s<strong>ou</strong>haitab<strong>le</strong>.<br />

Victimes gravement atteintes dont l’état ne p<strong>ou</strong>rra pas<br />

être amélioré par des soins médicaux et/<strong>ou</strong> chirurgicaux,<br />

<strong>ou</strong> p<strong>ou</strong>r qui l’espoir de guérison est faib<strong>le</strong>.<br />

Personnes décédées <strong>ou</strong> m<strong>ou</strong>rantes.<br />

Si la vie d’un b<strong>le</strong>ssé est en danger, et que son état ne peut<br />

pas être stabilisé <strong>ou</strong> ne peut pas être maintenu pendant<br />

l’évacuation, <strong>le</strong> b<strong>le</strong>ssé passe de la catégorie de priorité<br />

1 p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> traitement à la catégorie de priorité 4 p<strong>ou</strong>r<br />

l’évacuation.<br />

La catégorie déterminée lors du triage est notée sur une<br />

fiche qui est fixée sur une partie visib<strong>le</strong> de la victime.<br />

Parfois, des étiquettes de différentes c<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs sont utilisées.<br />

Il peut y avoir des divergences au sein d’une équipe quant<br />

à la catégorie à attribuer à une victime. Ces désaccords<br />

doivent être immédiatement réglés par <strong>le</strong> chef d’équipe<br />

<strong>ou</strong> la personne responsab<strong>le</strong> de la gestion du site. <strong>Les</strong><br />

catégories attribuées sur place – p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> traitement <strong>ou</strong><br />

l’évacuation – peuvent être différentes de cel<strong>le</strong>s qui<br />

seraient données <strong>dans</strong> un hôpital chirurgical.<br />

V<strong>ou</strong>s ne devez pas mettre en d<strong>ou</strong>te <strong>le</strong> bien-fondé du<br />

processus de triage ni <strong>le</strong>s décisions prises, car cela ne<br />

servirait qu’à semer la confusion.<br />

7 Triage<br />

Victimes à évacuer<br />

Conditions mettant la vie de la victime<br />

en danger mais qui sont stabilisées et<br />

resteront s<strong>ou</strong>s contrô<strong>le</strong> jusqu’au moment<br />

du transfert vers <strong>le</strong> niveau de soins suivant.<br />

Problèmes graves, ne mettant pas<br />

immédiatement la vie de la victime en<br />

danger, mais qui s’aggraveront au fil du<br />

temps.<br />

B<strong>le</strong>ssures stab<strong>le</strong>s p<strong>ou</strong>vant être<br />

traitées en dernier.<br />

Victimes gravement atteintes dont l’état<br />

ne p<strong>ou</strong>rra pas être amélioré par des soins<br />

médicaux et/<strong>ou</strong> chirurgicaux, <strong>ou</strong> p<strong>ou</strong>r qui<br />

l’espoir de guérison est faib<strong>le</strong>.<br />

Personnes décédées <strong>ou</strong> m<strong>ou</strong>rantes.<br />

<strong>Les</strong> gestes d’urgence<br />

vita<strong>le</strong> et <strong>le</strong> triage doivent<br />

être effectués en<br />

même temps.<br />

<strong>Les</strong> mesures de<br />

stabilisation moins<br />

urgentes ne devraient être<br />

appliquées que lorsque<br />

<strong>le</strong> triage de t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s<br />

victimes est terminé.<br />

117


Layla Ber<strong>le</strong>mont/CICR<br />

PREMIERS SECOURS<br />

118<br />

Le triage est seu<strong>le</strong>ment une « photo instantanée » de l’état<br />

de la victime au moment de l’évaluation. La catégorie de<br />

priorité peut changer avec <strong>le</strong> temps.<br />

> N’essayez pas d’anticiper une aggravation de l’état de la<br />

victime, car cela p<strong>ou</strong>rrait v<strong>ou</strong>s amener à attribuer à cette<br />

victime un degré de priorité plus é<strong>le</strong>vé que nécessaire.<br />

> Réévaluez la situation régulièrement, de manière à<br />

adapter <strong>le</strong> niveau de priorité.<br />

Divers facteurs peuvent justifier une réévaluation,<br />

notamment :<br />

• <strong>le</strong>s conditions de sécurité ;<br />

• <strong>le</strong> nombre de victimes et la gravité de <strong>le</strong>urs b<strong>le</strong>ssures ;<br />

• l’évolution de l’état des victimes (par ex., une<br />

détérioration subite qui <strong>le</strong>s ferait passer de la catégorie<br />

« état grave » à la catégorie « urgent ») ;<br />

• votre capacité en termes de personnel (nombre et état<br />

physique et psychologique des sec<strong>ou</strong>ristes), ress<strong>ou</strong>rces<br />

disponib<strong>le</strong>s p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> traitement et <strong>le</strong> transfert, etc. ;<br />

• la capacité des structures médica<strong>le</strong>s à accueillir des<br />

b<strong>le</strong>ssés évacués ;<br />

• <strong>le</strong>s décisions de votre chef d’équipe concernant <strong>le</strong><br />

personnel et <strong>le</strong>s ress<strong>ou</strong>rces.


Exemp<strong>le</strong> de situation<br />

Dans un endroit sûr et abrité, si v<strong>ou</strong>s devez v<strong>ou</strong>s occuper<br />

de nombreuses victimes, v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rrez procéder de la<br />

manière suivante.<br />

> Poliment mais fermement, faites comprendre à chacun<br />

que v<strong>ou</strong>s dirigez <strong>le</strong>s opérations.<br />

> Tr<strong>ou</strong>vez de l’aide, de préférence des personnes formées<br />

aux <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>.<br />

> Faites un rapide t<strong>ou</strong>r des lieux avec vos « assistants ».<br />

> Procédez au triage des victimes nécessitant un<br />

traitement. En d’autres termes, catégorisez et établissez<br />

rapidement des priorités :<br />

• évaluez chaque victime en un temps très c<strong>ou</strong>rt (15-20<br />

secondes, maximum) en suivant la séquence ABCDE ;<br />

• attribuez temporairement une catégorie de priorité à<br />

chaque victime ;<br />

• passez peu de temps avec <strong>le</strong>s personnes qui peuvent<br />

par<strong>le</strong>r et/<strong>ou</strong> b<strong>ou</strong>ger.<br />

> Demandez à vos « assistants » de pratiquer<br />

immédiatement <strong>le</strong>s gestes d’urgence vita<strong>le</strong> (priorité 1) : si<br />

possib<strong>le</strong>, assignez une personne à une <strong>ou</strong> deux victimes.<br />

Ces gestes sont <strong>le</strong>s suivants :<br />

• dégager <strong>le</strong>s voies aériennes et placer en position<br />

latéra<strong>le</strong> de sécurité t<strong>ou</strong>te victime qui est inconsciente<br />

mais respire norma<strong>le</strong>ment ;<br />

• stopper t<strong>ou</strong>te hémorragie externe en rec<strong>ou</strong>rant aux<br />

techniques manuel<strong>le</strong>s de pression et, si possib<strong>le</strong>, en<br />

utilisant des compresses et pansements compressifs<br />

(qui, à ce stade, doivent être improvisés).<br />

Accordez-v<strong>ou</strong>s une c<strong>ou</strong>rte pause.<br />

> Préparez-v<strong>ou</strong>s à réévaluer la catégorie de priorité de<br />

chaque victime.<br />

> Après avoir identifié et regr<strong>ou</strong>pé <strong>le</strong>s personnes<br />

nécessitant des mesures immédiates p<strong>ou</strong>r assurer <strong>le</strong>ur<br />

survie (priorité 1), terminez votre catégorisation en<br />

demandant aux b<strong>le</strong>ssés capab<strong>le</strong>s de marcher :<br />

• de se rendre au point de rassemb<strong>le</strong>ment des victimes ;<br />

• de donner un c<strong>ou</strong>p de main, surt<strong>ou</strong>t s’ils ont été<br />

formés aux <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>.<br />

> Rendez-v<strong>ou</strong>s auprès de la « victime n° 1 » de la catégorie<br />

de priorité 1.<br />

7 Triage<br />

Dans une situation<br />

impliquant de nombreuses<br />

victimes, v<strong>ou</strong>s devez<br />

participer au triage<br />

sur place. V<strong>ou</strong>s devez<br />

donc avoir été formé<br />

à l’établissement des<br />

priorités et à la prise<br />

de décisions.<br />

119<br />

Jessica Barry/CICR


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Section 8.2 – Transport<br />

(évacuation)]<br />

120<br />

> Faites un examen comp<strong>le</strong>t de la victime n° 1, de manière<br />

à confirmer <strong>ou</strong> modifier la catégorie de priorité de<br />

traitement.<br />

> Prodiguez des soins, stabilisez l’état de la victime et<br />

protégez-la contre <strong>le</strong>s éléments (températures extrêmes,<br />

so<strong>le</strong>il, pluie, vent, etc.).<br />

> Assurez-v<strong>ou</strong>s que <strong>le</strong>s mesures prises sont efficaces.<br />

La victime n° 1 est maintenant prête à être évacuée.<br />

> P<strong>ou</strong>rsuivez par un examen comp<strong>le</strong>t de la victime n° 2<br />

de la catégorie de priorité 1 (identifiée pendant votre<br />

première t<strong>ou</strong>rnée), de manière à confirmer <strong>ou</strong> modifier<br />

la catégorie de priorité de traitement.<br />

> Traitez la victime n° 2.<br />

Puis, faites de même p<strong>ou</strong>r la victime n° 3, etc.<br />

> Quand v<strong>ou</strong>s aurez fait <strong>le</strong> t<strong>ou</strong>r de t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s victimes de la<br />

catégorie de priorité 1, occupez-v<strong>ou</strong>s des victimes de la<br />

catégorie de priorité 2, etc.<br />

L’examen comp<strong>le</strong>t finalisera <strong>le</strong> triage, en confirmant <strong>ou</strong><br />

en modifiant la catégorie de priorité attribuée à chaque<br />

victime.<br />

Quand t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s victimes ont été traitées :<br />

> réévaluez l’état de chacune d’el<strong>le</strong>s ;<br />

> déterminez l’efficacité des mesures prises jusque-là ;<br />

> procédez au triage des victimes en vue de <strong>le</strong>ur<br />

évacuation : assignez une catégorie de priorité à chacune.<br />

Quand la décision est prise de procéder à une évacuation,<br />

organisez cel<strong>le</strong>-ci et préparez <strong>le</strong>s victimes en vue de cette<br />

opération.<br />

<strong>Les</strong> victimes dont v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s êtes occupé sur place seront évacuées<br />

vers un n<strong>ou</strong>veau maillon de la chaîne des soins au sein de laquel<strong>le</strong> v<strong>ou</strong>s avez<br />

éga<strong>le</strong>ment un rô<strong>le</strong> à j<strong>ou</strong>er.


PREMIERS SECOURS<br />

Après avoir<br />

prodigué <strong>le</strong>s<br />

soins sur place 8<br />

121


Boris Heger/CICR<br />

8.1 Au point<br />

de rassemb<strong>le</strong>ment<br />

des victimes et aux étapes<br />

suivantes de la chaîne<br />

des soins<br />

V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez être appelé à intervenir plus loin <strong>dans</strong><br />

la chaîne des soins mais l’attention que v<strong>ou</strong>s portez à<br />

la sécurité doit rester la même que sur <strong>le</strong>s lieux de la<br />

première intervention.<br />

Dans ces étapes suivantes, v<strong>ou</strong>s serez amené à :<br />

> intervenir en tant qu’auxiliaire d’un professionnel de la<br />

santé (infirmier, médecin généraliste <strong>ou</strong> chirurgien), et<br />

donc, généra<strong>le</strong>ment, s<strong>ou</strong>s sa supervision directe ;<br />

> participer aux soins médicaux (surveillance, soins<br />

spécialisés, brancardage, etc.).<br />

V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez éga<strong>le</strong>ment être appelé à prendre part à<br />

diverses activités sans rapport avec <strong>le</strong>s soins médicaux.<br />

8 Après avoir prodigué <strong>le</strong>s soins<br />

[Voir Section 4.3.1 – La chaîne des soins<br />

aux victimes ; Annexe 5 – La chaîne des<br />

soins aux victimes ; Annexe 6 – Le poste<br />

de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>]<br />

[Voir Chapitre 5 – Gestion de la situation ;<br />

Chapitre 6 – Prise en charge des victimes]<br />

[Voir Chapitre 9 – Autres tâches des<br />

sec<strong>ou</strong>ristes]<br />

123<br />

Olivier Moeckli/CICR<br />

Paul Grabhorn/CICR


PREMIERS SECOURS<br />

Déplacer <strong>le</strong>s personnes<br />

b<strong>le</strong>ssées pendant <strong>le</strong>s<br />

combats est diffici<strong>le</strong> et<br />

prend t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs plus de<br />

temps que prévu ; <strong>le</strong><br />

transport vient s’aj<strong>ou</strong>ter<br />

au traumatisme subi et<br />

présente s<strong>ou</strong>vent<br />

des dangers.<br />

[Voir Chapitre 7 – Situations impliquant<br />

de nombreuses victimes : opérations<br />

de triage]<br />

124<br />

8.2 Transport (évacuation)<br />

Le transport des victimes peut être s<strong>ou</strong>mis à des<br />

règ<strong>le</strong>mentations loca<strong>le</strong>s (restrictions quant à la<br />

participation des sec<strong>ou</strong>ristes, par exemp<strong>le</strong>). V<strong>ou</strong>s devez<br />

donc, avant d’agir, v<strong>ou</strong>s renseigner p<strong>ou</strong>r savoir si votre<br />

responsabilité risque d’être engagée.<br />

8.2.1 Conditions préalab<strong>le</strong>s<br />

Des évacuations peuvent être organisées quand :<br />

• <strong>le</strong>s victimes sont rassemblées <strong>dans</strong> un poste de <strong>premiers</strong><br />

<strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>, un dispensaire <strong>ou</strong> t<strong>ou</strong>t autre élément de la<br />

chaîne des soins ;<br />

• <strong>le</strong>s victimes ont déjà été triées : un degré de priorité en<br />

vue de l’évacuation <strong>le</strong>ur a été attribué ;<br />

• des moyens fiab<strong>le</strong>s sont disponib<strong>le</strong>s ;<br />

• <strong>le</strong>s itinéraires, <strong>le</strong>s dates et <strong>le</strong>s horaires sont établis ;<br />

• <strong>le</strong> personnel, aux lieux de destination, a été informé et se<br />

tient prêt à recevoir la <strong>ou</strong> <strong>le</strong>s victimes ;<br />

• des mesures ont été prises p<strong>ou</strong>r assurer la sécurité.<br />

<strong>Les</strong> victimes tr<strong>ou</strong>vées au bord de la r<strong>ou</strong>te ne doivent être<br />

prises à bord du véhicu<strong>le</strong> d’évacuation que s’il y a de la<br />

place et pas d’autre alternative. Si possib<strong>le</strong>, informez votre<br />

chef d’équipe <strong>ou</strong> <strong>le</strong> centre de coordination et demandez<br />

des instructions. De manière ponctuel<strong>le</strong>, s’il y a de la place,<br />

des « victimes opportunistes » (c’est-à-dire des personnes<br />

qui, selon la priorité assignée lors du triage, n’ont pas<br />

besoin d’être évacuées de façon prioritaire) peuvent être<br />

autorisées à monter <strong>dans</strong> <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong>.<br />

<strong>Les</strong> véhicu<strong>le</strong>s d’évacuation doivent être utilisés<br />

exclusivement à des fins médica<strong>le</strong>s. Leur rô<strong>le</strong> et <strong>le</strong>urs<br />

conditions d’hygiène doivent être respectés. Dans la<br />

mesure du possib<strong>le</strong>, d’autres véhicu<strong>le</strong>s devraient être<br />

utilisés p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> transport des morts. Dans t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s cas,<br />

priorité devrait être donnée aux victimes encore en vie.<br />

<strong>Les</strong> véhicu<strong>le</strong>s de la Croix-R<strong>ou</strong>ge / du Croissant-R<strong>ou</strong>ge ne<br />

doivent pas être utilisés à des fins personnel<strong>le</strong>s.


Absolument aucune arme ne peut être transportée avec<br />

une victime, et aucune des personnes accompagnant<br />

la victime ne peut être autorisée à porter une arme. Ne<br />

ramassez <strong>ou</strong> n’en<strong>le</strong>vez jamais v<strong>ou</strong>s-même des armes<br />

(particulièrement des grenades et des armes de poing)<br />

portées par une victime. De tel<strong>le</strong>s armes ne doivent être<br />

manipulées que par des personnes dûment qualifiées. Dans<br />

<strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, selon <strong>le</strong> droit international<br />

humanitaire, <strong>le</strong>s armes légères et <strong>le</strong>s munitions en<strong>le</strong>vées aux<br />

b<strong>le</strong>ssés et aux malades et tr<strong>ou</strong>vées <strong>dans</strong> un véhicu<strong>le</strong> <strong>ou</strong> une<br />

infrastructure médica<strong>le</strong> (une ambulance, par exemp<strong>le</strong>) ne<br />

privent pas ceux-ci de sa protection.<br />

Dans <strong>le</strong>s situations de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, l’emblème utilisé à<br />

titre protecteur doit être bien visib<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s<br />

de transport sanitaire (il doit être placé sur des surfaces<br />

planes, de manière à être vu de loin et d’un grand nombre<br />

de directions), à condition que t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s exigences léga<strong>le</strong>s<br />

nécessaires aient été remplies.<br />

8 Après avoir prodigué <strong>le</strong>s soins<br />

125<br />

Marc B<strong>ou</strong>vier/CICR


PREMIERS SECOURS<br />

V<strong>ou</strong>s devez :<br />

> connaître <strong>le</strong>s bonnes techniques p<strong>ou</strong>r s<strong>ou</strong><strong>le</strong>ver la<br />

victime : utilisez <strong>le</strong>s musc<strong>le</strong>s de vos jambes, en gardant<br />

votre dos droit ;<br />

> être en bonne condition physique ;<br />

> connaître <strong>le</strong>s caractéristiques des moyens de transport<br />

que v<strong>ou</strong>s utiliserez ;<br />

> signa<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s départs aux responsab<strong>le</strong>s de la gestion<br />

des évacuations en <strong>le</strong>s informant de l’heure de<br />

départ, du nombre et de l’état de santé des victimes,<br />

de la destination, de la durée estimée du voyage,<br />

de l’itinéraire prévu, et du nombre de sec<strong>ou</strong>ristes<br />

concernés.<br />

8.2.2 Moyens et techniques<br />

de transport<br />

<strong>Les</strong> moyens de transport devraient :<br />

• permettre de p<strong>ou</strong>rsuivre <strong>le</strong>s mesures d’urgence et de<br />

stabilisation ;<br />

• être sûrs ;<br />

• ne pas être trop pénib<strong>le</strong>s p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s victimes ;<br />

• p<strong>ou</strong>voir accueillir des b<strong>le</strong>ssés <strong>dans</strong> différentes positions<br />

(allongés <strong>ou</strong> assis) ;<br />

• permettre qu’un sec<strong>ou</strong>riste <strong>ou</strong> un autre soignant<br />

accompagne <strong>le</strong>s vitctimes ;<br />

• f<strong>ou</strong>rnir une protection adéquate contre <strong>le</strong>s éléments<br />

(températures extrêmes, so<strong>le</strong>il, pluie, vent, etc.).<br />

Transport de: Moyen de transport:<br />

La plupart des victimes<br />

Civière (brancard)<br />

Techniques manuel<strong>le</strong>s de transport<br />

B<strong>le</strong>ssés conscients, présentant des plaies Chaise (<strong>ou</strong> civière <strong>ou</strong> t<strong>ou</strong>t autre moyen permettant au b<strong>le</strong>ssé de rester en<br />

au thorax<br />

position assise)<br />

Victimes à transporter sur de longues Ambulance <strong>ou</strong> autre véhicu<strong>le</strong> de terrain<br />

distances<br />

Hélicoptère <strong>ou</strong> autre aéronef<br />

Bateau <strong>ou</strong> autre navire<br />

126


Croissant-R<strong>ou</strong>ge de Somalie<br />

<strong>Les</strong> techniques de transport « manuel<strong>le</strong>s » sont fatigantes<br />

p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s porteurs et risquent d’augmenter la gravité<br />

de l’état de santé de la victime : mieux vaut choisir des<br />

techniques de transport à deux porteurs.<br />

P<strong>ou</strong>r évacuer une victime, il n’est pas nécessaire de<br />

conduire <strong>le</strong> plus vite possib<strong>le</strong> et de risquer un accident de<br />

la circulation. De plus, en r<strong>ou</strong>lant à grande vitesse sur des<br />

bosses et des nids-de-p<strong>ou</strong><strong>le</strong>, v<strong>ou</strong>s ferez s<strong>ou</strong>ffrir la victime,<br />

aggraverez t<strong>ou</strong>te hémorragie et déplacerez des membres<br />

traumatisés, détériorant probab<strong>le</strong>ment encore davantage<br />

sont état. Conduisez avec prudence et en d<strong>ou</strong>ceur.<br />

Le transport aérien nécessite des précautions spécia<strong>le</strong>s<br />

en raison des effets de t<strong>ou</strong>te accélération et décélération<br />

importantes, ainsi que de la diminution de la pression<br />

atmosphérique et de l’approvisionnement en oxygène.<br />

Ces considérations ne sont pas abordées <strong>dans</strong> ce manuel.<br />

8 Après avoir prodigué <strong>le</strong>s soins<br />

127<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge de Somalie Croissant-R<strong>ou</strong>ge de Somalie


Croix-R<strong>ou</strong>ge malienne<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge malienne<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge malienne<br />

PREMIERS SECOURS<br />

128<br />

<strong>Les</strong> b<strong>le</strong>ssés ne sont pas <strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s victimes des <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s et autres situations<br />

de vio<strong>le</strong>nce. Ainsi, <strong>le</strong>ur prodiguer des soins ne constituera pas la seu<strong>le</strong> tâche p<strong>ou</strong>r<br />

laquel<strong>le</strong> v<strong>ou</strong>s serez mobilisé. Du fait de votre dév<strong>ou</strong>ement et de votre polyva<strong>le</strong>nce,<br />

v<strong>ou</strong>s serez éga<strong>le</strong>ment appelé à aider d’autres catégories de victimes.<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge vénézuelienne<br />

Paul Grabhorn/CICR


PREMIERS SECOURS<br />

Autres tâches<br />

des sec<strong>ou</strong>ristes 9<br />

129


PREMIERS SECOURS<br />

130<br />

Priska Spoerri/CICR


En période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre situation de vio<strong>le</strong>nce,<br />

<strong>ou</strong>tre <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssés et <strong>le</strong>s malades, v<strong>ou</strong>s rencontrerez d’autres<br />

catégories de victimes, à savoir :<br />

• des personnes privées de liberté ;<br />

• des réfugiés et autres personnes déplacées ;<br />

• des famil<strong>le</strong>s dispersées ;<br />

• des personnes sans n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong>s de certains de <strong>le</strong>urs<br />

proches ;<br />

• des famil<strong>le</strong>s dont un membre est porté disparu ;<br />

• des civils qui ont t<strong>ou</strong>t perdu ;<br />

• des personnes handicapées ;<br />

• des veuves et des orphelins ;<br />

• des personnes décédées.<br />

9 Autres tâches<br />

131<br />

Priska Spoerri/CICR


Jean-Patrick Di Silvestro/CICR<br />

Thierry Gassmann/CICR<br />

PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Annexe 9 – Ramassage et<br />

inhumation des corps]<br />

132<br />

V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez être appelé à contribuer à d’autres activités<br />

que cel<strong>le</strong> consistant à prodiguer des soins. Ces tâches ne<br />

sont pas spécifiées ici, car el<strong>le</strong>s dépendent <strong>dans</strong> une large<br />

mesure :<br />

• des circonstances ;<br />

• du cadre de la mission humanitaire et des moyens<br />

disponib<strong>le</strong>s p<strong>ou</strong>r l’accomplir ;<br />

• de votre propre formation et état de préparation.<br />

Ces autres tâches peuvent notamment inclure :<br />

• l’administration (enregistrement des victimes, suivi des<br />

évacuations, communications radio, etc.) ;<br />

• la logistique (renforcement des mesures de protection<br />

du centre de soins, gestion des stocks, entretien de<br />

l’équipement, etc.) ;<br />

• <strong>le</strong> s<strong>ou</strong>tien aux communautés (programmes de<br />

prévention des maladies, maintien <strong>ou</strong> rétablissement<br />

des liens familiaux, distribution de <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>, etc.) ;<br />

• <strong>le</strong> ramassage et l’inhumation des corps.<br />

Certaines de ces tâches requièrent des connaissances et<br />

des compétences spécifiques, que v<strong>ou</strong>s devrez peut-être<br />

acquérir sur place, <strong>le</strong> cas échéant.


Arista Idris/CICR<br />

V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez demander à votre chef d’équipe de modifier<br />

votre activité. Une tel<strong>le</strong> demande peut être acceptée s’il y<br />

a d’autres besoins et si v<strong>ou</strong>s possédez <strong>le</strong>s connaissances et<br />

<strong>le</strong>s compétences requises p<strong>ou</strong>r y faire face. V<strong>ou</strong>s devriez<br />

éga<strong>le</strong>ment être prêt à accepter des changements <strong>dans</strong><br />

<strong>le</strong>s tâches qui v<strong>ou</strong>s sont assignées même si v<strong>ou</strong>s ne <strong>le</strong>s<br />

avez pas sollicitées. V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez cependant refuser <strong>le</strong>s<br />

changements si v<strong>ou</strong>s n’êtes pas à l’aise avec la n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong><br />

affectation qui v<strong>ou</strong>s est proposée.<br />

9 Autres tâches<br />

Dans <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un<br />

<strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> d’autres<br />

situations de vio<strong>le</strong>nce,<br />

v<strong>ou</strong>s devez être f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong> et<br />

prêt à v<strong>ou</strong>s adapter.<br />

Après une intervention <strong>dans</strong> un <strong>contexte</strong> de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre situation<br />

de vio<strong>le</strong>nce, v<strong>ou</strong>s devez penser à v<strong>ou</strong>s-même. La tâche humanitaire consistant<br />

à aider <strong>le</strong>s autres à s’aider eux-mêmes ne se termine pas au moment où s’éteignent<br />

« <strong>le</strong>s feux de la rampe ». Accordez-v<strong>ou</strong>s une pause – v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rriez être rapidement<br />

appelé à reprendre du service.<br />

133


PREMIERS SECOURS<br />

Après<br />

l’intervention 10<br />

135


10.1 Gestion de soi<br />

Aussitôt l’intervention terminée, prenez <strong>le</strong> temps de v<strong>ou</strong>s<br />

arrêter et de réfléchir : il v<strong>ou</strong>s faut du temps p<strong>ou</strong>r penser<br />

à ce que v<strong>ou</strong>s venez de vivre, il v<strong>ou</strong>s faut aussi du temps<br />

p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s détendre, v<strong>ou</strong>s reposer et récupérer.<br />

VOTRE « GESTION PERSONNELLE »<br />

1. Évaluez votre performance : pensez à ce que v<strong>ou</strong>s<br />

avez pu faire et à ce que v<strong>ou</strong>s avez ressenti.<br />

2. Évaluez votre propre situation : demandez-v<strong>ou</strong>s<br />

si v<strong>ou</strong>s avez besoin de recevoir un s<strong>ou</strong>tien de<br />

quelqu’un d’autre.<br />

3. Décidez : de récupérer, c’est-à-dire de « recharger vos<br />

batteries ».<br />

4. Agissez : débriefez avec votre équipe et votre<br />

chef d’équipe, et tirez <strong>le</strong>s enseignements de cette<br />

expérience.<br />

5. Agissez : détendez-v<strong>ou</strong>s convenab<strong>le</strong>ment et<br />

préparez-v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>r la mission suivante.<br />

APRÈS UNE<br />

INTERVENTION<br />

Évaluer Décider Agir<br />

Votre propre situation:<br />

comment al<strong>le</strong>z-v<strong>ou</strong>s ?<br />

Débriefez.<br />

Faites une pause.<br />

À la fin de la mission :<br />

> Participez à des séances de débriefing : partagez <strong>le</strong>s<br />

informations ayant trait à la sécurité, racontez ce que<br />

v<strong>ou</strong>s avez fait, par<strong>le</strong>z des résultats et des problèmes,<br />

formu<strong>le</strong>z des suggestions.<br />

> Faites part de vos sentiments et préoccupations à des<br />

personnes de confiance.<br />

> Tr<strong>ou</strong>vez de l’aide, au besoin, si votre santé v<strong>ou</strong>s<br />

préoccupe (plaie, fièvre, etc.) et/<strong>ou</strong> demandez un<br />

s<strong>ou</strong>tien psychologique.<br />

> Détendez-v<strong>ou</strong>s.<br />

> Préparez-v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>r la mission suivante.<br />

10 Après l’intervention<br />

CHECKLIST<br />

Détendez-v<strong>ou</strong>s et changez-v<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s idées.<br />

Discutez.<br />

Tirez <strong>le</strong>s <strong>le</strong>çons de l’expérience, et<br />

partagez ces enseignements.<br />

137<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge espagno<strong>le</strong>


PREMIERS SECOURS<br />

10.1.1 Débriefing<br />

Une séance de débriefing est dirigée par votre chef<br />

d’équipe et/<strong>ou</strong> la personne chargée de superviser <strong>le</strong><br />

secteur auquel v<strong>ou</strong>s avez été assigné. Un débriefing<br />

individuel doit rester confidentiel.<br />

Débriefing col<strong>le</strong>ctif Débriefing individuel<br />

Qui l’organise ? Le chef d’équipe et/<strong>ou</strong> la personne qui était<br />

responsab<strong>le</strong> du site de l’intervention<br />

V<strong>ou</strong>s-même <strong>ou</strong> votre chef d’équipe<br />

Qui y participe ? T<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s personnes ayant participé à<br />

la mission<br />

V<strong>ou</strong>s seul<br />

Qui dirige la séance ? Le chef d’équipe <strong>ou</strong> la personne qui était<br />

responsab<strong>le</strong> du site<br />

Votre chef d’équipe<br />

Quand <strong>le</strong> débriefing À la fin de la mission (à la fin de la<br />

À t<strong>ou</strong>t moment (quand il <strong>le</strong> faut)<br />

a-t-il lieu ?<br />

j<strong>ou</strong>rnée, par exemp<strong>le</strong>)<br />

Comment se dér<strong>ou</strong><strong>le</strong>-t-il ? Réunion de gr<strong>ou</strong>pe<br />

Face à face<br />

Atmosphère détendue<br />

Atmosphère détendue<br />

De quoi est-il question? Récit détaillé de la mission et suivi T<strong>ou</strong>te question importante p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s<br />

Partage des sentiments, réactions, Examen de la manière dont ces<br />

émotions d<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>reuses, etc., et conseils expériences peuvent être profitab<strong>le</strong>s et/<br />

sur la manière de <strong>le</strong>s gérer<br />

<strong>ou</strong> v<strong>ou</strong>s affecter <strong>dans</strong> <strong>le</strong> futur<br />

138<br />

Un débriefing ne doit<br />

jamais inclure<br />

Quel peut en être <strong>le</strong><br />

résultat ?<br />

Jugements sur <strong>le</strong>s actions et <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s<br />

Règ<strong>le</strong>ment de différends<br />

Séance col<strong>le</strong>ctive d’assistance<br />

psychologique<br />

Thérapie<br />

Renforcement de l’équipe et de sa gestion<br />

Développement des mécanismes<br />

d’adaptation propres à chacun des<br />

participants<br />

Sanctions<br />

Critiques<br />

10.1.2 repos et détente<br />

Adaptation de votre programme de travail<br />

Changement <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s tâches qui v<strong>ou</strong>s<br />

sont assignées<br />

Conseils et s<strong>ou</strong>tien en vue de la p<strong>ou</strong>rsuite<br />

de votre développement personnel<br />

Il est crucial que v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s détendiez. V<strong>ou</strong>s ne devriez pas<br />

v<strong>ou</strong>s sentir :<br />

• mal apprécié <strong>ou</strong> rejeté (ni épr<strong>ou</strong>ver aucun autre<br />

sentiment négatif) si votre chef d’équipe v<strong>ou</strong>s<br />

enc<strong>ou</strong>rage à prendre un congé ;<br />

• honteux de prendre du temps p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s-même, loin de<br />

là où v<strong>ou</strong>s avez travaillé.<br />

V<strong>ou</strong>s savez mieux que quiconque ce que v<strong>ou</strong>s devez faire<br />

p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s aider.


10.2 Gestion de l’équipement<br />

et du matériel<br />

V<strong>ou</strong>s devez contribuer à prendre soin de l’équipement<br />

et du matériel, même si quelqu’un d’autre en a la<br />

responsabilité.<br />

GESTION DE L’ÉQUIPEMENT ET DU MATERIEL<br />

1. Évaluez <strong>le</strong>ur utilisation : pensez en termes de<br />

quantité et de qualité.<br />

2. Décidez : de maintenir la capacité opérationnel<strong>le</strong>.<br />

3. Agissez : faites un contrô<strong>le</strong> et, s’il y a lieu, remplacez<br />

<strong>ou</strong> complétez l’équipement et <strong>le</strong> matériel.<br />

APRÈS<br />

UNE<br />

INTERVENTION<br />

Évaluer Décider Agir<br />

Disponibilité de<br />

l’équipement et du<br />

matériel (personnel et p<strong>ou</strong>r<br />

t<strong>ou</strong>te l’équipe) ?<br />

Entretenez l’équipement.<br />

Rangez <strong>le</strong> matériel.<br />

10 Après l’intervention<br />

CHECKLIST<br />

Nettoyez et remplacez <strong>le</strong><br />

matériel, s’il y a lieu.<br />

Préparez l’équipement<br />

p<strong>ou</strong>r la mission suivante.<br />

À la fin de votre mission,<br />

s’il y a lieu, rendez <strong>le</strong><br />

vêtement <strong>ou</strong> <strong>le</strong> dossard<br />

portant un emblème<br />

distinctif.<br />

139


Paul Grabhorn/CICR<br />

PREMIERS SECOURS<br />

[Voir CD-ROM – Principa<strong>le</strong>s menaces<br />

liées aux armes ; Annexe 2 – <strong>Les</strong><br />

mécanismes du traumatisme ]<br />

[Voir Section 6.3.1 – Mines<br />

antipersonnel et autres restes explosifs<br />

de guerre]<br />

140<br />

10.3 sensibilisation aux<br />

dangers des restes<br />

explosifs de guerre<br />

Même en temps de paix, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s zones qui ont été<br />

affectées par un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> plus <strong>ou</strong> moins récent, v<strong>ou</strong>s<br />

p<strong>ou</strong>vez être confronté à des victimes d’explosions de<br />

caractère militaire.<br />

Parmi <strong>le</strong>s restes explosifs de guerre, figurent :<br />

• <strong>le</strong>s munitions non explosées (s<strong>ou</strong>s-munitions de<br />

bombes à dispersion, bombes et obus n’ayant pas<br />

éclaté en t<strong>ou</strong>chant <strong>le</strong> sol) ;<br />

• <strong>le</strong>s mines terrestres <strong>ou</strong> <strong>le</strong>s engins explosifs improvisés<br />

qui restent actifs après la fin des hostilités.<br />

T<strong>ou</strong>tes ces armes ont la capacité de b<strong>le</strong>sser et de tuer.<br />

Le moindre m<strong>ou</strong>vement peut déc<strong>le</strong>ncher <strong>le</strong>ur explosion.<br />

V<strong>ou</strong>s devez suivre <strong>le</strong>s consignes, exactement comme v<strong>ou</strong>s<br />

<strong>le</strong> feriez en période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>.<br />

V<strong>ou</strong>s devez aider <strong>le</strong>s communautés menacées par <strong>le</strong>s<br />

restes explosifs de guerre à mieux gérer la situation, de<br />

manière à :<br />

• prévenir <strong>le</strong>s incidents en attirant l’attention sur <strong>le</strong>s<br />

dangers p<strong>ou</strong>r la population ;<br />

• <strong>le</strong>ur permettre de réagir en cas d’accident, en prenant<br />

<strong>le</strong>s mesures qui sauvent des vies, des bras et des jambes.<br />

P<strong>ou</strong>r atteindre ces objectifs, <strong>le</strong>s communautés<br />

concernées doivent être p<strong>le</strong>inement impliquées <strong>dans</strong><br />

l’élaboration et <strong>dans</strong> l’exécution d’un plan d’action ; cela<br />

doit se faire en étroite coopération avec <strong>le</strong>s autorités<br />

sanitaires et autres autorités publiques, <strong>le</strong>s militaires,<br />

et <strong>le</strong>s ONG (par exemp<strong>le</strong> cel<strong>le</strong>s qui participent aux<br />

opérations de déminage), s’il y en a.


Johan Sohlberg/CICR<br />

Eric B<strong>ou</strong>vet/CICR<br />

Sensibilisation aux dangers des restes explosifs<br />

de guerre<br />

Le CICR, <strong>le</strong>s Nations Unies et diverses ONG ont mis sur<br />

pied des programmes spécifiques d’action antimines p<strong>ou</strong>r<br />

venir à b<strong>ou</strong>t de la contamination due aux mines et aux<br />

restes explosifs de guerre. Dans votre pays, une instance<br />

(dépendant soit des Nations Unies, soit du g<strong>ou</strong>vernement)<br />

est sans d<strong>ou</strong>te chargée de l’action antimines : en v<strong>ou</strong>s<br />

adressant à el<strong>le</strong>, v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rrez obtenir de plus amp<strong>le</strong>s<br />

informations ainsi qu’un s<strong>ou</strong>tien. Au niveau local, il peut<br />

exister un programme, mis en place par une section de la<br />

Société nationa<strong>le</strong> <strong>ou</strong> par une ONG, qui p<strong>ou</strong>rrait éga<strong>le</strong>ment<br />

f<strong>ou</strong>rnir un s<strong>ou</strong>tien.<br />

10 Après l’intervention<br />

141


PREMIERS SECOURS<br />

Au moment où <strong>le</strong>s<br />

communautés t<strong>ou</strong>chées<br />

par un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong><br />

retr<strong>ou</strong>vent la paix, v<strong>ou</strong>s<br />

avez un rô<strong>le</strong> très important<br />

à j<strong>ou</strong>er <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre<br />

de la sensibilisation<br />

aux dangers des restes<br />

explosifs de guerre et<br />

du renforcement des<br />

mesures de préparation et<br />

d’intervention d’urgence.<br />

142<br />

Intervention d’urgence<br />

• Il devrait y avoir, <strong>dans</strong> chaque famil<strong>le</strong>, au moins un<br />

sec<strong>ou</strong>riste équipé d’une tr<strong>ou</strong>sse de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>.<br />

• Dans chaque communauté, un système devrait<br />

permettre d’a<strong>le</strong>rter <strong>le</strong>s sec<strong>ou</strong>ristes et <strong>le</strong>s professionnels<br />

de la santé en cas d’accident dû aux mines.<br />

• Il devrait exister, au niveau de la communauté,<br />

des stocks de matériel de <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> (c<strong>ou</strong>vertures et<br />

brancards – improvisés, au besoin) et, si possib<strong>le</strong>, un<br />

véhicu<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>vant être utilisé p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s évacuations.<br />

• Dans la mesure du possib<strong>le</strong>, il devrait exister un moyen<br />

de communiquer avec <strong>le</strong> centre de soins <strong>le</strong> plus proche.<br />

• Une fois par an, une mise à j<strong>ou</strong>r des connaissances<br />

(incluant un exercice de simulation sur <strong>le</strong> terrain) devrait<br />

être organisée.<br />

Tant la formation que l’équipement individuel des famil<strong>le</strong>s<br />

devraient au moins <strong>le</strong>ur permettre de prendre en charge :<br />

1) la gestion des voies aériennes et de la respiration<br />

2) <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des hémorragies<br />

3) <strong>le</strong> pansement des plaies et des brûlures, et<br />

4) <strong>le</strong> transport des b<strong>le</strong>ssés.<br />

Andrea Heath/CICR


10.4 Mesures et initiatives<br />

p<strong>ou</strong>r favoriser <strong>le</strong> ret<strong>ou</strong>r<br />

à la norma<strong>le</strong><br />

10.4.1 Présence Croix-r<strong>ou</strong>ge/<br />

Croissant-r<strong>ou</strong>ge<br />

Après un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> une autre situation de vio<strong>le</strong>nce,<br />

<strong>le</strong> personnel et <strong>le</strong>s volontaires des Sociétés nationa<strong>le</strong>s<br />

restent présents <strong>dans</strong> la zone t<strong>ou</strong>chée. De par <strong>le</strong>urs<br />

activités sur place avant et pendant <strong>le</strong>s événements,<br />

ils représentent un espoir p<strong>ou</strong>r la communauté. Leurs<br />

va<strong>le</strong>urs mora<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>ur dév<strong>ou</strong>ement démontrent que<br />

<strong>le</strong>s individus peuvent être une force positive, et non pas<br />

seu<strong>le</strong>ment destructrice.<br />

La présence du CICR et, parfois, de Sociétés nationa<strong>le</strong>s<br />

venant de l’extérieur, témoigne de l’intérêt et de la<br />

solidarité de la communauté internationa<strong>le</strong>, ce qui<br />

constitue une autre raison d’espérer.<br />

Certaines activités – tel<strong>le</strong>s que la rééducation physique<br />

des personnes handicapées, <strong>le</strong>s visites aux détenus,<br />

et <strong>le</strong>s efforts visant à maintenir et à rétablir <strong>le</strong>s liens<br />

familiaux – peuvent se p<strong>ou</strong>rsuivre sans interruption.<br />

Le rétablissement des conditions de vie norma<strong>le</strong> est<br />

éga<strong>le</strong>ment s<strong>ou</strong>tenu par des programmes spécifiques<br />

réalisés avec la participation des communautés concernées<br />

<strong>dans</strong> des domaines tels que :<br />

• la formation aux <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> ;<br />

• l’eau et l’assainissement ;<br />

• l’assistance économique ;<br />

• la préparation aux situations d’urgence.<br />

La Société nationa<strong>le</strong> revoit ses plans p<strong>ou</strong>r améliorer sa<br />

capacité à accomplir ses tâches <strong>dans</strong> l’éventualité d’un<br />

n<strong>ou</strong>veau <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> t<strong>ou</strong>te autre situation de vio<strong>le</strong>nce.<br />

10 Après l’intervention<br />

[Voir Chapitre 3 – Préparation des<br />

sec<strong>ou</strong>ristes]<br />

Contribuez au ret<strong>ou</strong>r à la<br />

paix : aidez <strong>le</strong>s personnes<br />

et <strong>le</strong>s communautés<br />

t<strong>ou</strong>chées à reprendre une<br />

vie norma<strong>le</strong> et à retr<strong>ou</strong>ver<br />

<strong>le</strong>ur autonomie.<br />

143


Thierry Gassmann/CICR<br />

PREMIERS SECOURS<br />

Vos activités sur <strong>le</strong> terrain<br />

offrent <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur exemp<strong>le</strong><br />

et la meil<strong>le</strong>ure illustration<br />

des règ<strong>le</strong>s fondamenta<strong>le</strong>s<br />

qui protègent <strong>le</strong>s individus<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s situations de<br />

vio<strong>le</strong>nce ainsi que des<br />

principes humanitaires.<br />

144<br />

10.4.2 Promotion de l’action<br />

humanitaire<br />

Le but principal de la promotion de l’action humanitaire<br />

est de faire en sorte que t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s parties qui risquent<br />

de se tr<strong>ou</strong>ver impliquées <strong>dans</strong> un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> t<strong>ou</strong>te<br />

autre situation de vio<strong>le</strong>nce (p<strong>ou</strong>voirs publics, police et<br />

forces <strong>armé</strong>es, diverses forces politiques, gr<strong>ou</strong>pes <strong>armé</strong>s,<br />

personnes ayant rec<strong>ou</strong>rs à la force <strong>ou</strong> à la vio<strong>le</strong>nce,<br />

grand public, etc.) comprennent bien – et acceptent – la<br />

neutralité, l’impartialité et l’indépendance de la Société<br />

nationa<strong>le</strong>.<br />

La promotion de l’action humanitaire devrait :<br />

• être conduite de façon régulière et intégrée <strong>dans</strong> t<strong>ou</strong>s<br />

<strong>le</strong>s programmes et services de la Société nationa<strong>le</strong>. <strong>Les</strong><br />

actions de sensibilisation devraient être menées de<br />

façon régulière (y compris auprès du personnel et des<br />

volontaires de la Société nationa<strong>le</strong>) ;<br />

• s<strong>ou</strong>ligner la signification et l’importance des emblèmes<br />

distinctifs ainsi que des Principes fondamentaux<br />

du M<strong>ou</strong>vement international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et<br />

du Croissant-R<strong>ou</strong>ge, en mettant en lumière <strong>le</strong> rô<strong>le</strong><br />

spécifique de la Société nationa<strong>le</strong> et en insistant sur <strong>le</strong><br />

fait qu’el<strong>le</strong> déploie ses activités même <strong>dans</strong> des zones<br />

où d’autres agences ne sont pas faci<strong>le</strong>ment acceptées ;<br />

• viser à atteindre la communauté t<strong>ou</strong>t entière, en utilisant<br />

<strong>le</strong> plus possib<strong>le</strong> <strong>le</strong>s médias locaux (radio, j<strong>ou</strong>rnaux,<br />

télévision, téléphones mobi<strong>le</strong>s et Internet) et <strong>le</strong>s<br />

responsab<strong>le</strong>s locaux, <strong>le</strong>aders, etc.<br />

Des programmes spécifiques existent p<strong>ou</strong>r la diffusion du<br />

droit international humanitaire.<br />

T<strong>ou</strong>tes ces activités aident la communauté <strong>dans</strong><br />

son ensemb<strong>le</strong>, de même que t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s personnes<br />

concernées, à comprendre <strong>le</strong>s mesures prises par une<br />

Société nationa<strong>le</strong> en période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre<br />

situation de vio<strong>le</strong>nce.


10.4.3 Formation aux <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong><br />

L’apprentissage des <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> est un vecteur<br />

essentiel de la sensibilisation et de la formation offerte aux<br />

communautés p<strong>ou</strong>r :<br />

• réduire <strong>le</strong>ur vulnérabilité face aux dangers (en <strong>le</strong>s aidant<br />

à prendre conscience des risques) ;<br />

• renforcer <strong>le</strong>ur autonomie en termes de préparation et de<br />

réponse aux situations d’urgence ;<br />

• diffuser <strong>le</strong>s messages d’éducation à la santé et obtenir<br />

un s<strong>ou</strong>tien p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s campagnes menées <strong>dans</strong> <strong>le</strong><br />

domaine de la santé (hygiène du milieu/assainissement,<br />

promotion de l’hygiène, vaccinations, etc.) ;<br />

• prom<strong>ou</strong>voir la tolérance et la compréhension – et, en<br />

conséquence, l’acceptation des différences entre <strong>le</strong>s<br />

membres d’une même communauté ainsi qu’entre<br />

diverses communautés – en montrant clairement que<br />

chacun possède <strong>le</strong> potentiel de contribuer à protéger<br />

une vie, qui peut être la sienne.<br />

Après avoir bénéficié d’une formation aux <strong>premiers</strong><br />

<strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>, la communauté sera capab<strong>le</strong> de réduire<br />

l’incidence des maladies et des b<strong>le</strong>ssures. El<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>rra aussi<br />

s’aider el<strong>le</strong>-même à se re<strong>le</strong>ver sur <strong>le</strong> plan psychologique<br />

et à établir une « n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong> norme » p<strong>ou</strong>r l’ensemb<strong>le</strong> de<br />

ses membres, au <strong>le</strong>ndemain d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre<br />

situation de vio<strong>le</strong>nce. La formation aux <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong><br />

est parfois <strong>le</strong> premier domaine <strong>dans</strong> <strong>le</strong>quel, après avoir<br />

connu une crise, une communauté sollicite de l’aide.<br />

10 Après l’intervention<br />

145<br />

Carlos Rios/CICR<br />

L<strong>ou</strong>kas Petridis/CICR


Croix-R<strong>ou</strong>ge de l’Inde<br />

PREMIERS SECOURS<br />

Votre rô<strong>le</strong> auprès des<br />

communautés (p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s<br />

aider à vivre en sécurité,<br />

en bonne santé et de<br />

manière autonome) et<br />

auprès de votre Société<br />

nationa<strong>le</strong> (p<strong>ou</strong>r l’aider à<br />

être forte et fiab<strong>le</strong> et à<br />

mener une action durab<strong>le</strong>)<br />

doit se p<strong>ou</strong>rsuivre après<br />

la fin d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong><br />

de t<strong>ou</strong>te autre situation de<br />

vio<strong>le</strong>nce.<br />

146<br />

En tant que sec<strong>ou</strong>riste d’une Société nationa<strong>le</strong>, v<strong>ou</strong>s devez<br />

p<strong>ou</strong>rsuivre vos efforts p<strong>ou</strong>r aider <strong>le</strong>s communautés par <strong>le</strong><br />

biais de :<br />

• programmes de prévention visant à enc<strong>ou</strong>rager :<br />

– l’utilisation d’eau potab<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r la boisson et la<br />

préparation des aliments ;<br />

– l’hygiène (individuel<strong>le</strong> et publique) et l’assainissement<br />

(élimination des déchets, latrines, etc.) ;<br />

– un mode de vie sain et prudent (bonne nutrition,<br />

allaitement maternel, sécurité r<strong>ou</strong>tière, etc.) ;<br />

– <strong>le</strong>s campagnes de vaccination, etc. ;<br />

• programmes de préparation et de réponse <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s<br />

situations d’urgence :<br />

– évaluation et cartographie de l’état de vulnérabilité<br />

des communautés ;<br />

– planification d’actions loca<strong>le</strong>s ;<br />

– surveillance des risques d’épidémies, etc.<br />

V<strong>ou</strong>s devez participer à t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s c<strong>ou</strong>rs de mise à j<strong>ou</strong>r des<br />

connaissances qui v<strong>ou</strong>s sont proposés, et enc<strong>ou</strong>rager <strong>le</strong>s<br />

autres à faire de même.


10 Après l’intervention<br />

En tant que sec<strong>ou</strong>riste du M<strong>ou</strong>vement international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge, votre comportement et vos actions devraient contribuer<br />

quotidiennement à maintenir un climat positif, humanitaire, et à doter votre<br />

communauté de solides capacités en termes de préparation et d’intervention<br />

d’urgence. V<strong>ou</strong>s devez enc<strong>ou</strong>rager <strong>le</strong>s membres de votre communauté à se montrer<br />

plus tolérants et à mener une vie plus prudente et plus saine.<br />

147<br />

L<strong>ou</strong>kas Petridis/CICR


Gestes<br />

d’urgence vita<strong>le</strong><br />

PREMIERS SECOURS<br />

149


6.1.1 voies aériennes : évaluation et<br />

prise en charge<br />

La b<strong>ou</strong>che, <strong>le</strong> nez et la gorge constituent <strong>le</strong>s voies aériennes.<br />

OBJECTIFS DU SECOURISTE<br />

Sur place, t<strong>ou</strong>t en protégeant si nécessaire la colonne<br />

cervica<strong>le</strong>, v<strong>ou</strong>s devez :<br />

> détecter une éventuel<strong>le</strong> obstruction des voies aériennes ;<br />

> dégager rapidement l’obstruction ;<br />

> maintenir <strong>le</strong>s voies aériennes dégagées ;<br />

> identifier <strong>le</strong>s voies aériennes en danger et v<strong>ou</strong>s tenir prêt<br />

à agir immédiatement ;<br />

> si la victime est consciente, l’aider à gérer el<strong>le</strong>-même ses<br />

voies aériennes.<br />

EXAMEN<br />

• Si la victime répond norma<strong>le</strong>ment et de manière cohérente<br />

aux questions, <strong>le</strong>s voies aériennes sont dégagées.<br />

• Des voies aériennes dégagées ne produisent aucun bruit<br />

particulier et n’exigent pas d’efforts visib<strong>le</strong>s p<strong>ou</strong>r faire<br />

entrer l’air.<br />

• Une respiration bruyante et des efforts p<strong>ou</strong>r faire entrer<br />

l’air signifient qu’il y a une obstruction partiel<strong>le</strong> des voies<br />

aériennes.<br />

• Un si<strong>le</strong>nce total et l’absence de t<strong>ou</strong>t effort indiquent une<br />

obstruction tota<strong>le</strong> des voies aériennes (la respiration a<br />

cessé – c’est un état d’apnée).<br />

Observez<br />

> Le type d’incident, la situation et l’éventuel mécanisme<br />

de la b<strong>le</strong>ssure.<br />

> <strong>Les</strong> signes de perte de conscience et de détresse respiratoire.<br />

> <strong>Les</strong> b<strong>le</strong>ssures à la tête, au visage et au c<strong>ou</strong>.<br />

> Autocontrô<strong>le</strong> des voies aériennes par la victime consciente<br />

(assise et <strong>le</strong> visage penché en avant, par exemp<strong>le</strong>).<br />

Éc<strong>ou</strong>tez<br />

> Des sons anormaux (t<strong>ou</strong>x répétitive, ronf<strong>le</strong>ments,<br />

garg<strong>ou</strong>illis, enr<strong>ou</strong>ement) indiquent une obstruction<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

Contrô<strong>le</strong>r et dégager<br />

<strong>le</strong>s voies aériennes est<br />

<strong>le</strong> t<strong>ou</strong>t premier geste<br />

d’urgence vita<strong>le</strong> à faire,<br />

s’il y a lieu.<br />

[Voir Section 6.1 – Examen initial et<br />

gestes d’urgence vita<strong>le</strong>]<br />

151


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Section 6.1 – Examen initial et<br />

gestes d’urgence vita<strong>le</strong>]<br />

152<br />

partiel<strong>le</strong> des voies aériennes ; mais cela signifie que la<br />

victime respire quand même.<br />

> La victime se plaint de difficultés à déglutir.<br />

Par<strong>le</strong>z<br />

> T<strong>ou</strong>te réponse inappropriée <strong>ou</strong> incompréhensib<strong>le</strong> peut<br />

faire craindre que <strong>le</strong>s voies aériennes sont en danger en<br />

raison de la dégradation du niveau de conscience.<br />

> L’absence de réponse (verba<strong>le</strong> <strong>ou</strong> non verba<strong>le</strong>) indique<br />

un état d’inconscience.<br />

T<strong>ou</strong>chez<br />

> L’absence de réaction indique un état d’inconscience.<br />

Suspectez<br />

> Une lésion de la colonne cervica<strong>le</strong> si :<br />

• la victime présente une b<strong>le</strong>ssure fermée située<br />

au-dessus de la clavicu<strong>le</strong>, avec <strong>ou</strong> sans perte de<br />

connaissance ;<br />

• la victime, consciente, se plaint de d<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs à la nuque<br />

<strong>ou</strong> de pertes de sensibilité <strong>dans</strong> un bras, <strong>ou</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s<br />

deux bras, <strong>ou</strong> encore de difficulté à b<strong>ou</strong>ger un bras,<br />

<strong>ou</strong> <strong>le</strong>s deux bras ;<br />

• la victime présente une b<strong>le</strong>ssure pénétrante au c<strong>ou</strong>.<br />

<strong>Les</strong> voies aériennes c<strong>ou</strong>rent <strong>le</strong> risque d’une<br />

obstruction ultérieure <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s situations suivantes<br />

• B<strong>le</strong>ssure à la tête : la victime perd <strong>le</strong>ntement<br />

connaissance après quelque temps.<br />

• B<strong>le</strong>ssure au visage : provoque ultérieurement un œdème<br />

de la langue et/<strong>ou</strong> de la gorge.<br />

• B<strong>le</strong>ssure au c<strong>ou</strong> : conduit à l’accumulation de sang <strong>dans</strong><br />

<strong>le</strong> c<strong>ou</strong>, ce qui exerce une pression de l’extérieur sur <strong>le</strong>s<br />

voies aériennes et bloque l’arrivée d’air de l’extérieur.<br />

• Brûlure <strong>ou</strong> b<strong>le</strong>ssure d’origine chimique du visage et des<br />

voies aériennes, <strong>ou</strong> inhalation de fumée : un œdème de<br />

la gorge, du larynx et de la trachée peut se développer<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s heures qui suivent.<br />

TECHNIQUES RECOMMANDÉES<br />

Si la victime peut par<strong>le</strong>r <strong>ou</strong> t<strong>ou</strong>sser<br />

> Pas d’inquiétude, <strong>le</strong>s voies aériennes sont libres.<br />

> Laissez la victime par<strong>le</strong>r <strong>ou</strong> t<strong>ou</strong>sser.<br />

> Enc<strong>ou</strong>ragez-la à t<strong>ou</strong>sser p<strong>ou</strong>r évacuer l’objet qui obstrue<br />

ses voies aériennes.


Si la victime, consciente, préfère une certaine<br />

position<br />

> Respectez cet « autocontrô<strong>le</strong> » des voies aériennes (la<br />

victime préfère, par exemp<strong>le</strong>, être assise).<br />

Si la victime, consciente, présente des b<strong>le</strong>ssures au<br />

visage et à la mâchoire<br />

> Aidez la victime à s’asseoir et à se pencher en avant, de<br />

manière à permettre au sang et à la salive de s’évacuer.<br />

> S’il y a lieu, aidez à réaligner l’os déplacé en <strong>le</strong> tirant<br />

en avant avec vos doigts gantés. Attention : cette<br />

manœuvre est d<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>reuse.<br />

Si une victime présente une b<strong>le</strong>ssure au c<strong>ou</strong> causée<br />

par un petit éclat métallique<br />

> Assurez la liberté des voies aériennes.<br />

> Mettez la victime en position latéra<strong>le</strong> de sécurité, la<br />

tête en bas, p<strong>ou</strong>r permettre au sang de s’évacuer vers<br />

l’extérieur.<br />

Si la victime oscil<strong>le</strong> entre conscience et inconscience,<br />

<strong>ou</strong> est tota<strong>le</strong>ment inconsciente<br />

1) <strong>ou</strong>vrez la b<strong>ou</strong>che de la victime<br />

Technique dite de « subluxation » de la mâchoire<br />

> Agen<strong>ou</strong>il<strong>le</strong>z-v<strong>ou</strong>s derrière la tête de la victime, <strong>le</strong>s<br />

c<strong>ou</strong>des posés au sol.<br />

> Stabilisez <strong>le</strong> c<strong>ou</strong> de la victime <strong>dans</strong> une position neutre,<br />

<strong>dans</strong> l’axe du corps.<br />

> Saisissez <strong>le</strong>s ang<strong>le</strong>s de la mâchoire inférieure de la<br />

victime avec quatre doigts de chaque main (<strong>le</strong>s p<strong>ou</strong>ces<br />

se tr<strong>ou</strong>vant sur <strong>le</strong>s dents de devant de la mâchoire<br />

inférieure).<br />

> S<strong>ou</strong><strong>le</strong>vez la mâchoire avec <strong>le</strong>s deux mains, une de<br />

chaque côté, en tirant vers <strong>le</strong> haut et en avant.<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

153<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge britannique<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge du Népal


Croix-R<strong>ou</strong>ge du Népal<br />

PREMIERS SECOURS<br />

154<br />

Cette technique est la plus sûre des premières<br />

manœuvres destinées à dégager <strong>le</strong>s voies aériennes<br />

d’une victime suspectée d’avoir une b<strong>le</strong>ssure au c<strong>ou</strong> ; en<br />

effet, <strong>dans</strong> la plupart des cas, el<strong>le</strong> peut être réalisée sans<br />

extension du c<strong>ou</strong>.<br />

Technique dite du « s<strong>ou</strong>lèvement » de la langue et de la<br />

mâchoire<br />

> Ouvrez la b<strong>ou</strong>che de la victime en appuyant sur la<br />

langue avec votre p<strong>ou</strong>ce et en s<strong>ou</strong><strong>le</strong>vant la mâchoire<br />

inférieure avec vos doigts.<br />

> Si v<strong>ou</strong>s ne p<strong>ou</strong>vez pas <strong>ou</strong>vrir la b<strong>ou</strong>che, écartez <strong>le</strong>s<br />

dents en appuyant votre p<strong>ou</strong>ce <strong>ou</strong> l’articulation de<br />

votre majeur contre la j<strong>ou</strong>e entre <strong>le</strong>s dents du haut<br />

et <strong>le</strong>s dents du bas – l’épaisseur des tissus de la j<strong>ou</strong>e<br />

protège vos doigts si la victime essaie de fermer sa<br />

b<strong>ou</strong>che.<br />

P<strong>ou</strong>r ces deux techniques, tirez la langue de la victime vers<br />

l’avant.<br />

Si <strong>le</strong>s lèvres se ferment, rétractez la lèvre inférieure avec vos<br />

p<strong>ou</strong>ces.<br />

2) observez l’intérieur de la b<strong>ou</strong>che de la victime<br />

Retirez t<strong>ou</strong>t sang, vomi, débris (dents cassées, fragments<br />

d’os) <strong>ou</strong> corps étrangers de la b<strong>ou</strong>che, en évitant de <strong>le</strong>s<br />

enfoncer davantage vers l’intérieur des voies aériennes.<br />

Technique de nettoyage de la b<strong>ou</strong>che avec <strong>le</strong>s doigts<br />

> Protégez votre doigt en p<strong>ou</strong>ssant contre l’extérieur de la<br />

j<strong>ou</strong>e (voir ci-dessus – technique de « s<strong>ou</strong>lèvement de la<br />

langue et de la mâchoire »).<br />

> Passez l’index à l’intérieur de la j<strong>ou</strong>e en descendant<br />

jusqu’à la base de langue.<br />

> Le doigt en crochet, passez-<strong>le</strong> du côté de la b<strong>ou</strong>che<br />

vers <strong>le</strong> centre afin de déloger – <strong>ou</strong> balayer – t<strong>ou</strong>t corps<br />

étranger (ainsi que <strong>le</strong> sang <strong>ou</strong> <strong>le</strong> vomi).<br />

> Si du sang <strong>ou</strong> du vomi sont présents, enr<strong>ou</strong><strong>le</strong>z aut<strong>ou</strong>r de<br />

vos doigts un tissu absorbant propre p<strong>ou</strong>r nettoyer et<br />

sécher la b<strong>ou</strong>che.


3) Placez la victime inconsciente <strong>dans</strong> une<br />

position permettant de maintenir la liberté<br />

des voies aériennes<br />

Si la victime inconsciente est allongée sur <strong>le</strong> dos<br />

> Ret<strong>ou</strong>rnez la victime en utilisant la technique dite de la<br />

« rotation en bloc ».<br />

> Stabilisez la victime en position latéra<strong>le</strong> de sécurité.<br />

Si la victime inconsciente est allongée, <strong>le</strong> visage t<strong>ou</strong>rné vers<br />

<strong>le</strong> sol<br />

> Ne ret<strong>ou</strong>rnez pas la victime sur <strong>le</strong> dos.<br />

> Placez la victime en position latéra<strong>le</strong> de sécurité.<br />

> Contrô<strong>le</strong>z et sécurisez ses voies aériennes, son visage<br />

t<strong>ou</strong>rné vers <strong>le</strong> sol.<br />

> Nettoyez la b<strong>ou</strong>che, s’il y a lieu.<br />

Si la victime inconsciente présente des b<strong>le</strong>ssures au visage<br />

et à la mâchoire<br />

> Ouvrez et nettoyez la b<strong>ou</strong>che.<br />

> Placez la victime avec la tête plus basse que <strong>le</strong> reste du<br />

corps et <strong>le</strong> visage t<strong>ou</strong>rné vers <strong>le</strong> sol.<br />

> Déc<strong>ou</strong>pez un tr<strong>ou</strong> <strong>dans</strong> la civière p<strong>ou</strong>r dégager <strong>le</strong> visage.<br />

ÉVACUATION<br />

Une victime inconsciente dont <strong>le</strong> dégagement des voies<br />

aériennes n’est pas assuré ne doit pas être déplacée en<br />

position allongée sur <strong>le</strong> dos.<br />

Une victime dont <strong>le</strong>s voies aériennes risquent d’être<br />

obstruées doit être surveillée pendant <strong>le</strong> transport, de<br />

manière à assurer <strong>le</strong>ur dégagement.<br />

Continuez l’immobilisation de la colonne cervica<strong>le</strong> du<br />

mieux que v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez, mais <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des voies<br />

aériennes est prioritaire.<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

155<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge britannique<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge britannique<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge britannique


PREMIERS SECOURS<br />

ÉLÉMENTS À RETENIR<br />

TECHNIQUES AVANCÉES<br />

156<br />

• T<strong>ou</strong>te dégradation du niveau de conscience<br />

compromet <strong>le</strong>s voies aériennes.<br />

• L’état des voies aériennes exerce une influence<br />

directe sur la respiration (spontanée <strong>ou</strong> s<strong>ou</strong>s<br />

ventilation assistée).<br />

• De simp<strong>le</strong>s manœuvres constituent <strong>le</strong>s principaux<br />

gestes d’urgence vita<strong>le</strong> permettant de contrô<strong>le</strong>r<br />

<strong>le</strong>s voies aériennes de la victime sur <strong>le</strong>s lieux de<br />

l’incident.<br />

• Aspiration mécanique (p<strong>ou</strong>r évacuer sang, vomi, débris<br />

<strong>ou</strong> corps étrangers). Une pompe à pied, à main <strong>ou</strong><br />

é<strong>le</strong>ctrique suffit, grâce à une pression négative p<strong>ou</strong>r<br />

dégager <strong>le</strong>s voies aériennes jusqu’à la gorge (pharynx).<br />

• De simp<strong>le</strong>s appareils permettent d’empêcher la langue<br />

de bloquer <strong>le</strong>s voies aériennes ; t<strong>ou</strong>tefois, ils ne protègent<br />

pas contre <strong>le</strong>s vomissements. Ils facilitent l’aspiration,<br />

mais risquent de b<strong>le</strong>sser la b<strong>ou</strong>che <strong>ou</strong> <strong>le</strong> nez :<br />

– canu<strong>le</strong> oropharyngée (canu<strong>le</strong> de Guedel) ;<br />

– tube nasopharyngé (quand l’appareil ci-dessus ne<br />

peut pas être utilisé) ;<br />

– masque laryngé.<br />

• Le Combitube <strong>ou</strong> OTA ( Oesophageal Tracheal<br />

Combitube) : il s’agit d’une sonde à d<strong>ou</strong>b<strong>le</strong> canal p<strong>ou</strong>r<br />

<strong>le</strong>s intubations diffici<strong>le</strong>s <strong>ou</strong> à réaliser d’urgence. Le<br />

tube peut être introduit sans qu’il soit nécessaire de<br />

visualiser <strong>le</strong> larynx. En général, <strong>le</strong> tube pénètre <strong>dans</strong><br />

l’œsophage ; un système de ballonnets gonflab<strong>le</strong>s et<br />

d’<strong>ou</strong>vertures sur <strong>le</strong>s côtés bloque l’œsophage et assure<br />

la ventilation des p<strong>ou</strong>mons. Si <strong>le</strong> tube pénètre <strong>dans</strong> la<br />

trachée, la ventilation se fait comme avec une intubation<br />

endotrachéa<strong>le</strong> ordinaire.<br />

• Cricothyroïdotomie à l’aiguil<strong>le</strong> (percutanée). Une aiguil<strong>le</strong><br />

est placée à travers la peau et <strong>dans</strong> <strong>le</strong> larynx p<strong>ou</strong>r<br />

permettre <strong>le</strong> libre passage de l’air (mesure temporaire).<br />

• Intubation endotrachéa<strong>le</strong> : un tube est placé <strong>dans</strong> la<br />

trachée, en passant par la b<strong>ou</strong>che <strong>ou</strong> <strong>le</strong> nez. Aucun<br />

médicament paralysant ne devrait être administré si la<br />

ventilation n’a pas pu être établie.


Ces techniques avancées exigent une formation spécia<strong>le</strong> et<br />

des mises à j<strong>ou</strong>r régulières des connaissances. La présence<br />

d’un professionnel de la santé est requise pendant <strong>le</strong><br />

transport du patient. Ces techniques permettent une<br />

meil<strong>le</strong>ure liberté des voies aériennes que <strong>le</strong>s techniques de<br />

base ; t<strong>ou</strong>tefois, <strong>le</strong>s dispositifs utilisés sont plus fragi<strong>le</strong>s et<br />

peuvent b<strong>ou</strong>ger pendant <strong>le</strong> transport, en particulier sur de<br />

mauvaises r<strong>ou</strong>tes et sur une longue durée.<br />

• Cricothyroïdotomie chirurgica<strong>le</strong> (un tube est placé <strong>dans</strong><br />

<strong>le</strong> larynx en perçant un tr<strong>ou</strong> <strong>dans</strong> la gorge).<br />

• Trachéotomie percutanée.<br />

Ce sont là des pratiques c<strong>ou</strong>rantes <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s hôpitaux<br />

assurant des soins chirurgicaux comp<strong>le</strong>ts. Si <strong>le</strong> transport<br />

est dangereux et s’il n’y a pas suffisamment de personnel<br />

à disposition p<strong>ou</strong>r accompagner un grand nombre de<br />

victimes lors de l’évacuation, une intubation chirurgica<strong>le</strong><br />

peut être mise en place dès <strong>le</strong>s premières étapes de la<br />

chaîne des soins – <strong>dans</strong> un hôpital de campagne – alors<br />

que <strong>le</strong> traitement chirurgical comp<strong>le</strong>t de la victime<br />

attendra son admission <strong>dans</strong> un hôpital proprement dit.<br />

Administration d’oxygène<br />

Mise en garde<br />

Il est exclu d’utiliser des b<strong>ou</strong>teil<strong>le</strong>s d’oxygène <strong>dans</strong> une<br />

zone dangereuse. El<strong>le</strong>s équiva<strong>le</strong>nt en effet à une bombe si<br />

el<strong>le</strong>s sont frappées par une bal<strong>le</strong> <strong>ou</strong> par un éclat métallique<br />

provenant d’une explosion.<br />

En fonction des conditions de sécurité, <strong>le</strong> point de<br />

rassemb<strong>le</strong>ment des victimes <strong>ou</strong> la station intermédiaire<br />

peuvent avoir de l’oxygène à disposition. Un concentrateur<br />

d’oxygène (nécessitant une alimentation é<strong>le</strong>ctrique)<br />

est préférab<strong>le</strong> à des b<strong>ou</strong>teil<strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>s pression qui, <strong>ou</strong>tre<br />

<strong>le</strong> danger qu’el<strong>le</strong>s représentent, sont l<strong>ou</strong>rdes et durent<br />

seu<strong>le</strong>ment peu de temps quand el<strong>le</strong>s fonctionnent à<br />

haut débit.<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

TECHNIQUES SPÉCIALISÉES<br />

157


PREMIERS SECOURS<br />

158<br />

6.1.2 respiration : évaluation<br />

et prise en charge<br />

La respiration concerne <strong>le</strong> thorax et <strong>le</strong>s p<strong>ou</strong>mons.<br />

Certaines b<strong>le</strong>ssures compromettent la respiration bien<br />

que <strong>le</strong>s voies aériennes soient dégagées. En général, une<br />

respiration compromise résulte de b<strong>le</strong>ssures au thorax,<br />

mais des b<strong>le</strong>ssures à la tête et à l’abdomen peuvent<br />

éga<strong>le</strong>ment l’affecter.<br />

OBJECTIFS DU SECOURISTE<br />

Sur place, v<strong>ou</strong>s devez :<br />

> identifier <strong>le</strong>s problèmes respiratoires, en particulier la<br />

détresse respiratoire ;<br />

> rétablir et maintenir une ventilation spontanée efficace ;<br />

> assister la ventilation si la victime est incapab<strong>le</strong> de<br />

respirer ;<br />

> si la ventilation de la victime doit être assistée, faire relayer<br />

régulièrement <strong>le</strong> sec<strong>ou</strong>riste qui assume cette tâche ;<br />

> contrô<strong>le</strong>r en permanence l’état de la victime ainsi que<br />

l’efficacité des mesures prises.<br />

EXAMEN<br />

• Une respiration norma<strong>le</strong> ne produit aucun bruit<br />

particulier et n’exige pas d’efforts visib<strong>le</strong>s. El<strong>le</strong> s’effectue<br />

selon un rythme régulier d’inspiration et d’expiration.<br />

• Il existe des signes généraux de détresse respiratoire ;<br />

d’autres sont spécifiques à certaines b<strong>le</strong>ssures.<br />

Observez<br />

> L’absence de m<strong>ou</strong>vements de la cage thoracique.<br />

> <strong>Les</strong> m<strong>ou</strong>vements superficiels, profonds et/<strong>ou</strong> irréguliers<br />

du thorax vers <strong>le</strong> haut et vers <strong>le</strong> bas. <strong>Les</strong> m<strong>ou</strong>vements<br />

anormaux du thorax : une respiration paradoxa<strong>le</strong> indique<br />

un enfoncement thoracique, dit «vo<strong>le</strong>t costal».<br />

> <strong>Les</strong> signes de détresse respiratoire : agitation <strong>ou</strong> anxiété,<br />

respiration diffici<strong>le</strong>, rythme respiratoire trop <strong>le</strong>nt <strong>ou</strong> trop<br />

rapide, nez et j<strong>ou</strong>es « forçant » p<strong>ou</strong>r respirer, c<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur<br />

b<strong>le</strong>uâtre des lèvres et s<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s ong<strong>le</strong>s (cyanose).<br />

> L’irrégularité du rythme d’inspiration et d’expiration (en<br />

cas de b<strong>le</strong>ssure(s) à la tête).


Éc<strong>ou</strong>tez<br />

> La victime se plaint de difficultés à respirer.<br />

> Une respiration norma<strong>le</strong> ne produit aucun son. Une<br />

respiration bruyante indique qu’un effort est nécessaire<br />

p<strong>ou</strong>r respirer.<br />

> Un bruit de succion indique une plaie importante au thorax.<br />

Par<strong>le</strong>z<br />

> Si <strong>le</strong> patient peut répondre norma<strong>le</strong>ment, il n’y a pas de<br />

problème avec <strong>le</strong>s voies aériennes <strong>ou</strong> la respiration.<br />

T<strong>ou</strong>chez<br />

> Percevez <strong>le</strong>s m<strong>ou</strong>vements du thorax en posant vos<br />

mains à plat des deux côtés du thorax ; détectez t<strong>ou</strong>te<br />

irrégularité des m<strong>ou</strong>vements du thorax.<br />

> Appuyez des deux côtés : un m<strong>ou</strong>vement anormal et un<br />

craqement indiquent des côtes fracturées.<br />

Suspectez<br />

> La respiration peut être compromise plusieurs heures<br />

après une exposition au s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong> d’une explosion, à la<br />

fumée <strong>ou</strong> l’inhalation d’agents chimiques, en raison de<br />

la production de liquide <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s p<strong>ou</strong>mons (œdème<br />

pulmonaire).<br />

À noter<br />

<strong>Les</strong> dangers liés aux produits chimiques ne sont pas<br />

traités <strong>dans</strong> ce manuel. Ils exigent des mesures de protection<br />

spécia<strong>le</strong>s p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s manœuvres d’assistance respiratoire.<br />

TECHNIQUES RECOMMANDÉES<br />

Si la victime ne respire pas<br />

> Contrô<strong>le</strong>z C (circulation).<br />

> S’il n’y a ni respiration ni p<strong>ou</strong>ls, et que :<br />

• la cause est non traumatique : pratiquez une RCP<br />

standard pendant cinq minutes ;<br />

• la cause est un traumatisme ayant provoqué une<br />

hémorragie massive visib<strong>le</strong> <strong>ou</strong> non (<strong>dans</strong> <strong>le</strong> thorax <strong>ou</strong><br />

l’abdomen) :<br />

– <strong>dans</strong> la plupart des cas, <strong>le</strong>s signes de décès sont<br />

évidents : inuti<strong>le</strong> de pratiquer une RCP. La victime<br />

est décédée par suite du choc : veuil<strong>le</strong>z v<strong>ou</strong>s<br />

reporter à la Section 6.1 ;<br />

– si <strong>le</strong> décès n’est pas évident : stoppez l’hémorragie<br />

visib<strong>le</strong> et pratiquez une RCP standard pendant cinq<br />

minutes.<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

159


Croix-R<strong>ou</strong>ge britannique<br />

PREMIERS SECOURS<br />

160<br />

Une RCP standard (en rec<strong>ou</strong>rant à la technique dite<br />

« b<strong>ou</strong>che-à-masque ») est recommandée : <strong>le</strong> masque<br />

protège contre la contamination, n’exige pas de<br />

supplément d’oxygène et limite la dilatation gastrique.<br />

Si la victime est consciente et s<strong>ou</strong>ffre seu<strong>le</strong>ment de<br />

difficultés respiratoires<br />

> Aidez la victime à s’asseoir <strong>dans</strong> une position<br />

confortab<strong>le</strong>, facilitant la respiration.<br />

> Vérifiez que <strong>le</strong>s vêtements n’entravent pas <strong>le</strong>s<br />

m<strong>ou</strong>vements du thorax et de l’abdomen.<br />

Si un segment du thorax b<strong>ou</strong>ge de manière<br />

paradoxa<strong>le</strong> quand la victime respire (vo<strong>le</strong>t costal)<br />

> Stabilisez <strong>le</strong> segment b<strong>le</strong>ssé en allongeant la victime sur<br />

<strong>le</strong> côté b<strong>le</strong>ssé, <strong>ou</strong><br />

> Sang<strong>le</strong>z <strong>le</strong> thorax en plaçant un bandage adhésif de<br />

grande tail<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s côtes b<strong>le</strong>ssées.<br />

> Le bandage doit rec<strong>ou</strong>vrir la partie b<strong>le</strong>ssée et la zone<br />

a<strong>le</strong>nt<strong>ou</strong>r (devant/derrière) et <strong>le</strong>s côtes (au dessus et en<br />

dess<strong>ou</strong>s) p<strong>ou</strong>r stabiliser l’ensemb<strong>le</strong> de la zone.<br />

> Le strapping du thorax ne doit pas être trop serré, p<strong>ou</strong>r<br />

ne pas gêner <strong>le</strong>s inspirations.<br />

En cas de plaie s<strong>ou</strong>fflante au thorax<br />

> V<strong>ou</strong>s devez c<strong>ou</strong>per <strong>ou</strong> en<strong>le</strong>ver <strong>le</strong>s vêtements de la<br />

victime p<strong>ou</strong>r déc<strong>ou</strong>vrir la plaie.<br />

> Posez un pansement occlusif sur la plaie. Le pansement<br />

doit être :<br />

• de dimensions suffisantes p<strong>ou</strong>r ne pas être aspiré <strong>dans</strong><br />

la cavité thoracique ;<br />

• fixé sur trois côtés de manière à adhérer à la peau, <strong>le</strong><br />

quatrième côté restant <strong>ou</strong>vert p<strong>ou</strong>r permettre à l’air<br />

de s’échapper.<br />

> Si la respiration s’aggrave après la pose du pansement,<br />

en<strong>le</strong>vez-<strong>le</strong> rapidement, puis replacez-<strong>le</strong> correctement en<br />

suivant <strong>le</strong>s indications ci-dessus.


Si un objet est planté <strong>dans</strong> <strong>le</strong> thorax<br />

> N’essayez pas de <strong>le</strong> retirer.<br />

> Appliquez un pansement aut<strong>ou</strong>r de l’objet et utilisez du<br />

tissu épais p<strong>ou</strong>r confectionner un pansement improvisé<br />

(utilisez <strong>le</strong>s tissus <strong>le</strong>s plus propres dont v<strong>ou</strong>s disposez)<br />

afin de protéger la zone t<strong>ou</strong>t aut<strong>ou</strong>r de l’objet.<br />

> Appliquez un bandage de s<strong>ou</strong>tien sur <strong>le</strong> pansement en<br />

tissu épais afin de <strong>le</strong> maintenir en place.<br />

POSITION D’ÉVACUATION<br />

> Placez la victime <strong>dans</strong> la position la plus confortab<strong>le</strong><br />

p<strong>ou</strong>r la respiration : assise, demi-assise, c<strong>ou</strong>chée sur <strong>le</strong><br />

dos <strong>ou</strong> sur <strong>le</strong> côté.<br />

> Une victime placée s<strong>ou</strong>s ventilation assistée doit être<br />

constamment surveillée et accompagnée par une<br />

personne qualifiée.<br />

• La respiration sollicite <strong>le</strong> thorax et <strong>le</strong>s p<strong>ou</strong>mons.<br />

• Certaines b<strong>le</strong>ssures compromettent la respiration<br />

bien que <strong>le</strong>s voies aériennes soient dégagées.<br />

• La rCP est inuti<strong>le</strong> si la respiration et <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>ls<br />

s’arrêtent en raison d’une hémorragie massive.<br />

• <strong>Les</strong> lésions par effet de s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong> et l’inhalation de<br />

fumée <strong>ou</strong> d’agents chimiques peuvent provoquer<br />

des problèmes respiratoires plusieurs heures après<br />

l’incident.<br />

• Une victime placée s<strong>ou</strong>s ventilation assistée doit<br />

être surveillée et accompagnée par une personne<br />

qualifiée.<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

ÉLÉMENTS À RETENIR<br />

161<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge al<strong>le</strong>mande


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Chapitre 7 – Situations impliquant<br />

de nombreuses victimes : opérations<br />

de triage]<br />

TECHNIQUES AVANCÉES<br />

TECHNIQUES SPÉCIALISÉES<br />

162<br />

• La ventilation assistée mise en œuvre sur place ne<br />

devrait être p<strong>ou</strong>rsuivie que pendant une période de<br />

temps limitée.<br />

• La ventilation assistée ne peut être gérée sur place<br />

que s’il y a suffisamment de sec<strong>ou</strong>ristes et si des<br />

soins spécialisés sont disponib<strong>le</strong>s non loin de là.<br />

• s’il n’y a pas suffisamment de sec<strong>ou</strong>ristes et/<strong>ou</strong> si<br />

<strong>le</strong>s soins spécialisés ne sont pas disponib<strong>le</strong>s <strong>ou</strong> très<br />

éloignés, procédez au triage des victimes (voir <strong>le</strong><br />

Chapitre 7).<br />

1. Ventilation assistée manuel<strong>le</strong>ment.<br />

• Insufflateur manuel («b<strong>ou</strong>che à masque »).<br />

Le masque est maintenu sur la b<strong>ou</strong>che de la victime,<br />

en s<strong>ou</strong>tenant la mâchoire d’une main, l’autre main<br />

serrant <strong>le</strong> ballon.<br />

• Insufflateur connecté à un tube endotrachéal (« tube<br />

à ballon »).<br />

La présence d’un professionnel de la santé est<br />

requise pendant <strong>le</strong> transport.<br />

2. Contrô<strong>le</strong> de la d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur : analgésique oral,<br />

bloc intercostal, injection de tramadol (la péthidine et<br />

la morphine provoquent une dépression respiratoire).<br />

3. Antibiotique.<br />

4. Drainage à l’aiguil<strong>le</strong> avec valve de Heimlich p<strong>ou</strong>r<br />

un pneumothorax compressif (un doigt de gant<br />

chirurgical peut servir de valve improvisée).<br />

• Ventilation assistée mécaniquement : ventilateur<br />

automatique.<br />

• Chirurgie :<br />

– drainage thoracique : hémothorax, pneumothorax<br />

compressif ;<br />

– débridement et suture des plaies s<strong>ou</strong>fflantes du<br />

thorax avec drainage thoracique.


Administration d’oxygène<br />

Mise en garde<br />

Il est exclu d’utiliser des b<strong>ou</strong>teil<strong>le</strong>s d’oxygène <strong>dans</strong> une<br />

zone dangereuse. El<strong>le</strong>s équiva<strong>le</strong>nt en effet à une bombe si<br />

el<strong>le</strong>s sont frappées par une bal<strong>le</strong> <strong>ou</strong> par un éclat métallique<br />

provenant d’une explosion.<br />

En fonction des conditions de sécurité, <strong>le</strong> point de<br />

rassemb<strong>le</strong>ment des victimes <strong>ou</strong> la station intermédiaire<br />

peuvent avoir de l’oxygène à disposition. Un concentrateur<br />

d’oxygène (nécessitant une alimentation é<strong>le</strong>ctrique)<br />

est préférab<strong>le</strong> à des b<strong>ou</strong>teil<strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>s pression qui, <strong>ou</strong>tre<br />

<strong>le</strong> danger qu’el<strong>le</strong>s représentent, sont l<strong>ou</strong>rdes et durent<br />

seu<strong>le</strong>ment peu de temps quand el<strong>le</strong>s fonctionnent à<br />

haut débit.<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

163


PREMIERS SECOURS<br />

164<br />

6.1.3 Circulation :<br />

évaluation et prise en charge<br />

d’une hémorragie visib<strong>le</strong><br />

La circulation comprend <strong>le</strong> cœur, qui pompe <strong>le</strong> sang, <strong>le</strong>s<br />

vaisseaux, qui assurent <strong>le</strong> transport du sang <strong>dans</strong> <strong>le</strong> corps,<br />

et <strong>le</strong> volume de sang présent <strong>dans</strong> <strong>le</strong> corps.<br />

OBJECTIFS DU SECOURISTE<br />

Sur place, v<strong>ou</strong>s devez :<br />

> v<strong>ou</strong>s protéger <strong>le</strong> plus possib<strong>le</strong> de t<strong>ou</strong>t contact avec <strong>le</strong><br />

sang – utilisez t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs des gants jetab<strong>le</strong>s et du matériel<br />

absorbant ; <strong>le</strong> latex risquant de provoquer des réactions<br />

al<strong>le</strong>rgiques, préférez <strong>le</strong>s gants en viny<strong>le</strong> ;<br />

> contrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s hémorragies visib<strong>le</strong>s ;<br />

> explorer <strong>le</strong> dos et <strong>le</strong>s côtés de la victime en cas de<br />

b<strong>le</strong>ssures pénétrantes ;<br />

> prévenir <strong>ou</strong> limiter <strong>le</strong>s effets d’ un état de choc (collapsus<br />

de la circulation et danger imminent de mort) ;<br />

> contrô<strong>le</strong>r l’état de la victime ainsi que l’efficacité des<br />

mesures prises.<br />

EXAMEN<br />

Observez<br />

> Présence de sang sur <strong>le</strong>s vêtements <strong>ou</strong> sur <strong>le</strong> sol.<br />

> <strong>Les</strong> b<strong>le</strong>ssures qui saignent : déc<strong>ou</strong>vrez-<strong>le</strong>s en en<strong>le</strong>vant <strong>ou</strong><br />

en c<strong>ou</strong>pant <strong>le</strong>s vêtements.<br />

> Pâ<strong>le</strong>ur de la surface interne des lèvres et des lunu<strong>le</strong>s des<br />

ong<strong>le</strong>s.<br />

Éc<strong>ou</strong>tez<br />

> La victime se plaint de soif, de froid.<br />

Par<strong>le</strong>z<br />

> La victime peut être p<strong>le</strong>inement consciente <strong>ou</strong> <strong>dans</strong> un<br />

état de confusion, agressive <strong>ou</strong> agitée, puis cesser de<br />

réagir.<br />

T<strong>ou</strong>chez<br />

> Le p<strong>ou</strong>ls est rapide et diffici<strong>le</strong> à percevoir.


Suspectez<br />

> Un état de choc (voir ci-dess<strong>ou</strong>s).<br />

> Une hémorragie cachée <strong>dans</strong> <strong>le</strong> thorax <strong>ou</strong> l’abdomen<br />

s’il y a des signes d’un état de choc sans que du sang<br />

soit visib<strong>le</strong> (<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s cas de b<strong>le</strong>ssure fermée comme de<br />

b<strong>le</strong>ssure pénétrante).<br />

> Une hémorragie externe visib<strong>le</strong>, à partir d’un petit<br />

orifice d’entrée créé par une bal<strong>le</strong> <strong>ou</strong> un éclat, qui peut<br />

ensuite être b<strong>ou</strong>ché par <strong>le</strong>s musc<strong>le</strong>s déchiquetés. Le<br />

sang s’accumu<strong>le</strong> alors à l’intérieur sans s’éc<strong>ou</strong><strong>le</strong>r vers<br />

l’extérieur.<br />

Suspicion d’état de choc<br />

Observez<br />

> Sueur froide sur <strong>le</strong> front.<br />

Éc<strong>ou</strong>tez<br />

> La victime a soif.<br />

Par<strong>le</strong>z<br />

> La victime est inquiète <strong>ou</strong> agitée, <strong>ou</strong> perd <strong>le</strong>ntement<br />

connaissance.<br />

T<strong>ou</strong>chez<br />

> <strong>Les</strong> extrémités sont froides, <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>ls rapide et diffici<strong>le</strong> à<br />

percevoir. La peau est froide, humide et moite.<br />

Suspectez un état de choc s’il y a<br />

• Hémorragie – grave, visib<strong>le</strong> et/<strong>ou</strong> cachée.<br />

• Déshydratation (particulièrement en cas de brûlures<br />

étendues).<br />

• Lésion de la moel<strong>le</strong> épinière.<br />

• Réaction al<strong>le</strong>rgique (spécia<strong>le</strong>ment à la pénicilline).<br />

• Grave infection (notamment une gangrène gazeuse).<br />

TECHNIQUES RECOMMANDÉES<br />

La compression peut être utilisée si <strong>le</strong> saignement provient<br />

d’une b<strong>le</strong>ssure aux bras <strong>ou</strong> aux jambes (hémorragie<br />

périphérique), mais non s’il est lié à une plaie au thorax <strong>ou</strong><br />

à l’abdomen (hémorragie interne). Si el<strong>le</strong> est consciente, la<br />

victime peut v<strong>ou</strong>s aider en appliquant une pression <strong>ou</strong> en<br />

maintenant <strong>le</strong> pansement en place el<strong>le</strong>-même. Expliquez à<br />

la victime ce qu’el<strong>le</strong> doit faire.<br />

<strong>Les</strong> techniques décrites <strong>dans</strong> cette section sont<br />

applicab<strong>le</strong>s aux hémorragies des membres (hémorragies<br />

périphériques visib<strong>le</strong>s).<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

165


Croix-R<strong>ou</strong>ge malienne<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge de Somalie<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge al<strong>le</strong>mande<br />

PREMIERS SECOURS<br />

166<br />

Saignement modéré<br />

1)<br />

> Placez un simp<strong>le</strong> pansement sur la plaie.<br />

> Appliquez une pression directement sur la plaie avec vos<br />

doigts <strong>ou</strong> la paume de votre main.<br />

> Appliquez juste assez de pression p<strong>ou</strong>r stopper<br />

l’hémorragie. Évitez d’exercer une pression trop forte (au<br />

point de provoquer une d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur).<br />

> Maintenez la pression pendant quelques minutes p<strong>ou</strong>r<br />

permettre au sang de coagu<strong>le</strong>r.<br />

2)<br />

> Si l’hémorragie se p<strong>ou</strong>rsuit, s<strong>ou</strong><strong>le</strong>vez et s<strong>ou</strong>tenez <strong>le</strong><br />

membre b<strong>le</strong>ssé plus haut que <strong>le</strong> cœur. Gardez la partie<br />

atteinte suré<strong>le</strong>vée par rapport au reste du corps, la tête<br />

de la victime restant plus basse, comme sur un plan<br />

incliné.<br />

3)<br />

> Si l’hémorragie continue malgré cela, utilisez la<br />

compression digita<strong>le</strong> indirecte :<br />

• pressez fermement sur <strong>le</strong> point de compression<br />

artériel<strong>le</strong> accessib<strong>le</strong> <strong>le</strong> plus proche ;<br />

• l’hémorragie ra<strong>le</strong>ntit <strong>ou</strong> s’arrête.<br />

4)<br />

Ensuite, appliquez un pansement compressif.<br />

> T<strong>ou</strong>t en maintenant <strong>le</strong> point de compression, posez un<br />

pansement épais sur la plaie qui saigne.<br />

> Si v<strong>ou</strong>s êtes seul, relâchez <strong>le</strong> point de compression et<br />

maintenez <strong>le</strong> pansement en place avec un bandage<br />

élastique résistant et enr<strong>ou</strong>lé en croisant (en forme de<br />

huit).<br />

> Si quelqu’un v<strong>ou</strong>s aide, maintenez <strong>le</strong> point de<br />

compression et guidez votre aide pendant qu’il applique<br />

<strong>le</strong> pansement compressif.<br />

> Si <strong>le</strong> sang apparaît à travers <strong>le</strong> pansement, placez un<br />

autre pansement fermement par-dessus (pansement<br />

surcompressif) en pressant plus fort.<br />

> N’ENLEVEZ PAS <strong>le</strong> pansement initial. Le sang s’est peutêtre<br />

déjà coagulé <strong>dans</strong> la plaie s<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> pansement.<br />

> Contrô<strong>le</strong>z la circulation sanguine dista<strong>le</strong> (prise de p<strong>ou</strong>ls<br />

périphérique).


Mise en garde<br />

Ne posez pas <strong>le</strong> bandage trop serré ni en cerc<strong>le</strong> car, ce<br />

faisant, v<strong>ou</strong>s risqueriez de produire un effet de garrot et,<br />

ainsi, d’arrêter complètement la circulation.<br />

P<strong>ou</strong>r contrô<strong>le</strong>r la circulation sanguine dista<strong>le</strong>, mesurez :<br />

• <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>ls : si v<strong>ou</strong>s savez <strong>le</strong> faire, prenez <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>ls distal au<br />

poignet <strong>ou</strong> au pied ;<br />

• <strong>le</strong> temps de recoloration cutanée :<br />

– appuyez brièvement sur l’ong<strong>le</strong> d’un orteil <strong>ou</strong> d’un<br />

doigt du membre b<strong>le</strong>ssé (sur <strong>le</strong>quel v<strong>ou</strong>s avez fixé <strong>le</strong><br />

bandage) : il devient blanc ;<br />

– relâchez la pression ; la c<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur rosée norma<strong>le</strong> devrait<br />

revenir au b<strong>ou</strong>t de deux secondes ;<br />

– faites de même sur <strong>le</strong> membre opposé p<strong>ou</strong>r voir la<br />

différence.<br />

S’il n’y a pas de p<strong>ou</strong>ls <strong>ou</strong> si l’ong<strong>le</strong> ne reprend pas sa<br />

c<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur norma<strong>le</strong>, cela signifie que l’application du bandage<br />

compressif a eu un effet de garrot et stoppé la circulation.<br />

> Relâchez <strong>le</strong> bandage, juste assez p<strong>ou</strong>r permettre<br />

la circulation dista<strong>le</strong>, mais pas suffisamment p<strong>ou</strong>r<br />

permettre à l’hémorragie de recommencer.<br />

Si du sang jaillit de la plaie à chaque battement de<br />

cœur (hémorragie artériel<strong>le</strong>)<br />

> Appliquez immédiatement une pression digita<strong>le</strong> sur<br />

<strong>le</strong> point de compression artériel<strong>le</strong> accessib<strong>le</strong> <strong>le</strong> plus<br />

proche.<br />

> Posez un pansement épais sur la plaie d’où <strong>le</strong> sang<br />

s’éc<strong>ou</strong><strong>le</strong>.<br />

> Suré<strong>le</strong>vez <strong>le</strong> membre b<strong>le</strong>ssé.<br />

> Posez un pansement compressif. Maintenez la pression<br />

grâce à un bandage élastique solide, posé en croisant<br />

(en formant des huit).<br />

> Contrô<strong>le</strong>z la circulation sanguine dista<strong>le</strong>. S’il y a lieu,<br />

relâchez <strong>le</strong> bandage p<strong>ou</strong>r éviter l’effet de garrot ; sachez<br />

que la circulation sanguine dista<strong>le</strong> peut être absente en<br />

raison de la b<strong>le</strong>ssure el<strong>le</strong>-même, si la principa<strong>le</strong> artère du<br />

membre a été sectionnée.<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

167<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge du Népal<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge malienne


PREMIERS SECOURS<br />

168<br />

En cas de plaie de grande tail<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> membre qui<br />

saigne<br />

> Appliquez une pression digita<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> point de<br />

compression artériel<strong>le</strong> accessib<strong>le</strong> <strong>le</strong> plus proche.<br />

> Remplissez la plaie de gaze stéri<strong>le</strong>, si v<strong>ou</strong>s en avez, <strong>ou</strong><br />

avec une compresse <strong>ou</strong> un linge propre<br />

> Suré<strong>le</strong>vez <strong>le</strong> membre b<strong>le</strong>ssé.<br />

> Posez un pansement compressif.<br />

> Contrô<strong>le</strong>z la circulation sanguine dista<strong>le</strong>.<br />

P<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s victimes dont un membre présente une<br />

plaie importante<br />

> Un pansement compressif devrait t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs être appliqué<br />

et fixé par une bande p<strong>ou</strong>r garder l’hémorragie s<strong>ou</strong>s<br />

contrô<strong>le</strong> pendant <strong>le</strong> transport.<br />

S’il y a des fragments <strong>dans</strong> la plaie qui saigne<br />

> En<strong>le</strong>vez ces fragments s’ils ne sont pas incrustés trop<br />

profondément.<br />

> Veil<strong>le</strong>z à ne pas v<strong>ou</strong>s b<strong>le</strong>sser en saisissant des fragments<br />

pointus.<br />

En cas de fracture <strong>dans</strong> <strong>le</strong> membre qui saigne<br />

> Posez une attel<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> membre b<strong>le</strong>ssé avant de <strong>le</strong><br />

suré<strong>le</strong>ver.<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge al<strong>le</strong>mande


En cas d’amputation traumatique (<strong>le</strong> bras <strong>ou</strong> la<br />

jambe ont été arrachés)<br />

> Posez un pansement compressif sur <strong>le</strong> moignon, même<br />

s’il n’y a pas encore d’hémorragie.<br />

Si un objet est planté <strong>dans</strong> la plaie<br />

> N’essayez pas de <strong>le</strong> retirer.<br />

> N’appliquez pas de pression directe.<br />

> Appliquez un pansement t<strong>ou</strong>t aut<strong>ou</strong>r de l’objet et<br />

appuyez sur <strong>le</strong>s deux bords de la plaie.<br />

> Utilisez d’autres pansements p<strong>ou</strong>r comb<strong>le</strong>r la zone<br />

aut<strong>ou</strong>r de l’objet.<br />

> Posez un bandage de s<strong>ou</strong>tien sur <strong>le</strong>s pansements épais<br />

(de manière à <strong>le</strong>s maintenir en place), en utilisant, <strong>dans</strong> ce<br />

cas éga<strong>le</strong>ment, la technique de bandage croisé en huit.<br />

En cas d’état de choc<br />

> Suré<strong>le</strong>vez <strong>le</strong>s jambes plus haut que <strong>le</strong> cœur. Gardez la<br />

partie atteinte suré<strong>le</strong>vée par rapport au reste du corps,<br />

la tête de la victime restant plus basse, comme sur un<br />

plan incliné.<br />

> Gardez la victime au chaud ; c<strong>ou</strong>vrez-la avec une<br />

c<strong>ou</strong>verture.<br />

Garrot<br />

Un garrot est inuti<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r arrêter une hémorragie s’il est<br />

placé sur l’avant-bras <strong>ou</strong> la jambe. Il est dangereux – et<br />

strictement interdit – de poser un garrot sur <strong>le</strong> bras en<br />

cas de b<strong>le</strong>ssure à l’avant-bras <strong>ou</strong> sur la cuisse en cas de<br />

b<strong>le</strong>ssure de la jambe.<br />

Un garrot ne devrait être utilisé que comme mesure<br />

temporaire (pendant quelques minutes seu<strong>le</strong>ment),<br />

lorsque la vie de la victime est en danger immédiat :<br />

• p<strong>ou</strong>r stopper une grave hémorragie en cas<br />

d’amputation traumatique au-dessus du gen<strong>ou</strong><br />

<strong>ou</strong> au-dessus du c<strong>ou</strong>de, et ce<br />

• uniquement si la pression digita<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> point de<br />

compression artériel<strong>le</strong> n’a pas permis d’arrêter l’hémorragie.<br />

Une fois <strong>le</strong> pansement compressif fixé sur <strong>le</strong> moignon, <strong>le</strong><br />

garrot doit être en<strong>le</strong>vé.<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

[Voir Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

6.1.5 – Exposition aux éléments :<br />

évaluation et prise en charge]<br />

169<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge al<strong>le</strong>mande


PREMIERS SECOURS<br />

170<br />

Une tel<strong>le</strong> situation ne devrait jamais survenir <strong>dans</strong> la<br />

pratique, et v<strong>ou</strong>s devriez p<strong>ou</strong>voir arrêter l’hémorragie du<br />

moignon simp<strong>le</strong>ment avec une pression digita<strong>le</strong> et un<br />

pansement compressif.<br />

POSITION DE REPOS ET D’ÉVACUATION<br />

Quand v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>vez en lieu sûr <strong>ou</strong> pendant <strong>le</strong><br />

transport :<br />

> suré<strong>le</strong>vez <strong>le</strong>s jambes de la victime, en <strong>le</strong>s plaçant sur un<br />

objet solide et fixe ;<br />

> gardez la partie atteinte suré<strong>le</strong>vée par rapport au reste<br />

du corps, la tête de la victime restant plus basse, comme<br />

sur un plan incliné ;<br />

> c<strong>ou</strong>vrez la victime avec une c<strong>ou</strong>verture <strong>ou</strong> quelque<br />

chose d’équiva<strong>le</strong>nt.<br />

Si la victime veut boire<br />

> V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez donner des boissons si la victime est<br />

consciente et ne s<strong>ou</strong>ffre pas d’un traumatisme à la tête.<br />

> Donnez lui à boire de petites gorgées d’eau potab<strong>le</strong> <strong>ou</strong><br />

de liquides de réhydratation (SRO) (au maximum environ<br />

deux litres).<br />

> Cessez si la victime a envie de vomir <strong>ou</strong> si son niveau de<br />

conscience se dégrade.


• T<strong>ou</strong>te hémorragie visib<strong>le</strong> s’éc<strong>ou</strong>lant d’une b<strong>le</strong>ssure<br />

doit être stoppée.<br />

• Presque t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s hémorragies visib<strong>le</strong>s peuvent être<br />

contrôlées sur place.<br />

• <strong>Les</strong> b<strong>le</strong>ssures pénétrantes ont s<strong>ou</strong>vent un orifice<br />

d’entrée et un orifice de sortie. Le dos et <strong>le</strong>s côtés de<br />

la victime doivent donc être examinés.<br />

• Il y a peu de choses que v<strong>ou</strong>s puissiez faire sur <strong>le</strong><br />

terrain en cas d’hémorragie interne. Utilisez votre<br />

bon sens au moment de fixer des priorités en vue de<br />

l’évacuation.<br />

• En revanche, beauc<strong>ou</strong>p peut être fait en cas<br />

d’hémorragie périphérique d’un membre.<br />

• Sauf preuve du contraire l’état de choc présenté par la<br />

victime est attribué à une hémorragie.<br />

• <strong>Les</strong> b<strong>le</strong>ssures qui saignent sont s<strong>ou</strong>vent comp<strong>le</strong>xes.<br />

El<strong>le</strong>s sont sa<strong>le</strong>s et ont été infligées par des corps<br />

étrangers (bal<strong>le</strong>s, fragments métalliques projetés, etc.)<br />

<strong>ou</strong> des os fracturés. Le risque d’infection est é<strong>le</strong>vé.<br />

• T<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s personnes qui perdent du sang voient <strong>le</strong>ur<br />

température corporel<strong>le</strong> s’abaisser. Une température<br />

corporel<strong>le</strong> basse diminue l’efficience du système de<br />

coagulation du sang : gardez la victime au chaud.<br />

• Vêtement pneumatique antichoc.<br />

• Voies veineuses de gros calibre. <strong>Les</strong> efforts tentés p<strong>ou</strong>r<br />

assurer l’accès intraveineux ne doivent pas retarder<br />

l’évacuation de la victime vers un centre de soins, à<br />

moins que <strong>le</strong> voyage risque d’être long.<br />

• Solutés de remplissage (p<strong>ou</strong>r remplacer <strong>le</strong> volume de<br />

sang perdu).<br />

• Analgésique : à administrer de préférence par voie<br />

intraveineuse.<br />

• Antibiotique : à administrer de préférence par voie<br />

intraveineuse.<br />

• Mise en place d’une sonde urinaire (p<strong>ou</strong>r mesurer la<br />

production d’urine en tant qu’indicateur d’un état de<br />

choc, ainsi que l’efficacité de la réanimation).<br />

• Contrô<strong>le</strong> chirurgical des vaisseaux sanguins lésés.<br />

• Drain thoracique en cas d’hémothorax.<br />

• Laparotomie en cas d’hémorragie intra-abdomina<strong>le</strong>.<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

ÉLÉMENTS À RETENIR<br />

TECHNIQUES AVANCÉES<br />

TECHNIQUES SPÉCIALISÉES<br />

171


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

6.1.2 – Respiration : évaluation et<br />

prise en charge]<br />

172<br />

V<strong>ou</strong>s devez rester<br />

vigilant et prêt à agir<br />

immédiatement s’il y a <strong>le</strong><br />

moindre d<strong>ou</strong>te quant au<br />

niveau de conscience de<br />

la victime <strong>ou</strong> une crainte<br />

de lésion de la moel<strong>le</strong><br />

épinière.<br />

[Voir Section 6.1 – Examen initial et<br />

gestes d’urgence vita<strong>le</strong>]<br />

Administration d’oxygène<br />

Mise en garde<br />

Il est exclu d’utiliser des b<strong>ou</strong>teil<strong>le</strong>s d’oxygène <strong>dans</strong> une<br />

zone dangereuse. El<strong>le</strong>s équiva<strong>le</strong>nt en effet à une bombe si<br />

el<strong>le</strong>s sont frappées par une bal<strong>le</strong> <strong>ou</strong> par un éclat métallique<br />

provenant d’une explosion.<br />

En fonction des conditions de sécurité, <strong>le</strong> point de<br />

rassemb<strong>le</strong>ment des victimes <strong>ou</strong> la station intermédiaire<br />

peuvent avoir de l’oxygène à disposition. Un concentrateur<br />

d’oxygène (nécessitant une alimentation é<strong>le</strong>ctrique)<br />

est préférab<strong>le</strong> à des b<strong>ou</strong>teil<strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>s pression qui, <strong>ou</strong>tre<br />

<strong>le</strong> danger qu’el<strong>le</strong>s représentent, sont l<strong>ou</strong>rdes et durent<br />

seu<strong>le</strong>ment peu de temps quand el<strong>le</strong>s fonctionnent à haut<br />

débit.<br />

6.1.4 Incapacités : évaluation et prise<br />

en charge<br />

Une incapacité s’explique par une lésion au cerveau <strong>ou</strong> à la<br />

moel<strong>le</strong> épinière : perte de conscience et paralysie.<br />

OBJECTIFS DU SECOURISTE<br />

Sur place, v<strong>ou</strong>s devez :<br />

> déterminer <strong>le</strong> niveau de conscience de la victime,<br />

de manière à disposer d’un point de référence v<strong>ou</strong>s<br />

permettant de détecter t<strong>ou</strong>te dégradation de son état ;<br />

> craindre <strong>le</strong> pire et apporter l’aide appropriée si v<strong>ou</strong>s<br />

n’êtes pas t<strong>ou</strong>t à fait sûr que la victime est effectivement<br />

inconsciente ;<br />

> anticiper une obstruction des voies aériennes ;<br />

> noter <strong>le</strong> mécanisme du traumatisme et suspecter, <strong>le</strong> cas<br />

échéant, une éventuel<strong>le</strong> lésion de la colonne cervica<strong>le</strong> ;<br />

> éviter t<strong>ou</strong>te manipulation et t<strong>ou</strong>t m<strong>ou</strong>vement inuti<strong>le</strong>s, et<br />

stabiliser la tête et la nuque de la victime s’il y a lieu ;<br />

> suspecter une éventuel<strong>le</strong> lésion de la colonne cervica<strong>le</strong><br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> cas d’une victime inconsciente ;<br />

> examiner, et limiter <strong>le</strong>s risques de choc en cas de lésion<br />

de la moel<strong>le</strong> épinière.


EXAMEN<br />

Si la victime répond aux questions norma<strong>le</strong>ment et de<br />

manière cohérente, son niveau de conscience est normal.<br />

Déterminez <strong>le</strong> mécanisme de b<strong>le</strong>ssure d’après <strong>le</strong>s<br />

circonstances: s’agit-il, par exemp<strong>le</strong>, d’un accident de la<br />

circulation, de l’effondrement d’un édifice, d’une b<strong>le</strong>ssure<br />

par bal<strong>le</strong> à la tête, etc. ? S’agit-il d’une b<strong>le</strong>ssure fermée <strong>ou</strong><br />

d’une b<strong>le</strong>ssure pénétrante ? Il y a danger p<strong>ou</strong>r la colonne<br />

cervica<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cas d’une b<strong>le</strong>ssure fermée.<br />

Examen du niveau de conscience<br />

Observez<br />

> La victime b<strong>ou</strong>ge-t-el<strong>le</strong> <strong>ou</strong> reste-t-el<strong>le</strong> étendue sans<br />

m<strong>ou</strong>vement ?<br />

Éc<strong>ou</strong>tez<br />

> La victime par<strong>le</strong>-t-el<strong>le</strong> de manière spontanée et <strong>le</strong><br />

dialogue est-il cohérent ?<br />

Par<strong>le</strong>z<br />

> Demandez à la victime ce qui est arrivé.<br />

T<strong>ou</strong>chez<br />

> Pincez <strong>le</strong>s musc<strong>le</strong>s du c<strong>ou</strong>, <strong>le</strong> lobe de l’oreil<strong>le</strong> <strong>ou</strong> <strong>le</strong> mamelon.<br />

> Appuyez sur l’os au-dessus de l’œil <strong>ou</strong> l’ang<strong>le</strong><br />

de la mâchoire.<br />

> La victime saisit vos doigts.<br />

Suspectez<br />

> Chez t<strong>ou</strong>te victime s<strong>ou</strong>ffrant d’un traumatisme à la tête,<br />

<strong>le</strong> niveau de conscience peut se dégrader rapidement.<br />

Utilisez la séquence AVDI p<strong>ou</strong>r évaluer <strong>le</strong> niveau de<br />

conscience : A<strong>le</strong>rte ; réaction à la Voix ; réaction à la<br />

D<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur ; Inconscience.<br />

A<strong>le</strong>rte<br />

La victime est éveillée, lucide, par<strong>le</strong> norma<strong>le</strong>ment et réagit à l’environnement (par<br />

exemp<strong>le</strong>, ses yeux s’<strong>ou</strong>vrent spontanément quand v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s approchez).<br />

réaction à la Voix La victime est capab<strong>le</strong> de répondre de manière censée quand on lui adresse la paro<strong>le</strong>.<br />

réaction à la<br />

D<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur<br />

La victime ne répond pas aux questions, mais el<strong>le</strong> b<strong>ou</strong>ge <strong>ou</strong> p<strong>le</strong>ure en réaction à un<br />

stimulus d<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>reux (pincez <strong>le</strong>s musc<strong>le</strong>s du c<strong>ou</strong>, <strong>le</strong> lobe de l’oreil<strong>le</strong> <strong>ou</strong> <strong>le</strong> mamelon ; appuyez<br />

sur l’os au-dessus de l’œil <strong>ou</strong> l’ang<strong>le</strong> de la mâchoire, t<strong>ou</strong>t en tenant la tête de la victime).<br />

Inconscience La victime ne répond à aucun stimulus.<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

173


Croix-R<strong>ou</strong>ge du Népal<br />

PREMIERS SECOURS<br />

174<br />

Une victime qui n’est pas p<strong>le</strong>inement consciente risque de<br />

vomir et d’aspirer <strong>le</strong> vomi <strong>dans</strong> ses p<strong>ou</strong>mons, <strong>ou</strong> d’avoir la<br />

langue qui tombe en arrière et bloque <strong>le</strong> passage de l’air<br />

(obstruction des voies aériennes).<br />

Examen de la moel<strong>le</strong> épinière<br />

Observez<br />

> Absence de m<strong>ou</strong>vement d’un <strong>ou</strong> de plusieurs membres,<br />

en comparaison avec <strong>le</strong> côté opposé.<br />

> Difficultés respiratoires.<br />

Éc<strong>ou</strong>tez<br />

> La victime se plaint de difficultés respiratoires.<br />

> La victime se plaint de d<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs localisées <strong>dans</strong> la nuque<br />

<strong>ou</strong> <strong>le</strong> dos et/<strong>ou</strong> de d<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs dont l’intensité augmente<br />

en cas de m<strong>ou</strong>vement.<br />

> La victime se plaint de ressentir des sensations<br />

inhabituel<strong>le</strong>s : picotements, décharges é<strong>le</strong>ctriques,<br />

sensations de piqûre, f<strong>ou</strong>rmil<strong>le</strong>ments, eau froide s<strong>ou</strong>s la<br />

peau.<br />

Par<strong>le</strong>z<br />

> Demandez à la victime ce qui est arrivé.<br />

> Demandez-lui de remuer ses orteils et de saisir vos<br />

doigts.<br />

T<strong>ou</strong>chez<br />

> Pincez p<strong>ou</strong>r provoquer une d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur.<br />

> Essayez de sentir ce que fait la victime en entendant <strong>le</strong>s<br />

phrases suivantes :<br />

• «Serrez mes doigts avec votre main droite » (mettez<br />

seu<strong>le</strong>ment deux de vos doigts – par exemp<strong>le</strong>, l’index<br />

et <strong>le</strong> majeur – <strong>dans</strong> sa main) ;<br />

• «Serrez mes doigts avec votre main gauche »;<br />

• «B<strong>ou</strong>gez vos orteils » (testez <strong>le</strong>s deux pieds).<br />

Suspectez<br />

> Des problèmes t<strong>ou</strong>chant <strong>le</strong>s voies aériennes si la victime<br />

est inconsciente.<br />

> Des difficultés respiratoires <strong>ou</strong> un état de choc en cas de<br />

lésion de la moel<strong>le</strong> épinière.<br />

> En cas de b<strong>le</strong>ssure fermée : une lésion de la colonne<br />

cervica<strong>le</strong> si la b<strong>le</strong>ssure se situe au-dessus des clavicu<strong>le</strong>s,<br />

surt<strong>ou</strong>t si la victime est inconsciente.


TECHNIQUES RECOMMANDÉES<br />

Si <strong>le</strong> niveau de conscience se dégrade <strong>ou</strong> risque de<br />

se dégrader<br />

> Après avoir libéré <strong>le</strong>s voies aériennes, placez la victime<br />

en position latéra<strong>le</strong> de sécurité, en gardant la tête, la<br />

nuque et <strong>le</strong> dos (y compris <strong>le</strong> bassin) alignés.<br />

Si la moel<strong>le</strong> épinière est b<strong>le</strong>ssée <strong>ou</strong> menacée au<br />

niveau de la nuque<br />

> Faites préparer un matériel simp<strong>le</strong> : collier cervical semirigide,<br />

serviette r<strong>ou</strong>lée, sacs de sab<strong>le</strong>, grosses pierres.<br />

> Agen<strong>ou</strong>il<strong>le</strong>z-v<strong>ou</strong>s derrière la tête de la victime.<br />

> Écartez vos mains p<strong>ou</strong>r s<strong>ou</strong>tenir la mâchoire inférieure<br />

avec vos doigts, et <strong>le</strong>s côtés de la tête avec la paume de<br />

vos mains, <strong>le</strong>s p<strong>ou</strong>ces placés derrière <strong>le</strong>s oreil<strong>le</strong>s.<br />

> S<strong>ou</strong><strong>le</strong>vez d<strong>ou</strong>cement la tête en la plaçant <strong>dans</strong> une<br />

position neutre, <strong>dans</strong> l’axe du corps, <strong>le</strong>s yeux regardant<br />

droit devant. B<strong>ou</strong>gez <strong>le</strong> moins possib<strong>le</strong> la tête et <strong>le</strong> c<strong>ou</strong>.<br />

> T<strong>ou</strong>t en continuant de s<strong>ou</strong>tenir la tête manuel<strong>le</strong>ment,<br />

placez un collier cervical semi-rigide aut<strong>ou</strong>r du c<strong>ou</strong> (<strong>ou</strong><br />

un petit sac de sab<strong>le</strong>, <strong>ou</strong> une serviette r<strong>ou</strong>lée) de chaque<br />

côté OU des deux côtés de la tête, et fixez <strong>le</strong> s<strong>ou</strong>tien et la<br />

tête sur un panneau rigide (planche) <strong>ou</strong> sur une civière.<br />

S’il y a paralysie (la victime, consciente, ne peut pas<br />

b<strong>ou</strong>ger <strong>le</strong>s jambes et/<strong>ou</strong> <strong>le</strong>s bras)<br />

> V<strong>ou</strong>s avez déjà identifié t<strong>ou</strong>t éventuel problème de<br />

respiration <strong>ou</strong> de circulation (choc) ; v<strong>ou</strong>s avez pris <strong>le</strong>s<br />

mesures appropriées.<br />

> Assurez l’immobilisation, <strong>dans</strong> l’axe du corps, de t<strong>ou</strong>te la<br />

colonne vertébra<strong>le</strong> en utilisant t<strong>ou</strong>t moyen à disposition.<br />

> Prenez bien soin des membres paralysés pendant <strong>le</strong><br />

transport.<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

[Voir Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

6.1.1 – Voies aériennes : évaluation et<br />

prise en charge]<br />

175<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge du Népal Croix-R<strong>ou</strong>ge britannique<br />

Jessica Barry/CICR


PREMIERS SECOURS<br />

ÉLÉMENTS À RETENIR<br />

176<br />

POSITION DE REPOS ET D’ÉVACUATION<br />

Assurez l’immobilisation, <strong>dans</strong> l’axe du corps, de t<strong>ou</strong>te la<br />

colonne vertébra<strong>le</strong> en utilisant t<strong>ou</strong>t moyen à disposition.<br />

> Tr<strong>ou</strong>vez un panneau (en bois, etc.) qui servira de civière<br />

p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> transport.<br />

> Demandez à au moins trois <strong>ou</strong> quatre personnes de v<strong>ou</strong>s<br />

aider ; v<strong>ou</strong>s resterez près de la tête de la victime et la<br />

maintiendrez pendant que v<strong>ou</strong>s dirigerez la manœuvre.<br />

> T<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s intervenants s’agen<strong>ou</strong>il<strong>le</strong>nt d’un côté de la<br />

victime et placent <strong>le</strong>urs mains du côté opposé du corps :<br />

l’un saisit <strong>le</strong> thorax, l’autre <strong>le</strong> bassin et <strong>le</strong> troisième <strong>le</strong>s<br />

membres inférieurs.<br />

> À votre commandement, t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s intervenants tirent<br />

la victime vers eux, en s<strong>ou</strong><strong>le</strong>vant de 10 cm un côté du<br />

corps ; glissez <strong>le</strong> panneau s<strong>ou</strong>s la victime ; reposez <strong>le</strong><br />

corps sur la planche.<br />

> Instal<strong>le</strong>z la victime bien au centre du panneau.<br />

> Fixez au panneau chaque partie du corps de la victime<br />

(thorax, bassin et haut des jambes) à l’aide de bandages,<br />

de sang<strong>le</strong>s <strong>ou</strong> de cordes.<br />

1. T<strong>ou</strong>te dégradation du niveau de conscience<br />

compromet <strong>le</strong>s voies aériennes : c’est là <strong>le</strong><br />

problème principal.<br />

2. La colonne vertébra<strong>le</strong> est une partie du corps à la<br />

fois fragi<strong>le</strong> et exposée.<br />

3. <strong>Les</strong> b<strong>le</strong>ssures pénétrantes au thorax et à l’abdomen<br />

peuvent causer des lésions de la colonne vertébra<strong>le</strong>.<br />

4. Suspectez une lésion de la colonne cervica<strong>le</strong> si la<br />

b<strong>le</strong>ssure fermée (non pénétrante) se situe au-dessus<br />

des clavicu<strong>le</strong>s ; veuil<strong>le</strong>z v<strong>ou</strong>s reporter à la Section 6.1<br />

si la victime est inconsciente.<br />

5. En cas de b<strong>le</strong>ssure pénétrante à la tête : la colonne<br />

cervica<strong>le</strong> n’est pas un problème.<br />

6. En cas de b<strong>le</strong>ssure pénétrante au c<strong>ou</strong> : t<strong>ou</strong>te<br />

lésion de la colonne cervica<strong>le</strong> est immédiatement<br />

évidente ; el<strong>le</strong> est irréversib<strong>le</strong>.<br />

7. Une paralysie et la perte de sensibilité peuvent<br />

masquer des b<strong>le</strong>ssures intra-abdomina<strong>le</strong>s <strong>ou</strong> des<br />

b<strong>le</strong>ssures aux membres inférieurs.<br />

8. Des b<strong>le</strong>ssures de la moel<strong>le</strong> épinière peuvent avoir<br />

de graves conséquences p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s m<strong>ou</strong>vements<br />

et la sensibilité des membres. La respiration et la<br />

circulation peuvent aussi être affectées.


Évaluation du niveau de conscience :<br />

• échel<strong>le</strong> de Glasgow – évaluation de la profondeur du<br />

coma.<br />

Prise en charge :<br />

• contrô<strong>le</strong> des voies aériennes ;<br />

• collier cervical semi-rigide ;<br />

• panneau rigide spécial muni de sang<strong>le</strong>s ;<br />

• accès intraveineux ;<br />

• contrô<strong>le</strong> de la d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur (p<strong>ou</strong>r diminuer <strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>ffrances<br />

– éviter la péthidine <strong>ou</strong> la morphine en cas de b<strong>le</strong>ssure<br />

à la tête) ;<br />

• antibiotique en cas de plaie <strong>ou</strong>verte.<br />

En fonction du niveau et des conséquences de la paralysie :<br />

• mise en place d’une sonde naso-gastrique p<strong>ou</strong>r évacuer<br />

<strong>le</strong> contenu de l’estomac ;<br />

• mise en place d’une sonde urinaire p<strong>ou</strong>r évacuer l’urine.<br />

• Intervention chirurgica<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r la b<strong>le</strong>ssure à la tête, s’il y<br />

a lieu.<br />

• P<strong>ou</strong>r la colonne cervica<strong>le</strong> : minerve, orthèse cervica<strong>le</strong> de<br />

type «auréo<strong>le</strong>» et traction.<br />

• Fixation chirurgica<strong>le</strong> des lésions instab<strong>le</strong>s de la colonne<br />

vertébra<strong>le</strong>.<br />

La radiographie aide à repérer la position et la stabilité des<br />

lésions de la colonne vertébra<strong>le</strong>.<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

INCAPACITÉS : ÉVALUATION<br />

ET PRISE EN CHARGE<br />

TECHNIQUES SPÉCIALISÉES<br />

177


Croix-R<strong>ou</strong>ge britannique<br />

PREMIERS SECOURS<br />

178<br />

T<strong>ou</strong>te personne b<strong>le</strong>ssée<br />

voit sa température<br />

corporel<strong>le</strong> s’abaisser,<br />

même en climat tropical.<br />

Ne laissez jamais, et<br />

n’évacuez jamais une<br />

victime sans la protéger<br />

du froid.<br />

6.1.5 Exposition aux éléments :<br />

évaluation et prise en charge<br />

Cette section traite de l’exposition du corps de la<br />

victime aux éléments (conditions météorologiques<br />

épr<strong>ou</strong>vantes).<br />

OBJECTIFS DU SECOURISTE<br />

Sur place, v<strong>ou</strong>s devez :<br />

> dévêtir la victime autant que cela est nécessaire p<strong>ou</strong>r<br />

p<strong>ou</strong>voir l’examiner convenab<strong>le</strong>ment et mettre en œuvre<br />

<strong>le</strong>s techniques appropriées ;<br />

> c<strong>ou</strong>vrir la victime <strong>ou</strong> – mieux encore – l’envelopper <strong>dans</strong><br />

des draps <strong>ou</strong> des c<strong>ou</strong>vertures secs et chauds.<br />

EXAMEN<br />

T<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s vêtements empêchant l’examen initial devront<br />

avoir été c<strong>ou</strong>pés <strong>ou</strong> retirés. T<strong>ou</strong>t vêtement restant doit<br />

être en<strong>le</strong>vé p<strong>ou</strong>r l’examen comp<strong>le</strong>t, mais sans essayer<br />

d’arracher <strong>le</strong>s vêtements collés à une plaie.<br />

TECHNIQUES RECOMMANDÉES<br />

> Déplacez la victime p<strong>ou</strong>r la mettre à l’abri <strong>le</strong> plus tôt<br />

possib<strong>le</strong>.<br />

> Préparez <strong>le</strong> sol (en utilisant, par exemp<strong>le</strong>, plusieurs<br />

c<strong>ou</strong>vertures sèches que v<strong>ou</strong>s glisserez s<strong>ou</strong>s la victime).<br />

> En<strong>le</strong>vez t<strong>ou</strong>t vêtement humide.<br />

> C<strong>ou</strong>vrez la victime avec une c<strong>ou</strong>verture <strong>ou</strong> un drap <strong>le</strong><br />

plus vite possib<strong>le</strong>.


• Un examen correct exige de dévêtir la victime.<br />

• Réchauffer la victime est un élément essentiel des<br />

mesures d’urgence.<br />

• Une personne b<strong>le</strong>ssée se refroidit faci<strong>le</strong>ment et<br />

rapidement, même en climat tropical.<br />

• Il est diffici<strong>le</strong>, voire impossib<strong>le</strong>, de réchauffer une<br />

personne b<strong>le</strong>ssée dont la température du corps s’est<br />

abaissée.<br />

• Prise de température de la victime à l’aide d’un<br />

thermomètre.<br />

• Perfusion avec des fluides intraveineux réchauffés.<br />

Extrémités : évaluation<br />

et prise en charge<br />

L’un des gestes d’urgence vita<strong>le</strong> concernant <strong>le</strong>s<br />

extrémités consiste à stopper une hémorragie visib<strong>le</strong> :<br />

voir Section 6.1.3.<br />

<strong>Les</strong> autres techniques figurent <strong>dans</strong> la Section 6.2.5<br />

– B<strong>le</strong>ssures aux membres : évaluation et prise en charge.<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

ÉLÉMENTS À RETENIR<br />

EXPOSITION AUX<br />

ÉLÉMENTS : ÉVALUATION<br />

ET SOINS AVANCÉS<br />

179


Techniques<br />

de stabilisation<br />

PREMIERS SECOURS<br />

181


6.2.1 B<strong>le</strong>ssures à la tête et au c<strong>ou</strong> :<br />

évaluation et prise en charge<br />

La tête se compose du crâne et du visage. Le c<strong>ou</strong> s’étend<br />

de la mâchoire et de la base du crâne au haut du thorax.<br />

OBJECTIFS DU SECOURISTE<br />

Sur place, v<strong>ou</strong>s devez :<br />

> éviter t<strong>ou</strong>te manipulation et t<strong>ou</strong>t m<strong>ou</strong>vement superflus<br />

susceptib<strong>le</strong>s de provoquer une lésion supplémentaire de<br />

la moel<strong>le</strong> épinière ;<br />

> stabiliser la tête de la victime, <strong>le</strong> c<strong>ou</strong> et la colonne<br />

vertébra<strong>le</strong> ;<br />

> anticiper <strong>le</strong>s conséquences d’une dégradation du niveau<br />

de conscience.<br />

EXAMEN<br />

Observez<br />

> Évaluez <strong>le</strong> type d’incident ainsi que <strong>le</strong> mécanisme<br />

possib<strong>le</strong> des b<strong>le</strong>ssures.<br />

> Convulsions <strong>ou</strong> spasmes musculaires incontrôlab<strong>le</strong>s.<br />

> Sang <strong>ou</strong> autre(s) liquide(s) s’éc<strong>ou</strong>lant du nez, de la<br />

b<strong>ou</strong>che <strong>ou</strong> des oreil<strong>le</strong>s.<br />

> Vomi.<br />

> Dents cassées, manquantes <strong>ou</strong> déplacées.<br />

> B<strong>le</strong>ssure superficiel<strong>le</strong> <strong>ou</strong> pénétrante, petite perforation<br />

<strong>ou</strong> plaie de grande tail<strong>le</strong> (spécia<strong>le</strong>ment au c<strong>ou</strong>).<br />

> Corps étranger planté <strong>dans</strong> la plaie.<br />

> M<strong>ou</strong>vements spontanés normaux <strong>ou</strong> limités des<br />

membres.<br />

Éc<strong>ou</strong>tez<br />

> Obstruction des voies aériennes.<br />

> La victime se plaint de maux de tête, d’inconfort visuel<br />

dû à la lumière, <strong>ou</strong> d’autres problèmes affectant sa<br />

vision ; el<strong>le</strong> a envie de vomir ; el<strong>le</strong> ressent des d<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs<br />

<strong>dans</strong> l’une <strong>ou</strong> <strong>le</strong>s deux oreil<strong>le</strong>s ainsi que <strong>dans</strong> la gorge<br />

(quand el<strong>le</strong> déglutit, par exemp<strong>le</strong>).<br />

Techniques de stabilisation<br />

Prenez garde : quand une<br />

victime présente une<br />

b<strong>le</strong>ssure à la tête, son<br />

niveau de conscience<br />

risque de se dégrader,<br />

entraînant l’obstruction<br />

des voies aériennes.<br />

183


PREMIERS SECOURS<br />

184<br />

Par<strong>le</strong>z<br />

> Évaluez <strong>le</strong> niveau de conscience de la victime : comment<br />

la victime réagit-el<strong>le</strong> ? S<strong>ou</strong>ffre-t-el<strong>le</strong> de tr<strong>ou</strong>b<strong>le</strong>s de<br />

l’élocution, de confusion, de perte de mémoire ?<br />

> Demandez-lui ce qui est arrivé, quand et comment.<br />

T<strong>ou</strong>chez<br />

> Hémorragie ; b<strong>le</strong>ssure superficiel<strong>le</strong> <strong>ou</strong> pénétrante ;<br />

œdème ; corps étranger ; ruptures de continuité ;<br />

déformations <strong>ou</strong> m<strong>ou</strong>vements anormaux.<br />

> Crépitation « crépitus » (bul<strong>le</strong>s d’air s<strong>ou</strong>s la peau du c<strong>ou</strong>) :<br />

emphysème cutané.<br />

> Faib<strong>le</strong>sse des bras et des jambes du côté opposé à la<br />

b<strong>le</strong>ssure.<br />

> Retard de réaction <strong>ou</strong> <strong>le</strong>nteur des m<strong>ou</strong>vements à la suite<br />

d’un stimulus d<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>reux (par rapport à l’autre côté du<br />

corps).<br />

Suspectez<br />

> Une lésion de la colonne cervica<strong>le</strong> associée à une<br />

b<strong>le</strong>ssure fermée (non pénétrante) à la tête.<br />

Palpation de la tête<br />

> Avec <strong>le</strong>s deux mains, palpez d<strong>ou</strong>cement <strong>le</strong> cuir chevelu,<br />

<strong>le</strong>s côtés et l’arrière de la tête, ainsi que <strong>le</strong> visage.<br />

S<strong>ou</strong>venez-v<strong>ou</strong>s que <strong>le</strong>s lacérations du cuir chevelu sont<br />

diffici<strong>le</strong>s à voir à travers <strong>le</strong>s cheveux : il faut <strong>le</strong>s chercher<br />

en palpant <strong>le</strong> cuir chevelu.<br />

Palpation de la colonne cervica<strong>le</strong><br />

> Posez une main sur <strong>le</strong> front de la victime, de manière à<br />

maintenir la tête immobi<strong>le</strong>.<br />

> Avec l’autre main, palpez depuis <strong>le</strong> haut de la colonne<br />

vertébra<strong>le</strong>, en pressant d<strong>ou</strong>cement sur chaque vertèbre,<br />

l’une après l’autre (comme si vos doigts se déplaçaient<br />

sur <strong>le</strong>s t<strong>ou</strong>ches d’un piano).<br />

> En palpant <strong>le</strong> long de la colonne vertébra<strong>le</strong>, essayez<br />

de déc<strong>ou</strong>vrir t<strong>ou</strong>te éventuel<strong>le</strong> bosse <strong>ou</strong> dureté due à<br />

une contusion : une tel<strong>le</strong> induration est plus faci<strong>le</strong> à<br />

détecter que <strong>le</strong>s irrégularités <strong>dans</strong> la ligne de la colonne<br />

vertébra<strong>le</strong>.<br />

> En cas de b<strong>le</strong>ssure de la colonne vertébra<strong>le</strong>, soyez<br />

prudent, évitez de provoquer de n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong>s lésions.<br />

> Quand v<strong>ou</strong>s avez terminé, regardez si la main que v<strong>ou</strong>s<br />

avez utilisée p<strong>ou</strong>r la palpation est s<strong>ou</strong>illée de sang.


Si la victime est étendue sur <strong>le</strong> côté<br />

> Palpez la colonne vertébra<strong>le</strong> comme indiqué ci-dessus.<br />

À noter<br />

Sachez que, de manière généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong> cuir chevelu<br />

et <strong>le</strong> visage saignent énormément car ces zones sont<br />

abondamment irriguées par des vaisseaux sanguins. Prêtez<br />

beauc<strong>ou</strong>p d’attention aux plaies du cuir chevelu, car, en<br />

retenant <strong>le</strong> sang, <strong>le</strong>s cheveux risquent de v<strong>ou</strong>s tromper<br />

quant au volume de sang perdu. En fait, <strong>le</strong>s cheveux<br />

peuvent dissimu<strong>le</strong>r beauc<strong>ou</strong>p de choses : une fracture du<br />

crâne (<strong>ou</strong>verte <strong>ou</strong> enfoncée), une b<strong>le</strong>ssure pénétrante, etc.<br />

TECHNIQUES RECOMMANDÉES<br />

Position de repos et d’évacuation<br />

> Si la victime est consciente et respire librement, veil<strong>le</strong>z à<br />

ce que sa tête soit placée plus haut que <strong>le</strong> corps.<br />

En cas d’hémorragie du cuir chevelu<br />

> Appliquez suffisamment de pression directe p<strong>ou</strong>r arrêter<br />

l’hémorragie : cette pression ne doit pas être excessive,<br />

car il p<strong>ou</strong>rrait y avoir une fracture du crâne associée à la<br />

plaie.<br />

> Utilisez une compresse en forme d’anneau (torchette) <strong>ou</strong><br />

un pansement maintenu en place avec des bandages<br />

triangulaires p<strong>ou</strong>r maintenir la pression.<br />

Si une b<strong>le</strong>ssure <strong>ou</strong>verte atteint <strong>le</strong> cerveau, l’œil <strong>ou</strong><br />

un autre organe<br />

> Rec<strong>ou</strong>vrez soigneusement la partie exposée avec un<br />

pansement m<strong>ou</strong>illé (utilisez de l’eau propre <strong>ou</strong>, si v<strong>ou</strong>s<br />

en avez à disposition, une solution saline stéri<strong>le</strong>).<br />

> C<strong>ou</strong>vrez avec un bandage.<br />

Si la victime saigne abondamment du nez<br />

> Si la victime est consciente, placez-la en position assise,<br />

penchée légèrement en avant, et pincez la narine qui<br />

saigne.<br />

Techniques de stabilisation<br />

185<br />

L<strong>ou</strong>kas Ptridis/CICR


Croix-R<strong>ou</strong>ge du Népal<br />

PREMIERS SECOURS<br />

ÉLÉMENTS À RETENIR<br />

186<br />

En cas de plaie aut<strong>ou</strong>r de la b<strong>ou</strong>che ; si <strong>le</strong> maxillaire<br />

est atteint<br />

> Contrô<strong>le</strong>z l’intérieur la b<strong>ou</strong>che, p<strong>ou</strong>r voir s’il y a un<br />

saignement, des dents cassées et des b<strong>le</strong>ssures à la<br />

langue.<br />

> Si l’un <strong>ou</strong> l’autre des problèmes ci-dessus se présente,<br />

assurez-v<strong>ou</strong>s que <strong>le</strong>s voies aériennes sont dégagées :<br />

• si la victime est consciente : t<strong>ou</strong>rnez sa tête sur <strong>le</strong><br />

côté, <strong>ou</strong> c<strong>ou</strong>chez-la sur <strong>le</strong> côté, afin que <strong>le</strong> sang puisse<br />

s’éc<strong>ou</strong><strong>le</strong>r de la b<strong>ou</strong>che ;<br />

• si la victime est inconsciente : placez-la en position<br />

latéra<strong>le</strong> de sécurité.<br />

Si du sang s’éc<strong>ou</strong><strong>le</strong> d’une petite plaie au c<strong>ou</strong><br />

> Appliquez une pression directe sur <strong>le</strong> site de<br />

l’hémorragie en utilisant vos doigts gantés et un<br />

pansement propre.<br />

> Maintenez <strong>le</strong> pansement en place avec un r<strong>ou</strong><strong>le</strong>au de<br />

gaze, en aj<strong>ou</strong>tant des pansements, s’il y a lieu.<br />

> Posez un bandage sur <strong>le</strong> pansement, aut<strong>ou</strong>r du c<strong>ou</strong><br />

et s<strong>ou</strong>s l’épau<strong>le</strong> opposée à la plaie ; évitez t<strong>ou</strong>te<br />

compression excessive des voies aériennes.<br />

Si un objet est enfoncé <strong>dans</strong> la tête, <strong>le</strong> visage<br />

<strong>ou</strong> <strong>le</strong> c<strong>ou</strong><br />

> N’essayez pas de <strong>le</strong> retirer.<br />

> Appliquez un pansement aut<strong>ou</strong>r de l’objet et utilisez<br />

du tissu <strong>ou</strong> des pansements épais supplémentaires<br />

(improvisés) p<strong>ou</strong>r comb<strong>le</strong>r la zone aut<strong>ou</strong>r de l’objet.<br />

> Posez un bandage de s<strong>ou</strong>tien sur l’ensemb<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong><br />

maintenir en place.<br />

• L’absence de t<strong>ou</strong>te b<strong>le</strong>ssure visib<strong>le</strong> ne signifie pas<br />

forcément qu’il n’y a pas de b<strong>le</strong>ssure.<br />

• Une b<strong>le</strong>ssure à la tête peut saigner abondamment.<br />

• Une b<strong>le</strong>ssure au visage peut provoquer une<br />

obstruction des voies aériennes.


• Traitement antibiotique (p<strong>ou</strong>r prévenir et traiter t<strong>ou</strong>te<br />

infection en cas de plaies <strong>ou</strong> brûlures).<br />

• Contrô<strong>le</strong> de la d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur (p<strong>ou</strong>r diminuer <strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>ffrances<br />

– éviter la péthidine et la morphine en cas de b<strong>le</strong>ssure<br />

à la tête).<br />

Ces médicaments devraient être administrés uniquement<br />

par injection s’il existe <strong>le</strong> moindre d<strong>ou</strong>te quant au niveau<br />

de conscience de la victime.<br />

• <strong>Les</strong> radiographies aident à diagnostiquer la position<br />

d’une fracture du crâne et à détecter des corps<br />

étrangers.<br />

• Chirurgie en cas de fracture enfoncée du crâne.<br />

• Craniotomie <strong>ou</strong> trépanation, de manière à débrider <strong>le</strong>s<br />

tissus du cerveau atteints <strong>ou</strong>, à évacuer un hématome<br />

intracrânien et contrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s vaisseaux sanguins atteints.<br />

Techniques de stabilisation<br />

TECHNIQUES AVANCÉES<br />

TECHNIQUES SPÉCIALISÉES<br />

187


Croix-R<strong>ou</strong>ge britannique<br />

PREMIERS SECOURS<br />

Une hémorragie <strong>dans</strong> <strong>le</strong><br />

thorax ne peut pas être<br />

contrôlée sur place.<br />

[Voir Gestes d’urgence vita<strong>le</strong><br />

6.1.2 – Respiration : évaluation et<br />

prise en charge]<br />

188<br />

6.2.2 B<strong>le</strong>ssures thoraciques :<br />

évaluation et prise en charge<br />

Le thorax va de la base du c<strong>ou</strong> au haut de l’abdomen.<br />

OBJECTIFS DU SECOURISTE<br />

Sur place, v<strong>ou</strong>s devez :<br />

> aider la respiration spontanée, que la victime soit<br />

consciente <strong>ou</strong> non ;<br />

> reconnaître une détresse respiratoire ;<br />

> en cas de plaie sur l’avant du thorax de la victime,<br />

rechercher un orifice correspondant (d’entrée <strong>ou</strong> de<br />

sortie) sur <strong>le</strong> dos <strong>ou</strong> <strong>le</strong>s côtés ;<br />

> essayer de savoir <strong>dans</strong> quel<strong>le</strong>s circonstances la b<strong>le</strong>ssure<br />

est survenue, ainsi que <strong>le</strong>s possib<strong>le</strong>s conséquences<br />

p<strong>ou</strong>vant par la suite affecter la respiration ;<br />

> limiter <strong>le</strong>s risques de choc ;<br />

> contrô<strong>le</strong>r l’état du b<strong>le</strong>ssé t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s 10 minutes ;<br />

> organiser l’évacuation d’urgence du b<strong>le</strong>ssé vers un hôpital.<br />

EXAMEN<br />

En<strong>le</strong>ver <strong>le</strong>s vêtements de la victime p<strong>ou</strong>r exposer <strong>le</strong> thorax,<br />

mais sans essayer d’arracher <strong>ou</strong> de déchirer <strong>le</strong>s vêtements<br />

collés à une plaie.<br />

Observez<br />

> La victime, consciente, est assise. Sa respiration<br />

est rapide, superficiel<strong>le</strong> et irrégulière <strong>ou</strong> diffici<strong>le</strong> et<br />

d<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>reuse.<br />

> La victime est agitée et « lutte p<strong>ou</strong>r avoir de l’air ».<br />

> B<strong>le</strong>uissement des lèvres, des lunu<strong>le</strong>s des ong<strong>le</strong>s et de la<br />

peau.<br />

> Plaie visib<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> thorax (devant et/<strong>ou</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> dos) ;<br />

œdème <strong>ou</strong> contusion.<br />

> M<strong>ou</strong>vement paradoxal d’une partie du thorax pendant<br />

la respiration. Deux (<strong>ou</strong> plus) des côtes sont fracturées à<br />

deux endroits, ce qui crée un segment flottant. On peut<br />

voir ce segment b<strong>ou</strong>ger de manière opposée au reste<br />

de la cage thoracique. On par<strong>le</strong> alors de « vo<strong>le</strong>t costal ».<br />

> La victime crache <strong>ou</strong> t<strong>ou</strong>sse du sang r<strong>ou</strong>ge vif et m<strong>ou</strong>sseux.


Éc<strong>ou</strong>tez<br />

> La victime se plaint de difficultés respiratoires <strong>ou</strong> de<br />

d<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs <strong>dans</strong> <strong>le</strong> thorax, surt<strong>ou</strong>t quand el<strong>le</strong> essaye de<br />

respirer norma<strong>le</strong>ment.<br />

> En respirant, el<strong>le</strong> émet des bruits (garg<strong>ou</strong>illis <strong>ou</strong><br />

crépitation).<br />

> Des bruits de succion sont suivis par <strong>le</strong> bruit de l’air qui<br />

s’échappe.<br />

Par<strong>le</strong>z<br />

> La victime, consciente, est très angoissée.<br />

T<strong>ou</strong>chez<br />

> Déformations du thorax.<br />

> Placez <strong>le</strong>s deux mains sur la cage thoracique et appuyez<br />

d<strong>ou</strong>cement : un m<strong>ou</strong>vement anormal et un petit « clic »,<br />

de même que des d<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs localisées, indiquent où une<br />

côte est fracturée.<br />

Suspectez<br />

> Un traumatisme de la cage thoracique peut être causé<br />

par des projecti<strong>le</strong>s (bal<strong>le</strong>, éclat métallique, etc.) et par des<br />

armes blanches, de même que par une explosion (effet<br />

de s<strong>ou</strong>ffre <strong>ou</strong> blast), un effet de décélération, un accident<br />

de la circulation, un écrasement (crush) <strong>ou</strong> une chute.<br />

> Un état de choc dû à une importante hémorragie <strong>dans</strong><br />

la cavité thoracique.<br />

Palpation du thorax<br />

> Placez une main au milieu de la partie supérieure du<br />

thorax de la victime, et<br />

• appuyez d<strong>ou</strong>cement,<br />

• demandez à la victime de t<strong>ou</strong>sser.<br />

> Placez une main de chaque côté du thorax de la victime,<br />

et appuyez d<strong>ou</strong>cement.<br />

Ensuite, au c<strong>ou</strong>rs de l’examen, v<strong>ou</strong>s ret<strong>ou</strong>rnerez la victime,<br />

de manière à p<strong>ou</strong>voir détecter d’éventuel<strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssures sur<br />

<strong>le</strong>s côtés <strong>ou</strong> <strong>le</strong> dos du thorax.<br />

À noter<br />

La d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur limite l’effort respiratoire et réduit <strong>le</strong>s<br />

m<strong>ou</strong>vements du thorax. En conséquence, la respiration et<br />

la ventilation des p<strong>ou</strong>mons sont menacées.<br />

Techniques de stabilisation<br />

[Voir Techniques de stabilisation :<br />

6.2.4 – B<strong>le</strong>ssures au dos du thorax et<br />

de l’abdomen : évaluation et prise en<br />

charge]<br />

189<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge de Somalie


Croix-R<strong>ou</strong>ge espagno<strong>le</strong><br />

PREMIERS SECOURS<br />

ÉLÉMENTS À RETENIR<br />

190<br />

TECHNIQUES RECOMMANDÉES<br />

Position de repos et d’évacuation<br />

> Aidez la victime à s’asseoir, penchée du côté b<strong>le</strong>ssé.<br />

> Ou placez-la en position latéra<strong>le</strong> de sécurité, la meil<strong>le</strong>ure<br />

solution étant cel<strong>le</strong> qui facilite la respiration et la rend<br />

moins d<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>reuse.<br />

> Placez t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs une personne inconsciente qui respire<br />

en position latéra<strong>le</strong> de sécurité, c<strong>ou</strong>chée sur <strong>le</strong> côté<br />

b<strong>le</strong>ssé.<br />

En cas de fracture de côtes<br />

> Bandez la zone b<strong>le</strong>ssée, en utilisant une bande<br />

adhésive large, de manière à c<strong>ou</strong>vrir entièrement <strong>le</strong>s<br />

côtes fracturées ainsi que <strong>le</strong>s côtes au-dessus et audess<strong>ou</strong>s<br />

; veil<strong>le</strong>z cependant à ne pas trop serrer, p<strong>ou</strong>r<br />

ne pas gêner <strong>le</strong>s inspirations.<br />

> Bandez seu<strong>le</strong>ment l’hémi-thorax b<strong>le</strong>ssé.<br />

Prenez garde à la survenue tardive d’une détresse<br />

respiratoire en cas :<br />

• de b<strong>le</strong>ssures des p<strong>ou</strong>mons dues à l’effet de s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong> ;<br />

• d’inhalation de gaz <strong>ou</strong> de fumée.<br />

• Le thorax doit être examiné de manière complète<br />

(devant, derrière, côté gauche, côté droit).<br />

• Tant la respiration que la circulation peuvent être<br />

affectées.<br />

• <strong>Les</strong> b<strong>le</strong>ssures pénétrantes peuvent causer des<br />

b<strong>le</strong>ssures au thorax ET à l’abdomen.<br />

• Outre une détresse respiratoire généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssures<br />

à la cage thoracique et aux p<strong>ou</strong>mons présentent des<br />

signes caractéristiques.


• Traitement de l’état de choc, s’il y a lieu.<br />

• Administration d’oxygène à haut débit.<br />

• Contrô<strong>le</strong> de la d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur – p<strong>ou</strong>vant al<strong>le</strong>r d’un simp<strong>le</strong><br />

analgésique oral à un bloc intercostal – p<strong>ou</strong>r diminuer<br />

<strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>ffrances sans compromettre la fonction<br />

respiratoire. La respiration est ainsi facilitée, ce qui<br />

est particulièrement important si l’évacuation prend<br />

beauc<strong>ou</strong>p de temps.<br />

• Antibiotique en cas de plaie <strong>ou</strong>verte.<br />

• Drainage à l’aiguil<strong>le</strong>, p<strong>ou</strong>r évacuer l’air de la cavité<br />

thoracique (pneumothorax compressif <strong>ou</strong> s<strong>ou</strong>s tension).<br />

• Sachez que <strong>le</strong>s patients peuvent avoir besoin d’un<br />

s<strong>ou</strong>tien continu et de ventilation assistée.<br />

• La radiographie aide à identifier :<br />

– la présence de corps étrangers, y compris t<strong>ou</strong>te trace<br />

de projecti<strong>le</strong>s ayant pu pénétrer par une plaie à<br />

l’abdomen ;<br />

– la position d’éventuel<strong>le</strong>s fractures des côtes ;<br />

– la présence d’air <strong>ou</strong> de liquide <strong>dans</strong> la cavité p<strong>le</strong>ura<strong>le</strong> ;<br />

– d’éventuel<strong>le</strong>s contusions des p<strong>ou</strong>mons ;<br />

– la position et l’effet de t<strong>ou</strong>te intubation effectuée<br />

avant l’arrivée à l’hôpital chirurgical.<br />

• La chirurgie permet :<br />

– de poser un drain thoracique p<strong>ou</strong>r évacuer <strong>le</strong> sang et<br />

l’air de la cavité p<strong>le</strong>ura<strong>le</strong> ;<br />

– de corriger un vo<strong>le</strong>t costal ;<br />

– d’arrêter une hémorragie non stoppée par un<br />

drainage thoracique.<br />

Techniques de stabilisation<br />

TECHNIQUES AVANCÉES<br />

TECHNIQUES SPÉCIALISÉES<br />

191


PREMIERS SECOURS<br />

V<strong>ou</strong>s ne p<strong>ou</strong>vez pas<br />

contrô<strong>le</strong>r une hémorragie<br />

<strong>dans</strong> l’abdomen.<br />

192<br />

6.2.3 B<strong>le</strong>ssures à l’abdomen :<br />

évaluation et prise en charge<br />

L’abdomen va du bas du thorax au bassin et au haut des<br />

cuisses. Le périnée – entre <strong>le</strong>s jambes – et <strong>le</strong>s organes<br />

génitaux, doivent éga<strong>le</strong>ment être examinés.<br />

OBJECTIFS DU SECOURISTE<br />

Sur place, v<strong>ou</strong>s devez :<br />

> en cas de plaie sur <strong>le</strong> devant de l’abdomen de la victime,<br />

rechercher l’orifice correspondant d’entrée <strong>ou</strong> de sortie,<br />

sur <strong>le</strong> dos <strong>ou</strong> <strong>le</strong>s côtés ;<br />

> limiter <strong>le</strong>s risques de choc ;<br />

> réduire <strong>le</strong> risque d’infection ;<br />

> comme <strong>le</strong>s victimes présentant des b<strong>le</strong>ssures à<br />

l’abdomen ont tendance à vomir, être prêt à t<strong>ou</strong>rner la<br />

victime sur un côté, de manière à débarrasser la b<strong>ou</strong>che<br />

du vomi ;<br />

> contrô<strong>le</strong>r l’état de la victime t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s 10 minutes ;<br />

> organiser l’évacuation d’urgence du b<strong>le</strong>ssé vers un<br />

hôpital.<br />

EXAMEN<br />

En<strong>le</strong>vez <strong>le</strong>s vêtements de la victime, de manière à exposer<br />

l’abdomen, mais sans essayer d’arracher un vêtement collé<br />

à une plaie.<br />

Observez<br />

> B<strong>le</strong>ssures superficiel<strong>le</strong>s <strong>ou</strong> pénétrantes, contusion <strong>ou</strong><br />

œdème, abrasions <strong>ou</strong> déformations, intestins <strong>ou</strong> autres<br />

organes internes exposés.<br />

Éc<strong>ou</strong>tez<br />

> La victime se plaint de d<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs <strong>dans</strong> l’abdomen.<br />

Par<strong>le</strong>z<br />

> Demandez-lui ce qui est arrivé, quand et comment.<br />

T<strong>ou</strong>chez<br />

> Appuyez d<strong>ou</strong>cement sur l’abdomen avec un doigt :<br />

une partie <strong>ou</strong> la totalité de l’abdomen est d<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>reuse<br />

et/<strong>ou</strong> dure.


Suspectez<br />

> <strong>Les</strong> b<strong>le</strong>ssures des organes abdominaux internes peuvent<br />

avoir des causes diverses : projecti<strong>le</strong>s, armes blanches,<br />

explosion, décélération, accident de la circulation,<br />

écrasement <strong>ou</strong> chute.<br />

> Un état de choc dû à une grave hémorragie <strong>dans</strong> la<br />

cavité abdomina<strong>le</strong>.<br />

Palpation de l’abdomen<br />

> Appuyez avec la paume de votre main sur différentes<br />

parties de l’abdomen <strong>dans</strong> <strong>le</strong> sens des aiguil<strong>le</strong>s d’une<br />

montre.<br />

> Contrô<strong>le</strong>z si l’abdomen est m<strong>ou</strong> (normal) <strong>ou</strong> dur et/<strong>ou</strong><br />

s’il est d<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>reux.<br />

> Placez vos mains de chaque côté du bassin et p<strong>ou</strong>ssez<br />

vers <strong>le</strong> bas et en de<strong>dans</strong>, afin de déterminer la sensibilité<br />

à la pression et la stabilité : fracture du bassin ?<br />

> Contrô<strong>le</strong>z <strong>le</strong> périnée et <strong>le</strong>s organes génitaux. Ils font<br />

partie de l’abdomen. Respectez <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s culturel<strong>le</strong>s et<br />

socia<strong>le</strong>s pendant l’examen.<br />

À noter<br />

Ensuite, au c<strong>ou</strong>rs de l’examen, v<strong>ou</strong>s ret<strong>ou</strong>rnerez la<br />

victime p<strong>ou</strong>r voir si el<strong>le</strong> a des b<strong>le</strong>ssures sur <strong>le</strong>s côtés <strong>ou</strong> <strong>le</strong><br />

dos de l’abdomen.<br />

TECHNIQUES RECOMMANDÉES<br />

À noter<br />

Comme <strong>le</strong>s victimes présentant des b<strong>le</strong>ssures à<br />

l’abdomen ont tendance à vomir, soyez prêt à t<strong>ou</strong>rner la<br />

victime sur un côté, de manière à débarrasser la b<strong>ou</strong>che<br />

du vomi.<br />

Position de repos et d’évacuation<br />

> Aidez la victime à s’instal<strong>le</strong>r en position demi-assise, ce<br />

qui facilite la respiration.<br />

> Ou, alors que la victime est encore allongée, repliezlui<br />

<strong>le</strong>s jambes en s<strong>ou</strong>tenant <strong>le</strong>s gen<strong>ou</strong>x à l’aide d’une<br />

serviette r<strong>ou</strong>lée, t<strong>ou</strong>t en s<strong>ou</strong><strong>le</strong>vant <strong>le</strong>s jambes, si<br />

possib<strong>le</strong>. Cela peut diminuer la tension exercée sur<br />

la b<strong>le</strong>ssure.<br />

Techniques de stabilisation<br />

[Voir Techniques de stabilisation :<br />

6.2.4 – B<strong>le</strong>ssures au dos du thorax et<br />

de l’abdomen : évaluation et prise en<br />

charge]<br />

193


Croix-R<strong>ou</strong>ge du Népal<br />

PREMIERS SECOURS<br />

194<br />

S’il y a une plaie<br />

> C<strong>ou</strong>vrez la plaie avec un pansement propre (si possib<strong>le</strong>,<br />

stéri<strong>le</strong>).<br />

> Fixez <strong>le</strong> pansement fermement en place à l’aide d’un<br />

bandage <strong>ou</strong> d’une écharpe triangulaire <strong>ou</strong> d’un adhésif<br />

sans comprimer <strong>le</strong> site de la plaie <strong>ou</strong> <strong>le</strong>s organes internes<br />

exposés.<br />

> P<strong>ou</strong>r ce faire, n<strong>ou</strong>ez <strong>le</strong>s extrémités du bandage<br />

triangulaire, sans serrer, sur un côté de la victime, mais<br />

pas directement sur la plaie.<br />

Si la victime t<strong>ou</strong>sse<br />

> Appuyez fermement sur <strong>le</strong> pansement p<strong>ou</strong>r empêcher<br />

<strong>le</strong> contenu de l’abdomen de sortir par la plaie.<br />

Si <strong>le</strong>s intestins sont exposés<br />

> Mettez des gants jetab<strong>le</strong>s. N’y t<strong>ou</strong>chez pas avec <strong>le</strong>s<br />

mains nues.<br />

> N’essayez pas de <strong>le</strong>s replacer <strong>dans</strong> l’abdomen.<br />

> C<strong>ou</strong>vrez <strong>le</strong>s intestins avec un pansement humide de<br />

grande tail<strong>le</strong> (utilisez de l’eau propre <strong>ou</strong> une solution<br />

saline stéri<strong>le</strong> si v<strong>ou</strong>s en avez à disposition).<br />

> N’utilisez aucun matériel qui devient adhésif <strong>ou</strong> qui<br />

se désagrège quand il est m<strong>ou</strong>illé (papier toi<strong>le</strong>tte,<br />

m<strong>ou</strong>choirs <strong>ou</strong> serviettes en papier, coton absorbant).<br />

> Fixez <strong>le</strong> pansement à l’aide d’un bandage et d’une<br />

bande adhésive.<br />

Si un objet est planté <strong>dans</strong> l’abdomen<br />

> N’essayez pas de l’en<strong>le</strong>ver.<br />

> Appliquez un pansement aut<strong>ou</strong>r de l’objet et utilisez des<br />

tissus <strong>ou</strong> pansements épais (<strong>le</strong>s plus propres disponib<strong>le</strong>s)<br />

p<strong>ou</strong>r comb<strong>le</strong>r la zone aut<strong>ou</strong>r de l’objet.<br />

> Posez un bandage de s<strong>ou</strong>tien sur l’ensemb<strong>le</strong>, de manière<br />

à <strong>le</strong> maintenir en place.


En cas de fracture du bassin<br />

> Attention au danger d’hémorragie interne massive.<br />

> Placez un drap (<strong>ou</strong> une c<strong>ou</strong>verture) s<strong>ou</strong>s l’abdomen et <strong>le</strong><br />

bassin de la victime.<br />

> Enr<strong>ou</strong><strong>le</strong>z <strong>le</strong> drap/la c<strong>ou</strong>verture aut<strong>ou</strong>r de l’abdomen et<br />

du bassin, en tirant bien <strong>le</strong>s coins.<br />

> N<strong>ou</strong>ez <strong>le</strong>s coins, de manière à créer une « écharpe » qui<br />

va compresser et immobiliser <strong>le</strong> bassin.<br />

Si la victime veut boire<br />

> V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez donner à boire à la victime si el<strong>le</strong> est<br />

consciente et ne présente pas de b<strong>le</strong>ssure à la tête.<br />

> Donnez-lui de petites gorgées d’eau potab<strong>le</strong> <strong>ou</strong> de<br />

liquides de réhydratation (SRO) – au maximum deux<br />

litres.<br />

> Arrêtez si <strong>le</strong> niveau de conscience de la victime se<br />

dégrade <strong>ou</strong> si el<strong>le</strong> a envie de vomir.<br />

• L’abdomen doit être examiné de manière complète<br />

(devant, derrière, côtés, en bas).<br />

• L’abdomen est un « réservoir si<strong>le</strong>ncieux » de graves<br />

hémorragies.<br />

• Une fracture majeure du bassin met la vie de la<br />

victime en danger en raison de l’hémorragie interne<br />

et des fortes d<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs qu’el<strong>le</strong> provoque, ainsi que des<br />

b<strong>le</strong>ssures à l’abdomen concomitantes.<br />

• <strong>Les</strong> b<strong>le</strong>ssures à l’abdomen présentent un risque é<strong>le</strong>vé<br />

d’infection.<br />

• <strong>Les</strong> b<strong>le</strong>ssures pénétrantes peuvent provoquer des<br />

b<strong>le</strong>ssures à l’abdomen ET au thorax. La respiration et<br />

la circulation peuvent être affectées.<br />

Techniques de stabilisation<br />

ÉLÉMENTS À RETENIR<br />

195


PREMIERS SECOURS<br />

TECHNIQUES AVANCÉES<br />

TECHNIQUES SPÉCIALISÉES<br />

196<br />

• Voie veineuse de gros calibre destinée au remplissage<br />

vasculaire (p<strong>ou</strong>r compenser la perte de sang, jusqu’à<br />

une pression sanguine systolique de 90 mm Hg).<br />

• Oxygénothérapie (p<strong>ou</strong>r augmenter <strong>le</strong> volume d’oxygène<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> sang).<br />

• Traitement antibiotique (p<strong>ou</strong>r prévenir et traiter t<strong>ou</strong>te<br />

infection).<br />

• Contrô<strong>le</strong> de la d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur (p<strong>ou</strong>r diminuer <strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>ffrances et<br />

l’état de choc).<br />

• Mise en place d’une sonde naso-gastrique (p<strong>ou</strong>r<br />

évacuer <strong>le</strong> contenu de l’estomac – et prévenir ainsi <strong>le</strong>s<br />

vomissements – et détecter t<strong>ou</strong>te présence de sang).<br />

• Mise en place d’un sonde urinaire (p<strong>ou</strong>r mesurer la<br />

production d’urine et détecter t<strong>ou</strong>te présence de sang).<br />

• La chirurgie d’urgence réalisée <strong>dans</strong> un hôpital de<br />

campagne devrait être une « chirurgie de réanimation ».<br />

Cela inclut <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> direct d’une hémorragie<br />

uniquement <strong>dans</strong> une situation où <strong>le</strong> sang n’est pas<br />

disponib<strong>le</strong> et où la victime se vide de son sang.<br />

• Une laparotomie de contrô<strong>le</strong> des lésions, permettant<br />

un contrô<strong>le</strong> supplémentaire de la contamination venant<br />

des organes creux, est préférab<strong>le</strong>. Dans ces deux cas,<br />

une deuxième intervention « réparatrice » ne peut être<br />

envisagée que lorsque l’état de la victime s’est amélioré.<br />

Des installations d’anesthésie avancée et de soins<br />

intensifs sont parfois requises, de même que du sang<br />

p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s transfusions.


6.2.4 B<strong>le</strong>ssures au dos du thorax et de<br />

l’abdomen : évaluation et prise<br />

en charge<br />

Si v<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>vez une plaie sur <strong>le</strong> devant du thorax <strong>ou</strong> de<br />

l’abdomen de la victime, v<strong>ou</strong>s devez rechercher l’orifice<br />

correspondant (d’entrée <strong>ou</strong> de sortie) sur <strong>le</strong> dos, <strong>le</strong>s côtés<br />

<strong>ou</strong> <strong>le</strong> périnée.<br />

OBJECTIFS DU SECOURISTE<br />

Sur place, v<strong>ou</strong>s devez :<br />

> t<strong>ou</strong>rner la victime sur <strong>le</strong> côté si el<strong>le</strong> est allongée ;<br />

> regarder et t<strong>ou</strong>cher l’ensemb<strong>le</strong> de son dos.<br />

EXAMEN<br />

Ret<strong>ou</strong>rnez la victime :<br />

> Assurez l’immobilisation du corps, <strong>dans</strong> l’axe :<br />

• agen<strong>ou</strong>il<strong>le</strong>z-v<strong>ou</strong>s d’un côté de la victime et placez vos<br />

mains sur <strong>le</strong> côté opposé ;<br />

• saisissez l’épau<strong>le</strong> d’une main, la hanche de l’autre<br />

main ;<br />

• faites r<strong>ou</strong><strong>le</strong>r la victime vers v<strong>ou</strong>s.<br />

> Si possib<strong>le</strong>, faites-v<strong>ou</strong>s aider par au moins trois<br />

personnes :<br />

• restez près de la tête de la victime ; immobilisez la tête<br />

pendant que v<strong>ou</strong>s organisez la manœuvre ;<br />

• <strong>le</strong>s aides s’agen<strong>ou</strong>il<strong>le</strong>nt d’un côté de la victime et<br />

placent <strong>le</strong>urs mains sur <strong>le</strong> côté opposé ;<br />

• l’un des aides saisit <strong>le</strong> thorax, un autre <strong>le</strong> bassin et un<br />

autre encore <strong>le</strong>s membres inférieurs ;<br />

• à votre commandement, t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s aides devront faire<br />

r<strong>ou</strong><strong>le</strong>r la victime vers eux.<br />

Techniques de stabilisation<br />

N’<strong>ou</strong>bliez pas d’examiner<br />

<strong>le</strong> dos de la victime : il fait<br />

intégra<strong>le</strong>ment partie du<br />

corps !<br />

197<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge de Somalie


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Techniques de stabilisation :<br />

6.2.1 – B<strong>le</strong>ssures à la tête et au c<strong>ou</strong> :<br />

évaluation et prise en charge]<br />

ÉLÉMENTS À RETENIR<br />

TECHNIQUES AVANCÉES<br />

TECHNIQUES SPÉCIALISÉES<br />

198<br />

Observez<br />

> B<strong>le</strong>ssures superficiel<strong>le</strong>s <strong>ou</strong> pénétrantes, contusion <strong>ou</strong><br />

œdème.<br />

> Déformation de la colonne vertébra<strong>le</strong>.<br />

Éc<strong>ou</strong>tez<br />

> La victime se plaint de d<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs <strong>dans</strong> <strong>le</strong> dos.<br />

Par<strong>le</strong>z<br />

> Demandez à la victime de b<strong>ou</strong>ger <strong>le</strong>s orteils des deux<br />

pieds.<br />

T<strong>ou</strong>chez<br />

> Sensibilité à la pression localisée.<br />

> Déformation de la colonne vertébra<strong>le</strong> <strong>ou</strong> bosse due à<br />

une contusion.<br />

Suspectez<br />

> T<strong>ou</strong>te b<strong>le</strong>ssure pénétrante au thorax <strong>ou</strong> à l’abdomen<br />

peut provoquer une lésion de la colonne vertébra<strong>le</strong>.<br />

Palpation de la colonne vertébra<strong>le</strong> à hauteur du<br />

thorax et de l’abdomen<br />

> Assurez-v<strong>ou</strong>s que v<strong>ou</strong>s avez déjà examiné la colonne<br />

cervica<strong>le</strong>.<br />

> Palpez la colonne vertébra<strong>le</strong> à hauteur du thorax et de<br />

l’abdomen, en appuyant d<strong>ou</strong>cement sur chacune des<br />

vertèbres, l’une après l’autre.<br />

TECHNIQUES RECOMMANDÉES<br />

Voir <strong>le</strong>s sections relatives aux parties du corps<br />

concernées (thorax, abdomen, bassin, etc.).<br />

• Voir <strong>le</strong>s sections relatives aux incapacités, au thorax et<br />

à l’abdomen.<br />

• Voir <strong>le</strong>s sections relatives aux incapacités, au thorax et à<br />

l’abdomen.<br />

• Voir <strong>le</strong>s sections relatives aux incapacités, au thorax et à<br />

l’abdomen.


6.2.5 B<strong>le</strong>ssures aux membres :<br />

évaluation et prise en charge<br />

<strong>Les</strong> bras et <strong>le</strong>s jambes se composent d’os et d’articulations<br />

ent<strong>ou</strong>rés par des tissus m<strong>ou</strong>s (principa<strong>le</strong>ment des musc<strong>le</strong>s,<br />

des vaisseaux sanguins et des nerfs) et rec<strong>ou</strong>verts de peau.<br />

OBJECTIFS DU SECOURISTE<br />

Sur place, v<strong>ou</strong>s devez :<br />

> éviter t<strong>ou</strong>te manipulation et t<strong>ou</strong>t m<strong>ou</strong>vement superflus<br />

qui p<strong>ou</strong>rraient provoquer de n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssures et<br />

aggraver l’état de la victime ;<br />

> immobiliser <strong>le</strong> membre b<strong>le</strong>ssé ;<br />

> évaluer et contrô<strong>le</strong>r la circulation sanguine, la mobilité<br />

et la sensibilité du membre au-dess<strong>ou</strong>s du site de la<br />

b<strong>le</strong>ssure.<br />

EXAMEN<br />

T<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs utiliser <strong>le</strong> membre opposé comme image miroir<br />

permettant de comparer.<br />

Observez<br />

> Plaies, œdème, brûlures, déformation du membre <strong>ou</strong><br />

articulation luxée.<br />

> La victime peut s<strong>ou</strong>tenir avec l’autre main son bras<br />

fracturé.<br />

Éc<strong>ou</strong>tez<br />

> La victime se plaint de d<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs au bras <strong>ou</strong> à la jambe,<br />

<strong>ou</strong> de sensations inhabituel<strong>le</strong>s.<br />

Par<strong>le</strong>z<br />

> Demandez-lui ce qui est arrivé, quand et comment.<br />

> Demandez-lui de b<strong>ou</strong>ger <strong>le</strong> membre b<strong>le</strong>ssé :<br />

la mobilisation est d<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>reuse <strong>ou</strong> impossib<strong>le</strong>.<br />

T<strong>ou</strong>chez<br />

> D<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur localisée et déformation, crépitation (bruit que<br />

font en se frottant <strong>le</strong>s extrémités d’un os fracturé).<br />

> Évaluez la circulation dista<strong>le</strong> (p<strong>ou</strong>ls périphérique).<br />

> Évaluez l’état neurologique : m<strong>ou</strong>vements, sensations.<br />

Techniques de stabilisation<br />

Une fracture doit être<br />

réduite et immobilisée<br />

p<strong>ou</strong>r atténuer la d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur<br />

et prévenir d’autres<br />

dommages aux tissus<br />

m<strong>ou</strong>s (vaisseaux sanguins<br />

et nerfs, en particulier).<br />

199


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Gestes d’urgence vita<strong>le</strong> :<br />

6.1.3 – Circulation : évaluation et prise<br />

en charge d’une hémorragie visib<strong>le</strong>]<br />

200<br />

Suspectez<br />

> Certaines b<strong>le</strong>ssures aux membres sont comp<strong>le</strong>xes :<br />

vaisseaux sanguins et nerfs, de même que os et musc<strong>le</strong>s<br />

peuvent être atteints.<br />

> Une petite b<strong>le</strong>ssure au niveau de la peau peut cacher<br />

une b<strong>le</strong>ssure comp<strong>le</strong>xe.<br />

Palpation des membres supérieurs<br />

> Saisissez d<strong>ou</strong>cement une épau<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s deux mains et<br />

palpez t<strong>ou</strong>t <strong>le</strong> bras, devant et derrière.<br />

> Faites de même avec l’autre bras.<br />

> Demandez à la victime de b<strong>ou</strong>ger un peu chaque<br />

articulation et chaque doigt.<br />

> Évaluez <strong>le</strong>s sensations en pinçant d<strong>ou</strong>cement la peau à<br />

différents endroits : la victime devrait réagir de la même<br />

façon part<strong>ou</strong>t où v<strong>ou</strong>s la pincez.<br />

> Prenez <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>ls radial de chaque côté.<br />

Palpation des membres inférieurs<br />

> Saisissez d<strong>ou</strong>cement la hanche avec <strong>le</strong>s deux mains et<br />

palpez t<strong>ou</strong>te la jambe, de haut en bas, devant et derrière.<br />

> Faites de même avec l’autre jambe.<br />

> Demandez à la victime de b<strong>ou</strong>ger un peu chaque<br />

articulation et chaque orteil.<br />

> Évaluez <strong>le</strong>s sensations en pinçant d<strong>ou</strong>cement la peau à<br />

différents endroits.<br />

> Prenez <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>ls fémoral de chaque côté.<br />

> Si v<strong>ou</strong>s savez <strong>le</strong> faire, prenez <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>ls au niveau du pied.<br />

TECHNIQUES RECOMMANDÉES<br />

> T<strong>ou</strong>t d’abord, stopper l’hémorragie.<br />

Confort de la victime et position d’évacuation<br />

> Faites en sorte que <strong>le</strong> membre muni d’une attel<strong>le</strong> soit<br />

protégé contre t<strong>ou</strong>t impact et m<strong>ou</strong>vement.


En cas de fracture <strong>ou</strong>verte : la fracture est associée à<br />

une plaie<br />

> Posez une attel<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> membre b<strong>le</strong>ssé.<br />

> Soignez la plaie.<br />

En cas de déformation majeure du membre<br />

> Nettoyez et pansez t<strong>ou</strong>te plaie.<br />

> Essayez d’aligner <strong>le</strong> membre en exerçant une traction<br />

<strong>dans</strong> l’axe du membre :<br />

• expliquez à la victime tant la manipulation que <strong>le</strong><br />

résultat attendu, de manière à obtenir sa coopération ;<br />

• saisissez fermement <strong>le</strong> pied <strong>ou</strong> la main du membre<br />

b<strong>le</strong>ssé ;<br />

• tirez d<strong>ou</strong>cement, en utilisant <strong>le</strong> minimum de force<br />

nécessaire, <strong>dans</strong> l’axe du membre ;<br />

• dès que v<strong>ou</strong>s avez commencé à tirer, ne v<strong>ou</strong>s arrêtez<br />

pas avant que <strong>le</strong> membre soit réaligné et qu’une<br />

attel<strong>le</strong> ait été posée.<br />

> Posez une attel<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> membre b<strong>le</strong>ssé.<br />

> Réévaluez la circulation sanguine dista<strong>le</strong>, la mobilité et<br />

<strong>le</strong>s sensations.<br />

Si la victime résiste vivement à la traction<br />

> Continuez à tirer sans forcer ; <strong>le</strong>s musc<strong>le</strong>s se détendront<br />

et <strong>le</strong>s os fracturés reprendront <strong>le</strong>ur place.<br />

Une fois la fracture réduite <strong>ou</strong> corrigée, la d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur diminue<br />

de manière significative, <strong>ou</strong> même disparaît.<br />

En cas de luxation récente d’une articulation<br />

Plus la manœuvre est réalisée de manière précoce, meil<strong>le</strong>ur<br />

est <strong>le</strong> résultat. Si la luxation est ancienne, n’essayez pas de<br />

la corriger. Une anesthésie, <strong>dans</strong> un hôpital, sera nécessaire.<br />

Techniques de stabilisation<br />

[Voir Techniques de stabilisation :<br />

6.2.6 – Plaies : évaluation et prise<br />

en charge]<br />

201<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge britannique


PREMIERS SECOURS<br />

202<br />

Certaines articulations sont s<strong>ou</strong>vent luxées : épau<strong>le</strong>, c<strong>ou</strong>de,<br />

poignet et doigt, chevil<strong>le</strong>.<br />

> Contrô<strong>le</strong>z la circulation dista<strong>le</strong> ainsi que l’état<br />

neurologique – motricité et sensibilité.<br />

> Essayez de corriger la luxation :<br />

• expliquez à la victime la manipulation et <strong>le</strong> résultat<br />

attendu, de manière à obtenir sa coopération ;<br />

• d’une main, saisissez fermement <strong>le</strong> membre, juste<br />

au-dessus de l’articulation luxée, p<strong>ou</strong>r l’immobiliser ;<br />

• de l’autre main, saisissez fermement <strong>le</strong> membre, juste<br />

au-dessus de l’articulation luxée (<strong>ou</strong> du pied <strong>ou</strong> de la<br />

main du membre b<strong>le</strong>ssé) ;<br />

• tirez d<strong>ou</strong>cement en utilisant <strong>le</strong> minimum de force<br />

nécessaire ;<br />

• dès que v<strong>ou</strong>s avez commencé à tirer, continuez<br />

jusqu’à ce que <strong>le</strong> membre soit réaligné et muni d’une<br />

attel<strong>le</strong>.<br />

> Posez une attel<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> membre b<strong>le</strong>ssé.<br />

> Réévaluez la circulation sanguine dista<strong>le</strong> ainsi que <strong>le</strong>s<br />

fonctions motrice et sensoriel<strong>le</strong>.<br />

> P<strong>ou</strong>r bloquer l’épau<strong>le</strong> : placez votre pied <strong>dans</strong> l’aissel<strong>le</strong> de<br />

la victime allongée.<br />

Si un objet est planté <strong>dans</strong> <strong>le</strong> membre<br />

> N’essayez pas de l’en<strong>le</strong>ver.<br />

> Appliquez un pansement aut<strong>ou</strong>r de l’objet et utilisez<br />

d’autres tissus et pansements épais (utilisez <strong>le</strong>s plus<br />

propres disponib<strong>le</strong>s) p<strong>ou</strong>r comb<strong>le</strong>r la zone t<strong>ou</strong>t aut<strong>ou</strong>r<br />

de l’objet.<br />

> Posez un bandage de s<strong>ou</strong>tien sur l’ensemb<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong><br />

maintenir en place.


• Une b<strong>le</strong>ssure des os et des articulations est s<strong>ou</strong>vent<br />

associée à des lésions des tissus m<strong>ou</strong>s se tr<strong>ou</strong>vant<br />

t<strong>ou</strong>t aut<strong>ou</strong>r.<br />

• Une petite b<strong>le</strong>ssure au niveau de la peau peut cacher<br />

une b<strong>le</strong>ssure comp<strong>le</strong>xe.<br />

• Une fracture <strong>ou</strong>verte présente un risque é<strong>le</strong>vé<br />

d’infection.<br />

• Une fracture majeure à la cuisse peut provoquer une<br />

importante hémorragie cachée ainsi que des d<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs<br />

entraînant un état de choc.<br />

• La réduction et l’immobilisation d’une fracture<br />

permettent d’atténuer rapidement la d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur.<br />

• L’absence d’immobilisation <strong>ou</strong> l’immobilisation<br />

inappropriée d’une fracture risquent d’accroître <strong>le</strong><br />

dommage aux tissus m<strong>ou</strong>s t<strong>ou</strong>t aut<strong>ou</strong>r (vaisseaux<br />

sanguins et nerfs, en particulier) et d’augmenter la<br />

d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur.<br />

• P<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s fractures :<br />

– attel<strong>le</strong> plâtrée afin d’immobiliser la fracture ;<br />

– contrô<strong>le</strong> de la d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur (p<strong>ou</strong>r diminuer <strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>ffrances) ;<br />

– antibiotique en cas de fracture <strong>ou</strong>verte.<br />

• La radiographie aide à :<br />

– repérer la position des fractures et des fragments<br />

osseux ;<br />

– détecter <strong>le</strong>s corps étrangers.<br />

• Réduction d’une luxation s<strong>ou</strong>s anesthésie.<br />

• Traction <strong>dans</strong> l’axe d’une fracture (réaxation).<br />

• Stabilisation chirurgica<strong>le</strong> – fixation.<br />

Techniques de stabilisation<br />

ÉLÉMENTS À RETENIR<br />

TECHNIQUES AVANCÉES<br />

TECHNIQUES SPÉCIALISÉES<br />

203


PREMIERS SECOURS<br />

204<br />

Même si v<strong>ou</strong>s travail<strong>le</strong>z<br />

<strong>dans</strong> des conditions<br />

diffici<strong>le</strong>s et dangereuses,<br />

respectez t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs <strong>le</strong>s<br />

règ<strong>le</strong>s élémentaires<br />

d’hygiène et prenez des<br />

mesures antiseptiques.<br />

6.2.6 Plaies : évaluation et prise<br />

en charge<br />

Certaines plaies sont c<strong>ou</strong>rantes ; d’autres présentent des<br />

particularités dues au mécanisme du traumatisme : impact<br />

de bal<strong>le</strong>, mine terrestre, brûlure, exposition aux éléments<br />

(températures extrêmes, so<strong>le</strong>il, pluie, vent, etc.), etc.<br />

OBJECTIFS DU SECOURISTE<br />

Sur place, v<strong>ou</strong>s devez :<br />

> intervenir en ayant t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs <strong>le</strong>s mains propres et gantées<br />

(et veil<strong>le</strong>r à la propreté des gants) ;<br />

> maintenir propre t<strong>ou</strong>te b<strong>le</strong>ssure de la peau ;<br />

> réduire <strong>le</strong> risque d’infection.<br />

EXAMEN<br />

Observez<br />

> Lésions cutanées : abrasion, incision, lacération,<br />

perforation, plaie aux bords déchiquetés provoquée par<br />

un projecti<strong>le</strong>.<br />

Éc<strong>ou</strong>tez<br />

> La victime se plaint de d<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs localisées.<br />

Par<strong>le</strong>z<br />

> Demandez-lui ce qui est arrivé, quand et comment.<br />

T<strong>ou</strong>chez<br />

> T<strong>ou</strong>chez <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>rt<strong>ou</strong>r de la plaie, mais pas l’intérieur.<br />

Suspectez<br />

> Des b<strong>le</strong>ssures s<strong>ou</strong>s-jacentes associées.<br />

> Un risque d’infection.<br />

N’<strong>ou</strong>bliez pas qu’un grand nombre de victimes peuvent<br />

avoir été b<strong>le</strong>ssées par de petits fragments de bombes<br />

<strong>ou</strong> d’obus ; bien que ne présentant sur la peau que des<br />

plaies multip<strong>le</strong>s et minuscu<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s victimes peuvent<br />

avoir des lésions bien plus graves à l’intérieur du corps.<br />

Lors de l’examen comp<strong>le</strong>t, ces petites plaies doivent être<br />

recherchées.


TECHNIQUES RECOMMANDÉES<br />

Préparation<br />

> Expliquez à la victime ce que v<strong>ou</strong>s al<strong>le</strong>z faire.<br />

> Instal<strong>le</strong>z-la <strong>dans</strong> une position confortab<strong>le</strong> (assise <strong>ou</strong><br />

c<strong>ou</strong>chée).<br />

> Efforcez-v<strong>ou</strong>s, <strong>dans</strong> la mesure du possib<strong>le</strong>, de faire face<br />

à la victime et de commencer, si possib<strong>le</strong>, par <strong>le</strong> côté<br />

b<strong>le</strong>ssé.<br />

Nettoyez la plaie<br />

> Lavez la plaie d<strong>ou</strong>cement, sans frotter, avec beauc<strong>ou</strong>p<br />

d’eau propre.<br />

> Si la plaie est de grande tail<strong>le</strong>, lavez-la en allant de<br />

l’intérieur vers l’extérieur.<br />

> Séchez la plaie avant de poser un pansement <strong>ou</strong> de la<br />

rec<strong>ou</strong>vrir.<br />

Protégez la plaie<br />

> C<strong>ou</strong>vrez la plaie avec un pansement propre (compresse<br />

stéri<strong>le</strong>, si possib<strong>le</strong>). Le pansement doit être épais, de<br />

manière à p<strong>ou</strong>voir absorber <strong>le</strong> sang qui s’éc<strong>ou</strong><strong>le</strong>.<br />

> Posez un bandage p<strong>ou</strong>r maintenir <strong>le</strong> pansement en<br />

place.<br />

> Si la victime est allongée, passez <strong>le</strong>s bandages s<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s<br />

creux naturels du corps : chevil<strong>le</strong>s, gen<strong>ou</strong>x, bas du dos et<br />

nuque.<br />

> Posez des bandages sur <strong>le</strong> membre b<strong>le</strong>ssé : bandez en<br />

croisant (en formant des huit). <strong>Les</strong> bandages posés en<br />

cerc<strong>le</strong> risquent d’avoir un effet de garrot.<br />

> Si l’évacuation est longue <strong>ou</strong> retardée, changez <strong>le</strong><br />

pansement et nettoyez la plaie t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s deux <strong>ou</strong> trois<br />

j<strong>ou</strong>rs.<br />

En cas d’infection d’une b<strong>le</strong>ssure de la peau<br />

(plaie r<strong>ou</strong>ge, enflée, chaude et d<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>reuse,<br />

éventuel<strong>le</strong>ment avec un éc<strong>ou</strong><strong>le</strong>ment de pus)<br />

> Organisez l’évacuation rapide du b<strong>le</strong>ssé.<br />

> Nettoyez complètement la plaie, avec beauc<strong>ou</strong>p d’eau<br />

propre, en en<strong>le</strong>vant <strong>le</strong> plus possib<strong>le</strong> de débris et de pus.<br />

> Si l’évacuation prend beauc<strong>ou</strong>p de temps <strong>ou</strong> si el<strong>le</strong><br />

est retardée, changez <strong>le</strong> pansement et lavez la plaie<br />

quotidiennement.<br />

Techniques de stabilisation<br />

205


PREMIERS SECOURS<br />

ÉLÉMENTS À RETENIR<br />

TECHNIQUES AVANCÉES<br />

TECHNIQUES SPÉCIALISÉES<br />

206<br />

• <strong>Les</strong> b<strong>le</strong>ssures dues aux armes sont sa<strong>le</strong>s et s<strong>ou</strong>illées ;<br />

<strong>le</strong> risque d’infection est donc é<strong>le</strong>vé.<br />

• <strong>Les</strong> b<strong>le</strong>ssures de la peau sont s<strong>ou</strong>vent multip<strong>le</strong>s et<br />

associées à la présence de corps étrangers (bal<strong>le</strong>s,<br />

éclats métalliques, etc.).<br />

• Une petite b<strong>le</strong>ssure de la peau doit attirer votre<br />

attention car el<strong>le</strong> peut être <strong>le</strong> signe de lésions internes<br />

graves et de grandes dimensions.<br />

• Traitement antibiotique (p<strong>ou</strong>r prévenir et traiter t<strong>ou</strong>te<br />

infection).<br />

• Sérum antitétanique (p<strong>ou</strong>r prévenir <strong>le</strong> tétanos).<br />

• Vaccination antitétanique (p<strong>ou</strong>r prévenir <strong>le</strong> tétanos).<br />

• Contrô<strong>le</strong> de la d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur (p<strong>ou</strong>r diminuer <strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>ffrances,<br />

s’il y a lieu).<br />

• La radiographie permet de détecter <strong>le</strong>s corps étrangers.<br />

• Chirurgie : débridement et excision des tissus nécrosés<br />

<strong>ou</strong> lésés.<br />

• Fermeture (suture) primaire retardée de la plupart des<br />

plaies, 4 à 7 j<strong>ou</strong>rs après <strong>le</strong> débridement.<br />

• Greffe(s) de peau.


BRÛLURES DE LA PEAU<br />

Sur place, v<strong>ou</strong>s devez :<br />

> refroidir la zone brûlée ;<br />

> protéger la zone brûlée ;<br />

> hydrater la victime en lui donnant à boire ;<br />

> tenir la victime au chaud ;<br />

> observer attentivement la victime, de manière à détecter<br />

d’éventuel<strong>le</strong>s brûlures par inhalation.<br />

À noter<br />

<strong>Les</strong> brûlures causées par <strong>le</strong>s armes nucléaires <strong>ou</strong><br />

chimiques ne sont pas traitées <strong>dans</strong> ce manuel.<br />

PARTICULARITÉS DE L’EXAMEN DES BRÛLURES<br />

DE LA PEAU<br />

Plusieurs facteurs déterminent la gravité d’une brûlure :<br />

la Profondeur de la brûlure ; la Localisation ; l’Agent<br />

– à savoir : flamme, agent chimique, é<strong>le</strong>ctricité, etc ;<br />

l’Infection éventuel<strong>le</strong> et l’Étendue de la zone. S<strong>ou</strong>venezv<strong>ou</strong>s<br />

de l’acronyme PLAIE.<br />

À noter<br />

<strong>Les</strong> brûlures ont des effets plus graves chez <strong>le</strong>s enfants<br />

et <strong>le</strong>s personnes âgées.<br />

EXAMEN<br />

Observez<br />

> Surface et profondeur de la zone t<strong>ou</strong>chée.<br />

> Endroits particulièrement critiques (visage, c<strong>ou</strong>,<br />

articulations, brûlures circulaires du corps <strong>ou</strong> des<br />

membres, organes génitaux).<br />

> Traces noires de brûlures aut<strong>ou</strong>r des narines.<br />

> Difficulté à respirer.<br />

Éc<strong>ou</strong>tez<br />

> La victime se plaint de d<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs.<br />

> Signes de détresse respiratoire.<br />

Par<strong>le</strong>z<br />

> Demandez-lui ce qui est arrivé, quand et comment.<br />

T<strong>ou</strong>chez<br />

> Ne t<strong>ou</strong>chez pas <strong>le</strong>s brûlures.<br />

Techniques de stabilisation<br />

<strong>Les</strong> brûlures sont<br />

fréquentes en période<br />

de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> autre<br />

situation de vio<strong>le</strong>nce.<br />

207


PREMIERS SECOURS<br />

208<br />

ÉVALUATION DES BRÛLURES<br />

Surface<br />

La paume de la main d’une personne représente approximativement 1 % de la surface tota<strong>le</strong> de son corps.<br />

P<strong>ou</strong>r estimer des zones plus étendues de la surface du corps, utilisez la « règ<strong>le</strong> des 9 », présentée <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s schémas<br />

ci-dess<strong>ou</strong>s.<br />

Profondeur<br />

V<strong>ou</strong>s devriez être capab<strong>le</strong> de reconnaître 3 degrés de profondeur.<br />

Brûlures du premier degré = D<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs – R<strong>ou</strong>geurs – Pas de cloques<br />

Brûlures du deuxième degré = D<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs – R<strong>ou</strong>geurs – Cloques –Surface humide<br />

Brûlures du troisième degré = Insensib<strong>le</strong>s – Foncées, ayant l’aspect du cuir <strong>ou</strong> de c<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur blanc sa<strong>le</strong> – Sèches<br />

FACE ANTÉRIEURE FACE POSTÉRIEURE<br />

4,5%<br />

4,5%<br />

18%<br />

1%<br />

4,5%<br />

18%<br />

4,5% 4,5% 4,5%<br />

9% 9% 9% 9%


Suspectez<br />

> Des brûlures des voies respiratoires en cas d’exposition à des<br />

flammes, à de la vapeur, de la fumée <strong>ou</strong> d’autres gaz chauds.<br />

> <strong>Les</strong> brûlures circulaires causent une constriction : <strong>dans</strong> <strong>le</strong><br />

c<strong>ou</strong> <strong>ou</strong> <strong>le</strong> thorax, la respiration peut être compromise ; <strong>dans</strong><br />

<strong>le</strong>s membres, la circulation sanguine peut être interrompue.<br />

TECHNIQUES RECOMMANDÉES<br />

POUR LES BRÛLURES DE LA PEAU<br />

Position de repos et d’évacuation<br />

> Aidez la victime, si el<strong>le</strong> est consciente, à tr<strong>ou</strong>ver la<br />

position la plus confortab<strong>le</strong>.<br />

Préparation<br />

> Expliquez à la victime ce que v<strong>ou</strong>s êtes en train de faire<br />

et rassurez-la.<br />

Nettoyez la brûlure<br />

> Rincez d<strong>ou</strong>cement la brûlure, avec beauc<strong>ou</strong>p d’eau<br />

propre (eau froide c<strong>ou</strong>rante, si possib<strong>le</strong>).<br />

Protégez la brûlure<br />

> C<strong>ou</strong>vrez la brûlure avec un pansement propre<br />

(compresse stéri<strong>le</strong> <strong>ou</strong> gaze imprégnée de vaseline,<br />

si possib<strong>le</strong>), <strong>ou</strong> utilisez un traitement local approprié<br />

(feuil<strong>le</strong>s de bananier, par exemp<strong>le</strong>).<br />

> Agissez avec d<strong>ou</strong>ceur : une brûlure peut être très d<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>reuse.<br />

> Posez un bandage p<strong>ou</strong>r maintenir <strong>le</strong> pansement en place.<br />

Hydratez la victime<br />

> Donnez-lui beauc<strong>ou</strong>p de liquide à boire (si la victime est<br />

parfaitement consciente).<br />

Gardez la victime au chaud<br />

> Enveloppez la victime <strong>dans</strong> des c<strong>ou</strong>vertures <strong>ou</strong> des draps.<br />

Si une main <strong>ou</strong> un pied sont brûlés<br />

> Après avoir nettoyé la brûlure, enveloppez la main <strong>ou</strong> <strong>le</strong><br />

pied <strong>dans</strong> un sac en plastique propre en guise de gant<br />

<strong>ou</strong> de chaussette.<br />

> Attachez <strong>le</strong> sac, sans serrer, aut<strong>ou</strong>r du poignet <strong>ou</strong> de la<br />

chevil<strong>le</strong>.<br />

> Enc<strong>ou</strong>ragez la victime à remuer ses doigts <strong>ou</strong> ses orteils.<br />

Techniques de stabilisation<br />

209<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge britannique<br />

Thierry Gassmann/CICR


PREMIERS SECOURS<br />

ÉLÉMENTS À RETENIR POUR<br />

LES BRÛLURES DE LA PEAU<br />

210<br />

En cas de brûlure circulaire<br />

> N’enr<strong>ou</strong><strong>le</strong>z pas <strong>le</strong> bandage aut<strong>ou</strong>r du membre, car cela<br />

risquerait d’augmenter la constriction.<br />

Quand l’évacuation est retardée (et si cette<br />

technique peut être mise en œuvre)<br />

> Maintenez <strong>le</strong> pansement aussi propre que possib<strong>le</strong>,<br />

et changez-<strong>le</strong> t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s deux j<strong>ou</strong>rs. Soyez prudent : <strong>le</strong><br />

pansement adhère à la brûlure ; imbibez-<strong>le</strong> d’eau propre<br />

<strong>ou</strong> de solution saline avant de l’en<strong>le</strong>ver.<br />

> Des traitements traditionnels (miel, feuil<strong>le</strong>s de bananier,<br />

etc.) peuvent être disponib<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> certains pays.<br />

Si <strong>le</strong>s brûlures sont causées par du phosphore<br />

Le phosphore s’enflamme spontanément au contact de<br />

l’air. Il est présent <strong>dans</strong> certaines munitions spécia<strong>le</strong>s et<br />

cause des brûlures profondes.<br />

> Évitez de v<strong>ou</strong>s contaminer v<strong>ou</strong>s-même avec des<br />

particu<strong>le</strong>s de phosphore.<br />

> Éteignez <strong>le</strong>s flammes et gardez la b<strong>le</strong>ssure rec<strong>ou</strong>verte<br />

d’eau <strong>ou</strong> autre liquide (une solution saline, par exemp<strong>le</strong>).<br />

> Si possib<strong>le</strong>, retirez avec un instrument (pinces) t<strong>ou</strong>s<br />

grands fragments de phosphore visib<strong>le</strong> qui n’adhère pas<br />

à la plaie ; mettez-<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> un récipient rempli d’eau.<br />

> Appliquez des pansements humides que v<strong>ou</strong>s<br />

garderez m<strong>ou</strong>illés. Ces pansements ne doivent<br />

sécher en aucun cas.<br />

• <strong>Les</strong> brûlures continuent à détruire <strong>le</strong>s tissus pendant<br />

un certain temps après l’exposition à la cha<strong>le</strong>ur.


• Antisepsie complète pendant <strong>le</strong>s changements de<br />

pansements.<br />

• Voie veineuse.<br />

• Contrô<strong>le</strong> de la d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur (p<strong>ou</strong>r diminuer <strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>ffrances).<br />

• Changements de pansements s<strong>ou</strong>s anesthésie en cas de<br />

brûlures très graves.<br />

• Fluides intraveineux (p<strong>ou</strong>r compenser la perte de<br />

liquides corporels, si la zone brûlée excède 15 % du<br />

corps).<br />

• Traitement antibiotique (p<strong>ou</strong>r prévenir et contrô<strong>le</strong>r t<strong>ou</strong>te<br />

infection).<br />

• Sérum antitétanique (p<strong>ou</strong>r prévenir <strong>le</strong> tétanos).<br />

• Vaccination antitétanique (p<strong>ou</strong>r prévenir <strong>le</strong> tétanos).<br />

• Mise en place d’une sonde naso-gastrique (p<strong>ou</strong>r vider<br />

l’estomac) si plus de 40 % de la surface du corps est<br />

brûlée.<br />

• Mise en place d’une sonde urinaire (p<strong>ou</strong>r mesurer la<br />

production d’urine).<br />

• Débridement chirurgical des brûlures du troisième<br />

degré circulaires du c<strong>ou</strong>, du thorax <strong>ou</strong> des membres<br />

(articulations comprises).<br />

• Oxygénothérapie.<br />

• Nettoyage chirurgical (p<strong>ou</strong>r contrô<strong>le</strong>r t<strong>ou</strong>t risque<br />

d’infection).<br />

• Greffe(s) de peau (p<strong>ou</strong>r favoriser <strong>le</strong> processus de<br />

cicatrisation).<br />

• Brûlures provoquées par <strong>le</strong> phosphore : irrigation avec<br />

une solution spécia<strong>le</strong> de sulfate de cuivre.<br />

Techniques de stabilisation<br />

TECHNIQUES AVANCÉES<br />

TECHNIQUES SPÉCIALISÉES<br />

211


Annexes<br />

PREMIERS SECOURS<br />

213


1 Glossaire<br />

Droit international humanitaire<br />

Il s’agit d’un ensemb<strong>le</strong> de règ<strong>le</strong>s internationa<strong>le</strong>s, établies<br />

par voie de traité <strong>ou</strong> d’origine c<strong>ou</strong>tumière, et qui visent<br />

– p<strong>ou</strong>r des raisons humanitaires – à limiter <strong>le</strong>s effets<br />

des <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s de caractère international <strong>ou</strong> non<br />

international. Le droit international humanitaire protège <strong>le</strong>s<br />

personnes qui ne participent pas, <strong>ou</strong> ne participent plus,<br />

aux hostilités, et il limite <strong>le</strong>s moyens et <strong>le</strong>s méthodes de<br />

guerre.<br />

<strong>Les</strong> quatre Conventions de Genève de 1949 et <strong>le</strong>urs<br />

Protoco<strong>le</strong>s additionnels constituent <strong>le</strong>s principaux<br />

instruments du droit international humanitaire.<br />

Conflits <strong>armé</strong>s<br />

Le droit international humanitaire établit une distinction<br />

entre <strong>le</strong>s <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s internationaux et <strong>le</strong>s <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s<br />

non internationaux.<br />

Conflits <strong>armé</strong>s internationaux : t<strong>ou</strong>t différend opposant<br />

deux États et conduisant à l’intervention de membres<br />

des forces <strong>armé</strong>es est un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> de caractère<br />

international, même si l’une des parties, <strong>ou</strong> <strong>le</strong>s deux<br />

parties, nient l’existence d’un état de guerre. Ni la durée<br />

du <strong>conflit</strong>, ni l’importance des pertes humaines ne sont<br />

déterminantes. <strong>Les</strong> <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s internationaux incluent<br />

<strong>le</strong>s situations d’occupation militaire.<br />

Conflits <strong>armé</strong>s non internationaux (<strong>conflit</strong>s internes) :<br />

soit <strong>le</strong>s forces g<strong>ou</strong>vernementa<strong>le</strong>s combattent contre<br />

des gr<strong>ou</strong>pes organisés d’opposition <strong>armé</strong>e, soit de tels<br />

gr<strong>ou</strong>pes <strong>armé</strong>s se battent entre eux. <strong>Les</strong> <strong>conflit</strong>s de ce type<br />

prennent généra<strong>le</strong>ment la forme d’une lutte opposant,<br />

à l’intérieur d’un État, deux <strong>ou</strong> plusieurs parties qui ont<br />

rec<strong>ou</strong>rs à la force <strong>armé</strong>e et dont l’action hosti<strong>le</strong> présente<br />

de part et d’autre un caractère col<strong>le</strong>ctif et un certain degré<br />

d’organisation.<br />

Annexe 1<br />

215


PREMIERS SECOURS<br />

216<br />

Autres situations de vio<strong>le</strong>nce<br />

Parmi <strong>le</strong>s « autres situations de vio<strong>le</strong>nce » figurent <strong>le</strong>s<br />

tr<strong>ou</strong>b<strong>le</strong>s intérieurs et <strong>le</strong>s tensions internes (émeutes,<br />

actes de vio<strong>le</strong>nce isolés et/<strong>ou</strong> sporadiques et autres<br />

actes de même nature).<br />

<strong>Les</strong> tr<strong>ou</strong>b<strong>le</strong>s intérieurs incluent, par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s<br />

émeutes par <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s des individus <strong>ou</strong> des gr<strong>ou</strong>pes<br />

d’individus expriment <strong>ou</strong>vertement <strong>le</strong>ur opposition,<br />

<strong>le</strong>ur mécontentement <strong>ou</strong> <strong>le</strong>urs revendications vis-àvis<br />

du p<strong>ou</strong>voir en place. <strong>Les</strong> tr<strong>ou</strong>b<strong>le</strong>s intérieurs – qui<br />

peuvent englober des actes de vio<strong>le</strong>nce isolés et<br />

sporadiques – peuvent prendre la forme de luttes de<br />

différentes factions entre el<strong>le</strong>s <strong>ou</strong> contre <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>voir<br />

en place mais sans avoir, t<strong>ou</strong>tefois, <strong>le</strong>s caractéristiques<br />

d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>.<br />

<strong>Les</strong> tensions internes incluent non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s<br />

situations de graves tensions (d’origine politique,<br />

religieuse, racia<strong>le</strong>, socia<strong>le</strong>, économique, etc.), mais<br />

aussi <strong>le</strong>s séquel<strong>le</strong>s de <strong>conflit</strong>s <strong>armé</strong>s <strong>ou</strong> de tr<strong>ou</strong>b<strong>le</strong>s<br />

intérieurs. Ces situations peuvent avoir une <strong>ou</strong><br />

plusieurs des caractéristiques suivantes : arrestations<br />

massives ; grand nombre de prisonniers « politiques » ;<br />

existence probab<strong>le</strong> de mauvais traitements <strong>ou</strong> de<br />

conditions inhumaines de détention ; suspension des<br />

garanties judiciaires fondamenta<strong>le</strong>s (par suite <strong>ou</strong> non<br />

de la déclaration de l’état d’urgence) ; allégations de<br />

disparitions.<br />

L’expression « autres situations de vio<strong>le</strong>nce » peut<br />

éga<strong>le</strong>ment c<strong>ou</strong>vrir des situations n’atteignant pas<br />

l’intensité de tr<strong>ou</strong>b<strong>le</strong>s intérieurs <strong>ou</strong> de tensions<br />

internes, mais qui provoquent des problèmes sur <strong>le</strong><br />

plan humanitaire et peuvent appe<strong>le</strong>r l’intervention du<br />

CICR en tant qu’organisation spécifiquement neutre et<br />

indépendante.<br />

Emblèmes distinctifs<br />

Le signe distinctif de la croix r<strong>ou</strong>ge <strong>ou</strong> du croissant r<strong>ou</strong>ge<br />

sur fond blanc est utilisé p<strong>ou</strong>r la protection des unités et<br />

moyens de transport sanitaires et du personnel sanitaire<br />

et religieux et de son matériel.


<strong>Les</strong> Conventions de Genève reconnaissent éga<strong>le</strong>ment<br />

l’emblème du lion-et-so<strong>le</strong>il r<strong>ou</strong>ge sur fond blanc.<br />

T<strong>ou</strong>tefois, <strong>le</strong> g<strong>ou</strong>vernement de l’Iran, seul pays à avoir<br />

utilisé l’emblème du lion-et-so<strong>le</strong>il r<strong>ou</strong>ge, a informé en<br />

1980 <strong>le</strong> dépositaire des Conventions de Genève qu’il<br />

avait adopté <strong>le</strong> croissant r<strong>ou</strong>ge à la place de son ancien<br />

emblème.<br />

Le 8 décembre 2005, une Conférence diplomatique a<br />

adopté <strong>le</strong> Protoco<strong>le</strong> III additionnel aux Conventions de<br />

Genève, qui reconnaît un emblème additionnel. Cet<br />

« emblème du troisième Protoco<strong>le</strong> », éga<strong>le</strong>ment connu<br />

s<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> nom de cristal r<strong>ou</strong>ge, est composé d’un cadre<br />

r<strong>ou</strong>ge en forme de carré posé sur la pointe, sur fond<br />

blanc. Selon <strong>le</strong> Protoco<strong>le</strong> III, <strong>le</strong>s emblèmes distinctifs<br />

ont t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> même statut. <strong>Les</strong> conditions d’utilisation<br />

et de respect de l’emblème du troisième Protoco<strong>le</strong><br />

sont identiques à cel<strong>le</strong>s établies p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s emblèmes<br />

distinctifs par <strong>le</strong>s Conventions de Genève et, <strong>le</strong> cas<br />

échéant, <strong>le</strong>urs Protoco<strong>le</strong>s additionnels de 1977.<br />

Annexe 1<br />

217


2 <strong>Les</strong> mécanismes<br />

du traumatisme<br />

<strong>Les</strong> types de b<strong>le</strong>ssures que v<strong>ou</strong>s rencontrez varient en<br />

fonction du type de situation.<br />

Cause des b<strong>le</strong>ssures : Ce que v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez v<strong>ou</strong>s attendre à voir :<br />

• Explosion<br />

• Lésions par effet de s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong> et b<strong>le</strong>ssures fermées,<br />

brûlures, plaies pénétrantes multip<strong>le</strong>s<br />

• Mine antipersonnel à effet de s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong><br />

• Amputation traumatique d’un <strong>ou</strong> plusieurs membres<br />

• Mine antipersonnel à fragmentation<br />

• B<strong>le</strong>ssures pénétrantes multip<strong>le</strong>s<br />

• Combats rapprochés avec des fusils d’assaut • Plaies par bal<strong>le</strong>s<br />

• Tirs d’artil<strong>le</strong>rie l<strong>ou</strong>rde et bombardements (à une • B<strong>le</strong>ssures pénétrantes multip<strong>le</strong>s provoquées par des<br />

certaine distance)<br />

fragments (éclats) ; lésions par effet de s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong> et b<strong>le</strong>ssures<br />

fermées provoquées par la chute de débris<br />

• Guerre traditionnel<strong>le</strong> (utilisation de machettes,<br />

c<strong>ou</strong>teaux <strong>ou</strong> sabres)<br />

• Lacérations à la tête, au c<strong>ou</strong> et aux bras<br />

• Armes non léta<strong>le</strong>s utilisées <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de la lutte • Contusions (graves si la tête, <strong>le</strong> thorax <strong>ou</strong> l’abdomen sont<br />

antiémeute (bal<strong>le</strong>s en ca<strong>ou</strong>tch<strong>ou</strong>c <strong>ou</strong> bal<strong>le</strong>s en acier t<strong>ou</strong>chés), et même pénétration si <strong>le</strong>s projecti<strong>le</strong>s sont<br />

rec<strong>ou</strong>vertes de matière plastique, flash-balls)<br />

tirés à faib<strong>le</strong> distance<br />

• Gaz lacrymogènes, poivre en p<strong>ou</strong>dre<br />

• Yeux enflammés et larmoyants, difficultés respiratoires<br />

• Tiges de fer, morceaux de bois<br />

• Contusions, fractures, écrasement de musc<strong>le</strong>s avec<br />

thrombose des veines ; effets psychologiques<br />

Plaies<br />

Plaies pénétrantes<br />

Quand un projecti<strong>le</strong> pénètre <strong>dans</strong> <strong>le</strong> corps humain, son<br />

énergie est transférée aux tissus, provoquant ainsi une<br />

plaie. La tail<strong>le</strong> de la plaie varie en fonction de la tail<strong>le</strong> et de<br />

la vitesse du projecti<strong>le</strong>.<br />

Traumatismes fermés<br />

Fréquents en période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, <strong>le</strong>s traumatismes<br />

fermés ne sont pas directement dus aux armes. Ils peuvent<br />

survenir quand, par exemp<strong>le</strong>, un véhicu<strong>le</strong> heurte une mine<br />

antichar ; ils peuvent aussi résulter des effets secondaires<br />

d’une forte explosion entraînant l’effondrement d’un édifice.<br />

Une b<strong>le</strong>ssure grave due à un traumatisme fermé peut être<br />

plus diffici<strong>le</strong> à détecter qu’une b<strong>le</strong>ssure par pénétration. La<br />

radiographie permet de poser un diagnostic plus fiab<strong>le</strong> <strong>dans</strong><br />

<strong>le</strong>s cas de b<strong>le</strong>ssures non pénétrantes (contondantes).<br />

Annexe 2<br />

219


PREMIERS SECOURS<br />

220<br />

Lésions par effet de s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong> (blast)<br />

La détonation d’explosifs de grande puissance crée une<br />

onde de choc qui se propage <strong>dans</strong> l’air et peut se déplacer<br />

(notamment aut<strong>ou</strong>r de bâtiments <strong>ou</strong> de murs). L’onde de<br />

choc provoque des changements, à la fois importants et<br />

rapides, de la pression atmosphérique : t<strong>ou</strong>te personne se<br />

tr<strong>ou</strong>vant sur son passage, en espace <strong>ou</strong>vert, sera affectée<br />

car l’onde a un impact délétère sur t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s parties du<br />

corps contenant norma<strong>le</strong>ment de l’air.<br />

L’onde de choc peut provoquer la rupture :<br />

> du tympan, entraînant la surdité et un éc<strong>ou</strong><strong>le</strong>ment de<br />

sang provenant de l’oreil<strong>le</strong> ;<br />

> des sacs alvéolaires (<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s p<strong>ou</strong>mons), entraînant une<br />

détresse respiratoire ;<br />

> des intestins, qui laissent alors s’échapper <strong>le</strong>ur contenu<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> péritoine ;<br />

> des organes p<strong>le</strong>ins, tels que <strong>le</strong> foie, entraînant une<br />

hémorragie interne.<br />

Une personne victime de l’effet de s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong> peut ne<br />

présenter aucune b<strong>le</strong>ssure externe.<br />

Une explosion unique mais de forte intensité peut faire<br />

un grand nombre de victimes en même temps. Certaines<br />

b<strong>le</strong>ssures sont dues à l’onde de choc el<strong>le</strong>-même (effet<br />

de s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong>), d’autres sont dues aux flammes ainsi qu’aux<br />

fragments projetés par l’explosion. <strong>Les</strong> victimes peuvent<br />

présenter des traumatismes fermés après avoir été<br />

projetées contre des murs, etc., par l’onde de choc et/<br />

<strong>ou</strong> des b<strong>le</strong>ssures pénétrantes causées par des fragments<br />

secondaires, provenant de verre brisé et de débris. En<br />

<strong>ou</strong>tre, l’effet de s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong> provoque parfois l’effondrement<br />

d’un édifice, dont <strong>le</strong>s occupants peuvent présenter des<br />

b<strong>le</strong>ssures par écrasement (crush).<br />

Certaines mines antichar projettent, à travers <strong>le</strong> plancher<br />

des véhicu<strong>le</strong>s, une force explosive indirecte fort semblab<strong>le</strong><br />

à une onde de choc qui provoque des fractures fermées<br />

aux pieds et aux jambes. Alors que la peau est restée<br />

intacte, <strong>le</strong> pied n’est plus qu’un « sac d’os », <strong>ou</strong> un « pied<br />

de mine » p<strong>ou</strong>r reprendre l’expression utilisée pendant la<br />

Première Guerre mondia<strong>le</strong>.


Brûlures<br />

Une forte explosion peut provoquer des brûlures causées<br />

par l’irradiation thermique. L’explosion de certains types<br />

de mines antipersonnel à effet de s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong> provoque non<br />

seu<strong>le</strong>ment l’amputation traumatique d’un <strong>ou</strong> plusieurs<br />

membres, mais aussi des brûlures.<br />

Si, un autobus heurte une mine antichar, son réservoir à<br />

essence peut prendre feu : <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong> s’embrase et ses<br />

passagers sont non seu<strong>le</strong>ment b<strong>le</strong>ssés par l’explosion et<br />

l’effet de s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong>, mais ils s<strong>ou</strong>ffrent aussi de brûlures. <strong>Les</strong><br />

équipages de chars, de navires et d’aéronefs atteints par<br />

des missi<strong>le</strong>s présentent s<strong>ou</strong>vent des brûlures. De même,<br />

quand un bombardement déc<strong>le</strong>nche des incendies <strong>dans</strong><br />

des édifices, <strong>le</strong>s brûlures par flamme sont fréquentes.<br />

Certaines armes tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> napalm et <strong>le</strong>s bombes<br />

au phosphore <strong>ou</strong> <strong>le</strong>s fusées/bombes éclairantes au<br />

magnésium provoquent des brûlures spécifiques.<br />

B<strong>le</strong>ssure par écrasement (crush)<br />

<strong>Les</strong> b<strong>le</strong>ssures par écrasement sont c<strong>ou</strong>rantes lorsque des<br />

bâtiments bombardés s’effondrent sur <strong>le</strong>urs occupants.<br />

Caractéristiques des armes<br />

Plaies par bal<strong>le</strong>s<br />

<strong>Les</strong> armes de poing et <strong>le</strong>s fusils d’assaut militaires tirent<br />

des bal<strong>le</strong>s à grande vitesse. En vertu du droit international<br />

humanitaire, t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s bal<strong>le</strong>s utilisées par <strong>le</strong>s forces <strong>armé</strong>es<br />

doivent être manufacturées de manière à ne pas exploser<br />

<strong>ou</strong> se fragmenter à l’impact, quand el<strong>le</strong>s atteignent un<br />

corps humain. T<strong>ou</strong>tefois, p<strong>ou</strong>r des raisons diverses (après<br />

avoir, par exemp<strong>le</strong>, ricoché contre un mur, sur un arbre <strong>ou</strong><br />

sur <strong>le</strong> sol), certaines bal<strong>le</strong>s se fragmentent <strong>dans</strong> <strong>le</strong> corps.<br />

Caractéristiques des plaies par bal<strong>le</strong>s<br />

• Le volume de tissu lésé varie selon la tail<strong>le</strong> et la vitesse<br />

du projecti<strong>le</strong>, de sa stabilité en vol ainsi que de sa<br />

construction.<br />

• En général, chaque bal<strong>le</strong> ne cause qu’une seu<strong>le</strong> b<strong>le</strong>ssure.<br />

• En général, l’orifice d’entrée est de petite tail<strong>le</strong>.<br />

• Il peut y avoir <strong>ou</strong> non un orifice de sortie ; s’il y en a un, la<br />

plaie est de tail<strong>le</strong> variab<strong>le</strong>.<br />

Annexe 2<br />

221


PREMIERS SECOURS<br />

222<br />

B<strong>le</strong>ssures par éclats : explosion de bombes, obus,<br />

grenades et certains types de mines terrestres<br />

En explosant, ces armes projettent des éclats métalliques<br />

de forme variab<strong>le</strong>. En faisant éclater des pierres <strong>ou</strong> des<br />

briques <strong>ou</strong> vo<strong>le</strong>r en éclats des vitres, <strong>le</strong>s explosions<br />

peuvent éga<strong>le</strong>ment produire des fragments pénétrants.<br />

Ces fragments sont projetés à très grande vitesse mais<br />

cel<strong>le</strong>-ci diminue rapidement au c<strong>ou</strong>rs de sa trajectoire.<br />

Caractéristiques des b<strong>le</strong>ssures par éclats<br />

• Le volume de tissu lésé varie selon la tail<strong>le</strong> et la<br />

vitesse des éclats, et la distance par rapport au lieu de<br />

l’explosion : plus la victime s’en tr<strong>ou</strong>ve éloignée, moins<br />

grande est l’énergie et moins grands sont <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>voir de<br />

pénétration des fragments et <strong>le</strong>s dommages infligés aux<br />

tissus.<br />

• En général, <strong>le</strong>s éclats provoquent des b<strong>le</strong>ssures<br />

multip<strong>le</strong>s.<br />

• La plaie est t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs plus large au point d’impact.<br />

• Il peut y avoir <strong>ou</strong> non un orifice de sortie ; <strong>le</strong> cas échéant,<br />

il est t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs plus petit que l’orifice d’entrée.<br />

Plaies par arme blanche<br />

Outre la baïonnette du soldat moderne, des machettes <strong>ou</strong><br />

des c<strong>ou</strong>teaux peuvent être utilisés.<br />

Caractéristiques des plaies par arme blanche<br />

• Plaies par incision <strong>ou</strong> perforation.<br />

• La lésion se limite à la zone ent<strong>ou</strong>rant la plaie.<br />

Restes explosifs de guerre : mines antipersonnel et<br />

engins non explosés<br />

Caractéristiques des b<strong>le</strong>ssures dues aux mines<br />

antipersonnel<br />

Mines à effet de s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong> dont la victime déc<strong>le</strong>nche<br />

l’explosion en posant <strong>le</strong> pied sur <strong>le</strong> plateau de pression :<br />

• amputation traumatique <strong>ou</strong> grave b<strong>le</strong>ssure du pied et<br />

de la jambe de contact ;<br />

• b<strong>le</strong>ssures éventuel<strong>le</strong>s à l’autre jambe ainsi qu’aux<br />

organes génitaux <strong>ou</strong> au bassin ;<br />

• la gravité des b<strong>le</strong>ssures varie en fonction du volume<br />

d’explosif contenu <strong>dans</strong> la mine.


Mines à fragmentation reliées à un fil de trébuchement <strong>ou</strong><br />

fil-piège :<br />

• <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssures sont <strong>le</strong>s mêmes que <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cas d’autres<br />

armes à fragmentation ;<br />

• en général, la victime se tr<strong>ou</strong>ve très près du lieu de<br />

l’explosion de la mine et el<strong>le</strong> présente des b<strong>le</strong>ssures<br />

multip<strong>le</strong>s et graves ;<br />

• <strong>le</strong>s jambes sont <strong>le</strong>s plus gravement atteintes, mais <strong>le</strong><br />

haut du corps peut éga<strong>le</strong>ment être t<strong>ou</strong>ché si la victime se<br />

tr<strong>ou</strong>ve à une plus grande distance.<br />

Personne manipulant une mine :<br />

• l’explosion cause de graves b<strong>le</strong>ssures à la main et au<br />

bras ; s<strong>ou</strong>vent, éga<strong>le</strong>ment, des b<strong>le</strong>ssures au visage et aux<br />

yeux <strong>ou</strong> au thorax.<br />

Des engins non explosés (s<strong>ou</strong>s-munitions de bombes à<br />

dispersion, bombes et obus qui ont été tirés mais n’ont<br />

pas éclaté) sont s<strong>ou</strong>vent abandonnés sur <strong>le</strong> champ de<br />

batail<strong>le</strong> ; <strong>le</strong>urs effets sont similaires à ceux des mines à<br />

fragmentation.<br />

Mines antichar<br />

<strong>Les</strong> mines antichar explosent au passage d’un char <strong>ou</strong> d’un<br />

véhicu<strong>le</strong> blindé de transport de personnel, <strong>ou</strong> même d’un<br />

véhicu<strong>le</strong> civil (voiture, camion <strong>ou</strong> autobus). Dans ce dernier<br />

cas, la mine antichar renverse <strong>ou</strong> détruit <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s<br />

passagers sont éjectés et projetés au sol ; il faut parfois<br />

extraire <strong>le</strong>s victimes prisonnières du véhicu<strong>le</strong> endommagé<br />

<strong>ou</strong> ret<strong>ou</strong>rné (désincarcération).<br />

Caractéristiques des b<strong>le</strong>ssures dues aux mines<br />

antichar<br />

• B<strong>le</strong>ssures fermées.<br />

• B<strong>le</strong>ssures par éclats.<br />

• L’explosion peut causer des lésions par effet de s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong><br />

(« pied de mine » compris).<br />

• Le carburant qui fuit peut s’enflammer et provoquer des<br />

brûlures.<br />

Armes non conventionnel<strong>le</strong>s<br />

Le droit international humanitaire interdit l’utilisation des<br />

armes chimiques et biologiques. Néanmoins, beauc<strong>ou</strong>p<br />

de pays possèdent des stocks de ces armes. Même si el<strong>le</strong>s<br />

ne sont pas utilisées au combat, de tel<strong>le</strong>s armes p<strong>ou</strong>rraient<br />

Annexe 2<br />

223


PREMIERS SECOURS<br />

224<br />

être disséminées en cas de bombardement des dépôts où<br />

el<strong>le</strong>s sont stockées.<br />

<strong>Les</strong> agents biologiques causent des maladies menaçant<br />

la santé publique (comme, par exemp<strong>le</strong>, l’anthrax et <strong>le</strong><br />

botulisme).<br />

<strong>Les</strong> agents chimiques sont soit toxiques p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> système<br />

nerveux (comme certains pesticides, par exemp<strong>le</strong>), soit ils<br />

provoquent des brûlures (cloques) ainsi que l’inflammation<br />

de la peau, des voies aériennes et des p<strong>ou</strong>mons.<br />

<strong>Les</strong> agents radioactifs, tels que l’uranium appauvri, ont<br />

vu <strong>le</strong>ur emploi se répandre (<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s obus antichar, par<br />

exemp<strong>le</strong>). Une bombe ent<strong>ou</strong>rée de matériel radioactif<br />

(appelée « bombe sa<strong>le</strong> ») n’est pas une arme nucléaire :<br />

el<strong>le</strong> associe un explosif conventionnel avec du matériel<br />

radioactif qui se disperse <strong>dans</strong> l’air et contamine une vaste<br />

zone.<br />

<strong>Les</strong> armes nucléaires associent une énorme puissance<br />

destructrice par forte onde de choc, cha<strong>le</strong>ur extrême et<br />

radioactivité.<br />

Circonstances particulières<br />

Accidents de la r<strong>ou</strong>te<br />

<strong>Les</strong> véhicu<strong>le</strong>s militaires r<strong>ou</strong><strong>le</strong>nt s<strong>ou</strong>vent à grande vitesse<br />

sur des terrains diffici<strong>le</strong>s, où <strong>le</strong>s r<strong>ou</strong>tes sûres n’existent pas.<br />

L’ environnement <strong>dans</strong> <strong>le</strong>quel survient l’accident, voire <strong>le</strong>s<br />

victimes el<strong>le</strong>s-mêmes, peuvent être hosti<strong>le</strong>s (présence de<br />

forces ennemies, de champs de mines, etc.).<br />

Brutalités<br />

<strong>Les</strong> mauvais traitements infligés aux « sympathisants<br />

s<strong>ou</strong>pçonnés » <strong>ou</strong> autres civils sont, hélas, bien trop<br />

c<strong>ou</strong>rants.


3 Tr<strong>ou</strong>sse de <strong>premiers</strong><br />

<strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong><br />

La tr<strong>ou</strong>sse de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> est à utiliser en fonction :<br />

• des exigences et directives loca<strong>le</strong>s ;<br />

• des connaissances et compétences de l’utilisateur.<br />

Dans certaines circonstances et s<strong>ou</strong>s certaines conditions,<br />

un antibiotique et/<strong>ou</strong> un analgésique (à administrer<br />

ora<strong>le</strong>ment <strong>ou</strong> par injection) peuvent s’aj<strong>ou</strong>ter au contenu.<br />

Votre utilisation de ces produits dépend des directives, des<br />

moyens et des programmes de formation de votre Société<br />

nationa<strong>le</strong>.<br />

Pensez :<br />

> à garder <strong>le</strong> contenu propre (à l’extérieur comme à<br />

l’intérieur) et en ordre ;<br />

> à réapprovisionner votre tr<strong>ou</strong>sse après utilisation ;<br />

> à utiliser <strong>le</strong> contenu de votre tr<strong>ou</strong>sse et à improviser<br />

avec d’autres matériels.<br />

N’<strong>ou</strong>bliez jamais que votre tr<strong>ou</strong>sse est marquée d’un<br />

emblème distinctif :<br />

> ne l’utilisez pas à d’autres fins que <strong>le</strong>s <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> ;<br />

> ne la laissez pas sans surveillance, de manière à éviter un<br />

vol et un éventuel usage abusif.<br />

Le contenu est destiné à c<strong>ou</strong>vrir <strong>le</strong>s besoins suivants.<br />

Annexe 3<br />

Nature des problèmes Nombre de victimes<br />

• hémorragie externe<br />

• 5 b<strong>le</strong>ssés graves (6 pansements par b<strong>le</strong>ssé) <strong>ou</strong><br />

• pas de respiration<br />

• 10 b<strong>le</strong>ssés légers (3 pansements par b<strong>le</strong>ssé), <strong>ou</strong><br />

• b<strong>le</strong>ssure de la peau<br />

• 3 b<strong>le</strong>ssés (10 pansements par b<strong>le</strong>ssé pendant <strong>le</strong>s j<strong>ou</strong>rs suivants en<br />

• brûlure de la peau<br />

l’absence d’évacuation)<br />

• traumatisme des os<br />

• cha<strong>le</strong>ur et froid<br />

225


PREMIERS SECOURS<br />

Contenu<br />

Sac et identification<br />

personnel<strong>le</strong><br />

Tail<strong>le</strong> Quantité Caractéristiques<br />

Contenant (sacoche, sac à dos<br />

<strong>ou</strong> boîte)<br />

Dossard CR* (p<strong>ou</strong>r protection et<br />

identification)<br />

– 1<br />

– 1<br />

Résistant et capab<strong>le</strong> de protéger <strong>le</strong> contenu ; espace de réserve<br />

p<strong>ou</strong>r des artic<strong>le</strong>s supplémentaires ; arborant l’emblème ;<br />

étanche à l’eau et à la p<strong>ou</strong>ssière ; faci<strong>le</strong> à <strong>ou</strong>vrir et fermer ;<br />

offrant des compartiments p<strong>ou</strong>r séparer <strong>le</strong>s divers matériels<br />

Résistant ; faci<strong>le</strong> à laver ; en coton ; emblème CR*<br />

imprimé devant et derrière (résistant à des lavages<br />

répétés) ; réfléchissant p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s zones t<strong>ou</strong>chées par une<br />

catastrophe ; non réfléchissant p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s zones de <strong>conflit</strong><br />

Inventaire du contenu – 1 Fiche laminée <strong>ou</strong> s<strong>ou</strong>s plastique<br />

Liste des contacts locaux en cas<br />

d’urgence<br />

– 1 Fiche laminée <strong>ou</strong> s<strong>ou</strong>s plastique<br />

Contacts au sein du réseau CR* – 1 Fiche laminée <strong>ou</strong> s<strong>ou</strong>s plastique<br />

Carte d’identité CR*<br />

Éclairage<br />

– 1<br />

Lampe de poche<br />

(à manivel<strong>le</strong>/dynamo)<br />

moyenne 1<br />

Solide, en plastique <strong>ou</strong> métal, avec joint d’étanchéité en<br />

ca<strong>ou</strong>tch<strong>ou</strong>c<br />

Si l’artic<strong>le</strong> ci-dessus n’est pas<br />

disponib<strong>le</strong> : lampe de poche,<br />

avec deux pi<strong>le</strong>s et des pi<strong>le</strong>s de<br />

réserve<br />

moyenne<br />

D/LR20<br />

34 x 61,5 mm<br />

1,5 V<br />

1 lampe de<br />

Lampe de poche : solide, en plastique <strong>ou</strong> métal, avec<br />

poche +<br />

joint d’étanchéité en ca<strong>ou</strong>tch<strong>ou</strong>c<br />

2 pi<strong>le</strong>s +<br />

2 pi<strong>le</strong>s de<br />

Pi<strong>le</strong>s : sèches <strong>ou</strong> alcalines<br />

réserve<br />

Amp<strong>ou</strong><strong>le</strong> de réserve p<strong>ou</strong>r la<br />

lampe de poche<br />

– 1 P<strong>ou</strong>r remplacer l’amp<strong>ou</strong><strong>le</strong> d’origine<br />

B<strong>ou</strong>gies en cire 45x110 mm 15<br />

Une b<strong>ou</strong>gie devrait donner une lumière suffisante<br />

pendant 8 heures<br />

Allumettes de sûreté<br />

résistantes à l’eau<br />

Nettoyage, désinfection et<br />

hygiène<br />

Boîte<br />

étanche de 25<br />

<strong>ou</strong> 30 unités<br />

2 P<strong>ou</strong>r allumer des b<strong>ou</strong>gies <strong>ou</strong> faire du feu<br />

Gants d’examen à usage unique<br />

(non stéri<strong>le</strong>s)<br />

M<br />

(7-8)<br />

50 paires<br />

P<strong>ou</strong>r votre protection personnel<strong>le</strong> contre t<strong>ou</strong>te contamination<br />

(<strong>le</strong> latex peut provoquer des réactions al<strong>le</strong>rgiques :<br />

optez de préférence p<strong>ou</strong>r des gants en viny<strong>le</strong>)<br />

70 % min. d’acide gras, 20 % max. d’humidité, 0,2 %<br />

Savon p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>ssive 200 g 1 savonette max. de NaOH (s<strong>ou</strong>de caustique) et 0,5 % max. de NaCl<br />

(chlorure de sodium)<br />

Boîte à savon 1<br />

En plastique ; fermant hermétiquement ; tail<strong>le</strong> suffisante<br />

p<strong>ou</strong>r contenir une savonette de 200 g<br />

Essuie-mains 60x30 cm 1 Résistant, faci<strong>le</strong> à laver, 100 % coton<br />

Sacs en plastique (p<strong>ou</strong>r<br />

vêtements <strong>ou</strong> déchets)<br />

35 litres<br />

58x60 cm<br />

2 P<strong>ou</strong>r vêtement et déchets<br />

Protection facia<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r ventilation<br />

(réutilisab<strong>le</strong>)<br />

– 1<br />

P<strong>ou</strong>r éviter t<strong>ou</strong>te contamination pendant la ventilation<br />

artificiel<strong>le</strong> (b<strong>ou</strong>che-à-b<strong>ou</strong>che <strong>ou</strong> b<strong>ou</strong>che-à-nez)<br />

226


Annexe 3<br />

Contenu<br />

Pansements<br />

Tail<strong>le</strong> Quantité Caractéristiques<br />

Solution antiseptique<br />

(en b<strong>ou</strong>teil<strong>le</strong>)<br />

200 ml 1<br />

Povidone iodé à 10 % ; b<strong>ou</strong>teil<strong>le</strong> en polyéthylène haute<br />

densité (HDPE), avec bec verseur, résistant au chlore et<br />

à l’iode<br />

R<strong>ou</strong><strong>le</strong>aux de bandes de gaze<br />

extensib<strong>le</strong><br />

8 cm x 4 m 15<br />

Coton blanchi purifié, absorbant 100 % élastique ; non<br />

stéri<strong>le</strong> ; poids approximatif : 27,5 g/m2 ; non adhésif<br />

R<strong>ou</strong><strong>le</strong>aux de bandage<br />

élastique<br />

10 cm x 5 m 15<br />

D<strong>ou</strong>b<strong>le</strong> retors et fils de coton simp<strong>le</strong> retors p<strong>ou</strong>r la chaîne<br />

100 % coton ; non stéri<strong>le</strong> ; environ 40 g/m2 ; non adhésif<br />

Bandage triangulaire<br />

136x96x96<br />

cm<br />

7 Tissu 100 % viscose <strong>ou</strong> coton<br />

Compresses de gaze stéri<strong>le</strong><br />

10x10 cm<br />

sachet de 2<br />

50 Absorbante, blanchie, purifiée, trame simp<strong>le</strong> – 100 %<br />

coton – 8 fils – 17 fils/cm 2 – non plié (épaisseur) 12<br />

Trame simp<strong>le</strong> en tissu absorbant, blanchi, purifié,<br />

Compresses de gaze non stéri<strong>le</strong> 10x20 cm 25 uni – 100 % coton ; 12 plis – 17 fils /cm2 – non plié<br />

(épaisseur) 12<br />

Ouate de coton<br />

Emballage de<br />

125 g<br />

3<br />

100 % coton – Hydrophi<strong>le</strong> – Purifié, blanchi ; coton<br />

cardé ; non prédéc<strong>ou</strong>pé ; r<strong>ou</strong><strong>le</strong>au avec des bandes de<br />

séparation entre <strong>le</strong>s c<strong>ou</strong>ches<br />

R<strong>ou</strong><strong>le</strong>au de<br />

bandage adhésif<br />

6 cm x 5 m 1<br />

Gaze avec une bande adhésive de chaque côté ; gaze<br />

protégée par une c<strong>ou</strong>che de papier ; non stéri<strong>le</strong><br />

Bande texti<strong>le</strong> avec une c<strong>ou</strong>che d’adhésif ; amalgame<br />

Sparadrap<br />

Pansements p<strong>ou</strong>r brûlures<br />

5 cm x 10 m 1<br />

adhésif de ca<strong>ou</strong>tch<strong>ou</strong>c, résines et lanoline ; non<br />

extensib<strong>le</strong> ; résistant à l’eau et perméab<strong>le</strong> à l’air ; peut<br />

être déchiré à la main<br />

Gaze absorbante ; 100 % coton stéri<strong>le</strong> ; tissé (17 fils/<br />

Compresses de gaze stéri<strong>le</strong>,<br />

paraffine<br />

10x10 cm 10<br />

cm2 ) ; fi<strong>le</strong>t à larges mail<strong>le</strong>s, imprégné de paraffine mol<strong>le</strong> ;<br />

mélange de baume du Pér<strong>ou</strong> et de paraffine mol<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r<br />

100 g<br />

Pansements p<strong>ou</strong>r brûlures<br />

(aluminium)<br />

35x45 cm 2 Stéri<strong>le</strong>s – Aluminium<br />

Sels de réhydratation ora<strong>le</strong><br />

(SRO)<br />

sachet de<br />

27,9 g / 1 litre<br />

3<br />

Glucose, anhydre : 20 g ; chlorure de sodium : 3,5 g ;<br />

citrate de sodium : 2,9 g ; chlorure de potassium : 1,5 g<br />

B<strong>ou</strong>teil<strong>le</strong> en métal <strong>ou</strong> en plastique (polyéthylène de<br />

G<strong>ou</strong>rde 1,1 litre 1<br />

haute densité / HDPE) avec un gros b<strong>ou</strong>chon à vis ;<br />

<strong>ou</strong>verture facilitant <strong>le</strong> remplissage et <strong>le</strong> nettoyage ; si<br />

possib<strong>le</strong>, munie d’un gobe<strong>le</strong>t<br />

C<strong>ou</strong>verture de survie 210x160 cm 1<br />

Isolante ; feuil<strong>le</strong> de polyester rec<strong>ou</strong>verte d’aluminium<br />

argenté <strong>ou</strong> doré<br />

227


PREMIERS SECOURS<br />

Contenu<br />

Instruments<br />

Tail<strong>le</strong> Quantité Caractéristiques<br />

Ciseaux (à b<strong>ou</strong>ts pointus et<br />

arrondis)<br />

14,5 cm 1 Acier non trempé, non magnétique<br />

Ciseaux à pansements « Lister » 18 cm 1 Acier non trempé, non magnétique<br />

Pince à échardes droite, de type<br />

« Feilchenfeld »<br />

Matériel imprimé et écrit<br />

Procédures et techniques des<br />

<strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong><br />

9,5 cm 1<br />

Brochure 1<br />

Acier trempé magnétique ; mors, bras f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong>s, bon<br />

ajustement du mors, bonne préhension des mâchoires<br />

Incluant la notice d’utilisation des artic<strong>le</strong>s et produits<br />

contenus <strong>dans</strong> la tr<strong>ou</strong>sse de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> ; français et<br />

langue(s) loca<strong>le</strong>(s)<br />

Stylo-feutre permanent Moyen, r<strong>ou</strong>ge 1<br />

Bloc-notes A 5 1 100 pages (ligné)<br />

Crayon – 1<br />

Fiches médica<strong>le</strong>s fiches 20 Français et langue(s) loca<strong>le</strong>(s)<br />

Inventaire du contenu de la<br />

tr<strong>ou</strong>sse<br />

fiches 1 Français et langue(s) loca<strong>le</strong>(s)<br />

* CR = Croix-R<strong>ou</strong>ge <strong>ou</strong> Croissant-R<strong>ou</strong>ge<br />

228


4 Diriger une équipe de<br />

sec<strong>ou</strong>ristes<br />

En t<strong>ou</strong>t temps<br />

Donnez l’exemp<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s domaines suivants et prenezen<br />

la responsabilité :<br />

> la sécurité et la sûreté de votre équipe, ainsi que des<br />

personnes qu’el<strong>le</strong> soigne ;<br />

> <strong>le</strong>s conditions de travail de l’équipe ;<br />

> la qualité du travail de l’équipe.<br />

Montrez-v<strong>ou</strong>s à la hauteur de la tâche<br />

> Inspirez confiance.<br />

> Soyez positif, malgré <strong>le</strong> danger et <strong>le</strong>s difficultés.<br />

> Adaptez-v<strong>ou</strong>s aux circonstances changeantes.<br />

> Maintenez la discipline.<br />

> Vérifiez que <strong>le</strong>s membres de l’équipe comprennent ce<br />

qu’ils ont à faire et qu’ils ont véritab<strong>le</strong>ment la volonté<br />

d’agir en conséquence.<br />

soyez tolérant et compréhensif<br />

> Respectez <strong>le</strong>s différences au sein de l’équipe<br />

– éducation, culture, religion, etc.<br />

> Soyez attentif aux signes qui reflètent la condition<br />

physique et psychologique des membres de votre<br />

équipe (comportement, expressions du visage, etc.) et<br />

peuvent indiquer un excès de stress.<br />

> Soyez disponib<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r des discussions de gr<strong>ou</strong>pe <strong>ou</strong> en<br />

tête-à-tête.<br />

soyez consciencieux et bien organisé<br />

> Tenez un j<strong>ou</strong>rnal de t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s m<strong>ou</strong>vements et actions<br />

pendant votre service.<br />

> Maintenez des contacts réguliers avec votre supérieur<br />

et/<strong>ou</strong> avec <strong>le</strong> centre de coordination de la chaîne des<br />

soins.<br />

Annexe 4<br />

À chaque instant, la<br />

sécurité de votre équipe<br />

doit constituer votre<br />

première priorité.<br />

229


PREMIERS SECOURS<br />

Vos conseils et votre<br />

s<strong>ou</strong>tien doivent favoriser<br />

à la fois <strong>le</strong> travail d’équipe<br />

et <strong>le</strong> développement<br />

personnel de chacun des<br />

membres.<br />

230<br />

Motivez<br />

Veil<strong>le</strong>z à ce que chaque membre de l’équipe conserve<br />

sa motivation, quel<strong>le</strong> que soit sa tâche : sauver des vies,<br />

s’occuper de l’administration <strong>ou</strong> de la logistique, etc.<br />

> Assurez-v<strong>ou</strong>s que <strong>le</strong>s membres de l’équipe bénéficient<br />

de conditions de travail et de vie adéquates (n<strong>ou</strong>rriture,<br />

repos, soins de santé, etc.).<br />

> Assurez-v<strong>ou</strong>s que l’équipement nécessaire est<br />

disponib<strong>le</strong> et qu’il est bien entretenu.<br />

> Organisez des séances de débriefing, en enc<strong>ou</strong>rageant<br />

<strong>le</strong>s membres de l’équipe à s’exprimer.<br />

> Félicitez vos collègues p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>ur travail et, si possib<strong>le</strong>,<br />

offrez-<strong>le</strong>ur un signe de reconnaissance.<br />

> S<strong>ou</strong>lignez ce que l’équipe a accompli, <strong>le</strong>s vies qui ont été<br />

sauvées, sans <strong>ou</strong>blier <strong>le</strong>s autres aspects de cette mission<br />

humanitaire.<br />

> Décidez d’une pause si <strong>le</strong> moral de certains individus<br />

<strong>ou</strong> de l’équipe est bas, <strong>ou</strong> s’il y a des signes de stress<br />

excessif et d’épuisement.<br />

Avant <strong>le</strong> départ de l’équipe sur <strong>le</strong> terrain<br />

N’<strong>ou</strong>bliez pas que <strong>le</strong>s membres de votre équipe peuvent<br />

aussi s<strong>ou</strong>ffrir de la situation à laquel<strong>le</strong> ils sont censés<br />

remédier ; <strong>le</strong>urs parents, amis <strong>ou</strong> collègues peuvent être<br />

malades, b<strong>le</strong>ssés, <strong>ou</strong> avoir été dépossédés de <strong>le</strong>urs biens,<br />

et ils peuvent avoir perdu contact avec eux. Dirigez-<strong>le</strong>s<br />

avec tact.<br />

Il v<strong>ou</strong>s faudra faire en sorte que <strong>le</strong>s membres de votre<br />

équipe soient acceptés par <strong>le</strong>s victimes, par la population<br />

t<strong>ou</strong>chée et par <strong>le</strong>s parties impliquées <strong>dans</strong> la situation<br />

de vio<strong>le</strong>nce. Peut-être que vos interlocuteurs seront<br />

contrariés par <strong>le</strong>s caractéristiques personnel<strong>le</strong>s de certains<br />

membres de l’équipe (c<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur de la peau, sexe, religion,<br />

nationalité, origine ethnique, etc.). Si c’est <strong>le</strong> cas, expliquez<br />

la composition de votre équipe et la nature de sa mission<br />

humanitaire, en évoquant éventuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s Principes<br />

fondamentaux du M<strong>ou</strong>vement international de la Croix-<br />

R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge, et, <strong>dans</strong> une situation de<br />

<strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s essentiel<strong>le</strong>s du droit international<br />

humanitaire.


Si quelqu’un donne à votre équipe l’ordre de partir, <strong>ou</strong> si<br />

quelqu’un refuse de la laisser travail<strong>le</strong>r :<br />

> éc<strong>ou</strong>tez poliment ses arguments (<strong>le</strong> cas échéant) ;<br />

> n’insistez pas <strong>ou</strong> ne discutez pas plus que nécessaire, <strong>ou</strong><br />

possib<strong>le</strong> ;<br />

> quittez la zone ;<br />

> informez votre chef et/<strong>ou</strong> <strong>le</strong> centre de coordination de la<br />

chaîne des soins ;<br />

> attendez de n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong>s instructions.<br />

En général<br />

> Assurez-v<strong>ou</strong>s que t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s membres de l’équipe se<br />

connaissent entre eux et savent ce que chacun d’eux a<br />

comme qualifications, intérêts, craintes et limites.<br />

> Assurez-v<strong>ou</strong>s que chacun est convenab<strong>le</strong>ment équipé<br />

p<strong>ou</strong>r remplir sa fonction. Cela inclut <strong>le</strong> port d’un<br />

vêtement <strong>ou</strong> d’un dossard de la Croix-R<strong>ou</strong>ge <strong>ou</strong> du<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge.<br />

> Identifiez <strong>le</strong>s personnes à qui v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez<br />

déléguer certaines tâches spécifiques, tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s<br />

communications radio <strong>ou</strong> la logistique.<br />

> Rappe<strong>le</strong>z à chacun que la sécurité et la sûreté sont d’une<br />

importance vita<strong>le</strong>, et que chaque membre de l’équipe a<br />

une responsabilité <strong>dans</strong> ces domaines.<br />

> Soyez prêt à suspendre <strong>le</strong> travail de l’équipe<br />

(temporairement <strong>ou</strong> définitivement).<br />

spécificités<br />

> Réunissez t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s informations ayant trait à la sécurité<br />

et transmettez-<strong>le</strong>s à votre équipe.<br />

> Présentez en détail <strong>le</strong> site, la situation et <strong>le</strong>s tâches.<br />

> Présentez <strong>le</strong> plan prévu en cas d’évacuation d’urgence<br />

de l’équipe ainsi que <strong>le</strong>s mesures à prendre si un<br />

membre de l’équipe tombe malade <strong>ou</strong> est b<strong>le</strong>ssé.<br />

> Veil<strong>le</strong>z à ce que chacun connaisse et accepte <strong>le</strong>s dangers<br />

et <strong>le</strong>s conditions de travail.<br />

Pendant <strong>le</strong> déploiement de l’équipe sur<br />

<strong>le</strong> terrain<br />

C’est la manière dont v<strong>ou</strong>s anticipez et réagissez aux<br />

situations d’urgence qui révè<strong>le</strong>ra votre qualité de chef : c’est<br />

à v<strong>ou</strong>s qu’il incombe de suspendre l’activité si l’équipe est en<br />

danger, et d’organiser son évacuation vers un lieu sûr.<br />

Annexe 4<br />

Assurez-v<strong>ou</strong>s que <strong>le</strong>s<br />

membres de votre équipe<br />

comprennent ce qu’ils ont<br />

à faire et savent comment<br />

se comporter, et qu’ils ont<br />

véritab<strong>le</strong>ment la volonté<br />

d’agir en conséquence.<br />

Appliquez-v<strong>ou</strong>s à exiger<br />

de v<strong>ou</strong>s-même t<strong>ou</strong>t ce<br />

que v<strong>ou</strong>s attendez des<br />

membres de votre équipe.<br />

231


PREMIERS SECOURS<br />

La bonne conduite d’une<br />

opration ne dépend pas<br />

d’une seu<strong>le</strong> personne :<br />

el<strong>le</strong> dépend du <strong>le</strong>adership<br />

exercé à chaque niveau<br />

de la chaîne de soins.<br />

El<strong>le</strong> peut inclure d’autres<br />

organisations que la vôtre.<br />

<strong>Les</strong> relations entre <strong>le</strong>s<br />

individus et <strong>le</strong>urs équipes<br />

j<strong>ou</strong>ent éga<strong>le</strong>ment un rô<strong>le</strong>.<br />

Pensez au bien-être des<br />

membres de votre équipe,<br />

mais veil<strong>le</strong>z à ne pas v<strong>ou</strong>s<br />

<strong>ou</strong>blier v<strong>ou</strong>s-même.<br />

V<strong>ou</strong>s aussi, v<strong>ou</strong>s êtes un<br />

membre de l’équipe !<br />

232<br />

Dirigez votre équipe<br />

> Donnez des instructions claires.<br />

> Limitez votre implication directe <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s soins aux<br />

victimes.<br />

> Déléguez des responsabilités quand v<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>vez.<br />

Coordonnez <strong>le</strong>s activités de votre équipe<br />

> Dirigez <strong>le</strong> triage et fixez <strong>le</strong>s priorités p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s soins et<br />

l’évacuation des victimes.<br />

> Contrô<strong>le</strong>z <strong>le</strong>s documents administratifs (liste<br />

d’enregistrement et fiches médica<strong>le</strong>s).<br />

> Organisez l’évacuation des victimes.<br />

> Recueil<strong>le</strong>z des informations auprès des membres de<br />

votre équipe et transmettez-<strong>le</strong>s au niveau de soins<br />

appropriés.<br />

> Organisez <strong>le</strong>s relèves de personnel et <strong>le</strong><br />

réapprovisionnement du matériel.<br />

s<strong>ou</strong>tenez votre équipe<br />

> Enc<strong>ou</strong>ragez <strong>le</strong>s bonnes initiatives et corrigez <strong>le</strong>s erreurs.<br />

> Contrô<strong>le</strong>z la condition physique et psychologique des<br />

membres de votre équipe, et assurez-v<strong>ou</strong>s qu’ils font<br />

une pause quand ils en ont besoin.<br />

> Faites preuve d’empathie à l’égard des membres de<br />

l’équipe et accordez-<strong>le</strong>ur t<strong>ou</strong>t <strong>le</strong> s<strong>ou</strong>tien nécessaire.<br />

Après l’intervention<br />

> Organisez des séances de débriefing, au c<strong>ou</strong>rs<br />

desquel<strong>le</strong>s v<strong>ou</strong>s communiquerez de manière<br />

constructive <strong>le</strong>s appréciations (positives et négatives).<br />

> Rappe<strong>le</strong>z aux membres de votre équipe qu’ils doivent se<br />

reposer et se détendre – et aidez-<strong>le</strong>s à <strong>le</strong> faire.<br />

> Reposez-v<strong>ou</strong>s et détendez-v<strong>ou</strong>s.<br />

> Aidez à remplacer <strong>ou</strong> compléter l’équipement et <strong>le</strong>s<br />

f<strong>ou</strong>rnitures.<br />

> Préparez l’équipe en vue de la prochaine mission.<br />

Favorisez l’esprit d’équipe en organisant <strong>ou</strong> en<br />

enc<strong>ou</strong>rageant des rencontres informel<strong>le</strong>s en dehors<br />

du travail. Cela permettra de renforcer <strong>le</strong>s relations<br />

personnel<strong>le</strong>s et la confiance mutuel<strong>le</strong>.


5 La chaîne des soins<br />

aux victimes<br />

La chaîne des soins est <strong>le</strong> parc<strong>ou</strong>rs suivi par une victime<br />

entre <strong>le</strong> lieu où el<strong>le</strong> a été b<strong>le</strong>ssée et <strong>le</strong> centre où el<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>rra<br />

recevoir <strong>le</strong>s soins spécialisés exigés par son état. El<strong>le</strong><br />

comprend :<br />

1. <strong>le</strong> lieu de l’incident ;<br />

2. <strong>le</strong> point de rassemb<strong>le</strong>ment des victimes ;<br />

3. l’étape intermédiaire ;<br />

4. l’hôpital chirurgical ;<br />

5. <strong>le</strong> centre de soins spécialisés (y compris rééducation<br />

physique) ;<br />

et<br />

6. <strong>le</strong> système de transport (ambulances, par ex.) p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong><br />

transfert d’un niveau à un autre.<br />

Annexe 5<br />

233


PREMIERS SECOURS<br />

CHAÎNE DES SOINS<br />

AUX VICTIMES<br />

Qui*<br />

Où<br />

Quoi**<br />

Sur place<br />

Parents et amis<br />

Communauté***<br />

Agents de santé<br />

communautaire<br />

Sec<strong>ou</strong>ristes (Croix-R<strong>ou</strong>ge <strong>ou</strong><br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge, militaires <strong>ou</strong><br />

autres brancardiers, etc.)<br />

Professionnels de la santé<br />

Point de rassemb<strong>le</strong>ment<br />

des victimes<br />

Professionnels de la santé<br />

Sec<strong>ou</strong>ristes (Croix-R<strong>ou</strong>ge <strong>ou</strong><br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge, militaires <strong>ou</strong><br />

autres brancardiers, etc.)<br />

Sur <strong>le</strong>s lignes de front Choisi spontanément (comme,<br />

par exemp<strong>le</strong>, à l’ombre d’un<br />

arbre)<br />

Poste de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong><br />

Dispensaire<br />

Centre de soins de santé<br />

primaires<br />

Gestes d’urgence vita<strong>le</strong> : <strong>le</strong>s<br />

seuls soins à prodiguer sur<br />

place<br />

Regr<strong>ou</strong>pement des victimes<br />

Évaluation de <strong>le</strong>ur état<br />

Soins médicaux complémentaires<br />

et/<strong>ou</strong> stabilisation<br />

Plans d’évacuation<br />

Soins de r<strong>ou</strong>tine (fièvre,<br />

diarrhée, ga<strong>le</strong>, etc.) et soins<br />

ambulatoires (pneumonie,<br />

traumatismes, etc.)<br />

Étape intermédiaire<br />

Médecins généralistes<br />

Infirmiers<br />

Poste de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong><br />

Dispensaire<br />

Centre de soins de santé<br />

primaires<br />

Hôpital de district<br />

Centre de consultations<br />

ambulatoires<br />

Soins d’urgence spécialisés<br />

Chirurgie simp<strong>le</strong><br />

Soins hospitaliers<br />

occasionnels, mais non<br />

comp<strong>le</strong>xes et nécessitant peu<br />

de j<strong>ou</strong>rs d’observation<br />

Soins de r<strong>ou</strong>tine (fièvre,<br />

diarrhée, ga<strong>le</strong>, etc.) et soins<br />

ambulatoires (pneumonie,<br />

traumatismes, etc.)<br />

* V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez v<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>ver impliqué à t<strong>ou</strong>s ces niveaux, en fonction des besoins et de vos aptitudes.<br />

** <strong>Les</strong> activités décrites sont sujettes à changement en fonction des conditions de sécurité et de la disponibilité <strong>ou</strong><br />

du niveau de formation du personnel médical devant intervenir.<br />

*** Dans <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, en vertu du droit international humanitaire, <strong>le</strong>s civils sont autorisés à<br />

recueillir et soigner <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssés et <strong>le</strong>s malades, quel<strong>le</strong> que soit <strong>le</strong>ur nationalité ; <strong>le</strong>s civils ne doivent pas être<br />

sanctionnés p<strong>ou</strong>r avoir fait cela. Au contraire, ils doivent être aidés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur tâche. En <strong>ou</strong>tre, <strong>le</strong> droit<br />

international humanitaire exige que la population civi<strong>le</strong> respecte <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssés et <strong>le</strong>s malades, même<br />

s’ils appartiennent à l’ennemi, et ne commette aucun acte de vio<strong>le</strong>nce à <strong>le</strong>ur encontre.<br />

234


T<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s combinaisons possib<strong>le</strong>s de ces étapes de<br />

soins peuvent se présenter. Dans certaines circonstances,<br />

la victime peut « sauter » une <strong>ou</strong> plusieurs étapes. Par<br />

exemp<strong>le</strong> :<br />

• une victime peut être transférée directement par<br />

hélicoptère du lieu de l’incident à un hôpital chirurgical ;<br />

• <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s peuvent, notamment <strong>dans</strong> un <strong>contexte</strong><br />

urbain, transporter <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssés directement jusqu’au<br />

service des urgences d’un hôpital chirurgical (qui sert<br />

ensuite de point de rassemb<strong>le</strong>ment des victimes) ;<br />

• un site donné (point de rassemb<strong>le</strong>ment des victimes <strong>ou</strong><br />

étape intermédiaire), situé <strong>dans</strong> un édifice sûr, peut être<br />

aménagé p<strong>ou</strong>r être utilisé comme hôpital chirurgical.<br />

Le nombre exact des différentes étapes de soins et <strong>le</strong><br />

cheminement suivi par <strong>le</strong>s victimes varie de cas en cas.<br />

P<strong>ou</strong>r que la chaîne des soins fonctionne correctement, il<br />

faut un système de coordination.<br />

• Il existe un centre unique de coordination (de<br />

commandement <strong>ou</strong> de régulation), qui est responsab<strong>le</strong> :<br />

– de l’ensemb<strong>le</strong> de l’organisation de la chaîne des soins<br />

(par exemp<strong>le</strong>, décisions concernant la destination en<br />

cas d’évacuation, l’engagement des ress<strong>ou</strong>rces, etc.),<br />

et<br />

– des contacts avec <strong>le</strong>s diverses instances compétentes<br />

(au siège de la police, des forces <strong>armé</strong>es, de la Société<br />

nationa<strong>le</strong>, etc.).<br />

• Chaque maillon de la chaîne des soins a, à sa tête, un<br />

chef ayant <strong>le</strong>s mêmes responsabilités que ci-dessus,<br />

en liaison avec <strong>le</strong>s représentants locaux des divers<br />

organismes.<br />

• Chaque équipe sur <strong>le</strong> terrain est dirigée par un chef<br />

d’équipe.<br />

<strong>Les</strong> informations circu<strong>le</strong>nt entre ces coordinateurs qui,<br />

si possib<strong>le</strong>, utilisent <strong>le</strong>s télécommunications (radio et<br />

téléphones mobi<strong>le</strong>s) <strong>ou</strong>, <strong>le</strong> cas échéant, d’autres moyens<br />

de communication (des messagers, par exemp<strong>le</strong>).<br />

L’efficacité des systèmes de commandement et de<br />

communication dépend de la stricte application des<br />

procédures établies.<br />

Annexe 5<br />

<strong>Les</strong> décisions relatives à<br />

l’organisation de la chaîne<br />

des soins requièrent<br />

avant t<strong>ou</strong>t du bon sens<br />

afin de déterminer<br />

ce qui est pratique et<br />

réalisab<strong>le</strong>, et obtenir <strong>le</strong>s<br />

meil<strong>le</strong>urs résultats p<strong>ou</strong>r<br />

<strong>le</strong> plus grand nombre<br />

de personnes, t<strong>ou</strong>t en<br />

garantissant la sécurité<br />

des victimes et du<br />

personnel médical.<br />

235


PREMIERS SECOURS<br />

236<br />

Projection des ress<strong>ou</strong>rces vers l’avant<br />

Il est parfois possib<strong>le</strong> de se doter des moyens nécessaires<br />

p<strong>ou</strong>r prodiguer des soins d’urgence et/<strong>ou</strong> chirurgicaux<br />

avancés plus près du point de rassemb<strong>le</strong>ment des victimes<br />

et, ainsi :<br />

• abaisser <strong>le</strong>s taux de mortalité et de morbidité<br />

(problèmes de santé) ; et<br />

• diminuer <strong>le</strong>s besoins en termes d’évacuation ainsi que<br />

<strong>le</strong>s risques, <strong>le</strong>s délais et l’inconfort liés au transfert des<br />

b<strong>le</strong>ssés.<br />

Un tel dispositif ne peut être mis en place que si l’on tient<br />

compte d’un certain nombre de facteurs :<br />

• sécurité (élément essentiel) ;<br />

• ress<strong>ou</strong>rces humaines et expertise (élément essentiel) ;<br />

• infrastructures (un minimum est indispensab<strong>le</strong>) ;<br />

• équipement (technologie appropriée) ;<br />

• f<strong>ou</strong>rnitures et matériel (appropriés) ;<br />

• possibilité d’évacuation vers d’autres structures.


6 Le poste de <strong>premiers</strong><br />

<strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong><br />

Des soins sont d’abord prodigués sur place et au point de<br />

rassemb<strong>le</strong>ment des victimes. Le poste de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong><br />

constitue <strong>le</strong> maillon suivant de la chaîne des soins.<br />

But<br />

Rassemb<strong>le</strong>r t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s victimes arrivant des zones de<br />

combat <strong>ou</strong> autres lieux affectés par une situation de<br />

vio<strong>le</strong>nce, de manière à p<strong>ou</strong>voir :<br />

• mieux organiser <strong>le</strong>ur prise en charge et, s’il y a lieu, <strong>le</strong>ur<br />

évacuation ;<br />

• évaluer <strong>le</strong>ur condition et prendre des mesures d’urgence<br />

et de stabilisation ;<br />

• préparer <strong>le</strong>s victimes en vue de <strong>le</strong>ur transfert vers <strong>le</strong><br />

maillon suivant de la chaîne des soins si <strong>le</strong>ur état l’exige.<br />

Un poste de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> n’est pas un « mini-hôpital » ;<br />

il a un rô<strong>le</strong> et des moyens limités.<br />

À noter<br />

Un grand nombre (voire la plupart) des victimes ne<br />

nécessiteront pas davantage de soins : el<strong>le</strong>s seront par<br />

conséquent évacuées non pas vers <strong>le</strong> maillon suivant de la<br />

chaîne des soins médicaux mais vers une zone plus sûre,<br />

loin des vio<strong>le</strong>nces.<br />

Localisation<br />

La localisation du poste de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> doit :<br />

• être indiquée <strong>le</strong> plus tôt possib<strong>le</strong> au centre de<br />

coordination de la chaîne des soins, et cela p<strong>ou</strong>r des<br />

raisons opérationnel<strong>le</strong>s et de sécurité ;<br />

• offrir une certaine sécurité : être assez éloigné des<br />

combats p<strong>ou</strong>r être à l’abri du danger, mais assez proche<br />

p<strong>ou</strong>r permettre aux victimes d’y être rapidement<br />

transférées ;<br />

• être connue de la population loca<strong>le</strong> et des personnes <strong>ou</strong><br />

gr<strong>ou</strong>pes impliqués <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s vio<strong>le</strong>nces ;<br />

Annexe 6<br />

237


PREMIERS SECOURS<br />

La sécurité et la<br />

protection des victimes<br />

et des sec<strong>ou</strong>ristes sont <strong>le</strong>s<br />

principa<strong>le</strong>s préoccupations<br />

dont il convient de tenir<br />

compte au moment de<br />

l’établissement d’un poste<br />

de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>.<br />

238<br />

• être faci<strong>le</strong>ment identifiab<strong>le</strong> grâce à un emblème<br />

distinctif de grandes dimensions, visib<strong>le</strong> de part<strong>ou</strong>t<br />

et de loin. En période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, selon <strong>le</strong> droit<br />

international humanitaire, un poste de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong><br />

signalé au moyen d’un emblème protecteur ne doit pas<br />

subir <strong>le</strong>s effets de la vio<strong>le</strong>nce et il doit être autorisé à<br />

accomplir librement ses tâches.<br />

À noter<br />

<strong>Les</strong> Sociétés nationa<strong>le</strong>s sont autorisées à utiliser<br />

l’emblème à titre indicatif sur <strong>le</strong>urs installations de<br />

<strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>. En ce cas, l’emblème doit être de<br />

petite tail<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r éviter t<strong>ou</strong>te confusion avec l’emblème<br />

protecteur. Néanmoins, <strong>le</strong>s Sociétés nationa<strong>le</strong>s sont<br />

fortement enc<strong>ou</strong>ragées à arborer sur <strong>le</strong>urs installations<br />

de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> un signe alternatif, tel qu’une<br />

croix blanche sur fond vert (déjà en usage <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s<br />

pays de l’Union européenne et <strong>dans</strong> certains autres<br />

pays) : il s’agit d’éviter que <strong>le</strong>s emblèmes distinctifs ne<br />

deviennent trop étroitement identifiés avec <strong>le</strong>s services<br />

médicaux en général. Quand <strong>le</strong> signe alternatif des<br />

<strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> est utilisé en même temps que l’un<br />

des emblèmes, c’est <strong>le</strong> signe alternatif qui doit être mis<br />

en évidence, de manière à préserver la signification<br />

spécia<strong>le</strong> de l’usage protecteur de l’emblème. Dans <strong>le</strong>s<br />

situations de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, <strong>le</strong>s installations de <strong>premiers</strong><br />

<strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> de la Société nationa<strong>le</strong> sont autorisées à utiliser<br />

un emblème distinctif de grandes dimensions à des fins<br />

de protection, à condition que cette Société nationa<strong>le</strong><br />

soit dûment reconnue et autorisée par <strong>le</strong> g<strong>ou</strong>vernement<br />

à f<strong>ou</strong>rnir une assistance aux services de santé des<br />

forces <strong>armé</strong>es, et que ces structures soient employées<br />

exclusivement <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s mêmes buts que <strong>le</strong>s services de<br />

santé militaires officiels, et qu’el<strong>le</strong>s soient s<strong>ou</strong>mises aux<br />

lois et règ<strong>le</strong>ments militaires.<br />

Installations<br />

Un poste de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> est une unité fonctionnel<strong>le</strong> ;<br />

en conséquence, il peut être aménagé de manière<br />

improvisée comme, par exemp<strong>le</strong>, s<strong>ou</strong>s une tente, <strong>dans</strong><br />

une éco<strong>le</strong>, <strong>dans</strong> t<strong>ou</strong>te maison disponib<strong>le</strong> <strong>ou</strong> <strong>dans</strong> un<br />

dispensaire <strong>ou</strong> un centre de soins existant. Cependant


certaines exigences minima<strong>le</strong>s doivent être remplies. Un<br />

poste de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> doit :<br />

• f<strong>ou</strong>rnir un abri contre <strong>le</strong>s éléments (températures<br />

extrêmes, so<strong>le</strong>il, pluie, vent, etc.) ; cela aide à protéger <strong>le</strong>s<br />

victimes et procure aux sec<strong>ou</strong>ristes un environnement<br />

de travail plus confortab<strong>le</strong> ;<br />

• être de dimensions suffisantes p<strong>ou</strong>r p<strong>ou</strong>voir héberger<br />

à la fois des b<strong>le</strong>ssés sur des civières et ceux qui <strong>le</strong>ur<br />

prodiguent des soins ;<br />

• être d’accès faci<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssés capab<strong>le</strong>s de marcher<br />

(pas de longue montée d’escalier, par exemp<strong>le</strong>) ;<br />

• être d’accès faci<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r que <strong>le</strong>s ambulances <strong>ou</strong> autres<br />

véhicu<strong>le</strong>s d’évacuation puissent al<strong>le</strong>r et venir, et offrir un<br />

espace de stationnement suffisant.<br />

Personnel<br />

De manière généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s postes de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> sont<br />

gérés par <strong>le</strong> personnel et <strong>le</strong>s volontaires du M<strong>ou</strong>vement<br />

international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge. Des<br />

membres de la communauté loca<strong>le</strong> peuvent être sollicités<br />

au moment de l’installation d’une tel<strong>le</strong> structure, p<strong>ou</strong>r<br />

apporter du matériel, improviser certains objets (comme,<br />

par exemp<strong>le</strong>, des attel<strong>le</strong>s avec des branches d’arbre) et,<br />

enfin, p<strong>ou</strong>r offrir aux victimes un réconfort et un certain<br />

confort physique.<br />

<strong>Les</strong> effectifs de certains postes de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> sont<br />

constitués de brancardiers et d’auxiliaires militaires. Plus<br />

<strong>le</strong> poste est proche du front, plus <strong>le</strong>s services médicaux<br />

militaires j<strong>ou</strong>ent un rô<strong>le</strong> de premier plan.<br />

De façon généra<strong>le</strong> :<br />

• l’équipe travaillant <strong>dans</strong> <strong>le</strong> poste doit avoir un chef ;<br />

• chacun doit avoir une tâche assignée, savoir comment<br />

l’accomplir, et s’en tenir là ;<br />

• chacun doit respecter la discipline.<br />

Annexe 6<br />

239


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir CD-ROM – Emergency Items<br />

Catalogue <strong>ou</strong> contactez <strong>le</strong> CICR]<br />

[Voir Fiches – Liste d’enregistrement<br />

des victimes ; Fiche médica<strong>le</strong> ]<br />

240<br />

Le niveau d’expertise technique du personnel travaillant<br />

<strong>dans</strong> un poste de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> dépend à la fois des<br />

circonstances et des normes en vigueur <strong>dans</strong> <strong>le</strong> pays.<br />

Chacun – sec<strong>ou</strong>riste, infirmier, médecin généraliste <strong>ou</strong><br />

même chirurgien – peut être amené à travail<strong>le</strong>r <strong>dans</strong> un<br />

poste de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>. C’est ce qui permet d’organiser<br />

p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s victimes la « projection des soins vers l’avant ».<br />

Équipement et f<strong>ou</strong>rnitures<br />

L’équipement et <strong>le</strong>s f<strong>ou</strong>rnitures doivent répondre à des<br />

normes minima<strong>le</strong>s et satisfaire aux exigences des activités<br />

élémentaires de soins aux victimes. <strong>Les</strong> connaissances<br />

et <strong>le</strong>s compétences du personnel, ainsi que <strong>le</strong>s normes<br />

loca<strong>le</strong>s, sont à prendre en compte lors du choix des<br />

équipements et des f<strong>ou</strong>rnitures.<br />

À noter<br />

On tr<strong>ou</strong>vera <strong>dans</strong> <strong>le</strong> catalogue du matériel d’urgence<br />

du M<strong>ou</strong>vement international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge intitulé Emergency Items Catalogue la<br />

description d’un poste standard de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> et<br />

de triage. <strong>Les</strong> installations, l’équipement et <strong>le</strong>s f<strong>ou</strong>rnitures<br />

qui y sont décrits sont destinés à des personnes<br />

expérimentées (personnel infirmier et/<strong>ou</strong> médecins<br />

généralistes).<br />

organisation<br />

Le bon sens doit commander à l’organisation d’un poste<br />

de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> et déterminer ce qui est pratique et<br />

réalisab<strong>le</strong> <strong>dans</strong> une situation donnée ; la durée pendant<br />

laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> poste sera appelé à fonctionner est éga<strong>le</strong>ment<br />

déterminante (de quelques minutes à quelques j<strong>ou</strong>rs <strong>ou</strong><br />

semaines).<br />

Néanmoins, certaines règ<strong>le</strong>s de base sont à respecter :<br />

• des contacts doivent être régulièrement établis avec <strong>le</strong><br />

centre de coordination de la chaîne des soins ;<br />

• chaque victime doit être enregistrée ;


• <strong>le</strong> poste doit être organisé, et <strong>le</strong> personnel préparé,<br />

de manière à p<strong>ou</strong>voir faire face à un afflux massif de<br />

victimes ;<br />

• un triage doit être effectué p<strong>ou</strong>r répartir <strong>le</strong>s victimes<br />

selon <strong>le</strong> degré de priorité de <strong>le</strong>urs besoins (en termes de<br />

traitement <strong>ou</strong> d’évacuation) ;<br />

• l’équipement et <strong>le</strong>s f<strong>ou</strong>rnitures doivent être<br />

convenab<strong>le</strong>ment inventoriés et stockés ; <strong>le</strong>ur utilisation<br />

doit être contrôlée ;<br />

• propreté et ordre doivent régner ;<br />

• quand un poste de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> ferme ses portes,<br />

<strong>le</strong>s locaux doivent être nettoyés et <strong>le</strong>s déchets doivent<br />

être éliminés correctement (par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s à<br />

usage unique – gants et seringues – doivent être placés<br />

<strong>dans</strong> des récipients spéciaux et brûlés).<br />

Si un poste de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> reste <strong>ou</strong>vert pendant<br />

un certain temps et si des installations adéquates sont à<br />

disposition, <strong>le</strong>s locaux devraient être p<strong>ou</strong>rvus :<br />

• d’une zone d’admission, à l’entrée du poste, où peuvent<br />

se dér<strong>ou</strong><strong>le</strong>r l’enregistrement et <strong>le</strong> triage des victimes ;<br />

• d’une zone d’attente, p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s soins et la surveillance des<br />

victimes attendant <strong>le</strong>ur évacuation <strong>ou</strong> transfert ;<br />

• d’une morgue temporaire ;<br />

• d’une zone de stockage p<strong>ou</strong>r l’équipement et <strong>le</strong>s<br />

f<strong>ou</strong>rnitures ;<br />

• d’une zone de repos p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> personnel, ainsi que des<br />

installations d’hygiène personnel<strong>le</strong>.<br />

À noter<br />

Un équipement de télécommunications devrait<br />

éventuel<strong>le</strong>ment être installé <strong>dans</strong> un local du poste de<br />

<strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> spécia<strong>le</strong>ment réservé à cet effet.<br />

Le transfert des victimes entre <strong>le</strong> poste de <strong>premiers</strong><br />

<strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> et <strong>le</strong> maillon suivant de la chaîne des soins doit<br />

être organisé et coordonné. Quel que soit <strong>le</strong> moyen<br />

de transport utilisé, <strong>le</strong>s soins aux victimes doivent être<br />

p<strong>ou</strong>rsuivis pendant <strong>le</strong> transfert.<br />

Annexe 6<br />

241


PREMIERS SECOURS<br />

242<br />

S<strong>ou</strong>venez-v<strong>ou</strong>s : n’acceptez jamais des personnes <strong>armé</strong>es<br />

à l’intérieur du poste, et ne laissez jamais entreposer des<br />

armes <strong>ou</strong> des munitions. Ne ramassez <strong>ou</strong> n’en<strong>le</strong>vez jamais<br />

v<strong>ou</strong>s-même des armes (en particulier des grenades <strong>ou</strong> des<br />

pisto<strong>le</strong>ts) se tr<strong>ou</strong>vant sur une victime : laissez faire cela par<br />

des personnes dûment qualifiées. En période de <strong>conflit</strong><br />

<strong>armé</strong>, selon <strong>le</strong> droit international humanitaire, <strong>le</strong>s armes<br />

légères et <strong>le</strong>s munitions en<strong>le</strong>vées sur <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssés et <strong>le</strong>s<br />

malades et qui sont tr<strong>ou</strong>vées <strong>dans</strong> des infrastructures <strong>ou</strong><br />

des établissements médicaux ne privent pas ceux-ci de la<br />

protection prévue par <strong>le</strong> droit.


7 n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong>s technologies<br />

<strong>Les</strong> n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong>s technologies peuvent j<strong>ou</strong>er – et j<strong>ou</strong>ent<br />

véritab<strong>le</strong>ment – un rô<strong>le</strong> en matière de soins aux victimes<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong> d’autres situations de<br />

vio<strong>le</strong>nce. Néanmoins, el<strong>le</strong>s ne devraient pas dissuader <strong>le</strong>s<br />

prestataires de soins d’utiliser <strong>le</strong>ur simp<strong>le</strong> bon sens <strong>ou</strong> <strong>le</strong>ur<br />

propre jugement. Tant <strong>le</strong>s n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong>s technologies que <strong>le</strong>s<br />

n<strong>ou</strong>veaux produits et t<strong>ou</strong>t autre moyen auxiliaire devraient<br />

être considérés comme des <strong>ou</strong>tils à utiliser, et non comme<br />

des fins en soi.<br />

Dans <strong>le</strong> domaine médical, de n<strong>ou</strong>veaux produits et<br />

équipements apparaissent régulièrement sur <strong>le</strong> marché :<br />

• générateurs de faib<strong>le</strong> puissance, à manivel<strong>le</strong> ;<br />

• appareils de surveillance (monitoring) alimentés par des<br />

pi<strong>le</strong>s, destinés au terrain ;<br />

• vêtements qui col<strong>le</strong>ctent et transmettent des données<br />

relatives à la santé ;<br />

• compresses hémostatiques p<strong>ou</strong>r arrêter <strong>le</strong>s hémorragies.<br />

En <strong>ou</strong>tre, des appareils existants sont s<strong>ou</strong>vent adaptés à de<br />

n<strong>ou</strong>veaux usages :<br />

• <strong>le</strong>s assistants numériques personnels (Personal Digital<br />

Assistants / PDA) et <strong>le</strong>s ordinateurs de poche « tab<strong>le</strong>ttes<br />

PC » (Tab<strong>le</strong>t Personal Computers) : équipés de logiciels<br />

spécifiquement conçus p<strong>ou</strong>r enregistrer l’historique<br />

médical des patients ;<br />

• <strong>le</strong>s systèmes de code barres et de puces é<strong>le</strong>ctroniques<br />

p<strong>ou</strong>r assurer un suivi du matériel (quantité et qualité) et<br />

des victimes (identité, localisation, soins prodigués, etc.) ;<br />

• <strong>le</strong>s vidéoconférences entre divers maillons de la<br />

chaîne des soins (en utilisant de petites caméras et <strong>le</strong>s<br />

communications radio) ainsi qu’avec des experts et des<br />

officiels extérieurs (via Internet).<br />

Enfin, grâce à la télémédecine, des compétences médica<strong>le</strong>s<br />

spécialisées parviennent jusqu’aux zones <strong>le</strong>s plus reculées<br />

grâce aux télécommunications. La télémédecine peut<br />

faciliter la prise de décisions (concernant, par exemp<strong>le</strong>,<br />

une évacuation) et confirmer <strong>ou</strong> améliorer <strong>le</strong>s choix en<br />

matière de soins grâce au s<strong>ou</strong>tien apporté à distance par<br />

un soignant plus expérimenté.<br />

Annexe 7<br />

La technologie la plus<br />

simp<strong>le</strong> est s<strong>ou</strong>vent la plus<br />

appropriée.<br />

<strong>Les</strong> solutions faisant appel<br />

à plusieurs technologies<br />

sont un choix judicieux.<br />

Cependant, <strong>le</strong> bon<br />

sens, <strong>le</strong>s connaissances,<br />

<strong>le</strong>s compétences et <strong>le</strong><br />

jugement personnel<br />

restent <strong>le</strong>s guides <strong>le</strong>s plus<br />

fiab<strong>le</strong>s.<br />

243


8 règ<strong>le</strong>s de sécurité en<br />

situation dangereuse<br />

<strong>Les</strong> lignes qui suivent ne sont que des recommandations.<br />

Il est de votre responsabilité d’agir en v<strong>ou</strong>s conformant à<br />

la situation sur place, aux directives loca<strong>le</strong>s en matière de<br />

sécurité et aux instructions de votre chef d’équipe.<br />

Interrogatoire<br />

La police <strong>ou</strong> d’autres personnes constituant « <strong>le</strong>s autorités »<br />

sur <strong>le</strong> lieu de votre intervention peuvent v<strong>ou</strong>s interroger.<br />

> Restez calme.<br />

> Coopérez.<br />

> Montrez votre carte d’identité et votre carte de membre<br />

de la Société nationa<strong>le</strong>.<br />

> Expliquez p<strong>ou</strong>rquoi v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>vez là (en chemin<br />

p<strong>ou</strong>r rejoindre votre équipe, etc.).<br />

> Évitez <strong>le</strong>s confrontations verba<strong>le</strong>s.<br />

Parfois, malgré vos explications, v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez ne pas être<br />

autorisé à exercer vos activités.<br />

> Ne v<strong>ou</strong>s mettez pas en colère.<br />

> N’insistez pas.<br />

> Faites rapport <strong>le</strong> plus tôt possib<strong>le</strong> à votre chef d’équipe<br />

<strong>ou</strong> au centre de coordination de la chaîne des soins.<br />

Annexe 8<br />

245


PREMIERS SECOURS<br />

246<br />

Tirs d’artil<strong>le</strong>rie <strong>ou</strong> d’armes légères<br />

Mettez-v<strong>ou</strong>s immédiatement à l’abri<br />

> Tr<strong>ou</strong>vez une protection contre <strong>le</strong>s tirs – cela signifie que<br />

v<strong>ou</strong>s devez disposer d’une « barrière » épaisse et solide<br />

entre v<strong>ou</strong>s et la direction d’où provient <strong>le</strong> bruit des<br />

tirs : v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rrez, par exemp<strong>le</strong>, v<strong>ou</strong>s mettre à c<strong>ou</strong>vert<br />

derrière un gros rocher, un tronc d’arbre, un édifice, un<br />

véhicu<strong>le</strong> <strong>ou</strong> même un fossé au bord de la r<strong>ou</strong>te.<br />

> Mettez-v<strong>ou</strong>s à l’abri des regards (cachez-v<strong>ou</strong>s).<br />

> Si possib<strong>le</strong>, rampez sur <strong>le</strong> sol, à c<strong>ou</strong>vert, jusqu’à une<br />

n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong> position, de sorte que <strong>le</strong>s personnes qui tirent<br />

ne sachent plus où v<strong>ou</strong>s êtes.<br />

> N’essayez pas de voir ce qui se passe: v<strong>ou</strong>s risquez d’être vu.<br />

> Restez à c<strong>ou</strong>vert jusqu’à l’arrêt des tirs. Attendez encore<br />

10 à 20 minutes avant de quitter votre abri.<br />

S<strong>ou</strong>venez-v<strong>ou</strong>s : être protégé des regards (derrière un<br />

buisson, par exemp<strong>le</strong>) ne signifie pas être protégé des tirs !<br />

Mines (mines terrestres, engins explosifs<br />

improvisés, pièges)<br />

> Demandez s’il y a des mines <strong>dans</strong> la zone, et quel est <strong>le</strong>ur<br />

emplacement. La population loca<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s chauffeurs de<br />

taxis et de camions <strong>ou</strong> <strong>le</strong>s autorités loca<strong>le</strong>s peuvent avoir<br />

des informations sur <strong>le</strong>s mines terrestres <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur région<br />

<strong>ou</strong> sur <strong>le</strong>s anciens champs de batail<strong>le</strong> et lignes de front.<br />

T<strong>ou</strong>tefois, lorsque v<strong>ou</strong>s posez ces questions, prenez garde<br />

à ce que l’on ne v<strong>ou</strong>s prenne pas p<strong>ou</strong>r un espion !<br />

> Apprenez à reconnaître <strong>le</strong>s méthodes usuel<strong>le</strong>s de<br />

marquage (pierres <strong>ou</strong> marques sur <strong>le</strong>s arbres, par exemp<strong>le</strong>).<br />

> N’empruntez jamais une piste <strong>ou</strong> une r<strong>ou</strong>te à moins d’être<br />

sûr que d’autres personnes y sont passées récemment.<br />

> Si v<strong>ou</strong>s êtes en gr<strong>ou</strong>pe, assurez-v<strong>ou</strong>s qu’un espace de<br />

10 mètres sépare <strong>le</strong>s personnes.<br />

> N’essayez jamais de déplacer, de t<strong>ou</strong>cher, ni même de<br />

v<strong>ou</strong>s approcher p<strong>ou</strong>r mieux voir une mine, <strong>ou</strong> quoi que<br />

ce soit posé sur <strong>le</strong> sol. Des munitions non explosées et<br />

des objets « bizarres », voire même usuels, sur <strong>le</strong> sol <strong>ou</strong><br />

accrochés à la végétation risquent d’être des pièges.<br />

> Si v<strong>ou</strong>s voyez quelque chose de suspect, notez son<br />

emplacement, marquez-<strong>le</strong> et informez la communauté<br />

loca<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s personnes compétentes, en particulier votre<br />

chef d’équipe et <strong>le</strong>s démineurs.


Si v<strong>ou</strong>s pénétrez <strong>dans</strong> une zone où v<strong>ou</strong>s voyez des<br />

mines<br />

> Ne paniquez pas !<br />

> Arrêtez-v<strong>ou</strong>s immédiatement.<br />

> Lentement et en faisant très attention, revenez sur vos<br />

pas jusqu’à ce que v<strong>ou</strong>s arriviez à un endroit sûr.<br />

> Informez-en t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s personnes concernées.<br />

> Enregistrez l’information (sur une carte, par exemp<strong>le</strong>).<br />

> Ent<strong>ou</strong>rez la zone d’un cordon de sécurité <strong>ou</strong> assurezv<strong>ou</strong>s<br />

que quelqu’un d’autre <strong>le</strong> fait.<br />

Dans des édifices<br />

> Sachez où se tr<strong>ou</strong>ve l’abri et comment v<strong>ou</strong>s y rendre<br />

(cette démarche doit faire partie de votre évaluation des<br />

conditions de sécurité).<br />

> Interdisez l’introduction d’armes <strong>dans</strong> un édifice de la<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge <strong>ou</strong> du Croissant-R<strong>ou</strong>ge. <strong>Les</strong> personnes<br />

transportant des armes doivent laisser cel<strong>le</strong>s-ci à<br />

l’extérieur.<br />

Si des tirs atteignent l’édifice où v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>vez,<br />

<strong>ou</strong> si des obus d’artil<strong>le</strong>rie commencent à s’abattre<br />

sur votre vil<strong>le</strong> <strong>ou</strong> village<br />

> Mettez-v<strong>ou</strong>s immédiatement à c<strong>ou</strong>vert <strong>dans</strong> votre<br />

« zone sûre » <strong>ou</strong> votre abri.<br />

> Allongez-v<strong>ou</strong>s sur <strong>le</strong> sol.<br />

> Tenez-v<strong>ou</strong>s à l’écart des fenêtres.<br />

> N’essayez pas de regarder à l’extérieur.<br />

> S’il n’y a pas d’abri, <strong>ou</strong> si v<strong>ou</strong>s ne p<strong>ou</strong>vez pas v<strong>ou</strong>s y<br />

rendre sans prendre de risques :<br />

• mettez-v<strong>ou</strong>s s<strong>ou</strong>s un escalier ;<br />

• mieux encore, rampez jusqu’à un endroit situé au<br />

milieu du bâtiment, <strong>ou</strong> qui v<strong>ou</strong>s offre la protection<br />

d’au moins deux murs entre v<strong>ou</strong>s et la direction d’où<br />

proviennent <strong>le</strong>s tirs.<br />

En règ<strong>le</strong> généra<strong>le</strong>, une tel<strong>le</strong> situation ne devrait jamais se<br />

présenter <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s édifices où <strong>le</strong>s victimes reçoivent des<br />

soins (postes de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>, hôpitaux, etc.), car il<br />

devrait t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs y avoir des abris adéquats.<br />

Certes, aucun abri ne peut garantir une protection contre<br />

l’impact direct d’une arme l<strong>ou</strong>rde (tel<strong>le</strong> qu’une bombe <strong>ou</strong><br />

un missi<strong>le</strong> largué d’un avion, <strong>ou</strong> un obus d’artil<strong>le</strong>rie l<strong>ou</strong>rde).<br />

Annexe 8<br />

247


PREMIERS SECOURS<br />

[Voir Section 5.1.1 – Votre sécurité<br />

personnel<strong>le</strong>]<br />

248<br />

Néanmoins, en utilisant des matériaux faci<strong>le</strong>s à tr<strong>ou</strong>ver,<br />

il est possib<strong>le</strong> de bien se protéger contre <strong>le</strong>s tirs d’armes<br />

de plus petit calibre (tel<strong>le</strong>s que l’artil<strong>le</strong>rie légère, <strong>le</strong>s tirs de<br />

mortiers et d’armes légères) ainsi que contre <strong>le</strong>s explosions.<br />

> Sacs de sab<strong>le</strong> (sachez comment <strong>le</strong>s placer).<br />

> Solutions alternatives tel<strong>le</strong>s que :<br />

• caisses;<br />

• paniers ;<br />

• bidons d’hui<strong>le</strong>;<br />

remplis de terre <strong>ou</strong> de gravats.<br />

> Mottes de terre, enherbée <strong>ou</strong> non.<br />

> Planches en bois <strong>ou</strong> petits troncs d’arbres sur <strong>le</strong>s toits et<br />

p<strong>ou</strong>r occulter <strong>le</strong>s fenêtres.<br />

> Ruban adhésif transparent sur <strong>le</strong>s fenêtres (p<strong>ou</strong>r prévenir<br />

la projection d’éclats de verre).<br />

> Rideaux (plus ils sont l<strong>ou</strong>rds, mieux cela vaut) p<strong>ou</strong>r<br />

absorber l’énergie dégagée par <strong>le</strong> s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong> d’une<br />

explosion. <strong>Les</strong> vo<strong>le</strong>ts en bois j<strong>ou</strong>ent <strong>le</strong> même rô<strong>le</strong>.<br />

<strong>Les</strong> moyens ci-dessus sont à utiliser p<strong>ou</strong>r protéger <strong>le</strong>s<br />

zones suivantes.<br />

> Entrées, fenêtres et voies d’accès aux abris.<br />

> Dépôts de carburant/combustib<strong>le</strong>, générateurs, sal<strong>le</strong>s<br />

radio et stocks de matériel médical vital mais vulnérab<strong>le</strong>.<br />

> Entrepôts et sal<strong>le</strong>s d’hôpital.<br />

À bord d’un véhicu<strong>le</strong><br />

Si v<strong>ou</strong>s êtes passager<br />

> Voyagez t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs avec la vitre légèrement <strong>ou</strong>verte<br />

(même en hiver) de manière à entendre t<strong>ou</strong>t bruit<br />

indiquant un danger.<br />

> En fonction de la situation, soit laissez <strong>le</strong>s portières<br />

non verr<strong>ou</strong>illées (p<strong>ou</strong>r p<strong>ou</strong>voir sortir) soit, au contraire,<br />

verr<strong>ou</strong>illées si, par exemp<strong>le</strong>, v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>vez à<br />

proximité d’une f<strong>ou</strong><strong>le</strong> agressive.<br />

> Ne transportez pas d’armes à bord d’un véhicu<strong>le</strong> de<br />

la Croix-R<strong>ou</strong>ge <strong>ou</strong> du Croissant-R<strong>ou</strong>ge (comme, par<br />

exemp<strong>le</strong>, l’arme d’une victime <strong>ou</strong> des personnes qui<br />

l’accompagnent). Aucune personne <strong>armé</strong>e ne doit<br />

monter à bord d’un véhicu<strong>le</strong> de la Croix-R<strong>ou</strong>ge <strong>ou</strong> du<br />

Croissant-R<strong>ou</strong>ge. Expliquez p<strong>ou</strong>rquoi et soyez ferme.


Barrages r<strong>ou</strong>tiers, points de contrô<strong>le</strong> militaires et<br />

check-points<br />

> Obéissez à t<strong>ou</strong>t signal <strong>ou</strong> instruction donnés (comme,<br />

par exemp<strong>le</strong>, la demande de f<strong>ou</strong>il<strong>le</strong>r votre véhicu<strong>le</strong>), mais<br />

soyez ferme et refusez de remettre des effets personnels<br />

<strong>ou</strong> des effets destinés aux victimes.<br />

> En<strong>le</strong>vez vos lunettes de so<strong>le</strong>il et votre chapeau.<br />

> Ne partez pas avant d’avoir reçu l’ordre de <strong>le</strong> faire.<br />

> Vos mains doivent rester visib<strong>le</strong>s.<br />

> Restez poli, amical et confiant.<br />

> Ne soyez pas pressé de p<strong>ou</strong>rsuivre votre voyage ;<br />

acceptez la discussion.<br />

> Ne sortez du véhicu<strong>le</strong> que si cela est nécessaire et sans<br />

risques.<br />

Tirs de semonce<br />

> Après l’arrêt du véhicu<strong>le</strong>, sortez et mettez-v<strong>ou</strong>s<br />

rapidement à l’abri, à l’écart de la r<strong>ou</strong>te, en positionnant<br />

<strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong> entre v<strong>ou</strong>s et la direction d’où proviennent<br />

<strong>le</strong>s bruits de tirs.<br />

> Demandez des instructions à votre chef d’équipe.<br />

Attendez une quinzaine de minutes : s’il n’y a pas eu de<br />

tirs entre-temps, il convient en général de rebr<strong>ou</strong>sser<br />

chemin.<br />

Tirs d’artil<strong>le</strong>rie l<strong>ou</strong>rde<br />

> Après l’arrêt du véhicu<strong>le</strong>, sortez et mettez-v<strong>ou</strong>s<br />

rapidement à l’abri, à l’écart de la r<strong>ou</strong>te (pas s<strong>ou</strong>s <strong>le</strong><br />

véhicu<strong>le</strong>).<br />

Le chauffeur peut décider de p<strong>ou</strong>rsuivre sa r<strong>ou</strong>te s’il est<br />

faci<strong>le</strong> de s’échapper (si, par exemp<strong>le</strong>, l’entrée d’un tunnel<br />

traversant une montagne se tr<strong>ou</strong>ve à 20 mètres de là).<br />

Tirs dirigés contre votre véhicu<strong>le</strong><br />

> Tant que v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>vez <strong>dans</strong> <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong>, protégezv<strong>ou</strong>s<br />

<strong>le</strong> plus possib<strong>le</strong>.<br />

> Si <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong> s’arrête, sortez et mettez-v<strong>ou</strong>s rapidement<br />

à l’abri, en positionnant <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong> entre v<strong>ou</strong>s et <strong>le</strong>s tirs.<br />

Annexe 8<br />

249


PREMIERS SECOURS<br />

250<br />

Si v<strong>ou</strong>s êtes au volant<br />

Suivez <strong>le</strong>s instructions données ci-dessus (« Si v<strong>ou</strong>s êtes<br />

passager ») ainsi que <strong>le</strong>s recommandations suivantes.<br />

Concernant <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong><br />

> V<strong>ou</strong>s serez probab<strong>le</strong>ment au volant d’un 4x4, véhicu<strong>le</strong><br />

ayant <strong>le</strong>s caractéristiques suivantes :<br />

• haut et l<strong>ou</strong>rd ;<br />

• excel<strong>le</strong>nt sur <strong>le</strong>s mauvaises r<strong>ou</strong>tes ainsi que <strong>dans</strong> <strong>le</strong><br />

sab<strong>le</strong> et <strong>dans</strong> la neige ;<br />

• instab<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s r<strong>ou</strong>tes norma<strong>le</strong>s ; à plus de 80 km/h, un<br />

4x4 risque de se renverser.<br />

> Sachez comment conduire votre véhicu<strong>le</strong> : par exemp<strong>le</strong><br />

enc<strong>le</strong>ncher <strong>le</strong>s 4 r<strong>ou</strong>es motrices (chaque modè<strong>le</strong><br />

possède différents b<strong>ou</strong>tons et poignées).<br />

> Sachez changer une r<strong>ou</strong>e.<br />

> Sachez où se tr<strong>ou</strong>vent <strong>le</strong>s <strong>ou</strong>tils, la r<strong>ou</strong>e de <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> et <strong>le</strong>s<br />

pièces de rechange.<br />

Avant <strong>le</strong> départ<br />

> Si c’est v<strong>ou</strong>s qui conduisez, il v<strong>ou</strong>s incombe de vérifier<br />

l’état du véhicu<strong>le</strong>. S’il existe une checklist concernant<br />

ce véhicu<strong>le</strong>, utilisez-la. Outre <strong>le</strong>s points re<strong>le</strong>vant de la<br />

mécanique et des communications, <strong>le</strong>s aspects suivants<br />

sont éga<strong>le</strong>ment à contrô<strong>le</strong>r.<br />

> Assurez-v<strong>ou</strong>s que l’emblème est clairement visib<strong>le</strong><br />

(nettoyez la partie du véhicu<strong>le</strong> sur laquel<strong>le</strong> il est placé,<br />

par exemp<strong>le</strong>).<br />

> Si votre véhicu<strong>le</strong> en a un, assurez-v<strong>ou</strong>s que <strong>le</strong> drapeau<br />

arborant l’emblème est bien visib<strong>le</strong>.<br />

> Vérifiez que v<strong>ou</strong>s avez <strong>le</strong>s cartes nécessaires, et que cel<strong>le</strong>sci<br />

indiquent ce dont v<strong>ou</strong>s avez besoin (t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s r<strong>ou</strong>tes<br />

connues, <strong>le</strong>s centres de soins et <strong>le</strong>s zones dangereuses<br />

répertoriées). Assurez-v<strong>ou</strong>s que v<strong>ou</strong>s savez lire ces cartes !<br />

> Vérifiez que v<strong>ou</strong>s avez en réserve t<strong>ou</strong>t ce dont v<strong>ou</strong>s<br />

p<strong>ou</strong>rriez avoir besoin (artic<strong>le</strong>s de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>,<br />

n<strong>ou</strong>rriture, eau, carburant, <strong>ou</strong>tils, r<strong>ou</strong>e de <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>, pièces<br />

de rechange, etc.).<br />

> Vérifiez que v<strong>ou</strong>s avez des boissons sucrées, des<br />

bonbons et autres « petits cadeaux » à offrir aux points<br />

de contrô<strong>le</strong>.<br />

> En v<strong>ou</strong>s aidant de la carte, choisissez <strong>le</strong>s itinéraires<br />

que v<strong>ou</strong>s connaissez <strong>ou</strong> que d’autres personnes ont<br />

empruntés récemment.


Pendant <strong>le</strong> voyage<br />

> Ne j<strong>ou</strong>ez pas au taxi ; charger des passagers ne fait pas<br />

partie de votre fonction.<br />

> Demandez-v<strong>ou</strong>s t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs où v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rriez v<strong>ou</strong>s réfugier<br />

si l’on v<strong>ou</strong>s tirait dessus. Assurez-v<strong>ou</strong>s que <strong>le</strong>s autres<br />

personnes à bord font de même.<br />

> Voyagez de j<strong>ou</strong>r, en évitant l’aurore et <strong>le</strong> crépuscu<strong>le</strong>.<br />

> Empruntez <strong>le</strong>s itinéraires que v<strong>ou</strong>s connaissez <strong>ou</strong> que<br />

d’autres personnes ont empruntés récemment.<br />

> Conduisez « en d<strong>ou</strong>ceur » et avec prudence.<br />

> Évitez <strong>le</strong>s nids-de-p<strong>ou</strong><strong>le</strong> et <strong>le</strong>s objets encombrant la<br />

r<strong>ou</strong>te (soyez particulièrement prudent pendant <strong>ou</strong> après<br />

la pluie).<br />

> Ne quittez la r<strong>ou</strong>te s<strong>ou</strong>s aucun prétexte, même p<strong>ou</strong>r<br />

faire demi-t<strong>ou</strong>r.<br />

> Si possib<strong>le</strong>, voyagez avec au moins un autre véhicu<strong>le</strong>, en<br />

laissant un espace de quelques dizaines de mètres entre<br />

<strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s.<br />

> Si v<strong>ou</strong>s conduisez hors r<strong>ou</strong>te, restez <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s traces<br />

d’autres véhicu<strong>le</strong>s.<br />

> Maintenez une bonne distance entre votre véhicu<strong>le</strong> et<br />

<strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s (<strong>ou</strong> convois) des forces de sécurité.<br />

si v<strong>ou</strong>s êtes pris s<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s tirs<br />

> À moins que <strong>le</strong>s tirs ne proviennent d’en face, p<strong>ou</strong>rsuivez<br />

votre r<strong>ou</strong>te en conduisant aussi vite que possib<strong>le</strong>. Une<br />

cib<strong>le</strong> qui se déplace très rapidement est plus diffici<strong>le</strong> à<br />

atteindre.<br />

> Si <strong>le</strong>s tirs proviennent d’en face, bifurquez <strong>dans</strong> une<br />

rue secondaire (si v<strong>ou</strong>s r<strong>ou</strong><strong>le</strong>z en vil<strong>le</strong>) ; si v<strong>ou</strong>s êtes à la<br />

campagne, mettez-v<strong>ou</strong>s de côté et sortez, de manière à<br />

mettre <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong> entre v<strong>ou</strong>s et la s<strong>ou</strong>rce des tirs – v<strong>ou</strong>s<br />

serez ainsi mieux protégé et mieux caché.<br />

> Évitez de faire marche arrière <strong>ou</strong> demi-t<strong>ou</strong>r ; ces<br />

manœuvres ra<strong>le</strong>ntissent votre véhicu<strong>le</strong> qui devient ainsi<br />

une cib<strong>le</strong> plus faci<strong>le</strong>.<br />

> Si <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong> est immobilisé, sortez et mettez-v<strong>ou</strong>s<br />

rapidement à l’abri, <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong> étant entre v<strong>ou</strong>s et <strong>le</strong>s tirs.<br />

si, t<strong>ou</strong>t à fait exceptionnel<strong>le</strong>ment, v<strong>ou</strong>s conduisez<br />

de nuit<br />

> Assurez-v<strong>ou</strong>s que t<strong>ou</strong>t éclairage installé sur <strong>le</strong> toit <strong>ou</strong> à<br />

l’arrière de votre véhicu<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r illuminer <strong>le</strong> drapeau est<br />

enc<strong>le</strong>nché.<br />

Annexe 8<br />

251


PREMIERS SECOURS<br />

252<br />

si v<strong>ou</strong>s rencontrez des barrages r<strong>ou</strong>tiers, points de<br />

contrô<strong>le</strong> militaires et check-points<br />

> Ra<strong>le</strong>ntissez bien à l’avance.<br />

> Arrêtez t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs <strong>le</strong> moteur.<br />

> Éteignez <strong>le</strong>s haut-par<strong>le</strong>urs des téléphones et des radios.<br />

Pensez à <strong>le</strong>s rallumer une fois que v<strong>ou</strong>s serez reparti.<br />

Cessez t<strong>ou</strong>te transmission.<br />

> Descendez votre vitre.<br />

> Si, t<strong>ou</strong>t à fait exceptionnel<strong>le</strong>ment, v<strong>ou</strong>s conduisez de nuit :<br />

• baissez vos feux de r<strong>ou</strong>te bien à l’avance et, à l’arrivée,<br />

enc<strong>le</strong>nchez <strong>le</strong>s feux de position ;<br />

• allumez la lumière à l’intérieur du véhicu<strong>le</strong>.<br />

si v<strong>ou</strong>s rencontrez des barrages r<strong>ou</strong>tiers n<strong>ou</strong>veaux <strong>ou</strong><br />

improvisés, tenus par des « éléments incontrôlés »<br />

> Dans la mesure du possib<strong>le</strong>, anticipez votre arrivée au<br />

barrage r<strong>ou</strong>tier.<br />

> Arrêtez-v<strong>ou</strong>s bien avant, si v<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>vez.<br />

> Discutez avec <strong>le</strong>s personnes à bord de votre véhicu<strong>le</strong> ;<br />

évaluez la situation : à quel point est-il <strong>ou</strong> non risqué<br />

de p<strong>ou</strong>rsuivre la r<strong>ou</strong>te ? Le cas échéant, interrogez <strong>le</strong>s<br />

passagers de t<strong>ou</strong>t véhicu<strong>le</strong> arrivant en sens inverse.<br />

Tirs de semonce<br />

> Arrêtez <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong>.<br />

> Sortez et mettez-v<strong>ou</strong>s rapidement à l’abri, à l’écart de la<br />

r<strong>ou</strong>te, <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong> étant entre v<strong>ou</strong>s et la direction d’où<br />

proviennent <strong>le</strong>s bruits de tirs.<br />

> Demandez des instructions à votre chef d’équipe. Attendez<br />

une quinzaine de minutes : s’il n’y a pas eu de tirs entretemps,<br />

il convient en général de rebr<strong>ou</strong>sser chemin.<br />

Tirs d’artil<strong>le</strong>rie l<strong>ou</strong>rde<br />

> Si des munitions s’abattent près de v<strong>ou</strong>s (c’est-à-dire à<br />

une distance de 50 à 100 m) :<br />

• arrêtez <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong>, sortez rapidement et tr<strong>ou</strong>vez une<br />

bonne protection contre <strong>le</strong>s tirs, à l’écart de la r<strong>ou</strong>te<br />

(pas s<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong>) ;<br />

• en revanche, s’il est faci<strong>le</strong> de s’échapper (si, par<br />

exemp<strong>le</strong>, l’entrée d’un tunnel traversant une<br />

montagne se tr<strong>ou</strong>ve à 20 mètres de là), p<strong>ou</strong>rsuivez<br />

rapidement votre r<strong>ou</strong>te.<br />

> Si <strong>le</strong>s obus tombent à une certaine distance, mais pas sur<br />

votre trajet immédiat :<br />

• quittez la zone <strong>le</strong> plus vite possib<strong>le</strong> ;


• si l’obus suivant atterrit encore plus près de v<strong>ou</strong>s:<br />

arrêtez <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong>, sortez rapidement et tr<strong>ou</strong>vez une<br />

bonne protection contre <strong>le</strong>s tirs.<br />

si v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s rendez compte que v<strong>ou</strong>s avez pénétré<br />

<strong>dans</strong> une zone minée<br />

> Ne paniquez pas !<br />

> Arrêtez-v<strong>ou</strong>s, mais ne sortez pas du véhicu<strong>le</strong>.<br />

> A<strong>le</strong>rtez <strong>le</strong> centre de coordination en indiquant votre<br />

problème et votre localisation.<br />

> Repartez <strong>le</strong>ntement et prudemment en marche arrière,<br />

sur vos traces (l’un des passagers étant chargé de<br />

regarder par la vitre arrière p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s guider).<br />

> Quand v<strong>ou</strong>s parvenez en lieu sûr, utilisez la radio p<strong>ou</strong>r<br />

prévenir t<strong>ou</strong>s ceux qui ont besoin d’être informés de ce<br />

champ de mines.<br />

> Enregistrez l’information et marquez l’emplacement sur<br />

vos cartes.<br />

> Instal<strong>le</strong>z un cordon de sécurité aut<strong>ou</strong>r de la zone, <strong>ou</strong><br />

assurez-v<strong>ou</strong>s que quelqu’un d’autre <strong>le</strong> fait.<br />

> Envisagez d’annu<strong>le</strong>r votre déplacement.<br />

À noter<br />

N’empruntez pas <strong>le</strong> bas-côté de la r<strong>ou</strong>te p<strong>ou</strong>r éviter des<br />

mines visib<strong>le</strong>s, p<strong>ou</strong>r cont<strong>ou</strong>rner un autre type d’obstac<strong>le</strong> <strong>ou</strong><br />

même p<strong>ou</strong>r permettre à un autre véhicu<strong>le</strong> de passer. Une<br />

mine peut avoir été posée sur la r<strong>ou</strong>te de manière évidente,<br />

et d’autres mines se tr<strong>ou</strong>ver cachées au bord de la r<strong>ou</strong>te.<br />

La pose de sacs de sab<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> plancher du véhicu<strong>le</strong><br />

f<strong>ou</strong>rnit une certaine protection contre <strong>le</strong>s mines terrestres.<br />

Soyez conscient, t<strong>ou</strong>tefois, que cela ne suffit pas à<br />

transformer un véhicu<strong>le</strong> non protégé en véhicu<strong>le</strong> blindé.<br />

si v<strong>ou</strong>s transportez des victimes<br />

> Rejoindre rapidement un hôpital avec un b<strong>le</strong>ssé à bord<br />

du véhicu<strong>le</strong> ne signifie pas qu’il faut conduire <strong>le</strong> plus vite<br />

possib<strong>le</strong>, et risquer un accident. R<strong>ou</strong><strong>le</strong>r à grande vitesse sur<br />

des bosses et des nids-de-p<strong>ou</strong><strong>le</strong> cause des d<strong>ou</strong><strong>le</strong>urs au<br />

b<strong>le</strong>ssé, aggrave t<strong>ou</strong>te hémorragie et peut déplacer des os<br />

fracturés : conduisez donc prudemment et « en d<strong>ou</strong>ceur »<br />

– n’accélérez que <strong>dans</strong> de bonnes conditions de circulation.<br />

> Équipez d’une radio <strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s utilisés p<strong>ou</strong>r<br />

transporter des b<strong>le</strong>ssés (si possib<strong>le</strong>).<br />

Annexe 8<br />

253


PREMIERS SECOURS<br />

254<br />

Ne prenez des b<strong>le</strong>ssés rencontrés en r<strong>ou</strong>te à bord de votre<br />

véhicu<strong>le</strong> que si v<strong>ou</strong>s avez suffisamment de place, et s’il<br />

n’y a pas d’autre option. Si possib<strong>le</strong>, informez votre chef<br />

d’équipe <strong>ou</strong> <strong>le</strong> centre de coordination de la chaîne des<br />

soins et demandez des instructions.<br />

Utilisez <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong> seu<strong>le</strong>ment à des fins médica<strong>le</strong>s. Utilisez, si<br />

possib<strong>le</strong>, d’autres véhicu<strong>le</strong>s p<strong>ou</strong>r transporter des dép<strong>ou</strong>il<strong>le</strong>s<br />

mortel<strong>le</strong>s. Dans t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s cas, donnez la priorité aux b<strong>le</strong>ssés.<br />

Assurez-v<strong>ou</strong>s que <strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s destinés au transport des<br />

b<strong>le</strong>ssés sont disponib<strong>le</strong>s à cette fin et restent propres. <strong>Les</strong><br />

véhicu<strong>le</strong>s de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge ne<br />

doivent pas être utilisés p<strong>ou</strong>r des déplacements privés.<br />

De ret<strong>ou</strong>r à votre base<br />

> Procédez à t<strong>ou</strong>te opération d’entretien requise.<br />

> Remplacez t<strong>ou</strong>t ce qui a été utilisé <strong>ou</strong> endommagé.<br />

> Préparez <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong> en vue du prochain déplacement<br />

(veil<strong>le</strong>z à ce qu’il soit propre, que <strong>le</strong> p<strong>le</strong>in de carburant<br />

soit fait, etc.).<br />

Bombardements aériens<br />

Il peut y avoir peu <strong>ou</strong> pas d’avertissements avant une<br />

attaque aérienne. Néanmoins, <strong>le</strong> survol de votre position<br />

par un avion peut laisser présager d’une attaque<br />

imminente (<strong>le</strong>s avions survo<strong>le</strong>nt parfois <strong>le</strong>ur cib<strong>le</strong> à une <strong>ou</strong><br />

deux reprises avant de lâcher <strong>le</strong>urs bombes).<br />

> Ne perdez pas de temps à essayer de voir où se tr<strong>ou</strong>ve<br />

l’avion.<br />

> C<strong>ou</strong>rez v<strong>ou</strong>s mettre à c<strong>ou</strong>vert, <strong>dans</strong> l’abri <strong>le</strong> plus proche<br />

et <strong>le</strong> plus sûr.<br />

<strong>Les</strong> personnes qui, au sein de la population loca<strong>le</strong>, ont<br />

déjà subi des attaques <strong>dans</strong> <strong>le</strong> passé auront sans d<strong>ou</strong>te<br />

développé un étrange « sixième sens ». Certaines – <strong>le</strong>s<br />

enfants, en particulier – p<strong>ou</strong>rront entendre l’avion bien avant<br />

v<strong>ou</strong>s et se précipiteront vers <strong>le</strong>s abris. Si v<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s voyez c<strong>ou</strong>rir<br />

vers <strong>le</strong>s abris, suivez-<strong>le</strong>s !<br />

Une première attaque peut être suivie par une autre<br />

qui, lancée contre la même cib<strong>le</strong> 15 minutes plus tard,<br />

provoque bien plus de victimes que la première.


Ne v<strong>ou</strong>s précipitez pas vers la zone t<strong>ou</strong>chée après une<br />

première attaque.<br />

> Empêchez <strong>le</strong>s autres de <strong>le</strong> faire (parents, voisins, etc.).<br />

Explosion<br />

> Arrêtez-v<strong>ou</strong>s.<br />

> Contrô<strong>le</strong>z votre réaction naturel<strong>le</strong>, qui serait de v<strong>ou</strong>s<br />

précipiter p<strong>ou</strong>r voir ce qui s’est passé et apporter votre<br />

aide. V<strong>ou</strong>s risqueriez d’être pris s<strong>ou</strong>s des tirs croisés, <strong>ou</strong><br />

d’être victime d’une deuxième bombe.<br />

> Mettez-v<strong>ou</strong>s à c<strong>ou</strong>vert, allongé sur <strong>le</strong> sol <strong>ou</strong> de côté, à<br />

l’écart de la r<strong>ou</strong>te.<br />

> Restez ainsi jusqu’à ce que la situation se soit stabilisée.<br />

> Ensuite, faites ce que v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez p<strong>ou</strong>r aider <strong>le</strong>s<br />

victimes.<br />

F<strong>ou</strong><strong>le</strong> agressive<br />

Après un incident, v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez v<strong>ou</strong>s retr<strong>ou</strong>ver cerné<br />

par une f<strong>ou</strong><strong>le</strong> excitée et en colère. T<strong>ou</strong>s ces gens (parmi<br />

<strong>le</strong>squels se tr<strong>ou</strong>vent peut-être des amis et des parents des<br />

victimes) peuvent v<strong>ou</strong>s menacer et parfois même v<strong>ou</strong>s<br />

empêcher de soigner et d’évacuer <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssés.<br />

> Gardez votre calme et maîtrisez-v<strong>ou</strong>s. V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rrez<br />

ainsi contribuer à apaiser la situation et <strong>le</strong>s témoins<br />

v<strong>ou</strong>dront v<strong>ou</strong>s aider. Ils v<strong>ou</strong>s f<strong>ou</strong>rniront des informations<br />

sur <strong>le</strong>s éventuels problèmes de sécurité ainsi que sur la<br />

situation loca<strong>le</strong> en termes de besoins et de capacités.<br />

Annexe 8<br />

255


9 ramassage et inhumation<br />

des corps<br />

C’est aux autorités (sanitaires, judiciaires, de police,<br />

communautaires, militaires, etc.) qu’il incombe de prendre<br />

en charge <strong>le</strong>s dép<strong>ou</strong>il<strong>le</strong>s mortel<strong>le</strong>s de manière correcte<br />

et digne. El<strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s sont responsab<strong>le</strong>s de l’identification<br />

des restes humains et de <strong>le</strong>ur restitution aux famil<strong>le</strong>s.<br />

<strong>Les</strong> proches ont, quant à eux, deux préoccupations<br />

principa<strong>le</strong>s : savoir ce qui est arrivé à la personne disparue<br />

et récupérer sa dép<strong>ou</strong>il<strong>le</strong> <strong>le</strong> plus tôt possib<strong>le</strong>.<br />

Dans certaines circonstances, véritab<strong>le</strong>ment<br />

exceptionnel<strong>le</strong>s, quand <strong>le</strong>s autorités ne veu<strong>le</strong>nt pas <strong>ou</strong> ne<br />

peuvent pas s’acquitter de <strong>le</strong>ur responsabilité, votre aide<br />

p<strong>ou</strong>rrait être sollicitée <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre du ramassage et de<br />

l’inhumation des restes humains. Si tel est <strong>le</strong> cas, veuil<strong>le</strong>z<br />

v<strong>ou</strong>s reporter à la publication du CICR intitulée Meil<strong>le</strong>ures<br />

pratiques opérationnel<strong>le</strong>s concernant la prise en charge des<br />

restes humains et des informations sur <strong>le</strong>s morts à mettre en<br />

œuvre par des non-spécialistes (novembre 2004), disponib<strong>le</strong><br />

auprès du CICR <strong>ou</strong> téléchargeab<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> site Internet de<br />

l’organisation (www.icrc.org).<br />

À noter<br />

Certaines exigences essentiel<strong>le</strong>s sont à prendre en<br />

compte. Quel<strong>le</strong>s que soient <strong>le</strong>s circonstances, des nonspécialistes<br />

peuvent être appelés (comme v<strong>ou</strong>s-même<br />

p<strong>ou</strong>rriez l’être) à apporter <strong>le</strong>ur conc<strong>ou</strong>rs à la prise en charge<br />

de restes humains <strong>dans</strong> des situations exceptionnel<strong>le</strong>s :<br />

en ce cas, il est t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs impératif d’obtenir t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s<br />

autorisations nécessaires auprès des autorités ainsi que<br />

<strong>le</strong> consentement des famil<strong>le</strong>s et, <strong>le</strong> cas échéant, des<br />

responsab<strong>le</strong>s communautaires et des autorités religieuses.<br />

Si v<strong>ou</strong>s omettez d’agir ainsi, v<strong>ou</strong>s risquez – malgré t<strong>ou</strong>tes<br />

vos bonnes intentions – de voir votre responsabilité péna<strong>le</strong><br />

engagée. De plus, votre action peut se solder, sur <strong>le</strong> plan<br />

de la sécurité, par des risques inuti<strong>le</strong>s p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s et p<strong>ou</strong>r<br />

t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s autres personnes impliquées ainsi que p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s<br />

organisations qu’el<strong>le</strong>s représentent.<br />

Annexe 9<br />

Montrez-v<strong>ou</strong>s p<strong>le</strong>in<br />

de compassion et de<br />

bienveillance envers <strong>le</strong>s<br />

famil<strong>le</strong>s endeuillées.<br />

257


PREMIERS SECOURS<br />

258<br />

Prise en charge des dép<strong>ou</strong>il<strong>le</strong>s mortel<strong>le</strong>s<br />

La dignité des défunts devrait être préservée en t<strong>ou</strong>t temps,<br />

en veillant, par exemp<strong>le</strong>, à traiter avec soin <strong>le</strong>s corps <strong>ou</strong> <strong>le</strong>s<br />

restes humains. Ceux-ci devraient t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs rester rec<strong>ou</strong>verts et<br />

protégés des regards. <strong>Les</strong> curieux devraient être tenus à l’écart.<br />

<strong>Les</strong> corps ne constituent pas, en tant que tels, un risque<br />

de santé publique, sauf <strong>dans</strong> certaines circonstances<br />

particulières : lorsque la cause du décès est une maladie<br />

extrêmement contagieuse tel<strong>le</strong> que l’hépatite B <strong>ou</strong> <strong>le</strong> choléra,<br />

lorsque <strong>le</strong>s corps sont enterrés près de s<strong>ou</strong>rces f<strong>ou</strong>rnissant<br />

de l’eau de boisson, <strong>ou</strong> encore lorsque des mesures de<br />

protection élémentaires ne sont pas prises lors des contacts<br />

avec <strong>le</strong>s corps. Bien que sans fondement, la croyance selon<br />

laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s personnes décédées sont une s<strong>ou</strong>rce d’épidémies<br />

est fort répandue. El<strong>le</strong> conduit s<strong>ou</strong>vent à une prise en charge<br />

incorrecte et précipitée, qui traumatise encore davantage <strong>le</strong>s<br />

proches des défunts et <strong>le</strong>s communautés t<strong>ou</strong>chées.<br />

Dans t<strong>ou</strong>te la mesure du possib<strong>le</strong>, il convient de disposer<br />

<strong>le</strong>s corps en respectant <strong>le</strong>s c<strong>ou</strong>tumes loca<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s<br />

pratiques culturel<strong>le</strong>s et religieuses et <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>mentations.<br />

Chaque sépulture doit être marquée, enregistrée et son<br />

emplacement doit être reporté sur des cartes afin de<br />

faciliter d’éventuel<strong>le</strong>s recherches. La sé<strong>le</strong>ction des lieux<br />

de sépulture doit obéir à certaines exigences (tel<strong>le</strong>s que,<br />

par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>s communautés vivant <strong>dans</strong> <strong>le</strong><br />

voisinage acceptent la présence des tombes, ainsi que<br />

la possibilité – en fonction de la nature du sol et des<br />

conditions géologiques – d’ensevelir <strong>le</strong>s corps à une<br />

profondeur se situant entre un et trois mètres et à au<br />

moins 50 mètres de t<strong>ou</strong>te s<strong>ou</strong>rce d’eau de boisson). <strong>Les</strong><br />

inhumations col<strong>le</strong>ctives ne devraient avoir lieu que <strong>dans</strong><br />

des circonstances exceptionnel<strong>le</strong>s, et seu<strong>le</strong>ment quand<br />

el<strong>le</strong>s sont ordonnées par l’autorité compétente. Une fosse<br />

commune devrait être creusée comme une tranchée, <strong>le</strong>s<br />

corps étant enterrés côte à côte, sans chevauchement ni<br />

superposition. L’emplacement exact de la fosse commune,<br />

et de chacun des corps qu’el<strong>le</strong> contient, devrait être<br />

marqué, enregistré et reporté sur des cartes.<br />

<strong>Les</strong> corps ne doivent pas être incinérés avant d’avoir été<br />

identifiés (sauf p<strong>ou</strong>r des raisons impératives, d’ordre sanitaire<br />

<strong>ou</strong> religieux, qui devraient être p<strong>le</strong>inement justifiées et


documentées). En cas de crémation, <strong>le</strong>s circonstances et <strong>le</strong>s<br />

raisons doivent en être enregistrées en détail sur <strong>le</strong> certificat<br />

de décès <strong>ou</strong> sur une liste des morts dûment authentifiée.<br />

Il convient éga<strong>le</strong>ment d’enregistrer t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s données qui<br />

p<strong>ou</strong>rront faciliter d’éventuel<strong>le</strong>s investigations visant à établir<br />

l’identité des personnes décédées.<br />

Le ramassage et l’inhumation des corps constituent<br />

une tâche particulièrement épr<strong>ou</strong>vante. Des périodes<br />

régulières de repos devraient être planifiées et, au besoin,<br />

un programme de s<strong>ou</strong>tien psychologique devrait être<br />

prévu p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s aider.<br />

Conditions préalab<strong>le</strong>s à votre participation<br />

V<strong>ou</strong>s ne devriez intervenir que si :<br />

• <strong>le</strong>s conditions de sécurité sont satisfaisantes ;<br />

• <strong>le</strong>s démineurs ont déjà vérifié que <strong>le</strong>s corps ne sont pas<br />

piégés, là où un tel risque existe ;<br />

• <strong>dans</strong> la mesure du possib<strong>le</strong>, un professionnel de la<br />

santé et/<strong>ou</strong> un représentant de l’autorité compétente<br />

(la police, par exemp<strong>le</strong>) ont été notifiés et votre<br />

participation a été autorisée ;<br />

• <strong>le</strong>s documents personnels et <strong>le</strong>s objets de va<strong>le</strong>ur<br />

appartenant aux morts ont été recueillis et dûment<br />

enregistrés ;<br />

• des dispositions ont été prises p<strong>ou</strong>r col<strong>le</strong>cter et<br />

transmettre des informations aux famil<strong>le</strong>s des personnes<br />

décédées (en d’autres termes, un centre <strong>ou</strong> point<br />

d’information a été créé) ;<br />

• <strong>le</strong>s f<strong>ou</strong>rnitures essentiel<strong>le</strong>s (civières et sacs mortuaires)<br />

sont à disposition ; <strong>le</strong>s sacs mortuaires peuvent<br />

éventuel<strong>le</strong>ment être remplacés par d’autres matériels<br />

appropriés tels que linceuls, sacs en plastique <strong>ou</strong> bâches.<br />

si v<strong>ou</strong>s participez à ces opérations<br />

> Prenez des précautions sur <strong>le</strong>s plans de la santé et de la<br />

sécurité (veil<strong>le</strong>z, par exemp<strong>le</strong>, à revêtir un équipement<br />

de protection tel que bottes, gants p<strong>ou</strong>r travaux<br />

l<strong>ou</strong>rds, tablier et, au besoin, masque). La vaccination<br />

antitétanique est vivement recommandée.<br />

> Suivez <strong>le</strong>s instructions données par votre chef <strong>ou</strong> par<br />

une autorité compétente.<br />

> Lorsque v<strong>ou</strong>s y êtes autorisé, portez t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs de manière<br />

visib<strong>le</strong> un emblème distinctif de grandes dimensions.<br />

> Soyez attentif aux besoins des personnes endeuillées.<br />

Annexe 9<br />

259


PREMIERS SECOURS<br />

260<br />

Transport des morts<br />

Chaque fois que cela est possib<strong>le</strong>, évitez d’utiliser des<br />

ambulances p<strong>ou</strong>r transporter des personnes décédées : ces<br />

véhicu<strong>le</strong>s sont avant t<strong>ou</strong>t destinés à sec<strong>ou</strong>rir des vivants.<br />

Après la cérémonie des obsèques<br />

> Accordez une attention spécia<strong>le</strong> à t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s personnes<br />

qui (comme des orphelins venant de perdre <strong>le</strong>urs<br />

parents, par exemp<strong>le</strong>) sont devenues plus vulnérab<strong>le</strong>s<br />

par suite du décès des proches dont el<strong>le</strong>s dépendaient.<br />

Quand v<strong>ou</strong>s avez terminé votre tâche<br />

> Lavez-v<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s mains avec du savon et de l’eau propre<br />

(même si el<strong>le</strong>s étaient protégées pendant votre travail).<br />

> Évitez de v<strong>ou</strong>s frotter <strong>le</strong> visage <strong>ou</strong> la b<strong>ou</strong>che avec <strong>le</strong>s<br />

mains avant de v<strong>ou</strong>s être très soigneusement lavé <strong>le</strong>s<br />

mains.<br />

> Lavez consciencieusement et, si possib<strong>le</strong>, désinfectez,<br />

t<strong>ou</strong>t l’équipement ainsi que t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s vêtements et<br />

véhicu<strong>le</strong>s utilisés p<strong>ou</strong>r la prise en charge et <strong>le</strong> transport<br />

des corps.<br />

> N’hésitez pas à faire part de vos sentiments aux<br />

personnes en qui v<strong>ou</strong>s avez confiance.<br />

> Au besoin, demandez à bénéficier d’un s<strong>ou</strong>tien<br />

psychologique.<br />

> Détendez-v<strong>ou</strong>s et reprenez des forces.


EMErCIEMEnTs<br />

Gestion du projet<br />

Dominique Praplan<br />

Auteurs<br />

Chris Giann<strong>ou</strong> et Eric Bernes<br />

Contributions<br />

Le CICR remercie <strong>le</strong>s personnes suivantes p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>urs<br />

contributions et commentaires :<br />

Olav Aasland, Eduard Abegg, Hezia Abel Walpo<strong>le</strong>,<br />

L<strong>ou</strong>is Philippe Bertrand Aka, Ismael Aquino,<br />

Luca Arnold, Kyaw Htut Aung, Jenny Bakker,<br />

Dana Banke, François Bugnion, Pascal Cassan,<br />

Sophie Chapuis, Ulrich Cronenberg, Basu Debashis,<br />

Christiane de Charmant, Anne Demierre,<br />

Donald Dochard, Knut Doermann,<br />

Valérie D<strong>ou</strong>rdin Fernandez, Philippe Dross,<br />

Claude Fabbretti, Dorothy Francis, James Gasser,<br />

Jacques Goosen, Pierre Gudel,<br />

Angela Gussing-Sapina,<br />

Ceri Hammond, Marion Harroff-Tavel,<br />

Timothy Hodgetts, Cédric Hofstetter, Pascal Hundt,<br />

François Irmay, Diane Issard, Paul Anthony Keen,<br />

Fania Khan, Andrea Kundig, Ben Lark, Paul Lemerise,<br />

Jean-Dominique Lormand, Françoise Luciani,<br />

Peter Mahoney, Beate Marishen, Jean Milligan,<br />

Maureen Mooney, Michael Meyer, Sue Pavan,<br />

Ian Piper, Bipin Prasad Dhakal, Steve Rawcliffe,<br />

Baptiste Rol<strong>le</strong>, Holger Schmidt, Stephan Schmitt,<br />

Ken Sharpe, Abdul Aziz Syed Shah, Morris Tidball-Binz,<br />

Carlos Urkia Mieres, Stijn Van de Velde et<br />

Laurent Van Rillaer.<br />

Ce document a été réalisé avec la participation du<br />

Département de la prévention de la vio<strong>le</strong>nce et des<br />

traumatismes de l’Organisation mondia<strong>le</strong> de la santé.<br />

PREMIERS SECOURS<br />

263


PREMIERS SECOURS<br />

264<br />

Illustrations<br />

<strong>Les</strong> Sociétés nationa<strong>le</strong>s et institutions suivantes ont f<strong>ou</strong>rni<br />

des photos et autres illustrations p<strong>ou</strong>r cette première<br />

édition :<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge al<strong>le</strong>mande<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge britannique<br />

La Société canadienne de la Croix-R<strong>ou</strong>ge<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge colombienne<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge de la République de Corée<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge de Côte d’Ivoire<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge espagno<strong>le</strong><br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge française<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge de l’Inde<br />

La Société du Croissant-R<strong>ou</strong>ge du Kirghizistan<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge malienne<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge monégasque<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge de Myanmar<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge du Népal<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge de Norvège<br />

Le Croissant-R<strong>ou</strong>ge de Somalie<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge sud-africaine<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge vénézuélienne<br />

Le Centre d’information et de documentation du CICR,<br />

<strong>le</strong> Musée international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-<br />

R<strong>ou</strong>ge et <strong>le</strong> Centre européen de référence p<strong>ou</strong>r l’éducation<br />

aux <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>.<br />

Citation bibliographique<br />

Premiers <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>contexte</strong> d’un <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong> <strong>ou</strong><br />

d’autres situations de vio<strong>le</strong>nce, CICR, 2008.<br />

Titre original : First Aid in armed conflicts and other situations<br />

of vio<strong>le</strong>nce, ICRC, 2006.<br />

Traduction : Florence Vondra<br />

Révision : Christiane de Charmant


Contributions à la version française<br />

Le CICR remercie <strong>le</strong>s personnes suivantes :<br />

L<strong>ou</strong>is Philippe Bertrand Aka, Bongor Zam Baminas,<br />

Pascal Cassan, Georg Cunz, Yvan Chalif<strong>ou</strong>r,<br />

Thierno Yero Diallo, Lamine Diarra, Claude Fabbretti,<br />

Kassem Haydar, François Ire Kert<strong>ou</strong>mar, Brigitta Kunz,<br />

Edith Lemay, Françoise Luciani, Claude Olivier Martin,<br />

Gratien Musoni, Hassan Nasreddine, Bruno Parent,<br />

M<strong>ou</strong>sa Tchitama, Idrissa Yac<strong>ou</strong>ba Traore.<br />

et <strong>le</strong>s Sociétés nationa<strong>le</strong>s suivantes :<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge canadienne<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge de Côte d’Ivoire<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge française<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge guinéenne<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge malienne<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge monégasque<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge du Tchad<br />

PREMIERS SECOURS<br />

265


MISSION<br />

Organisation impartia<strong>le</strong>, neutre et indépen dante, <strong>le</strong> Comité international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge<br />

(CICR) a la mission exclusivement humanitaire de protéger la vie et la dignité des victimes<br />

de la guerre et de la vio<strong>le</strong>nce interne, et de <strong>le</strong>ur porter assistance. Il dirige et coordonne <strong>le</strong>s<br />

activités internationa<strong>le</strong>s de <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> du M<strong>ou</strong>vement <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s situations de <strong>conflit</strong>. Il s’efforce<br />

éga<strong>le</strong>ment de prévenir la s<strong>ou</strong>ffrance par la promotion et <strong>le</strong> renforcement du droit et des<br />

principes humanitaires universels. Créé en 1863, <strong>le</strong> CICR est à l’origine du M<strong>ou</strong>vement<br />

international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge.


0870/001 04.2008 1 500


LES EMBLÈMES DISTINCTIFS<br />

L’ emblème est <strong>le</strong> signe visib<strong>le</strong> de la protection conférée par <strong>le</strong> droit international<br />

humanitaire à certaines personnes, à certains biens et à certaines zones en période<br />

de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>. Son utilisation en tant que moyen de protection est autorisée p<strong>ou</strong>r :<br />

• <strong>le</strong> personnel sanitaire et religieux, tant militaire que civil,<br />

• <strong>le</strong>s hôpitaux et autres établissements médicaux ainsi que <strong>le</strong>s moyens de<br />

transport sanitaires,<br />

• <strong>le</strong> personnel médical (y compris <strong>le</strong>s sec<strong>ou</strong>ristes), <strong>le</strong>s moyens de transport et<br />

<strong>le</strong> matériel de la Société nationa<strong>le</strong>, à condition que <strong>le</strong>s exigences léga<strong>le</strong>s y<br />

relatives soient remplies.<br />

L’ emblème est <strong>le</strong> symbo<strong>le</strong> de l’action humanitaire impartia<strong>le</strong> et il ne vise<br />

à représenter aucune croyance religieuse particulière. Le personnel et <strong>le</strong>s<br />

édifices, structures et biens arborant l’emblème ne doivent pas faire l’objet<br />

d’attaques, subir des dommages <strong>ou</strong> être empêchés de fonctionner ; au<br />

contraire, ils doivent être respectés et protégés, même si, momentanément, ce<br />

personnel n’est pas en train de prodiguer des soins et si ces édifices, structures<br />

<strong>ou</strong> biens n’hébergent pas des b<strong>le</strong>ssés <strong>ou</strong> des malades.<br />

À titre exceptionnel, en conformité avec la législation nationa<strong>le</strong>, l’emblème peut<br />

être employé en temps de paix <strong>dans</strong> <strong>le</strong> seul but d’indiquer que <strong>le</strong>s personnes <strong>ou</strong><br />

<strong>le</strong>s biens qui l’arborent sont liés au M<strong>ou</strong>vement international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge<br />

et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge. En ce cas, l’emblème doit être de petite tail<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r éviter<br />

t<strong>ou</strong>te confusion avec l’emblème utilisé à titre protecteur. Néanmoins, <strong>le</strong>s Sociétés<br />

nationa<strong>le</strong>s sont fortement enc<strong>ou</strong>ragées à utiliser sur <strong>le</strong>urs installations de <strong>premiers</strong><br />

<strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> un signe alternatif, tel qu’une croix blanche sur fond vert (en usage <strong>dans</strong><br />

<strong>le</strong>s pays de l’Union européenne et <strong>dans</strong> certains autres pays) : il s’agit d’éviter que<br />

PREMIERS SECOURS<br />

<strong>le</strong>s emblèmes distinctifs deviennent trop étroitement identifiés avec <strong>le</strong>s services<br />

médicaux en général. Quand <strong>le</strong> signe alternatif des <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> est utilisé en<br />

même temps que l’un des emblèmes, c’est <strong>le</strong> signe alternatif qui doit être mis en<br />

évidence, de manière à préserver la signification spécia<strong>le</strong> de l’usage protecteur de<br />

l’emblème.<br />

Il convient de signa<strong>le</strong>r à la Société nationa<strong>le</strong> du pays, au Comité international de la<br />

Croix-R<strong>ou</strong>ge (CICR), <strong>ou</strong> à la Fédération internationa<strong>le</strong> des Sociétés de la Croix-R<strong>ou</strong>ge<br />

et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge, t<strong>ou</strong>t cas d’emploi abusif <strong>ou</strong> d’usurpation des emblèmes.<br />

C’est aux États qu’il incombe au premier chef de superviser l’utilisation de<br />

l’emblème <strong>dans</strong> <strong>le</strong> pays et de prendre <strong>le</strong>s mesures nécessaires p<strong>ou</strong>r empêcher<br />

et réprimer en t<strong>ou</strong>t temps <strong>le</strong>s abus de l’emblème.<br />

En temps de paix, <strong>le</strong> personnel et <strong>le</strong>s volontaires du M<strong>ou</strong>vement<br />

international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge doivent – par <strong>le</strong>ur<br />

comportement, <strong>le</strong>urs activités et <strong>le</strong>ur action de sensibilisation – faire<br />

en sorte que la va<strong>le</strong>ur protectrice des emblèmes soit bien connue des<br />

militaires et du grand public.<br />

À noter<br />

Le 8 décembre 2005, une Conférence diplomatique a adopté un n<strong>ou</strong>veau<br />

Protoco<strong>le</strong> additionnel aux Conventions de Genève. Le Protoco<strong>le</strong> III reconnaît un<br />

signe distinctif additionnel. Cet « emblème du troisième Protoco<strong>le</strong> », éga<strong>le</strong>ment<br />

connu s<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> nom de cristal r<strong>ou</strong>ge, est composé d’un cadre r<strong>ou</strong>ge en forme<br />

de carré posé sur la pointe, sur fond blanc. Selon <strong>le</strong> Protoco<strong>le</strong> III, <strong>le</strong>s emblèmes<br />

distinctifs ont <strong>le</strong> même statut*. <strong>Les</strong> conditions d’utilisation et de respect de<br />

l’emblème du troisième Protoco<strong>le</strong> sont identiques à cel<strong>le</strong>s établies p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s<br />

emblèmes distinctifs par <strong>le</strong>s Conventions de Genève et, <strong>le</strong> cas échéant, par <strong>le</strong>urs<br />

Protoco<strong>le</strong>s additionnels de 1977.<br />

* Bien qu’il ne soit plus utilisé, <strong>le</strong> lion-et-so<strong>le</strong>il-r<strong>ou</strong>ge sur fond blanc est t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs<br />

reconnu par <strong>le</strong>s Conventions de Genève.


ÉLÉMENTS ESSENTIELS DU DROIT<br />

INTERNATIONAL HUMANITAIRE (DIH)<br />

En période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, chacun – quel<strong>le</strong> que soit son occupation –<br />

doit se conformer à ces règ<strong>le</strong>s du droit international humanitaire et <strong>le</strong>s<br />

mettre en pratique.<br />

« La dignité humaine de t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s individus doit être respectée en t<strong>ou</strong>t temps.<br />

T<strong>ou</strong>t ce qui est possib<strong>le</strong> doit être fait, sans aucun type de discrimination, p<strong>ou</strong>r<br />

réduire <strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>ffrances des personnes qui ne participent pas directement au<br />

<strong>conflit</strong> <strong>ou</strong> qui ont été mises hors de combat par suite, notamment, de maladie,<br />

b<strong>le</strong>ssures <strong>ou</strong> captivité ».<br />

1. <strong>Les</strong> personnes qui ne sont plus impliquées <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s combats (qui ont<br />

été mises hors de combat comme, par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s soldats malades <strong>ou</strong><br />

b<strong>le</strong>ssés, <strong>le</strong>s détenus et <strong>le</strong>s prisonniers de guerre) ainsi que <strong>le</strong>s personnes<br />

qui ne participent pas directement aux hostilités (civils) ont droit au<br />

respect de <strong>le</strong>ur vie et de <strong>le</strong>ur intégrité physique et mora<strong>le</strong>. Ces personnes<br />

doivent être, en t<strong>ou</strong>tes circonstances, protégées et traitées avec humanité,<br />

sans aucune distinction de caractère défavorab<strong>le</strong>.<br />

2. Il est interdit de tuer <strong>ou</strong> de b<strong>le</strong>sser un adversaire qui se rend <strong>ou</strong> qui est hors<br />

de combat.<br />

3. <strong>Les</strong> b<strong>le</strong>ssés et <strong>le</strong>s malades doivent être recueillis et soignés. La protection<br />

c<strong>ou</strong>vre aussi <strong>le</strong>s personnes et <strong>le</strong>s établissements impliqués <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s soins<br />

aux b<strong>le</strong>ssés et aux malades : personnel médical, hôpitaux et postes de<br />

<strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong>, moyens de transport et matériel sanitaires. L’emblème<br />

de la croix r<strong>ou</strong>ge, du croissant r<strong>ou</strong>ge et du cristal r<strong>ou</strong>ge sont <strong>le</strong>s signes de<br />

cette protection et doivent être respecté de t<strong>ou</strong>s.<br />

PREMIERS SECOURS<br />

4. <strong>Les</strong> combattants capturés et <strong>le</strong>s civils qui se tr<strong>ou</strong>vent s<strong>ou</strong>s l’autorité de<br />

la partie adverse ont droit au respect de <strong>le</strong>ur vie, de <strong>le</strong>ur dignité, de <strong>le</strong>urs<br />

droits personnels et de <strong>le</strong>urs convictions. Ils seront protégés contre t<strong>ou</strong>t<br />

acte de vio<strong>le</strong>nce et de représail<strong>le</strong>s. Ils auront <strong>le</strong> droit de correspondre avec<br />

<strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong> et de recevoir des <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> et des soins médicaux.<br />

5. T<strong>ou</strong>te personne bénéficiera des garanties judiciaires fondamenta<strong>le</strong>s. Nul<br />

ne sera tenu p<strong>ou</strong>r responsab<strong>le</strong> d’un acte qu’il n’a pas commis. Nul ne sera<br />

s<strong>ou</strong>mis à la torture physique <strong>ou</strong> menta<strong>le</strong>, ni à des peines corporel<strong>le</strong>s <strong>ou</strong><br />

traitements cruels <strong>ou</strong> dégradants. La prise d’otages est interdite.<br />

6. Le choix des méthodes et moyens de la guerre n’est pas illimité. Il est<br />

interdit d’employer des armes <strong>ou</strong> des méthodes de guerre qui sont de<br />

nature à causer des maux superflus.<br />

7. Lors des attaques, <strong>le</strong>s parties feront la distinction entre la population civi<strong>le</strong><br />

et <strong>le</strong>s combattants, ainsi qu’entre <strong>le</strong>s biens civils et <strong>le</strong>s objectifs militaires.<br />

En conséquence, <strong>le</strong>s opérations ne seront dirigées que contre des objectifs<br />

militaires. <strong>Les</strong> attaques indiscriminées sont interdites.<br />

T<strong>ou</strong>t mépris de ces règ<strong>le</strong>s constitue une violation du droit, dont l’auteur<br />

s’expose à des sanctions péna<strong>le</strong>s.<br />

Il incombe aux États, <strong>le</strong> cas échéant avec l’assistance du M<strong>ou</strong>vement<br />

international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge, de faire<br />

connaître <strong>le</strong>s droits et obligations définis par<br />

<strong>le</strong> droit international humanitaire.


TRANSMISSION DE MESSAGE ET<br />

ALPHABET RADIO INTERNATIONAL<br />

T<strong>ou</strong>te information transmise <strong>ou</strong> partagée peut être interceptée et avoir<br />

des incidences sur <strong>le</strong>s plans politique, stratégique <strong>ou</strong> de sécurité. T<strong>ou</strong>te<br />

information qui p<strong>ou</strong>rrait être mal comprise sera mal comprise.<br />

Il convient de donner l’a<strong>le</strong>rte <strong>le</strong> plus tôt possib<strong>le</strong>, dès que <strong>le</strong>s circonstances<br />

<strong>le</strong> permettent. Existe-t-il une procédure standard p<strong>ou</strong>r donner l’a<strong>le</strong>rte ? <strong>Les</strong><br />

informations disponib<strong>le</strong>s sont-el<strong>le</strong>s suffisantes ? Quels sont <strong>le</strong>s moyens de<br />

communication disponib<strong>le</strong>s ?<br />

T<strong>ou</strong>t d’abord :<br />

Ensuite :<br />

En même temps<br />

(<strong>ou</strong> plus tard si<br />

<strong>le</strong> système de<br />

communication <strong>le</strong><br />

permet) :<br />

MESSAGE D’ALERTE<br />

• votre identité (par exemp<strong>le</strong>, un indicatif d’appel radio)<br />

• l’endroit où v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>vez<br />

• <strong>le</strong>s informations ayant trait à la sécurité (dangers actuels et potentiels<br />

ainsi que prévisions sur <strong>le</strong> plan de la sécurité)<br />

• votre évaluation de la situation<br />

• votre évaluation au sujet des victimes (<strong>le</strong>ur nombre, <strong>le</strong>ur état)<br />

• vos activités et <strong>le</strong>urs résultats, et ce que v<strong>ou</strong>s prévoyez de faire ensuite<br />

• votre demande d’aide (sec<strong>ou</strong>ristes en renfort, soins spécialisés,<br />

ress<strong>ou</strong>rces matériel<strong>le</strong>s supplémentaires)<br />

• vos besoins en termes d’évacuations<br />

• votre demande d’aide p<strong>ou</strong>r organiser et/<strong>ou</strong> réaliser <strong>le</strong>s évacuations<br />

• conditions météorologiques, voie d’accès et conditions de circulation<br />

• autres problèmes rencontrés<br />

PREMIERS SECOURS<br />

> Restez en contact avec votre chef d’équipe et tenez-<strong>le</strong> au c<strong>ou</strong>rant,<br />

notamment de l’évolution de la situation :<br />

• conditions de sécurité (intensification des combats, par exemp<strong>le</strong>) et<br />

incidence sur v<strong>ou</strong>s et sur <strong>le</strong>s autres personnes (par exemp<strong>le</strong>, besoin de<br />

renforts – en aide <strong>ou</strong> en moyens – p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s évacuations) ;<br />

• l’état des victimes p<strong>ou</strong>vant nécessiter la prise de n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong>s mesures <strong>ou</strong> <strong>le</strong><br />

changement de la destination d’évacuation prévue ;<br />

• <strong>le</strong>s conditions météorologiques, la voie d’accès et <strong>le</strong>s conditions de<br />

circulation.<br />

> Donnez des informations claires et concises :<br />

• soyez factuel (non subjectif) ;<br />

• ne donnez jamais <strong>le</strong> nom des victimes, ni des informations de caractère<br />

militaire ;<br />

• al<strong>le</strong>z «droit au but », en donnant des informations claires ;<br />

• soyez bref;<br />

• limitez <strong>le</strong>s conversations au minimum requis p<strong>ou</strong>r échanger des<br />

informations essentiel<strong>le</strong>s.<br />

PRONONCIATION DE L’ALPHABET RADIO INTERNATIONAL<br />

Lettre Code Prononciation Lettre Code Prononciation<br />

A ALPHA AL-FA N NOVEMBER NO-VEMBRE<br />

B BRAVO BRA-VO O OSCAR OSS-CAR<br />

C CHARLIE CHAR-LI P PAPA PA-PA<br />

D DELTA DEL-TA Q QUEBEC KÉ-BEK<br />

E ECHO É-KO R ROMEO ROMÉ-O<br />

F FOXTROTT FOX-TROTT <strong>ou</strong> FOX S SIERRA SIÈ-RA<br />

G GOLF GOLF T TANGO TAN-GO<br />

H HOTEL HO-TEL U UNIFORM UNI-FORME<br />

I INDIA INN-DIA V VICTOR VIK-TOR<br />

J JULIETT JU-LIETT W WHISKEY OUISS-KI<br />

K KILO KI-LO X X-RAY IKS-RÈ<br />

L LIMA LI-MA Y YANKEE YAN-KI<br />

M MIKE MAÏK Z ZULU ZOU-LOU<br />

Chiffre Code Prononciation Chiffre Code Prononciation<br />

0 ZERO ZÉRO 5 FIVE CINQ<br />

1 ONE UN <strong>ou</strong> UNITÉ 6 SIX SIX<br />

2 TWO DEUX 7 SEVEN SEPT<br />

3 THREE TROIS 8 EIGHT HUIT<br />

4 FOUR QUATRE 9 NINE NEUF


POUR LES PERSONNES<br />

AU REPOS<br />

Fréquence cardiaque<br />

norma<strong>le</strong> (battements à<br />

la minute)<br />

Pression systolique<br />

norma<strong>le</strong> (mm Hg)<br />

Rythme respiratoire<br />

normal (m<strong>ou</strong>vements<br />

du thorax, respirations<br />

par minute)<br />

VALEURS NORMALES<br />

(personnes au repos)<br />

Adulte<br />

(plus de 12 ans)<br />

Enfant<br />

(de 6 à 12 ans)<br />

Jeune enfant<br />

(de 1 à 5 ans)<br />

N<strong>ou</strong>veau-né<br />

(moins d’1 an)<br />

60 – 100 80 – 100 100 – 120 120 – 160<br />

100 – 120<br />

(mais varie<br />

beauc<strong>ou</strong>p)<br />

90 – 110 80 – 90 70 – 90<br />

12 – 20 20 – 25 25 – 30 30 – 40<br />

De manière généra<strong>le</strong>, p<strong>ou</strong>r chaque degré Celsius <strong>ou</strong> Fahrenheit de fièvre, la fréquence cardiaque<br />

augmente d’environ 20 battements par minute. Le rythme respiratoire augmente aussi.<br />

P<strong>ou</strong>r calcu<strong>le</strong>r la fréquence :<br />

• comptez <strong>le</strong> nombre de battements (<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>ls perçu par vos doigts) sur une période de 30 secondes,<br />

et multipliez par 2 ;<br />

• comptez <strong>le</strong> nombre de respirations (inspiration + expiration) sur une période de 30 secondes, et<br />

multipliez par 2 ;<br />

• essayez d’éviter que la victime se rende compte que v<strong>ou</strong>s êtes en train de compter.<br />

Température corporel<strong>le</strong> des personnes au repos<br />

Hypothermie moins de 35,5 °C (95,9 °F)<br />

Norma<strong>le</strong> 35,5 – 37 °C (95,9 – 98,6°F)<br />

Fièvre 37 – 39 °C (98,6 – 102,2 °F)<br />

Forte fièvre 39 °C (102,2 °F) et plus<br />

PREMIERS SECOURS<br />

LISTE D’ENREGISTREMENT DES VICTIMES<br />

(tab<strong>le</strong>au à recopier sur un cahier <strong>ou</strong> un bloc-notes)<br />

Des informations doivent être régulièrement transmises au niveau supérieur<br />

approprié de la chaîne des soins (supervision). Reflétant l’étendue des activités, ces<br />

informations permettent éga<strong>le</strong>ment de déterminer l’aide et <strong>le</strong> matériel nécessaires.<br />

Équipe de sec<strong>ou</strong>ristes <strong>ou</strong> poste de <strong>premiers</strong> <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> Nom de la personne responsab<strong>le</strong><br />

No Date Heure Lieu de<br />

Victime B<strong>le</strong>ssure/ Soins donnés Évacuation<br />

*<br />

l’incident<br />

Décès **<br />

(Date/heure<br />

Nom Âge<br />

Sexe<br />

M/F<br />

de départ et<br />

destination)<br />

* Ce numéro de référence devrait être <strong>le</strong> même que celui qui figure sur la fiche médica<strong>le</strong> de la<br />

victime. <strong>Les</strong> numéros doivent être attribués à la suite <strong>le</strong>s uns des autres.<br />

** Si la victime est décédée, indiquez <strong>le</strong> lieu ainsi que la date et l’heure du décès.<br />

> Assurez-v<strong>ou</strong>s que votre écriture est faci<strong>le</strong> à lire.<br />

> Soyez aussi bref et explicite que possib<strong>le</strong>.<br />

> Attribuez un numéro séquentiel aux victimes, du début à la fin de votre<br />

intervention.<br />

> De même, numérotez <strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>aux au fur et à mesure : n’interrompez pas la<br />

séquence.<br />

À noter<br />

En vertu des Conventions de Genève, en période de <strong>conflit</strong> <strong>armé</strong>, <strong>le</strong>s<br />

membres du personnel médical ont l’obligation d’établir des rapports sur l’état<br />

de santé des b<strong>le</strong>ssés <strong>ou</strong> sur la cause de <strong>le</strong>ur décès.


HYGIÈNE ET AUTRES MESURES<br />

DE PRÉVENTION<br />

Le bon sens ainsi que des règ<strong>le</strong>s élémentaires d’hygiène et certaines<br />

mesures de protection suffisent à réduire <strong>le</strong> risque de contracter <strong>ou</strong> de<br />

propager des maladies transmissib<strong>le</strong>s.<br />

La crainte de contracter des maladies ne devrait pas v<strong>ou</strong>s dissuader<br />

d’assister t<strong>ou</strong>te personne ayant besoin d’être sec<strong>ou</strong>rue.<br />

Précautions personnel<strong>le</strong>s<br />

> Lavez-v<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s mains avec du savon et de l’eau propre immédiatement après<br />

(et, si possib<strong>le</strong>, avant) votre intervention.<br />

> Évitez t<strong>ou</strong>t contact direct avec des liquides corporels. Protégez vos mains<br />

(gants jetab<strong>le</strong>s <strong>ou</strong> sacs en plastique).<br />

> Prenez particulièrement soin de ne pas v<strong>ou</strong>s b<strong>le</strong>sser avec des objets pointus<br />

tr<strong>ou</strong>vés sur la victime, <strong>ou</strong> auprès d’el<strong>le</strong>, <strong>ou</strong> dont v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rriez v<strong>ou</strong>s servir.<br />

> Rec<strong>ou</strong>vrez d’un pansement propre et sec t<strong>ou</strong>te c<strong>ou</strong>pure <strong>ou</strong> autre lésion<br />

cutanée.<br />

> Évitez de t<strong>ou</strong>sser, d’éternuer <strong>ou</strong> de par<strong>le</strong>r au-dessus d’une plaie.<br />

> Évitez que de la sa<strong>le</strong>té <strong>ou</strong> des débris viennent contaminer une plaie.<br />

Équipement de protection<br />

> Apprenez à v<strong>ou</strong>s en servir.<br />

> Utilisez des gants (en viny<strong>le</strong>, latex <strong>ou</strong> ca<strong>ou</strong>tch<strong>ou</strong>c et gants médicaux) et<br />

portez un masque facial et des lunettes, si v<strong>ou</strong>s en disposez.<br />

> Si v<strong>ou</strong>s n’avez pas de gants, utilisez t<strong>ou</strong>t autre moyen de protection (feuil<strong>le</strong><br />

plastique <strong>ou</strong> tissu propre).<br />

> P<strong>ou</strong>r la respiration artificiel<strong>le</strong> : utilisez un masque <strong>ou</strong> une protection facia<strong>le</strong><br />

de poche, <strong>ou</strong> encore un m<strong>ou</strong>choir <strong>ou</strong> un tissu propre.<br />

PREMIERS SECOURS<br />

Précautions concernant l’environnement<br />

> Après utilisation, placez <strong>le</strong> matériel à usage unique (gants, par ex.) <strong>dans</strong> des<br />

récipients solides, destinés à être brûlés <strong>ou</strong> enterrés.<br />

> Nettoyez et séchez <strong>le</strong>s autres matériels et stockez-<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> un endroit propre<br />

et protégé.<br />

> P<strong>ou</strong>r laver des pièces de tissu <strong>ou</strong> des vêtements contaminés, utilisez un<br />

détergent et de l’eau chaude (70 °C / 158 °F minimum) ; laissez tremper<br />

pendant au moins 25 minutes.<br />

Dans <strong>le</strong>s autres cas, lavez avec de l’eau moins chaude et un détergent<br />

efficace à basse température.<br />

Si v<strong>ou</strong>s avez été en contact avec t<strong>ou</strong>t type de liquides corporels de la<br />

victime :<br />

• Lavez à fond, <strong>le</strong> plus tôt possib<strong>le</strong>, avec du savon et de l’eau propre, la zone<br />

s<strong>ou</strong>illée de votre corps.<br />

• Appliquez un désinfectant* et attendez 10 à 15 minutes avant de rincer à<br />

l’eau propre.<br />

• Demandez conseil à un médecin et rec<strong>ou</strong>rez à des services de conseil et<br />

dépistage.<br />

* Utilisez de préférence de l’hypochlorite de sodium (NaOCI, javellisant<br />

domestique contenant 5 % de chlore actif) 100 ml d’eau de Javel + 9,9 litres<br />

d’eau propre. Une dilution de dichloroisocyanurate de sodium (NaDCC) offre<br />

une alternative (1 comprimé par litre d’eau propre).<br />

V<strong>ou</strong>s devez donner <strong>le</strong> bon exemp<strong>le</strong> et enc<strong>ou</strong>rager <strong>le</strong>s personnes qui<br />

v<strong>ou</strong>s ent<strong>ou</strong>rent à prendre t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s mesures appropriées en matière<br />

d’hygiène et de prévention.


STRESS : TEST D’AUTO-ÉVALUATION<br />

Prenez soin de v<strong>ou</strong>s !<br />

P<strong>ou</strong>r évaluer votre état de stress actuel :<br />

> Répondez aux 10 questions suivantes (voir au dos) en cochant la case<br />

appropriée et en additionnant <strong>le</strong>s résultats.<br />

> Calcu<strong>le</strong>z votre score total :<br />

• Moins de 15 : votre état de stress est normal, étant donné vos conditions de<br />

travail.<br />

• Entre 16 et 25 : v<strong>ou</strong>s s<strong>ou</strong>ffrez de stress, et devriez « <strong>le</strong>ver <strong>le</strong> pied » et v<strong>ou</strong>s<br />

reposer.<br />

• Entre 26 et 30 : v<strong>ou</strong>s êtes en état de stress grave, et devriez demander l’aide<br />

de quelqu’un qui v<strong>ou</strong>s est proche, <strong>ou</strong> solliciter <strong>le</strong>s conseils d’un médecin.<br />

À noter<br />

Si v<strong>ou</strong>s utilisez une mine de crayon faci<strong>le</strong> à gommer p<strong>ou</strong>r cocher <strong>le</strong>s cases,<br />

v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rrez réutiliser ce questionnaire !<br />

PREMIERS SECOURS<br />

J’ai des difficultés de sommeil. Je ne fais pas<br />

du t<strong>ou</strong>t d’exercice physique.<br />

Je me sens tendu, irritab<strong>le</strong> et nerveux.<br />

J’ai des crampes, des maux de tête <strong>ou</strong><br />

d’estomac.<br />

Le moindre bruit me fait sursauter.<br />

Je me sens effrayé/menacé à t<strong>ou</strong>t<br />

moment.<br />

Je me sens distant de mes collègues et<br />

j’évite t<strong>ou</strong>t contact avec eux.<br />

Mon travail ne m’intéresse plus et j’ai<br />

l’impression de ne pas avoir d’avenir.<br />

Je suis très fatigué, physiquement et<br />

menta<strong>le</strong>ment. Je me b<strong>le</strong>sse parfois en<br />

travaillant.<br />

J’ai des accès de vertige et de sueur, j’ai<br />

la gorge serrée et <strong>le</strong> cœur qui palpite,<br />

notamment quand quelque chose me<br />

rappel<strong>le</strong> un événement traumatisant.<br />

Jen’arrêtejamaisdetravail<strong>le</strong>r.Jemesens<br />

surexcité, j’agis de manière impulsive, et je<br />

prends des risques inconsidérés.<br />

Je revis des événements traumatisants<br />

<strong>dans</strong> mes pensées, <strong>dans</strong> mes rêves <strong>ou</strong><br />

cauchemars.<br />

Jamais<br />

= 1<br />

Parfois<br />

= 2<br />

S<strong>ou</strong>vent<br />

= 3<br />

Si v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s sentez surmené, trop stressé, la meil<strong>le</strong>ure chose à faire<br />

est d’arrêter de travail<strong>le</strong>r et de demander de l’aide.


COMMENT PRODUIRE<br />

DE L’EAU POTABLE ?<br />

Il v<strong>ou</strong>s faut au minimum 15 litres d’eau p<strong>ou</strong>r c<strong>ou</strong>vrir vos besoins<br />

j<strong>ou</strong>rnaliers en eau (boisson et hygiène).<br />

> Utilisez de l’eau provenant de s<strong>ou</strong>rces protégées : s<strong>ou</strong>rces, robinets, puits,<br />

forage et tr<strong>ou</strong>s de sondage.<br />

> Si l’eau est sa<strong>le</strong>, laissez-la sédimenter <strong>ou</strong> filtrez-la à travers du sab<strong>le</strong>.<br />

> Faites b<strong>ou</strong>illir l’eau pendant 2 à 5 minutes.<br />

> OU, si <strong>le</strong> bois <strong>ou</strong> t<strong>ou</strong>t autre combustib<strong>le</strong> est disponib<strong>le</strong> en quantité limitée,<br />

mettez la quantité d’eau de boisson nécessaire p<strong>ou</strong>r c<strong>ou</strong>vrir <strong>le</strong>s besoins<br />

d’une j<strong>ou</strong>rnée <strong>dans</strong> des b<strong>ou</strong>teil<strong>le</strong>s en plastique de c<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur claire (<strong>ou</strong> <strong>dans</strong><br />

des sacs en plastique bien fermés) que v<strong>ou</strong>s placerez au so<strong>le</strong>il pendant<br />

10 heures et consommerez <strong>le</strong> j<strong>ou</strong>r suivant.<br />

> OU, utilisez 3 g<strong>ou</strong>ttes de solution de chlore (obtenue en mélangeant<br />

3 cuillères à s<strong>ou</strong>pe rases d’eau de javel <strong>dans</strong> 1 litre d’eau) p<strong>ou</strong>r chaque<br />

litre d’eau que v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong><strong>le</strong>z purifier. Mélangez bien et laissez reposer l’eau<br />

pendant 30 minutes avant de la boire.<br />

> OU, mettez 10 mg d’iode <strong>dans</strong> 1 litre d’eau (<strong>ou</strong> 10 g<strong>ou</strong>ttes de teinture d’iode)<br />

et laissez ainsi pendant 15 minutes.<br />

> OU, utilisez des comprimés de purification de l’eau (bien lire <strong>le</strong> mode<br />

d’emploi).<br />

P<strong>ou</strong>r stocker de l’eau propre<br />

• Stockez l’eau <strong>dans</strong> un récipient propre, muni d’un c<strong>ou</strong>verc<strong>le</strong>. Buvez l’eau propre<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s 24 heures.<br />

• Versez <strong>dans</strong> une tasse l’eau provenant du récipient. Ne plongez pas la tasse ni<br />

quoi que ce soit d’autre <strong>dans</strong> <strong>le</strong> récipient.<br />

• Ne mettez jamais <strong>le</strong>s mains <strong>dans</strong> de l’eau destinée à la boisson.<br />

PREMIERS SECOURS


PRÉVENIR LES MALADIES TRANSMISES PAR L’EAU<br />

Une bonne hygiène et une eau de boisson propre sont des moyens de prévention efficaces<br />

contre <strong>le</strong>s maladies transmises par l’eau, tel<strong>le</strong>s que la diarrhée.<br />

> Sachez où et comment aménager des latrines. Utilisez et entretenez ces installations.<br />

> Lavez-v<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s mains avec de l’eau propre et du savon <strong>ou</strong> de la cendre :<br />

• avant de préparer des aliments <strong>ou</strong> de l’eau de boisson;<br />

• avant de manger ;<br />

• après avoir utilisé <strong>le</strong>s latrines;<br />

• après être allé à la sel<strong>le</strong> <strong>ou</strong> avoir nettoyé <strong>le</strong>s fesses d’un bébé.<br />

> Éliminez <strong>le</strong>s déchets de manière adéquate (par exemp<strong>le</strong>, en <strong>le</strong>s brûlant <strong>dans</strong> un<br />

tr<strong>ou</strong> que v<strong>ou</strong>s rec<strong>ou</strong>vrirez bien par la suite).<br />

Comment aménager une latrine (p<strong>ou</strong>r une utilisation à c<strong>ou</strong>rt-terme et un<br />

nombre limité d’usagers)<br />

> Construisez la latrine à au moins 30 mètres (m) des habitations, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> sens du<br />

vent et <strong>dans</strong> <strong>le</strong> sens du c<strong>ou</strong>rant par rapport aux points et s<strong>ou</strong>rces d’eau.<br />

> Creusez une fosse : diamètre : 1 m ; profondeur : 1 à 2 m ; plus la fosse est<br />

profonde, moins il y a de problèmes de m<strong>ou</strong>ches et d’odeurs.<br />

> C<strong>ou</strong>vrez la fosse avec des planches <strong>ou</strong> une dal<strong>le</strong> en ciment en ménageant un tr<strong>ou</strong> de<br />

dimensions appropriées et munissez-<strong>le</strong> d’un c<strong>ou</strong>verc<strong>le</strong> (une planche en bois, par exemp<strong>le</strong>).<br />

> Protégez l’intimité des usagers (en construisant une petite hutte, par exemp<strong>le</strong>).<br />

> Assurez-v<strong>ou</strong>s que la latrine est visib<strong>le</strong>, notamment de nuit (en utilisant des pierres<br />

blanches, par exemp<strong>le</strong>), et posez une barrière aut<strong>ou</strong>r p<strong>ou</strong>r empêcher, <strong>dans</strong> la<br />

mesure du possib<strong>le</strong>, que des animaux y pénètrent.<br />

> Nettoyez <strong>le</strong> plancher <strong>ou</strong> la dal<strong>le</strong> une fois par j<strong>ou</strong>r et désinfectez <strong>le</strong>s lieux une fois<br />

par semaine avec un javellisant domestique dilué (1 litre <strong>dans</strong> 9 litres d’eau).<br />

> Rec<strong>ou</strong>vrez <strong>le</strong>s excréments avec de la terre et, si possib<strong>le</strong>, aj<strong>ou</strong>tez des cendres de<br />

temps en temps.<br />

> Quand la fosse ne peut plus être utilisée (quand <strong>le</strong> contenu atteint 0,5 m audess<strong>ou</strong>s<br />

de la surface), comb<strong>le</strong>z-la complètement avec de la terre, marquez son<br />

emplacement, puis creusez une autre fosse à côté.<br />

À noter<br />

P<strong>ou</strong>r des besoins individuels et pendant une c<strong>ou</strong>rte période de temps (c’est-à-dire<br />

un <strong>ou</strong> deux j<strong>ou</strong>rs), v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez creuser des petits tr<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>r y déféquer ; rec<strong>ou</strong>vrez <strong>le</strong>s<br />

excréments de terre.<br />

L’utilisation de latrines j<strong>ou</strong>e un rô<strong>le</strong> essentiel <strong>dans</strong> la prévention d’un<br />

grand nombre de maladies et la protection de l’environnement.<br />

PREMIERS SECOURS<br />

QUE FAIRE EN CAS DE DIARRHÉE ?<br />

Agissez rapidement.<br />

> Buvez beauc<strong>ou</strong>p de liquide (3 litres <strong>ou</strong> plus par j<strong>ou</strong>r) :<br />

• SOIT, <strong>dans</strong> 1 litre d’eau propre, mettez une demi-cuillérée à thé rase de sel<br />

et 8 cuillères à thé rases de sucre (au besoin, utiliser du sucre brut <strong>ou</strong> de la<br />

mélasse). V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez aj<strong>ou</strong>ter une demi-tasse d’eau de noix de coco <strong>ou</strong><br />

une banane mûre écrasée, si v<strong>ou</strong>s en avez.<br />

• OU, <strong>dans</strong> 1 litre d’eau propre, mélangez une demi-cuillérée à thé de sel<br />

et 8 cuillères à thé bombées (<strong>ou</strong> 2 poignées) de céréa<strong>le</strong>s en p<strong>ou</strong>dre (riz<br />

en p<strong>ou</strong>dre, <strong>ou</strong> maïs m<strong>ou</strong>lu, farine de blé, sorgho) <strong>ou</strong> pommes de terre<br />

cuites et écrasées. Faites b<strong>ou</strong>illir la préparation pendant 5 à 7 minutes, de<br />

manière à obtenir une b<strong>ou</strong>illie peu épaisse. Refroidissez rapidement la<br />

préparation et commencez à boire. Attention : s’il fait chaud, <strong>le</strong>s boissons à<br />

base de céréa<strong>le</strong>s peuvent s’altérer en quelques heures.<br />

• OU, utilisez des sachets de sels de réhydratation ora<strong>le</strong> (SRO). Suivez<br />

soigneusement <strong>le</strong>s instructions p<strong>ou</strong>r mélanger <strong>le</strong>s SRO avec de l’eau.<br />

> Buvez cette préparation à petites gorgées t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s 5 minutes, j<strong>ou</strong>r et nuit,<br />

jusqu’à ce que v<strong>ou</strong>s recommenciez à uriner norma<strong>le</strong>ment.<br />

> Continuez à boire même si v<strong>ou</strong>s vomissez.<br />

> Continuez à v<strong>ou</strong>s alimenter plusieurs fois par j<strong>ou</strong>r :<br />

• si v<strong>ou</strong>s vomissez <strong>ou</strong> si v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s sentez trop malade p<strong>ou</strong>r manger : buvez<br />

une b<strong>ou</strong>illie légère <strong>ou</strong> un b<strong>ou</strong>illon enrichi de riz, de p<strong>ou</strong>dre de maïs <strong>ou</strong> de<br />

pomme de terre ;<br />

• évitez <strong>le</strong>s aliments gras, la plupart des fruits crus, la n<strong>ou</strong>rriture très épicée,<br />

<strong>le</strong>s boissons alcoolisées et t<strong>ou</strong>t type de laxatif.<br />

Si la diarrhée se prolonge au-delà de 4 j<strong>ou</strong>rs <strong>ou</strong> si votre état s’aggrave<br />

(notamment si du sang apparaît <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s sel<strong>le</strong>s) et si v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s sentez de<br />

plus en plus faib<strong>le</strong>, consultez un médecin.


Lieu Sec<strong>ou</strong>riste Victime n º<br />

Date __ /__ / __ Heure : (24 heures)<br />

Nom de famil<strong>le</strong><br />

Prénom<br />

Autres noms (nom du père)<br />

Sexe Âge Adresse permanente<br />

Venant de<br />

Heure de la b<strong>le</strong>ssure (24 heures)<br />

o C<strong>ou</strong>p de feu<br />

o Fragments (éclats)<br />

o Mine/autre explosif<br />

o Effet de s<strong>ou</strong>ff<strong>le</strong><br />

o Brûlure<br />

o C<strong>ou</strong>p<br />

o Accident de la circulation<br />

o Chute<br />

o Autre<br />

o Al<strong>le</strong>rgie<br />

Autres problèmes médicaux<br />

Traitement à domici<strong>le</strong><br />

FICHE MÉDICALE<br />

CÔTÉ<br />

GAUCHE<br />

FACE ANTÉRIEURE FACE POSTÉRIEURE<br />

CÔTÉ<br />

DROIT<br />

B<strong>le</strong>ssure pénétrante Hémorragie<br />

Autre plaie <strong>ou</strong> Traumatisme<br />

brûlure des os<br />

Déficience motrice <strong>ou</strong><br />

sensoriel<strong>le</strong><br />

CÔTÉ<br />

GAUCHE<br />

PREMIERS SECOURS<br />

CÔTÉ<br />

DROIT<br />

Triage o I (urgent) o II (état grave) o III (attendre) o IV (néant)<br />

Évacuation vers<br />

Date__ / __ / __ Heure : (24 heures) Moyen de locomotion (à pied, taxi,<br />

etc.) :<br />

Examen médical effectué par<br />

Lieu<br />

Date__ / __ / __ Heure : (24 heures)<br />

P<strong>ou</strong>ls PSA<br />

Respiration Conscience<br />

o Bandage compressif (24 heures)<br />

o Position latéra<strong>le</strong> de sécurité (24 heures)<br />

o Ventilation artificiel<strong>le</strong> (24 heures)<br />

o Tétanos<br />

o Antibiotiques<br />

- mg (24 heures)<br />

- mg (24 heures)<br />

o Analgésique<br />

- mg (24 heures)<br />

- mg (24 heures)<br />

o Autres médicaments<br />

- mg (24 heures)<br />

- mg (24 heures)<br />

o Voie intraveineuse depuis (24 heures)<br />

o Liquides intraveineux<br />

- Litres<br />

- Litres<br />

o Intubation (24 heures)<br />

Lieu du décès o pendant l’évacuation<br />

Date__ / __ / __ Heure : (24 heures)


LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DU<br />

MOUVEMENT INTERNATIONAL DE LA<br />

CROIX-ROUGE ET DU CROISSANT-ROUGE<br />

Humanité<br />

Née du s<strong>ou</strong>ci de porter <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> sans discrimination aux b<strong>le</strong>ssés des champs de<br />

batail<strong>le</strong>, la Croix-R<strong>ou</strong>ge, s<strong>ou</strong>s son aspect international et national, s’efforce de<br />

prévenir et d’alléger en t<strong>ou</strong>tes circonstances <strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>ffrances des hommes. El<strong>le</strong><br />

tend à protéger la vie et la santé, ainsi qu’à faire respecter la personne<br />

humaine. El<strong>le</strong> favorise la compréhension mutuel<strong>le</strong>, l’amitié, la coopération et<br />

une paix durab<strong>le</strong> entre t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s.<br />

Impartialité<br />

El<strong>le</strong> ne fait aucune distinction de nationalité, de race, de religion, de condition<br />

socia<strong>le</strong> <strong>ou</strong> d’appartenance politique. El<strong>le</strong> s’applique seu<strong>le</strong>ment à sec<strong>ou</strong>rir <strong>le</strong>s<br />

individus à la mesure de <strong>le</strong>ur s<strong>ou</strong>ffrance et à subvenir par priorité aux détresses<br />

<strong>le</strong>s plus urgentes.<br />

Neutralité<br />

Afin de garder la confiance de t<strong>ou</strong>s, el<strong>le</strong> s’abstient de prendre part aux<br />

hostilités et, en t<strong>ou</strong>t temps, aux controverses d’ordre politique, racial, religieux<br />

<strong>ou</strong> philosophique.<br />

PREMIERS SECOURS<br />

Indépendance<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge est indépendante. Auxiliaires des p<strong>ou</strong>voirs publics <strong>dans</strong> <strong>le</strong>urs<br />

activités humanitaires et s<strong>ou</strong>mises aux lois qui régissent <strong>le</strong>urs pays respectifs,<br />

<strong>le</strong>s Sociétés nationa<strong>le</strong>s doivent p<strong>ou</strong>rtant conserver une autonomie qui <strong>le</strong>ur<br />

permette d’agir t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs selon <strong>le</strong>s principes de la Croix-R<strong>ou</strong>ge.<br />

Volontariat<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge est une institution de <strong>sec<strong>ou</strong>rs</strong> volontaire et désintéressée.<br />

Unité<br />

Il ne peut y avoir qu’une seu<strong>le</strong> Société de la Croix-R<strong>ou</strong>ge <strong>dans</strong> un même pays.<br />

El<strong>le</strong> doit être <strong>ou</strong>verte à t<strong>ou</strong>s et étendre son action humanitaire au territoire<br />

entier.<br />

Universalité<br />

La Croix-R<strong>ou</strong>ge est une institution universel<strong>le</strong>, au sein de laquel<strong>le</strong> t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s<br />

Sociétés ont des droits égaux et <strong>le</strong> devoir de s’entraider.<br />

<strong>Les</strong> principes d’humanité et d’impartialité expriment<br />

<strong>le</strong>s objectifs du M<strong>ou</strong>vement.<br />

La neutralité et l’indépendance assurent l’accès<br />

aux personnes ayant besoin d’aide.<br />

Le volontariat, l’unité et l’universalité permettent au M<strong>ou</strong>vement<br />

international de la Croix-R<strong>ou</strong>ge et du Croissant-R<strong>ou</strong>ge<br />

de travail<strong>le</strong>r de manière efficace <strong>dans</strong> <strong>le</strong> monde entier.

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